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Full text of "Recueil des traités, conventions, lois, décrets et autres actes relatifs à la paix avec l'Allemagne"

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RECUEIL 


DBS 


TRAITES,  CONVENTIONS,  LOIS,  DECRETS 

ET  AUTRES  ACTES 


BELATirS 


A  LA  PAIX  AVEC  L'ALLEMAGNE. 


IV. 


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RECUEIL 


DES 


TRAITÉS,    CONVENTIONS,    LOIS,    DÉCRETS 

ET  AUTRES  ACTES 


DBLATIPS 


A  LA  PAIX  AVEC  L'ALLEMAGNE. 


IV. 


ACQUITTEMElfT  DB  LMNDBMNITé  DE  GUERRE  ET  éVAGCATION  DU  TERRITOIRE. 

DELIMITATION  DES  FRONTIERES. 

REORGANISATION  DES  TERRITOIRES  MORCELES. 

RECONSTITUTION    DES    ACTES   DE    L*iTAT   CIVIL,    DES   VOIES   DE   COMMUNICATION, 

DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE ,  DES  ÉDIFICES  PUBLICS  DÉTRUITS. 

SÉPULTURES  DES  SOLDATS. 

LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS. 

COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE   DIVERSES  CHARGES  RÉSULTANT  DE  LA  GUERRE. 


PARIS. 
IMPRIMERIE  NATIONALE. 


MARS  1879. 


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THE  NCW  YO*K 

374449À 

.  A9.T~)P.,  ^-':no':  and 

TILDI-N  rO'JIl  DATIONS 


•  •     • •• • 

•  •    •       • 

•  ••  •     • • 


•,        •••••     •••• 

•  *  •  •••  *••    ••        • 

*••   •    •   *••  •••• 

•••••    •••     •• 


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TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIÈRES. 


ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITE  DE  GUERRE. 
ÉVACUATlOlf  DU  TERRITOIRE. 

Page» 

N'  1 .   1 5  mars  1873 G)nveniion  relative  au  payement  complet  de  Tin- 

demnité  de  guerre  et  a  Tentière  évacuation  du 
territoire  français  (Berlin] 1 

N*  2.   17  mars  1873 Annonce  a  FAssemblée  nationale  de  la  signature 

du  traité  d^évacuation.  Vote  de  remerciements  à 

M.  Thiers U 

N'  3.   18  mars  1878 Dépôt  à  l'Assemblée  nationale  du  projet  de  loi 

approbatif  du  traité  d*évacuation i3 

N*  4.   18  mars  1873 Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi i4 

N*  5.  19  mars  1873 Rapport  de  la  Commission  de  TAssemblée  natio- 
nale. Vote  de  la  loi  approbative  du  traité 16 

N*  6.   17  avril  1873 Convention  additionnelle  pour  régler  Toccupation 

temporaire  de  Verdun 17 

N'  7 Tableaux  de  la  libération  du  territoire  d*après  les 

conventions  successivement  conclues  avec  TAl- 
lemagne  et  d*après  Tordre  effectif  des  évacua- 
tions     30  à     22 

N*  8 Tableau  de  l'ordre  des  payements  de  l'indemnité 

de  5  milliards,  d'après  les  conventions a 3 

N*  9.  5  avril  187a Rapport  de  M.  Léon  Say  sur  le  payement  de  l'in- 
demnité de  5  milliards  et  sur  les  opérations  du 
change  qui  en  ont  été  la  conséquence . . .   a&  à     78 

DÉLIMITATION  DBS  FRONTIÈRES  ENTRE  LA  FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE. 

N*"  10.  3^  et  37  août  1872.  Convention  pour  la  délimitation  de  k  frontière 

dans  la  commune  d'Avricourt 79 


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II  TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIERES. 

Pages. 

N°  11.  a8et3i  août  1872.  Convention  pour  le  même  objet  dans  les  communes 

de  Raon-lès-l'Eau  et  de  Raon-sur-Plaine 80 

N"  12.  a  décembre  187a . .  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  portant  appro- 
bation des  deux  conventions  précédentes 8  a 

N*  13.  29  janvier  1878  . .  .  Rapport  de  la  Commission  de  T Assemblée  natio- 
nale sur  le  projet  de  loi  qui  précède.  (Loi  du 
a6  mars  1873.) 84 

fi"  1 4.  a6  juillet  1873 ....   Procès-verbal  d'échange  de  Tapprobation  des  deux 

conventions  de  démarcation 86 

N°  15.  8  janvier  1876  ... .   Convention  pour  assurer  l'exécution  de  Farticle  10 

de  la  convention  additionnelle  au  traité  de 
Francfort  du  la  octobre  1871.  (Gare  d'Avri- 
court.) 87 

N°  16.  26  avril  1877 Procès-verbal  de  délimitation  entre  la  France  et 

l'Empire  d'Allemagne 8g 

N*  17.  Il  mai  1877 Approbation  du  Président  de  la  République  fran- 
çaise      99 

N'  18.   i3  mai  1877 Ratification  de  TEmpereur  Guillaume 99 

N"  19.  3i  mai  1877 Procès-verbal  d'échange  des  ratifications 100 

ÉTAT  CIVIL  DBS  ALSACIENS-LORRAINS. 

N**  20.  h  novembre  187a. .   Arrangement  pour  affranchir  du  timbre  les  actes 

de  Tétat  civil  intéressant  les  Akaciens-Lorrains.   1  o  i 

PROPRIÉTÉ  INDUSTRIELLE  INTERNATIONALE. 

N''21.  8  octobre  1873. .. .   Déclaration  interprétative  de  Tarticle  11  de  la 

convention  du  la  octobre  1871,  relatif  aux 
marques  de  fieJirique  et  de  commerce loa 

NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES. 

N*"  22.  a6  mars  1873 Réunion  de  Raon-sur-Plaine  au  canton  de  Raon- 

r Etape.  Rapport  de  la  Commission  de  l'Assem- 
blée nationale.  (Loi  du  3i  mars  1873.) 10/1 

N°  23.  3  avril  1873 Nouveau  canton  de  Provenchères.  Rapport  de  la 

Commission  de  l'Assemblée  nationale.  (Loi  du 

5  avril  1873.) io5 

N*  2/i  3i  mars  1873 Réunion  d'Avricourt  à  Igney.  Rapport  de  la  Com- 
mission de  TAssembiée  nationale.  (Loi  du 
aSjuin  1873.) 108 


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TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIÈRES.  m 

N*25.  a  a  juillet  1873. .. .  Formation  des  trois  nouveaux  cantons  de  Grey, 

de  Cfaambley  et  d*  Arracourt.  Rapport  de  la  Com- 
mission de  r Assemblée.  (  Loi  du  a  1  mars  1873.)   1 09 

N*  26.  7  juiUet  1 878 Perception  des  contributions  directes  à  Raon-lès- 

TEau,  Igney  et  Raon-sur-Plaine.  Exposé  des 
motifs  du  projet  de  loi.  (Loi  du  34  juillet 
1873.) laa 

NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 

N*27.  10  août  1874 Décret  portant  réception  des  décrets  pontificaux 

qui  modifient  les  circonscriptions  des  diocèses 
de  Nancy,  Saint-Dié,  Strasbourg  et  Metz  et  de 

la  province  ecclésiastique  de  Besançon 1  a5 

Décrets  pontificaux  : 

Besançon ia6 

Nancy,  Toul ,  Saint-Dié ,  Metz ,  Strasbourg 1 3 1 

N*  28.  7  octobre  1874*  • .  •   Protocole  de  la  Commission  mixte  chargée  de  la 

dâimitation  diocésaine i4o 

N*29.  10  octobre  1874*  •  •  Décret  qui  modifie  la  circonscription  de  la  pro- 
vince ecclésiastique  de  Besançon  et  des  diocèses 
de  Besançon ,  de  Nancy  et  de  Saint-Dié 1 4a 

N*  30.  1 3  novembre  1874.  Déclaration  de  Tautorité  allemande  relative  aux 

modifications  des  circonscriptions  diocésaines 
dans  les  territoires  annexés i43 

N*31.  ig  mars  187 8 Réorganisation    de    l*Église    de    la    confession 

d*Augsbourg.  Projet  de  loi  à  ce  sujet.  Exposé 

des  motifs i44 

Articles  oi^aniques  délibérés  par  le  synode  de 
Paris i45 

N'  3)  itf.  ai  mai  1878. . . .   Rapport  de  la  Commission  du  Sénat  sur  ce  projet 

de  loi '. 149 

RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L*éTAT  CIVIL  DE  PARIS. 
EXECUTION  DE  LA  LOI  DU   12  FéVRIER  1873. 

N*  32.  Avril  187  a Chambre  des  notaires  de  Paris.  Instruction  aux 

notaires  du  département  de  la  Seine 1 53 

Commissions  chargées  de  la  reconstitution  des 

actes  de  Tétat  civil i53 

Conventions.  b 


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tCs 


TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIÈRES. 

37  avril  187a Décision  sur  les  franchises  postales 1 57 

Avril  187a Instructions  pour  les  recenseurs  de  Tétat  civil. .  .  1 58 

3o  avril  187a Recensement  spécial  à  domicile 161 

6  mai  187  a Tarif  des  allocations  dues  aux  notaires  et  aux 

greffiers 

Juin  187a Délivrance  aux  intéressés  des  extraits  des  registres 

des  paroisses  de  Paris 1 03 

Instructions  du  procureur  de  la  République  aux 

officiers  de  Tétat  civil  pour  la  célébration  des 
mariages.  (Première  circulaire) i64 

5  juin  187a Deuxième  circulaire  (même  objet) 1 65 

la  août  187a Troisième  circulaire  (même  objet) 167 

1  a  juin  1 87a  ......   Instructions  du  Ministre  de  l'intérieur  aux  préfets 

pour  rechercher  dans  leurs  archives  les  actes 

de  l'état  civil  de  Paris 168 

Crédit  de  55o,ooo  francs  pour  subvenir  aux  frais 
de  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  cbnl  de 
Paris  :  Rapport  de  la  Commission  du  budget. 
(Loi  du  ag  janvier  1878.  ) 169 

Prorogation  des  délais  de  larticle  6  de  la  loi  du 
la  février  187  a  :  Rapport  de  la  Commission 
de  TAssemblée  nationale.  (Loi  du  i3  février 
1873.) 1 70 

7  mars  1878 Délivrance  gratuite  des  expéditions  d* actes  exis- 
tant dans  les  départements.  (Circulaire. aux 
préfets.) 

Circulaire  du  président  de  la  Commission  de 
reconstitution  aux  présidents  des  chambres  de 
notaires  pour  les  inviter  à  rechercher  dans 
leurs  archives  les  actes  de  Tétat  civil  de  Paris. 

Circulaire  explicative  de  celle  du  7  mars  (n*  4Â)  • 
Décret  prorogeant  les  débus  des  articles  1  et  a  de 
la  loi  du  i3  février  1878.  (Applicable  à  l'Al- 
gérie et  aux  colonies.) 174 

Remboursement  à  la  ville  de  Paris  d'une  sonune 
de  60,879  francs  avancée  pour  le  compte  de 
l'État  :  Exposé  des  motifs.  (Loi  du  3  août 
1874.) 175 


IV 

N«33. 
N«34. 
N-35. 
N-36. 

N'37. 

N-38. 

N«39. 
N*41. 


N*42.  a3  janvier  1873. 
N*43.   10  février  1873.  . 

N*ft5.    10  juillet  1873 

N*  46.  9  décembre  1878. . 
N«47.  3o  décembre  1878. 

N«48.   16  juillet  1874 


172 


173 

174 


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TABLE  PAR  ORIWE  DE  MATIÈRES.  y 

N*  A9.  !>6  novembre  1874.  Déclarations  et  remises  d*extraits  h  faire  dans  les 

mairies 176 

N"  50.  aa  janvier  1875. . .  Abrogation  de  l'article  19  de  la  loi  du  la  février 

187a.  Perception  de  droits  d'expédition.  Rap- 
port de  la  Conmiission  de  TAssemblée  natio- 
nale sur  le  projet  de  loi 176 

N*  51.  S  juin  1875 Loi  qui  abroge  Tarticle  ig  de  la  loi  du  la  février 

187a  et  qui  établit  des  droits  d'expédition. . .    18a 

N*  52.  a3  juillet  1876. .. .   Modification  des  articles  a,  8  et  1  a  de  la  loi  du 

la  février  187  a  :  Rapport  de  la  Commission 
de  l'Assemblée  nationale  sur  le  projet  de  loi . .    i83 

N"*  53.  3  août  1875 Loi  qui  modifie  les  articles  a ,  8  et  1  a  de  la  loi  du 

1  a  février  1 87a 1  gS 

BECONSTITOTION  DES  ACTES  DE  L*ÉTAT  CIVIL  DE  REMIKEUlOmT  ET  DE  MONTMEDY. 

REMIBBllOflT. 

N*  54.  aa  janvier  1873 . . .   Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  relatif  aux  fi^s 

de  reconstitution  des  registres  de  l'état  dvil.de 
l'arrondissement  de  Remiremont ig4 

N*  55.  11  février  1873.  . .  Rapport  sur  le  projet  de  loi  précédent.  (Loi  du 

18  février  1873) ig6 

MOVTIléDT. 

N'  56.  g  mars  187 A Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  relatif  aux 

frais  de  reconstitution  des  registres  de  Télat 
civil  de  l'arrondissement  de  Montmédy.  (Loi 
du  a5  juin  187^.) ig8 

RÉTABLI5SEMEMT  DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUDCICATIGN. 
VOIES  NAVIGABLES.  —  ROUTES  NATIONALES. 

HECONSriTVTlON  DE  LA  GBANDE  fOÎE  NAVIGABLE  umSSAffT  LES  BASSINS  DE  VOCÛAN 
ET  DE  LA  MÉDITEBBANÉE. 

N*  57.  i3  février  1874 .  • .  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  relatif  au  réta- 
blissement des  voies  navigables  interceptées 
par  la  nouvelle  firontière aoo 

N*  58.  9  mars  187^ Rapport  de  la  Commission  d'enquête  des  chemins 

de  fer  sur  le  projet  de  loi  précédent a  1 1 

N*  59.  a/l  mars  1 87^ Loi  relative  au  rétablissement  des  voies  navi- 
gables     aa4 

B. 


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VI  TABLE  PA«  ORDRE  DE  MATIÈRES. 

RÉTABLISSBIIENT  DBS  RELATIONS  PAR  TERRE  ENTRE  LE  MIDI  ET  LE  NORD-EST 
DE  LA  FRANCE  ET  LES  PAYS  LIMITROPHES. 

N*  60.   16  juin  1877 Rapport  de  la  Commission  chargée  d*examiner  le 

projet  de  loi  ayant  pour  objet  le  classement 
d'une  route  nationale  entre  Longwy  et  Pont- 
à-MoMSSon.  (Loi  du  1 5  juin  1878.) 2 26 

RECONSTITUTION  DE  LA  DEFENSE  NATIONALE. 
I.  —  L*  ARMÉE. 

N*"  61.  37  juillet  187a ....   Loi  sur  le  recrutement  de  Tarmée  et  lois  annexes.  a3i 

N*  62.  22  juin  1878 Loi  sur  le  rengagement  des  sous-officiers ^bU 

N*  63.  a4  juillet  1873. . . .   Loi  sur  Torganisation  générale  de  Tannée  et  lois 

annexes a58 

N*  6A.  7  juillet  1877 Loi  relative  à  Inorganisation  des  services  hospi- 
taliers de  l'armée a68 

N*  65.  i'3marseti5déc.75.  Lois  relatives  à  la  constitution  des  cadres  et  des 

effectifs  de  Farmée  active  et  de  Tannée  terri- 
toriale et  lois  annexes 271 

Tableaux  des  cadres  et  des  effectifs agi 

N"  66.  à  août  1874 Loi  relative  aux  dépenses   du  casernement  de 

Tarmée.  '. 3io 

N"  67.  3  juillet  1877 Loi  relative  aux  réquisitions  militaires 3ia 

N"*  68 Projet  de  loi  sur  Tadministration  de  Tarmée ....  3a4 

N"  69 Projet  de  loi  sur  le  service  d*état-major 334 

N**  70.  a  a  juin  1878 Loi  relative  aux  pensions  de  retraite  des  officiers 

de  Tarmée  de  terre 338 

II.   LES    PLACES    DE    GUERRE. 

A.  —  DÉPENSE  DE  PARIS. 

N*  71 .   1 4  février  1874  •  • .   Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  relatif  aux  nou- 
veaux forts  de  Paris 344 

N*  72.  ai  mars  1874 Rapport  de  la  Conunission  de  Tarmée  sur  le  projet 

de  loi  précédent 345 

N**  73.  ai  mars  1874 Discussion  à  TAssemblée  nationale 373 

a 7  mars  1874 Discussion  à  TAssemblée  nationale 374 


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TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIERES.  vu 

P«gw. 

N"*  74.  27  mars  1 87A Loi  relative  à  ia  construction  de  nouveaux  ouvrages 

autour  de  Paris 4oo 

Avis  de  la  Conunission  de  défense 4oi 

N"  75.  22  novembre  1876.  Classement  de  la  redoute  des  Hautes-Bruyères  : 

Rapport  de  la  Commission  de  Tarmée  sur  le 
projet  de  loi.  (Loi  du  9  décembre  1875.). . .   tk02 

B.  —  LES  FBONTIÂRES  DU  NORD-EST, 

N'  76.  4  juin  1874 Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  relatif  à  Tamc- 

lioralion  des  défenses  des  frontières  de  TEst. .   àoà 

N*  77.  9  juillet  1874 Rapport  delà  Commission  deTarmée  sur  le  projet 

de  loi  précédent 4o5 

N*  78.   17  juillet  1874.  .  •  .   Discussion  à  l'Assemblée  nationale 4i3 

îN*  79.   17  juillet  1874* .. .   Loi  relative  à  Famélioration  des   défenses  des 

frontières  de  TEst 4 1 8 

Avis  de  la  Commission  de  défense 4i8 

N"  80.   18  novembre  1876.  Belfort.  —  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi 

relatif  au  classement  de  la  nouvelle  enceinte 
des  faubourgs  de  Belfort 4ao 

N*  8 1 .   16  décembre  1 876.  Rapport  de  la  Commission  de  Farmée  sur  le  projet 

de  loi  précédent.  (Loi  du3i  décembre  1876.)  421 

N"  82.  3  août  1876 3iu>AN.  —  Loi  relative  au  déclassement  de  la  place 

de  Sedan 4a4 

N*  83.   10  juillet  1877. . . .   MoNTMÉDY.  —  Loi  relative  au  déclassement  de 

Tenceinte  de  la  ville  basse 4^5 

N*  84.  7  mars  1878 Lb  Quesnoy  (Nord).  —  Rapport  de  la  Commis- 
sion chargée  d*examiner  le  projet  de  loi  relatif 
au  reclassement  de  la  place  du  Quesnoy.  (Loi 
du  aa  juin  1878.) 4^7 

G.  —  LA  FRONTIÈRE  DU  SUD-EST. 

y  85.  7  juillet  1875 Grenoble.  Rapport  de  la  Commission  du  budget 

chargée  d'examiner  le  projet  de  loi  relatif  à  la 
construction  d'une  enceinte  des  faubourgs 
ouest  de  Grenoble.  (Loi  des  7  juillet  et  3  août 
1875.) 427 

N*  80.  5  février  1877.  ...   Toulon.  —  Loi  concernant  le  classement  de  la 

batterie  haute  de  rÉguiilette  et  le  déclassement 
du  fort  Balaguier  et  du  fort  de  TËguillette. .  .   43o 


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VU!  TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIERES. 

N*  87.  1 3  avril  1878 Loi  relative  au  déclassement  de  la  batterie  Sainte- 
Hélène,  à  Nice â3o 

D.  —  LA  FRONTIÂRE  MARITIME  DE  VOVEST, 

N*  88.  3i  décembre  1876.   Loi  relative  au  déclassement  de  divers  fortins  et 

batteries  du  littoral  du  i*"  arrondissement  ma- 
ritime    43i 

N'  89.   10  juillet  1877 ... .   Loi  relative  au  déclassement  de  la  redoute  Kero- 

riou  et  de  l'ouvrage  de  la  Carrière<lu-Pape,  et 
à  la  nouvelle  délimitation  des  zones  de  servi- 
tudes de  la  place  de  Brest d32 

IJI.  —  MARINE  ET  MATÉRIEL  DE  6UBRRB. 

Renvoi  au  compte  de  liquidation  de  diverses  charges  résultant  de  la  guerre, 

n"  i47  à  168.) 

RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS  INCENDIES  OU  DETRUITS 
PENDANT  LA  COMMUNE. 

N"*  90.  a  avril  1873 Rapport  général  de  la  Commission  du  budget 

(M.  de  Talhouét)  sur  la  reconstruction  des  édi- 
fices publics  détruits  par  la  Commune.  (Loi  de 
crédit  du  5  avril  1873.) 434 

1.  —  COLONNE  I>B  LA  PLAGE  VENDÔME  ET  M0NU.\1ENT  BIPIATOIRE  DE  LOUIS  XVI. 

N**  91 .  2  a  mai  187 1 Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  pour  la  recons- 
truction de  la  colonne  et  la  réparation  du 

monument  de  Louis  XVI ASg 

N""  92.  a  juin  187 1 Rapport  sur  le  projet  de  loi  précédent 44o 

N**  93.  a  1  mars  1873 Rapport  supplémentaire 44i 

N**  9(l.  3omai  1873 Discussion  et  vote  à  1* Assemblée  nationale.  (Loi 

du  3o  mai  1873.] 443 

N*  95.  3o  mai  1873 Scrutin 447 

N**  96.   3 1  juillet  1874 Crédit  supplémentaire.    Exposé  des  motib  du 

projet  de  loi.  (Loi  du  5  août  1874.) 45 1 

11. PALAIS  DE  JUSTICE  DE  PARIS. 

N""  97.  ai  mars  187a Rapport  sur  le  budget  des  dépenses  de    187a. 

(1"  crédit.) 45a 

N'  98.  a 5  novembre  1875.  Crédits  supplémentaires  de  lexercice  1876.  Ex- 
posé des  motifs  du  projet  de  loi.  (Loi  du 
aa  décembre  1875.  ) 453 


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TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIÈRES.  iz 

III.  —  PALAI9-II0TAL. 

A.  —  iHSTALLATlOn  PROViSOtRB  DE  LA  COVR  DES  COMPTES. 

Page».. 

N*"  99.   17  juillet  1875. . .  .   Rapport  de  la  Commission  du  budget  sur  le  projet 

de  loi  portant  ouverture  au  Ministre  des  tra- 
vaux puUics  de  divers  crédits.  (Loi  du  aa  juil- 
let 1875.) 456 

B.  —  INSTALLATION  DU  CONSEIL  D'ETAT, 

N*  100.  4  août  1874 Loi  ouvrant  un  crédit  de  600,000  francs  pour 

rapproprialîon  intérieure  du  Palais-Royal  au 
ConseU  d'État 458 

IV.  TUU,ERIES. 

A.  LE  PAVILLON  MARSAN  ET  LA  COUR  DES  COMPTES. 

N*  101 .   a  juin  1 875 Rapport  de  la  Commission  du  budget  sur  le  projet 

d'achèvement  du  pavillon  Marsan  et  Tinstal- 
lation  de  la  Cour  des  comptes 458 

B.  —  LES  FAÇADES  DES  TUILERIES. 

N*  102.   18  mai  1878 Exposé  des   motifs  du  projet    de  loi  relatif  à 

la    restauration    des    Tuileries.    (Crédit  de 

5, 100,000  francs.) 46o 

V. NOUVEL  OPâRA. 

N"  103-  9  juin  1875 Crédit  pour  la  liquidation  des  dépenses  du  nou- 
vel Opéra.  Exposé  des  motifs  du  projet  de 
loi 467 

VI.  HÔTEL  DE  VILLE  DE  PiUlJS. 

N*  \0k.  a 5  mai  187a Décision  du  conseil  municipl  de  Paris  pour  la 

mise  au  concours  des  plans  de  reconstruction.  468 

N*  105.   10  juin  1873. .  .  .    Décision  du  même  relative  a  la  reconstruction  de 

r Hôtel  de  Ville  d'après  le  projet  du  concours.  470 

N*  106.  a3  juillet  1875. . .  Décision  du  même  portant  modification  au  projet 

pmccdent 471 

N*  107.  6  février  1877 .  .  .    Décision  du  même  relative  à  la  démolition  totale 

des  fondations  du  bâtiment  de  la  place  Lobau.  472 

^*  106.  16  mars  1878.  .  .  .  Décision  du  même  modiGant  les  devis  de  maçon- 
nerie    473 


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X  TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIERES. 

'      VU.  —  CAISSB  DBS  DiPÔTS  BT  GOimONAnONS. 

Vêgm. 

N"*  109 Noie  sur  la  reconstructioit  de  Thôtd  de  la  Caisse.  478 

Vin.  —  PALAIS  DE  LA  LEGION  D'HONNEUR. 

N**  109  (6û) Note  sur  la  souscription  ouverte  pour  la  réédifica- 
tion du  palais 47& 

IX.  -*  NBUOTHàgUE  DU  LODVRB  BT  MANUFACTURE  DBS  GOBBLINS. 

N**  109  (ter) Note  sur  leur  restauration  projetée i'jb 

SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUBRRB. 

N"*  1 10.  ao  mars'  1873. . .  •   Rapport  de  la  Commission  chargée  d  examiner  le 

projet  de  loi  rdatif  à  la  conservation  des 
tombes  des  soldats  morts  pendant  la  guerre. 
( Loi  du  à  avril  1873.) 476 

N*"  111.  6  mai  1873 Circulaire  du  Ministre  de  Tintérieur  rdative  à 

lexécution  de  la  loi  du  à  avril  1873 &86 

LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CEDES, 
comnssioii  mxxtk  dk  stbasioijm. 

(Règlement  des  dettes  et  créances  afférente»  à  TAlsace-Lorraine.) 

PREMIER  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

N*  1 12.  23  déc.  187  a .  ...   Les  Commissaires  français  au  Ministre  des  afiaires 

étrangères ^gi 

N"*  113.  a  a  déc.  187a.  •..   Décision  générale  pour  le  premier  compte  de 

liquidation ^96 

Tableau  A.  —  Etat  des  créances  composant  le 
premier  compte  de  compensation  et  de  liqui- 
dation     499 

Tableau  B.  —  Liquidation  du  compte  des  caisses 
d'épargne  d'Alsace-Lorraine  avec  la  Caisse  des 
dépôts  et  consignations  de  Paris 5oo 

Tableau  C.  —  Liquidation  du  compte  des  consi- 
gnations faites  jusqu'au  moment  de  la  guerre 
dans  les  caisses  publiques  françaises  des  ter- 
ritoires cédés 5oi 

Tableau  D. — Liquidation  du  compte  des  centimes 
communaux  appartenant  aux  municipalités  des 
territoires  cédés 5oa 


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TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIÈRES.  xi 

Tableau  E.  —  Décompte  en  capital  et  intérêts 
des  cautionnements  des  caissiers  des  caisses 
d*épargne  d*Alsace>Lorraine 5oa 

Tableau  F.  —  Décompte  des  fonds  déposés  au 
Trésor  français  par  les  communes  et  établis- 
sements publics  des  territoires  cédés 5o4 

Tableau  F(&tf).  —  Décision  spéciale  pour  le 
solde  des  fonds  placés  sans  intérêts  au  Trésor 
par  les  communes  d^.Aisace-Lorraine 5o5 

Tableau  G. —  Décision  sur  la  rétrocession  a  ÏAl- 
lemagne  de  3,ao8  bons  du  canal  des  houil- 
lères de  la  Sarre bob 

Décision  du  i*'  septembre  1873  sur  le  remplace- 
ment de  986  obligations  de  Temprunt  du 
canal  des  houillères  de  la  Sarre  détruites  dans 
l'incendie  du  ministère  des  finances,  (à  la  note)  5o6 

Tableau  H.  —  Décision  spéciale  sur  les  annuités 
du  canal  du  Rhône  au  Rhin 607 

Tableau  I. —  Décision  pour  la  rétrocession  à  T^- 
lemagne  des  emprunts  faits  à  la  Caisse  des 
dépôts  et  consignations  de  Paris  par  les  dépar- 
tements et  les  communes  des  territoires  cédés.  5o8 

Tableau  R.  —  Décision  pour  les  transferts  de 
livrets  de  caisses  d'épargne  d'Alsace-Lorraine.  509 
N*  lia.   a&  sept.  187a. .. .   Décision  sur  les  consignations  versées  dans  les 

territoires  cédés 5i  1 

Décision  modificative  de  Tarticle  5 . .   (à  la  note)  5i a 

REGLEMENT  DU  MODE  D'ALIMENTATION  DES  CANAUX  DU  RHÔNE  ET  DE  LA  MARNE 

AU  RHIN. 
(Commission  ad  hoc.) 

N*  115.  2à  avril  1878 ... .  Les  Commissaires  français  au  Ministre  des  affaires 

étrangères 5j3 

N*  116.  a  3  avril  1878 .  ...  Règlement  pour  l'alimentation  du  canal  du  Rhône 

au  Rhin 5i4 

N*  117.  33  avril  1878 Règlement  pour  l'alimentation  du  canal  de  la 

Marne  au  Rhin 5i5 


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XII  TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIÈRES. 

DEUXIÈME  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

N*118.  6  septembre  1873.  Les  Cominissaires  français  au  Ministre  des  aflaires 

étrangères. 5 16 

N**  119.  6  septembre  iSyS.  Décision  générale  sur  le  deuxième  compte  de 

liquidation 5ao 

N"  120.  6  septembre  1873.  Décision  relative  aux  dépôts  de  divers  établisse- 
ments publics  et  autres  versés  à  la  Caisse  des 
consignations  dans  les  territoires  cédés 5a3 

Annexe  A.  —  État  des  créances  composant  le 
deuxième  compte  de  liquidation 5ad  et  SaS 

Annexe  B.  ^-  Revendications  françaises  pour 
avances  relatives  à  des  travaux  publics 5a6 

Tableau  n°  1 .  —  Compte  des  fonds  placés  à  inté- 
rêts au  Trésor  par  les  communes  et  les  établis- 
sements publics  des  territoires  cédés b^j 

Tableau  n"*  a.  —  Compte  de  dépôts  de  divers  éta- 
blissements publics 5a8 

Tableau  n"*  3.  — •  Rè^ement  des  comptes  des  per- 
cepteurs  ôacj 

Tableau  n°  à-  —  Compte  du  département  du 
Bas-Rhin 533 

Tableau  n**  5.  —  Cotisations  municipales  et  par- 
ticulières du  département  du  Bas-Rhin 533 

Tableau  n°  6. — État  des  créances  comprises  dans 
rarrangement  transactionnel  indiqué  sous  le 
n°    1    du  deuxième    compte   de  liquidation. 

(Créances  françaises.) 533 

N'  1  I.  6  septembre  1873.  Décision  relative  au  remboursement  des  caution- 
nements des  officiers  ministériels  et  des  comp- 
tables restés  en  Alsace-Lorraine 534 

Décret  du  a 4  avril  1873  qui  dessaisit  la  Cour  des 
comptes  des  comptes  des  receveurs  munici- 
paux   et  hospitaliers    des   territoires  cédés  à 

TAllemagne (à  la  note)  534 

N*"  122.  6  septembre  1873.  Décision  relative  à  la  ventilation  des  charges  affé- 
rentes au  chemin  de  fer  de  Nancy  à  Châteab- 

Salins  et  à  Vie 536 

N°  1 23.  6  septembre  1873.  Décision  relative  à  la  remise  à  T Allemagne  du  legs 

Lamey  en  faveur  de  Tuniversité  de  Strasbourg. .    54 1 


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TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIERES.  xiii 

COMPTE  FINAL  DE  LIQUIDATION. 

PagM. 

N*  124.  i3  mai  1878 ConTention  pour  le  règlement  final  du  compte  de 

liquidation  des  territoires  cédés.  (Beiiin.) 5^2 

TaUeau  des  créances  comprises  dans  la  conven- 
tion    54& 

N*"  125.  i3  mai  1878. ....  Protocole  de  signature  de  la  convention 5^5 

N*  1 26.  16  mai Approbation  française  de  la  convention 546 

N*"  126  (his) Approbation  allemande  de  la  convention 546 

N*  127 Procès-verbfid  de  rechange  des  ratifications 546 

LIQUIDATION  DBS  ANGIBNNBS  CAISSES  DE   RETRAITE  DEPARTEMENTALES   ET  COMMUNALES 

D*AI^ACB>LORRAlNE  ^^K 

N*  128.  6  juin  1878 Décision  relative  k  la  vente  des  inscriptions  de 

renies  3  p.  0/0  appartenant  aux  anciennes 
caisses  de  retraite  départementales  et  commu- 
nales d*Alsace-Lorraine 547 

N"*  129.   1 9  juin  1 878 Décision  relative  à  la  liquidation  et  au  partage  des 

caisses  de  retraite  départementales  d'Alsace- 
Lorraine  548 

Annexe  A.  —  Caisse  du  Bas-Rhin.  Établissement 
de  l'actif  à  partager 55i 

Annexe  B. — Caisse  du  Haut-Rhin.  Établissement 
de  Tactif  à  partager 552 

Annexe  C.  —  Caisse  de  la  Moselle.  Établissement 
de  Vactif  à  partager 553 

x^nnexes  D,  E  et  F.  —  États  nominatifs  despen- 
sionnaire.H  et  sociétaires  fran^is  et  allemands .   554 

N*  130.   19  juin  1878. . . .   Décision  relative  à  la  liquidation  des  sociétés  de 

prévoyance  des  instituteurs  et  des  institutrices 
des  anciens  départements  du  Haut-Rhin,  de  la 
Moselle  et  de  la  Meurthe 555 

N*  13L  a4  juin  1878 Décision  relative  à  la  liquidation  de  la  caisse  mu- 
nicipale de  retraite  de  Mulhouse 557 

N*  132.  làà  juin  1878  ... .  Décision  relative  à  la  liquidation  de  la  caisse  mu- 
nicipale de  retraite  de  Colmar 559 

(')  Décret  du  36  décembre  1871 ,  sur  le  mode  de  liquidation  des  sociétés  de  secours  mulueb 
d* Alsace-Lorraine,  p.  Sis  «  à  la  nota 


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XIV  TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIERES. 

N**  133.  ag  juin  1878 Décision  relative  à  la  liquidation  de  la  caisse  des 

sapeurs-pompiers  et  de  la  caisse  municipale  de 

retraite  de  la  ville  de  MeU 56o 

Annexe  A.  —  Caisse  de  retraite  municipale 56  a 

Annexe  B.  —  Caisse  de  retraite  des  sapeurs-pom- 
piers     563 

Annexes  C  et  D.  —  États  nominatifs  des  pension- 
naires et  sociétaires  français  et  allemands  .  —  56ii 
N°  13^.  1 5  juin  1878  ....  Décision  pour  la  délivrance  à  la  commune  fran- 
çaise de  Fronville  d*un  titre  de  rente  admi- 
nistré par  le  conseil  de  fabrique  de  la  paroisse 
allemande  de  Vionvilie 565 

N"  135.  1 5  juin  1878  ....  Décision  relative  à  la  revendication  par  la  com- 
mune allemande  de  Xanrey  d*une  quote-part 
de  rente  appartenant  à  la  paroisse  françabe 
dTnvrecourt 566 

N"  1 36.  1  g  juin  1 878  ....  «  Règlement  sur  le  curage  et  Tentretien  de  la  ri- 
vière la  Seille 566 

N**  137.  1  g  juin  1878 ... .  Décision  relative  au  droit  de  pacage  de  la  com- 
mune allemande  de  Pettoncourt  sar  la  com- 
mune de  Moncel-sur-Seille 569 

N"*  138.  19  juin  1878 ....  Décision  relative  au  droit  d^usage  et  à  la  neutrali- 
sation du  chemin  vicinal  de  Vaucourt  à  Xures 
par  Lagarde 670 

N°  139.  a  a  juin  1878.  . . .  Décision  relative  à  Tentretien  et  à  la  neutralisa- 
tion du  chemin  vicinal  de  Bioncourt  à  Abon- 
court  (  conmiunes  allemandes)  dans  sa  traversée 
sur  le  territoire  de  la  conomune  française  de 
Bey  (Meurthc-el-Moselle) 670 

N"  140.  a  g  juin  1878  ...  .   Décision  relative  aux  revendications  réciproques 

des  communes  d'Arraye  et  d*Ajoncourt 671 

N'  141.  ag  juin  1878 Décision  finale  sur  le  règlement  des  comptes. . .   673 

DÉCISIONS  DIVERSES. 

N"*  142.  ao  juillet  187a  .. .   Arrangement  relatif  à  Tentretien  et  à  Téclairage 

du  passage  souterrain  de  Bussang,  coupé  par 
la  nouvelle  frontière ^  . . .  .    576 

N*"  143.   i3  février  1873..  .   Décision  relative  au  remboursement  des  primes 


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TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIERES.  xr 

d'engagementdes  anciens  militaires  originaires 
d'Alsace-Lorraine 676 

N*  lU.  ai  décemb.  1876.  Décision  relative  au  même  objet  pour  les  mili- 
taires disparus 677 

N**  145.  38  octobre  1874. .  Décision  relative  au  payement  des  pensions  des 

donataires  dépossédés  en  181 5  et  des  dotations 
affectées  sur  les  actions  des  canaux  d*Orléans 
et  du  Loing 679 

N*  146 Note  sur  la  liquidation  des  fonds  de  masse  indi- 
viduelle concernant  les  Alsaciens-Lorrains  . . .   58o 

Circulaire  du  Ministre  de  la  guerre  du   g   no- 
vembre 1 87 1 (à  la  note)  58o 

COMPTE  DB  LIQUIDATION  DE  DIVERSES  CHARGES  RiiSULTANT  DE  LA  GDERRB. 

1"  PARTIE. 

1872-1875. 

HISTORIQUE  ET  TSiOMIE  DV  COMPTE  DE  UQVIDATION. 

N*  147.  4  février  i87ii.  . .  Rapport  de  la  Conmiission  du  budget  sur  les  pro- 
jets de  lois  concernant  les  dépenses  du  compte 

de  liquidation  pour  1 87^ 58à 

N*  148.  a3  mars  187^. . .  •  Loi  rdative  au  compte  général  de  liquidation. .   609 
N*  149.  3i  juillet  187^-  -  •   Rapport  de  la  Commission  du  budget  chargée 

d'examiner  le  projet  de  loi  concernant  les 
dépenses  du  compte  de  liquidation  pour  1 876.  6 1 2 

NM50.  U  aoAt   1874,    19 
mars,  1 1  juin ,  5  juillet  et 

1*  décembre  1876 Lois  concernant  les  dépenses  du  compte  de  liqui- 
dation pour  1875 6ao  à  6a3 

1*  PARTIE. 

1876-1878. 
N*  151.  ao  nov.  1876.  .. .   Institution  d*une Commission  de  surveillance. .  .   6^3 

Exercice  1876. 

MiniSTÀRE  DE  LA  GVEKRE. 

N*  152.  3o  nov.  1876 Assemblée  nationale  :  Rapport  de  la  Commission 

du  budget  chargée  d'examiner  le  projet  de  loi 
portant  ouverture  au  Ministre  de  la  guerre 
d'un  crédit  de  1 5o  millions  de  francs  au  titre 


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XVI  TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIERES. 

du  compte  de  liquidation  pour  1 876.  (Loi  du 
4  décembre  1876.) 624 

N'  153.  2  juillet  1876. . . .  Chambre  dbs  dépotes  :  Rapport  de  la  Commission 

du  budget  chargée  d*examiner  le  projet  de  loi 
portant  ouverture  au  Ministre  de  la  guerre 
d*un  crédit  de  260,727,000  francs  au  titre  du 
compte  de  liquidation  pour  1876 633 

N"  154.  7  août  1876 Sénat  :  Rapport  de  la  Commission  des  finances 

chargée  d'examiner  le  projet  de  loi  précédent 
(Loi  du  23  août  1876.) 648 

MimSTÈRB  DE  LA  MARINE. 

N*  155.  3o  nov.  1876. . . .  Assemblée  nationale  :  Rapport  de  la  Commis- 
sion du  budget  chargée  d  examiner  le  projet 
de  loi  portant  ouverture  au  Ministre  de  la 
marine  d*un  crédit  de  20,600,000  francs  au 
titre  du  compte  de  liquidation  pour  1876. 
(Loi  du  A  décembre  1876.  ) 65 1 

N'  156.  7  décembre  1875.  Chambre  des  dépotés  :  Rapport  de  la  Commis- 
sion du  budget  sur  le  projet  de  loi  portant 
ouverture  au  Ministre  de  la  marine  et  des 
colonies  d'un  crédit  de  i3,5oo,ooo  francs  au 
titre  du  compte  de  liquidation  pour  1876. . .   654 

N*  157.  !i8  déc.  1876.  . . .   Loi  portant  ouverture  au  Ministre  de  la  marine 

d  un  complément  de  crédit  de  1 3,5oo,ooo  fr.  669 

Exercice  1877. 

MiNISràRM  DE  lA  GUERRE. 

N'  158.  5  juillet  1877..  . .   Loi  portant  ouverture  au  Ministre  de  la  guerre 

d'un  crédit  de  209,181,808  francs  sur  le 
compte  de  liquidation  pour  1877 ^^9 

N"*  1 59.   1 5  mars  1 878 ....   Rapport  de  la  Commission  du  budget  sur  le  projet 

de  loi  portant  ouverture  au  Ministre  de  la 
guerre  d'un  crédit  de  120  millions  de  francs 
sur  le  compte  de  liquidation  pour  1877.  (Loi 
du  9  avril  1878.) 660 

MINISTÈRE  DE  LA  MARINE. 

N""  160 Rapport  de  la  Commission  du  budget  sur  deux 


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TABLE  PAR  ORME  DE  MATIÈRES.  xvii 

P«gM. 

projets  de  lois  portant  ouverture  au  Ministre 
de  la  marine  de  deux  crédits  :  f  un  de 
16,733,000  francs,  lautre  de  760,000  francs 
sur  le  compte  de  liquidation  pour  1877.  (Loi 
du  36  juin  1877.) 662 

Exercice  1878. 

MINISTÈRE  DE  LA  GUERRE, 

N*  161.  9  avril  1878 Loi  portant  ouverture  au  Ministre  de  la  guerre 

d'un  crédit  de  334,680,000  francs  sur  le 
compte  de  liquidation  pour  1878 665 

MINISTÈRE  DE  LA  MARINE. 

N'  162.  6  avril  1878 Loi  portant  ouverture  au  Ministre  de  la  ma- 
rine d*un  crédit  de  37,403,000  francs  ou 
47,403,000  francs 666 

^  APDRBMBNT  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

COnSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT. 

N"  163.  7  février  1878  .  . .  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  portant  création 

de  la  dette  amortissable  par  annuités 667 

Tableau  n**  i. — Plan  d*amortissement  du  compte 
de  liquidation  en  dix  ans 673 

Tableau  n*"  3.  —  Plan  d'amortissement  du  compte 
de  liquidation   en    douze   ans    (annuité  de 

i45,5oo,ooo  francs) 678 

Tableau  n**  3.  —  Plan  d'amortissement  du  comple 

de  liquidation  en  treize  ans 674 

Tableau  n**4.  —  Plan  d'amortissement  du  compte 
de  liquidation  en  douze  ans  (annuité  de 
137,943^83  francs) 675 

N*  164.  31  mai  1878 Rapport  de  la  Commission  des  finances  du  Sénat 

sur  le  projet  de  loi  précédent 676 

N*  165.  3  avril  1878 Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  relatif  au  budget 

de  1879 679 

N*  166.   1 4  novembre  1878.  Rapport  de  la  Commission  du  budget  (Chambre 

des  députés)  sur  le  projet  de  loi  précédent. . .   683 

N*  167.  7  décembre  1878  .   Rapport  de  la  Commission  des  finances  du  Sénat 

sur  le  même  projet  de  loi 685 


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XVIII  TABLE  PAR  ORDRE  DE  MATIÈRES. 

N**  168.  a3  janvier  1879..  ^f^^  ^^^  motifs  du  projet  de  loi  relatif  au 

budget  de  1880 692 

COMPTE  DU  TRÉSOR  AVEC  LA  BANQUE  DE  FRANCE. 

N*  169.   là  mars  1876. . . .   Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  concernant 

l'exécution  de  divers  contrats  passés  avec  la 
Banque  de  France.  (Loi  du  ao  août  1876.)..   696 

N*  170.   i3  juin  1878 Loi  portant  approbation  dune  convention  entre 

rÉtat  et  la  Banque  de  France 701 

Annexe Convention  du  ^9  mars  1878 702 

Table  analytique 7o5 


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ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE 

ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE. 


N*  J. 
CONVENTION 

RBLATIVE  AD  PAYEMENT  COMPLET  DE  L*INDBMNITÉ  DE  GUERRE 

ET  À  L*BNTIÈRE  éVAGOATION  DU  TERRITOIRE  FRANÇAIS  ^^K 

i5  mars  1873. 

Voulant  régler  définilivement  le  payement  complet  de  Tindemnité  de  guerre 
stipulée  par  les  traités  de  paix  du  a6  février  et  du  10  mai  1871,  ainsi  que  Téva- 
cuation  du  territoire  français  qui  doit  en  être  la  suite ,  les  soussignés  : 

M.  le  vicomte  Anne-Armand-Elie  de  Gontaut-Biron,  membre  de  TAssemblée 
nationale,  ambassadeur  de  France  près  S.  M.  TBImpereur  d'Allemagne,  muni 
des  pouvoirs  de  M.  le  Président  de  la  République  française,  et  le  prince  Otto  de 
Bismarck,  chancelier  de  Tempire  germanique,  muni  des  pouvoirs  de  S.  M.  l'Em- 
pereur d'Allemagne,  roi  de  Prusse, 

Sont  convenus  de  ce  qui  suit  : 

Art.  l**.  La  somme  de  3 'milliards  ayant  été  acquittée  ^*^  sur  les  5  milliards 
de  Tindemnité  de  guerre  stipulée  par  le  traité  de  paix  du  10  mai  1871,  et  celle  de 
i.Soo  millions  restant  seule  à  solder ^^^  sur  les  2  derniers  milliards,  la  France 

^')  Les  ratifications  du  Président  de  la  République  française  et  de  S.  M.  TEmpereur  d*  Al- 
lemagne, roi  de  Prusse,  sur  la  convention  du  i5  mars  1873,  ont  été  échangées  à  Berlin,  le 
3  2  de  ce  mois.  (Journal  officiel  du  38  mars  1873.) 

^''  Le  payement  du  troisième  milliard  avait  été  terminé  dans  les  'derniers  jours  de 
décembre  1872 ,  ainsi  qu'il  résulte  de  la  note  suivante  insérée  au  Journal  officiel  du  29  dé- 
rembre  1873  : 

•  Le  Ministre  des  finances  a  reçu  du  Gouvernement  allemand  les  quittances  du  versement 
de  200  millions  qoi  a  été  eCTectué  dernièrement  et  qui  complète  le  payement  du  troi- 
sième milliard  de  l'indemnité  de  guerre.  » 

'^  Un  payement  de  i5o  millions,  premier  à-compte  sur  le  quatrième  milliard  de  Tindem- 
nilc  de  guerre,  a  été  fait  au  Gouvernement  allemand  les  16,  17  et  18  de  ce  mois.  {Officiel 
dn  22  janvier  1873.) 

Conventions.  1 


Epoques 
de  payemenl 
des  darDÎen 
i5o  millioDs. 


Annonce» 
des  payemenl» 

par 
le  Journûl  offtcitl. 


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2  ACQIJITTEMFNT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE 

s'engage  à  payer  d'ici  au  lo  mai  1873  les  5oo  millions  ^'^  restant  dus  sur  le  qua- 
trième milliard  échéant  seulement  au  1"  mars  1874,  en  vertu  de  l'article  i''  de  la 
convention  du  39  juin  1872.  Les  payements  partiels  ne  seront  pas  de  moins  de 
100  millions  ;  ils  devront  être  annoncés  au  Gouvernement  allemand  au  moins  un 
mois  avant  le  versement. 

Le  milliard  de  francs  échéant,  en  vertu  de  la  susdite  convention,  le  1"  mars 
1875,  sera  payé  par  la  France  en  quatre  termes,  chacun  de  260  millions  de  francs, 
les  5  juin,  5  juillet,  5  août  et  5  septembre  1878;  en  même  temps  que  le  payement 
du  dernier  terme,  la  France  acquittera,  entre  les  mains  du  Gouvernement  alle- 
mand ,  les  intérêts  échus  à  partir  du  a  mars  1 878  ^*\ 

Un  payement  de  200  millions,  deuxième  à-compte  sur  le  quatrième  milliard  de  rindem- 
nité  de  guerre,  a  été  fait  au  Gouvernement  allemand  les  6,  7  et  8  de  ce  mois. 

Ce  payement  porte  le  montant  total  des  à-compte  versés  sur  le  quatrième  milliard  à  la 
somme  de  35o  millions.  (Officiel  du  i3  février  1873.) 

Le  Trésor  vient  de  faire  au  Gouvernement  allemand  un  versement  de  279  millions  impu- 
tables : 

Pour  139  millions  sur  les  intéréls  courus  du   1*'  mars  1873  au  1"  mars  1873,   sur  les 

3  derniers  milliards  de  l'indemnité  de  gueiTe  ; 

Et  pour  i5o  millions  sur  le  quatrième  milliard  de  rindemnité. 

Cet  à-compte  de  1 5o  millions  porte  à  5oo  millions  la  somme  totale  des  payements  effec- 
tués sur  le  quatrième  milliard.  (OJpciel  du  i3  mars  1873.] 

(*)  Un  payeipent  de  35o  millions,  quatrième  à-compte  sur  le  quatrième  milliard  de  fin- 
demnité  de  guerre ,  a  été  fait  au  Gouvernement  allemand  le  5  de  ce  mois. 

Ce  payement  porte  le  montant  total  des  à -compte  versés  sur  le  quatrième  milliard  à  la 
somme  de  760  millions.  [Officiel  du  11  avril  1873.) 

Le  Trésor  vient  de  faire  au  Gouvernement  allemand  un  payement  de  sSo  millions,  qui 
complète  le  quatrième  milliard  de  Tindemnité  de  guerre.  {Officiel  du  i3  mai  1873.) 

^^^  Le  Trésor  a  effectué,  le  5  juin,  aux  caisses  du  Gouvernement  allemand,  le  versement 
de  la  somme  de  360  millions,  représentant  le  premier  quart  du  cinquième  milliard  de 
rindemnité  de  guerre.  [Officiel  du  10  juin  1873.) 

Le  Trésor  a  effectué,  le  5  juillet,  aux  caisses  du  Gouvernement  allemand,  le  versement 
de  la  somme  de  sSo  millions,  représentant  le  second  quart  du  cinquième  milliard  de  l'indem- 
nité de  guerre.  (Officiel  du  9  juillet  1873.) 

Le  Trésor  a  effectué,  le  5  août,  aux  caisses  du  Gouvernement  allemand,  le  versement  de 
la  somme  de  35o  millions,  représentant  le  troisième  quart  du  cinquième  milliard  de  rin- 
demnité de  guerre.  (Officiel  du  8  août  1873.) 

La  direction  du  mouvement  général  des  fonds  du  Trésor  a  fait  verser,  le  5  de  ce  mois, 
aux  caisses  du  trésor  allemand ,  la  somme  de  deux  cent  soixante-trois  millions  quatre  cent 
soixante-six  mille  francs  (363,466,ooo  francs). 

Ce  versement  complète,  en  principal  et  en  intérêts,  et  termine  le  payement  des  5  mil- 
liards de  rindemnité  de  guerre. 

Le  payement  du  5  septembre  a  pu  être  fait  sans  épuiser  le  crédit  spécial  de  300  millions 
réalisable  en  métal ,  ouveii.  par  la  Banque  de  France  au  Trésor  pour  faciliter  le  payement  du 
dernier   milliard  de  l'indemnité.  Ce  crédit   n'a  été  employé  que  jusqu  h   concurrence  de 


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ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE. 


A  AT.  2.  Les  dispositions  du  Iroisième  alinéa  de  l*artîcle  7  du  traité  de  paix  du 
10  mai  1871,  ainsi  que  celles  des  protocoles  séparés  du  la  octobre  187I1  de- 
meurent applicables  pour  tous  les  payements  qui  auront  lieu  en  vertu  de  Tarlicle 
précédent. 


Modes 
de    . 
payement. 


Abt.  3.  S.  M.  TEmpereur  d* Allemagne,  roi  de  Prusse,  s*engage  à  domier  à 
ses  troupes  les  ordres  nécessoires  pour  que  Tarrondissement  de  Belfort  et  les  quatre 
départements  des  Ardennes,  des  Vosges,' de  Meurthe-et-Moselle  et  de  la  Meuse, 
à  Texceplion  de  la  place  de  Verdun,  avec  un  rayon  de  3  kilomètres  autour  de 
la  place,  soient  évacués  complètement  dans  un  délai  de  quatre  semaines  à  partir 
dn  5  juillet. 

La  place  de  Verdun  et  le  rayon  susindiqué  seront  évacués  dans  un  délai  de 
quinze  jours,  à  partir  du  5  septembre  1873. 

Jusqu*à  cette  dernière  évacuation,  S.  M.  l'Empereur  d* Allemagne,  roi  de 
Prusse,  aura  le  droit  d*user  de  la  route  de  Metz  à  Verdun,  comme  roule  militaire, 
et  de  tenir  occupées,  à  cet  effet,  pour  le  service  d'étape,  les  deux  villes  de  Con- 
flans  et  d*£tain ,  qui  auront  chacune  une  garnison  d*un  demi-bataillon.  Les  autorités 
militaires  conserveront  à  Verdun  et  le  long  de  la  route  d* étape  les  droits  qu  elles 
ont  exercés  jusqu  ici  dans  les  territoires  occupés. 

Il  est  entendu  que  les  postes  d'étape  seront  évacués  à  la  date  fixée  pour  Téva- 
cuation  de  Verdun. 


Évacua  lion 
de  Belfort,. 

des  Ardenoes, 
des  Vosges , 

de  Meurt  bo-et- 
Moselle 

et  de  la  Mensr. 

Verdnii. 


Abt.  k.  La  France  supporte  les  frais  d'entretien  des  troupes  allemandes  can- 
tonnées dans  farrondissement  de  Belfort  et  dans  les  départements  des  Vosges ,  des 
Ardennes,  de  Meurthe-et-Moselle  et  de  la  Meuse,  jusqu'au  jour  de  la  complète 
évacuation  de  ces  départements,  ainsi  que  ceux  de  l'entretien  des  troupes  can- 
tonnées à  Verdun  et  dans  les  deux  postes  d'étape,  jusqu'à  la  complète  évacuation 
de  ces  dernières  locaUtés.  Le  nombre  des  troupes  qui  occupent  Verdun  n'excédera 
pas  de  plus  de  1,000  hommes  le  chiffre  de  la  garnison  qui  s'y  trouve  a  la  date  de 
la  signature  du  présent  traité. 


Entretien 
des  Iroupea 
allemandes. 


Art.  5.  Jusqu'à  l'évacuation  '  de  Verdun ,  l'arrondissement  de  Belfort  et  les  dé- 
partements désignés  dans  l'article  3  seront,  après  leur  évacuation  par  les  troupes 


i5o  millions,  par  suite  des  versements  considérables  qui  ont  été  effectués  sur  {^emprunt 
pendant  les  mois  de  juillet  et  août  et  qui  portent  au  chiffre  de  3,000,796,000  francs  le 
montant  total  des  sommes  versées  sur  le  dernier  emprunt  à  la  date  du  i  *'  septembre. 

La  Banque  reste,  à  la  fin  des  opérations  de  payement  de  Findemnitë,  avec  un  encaisse 
métallicpie  d*un  peu  plus  de  700  millions;  cet  encaisse,  au  début  des  mêmes  opérations,  h 
ia  fin  de  juin  1871,  était  de  55o  millions. 

La  prime  de  for  était,  il  y  a  deux  ans,  comme  aujourd'hui,  d'environ  3  pour  i.ooo. 
,Oficiel  du  9  septembre  1873,  partie  officielle] 


Neotraliiation 
momeoUnée 
de  certaîuA 

départements. 


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ReMrve 

du  droit 

da  réoccapaliou. 


Il  ACQUinEMENT  DE  L INDEMNITÉ  DE  GUERRE 

allemandes ,  déclarés  neutres  sous  le  rapport  militaire  et  ne  devront  pas  recevoir 
d'autres  troupes  que  les  garnisons  qui  seront  nécessaires  pour  le  maintien  de 
Tordre. 

La  France  n  y  élèvera  pas  de  fortifications  nouvelles  et  n  agrandira  pas  les  for- 
tifications déjà  existantes. 

Dans  les  départements  occupés  par  les  troupes  allemandes ,  ainsi  que  dans  l*ar- 
rondissement  de  Belfort,  S.  M.  TEmpereur  d'Allemagne,  roi  de  Prusse,  ne  fera 
élever  aucun  autre  ouvrage  de  fortification  que  ceux  qui  existent  actuellement. 

Art.  6.  En  cas  de  non -exécution  des  engagements  pris  dans  la  présente  con- 
vention, Sa  Majesté  l'Empereur  d'Allemagne,  roi  de  Prusse,  se  réserve  le  droit  de 
réoccuper  ou  de  ne  pas  évacuer  les  départements  et  places  qui  y  sont  désignés. 

En  foi  de  quoi ,  les  plénipotentiaires  respectifs  ont  signé  au  présent  acte  et  y  ont 
apposé  le  cachet  de  leurs  armes. 

Fait  à  Berlin,  le  i5  mars  1873. 

L,  S.  Vicomte  de  Gontaut-Biron.  L.  S.  Bismarck. 


-N'  2. 
ANNONCE-  À  L'ASSEMBLÉE  NATIONALE 

DE  LA  SIGNATURE  DU  TRAITÉ  POUR  L*ENT1BRE  ÉVACUATION  DV  TERRITOIRE  ^^^ 
VOTE  DE  RBMRRGÎMENTS  À  M.  THIBRS. 


M.  de  ReuDMt, 

minittra 

(In  affiircf 

étrangères. 


ASSEMBLÉE  NATIONALE. 

Séance  du  17  mars  1873. 

M.  LE  Président.  La  parole  est  à  M.  le  Ministre  des  affaires  étrangères  (M.  de  Ré- 
musat). 

La  présence  de  M.  le  Ministre  des  affaires  étrangères  à  la  tribune  est  accueillie 
par  plusieurs  salves  d*applaudissements ,  après  lesquelles  un  profond  silence  s'établit. 


^'^        Annonce  au  Reichstag  allemand  de  la  signature  du  traité  d'évacuation. 
Extrait  du  discours  de  VEmpereur  GuUlaame  à  Touverture  du  Reichstag,  le  1 2  murs  1873. 

Peu  d& jours  après  la  fin  de  votre  dernière  session ,  une  convention  a  été  conclue  avec  la 
France  pour  régler  les  délais  du  payement  delà  dernière  partie  de  Tindemnitcde  guerre  et,  par 
contre ,  ceux  de  l'évacuation  du  territoire  occupé  par  nos  troupes. 

Les  communications  qui  vous  seront  faites  sur  cette  convention  et  sur  la  manière  dont  elle  a 
été  exécutée  vous  démontreront  que  la  France  a  de  beaucoup  devancé  pour  ses  payement  les 
époques  convenues,  et  que,  par  suite,  le  moment  est  venu  de  décider  les  questions  encore  ré- 


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ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE.  5 

M.  LE  Ministre  des  affaires  étrangères.  Messieurs,  je  suis  chargé  par  M.  le  Pré- 
sident de  la  République  de  faire  à  T Assemblée  nationale  une  communication  que 
nous  regrettons  vivement  de  n  avoir  pas  pu  lui  faire  dans  la  dernière  séance.  Mais 
nous  n  avons  appris  qu  après  que  T Assemblée  s*étaît  séparée  f  heureuse  nouvelle 
dont  nous  devions  lui  faire  part  et  qu*elle  devait  connaître  avant  tout  autre  en  France. 

M.*Christophle.  Je  demande  la  parole. 

M.  Saint-Marc-Girardin.  Je  la  demande  également 

servées  dans  les  lois  de  Tannée  dernière  sur  Tindemnité  de  guerre.  Il  vous  sera  fait  des  rapports 
sur  toutes  ces  questions. 

La  confiance  que  j*exprimais  Tannée  dernière  à  cette  place,  .sur  le  développement  de  la  situa- 
tion intérieure  de  la  France  dans  le  sens  de  Tapaisement  et  du  progrès  économique ,  n^a  pas 
été  trompée.  Je  fonde  sur  ce  résultat  Tespoir  que  le  moment  n  est  plus  éloigné  où  Texécution 
complète  de  nos  arrangements  financiers  avec  le  Gouvernement  français  amènera  Tévacuation 
totale  du  territoire  français  plus  tôt  qu'il  n'avait  été  pensé.  {Journal  officiel  du  li  mars  1873.) 

ATIS   AU    PUBUC   français   DE   LA   CONCLUSION  DU  TRArrS  D*éVACUATION. 

Un  traité  d*évacuation  du  territoire  français,  fruit  de  longues  négociations,  vient  d'être  signé 
aujourd'hui  même ,  1 5  mars ,  à  5  heures  du  soir,  à  Berlin. 

Le  Gouvernement  aurait  voulu  que  TÂssemblée  nationale  fût  la  première  informée  de  cet 
heureux  événement;  mais  cela  est  devenu  impossible,  la  dépêche  qu'on  attendait  de  Berlin 
n'étant  arrivée  à  Versailles  qu'à  7  heures. 

Tout  le  monde  sait  que  le  Gouvernement  a  pu  remplir  avec  une  rapidité  inespérée  les  enga- 
gements financiers  que,  par  prudence,  il  n'avait  pris  que  pour  une  époque  éloignée. 

Sur  les  3  milliards  qui  restaient  à  payer  à  TAIiemagne,  l'un  a  été  entièrement  soldé  cet 
automne;  le  second,  déjà  versé  en  grande  partie,  sera  complètement  acquitté  du  l'^'au  5  mai 
prochain. 

Le  troisième  et  dernier  milliard  (cinquième  de  Tindemnité  totale)  sera  versé  au  trésor  alle- 
mand en  quatre  payements  égaux,  les  5  juin,  5  juillet,  5  août,  5  septembre  de  la  présente 
année. 

En  retour,  S.  M.  TEmpereur  d'Allemagne ,  roi  de  Prusse ,  s'est  engagé  : 

A  évacuer  au  i*'  juillet  prochain  les  quatre  départements  des  Vosges,  des  Ardennes,  de  la 
Meu&e  et  de  Meurthe^t-Moselle ,  ainsi  que  la  place  et  l'arrondissement  de  Belfort.  Cette  éva- 
cuation ne  devra  pas  durer  plus  de  quatre  semaines. 

Pour  gages  des  deux  payements  restant  à  accomplir,  la  place  de  Verdun  avec  son  rayon  con- 
tiouera  seule  d'être  occupée  jusqu'au  5  septemhre.  A  partir  de  cette  date,  elle  sera  évacuée 
eo  deux  semaines. 

Telles  sont  les  conditions  du  nouveau  traité,  conditions  longuement  débattues,  qui,  malgré 
de  douloureux  souvenirs ,  réjouiront ,  nous  n'en  doutons  pas ,  le  patriotisme  de  tous  les  bons 
citoyens. 

Dès  que  les  instruments  diplomatiques  auront  reçu  la  forme  authentique,  ils  seront  soumis 
i  Tapprobation  de  l'Assemblée  nationale,  pour  que,  dans  le  plus  bref  délai  possible,  la  rati- 
fication du  Président  de  la  République  puisse  être  échangée  contre  celle  de  TEmpereur  d'Alle- 
magne. {Jourmd  offciel  du  16  mars  1873.) 


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M.  A.   ChmlopUc. 

Proposition 

de  voter 

des 

remercîmenls 

tt 

M.  TliicM. 


6  ACQUrrrEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE 

M.  LE  Ministre.  L'Assemblée  sait  maintenant  que,  dans  la  journée  d'avant-liier, 
un  traité  a  été  signé  à  Berlin  entre  l'ambassadeur  de  la  République  française  et 
-M.  le  prince  de  Bismarck,  traité  qui  assure  l'évacuation  du  territoire  français.  Aux 
termes  de  ce  traité ,  le  5  juillet  prochain ,  les  quatre  départements  encore  occupés  el 
{arrondissement  de  Belfort  seront  évacués  par  les  troupes  allemandes.  (Bravos  et 
applaudissements  prolongés.) 

Cette  opération  devra  être  accomplie  dans  le  mois  qui  suivra  le  5  juillet.  Néan- 
moins la  ville  de  Verdun  et  son  territoire  militaire  resteront  occupés  jusqu  à  Tenlier 
payement  de  la  contribution  de  guerre.  Mais  le  5  septembre  le  dernier  payement 
sera  accompli,  et,  à  partir  de  ce  jour,  dans  la  quinzaine,  la  ville  de  Verdun  et  son 
territoire  seront  évacués.  (Nouveaux  bravos  et  applaudissements.) 

Ainsi,  Messieurs,  au  milieu  de  septembre  au  plus  tard,  le  tenitoire français  sera 
libre  et  la  France  sera  rentrée  en  pleine  possession  d'elle-même!  (Acclamations sur 
tous  les  bancs.) 

A  gaache.  Vive  la  République! 

A  droite.  Vive  la  France! 

M.  Pagès-Dupobt.  N'ayons  qu'un  cri  aujourd'hui,  celui  de:  Vive  la  France! 

M.  LE  Président.  La  parole  est  à  M.  Chrislophle. 

M.  Albert  Christophle.  Messieurs,  je  crois  répondre  au  sentiment  de  profonde 
reconnaissance  du  pays  et  au  sentiment  unanime  de  l'Assemblée,  —  qu'ont  exprimé 
si  manifestement  les  applaudissements  que  vous  venez  de  donner  à  l'habile  Ministre 
des  affaires  étrangères,  qui  a  conduit  si  heureusement  des  négociations  diflSciles,  — 
je  crois,  dis-je,  répondre  à  ces  sentiments,  en  vous  proposant  de  voter  immédiate- 
ment une  résolution  dont  voici  les  termes  : 

«  L'Assemblée  nationale  déclare  que  M.  Thiers ,  Président  de  la  République ,  a  bien 
mérité  de  la  Patrie.  »  (Applaudissements  répétés  à  gauche  et  au  centre  gauche.) 

M.  LE  DUC  DE  Marmier,  uu  milieu  du  bruit.  C'est  au  nom  de  cent  cinquante  membres 
que  parle  M.  Christophle! 

M.  Saint-Marc*Girardin  monte  à  la  tribune.  ^ 

A  gauche  et  au  centre  gauche.  Aux  voix!  aux  voix! 

A  droite  et  au  centre  droit.  Parlez!  Parlez! 

M.  Sghedrer*Kestn£R.  Votons  d'abord  sur  la  proposition  de  M.  Christophle! 

M.  Saint-Marg-Girardin.  Dans  le  même  sentiment...  (Aux  voix!  aux  voix!  — 
Parlez!  parlez!) 

. . .  Dans  le  même  sentiment ,  et  chargé  par  trois  cents  membres  de  cette  Assemblée 
d'exprimer  l'opinion  qu'ils  ont  sur  le^and  acte  qui  vient  de  s* accomplir,  je  demanidc 
la  permission  de  lire  l'ordre  du  jour  suivant  : 

«  Accueillant  avec  une  patriotique  satisfaction  la  communication  qui  vient  de  lui 


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Eï  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE.  7 

être  faite  et  heureuse  d*avoir  ainsi  accompli  une  partie  essenlielle  de  sa  tache. . .  • 
(Exclamations  à  gauche.  —  Ouil  oui!  ~  Bravos  prolongés  et  applaudissements  à 
droite  et  au  centre  droit.) 

M.  HoBACB  DE  Choiseol.  Je  demande  la  parole. 

M.  Saint-Marc-Girahdin.  «...  T Assemblée  nationale  adresse  ses  remercîments  et 
ceux  du  pap  à  M.  Tliiers,  Président  de  la  République,  et  au  Gouvernement.  »  (Nou- 
veaux applaudissements  à  droite  et  au  centre  droit.) 

M.  DE  Bblgastel.  Messieurs,  le  sentiment  patriotique  est  universel.  (Oui!  oui!  — 
Adhésion  générale.)  Un  seul  mot  manque  et  je  demande  qu'on  lecrive  dans  Tordre 
du  jour  proposé  par  Thonorable  M.  Saint-Marc-Girardin ,  c'est  celui-ci:  «Grâce  au 
concours  généreux  du  pays,  i 

De  toutes  parts.  Très-bien  !  très-bien  I 

M.  SAiNT-MARG-GinAROiN.  Les  membres  qui  ont  signé  Tordre  du  jour  que  je  viens 
délire  acceptent  Taddition  proposée  par  Thonorable  M.  de  Belcaslei.  (Très-bien! 
très-bien!  —  Aux  voix!  aux  voix!  à  droite  et  au  centre.) 

M.  Horace  de  Choiseul.  Messieurs,  je' demande  la  priorité  pour  Tordre  du  jour 
qui  vous  a  été  proposé  par  Thonorable  M.  Christophle. . . 

M.  Cochery  et  plusieurs  autres  membres.  Elle  est  de  droit! 

M.  Horace  de  Choisedl.  . .  et  je  la  demande  pour  une  simple  raison ,  Messieurs  : 
c  est  que  je  crois  qa*une  assemblée  s'honore  en  portant  hardiment  le  poids  de  la 
reconnaissance...  (Très-bien!  très-bien!  à  gauche. —  Réclamations  diverses  sur  plu- 
Meurs  bancH  à  droite.) 

M.  Hamille.  La  reconnaissance  n'est  pas  un  poids,  c'est  un  devoir! 

M.  Saint-Marc-Girardin.  Elle  ne  charge  personne,  tout  le  monde  accepte! 

M.  Gaslonde.  Et  le  pays  aussi  s'honore  :  il  paye  les  impôts! 

M.  AuDREN  de  Kerdrel.  Je  demande  la  parole. 

M.  Horace  de  Choiseul.  Personne  dans  cette  enceinte,  pjersonne  dans  le  pays  ne 
mettra  en  doute  les  sentiments  patriotiques  qui  vous  ont  animés  en  apprenant  Theu- 
reuse  nouvelle  de  la  libération  du  territoire;  mais  qui  de  vous  nierait  qu'il  y  a  peu 
(le  jours  encore ,  personne  d'entre  nous  prévoyait  un  succès  si  prochain  des  négo- 
ciations. 

Avez-vous  donc  oublié.  Messieurs,  une  parole  prononcée  à  cette  tribune  et  à  la- 
quelle on  a  applaudi  de  ce  côté  de  TAssemblée  (la  droite)  ?  Il  y  a  peu  de  jours, 
M.  le  marquis  de  Casteilane  disait. . . 

A  droite.  Il  ne  s'agit  pas  de  cela  ! 

M.  Horace  de  Choiseul.  Il  y  a  peu  de  jours,  M.  le  marquis  de  Casteilane  disait  : 
«Vous  figurez- vous  M.  Tbiers,  Président  de  la  République  française,  allant  traiter 
avec  les  puissances  étrangères,  au  nom  de  la  constitution  Rivet! . . .  i 


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8  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE 

M.  BotTiEAU.  Elle  est  morte! 

M:  Horace  de  Choisedl.  Eh  bien,  Messieurs,  je  suis  convaincu  que  vous  vous 
honorerez  devant  le  pays  et  que  le  pays  vous  sera  reconnaissant  de  voter  purement 
et  simplement  Tordre  du  jour  proposé  par  l'honorable  M.  Ghristophle.  (Rumeurs  à 
droite.  ) 

A  gauche.  Oui  I  oui  1  —  Aux  voix  !  aux  voix  1 

M.  AuDREN  DE  Kerdrel.  Messîeurs,  Thonorable  M.  deChoiseuf  disait  que,  dans 
une  circonstance  comme  celle-ci ,  on  devait  savoir  porter  le  poids  de  la  reconnaissance. 

Le  mot  est  malheureux . . .  (Réclamations  à  gauche.  —  Oui  !  oui  I  à  droite.  ]  La  re- 
connaissance ,  Messieurs ,  quand  elle  est  bien  placée ,  n'est  pas  un  poids  pour  une 
âme  généreuse  ;  c'est  le  plus  noble ,  c'est  le  plus  délicat  des  sentiments  que  puisse 
éprouver  l'âme  humaine.  (Bruyantes  interruptions  à  gauche.) 

M.  Larrieu.  Monlrons-lel 

M.  DB  Mahy.  Exprimez-le  purement  et  simplement  !  Ne  marchandez  pasi  Mais  ne 
nous  complimentons  pas  nous-mêmes  I 

M.  Audren  de  Kerdrel.  Mais,  par  cela  même  que  ce  sentiment  est  délicat,  il  faut 
en  mesurer  l'expression. 

M.  Schoelgher.  Aux  voix!  nous  avons  déjà  trop  tardé! 

M.  AuDRBN  de  Kerdrel.  Pour  que  l'expression  en  soit  juste  et  convenable,  il  faut 
quelle  soit  complète ,  qu'elle  n'oublie  personne.  (Très-bien!  Irès-bien!  à  droite.) 

S'il  s'agissait  de  diminuer  en  quoi  que  ce  soit  le  mérite  du  gouvernement  qui  a 
négocié  la  libération  du  territoire,  je  ne  serais  pas  à  la  tribune,  et  si  quelqu'un 
pouvait  commettre  cette  injustice ,  je  prendrais  la  parole  pour  lui  répondre. 

M.  Target.  C'est  impossible  ! 

M.  Audren  de  Kerdrel.  Oui ,  Messieurs ,  ce  Gouvernement  à  fait  un  grande  chose. . . 

M.  Jules  Simon  ,  ministre  de  l'instruction  publique  et  des  cultes.  Dites  :  M.  le  Président 
de  la  République  ! 

M.  Audren  de  Kerdrel.  . .  la  plus  grande  qu'il  ait  jamais  faite!  Il  Ta  faite  grâce  a 
son  patriotisme  et  à  Thabileté  de  ses  négociations ,  c'est  vrai ,  mais  grâce  aussi  à  la 
paix  qui  a  pu  régner  dans  le  pays,  et  cette  paix,  il  est  bien  permis  d'en  attribuer 
une  grande  part  à  l'Assemblée  nationale.  (Applaudissements  à  droite.  — Bruit  à 
gauche.  ) 

M.  Gaslonde.  Et  au  pays  qui  a  payé  la  rançon! 

M.  Eugène  Pelletan.  Vous  n'avez  jamais  cherché  quà  renverser  M.  Tbiersl 

M.  La  Serve.  Nous  ne  pouvons  pourtant  pas  nous  voter  des  remerciments  à  nous- 
mêmes  ! 

M.  Audren  de  Kerdrel.  Et  maintenant,  toujours  dans  la  même  pensée,  pour 
payer  notre  dette ,  la  dette  de  la  reconnaissance  à  tous  ceux  envers  qui  nous  sommes 


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ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE.  9 

redevables,  je  porte  mes  regards  plus  loia,  et  je  vois  dans  les  plus  humbles  hameaux 
les  bourses  s'ouvrir,  je  vois  jusqu'aux  pauvres  se  privant  du  nécessaire  pour  venir  au 
secours  de  la  patrie  commune ,  et  je  ne  puis  pas  plus  oublier  le  pays  que  TAssemblée 
qui  le  représente.  (Très-bien!  très-bien!  sur  divers  bancs.) 

M.  Farcy.  Ce  que  demande  le  pays,  ce  ne  sont  pas  des  remerciments,  mais  la 
paix  et  la  tranquUlité  au  moyen  de  la  dissolution.  (Bruit.) 

M.  AuDREN  DE  Kerdrel.  Douc,  Messieurs,  hommage  sans  restriction,  hommage 
sans  arrière-pensée  à  M.  le  Président  de  la  République,  hommage  au  Gouvernement 
et  à  son  ambassadeur,  hommage  à  cette  Assemblée,  hommage  à  la  France.  (Applau- 
dissements. —  Aux  voix  !  aux  voix  I  ) 

M.  LE  Prhidbnt.  Deux  projets  de  résolution  ont  été  déposés ,  lun  par  M.  Chris- 
lophle,  l'autre  par  M.  Saint-Marc-Girardin. 

Voici  les  termes  du  projet  de  résolution  déposé  par  M.  Christophle  : 

•  L'Assemblée  nationale  déclare  que  M.  le  Président  de  la  République  a  bien  mé- 
rité de  la  patrie.  » 

Voici  les  termes  du  projet  de  résolution  déposé  par  M.  Saint-Marc-Girardin  : 

•  L'Assemblée  nationale,  accueillant  avec  une  patriotique  satisfaction  la  commu- 
nication qui  vient  de  lui  être  faite,  et  heureuse  d'avoir  ainsi  accompli  une  partie 
essentielle  de  sa  tâche,  grâce  au  concours  généreux  du  pays,  adresse  ses  remerci- 
ments et  ceux  du  pays  à  M.  Thiers,  Président  de  la  République,  et  au  Gouver- 
nement. B 

M.  Wallon  propose  d'ajouter  à  cette  dernière  résolution ,  le  membre  de  phrase 
suivant  : 

•  Et  déclare  qu'il  a  bien  mérité  de  la  patrie.  >  (Très-bien  !  très-bien  !  sur  un  grand 
nombre  de  bancs.  ) 

M.  Saisit- M ARG-GiRARDiN.  Nous  acceptons  l'amendement  de  M.  Wallon. 

M.  AuDRBN  DE  Kerdrel.  Je  demande  la  parole. 

M.  LE  Président.  M.  Saint-Marc-Girardin  déclare  accepter,  en  son  nom  et  au  nom 
de  ses  amis  qui  ont  signé  avec  lui  le  projet  de  résolution,  la  disposition  additionnelle 
présentée  par  M.  Wallon.  (Très-bien!) 

M.  Albert  Christophle.  Je  ne  fais  aucune  dilTiculté  d'associer  le  Gouvernement 
à  M.  Thiers  dans  l'expression  de  notre  reconnaissance,  et  en  conséquence  j'accepte 
la  proposition  de  M.  Saint-Marc-Girardin  avec  la  disposition  additionnelle  de 
M.  Wallon.  (Approbation  sur  un  grand  nombre  de  bancs.) 

M.  Cézakne.  Quand  on  est  unanime  sur  les  sentiments,  on  doit  être  unanime  sur 
la  résolution  qui  les  exprime. 

M.  LE  Président.  M.  Christophle  déclare  se  rallier  au  projet  de  résolution  proposé 
par  H.  Saint-Marc-Girardin  et  amendé  par  M.  Wallon.  (Applaudissements.) 

M.  de  Belgastel.  Messieurs...  (Aux  Yoi\!  la  clôture!) 


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10  ACQUITTEMENT  DE  LINDEMNITÉ  DE  GUERRE 

M.  LE  Président.  Parlez  coatre  la  clèlure. 

M.  j>B  Belgastbl.  Mon  seul  argument  contre  la  clôture,  cest  qu  il  y  a  encore  un 
mot  à  dire  qui  n'a  pas  été  dît.  (La  clôture I  la  clôture!  ) 
M.  LE  Président.  Je  mets  aux  voix  la  clôture. 
(La  clôture  est  mise  aux  voix  et  prononcée.) 
M.  LE  Président.  Je  mets  aux  voix  la  résolution. . . 

M.  Horace  db  Choiseul.  La  division I  Nous  demandons  la  division.  (Aux  voix! 
aux  voix!) 

M.  Gaubbtta.  Je  demande  la  parole  sur  la  division ,  sur  la  position  de  la  question. 

M.  LE  Président.  La  division  est  de  droit. 

Je  vais  mettre  d*abord  aux  voix  la  résolution  proposée  par  M.  Saint-Marc-Girardin. 
Je  mettrai  ensuite  aux  voix  l'addition  proposée  par  M.  Wallon.  (Très-bien!  très- 
bien  !  —  Réclamations  sur  plusieurs  bancs  à  gaucbe.  ) 

M.  Gambetta.  Je  demande  à  expliquer  ma  pensée,  si  vous  le  permettez.  On  ne 
peut  pas  faire  voter  une  résolution  semblable  au  moyen  d*un  subterfuge  (  Bruit.) 

M.  LE  Président.  Vous  avez  demandé  la  division,  elle  est  de  droit. 

M.  Emma  NX  EL  Arago,  au  milieu  âa  bruit.  Nous  sommes  unanimes  pour  féliciter  le 
Président  de  la  République,  mais  nous  ne  sommes  pas  unanimes  quand  1* Assemblée 
veut  profiler  de  Theure  solennelle  où  nous  sommes  pour  se  décerner  à  elle-même 
des  éloges  et  proclamer  le  droit  de  se  perpétuer  contre  la  volonté  du  pays.  (Aux 
voix!  aux  voix!) 

M.  Gambetta.  Je  demande  la  parole  sur  la  position  de  la  question. 

M.  LE  Président.  11  n*y  a  pas  de  question  à  poser. 

La  clôture  a  été  prononcée  et  je  ne  puis  pas  vous  donner  la  parole. 

M.  Gambetta.  Je  vous  demande  pardon,  monsieur  le  président,  la  clôture  a  été 
prononcée  sur  fincident  et  pas  sur  la  division. 

M.  LE  Président.  Vous  avez  demandé  la  division,  elle  est  de  droit,  et  je  vais... 

M.  Glichard.  Je  demande  à  expliquer  la  division...  Un  seul  mot? 

M.  LE  Président.  Non,  personne  ne  peut  parler;  la  clôture  est  votée.  (Vif  assen- 
timent.) 

M.  Gambetta,  au  milieu  du  brait.  Mais  sur  ia  position  de  la  question,  monsieur 
le  président?...  Puisquil  s'agit  de  la  procédure  du  vote,  on  peut  bien  demander 
la  parole  sur  la  procédure  du  vote?  (Non!  non!)  La  clôture  a  été  prononcée  sur  la 
discussion,  mais  pas  sur  le  mode  de  votation. 

M.  LE  Président.  La  division  va  avoir  lieu. 

M.  Gambetta.  Je  voudrais  Texpliquer. . . 

M.  GuiGHARD.  Je  demande  la  parole. 


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ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE.  1 1 

M.  LE  Présidenf.  La  clôture  a  été  prononcée  et  je  ne  donnerai  la  parole  à  personne. 
(  Très'bîen  !  très-bien  !  et  applaudissements  sur  un  grand  nombre  de  bancs.  ) 

On  a  demandé  la  division,  elle  est  de  droit.  Mais  je  ne  veux  pas  qu  à  propos  d  une 
demande  de  division  qui  est  de  droit,  on  remonle  à  la  tribune  pour  rentrer  dans  la 
discussion  alors  quelle  a  été  fermée.  (Très-bien!  Irès-bien!  sur  les  mêmes  bancs.) 

M.  Gambetta ,  au  pied  de  la  irihune.  Je  prends  [engagement  de  ne  pas  rentrer 
dans  la  discussion. . .  (Exclamations  diverses.)  et  de  démontrer  que  la  question  que 
je  pose  est  une  question  de  procédure  parlementaire. 

A  droite  et  au  centre.  Non  I  non  !  —  Aux  voix  !  aux  voix  ! 
A  gauche.  Mais  laissez  donc  parler! 

M.  LE  Président.  Je  mets  aux  voix  le  projet  de  résolution,  moins  la  disposition 
'  additionnelle  de  M.  Wallon. 

M.  JoURNAULT.  Nous  demandons  la  division  paragraphe  par  paragraphe.  Il  ne  faut 
pas  que  T Assemblée  se  décerne  à  elle-même  un  brevet  de  civisme!  (Bruit.) 

M.  LE  Président.  On  demande  la  division  paragraphe  par  paragraphe.  (Oui!  oui! 
à  gauche.) 

Je  mets  aux  voix  le  premier  paragraphe  ainsi  conçu  : 

>  L'Assemblée  nationale,  accueillant  avec  une  patriotique  satisfaction  la  commu-' 
nication  qui  vient  de  lui  être  faite. . .  > 

(  Le  premier  paragraphe  est  mis  aux  voix  et  adopté.  ) 

M.  LE  Président.  Maintenant  le  deuxième  paragraphe  : 

>  Et  heureuse  d'avoir  ainsi  accompli  une  partie  essentielle  de  sa  tâche ,  grâce  au 
concours  généreux  du  pays. . .  » 

(L'épreuve  a  lieu.) 

Plusieurs  membres  à  droite  se  tournant  vers  la  gauche.  Ah  !  ah  !  vous  ne  votez  pas  cela  ! 
(Mouvements  divers.) 

(La  contre-épreuve  a  lieu.  —  Le  paragraphe  est  adopté.) 

M.  LB  Président.  Troisième  paragraphe  : 

*  Adresse  ses  remerdments  et  ceux  du  pays  à  M.  Thiers,  Président  de  la  Répu- 
blique et  au  Gouvernement.» —  (Adopté.) 

M.  DE  Bblcastbl.  Je  demande  â  dire  un  mot  sur  le  paragraphe  additionnel. 

M.  LE  Président.  Non,  la  discussion  est  close;  vous  ne  pouvez  plus  obtenir  la 
parole. 

Vient  maintenant  la  disposition  additionnelle  de  M.  Wallon  : 
«  Et  déclare  que  M.  Thiers  a  bien  mérité  de  la  patrie.  » 

H.  de  Belgastel.  En  cela!  ajoutez  au  moins  :  «En  cela!  *  (Bruit.) 
(L'épreuve  a  lieu.) 

Plusieurs  membres  à  gauche  se  tournant  vers  la  droite.  Ah  !  ah!  vous  ne  votez  pas  cela, 
vous!  (Exclamations  diverses.) 


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12  ACQUITTEMENT  DE  LTNDEMNITÉ  DE  GUEKRE 

M.  LE  Président.  Je  fais  la  contre-épreuve. 
(La  contre- épreuve  a  Heu.) 

M.  LE  Président.  La  disposition  additionnelle  proposée  pnr  M.  Wallon  est  adoptée. 
Maintenant  je  mets  aux  voix  l'ensemble  de  la  résolution. 
(L*ensemble  de  la  résolution  est  mis  aux  voix  et  adopté.) 

M.  LE  PnÉsiDENT.  Mcssieurs,  je  suis  heureux  d'avoir  eu,  par  ma  fonction,  a  pro- 
clamer cette  résolution  de  l'Assemblée. 

Une  nation  montre  sa  grandeur  morale  lorsque,  élevant  sa  reconnaissance  à  la 
hauteur  des  services  qui  lui  sont  rendus,  elle  sail  ainsi  décerner  aux  hommes  qui  la 
servent  et  qui  l'honorent  une  récompense  digne  d'elle  et  digne  d'eux.  (Vifs  applau- 
dissements à  gauche,  au  centre  el  sur  divers  bancs  à  droite.) 

Je  propose  à  l'Assemblée  d'ordonner  que  la  résolution  qu'elle  vient  de  rendre  sera  • 
portée  à  M.  le  Président  de  la  République  par  une  députation  du  bureau.  (Oui!  oui! 
Très-bien  I  très-bien!  —  Applaudissements  à  gauche.  —  Rumeurs  sur  quelques  bancs 
à  droite.) 

Il  n'y  a  pas  d'opposition  P. . .  (Non  !  non  !) 

La  résolution  sera  transmise  à  M.  le  Président  de  la  République  par  une  députa- 
lion  du  bureau. 

M.  LE  COMTE  Rampon.  Je  demande  la  parole. 

M.  LE  Président.  M.  le  comte  Rampon  a  la  parole. 

M.  LE  COMTE  Rampon.  Messieurs,  notre  honorable  président  a  été  au-devant  de  ma 
pensée.  (Exclamations  à  droite.  —  Applaudissements  à  gauche.) 

Après  le  vote  imposant  de  l'Assemblée  nationale,  je  demande  que  la  séance  soit 
levée  immédiatement. . .  (Oui  !  oui!  à  gauche.  —  Non  !  non  !  sur  divers  bancs  à  droite.) 

Un  membre  à  droite.  Il  y  a  assez  de  temps  qu'on  s'occupe  d'un  homme,  il  est  l'heure 
de  songer  aux  affaires  du  pays! 

M.  LE  COMTE  Rampon.  £^t-ce  que  vous  croyez  que  je  n'aime  pas  le  pays  autant 
que  vous  l'aimez  ? 

Je  demande  que  la  séance  soit  levée  et  que  le  bureau  se  rende  immédiatement 
auprès  de  M.  le  Président  de  ia  République  pour  lui  porter  la  décision  qui  vient 
d'être  votée,  et  lui  témoigner,  au  nom  de  l'Assemblée  nationale,  la  reconnaissance 
de  tout  le  pays.  (Applaudissements  a  gauche.  —  Bruit  et  rumeurs  à  droite.) 

M.  LE  GÉNÉRAL  DU  Templb.  Allez-y !  allez-y! 

M.  LE  Président.  M.  le  comte  Rampon  demande  que  la  séance  soit  levée  I 

Voix  diverses.  Oui!  oui!  —  Non!  non!  —  L'ordre  du  jour. 

Un  membre  à  droite.  Voilà  trois  quarts  d'heure  d'apothéose,  c'est  bien  assez! 

M.  Dbpbyre.  En  1818,  quand  le  duc  de  Richelieu  porta  aux  Chambres  le  traité 
de  libération,  les  Chambres  ne  songèrent  pas  à  suspendre  leur  séance  pour  courir 
aux  Tuileries.  (Agitation.) 


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ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE.  13 

M.  LE  Président.  Laissez-moi  donc  poser  la  queslion  1 

M.  le  comte  Rampon  demande  que  la  séance  soit  levée  pour  que  le  bureau  puisse 
porter  immédiatement  à  M.  le  Président  de  la  République  la  résolution  que  F  Assem- 
blée vient  de  prendre. 

Vota: diverses.  Oui!  Très-bien!  —  Non!  Tordre  du  jour. 

M.  LE  Président.  Je  consulte  TAssemblée. 
(Une  première  épreuve  a  lieu  par  mains  levées.) 

M.  LE  Président  ,  après  avoir  consulté  MM.  les  secrétaires.  L*épreuve  est  douteuse  ; 
elle  va  être  recommencée  par  assis  et  levé. 

(Après  la  seconde  épreuve  par  assis  et  levé,  le  bureau  déclare  que  la  demande  de 
de  M.  le  comte  Rampon  n  est  pas  adoptée.]  ^'^ 


-%•  3. 
DÉPÔT 

À  L*ASSE1IBLÉB  NATIONALE  DU  PROJET  DE  LOI  APPROBATIP  DU  TRAITE  D'ÉVACUATION. 

DEUANDE  D'URGENCE. 

Séance  du  1 8  mars  1 878. 

La  parole  est  à  M«  le  Ministre  des  affaires  étrangères. 

M.  DE  RÉMD8AT,  Ministre  des  affaires  étrangères.  J'ai  Tbonneur  de  déposer  sur  le    M.  tU  n^moMi. 
bureau  de  l'Assemblée  un  projet  de  loi  portant  approbation  de  la  convention  con- 
clue entre  la  France  et  Tempire  d'Allemagne,  le  i5  mars  courant. 

Quelques  voix.  Lisez  !  Lisez  ! 

D'autres  voix.  Non  !  non  !  C'est  inutile  ! 

Plusieurs  membres.  L'urgence!  Il  faut  prononcer  l'urgence! 

M.  LE  Ministre  des  affaires  étrangères.  Je  demande  à  rassemblée  de  vouloir 
bien  déclarer  l'urgence ,  et  je  dois  même  lui  dire  que  nous  lui  demandons  une 
urgence  spéciale,  s'il  m'est  possible  de  me  servir  de  cette  expression.  Les  ratifi- 
cations de  ce  traité,  d'après  la  convention  faite  avec  la  Prusse,  doivent  être 
échangées  dans  les  huit  jours.  Le  traité  a -été  signé  samedi:  il  serait  donc  dési- 
rable ,  il  serait  même  nécessaire  que  ces  ratifications  fussent  échangées  samedi  à 
Berlin. 

Si  donc  l'Assemblée  voulait  imprimer  une  célérité  particulière  à  l'eiamen  de 
ce  traité,  elle  nous  mettrait  en  mesure  de  remplir  nos  engagements.  (Assentiment 
général.) 

■')  Journal  officiel  du  18  mars  1873. 


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iti  ACQUITTEMENT  DE  LTNDEMNITÉ  DE  GUERRE 

Plusieurs  membres.  A  demain  dans  les  bureaux  ! 
Quelques  voix.  Tout  de  suite  I 

M.  LE  Président.  Je  consulte  {^Assemblée  sur  1  urgence. 
L*urgence  est  mise  aux  voix  et  déclarée. 

M.  LE  COMTE  Benoist  o*Azy.  11  faudrait  donner  lecture  du  traité.  Il  serait  inséré 
demain  au  compte  rendu  du  Journal  officiel  avant  la  réunion  des  bureaux. 

Un  membre.  Retirons-nous  dans  les  bureaux  immédiatement  I 

M.  Gambetta.  On  ne  peut  aller  dans  les  bureaux  sans  avoir  pris  connaissance  du 
texte.  Qu*on  le  lise  I 

M.  LE  Président.  Si  TAssemblée  veut  se  réunir  demain  dans  ses  bureaux.  .  . 
(Ouil  oui  !],  la  commission  pourrait  hâter  son  travail  et  nous  mettre  peut-être  en 
situation  de  voter  demain.  (Oui!  oui  !  —  Appuyé  !) 

Si  M.  le  Ministre  des  affaires  étrangères  veut  bien  donner  lecture  de  son  projet. 

M.  LE  Ministre  des  affaires  étrangères.  Parfaitement. 

M-  le  Président finsertion  aurait  lieu  au  compte  rendu  in  extenso  demain. 

M.  LE  Ministre  des  affaires  étrangères.  Voici  le  texte  du  traité  : 
(M.  de  Rémusat  lit  le  traité.) 

M.  LE  Président.  Le  projet  de  convention  sera  imprimé  et  distribué. 
M.  Mettetal.  Pourquoi  ne  pas  voter  immédiatement? 


N'  4. 
PROJET  DE  LOI 

portant  approbation  du  traité  D'Évacuation  du  territoire  français 

(UBGENCE  déclarée], 

présenté  par  M.  Thiers,  Président  de  la  République  française,  et  par  M.  de  Rérausat, 
ministre  des  affaires  étrangères. 

Seyante  du  1 7  mars  1 873. 


EXPOSE  DES  motifs. 


Messieurs  Ja  convention  du  ag  juin -1879  avait  réglé  que  le  solde  du  dernier 
des  3  milliards  qui  étaient  alors  dus  à  TAllemgne  pourrait  être  retardé  jusqu'au 
1"  mars  1876,  mais  qu  après  le  payement  du  second  milliard ,  les  départements 
des  Ardennes  et  des  Vosges  seraient  évacués  par  les  troupes  allemandes  ;  la  Meuse . 
Meurthe-et-Moselle  et  Belfort  après  l'entier  payement  de  la  contribution  de  guerre , 
à  moins  que  des  garanties  financières,  acceptées  par  le  Gouvernement  prussien, 
eussent  permis  d'opérer  plus  tôt  la  libération  du  territoire. 

Mais  vous  avez  appris ,  Messieurs,  que  toutes  ces  époques  pourraient  être  heu- 


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ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE.  15 

reusement  devancées  lorsque  vous  avez  lu  le  discours  de  S.  M.  TFmpereur  d'Alle- 
magne à  l'ouverture  du  Parlement: 

•  La  confiance  que  j'exprimais  Tannée  dernière  à  celte  place,  louchant  le  déve- 
loppement de  la  situation  intérieure  de  la  France,  dans  le  sens  de  Tapaisemenl  et 
du  progrès  économique  n*a  pas  été  déçue.  Je  fende  sur  ce  résultat  Tespoir  que  le 
moment  n'est  plus  éloigné  où  le  règlement  final  de  nos  arrangements  financiers 
avec  la  France  amènera  plus  tôt  qu'il  n*avail  été  prévu  l'évacuation  totale  du  terri- 
toire [rancis,  i 

Ces  franches  et  pacifiques  paroles  attestaient  l'estime  et  la  confiance  que  la 
France  inspire  au  Gouvernement  prussien  comme  à  tous  les  gouvernements  de 
l'Europe.  Elles  autorisaient  l'espérance  de  voir  bientôt  notre  pays  délivré  de  l'occu- 
pation étrangère,  et  vous  savez,  Messieurs,  que  cette  espérance  n'a  pas  lardé  à 
devenir  une  certitude. 

En  efifet,  une  opération  de  crédit  sans  exemple  dans  l'histoire  financière  d'aucun 
pays  avait  mis  h  noire  disposition  des  ressources  réalisées  avec  une  rapidité  extra- 
ordinaire. Toutes  les  épargnes  de  la  richesse  nationale  s'étaient  en  quelque  sorte 
accumulées  dans  les  mains  de  l'État.  L'étranger  avait  rivalisé  avec  la  France  pour 
rendre  témoignage  de  la  puissance  de  notre  crédit. 

Nous  avons  donc  les  moyens  assurés  de  nous  acquitter  dans  quelques  mois  des 
engagements  qu'une  impérieuse  nécessité  nous  avait  imposés,  et  dont,  aux  termes 
du  traité,  Tentier  accomplissement  aurait  pu  encore  être  ajourné  de  deux  années. 

A  peine  avons-nous  fait  connaître  à  la  Prusse  cette  situation,  qu'elle  a  reconnu 
comme  nous  que  le  moment  était  arrivé  de  régler  les  conditions  et  les  termes  de 
l'entière  évacuation  du  territoire  français.  Une  négociation  s'est  ouverte ,  dont  la 
loyauté  des  deux  parties  a  abrégé  la  durée  et  simplifié  les  difficultés. 

Nous  nous  déclarions  en  mesure  de  solder,  au  commencemeQt  de  mai ,  le  qua- 
trième milliard.  A  cette  époque,  les  traités  stipulaient  l'évacuation  de  deux  dépar- 
tements ;  mais  cette  libération  partielle  pouvait  faire  retomber  un  fardeau  intolérable 
sur  les  portions  du  territoire  qui  resteraient  occupées  ;  un  corps  d'armée  de 
5o,ooo  hommes  concentré  dans  deux  déparlements  aurait  tout  au  moins  entraîné 
des  dépenses  considérables  pour  un  baraquement  de  quelques  moi.s.  Il  a  paru  pré- 
férable d'ajourner  l'évacuation  partielle  en  rapprochant  l'évacuation  totale,  et  il  a 
été  convenu  qu'à  partir  du  5  juillet,  les  quatre  déparlements  occupés  et  l'arrondis- 
sement de  Belfort  seraient  libérés. 

L'opération  ne  pourra  durer  plus  de  quatre  semaines. 

A  cette  époque  il  restera  à  payer  la  seconde  moitié  du  cinquième  et  dernier 
milliard.  Comme  gage  de  l'acquittement  final,  la  place  de  Verdun  et  son  territoire 
militaire  resteront  au  pouvoir  des  troupes  allemandes.  C'est  un  dernier  sacrifice  que 
nous  demandons  à  celte  patriotique  cité,  qui  se  dévouera  sans  regret,  nous  n*en 
doutons  pas,  pour  la  cause  commune,  mais  elle  sera  évacuée  à  son  tour  dans  la 
quinzaine  qui  suivra  le  5  septembre,  jour  où  nous  aurons  rempli  la  totalité  de  nos 
engagements.  A  cette  date,  Messieurs,  notre  rançon  sera  complètement  payée, 


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16  ACQUITTEMENT  DE  LINDEMNITÉ  DE  GUERRE 

notre  territoire  complètement  libre ,  et  la  France  sera  rentrée  en  pleine  posssesion 
(l*elle-même. 

C*est  là  tout  le  traité  que  nous  venons  soumettre  à  Tapprobation  de  rAssemblée 
nationale.  Il  ne  contient  d'ailleurs  que  des  dispositions  de  détail  et  d*ezécutioii 
qui  s'expliquent  d'elles-mêmes. 

PROJET  DE  LOI. 

Le  Président  de  la  République  française  propose  à  l'Assemblée  nationale  le 
projet  de  loi  suivant  qui  lui  sera  présenté  par  le  Ministre  des  affaires  étrangères  : 

Article  unique.  Le  Président  de  la  République  est  autorisé  à  ratifier  et,  s^il  y  a 
lieu,  à  faire  exécuter  la  convention  conclue  à  Berlin,  le  i5  mars  1873,  entre  la 
France  et  l'Allemagne. 


N*5. 
RAPPORT 

DE  LA  COMMISSION  DE  L'ASSEMBLEE  NATIONALE  SUR  LE  TRAITE  D'ÉVACUATION. 

VOTE  DU  TRAITA. 


ASSEMBLER  NATIONALE. 

Séance  du  19  mars  1878. 

M.  LE  Président.  La  parole  est  à  M.  Victor  Lefranc,  au  nom  de  la  commission 
chargée  d'examiner  le  projet  de  loi  relatif  au  traité  avec  l'Allemagne. 

M.  Vieior  M.  ViCTOR  Lefranc ,  rapporteur.  Messieurs,  j'ai  l'honneur  de  déposer  sur  le 

LafraDc,         bureau  de  l'Assemblée  le  rapport  de  la  commission  chargée  d'examiner  le  projet  de 

rapporteur.  i.-i.p  •  i*  •  l^l  ••  itii 

loi  relatif  au  traité  concernant  i  évacuation  complète  du  territoire  et  1  achèvement 
du  payement  de  l'indemnité  de  guerre. 
Voix  nombreuses.  Lisez  I  lisez  ! 

M.  LE  Rapporteur.  Messieurs,  la  commission  nommée  dans  vos  bureaux  pour 
examiner  la  convention  relative  au  payement  complet  de  l'indemnité  de  guerre  et 
à  l'entière  évacuation  du  territoire  français  vous  propose,  à  l'unanimité,  d'approuver 
cette  convention. 

Le  premier  sentiment  que  votre  commission  m'ait  chargé  d'exprimer,  c'est  Tespé- 
rance  que,  dans  la  délibération  et  le  vote,  nous  retrouverons  cette  unanimité  des 
grands  jours ,  ou  toutes  les  forces  du  pays  se  réunissent  pour  le  sauver  ou  pour 
affermir  ses  destinées.  (Très-bien!  très-bien I) 

Il 3uflira,  pour  cela,  Messieurs,  de  nous  pénétrer,  en  approuvant  ce  traité  de 
libération ,  du  souvenir  des  douleurs  et  des  angoisses  que  nous  ressentions  le  jour 
où  nous  dûmes  accepter  les  lourdes  conditions  du  traité  de  paix. 


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ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE.  17 

■'^  Déjà  TAssemblée  a  rendu  un  légitime  hommage  au  pays,  qui  s'est  imposé  tant 
je  sacrifices,  au  P/ésidenl  de  la  République  et  au  Gouvernement,  qui  ont  dirigé 
'  ^'  35  négociations. 

^'^'   Il  est  juste  de  constater  aussi  le  bonheur  avec  lequel  notre  sage  administration 

înancière  a  su  diriger  d*aussi  grandes  opérations  sans  exposer  notre  crédit  à  des 

lerturbations  inquiétantes.  (Très-bien!  très-bien I) 

Enfin  nous  ne  pouvions  oublier  de  témoigner  les  sympathies  de  la  France  pour 

^^■-  e  dévouement  et  la  résignation  de  Théroîque  cité  de  Verdun ,  destinée  à  supporter 

'^''a  demii^re  le  poids  de  Toccupàtion.  (Nouvelles  marques  d'approbation.] 

Votre  commission,  à  T unanimité,  vous  propose  de  voter  immédiatement  le  projet 

■  Je  loi  présenté  à  l'Assemblée  par  le  Gouvernement.  (Très-bien  I  très-bien  I  —  Aux 

■  foix  !  aux  voix  I) 

M.  LE  Président.  M.  le  rapporteur,  au  nom  delà  commission,  propose  à  l'As- 
lemblée  de  passer  immédiatement  à  la  délibération. 
De  toates  parts.  Oui  !  oui  I 

M.  LE  Président.  Il  n*y  a  pas  d'opposition  ?  (Non  I  non  I) 
Je  lis  Tarticle  unique  du  projet  de  loi  : 
rv      cLe  Président  de  la  République :est  .autorisé  a  ratifier,  et,  s'il  y  a  lieu,  à  faire 
exécuter  la  convention  conclue  à  Berlin,  le  i5  mars  1878,  entre  la  France  et  i'Al- 


Je  mets  cet  article  aux  voix. 
(Le  vole  a  lieu.)^'^ 

M.  Président.  Le  projet  de  loi  est  adopté. 
Plasieurs  voix,  A  Tunanimité  ! 
M.  Paul  Breton.  Et  personne  ne  s'est  abstenu  I 
M.  DucuiNG.  Constatez  Tunanimité,  monsieur  le  président. 
M.  LE  Président.  Je  n*ai  vu  personne  se  lever  ou  lever  la  main  à  la  contre- 
épreuve. 


N»  6. 
CONVENTION  ADDITIONNELLE 

\  LA  CONVENTION  D'ÉVAGDATION  DU  l5  MARS  1873,  CONCLUE  À  NANCY  LE  I7  AVRIL  1873, 
EX  VUE  DE  RÉGLER  LES  CONDITIONS  DE  L^OCCUPATION  TEMPORAIRB  DE  VERDUN  ET 
D'UNE  ROUTE  D'ÉTAPES. 

17  avril  1873. 
Conformément  aux  stipulations  de  Tarticle  4  de  la.  convention  conclue  le  1 5  mars 

')  Promulgation:  Journal  officiel  du  a 3  mars  1873.  —  Bull,  des  lois,  xii*  série,  n"  129. 
-  i863. 

Conventions.  9 


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18  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

à  Berlin,  el  en  vue  de  régler  les  conditions  de  l'occupation  temporaire  de  Verdun  '^ 
et  de  la  roule  d'étapes  ; 

M.  le  comte  de  Saini-ValUer,  ministre  plénipotentiaire,  commissaire  extraor- 
dinaire du  Gouvernement  français  près  le  quartier  général  allemand  ; 

Et  S.  Ëxc.  M.  le  général  de  cavalerie,  aide  de  camp  générai,  baron  de  Maa- 
teujfel,  commandant  en  chef  de  l'armée  allemande  d'occupation  ; 

Munis  des  pouvoirs  de  leurs  Gouvernements ,  sont  convenus  des  arrangements 
suivants  : 

Art.  l".  La  roule  d'étapes  de  Verdun  à  la  frontière  allemande,  par  Élain  el 
Conflans,  sera  entourée  d'une  zone  de  6  kilomètres  de  largeur  au  nord  et  de  6  ki- 
lomètres de  largeur  au  sud,  c'est-à-dire  d'une  largeur  totale  de  12  kilomètres. 

Art.  2.  Le  chemin  de  fer  en  voie  d'achèvement  de  Verdun  à  Metz  sera  mis, 
lorsqu'il  sera  entré  en  exploitation,  à  la  disposition  des  troupes  allemandes  d'occu- 
pation dans  les  conditions  spécitiées  par  les  règlements  en  vigueur  pour  les  chemins 
de  fer  des  déparlements  actuellement  occupés. 

Abt.  3.  Les  deux  gîtes  d'étapes  d'Étain  et  de  Conflans  ^*\  désignés  par  la  con- 
vention du  i5  mars,  seront  occupés  par  un  cfTectif  dont  la  force  ne  dépassera  pas, 
.  pour  ces  deux  points ,  un  bataillon  ;  mais  en  raison  des  convenances  réciproques 
des  deux  parties  contractantes  et  sans  dérogation  aux  dispositions  de  la  convention, 
le  lieu  de  résidence  du  bataillon  sera  établi  à  Élain,  et  un  simple  détachement  sera 
envoyé  à  Conflans. 

Le  bataillon  disposera  à  Élain  du  casernement  actuellement  occupé  et  de  ses 
accessoires.  Quant  à  Conflans ,  le  Gouvernement  français  assurera  Tinstallation  du 
détachement  qui  y  sera  placé,  ainsi  que  d'un  bureau  d'étapes  et  d'un  bureau  télé- 
graphique. 

Art.  k,  La  zone  établie  autour  de  la  place  de  Verdun  et  du  rayon  de  3  kilo- 
mètres afl'ectés  à  l'occupation  d'après  la  convention  du  i5  mars,  aura  une  largeur 
de  10  kilomètres. 

Art.  5.  En  ce  qui  concerne  les  zones  spécifiées  ci-dessus  pour  la  route  d'étapes 
et  pour  la  place  de  Verdun ,  il  est  entendu  que  l'accès  en  sera  interdit  aux  troupes 
françaises  et  qu  elles  ne  pourront  pas  non  plus  être  occupées  par  les  troupes  alle- 
mandes, en  dehors  des  cas  prévus  pour  les  changements  de  garnison,  les  marches 
et  les  manœuvres. 

Fait  à  Nancy,  le  17  avril  1873. 

Saint-Vali.ier.  Mantklffel. 

(')  L'évacuation  de  Verdun  par  les  troupes  allemandes  a  eu  lieu  ce  matin.  Deux  bataillons 
du  94'  de  ligne  ont  fait  leur  entrée  dans  la  ville  et  ont  reçu  de  la  population  faccueil  le 
plus  sympathique.  (Officiel  du  i4  septembre  1873.) 

^'^  Conflans  et  Jamy,  dernièr«.^s  localités  occupées,  ont  élé  évacuées  ce  matin  à  7  heures. 
A  9  heures  les  troupes  allemandes  ont  franchi  la  frontière.  Le  territoire  est  entièrement  li- 
béré. [Officiel  du  17  septembre  1873.) 


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ÎV  7. 

TABLEAUX  SYNOPTIQUES  DES  PHASES 

DE    LA    LIBERATION    DU    TERRITOIRE. 

A.  -  -  D*APnàs  LES  COII?B]fTIOKS  SUCCESSIVEMENT  CONCLUES  AVEC  LMLLEMAGXE. 
B.  —  D'APRàs  L*ORDRE  EFFECTIF  DES  ÉVACUATIONS. 


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20 


ACQUITTEMENT  DE  LlNDEMNFrÉ  DE  GUERRE 


4 


ORDIit 


D'APRàs  I.RS  PRÈLIUINAIRES  DE  L.\  PAIX 
dn  a6  fevrior  1871. 


1  °  Apr'ks  la  ratification  des  préliminaires  : 
Paris  el  les  forts  de  la  rive  gauche. 

2'  Dans  le  plus  bref  délai  possible  : 

A.  Calvados, Orae,  Sartbe ,  Eure-et-Loir,  Loiret , 
Loir-et-Cber»  InJre-et-Loire ,  Yonne. 

B.  Seine-Iiiférieure,  Eure»Seine-et-Oise,  Seine- 
et-Marne  ,  Aube ,  Côte-d'Or  (jusqu'à  la  rive  gaucbe 
de  la  Seine). 

3"  Après  payement  du  premier  demi-milliard  et  rU"' 
tijication  du  traité  de  paix  : 

Somme,  Oise,  Seine-Inférieure,  Seioe-et-Oise,' 
Seine-et-Marne  (rive  droite  de  la  Siîine). 
Seine  et  les  forts  de  Paris  (rive  droite). 


4"  Après  payement  de  2  milliards: 

Aisne,  Aube  et  Côte-d'Or  (rive  droite) ,  Haut^ 
Saône,  Doubs,  Jura. 


5"  Après  payement  de  l'indemnité  totale  : 

Marne ,  Ardennes ,  Haute-Marne,  Meuse ,  Vosges, 
Meurtbc,  Belfort. 


D* APRÈS  LE  TRAITÉ  DE  PAU 
da  lo  mai  1S71. 


1®  Évacué. 


Evacué. 


'3°, A.'  Aprh  payement  du  premier  dafù-!tti 
ratification  du  traité  de  paix  : 

..    Somme,  Seine- Inférieure,  Eure  (medfl 

B.  Après  payement  <f  an  milliard  et  demi . 

•  Oise,-  Seine-et-Oîse,   Seine-et-Marne,  S 
les  forts  .de .Paris  (rive  droite). 

d°  Pas  de  modification. 


5"  Pas  de  modification. 


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ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE. 


21 


TIONS 


U.'VTE.TnON  DE  BBRLl^i 
tlo   la  oclolm  1871. 


ne. 


r  la  ratifieaûon  de  la  con- 
h: 

,  Aube ,  Côle^'Or,  liante- 
Doubs.  Jura;  neutràiisés' 
payement  de  s  miHiards 
1 1  *  année  d^intëréts  des 
trd>  restants, 
ie  modification. 


D'APRÈS 

LA  CONVENTION  DE  TERSAILES 

du  39  juin  1873. 


Évacué. 


3    fivacue. 


3*  Evacué. 


h"  Evacué. 


3'  A.  Après  payement  de  la  pre- 
mière moitié  du  troisième  mil- 
liard : 

Marne  et  Haute-Marne. 

B.  Après  payement  du  troisième  et 
du  quatrième  milliard  : 

Ardennes  et  Vosges. 


C.  Après  payement  du  cinquième 
milliard  et  des  intérêts  restant 

dos  : 

Meuse, Meurthe-et-Mosei le,  Bel- 
fort. 


D'APRÈS 

LA  CONVENTION  DE  RERLI.N 

do  i5  mars  1873. 


1°  Evacué. 


2"  hvacue.  - 


3"  Év 


4*  Évacué. 


5"  A.  Évacué. 


B.  Après  payement  de  la  première 
moitié  du  cinquième  milliard  : 

'Ardennes,  Vosges,  Meurthe-et- 
Moselle,  Meuse  moins  Verdun, 
Conflans  et  Étain,  Belfoit. 

C.  Après  payement  total  : 
Verdun,  Conflans,  Étain. 


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22 


ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE 


Tableau  B. 


ORDRE  EFFECTIF  DES  ÉVACUATIONS  SUCCESSIVES  (". 


3  mars  1871. 
7  idem 


Mars  et  avril . 


Paris. 

Forts  de  ia  rive  gauche. 

A.  Calvados,  Orne,  Sarthe  (le  Mans,  28  mars),  Eure- 
et-Loir  (Chartres,  12  mars),  Loiret,  Loir-et-Cher, 
Indre-et-Loire  (Tours,  i" avril),  Yonne. 

B.  Seine- Inférieure,  Eure  (Evreux,  12  mars),  Seine- 
et-Oise  (Versailles,  1 1  mars),  Seine-et-Marne,  Aube, 
Cote-d'Or  (Baune,  28  mars)  (jusque  ia  rive  gauche 
de  la  Seine). 

Eure,  Seine  -  Inférieure  (Rouen,  21  juillet).  Somme 
(rive  droite)  (Amiens,  22  juillet). 

Seine  et  forts  de  Paris  (rive  droite)  (Saint-Denis, 
20  septembre),  Oise  (Beauvais,  21  septembre), 
Seine-et-Oise ,  Seine-et-]Vlame  (rive  droite). 

Aisne,  Aube,  Côte-d*Or  (rive  droite)  (Dijon,  28  oc- 
tobre ) ,  Haute-Saône ,  Doubs ,  Jura. 

Premiers  jours  de  novembre)   Marne   (Reims,  5  novembre),   H^ute- Marne  (Chau- 


Fin  juillet 

Du  1 2  au  2 1  septembre. 


Fin  octobre. 


1872. 
Juillet  1873. 


i"août 

2  août 

i3  septembre. 
16  idmi 


mont,  d  novembre). 

Ardennes,   Vosges,  (Épinal,  29  juillet),   Meurthe-et- 
Moselle,  Meuse,  moins  Verdun,  Étain  et  Conflans. 

Lunévilie,  Nancy. 

Belfort. 

Verdun. 

Conflans  et  Jamy  (dernières  localités  occupées). 


(')  Trente-trois  départements  (trente-quatre  en  comptant  ponr  nn  le  territoire  de  Belfort)  ont  M  envahie  on 
touchée  par  l'ennemi.  De  ce  nombre,  deux,  le  Pas-de-Calais  et  le  Nord,  ont  été  exceptés  de  l'occupation  par 
l'article  i*'  de  l'armistice  du  a8  janvier  1871;  qnatro:  la  Mayenne,  ie  Cher,  la  Nièvre,  Sà6ne>«t-Lioire ,  ont  été 
évacués  en  dehors  des  conventions  diplomatiques  ;  les  viogi^sept  antree  déparlements  figurent  dans  ie  présent 
tableau. 


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ET  ÉVACUATION  DU  TERRITOIRE. 


2:^ 


N*  8. 
Tableau  de  l*ordre  des  payements  de  l'indemnité  de  5  milliards 

I}'APBès    LES    CONVENTIONS  ^^K 


MODE  DE  PAYEMENT 


D'APRÈS 

LE5  PRÉLIMIlfAIRES 

DE  PAIX 

da 

16  féirier  187». 


D'APRÈS 

LE  TRAITÉ  DE  PAI\ 

do 

10  mai  1871. 


D'APRÈS 

LA    CONVENTION 

fioaociire  de  Berlin 

du 

la  octobre  1871. 


D*  APRÈS 

LA   CONVENTION 

de  Versailles 

da 
39  juin  187a. 


D*  APRES 
LA  CONVENTION 

de  Berlin 

da 

i5  mars  1873. 


Un      miiliard 
dans  le  cours  de 

i87r. 

Le  reste  en 
(^^isan^,  à  partir 
(!•'  la  ratiiiration 
di's  préliminaires 
(î  mars  1871)» 
'e'»t-à-dire  au 
>lu5  tanl  le  3 
mar5  iH-y^,  avec 
intt'rêtsà5p.o/o, 
pour  3  milliards , 
J  partir  du  2  mars 
1871. 


Un  demi-mil- 
liard dans  les 
trente  jours  du  ré- 
tablissement de 
fautorité  à  Pa- 
ris t^î. 

Un  milliard 
dans  le  cours  de 

.87.. 

Un  demi -mil- 
liard au   1*'  mai 

1872. 

Les  3  derniers 
milliards  au  3 
mars  1874 ,  avec 
intérêts  à  5  p.  0/0, 
à  partir  dn  3  mars 
1871,  et  faculté 
d'anticiper  les 
payements  en  pré- 
venant trois  mois 
d'avance. 


A  celte  date  il  res- 
tait du  3  milliards 
5 00  millions. 

millioua. 

i5janvieri872.  80 

1"  février 80 

1 5  février 80 

i"marsW 80 

1 3  mars 80 

i*' avril 80 

i5  avril 80 

i"mai 90 

Total..  .   050 


dont   5 00   millions 
pour  le  capital. 


A  CL'tledatcil  res- 
tait dîî  3^  milliards. 

Deux  mois  après 
l'écliange  des  ratifi- 
cations de  la  Conven- 
tion : 

million*. 

7  sept.  1872..  500 
i"fév.  1873.  500 
1  "mars  1874. 1,000 
1  "mars  1875. 1,000 


A  cette  date  il  res- 
tait dû  I  milliard 
5oo  millions. 

miliion*. 

10  niai  1873..  500 

5  juin 250 

5  juillet 250 

5  août 250 

5  septembre. .  250 


Total  1  milliard  500 


Total:  3  milliards. 


1 5o    autres 
représen- 


Les 
million 

tent  les  intérêts  au 
3  mars  1872  (un  an) 
des  3  derniers  mil- 
liards. 


Avec  faculté  d'an- 
ticiper les  i^ayements 
par  à-coin])tc  d'au 
moins  j  00  millions. 


ro«r  l'ordre  effectif  de»  verseinenls,  Toir  ci-après  n°  g  ,  le  rapport  de  M.  L<'On  S^y,  p*ge  3o. 

Ui  termes  de  la  convention  da  ai  mai  1871,  ia5  millions  ont  élë  tlipuit-s  payables  du  1''  au  1 5  juin  1871. 

Aoi  temcs  de  la  convention  dn   a6  février  187a  ,  le  terme  du  1"  mars  et  les  quatre  «oivants  ont  e'iô  stipolés  payables 
1"  aa  6  mars  1879. 


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2(1  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  GOMUISSION  DU  BUDGET  DE  l875^^\  SUR  LE  PAYEMENT  DE  LMNDEM- 
NITÉ  DE  GUERRE  ET  SIR  LES  OPÉRATIONS  DE  GUANGE  QUI  EN  ONT  RTÉ  LA  CONSE- 
QUENCE. 

Déposé  à  la  séance  de  T Assemblée  nationale  du  5  août  1874» 
par  M.  Léon  Sa  y,  membre  de  TAssemblée  nationale. 


SOMMAIRE. 

Pije.. 

I.  Nombre  et  dates  des  versements  à  l'Allemagne.  —  Composition  des   sommes 

versées 24 

II.  Réunion  des  fonds  et  leur  conversion  en  valeurs  libératoires 3 1 

III.  Applicalion  exclusive  des  fonds  provenant  des  emprunts  au  payement  de  Tindem- 

nité  de  guerre.  —  Avance  du  Trésor  à  cet  effet Zh 

IV.  Mode  de  payement  de  l'indemnité  à  l'Allemagne.  —  Compensations.  —  Billets  de 

banque. — Numéraire.  — Opérations  de  change.  —  Dépôts  de  fonds  à  l'étranger.  39 
V.  Composition  du  portefeuille  des  lettres  de  change  représentant  les  mouvements 

d'importation  et  d'exportation  des  marchandises,  du  numéraire,  des  titres. ...  61 

VI.  Conclusion 7S 


Messieurs , 
Votre  Commission  a  demandé  à  M.  le  Ministre  des  finances  et  cherché  dans  des 
documents  publics  ou  privés  des  renseignements  sur  la  grande  opération  de  change 
au  moyen  de  laquelle  Tindemnité  de  guerre  a  été  transportée  de  France  en  Alle- 
magne, et  elle  estime  que  ces  renseignements  doivent  vous  être  communiqués  dans 
un  exposé  méthodique.  C^est  cet  exposé  qui  fait  Tobjet  de  ce  rapport. 

I. 

NOMBRE    ET    DATES    DES    VERSEMENTS    À    L'ALLEMAGNE. 
COMPOSITION   DES   SOMMES    VERSEES. 

Les  préliminaires  de  paix  signés  à  Versailles,  le  26  février  1871,  avaient  stipulé 
dans  l'article  a  le  payement  de  5  milliards  de  francs  dont  1  milliard  en  187 1  et  le 

t'^  Cette  Commission  était  composée  de  MM.  Raudot,  président;  le  comte  Daru,  vice- 
président;  Bardoux,  le  vicomte  de  Rainneville ,  le  comte  Octave  de  Bastard,  le  baron  de 
Ravinel ,  secrétaires  ;  Plichon ,  famiral  de  la  Roncière  Le  Noury,  le  général  Martin  des  Pal- 
liëres,  le  duc  d'AudiffretPasquier,  Léon  Say,  Villain,  Gouin,  Peltercau- Villeneuve,  Duclerc, 
l'amiral  de  Monlaignar,  Vidal,  Ilacntjens,  Rouher,  Benoit  (Meuse),   Bertauld,  Wolowski. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  25 

resle  dans  un  espace  de  trois  années.  Il  n^était  fait  dans  ce  document  aucune 
mention  de  la  nature  de  la  monnaie  dans  laquelle  les  versements  devaient  être 
effectués  ;  ce  n*est  que  quelques  jours  plus  tard,  lors  de  la  signature  de  la  convention 
de  Ferrières,  le  1 1  mars  1871,  quil  est  parlé,  dans  Tarlicle  i5,  du  thaler  au  cours 
de  3  fr.  76  cent,  et  du  florin  d'Allemagne  au  cours  de  a  fr.  i5  cent.,  comme  pouvant 
servir  au  payement  de  la  contribution  de  guerre. 

L'article  7  du  traité  de  pai&  signé  à  Francfort,  h  10  mai  1871,  précisait  davan- 
tage les  époques  et  les  formes  du  payement.  Les  échéances  étaient  déterminées 
comme  suit  : 

Trente  jours  après  le  rétablissement  de  Tordre  dans  Paris.        5oo,ooo,ooo' 

Dans  le  courant  de  1 87 1 1 ,000,000,000 

Le  1"  mai  187a ...        5oo,ooo,ooo 

Le  a  mars  187a 3, 000,000,000 

5,000,000,000 


Le  Gouvernement  français  devait  en  outre  payer,  le  3  mars  de  chaque  année, 
les  intérêts  au  faux  de  5  p.  100  Tan  sur  les  3  derniers  milliards,  tout  en  con- 
servant la  faculté,  à  charge  de  prévenir  Irois  mois  à  l'avance,  de  devancer  par  des 
à-compte  Téchéancc  finale  du  a  mars  1874*  Dans  le  cas  où  le  Gouvernement 
français  userait  de  cette  faculté ,  les  intérêts  devaient  cesser  de  courir  à  partir  du 
jour  de  Tanticipation. 

Quant  au  mode  de  payement,  il  consistait  en  or  ou  argent,  en  billets  de  la 
banque  d'Angleterre,  de  la  banque  de  Prusse,  de  la  banque  royale  des  Pays-Bas, 
de  la  banque  nationale  de  Belgique,  en  billets  à  ordre  ou  en  lettres  de  change 
négociables  de  premier  ordre,  valeur  comptant  sur  ces  mêmes  pays. 

Le  change  du  thaler  était  fixé  à  3  fr.  75  cent,  et  celui  du  florin  d'Allemagne  à 
2  [r.  i5  cent.,  comme  nous  l'avons  vu  plus  haut,  en  vertu  de  l'article  i5  de  la 
convention  de  Ferrières  ^'^  Mais  pour  les  autres  valeurs,  on  n'en  avait  pas  déterminé 
le  change ,  par  cette  raison  qu'elles  n'étaient  pas  libératoires.  Elles  pouvaient  être 
données  en  payement,  mais  le  montant  n'en  était  porté  en  compte  que  pour  le 
produit  net  en  tlialers  ou  en  florins  de  la  négociation  que  se  réservait  de  faire  le 
Gouvernement  allemand.  C'est  ce  qui  résulte  du  paragraphe  3  des  observations 
contenues  dans  le  protocole  de  signature  des  conventions  de  Berlin  signé  le  1  a  oc- 
tobre 1871  et  ainsi  conçu  : 

•  3"  11  a  été  convenu  que  les  lettres  de  change,  domiciliées  autre  part  qu'en  Alle- 
magne, que  la  France  a  remises  ou  remettra  au  Gouvernement  allemand,  ne 

Pouyer-Quertier,  le  comte  d'Osmoy,   Rousseau,   Gordier,   Dauphinot,  le  général   Valazé, 
Houveure. 

^')  Le  cours  qui  a  servi  à  régler  définitivement  le  compte  des  florins  est  celui  de  7  florins 
}xmr  d  thalers,  soit  sS^aS. 


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26  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

passeront  en  compte  que  pour  les  sommes  fornianl  le  produit  net  de  leur  réalisation , 
déduction  faite  des  frais  de  recouvrement. 

«  Le  cours  du  change  des  valeurs  remises ,  servant  de  base  au  calcul  à  établir 
entre  les  deux  pays,  sera  celui  du  jour  de  la  réalisation  par  T Allemagne  des  lettres 
de  change.  » 

Il  y  a  lieu  de  faire  remarquer  eniin  que  la  valeur  de  la  portion  cédée  du  chemin 
de  fer  de  TEst,  fixée  à  3a 5  millions  de  francs  par  le  paragraphe  G  de  Tarticle  i*' 
des  articles  additionnels  au  traité  de  paix  du  lo  mai  1871,  devait  être  déduite  du 
second  demi-milliard  du  montant  de  l'indemnité,  et  que,  par  exception  aux  dispo- 
sitions rapportées  ci-dessus  ,126  millions  purent  être  versés  en  billets  de  la  Banque 
de  France,  conformément  à  une  convention  spéciale  signée  à  Francfort  le  ai  mai 
1871. 

Si  Ton  ajoute  qu  une  sonmie  de  g8,4oo  francs,  redue  par  le  Gouvernement  al- 
lemand à  la  ville  de  Paris  par  suite  du  règlement  définitif  de  la  contribution  des 
aoo  millions,  a  été  portée  en  compte  au  Gouvernement  français,  on  voit  que  la 
situation  pouvait  s  établir  comme  il  suit: 

Indemnité  de  guerre 5, 000, 000,000' 

Payements  faits  en  compte  : 

Chemin  de  fer  de  TEst Saf), 000,000' 

Ville  de  Paris ....  g8,doo 

335,098,400 
Payements  faits  en  billets  de  la  Banque  de  France.      1 36,000,000 

460,098,^00        460,098,400 


La  différence,  soit 4,649,901,600 

restait  à  payer  en  numéraire  ou  en  valeurs  allemandes,  en  un  certain  nombre  de 
versements. 

Ces  énormes  versements  ne  pouvaient,  en  aucun  cas,  donner  lieu  à  l'ouverture 
d*un  compte  courant. 

Ils  devaient  être  faits  à  des  dates  fixées  par  les  traités  ou  déterminées  par  des 
avis  donnés  trois  mois  à  Tavancc. 

Plus  tard,  et  par  la  convention  signée  à  Versailles  le  29  juin  1872 ,  relativement 
au  payement  des  trois  derniers  milliards,  le  Gouvernement  français  fut  autorisé  à 
faire  des  anticipations  de  100  millions  de  francs  au  moins,  après  un  avis  donné  un 
mois  à  l'avance,  mais  jamais  il  ne  lui  fut  permis  de  verser  des  à -compte  en 
compte  courant. 

Il  résulte  de  ces  diverses  stipulations  : 

1°  Que  les  payements  faits  parle  Gouvernement  français  en  valeurs  onglaises  ou 
hollandaises,  en  un  mot  en  valeurs  autres  qu'allemandes,  étaient  convertis  en  valeurs 
allemandes  aux  frais  du  Gouvernement  français  par  le  Gouvernement  allemand  ; 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY. 


S/ 


a"  Que  les  effets  allemands  appartenant  au  Gouvernement  français  ne  pouvaient 
pas ,  au  fur  et  à  mesure  de  leur  échéance ,  donner  iîeu  à  des  versements  en  compte  ; 
mais  que  les  fonds  encaissés  aux  échéances  diverses  de  ces  effets  devaient  être  dé- 
posés chez  ies  correspondants  du  Trésor  français ,  pour  figurer  dans  des  versements 
dont  la  date  et  l'importance  avaient  dû  être  fixées  à  Tavance. 

Les  époques  de  versement  ont  été  ultérieurement  changées  et  avancées  par  la 
France ,  pour  obtenir  une  évacuation  plus  prompte  du  territoire ,  mais  le  mode  de 
pavement  a  toujours  été  soumis  aux  deux  obligations  indiquées  plus  haut. 

Aux  4*549*901,600  francs  à  payer  en  numéraire  ou  en  valeurs  allemandes,  il 
faut  ajouter  les  intérêts,  soit  3o  1,1 4 5,078  fr.  44  cent.  ;  de  sorte  que  la  dette  totale 

s'est  élevée  à 5,3oi, 145.078^  44*" 

dont  il  a  été  payé  en  compte 3a5, 098,400  00 

et  le  reste 4,976*046.678  44 

a  dû  être  payé  : 

ia5,ooo,ooo  francs  en  billets  de  la  Banque  de  France  et  4*85 1 ,046,678  fr.  44  c. 
en  numéraire  ou  valeurs  allemandes. 

Le  montant  total  des  sommes  remises  à  TAIIemagne  par  le  Trésor  français  a 
dépassé  ce  chiffre  de  14*613,774  fr*  85  cent.,  sur  lesquels  le  Gouvernement  alle- 
mand a  remboursé  700,000  francs  et  a  fourni  pour  compte  1 3,77:2,566  fr.  agcent.; 
la  différence,  soit  i4 1*208  fr.  56  cent.,  reste  à  régler. 

En  résumé  : 
La  dette  en  principal  s'élevait  à 5, 000,000 ,000'  oo"" 

En  intérêt  : 

Au  2  mars  1872 »  .  . . .      1 5o,ooo*ooo'  00'  j 

Au  a  mars  1873 128,600,200  81    /       3o  1,145*078  44 

Au  5  septembre  1873 22,544,877  63   ; 

5,301,145,078  44 

Le  Trésor  a  remis  en  compte  ou  en  valeurs  5, 3i 5,758*853  fr.  29  cent.,  ce  qui 

<>xcédait  le  chiffre  total  de  la  dette  de i4*6i3,774'  85" 

Cet  excédant  a  été  réduit  par  un  remboursement  do 700,000  00 

à 13,913,773^80' 

11  reste  à  régler  uue  somme  en  suspens  de i4i*2o8  56 

La  différence,  soit 13,772,566  'J() 


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Mode 
do  payement 

den 
a  premiers 
milliards. 


28  ACQUITTEMENT  DE  L  INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

est  représentée  par  rescompte.d^eiTéts  :  non  échus,  remis  en  payement,   escompte 

montant  à ....,.,.......:; 2.4i3,3i7^  4o* 

et  par  les  perles  sur  réalisalion  el,.frais(  dis  négociation  de  valeurs 
remises  au  Gouvernement  allemand  en.devises  étfangères  et  con- 
verties en  monnaie  allemande  au  compte  du  Gouvernement 
français i i,36o.248  89 

Ensemble 13,772,566  29 

Les  comptes  rendus  publiés  en  Allemagne  portent  à  1, 484,55 1,274  thalers  le 
montant  des  sommes  reçues  de  la  France,  ce  qui,  à  raison  de  3  fr.  75  cent,  par 

thaler,  représente 5,567,067,277'  5o' 

ou,  en  plus  des  sommes  indiquées  plus  hajat 25i,3o8,424  ai 

Celte  différence  s'explique  par  les  contributions  de  guerre  imposées  aux  villes 
de  France,  y  compris  celle  de  Paris,  contributions  que  nous  n'avons  pas  fait  figurer 
dans  le  compte  que  nous  établissons  en'  ce  moment. 

L*opératioR  totale  a  été  divisée  en  deux  parties ,  celle  des  2  premiers  et  celle  des 
3  derniers  milliards. 

L'opération  des  2  premiers  milliards  a  commencé  le  i"  juin  1871  et  a  été 
clo^e  par  le  payement  des  intérêts  sur  les  3  milliards  restant  dus  le  6  mars 
1872. 

Elle  s'est  effectuée  au  moyen  de  deux  compensations  et  de  seize  versements.  On 
a  compté  comme  un  seul  versement  la  suite  des  versements  partiels  auxquels  ont 
donné  lieu  le  payement  du  solde  du  premier,  des  second  et  troisième  demi-mil- 
liards, parce  que  ces  versements' ont' dû  être  effectués  à  Strasbourg  au  fur  et  à 
mesure  de  Tenvoi  qui  était  fait  à  llagènt;  français  qu'on  y  avait  .délégué ,  des  mon- 
naies allemandes,  de' l'or' et ;de  l'argent  français,  et  des.  valeurs  de  portefeuille. 
Chaque  payement  était  clos  par  un  reçu  allemand  lorsque  le  comptage  était  terminé. 
Ce  comptage  a  toujours  été  long ,  et  pour  les  monnaies  allemandes  en  particulier,  il 
ne  s'élevait  pas  à  plus  de  800,000  francs  par  jour. 

L'opération  des  2  premiers  milliards  a  compris,  tant  en  capital  qu'en  intérêt, 
2,161,758,967  fr.  43  cent.  >        .       s 

Les  compensations  (valeur  du  chemin  defer  de"  f  Es  têt  prise  en  compte  du  solde 

redù  par  l'Allemagne  à  la  Ville  de  Paris)  se  sont  élevées  à. . .        395,098,400'  00* 

Les  billets  de  la  Banque  de  France,  numéraire  et  Valeurs,  à    i,836,86o,367  43 


Ensemble 2,161,958,767  43 


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RAPPORT  DE  M. .  LÉON  SAY.  29 

La  somme  de  i  ,836,86o,367  fr.  ^3  cent,  se  décompose  comme  il  suit  : 

Billets  de  la  Banque  de  France •  •  •  ■  1 26,000,000'  00' 

Or  français 109,001, 5oa  85 

Argent  français.  . 63,016,696  00 

Numéraire  et  billets  de  banque  allemands..  6a,554ii  16  93 

Thaiers 3ia,66o,5o9  01 

Florins  de  Francfort .'. 26,816,762  37 

Marcs  banco 1 16,676,692    i3 

Florins  de  Hollande 260,640,821   46 

Francs  de  Belgique ^ .  . .  . .  i47,oo4t646  4o 

Livres  sterling '    624*699,832   28 

ToTAi 1,836,860,367  43 


L'opération  des  3  derniers  milliards  a  commencé ie^  29  août  1872  et  a  été  close  Mod« 

le  5  septembre  1873.  Elle  s' est' effectuée  au- moyen  <de' 17.  pajfements.  dopayemam 

Elle  a  compris,  tant  en  capital  qu'en  intérêts,  3,i63,8oo,o86  fr.  86  cent.  3  d„ni#n 
Cette  somme  se  décompose  comme  il  suit  :  miiiurds. 

Or  français i64,ooi,656'  26* 

Argent  français 176,276,180  76 

Numéraire  et  billets  de  banque  allemands. .  42,486,029  26 

Thaiers '.  *  2,172,663,212  o3 

Florins  de  Francfort 209,31  i,4oo  42 

Marcs  banco 148^641,398  27 

Reicbsmarks ' .  79,072,309  89 

Francs  belges 148,700,000  00 

Livres  sterling .• 1 2,660,000  00 

Ensemble 3,i63,8oo,o86  86 


Si  Ton  réunit  ces  deux  tableaux  en  .un  seul ,  on  a  la  composition  suivante  de  la* 
somme  de  4  990,660,463  fr.  29  cent. 


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30 


ACQUITTEMENT  DE  LTNDEMMTE  DE  GIJERIŒ. 


PAYEMENT 

PAVEMENT 

des  deux  premiers 

des  trois  derniers 

TOTVL. 

MILLIARDS. 

MILLIARDS. 

. 

Billets  de  la  Banque  de 
France 

fr.       e. 
135,000,000    oo 

fr.       c. 

fr. 
11 5,000,000    00 

Or  français 

109,001,503   85 

16^4,001,555   52 

373,oo3,o58    10 

Argenl  anglais 

Numéraire  et   billets  cIo 

banque  allemands  .  .  . 

Thalers 

63,016,695  00 

62,554,115  93 
3i3,65o,5o9  01 

i76,37."),i8o  70 

42,480,039   35 
2,173,663,213  o3 

239,391,875   75 

io5,o39,i45   18 
3,485,3 13,721   oà 

Florins  de  Francfort 

Marcs  banco 

35,816,753   37 
1 16,575,592   i3 

,7 
25o,54o,82i   46 

309,311, 4 00  hi 

148,641,398  37 

70,072,309  89 

235,i28,i52   79 

265.310,990    /lO 

79,072,309  89 
25o,54o,83t   46 

Reichsmarcs 

Florins  de  Hollande.. .  . 

Franes  de  Belgique.  — 
Livres  .sterling 

147,004,546  4o 
624,699,833  38 

148,700,000  00 
i3,65o,ooo  00 

295,704,546  4o 
637,349,832  18 

i,836,86o,367  43 

3,1 53,800,085  86 

4,990,660,453  29 

Nous  expliquerons  plus  loin  les  différences  qui  existent  dans  la  composition  des 
versements  afférents  à  chacune  des  deux  opérations  et  nous  donnons  ci-dessous  le 
tableau  des  versements  par  époques. 


Versemout» 

p.r 

époques. 


EPOQUE    BT    MONTANT    DES    VERSEMENTS    FAITS    A    L'ALLEMAGNE 
EN  NUMERAIRE,    BILLETS    DE    BANQUE    OU    VALEURS. 

Opération  des  2  premiers  milliards. 

187 1  I*' juin 4o,ooo,ooo^  00' 

8  juin /iO,ooo,ooo  00 

1  5  juin 45,000,000  00 

1" juillet ioo,46i,5o4  85 

Du  10  au  3 1  juillet. ..  .  274,870,433  89 

Du  1  *' au  3 1  août 175,059,770   11 

Du  1"  sept,  au  2  oct. .  .  5io,oo6,836  36 

1872  1 3  janvier 84,712,629   16 

3o  janvier 76,410,890  42 

1*'  février 7,500,000  00 

i3  février 80,852,182  06 

A  reporter 1, 434, 874,230  85 


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RAPPORT  DE  M.  LEON  SAY. 

Report 1,434,874.330'  85' 

28  février 69,560,521   43 

6  inar» 149,81 5,o4a  5i 

8  mars 39,552,396  38 

Du  5  au  1  a  mars 3,ooo,oo5  00 

6  mars  (intoéls) i5o,o58,i7i   26 

1.836,860,367  43 


31 


.836,860,367' /i.V 


Opération  des  3  derniers  milliards, 

1872  39  août  au  5  septembre.  .  260,831,964'  91' 

6  et  7  septembre.  .^ 355,92 2, /il 97  71 

3  au  4  octobre 100,21 4*635  71 

23  et  24  octobre 100,174,786  65 

6  au  10  novembre 100,010,2 14  82 

6  au  10  décembre 200,543,54i   44 

1873  11  au  17  janvier 150,089,385  71 

6  au  8  février 200,071,022  37 

6  au  10  mars i5o,o58,320  18 

i*'au  3  mars  (intérêts) .  .  I28,864i058  25 

i"  au  10  avri! 25o,i  18,002  38 

5  au  10  mai 25o,6o4,oi5  4o 

29  mai  au  5  juin 250,410,71 5  64 

24  juin  au  5  juillet 252,197,427  68 

5  août 260,223,129  93 

3  au  5  septembre 240,264,913  08 

5  septembre  (intérêts). ..  .  23,2oi,555  00 

3,i53,8oo,o85  86      3,i53,8oo,o85  86 

4,990,668,453  29 


11. 

RÉUNION    DES    FONDS    ET    LEUR    CONVERSION    EN    VALEURS    LIBERATOIRES. 

Après  avoir  établi  la  somme  totale  versée  à  T Allemagne ,  avec  les  dates  des  ver- 
sements et  la  composition  de  cette  somme  en  les  diverses  valeurs  qui  ont  servi  à 
opérer  lesdits  versements,  aux  époques  indiquées,  il  nous  reste  à  rechercher  com- 
ment le  Gouvernement  français  s*en  est  procuré  le  montant  et  a  converti  les  fonds 
qu  il  a  obtenus  en  valeurs  avec  lescpielles  il  a  pu  se  lil)érer. 


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32  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

Nous  avons  vu  que  les  versements  totaux  se  sont  élevés  à  5,3 16,7 58,853^  a^ 

représentant  l'indemnité  en  principal 5,ooo.ooo,ooo  o(^ 

les  inlérêts 3oi,  146,078  àh 

et  une  provision  pour  les  frais  de. .... , • i4*6  1 3, 77 A  85j 

sur  lesquels  700,000  francs  ont  été  remboursés  et  i4it3o8fr.  '     •                            | 
56  cent,  sont  en  litige. 

Ensemble 5,3i5,758«853    39I 


Les  intérêts  ont  été  demandés  aux  fonds  généraux,  des  budgets,  et  le  principal 
ainsi  que  les  frais  à  des  emprunts.  Il  peut  paraître  oiseux  de  rechercher  sur  quels 
emprunts  les  payements  à  rAllèmagne  doivent  être  imputés.  Trois  grands  emprun/5 
ont  été  faits,  le  premiers  de  i,53o,ooo,ooo  de  francs  à  la  Banque  de  France ,  et  les 
deux  autres  par  émission  de  rentes;  le  premier,  de  2,325,99^,045  francs,  et  le  se- 
cond de  3,498,744^639  francs.  • 

Cependant,  comme  les:  premiers  versements  faits  à  T Allemagne  Tout  été  du  i''au  \ 
1 5  juin  1871,  tandis  que  le  premier  emprunt  en. rentes  na  été  autorisé  que  par  la 
loi  du.  21  juin  1871,  on  considère  qu'il  a  été  employé  dans  les  premiers  versements 
une  somme  de  i25  millions  sur  Temprunt  fait  à  la  Banque  de  France,  et  que  le 
reste  provient  des  ressources  fournies  par  les  emprunts  publics. 

L*imputalion  des  5,3 1 5,758,853  fr.  29  cent,  doit  donc  être  faite  comme  il  suil  :  i 
Sur  lopération  faite  avec  le  chemin  de  fer  de  TEst.  ......        325,ooo,ooo'  00' 

Sur  femprunt  fait  à  la  Banque  de  France i2  5,ooo,ooo  00 

Sur  Temprunt  dit  de  2  milliards  ^*^ i  . .  .  .     1,561,958,677  43 

Sur  Temprunt  dit  de  3  milliards  ^^K 3,oo2,655,oo7  42     ' 

Sur  les  fonds  des  budgets  de  1872  et  1873  pour  intérêts.  .        3o  1,1 45,078  44 

Total 5,3i5,758,853  29 


Produit  L'emprunt  de  2  milliards  a  été  autorisé  par  la  loi  du  21  juin  1871   et  mis  en 

dM  souscription  publique  le  27  juin. 

*'"*!"^'"^*         Il  a  produit  2,225,994,045  francs  qui  devaient  être  versés  par  les  souscripteurs 
et  de  3  milliards,     en  dix-sept  termes,  dont  le  premier  en  souscrivant  et  les  seize  autres  échelonnés  de 
mois  en  mois,  du  21  août  1871  au  21.  novembre  1872. 

L'emprunt  de  3  milliards  a' été  autorisé  par  la  loi  du  1 5  juillet  1872  et  mis  en 
souscription  publique  le  28  juillet. 

Il  a  produit  3,498,744,639  francs  qui  devaient  être  versés  par  les  souscripteurs 

^^)  Nous  avons  compris  dans  ces  sommes  les  portions  de  frais*  qui  ont  été  payés  à  J^Al)^- 
magne,  savoir:  1 1,958,767  fr.  43  cent,  sur  les  2  premiers  milliards,  et  2,665,007  fr.  à2  cent. 
sur  les  3  derniers,  ensemble  14,613,774  fr.  85  cent. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  33 

'^•, '^'  vingt  et  un  termes,  dont  le  premier  en  soascrivant  et  les  vingt  autres  échelonnés 
^^-^  '   mois  en  mois ,  du  ai  septembre  187a  au  11  avril  iSyâ- 

'  '  '  ^"^  ^'  Au  3 1  juillet  1874 ,  le  premier  emprunt  était  liquidé  et  le  Trésor  rentrait  dans  les 
''^'^''imiers  retards  par  la  vente  des  titres  sur  lesquels  il  y  avait  encore  des  versements 
effectuer. 
Il  ne   restait  plus  à  la  même  date  à  recouvrer  sur  le  second  emprunt  que 


„^^:  i36,ooo  de  francs. 

'. ,  Nous  donnons  ci-dessous  le  relevé  des  versements  faits  mois  par  mois  sur  chacun 

is  deux  emprunts. 

Emprunt  de  2  milliards. 

Yersement de  garantie 333,7$o,ooo' 

Août  1871 967,7^3,000 

Septembre iSg.oS  1,000 

Octobre 135,072,000 

Novembre 69,039,000 

Décembre 96,7  i4,ooo 

Janvier  1872 78,734,000 

Février 44,732,000 

Mars , 64,807,000 

Avril 69,235,000 

Bfai 69,48 1 ,000 

Juin. 32,643,000 

Juillet 1 9,398,000 

Août 24,343,000 

Septembre 18,978,000 

Octobre 19,620,000 

Novembre 1 6,635,000 

Décembre 7,307,000 

De  janvier  à  décembre  1873 8,701,000 

2,224»923,000 

Reste  à  verser  au  3i  décembre  1873 1,072,000 

Total  de  Temprant 2,225,994,000 


Emprunt  de  3  milliards. 

Versement  de  garantie 600,376,000 

Septembre  1872 781,311,000 

Octobre 368,559,ooo 

Novembre 232,3oo,ooo 

Décembre i  1 48,32  2,000 

A  reporter 2,1 3o,868,ooo 

Conventions.  3 


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34  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

Report a,i3o,868,<K)o' 

Janvier  1873 234,65o,ooo 

Février 97,949,000 

Mars 90,932.000 

Avril 87,893.000 

Mai 90»37 1 .000 

Juin 71 ,777,000 

Juillet 93.1 1 1 ,000 

Août ioi.a56,ooo 

Septembre 48,65<,ooo 

Octobre à  1 ,0 1 5,ooo 

Novembre 56,029,000 

Décembre 5o,284,ooo 

Janvier  1 874 72,393,000 

Février 'i9,35o,ooo 

Mars 94,858.000 

Avril 64, 45 1,000 

Mai 5,399,000 

Juin 7,4a3,ooo 

Juillet 2,745,000 


3,491.608.000 
Reste  à  verser  au  3i  juillet 7,i36,ooo 


Total  de  Temprunt 3,4 98,74 4,'ooo 


III. 

APPLICATION    eXGLUSfVB  DES  FONDS  PROVENANT  DES  EMPRUNTS    AU    PAYEMENT 
DE    L*INDEMN1TÉ   DE   GDERRB.  AVANCES    DU    TRESOR    À   CET   EFFET. 

Si  ron  tàii  le  compte  du  total  des  versements  opérés  par  les  souscripteurs  sur  les 
emprunts  dans  les  caisses  du  Trésor,  à  des  époques  déterminées .  et  si  à  ces  mêmes 
époques  on  fait  le  compte  des  sommes  totales  reçues  par  T Allemagne  sur  la  conlri- 
bution  de  guerre,  on  peut  se  convaincre  que  les  fonds  destinés  au  payement  de  fin- 
demnité  n*ont  jamais  servi  aux  dépenses  générales  des  budgets  et  ont  été  employés 
aussi  rapidement  qu*il  était  possible  à  la  libération  de  la  dette  qui  devait  amener  la 
libération  du  territoire.  Pour  faire  ce  rapprochement  utilement,  il  faut  d*abord  déga- 
ger des  versements  faits  sur  les  emprunts  par  les  souscripteurs  ce  qui  appartient  a 
ce  que  nous  pouvons  appeler  l'opération  allemande,  et  ce  qui  appartient  aux  res- 
sources extraordinaires  des  budgets  par  suite  des  affectations  prononcées  par  les 
diverses  lois  de  finance. 

Le  premier  emprunt  a  produit  3,335,000,000  de  francs,  et,  sur  cette  somme, 
1,561,000,000  de  francs  ont  été  affectés  à  l'indemnité,  soit  70  p.  0/0. 

Si  Ton  fait  un  tableau  mensuel  comprenant  70  p.  0/0  des  versements  totaux,  on 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY. 


35 


obtient  la  parlie  de  l'emprunt  qui,  à  la  fin  de  chaque  mois,  avait  été,  depub 
Fonginedes  versements, encaissée  par  le  Trésor  au  profit  de  ropératîon  dont  nous 
faisons  l'historique. 

Dans  ce  même  tableau  et  en  regard  des  sommes  ainsi  établies ,  on  a  porté  le  total 
des  versements  faits  aux  mêmes  dates  à  l'Allemagne  sur  l'indemnité  de  guerre,  dé- 
duction faite  des  ta5  millions  de  francs  qui  avaient  été  pris  sur  l'emprunt  de  la 
Banque  de  France. 


DATES. 

VBRSEMB!<iTS 

■FPICTUÉS 

anr  1«  premier  emprvnt. 

PARTIE 

D>  L'iaPROBT 

•ffoet<;«&rop^r«lion. 

Mil  70  p.  0/0. 

SOMMES 

TATCIS 

k  l-Alloniagne. 

3o  seDtembre  1 8*7 1 

i,d5o,ooo,ooo' 
•  1,585,000,000 
1 ,65&,ooo,ooo 
1 ,750,000,000 
1,829,000,000 
1,873,000,000 
1,938,000,000 

1,01 5,000,000^ 

1,109,000,000 

1,167,000,000 

1,225,000,000 

1,280,000,000 

1,3 11,000,000 

1,356,000,000 

1,060,000,000' 
1 ,060,000,000 
1,060,000,000 
1 ,060,000,000 
1,221,000,000 
1,379,000,000 
1,561,000,000 

3 1  octobre 

3o  noTcmbre > 

3i  décembre 

3i  janvier  1 872 

38  février 

3 1  mars.  .•...•.. 

Si  Ton  compare  le  montant  des  sommes  réalisées  sur  Temprunt  au  profit  de  l'opé- 
ration allemande,  avec  les  sommes  réellement  payées  à  T^emagne,  on  voit  que  les 
versements  à  TAllemagne  n*ont  pas  toujours  employé  la  totalité  des  rentrées  de 
femprunt  qui  étaient  destinées  à  ces  versements,  mais  que  le  Trésor  a  dû  cependant 
afancer  une  différence, qui  était  de  68  millions  en  février  187a , et  qui  s'est  élevée 
jasqua  ao5  millions  de  francs  au  3i  mars  187a.  Le  Trésor  faisait  les  fonds  de  cette 
différence  au  moyen  des  portions  de  l'emprunt  qui  devaient  trouver  plus  tard  leur 
emploi  définitif,  soit  dans  les  arrérages ,  soit  même  simplement  dans  les  dépenses 
du  budget. 

Mais  il  ne  su£Bsait  pas  au  Trésor  d'être  en  possession  des  fonds  destinés  aux  verse- 
ments k  FAllemagne ,  il  fallait  encore  qu'il  en  eût  opéré  la  transformation  en  change. 
11  était  en  conséquence  nécessaire  qu'il  eût  à  sa  disposition  ce  que  nous  appellerons 
des  approvisionnements  de  change.  Ces  approvisionnements  montaient  à  des  sommes 
importantes  à  chacune  des  dates  indiquées  ci-dessus  ;  nous  en  donnons  le  tableau  : 

30  septembre  1 87 1 90  millions. 

3 1  octobre 2^7 

30  novembre 3o5 

3 1  décembre 32o 

2 1  janvier  1872 44A 

28  février 344 

3i  mars 101 

3. 


Approvision- 
nemeaU 


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Avanças 

du 
Trésor. 


36  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

Si  1  on  ajoute  à  ces  sommes  ou  si  Ton  en  retranche  celles  que  le  Trésor  avait  ra 
plus  ou  en  moins  k  chacune  de  ces  époques,  on  constate, comparaison  faite  avec  les 
versements,  que  les  avances  faites  par  le  Trésor  sur  ses  fonds  généraux  à  Topératioii 
allemande,  tant  pour  les  versements  que  pour  les  provisions  de  change,  ont  été  les 
suivantes  aux  dates  indiquées. 

30  septembre  1 87 1 1 35  millions. 

3 1  octobre 198 

30  novembre 208 

3 1  décembre 1 55 

3i  janvier  1872 385 

28  février ' 4 1 2 

3 1  mars 3o6 

Ainsi ,  pendant  tout  le  temps  qu  a  duré  Topération  des  versements  à  TAllemagne 
sur  les  a  premiers  milliards ,  le  Trésor  a  dû  faire  à  l'opération  des  avances  au  moyen 
des  ressources  qui  devaient  être  définitivement  employées  plus  tard  à  d'autres  be- 
soins et  qui  provenaient,  soit  de  l'emprunt  des  a  milliards,,  soit  de  l'emprunt  de 
i,53o  millions  fait  à  la  Banque  de  France,  soit  de  la  dette  flottante.  Le  même  fait 
8' est  produit  dans  des  conditions  analogues  dans  la  seconde  partie  de  l'opéFation, 
c'est-à-dire  lors  du  pyement  des  3  derniers  milliards. 

L'emprunt  de  3  milliards  a  produit  3, 5oo,ooo,ooo  de  francs,  dont  3, 00  a, 000,000  de 
francs  ont  été  employés  aux  payements  à  faire  à  l' Allemagne ,  soit  87  p.  0/0.  Nous  mettons 
en  regard  le  total  des  sonunes  versées  sur  l'emprunt  à  la  fin  de  chaque  mois,  la  partie 
de  ces  encaissements,  soit  87  p.  0/0 ,  destinée  aux  versements  à  l'Allemagne,  et  enfin 
le  total  que  les  versements  à  l'Allemagne  avaient  atteint  à  chacune  des  dates  indiquées. 


DATES. 


30  septembre  187.2 

3 1  octobre. ...... 

3  G  novembre 

3 1  décembre 

3i  janvier  1873.. . 

28  février 

3 1  mars 

3o  avril 

20  mai 

30  juin , 

3i  juillet 

3 1  août 


IfONTAlTT 
DBS  TBBSBIIIRTS 

effMtaAi  »or  l'em  ront 
ie  3  miUitrds. 


1 ,38  2 ,000' 

1,750,000 
1,982,000 

2,i3o,ooo 
2,365,000 
2,4B3,ooo 
2,55d.ooo 
2,64  2,000 
2,704,000 
2,8o4,ooo 
2,897,000 
2,998,000 


PARTIE 

DB  L'BVPBURT 

tffecU*  i  l'op«ral!on , 

»oit  70  p.  0/0. 


1,201,000 
1,522,000 
1,724,000 

1,853,000 
2,057,000 
2,i43,ooo 
2,222,000 
2,298,000 
2,352,000 
2,439,000 
2,520,000 
2,608,000 


SOHUES 
i  l'Allemagne. 


5o6,ooo,ooo' 

707,000,000 

807,000,000 

1,007,000,000 

],i5o,ooo,ooo 
i,35o,ooo,ooo 
1 ,5oo,ooo,ooo 
1,750,000,000 
2,000,000,000 

2,2  5o,000,000 

2,5oo,ooo,ooo 
3,002,000,000 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  37 

Il  ressort  de  ce  tableau  que,  jusqu'au  3o  mai  1873,  la  partie  de  leinprunt  des- 
tinée aux  payements  à  T Allemagne  a  été  suffisante  pour  opérer  les  versements  et 
pour  comprendre  une  certaine  quantité  d'approvisionnements  de  change  en  vue  des 
payements  ultérieurs. 

Cependant,  en  faisant  entrer  dans  le  compte  la  totalité  des  approvisionnements  de 
change  qui  existaient  en  réalité,  on  peut  constater  que  le  Trésor  a  fait  pour  cette 
seconde  partie  du  payement  de  l'indemnité,  comme  pour  la  première,  des  avances 
considérables  à  partir  des  premiers  mois  de  Tannée  1 873. 

Aux  époques  du  tableau  ci-dessus ,  le  montant  des  approvisionnements  en  change 
pouvait  en  effet  s'établir  comme  il  suit  : 

3o  septembre  1873 679  millions. 

3i  octobre 7^7 

30  novembre 819 

3i  décembre 883 

3i  janvier  1873 932 

a8  février 828 

3 1  mars 8ao 

3o  avril 772 

3o  mai 600 


Approviùon- 
BemonU 
en  cbangt. 


Si  l'on  ajoute  ces  différents  totaux  à  celui  des  payements  faits  a  l'Allemagne  à  ces 
mêmes  dates,  et  si  Ton  compare  l'ensemble  des  deux  sommes  obtenues  avec  la  partie 
de  l'emprunt  destinée  à  l'opération ,  on  trouve  que  l'emprunt  avait  suffi  et  au  delà 
jusqu^au  3o  novembre  1873. 

11  y  avait  un  excédant  de  ressources  au  : 

3o  septembre  1872 ,  de iGmillions. 

3i  octobre,  de 66 

30  novembre ,  de 98 

Mais,  à  partir  du  mois  de  décembre  1873  jusqu'au  mois  de  mai  1873,  il  a 
fallu  recourir  aux  fonds  généraux  du  Trésor,  et  les  avances  qu'on  a  dû  y  puiser  s'éle- 
vaient, au  : 

3i  décembre  1872 ,  à 32  millions. 

3 1  janvier  1873 ,à 26 

28  février,  à 35 

3i  mars ,  à 98 

3o  avril,  à 3oo 

20  mai,  à 267 

A  cette  époque  du  30  mai  1 873 ,  il  fallait  préparer  les  quatre  derniers  versei^ents , 
rliacun  de  a5o  millions  de  francs ,  à  faire  du  5  juin  au  5  septembre ,  et  par  conséquent. 


Avances 

du 
TrMor. 


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38  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

se  procurer  des  fonds  et  des  changes  jusqu  a  concurrence  de  i  milliard  de  Irancs. 
Il  y  avait  en  portefeuille,  ainsi  que  cela  résulte  du  tableau  ci -dessus,  des  changes 
approvisionnés  pour  600  millions  de  Irancs;  les  versements  sur  Temprunt  avaient 
produit,  comme  on  a  pu  le  voir  dans  un  autre  tableau,  en  moyenne,  90  millions 
de  francs  par  mois  et  pouvaient  donner  en  juin ,  juillet  et  août  environ  270  mil- 
lions avec  lesquels  on  pouvait  acheter  des  changes.  Il  s* en  fallait  donc  à  peu 
près  de  i3o  millions  de  francs  quon  fut  en  mesure  d* exécuter  la  convention  du 
1 5  mars  1873  et  de  continuer  le  versement  mensuel  à  f  Allemagne  de  a5o  millions 
de  francs  jusquau  5  septembre,  date  finale  à  laquelle  tout  devait  être  absolument 
liquidé. 

Dans  ces  circonstances ,  le  Gouvernement  crut  devoir  user  de  la  faculté  qui  lui 
était  donnée  par  l'article  3  de  la  loi  du  i5  jifillet  187a ,  ainsi  conçu  : 

«  Art.  3.  Afm  d'assurer  aux  époques  fixées  le  payement  des  3  milliards  restant 
dus  au  Gouvernement  allemand  et  d'accélérer  la  libération  du  territoire,  le  Ministre 
des  finances  pourra  passer  avec  la  Banque  de  France  et  autres  associations  finan- 
cières des  conventions  particulières  destinées  à  rendre  promptement  disponibles  les 
produits  de  l'emprunt  et  à  faciliter  les  anticipations  de  versement  ■ 

Avanre*  La  Bauquc  de  France  consentit  à  entrer  dans  les  vues  du  Gouvernement  et  à 

do  la  Baoquo  f^^^^  ^^^  avaucc  de  200  millions  de  francs ,  dont  le  remboursement  devait  avoir 
lieu  au  fur  et  à  mesure  des  rentrées  de  l'emprunt,  à  partir  du  mois  de  décembre 
1873. 

Cette  avance  fut  stipulée  payable  en  or,  ce  qui  mettait  le  Trésor  en  possession  tout 
à  la  fois  des  fonds  qui  lui  fusaient  défaut  et  d'une  monnaie  libératoire  dont  il  pou- 
vait se  servir  dans  les  versements. 

L'intérêt  du  Trésor  et  l'intérêt  de  la  Banque  de  France  se  trouvaient  être  iden- 
tiques ,  en  ce  qui  concernait  le  payement  en  or  de  l'avance.  On  peut  dire  en  elTel 
qu'au  moment  dont  nous  parlons,  il  était  plus  avantageux  pour  la  Banque  de  prêter 
de  l'or  que  des  billets ,  parce  que  le  cours  forcé  ayant  amené  la  limitation  des  émis- 
sions, c'était  sur  la  quantité  des  billets  restant  à  émettre  que  les  gouverneurs  et 
Éniation  régcuts  de  la  Banque  devaient  avoir  constamment  les  yeux  ouverts.  Le  montant  de 
dts  biiiau  fémission ,  fixé  à  1,800,000,000  de  francs  par  la  loi  du  1  a  août  1 870 ,  avait  été  porté 
nqM.  ^  a,4oo,ooo,ooo  de  francs  par  la  loi  du  là  août  1870,  à  a,8oo,ooo,ooo  de  francs 
par  la  loi  du  ag  décembre  1871,  et  à  3,aoo,ooo,ooo  de  firancs  parla  loi  du  1 5  juil- 
let 187a,  et,  dans  le  courant  du  mois  de  mai  1873,  la  circulation  avait  atteint  le 
chiffre  de  a, 800,000,000  de  francs;  elle  s'était  élevée  à  3,858,ooo,ooo  de  francs  au 
mois  de  février  précédent,  et  l'avenir  devait  prouver  que  la  nécessité  des  afliaires  pou- 
vait en  porter  le  chiffre  beaucoup  plus  haut,  puisqu'au  mois  de  novembre  la  circu- 
lation devait  atteindre  et  dépasser  3  milliards  de  francs.  Au  ao  mai,  la  Banque  avait 
une  réserve  en  billets  de  4 00  millions  de  fi'ancs;  cette  réserve  consistait  dans  la 
différence  entre  la  circulation,  qui  avait  atteint  a,8oo,ooo,ooo  de  francs,  et  la  limite 


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RAPPORT  ME  M.  LÉON  SAY.  39 

de  la  loi  du  1 5  juillet  1872  qui  était  de  3,300,ooo,ooo  de  francs;  il  eîit  été  dange- 
reux de  prélever  le  prêt  temporaire  à  foire  à  TÉtat  sur  cette  réserve  de  4oo  millions 
de  francs,  parce  qu*il  était  important  de  la  conserver  intacte  pour  les  besoins 
des  escomptes. 

Le  Trésor,  de  son  côté ,  trouvait  un  avantage  évident  à  obtenir  au  pair  une  mon- 
naie libératoire ,  ce  qui  f  exonérait  de  la  nécessité  d  acheter  des  changes.  En  outre , 
en  remettant  de  l'or  à  F  Allemagne ,  il  fournissait  aux  hôtels  des  monnaies  de  TAUe- 
magne  les  matières  nécessaires  à  la  &brication  de  la  nouvelle  monnaie  de  f  Empire, 
matières  qui  autrement  auraient  été  tirées  de  F  Angleterre,  ce  qui  eût  amené  des 
retraits  d'or  de  la  Banque  d'Angleterre,  une  élévation  du  taux  de  l'escompte  et,  par 
voie  de  conséquence,  un  resserrement  de  capitaux  à  Paris ,  resserrement  de  capitaux 
qui  eut  probablement  nui  au  bon  achèvement  des  versements  à  faire  par  les  sous- 
cripteurs sur  l'emprunt  de  3  milliards. 

Par  toutes  ces  considérations ,  l'avance  de  200  millions  de  francs  faite  par  la  Banque 
de  France  fut  stipulée  payable  en  or.  Sur  cette  somme  0  n'a  été  prélevé  que  1 5o  mil- 
lions de  francs,  à  raison  de  5o  millions  dans  chacun  des  mois  de  juin,  juillet  et 
août  1873. 

Les  versements  et  anticipations  sur  l'emprunt  ayant  continué  de  se  &ire  avec  la 
plus  grande  régularité,  le  Trésor  put  rembourser  à  la  Banque  a 2  raillions  au  mois 
de  décembre  1873,  5o  millions  en  janvier  et  le  solde  en  février  1874. 

Grâce  à  cette  opération ,  les  approvisionnements-  en  change  ou  en  or  purent  être 
maintenus  à  à^^  millions  au  3o  juin  et  à  Aa5  millions  au  3 1  juillet  1873.  En  ajou- 
tant ces  chiffres  d'approvisionnements  au  total  des  payements  effectués  à  ces  mêmes 
dates  à  l'Allemagne ,  ce  qui  fait  au  3o  juin  3,7^3  millions  et  au  3i  juillet  2,9^5  mil- 
lions, on  trouve  qu'à  la  première  de  ces  deux  dates  TinsuHisance  était  de  3o4  millions , 
dont  la  Banque  avait  fourni  5o  millions ,  et  à  la  seconde  de  ces  dates  de  4o5  millions , 
dont  la  Banque  avait  fourni  100  millions. 

Enfm,  lorsque  l'opération  a  été  achevée,  fin  août  1873,  fcmprunt  avait  fourni 
3,608  millions,  soit  394  millions  de  moins  qu'il  n'avait  été  nécessaire.  On  s'était  pro- 
curé ces  394  millions,  savoir  :  i5o  millions  par  l'avance  faite  par  la  Banque  de 
France,  et  le  surplus  ou  244  millions  par  un  prélèvement  sur  les  fonds  généraux  du 
Trésor  et  sur  les  ressources  de  la  dette  flottante. 

De  f  ensemble  de  ces  faits ,  on  peut  tirer  cette  conséquence  que  nous  avons  indi- 
quée au  conmaencement,  c'est  que  les  fonds  destinés  au  payement  des  5  milliards 
ont  été  employés  aussi  rapidement  que  possible ,  et  que  les  difficultés  financières  de 
l'intérieur  n'ont  pas  retardé  d'un  instant  notre  libération.  On  n'a  pas  employé,  même 
momentanément ,  au  profit  des  budgets  dont  le  règlement  a  été  si  difficile,  les  fonds 
avec  lesquels  on  devait  obtenir  la  libération  du  territoire. 


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40  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

IV. 

MODES  DE  PAYEMENT  DE  L*INDBMNITé  k  L*ALLBMAGNE. —  COMPENSATIONS. BILLETS  M 

BANQUE  FRANÇAIS   ET    ALLEMANDS.  — -  NUMERAIRE  FRANÇAIS  ET  ALLEMAND.  — -  OPE- 
RATIONS    DE   CHANGE.  —  DÉPÔTS   DE   FONDS   X    l'AtRANGBB. 

Nous  avons ,  dans  la  première  partie  de  ce  rapport*  déterminé  le  nombre,  Timpor- 
tance  et  la  nature  des  versements  iaits  à  TAUemagne. 

Nous  avons,  dans  la  seconde  partie,  fait  connaître  quelles  étaient  les  ressources 
et  comment  elles  ont  été  réalisées  pour  Càîre  face  aux  versements. 

Nous  avons  enfin ,  dans  la  troisième  partie ,  montré  que  les  ressources  réalisées  ont 
été  employées ,  au  fur  et  à  mesure  de  leur  réalisation ,  à  lobjet  pour  lequel  elles  avaient 
été  préparées,  sans  être  détournées  même  momentanément  au  profit  des  budgets 
courants. 

Nous  avons  maintenant  à  montrer,  dans  cette  quatrième  partie,  comment  les  res- 
sources réalisées  ont  été  transformées  pour  pouvoir  être  employées  dans  les  verse- 
ments, ou,  en  d*autres  termes,  comment  on  a  procédé  pour  faire  passer  le  montant 
de  Tindemnité  de  guerre  de  France  en  Allemagne. 

On  a  vu  plus  haut  que  les  sommes  payées  à  rAllemagne  en  principal,  intérêts  et 
frais,  se  sont  élevées  à  5,3i5,758,853  fr.  ag  cent.,  et  nous  avons  donné  dans  un 
tableau  la  décomposition  des  valeurs  au  moyen  desquelles  cet  énorme  payement  a 
été  effectué. 

Si  nous  nous  reportons  à  ce  tableau ,  nous  voyons  que  les  versements  dont  il 
donne  le  détail  peuvent  être  classés  en  trois  catégories  : 

Des  compensations  pour 336,098,400'  00* 

Des  billets  de  banque,  des  monnaies  allemandes,  de  Tor 

de  Taisent  pour 74a,33Âi079  o3 

Des  lettres  de  change  pour 4,a48,336,374  a6 

5,3 15,758,853  ag 

Nous  reprendrons  Tune  après  Tautre  chacune  de  ces  trois  catégories. 

CompenAïUoiis.  i'*  CATEGORIE. —  Compensations. 

Valeur  en  compte  du  chemin  de  fer  de  TEst 3a5,ooo,ooo' 

Valeur  en  compte  avec  la  ville  de  Paris 98,400 

3^5,098,400 

• 
i"eoinpen»aiion.        Le  paragraphe  i"  de  Farticle  1"  des  articles  additionnels  annexés  au  traité  de 
Prix  paix  signé  à  Francfort 'le   10  mai  1871  stipulait  que  le   Gouvernement  français 

deUceMion       rachèterait  la  concession  donnée  à  la  Compagnie  des  chemins  de  fer  de  TEst,  en 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  41 

ce  qui  concernait  les  chemins  de  fer  situés  dans  les  territoires  cédés,  et  le  para-       j'um  pariî« 

graphe  6  du  même  article  fixait  à  3a 5  millions  de  francs  la  somme  que  le  Couver-  ^^ 

,1  11.  ^  ^.  .11  .  «Ï»"»»"  <*•  '«^ 

nement  allemand  devait  payer  au  Gouvernement  français ,  pour  pnx  de  la  cession        ^^  |>£,^ 

que  ferait  après  le  rachat  la  France  à  l'Aliemagne. 

11  était  dit  dans  le  même  paragraphe  6  que  ces  SaS  millions  de  francs  seraient 
dé£Jqués  de  Tindemnité  de  guerre. 

Us  ont  été,  en  conséquence,  compris  à  titre  de  compensation  dans  le  payement 
eSectué  du  i*'  au  3i  août  1871,  du  second  demi-milliard. 

Le  Gouvernement  français  avait  vendu  à  T Allemagne ,  pour  un  prix  fixé  à  forfait, 
un  certain  nombre  de  chemins  de  fer  appartenant  à  la  Compagnie  de  TEst,  mais 
il  avait  à  s'entendre  avec  cette  Compagnie  pour  le  rachat  des  droits  qui  ne  ]ui  appar- 
tenaient pas  et  qu'il  avait  cependant  cédés  à  T  Allemagne.  La  négociation  immédia- 
tement entamée  avec  la  Compagnie  de  TEst  aboutit  à  une  convention  qui  fut  soumise 
à  la  ratification  législative.  Tel  était  lobjet  de  la  loi  du  17  juin  187 1,  qui  a  approuvé, 
dans  le  dernier  paragraphe  de  son  article  a ,  la  susdite  convention. 

Cette  convention  avait  pour  but,  aux  termes  de  la  loi,  d*indemniser  la  Compagnie 
de  TEst  de  la  cession  de  lignes  ou  portions  de  lignes ,  et  des  pertes  et  dommages  de 
toute  sorte  résultant  pour  elle  du  traité  de  paix  de  Francfort. 

L'article  9  stipule  que  la  Compagnie  de  TEst  devait  recevoir  de  l'Etat  un  titre  de 
rente  inaliénable  de  ao,5oo,ooo  francs,  à  charge  de  le  restituer  à  l'expiration  de  ses 
concessions.  Ce  titre  de  rente  représentait,  au  taux  de  l'emprunt  de  a  milliards,  un 
capital  de  335  millions  de  francs. 

Celait  en  réalité  un  emprunt  de  3a 5  millions  de  francs  fidt  par  TEtat  a  la  Com- 
pag^nie  de  l'Est  pour  payer  une  partie  de  l'indemnité  de  guerre. 


La  seconde  compensation  s'élève  à  la  somme  peu  importante  de  98,^00  francs; 
mais  puisqu'elle  figure  dans  notre  tableau,  nous  devons  en  indiquer  l'origine.  Soid* 

L'article  11  de  la  convention  d'armistice  signée  à  Versailles  le  a8  janvier  1 87 1  sti-  ^"  <i««oaipu 

pulait  le  payement  par  la  ville  de  Paris  d'une  contribution  de  guerre  de  aoo  millions  1.  eoniribaUoB 


de  francs ,  payable  avant  le  quinxiéme  jour  de  l'armistice ,  selon  un  mode  à  régler  par        ^*  1 
une  commission  mixte  allemande-française.  ^  p^^.^ 

La  commission  mixte  signa,  à  Versailles,  le  1 1  février  suivant,  une  convention 
par  laquelle  les  versements  devaient  être  effectués  de  la  manière  suivante  : 

5o  millions  en  numéraire  ; 

5o  millions  en  billets  de  la  Banque  de  France; 

37  millions  et  demi  en  lettres  de  change  sur  Berlin,  à  deux  mois  de  date,  au 
change  de  3  £r.  76  cent. ,  à  vue. 

63  millions  en  lettres  de  change  sur  Londres,  dont  : 

4o,3ao,ooo  francs  à  six  jours  de  date  et  a  a, 680,000  francs  à  quinxe  jours  de  date , 
le  tout  au  change  de  a  5  fr.  ao  cent 

n  devait  être  établi  un  compte  final  comprenant  le  décompte  des  intérêts  du  pa- 
pier sur  Berlin  et  du  papier  sur  Londres ,  les  frais  de  timbre  à  l'étranger,  etc. 


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42  ACQUITTEMENT  DE  L'INWSMNITÉ  DE  GUERRE. 

G  est  ce  compte  (înai  qui,  réglé  plus  tard,*fut  soldé  définitivement  par  un  crédit 
en  feveur  de  la  ville  de  Paris  de  98,400  francs.  Le  Gouvernement  allemand  a  porié 
ce  solde  en  compte  au  Gouvernement  français,  lors  du  r^lement  du  deuxième 
demi-milliard  ;  de  là  vient  la  compensation  dont  nous  avons  parlé. 

Mais  puisqu'il  a  été  fait  mention  de  cette  affaire,  il  n*est  pas  sans  intérêt  de  mon- 
trer dans  quelles  conditions  avantageuses ,  au  point  de  vue  des  changes ,  elle  a  pu  être 
terminée.  Elle  a  été  comme  la  préface  de  la  grande  opération  des  5  milliards  et  n 
pu  en  faire  présager  le  succès. 

La  ville  de  Paris  avait  obtenu  de  la  Banque  de  France  un  prêt  de  a  10  millions  de 
francs  en  billets  de  banque ,  sur  lesquels  elle  avait  prélevé  les  5o  millions  de  billets 
de  banque  dont  le  versement  avait  été  autorisé  par  la  convention  du  1 1  février. 

Elle  avait  obtenu,  en  outre,  de  la  Banque,  en  échange  de  pareille  somme  en 
billets ,  5o  millions  en  or  qui  devaient  être  remis  à  T Allemagne ,  mais  à  la  diai^e  de 
rendre  cet  or  k  la  Banque  dans  le  plus  bref  délai  possible. 

Enfin  elle  avait  passé  un  marché  avec  un  syndicat  des  premières  maisons  de 
banque  de  Paris,  d'abord  pour  le  rachat  de  For  à  rendre  à  la  Banque,  ensuite  pour 
la  fourniture  des  remises  k  très-courte  échéance  sur  Berlin  et  sur  Londres  prévues  à 
la  convention,  enfin  pour  l'achat  du  change  destiné  à  couvrir  les  traites  en  question. 

Les  maisons  de  banque  avaient,  en  effet,  remis  des  traites  sur  leurs  correspon- 
dants à  l'étranger  à  la  condition  qu'on  les  couvrirait  à  l'échéance  par  des  lettres  de 
change.  Ce  sont  ces  lettres  de  change  que  le  syndicat  des  banquiers  devait  acheter 
pour  le  compte  et  aux  frais  de  la  viUe  de  Paris ,  sur  la  place  et  aux  cours. 

L*or  a  été  acheté  au  taux  moyen  de  4  fr.  go  cent,  le  mille,  et  les  lettres  de  change 
au  taux  moyen  de  a5  fr.  3488  pour  le  Londres  et  de  SyS  fr.  25  cent,  pour  le  BerUn. 
L'or  avait  été  racheté  très-vite,  et  il  peut  être  curieux  de  rappeler  qu'on  racheta  aux 
Allemands ,  pour  en  faire  la  restitution  à  la  Banque ,  une  partie  de  ce  même  or  qui 
avait  été  précédenmient  compris  dans  le  versement  de  5o  millions  en  or  pour  lequel 
la  ville  de  Paris  s'était  adressée  k  la  Banque  elle-même. 

La  ville  de  Paris  avait,  aux  termes  de  la  convention  du  1 1  février  1871,  remis 
les  thalers  à  l'Allemagne  sur  le  cours  de  875  francs  et  la  livre  sterling  sur  le  cours 
de  a5  fr.  30  cent.  En  rachetant  le  change  aux  cours  que  nous  venons  d'indiquer,  elle 
gagnait  donc  1  cent.  3/4  sur  le  tlialer,  tandis  qu'elle  perdait  1 4  cent.  88  sur  la  hvre 
sterling.  L'opération  était  entièrement]  terminée  à  la  fin  du  mois  de  juin  1871,  et, 
tous  frais  compris,  elle  avait  coûté  à  la  ville  de  Paris  i,g65,34o  fr.  3o  cent.  Une 
provision  pour  couvrir  les  frais,  montant  a  10  millions  de  francs,  avait  été  remise, 
à  l'origine  de  l'affaire,  au  syndicat  des  banquiers  ;  cette  provision  a  donc  été  restituée 
jusqu'à  concurrence  de  8,034,769  fr.  70  cent.,  sur  lesquels  4  millions  ont  été  re- 
versés le  10  mars  et  se  sont  trouvés  compris  dans  la  réquisition  faite  par  les  agents 
de  la  GoQunune  à  la  Banque  des  fonds  appartenant  à  la  ville  de  Paris ,  tandis  que  le 
reste,  soit  4,o34i759  fr.  70  cent.,  laissé  entre  les  mains  des  banquiers,  a  pu  être 
recouvré  après  la  reprise  de  Paris  par  l'armée  régulière,  et  a  servi  de  premier  fonds 
de  caisse  le  jour  où  l'administration  municipale  a  été  réorganisée. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  43 

a*  Catégorie.  -—  Billets  de  banque^  monnaies  allemandes ,  numéraire,  Biiieu 

(le  banque  I 

Cette  seconde  catégorie  de  payements  s'élève  à  'jà^^^iU^O'j^  fr.  o3  cent. ,  et  se  sub 
divise  ainsi  qu'il  suit  : 


Billets  de  la  Banque  de  France i  a5,ooo,ooo^  oo^ 

Billets  allemands  et  monnaies  allemandes 1 06,0.^9,  i4«^   10 

Monnaies  françaises  d  or 273,oo3,o58  10 

Monnaies  françaises  d'argent 339,391,875  76 

742,334,079  o3 

Le  payement  de  ia5  millions  en  billets  de  la  Banque  de  France  a  été  fait  par  une 
exception  spéciale ,  en  vertu  de  la  convention  du  a  1  mai ,  et  a  été  effectué  en  trois  ver- 
sements à  huit  jours  d*intervalle ,  aussitôt  après  la  reprise  de  Paris  sur  la  Commune. 

Le  payement  en  billets  et  en  numéraire  allemands  a  eu  beaucoup  plus  d*im- 
poriance  à  Torigine  qu'à  la  fin  de  l'opération.  Sur  les  io5  millions  dont  il  se 
compose,  6a,5oo,ooo  francs  ont  été  compris  dans  les  2  premiers  milliards,  et 
4ai5oo,ooo  ïnncs  dans  les  3  derniers,  et  encore,  sur  ces  4^  millions,  34  ont  été 
versés  avec  le  premier  quart  du  premier  des  3  derniers  milliards. 

En  d'autres  termes  : 

97,003,691'  1 1*"     ont  été  payés  en  monnaies  allemandes,  du  10  juillet  1871 
au  6  septembre  187a  ; 
Et  8,o35,454    07      du  6  novembre  187a  au  5  septembre  1873. 
io5,o39,i45    18 


Ces  monnaies  avaient  été  introduites  en  France  par  l'invasion ,  et  ont  été  recuillies 
par  toutes  les  caisses  publiques  pour  être  expédiées  sur  Strasbourg,  où  elles  étaient 
remises  à  l'Allemagne,  après  un  comptage  très -minutieux,  par  un  agent  français 
délégué  à  cet  effet. 

Les  dépenses  de  Tarmée  d'invasion  ont,  dans  une  forte  proportion,  été  payées 
par  la  France,  puisque  nos  villes  ont  subi  des  réquisitions  et  ont  acquitté  des  con- 
tributions de  guerre,  pour  des  sommes  considérables,  pendant  le  temps  même  de 
la  guerre  ;  mais  les  fournitures  obtenues  par  voie  de  réquisition  et  l'argent  exigé  à 
titre  de  contribution  sont  loin  d*avoir  pourvu  à  tous  les  besoins  d'une  aussi  grande 
masse  d'hommes  que  celle  qui  composait  l'armée  allemande,  et  l'intendance  pour 
les  dépenses  générales ,  aussi  bien  que  les  oiBciers  et  soldats  pour  les  dépenses  pri- 
vées, ont  mis  en  circulation  des  billets  de  banque  et  des  pièces  de  monnaie  d'Al- 
lemagne. 

On  trouve  d'ailleurs  la  preuve  des  besoins  de  Tannée  allemande,  en  monnaie 
propre  à  être  dépensée  en  France,  dans  l'accaparement  que  faisait  l'intendance 


moanaies 
allemaoclea , 
uumérairet. 


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44  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

des  pièces  de  20  francs  françaises  en  Aiiemagne.  La  pièce  de  ao  francs  fraoçaise  va- 
lait intrinsèquement,  étant  donné  le  cours  de  la  livre  sterling  en  Allemagne,  9  florins 
3  1  i/a;  et  cependant,  dès  le  mois  de  novembre  1870,  le  cours  en  montait  à  Franc- 
fort à  9.3a  3/4  ou  2  p.  0/0  de  prime.  11  se  maintenait  à  9.31  1/3  jusqu'à  la  con- 
clusion de  la  paix,  pour  retomber  immédiatement  après  à  9.27  i/a,  et  en  août 
1871,  à  9.17  i/a. 

Payement»  Ces  besoins  de  la  trésorerie  allemande  expliquent  rintroduclion  en  France  de 

en  monnaio  certaines  monnaies  allemandes  acceptées  en  payement,  plus  ou  moins  librement, 
française.  ^^  vcrsécs  plus  tard  avcc  empressement  dans  les  caisses  publiques  françaises  par 
ceux  qui  les  avaient  reçues. 

Les  payements  en  monnaie  métallique  française  se  sont  élevés  à  5 1  a, 394,933  fr. 
85  cent.,  ce  qui  ne  veut  pas  dire  que  TAllemagne  n  ait  pas  reçu  en  numéraire  une 
somme  un  peu  plus  forte  que  celle  que  nous  venons  d*indiquer.  Il  y  a  eu,  en  effet, 
une  certaine  quantité  d*argent  expédiée  de  Belgique,  lors  des  retraits  successifs  des 
capitaux  qui  avaient  été  approvisionnés  dans  ce  pays,  chez  les  correspondants  du  Tré- 
sor. Ces  envois  d^argent  ne  figurent  pas  dans  les  chiffres  ci-dessus  et  sont  compris 
dans  le  compte  des  payements  faits  en  valeurs  belges. 

La  somme  de  5 1 3  millions  ne  comprend  que  le  numéraire  remis  directement 
par  le  Gouvernement  français  a  TAUemagne ,  et  elle  figure  dans  les  tableaux  d'ex- 
portation publiés  par  la  Douane  française. 

Ainsi  que  nous  Fa  vous  déjà  dit,  elle  se  divise  en  or  et  en  argent,  dans  les  pro- 
portions suivantes  : 

Or 273,oo3,o58'  10* 

Argent 239,391,876  76 

Ils*agit  d*or  et  d'argent  monnayés  en  pièces  de  30 ,  10  et  5  francs,  et  si  les  lotaui 
ne  constituent  pas  de  multiples  exacts  de  5,  c*est  qu*il  y  avait,  lors  des  versements, 
à  tenir  compte  de  la  valeur  des  sacs.  Les  passes  de  sacs  avaient  été  fixées  et  accq>- 
tées,  pour  les  sacs,  à  10  centimes,  pour  les  sacoches,  à  1  fr.  65  cent. 

Sur  les  373  millions  payés  en  or,  i5o  millions  ont  été  fournis  par  la  Banque  de 
France,  en  vertu  de  la  convention  du  mois  de  mai  1873,  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut;  le  reste,  soit  ia3  millions,  provient  de  quelques  achats  faits  sur  la  place, 
mais  surtout  des  rentrées  des  caisses  publiques. 

Sur  les  339  millions  d'argent,  93  millions  ont  été  pris  à  Hambourg,  dans  les 
réserves  de  la  banque  de  Hambourg,  ainsi  quon  le  verra  plus  loin,  et  le  surplus, 
soit  ]46  millions,  provient,  pour  environ  4o  millions,  d'achats  d'écus  sur  place,  et 
pour  le  reste,  des  rentrées  des  caisses  publiques  mises  de  côté  pour  les  besoins  du 
Trésor. 

On  voit  par  ce  qui  précède  que  les  opérations  du  Trésor  n'ont  enlevé  à  la  cir- 
culation active  que  360  millions  de  francs  au  maximum,  et  encore  ces  a 5o  millions 
achetés  ou  trouvés  dans  les  caisses  publiques  sont-ils  dus  en  partie  aux  importa- 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY. 


45 


lions  en  monnaies  françaises  Faites  par  Tintendance  allemande  au  commencement 
de  la  guerre. 

La  perte  que  la  France  a  &ile  d*une  partie  de  son  stock  métallique ,  et  qui 
dépasse,  sans  contredit,  les  chiffres  ci-dessus,  a  été  la  conséquence,  inévitable 
d'ailleurs ,  d'autres  opérations  financières  ou  commerciales  dont  nous  parlerons  plus 
loin. 

Les  25o  millions  fournis  en  numéraire  par  ]a  Banque  de  France  et  par  la  banque 
de  Hambourg  n  ayant  été  compris  que  dans  les  derniers  versements,  c*est  au  com- 
mencement de  Topération  que  le  retrait  de  la  circulation  des  autres  360  millions 
en  numéraire,  retrait  opéré  par  les  caisses  publiques,  s'est  fait  le  plus  vivement 
sentir.  C'est,  avec  certains  achats  un  peu  précipités  de  changea  Torigine,  la  cause 
de  cette  gène  monétaire  qui  s'est  produite  pendant  les  mois  d'octobre  et  no- 
vembre 1871. 

Nous  avons  déjà  fait  allusion  à  Tintérèt  qu'a  pu  avoir,  à  une  certaine  époque,  le 
Gouvernement  français  à  remettre  au  Gouvernement  adlemand  de  Tor  pour  ser- 
vir à  la  fabrication  de  la  nouvelle  monnaie  de  TEmpire. 


Le  changement  apporté  par  l'Allemagne  à  sa  circulation  monétaire  a  eu  une 
influence  considérable  sur  les  opérations  du  Trésor  français. 

On  sait  que  l'Allemagne  avait  des  monnaies  différentes  suivant  les  divers  États. 
Le  système  du  double  étalon  n'existait  pas ,  la  monnaie  étant  en  argent.  Il  y  avait 
néanmoins  une  circulation  Irès-restreinte  en  or,  mais  celte  monnaie  avait  un  cours 
variable. 

n  y  avait,  en  outre,  et  il  y  a  encore  une  circulation  de  papier  d'État,  qui  n'est 
pas  sans  importance,  et  dont  il  est  peut-être  intéressant  de  rappeler  la  composi- 
tion. 

Elle  atteint  environ  aag,3oo,ooo  francs. 


Cliaagvmcai 

de 
la  circoUtion 

monétaire 
en  AlUmagiiA. 


DÉSIGNATION  DES  ÉTATS. 


Prusse 

Lanenberg. . . 

Bavière 

Saxe 

Wartemberg . 
Bade 


A  reporter. 


CHIFFRE  DU  PAPIER-MONNAIE 
émU  par  les  banq«es  d'État. 


FLORINS. 


20,999,988 

H 

6,000,000 

6,5oo,ooo 


33,499,988 


POPULATION, 


THALERS. 


i8,a5o,ooo 
a 

11 '999*99^ 

1  a, 000,000 

3,428,571 

3.714,286 


49,392,860 


24,643,4 1 S 
49,65 1 
4,86i,4o2 
2,556,244 
1,818,484 
1,401,428 


35,330,624 


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kù 


ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 


Lo 
rtSclismark. 


DÉSIGNATION  DES  ÉTATS. 


Reports 

Hesse 

Mecklembourg-Schwerin . . . 

Saxe-Weimar 

Mecklembourg-Strelîtz 

Oldenbourg 

Brunswick 

Saxe-Meiningen 

Saie-Altenbourg , 

Saxe-Cobourg-Goiha 

Anhalt 

Schwanbourg-Sonderhausen. 
Schwanbourg-Rudolstadt . . . 

Waldeck...J 

Reuss,  ligne  aînée. . . .' 

Reuss,  ligne  cadette , 

Schaumbourg-Lippe 

Lippe 

Lubeck 

Brème 

Hambourg 

Total.  . 


CHIFFRE  DU  PAPIER-M ONNAIE 
émit  ptr  Iw  bandes  d*Éut. 


FLORINS. 


.499,988 

3oo,ooo 


37»799'988 


TUilLERS. 


49»39335o 

2,457, làa 

1 ,000,000 

600,000 

800,000 

2,000,000 

1 ,000,000 

600,000 

485,6oo 

600,000 

950,000 

1 5o,ooo 

200,000 

210,000 

1 3o,ooo 

320,000 

2  5 1,000 


POPULATION 


61,146,59a 


35,330,634 

85a,843 
557,897 
286,183 
96,982 
314,778 
3i  1,715 
187,884 
i43»ia2 
174,339 
3o3,354 

.67»>9» 
75.533 
56.3 18 
45,094 
89,033 
33,o5i 

I I 1,1 53 
5a,i58 

13  3,565 

338,974 


39,448,680 


Le  plan  qui  a  été  poursuivi  par  le  Gouvernement  allemand  a  été  de  faire  Tunité 
tout  à  la  fois  dans  celte  circulation,  en  la  réduisant,  et  dans  la  monnaie  métal- 
lique, en  la  transformant  ;  mais  quoiqu'il  eût  une  importance  peut-être  plus  consi- 
dérable encore  au  point  de  vue  politique  qu'au  point  de  vue  économique ,  il  n*a  pas 
pu  être  réalisé  du  premier  coup,  La  question  de  la  circulation  fiduciaire  a  été  placée 
en  seconde  ligne  et  ajournée  à  1876.  Celle  de  la  circulation  métallique  a  été  Irai- 
tée  la  première  et  résolue  en  deux  fois,  en  1871  et  en  1873. 

On  a  commencé  par  Giire  une  monnaie  dor  appelée  le  reichsmark,  monnaie 
impériale  dont  l'unité  vaut  intrinsèquement  environ  1  fr.  36  cent,  de  notre  mon- 
naie, et  qui  est  destinée  â  être  frappée  en  pièces  de  10  et  de  20  marcs. 

La  loi  qui  a  créé  cette  monnaie  est  du  à  décembre  187  1  ;  la  seconde  loi,  ren* 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY. 


47 


duc  le  9  juillet  1873,  a  complété  la  première,  en  abolissant  les  anciennes  monnaies 
el  en  déterminant  ia  manière  dont  elles  seraient  remplacées  par  la  monnaie  impé- 
riale d  or.  Uétalon  sera  unique  et  en  or,  et  si  Ton  frappe  encore  des  pièces  d'argent, 
ce  ne  sera  qu*à  titre  d'appoint,  car  Tarticle  g  de  la  loi  du  g  juillet  1878  porte  for- 
mellement qu'on  ne  peut  pas  être  tenu  d'accepter  en  payement  des  monnaies  d'ar- 
gent, si  ce  n'est  pour  une  somme  moindre  que  20  marcs. 

L'État  a  mis  la  nouvelle  monnaie  d  pr  en  fabrication  dans  tous  les  hôtels  de 
monnaie  de  l'Allemagne,  et  a  fait,  dans  ce  but,  des  achats  de  matières  d'or. 

Ce  ne  devait  être  qu'après  que  la  ma^se  fabriquée  aurait  atteint  le  chiffre  de 
760  millions  de  francs  qu*on  devait  retirer  les  anciennes  monnaies  pour  mettre 
ia  nouvelle  en  circulation. 

n  résultait  de  cette  manière  de  procéder  qu'on  immobilisait  des  quantités  consi- 
dérables d'or  pendant  un  temps  qui  pouvait  être  assez  long. 

Pour  se  procurer  l'or  nécessaire  à  cette  fabrication ,  le  Gouvernement  allemand 
avait  à  sa  disposition  l'or  fourni  par  le  Gouvernement  français ,  l'or  qu'il  pouvait 
tirer  d'Angleterre  en  payement  des  traites  en  livres  sterling  que  la  France  lui  remet- 
tait, et  enSn  toutes  les  matières  que  le  commerce  pouvait  livrer  en  Allemagne.  Nous 
donnons  ci-dessous  le  tableau  des  différentes  sources  auxquelles  ont  puisé  les  hôtels 
des  monnaies  de  l'Allemagne. 


L'pUIob  unique 
en  or. 


ÉTAT    DES    MATIÈRES    D'OR    EMPLOYEES    PAR    LE    GODVRRNEMENT    ALLEMAND 
POUR    LE    MONNAYAGE    JUSQU'AU    l5    AVRIL     1873. 

711,116   i/a  frédérics  d'or  de  Prusse  ; 
a33,6a   j/a  couronnes  frappées  en  Allemagne; 

g,3g4   i/a  couronnes  frappées  en  Autriche  ; 
897,628   i/A  florins  en  différentes  monnaies  allemandes  ; 
7  livres    ,*,Vo   ^^  ducats  russes  ; 
55     —     '-H'r'  ^^  monnaies  turques; 
85,774     —     -pj—;^  ^"^  îj^P^rit^^cs  russes , 
2,575     —     -~~y  en  dollars  américains; 
11,374     —     -p-^W  en  isabelles  d'Espagne; 
a,35i     —     ~g^~p  en  souverains  anglais; 
1,915,878  i/a  pièces  de  souverains  anglais; 
43,484  livres  \\ll  en  lingots  ; 
4,237,794  onces  anglaises  -7^—  ^^  lingots; 

193,194  onces  anglaises -;^\s^  en  dollars  américains; 
518,590,410  francs  en  pièces  dor  françaises; 

166,634  livres  ^Vdîr  ^"  pièces  d'or  de  20  francs,  soit  287  millions  de  francs; 
4,177,768  onces  anglaises -p3^  en  pièces  d'or  de  20  francs,  soit  42  millions 
de  (irancs. 


La  monnayage 

allemand 

au 

i5  avril  1878. 


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iiS  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

Il  résulte  de  cet  état  que  le  monnayage  allemand  a  démonétisé  847  mî^Hons  de 
francs  en  pièces  d'or  françaises ,  dont  :  , 

a 73  millions  ont  été  fournis  par  le  Gouvernement  français  ; 

s 45  millions  ont  été  achetés  à  la  pièce,  en  Allemagne;  i 

287  millions  ont  été  achetés  au  poids,  en  Allemagne;  | 

6a  millions  ont  été  achetés  au  poids ,  en  Angleterre.  j 

Total..        8^7  millions  de  francs.  | 

La  quantité  d'ancienne  monnaie  en  circulation  en  Allemagne  est,  conune  pour  \» 
monnaie  de  tous  les  autres  pays,  très-difficile  a  évaluer. 

La  fabrication  des  anciennes  monnaies  parait  avoir  mis  successivement  en  circu- 
lation de  la  monnaie  d*or,  d'argent  et  de  billon  pour  une  valeur  de  780  millions 
de  tbalers,'dont  177  millions  en  or  et  6o3  millions  en  argent;  ce  qui  représente 
a  milliards  9a 5  millions  de  francs,  dont  665  millions  de  francs  en  or  et  a  milliards 
a  60  millions  de  francs  en  argent.  Mais  on  considère  généralement  que  les  frédé 
ries  d'or  prussiens  n'étaient  plus  en  circulation  que  pour  des  quantités  insignifiantes, 
ce  qui  réduirait  la  circulation  réelle  k  celle  de  Targent,  ou  à  a  milliards  a 60  millions, 
dont  il  faut  déduire  les  pièces  d'argent  qui  ont  été  perdues  par  l'usage  ou  qui  ont 
été  fondues  pour  être  exportées.  On  évalue  en  général  cette  réduction  k  un  quart, 
de  sorte  que  la  valeur  des  pièces  d'argent  en  circulation ,  au  moment  où  la  réforme 
monétaire  a  été  entreprise,  monterait  à  environ  1  milliard  700  millions  de  francs, 
k  laquelle  il  faut  ajouter  une  circulation  qu'on  estime  à  environ  100  milUons  de 
francs  en  monnaies  d'ai^ent  autrichiennes ,  qui  sont  employées  dans  les  États  de 
l'empire  allemand. 

On  considère  donc  que  la  circulation  métallique  de  l'Allemagne  était  tout  entière, 
avant  la  réforme,  fondée  sur  l'argent,  et  qu'elle  absorbait  une  valeur  d'environ 
1  milliard  800  millions  de  francs  ;  et  si  l'on  y  ajoute  aag  millions  de  francs  de  circu 
lation  en  papier  d'État,  cela  fait  en  tout  a  milliards  de  francs  pour  une  population  de 
3g,5oo,ooo  habitants. 

Les  monnaies  d'argent  versées  par  le  Trésor  français  ne  pouvaient  pas  être  uti- 
lisées par  le  Gouvernement  allemand  de  la  même  façon  que  les  monnaies  d  or, 
mais  le  traité  de  Francfort  ne  permettait  pas  à  l'Allemagne  de  les  refiiser. 

L'adoption  de  l'étalon  d'or  par  l'Allemagne  avait  eu  pour  résultat  de  ûdre  refluer 
siur  la  France  de  l'argent,  et  le  Gouvernement  français  devait  naturellement  pro- 
fiter de  cette  circonstance  pour  frapper  avec  de  l'argent  allemand  des  pièces  de 
5  francs  qu'on  pouvait  comprendre  dans  les  versements.  Sur  les  a 3g  millions  de 
francs  en  argent  versés  à  l'Allemagne,  il  y  a  ga  millions  qui  ont  été  frappés  en 
pièces  de  5  francs  avec  des  lingots  allemands. 

doTbirôe  ^^^^  *®  rendre  compte  de  ce  qui  s'est  passé,  il  faut  se  reporter  à  la  liquidation 

de  Hamboarg.      de  la  banque  de  Hambourg. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  A9 

Une  des  conséquences  ]es  moins  attendues  de  la  guerre  de  1 870  aura  été  certai- 
nement la  liquidation  de  cette  vieille  banque  de  Hambourg,  dont  la  fondation  data 
de  1619. 

Cette  banque  avait  été  instituée  sur  les  mêmes  bases  que  celles  de  Venise  et 
d'Amsterdam  ;  son  objet  était  de  recevoir  des  dépôts  et  d  assurer  la  fixité  de  la 
monnaie. 

Un  petit  État  faisant  le  commerce  avec  le  monde  entier,  et  recevant  toutes  sortes 
de  monnaies  étrangères  devait  donner  à  ces  monnaies ,  qui  alors  étaient  toutes  fon- 
dées sur  Targent,  une  sorte  de  dénominateur  commun,  ce  qui  le  gardait  en  même 
temps  contre  les  falsiGcations  gouvernementales.  La  banque  de  Hambourg  fut  donc 
constituée- pour  recevoir  des  dépôts  d*argent  fin  ou  de  monnaies  étrangères  rame- 
nées au  fin  et  pour  ouvrir  des  comptes  sur  ces  dépôts.  On  faisait  des  virements  de 
parties  en  comptes  et  ces  comptes  étaient  tenus  en  une  monnaie  qu'on  rectifiait  par 
des  bonifications  ou  des  retenues,  qui  cessa  d'avoir  une  existence  réelle  à  partir  de 
1763,  et  qui  ne  fut  plus  qu*une  sorte  de  monnaie  idéale  sous  le  nom  de  marc 
banco. 

Le  marc  banco  donnait  à  celui  qui  en  était  crédité  le  droit  d'opérer  le  retrait 
d'une  certaine  quantité  d'argent  fin  ;  mais  fusage  qu'on  en  fit  ne  se  borna  pas  à 
ces  comptes  intérieurs  ;  il  fut  bien  vite  étendu  à  toutes  les  relations  commerciales. 
Les  rapports  des  marchands  entre  eux  et  avec  les  pays  étrangers,  même  ceux  qui 
étaient  réglés  en  dehors  de  la  Banque ,  eurent  lieu  dans  cette  monnaie  de  compte , 
monnaie  non  frappée,  comme  nous  l'avons  dit,  et  qui  a  duré  jusqu'au  i5  février 
1873. 

Après  l'établissement  du  nouvel  empire  d'Allemagne  et  pour  en  consacrer  funité, 
on  prit,  comme  nous  l'avons  rapporté,  les  mesures  nécessaires  afin  de  créer  une 
monnaie  d'empire  en  or. 

Le  marc  banco  de  Hambourg  contrariait  le  système  à  deux  points  de  vue  :  d  abord 
parce  que  c'était  une  monnaie  particulière  et  que  toutes  les  monnaies  particulières 
devaient  disparaître  devant  la  monnaie  de  f  empire ,  ensuite  parce  que  c^était  une 
monnaie  à  base  d'argent,  tandis  que  l'étalon  monétaire  de  Tempire  était  en  or. 

Une  loi  abolit  donc  le  marc  banco  pour  le  remplacer  par  le  reichsmarc  impérial. 

Le  marc  banco  valait  un  demi-thaler  prussien  ou  1  fr.  87  cent,  j  de  notre  mon- 
naie, tandis  que  le  nouveau  reichsmarc  vaut  1  fr.  a5  cent,  de  notre  monnaie. 

H  fut  décidé  d'abord  que  la  banque  de  Hambourg  liquiderait  ses  comptes  en 
remboursant  les  dépôts  d'argent  fin ,  et  que  le  marc  banco  cesserait  d*ètrc  employé 
dans  les  comptes  au  delà  du  i5  février  iSyS.  Toute  personne  possédant,  après  le 
i5  février,  des  valeurs  souscKtes  à  son  profit  en  marcs  banco  perdait  le  droit  de 
recevoir  l'argent  fin  que  comportait  l'ancien  marc  banco  et  se  trouvait  simplement 
«réancière  d'un  demi-thaler  prussien. 

Le  Trésor  français  avait  acheté ,  comme  nous  le  verrons  plus  loin ,  beaucoup  de 
traites  souscrites  en  marcs  banco.  Pour  tous  les  efl*ets  échéant  antérieurement  au 
Conventions.  h 


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50 


ACQUITTEMENT  DE  LINDEMMTÉ  DE  GUERRE. 


1 5  février,  il  pouvait  réclamer  de  Targent  6n  ;  pour  les  antres ,  il  n  avait  droit  qu'à 
des  thalcrs. 

Or  le  marc  banco  n  était  pas  libératoire  au  point  de  vue  de  Findemnité  de 
guerre,  tandis  que  le  tlialer  Tétait:  mais,  par  contre,  Targent  qu^on  tirait  des 
marcs  banco,  si  on  exigeait  la  livraison  de  la  matière,  pouvait,  après  avoir  été  frappe 
en  pièces  de  5  francs,  être  remis  au  Gouvernement  allemand  sur  le  pied  de 
3  fr.  75  cent,  pour  un  tlialer. 

Le  Gouvernement  français  pouvait,  à  son  cboix,  transformer  ses  lettres  de  change 
tirées  en  marcs  banco,  en  argent,  —  nous  parlons  de  la  période  antérieure  au 
i5  février  1873,  —  ou  en  thalers. 

C'était  pour  lui  un  moyen  de  peser  sur  les  cours  ;  il  lui  était  permis  d'en  user, 
et  il  en  usa. 

Le  marc  banco  donnait  droit  à  5oo  grammes  d'argent  fin  pour  59  marcs  -^ 
banco  ;  et  5oo  granunes  d  argent  fm ,  y  compris  les  fitiis  de  transport  de  Hambourg 
à  Paris,  produisaient  110  fir.  37  cent.  j.  Suijrant  le  cours,  le  .Trésor  vendait  ses 
effets  en  marcs  banco  ou  faisait  venir  de  l'argent. 

Il  eût  été  impossible  aux  banquiers  de  Hambourg  de  fournir  la  quantité  d'argent 
représentée  par  les  traites  en  circulation ,  ce  qui  les  a  rendus  pendant  quelque  temps 
très-perplexes.  Le  Trésor  firançais  avait  leur  sort  dans  ses  mains.  Il  a  agi  avec  mo- 
dération et  n'a  fait  venir  d'argent  que  ce  qui  lui  a  paru  nécessaire  pour  maintenir  les 
cours  et  obtenir,  sur  ce  qu'il  conservait,  des  conditions  équitables  de  transfor- 
mation en  thalers. 

Mais  le  commerce  pouvait  faire  la  même  spéculation  que  le  Trésor  français ,  il  l'a 
faite  et  a  emporté  de  son  côté  de  l'argent  fin  de  Hambourg. 

Aussi  le  Trésor  fiançais  a-t-il  eu  à  sa  disposition  92,793,^^5  francs  en  ai^^nt  fin, 
dont  35,643,729  fi*ancs  provenant  de  retours  directs  de  Hambourg,  et  le  reste,  soit 
57,1481716  francs,  d'achats  faits  à  ceux  qui  avaient  fait  venir  l'aident  à  leurs  risques 
et  frais. 


Lcllrrs 
iU  change. 

Leur 
proportioo 

dans 
le  payement. 


3*  Catégorie.  —  Lettres  de  change. 

Cette  troisième  catégorie  de  payement  s'élève  à 4«348,3a6,374'  a6' 

•  Elle  se  subdivise  comme  il  suit  : 

Valeurs  allemandes  libératoires 2,799,514,183  73 

Valeurs  autres  qu'allemandes ,  y  compris  les  marcs  banco.  1 ,448,8 1 2, 1 90  54 

Les  valeurs  allemandes  libératoires  sont  entrées  pour  23  p.  0/0  dans  la  compo- 
sition des  versements  sur  les  2  premiers  milliards ,  et  pour  88  p.  0/0  dans  la  com- 
position des  versements  sur  les  3  derniers  milliards.   * 

Les  valeurs  non  libératoires  comprises  dans  les  versements  à  l'Allemagne  étaient, 
ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  converties  par  le  Gouvernement  allemand  en  mon- 
naie allemande  aux  firais  du  Gouvernement  français. 

Les  premiers  comptes  qui  furent  rendus  à  la  France  de  ces  conversions   firent 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  51 

voir  au  Trésor  français  que  ses  intérêts  seraient  mieux  défendus  par  lui-même  que 
par  le  trésor  allemand  et  le  décidèrent  à  faire  directement,  toutes  les  fois  qu'il  le 
pourrait,  la  conversion  de  ses  effets  sur  l'Angleterre,  la  Belgique  ou  la  Hollande  en 
effets  sur  TAllemagne. 

Cest  pour  cette  raison  que  le  payement  des  3  derniers  milliards  a  compris, 
comme  nous  venons  de  le  voir,  une  beaucoup  plus  forte  proportion  de  valeurs  alle- 
mandes que  le  payement  des  a  premiers,  valeurs  allemandes  qui  avaient  été  ache* 
tées  par  le  Gouvernement  français  directement  et  payées  par  lui  en  francs ,  ou  en 
quelque  sorte  indirectement  et  payées  par  lui  en  valeurs  étrangères. 

Nous  avons  dit,  dans  la  première  partie  de  ce  rapport,  qu  il  avait  été  remis  à  Fnis 


rAllemagne,  pour  escompte  d^effets  et  pour  frais  de  conversion  de  valeurs,  une  ^** 
somme  de  13,772,566  fr.  ag  cent.  Cette  somme  comprenait  1  i,36o,3d8  fr.  89  cent, 
pour  frais  de  conversion  sur  les  2  premiers  milliards  et  277,637  fr.  i3  cent  seu- 
lement pour  les  mêmes  causes  sur  les  3  derniers  milliards. 

La  France  a,  en  réalité,  fait  passer  à  Tétranger  le  plus  de  capitaux  possible,  en 
prenant  tous  les  changes  quelle  pouvait  acquérir  sur  quelque  pays  que  ce  fût,  et  a 
ensuite  dirigé  sur  T Allemagne  tout  ce  qu'elle  avait  approvisionné  ailleurs  ^*\ 

Aussi  le  tableau  des  achats  de  change  faits  par  le  Gouvernement  français  dépasse- 
t-il  de  plus  d'un  milliard  la  somme  de  4,a48,ooo,ooo  de  francs  payés  à  TAllemagne 
en  changes  étrangers,  parce  que  les  mêmes  fonds  paraissent  souvent  deux  fois  :  une 
première  fois  sous  forme  de  livres  sterling,  de  francs  belges,  de  marcs  banco,  et 
une  seconde  fois  sous  forme  de  thalers  prussiens ,  de  florins  de  Francfort  ou  de 
reichsmarcs  impériaux. 

Le  tableau  des  achats  de  change  que  nous  donnons  ci-dessous  comprend  aussi  xchati 

des  valeurs  employées  par  l'agence  financière  de  Londres  au  payement  des  coupons       ^  chaoge. 
des  emprunts,  des  marcs  banco  ayant  donné  lieu  à  des  retours  d'argent  et  des 
valeurs  dont  les  fonds  ont  été  dépensés  en  frais  et  commissions. 

Il  s'élève  à  5,863,807,290  francs,  comprenant  sept  espèces  différentes  de  valeur^. 

Thjden 690,907,104  achetés  au  cours  moyen  de  3,7910  3,619,338,831' 

livres  sterling 6o,583,453  '—  35^9^3  1,544,533.735 

Marcs  banco 280,707,013  i«9o89  535,8di,6i7 

Francs  belges 518,209,391  1,0061  521,370,367 

Florins  de  Hollande.  i5o,549«5i9  2,1509  333,816,960 

Florins  de  Francfort  iio,34i«20o  2,1637  338,745,354 

fteickanuuncs. 63,376,492  1,3528  79,371,536 

Total 5,862.807,390' 

Sar  les  60  millions  de  livres  sterling  achetées  par  le  Gouvernement  français ,  il 
enaété  converti  en  valeurs  allemandes  3 1,687,31 5. 

^''  Il  aérait  intéressant  d^examiner  comment,  après  avoir  fait  sortir  de  France  des  capitaux 

4. 


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52  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

Sur  les  aSo  millions  de  marcs  banco,  il  en  a  été  converti  lacigA^agG  en  valeurs 
allemandes.    , 

Sur  les  5 18  millions  de  francs  belges,  il  en  a  été  converti  210,966,580  en 
valeurs  allemandes. 

Sur  les  i5o  millions  de  florins  de  Hollande,  il  en  a  été  converti  33,361,898  en 
valeurs  allemandes. 

Par  contre,  les  690,907,  loii  tlialers  ne  proviennent  que  pour  h  1 5,006,378  thalers 
d'acquisitions  directes  ;  le  reste  a  été  obtenu  par  la  conversion  des  valeurs  que  nous 
venons  d'énumérer,  savoir: 

ia,7o4,i5i  tlialers,  parla  conversion  de  a3,6ai,3ia  florins  de  Hollande  ; 
43,oa3,oa6  thalers,  par  la  conversion  de  161,383,961  francs  de  Belgique; 
58,077, 23a  thalers,  par  la  conversion  de  1 16,136,790  marcs  banco; 
161,898,317  thalers,  par  la  conversion  de  2^^,000,985  livres  sterling. 

Les  florins  de  Francfort  ont  été  acquis  : 

7  6,  a  54  ,o63 ,  directement  ; 

a,ia7,7o6,  par  la  conversion  de  a,  167,309  florins  de  Hollande; 

1,868,1 56,  par  la  conversion  de  4^010,699  francs  de  Belgique; 
173,033,  par  la  conversion  de  aoo,ooo  marcs  banco; 
a9,9i8,a4a ,  par  la  conversion  de  a,5a8,54À  livres  sterling. 

Les  marcs  banco  qui  avaient  d'abord  été  reçus  sans  décompte  par  TAllemagne,  et 
qui  ont  cessé  d'être  libératoires  après  la  loi  qu'on  peut  appeler  la  loi  de  démoné- 
tisation de  cette  monnaie  spéciale ,  ont  donné  lieu  à  des  conversions  inverses  ;  une 
certaine  quantité  a  été  convertie  en  valeurs  allemandes  et  une  autre  quantité  est 
provenue  de  la  conversion  de  valeurs  anglaises ,  belges  et  hollandaises. 

Sur  les  280,707,013  marcs  banco  qui  sont  entrés  dans  le  portefeuille  du  Trésor, 

a 07,566,408»  provenaient  d'achats  directs. 

9,483,638  de  la  conversion  de  8,463,621  florins  de  Hollande; 
a4,32i,35i  de  la  conversion  de  45,571,919  francs  de  Belgique; 
39,335,616  de  la  conversion  de  2,894,698  livres  sterling; 

aussi  considérables  et  les  avoir  rassemblés  dans  tous  les  pays  sur  lesquels  on  trouvait  dn 
change,  on  a  pu  les  diriger  ensuite  sur  rAllemagne  au  moyen  de  la  conversion  des  valeurs 
anglaises,  belges  et  hollandaises  en  valeurs  allemandes.  La  situation  économique  de  l'ÂUe- 
magne,  pendant  les  années  1871,  1872  et  1873,  demanderait  une  étude  spéciale  qui  dépas- 
•serait  le  cadre  de  ce  rapport.  Tout  ce  quil  nous  sera  permis  de  dire,  c*est  que,  d*une  part,  It 
balance  du  commerce  rendait  TÂllemagne  débitrice  de  l'Angleterre,  et  que,  d'autre  part, 
rAllemagne  avait  dû,  pour  pourvoir  aux  dépenses  de  la  guerre,  placer  en  Angleterre  des  bons 
à  court  terme,  au  remboursement  desquels  elle  faisait  face,  en  1872  et  1873,  avec  le  produit 
de  rindemnité  de  guerre. 


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LpadrM. 


RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  53 

Enfin,  les  63,275,^93  reîchsamrcs  provenaient: 

1 5,^66,175  d'achats  directs; 

185,339  de  la  conversion  de  109,65^  florins  de  Hollande; 
5,788,673  de  la  conversion  de  3,857,5o6  marcs  banco; 
iia,o35,3i6  de  la  conversion  de  3,061, 345  livres  sterling. 

Si  nous  prenons  comme  type  le  change  sur  Londres,  nous  trouvons  que  le  cours  ^e  cbanf* 
moyen  auquel  ont  été  fiiits  les  achats  est  de  35  fr.  4  943.  Du  mois  de  juin  1871  au 
mois  de  septembre  1873  «  le  cours  coté  le  plus  bas  a  été  de  35.3 1  \  en  juin  1871, 
et  le  cours  coté  le  plus  élevé  a  été  de  36.18  -f-  en  octobre  1871.  En  1873 ,  le  cours 
coté  le  plus  bas  a  été  de  35.36  -{-  en  avril,  et  le  cours  coté  le  plus  élevé  a  été  de 
25.68  7  en  novembre.  En  1873.  du  mois  de  janvier  au  mois  de  septembre,  le 
cours  coté  le  plus  bas  a  été  de  35.33  en  mars ,  et  le  cours  coté  le  plus  élevé  a  été  de 
35.57  i  ®"  j^***- 

La  grande  hausse  qui  s* est  produite  au  commencement  de  Topération ,  et  qui 
a  maintenu  pendant  plus  deux  mois  le  prix  de  la  livre  sterling  aux  environs  de 
36  (rancs,  a  eu  lieu  sous  Tinfluence  d*achats  faits  avec  un  peu  de  précipitation 
et  au  moment  même  où  les  caisses  publiques  raréfiaient  la  monnaie  métallique 
pour  fiiire  des  payements  à  Strasbourg. 

Le  change  est  une  matière  de  spéculation,  et  la  plupart  des  banquiers  qui  en  four- 
nissaient au  Trésor  vendaient  leurs  propres  effets,  sauf  à  se  remplacer  ou  à  se 
couvrir  par  des  rachats  ultérieurs.  Le  marché  ne  s*est  pas  formé  tout  de  suite  sur 
l'échelle  qui  était  nécessaire,  et  il  y  a  eu  au  commencement  une  sorte  de  presse 
qui  a  surélevé  le  cours.  En  second  lieu ,  les  vendeurs  de  change  étaient  bien  obligés 
de  liquider  leurs  opérations  par  des  exportations  quelconques,  lorsqu'ils  n  avaient 
pas  en  portefeuille  des  effets  provenant  d'exportations  antérieures ,  et  une  des  ma- 
dères les  plus  propres  à  Texportation  est,  à  toutes  lea  époques  et  dans  toutes  les 
circonstances ,  le  numéraire.  Ils  étaient  donc  acheteurs  de  monnaies  françaises. 

Si  le  Trésor  raréfiait  lui-même  les  espèces  au  moment  où  ses  vendeurs  de  change 
en  avaient  besoin ,  il  leur  faisait  par  le  fait  une  concurrence  qui ,  en  élevant  le  prix 
des  matières  d'or  et  d'argent,  devait  faire  en  même  temps  hausser  le  prix  du 
change. 

Mais  après  cette  petite  secousse ,  les  affaires  se  sont  pour  ainsi  dire  classées ,  et  le 
prix  du  change  s'est  renfermé,  à  partir  de  la  fin  de  1873,  jusqu'à  la  fin,  c'est-i- 
dire  jusqu'en  septembre  1873,  dans  des  conditions  modérées.  Le  traité  dont  nous 
parierons  plus  loin,  qui  a  été  passé  par  le  Trésor  avec  le  syndicat  de  toutes  les 
grandes  maisons  de  banque  de  l'Europe  pour  la  fourniture  de  700  millions  de  francs 
en  change,  a  été  le  point  de  départ  et  comme  le  régulateur  des  opérations  de  1873 
et  1873,  et  a  permis  au  Trésor  français  de  terminer  ses  achats  dans  des  conditions 
qu'on  peut  considérer  comme  excellentes. 

Nous  examinerons,  dans  la  cinquième  partie  de  ce  rapport,  la  nature  des  opé* 
rations  privées  fiiites  par  les  banquiers ,  les  commerçants  et  les  industriels ,  opésations 


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I  cbaiiges 
clrangors. 


54  ACQUITTEMENT  DE  L*INDEMN1TÉ  DE  GUERRE. 

qui  ont  amené  sur  le  marché  de  Paris  Ténorme  quantité  de  lettres  de  change  sur 
lesquelles  on  a  pu  faire  toutes  les  transactions  qui  nous  occupent;  mais  en  ce 
moment  nous  nous  bornons  à  examiner  les  procédés  employés  par  le  Trésor  français 
pour  réunir  un  portefeuille  en  valeurs  étrangères  qui  n  a  pas  contenu  moins  de 
1  ao,ooo  effets  différents  et  qui  s*est  élevé  à  plus  de  5  milliards ,  si  on  fait  le  compte 
de  toutes  les  lettres  de  change  qui  y  sont  entrées. 

Ces  procédés  sont  au  nombre  de  quatre. 

Le  premier  a  consisté  à  faciliter  la  souscription  première  des  emprunts  à  rétnuiger, 
ou  ce  qui  revenait  au  même,  le  payement  en  valeurs  étrangères  de  souscriptions 
faites  en  France. 

Le  second  procédé,  analogue  au  premier,  a  consisté  à  fieiciliter  les  anticipations 
de  versements  faites  à  l'étranger  ou  faites  en  France  en  valeurs  étrangères. 

Le  troisième  a  été  la  combinaison  d  une  opération  de  change  avec  la  garantie 
donnée  à  la  souscription  de  l'emprunt  de  3  milliards  par  les  maisons  de  banque. 

Le  quatrième,  enfin,  a  été  l'acquisition  directe  sur  la  place. 

La souscripUon  La  souscription  du  premier  emprunta  fourni  2i3  millions  de  francs  et  la  sons- 
ifcs  emprunts      cription  du  second  889  millions  de  francs  en  changes  étrangers. 

Les  libérations  ultérieures  successives  ont  donné  sur  le  premier  emprunt  186  mil- 
lions et  sur  le  second  986  millions  de  change,  de  sorte  que,  par  ces  deux  procédés, 
le  Trésor  a  réuni  1  milliard  778  milUons  de  francs  en  valeurs  étrangères. 

Un  arrêté  ministériel  du  26  juin  1871  avait  décidé,  lors  de  la  souscription  du 
premier  emprunt,  que  la  livre  steriing  serait  reçue  à  s 5  fr.  3o  cent  ;  le  tfaaler,  à 
3  fr.  75  cent.;  le  florin  de  Francfort,  à  raison  de  7  florins  pour  quatre  thaJers;  le 
marc  banco,  à  raison  de  deux  marcs  pour  un  thaler,  et  le  papier  sur  la  Belgique, 
au  pair. 

,Un  autre  arrêté  rendu  dans  le  même  ordre  d'idées,  le  27  juillet  187a,  lors  de 
la  souscription  du  second  emprunt,  fixait  les  cours  suivants  pour  les  versements 
des  souscripteurs  au  Trésor  en  changes  étrangei-s. 

Livre  sterling 25,43 

Thaler 3,76 

Florin  de  Francfort 2, 1 4  7/8 

Marc  banco 1,87  7/8 

Franc  beige au  pair. 

Enfin,  il  faut  ajouter  qu'un  arrêté ,  en  date  du  24  juin  1871,  instituait  à  Londres 
une  agence  financière  qui  a  fait  l'office  de  correspondant  du  Trésor,  qui  a  recueilli 
en  souscriptions  et  en  libérations  une  grande  quantité  de  change ,  et  qui  a  rendu 
à  l'opération  les  services  les  plus  signalés. 

Pour  les  souscriptions  premières,  le  Trésor  a  accordé  à  ses  correspondants  à 
l'étranger  une  commission  de  i/4  et  de  i/ti  p.  0/0.  Pour  les  libérations  ultérieures, 
il  a  continué  le  système  des  commissions,  qui  ont  été  de  1  p.  ofo  à  l'origine  et  qui 
ont  été  réduites  plus  tard  à  1/2  et  à  i/4  p.  0/0. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  55 

La  liJ[>ération  en  change  a  eu  tout  à  la  fois  pour  conséquence  ou  pour  origine  « 
pendant  les  années  187  a  et  1878,  une  suite  d'arbitrages  que  le  Trésor  a  favorisés 
au  mo)en  des  commissions  dont  nous  venons  de  parler  et  dont  il  a  pu  modérer 
d'ailleurs  Faction  pour  ainsi  dire  à  volonté. 

On  faisait  à  la  Bourse  de  Paris  des  afiaires  sur  l'emprunt  sous  deux  formes  :  on 
|)0UYait  acheter  et  vendre  de  l'emprunt  libéré  seulement  des  versements  exigibles, 
ou  de  l'emprunt  libéré  par  anticipation  de  tous  les  versements  à  venir.  H  y  avait 
naturellement  entre  les  deux  cotes  une  différence  à  peu  près  égale  à  celle  de  l'es- 
compte. 

En  effet,  si  l'on  avait  acheté,  par  exemple,  le  i5  juin  1878  un  certificat  de 
5  francs  de  rente,  cette  rente  devait  être  libérée  des  dix  premiers  versements  et 
devait  donner  lieu  à  des  payements  réguliers  et  mensuels  pendant  dix  mois  à  venir. 
On  pouvait  cependant  opérer  tout  de  suite  les  versements  qui  restaient  à  faire,  et  si 
Ton  profitait  de  cette  faculté,  on  recevait  une  bonification  d'escompte  de  94  cen- 
times. La  rente  non  libérée  cotée  à  la  Bourse  valait  donc,  le  1 5  juin  1878,  96  cen- 
times de  plus  que  la  rente  libérée,  puisqu'on  n'avait  qu'à  se  présenter  au  Tiiesor 
pour  toucher  cette  différence  à  titre  de  bonification. 

Si  une  personne  achetait  de  la  rente  non  libérée  et  vendait  de  la  rente  libérée , 
en  liant  les  deux  opérations  et  avec  un  écart  égal  à  la  bonification  de  l'escompte, 
elle  pouvait  se  liquider  sans  perte  en  livrant  à  son  acheteur  le  non-libéré  après  l'avoir 
libéré,  et  si  cette  personne  obtenait,  sous  forme  de  commission,  une  bonification 
plus  forte  que  l'écart  normal  de  l'escompte,  elle  pouvait  faire  un  bénéfice. 

Ce  bénéfice,  on  le  procurait  en  réalité  aux  personnes  qui  faisaient  leur  libération 
en  changes  étrangers. 

L'arbitrage  dont  nous  parlons  pouvait  avoir  cependant  des  inconvénients ,  car  il 
enlevait  au  marché  une  valeur  qui  nécessitait  un  moindre  emploi  de  capital,  pour 
y  introduire  une  valeur  qui  demandait  un  déboursé  plus  fort.  Il  avait  encore  cet 
autre  inconvénient  de  remettre  pour  ainsi  dire  en  spéculation  des  rentes  qui, 
aatrement,  se  classaient  naturellement  en  absorbant  mois  par  mois  les  économies 
de  ceux  qui  les  avaient  souscrites  ou  achetées. 

Mais,  pendant  toute  la  grande  affaire  des  deux  emprunts,  il  n'y  a  pas  eu  de 
témérité,  si  tant  est  qu'il  ait  été  téméraire  de  fiiciliter  l'arbitrage  en  question,  qui 
n'ait  réussi  à  cause  de  l'énergie  avec  laquelle  les  capitaux  se  sont  portés  sur  la 
rente. 

Les  achats  au  comptant  n'ont  pas  cessé  un  seul  instant  de  diminuer  la  masse  des 
renies  en  spéculation,  si  bien  qu'au  commencement  de  1874  on  a  pu  dire  que  les 
5  milliards  étaient  déjà  presque  entièrement  absorbés  par  l'épargne  du  pays. 

On  sait  que  les  receveurs  généraux  se  chargent  de  faire  acheter  au  comptant  les 
titres  de  rente  dont  la  clientèle  des  départements  peut  avoir  besoin.  Ce  n'est  qu'une 
fraction  des  achats  de  nième  nature  faits  dans  les  différentes  bourses ,  d'abord  parce 
que  Paris  n'a  point  de  part  à  ces  achats  et  ensuite  parce  que  les  achats  importants 
sont  confiés  directement  pr  les  capitalistes  à  leurs  agent»  de  change. 


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56 


ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 


Traita 

pour 

U  foDrnitoro 

de  700  millioM 

f        do  franc» 

en 

change  étranger* 


Cependant,  et  quoique  ne  comprenant  quune  partie  des  rentes  achetées  au 
comptant,  ces  achats  ont  porté,  du  1"  juillet  1871  au  1"  janvier  1874,  sur  Ici 
quantités  suivantes: 

Rente 3         0/0 a i,534,o84' 

Rente 4  1/20/0 978,694 

Renie 5         0/0 4ii  116*930 

Emprunt  Morgan  6         0/0 i43,o4o 

Ensemble 63,767,738 

représentant  un  capital  d'environ  1  milliard  37$  millions  de  francs. 

Nous  avons  parlé  plus  haut  du  traité  passé  avec  un  syndicat  de  banquiers  pour  la 
fourniture  de  700  millions  de  francs  en  change  étranger. 

Ce  traité  a  été  conclu  au  moment  de  rémission  de  Femprunt  de  3  milliards, 
c  est-à-dire  au  mois  de  juillet  187a. 

Le  premier  emprunt  avait  donné  de  très-bons  résultats.  Il  avait  été  Tobjet  d*une 
garantie  de  souscription  par  un  certain  nombre  de  maisons  de  banque.  La  sous- 
cription avait  été  couverte  plus  de  deux  fois  et  les  preneurs  avaient  dû  être  réduits 
à  45  p.  0/0  de  leurs  demandes. 

Le  succès  de  ce  premier  emprunt  pouvait  faire  présager  le  succès  du  second  ; 
néanmoins  on  pouvait  se  demander  si  les  ressources  des  capitalistes  n  étaient  pas 
momentanément  taries  et  si  Ton  pouvait  réussir  aussi  facilement  à  trouver  3  milliards 
après  qu*on  en  avait  obtenu  deux  f  année  précédente. 

D*un  autre  côté,  la  spéculation  avait  eu  une  grande  part  dans  la  souscription  du 
premier  emprunt  ;  les  titres  étaient  dans  les  mains  de  banquiers  qui  prêtaient  leur 
argent  sur  ces  rentes  plutôt  qu'ils  ne  se  les  appropriaient  à  titre  définitif;  on  pouvait 
craindre  que  la  spéculation,  qui  rend  tant  de  services  dans  de  semblables  circons- 
tances, ne  fût,  comme  l'épargne  elle-même,  en  partie  épuisée. 

Cependant,  comme  il  semblait  que  les  garanties  que  donneraient  des  maisons 
de  banque  devaient  leur  procurer  sans  grand  risque  le  bénéfice  d'une  importante 
commission,  on  put  l'idée  fort  ingénieuse  d'imposer  au  syndicat  de  garantie  la 
fourniture  de  700  millions  de  francs  en  change  étranger  à  des  conditions  déter- 
minées. 

On  intéressait  par  là  les  grandes  maisons  de  banque,  non-seulement  à  la  sous- 
cription de  l'emprunt;  mais  encore  au  maintien  dans  des  limites  raisonnables  du 
cours  du  change,  puisque  c'étaient  ces  maisons  de  banque  elles-mêmes  qui  couraîenl 
au  lieu  et  place  du  Trésor  le  risque  de  la  hausse  du  change  jusqu'à  concurrence  d'un 
achat  de  700  millions  de  francs. 

'  On  peut  dire  que  toutes  les  grandes  maisons  de  banque  de  l'Europe  ont  concouru 
à  cette  opération,  et  il  suffit,  pour  montrer  l'étendue  et  la  grandeur  de  cette  affaire, 
de  dire  que  le  nombre  des  maisons  qui  ont  signé  le  traité  ou  qui  y  ont  adhéré  était 
de  cinquante -cinq,  et  que  plusieurs  d'entre  elles  représentaient  des  syndicats  de 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  57 

banquiers,  ce  qui  portait  le  nombre  des  intéressés  à  un  chiffre  bien  plus  considé- 
rable encore  ^^K  • 

Ce  traité  paraît  avoir  eu  une  grande  influence  sur  Topération  totale  et  sur  le 
maintien  du  cours  du  change  dans  des  prix  modérés. 

Le  change  procuré  par  les  souscriptions  d* origine  et  par  les  libérations  succes- 
sives a  atteint  la  somme  de 1,773,000,000' 

Le  traité  conclu  en  juillet  187  a  a  donné 700,000,000 

Ensemble a, 473,000,000 

Le  reste,  soit 1,774,000,000 

a  été  successivement  acheté  sur  la  place ,  savoir  :  1 ,078  millions  pour  la  première 
partie  de  l'opération ,  celle  des  a  milliards ,  et  697  millions  pour  la  seconde  et  der- 
nière partie  de  l'opération ,  celle  des  3  milliards.  Ces  chiffres  ne  comprennent  pas 
les  achats  pour  conversion  d*un  change  en  un  autre,  ni  les  effets  qui  ont,  comme 
ceux  sur  Hambourg,  donné  lieu  à  des  remises  en  numéraire. 

La  première  opération,  qui  s  est  étendue  du  1*' juillet  1871  au  6  mars  187a,  a 
porté  sur  1,477  millions,  dont  la  souscription  primitive  a  fourni  ai3  millions,  les 
libérations  successives  186,  et  les  achats  sur  place  1,078. 

La  seconde,  qui  s*est  étendue  du  mois  daoût  1873  au  mois  daoût  1873,  a 
porté  sur  3,771  millions,  dont  la  souscription  primitive  a  fourni  38g  millions,  les 
libérations  successives  986 ,  le  traité  avec  les  maisons  de  banque  700 ,  et  les  achats 
sur  place  697. 

Nous  avons  fait  dresser  un  tableau  graphique ^*^  des  cours  du  change  sur  Londres, 
du  mois  de  juillet  1871  au  mois  de  septembre  1873 ,  et  l'on  peut  remarquer,  en  le 
parcourant,  rabaissement  de  la  courbe  des  prix  pendant  le  moment  de  repos  qui 
s  est  produit  entre  les  deux  opérations  du  mois  de  mars  au  mois  de  juillet  1873. 

EnGn  on  peut  y  voir,  également  d'un  coup  d'oeil,  que  la  courbe  des  prix  s'est 
maintenue  dans  des  cours  bien  plus  bas  et  bien  moins  agités ,  pendant  la  seconde 
opération  que  pendant  la  première. 

Le  traité  des  700  millions  et  la  mesure  avec  laquelle  le  Trésor  a  fecihté  ou  arrêté 
tes  arbitrages  entre  les  titres  de  rentes  libérées  et  les  titres  de  rentes  non  libérées 
ont  été  pour  beaucoup  dans  ce  résultat  favorable. 

Pour  compléter  ce  tableau  graphique ,  nous  donnons  un  état  du  prix  de  l'or  en 
barres  pendant  la  même  période. 

(>)  La  concentration  des  efforts  de  toutes  les  maisons  de  banque  de  TËurope  a  produit 
des  résultats  d*une  grandeur  inespérés.  Toutes  les  autres  affaires  ont  été  suspendues  pendant 
un  temps  et  les  capitaux  de  toutes  les  banques  privées  et  de  tous  leurs  clients  ont  concouru 
au  succès  du  placement  des  emprunts  français  et  du  passage  des  capitaux  à  fétranger.  C*est 
là  un  fait  nouveau  dans  Thistoire  économique  de  TËurope ,  et  il  convient  d*y  attacher  une 
importance  particulière. 

^)  Ce  tableau  était  joint  au  rapport. 


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58 


ACQUITTEMENT  DE  LTNDEMNITÉ  DE  GUERRE. 


L'or 

en  barre 

k 

Paris. 


PRIME  DE  I/OR  EN  BARRES  À  LA  BOURSE  DE  PARIS  DIAPRES  LA  COTE  OFFICIELLE. 

i"  juillet  187 1 . 2  8  4  p.   1000 

8  août 3à  4 

a  octobre 1 4 

9  16  à  17 

13  30  à  sa 

16  * a4  à  25 

34  > 20    à  22 

22  novembre 17  à  20 

3o  -. 1 4  à  16 

3i  janvier  1872 i3  à  i4 

1  o  février 11  à  12 

38  7  a  8 

9  mars 5  à  7 

30  4  à  5 

1  o  mai 3 

1  o  juin 7  a  8 

3i  juillet 12  à  i5 

I  o  septembre 1 4 

ao  12  à  i4 

'jo  octobre. i4ài6 

3i  i5  à  17 

I I  novembre i3  à  i5 

3 1  décembre ^ 11  à  12 

I o  janvier  1 873 12  à  i3 

1  o  février 11   à  13 

20  9  à  13 

3o  juin II   à  12 

1  o  septembre 9 


Dépôla 

à  i'^traoger 

Je 

fonda  eneaiHé». 

Correspondants 

du  Tr<Stor. 


Dépots  de  fonds  à  V étranger. 

Mais  il  y  a  une  suite  d*opérations  qui  a  eu  Tinfluence  la  plus  décisive  sur  la 
situation  des  affaires  en  France  et  sur  la  solidité  du  marché  français  et  dont  il  nous 
reste  à  parier  :  c*est  celle  qui  a  amené  le  dépôt  des  capitaux  appartenant  au  Trésor 
chez  ses  correspondants  à  Tétranger. 

On  a  vu  que  les  versements  à  T Allemagne  ne  pouvaient  pas,  aux  termes  des 
traités,  avoir  lieu  en  compte  courant;  mais  quils  devaient  être  annoncés  à  Tavance 
et  ne  pas  descendre  au-dessous  d*un  minimum  qui  a  pendant  quelque  temps  été 
fixé  à  100  millions  de  francs.  Enfin,  pendant  la  dernière  partie  de  l'opération,  les 
versements  devaient  avoir  lieu  mensuellement  à  raison  de  a5o  piillions  de  francs 
par  mois. 

Cependant  le  portefeuille  du  Trésor  contenait  des  effets  venant  tous  les  jours  à 


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RAPPOllT  DE  M.  LÉON  SAY.  59 

échéance;  on  pouvait  les  remettre  à  TAllemagne  lorsqu*un  terme  de  payement  arri- 
vait avant  leur  échéance,  mais  ce  n*était  pas  toujours  le  cas. 

II  a  donc  &llu  organisera  Tétranger  un  système  d'encaissement,  et  après  rencais- 
sement, un  système  de  dépôts  des  fonds  encaissés. 

Lorsque  les  effets  étaient  remis  à  l'Allemagne  avant  l'échéance,  ils  étaient  passés 
à  Tordre  du  Gouvernement  allemand  au  moyen  d  un  endossement  signé  par  le 
ministre  des  finances,  et  lorqu'un  nouveau  ministre  entrait  en  fonction,  ou  lors- 
qu'un nouveau  ministre  titulaire  était  momentanément  remplacé  par  un  ministre 
intérimaire,  il  fallait  joindre  aux  bordereaux  les  pièces  officielles  établissant  la 
qualité  du  signataire,  la  chancellerie  allemande  ayant  toujours  été  très-observatrice 
des  formes.  Lorsque  les  effets  étaient  passés  aux  correspondants  du  Trésor,  ils  étaient 
endossés  par  les  agents  de  la  trésorerie  française.  ' 

Les  effets  remis  avant  leur  échéance  à  l'Allemagne  donnaient  lieu  i  un  décompte 
d'intérêt;  les  effets  échéant  avant  qu'on  n'ait  pu  les  comprendre  dans  un  versement 
^étaient  envoyés ,  pour  être  encaissés ,  aux  correspondants  du  Trésor,  ii  Londres ,  à 
Bruxelles,  à  Amsterdam,  à  Berlin,  à  Francfort,  à  Hambourg.  Les  fonds  provenant 
de  ces  encaissements  restaient  chez  ces  correspondants  à  la  disposition  du  Gouver- 
nement français  et  portaient  intérêt  à  son  profit  jusqu'au  jour  où  ils  étaient  retirés 
pour  être  compris  dans  un  versement  à  l'Allemagne. 

n  est  résulté  de  ce  procédé  commandé  par  la  force  des  choses  que  les  capitaux 
destinés  aux  payements  à  faire  à  l'Allemagne  sont  restés,  on  peut  le  dire,  dans  le 
mouvement  des  affaires  jusqu'à  la  dernière  heure. 

Ce  que  le  Gouvernement  français  amassait  de  capitaux  continuait  en  réalité  à 
être  employé  dans  les  opérations  financières  du  public  jusqu'au  jour  où  ces  capitaux 
étaient  transmis  au  Gouvernement  allemand. 

Les  sommes  importantes  qui  étaient  déposées  chez  les  correspondants  du  Trésor 
devaient,  en  effet,  être  employées  par  ceux  qui  en  étaient  dépositaires,  puisqu  dles 
étaient  productives  d'intérêt  au  profit  du  Trésor  français. 

Elles  ont  servi  à  prendre  du  papier  à  l'escompte ,  surtout  pour  les  dépôts  formés 
en  Angleterre,  et  à  faire  des  reports  dans  les  bourses  étrangères  et  probablement 
même  a  Paris. 

Beaucoup  de  ces  correspondants  du  Trésor  à  l'étranger  consistaient^  en  effet, 
en  maisons  de  banques  associées  ou  servant  de  succursales  à  des  maisons  de  Paris  ; 
et  il  n'est  pas  impossible  que  les  fonds  déposés  dans  ces  sortes  de  succursales  ne 
soient  rentrés  momentanément  en  France,  pour  servir  à  des  reports  sur  le  marché 
de  Paris,  sauf  à  retourner  à  l'étranger  pour  y  être  livrés  aux  agents  français,  lorsque 
ceux-ci  en  demandaient  le  retrait. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit,  une  agence  française  avait  été  établie  à  Londres,  où  Agenee 

elle  fit  office  de  correspondant  du  Trésor  pendant  toute  la  durée  de  ces  vastes  opé-         frioç«i»e 
rations.  Les  sommes  qu'elle  a  eues  en  dépôt  ont  été  considérables;  elles  prove- 
naient des  effets  sur  Londres  qui  lui  étaient  envoyés  pour  être  encaissés  et  de  la 


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60  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

vente  (Tune  certaine  quantité  de  rentes  3  p.  o/o  que  le  Trésor  a  dû  réaliser  pour 
compte  de  la  caisse  de  la  dotation  de  Tarmée ,  et  qu*il  a  paru  plus  avantageux  de 
vendre  à  la  bourse  de  Londres  qu'à  la  Bourse  de  Paris,  parce  quon  en  a  eu  les 
fonds  en  livres  sterling.  Cette  vente  a  porté  sur  4«oo8,ooo  francs  de  rentes. 

L  agence  de  Londres,  outre  qu'elle  plaçait  les  fonds  dont  le  Trésor  n'avait  pas 
emploi  immédiat  dans  les  payements  à  T Allemagne,  transformait  en  valeurs  alle- 
mandes ce  qu'elle  possédait  en  livres  sterling.  Elle  a  fait  également ,  mais  sur  une 
très-petite  échelle,  des  acquisitions  d'or  et  d'argent ^'^  Les  conversions  en  valeurs 
allemandes  ont  employé  3 1,687,316  livres  sterling,  et  les  acquisitions  d'or  et  d  ar- 
gent 1,1 3 a, 09 A  livres  sterling. 

Nous  donnons  ci-dessous  la  situation  du  compte  du  Trésor  à  l'agence  financière 
de  Londres  au  dernier  jour  de  cliaque  mois,  depuis  le  3i  décembre  1871  jus- 
qu'au 3i  août  1873.  * 

SITUATION    DU  COMPTE  DU  TRÉSOR  À  L'AGENCE   FINANCIÈRE 
AU  DERNIER  JOUR  DE  CHAQUE  MOIS. 


Décembre  1871 .    8,018,109  7 

Janvier  1873  .. .    6,o44,o55  18 

Février 6,7 1 8,7 1 4  12 

Mars 3,2i5,oi3  12 

Avril 775,45©  7 

Mai 578.891  8 

Juin 1,001,673  i5 

Juillet. 1,300,357  1 1 

Août 8,006,452  17 

Septembre 7,i42,o4o  6 

Octobre 6,747*944  9 

Novembre 7,363,488  ]4 

Décembre 7,102,847  i5 

Janvier  1873  .  . .    7,446,619  5 

Février 5,439,090  8 

Mars 4,099,142  o 

Avril 2,895,147  6 

Mai 2,696,299  8 

Juin 1 ,825,479  1 7 

Juillet. 1,253,837  16 

Août 1,018,749  8 


4  3/4  \ 

'   126,958,167  o5 

10  1/4 

i52,9i4>6i5  3a 

0  1/2 

169,983,479  43 

a 

81,339,844  08 

10 

19,618,894  90 

0  3/4 

14,645,952  45 

3  1/4 

25,342,346  26 

3  1/2 

32,899,046  37 

u 

202,563,257.  10 

6                représentant,        180,693,620  22 
2   1/4   )     ^  ^5  ^^'  3o,     1   170,722,994  70 

4   1/4 

186,296,264  55 

4  1/2 

179,702,048  54 

4     i/2 

188,399,467  49 

5  1/2 

137,608,987  66 

2 

103,708,292  81 

3  1/4 

73,247,227  00 

1  3/4 

68,216,375  02 

11   1/4 

46.i84,64o  4o 

0  3/4                                    31,722,096  37 

4  1/2   / 

. 

\     25  774.360  2^ 

(*)  Il  a  été  acheté  des  matières  d'or  et  d'argent  pour  1,1 32,094  livres  sterling;  les  achats  ont 
été  conclus  à  Paris  et  payés  par  i*agence  de  Londres ,  ils  figui^ent  par  suite  dans  les  comptes 
de  Tagence.  U  en  était  de  même  des  conversions  de  livres  sterling  en  valeurs  allemandes. 
Ces  conversions  étaient  tantôt  faites  et  soldées  à  Londres,  et  tantdt  faites  â  Paris  et  payées  i 
Londres. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  61 

De  même  qu'à  Londres ,  des  dépôts  considérables  étaient  formés  à  Beriin ,  Franc- 
fort, Amsterdam,  Hambourg  et  Bruxelles. 

Le  3i  décembre  187a ,  il  y  avait  en  valeurs  en  dépôt  à  courte  échéance,  ou  en 
fonds  encaissés  sur  valeurs  échues  : 

Âmsterciam 2 a^giio^ooo  francs. 

Bruieiies 109,^1 8,090 

Berlin 1 46,65o,ooo 

Francfort 6,025,000 

Hambourg i4 1,900,000 

Les  sommes  libres  étaient  dirigées  sur  Berlin ,  au  fur  et  à  mesure  de  l'échéance 
des  termes  de  payements  et  remplacées  par  celles  que  fournissaient  les  encaisse- 
ments ultérieurs  et  successifs. 

Les  fonds  accumulés  en  Belgique  ont  donné  lieu  à  des  envois  directs  de  numé- 
raire en  Allemagne  sous  forme  de  pièces  de  5  francs.  Ces  envois  sont  compris  dans  la 
première  partie  de  ce  rapport  sous  la  rubrique  de  valeurs  belges.  Ils  se  sont  montés 
à  18  millions  de  francs. 

Tels  ont  été  les  modes  de  versement  employés  par  le  Gouvernement  français 
pour  faire  passer  Ténorme  capital  de  5  milliards  de  France  en  Allemagne. 

La  France  n*a  pas  paru  en  être  appauvrie  et  la  circulation  en  a  été  si  peu  trou- 
blée que  les  changes  n  ont  jamais  atteint  des  cours  aussi  élevés  qu  on  aurait  pu  s'y 
attendre.  Nous  avons  été  préservés  de  cette  dépréciation  qui  a  affligé  d*autres  pays 
dans  des  circonstances  qui  paraissaient  cependant  plus  favorables  que  celles  que 
nous  avons  rencontrées. 

Non-seulement  la  France  n'a  pas  eu  à  subir  de  crise  monétaire,  mais  elle  n  a  pas 
autant  souffert  que  d*autres  nations  de  la  crise  financière  dont  les  effets  ont  été  si 
funestes  sur  certaines  places  du  continent. 

La  cause  du  succès  de  cette  opération  de  change  sans  précédent  n'est  pas  seule- 
ment dans  Thabileté  avec  laquelle  elle  a  été  conduite ,  habileté  qui  ne  peut  pas  être 
mise  en  doute,  elle  est  dans  un  ensemble  de  faits  difficiles  à  éclaircir,  sur  lesquels 
il  nous  reste  à  présenter  des  observations;  ce  sera  Fobjet  du  chapitre  V  de  ce 
rapport. 


COMPOSITION  DU  PORTEFEUILLE  DES  LETTRES  DE  CHANGE  REPRESENTANT  LES  MOUVEMENTS 
D^IMPORTATION  ET  D'EXPORTATION  DES  MARCHANDISES,  DU  NUMERAIRE,  DES  TITRES. 

Nous  avons  exposé  plus  haut  les  procédés  qui  ont  été  employés  par  le  Gouverne- 
ment français  pour  réunir  les  ressources  destinées  à  payer  les  5  milliards  de  francs 
de  l'indemnité  de  guerre,  jpour  transformer  ces  ressources  en  valeurs  étrangères 
et  pour  en  faire  passer  le  montant  en  Allemagne  après  les  avoir  transformées. 

De  ces  procédés ,  le  plus  productif  a  été  l'acquisition  de  lettres  de  change. 


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62 


ACQUrrrEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 


Poiief raille 
1  aOfOoo  «flelt. 


Le  Trésor  français  a  rassemblé  un  portefeuille  de  valeurs  qui  a  été  remis  à  TAlle- 
magne  avant  rencaissement  par  la  livraison  même  des  effets,  ou  après  l'encaisse- 
ment par  la  livraison  des  fonds  que  rencaissement  avait  produits.  Ce  portefeuille, 
nous  savons  qu*il  a  renfermé  plus  de  i  a  0,000  effets,  pour  une  valeur  de  à  milliards 
a  US  millions  de  francs. 

La  question  qu'il  faut  essayer  de  résoudre  est  celle  de  savoir  comment  les  ban- 
quiers ou  les  intermédiaires  dont  s'est  servi  le  Trésor  ont  pu  acheter  ou  créer,  pour 
les  vendre  au  Gouvernement  français,  tant  de  valeurs  et  pour  une  aussi  forte  somme, 
surf  Angleterre,  la  Hollande,  la  Belgique  et  TAUemagne. 

Les  effets  sur  T étranger  qui  se  trouvent  dans  un  pays  ont  pour  objet  la  liquida- 
tion d'autant  de  dettes.  Ce  sont  comme  les  factures  de  ce  que  l'étranger  est  venu  y 
acheter  ou  conune  la  reconnaissance  des  dettes  échues  qu'il  est  venu  y  contracter. 
n  peut  bien  s'y  mêler  des  crédits  qui  sont  des  payements  faits  à  l'avance,  noais  ces 
payements  d'avance  ou  ces  crédits  sont  couverts,  dans  un  délai  plus  ou  moins  long, 
par  des  livraisons  de  marchandises -ou  de  valeurs.  Le  change  étranger  représente 
surtout  le  payement  de  valeurs  livrées  ou  à  livrer  à  l'étranger.  Si  ce  n'est  pas  tout, 
c'est  du  moins  le  principal^,  car  on  serait  incomplet  si  l'on  n'ajoutait  pas  que  le  change 
étranger  peut  représenter  également  la  rente  des  capitaux  placés  à  l'étranger. 

Trouver  du  change,  c'est  donc  recueillir  du  papier  créé  par  suite  d'opérations 
internationales;  en  créer,  c'est  donc  inventer  et  poursuivre  une  opération  interna- 
tionale. * 

Quelles  sont  les  opérations  internationales  qui  ont  été  faites  en  France  de  1871 
à  1873? 

Que  signifient  les  lettres  de  change  trouvées  dans  notre  pays  par  les  agents  du 
Trésor  de  1871  à  1878? 

Si  on  le  savait,  on  aurait  la  clef  de  ce  qui  s'est  passé  pendant  ces  trois  années 
sur  le  marché  français  ;  on  comprendrait  la  possibilité  de  la  transmission  sans  crise 
d'un  capital  de  5  milliards  de  France  en  Allemagne,  on  aurait  l'explication  d'un 
fait  qui  n'est  devenu  en  quelque  sorte  probable  que  par  sa  réalisation  et  dont  on  peut 
dire  que  la  théorie  nous  échappe  en  partie. 

Quand  on  a  sous  la  main  un  portefeuille  matériel  et  qu'on  manie  réellement  les 
lettres  de  change,  les  traites,  les  délégations  que  ce  portefeuille  contient,  on  peut, 
si  l'on  est  au  courant  des  affaires,  reconnaître  dans  une  certaine  mesure,  à  la  lecture 
de  ces  papiers ,  la  nature  des  opérations  qui  y  ont  donné  naissance. 

Il  n'est  malheureusement  pas  possible  d'agir  ainsi  k  l'égard  d'un  portefeuille  qui 
a  contenu  plus  de  i  ao,ooo  effets  d'une  valeur  de  plus  de  4  milliards  de  francs. 


Compostioo 

du 
portorenillf. 


On  y  voyait  toutes  sortes  d'effets,  depuis  des  billets  d'une  valeur  de  moins  de 
1,000  francs  jusqu'à  des  traites  de  plus  de  5  millions  de  francs.  Les  uns  portaient 
la  mention  d'un  achat  de  marchandises,  les  autres  ne  paraissaient  être  que  des  pa- 
piers de  création  spéciale  destinés  eux-mêmes  à  être  couverts  à  l'échéance  par  des 
papiers  qui  seraient  créés  cette  fois  pour  solder  des  opérations  réelles. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  63 

Les  crédits  de  banque,  les  circulations  de  maisons  mères  avec  leurs  succursales, 
les  arbitrages  de  valeurs ,  les  payements  de  factures  réglées ,  les  remises  de  fonds  pour 
achats  ultérieurs  de  marchandises ,  les  règlements  dedettes  de  l'étranger  à  la  France 
sous  forme  de  coupons  de  rentes ,  ou  d*actions  ou  d'obligations  industrielles ,  tout  se 
trouvait  dans  ces  effets,  constituant  le  portefeuille  le  plus  colossal  qui  ait  encore  été 
réuni  dans  une  seule  main. 

En  faire  après  coup  la  classification  détaillée  est  une  entreprise  absolument 
impossible  ;  il  faut  se  borner  à  déterminer  les  catégories  d'opérations  qui  ont  permis 
de  le  constituer  et  à  présenter,  à  propos  de  ces  catégories,  quelques  considérations 
générales  sur  Timportance  et  sur  le  sens  des  affaires  qui  étaient  comprises  dans  cha- 
cune d*elles. 

Il  y  a  cinquante  ans ,  il  n  y  avait  pas  d'autres  opérations  internationales  que  les 
affaires  de  marchandises  ou  de  numéraire. 

Les  marchandises,  l'or  et  l'argent  étaient  les  seules  matières  d'importation  et 
d'exportation.  La  balance  du  commerce  se  faisait  avec  l'or  et  l'argent.  Tout  ce  qu'on 
achetait  à  l'étranger,  on  le  payait  en  or  ou  en  argent,  quand  on  ne  l'avait  pas  payé 
en  marchandises. 

On  pouvait  alors  trouver  dans  les  statistiques  de  la  douane  des  données  plus  ou 
moins  exactes ,  mais  des  données  réelles  sur  le  mouvement  des  affaires  entre  deux 
pays;  mais  les  choses  ont  bien  changé  depuis  cinquante  ans. 

On  constate,  surtout  depuis  vingt-cinq  ans,  la  présence  dans  les  affaires  interna- 
tionales de  ce  quon  pourrait  appeler  un  article  nouveau  d'exportation,  article  qui 
a  pris  dans  tous  les  pa^s  le  pas  sur  tous  les  autres  et  dont  Tinlervention  a  eu  pour 
résultat  de  dénaturer  absolument  le  sens  des  statistiques  douanières.  Cet  article 
nouveau,  cest  \e  titre;  c'est  la  transmission  à  travers  la  frontière  des  divers  États  de 
la  propriété  des  capitaux  par  la  représentation ,  facile  à  transporter,  de  ces  capi- 
taux, sous  forme  de  papier,  titres  de  rente,  actions,  obligations  de  chemins  de  fer 
ou  d'une  industrie  quelconque. 

Pour  connaître  le  mouvement  réel  des  affaires  internationales,  il  faudrait  donc 
connaître  noo-seulement  l'importation  et  l'exportation  des  marchandises ,  l'importa- 
tion et  l'exportation  du  numéraire,  mais  encore  l'importation  et  l'exportation  des 
titres,  et  cette  dernière  catégorie,  qui  est  la  plus  importante  et  qui  est  la  clef  des 
deux  autres,  échappe  à  toute  espèce  de  statistique. 

Nous  donnerons  sur  ces  trois  catégories  d'affaires  internationales  les  renseigne- 
ments les  plus  précis  qu'il  nous  ait  été  donné  de  recueillir. 

IMPORTATION  ET  EXPORTATION  DE  MARCHANDISES. 

Les  états  de  douane  constituent  les  seuls  documents  officiels  dans  cette  matière.        CommrKe 
Ils  nous  montrent  une  situation  très-favorable  pendant  les  trois  années  dont  nous 
avons  à  nous  occuper,  mais  n'expliquent  pas,  loin  de  là,  l'existence  en  France  de 


mardi  ■ndi  se*. 


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64 


ACQUITTEMENT  DE  L'INNIMNITÉ  DE  GUERRE. 


U  milliards  35q  millions  de  lettres  de  change  en  trois  ans,  ou  de  i  milliard  et  demi 
par  an.  En  voici  le  résmné  : 


ANNÉES. 

IMPORTATION. 

EXPORTATION. 

EiCÉDANT                            1 

^^^^                     ' 

D*IllPORTAT10?I.1. 

D*BXPORTATIO!fS. 

1867 

3,026,500,000' 

2,825,900,000' 

200,600,000' 

1868 

3,3o3,70o,ooo 

2,789,900,000 

5 1 3,800,000 

1869 

3,1 53, 100,000 

3,074.900,000 

78,200,000 

1870 

2,867,^00,000 

2,802,100,000 

65,3oo,ooo 

I87J 

,  3,566,700,000 

2,872,500,000 

594,200,000 

1872 

3,570,300,000 

3.761,600,000 

a 

1 9 1 ,3oo,ooo' 

1873 

3,600,200,000 

3,926,900,000 

u. 

326,700,000 

Il  résulte  de  ce  tableau  que  tout  de  suite  après  la  guerre,  le  commerce  dV.xpor- 
tation  de  la  France  a  pris  un  développement  considérable.  Il  a  dépassé  en  impor- 
tance tout  ce  qu  il  avait  produit  auparavant  et  a  donné  en  deux  ans,  ce  qui  ne  s'était 
pas  encore  vu,  un  excédant  d'exportation  sur  l'importation  de  5i8  millions  de 
francs. 

Si  le  contraire  avait  eu  lieu,  nul  doute  que  le  règlement  de  l'indemnité  de  guerre 
n*eut  rencontré  des  difficultés  énormes ,  et  c'est  une  circonstance  des  plus  heureuses 
que  cet  excédant  d'exportation  se  soit  produit  pendant  ces  deux  années  critiques; 
mais  il  est  loin  d'expliquer  Tabondance  des  lettres  de  change  qui  sont  venues  s'of- 
frir au  Trésor. 

Il  faut  d*ail leurs  faire  entrer  dans  le  compte  que  nous  sommes  obligés  de  faire, 
le  résultat  de  Tannée  1871,  et  ce  résultat  annule  absolument  celui  des  deux  années- 
1872  et  1873. 

En  1871,  les  importations  Tonl  emporté  de  69^,200,000  francs  sur  les  expor- 
tations, ce  qui  absorbe  la  totalité  des  5 18  millions  d'excédant  d  exportation  des  deux 
années  suivantes;  et  si,  pour  être  complet,  on  ajoute  à  Texcédant  de  1872-1873 
Taccroissement  de  valeur  des  marchandises  réexportées  après  admission  temporaire, 
on  n*arrive  encore  qu'à  un  cfaifl're  inférieur  à  celui  de  694  millions,  qui  forme  le 
déficit  de  Tannée  1871.' 

Quant  à  supposer  une  situation  antérieure  favorable  à  la  France  et  la  constituant 
créancière  de  Tétranger  par  une  sorte  de  report  d'une  année  sur  Tautre,  au  moyen 
de  crédits  constamment  ouverts  en  France  et  renouvelés  au  profit  des  acheteurs 
étrangers ,  il  est  impossible  de  s*arrèter  à  cette  hypothèse  qui  n'a  aucune  vraisem- 
blance. L'Angleterre  est  créancière  du  monde  entier,  cela  est  un  fait  certain ,  mais 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  65 

il  est  difficile  de  croire  que  la  France  joue ,  dans  les  affaires  de  marchandises ,  comme 
l'Angleterre  et  avec  la  môme  amplear,  le  rôle  de  banquier  du  monde. 

Noos  donnons  d^ailleurs  ci-dessous  deux  tableaux  résumés  présentant  le  mou- 
vement des  marchandises  el  des  métaux  précieux  de  1827  à  1873. 

n  en  résulte  un  excédant  d* exportation  de  marchandises  de  3  milliards  697  mil- 
lions de  francs  et  un  excédant  d'importation  de  numéraire  de  6  milliards  69a  mil- 
lions de  francs ,  dont  la  balance  représente  la  France  comme  débitrice  et  non  pas 
comme  créancière  de  Télranger. 

Nous  ferons  plus  loin  des  réserves  sur  Inexactitude  des  tableaux  de  la  douane,  en 
ce  qui  concerne  le  mouvement  des  métaux  précieux,  mais  ces  réserves  ont  pour 
objet  Vatténuation,  qui,  à  notre  sens,  existe  dans  la  valeur  de  Tor  importé  ou 
exporté. 

Les  autres  éléments  du  compte  entre  la  France  et  Tétranger,  c'est-à-dire  les  pla- 
cements français  en  fonds  étrangers  et  les  créances  à  recouvrer  sous  forme  de  cou- 
pons ,  qui  ont  joué  un  si  grand  rôle  depuis  quelques  années ,  ne  peuvent  pas  changer 
le  sens  des  tableaux  que  nous  publions,  parce  que  si,  d'un  côté,  la  France  a  été 
souvent,  et  pour  de  fortes  sommes,  créancière  de  l'étranger  pour  coupons  d'intérêt, 
d'un  autre  côté,  elle  ajustement  employé  cette  nature  de  créance  et  les  autres  à 
faire  dp  nouveaux  placements  au  dehors,  placements  qui  n*ont  pas  discontinué  de 
1860  à  1870,  et  qui  ne  peuvent  avoir  laissé  aucun  disponible  à  la  date  dont  nous 
nous  occupons,  c'est-à-dire  en  1871.  Nous  verrons  plus  loin  qu'il  n'en  a  pas  été  de 
même  en  1871,  187a  et  1873;  mais  ce  serait  anticiper  sur  la  suite  de  ce  rapport 
que  d'entrer  à  cette  place  dans  des  explications  à  ce  sujet. 

On  doit  donc  reconnaître  que  ni  la  situation  antérieure  des  crédits  pour  affaires 
de  marchandises,  ni  le  mouvement  des  marchandises  de  1871  à  1873,  n'expliquent 
la  quantité  de  change  trouvée  si  à  propos  pour  faire  l'opération  des  cinq  milliards. 
Le  mouvement  de  187  a  et  1873  a  facilité  l'opération  ;  il  l'aurait  entravée  s'il  avait  eu 
lieu  dans  un  sens  contraire;  mais  il  ne  donne  pas  la  justification  d'un  portefeuille 
égal  à  celui  que  le  Trésor  a  pu  acquérir. 

Il  faut  toutefois  remarquer  que ,  pour  la  facilité  qu'on  a  eue  à  acheter  des  changes, 
le  montant  brut  des  exportations  a  joué  un  rôle,  indépeodanmient  de  la  balance 
entre  les  exportations  et  les  importations. 

La  différence  de  176  millions  entre  les  importations  et  les  exportations  de  1871 
à  1873  est  donnée  en  effet  par  la  comparaison  entre  10  milliards  737  millions  de 
francs  d'importations,  et  10  milliards  56 1  millions  d'exportations. 

S'il  a  été  exporté  pour  10  milliards  et  demi  de  marchandises,  il  a  été  possible  de 
puiser,  dans  les  effets  créés  pour  régler  cette  masse  de  transactions,  une  grande  quan- 
tité de  valeurs  que  le  Trésor  s*est  appropriées ,  sauf  à  laisser  au  commerce  et  k  la 
banque  le  soin  de  chercher  dans  des  opérations  de  métaux,  de  titres,  de  circula- 
tion, de  crédit,  les  moyens  de  liquider  une  partie  des  transactions  inverses,  qui, 
pour  10  milliards  700  millions ,  ont  eu  pour  objet  des  importations  de  marchan- 
dises. Ce  qu'il  fallait  avant  tout,  c'était  un  grand  marché  de  change  pour  pouvoir 
Conventions.  5 


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66  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

y  puiser  les  effets  dont  le  Trésor  avait  besoin ,  et  ce  grand  marché  a  existé  par  suite 
du  développement  considérable  de  nos  exportations. 

Mais  en  dehors  de  cette  grande  activité  que  les  exportations  ont  donnée  au  mar 
ché  du  change ,  le  mouvement  international  des  affaires  de  marchandises  ne  donne 
pas  la  clef  de  fopération  &ite  par  le  Trésor  français. 

Commerce  extéribub  (commerce  spécial). 


EXPORTA- 
TIONS. 


Moyenne  de  1837  à 
i836 

Moyenne  de  1837  à 
i846 

Moyenne  de  1847  ^ 
i856 

Moyenne  de  1867  à 
1866 

Année  1867 

1868 

1869 

1870 

1871 

1872 

1873 


milHoDi. 
479.9 

77^»4 

1,077,1 

2,200,5 
3,026,5 
3,3o3,7 
3,i53,i 
2,867,4 
3,566,7 
3,570,3 
3,600,  a 


7*2,9 

1,223,7 

2,43o,i 
2,825,9 

a'789.9 
3,074.9 
2,802,1 
2,872,5 
3,761,6 
3,926,9 


EXCÉDANT 

des 

mPOHTA- 

XXPOtTA- 

rioM. 

Tiom. 

mUliont. 

millioBs. 

a 

4i,5 

63,5 

a 

# 

i46,6 

« 

229,6 

200,6 

« 

5i3,8 

0 

78.2 

a 

65,3 

a 

694,2 

» 

/r 

191,3 

a 

326,7 

EXCÉDANT  TOTAL 

D^SXrOXTATM». 


635,o 


4i5,o 


1,466,0 


« 

2,396,0 

200,6 

5i3,8 

78,2 

65,3 

694.2 

n 

191,3 

n 

326,7 

Moyenne  de  i852  à 
i856 

Moyenne  de  1857  ^ 
1866 

Année  1867 

1868 

1869 

1870 

1871 

1872 


20,8 

66,1 
175,0 

111,7 

116,2 

67.2 

32,4 

73,8 


PRODUITS 
T06Z  portes» 


29,2 

i36,7 
2  58,8 
184,0 
181,9 
112,4 
52,5 
128,7 


MPORAIR 

ES.          1 

EXCÉDANT 
des 

m PORTA- 
TIOX». 

XXFOBTA- 
TIOM». 

a 

8.4 

'70.6 
83.8 

7».3 
65.7 

45,3 

20.1 

54.9 

2,187,1      4,695,0 
2.507,9 


4 1,0 

706,0 
83,8 
72,3 
65,7 
45,3 
20,1 
54.9 


3,597,9 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY. 


67 


Mouvement  des  métaux  précieux. 
(Or  et  argent  en  UngoU  ei  en  monnaie.) 


PÉRIODES. 


Moyenne  de  1827  )i 
i836 

Moyenne  de  1837  à 
i846 

Moyenne  de  18^7  à 
i856 

Moyenne  de  1867  à 

1866 

Année  1867 

1868 

1869 

1870 

1871 

1872 

1873 


IMPOBTA- 
TIOKS. 


million*. 
180,9 

171a 

363,3 

687.7 

686,6 
647.4 
4 16,4 
3oi,i 
383,o 
578,6 


nPORTA- 
TIONS. 


miltioM. 

69»7 
75,5 

"4,4 

5o9,5 
262,7 
365,o 
264,3 
261,2 
Soi, 7 
333,4 
5oo,6 


EXGÉDillT 


mroBTA- 
Tioat. 


nittioDs. 


90,6 
l38.9 

i85,2 

596,7 
321,6 
383,1 
i55,2 

Ê 

49.6 
78,0 


IXPOITA- 

Tioat. 


Billions. 


M 

200,6 

u 


EXCÉDANT  TOTAL 

]>*niPOITAT10«. 


1,112,0 

956,0 

1 ,389,0 


1,85  2,0 

596,7 

321,6 
383,1 
i55,2 

M 

49,6 

78,0 


6,893,2 


II 

a 
f 

H 
II 
200,6 
ff 
0 


200,6 


6,692,6 


IMPORTATION    ET   EXPORTATION    DU   NqMiRAIRB. 

Le  moavement  du  numéraire  est  plus  difficile  à  connaître  que  celui  des  mar- 
clmndises,  parce  que  les  statistiques  officielles  ne  donnent  pas  des  chiffres  aussi 
exacts  pour  les  métaux  précieux  que  pour  les  marchandises. 

L'inexactitude  des  statistiques  de  la  douane,  en  ce  qui  concerne  Tor,  a  été  signalée 
dans  les  diverses  enquêtes  fidtes  sur  la  question  des  banques  et  sur  la  monnaie. 

Les  personnes  qui  importent  ou  exportent  i  or  et  Targent  font  un  bénéfice  extrê- 
mement réduit  sur  chacune  de  leurs  opérations ,  et  ce  n'est  qu'en  les  multipliant 
qu'ils  peuvent  arriver  à  des  résultats  avantageux. 

La  moindre  augmentation  dans  les  frais  de  transport  suffit  pour  arrêter  toute 
affaire;  aussi  les  personnes  qui  font  le  commerce  des  métaux  précieux  sont- 
elles  souvent  amenées  à  faire  aux  transporteurs  des  déclarations  inexactes  pour 
ne  pas  payer  le  plein  des  tarifs.  Cest  une  manière,  pour  les  négociants  en  métaux 

5. 


Coni 
do 


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68  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERIŒ. 

précieux,  de  rester  leurs  propres  assureurs  dans  une  certaine  mesure.  Les  dé- 
clarations inexactes  recueillies  ensuite  par  la  douane  forment  la  base  des  tabl&iuï 
publiés. 

Les  élats  de  la  douane  portent  pour  le  numéraire,  dans  les  trois  années  1871, 
1873  et  1873,  une  exportation  de  1  milliard  335  millions,  et  une  importation  de 
1  milliard  a6a  millions  de  francs,  ainsi  que  cela  résulte  du  tableau  que  nous  aYons 
donné  plus  haut.  Nous  avons  vu  que  le  Gouvernement  français  avait  exporté  par 
lui-même,  pour  les  payements  à  TAllemagne,  5i3  millions  de  francs  en  numéraire; 
de  sorte  que  le  commerce  n aurait  exporté,  si  les  chiffres  de  la  douane  étaient 
exacts,  que  820  millions  de  francs  en  numéraire.  Il  résulte  cependant  des  rensei- 
gnements particuliers  que  nous  avons  obtenus  des  trois  maisons  de  Paris  qui  font 
le  plus  d affaires  en  métaux  précieux,  que  ces  trois  maisons  ont  exporté  à  elles 
seules,  pendant  ces  trois  années,  du  numéraire  pour  85o  millions  de  francs. 

Ce  n'est  donc  pas  dans  les  états  de  douane  que  Ton  peut  trouver  une  indication 
précise  du  mouvement  des  métaux  précieux,  en  1871,  187a  et  1873. 

Ce  que  Ton  sait  avec  une  certaine  exactitude,  c'est  la  production  des  métaux 
précieux  dans  le  monde  et  le  monnayage  dans  les  différents  Etats. 

On  a  fait  des  études  trés-sérieuses  sur  la  production  de  l'or  et  de  Targent,  et  Ton 
a  pu  dresser  des  états  que  l'on  considère  comme  suffisamment  approximatifs  de  la 
quantité  d'or  et  d'argent  existant  dans  les  pays  d'Europe,  aux  États-Unis  et  dans  les 
colonies  «anglaises. 

On  sait  que  cette  quantité  a  beaucoup  augmenté  depuis  i848,  à  la  suite  des  dé- 
couvertes de  gisements  aurifères  en  Californie  et  en  Australie. 

Dans  la  publication  faite  en  1873,  par  le  ministère  des  finances  de  Belgique,  à 
l'occasion  de  la  révision  de  la  convention  monétaire,  on  trouve  un  tableau  du  stock 
d'or  et  d'argent  des  pays  de  la  civilisation  occidentale,  à  la  fin  de  chaque  année  de 
18^9  à  1867  (6*  fascicule,  page  16). 

Ce  tableau  porte  à  a5  milliards  i^i  millions  de  francs  le  stock  d'or,  et  à  18  mil- 
liards 629  millions  de  francs  le  stock  d'argent,  soit  en  tout  43  milliards  770  mil- 
lions en  1867,  tandis  qu'il  n'était  que  de  3^  milliards  488  millions  en  iSig. 

La  différence  constitue  un  accroissement  sur  l'or  et  l'argent  réunis  de  9  milliards 
282  millions  de  francs;  mais  la  quantité  d'or  a  augmenté  de  10  milliards  728  mil- 
lions, tandis  que  la  quantité  d'argent  a  diminué,  par  suite  des  exportations  conti- 
nuelles d'argent  en  Chine  et  dans  l'Inde,  de  1  milliard  446  millions  de  francs. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY. 


69 


Stock  d*or  et  d'argent  des  pays  de  la  civilisation  occidentale,  à  la  fin  de  chaque  année,     Stock  méuliiq«« 
de  iSM  à  1867  (milliers  de  francs).  Or  à  3,UUàJr,  kU  cent,  le  kilogramme;  argent       vq^^a   ^ 
à  222  Jr.  22  cent,  le  kilogramme. 


AN^fÉES. 

OR. 

ARGENT. 

TOTAL. 

1849 

i4,4i3,359.i 

20,075,243,6 

34,488,602,8 

1850 

14,788.014, a 

20,060,910,6 

34,838,924,8 

1851 

i5,24o,6i3,6 

30,017,799,8 

35,268,4i3,4 

1852 

i6,ooa,5a3,8 

19,981,555,7 

35,984,079.6 

1853 

16,810,689,4 

19,933,267,3 

36,743.856,7 

1854 

17,522,310,7 

19,888,534,4 

37,410,746,1 

1855 

18,215,576,5 

i9,855.4a3,6 

38,071,000,1 

1856 

18,950,619,9 

19.824  3i 2,8 

38.774,932,8 

1857 

i9,654«3i9,o 

19,640,892,4 

39,296,211,5 

1858 

20,335,284,8 

19.476,716,3 

39,812,001,2 

1859 

20,962,617,3 

19,309,095,8 

40.271,613.1 

1860 

2i,536,36i,i 

i9,i5o,63o,7 

ào.686,991,8 

1861 

22,1 10,893,7 

19,001,698,8 

41,112,692,5 

1862 

22,907,248,2 

18,829,322,8 

41,732,671,0 

1803 

23,020,570,3 

18,677,146.5 

41,697,716,8 

1864 

23,48o,o58,5 

18,617,392,6 

41,997.461,1 

1865 

23,965,724,6 

1 8,399,238,2 

42,364,962,8 

1866 

24,535,090,5 

18,449.237,7 

42,984,328,2 

1867 

25,i4i,3i2,o 

18.628,702,6 

43,770,014,6 

De  cet  accroissement  dans  la  quantité  de  Tor,  c'est  la  France  qui  a  le  plus  pro- 
fité absolument  et  proportionnellement;  elle  a  été  le  pays  de  la  grande  importation 
de  lor,  comme  Flnde  a  été  le  pays  de  la  grande  importation  de  l'argent,  et  il  est 
presque  aussi  difficile  d'expliquer  cette  absorption  de  l'or  par  la  France  que  celle  de 
l'argent  par  Tlnde. 

lia  été  monnayé  en  France,  de  i848  à  1871,  de  4'or  pour  6  milliards  64o  mil- 
lions de  francs ,  savoir  :  , 

De   1848  à  i85i 431,709,260  fraoc.^. 

1862  à  1866 1,822, 23o,3o5 

1867  à  1861 •• 2,290,617,476 

1862  à  1866 1, 227,273, i3:> 

1867  à  1871 878,407,066 

6,640,237,260 


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70  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

Pendant  la  même  période  de  vingt-quatre  ans,  il  a  été  monnayé  en  Angleterre, 
en  Australie  et  aux  États-Unis,  8,/l49i75o,ooo  francs. 

Angleterre 3,090,100,000  francs. 

États-Unis 4,639,^75,000 

Australie 7 19,975,000 

8,449i55o,ooo 


La  France  a  donc  absorbera  p-  0/0 de  la  monnaie  d*or frappée,  de  18A8  à  1871, 
dans  les  quatre  grands  pays  où  la  circulation  monétaire  est  fondée  sur  for. 

Cependant  la  population  de  ces  quatre  pays  est  de  109  millions  d'habitants,  dont 
36  millions  pour  la  France,  3a  millions  pour  TAngleterre,  39  millions  pour  les 
États-Unis,  2  millions  pour  f  Australie;  ce  qui  ne  donne  pour  la  France  quune  pro^ 
portion  de  33  p .  0/0. 

Mais  il  faut  tenir  compte  de  f  augmentation  de  la  population  pendant  ces  vingt- 
quatre  ans. 

Pour  f  Angleterre,  f  augmentation  a  été  de  ^  millions  d'habitants. 

Pour  les  Etats-Unis,  ■ 17  

Pour  TAustralie a  

tandis   que   pour  la  France,   la  population    est  restée  à  peu  près  stationnairc, 
35,781,000  habitants  en  i85i,  et  36,io3,ooo  en  1871. 

Ainsi,  quoique  la  population  de  la  France  nait^pas  augmenté,  et  qu  elle  ne  repré- 
sente que  33  p.  0/0  de  la  population  totale  des  quatre  grands  pays  que  nous  avons 
cités,  elle  a  absorbé  44  p*  0/0  de  la  monnaie  d'or  frappée  depuis  vingt-quatre  ans. 

Nous  avons  donc  eu  raison  de  dire  que  c  est  la  France  qui  a  le  plus  profité  de 
faugmentation  du  stock  de  for  depuis  vingt-cinq  ans. 

Nous  avons  vu  que  le  monnayage  des  pièces  d'or  a  été  de  6  milliards  64o  mil- 
lions de  francs,  ce  qui,  pour  une  période  de  vingt-quiitre  ans,  fait  une  moyenne  de 
276,600,000  francs  par  an. 

Une  partie  de  cet  or  a  remplacé  l'ancienne  monnaie  d'argent  qui  faisait  la  base 
de  la  circulation  avant  i848;car,  sur  les  5  milliards  frappés  en  argent  depuis  le 
commencement  du  siècle,  on  n'estimait,  en  1869,  qu'à  1  milliard  environ  la  somme 
de  monnaie  d'argent  qui  existait  encore  en  France. 

Lo  La  plupart  des  économistes  évaluaient  de  a  à  3  milliards  de  firancs  la  monnaie 

•tock  m^uliiqM  métallique  française  en  i848,  et  depuis  cette  époque  il  a  été  fabriqué,  comme 
u  Ff «ne».  ^^^  l'avons  vu ,  pour  6  milliards  600  millions  de  monnaies  d'or.  Il  est  très-diflScile 
de  savoir  ce  qui  en  a  été  exporté  depuis  ou  démonétisé  par  la  refonte ,  mais  il  est 
probable  qu'une  grande  partie  de  cet  or  monnayé  est  restée  en  France  à  l'état  de 
monnaie  circulante  ou  de  monnaie  thésaurisée,  et  notre  honorable  collègue, 
M.  Wolowski,  dans  la  séance  du  4  février  1874,  croyait  pouvoir  dire  que  la  masse 
du  numéraire  existant  en  France  était  aujourd'hui  de  5  à  6  milliards  de  francs. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  71 

Combien  la  France  a-t-elle  perdu  de  cette  quantité  de  numéraire  de  1870  à 
1873  ?  c*est  ce  qu'il  est  difficile  de  déterminer.  Elle  a  évidemment  perdu  de  Tor  et 
repris  de  Targent  D'après  les  états  de  douane,  elle  aurait,  étant  tenu  compte  de 
toute  différence ,  exporté  376  millions  de  francs  d*or  et  importé  3o4  millions  de 
francs  d*aigent;  mais  si  les  états  de  douane  donnent  exactement  le  sens  des  mouve- 
ments, ils  n  en  donnent  pas  le  montant,  et  les  chiffres  que  nous  venons  de  citer  ne 
sont  pas  exacts,  tout  au  moins  pour  Tor,  dont  le  faible  poids,  par  rapport  à  la  valeur, 
permet  beaucoup  plus  les  dissimulations  que  pour  largent 

Nous  avons  recueilli  deux  documents  étrangers  qui  peuvent  nous  éclairer  sur  la 
perte  que  nous  avons  faite  du  numéraire  en  or  :  le  premier  est  un  état  des  matières 
dor  employées  par  T Allemagne  dans  la  fabrication  de  sa  nouvelle  monnaie  d'or,  le 
second  est  un  relevé  du  nombre  dé  pièces  dor  de  ao  francs  achetées  par  la  banque 
d'Angleterre  de  1870  à  1873. 

Les  hôtels  des  monnaies  d'Allemagne  ont  démonétisé  pour  847  nûllions  de 
francs  de  pièces  d*or  de  ao  francs,  et  la  Banque  d'Angleterre  a  acheté  pour  197  mil- 
lions de  fiancs  de  pièces  d'or  de  ao  francs. 

On  a  vu  que  sur  les  847  fnillions  de  francs  en  pièces  de  ao  francs  démonétisés 
par  f  Allemagne,  il  y  a  4^  millions  qui  ont  été  achetés  en  Angleterre,  et  comme  la 
banque  d'Angleterre  avait,  en  juin  1874^  revendu  pour  1 16  millions  de  monnaie 
d'or  française,  il  est  probable  que  les  4a  millions  achetés  par  T Allemagne  en  Angle- 
terre font  double  emploi  avec  pareille  sonuoaé  comprise  dans  les  ig^7  millions  de  la 
banque  d*  Angleterre. 

Il  y  aurait  donc  un  peu  plus  d*un  milliard  de  francs  en  pièces  de  ao  francs  dont 
on  connaît  le  passage  à  l'étranger. 

La  banque  d'Amsterdam  a  reçu  aussi  un  certain  nombre  de  pièces  de  ao  francs , 
qu'on  peut  évaluer  à  go  millions  de  francs;  mais  si  on  compense  les  sorties  de 
pièces  de  ao  francs  pour  la  banque  d'Amsterdam  avec  les  quantités  qui  auraient 
pu,  dans  les  achats  de  la  monnaie  allemande,  provenir  d'une  autre  source  que  de  la 
France,  on  peut,  sans  crainte  de  se  tromper  de  beaucoup,  évaluer  à  un  milliard  de 
francs  la  perte  faite  par  la  France  dans  sa  circulation  d'or. 

Sur  ce  milliard,  a73  millions  ont  été  exportés  directement  par  l'État;  le  reste, 
soit  environ  730  millions  de  francs,  a  donné  lieu  sans  doute  à  la  création  de  lettres 
de  change  qui  ont  été  vendues  au  Trésor  dans  le  total  des  4  milliards  a5o  millions 
de  francs,  ou  qui  ont  servi  de  contre-partie  pour  &ire  des  importations  d'argent. 

D'un  autre  coté,  s'il  y  a  eu  perte  dans  la  circulation  d'or,  il  y  a  eu  augmentation 
dans  la  circulation  d'aigent. 

U  est  certain  que  la  baisse  qui  est  survenue  dans  la  valeur  de  l'argent  en  a  fait 
introduire  d'assez  grandes  quantités  en  France.  La  Monnaie  a  fabriqué,  de  1870  à 
1873,  des  pièces  d'argent  pour  a37  millions  de  francs,  dont  nous  avons  vu  que 
9a  minions  ont  été  frappés  avec  de  fargent  de  Hambourg  pour  compte  du  Gouver- 
nement et  pour  être  envoyés  en  Allemagne. 

U  serait  donc  resté  en  France   i45  millions  de  pièces  de  5  francs.  La  douane 


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72  s      ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

donne  un  chiffre  de  3o4  millions  qui  comprend,  outre  les  lingots,  les  monnaies 
frappées ,  et  ce  chiffre  n  est  contredit  par  aucun  document  particulier  à^otre  con- 
naissance. 

Les  chiffres  les  plus  probables  seraient  donc  une  perte  d'un  milliard  en  or  et 
une  rentrée  de  3oo  millions  en  argent,  ce  qui  représenterait  une  perte  finale  pour 
le  stock  métallique  de  la  France  de  700  millions  de  francs,  soit  de  1 1  à  i4  p-  0/0. 

Si  Ton  rapproche  ce  résultat  des  indications  que  fournissent  les  différentes  situa- 
tions de  la  Banque  de  France  depuis  1870,  on  peut  le  considérer  comme  suffisam- 
ment exact. 

Nous  ne  parlons,  bien  entendu,  que  du  temps  qui  s'est  écoulé  pendant  le  paye- 
ment des  5  milliards,  c  est-à-dire  de  1870  à  l'automne  de  1878,  parce  que  depuis 
cette  époque  le  stock  métallique  s'est  reconstitué.  Il  est  probable  qu'il  y  a  aujour- 
d'hui autant  de  numéraire  en  France  qu'avant  la  guerre. 

Le  7  juin  1870,  l'encaisse  de  la  Banque  de  France  était  de  1  milliard  3i  1  mil- 
lions. 

Le  11  septembre  1873,  il  était  réduit  à  708  millions  de  francs.  Aux  mêmes 
époques,  la  circulation  des  billets  était  de  1  milliard  376  millions,  et  de  a  milliards 
881  millions  de  francs. 

En  juin  1 870,  les  billets  de  banque  fournissaient  un  supplément  au  stock  métal- 
lique de  la  France  de  64  millions  ;  au  1 1  septembre  1873,  ils  fournissaient  un  sup- 
plément de  a  milliards  179  millions  de  francs. 

Comme  la  dépréciation  du  billet  de  banque  a  été  peu  sensible,  il  est  probable 
que  la  quantité  totale  des  agents  de  la  circulation  est  restée  la  même,  ce  qui  ferait 
supposer  qu'il  y  a  eu  une  perte  dans  le  stock  métallique  de  a  milliards  100  millions 
de  francs,  dont  les  billets  de  banque  auraient  pris  la  place;  ce  serait  un  écart  de 
i,4oo  millions  avec  le  chiffre  que  nous  avons  cru  devoir  indiquer  plus  haut;  mais 
il  n'y  a  peut-être  pas  de  contradiction  entre  les  deux  chiffres,  car  les  billets  de 
banque  prennent  la  place  du  métal  qu'on  retire  de  la  circulation  aussi  bien  en  le 
thésaurisant  qu'en  l'exportant;  et  il  est  assez  probable  que  la  thésaurisation  aura 
été  excitée  parles  inquiétudes  qu'on  a  eues  pendant  les  années  1870  et  1871.  De 
sorbe  qu'on  peut  supposer  que  rémission  supplémentaire  de  a  milliards  100  millions 
de  francs  aura  pris  la  place  de  700  millions  de  numéraire  exporté  et  de  i,4oo  mil- 
lions de  numéraire  soustrait  par  la  thésaurisation  à  In  circulation  ^^K 

Tels  sont  les  renseignements  qu'il  nous  a  été  possible  de  nous  procurer  pour 
éclairer  autant  qu'on  le  pouvait  la  question  du  mouvement  du  numéraire. 

Si  les  résultats  que  nous  avons  obtenus  ne  sont  pas  d*une  exactitude  rigoureuse, 
ils  permettent  néanmoins  d'affirmer  que  ce  n'est  pas  plus  dans  l'exportation  du  nu- 

^*)  En  même  temps  que  la  thésaurisation  de  Tor,  il  y  a  eu  la  thésaurisation  des  billets,  et 
nous  envisageons  les  deux  en  blocs.  La  masse  de  billets  soustraits  à  la  circulation  a  dû  repré- 
senter une  somme  énorme,  par  suite  de  la  volonté  de  réaliser  ou  de  rimpuissancc  d'employer 
ce  qu*on  avait. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.  73 

méraire  que  dans  celle  des  marchandises  qu'on  peul  trouver  Texplication  du  porte- 
feuille acquis  par  le  Trésor.  Sur  une  exportation  totale  évaluée  par  nous  à  700  mil- 
lions, le  Trésor  a,  pour  sa  part,  remis  directement  à  TAUemagne  5oo  millions  de 
numéraire;  on  trouverait  donc  dans  le  mouvement  des  métaux  précieux  tout  au  plus 
a 00  millions  de  francs  qui  auraient  servi,  toute  balance  faite,  à  la  création  des 
lettres  de  change  vendues  au  Trésor. 

IMPORTATION  ET  EXPORTATION  DE  TITRES. 

Nous  avons  déjà  fait  remarquer  que  le  mouvement  international  des  titres  a  pris 
depuis  vingt-cinq  ans  une  importance  tout  k  fait  prépondérante. 

La  France  a ,  pendant  cette  période  de  temps ,  absorbé  de  grandes  quantités  de 
titres ,  comme  elle  a  absorbé  de  grandes  quantités  d*or.  L'or  est  aussi  une  valeur 
étrangère,  une  valeur  étrangère  d*une  grande  sécurité,  mais  ne  portant  point  intérêt. 
La  France  a  donc  absorbé  des  valeurs  étrangères  sous  forme  d*or  improductif  d*inlé- 
rêts,  ou  sous  forme  de  valeurs  productives  d'intérêts,  et  cela  sur  une  échelle  au 
moins  de  7  a  800  millions  de  francs  par  année. 

L'or  qu'on  importe  consomme  du  change  sans  en  rendre,  mais  les  valeurs  k 
intérêts  qu'on  fait  venir  de  l'étranger  en  rendent  après  en  avoir  absorbé.  IPour  faire 
passer  à  l'étranger  le  capital  avec  lequel  on  achète  des  valeurs,  il  faut  acheter  du 
change,  mais  pour  faire  rentrer  les  intérêts  du  capital  qu'on  a  placé  à  l'étranger,  il 
faut  en  vendre.  L'importation  des  titres  étrangers  crée  du  change  dans  Tavenir  dans 
une  proportion  égale  au  montant  du  revenu  annuel  de  ces  titres.  Il  en  est  résulté 
que  les  placements  faits  par  la  France  à  l'étranger,  y  compris  ce  que  l'on  peut 
appeler  les  placements  en  or,  n'ont  plus,  au  bout  de  quelques  années,  été  payés 
qu'avec  les  intérêts  de  ceux  des  placements  antérieurs  qui  étaient  productifs. 

Si  cela  est  vrai,  et  les  faits  sont  là  pour  le  prouver,  on  conçoit  facilement  que  la 
cessation  des  placements  à  l'étranger  et  des  importations  d'or,  pendant  trois  ans ,  ait 
mis  à  découvert  comme  une  source  de  change  qui  n'avait  plus  d'emploi. 

C'est  bien  le  phénomène  qui  s'est  produit.  Il  y  avait  en  France ,  avant  la  guerre, 
de  grandes  quantités  de  change  provenant  de  rencaissement,  par  les  Français,  de 
coupons  de  valeurs  étrangères  dont  ils  étaient  propriétaires,  et  l'on  peut,  sans  exagé- 
ration, évaluer  l'importance  de  ce  change  à  6  ou  700  millions  de  francs  par  année. 
On  peut  y  ajouter  aussi  les  revenus  réalisés  à  Fétranger,  mais  dépensés  en  France 
par  les  étrangers  qui  voyagent  cbez  nous  ou  qui  s'y  établissent  pendant  un  temps  ; 
cest  encore  une  source  spéciale  de  change  que  Ton  a  évaluée  à  des  cbifiires  divers, 
mais  qui  n'est  pas  inférieure,  à  ce  que  l'on  croit,  à  a  ou  3oo  millions  de  francs  ^^K 

11  y  avait  donc  en  France,  avant  la  guerre,  du  change  étranger  pour  800  à 

'^)  Les  chiffines  que  nous  donnons  peuvent  paraître  bas  -,  nous  nous  sommes  attachés  à  pré- 
senter les  minima  :  ainsi  beaucoup  de  pubiicistes  évaluent  à  i  milliard  et  à  1  milliard  et  demi 
les  placements  annuels  de  la  France  à  fétranger  de  1860  à  1870,  et  à  beaucoup  plus  de 
3oo  millions  les  dépenses  en  France  de  revenus  étrangers. 


Commerce 
TilfM. 


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74  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

goo  millions ,  peut-être  i  milliard  de  fraacs,  qui  trouvait  son  emploi  daos  des  place- 
ments nouveaux  en  valeurs  étrangères,  ou  qui  permettait  une  importation  constante 
d*or,  quelle  que  soit  la  balance  du  commerce. 

La  France  pouvait  ainsi,  avant  1870,  faire  aisément  en  trois  années  un  place- 
ment à  Tétranger  de  3  milliards  de  francs,  peut  être  plus ,  sans  amener  de  crise  mo- 
nétaire. Les  trois  années  qui  ont  suivi  la  guerre  ont  eu  la  même  ressource,  sinon, 
dans  une  proportion  aussi  forte ,  du  moins  dans  une  proportion  encore  considé- 
rable. Il  est  probable,  en  effet,  qu*une  partie  des  titres  étrangers  ont  été  exportés  et 
que  les  dépenses  des  étrangers  en  France  n*ont  pas  atteint,  de  1871  à  1873,  le 
même  cbiffire  que  de  1868  à  1870;  mais,  à  supposer  une  exportation  de  titres 
étrangers  pour  une  valeur  de  a  milliards  de  francs,  ce  qui  serait  déjà  considérable, 
il  en  résulterait  pour  les  intérêts  annuels  une  différence  de  quelque  chose  comme 
100  millions  de  francs  ou  de  3oo  millions  pour  trois  ans.  On  peut  donc  croire  que 
la  source  de  change  que  nous  signalons  a  pu  encore  fournir  à  Topération  des 
5  milliards  de  a  à  a  milliards  et  demi  de  francs ,  si  ce  n* est  plus. 

Quant  à  Texportation  même  des  titres  étrangers,  il  est  certain  quelle  a  eu  lieu, 
mais  on  ne  peut  pas  dire  sur  quelle  échelle. 

Notre  honorable  collègue  M.  Moreau  a  bien  voulu  faire  faire  un  relevé  des  valeurs 
étrangères  qui  ont  donné  lieu  à  des  livraisons  de  titres  à  la  Bourse  de  Paris  ;  ce  re- 
levé, nous  lé  donnons  plus  bas,  mais  il  n'a  pas  fourni  les  indications  que  noua  en 
attendions.  Ce  tableau  avait  été  dressé  dans  la  supposition  que  tout  ce  qui  avait  été 
livré  de  titres  étrangers  contre  argent  avait  été  exporté  :  en  cherchant  la  quantité 
des  livraisons,  on  espérait  trouver  la  quantité  des  exportations.  Il  est  bien  probable, 
en  effet,  que  les  titres  livrés  à  des  preneurs  nouveaux,  pendant  la  période  qui  nous 
occupe,  ont  été  exportés;  les  preneurs  nouveaux  ne  devaient  pas  être  des  capitalistes 
français,  parce  qu'on  ne  faisait  pas,  k  cette  époque,  de  placements  à  l'étranger,  les 
épai^es  du  pays  se  portant  tout  entières  sur  les  nouveaux  emprunts  français  ;  mais 
dans  le  tableau  que  nous  donnons  il  y  a  un  mélange  de  livraisons  pour  reports  avec 
des  livraisons  pour  placements ,  et  les  livraisons  pour  reports ,  c'est-à-dire  contre  argent 
prêté  et  seulement  pour  un  temps,  se  multiplient  par  le  nombre  des  liquidations  pen- 
dant lesquelles  les  reports  ont  été  continués. 

Il  faut  dire,  de  plus,  que  le  tableau  en  question  ne  comprend  pas  les  valeurs 
étrangères  qui  sont  négociées  sans  l'intermédiaire  des  agents  de  change,  par  ce 
qu'on  appelle  la  coulisse,  et  rien  qu*à  lire  les  noms  des  valeurs  qu'il  contient,  on 
s'aperçoit  qu'il  laisse  en  dehors  les  fonds  américains  et  bien  d'autres  qui  jouent  un 
grand  rôle  sur  le  marché  de  Paris.  Quoi  qu'il  en  soit,  nous  donnons  ce  tableau  dans 
l'espoir  que  d'autres  que  nous  y  trouveront  des  indications  qui  nous ,  auraient 
échappé. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY. 


75 


/'  Solde  des  rentes  étrangères  livrées  en  liquidation  du  1*^  juillet  iSTl 
au  31  décembre  1813. 

5  p.  o/o  Italien 46,i  1 5,ooo  fr. 

6  p.  o/o  Tabacs  itaiiena. 56,a5o 

6  p.  o/o  Péruvien « 1 84i5oo 

5  p.  o/o  Turc 520,000 

6  p.  o/o  Turc 1 5,750 

3  p.  0/0  Espagnol « . .  600 

5  p.  0/0  Tunis , 84,375 

46,976,475 

représentant  un  capital  d'environ  669  millions  de  francs. 

2*  Solde  des  valeurs  étrangères  livrées  en  liquidation  du  f  "*  juillet  1871 
au  31  décembre  1813, 

Actions  banque  Ottomane 8o,65o 

Foncier  d^Âutriche. 1 93,525 

Chemins  autrichiens 645,825 

Chemins  lombards 370,1 5o 

Chemin  Nord-Ouest  d'Autriche 67,350 

Chemins  hongrois 1 2,700 

représentant  en  capital  environ  722  millions  de  francs. 

Nous  avons  pensé  qu'un  autre  relevé  pouvait  fournir  des  indications  sur  le  mou- 
veaient  d'exportation  des  valeurs  étrangères  :  c'est  le  relevé  du  montant  des  abonne- 
ments au  Timbre  pour  les  valeurs  étrangères  cotées  ;  mais  le  tableau ,  que  nous  re- 
produisons également,  ne  peut  pas  donner  d'indications  précises,  par  cette  raison 
que  l'abonnement  dont  il  s'agit  n'est  pas  autre  chose  que  le  prix  de  la  cote.  On  le 
paye  ou  on  ne  le  paye  pas,  suivant  qu'on  a  intérêt  à  maintenir  ou  non  les  titres  sur 
la  cote  oflBcîelle.  Une  grande  quantité  de  valeurs  y  sont  soustraites  absolument. 


ACTIONS  ÉTRANGÈRES 

SOUMUBS  AU  PATiaïKT  DIS  DBOrrS  01  TOIBU 
IT  ]»l  TRASMIttlOV. 

OBUGATIONS  ÉTRANGÈRES           il 

8OUHISK8  AU  PATBVBaT  DBS  DIOITS  Dl  TIMBBB  II 

NOMBRE. 

VALEUR. 

NOMBRE. 

VALEUR. 

1869 
1871 

1,752,429 

i,644,93o 

fr. 
542,217,580 

629,289,920 

6,606,265 

4,581,973 

fr. 

i.5o3,657,485 
1,617,309,200 

Mais  nous  avons  pu  nous  procurer  deux  états  dans  lesquels  on  peut  suivre  on 
mouvement  certain  d'exportation  de  titres  étrangers ,  mouvement  qui  d'ailleurs  était 


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76  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

évident  et  que  les  personnes  qui  sont  dans  les  affaires  ont  toutes  constaté:  le  premier 
est  Fétat  des  coupons  payés  à  Paris  sur  la  rente  italienne  avant  et  après  la  guerre; 
le  second  est  un  état  semblable  pour  les  coupons  des  rentes  turques. 


En  1868,  il  a  été  payé  à  Paris  des  coupons  de  rente  italienne  pour  85  millions 
de  francs;  en  187a,  il  n*en  a  été  payé  que  pour  60  millions  de  francs. 

Semestre  du  1"  Janvier  1868 à3,oi  1,000  fr. 

1"  Juillet  ^868 àa.oaS.ooo 

1"  Janvier  1869  >  imp^^  non  déduit .4o,3oo,ooo 

i"  Janvier "1870 38,a/io,ooo 

•  i"  Juillet    1870 36,oo4tOOo 

i"  Janvier  1871 16,730,000 

1*'  Juillet    1871 4o,i5o,ooo 

1  •'  Janvier  1 872 29,870,000 

I*'  Juillet    1872 30,393,000 

1"  Janvier  1873 3i,458,ooo 

1"  Juillet    1873 29,856,000 

1*'  Janvier  187^ a5,6o4,ooo 

Pour  les  coupons  turcs,  on  remarque  une  diminution  bien  plus  considérable, 
mais  avec  une  reprise  marquée  à  partir  de  187Â. 

i3  Janvier  1872 3,265,6  i;i  fr. 

JuilLt    1872 5i  2,081 

Janvier  1873 665,2  25 

J.iilLt    1873 728,181 

Janvier  187^  environ 1,700,000 

Les  deux  valeurs  qui  sont  portées  sur  ces  tableaux  sont  loin  d'être  les  seules  qui 
existent  sur  notre  marché  ;  les  dollars  américains ,  les  valeurs  autrichiennes  et  bien 
d'autres  ont  une  importance  considérable  dans  les  placements  français  ;  mais  nous 
prenons  sur  le  fait,  pour  ainsi  dire,  à  la  lecture  de  ces  relevés,  l'exportation  d'un 
nombre  considérable  de  titres  étrangers ,  et  c'est  ce  que  nous  cherchions. 

Nous  ne  pouvons  pas  pénétrer  plus  avant.  H  y  a  eu  des  titres  étrangers  exportés 
en  grande  quantité,  et  il  en  reste  en  France  des  quantités  plus  considérables  encore , 
dont  les  coupons  ont  fourni  du  change  ;  ce  sont  là  deux  faits  acquis ,  mais  quant  à 
faire  le  compte  exact  des  exportations  et  du  stock  des  valeurs  étragères  en  France, 
il  n*y  a  aucun  moyen  d'y  arriver. 

Il  faut  ajouter  à  cette  exportation  ce  qui  est  resté  pendant  quelque  temps  des 
emprunts  français  à  l'étranger;  mais  les  pays  où  il  se  fait  des  épargnes,  et  la  France 
est  de  ce  nombre,  rappellent  bien  vite  leurs  emprunts  à  l'intérieur.  Ce  qu'on  a 
placé  ou  vendu  à  l'étranger  de  rentes  françaises  5  ou  3  p.  0/0 ,  n'a  pas  tardé  à  re- 
prendre la  route  de  la  France,  et  l'année  1874  ne  se  passera  pas  avant  qu*on  puisse 
dire  que  les  5  milliards  d'emprunts  sont  classés  dans  le  pays  même  et  sans  le 
secours  de  l'étranger. 


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RAPPORT  DE  M.  LÉON  SAY.     •  77 

Quant  i  lopération  même  du  change  entreprise  par  le  Trésor  français  et  à  la 
composition  du  portefeuille  de  à  milliards  et  plus  que  le  Trésor  a  réuni,  on  peut 
dire  que  les  coupons  de  valeurs  étrangères  restées  en  France  et  que  les  valeurs 
étrangères  exportées  en  ont  donné  la  majeure  partie,  presque  la  totalité,  à  l'exclu- 
sion du  mouvement  des  marchandises ,  qui  s'est  balancé  pour  les  trois  années  ^  et  du 
mouvement  des  métaux  précieux ,  qui  n'a  pas  été  aussi  considérable  qu'on  pouvait  le 
supposer  et  qui  n'a  fourni  que  peu  de  chose  en  dehors  des  envois  directs  faits  par  le 
Trésor  français  à  l'Allemagne. 

Les  choses  se  sont  passées  comme  si  les  5  milliards  avaient  été  remis  à  Berlin 
en  titres  de  rente  et  comme  si  les  Français  avaient  envoyé  leurs  épargnes  à  Berlin 
pour  racheter  ces  titres  de  rentes,  de  même  qu'ils  les  envoyaient  auparavant  en 
Italie,  aux  États-Unis,  en  Autriche  et  en  Turquie  pour  acheter  de  la  rente  italienne, 
américaine,  turque,  ou  des  actions  et  obligations  de  chemins  de  fer  autrichiens. 

CONCLUSION. 

Après  avoir  terminé  l'exposition  des  faits,  il  est  facile  d'en  tirer  une  conclusion*      Conciq»ion. 
générale. 

La  France  est  un  pays  où  il  se  Sût  des  épargnes  annuelles  dans  des  proportions 
considérables;  elle  n'a  -cessé  d'en  faire  au  milieu  de  ses  malheurs,  que  pendant  un 
temps  très-court,  et  encore  pendant  cet  espace  de  temps  l'arrêt  des  épargnes  n'a-t-il 
pas  été  général. 

Dès  la  fin  de  1871,  pendant  toute  Tannée  187a,  le  cours  antérieur  des  choses 
s'est  réformé  ;  le  flot  des  épargnes  a  recommencé  à  monter.  Un  emploi  tout  naturel 
de  ces  ressources  nationales  s*est  ofiert  dans  les  grands  emprunts  français  qui  ont 
joué  le  rôle  que  les  émissions  de  valeurs  étrangères  avaient  joué  les  années  précé- 
dentes. 

C'est  une  grande  consolation  que  d'assister  à  un  pareil  spectacle;  car  on  y  trouve 
le  secret  de  notre  force  vive.  Il  n'est  pas  douteux  que  par  la  continuation  de  ce  mou- 
vement, les  épargnes  françaises  ne  rétablissent,  s'il  ne  l'est  déjà,  notre  stock  métal- 
lique, et  qu'après  l'avoir  reconstitué,  elles  ne  sollicitent  un  emploi  dans  des  entre- 
prises industrielles  nouvelles  à  l'intérieur  ou  a  l'étranger. 

L'opération  des  5  milliards  n'a  réussi  que  parce  qu'elle  a  pu  être  pour  ainsi 
dire  moulée  sur  les  facultés  du  pays ,  au  fur  et  à  mesure  que  ces  facultés  se  sont 
révélées. 

Le  succès  de  cette  opération  sans  précédent  tient  à  la  prudence ,  mêlée  à  une 
sorte  de  témérité,  avec  laquelle  elle  a  été  conduite.  Il  fallait  agir  vite  pour  arri- 
ver promptement  k  la  libération  du  territoire ,  assez  vite  pour  employer  toutes  les 
épargnes  réelles  et  tout  le  change  possible,  assez  prudemment  pour  ne  pas  dépasser 
une  limite  au  delà  de  laquelle  on  aurait  eu  à  se  débattre  contre  une  crise  finan- 
cière des  plus  graves  et  une  crise  monétaire  qui  aurait  pu  renouveler  les  désastres 
du  papier  monnaie,  heureusement  inconnus  en  France  depuis  soixante-quinze  ans. 


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78  ACQUITTEMENT  DE  L'INDEMNITÉ  DE  GUERRE. 

Tout  a  été  combiné  avec  une  grande  sagesse  et  un  rare  bonheur.  Cest  un  titre 
d*honneur  de  plus  pour  le  grand  citoyen  qui  avait  reçu  cette  tâche  de  TAssemblée 
nationale,  tâche  quil  a  accomplie  le  i5  mars  1878,  lorsque  son  Gouvernement  a 
cru  pouvoir  proposer  â  f  Assemblée  de  fixer  au  5  septembre  suivant  le  terme  do 
dernier  payement  de  Tindemnité  de  guerre,  et  le  20  mai  1878,  lorsque  les  der- 
nières mesures  ont  été  arrêtées  par  lui  avec  la  Banque  de  France. 

n  appartenait  au  Gouvernement  nouveau ,  institué  par  T Assemblée  nationale  le 
2U  mai  1873,  d'achever  la  libération  du  territoire  et  de  ^rendre  définitivement  la 
France  à  elle-même. 

Mais  on  ne  saurait  finir  Tbistoire  de  l'opération  financière  dont  nous  achevons  le 
compte  rendu ,  sans  rendre  aux  agents  du  Trésor  et  à  ladministrateur  éminent  qni 
a  dirigé  le  mouvement  des  fonds ,  la  justice  qui  leur  est  due.  Dans  une  situation 
unique,  où  tout  était  â  créer,  où  il  fallait  improviser  tous  les  jours,  où  les  agents 
du  Trésor  devaient  se  transformer  en  banquiers,  en  cambistes,  en  acheteurs  et  ven- 
deurs de  métaux  précieux ,  et  souvent  ne  pas  reculer  devant  les  plus  grosses  respon- 
sabilités, personne  n  a  été  au-dessous  de  sa  tâche.  L'Administration  française  en  a 
reçu  un  nouvel  éclat. 


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DÉLIMITATION  DES  FRONTIÈRES 

ENTRE  LA  FRANCE  ET  L  ALLEMAGNE. 


N-  10. 
CONVENTION 

ARRÂTBB  PAR  LA  COMMISSION  INTERNATIONALB  DB  DELIMITATION  DBS  FBONTIBRBS  DE  LA 
rBABCE  BT  DE  L'ALLEMAGNE  POOR  FIXER  LA  DEMARCATION  DO  TBRRITOIRB  DBS  DtUX 
PATS  DANS  LA  COMMONE  D'ATRIGOiniT. 

ià  et  97  août  1879. 

Aux  termes  de  l'article  1*'  du  Traité  prâiminaire  et  de  Tarticle  i*'  du  Traité  défi- 
nitif de  paix,  conclus  le  26  février  et  le  10  mai  1871,  entre  la  France  et  Tempire 
allemand ,  les  Hautes  Puissances  contractantes  étant  convenues  de  faire  ré^er  par 
one  Commission  internationale  le  tracé  de  la  ligne  frontière  et  le  passage  des  pro- 
priétés tant  immobilières  que  mobilières  des  communes  coupées  par  cette  ligne; 

Et  les  membres  de  cette  Commission,  savoir  : 

Du  côté  du  Gouvernement  de  la  République  française  : 

Le  général  de  brigade  Louis  Doutrelaine;  le  lieutenant-colonel  du  génie  Aimé 
Laussédat;  le  capitaine  du  génie  Henri  Bouvier;  Tingénieur  des  ponts  et  chaussées 

Victor  Kraffi; 

Du  côté  du  Gouvernement  de  S.  M.  TEmpereur  d'Allemagne,  Roi  de  Prusse  : 

Le  général-major  Cari  Theodor  von  Strantz;  le  major  du  grand  état-major  général 
Henrich  Rhein  ;  l'assesseur  de  régence  Adolpfa  Herzog  ; 

Ayant  été  ultérieurement  chargés  d'apporter  au  tracé  de  la  délimitation  dé- 
terminée par  les  traités  du  26  février  et  du  10  mai  1871  les  modifications  sti- 
pulées par  l'article  10  de  la  convention  du  13  octobre  1871,  additionnelle  à  ces 
traités; 

Le  texte  de  cet  article  ayant  donné  lieu  à  des  interprétations  différentes  de  la 
part  des  commissaires  des  deux  Puissances ,  en  ce  qui  touche  la  délimitation  de  la 
frontière  au  travers  de  la  commune  d'Avricourt,  notamment  de  la  gare  d'Avricourt, 
où  s'opère  la  jonction  du  chemin  de  fer  de  Paris  à  Avricourt  et  du  chemin  de  fer 
d'Avricourt  à  Cirey  ; 


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80  DÉLIMITATION  DES  FRONTIÈRES 

La  Commission,  après  avoir  visité  les  lieux  et  discuté  la  question,  s*esi  mise 
d*accord  à  ce  sujet ,  et  sous  réserve  du  consentement  des  deux  Gouvemements , 

Elle  a  arrêté  ce  qui  suit  : 

Art.  1*'.  La  délimitation  de  la  frontière  dans  le  territoire  de  la  commune 
d*Avricourt  est  déterminée  par  le  liséré  en  carmin  tracé  sur  la  carte  annexée  à  la 
présente  convention,  c'est-â-dire  que  toute  la  gare  d'Avricourt,  ainsi  que  les  par- 
celles du  terrain  appartenant  au  chemin  de  fer  de  Paris  à  Avricourt,  et  situées  au 
nord  et  à  Test  de  la  voie,  sont  rétrocédées  à  la  France. 

Art.  2.  Jusqu  à  Tachèvement  de  la  nouvelle  gare,  que,  conformément  à  la  con- 
vention additionnelle  du  12  octobre  1871,  le  Gouvernement  français  doit  cons- 
truire sur  le  territoire  allemand,  le  Gouvernement  allemand  se  réserve,  sans  res- 
triction et  gratuitement ,  Tusage  de  la  gare  actuelle  d*Avricourt  pour  rexploitation 
du  chemin  de  fer  et  pour  le  service  de  la  douane. 

En  outre ,  pendant  tout  le  temps  de  cette  occupation  provisoire ,  le  même  Gou- 
vernement conservera  tous  les  droits  de  souveraineté  territoriale  sur  la  gare ,  en  ce 
qui  concerne  la  police  et  la  douane,  c*est-à-dire  que  tous  les  crimes,  délits  et  in- 
fractions qui  pourront  y  être  commis  seront  jugés  conformément  aux  lois  allemandes 
et  par  les  autorités  allemandes. 

Art.  3.  La  présente  convention  entrera  en  vigueur  aussitôt  après  qu'elle  aura 
été  ratifiée  ^*^  par  les  deux  Gouvernements  et  que  les  ratifications  auront  été 
échangées  entre  eux^'\ 

En  foi  de  quoi  les  membres  de  la  Commission  internationale  ci-dessus  dénommés 
ont  signé  les  expéditions  en  langue  française  et  en  langue  allemande,  de  la  présente 
convention  ot  celle  de  la  carte  qui  leur  est  annexée. 

Fait  double,  à  Paris  et  à  Metz,  le  a4  et  le  !17  août  1873. 

Général  Doutrblainb,  colonel  Laussboat,  Bouvier,  Krafft; 
Général-major  Strantz  ,  Rhein,  Hbrzog. 


N°  II. 
CONVENTION. 

arrêtée  par  la  commission  internationale  de  délimitation  des  frontières  de  la 

FRANCE  et  de   I/ALLEMAGNB  POUR  FIXER  LA  DEMARCATION   DU  TERRITOIRE  DES  DEUX 
PAYS,  DANS  LES  COMMUNES  DE  RAON-LES-LEAU  ET  DE  RAON-SUR*PLAiNE. 

28  et  3i  août  1872. 
Aux  termes  de  l'article  i*'  du  Traité  préliminaire  et  de  Tarticle  1"  du  Traité  dé- 

(')  Voir  p.  86 ,  la  note  qui  suit  la  loi  du  s6  mars  1878. 
^>)  Voir  p.  86. 


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ENTRE  LA  FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE.  81 

K  finitif  depaix,  conctns  le  a6  février  et  le  lo  mai  1871,  entre  la  France  et  TEiupire 
allemand, les  Hautes  Puissances  contractantes  étant  convenues  de  faire  régler  par 
«ne  commission  internationale  le  tracé  de  la  ligne  frontière  et  le  partage  des  pro- 
priétés tant  immobilières  que  mobilières  des  communes  coupées  par  cette  ligne. 

Les  membres  de  cette  Commission ,  savoir  : 

Du  cdté  da  Gouvernement  de  la  République  française , 

Le  général  de  brigade  Louis  Doutrelaine;  le  lieutenant-colonel  du  génie  Aimé 
Laossédat;  le  capitaine  du  génie  Henri  Bouvier  ;  Fingénieur  des  ponts  et  chaussées 
Victor  Riafil; 

Du  cdté  du  Gouvernement  de  S.  M.  T Empereur  d* Allemagne  et  Roi  de  Prusse, 

Le  général-major  Carl-Théodor  von  Krantz;  le  major  du  grand  état-major  gé- 
néral Heinrich  Rhein ; lassesseur  de  r^ence  Adolph  Herzog; 

En  exécution  de  Tarticle  10  de  la  convention  du  la  octobre  1871,  additionnelle 
au  Traité  de  paix,  concernant  le  tracé  de  lairontiére  dans  les  communes  de  Raon- 
ies-Leau  et  de  Raon-sur-PIaine; 

Considérant  : 

Que,  conformément  audit  article,  les  communes  précitées  ont  été  rétrocédées  à 
)a  France,  à  Texception  toutefois  des  propriétés  domaniales  situées  sur  leurs  ter- 
rit(Mres; 

Que,  par  conséquent,  les  trois  immeubles  appartenant  à  lÉtat,  ci-dessous  dé- 
nommées: 1"  la  scierie  Le  Prêtre;  2*  la  scierie  L*Abbé;  3*  la  maison  forestière  de 
laCharaille,  avec  ses  dépendances,  restent  la  propriété  de  T Allemagne  et  forment  des 
eodaves  dans  le  territoire  français  ; 

Que,  par  suite  de  cet  état  de  choses,  ainsi  que  des  sinuosités  excessives  de  la 
ligne  de  démarcation,  la  surveillance  de  la  frontière  est  très-difficile  pour  les  agents 
des  deux  pays  ; 

Ont,  sous  la  réserve  de  l'approbation  des  deux  Gouvernements,  arrêté  ce  qui 
soit: 

Art.  1".  L*£mpire  allemand  transfère  à  la  France  la  souveraineté  et  la  propriété 
des  (rois  immeubles  situés  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Raon-les-Leau  et  dé- 
signés sous  les  noms  de  :  i**  la  scierie  Le  Prêtre,  a""  la  scierie  L*Abbé,  3**  la  maison 
forestière  de  la  Cbaraille  avec  ses  dépendances. 

Aat.  2.  La  France  transfère  à  TEmpire  allemand  la  souveraineté  des  trois  par- 
celles de  terrain  situées  sur  le  territoire  des  communes  de  Raon-les-Leau  et  de 
RaoD-sar-Plaine,  savoir:  la  première  au  nord  de  la  scierie  L*Abbé,  la  deuxième  au 
nord-est  de  la  scierie  de  Dorron ,  la  troisième  au  sud-est  de  la  scierie  des  Gouttes- 
Guyot;  lesquelles  sont  désignées  par  une  teinte  bleue  sur  la  carte  annexée  à  la  pré- 
Conventions.  6 


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82  DÉLIMITATION  DES  FRONTIÈRES 

sente  convention  ;  d*oii  il  résulte  que  la  frontière  franoo-atlemande  y  est  indiquée 
par  un  liséré  nu  carmin. 

Art.  3.  La  présente  convention  entrera  en  vigueur  aussitôt  après  1* approbation 
des  deux  Gouvernements  ^'^  et  l^écliange  des  ratifications  ^*\  et  la  frontière  sen 
abornée  diaprés  les  stipulations  de  cette  convention. 

En  foi  de  quoi  les  membres  de  la  Commission  internationale  susnommés  ont 
signé  les  expéditions,  en  langue  française  et  en  langue  allemande,  de  la  présente 
convention  et  celles  de  la  carte  qui  leur  est  annexée. 

Fait  double  à  Paris  et  à  Metz ,  les  a8  et  3i  août  187a. 

Général  DouTBELAiifE,  colonel  Laussédat,  Boutibr,  Kbafft. 
Général-major  Stbantz,  Rheiki,  Herzog. 


N   12. 
PROJET  DE  LOI 

PORTANT  APPROBATION  DE  DROX  CONVENTIONS  DE  DEMARCATION  AVEC  L^BMPIRE  D*ALLE- 
MAGNB,  PRESENTE  PAR  M.  TRIERS,  PRESIDENT  DB  LA  RBPDBLIQOB  FRANÇAISE  ET  PAR 
M.  DE  RéMOSAT,  MINISTRE  DBS  AFFAIRES  ETRANGERES. 

Séance  du  2  décembre  1873. 

EXPOSÉ  DBS  MOTIFS. 

Messieurs,  Tarticle  10  de  la  convention  additionnelle  signée  à  Berlin  le  13  oc- 
tobre 1871  est  ainsi  conçu  : 

•  Le  Gouvernement  allemand  rétrocédera  à  la  France  : 

«  i'  Les  communes  de  Raon-les-Leau  et  de  Raon-sur-Plaine,  exclusivement  de  toute 
propriété  domaniale,  ainsi  que  des  propriétés  communales  et  particulières ,  enclavées 
dans  le  territoire  domanial  réservé; 

•(  a*"  La  commune  d*lgney  et  la  partie  de  la  commune  d*Avricourt  située  entre  la 
commune  d'Igney  jusques  et  y  compris  le  cbemin  de  fer  de  Paris  à  Avricourt  et  le 
chemin  de  fer  d' Avricourt  à  Cirey. 

«  Le  Gouvememet  français  prendra  à  sa  charge  les  frais  d*une  station  de  chemin  de 
fer,  à  construire  sur  le  terrain  choisi  par  le  Gouvernement  allemand,  et  qui  suffira 
aux  intérêts  militaires  et  commerciaux,  autant  que  celle  d' Avricourt. 

«  Les  devis  de  cette  construction  seront  faits  d'un  commun  accord;  le  Gouverne- 
ment allemand  aura  soin  de  la  faire  exécuter  le  plus  tôt  possible. 

«  Jusqu  à  rachèvement  de  la  nouvelle  station ,  le  Gouvernement  allemand  se  réserve 

<'J   Voir  p.  86 ,  la  noie  qui  suit  la  loi  du  26  mars  1 878. 
'«  Voir  p.  86. 


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ENTRE  LA  FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE: 


83 


le  droit  de  tenir  occupée  la  commune  d'Igney ,  ainsi  que  la  partie  de  la  commune 
d'Avricourt  susindiquée. 

1  La  Commission  de  délimitation  sera  chargée  de  déterminer  la  nouvelle  frontière.  • 

En  vertu  des  stipulations  portées  dans  cet  article ,  la  Commission  mixte  qui  a  été 
instituée  après  la  conclusion  de  la  paix ,  pour  délimiter  notre  nouvelle  frontière  de 
l'E^t,  a  procédé  sur  les  lieux  à  la  démarcation  des  territoires  rétrocédés  à  la  France. 

Ce  travail  présentait,  en  ce  qui  concerne  les  deux  communes  de  Raon,une  parti- 
cularité asses  délicate.  L'Allemagne,  autorisée  par  la  convention  du  13  octobre  à 
conserver  f ensemble  des  propriétés  domaniales  dq)endant  de  ce9  communes,  a  re- 
vendiqué son  droit  sur  une  maison  de  garde  et  sur  deux  scieries  qui  appartenaient  à 
rÉtat,  mais  qui,  se  projetant  en  avant  de  la  zone  forestière  déGnitivement  aliénée  par 
nous,  formaient  des  enclaves  au  milieu  de  propriétés  privées  redevenues  françaises. 
Cependant,  le  maintien  sous  une  souveraineté  étrangère  de  ces  parcelles  détachées 
au  milieu  de  notre  territoire  aurait  présenté  dans  la  pratique  des  inconvénients  mul- 
tiples, dont  les  Conunissaires  des  deux  pays  étaient  également  frappés.  Avec  l'assen- 
timent de  leurs  Gouvernements,  ils  ont  cherché  à  y  parer  au  moyen  d'un  échange 
destiné  il  rectifier  la  frontière  et  à  &ire  disparaître  de  part  et  d'autre  toute  enclave. 
Les  avantages  de  cette  manière  de  procéder  étaient  évidents;  mais  il  nous  importait 
essentiellement  que  la  combinaison  qui  serait  adoptée  ne  pût  remettre  en  question 
le  statut  personnel  d'aucun  des  citoyens  rendus  à  la  France.  En  conséquence,  nos 
Commissaires  ont  reçu  pour  instruction  rigoureuse  de  ne  consentir  à  l'abandon  d'au- 
cun terrain  qui  comprendrait  des  bâtiments  habités.  Cette  condition ,  sur  laquelle 
nous  considérions  comme  un  devoir  pour  nous  d'insister,  a  pu  être  remplie ,  et  les  re- 
présentants des  deux  pays  sont  tombés  d'accord  pour  adopter  une  transaction  qui  nous 
Hut  rentrer  en  possession  de  trois  immeubles  domaniaux  enclavés  dans  notre  terri- 
toire, moyennant  cession  à  l'Allemagne  de  trois  parcelles  de  terrain  nu,  d'une  sur- 
face totale  de  30  hectares  et  quelques  centiares.  Ces  parcelles  formaient  des  saillies 
allongées  et  étroites  dans  le  territoire  allemand ,  de  sorte  que  la  rectification  de  fron- 
tière obtenue  par  leur  suppression  présente  un  double  intérêt.  En  effet,  tout  ce  qui 
simplifie  le  tracé  des  limites  internationales  contribue  d'une  manière  très-sensible  à 
faciliter  les  services  administratifs  de  la  frontière,  et  en  particulier  le  service  des 
douanes.  Il  résuite  d'ailleurs  de  la  nouvelle  démarcation,  pour  chacun  des  deux 
pays,  une  économie  d'un  millier  de  francs  sur  les  dépenses  d'abomement. 

A6n  de  consacrer  l'entente  établie,  les  Commissaires  délimitateurs  français  et  alle- 
mands ont  dressé  une  convention  spéciale  dans  laquelle  les  termes  de  l'échange  ont 
été  consignés ,  sous  réserve  de  l'approbation  des  Ministres  des  affaires  étrangères  des 
deux  Etats  contractants.  Mais,  d'après  les  principes  constitutionnels  qui  nous  régissent , 
il  a  paru  au  Gouvernement  de  la  République  qu'il  n'était  pas  autorisé  à  donner  une 
sanction  définitive,  en  dehors  de  l'assentiment  de  l'Assemblée  souveraine,  à  un  acte 
impliquant  aliénation  d'une  parcelle,  quelque  minime  qu'elle  fât,  de  notre  territoire. 
Le  Gouvernement  croit  donc  devoir  demander  è  l'Assemblée  de  lui  conférer  à  cet 
«"iïet  les  pouvoirs  nécessaires  par  une  loi  spéciale. 

6. 


RaoD-snr-PUio'b 

et 
Raon-lea-loMu. 


L'alitfaalion 

J«  toaU  partie 

du  terri  loi  m 

exige 

raMentiment 

de  I'AmcbiUm 

nalionale. 


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84 


DELIMITATION  DES  FRONTIERES 


Avricoart. 


Toal«  qnMlion 

dejaridiction 

doit  êlr«  soumÏM 

1  i'AsMmbléa. 


La  délimitation  du  côté  d' Avricourt  n  o£Rrait  pas  de  difficulté  du  même  genre.  Tou 
tefois  les  dispositions  stipulées  dans  l'article  lo  de  la  convention  du  12  octobre 
créaient  sur  ce  point  une  situation  transitoire  qu  il  y  avait  avantage  à  préciser  claire- 
ment. L'Allemagne  s'est  réservé  le  droit  de  tenir  occupées  l'ancienne  gare  du  chemin 
de  fer  et  ses  dépendances  jusqu'à  Fachèvement  de  la  gare  nouvelle  à  construire  sur 
le  territoire  allemand.  Cette  occupation  temporaire  implique  nécessairement,  en  fait. 
non-seulement  l'usage  des  bâtiments  d'exploitation  longeant  la  voie  ferrée,  mais  aussi 
l'exercice  des  droits  découlant  de  la  souveraineté  territoriale  dans  les  lieux  provi 
soirement  labsés  à  l'Allemagne,  notamment  l'exercice  des  droits  de  police  et  de 
douane.  C'est  ainsi,  du  reste,  que  les  choses  avaient  été  entendues  à  Berlin  entre  les 
négociateurs  des  deux  pays. 

Afin  d'éviter  toute  ambiguïté  et  toute  contestation  possible,  les  Commissaires  déli- 
mitateurs  ont  préparé  et  signé  une  seconde  convention  de  démarcation ,  dans  laquelle 
a  été  insérée  une  clause  spéciale  destinée  à  bien  définir  l'état  de  choses  établi  jusqu'à 
nouvel  ordre  à  Avricourt. 

Le  Gouvernement  soumet  cette  convention,  comme  la  précédente,  à  f  Assemblée 
nationale,  en  demandant  d'être  autorisé  à  l'approuver.  En  effet,  les  questions  de 
juridiction  sur  lesquelles  statue  l'acte  dont  il  s'agit  touchent  à  la  souveraineté  natio- 
nale ,  et  il  appartient  dès  lors  au  pouvoir  qui  en  est  le  dépositaire  de  sanctionner 
les  règles  qui,  dans  cet  ordre  d'idées ,  doivent  être  suivies ,  bien  que  transitoirement, 
à  Avricourt. 

Texte  conforme  à  celui  de  la  loi  votée  le  a 6  mars  1878.  (Voir  ci-après,  p.  86.) 


W  13. 
RAPPORT 


FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  CHARGEE   D'EXAMINER  LE   PROJET  DE   LOI    PR^CéDEltr, 

par  M.  Varroy,  membre  de  l'Assemblée  nationale. 
Séance  du  29  janvier  1878. 

Messieurs,  les  deux  conventions  que  le  Gouvernement  soumet  à  votre  approbation 
ont  pour  objet  de  régler  deux  questions  de  détail  soulevées  par  l'application  de  far- 
ticle  10  de  la  convention  additionnelle  signée  à  BeHin  le  12  octobre  1871^  article 
ainsi  conçu.  (Voir  le  texte  à  l'exposé  des  motifs  ci-dessus.) 

En  nous  rétrocédant  les  villages  de  Raon-les-Leau  et  de  Raon-sur-Plaine ,  l'Alle- 
magne conservait  les  belles  forêts  domaniales  qui  formaient  la  partie  la  plus  consi- 
dérable du  territoire  de  ces  deux  communes  et  assuraient  à  l'État  allemand  non- 
seulement  un  riche  domaine  forestier,  mais  encore  la  possession  du  versant  de  la 
haute  montagne  du  Donon ,  située  du  côté  occidental  des  Vosges. 

Conformément  au  vœu  qui  en  avait  été  exprimé  par  le  conseil  général  de  Meurlhe- 
ct-Mosellc,  les  Commissaires  français  chargés  dé  la  délimitation  de  la  nouvelle  fron- 


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ENTRE  LA  FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE. 


85 


licre  avaient  essayé  de  proposer  ie  rachat  de  ces  forêts  par  la  France;  on  aurait  ainsi 
rendu  Tint^rité  de  leur  territoire  à  deux  malheureuses  communes  dont  les  habitants 
sont  voués  surtout  au  travail  des  bois ,  mais  la  demande  du  conseil  général  impliquait 
aussi  la  rétrocession  par  F  Allemagne  d'une  position  stratégique  importante. 

Cette  tentative  de  rachat  n  eut  pas  de  succès.  Bien  plus,  les  Commissaires  alle- 
mands, s*appuyant  sur  la  convention  du  la  octobre,  qui  attribuait  à  Tempire  d'Alle- 
magne toutes  les  propriétés  domaniales  situées  dans  les  communes  de  Raon-les-Leau 
et  de  Raon^sur-Plaine,  revendiquèrent,  au  double  point  de  vue  de  la  propriété  et  de 
b  nationalité,  une  maison  de  garde  et  deux  scieries  qui  appartenaient  à  TÉtat,  mais 
qui,  séparées  de  la  masse  forestière  aliénée  par  nous,  formaient  des  enclaves  au  mi- 
lieu de  propriétés  privées  redevenues  françaises. 

Le  texte  du  traité  était  trop  formel  pour  que  les  prétentions  de  l'Allemagne  pussent 
être  repoussées.  Les  Commissaires  des  deux  pays,  frappés  des  inconvénients  que  pré- 
sentait le  maintien  sous  une  souveraineté  étrangère  de  trois  parcelles  détachées  au 
milieu  de  notre  territoire,  cherchèrent  à  faire  disparaître  toute  enclave  au  moyen 
d'un  échange  destiné  à  rectifier  la  frontière.  Cet  échange  a  pu  être  opéré  sans  aban- 
don, de  notre  part,  d'aucun  terrain  habité. 

L'une  des  conventions  additionnelles  qui  vous  sont  soumises  rend,  à  là  France  la 
souveraineté  et  la  propriété  domaniale  de  trois  inmieubles  que  l'administration  fores- 
tière évalue  à  39,000  francs  environ,  et  cède  à  l'Allemagne,  par  une  rectification  de 
limite ,  la  souveraineté  sur  trois  parcelles  de  terrain  nu ,  constituant  des  propriétés 
privées  d'une  contenance  totale  de  20  hectares  environ,  et  formant  des  saillies  allon- 
gées et  étroites  dans  le  territoire  annexé. 

L'exposé  des  motifs  fait  ressortir  avec  raison  les  avantages  que  cette  rectification 
(le  frontière  offrira  pour  les  services  administratifs  de  la  frontière  et  en  particulier 
pour  le  service  des  douanes.  La  première  convention  additionnelle,  destinée  à  consa- 
crer cet  échange,  et  à  laquelle  une  carte  est  annexée,  se  trouve  donc  justifiée ,  et  nous 
vous  proposons  de  l'approuver. 

La  deuxième  convention  a  pour  objet  de  délimiter  d'une  manière  précise  la  partie 
du  chemin  de  fer  de  Paris  à  Avricourt  et  de  ses  dépendances  qui  doit  faire  retour  à 
la  France.  Cette  délimitation  est  indiquée  sur  une  carte  jointe  à  la  convention  et  est 
définie  par  l'article  1".  D'après  l'article  3,  il  est  spécifié  que,  jusqu'à  l'achèvement 
de  la  nouvelle  gare  à  construire  par  le  Gouvernement  français  sur  le  territoire  de- 
venu allemand,  conformément  à  la  convention  additionnelle  du  13  octobre  1871 . 
le  Gouvernement  allemand  se  réserve ,  sans  restriction  et  gratuitement ,  l'usage  de  la 
gare  actuelle  d' Avricourt,  redevenue  française.  En  outre,  pendant  tout  le  temps  de 
cette  occupation  provisoire ,  le  même  Gouvernement  allemand  conservera  tous  les 
droits  de  souveraineté  territoriale  sur  la  gare,  en  ce  qui  concerne  la  police  et  la 
douane;  c'est-à-dire  que  tous  les  crimes,  délits  et  infractions  qui  pourront  y  être 
commis  seront  jugés  conformément  aux  lois  allemandes  et  par  les  autorités  alle- 
mandes. 

Cest  parce  que  cette  seconde  convention  statue ,  même  à  titre  transitoire ,  sur  des 


AvanUgei 

U  recâifiealioD 
de  frontières. 


Chemin  Je  frr 

de  Péril 

i  Avricoarl. 


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86  DÉLIMITATION  DES  FRONTIÈRES 

questions  de  juridiction,  c  est-à-dire  sur  des  questions  touchant  la  souveraineté  natio^ 
nale,  qu  il  a  paru  nécessaire  de  la  soumettre  à  votre  sanction.  Les  dispositions  quelle 
renferme  sont  une  conséquence  de  Tapplication  de  la  convention  du  la  octobre  et 
ne  soulèvent  pas  d'observation. 

La  Commission ,  en  proposant  à  TAssemblée  nationale  de  les  sanctionner,  se  borne 
à  appeler  l'attention  du  Gouvernement  français  sur  la  nécessité  de  hâter,  autant  qu  il 
peut  dépendre  de  lui,  la  construction  de  la  nouvelle  gare  à  établir  sur  le  territoire 
annexé,  pour  les  besoins  de  l'exploitation  des  chemins  de  fer  d'Alsace-Lorraine  et 
pour  le  service  de  la  douane  allemande.  Le  commerce  réclame  vivement  contre  Tétai 
de  choses  actuel,  qui  a  &it  reporter  provisoirement  à  la  station  d'Embermenil  le  ser^ 
vice  des  douanes  françaises. 

La  Commission  vous  propose  d'adopter  le  projet  de  loi  suivant  <^^ 

Article  unique.  L'Assemblée  nationale  autorise  le  Alinistre  des  aflEedres  étran- 
gères à  approuver  ^*^  au  nom  du  Gouvernement  français  deux  conventions  de  dé- 
marcation dont  le  texte  est  ci-annexé ,  et  qui  ont  été  signées  par  les  membres  de  la 
Commission  de  délimitation  franco-allemande,  l'une  en  double  original  à  Paris  et 
à  Metz,  les  aS^et  3i  août  1873,  l'autre  également  en  double  original  à  Paris  et  à 
Metz,  les  a4  et  37  août  187a. 


N*  14. 
PROCÈS-VERBAL  D'ÉCHANGE 

DE  L'APPROBATION  MINISTÉRIBLLE  DES  DEUX  CONVENTIONS  DE  DBLllilTAnON 
ENTRE  LA   FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE. 

Faità  MeU,  le  a6  juillet  1873. 

Les  soussignés ,  membres  de  la  Commission  internationale  de  délimitation  des 
frontières  franco-allemande  : 

L'assesseur  du  Gouvernement,  Adolphe  von  Bruce  ;  le  capitaine  du  génie  Henri  Bou- 
vier, se  sont  réunis  aujourd'hui  pour  échanger  les  ratificatimis  des  traités  concernant; 

1**  La  fixation  de  la  frontière  franco-allemande  dans  les  communes  de  Raon-les- 
Leau  et  Raon-sur-Plaine,  traité  signé  a  Metz  et  à  Paris,  les  a8  et  3i  août  187a  ; 

^')  Voté  le  26  mars  1873.  Promulgation:  Journal  officiel  du  29  mars  1873;  Balleûn  des  lois, 
XII*  série,  n*  193-1869. 

(^)  L*approbation  française,  mise  à  ia  suite  du  texte  des  conventions,  porte:  «Approuve  an 
nom  du  Gouvernement  de  fa  République  française.  Paris,  le  39  mars  1873.  Le  Ministre  des 
afiaires  étrangères,  RivusAX.  1 

L approbation  allemande  porte,  de  son  côté:  «Approuvé  au  nom  de  TEmpire  allemand. 
Berlin,  le  7  juillet  1873  :  Delbeuck.» 


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ENTRE  LA  FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE.  87 

a"  La  6xation  de  la  frontière  franco-allemande  dans  la  commune  d*Avricourt, 
traité  signé  à  Metz  et  à  Paris,  les  34  et  a 7  août  1873. 

Le  Commissaire  allemand  a  pris  Texemplaire  desdits  traités,  qui  était  revêtu  de 
la  ratification  du  Gouvernement  français ,  et  le  Commissaire  français  f  exemplaire 
revêtu  de  la  ratification  du  Gouvernement  allemand. 

En  foi  de  quoi  le  présent  protocole  a  été  dressé  en  deux  exemplaires,  Tun  en 
langue  française,  1  autre  en  langue  allemande,  et  signé,  après  lecture  et  approbation 
par  les  Conuuissaires.  Le  Commissaire  français  a  reçu  Texemplaire  allemand ,  le 
Commissaire  allemand  fexemplaire  français. 

Adolphe  VON  Bruce,  Henri  Bouvier, 

assesseur  du  Gouvememenl.  capilaine  du  gt^nie. 


LA  GARE  D'AVRIGOURT. 

N'  15. 

CONVENTION 

POUR   ASSURER   L'EXECUTION    DE    L'ARTICLE   lO   DE  LA   CONVENTION    ADDITIONNELLE    AU 

TRAITE    DE    FRANCFORT    DU     13     OCTOBRE    187I,    EN    CE    QUI    CONCERNE    LA    GARE 

D'AVRICOURT. 

8  janvier  1875. 

Étaient  présents  : 

1*  Du  côté  du  Gouvernement  français  : 

M.  Ledru  (GimiUe) ,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées ,  directeur  de  la 
conslrnction  des  chemins  de  fer  de  TEst; 

a*  Du  côté  du  Gouvernement  allemand  : 

M.  Junke  (Adolphe),  directeur  de  chemin  de  fer. 

Comme  suite  à  la  conférence  tenue  à  Paris  le  ag  août  1874*  concernant  Testi- 
mation  de  la  somme  que  le  Gouvernement  français  aura  à  payer,  en  vertu  de  Tar- 
licle  10  dudit  traité,  au  Gouvernement  allemand  pour  la  rétrocession  de  la  gare 
dAvricourt,  il  est  intervenu  entre  les  susnommés  Commissaires  des  Gouvernemenb 
français  et  allemand  les  conventions  suivantes  : 

1*  La  somme  que  le  Gouvernement  français  aura  à  payer  au  Gouvernement  alle- 
mand, pour  la  rétrocession  de  la  gare  aclaelle  d'Avricourt,  est  établie  ainsi  : 

a.  Montant  de  Testimation  annexée  au  procës-verbai  de  la  conférence  du  39  août 

1874 2o3,988*So'**»4''    ou    764,956' 29* 

b.  Montant  de  la  valeur  des  chemins 

d'accès  non  compris  dans  festima- 

tion  ci-dessus  mentionnée 8,5o8  ou      3 1,905  00 

ËNSBiiBLE 212,496"' 10  •*«  4''    ou    796,861^29' 


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88  DÉLIMITATION  D£S  FRONTIÈRES 

Cette  somme  de  deux  cent  douze  mille  quatre  cent  quatre-viogt-seîze  thalen 
dix  silbergros  quatre  pfenning  (  a  1 2,496^  lo*^  à^')  ou  de  sept  cent  quatre-vingt-seize 
mille  huit  cent  soixante  et  un  francs  vingt-neuf  centimes  (796,861  fr.  ag  cent.)  sera 
payée  par  le  Gouvernement  français  au  Gouvernement  allemand  dans  le  délai  de 
huit  semaines  qui  suivra  Tévacuation  de  la  gare  d*Avricourt  par  ladminisIratioQ 
allemande  ^^K 

Dans  rétablissement  des  estimations  ci-dessus,  la  valeur  en  francs  a  été  calculée 
en  comptant  le  thaler  pour  trois  francs  soixante-quinze  centimes. 

Le  payement  se  fera  d'après  la  même  base  ; 

a"  Dans  la  somme  totale  ci-dessus  ne  sont  pas  comptées  les  dépenses  faites  ulté- 
rieurement dans  la  gare  d'Avricourt  par  Tadministration  allemande  pour  un  pont 
à  bascule,  pour  un  prolongement  du  bâtiment  de  la  douane  sur  69*,ao  de  longueur 
cl  7", 90  de  largeur  et  pour  la  halle  de  grande  vitesse. 

De  même  n*est  pas  compris  dans.ledit  total  le  mobilier  actuellement  employé  par 
Tadministration  allemande  dans  la  gare  d*Avricourt. 

L'administration  allemande  aura  le  droit,  lors  de  Tévacution  de  cette  jgare,  d'ea- 
lever,  pour  les  utiliser  ailleurs ,  lesdits  pont  à  bascule ,  prolongement  du  bâtiment 
de  la  douane  et  halle  de  grande  vitesse,  ainsi  que  ledit  mobilier; 

3"*  La  partie  de  Talimentation  de  la  gare  actuelle  d*Avrtcourt  qui  est  située  sur 
le  territoire  allemand  restera  la  propriété  de  la  compagnie  des  chemins  de  l'Est 
français,  qui  en  aura  la  libre  jouissance; 

à'*  L'administration  allemande  des  chemins  de  fer  évacuera  la  gare  actuelle 
d'Avricourt  au  plus  tard  pour  le  1*' juin  de  la  présente  année.  81  l'évacuation  peut 
se  faire  plus  tôt,  il  en  sera  donné  avis  au  moins  quatre  semaines  d'avance  à  la  com- 
pagnie de  l'Est  ^*^  ; 

(I)  Le  payement  a  été  effectué  le  26  juillet  1876  par  la  compagnie  àes  chemins  de  fer 
de  fËst  substituée  au  Gouvernement  français. 

Texte  de  la  quittance,  —  La  Direction  générale  impériale  des  chemins  de  fer  d*Âlsace- 
Lorraine  à  Strasbourg,  qui  est  autorisée  par  décret  de  la  Cbancellerie  de  TEmpire  à  Beriin. 
en  date  du  a 5  avril  1876,  R.  K.  A.  N.  3376  UI,  à  toucher,  au  nom  de  TEmpire  d'Allemagne 
et  en  exécution  de  farticle  1  o  de  la  convention  additionnelle  au  traité  de  paix  entre  TAlle- 
magne  et  la  France,  en  date  du  1 3  octobre  1871 ,  du  Gouvernement  français,  pour  la  rétroces- 
sion delà  gare  d*Âvricourt,  la  somme  de  796,861  fr.  39.cent.  ou  213,496*''  10*^  4^  fixée  par 
une  convention  intervenue  à  Nancy,  le  8"  janvier  1876,  déclare  par  les  présentes  avoir  reçu 
de  la  compagnie  des  chemins  de  fer  français  de  l'Est  à  Paris,  payant  au  nom  et  au  lieu  et 
place  du  Gouvernement  français ,  ladite  somme  de  sept  cent  quatre-vingt-seixe  mille  huit  cent 
soixante  et  un  francs  vingt  neuf  centimes ,  ou  deux  cent  douze  mille  quatre  cent  quatre-vingt- 
seize  thalers ,  dix  silbergros,  quatre  pfennigs,  et  en  donne  par  les  présentes  pleine  et  entière 
quittance ,  sans  réserve. 

Strasbourg,  le  a6  jiiilUl  1870- 

La  Direction  impériale  g^n^rale  des  chemins  de  fer  d'Abact-Loireiae. 

Signé  GuBRARD. 
^*'  L'évacuation  a  eu  lieu  le  3i  mai  1 876. 


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ENTRE  LA  FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE.  89 

5"  La  présente  convention  en  double  expédition  est  faite  par  les  deux  Commis- 
saires sous  la  réserve  de  Tapprobation  de  leurs  Gouvernements  respectifs  ^^K 

Nancy,  le  8  janvier  1.875. 

Ledru.  Junke. 


N«  16. 
PROCÈS-VERBAL 

DE  D^IMITATION  ENTRE  LA  FRANGE  ET  L*BMPIRE  D*ALLBMA6NE. 
a 6  avril  1877. 

Aux  termes  des  articles  1*  du  traité  préliminaire  de  paix  du  a  6  février  1871  et 
du  traité  définitif  du  10  mai  suivant,  entre  la  France  et  TEmpire  d'Allemagne,  les 
Hautes  Puissances  contractantes  étant  convenues  de  faire  régler  par  une  Commission 
internationale  la  position  de  la  ligne  frontière ,  ainsi  que  le  partage  des  biens  meu- 
bles et  immeubles  appartenant  à  des  districts  ou  communes  coupés  par  la  frontière , 
ont  été  nommés  membres  de  cette  commission  : 

Par  le  Président  de  la  République  française  : 

Le  général  de  divbion  Louis-Toussaint-Simon  Doutrelainc  ; 

Le  colonel  du  génie  Aimé  Laussédat; 

Le  chef  de  bataillon  du  génie  Charles'-Henri  Bouvier; 

Par  S.  M.  l'Empereur  d* Allemagne ,  roi  de  Prusse  : 

Le  général-lieutenant  en  disponibilité  Cari  Theodor  von  Strantz; 

Le  major  Heinrich  Rhein,  commandant  un  bataillon  du  5*  régiment  d*infanterie 
badoise  n*  1 1 3  ; 

Le  conseiller  de  régence  Adolph-Adam  von  Bruce. 

Ces  Commissaires,  après  avoir  échangé  leurs  pleins  pouvoirs,  ont  clos  le  procès- 
verbal  ci-après,  sous  la  réserve  de  Tapprobation  de  leurs  Gouvernements  respectifs. 

1.  —  La  frontière  entre  la  France  et  TEmpire  d* Allemagne  a  été  déterminée,  BaMs 

aboraée  et  mesurée  en  exécution  des  stipulations  : 

1*  De  Tarticle  i*  du  Traité  préliminaire  de  paix  du  a6  février  187 1  ; 

a*  De  l'article  1*  du  Traité  définitif  de  paix  entre  la  France  et  TEmpire  d'Alle- 
magne, en  date  du  10  mai  1871  ; 

^'^  Cette  approbation  résulte  de  décisions  minislérielles  que  les  deux  Gouvernements  se  sont 
réciproquement  notifiées.  Celle  du  Gouvernement  français  (M.  Gaillaux  étant  Ministre  des 
travaux  publics)  a  été  notifiée  au  Gouvernement  allemand  le  8  février  1 876 ,  par  fambassade  de 
France  à  Berlin,  à  qui  pareille  notification  a  été  faite  le  30  du  même  mois  pour  fAllemagne, 
par  M.  de  Bulow,  secrétaire  d'État  pour  les  affaires  étrangères. 


la  délijniUtioa. 


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90  DÉLIMITATION  DES  FRONTIÈRES 

3"*  Du  troisième  des  articles  additionnels  du  lo  mai  1871  ;  iesqueb  font  partie 
intégrante  du  Traité  de  paix  en  date  du  même  jour; 

4*  De  Fartide  10  de  la  convention  additionnelle  du  Traité  de  paix  entre  la  France 
et  TEmpire  d* Allemagne,  en  date  du  13  octobre  1871  ; 

5*  De  la  convention  relative  au  tracé  de  la  frontière  au  travers  de  la  commane 
d^Avricourt,  conclue  le  2^/37  août  1873  par  les  membres  de  la  Commission  inter- 
nationale de  délimitation;   . 

6"*  De  la  convention  relative  au  tracé  de  la  frontière  au  travers  des  communes 
de  Raon-les-Leau et  Raon-sur-Piaine,  conclue  le  a8/3i  août  1878,  parles  membres 
de  la  même  Commission . 

A  Texception  de  son  tracé  sur  les  territoires  des  communes  françaises  de  Raon- 
les-Leau  et  de  Raon-sur-Plaine ,  et  des  communes  allemandes  de  Sewen  et  d*Avn- 
court,  qui  sont  coupées  par  la  frontière,  en  exécution  des  conventions  interna- 
tionales ci-dessus  mentionnées,  la  limite  des  deux  États  se  confond  avec  des  limites 
de  communes  :  elle  est  décrite,  en  ce  qui  concerne  ses  directions  principales,  dans 
la  description  générale  de  la  firontière  ci-jointe  qui  est  signée  par  les  membres  de  li 
Commission,  et,  en  ce  qui  concerne  les  détails,  dans  le  registre  d*abomement  éga- 
lement joint  au  présent  procès-verbal ,  lequel  registre  est  signé  parles  géomètres eo 
chef  français  et  allemand  attachés  à  la  Conunission  :  ces  deux  pièces  sont  revêtues 
d'un  timbre  français  et  d*un  timbre  allemand. 

Le  tracé  de  la  frontière,  conforme  aux  indications  contenues  dans  la  description 
générale  et  dans  le  registre  d*abornement,  est  Gguré  par  un  liséré  rouge  sur  la  carte 
d'ensemble  et  sur  la  carte  de  détail  annei^es  au  présent  procès-verbal ,  lesquelles 
ont  été  dressées  respectivement  à  Téchelle  de  rrrôô  ®^  ^  celle  de  tttt'  L'expédi- 
tion française  et  l'expédition  allemande  de  ces  cartes  ont  été  signées  par  les  géo- 
mètres en  chef  français  et  allemand,  et  elles  ont  été  revêtues  d'un  timbre  français 
et  d'un  timbre  allemand. 

Les  cartes  françaises  comprennent  : 

La  carte  à  Téchelle  de  jrrn  ^^  ^^  feuilles; 

La  carte  à  l'échelle  de  yttt  ^'^  ^^^  feuilles. 

Les  caries  allemandes  comprennent  : 

La  carte  k  l'échelle  de  ,,',,,  en  a  3  feuilles  ; 

La  carte  a  l'échelle  de  «p^^  en  727  feuilles. 

ckeuliii»  II.  —  Le  Gouvernement  français  et  le  Gouvernement  de  l'Empire  d'Allemagne 

frontien».  prendront  les  mesures  nécessaires  pour  que  les  chemins  qui  longent  la  frontière 
franco-allemande  continuent  k  être  entretenus,  comme  par  le  passé,  par  les  auto- 
rités compétentes. 

III.  —  Les  chemins  qui  longent  la  frontière  franco-allenoande  et  qui  étaient  com- 
muns aux  deux  États,  dont  l'énumération  est  donnée  dans  le  tableau  A  ci-anneié, 
ont  été,  pour  simplifier  l'entretien,  partagés  en  deux  parties  dans  le  sens  de  leur 


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ENTRE  U  FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE. 


91 


longueur,  et  attribués  aviic  leur  largeur  tout  entière  à  la  France  d'une  part,  et  à 
l'Ailemagne  d'autre  part. 

Ces  chemins  spnt  déclarés  neutres  au  point  de  rue  douanier,  ce  qui  doit  être 
entendu  en  ce  aens,  qu*on  pourra  y  circuler  sans  entraves  avec  des  artides  passibles 
ou  non  de  droits  de  douane,  et  que,  de  plus ,  les  agents  de  surveillance  de  la  fron« 
tière  des  deux  Etats  seront  autorisés  k  les  parcourir  en  armes* 

IV.  —  La  route  de  Paris  à  Bàle  est  rencontrée  trois  fois  par  la  frontière,  à  de 
courts  intervalles,  entre  les  territoires  de  la  commune  firançaise  de  Foussemagne  et 
de  la  coomiune  allemande  de  Chavannes-sur-rÉtang.  Eu  égard  à  la  difficulté  de  Ten* 
tretien  qui  résulte  de  cette  circonstance,  cette  portion  de  route  a  été,  sans  préjudice 
des  droits  de  souveraineté,  partagée  en  deux  parties  à  peu  près  égales,  et  le  point 
de  partage  a  été  marqué  par  une  borne  qui,  sitoée  entre  les  bornes  principales 
38oi  et  38oa,  sert  en  même  temps  de  borne  intermédiaire  et  porte  le  n"*  a.  La 
partie  delà  route  qui  touche  au  territoire  français  sera  entretenue  jusqu'à  cette  borne 
par  r Administration  française,  sans  égard  à  la  position  de  la  frontière;  la  partie 
qui  touche  au  territoire  allemand  sera  entretenue  par  1* Administration  de  TAlsace- 
Lorraine. 


NeutralÎMlioo 
doaanière. 


Ronte 


Paris  i  Bile. 


V.  —  Le  chemin  vicinal  d'Avricourt  à  Foulcray,  qui  traverse  Je  territoire  fran- 
çais sur  une  longueur  de  787  mètres,  étant  uniquement  destiné  à  desservir  deux 
communes  allemandes,  l'Administration  de  TAlsace-Lorraine  prendra  entièrement 
à  sa  chai^  l'entretien  de  la  portion  de  ce  chemin  sitoée  sur  le  territoire  de  la  com- 
mune française  d'Ignej.  Par  contre,  le  Gouvernement  français  s'engage  à  ne  pas  la 
supprimer  sans  le  consentement  du  Gouvernement  allemand;  en  outre,  cette  por- 
tion de  chemin  sera  considérée  comme  neutre  au  point  de  vue  de  la  douane,  en 
sorte  qu'elle  pourra  servir  au  transport  d'objets  soumis  aut  droits  de  douane  et  d'oc- 
troi, et  qu^elle  pourra  être  parcourue  par  les  agents  de  la  douane  ou  de  la  gendar- 
merie des  deux  États,  porteurs  de  leurs  armes. 


Giiemin 
<l'Avricoo«rt 
•  Foulcray. 


VI.  —  Les  propriétaires  de  chemins  d'exploitetion  traversant  la  frontière  pour- 
ront continuer  h  en  faire  usage,  pour  l'exploitation  de  leurs  biens ,  dans  les  mêmes 
conditions  que  si  ces  chemins  étaient  situés  en  entier  sur  le  territoire  de  l'un  ou  de 

l'autre  État. 


Cbaniiis 
(l'ciploîUtioo. 


VIL  —  Les  frais  d'entretien  et  de  reconstruction  des  ponts  indiqués  à  l'article  viii 
ci-après,  qui  sont  situés  sur  des  cours  d'eau  frontières,  et  font  partie  de  chemins 
publics,  seront  supportés  par  moitié  par  l'Administration  française  et  par  celle  de 
rAlaaoe-Lorraine.  Chacun  des  deux  Gouvernements  pourra  d'ailleurs  imputer  tout 
ou  partie  des  dépenses  mises  à  sa  charge  à  ceux  qui  sont  tenus  de  faire  les  tra- 
vaux, mais  sans  qu  il  puisse  jamais  être  recouru  à  la  forme  d'un  péage. 


Pool». 


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92 


DEUMITATION  DES  FRONTIERES. 


Abords 
rampes  d'accès. 


ForéU. 


VIII.  —  LAdmiaistration  française  est  chargée  de  l'exécution  à  frais  com- 
muns des  travaux  de  construction  et  d*entretien  des  huit  ponts  énumérés  dans  le 
tableau  B,  ci-annexé. 

Sur  la  présentation  des  comptes  annuels  de  recettes  et  de  dépenses,  rAdminisln- 
tîon  allemande  lui  remboursera  la  moilié  des  dépenses  faites. 

L'Administration  de  T Alsace-Lorraine  est  chargée,  dans  les  mêmes  conditions,  de 
la  construction  et  de  Tentretien  des  neuf  ponts  énumérés  au  tableau  C ,  ci-annexé. 

Sur  la  présentation  des  comptes  annuels jde  recettes  et  de  dépenses,  T Administra- 
tion française  lui  remboursera  la  moitié  des  frais  effectués. 

IX.  —  Le  pont  plaeé  près  de  la  borne  1618,  sur  Tancienne  route  de  Nancy  à 
Strasbourg,  se  trouvant  presque  entièrement  en  territoire  allemand  et  étant  à  peine 
effleuré  par  la  frontière,  sera  entretenu  exclusivement  par  TAlsace-Lorraine. 

Le  passage  inférieur  du  chemin  de  fer  sur  la  route  de  Baccarat  à  IMeuze,  près  de 
la  borne  1 56o ,  étant  presque  entièrement  en  territoire  français ,  et  n  étant  également 
qu  a  peine  touché  par  la  frontière,  sera  entretenu  exclusivement  par  la  France. 

X.  —  La  mise  en  état  et  Tentretien  des  abords  et  des  rampes  d'accès  sera  à  U 
charge  de  chacune  des  deux  Administrations  sur  son  territoire. 

XI.  —  Chacun  des  deux  Gouvernements  fera  connaître  au  Gouvernement  du  pays 
voisin  quelle  sera  la  caisse  diargée  de  la  perception  des  sommes  à  payer  par  les  auto- 
rites  de  ce  dernier  pays,  pour  la  moitié  des  frais  qui  est  mise  à  sa  charge. 

XII.  —  Le  Gouvernement  français  et  le  Gouvernement  de  l'Empire  d'Allemagne 
traiteront  les  propriétés  forestières  des  communes  ou  des  établissements  étrangers 
comme  les  propriétés  privées,  mais  ils  donneront  leur  appui  au  Gouvernement  du 
pays  limitrophe  pour  Texercice  de  la  surveillance  qui  lui  incombe  dans  la  gestion 
desdites  propriétés. 

XIII.  —  Les  autorités  locales  pourvoiront  à  la  police  des  forêts  et  à  leur  pro- 
tection légale  par  F  intermédiaire  de  nationaux  de  TËtat  dans  les  limites  duquel  se 
trouve  chaque  forêt. 

XIV.  —  Les  propriétaires  des  forêts  et  les  Gouvernements  chargés  de  leur  tu- 
telle conserveront  néanmoins  la  liberté  de  nommer  des  gardes  forestiers  particuliers 
qui  devront  remplir  les  conditions  de  nationalité  et  de  capacité  imposées  par  les 
lois  et  les  règlements  de  TÉtat  sur  le  territoire  duquel  la  forêt  est  située;  ces  gardes 
recevront  leur  conunission  des  autorités  constituées  du  même  État  et  seront  asser- 
mentés. Leurs  droits  et  leur^  devoirs  seront  les  mêmes  que  ceux  des  gardes  des 
forêts  dont  les  propriétaires  ne  sont  pas  étrangers.  Les  dépenses  afférentes  à  ces 
gardes  incomberont  aux  propriétaires  des  forêts. 


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ENTEE  LA  FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE.  93 

XV.  —  Si  les  communes  ou  établissements  désirent  que  la  garde  de  leurs  forêts 
soit  confiée  à  un  agent  forestier  appartenant  au  personnel  de  TÉtat  ou  d^une  com- 
mune du  pays  étranger,  le  Gouvernement  de  ce  pays  ne  refusera  pas  son  assen- 
timent sans  motifs  graves  et  emploiera  son  influence  pour  amener  une  entente 
entre  le  propriétaire  des  forêts  et  l'agent  qui  devra  en  avoir  la  surveillance.  Il  en 
conGera  généralement  la  garde  à  un  agent  demeurant  à  proximité. 

XVI.  —  Le  traitement  dû  à  cet  agent  par  le  propriétaire  de  la  forêt  sera  fixé 
d'après  le  traitement  net  qu  il  reçoit  pour  le  reste  de  ses  cantonnements ,  au  prorata 
de  la  surface  à  garder.  Ce  traitement  sera  versé  dans  la  caisse  du  Gouvernement 
de  même  nationalité  que  Tagent;  il  sera  fixé  en  argent  à  Texclusion  de  tous  autres 
émolumenb. 

XVII.  —  Les  négociations  sur  les  questions  relatives  aux  forêts  seront  confiées , 
dans  chaque  cas  particulier,  aux  autorités  compétentes ,  c'est-à-dire  aux  préfets  pour 
la  France  et  aux  présidents  de  départements  pour  T  Alsace -Lorraine ,  avec  le  concours 
des  agents  supérieurs  des  forêts. 

XVIII.  —  Les  forêts  appartenant  à  des  communes  ou  à  des  établissements  étrangers 
seront  administrées  et  gérées  d'après  les  règles  tracées  par  la  législation  du  pays 
dont  dépendent  les  communes  ou  établissements  propriétaires. 

XIX.  —  A  cet  efifet,  il  sera  permis  aux  employés  chargés  de  la  gestion  de  pé- 
nétrer sur  le  territoire  étranger  et  d'exécuter  dans  les  forêts  en  question  toutes  les 
opérations  relatives  à  l'administration  ou  à  la  culture  qui  leur  incombent. 

XX.  —  L'exploitation  des  forêts  proprement  dite  sera  réglée  par  les  propriétaires 
ou  par  leurs  tuteurs  légaux.  EUe  ne  sera  soumise  à  d'autres  restrictions  qu'à  celles 
qui  résultent  des  prescriptions  relatives  à  la  police  forestière. 

XXI.  —  Les  habitants  des  sections  détachées  de  la  commune  française  de  Raon-  ^<»^ 
sur-Plaine  cédées  à  l'Empire  d'Allemagne,  et  leurs  ayants  droit  conserveront  leurs        «>«««n«ie 
droits  antérieurs  sur  la  forêt  communale  de  Raon-sur-Plaine.                                          Rion-«urPiiia« 

Droit  d'asag*. 

XXII. —  Ils  continueront  à  être  portés  chaque  année  sur  la  liste  des  ayants  droit 
à  l'usage  des  bois  de  Raon-snr-Plaine ,  et  à  recevoir  comme  les  autres  intéressés 
leurs  parts  respectives  dans  la  distribution  des  bois. 

XXIII.  —  Ils  conserveront  également  leurs  droits  de  dépaissance  sur  les  com- 
fflunaux  de  Raon-sur-Plaine ,  dans  le  cas  où  il  y  aurait  lieu  de  les  appliquer,  ainsi 
que  le  droit  de  se  servir  des  chemins  communaux  sans  indemnité. 


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94  DÉUMITAHON  DES  FRONTIÈRES 

XXIV.  —  Dans  le  cas  où,  ultérieurement,  par  suite  de  mesures  prises  soit  par 
le  Gouvernement  français,  soit  par  Tautorité  municipale  de  Raon-sur-Plaine ,  Texer- 
cice  des  droits  d* usage  appartenant,  d'après  ce  qui  précède,  aux  habitants  des 
sections  détachées,  serait  rendu  impossible,  deviendrait  plus  difficile  ou  serait 
restreint,  il  leur  serait  alloué,  par  les  soins  des  autorités  françaises,  une  somme 
représentant  la  valeur  intégrale  du  dommage  causé. 

Bois  XXV.  —  La  commune  de  Sancy  continuera,  à  l'avenir,  à  être  autorisée  à  faire 

'^^  enlever  par  des  voitures,  le  long  de  la  frontière  et  sur  le  territoire  de  la  commune 

^^  allemande  de  Lbmmerange,  le  produit  des  coupes  périodiques  faites  dans  les  bois 

d«  u  de  la  Haye-de-Ville  et  de  la  Haye-Chaperon  qui  lui  appartiennent,  à  la  condition  de 

aye-    aperon.    p^^y^r  Une  indemnité  h  déterminer  chaque  fois ,  d'après  le  dommage  causé  par  le 

passage  des  voitures. 

XXVI.  —  Dans  le  cas  ou  Ton  n'arriverait  pas  à  s'entendre  à  l'amiable  sur  le 
montant  de  l'indemnité,  même  avec  l'aide  d'experts  choisis  par  les  intéressés,  ce 
montant  serait  déterminé  par  les  voies  de  droit. 

Bornes-  XXVII.  : —  La  couscrvatiou  des  bornes  et  autres  signes  déterminant  la  frontière 

froDiKres.  ^^^^  conûéc  à  la  vigilance  des  autorités  locales,  qui  devront  constater,  par  des 
procès-verbaux  qu'elles  transmettront  aux  autorités  supérieures,  les  altérations  que 
la  limite  aura  pu  éprouver. 

XXVIII.  —  Des  Commissaires  français  et  allemands,  désignés  à  l'avance  par  leurs 
Gouvernements  respectifs,  seront  chargés  de  la  surveillance  de  l'aborneipent;  ils 
constateront,  dans  chaque  cas  particulier,  la  nécessité  du  remplacement  des  bornes 
endommagées  ou  de  la  remisé  en  place  des  bornes  déplacées.  La  dépense  des 
travaux  à  exécuter  sera  supportée  également  par  les  deux  parties. 

XXIX.  —  La  fourniture  et  la  pose  des  bornes ,  depuis  la  frontière  du  Luxembourg 
jusqu'à  la  borne  aoo8,  sur  la  route  du  Donon,  seront  à  la  charge  de  rautorité 
allemande;  l'autorité  française  pourvoira  à  la  fourniture  et  k  la  pose  des  bornes 
comprises  entre  la  borne  aoog  et  la  frontière  suisse.  Sur  la  présentation  des 
comptes,  la  moitié  des  frais  sera  remboursée,  suivant  le  cas,  soit  au  Gouvernement 
français,  soit  au  Gouvernement  allemand. 

XXX.  <—  Au  cas  où  le  texte  de  la  description  de  la  frontière  ou  du  registre  d'abor- 
nement  serait  en  certains  points  en  désaccord  avec  les  cartes  jointes  au  procès- 
verbal,  ces  cartes  feront  foi  et  le  texte  sera  considéré  en  ces  points  conmie  iautir 
et  erroné. 

XXXI.  —  Le  présent  procès-verbal  sortira  son  effet  dès  qu  il   aura   été  ap- 


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ENTRE  LA  FRANCE  ET  L  ALLEMAGNE  95 

prouvé  par  les  deux  Gouvernements  et  que  rechange  des  approbations  aura  été 
effectué. 

En  foi  de  quoi  les  membres  de  la  Commission  susdésîgnés  ont  signé  ledit  procès- 
verbal  en  deux  exemplaires,  comprenant  chacun  un  texte  français  et  un  texte 
allemand,  et  y  ont  apposé  leurs  timbres  respectifs. 

Général  Doutrelaine.  Von  Strantz. 

Colonel  Lacssêdat.  Rhein. 

Bouvier.  Bruce. 


Tableau  des  ckmdns  situés  k  long  is  la  frontière  franco-allemande  et  déclarés  neutres 
au  point  de  vue  douanier,  aux  termes  de  l'article  3  du  procès-verbal  de  délimitation. 


NUMÉROS 

LONGUEUR 

S» 

DBS  BORNES 

APPROII- 

COlOf UNES  FRANÇAISES 

COMMUNES  ALLEMANDES 

es  ^ 

eatr*  i«M|Mll«  «oat 

MATITB 

il 

onapri*  Im  dMBÎu. 

âm  cktmiat 

LIMITROPHES. 

LIMITROPHES. 

ORieniB. 

PIN. 

"-*•- 

ARRO 

RDISSBMBfT   DE   BRIET. 

1 

90 

33 

180 

Thil. 

Redange. 

2 

46 

4 

160 

Villempt. 

Rnuange. 

3 

54 

55 

180 

Idem, 

Idem. 

4 

65 

88 

i,33o 

Idem. 

Audnn-le-Ticbe. 

5 

90 

io5 

85o 

Idem. 

Idem. 

6 

ii4 

131 

3,o3o 

Grusnes. 

Idem. 

7 

■  45 

i46 

160 

Beuvillers. 

Bassompierre-Boulange. 

8 

.69 

174 

i,36o 

Beuvillers  et  Sancy. 

Idem. 

9 

s4i 

343 

33o 

Trieux. 

10 

355 

367 

1,1 5o 

Avril. 

Idem. 

11 

297 

3o3 

56o 

Idem. 

Moyeovre-Grande. 

12 

33 1 

34o 

56o 

Briey. 

Idem. 

13 

588 

611 

4,65o 

Saint-Marcel  et  Bruville. 

Reionvilie  et  Vionville. 

14 

64o 

643 

36o 

Tronville. 

Vionvillc. 

15 

649 

653 

48o 

Idm. 

Idem. 

16 

68  ■ 

685 

64o 

Chambley  et  Onville. 

Gone. 

17 

700 

709 

5io 

ARRO 

Onvillc. 

NDI88RMBNT  DB  NANCY. 

Idem. 

18 

843 

853 

660 

Vittonviile. 

Lorry-Mardigny. 

19 

868 

871 

860 

Idem. 

20 

899 

9o3 

810 

Idem. 

Cheminot-Longe  ville. 

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96 


DÉLIMITAnON  DES  FRONTIÈRES 


21 
22 
22*" 
23 


41 
42 


NUMEROS 

DES  feORHES 

enln  l«sqa«]lM  m»! 

eompri»  !••  ehouiu  ('). 


0RI6IHB. 


PDf. 


LONGUEUR 

APPROU- 

MATIVB 

d««  cbemîas 


COMMUNES  FRANÇAISES 
LIMITROPHES. 


COMMUNES  ALLEMANDES 
LIMITROPHBS. 


ARRONDISSEMENT  DE  NAMCT.    (Suite.) 


io3d 
io35  I 
io36 
io53 


io35 
io36 
io36 
io54 


33o 

70 

lao 


Thezey-Saint-Martin. 
Idem, 
Idem. 
Idem. 


24 

>299 

l302 

4oo 

25 

i368 

i369  1 

390- 

26 

1391  1 

1398 

3,080 

27 

i4oi 

i4oi  3 

160 

28 

i4o8 

i4ii 

1,100 

29 

i4i6 

1417 

i5o 

30 

i458 

i463  1 

i.iSo 

31 

1687 

iSga 

1,000 

32 

1676 

1691 

i,38o 

33 

1708 

i83o 

I  o,3oo 

34 

>996 

»997  ' 

170 

35 

aoo8 

3010 

530 

36 

3238 

3349 

770 

37 

3366 

3368 

i4o 

38 

23â7 

3348  3 

380 

39 

3355 

336i 

1,080 

40 

2k^2 

3443 

i5o 

ARRONDISSEMENT   DE  LUNEYILLE. 

Bexange-lâ-G  rende. 

Juvrécourt. 

Réchicourt-la-Petite. 

Goincourt. 

Goincourt 

Xures. 

Vaucourt 

Igney  et  Gogney. 

Bertrambrois. 

Idem^ 

ARRONDISSEMENT   DE   SAINT-DIÉ. 

Raon-les-Leau  (arrondisse- 

de  Lunévilie)  et  Raon- 

sur-Plaine. 

Raon-sur-Plaine. 

Belval, 

Saint-Stail. 

La  Grande-Fosse. 

Golroy-la-Grande. 

Liibine. 

ARRONDISSEMENT   DE   BELFORT. 


37>9 
38i3 


3719  3 

38i5 


lOO 

43o 


Vauthiermont. 
Foussemagne. 


Fovîlle. 

Idem, 

Alainconrl, 

Graincourt. 


Salonne. 

Vie. 

Bezan  ge-Ia-Petîte. 

Idem. 

Moncourt. 

Idem. 

La  Garde. 

Foulcrey. 

Niderhoff. 

La  Frimbole  et  Turqiiesteb 


Raon-les-Leau  et  Raon-sur, 
Plaine. 

Raon-sur-PIaine. 

Plaine  et  Saulxures. 

Saulxures. 

Saales. 

Idem. 

Urbeis. 


Saint-Gosme. 
Ghavannes-sur-rÉtang. 


Cl  Les  p«lits  chiffras  1,3,  indiquent  les  noméros  des  borots  iotermédluircs. 


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ENTRE  LA  FRANCE  ET  L'ALLEMAGNE. 


97 


B. 


'jàMi^EAD  des  ponU  situés  sur  des  cours  d'eau  mitoyens,  dont  la  construction  et  l'entretien 
sont  à  la  charge  de  l'Administration  française,  aux  termes  de  l'article  8  du  procès- 
verbal  de  délimitation. 


GOMMUIIES  RIVERAINES. 


EM    PRANCB. 


Eply. 


Mailly. 


Arraye  et  Hau. 


Brin. 


Bemoncourt. 


L*a  Chapelle- sous- 
Rougemont. 


Lepuix 


Réchezy. 


EN   ALLEMAGNE. 


I  Cheminot. 

'         Longeville. 

Saint-Jure, 

Aliémond , 

Ressaincoart. 


Ajoncourl. 


Bioncourt. 


Moussey. 


Eteimbes. 


Hindiingen. 


Uherstrass. 


DESCRIPTION. 


Pont  sur  le  Mo'mce,  près  de  la  borne 
gail ,  sur  le  chemin  d'Éply  à  Che- 
minot. 

Pont  sur  un  fossé  près  de  la  borne  964 
(croix  gravée  sur  une  pierre  du 
pont),  sur  le  chemin  de  Mailly  à 
RessainoourU 

Pont  sur  la  Seille,  près  de  la  borne 
1111,  sur  le  chemin  d' Arraye  à 
Ajoncourt. 

Pont  sur  la  Seille,  près  de  la  borne 
1337,  sur  le  chemin  de  Brin  à  Bion- 
court. 

Pont  sur  le  Remiremont,  près  de  la 
borne  iSai,  sur  ie  chemin  de  la 
Sérole  (ferme)  à  Moussey. 

Pont  sur  la  Rapène,  près  de  la  borne 
3678,  sur  le  chemin  de  la  Cha- 
pelle a  Eteimbes. 


I 


I 


Pont  sur  la  Suarcine ,  près  de  la  borne 
3998,  sur  le  chemin  de  Lepuix  à 
Hindiingen. 

Pont  sur  la  Suarcine,  près  de  la  home 
^022,  sur  le  chemin  de  Rechezy  à 
Uberstrass. 


Conventions. 


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98 


DÉLIMITATION  DES  FRONTIERES 


Tableau  des  ponts  situés  sur  des  cours  d'eau  mitoyens,  dont  la  construction  et  l'entntin 
sont  à  la  charge  de  V Administration  de  V Alsace-Lorraine ,  aux  termes  de  Xariiài 
du  procès-verbal  de  délimitalion. 


COMMUNES  RIVERAINES. 


S  o 

^  h 

as 


EN    FRANCE. 


Les  Mesnils. 


Éply. 


Létricourt. 


Lanfroicourt. 


Moncel-sur-Seiile. 


Rougemont. 


Montreux-C  hàteau. 


Lepuix. 


Rechezy. 


EN  ALLEMAGNE. 


DESCRIPTION. 


Cheminot, 
Longeville. 


Louvigny. 


Âulnoy-sur-Seille. 


Manhoué. 


Peltoncourt. 


Massevaux. 


Montreux-Vienx. 


Fricisen. 


Seppoi.s-le-Bas. 


Pont  sur  la  Seille,  près  de  la  borne 
910,  sur  Je  chemin  de  Pont-à- 
Mousson  à  Louvigny. 

Pont  sur  la  Moince  ,  près  de  la  borne 
941, «sur  le  chemin  d^Éply  à  Lou- 
vigny. 

Pont  sur  la  Seille,  près  de  la  borne 
1074,  sur  le  chemin  de  Ponl-â- 
Mousson  à  Aulnoy-sur-^eiile. 

Pont  sur  la  Seille,  près  de  la  borne 
1 1 83 ,  sur  le  chemin  de  Lanfroi- 
court. à  Manhoué. 

Pont  sur  la  Seille,  près  de  la  borne 
1 2  56 ,  sur  le  chemin  de  Moncel-sur- 
Seille  à  Peltoncourt. 

Pont  sur  le  ruisseau  le  Coq,  entre  le? 
homes  36 1 8  et  36 1 9  ,  sur  le  chemin 
de  Levai  a  Massevaux. 

Pont  sur  le  Saînl-Nicolas,  près  de  la 
horne  3838 ,  sur  le  chemin  de  Mou- 
treux-Cbâteau  à  Montreux-Vieiix. 

Pont  sur  la  Suarcine,  près  de  la  borne 
4oo7t  sur  le  chemin  de  Lepuii  k 
Friessen. 

Pont  sur  la  Suarcine ,  près  de  la  borne 
4024 ,  sur  la  route  de  MontbéliarJ 
k  Hâle. 


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ENTRE  LA  FRANCE  ET  LALLEMAGNE.  99 

N*  17.     , 

APPROBATION  DU  PRÉSIDENT  DE  LA  RÉPUBLIQUE  FRANÇAISE. 

1 1  mai  1877. 

Lb  Président  de  la  République  française, 
A  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut  : 

Un  procès-verbal  de  délimitation  entre  la  France  et  TEmpire  d'Allemagne  ayant 
été  signé  le  a6  avril  1877,  aux  termes  des  articles  premiers  du  Traité  préliminaire 
de  paix  du  36  février  1871  et  du  Traité  définitif  du  10  mai  suivant, 
Rrocè»-verbal  de  délimitation  dont  la  teneur  suit  : 
(Voir  page  89,  n*  16,  le  texte  du  procès- verbal.) 

Ledit  procës-veribal  de  délimitation  est  approuvé  et  recevra  sa  pleine  et  entière 
exécution. 
Paris,  le  1 1  mai  1877. 

(L.S.)  NfdeMAC  Mahon. 
DUC  DE  Magenta. 
Par  le  Président  de  la  République  : 
Decazes. 


N-  18. 

RATIFICATION  DE  LEMPEREUR  GUILLAUME. 

i3  mai  1877. 

(TMAÙVCTlOff,) 

Nous,  Guillaume,  • 

Par  la  grâce  de  EHeu , 
Empereur  d* Allemagne,  roi  de  Prusse,  etc.. 

Déclarons  et  reconnaissons  par  les  présentes ,  au  nom  de  l'Elmpire  allemand ,  le 
procès- verbal  de  délimitation  signé  à  Metz,  le  26  avril  1877,  par  mes  plénipo- 
len)iaires: 

Notre  général-lieutenant  à  la  disposition,  Charles  Théodore  de  Strantz;  notre 
major  au  grand  état-major  général,   Henri  Rhein;  notre  conseiller  de  régence, 
e-Adam  de  Bruce  , 
Et  les  plénipotentiaires  du  Président  de  la  République  française  : 
Le  général  de  division,  Louis  Toussaint-Simon  Doutrelaine;  le  colonel  du  génie , 
AiméLAUssÉDAT;  e  chef  de  bataillon  du  génie,  Charies-Henri  Bouvier, 
Procès-veri^al  dont  la  teneur  suit  : 
(Soit  le  texte  du  procès-verbal  de  délimitation,  voir  page  89,  n"  16.) 

7- 


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100  DÉLIMITATION  DES  FRONTIÈRES. 

Aux  termes  des  articles  premiers  du  Traité  préliminaire  de  paix  du  36  février,  elc.; 
Ayant  vu  et  examiné  ledit  procès- verbal,  nous  déclarons  qu*il  est  approuvé  et 
ratifié ,  et  promettons  de  Tobserver  el  de  le  faire  observer  par  nos  autorités. 

En  foi  de  quoi  nous  avons  donné  le  présent  instrument  de  ratification  revêtu  de 
notre  sceau  impérial. 

Donné  à  Berlin,  le  i3  mai  1877. 

(L.  S.)  Guillaume. 
Pour  le  grand  chancelier  : 
De  Bulow. 


N«  19. 
'       PROCÈS-VERBAL  D'ÉCHANGE 

DBS    RATIFICATIONS    DE    LA    CONVENTION    DE    DELIMPTATION    DU    26    AVRIL   1877. 

3t  mai  1877. 

Les  membres  soussignés  de  la  Commission  internationale  de  délimitation  de  la 
frontière  franco-allemande  : 

MM.  Bouvier  (Charles^Henri) ,  chef  de  bataillon  du  génie; 

Et  von  Bruce  (Adolphe- Adam),  conseiller  de  régence, 

Se  sont  réunis  à  Feffet  d'échanger  les  approbations  de  la  convention  relative  à  la 
délimitation  de  la  frontière  entre  la  France  et  T Empire  d* Allemagne,  signée  le 
a6  avril  1877. 

Le  chef  de  bataillon  du  génie  Bouvier  a  déposé  la  minute  de  Tapprobatioa  donnée 
par  le  Président  de  la  République  française  le  11  mai  1877,  et  le  conseiller  df 
régence  von  Bruce  la  minute  de  l'approbation  donnée  par  S.  M.  TEmpereur  d'Alle- 
magne, roi  de  Prusse,  le  i3  mai  1877. 

Le  Commissaire  français  a  pris  possession  de  lapprobation  allemande ,  et  le  Com- 
missaire allemand  de  l'approbation  française. 

En  foi  de  quoi  le  présent  procès- verbal  a  été  dressé  en  deux  expéditions.  Tune 
en  langue  française ,  l'autre  en  langue  allemande ,  signé  après  lecture  et  acceptation 
et  scellé  du  timbre  français  et  du  timbre  allemand  de  la  Commission. 

Le  Commissaire  français  a  gardé  l'expédition  en  langue  allemande,  et  le  Commis- 
saire allemand  l'expédition  en  langue  française. 

Fait  et  clos  à  Metz,  le  3i  mai  1877. 

Bouvier.  von  Brugb. 


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ÉTAT  CIVIL  DES  ALSACIENS-LORRAINS. 


W20. 
ARRANGEMENT 

POUR    APPRANGHIR    DU   TIIIBUB    LES    ACTBS    DE    L*BTAT   CIVIL 
INTÉRESSANT    LES    ALSACIENS-LORRAINS. 

4  novembre  187a. 

OBCLAAATIOIf  <*). 

Les  soussîgnéft,  agissant  au  nom  de  leurs  Gouvernements  respectifs,  ont  arrêté 
d'un  commun  accord  et  déclaré  ce  qui  suit  : 

Les  expéditions  des  actes  de  Tétat  civil  demandées  par  les  autorités  françaises  et 
délivrées  en  Alsace-Lorraine ,  ou  demandées  par  les  autorités  d^Alsace-Lorraine  et 
délivrées  en  France ,  seront  à  Tavenir  exemptées  de  tous  frais  de  timbre. 

Le  présent  arrangement  est  conclu  pour  une  période  de  cinq  années  à  compter 
de  ce  jour,  mais  il  sera  renouvelé  de  plein  droit  et  continuera  d*étre  observé  si  au- 
cane  des  deux  Parties  n*a  notifié  une  intention  contraire  trois  mou  au  moins  avant 
Texpiration  de  ce  terme. 

Fait  en  double  à  Paris,  le  à  novembre  187a. 

Rbmusat.  Arnim. 

^^  Promulguée  par  décret  du  8  novembre  1873  :  Journal  officiel  du  10  novembre  1873. 
BalUtin  des  lois ,  xii*  série ,  n^  1 1  a- 1 5 a3 . 


374449.^ 

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PROPRIÉTÉ  INDUSTRIELLE  INTERNATIONALE- 


N'  21. 
DÉCLARATION^'^ 

INTBBPBÉTATIVE  DE  L*ARTIGLE  1  1  DE  LA  CONVENTION  DU  12  OCTOBRE   187I, 
RELATIF  AUX  MARQUES  DE  FABRIQUE  OU  DE  COMMERCE. 

8  octobre  1873. 

.  Des  doutes  s^étant  élevés  sur  la  portée  de  Tarticle  - 1 1  de  la  convention  addition- 
nelie  au  Traité  de  paix  du  lo  mai  1871,  entre  la  France  et  rAllemagpe,  conclue  à 
Berlin,  le  la  octobre  187 1,  les  soussignés,  dûment  autorisés  à  cet  effet,  sont  cod- 
venus  de  ce  qui  suit  : 

Il  est  entendu  que  toutes  les  dispositions  stipulées  par  les  traités  conclos,  aranl 
la  guerre,  entre  la  France,  d'une  part,  et  un  ou  plusieurs  États  allemands,  d*aatre 
part,  relativement  à  la  protection  des  marques  de  fabrique  ou  de  commerce,  ont 
été  remises  en  vigueur  par  T article  11  de  la  convention  susmentionnée  ^*^ 

(^)  Promulguée  par  décret  du  1 1  octobre  1873  :  Journal  officiel  du  i5  octobre;  Bnlieta  its 
lois,  XII*  série,  n°  1 59*3436. 

Avis  de  la  signature  de  cette  déclaration  avait  été  inséré  au  Journal  officid  du  11  octobre, 
dans  les  termes  suivants  : 

L^article  11  de  la  convention  additionnelle,  signée  à  Berlin,  le  la  octobre  1871,  ayant  fiit 
revivre  les  stipulations  du  Traité  de  1862  ,  entre  la  France  et  ie  ZoUverein,  relatives  à  la  garan- 
tie des  marques  de  fabrique ,  des  doutes  s*étaient  élevés  sur  le  point  de  savoir  si  les  dispositions 
analogues  insérées  dans  les  Traités  conclus ,  antérieurement  à  la  guerre ,  avec  les  États  alle- 
mands qui  ne  faisaient  point  partie  du  ZoUverein  étaient  également  remises  en  vigueur. 

Une  déclaration ,  signée  bier  par  le  Ministre  des  affiûres  étrangères  et  l'ambassadeur  d'Alle- 
magne à  Paris,  met  fin  à  ces  doutes.  Il  en  résulte  que  les  industriels  français  jouissent,  poor 
leurs  marques  de  fabrique,  de  la  même  protection  qui  leur  était  assurée,  avant  la  guerre,  par 
tous  lea traités  conclus  avec  les  divers  États  allemands  indistinctement. 

W  Ainsi  se  trouve  remis  en  vigueur  l'article  2  A  du  Traite  de  commerce  du  à  mars  i865. 
avec  les  villes  banséatiqûes  de  Lubeck ,  Brème  et  Hambourg.  Cet  article  est  ainsi  conçu  : 

Art.  24.  «Pendant  la  durée  du  présent  Traité,  la  propriété  des  marques  de  fabrique  et  de 
commerce,  sous  quelque  forme  ou  nom  que  ce  soit,  ainsi  que  les  étiquettes  de  marchandises 
et  emballages  de  toute  espèce,  appartenant  aux  sujets  et  citoyens  de  l'une  ou  de  raotre  cle> 
Hautes  Parties  contractantes ,  sera  réciproquement  protégée. 

Toute  contrefaçon,  imitation  ou  emploi  abusif  desdites  marques,  étiquettes  et  emballages 


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PROPRIETE  INDUSTRIELLE  INTËRNATJONALE.  103 

En  foi  de  quoi  les  soussignés  ont  signé  la  présente  déclaration  et  y  ont  apposé  le 
sceau  de  leurs  armes. 
Fait  en  double  à  Paris,  le  8  octobre  1873. 

(L.  S.)  Broglib.  {L.  s.)  Arnim. 

pourra  être  poursuivie  devant  les  tribunaux  compétents  par  les  parties  lésées  ou  leurs  ayants 
droit. 

Pour  jouir  de  la  protection  stipulée  par  le  premier  alinéa  du  présent  article,  les  sujets  et 
citoyens  des  Hautes  Parties  contractantes  devront  fournir  aux  tribunaux  compétents  la  preuve 
d*avoir  fait  le  dépôt  des  marques ,  étiquettes  et  emballages  qui  leur  appartiennent ,  savoir  : 

Les  sujets  français  dans  les  villes  hanséatiques ,  au  tribunal  de  commerce  de  chacune  d^elles, 
et  les  citoyens  des  villes  hanséatiques  en  France,  au  greffe  du  tribunal  de  commerce  ou  du 
conseil  des  prud'hommes. 

Quant  aux  dessins  et  modèles  industriels  appartenant  aux  sujets  et  citoyens  de  Tune  ou 
de  l'autre  des  Hautes  Parties  contractantes ,  ils  jouiront  réciproquement  de  la  protection  que 
leâ  lois  respectives  accordent  actuellement  ou  accorderont  par  la  suite  aux  dessins  et  mo- 
dèles industriels  des  nationaux. 

Voir  le  texte  du  traité,  tome  I*'  du  Recueil,  p.  a  16.) 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS 

ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES. 


N"  22. 
RAON-SUR-PLAIJNE. 

RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DB  LA  COMMISSION  CHARGÉE  D'EXAMINER  LE  PROJET  DE  LOI  TENDAKT  À 
RATTACHER  AO  CANTON  DE  RAON-L*ÉTAPE,  RAON-SDR-PLAINE ,  COMMUNE  RESTEE  FRA.V 
ÇAISE  DU  CANTON  DE  SCHIRMEGK, 

par  M.  le  vicomte  de  Champagny,  membre  de  F  Assemblée  nationale. 
Séance  du  26  mars  1873. 

Messieurs,  le  projet  de  loi  qui  vous  est  soumis  ^'^  tend  à  rattacher  au  canton  de 
Raon-rÉtape,  arrondissement  de  Saiut-Dié,  département  des  Vosges,  la  partie  restée 
française  de  la  commune  de  Raon-sur-Plaine  qui  dépendait  autrefois  du  canton  de 
Schirmeck.  Cette  commune  avait  été  cédée  à  1* Allemagne,  comme  le  reste  du  canton, 
par  les  traités  des  26  février  et  10  mai  1871;  mais,  par  suite  de  la  convention  da 
1 3  octobre  suivant,  elle  a  été  rendue  à  la  France,  en  laissant  seulement  à  1* Allemagne 
une  fraction  de  son  territoire.  Le  conseil  général  des  Vosges  a  pensé  qu'il  y  avait  iiea 
de  rattacher  cette  commune  au  canton  de  Raon-rÉtape  ;  il  en  a  émis  le  vœu  en  1871. 

Une  instruction  régulière  a  eu  lieu  ;  ses  résultats  ne  laissent  aucun  doute  sur  la 
solution  à  adopter.  En  effet,  la  mesure  que  Ton  vous  propose  est  désirée  par  tous  les 
habitants  de  Raon-sur-Plaine;  de  plus,  la  situation  topographique  de  la  commune, 
qui  entretient  des  rapports  fréquents  avec  Raon-rÉtape,  auquel  elle  est  reliée  par 
une  belle  route  départementale ,  Tindique  aussi  ;  enfin  les  chefs-lieux  des  autres  can- 
tons voisins  sont  plus  éloignés  et  séparés  de  Raon-sur-Plaine  par  des  montagnes 
qui  rendent  les  communications  difficiles  ou  dangereuses. 

Le  conseil  général  et  celui  d'arrondissement,  le  préfet  et  le  sous-préfet  ont  émis 
uu  avis  favorable  à  la  mesure  projetée ,  ainsi  que  les  conseils  municipaux  des  neuf 
communes  formant  le  canton  de  Raon-fÉtape.  En  un  mot,  aucune  observation  n'a 
été  présentée  contre  le  projet  dont  il  s'agit. 

Ces  considérations  ont  amené  votre  Commission  à  se  ranger  à  l'avis  exprimé  par 
le  Conseil  d*Etat,  conforme  du  reste  à  celui  de  M.  le  Garde  des  sceaux,  qui,  après 
avoir  consulté  les  chefs  de  la  cour  de  Nancy,  approuve  complètement  la  demande  du 

^')  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  3  3  mars  1873. 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS.  105 

conseil  général  des  Vosges.  Elle  vous  propose,  en  conséquence,  d'adopter  sans  mo- 
difications le  projet  de  loi  suivant  : 

PROJET  OB   LOI  ^^K 

Article  unique.  La  commune  de  Raon-3ur-Plaine ,  telle  qu  elle  a  été  rétrocédée  à 
la  France  par  Tarticle  lo  de  la  convention  du  la  octobre  1871,  est  rattachée  au 
canton  de  Raon-rÉtape ,  arrondissement  de  Saint-Dié ,  département  des  Vosges. 


N-  23. 

NOUVEAU  CANTON  DE  PR0VENCHÈRE8 

(ancibn  camton  db  saalbs). 

RAPPORT^ 

FAIT  AU  NOM  DB  LA  COMMISSION  D*INTÉRÊT  LOCAL  CHARGEE  D*EXAMINEE  LE  PROJET  DE 
LOI  TENDANT  À  CREER,  AVEC  LES  COMMUNES  RESTEES  FRANÇAISES  DE  L'ANCIEN  CANTON 
DB  SAALBS,  UN  AUTRE  CANTON  DONT  LE  CHEF-LIEU  SERAIT  PROVBNCHÈRBS  (VOSGES), 

par  M.  Courbet-Poulard,  membre  de  TAssemblé  nationale. 
Déposé  à  la  séance  du  3  avril  1 873. 

Messieurs,  lors  du  traité  de  Francfort,  qui  démembra  si  cruellement,  dans  TEst, 
notre  malheureux  pays ,  on  dut,  en  se  séparant  (puisqu*il  le  fallait)  des  territoires 
annexés  à  la  Prusse ,  constituer  administrativement  les  territoires  restés  à  la  France. 

C'est  ainsi  que  les  deux  tronçons  échappés  à  la  spoliation  allemande ,  Tun  dans  la 
Meurthe ,  qui  perdait  peu ,  Tautre  dans  la  Moselle ,  qui  perdait  beaucoup ,  furent 
soudés  ensemble  par  la  loi  des  26  juillet-g  août-7  septembre  1871,  et  devinrent  un 
seul  et  même  département,  le  département  provisoire  de  Meurthe-et-Moselle; 

C*est  aiosi  que  Belfort  s'est  trouvé  pour  ainsi  dire  naturellement  le  centre  ad- 
ministratif de  la  portion  restée  française  du  département  du  Haut-Rhin ,  dont  les 
habitants  ont  tenu  à  conservei'  le  nom,  comme  un  dépôt  patriotique,  qui  est  bien 
dans  leurs  mains  ; 

C*est  ainsi  que  les  arrondissements  de  Belfort ,  de  Saint-Dié  et  de  Briey,  quoique 
morcelés,  ont  conservé  leur  autonomie; 

Cest  ainsi  que  vous  avez  maintenu ,  malgré  Tamputation  qui  les  avait  entamés , 
les  cantons  de  Briey,  de  Fontaine,  d'Audun-le-Roman  et  de  Longwy  ; 

C'est  ainsi  que  naguère  vous  avez  consacré  par  une  loi  la  formation  des  nou- 
veaux cantons  de  Cirey,  de  Cbambley  et  d'Arracourt,  avec  les  débris  des  anciens 
cantons  de  Lorquin ,  de  Gorze ,  de  Vicq  et  de  Château-Salins  ; 

^')  Voté  le  3i  mars  1873.  Promulgation:  Journal  officiel  du  26  avril  1878;  Bulletin,  des 
lois.  Ml*  série,  n*  126-1930. 

^-^  Eiposé  des  motifs:  Journal  officiel  du  2  avril  1870. 


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106  NOUVELLES  ClRCONSCRJPTiONS 

C*est  aiiiM  que  vous  avez  rattaché  :  4 

1**  Au  canton  de  Blamont  (Meurthe-et-Moselle)  la  partie  restée  française  du 
canton  de  Rechicourt.  c*est-à-dire  la  commune  d^Igney,  en  totalité,  et  la  commune 
d'Avricourt,  en  partie; 

3*  Au  canton  de  Raon  rÉtape,  arrondissement  de  Saint- Dié  (Vosges),  la  com- 
mune restée  française  de  Raon-sur-Plaine. 

Et  c'est  en  raison  de  ce  grand  travail  de  recomposition  provisoire,  —  provisoire, 
soit  quant  aux  départements,  soit  quant  aux  arrondissements,  soit  quant  aux  can- 
tons plus  ou  moins  atteints ,  —  c'est  en  raison  de  ce  travail ,  auquel  nous  ont  con- 
damnés des  désastres  qui  ne  sont  pas  sans  appel ,  que  vous  êtes  saisis  aujourd'hui 
d'un  projet  de  loi  tendant  à  créer,  au  moyen  des  épaves  de  Tancien  canton  de 
Saales,  un  autre  canton  dont  le  chef-lieu  sera  Provenchères  (Vosges). 

En  effet ,  par  suite  de  la  cession  consentie  à  TAIlemagoe ,  six  communes  du  dépar- 
tement ^'^  des  Vosges,  qui  relevaient  de  la  justice  de  paix  de  Saales,  les  communes 
de  Colroy-la-Grande ,  de  la  Grande-Fosse,  de  Lubine,  de  la  Petite-Fosse,  de  Lurse 
et  de  Provenchères,  se  voient  quant  à  présent  distraites  de  leur  chef-lieu  de  canton. 

Ces  communes,  qui,  pour  ne  pas  laisser  souffrir  les  intérêts  administratifs  de 
chaque  jour,  avaient  été  momentanément  réunies  au  canton  de  Saint-Dié ,  viennent 
vous  exprimer  leur  aspiration  unanime  d'obtenir  en  commun  Texislence  cantonale, 
avec  Provenchères  pour  chef-lieu. 

Toutes  les  autres  conununes  du  canton  de  Sainl-Dié  se  montrent  favorables  à  la 
demande. 

Quatre  d*entre  elles  toutefois  essayent  d'y  faire  quelque  opposition.  Mais  comme 
cette  opposition  manque  de  tout  point  d'appui  tant  soit  peu  sérieux,  il  n'y  a  pas 
lieu  de  s'y  arrête. 

Aussi  le  conseil  municipal  et  le  conseil  d'arrondissement  de  Saint-Dié ,  et  après 
eux  le  conseil  général  des  Vosges,  ont-ils  passé  outre,  sans  en  tenir  le  moindre 
compte;  aussi  se  sont-ils  pleinement  associés  aux  vœux  légitimes  des  populations  si 
dignes  d'intérêt,  quand  on  songea  tous  les  maux  qu'elles  ont  soufferts  d'une  invasion 
qui  les  a  occupées  les  premières  et  qui  les  quittera  les  dernières  ! 

Aussi  les  autorités  administratives,  consultées  à  tous  les  étages,  ont-elles  donné 
leur  entier  assentiment  aux  délibérations  municipales  qui  réclament  aujourd'hui  de 
vous.  Messieurs,  la  sanction  d'une  loi. 
s«uU  objection         Uue  seulc  objection  pourrait  être  soulevée  contre  la  mesure ,  l'insufEsance  nii- 
oppoBM  mérique  des  habitants  de  la  nouvelle  circonscription.  Mais  cette  objection  vou< 

l'avez  résolue  par  avance  en  statuant,  comme  vous  l'avez  &it  dans  votre  séance  du 
'j  1  mars,  sur  le  sort  des  trois  cantons  de  Cirey,  de  Chambley  et  d'Arracourt. 

Vous  avez  admis  en  effet,  pour  Cirey,  Chambley  et  Arracourt,  dont  chaque 
groupe  n'offrait  qu'une  moyenne  de  5, a 00  habitants,  qu'ils  avaient  respectivement 
tous  les  titres  pour  bénéficier  d'une  exception;  exception  tellement  large ,  du  reste. 

'•^  Ce  df^parlenienl  lui-même  n'a  pas  garde  son  intégrité;  on  lui  a  pris  dix-huit  commuacv 


••  projet  de  loi. 


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ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES.  107 

qu  elle  comprend,  en  France,  près  de  cinq  cents  cantons  au-dessous  de  7,000  âmes; 
oui,  vous  avez  admis  que ,  malgré  leur  mutilation  ou  plutôt  à  cause  de  leur  mutilation , 
ces  cantons  fatalement  réduits  dans  leurs  proportions  premières  auraient  eu  droit  à 
une  exception ,  même  si  Texceplion  n*eût  pas  existé  déjà. 

Mais,  ainsi  que  le  fait  remarquer  M.  le  Ministre  de  Tintérieur,  si  le  chifire  de  la 
population  est  un  des  éléments  essentiels  à  invoquer  pour  une  constitution  canto- 
nale, il  y  en  a  d'autres  encore  qui  ne  manquent  pas  d'importance,  par  exemple  la 
nécessité  de  munir  notre  nouvelle  frontière  des  centres  de  surveillance  et  des  ser- 
vices judiciaires  et  administratifs ,  sans  lesquels  on  ne  saurait  assurer  Texécution  des 
lois  de  police ,  de  douanes ,  etc. 

Cette  raison  seule  aurait  paru  décisive  aux  chefs  de  la  cour  de  Nancy,  qui  signalent 
de  concert  le  grave  inconvénient  qu  il  y  aurait  à  laisser  priver  de  toul  magistrat  sé- 
dentaire un  pays  où  se  commettent  fréquenunent  des  délits  et  des  contraventions. 

M.  le  premier  président  et  M.  le  procureur  général  font  observer,  en  outre ,  que , 
si  Ton  rattachait  définitivement  au  canton  de  Saint-Dié  les  communes  restées  fran- 
çaises de  fancien  canton  de  Saales ,  il  en  résulterait  plus  de  fatigues  et  de  dépenses 
pour  les  administrés,  et  pour  les  justiciables  plus  de  frais,  spécialement  de  ces  lirais 
judiciaires  qui  se  mesurent  sur  la  distance. 

En  effet,  il  y  a  pour  les  communes  intéressées  une  économie  notable  de  par- 
cours, entre  Saint-Dié  à  ao  kilomètres,  et  Provenchères  à  10  kilomètres  seulement. 

Il  est  donc  impossible  de  trouver,  pour  les  villages  dont  il  s'agit,  un  point  quel- 
conque d'une  centraUlé  plus  propice  et  d*un  accès  plus  commode. 

Cest  pour  ce  motif  que  les  représentants  municipaux  de  la  ville,  chef-lieu  de 
Farrondissement,  estiment  qu'il  y  aurait  dans  la  circonscription  une  opportunité 
véritable  à  ce  que  la  commune  de  Beaulay  ellerméme ,  qui  fait  actuellement  partie 
du  canton  de  Saint-Dié,  fût  détachée  de  son  centre  originaire  pour  donner  par  son 
annexion  plus  de  développement  au  canton  à  constituer. 

Il  importe  enfin  d'ajouter  que  le  juge  de  paix  aurait  à  statuer  sur  de  nombreuses 
instances  civiles.  Les  actions  possessoires  sont,  eu  effet,  très-fréquentes  dans  les  en- 
virons de  Provenchères;  les  transports  sur  les  lieux  y  sont  souvent  indispensables; 
la  magistrature  locale  serait  appelée  dès  lors  à  y  rendre  les  plus  grands  services. 

Appuyée  sur  ces  considérations,  qui  ont  déterminé  le  Conseil  d'Ëlat  et  le  Gouver- 
nements, chacun  en  ce  qui  le  concerne. 

Votre  17* commission  d'intérêt  local.  Messieurs,  à  l'honneur  de  soumettre  à  votre 
adoption  le  projet  de  loi  suivant  : 

PROJET   DB   LOI^'^ 

Art.  1".  H  est  créé  dans  l'arrondissement  de  Saint-Dié  (Vosges)  un  nouveau 
canton  composé  des  communes  suivantes  :  1*  Beaulay  (commune  distraite  de  Saint- 

'^  Voté  le  5  avril  1873.  Promulgation  :  Journal  officiel  du  1 1  avril  1878;  Bulleûn  des  lois. 
Ml*  série,  n*  125-1906. 


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108  NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS 

Dié);  a*  Toiroy -la-Grande ,  la  Grande-Fosse,  Lubine,  Lusse,  la  Petite-Fosse  et  Pro* 
venchères  (communes  restées  françaises  de  Tancien  canton  de  Saaies). 
Le  chef-lieu  de  ce  nouveau  canton  est  fixé  à  Provenchëres. 

Art.  2.  En  ce  qui  concerne  le  canton  de  Provenchères ,  créé  par  Tarticle  ci- 
dessus,  il  pourra  èlre  dérogé  à  l'article  3i,  part^aphe  2,  de  la  loi  du  35  Teatose 
an  zi ,  aux  termes  duquel  chaque  arrondissement  de  justice  de  paix  doit  avoir  deux 
notaires  au  moins. 


N'  24. 
AVRICOURT.  -  IGNEY. 

RAPPORT 

PAIT  AU  NOM  DB  LA  GOMM1S8IOII  CHARGEE  D*BXAMINBR  LE  PROIBT  DB  LOI  TBBDANT  À 
RATTACHER  AU  CANTON  DE  BLAMONT  (mBDRTHB-ET-MOSBLLb)  LA  PARTIR  RBSTéc  FRiX 
ÇAISB  DU  CARTON  DE  RÉGBIGODRT  (cOMIfUNE  D'IGNBY  ET  PARTIE  DE  LA  COMMUKC 
D'AYRICOURt), 

par  M.  de  Carbonnier  de  Marne ,  membre  de  TAssemblée  nationale. 
Séance  du  3i  mars  1873. 

Messieurs,  le  Gouvernement  soumet  à  TAssemblée  nationale  un  projet  de  loi^'^ 
tendant  : 

1*  A  rattacher  à  la  commune  dlgney  la  partie  restée  française  de  la  commuDe 
d*Avricourt,  comprise  dans  Tancien  canton  de  Réchicourt  (Meurthe)  ; 

a°  A  rattacher  la  commune  dlgney  ainsi  agrandie,  et  qui  dépendait  autrefois 
du  canton  de  Réchicourt,  au  canton  de  Blamont,  arrondissement  de  Lanéville, 
département  de  Meurthe-et-Moselle. 

Ce  projet  a  pour  but  de  pourvoir  à  l'une  des  douloureuses  conséquences  des 
traités  de  cession  consentis  avec  T Allemagne,  les  a6  février  et  10  mai  1871,  et  de 
la  convention  de  rétrocession  en  date  du  1 3  octobre  de  la  même  année. 

Il  repose  sur  ce  double  motif  :  1*  que  la  fraction  d*Avricourt  n*est  pas  asses  im- 
portante pour  former  une  municipalité  distincte ,  et  qu  il  convient  de  Tannexer  à  la 
commune  d7gney  ;  s**  que  cette  commune  elle-même,  la  seule  qui  nous  reste  de 
Tancien  canton  de  Réchicourt,  augmentée  de  cette  fraction,  ne  peut,  en  raison  des 
circonstances  locales,  être  rattachée  qu*au  canton  de  Blamont. 

Votre  17*  Commission  d*intérèt  local  a  mûrement  e^Laminé  cette  affaire,  et,  après 
avoir  consulté  toutes  les  pièces  du  dossier,  elle  a  constaté  : 

Que  le  projet  présenté  par  le  Gouvernement  a  été  délibéré  et  approuvé  par  le 

^'î   Ëiposé  des  motifs  :  Journcd  Officiel  ^u  1"  avril  1S73. 


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ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES.  109 

Conseil  d*État  dans  sa  séance  du  6  mars  1873,  et  quil  est  conforme  à  lavis  et  aux 
vœux  exprimés  par  les  autorités  administrai! ves  et  judiciaires. 

Les  chefs  de  la  cour  d*appel  de  Nancy,  les  conseils  municipaux  des  diverses  com- 
munes comprenant  le  canton  de  Blamont  et  les  cantons  voisins,  le  conseil  d  arron- 
dissement de  Lunéville,  le  conseil  général  de  Meurthe-et-Moselle  sont  d*accord 
pour  reconnaître  lutilité,  la  nécessité  même  de  la  mesure  proposée  par  le  Gou- 
vernement. 

Ces  nombreux  documents  fournis  par  l'instruction  à  laquelle  il  a  été  procédé  et 
complétée  par  le  plan  des  lieux  démontrent  que  la  petite  fraction  restant  de  Tan- 
cienne  commune  d*Avricourt  ne  peut  former  à  elle  seule  une  municipalité,  et  qu'il 
faut  l'annexer  à  la  commune  d*Igoey  ; 

Que  cette  commune  d'Igney  se  trouve,  par  la  proximité,  la  facilité  des  communi- 
cations, les  relations  relatives  préexistantes,  la  communauté  d'usage  ^t  d'intérêts, 
forcément  rattachée  au  canton  de  Blamont,  et  qu'il  y  aurait  inconvénient  et  préju- 
dice grave  k  contrarier  les  vœux  des  populations  et  des  autorités  locales  pour  rat- 
tacher cette  commune  à  un  autre  canton. 

En  conséquence,  la  Commission  à  l'unanimité  vous  propose  d'adopter  le  projet 
de  loi  tel  qu'il  est  présenté  par  le  Gouvernement  ^^K 

Art.  I*'.  La  partie  restée  française  de  la  commune  d'Avricourt,  ancien  canton  de 
Réchicourt  (Meurthe),  est  rattachée  à  la  commune  d'Igney. 

Art.  2.  La  commune  d'Igney,  qui  dépendait  autrefois  du  canton  de  Réchicourt, 
est  rattachée  à  la  justice  de  paix  de  Blamont  (arrondissement  de  Lunéville,  dépar- 
tement de  Meurthe-et-Moselle). 


N*  25.. 

FORMATION  DES  TROIS  NOUVEAUX  CANTONS  DE  CIREY, 
CHAMELEY  ET  ARRACOURT. 

RAPPORT  <•> 

FAIT  AU  NOM  DR  LA  COMMISSION  D'INTÉRÊT  LOCAL  CHARGRB  D'EXAMINER  LE  PROJET  DE 
LOI  POUR  LA  FORMATION  DE  TROIS  NOUVEAUX  CANTONS  DE  JUSTICE  DE  PAIX  DANS  LE 
DEPARTEMENT  DE  MEURTHE-ET-MOSELLE , 

par  M.  Courhct-Poulard,  membre  de  l'Assemblée  nationale. 
Séance  du  32  juillet  1879. 
Messieurs,  l'amputation  cruelle  qu'a  dû  subir,  dans  l'Est,  le  territoire  français,  à 

^')  Voie  le  28  juin  1873.  Promulgation  :  Journal  Officiel  du  6  juillet  1878;  Bulletin  des 
lois ,  xii*  série ,  n*  1 4o-2 1 3 1 . 
^^  Exp4>sé  des  motifs  :  Journal  Officiel  du  10  juin  1872. 


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110 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS 


Perles 
dans  la  Moselle 

et 
dans  la  Menrthp. 


ia  suite  des  événements  terribles  de  l'invasion  allemande  et  du  trailé  douloureux  qui 
.  en  a  marqué  le  terme ,  cette  amputation  cruelle  a  jeté  la  plus  grande  perturbation 
dans  les  départements,  les  arrondissements,  les  cantons  et  les  communes  plus  ou 
moins  entamés ,  plus  ou  moins  touchés  par  la  nouvelle  ligne  de  démarcation  de 
nos  frontières  du  côté  du  Rhin. 

Il  n*est  pas  besoin  de  vous  dire  les  souffrances  de  nos  populations  dans  ces  con- 
trées si  dévouées,  si  patriotiques,  que  la  guerre  a  occupées  les  premières  etqu*eUe 
délivrera  les  dernières. 

Les  besoins  nouveaux,  naissant  d'une  situation,  hélas!  nouvelie,  ont  donné  lieu 
à  des  démarches,  nous  pourrions  dire  à  des  obsessions  incroyables,  de  la  part  des 
.  groupes  restés  français ,  là-bas. . . ,  vis-à-vis  de  groupes  devenus  matériellement 
prussiens  ! 

Ces  démarches ,  ces  obsessions  multipliées  ont  forcé  votre  1 1'  Commission  d'in- 
térêt local  à  étudier  très-profondément  le  projet  de  loi  présenté  par  le  Gouverne- 
ment pour  la  formation  de  trois  nouveaux  cantons  de  justice  de  paix  dans  le  dépar- 
tement de  Meurthe-et-Moselle. 

Nos  études.  Messieurs,  nous  tenons  à  vous  y  associer,  pour  vous  associer  du 
même  coup  à  notre  responsabilité,  qui  a  pour  point  d'appui  déjà  celle  do  Gouver- 
nement, dont  la  sollicitude  s'était  mûrement  préoccupée  de  la  question  avant  de 
nous  la  soumettre. 

Vous  ne  nous  en  voudrez  pas,  dès  lors,  si  nous  sommes  obligés, afin  de  conclure 
sûrement,  de  dérouler  sous  vos  yeux  les  différentes  phases  de  l'affaire,  de  Tafiaire 
importante  sur  laquelle  vous  êtes  appelés  à  prononcer  souverainement. 

1"  PHASE.  —  Mesures  administratives  prises  après  h  paix. 

Au  moment  de  la  conclusion  de  la  paix,  la  France  a  perdu  ia  presque  totalité  de 
l'ancien  département  de  la  Moselle  ;  elle  n'en  a  conservé  qu*un  arrondissement  à 
peu  près  intact,  celui  de  Briey,  avec  les  débris  d'un  canton,  celui  de  Gorze.  L'ar- 
rondissement de  Briey  a  perdu  vingt  communes  et  plus  de  dix  mille  habitants, 
appartenant  aux  cantons  de  Briey  et  d'Audun-le-Roman  ;  Gorze  a  été  cédé  à  TAlle- 
magne,  et  les  portions  du  canton  de  ce  nom  laissées  à  la  France  comprennent 
douze  communes  et  4»Â78  habitants. 

Dans  le  département  de  la  Meurthe  la  France  a  perdu  deux  arrondissements 
presque  entiers,  ceux  de  Sarrebourg  et  de  Château-Salins ,  ainsi  que  les  chefs-lieux 
de  ces  deux  arrondissements  et  ceux  de  tous  les  cantons  dont  ils  étaient  com- 
posés. 

De  l'arrondissement  de  Château-Salins  il  ne  nous  est  resté  que  neuf  communes 
du  canton  de  Vie,  contenant  3,345  habitants,  et  trois  communes  du  canton  de 
Château-Salins  ;  soit,  pour  tout  l'arrondissement  de  Château-Salins,  douze  com- 
munes et  4t700  habitants. 

De  l'arrondissement  de  Sarrebourg  il  ne  se  retrouvait  plus  que  huit  communes, 
ensemble  6,280  habitants. 


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ADMLNfSTRATlVES  ET  JUDICIAIRES. 


111 


Uhérieureinent,  lors  de  la  convention  de  Francfort,  la  commune  d'Igney  et 
une  petite  portion  de  celle  d'Avricourt  (ancien  canton  de  Réchicourt,  arrondisse- 
ment de  Sarrebourg)  nous  ont  été  rendues;  mais  il  n'en  est  question  ici  que  pour 
mémoire,  puiscpi* elles  ne  sont  pas  en  cause,  dans  le  projet  de  loi  présenté  à 
TAssemblée. 

Le  premier  soin  du  Gouvernement  français  a  été  de  pourvoir  à  l'administration 
de  ces  tristes  épaves  de  notre  ancien  territoire.  Les  communes  du  canton  de  Gorzé 
ont  été  attribuées  à  Tarrondissement  de  Briey,  celles  du  canton  de  Cbâteau-Salins  à 
l'arrondissement  de  Nancy,  et  celles  des  cantons  de  Vie  et  de  Lorquin  à  l'arrondis- 
sèment  de  Lunéville. 

Cependant  il  fallait  aussi  régler  les  compétences  judiciaires ,  pour  lesquelles  ces 
diverses  communes  furent  rattachées  aux  cantons  les  plus  voisins.  ' 

Il  fallut  en  venir,  après  ces  mesures  transitoires,  à  constituer  d'une  manière  déQ- 
nitive  ces  différents  territoires,  violemment  arrachés  de  leurs  anciens  centres  admi- 
nistratifs. 

La  loi  des  a6  juillet,  g  août  et  7  septembre  1871  a  constitué  le  département 
provisoire  de  Meurthe-et-Moselle  avec  les  restes  des  deux  départements  de  ces 
noms.  Mais  elle  ne  pouvait  statuer  sur  la  reconstitution  des  anciens  cantons  ou  sur 
les  réunions  de  leurs  morceaux  à  des  cantons  déjà  existants  avant  qu'il  eut  été 
satisfait  aux  dispositions  de  Tarticle  1 3  de  la  loi  du  ad  juillet  1867  et  de  l'article  5o 
de  la  loi  du  10  août  1871,  qui  prescrivent  les  formalités  d'instruction  et  d'enquête 
à  suivre  dans  la  matière.  Aux  termes  de  ces  articles ,  les  conseils  généraux  et  les 
conseils  d'arrondissement  doivent  être  consultés,  ce  qui  ne  pouvait  avoir  lieu  dans 
l'espèce,  puisqu'un  malheureux  décret  du  Gouvernement  de  la  Défense  nationale 
avait  prononcé  la  dissolution  de  ces  assemblées. 

Cependant  de  nouvdiles  élections  devaient  avoir  lieu  pour  leur  réintégration ,  et 
il  devenait  impossible  de  priver  les  populations  intéressées  de  leur  droit  de  vote, 
pour  lequel  d'ailleurs  rien  n'autorisait  à  les  distraire  des  circonscriptions  aux- 
quelles elles  avaient  appartenu. 

Il  fut  pourvu  aux  besoins  de  la  situation  par  le  décret  du  16  septembre  1871, 
qui  appela  les  habitants  de  l'ancien  canton  de  Gorze  à  nommer  un  membre  du 
conseil  général  et  un  membre  du  conseil  d'arrondissement,  en  indiquant  la  com- 
mune de  Mars4a-Tour  pour  le  recensement  des  votes. 

La  même  mesure  fut  prise  pour  les  restes  du  canton  de  Lorquin ,  et  la  commune 
de  Cirey  fut  désignée  pour  le  recensement  général  des  votes.     * 

Quant  aux  communes  du  canton  de  Château-Salins,  le  Gouvernement  ne  jugea 
pas  qu'elles  fussent  assez  populeuses  pour  être  représentées  spécialement  au  conseil 
général  et  an  conseil  d'arrondissement.  Il  les  réunit  aux  restes  du  canton  de  Vie  et 
détermina  la  commune  d'Arracourt,  appartenant  à  ce  canton,  comme  lieu  de 
recensement  pour  les  votes. 

Il  est  à  remarquer  ici  que  les  cantons  de  Briey  et  d'Audun-le-Roman  n'ont  passé 
par  aucune  de  ces  mesures  transitoires.  Ils  avaient  conservé  leur  chef-lieu  respectif, 


CootlilolîoD 

provisoire 

du  dépari«ment 

de 

Meurtlie- 

euMoMlle. 


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112 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS 


CoDStilnlion 

de» 

cantons. 


Badooviller. 


la  plus  grande  partie  de  leuh  territoire ,  et  ils  furent  considérés  avec  raison  comme 
continuant  à  exister  de  fait  et  de  droit,  de  même  que  l*avait  élé  le  département  de 
la  Meurthe,  quoique  dépouillé  de  deux  arrondissements,  et  le  département  des 
Vosges ,  quoique  privé  de  deux  cantons  ou  à  peu  près. 

2*  PHASE.  —  Réunion  da  conseil  général  de  Meurthe^t-Moselle  en  octobre  1871. 

Les  élections  départementales  eurent  lieu  peu  de  jours  avant  la  réunion  des  con- 
seils. Les  élus  des  trois  circonscriptions  provisoires,  formées  ainsi  qu'il  vient  d*étre 
dit,  reçurent  pour  mandat  principal  de  demander  leur  constitution  définitive  en 
cantons.  Un  grand  nombre  de  conseils  municipaux  prirent  des  résolutions  dans  ce 
sens,  et  Témotion,  aussi  vive  qu^attendrissante,  des  populations  jalouses  de  conser- 
ver leur  autonomie  cantonale,  se  manifesta  de  toute  part  Cependant,  dans  les  trois 
communes  de  Tancien  canton  de  Château-Salins,  on  remarquait  dès  ce  moment 
une  certaine  préférence  pour  lannexion  à  Tun  des  cantons  de  Nancy  plutôt  qu'à 
Tancien  canton  de  Vie. 

D*un  autre  côté ,  la  commune  importante  de  Badonviller,  faisant  partie  du  canton 
de  Baccarat,  et  qui  avait  été ,  par  une  faveur  particulière  du  Gouvernement  allemand, 
érigée  en  chef-lieu  de  canton  durant  Toccupation,  avait  adressé  à  TAdministration 
et  au  conseil  général  une  demande  tendant  à  ce  que  cet  avantage  lui  fût  conservé. 
Il  eût  fallu,  à  Tentendre,  lui  tailler  un  canton  selon  sa  guise,  à  même  des  cantons 
de  Baccarat  et  de  Blamont,  avec  adjonction  d'une  partie  des  communes  restées 
françaises  du  canton  de  Lorquin. 

Après  Texamen  du  dossier  propre  de  ces  affaires ,  sur  lesquelles  elle  fit  un  rapport 
très-détaillé ,  la  Commission  d'administration  du  conseil  général  proposa  : 

«  1*"  De  prier  M.  le  préfet  de  hâter,  autant  qu'il  sera  en  son  pouvoir,  la  solution 
de  la  question  relative  à  la  constitution  définitive  en  canton  des  communes  qui  ont 
perdu  leur  chef-lieu  et  de  provoqtier  dans  toutes  ces  communes  une  enquête  qui 
fera  connaître  les  vœux  de  la  population  tout  entière  ; 

«  a*  D'émettre  le  vœu ,  qu'après  avoir  consulté  les  populations  dans  une  enquête 
sérieuse  et  prochaine,  le  Gouvernement  confirme  l'existence  des  anciens  cantons  de 
Gorze  et  de  Lorquin ,  et  réunisse  en  un  seul  canton  les  communes  restant  des  can- 
tons de  Vie  et  de  Château-Salins ,  en  leur  désignant  pour  chef-lieu  la  commune  que 
son  importance  et  sa  position  topographique  désigneront  le  mieux  pour  cette  desti- 
nation; 

«  3"  D'émettre  le' vœu  que  la  demande  de  la  commune  de  Badonviller  soit  ajournée 
jusqu'après  enquête.  > 

Ces  propositions  donnèrent  lieu  à  une  longue  et  vive  discussion.  La  majorité  du 
conseil  général,  d'accord  avec  le  rapporteur,  voulait  affirmer  le  respect  des  droils 
acquis  et  conserver,  en  vue  des  éventualités  de  l'avenir,  les  andennes  circonscrip- 
tions, dans  les  conditions  que  leur  avait  faites  le  malheur  des  temps;  elle  adhérait 
aussi  à  la  pensée  si  touchante,  exprimée  dans  la  délibération  d'un  grand  nombre  de 
conseillers  municipaux,  que  la  conservation  des  anciennes  circonscriptions  canto- 


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ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES.  113 

Dales  «sérail  à  la  fois  pour  tous  un  souvenir  du  passé,  un  point  de  ralliement  pour 
nos  frères  séparés,  une  alErniation  de  Tespoir  légitime  de  1  avenir.  • 

La  minorité  demandait  que  la  question  fût  ajournée  jusqu'à  plus  ample  informa- 
lion;  et  sobsidiairement  que  le  conseil  ne  parut  point  préjuger  la  solution,  par 
Tadoption  du  vœu  que  proposait  la  commission  départementale ,  dans  la  deuxième 
partie  de  ses  conclusions  ;  —  elle  présenta ,  à  tilre  de  transaction ,  Tamendement 
sumat;  et,  à  cette  occasion,  elle  demandait  le  scrutin  public  : 

■  Le  conseil  général,  tout  en  reconnaissant  Turgence  d\ine  solution  immédiate, 
déclare  qu'il  n'est  pas  suffisamment  éclairé,  et  remet  sa  décision  au  moment  où  un 
avis  lui  sera  demandé ,  après  une  enquête  qu'il  invite  T Administratiqn  à;  faire  le 
plus  promptement  possible.  » 

L'amendement  fut  repoussé  par  1 5  voix  contre  i o,  il  y  eut  en  outre  deux  absten- 
tions. 

Un  membre  du  conseil  général  proposa  alors  de  donner  plus  d'extension  aux 
conclusions  de  la  commission ,  de  manière  à  provoquer  la  révision  des  circonscrip- 
tions cantonales  les  plus  peuplées  du  département  et  leur  division  en  nouveaux  can- 
tons, pour  arriver  à  plus  d*uniformité  dans  le  nombre  des  habitants  de  chacun  d'eux. 
Son  amendement,  formulé  ainsi  qu'il  suit,  fut  rejeté: 

■  Considérant  l'inégalité  de  la  population  des  cantons  dont  la  création  est  pro- 
posée, par  rapport  a  la  population  des  trois  cantons  de  Nancy  ; 

•  Le  conseil  propose  de  faire  porter  l'enquête  sur  la  question  de  savoir  s'il  n'y  a 
pas  lieu  de  créer  un  ou  deux  cantons  de  plus  à  Nancy.  » 

Le  conseil  adopta  ensuite  les  deux  premières  parties  des  conclusions  de  la  com-  Badooviu«r. 
mission  ;  quant  à  la  troisième ,  concernant  la  demande  de  la  commune  de  Badon- 
viller,  plusieurs  membres  en  demandèrent  la  modification ,  dans  le  but  de  restreindre 
les  enquêtes  demandées  aux  circonscriptions  territoriales  atteintes  par  le  Traité  de 
paix,  et  de  surseoir  quant  aux  questions  relatives  à  d'autres  changements,  jusqu'à 
la  solution  de  celles  qu'avaient  soulevées  les  plus  tristes  événements  de  force 
majeure. 

La  troisième  partie  des  résolutions  de  la  commission  a  donc  été  modifiée  ainsi 
qu'il  suit  : 

■  Le  conseil  émet  le  voeu  que  l'examen  de  la  demande  de  la  commune  de  Badon- 
n'Iler  soit  ajourné  jusqu'après  Tenquête.  ■ 

Le  conseil  parait  d'ailleurs  avoir  été  influencé ,  dans  ses  diverses  décisions ,  par 
('observation  très-judicieusement  placée  au  cours  du  rapport  de  la  commission,  que 
les  modifications  de  circonscriptions  cantonales ,  foites  sans  nécessité ,  peuvent  léser 
gravement  les  droits  acquis  depuis  longtemps  par  des  officiers  ministériels. 

3'  PHASE.  —  Réunion  du  conseil  général  en  avril  1872. 

Les  enquêtes  demandées  eurent  lieu  dans  l'intervalle  des  deux  sessions ,  et  lors 
de  la  réunion  du  conseil  général ,  au  mois  d'avril  dernier,  le  préfet  de  la  Meurthe 
lui  rendait  compte  dans  un  rapport  détaillé. 

Conventions.  8 


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1  U  NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS 

Ce  magistrat  expose  :  qu  une  enquête  de  dix  jours  a  été  ouverte  dans  chacune  dei 
communes  intéressées,  sous  la  direction  d'un  commissaire  enquêteur  spécial;  que 
Tavis  des  conseils  municipaux  a  été  demandé ,  ainsi  que  celui  des  conseils  d'arron- 
dissement; que  les  différents  chefs  des  administrations  publiques  du  département 
'  ont  été  dûment  consultés. 

Les  questions  qui  ont  été  posées  dans  ces  enquêtes  sont  au  nombre  de  trois  : 

i'  Y  a-t-il  utilité  et  avantage  à  réunir  en  un  canton  spécial  les  huit  communes  de 
l'ancien  canton  de  Lorquin  conservées  a  la  France  ? 

a"  Convient-il  ou  non  de  choisir  comme  chef-iieu  «la  commune  de  Cirey,  le  nou- 
veou  canton  devant  alors  s'appeler  canton  de  Cirey  ? 

3"  EnGn ,  y  a-t-il  utilité  et  avantage  à  réunir  ces  communes  à  rarrondîssemenl  de 
Lunéville  ? 

Les  résultats  de  l'enquête  ont  été  les  suivants,  pour  chacun  des  trois  cantons 
objet  d'un  même  questionnaire. 

Canton  de  Circy  (ancien  canton  de  Lorquin), 

cirey.  Tous  les  couseils  municipaux,  les  nombreuses  personnes  entendues  dans  Ten- 

quête,  le  commissaire  enquêteur,  tous  le^  chefs  de  service  qui  ont  répondu  à  f appel 
du  préfet,  enfin  le  conseil  d'arrondissement  ont  été  unanimes  pour  proposer  la  for- 
mation de  ce  canton ,  avec  Cirey  comme  chef-lieu ,  et  sa  réunion  à  l'arrondissement 
de  Lunéville. 

La  commune  de  Circy  compte  2,2o5  habitants;  elle  possède  un  bureau  de  poste. 
un  bureau  télégraphique ,  une  recette  des  contributions  indirectes ,  un  bureau  d'en- 
registrement,  une  perception,  une  brigade  de  gendarmene,  une  recelte  de  douane, 
une  étude  de  notaire;  elle  est  chef-lieu  d'un  cantonnement  forestier,  etc. 

Canton  de  Mars-la-Toar  (ancien  canton  de  Gorze). 

.M«r»-ia-Tour  Tous  Ics  conscils  muuicipaux  ainsi  que  les  personnes  entendues  dans  l'enquête 

sont  unanimes  pour  demander  la  formation  de  ce  canton  et  sa  réunion  à  l'arrondis- 
sement de  Briey,  à  l'exception  toutefois  de  deux  communes  qui  demandent  à  être 
réunies  à  des  cantons  voisins,  si  la  désignation  du  chef-lieu  de  canton  n'est  pas 
faite  conformément  à  leur  désir. 

La  très-grande  majorité  des  communes  repousse  la  désignation  de  Mars-la-Tour 
pour  chef-lieu  de  canton  et  préfère  Chambley,  comme  point  plus  central. 

Le  commissaire  enquêteur  aimerait  mieux  Mars-la-Tour,  qui  possède  un  bureau 
de  poste,  une  recette  des  contributions  indirectes,  une  brigade  de  gendarmerie, 
une  recette  et  une  capitainerie  de  douane,  et  qui  d'ailleurs  offre  plus  de  facilite 
d'installation. 

Le  tribunal  de  commerce  de  Nancy,  le  président  de  la  chambre  de  commerce,  le 
directeur  de  l'enregistrement,  le  conservateur  des  forêts,  inclineraient  vers  Mars-ls' 
Tour. 


et 
Chairiblry. 


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ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES.  115 

Mais  le  trésorier  payeur  générai ,  le  direcleur  des  douanes  donnent ,  comme  le 
conseil  d^arrondissement,  la  préférence  à  Chambley. 

Enfin  l'ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées  conclut  contre  la  création  du 
canton ,  et  Fagent  voyer  en  chef  la  considère  comme  inutile. 

Canton  tTArracoarl  (ancien  canton  de  Vie  et  de  Château-Salins). 

Les  conseils  municipaux  et  les  représentants  des  neuf  communes  de  Tanciencan-        Amcourt. 
ton  de  .Vie  se  prononcent,  à  funanimité,  en  faveur  de  la  création  du  canton  et  de 
sa  réunion  à  Tarrondissement  de  Lunévilie. 

Les  trois  communes  de  l'ancien  canton  de  Château-Satins  demandent,  au  con- 
traire, à  être  réunies  au  canton  est  de  Nancy,  et,  dès  lors,  à  son  arrondissement. 

Le  commissaire  enquêteur  grouperait  volontiers  les  douze  communes  en  un  seul 
canton,  dans  le  but  de  lui  assurer  plus  de  consistance.  Le  président  de  la  chambre 
de  commerce,  le  conservateur  des  forêts  et  Tagent  voyer  en  chef  se  rangent  à  son  avis. 
Le  trésorier  payeur  général,  le  tribunal  de  commerce  de  Nancy,  le  directeur  de 
l'enregistrement,  le  directeur  des  douanes  et  le  conseil  d^arrondissement  sont,  au 
contraire,  d^avis  que  le  nouveau  canton  ne  comprenne  que  les  neuf  communes  de 
l'ancien  canton  de  Vie ,  et  que  les  trois  communes  de  l'ancien  canton  de  Château- 
Salins  soient  réunies  au  canton  est  de  Nancy. 
L'ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées  est  opposé  à  la  formation  du  canton. 
Enfin  les  directeurs  des  contributions  directes  et  indirectes ,  l'ingénieur  du  canal 
de  la  Marne  au  Rhin  et  l'inspecteur  général  du  contrôle  du  chemin  de  fer  s'abs* 
tiennent  d'intervenir  relativement  aux  créations  do  cantons  proposées,  les  services 
dont  ils  sont  chargés  étant  désintéressés  dans  la  question. 

Le  procureur  général  se  borne  à  formuler  des  considérations  relatives  à  la  sur- 
YeiHsnce  des  frontières,  sans  s'expliquer  sur  le  fond. 

Après  avoir  ainsi  résumé  les  détails  et  les  résultats  de  l'enquête,  le  préfet  de  la  AvU  du  préfut. 
Meurtlie  en  conclut  que  les  vœux  des  populations  sont  favorables  à  la  création  des 
circonscriptions  spéciales,  hostiles  à  toute  idée  de  fu&ion  avec  les  cantons  actuels, 
H  que  les  seules  difficultés  soulevées  se  bornent  à  la  compétition  de  Mars-la-Tour  et 
(le  Chambley,  ainsi  qu*à  la  séparation  provoquée  par  les  communes  de  Maseuilles, 
Moncel  et  Sornéville. 

Cet  honorable  fonctionnaire  ajoute,  relativement  aux  avis  des  chefs  d  adminis- 
tration, «  qu*il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  la  situation  de  ceux  qui  les  donnent;  qu'ils 
xe  sont  préoccupés  surtout  de  l'intérêt  spécial  de  leurs  services ,  et  que  leurs  avis  ne 
sauraient  prévaloir  sur  les  nécessités  politiques  et  administratives  qui  dominent  la 
<|ttestion  ;  enfin ,  que  la  situation  topographique  de  la  frontière  du  département  de 
Meurthe-el-MoMlle,  dont  plus  de  moitié  appartient  aux  anciens  cantons  démembrés, 
impose  la  nécessité  de  créer,  de  distance  en  distance,  sur  cette  frontière,  en  regard 
des  anciens  chefs-lieux  qui  nous  ont  été  enlevés,  des  centres  administratifs  et  judi- 
ciaires, pourvus  d*une  force  publique,  afin  d*assurer  le  respect  de  la  loi,  la. répres- 
sion des  crimes  et  délits ,  l'arrestation  des  malfaiteurs,  la  surveillance  politique,  etc.  » 

8. 


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116  NOLVKLLKS  CIHCONSCHIPTIONS 

Le  préfet  insiste  enaaite  sur  les  inconvénients  que  pourraient  présenter  àfi 
remaniements  de  circonscriptions,  autres  que  ceux  qui  sont  la  conséquence  dW 
nements  funestes  et  exceptionnels.  Il  rappelle  les  diverses  demandes  qui  se  sool 
produites  à  cet  égard,  et  dont  le  nombre  augmente  tous  les  jours.  Leur  ou\TiruQe 
porte  serait,  suivant  lui,  précipiter  le  moment  d*une  révision  dVnseaable  pour 
laquelle  on  n'est  pas  suffisamment  préparé  et  qui  provoquerait ,  on  a  lieu  de  ie 
craindre ,  beaucoup  plus  de  mécontentement  que  de  satisfaction. 

En  terminant  son  rapport,  le  préfet  rappelle  que  le  nombre  rdatîvement  faible 
des  habitants  dans  les  cantons  dont  il  s*agit  ne  peut  point  être  opposé,  conune  6n  de 
non- recevoir,  à  leur  constitution ,  puisqu*on  trouve  de  nombreux  exemples  de  chiffres 
analogues,  soit  dans  la  région  même  de  Test  de  la  France,  soit  dans  le  re5tedu 
territoire. 

En  dernière  analyse,  il  propose  : 

i"  De  former  un  canton  des  neuf  anciennes  communes  du  canton  de  Lorquio 
avec  Cirey  pour  chef-lieu; 

2'  De  former  un  canton  des  douze  communes  de  l'ancien  arrondissement  de 
Gorze,  mais  sans  se  prononcer  catégoriquement  pour  le  titre  de  chef-lieu  que  se  dis- 
putent Chambley  et  Mars-la-Tour; 

3*  De  former  également  un  canton  des  neuf  communes  de  Tancien  canton  de 
Vie ,  avec  Arracourt  pour  chef- lieu ,  mais  sans  conclure  ni  sur  Tattribution  des  trois 
anciennes  «communes  du  canton  de  Château-3alins  à  ce  nouveau  canton,  ni  sur  leur 
réunion  au  canton  est  de  Nancy. 
Avi>  De  son  côté,  la  commission  du  conseil  général,  en  réponse  au  rapport  du  préfet. 

dont  elle  accepte  en  grande  partie  les  conclusions,  a  proposé  au  conseil  de  donner 
un  avis  favorable  en  ce  qui  concerne  la  création  du  canton  de  Cirey;  de  donner 
aussi  un  avis  favorable  à  la  constitution  d'un  canton  formé  des  douze  communes  de 
Tancien  canton  de  Gorze,  mais  en  indiquant  Chambley  comme  chef-liea  de  canton: 
et  enfin  de  donner  également  un  avis  favorable  à  la  création  du  canton  d* Arracourt 
mais  en  attribuant  seulement  à  ce  nouveau  canton  les  neuf  communes  de  l'ancien 
canton  de  Vie  et  en  réunissant  au  canton  est  de  Nancy  les  trois  communes  de  l'an- 
cien canton  de  Château-Salins. 

En  présence  de  l'unanimité  de.s  vœux  des  populations,  le  conseil  général  tout 
entier  paraît  avoir  reconnu  que  la  question  doit  recevoir  une  prompte  solution, et  il 
a  adopté  les  conclusions  de  sa  commission. 

Mais  deux  observations  sérieuses  ont  été  faites  en  cours  de  discussion. 
Un  membre  a  proposé  que  les  trois  nouveaux  cantons  ne  fussent  constitués  qu'à 
titre  provisoire.  Les  représentants  de  ces  trois  groupes  de  communes  ont  appavé  h 
proposition ,  comme  conforme  aux  sentiments  et  aux  espérances  de  leurs  popolatioos 
si  cruellement  éprouvées;  ce  mot  de  1  provisoire  •,  ont  ils  dit,  isera  la  consécration 
éclatante  de  nos  regrets  pour  le  passé  et  de  notre  espoir  pour  l'avenir.  •  Il  était 
d'ailleurs  indiqué  par  la  logique,  puisque  le  département  de  Meurthe-et-Moselle  lui- 
même  n'a  été  constitué  qu'à  titre  provisoire. 


da 
coBMJl  f^ral, 


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ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES. 


117 


Le  même  membre  a  &it  observer  ensuite  que  la  situation  des  officiers  ministériels 
pourrait  Atre  très*précaire  dans  ces  nouveaux  cantons ,  si  les  prescriptions  de  F  ar- 
ticle 3 1  de  la  loi  du  a 5  ventôse  an  xi,  quant  au  nombre  de  ces  officiers,  devaient 
leur  être  appliquées. 

Sur  sa  proposition,  et  comme  complément  de  ses  votes  antérieurs,  le  conseil 
général  a  adopté,  a  runanimité,  les  deux  résolutions  suivantes  : 

■  Le  conseil  général  émet  le  vœu  que  le  Gouvernement,  s'il  crée  les  cantons  de 
Chambley,  Cirey  et  Arracourt,  ne  les  constitue  que  comme  cantons  provisoires. 

•  Gomme  conséquence  de  ce  provisoire,  le  conseil  émet,  de  plus,  le  vœu  quele 
Gouvernement,  dans  le  projet  de  loi  relatif  à  la  création  des  trois  cantons,  prenne  en 
considération  la  situation  exceptionnelle  des  officiers  ministériels  et  se  réserve  de 
déroger,  s*il  y  lieu,  aux  prescriptions  impératives  de  l'article  3i  de  la  loi  du  a 5  ven- 
tôse an  XI.  • 

Le  projet  de  loi  présenté  dans  la  séance  du  7  juin  dernier  est  conforme,  sauf 
en  un  point,  aux  votes  du  conseil  général.  Il  n  en  diffère  que  parce  qu'il  donne, 
conformément  aux  conclusions  du  commissaire  enquêteur,  la  comumune  de  Mars- 
]a-Tour,  et  non  celle  de  Chambley,  pour  chef-lieu  de  canton  aux  communes  dé- 
pendant antérieurement  du  canton  de  Gorze.  Cette  désignation  n'ayant  pour  elle 
ni  la  centralité  du  lieu ,  puisqu'il  est  tout  a  fait  à  l'extrémité  du  nouveau  canton 
[ce  qui  augmenlerait  singulièrement  les  frais  de  transport  à  subir,  dans  les  di- 
verses significations  d*actes,  par  les  justiciables,  qui  auraient  d'ailleurs  une  trop 
grande  distance  à  parcourir  pour  se  rendre  k  la  justice  de  paix),  ni  le  vœu  des  po- 
pulations ,  qui  s*est  produit  d*une  manière  éclatante.  U  y  avait  une  erreur  à  rectifier 
dans  le  projet  de  loi.  Cette  erreur,  M.  le  Garde  des  sceaux  ^'\  plus  amplement  in- 
formé, s'est  empressé  de  la  reconnaître  et  de  substituer,  avec  la  commission,  Cbam- 
Uey  à  Mars-la-Tour. 

Lors  des  débats  sur  le  sujet  qui  vous  est  soumis.  Messieurs,  une  minorité  de 
quatre  membres  sur  treize  qui  étaient  présents  à  la  séance  de  la  commission,  posa 
)a  question  d'ajournement. 

U  était  bon,  selon  elle,  de  surseoir,  parce  qu'il  y  aurait  eu  au  conseil  général 
une  aorte  de  transaction  en  vertu  de  laquelle  les  trois  cantons  de  Cirey,  Chambley 
et  Arracourt  ne  devaient  être  revêtus  d  un  titre  même  provisoire ,  comme  circons- 
criptions administratives ,  qu'autant  qu'on  donnerait  un  quatrième  canton  à  la  ville 
de  Nancy. 

Il  fut  répondu  que  les  procès-verbaux  du  conseil  général  dûment  interrogés 
étaient  précis,  quil  était  plus  logique  de  s'inspirer  de  leur  langage  que  de  leur 
silence  ; 

Qu*il  avait  été  unanimement  volé  en  faveur  de  la  création  provisoire  des  trois 
cantons  ruraux;  qu'il  avait  été,  mais  à  la  majorité  seulement,  voté  contre  la  créa- 
tion d'un  quatrième  canton  à  Nancy  ; 


Lm  officier* 
■iaMWricIt. 


La  eompoMtion 
trois  canton» 


qao  provisotrt. 


ProftroBM 

à  doovor 

à  Cliaiûblty. 


Dépêche  ministérielle  du  1 1  juillet. 


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d'économie. 


1 18  NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS 

Que  Taffaire,  dès  lors,  ne  comporte  plus  aucun  sursis,  du  moment  où  nous  avons 
les  mains  pleines  de  pièces  probantes,  que  les  enquêtes  ont  été  suivies  avec  autant 
d'empressement  que  de  régularité  ;  que  les  conseils  municipaux  se  sont  prononces; 
après  eux,  les  conseils  d'arrondissement;  et  après  ces  derniers,  le  conseil  général, 
dont  le  vote  unanime  est  ici  un  jugement  que  nous  ne  pouvons  réformer  en 
appel,  sous  peine  de  défaire  ce  que  nous  avons  fait,  sous  peine  de  violer  ia  loi  que 
nous  avons  adoptée  le  lo  août  1871. 

Ce  serait,  en  e£Pct,  dépouiller  le  conseil  générai  des  droits  que  nous  lui  avons 
conférés  ;  droits  dont  il  n*a  usé  qu  en  s*appuyant  sur  Topinion  publique  qui  s  est 
trés-nettement  dégagée  partout,  sans  la  moindre  discordance. 
Argamcni  La  même  minorité  lit  ensuite  valoir  Targumcnt  d'économie  pour  TÉtal  à  fondrtf 

dans  les  cantons  existants  les  trois  restes  de  cantons  que  la  guerre  a  si  tristement 
mutilés. 

Or,  cette  économie,  Messieurs,  en  quoi  consisterait-elle? 

Cirey  possède  un  notaire,  nn  percepteur,  un  garde  général  des  foi^ts,  une  bri- 
gade de  gendarmerie ,  un  agent  voyer  cantonal,  un  receveur  de  renregistremcnt. 
un  receveur  des  postes,  un  receveur  des  contributions  indirectes,  un  receveur  des 
douanes,  un  médecin  de  Tassistance  publique,  etc. 

Cirey  offre  tous  les  locaux  nécessaires  aux  diverses  installations  des  services  can- 
tonaux. 

La  seule  dépense  à  encourir  serait  le  traitement  d'un  juge  de  paix ...  1 .800  fr. 

Et  celui  du  grelEer 600 

A  quoi  il  faudrait  ajouter  la  différence  d'indemnité  payée  par  l'État 
au  simple  succursaliste  et  au  curé  titulaire 38o 

3,700  fr. 
Cbambley  se  présente,  sous  ce  rapport,  dans  les  mêmes  conditions 

qu€L  Cirey 2,700 

Et  enfm  Arracourl  dans  les  mêmes  conditions  que  Grey  et  Cliambley.      3,700 
Ce  serait  donc  uniquement  à  «jouter  au  budget  général  de  la  France     

un  total  de 8,ioofr. 


Et  Ton  oserait  marchander  un  pareil  chiffre  à  ces  trois  respectables  débris  de 
cantons,  qui  regardent  de  l'autre  côté  de  la  nouvelle  frontière,  tracée  par  les  événe- 
ments, des  frères  qu'ils  regrettent...,  et  que  d'autres  événements  leur  ramèneront 
sans  aucun  doute  un  jour?. . . 

Ce  qui  prouve,  du  reste ,  Messieurs ,  que  la  question  de  deniers  est  plutôt  ici  un 
prétexte  qu'un  motif  sérieux  dans  la  bouche  des  adversaires  du  projet  de  loi,  c'est 
qu'il  ne  s'agit  plus  d'économies  à  réaliser,  quand,  au  lieu  de  trois  cantons,  on 
parle  d'en  constituer  quatre,  dont  un  à  Nancy. 

Or,  comment  se  fait- il  qu'on  fasse  valoir  une  économie  de  8,100  francs  pour  nr 
pas  constituer  Cirey,  Chamblcyet  Arracourt,  et  que,  du  moment  où  Nancy  est  coni- 


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ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES. 


119 


pris  dans  la  mesure  d^établissement  cantonal ,  on  ne  regarde  pas  à  une  dépense  de 
9,800  francs? 

Mais,  dit  encore  la  minorité,  on  va  créer  des  inégalités  de  population  entre  les. 
.  cantons  divers  d*un  même  département;  il  peut  en  résulter  des  inconvénients  graves  ? 

Il  n\  a  guère  de  département.  Messieurs,  qui  n'offre  de  ces  inégalités ,  qu  on  n*a 
pu  prévenir,  auxquelles  on  ne  saurait  parer. 

Ainsi  dans  la  Meurthe  vous  voyez  tel  canton,  Réchicourt,  de  8,i4i  habitants, 
près  d*unautre,  Pont'à-Mousson,  de  ao,6a2. 

Dans  la  Moselle:  Conflans,  8,707;  Thion ville,  37,^63. 

Dans  la  Somme  :  Homoy,  9*993;  Corbie,  1^2,220, 

Dans  rOise  :  Foissy,  7,487;  Clermont,  16,126. 

Dans  le  Pas-de-Calais:  Étaples,  9,066;  Calais,  38,o35. 

£t  nous  pourrions  conduire  bien  loin  nos  citations  sur  ce  chapitre  de  Técart 
entre  canton  et  canton  dans  un  même  département. 

Si  on  voulait  tenter  une  égalisation  impossible,  et,  dans  tous  les  cas ,  plus  inoppor- 
tune que  jamais,  ce  n*est  pas  un  remaniement  quon  opérerait,  ce  serait  une  véri- 
table révolution  dans  les  habitudes ,  dans  les  courants,  de  relations,  d'intérêts,  etc. , 
car  le  chiffre  de  la  population  n*a  pas  été,  on  se  le  rappelle,  et  il  ne  devait  pas  être, 
le  seul  élément  de  la  constitution  cantonale  en  France.  (Loi  du  8  pluviôse  an  ix.) 

C'est  trop  prétendre,  selon  nous,  Messieuni>  c'est  trop  agrandir  une  question  qui 
se  restreint  d*elle-mêmc ,  de  vouloir.conelure ,  de  la  constitution  provisoire  de  trois 
cantons,  que  nous  appelons  sacrés-,  à  la  reconstitution  générale  des  cantons  de 
Meurthe-et-Moselle,  et  de  là,  logiquement,  à  la  reconstitution  générale  de  tous  les 
cantons  dans  tout  le  pays. 

Votre  Commission,  Messieurs,  a  cru  qu'il  était  sage  à  elle  de  ne  pas  s^étendre 
au  delà  des  limites  de  son  mandat. 

11  y  a  un  projet  de  loi,  —  ce  projet  de  loi  repose  sur  l'aspiration  unanime  des 
populations  intéressées,  sur  les  propositions  directes  des  différents  corps  représentant 
ces  populations^  sur  Tapprobation  complète  de  toutes  les  autorités  superposées, 
depuis  le  préfet  jusqu'au  Président  de  la  République. 

Ce  projet  de  loi  statue  sur  la  question  de  trob  cantons;  il  réserve  absolument 
celle  d'un  quatrième,  qui  surgira  en  son  temps.,  et  qui  viendra  devant  ^us,  s*il  y  a 
lieu,  en  suivant  la  marche  tracée  par  les  prescriptions  législatives. 

Mab  subordonner  le  vote  d'une  affaire  qui  est  parfaitement  en  état,  à  celui 
dune  affsiire  qui  n'est  même  pas  engagée  ?  Votre  Commission,  Messieurs,  n'a  pu 
admettre  un  pareil  système. 

C'est  euictement  et  pleinement  dans  ce  sens,  du  reste,  que  s'est  produit  le  vole 
du  conseil  général  de  Meurthe-et-Moselle ,  d'accord  en  tous  points  avec  toutes  les 
enquêtes  préalables. 

Voici  dans  quels  termes  s'exprimait,  à  cet  égard,  M.  le  rapporteur  de  l'assemblée 
départementale  : 

«11  est  un  motif,  disait-il ,  qui  domine  tous  les  autres ,  comme  l'a  si  bien  formulé 


Argument 
de  l'inégal  île 
de  poDulation. 


Que»  lion 

d'au  4*  caolon 

réservée. 


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120 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS 


Le 
premier  devoir 
«•t  d«  respecier 

le  >oeu 
tirs  populatioo». 


noire  honorable  collègue  M.  Varr(»y,  président  du  conseil  général  de  Meurllie-el- 
Moselle,  dans  la  séance  du  la  novembre  1871  ;  il  est  un  motif  qui  domine  tous  le» 
autres  et  qui  s'impose  à  des  conseillers  généraux  émanés  du  suffrage  univend: 
c'est  Tobligation  de  respecter  la  volonté  des  populations.  > 

...  Il  s'agissait  alors  «  d'attendre  qu  elles  eussent  exprimé  celte  volonté  dans  une 
large  enquête  régulièrement  faite.  > 

Eh  bien,  pour  nous,  Messieurs,  après  comme  avant  l'enquête, nous  disons  comme 
l'honorable  M.  Varroy  :  ill  est  un  motif  qui  domine  tous  les  autres,  c'est  l'obliga- 
tion de  respecter  la  volonté  des  populations. 

«  Agir  autrement  serait  manquer  gravement  aux  devoirs  que  ^notre  origine  nou> 
commande.  > 

Eh  bien  !  ce  motif  qui  domine  tous  les  autres,  qui  s'impose  à  des  conseils  géné- 
raux, ne  nous  a  point  paru  s'imposer  moins  impérieusement  aux  députés  du  pajs, 
dont  le  premier  devoir  est  de  «  respecter  la  volonté  des  populations.  • 

Une  objection  encore  : 

Mais,  en  consacrant  au  moins  provisoirement,  par  une  loi,  l'unité  cantonale  de 
chacun  des  trois  cantons  de  Cifey,  Chambley  et  Arracourt,  malgré  leur  état  de 
mutilation,  on  viole  la  loi  sur  l'organisation  administrative  de  la  France;  cette  loi 
de  l'an  ix ,  qui  déclare,  dans  son  article  3 , que  «  la  population  moyenne  d'un  arron- 
dissement de  justice  de  paix  sera  de  dix  mille  âpes.  » 

Messieurs,  c'est  le  cas  de  se  souvenir  que  le  législateur  avait  eu  la  précaution 
de  stipuler,  dans  l'article  a  de  la  même  loi ,  que  «  les  arrondissements  de  justices 
de  paix  se  régleront,  autant  que  les  localités  n'y  apporteront  pas  d'obstacles,  sur  lo 
bases  combinées  de  la  population  et  de  l'étendue  territoriale.  » 

Or,  Messieurs,  il  suffit,  pour  voir  jusqu'à  quel  point  les  localités  ont  apporté 
(V obstacles  à  l'exéculion  de  la  règle,  de  vérifier  combien  il  y  a  de  cantons  qui  n'ont 
pas  pu  y  être  soumis,  et  combien,  dès  lors,  Texception  s'est  étendue. 

D'après  le  tableau  n**  1  annexé  au  décret  du  1 5  janvier  1867,  constatant  Tetat 
du  recensement  de  la  population,  il  y  a,  en  France,  a, 9^1  cantons; 

Et,  sur  ces  2,9^1  cantons, 

i()3  ne  comptent  que  de  6,000  à  7,000  habitants. 

I  o5  5,000  à  6,000  

73 1,000  à  5,000  

47  ■ 3,000  à  4,000  

2g 3,000  à  3,000  

n  ' t,ooo  à  !i,ooo  

j  (^^  au  de$sou.s  de  1 ,000 


^'  la  cantons  de  1,000  à  2,000,  savoir  :  Basses-Alpes  :  AUos  (i,io5),  Scnei  (1,933);  — 
Hautes-Alpes  :  la  Grave  (1,873),  Sainl-Étienne-en-Dévoluy  (i,555); —  Bouches-du-Rb6ne  : 
Saintes-Mariés  (1,006);  —  Corse:  Lama  (1,337),  Borgo  (»,794),  Olmi-CapcHa  fi,8i3;. 
Calvi  (1,884),  San-Martino-di-Lota  (1,945),  Santo-Piétro  (1,987). 

'*'   Un  canton  au-dessous  d^  1,000  habitants  :  Hautes- Alpes  :  Barcelonnctlc  (865). 


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ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES.  121 

Les  coQsîdérations  qui  militent  en  faveur  des  cantons  de  Cirey;  de  Chambley  et 
Arracoiirt  ne  sont- elles  pas  des  obstacles  opposés  par  les  localités ,  comme  le  veut 
la  loi ,  pour  les  soustraira,  à  Tobligation  de  passer  sous  un  niveau  qui  n'a  pu  être 
imposé  à  tant  d'autres  ? 

Est-ce  que  Taccueil  le  plus  sympathique  et  le  plus  empressé  n'est  pas  du  au  désir 
de  ces  malheureuses  campagoes. . . ,  désirs  qui  s'accordent  d'ailleurs  si  bien  avec 
les  exigences  multiples  des  services  divers,  justice,  douane,  gendarmerie,  etc.,  tels 
(joe  les  requiert  rigoureusement  une  longue  ligne  de  frontières  qui  mesure  60  kilo- 
mètres de  Blamont  à  Nomeny. 

Le  respect  pour  les  victimes  fait  certainement  ici  violence  à  notre  décision  ;  c'est 
ce  respect  qui  nous  a  fait  conserver  le  département  avec  un  titre  provisoire,  quoi- 
qu'il fût  amputé  ou  plutôt  parce  qu'il  était  amputé. . .  C'est  ce  respect  qui  nous  fera 
conserver  les  trois  cantons  dont  il  s'agit,  avec  un  titre  provisoire,  quoiqu'ils  soient 
amputés  ou  plutôt  parce  qu'ils  sont  amputés.  Cette  amputation,  en  effet,  reste  une 
éloquente  protestation ,  non  moins  qu'une  consolante  aspiration. . .  Il  nous  est  dé- 
fendu de  méconnaître  de  tels  sentiments  :  ce  serait  une  profanation  I 

Et  nous  en  sommes  tous  incapables. 

Nous  avons  tenu,  Me^ieurs,  à  vous  faire  assister  en  quelque  sorte  aux  travaux 
Intérieurs  de  la  Commission. 

La  question  d'ajournement  ayant  été  écartée  par  9  voix  contre  4i  on  a  procédé 
au  vote  des  articles. 

L'article  1".  concernant  le  canton  de  Cirey,  a  obtenu  13  voix  sur  i3; 

L'article  2 ,  concernant  le  canton  de  Chambley,  a  obtenu  9  voix  sur  1 3  ; 

L'article  5,  concernant  le  canton  d*Arracourt,  a  obtenu  9  voix  sur  i3. 

Il  avait  été  convenu  préalablement,  avec  M.  le  Garde  des  sceaux.  Ministre  de  la 
justice  (et  nous  tenons  à  le  rappeler  en  finissant),  quant  au  chef-lieu  du  deuxième 
canton  : 

Que  Chambley  aurait  la  préférence  sur  Mars>la-Tour,  parce  que  Chambley  a  pour  Préférencs 
lui  les  enquêtes;  pour  lui,  la  centralité  et  même  la  proximité,  vis-à-vis  des  auti-es 
comAïunes  de  la  même  circonscription,  puisque  sept  terroirs,  sur  douze,  touchent 
au  sien;  pour  lui  enfin,  quoi  qu'on  ait  dit  sur  Uexiguité  de  ses  ressources,  un  vote 
du  conseil  municipal  qui  garantit  une  ample  satisfaction  à  toutes  les  charges  d'un 
siège  cantonal. 

La  dérogation  à  la  loi  de  l'an  xi ,  en  ce  qui  regarde  la  position  des  officiers  mi- 
nistériels,' contient  ici  une  nécessité  impérieuse  de  situation.  Il  a  été  formellement 
stipulé  qu'elle  serait  appliquée  comme  une  exception  que  justifie  pleinement  le 
tilre  de  provisoire  conféré  aux  trois  cantons. 

Comme  conclusion  des  développements  auxquels  il  lui  a  fallu  se  livrer, 
pour  vous  faire  connaître  sa  pensée  tout  entière,  à  travers  les  oppositions  qu'elle 
a  rencontrées  sur  sa  roule,  oppositions  qui,  dans  la  variété  de  leurs  formes, 
se  sont  toujours  retrouvées  les  mêmes,  dans  leur  principe  comme  dans  leur  ten- 
dance, 


&  Ch«nibl«y. 


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122  NOUVELLES  CIRCONSCRJPTIONS 

Votre  1 1*  CoinmUsion  d'intérêt  local  a  l'honneur  de  proposer  à  votre  adoptioD 
le  projet  de  loi  suivant  : 


PROiKT  DE  LOI 


(') 


Art.  I  *'.  Les  huit  communes  restées  à  la  France ,  qui  dépendaient  du  canton 
de  Lorquin  et  de  Tarrondisseaient  de  Sarrebourg,  forment  provisoirement  un 
canton  dont  le  chef-Heu  est  fixé  à  Cirey.  Ce  canton  est  rattaché  à  rarrondissemenl 
de  Lunéviile. 

Akt.  2.  Les  douze  communes  restées  à  la  France,  qui  dépendaient  du  canton 
de  Gorze  et  de  l'arrondissement  de  Metz ,  forment  provisoirement  un  canton  dont 
le  chef-lieu  est  fixé  à  Chambley.  Ce  canton  est  rattaché  à  larrondissement  de  Briey. 

Art.  3.  Les  neuf  communes  restées  à  la  France,  qui  dépendaient  du  canton  de 
Vie  et  de  l'arrondissement  de  Château-Salins,  forment  provisoirement  un  canton 
dont  le  chef-lieu  est  fixé  à  Arracourt.  Ce  canton  est  rattaché  à  l'arrondissement  de 
Lunéviile. 

Art.  k.  En  ce  qui  concerne  les  trois  cantons  créés  par  les  articles  ci-dessus,  il 
pourra  être  dérogé  à  l'article  3i,  S  a ,  de  la  loi  de  25  ventôse  an  xi,  aux  termes 
duquel  chaque  arrondissement  de  justice  de  paix  doit  avoir  deux  notaii^s  au 
moins. 


N-  20. 

PERCEPTION  DBS  CONTRIBUTIONS  DIRECTES  À  RAON-LES-LEAU, 
IGNEY  ET  RAON-SUR-PLAINE. 

PROJET  DE  LOI  ^'^ 

RELATIF  A   LA    PERCEPTION  DES  CONTRIBUTIONS   DIRECTES,  EN   iSyS   et   187A, 

DANS   LES  COMMUNES  DE  RAONLES-LEAU , 

IGNEY  ET  RAON-SUR-PLAINE,  ÏIÉTROCÉDÉES  À  LA  FRANCE. 

Séance  du  7  juillet  1873. 

EXPOSÉ  DES  MOTIFS. 

Messieurs,  par  la  convention  du  la  octobre  1871,  l'Allemagne  a  rétrocédé  à  la 
France  les  communes  de  Raon-les-Leau  et  de  Raon-sur-Plaine ,  à  l'exclusion  des 

^^'  Volé  le  2 1  mars  1873 ,  après  une  assex  longue  discussion.  Promulgitiou  :  Joumml  Ofcifl 
du  2h  mars  1873;  Balletin  des  lois,  xii*  série,  n**  i3i-i838. 

-'   Rapport  de  la  Commission  du  budget:  Journal  OJficiel  du  17  août  1873. 


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ADMINISTRATIVES  ET  JUDICIAIRES.  123 

propriété»  domaniales,  ainsi  que  la  commune  dTgney  et  une  portion  de  celle d*Avri- 
court  [ ancienne  Meurthe  et  Vosges). 

Ce  traité  a  été  depuis  modifié  par  deux  autres  conventions  qui  ont  été  arrêtées        ^ 
par  ia  Commission  internationale  de  délimitation,  et  qui  ont  eu  particulièrement 
pour  objet  de  faire  disparaître  les  enclaves  en  restituant  à  la  France  certaines  pro- 
priétés domaniales  en  échange  d'autres  parcelles  abandonnées  à  l'Allemagne. 

Ces  dernières  conventions  ayant  été  ratlGées  gar  la  loi  du  a 6  mars  iSyS,  la  nou- 
velle ligne  de  démarcation  a  pu  être  tracée  d*une  manière  officielle.  Par  suite,  il 
est  devenu  possible  de  calculer  avec  précision  les  contingents  à  assigner  aux  nou- 
veaux temtoires  dans  les  contributions  foncière, personnelle-mobilière  et  des  portes 
et  fenêtres ,  contingents  qui  n'avaient  pu  être  déterminés  jusque-là  en  raison  de  Tin- 
certitude  oà  Ton  se  trouvait  sur  les  véritables  limites. 

Ce  travail  vient  d*ètre  effectué ,  et  l'on  a  pris  pour  point  de  départ,  sauf  les  rec- 
tifications de  frontières,  les  principaux  de  contributions  qui  avaient  été  régulière- 
ment compris  dans  les  derniers  rôles  mis  en  recouvrement,  c'est-à-dire  dans  ceux 
de  1870.  Rien  ne  s'oppose  donc  plus  aujourd'hui  à  ce  que  les  nouveaux  territoires 
soient  assujettis  aux  impôts  directs,  conformément  aux  lois  en  vigueur. 

Dans  les  circonstances  ordinaires,  les  trois  contributions  de  répartition  sont  ré- 
parties par  le  pouvoir  législatif  entre  les  départements,  par  les  conseils  généraux 
entre  les  arrondissements  et  par  les  conseils  d'arrondissement  entre  les  communes. 

A  l'égard  des  communes  rétrocédées,  cette  marchç  ne  peut  évidemment  être 
suivie  pour  l'impôt  de  l'exercice  1873,  dont  les  rôles  sont  partout  aujourd'hui  en 
recouvrement.  Elle  ne  paraît  pas  pouvoir  l'être  davantage  pour  l'exercice  i87« 
dont  le  budget  est  déjà  soumis  à  l'examen  de  l'Assemblée  nationale  et  dont  les  élé- 
ments ,  notamment  le  tableau  B  et  le  tableau  C  des  contingents  par  déparlement,  ont 
été  établis  trop  tôt  pour  qu'on  pût  y  comprendre  la  part  de  contribution  afférente 
aux  nouvelles  communes. 

Dans  l'état  des  choses,  il  paraît  opportun  d'appliquer  les  dispositions  des  ar-        Application 
licles  94  et  95  de  la  loi  du  2  messidor  an  vu,  d'après  les(|uelles,  en  cas  de  réunion        .     '^^ 
d'un  territoire  à  la  France,  il  appartient  au  corps  législatif  de  fixer  la  portion  con-         j^u  loi 
iribulive  de  ce  nouveau  territoire  dans  les  charges  publiques. 

C'est  l'objet  spécial  du  projet  de  loi  ci-après. 

11  semble  d'ailleurs  que  la  fixation  du  chiffre  des  contingents  ne  puisse  donner 

lieu  à  aucune  difficulté,  lesdits  contingents  ayant  été  déterminés,  comme  il  a  été 

dit  ci-dessus,  d*après  les  rôles  de  18 70,' de  manière  que  les  contribuables  soient  ré- 

.  tablis  dans  la  situation  où  ils  auraient  été  si  les  communes  restituées  n'avaient 

jamais  cessé  d'appartenir  à  la  France. 

PROJET  DE  LOI*'*. 

Article  uniqae.  Les  contributions  directes,  en  principal  et  centimes  additionnels , 

^'^  Voté  le  ->^  juillet  1873.  Promulgation  :  Journal  Officiel  da  29  juillet  1873-,  Balletin  îles 
(ois.  XII*  série.  11*  1^8-3256. 


da  a  meMÏdor 
•n  VII. 


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124 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS. 


ainsi  que  les  taxes  assimilées  à  ces  contributions,  seront  perçues  pour  1 878  et  187^, 
dans  les  communes  de  Raon-les-Leau ,  Igney  et  Raon-«ur-PlaÎDe ,  conforaiément 
aux  lois  portant  fixation  des  budgets  des  recettes  et  des  dépenses  desdils  exercices. 
Les  conlîngents  de  ces  communes  dans  les  contributions  foncière,  personnelle- 
mobilière  et  des  portes  et  fenêtres,  pour  chacune  des  années  1873  et  1874,  sont 
fixés  en  principal  aux  sommes  portées  dans  Tétat  ci-dessous ,  sauf  les  modifications 
résultant  des  accroissements  et  pemes  de  matière  imposable,  en  exécution  des  lois 
des  17  juillet  181g,  17  août  i835  et  à  août  i8â4* 


OÉPARTEMEMTS. 

ARRONDISSEMENTS. 

COMMUNES. 

PRINCIPA 
DES  COlfTBIBO 

i  U 

L 
TI01S 

il 

fr. 

138 

49i 

Meurtbe-et-Moselle. 
Idem 

Lunéville 

Idem 

Raon-les-Leau 

Igney  (y  compris  la 
portion  rattachée 
de  Tancienne  com- 
mune d*Avricoart) . 

Raon- sur-Plaine 

fr. 

34 1 

1.901 

789 

fr. 

198 

408 

Vosses 

Saint-Dié 

Total.  . 

3,o3i 

790 

754 

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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


N'  27. 
DÉCRET  ^'^ 

PORTANT  RÉCEPTION  DBS  DBCRBTS  PONTIFICAUX  QDI  MODIFIENT  LES  CIRCONSCRIPTIONS 
DES  DIOCESES  DE  NANCY,  SAINT-DIÉ,  STRASROURG  ET  UETZ  ET  DE  LA  PROVINCE  ECCLÉ- 
SIASTIQUE DE  BESANCON. 

Du  lO  août  187a. 
(Promulgué  au  Jonmal  officiel  du  18  octobre  iSjà.) 

Le  Président  de  la  République  française. 

Sur  le  rapport  du  Ministre  de  rinstruction  publique,  des  cultes  et  des  beaux- 
arts; 

Vu  le  tableau  de  la  circonscription  des  archevêchés  et  évèchés  de  France,  joint 
à  la  loi  du  18  germinal  an  x; 

Vu  Tordonnance  du  3i  octobre- 18a a,  relative  à  cette  même  circonscription; 

Vu  l'article  6  du  Traité  de  paix  conclu ,  le  1  o  mai  1 87 1 ,  entre  la  France  et 
.rAUemagne,  portant  que  les  «  parties  contractantes,  étant  d*avis  que  tes  circonscrip- 
tions diocésaines  des  territoires  cédés  à  T Empire  allemand  doivent  coîncinder 
avec  la  nouvelle  frontière,  se  concerteront,  après  la  ratification  du  présent  Traité , 
sur  les  mesures  à  prendre  en  commun  à  cet  effet  ;  • 

Vu  l'article  j"  de  la  convention  du  a6  février  1871  ; 

Vufarticle  i"du  Traita  du  10  mai  précité,  farticle  3  des  articles  additionnels, 
en  date  du  même  jour,  et  le  procès-verbal  d'échange  des  ratifications  du  ao  mai 
suivant,  farticle  10  de  la  convention  additionnelle  du  la  octobre  de  la  même 
année,  qui  ont  déterminé  la  nouvelle  frontière  de  la  France  et  de  f  Allemagne; 

Vu  les  lettres  par  lesquelles  les  archevêque  et  évêques  de  la  province  de  Besan- 
çon déclarent  consentir  aux  modifications  de  la  circonsi  ription  de  ces  provinces  et 
diocèses,  nécessitées  par  les  conventions  diplomatiques  précitées  ; 

Vu  farticle  a  de  la  convention  du  a  6  messidor  an  ix  ; 

Vu  les  décrets  pontificaux  donnés  à  Rome  les  10  et  i&  juillet  1874,  sur  la  propo- 
sition du  Gouvernement,  et  portant  modification  de  la  circonscription  de  la  province 

>  Bulletin  des  lois,  xii'  série  p'  33a-35  i5. 


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126 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


ecclésiastique  de  Besançon  et  des  diocèses  de  Besançon ,  Nancy ,  Saint-Dié ,  Stras- 
bourg et  Metz  ; 

Vu  l'article,  i"  de  la  loi  du  i8  germinal  an  x; 

Le  Conseil  d*État  entendu, 

DÉCRÈTE  : 

Art.  1".  Le  décret  ponlifical  donné  à  Rome,  sur  la  proposition  du  Gouverne- 
ment, par  Sa  Sainteté  le  Pape  Pie  IX,  ie  lo  du  mois  de  juillet  de  Tan  deTIncar- 
nation  187^,  portant  modification  des  circonscriptions  des  diocèses  de  Nancy, 
Saint-Dié  et  de  Strasbourg  et  Metz,  est  reçu  et  sera  publié  en  France  dans  la  forme 
ordinaire. 

Art.  2.  Le  décret  pontifical  donné  k  Rome,  sur  la  proposition  du  Gouvernement, 
par  Sa  Sainteté  le  Pape  Pie  IX,  le  lil  du  mois  de  juillet  de  Tan  de  Tlncarna- 
tion  187^ ,  portant  modiûcation  de  la  circonscription  de  la  province  ecclésiastique  de 
Besançon,  est  reçu  et  sera  publié  en  France  dans  la  forme  ordinaire. 

Art.  3.  Lesdits  décrets  pontificaux  sont  teçus  sans  approbation  des  clauses,  for- 
mules ou  eitpressions  qu'ils  renferment  et  qui  sont  ou  qui  pourraient  être  contraires 
aux  lois  du  pays,  aux  franchises  ,  libertés  ou  maximes  de  f  Eglise  gallicane. 

Art.  4.  Lesdits  décrets  seront  transcrits  en  latin  et  en  français  sur  les  registres 
du  Conseil  d*État;  mention  de  ladite  transcription  sera  [faite  sur  foriginal  par  iesc 
crétaire  général  du  Conseil. 

Art.  5.  Le  Ministre  de  Tinstruction  publique ,  des  cultes  et  des  beaux-arts  est 
chargé  de  Texécution  du  présent  décret,  qui  sera  inséré  au  Bulletin  des  lois. 
Fait  à  Versailles,  le  10  août  1874- 

M"'  DE  MAC   MAHON. 
Le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Cultes, 

A.  DE  CUMONT. 

DÉCRETS  PONTIFICAUX. 

RRSANÇON. 


de  Strasboorg 

et  d€  Mels, 

relèvent 

du 

Saiol-SiVge. 


BISUNTINA. 

Sep€ayUionis  ecclesiarum  suffraganearam 
Strasburgensis  atque  Metensis,  ut  S, 
Sedi  apostolice  immédiate  subsint. 

Rem  in  ecclesiastica  provincia  Bisun- 
tina  pro  modem istemporum  et  locorum 
subortis      circumstanliis      opportunam 


PROVINCE    DE    BBSAN(;ON. 

Distraction  des  églises  suffraganies  de 
Strasbourg  et  de  Metz,  gui  déêormms 
relèveront  immédiatement  du  Saint- 
Siège. 

Pour  donner  à  la  province  ecclésias 
tique  de  Besançon  une  organisation  con- 
venable et  en  rapport  avec  les  circons- 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


127 


scîlicet  atque  prestantem  confecturus, 
Pias,  hujus  nomînis  IX,  divina  Provi- 
dentia  Pontifex  Maximus,  dignatus  est 
annuere  postula tîonibus  enixisque  votis 
a  Gallico  Gubernîo  devotissime  ad  Sanc- 
tam  Sedem  apostolicam  oblalis,  implo- 
randi  gratia  ul  Argentinensis  seu 
Slrasburgensis  alteraque  Metensis  ec- 
clesia  episcopalîs,  que  in  Alsatia-Lorena 
consiste  sunt,  modo  subtrahantur  et 
liberentur  amelropolitana,  cui  subsunt, 
jurisdîctione  archiepiscopi  Bisuntini  ; 
subindeque,  paterna  ex  ejusdem  Sum- 
mi  Pontiûcis  benignitate  salulariqiie  iii 
Domino  provîdentia,  nedum  hononfi- 
centius  sed  etiam  consultius  preseferant 
immedlatam ,  erga  San  clam  Sedem  apos- 
tolicam ,  in  ecclesîastîcis  et  spirilualibus 
sobjectionem. 

Quocirca  cunctis  que  animadvertenda 
erant  maturo  consilio  sapientique  deli- 
beratione  perpensis,  tandem  Sanctitas 
Sua ,  ex  certa  scientia ,  motuque  veluli 
proprio,  et  apostolice  sue  auctorilatis 
plenîtudine,  omnia  bec  que  sequunlur 
ad  majorem  etiam  illorum  Christifide- 
lium  utilitatem  et  consolationem ,  in 
decretis  mandavit  atque  sancivit  : 

I. 

Ante  omnia  v  idelicet ,  ad  boc  nego- 
tium,  ea  qua  par  est  rcgularitate  omni- 
modaquc  validitate,  opportune  utili- 
terque  in  Domino  perficiendum,  Sum- 
mus  idem  Pontifex  minime  dubitavil 
presumere,  al  que  adeo  de  apostolice 
sue  potestalis  plenitudine,  qiiatenus 
opus  sit,  omnino  suppiere  consensum 
qoonimcumque  iateresse  habentium 
vel  quomodocumque  habere  presumen- 
tium. 


tances  de  temps  et  de  lieu  qui  se  sont 
récemment  produites,  Pie,  neuvième 
de  ce  nom,  par  la  Providence  divine  Sou- 
verain Pontife,  a  daigné  accéder  aux 
VŒUX  et  aux  demandes  que  le  Gouver- 
nement français  a  respectueusement 
présentés  au  Saint-Siège  apostolique,  n 
r effet  d'obtenir  que  les  églises  épisco- 
pale^  de  Strasbourg  et  de  Metz ,  situées 
dans  TAlsace-Lorraine ,  soient  désor- 
mais distraites  et  détachées  de  la  juri- 
diction de  féglise  archiépiscopale  de 
Besançon,  à  laquelle  elles  sont  sou- 
mises, et  que,  par  un  acte  de  la  bien- 
veillance paternelle  du  même  Souverain 
Pontife,  et  d*une  salutaire  prévoyance 
dans  les  vues  du  Seigneur ,  elles  aient 
riionneurel  l'avantage  d*étre  immédiate- 
ment soumises  ,  en  matière  ecclésiastique 
et  spirituelle,  au  Saint-Siège  apostolique. 
C'est  pourquoi .  tout  ce  qui  était  à 
considérer  ayant  été  mûretnent  pesé  et 
délibéré ,  Sa  Sainteté ,  de  science  cer- 
taine et  comme  de  propre  mouvement, 
dans  la  plénitude  de  son  autorité  apos- 
tolique ,  pour  la  plus  grande  utilité  et 
consolation  des  fidèles  de  ces  contrées , 
a  décrété  et  décrète  ce  qui  suit  : 

I. 

Pour  accomplir  utilement  dans  le 
Seigneur  cette  affaire,  en  y  apportant 
toutes  les  conditions  requises  de  régula- 
rité et  de  validité ,  le  même  Souverain 
Pontife  n  npas  hésité  à  présumer,  et,  en 
tant  que  besoin ,  de  la  plénitude  de  son 
pouvoir  apostolique ,  à  suppléer  le  con- 
sentement de  toutes  les  parties  intéres- 
sées ou  croyant  l'être. 


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128 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


IL 

Dehinc  episcopalem  ecclesiam  Argen- 
tinensem  seu  Strasburgensem ,  nec  non 
aiteram  Metensem,  decrevit  exemptas 
omnino  fore  a  metropolitico  jure  archi- 
episcopalus  Bisuntini,  cui  hodiedum 
subsunt,  adeoqne  plane  subductas  ab 
alia  quavis  ejusmet  metropolitani  antis- 
titis  ordinaria  superioritate,  atque  prero- 
gativa  quomodociimque  junsdictionalî. 

m. 

Propterea  bine  ipsemet  ecclesie  illa- 
rumque  insimal  civitates  et  unîversiim 
utriusque  prefatiepiscopatus  tsrritorium 
diecesanum,  insimiilqtie  celere  que 
înibi  comperiunlur  civitates,  oppida« 
parecie,  nec  non  ecclesiastica  que  vis 
bénéficia,  piaque  instituta,  pariterqiie 
omnes  ac  singuti  utriusque  sexusincole, 
sive  iaici,  sive  clerici,  sive  presbyteri 
et  nionastici,  cujuscumque  sintgradus, 
ordinis  et  conditionis;  isthec  utique 
omnia  et  singula  cum  huis  inherentibus 
et  de  more  conconiilantibns  accessorii.<« , 
declarenlur  et  sint  a  meiropolitica  Bi- 
suntini  antistitis  jurisdictione  itideoi 
exempta,  penitusque  subtracta. 


IV. 

^Atenim  Sanclitas  Sua,  prestanlioris 
eliom  honoris  gratia ,  dignata  est  in  de- 
cretis  mandate  atque  statuere  ut  ipse- 
met  ecclesie  protinus  e\titure  sint 
Sancte  Sedi  apostolice  immédiate  sub- 
jecte  :  ideoque  si  ut  inox  liabiture  alque 
fruiturc  omnibus  et  singulis  juribus, 
bonoribus,  prerogativis ,  gratiis,  favori- 
bus,  privilegiis,  et  quibusiibet  indullis, 
sicuti  celere  in  illis   partihus  ecclesie. 


IL 

En  conséquence,  il  a  décrété  que  les 
églises  épiscopales  de  Strasbourg  et  dp 
Metz  seront  complètement  exemptes  du 
droit  métropolitain  de  Tarchevèque  de 
Besançon, à  qui  elles  sont  aujourd'hui 
soumises , et  quelles  seront  entièrement 
distraites  de  toute  supériorité  ordinaire 
et  de  toute  prérogative  juridictionneDp 
quelconque  dudit  métropolitain. 

IIL 

Que,  par  suite,  ces  deux  églises,  en- 
semble les  villes  épiscopales  et  tout  \o 
territoire  formdnt  le  diocèse  de  l'un  et 
Tautre  évècbés  susdits,  ensemble  encore 
tout  ce  que  ce  territoire  comprend  : 
villes,  bourgs,  paroisses,  bénéfice^ 
ecclésiastiques  quelconques,  institut< 
pieux ,  et  pareillement  tous  et  chacun 
habitants  de  Tun  et  fautre  sexe,  soil 
laïques,  soit  clercs,  soit  prêtres  ou  reli- 
gieux, de  quelque  grade,  ordre  et  con- 
dition qu  ils  soient  ;  que  toutes  et  cha- 
cune choses  que  dessus  avec  leur> 
accessoires  inhérents  et  concomitant*, 
suivant  la  coutume ,  sont  déclarées  ètn' 
et  sont  exemptes  et  complètement  di>- 
traites  de  la  juridiction  naétropoli laine 
de  Tarchevéque  de  Besançon. 

IV. 
Pour  honorer  d'une  fdveur  spéciale 
ces  deux  églises,  Sa  Sainteté  a  dai^e 
décréter  et  statuer  qu'elles  soient  aussi 
tôt  soumises  immédiatement  au  Saint- 
Siège  apostolique;  qu'en  conséquence, 
elles  soient  en  possession  et  jouissant' 
de  tous  et  chacui^  droits,  honneurs, 
prérogatives,  grâces,  faveurs,  privilège» 
et  induits  quelconques ,  comme  les  autres 
églises  de  ces  contrées  qui  sont  immédia- 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  REUGIEUSES. 


129 


e  gaudenl  immediala  erga  Sanctam 
idem  apostolicam  subjectione. 


Quibus  uti  desuper  constituais ,  neque 
mtrariis  qaibuscumque ,  speciaJi  quam- 
i  mentione  dignis,  ullatenus  obstanti- 
is ,  vel  eis ,  ad  hoc  dumtaxat  opus ,  iliata 
«uiian  derogatione  apostolica ,  idem 
munus  Pontifex  voluit  expressis  verbis 
Mrlarare  atque  cavere  ne  quis  unquam 
tsinguia ,  que  hisce  in  decretb  ordinata 

constituta  sunt,  audeat  sive  obreptio- 
is ,  sive  subreptionis ,  sive  demum  alte- 
lus  cujusque-  speciei  vitio  notare,  mi- 
imeque  impugnare. 

VI. 

Hec  itaque  omnia  et  singula,  ut 
uamplenum  robur  et  solemnem  sor- 
lantur  effectuin,  Beatiludo  Sua  voluit 
jssitque  hoc  summarium  Sacre  Con- 
Tegationis  consistoriaiis  decretum  pe- 
inde  habere  et  fore  quidem  valiturum 
c  si  littere  apostolice  sive  in  forma 
(revis  sivesub  plumbo  expedite  fuissent. 

VIL 

Ideo  ad  hujusmodi  decreti  exequutio- 
lem  maluit  deputare  hodiernum  episco- 
•om  Metensem ,  R.  P.  D.  Paalum-Geor- 
ium-Mariam  Dupont  des  Loges,  at  qua 
antummodo  pertinet  ad  Argentinensem 
eu  Strasburgensem  ecclesiam  ;  hodier- 
NUD  autem  episcopum  Argentinensem 
eu  Strasburgensem,  R.  P.  D.  Andream 
Uus,  qua  dumtaxat  pertinet  ad  Meten- 
jernepiscopatum  ;  collala  quidem  utrique 

Êcgato  facultatc  subdelegandi  ad  hoc 
ficiendum  opus  aliam  probam  ido- 
teamque  personam  ,  que  vcro  ecclesias- 
ica  dignitate  sit  insignita. 

Conventions. 


tement  soumises  au  Saint-Siège  aposto 
liqne. 

V. 

fous  ces  points  réglés  comme  dessus 
et  nonobstant  toutes  dispositions  con< 
traires  qui  réclameraient  même  une  men- 
tion spéciale  et  dérogation  apportée,  a 
cet  effet  seulement ,  d*autorité  apostoli- 
que, à  ces  dispo<«itions ,  le  même  Souve- 
rain Pontife  a  voulu  expressément  décla- 
rer et  ordonner  que  nul  n*ose  à  Tavenir 
conlesler  pour  obreplion  ou  subreption , 
ou  pour  tout  autre  vice,  et  attaquer,  en 
quoi  que  ce  soit,  tout  ce  qui  a  été  or- 
donné et  établi  par  le  présent  décret. 

VF. 

Afin  que  toutes  et  chacune  de  ces 
choses  aient  pleine  vigueur  et  sortissent 
leur  complet  effet.  Sa  Béatitude  a  voulu 
et  ordonné  que  ce  décret  sommaire  de  la 
Sacrée  Congrégation  consistoriale  soit 
réputé  avoir  et  ait  la  même  force  que  si 
des  lettres  apostoliques  en  forme  de  bref 
ou  sab  plumbo  avaient  été  expédiées. 

VIL 

Pour  Texéculion  de  ce  décret ,  il  a  jugé 
opportun  de  déléguer  Tévèque  actuel  de 
Metz,  R.  P.  et  S.  Paul-Georges-Marie 
Dupont  des  Loges,  en  ce  qui  concerne 
seulement  le  diocèse  de  Strasbourg,  et 
Tévèque  actuel  de  Strasbourg,  le  R.  P. 
et  S.  André  Raess,  en  ce  qui  concerne 
seulement  Févéché  de  Metz;  accordant  à 
fun  et  à  Tautre  de  ces  délégués  la  faculté 
de  subdéléguer,  à  T effet  des  présentes, 
toute  autre  personne  probe  et  idoine ,  qui 
soit  constituée  en  dignité  ecclésiastique. 


Dûléffttw 

et 

•abdél^irs. 


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130 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


Poovoirt 

des 
âéligui». 


VIII. 

Insuper  utrique  sic  deputato  delegato 
eorumque  subdelegatis,  si  forsan  ad- 
scisci  oporteat,  Sanctitas  Sua  dignata 
est  inipertire  quascumque  vel  necessa- 
rias  vel  opportunas  facultates,  ut  quis- 
que  pro  parie  sua  efficaciter  valeat, 
omni  appellatione  remota,  ea  queque 
deliberare,  ordinare  ac  etiam  définitive 
decernere,  que  ad  hujusmodi  nego- 
tium  féliciter  perficiendum  justa,  salu- 
taria  et  opportuna  dignoscantur. 


VllI. 

A  Tun  et  k  Tautre  de  ces  délégués  oq 
de  leurs  subdélégués ,  si  par  hasard  il 
leur  faut  en  désigner.  Sa  Sainteté  a  <Ui 
gné  accorder  toutes  facultés  nécessaire 
ou  utiles,  afin  que  sans  appel  possible, 
chacun  d*eux  puisse,  en  ce  qui  le  cod 
cerne,  efficacement  délibérer,  régler el 
définitivement  décider  tout  ce  qui  sera 
reconnu  juste  «  salutaire  et  opportun 
pour  mener  à  bonne  fin  cette  affiiire. 


IX. 

Enimvero  eisdem  delegatis,eorumqur 
subdelegatis ,  expressam  injungi  voluit 
obligationem  mittendi  ad  Sanctam  Se- 
dem  apostolicam,  très  intra  menses  ab 
expleta  hujusmet  decreti  exequutione, 
authentica  forma  exaratum  excmplar 
quorumcumque  decretorum  que  ad  hoc 
n  ego  tium  exequendum  edi  oportuerit. 

X. 

.Propterea  Sanctitas  Sua,  ut  bec  om- 
nia  omnipotenlis  Dei  gloriam  eorumque 
Cbristifîdelium  bonum  et  consolatio- 
nem  spiritualem  protinus  exequutioni 
mandentur,  jussit,  per  Sacram  Congre- 
gationem  consistorialibus  negotiis  pre- 
positam,  hoc  summarium  confcstim  ferri 
decretum ,  ipiusque  authentîcum  exem- 
plar  ad  perpetuam  rei  memoriam  et  nor- 
mam,  uti  par  est,  in  tabulario  hujusmet 
Sacre  Congregationis  diligenter  conser- 


Datum  Rome ,  bac  die  décima  quarta 
mensis  julii,  anno  reparate  borainum 
salutis  millesimo  octingentesimo  sep- 
tuagesirao  quarto. 


IX. 

Elle  a  encore  voulu  qu*il  fût  enjolni 
à  ces  mêmes  délégués  ou  à  leurs  sub- 
délégués denvoyer  au  Saint-Siège  apos- 
tolique, dans  le  délai  de  trois  mois  de 
Texécution  de  ce  présent  décret,  un 
exemplaire  dresȎ  en  forme  aulheoiiquc 
des  décrets  quelconques  qu  ils  auro&i 
dû  rendre  pour  accomplir  leur  mission. 

X. 

Enfin,  pour  que  tout  ce  qui  précède 
soit  immédiatement  mis  à  exécution  à  b 
gloire  du  Dieu  tout-puissant  et  au  pics 
grand  bien  et  à  la  consolation  da  fi- 
dèles de  ces  diocèses.  Sa  Sainteté  a  or- 
donné que  ce  décret  sommaire  seraii 
dressé  sans  retard  par  la  Sacrée  Con- 
grégation proposée  aux  afiiaires  consbto- 
riales ,  et  que ,  pour  en  conserver  perpé- 
tuellement le  souvenir  et  les  dispositions 
ainsi  qu  il  convient,  un  exemplaire  au 
thentique  serait  aussitôt  déposé  dans  le* 
archives  de  cette  même  Congrégation. 

Donné  à  Rome,  le  quatontième  jour 
du  mois  de  juillet ,  Tan  du  salut  mil  huit 
cent  soixante-quatorze. 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES.  131 

Pro  R.  P.  D.  Antici-MatUi ,  S.  Con-  Pour  le  R.  P.  et  S.  Antici-Mattei ,  ne- 

gregationisconsislorialiâ  secretario  :  crétaire  de  la  Sacrée  Congrégation  con- 

ftistorîaie  : 

Flavius  Cordelli  ,  substitut. 
Place  du  sceau,  tf* 


Flavius  Cordelli,  subltututus. 
L.S.  * 


Enregistré  par  nous,  maître  des  requêtes,  secrétaire  général  du  Conseil  d*État, 
au  registre  des  procès-verbaux  du  Conseil  d*Etat,  séance  du  5  août  1874,  confor- 
inéaient  à  la  délibération  du  Conseil  d'Etat  du  même  jour,  approuvée  par  décret  du 
Président  de  la  République  du  10  août  1874. 

Paris,  le  12  août  187^- 

A.  FOL'QIIER. 


NANCY,   TOUL,    SAINT-DiÉ,    METZ,   STRAABODHti. 


Metensis,  Nanceyensis  et  Tallensis,  nec 
non  S.  Deodali,  Insuperque  Argentinen- 
sis  seu  Strasbargensis ,  in  Alsatia- 
Lorena,  dismenibrationam  et  poslera- 
mm  incorporationum. 

Proptermodernas  in  Alsatia-Lorenaet 
renim  et  locorumi  converâones ,  explo- 
ralum  est  necessariam  continuoque  op- 
portunam  ecclesiasticonim  qaoqne  ne- 
gotionim  gestionem  mullîs  obnoxiam 
esse  difficuitatibos ,  non  sine  illorum 
Christifidelhim  ètiam  in  spiritualibus 
jactura  et  detrimento. 

Enimvero  ad  ejusmodi  incommoda 
amofenda,  nec  non  ad  expeditiorem 
diecesium  administrationem  procuran- 
dam,  visum  est  in  Domino  coirrenien- 
tios  praeslare, ac  etiam  oportere,nt  qua 
coDserta  modo  reperiuntar  confinia  in- 
ter  Gallicam  et  Germaincam  dilionem 
(joxta  conventionem  Francfortiensem 
jam  initam  ab  anno  1 87 1 ,  sub  die  d«ci- 
nia  inaii)  iHa  que  vicissim  intersita  et 
quodammodo  conimixta  sunt  dîecesana 


Diocèses  de  Nancy  et  Toal  et  de  Saint-Dié, 
en  France;  de  Metz  et  de  Strasbourg, 
en  Abace-Lorraine.  —  Démembrement 
et  incorporation. 


Il  a  été  reconnu  que,  par  suite  des 
événements  et  des  modifications  de  ter- 
ritoire récemment  survenus  en  Alsace- 
Lorraine,  la  gestion  des  affaires  ecclé- 
siastiques rencontrait,  sur  des  poinis 
essentiels  ou  seulement  importants,  de 
nombreuses  di£B cultes  qui  nuisaient 
gravement  aux  intérêts  spirituels  des 
fidèles  de  cette  contrée. 

En  conséquence ,  pour  écarter  ces  in- 
convénients et  rendre  radminisfration 
des  diocèses  plus  facile,  il  a  paru  dans 
le  Seigneur  convenable  et  même  néces- 
saire que  les  territoires  diocésains  qui , 
par  suite  des  changements  de  frontière 
entre  la  France  et  TAIlemagne  résultant 
du  traité  conclu  à  Francfort  en  Taimée 
187 1 ,  le  10  du  moi^  de  mai,  se  trouvent 
tour  à  tour  en  deçà  ou  au  delà  de  ces 
frontières  et  sont  comme  confondus  les 


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132 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  REUGIEUSES. 


Le  pape  rappléo 

ie 

coDMntement 

des 

intrreMés. 


ierritoria ,  in  prcscntiaruin  accommoda- 
tius  circumscribanlur,  et  qua  interest 
pro  bono  communi  dismcmbrcntur,  ul 
porro  dismembrationcs  cjusmodi  com- 
modius  atquc  utilins  finitimis  incorpo- 
rentiir  diecesibits. 


Quocirca  nuper  conligit  ut  Gallice 
nationis  Gubcrnium  dcvotas  oITerri  cu- 
raverît  postulatloncs  Sanctissimo  Do- 
mino Nostro  Pio, Kujus nominis  IX , Pon- 
tîfici  Maximo,  iinplorandi  gratia  ut 
bujusccmodi  negotium  auctoritate  apos^ 
tollca  conficiatur,  alque  ad  optatum 
exitum  provide  fcliciterque  perducatur. 

Idcirco  Beatiludo  Sua, bis  alque aliis 
que  accurate  animadvertenda  erant 
magni  ponderis  causis ,  earumquc  mo- 
mentis  malura  dcliberatione  perpensis, 
quam  libenter  dignata  est  prcnuntialas 
ipsius  Gailici  Gubernii  postulationes 
enixaque  vota  benigno  prosequi  favore. 

Ideo  nimirum,  ex  cerla  scienlia  motu- 
que  veluti  proprio,  deliberavit  voluitque 
omnia  et  singula,  que  sequuntur,  in 
decretis  mandare,  aposloUcaque  sua 
auctoritate  inviolabiJiler  sancire  : 


I. 

Ante  omnia,  sicuti  par  est,  tum  dé- 
bite regularitatis,  tum  indubie  valiJitatis 
gratia,  ut  cumulatum  boc  diecesium 
opportune  circumscribendarum  nego- 
tium, ad  commodiorem  earum  quoque 
in  spiritualibus  administrationem  salu- 
iariter  peragendam ,  conficiatur,  id  uti- 
que  in  comperto  sit,  quod  SanctitasSua 
minime  dubitaverit  vel  rationabiiiter 
presuraere ,  vel  de  sue  apostolice  potes- 
tatis  pleniludine  ,  quatenus  opus  fuerit. 


uns  dans  les  autres,  reçoivent  une  cir 
conscription  pbisen  rapport avecle pré- 
sent état  de  cboses,  qu  ils  soient  d^ 
membres, autant  qu'il  peut  être  utile aa 
bien  commun,  de  IcUe  sorte  que  les 
parties  ainsi  démembrées  soient  incnr- 
porées  plus  commodément  ei  plus  uti- 
lement aux  diocèses  limitrophes. 

A  cet  effet,  le  Gouvernement  français 
a  récemment  adressé  des  demandes  res- 
pectueuses à  Sa  Sainteté  Notre  Seigneur 
Pie,  neuvième  de  ce  nom.  Souverain 
Pontife,  pour  le  prier  de  régler  ccltr 
affaire,  en  vertu  de  son  autorité  aposto- 
lique, et  de  la  mener  beureusemenl  a 
la  fin  désirée. 

G* est  pourquoi  Sa  Béatitude,  après 
avoir  mûrement  délibéré  et  pcîécc* 
motifs  et  d'autres  d'un  grand  poids  qui 
étaient  hautement  à  considérer,  a  daigne 
volontiers  accueillir  favorablement  1» 
susdites  demandes  et  les  vœux  du  Gou- 
vernement français. 

En  conséquence, de  science  certiinc 
et  comme  de  propre  mouvement,  Elle 
a  délibéré  et  voulu  que  toutes  et  cba 
cune  des  dispositions  qui  suivent  soieni 
décrétées  etinviolablemcnt  sancdonoée» 
de  son  autorité  apostolique. 

I. 
Avant  tout,  pour  que  cette  question 
compliquée  de  la  circonscription  de  ces 
diocèses  soit  réglée  de  oianière  à  assu 
rer  leur  meilleure  administration,  att 
spirituel,  avec  la  régularité  nécessaire 
et  une  validité  incontestable,  ainsi  qui! 
convient,  il  sera  tenu  pour  certain  qoe 
Sa  Sainteté  n*a  nullement  bésité  à  pF& 
sumer  raisonnablement,  ou,  en  vertu 
de  la  plénitude  de  sa  puissance  aposto- 
lique ,  à   suppléer  le  consentement  de 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES.  133 

tous  et  chacun   des    intéressés ,  ou  do 
ceux  qui  sont  présumés  avoir  quelque 


omnino  supplere  consensum  omnium 
et  singuionun.  interesse  habentium  vel 
quomodolibet  habere  presumentium  su* 
per  diecesibus  que  modo  circumscri- 
bendc  sunt. 

IL 

Enimvero,  uti  prestat,  generatim  de- 
claratum  et  statulum  esto  quod  cuncta 
loca ,  seu  parecie ,  ipsarumque  territoria , 
que  singillatim  ut  infra  eximenda  sunt 
ab  oïdinarîa  suonim  antistitum  jurîs- 
dictione«  ut  ab  eorum  diecesibus  dis- 
membrentur,  aliisque  finitimis  nunc 
accommodatiusincorporentur;  eaporro 
singula  censeantur  et  rêvera  sinl  tum 
exempta ,  tum  a  pristinis  diecesibus  dis- 
membrata,  tum  denique  aliis  mox  de- 
signandis  diecesibus  incorporata:  una 
sciiicet  cum  omnibus  et  singulis  respec- 
tive attinentibus  iocis,  incolis  et  quibus- 
iibet  ecclesils,  earumque  beneBciis,  et 
piis  cujuscumque  generis  institutis  : 
oomprehensis  etiam  cujusque  ordinîs 
cenobiis  et  monasteriis,  adeoque  omni- 
bus respective  pertinentibus  bonis,  et 
accessoriis  de  jure ,  deque  more  conco- 
mitantibus. 

m. 

Ita  igitur  ab  ordinaria  jurisdictione 
atque  administratione  R.  P.  D.  Pauli- 
Gtorgii'Marie  Dupont  des  Loges,  hodiemi 
episcopi  Metensis,  penitus  eximentur, 
air{ue  a  sua  diecesi  dismembrentur ,  al- 
tcrique  Nanceyensi  et  TuUensi  actutum 
incorporentur,  hec  que  sequuntur  loca 
seu  parecie,  videlicet; 

suivent,  à  savoir: 

Briey ,  Anoux ,  Auboué,  Avril ,  Génaville ,  Hatrize ,  Jœuf ,  Jouaville ,  Mance ,  Moine- 
A,  Moutiers,  Valleroy  et  de  plus  la  commune  de  Saint-Ail;  —  en  outre ,  Serrou- 
ville,  Andernv,  Audun-le-Roman ,  Benvillers,  Avillers,  Bettainvillers ,  Bonvillers , 


intérêt  dans  cette  nouvelle  délimitation 
des  diocèses. 


IL 

En  conséquence,  qu*il  soit  déclaré  et 
statué  d*une  manière  générale  conmie 
il  convient  que  tous  les  lieux  ou  pa- 
roisses et  leurs  territoires,  qui  seront 
ci-dessus  nominativement  exempts  de  la 
juridiction  ordinaire  de  leurs  prélats, 
sont  démembrés  de  leurs  diocèses  et 
incorporés,  pour  plus  de  commodité, 
aux  autres  diocèses  limitrophes;  que 
chacune  de  ces  localités  soit  donc  tenue 
pour  être,  et  soit  en  réalité  exempte  et 
démembrée  de  son  ancien  diocèse  et 
incorporée  à  Tun  des  autres  diocèses 
qui  vont  être  ci-dessus  désignés,  avec 
tous  et  chacun  lieux,  habitants,  églises 
quelconques ,  bénéfices ,  institutions 
pieuses  de  tout  genre ,  communautés  et 
monastères  de  tout  ordre;  avec  toutes 
et  chacune  de  leurs  dépendances,  leurs 
biens  respectifs  et  tous  les  accessoires 
qui  en  font  partie  de  droit  ou  d*usage. 

m. 

Ainsi  donc,  que  de  la  juridiction  or- 
dinaire et  administration  du  Révéren- 
dissime  Père  et  Seigneur  PaaUGeorges- 
Marie  Dupont  des  Loges,  aujourd'hui 
évêque  de  Metz,  soient  distraites  et  dé- 
membrées de  son  diocèse  et  incorporées 
en  même  temps  au  diocèse  de  Nancy 
et  de  Toul ,  les  localités  ou  paroisses  qui 


Localité 

difttraitec 

du 

diocèse  d«  McU 


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134 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


•l  allribaéos 
&  celai 

de 

NaDcy 

»l  tle  Toal. 


Errouville,  Higny,  Joppécourt,  Landres,  Mairy,  Mercy-le-Bas ,  Mercy-le-Haal, 
Saint-Suppiel,  Sancy ,  Trieux,  Tucquegneux,  Xivry  ; — et  auwi  Chambley ,  Dampti- 
toux,  Hageville,  Mars-la-Tour,  Onville,  Saint-Julicn-lès-GorBC ,  SponTilie,  Villecey, 
Vaville ,  en  y  ajoutant  encore  la  commune  de  Tronville;  —  et  de  même  Gonflau, 
Abbéville,  Affléville,  Allamont,  Bechaœps,  Brainville,  Bruville,  Doncourt,  Friaa- 
ville,  Gondrecourt,  Hannoville-au-Passage ,  Jarny,  Jeandelize,  Labry,  Lixières, 
Norroy-le-Sec,  Oliey,  Ozerailles,  Saint-Marcel,  Thuméreville ,  Ville-sur-Yon; — 
Longuyon ,  Allondrelle ,  Beuveillc,  Charency,  Colmey,  Cons-la-Graville ,  Fresnoy- 
la-Montagne,  Grand-Failly ,  Ham,  Montignysur-Chiers,  Petit-Failly,  Pierrepont, 
Saint'Pancré,  Tellancourt,  Ugny ,  Vivîers-sur-Chier»  ;  —  Longwy ,  Basiieux,  Cosnes. 
Cutry,  Fillières,  Gorcy,  Haucourt,  Herserange,  Hus&igny,  Laix,  Lexj,  Longvry- 
Bas,  Mont-SaintMarlin,  Morfontaine , Réhon ,  Saulnes,  Tiercelet,  Ville-au-Monlob, 
Ville  HoudlémoDt,  Villers-la-Montagne ,  Villerupt. 


IV. 


IV. 


Itideni  ab  ordinaria  jurisdictione  at- 
que  administration e  R.  P.  D.  Josêpki- 
Alfredi  foulon,  hodierni  episcopi  Nan- 
ceyensis  et  Tullensis,  eximantur  a  sua- 
que  separenlur  diecesi,  ac  protinus  ad- 
judicentur  diecesi  Metensi  hec  que 
sequuntur  loca  scu  parecie ,  videlicel  : 


LotaliU» 

«liitntitM 

au  diocita 

da 

NaDcyatdaToul 

et  altriba^ 
■  celui  de  Mats. 


De  même, de  la  juridiction  ordinaire 
etderadministratioii  du  Révérendissimc 
Père  et  Seigneur  Joseph-Alfred  FmdaÊ, 
aujourd'hui  évèque  de  Nancy  et  de  Toal< 
sont  distraites  et  séparées  de  son  diocèse 
et  aussitôt  attribuées  au  diocèse  de  Meti 
les  localités  ou  paroisses  qui  suifent, 
à  savoir: 
Albestroff»  Altroff,  Benestroff,  Bermering,  Givricourt,  Guinzéling,  Hunskiricli, 
Insming,  Inswiller,  Lening,  Lhor,  LostrolF,  Loudreiing,  Marimont,  Montdidier, 
Munster,  Nébing,  Réding,  Rodalbe,  Tordieville,  Vahl,  Viberswiller,  Viimiag, 
Vitlersbourg;  —  Château-Salins,  Achain,  Amélécourt,  Bellange,  Bioncourt, 
Burlioncourt,  Chambrey,  Château-Voué,  Contlûl,  Dalhain,  Fresnes-en-Saulnois, 
Gremecey,  Habondange,  Hampont,  Haraucourt-sur-Seille,  Manhoué,  Monrille- 
lès -Vie,  Pettoncourt,  Puttigny,  Riche,  Salonné,  Vannecourt,  Vaxy,  Viiisse; 
—  Delme,  Aulnois,  Bacourt,  Baudrecourt,  Bréhain,  Craincourt,  Fonteny, 
FossieuK,  Jallauoourt,  Juville,  ia  Neuveville-en-Sauinois,  Lemoncourt,  Lesse, 
Liocourt,  Lucy,  Malaucourt,  Marthil,  Morville-sur-Nied,  Oron,  Prévocourt, 
Puzieux,  Saint-Epvre,  Tincry,  Viviers,  Xocourt,  en  y  ajoutant  la  commune 
nommée  Ajoncourt,  — et,  de  plus,  Dieuze,  Bassing,  Bîdestroff,  Blanche-Église, 
Bouigaltroff,  Cutting,  Oomnom,  Gélucoùrt,  Guéblange,  Guébling,  Kerpricb-lês- 
Oieuxe,  Lidrezing,  Lindre-Basse,  Mulcey ,  Saint-Médard,  Tarquimpol,  Veigaviiie, 
Zommange;  —  Vie,  Bezange-la-Petite,  Bourdonnay ,  Donnelay ,  Juvelize,  Lagardc, 
Ley,  Lezey,  Maizière»-lès-Vic ,  Marsal,  Montcourt,  Moycnvic,  Ommerey,  en  > 
ajoutant  la  commune  de  Xanrey;  —  et  aussi  Fénétrange,  Berthelming,  Bettbon. 
Bisping,  Dolving,  Fleîsheim,  Gosselming,  Hellerîng,  Hilbesheim,  Mitterslieini, 
Niderstinxel .  Oberstinzel,   Postroff,  RomelGng,   Saint-Jean-de-Bassel ,   SarraltrofT. 


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NOUVELLES  aRCONSCRIPTIONS  REUGIEUSES. 


135 


Scliaibach,  Veckçnviller,  Vieux-Lixheiin  ;  • —  Lorquin,  AbreschwSler,  Haltigny, 
Ilémîng,  Lafrimbolle,  Landange,  Niderhoff,  Nitting,  Saint -Quirin,  Voyer;-*^ 
Phaisbourg (Assomption),  Pbalsbourg,  Arschwiiier,  Bourscheid,  BrouviUer,  Daba. 
DanocDannelbourg,  Garrebourg,  GunUwiiier,  Hazelbourg,  Henridorff,  Hérange, 
Hult€ohausen,  Lixbeim,  Lùtselbourg,  Metting,  Mittelbronn,  Saint-Jean-Kouiize- 
rode,  Saint-Louis,  Vescheiio,  Vilsberg;  —  Réchicourt-le-Château>  Assenoncourt , 
Avricourt,  Azoudange,  Desseiing,  Foulcr«y,  Gondrexange,  Guermange,  Ibigny, 
Langniniberg,  Moussey,  Saint-Georges; — Sarrebourg,  Bieberskircb,  Brouderdorff, 
Bùlil,  Diane-Capeile,  Hartzwiiier,  Haut-Clocher,  Hease,  HofF,  Hommarting,  Hom- 
mert,  Imling,  Kerpricb-aux-Bois ,  Langatte ,  Niderviller,  Piaine-de-Watsch ,  Reding, 
Rliodes,  Waischeid,  Xouaxange. 


Sed  enim  ab  eadem  Nanceyensi  die- 
cesi  preterea  eximatur,  et  secernatur,  ea 
pars  non  habitata  territorii  pertinentis 
ad  pareciam  nancupatam  Raon-^les-Leau 
protinusque  incorporetur  diecesi  Argen- 
tineiisi  seu  Strasburgensi ,  quatenus 
nempe  determinanda  erit  ab  aposlolico 
l'xequutore  ioferius  deputando. 


Mais  que  de  ce  même  diocèse  de 
Nancy  soit,  en  outre ,  distraite  et  séparée 
une  portion  de  territoire  inhabité,  qui 
appartient  à  ia  paroisse  de  Raon-les- 
Leau,  etqu^eile  soit  aussitôt  incorporée  au 
diocèse  de  Strasbourg,  avec  ies  limites 
qui  lui  seront  assignées  par  (exécuteur 
apostolique  qui  sera  ci-dessous  désigné. 


Itidem  ab  ordi  naria  jurisdictione  atque 
niiministratione  R.  P.  D.  LwloviclMarie' 
Josephi  Caverot ,  hodierni  episcopi  eccie- 
Àt  Sancti-Deodati ,  eximantur  ejusque  a 
diecesi  disjungantur,  tum  autem  adji- 
ciantur  diecesi  Argentinensi  seu  Stras- 
burgensi  hec  que  sequuntur  loca  seu 
pa^^cie ,  videlicet  : 


De  même,  que  de  la  juridiction  ordi- 
naire et  de  l'administration  du  Révéren- 
dissime  Père  el  Seigneur  Loms-Marie- 
Joseph  Caverot,  aujourd'hui  évèque  de 
Saint-Dié,  soient  distraites  et  séparées 
de  son  diocèse  et  réunies  au  diocèse  de 
Strasbourg  ies  localités  ou  paroisses  qui 
suivent,  à  savoir  : 


Saales,  Bourgbruche,  Cobroy-la-Roche ,  Plaine,  Ranrupt,  Saulxures;  — Schirmeck, 
Bareiubach,  Grandfontaine,  Hersbach,  la  Broque,  Natzvillers,  Rothau,  Russ,  VVis- 
ches;  il  &ut  de  plus  y  ajouter  une  partie  de  la  paroisse  de  Raon -sur-Plaine. 


VL 

Itidem  ab  ordinariajurisdictione  atque 
administratione  R.  P.  D.  Andrée  Raess, 
hodierni  episcopi  Argentinensis  seu 
Strasburgensis ,  eximantur,  eodemque 
lempore  ab  illius  diecesi  retraliantur  et 
Bisuntine  archidiecesi,  ad  quam  an  te 
annum  millesimum  octingentesimum 
secundum  pertinebant,   rursum   addi- 


VI. 

De  même,  que  de  la  juridiction  ordi- 
naire et  de  Tadministration  du  Révéren- 
dissirae  Père  et  Seigneur  André  Raess, 
aujourd'hui  évêque  de  Strasbourg,  soient 
exemptées  et  en  même  temps  distraites 
de  son  diocèse  et  de  nouveau  réunies  à 
Tarchidiocèse  de  Besançon ,  auquel  elles 
avaient  appartenu  jusqu'en    1802,   les 


Localilv» 

distrailM 

(la  diocèse 

de  Saint-Dié 

el  atlribuces 

&  ceivi 

do  Slraaboar;g. 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


Localité 

distraites 

do  dioeiac 

de  Straalourg 

et  atiribnëa 

à 

l'archi  diocèse 

'de 

Besanfoo. 


cantur   hec    que 
parecie,  videlicet 


sequuntur   loca   seu 


localités  ou  paroisses  qui  suivent,  à  sa- 
voir: 

Belfort,  Beauviiiars,  Bavlilers,  Bermont,  Bue,  Châtenois,  Chèvremont.  Dan* 
joutin,  Essert,  Méroux,  Novillard,  OfFemont,  Pérouze«  Trétudans,  Valdoye,  Vé^^ 
lois; —  Délie,  Beaucourt,  Boron,  Bourogne,  Brebotle,  Gourcelles,  Courtelevant, 
Croix,  Faverois,  Fèche-rÉglise,Florimond«  Froidefoataîne,  Grandviilars ,  Grosne, 
Joncherey,  Montbouton,  Morvillars,  le  Puix,  Réchésy,  Saint-Dîzier,  Suerce,  VîQars- 
le-Sec;  —  Giromagny,  Anjoutey,  Auxelles-Bas,  Auxelles-Haut,  Chapelie-sous-Chaiu, 
Étueffont-le-Haut,  Évelte,  Grosmagny,  le  Puix,  Rougegoutte; —  la  Chapeile-socis- 
Rougemont,  Angeot,  Bessoncourt,  Félon,  Fontaine,  Montreux-Chàteau,  Petit-Croix, 
Pfaffans,  Reppe,  Rivière  (la)  Saint -Germaib,  Vauthiermont ;  —  Cha vannes -1(»- 
Grands;  —  Rougemont,  —  en  y  ajoutant  une  parcelle  de  la  paroisse  de  Sewen. 


VIL 

Quibus  ita  dispositis  et  constitutis, 
voluit  Sanctitas  Sua  in  decrelis  expresse 
cavere  atque  mandare,  ut quisque  diece- 
sium  uti  desuper  auctaruin  antistes 
libère  planeque  valeat,  immoque  debeat 
urdinariam  super  lis  jurbdictionem 
episcopalem  et  pastoralem  curam  salu- 
tariter  exercere  ;  iisdem  scilicet  observatis 
et  adliibitis  legibus,  modis,  usibus,  fa- 
voribus,  indullis ,  bonoribus,  oneribus, 
et  quibuscumquc  aliis,  que  pro  primevis 
cujusque  ex  illis  diecesibus  subditis, 
locis  et  rébus  quoniodolibct  et  quando- 
cunique  fuerint  bactenus  adbibita,  vel 
deinccps  légitime  adhibenda;  iis  verum- 
lamen  specialitcr  reservatis,  que  vide- 
licet peculare  seu  personale  preseferant 
indultuxn. 

VUI. 

Verum  e  coaverso,  singuli  eliam  die- 
cesani,  uli  supra  noviter  aggregandi, 
teneantur  cque  ac  ceteri  priiiieve  origi- 
nis  diecesani ,  pari  rationc  panique  modo 
debitam  suo  cuique  sulTecto  antibtiti  re- 
verentiam  et  observai!  liam  prestare, 
atque  adeo  simililer  erga  illius  quoque 
curiam  et  cancellariam  animo  equo  li- 


VII. 

Ces  choses  ainsi  disposées  et  ét^iblies, 
Sa  Sainteté  a  voulu  régler  et  ordonner 
expressément  par  décret  que  chacun  des 
prélats  des  diocèses  ci-dessus  augmentés 
ait  le  libre  et  plein  pouvoir,  bien  plos 
même,  le  devoir  d'exercer  sur  eux,  dans 
Tintérêtdu  salut,  la  juridiction  épîscopale 
ordinaire  et  Tadministration  pastorale, 
en  observant  ou  appliquant  les  mêmes 
lois,  règles,  usages,  faveurs,  indulb, 
honneurs  et  chaînes,  et  tout  ce  qui  a 
été  suivi  jusqu  à  ce  jour  d'une  %od 
quelconque  pour  les  lieux  et  choses 
soumis  à  chacun  de  ces  diocèses  primi- 
tifs, ou  qui  sera  dans  la  suite  légitim^ 
ment  observé,  sous  réserve  spéciale  de 
ce  qui  réclamerait  un  induit  particulier 
ou  personnel. 

VIU. 

Réciproquement  que  tous  les  diocé- 
sains nouvellement  agrégés  comme  des 
^us  soient  tenus ,  comme  les  autres  dio- 
césains d'origine  antérieure,  de  rendre 
de  la  même  manière  et  dans  In  même 
mesure  à  leur  nouveau  prélat  le  respect 
et  Tobéissance  qui  lui  sont  dus,  cl  de  se 
montrer  également  disposés  à  remplir 


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NOUVELLES  aRCONSGRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


137 


bentique  consuetam  quamcumque  offi- 
ciorum  et  munium  obire  satisfaclionem. 

IX. 

Porro  obi  hec  presignatanim  diece*» 
sîum  dismembratio  et  incorporatio  con- 
fecta  iuerit,  cunindum  esto  ut  omnia 
tune  instrumenta  et  quelibet  documenta 
speciatîm  respicientia  singnlarum,  uti 
supra  dismembrandarum  alibique  incor- 
porandanim,  pareciarum  penonas,  bona, 
res  et  queque  jura ,  diligenter  inquiran- 
tur  et  secernantur  a  respectivis  cancel- 
lariis  uniuscujusque  epîscopatus ,  cui 
eedem  parecie  haclenus  extiterunt  ad- 
dicte;  indeque  profecto  deferantur  ad 
cas  respectivas  cancellarias  imiuscujus- 
que  episcopatus,  cujus  favore  décréta 
est,  uti  supra,  moderna  incorporatio 
atque  adjudicatio  :  près  ta  t  enîm  ea  que- 
que  hujuscemodi  documenta  in  unaqua- 
que  respective  snbrogata  cancellaria 
episcopali  congerantur,  et  ad  quamcum- 
que opportimitatem  probabil  iter  super- 
venturam,  Gdeliter  custodiantur. 


Enimvero  hisce  omnibus  ita  dispositis, 
conslitutis  atque  sancitis, idem  Summus 
Pontifex,contrariisquibuscumque,  spe- 
ciali  quamvis  menlione  dignis ,  minime 
obstantibus ,  vel  eis,  ad  hoc  dumtaxat  ne- 
gotium,  iHataderogatione,  maluil  decia- 
rare  atque  cavere  ne  quis  unquam  audeat 
sive  obreptionis,  sive  subreplionis,  sive 
demum  alterius  cujuscunique  speciei  vi- 
lio  notare,  ullatenusque  impugnare  que 
hoc  in  decreto  exposita  et  mandata  sunt. 

XL 
In  hujusmodi  autem  decreti  Flxequu- 


les  devoirs  et  charges  accoutumés  en- 
vers sa  curie  et  chancellerie. 

IX. 

Dès  que  le  démembrement  et  Tincor- 
poration  des  diocèses  ci-dessus  désignés 
aura  été  achevé,  que  Ton  prenne  soin 
que  toutes  les  pièces  et  (ous  les  docu- 
ments concernant  spécialement  les  per- 
sonnes, biens,  choses  e(  droits  des  pa- 
roisses qui  doivent  être  démembrés  et 
incorporés  dans  un  autre  diocèse,  soient 
recherchés  et  distraits  des  chanbeileries 
respectives  de  chacun  des  évèchés  aux- 
quels ces  paroisses  ont  été  réunies  jus- 
qu*ici,  et  qu'ils  soient  aussitôt  trans- 
portés dans  les  chancelleries  respectives 
de  chacun  des  évèchés  en  faveur  des- 
quels a  été  décrétée,  comme  il  est  dit 
plus  haut,  leur  récente  incorporation  et 
annexion; il  convient,  en  effet,  que  tous 
les  documents  de  cette  sorte  soient  réu- 
nis dans  chacune  des  chancelleries  épis- 
copales  subrogée  à  Tancienne  et  qu  ils  y 
soient  fidèlement  gardés  pour  toutes  les 
circonstances  qui  pourraient  survenir. 

X. 

Tout  étant  ainsi  disposé ,  établi  et  dé- 
crété ,  et  nonobstant  toutes  choses  con- 
traires pouvant  même  réclamer  une 
mention  spéciale ,  et  y  dérogeant ,  à  cet 
effet  seulement,  le  même  Souverain 
Pontife  a  voulu  déclarer  et  ordonner  que 
nul  n*ose  jamais  contester  pour  obrep- 
tion  ou  subreption ,  ou  pour  tout  autre 
vice,  ou  attaquer  en  quoi  que  ce  soit 
tout  ce  qui  a  été  exposé  et  ordonné  dans 
le  présent  décret. 

XL 

Comme  exécuteur  de  ce  décret,  le 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


DéUga^ 

poar 

l'exéeatioD 

da 

décret. 


SabJélcgués. 


torem  dignatus  est  deputare  in  primis 
R.  P.  D.  Pelrum-Francifcam  Meglia,  Da- 
moscenum  archiepiscopum  et  apostolî- 
cum  Nunlium  pênes  Gallîcum  Guber- 
nium,  sed  enim  super  ils  tantummodo 
que  spectant  ad  singulas  dismembratio- 
nes  consequentesque  incorporation  es  uti 
supra  designatorum  iocorum  et  pare- 
ciarum  hactenus  addictarum  arcliidie- 
cesi  Bisuntine ,  nec  non  binis  diecesibus 
Sancti-Deodati  et  Nanceyensi,  seu  etiam 
Tullensi. 

Subinde  maluit  deputare  hodiernum 
episcopum  ecclesîe  Argentinensis  seu 
Strasburgensis ,  qua  nempe  pertinet 
dumtaxat  ad  respectivam  dismembra»- 
lionem  posteramque  incorporationeo) 
Iocorum  et  pareciarum  hodiedum  con- 
junctarum  diecesi  Metensi,  uti  supra 
circumscribende  ;  modernum  autem 
episcopum  ecciesie  Metensis  R.  P.  D. 
Paulum-Georglum-Mariam  Dupont  des 
Loges,  qua  nempe  solummodo  interest 
ad  presignatam  dismembrationemet  sub- 
sequuturam  incorporationem  iocorum  et 
pareciarum  hactenus  addictarum  diecesi 
Argentinensi  seu  Strasburgensi. 

XIL 

Horum  quidem  unicuique  delegato 
censuit  veniam  facere  atque  adeo  im- 
pertire  facuitatem  subdelegandi  ad  hoc 
perAciendum  negotium  aliam  quoque 
personam,  que  utique  probitate  atque 
idoneitate  sit  predita ,  et  in  ecclesiastica 
dignitate  jam  constîtuta. 

XIIL 

Unicuique  insuper  delegato,  vei  eo- 
rum  cuique  subdetegato  Summus  idem 
Pontifex  impertitus  est  omnes  et  singulas 
(|uascumquc  sîve  accessorias  sive  oppor- 


Souverain  Pontife  a  daigné  députer  ea 
premier  lieu  le  Révérendissime  Père  el 
Seigneur  Pierre-François  Meglia,  arche- 
vêque de  Damas  et  Nonce  apostolique 
près  du  Gouvernement  français,  mais 
seulement  pour  tout  ce  qui  concerne  les 
démembrements  et  les  incorporations 
subséquentes  des  localités  et  paroisses 
ci-dessus  désignées  et  réunies  jusquaœ 
jour  à  1  archidiocèse  de  Besançon  et  aux 
deux  diocèses  de  Saint^Dié  et  de  Nancj 
et  TouL 

11  lui  a  plu  de  députer  en  second  lieu 
Tévéque  actuel  de  Strasbourg,  seule- 
ment en  ce  qui  concerne  le  démembre- 
ment respectif  et  l'incorporation  ulté- 
rieure des  loci^lités  et  paroisses  aujour- 
d'hui réunies  au  diocèse  de  MeU,  qui 
doit  être  délimité  comme  ci-dessus,  et 
aussi  Tévêque  actuel  de  Metz,  le  Révé- 
rendissime Père  et  Seigneur  Paul-Geor- 
geS'Marie  Dupont  des  Loges,  en  ce  qui 
concerne  seulement  le  démembrement 
ci-dessus  énoncé  et  Tincorporation  sub- 
séquente des  localités  ou  paroisses  jus- 
qu^ici  réunies  au  diocèse  de  Strasbourg. 

xn. . 

A  chacun  de  ces  délégués,  le  Souve- 
rain Pontife  a  jugé  bon  de  permettre  et 
de  donner  la  faculté  de  se  délier, 
pour  achever  cette  affaire,  une  autre 
personne,  pourvu  qu'elle  soit  probe  et 
idoine  et  qu  elle  soit  déjà  constituée  en 
dignité  ecclésiastique. 

XIK. 

De  plus,  à  chacun  des  délégués  ou  de 
leurs  subdélégués,  le  même  Souverain 
Pontife  a  accordé  tous  et  chacun  des 
pouvoirs,  tint  accessoires  qu  opportuns, 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  REUGIEUSES. 


139 


tunas  (acultates,  ut  ipsi  delegati  eorum- 
que  subdelegati  siogulatim ,  qua  sua  ÎQ- 
terest,valeant  atque  satagant  ea  queque 
inquirere,  deciarare,  ordinare,  bcere, 
statœre,  ac  etiam  super  qualibet  ques- 
tione,  si  qua  forsan  incident,  deûnitive 
absque  ulla  appellatione  decernere ,  que 
comperiantur  in  Domino  expedire,  ut 
hoc  tam  magni  ponderis  negotium  ad 
optatum  exitum  féliciter  satubriterque 
perducatnr. 

XIV. 

Enimvero  siogulis  ipsis  depuiatis  de- 
l^tis,  itîdemque  singulis  eorum  sub- 
delegatis,  si  fuerînt  adsciti,  expressam 
injungi  volult  obligationem  mittendi  ad 
hanc  Sanctam  Sedem  apostolicaxn ,  très 
intra  menses  ab  expieta  exequutione 
liujusce  summarii  decreti  (  uti  prefertur, 
perînde  valituri  ac  si  esset  in  litteris 
apostoHcis  sub  plumbo  redactum)  , 
exemplar  authentica  forma  exaratum 
omnium  quorumcomque  decretorum, 
que  ad  universum  hoc  ipsum  negotium 
conficiendum  emittenda  fuerint 


XV. 

Ut  bec  itaque  omnia  ad  majoron  Déi 
et  eorum  Christifidelium  spiritual  e  pre* 
sertim  bonom  et  oommodum  queant  ex- 
pedilius  exequutioni  mandari,  jussit 
hujusmodi  decretum  quam  prinium 
confici  atque  pronoulgari;  sed  enim  ad 
perpetuam  rei  memcNriam  et  observan- 
tiam,  originaliter  inter  acta  hujusmet 
Sacre  Congregationis  de  more ,  uti  par 
est,  custodiri. 

Datum  Rome ,  bac  die  décima  mensis 


de  telle  aorte  que  les  délégués  et  leurs  sub- 
délégués, chacun  en  ce  qui  le  concerne, 
puissent  sans  retard  rechercher,  décla- 
rer, régler,  fiûre,  statuer,  et  même  sur 
toute  question  quelconque ,  si  par  hasard 
il  s*en  produit,  prendre  définitivement 
et  sans  aucun  appel  les  décisions  qui 
seront  jugées  être  utiles  dans  le  Seigneur 
pour  que  cette  affaire  d*une  si  grande 
importance  puisse  être  conduite  heu- 
reusement et  salutairement  à  la  fin  dé- 
sirée. 

XIV. 

A  chacun  des  délégués,  en  même 
temps  qu*à  chacun  de  leurs  subdélé- 
gués s^ils  s*en  sont  adjoint,  il  a  voulu 
que  Ion  imposât  Tobligation  expresse 
d*envoyer  à  ce  Saint-Siège  apostolique 
dans  l'espace  de  trois  mois ,  à  partir  de 
Inexécution  complète  de  ce  décret  som- 
maire, qui,  comme  il  se  comporte,  doit 
avoir  la  même  valeur  que  s'il  était  rédigé 
sous  forme  de  lettres  apostoliques  sub 
plamho,  un  exemplaire  dressé  en  forme 
autlientique  de  tous  les  décrets  qui  au- 
ront dû  être  rendus  pour  lachévement 
de  toute  cette  affaire . 

XV. 

Afin  que  toutes  ces  mesures  pussent 
être  mises  plus  vite  à  exécution ,  pour  la 
plus  grande  gloire  de  Dieu  et  le  bien  et 
les  avantages  spirituels  des  fidèles  de 
ces  diocèses ,  il  a  ordonné  de  préparer  et 
de  promulguer  le  plus  tôt  possible  ce 
décret;  pour  en  perpétuer  le  souvenir  et 
l'exécution,  il  a  encore  prescrit  d'en 
garder,  comme  il  convient,  Toriginal 
parmi  les  actes  de  cette  S.  Congré- 
gation. 

Donné  à  Rome,  le  dixième  jour  du 


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140  NOUVELLES  CIRCONSCWPTIONS  RELIGIEUSES. 

julil,  anno  reparate  hominum  salutis        mois  de  juillet.  Fan  du  salut  mil  huit 

mîllesimo  octingeatesimo  septuagesimo        cent  soixante-quatorze. 

quarto. 

Pro  R.  P.  D.  Antici'Mattei,  S.  Congre-  Pour  le  R.  P.  et  S.  Antici-Mattêi ,  se^ 

gationis  consistorîalis  secretario  :  crétaire  de  la  S.  Congrégation  oonsisto- 

riale  : 

Flavius  Cordelli,  substitutus.  Flavius  Cordelli,  substitut 

L.  S.  >fi  Place  du  sceau.  ^ 

Enregistré  par  nous,  maître  des  requêtes,  secrétaire  général  du  Conseil  d'État,  aa 
registre  des  procès-verbaux  du  Conseil  d*Élat,  séance  du  5  août  187&,  conformément 
à  la  délibération  du  Conseil  d*État  du  même  jour,  approuvée  par  décret  du  Président 
de  la  République  du  10  août  187  4. 

Paris,  le  13  août  1874* 

A.  FOUQUIER. 

N'  28. 
COMMISSION  MIXTE 

CHARGÉE  DE  LA  DELIMITATION  DIOCÉSAINE. 

PROTOCOLE^'). 
7  octobre  187a. 

Les  Commissaires  désignés  par  le  Président  de  la  République  française  et  par 
Sa  Majesté  l'Empereur  d'Allemagne ,  Roi  de  Prusse ,  pour  déterminer,  conformément 
à  l'article  6  du  traité  de  paix  du  10  mai  1871,  les  nouvelles  circonscriptions  diocé- 
saines entre  la  France  et  FAUemagne,  se  sont  réunis  aujourd'hui  au  ministère  des 
affaires  étrangères,  à  Teffct  de  conclure  l'entente  déiinitive  prévue  par  le  procès- 
verbal  de  leurs  délibérations  précédentes. 

Les  Commissaires  français  ont  fait  connaître  que ,  par  deux  décrets  consbtoriaux 
en  date  des  10  et  i&  juillet  dernier,  le  Saint-Si^ge: 

D'une  part,  a  distrait  de  la  province  ecclésiastique  de  Besançon  les  diocèses  de 
Strasbourg  et  de  Metz,  et  les  a  déclarés  exempts  de  toute  juridiction  archiépiscopale 
ou  métropolitaine  ; 

Et,  d'autre  part,  a  prononcé  les  distractions  et  les  incorporations  nécessaires 
pour  faire  coïncider  avec  la  frontière  politique  les  circonscriptions  des  diocèses  de 
Nancy,  Saint-Dié,  Besançon,  Metz  et  Strasboui^,  d'après  les  états  qui  lui  ont  été 
présentés  par  le  Gouvernement  français. 

^*)  Promulgué  par  décret  du  10  octobre  187/1  *  Journal  officiel  du  18;  Bulletin  des  /où. 
xii'séri.î,  n'  233-35^6. 


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NOUVELLES  aRCONSCRIPTIONS  REUGIEUSES.  lAl 

Les  Commissaires  français  ont  ajouté  que  par  un  décret  en  date  du  lo  août  de 
cette  année,  rendu  en  Conseil  d'État,  le  Président  de  la  République  française  a 
ordonné  Tenrcgistrement  et  la  publication  en  France  des  deux  décrets  consistoriaux 
précités  et  arrêté  l<>s  mesures  d'ordre  civil  qui  doivent  concourir  au  même  but. 

Et  qu ainsi  le  Gouvernement  français  se  trouve  prêt,  en  ce  qui  le  concernera 
mettre  à  exécution  les  dispositions  de  l'article  6  du  traité  de  Francfort. 

Les  Commissaires  allemands  ont  pris  acte  de  cette  déclaration ,  et  ils  ont  fait 
savoir  que,  de  son  côté,  le  Gouvernement  allemand  était  également  prêt  à  pourvoir 
aux  arrangements  qu'implique  la  nouvelle  délimitation  des  diocèses. 

En  conséquence,  les  Commissaires  respectifs,  en  vertu  de  leurs  pouvoirs  anté- 
rieurement vérifiés ,  sont  convenus  des  stipulations  suivantes  : 

i'  Les  paroisses  ou  fractions  de  paroisses  des  cantons  d'Albestroff,  Château- 
Salins,  Delme,  Dieuze,  Vic-sur-Seiile,  Fénétrange,  Lorquin,  Phalsbourg,  Réchi- 
court,  le  Château  et  Sarrebourg,  qui  sont  situées  sur  le  territoire  allemand,  et  font 
actoellement  partie  du  diocèse  de  Nancy  ;  les  paroisses  ou  fractions  de  paroisses  des 
cantons  de  Saaies  et  de  Schirme^k,  situées  sur  le  territoire  allemand  et  faisant 
actuellement  partie  du  diocèse  de  Saint-Dié ,  cessent  de  relever  de  tout  siège  épis- 
copal  établi  en  territoire  français  ; 

a*  Les  paroisses  ou  fractions  de  paroisses  des  cantons  de  Briey,  Audun-le-Roman , 
Chambley  (ancien  canton  de  Gorze),  Conflans,  Longuyon  et  Longwy,  situées  sur 
le  territoire  français  et  fiiisant  actuellement  partie  du  diocèse  de  Metz,  les  paroisses 
ou  fractions  de  paroisses  des  cantons  de  Belfort,  Délie,  Fontaine,  Giromagny  et 
des  anciens  cantons  de  Dannemarie  et  de  Massevaux,  qui  sont  situés  sur  le  terri- 
toire français  et  font  actoellement  partie  du  diocèse  de  Strasbourg,  cessent  de  rele- 
ver de  tout  siège  épîscopal  établi  sur  le  territoire  allemand  ; 

3*  Les  deux  Gouvernements  s'engagent  â  prendre,  dans  un  délai  qui  ne  dépas- 
sera pas  le  1*'  novembre  prochain,  les  dispositions  nécessaires  pour  assurer,  en  ce 
qui  les  concerne  respectivement,  les  eiïets  de  la  nouvelle  délimitation  diocésaine, 
telle  qu  elle  est  indiquée  ci-dessus  ; 

A*  Le  partage  des  biens  et  le  règlement  des  intérêts  pécuniaires  des  circonscrip- 
tions paroissiales  qui  se  trouvent  scindées  par  la  nouvelle  délimitation  sont  renvoyés 
à  la  Commission  miite  instituée  pour  Texamen  et  la  décision  des  questions  ana- 
logues par  Tarticle  1 1  de  la  convention  additionnelle  du  1 1  décembre  1871. 

Fait  et  signé  double  â  Paris,  en  langue  française  et  en  langue  allemande,  le 
sept  octobre  mil  huit  cent  soixante-quatorze. 

H.  Desprez.  Ledderhose. 

Tardif.  VVesdehlen. 


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142  NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 

N*  2g. 

DÉCRET^'^ 

QUI  MODIPIB  LA  CIRCONSCRIPTION  DE  LA  PROVINCE  ECCLÉSIASTIQUE  DE  BESA\CO\ 
ET  DBS  DIOCÈSES  DE  BESANCON ,  DE  NANCY  ET  DE  SAINT-Dlé. 

Du  lo  octobre  1874* 
(  Pfomvlgvé  ma  Jonnal  officiai  Au  18  oetobre  1874.  )  ^  # 

Le  PriIisident  de  la  République  prançaise. 

Sur  le  rapport  du  Ministre  de  rinstruction  publique  et  des  cultes  ; 

Vu  le  tableau  de  la  circonscription  des  archevêchés  et  évèchés  de  France,  joint 
à  la  loi  du  18  germinal  an  x; 

Vu  l'ordonnance  du  3i  octobre  i8aa ,  relative  à  cette  même  circonscription; 

Vu  larticle  6  du  Traité  de  paix  conclu,  le  10 mai  1871,  entre  la  France  et  FAUe- 
magne,  portant  que  les  parties  contractantes,  étant  d'avis  que  les  circonscriptions 
diocésaines  des  territoires  cédés  à  TEmpire  allemand  devaient  coïncider  avec  la 
nouvelle  frontière,  se  concerteraient,  après  la  ratification  du  présent  traité,  sur  In 
mesures  k  prendre  en  commun  a  cet  effet  ; 

Vu  Tarticle  1"  de  la  convention  du  a  6  février  1871  ; 

Vu  Tarticle  1"'  du  Traité  précité  du  10  mai,  l'article  3  des  articles  additionnels, 
en  date  du  même  jour,  et  le  procès-verbal  d'échange  des  ratifications,  du  ao  nui 
suivant,  l'article  10  de  la  convention  additionnelle  du  la  octobre  de  la  mèoie 
année,  qui  ont  déterminé  la  nouvdle  fit>ntière  de  la  France  et  de  l'Allemagne  ; 

Vu  les  lettres  par  lesquelles  les  archevêques  et  évéques  de  la  province  de  Besançon 
déclarent  consentir  aux  modifications  de  la  circonscription  de  ces  provinces  et  dio- 
cèses, nécessitées  par  les  conventions  diplomatiques  précitées; 

Vu  l'article  a  de  la  convention  du  a 6  messidor  an  ix  ; 

Vu  les  décrets  pontificaux  donnés  à  Rome  les  lo  et  i4  juillet  1874  «  sur  la  pro- 
position du  Gouvernement,  et  portant  modification  de  la  circonscription  de  la  pro- 
vince ecclésiastique  de  Besancon  et  des  diocèses  de  Besançon,  Nancy,  Saint-Dié. 
Strasbourg  et  Metz  ; 

Vu  le  décret  du  10  août  dernier,  portant  réception  et  publication  en  France  de 
ces  deux  décrets  ; 

Vu  le  protocole,  en  date  du  7  octobre,  par  lequel  les  Gouvernements  fiançais 
et  allemand  se  sont  entendus  pour  déterminer,  au  point  de  vue  intematiomi- 
les  nouvelles  délimitations  diocésaines,  ledit  protocole  publié  par  décret  de  ce 
jour, 

t')  Balletin  des  lois,  xii*  série,  n"  233-3547. 

(')  Dans  la  publication,  faite  au  Journal  officiel,  ne  sont  pas  compris  les  sept  premiers  vist 
du  décret  ins(*ré  au  Bulletin  des  lois. 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES.  U3 

DKCnfcTE  : 

Art.  r%  La  métropole  de  Besançon  aura  désormais  pour  suflragantes  les  églises 
épiscopales  de  Verdun ,  Belley,  Saint-Dié  el  Nancy. 

Art.  2.  Les  paroisses  ou  fractions  de  paroisses  des  cantons  de  Belfort,  Délie, 
Fontaine,  Giromagny  et  des  anciens  cantons  de  Dannemarie  el  de  Massevaux, 
situées  sur  le  territoire  français  et  £eiisant  précédemment  partie  du  diocèse  de  Stras- 
bourg, sont  réunies  au  diocèse  de  Besançon. 

Art.  3.  Les  paroisses  ou  fractions  de  paroisses  des  cantons  d^Albestroff,  Château- 
Salins,  Delme,  Dieuze,  Vic-sur-Seille ,  Fénétrange,  Lorquin,  Phalsbourg,  Réchi- 
court-le-Cbàteau  et  Sarrebourg,  aujourd'hui  situées  sur  le  territoire  allemand,  sont 
distraites  du  diocèse  de  Nancy. 

Art.  U,  Les  paroisses  ou  fractions  de' paroisses  des  cantons  de  Briey,  Âudun-le- 
Roman ,  Chambley  (ancien  canton  de  Gorze) ,  Conflans,  Longnyon  et  Longwv,  situées 
sur  le  territoire  français  et  faisant  précédemment  partie  du  diocèse  de  Metz,  sont 
réunies  au  diocèse  de  Nancy. 

Art.  5.  Les  paroisses  ou  fractions  de  paroisses  des  cantons  de  Saaies  et  de  Schir- 
meck,  aujourd'hui  situées  sur  le  territoire  allemand,  sont  distraites  du  diocèse  de 
Saint-Dié. 

Art.  6.  Le  Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  cultes  est  chargé  de  Texécu- 
tion  du  présent  décret,  qui  sera  inséré  au  Balletin  des  lois. 
Faite  Versailles,  le  lo  octobre  1874' 

Maréchal  de  Mac  Mahok. 

Le  Ministre  de  V instruction  publique  et  des  cultes , 
A.  DE  Comont. 


N*  30. 

DÉCLARATION 

DE  vAxrrohiTi  allemande  relative  aux  modifications  des  circonscriptions 
diocésaines  dans  les  territoires  annexes. 

AfIS. 

En  exécution  de  l'article  6  du  Traité  de  paix  de  Francfort  du  10  mai  187 1  : 
1*  Les  paroûises  et  parties  de  paroisses  des  cantons  de  Saaies  et  de  Schirmeck , 

situées  sur  le  territoire  allemand  et  appartenant  jusqu'ici  au  diocèse  de  Saint-Dié, 

sont  attribuées  au  diocèse  de  Strasbourg  *,. 
a*  Les  paroisses  et  parties  de  paroisses  des  cantons  de  Belfort,  de  Délie,  de 

Fontaine,  de  Giromagny  et  des  anciens  cantons  de  Dannemarie  et  de  Massevaux, 

situées  sur  le  territoire  français,  ont  été  distraites  de  Tévèché  de  Strasbourg; 


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Ikii  NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  REUGIEUSES. 

3"*  Les  paroisses  et  parties  de  paroisses  des  cantons  d'Aibesdorf»  de  Chàtcau- 
Salins,  de  Delme,  de  Dieuze,  de  Vic-sur-Seille ,  de  Fénélrange,  de  Lorquin,de 
Phalsbourg,  de  Réchicourt,  de  Sarrebourg,  siluées  sur  le  territoire  allemand,  et 
appartenant  jusqu*ici  au  diocèse  de  Nancy,  sont  attribuées  au  diocèse  de  Metz; 

A**  Les  paroisses  et  parties  de  paroisses  des  cantons  de  Briey,  d'Audun-ie-Roman, 
de  Chamblay  (ancien  canton  de  Gorze),  de  Conflans»  de  Longuyon  et  de  Longwy, 
situées  sur  le  territoire  français,  sont  distraites  du  diocèse  de  Metz. 

5*  Les  évéchés  de  Strasbourg  et  de  Metz  ne  forment  plus  des  évèchés  sufira- 
gants  de  rarchevéchc  de  Besançon ,  et  sont  placés  en  dehors  de  toute  juridiction 
archiépiscopale  ou  métropolitaine. 
Strasbourg,  le  i3  novembre  1874. 

Le  président  supérieur  de  V Alsace-Lorraine, 
De  Mqellbr. 


N"  31. 

REORGANISATION  DE  LÉGLISE 

DE  LA  CONFESSION  D^AUGSBOURG. 

PROJET  DE  LOI 

SDR  LES  MODIFICATIONS  À  INTRODOIRE 
.    DANS  L'ORGANISATION  DE  L'ÉGLISE  DE  LA  CONFESSION  D'AUGSBOORG, 
PAR  SUITE  DES  CESSIONS  TERRITORIALES  DE  187I. 

(M.  Bardoux,  Minbtre  de  Tinstniction  publique,  des  cultes  et  des  beaux-arU.] 

(séSAT.) 

Séance  du  19  mars  1878. 
EXPOSÉ  DBS  MOTIFS. 

Le  projet  de  loi  que  j'ai  Thonneur  de  vous  soumettre  se  recommande  par  son 
objet  même  à  notre  plus  patriotique  intérêt.  Il  s  agit  d*une  EgUse  que  les  consfS 
quences  de  la  guerre  de  1870- 1871  ont  laissée,  en  France,  gravement  amoindrie  et 
désorganisée  :  TÉglise  de  la  confession  d'Augsbourg.  Il  s*agît  de  lui  rendre  ce  que 
nous  pouvons  lui  rendre,  cest-à  dire  les  moyens  de  se  gouverner  ellc-méuie  dans  le 
domaine  religieux  qui  lui  appartient,  et  aussi  des  règles  ûxes  pour  les  rapports  avec 
rÉtat  dans  les  matières  mixtes  qui  sont  communes  aux  deux  pouvoirs.  Avant  la 
guerre  de  1870-1871,  les  églises  françaises  de  la  confession  d'Augsbourg  avaient  à 
Strasbourg  le  centre  de  leur  vie  propre;  Strasbourg  était  la  métropole  traditionnelle 
et  légale  de  leur  enseignement  tliéologique,  de  leurs  corps  délibérants,  de  leur 
administration  distincte. 

Par  suite  des  cessions  territoriales  de  1871,  les  plus  anciennes  et  les  plus  nom- 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


145 


breuses  de  ces  églises  ont  été  séparées  des  autres,  et  ceiles  qui  continuent  à  vivre 
sur  notre  territoire  ont  perdu  en  même  Cerops  la  faculté  de  théologie  où  leurs 
futurs  pasteurs  devaient  être  instruits,  le  séminaire  destiné  aux  élèves  de  la  Faculté, 
avec  s»  dotations  séculaires,  le  consistoire  supérieur  qui  était  chargé  de  veiller  an 
maintien  'de  la  constitution  et  de  la  discipline  ecclésiastiques ,  le  directoire  à  qui 
appartenait  le  pouvoir  administratif  sous  le  contrôle  de  TÉtat.  Ces  églises  ont  donc 
été  alors  privées  de  quelques-uns  de  leurs  organes  les  plus  essentiels,  puisqu*ils  pré- 
sidaient à  leurs  intérêts  coomiuns  et  à  leur  union;  ni  la  loi  du  18  germinal  an  x 
(ariicles  organiques  des  cultes  protestants)  «  ni  le  décret-loi  portant  réorganisation 
des  cultes  protestants,  en  date  du  a 6  mars  i85a ,  ne  pouvaient  plus  leur  être  appli- 
qués Sans  modifications. 

En  ce  qui  concerne  le  recrutement  et  l'instruction  du  corps  pastoral ,  rétablisse- 
ment à  Paris  de  la  Faculté  mixte  de  théologie  protestante  et  du  séminaire  qui  en 
dépend  a  récemment  pourvu  à  cet  intérêt  de  premier  ordre.  Quant  aux  autres  mo- 
difications à  introduire  dans  l'organisation  de  TÉglisede  la  confession  d'Âugsbourg, 
ses  représentants  élus,  réunis  en  synode  à  Paris,  du  33  au  a 9  juillet  187a ,  en  ont 
arrêté  le  texte  en  vingt-sept  articles  qu'ils  ont  proposés  au  Gouvernement.  Le  Gou- 
vernement les  approuve,  et  je  viens  vous  demander  en  son  nom  de  les  ratifier,  en 
adoptant  le  présent  projet  de  loi ,  auquel  est  annexé  le  projet  du  synode.  Si  vous 
l'adoptez,  Messieurs,  comme  nous  l'espérons,  non-seulement  vous  remettrez  les  lois 
qui  régissaient  TÉglise  de  la  confession  d'Augsbourg  en  accord  avec  l'état  actuel 
des  faits,  mais  encore  vous  donnerez  par  là  une  marque  de  douloureuse  et  respec- 
tueuse sympathie  k  cette  Église  à  qui  les  malheurs  communs  de  la  patrie  ont  coûte 
si  cher. 


Fatal  te 
tie  th^logie 
protestante 
ri  sémioairt» 

&  Pariii. 


PROJET  DB  LOI. 

Article  unique.  —  Les  modifications  à  introduire  dans  l'organisation  de  l'Église 
de  la  confession  d'Augsbourg,  par  suite  des  cessions  territoriales  de  1871,  sont  et 
demeurent  arrêtées,  conformément  aux  vingt-sept  articles  délibérés  par  le  synode 
de  ladite  Église ,  en  sa  session  tenue  à  Paris  du  a3  au  ag  juillet  187a.  Une  copie 
authentique  de  ce  document  demeurera  annexée  à  la  présente  loi. 

La  loi  du  18  germinal  an  x  (articles  organiques  des  cultes  protestants]  et  le  dé- 
cret-loi du  a 6  mars  i85a ,  portant  réorganisation  des  cultes  protestants,  sont  abrogés 
en  ce  qu'ils  ont  de  contraire  aux  modifications  ci-dessus  arrêtées. 

ARTICLES  ORGANIQUES 

de  T Eglise  éwingélique  de  la  confession  d'Aagsbourg  délibérés  par  le  synode 
dans  sa  session  tenue  à  Paris  du  23  au  29  juillet  1872. 

Avant  de  procéder  à  l'œuvre  de  réorganisation  de  l'Église  pour  laquelle  il  a  été 
œnvoqué,  le  synode,  fidèle  au  principe  de  foi  et  de  liberté  sur  lesquels  les  réfor- 
mateurs ont  fondé  notre  Église,  proclame  l'autorité  souveraine  des  saintes  Écritures 
Conventions.  10 


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146 


NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


en  matière  de  foi  et  maintient,  à  la  base  de  sa  constitution  légale,  la  confession 
d'Augsbourg. 


DISPOSITIONS  GENERALES. 


Art.  1*'.  L^Église  évangéliquc  de  la  confession  d*Augsbourg  a  des  pasteurs,  de^ 
inspecteurs  ecclésiastiques,  des  conseils  presbytéraux ,  des  consistoires,  des  synodes 
particuliers  et  un  synode  général.  Elle  a  aussi  une  Faculté  de  théologie. 


Pasleon 
et  iu»peclcun. 


CoDScils 
prMbyléraux. 


TITRH  PREMIER. 

Des  pastewrs  et  des  inspecteurs  ecclésiastiqaes. 

Art.  2.  Chaque  circonscription  paroissiale  a  un  ou  plusieurs  pasteurs. 
Art.  3.  Pour  être  nommé  pasteur,  il  faut  remplir  les  conditions  suivantes  : 

1  *  Etre  Français  ou  d*origine  française  ; 
d*  Etre  âgé  de  vingt-cinq  ans  ; 

3°  Etre  pourvu  du  diplôme  de  bachelier  en  théologie,  délivré  par  une  Faculté 
française,  et  d'un  acte  de  consécration. 

Art.  4.  Les  pasteurs  sont  nommés  par  le  consistoire,  qui  s'adjoint,  pour  cette  no- 
mination ,  le  conseil  presbytéral  de  la  paroisse  intéressée. 

La  nomination  est  soumise  à  lagrément  du  Gouvernement. 

Dans  le  cas  où  le  choix  du  consistoire  donne  lieu  à  une  réclamation ,  il  est  pro- 
cédé comme  il  est  dit  à  l'article  2 1 . 

Art.  5.  Les  pasteurs  peuvent  être  suspendus  ou  destitués  par  le  synode  particu- 
lier, conformément  à  la  discipline  ecclésiastique.  Les  motifs  de  la  suspension  ou  de 
la  destitution  seront  présentés  au  Gouvernement. 

Art.  6.  Les  inspecteurs  ecclésiastiques  sont  chargés  de  la  consécration  des  can- 
didats au  saint  ministère,  de  l'installation  des  pasteurs,  de  la  consécratioQ  des 
églises. 

Ils  ont  la  surveillance  des  pasteurs  et  des  églises  de  leur  ressort  ;  ils  vcillenl  à 
l'exercice  régulier  du  culte  et  au  maintien  du  bon  ordre  dans  les  paroisses. 

Ils  sont  tenus  de  visiter  périodiquement  les  églises.  Ils  font  chaque  année  au 
synode  particulier  un  rapport  général  sur  leur  circonscription. 

Ils  siègent  en  leur  qualité  au  synode  général  et  sont  membres  de  droit  de  )a 
commission  synodale  prévue  à  l'article  30  ci-dessous ,  mais  ils  ne  la  président  pas. 

Ils  sont  nommés  pour  neuf  ans  par  le  synode  particulier  et  rééligibles.  Ils  ne 
peuvent  être  révoqués  que  par  le  synode  général. 

titre  n. 
Des  conseils  preshytéravLX. 
Art.  7.  Chaque  église,  qui  ne  forme  pas  à  elle  seule  un  consistoire,  a  un  con 


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NOUVELLES  aRCONSCRIPTlONS  BELIGÏEUSES.  147 

seii  presbytéral  composé  du  pasteur  ou  des  pasteurs  de  la  paroisse  et  d'un  nombre 
d'anciens  déterminé  par  le  synode  particulier,  mais  qui  ne  pourra  être  moindre 
de  huit. 

Art.  8.  Le  conseil  presbytéral  est  élu  par  les  fidèles,  selon  les  règles  établies 
par  le  svnode  général.  Il  est  renouvelé  par  moitié  tous  les  trois  ans. 

Art.  9.  Le  pasteur,  ou  le  plus  ancien  des  pasteurs ,  est  président  du  conseil  pres- 
b\  téral. 

Art.  10.  Le  conseil  presbytéral  est  chargé  de  veiller  à  Tordre,  à  la  discipline  et 
au  développement  religieux  de  la  paroisse,  à  l'entretien  et  à  la  conservation  des  édi- 
fices religieux  et  des  biens  curiaux.  Il  administre  les  aumônes  et  ceux  des  biens  et 
revenus  de  la  conmiunauté  qui  sont  affectés  à  l'entretien  du  culte  et  des  édifices 
religieux,  le  tout  sous  la  surveillance  du  consistoire. 

Il  délibère  sur  l'acceptation  des  legs  et  donations  qui  peuvent  lui  avoir  été  faits. 
Il  propose,  au  choix  des  consistoires,  trois  candidats  pour  les  fonctions  de  receveur 
paroissial. 

Il  pourra  y  avoir  un  receveur  collectif  pour  la  totalité  des  paroisses  d'une  même 
consistoriale  ou  pour  plusieurs  d^entre  elles. 

TITHB  III. 

Des  consistoires. 

Art.  1 1 .  Le  consistoire  est  composé  de  tous  les  pasteurs  de  la  circonscription       Cou«istoirrs. 
et  d'un  nombre  double  d'anciens ,  délégués  par  les  conseils  presby téraux. 

Dans  le  cas  où  il  existerait  dans  une  paroisse  un  titre  de  pasteur  auxiliaire ,  le 
synode  particulier  pourra  exceptionnellement  attribuer  au  titulaire  droit  de  pré- 
sence et  voix  délibérative  au  consistoire. 

Art.  12.  Le  consistoire  est  renouvelé  par  moitié  tous  les  trois  ans.  Les  membres 
sortants  sont  rééligibles. 

Art.  13.  A  chaque  renouvellement  il  élit  un  président  ecclésiastique  et  un  se- 
crétaire laïque. 

Art.  14.  Le  consistoire  veille  au  maintien  de  la  discipline,  il  contrôle  l'adminis- 
Iration  des  conseils  presbytéraux ,  dont  il  règle  les  budgets  et  arrête  les  comptes.  11 
nomme  les  receveurs  des  communautés  de  son  ressort;  il  délibère  sur  l'acceptation 
lies  donations  et  legs  faits  au  consistoire  ou  confiés  à  son  administration.  11  donne 
son  avis  sur  les  délibérations  des  conseils  presbytéraux  qui  ont  pour  objet  les  dona- 
tions ou  legs  faits  aux  communautés  des  circonscriptions. 

TITRE  IV. 

Des  synodes  particuliers. 

Art.  15.  Les  circonscriptions  réunies  de  plusieurs  consistoires  forment  le  ressort         Sjnoât» 
d'un  synode  particulier.  P«riic«i 


lers. 


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148  NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 

Art.  16.  Le  synode  particulier  se  compose  de  tous  les  membres  des  consistoires 
du  ressort. 

ART.  17.  Il  se  réunit  une  fois  chaque  année  et  nomme  son  bureau. 
Les  églises  de  l'Algérie  peuvent  s'y  faire  représenter  par  les  délégués  choisis  dan^ 
la  mère  patrie. 

Art.  18.  En  cas  d'urgence,  la  commission  synodale  peut  le  convoquer  en  session 
extraordinaire. 

Art.  19.  Le  synode  délibère  sur  toutes  les  questions  qui  intéressent  Tadministra 
tion,  le  bon  ordre  ou  la  vie  religieuse,  sur  les  œuvres  de  charité,  d'éducation el 
d'évangélisation  établies  par  lui  ou  placées  sous  son  patronage.  Il  statue  sur  Fac- 
ceptation  des  donations  ou  legs  qui  lui  sont  faits. 

Il  veille  au  maintien  de  la  constitution  de  rÉglise,à  celui  de  la  discipline  et  à  la 
célébration  du  culte.  Il  prononce  sur  toutes  les  contestations  survenues  dans  réteodue 
de  sa  juridiction,  sauf  appel  au  synode  général. 

Art.  20.  Dans  Tintervallc  de  ses  sessions,  le  synode  est  représenté  par  une  com- 
mission synodale  prise  dans  son  sein  et  nonunée  par  lui.  Elle  se  compose  de  Ims- 
pecteur  ecclésiastique,  d'un  pasteur  et  trois  laïques.  Ces  quatre  derniers  sont  nom 
mes  pour  six  ans. 

La  commission  synodale  se  renouvelle  par  moitié  tous  les  trois  ans.  Les  membres 
sortants  sont  rééligibles. 

La  commission  synodale  nomme  son  président. 

Art.  21.  La  commission  est  chargée  de  la  suite  à  donner  aux  affaires  et  aai 
questions  qui  ont  fait  l'objet  des  délibérations  du  synode. 

Elle  transmet  au  Gouvernement  les  nominations  de  pasteurs  faites  par  les  consb- 
toires,  lorsque,  dans  les  dix  jours  de  la  nomination,  il  n'est  survenu  aucune  récla- 
mation. 

En  cas  de  réclamation ,  la  commission  synodale  en  apprécie  le  bien  ou  le  mal 
fondé,  et  la  soumet,  s'il  y  a  lieu,  au  synode  particulier,  qui  décide. 

•  TITRE  V. 

Du  synode  général 

Syooao  général.  AjiT.  22.  Le  synodc  général  est  l'autorité  supérieure  de  l'Église  de  la  confession 
d'Augsbourg.  Il  se  compose  :  i"  de  pasteurs  et  d'un  nombre  de  laïques  double  de 
celui  des  pasteurs  élus  par  les  synodes  particuliers  ;  2"  d'un  délégué  de  la  Faculie 
de  théologie. 

Les  membres  laïques  peuvent  être  choisis  en  dehors  de  la  circonscription  du 
synode  particulier. 

Art.  23.  Les  députés  au  synode  général  se  renouvellent  par  moitié  tous  les  trois 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES.  149 

ans  dans  chaque  circonscription  de  synode  particulier.  Les  membres  sortants  sont 
rééligibles. 

Art.  24.  Les  synodes  particuliers  sont  représentés  au  synode  général  en  raison 
de  la  population  de  leur  ressort  Toutefois  un  synode  ne  pourra  pas  être  représenté 
par  moins  de  quinze  membres. 

Art.  2ô.  Le  synode  général  veille  au  maintien  de  la  constitution  de  TÉgKse  ;  il 
approuve  les  livres  ou  formulaires  liturgiques  qui  doivent  servir  au  culte  et  à  ren- 
seignement religieux. 

Il  lait  les  présentations  aux  chaires  vacantes  de  la  Faculté  de  théologie,  ou  il  dé- 
termine dans  quelles  formes  ces  présentations  pourront  être  faites  dans  Tintervalle 
de  ses  sessions.  Il  fait  les  règlements  relatifs  aux  élections  des  anciens,  aux  con- 
seils presby téraux ,  et  aux  conditions  d*inscription  sur  le  registre  électoral  de  la 
paroisse. 

H  juge  en  dernier  ressort  les  difficultés  auxquelles  peut  donner  lieu  Tapplication 
des  règlements  concernant  le  régime  intérieur  de  TÉglise. 

Art.  26.  Le  synode  général  se  réunit  au  moins  tous  les  trois  ans,  alternative- 
ment à  Paris  et  à  Montbéliard ,  ou  dans  telle  autre  ville  désignée  par  lui.  Il  peut , 
pour  un  motif  grave  et  sur  la  demande  de  Tun  des  synodes  ou  du  Gouvernement, 
être  convoqué  extraordinairement. 

Art.  27.  Le  synode  général  peut,  si  les  intérêts  de  TEglise  lui  paraissent  Texiger, 
convoquer  un  synode  constituant.  La  majorité  des  deux  tiers  au  moins  du  nombre 
des  membres  du  synode  est  nécessaire  pour  cette  convocation. 

Le  synode  constituant  sera  composé  d*un  nombre  double  de  celui  des  membres 
du  synode  général. 


N'  31  bU. 
RAPPORT 


r&n  AU  NOM  DB  LA  COMMISSION  CHARGEE  0*EXAMiNBA  LE  PROJET  DE  LOI  SUR  LES  MO- 
DIFICATIONS À  INTRODUIRE  DANS  L'ORGANISATION  DE  L'ÉGLISE  DE  LA  CONFESSION 
0*ADGSBOURG  PAR  SUITE  DES  CESSIONS  TERRITORIALES  DE  1 87 1 , 

par  M.  Pelletan ,  sénateur. 

(sénat.) 
Séance  du  2  1  mai  1878. 

Messieurs,  la  guerre  de  1870  a  cruellement  atteint  l'Eglise  française  de  la  con- 
feîision  d'Augsbourg.  Cette  Église  possédait  une  Faculté  de  théologie,  elle  ne  la  plus; 
un  séminaire  richement  doté ,  elle  Ta  perdu ,  ainsi  que  ,son  directoire  et  son  con- 
Hsloire  général.  Elle  n'était  plus,  au  point  de  vue  religieux,  qu*unc  exilée  dans  sa 


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150 


NOUVELLES  GIRGONSCRIPTIONS  REUGIEUSES. 


Objection» 

i  la  forme 

concordataire 

du  projet  de  loi. 


Rejet 

du  préambule 

des  ariiclea 

organiques. 


Nomination 
(\n  pasteurs. 


propre  patrie.  11  lui  fallait  se  créer  à  eUe-méme  une  nouvelle  cité.  Pour  procéder  à 
ce  travail  de  reconstruction ,  elle  convoqua  un  synode  général  à  Paris. 

11  y  a  toujours  eu  dans  le  sein  du  protestantisme  deux  tendances  :  Tune  a  resserrer. 
l'autre  à  élargir  la  liberté  d*examen.  11  était  à  craindre  qu'une  fois  en  présence,  elles 
ne  vinssent  à  se  heurter  dans  le  synode  ;  mais  au  deuil  de  la  patrie  mutilée  rassem- 
blée synodale  ne  voulut  pas  ajouter  le  spectacle  d'une  Église  déchirée  en  deux ,  en 
une  majorité  qui  voulait  imposer  et  une  minorité  qui  refusait  d'accepter  un  formu- 
laire. On  chercha  de  bonne  foi,  de  part  et  d autre,  une  solution  amiable  qui 
ne  put  être  ni  une  abdication  ni  une  humiliation  pour  aucune  conscience. 

Ce  fut  dans  cet  esprit  de  concorde  que  le  synode  votait,  à  T unanimité,  au  mois 
de  juillet  187a,  un  ensemble  de  résolutions.  Le  Gouvernement  actuel,  désireux  de 
venir  en  aide  à  une  Église  si  méritante  et  si  éprouvée,  a  transformé  le  projet  de  ré- 
solutions en  projet  de  loi;  mais  en  même  temps  il  a  cru  devoir  nous  le  préseater 
sous  la  forme  d'un  concordat;  il  nous  a  proposé  un  article  unique  qui  ratifiait  pure- 
ment et  simplement  les  vingt-sept  articles  du  synode. 

Tout  en  rendant  honmiage  au  sentiment  élevé  de  libéralisme  qui  avait  inspire 
M.  le  Ministre  des  cultes  dans  cette  circonstance,  la  Commission  n  a  pas  cru  pouvoir 
admettre  la  forme  concordataire  du  projet  de  loi  qu'il  nous  a  soumis,  Il  nous  a 
semblé  qu  elle  portait  atteinte  aux  droits  de  TEtat  et  aux  droits  du  législateur  : 

Aux  droits  de  TÉtat,  qui  ne  saurait  copartager  la  souveraineté  et  traiter  en 
quelque  sorte  de  puissance  à  puissance  pour  régler  ses  rapports  avec  une  Eglise; 

Aux  droits  du  législateur,  qui  ne  saurait  non  plus  accepter  TalternaUve  d'adopter 
ou  de  rejeter  en  bloc  un  projet  de  loi  sans  pouvoir  en  modiûer  un  seul  article. 

Nous  avons  entendu  M.  le  Ministre  des  cultes  dans  la  Commbsion  ;  nous  lui  avons 
exposé  nos  scrupules,  il  en  a  reconnu  la  légitimité  :  de  son  consentement  et  d'un 
commun  accord  avec  lui,  ce  n'est  plus  un  article  unique,  simple  contre-sein^ de 
l'acte  du  synode,  que  nous  présentons  au  Sénat,  c'est  une  loi  ordinaire  queieSenal 
pourra  discuter  et  voter,  comme  les  autres  lois,  dans  toute  la  plénitude  de  son  droit 
d'examen  et  d'amendement. 

Le  synode  avait  inséré  en  tête  de  son  projet  une  profession  de  foi  reUgieuse  ainsi 
conçue  :  (Voir  page  i/l5,  in  fine,) 

LVsscmblce  synodale  attachait  d'autant  plus  de  prix  à  ce  préambule ,  qu'il  était 
le  contrat  d'alliance  des  diverses  tendances  de  l'Église  et  un  gage  de  bon  accord 
pour  l'avenir;  mais,  si  respectable  que  fut  la  pensée  qui  avait  dicté  cet  acte  de 
foi  et  d'union  dans  In  foi  commune ,  nous  n'avons  pas  cru  devoir  le  maintenir  dans 
notre  projet. 

Une  doctrine  religieuse  échappe  à  la  compétence  du  législateur;  le  jour  où  il 
aurait  le  droit  de  la  reconnaître  dans  une  loi ,  il  aurait  logiquement  le  pouvoir  de  la 
méconnaître.  Nous  avons  donc  supprimé  ce  préambule  dans  l'intérêt  même  de  fin- 
dépendance  de  rÉgiise. 

L'article  à  du  projet  synodal  attribue  au  consistoire  et  au  conseil  pi*esbYtêral 
réunis  le  droit  de  nommer  les  pasteurs  ;  la  Commission  a  pensé  que ,  si  la  nomina* 


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NOUVELLES  CIRCONSCRIPTIONS  RELIGIEUSES. 


151 


lion  appartenait  au  consistoire,  la  présentation  devait  appartenir  au  conseil  presby- 
téral.  La  paroisse  n^est-elle  pas  en  effet  la  partie  principale,  la  plus  directement  in- 
téressée au  choix  de  son  pasteur,  la  plus  compétente  pour  connaître  le  candidat  qui 
correspond  ie  mieux  aux  convenances  de  la  population  ?  La  Commission  a  donc 
amendé  larticle  U  et  lui  a  substitué  une  nouvelle  rédaction  en  vertu  de  laquelle  le 
conseil  presbytéral  présente,  le  consistoire  nomme  et  le  Gouvernement  institue  le 
pasteur. 

Larticle  a  5  du  projet  primitif  réservait  au  synode  général  la  désignation  des  can- 
didats aux  chaires  vacantes  de  la  Faculté  de  théologie.  Cet  article  présentait  d*abord 
une  difliculté  d'application  ;  le  synode  général  ne  se  réunit  que  tous  les  trois  ans;  et 
si  dans  l'intervalle  une  chaire  devenait  vacante,  il  faudrait  donc  convoquer  d'urgence 
le  synode,  uniquement  pour  une  désignation  de  candidat. 

Le  synode  général  avait  eufintention  d'instituer  une  commission  executive  chargée 
lie  ie  représenter  auprès  du  Gouvernement  dans  Tinterrègne  des  sessions  :  si  cette 
intention  n  a  pas  été  accomplie ,  il  ne  &ut  y  voir  qu  un  oubli  du  dernier  moment. 

Nous  avons  cherché  à  réparer  cette  omission ,  en  reconnaissant  au  synode  le  droit 
(le  nommer  cette  commission  executive  pour  présenter  les  candidats  aux  chaires  de 
la  Faculté  de  théologie  ;  mais  en  même  temps  il  nous  a  paru  désirable  qtfelle  par- 
tageât ce  droit  de  présentation  avec  la  Faculté  elle-même,  plus  versée  dans  les  études 
de  théologie  et  plus  apte  par  conséquent  à  peser  les  titres  et  à  juger  les  mérites  des 
candidats. 

EnOn,  un  paragraphe  de  ce  même  article  a5  a  particulièrement  éveillé  la  sollici- 
tude de  la  Conunission. 

«Le synode  général,  y  est-il  dit,  fait  les  règlements  relatifs  aux  conditions  d'ins- 
(  ription  sur  le  registre  électoral  de  la  paroisse.  » 

Concéder  au  synode  l'autorisation  de  faire  ces  règlements ,  c'est  lui  accorder  le 
pouvoir  de  défaire  les  règlements  actuels,  et  de  modiiier  indéiinimentles  conditions 
(le  Télectorat  au  gré  du  flux  et  du  reflux  des  majorités. 

La  communion  d'Augsbourg  est  une  démocratie  religieuse;  l'élection  est  la  pierre 
même  sur  laquelle  son  Église  repose;  si  cette  base  pouvait  changera  chaque  instant 
et  osciller  de  droite  à  gauche  et  de  gauche  à  droite ,  selon  le  déplacement  de  la  ma- 
jorité, a  quel  signe  certain  l'État  pourrait-il  désormais  reconnaître  l'Église 'à  laquelle 
il  doit  son  concours?  Majorité  aujourd'hui,  minorité  demain,  chaque  partie  dissi- 
dente invoquerait  tour  à  tour  le  bras  séculier  contre  la  part*e  adverse. 

Le  droit  de  vole  ne  saurait  être  la  propriété  du  synode;  il  est  la  propriété  des 
fidèles  dont  le  synode  n'est  après  tout  que  le  mandataire;  lui  déférer  la  faculté  de 
changer  à  volonté  les  conditions  religieuses  actuelles  de  l'électorat,  ce  serait  aban- 
donner h  une  majorité,  souvent  de  passage,  le  pouvoir  d'excommunier  la  minorité. 

A  quoi  bon,  d'ailleurs,  inscrire  dans  une  loi  organique  l'hypothèse  d'un  change- 
ment éventuel  des  conditions  religieuses  actuelles  de  l'électorat?  Ces  conditions,  ce 
n'est  pas  l'Etat  qui  les  a  déterminées,  c'est  l'Eglise  elle-même  qui  les  a  formulées, 
«"est  par  elles  et  grâce  à  elles  que  l'Eglise  a  vécu  en  paix  avec  elle-même  pendant 


Désignalion 
dei  candidats 

ans  chatrei 
do  la  Faculté 
de  thf^logic. 


Pouvoir 

d«  faire 

les  rrgletn«nt< 

clccloriiux. 


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152  NOUVELLES  GIRCONSCRIPTiONS  RELIGIEUSES. 

tant  d'années.  La  délégation  du  synode  a  reconnu  la  première  qu  elles  avaient  sofli 
jusqu'à  ce  jour  et  qu*elles  suffiraient  encore  pleinement  à  sauvegarder  la  foi  comme 
la  discipline  de  TÉglise. 

Toute  condition  nouvelle  ajoutée  aux  conditions  consacrées  par  le  temps,  jasti- 
fiées  par  Texpérience ,  ne  pourrait  être  qu^une  recherche  de  conscience  et  ne  ferait 
que  jeter  le  trouble  dans  F  Église.  La  Commission  a  donc  cru  pouvoir  supprimer  ce 
paragraphe  dcTarticle  25,  qui  ne  saurait  avoir  aujourd'hui  d'application  et  ne  pour 
rail  avoir  qu  une  application  dangereuse  dans  la  venir. 

Il  ne  nous  reste  plus  maintenant  qu  à  demander  au  Sénat  de  vouloir  bien  voter  la 
loi  que  nous  lui  proposons ,  d'accord  avec  le  Gouvernement.  L'Eglise  française  de  la 
confession  d'Augsbourg  a  beaucoup  souffert;  elle  a  beaucoup  mérité  de  la  Francf 
par  son  patriotisme  ;  désorganisée  depuis  huit  ans  et  dispersée  jusqu'en  Algérie, 
elle  attend  avec  impatience  une  organisation  qui  lui  permette  de  fonctionner  régu- 
lièrement; sa  demande  ne  peut  rencontrer  sur  tous  les  bancs  du  Sénat,  quelles 
que  soient  les  différences  d'opinion,  qu*un  bienveillant  accueil  et  un  sympathique 
empressement. 

PROJET  DE  LOI. 

Ce  projet  est  la  reproduction  des  dispositions  des  articles  organiques  annexés  au 
projet  de  loi  du  Gouvernement  (voir  ci-dessus,  page  1^5  et  suivantes),  sauf  le 
préambule,  qui  est  supprimé,  el  les  modifications  suivantes  : 

Art.  â.  i"  alinéa.  Les  pasteurs  sont  nommés  par  le  consistoire  sur  la  présentatiou 
du  conseil  presbvtéral. 

Art.  8.  Le  conseil  presbytéral  est  élu  par  les  fidèles  selon  les  règlements  actuel- 
lement en  vigueur.  Il  est  renouvelé  par  moitié  tous  les  trois  ans. 

Art.  25.  a*  alinéa. 

Il  (  le  synode  général  )  nomme  une  commission  executive  qui  communique  avec 
le  Gouvernement  et  qui  présente ,  de  concert  avec  les  professeurs  de  théologie  de 
la  confession  d'Augsbourg,  les  candidats  aux  chaires  vacantes  et  aux  places  de  maître 
des  conférences. 

Art.  28.  La  loi  du  i8  germinal  an  x  (articles  organiques  des  cultes  protestanbi 
'et  le  décret-loi  du  3 G  mars  i85a,  portant  réorganisation  des  cultes  protestaoïs. 
sont  abrogés  en  ce  qu'ils  ont  de  contraire  aux  modifications  ci-dessus  arrêtées  ^'^ 

^')  Ajournement  de  la  discussion  :  Séances  du  Sénat  des  3i  mai,  3  et  A  juin  1878. 


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RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

DE  PARIS. 

EXÉCUTION  DE  LA  LOI  DU  12  FÉVRIER  1872. 


N*  32. 
CHAMB^RE  DES  NOTAIRES  DE  PARIS. 

INSTRUCTIONS 

ADRBSSBBS  AUX  NOTAIRES  DU  DEPARTEMENT  DE  LA  SEINE. 

Avril  1872. 

f 

La  loi  da  13  février  187  a  a  pour  objet  de  reconstituer,  pour  toute  la  période 
antérieure  à  1860,  etdanslexii*  arrondissement  (Bercy),  du  1*' janvier  1870  au 
25  mai  187 1,  les  actes  de  Tétat  civil  de  Paris  et  des  communes  y  annexées  en  i85g, 
dont  les  registres  ont  été  détruits  pendant  la  dernière  insurrection. 

Une  Commission  nommée  par  le  Ministre  de  la  justice  ^'^  est  chargée  d*opérer 
cette  reconstitution  (art  a)  : 

1°  Diaprés  les  extraits  des  anciens  registres  délivrés  conformes; 

2*  Sur  déclarations,  et  d*après  les  documents  produits  a  Tappui,  comme  aussi 
d'après  les  registres,  tables  et  documents  divers  dont  il  est  parlé  audit  article  a. 

Celle  loi  impose  (S  1"  de  fart  6)  a  toute  personne  qui  détient,  a  quelque  titre 

(^-  Celte  Commission  était  ainsi  composée  par  un  arrêté  du  Ministre  de  la  justice 
(M.  Dufaure)  en  date  du  7.  mars  1 87a  : 

MM.  Barroux,  ancien  professeur  au  lycée  Corneille;  Boinod,  ancien  avoué  près  le  tribunal 
delà  Seine;  BouUoche,  avocat  à  la  cour  d^appel  de  Paris,  membre  du  Conseil  de  Tordre; 
Charoy,  notaire  bonoraire;  Coropaignon  de  Marcbeville  (Marcel),  ancien  auditeur  au  Conseil 
«rÉtat;  Dalligny  (Auguste),  maire  du  8*  arrondissement;  Delacourlie,  ancien  avoué  près  le 
tribunal  de  la  S^ne;  Delalain-Chomel ,  juge  suppléant  au  tribunal  civil  de  la  Seine;  Delille 
(Léopold),  membre  de  flnstitut;  Denormandie  (Paul),  avocat  k  la  cour  d*appel  de  Paris-, 
Dubail,  maire  du  10'  arrondissement;  Ducloux,  président  de  la  Chambre  des  notaires  de 
Paris;  Duranton,  maire  du  G*  arrondissement;  Durier,  secrétaire  général  du  ministère  de  la 
justice;  Ferry  (Emile),  maire  du  9'  arrondissement;  Fourcby,  substitut  du  procureur  de  la 
liépubiique  prè>  le  tribunal  de  premier^:  instance  de  la  Seine;  Gallois,  conseiller  honoraire  à 
la  cour  d^appel  de  Paris;  Hanin,  vice-présideut  au  tribunal  de  ta  Seine;  Husson,  secrétaire 
'^éQjral  de  la  préfecture  de  la  Serine;  Lcvesque,  juge  au  tribunal  civil  d^*  la  Seine;  Lorget, 


Olij«i 

d«  la  loi 

d« 

la  r««ri«ri87s. 


CompositioD 

J« 

la  couiaBÎMiou 

chargea 

de 

la  rocoualilBlioD. 


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la  Commtasion. 


154  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

que  ce  soit,  un  extrait  authentique  d*un  acte  de  naissance,  de  reconnaissance 
d'enfant  naturel,  de  mariage,  de  divorce  ou  de  décès,  s*appliquanl  aux  périodes 
ci-dessus  indiquées,  Tobligation  d*en  effectuer  la  remise  ou  Tenvoi,  dans  le  délai 
d'un  an  à  partir  de  la  promulgation  de  la  loi,  au  dépôt  central  qui  a  été  établi  à  cet 
effet  au  palais  de  la  Bourse,  à  Paris  ^^\ 

ancien  avoué  près  le  tribunal  de  la  Seine;  Nast,  ancien  adjoint  au  maire  du  9*  arrondi^ 
sèment;  Pelletier,  directeur  de  Tadministration  générale  à  la  préfecture  de  la  Seine;  Pérodeau 
(Henri),  propriétaire;  Péronne  (Henri),  ancien  avoué  près  le  tribunal  de  la  Seine;  Hcol 
(Georges),  juge  au  tribunal  civil  de  la  Seine;  de  Ponton  d'Amécourt,  conseiller  honoraire*  à 
la  cour  d'appel  de  Paris;  Ribot,  substitut  du  procureur  de  la  République  près  le  tnbanai 
de  première  instance  de  la  Seine;  Rousselle,  conseiller  à  la  cour  d*appel  de  Paris;  Sciout. 
avocat  à  la  cour  d'appel  de  Paris;  Thomas,  doyen  de  la  compagnie  de&  notaires  de  Paris. 

Aux  termes  d'un  second  arrêté  du  même  Ministre  du  ao  mars  1873,  le  fonctionnement 
de  la  Commission  a  été  organisé  de  la  manière  suivante  : 
Fonciiouuenicot  Art.  i".  La  Commission  entrera  immédiatement  en  fonctions.   Elle  nommera  au  iwrrutin 

^^  ix>ur  une  année  son  président,  deux  vice-présidents  et  deux  secrétaires. 

Art.  3.  La  Commission  sera  divisée  en  six  sections  de  cinq  membres  chacune. 

Une  de  ces  sections  sera  chargée  de  la  partie  administrative. 

Elle  sera  élue  par  la  Commission  pour  une  année. 

Elle  aura  dans  ses  attributions  les  rapports  avec  l' Administration,  ainsi  que  la  direction  df 
la  coiTespondance  avec  les  autorités  administratives  et  judiciaires. 

De  concert  avec  le  président  et  les  autres  membres  de  la  Commission ,  elle  surveillera  et 
contrôlera  les  travaux  préparatoires  faits  par  les  soins  de  l'administration. 

Les  cinq  autres  sections  seront  formées  .par  la  voie  du  sort  et  renouvelées  tous  les  trois 
mois.  Elles  statueront,  ainsi  qu'il  est  dit  en  l'article  a  de  la  loi  du  la  février  1873,  sur  h 
reconstitution  des  actes  de  l'état  civil. 

Chaque  section  nommera  au  scrutin  son  président  et  son  secrétaire.  Le  nom  du  président 
de  la  Commission  ne  sera  pas  compris  dans  le  tirage  au  sort.  Le  président  pourra  assister 
aux  séances  de  toutes  les  sections  et  les  présider.  Le  bureau  de  la  Commission  pourra,  à 
toute  époque,  autoriser  les  permutations  entre  les  membres  de:i  sections.  Conformément  aa 
dernier  alinéa  de  l'article"  3  de  la  loi  du  13  février  1873,  chacune  des  sections  ne  poorra 
statuer  valablement  sur  les  affaires  qui  lui  seront  soumises  que  si  trois  au  moins  de  >e5 
membres  participent  à  la  délibération. 

Art.  3.  La  Commission  se  réunira  en  assemblée  générale,  sur  la  convocation  du  pré- 
sident, toutes  les  fois  que  celui-ci  le  jugera  convenable.  Elle  statuera  sur  les  questions  d'un 
intérêt  général.  Afin  d'assurer  les  meilleures  solutions  et  pour  établir,  autant  que  possible, 
l'uniformité  de  jurisprudence,  les  affiiires  relatives  à  la  reconstitution  des  act  s  qui  présen- 
teraient des  difficultés  particulières  ou  exigeraient  une  entente  commune,  seront  renvoyées  à 
la  délibération  de  l'assemblée  générale. 

Dans  ce  cas,  le  rapporteur  désigna  par  la  section  fera  le  rapport  aux  sections  réunies. 

Art.  4.  Un  arrêté  du  préfet  de  la  Seine,  pris  après  ayis  dô  la  Commission,  déterminera 
le  mode  et  1  époque  du  recensement  qui  devra  être  opéré  à  Paris  par  les  soins  des  maires  des 
vingt  arrondissements. 

^'^  Arrêté  du  Préfet  de  la  Seine  (M.  Léon  Say)  du  17  mari  187a.  Ce  dépôt  a  dû  être 
ouvert  au  public  le  si  mars  1873. 


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DE  PARIS.  155 

Un  récépbflé,  délivré  au  moment  de  la  remise  de  la  pièce  «  et  qui  en  reproduit 
les  indications  essentielles,  doit  èlre  échangé  gratuitement,  dans  le  délai  d*un 
mois,  contre  une  expédition  sur  papier  libre  ayant  la  même  valeur  probante  (der- 
nier S  de  Tart.  3)  et  faisant  même  foi  (S  a*  de  Tart.  6)  que  la  pièce  dont  on  s* est 
dessaisi.  Si  Ton  a  plusieurs  extraits  d'un  même  acte  de  Fétat  civil,  lous  doivent 
(Mre  remis  au  dépôt  central,  mais  un  seul  y  est  conservé  et  les  autres  sont  rendus 
au  détenteur  après  avoir  été  marqués  d*une  estampille  (art  7) . 

Aux  termes  des  articles  9  et  10,  tout  officier  public  ou  ministériel  auquel  sera 
remis,  pour  en  faire  usage,  un  extrait,  non  revêtu  de  TestampiUe,  d*un  des  actes 
indiqués  dans  Tarticle  1*',  doit  en  effectuer  la  remise  ou  Tenvoi  dans  le  délai  de 
trente  jours.  Tout  notaire  qui,  en  procédant  a  un  inventaire,  trouve  un  extrait  de 
l'un  de  ces  actes,  est  tenu  d'en  effectuer  la  remise  ou  Tenvoi  dans  les  trente  jours 
de  la  clôture  des  opérations. 

Ënfm,  d'après  lartide  13,  les  notaires  doivent  tenir  leurs  minutes  à  la  disposition 
des  vérificateurs  ou  employés  de  Tenregistrement,  qui  ont  le  droit  d'y  rechercher 
les  extraits  d*actes  de  fétat  civil  déposés  pour  minutes  ou  annexés  à  d'autres  actes. 
Une  copie  certifiée  des  extraits  signalés  par  ces  employés  ou  réclamés  par  la  Com- 
mission doit  être  délivrée,  sur  papier  libre  et  sans  honoraires,  par  le  notaire,  et 
remise  au  dépôt  central ,  où  elle  restera. 

L'analyse  sommaire  qui  vient  d'être  faite  de  la  loi  du  la  février  187a  ne  s'ap-  Devoin 
plique  pas  aux  actes  pour  lesquels  il  n'existe  plus  d'élément  direct  authentique  de  ^**  nouiirM. 
reconstitution  ;  mais  nous  avons  compris  dans  cette  analyse  toutes  les  prescriptions 
que  la  loi  nouvelle  impose  relativement  aux  extraits  réguliers  des  registres  incendiés, 
et  les  devoirs  qui  incombent  plus  spécialement  aux  officiers  publics  ;  il  a  paru  à  la 
Chambre  des  notaires  du  département  de  la  Seine  qu'il  convenait  d'appeler  sur  ces 
dispositions  Tattention  toute  particulière  des  notaires  de  son  ressort  et  de  les  inviter 
à  donner  l'exemple  d'un  concours  immédiat  et  complet  à  l'œuvre  considérable  et 
ardue  de  la  reconstitution  des  actes  de  fétat  civil ,  œuvre  à  laquelle  le  Gouver- 
nement et  Tadministration  de  la  ville  de  Paris  atfachent,  à  juste  titre,  une  si 
p;rande  importance. 

Dès  le  début  de  ses  opérations ,  la  Commission  a  reconnu  qu'il  importait  de 
grouper  au  dépôt  central  la  plus  grande  masse  possible  de  documents  précis  et  ne 
pouvant  prêter  à  discussion,  c'est-à-dire  lès  copies  authentiques  des  actes  mêmes 
dressés  à  Forigine  ;  c*est  la  base  la  plus  certaine  du  travail  auquel  elle  a  à  se  livrer, 
non-seulement  à  cause  de  la  valeur  probante  des  actes  eux-mêmes,  mais  aussi  en 
raison  des  énoiiciations  qu'ils  contiennent  et  qui ,  dans  les  actes  de  mariage ,  par 
exemple,  ont  toujours  été  préalablement  justifiées. 

Que,  sans  se  prévaloir  des  délais  que  la  loi  autorise,  les  notaires  fassent,  des 
maintenant,  le  dépôt  des  extraits  authentiques  qui  concernent  eux  et  les  leurs; 
qu'ils  éclairent  leurs  clients  sur  f  importance*  de  cette  grande  mesure  de  reconsti- 
tution et  provoquent  de  leur  part  la  remise  de  ces  pièces  dont,  malgré  les  garanties 
ptliclées  par  la  loi,  beaucoup  redoutent  de  se  dessaisir;  qu'ils  recherchent,  sans 


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156  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  QVIL 

retard,  dans  les  cote«  d*inveniaîre,  dans  les  anciens  dossiers  dont  ils  sont  dé- 
tenteurs, toutes  les  copies  authentiques  qui  peuvent  y  être  enfouies,  et  qa  ils  en 
eflectuent  le  dépôt  comme  le  leur  impose  Farticle  6. 

Si  Ton  nous  remet,  pour  en  faire  usage,  un  extrait  non  revêtu  de  Testa mpiUe  de 
la  Commission,  nous  pourrons,  sans  aucun  doute,  user  du  droit  qui  nous  appartient 
d*en  délivrer  des  copies  coUationnées  dans  la  forme  usuelle  des  actes  notariés; 
mais  il  faudra  rigoureusement  nous  abstenir  de  les  déposer  pour  minute  et  de  les 
annexer  à  nos  actes  ;  notre  devoir  sera  de  retenir  la  pièce  et  d*en  effectuer  la  remise 
au  dépôt  central  dans  un  délai  de  trente  jours.  Même  délai  courra  du  jour  de  la 
clôture  d'un  inventaire  pour  remettre  au  palais  de  la  Bourse  les  pièces  détat  ciril 
qui  auront  pu  être  trouvées  en  procédant. 
Execution  En  ce  qui  concerne  l'article  i  a ,  dont  copie  entière  est  donnée  ci-dessus ,  la  Chambre 

de  l'ariicie  la  ^ç^  notaires  cst  d'avis  qu'à  tous  égards  il  y  a  lieu  d'en  devancer  Fexécution.  Tenons, 
comme  le  veut  la  loi ,  nos  minutes  à  la  disposition  des  vérificateurs  et  employés  de 
l'enregistrement,  mais  n'attendons  pas  les  recherches  qu'ils  ont  le  droit  d'y  faire; 
que  chacun  de  nous  procède  dès  maintenant,  dans  son  étude,  à  ces  recherches  et 
qu'il  les  sui^veille  avec  un  soin  scrupuleux;  chaque  minute  devra  être  vérifiée  pour 
constater  si  elle  contient,  comme  annexe,  quelque  acte  de  l'état  civil  rentrant  dans 
la  catégorie  de  ceux  mentionnés  en  l'article  i"  de  la  loi.  IL  est  facile  de  contrôler 
ainsi  une  année  au  moins  chaque  jour,  et  le  travail  devra  commencer  par  f  année 
actuelle,  en  remontant  successivement  jusqu'au  commencement  du  siècle  :  ie 
nombre  des  actes  dont  il  y  aura  lieu  de  faire  ainsi  la  copie  certifiée  est  peu  consi- 
dérable par  chaque  année  ;  dès  que  cent  de  ces  copies  certifiées  ou  expéditions 
seront  prêtes,  elles  seront  réunies  sous  une  cote,  comme  nous  le  faisons  dans  un 
inventaire,  en  suivant,  pour  le  classement  de  ces  expéditions,  non  pas  Tordre  chro- 
nologique, mais  l'ordre  alphabétique  dans  chacune  des  trois  grandes  divisions  de 
naissances  (y  compris  reconnaissances  et  adoptions),  mariages  (y  compris  divorces) 
et  décès.  On  joindra  à  cette  cote  un  bordereau  fait  en  double  ou  état  indicatif  de 
chacune  des  expéditions  classées  dans  Tordre  qui  vient  d*être  indiqué,  avec  les 
mentions  de  noms,  prénoms  et  dates  et  aussi  une  référence  à  la  date  de  l'acte  no- 
tarié auquel  est  annexé  l'extrait  de  l'acte  de  l'état  civil.  L'un  des  doubles  de  ces 
bordereaux  restera  joint  au  dossier  à  remettre  au  bureau  central;  sur  l'autre,  l'em- 
ployé de  ce  bureau  chargé  de  recevoir  ces  dépôts  donnera,  après  avoir  vérifié 
l'exactitude  du  bordereau ,  un  récépissé  qui  vaudra  décharge  au  notaire  et  lui  per- 
mettra de  réclamer  ultérieurement  des  expéditions  dans  les  termes  du  dernier  para- 
graphe de  l'article  ii.  Cette  forme  de  bordereau,  qui  permet  d'éviter  la  perte  de 
temps  qu'entraînerait  la  délivrance  d'un  récépissé  par  chaque  pièce ,  pourra  être 
employée  également  pour  les  séries  d'actes  d'état  civil  que  nous  trouverons  dans 
les  cotes  d'inventaire  et  dans  les  anciens  dossiers. 

Pour  faciliter  tout  à  la  fois  ie  travail  matériel  que  nous  réclamons  de  chacun  de 
vous  et  les  classement  et  contrôle  qu'auront  à  faire  f  Administration ,  nous  avons 
préparé  des  feuilles  imprimées  sur  papier  de  la  grandeur  du  timbre  à  i  fr.  80  c, 


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DE  PARIS.  157 

sur  lesquelles  se  Irouveiil  tes  indications  nécessaires  :  d'une  part,  pour  les  bor- 
dereaux récapitulatifs,  et  d'autre  part,  pour  les  expéditions  à  délivrer.  Ces  expé- 
ditions devront  être  faites  sur  une  feuille  simple,  sans  qu  il  y  ait  besoin  de  visa 
pour  timbre,  et  elles  porteront,  selon  les  formes  en  usage  lorsqu  il  s'agit  des  actes 
de  nos  prédécesseurs,  la  date  des  mois  et  jour  de  leur  délivrance.  Les  feuilles  im- 
primées seront,  dès  la  semaine  prochaine,  mises,  à  notre  Chambre,  à  la  disposition 
de  chaque  élude. 

Ddcloux,  Pourcelt, 

Président.  Secrétaire. 


N'33. 
DÉCISION 

DU  MINISTRE  DBS  PIRA^XES  SOR  LES  FRANCHISES  POSTALES. 

(Lettre  à  M.  le  Ministre  de  la  Justice.) 
37  avril  1872. 

Monsieur  et  cher  Collègue , 

M.  le  secrétaire  général  de  votre  département,  a  qui  a  été  confiée  la  présidence 
de  la  Commission  chargée  de  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris,  a 
fait  connaître ,  le  i5  avril  courant,  à  Tadministration  des  Postes  que  les  immunités 
postales  autorisées  par  mon  prédécesseur  le  5  mars  dernier  étaient  insuffisantes 
pour  assurer  les  besoins  du  service  dont  il  s  agit. 

J*ai  r honneur  de  vous  informer  que ,  pour  satisfaire  au  désir  exprimé  par  M.  Durier, 
et  sur  le  rapport  de  M.  le  Directeur  général  des  Postes,  j*ai  pris  à  la  date  de  ce  jour 
la  décision  suivante  qui  est  destinée  à  remplacer  celle  du  5  mars  dernier  : 

Art.  1".  Le  contre-seing  du  président  de  la  Commission  de  reconstitution  des  E"*»- 

actes  de  l'étal  civil  de  Paris  opérera  la  franchise  de  tous  documents  et  de  toutes       *^  fvllchitc 

correspondances  sous  bandes  ou  sous  plis  fermés,  exclusivement  relatifs  à  ce  service,  ât  dornmmi». 

adressés  à  toutes  personnes  indistinctement.  * 

Art.  2.  Le  président  de  la  Commission  recevra  en  franchise,  sans  condition  de 
contre-seing,  tous  documents  et  toutes  correspondances  à  son  adresse  concernant  la 
reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris. 

Art.  3.  Les  correspondances  émanant  ou  à  l'adresse  du  président  de  la  Comis- 
sion  seront  soumises  à  la  formalité  du  chargement  en  franchise.  Elles  devront  porter 
sur  la  suscription  la  mention  suivante  :  Exécution  de  Y  art.  15  de  la  loi  du  12  février 
1812, 


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158  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

Art.  4.  Le  Président  de  la  Commission' est  autorisé  à  remplacer  son  contreseini: 
par  i  empreinte  d*unc  griffe  fournie  par  l'administration  des  Postes. 

Le  Ministre  des  finances, 

DE  GODLARD. 


N^'SA- 


INSTRUCTION 

POOR  LES  RBGENSEUBS  DE  L'ÉTAT  CIVIL  ^*\  RELATIVEMENT  À  LA  RÉFECTION  DES  ACTEi 
DRESSÉS  \  PARIS  AVANT  1860.  ET,  EN  OUTRE,  POUR  LE  Xll'  ARRONDISSEMENT  (bERCt), 
DU    l"  JANVIER  1870  AU  25  MAI  1871. 

Avril  1872. 

L'article  i3  de  la  loi  relative  à  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris, 
votée  le  \i  février  187a,  promulguée  le  aS,  porte  : 

«  Un  recensement  sera  fait  à  Paris  par  les  soins  des  maires  de  chacun  des  vin«^ 
arrondissements,  à  refTctdc  recueillir  dans  chaque  famille,  en  ce  qui  la  concerne, 
I9  déclaration  des  naissances,  mariages  ou  décès  dont  les  actes  ont  été  détrait5, 
avec  l'indication  des  pièces  qui  peuvent  aider  à  les  refaire,  ou  des  registres,  tels 
que  ceux  des  paroisses,  qui  en  ont  gardé  la  mention. 

«A  la  suite  de  ce  recensement,  les  chefs  de  famille  ou  toutes  autres  personûes 
pourront  être  appelés,  et,  dans  ce  cas,  devront  se  rendre  devant  la  Commission 
pour  compléter  leur  déclaration  et  produire  les  pièces  à  Tappui.  ■ 

Ce  sont  donc  des  renseignements  sommaires,  mais  clairs  et  précis,  que  les  re- 
censeurs ont  à  demander  aux  familles,  en  s'adressant  a  elles  directement,  sans  fin- 
termédiaire  des  concierges  ou  voisins,  et  en  les  interrogeant  sur  chacun  des  c» 
prévus  par  cet  article. 
Quesiionnaire.  A  cet  effet,  le  receuseur  commencera  par  demander  au  père  ou  à  la  mère  de 

famille,  ou  à  la  personne  qui  les  représente,  s'ils  possèdent  ou  connaissent  des 
^  extraits  authentiques  (sur  papier  timbré)  d'actes  d'état  civil,  dressés  à  Paris,  les 
concernant  ou  concernant  leurs  ascendants  ou  descendants ,  sur  lesquels  ils  auraient 
à  faire  des  déclarations,  et  il  inscrira  les  réponses  dans  la  colonne  à  ce  réservée,  en 
les  faisant  précéder  des  noms  et  prénoms,  de  la  date,  de  l'indication  de  farrondis- 
sement  ou  de  l'ancienne  commune. 

W  Un  arrêté  du  Préfet  de  la  Seine  (M.  Léon  Say)  du  16  avril  187a ,  en  prc5crivant  U  dé- 
nombrement des  habitants  da  dépai^tement  de  la  Seine  pour  servir  au  recensement  quinquennal  de 
la  population  de  la  France  a  faire  en  1872,  a  en  même  temps  décidé  qu  il  serait  procéJë  au 
recensement  spécial  prescrit  par  Tarticle  i3  de  la  loi  du  1  a  février  1872  pour  la  reconstitution 
des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris. 


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DE  PARIS. 


159 


Si  la  personne  déclarante  dit  ne  posséder  ou  ne  connaître  que  des  pièces  non 
authentiques  (simples  bulletins  de  mairie,  extraits  d'actes  de  baptême,  de  mariage 
religieux,  registres  de  paroisse,  lettre  d*hospice  ou  d'hôpital,  quittances  du  droit 
municipal  ^inhumation ,  certificats  de  libération  militaire,  etc.),  mention  en  sera 
également  faite,  avec  toute  la  précision  «possible,  dans  la  même  colonne  avec  les 
noms,  prénoms,  date,  arrondissement  ou  ancienne  commune,  comme  il  a  été  dit 
ci-dessus. 

On  recevra  également ,  sur  la  formule ,  les  déclarations  concernant  les  personnes 
étrangères  à  la  famille,  nuds  qui  habiteraient  avec  elle,  comme  employés,  domes- 
tiques, etc.  Dans  ce  cas,  on  indiquerait  la  qualité. 

Le  travail  confié  aux  recenseurs  leur  est  recommandé  tout  spécialement  ;  il  ne 
peut  donner  d'utiles  résultats  pour  la  reconstitution  de  l'état  civil,  que  s'il  est  fait 
avec  le  plus  grand  soin.  «  . 

Pour  faciliter  d'ailleurs  leurs  investigations,  le  tableau  ci-contre  leur  rappellera 
incessamment  tous  les  actes  quelconques  se  rapportant  aux  naissances,  décès  et 
mariages,  que  ces  actes  aient  ou  non  un  caractère  authentique.  En  consultant  cette 
nomenclature,  de  concert  avec  les  familles,  le  recenseur  attentif  ne  laissera  échapper 
aucune  déclaration  nécessaire. 

C'est  le  recenseur  qui  devra  inscrire  lui-même  les  déclarations  dans  les  cases  du 
bulletin,  disposées  pour  chaque  nature  d'acte  et  pour  chaque  personne  déclarée,  en 
s'appliquant  k  ne  pas  les  confondre.  S'il  lui  arrive  de  commettre  une  erreur,  il  n'hé- 
sitera pas  à  la  rectifier,  en  sacrifiant  la  case  mal  remplie  et  en  portant  dans  une 
autre  case  les  déclarations  rectifiées ,  plutôt  que  de  les  surcharger. 

Si  le  déclarant  désire  écrire  lui-même  le  tableau  de  sa  famille  et  les  renseigne- 
ments demandés,  il  devra  le  faire  d'accord  avec  le  recenseur,  de  telle  sorte  que 
celui-ci  n*ait  plus  qu'à  apposer  sa  signature. 

Pour  les  reconnaissances  et  légitimations  d'enfants  naturels,  comme  pour  les 
adoptions,  le  recenseur  ne  réclamera  de  renseignements  à  ce  sujet  que  s'il  résulte 
de  l'ensemble  des  déclarations  du  chef  de  la  famille  que  des  enfants  qui  lui  appar- 
tiennent sont  nés  hors  d'elle  ou  hors  mariage. 

Les  déclarations  porteront  aussi  sur  les  alliés  en  ligne  directe  ou  sur  les  collaté- 
raux (oncles,  frères,  tantes,  sœurs,  neveux,  nièces,  cousins  et  cousines)  qui,  nés 
OQ  mariés  à  Paris ,  n  y  habiteraient  plus  ou  y  seraient  décédés. 

Après  avoir  inscrit  les  déclarations ,  le  recenseur  les  fera  signer  par  le  déclarant 
et  les  signera  lui-même. 

En  cas  de  difficultés  sur  les  déclarations  faites  ou  à  faire,  le  recenseur  en  référera 
le  jour  même  au  chef  de  service  à  la  mairie. 

Avant  de  prendre  congé  du  déclarant,  le  recenseur  ne  manquera  pas  de  lui  rap- 
peler que,  s'il  possède  des  extraits  authentiques  d'état  civil  dressés  k  Paris  avant 
Tannée  1860,  il  doit  les  déposer  au  bureau  central,  palais  de  la  Bourse,  avant  le 
24  février  1873,  sous  les  peines  portées  par  la  loi.  Mais  les  recenseurs  ne  pourront 
recevoir  aucune  pièce.  Celles  que  les  déclarants  auraient  à  déposer  au  bureau  central 


Rfceptioii 

des 

cicclarAlions. 


Reconnaiwances 

el  légîlimtttionB 

d'enr«nls 

natureli. 


Lm 

rrcen9«Drs 
DO  doirent 


aucun*  pièce. 


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160  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

l 

devront  y  être  apportées  ou  envoyées  par  eux.  Les  recenseurs  devront  prévenir  h 
£sunilles  qu  elles  peuvent  faire  cet  envoi  par  la  poste  en  franchise,  et  qu*un  récépm 
leur  sera  adressé  sans  frais. 

Tous  les  bulletins  de  recensement  remplis  et  complets  devront  être  déposés  cliaqoii 
soir,  ou  au  plus  tard  le  lendemain  matin,  à  la  mairie. 

INDICATION    DBS    PRINCIPALES    PlkCBS    POUVANT    AIDER   À    RETABLIR 
LES   ACTES    DETRUITS. 

i*  Naissances, 

Extrait  sur  papier  timbré  d*un  acte  de  naissance.  —  Copie  ou  bulletin  sur  ppier 
libre  d*un  acte  de  naissance.  —  Bulletin  d*inscription  sur  un  registre  d*iiôpital.  - 
Acte  de  baptême  ou  extrait.  —  Acte  de  mariage  civil  ou  religieux,  relatant  la  nais- 
sance des  époux.  —  Acte  de  reconnaissance  d'enfant  naturel.  —  Acte  de  légitimalioc 
par  mariage.  —  Certificat  de  libération  du  service  militaire.  —  Feuille  d'appel  âu 
tirage  au  sort  —  Diplôme  de  licence,  doctorat,  ingénieur,  etc.  —  Brevet  d'officier 
ou  autre.  —  Titre  de  rente  sur  l'État  (nominatif).  —  Certificat  de  vie.  —  AcIejV 
diciaire  :  jugement,  arrêt,  conseil  de  famille.  —  Acte  notarié  :  inventaire,  conlrai 
de  mariage.  -—  Noms  des  paroisses,  temples,  etc. 

2^  Décès. 

Extrait  sur  papier  timbré  d'un  acte  de  décès.  «—  Copie  ou  bulletin  sur  papier  libre 
d'un  acte  de  décès.  —  Bulletin  d'inscription  sur  un  registre  d'bôpital.  —  Lettre  du 
directeur  d'un  hospice  ou  d'un  hôpital.  —  Quittance  de  la  taxe  d'inhumation.  - 
CertiGcat  d'inhumation  provenant  de  paroisse,  cimetière,  etc.  —  Acte  de  mariage 
relatant  les  décès  des  parents.  —  Acte  de  décès  d'un  enfant  ou  époux  relatant  b 
décès  des  parents.  —  Acte  judiciaire:  jugement,  arrêt,  conseil  de  famille.  —  Acte 
notarié  :  inventaire  après  décès,  partage,  liquidation,  etc.  —  Quittance  des  droit' 
dç  succession.  —  Quittance  de  l'entreprise  des  pompes  funèbres.  —  Noms  des  pâ 
roi.sses ,  temples ,  etc. 

3*  Mariages. 

Extrait  authentique  sur  papier  timbré  d'un  acte  de  mariage.  —  Copie  ou  cxlrail 
non  authentique  du  même  acte.  —  Bulletin  du  mariage  civil  destiné  à  la  cérémoiut' 
religieuse.  —  Acte  de  mariage  religieux  ou  extrait  dudit.  —  Mention  de  légitima- 
tion relevée  en  marge  de  l'acte  de  naissance  d'un  enfant.  —  Acte  de  naissance  Jûd 
enfant.  —  Acte  de  décès  d'un  époux.  —  Acte  judiciaire  (jugement  de  séparation. 
de  divorce,  conseil  de  famille,  etc.,  ou  tout  autre).  —  Acte  notarié  fait  en  qualité 
d*époux.  —  Autorisation  ministérielle  pour  les  militaires  ou  marins.  —  Noms  des 
paroisses,  temples,  etc. 


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DE  PARIS.  161 

N-  35. 
RECENSEMENT  SPÉCIAL  À  DOMICILE 

POUR   LA   RECONSTITUTION   DES  ACTES   DE   L'ÉTAT  CIVIL. 
3o  avril  1872. 

ATIS  AU   PUBLIC. 

Les  registres  de  l*état  civil  de  Paris  et  des  communes  annexées  à  cette  ville  en 
rtu  de  la  loi  du  16  juin  1869 ,  et  qui  étaient  déposés  à  THâtel  de  Ville  et  au  Palais 
)  Justice,  ont  été  détruits  dans  les  incendies  de  mai  1871. 

Ces  registres,  pour  toute  la  période  antérieure  au  1" janvier  1860,  ont  donc  dîs- 
ini.  (Les  registres  de  Tétat  civil  du  XII*  arrondissement,  pour  la  période  du 
'janvier  1870  au  a 5  mai  1871,  ont  été  également  incendiés.) 

La  loi  du  12  février  187a  a  prescrit  des  mesures  pour  le  rétablissement  des  actes 
étniits;  dans  ce  but,  die  a  ordonné  qu  un  recensement  spécial  serait  fait  à  domicile 
3Qr  faciliter  aux  familles  le  rétablissement  des  actes  qui  les  intéressent. 

L'article  1 3  de  la  loi  précitée  est  ainsi  conçu  : 

I  (Jn  recensement  sera  fait  à  Paris ,  par  les  soins  des  maires  de  chacun  des  vingt 
Tondissements ,  à  Teffet  de  recueillir  dans  chaque  famille ,  en  ce  qui  la  concerne , 

déclaration  des  naissances,  mariages  ou  décès,  dont  les  actes  ont  été  détruits, 
rec  Imdication  des  pièces  qui  peuvent  aider  à  les  refaire,  ou  des  registres,  tels 
ue  ceux  des  paroisses,  qui  en  ont  gardé  la  mention. 

•  A  la  suite  de  ce  recensement,  les  chefs  de  famille  ou  toutes  autres  personnes 
ourront  être  appelés ,  et,  dans  ce  cas ,  devront  se  rendre  devant  la  Commission  pour 
smpléter  leur  déclaration  et  produire  les  pièces  à  Tappui.» 

En  vertu  de  cette  disposition,  des  commissaires  recenseurs,  munis  d'une  corn- 
ûssion  officielle,  se  présenteront,  à  partir  du  i"mai  prochain,  dans  les  familles, 
our  recueillir  près  d'elles,  sur  des  formules  préparées  pour  cet  objet,  les  rensei- 
nements  qui  les  concernent.  Si  elles  possèdent  des  pièces  qui  puissent  aider  à  re- 
lire ou  à  retrouver  les  actes  à  rétablir,  elles  sont  invitées  a  les  préparer  à  l'avance , 
£n  que  les  commissaires  recenseurs  puissent  en  recueillir  facilement  l'indication. 
Les  habitants  de  Paris  comprendront  que  les  mesures  dont  Tautorité  est  chargée 
PassDrer  rexéculion  sont  prises  dans  leur  propre  intérêt;  ils  s'empresseront  donc 
le  (aire  aux  commissaires  délégués  Taccueil  qui  leur  est  dû. 
Paris,  ]e3o  avril  1872. 

Le  Préfet  de  la  Seine,  membre  de  l'Assemblée  nationale, 
LÉON  Say. 


Conventions. 


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162  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

N-  36. 
ARRÊTÉ  MINISTÉRIEL 

FIXANT  LES  ALLOCATIONS  DUES  AUX  NOTAIRES  ET  ADZ  GREFFIERS. 
6  mai.  1873. 

Le  Garde  des  sceaux.  Ministre  de  la  justice. 

Vu  la  loi  du  la  février  1872,  relative  à  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  ci^! 
de  Paris  ; 

Considérant  que,  conformément  à  Tarticle  a6  de  ladite  loi,  il  y  a  Heu  de  Exerles 
indemnités  à  allouer  aux  officiers  publics  en  raison  des  obligations  que  la  loi  lea; 
impose  ; 

Après  avoir  pris  Tavis  de  la  Commission  cbargée  de  la  reconstitution  des  actes  de 
Tétat  civil ,  arrête  : 

Greffiers.  Art.  1*.  L'indemnité  due  aux  greffiers  des  tribunaux  civils  pour  la  recherche 

des  extraits  authentiques  des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris ,  prescrite  par  l'article  6  — 
1"  alinéa  —  de  la  loi  du  12  février  1872 ,  est  fixée  à  un  demi-centime  pour  cLaque 
liasse  de  pièces  annexées  aux  actes  de  mariage  et  déposées  au  greffe  en  exécutioQ 
•  de  larticle  A4  du  Code  civil.  —  Les  pièces  annexées  à  chaque  acte  de  mariage  se- 
ront considérées  comme  formant  une  liasse. 

Le  greffier  constatera,  en  présence  du  Procureur  de  la  République,  Teiistence 
dans  les  archives  de  son  greffe  desdites  liasses.  Il  sera  dressé  procès-verbal  de  cette 
opération.  Le  procès-verbal  sera  signé  par  le  Procureur  de  la  République  et  par  le 
greffier. 

Art.  2.  Les  greffiers  auront  droit,  en  outre,  à  un  centime  par  chaque  extraii 
authentique  tiré  des  liasses ,  et  envoyé  au  dépôt  central ,  à  Paris ,  conformém^t  à 
Tarticle  6  précité  —  i"  alinéa. 

Art.  3.  .Les  greffiers  des  tribunaux  civils  et  des  justices  de  paix  auront  droit  à 
1 5  centimes  pour  chaque  copie  d'acte  de  naissance ,  de  reconnaissance  dVnfant  na- 
turel et  de  décès,  —  et  à  3o  centimes  pour  chaque  copie  d*acte  de  mariage  èéhrée 
à  titre  de  récépissé  aux  détenteurs  d*ex traits  authentiques  qui  en  auront  effectué  le 
dépôt  conformément  à  Tarticle  6  —  alinéa  9  —  de  la  loi  du  13  février  1872. 

Noteire*.  Art.  U.  Il  est  alloué  aux  notaires,  à  titre  d'indemnité  pour  les  copies  sur  papier 

libre  qu'ils  doivent  déliver  pour  être  remises  au  Dépôt  central,  conformément  à 
l'article  1  a  de  la  loi  précitée,  i5  centimes  par  acte  de  naissance,  de  reconnaissaDce 
d'enfant  naturel  et  de  décès ,  —  et  3o  centimes  par  acte  de  mariage. 
Fait  à  Versailles,  le  6  mai  1873. 

J.   DUFAURE. 


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DE  PARIS.  163 

V  37. 
DÉLIVRANCE  AUX  INTÉRESSÉS 

DES  EXTRAITS  DBS  REGISTRES  DBS   PAROISSES  DE  PARIS  ^'^ 
Juin  1873. 


PAEPBCTURB  DO  DEPARTEMENT  DE  LA  ABI1VB. 

VILLE  DE  PARIS. 

AYIS. 

D'après  la  loi  du  1  a  février  187a,  les  actes  de  Tétat  civil  qui  ont  été  détruits  dans 
es  incendies  de  la  Commune  peuvent  être  rétablis  soit  au  moyen  d^extraits  authen- 
iqoes  délivrés  par  les  autorités  civiles ,  soit  au  moyen  de  pièces  probantes  produites 
i  Tappui  d'une  déclaration  faite  par  les  intéressés. 

Au  nombre  des  pièces  qui  peuvent  être  jointes  aux  déclarations  se  trouvent  les  Actes 

îxtraits  des. registres  des  paroisses  de  Paris,  concernant  les  baptêmes  et  les  ma-       de  b«piém«» 

•t  da  mariaffft 
c*  d«a  paroisaaa. 

Dans  le  but  de  faciliter  et  d'activer  la  délivrance  de  ces  extraits  aux  habitants  qui 
es  réclament  pour  Tusage  prévu  par  la  loi  du  12  février  187a ,  le  préfet  de  la  Seine 
t  la  Commission  chargée  de  la  reconstitution  des  actes  se  sont  entendus  avec  Tau- 
orité  diocésaine  pour  rétablissement,  dans  les  dépendances  de  Tarchevêché,  d*un 
sureau  spécial  où  les  registres  des  paroisses  se  trouvent  réunis  et  classés. 

Des  employés  recevront  à  ce  bureau  les  demandes  des  intéressés  pour  la  déli- 
Tance  des  extraits  des  registres  des  paroisses. 

La  délivrance  des  actes  sera  gratuite ,  à  raison  de  leur  destination.  Il  en  sera  fait 
oention  dans  chaque  extrait,  qui  sera  d'ailleurs  frappé  du  timbre  de  la  Commission. 

Dans  le  cas  où  les  habitants  réclameraient  les  mêmes  extraits  pour  tout  autre  be- 
oin  que  celai  du  rétablissement  des  actes  incendiés ,  ils  continueront  de  s'adresser 
I  leurs  paroisses  respectives ,  ou  les  extraits  leur  seront  délivrés  dans  les  formes  or- 
linaires. 

Le  bureau  chargé  de  la  délivrance  des  extraits  des  registres  des  paroisses  est 
iabli  boulevard  des  Invalides,  3.  Il  sera  ouvert  à  partir  du  i5  de  ce  mois,  de  dix 
leares  du  matin  à  trois  heures  de  l'après-midi. 

''^  Extrait  du  Journal  des  D/bats  du  16  juin  1872. 


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104 


KECONSTITirriON  DES  ACTES  DE  LÉTAT  CIVIL 


Pièces 

■  rouroir 

par  le»  personnes 

YOuUnt 

se  marier 

pend  an  l  la  durée 

du  travail 

de 

reconslilulîon. 


N"  38. 
INSTRUCTIONS 

DU  PROCUREUR  DE  LA  REPUBLIQUE  AOX  OFFICIERS  DE  L*ÉTAT  CIVIL 
POUR  LA  CÉLÉBRATION  DES  MARIAGES. 

1"  CIRCULAIRE. 

La  loi  du  12  février  1872  a  déterminé  les  éléments  qui  serviront  à  rétablir  le? 
actes  de  Tétat  civil  de  la  ville  de  Paris,  et  elle  a  mis  en  première  ligne  les  extrait? 
des  anciens  registres  délivrés  conformes.  Un  dépôt  central  pour  la  réunion  de  ow 
extraits  a  élé  établi  au  palais  de  la  Bourse  par  les  soins  de  M.  le  Préfet  de  la  Seine 
et  sous  la  surveillance  de  la  Conmiission  instituée  par  M.  le  Garde  des  sceaux,  pour 
la  reconstitution  des  actes  de  l'état  civil.  Tous  les  détenteurs  d* extraits  autbentiqof» 
doivent,  dans  le  délai  d'un  an,  à  partir  de  la  promulgation  de  la  loi,  les  faire  pr- 
venir  à  ce  dépôt,  et  les  fonctionnaires  publics  ont  été  cbargés  d'assurer  sur  ce  point 
le  plus  important  de  tous,  l'exécution  de  la  loi:  Les  articles  6,7,  8,9,10,  iieti) 
ont  spécifié  les  mesures  nécessaires  pour  rassurer  les  parties  intéressées  contre  le^ 
chances  de  perte  ou  de  destruction  de  ces  extraits ,  qui ,  depuis  Tîncendie  des  re 
gislres ,  constituent  le  seul  monument  authenthique  de  leur  état  civil.  Les  déposanb 
reçoivent,  en  échange  de  l'extrait  dont  ils  se  dessaisissent,  soit  une  copie  certifier 
conforme ,  soit  un  récépissé  relatant  les  parties  essentielles  de  l'acte.  Lorsque  \» 
Commission  a  prononcé  Fadmission  de  la  pièce  déposée ,  cette  copie  ou  ce  récépissé 
est  échangé  contre  une  expédition. 

Il  résulte  de  l'ensemble  de  ces  dispositions  que  pendant  la  durée  du  travail  àf 
reconstitution  de  l'état  civil  de  Paris ,  les  personnes  qui  se  présenteront  devant  les 
officiers  de  l'état  civil,  pour  la  célébration  d'un  mariage,  pourront  produire,  f 
l'appui  de  leurs  déclarations,  soit  des  extraits  authentiques  non  revêtus  du  visa  dr 
la  Commission ,  soit  des  expéditions  délivrées  après  l'admission  de  l'extrait  par  U 
Commission ,  soit  des  copies  ou  de  simples  récépissés  délivrés  par  les  autorités  qni 
auront  reçu  le  dépôt  des  extraits  authentiques. 

La  production  de  ces  différentes  pièces  pouvant  donner  lieu,  dans  la  pratique,  a 
des  difiicullés,  il  a  paru  utile  de  fixer  k  cet  égard  les  règles  suivantes  : 

Extraits  authentiques  non  revêtus  du  visa  de  la  Commission. 

L'officier  de  l'état  civil  doit  recevoir  ces  extraits  sans  exiger  que  la  partie  inté- 
ressée en  ait  fait  le  dépôt  préalable  au  palais  de  la  Bourse.  Il  préviendra  la  partie 
qu'il  se  charge  de  faire  ce  dépôt  et  qu'elle  n'a  pas  à  s'en  préoccuper.  Immédiate- 
ment après  la  célébration  du  mariage ,  il  adressera  l'extrait  au  Directeur  du  dépôt 
central,  qui  en  donnera  récépissé,  et  ce  récépissé  sera  annexé  à  l'acte  de  mana^- 

Expéditions  des  extraits  authentiques  admis  par  la  Commission. 

Aux  termes  du  paragraphe  a  de  l'article  6 ,  ces  expéditions  font  la  même  foi  qi»'  ' 


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DE  PARIS.  165 

a  pièce  déposée.  Elles  devront  être  admises  sans  diiïiculté  et  annexées  à  Tacte  dans 
es  conditions  habituelles. 

Copies  ou  récépissés  délivrés  par  les  autorités  qui  ont  reçu  le  dépôt. 

La  production  de  ces  copies  ou  de  ces  récépissés  con.state  que  l'extrait  autben- 
ique  a  été  déposé  conformément  à  la  loi ,  et  les  indications  détaillées  que  con- 
iennent  même  les  simples  récépissés  sont  suffisantes  pour  fournir  à  Tofficier  de 
état  civil  tous  les  renseignements  nécessaires  à  la  célébration  du  mariage.  Il  doit 
lonc  les  admettre  et  les  annexer  à  Facte.  La  loi  du  la  février  1873  ne  s'estpas,  il 
!st  vrai,  expliquée  sur  la  valeur  probante  de  ces  copies  et  de  ces  récépissés;  mais  la 
[uestion  est  tranchée  par  la  loi  du  10  juillet  1871,  dont  il  y  a  lieu  d'observer  les 
irescriptions  jasqu  à  ce  qu'il  ait  été  donné  avis  de  Tachèvement  du  travail  de  re- 
;onstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris.  Cette  loi  permet  aux  officiers  de  Tétat 
ivil  de  se  contenter  de  la  déclaration  des  pères  et  mères,  aïeuls  et  aïeules  présents 
m  mariage,  ou,  en  leur  absence,  de  la  déclaration  des  futurs  époux  jointe  à  toute 
nke  oa  à  tout  document  rendant  vraisemblable  la  date  de  naissance  indiquée.  Les  copies 
iùment  certifiées  et  les  récépissés  sont  incontestablement  les  documents  les  plus 
mn  et  les  plus  complets  que  puissent  produire  les  parties. 

Le  Procureur  de  la  République. 


N'  3Q. 
2-  CmCULAlRË. 

Pans,  le  5  juin  187a. 
Monsieur  le  Maire, 
Je  vous  ai  adressé  une  instruction^'^  relative  aux  difficultés  que  pouvait  faire 
naître,  pendant  la  durée  du  travail  de  reconstitution  de  Tétat  civil  de  Paris,  la 
production  des  extraits  authentiques  délivrés  avant  la  destruction  des  registres, 
et  des  expéditions,  copies  ou  récépissés  dressés  en  exécution  de  la  loi  du  12  fé- 
vrier 1872. 

Il  in*a  paru  nécessaire  de  compléter  cette  instruction  en  vous  traçant  les  règles  à       Appiimioa 
Miivre  lorsque  les  parties  qui  se  présentent  devant  vous  pour  contracter  mariage,  ^* 

usant  du  bénéfice  de  la  loi  du  10  juillet  1871,  établissent  la  date  de  leur  naissance         j,  j,  1^,4 
et  leur  filiation  par  Tune  des  pièces  désignées  dans  l'article  i**  de  cette  loi. .  àm 

Je  dois  vous  faire  remarquer,  en  premier  lieu,  que  depuis  la  création  de  la  Coni-      »oj»»'«i»87» 
mission  de  reconstitution  de  l'état  civil,  les  parties  intéressées  peuvent,  en  produi- 
sant devant  cette  Commission  les  documents  qu'elles  ont  en  leur  possession,  faire 
rétablir  les  actes  détruits  et  se  faire  délivrer  des  extraits  réguliers. 
Mais  je  ne  crois  pas  qu'il  soit  possible  d'exiger,  quant  à  présent,  de  tous  les 

'    Voir  le  n"  38 ,  ci-dessus. 


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166  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

futurs  époux,  le  rétablissement  de  leurs  actes  de  naissance  avant  la  célébratioo  du 
mariage. 

Cette  exigence  paraîtrait  excessive  et  serait  d'ailleurs  contraire  aux  termes  de  l'ar- 
ticle i"  de  la  loi  du  lo  juillet  1871,  qui  assure  le  bénéfice  de  cette  loi  aux  parties 
intéressées  jusqu'à  l'achèvement  du  travail  de  reconstitution  des  actes  de  l'état  difl 
de  Paris. 

En  conséquence,  vous  devez  admettre  les  futurs  époux  à  justifier  de  la  date  de 
leur  naissance  et  de  leur  filiation,  dans  les  termes  de  la  loi  du  10  juillet  1871,6! 
recevoir  et  annexer  à  l'acte  de  mariage,  autant  que  possible,  les  pièces  qu'ils  pro- 
duiront. Il  est  évident  que  sur  ce  point  vous  devez  observer  une  certaine  réserte. 
Dans  plusieurs  circonstances,  les  parties  intéressées  fourniront  des  juslificatioos 
qu'elles  ont  le  droit  de  conserver  en  Içur  possession  :  tels  sont  les  brevets  d  officier, 
diplômes,  grosses  de  jugements ,  etc. 
Art. M > 70 et 73  Mais,  en  règle  générale,  vous  devez,  en  exécution  des  articles  lik%  70  et7Sdu 
du  Code  civil.  Code  civil,  annexer  à  l'acte  de  mariage  les  pièces  établissant  là  naissance  des  époux 
et  le  décès  de  leurs  pères  et  mères ,  aïeuls  ou  aïeules. 

Lorsque  vous  aurez  reçu  ces  pièces ,  vous  les  transmettrez  au  président  de  b 
Commission  de  reconstitution  de  l'état  civil ,  au  palais  de  la  Bourse ,  et  vous  aum 
soin  de  joindre  l'indication  de  l'adresse  exacte  de  chacun  des  futurs  à  l'envoi  da 
pièces  qu'il  aura  produites.  Ce  renseignement  est  indispensable  pour  que  la  Com* 
mission  reçoive  la  déclaration  nécessaire  au  rétablissement  des  actes. 

Vous  ferez  substituer  dans  le  dossier  de  chaque  mariage  une  fiche  au  document 
que  vous  aurez  adressé  à  la  Commission.  Cette  fiche  relatera  sommairement  la  date 
et  la  nature  de  ce  document,  et  la  date  de  l'envoi  à  la  Commission. 

Pour  faciliter  et  régulariser  l'envoi  de  ces  pièces,  je  vous  adresse  ci-joints  deoi 
modèles  de  bordereaux,  applicables,  le  premier  aux  actes  authentiques,  le  second 
aux  autres  documents. 

Vous  étabUrez  chaque  bordereau  en  double  expédition ,  que  vous  adresserai  à  U 
fin  de  dhaque  mois  à  la  Commission  de  reconstitution.  L'un  de  ces  bordereaux  sera 
conservé  par  la  Commission ,  l'autre  vous  sera  renvoyé  avec  le  visa  du  chef  du  ser- 
vice et  vaudra  récépissé. 

Je  vous  rappelle  qu'aux  tern>es  d'une  décision  de  M.  le  Ministre  des  finances,  en 
date  du  27  avril  1872^*^  tous  documents  et  toutes  correspondances  conceroant  b 
reconstitution  des  actes  de  l'état  civil  de  Paris  peuvent  être  adressés  en  franchise 
au  président  de  la  Commission,  pourvu  que  les  correspondances  portent  sur  la  sus- 
cription  la  mention  suivante  :  Exécution  de  la  loi  du  i2  février  1872, 

Recevez,  etc. 

Le  Procureur  de  la  République, 
Sallantin. 

^')   Voir  ci-dessus,  n"  33. 


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DE  PARIS.  167 

N'  40. 
3*  CIRCULAIRE. 

Paris,  le  la  août  1873. 
Monsieur  le  Maire, 
Je  vous  ai  invité,  par  ma  circulaire  du  5  juin  187a,  à  adresser  à  la  fin  de  chaque 
mois ,  à  la  Commission  de  reconstitution  des  actes  de  F  état  civil  de  la  ville  de  Paris , 
les  pièces  produites  par  les  futurs  époux,  conformément  à  la  loi  du  10  juillet  1871. 
Je  vous  ai  rappelé  que  ces  documents  devaient,  sur  la  déclaration  écrite  des  par- 
ties intéressées  ou  des  tiers ,  servir  au  rétablissement  des  actes  détruits  par  l'insur- 
rection ,  et  je  vous  ai  prié  de  &ire  connaître  à  la  Commission  de  reconstitution 
l'adresse  des  époux  qui  les  avaient  produits. 

Le  chef  du  service  établi  au  palais  de  la  Bourse ,  après  avoir  reçu  votre  envoi 
mensuel ,  invite  les  parties  intéressées  à  se  rendre  dans  ses  bureaux  et  à  y  faire  la 
déclaration  écrite  prescrite  par  la  loi  du  la  février  187a.  L'expérience  a  démontré 
que  ce  mode  de  procéder  présentait  de  graves  inconvénients  :  les  parties  ne  répondent 
pas  à  r invitation  qui  leur  est  adressée;  plusieurs  d'entre  elles  ont  changé  de  rési- 
dence et  ne  peuvent  plus  être  retrouvées;  beaucoup  pensent  qu'après  avoir  remis 
leurs  pièces  entre  les  mains  de  l'officier  de  Tétat  civil  qui  a  célébré  le  mariage,  elles 
sûnt  dispensées  de  toute  démarche  ultérieure. 

Après  avoir  pris  l'avis  de  la  Commission  de  reconstitution ,  et  sur  les  indications  Modificuion 
qui  m'ont  été  fournies  par  plusieurs  de  vos  collègues ,  j'ai  cru  nécessaire  de  modifier  ^^  iMiroeuoii 
les  instructions  que  je  vous  avais  adressées  le  5  juin  dernier.  Jai  pensé  qu'il  serait  j,  circaUîr» 
utile  de  recevoir  la  déclaration  nécessaire  au  rétablissement  des  actes  au  moment  où  »•  3g. 

les  parties  intéressées  se  présentent  à  la  mairie  pour  iaire  procéder  à  la  célébration 
du  mariage^  En  conséquence,  je  vous  adresse  un  certain  nombre  de  modèles  de 
déclarations  préparées  pour  la  reconstitution  d'actes  de  naissance,  de  reconnaissance 
ou  de  décès,  et  je  vous  prie  de  donner  les  instructions  nécessaires  pour  que  les  pré- 
po^  au  service  des  mariages  dans  votre  mairie  remplissent,  sur  les  indications 
fooraies  par  les  intéressés,  ces  déclarations,  qu'ils  feront  signer  par  la  partie  et 
qu'ils  adresseront  à  la  Commission  de*  reconstitution ,  en  y  joignant  les  pièces  pro- 
duites. 

Je  n'ai  pas  besoin  de  vous  rappeler  que  ces  déclarations  ne  doivent  être  établies 
que  lorsque  les  parties  produisent  des  pièces  non  authentiques;  les  extraits  authen- 
tiques doivent  être  adressés  à  la  Commission  sans  déclaration  des  parties. 

Je  vous  envoie  un  nouveau  modèle  de  bordereau  beaucoup  plus  simple  que  celui 
qui  était  joint  à  ma  circulaire  du  5  juin. 

Je  sais.  Monsieur  le  Maire,  que  l'exécution  de  mes  instructions  accroîtra  le  travail 
déjà  considérable  des  employés  préposés  au  service  des  mariages;  mais  vous  devez 
reconnaître  qu'en  faisant  établir  les  déclarations  par  les. époux  au  moment  de  leur 
comparution  devant  l'officier  de  l'état  civil ,  j'ai  la  certitude  que  tous  les  actes  qui 


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168  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

Jes  concernent  seront  prompteinent  rétablis.  Je  ne  crains  pas  de  faire  appel  à  votre 
zèle  et  à  votre  fermeté  pour  hâter,  autant  qu'il  dépendra  de  vous ,  rimmense  travaH 
de  reconstitution  de  l'état  civil  de  Paris. 
Recevez,  etc. 

Le  Procureur  de  la  République , 
Sallantin. 


N'  41. 
CIRCULAIRE 

DU  MINISTRE  DE  L'INTERIEUR  AUX  PREFETS,  POUR  LEUR  PRESCRIRE  DE  RECHERCHER 
DANS  LEURS  ARCHIVES  LES  ACTES  DE  L'ETAT  CIVIL  DE  PARIS. 

Versailles,  le  i  a  juin  1873. 

Monsieur  le  Préfet,  aux  termes  de  Tarticle  8  de  la  loi  du  13  février  187a,  toutes 
les  administrations  et  tous  les  établissements  publics  sont  tenus  de  rechercher,  dans 
leurs  archives,  les  actes  de  Télat  civil  de  Paris  et  des  communes  annexées  en 
1859  qui  pourraient  y  être  contenus  ^^^  et  de  les  transmettre  à  la  Commissioo 
chargée  de  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  du  département  de  la  Seine. 

Ce  travail  doit  porter  sur  tous  les  actes  de  naissance ,  de  reconnaissance  d'enfants 
naturels ,  de  mariage ,  de  divorce  ou  de  décès  antérieurs  ou  postérieurs  à  la  loi  de 
179a  jusqu'au  3 1  décembre  1869 ,  et  pour  la  mairie  du  XII*  arrondissement  (Reuilly) 
jusqu'au  25  mai  1871. 
Expéditions  L' article  11  de  la  loi  dispose  qu*il  sera  donné  récépissé  aux  administrations  et 

ftor  papier  libre,  i^tablissements  publics  des  pièces  qu'ils  auront  déposées ,  et  que  ces  récépbsés  seront, 
sur  une  demande  spéciale  de  leur  part ,  échangés  contre  une  expédition  sur  papier 
libre  faisant  même  foi  que  la  copie  authentique  ^^\ 

Je  vous  prie,  en  conséquence.  Monsieur  le  Préfet,  de  vouloir  bien  faire  dépouiller 
tous  les  dossiers  de  personnel  ou  autres  existant,  soit  dans  les  bureaux,  soit  dans  les 
archives  de  votre  préfecture  et  d'en  extraire  les  actes  mentionnés  plus  haut.  Le  même 
dépouillement  devra  être  fait  dans  les  sous-préfectures  de  votre  département  et  dans 
les  archives  de  tous  les  établissements  publics  relevant  de  votre  autorité. 

Tous  les  actes  trouvés  seront,  par  vos  soins,  transmis  au  dépôt  institué  par  la  loi 
du  la  février.  Il  sera  essentiel  que  vous  indiquiez  spécialement,  dans  les  bordereaui 
d'envoi ,  ceux  dont  vous  désirez  recevoir  une  copie. 

Recevez,  etc. 

^')  Les  communes  annexées  à  la  ville  de  Paris  par  la  loi  du  16  juin  1869  ^^^^  celles  de 
Passy,  Auteuil,  Batignolles-Monceaux ,  Montmartre,  la  Chapelle,  la  Villelle,  Bellcville,  Cba- 
r«nne,  Bercy,  Vaugirard,  Grenelle. 

^'^^  Voir  le  n**  !\f\ ,  ci-après. 


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DE  PARIS.  169 

N-  42. 
CRÉDIT 

DE  550,0OO  FRANCS  APPLICABLE  ADX  FBAIS  DE  LA  RECONSTITUTION  DES  ACTES 
DE  L'ÉTAT  CiyiL  DE  PARIS. 


RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DO  BODGET  CHABGÉE  D*BXAMINBB  LE  PBOJET  DE  LOI 
PORTANT  OUVERTURE  AU  MINISTBE  DE  LA  JUSTICE,  SUR  L*EXERCIGE  187a  ,  D'UN  CRÉDIT 
EXTRAORDINAIRE  DE  55o,000  FRANCS  APPLICABLE  À  LA  RECONSTITUTION  DBS  ACTES 
DE  L'ÉTAT  CIVIL  DE  LA  VILLE  DE  PARIS, 

par  M.  Bardoux,  membre  de  l^Assemblée  nationale. 
Séance  du  a3  janvier  1873. 

Messieurs,  il  est  superflu  de  rappeler  quaux  termes  de  rarlicle  35  de  la  loi  du 
13  février  187a,  sur  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  la  ville  de  Paris, 
les  dépenses  doivent  être  supportées  pour  moitié  par  TEtat,  et  pour  moitié  par  la 
ville  de  Paris  et  par  les  communes  des  arrondissements  de  Sceaux  et  de  Saint-Denis. 

L'Assemblée  nationale  a  déjà  voté,  lors  de  la  discussion  du  budget,  pour  les  dé- 
penses à  faire  en  1878,  une  somme  de  3 10,000  francs. 

li  s'agit  aujourd'hui  de  r^ler  les  dépenses  non  prévues  et  faites  en  187a. 

Pour  rembourser  la  part  à  la  charge  de  TÉtat,  le  Gouvernement  a  déposé  un 
projet  de  loi  portant  ouverture  d'un  crédit  extraordinaire  de  55o,ooo  francs.  La 
préparation  du  budget  de  187a  étant  antérieure  à  la  loi  du  la  février,  ces  dépenses 
ne  pouvaient  pas  même  être  approximativement  indiquées  alors^ 

Le  compte  des  frais  liquidés  jusqu  à  la  fin  de  Fexercice  187  a  pour  l'important  et  p„j, 

difficile  Iravail  de  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  a  é(é  fourni  par  la  préfec-  à^ 

ture  de  la  Seine  et  s'élève  à  1 ,  i  oo«ooo  francs.  La  ville  de  Paris  a  fait  la  totalité  des     *  **?""'  '  '  '**" 
avances.  U  Gd  d«  187a. 

Les  dépenses  se  divisent  en  trois  parties  :  i,» 00,000  fr. 

Une  partie  comprend  les  travaux  d'appropriation  exécutés  soit  au  palais  de  la 
Bourse,  soit  à  l'archevêché,  pour  installer  les  bureaux.  Toutes  les  dépenses  de  cette    . 
nature ,  une  fois  faites ,  ne  se  renouvellent  plus. 

La  seconde  partie  comprend  les  dépenses  de  bureaux ,  fourniture  de  registres , 
impressions  de  circulaires,  frais  divers. 

Enfin  la  dernière  partie ,  la  plus  importante,  s'applique  aux  indemnités  destinées 
soit  aux  employés  chargés  des  copies  dans  les  vingt  mairies,  soit  au  personnel  des 
bureaux  supplémentaires  de  la  Bourse  et  de  l'archevêché.  Ce  personnel  extraordinaire 
compte  aujourd'hui  i83  employés. 


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170  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ETAT  CIVIL 

11  résulte  des  documents  qui  ont  été  communiqués  à  votre  Commission  que  les 
dépenses  sont  régulières. 

En  conséquence,  nous  avons  Thonneur  de  vous  proposer  d*adopter  le  projet  de 
loi  suivant  ^'^  : 

Art.  1".  Il  est  ouvert  au  Ministre  de  la  justice,  sur  Texercice  187a,  un  crédit 
extraordinaire  de  5 60,000  francs  applicable  à  la  reconstitution  des  actes  de  Fétat 
civil  de  la  ville  de  Paris. 

Le  crédit  sera  inscrit  au  budget  de  Texercice  187a,  chapitre  i&  6/5,  Reconstitution 
des  actes  de  l'étal  civil  de  la  ville  de  Paris. 

A  AT.  2.  Il  sera  pourvu  It  cette  dépense  au  moyen  des  ressources  de  Teiercice 
187a. 


N"  43. 


PROROQATION 

DES  DÉLAIS  DE  LA  LOI  DU   13  FEVRIER  1873. 


RAPPORT  «*^ 

PAIT  AU  NOM  DB  LA  COMMISSION  CHARGÉE  D'BXAMINEK  LE  PROJET  DE  LOI  AYANT  POUR 
OBJET  DE  PROROGER  JUSQU'AU  l"  JANVIER  187^  LE  DÉLAI  FIXÉ  PAR  L*ART1CLE  6  OB 
LA  LOI  DU  la  FÉVRIER  187a,  SUR  LA  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 
DE  PARI3,  ET  LE  DÉLAI  FIXÉ  PAR  L'ARTICLE   10,  PARAGRAPHE  3  DE  LA  MftME  LOI- 

(urgence  déclarée), 

par  M.  Wallon ,  membre  de  TAssemblée  nationale. 

Séance  du  lo  février  1873. 

Messieurs,  la  loi  qui  a  pourvu  à  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris 
est  en  cours  d'exécution.  Les  citoyens  ont  compris  que  les  obligations  qu  elle  leur 
imposait  sont  autant  dans  leur  intérêt  propre  que  dans  Tintérêt  général.  Mab, 
comme  il  n  arrive  que  trop  souvent,  plusieurs  ont  attendu  le  dernier  délai  pour  y 
satisfaire,  et  maintenant,  s'ils  se  présentaient  tous  avant  le  jour  fixé,  le  temps  man- 
querait pour  les  recevoir. 

Deux  sortes  d'obligations  ont  été  imposées  aux  particuliers  par  la  loi  : 
i*  Remise  ou  envoi  au  dépôt  central  de  Paris  des  extraits  authentiques  des  actes 
détruits  dont  ils  sont  détenteurs;  extraits  dont  un,  s'il  y  en  a  plusieurs,  doit  être  re- 

<*)  Vote  le  29  janvier  1873.  Promulgation  :  Joamal  officiel  àù  ii  février  1873;  BvRdM 
des  lois ,  XII*  série ,  n*  118-1716. 

'^^   E)xposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  5  février  1873. 


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DE  PARIS. 


171 


tenu  pour  tenir  lieu  de  l'original,  et  les  autres  renvoyés  avec  TestampiUe  constatant 
qu'ils  ont  passé  sous  les  yeux  de  la  Commission  chargée  du  travail  ; 

2*  A  défaut  d'extraits  authentiques,  déclarations  appuyées  des  documents  qui 
peuvent  y  faire  ajouter  foi. 

Pour  le  dépôt  des  extraits  authentiques,  le  délai  d'un  an,  fixé  par  la  loi,  expire 
au  jour  anniversaire  de  la  promulgation,  c'est-à-dire  au  a 5  du  mois  courant,  et  le 
grand  nombre  de  personnes  qui  se  pressent  aujourd'hui  au  dépôt  central  fait  désirer 
à  la  Commission  elle-même  un  délai  plus  long  pour  les  admettre  à  ses  guichets. 

Quant  aux  déclarations  à  faire ,  la  loi ,  qui  prescrit  un  mode  spécial  pour  Paris 
dans  son  article  i3,  fixait  un  délai  de  trois  mois  pour  les  départements,  où  le 
nombre  des  personnes  atteintes  par  la  destruction  des  registres  de  Paris  étant  moins 
nombreux,  un  temps  plus  long  ne  semblait  pas  nécess|ire. 

Ce  délai,  prorogé  jusqu'au  i*  janvier  1873  parla  loi  du  a5  mai  dernier,  est  expiré 
aujourd'hui.  Le  Gouvernement  demande  de  le  proroger  jusqu'au  1*' janvier  187Â, 
de  peur  que  la  peine  encourue  n'arrête  désormais  le  retardataire  et  ne  nuise  au  but 
que  l'on  poursuit.  Il  n'entend  pas  supprimer  la  peine,  car  il  faut  une  sanction  à  la 
loi;  mais  il  accorde  un  nouvel  ajournement  pour  mieux  assurer  l'achèvement  de 
l'œuvre  commencée.  C'est  )  avis  de  la  Commission  qui  se  livre  avec  un  zèle  si  louable 
à  ce  grand  travail ,  et  nous  ne  pouvons  qu'y  souscrire.  Nous  adoptons  également  la 
pensée  qu'il  convient  de  laisser  à  l'Administration  le  soin  de  juger  si  les  délais  nou- 
veaux seront  sufiBsants ,  avec  le  droit  de  les  proroger  au  besoin  sans  recourir  encore 
à  la  puissance  législative. 

La  loi  du  la  février  187  a  doit  être  appliquée  à  l'Algérie  et  aux  colonies.  Le  projet 
le  dit  dans  un  article  spécial. 

La  Commission  a  donc  l'honneur  de  vous  proposer  d'adopter  le  projet  de  loi  du 
Gouvernement  dans  les  termes  où  il  est  présenté. 


PBOJKT  DE  LOI 


(»). 


Art.  ]•'.  Le  délai  fixé  par  l'article  6  de  la  loi  du  1  a  février  187a,  sur  la  recons- 
titution des  actes  de  l'état  civil ,  est  prorogé  jusqu'au  i*'  janvier  1874. 

Art.  2.  Les  déclarations  ordonnées  par  l'article  i3,  paragraphe  3  de  ladite  loi, 
seront  reçues  jusqu'à  la  même  époque. 

Art.  3.  Ce  délai  et  tous  autres  déterminés  par  la  loi  du  1  a  février  1 87a  pourront 
être  prorogés  par  des  règlements  d'administration  publique. 

Art.  II.  La  loi  du  la  février  187a  et  la  présente  loi  sont  applicables  i  l'Algérie 
et  aux  colonies. 

'    Voté  le  i3  février  1873.  Promulgation  :  Journal  officiel  du  a  3  février  1873;  Balleiin  des 
lois,  \u*  série,  n*  1 19-17^9. 


Prorogation 

do  d^Ui 
poar  I«  àip&t 

des  «xl rails 
anUientiqa«s. 


Prorogation 

du  d^lai 

poar  1«  dcpAt 

des  d^cUrationf. 


Application 

k  l'Âlg^ria 

da 

la  loi 

da 

la  favrier  187a. 


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172 


KEGONSTHOTION  DES  ACTES  DE  L'ETAT  CIVIL 


Application 
(le  l'article  i6 

(le  la  loi 
«lu  i3  bramaire 


N-  44. 
DÉLIVRANCE  GRATUITE 

DES  EXPÉDITIONS  D'ACTES  EXISTANT  DANS  LES  DEPARTEMENTS. 
CIRCULAIRE  DU  MINISTRE  DE  L*IRTÉR1E0R  AUX  PREFETS  ^^^ 

Versailles,  ie  7  mars  1873. 

Monsieur  le  Préfet,  la  loi  du  la  février  187a,  qui  ordonne  la  reconstitution  des 
actes  de  Tétat  civil  de  la  ville  de  Paris,  dispose  que  la  Commission  instituée  pour  ce 
travail  devra  recourir  à  tous  les  documents  que  T Administration  peut  mettre  à  sa 
disposition  (art.  a  et  16].  Parmi  ces  documents  Bgurent  nécessairement  les  actes 
de  Tétat  civil  tenus  dans  les  départements  et  qui  peuvent  reproduire  la  subslaoce 
des  actes  reproduits. 

On  s'est  demandé  si  les  expéditions  des  actes  de  Tétat  civil  réclamés  à  cet  effet 
dans  les  mairies  des  déparlements  devaient  être  délivrées  sur  papier  libre  et  sans 
frais. 

La  loi  du  12  février  187a  ne  s* explique  pas  sur  ce  point,  mais  M.  le  Garde  des 
sceaux  a  reconnu  qu  il  y  avait  lieu  d^appliquer  à  ce  cas  spécial  la  disposition  de  l'ar- 
ticle 16 ,  n"  I ,  de  la  loi  du  1 3  brumaire  an  vu ,  ainsi  conçu  :  1  Sont  exemptés  du  droit 
et  de  la  formalité  du  timbre...  les  extraits,  copies  et  expéditions  qui  s^expédieut ou 
se  délivrent  par  une  administration  ou  un  fonctionnaire  public  à  une  aulre  admi- 
nistration publique  ou  à  un  autre  fonctionnaire  public,  lorsqu'il  y  est  fait  mention 
de  cette  destination. 

La  Commission  instituée  pour  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  la  Seine 
doit  être,  en  effet,  considérée  comme  une  administration  publique. 

Il  n  y  a  pas  lieu,  du  reste,  de  distinguer  si  les  extraits  sont  demandés  directement 
par  la  Commission  aux  mairies  des  départements  ou  si  les  demandes  sont  formé» 
par  les  parties  intéressées  sur  Tinvitalion  de  la  Commission.  Dans  les  deux  hvpo- 
thèses,  Textrait  doit  être  délivré  sur  papier  libre  et  sans  frais,  à  la  condition  qui! 
porte  la  mention  de  sa  destination  spéciale. 

Veuillez,  je  vous  prie,  donner  des  instructions  dans  ce  sens  aux  maires  de  voire 
département. 

Recevez,  etc. 


^^>  Joarnal  officiel  du  lii  mai*»  1873.  —  Voir  ci-dessus  le  n**  4 1  • 


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DE  PARIS.  173 

N"  45. 
CIRCDLAIRE 

DU  PRÉSIDENT  DE  LA  COMMISSION  DB  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ETAT  CIVIL  AUK 
PRÉSIDENTS  DBS  CHAMBRES  DE  NOTAIRES,  POUR  LES  INVITER  k  RECHERCHER  DANS 
LEURS  ARCHIVES  LES  ACTES  DE  L*ÉTAT  CIVIL  DE  PARIS. 

Paris,  le  lo  juillet  1873. 
Monsieur  le  Président, 
L*article  1  a  de  la  loi  du  12  février  1872,  relative  à  la  reconstitution  des  acles  de 
l'état  civil  de  Paris  et  des  communes  annexées  dont  les  registre»  ont  été  détruits 
pendant  Tinsurrection  de  1871,  est  ainsi  conçu  : 

■  Art.  1 2.  Les  notaires  tiendront  leurs  minutes  à  la  disposition  des  vérificateurs 
ou  employés  de  Tenregislrement ,  qui  auront  le  droit  d'y  rechercher  les  extraits 
d*actes  de  fétat  civil  déposés  pour  minutes  ou  annexés  à  d'autres  actes,  anlérieu- 
renient  à  la  présente  loi.  Une  copie  certifiée  des  extraits  signalés  par  ces  employés 
ou  réclamés  par  la  Commission  sera  délivrée ,  sur  papier  libre  et  sans  honoraires , 
par  le  notaire  et  remise  au  dépôt  central,  011  elle  restera.  i> 

Les  notaires  de  Paris,  qui  ont  constamment  prêté  à  la  Commission  le  concours 
le  plus  actif  et  le  plus  efficace,  n*ont  pas  altendu  la  visite  des  employés  de  fenre- 
gistrement  :  ils  ont  recherché  eux-mêmes  les  actes  de  Tétat  civil  dont  ils  pouvaient 
être  détenteurs ,  en  ont  fait  faire  des  copies  et  les  ont  adressées  à  la  Commission  de 
reconstitution. 

Ce  mode  de  procéder  est  assurément  le  meilleur  :  c'est  celui  qui  cause  le  moins 
(F embarras  aux  notaires,  et  la  Commission  est  mise  plus  tôt  en  possession  des  acles 
qui  l'intéressent. 

Les  notaires  de  Paris  ont  également  prescrit ,  dans  leurs  études ,  la  recherche  des 
actes  de  l'état  civil  qui  ont  pu  leur  être  communiqués  à  titre  de  renseignements  et 
sont  resfés  dans  leurs  archives,  sans  avoir  été,  soit  déposés  comme  minutes,  soit 
annexés  à  des  actes  reçus  par  eux,  et  ils  envoieut  à  la  Commission  les  onginaux 
mêmes  des  actes  qu'ils  retrouvent. 

La  Chambre  des  notaires  de  Versailles  a  pris  récemment  une  délibération  par         Chambr» 
laquelle  elle  a  décidé  qu  elle  suivrait  l'exemple  donné  par  les  notaires  de  Paris. 

La  Commission  me  charge  de  vous  prier  de  provoquer  une  délibération  semblable 
de  la  part  de  la  Chambre  que  vous  présidez,  et  d'inviter  vos  confrères  à  envoyer, 
aussi  promptement  qu'il  sera  possible,  les  copies  des  extraits,  objet  de  la  loi  susdatée, 
qu'ils  détiennent,  au  bureau  de  la  reconstitution,  palais  de  la  Bourse,  à  Paris, 
ainsi  que  les  extraits  eux-mêmes  qui  seraient  restés  en  leur  possession  sans  avoir 
clé  ni  déposés  pour  minutes  ni  annexés  à  des  actes  notariés. 

Veuillez  agréer,  etc. 

Le  Président  de  la  Commission. 


des  DoUircs 
de  Venailles. 


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174  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

V  /Jô. 
CIRCULAIRE 

DD    MINISTRE    DE    I/INTÉRIEUR  AUX   PREFETS,   EXPLICATIVE    DE  CELLE  DU   7    MARS   1873. 

Versailles,  le  9  décembre  1873. 

Monsieur  le  Préfet,  le  7  mars  1873»  mon  prédécesseur  vous  a  adressé,  en  vous 
invitant  à  les  communiquer  aux  maires  des  communes  de  votre  département,  des 
instructions  relatives  à  la  délivrance  des  copies  d*actes  de  Télat  civil  destinées  à  la 
reconstitution  des  registres  de  la  ville  de  Paris  ^'^ 

Cette  circulaire  dispose  que  les  copies  réclamées  pour  le  service  de  la  reconstitu- 
tion des  actes  de  Tétat  civil  doivent  être  délivrées  sur  papier  libre  et  sans  frais,  et 
qu  il  n*y  a  pas  lieu  de  distinguer  si  les  extraits  sont  demandés  directement  par  la 
Commission  aux  maires  des  départements  ou  si  les  demandes  sont  formées  par  les 
parties  intéressées  elles-mêmes,  sur  V invitation  de  la  Commission, 

Un  grand  nombre  de  maires  se  sont  mépris  sur  le  sens  de  cette  dernière  phrase. 
Les  uns  se  croient  autorisés  à  refuser  absolument  aux  parties  intéressées  elles-mêmes 
la  délivrance  des  actes  qu  elles  réclament,  les  autres  exigent  la  production  d*une 
réquisition  émanant  de  la  Commission. 

Si  la  circulaire  porte  ces  mots  :  «  sur  l'invitation  de  la  Commission ,  ■  c'est  unique- 
ment pour  rappeler  aux  maires  qu'aux  termes  de  la  loi  du  i3  brumaire  an  11, 
étendue  au  cas  qui  nous  occupe,  ils  doivent yà/re  mention  sur  les  copies  d'actes 
qu'ils  délivrent  sur  papier  libre,  de  là  destination  de  ces  actes,  mais  cela  n'implique 
en  rien  l'obligation  pour  les  parties  de  produire  une  réquisition  de  la  Commission. 

Je  vous  invite,  Monsieur  le  Préfet,  à  donner  de  nouvelles  instructions,  en  ce 
sens,  aux  maires  de  votre  département. 

Recevez ,  etc. 

N°  47. 
PROROGATION 

DES  DÉLAIS  DE  LA  LOI  DU   l3  FEVRIER   1873. 


DECRET 

QUI  PROROGE  LES  DELAIS  FIXES  PAR  LA  LOI  DU  l3  FEVRIER  1873, 
RELATIVE  À  LA  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL  DE  PARIS  ^*^ 

3 G  décembre  1873. 
(Promulgué  au  Journal  officiel  du  3i  décembre  1873.) 

Le  Président  de  la  République  française, 
Sur  le  rapport  du  Garde  des  sceauv,  Ministre  de  la  justice  ; 
^'^  Voir  ci-dessus  le  n**  44. 
^^' Bulletin  des  lois,  xn"  série,  n"  172-2596. 


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DE  PARIS.  175 

Vu  ies  articies  i  et  2  de  ia  loi  du  t3  février  1873,  qui  ont  prorogé  jusqu  au 
1"  janvier  187&  le  délai  fixé  par  larticle  6  de  la  loi  du  12  février  187a,  sur  la 
reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris,  et  décidé  que  les  déclarations  or- 
données par  l'article  12,  para^phe  3,  de  cette  dernière  loi  seraient  reçues  jusqu  à 
la  même  époque  ; 

Vu  Tarticle  3 ,  aux  termes  duquel  1  ce  délai  et  tous  autres  déterminés  par  la  loi 
du  13  février  187a  pourront  être  prorogés  par  des  règlements  d'administration 
publique  ;  > 

Considérant  qu il  parait  nécessaire,  en  présence  du  chiflPre  relativement  restreint 
des  documents  recueillis  jusqu'à  ce  jour,  de  proroger  d'une  année  les  délais  ci- 
dessus  fixés; 

Le  Conseil  d'État  entendu , 

Décrètb  : 

Abt.  1".  Les  délais  fixés  par  les  articles  1  et  2  de  la  loi  du  i3  février  1873,  re- 
lative à  la  reconstitution  des  actes  de  l'état  civil  de  Paris,  sont  prorogés  jusqu'aux 
i*  janvier  1875. 

Art.  2.  Le  présent  décret  est  applicable  à  l'Algérie  et  aux  colonies. 

Art.  3.  Le  Garde  des  sceaux.  Ministre  de  la  justice,  est  chargé  de  l'exécution 
du  présent  décret. 
Fait  à  Versailles,  le  3o  décembre  1873. 


N"  48. 
REMBOURSEMENT 

À  LA  VILLE  DB  PARIS  D*UNe'sOMME  DE  60,879  '^^ANCS 
AVANCEE  POUR  LE  COMPTE  DE*L*ÉTAT. 

Loi  du  3  août  1874^*^. 

Extrait  de  l'exposé  des  motifs ^*^  du  projet  de  loi  portant  ouverture,  sur  l'exercice 
1873,  de  crédits  supplémentaires  au  budget  du  ministère  de  la  justice  (renvbyé 
à  la  Commission  du  budget). 

Séance  du  16  juillet  1874. 

CHAPITRE  xir  (bis).  —  Reconstitution  des  actes  de  l'état  civil  de  la  ville  de  Paris. 

Les  dépenses  de  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  la  ville  de  Paris  se  sont 
élevées,  pour  1873,  à  701,768  francs. 

'')  BaUetin  des  lois,  xn*  série,  n"  a  i8-33o6. 

')  Le  rapport  de  la  Commission  du  budget  est  au  Journal  officiel  du  19  août  1 87^^ ,  p.  4972- 


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176  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

Aux  termes  de  Tarticle  25  de  la  loi  du  13  février  187a,  la  moitié  de  ces  dépeia 
soit  350,879  francs,  est  à  la  charge  de  TEtat. 

Mais  le  crédit  inscrit  au  budget  de  1878  n'étant  que  de  3oo,ooo  francs,  oqi 
pas  pu  rembourser  à  la  ville  de  Paris  les  50,879  ^^^^^  ®"  P^"*  qu  elle  a  atai 
pour  le  compte  de  TEtat. 

Suit  le  texte  du  projet  de  loi  allouant  un  crédit  de  58,879  francs  pour  remlM 
sèment  à  la  ville  de  Paris. 


N^  49. 
DÉCLARATIONS 

RT  RBMISR  D*EXTRAITS  À  FAIRE  DANS  LES  MAIRIES  ^'^ 

36  novembre  iS'jh- 

•  AYIS  DE  LA  PRÉFECTUBE  DE  LA  SEINE. 

A  partir  du  mardi  1"  décembre  1874,  les  déclarations  à  fin  de  reconslllutid 
des  actes  de  naissance ,  de  mariage  et  de  décès  seront  reçues  dans  des  bmtu 
spéciaux ,  ouverts  de  dix  heures  à  trois  heures  de  relevée,  dans  chacune  desnuiril 
des  vingt  arrondissements. 

Les  extraits  authentiques,  dont  les  détenteurs  sont  tenus  de  faire  la  remises 
peine  d'une  amende  de  a5  a  3oo  francs,  conformément  aux  articles  6  et  19  de  II 
loi  du  12  février  1872 ,  seront  également  reçus  dans  les  mairies. 

Les  expéditions  des  actes  rétablis  soit  d'après  les  déclarations  autlientiqaeii 
soit  d'après  les  extraits,  seront,  comme  précédemment,  délivrées  au  dépôt cenlrall 
la  Bourse ,  où  la  demande  devra  être  adressée. 

Les  administrations  publiques  et  les  officiers  ministériels  continueront  à  adr»* 
ser,  comme  par  le  passé ,  au  dépôt  central ,  les  extraits  authentiques  dont  la  rembcl 
est  prescrite  par  les  articles  6  et  19  de  la  loi  du  12  février  1872. 


N*»  50. 
MODIFICATION 

OR  LA  LOI  DU  12  FEVRIER  1872. PERCEPTIONS  DE  DROrTS  SUR  LES  EXPEDITIONS. 

RAPPORT  ^'^ 

FAIT    AU    NOM   DE   LA   COMMISSION   DU.  BUDGET  CHARGEE  D*BXAMINER  LE  PROJET  DE  101 
PORTANT  MODIFICATION  DE  LA  LOI  DU   12  FEVRIER  1872  , 

par  M.  Vidal,  membre  de  FAssemblée  nationale. 
Séance  du  22  janvier  1  876. 
Messieurs,  la  reconstitution  des  actes  de  l'état  civil  de  Paris  et  des  coraniuneî 
^')  Journal  officiel  du  26  novembre  1874. 
^*)  Exposé  des  motifs  :  Journal  Officiel  du  lo  janvier  1875. 


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DE  PARIS.  177 

irl)aines  a  plusieurs  fois  déjà  jEeiit  T objet  des  délibérations  et  des  résolutions  de 
.  emblée.  La  première  loi  intervenue  à  ce  sujet  est  celle  du  la  février  187  a  qui 
iitaé  la  Commission  chargée  de  reconstituer  tous  les  actes  de  Tétat  civil  détruits 
knt  l'insurrection  de  1 87 1 ,  et  qui  a  prescrit  les  moyens  jugés  propres  alors 
xindre  ce  résultat. 

is  articles  6 ,  11  et  i3  de  cette  loi  déterminent  les  divers  délais  dans  lesquels, 
mi  les  cas,  doivent  avoir  lieu  soit  les  d^>6ts  des  extraits  authentiques,  soit  les 
irations  prescrites  pour  mettre  la  G)mmission  à  même  d  opérer  la  reconstitution 
actes  détruits. 

es  deux  premiers  de  ces  articles  disposent,  en  outre,  que  tous  ceux  qui  ont  fait 

iépôts  ou  déclarations  dans  les  délais  voulus  auront  droit  à  une  expédition  sur 

tr  libre  et  gratuite  de  Facte  de  Tétat  civil  les  concernant. 

afin  Fartide  19  de  cette  loi  dédare  passible  d*une  amende  de  16  à  3oo  francs 

e  personne  qui  aura  sciemment  retenu  un  extrait  authentique  contrairement  à 

V  kk  6,  ou  qui  aura  négligé  de  remplir  les  prescriptions  des  articles  8,  9,  10 

..     1.  Aux  termes  du  même  article,  toute  personne  qui  naura  pas  fait  les  déclara- 

;    f  prescrites  par  les  articles  i3  et  i4  pourra  être  punie  de  la  même  peine. 

Iprès  avoir  organisé  de  la  sorte  les  moyens  de  reconstitution ,  TAssemblée  a 
,^  lessivement  voté  tous  les  crédits  qui  lui  ont  été  demandés  pour  Taccomplisse- 
^  it  de  cette  très-importante  et  très-grosse  opération.  Cest  ainsi  que ,  conforme- 
nt aux  propositions  du  Gouvernement,  elle  a   alloué  un  premier  crédit  de 
,   .1,000  francs  sur  le  budget  de  187a,  un  second  de  3oo,ooo  francs  sur  celui  de 
^    ;5,  un  troisième  d*égale  somme  sur  celui  de  1874^  et  un  quatrième,  pareil 
m,  sur  le  budget  de  1876.  En  tout,  jusquà  ce  jour,  i,45o,ooo  francs.  Encore 
àâSre  ne  représente-t-il  que  la  moitié  de  la  dépense  occasionnée  par  ces  travaux, 
bqaaux  termes  de  la  loi  du  la  février  187a  (article  a5),  Tautre  moitié  doit  être 
imie  par  la  ville  de  Paris  et  par  les  communes  des  arrondissements  de  Sceaux  et 
Saint-Denis. 

Le  projet  de  loi  qui  vous  est  soumis  expose  que  pendant  la  période  qui  vient  de 
couler,  la  Commission  tle  Tétat  civil  a  reconstitué  un  nombre  considérable 
icles  ^'\  mais  que  par  suite  de  la  négligence  ou  de  la  mauvaise  volonté  des  par-^ 
IB  intéressées ,  elle  est  loin  d*avoir  terminé  ses  travaux. 

Cependant  les  délais  impartis  par  la  loi  du  la  février  187a,  successivement  pro- 
ies par  celle  du  i3  février  1873  et  par  le  décret  du  3o  décembre  de  la  même 
•née,  sont  expirés  depuis  le  3i  décembre  dernier. 
Dans  cet  état  que  faut-il  faire  ? 

^  An  3i  décembre  dernier,  le  nombre  des  actes  reconstitués  sur  les  extraits  authentiques 

àma  par  la  Commission  était  de 635,a6 1 

Celai  des  actes  reconstitués  d'après  déclarations  admises  était  de 317,383 

Le  nombre  des  actes  rétablis  d'office  s'élevait  an  chiffre  de 55,809 

Total  des  actes  reconstitués 1  .oo8,353 

Conventions.  1 1 


Drpentes 

de 

l»  rcconsli lotion 

jasqn'en 

janvifT  1875. 


Statiitiqu* 

J«t  actes 

reconsliturii 

an 

3i  déeembra 

1874. 


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178 


RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 


Inntililé 

d«  proroger 

les  délkis 

•t 

d«  maintuoir 

ia  pénal  lié. 


de 
i«  CoBinissioo 
de  rwtitiilion. 


Faut-il  accorder  de  nouveaux  délais  aux  personnes  que  la  loi  de  187  a  assujet- 
tissait à  faire  soit  le  dépôt  de  pièces,  soh  les  déclarations  nécessaires  pour  le  réta- 
blissement des  actes  de  l'état  civil  ? 

Faul-il  maintenir  dans  toute  sa  rigueur  la  pénalité  édictée  par  Farticle  19  dt 
cette  loi  contre  les  retardataires  ou  bien  déclarer  closes  les  opérations  de  la  Com- 
mission chargée  de  présider  au  travail  de  reconstitution  P 

Le  Gouvernement  a  pensé  quil  n y  avait  lieu  ni  de  proroger  les  délais  précé- 
demment accordés,  ni  de  maintenir  les  peines  édictées  par  Tarticle  19  de  la  loi 
de  1873  contre  ceux  qui  n'ont  pas  obéi  aux  injonctions  de  cette  loi,  ni  de  retirera 
la  Commission  les  pouvoirs  qui  lui  ont  été  conférés. 

Il  estime  qu  après  les  nombreuses  mises  en  demeure  auxquelles  on  a  eu  recoan, 
la  concession  de  nouveaux  délais  ne  réussirait  pas  à  vaincre  T inertie  de  ceux  qui 
ne  se  sont  pas  encore  conformés  aux  prescriptions  de  la  loi;  quune  nouvelle  pror(v 
gation  serait  par  conséquent  inutile. 

Il  estime  que  maintenir  Tarticle  19  ce  serait  s'écarter  du  but  que  le  Gouveroe- 
ment  et  l'Assemblée  se  sont  proposé;  qu'au  lieu  de  se  prêter  aux  investigations  de 
la  Commission  et  de  les  seconder,  les  intéressés,  menacés  d'une  peine,  seraient  por- 
tés à  dissimuler  l'existence  de  documents  dont  la  production  les  constituerait  en 
faute. 

Il  estime  enQn  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  mettre  fm  aux  pouvoirs  de  la  Commission 
instituée  pour  la  reconstitution  des  actes  détruits  par  l'insurrection,  parce  que,  dans 
ce  cas ,  toutes  les  demandes  de  reconstitution  devraient  être  renvoyées  au  tnlniDai 
de  la  Seine,  qui  ne  pourrait  suffire  à  cette  nouvelle  tâche.  Cette  Commission  d'ail- 
leurs n  a  pas  seulement  à  reconstituer  les  actes  de  l'état  civil  sur  les  dépôts  d'actes 
authentiques  ou  sur  les  déclarations  fournies  par  les  parties  intéressées;  elle  doit. 
en  outre,  procéder  à  la  reconstitution  d'office  qui  lui  est  imposée  par  l'article  1') 
de  la  loi.de  1873. 

Le  Gouvernement  vous  propose  en  conséquence  : 

1*  D'abroger  l'article  19  de  la  loi  du  la  février  1873  et  par  conséquent  d'af- 
franchir de  toute  peine  ceux  qui.  ont  laissé  passer  les  délais  accordés  par  cette  loi  et 
par  les  lois  de  prorogation  ultérieures  sans  faire  les  dépôts  ou  les  déclaratiom  qw 
ces  lois  leur  prescrivaient  de  Êdre  ; 

3*  De  supprimer  le  droit  à  une  expédition  gratuite  accordé  par  l'article  6  à  tout 
détenteur  d'un  extrait  authentique  qui  en  hiï  le  dépôt; 

3"  D'établir,  soit  sur  les  expéditions  des  extraits  authentiques  déposés,  soit  sur 
les  expéditions  des  actes  reconstitués  même  en  vertu  des  déclarations  pour  les- 
quelles aucun  délai  n'était  imparti  par  la  loi  de  1873,  une  taxe  spéciale  destinée  à 
subvenir  en  partie  aux  dépenses  occasionnées  par  les  travaux  de  la  Commission. 

Votre  Commission  du  budget  estime  que  ces  diverses  mesures,  dont  les  deux  pre- 
mières ont  pour  effet  de  modifier  la  loi  de  1873 ,  sont  toutes  dignes  de  votre  appro- 
bation. 

L'abrogation  de  V article  19,  • —  Nous  avons  déjà  dit  sur  quel  motif  le  Gouverne- 


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DE  PARIS. 


179 


ment  s  appuie  pour  la  demander.  Nous  croyons,  comme  M.  le  Ministre  de  la  justice, 
)ue  la  pénalité  instituée  pbr  cet  article  n  est  pas  seulement  inefficace,  mais  qu  elle 
:ontrane  le  but  à  atteindre  ;  qu*au  lieu  de  faciliter  l'opération  de  la  reconstitution 
les  actes  de  Tétat  civil,  eUe  a  pour  effet  de  T enrayer,  en  détournant,  par  la  crainte 
l'une  poursuite  correctionnelle ,  de  faire  les  dépôts  de  pièces  ou  les  déclarations 
prescrites  par  la  loi ,  ceux  qui  sont  en  possession  de  ces  pièces  ou  à  tnème  de  (aire 
:es  déclarations. 

La  suppression  des  expéditions  gratuites.  —  Cette  mesure  est  d'une  évidente  jus« 
ice.  Cette  gratuité  était  une  prime  d'encouragement  en  faveur  de  ceux  qui  s  em- 
>resseraient  de  déférer  au  vœu  de  la  loi ,  en  fournissant ,  dans  les  délais  prescrits , 
es  renseignements  propres  a  la  reconstitution  des  actes  qui  les  concernaient.  Cette 
aveur  n  a  plus  de  raison  d'être  vis-à-vis  de  ceux  qui  ont  laissé  passer  tous  les  délais 
ans  déférer  à  ce  vœu  de  la  loi ,  sans  fournir  ces  renseignements.  Le  rétablissement 
lu  droit  de  timbre  et  d'expédition  sur  les  expéditions  délivrées  à  ceux  qui  ont  à 
imputer  cette  faute  ou  cette  négligence  est  donc  pleinement  justifié.  Il  l'est  d'au- 
ant  mieux,  aux  yeux  de  votre  Commission  du  budget,  que  l'adoption  de  cette 
nesure  doit,  procurer  au  Trésor  une  ressource  propre  à  alléger  ses  charges  et  que 
ette  ressource ,  d'après  les  renseignements  fournis  par  l'exposé  des  motifs ,  ne  sera 
las  sans  importance. 

Il  résulte,  en  effet,  de  ces  renseignements  que  plus  de  48,ooo  expéditions  sur 
«pier  libre  ont  été  délivrées  dans  les  dix  premiers  mois  de  1874.  Si  elles  eussent 
té  soumises  au  timbre,  elles  auraient  donné  lieu  à  une  perception,  pour  le  Tré- 
or,  de  phis  de  86,000  francs;  calculée  d'après  cette  donnée,  la  recette  pour 
année  entière  aurait  donc  été  de  plus  de  100,000  francs. 

La  taxe  spéciale  dei  Jr.50  cent,  par  expédition.  —  Ce  droit  serait  perçu,  en  sus  des 
Iroits  ordinaires  de  timbre  et  d'expédition ,  soit  sur  les  expéditions  des  actes  dépo- 
ès  tardivement,  soit  sur  celles  des  actes  reconstitués  d'office.  Les  droits  ordinaires 
tant  de  a  fr.  55  cent,  pour  les  actes  de  naissance  ou  de  décès,  de  3  fr.  ao  cent, 
lour  les  actes  de  mariage ,  le  droit  total  s'élèvera ,  ai  cette  surtaxe  est  adoptée ,  à 
I  (r.  7 5 cent  pour  les  premiers  de  ces  actes,  à  4  fr.  5o  cent,  pour  les  seconds. 

Cette  taxe  nous  parait  aussi  juste  en  principe  que  modérée  dans  sa  quotité.  Il 
lut  d'abord  remarquer  quelle  ne  s'applique  pas  à  ceux  auxquels  une  expédition 
[Tfttuite  a  été  promise,  qu'elle  ne  doit  être  perçue  que  sur  les  expéditions  des  extraits 
luthen tiques  déposés  tardivement  ou  sur  celles  des  actes  reconstitués  soit  d'office, 
oit  sur  la  demande  des  [parties  intéressées.  Il  faut  constater,  en  second  lieu ,  que 
is-à-vis  de  ceux  desquels  elle  est  exigée ,  elle  n'a  d'autre  but  que  de  leur  faire  sup- 
wrter  une  partie  des  frais  auxquels  donne  lieu  la  reconstitution  de  leur  état  civil. 
1  résulte  en  effet  de  la  comparaison  du  chiffre  auquel  se  sont  élevées  les  dépenses 
le  la  Commission  de  reconstitution  avec  le  nombre  des  actes  reconstitués,  que  le 
ont  moyen  de  chaque  acte  reconstitué  dépasse  1  fr.  49  cent. 

On  n'exige  donc  pas  trop  des  parties  intéressées,  en  mettant  à  leur  charge  la 
iomme  de  1  fr.  20  par  expédition.  Si  l'on  considère,  d'un  côté,  que  ceux  qui  seront 


Supprwsioo 

de 

la  gratuité 

«lea  «ipâditioni». 


Taxe 

sar 

les  expéditioif«. 


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180  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

assujettis  au  payement  de  cette  taxe  cesseront,  en  vertu  de  la  présente  loi,  dèlrv 
exposés  à  une  poursuite  correctionnelle  et  à  Tamende,  dont  le  minimum,  d après 
Tarticle  19  de  la  loi  de  187a,  est  de  16  francs,  et,  d*un  autre  côté,  qu à  défaut  de 
reconstitution  faite  par  la  Commission ,  ces  personnes  seraient  obligées  de  s'adresser 
au  tribunal  civil  et  de  payer  des  frais  de  procédure  bien  autrement  élevés,  la  modé- 
ration de  cette  taxe  paraîtra  plus  frappante  encore. 
Point  Cette  appréciation  nous  paraît  tellement  exacte  que  nous  sommes  d'avis  den 

<i«  dcpart        pousser  les  conséquences  plus  loin  que  ne  le  fait  le  projet  de  loi  lui-même.  Suivant 

de  l'application        ^  .  i       i       •  j  .  T  -       ,  -i      o    r      r 

d«  u  laie.  ^®  projet ,  le  droit  nouveau  ne  devrait  être  perçu  qu  a  partir  du  i*'  avril  1875,  afin 
de  donner  encore ,  et  comme  dernier  avertissement,  aux  parties  intéressées  un  nou- 
veau délai  de  trois  mois.  Ce  dernier  avertissement  ne  nous  paraît,  à  vrai  dire,  jos- 
liûé  par  aucune  raison  décisive ,  alors  que  les  parties  intéressées  auxquelles  on  veat 
accorder  cette  faveur  ont  laissé  passer,  sans  en  profiter,  tous  les  délais  qui  ont  éle 
successivement  accordés,  d*abord  par  les  lois  du  la  février  187a  et  du  1 3  fé- 
vrier 1873 ,  puis  par  le  décret  du  3o  novembre  de  la  même  année. 

Il  faut  remarquer  d  ailleurs  que  le  projet  que  nous  examinons  a  pour  objet  de 
faire  disparaître  la  pénalité  qui,  suivant  la  loi  de  1873,  devait  être  appliquée  a 
ceux  qui  n'avaient  pas  rempli  les  obligations^ prescrites  par  cette  même  loi.  Lodroi 
d*un  nouveau  délai  pour  remplir  ces  obligations  n'aurait  donc  plus  pour  objel 
d  affranchir  les  parties  intéressées  d'une  pénalité  encourue,  mais  uniquement  de  les 
dispenser  du  payement  d'une  taxe  de  1  fr.  ao  cent.  Est-ce  le  cas ,  pour  un  si  mince 
intérêt,  de  relever  une  quatrième  fois  de  la  déchéance  ceux  qui  Font  dé&oitife- 
ment  encourue  par  l'expiration,  au  3i  décembre  dernier,  du  troisième  délai 
accordé  par  le  décret  du  o  novembre  1873?  N'oublions  pas  que  ce  droit  supplé- 
mentaire d'expédition  n'est  que  le  prix  d'un  service  rendu  et  dont  le  montant  n'est 
même  pas  l'équivalent  du  coût  de  chaque  acte  reconstitué. 

Ce  droit  ne  devant  être  perçu  (le  projet  de  loi  en  dispose  expressément  et  très- 
sagement  ainsi  )  qu'au  moment  de  la  demande  de  l'expédition  et  non  au  moment 
de  la  demande  de  reconstitution,  c'est,  à  nos  yeux,  un  motif  de  plus  pour  nep 
retarder  le  terme  d'exigibilité  de  cette  perception  au  delà  du  terme  ordinaire, 
c'est-à-dire  au  delà  du  jour  où  la  loi  proposée  deviendra  exécutoire.  Cette  époque, 
selon  toute  apparence,  ne  sera  pas  très-distante  de  celle  du  1*'  avril  1876,  proposée 
par  le  projet  de  loi  comme  point  de  départ  de  la  perception  de  la  taxe.  Car  ce  pro- 
jet ne  sera  sans  doute  pas  converti  en  loi  bien  avant  cette  date.  Mais  quelle  que 
soit  l'époque  à  laquelle  cette  loi  soit  rendue  et  promulguée,  votre  Commission 
pense  qu'il  y  a  avantage  et  qu'il  n'y  a  aucun  inconvénient  à  ce  qu'elle  soit  mise  en 
vigueur  dès  sa  promulgation. 

Si  l'Assemblée  acceptait  cette  manière  de  voir,  il  y  aurait  lieu  de  supprimer  l'ar- 
ticle i"du  projet  de  loi  et  de  modifier  le  texte  de  l'article  a  en  le  rédigeant  comnv 
suit: 

I A  partir  de  la  promulgation  de  la  présente  loi ,  il  sera  perçu  sur  les  expédition'^ 
des  extraits  authentiques  déposés  en  exécution  de  la  loi  de  187a ,  postérieurement 


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DE  PARIS. 


181 


au  5t  décembre  18741  un  droit  fixe  de  1  (r.  ao  cent,  en  sus  des  droits  ordinaires 
de  timbre  et  d*expédition.  • 

Pour  rentrer  dans  le  même  ordre  d'idées ,  l'article  3  devrait  être  rédigé  de  la 
manière  suivante  : 

•  A  partir  de  la  même  époque,  les  mêmes  droits  seront  perçus  sur  les  expéditions 
des  actes  reconstitués  d'oflSce  ou  sur  la  demande  des  parties  intéressées.  > 

Nous  proposons  également  de  placer  en  tête  de  la  loi  l'article  5  do  projet,  qui 
porte  abrogation  de  f article  19  de  la  loi  du  12  février  1872.  Cet  article,  qui  con- 
tient la  disposition  la  plus  importante  de  ce  projet  et  qui  justifie  les  dispositions 
qui  suivent,  deviendrait  ainsi  Tarticle  1". 

L'article  à  du  projet  de  loi  envisage  un  autre  ordre  de  faits.  Il  a  été  rédigé  en 
vue  d*une  situation  que  l'exposé  des  motifs  signale  en  ces  termes  :  ■  Un  relevé  fait 
au  bureau  central  à  la  date  du  1 1  septembre  1874  établit  que  4^,407  expéditions 
gratuites  n*ODt  pas  encore  été  réclamées  ;  sur  cet  ensemble ,  5,847  i^^montent 
à  187a,  ao,ia6  à  1873,  et  1 6,434  qui  restent  encore  à  remettre  actuellement  aux 
parties  intéressées,  sont  prêtes  depuis  plus  d*un  mois.  •  11  résulte  de  cet  état  de 
choses  un  double  inconvénient  pour  la  Commission  de  reconstitution ,  l'encombre- 
ment de  ses  archives  et  la  prolongation  d'une  responsabilité  qu'elle  ne  peut  ni  ne 
doit  supporter  indéfiniment. 

Ces  expéditions  et  tontes  celles  qui  ont  pu  être  dressées  sur  des  extraits  remis 
ou  sur  des  actes  reconstitués  d'office  avant  le  3 1  décembre  dernier  sont  dues  aux 
parties  intéressées  et  leur  sont  dues  gratuitement,  puisque  ce  droit  résulte  en  leur 
faveur  des  articles  6  et  11  de  la  loi  du  12  février  1872.  On  ne  pourrait  les  priver 
de  ce  droit  à  l'expédition  gratuite  sans  violer  contre  eux  le  principe  tutélaire  de  la 
non-rétroactivité.  Il  ne  s'ensuit  pas  cependant  que  la  Commission  de  reconstitution 
soit  tenue  de  conserver  indéfiniment  les  expéditions  que  les  intéressés  négligent 
de  retirer,  et  rien  n'est  plus  équitable  que  d'impartir  aux  ayants  droit  un  délai  dans 
lequel  ils  devront  opérer  ce  retirement,  et,  faute  par  eux  de  ce  faire,  de  les  rendre 
passibles  des  droits  de  timbre ,  d'expédition  ordinaire  et  de  la  taxe  supplémen- 
taire. 

Le  projet  de  loi  fixe  ce  terme  au  i*"  mai  prochain.  Nous  n'avons  aucune  objec- 
tion contre  cette  fixation.  Nous  devons  seulement  faire  observer  que ,  si  les  modifi- 
cations proposées  par  la  Commission  sur  les  articles  précédents  sont  adoptées,  l'ar- 
ticle 4  devra  être  modifié  dans  le  même  sens  et  la  faveur  de  là  délivrance  gratuite 
ne  devra  s'appliquer  qu'aux  expéditions  des  extraits  authentiques  déposés  antérieu- 
rement au  3i  décembre  18741  au  lieu  de  s'appliquer,  comme  le  propose  le  projet, 
aux  expéditions  des  extraits  authentiques  délivrés  antérieurement  au  1"  avril  1876. 

En  résumé,  nonobstant  les  modifications  que  votre  Commission  vous  propose 
à  apporter  au  texte  du  projet  de  loi ,  elle  n'en  reste  pas  moins  fidèle  à  l'esprit  qui  l'a 
dicté.         , 

Substituer  à  une  pénalité  inefficace  et  pouvant  même  entraver  le  rétablissement 
des  actes  on  droit  minime  qui  sera  perçu  sur  les  expéditions  de  tous  les  actes ,  quel 


Abroge  lion 

d«  l'trticlfl  19 

de  la  loi 

du 

la  féTiier  187a. 


ExpMilioiM 

gntoitM 

prjpar^s 

mais  non  encora 

récUmMt. 


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182  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  LETAT  CIVIL 

que  soit  le  mode  employé  pour  les  reconstituer,  par  ce  moyen  doter  les>  budgets 
de  l'État  et  de  la  ville  de  Paris  de  ressources  susceptibles  de  s'accroître  et  qui,  dam 
une  certaine  mesure,  contribueront  à  diminuer  les  dépenses  auxquelles  il  iiut 
pourvoir  chaque  année  :  telle  était  Téconomie  du  projet  de  loi  primitif ,.  puisque 
c  est  dans  ces  termes  mêmes  que  Ta  précisé  l'exposé  des  motifs.  Tel  est  aussi  l'esprit 
du  projet  de  loi  amendé  que  nous  proposons  à  l'Assemblée  d'adopter;  nos  aoieo- 
déments  n'ont  eu  pour  objet  que  d'assurer  d'une  manière  plus  efficace  le  but  même 
qui  vient  d*ètre  indiqué. 

Aussi,  M.  le  Ministre  de  la  justice,  à  qui  nous  les  avons  communiqués,  seil-il 
empressé  de  les  accepter  et  c  est  d'accord  avec  lui  que  nous  avons  riionueur  de 
soumettre  à  votre  approbation  le  projet  de  loi  dont  la  teneur  suit  : 

PROJET  DE  LOI. 

Art.  1*'.  —  L'article  ig  de  Ja  loi  du  12  février  1872  est  abrogé. 

Art.  2.  —  A  partir  de  la  promulgation  de  la  présente  loi,  il  sera  perçu  sur  les 
expéditions  des  extraits  authentiques  déposés  en  exécution  de  la  loi  de  187a,  pos- 
térieurement au  3i  décembre  1874*  un  droit  fixe  de  1  fr.  20  cent,  en  sus  des  droits 
ordinaires  de  timbre  et  d'expédition. 

Art.  3.  —  A  partir  de  la  même  époque,  les  mêmes  droits  seront  perçus  sur  les 
expéditions  des  actes  reconstitués  d'office  ou  sur  la  demande  des  parties  intéressées. 

Art.  k.  —  Les  expéditions  des  extraits  authentiques  déposés  antérieurement  au 
3i  décembre  1874  continueront  à  être  délivrées  gratuitement  et  sur  papier  libre, 
conformément  à  Tarticle  6  de  la  loi  du  la  février  1872 ,  mais- seulement  lorsqu'elles 
auront  été  réclamées  avant  le  1"  mai  1876. 

A  partir  de  cette  époque ,  elles  seront  soumises  au  droit  fixe  de  1  fr.  20  cent 
en  sus  des  droits  ordinaires  de  timbre  et  d'expédition. 

Art.  5.  —  Les  sommes  perçues  en  vertu  des  dispositions  qui  précèdent  seront 
affectées  aux  dépenses  de  reconstitution  des  actes  de  l'état  civil. 


W  51. 
LOI^'^ 


MODIFIANT  CELLE  DU   1 2  FEVRIER  1872  (aRT.   I9). 
5  juin  1875. 

Art.  1".  L'arUcle  19  de  la  loi  du  12  février  1872  est  abrogé  pour  tous  lesca? 
prévus  aux  articles  6,  1 1  et  1 3  de  ladite  loi. 

AÇT.  2.  A  partir  de  la  promulgation  de  la  présente  loi,  il  sera  perçu  sur  les 
expéditions  des  extraits  authentiques  déposés,  en  exécution  de  la  loi  du  12  1^- 

<')  Journal  Officiel  du  16  juin  1875;  Bail,  des  lois,  xu*  série,  n**  258-4  19a. 


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D£  PARIS.  183 

vrier  187a,  postérieurement  au  3i  décembre  1874,  un  droit  fixe  d*un  franc  vingt 
centimes  (1  fr.  ao)  en  sus  des  droits  ordinaires  de  timbre  et  d*expédilion. 

Art.  3.  A  partir  de  la  même  époque ,  les  mêmes  droits  seront  perçus  sur  les 
expéditions  des  actes  reconstitués  d*oOice  ou  sur  la  demande  des  parties  inté- 
ressées. 

Aar.  4.  Les  expéditions  des  extraits  authentiques  déposés  antérieurement  au 
3i  décembre  1874  continueront  à  èlre  délivrées  gratuitement  et  sur  papier  libre, 
conformément  à  Tarticle  6  de  la  loi  du  la  février  1872,  mais  seulement  lorsqu  elles 
auront  été  réclamées  dans  le  mois. qui.  suivra  la  promulgation  de  la  présente  loi. 

Passé  ce  délai ,  elles  seront  soumises  au  droit  fixe  de  1  fr.  ao  cent,  en  sus  des 
droits  ordinaires  de  timbre  et  d'expédition. 

Art.  5.  Les  sommes  produites  par  le  droil  fixe  de  1  fr.  ao  perçu  en  vertu  des 
dispositions  qui  précèdent  seront  versées  à  la  caisse  municipale  et  viendront  en 
déduction  des  dépenses  de  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil. 

Délibéré  en  séances  publiques ,  à  Versailles,  les  16  février,  a  mars  et  5  juin  1875* 


N'  52. 

NOUVELLE  MODIFIGATIOiN 

DB  L4  LOI  DU  12  nfcvRiXR  1873  (abt.  a ,  8  et  1  2 ). 


RAPPORT  > 

FAIT  AO  NOM  DE  LA  COMMISSION  CHARGEE  D*BXAMINER  LE  PROJET  DE  LOI  TENDANT  ï 
MODIFIER  CERTAINES  DISPOSITIONS  DE  LA  LOI  DU  la  FEVRIER  187a,  RELATIVE  À  LA 
RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L*ÉTAT  CIVIL  DE  PARIS , 

par  M.  Denormandie,  membre  de  TAssemblée  nationale. 
Séance  du  23  juillet  1876. 

Messieurs ,  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris  a  déjà  fait  plusieurs 
fois  fobjet  des  résolutions  de  TAssemblée,  mais  la  véritable  loi  organique  sur  la 
matière  est  celle  du  la  février  187a. 

Une  Commission  nommée  par  M.  le  Ministre  de  la  justice,  en  exécution  de  cette 
loi,  s*est  trouvée  chargée  d'un  travail  sans  aucun  précédent,  c'est  qu'en  e£Fet  l'état 
civil  de  Paris ,  depuis  l'époque  où  l'on  a  commencé  à  tenir  des  registres  réguliers 
jusqu'au  i*' janvier  1860,  avait  été  entièrement  détruit;  il  n'existait  plus  que  pour 
la  courte  période  de  1860  à  1871,  c'était  donc  un  désastre  sans  exemple  qu'il  fallait 
tâcher  de  réparer. 

'    Eiposé  des  motifs  :  Journal  Officiel  du  6  août  1875. 


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184 


RECONSTITUl'ION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 


Opération» 

àe 

la  Comniissîoa 

de  NcoiMtitaUoa 

depaU 

•on 

éublissemeiit. 


La  loi  du  12  février  187a  (art.  3)  a  établi  deux  modes  bien  distincts  de  recoD- 
slilution. 

Le  premier  consiste  dans  la  vérification  des  extraits  des  anciens  registres  <{ai 
sont  restés  entre  les  mains  des  particuliers  et  des  officiers  ministériels,  ou  dans  les 
archives  des  administrations  publiques  et  dont  la  loi  a  ordonné  le  dépôt;  après  Teu- 
raen  de  la  Commission ,  ils  deviennent  des  originaux. 

Le  second  mode  de  rétablissement  des  actes  est  en  état  de  reconstitution  propre- 
ment dit.  La  Commission,  dans  ce  second  cas,  refait  les  actes  d'après  les  déclan- 
lions  des  intéressés  et  les  documents  qu  ib  lui  soumettent.  Elle  dresse  des  actes 
nouveaux  qui  reproduisent  autant  que  possible  les  énonciations  les  plus  imporlaotes 
des  actes  détruits. 

Il  n*est  pas  sans  intérêt  de  mettre  sous  vos  yeux  le  résumé  des  travaux  déjà 
accomplis;  nous  le  faisons  sous  la  forme  d*un  tableau. 

Les  opérations  de  la  Commission  pendant  les  trois  années  qui  viennent  de  s'écou- 
ler, du  a  a  mars  187  a  au  1"  mai  1875,  se  résument  ainsi  : 


Nombre  des  dépots  opérés • 

EXTRAITS 
aalhenliqne». 

DECLA- 
RATIONS. 

ACTBS 
d'office. 

TOTAUX. 

674,611 

398,708 

9.670 

1,169.989 

1*  Actes  reconstitués 

64a,4i5 

61 
139 

31,996 

358,756 

8.559 

4,635 
26,768 

68,42  1 

8,755 
1 11,067 

1,069,591 

.7.375 
i6.83i 

66,191 

2*  Actes  en  cours  d'examen  dans  les  sec- 
tions et  dans  les  bureaux. 

3*  Rejets 

4**  Annulations,  actes  irréguliers  ; — actes 
n'étant  pas  à  reconstituer;  —  extraits 
et  déclarations  doubles,  triples,  etc. . 

Total  égal  aux  dépots 

674,611 

398,708 

96,670 

1.169.989 

Ce  tableau  résume  la  nature  de  Topération  et  Timporlance  du  résultat  qui  déjà 
est  acquis. 

Mais  il  faut  continuer  l'œuvre.  Pour  la  mener  afin,  il  faut  triompher  de  ceriaines 
difficultés,  et  pour  résoudre  ces  difficultés,  il  est  nécessaire  d'apporter  a  la  loi  de 
1873  des  modifications. 

M.  le  Garde  des  sceaux  vous  en  demande  trois  : 

Premièrement,  étendre  les  pouvoirs  de  la  Commission; 

Deuxièmement ,  autoriser  la  Commission  à  dispenser  les  administrations  et  éta- 
blissements publics  de  remettre  les  pièces  qui  sont  dans  dans  leurs  archives,  et  ce. 
au  moyen  d*unc  copie  certifiée  conforme  ;  les  mêmes  dispenses  seraient  accordées 
à  des  particuliers  ; 


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DE  PARIS.  185 

Troisîèmemeut,  obliger  les  notaires  à  rechercher  d^olBce  les  extraits  d  actes  dont 
ils  sont  dépositaires. 


Examen  de  la  première  modification  proposée. 

En  dehors  des  actes  rétablis  d  office ,  la  Commission  de  reconstitution  a  jusqu  à 
présent  puisé  les  éléments  de  son  travail  à  des  sources  différentes. 

1*  Les  actes  authentiques,  c  est-à-dire  les  extraits  des  anciens  regbtres  qui  ont  été 
déposés  entre  ses  mains  par  des  administrations  publiques,  des  compagnies  par- 
ticulières et  privées ,  des  sociétés  d*assurances ,  des  tontines ,  des  officiers  minis- 
tériels, des  particuliers,  etc.  etc.; 

2*  Les  déclarations  tendant  à  obtenir  une  reconstitution ,  lesquelles  ont  été  en 
général  contrôlées  à  Taide  de  documents  divers  qui  ont  été ,  par  exem^de  :  les  bul- 
letins émanés  des  mairies  et  qu'on  délivre  au  moment  où  se  fait  une  déclaration  de 
naissance;  les  registres  des  églises  dont  les  doubles  ont  été  centralisés  à  Tarche- 
vêché;  les  registres  des  ministres  des  différents  cultes;  les  actes  de  mariage;  les 
inventaires  ;  les  conseils  de  famille  ;  les  registres  des  correspondances  des  mairies , 
qui  ont  été  particulièrement  utiles  pour  les  mentions  de  reconnaissance  et  de  légi- 
timation; les  notices  de  Tadminisl ration  de  Tenregistrement,  qui  ont  beaucoup  servi 
pour  les  actes  de  décès  ;  les  registres  des  hôpitaux  et  des.  cimetières;  les  registres  de 
la  société  de  Saint -Françoîs-Régis;  les  recensements  faits  dans  les  mairies;  les 
actes  carbonisés,  mais  encore  lisibles,  retrouvés  au  greffe  après  Tincendie  de  1871 
et  qu*on  a  pu  faire  recopier;  le  relevé  des  actes  de  mariage  dans  les  mairies,  qui  a 
fourni  de  nombreux  renseignements  pour  les  actes  de  naissance  et  de  décès. 

Telles  sont  les  sources  à  Taide  desquelles  la  Commission  a  pu  accomplir  jusqu'à 
ce  jour  le  travail  auquel  elle  s'est  livrée. 

Cette  indîcatipn,  sans  être  peut-être  absolument  complète,  fait  suffisamment 
comprendre  la  nature  des  documents  utilisés. 

Certes,  ces  documents  sont  nombreux,  et  cependant  la  Commission  a  rencontré 
chaque  jour  de  réelles  difficultés. 

Ainsi,  par  exemple,  les  actes  authentiques  apportés  à  la  Commission  ne  sont  pas 
toujours  parfaits  :  quelques-uns  sont  altérés  ;  d'autres  sont  les  expéditions  ou  les 
extraits  multiples  d*un  seul  et  même  acte ,  et  contiennent  cependant  des  énoncia- 
tions  contradictoires;  d'autres,  qui  ont  été  délivrés  pendant  la  Commune,  ne  sont 
revêtus  d'aucune  signature  et  ne  présentent  aucune  garantie,  etc.  etc. 

Et  ce  que  nous  relevons  ici  ne  s'applique  qu'aux  actes  authentiques ,  c'est-à-dire 
à  ces  actes  qni  tout  d'abord  pouvaient  être  considérés  comme  devant  présenter 
une  sécurité  absolue. 

Que  dire  à  plus  forte  raison  des  déclarations  ?  D'abord  elles  ne  sont  pas  toujours 
accompagnées  de  pièces,  et  quand  on  en  produit  elles  sont  insuffisantes. 

Souvent  on  ne  peut  pas  justifier  de  l'acte  de  mariage  civil  ou  de  l'acte  de 
mariage  religieux ,  ou  de  l'acte  de  baptême  des  enfants. 


E&Ubûob 

an  poavoin 

de 

la  GomjnÎMÎon 

d« 
rtcoatlitnlioD. 


Lm  aclat 
•■ibautiqaM. 


Lm 

déclaratioBt. 


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186 


RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ETAT  CIVIL 


McUralioBS 
d«  docnmaats. 


Les  actes  de  mariage  et  de  naissance  intéressant  les  familles  israélites  préseotenl 
des  difficultés  particulières. 

Les  légitimations  sont  très-difHciles  à  apprécier. 

A  cet  égard  on  manque  souvent  de  toute  indication. 

Quelle  foi ,  par  exemple ,  doit-on  ajouter  au  mot  «  épouse  ■  figurant  sur  des  boUe- 
tins  de  naissance  délivrés  par  les  arcliives  de  Tétat  civil } 

Ainsi,  on  le  voit,  lorsque  la  Commission  a  eu  à  faire  de  véritables  reconstitutions, 
c* est-à-dire  à  dresser  des  actes  nouveaux  à  la  place  de  ceux  qui  avaient  été  détroits 
et  d*après  des  déclarations  et  des  documents  déposés  par  les  intéressés,  die  s  est 
trouvée  en  face  de  difficultés  de  toute  espèce. 

Il  lui  fallait,  en  effet,  apprécier  la  sincérité  de  la  déclaration  et  la  force  probante 
des  documents  présentés ,  puis  discerner  parmi  les  énonciations  de  la  déclaration 
celles  qui  devaient  être  admises  et  celles  qui  devaient  être  rejetées;  il  ne  s'agissait 
pas,  en  effet,  de  recevoir,  comme  les  officiers  de  Tétat  civil,  des  déclarations 
appuyées  par  certains  documents  ,  presque  toujours  les  mêmes ,  sur  la  valeur  des- 
quels il  ne  peut  guère  s*élever  de  contestation,  et  dont  la  vérification  est  facile; 
au  contraire ,  chaque  décision  de  la  Commission  était  en  réalité  un  jugement  renda 
sur  la  production  des  documents  les  plus  divers. 

Or,  lorsque  les  documents  produits  à  lappui  d une  déclaration  ne  sont  pas  com- 
plets ou  manquent  de  précision ,  la  Commission  peut-elle  entendre  les  explications 
données  par  les  parties  intéressées  ou  par  des  tiers  ayant  connaissance  de  faits  de 
nature  à  corroborer  la  déclaration ,  et,  après  les  avoir  entendues,  peut-elle  y  avoir 
égard  et  statuer  en  conséquence  ? 

Peut-elle  également  entendre  les  intéressés  et  les  tiers  en  l'absence  de  tout  docu- 
ment? Peut-elle  ouvrir  de  véritables  enquêtes  et  entendre  des  témoins? 

La  Commission  de  reconstitution  ne  Ta  pas  pensé. 

Elle  a  toujours  tenu  à  se  renfermer  scrupuleusement  dans  le  cercle  de  ses  attribu- 
tions. Elle  a  eu  peur  d'empiéter  sur  celles  du  tribunal,  et  il  en  est  résulté  ud  in- 
convénient, c'est  que  les  parties  qui  n'avaient  pu  faire  admettre  par  la  Commission 
leurs  réclamations  ont  saisi  les  magistrats  de  leurs  demandes,  et  ces  demandes  sont 
devenues  si  nombreuses  que  le  tribunal  ne  peut  suffire  à  les  instruire  et  à  les  juger- 

Il  faut  dire  en  outre  que  l'instruction  à  laquelle  procède  la  justice  en  pareil  cas 
laisse  à  désirer,  et  qu'elle  est  bien  loin  d'offrir  les  garanties  que  l'on  exige  dans  les 
procédures  ordinaires. 

En  effet ,  on  désigne  un  commissaire  de  police  pour  entendre  les  parties  et  les 
témoins  qu'elles  indiquent.  Mais  ce  commissaire  ne  peut  donner  à  l'enquête  les 
soins  et  les  développements  qu'elle  comporte  ;  il  se  borne  à  consigner  ce  qu*on  lui 
dit  dans  un  procès-verbal  excessivement  sommaire. 

Et  quand  le  commissaire,  absorbé  par  d'autres  affaires,  ne  peut  interroger  lui- 
même  les  témoins,  il  confie  à  un  secrétaire  la  charge  de  procéder  à  leur  audition. 

Cependant  ces  procès-verbaux  constituent  toute  l'instruction  de  l'affaire,  et  sou- 
vent le  -tribunal  n'a  pas  d'autre  document  pour  s'éclairer. 


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DE  PARIS. 


J87 


Dans  cette  situation ,  M.  le  Garde  des  sceaux  a  pensé  qu  il  fallait  augmenter  les 
attributions  de  la  G)nimission«  lui  conférer  des  droits  que  Tarticle  2  de  la  loi 
de  '187a  ne  semble  pas  lui  donner,  si  une  pièce  est  produite  qui  soit  brève  et 
obscure  ;  mais  si  elle  paraît  sincère  et  contient  des  indications  susceptibles  d*ètre 
complétées  et  élaircies  par  les  explications  de  la  partie  ou  de  tierces  personnes ,  il 
faut  que  ta  Commission  puisse  entendre  et  les  parties  et  les  tiers,  et  même  des 
témoins ,  et ,  si  elle  les  juge  dignes  de  foi ,  admettre  la  demande  sans  crainte  d^ètre 
accusée'd'avoir  excédé  sa  compétence. 

M.  le  Garde  des  steaux  vous  demande  donc  de  compléter  la  loi  de  187a,  en 
autonsant  la  Commission  à  procéder  ainsi. 

Nous  n*y  avons  vu  aucun  inconvénient. 

Une  seule  que.stion  pouvait  nous  préoccuper,  celle  de  savoir  si  nous  ne  serions 
pas  reprochables  d*empié(er  sur  le  domaine  judiciaire  P 

De  simples  réflexions  vous  désiiitéresseront  de  suite  de  cette  inquiétude. 

Que  se  passe-t-ii  dans  les  circonstances  ordinaires  qui  sont  Tobjet  des  prévisions 
du  Code  civil  ? 

Les  actes  de  Tétat  civil  sont  reçus,  soit  sur  les  déclarations  des  parties,  soit  sur 
celles  de  témoins  choisis  par  les  partiel  intéressées  et  pour  lesquels  il  n*est  requis 
d*autres  conditions  que  d*étre  de  sexe  masculin  et  majeurs  de  vingt  et  un  ans 
(art  37  du  Code  civil).  La  présomption  de  sincérité  et  de  bonne  foi  des  déclarants 
résulte  de  la  nécessité  Jégale  d  accomplir  la  déclaration  dans  un  très-bref  délai. 

Lorsque,  plus  tard,  on  vient  alléguer  une  erreur  et  demander  la  rectification  de 
tel  ou  tel  acte  de  Télat  civil ,  •  on  ne  le  fait  assez  généralement  que  parce  qu'on 
éprouve  un  embarras  et  des  difficultés ,  ou  qu*on  rencontre  des  objections ,  en  un 
mot  en  présence  d'intérêts  nés  ou  qui  sont  en  jeu.  Alors  la  présomption  de  bonne 
foi  qui  couvrait  la  déclaration  spontanée  faite,  par  exemple,  lors  de  la  naissance 
dun  enfant,  disparait,  et  la  loi  exige  (art.  9g  du  Code  civil)  Tintervention  des 
tribunaux  pour  la  rectification  des  actes  de  Tétat  civil ,  précisément  parce  que  la 
rectiBcation  sollicitée  peut  affecter  des  intérêts  contradictoires. 

C*est  ce  qui  a  élé  décidé  également  pour  le  cas  où  f  acte  de  Tétat  civil  n*a  pas 
été  porte  sur  le  registre  ;  lavis  du  Conseil  d*Ëtat  du  1  a  brumaire  an  xi  a  décidé  que 
le  rétablissement  à  sa  date  d*un  acte  de  fétat  civil  omis ,  ou  non  porté  sur  le  re- 
gistre, constituait  une  rectification  des  registres  eux-mêmes,  laquelle  devait  être 
entourée  des  mêmes  garanties  que  la  rectification  des  actes  inscrits  et  portés  sur 
les  registres  de  Tétat  civil. 

Ainsi,  pour  tous  les  cas  de  rectification  isolés  soit  d'un  acte  de  Tétat  civil  argué 
d  erreur,  soit  du  registre  lui-même  argué  de  lacune  ou  d'omission ,  la  compétence 
des  tribunaux  est  exclusive  et  il  n'est  porté  à  ce  principe  aucune  atteinte  par  la  loi 
qui  vous  est  proposée. 

Nous  ne  prétendons  pas  assurément  que ,  dans  tous  les  cas  011  la  rectification  des 
actes  de  Tétat  civil  est  demandée  par  les  parties  en  vue  d'un  intérêt  né  ou  probable  « 
il  y  ait  nécessairement  mauvaise  foi ,  mais  expliquant  la  différence  qui  existe  entre 


UUliU 

1m  poavoin 

d« 

I«  Commistion 

de  racoottîlulioo. 


Réserva 

d« 

la  couipél«nc« 

de»  IribuniuK. 


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188  RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 

deux  «ituations,  nous  faisons  remarquer  que  dans  le  second  cas  la  présomption  de 
bonne  foi  ne  couvre  plus  les  parties;  ce  qui  exige  Tintervention  de  la  justice. 

Ici  au  contraire  nous  nous  trouvons  en  présence  d*un  désastre  public  et  d'une 
nécessité  sociale,  la  reconstitution  de  tous  les  actes  de  Fétat  civil  de  la  ville  de 
Paris  :  les  parties  ne  viennent  pas ,  sous  la  pression  de  telle  ou  t^e  nécessité  parti- 
culière, de  telle  ou  telle  raison  privée,  faire  des  déclarations  qu  on  puisse  supposer 
dictées  par  un  intérêt  susceptible  de  critique  et  de  contestation. 

C*est  le  Gouvernement  qui  provoque  une  mesure  générale  d'ordre  public. 

La  présomption  de  bonne  foi  résultant  de  la  spontanéité  des  déclarations  et  de 
ce  qu  elles  se  produisent  en  dehors  des  nécessités  particulières  reprend  donc  ici 
toute  sa  force.  C'est  ce  qui  vous  a  permis  de  faire  la  loi  de  187a,  et  c'est  ce  qai 
vous  a  permis  de  créer,  par  cette  loi ,  une  Commission  ayant  de  grands  pouvoirs. 
C*est  ce  qui  vous  permet  enfin  aujourd'hui  d'étendre  encore  les  pouvoirs  dont  l'ex- 
périence a  démontré  l'insuflBsance.  Et  vous  pouvez  être  certains  qu*en  agissant  ainsi 
vous  ne  cessez  pas  de  respecter  le  domaine  judiciaire. 

Nous  pensons  donc,  avec  M.  le  Garde  des  sceaux,  que  la  Commission  instituée 

pour  la  reconstitution  des  actes  de  l'état  civil  peut,  sans  inconvénient,  recevoir  une 

extension  d'attributions.  Organisée  pour  prendre  plus  facilement  des  informations, 

elle  arrivera  au  but  plus  sûrement. 

La  CommiuioB         Mais  couveuait-il  d'aller  plus  loin  et  de  concéder  à  une  compagnie  qui  n'ap- 

^*  partient  pas  à  Tordre  judiciaire  le  droit  de  déférer  le  serment?  M.  le  Garde  des 

D«  peut  àéUnr    •*^®*'**  ^^  ^'^  P**  peusé,  et  votre  Commission  partage  sa  réserve.  Il  suffira  d'étendre 

{•Mment.       les  dispositions  du  paragraphe  3  de  l'article  20  de  la  loi  de  187a  aux  témoins^ 

pour  empêcher  les  gens  de  mauvaise  foi  de  donner  de  fausses  attestations. 

Il  n'était  pas  non  plus  nécessaire  de  déterminer  le  nombre  des  témoins  et  les 
conditions  concernant  leur  capacité.  L'exposé  des  motifs  fait  remarquer  avec  raison 
que  quelquefois  l'attestation  d'une  seule  personne,  si  elle  inspire  confiance,  déter- 
minera la  conviction;  que  quelquefois,  au  contraire,  les  déclarations  de  deui 
témoins  ne  suffiront  pas,  si  elles  manquent  de  précision  et  d'autorité,  et  qu'uo 
témoin  mineur  peut  apporter  des  renseignements  très-utiles. 

Sur  tous  ces  points  la  Commission  de  reconstitution  offre  plus  de  garanties 
qu'une  enquête  sommaire  faite  par  le  commissaire  de  police,  qui  était  la  seule  que 
les  magistrats  pussent  faire  faire,  et  dont  ils  étaient  obligés  de  se  contenter. 

Se  préoccupant,  au  point  de  vue  des  principes  généraux  du  droit,  de  voir  con- 
férer à  la  Commission  un  pouvoir  un  peu  exceptionnel,  quelques-uns  de  nos  col- 
lègues se  sont  demandé  s'il  n*y  avait  pas  lieu  d'imposer  aux  parties  l'obligation  de 
faire  homdoguer  par  le  tribunal  la  décision  prise,  en  certains  cas,  par  la  Com- 
mission. 

Il  nous  a  semblé  qu'il  n'y  avait  pas  lieu  d*insister  sur  celte  idée. 

Où  finirait,  en  effet,  la  compétence  exclusive  de  la  Commission  ?  * 

Et  dans  quels  cas ,  au  contraire ,  les  décisions  de  celte  Commission  seraient-elles 
nécessairement  soumises  à  l'homologation  ? 


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DE  PARIS. 


189 


Puis,  on  ferait  donc,  dans  ce  cas,  de  la  Commission  un  premier  degré  de  juri- 
diction ,  et  encore  un  degré  de  juridiction  qui  seul  pourrait  être  juge  du  point  de 
savoir  quand  ses  décisioas  seraient  définitives  ou  quand  il  y  aurait  lieu  de  les  porter 
devant  le  tribunal. 

On  a  fait  remarquer,  en  outre,  que  Thomologation,  en  pareil  cas,  serait  abao^ 
lument  de  forme  et  ne  présenterait  aucune  garantie;  que,  pour  qu*elle  lut  sérieuse, 
il  faudrait  que  le  tribunal  pût  recommencer  l'instruction  faite  par  la  Commission . 
et  alors,  en  procédant  ainsi,  on  retomberait  dans  les  inconvénients  que  le  projet  de 
loi  veut  éviter. 

Examen  de  la  deuxième  modification  proposée. 

Les  articles  6,  7,  8,  g,  10,  11  de  la  loi  du  12  février  187a  veulent  que  tous 
les  extraits  authentiques  détenus  par  un  particulier,  une  administration,  un  fonc- 
tionnaire public ,  un  officier  ministériel ,  soient  envoyés  au  bureau  central.  Il  n*y  a 
d'autre  exception  que  celle  qui  concerne  les  actes  annexés  aux  minutes  des  notaires. 

Biais,  dans  certaines  administrations,  il  existe  des  registres  ou  des  dossiers  qui 
contiennent  des  actes  dont  les  directeurs  refusent  péremptoirement  de  se  dessaisir 
parce  qu'ils  ont  un  intérêt  historique  et  que  les  registres  seraient  déshonorés  et  les 
dossiers  réduits  à  Tétat  de  résidus ,  si  les  extraits  en  étaient  enlevés. 

L'exécution  de  la  loi  rencontre  donc  sur  ce  point  de  sérieuses  difficultés. 

En  outre,  il  arrive  quelquefois  que  des  particuliers  réunissent  des  papiers  de 
famille  et  nolanament  des  actes. de  Tétat  civil  dans  des  volumes  reliés  avec  luxe,  à  la 
conservation  desquels  ils  attachent,  non  sans  motifs,  une  très-grande  importance. 
Plusieurs  d'entre  eux  ont  des  collections  ainsi  formées ,  et  il  semble  qu  aucune  con- 
sidération ne  saurait  déterminer  les  détenteurs  à  en  arracher  les  extraits.  Il  arrive 
aussi  que  quelquefois  on  tient  à  garder  des  pièces  détachées  parce  qu'elles  ont 
été  délivrées  dans  des  circonstances  qoi  rappellent  un  événement  important  pour  la 
famille  ou  qu^elles  portent  des  mentions  écrites  par  un  de  ae$  membres. 

L'article  8  de  la  loi  du  1  a  février  est  formd.  Il  ne  fait  aucune  distinction.  Sans 
doute,  si  Tattention  de  l'Assemblée  s'étoit  portée  sur  le  point  qui  nous  occupe  en  ce 
moment,  il  est  à  croire  qu'elle  eût,  dès  1873  et  dans  la  loi  même,  admis  certaines 
exceptions  ;  mais  cela  ne  fut  pas  fait,  et  dès  lors  il  convient  de  combler  ces  lacunes. 

La  disposition  à  intervenir  doit  être  assez  large  pour  comprendre  toutes  les  hypo- 
thèses ou  un  intérêt  sérieux  justifie  le  maintien  des  actes  dans  les  dépôts  où  ik  figu- 
rent actuellement,  soit  dans  des  administrations,  soit  chez  des  particuliers,  et  assez 
précise  en  même  temps  pour  ne  pas  donner  lieu  à  des  interprétations  arbitraires. 

La  Commission  de  reconstitution  a  bien  pris  parfois  sur  elle  d'user  de  tolérance, 
par  exemple,  à  l'égard  des  Archives  nationales  et  à  l'égard  du  greffier  du  tribunal 
de  première  instance  pour  les  extraits  contenus  dans  des  registres  où  sont  réunies 
les  pièces  annexées  aux  actes  de  mariage  pour  l'année  1870,  lesquels  ont  échappé 
à  t'incendie. 

Mais  elle  demande  avec  raison  à  être  mise  en  lùesure  de  procéder  légalement  ;  il 


Sttlwlitatioa 
ât  copies 

à  la  raraÎM 
de*  pièces 

•olheotiqDM 


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190 


RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 


Copies 

aélivrë«i 

p>r 

1m  |Mrliealien. 


lui  semble  désirable  que  sa  tolérance  puisse  s*étendre  à  d* autres  admtnisiralions, 
même  à  des  particuliers,  lorsque  les  circonstances  paraîtront  militer  en  leor 
faveur;  et  si,  contre  toute  prévision,  vous  hésitiez  à  accorder  ce  qui  vous  est 
demandé,  la  Commission  de  reconstitution  vous  désarmerait  en  vous  révélant  (jue 
nos  questeurs ,  vigilants  gardiens  de  vos  archives ,  ont  refusé  de  lui  remettre  les 
actes  de  naissance  des  membres  des  diverses  législatures  qui  se  sont  succédé 
depuis  1 789 ,  et  qu'elle  a  dû  se  contenter  de  copies. 

Tel  qu  il  existe,  l'article  8  ne  fait  aucune  distinction.  Ce  sont  les  actes  eux-mêmes 
qu  il  réclame  :  une  disposition  nouvelle  doit  donc  intervenir. 

Le  projet  de  loi  permet  à  la  Commission  de  dispenser  les  administrations  et  les 
établissements  publics  de  remettre  au  dépôt  central  les  extraits  authentiques  dont 
ils  sont  détenteurs ,  à  la  charge  d*en  délivrer  sur  papier  libre  une  copie  certifiée 
conforme. 

La  même  dispense  pouiTa  être  aussi  accordée  à  des  particuliers  possédant  une 
collection  de  documents,  ou  simplement  détenteurs  d'une  seule  p^èce  qu'ils  juge- 
raient plus  en  sûreté  entre  leurs  mains  que  dans  un  dépôt  public,  mais  une  délibé- 
ration spéciale  et  motivée  sera  nécessaire  pour  que  la  Commission  accorde  ces  dis- 
penses. 

Votre  Commission  s'est  demandé  s'il  n'était  pas  dangereux  d'accorder  aux  prti- 
culiers  le  droit  de  délivrer  des  copies  conformes ,  elle  s'est  demandé  si  elle  ne  devait 
pas  prendre  à  ce  sujet  quelques  sûretés. 

Devions-nous,  par  exemple,  dire  que  la  signatuce  du  détenteur  au  bas  d'une 
copie  délivrée  conforme  par  lui  serait  attestée  par  des  témoins  et  même  ensuite  lé- 
galisée par  une  autorité  compétente  ? 

Il  nous  a  semblé  inutile  d'entrer  directement  dans  le  détail  de  ces  précautions  un 
peu  minutieuses. 

Nous  sommes  bien  certains ,  en  effet,  que  la  Commission  de  reconstitution ,  qui  ne 
peut ,  aux  termes  de  l'article  3 ,  accorder  de  telles  dispenses  que  par  une  délibéra- 
tion spéciale  et  motivée ,  ne  prendra  cette  délibération  qu'après  s'être  assurée  de  la 
réalité  de  la  pièce  originale  et  de  l'identité  du  détenteur. 

Vous  avez  vu  par  le  projet  du  Gouvernement  que  Ton  proposait  de  dire  que  les 
copies  certifiées  conformes  par  les  administrations  et  établissements  publics  feraient 
foi  jusqu'à  inscription  de  faux. 

Vous  avez  vu  aussi  que  d'après  le  même  projet  la  copie  certifiée  conforme  par  des 
particuliers  pourrait  faire  foi  jusqu'à  preuve  contraire. 

On  s'explique  dans  une  certaine  mesure  comment  la  pensée  est  venue  de  faire, 
en  effet,  une  distinction  entre  les  copies  délivrées  dans  le  premier  cas  et  celles  dé- 
livrées dans  le  second. 

Mais  votre  Commission  a  pensé  qu'il  était  peut-être  préférable  de  ne  pas  trancher 
une  question  aussi  importante,  pas  plus  dans  le  premier  cas  que  dans  le  second. 

En  effet ,  aux  termes  de  l'article  1 3 1 9  du  Code  civil ,  un  acte  peut  faire  foi  de  la 
convention  qu'il  renferme,  jusqu'à  inscription  de  faux,  mais  c'est  à  la  condition 


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DE  PARIS. 


191 


expresse  que  ce  soit  un  acte  authentique.  Or»  l*ac(e  authentique,  au&  termes  de 
l*article  i3i7,  est  seulement  celui  qui  a  été  reçu  par  officier  puhlic  ayant  le  droit 
d*instnunenter  dans  le  lieu  où  1  acte  a  été  rédigé  et  avec  les  solennités  requises. 

U  nous  a  donc  paru  grave  d*aller  jusqu*à  accorder  une  faveur  aussi  importante 
que  celle  qui  vient  d^étre  rappelée  dans  les  cas  qu'édicté  Tarticle  3  du  projet. 

U  nous  a  semblé  qu'il  était  plus  prudent  de  ne  pas  accorder  à  de  simples  copies, 
même  quand,  elles  seraient  délivrées  par  des  administrations  publiques,  le  bénéfice 
entier  deji'aulhenticité. 

Nous  sommes  portés  à  penser  que  ces  copies,  probablement  toutes  exactes  et 
sincères,  ne  seront  Tobjet  d*aucune  critique. 

Si  par  hasard  il  en  survient,  ce  sera  évidemment  dans  des  cas  très-rares,  et  alors 
l'affaire  s'instruira,  les  magistrats  apprécieront;  et  nous  aurons  agi  prudemment  en 
ne  préjugeant  rien. 

Examen  de  la  troisième  modification  proposée. 

L'article  la  de  la  loi  du  i3  février  187  a  est  ainsi  conçu  : 

■  Les  notaires  tiendront  leurs  minutes  à  la  disposition  des  vérificateurs  ou  em- 
ployés du  Gouvernement ,  qui  auront  le  droit  d'y  rechercher  les  extraits  d'actes  de 
l'état  civil  déposés  pour  minutes  ou  annexés  à  d'autres  actes ,  antérieurement  à  la 
présente  loi. 

I  Une  copie  certifiée  des  extraits  signalés  par  ces  employés  ou  réclamés  par  la 
Commission  sera  délivrée  sur  papier  libre  et  sans  honoraires  par  le  notaire ,  et  remise 
an  dépôt  central ,  ou  elle  restera,  t 

U  résulte  du  texte  de  cet  article  que  les  notaires  ne  sont  pas  tenus  de  rechercher 
dans  leurs  minutes  les  extraits  authentiques  qui  y  sont  annexés,  et  que  la  loi  ne 
les  oblige  à  rien  qu'à  déUvrer,  lorsqu'ils  en  sont  requis,  les  copies  des  extraits 
signalés  par  les  employés  de  l'enregistrement  ou  réclamés  par  la  Commission. 

A  Paris,  cette  exécution  n'a  souffert  aucune  difficulté,  les  notaires  ont  été  au 
devant  des  intentions  de  la  loi  et  ont  fait  opérer  eux-mêmes  les  recherches  néces- 
saires; mais  cet  exemple  n'a  pas  toujours  été  suivi  par  les  notaires  des  départe- 
ments. 

Ils  se  sont  retranchés  dans  le  texte  dé  la  loi. 

II  suit  de  là  qu'il  existe  dans  les  études  des  notaires  un  grand  nombre  d'actes  de 
l'état  civil  et  dont  la  Commission  sera  privée  tant  que  la  loi  ne  sera  pas  modiCée. 

Devant  une  pareille  situation ,  il  y  avait  des  mesures  à  prendre 
Une  dbposition  nouvelle  doit  donc  être  introduite,  afin  d'enjoindre  aux  notaires 
de  rechercher  d'office  les  extraits  d'actes  de  l'état  civil  déposés  pour  minutes  dans 
leurs  études,  et  d*en  adresser  copie  certifiée  par  eux,  au  dépôt  central,  dans  un 
délai  d'un  an. 

Âurait-on  dû  inscrire  dans  la  loi  une  sanction  pénale  P  Quelques-uns  de  nous 
ont  pensé  qu'il  ne  fallait  pas,  et  ont  fait  remarquer  que  la  loi  une  fois  rendue,  il  en 
résultera  pour  les  notaires  détenteurs  une  obligation  absolue  et  un  devoir  profes- 


OblifAtioo 

impoMe 

AUX  noUlrM 

d«  rachsrchrr 

d'ojieê 

1m  ei  trait  s 

d'aetM  dâposri 

cIms  m» 
«l  4'«B  «drsster 

àtê  copÏM 
a  a  dépôt  caotral. 


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192 


RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 


pTCJcU  compara 

d« 
Go«vtni«iMDt 

rt  de 

la  CommÎMioa 

«le  I'AsmoiUm 

natiooal*. 


sionnel  ;  d'autres  ont  insisté  poar  que  f  exécution  fut  au  moins  recommandée  ans 
Chambres  de  discipline,  mais  tous  nous  nous  sommes  associés  aux  espérances  de 
M.  le  Garde  des  sceaux,  et  sommes  bien  certains  que  tous  les  notaires  délenleun 
s*empresseront ,  dans  cette  circonstance,  de  venir  en  aide  aux  efforts  que  £ut  !e 
Gouvernement. 

Chacun  doit  apporter  son  concours  h  Tœuvre  qui ,  reconstituant  la  condition  de 
rhomme  dans  la  société  et  dans  la  famille,  touche  à  ses  intérêts  les  plus  graves. 

En  conséquence ,  Messieurs ,  nous  vous  proposons  le  projet  de  loi  suivait  : 

PROJET  DE  LOI  DU  GOUVERNEMENT. 

Art.  1*'.  Les  articles  a,  8  et  i a  de  la  loi  du  la  février  187a  sont  inteipnele^ 
OU  modifiés  ainsi  qu*ii  est  dit  dans  les  articles  suivants. 

Art.  2.  La  Commission  instituée  par  Farticle  a  de  ladite  loi  pourra  reconstituer 
les  actes  de  Tétat  civil  sur  la  simple  déclaration  des  parties  ou  des  tiers,  coofinnée 
par  celle  d'autres  personnes  qui  seront  entendues  comme  témoins. 

Les  dispositions  pénales  du  troisième  paragraphe  de  Tarticle  ao  seront  appli- 
cables aux  témoins  comme  aux  déclarants. 

Art.  3.  La  Commission  pourra,  par  une  délibération  spéciale  et  motivée,  dis- 
penser les  administrations  et  établissements  publics  de  remettre  au  dépôt  cenira) 
les  extraits  authentiques  dont  ils  sont  détenteurs,  à  la  charge  d  en  délivrer,  sur  p- 
pier  libre,  une  copie  certifiée  conforme,  laquelle  fera  foi  jusqu*à  inscription  defaoï. 

La  même  dispense  pourra  être  accordée  à  des  particuliers.  Dans  ce  cas,  la  copie 
ne  fera  foi  que  jusqu  à  preuve  contraire. 

Art.  a.  Les  notaires  devront  rechercher  d* office  les  extraits  d  actes  de  Téial  drii 
déposés  pour  minutes  dans  leurs  études  ou  annexés  à  d*autres  actes,  et  en  adresser 
copie,  certifiée  par  eux,  au  dépôt  central,  dans  le  délai  d*un  an,  à  compter  deb 
présente  loi. 

PROJET  DE  LOI  DE  LA  COMMISSION. 

Arti  1*'.  Comme  au  projet. 
Art.  '2.  Comme  au  projet. 

Art.  3.  La  Commission  pourra,  par  une  délibération  spéciale  et  motivée,  dis 
penser  les  administrations  et  établissements  publics  de  remettre  au  dépôt  central  1& 
extraits  authentiques  dont  ils  sont  détenteurs,  à  la  charge  d*en  délivrer,  sur  papier 
libre,  une  copie  certifiée  conforme. 

La  même  dispense  pourra  être  accordée  à  des  particuliers. 

Art.  a.  Comme  au  projet. 

L'es  Chambres  de  discipline  sont  chargées  de  veiller  à  Fexécution  de  la  présente 
disposition. 


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DE  PARIS.  193 


N*  53. 


LOI«'> 

QDI  MODIFIE    CBBTAINBS  DISPOSITIONS   DE    LA   LOI    DU    1 2    FBVRIEB    187:1. 

Déclarations  des  parties.  —  Administrations  publiques,  —  Notaires. 
3  août  1875. 

.  Art.  l".  Les  articles  2,  8  et  i a  de  la  loi  du  i a  février  187a  sont  interprétés 
m  modiGés  ainsi  qu  il  est  dit  dans  les  articles  suivants. 

Art.  2.  La  Commission  instituée  par  larticle  a  de  ladite  loi  pourra  reconstituer 
es  actes  de  Fétat  civil  sur  la  simple  déclaration  des  parties  ou  des  tiers,  confirmée 
nr  celle  d*autres  personnes  qui  seront  entendues  comme  témoins. 

Les  dispositions  pénales  du  trc^ième  paragraphe  de  Tarticle  ao  seront  appli- 
:ables  aux  témoins  comme  aux  déclarants. 

Art.  3.  La  Commission  pourra,  par  une  délibération  spéciale  et  motivée,  dis- 
penser les  administrations  et  établissements  publics  de  remettre  au  dépôt  central  les 
extraits  authentiques  dont  ils  sont  détenteurs ,  à  la  charge  d  en  délivrer,  sur  papier 
libre ,  une  copie  certifiée  conforme. 

La  même  dispense  pourra  être  accordée  à  des  particuliers. 

Art.  k.  Les  notaires  devront  rechercher  d  office  les  extraits  d  actes  de  Tétat  civil 
déposés  pour  minutes  dans  leurs  études  ou  annexés  à  d*autres  actes,  et  en  adresser 
copie  certifiée  par  eux,  au  dépôt  central,  dans  le  délai  d'un  an,  à  compter  de  la 
promul^tion  de  la  présente  loi. 

Les  Chambres  de  discipline  sont  chargées  de  veiller  à  l'exécution  de  la  présente 
disposition. 

Délibéré  en  séance  publique,  à  Versailles,  le  3  août  187 5. 

^'  Journal  officiel  du  1 2  août  187S;  Bulletin  des  lois,  xn*  série,  n*  a 94-4 376. 


Conventions. 


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Deslraclion 

par  l'iacr'Ddie 

dos  regislre* 

d« 

IVlat  civil. 


RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CML 

DE  REMIREMONT  ET  DE  MONTMÉDY. 


REMIREMONT. 


N*  54. 
PROJET  DE  LOI 

RELATIF  AUX  FRAIS  DE  RECONSTITUTION  DES  REGISTRES  DE  L*BTAT  GITIL 
DE  L'ARRONDISSEMENT  DE  REMIREMONT. 

(M.  Dufaure,  Garde  des  sceaux.  Ministre  de  la  justice.) 

Séance  du  32  janvier  1873. 
\ 

EXPOSE  DBS  MOTIFS. 

Messieurs,  le  tribunal  de  première  instance  de  Remiremont  a  été  détruit  par  on 
incendie,  le  29  janvier  1871  ;  le  double  de  tous  les  registres  de  Télat  dvil,  dq)osé 
au  greffe  en  vertu  de  l'article  ii3  du  Gode  civil ,  a  été  anéanti.  Ge  malheureux  évé- 
nement pourrait  avoir  les  conséquences  les  plus  graves  si ,  par  suite  d'un  accident 
nouveau,  le  seul  double  restant  venait  à  disparaître  dans  une  ou  plusîeors  coid- 
munes.  Il  importe  donc  de  prendre  les  mesures  nécessaires  pour  reconstituer,  (bos 
le  plus  bref  délai  possible ,  les  registres  incendiés. 

Gette  reconstitution  peut  se  faire  sans  Tintèrvention  du  pouvoir  législatif  et 
d*après  k  marche  tracée  par  les  circulaires  des  4  novembre  181 4  et  1 9  octobre  1871. 
Il  s'agit,  en  effet,  d'une  opération  purement  matérielle,  puisque  le  double  des 
registres  existe  encore  dans  les  archives  de  toutes  les  communes  et  de  Tarrondisse- 
ment.  La  copie  de  ces  registres  pourra  donc ,  conformément  aux  circulaires  précitées, 
être  faite  par  les  soins  de  ladministration  municipale,  sur  un  nouveau  rostre  coté 
par  le  président  du  tribunal  et  vérifié  par  le  procureur  de  la  République.  Ge  ma- 
gistrat, pour  rendre  celte  vérification  plus  facile  et  plus  sûre,  réclamera  le  concoun 
des  juges  de  paix,  et  un* jugement  du  tribunal  rendu  à  la  requête  du  ministère 
public  ordonnera  que  les  nouveaux  registres  tiendront  lieu  à  Tavenir  des  doubles 
détruits. 

D*un  autre  côté,  la  plus  grande  partie  des  frais  auxquels  ce  travail  pourra  donner 
lieu  sera  évitée  grâce  aux  dispositions  de  là  loi  votée  par  TAssemblée  le  5  janvier 
187a.  Gette  loi  décide  en  effet  que  les  procédures  et  jugements  a^^ant  pour  objet, 
soit  de  reconstituer  les  registres  perdus ,  soit  de  rétablir  ou  compléter  des  actes  se 


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REœNSTmmoN  ms  actes  de  létat  avn-.  195 

rapportanl  à  la  période  écoulée  da  4  septembre  1871  jasqu^à  sa  promulgation, 
sont  affiranchis  des  frais  de  timbre  et  d'enregistrement.  Des  instructions  en  ce  sens 
avaient  été  adressées  a  M.  le  procureur  général  de  Nancy,  le  8  août  187a. 

Mais  la  loi  du  6  janvier  n*a  pu  dispenser  des  frais  qui  sont  la  rémunération  d*an 
travail  accompli  et  auxquels  doit  donner  lieu  la  copie  des  actes  sur  un  nouveau  re- 
gistre. 

Ud  grand  nombre  de  communes  de  Tarrondissement  de  Remiremont  ont  refusé 
de  voter  les  crédits  nécessaires;  elles  font  remarquer  d*abord  que  les  registres  n  é- 
taient  pas  conGés  à  leur  garde,  et  que  dès  lors  la  responsabilité  de  leur  perte  ne 
saarait  leur  être  imputée. 

En  principe,  il  parait  impossible  d'admettre  que  la  dépense  ne  doive  pas  être 
supportée. par  les  communes,  car  elles  sont  seules  directement  intéressées  à  ce  que 
le  double  r^;istre  soit  rétabli  au  greffe;  et  la  commune  de  Remiremont,  où  Tin- 
ceodie  a  en  lieu ,  ne  peut  évidemment  être  rendue  responsable  d'un  événement  de 
force  majeure. 

Mais  il  est  une  autre  raison  qui  nous  parait  devoir  être  prise  en  sérieuse  consi- 
dération. L'arrondissement  de  Remiremont  a  cruellement  souffert  de  l'occupation 
allemande,  et  le  procureur  général  de  Nancy  estime  qu'un  grand  nombre  de  com- 
munes  rainées  par  l'invasion  ne  pourraient  supporter,  au  moins  en  totalité,  la 
charge  nouvelle  qui  leur  serait  imposée. 

La  loi  du  la  février  1873,  relative  à  la  reconstitution  des  actes  de  l'état  civil  de         Parug* 
Paris,  a  partagé  entre  l'État  et  les  communes  les  dépenses  de  toute  nature  aux-       «"^r*  l'^^t 
qoeiies  cette  reconstitution  doit  donner  lieu.  *^ 

*  le»  eomniiuet 

Nous  vous  proposons  d'appliquer  le  même  principe  i  la  reconstitution  des  re-         dn  fraii 
gistres  de  l'arrondissement  de  Remiremont.  <>« 

D'après  les  reaseignements  transmis  par  le  procureur  général  de  Nancy,  le 
nombre  des  actes  de  l'état  civil  détruits  s'élève  à  a83,88i,  qui  se  décomposent  ainsi  : 

Actes  de  naissance 1 39,o35 

de  décès 107,137 

—  de  mariage 37,710 

Total 283,881 

L'arrêté  du  6  mai,  pris  en  exécution  de  la  loi  du  13  février  187a ,  alloue  aux 
greffiers  une  indemnité  de  1 5  centimes  pour  chaque  copie  d'acte  de  naissance,  de 
reconnaissance  d'enfant  naturel  et  de  décès ,  et  une  indemnité  4e  3o  centimes  pour 
chaque  copie  d'acte  de  mariage. 

On  ne  peut  songer  à  transporter  à  Remiremont  les  actes  de  l'état  civil  de  toutes 
les  communes;  le  travail  devra  donc  être  fait  dans  cbaque  commune  :  il  sera  d'ail- 
leurs achevé  d'autant  plus  vite  qu'il  sera  confié  à  un  plus  grand  nombre  de  per- 
sonnes, et  les  secrétaires  des  mairies,  qui  sont  presque  toujours  les  instituteurs, 
wnt  naturellement  désignés  pour  en  être  chargés.  Au  reste,  il  parait  juste  de  leur 
accorder  la  même  indemnité  qu'aux  greffiers,  ce  qui  élèverait  les  frais  de  reconsti- 

1.3. 


raeoDtlitulinn. 


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196 


RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 


tulion  à  36,9a5  fr.  46  cent,  pour  les  actes  de  naissance  et  de  décès,  et  à  9,81 3  fr. 
pour  les  actes  de  mariage,  soit  un  chiffre  total  de  46,a38  francs. 

En  conséquence,  nous  avons  Thonneur  de  vous  présenter  le  projet  de  loi  ci- 
joint  : 


PROJET   DB    LOI. 


Texte   conforme   à   celui  de   la  loi  votée  le   18   février   1873.  Voir  ci-après, 
page  197  in  fine,  le  texte  du  projet  voté. 


lacendie 

de  l'abbaye 

(le   nrrairptuont. 


N*  55. 
RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  CHARGÉE  D*EXAMINER  LE  PROJET  DE  LOI  PRECEDENT. 

par  M.  Claude  (Vosges),  membre  de  F  Assemblée  nationale. 
(Déposé  à  la  séance  du  1 1  février  1873.) 

Messieurs,  dans  la  nuit  du  29  janvier  1871,  un  monument  auquel  se  rattachaient 
de  précieux  et  nobles  souvenirs,  Tabbaye  de  Remiremont  devint  la  proie  des 
flammes.  Ce  sinistre  éclata  au  moment  où  s'accomplissaient,  sur  d'autres  poinb, 
les  plus  cruels  désastres  de  l'invasion.  Des  soldats  allemands  étaient  logés  dans 
Tabbaye.  Mais,  hâtons-nous  de  le  dire,  c'est  à  un  accident  indépendant  de  leur  to- 
lonté  que  l'incendie  doit  être  attribué.  Ils  le  combattirent  même  avec  un  zèle  incon- 
testable. 

L'abbaye  contenait,  outre  la  mairie,  le  tribunal  de  première  instance.  Les 
doubles  registres  de  l'état  civil  des  communes  de  l'arrondissement  de  RemiremoDt 
étaient  déposés  au  greffe ,  conformément  aux  prescriptions  de  la  loi.  Presque  tous 
furent  détruits.  Ceux  de  quelques  communes  seulement,  grâce  à  une  circonstance 
heureuse  et  fortuite,  échappèrent  aux  flammes. 

La  reconstitution  des  registres  incendiés  est  d'une  nécessité  urgente.  Les  admi- 
nistrations municipales  de  plusieurs  communes  y  ont  déjà  &it  mettre  la  main,  daD^ 
la  crainte  que  quelque  nouvel  accident  ne  les  prive  des  originaux  qui  leur  restent 
et  ne  leur  enlève  les  éléments  de  l'opération  qu'il  s'agit  de  mener  à  bonne  fin. 

Cette  opération  est  lente  et  coûteuse.  Qui  en  payera  les  frais  ? 

Le  projet  de  loi  qui  vous  est  soumis  les  fait  supporter  moitié  par  l'État,  moitié 
par  les  communes  intéressées.  L'exposé  des  motifs  invoque  k  l'appui  de  ce  sjstèmf' 
la  loi  du  12  février  187a,  relative  à  la  reconstitution  de  l'état  civil  de  Paris.  Bien 
qu'il  n'y  ait  aucune  similitude  entre  les  causes  qui  ont  amené  la  destruction  des 
registres  dans  l'un  et  l'autre  cas ,  votre  Commission  est  d'avis  que  le  principe  de  b 
loi  précitée  doit  êtf  e  appliqué  à  la  reconstitution  de  l'état  civil  de  l'arrondissement 
de  Remiremont. 

L'intérêt  considérable  que  les  communes  ne  peuvent  manquer  d'attacher  à  l'eiis- 


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DE  REMIREMONT  ET  DE  MONTMÉDY. 


197 


lence  des  doubles  registres  leur  impose  le  devoir  de  participer  aux  frais  de  copie. 
Mais  elles  ont,  d*uo  autre  côté,  subi  les  conséquences  les  plus  ruineuses  de  finva- 
sion,  et  Tintervention  de  TÉtat  pour  moitié  delà  dépense  est  ici  conforme  aux 
règles  de  la  plus  stricte  équité. 

Quelques  membres  de  votre  Commission  ont  soutenu  que  les  communes  doivent 
être  entièrement  exonérées  des  frais  qui  ont  motivé  le  projet  de  loi.  Suivant  eux , 
les  communes  ne  sauraient  être  rendues  responsables  de  la  perle  des  doubles 
registres,  puisque  la  garde  ne  leur  en  est  pas  conGée.  Cest  TÉtat  seul  qui  a  intérêt 
k  leur  conservation;  les  cooununes  peuvent  s* en  passer;  les  originaux  quelles 
détiennent  leur  suflisent.  Lorsque  des  extraits  de  Tétat  civil  déposé  au  greffe  sont 
délivrés,  les  communes  ne  participent  en  rien  à  la  perception  à  laquelle  ces  extraits 
donnent  lieu,  et  c'est  là  une  preuve  évidente  qu'elles  ne  sont  pas  responsables. 

La  majorité  de  votre  Commission  a  repoussé  ce  système.  La  rétribution  à  laquelle 
donne  lieu  la  délivrance  des  extraits  de  Tétat  civil  déposé  au  greffe  ne  proGle  nul- 
lement à  l'État,  mais  au  greffier. 

L'État  et  les  communes  ont  un  égal  intérêt  à  Fexistence  des  doubles  originaux. 
La  solidarité  est  étroite.  Au  lieu  de  Tincendie  du  greffe,  supposez  Tincendie  d'une 
mairie  :  la  commune  qui  y  perdra  son  état  civil  pourra-t-elle  le  retrouver  ailleurs 
qu'au  greffe  du  tribunal ,  où  une  loi  prévoyante  ordonne  d'en  faire  le  dépôt  ?  La 
sécurité  que  les  citoyens  puisent  dans  la  conservation  de  leur  état  civil  est  donc 
placée  sous  une  double  garantie,  sous  la  double  garde  de  l'État  et  des  communes. 
Quand  cette  sécurité  est  troublée ,  l'État  et  les  communes  doivent  concourir  el  con- 
tribuer à  la  rétablir. 

Quant  aux  frais  de  la  reconstitution  à  laquelle  veut  pourvoir  le  projet  de  loi , 
lexposé  des  motifs  propose  une  allocation  de  i5  centimes  pour  chaque  copie  d'acte 
de  naissance,  de  reconnaissance  d'enfant  naturel  et  de  décès,  et  une  allocation  de 
3o  centimes  pour  copie  d'acte  de  mariage. 

Ces  indemnités  sont  plutôt  faibles  qu'exagérées.  D'après  des  renseignements  par- 
venus à  votre  Commission ,  plusieurs  communes  ont  dû  porter  à  45  centimes  le  prix 
de  la  copie  des  actes  de  mariage.  En  maintenant  les  allocations  aux  taux  indiqué 
par  l'exposé  des  motifs,  les  frais  de  reconstitution  s'élèveront,  pour  tous  les  actes, 
à  la  somme  de  48,a38  fr.  65  cent. 

Votre  Commission  vous  propose.  Messieurs,  d'adopter  le  projet  de  loi  tel  qu'il 
TOUS  a  été  présenté. 


L*Étit 

doit-il  Mal 

•upporUr 

1«  frais 

d« 

racOBititalioD  ? 


Êvalaa«î«a 
de»  frai». 


PROJET  DB  LOI  ^ 


Ariicle  unique.  Les  frais  auxquels  donnera  lieu  la  reconstitution  du  double  des 
registres  de  l'état  civil  de  l'arrondissement  de  Remiremont  seront  supportés  moitié 
par  l'Etat,  moitié  par  les  communes  intéressées. 

-''  Voie  le  i8  février  1873.  Promulgation  :  Journal  officiel  du  2  a  février  1873;  Bull,  des 
'"»,  xu' série,  n*  119-1751. 


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198 


RECONSTITUTION  DES  ACTES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 


MONTHEDY. 


N»  56. 


PROJET  DE  LOl*^^ 

RELATIF  AUX  PRAIS  DE  RBGONSTITOTION  DES  REGISTRES  DE  L'ÉTAT  CIVIL 
DE  L'ARRONDISSEMENT  DE  MONTHEDY  (mEUSe). 

(M.  Depeyre,  Garde  des  sceaux.  Ministre  de  la  justice.) 
Séance  du  9  mars  1874. 


EXPOSE  DES  MOTIFS. 


DMtraeliou 

des  registres 

par  rÎBoodalioD. 


ParUgt 
•Dire  l'Eut 

al 

Io«  commuet 

des  frais 

da 

raconslit«li<Mi« 


Messieurs,  au  moment  de  Tinvestissement  de  la  ville  de  Montmédy,  les  archives 
du  greffe  furent  descendues  dans  les  caves  du  tribunal.  Elles  y  restèrent  exposées 
à  Thumidité  jusqu'au  moment  où  la  signature  des  préliminaires  de  paix  permit  à  la 
justice  de  reprendre  son  cours.  Dans  Tintervalle ,  le  double  bombardement  souffert 
par  la  ville  endommagea  considérablement  les  bâtiments  du  palais  de  justice;  les 
caves  elles-mêmes  ne  furent  point  préservées,  et  Teau  put  y  pénétrer. 

Les  papiers  qui  y  étaient  renfermés  subirent  de  graves  altérations,  et  notaonment 
une  grande  partie  des  doubles  des  registres  de  l'état  civil  des  différentes  commuoes 
de  r arrondissement ,  deux  cents  volumes  environ ,  ont  été  plus  ou  moins  sériea- 
sement  atteints  ;  dans  les  uns,  la  couverture  seulement  a  souffert,  dans  d  autres, 
une  partie  des  feuillets  a  été  rongée  par  rhumidité,.et  les  actes  quils  contenaieat 
sont  devenus  complètement  illisibles.  Dans  ces  circonstances,  il  importe  de  prendre 
les  mesures  nécessaires  pour  reconstituer  dans  le  plus  bref  délai  possible  les 
registres  altérés  ou  détruits. 

Cette  reconstitution  peut  s*opérer  conformément  aux  règles  indiquées  par  les 
circulaires  des  4  novembre  181 4  et  1  g  octobre  1871.  Les  copies  faites  par  les  soins 
de  l'administration  municipale  sur  les  doubles  existant  dans  les  communes  rem- 
placeront les  actes  détruits;  puis  le  tribunal,  par  un  jugement  rendu  à  la  requête 
du  ministère  public,  ordonnera  que  ces  copies  auront  la  même  autorité  que  les  ori- 
ginaux. 

Quant  à  la  question  de  savoir  par  qui  seront  supportés  les  frais  auxquels  donnen 
lieu  ce  travail ,  le  projet  de  loi  qui  vous  est  soumis  les  met  par  moitié  à  la  charge 
de  rÉtat  et  des  communes  intéressées,  en  s'inspirant  de  l'article  a 5  de  la  loi  dn 
la  février  187a,  relative  à  la  reconstitution  des  actes  de  Tétat  civil  de  Paris.  Nous 
vous  proposons ,  en  effet ,  d'étendre  le  même  principe  à  la  reconstitution  des 
regbtres  de  Tarrondissement  de  Montmédy,  ainsi  que  l'Assemblée  nationale,  dans 


Rapport  :  Journal  officiel  du  2 1  mai  187^. 


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DE  REMIREMONT  ET  DE  MONTMÉDY.  199 

une  circonstance  analogue,  a  déjà  cru  devoir  le  faire  en  faveur  de  Tarrondissement 
de  Remiremont. 

L arrêté  du  6  mai,  pris  en  exécution  de  la  loi  du  la  février  187a,  alloue  aux 
greffiers  une  indemnité  de  1 5  centimes  pour  chaque  copie  d*acte  de  naissance ,  de 
reconnaissance  d*en£Eint  naturel  et  de  décès,  et- une  allocation  de  3o  centimes  pour 
chaque  copie  d'acte  de  mariage. 

Le  nombre  des  actes  à  reconstituer  est  de  i8,o4a  ,  parmi  lesquels  il  faut 
compter  : 

i*"  8,3 16  actes  de  naissance. 
2''  a, 55 a  actes  de  mariage. 
3*  7,174  actes  de  décès. 

Total    i8,o4a 


En  fixant  les  indemnités  aux  taux  indiqués  par  l'exposé /ues  motifs,  les  frais  de        KfdiMiion 
reconstitution  s'élèveront,  pour  tous  les  actes,  à  la  somme  de  3,089  fr.  10  cent. 
En  conséquence,  nous  avons  Thonneur  de  présenter  le  projet  de  loi  ci-joint  : 


PROJET  DE  LOI 


('/. 


Article  unique.  Les  frais  auxquels  donnera  lieu  la  reconstitution  du  double  des 
registres  de  Tétat  civil  de  larrondissement  de  Montmédy  seront  supportés  moitié  par 
l'Étal,  moitié  par  les  communes  intéressées. 

^>)  Délibéré  les  31  mai,  18  et  a 5  juin  iSyd.  Adoption,  a 5  juin.  Promulgation  :  Journal 
ofiàel  du  18  juillet  1874 ;  BuU,  des  lois,  xii*  série,  n*  aii-SaSi. 


(Iw  frais. 


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RÉTABLISSEMENT) 

DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION. 


CHEMINS  DE  FER»»».-  VOIES  NAVIGABLES.  -  ROUTES  NATIONALES. 


N'  57. 
RECONSTITUTION 

DE  LA  GRANDE  LIGNE  DE  NAVIGATION  UNISSANT  LES  BASSINS  DE  L*OGBAN  ET  DE  LA  MEDITER Bi.'^ EL 

PROJET  DE  LOI 

RELATIF  AU  RETABLISSEMENT,  SUR  LE  TERRITOIRE  FRANÇAIS,  DES  VOIES  NAVIGABLES 
INTERCEPTÉES  PAR  LA  NOUVELLE  FRONTIÈRE. 

(  Renvoyé  à  la  Commission  d^enquôle  des  chemins  de  fer.  ) 

(M.  de  Larcy,  Ministre  des  travaux  publics.) 

Séance  du  i3  février  1874. 

EJLPOSB  DES  MOTIFS. 

Messieurs,  Texposé  des  motifs  qui  a  servi  de  base  à  la  loi  du  i*'  août  187a '^ 

cliemiM  d«  r«r  (0  La  loi  du  1 7  juin  1 873  (voir  t  lU,  p.  58a  ) ,  en  reconstituant  le  réseau  des  chemins  de 

da  r£»i.         f^p  jg  |«£^|  ^  Q  assuré  le  rétablissement  des  communications  rapides  de  la  frontière  franco-soisse 

à  la  frontière  franco-belge. 

Caualisaiion  W  Joamol  officid  du  lo  août  187a;  BalL  des  lois,  xii*  série,  n*  io3-i355.  Exposé  des 

Uo  U  Mo»6ll«       motifs  :  Journal  officiel  du  i5  aoât  187a.  Rapport  :  Jonmal  officiel  du  38  août  1873.  — Pir 

^    .  la  loi  du  1 0  août  1872,  le  Ministre  des  travaux  publics  a  été  autorisé  à  accepter  au  nom  de 

ri  Pont-  rÉtat   Toffre  du  département  de  Meurthe-et-Moselle,  d'avancer  à   TÉtat    la   somme  de 

Saiiii-Viaccni.      3,100,000  fraucs ,  à  relFet  d'assurer  Texécution  des  travaux  de  canalisation  de  la  Moselle 

entre  Toul  et  Pont-Saint-Vincent. 

EXTRAIT  DE  L*BXP08é  DBS  MOTIFS. 

La  grande  ligne  de  navigation  qui,  par  les  canaux  de  la  Marne  au  Rhin  et  du  Rhdne  au 
Rhin ,  unissait  entre  eux  les  bassins  de  TOcéan  et  de  la  Méditerranée ,  est  aujourd'hui  deve- 
nue pour  la  France  une  ligne  discontinue ,  par  suite  de  la  perle  du  versant  orienul  des 
Vosges.  Il  importe  de  relier  entre  eux,  sur  notre  territoire,  les  deux  tronçons  qui  nous 
restent;  et  c'est  dans  ce  but  que  Padministration  des  travaux  publics  a  prescrit  l'étude  à'uoc 
nouvelle  ligne  qui ,  parlant  du  canal  de  la  Marne  au  Rhin ,  près  de  Toul ,  remonterait  le  cours 


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RÉTABLISSEMENT  DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION.  201 

relative  à  la  canalisation  de  la  Moselle  entre  Toul  et  Pont-Saint-Vincent,  donne  un 
aperçu  général  des  études  prescrites  par  TAdministration  pour  la  reconstitution ,  sur 
notre  territoire,  des  voies  navigables  de  premier  ordre  interceptées  par  la  nouvelle 
frontière. 

Dès  le  mob  d*avril  1871,  en  effet,  le  Ministre  des  travaux  publics,  répondant  à 
une  question  posée  par  un  honorable  représentant  du  département  de  Meurthe-et- 
Moselle  ,  annonçait  à  TAssemblée  nationale  qu  un  service  spécial  d 'ingénieurs  venait 
d'être  organisé  pour  procéder  sans  retard  à  ces  importantes  études. 

Les  avant-projets  soumis  depuis  lors  à  l'Administration  permettent  de  mieux  dé- 
finir le  but  et  les  dispositions  d'ensemble  du  vaste  programme  qu'il  s'agit  de  réaliser. 

La  grande  artère  navigable  formée  par  les  canaux  de  la  Marne  au  Rhin  et  du 
Rhône  au  Rhin  se  trouve  aujourd'hui  divisée  en  trois  tronçons  par  la  frontière  alle- 
mande :  la  section  intermédiaire,  comprenant  tout  le  versant  oriental  des  Vosges, 
est  comprise  dans  le  territoire  annexé  ;  l'obligation  de  rattacher  entre  eux ,  sur  le 
versant  occidental,  les  deux  tronçons  qui  nous  sont  restés,  s'impose  donc  comme 
une  nécessilé  urgente.  D'un  autre  côté,  il  est  indispensable  de  relier  l'est  de  la 
France,  et  en  particulier  le  bassin  métallurgique  de  la  Meurthe,  aux  exploitations 
houillères  de  la  Belgique.  Envisagée  à  ce  double  point  de  vue ,  la  solution  de  la 
question  comporte,  dans  son  ensemble,  la  construction  d'une  grande  ligne  de  nari- 
gation  unissant  entre  eux  les  bassins  de  l'Océan  et  de  la  Méditerranée  et  compre- 
nant : 

1*  La  canalisation  de  la  Meuse  jusqu'à  la  frontière  et  sa  jonction  avec  la 
Moselle; 

a*  La  canalisation  de  la  Moselle  et  sa  jonction  avec  la  Saône  aux  environs  de 
Port-sar-Saône. 

Canalisation  de  la  Meuse  entre  Sedan  et  la  frontière.  —  La  jonction  de  la  Meuse  à  c«D«ii»jiioa 

la  Moselle  nécessite  plusieurs  sortes  de  travaux ,  notamment  des  travaux  de  canali-  ^*  '*  '^''^ 

sation  dans  la  partie  comprise  entre  Sedan  et  la  frontière  belge.  De  Verdun ,  point  ^  j^  frobùèr*. 
où  elle  commence  à  être  navigable ,  jusqu'à  la  frontière  de  Belgique,  la  Meuse  a  un 

(le  la  Moselle  sapéneore,  et  qui ,  franchissant  le  faite  séparatif  des  deux  mers,  viendrait  abou- 
tir à  la  partie  supérienre  du  cours  de  la  Saône. 

D'un  autre  côté,  une  autre  étude  non  moins  importante  an  point  de  vue  des  intérêts  in- 
dustriels et  commerciaux  du  pays,  celle  d*une  voie  navigable  destinée  à  relier  la  haute  Marne 
avec  la  Saône  supérieure ,  a  été  prescrite  par  TAdministration ,  el  cette  double  étude  se  poursuit 
arec  une  égale  activité. 

En  attendant  que  les  projets  de  ces  nouvelles  lignes  navigables  soient  terminés  et  que  le 
Gouvernement  soit  en  mesure  de  proposer  à  TAssembiée  nationale  les  voies  et  moyens  d*exé- 
cution  de  ces  utiles  entreprises,  nous  avons  cru  devoir  donner  satisfaction  aux  besoins 
urgents  d'une  population  particulièrement  digne  de  toute  notre  sollicitude,  eu  détachant  du 
travail  d'ensemble  un  avant-projet  spécial  relatif  à  la  canalisation  de  la  Moselle  en  amont  de 
TouK  jusqu'à  Flavigny,  sur  un  parcours  de  3.3  kilomètres  environ. 


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202  RÉTABUSSEMENÏ 

développement  de  a3o  kilomètres  environ,  mais  cest  surtout  depuis  Sedan  quelle 
offre  pour  les  transports  une  importance  toute  spéciale.  Elle  traverse,  en  effel,  à 
partir  de  cette  ville ,  ia  portion  la  plus  commerçante  des  Ardenncs ,  celle  où  la  iàbri- 
cation  des  tissus  et  Tindustrie  métallurgique  ont  pris,  depuis  le  commencemeal du 
siècle,  des  développements  considérables.  En  raison  de  la  nature  très-accidentée de^ 
terrains  de  transition  sur  lesquels  s'est  développée  la  forêt  des  Ardenues,  les 
routes  sont  difficiles;  aussi  la  rivière  a-t-elle  été,  jusqu'à  l'ouverlure  des  chemins  de 
fer  qui  constituent  l'ancien  réseau  ardennais ,  la  seule  voie  possible  de  traDsport. 
Cette  voie,  très-imparfaite  d'abord,  en  raison  des  rapides  et  des  obstacles  de  U>utf 
nature  quelle  présentait,  a  reçu,  à  différentes  époques,  et  notamment  de  1837 
k  1845,  des  améliorations  qui  ont  eu  pour  résultat  de  porter  le  tirant  d'eau  à  an 
mètre  dans  les  principaux  biefs;  mais  il  reste  encore  bien  des  imperfections  que 
les  ressources  du  budget  n'ont  pas  permis  de  faire  disparaître. 

De  son  côté ,  le  Gouvernement  belge  s'imposait  des  sacrifices  pour  porter  le  tirant 
d'eau  de  la  Meuse  et  de  la  Sambre  d'abord  à  i'",2o,  puis  à  l'tyo,  entre  Naœuret 
Liège;  enfin,  au  con^mencemcnt  de  186g,  il  prenait  les  dispositions  nécessaires 
pour  continuer  jusqu'à  la  frontière  française  les  améliorations  réalisées  entre  Liège 
et  Namur.  Le  Gouvernement  français  reconnut,  de  son  côté,  que  le  moment  était 
venu  de  procurer  k  la  navigation,  sur  la  partie  franrjaise  de  la  Meuse  s  étendant 
jusqu'au  canal  des  Ardennes,  les  facilités  qu'elle  trouvait  en  Belgique,  et  il  pres- 
crivit l'étude  des  ouvrages  à  exécuter  pour  obtenir  un  tirant  d'eau  minioum  de 
2  mètres  sur  son  territoire. 

De  Sedan  à  Givel ,  la  rivière  est  actuellement  partagée  en  douze  biefs  par  des 
barrages  dont  les  écluses  ont  ^6  mètres  de  longueur  utile  sur  5", 70  de  laideur.  Les 
ingénieurs  ont  reconnu  que  les  écluses  et  les  dérivations  pouvaient  être  conser- 
vées ,  sauf  à  intercaler  de  nouveaux  barrages  là  où  il  existe  des  cbenaux  artificiels  à 
faible  tirant  d'eau  ou  des  maigres  qui  échappent  à  l'action  des  barrages  actuels;  à 
l'aide  de  draguages  et  de  redressements,  on  obtiendrait  sur  tout  le  parcours  un  che- 
nal de  ao  mètres  de  largeur  au  fond. 

Après  une  enquête,  de  tous  points  favorable  aux  propositions  des  ingénieurs,  le 
conseil  général  des  ponts  et  chaussées  a  émis  l'avis  que  l'amélioration  projetée  da 
cours  de  la  Meuse,  entre  Sedan  et  la  frontière  belge,  présentait  un  véritable  carac- 
tère  d'urgence,  comme  continuation  des  travaux  qui  se  poursuivent  en  Belgique. 
Le  conseil  ne  met  pas  en  doute  que  ces  travaux  n'aient  pour  résultat  d'abaisser 
d*une  manière  notable  le  prix  du  transport  des  houilles  vers  Sedan  et  le  canal  des 
Ardennes,  et  d'augmenter  le  mouvement  général  du  trafic,  qui ,  sur  la  Meuse  fran- 
çaise, malgré  son  imperfection,  s'est  élevé,  par  une  progression  non  interrompue, 
au  chiffre  de  i63,ooo  tonnes  en  186g. 

JoociioQ  Canal  de  la  Meuse  à  la  Moselle.  —  En  amont  de  Sedan ,  la  ligne  de  jonction  de 

Je  u  Meose       j^  Rfeuse  à  la  Moselle  se  compose  de  deux  parties  : 

1"  La  canalisation  de  la  Meuse  de  Sedan  à  Verdun; 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION. 


203 


a*  Un  canal  laléral  à  cette  rivière  aboutissant  a  Troussey,  sur  le  canal  de  la 
Marne  au  Rhin  et  empruntant  ce  dernier  canal  jusqu'à  Toul. 

La  canalisation  de  la  Meuse,  entre  Sedan  et  Verdun,  est  prévue  dans  des  condi- 
lions  telles  qu*on  puisse  mettre  à  profit  les  travaux  antérieurement  exécutés  en 
vertu  d'un  décret  du  17  avril  1861  et  qui  ont  pour  objet  principal  de  contourner, 
au  moyen  de  dérivations  éclusées,  les  usines  dont  les  chutes  étaient  péniblement 
franchies  à  Taide  de  pertuis.  11  n  y  aura  à  opérer  qu  un  faible  relèvement  du  plan 
d*eaa  pour  obtenir  k  profondeur  de  a  mètres ,  et  des  barrages  procureront  ce 
résultat  sans  inconvénients  notables. 

Le  canal  latéral,  qui  constitue  la  véritable  jonction  de  la  Meuse  à  la  Moselle,  se 
détache  à  Troussey  du  canal  de  la  Marne  au  Rhin ,  de  là  se  dirige  parallèlement  au 
cours  de  la  Meuse  jusqu  à  Verdun.  La  descente  vers  la  Meuse  s'effectue  de  Troussey 
à  Saint-Mihiel  presque  complètement  en  dehors  de  la  vallée;  puis  la  traversée  de 
celte  ville  se  ûJt  en  lit  de  rivière,  et  le  tracé  se  maintient  ensuite  constamment  ' 
dans  la  vallée  jusqu'à  Verdun ,  où  il  rentre  de  nouveau  en  rivière. 

Amélioration  da  canal  de  la  Marne  au  Rhin  entre  Troassey  et  Toul  —  L'améliora- 
tion de  la  partie  du  canal  de  la  Marne  au  Rhin  empruntée  pour  la  jonction  de  la 
Meuse  avec  la  Moselle  ne  comporte  que  les  ouvrages  à  faire  pour  opérer  le  relève- 
ment du  plan  d'eau  à  a  mètres,  et  pour  obtenir  le  complément  d'alimentation 
nécessité  par  ce  relèvement;  toutefois  les  écluses  devront  être  agrandies  de  manière 
à  présenter  les  mêmes  dimensions  que  celles  de  la  nouvelle  ligne  de  navigation 
projetée. 


Jonction  de  la  Moselle  à  la  Saône,  —  Le  canal  de  la  Moselle  à  la  Saône  se  ratta- 
chera au  canal  de  la  Marne  au  Rhin  par  deux  branches  distinctes.  La  branche 
principale  comprend  la  portion  en  lit  de  rivière  entre  Toul  et  Pont-Saint- Vincent, 
laquelle  est,  ainsi  que  nous  l'avons  rappelé,  en  cours  d'exécution,  et  fait  suite  à  la 
partie  du  canal  de  la  Marne  au  Rhin  établie  latéralement  à  la  Moselle ,  en  amont 
de  Frouard. 

L'autre  branche  part  de  Jarville,  immédiatement  en  amont  de  Nancy,  et  vient  se. 
souder  à  la  précédente  entre  Messins  et  Richardménil,  après  avoir  traversé,  à  ciel 
ouvert,  au  col  de  Mauvais-Lieu,  la  ligne  de  faite  entre  les  versants  de  la  Meurthe  et 
de  la  Moselle.  Au  delà  du  point  de  jonction  de  ces  deux  branches,  la  ligue  se  con- 
tinue latéralement  à  la  Moselle  jusqu'à  proximité  de  Thaon,  où  elle  reçoit  les  eaux 
d'un  embrandiement  arrivant  directement  d'Épinal.  Le  canal  s'élève  à  partir  de 
Tbaon  vers  la  vallée  de  FAvière ,  où  il  se  développe  de  niveau  pour  franchir  à  ciel 
ouvert,  près  de  Giraucourt,  le  faite  séparatif  des  bassins  de  la  Moselle  et  de  la 
Saône.  Il  descend  ensuite  le  vallon  de  Méloménil ,  puis  la  vallée  du  Coucy  jusqu'à  la 
Saône,  où  il  se  prolonge  jusqu  a  Port-sur-Saône. 

Le  développement  total  de  la  ligne  de  jonction  de  la  Moselle  à  la  Saône  est  de 
303  kilom.  700  mètres,  y  compris  les  branches  de  Nancy  et  d'Êpînal. 


Jonction 

do 

la  Saône 

à  la  Motel  la 

el 

■u  canal 

(le  U  Marne 

an  Rhin. 


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Alim«DUlioii 
(Im  biefs. 


Eusoiuble 

des  IravaojL 

et 

de»  (Irpeose*. 


EaijiiêU . 


204  RÉTABUSSEMENT 

Le  bief  de  partage  des  Vosges  est  projeté  à  la  cote  36 1  mètres  du  nivellement 
général  de  la  France;  sur  le  versant  de  la  Moselle,  la  pente  de  la  branche  princi- 
pale est  de  i54  mètres,  rachetée  par  5  a  écluses;  celle  du  versant  de  la  Saône  est  de 
iSi^^So,  rachetée  par  5o  écluses.  Partout  le  tirant  d'eau  est  de  a  mètres,  il  est 
même  porté  à  a'ao  ou  a'^So  dans  les  parties  en  lit  de  rivière.  La  longueur  des 
écluses  de  buse  en  buse  est  de  ào  mètres,  leur  largeur  de  S^tao. 

Les  ingénieurs  ont  fait  une  étude  approfondie  de  la  question  d*alîmentation.  Us 
ont  évalué  à  5oo  litres  par  seconde  le  volume  d'eau  à  fournir  au  bief  de  partage,  au 
moyen  d*une  rigole  à  deui  branches  partant,  lune  de  la  Mosdle  en  amont  d*Éloga, 
l'autre  de  la  Valogne  en  aval  de  Chéniménil.  Cette  rigole  fonctionnera  pendant  six 
ou  sept  mois  de  Tannée;  mais,  dans  les  moments  de  sécheresse,  où  Teau  acquiert 
dans  les  Vosges  une  énorme  valeur  industrielle  et  agricole ,  on  aura  recours  aux 
trois  lacs  de  Gérardmer,  de  Longemer  et  de  Retournemer,  au  moyen  de  qudques 
travaux  d'aménagement  qui  procureront  une  réserve  annuelle  de  plus  de  a  miilioiu 
de  mètres  cubes.  AGn  de  remplir  les  biefs  supérieurs  du  canal  avec  une  rapidité 
suffisante  après  un  chômage,  les  ingénieurs  ont  étudié  un  quatrième  réservoir  dans 
le  haut  de  la  vallée  de  l'Avière,  d'une  capacité  de  4iiao,ooo  mètres  cubes. 

Indépendamment  de  l'alimentation  principale  destinée  au  bief  de  partage  et  aux 
parties  les  plus  élevées  de  chacun  des  versants ,  Tavant-projet  pourvoit  à  l'alimenta- 
tion secondaire  de  ceux-ci  au  moyen  de  prises  d'eau  étagées  sur  tout  le  parcours  de 
leurs  parties  inférieures.  La  branche  de  Nancy  aura  une  alimentation  spéciale. 

Les  avant-projets  dressés  par  les  ingénieurs,  pour  la  canalisation  de  la  Meuse, 
pour  sa  jonction  avec  la  Moselle  et  pour  la  jonction  de  la  Moselle  à  la  Saône,  com- 
portent une  dépense  totale  de  65  millions  de  francs  ainsi  répartie  : 

Canalisation  de  la  basse  Meuse  entre  la  frontière  belge  et  Sedan 
(  1 13  kilom.  5  mètres) 1 1 ,5oo,ooorr. 

Canalisation  de  la  Meuse  en  amont  de  Sedan  et  canal  de  jonction 
avec  le  canal  de  la  Marne  au  Rhin  (i6a  kilom.  a  mètres) 19,000,000 

Amélioration  du  canal  de  la  Marne  au  Rhin  (ao  kilomètres). .  • .      a,a5o,ooo 

Canal  de  la  Moselle  à  la  Saône,   non  compris  la  somme  de 
a,  100,000  francs,  affectée  par  la  loi  du  i**  août  187a  à  la  portion 

comprise  entre  Toul  et  Pont-Saint- Vincent 3a,ai5,ooo 

(longueur,  y  compris  les  embranchements  de  Nancy  et  d'Ëpinal, 
aoa  kilom.  7  mètres). 

Total 64,965,ooofr 

Soit  en  nombre  rond  65  millions  de  francs  pour  une  longueur  totale  de 
498  kilomètres  et  en  moyenne  i3o,4oo  francs  par  kilomètre. 

Les  propositions  des  ingénieurs ,  après  avoir  fait  l'objet  d'un  premier  examen  de 
la  part  du  conseil  général  des  ponts  et  chaussées ,  ont  été  soumises  à  Tenquètc 
d'utilité  publique  prescrite  par  la  loi  du  3  mai  i84i.  et  ont  rencontré  la  plos  vive 
adhésion.  D'un  autre  côté ,  en  raison  de  la  connexité  des  intérêts  que  la  grande 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION. 


205 


ligne  de  navigation  projetée  est  appelée  à  desservir,  les  conseils  généraux  des 
déparlemenis  qu  elle  traverse  ont  formé  de  concert,  et  par  application  des  articles  8g 
et  suivants  de  la  loi  du  lo  août  1871,  une  commission  interdépartementale  de  délé- 
gués pris  dans  leur  sein;  celte  commission,  présidée  par  M.  le  général  Chanzy, 
avait  pour  mission  de  suivre  raf&ire  dans  ses  diverses  phases,  et  de  rechercher  les 
combinaisons  financières  propres  à  en  favoriser  la  prompte  réalisation. 

La  commission  interdépartementale  s'est  arrêtée  à  la  combinaison  énoncée  ci- 
après,  qui,  en  matière  de  travaux  publics,  a  déjà  reçu  de  nombreuses  applications 
et  qu  elle  a  formulée  dans  les  termes  suivants ,  pour  être  soumise  à  Tadoption  des 
départements  intéressés  : 

Art.  1*.  Le  syndicat  des  départements  des  Ardennes,  de  la  Meuse,  de  Meurthe- 
et-Moselle,  des  Vosges  et  de  la  Haute-Saône  offre  d'avancer  à  TÉtat  la  somme  de 
65  millions,  à  Teffet  d'assurer,  dans  un  délai  maximum  de  huit  années,  l'exécution 
des  travanx  de  canalisation  de  la  Meuse,  à  partir  de  la  frontière  belge,  la  jonction 
de  la  Meuse  à  la  Moselle  et  à  la  Saône ,  et  Tamélioration  de  la  partie  du  canal  de  la 
Marne  au  Rhin  empruntée  par  la  nouvelle  voie  navigable. 

Art.  2.  Les  fonds  successivement  versés  par  le  syndical ,  jusqu'à  concurrence  de 
ladite  sonune  de  65  millions,  porteront  intérêt  à  4  p.  0/0,  à  dater  de  leur  verse- 
ment. 

L'amortissement ,  calculé  au  même  taux  de  4  p-  0/0,  s'effectuera  en  vingt  années, 
à  partir  de  1881. 

Art.  3.  Le  syndicat  demande,  en  conséquence,  Vautorisation  d'emprunter,  à  un 
taux  qui  n'excède  pas  6  p.  0/0,  la  somme  nécessaire  pour  réaliser  le  capital  de 
65  millions,  dont  il  offre  de  faire  l'avance,  ainsi  qu'il  a  été  dit  à  l'article  i",  et  au- 
quel s'ajoutera,  pendant  la  période  de  construction,  la  part  d'intérêts  dépassant  le 
taux  de  4  p.  0/0  servi  par  l'État. 

Cet  emprunt  pourra  être  réalisé,  soit  avec  publicité  et  concurrence,  soit  par  voie 
de  souscription,  soit  de  gré  à  gré,  avec  la  faculté  d'émettre  des  obligations  au  por- 
teur ou  transmissibles  par  voie  d'endossement. 

Art.  &•  Les  sommes  laissées  à  la  charge  du  syndicat,  du  fait  de  l'écart  entre  le 
taux  de  l'emprunt  et  celui  de  l'intérêt  servi  par  l'État,  ainsi  que  les  frais  accessoires 
relatifs  à  l'emprunt,  seront  couverts  à  l'aide  des  produits  d'un  péage  à  établir  sur 
la  voie  navigable,  à  dater  de  la  mise  en  exploitation  de  chacune  de  ses  sections. 

Ce  péage  sera  de  5  millimes  par  tonne  et  par  kilomètre. 

Il  comprendra  les  droits  de  navigation ,  dont  l'État  fera  l'abandon  pendant  toute 
la  durée  de  l'amortissement. 

La  perception  sera  opérée  par  les  agents  des  contributions  indirectes. 

Le  produit,  déduction  faite  des  droits  de  perception ,  sera  versé,  tous  les  quinze 
jours,  à  la  caisse  du  département  ou  il  aura  été  perçu. 

La  perception  du  droit  ci-dessus  spécifié  cessera   dès  qu'elle  aura  produit  la 


A  va  «cet 
da  sjodicat 

d» 
départemroU 


Projet 
d'empronl. 


Payfmenl 

des  frais 

et  intérêts. 


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206 


R^ABLISSEMENT 


SonteriptioDS 
tic  garantie. 


AJmiDiatnition 
du  nyndical. 


D^parlemenU 
adkérenU. 


AdhcaioB 
conditioaelle 

du 
coomII  gonéral 

de 
la  Ilaole-Sa^ne. 


somme  nécessaire  pour  couvrir,  en  capital  et  inlérêts,  aux  taux  de  rémission  de 
l'emprunt ,  Técart  résultant  de  la  différence  des  taux  de  Tintérét,  ainsi  qne  les  frais 
relatifs  à  Temprunt  et  généralement  tous  autres  frais  accessoires. 

Elle  ne  pourra ,  en  aucun  cas ,  se  prolonger  au  delà  de  la  période  de  rembourse- 
ment par  l'État,  augmentée  d'un  nombre  d'années  égal  à  celui  qu'exigera  fexéca- 
tion  des  travaux. 

Elle  sera ,  par  suite,  limitée  k  une  période  maxima  de  vingt-buit  années. 

Art.  5.  Le  syndicat  accepte,  en  ce  qui  le  concerne,  les  engagements  pris  par  di- 
verses communes,  ainsi  que  par  des  industrieb  et  autres  intéressés,  de  souscrire 
respectivement  un  nombre  de  parts  de  garantie,  qui  est  actuellement  de  1,698, 
cbacune  engagée  au  maximum  jusqu  a  concurrence  du  i/5oo  du  déficit  éventuel, 
condition  résultant  de  la  circulaire  des  membres  de  la  commission  interdéparte- 
mentale en  date  du  7  octobre  dernier. 

Il  accepte  également  par  avance,  et  dans  l'intérêt  commun,  tous  les  engagemenlj 
semblables  qui  seraient  souscrits  postérieurement. 

Pour  le  cas  où  ces  engagements  deviendraient  effectifs ,  la  répartition  du  déficit 
entre  les  garants  serait  effectuée  déGnitivement  par  les  soins  du  syndicat,  confor- 
mément aux  bases  indiquées  ci-dessus;  et  le  recouvrement  en  serait  opéré  dans  la 
forme  des  contributions  directes,  par  rôles  généraux,  et,  au  besoin,  par  rôles  sup- 
plémentaires, tous  lesdifs  rôles  rendus  exécutoires  par  les  préfets  des  domiciles 
respectifs  des  souscripteurs. 

Art.  6.  Le  syndicat  sera  administré  par  une  commission  interdépartementale, 
composée  de  dix  membres  nommés  respectivement  par  les  conseils  généraux  des 
cinq  départements  intéressés,  à  raison  de  deux  membres  par  département. 

Cette  commission  rédigera  les  statuts  du  syndicat  et  les  soumettra  à  Tapprobation 
des  conseils  généraux  dans  la  session  qui  suivra  immédiatement  le  vote  de  la  loi  à 
intervenir. 

Les  départements  des  Ardcnnes,  de  la  Meuse,  de  Meurthe-et-Moselle  et  des 
Vosges  ont  donné  leur  adhésion  pure  et  simple  aux  résolutions  de  la  commission 
interdépartementale. 

Le  conseil  général  de  la  Haute-Saône  y  a  adhéré  également,  mais  aux  conditioD^ 
suivantes  : 

i""  L'État  prendra  à  sa  diai^e,  au  moyen  des  verseme&its  des  65  millions,  l'eKc- 
cutioo  de  la  totalité  des  travaux,  à  quelque  somme qu*ils  puissent  se  monter; 

a*"  Les  travaux  seront  entrepris,  dès  Torigine,  à  partir  de  Port-sur-Saâne; 

3**  La  loi  à  intervenir  stipulera  rengagement  par  TÉtat  d'achever  dans  le  même 
délai  de  huit  années  les  travaux  de  canalisation  au-dessous  de  Port-sur-Saône  jusqu'à 
Saint-Symphoriea,  et  de  les  exécuter  de  manière  que  les  éduscs  de  Toriginedu 
canal  jusqu  à  Saint-Sympborien  soient  construites  dans  les  mêmes  conditions  de 
profondeur,  de  largeur  et  de  longueur,  afin  d*assurer  une  communication  non  in- 
terrompue de  la  Moselle  jusqu'au  Rhône; 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION.  207 

i"  Pendant  la  période  d^exécolion  des  travaux ,  la  part  d*intéréi  non  soldée  par 
rÉtat  sera  payée  sur  les  fonds  de  Temprunl; 

5'  La  répartition  des  charges  qui  pourraient  incomber  au  département,  du  fait 
de  la  combinaison  proposée,  sera  effectuée  selon  les  règles  de  la  compétence; 

6*  La  part  qui  lui  incombera  dans  le  payement  des  différences  d'intérêt  sera 
proportionneUe  au  trafic  comparé  de  tout  le  canal; 

7**  Les  produits  du  canal  seront  livrés  au  syndicat ,  bruts  et  sans  défalcation  des 
frais  d'entretien,  d'exploitation  ou  de  personnel; 

8"  Les  parts  de  garantie  souscrites  pour  l'emprunt  seront  maintenues  et  régula- 
risées. 

La  première  des  conditions  réclamées  par  le  conseil  général  de  la  Haute-Saône 
ne  semble  pas  devoir  soulever  d'objection.  Les  estimations  des  avant-projets,  dressés 
avec  un  soin  que  s* est  plu  à  reconnaître  le  conseil  général  des  ponts  et  chaussées, 
semblent  en  effet  assez  larges  pour  donner  la  garantie  qu'aucun  mécompte  n'est  à 
craindre;  la  somme  à  valoir,  destinée  à  faire  face  aux  circonstances  imprévues,  est 
calculée  de  manière  à  parer  à  toutes  les  éventualités  et  même  à  £iire  espérer  des 
économies  sur  l'estimation  totale. 

n  est  bien  entendu  d'ailleurs  que  les  départements  intéressés  ne  s'engagent  que 
jusqu'à  concurrence  d'une  somme  de  65  millions  de  francs,  et  que  si  cette  sonune 
ne  suflit  pas  pour  terminer  l'entreprise,  l'État  devra  aviser  aux  mesures  à  prendre 
pour  assurer  les  voies  et  moyens  d'achèvement  des  travaux. 

En  ce  qui  touche  l'obligation  pour  le  Gouvernement  de  terminer  la  canalisation       Canaliution 
de  la  Saône  pendant  la  période  d'exécution  de  la  nouvelle  ligne  projetée ,  il  ne  peut  ^^ 

eiister  aucun  doute  sur  les  intentions  de  l'administration  à  cet  égard  ;  il  n'est  pas 
admissible  en  effet  que  TÉtat  s'impose  des  sacrifices  considérables  pour  la  création 
d'une  grande  artère  de  navigation  qui  aboutirait  à  une  impasse.  Il  faudra  donc 
mettre  la  Saône ,  entre  Port-sur-Saône  et  Lyon ,  en  état  de  recevoir  les  transports 
delà  Moselle  canalisée,  en  utilisant,  sauf  les  remaniements  indispensables,  les  tra- 
vaux exécutés  entre  ces  deux  points. 

Rappelons  d'abord  qu'entre  Port-sur-Saône  et  Lyon  la  Saône  se  divise  en  haute, 
petite  et  grande  Saône.  On  désigne  sous  le  nom  de  haute  Saône  la  partie  de  rivière 
qui  s'étend  au-dessus  de  Gray  ;  la  petite  Saône  est  comprise  entre  Gray  et  l'embou- 
cbure  du  Doubs  à  Verdun  ;  enfin  la  grande  Saône  s'étend  de  Verdun  à  Lyon.  Les 
canaux  de  Bourgogne  et  du  Rhône  an  Rhin  débouchent  dans  la  petite  Saône,  le 
premier  à  SaintJean-de-Losne,  le  second  à  Saint-Symphorien.  Le  canal  du  Centre 
a  son  point  de  jonction  avec  la  grande  Saône  à  Chatons. 

La  situation  des  travaux  faits  ou  à  faire  sur  cette  rivière  est  la  suivante  : 

La  loi  du  19  juillet  1887  a  affecté  une  allocation  de  1  a, 800,000  francs  a  l'amé- 
lioration des  parties  de  la  haute  ^t  de  la  petite  Saône  comprises  entre  Port*sur- 
Saône  et  Verdun;  un  crédit  de  4.4oo,ooo  francs  a  été  consacré  au  perfectionne- 
ment de  la  grande  Saône  entre  Verdun  et  Lyon.  Depuis  lors,  deux  décrets  des 
6  août  186 5  et  1  a  juin  1867  ont  autorisé  la  construction ,  évaluée  à  6,38o,ooo  fr., 


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Î208  RÉTABLISSEMENT 

de  cinq  barrages  nouveaux  sur  la  grande  Saône;  enfin  un  décret  du  ag  février  1871 
a  porté  à  8,43o,ooo  francs  festinnation  de  ces  derniers  travaux  à  raison  de  laccroiv 
sèment  des  dimensions  des  écluses. 

En  résumé,  de  iSSy  à  187a ,  la  Saône  a  été  dotée,  sur  le  budget  extraordinaire. 
d*allocations  successives  dont  le  total  s*élève  à  a5,63o,ooo  francs.  Les  fonds  accor- 
dés par  les  lois  de  1837  et  de  i84o  se  trouvaient  absorbés  en  i8â8;  mais  il  rest 
encore  à  dépenser  5  millions  environ  sur  la  dotation  des  décrets  de  1867  et  187Q 
Les  ingénieurs  prévoient  que ,  pour  mettre  la  Saône  en  état  de  recevoir  les  tnn<' 
ports  de  la  Moselle  canalisée ,  il  faudrait  dépenser  en  outre  : 

Sur  la  haule  Saône,  entre  Port-sur-Saône  et  Gray  (88  kilo- 
mètres)  • 6,aoo,ooo  fr 

Sur  la  petite  Saône,  entre  Gray  et  Verdun  (1 16  kilomètres). .  .  .  i,a5o,ooo 

Sur  la  grande  Saône ,  entre  Verdun  et  Lyon  (167  kilomètres) . .  .  i,3oo,ooo 

Total 8,760,000  Ir 

Ou  en  nombre  rond 9,000,000  fr 

Ces  dépenses  seront  certainement  réalisées  dans  le  cours  de  huit  années,  e 
il  sera  ainsi  satisfait  à  la  principale  et  pour  ainsi  dire  Tunique  objection  du  con 
seil  général  de  la  Haute-Saône.  Ses  autres  réserves,  en  effet,  sont  du  ressor 
du  syndicat  ou  n  ont  Irait  qu'à  des  dispositions  toujours  observées  en  pareille  ma 
tière. 
Évainaiion  Les  communcs,  les  industriels  et  les  commerçants  ont  répondu  à  f  appel  qm 

dwprodniu  j^yj.  ^^^'^  f^^jj  p^^j.  ^^  commissiou  interdépartementale,  en  souscrivant  plus  da 
trois  fois  la  garantie  qui  leur  était  demandée  pour  couvrir  les  départements  de 
toute  perle  qui  proviendrait  de  Tinsuffisance  des  produits  du  péage.  Le  taai 
de  ce  péage  (o,oo5  par  tonne  et  par  kilomètre)  a  été  calculé  de  manière  à  ne 
dépasser  en  aucun  cas  la  durée  de  Tamortissement  augmentée  du  temps  néce> 
saire  pour  l'exécution  des  travaux,  soit  en  tout  une  période  maxima  de  vin^ 
huit  ans.  Le  produit  assigné  à  cette  perception  correspond  à  rhypothèse  d'un 
tonnage  de  46o,ooo  tonnes;  or,  en  se  basant  sur  des  évaluations  très-modérees. 
on  peut  admettre  que  le  trafic  s'élèvera  en  moyenne  à  1  million  de  tonnes,  doui 
65o,ooo  sont  évaluées  d*après  la  situation  actuelle  de  findustrie,  c*est-à-dire  san» 
tenir  compte  des  établissements  qui  se  fondent  déjà  aux  abords  de  la  ligne  navi- 
gable en  cours  d'exécution  entre  Toul  et  Pont-Saint- Vincent ,  et  de  ceux  qui  so 
créeront  par  la  suite. 

Cest  seulement  à  dater  de  fachèvement  des  travaux  que  devra  commencer  d 
courir  le  payement  des  annuités  destinées  à  amortir  en  vingt  ans  favance  de  la 
somme  de  65  millions  de  francs  faite  à  TÉtat.  A  raison  des  délais  qu'a  entraines 
l'instruction  d*une  aussi  importante  affaire,  l'époque  présumée  de  la  mise  en  œuvre 
se  trouve  reculée  d*une  année ,  et  par  suite  l'amortissement  ne  commencerait  à  fonc- 
tionner qu'en  188a. 


i  peige. 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION. 

Li  inarche  des  travaux  serait  réglée  ainsi  qu*il  suit  : 

En  187^  on  dépenserait 3«ooo,ooo  fr. 

1 875 , 6,000,000 

1876 9,000,000 

1877 10,000,000 

1 878 10,000,000 

1879 10,000,000 

1880 • 10,000,000 

1 88 1 7,000,000 

ToTAi 65,000,000  fr. 


209 


Par  suite,  le  service  des  intérêts  calculés  à  k  0/0  entraînerait  pour  le  Trésor  les 
crifices  suivants  : 

A  payer  par  année. 

1 874  (pour  un  semestre) 60,000  fr. 

1875 240,000 

1 876 5do,ooo 

1 877 930,000 

187S 1,330,000 

1879 «,730,000 

1 880 2,1 30,000 

1 88 1 2,460,000 

Total •  9,380,000  fr. 

Le  chiffre  de  Tannuité  fixe  de  remboursement,  basée  sur  un  taux  d*intérét  de 

p.  0/0  et  payable  en  deux  termes  semestriels,  sera  de  il,7f>a,a48  francs. 

Il  reste  à  examiner  si  les  budgets  futurs  pourront  supporter  les  nouveaux  sacrî- 
ces  que  l'entreprise  projetée  imposera  au  Trésor,  sans  que  le  Gouvernement  se 
rouve  dans  Fobligation  de  recourir  À  des  mesures  spéciales  pour  y  faire  face. 

Nous  ferons  remarquer,  à  cet  égard ,  que,  pendant  les  huit  années  qu  on  assigne 
I  la  réalisation  de  cette  œuvre,  la  plus  grande  partie  des  annuités  dues  par  TÉtat 
mor  le  remboursement  d*avanccs  faites,  dans  des  conditions  analogues,  par  des 
lépartements,  des  villes  ou  des  chambres  de  commerce,  se  trouveront  éteintes, 
liosi  que  le  constate  Fétat  ci-après. 

H  résulte  de  ce  tableaif  que,  sur  ces  sept  entreprises,  cinq  seront  soldées  avant 
feiercice  1883,  et  laisseront  disponible  une  somme  de  8,096,345  francs. 

Par  suite  de  ces  extinctions,  l'annuité  à  inscrire  au  budget  de  i8da  pour  rem- 
boursement de  Vavance  faite  par  les  départements  de  l'Est  se  trouvera  déjà  com- 
pensée jusqu'à  concurrence  de  près  des  deux  tiers  ;  or  il  y  a  tout  lieu  d'espérer  que 
fici  là  notre  situation  financière  se  sera  assez  améliorée  pour  .rendre  facile  l'ins- 
cription au  budget  d'une  augmentation,  peu  importante  d'ailleurs,  des  crédits 
Ktuelleuient  affectés  au  département  des  travaux  publics. 

Conventions.  1  ^ 


Mirrh* 
<1«»  tnvaoB. 


S«rvic6 


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210 


RÉTABLISSEMENT 


Avit 

du 

Conseil  d'Éut. 


A  vil 

du  Minisire 

de  l'inlérieur. 


En  ce  qui  touche  la  canalisation  de  la  Saône ,  on  a  vu  qu*une  Konime  de  9  niillimb 
de  francs  serait  nécessaire  pour  obtenir  un  mouillage  de  a  mètres  entre  Porl•^u'• 
Saône  et  Lyon.  En  ajoutant  à  ce  chiffre  celai  de  5  millions  de  francs  restant  adt- 
penser  pour  Tachèvement  des  travaux  en  cours  d'exécution,  on  arrive  à  un  total d"» 
i4  millions  de  francs ,  à  répartir  sur  huit  années,  soit  1  «760,000  francs  par  an.  L? 
crédit  inscrit  à  la  deuxième  section  du  budget  pour  celle  entreprise  étant  annuelle- 
ment de  1  million  de  francs,  il  y  aurait  à  parer  à  une  insuffisance  annuelle  d- 
75,000  francs.  Or,  Tachèvement  prochain  de  quelqu*es-unes  des  entreprises  er, 
cours  d'exécution  sur  différentes  rivières,  dont  les  dépenses  sont  prélevées  sur  le 
même  chapitre  du  budget,  permettra  de  faire  face,  en  grande  partie  dumoiDs..iu\ 
sacrifices  qu  entraînera  Texécution  des  travaux  nécessaires  pour  mettre  la  Saône  ea 
état  de  recevoir  la  batellerie  de  la  nouvelle  voie  navigable. 

Le  projet  de  loi  destiné  à  sanctionner  les  dispositions  que  nous  Tenons  de  rap- 
peler a  été  soumis  au  Conseil  d*Etat,  qui  a  reconnu  Tincontestable  utilité  de  l'en- 
treprise projetée  et  y  a  donné  une  entière  adhésion,  en  approuvant  également!] 
combinaison  ftnancière  qui  doit  en  assurer  la  réalisation. 

Les  départements  des  Ardennes,  delà  Meuse,  de  Meurthe-et-Moselle,  desVosçes 
et  de  la  Haute-Saône  devant  se  trouver  engagés,  en  vertu  des  conditions  defem- 
prunt  à  contracter  en  commun ,  pour  un  terme  supérieur  au  maximum  de  quioir 
ans  fixé  par  farticle  4o  de  la  loi  du  10  août  1871,  M.  le  Ministre  de  rintérienrj 
dû  être  consulté  sur  le  point  de  savoir  s*il  y  avait  lieu  de  proposer  à  rÂs»enibltt 
Tapprobation  d'Une  clause  financière  impliquant  pour  ces  dcpartcmenis  un  engage- 
ment de  vingt  années. 

Par  une  lettre  du  i4  janvier  187^  ,  adressée  à  M.  le  Président  du  G>nseil  d'Etat. 
M.  le  Ministre  de  Tintérieur  a  reconnu  que  les  dispositions  arrêtées  par  les  conseil^ 
généraux  des  départements  intéressés  et  étudiées  par  le  G>nseil  d*État  paraissaient 
de  nature  à  favoriser  F  exécution  d'une  entreprise  que  rétablissement  de  la  noarelir 
frontière  a  rendue  indispensable  et  urgente .  et  a  déclaré  en  conséquence  qu'il  y 
donnait  une  pleine  adhésion. 

En  résumé,  l'instruction  de  cette  importante  a£hire  est  complète,  tant  au  point 
de  vue  de  la  déclaration  d'utilité  publique  qu'au  point  de  vue  de  la  combinaison 
fmancière  propre  à  en  assurer  la  rapide  réalisation.  Son  urgence  est  attestée  par  les 
vœux  des  conseils  municipaux,  des  chambres  de  commerce,  des  conseib  généraux 
des  départements  intéressés. 

Nous  espérons  que  TAssemblée  nationale  voudra  bien  y  donner  son  adhésion,  en 
approuvant  le  projet  de  loi  que  nous  avons  l'honneur  de  lui- soumettre. 


PROJET  DE  LOI. 


Texte  conforme  à  celui  de  la  loi  volée  le  ^à  mars  187^  (voir  p.  3i4)«s*ufifs 
deux  derniers  alinéa  de  l'article  5 ,  qui  dans  le  projet  de  loi  étaient  libellés  de  la 
manière  suivante  : 

«  La  perception  du  droit  ci-dessus  spécifié  cessera  dès  qu'elle  aura  produit  U 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION. 


211 


M)iimie  nécessaire  pour  couvrir,  en  capital  et  intérêts,  au  taux  de  l'émission  de 
l'emprunt,  l'écart  résultant  de  la  différence  des  taux  de  Tintérêt,  ainsi  que  les  frais 
relatifs  à  l'emprunt  et  généralement  tous  autres  frais  accessoires. 

■  Celte  perception  ne  pourra,  en  aucun  cas,  se  prolonger  au  delà  de  la  période  de 
remboursement  par  TEtat,  augmentée  d'un  nombre  d'années  égal  à  celui  qu'exigera 
['exécution  des  travaux.  Elle  sera ,  par  suite ,  limitée  à  une  période  maxima  de  vingt- 
liuit  ans,  à  partir  du  i*' janvier  iS'jà-  > 

Tabibau, 


DÉSIGNATION 

(les 

TRAVAUX. 

DATE 

de  !•  loi  aeeepUnl 

l'avance. 

MOBTAXT 
l'avauce. 

DURÉE 

d« 

raorarlisM- 

ment. 

MONTANT 

de  U  «Urnièra 

•onoilé. 

DATE 

dala 

daroiire 

annnîté. 

Moselle 

3i  juillet  1867... 

i*aout  1873 

ao  mai  1 868 .... 
ao  mai  1868. . . . 

18  mai  1864 

30  mai  1868. . . . 
1 3  janvier  1873.. 

fp. 
7,500,000 

3 , 1 00,000 

1  3,000,000 

788,000 

4,000,000 

10,000,000 

900,000 

1  3  ans. 

10  

ta 

13  

10  — 

i5 

5 

fr. 
885,000 

356,858 
1,368,907 
83,963 
708,475 
9«a.8o7 
180,000 

1881 

i884 
i88i 
■  881 
1873 
1886 
1877 

Idm 

Port  de  Dunkerque .... 

—  (le  Gravelines 

—  de  Brest 

—  de  Bordeaux.    .... 

—  desSables-d*Oionue. 

Totaux 

37,388,000 

4,376.010 

N*  58. 
RAPPORT^» 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  D*BNQOÈTB 

DES   CHEMINS   DE    FER    ET    AUTRES   VOIES   DE  TRANSPORT, 

CHARGÉE  D'EXAMINER  LE  PROJET  DE  LOI  PRÉcéOENT 

(URGENCB  déclarée], 

par  M.  Krantz,  membre  de  l'Assemblée  nationale. 

(extrait.) 

Messieurs ,  vous  avez  renvoyé  à  l'examen  de  votre  Commission  des  transports  le 
projet  présenté  par  le  Gouvernement  dans  la  séance  du  i3  février  187^.  Ce  projet, 
le  plus  important  qui  ait  été  conçu  depuis  quarante  ans  en  vue  de  compléter  notre 
réseau  de  voies  navigaUes,  comprend  tous  les  travaux  nécessaires  pour  améliorer 
la  Meuse,  la  Moselle,  et  réunir  ces  deux  rivières  entre  elles  et  la  Saône. 

Votre  Commission  l'a  examiné  avec  tout  le  soin  qu'il  mérite,  et  vient,  dans  le 
présent  rapport,  vous  faire  connaître  son  avis  et  ses  conclusions. 


'^  Joarnal  officiel  du  4  avril  1874. 


i4. 


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212 


RÉTABLISSEMENT 


Effeli 

Je  \»  léparation 

des  terri  loi  rr» 

•ur 

1m  eaoaax 

de  l'Âlsace- 

Lorraiae. 


EzploîUtion 
des  hADÎIIes. 


Le  traité  de  Francfort,  en  mutilant  notre  territoire,  nous  a  enlevé  une  partie  no- 
table des  canaux  qui  relient  TAlsace  et  le  nord  de  la  Lorraine  au  reste  de  la  Franc?. 
Ces  voies  de  communication  existent  encore,  il  est  vrai,  maïs  elles  sont  entre  l^ 
mains  d*un  puissant  voisin  qui,  par  des  tarife  ou  des  règlements  faits  à  son  profit. 
peut  nous  en  interdire  Tusage  ou  en  amoindrir  Tutililé. 

Les  beaux  établissements  industriels  de  F  Alsace,  dont  nous  étions  fiers,  et  3 
juste  litre,  sont  aujourd*hui  perdus  pour  nous.  Mais  nous  pouvons,  dans  des  con- 
ditions équivalentes ,  les  reconstituer  sur  le  versant  occidental  des  Vosges,  à  la  con- 
dition toutefois  d*y  constituer  aussi  les  voies  de  transport  économiques  qui  avaieol 
déterminé  leur  création  dans  la  vallée  du  Rhin. 

Les  forges  de  la  basse  Moselle  avaient  pris  un  tel  développement  en  quelques 
années,  quelles  fournissaient  environ  le  septième  de  la  production  en  fer  et  fonte  de 
toute  la  France.  Aujourdliui,  par  droit  de  conquête,  elles  sont  devenues  pro^ 
siennes;  mais  nous  pouvons  les  rétablir  dans  des  conditions  aussi  avantageuses  sur 
les  gisements  mêmes  de  la  haute  Moselle,  en  leur  rendant  également  les  voies  df 
transport  perfectionnées  qui  les  desservaient. 

Si  nous  voulons  que  nos  belles  salines  des  environs  de  Saint-Nicolas  prospèrent 
et  nous  fassent  oublier  la  perte  de  celles  de  Dieuze,  il  est  nécessaire  quelles  pois- 
sent, à  bas  prix,  recevoir  le  combustible  et  exporter  leurs  produits. 

Avant  les  tristes  événements  de  1870,  les  houilles  de  Saarbruk  alimentaient  no» 
industries  de  l'Est.  Mais  Texploitation  de  ces  mines  était  strictement  limitée  par  le 
gouvernement  prussien ,  et  les  livraisons  se  faisaient  d*une  manière  capricieuse  et 
sans  aucun  souci  de  la  clientèle  française.  Aussi  les  industriels  de  TEst  avaient-ib 
recherché  sur  notre  territoire  le  prolongement  des  couches  de  charbon  de  Sa.ir- 
bruk.  Après  de  longs  eiOforts  et  de  grands  sacrifices,  ils  étaient  parvenus  à  le$ 
atteindre  et  nous  allions  enfin  posséder,  dans  la  vallée  de  la  basse  Moselle,  des 
exploitations  de  houille  régulièrement  conduites  et  aussi  désireuses  de  satisfaire  au\ 
besoins  de  notre  industrie  que  celles  de  Saarbruk  Tétaient  peu.  Ce  prolongement  da 
bassin  est  comme  le  noyau  lui-même  entre  les  mains  de  la  Prusse,  qui,  n*ayantpltt5 
à  craindre  aucune  concurrence  de  ce  côté ,  pèsera  lourdement  sur  notre  marche. 

Le  rétablissement  sur  notre  territoire  des  voies  navigables  que  les  traités  noib 
ont  enlevées  est  donc  absolument  nécessaire  à  la  reconstitution  de  notre  industrie 
de  TEst,  et  c'est  la  seule  réparation  que  nous  puissions  accorder  à  ces  départements 
qui  ont  supporté  le  poids  le  plus  lourd  de  la  guerre;  mais  il  se  recommande  en- 
core à  un  autre  point  de  vue  qui  intéresse  le  pays  tout  entier. 

Jusquà  ces  derniers  temps,  T Allemagne  possédait  peu  de  canaux  et  Ton  pourait 
aisément  compter  le  nombre  des  écluses  qui  les  desservaient;  non  pas  que  la  cons- 
titution physique  de  ce  pays  ne  se  prêtât  à  l'établissement  des  voies  navigable»  : 
sous  ce  rapport,  il  est  à  peu  près  aussi  bien  doté  que  le  nôtre;  mais  les  divisions 
politiques ,  le  morcellement  en  une  foule  de  petits  États  rendaient  impossible^  san^ 
une  entente  fort  difficile  à  établir,  Texécution  de  ces  beaux  ouvrages.  Réunie  à  la 
suite  de  ses  victoires,  enrichie  par  nos  défaites,  TAlIcmagne  songe  à  employer  ant* 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION. 


213 


notable  partie  de  notre  rançon  à  Texécution  des  voies  navigables  dont  elle  a  compris 
le  besoin.  Elle  a  projeté  et  entrepris  Texécution  d*un  puissant  réseau  destiné  à 
réunir  la  Vistule  à  la  Sprée,  à  TElbe  et  au  Weser,  le  Rhin  au  Danube,  et  ce  dernier 
fleuve  à  TOder  et  au  Mein. 

Cet  immense  réseau,  qui  ne  comprendra  pas  moins  de  3,55o  kilomètres  el  qui 
coûtera  près  d*un  milliard ,  non-seulement  est  projeté ,  mais  est  en  voie  d*exécution  ; 
el  il  est  poussé  avec  une  activité  facile  à  comprendre  si  Ton  tient  compte  des  services 
qu'il  est  appelé  à  rendre  à  l'Allemagne. 

Dans  ce  réseau,  il  est  une  partie  qui  nous  intéresse  plus  particulièrement,  c^est 
celle  qui  réunit  le  Danube  au  Rhin  et  à  la  mer  du  Nord.  Elle  touche  en  plusieurs 
points  à  la  Suisse,  à  la  Belgique,  à  la  Hollande,  et  nous  enveloppe  d'une  ceinture 
continue  de  voies  navigables. 

Si  nous  ne  nous  mettons  promptement  en  mesure  de  reconstituer  sur  notre  terri- 
toire les  canaux  que  nous  avons  perdus  sur  la  frontière  de  TEst,  les  produits  de  la 
Belgique,  de  la  Hollande,  de  F  Angleterre,  arriveront  dans  le  midi  de  FAllemagne 
sans  emprunter  notre  territoire. 

Ceux  de  l'Orient  et  de  l'Asie  pénétreront  par  le  Danube  jusqu'à  nos  portes.  Non- 
feulement  nous  perdrons  le  bénéfice  d'une  situation  que  jusqu'à  ce  jour  on  avait 
pu  considérer  comme  exceptionnelle,  mais  encore  nous  aurons  besoin  de  nous  enve- 
lopper d'une  ceinture  de  douanes  pour  nous  protéger  contre  celte  invasion  el  con- 
servera nos  beaux  port  du  Havre  et  de  Marseille  la  clientèle  de  notre  propre  territoire. 

Il  suffit  de  jeter  les  yeux  sur  la  carte  pour  voir  combien  est  grand  le  danger  qui 
nous  menace  de  ce  côté. 

Cette  reconstitution  du  réseau  des  voies  navigables  de  l'Est  s'imposait,  au  lende- 
main de  la  guerre ,  comme  une  conséquence  des  cessions  de  territoire  que  nous 
avons  subies. 

L'admiDistration  Ta  compris  avec  une  sagacité  qui  lui  fait  honneur,  et,  par  déci- 
sions des  i5  avril  et  17  août  1871,  elle  a  prescrit  l'étude  des  voies  navigables  qui 
font  l'objet  du  présent  projet  de  loi. 

Le  rapport  continue  en  résumant  Fexposé  des  motifs  du  projet  de  loi, 
puis  aborde  i  examen  et  la  discussion  de  ce  projet. 

Sans  s'immiscer  au  delà  de  ce  qu'il  convient  dans  l'examen  des  dispositions 
techniques  et  s'attribuer  de  ce  chef  une  compétence  et  une  autorité  qui  ne  lui 
appartiennent  pas,  votre  Commission,  Messieurs,  croit  devoir  vous  soumettre 
quelques  observations.  L'étude  attentive  qu'elle  a  faite  récemment  de  l'ensemble 
de  nus  voies  navigables  lui  a  permis  de  reconnaître  certains  défauts  dont  elle  dési- 
rerait que  nos  nouvelles  voies  fussent  aflranchies.  Il  lui  semble  en  effet  que  l'expé- 
rience du  passé  ne  doit  pas  être  perdue  pour  nous  et  que  nous  devons  en  tirer  les 
enseignements  qu'elle  renferme. 


ReMao 

•lUaaBd 

lie  voies 

oivigablM. 


MoaiUage.  —  Le  mouillage',  établi  à  a  mètres  dans  les  canaux,  à  a"',ao  ou  a",3o        M*uiiiagc. 


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et 


2lk  RÉTABLISSEMENT 

en  mière,  assurera  partout  un  tirant  d*ean  utile  de  i",8o:  cest  une  dimension 
pleinement  satisfaisante.  Pour  bien  faire  comprendre  f  importance  de  celte  dbpt^ 
tion,  votre  Commission,  Messieurs,  doit  vous  faire  remarquer  que  la  subslitatioD 
du  mouillage  de  a  mètres  à  celui  de  i  ",6o  autrefois  adopté  permet  d*accroitre  de 
35  p.  o/o  le  chargement  utile  des  bateaux,  sans  augmenter  notablement  leurs  frak 
de  transport. 

DimenùoB»  Dîmensions  et  éclases.  —  Nous  nous  retrouvons  encore,  et  par  le  fait  des  dbpoii- 

tions  autrefois  adoptées  sur  la  basse  Meuse  et  le  canal  de  la  Marne  au  Rhin,  en  fier 
de  deux  types  d'écluses,  fun  de  5", 70  de  largeur  sur  46  ou  5o  mètres  de  lon- 
gueur, laulre  de  5",ao  sur  38",  10.  Le  projet  propose  de  conserver  le  premier eî 
de  porter  la  longueur  du  second  à  4o  mètres.  En  ce  qui  concerne  cette  dernière 
dimension,  votre  Commission  aurait  vu  avec  plaisir  quelle  fût  portée  à  4a  mètres. 
comme  sur  nos  beaux  canaux  du  Nord  ;  mais  elle  reconnaît  qu  avec  un  moailla^ 
de  a  mètres  et  une  longueur  utile  de  Ho  mètres ,  les  écluses  permettront  le  pa^ 
de  bateaux  chargés  de  ayS  tonnes,  avec  lesquels  on  peut  faire  des  transports  éco- 
nomiques. 

En  ce  qui  concerne  le  premier  type,  la  Commission  croit  devoir  faire  obsener 
que  les  bateaux  belges  qui  lutiliseront  ne  pourront  entrer  ni  dans  le  canal  d» 
Ardennes  à  Pont-à-Bar,  ni  dans  le  canal  de  la  Marne  au  Rhin  à  Troussey  ;  ils  seroot 
donc  nécessairement  conGnés  dans  la  basse  Meuse.  Dans  cette  situation,  y  a-l-ii 
lieu  de  feur  ouvrir,  au  prix  de  grandes  dépenses,  1  accès  de  la  partie  comprise  entre 
Verdun  et  Troussey,  et  même  celui  de  la  partie  comprise  entre  Verdun  et  Sedao. 
Votre  Commission  ne  saurait  Tadmettre.  Suivant  elle,  cest  à  Sedan  quils  devront 
s'arrêter  à  Tavenir,  comme  du  reste  ils  y  sont  obligés  aujourdlmi.  Dès  lors,  ensolh 
stituant  le  type  moyen  au  type  exceptionnel,  dans  toute  la  partie  comprise  entn 
Sedan  et  Troussey,  on  réalberait,  sans  amoindrir  en  rien  Tutilité  de  la  voie  navi- 
gable ,  une  importante  économie. 

Votre  Commission  ajoute  encore  qu*à  tant  faire  que  de  modifier  le  type  liabi- 
tuel ,  il  lui  paraîtrait  convenable  de  porter  la  largeur  des  écluses  à  deux  fois  5*,30. 
soit  io'",4o,  de  manière  à  pouvoir  à  la  fois,  et  par  une  seule  éclusée,  livrer pss^ 
sur  la  Meuse  à  deux  bateaux  du  canal  des  Ardennes  ou  du  canal  de  la  Marne  au 
Rhin.  L'accroissement  de  largeur  et  de  dépenses  qui  résulterait  de  cette  disposiiivQ 
se  justifierait  alors  par  un  accroissement  d'utilité;  mais  elle  ne  parait  vrainicnl 
acceptable  qu'entre  Sedan  et  la  frontière  belge. 

Aiiineuiaiion.  A  Umcntation.  —  La  question  d'alimentation  des  voies  navigables  artificielles  a  tk 

rarement  Lien  résolue  du  premier  coup;  presque  toujours  on  a  du  ajouter  de  nou- 
velles réserves  ou  de  nouvelles  dérivations  à  celles  qui  avaient  été  prévues  dès  Ion- 
gine.  C'est  qu'en  effet,  dans  ce  problème  complexe,  il  faut  à  la  fois  tenir  compte 
des  nécessités  permanentes  pendant  la  saison  estivale,  des  besoins  temporaires  pour 
le  remplissage  des  biefs  après  les  époquc^i  de  chômage,  et  enfin  éviter  d'eiupnintf^ 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION.  215 

toujours  à  la  partie  la  plus  élevée  dea  canaux  les  eaux  nécessaires  pour  des  ser- 
vices accidentels  dans  les  biefs  du  bas.  Ces  diverses  nécessités  ont  été  parfaite- 
ment comprises  par  Tauteur  du  projet,  et  Ton  peut  dire  que  jamais,  jusqu'à  ce 
jour,  une  voie  navigable  naura  été  dotée,  dès  le  début,  dune  aussi  opulente  ali- 
mentation. 

Votre  Commission ,  Messieurs ,  ne  croit  devoir  présenter  à  ce  sujet  qu  une  seule  Vrittrcne* 
obsenation.  Des  divers  moyens  de  se  procurer  des  ressources  pour  TaHmentation  ****  «-Mr^oir». 
des  canaux,  elle  donne  hautement  la  préférence  aux  réservoirs  sur  la  dérivation  des 
cours d eau  naturels.  En  détournant  les  eaux  du  lit  des  rivières,  on  trouble  des 
situations  acquises,  on  porte  atteinte  à  des  droits  ou  à  des  jouissances,  on  détruit 
une  partie  de  la  richesse  publique.  Les  réservoirs,  au  contraire,  reçoivent  les  eaux  à 
une  époque  où  elles  sont  inutiles  et  quelquefois  nuisibles ,  et  les  emmagasinent  pour 
les  périodes  de  sécheresse.  L'excédant  des  réserves  accumulées  peut  même  être  mis 
à  ladisposition  de  Tagriculture.  Ainsi,  par  exemple,  en  créant  dans  la  vallée  du 
Vair  une  réserve  de  A6  millions  de  mètres  cubes,  on  pourra  rétrocéder  3o  millions 
de  mètres  cubes  au  service  des  irrigations  Cette  solution ,  en  répartissant  la  dépense 
entre  les  syndicats  agricoles  et  la  navigation,  permettra  de  réduire  les  charges 
propres  à  chacun  des  services ,  et  elle  augmentera  la  richesse  publique  sans  appau- 
vrir personne. 

•Mais  elle  se  recommande  encore  à  un  autre  point  de  vue  :  avec  une  réserve  de 
ào  millions  de  mètres  cubes ,  on  peut  couvrir  d'un  mètre  d  eau  4<ooo  hectares  de 
terrains  le  long  de  la  Meuse,  ou,  si  l'on  aime  mieux,  constituer  pendant  quarante- 
cinq  jours  un  flot  puissant  de  i  o  mètres  cubes  par  seconde.  Entre  des  mains 
habiles  celte  ressource  peut  avoir  une  im[K>rtance  considérable  pour  ia  défense  du 
lerrîloirc. 

La  dérivation  des  eaux  de  la  Moselle,  au  droit  de  Cheniménil,  ne  présente  aucun 
inconvénient,  grâce  à  la  précaution  prise  d'enrichir  cette  rivière  pendant  la  saison 
iiéche,  a  l'aide  de  puissantes  réserves  établies  dans  les  lacs  des  Vosges.  En  des  temps 
plus  heureux,  la  Commission  eût  insisté  pour  que  les  rigoles  d'amenée  au  bief  de 
partage  fussent  elles-mêmes  rendues  navigables;  mais  elle  reconnaît  qu*il  résulterait 
de  cette  très-utile  modification  une  aggravation  de  dépenses  que  notre  situation  ne 
comporte  pas.  Elle  se  borne  donc  à  en  faire  mention. 

Les  autres  dispositions  du  projet  sont  secondaires  et  n'ont  paru  a  votre  Commis- 
sion mériter  aucune  observation  importante; 

Ëniin  votre  Commission  a  vu  avec  une  véritable  satisfaction  que  l'on  a  compris  Service 

dans  les  dépenses  du  projet  un  service  de  télégraphie  spécial  pour  la  voie  d'eau.     ^^  télégraphie. 
L'application  récente  de  cette  mesure  sur  certaines  de  nos  voies  navigables  a  pro- 
duit les  meilleurs  résultats. 

Eclairée  par  ses  études  sur  la  situation  et  les  besoins  des  voies  navigables  en 
France,  elle  prend  la  liberté  de  signaler  comme  mesures  utiles  au  développement 
du  trafic  : 

i'  L'établissement  de  ports  simplement  construits,  mais  nombreux  et  spéciale- 


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216  RÉTABLISSEMENT 

ment  établû  au  droit  des  principales  exploitations  agricoles,  industrielles  et  com- 
merciales; 

a"  Le  raccordement  des  voies  d'eau  avec  les  voies  de  fer  voisines; 

3*  L'établissement  d*un  service  de  touage  ou  d*un  halage  régulier. 

Elle  ne  doute  pas  que  les  habiles  ingénieurs  chargés  de  la  direction  des  ira- 
vaux  ne  reconnaissent  eux-mêmes  Futilité  de  ces  mesures  et  ne  les  réalisent  eo 
temps  utile. 

L«  projM  Imporicmce  militaire  du  projet.  —  Votre  Commission,  Messieurs,  vient  de  vow 

*"  ^.'V  signaler,  à  propos  de  Talimentation  des  canaux  de  la  Meuse,  les  ressources  qae 
fourniront  à  la  défense  les  grands  réservoirs  du  Vair  et  du  Mouzon.  Elle  aurait  pi 
ajouter  que  les  réserves  à  établir  à  Bouzey  et  dans  les  lacs  des  Vosges  rendront  le 
mêmes  services  sur  la  haute  Moselle.  Mais  là  ne  se  borne  pas  Fimportance  défensiTe 
de  la  grande  artère  quil  s*agitde  créer.  De  Givet  à  Pout-sur-Saône ,  sur  5oo  kilo- 
mètres, elle  constituera  un  obstacle  continu ,  couvert  de  distance  en  distance  paries 
places  de  Belfort,  Épinal,  Toul,  Saint-Mihiel,  Verdun,  Mézières.  Sans  prétendre â 
une  compétence  spéciale  en  matières  militaires,  nous  pouvons  affirmer  qu'on  parai 
obstacle,  ainsi  soutenu,  aura  une  haute  valeur. 

Ce  n'est  pas  tout  :  la  voie  navigable  pourra  transporter  sur  tout  son  parcours  sans 
embarras,  sans  encombrements ^'^  et  avec  une  vitesse  moyenne  de  4o  kilomètres  par 
vingt-quatre  heures,  le  gros  matériel  de  guerre,  la  grosse  artillerie,  les  approvisioD- 
nements  en  vivres ,  fourrages ,  etc.  Elle  permettra  de  consacrer  exclusivement  les  cbe 
mins  de  fer  voisins  aux  transports  plus  légers  et  plus  rapides,  et  doublera  ainsi  leur 
valeur  effective. 

Votre  Commission ,  tout  en  s*imposant,  àTendroitdes  choses  militaires,  une  réserve 
très-naturelle,  n  a  pas  cru  devoir  cependant  passer  ces  considérations  sous  silence 

Le  projet  Au  début  dc  la  discussion  économique  se  place  naturellement  Texamen  de  festi* 

•u  point  d«  vue     matif  du  projet.  Or  il  ressort  des  chiffres  déjà  cités  que  les  a63  kilomètres  de  voir 

teonomH|««.       navigable  à  compléter  ou  à  établir  dans  la  vallée  de  la  Meuse   sont  évalués  en 

moyenne  à  1 16,000  francs,  et  que  le  coût  kilométrique  du  canal  dc  la  Moselle  à  la 

Saône  est  porté  à  179,000  francs. 

En  ce  qui  concerne  ce  dernier  chiffre ,  votre  Commission  doit  vous  faire  observer 
que  le  prix  kilométrique  moyen  des  3,6 10  kilomètres  de  canaux  exécutés,  à  ce 
jour,  par  le  Gouvernement  français,  n  atteint  pas  161,000  francs.  Le  canal  doot 
il  s  agit,  bien  qu*à  point  de  partage,  ne  présente  ni  souterrains,  ni  aqueducs,  ni 
ouvrages  importants,  et  pour  les  difficultés,  n  est  certainement  pas  au-dessus  de  ii 
moyenne  générale  de  nos  canaux;  le  prix  de  179,000  francs,  adopté  comme  base 
d*évalualion ,  ne  saurait  donc  paraître  trop  faible. 

>'  Un  seul  bateau  {icut  contenir  le  cbarfçement  complet  dc  3o  wagon».  Remisé  dans  on 
port,  il  sert  dc  magasin,  et  Ton  peut  ne  le  décharger  qu'au  fur  et  à  mesure  des  besoins. 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION.  217 

L  amélioration  de  la  Meuse  a  déjà  coûté 7»ooo,ooo  tt. 

En  y  ajoutant  les 3o,5oo,ooo 

prévue  au  présent  projet,  on  arrive  à  un  total  de 37,5oo,ooo 

donnant  une  moyenne  de  i43,ooo  francs  par  kilomètre.  Or,  Tamélioration  de  la 
Marne,  qui  a  coulé  environ  iao,ooo  francs,  était  au  moins  aussi  difficile;  on  peut 
donc  regarder  aussi  la  partie  de  Testimatif  relative  à  la  Meuse  comme  très-suffisam- 
ment large. 

Les  bases  de  Testimatif  ont  été  empruntées  par  Tauteur  du  projet  à  des  travaux 
similaires  récemment  exécutés  dans  les  mêmes  départements  ;  ceci  encore  leur 
donne  une  nouvelle  autorité. 

Nous  pouvons  donc  considérer  le  chiffre  de  65  millions,  auquel  s*élevait  T esti- 
matif du  projet ,  comme  un  chiffre  sérieux  qui  ne  doit  pas  être  dépassé  et  qui 
donne  pleine  sécurité  à  l'État.  Tel  a  été,  du  reste,  Tavis  des  commissions  et  con- 
selU  qui  ont  eu  à  examiner  les  projets. 

Étant  admis ,  et  Ton  ne  saurait  se  refuser  à  Tadmettre ,  que  la  grande  voie  navi-  ESeu 

gable  destinée  à  réunir  la  Saône  à  la  frontière  de  la  Belgique  coûtera  au  plus      ^""^  '*  fortune 
65  millions,  il  reste  à  voir  si  Tinstrument  que  Ton  crée  vaudra  le  prix  que  Ion      j, lexicoiioD 
y  met,  et  si,  en  le  créant,  on  augmentera  réellement  la  fortune  publique.  Cest        du  projet, 
là,  à  vrai  dire,  le  point  e5sentiel;  car  si  la  voie  projetée  devait   simplement 
èlre  une  création  de  luxe  ou  de  fantaisie,  nous  devrions  assurément  nous  en 
priver. 

Pour  examiner  ce  point,  nous  faisons  naturellement  abstraction  du  montant  des 
intérêts  servis  tant  par  le  Trésor  que  par  le  syndicat. 

Ces  intérêts  constituent  des  déplacements,  mais  non  des  transformations  du 
capital  disponible.  La  caisse  des  préteurs  s'enrichira  de  ce  que  la  caisse  des  em- 
prunteurs perdra;  mais  l'ensemble  de  ces  caisses,  ou  la  fortune  publique,  n'en  sera, 
pour  autant,  ni  accrue  ni  amoindrie.  En  fait,  l'immobilisation  ou  la  transformation 
des  capitaux  ne  portera  que  sur  les  65  millions  de  capital  disponible  convertis  en 
terrassements,  ma^nneries,  etc. 

Or,  pour  cette  dépense,  le  pays  se  procurera  un  outil  industriel  à  Taide  duquel 
il  réalisera  sur  les  transports  par  chemins  de  fer  une  économie  d'au  moins  i  fr.  5o 
pr  tonne  kilométrique.  Or  cette  économie  s'appliquera,  suivant  les  évaluations  les 
plus  modérées,  à  un  mouvement  d'au  moins  5oo  millions  de  tonnes  kilométriques; 
le  pays  tirera  donc,  de  ce  chef  seulement,  un  profit  annuel  de  7,600,000  francs. 

Ce  n'est  pas  tout;  les  travaux  exécutés  sur  la  Meuse  et  la  Moselle  permettront 
de  créer  une  force  de  plus  de  1 0,000  chevaux- vapeur,  capable  de  donner,  à  raison 
de  200  francs  par  cheval ,  un  produit  annuel  de  plus  de  a  millions. 

Rien  ne  permet  de  supposer  que  toute  cette  force  doive  être  utilisée  immédiate- 
ment', mais  tôt  ou  tard,  et  probablement  avant  longtemps  elle  le  sera.  Il  n'est  pas 
|)ermis,  en  effet,  de  supposer  que,  dans  un  pays  aussi  industriel,  au  milieu  d'une 
population  aussi  laborieuse  que  celle  de  l'Est  et  à  portée  des  voies  de  transport  les 
plu»  perfectionnées ,  pareille  force  soit  négligée  pendant  longues  années.  En  ne  la 


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218  RÉTABLISSEMENT 

dbinptant  dans  les  évaluations  actuelles  que  pour  i  million ,  soit  la  moitié  de  » 
valeur  réelle,  on  ne  force  donc  eu  rien  les  appréciations. 

A  cela  il  faudrait  encore  ajouter  les  produits  du  domaine  :  bois,  herbes,  pêche- 
ries, vente  des  eaux  d'irrigation,  etc. ,  qui  ne  sont  pas  sans  avoir  une  certaine  im- 
portance. Mais  nous  en  avons  dit  assez  pour  montrer  que  f  immobilisation  des 
65  millions  de  capitaux  consacrés  à  la  voie  navigable  dont  il  s*agit  procurera  a 
Tensemble  du  pays  un  accroissement  de  produits  que  l'on  ne  saurait  cbiiïrer  i 
moins  de  9  millions ,  et  constituera  un  notable  accroissement  de  la  fortune  publique. 
Ësamcn  L'élablissemcut  de  cette  voie  navigable  est  assurément  une  excellente  opératioo 

«la  projet  ^^  |^  pavs;  il  importc  cependant  d'examiner  s'il  n'excède  pas  les  ressources  doot 

au  point  tle  vue  ,.  .  i»  i        •  v 

badgcuirc.  i>ous  disposons,  ct  SI,  en  1  entreprenant,  nous  ne  courrons  pas  le  risque  d imposer 
une  charge  trop  lourde  à  notre  budget  déjà  bien  surmené.  C'est  ce  dont  voire 
Commission,  iidèle  interprète  de  votre  sollicitude  pour  nos  intérêts  iinancien.a 
voulu  se  rendre  compte. 

Elle  sait  que  la  combinaison  qui  vous  est  soumise  a  des  précédents,  qu'elle  a  cb> 
adoptée  pour  la  construction  de  divers  ports  et  canaux;  que  notamment  dans  FEst 
on  a  construit  de  cette  façon  le  canal  de  la  Sarre  en  1 860 ,  établi  en  1 867  la  cana- 
lisation de  la  Moselle  entre  Frouard  et  Tbionviile  ;  qu'enfin  tout  récemmeoi  voue 
avez  autorisé  des  dispositions  analogues  pour  l'amélioration  de  la  Moselle  entre 
Toul  et  Pont-Saint- Vincent;  mais  elle  ne  saurait 'dissimuler  que  les  circonslancei 
ne  sont  malheureusement  plus  les  mêmes  et  que  l'importance  des  travaux  est  bien 
différente.  Aussi,  sans  méconnaître  la  haute  valeur  de  ces  précédents,  elle  croit 
devoir  examiner  en  elle-même  la  combinaison  qui  vous  est  soumise. 

Tout  d'abord  elle  écarte  l'hypothèse  d'un  excédant  de  dépenses  au  delà  de5 
65  millions  portés  à  l'estimatif;  ce  qui  a  été  dit  précédemment  permet  d'admettre 
c]ue  les  évaluations  du  projet  ne  seront  probablement  pas  atteintes  et  surtout  p 
dépassées. 

Elle  tient  ensuite  à  vous  faire  remarquer  que  si ,  en  apparence ,  le  taux  de  Imlé- 
rèt  pavé  par  le  Trésor  est,  comme  dans  les  conventions  précitées,  stipulé  à  i  p.  0/0, 
il  s'établit  en  réalité  à  3.56  p.  0/0,  par  suite  des  contre-valeurs  que  le  Trésor  trouve 
dans  le  fonctionnement  même  du  service  financier  de  l'entreprise.  Le  Trésor,  en 
effet,  percevra  l'impôt  sur  le  revenu,  la  taxe  et  le  timbre  des  obligations,  qui  lui 
restitueront  o.4^  p-  0/0.  Cet  allégement  n'est  assurément  pas  à  dédaigner,  car  il 
s'élève  pour  l'ensemble  de  l'opération  à  5,aâ8,75a  francs. 

Mais  enfin,  pour  acquitter  les  charges  mêmes  ainsi  réduites  qui  nous  incombent 
de  ce  chef,  aurons-nous  besoin  de  nous  imposer  de  nouveaux  sacrifices;  et  quand 
péniblement  nous  amassons  les  ressources  nécessaires  pour  faire  face  aux  rudes 
exigences  de  notre  situation,  allons-nous,  dans  un  moment  d'entrainement,  coœ> 
promettre  encore  cet  équilibre  si  laborieusement  recherché? 

Non,  Messieurs,  et  le  rapport  de  M.  le  Ministre  est  de  nature  à  nous  rassurer 
complètement  à  cet  égard.  Les  deux  tableaux  qui  figurent  à  la  page  iâde>on 
exposé  des  niotils  (p.  209.  ci-dessus)  nous  montrent  d'une  prt  que  si,  pcndan' 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION. 


2ID 


toute  ]a  période  des  travaux,  cest-à-dire  jusqu'en  i88a,  le  montant  des  annuités 
prévues  au  présent  projet  de  loi  va  en  croissant  de  60,000  francs  à  2,^60,000  francs; 
d'autre  part,  le  service  des  annuités,  créées  en  vertu  des  lois  antérieures,  va  en 
décroissant  de  ^,376,010  francs  à  1,179,665  francs;  de  telle  sorte  que  pendant  une 
(période  de  huit  années,  et  grâce  à  cette  compensation,  les  surcharges  imposées  au 
Trésor  ne  dépasseront  pas  en  totalité  ^,^09,1  Do  francs,  ou,  déduction  faite  des  re- 
couvrements déjà  mentionnés,  3,36o,a5o  francs.  On  ne  saurait  en  vérité  attribuer 
aucune  importance  à  un  si  faible  excédant  réparti  sur  huit  années. 

En  1884  la  situation  s'allégera  encore  et  enfin  en  1886  nous  retrouverons  la 
pleine  disposition  des  4,376,010  francs  inscrits  actuellement  au  budget  ppur 
annuités  des  ports  et  canaux  ;  la  charge  définitive  qui  nous  restera  par  suite  de  la 
création  des  annuités  nouvelles  n'excédera  que  de  476,388  francs  -les  charges 
actuelles;  encore  faut-il  en  déduire  une  valeur  moyenne  d'environ  i5o,ooo  francs 
par  an  pour  les  impôts  et  recouvrements  déjà  mentionnés. 

Votre  Coinmission  se  croit  donc  autorisée.  Messieurs,  à  vous  dire  que  la  sur- 
charge qui  pèsera  sur  le  budget,  par  suite  de  ces  grands  travaux,  est  absolument 
sans  importance.  Elle  aime  à  espérer,  avec  M.  le  Ministre  des  travaux  publics,  que 
d'ici  1883  notre  situation  de  sera  détendue  et  que  notre  budget  aura  retrouvé  de 
l'élasticité;  mais,  alors  même  que  ce  légitime  espoir  devrait  être  déçu,  nous  tenons 
à  vous  alîirmer  que  les  combinaisons  actuelles  ne  sauraient  apporter  aucune  per- 
turbation d*aucune  espèce  dans  notre  situation  financière. 

Après  avoir  minutieusement  pesé  le  poids  des  charges  que  ces  nouveaux  travaux 
vont  nous  imposer,  votre  Commission  croit  avoir  le  droit  d'établir  en  quelques 
mots  la  contre-partie  de  ce  budget  de  dépenses  et  de  vous  chiffrer  aussi  les  avan- 
tages que  vous  retirerez  de  Topération  projetée. 

Vous  le  savez.  Messieurs,  tout  ce  qui  se  meut,  tout  ce  qui  produit  est  tributaire 
du  lise;  le  Trésor  public  entre  toujours  en  partage  avec  nous,  il  est  notre  inévitable 
associé.  Les  voies  navigables  dont  il  s*agit,  en  créant  un  immense  mouvement  in- 
dustriel ,  une  large  production  de  richesses ,  augmenteront  la  valeur  des  coupes 
domaniales,  les  redevances  minières,  les  droits  et  patentes  métallurgiques,  en  un 
mot,  les  impôts  de  toute  nature.  Les  produits  ci-dessus  mentionnés  s^élèveront 
assurément  très-haut,  seulement  il  est  difficile  de  les  chiffrer  avec  quelque  précision. 

Mais,  en  1910  au  plus  tard,  TÉtat  entrera  en  possession  du  canal,  et,  en  conser- 
vant ses  péages  actuels,  pourra,  s*il  le  veut,  en  tirer  un  revenu  net  de  près  de 
2  millions,  dont  le  calcul  est  facile  à  faire.  L*£tat  recueillera  donc  dos  fruits  abon- 
dants d'une  situation  qu*il  aura  rendue  prospère  par  une  sage  intervention ,  et  nous 
laisserons  a  nos  enfants  un  nouveau  capital  et  une  nouvelle  source  de  revenus. 

Conmie  vous  le  savez ,  Messieurs ,  nos  cinq  départements  de  TEsl  ont  supporté  le 
poids  le  plus  lourd  de  la  guerre  et  les  charges  prolongées  de  Toccupation,  c'est 
assez  dire  quelles  ont  été  leurs  souffrances.  Au  sortir  de  cette  rude  épreuve,  ils 
s  engagent  dans  une  opération  que  les  grands  Etats  seuls  d  ordinaire  cnti*cprcnneiit. 
On  peut,  on  doit  applaudir  à  leur  énergie  et  à  leur  pntriotisme;  mais  il  y  a  lieu  de 


AvaoUge» 

pMr  rÉui 

h  retirer 
A9  rop«raiioa. 


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220  RETABLISSEMENT 

craindre  qu'ils  n'aient  mal  mesuré  leurs  forces ,  cl  dans  ce  cas  F  Assemblée  a  le  de- 
voir de  les  protéger  contre  leur  propre  entraînement,  si  honorable  qu'il  puisse  être. 
Situation  Cette  Considération,  Messieurs,  légitime  un  examen  tout  spécial  de  la  situation 

du  lyndieat       j^  syndicat  des  cinq  départements  de  l'Est. 

dép«rtemenu  ^^  Syndicat  a  fait  reposer  toute  la  combinaison  fmancière  sur  cette  triple  base  : 

da  rE«t.  Taux  maximum  de  l'emprunt,  6  p.  loo; 

Traiic  moyen  du  canal ,  46o,ooo  tonnes  ; 

Péage,  5  millimes. 

Examinons  ce  qu'elle  a  de  rationnel. 

£n  ce  qui  concerne  l'emprunt,  nul  mécompte  n'est  à  craindre.  On  a  calculé  les 
annuités  sur  le  taux  maximum  de  6  p.  lOO,  que  la  loi  ne  permet  pas  de  dépasser 
et  qui,  suivant  toute  probabilité,  ne  sera  même  pas  atteint  ^');  les  obligations  du 
syndicat  constitueront  des  valeurs  de  première  sécurité  et  trouveront,  à  de  bonnes 
conditions,  un  placement  assuré  dans  nos  campagnes  de  l'Est;  elles  vaudront  mieux 
pour  nos  paysans  que  certains  placements  auxquels  ils  se  laissent  trop  souvent  en- 
traîner. 
Trafic piÀumé.  En  cc  qui  conceme  le  trafic  présumé,  des  calculs  très-autorisés  le  cliiiTrenl 
comme  suit  : 

Basse  Meuse  canalisée,  1 13  kil.  5o  mètres  à  ao8,aio  tonnes;  38,700.000  unités; 

Moselle  canalisée  (de  Toul  à  Messein),  37  kilomètres  à  3a a, 8a d  tonnes; 
6,01 6, aSo  unités; 

Jonction  de  la  basse  Meuse  au  canal  de  la  Marne  au  Rhin,  16a  kilomètres  à 
1,989,398  tonnes;  333,398,360  unités; 

Section  de  Messein  à  Épinal,  69  kilom.  à  i,oda,37a  tonnes;  6i,5oo,ooo  unités; 

Canal  de  la  Moselle  à  la -Saône  et  Saône  canalisée,  io4  kilom.  à  535,91 3  tonnes; 
55,735,000  unités  ; 

Soit  en  tout,  d65  kilomètres  5o  mètres;  et  traQc,  469,3^91 5oo  unités,  donnant 
une  moyenne  kilométrique  de  i,oo8,o55  tonnes. 

A  notre  avis,  cette  moyenne  sera  promptement  atteinte,  et  avant  longtemps  dé- 
passée. La  voie  navigable  nouvelle ,  qui  a  autant  d'éléments  de  prospérité  que  le 
canal  Saint- Quentin,  atteindra,  suivent  toute  probabilité,  le  même  trafic,  soit 
quelque  chose  comme  1,760,000  tonnes.  En  se  bornant  à  46o,ooo,  on  est  certai- 
nement resté  bien  au^essous  de  la  vérité;  ainsi,  le  canal  de  la  Marne  au  Rliin,  qui 
se  trouve  en  dehors  des  grands  courants  commerciaux  et  débouche  dans  une 
rivière  dont  Tamélioration  vient  seulement  d'être  terminée,  transporte  aujourd'hui 
5oo,ooo  tonnes  ;  le  canal  de  la  Sarre ,  deux  ans  après  son  achèvement ,  atteignait  un 
mouvement  de  plus  de  700,000  tonnes  ;  tous  les  deux  montrent  ce  que  Ton  peut 
attendre  des  nouvelles  voies. 

(')  Les  fonds  avanct^s  à  TElal  jwir  le  dëparlemenl  de  Meuiihc-rl-Mosollc,  |X)ur  faméliora- 
tion  de  la  Moselle  entre  Toul  et  Pont-Saint- Vincent  (loi  du  1"  aoiil  1872),  ont  et*  em- 
pruntés à  5  p.  1 00. 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION.  221 

Le  péage,  fixé  à  5  millimes,  n'est  pas  de  nature  à  gêner  le  commerce.  Sur 
une  voie  établie  au  mouLHage  minimum  de  2  mètres  avec  des  bateaux  qui  peuvent 
porter  de  a5o  a  276  tonnes,  le  prix  du  frôt  s  établira  aux  environs  de  1  cent.  80  et 
ne  dépassera  pas  3  centimes. 

Les  bases  adoptées  sont  donc  irréprochables  et  aucun  mécompte  n*est  à  craindre 
ni  sur  le  taux  de  Temprunt,  ni  sur  le  trafic  présumé,  ni  sur  les  produits  du  péage; 
cependant,  pour  surcroit  de  sécurité  et  pour  mieux  associer  les  populations  à  son 
ŒQvre,  le  syndicat  a  émis  des  actions  de  garantie  en  nombre  égal  à  celui  des  kilo- 
mètres  de  la  voie  navigable.  Elles  constituent  un  engagement  de  parfaire  les 
a,3oo  francs  par  kilomètre  demandés  au  péage,  si  une  circonstance  quelconque 
produisait  un  déficit  dans  les  recettes.  Ces  actions  de  garantie,  que  l'on  pourrait 
vraiment  appeler  actions  de  dévouement,  ont  été  souscrites  avec  empressement  par 
les  communes,  les  industriels,  les  cultivateurs;  leur  nombre  est  aujourd'hui  de 
a,ooo,  de  telle  sorte  que  chacune  d'elles  n'engage  annuellement  son  titulaire,  que 
pour  un  chifiTre  de  de  676  francs. 

L'étabtissement  de  cette  garantie  spéciale  et  désintéressée  n'est  pas  le  trait  le 
moins  heureux  des  combinaisons  adoptées  par  le  syndicat;  sa  réalisation  fait  trop 
d'honneur  aux  populations  de  l'Est  pour  que  votre  Commission  la  passe  sous  silence. 

Vue  de  près,  la  situation  des  cinq  départements  confédérés  est  donc  excellente, 
et  c'est  avec  beaucoup  de  raison  que  M.  le  Ministre  de  l'intérieur  a  donné  Fon  plein 
assentiment  aux  dispositions  qu'ils  ont  adoptées. 

Une  objection  a  été  faite,  que  nous  reproduisons  dans  toute  sa  force.  On  a  dit  :  vÈui 

Mais  cette  grande  opération  pourrait  être  très-convenablement  exécutée  par  l'État  ''^■•|*»  "" 
tout  seul;  l'État,  sans  avoir  recours  à  des  intermédiaires  qui  paraissent  le  soutenir,  à  lai  w«i? 
quand  en  réalité  ils  sont  soutenus  par  lui,  pourrait  emprunter  lui-même  et 
recueillir  à  son  profit  les  péages  et  autres  produits  des  voies  créées.  Cette  objection 
serait  grave  si  en  ce  moment  l'État  était  en  mesure  d'emprunter  de  grosses  sommes 
pour  l'exécution  des  travaux  publics;  mais  on  peut  et  l'on  doit  craindre  qu'il  ne  soit 
encore  obligé  d'user  de  son  crédit  dans  un  tout  autre  but,  et,  à  ce  point  de  vue, 
il  importe  déjà  de  ne  pas  engager  l'avenir. 

Mais  l'État  emprunterait-il  réellement  à  un  meilleur  taux  que  les  départements 
eux-mêmes  P  ceci  n'est  pas  absolument  démontré.  Il  est  certain  que  les  épargnes  des 
campagnes  iront  très-volontiers  dans  les  caisses  du  syndicat,  que  la  pensée  de  con- 
tribuer à  une  grande  œuvre,  construite  sous  leurs  yeux  et  à  leur  profit,  déterminera 
les  paysans  lorrains  à  souscrire  les  obligations  du  canal  beaucoup  plus  volontiers  que 
celle  de  tout  autre  emprunt.  Il  est  même  permis  de  croire  qu'ils  fourniront,  sinon 
b  totalité, au  moins  la  majeure  partie  des  capitaux  nécessaires:  toutes  les  personnes 
qui  connaissent  le  pays  affirment  qu'ils  en  ont  le  pouvoir  et  la  volonté.  Le  syndicat 
fera  donc  appel  à  une  couche  de  préleurs  que  les  emprunts  d'État  ne  séduisent 
guère  en  général.  Sous  ce  rapport,  il  n'apportera  aucun  trouble  dans  les  grandes 
opérations  du  Trésor. 

Notons  encore  en  passant  qu'il  vaut  mieux  que  les  paysans  placent  ainsi  leur 


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222  RÉTABLISSEMENT 

épargne  que  daller  Tenfouîr,  comme  ils  ie  font  trop  souvent,  dans  des  spéculations 
fantastiques  desquelles  ils  ne  recueillent  que  le  dépit  d'avoir  été  dupés  cl  la  perte 
de  leur  argent. 

Aujourd'hui  les  industriels  et  les  commerçants  acceptent  sans  hésiter  la  perspec- 
tive d'un  péage  de  5  millimes  perçu  au  profit  du  syndicat;  en  sera-t-il  de  même 
si  ce  péage  doit  être  perçu  au  proût  de  TÉtat  ?  Il  est  permis  dVn  douter.  Ils  feront 
très-probablement  observer  que,  de  pratique  habituelle,  TÉtat  n'établit  des  péages 
sur  les  voies  navigables  nouvellement  ouvertes  qu  au  bout  d*un  certain  temps  qui 
est  nécessaire  pour  constituer  k  la  batellerie  une  clientèle  régulière;  ils  rappeUeront 
que  les  tarifs  édictés  par  le  décret  de  1867  sont  inférieurs  à  5  millimes  et  que 
les  voies  navigables  dont  ils  ont  été  privés  jouissaient  de  ces  tarifs  réduits.  Bref, 
ils  réclameront  le  bénéOce  des  immunités  et  adoucissements  que  Tusage  constant 
et  le  décret  précité  octroyaient  à  k  batellerie.  Il  n'est  donc  pas  bien  sur  que,  sous 
ce  rapport,  TÉtat  puisse,  sans  difficultés,  jouir  de  la  bonne  situation  actuelle  do 
syndicat. 

Mais  enfin  si ,  au  milieu  des  vicissitudes  de  notre  état  social  et  politique,  par 
suite  de  crises  industrielles,  d'accidents  de  guerre  ou  tous  autres,  le  péage,  quel 
qu'il  soit,  devenait  accidentellement  improductif,  l'État  ne  trouverait  pas,  pour  se 
couvrir  de  ce  déficit,  le  précieux  appui  des  cinq  départements  de  l'Est  et  de  leurs 
deux  mille  garants  ;  il  subirait  une  perte  dont  personne  ne  songerait  à  l'exonérer. 

On  voit  donc  qu'à  tous  les  points  de  vue  la  combinaison  adoptée  est  réellement 
f>onne,  qu  elle  assure  à  l'État  des  avantages  sérieux  et  qu'il  aurait  tort  d^abandonner 
ces  avantages  pour  courir  après  des  profits  illusoires. 

Votre  Commission,  Messieurs,  pourrait  ajouter  que  ce  puissant  mouvement 
patriotique,  suscité  dans  l'Est  de  la  France  à  l'occasion  de  grands  travaux  d'utilité 
publique,  est  digne  de  nos  plus  vives  sympathies;  qu'il  mérite  d'être  encouragé  de 
toutes  manières;  mais  elle  ne  croit  pas  qu'il  soit  bien  nécessaire  d'insister  longue- 
ment près  de  vous  sur  ce  côté  moral  de  la  question. 
MmiiCrttious  Aïmï  qu'îl  ressort  de  ce  qui  précède,  la  Commission  se  rallie  pleinement  au 

projet  que  vous  a  présenté  M.  le  Ministre  des  travaux  publics ,  et  elle  ne  propose  à 
la  rédaction  du  texte  de  loi  que  des  modifications  légères  portant  sur  la  forme,  non 
sur  le  fond,  et  dont  le  but  est  simplement  de  mieux  faire  ressortir  encore  la  pensée 
même  de  l'Administration. 

Ainsi  il  semblait  résulter  du  texte  de  l'article  5  que  l'Etat  s'interdisait  de  perce- 
voir à  son  profit  le  péage  de  5  millions  lorsque  le  syndicat  aurait  été  remboursé. 
Telle  n'était  assurément  ps  la  pensée  de  l'Administration.  Nul  ne  peut  prévoir  quels 
seront  dans  trente  ans  les  besoins ,  les  nécessités  ou  les  convenances  du  Gouverae- 
ment.  11  ne  faut  donc  pas  engager  dés  à  présent  ou  paraître  engager  sa  liberté  d'action. 

Du  rapprochement  du  second  paragraphe  de  l'article  3  et  des  deux  derniers  para- 
graphes de  l'article  5 ,  il  paraissait  ressortir  une  certaine  contradiction  entre  les  deu\ 
dates  (le  l'origine  de  l'aniortisseiiicnt  et  du  péage.  La  suppression  de  quelques  mots 
a  fait  rossor  cette  apparente  contradiction  et  restitué  au  texte  de  loi  toute  sa  clarté. 


{>rapoM<e«. 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION.  223 

Sfms  le  bénéfice  de  ces  corrections  accessoires  de  délail  et  de  forme,  la  Coni- 
mission  adhère  complètement  au  projet  présenté  par  M.  le  Ministre  des  travaux  publics. 


CONCLUSION. 


Messieurs,  le  travail  d'utilité  publique  dont  le  projet  vous  est  soumis  est  des-       Condimon. 
tiné  à  relever  nos  départements  de  î*Est  de  la  dure  condition  qui  leur  a  été  faite 
par  la  guerre  et  les  traités  ;  mais  son  action  ne  se  bornera  pas  à  cette  partie  de 
notre  territoire,  elle  s'étendra  jusqu'aux  rives  de  la  Méditerranée.  Pour  mieux  dire, 
noire  pays  tout  entier  en  ressentira  les  heureux  effets. 

Li  conception  de  celte  grande  œuvre  est  pure  de  toute  idée  de  lucre  et  de  spécu- 
lation; c'est  rÉtat  qui  exécutera  lui-même  les  travaux;  les  départements  ne  pour- 
ront pas  recevoir  un  centime  au  delà  des  sommes  par  eux  déboursées ,  et  les  sous- 
cripteurs des  actions  de  garantie  ne  seront  appelés  à  intervenir  que  s'il  y  a  des 
pertes  à  couvrir. 

Les  obligations  émises  par  le  syndicat  sont  gagées  d'abord  par  un  péage  qui 
parait  plus  que  suffisant,  ensuite  par  les  cinq  départements  eux-mêmes  et  enfin  par 
deux  mille  garants  solvables.  Il  y  a  là  un  luxe  de  garanties  qui  élève,  pour  la 
sûreté,  ces  obligations  à  la  hauteur  de  celles  de  nos  meilleures  compagnies  de 
chemins  de  fer. 

Combien  il  serait  à  désirer.  Messieurs ,  que  cet  ensemble  de  conditions  morales 
et  matérielles  Ait  aussi  bien  réalisé  par  les  nombreux  projets  de  travaux  publics  qui 
surgissent  en  ce  moment  de  tous  les  points  de  notre  territoire. 

En  se  confédérant,  dans  les  circonstances  que  vous  savez,  pour  une  œuvre  aussi 
importante  que  celle  dont  le  projet  vous  est  soumis,  nos  cinq  départements  de 
l'Est  ont  fait  preuve  d'un  bon  sens,  d'une  fermeté  et  d'un  patriotisme  que  Ton  ne 
saurait  trop  louer.  Leur  ceuvre  accomplie,  ils  seront  devenus  les  émules  de  ces 
Etals  de  Bourgogne  et  de  Languedoc  dont  l'activité  s'est  autrefois  signalée  par 
lant  de  grands  ouvrages.  Mais  ne  pensez-vous  pas,  Messsieurs,  qu'une  part  aussi 
dans  le  mérite  de  l'œuvre  doit  être  reportée  à  votre  loi  du  lo  août  1871,  qui 
a  prévu  la  possibilité  de  ces  fédérations  pacifiques  et  en  a  facilité  le  fonctionnement? 

Messieurs,  les  nations  comme  les  individus  se  jugent  dans'  l'adversité. 

Quand  un  pays,  au  sortir  de  cruels  désastres,  ne  perd  pas  courage,  qu'il  con- 
serve la  foi  dans  ses  destinées,  l'espoir  en  l'avenir,  qu'il  se  remet  au  travail  avec 
résolution ,  le  monde  le  respecte  et  Dieu  lui  vient  en  aide. 

A  ce  point  de  vue,  l'exemple  donné  par  nos  cinq  départements  de  l'Est  a  paru  à 
votre  Commission  bien  digne  d'èlre  signalé  et  de  trouver  des  imitateurs. 

En  résumé ,  et  sauf  de  légères  modifications  de  forme  plus  que  de  fond  apportées 
à  l'ariicle  5  du  projet,  votre  Commission  vous  propose  d'approuver  le  projet  de  loi  ^^K 

^'^  Voté  le  24  mare  1874.  Voir  le  texte  ci-après,  n"*  Sg.  Lors  de  la  discussion,  te  projet  de 
loi  a  élé  vivement  critiqué  par  M.  Caillaux. 


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22li 


HÉÏABLISSEMENT 


Avance*  i  l'Eut 
de  65  millions. 


lalirH 

et 

anorlitsement. 


Emprunt* 


N*  59. 


LOI 


RELATIVE  AU  RETABLISSEMENT   SOR  LE  TERRITOIRE  FRANÇAIS  DES  VOIES  NAVIGABLb 
INTERCEPTEES  PAR  LA  NOUVELLE  FRONTIÈRE  ^^K 

34  mars  187^. 

Art.  l''.  Sont  déclarés  d*utilité  publique,  les  travaux  à  faire  confonnémeil 
ai^x  dispositions  générales  des  avant-projets  adoptés  par  le  conseil  général  des  pooii 
et  chaussées  dans  ses  délibérations  des  3  juin  187a  et  ao  mars  1873,  pour  la  tant- 
lîsation  de  la  Meuse ,  à  partir  de  la  frontière  belge ,  et  son  raccordement  avec  If 
canal  de  la  Marne  au  Rhin ,  vers  Troussey^  pour  la  jonction  de  la  Meuse  à  La  Ik- 
selle  et  à  la  Saône ,  et  pour  T amélioration  de  la  partie  du  canal  de  la  Marne  au  Rliii 
empruntée  par  la  nouvelle  loi  navigable. 

Art.  2.  Le  Ministre  des  travaux  publics  est  autorisé  à  accepter,  au  nom  de  Hm 
ïoSre  faite  par  le  syndicat  des  cinq  départements  des  Ardennes,  de  la  Meuse,  if^ 
Meurthe-et-Moselle,  des  Vosges  et  de  la  Haute-Saône,  ainsi  qu  il  résulte  de  la  deii 
bération  delà  commission  interdépartementale  du  la  décembre  187a  et  des  déliiv-^ 
rations  des  conseils  généraux  de  ces  mêmes  départements  des  3o  octobre  i8;i 
ao  février  et  18  août  1878  (Ardennes);  des  7  novembre  1871 ,  6  mars  et  a3  aoi'rti 
1873  (Meuse);  des  i5  novembre  1871,  a  6  février  et  a  a  août  1873  (Meurtbw^- 
Moselle);  des  3 o  octobre  1871,  ai  décembre  187a  et  aa  août  1873  (Vosges);  du 
a7  octobre  1871,  a4  avril  et  a4  août  1873  (Haute-Saône),  d*avancer  à  TEfanj 
somme    de    soixante -cinq   millions    (65,ooo,ooo   fr.),    à   Teffet    d'assurer,  dao» 
un  délai  de  huit  années ,  l'exécution  des  travaux  mentionnés  dans  Tarticle  qui  pn^ 
cède,  rÉtat  s'engageant,  de  son  côté,  à  terminer,  dans  la  même  période  de  ieisp>.  ^ 
les  travaux  en  cours  d'exécution  sur  la  Saône ,  afin  de  mettre  cette  rivière  en  étal  ' 
de  recevoir  la  batellerie  de  la  nouvelle  voie  navigable. 

Art.  3.  Les  fonds  successivement  versés  parle  syndicat,  jusqu'à  concurrence  dp 
ladite    somme  de  soixante-cinq  millions    (65,ooo,ooo  fr.),   porteront  intérêt  y  ^ 
quatre  pour  cent  (4  p.  0/0) ,  à  dater  de  leur  versement. 

L'amortissement,  calculé  au  même  taux  de  quatre  pour  cent  (4  p-  0/0),  s'effectuera 
en  vingt  annuités  à  partir  de  l'exercice  188a. 

Art.  k.  Le  syndicat  est  autorisé  à  emprunter,  à  un  taux  qui  n'excède  pas  six  [x^ur 
cent  (6  p.  0/0) ,  la  somme  nécessaire  pour  réaliser  le  capital  de  soixante-cinq  miiïm^ 
(65,000,000  fr.),  montant  de  son  avance  à  l'État,  auquel  s'ajoutera,  pendant 
la  période  de  construction ,  la  part  d'intérêt  dépassant  le  taux  de  quatre  pour  cent 
(4  p.  0/0)  servi  par  l'État. 


<')  Jownal  officiel  du  îjg  mars  1874;  Bull,  îles  lois ,  \\i'  série,  n"  igS-aSSi. 


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sur 
la  voie  BavigaU* 


DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION.  225 

st  emprunt  pourra  être  réalisé,  soit  avec  publicité  et  concurrence,  soit  par  voie 
mscription ,  soit  de  gré  à  gré ,  avec  la  faculté  d*éroettre  des  obligations  au  por- 
ou  Iransmbsibles  par  voie  d* endossement. 

i  Vempruot  est  contracté  auprès  d*un  établissement  public  de  crédit,  le  syndicat 
a  se  conformer  aux  conditions  statutaires  de  cet  établissement,  sans  toutefois 
h  commission  perçue  en  sus  de  Tintérèt  puisse  dépasser  quarante-cinq  centimes 
•  cent  (45  centimes  p,  o/o)  **^ 

ir.  5.  Les  sommes  laissées  à  la  charge  du  syndicat,  par  suite  de  Técart  entre  p«age 

a  de  Temprunt  et  celui  de  Tintérêt  servi  par  TÉtat ,  ainsi  que  les  frais  accessoires 
ils  à  l  emprunt,  seront  couverts  à  Taide  des  produits  d*un  péage  à  établir  sur  la 
navigable,  a  dater  de  la  mise  en  exploitation  de  cliacune  de  ses  sections. 
e  péage  sera  de  cinq  millimes  (o  fr.  oo5)  par  tonne  et  par  kilomètre. 

comprendra  les  droits  de  navigation ,  dont  TÉtat  fait  abandon  pendant  toute  la 

le  de  ramortissement. 

a  perception  sera  opérée  par  les  agents  des  contributions  indirectes  ;  le  produit 

versé,  tous  les  quinze  jours ,  à  la  caisse  du  département  où  il  aura  été  reçu. 
ê  droit  ci-dessus  spéci&é  cessera  d* être  perçu,  au  profit  du  syndicat,  dès  qu*il 
I  produit  la  somme  nécessaire  pour  couvrir,  en  capital  et  intérêts ,  au  taux  de 
ûssion  defemprunt,  Fécart  résultant  de  la  différence  des  taux  de  Tintérèt,  ainsi 

ks  (irais  rdatifs  à  Temprunt  et  généralement  tous  autres  (irais  accessoires. 
Sette  perception  ne  pourra,  en  aucun  cas,  se  prolonger  au  profit  du  syndicat  au 
k de  Yiogt-huit  ans,  à  partir  du  i"  janvier  qui  suivra  Tachèvement  des  travaux. 
)élibéré  en  séance  publique,  à  Versailles,  le  a 4  nuirs  1874. 

)  Ed  exécution  de  cette  disposition ,  une  souscription  publique  a  été  ouverte  par  le  Crédit         ÉntMioB 

âerdc  France  les  5  et  6  janvier  1876 ,  à  300,000  obligations  communales  et  départemen-      ^*  ï**""?™"*- 

•avec  lots,  remboursables  à  5oo  francs  en  soixante  années,  à  partir  du  i*' juillet  1875,  et 

priant  so  francs  d*intérèt  annuel.  Ces  obligations  participent  à  quatre  tirages  par  année  de 

M)oo  francs  de  lots  chacun,  ensemble  800,000  francs.  Chaque  tirage  comporte  un  lot  de 

1.000  francs,  un  de  3o,ooo  francs,  quatre  de  10,000  francs,  dix  de  3, 000  francs.  Le 

id'émission  aétéde  4^9  fr.  90  cent,  par  obligation  entièrement  libérée  et  de  459  fr.  5 o  cent. 

r obligation  à  libérer  en  cinq  versements  échelonnés  du  6  janvier  au  90  avril  1876.  La 

fcsance  des  intérêts  court  du  1"  janvier  187 S.  Les  tirages  de  lots  ont  lieu  les  32  mars, 

jain,  22  septembre  et  23  décembre.  Le  premier  tirage  a  eu  lieu  le  39  mars  1875. 


Conventions. 


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•  la  Messf. 


2'26  RÉTABLISSEMENT 

«•  60. 
ROUTE  NATIONALE 

DB  LOROWT  À  POlTr-À-HOUMON. 

RAPPORT ' 

FAIT  AU   NOM    DE  LA   COMMISSION  CIIARGÉB   D'EXAMINER  LE  PROJET   DE  LOI  AYANT  POCK 
OBJET  LE  CLASSEMENT  D'UNE  ROUTE  NATIONALE  ENTRE  LONCWT  ET  PONT-À -MOISSON. 

par  M.  Berlet,  député. 
Séance  du  16  juin  1877.  • 

Messieurs,  en  même  temps  quil  enlevait  à  la  France  T Alsace  et  une  partie  de  b 
Lorraine,  le  traité  de  Francfort  mutilait  nos  grandes  voies  de  communication  d»} 
la  région  du  Nord-Est.  Les  chemins  de  fer.  les  canaux  et  les  routes  nationales  éUiem 
interceptés  par  la  nouvelle  frontière  et  laissés  à  Tétat  de  tronçons  sur  le  tenitoir? 
demeuré  français. 
c»Bai  L'Assemblée  nationale  commença  Tœuvre  de  réparation.  Par  la  loi  du  1 7  juin  1 87! 

de  u  s«Ane  g||g  reconstltua  le  réseau  des  ciiemins  de  fer  de  F  Est  et  assura  le  rétablissement  d*unt 
communication  rapide  de  la  frontière  suisse  à  la  frontière  de  Belgique.  Le  34  mar« 
1874*  elle  ordonnait  la  construction  du  canal  de  la  Saône  à  la  Meuse,  destiné  à  rem- 
placer les  sections  des  canaux  de  la  Marne  au  Rhin  et  du  Rhin  au  Rhône,  compris 
entre  Avricourt,  Strasbourg  et  Belfort,  et  que  la  gnerre  nous  avait  bit  perdre -^'. 

Enfin,  le  4  décembre  1876,  elle  était  saisie  d'un  projet  de  loi  tendant  a  recoD^ 
tituer  le  réseau  des  routes  nationales  et  complétant  ainsi  Tœuvre  de  restauratino 
entreprise  sur  notre  nouvelle  fronliérc.  Renvoyé  à  la  Commission  du  budget.  faTi»* 
rablement  accueilli  par  elle^^^  le  projet  ne  put  venir  en  discussion  avant  la  sépara- 
tion de  l'Assemblée. 

^')  4  décembre  1875 ,  présentation  du  projet  de  loi  à  f  Assemblée  nationale -,  20  éèttmïit 
1875,  rapport  delà  Commission  du  budget  (Assemblée  nationale);  11  janvier  i^77,  pr»«»' 
tation  à  la  Chambre  des  députés;  16  juin  1877,  rapport  de  la  Commission  spéciale  de  ilj 
Chambre  des  députés  (M.  Berlet),  voir  ci-dessus,  n"  60;  22  juin  1877,  vote  d*ui^ce  par i|| 
Chambre  des  députés  du  projet  de  loi  présenté  le  même  jour  au  Sénat;  19  Jhnn  iSU 
rapport  de  la  Commission  du  Sénat  [Journal  officiel  du  1*'  mars);  1"^  mars  1878.dâofi»i 
par  le  Sénat;  2f  mars,  présentation  à  la  Chambre  des  députés  nouvelle  { Journal  ofnd  è^ 
3i  mars  1878);  7  juin  1878,  2*  rapport  {Journal  officiel  du  26  juillet);  adoption,  lojoi 
Décret  de  promulgation,  1 5  juin  [Journal  officiel  du  18).  La  présentation  à  la  Chambrv  dcj 
députés  d'un  nouveau  projet  de  loi,  conçu  du  resta  dans  les  mêmes  termes,  a  été  nece^»^t 
parce  que  la  Chambre  précédente  avait  été  dissoute  avant  l'adoption  par  le  bénat  du  projet  d^l' 

^^^  Il  faut  joindre  à  la  loi  du  2  4  mars  187  4  celle  du  i*'août  1873,  relative  à  la  canalislki 
de  la  Moselle  entre  Toul  et  Pont-Saint- Vincent.  (  Voir  ci-dessus  page  200,  note  2.) 

(')  Voir  le  rapport  déposé  à  la  séance  du  20  décembre  1870,  au  nom  de  la  Commi^n^ 
du  budget,  par  M.  le  marquis  de  TaUiouét. 


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DES  GRANDES  VOIES  IX  COMMUNICATION. 


227 


C*e$t  ce  même  projet.  Messieurs,  qui  ¥oos  est  soumis.  Le  Gouvernement  vovis 
)pose  d  ordonner  la  construction  et  le  classement  d*nne  route  nationale  entre 
Qgwy  et  Pont-à-Mou88on  et  de  déclarer  d*utilité  puUîque  les  travaux  à  exécuter. 
Avant  1871 ,  une  grande  voie  de  terre,  passant  par  Besançon,  Vesoul,  Épinal, 
tncj,  Metz  et  Thionville,  reliait  le  Midi  au  nord-est  de  la  France  et  mettait  ces 
^oDs  en  communication  avec  la  Suisse,  la  Belgique,  le  Luxembourg,  la  Prusse 
énane  et  la  Hollande.  Sur  cette  artère  principale .  formée  de  la  route  nationale 
67,  de  Besançon  à  Metz,  et  de  la  route  nationale  n*  53,  de  Mets  à  Luxembourg, 
naient  s  embrancher  de  nombreuses  voies  transversales  qui  lui  apportaient  les 
oduils  des  pays  qu  elles  traversaient  ou  reliaient. 

Depuis  1871  ,  la  partie  de  cette  voie  comprise  entre  la  frontière  du  Luxembourg 
i  nord,  Thionville,  Melx  et  un  point  situé  en  face  de  Pagny -sur-Moselle  au  midi , 
;  noQs  appartient  plus. 

Il  importe  à  la  France  de  rétablir  la  route  sur  son  territoire  ;  ses  relations  com- 
lerciales  et  industrielles  avec  la  Belgique,  le  Luxembourg  et  la  Hollande  y  sont 
iléressées.  Il  est  indispensable  d'assurer  les  communications  des  forteresses  de 
ongwy  et  de  Verdun  avec  la  vallée  de  la  Moselle;  enfin  il  est  de  toute  nécessité  de 
pliera  Nancy  la  ville  et  Tarrondissement  de  Briey,  dont  toutes  les  routes  se  dirigent 
jr  &letz,  et  qui  ne  communiquent  actuellement  avec  le  chef-lieu  du  département 
e  Meurthe-et-Moselle  que  par  des  chemins  impraticables. 

Le  rétablissement  de  la  route  sur  notre  sol  ayant  un  caractère  incontestable  d*in- 
erét  général,  votre  Conmiission,  Messieurs,  devait  rechercher  si  le  projet  du  Gou- 
ernement  donne  satisfaction  a  cet  intérêt. 

UAdnûnistration  a  adopté  un  tracé  qui  a  pour  points  extrêmes  L'ongwy  et  Pont- 

•Mousson.  Le  choix  de  ces  deux  points  se  justifie  parfaitement.  En  effet»  à  peu  de 

listaoce  de  Longwy,  viennent  se  souder  la  route  belge  d'Arlon  et  la  grande  route  de 

«uxembouig,  et  à  Pont-à- Mousson  on  retrouve  la  route  nationale  n*  67,  se  dirigeant 

ar  Besançon  par  Nancy ,  Épinal  et  Vesoul. 

Suivant  le  tracé  principal ,  qui  est  figuré  sur  le  plan  par  une  ligne  rouge ,  la  nou- 

elle  route  se  détacherait  k  Longwy,  bas  de  la  route  nationale  n*  5a  :  elle  traverse- 

ait  à  Rehon  la  rivière  de  Chiers  et  le  chemin  de  fer  de  Longuyon  à  Luxembourg, 

emonterait  le  vallon  des  Sept-Fon laines ,  passerait  à  Cheniéres  et  Morfontaine  et 

lesceodrait  dans  la  vallée  de  la  Crusne,  où  elle  croiserait  le  chemin  de  fer  de 

iézières  à  Thionville.  Ëlles*élèverait,  au  delà ,  sur  le  versant  gauche  de  la  vallée  de 

I Crusne,  atteindrait  à  Mercy-le-Haut  le  faîte  séparatif  des  vallées  de  la  Meuse  et  de 

I Moselle,  passerait  à  Murvilie  et  rejoindrait,  entre  Landres  et  Mainville,  la  route 

Epartementale  n**  5,  quelle  emprunterait  jusqu'auprès  de  Briey.  La  nouvelle  voie 

pivTait  ensuite  des  chemins  vicinaux  de  divers  ordres  jusqu  a  Labry  et  Mars-la- 

lour,  en  traversant,  entre  ces  deux  points,  la  rivière  d*Orne  et  le  chemin  de  fer  de 

leims  à  Metz  auprès  de  Conflans ,  et  la  route  départementale  n*  i ,  à  Jarny  ;  a  Mars- 

b-Tour,  elle  emprunterait  la  route  nationale  n*"  3  dans  une  partie  de  la  traverse.  A 

firlirde  ce  |>oint,  la  route  se  dirigerait  sur  Puxieux  et  Chambley  et  descendrait  dans. 

i5. 


lBt«rraptioa 

de 
la  gnad*  t«« 

d«Um 
nUaai  U  Midi 


d«  la  Franc*. 


ImporUBM 

<!•  aoa 

nUblitMinral. 


Tracé 


la  novT«ll« 
mvle. 


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4a 
tracs. 


228  RÉTABLISSEMENT 

le  valioD  du  Rupt-de-Mad ,  près  Vaviile;  elle  suivrait  ce  vallon  et  la  rive  gauche  de  b 
Moselle,  en  empruntant  des  chemins  de  grande  communîcalion ,  jusqu  à  Âmaville  û 
Pont-à- Mousson,  où  elle  rejoindrait  la  route  nationale  n*  67,  de  Metz  à  Besançofi. 
Si  Ton  adoptait  ce  tracé  sans  modifications ,  la  nouvelle  route  aurait  une  longueur 
de  91,173  mètres;  ^9,78^  mètres  seraient  empruntés  aux  routes  départemeotab 
et  aux  chemins  vicinaux. 

La  largeur  assignée  aux  parties  de  route  neuve  est  de  9  mètres,  dont  6  mèim 
pour  la  chaussée  et  l'^So  pour  chaque  accotement.  Sur  les  mêmes  parties,  rinrii- 
naison  de  la  voie  ne  dépassera  pas  o*,o39  par  mètre.  Les  portions  de  route  oadf 
chemin  déjà  existants  qui  seront  utilisés  ne  présentent  de  déclivités  supéneorn  1 
à  p.  0/0  que  sur  de  faibles  longueurs;  ces  déclivités  seront  ramenées  au  maximoiB 
de  o*,o45  par  mètre. 

VariantM  En  même  temps  que  le  tracé  principal  plusieurs  variantes  avaient  été  étudiées 

par  les  ingénieurs ,  et  Tavant-projet  ainsi  complété  a  été  soumis  à  une  enquête  d'uti- 
lité publique  dans  les  arrondissements  de  Nancy,  de  Toul  et  de  Briey.  suivant  la 
formes  déterminées  par  Tordonnance  du  18  février  i834-  Les  conseils  municipïn 
ont  été  entendus;  le  conseil  général  de  Meurthe-et-MoseUe,  le  préfet  du  départe 
ment,  ont  été  consultés;  enfin  le  Conseil  général  des  ponts  et  chaussées  a  énûs  us 
avis  qui  a  été  adopté  par  le  Conseil  d*État  le  39  juillet  iS-jà» 

L'utilité  publique  de  la  route  projetée  a  été  unanimement  reconnue.  Quelques  r^ 
clamations  se  sont  produites  :  elles  émanent  de  conseils  municipaux  demandant  ft 
la  voie  soit  dirigée  par  l'intérieur  de  leur  commune;  ces  réclamations  ont  été  pour 
la  plupart  et  avec  raison  écartées. 

Le  rapport  s'explique  ici  sur  les  diverses  variantes  proposées  :  Annexe  de  Briey 
Variantes  de  Labry,  de  Villers-la-Montagne,  de  Fillières  et  des  Barraques,  ainsi  qa^ 
sur  les  réclamations  des  communes  de  Mars-la-Tour  et  de  Chanibley.  Le  rapport  y 
termine  ainsi  : 

De  son  côté,  Tautorité  militaire  ne  s'est  pas  montrée  moins  fisivorable  à  fouver* 
ture  de  la  nouvelle  route,  et,  à  la  suite  de  conférences  mixtes  tenues  confonnéineB! 
au  décret  du  16  août  i8â3  avec  les  officiers  du  génie,  les  directeurs  des  fortifica- 
tions de  Verdun  et  de  Langres  y  ont  donné  leur  pleine  et  entière  adhésion. 
Dépense.  La  dépense  est  évaluée  à  1, a 00 ,000  francs;  900,000  fi*ancs  environ  seront  con- 

sacrés aux  parties  de  route  à  construire,  et  le  surplus  à  ramélioration  des  partes 
de  routes  et  de  cliemins  empruntées.  L  annexe  sur  Briey  coûtera  16,000  francs 

Dans  cette  dépense  ne  se  trouve  pas  comprise  la  valeur  des  terrains  qa  en  vu€<k 
rétablissement  de  la  route  certaines  communes ,  notamment  celles  de  Moribntaine 
Puxieux,  Chambley  et  Vaviile,  offirent  de  livrer  gratuitement  à  TÉtat. 

Le  projet  de  loi,  déposé  le  à  décembre  1875  sur  le  bureau  de  TAssemblee  hj- 
lionale,  contenait  im  article  a  ainsi  conçu  :  ■  Il  sera  pourvu  à  Texécution  des  travain 


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DES  GRANDES  VOIES  DE  COMMUNICATION.  229 

values  à  la  somme  de  un  million  deux  cent  mille  francs  au  moyen  d*un  crédit  spé- 
ial  qui  fera  l'objet  d*un  chapitre  distinct  dans  le  budget  de  chaque  exercice.  » 

Cette  disposition  ne  se  trouve  plus  dans  le  projet  qui  vous  est  soumis ,  mais  le 
louveraement  se  réserve  de  pourvoir  aux  dépenses  au  moyen  d'un  crédit  spécial 
ui  vous  sera  ultérieurement  demandé,  les  crédits  annuels,  qui  figurent  au  budget, 
tant  tout  à  &it  insuffisants. 

De  l'étude  attentive  à  laquelle  s'est  livrée  votre  Commission  il  résulte  :  que  le 
établissement  sur  le  territoire  français  de  la  grande  ligne  de  communication  qui 
eliait  la  Belgique',  le  Luxembourg  et  la  Hollande  avec  Test,  le  centre  et  le  midi  de 
I  France,  est,  à  tous  les  points  de  vue,  d'une  utilité  incontestable  et  incontestée,  et 
ue  l'intérêt  général  commande  d'imprimer  à  cette  entreprise  la  plus  vive  impulsion. 

En  conséquence ,  Messieurs ,  votre  Commission  a  l'honneur  de  soumettre  à  votre 
doption  le  projet  de  loi  dont  la  teneur  suit  : 

PROJET  DE  LOI^*). 

Article  aniqae.  Est  et  demeure  classée,  dans  le  département  de  Meurthe-et- 
foselle,  sous  la  dénomination  de  route  nationale  n*  63  bis,  de  Longwy  à  Pont  à* 
iousson,  avec  annexe  dirigée  vers  la  sortie  de  la  ville  de  Briey,  une  nouvelle  route 
embranchant  sur  la  route  nationale  n**  5a,  à  Villers-la- Montagne,  passant  par  ou 
m  Morfontaine,  Briey,  Mars-la-Tour,  Chambley,  le  vallon  du  Rupt-de-Mad  et  la 
ive  gauche  de  la  Moselle,  et  se  réunissant  &  la  route  nationale  n*  67,  dans  la  tra- 
erse  de  Pont-à-Mousson ,  conformément  au  tracé  rouge,  modifié  en  vert  entre  Vil- 
ers-la-Montagne  et  Morfontaine,  ainsi  qu'il  est  figuré  sur  les  plans  visés  par  l'ingé- 
lieur  en  chef  du  département  le  3i  octobre  1872. 

Les  travaux  à  exécuter  pour  rétablissement  de  la  roule  sont  déclarés  d'utilité  pu- 
dique. 

^'^  Le  texte  qui  suit  est  conforme  à  celui  de  Ja  loi  voli'e  et  promulguée. 


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RECONSTITUTION 

DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


I.  • 
I/ARMÉE. 


(n 


N-  01. 
LOI 

SUR  LE  REGRUTEURNT  DE  L*ARMBB 
ET  LOIS  ANHEXES. 

37  juillet  1873. 

SOMMAIRE. 

Titre  T'.  —  Dispositions  générales  (art.  i  à  7  ) î^c 

Titre  U.  —  Des  appels  (art.  8  à  35) »Ji 

i**'  section,  —  Du  recensement  et  du  tirage  au  sort  (art.  8  à  1 5  ) >" 

S'  section,  —  Des  exemptions. . —  Des  dispenses  et  des  sursis  d*appel  (art.  16 

à  26) : î3j 

5*  section.  —  Des  conseils  de  révision  et  des  listes  de  recrutement  cantooal 

(art,  27382) S'^'j 

4*  section.  —  Du  registre  matricule  (art.  33  à  35) ^k\ 

Titre  Ilf.  —  Du  service  militaire  (art.  36  à  45) îi* 

Titre  IV.  —  Des  engagements.  —  Des  rengagements  et  des  engagements  coD<iitionnel9 

d'un  an  (art.  46  à  58) m: 

V  section.  —  Des  engagements  (art.  46  à  5o) iU 

-2'  section.  —  Des  rengagements  (art.  5i  et  52 ) 24^ 

3^  section.  —  Des  engagements  conditionnels  d*un  an  (art.  53  à  58) ^i^' 

Titre  V.  —  Dispositions  pénales  (art.  59  à  68) m*» 

Dispositions  particulières  (art.  69  à  78) ^j' 

Dispositions  transitoires  (art.  7A  à  80) 'îS' 

TITRE  r. 
dispositions  générales. 
Art.  l*'.  Tout  Français  doit  le  service  militaire  personnel. 

ï*5  Bail,  des  lois,  xn*  série,  n*  101-1337.  —  PnécéoE^iTS  :   1"  rapport  de  M.  le  comtf 
de  Ghasseloup-Laubat  du  19  août  1871  {Joamal  officiel  du  30).  —  3*  rapport,  du  11  m^ 


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RECRUTEMENT  DE  L'ARMÉE. 


231 


Art.  2.  11  n'y  a  dans  les  troupes  françaises  ni  prime  en  argent  ni  prix  quelconque 

d'engagenienL 

Art.  3.  Tout  Franrais  qui  n'est  pas  déclaré  impropre  à  tout  service  militaire  peut 
être  appelé,  depuis  l'âge  de  vingt  ans  jusqu'à  celui  de  quarante  ans,  à  faire  partie  de 
rarmée  active  et  des  réserves,  selon  le  mode  déterminé  par  la  loi. 

Art.  4.  Le  remplacement  est  supprimé. 

Les  dispenses  de  service,  dans  les  conditions  spécifiées  par  la  loi,  ne  sont  pas 
accordées  à  titre  de  libération  délinittve. 

Art.  5.  Les  honuues  présents  au  corps  ne  prennent  part  à  aucun  vote. 

Art.  6.  Tout  corps  organisé  en  armes  est  soumis  aux  lois  militaires ,  fait  partie 
de  l'armée  et  relève  soit  du  Ministre  de  la  guerre ,  soit  du  Ministre  de  la  marine. 

Art.  7.  Nul  n'est  admis  dans  les  troupes  françai.ses  s'il  n'est  Français. 
Sont  exclus  du  service  militaire  et  ne  peuvent  à  aucun  titre  servir  dans  Tarmée  : 
r  Les  individus  qui  ont  été  condamnés  à  une  peine  afllictive  ou  infamante  ^'^  ; 
i*  ceux  qui,  ayant  été  condamnés  à  une  peine  correctionnelle  de  deux  ans  d'empri- 
sonnement et  au-dessus,  ont  en  outre  été  placés,  par  le  jugement  de  condamnation, 
sous  la  surveillance  de  la  haute  police ,  et  interdits  en  tout  ou  en  partie  des  droits 
civiques,  civils  ou  de  famille ^^^  * 

TITRE   n. 

DES  APPELS. 

l"  Section.  —  Du  rec€n9emenl  et  du  tirage  au  sort. 
Art.  8.  Chaque  année  les  tableaux  de  recensement  des  jeunes  gens  ayant  atteint 

1872, au  nom  de  la  Commission  de  TAssemblée  chargée  de  présenter  une  loi  sur  la  matière 
[Joanud  officiel  des  6  avril  et  i**  juin  1872).  —  1"  délibération,  sans  discussion,  28  avril. 
—  2* délibération ,  du  37  mai  au  a3  juin.  —  3*  délibération ,  20  el  26  juillet.  —  Adoption  le 
27  juillet. 

H  faut  joindre  à  la  loi  du  27  juillet  1872  celle  du  6  novembre  1870  relative  au  recrutement 
en  Algérie  (Bail,  des  lob  s  xii*  série,  n*  275-4636).  —  Pi\kcédknts  :  Rapports  du  général 
Pélissier  (  JonrnoZ  officiel  des  24  mai,  13  et  3o  juin  1870).  —  Autre  loi  du  18  novembre  1870 
qui  coordonne  la  loi  du  27  juillet  1873  avec  le  Code  de  justice  militaire  (Bull,  des  lois^ 
XII*  série,  n"  375-4637).  —  PaécàBEiiTS  :  Rapjwrt  du  général  Robert  [Journal  ojîciel  du 
1 5  août  1875). —  L*instruction  ministérielle  du  26  novembre  1872,  relative  aux  o|>érations 
préliminaires  de  Tappel  des  classes ,  et  les  autres  règlements  .sur  la  matière  se  trouvent  dans 
\(!  Code  manuel  du  recrutement  de  rarmée,  chei  Dumaine,  libraire. 
'>  Code  pénal ,  art.  6 ,  7  el  8. 

^*-  Code  pénal ,  art.  43  :  •  Les  droits  civiques,  civils  et  de  Camille  sont  :  i""  le  droit  de  vote  et 
d'élection;  2*^  d*éligibilité;  3*  d'être  appelé  ou  nommé  aux  fonctions  de  juré  ou  autres  fonc- 
tioDs  publiques,  ou  aux  emplois  de  l'administration,  ou  d'exercer  ces  fonctions  ou  emplois; 


Pas  de  prima. 


Service 
d«  ao  i  ko  an«. 


SopprassioB 

da 

rcmpUeemaat. 


SnspaasioB 
du  droit  da  toU. 


EtclaaioB 
dta  elraogare. 


Forma  lion 

des  tableaux 

de  reccoaemeiit. 


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232  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Tâge  de  vingt  ans  révolus  dans  Tannée  précédente  et]  domiciliés  dans  le  canton  sont 
dressés  par  les  maires  : 

i"*  Sur  la  déclaration  à  laquelle  sont  tenus  les  jeunes  gens,  leurs  parents  ou  leun 
tuteurs;  a*  d office,  d après  les  registres  de  Tétat  civil  et  tous  autres  documeotset 
renseignements.  Ces  tableaux  mentionnent,  dans  une  colonne  d'observations,  U 
profession  de  chacun  des  jeunes  gens  inscrits.  Ces  tableaux  sont  publiés  et  aflBcbe» 
dans  chaque  commune  et  dans  les  formes  prescrites  par  les  articles  63  et  6&  do 
Code  civil.  La  dernière  publication  doit  avoir  lieu  au  plus  tard  le  i5  janvier.  La 
avis  publié  dans  les  mêmes  formes  indique  le  lieu  et  le  jour  ou  il  sera  procédé  à 
Texamen  desdits  tableaux  et  à  la  désignation,  par  le  sort,  du  numéro  assigné  à 
chaque  jeune  homme  inscrit. 

Éiraaycn  Art.  9.  Les  indîviclus  nés  en  France  de  parents  étrangers ,  et  les  individus  nés  â 

einaturali»^.      Tétraugcr  de  parents  étrangers  naturalisés  Français,  et  mineurs  au  moment  delà 

naturalisation  de  leurs  parents,  concourent,  dans  les  cantons  où  ils  sont  domiciliés, 

au  tirage  qui  suit  la  déclaration  faite  par  eux  en  vertu  de  larticle  g  du  Code  civil '  ' 

et  de  Tarticle  2  de  la  loi  du  7  février  i85i  ^'^ 

Les  individus  déclarés  Français  en  vertu  de  Tarticle  i*'  de  la  loi  du  7  fétner 
i85i  ^*)  concourent  également,  dans  le  canton  où  ils  sont  domiciliés,  au  tirage  qui 

h*  de  port  crarmes;  S"*  de  vote  et  de  suffrage  daos  les  délibérations  de  famille;  6"  d*ètre  tateur. 
curateur,  si  ce  nVst  de  ses  enfants  et  sur  favis  seulement  de  la  famille;  7*  d'être  expert  00 
employé  comme  témoin  dans  les  actes;  8**  de  témoignage  en  justice,  autrement  que  poor 
y  faire  de  simples  déclarations.  • 

(')  Art  9  du  Code  civil:  iTout  individu  né  en  France  d*un  étranger  pourra,  dansFann» 
qui  suivra  lepoque  de  sa  majorité,  réclamer  la  qualité  de  Français,  pourvu  que  dans  le  cas  où 
il  résiderait  en  France ,  il  déclare  que  son  intention  est  d*y  Gxer  son  domicile ,  et  que  dans  le 
cas  où  il  résiderait  en  pays  étranger,  il  fasse  sa  soumission  de  fixer  en  France  son  domicile, 
et  qu*il  Ty  établisse  dans  Tannée ,  à  compter  de  Tacte  de  soumission.  » 

W  Loi  du  7  février  1 85 1  : 

«  Art.  1*'.  Est  Français  tout  individu  né  en  France  d*un  étranger  qui  lui-Diéme  y  est  né, 
a  moins  que,  dans  Tannée  qui  suivra  Tépoque  de  sa  majorité,  telle  qu^elle  est  fixée  ]>ar  It  loi 
française,  il  ne  réclame  la  qualité  d'étranger  par  une  déclaration  faite,  soit  devant  Tautorité 
municipale  du  lieu  de  sa  résidence,  soit  devant  les  agents  diplomatiques  ou  consulaires  accré- 
dités en  France  par  le  Gouvernement  étranger. 

«  Art.  s.  L'article  9  du  Code  civil  est  applicable  aux  enfants  de  Tétranger  naturalisé . 
quoique  nés  en  pays  étranger,  s*ils  étaient  mineurs  lors  de  la  naturalisation. 

c  A  regard  de.^  enfants  nés  en  France  ou  à  l'étranger  qui  étaient  majeurs  à  celte  même 
époque,  Tarticie  9  du  Code  civil  leur  est  applicable  dans  Tannée  qui  suivra  celle  de  ladite  natu- 
ralisation. • 

La  loi  du  7  février  i85i  a  été  modifiée  par  celle  du  16  décembre  1874*  ainsi  conçue: 

«Art.  ^^  L'article  1*'  de  la  loi  du  7  février  i85i  est  ainsi  modifié: 
«Est  Francis  tout  individu  né  en  France  d'un  étranger  qui  lui-même  y  est  né,  àmoii» 
que,  dans  Tannée  qui  suivra  Tépoquc  de  sa  majorité,  telle  qu'elle  est  fixée  par  la  loi  française, 


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RECRUTEMENT  DE  L'ARMÉE. 


233 


suit  i  année  de  leur  majorité,  s'ils  n  ont  pas  réclamé  leur  qualité  d'étranger,  confor- 
mément à  ladite  loi. 

Les  uns  et  les  autres  ne  sont  assujettis  qu'aux  obligations  de  service  de  la  classe 
à  laquelle  ils  appartiennent  par  leur  âge. 

Art.  10.  Sont  considérés  comme  légalement  domiciliés  dans  le  canton  : 
1*  Les  jeunes  gens  même  émancipés,  engagés,  établis  au  dehors,  expatriés, 
absents  ou  en  état  d'emprisonnement,  si  d'ailleurs  leurs  père,  mère  ou  tuteur  t)nt 
leur  domicile  dans  une  des  communes  du  canton ,  ou  si  leur  père  expatrié  avait 
son  domicile  dans  une  desdites  communes;  a*  les  jeunes  gens  mariés  ^ont  le 
père,  ou  la  mère  à  défaut  de  père,  sont  domiciliés  dans  le  canton,  à  moins  qu*ils 
ne  justiGent  de  leur  domicile  réel  dans  un  autre  canton  ;  3**  les  jeunes  gens  ma- 
riés et  domiciliés  dans  le  canton ,  alors  même  que  leur  père  ou  leur  mère  n'y  se- 
raient pas  domiciliés  ;  4'  les  jeunes  gens  nés  et  résidant  dans  le  canton ,  qui  n'au- 
raient ni  leur  père,  ni  leur  mère,  ni  tuteur;  5*  les  jeunes  gens  résidant  dans  le 
canton,  qui  ne  seraient  dans  aucun  des  cas  précédents  et  qui  ne  justifieraient  pas 
de  leur  inscription  dans  un  autre  canton. 

Abt.  11.  Sont,  d'après  la  notoriété  publique,  considérés  comme  ayant  l'âge  re- 
quis pour  le  tirage,  les  jeunes  gens  qui  ne  peuvent  produire  ou  n'ont  pas  produit 
avant  le  tirage  un  extrait  des  registres  de  l'état  civil  constatant  un  âge  différent,  ou 
({ui,  à  défaut  de  registres,  ne  peuvent  prouver  ou  n'ont  pas  prouvé  leur  âge  confor- 
mément à  Tarticle  46  du  Code  civil  ^^K 

Art.  12.  Si,  dans  les  tableaux  de  recensement  ou  dans  les  tirages  des  années 
précédentes,  des  jeunes  gens  ont  été  omis,  ils  sont  inscrits  sur  les  tableaux  de  re- 


Lm  domicilia. 


Abscoce  d'acU» 

de 

naÎMaDcc. 


Omia. 


il  no  réclame  la  qualité  d*étranger  par  une  déclaration  faite,  soit  devant  Tautorité  municipale 
du  lieu  de  sa  résidence,  soit  devant  les  agents  diplomatiques  et  consulaires  de  France  à 
1  étranger,  et  qu'il  ne  justifie  avoir  conservé  sa  nationalité  d'origine  par  une  attestation  en  due 
forme  de  son  Gouvernement,  laquelle  demeurera  annexée  à  la  déclaration. 

■  Cette  déclaration  pourra  être  faite  par  procuration  spéciale  et  authentique. 

■  Art.  2.  Les  jeunes  gens  auxquels  s  applique  l'article  précédent  peuvent ,  soit  s  engager 
volontairement  dans  les  armées  de  terre  et  de  mer,  soit  contracter  l'engagement  conditionnel 
(l*un  an,  conformément  à  la  loi  du  37  juillet  187a,  titre  IV,  3*  section,  soit  entrer  dans 
les  écoles  du  Gouvernement  à  fâge  ù:Lé  par  les  lois  et  règlements ,  en  déclarant  qu'ils 
renoncent  à  réclamer  la  qualité  d'étranger  dans  l'année  qui  suivra  leur  majorité. 

«Cette  déclaration  ne  peut  être  faite  qu'avec  le  consentement  exprès  et  spécial  du  père,  ou, 
à  défaut  du  père,  de  la  mère,  ou,  à  défaut  de  père  et  de  mère ,  qu'avec  l'autorisation  du  con- 
!^il  de  famille.  Elle  ne  doit  être  reçue  qu'après  les  examens  d'admission  et  s'ils  sont  favorables.  » 

^')  Art.  A6  du  Code  civil  :  •  Lorsqu'il  n'aura  pas  existé  de  registres  (de  fétat  civil),  ou 
qu  ils  seront  perdus,  la  preuve  en  sera  reçue  tant  par  titres  que  par  témoins;  et,  dans  ce  cas, 
1*9  mariages,  naissances  et  décès  pourront  être  prouvés  tant  |)ar  les  ri'gistres  et  papiers 
émanés  de^  père  1 1  mère  dccédés  que  par  témoins.  ■ 


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234  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

censément  de  la  classe  qui  est  appelée  après  la  découverte  de  Toniission ,  à  moins 
qu  ils  n  aient  trente  ans  accomplis  à  Tépoque  de  la  clôture  des  tableaux.  Après  cet 
âge ,  ils  sont  soumis  aux  obligations  de  la  classe  à  laquelle  ils  appartiennent. 

Révisiod  Art.  13.  Dans  les  cantons  composés  de  plusieurs  communes,  Texamen  des  ta- 

dM  ubiwox  bleaux  de  recensement  et  le  tirage  au  sort  ont  lieu  au  chef-lieu  de  canton,  en  séance 
erecenMmeB  .  poijiiqQç^  devaut  le  souspréfct  assisté  des  maires  du  canton.  Dans  les  communes 
qui  forment  un  ou  plusieurs  cantons ,  le  sous*préfet  est  assisté  du  maire  et  de  ses 
adjoints.  Dans  les  villes  divisées  en  plusieurs  arrondissements,  le  préfet  ou  son 
délégué  est  assisté  d'un  oOicier  municipal  de  Tarrondissement.  Le  tableau  est  lu  à 
haute  voix.  Les  jeunes  gens ,  leurs  parents  ou  ayants  cause  sont  entendus  dans  leurs 
observations.  Le  sous-préfet  statue,  après  avoir  pris  Ta  vis  des  maires.  Le  tableau  < 
rectifié,  s'il  y  a  lieu,  et  déhnitivement  arrêté,  est  revêtu  de  leurs  signatures.  Dans 
les  cantons  composés  de  plusieurs  communes.  Tordre  dans  lequel  elles  sont  appe* 
lées  pouri  e  tirage  est,  chaque  fois,  indiqué  par  le  sort. 

ExtmptioBs  Art.  14.  Le  sous-préfet  inscrit,  en  tète  de  la  liste  du  tirage,  les  noms  des  jeunes 

rnadttieuMs.  g^^jg  q^j  gg  trouvcut  dans  les  cas  prévus  par  l'article  6o  de  la  présente  loi.  Les  pre- 
miers numéros  leur  sont  attribués  de  droit.  Ces  numéros  sont,  en  conséquence, 
extraits  de  l'urne  avant  l'opération  du  tirage. 

Art.  15.  Avant  de  commencer  l'opération  du  tirage,  le  sous-préfet  compte  publi- 
quement les  numéros  et  les  dépose  dans  Furne,  après  s'être  assuré  que  leur  nombre 
est  égal  à  celui  des  jeunes  gens  appelés  à  y  concourir;  il  en  fait  la  déclaration  à 
haute  voix.  Aussitôt  cliacun  des  jeunes  gens  appelés  dans  l'ordre  du  tableau  prend 
dans  l'urne  un  numéro  qui  est  immédiatement  proclamé  et  inscrit.  Les  parents  des 
absents,  ou  à  leur  défaut  le  maire  de  leur  commune,  tirent  à  leur  place.  L'opération 
du  tirage  achevée  est  définitive.  Elle  ne  peut ,  sous  aucun  prétexte,  être  recommencée. 
Tirage.  et  chacun  garde  le  numéro  qu41  a  tiré  ou  qu'on  a  tiré  pour  lui.  Les  jeunes  gens 

qui  ne  se  trouveraient  pas  pourvus  de  numéros  seront  inscrits  à  la  suite  avec  des 
numéros  supplémentaires,  et  tireront  entre  eux  pour  déterminer  l'ordre  suivant 
lequel  ils  seront  inscrits.  La  liste  par  ordre  de  numéros  est  dressée  à  mesure  que 
les  numéros  sont  tirés  de  l'urne.  Il  y  est  fait  mention  des  cas  et  des  motifs  d' exemp- 
tion et  de  dispenses  que  les  jeunes  gens,  ou  leurs  parents,  ou  les  maires  des  com- 
.  munes,  se  proposent  de  faire  valoir  devant  le  conseil  de  révision  mentionné  en 
l'article  27.  Le  sous-préfet  y  ajoute  ses  observations.  La  liste  du  tirage  est  ensuite 
lue,  arrêtée  et  signée  de  la  même  manière  que  le  tableau  de  recensement,  et 
annexée  avec  ledit  tableau  au  procès-verbal  des  opérations.  Elle  est  publiée  et  alU- 
chée  dans  chaque  commune  du  canton. 

2*  Section.  —  Des  exemptions.  —  Des  dispenses  et  des  suisis  Rappel. 

EMmpiion»  Art.  1G.  Sout  excmptés  du  service  militaire,  les  jeunes  gens  que  leurs  infirmités 

poar  lafirmites.     rendent  Impropres  à  tout  service  actif  ou  auxiliaire  dans  l'armée. 


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RECRUTEMENT  DE  L  ARMÉE.  235 

Art.  17.  Sont  dispensés  du  service  d'activité  en  temps  de  paix:   i**  Tainé  d'or-        Ditpea»»: 
phciins  de  père  et  de  mère;  2"  le  fils  unique  ou  Taîné  des  fils,  ou,  à  défaut  de  fils  étwin 

ou  de  gendre ,  le  petit-fils  unique  ou  Tainé  des  petits-fils  d'une  femme  actuellement  . 
veuve  ou  d'une  femme  dont  le  mari  a  été  légalement  déclaré  absent,  ou  d'un  père 
aveugle  ou  entré  dans  sa  soixante-dixième  année  :  dans  les  cas  prévus  par  les  deux 
paragraphes  précédents,  le  frère  puîné  jouira  de  la  dispense  si  le  frère  aîné  est 
aveugle  ou  atteint  de  toute  autre  infirmité  incurable  qui  le  rende  impotent;  3**  le 
plus  âgé  des  deux  frères  appelés  à  &ire  partie  du  même  tirage,  si  le  plus  jeune  est 
reconnu  propre  au  service;  4°  celui  dont  un  frère  sera  dans  Tannée  active;  5^  celui 
dont  un  frère  sera  mort  en  activité  de  service  ou  aura  été  réformé  ou  admis  à  la 
retraite  pour  blessures  reçues  dans  un  service  commandé,  ou  pour  infirmités  con- 
tractées dans  les  armées  de  terre  et  de  mer. 

La  dbpense  accordée  conformément  aux  paragraphes  4  et  5  ci-dessus  ne  sera 
appliquée  qu'à  un  seul  frère  pour  un  même  cas,  mais  elle  se  répétera  dans  la  même 
famille  autant  de  fois  que  les  mêmes  droits  s'y  reproduiront 

Le  jeune  homme  omis  qui  ne  s'est  pas  présenté  par  lui  ou  ses  ayants  cause  au 
tirage  de  la  classe  à  laquelle  il  appartient  ne  peut  réclamer  le  bénéfice  des  dis- 
penses indiquées  par  le  présent  article ,  si  les  causes  de  ses  dispenses  ne  sont  surve- 
nues que  postérieurement  à  la  clôture  des  listes. 

Ces  causes  de  dispenses  doivent,  pour  produire  leur  elTet,  exister  au  jour  où  le 
conseil  de  révision  est  appelé  à  statuer. 

Néanmoins  l'appelé  ou  Tengagé  qui  postérieurement,  soit  à  la  décision  du  conseil 
de  révision,  soit  au  1*'  juillet,  soit  à  son  incorporation,  devient  l'aîné  d'orphelins 
de  père  et  de  mère ,  le  fils  unique  ou  l'aîné  des  fils ,  ou ,  à  défaut  du  fils  et  du  gendre , 
le  petit-fils  unique  ou  l'aîné  des  petits-fils  d'une  femme  veuve,  d'une  femme  dont  le 
mari  a  été  légalement  déclaré  absent  ou  d'un  père  aveugle,  est,  sur  sa  demande  et 
pour  le  temps  qu'il  a  encore  à  servir,  renvoyé  dans  ses  foyers  en  disponibilité,  à 
moins  qu'en  raison  de  sa  présence  sous  les  drapeaux ,  il  n'ait  procuré  la  dispense 
de  service  à  un  frère  puîné  actuellement  vivant. 

Le  bénétice  de  la  disposition  du  paragraphe  précédent  s'étend  au  militaire  de- 
venu fils  aîné  ou  petit-fils  aine  de  septuagénaire  par  suite  du  décès  d'un  frère. 

Les  dispenses  énoncées  au  présent  article  ne  sontapplicables  qu'aux  enfants  légitimes. 

Art.  1 8.  Peuvent  être  ajournés  deux  années  de  suite  à  un  nouvel  examen  les  Ocfaui  de  uiiie. 
jeunes  gens  qui,  au  moment  de  la  réunion  du  conseil  de  révision,  n'ont  pas  la 
taille  d'un  mètre  cinquante-quatre  centimèlres  ou  sont  reconnus  d'une  complexion 
trop  faible  pour  un  service  armé.  Les  jeunes  gens  ajournés  à  un  nouvel  examen  du 
ronseil  de  révi.sion  sont  tenus,  à  moins  d'une  autorisation  spéciale,  de  se  repré- 
senter au  conseil'  de  révision  du  canton  devant  lequel  ils  ont  comparu.  Après 
l'examen  définitif,  ils  sont  classés,  et  ceux  de  ces  jeunes  gens  reconnus  propres  soit 
au  service  armé,  soit  à  un  service  auxiliaire,  sont  soumis,  selon  la  catégorie  dans  la- 
quelle ils  sont  placés ,  à  toutes  les  obligations  de  la  classe  à  laquelle  ils  appartiennent. 


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236 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


EUvos 

de  l'Ecole 

poljtoehotqve 

et 

de  rÊoole 

forestière. 


FooetioDnaïres 

de 

rioelructioo 

publique. 


Art.  19.  Les  élèves  de  l'École  polytechnique  et  les  élèves  de  TÉcole  forestière 
sont  considérés  comme  présents  sous  les  drapeaux  dans  Tarmée  active,  pendant 
tout  le  temps  par  eux  passé  dans  lesdites  écoles. 

Les  lois  d'oi^nisation  prévues  par  larticle  45  de  la  présente  loi  déterminent, 
pour  ceux  de  ces  jeunes  gens  qui  ont  satisfait  aux  examens  de  sortie  et  ne  sont  pas 
placés  dans  les  armées  de  terre  ou  de  mer,  les  emplois  auxquels  ils  peuvent  être 
appelés,  soit  dans  la  disponibilité,  soit  dans  la  réserve  de  Tarmée  active  soit  dans 
Farmée  territoriale,  ou  dans  les  services  auxiliaires. 

Les  élèves  de  TÉcole  polytechnique  et  de  TÉcole  forestière  qui  ne  satisfont  pas 
aux  examens  de  sortie  de  ces  écoles  suivent  les  conditions  de  la  classe  de  recrute- 
ment à  laquelle  ils  appartiennent  par  leur  âge  ;  le  temps  passé  par  eux  à  TEcole  po- 
lytechnique ou  à  rËcole  forestière  est  déduit  des  années  de  service  déterminées  par 
Tarticle  36  de  la  présente  loi. 

Art.  20.  Sont ,  à  titre  conditionnel ,  dispensés  du  service  militaire  :  i  **  les  membres 
de  l'instruction  publique,  les  élèves  de  TÉcole  normale  supérieure  de  Paris,  doat 
rengagement  de  se  vouer  pendant  dix  ans  à  la  carrière  de  renseignement  aura  été 
accepté  par  le  recteur  de  l'académie,  avant  le  tirage  au  sort,  et  s'ib  réalisent  cet 
engagement;  a"*  les  professeurs  des  institutions  nationales  des  sourds-muets  et  des 
institutions  nationales  des  jeunes  aveugles ,  aux  mêmes  conditions  que  les  membres 
de  l'instruction  publique;  Z"  les  artistes  qui  ont  remporté  les  grands  prix  de  Tlns- 
titut,  à  condition  qu*ils  passeront  à  TËcole  de  Rome  les  années  réglementaires  et 
rempliront  toutes  leurs  obligations  envers  l'État;  à"  les  élèves  pensionnaires  de 
l'École  des  langues  orientales  vivantes  et  les  élèves  de  TÉcole  des  chartes  nommes 
après  examen,  k  condition  de  passer  dix  ans  tant  dans  lesdites  écoles  que  dans  un 
service  public;  5**  les  membres  et  novices  des  associations  religieuses  vouées  à 
renseignement  et  reconnues  conune  établissements  d'utilité  publique  «  et  les  direc- 
teurs, maîtres  adjoints^,  élèves  -  maîtres  des  écoles  fondées  ou  entretenues  parles 
associations  laïques,  lorsqu'elles  remplissent  les  mêmes  conditions,  pourvu  tou- 
tefois que  les  uns  et  les  autres,  avant  le  tirage  au  sort,  aient  pris  devant  le  rec- 
teur de  l'académie  l'engagement  de  se  consacrer  pendant  dix  ans  à  l'enseigne- 
ment, et  s'ils  réalisent  cet  engagement  dans  un  des  établissements  de  l'association 
religieuse  ou  laïque,  à  condition  que  cet  établissement  existe  depuis  plus  de 
deux  ans  ou  renferme  trente  élèves  au  moins;  6**  les  jeunes  gens  qui,  sans  être 
compris  dans  les  paragraphes  précédents ,  se  trouvent  dans  les  cas  prévus  par  l'ar- 
ticle 79  de  la  loi  du  i5  mars  i85o  ^'^  et  par  l'article  i8  de  la  loi  du  lo  avrii 


(')  Loi  rlu  i5  mai*s  i85o  :  «Art.  79.  Les  instituteurs  adjoints  des  écoles  publiques,  les 
jeunes  gens  qui  se  préparent  à  renseignement  primaire  public  dans  les  écoles  désignées  î 
cet  effet,  les  membres  ou  novices  des  associations  religieuses  vouées  à  renseignement  et  auto- 
risées par  la  loi  ou  reconnues  comme  établi.ssements  d^utilité  publique,  les  élèves  de  TEcolc 
normale . supérieure ,  les  maîtres  d'étude,  régents  et  professeurs  des  collèges  et  lycées,  sont 
dispensés  du  service  militaire,  s*ils  ont,  avant  l'époque  fixée  pour  le  tirage,  contracté,  devaot 


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RECRUTEMENT  DE  LARMÉE. 


237 


1867  ^'\  et  ont,  avant  Tépoque  fixée  pour  le  tirage,  contracté  devant  le  recteur  le 
même  engagement  et  aux  mêmes  conditions.  L'engagement  de  se  vouer  pendant 
dix  ans  à  renseignement  peut  être  réalisé  par  les  instituteurs  et  par  les  institu- 
teurs adjoints  mentionnés  au  présent  paragraphe  6 ,  tant  dans  les  écoles  publiques 
que  dans  les  écoles  libres  désignées  à  cet  effet  par  le  Ministre  de  Finstruction 
publique,  après  avis  du  conseil  départemental;  7*  les  élèves  ecclésiastiques  désignés 
à  cet  effet  par  les  archevêques  et  par  les  évêques ,  et  les  jeunes  gens  autorisés  à 
continuer  leurs  études  pour  se  vouer  au  ministère  dans  les  cultes  salariés  par  TÉtat, 
sous  la  condition  qu  ils  seront  assujettis  au  service  militaire  s*ils  cessent  les  éludes 
en  vue  desquelles  ils  auront  été  dispensés  ou  si,  à  vingt-six  ans,  les  premiers  ne 
sont  pas  entrés  dans  les  ordres  majeurs  et  les  seconds  p*ont  pas  reçu  la  consé- 
cration. 

Art.  2 1 .  Les  jeunes  gens  liés  au  service ,  dans  les  armées  de  terre  ou  de  mer,     CommîMionaw, 
en  vertu  d'un  brevet  ou  d*une  commission,  et  qui  cessent  leur  service;  les  jeunes 
marins  portés  sur  les  registres  matricules  de  Tinscriplion  maritime,  conformément 
aux  règles  prescrites  par  les  articles  1,  a,  3,  4  et  5  de  la  loi  du  a 5  octobre  179 5 
(3  brumaire  an  iv)  ^*\  qui  se  font  rayer  de  l'inscription  maritime;  les  jeunes  gens 


iBtcriU 

maritims^. 


le  recteur,  rengagement  de  se  vouer,  pendant  dix  ans,  à  renseignement  public,  et  s'ils  réa- 
lisent cet  engagement.  » 

(')  lioi  du  10  a\ril  1867  :  ■  Art.  18.  L'engagement  de  se  \ouer  pendant  dix  ans  à  lensei- 
i^ment  public,  prévu  par  Tarticle  79  de  la  même  loi  (celle  du  i5  mars  i85o),  peut  être 
réalisé,  tant  par  les  instituteurs  que  par  leurs  adjoints,  dans  celles  des  écoles  mentionnées  k 
Tarticle  précédent  (voir  ci-aprèt  le  texte  de  cet  article) ,  qui  sont  désignées,  à  cet  effet,  par  le 
Ministre  de  riostniction  publique,  après  avis  du  conseil  départemental.  L'engagement  dé- 
cennal peut  être  contracté,  avant  le  tirage,  par  les  instituteurs  adjoints  des  écoles  désignées 
ainsi  qu'il  vient  d'être  dit.  Sont  applicables  à  ces  mêmes  écoles  les  dispositions  de  l'article  34 
de  la  loi  de  i85o  concernant  la  fixation  du  nombre  des  adjoints,  ainsi  que  le  mode  de  leur 
nomination  et  de  leur  révocation.  > 

Voici  le  taie  de  Farticle  17  de  la  loi  du  10  avril  1867  :  ■  Sont  soumises  à  l'inspection, 
comme  les  écoles  publiqui's,  les  écoles  libres  qui  tiennent  lien  d'écoles  publiques,  aux  termes 
du  quatrième  paragraphi*.  de  Tarticle  36  de  la  loi  de  1 85o ,  ou  qui  reçoivent  une  subvention 
de  la  commune ,  du  département  ou  de  l'État.  » 

^''  Loi  du  3  brumaire  an  iv  (sS  octobre  1795)  concernant  l'inscription  maritime: 

■  Art.  l*'.  Il  y  aura  une  inscription  particulière  des  citoyens  français  qui  se  destineront  à 
la  navigation. 

«Art.  2.  Sont  compris  dans  finscriplion  maritime  :  1*  les  marins  de  tout  grade  et  de  toute 
profession  naviguant  dans  Tarmée  navale  ou  sur  les  bâtiments  de  commerce;  2"  ceux  qui  font 
ia  navigation  ou  la  pêche  de  mer  sur  les  cotes,  ou  dans  les  rivières  jusqu'où  remonte  la 
marée;  et  pour  celles  où  il  n'y  a  pas  de  marée,  jusqu^à  l'endroit  où  les  bâtiments  de  mer 
peuvent  remonter;  3*  ceux  qui  naviguent  sur  les  pataches,  allèges,  bateaux  et  chaloupes 
dam  l.>s  rades  et  dans  les  rivières,  jusqu'aux  limites  d-dessus  indiquées. 


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238 


RECONSTITUTION  DE  LA  DEFENSE  NATIONALE. 


Sontiaos 
lin  raiBÎIlc. 


désignés  en  Tarticle  ao  ci-dessus,  qui  cessent  d'être  dans  une  des  positions  indiquées 
audit  article  avant  d'avoir  accompli  les  conditions  qu'il  leur  impose,  sont  tenus  : 
1°  d'en  faire  la  déclaration  au  maire  de  la  commune  dans  les  deux  mou,  et  de  re- 
tirer expédition  de  leur  déclaration;  a**  d'accomplir  dans  1  armée  active  le  service 
prescrit  par  la  présente  loi ,  et  de  faire  ensuite  partie  des  réserves  selon  la  classe  à 
laquelle  ils  appartiennent.  Faute  par  eux  de  faire  la  déclaration  ci-dessus  et  de  la 
soumettre  au  visa  du  préfet  du  département  dans  le  délai  d'un  mois ,  ils  sont  pas- 
sibles des  peines  portées  par  larticle  6o  de  la  présente  loi.  Ils  sont  rétablis  dans  la 
première  classe  appelée  après  la  cessation  de  leurs  services,  fonctions  ou  études. 
Mais  le  temps  écoulé  depuis  la  cessation  de  leurs  services,  fonctions  ou  études  jus- 
qu'au moment  de  la  déclaration ,  ne  compte  pas  dans  les  années  de  service  exigées 
par  la  présente  loi.  Toutefois  est  déduit  du  nombre  d*années  pendant  lesquelles  tout 
Français  fait  partie  de  Tannée  active  le  temps  déjà  passé  au  service  de  TEtat  par 
les  marins  inscrits  et  par  les  jeunes  gens  liés  au  service  dans  les  armées  de  terre  et 
de  mer  en  vertu  d'un  brevet  ou  d'une  commission. 

Art.  22.  Peuvent  être  dispensés  à  litre  provisoire ,  comme  soutiens  indispen- 
sables de  famille  et  s'ils  en  remplissent  effectivement  les  devoirs ,  les  jeunes  gens 
désignés  par  le  conseil  municipal  de  la  commune  où  ils  sont  domiciliés.  La  liste 
»  est  présentée  au  conseil  de  révision  par  le  maire.  Ces  dispenses  peuvent  être  accor- 

dées, par  département,  jusqu  a  concurrence  de  quatre  pour  cent  du  nombre  des 
jeunes  gens  reconnus  propres  au  service  et  compris  dans  la  première  partie  des  listes 
du  recrutement  cantonal.  Tous  les  ans,  le  maire  de  chaque  commune  fait  connaître 
au  conseil  de  révision  la  situation  des  jeunes  gens  qui  ont  obtenu  les  dispenses,  à 
titre  de  soutiens  de  famille ,  pendant  les  années  précédentes. 

Sun!»  d'appoi.  Art.  23.  En  temps  de  paix ,  il  peut  être  accordé  des  sursis  d'appel  aux  jeunes 

«Art.  3.  Tout  citoyen  qui  commence  à  naviguer  ne  pourra  s'embarquer  ni  être  employé 
sur  les  rôles  d*êquipage  d'un  bâtiment  de  la  République  ou  du  commerce  que  sous  la  déno- 
mination de  mousse,  depuis  Tâge  de  dix  ans  jusqu'à  quinze  ans  accomplis,  et  sous  celle  de 
novice  au-dessus  de  ce  dernier  âge.  Néanmoins  tout  mousse  ou  novice  qui ,  ayant  navigué 
pendant  six  mois  dans  Tune  de  ces  deux  qualités,  aura  en  outre  satisfait  à  fexamen  prescrili 
sera  employé  sous  là  dénomination  d'aspirant  de  la  dernière  classe. 

«  Art.  4.  H  sera  donné  connaissance  des  diverses  dispositions  de  la  présente  loi  à  tout  ci- 
toyen commençant  à  naviguer,  et  il  sera  inscrit  sur  un  rôle  particulier. 

«Art.  5.  Sera  compris  dans  Tinscription  maritime  tout  citoyen  âgé  de  dix-huit  ansrévolo^i 
qui",  ayant  rempli  une  des  conditions  suivantes,  voudra  continuer  la  navigation  ou  la  p^che: 
i'  d'avoir  fait  deux  voyages  au  long  cours;  a*  d'avoir  fait  la  navigation  pendant  dix-huit  mois; 
3* d'avoir  fait  la  petite  pèche  pendant  deux  ans;  4**  d'avoir  servi  pendant  deux  ans  en  qualité 
d'appi*enti  marin.  À  cet  effet,  il  se  présentera,  accompagné  de  son  père  ou  de  deux  de  se^ 
plus  proches  parent.s,  au  bureau  de  l'inscription  de  son  quartier,  où  il  lui  sera  donné  ron* 
naissance  des  lois  et  r^glcments  qui  déterminent  les  obligations  et  les  droits  des  marins  ins- 
crits. » 


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RECRUTEMENT  DE  L ARMÉE. 


239 


gens  qui,  avant  le  tirage  au  sort,  en  auront  fait  la  demande.  A  cet  effet,  ils  doivent 
établir  que,  soit  pour  leur  apprentissage,  soit  pour  les  besoins  de  Texploitalion 
agricole,  industrielle  ou  commerciale  à  laquelle  ils  se  livrent  pour  leur  compte 
ou  pour  celui  de  leurs  parents,  il  est  indispensable  qu'ils  ne  soient  pas  enlevés  im- 
médiatement à  leurs  travaux.  Ce  sursis  d  appel  ne  confère  ni  exemption  ni  dispense; 
il  n'est  accordé  que  pour  un  an  et  peut  être  néanmoins  renouvelé  pour  une  se- 
conde année.  Le  jeune  honmie  qui  a  obtenu  un  sursis  d'appel  conserve  le  numéro 
qui  lui  est  écbu  lors  du  tirage  au  sort»  et,  à  lexpiration  de  son  sursis,  il  est  tenu 
de  satisfaire  à  toutes  les  obligations  que  lui  imposait  la  lo»  en  raison  de  son  nu- 
méro. 

Art.  2^L.  Les  demandes  de  sursis  adressées  au  maire  sont  instruites  par  lui.  Le 
conseil  municipal  donne  son  avis.  Elles  sont  remises  au  conseil  de  révision  et  en- 
voyées par  duplicata  au  sous-préfet,  qui  les  transmet  au  préfet  avec  ses  observations 
et  y  joint  tous  les  documents  nécessaires.  Il  peut  être  accordé,  pour  tout  le  départe- 
ment et  par  chaque  classe,  des  sursis  d'appel  jusqu'à  concurrence  de  quatre  pour  cent 
du  nombre  de  jeunes  gens  reconnus  propres  au  service  militaire  dans  ladite  classe 
pt  compris  dans  la  première  partie  des  listes  du  recrutement  cantonal. 

Art.  25.  Les  jeunes  gens  dispensés  du  service  d'activité  en  temps  de  paix,  aux 
termes  de  l'article  17  de  la  présente  loi,  les  jeunes  gens  dispensés  à  titre  de  sou- 
tiens de  famille,  ainsi  que  les  jeunes  gens  auxquels  il  est  accordé  des  sursis  d*appel. 
sont  astreints,  par  un  règlement  du  Ministre  de  la  guerre,  à  certains  exercices.  Quand 
les  causes  de  dispenses  viennent  à  cesser,  ils  sont  soumis  à  toutes  les  obligations  de 
la  classe  à  laquelle  ils  appartiennent. 

Art.  26.  Les  jeunes  gens  dispensés  du  service  de  l'armée  active  aux  termes  de 
l'article  17  ci -dessus,  les  jeunes  gens  dispensés  à  titre  de  soutiens  de  famille,  ainsi 
que  ceux  qui  ont  obtenu  des  sursis  d'nppel,  sont  appelés,  en  cas  de  guerre,  comme 
les  hommes  de  leur  classe.  L'autorité  militaire  en  dispose  alors  selon  les  besoins  des 
différents  services. 


Obligaliods 
des  dis|H'nMt. 


3*  Sbction.  — 'Des  conseils  de  révision  et  des  listes  de  recrutement  cantonal. 

Art.  27.  Les  opérations  du  recrutement  sont  revues,  les  réclamations  auxquelles 
ces  opérations  peuvent  donner  lieu  sont  entendues,  les  causes  d'exemption  et  de 
dispenses  prévues  par  les  articles  16,  17  et  ao  de  la  présente  loi  sont  jugées,  en 
séance  publique,  par  un  conseil  de  révision  composé  :  du  préfet,  président,  ou,  à 
son  défaut,  du  secrétaire  général  ou  du  conseiller  de  préfecture  délégué  par  le  pré- 
fet; d'un  conseiller  de  préfecture  désigné  par  le  préfet;  d'un  membre  du  conseil 
général  du  déparlement  autre  que  le  représentant  élu  dans  le  canton  où  la  révision  a 
lieu;  d'un  membre  du  conseil  d'arrondissement  également  autre  que  le  représentant 
élu  dans  le  canton  où  la  révision  a  lieu;  tous  deux  désignés  par  la  commission  per- 
manente du  conseil  général,  conformément  à  l'article  82  de  la  loi   du   10  août 


Révision 

des  opénilioos 

dii   recralement. 


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240 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Jodhos  gPDs 
ajoornés. 


Compétence 
(les  tribunaux 

pour 

les  questions 

de 

sUtnt  personnel. 


1871^*';  d'un  oflicier  général  ou  supérieur  désigné  pr  i  autorité  militaire.  Un 
membre  de  Tintendance,  le  commandant  du  recrutement,  un  médecin  militaire 
ou,  à  son  défaut,  un  médecin  civil  désigné  par  Tautorité  militaire,  assistent  aux 
opérations  du  conseil  de  révision.  Le  membre  de  Tintendance  est  entendu,  dans 
rintérêt  de  la  loi ,  toutes  les  fois  qu  il  le  demande,  et  peut  faire  consigner  ses  obser- 
vations au  registre  des  délibérations. 

Le  conseil  de  révision  se  transporte  dans  les  divers  cantons.  Toutefois,  suivant 
les  localités ,  le  préfet  peut  exceptionnellement  réunir  dans  le  même  lieu  plusieurs 
cantons  pour  les  opérations  du  conseil. 

Le  sous-prêfet  ou  le  fonctionnaire  par  lequel  il  aura  été  suppléé  pour  les  opéra- 
tions du  tirage  assiste  aux  séances  que  le  conseil  de  révision  tient  dans  son  arron- 
dissement. Il  a  voix  consultative.  Les  maires  des  communes  auxquelles  appartiennent 
les  jeunes  gens  appelés  devant  le  conseil  de  révision  assistent  aux  séances  et  peuvent 
être  entendus.  Si,  par  suite  d'une  absence,  le  conseil  de  révision  ne  se  compose 
que  de  quatre  membres,  il  peut  délibérer,  mais  la  voix  du  président  n'est  pas  pré- 
pondérante. La  décision  ne  peut  être  prise  qa*à  la  majorité  de  trois  voi\.  En  cas  de 
partage,  elle  est  ajournée. 

Art.  28.  Les  jeunes  gens  portés  sur  les  tableaux  de  recensement,  ainsi  que  ceux 
des  classes  précédentes  qui  ont  été  ajournés  conformément  à  l'article  18  ci-dessus, 
sont  convoqués ,  examinés  et  entendus  par  le  conseil  de  révision.  Ils  peuvent  alors 
faire  connaître  Tarme  dans  laquelle  ils  désirent  être  placés.  S'ils  ne  se  rendent  pas  à 
la  convocation,  ou  s'ils  ne  se  font  pas  représenter,  ou  s'ils  n'obtiennent  pas  un  délai, 
il  est  procédé  conune  s'ils  étaient  présents.  Dans  le  cas  d'exemption  pour  infirmités, 
le  conseil  ne  prononce  qu'après  avoir  entendu  le  médecin  qui  assiste  au  conseil.  Les 
cas  de  dispense  sont  jugés  sur  la  production  de  documents  autlientiques  et  sur  les 
certificats  signés  de  trois  pères  de  famille  domiciliés  dans  le  même  canton,  dont 
les  fils  sont  soumis  à  l'appel  ou  ont  été  appelés.  Ces  certificats  doivent,  en  outre,  être 
signés  et  approuvés  par  le  maire  de  la  commune  du  réclamant.  La  substitution  de 
numéros  peut  avoir  lieu  entre  frères ,  si  celui  qui  se  présente  comme  substituant  est 
reconnu  propre  au  service  par  le  conseil  de  révision. 

Art.  29.  Lorsque  les  jeunes  gens  portés  sur  les  tableaux  de  recensement  ont  fait 
des  réclamations  dont  l'admission  ou  le  rejet  dépend  de  la  décision  à  intervenir  sur 
des  questions  judiciaires  relatives  à  leur  état  ou  à  leurs  droits  civils,  le  conseil  de  ré- 
vision ajourne  sa  décision  ou  ne  prend  qu'une  décision  conditionnelle.  Les  questions 
sont  jugées  contradictoirement  avec  le  préfet,  à  la  requête  de  la  partie  la  plus  dili- 
gente. Les  tribunaux  statuent  sans  délai,  le  ministère  public  entendu. 

Art.  30.  Hors  les  cas  prévus  par  l'article  précédent,  les  décisions  du  conseil  de 

(^)  Ix)i  du  10  août  1^1  :  «Art.  82.  La  commission  départementale  assigne  à  chaque 
membre  du  conseil  général  et  aux  membres  des  antres  conseils  rlectifs  le  canton  pour  If 
quel  ils  devront  siéger  dans  le  conseil  de  révision.» 


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RECRUTEMENT  DE  L'ARMÉE.  241 

révision  sont  définitives.  Elles  peuvent  néanmoins  être  attaquées  devant  le  Conseil 
(l'État  pour  incompétence  et  excès  de  |M)uvoîrs.  Elles  peuvent  aussi  être  attaquées 
vmr  violation  de  la  loi,  mais  par  le  Ministre  de  la  guerre  seulement,  et  dans  Tintérèt 
de  la  loi.  Toutefois  lannulation  profite  aux  parties  lésées. 

Art.  31.  Après  que  le  conseil  de  révision  a  statué  sur  les  cas  d'exemptions  et  sur 
ceux  de  dispenses,  ainsi- que  sur  toutes  les  réclamations  auxquelles  les  opérations 
peuvent  donner  lieu,  la  liste  du  recrutement  cantonal  est  définitivement  arrêtée  et 
sipée  par  le  conseil  de  révision. 

Cette  liste,  divisée  en  cinq  parties,  comprend  :  i"  par  ordre  de  numéros  de  tirage, 
tous  les  jeunes  gens  déclarés  propres  au  service  militaire  et  qui  ne  doivent  pas  être 
classés  dans  les  catégories  suivantes;  2'  tous  les  jeunes  gens  dispensés  en  exécution 
de  Tarticle  17  de  la  présente  loi;  y  tous  les  jeunes  gens  condition nellement  dis- 
pensés en  vertu  de  Tarticle  ao,  ainsi  que  les  jeunes  gens  liés  au  service  en  vertu 
d  un  engagement  volontaire ,  d'un  brevet  ou  d*une  commission ,  et  les  jeunes  marins 
inscrits;  4"  les  jeunes  gens  qui,  pour  défaut  de  taille  ou  pour  toute  autre  cause,  ont 
été  dispensés  du  service  dans  Tarmée  active,  mais  ont  été  reconnus  aptes  à  faire 
partie  d*un  des  services  auxiliaires  de  Tarmée;  5*  enfin  les  jeunes  gens  qui  ont  été 
ajournés  à  un  nouvel  examen  du  conseil  de  révision. 

Art.  32.  Quand  les  listes  du  recrutement  de  tous  les  cantons  du  déparlement  ont 
été  arrêtées  conformément  aux  prescriptions  de  Farticle  précédent,  le  conseil  de  ré- 
lislon,  auquel  sont  adjoints  deux  autres  membres  du  conseil  général  également  dé- 
signés par  la  commission  permanente ,  et  réuni  au  chef-lieu  du  département,  pro- 
nonce sur  les  demandes  de  dispenses  pour  soutiens  de  famille  et  sur  les  demandes 
ie  sursis  d'appel. 

V  Section.  —  Du  reyistre  matricule. 

Art.  33.  Il  est  tenu,  par  département  ou  par  circonscriptions  déterminées  dans 
chaque  département  en  vertu  d*un  règlement  d  administration  publique,  un  registre 
matricule,  dressé  au  moyen  des  listes  mentionnées  en  Tarticlc  3i  ci-dessus,  et  sur 
lequel  sont  portés  tous  les  jeunes  gens  qui  n^ont  pas  été  déclarés  impropres  à  tout 
senicc  militaire  ou  qui  n'ont  pas  été  ajournés  à  un  nouvel  examen  du  conseil  de 
révision.  Ce  registre  mentionne  Tincorporation  de  chaque  homme  inscrit  ou  la 
position  dans  laquelle  il  est  laissé,  et  successivement  tous  les  changements  qui 
peuvent  survenir  dans  sa  situation ,  jusqu'à  ce  qu'il  passe  dans  Tannée  territoriale. 

Art.  34.  Tout  homme  inscrit  sur  le  registre  matricule,  qui  change  de  douucile, 
(st  tenu  d'en  faire  la  déclaration  à  la  mairie  de  la  commune  qu'il  quitte  et  à  la  mairie 
lu  lieu  où  il  vient  s'établir. 

Le  Doaire  de  chacune  des  communes  transmet,  dans  les  huit  jours,  copie  de  la- 
Jile  déclaration  au  bureau  du  registre  nialriculo  de  la  circonscription  dans  laquelle 
«*  trouve  la  commune. 

Convenlion>.  i  G 


List« 

il  II  recral^meol 

cantonal. 


Di<«  pentes 
f  I  surti»  d'appel. 


Urgtili^ 
uulricule. 


Cliangrinriit 
(le  (iomirilr. 


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242 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


R«titlcnce 
i  Vilttnger. 


Cooipoution 
de  l'arméa 
de  terrr. 


Composition 

de  l'arinre 

de  mer. 


Art.  35.  Tout  liomme  inscrit  sur  le  registre  matricule,  qui  entend  se  ûierer. 
pays  étranger,  est  tenu ,  dans  sa  déclaration  à  la  mairie  de  la  commune  où  il  rbi(k 
de  &ire  connaître  le  lieu  où  il  va  établir  son  domicile  et,  dès  qu*il  y  est  arrive 
d'en  prévenir  Tagent  consulaire  de  France.  Le  maire  de  la  conunune  transmet,  dâiL* 
les  huit  jours,  copie  de  ladite  déclaration  au  bureau  du  registre  matricule  de  la  âr 
conscription  dans  laquelle  se  trouve  sa  commune. 

L*agent  consulaire,  dans  les  huit  jours  de  la  déclaration,  en  envoie  copie  au  Vi 
nistre  de  la  guerre. 

TITRE  m. 

DU  SERVICE  MILITAIRE.  * 

Art.  3ô.  Tout  Français  qui  n*est  pas  déclaré  impropre  à  tout  service  militaire  fait 
partie  :  de  Farmée  active  pendant  cinq  ans;  de  la  réserve  de  Tnrmée  active  peodioi 
quatre  ans;  de  Tarmée  territoriale  pendant  cinq  ans;  de  la  réserve  de  Tanuée  tmi- 
toriale  pendant  six  ans. 

1  '  L*armée  active  est  composée ,  indépendamment  des  hommes  qui  ne  se  recniieBl 
pas  par  les  appels,  de  tous  les  jeunes  gens  déclarés  propres  à  un  des  senices  (k 
Tannée  et  compris  dans  les  cinq  dernières  classes  appelées. 

2''  La  réserve  de  l'armée  active  est  composée  de  tous  les  hommes  égalemenlde 
clarés  propres  à  un  des  services  de  l'armée  et  compris  dans  les  quatre  classes  appeler* 
immédiatement  avant  celles  qui  forment  Farmée  active. 

3"*  L*armée  territoriale  est  composée  de  tous  les  hommes  qui  ont  accompli  ietenip^ 
de  service  prescrit  pour  Farmée  active  et  la  réserve. 

4*  La  réserve  de  Farmée  territoriale  est  composée  des  hommes  qui  ont  accorop'i 
le  temps  de  senrice  pour  cette  armée. 

L'armée  territoriale  et  la  deuxième  réserve  sont  formées  par  régions  détermioefî 
par  un  règlement  d*administration  publique;  elles  comprennent,  pour  chaque  régiofl. 
les  hommes  ci-dessus  désignés  aux  paragraphes  3°  et  A°«  et  qui  sont  domiciliés  dâcs 
la  région. 

Art.  37.  L  armée  de  mer  est  composée,  indépendamment  des  hommes  foureb 
par  l'inscription  maritime  :  i*"  des  hommes  qui  auront  été  admis  à  s'engager  volon- 
tairement ou  à  se  rengager  dans  les  conditions  déterminées  par  on  règlement  d^* 
ministration  publique;  a**  des  jeunes  gens  qui,  au  momentdes  opérations  du  consâl 
de  révision ,  auront  demandé  à  entrer  dans  un  des  corps  de  la  marine  et  auront  & 
reconnus  propres  à  ce  service  ^*^  ;  3"  enfin ,  et  à  défaut  d'un  nombre  suffisant d'hommft 
compris  dans  les  deux  catégories  précédentes,  du  contingent  du  recrutement  affecte, 
par  décision  du  Ministre  de  la  guerre,  à  Farmée  de  mer.  Ce  contingent,  fourni  par 
chaque  canton  dans  la  proportion  fixée  par  ladite  décision ,  est  composé  des  jeunet 

W  Décret  du  1 8  juin  1878  [Bull  des  lois,  xii*  série,  n*  1 4 1-21 48),  relatif  au\  pennnta 
lion»  de  l'armée  dtî  mer  h  l'armée  de  terre  et  i^ciproquement. 


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RECRUTEMENT  DE  UARMÉE. 


243 


gens  compris  dans  la  première  partie  de  la  liste  du  recrutement  cantonal ,  et  auxquels 
seront  échus  les  premiers  numéros  sortis  au  tirage  au  sort 

Un  rè^ement  d*adminisl  ration  publique  déterminera  les  conditions  dans  lesquelles 
pourront  avoir  lieu  les  permutations  entre  les  jeunes  gens  affectés  à  Tannée  de  mer 
et  ceux  de  la  même  classe  affectés  a  Tarmée  de  terre. 

Pour  les  hommes  qui  ne  proviennent  pas  de  Tinscription  maritime,  le  temps  de 
service  actif  dans  Farmée  de  mer  est  de  cinq  ans,  et  de  deux  ans  dans  la  réserve  ^^K 
Ces  hommes  passent  ensuite  dans  Tannée  territoriale. 

Art.  38.  La  dorée  du  service  compte  du  i*'  juillet  de  Tannée  du  tirage  au  sort 
Chaque  année ,  ao  3o  joîn ,  en  temps  de  paix ,  les  militaires  qui  ont  achevé  le  temps 
prescrit  dans  Tarmée  active ,  cem  qui  ont  accom]^  le  temps  de  service  prescrit  dans 
la  réserve  de  Tarmée  active ,  ceux  qui  ont  terminé  le  temps  de  service  prescrit  pour 
rarmée  territoriale ,  enfin  ceux  qui  ont  terminé  le  temps  de  service  pour  la  réserve 
de  cette  armée ,  reçoivent  un  certificat  constatant  :  pour  les  premiers ,  leur  envoi  dans 
la  première  réserve;  pour  les  seconds,  leur  envoi  dans  Tarmée  territoriale;  pour  les 
troisièmes,  leur  envoi  dans  la  deuxième  réserve;  et,  à  Texpiration  du  temps  de  ser- 
vice dans  cette  réserve,  les  hommes  reçoivent  un  congé  définitif. 

En  temps  de  guerre,  ils  reçoivent  ces  certificats  immédiatement  après  Tarrivée  au 
corps  des  hommes  delà  classe  destinée  à  remplacer  celle  à  laquelle  ils  appartiennent 
Cette  dernière  disposition  est  applicable ,  en  tout  temps ,  aux  hommes  appartenant 
aux  équipages  de  la  flotte  en  cours  de  campagne. 

Ait.  39.  Tous  les  jeunes  gens  de  la  classe  appelée,  qui  ne  sont  pas  exemptés 
pour  cause  d'infirmités,  ou  ne  sont  pas  dispensés  en  application  des  dispositions  de 
la  présente  loi,  ou  nont  pas  obtenu  de  sursis  d'appel,  ou  ne  sont  pas  affectés  à 
Tarmée  de  mer,  font  partie  de  Tarmée  active  et  sont  mis  à  la  disposition  du  Ministre 
de  la  guerre.  Ces  jeunes  soldats  sont  tous  immatriculés  dans  les  divers  corps  de 
Tannée  et  envoyés ,  soit  dans  lesdits  corps ,  soit  dans  des  bataillons  et  écoles  d*ins- 
Iniction. 

ÂBT.  40.  Après  une  année  de  service  des  jeunes  soldats  dans  les  conditions  indi- 
quées en  Tarticle  précédent,  ne  sont  plus  maintenus  sous  les  drapeaux  que  les 
hommes  dont  le  chiffre  est  fixé  chaque  année  par  le  Ministre  de  la  guerre.  Ils  sont 
pris  par  ordre  de  numéro  sur  la  première  partie  de  la  liste  de  recrutement  de  chaque 

^''  Loi  du  4  décembre  1875.  BuU.  des  lois,  xn*  série,  n*  378-4710  (Rapport  de  M.  Dom- 
('ierre  dHomoy,  Journo/  officiel  du  39  novembre  1875). 

AnicU  unique.  L*avant-demier  paragraphe  de  Tarticle  87  de  la  loi  du  9  7  juillet  1 87  2  est  ainsi 

modifié  : 

«  Pour  les  hommes  qui  ne  proviennent  pas  de  Tinscription  maritime ,  le  temps  de  service  actif 
dans  Tannée  de  mer  e&t  de  cinq  ans ,  et  de  quatre  ans  dans  la  réserve.  Après  avoir  accompli 
cps  qaatre  ans  dans  la  réserve ,  ces  hommes  passent  immédiatement  «dan»  la  réserve  de  Tarmée 
terriloriaie ,  où  ils  restent  jusqu'à  l'âge  de  quarante  ans.  • 

16. 


Daré»  lia  «irvic*. 


Iiamalrienlilion. 


Renvoi 
■prèsn 


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2lik 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Militaire 
n«  Mchini 
pas  lira. 


Hommes 
an  disponibiliU. 


Hommes 
do  la  réserve. 


llarisge. 


canton  et  dans  la  proportion  déterminée  par  la  décision  du  Ministre;  cette  décision 
est  rendue  aussitôt  après  que  toutes  les  opérations  du  recrutement  sont  terminées 

Art.  k\.  Nonobstant  les  dispositions  de  l'article  précédent,  le  militaire  compm 
dans  la  catégorie  de  ceux  ne  devant  pas  rester  sous  les  drapeaux ,  mais  qui,  après 
Tannée  de  service  mentionnée  audit  article,  ne  sait  pas  lire  et  écrire,  et  ne  satis^ 
pas  aux  examens  déterminés  parle  Ministre  de  la  guerre,  peut  être  maintenu  an 
corps  pendant  une  seconde  année.  Le  militaire  placé  dans  la  même  catégorie  qui, 
par  l'instruction  acquise  antérieurement  à  son  entrée  au  service  et  par  celle  reçue 
sous  les  drapeaux,  remplit  toutes  les  conditions  exigées,  peut,  après  six  mois,  à  des 
époques  fixées  par  le  Ministre  de  la  guerre,  et  avant  l'expiration  de  laiinée,  être 
envoyé  en  disponibilité  dans  ses  foyers ,  conformément  à  Tarticle  suivant. 

Art.  42.  Les  jeunes  gens  qui,  après  le  temps  de  service  prescrit  par  les  ar- 
ticles 4o  et  4i  «  ne  sont  pas  maintenus  sous  les  drapeaux,  restent  en  disponibilitir 
de  Tannée  active ,  dans  leurs  foyers ,  et  à  la  disposition  du  Ministre  de  la  guerre. 
Ils  sont,  par  un  règlement  du  Ministre,  soumis  à  des  revues  et  à  des  exercices. 

Art.  43.  Les  hommes  envoyés  dans  la  réserve  de  Tarmée  active  restent  imma- 
triculés d*après  le  mode  prescrit  par  la  loi  d'organisation. 

Le  rappel  de  la  réserve  de  Tarmée  active  peut  être  fait  d'une  manière  distincte 
et  indépendante  pour  Tarmée  de  terre  et  pour  Tarmée  de  mer;  il  peut  égaleracnl 
être  fait  par  classe,  en  conunençant  par  la  moins  ancienne. 

Les  hommes  de  la  réserve  de  Tarmée  active  sont  assujettis ,  pendant  le  temps  d? 
service  de  ladite  réserve,  à  prendre  part  à  deux  manœuvres.  La  durée  de  chacune 
de  ces  manœuvres  ne  peut  dépasser  quatre  semaines. 

Art.  44.  Les  hommes  en  disponibilité  de  Tarmée  active  et  les  hommes  de  b 
réserve  peuvent  se  marier  sans  autorisation.  Les  hommes  mariés  restent  soumis  aux 
obligations  de  service  imposées  aux  classes  auxquelles  ils  appartiennent.  Toutefois  ics 
hommes  en  disponibilité  ou  en  réserve  qui  sont  pères  de  quatre  enfants  vivanl> 
passent  de  droit  dans  Tarmée  territoriale. 

Art.  45.  Des  lois  spéciales  détermineront  les  bases  de  l'organisation  de  l'arméo 
active  et  de  Tarmée  territoriale ,  ainsi  que  des  réserves. 


DES  BIfGAOEUENTS. 


TITRE  IV. 

DBS  RENGAGEMENTS  ET  DBS  ENGAGEMENTS  CONDITIONNELS  D*D?r  AN  ' 


1"  Section.  —  Des  engagements. 
Art.  46.  Tout  Français  peut  être  autorisé  à  contracter  un  engagement  volon- 
taire aux  conditions  suivantes  : 

(1)  Décret  du  3o  novembre  1872,  relatif  aux  engagements  et  rengagements.  —  Bali  êes  ks 
XII*  série,  n**  1 1 5- 1600. 


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RECRUTEMENT  DE  L'ARMÉE. 


2^5 


L'engagé  volontaire  doit:  i'  s*il  entre  dans  larniée  de  mer,  avoir  seize  ans 
rcomplis,  sans  être  tenu  d  avoir  la  taille  prescrite  par  la  loi,  mais  sous  la  condition 
[uà  Tàgc  de  dix-huit  ans  il  ne  pourra  être  reçu  s'il  n'a  pas  celte  taille;  a"  s'il  entre 
lans  l'armée  de  terre,  avoir  dix-huit  ans  accomplis  el  au  moins  la  taille  de  un 
aètre  cinquante-quatre  centimètres;  3°  savoir  lire  et  écrire;  4*  jouir  de  ses  droits 
ivils;  5*  n'être  ni  marié,  ni  veuf  avec  enfants;  6"  ôlre  porteur  d'un  certificat  de 
onnes  vie  et  mœurs  délivré  par  le  maire  de  la  commune  de  son  dernier  domicile; 
t  s  il  ne  compte  pas  au  moins  une  année  de  séjour  dans  cette  commune,  il  doit 
(paiement  produire  un  autre  certiGcat  du  maire  des  communes  où  il  a  été  domicilié 
ans  le  cours  de  cette  année. 

Le  certiGcat  doit  contenir  le  signalement  du  jeune  homme  qui  veut  s'engager, 
lentionner  la  durée  du  temps  pendant  lequel  il  a  été  domicilié  dans  la  commune 
i  attester  :  qu'il  jouit  de  ses  droits  civils;  qu'il  n'a  jamais  été  condamné  à  une  peine 
orrecUonnelle  pour  vol,  escroquerie,  abus  de  confiance  ou  attentat  aux  mœurs, 
i  rengagé  a  moins  de  vingt  ans,  il  doit  justifier  du  consentement  de  ses  père,  mère 
u  tuteur.  Ce  dernier  doit  être  autorisé  par  une  délibération  du  conseil  de  famille. 

Les  conditions  relatives,  soit  à  faptitude  militaire,  soit  à  l'admissibilité  dans  les 
ifÏÏTcnts  corps  de  l'armée ,  sont  déterminées  par  un  décret  inséré  au  Bulletin  des 


Eflgagaaieai 
volontaire  : 
GoaditioBB. 


\rt.  ^7.  La  durée  de  rengagement  volontaire  est  de  cinq  ans.  Les  années  de 
engagement  volontaire  comptent  dans  la  durée  du  service  militaire  fixé  par  l'ar- 
cle  .36  ci-dessus. 

En  cas  de  guerre ,  (out  Français  qui  a  accompli  le  temps  de  service  prescrit  pour 
armée  active  et  la  réserve  de  ladite  armée  est  admis  à  contracter  dans  l'armée  ac- 
vo  un  engagement  pour  la 'durée  de  la  guerre.  Cet  engagement  ne  donne  pas  lieu 
ii\  dispenses  prévues  par  le  paragraphe  H  de  l'article  17  de  la  présente  loi. 

Art.  kS.  Les  hommes  qui,  après  avoir  satisfait  aux  conditions  des  articles  4o  et 
I  de  la  présente  loi ,  vont  être  renvoyés  en  disponibilité ,  peuvent  être  admis  à  rester 
ans  ladite  armée  de  manière  à  compléter  cinq  années  de  service. 

Les  hommes  renvoyés  en  disponibilité  peuvent  être  autorisés  à  compléter^  cinq 
nnêes  de  service  sous  les  drapeaux. 

Art.  49.  Les  engagés  volontaires,  les  hommes  admis  à  rester  dans  f  armée  active , 
in^i  que  ceux  qui,  en  disponibilité,  ont  été  autorisés  à  compléter  cinq  années  de 
enice  dans  ladite  armée,  ne  peuvent  être  envoyés  en  congé  sans  leur  consentement. 

Art.  50.  Les  engagements  volontaires  sont  contractés  dans  les  formes  prescrites 
ar  les  articles  34.  35,- 36,  37,  38,  39,  4o,  4»  et  44  du  Code  civil,  devant  les 
laires  des  chefs-lieux  de  canton. 

Les  conditions  relatives  à  la  durée  des  engagements  sont  insérées  dans  facte 
lême.  Les  autres  conditions  sont  lues  aux  contractants  avant  la  signature  et  mention 
n  est  faite  à  la  fin  de  fade,  le  tout  sous  peine  de  nullité. 


Durée. 


Formas. 


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246 


ReDgag«mcnls. 


Soau-officior». 


Forme». 


Engagemeul» 
d'un  III. 


ModiCcjtion 

«lo  l'ailiclc  53 

ci-dnMas. 


AdIdilioB 

h  l'arlicio  57 

ci-après. 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


2*  Section.  —  Des  rengagements. 


Art.  51 .  Des  rengagements  peuvent  être  reçus  pour  deux  ans  au  moins  et  cîih} 
ans  au  plus.  Ces  rengagements  ne  peuvent  être  reçus  que  pendant  le  cours  de  h 
dernière  année  de  service  sous  les  drapeaux.  Ils  sont  renouvelables  jusqu'à  fàge  de 
vingt-neuf  ans  accomplis  pour  les  caporaux  et  soldats,  et  jusqu'à  Tâge  de  treole- 
cinq  ans  accomplis  pour  les  sousK>fiicier8^^^ 

Les  autres  condilions  sont  déterminées  par  un  règlement  inséré  au  BuUetindes  kns. 

Les  rengagements  après  cinq  ans  de  service  sous  les  drapeaux  donnent  droit  d 
une  haute  paye. 

Art.  52.  Les  engagements  prévus  à  Tarticle  AS  de  la  présente  loi  et  les  rengage 
ments  sont  contractés  devant  les  intendants  ou  sous-intendants  militaires  «  dans  b 
forme  prescrite  dans  Tarticle  5o  ci-dessus,  sur  la  preuve  que  le  contractant  petit 
rester  ou  être  admis  dans  le  corps  pour  lequel  il  se  présente. 

3"  Section.  —  Des  engagements  conditionneb  dun  an  ^*K 

Art.  53  ^^K  Les  jeunes  gens  qui  ont  obtenu  des  diplômes  de  bachelier  es  lettres, 
de  bachelières  sciences,  des  diplômes  de  fin  d'études  ou  des  J>revets  de  capdu- 

(1)  Voir  ci-après,  p.  a5Â ,  n°  63 ,  loi  du  23  juin  1878  sur  le  rengagement  des  sous-oi&cun 
(  Journal  officiel  du  a  5  juin  ) . 

^^  Décret  du  3i  octobre  1872  (Bull,  des  IoîSm  xii*  série,  n°  1  iS-iSgd),  fixant  les  ëpreates 
d*esamen;  décret  du  i*' décembre  1873  (BaU.  des  lois,  xii*  série,  n**  iiS-1601);  exécott-jo 
des  articles  53,  5d,  55,  56  et  57  de  la  loi  du  37  juillet  187s. 

('>  Loi  du  3 i  décembre  1875  [BuU,  des  lois,  xii*  série,  n*  ^82-48 1 1  ).  Rapport  de  UCoe- 
mission  de  l'Assemblée  nationale  (M.  d'Ahov'ûie) ,  Journal  officiel  du  19  janvier  1876. 

Art.  1".  L*article  53  de  la  loi  du  37  juillet  1872 ,  sur  le  recrutement  de  farmée,  est  m- 
difié  de  la  manière  suivante  : 

«Les  jeunes  gens  qui  ont  obtenu  des  diplômes  de  bachelier  es  lettres,  de  bachelier 
es  sciences,  des  diplômes  de  fin  d'études  ou  des  brevets  de  capacité  institués  par  les  articLs  i  d 
6  de  la  loi  du  a  1  juin  1 865;  ceux  qui  font  partie  de  TEcole  centrale  des  arts  et  mandfacturcs. 
des  écoles  nationales  des  arts  et  métiers,  des  écoles  nationales  des  beaux-arts,  du  Conservatoire 
de  musique;  les  élèves  des  écoles  nationales  vétérinaires,  des  écoles  nationales  d'agriculiun 
et  de  rÉcole  des  haras  du  Pin  ;  les  élèves  externes  de  TÉcoie  des  mines ,  de  TÉcole  des  ponUit 
chaussées,  de  TÉcole  du  génie  maritime  et  les  élèves  de  l'École  des  mineurs  de  Saint-Etieosf. 
sont  admis,  avant  le  tirage  au  sort,  lorsqu'ils  présentent  les  certificats  d'études  émanés  desao- 
torités  désignées  par  un  règlement  inséré  au  Bulletin  des  lois,  à  contracter  dans  Yarmk  de 
terre  des  engagements  conditionnels  d'un  an,  selon  le  mode  déterminé  par  ledit  règlemeoLi 

Abt.  2.  Le  paragraphe  suivant  est  ajouté  à  l'article  57  de  la  même  loi  du  27  juillet  1873: 
«Jouiront  du  même  privilège,  sous  la  condition  d'avoir  contracté  un  engagement  conditionnel 
d'un  an  :  1°  les  élèves  des  écoles  supérieures  d'agriculture  subventionnées  par  l'Ëtat;  2*  les  éle»^ 
des  écoles  supérieures  de  commerce  subventionnées  par  les  chambres  de  commerce.  Ces  éfol.> 
devront  avoir  été  agréées  par  le  Ministre  de  la  guerre  quant  à  Tappiication  du  présent  articli'  • 


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RECRUTEMENT  DE  LARMÉE.  247 

inslitaés  par  les  articles  &  et  6  de  la  loi  da  ai  juin  i865^'^;  ceux  qui  font  partie  de 
l'École  centrale  des  arts  et  manufactures,  des  écoles  nationales  des  arts  et  métiers, 
des  écoles  nationales  des  beaux-arts,  du  Conservatoire  de  musique;  les  élèves  des 
écoles  nationales  vétérinaires  et  des  écoles  nationales  dagriculture;  les  élèves  externes 
de  r Ecole  des  mines ,  de  TÉcole  des  ponts  et  chaussées,  de  T Ecole  du  génie  mari- 
time et  les  élèves  de  TEcole  des  mineurs  de  Saint-Etienne,  sont. admis  avant  le  tirage 
au  sort,  lorsqu*ils  présentent  les  certificats  d*études  émanés  des  autorités  désignées 
par  un  règlement  inséré  au  BaUetia  des  lois,  à  contracter  dans  Tannée  de  terre  des 
engagements  conditionnels  d'un  an,  selon  le  mode  déterminé  par  ledit  règlement. 

Art.  5/k.  Indépendamment  des  jeunes  gens  indiqués  en  Tarticle  précédent,  sont 
admis,  avant  le  tirage  au  sort,  à  contracter  un  semblable  engagement,  ceux  qui  sa- 
tisfont à  un  des  examens  exigés  par  les  différents  programmes  préparés  par  le  Mi- 
nistre de  la  guerre  et  approuvés  par  décrets  rendus  dans  la  forme  des  règlements 
d'administration  publique.  Ces  décrets  sont  insérés  au  Bulletin  des  lois. 

Le  Ministre  de  la  guerre  fixe  chaque  année  le  nombre  des  engagements  condi-         Nombre 
tionnels  d'un  an  spécifiés  au  présent  article.  Ce  nombre  est  réparti  par  régions  dé-    '*•'  eng«geuieoi5 
terminées  conformément  à  Tarticle  36  ci-dessus,  et  proportionnellement  au  nombre 
de.s  jeunes  gens  inscrits  sur  les  tableaux  de  recensement  de  Tannée  précédente. 

Si,  au  moment  ou  les  jeunes  gens  mentionnés  au  présent  article  et  à  l'article  pré- 
cédent se  présentent  pour  contracter  un  engagement  d'un  an,  ils  ne  sont  pas  re- 
connus propres  au  service ,  ils  sont  ajournés  et  ne  peuvent  être  incorporés  que  lors- 
qu'ils remplissent  toutes  les  conditions  voulues.  . 

Art.  55.  L*engagé  volontaire  d*un  an  est  habillé,  monté ,  équipé  et  entretenu  à  ses  Frai», 

frais.  Toutefois  le  Ministre  de  la  guerre  peuf  exempter  de  tout  ou  partie  des  obli- 
gations déterminées  au  paragraphe  précédent  les  jeunes  gens  qui  ont  donné  dans 
leur  examen  des  preuves  de  capacité  et  justifient,  dans  les  formes  prescrites  par  le 
règlement,  être  dans  l'impossibilité  de  subvenir  aux  frais  résultant  de  ces  obligations. 

Art.  56.  L*engagé  volontaire  d'un  an  est  incorporé  et  soumis  à  toutes  les  obliga-       obUgationt 
lions  de  service  imposées  aux  hommes  présents  sous  les  drapeaux.  11  est  astreint  aux 
examens  prescrits  par  le  Ministre  de  la  guerre.  Si,  après  un  an  de  service,  l'engagé 

*'  Loi  du  2 1  juin  i8G5^,  portant  organisation  de  renseignement  secondaire  spécial  : 

«  Anx.  4.  A  la  fin  des  cours,  les  élèves  sont  admis  à  subir,  devant  un  jury  dont  les  membres 
sont  nommés  par  le  Ministre  de  finstruction  publique,  un  examen  à  la  suite  duquel  ils  ob- 
tiennent, s'il  y  a  lieu,  un  diplôme.  —  Les  élèves  de  renseignement  libre  [leuvent  se  présenter 
«levant  le  jury  et  obtenir  le  même  diplôme.  > 

•  Art.  6.  Le  diplôme  de  bachelier  peut  être  suppléé,  pour  l'ouverture  d'un  établissement 
libre  d'enseignement  secondaire  spécial ,  par  un  brevet  de  capacité ,  à  la  suite  d*un  examen  dont 
les  programmes  sont  réglés  par  des  arrêtes  délibères  en  Conseil  impérial  de  l'instruction  pu- 
blique. —  Nul  n'est  admis  à  subir  cet  examen  avant  l'âge  de  dix-huit  ans.  —  La  condition  de 
>tage  prescrite  par  farticle  Oo  de  la  loi  du  i  5  mars  1 85o  n'est  pas  exigible.  » 


niliuirw 
do  l'eogagê. 


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2(18 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Sursis. 


OrrvcU 
•«1«  90us-olIicicr. 


Pcnalilés. 
Cil  angf  ment 
«le  iloniîcile. 


Omissions 
frandaleMM. 


volontaire  d*un  an  ne  satisfait  pas  à  ces  examens ,  il  est  obligé  de  rester  une 
année  au  service,  aux  conditions  déterminées  dans  le  règlement  prévu  pi 
ticle  53.  Si,  après  cette  seconde  année,  l'engagé  volontaire  ne  satisfait  pas  à  et 
mens,  il  est,  par  décision  du  Ministre  de  la  guerre,  déclaré  déchu  des  aw 
réservés  aux  volontaires  d*un  an ,  et  il  reste  soumis  aux  mêmes  obligations  qu( 
imposées  aux  hommes  de  la  première,  partie  de  la  classe  à  laquelle  il  appartidi 
son  engagement.  Il  en  est  de  même  pour  le  volontaire  qui,  pendant  la  premi 
la  seconde  année,  a  commis  des  fautes  graves  et  répétées  contre  la  discipline, 
tous  les  cas ,  le  temps  passé  dans  le  volontariat  compte  en  déduction  de  la  da 
service  prescrit  par  Tarlicle  36  de  la  présente  loi. 

En  temps  de  guerre,  fengagé  volontaire  d'un  an  est  maintenu  au  service 
En  cas  de  mobilisation,  l'engagé  volontaire  d'un  an  marche  avecia  premièi 
lie  de  la  classe  à  laquelle  il  appartient  par  son  engagement. 

Art.  57  ^'^  Dans  Tannée  qui  précède  fappel  de  leur  classe,  les  jeunes  gen 
tionnés  dans  l'article  53 ,  qui  n'auraient  pas  terminé  les  études  de  Ja  facuiti' 
écoles  auxquelles  ils  appartiennent,  mais  qui  voudraient  les  achever  dans  un 
temps  déterminé,  peuvent,  tout  en  contractant  l'engagement  d'un  an,  obtci 
l'autorité  militaire  un  sursis  avant  de  se  rendre  au  corps  pour  lequel  ils  se  soi 
gagés.  Le  sursis  peut  leur  être  accordé  jusqu'à  l'âge  de  vingt-quatre  ans  acconi] 

Art.  58.  Après  que  les  engagés  volontaires  d'un  an  ont  satisfait  à  tous 
examens  exigés  par  l'article  56 ,  ils  peuvent  obtenir  des  brevets  de  sous-offici 
des  commissions  au  moins  équivalentes. 

Les  lois  spéciales  prévues  par  l'article  45  déterminent  l'emploi  de  ces  ji 
gens,  soit  dans  l'armée  active,  soit  dans  la  disponibilité,   soit  dans  la  rcsone 
l'armée  active ,  soit  dans  l'armée  territoriale  ou  dans  les  différents  services  au\qi 
leurs  études  les  ont  plus  spécialement  destinés. 

TITRE  V.  j 

DISPOSITIONS  PÉNALES.  j 

Art.  59.  Tout  homme  inscrit  sur  le  registre  matricule,  qui  n'a  pas  fait  lt> 
déclarations  de  changement  de  domicile  prescrites  par  les  articles  34  et  35  de  b 
présente  loi,  est  déféré  aux  tribunaux  ordinaires  et  puni  d'une  amende  de  dix  francs 
à  deux  cents  francs;  il  peut,  en  outre,  être  condamné  à  un  emprisonnement  è( 
quinze  jours  à  trois  mol^.  En  temps  de  guerre,  la  peine  est  double. 

Art.  60.  Tontes  fraudes  ou  manœuvres  par  suite  desquelles  un  jeune  homme  a 
été  omis  sur  les  tableaux  de  recensement  ou  sur  les  listes  du  tirage  sont  déférées 
aux  tribunaux  ordinaires  et  punies  d'un  emprisonnement  d'un  mois  a  un  an. 

Sont  déférés  aux  mêmes  tribunaux  et  punis  de  la  môme  peine  :  i'  le*  jenne> 


<•)   Voir  ci<des.sus    (art.  53  à  la  note)  radjonction  faite  h  l'aiiiclr  ^7  par  la  loi  duoidf- 
cembre  1875  (art.  ->.  ). 


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*  "  RECRUTEMENT  DE  L'ARMÉE.  249 


'.cu- 
il.' M-; 


appelés  qui ,  par  suite  d*un  concert  fraudulcu>^ ,  se  sont  abstenus  de  comparaître 
Bt  le  conseil  de  révision  ;  a*  les  jeunes  gens  qui ,  à  Taide  de  fraudes  ou  ma- 
nres,  se  sont  fait  exempter  ou  dispenser  par  un  conseil  de  révision,  sans  pré- 
'      e  des  peines  plus  graves  en  cas  de  faux.  Les  auteurs  ou  complices  sont  punis 

^"'  -  Dénies  peines. 

'i  '     le  jeune  homme  omis  a  été  condamné  comme  auteur  ou  complice  de  fraudes 

''^  ^   iDnœuvres ,  les  dispositions  de  rnrticlc  i  à  lui  sont  appliquées  lors  du  premier 

"  "  e  qui  a  lieu  après  Texpiration  de  sa  peine. 

'  ' '^  Ijeune  homme  indûment  exempté  ou  indûment  dispensé  est  rétabli  en  tète  de 
emière  partie  de  la  classe  appelée,  après  qu  il  a  été  reconnu  que  Texemption  ou 
'  '  jpcnse  avait  été  indûment  accordée. 

RT.  01.  Tout  homme  inscrit  sur  le  registre  matricule  au  domicile  duquel  un         insoumii. 

e  de  route  a  été  régulièrement  notifié ,  et  qui  n*esl  pas  arrivée  sa  destination  au 

fixé  par  cet  ordre,  est,  après  un  mois  de  délai,  et  hors  le  cas  de  force  majeure, 

^    i,  comme  insoumis,  d'un  emprisonnement  d'un  mois  à  un  an  en  temps  de  paix 

'    edeax  à  cinq  ans  en  temps  de  guerre.  Dans  ce  dernier  cas,  à  Texpiralion  de  sa 

"^  le,  il  est  envoyé  dans  une  compagnie  de  discipline.  En  temps  de  guerre,  les 

'T   is  des  insoumis  sont  affichés  dans  toutes  les  communes  du  canton  de  leur  do- 

^'   île;  ils  restent  afûchés  pendant  toute  la  durée  de  la  guerre.  Ces  dispositions 

^    t  applicables  à  tout  engage   volontaire  qui,  sans    motifs  légitimes,  n*cst  pas 

;  >vé  à  sa  destination  dans  le  délai  fixé  par  sa  feuille  de  route. 

in  cas  d'absence  du  domicile,  et  lorsque  le  lieu  de  la  résidence  est  inconnu , 
r,  dre  de  route  est  notifié  au  maire  de  la  commune  dans  laquelle  Tappelé  a  con- 
I  .  rru  au  tirage. 

,^  à  l'égard  des  appelés,  le  délai  d'un  mois  sera  porté  :  i'  à  deux  mois,  s'ils  de- 
orcnl  en  Algérie,  dans  les  iles  voisines  des  contrées  limitrophes  de  la  France 
en  Europe;  a'  à  six  mois,  s'ils  demeurent  dans  tout  aulre  pays. 
L'insoumis  est  jugé  par  le  conseil  de  guerre  de  la  division  militaire  dans  laquelle 
îsl  arrêté. 

Le  temps  pendant  lequel  fcngagé  volontaire  ou  f  homme  inscrit  sur  le  registre 
itricule  aura  été  insoumis  ne  compte  pas  dans  les  années  de  service  exigées. 

Art.  G2.  Quiconque  est  reconnu  coupable  d'avoir  recelé  ou  d'avoir  pris  à  son  ser-        Complice». 
'  :e  un  insoumis  est  puni  d'un  emprisonnement  qui  ne  peut  excéder  six  mois.  Selon 
I  rirconstances,  la  peine  peut  être  réduite  h  une  amende  de  vingt  à  deux  cents  francs. 

Quiconque  est  convaincu  d'avoir  favorisé  l'évasion  d'un  insoumis  est  puni  d'un 
npHsonnement  d'un  mois  à  un  an.  La  même  peine  est  prononcée  contre  ceux  qui, 
ardes  manœuvres  coupables,  ont  empêché  ou  retardé  le  départ  des  jeunes  soldats.  Si 
i  délit  a  été  commis  à  l'aide  d'un  attroupement,  la  peine  sera  double.  Si  le  délin- 
uant  est  fonctionnaire  public,  employé  du  Gouvernement  ou  ministre  d'un  culte 
alarié  par  rÉlatj,  la  peine  peut  être  portée  jusqu'à  deux  années  d'emprisonnement  > 
't  il  est ,  en  outre,  condamné  à  une  amende  qui  ne  pourra  excéderdeux  mille  francs- 


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250 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


MuliUtion 
volontaire. 


Couiplîi 


Temps  dv  prison 

non  compU 
lisns  \e  service* 


FonelîooD  aires 
complices. 


Médecin» 
complices. 


Abt.  63.  Tout  homme  qui  est  prévenu  de  8*étre  rendu  impropre  au  service  mi- 
litaire,  soit  temporairement,  soit  dune  manière  permanente,  dans  le  but  de  se 
soustraire  aux  obligations  imposées  par  la  présente  loi ,  est  déféré  aux  tribunaux, 
soit  sur  la  demande  des  conseils  de  révision ,  soit  d'office,  et  s*il  est  reconnu  cou- 
pable, il  est  puni  d*un  emprisonnement  d*un  mois  à  un  an. 

Sont  également  déférés  aux  tribunaux ,  et  punis  de  la  même  peine ,  les  jeunes  geos 
qui,  dans  Tintervalle  de  la  clôture  de  la  liste  cantonale  à  leur  mise  en  activité,  se 
sont  rendus  coupables  du  même  délit. 

A  l'expiration  de  leur  peine,  les  uns  et  les  autres  sont  uûs  k  la  disposition  du 
Ministre  de  la  giierre  pour  tout  le  temps  du  service  militaire  qu*ils  doivent  a 
rÉtat  et  peuvent  être  envoyés  dans  une  compagnie  de  discipline. 

La  peine  portée  au  présent  article  est  prononcée  contre  les  complices.  Si  les  com- 
plices  sont  des  médecins,  chirurgiens,  officiers  de  santé  ou  pharmaciens,  la  duréf 
de  Temprisonnement  est  de  deux  mois  a  deux  ans,  indépendamment  d'une  amende 
de  deux  cents  francs  à  mille  francs  qui  peut  aussi  ëlre  prononcée,  et  sans  préjudicf 
de  peines  plus  graves  dans  les  cas  prévus  par  le  Code  pénal. 

AnT.  64.  Ne  compte  pas  pour  les  années  de  service  exigées  par  la  présente  loi  le 
temps  pendant  lequel  un  militaire  a  subi  la  peine  de  Temprisonnement  en  vertu 
d un  jugement. 

Art.  65.  Tout  fonctionnaire  ou  officier  public,  civil  ou  militaire,  qui,  sous 
quelque  prétexte  que  ce  soit,  a  autorisé  ou  admis  des  exemptions,  dispenses  oa  ex- 
clusions autres  que  celles  déterminées  par  la  présente  loi ,  ou  qui  aura  donné  arbi- 
trairement une  extension  quelconque,  soit  à  la  durée,  soit  aux  règles  ou  conditions 
des  appels ,  des  engagements  ou  des  rengagements ,  sera  coupable  d*abus  d  auloriu 
et  puni  des  peines  portées  dans  l'article  i85  du  Code  pénal  ^*\  sans  préjudice  des 
peines  plus  graves  prononcées  par  ce  code  dans  les  autres  cas  qu  il  a  prévus. 

Art.  66.  Les  médecins,  chirurgiens  ou  officiers  de  santé  qui,  appelés  au  coq- 
seil  de  révision  à  TefTet  de  donner  leur  avis  conformément  aux  articles  i6,  i8, 38, 
ont  reçu  des  dons  ou  agréé  des  promesses  pour  être  favorables  aux  jeunes  gens  qu  ils 
doivent  examiner,  sont  punis  d*un  emprisonnement  de  deux  mois  k  deux  aas. 
Cette  peine  leur  est  appliquée,  soit  qu'au  moment  des  dons  ou  promessses  ils  aient 
déjà  été  désignés  pour  assister  au  conseil,  soit  que  les  dons  ou  promesses  aient  étc 
agréés  dans  la  prévoyance  des  fonctions  qu'ils  auraient  à  y  remplir.  Il  leur  est 
défendu,  sous  la  même  peine,  de  rien  recevoir,  même  pour  une  exemption  ou 
réforme  justement  prononcée. 

<*>  Art.  1 85  du  Code  pénal  :  «  Tout  juge  ou  tribunal ,  tout  administrateur  ou  aulorilé  arlmi- 
ni.ttrative,  qui,  sous  quelque  prétexte  que^ce  soit,  même  du  silence  ou  de  l'obscurité  de» 
loi,  aura  dénié  de  rendre  la  justice  qu*ii  doit  aux  parties,  après  en  avoir  été  requis,  t-* 
qui  aura  persévéré  dans  son  déni ,  après  avertissement  ou  injonction  de  ses  supérieurs,  {worra 
être  poursuivi  et  sera  puni  d'une  amende  do  deux  cents  francs  au  moins  et  de  cinq  cents  franc? 
au  plus ,  et  de  rinterdiction  de  reiercice  des  fonctions  publiques  depuis  cinq  ans  jusqu'à  «ingt  ' 


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RECROTEMENT  DE  L* ARMÉE. 


251 


Art.  67.  Les  peines  prononcées  par  les  articles  60 ,  6a  et  63  sont  applicables 
aux  tentatives  des  délits  prévus  par  ces  articles. 

Dans  le  cas  prévu  par  Tarticle  66 ,  ceux  qui  ont  fait  des  dons  et  promesses  sont 
punis  des  peines  portées  par  ledit  article  contre  les  médecins,  chirurgiens  ou  oili- 
ciers  de  santé. 

Art.  68.  Dans  tous  les  cas  non  prévus  par  les  dispositions  précédentes ,  les  tribu- 
naux civils  et  militaires,  dans  les  limites  de  leur  compétence,  appliqueront  les  lois 
pénales  ordinaires  aux  délits  auxquels  pourra  donner  lieu  T exécution  du  mode  de 
recrutement  déterminé  par  la  présente  loi. 

Dans  tous  les  cas  où  la  peine  d  emprisonnement  est  prononcée  par  la  présente 
loi,  les  juges  peuvent,  suivant  les  circonstances,  user  de  la  facuké  exprimée  par 
l'article  463  du  Code  pénal  ^^K 

DISPOSITIONS  PARTIGULlàRES. 

Art.  69.  Les  jeunes  gens  appelés  à  faire  partie  de  Tarmée,  en  exécution  de  la  pré- 
sente loi ,  outre  Tinstruction  nécessaire  à  leur  service ,  reçoivent  dans  leurs  corps ,  et  sui- 
vant leurs  grades ,  Tînstructlon  prescrite  par  un  règlement  du  Ministre  de  la  guerre. 

Art.  70.  Les  ministres  de  la  guerre  et  de  la  marine  assureront  par  des  règle- 
ments, auiL  militaires  de  toutes  armes,  le  temps  et  la  liberté  nécessaires  à  Taccom- 
pli5sement  de  leurs  devoirs  religieux  les  dimanches  et  autres  jours  de  fête  consacrés 
par  leurs  cultes  respectifs.  Ces  règlements  seront  insérés  au  Bulletin  des  lois. 

Art.  71.  Tout  honmie  ayant  passé  sous  les  drapeaux  douze  ans,  dont  quatre  au 
moins  avec  le  grade  de  sous-officier,  reçoit  des  chefs  de  corps  un  certificat  en 
vertu  duquel  il  obtient,  au  fur  et  à  mesure  des  vacances,  un  emploi  civil  ou  mili- 
taire en  rapport  avec  ses  aptitudes  ou  son  instruction. 

Une  loi  spéciale  désignera,  dans  chaque  service  public,  la  catégorie  des  emplois    Emploi» rûen es. 
qui  seront  réservés,  en  totalité  ou  dans  une  proportion  déterminée,  aux  candidats 
munis  du  certiGcat  ci-dessus. 

Art.  72.  Nul  n  est  admis,  avant  fàge  de  trente  ans  accomplis,  à  un  emploi  civil 
ou  militaire,  s'il  ne  justifie  avoir  satisfait  aux  obligations  imposées  parla  présente  loi. 

Art.  73.  Chaque  année,  avant  le  3i  mars,  il  sera  rendu  compte  à  TAssemblée 
nationale,  par  le  Minisire  de  la  guerre,  de  Texécution  de  la  présente  loi  pendant 
l'année  précédente. 

^*'  Art.  465  du  Code  pénal  :  tDans  tous  les  cas  où  la  peine  de  Temprisonnement  et  celle  de 
l'amt'nde  sont  prononcées  par  le  Code  pénal ,  si  les  circonstances  paraissent  atténuante» ,  les  tri- 
banaux  correctionnels  sont  autorisés ,  même  en  cas  de  récidive ,  à  réduire  l*cmprisonnement 
même  au-dessous  de  sii  jours,  et  famende  même  au-dessous  de  seize  francs.  Ils  pourront  aussi 
prononcer  séparément  Tune  ou  Tautre  de  ces  peines,  el  même  substituer  i*amende  à  Tempri- 
aoDQcment,  sans  qu^en  aucun  cas  elle  puisse  être  au-dessous  des  peines  de  simple  police.  » 

I.^^  peine<f  de  police  sont  définies  par  \fs  articles  A6/1  à  470  du  Code  pénal. 


Inslraclion 
dans  I«s  corps. 


Devoirs 
r«ligicax. 


G«rli8cal 
ij«  (]o«u  aos. 


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252 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Poiiil  de  Jpparl 
d«  l'exccDlîon 

de  II  loi. 
Classe  do  1871. 


ClasïC  de  187a 
et  suivantes. 


I  DISPOSITIONS  TRANSITOIRES. 

Art.  7^.  Les  dispositions  de  la  présente  loi  ne  seront  appliquées  qu  à  partir  du 
1"  janvier  1873. 

Toutefois  la  totalité  de  la  classe  de  1871  sera  mise  à  la  disposition  du  Ministre 
de  la  guerre;  les  jeunes  gens  de  cette  classe  qui  ne  feront  pas  partie  du  conlingenl 
fixé  par  le  Ministre  seront  placés  dans  la  réserve  de  l'armée  active,  au  lieu  defèlre 
dans  la. garde  nationale  mobile,  conformément  à  la  loi  du  1" février  1868,  et  y  res- 
teront un  temps  égal  à  la  durée  du  service  accompli  dans  larmée  active  et  dans 
la  réserve  par  les  hommes  de  la  même  classe  compris  dans  le  contingent.  Après 
quoi  les  uns  et  les  autres  seront  placés  dans-farmée  territoriale,  conformément  au\ 
dispositions  de  IHirticle  36  de  la  présente  loi. 

La  durée  du  service  pour  la  classe  de  1871  comptera  du  i"  juillet  1872,  confor- 
mément aux  prescriptions  de  la  loi  du  1"  février  1868;  néanmoins,  pour  les  jeunes 
gens  de  cette  classe  qui  ont  devancé  fappel  à  factivité,  elle  comptera  du  i*' janvier 
1871,  conformément  au  décret  du  5  janvier  1871. 

Art.  75.  Les  jeunes  gens  ne  faisant  pas  partie  de  la  classe  de  1 87 1 ,  qui  voudraient, 
avant  le  1"  janvier  1878,  profiter  des  dispositions  des  articles  53  et  54  ci-dessus, 
feront  au  Ministre  de  la  guerre  la  demande  de  contracter  un  engagement  d'un  an. 

Le  règlement  prévu  par  les  articles  53  et  suivants  et  les  programmes  mentionnes 
en  l'article  54  seront  publiés  avant  le  i"  novembre  prochain  ;  î\  partir  de  cette 
époque,  les  jeunes  gens  désignés  au  premier  paragraphe  du  présent  article  seront 
admis  soit  à  contracter  leur  engagement,  soit  à  passer  les  examens  exigés. 

Les  jeunes  gens  des  classes  de  187a  et  suivantes  actuellement  sous  les  drapeaux 
par  suite  d'engagements  volontaires  pourront,  à  partir  du  1"  janvier  i873,pro6ler 
des  dispositions  des  articles  53  et  54* 

Le  temps  passé  au  service  par  ces  jeunes  gens  sera,  lorsqu'ils  auront  rempli  les 
obligations  déterminées  par  Tarticle  56,  déduit  du  temps  de  service  prescrit  par 
Tarticle  36. 

Le  temps  passé  au  service  par  les  jeunes  gens  qui  se  sont  engagés  volontairement 
pour  la  durée  de  la  guerre  sera  également  déduit  du  tempâ  de  service  prescrit  par 
l'article  36. 


Classes  ilo  1867 
h  1870. 


Art.  76.  Les  jeunes  gens  des  classes  de  1867,  1868,  1869  et  1870,  appelés  en 
vertu  de  la  loi  du  i*'  février  1868,  qui  ont  été  compris  dans  le  contingent  de  lar- 
mée, seront,  à  Texpiration  de  leur  service  dans  la  réserve,  placés  dans  f armée  ter- 
ritoriale,  conformément  aux  dispositions  de  rarticlc36  delà  présente  loi.  Les  jeunes 
geqs  de  ces  mêmes  classes  qui  n'ont  pas  été  compris  dans  le  contingent  de  larmce 
et  qui  font  actuellement  partie  de  la  garde  nationale  mobile  seront,  à  partir  du 
1"  janvier  4873,  placés  dans  la  réserve  de  l'armée,  où  ils  compteront  jusquà  la 
libération  du  service  dans  la  réserve  des  jeunes  gens  de  la  même  classe  qui  ontote 
compris  dans  le  contingent  de  l'armée.  Ils  seront  ensuite  placés  dans  l'armée  terri- 
toriale, conformément  aux  dispositions  de  l'article  36  dç  la  présente  loi. 


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RECRUTEMENT  DE  LARMÉE. 


253 


Art.  77.  Les  hommes  des  classes  antérieures  appelés  en  vertu  de  la  loi  du 
21  mars  1882  «  qu*ils  aient  été  ou  non  compris  dans  les  contingents  fournis  par  les* 
dites  classes,  feront  partie  de  l'armée  territoriale  et  de  la  réserve  de  Tannée  terri- 
toriale, conformément  aux  dispositions  de  1  article  36  de  la  présente  loi,  jusqu  à  ce 
qu  ils  aient  atteint  Tâge  prescrit  par  ladite  loi  pour  la  libération  du  service  dans  Tar- 
mée  territoriale  et  dans  la  réserve  de  Tarmée  territoriale. 

L'état  de  recensement  des  hommes  compris  dans  cett^  catégorie  sera  établi  con- 
formément aux  dispositions  de  Tarticle  1 5  de  la  loi  du  1"  février  1868^'^.  Ils  pour- 
ront être  appelés  par  classe,  en  commençant  par  les  moins  anciennes. 

Un  conseil  de  révision  par  arrondissement ,  composé  ainsi  qu  il  est  dit  à  Tar- 
ticle  16**^  de  la  loi  précitée,  prononcera  sur  les  cas  d'exemption  pour  infirmités  et 
défaut  de  taille  qui  lui  seront  soumis. 

Art.  78.  Les  jeunes  gens  qui ,  au  lieu  d'être  placés  ou  maintenus  dans  la  garde 
nationale  mobile ,  feront  partie  de  la  réserve,  conformément  aux  dispositions  pré- 
cédentes, seront  soumis  à  des  exercices  et  revues  déterminés  par  un  règlement  du 
Ministre  de  la  guerre. 

Ar-ç.  79.  L'obligation  de  savoir  lire  et  écrire  pour  contracter  un  engagement 
volontaire  ou  pour  être  envoyé  en  disponibilité  après  une  année  de  service  ne  sera 
imposée  qu  a  partir  du  i*' janvier  1875  ^^K 

Art.  80.  Toutes  les  dispositions  des  lois  et  décrets  antérieurs  a  la  présente  loi , 
relatifs  au  recrutement  de  l'armée ,  sont  et  demeurent  abrogées. 
Délibéré  en  séances  publiques,  à  Versailles,  les  23  avril,  a  a  juin  et  27  juillet 

1872. 


inlérienrca. 


Jeanes  gfn» 
de  la  réserve. 


Obi  iga  lion 

tlp  savoir  lire 

cl  écrire. 


^'^  Loi  du  1"  février  1868  :  «Art.  iS.  Le  maire,  assisté  des  quatre  conseillers  nmniciptiux 
les  premiers  inscrits  sur  le  tableau ,  dresse  fétat  de  recensement  des  jeunes  gens  de  sa  commune 
qui  doivent  faire  partie  de  la  garde  nationale  mobile  conformément  h  Tarlicle  précédent. 

c  A  Parts  et  à  Lyon ,  cet  état  est  dressé  par  le  préfet  ou  son  délégué,  assisté  de  trois  membres 
(lu  conseil  municipal  et  du  maire  de  chaque  arrondissement,  pour  le  recensement  de  cet 
arrondissement.  » 

^^'  Ce  conseil  est  présidé:  au  chef-lieu  du  département,  par  le  préfet  ou  par  le  secrétaire  gé- 
uéral  ou  par  le  conseiller  de  préfecture  délégué;  au  chef-lieu  des  autres  arrondissements,  par  le 
sons-préfet.  D  comprend ,  en  outre ,  un  membre  du  conseil  général ,  un  membre  du  conseil 
d'arrondissement ,  un  officier  désigné  par  le  général  commandant  le  départcmcut.  En  cas  de 
partage,  la  voix  du  président  est  prépondérante.  Un  médecin  militaire  est  attaché  au  conseil. 

">  Loi  du  9  décembre  1875.  Bvdl.  des  lois,  xii*  série,  n'  278-4711  : 

Article  unique.  L'article  79  de  la  loi  du  37  juillet  1873,  sur  le  recrutement  de  larméc, 
esl  modifié  de  la  manière  suivante  : 

■  L'obligation  dvî  savoir  lire  cl  écrire  pour  contracter  un  engagement  volontairv'  dans  les 
arméts  de  terre  et  de  mer  ne  sera  imposée  qu'à  partir  du  1"  janvier  1880.» 


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254 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


latlemnllé 
J<>  600  francs. 


Incleinatlé 
(](•  3,000  franci. 


IntatMiuabilil^ 
do  riadenniU. 


Sa  distriboliou 
univaal  le»  cas. 


Rrirailr 


D^èi. 


N'62. 
LOI 

SUR  LB  HBNGAGBIIBMT  DBS  80US*OFPICIBRS  ^'^ 
3  2  juin  1878. 

TITRE  I". 

DES    nBlfGAGBMBHTS. 

Art.  1*'.  Il  est  alloué  aux  sous-officiers  admis  à  contracter  un  premier  renga^ 
ment  de  cinq  ans  une  somme  de  six  cents  francs  (600  fr.) ,  à  titre  de  première  nùsf. 
d'entretien ,  et  une  indemnité  de  rengagement  de  deux  mille  francs  (  a,ooo  fr.). 

Art.  2.  La  première  mise  d'entretien  est  payée  aux  sous-officiers  immédiatement 
après  la  signature  de  Tacte  de  rengagement. 

Si  elle  n'est  réclamée  que  partiellement,  le  restant  de  la  somme  est  placé  à  b 
caisse  d* épargne  et  le  livret  est  remis  au  sous-officier. 

L'indemnité  de  a, 000  francs  est  conservée  par  TEtat  tant  que  le  sous-officiCT 
reste  sous  les  drapeaux.  L'intérêt  à  cinq  pour  cent  (5  p.  0/0),  soit  100  francs  par  an. 
lui  est  payé  k  la  fin  de  chaque  trimestre,  à  partir  du  jour  où  commence  le  renp- 
gement  effectif. 

Cette  indemnité  est  incessible  et  insaisissable  pendant  la  durée  du  semce  du  sous^ 
officier  rengagé. 

Art.  3.  Le  sous-offirier  rengagé,  lorsqu'il  est  nommé  officier,  ou  qu'il  passe  dam 
la  gendarmerie ,  ou  qu'il  est  appelé  à  Fun  des  emplois  militaires  prévus  par  les  loi^ 
ou  règlements,  reçoit  sur  l'indemnité  de  3,000  francs  une  part  proportionoelle o^ 
temps  de  service  qu'il  a  accompli  depuis  le  jour  où  compte  son  rengagement  effectif. 

Art.  k.  Le  sotis-officier  rengagé  qui  est  retraité  ou  réformé,  soit  pour  bleisurts 
reçues  dans  un  service  conmiandé,  soit  pour  infirmités  contractées  dans  faniiee 
(congé  de  réforme  n*  1),  à  une  époque  quelconque  du  temps  de  service  compris 
dans  son  rengagement,  reçoit  intégralement  f  indemnité  de  2,000  francs. 

En  cas  de  décès  sous  les  drapeaux,  dans  les  circonstances  indiquées  à  fartide  ig 
de  la  loi  du  1 1  avril  i83i ,  cette  somme  est  attribuée  à  la  veuve  et,  à  défaut  de 
veuve,  aux  héritiers. 

Art.  5.  Tout  sous-officier  rengagé  qui  est  réformé,  soit  pour  blessures  reçues  bon 
du  service,  soit  pour  infirmités  contractées  hors  de  l'armée  (congé  de  réforof 
n**  3),  reçoit,  en  quittant  le  corps,  une  partie  de  findemnité  de  3,000  francs  pro- 

^')  Décret  de  promulgation,  33  juin:  Journal  officiel  du  a 5  juin  1878.  Cette  loi  émane d^ 
rinilialive  de  plusieurs  députés.  —  Chambre  des  DiruTÉs.  Rapport  de  la  Commission  :  Job/m< 
officiel  (lu  13  mai  1878.^ — Avis  de  la  Commission  du  budget  :  /oamai  officiel  du  30  mai.  - 
Adoption,  16  mai. —  Nouvelle  discussion  et  adoption  après  renvoi  du  Sénat,  8  juin. — SrâiT 
Projet  de  loi  :  Journal  officiel  du  33  mai.—  Rapport:  Journal  officiel  du  3  juin.  — Discus>K>f> 
et  adoption  avec  modifications,  37  mai. 


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RECRUTEMENT  DE  L'ARMÉE  (SOUSOFFICTÉRS). 


255 


|)ordonnelle  au  temps  de  service  accompli  depuis  le  jour  où  compte  son  renga- 
gement effectif. 

I!  en  est  de  même  pour  le  sous-officier  rengagé  qui  renonce  volontairement  à  son 
grade  ou  le  perd  par  cassation,  rétrogradation  ou  jugement. 

Dans  le  cas  de  décès  dans  les  circonstances  autres  que  celles  prévues  à  Tarticle  â, 
la  partie  de  Findemnité  de  2 ,000  francs  correspondant  au  service  accompli  est  attri- 
buée à  la  veuve  et,  à  défaut  de  veuve,  aux  héritiers. 

Dans  les  cas  prévus  peu*  les  articles  4  et  5,  la  veuve  séparée  de  corps  sur  la 
demande  du  mari ,  ou  dont  le  mariage  n*a  pas  été  contracté  suivant  les  prescriptions 
réglementaires ,  n  a  pas  droit  à  Tattribution  de  i*indemnité. 

ART.  6.  Les  sous-officiers,  après  un  premier  rengagement  de  cinq  ans,  peuvent 
être  admis  à  en  contracter  un  deuxième  de  la  même  durée. 

Ce  deuxième  rengagement  leur  donne  droit,  en  outre  des  a, 000  francs  déjà 
acquis  :  1*  à  une  deuxième  mise  d'entretien  de  cinq  cents  francs  (5oo  fr.),  qui  leur 
sera  payée  comme  la  première,  après  la  signature  de  Tacte  de  rengagement,  soit 
en  espèces,  soit  en  un  livret  sur  la  caisse  d'épargne;  2*  k  une  pension  de  retraite 
dont  le  taux,  calculé  conformément  aux  lois  et  ordonnances  actuellement  en  vigueur, 
sera  augmenté,  pour  tous  les  grades,  de  1 16  francs,  de  façon  qu après  quinze  ans 
de  service,  tout  sous-officier  rengagé,  quelque  soit  Son  grade,  a  droit  à  une  pension 
de  trois  cent  soisante-cinq  francs  (365  fr.)  au  moins. 

Cette  pension  s'augmentera ,  pour  chaque  campagne  ou  année  de  service  en  plus , 
de  an  vingt-cinquième  de  la  pension  du  grade  dont  il  sera  titulaire. 

Elle  se  cumule  avec  les  traitements  afférents  aux  emplois  civils  et  militaires  qu*ils 
peuvent  obtenir  en  vertu  de  la  loi  du  24  juillet  iSyS. 

Art.  7.  Les  sous-officiers  non  commissionnés  ne  peuverït  rester  au  service  par 
rengagement  au  delà  des  quinze  années,  qui  prennent  date  du  jour  où  commence 
le  service  de  la  classe  à  laquelle  ils  appartiennent  par  leur  âge. 

Art.  8.  Les  sous-officiers  ne  sont  admis  à  se  rengager  que  pendant  le  cours  de  la 
dernière  année  de  service  ou  au  moment  de  la  libération  par  anticipation  de  la 
classe  à  laquelle  ils  appartiennent  et  pour  le  corps  dans  lequel  ils  servent. 

Toutefois  le  Ministre  pourra  exceptionnellement  autoriser  le  rengagement  pour 
un  autre  corps  de  la  même  arme,  dans  lequel  le  nombre  des  sous-officiers  rengagés 
serait  insuffisant. 

Art.  9.  La  demande  de  rengagement  sera  soumise  à  un  conseil  de  régfment 
composé  conformément  au  tableau  A  annexé  à  la  présente  loi.  La  demande  sera 
transmise  hiérarchiquement  au  commandant  de  corps  d'armée,  qui  autorisera  le 
rengagement,  s'il  y  a  lieu. 

Le  sous-officier  rengagé  sous  le  régime  de  la  loi  actuelle  ou  sous  le  régime  des 
lois  antérieures  ne  pourra  perdre  son  grade  que  par  renonciation  volontaire,  rétro- 
gradation ou   cassation.   La  cassation  et  la  rétrogradation  né  pourront  être    pro- 


Dèeh%. 


Droit* 
d«  la  veaTf . 


S«eoB(l 
rmig»f«neoL 

Set  «vanligM. 


Sottt-oflîeian 

non 

commiwiontiis. 


FormM. 


PrrU  da  grade 

cl 
des  dfcoraliODS. 


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256 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉPENSE  NATIONALE. 


Ilanlo  paye. 


Emploi 


Admltsiou 
aoi   emplois 


noiicées  que  par  le  commandant  de  corps  d'armée,  sur  lavis  confomie  du  coii5r,i 
indiqué  ci-dessus.  Si  le  sous-officier  est  décoré  de  la  médaille  militaire  ou  de  h  b 
gion  d*honneur,  la  cassation  ou  la  rétrogradation  ne  pourront  être  prononcées  qif 
par  le  Ministre  de  la  guerre. 

TITRF/ll. 

HAUTES  PAYES.  —  EMPLOIS  CIVILS  ET  MILITAinBS. 

Art.  iO.  Les  sous-o(Ficiers  auront  droit,  à  partir  du  jour  où  compte  leur  ren- 
gagement eflectif,  à  la  haute  paye  journalière  de  3o  centimes  stipulée  à  rartlcle  j 
de  la  loi  du  lo  juillet  187^.  Cette  haute  paye  sera  augmentée  de  ao  centimes  apré^ 
dix  ans  de  service. 

Art.  11.  Les  sous-officiers  ayant  dix  ans  de  service,  dont  quatre  comme  souv 
officier,  participent,  au  point  de  vue  des  emplois  civils  et  militaires  déterminés  pi, 
la  loi  du  24  juillet  iSyS,  aux  avantages  stipulés  par  Tarticle  i"  de  cette  loi. 

Art.  12.  Les  sous-officiers  portés  sur  les  listes  de  classement  des  emplois  ciwl? 
dressées  en  conformité  de  larticle  8  de  la  loi  du  a 4  juillet  1878  pourront  ètn 
pourvus ,  dans  les  six  derniers  mois  de  leur  service ,  de  Temploi  pour  lequel  ils  ont 
été  désignés.  Dans  ce  cas ,  ils  seront  mis  en  congé  et  remplacés  dans  leur  grade. 

Ceux  qui  n  auraient  pas  été  pourvus  de  cet  emploi  civil  au  jour  de  leur  libcraiioii 
auront  la  faculté  d*attendre  au  corps  leur  nomination  pendant  un  an  au  plus.  D:ni^ 
ce  cas ,  ils  continueront  à  faire  leur  service  et  ne  seront  pas  remplacés.  Ils  seront 
assimilés  aux  sous-officiers  commissionnés. 

Ceux  qui  préféreront  attendre  dans  leurs  foyers  leur  nomination  à  un  emploi 
civil  ne.  recevront  aucune  allocation. 

Art.  13.  La  limite  d'âge  de  trente-six  ans,  fixée  pour  l'admission  à  certains  em 
plois  civils,  est  portée  à  trente-sept  ans. 


Proportion 


AdjuilaoU. 


ScrgoDis. 


TITRE  m. 

DISPOSITIONS  SPÉCIALES. 

Art.  14.  Le  Ministre  détermine  chaque  année  la  proportion  des  sous  ofiiciers 
admis  à  se  rengager. 

Dans  aucun  cas,  le  nombre  des  sous-officiers  rengagés  ne  peut  dépasser,  daii^ 
un  corps  de  troupe ,  le  tiers  de  l'effectif  normal  des  sous-officiers. 

Art.  15.  Il  sera  créé  successivement,  et  suivant  les  ressources  des  corps,  un 
emploi  d'adjudant  dans  chaque  compagnie  des  corps  d'infanterie. 

Sur  le  pied  de  paix ,  les  adjudants  de  bataillon  sont  supprimés  ;  le  service  d'êlatwnajor 
est  fait  par  des  adjudants  de  compagnie  désignés  chaque  année  îî  l'inspection  générale 

Il  est  également  supprime  un  emploi  de  sergent  dans  les  compagnies  de  coqM 
d'infanterie  qui  en  ont  plus  de  quatre. 


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RECRUTEMENT  DE  L*ARMÉE  (SOUS- OFFICIERS).  257 

Art.  16.  Tout  sous-olBcier  qui  jouira  de  la  pensiop  de  retraite  accordée  après      Soa»«ffieien 
linze  ans  de  service  sera  tenu  de  servir  dans  l'année  territoriale  jusqu'à  quarante  an.< .         rrtraiUt. 

TITRE  IV. 


AppUe«tioa 
trantiioira 
d«Ialoi. 


Disposrrio?is  taansitoires. 

Abt.  17.  Les  anciens  sous-officiers  faisant  partie  des  deux  plus  jeunes  classes  de  la 
serve  de  Tannée  active  au  moment  de  la  promulgation  de  la  présente  loi  pourront 
t$  admis  à  contracter,  pour  leur  ancien  corps  seulement,  un  rengagement  de 
iq  ans,  donnant  droit  aux  avantages  stipulés  aux  articles  i,  a,  3,  ii  et  5  de  la 
ésente  loi. 

Les  sous-ofljciei's  rengagés  actuellement  sous  les  drapeaux  pourront,  après  la 
amulgation  de  la  présente  loi,  être  admis  à  contracter  un  rengagement  de  cinq 
s  donnant  droit  aux  avantages  stipulés  aux  articles  i,  s,  3,  ii  et  5  de  la  pre- 
ste loi. 

Le  nouveau  rengagement  annulera  celui  précédemment  contracté. 
Les  rengagements  mentionnés  au  présent  article  ne  seront  admis  que  si  les  sous- 
jciers  ont  encore  au  moins  cinq  ans  à  faire  avant  l'expiration  des  quinze  années 
tant  du  jour  où  a  conmiencé  le  service  de  la  classe  à  laquelle  ils  appartiennent  par 
ir  âge. 

La  demande  de  rengagement  devra  être  faite  dans  les  six  mois ,  k  partir  du  jour 
la  promulgation  de  la  présente  loi. 

Art.  18.  Le  Ministre  de  la  guerre  présentera  au  Sénat  et  à  la  Chambre  des  dé- 
tés,  dans  le  cours  de  Tannée  1879,  ^^^  ^^^  spéciale  revisant  et  complétant  les 
)leaux  des  emplois  réservés  aux  sous-olTiciers ,  annexés  à  la  loi  du  a  4  juillet  1873. 

TITRE  V. 

DISPOSITIONS  eilIBRALBS. 

Art.  19.  Les  dispositions  qui  précèdent   sont  applicables  aux   troupes    de  la      Soai-ofici<n 
irine.  •"•  **  "'"-• 

Art.  20.  Sont  abrogées  toutes  les  dispositions  contraires  à  la  présente  loi. 

La  présente  loi ,  délibérée  et  adoptée  par  le  Sénat  et  par  la  Chambre  des  députés , 

ra  exécutée  comme  loi  de  f  Etat 

Fait  à  Versailles,  le  aa  juin  1878. 

(Suit  le  tableau  mentionné  à  Tarlicle  9  de  la  loi). 


Eaploit 


Conventions. 


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258  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

N»  63. 
LOI 

RELATIVE  X  I/ORGAMSATION  GENERALE  DE  L'ARMEE  ET  LOIS  ANNEXES  '". 

ili  juillet  1873. 

SOMMAIRE. 


TiTUK  1"'.   —  Division  du  terriloire.  —  Composition  i\e&  corps  d'armée  (art.  i  à  i3] 

Titre  II.   —  Commandement.  —  Administration  (art  1 4  à  1 9] -6 

Titre  IIJ.  —  Incorporation.  —  Mobilisation  (art.  so  à  28) t^ 

Titre  JV.  —  Armée  territoriale  (art.  39  à  35) '»6; 

Titre  V.  —  Dispositions  particulières.  —  Elèves  de  TÉcole  polytechnique  et  de  TÉcole 

forestière.   —   Engagés   conditionnels.  —  Officiers   auxiliaires.  —  ] 

OfGciers  de  Tarmée  territoriale  (art.  36  à  4o) :!^« 

Dispositions  transitoires.  —  Officiers,  sous-officiers  et' soldats  de  la  garde  nationale 

mobile  et  des  corps  mobilisés  (art.  4i  à  43)    2  >; 

TITRE  PREMIER. 

DIVISION  DU  territoire.  —  COMPOSITION  DBS  CORPS  D* ARMER. 

Division  AnT^  j".  Le  territoire  de  la  France  est  divisé,  pour  Torganisation  de  \'^T\\m 

D  orn  iro       j^Q\\yQ   jg  j^  réserve  de  rarmée  active ,  de  Tannée  territoriale  et  de  sa  réserve,  en 

sn  i^gtoo». 

dix-huit  régions  et  en  subdivisions  de  régions  ^^^ 

Ces  régions  et  subdivisions  de  régions,  établies  d'après  les  ressources  du  recru 
teuient  et  les  exigences  de  la  mobilisation ,  sont  déterminées  par  décret  rendu  dans  < 
la  forme  des  règlements  d'administration  publique  et  inséré  au  Bulletin  des  lois.      \ 

Art.  2.  Celte  région  est  occupée  par  un  corps  d*armée  qui  y  tient  garnison. 
Un  corps  d'armée  spécial  est,  en  outre,  affecté  à  T Algérie. 

Hôgioo.  Art.  3.  Chaque  région  possède  des  magasins  généraux  d'approvisionnemeofs^ 

dans  lesquels  se  trouvent  les  armes  et  munitions,  les  effets  d'habillement,  Hk- 
mement,  de  harnachement,  d'équipement  et  de  campement  nécessaires  aux  divers» 
armes  qui  entrent  dans  la  composition  du  corps  d'armée. 

U)  Jounud  officiel  du  7  août  1873;  Bol/,  des  lois,  xu'  série,  n*  1 47*2249.  —  PrÉcÉdots: 
Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  :  Journal  officiel  du  10  mars  1873.  —  Rapport  du  grue:?! 
Chai^ton  :  Journal  officiel  des  8,  9  et  10  juillet.  —  1"  délibération ,  7  juillet.  —  l'Jelibi»- 
ration,  i4  au  18  juillet.  —  3*  délibération  et  vote,  3 &  juillet. 

t')  Décrets  du  28  septembre  1 873  (Btili  des  lo'u,  xii*  s.'rie,  n"  1 58-2425  à  243i  )  cîgA 
19  corps  d'armée  dont  un  pour  TAlgérie,  avec  leurs  commandants,  18  régim.nls  d*infaDtefl\ 
i4  de  cavalerie  et  8  d'artillerie.  —  Décret  du  22  décembre  1873  (BuU.  des  lois,  su*  i*^- 
u°  175-2636)  portant  réorganisation  des  directions  du  génie.  —  Décret  du  6  août  187Â  I^bJ. 
des  lois,  XII*  série,  n*  239-3491)  délimitant  les  régions  et  les  subdivisons  de  ré^^ions  -* 
Décret  du  10  août  1874  [Bull,  des  lois,  xn*  série,  n**  229-3493)  modifiant  la  compoiiii" 
territoriale  des  divisions  militaires. 


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ORGANISATION  GÉNÉRALE  DE  L'ARMÉE. 


259 


Art.  4.  Chaque  subdivision  de  région  possède  un  ou  plusieurs  magasins  munis 
es  armes  et  munitions,  ainsi  que  de  tous  les  effets  d*habillefflcnt,  d* armement,  de 
arnachement,  d*équipement  et  de  campement  nécessaires,  et  alimentés  par  leS 
magasins  généraux  de  la  région. 

Art.  5.  Dans  chaque  subdivision  de  région ,  il  \  a  un  ou  plusieurs  bureaux  de 
ecrutement  Dans  chaque  bureau  est  tenu  le  registre  matricule  prescrit  par  Tar- 
icle  33  de  la  loi  du  27  juillet  187  a  ,  pour  les  hommes  oppartenant  à  f  armée  active 
ta  la  réserve  de  ladite  armée. 

Ce  bureau  est  chargé  d'opérer  riramatriculalion  dans  les  divers  corps  de  la  région 
es  hommes  de  la  disponibilité  et  de  la  réserve,  conformément  aux  paragraphes 
,  Â,  5  et  6  de  Tarticle  1 1  ci-après. 

Jl  est,  en  outre,  chargé  de  la  tenue  des  contrôles  de  Tarmée  territoriale  pour  les 
ommes  domiciliés  dans  la  subdivision ,  et  de  leur  immatriculation  dans  les  divers 
}rps  de  Farmée  territoriale  de  la  région. 

Par  ses  soins ,  il  est  fait  chaque  année  un  recensement  général  des  chevaux , 
lulets  et  voitures  susceptibles  d'être  utilisés  pour  les  besoins  de  Tarmée. 

Ces  chevaux,  mulets  et  voitures  sont  répartis  d'avance  dans  chaque  corps  d'armée 
t  inscrits  sur  un  registre  spécial. 

Art.  6.  Chacun  des  corps  d'armée  des  dix-huit  régions  comprend  deux  divi>ions 
'infanterie,  une  brigade  de  cavalerie,  une  brigade  d'artillerie,  un  bataillon  du 
énie,  un  escadron  du  train  des  équipages  militaires,  ainsi  que  les  états*majors  et 
3  divers  services  nécessaires. 

La  compoiBition  détaillée  des  corps  d'armée,  des  divisions  et  des  brigades,  celle 
es  cadres  des  corps  de  troupes  de  toutes  armes  dont  l'armée  se  compose,  et  les 
Ifectifs  de  ces  corps  de  troupes ,  tant  sur  le  pied  de  paix  que  sur  le  pied  de  guerre , 
;roDt  déterminés  par  une  loi  spéciale  ^^K 

Art.  7.  En  temps  de  paix ,  les  corps  d'armée  ne  sont  pas  réunis  en  armées  à 
élat  permanent. 

Art.  8.  Les  hommes  appartenant  à  des  services  régulièrement  organisés  en 
smps  de  paix  peuvent  «  en  temps  de  guerre,  être  formés  en  corps  spéciaux  destinés 
senrir,  soit  avec  l'armée  active ,  soit  avec  l'armée  territoriale. 

La  formation  de  ces  corps  spéciaux  est  autorisée  par  décret. 

Ces  corps  sont  soumis  à  toutes  les  obligations  du  service  militaire,  jouissent  de 
cMis  les  droits  des  belligérants  et  sont  assujettis  aux  règles  du  droit  des  gens. 

Art.  9.  Chaque    corps  d'armée   est  organisé  d'une  manière   permanente  en 
(ivisioDs  et  en  brigades. 
Le  corps  d'armée,  ainsi  que  toutes  les  troupes  qui  le  composent,  sont  pourvus 

^'  Lots  des  i3  mars  et  iS  décembre  187 S.  Ci-après  n*  65. 


Sabdivition 
do  r^on. 


Barvau 
de  KCfulemcBt  t 
Iran  fouction*. 


Corpc  d*annM. 


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260  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

en  tout  temps  du  commandement,  des  états-majors  et  de  tous  les  semces  adui- 
nistratifs  et  auxiliaires  qui  leur  sont  nécessaires  pour  entrer  en  campagne;  \t 
matériel  de  toute  nature  dont  les  troupes  et  les  divers  services  du  coips  d'amep 
doivent  être  pourvus  en  temps  de  guerre  est  constamment  organisé  et  emoMgastw 
à  leur  portée. 

Le  matériel  roulant  est  emmagasiné  sur  roues. 

Art.  10.  A  Vexception  de  ceux  mentionnés  à  l'article  8,  il  ne  peut  être  creedi; 
nouveaux  corps ,  ni  apporté  de  changement  dans  la  constitution  normale  de  caa 
qui  existent,  qu*en  vertu  d*une  loi. 

Aucun  changement  dans  Téquipement  et  dans  Tuniforme ,  si  ce  n  est  parlid* 
lement  et  à  titre  d'essai,  ne  pourra  avoir  lieu  qu*après  le  vote  d*un  crédit  spécial. 

AriDM  ■ciir«.  Art.  11.  L*armée  active  se  recrute  sur  Tensemble  du  territoire  de  la  France. 

En  cas  de  mobilisation ,  les  effectifs  des  divers  corps  de  troupes  et  des  di^e» 
services  qui  entrent  dans  la  composition  de  chaque  corps  d'armée  sont  compide* 
avec  les  militaires  de  la  disponibilité  et  de  la  réserve  domiciliés  dans  la  région,  et. 
en  cas  d'insuffisance ,  avec  les  militaires  de  la  disponibilité  et  de  la  réserve  domicilie^ 
dans  les  régions  voisines. 

A  cet  effet,  les  jeunes  gens  qui,  à  raison  de  leur  numéro  de  tirage,  ont  été 
compris  dans  la  partie  maintenue  plus  d'un  an  sous  les  drapeaux ,  sont,  au  momeot 
où  ils  entrent  dans  la  réserve,  immatriculés  dans  un  des  corps  de  la  r^on  dans 
laquelle  ils  ont  déclaré  vouloir  être  domiciliés. 

Cette  immatriculation  est  mentionnée  dans  une  colonne  spéciale,  sur  le  cerii- 
ficat  indiqué  en  Tarticle  38  de  la  loi  du  27  juillet  1 87  a ,  de  sorte  que  le  militaire 
faisant  partie  de  la  réserve  sache  toujours  où  il  doit  se  rendre  en  cas  de  mobi- 
lisation. 

Les  jeunes  militaires  qui,  conformément  aux  articles  iio,  4i  et  ^a  de  laloida 
37  juillet  187a,  restent  en  disponibilité  dans  leurs  foyers,  sont  également  innDJ- 
triculés  dans  les  divers  corps  de  la  région  et  reçoivent,  au  moment  oq  iU  sodL 
envoyés  en  disponibilité,  un  certificat  constatant  leur  immatriculation  dansJecorp» 
qu'ik  doivent  rejoindre  en  cas  de  rappel.  La  même  disposition  est  applicable  aux 
engagés  conditionnels  d'un  an,  après  leur  année  de  service  accomplie. 

Elle  est  également  applicable  aux  soldats,  caporaux,  brigadiers  et  sous-officien 
envoyés  en  disponibilité  avant  l'expiration  des  cinq  années  de  service  dans  rarmer 
active,  prévues  par  Tarlicle  36  de  la  loi  du  37  juillet  187a. 

Art.  12.  Les  jeunes  gens  qui  se  trouvent  dans  les  diverses  positions  men- 
tionnées en  l'article  a6  de  la  loi  du  37  juillet  187a,  et  dont  iautorité  militaire 
dispose  conformément  audit  article,  sont  portés  sur  des  états  spéciaux;  en  castif 
mobilisation,  ils  sont  versés  dans  les  différents  corps.de  la  région  selon  lesbesoim 
de  l'armée. 

Art.  13.  Les  divers  emplois  dont  la  mobilisation  de  l'armée  rend  la  créntioa 


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ORGANISATION  GÉNÉRALE  DE  LARMÉE.  261 

écessaire  ont  en  tout  temps  leurs  titulaires  désignés  d*avance  et  tenus ,  autant  que 
)ssible,  au  courant  de  la  position  qui  leur  est  assignée  en  cas  de  mobilisation. 
Les  officiers  auxiliaires  mentionnés  aux  articles  36  ^38  et  4 1  de  la  présente  loi,  les 
lus-oHiciers  provenant  des  engagés  conditionnels  d*un  an ,  et  les  sous-officiers  qui , 
3  larmée  active ,  sont  passés  dans  la  réserve,  sont  d*avance  affectés  aux  divers  corps 
;  la  région  el  il  leur  est  délivré. un  certiOcal  constatant  leur  titre  d'immatriculation. 

TITRE  II. 

COMHANDBM£llT  <'\  ADMINISTRATION. 

Art.  14.  Dans  chaque  région,  le  général  commandant  le  corps  d*armée  a  sous     Com 

D  commandement  le  territoire ,  les  forces  de  Tannée  active ,  de  la   réserve ,  de         **" 

irteée  territoriale  et  de  sa  réserve,  ainsi  que  tous  les  services  el  établissements  ««^Ti 

ilitaires  qui  sont  exclusivement  affectés  à  ces  forces.  eompnoci. 

Les  établissements  spéciaux  destinés  à  assurer  la  défense  générale  du  pays  ou  k 

(urvoir  aux  services  généraux  des  années   restent  sous  la  direction  immédiate 

I  Ministre  de  la  guerre ,  dans  les  conditions  de  fonctionnement  qui  leur  sont 

férentes. 

Toutefois  le  commandant  du  corps  d*armée  exerce  une  surveillance  permanente 

r  ces  établissements  et  transmet  ses  observations  au  Ministre  de  la  guerre. 

En  temps  de  paix,  le  commandant  d*un  corps  d*armée  ne  pourra  conserver  que 

adant  trois  années  au  plus  son  commandement,  à  moins  quà  fexpiration  de  ce 

lai  il  ne  soit  maintenu  dans  ses  fonctions  par  un  décret  spécial  rendii  en  conseil 

s  ministres. 

L'exercice  de  ce  commandement  ne  crée  d'ailleurs  aux  officiers  généraux  qui  en 

t  été  investis  aucun  privilège  ultérieur  de  fonctions  dans  leur  grade. 

Art.  15.  De» corps  de  troupes  ou  fractions  de  ces  corps  appartenante  un  corps 
irmée  en  peuvent  être  momentanément  détachés  et  placés  dans  un  autre  corps 
irmee.  Us  sont  alors  sous  le  commandement  du  général  commandant  le  corps 
irmée  auquel  ils  sont  temporairement  annexés. 

Art.  16.  Le  général  commandant  un  corps  d*armée  a  sous  ses  ordres  un  service  servie* 

îtat-major  placé  sous  la  direction  de  son  chef  d'état-major  général  et  divisé  en       <i'«ui -■•jor. 

ux  sections  : 

1*  Section  active,  marchant  avec  les  troupes  en  cas  de  mobilisation  ; 

a*  Section  territoriale,  attachée  à  la  région  d'une  manière  permanente,  chargée 

issurer  en  tout  temps  le  fonctionnement  du  recrutement,  des  hôpitaux,  de  la  re- 

Mite  et,  en  général,  de  tous  les  services  territoriaux. 

Les  étab'DAajors  de  l'artillerie,  du  génie  el  les  divers  services  administratifs  el 

litaires  du  corps  d'armée  sont  également  divisés  en  partie  active  et  en  partie  ter- 

oriale. 

''  Iioi  du  S  janvier  iSyS,  relative  à lorgaDisatton  des  coramand;;ineals  supérieurs  de  Paris 
de  Lyon  (fintf.  des  lois,  xn*  série,  n**  a.^  1-382  5). 


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262 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


SenricM 
administratifs. 


Incorporation. 


Un  règlement  du  Ministre  de  la  guerre  détermine  la  composition  et  U  répartitioo 
des  états-majors  el  des  divers  services  pour  chaque  corps  d'armée. 

Un  officier  supérieur  faisant  partie  de  la  section  territoriale  et  désigné  pir  k 
Ministre  de  la  guerre  est  chargé  de  centraliser  le  service  du  recrutement. 

Art.  17.  Outre  les  états-majors  dont  il  est  parlé  en  Tarticle  précédent,  le  com- 
mandant du  corps  d*armée  a  auprès  de  lui,  et  sous  ses  ordres,  les  fonctionnaires d 
les  agents  chargés  d'assurer  la  direction  et  la  gestion  des  services  admioistratiis  et 
du  service  de  santé. 

Une  loi  spéciale  sur  l'administration  de  Tarmée^*^  réglera  les  attrihutions  de  ces 
divers  fonctionnaires  et  agents  et  pourvoira^ à  rétablissement  d*ua  contrôle  indé- 
pendant. 

Art.  18.  Un  officier  supérieur  est  pkcé  à  la  tête  du  service  du  recrutemeot  de 
chaque  subdivision. 

Tous  les  militaires  de  larmée  active,  de  la  réserve  et  de  Tarmée  territoriale  qoi 
se  trouvent  à  un  titre  quelconque  dans  leurs  foyers  et  sont  domiciliés  dans  la  sub- 
division relèvent  de  cet  officier  supérieur. 

Il  tient  le  général  commandant  le  corps  d  armée  et  les  chefs  des  corps  de  troupes 
et  des  différent  services  au  courant  de  toutes  les  modifications  qui  se  produiscot 
dans  la  situation  des  officiers ,  sous-officiers  et  hommes  de  la  disponibilité  et  de  h 
réserve,  et  qui  sont  immatriculés  dans  les  divers  corps  de  la  région. 

Art.  19.  Tous  les  six  mois,  il  est  dressé,  par  le  service  central  du  corps  d'année, 
.un  état  des  officiers  auxiliaires,  sous-officiers  et  hommes  des  cadres  de  la  disponi- 
bilité et  de  la  réserve ,  immatriculés  dans  les  divers  corps  et  les  divers  services  de 
la  région ,  et  qui  doivent  être  rappelés  immédiatement,  en  cas  de  roobilisatioa,  pour 
porter  les  cadres  au  pied  de  guerre. 

Le  général  commandant  transmet  cet  état  au  Ministre  de  la  guerre  et  lai  fait  les 
propositions  nécessaires  pour  que  les  cadres  complémentaires  soient  ioujoars  pr^ 
parés  pour  la  mobilisation. 

TITRE  m. 

INCORPORATION.  —  MOBILISATIO.l. 

Art.  20.  Les  jeunes  soldats  qui,  à  raison  de  lenr  numéro  de  tirage,  sontdesÛDà 
à  être  maintenus  plus  d'une  année  sous  les  drapeaux,  se  rendent,  à  la  réception  de 
leur  ordre  de  départ,  au  bureau  de  recrutement  de  la  subdivision  de  leur  résidence. 

Us  y  reçoivent,  sous  la  surveillance  des  cadres  de  conduite,  le»  effets  d'habil- 
lement nécessaires  pour  leur  mise  en  route,  et  ils  sont  dirigés,  par  détadieme&l. 
sur  les  divers  corps  de  l'armée  auxquels  ils  sont  affectés. 

Les  jeunes  soldats  qui,  par  leur  numéro  de  tirage,  ne  sont  appelés  qa  à  demeurer 
un  an  au  corps,  se  rendent  également  au  bureau  de  recrutement  de  leur  subdi- 
vision. 

(»)  Voir  plus  loin  n"  68. 


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ORGANISATION  GÉNÉRALE  DE, L* ARMÉE.  263 

lU  acconiplissenl,  dans  le  corps  de  la  région  dans  lequel  ils  ont  été  iinuiatri- 
cules,  la  période  d*instruction  à  laquelle  ils  sont  ossujeltis. 

Art.  21 .  En  cas  de  mobilisation,  et  pour  la  mise  sur  le  pied  de  guerre  des  forces 
militaires  de  la  région ,  le  Miiuslre  de  la  guerre  transmet  au  général  commandant 
le  corps  d'armée  Tordre  de  mobilisation  de  tout  ou  partie  des  hommes  des  diverses 
chissesde  la  disponibilité  et  de  la  réserve,  enfm  de  la  mise  en  activité  de  diverses 
rlassefi  de  Tarmée  territoriale. 

Art.  22.  Aussitôt  cet  ordre  reçu,  le  général  prescrit  à  chaque  ollicicr  comman- 
dant le  bureau  de  recrutement  de  subdivision  de  faire  connaître  immédiatement 
aux  militaires  de  la  disponibilité  et  de  la  réserve  destinés  à  porter  au  complet  de 
guerre  les  compagnies,  escadrons  «  batteries  et  services  du  corps  d*armée  de  la  ré- 
gion, qu  ils  aient  à  se  rendre  h  leur  corps  dans  le  délai  fixé  par  Tordre  de  départ. 

Le  commandant  du  bureau  de  recrutement  fait  remettre  à  chaque  homme  rap- 
pelé Tordre  nominatif  et  tonjours  préparé  qui  lui  prescrit  de  rejoindre  ^*K 

Art.  23.  A  daler  du  jour  où  il  a  reçu  Tordre  de  mobilisation,  le  général  com- 
mandant le  corps  d'armée  est  assisté  dans  son  commandement  par  ToOScier  Général 
({ui  doit  le  remplacer  et  qui  est  désigné  d'avance  par  le  Ministre  de  la  guerre.  Cet 
officiel»  général  prend  le  commandement  de  la  région  le  jour  où  le  corps  d'armée 
mobilisé  quitte  la  région. 

Art.  2!l.  Les  hommes  de  remplacement,  à  quelque  région  qu'ils  appartiennent, 
peuvent  être  envoyés  par  détachement  aux  divers  corps  de  Tarméc,  selon  les  besoins 
lie  ces  corps. 

lis  peuvent,  d'ailleurs,  être  formés  en  compagnies,  bataillons,  escadrons  ou  bat- 
teries ,  et  môme  en  régiments  si  les  besoins  de  la  guerre  le  réclament. 

Art.  25.  En  cas  de  mobilisation,  la  réquisition  des  chevaux,  mulets  et  voitures 
recensée  en  exécution  de  l'article  5  de  la  présente  loi  peut  être  ordonnée  par  décret 
(lu  Président  de  la  République. 

Cetle  réquisition  a  lieu  moyennant  Qxation  et  payement  d'une  juste  indemnité. 

Une  loi  spéciale  déterminera  le  mode  d'exécution  de  cette  réquisition  ^'^  et  celui 
d'après  lequel  cetle  indemnité  est  fixée  et  payée. 

(')  Loi  du  19  mars  1875.  BuU,  des  lois,  xn*  série,  n*  n 5 1-4071. 

Arûtie  unùfue.  L'article  33  de  la  loi  du  s  4  juillet  1873,  sur  Torganisation  générale  de 
l'armée,  est  complété  par  Taddition  du  paragraphe  suivant: 

«La  mobilisation  peut  aussi  avoir  lieu  par  voie  d'affiches  et  de  publications  »ur  la  voie  pti- 
btiqiit\  En  conséquence,  tout  homme  11  la  disposition  de  Tautorité  militaire  ou  faisant  |)artiede 
la  disponibilité  et  de  la  réserve  de  Tarmée  active ,  de  Tarmée  territoriale  et  de  la  réserve  de 
rette  armée,  devra  se  mettre  en  route  de  façon  à  arriver  à  son  corps  le  jour  fixé  par  Tordre  de 
mobilisation  ou  par  le  certiGcat  dont  il  scn  porteur  en  vertu  de  l'article  38  de  la  loi  du 
37  juillet  1873, et  sans  attendre  la  notification  individuelle  d'un  ordre  de  rouli*  ou  d^appel. ■ 

'■'  Voir  pins  loin  n*  67. 


Mobil'salioo. 


An  ehevani 
et  voitare». 


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264 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉPENDE  NATIONALE. 


Armée 
territoriale. 


Art.  26.  En  cas  de  mobilisation  ou  de  guerre,  les  compagnies  de  chamios  de  fer 
meitent  à  la  dbposilion  du  Ministre  de  la  guerre  tous  les  moyens  nécessaires  pour 
les  mouvements  et  la  concentration  des  troupes  et  du  matériel  de  Tarmée. 

Un  service  de  marche  ou  d^étapes  sera  organisé  sur  les  lignes  de  cheoûiis  de  fer 
par  un  règlement  ministériel.  | 

Télégr«pbe«.  Art.  27.  L*administration  des  télégraphes  tient  en  tout  temps  à  la  disposition  do 

Ministre  de  la  guerre  le  matériel  et  le  personnel  nécessaires  pour  assurer  ou  corn-    ; 
pléter  le  service  de  la  télégraphie  militaire.  1 

Art.  28.  L'instruction  progressive  et  régulière  des  troupes  de  toutes  armes  se 
termine  chaque  année  par  des  marches,  manœuvres  et  opérations  d'ensemble,  de  ; 
brigade,  de  division ,  et,  quand  les  circonstances  le  permettent,  de  corps  d*armée.  ! 
Jusqu'à  la  promulgation  d'une  loi  spéciale  sur  la  matière,  un  règlement  d*ad]iiiiiis> 
tration  publique,  inséré  au  Bulletin  des  lois^  déterminera  les  conditions  suivant  les- 
quelles s'effectuera  l'évaluation  des  dommages  causés  aux  propriétés  privées,  ainsi 
que  le  payement  des  indemnités  dues  aux  propriétaires. 

TITRE  IV. 

ARMÉE  TERRITORIALE. 

Art.  29.  L  armée  territoriale  a ,  en  tout  temps,  ses  cadres  entièrement  constitués. 

Sa  composition  sera  déterminée  par  la  loi  spéciale  mentionnée  en  Tartide  6  de 
la  présente  loi. 

L'effectif  permanent  et  soldé  de  l'armée  territoriale  ne  comprend  que  le  personnel 
nécessaire  à  f  administration ,  k  la  tenue  des  contrôles ,  à  la  comptabilité  et  â  la  pr^ 
paratîon  des  mesures  qui  ont  pour  objet  Tappel  à  l'activité  des  hommes  de  ladite 
armée. 
Sa  formation.  Art.  tO.  L'armée  territoriale  est  formée,  conformément  à  l'article  36  de  la  loi 

du  37  juillet  187a,  des  hommes  domiciliés  dans  In  région. 

Les  militaires  de  tous  grades  qui  la  composent  restent  dans  leurs  foyers  et  ne  sonl 
réunis  ou  appelés  à  l'activité  que  sur  l'ordre  de  l'autorité  militaire  ^'^ 

(1)  La  première  réunion  a  eu  lieu  en  avril  1 878.  Voir  Favis  inséré  au  Journal  offM  du  3  avril. 

Une  loi  du  9  avril  1878  (Journal  offdel  du  1 1  avril)  a  ouvert  au  Ministre  de  la  guene  no 
crédit  de  5,977,700  francs  pour  cette  première  réunion  d'une  portion  de  rarmée  terntoiiale. 
(Rapport  de  la  Commission  du  Sénat  :  Journal  officiel  àa  iS  anrH.) —  Une  autre  loi  da  i*jain 
1878  [Jovernal  officiel  du  5  juin]  accorde  en  temps  de  paix  aux  militaires  de  ia  réserve  et  de 
Tarmée  territoriale  autres  que  ceiu  mentionnés  à  farticle  53  de  la  loi  du  i3  mars  18751e 
cumul  de  leurs  traitements  ou  pensions  avec  la  solde  pendant  le  temps  des  manceavres.  — 
GoAMBRE  DES  DÉPUTÉS  :  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi:  Joamal  officid  du  94  avril  1S78. 
—  Rapport:  Journal  officiel  du  3  mai.  —  Adoption,  séance  du  2  avril.  —  Sérat  :  Expo» 
des  motifs  :  Journal  officiel  du  16  mai.  —  Rapport  :  Journal  officiel  du  33  mai.  —  Àdoptioo, 
séance  du  33  mai.  —  Promulgation  :  Journal  officiel  du  5  juin  1878.  D  a  été  expliqDe 
avant  le  vote ,  par  le  rappoiteur,  que  la  loi  aurait  un  effet  rétroactif  en  œ  sens  qu  elle  sciait 
appliquée  à  la  portion  de  l'armée  territoriale  qui  aura  élé  réunie  avant  sa  promulgatioo. 


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ORGANISATION  GÉNÉRALE  DE  L  ARMÉE.  265 

La  réserre  de  l*année  territoriale  n  est  appelée  à  f  actÎTilé  qu*en  cas  d*însuffisance 
des  ressources  fournies  par  rarmée  territoriale.  Dans  ce  cas,  Tappel  se  ùâi  par  classe 
et  en  commençant  par  la  moins  ancienne. 

Art.  31.  Les  cadres  des  troupes  et  des  divers  services  de  Varmée  territoriale  sont    soancntoMBt. 
recrutés  : 

1*  Pour  les  oflBciers  et  fonctionnaires,  parmi  les  officiers  et  fonctionnaires  démis- 
sionnaires ou  en  retraite  des  armées»  de  terre  et  de  mer,  parmi  les  engagés  condi- 
tionnels d*un  an  qui  ont  obtenu  des  brevets  d*officier  auxiliaire  ou  des  commis- 
sions, conformément  aux  articles  36  et  38  de  la  présente  loi. 

Toutefois  l(*s  anciens  sous-officiers  de  la  réserve  et  les  engagés  conditionnels 
d'un  an  munis  du  brevet  de  sous-officier  peuvent,  après  examen  déterminé  par  le 
Ministre  de  la  guerre,  être  promus  au  grade  de  sous-lieu  tenant  dans  i*armée  terri- 
toriale, au  moment  où  ils  passent  dans  ladite  armée,  conformément  à  la  loi  du 
27  juillet  187a  ; 

a*  Pour  les  sous-officiers  et  employés ,  parmi  les  anciens  sous-officiers  et  employés 
de  la  réserve  et  les  engagés  conditionnels  d*un  an  munis  d'un  brevet  de  sous-offi- 
cier, et  parmi  les  anciens  caporaux  et  brigadiers  présentant  les  conditions  d  aptitude 
nécessaires. 

Les  nominations  des  officiers  et  des  fonctionnaires  sont  faites  par  le  Président  de 
la  République ,  sur  la  proposition  du  Ministre  de  la  guerre. 

Les  nominations  des  sous-officiers  et  des  employés  sont  faites  par  le  général 
commandant  le  corps  d*armée  de  la  région. 

L'avancement  dans  Tarmée  territoriale  sera  réglé  par  une  loi  spéciale. 

Un  règlement  d*administration  publique  déterminera  les  relations  hiérarchiques 
entre  Tarmée  active  et  Tarmée  territoriale. 

Art.  32.  La  formation  des  divers  corps  de  Tarrnée  territoriale  a  lieu  :  Formiioa 

Par  subdivision  de  région,  pour  Tinfanlerie  ;  d«» d.t«rt  cwp». 

Sur  Tensemble  de  la  région ,  pour  les  autres  armes. 

A  cet  effet,  cliaque  commandant  de  bureau  de  recrutement  fait  connaître  au  gé- 
néral commandant  la  région  Tétat,  par  arme,  des  hommes  qui,  finissant  craccom- 
plir  leur  service  dans  la  réserve ,  sont  domiciliés  dans  sa  subdivision. 

Après  que  la  répartition  est  faite  entre  les  diverses  armes  par  le  général  comman- 
dant, chaque  homme  passant  dans  Tarmée  territoriale  est  averti  par  le  commandant 
da  service  de  recrutement  de  la  subdivision ,  du  corps  dont  il  doit  faire  partie.  Men- 
tion en  est  faite  dans  une*  colonne  spéciale,  sur  le  certificat  qui  doit  lui  être  délivré, 
conformément  à  Tarticle  38  de  la  loi  du  27  juillet  187a. 

Les  dispositions  des  articles  34  et  35  de  la  loi  du  27  juillet  187a  sont  applicables 
aux  militaires  inscrits  sur  les  contrôles  de  farmée  territoriale. 

Art.  33.  Chaque  commandant  de  bureau  de  recrutement  tient  le  général  com- 
mandant la  région  au  courant  de  la  situation  de  Tannée  territoriale,  suivant  le  mode 
qni  sera  déterminé  par  un  règlement  ministériel. 


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266 


UECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


terri  loriale 

00  cas 

Je   mobilÎMlioD. 


dtf»  écoles 
polyleehuiqoe 
et  forostiire 

non  placés. 


Engagé» 
conditionnels. 


Le  général  commandant  propose  ou  Ministre  de  la  guerre  les  nominatioDs  et  mu 
tations  qui  lui  paraissent  devoir  être  faîtes  pour  tenir  au  complet  les  cadres  de  bdik 
année. 

Art.  34.  En  cas  de  mobilisation,  les  corps  de  troupes  de  Tarméc  territoriale 
peuvent  être  affectes  à  la  garnison  des  places  fortes,  aux  postes  et  lignes  d'étapes, 
à  In  défense  des  côtes,  des  points  stratégiques;  ils  peuvent  être  aussi  formés  en  bri- 
gades, divisions  et  corps  d'armée  deslinc<t  à  tenir  campagne. 

EnAn,  ils  peuvent  être  détachés  pour  faire  partie  de  l'armée  active. 

Art.  35.  L*arméc  territoriale,  lorsqu'elle  est  mobilisée,  est  soumise  aux  lois  d 
règlements  qui  régissent  Tarmée  active  et  lui  est  assimilée  pour  la  solde  et  les  pre§ 
talions  de  toute  nature. 

Tant  que  les  troupes  de  rarmée  territoriale  sont  dans  la  région  de  leur  for- 
mation, sans  être  détachées  pour  faire  partie  de  Tarmée  active,  elles  restent 
placées  sous  le  commandement  déterminé  par  les  articles  li.  et  i6  de  la  présent 
loi. 

Lorsqu'elles  sont  constituées  en  divisions  et  en  corps  d'armée,  elles  sont  pounucs 
d'états-majors,  de  services  administratifs,  sanitaires  et  auxiliaires  spéciaux. 

TITRE  V. 

DISPaMT10?tS  PABTICULlàRES. 

Art.  36.  Les  élèves  de  l'École  polytechnique  et  les  élèves  de  FÉcole  forestière 
qui  ont  satisfait  aux  examens  de  sortie  desdites  écoles,  et  ne  sont  pas  placés  dan^ 
un  service  public,  reçoivent  un  brevet  de  sous-lieutenant  auxiliaire  ou  une  commis- 
sion équivalente  au  titre  auxiliaire,  et  restent  dans  la  disponibilité,  dans  la  résene 
de  Tarméc  active,  dans  Tarmée  territoriale,  pendant  le  temps  durant  lequel  ils} 
sont  astreints  en  conformité  de  Farlicle  36  de  la  loi  du  27  juillet  1873. 

Toutefois  est  déduit,  conformément  à  l'article  19  de  la  loi  du  27  juillet  1873,  le 
temps  passé  par  eux  dans  ces  écoles. 

Un  règlement  d'administration  publique,  rendu  pour  chacun  des  services  dan.' 
lesquels  sont  placés  les  élèves  sortant  de  l'École  polytechnique  qui  ne  font  pas  partie 
de  l'armée  de  terre  ou  de  mer,  et  les  élèves  de  l'Ecole  forestière  entrés  dans  le  se^ 
vice  forestier,  détermine  les  assimilations  de  grades  et  les  emplois  qui  peuvent,  eo 
cas  de  mobilisation,  leur  être  donnés  dans  l'armée,  selon  la  position  qu'ils occupeot 
dans  les  services  publics  auxquels  ils  appartiennent. 

Art.  37.  Les  engagés  conditionnels  d'un  an  qui,  après  Tannée  de  service  cûgk 
par  l'article  56  de  la  loi  du  27  jtûllet  1872 ,  ont  satbfaità  tous  les  examens prescnb 
et  ont  obtenu  des  brevets  de  sous-oflicicr  ou  une  commission  pour  un  des  semces 
de  l'armée,  restent  en  disponibilité ,  passent  ensuite  dans  la  réserve  et  dans  l'année 
territoriale ,  pendant  le  temps  prescrit  par  la  loi. 

Ils  sont,  à  cet  effet,  d'avance  immatriculés  dans  les  corps  ou  affectés  aux  services 
auxquels  ils  sont  destinés,  et  reçoivent,  en  entrant  dans  la  disponibilité,  un  lilrf 


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ORGANISATION  GÉNÉRALE  DE  L'ARMÉE. 


267 


qui  leur  fait  connaître  le  corps  ou  le  Service  qu  ils  devront  rejoindre  s'ils  sont  rap- 
pelés. 

Abt.  38.  Les  engagés  conditionnels  d'un  an  qui  ont  salisfait  aux  examens  pres- 
crits par  l'artide  56  de  la  loi  du  27  juillet  187a  peuvent  «  en  restant  une  année  de 
plus,  soit  dans  Tarmée  active,  soit  dans  une  école  désignée  par  le  Ministre  delà 
guerre,  et  après  avoir  subi  les  examens  déterminés,  obtenir  un  brevet  de  sous-lieu- 
tenant auxiliaire  ou  une  commission  équivalente  et  être  placés,  avec  leur  grade, 
selon  les  besoins  de  l'armée,  dans  la  disponibilité  ou  la  réserve  de  l'armée  active, 
et,  après  le  temps  voulu  par  la  loi,  dans  l'armée  territoriale  ^'^ 

Ils  sont  immatriculés  comme  officiers  dans  les  corps  ou  services  du  corps  d'armée 
auxquels  ils  sont  attachés  ;  mention  en  est  faite  sur  leur  brevet  ou  commission. 

Art.  39.  Les  engagés  conditionnels  d'un  an  qui  ont  satisfait  aux  examens  prescrits 
par  l'article  56  de  la  loi  du  27  juillet  187  a  et  qui  veulent  compléter  cinq  années 
de  service  dans  l'armée  active  peuvent  y  être  autorisés. 

Ceux  qui ,  conformément  à  l'article  58  de  ladite  loi ,  ont  obtenu  un  brevet  de 
sous-ofBcîer,  conservent  alors,  au  titre  de  l'armée  active,  leur  grade  et  concourent 
pour  Tayancement  dans  les  corps  dont  ils  font  partie. 

Art.  iiO.  Les  officiers  auxiliaires ,  les  officiers  de  l'armée  territoriale ,  sont ,  pendant 
ia  durée  de  leur  présence  sous  les  drapeaux,  considérés  comme  étant  en  activité; 
mais  ils  ne  peuvent  se  prévaloir  des  grades  qu'ils  ont  occupés  ou  obtenus  pendant  ce 
temps  pour  être  maintenus  dans  l'armée  active. 

Toutefois  ceux  qui  jouissaient  d'une  pension  de  retraite  peuvent  faire  reviser 
leur  pension. 

Sous  le  rapport  de  la  médaille  militaire ,  de  la  croix  de  la  Légion  d'honneur  ob- 
tenues par  eux  pendant  qu'ils  sont  sous  les  drapeaux ,  de  même  que  sous  le  rapport 
des  pensions  pour  inGrmités  et  blessures ,  ils  jouissent  de  tous  les  droits  attribués 
aux  militaires  du  même  grade  dans  l'armée  active. 

DISPOSmONS   TRANSITOIRES. 

Art.  4 1 .  Les  officiers  de  la  garde  nationale  mobile  qui  sont  assujettis  par  leur 
âge  à  servir  dans  la  réserve  de  l'armée  active ,  en  exécution  de  Tarticle  76  de  la  loi 
du  27  juillet  187a,  pourront,  transitoiremcnt  et  à  h  condition  de  satisfaire  à  un 
examen  qni  sera  déterminé  par  un  règlement  du  Ministre  de  la  guerre,  recevoir  un 
brevet  de  sous-lieutenant  au  titre  auxiliaire  dans  la  réserve  de  l'armée  active.  Ils 
passeront  dans  l'armée  territoriale  en  môme  temps  que  les  hommes  de  la  classe  à  la< 
quelle  ils  appartiennent. 

Les  officiers,  sous-officiers  et  soldats  de  la  garde  nationale  mobile  et  des  corps 
mobilisés  qui ,  en  raison  de  leur  âge ,  ne  sont  pas  classés  clans  la  réserve  de  l'armée  ^ 
active,  pourront,  transitoirement  et  à  la  condition  de  satisfaire  à  un  examen  qui 

^'î  D.'crrt  du  a8  iiovrmbi-e  1873.  Bull,  des  lois,  xn'  série,  n"  167-2526. 


Offiei«rs 

auxiliaires 

•t  àt  l'arma 

ferrilorîal?. 


Officiers , 

sons  -  offieien 

et  soldats 

dala 

garde  nationale 

nM>bile. 


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268 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


sera  délermîné  par  un  règlement  du  Ministre  de  la  guerre ,  être  admis  dans  \ts 
cadres  de  Tarmée  territoriale. 

Art.  42.  Des  règlements  d'administration  publique  et  des  règlements  ministé- 
riels pourvoiront  à  TeKécution  des  dispositions  contenues  dans  la  présente  loi. 

Art.  (i3.  Sont  abrogées  toutes  les  dispositions  des  lois  antérieures  contraires  à  U 
présente  loi. 

Délibéré  en  séances  publiques,  à  Versailles,  les  7,  18  et  a4  juillet  1873. 


[  Ëtabliuemeat 
ho«piuli«r 
dao*    chaque 
I  corps  d*a 


Hospices  ci  «ils 
miliUris^. 


N*  04. 

LOI^'ï 

RELATIVE  À  L*0RGANISATI0N  DES  SERVICES  HOSPITALIERS  DE  L*ARMÉE 

DANS  LES  HÔPITAUX  MILITAIRES  ET  DANS  LES  HOSPICES  CIVILS. 

7  juillet  1877. 

Art.  I*.  Chacun  des  corps  d*armée  de  Tinlérteur  aura,  dans  la  région  qu'il 
occupe ,  et  autant  que  possible  au  chef-lieu  du  corps  d'armée ,  un  établissement 
hospitalier  militaire  destiné  à  Tinstruclion  spéciale  du  personnel ,  à  la  préparation  et 
à  Tcntretien  du  matériel  nécessaire  au  corps  d*armée  pour  le  service  hospitalier,» 
cas  de  mobilisation. 

Art.  2.  A  Texception  des  hôpitaux  régionaux,  des  hôpitaux  permanenb  des 
gouvernements  de  Paris  et  de  Lyon  et  des  hôpitaux  thermaux ,  tous  les  autres  hôpi- 
taux militaires  pourront  être  successivement  supprimés  quand,  dans  les  villes  où  ils 
existent,  les  hospices  civils  appropriés  a  cet  effet  seront  en  état  d*assurer  en  tout 
temps  le  service  médical  militaire. 

Toutefois  ces  suppressions  ne  pourront  avoir  lieu  qu*en  vertu  d*une  disposition 
formelle  de  la  loi  de  finances  de  chaque  année. 

Art.  3.  Dans  les  localités  où  il  n* existera  pas  d*hôpitaux  militaires  et  dans 
celles  où  ils  seront  insuffisants ,  les  hospices  civils  seront  tenus  de  recevoir  et  de 
traiter  les  malades  de  Tarmée  qui  leur  seront  envoyés  par  Tautorité  militaire. 

Art.  4.  Les  hospices  civils  seront,  a  cet  effet,  par  décret  du  Président  de  la 
République,  rendu  sur  la  proposition  des  ministres  de  la  guerre  et  de  rintérieor. 
divisés  en  deux  catégories  :  i  *  les  hôpitaux  mixtes  ou  militarisés  ;  2*  les  bôpiUux 
civils  proprement  dits. 

(')  Journal  officiel  du  16  juillet  1877;  ^^^*  ^  '^^'  ^>^*  ^érie,  n"  346-6 1 18.  —  Exposé 
des  Diotirn:  Journal  officiel  du  37  mars  1876.  —  Rapport  :  Journal  officiel  du,  5  et  du  6  dé- 
cembre. —  Discussion,  a6  et  39  janvier.  16  février  1877.  —  Adoption,  16  février.  —  Avis 
de  la  Commission  du  budget  sur  le  projet  :  Journal  officiel  du  18  février  1877.  —  Sbmt  : 
Exposé  des  molifs  :  Journal  officiel  du  6  avrik  —.Rapport  :  Journal  officiel  du  37  juin.  —  Adop- 
tion, 33  juin.  —  Dc-rct  de  promulgation,  7  juillet. 


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SERVICES  HOSPITALIERS  DE  UARMÉE. 


269 


Seront  classés  dans  ta  première  catégorie  les  hôpitaux  civils  où  il  y  aura  des 
salles  spécialement  réservées  aux  malades  militaires. 

Toutes  les  fois  qu^une garnison  atteindra  le  chiffre  de  3oo  hommes,  les  malades 
militaires  seront  soignés  dans  des  salles  spéciales  et  soumis,  autant  que  possible, 
sous  le  rapport  du. régime  hospitalier,  aux  règlements  en  vigueur  dans  les  hôpitaux 
militaires. 

Seront  classés  dans  la  seconde  catégorie  les  hôpitaux  des  villes  où  les  garnisons 
n*atteindront  pas  le  chîGre  de  3oo  hommes;  les  malades  militaires  seront  soignés 
dans  les  salles  ordinaires,  s*il  n  est  pas  possible  d'avoir  des  salles  spécialies.etflou- 
mis  au  régime  de  Thôpilal  civil. 

Lorsque  lelTectif  d*une  garnison  sera  de  i «ooo  hommes  au  moins ,  le  traitement 
des  malades  sera  toujours  confié  aux  médecins  militaires;  au-dessous  de  ce  chiffre, 
les  malades  militaires  seront  soignés  par  les  médecins  militaires  toutes  les  fois  que 
le  personnel  médical  de  la  garnison  le  permettra.  En  cas  d*insuffisance,  le  service 
des  salles  militaires  sera  fait  par  des  médecins  civils. 

Dans  les  hôpitaux  civils  proprement  dits,  les  malades  de  Farmée  seront  soignés 
par  les  médecins  civils. 

Quand  les  malades  militaires  seront  soignés  par  des  médecins  civils ,  le  médecin 
de  la  garnison  aura  le  droit  de  les  visiter;  mais,  sous  aucun  prétexte,  il  ne  pourra 
s'immiscer  dans  le  traitement ,  ni  donner  des  ordres  dans  le  service. 

Art.  5.  Les  obligations  imposées  aux  hospices  civils  ne  peuvent,  dans  aucun 
cas ,  porter  préjudice  au  service  des  fondations  et  de  Tassistance  publique. 

L'Etat  doit  à  ces  établissements  une  allocation  égale  aux  frais  qui  leur  incombent 
par  suile  du  traitement  des  malades  militaires. 

Art.  g.  La  dépense  des  travaux  de  construction  ou  d*appropriation  reconnus 
nécessaires  pour  rétablissement,  dans  les  hospices  civils,  des  services  hospitaliers 
des  garnisons  est  exclusivement  à  la  charge  de  TÉtat  Nul  travail  ne  pourra  être 
exécuté  sans  l'assentiment  de  la  conunission  administrative  de  Thôpital  et  du  conseil 
municipal  de  la  ville ,  et  sans  l'accord  préalable  des  ministres  de  la  guerre  et  de 
l'intérieur. 

Toutefois  les  traités  particuliers  conclus  avec  les  communes  qui  ont  pris  envers 
lEtat  rengagement  d*assurer  le  traitement  des  malades  militaires  dans  les  hôpitaux 
civils  demeurent  exécutoires. 

Art.  7.  Une  convention  passée  entre  le  représentant  du  Ministre  de  la  guerre 
et  la  commission  administrative  de  Thôpital  déterminera ,  pour  chaque  hôpital ,  sui- 
vant la  catégorie  à  laquelle  il  appartiendra,  le  régime  spécial  à  cet  établissement, 
les  conditions  d'application  du  règlement  militaire  et  la  dette  correspondante  à 
rÉlat 

Le  nombre  des  lits  à  affecter  aux  malades  militaires  dans  les  hospices  civils  sera 
fixé  de  gré  a  gré  entre  les  commissions  administratives  et  le  Ministre  de  la  guerre 
ou  son  représentant. 


CoDVoalion 

•Btrt  le  Ministère 

de  la  gMm 

etU 


de  l'Mpiul. 


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joger  les 
cofltosUiiont. 


270  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Cette  convention  ne  sera  exécutoire  qu'après  avoir  été  approuvée  par  le  conseil 
municipal  et  ralifiée  par  les  ministres  de  la  guerre  et  de  l'intérieur. 

En  cas  de  désaccord  entre  les  deux  ministres,  la  commission  administrative  de 
rhôpital  ou  le  conseil  municipal,  les  conditions  et  le  prix  du  traitement  des  niili- 
.    taires  seront  réglés  par  un  décret  rendu  en  Conseil  d*Etat. 

La  convention  aura  une  durée  de  cinq  années  ;  elle  pourra,  exceptionnellement, 
être  revisée  dans  cet  intervalle,  à  la  condition  quil  y  ail  accord  entre  toutes  les 
parties. 
TribvAMK  Les  contestations  qui  pourront  s'élever  sur  Texécution «  soit  de  la  convention, 

conpitoots  po«r  ^q{i  (Ju  décret  rcudu  à  défaut  de  convention ,  seront  portées  devant  le  conseil  de 
prélecture  du  département  où  est  situé  Thôpital ,  et ,  en  cas  d  appel ,  devant  le  Con- 
seil d*État. 

Ces  dispositions  sont  également  applicables  aux  contestations  qui  pourront  stu-gir 
entre  les  conunissions  administratives  des  hospices  et  des  communes  qui  ont  pris 
envers  TÉlat  l'engagement  d'assurer  le  traitement  des  malades  militaires  dans  les 
hôpitaux  civils. 

Art.  8.  Un  règlement  d'administration  publique  pourvoira  à  Texécution  de  la 
loi  sur  les  bases  ci-dessus  établies. 

Art.  9.  Dans  les  bîx  mois  qui  suivront  la  pubUcation  du  règlement  d'admi- 
nistration publique,  les  commissions  administratives  des  hôpitaux  pourront  de- 
mander, nonobstant  les  conventions  en  cours  d'exécution ,  quM*  leur  soit  fait  appli- 
cation des  dispositions  de  la  présente  loi. 

11  sera  fait  droit  à  ces  demandes  dans  un  délai  de  même  durée  et  oonformémeot 
aux  prescriptions  de  l'artide  7. 

Art.  10.  Sont  abrogées  toutes  les  dispositions  des  lois,  ordonnances,  décrets 
et  règlements  contraires  à  la  présente  loi. 

La  présente  loi,  délibérée  et  adoptée  par  le  Sénat  et  par  la  Chambre  des  députes, 
sera  exécutée  comme  loi  de  l'Etat. 

Fait  ù  Versailles,  le  7  juillet  1877. 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE.  271 

N«  05. 
LOIS 

RBLATIYES  À  LA  CONSTITUTION  DES  CADIt£S  ET  DES  EFPECTIPS  DE  I/ARMRE  ACTIVi: 
ET  DE  L*ARUBE  TERRlTOniALE. 

i3  inars(^)  et  i5  décembre  iSyS  ''^ 

.  SOUMAinE. 

TITRE  I", 

'  DE  L'ARMl&B  ACTITE  (art   1  à  36). 

Chapitre  I"'.  —  Composition  de  Tarmée  active  (art.  i  et  a  ) 272 

Chapitre  II.  —  Troupes  (art  3  à  7 ) 273 

Chapitre  III.  —  Personnel  de  fétat-major  général  et  des  senices  généraux  de  i*armée 

(art.  8  à  10) 276 

1.  État-major  général  de  Tarmée  (art.  8) 275 

2.  Service  d*état-major  (art.  9) 276 

3.  Corps  de  Tinspection  de  radministration  de  la  giurrc  (art.  10). .  277 
Chapitre  IV.  —  États-majors  et  services  particuliers  (art  11  à3i) 277 

1 .  État-major  particulier  de  rartillerie  (art  11) 277 

2.  État-major  particulier  du  génie  (art.  12) 277 

3.  Intendance  militaire,  officiers  de  santé ,  officiers  d'administration, 

sections  d'administration  (ai*t.  i3] 278 

4.  Sections  de  secrétaires  d'état-major  et  du  recrutement  (art.  i4)..  378 

5.  Aumôniers  militaires  (art  1 5 ) 278 

6.  Vétérinaires  militaires  (art.  16) • .  .  278 

7.  Interprètes  militaires  (art  17) 278 

8.  Recrutement  et  mobilisation  (art  18) 278 

9.  Service  de  la  trésorerie  et  des  postes  (art.  19) 279 

10.  Service  de  la  télégraphie  militaire  (art  30  et  21] 379 

(')  Jotuiud  officiel  du  38  mars  187S;  BulL  des  lois,  xn*  sérij,  n**  257-6 189.  —  Précédents: 
Projet  présenté  par  une  Commission  de  45  membres  de  l'Assemblée  nationale:  Jonrna/  ojiciel 
àes  12,  i3,  i4«  i5  et  16  novembre  iS'jà.  —  Contre-projet  du  Gouvernement  (général 
(le  Cissey,  ministre  de  la  guerre]  :  Journal  ojfciel  des  3,4,  5  et  6  décembre  1874. -^Discus- 
sion, 2  décembre  187^.  —  Nouvelle  rédaction  du  projet  de  la  Commission  :  Journal  officiel 
des  10,  Il  et  13  janvier  1876;  3* délibération ,  du  9  au  30  janvier  1876.  —  Résultat  de  la 
seconde  délibération:  Journal  officiel  des  29  et  3o  janvier.  •—  Rapport  .spécial  de  l'amiral  La 
Roocière  Le  Nouiy  au  nom  de  la  Commission  du  budget:  Journal  officiel  du  a 8  février*  — 
Rapport  suppléoientaire  du  général  Chareton  :  Journal  officiel  des  1 1  et  1 5  mars.  —  3'  dé- 
libération, du  8  au  13  mars.  —  Adoption  de  la  loi,  le  i3  mars. 

(*)  La  loi  du  i3  mars  1876  a  été  modifiée  dans  les  articles  3,  9,  a8,  39,  35  et  39  par  la 
loi  du  i5  décembre  1875  [Bull,  des  lois,  xii*  série,  n*  387-^908).  Les  modifications  corres- 
pondantes sont  indiquées  à  leur  place  sous  chaque  article  de  la  loi  du  i3  mars  1875  dont  le 
texte  suit  le  sommaire  ci-dessus.  Le  teite  modifié  est  imprimé  en  caractères  italiques. 

Pour  la  loi  da  i5  décembre  1875,  voir  le  rapport  du  général  Loysel  :  Journal  officiel  du 
16  décembre  1875. 


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272  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

1 1.  Service  des  chemins  de  fer  (art.  32  k  27) i% 

12.  Ecoles  militaires  (art.  28) iSj 

13.  JasUce  militaire  (art,  29) 28, 

14.  Dépôts  de  remonte  (art  3o) jSJ 

15.  Afiaires  indigènes  en  Algérie  (art.  3 1). jS: 

Chapitre  V.  —  Gendarmerie;  sapeurs-pompiers  de  la  ville  de  Paris  (art.  32  et  33).  283 

Chapitre  VI.  —  Dispositions  particulières  ( v*.  34  à  36) î8i 

TITRE  II. 
Chapitre  VII.  —  Du  cadre  de  réserve  de  Tétat^major  général  et  des  o£Bciers  de  réserve 

(art.  37  à  45] j.vj 

TITRE  III. 

DE  L^AEMBE  TERRITORIALE  (art.  46  à  58). 

Chapitre  VIII.  —  Composition  de  Tannée  territoriale  (arL  46  à  54) 187 

Chapitre  IX.  —  Des  ofBciers  de  Tarmée  territoriale  (art  55  à  58) 190 

TITRE  IV. 

Chapitre  X.  ^-  Dispositions  transitoires  (art.  59  à  6t  ) igo 

CsAPrrKE  XI.  —  Dispositions  générales  (art.  63  à  65) 391 

Tableaux  des  cadres  et  des  effectifs 19; 


LOI 

DU   l3  MARS   1875  AVEC  LES  MODIFICATIONS  RESULTANT  DE  LA  LOI 
DU  1 5  DÉCEMBRE  SUIVANT. 

TITRE  !•'. 

DE  L'ARMÉE  ACTIVE. 

Chapitre  premier.  —  Composition  de  Vannée  acttoe. 

Compoflitioa  Art.   I*'.  L*armée  active  se  compose:  i*  des  corps  de  troupes  de  toutes  armes. 

^*  savoir  :  rinfanlerie,  la  cavalerie,  Tarlillerie,  le  génie,  le  train  des  équipages  mili- 

taires ;  a*  du  personnel  de  Tétat-inajor  général  el  des  services  généraux  de  Tannée, 
savoir  :  rélal-major  général  de  Tannée ,  le  service  d* état-major,  le  corps  de  Tinspection 
de  Tadminîstrationdela  guerre;  3*  du  personnel  des  états-majors  et  des  services  par- 
ticuliers, savoir:  les  états-majors  particuliers  de  rarlillerie  et  du  génie,  le  corps  de 
Tin  tendance  militaire,  le  corps  des  olliciers  de  sanlé  militaire,  les  officiers  d'admi- 
nistration, les  sections  de  secrétaires  d*état-major  et  de  recrutement,  les  sections  de 
commis  et  ouvriers  militaires  d'administration ,  les  sections  d'infirmiers  militaires, 
les  aumôniers  militaires,  les  vétérinaires  militaires ,  les  interprètes  militaires,  le  ser- 
vice du  recrutement  et  de  la  mobilisation,  le  service  de  la  trésorerie  et  des  postes, 
le  service  delà  télégraphie,  le  service  des  chemins  de  fer,  les  écoles  militaires,  i« 
justice  militaire,  les  dépôts  de  remonte,  les  affaires  indigènes  en  Algérie;  A*  de  U 
gendarmerie  ;  5*  du  régiment  de  sapeurs-pompiers  de  la  ville  de  Paris. 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE.  273 

Art.  2.  Le  nombre  et  la  composition  des  cadres  sur  le  pied  de  paix  et  le  pied  de         Cadm. 
;aerre,  ainsi  que  T effectif  normal  en  simples  soldats  que  ces  cadres  doivent  con- 
enir  sur  le  pied  de  paix,  sont  fixés  par  la  présente  loi  et  par  les  lois  spéciales  pré- 
ues  aux  articles  9  et  lo  ci-après. 

L*effectif  normal  du  pied  de  paix   représente  le  chiffre  au-dessous  duquel  la      P!eJ(i«paii. 
Doyenne  annuelle  de  Teffectif  entretenu  sous  les  drapeaux  ne  peut  être  abaissée; 
I  sert  de  base  aux  évaluations  budgétaires  annuelles  et  ne  peut  être  modifié  que 
«r  une  loi  spéciale  indépendante  des  lois  de  finances. 

Les  honmies  qui,  aux  termes  des  articles  a5,  4a  «t  &3  de  la  loi  du  27  juillet 
87a,  doivent  être  rappelés  sous  les  drapeaux  pour  les  revues,  exercices  et  ma- 
nœuvres, ne  sont  pas  compris  dans  le  minimum  d*effeclif  ci-dessus  spécifié. 

Il  n*est  pas  accordé  de  congés  de  semestre  aux  hommes  de  troupe.  Hors  le  cas 
le  maladie  ou  de  convalescence,  la  durée  des  permissions  ou  congés  ne  peut 
xcéder  trente  jours  ;  le  Ministre  de  la  guerre  peut  seul  les  prolonger,  sur  la  pro- 
losition  du  commandant  du  corps  d^armée. 

Les  dispositions  du  paragraphe  précédent  ne  sont  applicables  ni  aux  sous-oflB- 
iers  ni  aux  rengagés. 

Chapitre  IL  —  Troapes. 

ART.  3.  Lmfanlerie  comprend  :  cent  quarante-quatre  régiments  d'infanterie  de        inrauierin. 
igné  à  quatre  bataillons  de  quatre  compagnies ,  plus  deux  compagnies  de  dépôl  ;  trente 
Mtaillons  de  chasseurs  à  pied  à  quatre  compagnies ,  plus  une  compagnie  du  dépôt. 

Elle  comprend,  en  outre,  les  troupes  suivantes,  spéciales  au  dix-neuvième  corps, 
savoir  :  quatre  régiments  de  zouaves  à  quatre  bataillons  de  quatre  compagnies, 
)lus  une  compagnie^^^  de  dépôt;  trois  régiments  de  tirailleurs  algériens  à  quatre  ba- 
aillons  de  quatre  compagnies,  plus  une  compagnie  de  dépôt;  une  légion  étrangère 
\  quatre  bataillons  de  quatre  compagnies  :  le  nombre  des  bataillons  et  des  com- 
[»gnies  de  la  légion  étrangère  pourra  être  modifié  par  décret  du  Président  de  la 
République,  suivant  les  ressources  du  recrutement;  trois  bataillons  d*infanterîe  lé- 
gère d*Afiîque  :  le  nombre  des  compagnies  de  ces  bataillons  est  déterminé  par  le 
Ministre  de  la  guerre,  suivant  les  nécessités  du  service;  cinq  compagnies  de  dis- 
cipline, dont  une  de  pionniers  et  quaU*6  de  fusiliers. 

Le  cadre  de  chacune  des  compagnies  des  corps  de  troupe,  tant  k  l'intérieur 
qu'en  Algérie,  compcHle  un  seul  capitaine. 

La  composition  des  cadres  de  ces  corps  de  troupe  sur  le  pied  de  paix  et  sur  ie         CaJre«. 
pied  de  guerre,  et  leurs  effectifs  en  simples  soldats  pour  le  pied  de  paix,  sont  dé- 
terminés par  la  série  A  des  tableaux  annexés  à  la  présente  loi ,  sous  la  réserve  des 
dispositions  qui  seront  contenues  dans  la  loi  sur  l'administration  à  intervenir,  en  ce 

^')  Deux  compagnies  (  Loi  du  1 5  décembre  1 876.)  Pour  lej  mots  en  lettres  italiques  voir  ci- 
dmus  la  noie  2  de  la  page  271. 

Conventions.  1 8 


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27^  RECONSTITUnON  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

qui  concerne  les  comptables  des  corps  de  troupe.  Cette  résenre  s^étend  aux  troupes 
de  toutes  armes. 

Cavalerie.  Art.  k.  La  cavalerie  comprend:  i"" soixante-dix-sept  régiments,  savoir:  douie 

régiments  de  cuirassiers,  vingt-six  régiments  de  dragons,  trente-deux  régimenb 
de  cavalerie  légère  «  dont  vingt  de  chasseurs  el  douze  de  hussards;  quatre  régiments 
de  chasseurs  d'Afrique,  trois  régiments  de  spahis. 

Les  soixante-dix  régiments  de  l'intérieur  sont  à  cinq  escadrons;  ils  constiluem 
dix-huit  brigades  de  deux  régiments,  à  raison  d'une  brigade  par  corps  d'armée,  ei 
un  certain  nombre  de  brigades  et  divisions  de  cavalerie  indépendantes,  placées  en 
dehors  des  corps  d'armée. 

Les  régiments  de  chasseurs  d'Afrique  et  de  spahis  sont  à  six  escadrons;  ilssoat 
spécialement  aHectés  au  dix-neuvième  corps  d'armée; 

a*  Dix-neuf  escadrons  d'éclaireurs  volontaires. 

Ces  escadrons,  constitués  en  tout  temps,  ne  sont  appelés  à  l'activité  qu'au  mo- 
ment de  la  mobilisation  et  des  manœuvres;  ils  sont  alors  rattachés,  pour  l'adminis- 
tration, à  l'un  des  régiments  de  cavalerie  du  corps  d'armée; 

3**  Huit  compagnies  de  cavalerie  de  remonte,  à  raison  d'une  compagnie  p 
chacune  des  quatre  circonscriptions  de  remonte,  une  compagnie  aux  écoles  et  trois 
en  Algérie. 
Cadrei.  La  composition  des  cadres  de  ces  divers  corps  de  troupe  sur  le  pied  de  paii  et 

sur  le  pied  de  guerre ,  et  leurs  effectifs  en  simples  soldats  pour  le  pied  de  paix  sont 
déterminés  par  la  série  B  des  tableaux  annexés  à  la  présente  loi. 

Artillerie.  Art.  5.   L'artillerie  comprend  :  i*  trente-huit  régiments,  tous  stationnés  en 

France  et  constituant  dix-neuf  brigades  à  deux  régiments ,  à  raison  d'une  brigade 
par  corps  d'armée. 

Le  premier  régiment  de  chaque  brigade  est  à  treize  batteries,  dont  trois  à  pied,  j 
huit  montées,  deux  montées  de  dépôt  et  de  sections  de  munitions.  Le  deaué(Dft| 
régiment  est  à  treize  batteries,  dont  huit  montées,  trois  à  cheval,  deux  roontéei •' 
de  dépôt  et  de  sections  de  munitions;  a*  deux  régiments  d'artillerie -pontonniers 
à  quatorxe  compagnies  chacun;  3"*  dix  compagnies  d'ouvriers  d'artillerie,  cbar^ 
de  la  construction  de  la  partie  du  matériel  de  l'artillerie,  du  génie  et  du  train  des 
équipages  militaires  dont  la  confection  ne  sera  pas  confiée  à  l'industrie  civile;  i' trois 
compagnies  d'artificiers  ;  5*  cinquante-sept  compagnies  du  train  d'artillerie,  à  rai- 
son de  trois  par  brigade  d'artillerie.  Ces  trois  compagnies  sont  placées,  pour  l'admi- 
nistration ,  la  police  et  la  discipline ,  à  la  suite  des  régiments  de  la  brigade,  saroir 
une  au  premier  régiment  et  deux  au  second. 

Le  service  permanent  de  l'artillerie  est  assuré  en  Algérie  :  i*  par  des  batterie»  j 

pied  détachées  des  régiments  de  l'intérieur  et  dont  un  certain  nombre  sont  orp- 

nisées  en  batteries  montées  et  en  batteries  de  montagne  ;  a*  par  des  compagnies  de 

pontonniers  et  du  train  d'artillerie,  fournies  également  par  les  corps  de  l'intériear. 

Cadres.  La  compositiou  des  cadres  de  ces  divers  éléments  sur  le  pied  de  paix  et  sur  k 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


275 


Hod  de  guerre,  et  leurs  effectifs  en  simples  soldats  pour  le  pied  de  paix,  sont  déter- 
ninés  par  la  série  C  dos  tableaux  annexés  à  la  présente  loi. 

Art.  6.  Les  troupes  du  génie  se  composent  de  quatre  régiments  de  sapeurs- 
nineurs,  attachés  aux  quatre  écoles  de  Tanne. 

Chaque  régiment  comprend  cinq  bataillons  à  quatre  compagnies,  une  com- 
lagnie  de  dépôt,  une  compagnie  d'ouvriers  de  chemins  de  fer,  une  compagnie  de 
apeurs-conducteurs. 

A  chacun  des  dix-neuf  corps  d'armée  correspond  un  bataillon  de  sapeurs-mineurs 
[ui  en  porte  le  numéro  et  qui  rejoint  ce  corps  en  cas  de  mobilisation  ou  de  ma- 
lœuvres,  ou  sur  un  ordre  du  Ministre  de  la  guerre.  Il  ne  peut  être  apporté  de  mo- 
Sfication  ou  de  changement  dans  le  personnel  des  cadres  de  ces  bataillons,  si  ce 
Test  pour  cause  d^avancement  ou  par  un  ordre  du  Ministre. 

Le  service  permanent  du  génie  est  assuré  en  Algérie  par  un  certain  nombre  de 
ompagnies  détachées  des  régiments. 

Les  compagnies  de  sapeurs-mineurs  non  employées  aux  corps  d*armée  sont, 
n  cas  de  mobilisation ,  attachées  soit  aux  grands  parcs  du  génie  des  armées,  soit 
rinlérieor  an  service  des  forteresses. 

La  composition  d^  cadres  de  ces  corps  de  troupe  sur  le  pied  de  paix  et  sur  le 
*ied  de  guerre,  et  leurs  effectifs  en  simples  soldats  pour  le  pied  de  paix,  sont  déter- 
més  par  la  série  D  des  tableaux  annexés  à  la  présente  loi. 

Abt.  7.  Le  train  des  équipages  militaires  comprend  vingt  escadrons,  tous  sta- 
bonés  en  France. 

Chaque  escadron  est  à  trois  compagnies. 

Le  service  de  TAlgérie  est  ass«ré  par  un  certain  nombre  de  compagnies  mixtes , 
attachées,  pour  l*administration ,  aux  escadrons  de  l'intérieur. 

La  composition  des  cadres  de  ces  corps  de  troupe  sur  le  pied  de  paix  et  aiur  le 
ied  de  guerre ,  et  leurs  effectifs  en  simples  soldats  pour  le  pied  de  paix ,  sont  déter- 
lioés  par  la  série  E  des  tableaux  annexés  à  la  présente  loi. 


G^i«. 


C«ar«s. 


ÉqaipsgM 
«tltlalre». 


CH&prntB  111.  —  Personnel  de  l'état-major  général  et  des  services  génératu: 

de  t armée. 


l"    ÉTAT-MAJOR   céllillAL    DE    L'ARMil. 

Art.  8.  L*état-major  général  de  Tannée  comprend  : 

Les  marécliaux  de  France,  les  généraux  de  division,  les  généraux  de  brigade. 

Le  nombre  des  marécliaux  de  France  ainsi  que  les  conditions  de  leur  nomina- 
ion  seront  réglés  par  une  loi  spéciale. 

Le  cadre  des  officiers  généraux  se  divise  en  deux  sections  : 

La  première  section ,  dont  Teffectif  est  déterminé  par  le  tableau  n"*  i  de  la  série  F 
iQiiexrc  à  la  présente  loi ,  comprend  les  ofTiciers  généraux  en  activité  et  en  disponi- 

i8. 


éut-najor 
■1. 


Ctiètt  (l'aclivit». 


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276 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Cadre  d«  rétenrf. 


Officiers 
généra Qx 
impolenU. 


Abrogation 

do  r  article  5 

de  la  loi 

da  4  aoât 1839. 


bilité.  La  seconde  section  comprend  les  généraux  de  division  et  de  brigade  placr^ 
dans  le  cadre  de  la  réserve  spécifié  à  l'article  87  de  la  présente  loi. 

La  position  de  non-activité  pour  inGrmités  temporaires,  telle  qu'elle  estdefini* 
par  la  loi  du  19  mai  i834«  n  est  pas  applicable  aux  officiers  généraux. 

Peuvent  être  placés  par  anticipation  dans  la  deuxième  section,  par  décret  du 
Président  de  la  République ,  soit  d'office ,  soit  sur  leur  demande ,  les  officiers  gene^ 
raux  qui,  pour  cause  de  santé  dûment  constatée,  ne  peuvent  être  maintenus  (kD> 
lo  service  actif.  Ges  officiers  généraux  peuvent  être  rappelés  à  l'activité ,  lorsqu'il  a 
été  constaté  que  les  raisons  qui  ont  motivé  leur  classement  dans  la  deuxième  sec- 
tion ont  cessé  d'exister.  Les  constatations  relatives  à  leur  admission  dans  la  section 
de  réserve ,  ainsi  qu*à  iBur  rentrée  dans  la  section  d'activité ,  seront  faites  dans  kis 
formes  à  déterminer  par  un  règlement  d'administration  publique. 

Le  temps  passé  par  eux  dans  le  cadre  de  réserve  leur  est  compté  coornic  servire 
efifeclif  pour  la  réforme  et  pour  la  retraite  seulement. 

Les  dispositions  des  paragraphes  a  et  3  de  l'article  5  de  la  loi  du  k  août  1809 
sont  abrogées  et  remplacées  par  les  dispositions  suivantes  : 

t  Pourront  être  maintenus,  sans  limite  d'âge,  dans  la  première  section  du  cadrt 
de  l'état -major  général,  en  vertu  d^un  décret  du  Président  de  la  République,)*; 
délibéré  en  Conseil  des  Ministres  et  inséré  au  Bulletin  des  lois,  et  pourvus  d'em- 
plois en  temps  de  paix  jusqu'à  Tâge  de  soixante -dix  ans,  les  généraux  de  di^sion 
qui,  munis  de  lettres  de  commandement,  auront  rendu  des  services  éminenlscn 
exerçant  avec  distinction  devant  Tennemi  Tune  des  fonctions  ci -après  désigaées: 
i"*  commandant  en  chef  d'une  armée  composée  de  plusieurs  corps  darmee. 
a*  commandant  en  chef  d'un  corps  d'armée  composé  de  plusieurs  divisions  J? 
différentes  armes  ;  3*  major  général ,  commandant  en  chef  de  rartillerie  ou  do 
génie  dans  une  armée  composée  de  plusieurs  corps  d'armée.  - 

t  Les  généraux  de  division  compris  dans  les  catégories  ci-dessus  désignées  qui 
seroùt  pourvus  d'emplois  en  temps  de  paix  seront  comptés  numériquement  dans  ie 
cadre  de  la  première  section  de  Tétat-major  général;  ceux  non  pourvus  d emplois 
seront  placés  hors  cadres.  » 


a"    8B&VICB    D*iTàT-HAJOR. 

s^rvieo  Art.  9.  Le  service  d* état-major  comprend  :  i**  les  officiers  d*état-maJGr,donlb 

dviat-major.      attributions  et  le  recrutement  seront  déterminés  par  une  loi  spéciale;  a'  fo  «/- 
ciers  archivistes  ^^K 

L'effectif  des  officiers  du  service  d'état-major  est  réglé  par  le  tableau  n*  a  deb 
série  F  annexée  à  la  présente  loi. 

Le  cadre  assigné  aux   officiers  d'étal-major  n'est  porté  audit  tableau  qu'à  titre 
provboire  et  sera  définitivement  arrêté  par  la  loi  spéciale  mentionnée  ci-dessus* 

(0  Les  archivistes  d'état-major,  do  grade  de  sous-lieutenant,  lieutenant  et  capitaine.  {I^<^i^ 
i5  décembre  1875.) 

W  Art.  a.  —  Voir  plus  loin,  n*  69. 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


277 


3*   COaPS   DB    LMR8PBCT10II    OB    LUDHINISTIIATIOII    DE    LA    GDBRBB. 

Art.  10.  Les  attributions,  le  recrutement  et  le  cadre  des  inspecteurs  de  ladodi- 
aistralion  de  la  guerre,  prévus  par  le  deuxième  paragraphe  de  rartîclc  17  de  la  loi 
lu  34  juillet  1 878 ,  seront  déterminés  par  la  loi  à  intervenir  sur  Tadminislration  de 

l'amiée**^. 

GuâPiTRe  IV.  —  Eiat-major  et  services  particuliers. 

1*   iTAT-MAJOR   PABTICOLIBB   DB   L«ABTILLBRIB. 

Art.  1 1.  L* état-major  de  l*artillene  a  pour  mission  d*assurer  : 

Aax  années,  le  service  des  états-majors  de  rartillerie  des  armées  et  des  corps 
f armée,  et  la  direction  générale  des  divers  services  de  farme; 

A  imtérieur,  le  fonctionnement  des  établissements  et  services  de  Tarme. 

La  composition  de  Tétat-major  particulier  de  Tartillerie  est  réglée  par  le  tableau 
1*  6  de  la  série  C  annexée  à  la  présente  loi. 

Les  officiers  d*artillerie  ont  sous  leurs  ordres,  pour  les  aider  dans  Texcrcice  de 
leurs  fonctions,  diverses  catégories  d*employés  militaires,  assermentés  quand  il  y  a 
ieu,  se  recrutant  dans  le  personnel  de  Tarme,  troupes  et  établissements ,  sous  les  con- 
iitions  déterminées  par  un  décret  du  Président  de  la  République  :  ce  sont  les  gardes 
rartillerie,  les  contrôleurs  d*armcs,  les  ouvriers  dEtat  et  les  gardiens  de  batterie. 

Les  gardes  d'artillerie  ont  rang  d*officier;  ils  sont  nommés  par  décret,  et  les 
lispositions  de  la  loi  du  19  mai  i834  leur  sont  applicables.  Toutefois  ils  ont  une 
liérarcbie  qui  leur  est  propre  et  qui  ne  comporte  aucune  assimilation  aux  divers 
[rades  de  Tarmée. 

Les  autres  employés  militaires  de  l'artillerie  conservent  leur  position  actuelle. 

Des  décrets  spéciaux  déterminent,  diaprés  les  allocations  budgétaires,  la  solde  et 
»  prestations  qui  doivent  être  attribuées  aux  uns  et  aux  autres. 

La  direction  de  la  fabrication  des  poudres  et  autres  substances  explosives  mono- 
lolisées  est,  conformément  aux  dispositions  du  décret  du  i3  novembre  1873 ,  con- 
tée à  un  corps  spécial  d'ingénieurs ,  se  recrutant  directement  a  l'École  polytechnique, 
liacé  sous  l'autorité  directe  du  Ministre  de  la  guerre,  et  dont  les  membres  portent 
e  nom  d'ingénieurs  des  poudres  et  salpêtres.  La  composition  et  l'organisation  de  ce 
orps  seront  déteraiinées  par  un  règlement  d'administration  publique. 

a*   BTAT*HAJOR    PARTICDLIBB    DU   GBNIB.  ^ 

Art.  12.  L*état*major  du  génie  a  pour  mission  d'assurer  : 

Aux  armées,  le  service  des  états-majors  du  génie  des  armées,  corps  d'armée  et 
livisions,  et  la  direction  générale  des  divers  services  de  l'arme; 

A  l'intérieur,  le  fonctionnement  des  établissements  et  services  de  l'arme,  ainsi 
|ue  des  écoles  régimentaires. 


lDBp«cUon. 


éui-major 
d«  rartill«ri«. 


Elat-major 
du  génU. 


Voir  plus  loin,  n*  68. 


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278 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Adjoiau 
an  giaie. 


loUndance , 
»0rvic«  (I«  »aat« , 
admiDistratioii. 


Aumikaicn. 


VëUriaairM. 


laterprèt». 


La  composition  de  Tétat-major  particulier  du  génie  est  réglée  par  le  tableau  d'  3 
de  la  série  D  annexée  à  la  présente  loi. 

Les  officiers  du  génie  ont  sous  leurs  ordres ,  pour  les  aider  dans  Texerdce  de  lean 
fonctions ,  sous  la  dénomination  d  adjoints  du  génie ,  un  corps  d*employés  militaires  » 
sermentés ,  se  recrutant  eidusirement  parmi  les  sous-officiers  des  troupes  de  Tanne  qui 
remplissent  les  conditions  déterminées  par  un  décret  du  Président  de  la  République. 

Les  adjoints  du  génie  ont  rang  d'officier;  ils  sont  nonunés  par  décret,  et  les  & 
positions  de  la  loi  du  19  mai  i834  leur  sont  applicables.  Toutefois  ils  ont  une  hi^ 
rarchie  qui  leur  est  propre  et  qui  ne  comporte  aucune  assimilation  aux  divers  grade» 
de  Tannée. 

Des  décrets  spéciaux  déterminent,  d  après  les  allocations  budgétaires,  la  solde  d 
les  prestations  qui  doivent  leur  être  attribuées. 

y  CORPS   DE   LMRTBROAHCB   MILITAIRE,    CORPS   DES   OPPICIBRS   DE   SAHTE    MILITAIRES, 
OPPICIBRS  ITADMIRISTRATIOH,   SECTIONS  D*A0MIEI8TEATI01I. 

Art.  13.  Les  cadres  du  corps  de  Tin  tendance  militaire,  du  corps  des  oflBciers(k 
santé  militaires,  des  officiers  d*administration  des  bureaux  de  Tintendance,  deshô 
pitaux,  des  subsistances,  de  Thabillement  et  du  campement,  les  cadres  et  les  effec- 
tifs sur  le  pied  de  paix  des  sections  d'administration  et  d* infirmiers  militaires,  seronl 
déterminés  par  la  loi  à  intervenir  sur  Tadministration  de  Tarmée. 

h*  SBGTIOII   DE   SBCRéTAIRBS    D*éTAT-MAJOR   ET    DO    RBOBUTBMEBT. 

Art.  1 4.  Il  est  créé  vingt  sections  de  secrétaires  d'état-major  et  du  recnitemeflt. 
dont  les  conditions  de  services  seront  déterminées  par  le  Ministre  de  la  guerre. 

5*   AVMÔIIIBRS    MILITAIRES. 

Art.  15.  L  effectif  et  le  service  des  aumôniers  militaires  demeurent  réglés  coo- 
formément  aux  dispositions  de  la  loi  du  ao  mai  187^  ^'^• 

6*   yéTiRINAIRBS   MILITAIRES. 

Art.  16.  Le  nombre  des  vétérinaires  militaires  est  déterminé  par  le  tableau  G 
annexé  à  la  présente  loi. 

7"   mTBRPRàTBS   MILITAIRES. 

Art.  17.  L'effectif  des  interprètes  militaires  est  déterminé  par  le  tableau  H  « 
nexé  à  la  présente  lo 

8*  BECROTEMENT    ET    MOBILISAT lOH. 

Art.  18.  Les  bureaux  de  recrutement,  établis  par  subdivtaions  de  région,  con- 
formément aux  prescriptions  des  articles  5  et  18  de  la  loi  du  a4  juillet  1873,  as- 
brassent  les  services  du  recrutement,  de  la  mobilisation,  des  réquisitions  et  àt 
Tannée  territoriale. 

^^ï  Bail,  des  lois,  xii'  série,  n"  2o3-3o73. 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


279 


Les  cominandants  des  bureaux  de  recrutement  dirigent  ces  services  sous  Tauto- 
rite  hiérarchique  des  généraux  de  brigade  et  de  division  en  fonctions  dans  le  corps 
d^armée  auxquels  le  commaiideaient  des  subdivisions  de  région  correspondantes  est 
conféré  en  vertu  de  décisions  prises  par  le  Ministre  de  la  guerre. 

Ces  officiers  généraux  sont,  par  la  présente  loi  et  par  extension  des  dispositions 
de  la  loi  du  a^  juillet  1873,  investis  du  commandement  territorial  desdites  subdi- 
visions de  région,  sous  Faulorité  supérieure  des  commandants  de  corps  d'armée. 

Le  personnel  affecté  aux  bureaux  de  recrutement  est  déterminé  par  le  tableau  I 
annexé  a  la  présente  loi. 

Le  service  du  recrutement,  de  la  mobilisation,  des  réquisitions  et  de  Tannée  ter- 
ritoriale est  assuré,  dans  les  commandements  de  Pans  et  de  Lyon,  par  un  règle- 
ment spécial  du  Ministre  de  la  guerre. 

Les  officiers  de  tout  grade,  sous-officiers,  caporaux  et  brigadiers  désignés  pour 
entrer  dans  ce  service  cessent  de  compter  aux  corps  de  troupe  dont  ils  faisaient 
partie  et  y  sont  remplacés.  Les  sous-officiers ,  caporaux  et  brigadiers  sont  rattachés 
aux  sections  de  secrétaires  d*état-major  et  de  recrutement  spécifiées  en  l'article  i4 
de  la  présente  loi. 

Les  officiers  retraités  de  tout  grade  peuvent  être  admis  dans  le  service  du  recru- 
tement et  y  être  maintenus  jusqu'à  fâge  de  soixante -trois  ans;  leur  pension  de  re- 
traite est  complétée,  pendant  la  durée  de  leurs  fonctions,  à  la  solde  d*activité  de 
l'emploi  qu'ils  occupent. 

Ne  sont  aduiis  dans  le  service  de  recrutement  que  les  sous-officiers,  caporaux  et 
brigadiers  ayant  au  moins  deux  années  de  service.  A  Tâge  de  trente-cinq  ans,  les 
sous-officiers  peuvent,  aux  termes  de  l'article  35  de  la  présente  loi,  être  maintenus 
en  qualité  de  sous-officiers  commissionnés  dans  le  service  du  recrutement  et  acquérir 
des  droits  à  la  pension  complète  de  retraite. 

9*  SERVICE  DE  LA  TRESORERIE  ET  DES  POSTES. 

Art.  19.  Le  service  de  la  trésorerie  et  des  postes  est  déterminé  par  un  règle- 
ment d'administration  publique. 


Bareanx 
do  rtenitemeot. 


Trûorcrie 
et  poslM. 


10*   SERVICE    DE    LA    TELECRAPHIB    MILITAIRE. 

Art.  20.  Le  service  de  la  télégraphie  militaire  comprend,  en  temps  de  guerre, 
un  service  de  marche  ou  de  première  ligne,  un  service  d'étapes  ou  de  deuxième 
ligne  et  un  service  territorial  ou  de  troisième  ligne. 

Le  personnel  des  services  de  première  et  de  deuxième  ligne  se  recrute  parmi  les 
fonctionnaires  et  employés  ou  agents  de  l'administration  des  télégraphes,  volon- 
taires ou  assujettis ,  en  raison  de  leur  âge ,  aux  obligations  du  service  militaire. 

Tous  les  employés  et  agents  à  rappeler,  en  cas  de  mobilisation  générale ,  pour 
assurer  les  services  de  première  et  de  deuxième  ligne  des  armées ,  sont  désignés  d'a- 
vance et  organisés  en  tout  temps  en  sections  correspondant,  autant  que  possible, 
aux  circonscriptions  des  corps  d'armée.  Toutefois  ces  sections  ne  sont  mobilisées 


Télégr»pljîc. 


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280  RECONSTITUTION  DE  LA'  MÊFENSE  NATIONALE. 

quen  cas  de  guerre,  ou  par  ordre  du  Ministre  de  la  guerre,  poar  concoarir  aux 
grandes  manœuvres  de  corps  d'armée. 

Le  service  de  troisième  ligne  ou  de  Tintérieur,  comprenant  cdui  des  réseaux  des 
forteresses  ou  autres  établissements  militaires,  continue  à  être  assuré,  en  temps  de 
guerre,  par  les  ressources  et  les  moyens  ordinaires  de  Fadministralion  des  télé- 
graphes. 

Art.  21.  La  télégraphie  militaire  est  placée,  aux  armées,  sous  les  ordres  des 
chefs  d*état-major  des  armées ,  corps  d'armée  et  divisions. 

Des  décrets  rendus  sur  la  proposition  des  Ministres  de  la  guerre  et  de  f  intérieur 
fixeront  la  composition  des  directions  de  télégraphie  d'armée ,  la  situation  du  service 
télégraphique  vis-à-vis  de  fautorité  militaire ,  le  nombre  et  rcfiectif  des  sections  de 
première  et  de  deuxième  ligne  ;  ils  détermineront  la  nature  et  le  mode  d'entretien 
du  matériel  dont  ces  sections  doivent  être  constamment  pourvues,  et  arrêteront 
l'ensemble  des  dispositions  nécessaires  pour  compléter  l'organisation  de  la  télégra- 
phie militaire. 

Il"   SERVICE    MILITAIRE    DBS    CHEMINS    DE    PRR. 

cii«inius  de  fer.  Art.  22.  Le  serviçe  militaire  des  chemins  de  fer  comprend ,  en  temps  de  guerre: 
1°  le  service  en  deçà  de  la  base  d'opérations  sur  laquelle  Farmée  se  réunit;  s' le 
service  au  delà  de  cette  base. 

Art.  23.  Le  service  en  deçà  de  la  base  d'opérations  est  assuré ,  en  exécution  de 
l'article  36  de  la  loi  du  a4  juillet  1878,  par  les  ressources  et  les  moyens  ordinaires 
des  compagnies  de  chemins  de  fer,  requises  à  cet  effet.  Ce  service  est  préparé,  di- 
rigé et  surveillé  par  une  commission  militaire  supérieure  des  chemins  de  fer,  insti- 
tuée d'une  manière  permanente  sous  l'autorité  du  Ministre  de  la  guerre  et  sous  les 
ordres  de  laquelle  fonctionnent  des  commissions  de  lignes  et  des  commissions 
d'étapes. 

La  commission  militaire  supérieure  des  chemins  de  fer  est  composée  de  membres 
civils,  dont  deux  présentés  par  les  six  grandes  compagnies  de  chemins  de  fer,  et  de 
membres  miUtaires.  Elle  est  présidée  par  un  général  de  division.  Les  membres  civils 
sont  nommés  par  le  Ministre  des  travaux  publics,  les  membres  militaires  par  les 
ministres  de  la  guerre  et  de  la  marine. 

Art.  24.  Le  service  au  delà  de  la  basé  d'opérations  est  dirigé  par  une  commis- 
sion placée  à  Tétat-major  général  de  chaque  armée,  laquelle  prend  le  nom  de  dibec- 

TION  MILITAIRE   DBS  CHEMINS  DE  FER  DE  CAMPAGNE.  ■ 

L'exécution  du  service  est  confiée  à  des  commissions  militaires  de  chemins  de 
fer  de  campagne ,  autant  que  possible  en  nombre  égal  à  celui  des  voies  ferrées  prin- 
cipales utilisées  par  les  armées  ;  les  présidents  de  ces  commissions  ont  sous  leurs 
ordres:  i*  les  commandants  militaires  d'étapes  établies  sur  les  voies  ferrées  confor- 
mément à  l'article  26  de  la  loi  du  a4  juillet  1873  ;  a*  un  personnel  d'exécution. 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


281 


ART.  25.  Le  personnel  d  exécution  comprend  :  i°  les  compagnies  d  ouvrie»  de 
chemins  de  fer  du  génie  mentionnées  en  F  article  6  de  la  présente  loi  :  les  cadres  et 
les  effectifs  de  ces  compagnies  sont  complétés,  au  moment  de  la  mobilisation,  avec 
les  militaires  de  la  disponibilité  et  de  la  réserve  employés  dans  les  compagnies  ou 
au  service  du  contrôle  des  chemins  de  fer  ;  a**  des  sections  d*ouvriers  de  chemins 
(le  fer  organisées  en  tout  temps  et  d'une  manière  distincte  par  les  soins  et  avec  les 
ressources  des  diverses  compagnies  de  chemins  de  fer:  le  personnel  de  ces  sections 
est  recruté  parmi  les  ingénieurs  et  employés  attachés  au  service  des  compagnies , 
soit  volontaires,  soit  assujettis  au  service  militaire  en  exécution  de  Tarticle  36  de  la 
loi  du  27  juillet  187a. 

Dans  le  but  d'assurer  le  recrutement,  en  cas  de  mobilisation,  des  compagnies 
d  ouvriers  de  chemins  de  fer  du  génie ,  un  certain  nombre  de  militaires  ayant  ac- 
compli, dans  Tarme  du  génie,  une  année  de  service  effeclif  sous  les  drapeaux 
sont  détachés  dans  les  compagnies  de  chemins  de  fer  pour  y  compléter  leur  instruc- 
tion professionnelle.  Une  convention  entre  TÉlat  et  les  compagnies  déterminera  les 
conditions  dans  lesquelles  sera  donnée  celte  instruction. 

Les  militaires  mis  à  la  disposition  des  compagnies  de  chemihs  de  fer  seront  con- 
sidérés comme  étant  en  congé  pendant  le  temps  qu'ils  passeront  dans  ces  compa- 
gnies. Dans  le  cas  où  ils  viendraient  à  quitter  ces  compagnies  pour  une  cause  quel- 
conque, ils  devront  rejoindre  leurs  corps  dans  les  délais  réglementaires.  Ces  délais 
commenceront  à  courir  du  jour  de  la  cessation  du  service  ou  de  l'absence  du  service 
non  autorisée  par  l'autorité  militaire. 

La  constatation  de  la  cessation  du  service  ou  de  l'absence  non  autorisée  aura  lieu 
par  lautorité  militaire,  soit  d'office,  soit  sur  l'avis  des  compagnies. 


P«nonnel 
d'eMcalioa . 


Art.  26.  Les  nominations  relatives  aux  cadres  des  sections  mentionnées  en  lar- 
ticle  précédent  sont  faites  :  pour  les  officiers ,  dans  les  formes  déterminées  pour  la 
nomination  des  officiers  au  titre  auxiliaire;  pour  les  autres  grades,  par  le  Ministre 
de  la  guerre;  les  unes  et  les  autres  sur  les  propositions  des  compagnies,  approuvées 
par  le  Ministre  des  travaux  publics.  Le  contrôle  de  ces  sections  est  constamment  tenu 
à  jour;  un  état  des  mutations  survenues  est  adressé  tous  les  six  mois  au  Ministre  de 


h 


guerre. 


NomlnatioDS. 


Art.  27.  Des  décrets  rendus  sur  la  proposition  des  Ministres  de  la  guerre,  de  la 
marine  et  des  travaux  publics  régleront  la  composition  et  les  attributions  de  la  com- 
mission militaire  supérieure  des  chemins  de  fer,  des.  commissions  de  lignes  et  d*é- 
tapes,  ainsi  que  celles  des  directions  militaires  des  chemins  de  fer  de  campagne, 
des  conunissions  militaires  et  des  commandements  d'étapes.  Ces  directions,  com- 
missions et  commandements  comprendront  un  membre  appartenant  au  service  des 
chemins  de  fer.  Les  susdits  décrets  détermineront  également,  les  compagnies  enten- 
dues, la  composition  des  sections  d'ouvriers  de  chemins  de  fer,  le  nombre  de  ces 
sections  qui  doivent  être  organisées  à  l'avance  par  les  soins  et  avec  les  ressources  de 


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282  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

chaque  compagnie,  et  arrêteront  Tensemble  des  dispositions  nécessaires  pour  cooi 
pléter  Torganisation  du  service  militaire  des  chemins  de  fer. 

12*   I^GOLBfl   MILITAIRBS. 

Êcoiw  Art.  28.  Jusqu'à  ce  quil  ait  été  statué  sur  le  nombre,  la  nature  et  l  organisa- 

tion des  écoles  militaires  de  Tarmée,  ces  écoles  sont  :  le  Prytanée  militaire,  rÉoolc 
polytechnique,  TÉcole  spéciale  militaire  de  Saint-Cyr,  TÉcole  d'application  de  far- 
tillerie  et  du  génie,  TÉcole  d'application  d'élat-major,  l'Ecole  d'application  de  cava- 
lerie, l'École  de  médecine  et  de  pharmacie  militaire,  l'École  d'administration  do 
Vincennes ,  les  gymnases  militaires  et  les  écoles  régionales  de  tir,  les  écoles  régi 
mentaires  des  diverses  armes  et  les  écoles  d'artillerie,  les  écoles  des  sous-officiers . 
les  écoles  d'enfants  de  troupe. 

Il  sera  crée  une  École  militaire  supérieure  ^'^ 

Le  personnfil  milttaire  attaché  aux  six  premières  écoles  ci-dessus  mentionnées,  eiap 
partenant  aux  armes  de  V infanterie  et  de  la  cavalerie,  est  compté  en  dehors  des  cadres 
des  corps  de  troupe*  Le  personnel  de  ces  mêmes  écoles  appartenant  à  V artillerie,  aujéaie, 
au  service  d'état-major  et  aux  corps  administratifs  est  compté  numériquement  dam  le 
cadre  constitutif  de  ces  services  ^*\ 

La  composition  du  personnel  militaire  attaché  aux  écoles  est  déterminée  pr  dé- 
cret du  Président  de  la  République. 

Dans  les  écoles  d'artillerie  sont  maintenues  les  fanfares  et  musiques  d'instrumcDt^ 
chromatiques. 

l3*   JU8TIGB    MILITAIRE. 

ju»Uce.  Art.  29.  Le  service  de  la  justice  militaire  comprend  :  i*  les  parquets  et  les  greffes 

des  conseils  de  guerre  et  des  conseils  de  révision  ;  a*  les  ctablbsements  pénitentiaires 
et  les  prisons  militaires. 

La  composition  du  personnel  attaché  d*une  manière  permanente  aux  parquet  el 
greffe  de  chaque  conseil  de  guerre  et  de  révision ,  ainsi  qu'à  chaque  établîssenieat 
pénitentiaire  et  prison  militaire,  est  donnée  par  la  série  J  des  tableaux  annexés  à  la 
présente  loi,  sans  préjudice  des  modifications  qui  pourront  être  apportées,  par  la  loi 
d'administration  à  intervenir,  à  la  hiérarchie  des  officiers  d'administration  portés 
auxdits  tableaux. 

(^)  Décret  du  1 5  juin  1878.  (Journal  officiel  au  3 7 juin.) 

(')  Lcâ  olllciers  attachés  aux  six  premières  écoles  ci-dessus  mentionnées ,  et  appartenant  aiii 
armes  de  l'infanterie  et  de  la  cavalerie ,  sont  comptes  en  dehors  des  cadres  des  corps  de  troupe- 
Il  en  est  de  même  des  hommes  de  troupe  des  diverses  armes  qui  sont  attachés  à  toutes  lo 
écoles ,  à  Texccption  àe&  écoles  régimentaires  et  des  écoles  d'artillerie.  Les  ofljciers  attaches  ao^ 
écoles,  qui  appartiennent  à  Tartillerie,  au  génie,  au  service  d*état-major  et  aux  corps  admi- 
nistratifs, comptent  numériquement  dans  le  cadre  constitutif  de  ces  services.  (Loi  du  1 5  dé- 
cembre 1875.) 


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CADBES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


283 


Les  oflBâers  attachés  au  service  des  établissements  pénilenliaires  et  prisons  mili- 
taires sont  comptés  hors  cadres  et  remplacés  à  leurs  corps  de  troupe. 

Par  dérogation  aux  dispositions  spécifiées  en  l'article  a  de  la  présente  loi,  les 
cadres  du  service  de  la  justice  militaire  sont  déterminés  conformément  aux  besoins 
du  service  et  dans  la  limite  des  crédits  votés  :  en  ce  qui  concerne  les  parquets  et 
les  greffes,  par  un  décret  du  Président  de  la  République;  en  ce  qui  concerne  les 
établissements  pénitentiaires  et  les  prisons,  par  une  décision  ministérielle. 

Les  sous-oflBciers  ayant  Iroîs  ans  de  grade  de  sous-officier  qui  contractent  ou  ont 
contracté,  avant  Texpiration  de  leur  service  dansFarmée  active,  un  rengagement  de 
cinq  ans,  pourront,  à  Tâge  de  vingt-cinq  ans  accomplis,  être  nommés  aux  emplois 
de  commis  greffier  dans  les  parquets  militaires  et  de  sous-officier  comptable  dans  les 
établissements  pénitentiaires  et  les  prisons  militaires.  Us  seront  ensuite  maintenus 
comme  commissionnés  dans  le  service  de  la  justice  militaire  et  jouiront  des  avan- 
tages attachés  à  leur  emploi  spécial  ^^\ 

ik*  oépÔTS   DB   EUIORTB. 

Art.  30.  Le  personnel  attaché  d'une  manière  permanente  au  service  de  la  re- 
monte est  déterminé  par  le  tableau  n"*  5  de  la  série  B  annexée  à  la  présente  loi. 

Un  certain  nombre  d'officiers  de  cavalerie  sont  en  outre  détachés  de  leurs  corps 
dans  les  dépôts  de  remonte  en  qualité  d'officiers  acheteurs.  Ce  nombre  varie  suivant 
les  besoins  du  service. 

lô*  ArrAiBit  muGiius  ■■  ALGiin. 

Art.  31.  Les  affaires  indigènes  en  Algérie  comprennent  les  bureaux  arabes  et 
les  commandements  de  cercles. 

Le  personnel  des  bureaux  arabes  se  compose  d'officiers  hors  cadres  et  d* officiers 
détachés  des  corps  de  troupe. 

Le  personnel  hors  cadres  comprend  au  maximum  cinq  chefs  de  bataillon  ou  d'es- 
cadron et  soixante-dix  capitaines. 

Les  officiers  détachés  des  corps  de  troupe  sont  du  grade  de  lieutenant  ou  sous- 
lieutenant;  leur  nombre  est  variable  et  proportionnel  aux  besoins  du  service. 

Les  commandements  de  cerdes  sont  exercés  par  des  officiers  employés  en  Algérie 
et  désignés  à  cet  effet. 

En  temps  de  guerre,  ou  toutes  les  fois  que  l'intérêt  du  service  l'exige,  le  Ministre 
de  la  guerre  peut  mettre  hors  cadres  les  officiers  pourvus  de  commandements  de 
cerdes  et  les  remplacer  à  leurs  corps. 

Chapitre  V.  —  Gendarmerie,  sapenrs-pompiers  de  la  ville  de  Paris, 
Art.  32.  La  gendarmerie  comprend  :  la  gendarmerie  départementale  de  l'inté- 


RemoaU. 


Âigtrie. 


Geodarmet. 


(*)  La  loi  du  i5  décembre  1876  a  ajouté  Talinéa  suivant  :  «  a  défaut  de  candidats  remplissant 
les  rondilions  déterminées  {lar  rarticie  1*'  de  la  loi  du  a^  juilU-t  1873  et  par  le  prévint  ar- 
tidc,  il  sera  pourvu  aux  emplois  conformément  au  décret  du  29  août  i85ii.» 


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284  RECONSTITUTION  DE  lA  DÉFENSE  NATIONALE. 

rieur,  organisée  en  légions  eb  compagnies,  la  gendarmerie  d'Afrique,  la  gendar- 
merie mobile,  la  garde  républicaine  de  Paris,  la  gendarmerie  coloniale. 

Les  corps  de  troupe  de  la  gendarmerie  sont  constitués  conformément  aux  décrets 
et  règlements  actuellement  en  vigueur.  Par  dérogation  aux  dispositions  spédfiées  en 
farticle  a  de  la  présente  loi ,  les  cadres  de  la  gendarmerie  peuvent  être  modifiés, 
dans  la  limite  des  crédits  ouverts,  suivant  les  besoins  du  service. 

Saponn-  Art.  33.  Les  sapeurs-pompicrs  de  la  ville  de  Paris  constituent  un  régiment  d'io- 

pompiers         fanterie,  dont  la  composition  est  réglée  par  le  tableau  n*  9  de  la  série  A  annexée  à 

la  présente  loi.  Cette  composition  peut  être  modifiée,  de  concert  avec  la  ville  de 

Paris  et  suivant  les  besoins  du  service ,  par  décret  du  Président  de  la  République  ^^\ 

CHAPrrRE  VI.  —  Dispositions  particulières. 

Art.  34.  Le  Président  de  la  République,  sur  la  proposition  du  Ministre  delà 
guerre ,  détermine  la  composition  détaillée  sur  le  pied  de  guerre  de  tous  les  éléments 
constitués  des  armées  (personnel,  matériel,  services  auxiliaires),  et  fixe  les  règles 
du  passage  du  pied  de  paix  au  pied  de  guerre. 

Commissionn^  Art.  35.  Le  Ministre  de  la  guerre  est  autorisé  à  conserver  ^'^  sous  les  drapeaux, 
en  qualité  de  commissionnés ,  au  delà  de  la  limite  d*âge  fixée  par  Tarticle  5i  de  U 
loi  du  27  juillet  187a  :  i**  dans  les  corps  de  troupes  spécifiées  au  n*  1  de  farticie  T 
de  la  présente  loi,  les  militaires  appartenant  aux  petits  états-majors,  sections,  com- 
pagnies et  pelotons  hors  rang  desdits  corps  de  troupe,  y  compris  les  maîtres  d^es- 
crime,  dont  cent  pourront  être  pourvus  du  grade  d adjudant,  ainsi  que  les  ordon- 
nances des  officiers  sans  troupes  fournb  par  les  compagnies  du  train  des  équipages 
militaires;  les  militaires  appartenant  aux  compagnies,  escadrons  et  batteries,  et 
dont  rénumération  suit  :  sous-chefs  artificiers  et  sous-officiers  de  batterie,  dans  la 
proportion  du  quart;  sous-officiers  des  compagnies  d'ouvriers  d*artîUerie  et  d'arliiî- 
ciers;  premiers  maîtres  et  maîtres  maréchaux  ferrants;  sous-officiers  employés  aux 
écoles  régimentaires ;  ouvriers  de  toutes  armes,  tambours,  clairons  et  trompettes, 
dans  la  proportion  de  la  moitié;  personnel  des  compagnies  de  remonte,  dans  U 
proportion  du  tiers  ; 

a"*  Dans  les  états-majors  particuliers  de  Tartillerie  et  du  génie,  et  les  senices 
particuliers  de  farmée  spécifiés  au  n"*  3  de  Tarticle  i*'  et  organisés  au  chapitre  iv 
de  la  présente  loi ,  les  sous-officiers  et  assimilés ,  ainsi  que  le  personnel  employé  dans 
les  écoles  militaires; 

3"*  Le  personnel  de  la  gendarmerie ,  les  militaires  du  régiment  de  sapeurs-pom* 
piers  de  Paris  et  les  sous-officiers  du  personnel  administratif  de  farmée  territoriale  t*. 

<*^  Décret  du  3  juillet  1878.  (Journal  officiel  du  29.) 

(*)  La  loi  du  i5  décembre  1876  a  ajouté  les  mots  suivant:»  :  toa  à  réadmettre.* 
(')  La  loi  du  i5  décembre  1875  a  ajouté  ici  falinéa  suivant  :  «Les  militaires  qui  servent 
en  qualité  de  gagistes  seront  maintenus  dans  cette  position  jusqu  à  rexpiration  de  leur  enga- 
gement.» 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE.  285 

En  cas  d'inconduite  de  la  part  du  commissionoé,  le  Ministre  peut,  aur  l*avis  d*un 
conseil  de  discipline  ^^\  suspendre  les  effets  de  la  commission. 

Tout  militaire  commîssionné  a  droit,  après  quinze  années  de  service,  à  une  re- 
traile  proportionnelle  dont  le  taux  sera  décompté,  pour  chaque  année  de  service  et 
pour  chaque  campagne,  à  raison  d'un  vingt-cinquième  du  minimum  de  la  pension 
Hu  grade  dont  il  sera  titulaire  depuis  deux  ans  au  moins  ^. 

A  partir  de  vingt-cinq  ans ,  campagnes  comprises ,  le  tarif  à  appliquer  sera  celui 
de  la  loi  du  a6  avril  i855. 

Art.  36.  Sont  maintenus,  en  cas  d'appel,  à  la  disposition  du  Ministre  de  la  ma- 
rine, les  fonctionnaires,  les  agents  du  département  de  la  marine  et  des  colonies,  et 
le  personnel  employé  aux  travaux  dans  les  ports  militaires ,  arsenaux  et  élablisse- 
ments  de  la  marine,  compris,  aux  termes  de  la  loi  du  27  juillet  187a,  dans  la  ré- 
serve de  l'armée  active ,  dans  l'année  territoriale  et  dans  la  réserve  de  l'armée  ter- 
ritoriale. 

TITRE  II. 

Chapitre  VII.  —  Du  cadre  de  réserve  de  tétat-major  génère! 
el  des  officiers  de  réserve. 

Art.  37.  La  deuxième  section  du  cadre  de  l'état- major  général  comprend  :  1°  les    Ca Jr- de  n(ft«rv«. 
généraux  de  divbion  qui  ont  atteint  l'âge  de  soixante-cinq  ans  et  les  généraux  de 
brigade  qui  ont  accompli  soixante-deux  ans;  a**  les  officiers  généraux  qui,  n'ayant 
pas  atteint  la  limite  indiquée  ci-dessus ,  ont  été  placés  dans  cette  deuxième  section 
par  anticipation ,  conformément  aux  dispositions  de  l'article  8  de  la  présente  loi. 

Les  dispositions  du  présent  article  sont  applicables  :  i""  aux  membres  de  l'inten- 
dance que  les  lois  et  décrets  actuellement  en  vigueur  admettent  aux  cadres  de  ré- 
serve; a*  aux  médecins-inspecteurs  et  au  pharmacien -inspecteur  du  service  de  santé; 
3*  aux  fonctionnaires  du  contrôle  qui  pourront  être  investis  de  ce  privilège  par  la 
loi  à  intervenir  sur  l'administration  de  l'armée. 

Art.  38^^*'.  Il  est  créé  un  cadre  dit  d'officiers  de  réserve  servant  au  titre  auxiliaire,         Officim 
destiné  à  fournir  à  toutes  les  armes  et  à  tous  les  services ,  dans  chaque  corps  d'armée, 
le  personnel  de  complément  nécessaire  à  la  mobilisation  de  l'armée  active,  suivant 
les  prescriptions  de  l'article  i3  de'  la  loi  du  a4  juillet  1873.  Ces  officiers  rentre- 

(')  La  loi  du  i5  décembre  1876  a  modiGé  le  dernier  membre  de  phrase  ainsi  qu'il  suit  : 
t.^oit  suspendre  les  effets  dj  la  commission,  soit  révoquer  définitivement  le  militaire  com- 
missionaé,  suivant  la  gravité  des  faits  reprochés.» 

^^  La  loi  du  i5  décembre  1876  a  ajouté  ici  Falinéa  suivant  :  f  Ceux  qui  obliendraienl 
d'être  commissionnés  après  avoir  quitté  les  drapeaux  ne  pourront  réclamer  ladite  pension 
proportionnelle  qu'après  avoir  servi  cinq  ans  en  cette  nouvelle  qualité.  » 

^  Décret  do  1 5  juillet  1 876  relatif  aux  positions  des  officiers  et  assimilés  commissionnés ,  du 
cadre  de  réserve  servant  au  titre  auxilliaire.  Bull,  des  lois,  xu*  série,  n'  263-4345. 


Jo  nlservo 
auxîlîaîrec. 


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286 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


OiBden 
«le  nwrrt. 


Grades. 


ront,  autant  que  possible,  dans  les  corps  de  troupe  ou  dans  les  senrices  auxquels  ils 
appartenaient  pendant  leur  activité. 

Art.  39.  Le  cadre  des  officiers  de  réserve  est  constitué  au  moyen  de  nominations 
faites  parmi  :  i*"  les  officiers  généraux  de  terre  et  de  mer  et  fonctionnaires  assi- 
milés, en  retraite,  et  qui  en  feront  la  demande;  2*  les  officiers,  fonctionnaires  et 
agents  de  terre  et  de  mer  retraités  à  vingt-cinq  ans  de  service,  jusqu^à  ce  qu'Os 
aient  accompli  trente  années  de  service,  et  les  officiers,  fonctionnaires  et  ageols 
retraités  à  trente  ans  de  service  qui  en  feraient  la  demande;  3*  les  officiers,  fonc- 
tionnaires et  agents  de  1  armée  de  mer  retraités  qui  ne  seraient  pas  employés  dans  le 
service  de  la  marine  et  qui  désireraient  être  compris  dans  le  corps  des  officiers  de 
réserve  de  Tarmée  de  terre;  4^  les  officiers ,  fonctionnaires  et  agents  démissionnaires 
des  armées  de  terre  et  de  mer  qui ,  en  raison  de  leur  âge,  sont  astreints  aux  obliga- 
tions militaires ,  soit  dans  Tarmée  active ,  soit  dans  sa  réserve ,  et  les  officiers ,  fonction- 
naires et  agents  ayant  dépassé  cet  âge  qui  demanderaient  à  être  officiers  derésen-e. 

Les  officiers  compris  dans  les  alinéa  ci-dessus  devront  posséder  Taplibide  phy- 
sique et  les  qualités  morales  nécessaires; 

5°  Les  anciens  élèves  des  écoles  polytechnique  et  forestière ,  dans  les  conditions 
prévues  par  farticle  36  de  la  loi  du  a4  juillet  1873;  6"  les  engagés  conditionneis 
et  les  officiers  de  Tex-garde  nationale  mobile  nommés  sous-lieutenants  auxiliaires 
conformément  aux  articles  38  et  4i  de  la  même  loi^^^ 

Pourront,  en  outre,  être  nommés  officiers  de  réserve  :  7'  les  jeunes  gens  appar- 
tenant à  la  disponibilité  ou  à  la  réserve  de  Tarmée  active  et  exerçant  des  professions 
médicale,  pharmaceutique  ou  vétérinaire,  à  la  condition  d*être  pourvus  du  titre  de 
docteur  en  médecine  ou  de  pharmacien  de  première  classe,  ou  du  diplôme  de  vété- 
rinaire ;  ils  recevront  des  commissions  qui  les  affecteront  à  un  service  de  leur  spé- 
cialité; 8*  les  anciens  sous-officiers  libérés  du  service  dans  Tarmée  active,  mais  en- 
core astreints  au  service  dans  sa  réserve ,  qui  seraient  signalés  par  leurs  chefs  de 
corps  comme  s'étant  montrés  susceptibles  d'arriver  au  grade  d'officier  s'ils  étaient 
restés  en  activité  ^'^ 

Art.  40.  Les  officiers  de  réserve  nommés  en  vertu  des  paragraphes  6,7  et  8  de 
l'article  précédent  ne  pourront  obtenir  de  prime-abord  que  le  grade  de  sous-lieute- 
nant ou  une  commission  équivalente. 

A  l'exception  des  anciens  officiers,  fonctionnaires  et  agents  de  l'armée  active, 
lesquels  pourront  être  pourvus  du  grade  qu'ils  possédaient  avant  leur  retraite  ou 
leur  démission  et  obtenir  de  l'avancement,  nul  ne  pourra,  en  temps  de  paix,  pa^ 

f*^  La  loi  du  i5  décembre  1875  a  ajouté  ici  Talinéa  suivant  :  tll  en  est  de  n»émc  (b 
anciens  officiers  d*administration  auiiliaires  qui  peuvent  recevoir  des  commissions  équiva- 
lentes au  titre  de  fadministration.  > 

W  La  loi  du  i5  décembre  1876  a  ajouté  ici  Taiinéa  suivant  :  «Les  anciens  sous-offideR 
de  l'ex-gardc  nationale  mobile  qui  sont  assujettis  par  leur  âge  à  servir  dans  la  réscnre  et  qui 
remplissent  les  conditions  stipulées  à  l'article  hi  de  la  loi  du  i4  juillet  1873.1 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


287 


venir  dans  la  réserve  à  un  grade  supérieur  a  celui  de  capitaine,  au  grade  de  mé- 
decin-major de  seconde  classe  dans  le  corps  de  santé  ou  au  grade  d*officier  comp- 
table dans  les  services  administratifs. 

ART.  ^1.  Les  officiers  de  réserve  sont  nommés  au  choix  par  décret  du  Chef  de 
rÉlat,  sur  la  proposition  du  Ministre  de  la  guerre,  qui  les  répartit  dans  les  diffé- 
rents corps  ou  services  de  chaque  région  suivant  les  besoins,  conformément  aux 
prescriptions  de  Tarticle  1 3  de  la  loi  du  a4  juillet  1873.  Lorsque  ces  officiers  sont 
désignés  pour  être  employés,  soit  dans  les  exercices  et  manœuvres  prévus  par  les  ar- 
ticles 42  et  43  de  la  loi  du  27  juillet  1872,  soit  dans  tout  autre  service,  ils  auront  droit 
aux  honneurs,  à  la  solde  et  aux  prestations  en  usage  dans  Tarméc  active,  conformé- 
ment à  Tarticle  4o  de  la  loi  du  a  A  juillet  1 873  sur  Torganisation  générale  de  Tarmée. 

Art.  A2.  Le  Ministre  de  la  guerre  déterminera  les  règles  de  discipline  auxquelles 
seront  soumis ,  en  temps  de  paix ,  les  officiers  de  réserve. 

Art.  43.  A  grade  égal,  les  officiers,  fonctionnaires  et  agents  de  Tarmée  active 
auront  le  commandement  sur  les  officiers  de  réserve.  Ceux  ayant  déjà  servi  dans 
Tannée  active  conserveront  les  droits  au  commandement  que  leur  conférait  leur 
rtng  d'ancienneté  au  moment  où  ils  ont  quitté  Tarmée. 

Les  officiers  de  réserve  n*ayant  pas  servi  dans  Tarmée  active  ne  pourront,  dans 
aucun  cas,  exercer  les  fonctions,  soit  de  chef  de  corps  ou  de  service,  soit  de  com- 
mandant de  dépôt. 

Art.  kk,  A  Texpiration  de  leur  temps  de  service  dans  Tarroée  active  et  sa  ré- 
serve, les  officiers  de  réserve  passeront  dans  le  cadre  des  officiers  de  Tarmée  terri- 
toriale ,  à  moins  qu  ils  ne  demandent  à  être  maintenus  .dans  le  cadre  des  officiers 
de  réserve.  Leur  demande  sera  soumise  à  Tapprobation  du  Ministre,  qui  décidera 
suivant  les  besoins  respectifs  de  ces  deux  cadres  d* officiers. 

Les  officiers  qui  auront  été  maintenus  dans  le  cadre  des  officiers  de  réserve  pour- 
ront encore,  à  Texpiration  de  leurs  vingt  années  de  service  exigées  par  la  loi,  être 
conservés  sur  leur  demande  dans  ce  cadre ,  pourvu  qu  il^  continuent  à  remplir  les 
conditions  d*aptitude  nécessaires. 

Art.  45.  L*état  des  officiers  de  réserve,  le  mode  et  les  conditions  de  leur  avan- 
cement seront  réglés  par  les  lois  spéciales  relatives  à  Tétat  des  officiers  et  à  Tavance- 
ment.  U  y  sera  pourvu  transitoirement  par  décrets  du  Président  de  la  République. 

TITRE  III. 

DE  L'ARMÉE  TERRITORIALE. 


NomÎDBlMm». 


DÎBciplîne. 


Avanc«ni«Dt. 


Chapitre  VIII.  —  Composition  de  t armée  territoriale. 

Art.  46.  L  armée  territoriale  comprend  des  troupes  de  toutes  armes.  Conformé- 
ment à  l'article  3a  de  la  loi  du  a  A  juillet  1873,  ces  troupes  sont  organisées  par 


leirilorial*  : 
Composition . 


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Fourniture 
par  sabdivitioD.] 


Foamitiire 
par  région. 


Cavalerie. 


Services 
admînislratifa. 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

subdivision  de  région  pour  Tinfanterie  et  sur  Tensemble  de  la  région  pour  les  autrei 
armes. 

Art.  47.  Chaque  subdivision  de  région  fournit  un  régiment  d^inranlenf 
composé  de  trois  bataillons  à  quatre  compagnies  et  d'un  cadre  de  compagnie  de 
dépôt. 

Il  est  créé  un  second  régiment,  également  à  trois  bataillons,  dans  la  subdivision 
d*Aix,  en  raison  de  son  étendue. 

Les  cadres  des  régiments,  bataillons  et  compagnies  sont  les  mêmes  que  ceux  des 
unités  correspondantes  de  Farmée  active,  sous  cette  seule  réserve  que  les  régimentt 
sont  commandés  par  des  lieutenants-colonels. 

Le  cadre  des  compagnies  de  dépôt  sera  constitué  de  manière  à- pou  voir  fonrair 
une  section  de  dépôt  à  chacun  des  bataillons  des  régiments. 

Art.  48.  Chaque  région  fournit  :  un  régiment  d*artillerie,  ainsi  quun  certain 
nombre  de  compagnies  du  train  d*artillerie ,  un  bataillon  du  génie ,  un  escadron  à 
train  des  équipages  militaires. 

Les  cadres  des  régiments  d'artillerie ,  bataillons  du  génie  et  escadrons  du  train  de 
équipages  militaires ,  ceax  des  batteries  et  compagnies  dont  se  compose  chacun  de 
ces  corps  de  troupe ,  sont  les  mêmes  que  ceux  des  unités  correspondantes  de  Farmee 
active,  sous  cette  seule  réserve  que  les  régiments  d  artillerie  sont  commanda  par 
des  lieutenants-colonels. 

Le  nombre  des  batteries  et  compagnies  que  comprend  chacun  de  ces  corps  de 
troupe  est  déterminé  par  le  Ministre  de  la  guerre. 

Chaque  batterie  d'artillerie  ou  compagnie  du  génie  sera  composée,  pour  un  tiers 
au  moins,  d'anciens  soldats  ayant  appartenu  à  larme,  et,  pour  les  deux  autre» 
tiers,  d'auxiliaires  des  autres  armes,  lesquels  y  seront  incorporés  h  l'avance  et  eo 
porteront  l'uniforme  en  cas  de  rassemblement  ou  de  mobilisation. 

Art.  49.  Il  sera  formé  dans  chaque  région  un  nombre  d* escadrons  de  cavalerie 
qui  dépendra  des  ressoufces  en  chevaux  du  territoire. 

Les  anciens  soldats  de  cavalerie  qui  n'auront  pas  été  compris  dans  ces  for- 
mations d'escadrons  pourront  être  placés  dans  tel  autre  service  qu*il  sera  jugé  né- 
cessaire. 

Il  pourra  être  formé  des  escadrons  de  cavaliers  volontaires  avec  les  militaires  de 
l'armée  territoriale  qui  s'engageront  à  s'équiper  et  à  se  monter  à  leurs  frais.  Les 
montures  des  cavaliers  volontaires  seront  exemptées  de  la  réquisition  prévue  paris 
loi  du  i*'  août  1874. 

Art.  50.  L'organisation  des  différents  services  administratifs  de  l'armée  territo- 
riale sera  déterminée  par  le  Ministre  de  la  guerre. 

Art.  51.  En  dehors  des  cadres  appartenant  aux  corps  de  troupe,  l'organisalioD 
de  l'armée  territoriale  comporte  un  certain  nombre  d'ofEciers  de  dilTérentes  amies, 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


289 


»quels  sont  adjoints,  en  cas  démobilisation,  aux  commandements  des  places,  aux 
ommandements  des  étapes,  aux  états-majors  de  Tintérieur  et  à  ceux  des  corps 
'armée,  divisions  et  brigades  constitués  avec  les  troupes  de  ladite  armée.  Le 
ombre  et  la  natuire  des  emplois  à  conférer  à  ces  officiers  sont  déterminés  par  le 
Bnislre  de  la  guerre,  conformément  aux  besoins  de  la  mobilisation  et  de  la  dé- 
me  du  territoire. 

Art.  52.  L'effectif  administratif  permanent  et  soldé  de  Tarmée  territoriale,  prévu 
arle  troisième  paragrapbe  de  f  article  29  de  la  loi  du  2a  juillet  1878,  est  déter- 
doé  par  le  tableau  I  annexé  à  la  présente  loi. 

Le  personnel  administratif  affecté  par  ledit  tableau  aux  corps  de  troupe  d'infan- 
rie  est  rattaché  aux  bureaux  de  recrutement  des  subdivisions  régionales  et  placé 
m  les  ordres  des  commandants  de  ces  bureaux. 

Le  personnel  administratif  affecté  à  l'ensemble  des  corps  de  troupe  autres  que 
SIX  de  l'infanterie  est  établi  au  chef-lieu  de  la  région  et  relève  directement  de 
officier  supérieur  compris  dans  la  section  territoriale  de  l'état-major  général  du 
irps  d'armée,  et  qui,  aux  termes  de  Tarticle  16  de  la  loi  du  2a  juillet  1873,  cen- 
alise  le  service  du  recrutement  de  la  région. 

ART.  53.  Le  personnel  administratif  de  l'armée  territoriale  est  recruté  :  pour  les 
Oficiers,  parmi  les  officiers  en  activité  de  service  désignés  à  cet  effet  et  placés  en 
lission  hors  cadrea ,  et  parmi  les*officiers  en  retraite  ou  démissionnaires  âgés  de 
Iqs  de  vingt-neuf  ans ,  remplissant  les  conditions  qui  seront  déterminées  par  un 
Cernent  du  Ministre  de  la  guerre;  pour  les  sous-officiers,  parmi  les  sous-officiers 
e l'armée  comptant  douze  années  de  service,  dont  quatre  au  moins  comme  sous- 
fficier. 

La  solde  attribuée  aux  capitaines-majors ,  aux  officiers  adjoints  et  aux  sous-officiers 
st  celle  que  les  règlements  allouent  aux  capitaines ,  lieutenants  ou  sous-lieutenants 
t  soQs-officiers  employés  dans  le  service  du  recrutement. 

Le  traitement  des  officiers  en  retraite  est  complété  i  la  même  solde.. 

Art.  54.  Les  compagnies  de  canonniers  sédentaires  et  de  canonniers  vétérans 
10  département  du  Nord  font  partie  de  l'artillerie  de  l'armée  territoriale  et  sont 
ffectées  en  principe  aux  places  du  Nord.  En  conséquence ,  et  conformément  à  l'ar- 
icle  6  de  la  loi  du  27  juillet  187a,  ces  compagnies  ne  peuvent  se  réunir  en  armes 
(tt'en  vertu  d  une  autorisation  de  l'autorité  militaire. 

Les  dispositions  du  présent  article  ne  sont  pas  applicables  aux  hommes  de  ces 
liverses  compagnies  qui  doivent  encore  le  senrice  dans  l'armée  active  ou  dans  sa 
tserve. 


EffMiir 

•dnioUtrttir 
sold^. 


RpeintomcDl 
du  perMiiii»! 
■dmioittnlir. 


Canon  m'en 

da  d^partcmetil 

dn  Nord. 


Conventions. 


>9 


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290  RECONSTITUTrON  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Chapitre  IX.  —  Des  officiers  de  V armée  territoriale. 

Officiers  Art.  55.  Le  recrutement  des  cadres  de  Tarmée  territoriale  est  déterminé  parles 

à. r.ra,c«        articles  3 1,  36.  38 et  4 1  de  la  loi  du  24  juillet  1873. 

territoiûle.  t-ij»  ii  ii«i 

Peuvent  encore,  et  par  application  du  deuxième  paragraphe  du  n*  1  de  1  article 3i 
précité,  être  nommés  sous-lieutenants  dans  Tarmée  territoriale  les  anciens  soi»- 
officiers  de  Farmée  active  qui  ont  terminé  leurs  neuf  années  de  ser\ice  exigées  p 
la  loi  et  qui  satisferont  à  Texamen  indiqué  par  ledit  paragraphe. 

Sont,  en  outre,  officiers  dans  Tarmée  territoriale  tous  les  officiers  de  résemaa 
moment  où  ils  passent  dans  Tarmée  territoriale,  dès  qu  ils  ont  accompli  dans  FaroKc 
active  et  sa  réserve  le  temps  de  service  exigé  par  la  loi ,  et  s*iis  ne  sont  pas  main- 
tenus d'ailleurs  dans  le  cadre  des  officiers  de  réserve  conformément  à  l'article  4S 
de  la  présente  loi. 

Aitr.  56.  A  TexpiratioD  de  leur  temps  de  service  dans  f  armée  territoriale,  tous 
les  officiers  de  cette  armée  peuvent ,  sur  leur  demande  et  s'ils  remplissent  eooon 
les  conditions  d'aptitude  nécessaires ,  être  maintenus  dans  le  cadre  des  officiers  de 
ladite  ormée  jusqu'à  Tâge  de  soixante-cinq  ans  pour  les  officiers  supérieurs,  et  de 
soixante  ans  pour  les  autres. 

Art.  57.  a  égalité  de  grade,  les  officiers  de  Tarmée  active  ont  toujours  le  com- 
mandement sur  les  officiers  de  l'armée  territoriale. 

Les  dispositions  du  deuxième  paragraphe  de  l'article  43  de  la  présente  loi  sodI 
applicables  aux  officiers  de  l'armée  territoriale. 

Art.  58.  Les  dispositions  de  l'article  45  de  la  présente  loi  sont  applicables  m 
officiers  de  l'armée  territoriale. 


TITRE  IV. 

Chapitre  X.  —  Dispositions  transitoires. 

Art.  59.  Jusqu'à  ce  qu'il  ait  été  pourvu  à  la  complète  exécution  de  la  présente 
loi,  les  officiers  de  toutes  armes  pourront,  sur  leur  demande,  être  appelés  indistinc- 
tement par  le  Ministre  de  la  guerre ,  suivant  les  besoins  du  service  et  leur  aptitude 
dûment  constatée ,  à  occuper  dans  les  divers  corps  de  troupe  et  services  de  Tarmée 
les  emplois  nouveaux  dont  la  création  est  motivée  par  la  présente  loi. 

Éi«t-iii«jor  :  Art.  60.  Les  conditions  actuelles  de  fonctionnement  et  d'avancement  du  corp» 

vâDccmeat.      d'état-major  seront  maintenues  jusqu'à  la  promulgation  de  la  loi  spéciale  qui  réjilera 

le  service  général  d'élat-major.  Le  cadre  des  colonels,  lieutenants-colonels  et  diets 

d'escadrons  dudit  corps  pourra  être  complété  conformément  au  tableau  a  de  l^ 

série  F  annexée  à  la  présente  loi. 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  UARMÉE. 


291 


Art.  61.  L*aYaDcement  dans  le  train  d  artillerie  est  réglé  de  la  manière  sui- 
vante : 

Troupe.  —  L'avancement  roulera  sur  les  compagnies  de  la  même  brigade  d'ar- 
tillerie; toutefois,  à  défaut  de  candidats  dans  les  compagnies,  il  sera  pourvu  aux 
emplois  vacants  par  la  nomination  de  candidats  pris  sur  le  tableau  d'avancement 
établi,  à  cet  effet,  dans  les  régiments  d'artillerie. 

Officiers.  —  Les  sous-lieutenants  du  train  d'artillerie  sont  choisis  parmi  les  sous- 
officiers  du  corps  et  parmi  les  sous-officiers  d'artillerie  placés  sur  le  tableau  d'avan- 
cement pour  ce  grade.  Les  sous-officiers  du  train  d'artillerie  pourront  être  portés 
sur  le  tableau  d'avancement  pour  le  grade  de  sous-lieutenan^  d*artillerie  et  être 
promus  à  ce  grade. 

Les  capitaines  et  les  officiers  supérieurs  seront  pris  sur  tout  le  corps  du  train 
d'artillerie,  conformément  aux  lois  qui  régissent  l'avancement  du  corps  de  Fartil- 
lerie. 

Art.  62.  Les  compagnies  d'artificiers ,  l'état-major  du  parc  des  équipages  mili- 
taires et  des  compagnies  d'ouvriers  constructeurs  des  équipages  militaires,  supprimés 
par  la  présente  loi,  cesseront  de  fonctionner  à  la  date  que  déterminera  le  Ministre 
de  la  gaerre.  Le  personnel  de  ces  éléments  sera  versé  dans  l'artillerie. 

Chapitre  XI.  —  Dispositions  générales. 

Art.  63.  H  ne  sera  pourvu  aux  emplois  nouveaux  créés  par  la  présente  loi  qu'au  * 
fur  et  à  mesure  des  ressources  du  recrutement  des  cadres. 

Art.  64.  Des  règlements  ministériels  pourvoiront  k  la  complète  exécution  des 
dispositions  contenues  dans  la  présente  loi. 

Art.  65.  Sont  abrogées  toutes  les  dispositions  des  lois,  ordonnances,  décréta  et 
règlements  antérieurs  contraires  i  la  présente  loi. 

Délibéré  en  séances  publiques,  à  Versailles,  les  a  décembre  1874*  ao  janvier  et 
i3  mars  1876. 


Trtin 
d'ariiUerio  i 
AvABcement. 


Aiiificicra , 
«qaipagM. 


TABLEAUX 

ANNEXÉS  À  LA  LOI  RELATIVE  À  LA  CONSTITUTION  DES  CADRES 
ET  DBS  EFFECTIFS  DE  L*ARMÉE  ACTIVE  ET  DE  L*ARIiéE  TERRITORIALE  ^'^ 

SÉRIE  A. 
Tableau  1.  Composition  d*un  régiment  d*infanterie  de  ligne  à  quatre  bataillons  de  quatre 

'1)  Le  tableau  n*  3  de  la  série  A,  ceux  des  séries  G ,  D,  E ,  et  le  tableau  n*  3  de  la  série  F, 
ayant  été  modifiés  par  Teffet  des  changements  apportés  par  la  loi  du  1 5  décembre  1 875  à  celle 
<lu  i3  mars  de  la  même  année,  l^s  états  de  ces  tableaux  ont  été  rectifiés  d'une  manière  con- 
lonne  k  ces  innovations. 

19- 


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292  hECONSTinmON  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

compagnies,  plus  deux  compagnies  de  dépôt.  —  Tableau  2.  Composition  d*un bataillon dr 
chasseurs  à  pied  à  quatre  compagnies,  plus  une  compagnie  de  dépôt. —  Tableau  3.  Com- 
position d'un'  régiment  de  zouaves  à  quatre  bataillons  de  quatre  compagnies,  plustian 
compagnies  de  dépôt.  — Tableau  4.  Composition  d*un  régiment  de  tirailleurs  algéneuà 
quatre  bataillons  de  quati%  compagnies,  plus  une  compagnie  de  dépôt.  —  Tableau  5.  Corn- 
positon  de  la  légion  étrangère  à  quatre  bataillons  de  quatre  compagnies.  —  Tableau  6. 
Composition  d'un  bataillon  d'infanterie  légère  d'Afrique.  —  Tableau  7.  Composition  dW 
compagnie  de  fusiliers  de  discipline.  —  Tableau  8.  Composition  d'une  compagnie  de  jhoq- 
niers  de  discipline.  —  Tableau  9.  Composition  des  cadres  du  régiment  de  sapeurs-pompien 
de  Paris  (deux  bataillons  à  six  compagnies). 

Iafinieri«.  Tablsau  1.  Composition  d'vm  régiment  Jt infanterie  de  ligne  à  à  bataillonâ  de  4  compagnies, 

phu  2  compagnies  de  dépôt  (sur  le  pied  de  paix). 

éTAT-MAJOR   DU   REGIMENT. 

Officiers,  État-major,  Colonel,  i;  chevaux,  intérieur,  3;  Algérie,  3.  Lieutenani^nloiiel.  1; 
chev.,  intérieur,  3;  Algérie,  3.  Chefs  de  bataillon,  4;  chev. ,  intérieur,  4;  Algérie. 
8.  Major,  1  ;  chev.,  intérieur,  1;  Algérie,  i.  Médecin-major  de  i"*  classe,  1;  diev.,  iûU- 
rieur,  1  ;  Algérie,  3.  Capitaines adjudants-majon ,  4;  chev.,  intérieur,  4;  Algérie,  4. Capi- 
taine trésorier,  1.  Officier  d'habillement,  1.  Lieutenant  adjoint  au  trésorier,  1;  chev.,  Al- 
gérie, 1.  Sous-lieutenant  porte-drapeau,  1.  Médecin-major  de  3*  ciasse,  1;  chev.,  inté- 
rieur, 1  ;  Algérie,  3.  Médecin  aide>major,  1  ;  chev.,  intérieur,  1  ;  Algérie,  s.  Chef  de  mo- 
sique,  1.  Total  de  l'état-major  :  hommes,  19;  chevaux,  39. 

Troupe,  Petit  étal-major.  Adjudants,  4.  Tambour-major,  1.  Caporaux  tambours  ou  clairons,  i 
Caporsd  sapeur,  1.  Sapeurs  ouvriers  d'art ,  13.  Sous-chef  de  musique,  1.  Musiciens.  S8.— 
Section  hors  rang.  Adjudant  vaguemestre,  1.  Chef  armurier,  1.  Mûtre  d'escrime  (adjudiot 
oi|  sergent),  1.  —  Sergents,  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1.  Premier  secrétaire  de  l'id- 
joint  au  trésorier,  i.  (Il  n'est  pourvu  à  cet  emploi  que  d'après  les  ordres  du  Mini^. 
lorsque  les  bataillons  sont  éloignés  du  dépôt.)  Garde-magasin  de  l'habillement,  1.  Foor- 
rier,  1.  —  Caporaux .  s*  secrétaire  du  trésorier,  1.  Secrétaires  de  Tofficier  d'habillement  et 
de  l'officier  d'armement,  3.  Moniteur  d'escrime,  1.  Chargé  des  détails  de  rinfirmerie,  1 
Conducteur  des  équipages,  1.  Premier  ouvrier  armurier,  1.  Premier  ouvrier  tailleor,  1. 
Premier  ouvrier  cordonnier,  1.  — Soldats,  Secrétaire  du  colonel,  1.  Secrétaire  du  major.  1. 
Troisième  secrétaire  du  trésorier,  1.  Deuxième  secrétaire  des  officiers  d'habillement  et 
d'armement,  1.  Deuxième  secrétaire  de  l'adjoint  au  trésorier,  1.  Ouvriers  armurien.i 
Ouvriers  tailleurs,  3.  Ouvriers  cordonniers,  3.  Conducteur  de  chevaux  de  main,  1.  Cn 
conducteur  par  voiture  à  un  cheval  et  par  mulet  de  bftt.  Total,  93.  Enfant  de  troupe.  >• 

16   COMPAGRIBS. 

Capitaines ,16;  lieutenants ,16;  sous-lieutenants ,  1 6.  Total  des  officiers  ,48.  Sergents-majon, 
16;  sergents,  64;  sergents-fourriers,  16;  caporaux,  138;  tambours  oudairons,  32.  Totii 
des  hommes  des  cadres,  356.  Effectif  total  des  cadres  des  16  compagnies,  3o4.  Sol- 
dats, i,o56.  Effectif  total  des  16  compagnies,  1 ,36  o.  Enfants  de  troupe,  16.  (  Chaque  cors- 
pagnie  compte  dans  le  rang  :  i  soldat  ouvrier  cordonnier  et  1  soldat  ouvrier  tadleur,  pHis 
3  sapeurs  porteurs  d'outils,  ) 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE.  293 

DÉPÔT.   2  COHPAGNIES. 

Capitaines,  2;  lieutenants,  3  ;  sous-Heutenants ,  2.  Total  des  officiers,  6.  Sergents-majors,  a; 
sergents-fourriers,  a;  sergents,  8;  caporaux,  16;  tambours  ou  clairons,  4.  Total  des 
hommes  des  cadres,  3a.  Effectif  total  des  cadres  des  deux  compagnies,  38.  Soldats,  i3a. 
Effectif  total  des  deux  compagnies  de  dépôt,  170.  Enfanta  de  troupe,  a. 

Risuifi.  —  Officiers  supérieurs,  8;  officiers  des  autres  grades,  65;  sous-officiers,  caporaux  et 
hommes  des  cadres,  38 1.  Effectif  total  des  cadres  du  régiment,  45d.  Soldats,  1,188. 
Effectif  total  du  régiment,  i,64a.  Enfants  de  troupe,  19.  Chevaux  d*officier,  à  Tintérieur, 
16;  en  Afrique,  a3.  —  Pied  de  guerre.  Le  cadre  de  chaque  compagnie  active  comporte  en 
sus,  sar  le  pied  de  guerre,  1  lieutenant  on  sous-lieutenant  au  titre  auxiliaire,  1  caporal- 
foorrier,  k  sergents ,  8  ^poraux ,  a  tambours  ou  dairons. 

Tablkao  2.  Composition  «fan  bataiUon  de  chasseurs  à  pied  à  à  compagnies,  plus  i  compagnie         CkcMM» 
de  dépôt  (sur  le  pied  de  paix).  *  P'*^* 

ETAT-MAJOR  DU  BATAILLOlf, 

Ofâeri,  Èlal-major.  Chef  de  bataillon,  commandant,  1;  chev. ,  intérieur,  1;  Algérie,  a. 
Capitaine-major,  1.  Capitaine  adjudant-major,  1;  chev.,  intérieur,  1;  Algérie,  1.  Liente- 
tenant  trésorier,  1.  Officier  d*habillement  (lieutenant  ou  sous-lieu  tenant  ) ,  1.  Médecin-major 
de  deuxième  classe,  1  ;  chev.,  intérieur,  1  ;  Algérie,  a.  Médecin  aide-major,  i;  chev.,  inté- 
nenr,  1  ;  Algérie,  1.  Total  de  Tétai-major:  hommes,  7  ;  chevaux,  10. 

Troupe.  Petit  étai-major.  Adjudant,  1.  Sergent-major  dairon  ou  chef  de  fanfare,  1.  Caporal 
dairon,  i.  Chef  armurier,  1.  — Section  hors  rang.  Sergent-major  vaguemestre,  1.  Maitre  «. 

d'escnme  (adjudant  ou  sergent],  1.  —  Sergents,  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1.  Garde- 
magasin  dliabillement,  1.  Fourrier,  1.  —  Caporaux.  Deuxième  secrétaire  du  trésorier,  1. 
Conducteur  des  équipages,  1.  Premier  ouvrier  tailleur,  1.  Premier  ouvrier  cordonnier,  1. 
Ânnuner,  1.  —  Soldats,  Secrétaire  du  chef  de  bataillon,  1.  Secrétaire  de  Tofficier  d'ha- 
hîHement,  i.  Ouvriers  armuriers,  a.  Ouvrier  tailleur,  1.  Ouvrier  cordonnier,  1.  Un  con- 
dactear  par  voiture  à  1  cheval  et  par  mulet  de  bât  Total  du  petit  état-major  et  de  la  sec- 
tion hors  rang,  ao.  Enfant  de  troupe,  1. 

4  COMPAGNIES. 

Capitaines,  k.  Lieutenants,  4.  Sous-lieutenants,  4.  Total  des  officiers,  1  a.  Sergents-majors,  4. 
Sergents,  a 4.  Sergents-fourriers,  4.  Caporaux,  48.  Clairons,  16.  Total  des  hommes  des 
cadres,  96.  Effectif  total  des  cadres  des  4  campagnies,  108.  Soldats,  36o.  Effectif  total  des 
k  compagnies,  468.  Enfants  de  troupe,  4.  Chaque  compagnie  compte  dans  le  rang  :  1  sol- 
dat ouvrier  tailleur,  1  soldat  ouvrier  cordonnier,  plus  a  sapeurs  porteurs  d*outils. 

1    COMPA6NIB   DE  DÉPÔT. 

Capitaine,  1.  Lieutenant,  1.  Sous-lieutenant,  i.  Total  des  officiers  3.  Sergent-major,  1.  Ser- 
gents, 6.  Sei^ent-fonrrier,  1.  Caporaux,  i  a.  Clairons,  4.  Total  des  hommes  des  cadres,  a 4. 
Effectif  total  des  cadres  d*une  compagnie,  37.  Soldats,  70.  Effectif  total  de  la  compagnie ,  97. 
Enfant  de  troupe,  1. 

BÉsi'MÉ.  —  Officier  supérieur,  1  ;  Algérie,  1 .  Officiers  des  autres  grades ,  intérieur,  2 1  ;  Algérie, 


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294  RECONSTITUTION  DE  LA  DEFENSE  NATIONALE. 

21.  Sous-ofBcien ,  caporaux  et  hommes  des  cadres,  intériear,  i^o;  Algérie,  Uo.  Effectif 
total  des  cadres  du  bataillon  »  intérieur,  163;  Algérie,  162.  Soldats,  intérieur,  43o;  Alg^ 
rie,  5 10.  Effectif  total  du  bataillon,  intérieur,  692;  Algérie,  672.  Enfants  de  troupe,  Ute- 
rieur,  6.  Algérie,  6.  Gbevaux  d*offîcier,  intérieur,  à.  Algérie,  6.  — Pied  de  ^lunt. Guipi; 
cadre  de  compagnie  active  présente,  sur  le  pied  de  guerre,  la  même  composition  que  le 
cadre  des  compagnies  des  régiments  d'infanterie  de  ligne. 
L'effectif  en  simples  soldats  des  compagnies  actives  des  bataillons  de  chasseurs  à  pieddéUchés 
en  Algérie  est  de  110  hommes. 

• 
Zooaves.  Tablbau  3.  Composùion  ffmi  régiment  de  zouaves  à  4  bataUlons  de  â  compa^inia, 

plus  2  compagnies  de  dépôt  (sur  le  pied  de  paix). 

Officiers,  État-major,  Colonel,  i;  chev.,  a.  Lieutenant-colonel,  i;  chev.,  2.  Chefs  de  batiil- 
Ion,  4;  chev.,  8.  Major,  i  ;  chev.,  i.  Médecin-major  de  i"  classe,  i  ;  chev.,  i.CaphaiDeâ 
adjudants-majors,  4;  chev.,  4.  Capitaine  trésorier,  i.  Officier  d'habillement,  i,  Lieote- 
tenant  adjoint  au  trésorier,  i  ;  chev.,  i.  Sous-lieutenant  porte<lrapeaa,  i.  Médecin-majw 
de  2*  classe,  i  ;  chev.,  2.  Médecin  aide-major,  1  ;  chev.,  1.  Chef  de  musicpie,  1.  Totale 
rétat-maojr:  hommes,  19;  chevaux,  23. 

Troupe.  Petit  état-major.  Adjudants,  4.  Caporaux  tambours  ou  clairons,  4-  Caporal  sapeur,  1. 
Soldats  sapeurs,  12.  Sous-chef  de  musique,  1.  Soldats  musiciens,  38.  —  SeeÛQhhn 
rang.  Adjudant  vaguemestre,  1.  Chef  aiTnurier,  1.  — Sergents.  Premier  secrétaire  dn  tré- 
sorier, 1.  Premier  secrétaire  de  l'adjoint  au  trésorier,  1.  Garde  magasin  d'habillement,  i. 
Fourier,  1 .  —  Caporalux,  Deuxième  secrétaire  du  trésorier,  i .  Secrétaires  des  offiders  Hi- 
billement  et  d'armement,  3.  Moniteur  d'escrime,  1.  Chargé  des  détails  de  Finfirmerie,  1. 
Conducteur  des  équipages,  i.  Premier  ouvrier  armurier,  1.  Premier  ouvrier  tafllenr,  i. 
Premier  ouvrier  cordonnier,  1 .  —  Soldats.  Secrétaire  du  colond ,  1 .  Troisième  soGrétain 
du  tiésorier,  1.  Deuxième  secrétaire  de  l'officier  d'habillement,  1.  Secrétaire  du  major,  1. 
Deuxième  secrétaire  de  l'adjoint  au  trésorier,  1.  Ouvriers  armuriers,  5.  Ouvrien  tail- 
leurs, 5.  Ouvriers  cordonniers,  5.  Un  conducteur  par  voiture  à  1  cheval  et  par  mulet 
de  bât  Conducteurs  de  chevaux  de  main ,  3.  Total  du  petit  état-major  et  de  la  sedioa 
hors  rang\  90.  Enfant  de  troupe,  1 . 

16  GOMPAONIBS. 

Capitaines,  16.  Lieutenants.  16.  Sous-lieutenants,  16.  Total  des  officiers,  48.  Sergenti-nu- 
jors,  16.  Sergents-fourriers,  16.  Sergents,  96.  CaporauJi,  192.  Tambours  ou  clairoDs,  i$< 
Total  des  hommes  des  cadres,  368.  Effectif  total  des  cadres  des  16  compagnies,  ii6- 
Soldats,  2,000.  Effectif  total  des  16  compagnies,  s,4i6.  Enfants  de  troupe,  16. 

Chaque  compagnie  compte  dans  le  rang:  1  soldat  ouvrier  cordonnier,  1  soldat  ouvrier  tail- 
leur ,  plus  2  sapeurs  porteurs  d'outils. 

DÉPÔT.  2   COMPAGIflES. 

Capitaines,  2.  Lieutenants,  2.  Sous-lieutenants,  2.  Total  des  officiers,  6.  Sergeots-majors, r 
Sergents-fourriers,  2.  Sergents,  12.  Caporaux,  24.  Tambours  ou  dairoDs,  4.  Totil  «*« 
hommes  des  cadres,  44*  Effectif  total  des  cadres  des  deux  compagnies,  5o.  Soidatit  ^^' 
Effectif  total  des  deux  compagnies  de  dépôt.  90.  Enfants  de  troupe,  9. 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE.  295 

Rbsdmé.  — Officiers  supérieurs,  8.  Officiers  des  autres  grades,  65.  Sous^officiers,  caporaux 
et  hommes  des  cadres,  5ii.  Effectif  total  des  cadres  du  régiment  complet,  584.  Sol- 
dats, 3,o4o.  Effectif  total  du  régiment,  3,62 4>  Enfants  de  troupe,  19.  Chevaux  d*offi- 
cier,  33.  —  Pied  de  guerre.  Le  cadre  des  compagnies  de  zouaves  présente,  sor  te  pied 
de  guerre ,  la  même  composition  que  celui  >  des  compagnies  d*infanterie  de  ligne  de 
rintérieur. 

TiBLRAD  4.  Composition  (fait  régiment  de  tiraillears  algériens  à  à  hataUlons  de  U  compagnies.         Tirailleurs 
plus  i  compagnie  de  dépôt  (sur  le  pied  de  paix).  «Ig^nens. 

0§iâers.  Étai'^major,  Golond,  1;  cbev.,  a.  Lieutenant-colonel,  1;  chev.,  3.  Chefs  de  batail- 
lon, 4l;chev.,  8.  Major«  i;ch8Y.,  1.  Médecin-major  de  i**  classe,  1;  chev.,  a.  Capitaines 
adjudants-majors,  4;  chev.,  4.  Capitaine  trésorier,  1.  Officier  d^babillement ,  1.  Lieutenant 
adjoint  au  trésorier,  1;  chev.,  1.  Sous-lieutenant  porte-drapeau ,  1.  Médecin-major  de 
1*  classe,  1  ;  chev.,  3.  Médecin  aide-major,  1  ;  chev.,  1.  Total  de  Tétat-major:  hommes,  18; 
chev.,  33. 

Troupe.  Petit  état-major.  Adjudants,  4-  Sergent-major  clairon  ou  chef  de  fanfare,  1 .  Caporaux 
tambours  ou  clairons,  4.  Caporal  sapeur,  1.  Soldats  sapeurs,  13.  Clairons  musiciens,  20. 
—  Section  hors  ran^.  Adjudant  vaguemestre,  i.  Chef  armurier,  1.  Maître  d*escrime  (adju- 
dant ou  sergent),  1.  —  Sergents,  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1.  Premier  secrétaire  de 
l'adjoint  au  trésorier,  1 .  Garde-magasin  d*habillement,  1 .  Foarrier ,  1 . — Caporaux.  Deuxième 
serrétaire  du  trésorier,  1.  Secrétaires  des  officiers  d*habillement  et  d'armement,  3.  Mo- 
liiteur  d'escrime,  1.  Chargé  des  détails  de  Tinfirmerie,  1.  Premier  ouvrier  armurier,  1. 
Premier  ouvrier  tailleur.  1 .  Ouvrier  cordonnier,  1 .  —  Soldats.  Secrétaire  du  colonel ,  1 . 
Troisième  secrétaire  du  trésorier,  1.  Deuxième  secrétaire  de  Tofficier  d*habillement,  1. 
Secrétaire  du  major,  1.  Deuxième  secrétaire  de  Tadjoint  au  trésorier,  1.  Ouvriers  armu- 
riers, 5.  Ouvriers  tailleurs,  5.  Ouvriers  cordonniers,  5.  Un  conducteur  par  voiture  à 
1  cheval  et  par  mulet  de  bât.  Conducteurs  de  chevaux  de  main,  3.  Total  du  petit  état- 
major  et  de  la  section  hors  rang,  81.  Enfant  de  troupe,  1.  (11  nest  pourvu  aux  emplois 
de  secrétaires  de  fadjoint  au  trésorier  que  diaprés  les  ordres  du  Ministre,  lors<{ue  les 
bataillons  sont  éloignés  du  dépôt.  ) 

lÔ   COMPAGNIES. 

Capitaines,  16.  Lieutenants  en  premier  ou  en  second,  français,  16;  indigènes,  16.  Sous- 
lieutenants ,  français ,  16;  indigènes,  16.  Total  des  officiers,  80.  Sergents-majors,  français, 
16.  Sergents,  français,  33;  indigènes,  64.  Sergents-fourriers,  français,  16.  Caporaux  , 
français,  64;  indigènes,  ia8.  Tamboui*s  ou  clairons,  indigènes,  48.  Total  des  hommes  des 
cadres,  368.  Soldats,  3, a  4o.  Effectif  total  des  1 6  compagnies ,  3,688.  Enfants  de  troupe,  16. 

Chaque  compagnie  compte  dans  le  rang:  1  soldat  ouvrier  tailleur,  1  soldat  ouvrier  cordonnier, 
plus  a  sapeurs  porteurs  d'outils. 

COMPAGNIE   DR  DÉPÔT. 

Capitaine,  français,  1.  Lieutenant  en  premier  ou  en  second,  français,  1  ;  indigène,  1.  Sous- 
lieutenant,  français,   1;  indigène,  1.  Total  des  officiers,   5.-  Sergent-major,  français,   1.     ^ 
Sergent-fourrier,  français,  1.  Sergents,  français,  a;  indigènes,  4.  CajKJcaux,  français,  4» 
indigènes,  8.  Tambours  ou  clairons,  indigènes,  3.  Total  des  hommes  des  cadres,  33. 


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296  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Effectif  toUl  des  cadres  de  la  compagnie,  38.  Soldats,  30.  Effectif  loCai  de  U  compi. 
-gnie,  àS.  Enfant  de  troupe,  1. 
RÉSUMÉ.  —  Officiers  supérieurs,  8.  Officiers  des  autres  grades,  96.  Sous-officiers,  caponiu et 
hommes  des  cadres  ,472.  Effectif  total  des  cadres  du  régiment  complet,  675.  Soldats,  1,360. 
Effectif  total  du  régiment,  a,835.  Enfants  de  troupe,  18.  Chevaux  d*officier,  33.  — /W 
de  guerre.  Le  cadre  de  chaque  compagnie  comporte  en  sus,  sur  le  pied  de  guerre,  s  ler- 
gents ,  1  caporal-fourrier,  6  caporaux  et  1  tambour  ou  clairon. 

Légion  TABLEàU  5.  Composition  de  la  légion  étrangère  à  â  baUdUons  de  à  compagnies. 

ctimngire.  •  «  •  i 

Officiers,  Etat-major,  Colonel,  i  ;  chevaux,  2,  Lieutenant-colonel,  i  ;  chev.,  3.  Chefs  de  bi- 
taillon,  à\  chev.,  8.  Major,  i;  chev.,  i.  Médecin-major  de  i"  clasae,  i;  chev.,  i.  Capi- 
taines adjudants-majors,  4;  chev.,  4.  Capitaine  trésorier,  i.  Officier  d*hahiliemeot,  i. 
Lieutenant  adjoint  au  trésorier,  i;chev.,  i.  Soos-lieutenant  porte^rapeau,  i.  Médecm- 
major  de  a*  classe,  i;  chev.,  a.  Médecin  aide-major,  i;  chev.,  i.  Chef  de  musique,  i. 
Total  de  Tétat-major:  hommes,  19;  chevaux,  33. 

Troupe,  Petit  état-major.  Adjudants,  3.  Tambour-major,  1.  Caporaux  tambours  ou  clairons,  l 
Caporal  sapeur,  1.  Sapeurs  ouvriers  d*art,  is.  Sous-chef  de  musicpie,   1.  Musiciens,  38. 

—  Section  hors  rang.  Adjudant  vaguemestre,  1 .  Chef  armurier,  1 .  Biaître  d*escrime  (adjadiot 
ou  sergent)  ,1.  —  Sergents.  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1.  Premier  secrétaire  de  Fad- 
joint  au  trésorier,  1 .  Garde-magasin  de  Thahillement,  1 .  Fourrier,  1 .  —  Caponaue.  Deniiioe 
secrétaire  du  trésorier,  1.  Secrétaires  des  officiers  d'habillement  et  d^armement,  3.  Mo- 
niteur d*escrime,  1.  Chargé  des  détails  de  Tinfirmerie,  1.  Conducteur  des  équipages,  1. 
Premier  ouvrier  armurier,  1.  Premier  ouvrier  tailleur,  1.  Premier  ouvrier  cordoimier,  1. 

—  Soldais.  Secrétaire  du  colonel,  1.  Secrétaire  du  major,  1.  Troisième  secrétaire  du 
ti*ésorier,  1.  Deuxièmes  secrétaires  des  officiers  d'habillement  et  d'armement,  a.  Ouvrien 
armuriers,  4*  Ouvriers  tailleurs,  3.  Ouvriers  cordonniers,  3.  Un  conducteur  par  voilure  à 
I  cheval  et  par  mulet  de  bÂt  Conducteurs  de  chevaux  de  main ,  3.  Total  du  petit  état-n»yor 
et  de  la -section  hors  rang,  96.  Enfant  de  troupe,  1. 

(11  n'est  pourvu  aux  emplois  de  secrétaires  adjoints  au  trésorier  que  d'après  les  ordres  do 
Ministre ,  lorsque  les  bataillons  sont  éloignés  du  dépôt.  ) 

16  COMPAGNIES. 

Capitaines,  1 6.  Lieutenants ,  16.  Sous-lieutenants,  16.  Total  des  officiers,  48.  Sergenls-iM- 
jors,  16. Sergents,  96.  Sergents-fourriers,  16.  Caporaux,  193.  Tambours  ou  clairons,  iS. 
Total  des  hommes  des  cadres,  368.  Effectif  total  des  cadres  des  16  compagnies.  ii6. 
Soldats,  3,000.  Effectif  total  des  16  compagnies,  3,4 16.  Enfants  de  troupe,  16. 

Chaque  compagnie  compte  dans  le  rang  :  1  soldat  ouvrier  cordonnier,  1  soldat  ouvrier  tailleur, 
plus  3  sapeurs  porteurs  d'outils. 

RÉSUMÉ.  —  Officiers  supérieurs,  8.  Officiers  des  autres  grades,  69.  Sous-officiers,  caporaux  et 
hommes  des  cadres,  463.  Total  des  cadres  de  la  légion,  53o.  Soldats,  a, 000.  Effectif  total 
de  la  légion,  3,53o.  Enfants  de  troupe,  17.  Chevaux  d'officier,  33. 

Iiifauteri»  ingéra     Tablbau  6.  Composition  d'un  bataillon  d'infanterie légh'e  ^Afriqwe.  (Le  nombre  des  compagnie» 
d.\frii|u«,  gg|  déterminé  par  le  Ministre  de  la  guerre,  suivant  les  nécessités  du  service.) 

Officiers,  Etal-major.  Chef  de  bataillon  commandant,  i;  chevaux,   a.   Capitaine  adjudant- 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


297 


major,  i;  diev.,  i.  Capitaine-major,  i.  Lieutenant  trésorier,  i.  Officier  d'habillenient 
(lieutenant  ou  sous-lieutenant),  i.  Médecin-major  de  a*  classe,  i  ;  chev.,  3.  Médecin  aide- 
major  de  1"  classe,  1  ;  cbev. ,  i.  Total  de  Tétat-major:  hommes,  7;  chevaux,  6. 

Troupe.  Petit  étai-auijor.  Adjudant,  1.  Sergent-major  chef  de  fanfare,  1.  Caporal  clairon,  1. 
—  Section  hors  rang.  Chef  armurier,  1.  Sergent-major  vagueiaestre,  1.  —  Sergents.  Pre- 
mier secrétaire  du  trésorier,  1.  Garde-magasin  d^hahiilement,  1.  Fourrier,  1. —  Caporaux. 
Deoxième  secrétaire  du  trésorier,  1 .  Conducteur  des  équipages ,  1 .  Premier  ouvrier  tail- 
leur, 1 .  Premier  ouvrier  cordonnier;  1 .  —  Soldats.  Secrétaire  du  chef  de  bataillon ,  1 .  Se- 
crétaire du  capitaine-major,  1.  Secrétaire  de  fofficier  d*habillement,  1.  Ouvrier  armurier,  1. 
Ouvrier  tailleur,  1.  Ouvrier  cordonnier,  i.  Un  conducteur  par  voiture  à  1  cheval  et  par 
mulet  de  bât.  Total  du  petit  état-major  et  de  la  section  hors  rang,  18. 

Une  compagnie,  Capitaine,  1.  Lieutenant,  1.  Sous-lieutenant,  1.  Total  des  officiers,  3.  Sergent- 
major,  1.  Sergent-fourrier,  1.  Sergents,  6.  Caporaux,  13.  Gairons,  3.  Total  des  hommes 
des  cadres,  a3.  Effectif  total  des  cadres  de  la  compagnie,  36.  Soldats,  dont  i/4  au 
maiimum  de  i'*dasse,  300.  Effectif  total  de  la  compagnie,  336.  Enfant  de  troupe,  1. 


Tableau  7.  Composition  <tnne  compagnie  deJasUiers  de  disdpUne. 

Ofàers.  Capitaine,  1.  Lieutenants,  dont  1  faisant  fonctions  de  trésorier,  3.  Sous-lieutenant,  1 .  * 
—  Troape.  Chef  armurier,  i.  Sergent-major,  1.  Sergent-fourrier,  1.  Sergents,  16.  Capo- 
ral-fourrier, 1.  Caporaux,  16.  Sergent  garde-magasin  vaguemestre,  1.  Caporal  premier  ou- 
vrier tailleur,  i .  Caporal  premier  ouvrier  cordonnier,  1 .  Tambours  ou  clairons ,  3.  Un  soldat 
conducteur  par  voiture  à  1  cheval  et  par  mulet  de  bAt  (Chaque  compagnie  de  fusiliers  de 
discipline  compte  dans  le  rang  :  1  soldat  ouvrier  tailleur,  1  soldat  ouvrier  cordonnier.) 
Effectif  total  des  cadres  de  la  compagnie,  46.  Soldats,  effectif  indéterminé.  Enfants  de 
troape,  a.  Cheval  d*officier,  1. 


Fauiicr* 


Tableau  8.  Composition  d^ane  compagnie  de  pionniers  de  discipline. 

OJEciers.  Capitaine,  1.  Lieutenant,  1.  Sous-lieatenant,  1.  —  Troupe.  Sergent-major,  1.  Ser- 
gent-fourrier, 1.  Sergent*,  8.  Caporaux,  8.  Sergent  garde-magasin  vaguemestre,  1.  Caporal 
premier  ouvrier  tailleur,  1 .  Caporal  premier  ouvrier  cordonnier ,  1 .  Tambours  ou  clairons ,  s. 
Un  soldat  conducteur  par  voiture  à  1  cheval  et  par  mulet  de  bât.  Effectif  total  des  cadres 
de  la  compagnie ,  a6.  Soldats ,  effectif  indéterminé.  Enfants  de  troi^,  3 .  Cheval  d*officier,  1 . 
^  La  compagnie  compte  dans  le  rang  1  soldat  ouvrier  tailleur,  1  soldat  ouvrier  cordonnier.) 


Piooaier» 
do  dÎMipUa*. 


Tableau  9.  Composition  des  cadres  du  régiment  de  sapeutéfompiers  de  Paris. 
(3  bataillons  à  6  compagnies.) 

ÉTAT-MAJOR  AU  RiGIMBlIT. 

Ofiàers.  Etat-mayor.  Colonel,  1  ;  chevaux,  3.  Lieutenant-colonel,  1  ;  chev.,  3.  Chefs  de  ba- 
taillon, 3;  chev.,  3.  Major,  i\  chev.,  1.  Médecin-major  de  1'*  classe,  1  ;chev.,  1.  Capi- 
taine-ingénieur, I  ;  chev.,  1.  Capitaines  adjudants-majors,  3;  chev.,  3.  Capitaine  instruc- 
teur, 1  ;  chev. ,  1 .  Capitaine-trésorier,  1 .  Capitaine  d'habillement ,  1 .  Médecins  aides-majors 
de  1** classe,  3;  chev.,  3.  Total  de fétat-major: hommes,  i4; chevaux  i4. 

Troupe.  Petit  état-major.  Adjudants,  3.  Chef  armurier,  1 .  Sergent*major  garde-magasin ,  1.  Ser- 
gent secrétaire  du  colonel ,  1 .  Sergent  chef  de  fanfare ,  1 .  Sergent  premier  secrétaire  du 


SapMirt- 
pompien. 


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298  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

trésorier,  i  Caporal  deuxième  secrétaire  du  trésorier,  i.  Caporal  dairon,  i.  Total  da  petit 
état^major,  lo. 

la  COMPAGNIES. 

Capitaines,  13 ,  dont  6  de  1"  classe  et  6  de  2*  classe.  Lieutenants,  13,  dont  6  de  t^*  classe  et 
6  de  a*  ciasse.  Sôus-Iieutenants ,  1 3.  Total  des  ofl&ciers,  36.  Sergents-majors,  1 2.  Sergeots,7]. 
Sergents-fourriers,  12.  Caporaux  de  i**  classe,  lià.  Caporaux  de  2*  classe,  2^0.  Clai- 
rons, 36.  Total  des  hommes  d&i  cadres,  5 16.  Effeclif  des  cadres  des  13  compagnies,  oSi. 
Enfants  de  troupe,  34. 

RisuMé.  Officiers  supérieurs,  6.  Officiers  des  autres  grades,  d4-  Sousp-officiers,  caporaoi  et 
hommes  des  cadres,  636.  Effectif  total  des  cadres  du  régiment,  676  (^).  Enfants  de  troupe, 
24.  Chevaux  d'officier,  id. 

Nota.  La  solde  et  Tentretien  de  ce  régiment  sont  entièrement  à  la  charge  de  la  ville  de  Paris; 
mais  les  officiers ,  sous-officiers  et  soldais  font  partie  intégrante  de  farme  d'infanterie. 


SERIE  B. 

Tahleau  1.  Composition  d'un  régiment  de  cavalerie  à  5  escadrons  (cuirassiers,  dFa|;ons,  chas- 
seurs et  hussards).  —  Tableau  2.  Composition  d'un  régiment  de  chasseurs  d'Afrique  à 
6  escadrons.  —  Tableau  3.  Composition  d'un  régiment  de  spahis  à  6  escadrons.  —  Ta- 
bleau 4.  Composition  d'une  compagnie  de  cavalerie  de  remonte.  —  Tableau  5.  Lffecdf  du 
personnel  attaché  d'une  manière  permanente  au  service  de  la  remonte. 

Cavalerie.  Tablbau  I.  Composition  Jtan  régiment  de  cavalerie  à  5  escadrons  (pied  de  paix.) 

CUIRASSIERS,   DRAGONS,   CHASSEURS  ET   HUSSARDS. 

I 

Officiers,  État-major.  Colonel,  1;  chevaux  3.  Lieutenant-colonel,  1;  chev.,  3.  Chefs  d*e>ca  | 
drons,  3  ;  chev.,  \,  Major,  1  ;  chev.,  s.  Capitaine  instracteur,  1  ;  chev.,  2.  Capitaines  adju-  J 
dants-majora  (ces  emplois ,  au  nombre  de  deux ,  sont  remplis ,  en  temps  de  paix ,  par  des  capi- 
taines en  second  d'escadron).  Capitaine  trésorier,  1  ;  chev.,  1.  Officier  d'habUiemeni ,  1; 
chev.,  I.  Lieutenant  on  sous-lieutenant  adjoint  au  trésorier,  1  ;  chev.,  1.  Lieutenant  ou 
sous-lieutenant  porte-étendard,  1  ;  chev.,  1.  Médecin-major  de  a*  classe,  i  ;chev.,  1.  MédeciD 
aide-major,  1  ;  chev.,  1.  Vétérinaire  en  premier,  1;  chev.,  1.  VéiériDaire  en  second,  1: 
chev.  1.  Aide- vétérinaire  1  ;  chev.,  1.  Total  de  l'état-major  :  hommes  i5;  chev.,  33. 

Troupe.  Petit  itat-major.  Adjudants,  a  ;  chev. ,  3  ;  Adjudant  vaguemestre,  1  ;  chev.  1.  Maréchal 
des  logis  (trompette-major),  1;  chev.  1.  Brigadier-trompette,  1;  chev.,  1.  —  PtloUm  kors 
ron^.  Chef  armurier,  1.  Maître  d'escrime,  1.  Adjudant  ou  maréchal  des  logis,  1. —  Vo- 
réchaux  des  logis.  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1.  Garde-magasin  d'habiUemeot,  1. 
Chargé  de  l'infirmerie  des  chevaux  et  du  détail  des  écuries.  1.  Maître  sellier,  1.  Brigadier- 
fourrier,  1.  —  Brigadiers.  Deuxième  secrétaire  du  trésorier,  1.  Prévôts  d*armes,  2.  Chargé  1 
de  l'infirmerie  des  hommes,  1.  Premier  ouvrier  armurier,  1.  Premier  ouvrier  sellier,  1  Pit- 
mier  ouvrier  tailleur,  1.  Premier  ouvrier  bottier,  1.  —  Cavalerie.  Secrétaire  du  colonel,  1. 

('>  Plus  1 3  sergents  et  1 80  sapeurs  de  a*  classe ,  à  raison  de  i  sergent  et  de  1 5  sapeurs  par  compagnie- 
(Décret  du  a  juillet  1878.) 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  LARMÉE.  299 

Troisième  secrétaire  du  trésorier,  i.  Deuxième  secrétaire  de  Tadjoint  au  trésorier,  i.  Se- 
crétaire du  major,  i.  Secrétaire  de  Tofficier  d'habillement,  i.  Attachée  Tinfirmerie  des 
chevaux,  i.  Conducteurs  des  équipages  régimentaires,  5.  Mulets  ou  chevaux  de  bât,  7. 
'  Ottoriers.  Armuriers ,  a.  Sellier,  1.  Tailleur,  1.  Bottier,  1.  Total  du  petit  éut-major  et 
du  peloton  hors  rang  :  hommes,  87 ,  chevaux  ou  mulets,  1 2.  Eniant  de  troupe,  1. 

5  ESCADROIIS. 

Capitaines  conunandants,  5;  chevaux,  10.  Capitaines  en  second,  5;  chev.,  10.  Lieutenants  en 
premier,  5  ;  chev. ,  5.  Lieutenants  en  second ,  5  ;  chev. ,  5.  Soas-lieatenaats ,  10;  chev. ,  1  o. 
Total  des  officiers  :  hommes,  3o;  chev.,  do.  Maréchaux  des  logis  chefs,  5;  chev.,  5.  Maré- 
chaux des  logis,  3o;  chev.,  3o.  Maréchaux  des  logis  fourriers,  5;  chev.,  5.  Brigadiers- 
fourriers,  5;  chev.,  5.  Brigadiers,  69;  chev.,  60.  Brigadiers  maîtres  maréchaux  ferrants 
(dont  un  premier  maître  maréchal  des  logis),  5;  chev.,  5.  Aide»-maréchaux  ferrants,  10; 
chev.,  10.  Trompettes,  20;  chev.,  30.  Total  des  hommes  des  cadres,  i4o;  chev.,  i4o.  Ca- 
valiers, 610;  chev.,  5 3 5.  Effectif  total  des  5  escadrons  :  hommes,  780;  chev.,  706.  Enfants 
de  troupe,  10. 

Chaque  escadron  compte  dans  le  rang  :  1  ouvrier  sellier,  i  ouvrier  tailleur  et  1  ouvrier  hottier. 

RisuMi.  Officiers  supérieurs,  5;  chev.,  1  a.  Officiers  den  autres  grades,  ào;  chev.,  5i.  Sous- 
officiers,  brigadiers  et  hommes  des  cadres,  177;  chev.  iSa.  Cavaliers,  610;  chev.,  53$. 
Effectif  total  du  régiment  :  hommes,  833;  chev.,  7^0.  Enfants  de  troupe,  11.  —  Pied 
de  goerre.  Le  cadre  de  chaque  escadron  comporte  en  sus,  sur  le  pied  de  guerre,  1  lieute- 
nant ou  sous-lieutenant  au  titre  aiixilliaire,  3  maréchaux  des  logis  et  à  brigadiers. 

Tableau  2.  Gon^iîcion  «fan  régiment  de  ckassean  ^Afrique  à  6  escadron*  CHimm» 

(pied  de  paix.)  d'Afriquo. 

BTAT-MAJOR   DU   RiciMENT. 

Ofciers.  Etat-major,  Colonel ,  1  ;  chev.,  3.  Lientenan^colonel ,  1  ;  chev.,  3.  Chefs-d*escadrons ,  3  ; 
chev.,  6.  Major,  1  ;  chev.,  3.  Capitaine  instructeur,  1  ;  chev.,  3.  Capitaines  adjudants-majors 
(ces  emplois,  au  nombre  de  trois,  sont  remplis,  en  temps  de  paix,  par  des  capitaines  en 
second  d'escadron).  Capitaine  trésorier,  1;  chev.,  1.  Officier  d'habillement ,  1;  chev.,  1. 
Lieutenant  ou  sous-lieutenant  adjoint  au  trésorier,  1  ;  chev.  1 .  Lieutenant  ou  sous-lieu- 
tenant porte-étendard,  1;  chev.,  1. — Médecins,  Majors  de  3*  classe,  1;  chev.,  1.  Aides- 
majors,  3;  chev.,  3.  —  Vétérinaires.  En  premier,  1;  chev.,  1.  En  second,  1;  chev.  1. 
^de,  1.  chev.  1.  Total  de  fétat-major:  hommes,  17,  chev.  36. 

Troupe.  Petit  état-major.  Adjudant,  3;  chev.,  3.  Adjudant  vaguemestre,  1  ;  chev.,  1.  Maréchal 
des  logis  (trompette -major),  1;  chev.,  1.  Brigadier-trompette,  1;  chev.,  1.  —  Peloton 
hors  rang.  Chef  armurier,  1.  Maître  d*escrime  (adjudant  on  maréchal  des  logis).  —  Mare- 
ckoMs  des  logis.  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1.  Garde-magasin  d*habillement ,  1.  Chargé 
de  finfirmerie  des  chevaux  et  du  détail  des  écuries,  1.  Maître  sellier,  1.  Briguer  four- 
rier, 1.  —  Brigadiers,  Deuxième  secrâaire  du  trésorier,  1.  Premier  secrétaire  de  fadjoint 
au  trésorier,  1.  Chargé  de  l'infirmerie  des  hommes,  1.  Prévôt  d'armes,  1.  Premier  ou- 
vrier armurier,  1.  Premier  ouvrier  sellier,  1 .  Premier  ouvrier  tailleur,  1.  Premier  ouvrier 
hottier,  1.  — CaoaUers.  Secrétaire  du  colonel,  i  ;  chev.,  1.  Secrétairo  du  major,  1.  Troi- 
ûème  secrétaire  du  trésorier,  1.  Deuxième  secrétaire  de  l'adjoint  au  trésorier,  i.  Secrétaire 


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300  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

dofiBcter  d*habiiiement,  i .  Attaché i  rinfirmerie  des  chevaux,  i .  Conducteurs  des  équipages 
régimentaires,  9.  Chevaux  ou  mulets  de  bât,  9.  —  Ouoriers.  Armuriers,  3.  Sdlier,  1.  TaiJ- 
leur,  1.  Bottier,  1.  Total  du  petit  état-major  et  du  peloton  hors  rang  :  hommes,  43  ;  che- 
vaux ou  mulets,  16.  Enfant  de  troupe  1 . 

6    ESCADRONS. 

Capitaines  commandants ,  6  ;  chev.,  1  a .  Capitaines  en  second ,  6  ;  chev.,  1  a .  Lieutenant  en  pre- 
mier, 6;chev.,  6.  Lieutenant  en  second,  6;  chev.,  6,  Sous-Heulenants,  18; chev.,  18. Total 
des  officiers  :  hommes,  4a  ;  chev.,  54-  Maréchaux  des  logis  chefs,  6;  chev.,  6.  Marécfaaoi 
des  logis,  48;  chev.,  48.  Maréchaux  des  logis  fourriers,  6;  chev.,  6.  Brigadiers-fourriers,  6; 
chev.,  6.  Brigadiers,  96;  chev.,  96.  Brigadiers  maîtres  maréchaux  ferrants  (dont  1  pre- 
mier maître  maréchal  des  logis),  6;  chev.,  6.  Aides-maréchaux  ferrants,  la  ;  chev.;  13. 
Trompettes ,  a4  ;  chev. ,  a4.  Total  des  hommes  des  cadres,  a»4  ;  chev. ,  ao4.  Cavaliers,  732 ; 
chev.,  63o.  Effectif  total  des  6  escadrons  ;  hommes,  978;  chev.,  888.  Enfants  de 
troupe,  12. 

Chaque  escadron  compte  dans  le  rang  :  1  ouvrier  sellier,  1  ouvrier  bottier,  1  ouvrier  tailleor. 

RÉSUMÉ.  Officiers  supérieurs:  hommes,  6;  chev.,  i4.  Officiers  des  autres  grades,  53;  chev.. 
66.  Sous-offiders,  brigadiers  et  hommes  des  cadres,  a 47;  chev.,  aao.  Cavaliers,  73s; 
chev.,  63o.  Effectif  total  du  régiment:  hommes,  i,o38;  chev.,  930.  Enfants  de  troupe,  )3. 

—  Pied  de  guerre.  Chaque  escadron  comporte  en  sus,  sur  le  pied  de  guerre,  1  lieutenant 
ou  sous-lieutenant  au  titre  auxiliaire,  a  maréchaux  des  logis,  4  brigadiers. 

j^    1^.^  TA.BLEAU  3.  Composition  £jui  régiment  de  spahis  à  6  escadrons. 

Officiers,  Ètat^major,  Colonel  ou  lieutenant -colonel  commandant  le  régiment,  1  ;  chevaux,  3. 
Chefs  d'escadrons,  2  ;  chev.  4.  Major,  1  ;  chev.,  2.  Capitaines  adjudants-majors  (ces  empiois, 
au  nombre  de  trois ,  sont  remplis  en  temps  de  paix  pqr  des  capitaines  en  second  d'escs- 
dron).  Capitaine  trésorier,  1  ;  chev.,  1.  Officier  d*habiliement,  1  ;  chev.,  1.  Lieutenant  ou 
sous-lieutenant  adjoint  au  trésorier,  1  ;  chev.  1.  —  Médecins.  Major  de  2*  classe,  1  ;  chev.,  1. 
Aides^major,  a  ;  chev.,  2.  —  Vétérinaires.  En  premier,  1  ;  chev.,  1.  En  second,  1  ;chev..  1. 
Aide,  1  ;  chev.,  1.  Total  des  hommes,  i3  ;  chev.,  18. 

Troupe,  Petit état-ma^or.  Adjudant  vaguemestre,  1  ;  chev.,  1.  Brigadier-trompette  1  ;  chev.,  1. 
Trompettes,  2;  chev.,  2.  Maréchaux  ferrants,  3.  Chef  armurier,  1.  —  Maréduuxies 
logis.  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1.  Garde-magasin  d'habillement,  1.  Brigadier-four- 
rier,  1 .  Brigadier  deuxième  secrétaire  du  trésorier,  1 .  —  Cavaliers.  Secrétaire  du  colonel ,  1  ; 

—  du  major,  1  ;  —  du  trésorier,  1  ;  —  de  Tofficier  d'habillement,  1.  Attaché  à  rinfirmerie 
des  chevaux,  i.  Ouvriers  armuriers,  4.  Ordonnances  des  officiers  français,  i5;chev.,  iS, 
dont  3  chevaux  ou  mulets  de  bât.  Total  des  hommes,  56;  chev.,  19.  Enfant  detroope.  1. 

6    ESCADRONS. 

Capitaines  commandants,  6;  chev.,  13.  Capitaines  en  second,  6  ;  chev.,  la.  Lieutenants  eo 
premier,  6  ;  chev.,  6.  Lieutenants  en  second,  6  ;  chev.,  6.  Sous-lieutenants,  18;  chev..  18. 
Total  des  officiers  :  hommes,  4a;  chev.,  54.  Maréchaux  des  logis  chefs,  6  ;  chev.,  6.  Maré- 
chaux des  logis,  48  ;  chev.,  48.  Maréchaux  des  logis  fourriers,  6  ;  chev.,  6.  Brigadiers- 
fourriers,  6;  chev.,  6.  Brigadiers,  96;  chev.,  96.  Cavaliers  élèves  brigadiers,  la.  Cavalien 
ordonnances  des  officiers  français,  3o;  chev.,  3o.  Trompettes,  34;  chev.,  34*  Brigadier) 
maîtres  maréchaux-ferrants ,  dont  1   premier  maître  maréchal  des  logis,  6;  chev..  6.  Aides- 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE.  301 

maréchaux  ferrants,  18;  chev.,  18. —  Oangrieri,  Tailleurs,  13;  chev.,  6.  Bottiers,  13; 
cher.  6.  Selliers,  13;  chev.,  6.  Total  des  hommes  des  cadres,  388;  chev.,  370.  Spahis: 
hommes,  780;  chev.,  780.  Effectif  total  des  escadrons  :  hommes,  i,tio;  chev.,  i,io4. 
Enfants  de  troupe,  i3. 

RisuMé.  Officiers  supérieurs,  à  ;  chev.,  9.  Officiers  des  autres  grades ,  5i  ;  chev.,  55.  Sous- 
officiers,  brigadiers  et  hommes  des  cadres,  33^;  chev.,  389,  dont  9  chevaux  ou  mulets 
de  bât.  Effectif  total  du  régiment:  hommes,  1,159;  chev.,  1 , 1 A 1 .  Enfants  de  troupe,  i3. 

Nota.  A  l'exception  des  cavaliers  élèves  brigadiers  et  des  ordonnances  des  officiers  français , 
qui  sont  tous  Français ,  et  des  cavaliers  de  rang ,  qui  sont  indigènes ,  tous  les  emplois  des 
cadres  (officiers  et  troupe]  peuvent  être  indifféremment  remplis  par  des  Français  ou  des 
indigènes. 

Tableau  4.  Composition  des  cadres  dune  compagnie  de  caualiers  de  remonte.  Câvtlieri 

(le  r«monl«. 

Ofàers,  Capitaine,  1  ;  chev.,  3.  Lieutenant  en  premier,  1  ;chev.,  1.  Lieutenant  en  second  ou 
sous-lieutenant  comptable,  1  :  chev.,  1.  Total  des  officiers  :  hommes,  h  :  chev.,  5. 

Troupe,  Adjudant,  1.  Maréchal  des  logis  chef,  1.  Maréchaux  des  logis.  4*  Maréchaux  des  logis 
fourriers,  3.  Brigadier-fourrier,  1.  Brigadiers,  8.  Maréchal  des  logis  premier  maître  ma- 
réchal ferrant,  1.  Maréchaux  ferrants,  3.  Ouvrier  sellier,  1.  Ouvriers  tailleurs ,  3.  Ouvriers 
bottiers,  3.  Trompettes,  3.  Total  des  hommes  des  cadres,  39.  Enfants  de  troupe,  3. 

L'effectif  en  cavaliers,  dont  i/3  est  de  1'*  classe,  varie  suivant  les  circonscriptions  et  le  nombre 
âen  détachements  à  fournir  dans  les  dép6ts  de  remonte.  Pour  chaque  détachement  de 
35  hommes,  le  cadre  ci-dessus  comporte  en  sus  :  1  sous-lieutenant ,  3  maréchaux  des  logis, 
1  brigadier-fourrier,  4  brigadiers,  1  maître  maréchal,  a  trompettes  et  un  ouvrier  de  chaque 
profession.  La  5* compagnie,  affectée  au  service  des  écolesmilitaires,nani  maître  maréchal 
ferrant  ni  aides-maréchaux  ferrants,  mais  elle  comprend  en  sus  uik  atelier  d*arçoonerie 
Tomposé  ainsi  qu*il  suit  :  3  maréchaux  des  logis,  3  brigadiers  et  le  nombre  nécessaire  d'ou- 
vriers en  cuir,  en  fer  et  en  bois. 

Tablkau  5.  Effectif  du  personnel  attaché  d'une  manière  permanente  aa  service  de  la  remonte. 

Colonels  on  lieutenant-colonels  conunandant  les  circonscriptions  de  remonte,  à\  chev.,  4. 
Colonel  ou  lieutenant-colonel  directeur  des  établissements  hippiques  de  T Algérie,  i  ;  chev.,  3. 

Pour  chaque  dépôt  de  remonte  en  France,  Chef  d^escadron  commandant  le  dépôt,  1  ;  chev.,  3. 
Vétérinaire  en  premier,  1  ;  chev. ,  i .  —  Pour  chaque  dépôt  de  remonte  en  Algérie,  Chef 
d^escadron  commandant  le  dépôt,  1  ;  chev.,  3.  Vétérinaire  en  premier,  1  ;  chev.,  1.  Vétéri- 
naire en  second  ;  1  chev.,  1 . 


SÉRIE  C. 

Tableau  1.  Compoeition  d*un  régiment  d^artillerie.  —  Tableau  2.  Composition  d* un  régiment 
de  pontonniers.  —  Tableau  3.  Composition  d'une  compagnie  d'ouvriers  d*artillerie.  —  Ta- 
bleau 4.  Composition  d*une  compagnie  d'artificiers.  —  Tableau  5.  Composition  d'une  com- 
pagnie du  train  d'artillerie.  — ;  Tableau  6.  Cadre  de  1  etat-major  particulier  de  l'artillerie. 

Tablead  1.  Composition  i un  régiment  d artillerie  (pied  de  paix).  Artillcri*. 

Le  premier  régiment  de  la  brigade  comprend  :  3  batteries  k  pied,  8  batteries  montées,  3  bat- 


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302  RECONSTITUTION  DE  LA  DièFENSE  NATIONALE. 

teries  montées  de  dépôt  et  de  sections  de  munitions.  —  Le  deuxième  régiment  de  Ufarigadr 
comprend  :  8  batteries  montées,  3  batteries  à  cbevai,  3  batteries  montées  de  d^Ml  et  d«> 
sections  de  munitions. 

^AT-MAJOR. 

officiers.  Colonel ,  i  ;  chev.,  3.  Lieutenant-colonel ,  i  ;  chev.,  3.  Chefs  d>scadrons,i  ;  cheY.,8. 
Major,  1  ;  chev.,  2.  Médecin-major  de  1" classe,  1  ;  chev.,  a. Capitaines  de  l'^oa  3'  classe: 
instructeur  d*équitation ,  1  ;  cbev.,  a  ;  adjudants-majors  [ces  emplois,  au  nombre  dedenx. 
sont  remplis^  en  temps  de  paix ,  par  des  capitaines  en  second  de  batterie).  Trésorier,  1  : 
chev.,  1.  Officier  d'habillement,  1  ;  chev.,  1.  Lieutenant  ou  sous-lieutenant  adjoint  au  tré- 
sorier, 1  ;  chev.,  1.  Médecin  aide-major,  1  ;  chev.  1.  Vétérinaire  en  premier,  1  ;  chev.,  1. 
—  En  second,  1  ;  chev.,  1.  Aide-vétérinaire,  1  ;  chev.,  1.  Totaux:  hommes,  16;  cher.,  36. 

Troupe.  Petit  état-major.  Adjudants  (dont  1  chargé  du  casernement),  3  ;  chev.,  3.  Chef  artifi- 
cier, 1  ;  chev. ,  1 .  Maréchal  des  logis  chef  mécanicien  et  garde  du  parc ,  1 .  Maréchal  des 
logis  trompette,  1  ;  chev.  1.  Brigadier-trompette,  1  ;  chev.,  1.  —  Peloton' hors  rany.  —  Adjo- 
dant  chargé  de  l'armement  et  du  harnachement,  1 .  Chef  armurier,  1 .  Maréchal  des  iogi> 
chef,  1.  Maître  d*escrime  (adjudant  ou  maréchal  des  logis),  1.  —  Marêehaax  des  loyu.  Va- 
guemestrâ,  1  ;  chev.,  1.  Chargé  de  la  bibliothèque  du  matériel  des  écoles,  1.  Chargé  de 
rinfirmerie  des  hommes,  1. Chargé  de  Tinûrmerie  des  chevaux,  1.  Chargé  de  la  rernoote. 
1 .  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1 .  Garde-magasin  et  premier  secrétaire  de  rofficier  dla- 
billement,  1 . Maiti'e sellier ,  1.  —  Fourrier,  t.  —  Brigadiers.  Secrétaire  de  f adjudant ckargr 
de  Tarmement,  1.  Moniteur  d'escrime,  1,  Premier  ouvrier  armurier,  1.  Premier  ouvritr 
tailleur,  1.  Premier  ouvrier  cordonnier,  1.  Premier  ouvrier  sellier,  i.  Deuxième  secréiairr 
du  trésorier,  i,  -^.Canoruders.  Pour  l'infirmerie  des  chevaux,  1.  Ouvriers  armuriers,  3. 
Ouvriers  tailleurs,  a.  Ouvriers  cordonniers,  a.  Secrétaire  du  colonel,  1.  Secrétaire  do 
major,  1.  Deuxième  secrétaire  de  l'officier  d'habillement,  i.  Troisième  secrétaire  du  trév>- 
rier,   1.  Total  :  hommes ,  38  ;  chev.,  7.  Enfant  de  troupe,  1. 

BATTERIE  À  PIED ,  MONTiB ,  À  CHEVAL ,  ET  MONTEE  DE  DÉpAt. 

Capitaines  :  commandant ,  1  ;  en  second ,  1 .  Lieutenants  :  en  premier,  1  ;  en  second  ou  aoosJieQ- 
tenant,  1.  Total  des  officiers  :  batteries  à  pied,  3;  montée,  à  ;  à  cheval,  à;  de  dépôt. i 

Adjudant,  1.  Maréchal  des  logis  chef,  1.  Maréchaux  des  logis  (dont  1  sous-chef  artificier),  7- 
Maréchal  des  logis  fourrier,  1.  Brigadier-fourrier  :  à  pied,o;  les  autr.^s,  1.  Brigadier»  ^ 
à  pied ,  G  ;  les  autres ,  7.  Artificiers,  5.  Ouvriers  en  fer  et  en  bois ,  k-  Brigadier  maître  oia- 
réchal  ferrant,  1  (dans  chaque  régiment,  l'un  des  maîtres  maréchaux  de  batterie  est  pre- 
mier maître  maréchal  des  logis).  Aide-maréchal  ferrant,  1.  Bourreliers,  a. Trompettes,  3. 
Total  des  hommes  des  cadres  :  —  batterie  à  pied,  a6  ;  —  montée,  33  ;  —  à  cheval ,  33  ;  — 
de  dépôt,  Z3, 

Canonniers,  dont  i/3de  i'*  classe  :  batterie  à  pied,  7a  ;  —  montée,  70  ;  —  k  cheval,  73;  — 
de  dépôt,  70. 

Effectif  total  de  la  batterie  à  pied ,  101;  —  montée ,  1 07  ;  —  à  cheval ,  1 09  ;  —  de  d^t ,  107- 
Chaque  batterie  compte  dans  le  rang  :  1  canonnier  ouvrier  taâleur  et  1  canonnier  wma 
bottier.  Enfants  de  troupe,  1  pour  chaque  batterie.  Total  des  chevaux  d'officier  par  batterie 
à  pied ,  4  ;  —  montée  ,60;  —  à  cheval  86  ;  —  de  dépôt,  60. 

RisuMB.  Premier  régiment  de  la.  brigade.  Officiers  supérieurs  et  autres  grades,  65;  chevaux  9^- 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE.  303 

Sous-officiers,  brigadiers  el  hommes  des  cadres,  446;  cbevaui  de  selle,  337.  Canonniers, 
916;  cheviox  de  trait,  3ao.  Total  :  hommes ,  i,4a7;  chevaux,  645.  Enfants  de  troupe,  i4. 

Deuzâme  régiment  de  la  brigade.  Officiers  supérieurs  et  autres  grades,  68;  chevaux,  io4.  Sous- 
officiers,  brigadiers  et  hommes  des  cadres,  467;  chevaux  de  selle,  393.  Canonniers,  916; 
chevaux  de  selle,  90;  —  de  trait,  4o4-  Total  :  hommes,  i,45i  ;  chevaux,  891.  Enfants  de 
troupe,  i4. 

Les  effectifs  des  batteries  détachées  en  Algérie  sont  les  suivants  :  Batterie  à  pied.  Officiers ,  4. 
Sous-officiers,  brigadiers  et  hommes  des  cadres,  3i.  Soldats,  lao.  —  Batterie  montée. 
Officiers,  4.  Sous-officiers  et  hommes  des  cadres,  37.  Soldats,  95.  —  Batterie  de  montagne. 
Officiers,  4.  Sous-officiers  et  hommes  des  cadres,  37.  Soldats,  188. —  Ckevaas  d offi- 
cier. Batterie  à  pied ,  6  ;  —  montée ,  6  ;  —  de  montagne ,  8.  —  Chevaux  des  cadres.  Batterie 
montée,  aS; —  de  montagne,  18.  —  Chevaux  de  trait  ou  mxJels.  Batterie  montée,  70;  — 
de  montagne  ia8. 

La  musique  des  écoles  d*artillerie  se  compose  de  :  1  chef  de  musique,  1  sous-chef  de 
musique  et  38  soldats  musiciens.  —  Pied  de  guerre.  Le  cadre  de  chaque  batterie  comporte 
en  sus ,  sur  le  pied  de  guerre  :  Batterie  à  pied ,  1  lieutenant  au  sous-lieutenant  au  titre 
auxiliaire,  1  maréchal  des  logis,  1  artificier  (cadre  minimum  qui  pourra  être  augmenté  sui- 
vant le  service  demandé  à  la  batterie);  batterie  montée,  1  lieutenant  ou  sous-lieutenant  au 
litre  auxiliaire,  3  maréchaux  des  logis,  3  brigadiers,  1  artificier,  1  trompette;  batterie  à 
cheval ,  même  cadre  que  la  batterie  montée. 

Tablbao  2.  Composition  <f  on  régiment  d^artHlerie-pontonniers  à  ik  compagnies  (pied  de  paix  ).  Artillmn» 

ponlonoirr*. 

Ofàers,  État-major,  Colonel,  1;  cbev.,  3.  Lieutenant-colonel,  1;  chev.,  3.  Chefs  d*esca- 
drons  3;  chev.,  6.  Major,  i;  chev.,  3.  Médecin-major  de  i**  classe,  1;  chev.,  3.  Capi- 
taines adjudants-majors  (ces  emplois,  au  nombre  de  deux,  sont  remplis,  en  temps  de 
paix,  par  dea  capitaines  en  second).  Capitaine  trésorier,  1;  chev.,  1.  Officier  d*habille- 
ment,  1  ;  chev.,  1.  Médecin  aide-major,  1;  chev.,  1.  Lieutenant  ou  sous-lieutenant  adjoint 
au  trésorier,  i;  chev.,  1.  Vétérinaire,  1;  chev.,  1.  Totaux:  hommes,  13;  cbev.,  so. 

7r<mpe.  Petit  état-major.  Adjudants,  3.  —  Maréchaux  des  logis  chefs,  MaStre  charpentier,  1; 
—  forgeron,  1;  —  cordier,  1.  Maréchal  des  logis  trompette,  1.  Brigadier  trompette,  1. — 
Section  hors  rang.  Adjudant  chargé  de  Tarmement,  1.  Chef  armurier,  1.  Maréchal  des  logis 
chef,  I.  Maître  d'escrime  (adjudant  ou  maréchal  des  logis),  1.  —  Maréchaux  des  logis.  Va- 
guemestre, 1.' Gardes  du  matériel,  3.  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1.  Garde-magasin  et 
premier  secrétaire  de  fofficier  d*habillement,  1.  Chargé  de  Tinfirmerie  des  hommes,  1. 
Idem  des  chevaux,  i.  Fourrier,  i.  —  Brigadiers.  Secrétaire  de  Tadjudant  chargé  de  farme- 
ment,  1.  Moniteur  d*escrime,  1.  Armurier,  1.  Premier  ouvrier  tailleur,  1.  Premier  ouvrier  ^ 

cordonnier,  1.  Deuxième  secrétaire  du  trésorier,  1.  Maître  maréchal  ferrant,  1.  —  Ponton- 
niers, Ouvriers  armuriers ,  3; —  tailleurs,  s; —  cordonniers,  s.  Secrétaire  du  colonel,  1. 
Secrétaire  du  major,  i .  Deuxième  secrétaire  de  Tofficier  d'habillement ,  1 .  Troisième  secré- 
taire du  trésorier,  1.  Aides-marécbaux  ferrants,  3.  Total,  39. 

l4  COMPAGNIES. 

Ofiâers.  Capitaines  :  commandants,  i4;  chev.,  38.  —  en  second,  i4;  chev.,  38.  Lieute- 
nants en  1*^,  i4;  chev.,  i4.  —  en  second  ou  sous -lieutenants,  i4;  chev.,  i4.  Total: 
hommes,  56;  chevaux,  84- 


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3oa 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Oavricr* 
«l'artillerie. 


Arllficien. 


Tnia 
<) 'artillerie. 


Troupe.  Adjudants,  i4-  Maréchaux  des  logis  chefs,  i4.  —  Maréchanxdes  logis.  Bateliers,  iv 
Ouvriers  en  fer,  i4.  Ouvriers  en  bois,  38.  Sous-chefs  constructeurs,  i4.  —  Fonnitn.  li 
—  Brigadiers.  Bateliers,  Aa.  Ouvriers  en  fer,  i  à.  Ouvriers  en  bois,  2S.  Maîtres  bateliers,  36. 
Ouvriers  en  fer,  28.  Ouvriers  en  bois,  56.  Ouvriers  tailleurs  et  cordonniers,  28.  Trom- 
pettes, 28.  Total  des  hommes  des  cadres,  420.  Effectif  total  des  cadres  :  hommes,  476; 
chevaux,  84.  Pontonniers,  dont  i/3  de  1"  classe,  980.  Effectif  total  :  hommes,  i,45<; 
chevaux,   84- Enfants  de  troupe,  i4<  ' 

RésuMB.  Officiers  supérieurs,  7;  chev.,  i5;  Officiers  des  autres  grades,  61;  cher.,  89.  Soos- 
officiers,  brigadiers  et  hommes  des  cadres,  469.  Pontonniers,  980.  Effectif  total  da  régi- 
ment: hommes,  1,607;  cbevaux,  io4.  Enfants  de  troupe,  i4.  —  Pied  de  gaerre.  Le  caire 
de  la  compagnie  de  pontonniers  comporte  en  sus,  sur  le  pied  de  guerre,  1  lieutenant  «a 
sous-lieutenant  au  titre  auxiliaire,  1  maréchal  des  logis,  1  brigadier,  2  maîtres  oavrien. 

Tableac  3.  Composition  dune  compagnie  ^ouvriers  dartUlerie. 

Ojfieiers.  Capitaines  :  commandant,  1; —  en  second,  i.  Lieutenants  :  en  i*',  1;  —  en  second 
ou  sous-lieutenant,  1.  Total  des  officiers,  4.  —  Troupe,  Maréchal  des  logis  chef,  i.Mii^ 
chaux  des  logis,  8.  Maréchal  des  logis  fourrier,  1.  Brigadier  fourrier,  1.  Brigadiers,  8. 
Maîtres  ouvriers,  12.  Trompettes,  2.  (Les  trompettes  sont  en  même  temps  lun  ouvns 
tailleur,  Tautre  ouvrier  cordonnier.)  Total  des  hommes  des  cadres,  33.  Effectif  total  des 
cadres  de  la  compagnie,  37.  Soldats,  dont  1/10  de  1"  classe,  i/5  de  2*  et  le  reste  de  3*. 
iSo.  Effectif  tolal  de  la  compagnie,  187.  Enfant  de  troupe,  1. 

Les  officiers  de  la  compagnie  détachés  en  Algérie  sont  seuls  montés.  L'effectif  en  simples 
soldats  peut  être  élevé  de  1  Se  à  3oo  hommes.  Dans  ce  cas ,  pour  chaque  augmentation  de 
20  hommes,  il  peut  être  nommé  :  1  maréchal  des  logis,  1  brigadier  et  a  maîtres  ouvnen. 
Il  peut,  en  outre,  être  nommé  dans  chaque  compagnie  un  deuxième  lieutenant  de  s' cle^f 
ou  sous-lieutenant 

Tableau  4.  Composition  d'une  compagnie  d'artificiers  (pied  de  paix). 

Officiers,  Capitaines  :  commandant,  1  ;  —  en  second,  1.  Lieutenants  :  en  i*',  1;  —  en  second 
ou  sous-lieutenant,  1.  Total  des  officiers,  4.—  Troupe.  Maréchal  des  logis  chefs,  1.  Mai^ 
chai  des  logis,  1.  Fourrier,  1.  Brigadiers,  6.  Maîtres  artificiers,  12.  Trompettes,  s.  ToUl 
des  hommes  des  cadres,  28.  Effectif  total  des  cadres  de  la  compagnie,  32.  Soldats,  dont 
i/i3  de  1"  dasse,  73.  Effectif  total  de  la  compagnie,  io5.  Enfant  de  troupe.  1.—  PiWdf 
guerre.  La  composition  du  cadre  est  ia  même  que  sur  le  pied  de  paix. 

Tableau  5.  Composition  et  une  compagnie  du  train  dartiUerie  (pied  de  paix). 

Officiers,  Capitaine:  commandant,  1  ;  —  en  second,  1.  Lieutenants:  en  i*',  1;  :—  en  second 
on  sous-lieutenant,  1.  Total  des  officiers,  4. 

Troupe,  Adjudant,  1.  Maréchal  des  logis  chef,  j.  Maréchaux  des  logis,  6.  Maréchal  des  logis 
fourrier,  1 .  Brigadier-fourrier,  1 .  Brigadiers ,  8.  Maître  maréchal  ferrant ,  1 .  Aide-marêchai 
ferrant,  1 .  Bourreliers ,  2.  Trompettes ,  2.  Chacpie  compagnie  compte  dans  le  rang  :  1  soW 
ouvrier  tailleur  et  1  ouvrier  bottier.  Total  des  hommes  des  cadres,  24.  Effectif  total  dei 
cadres  de  la  compagnie,  28.  Soldats,  dont  i/5  de  i**  classe,  63.  Effectif  total  de  la  comfa- 
gnie,  91.  Enfant  de  troupe,  1.  Chevaux  d*officier,  6.  —  de  selle,  19.  —  de  trait,  ^o. 
Total  des  chevaux,  45. 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L* ARMÉE/ 


305 


Kokl  Le  tram  d*artillerie  comprend  :  1 9  officiers  supérieurs.  Un  do  ces  officiers  peut 
Ire  (lu  grade  de  colonei ,  un  antre  de  celui  de  lientenant-coionel.  —  Pied  de  guerre.  Apres 
iédoublemenl,  la  compagnie  principale  et  la  compagnie  bis  présentent  ie  même  cadre  en 
lommes  de  troupe  que  la  compagnie  du  pied  de  paix ,  avec  un  fourrier  en  sus.  La  com- 
lagnie  bis  n  a  pas  d'adjudant.  Le  cadre  des  officiers  est  accru  d*un  sous-lieutenant  au  titre 
lUxiliaire. 

Tableau  6.  Cadre  de  Vétat-major  particulier  de  VartHlerie. 

Colonels,  37.  Lieutenants-colonels,  87.  Chefs  d^escadrons,  98.  Capitaines  de  i**  et  de 
I*  classe,  113.  3*  Gardes  principaux  de  i**  classe,  17;  —  de  3*  classe,  9^.  Gardes  de 
1"  classe,  9d ;  —  de  3*  classe,  i d5 ;  —  de  3*  classe,  190. 3**  Contrôleun  dormes  principaux 
le  1**  dasse,  à;  —  de  3*  classe,  16.  Contrôleurs  d  armes  de  i**  classe,  30  ;  —  de  3*  classe^ 
io  ;  de  3'  classe ,  80.  k"  Ouvriers  dÉtat  de  1  "  classe ,  1  o5  ;  —  de  3'  classe ,  1  o5.  5*  Gardiens 
ii  haitaie  de  1  **  classe ,  1 3o  ;  —  de  9*  classe ,  1 3o. 

Sont  également  classés  dans  fétat-major  particulier  de  Tartillerie  les  sous-lieutenants 
élèves  à  TEcole  d*application ,  dont  le  nombre  varie  suivant  les  besoins  du  recrutement  de 
Tarme.  Le  nombre  des  chevaux  k  attribuer  en  temps  de  paix  aux  officiers  supérieurs  de  Télat- 
najor  particulier  de  Tartillerie  est  le  même  que  celui  attribué  par  le  tableau  n*  1  de  la  pré- 
sente série  aux  officiers  supérieurs  du  même  grade  dans  les  troupes  de  Tarme.  Un  règlement 
dn^Iinistre  de  la  guerre  déterminera,  en  raison  du  service  dont  ils  sont  chargés,  ie  nombre 
des  chevaux  à  attribuer  aux  capitaines. 


Éuumajor 

particulier 

d«  l'artillarie. 


SERIE  D. 

iblean  I .  Composition  d*un  régiment  du  génie  à  cinq  bataillons  de  quatre  compagnies ,  plus 

une  compagnie  de  dépôt,  une  compagnie  d*ouvriers  militaires  de  chemins  de  fer  et  une 

compagnie  de  sapeurs  conducteurs.  —  Tableau  3.  Cadre  de  Tétat-major  particulier  du 

génie. 

ifiLEAU  1.  Composition  dan  régiment  du  génie  à  5  bataillons  de  4  compagnies,  pins  une  de 

(lépét,  vaw  compagjûe  douvriers  militaires  de  chemins  de  fer  et  une  compagnie  de  sapears-con- 

iacleurs. 


Gcnie. 


BTAT-MAJOR  D'UN  BKGTUEirr. 

fàers.  Etat-nu^or,  Colonel,  1;  chevaux,  3.  Lieutenantrcolonel ,  1  ;  chevaux,  2.  Chefs  de 
bataillon,  5  ;  chevaux,  5.  Major,  1  ;  cheval,  1.  Médecin-major  de  i**  classe,  1  ;  cheval,  1. 
Capitaine-trésorier,  1.  Capitaines  adjudants-majors,  chevaux,  5  (ces  emplois,  au  nombre 
de  5,  sont  remplis,  en  temps  de  paix,  par  des  capitaines  en  second  de  compagnie).  Officier 
d'habillement,  1.  Lieutenant  ou  sous-lieutenant  adjoint  au  trésorier,  1.  Lieutenant  ou 
Jous-lieulenant  porte-drapeau,  1.  Médecin  aide-major  de  i"  classe,  1  ;  cheval,  1.  Vétéri- 
^^ ,  i  ;  cheval ,  1 .  Chef  de  musique ,  1 .  Total  de  Tétat-niajor  :  bommes  ,16;  chevaux  ,18. 
n)op«.  Peut  état-major.  Adjudants,  5.  Tambour-major,  i.  Caporaux  tambours  ou  dairons,  5. 
Sous-chef  de  musique,  1.  Musiciens,  38. —  Section  hors  rang.  Chef  armurier,  1.  Sergent- 
inajor moniteur  général,  1.  Sergent-major  vaguemestre,  i.  Maître  d*escrime  (adjudant  ou 
i^rgent) ,  1 .  —  Sergents.  Premier  secrétaire  du  trésorier,  i .  Garde-magasin  de  rbabillement ,  1 . 
Conventions.  30 


ÊUl-major 
da  régimeol. 


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306  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Sergent-fourrier,  i . —  Caporaux,  Deuxième  secrétaire  du  trésorier,  i.  Garde-magasin  de  i  Ar- 
mement, 1.  Employé  à  Tinfirmerie,  i.  Moniteur  dVacrime,  i.  Premier  ouvrier  armurier,  i 
Premier  ouvrier  tailleur,  i .  Premier  ouvrier  cordonnier,  i .  Soldats»  Secrétaire  da  coboel.  i 
Secrétaire  du  maior,  i.  Secrétaire  de  i*ofIicier  d'habillement,  i.  Troisième  secrétaire  du ut- 
sorier,  i«  Ouvriers  armuriers,  5.  Ouvriers  tailleurs,  3.  Ouvriers  cordonniers,  3.  ToUià 
petit  état-major  et  de  la  section  hors  rang,  79.  Enfant  de  troupe,  1. 

2 1    COMPAGMES  DE  SAPEURS  MINEURS. 

Sap#ar*-minfnrs.  Capitaines  commandants,  21.  Capitaines  en  second,  20.  Lieutenants  en  premier,  ai.Lka- 
tenants  en  second  ou  sous-lieutenants,  21.  Total  des  ofiQcicrs,  83.^  Sergents-majors,  :i. 
Sergents-fourriers,  21.  Sergents,  168.  Caporaux,  262.  Maîtres  ouvriera,  8A.  Taiiii»Drf  <m 
clairons,  A 2.  Total  des  hommes  des  cadres,  588.  Effectif  total  des  cadres  des  si  comp 
gnies,  671.  Sapeurs  mineurs,  1,680.  Effectif  total  des  compagnies,  2,35i.  Enfaotsj' 
troupe,  21. 
Chaque  compagnie  compte  dans  le  rang  :  1  soldat  ouvrier  tailleur  et  1  soldat  ouvrifr  m- 
donnier. 

COMPAGNIE  D'OUVRIERS  MILITAIRBS  DBS  CHEMINS  DR  FER. 

Ouvriers  Le  cadre  présente  la  même  composition  que  la  compagnie  de  sapeurs-mineurs,  ce  qui  dm* 

^^^  pour  la  compagnie  :  officiers,  4  ;  hommes  des  cadres,  28;  soldats,  100.  Effectiftotaldf  3 

chamio.  de  for.  compagnie,  i32.  Enfant  de  troupe,  1. 

COMPAGNIE  DE  SAPEURS- CONDUCTEURS. 

Sapenn-  Capitaine  commandant,  1  ;  chevaux,  2.  Capitaine  en  second,  1  ;  chevaux,  2.  Lieutcoant  ep 

conduciours.  premier,  1;  cheval,  1.  Liieutenant  en  second  ou  sous-lieutenant,   1;  cheval,  1.  Total  des 

officiers,  4  ;  chevaux,  6.  Maréchal  des  logis  chef,  1  ;  cheval,  1.  Maréchal  des  logis  fou- 
rier,  1  ;  cheval,  1.  Maréchaux  des  logis,  10;  chevaux,  10.  Brigadiers,  18;  chevaux .  \i 
Brigadier  maître  maréchal  ferrant,  1;  cheval,  i.  Aide-maréchal  ferrant,  i  ;  chenal.  1. 
Bourreliers,  2.  Trompettes,  2  ;  chevaux,  2.  Total  des  hommes  des  cadres:  bomroes,  3t; 
chevaux,  34.  —  Nota.  La  compagnie  de  dépôt  na  pas  de  capitaine  en  second. Un ceiiais 
nombre  d'emplois  de  lieutenant  en  second,  variable  selon  les  besoins  du  service,  peaieo: 
être  confiés  à  des  adjudants  sous-officiers. 
Effectif  total  des  cadres  de  la  compagnie:  hommes,  4o;  chevaux,  4o.  Sapeurs-coD(iu^ 
teurs,  80;  chevaux,  80.  Effectif  total  de  la  compagnie:  hommes»  120;  chevaux,  isû> 
Enfant  de  troupe ,  1 .  Chaque  compagnie  compte  dans  le  rang  :  1  soldat  ouvrier  taiikur  d 
1  soldat  ouvrier  cordonnier.  La  compagnie  de  sapeurs-conducteurs  qui  fournit  un  déta- 
chement au  19'  corps  d*armée  reçoit  ïe  nombre  complémentaire  d'hommes  et  de  cbenoï 
nécessaire. 


Officiers  supérieurs,  9;  chevaux,  11.  Officiers  des  autres  grades,  98;  chevaux,  i3.  So(& 
officiers,  brigadiers  et  hommes  des  cadres  :  hommes,  731  ;  chevaux,  34>  Effectif  total  du 
régiment  :  hommes ,  2,698  ;  chevaux ,  1 38.  Enfanta  de  troupe  ,24.  —  Pied  de  ^um.  Le  cadre 
de  la  compagnie  des  sapeurs-mineurs  comporte  en  sus,  sur  le  pied  de  guerre  :  1  lieutenast 
ou  sous-lieutenant  au  titre  auxiliaire,  2  sergents,  4  caporaux  et  a  maîtres  ouvrien. 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


307 


Tableau  2.  Cadre  de  Vétat-nuyor  pariiadier  da  génie, 

l'Cobneis,  33.  Lieutenants-colonels,  33.  Chefs  de  bataillon,  ia4.  Capitaines,  dont  moitié 
de  i"  classe,  296.  a*  Adjoints  principaux  du  génie  de  1'*  ciasse,  30;  — -  de  2*  dasse,  100. 
AdjoiniH  du  génie:  i'*  dasse,  100;  —  a*  dasse,  i5o;  —  3*  dasse,  aoo.  3"  Ouvriers 
d'État,  6.  4*  Portiers-consignes  :  i'*  classe,  i3o;  —  a*  dasse,  90;  —  3*  dasse,  70.  Ba- 
teliers aides-portiers,  2.  Total,  1, 35  4* 

Sont  également  classés  dans  Tétat-major  particulier  du  génie  les  sous-lieu  tenants  élèves  à 
l'École  d application ,  dont  le  nombre  varie  suivant  les  besoins  du  recrutement  de  larme. 
Ud  certain  nombre  de  sous-officiers  stagiaires,  déterminé  par  le  Ministre  de  la  guerre  selon 
les  besoins  du  service,  peut  être  attaché  à  Tétat-major  du  génie.  Ces  sous-officiers  sont 
choisis  eidusivement  parmi  les  sous-officiers  des  troupes  du  génie  proposés  pour  adjoints 
aux  inspections  générales.  Ils  sont  mis  hors  cadres  et  remplacés  à  leurs  corps.  Ceux  qui , 
après  le  temps  de  stage  déterminé  par  le  Ministre,  ne  remplissent  pas  les  conditions  d'ap- 
titude professionnelle  nécessaires  pour  être  promus  adjoints  du  génie  de  3'  classe ,  sont 
renvoyés  à  leurs  corps. 

Le  nombre  des  cbevanx  à  attribuer  en  temps  de  paix  aux  officiers  supérieurs  de  Tétat- 
major  particulier  du  génie  est  le  même  que  celui  attribué  par  le  tableau  n*  6  de  la  série  C 
aux  officiers  supérieurs  du  même  grade  dans  les  troupes  de  rarme.  Un  règlement  du  Mi- 
nistre de  la  guerre  déterminera,  en  raison  du  senrice  dont  ils  sont  chargés,  le  nombre  des 
clievauz  à  attribuer  aux  capitaines. 


hiat-major 
parlicoli«r 
du  ^aia. 


SERIE  £. 


^.QUIPAGES  MILITAIRES. 

ibleau  1.  Composition  d*un  escadron  du  train  des  équipages  militaires  à  trois  compagnies.  — 
Tableau  a.  Composition  d*une  compagnie  mixte  du  train  des  équipages  militaires ,  détachée 
danâ  le  dix-neuvième  corps  (Algérie). 

Tableau  I .  Composition  «fan  escadron  dn  train  des  iqidpages  militaires  à  3  compagnies 

(pied  de  paix). 

e  cadre  de  l'escadron  en  sous- officiers,  brigadiers  et  hommes  des  cadres  se  recrute;  k défaut 
de  ressources  suffisantes  fournies  par  le  corps ,  dans  f  arme  de  la  cavalerie. 


Eq«ipag#s 

miliiairrs. 


BTAT-MAJOR  DK  L'BSCADROIf. 

fcien.  Offirier  supérieur  commandant,  1  ;  chevaux,  a.  Capitaine-major,  1  ;  cheval,  1.  Lieu- 
tenant-trésorier, 1;  cheval,  1.  Officier  d* habillement  (lieutenant  ou  sous-lieutenant),  1; 
cheval ,  1 .  Médecin  aide-major,  t  ;  cheval ,  1 .  Vétérinaire  en  second ,  1 .  Total  des  officiers ,  6  ; 
chevaux,  7. —  Troupe.  Brigadier  trompette,  1  ;  cheval,  1.  Maréchaux  des  logis:  Carde-maga- 
«n.  I.  Premier  secrétaire  du  trésorier,  1 .  Maître  d^escrime ,  1 .  Vaguemestre,  1 .  Fourrier,  1 . 
^Brigadiers  :  Deuxième  secrétaire  du  trésorier,  1.  Premier  ouvrier  bottier,  1.  Premier  on- 
mertaillenr,  1.  Premier  ouvrier  sellier,  1.  Armurier,  1.  —  SoUot^.  Secrétaire  du  comman- 
<hDt,  1.  Secrétaire  de  Tofficier  d'habillement,  1.  Ouvrier  armurier,  1.  Total  des  hommes 
des  cadres,  i4.  Chevaux  d*officier,  7;  —  de  selle,  1.  Total,  8. 

20. 


Ëtal-najor 
àr  IVicadron. 


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308  RFX:ONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

3  COyPAGRICS. 

Officiers,  (^pitaines  :  commandants,  3;  chevaux,  6;  —  en  second ,  3  ;  chevaui.G.  LieuteDarih, 
en  premier,  3;  chevaax,  3;  —  en  second  ou  sous-iieutenanis ,  3;  cbevaux,  3.  Totales 
officiers  :  hommes,  la  ;  chevaax,  i8.  —  Troupe,  Adjudants,  3;  chevaux,  3.Maréchaoiib 
logis  chefs,  3;  chevaux,  3.  Maréchaux  des  logis,  i8;  chevaux,  i8.  Maréchaoi  des  l'jg& 
fourriers,  3  ;  chevaux,  3.  Brigadiers-fourriers,  3  ;  chevaux,  3.  BrigadierB,  36;  chevaai,!i. 
Ouvriers  en  fer  et  en  bois,  is.  Brigadiers  maîtres  maréchaux  ferrants,  3;  cbe^im,  3. 
Aides-maréchaux  ferrants,  6.  Bourreliers,  9.  Trompettes,  9;  chevaux,  9.  Toul  dn 
hommes  du  cadre  :  io5;  chevaux,  63.  Effectif  total  des  cadres  des  trois  compagnie; 
hommes,  117;  chevaux,  81.  Soldats,  i56  ;  chevaax,  130.  Effectif  total  des  trois  coopi- 
gnies:  hommes,  273*,  chevaux,  901.  Enfants  de  troupe,  3. 

Chaque  compagnie  compte  dans  le  rang  :  1  soldat  ouvrier  tailleur  et  t  soMat  m-m 
bottier. 

RÉSUMÉ. 

Officier  supérieur,  1  ;  chevaux ,  2.  Officiers  des  autres  grades  ,17;  chevaux ,  33.  Soas-officira. 
brigadiers  et  hommes  des  cadres,  1 19  ;  chevaux,  64.  Soldats,  i56;  chevaux,  iso.  Effcttt 
total  :  hommes,  393  ;  chevaux,  309.  Enfants  de  troupe,  3. 

Nota,  L'effectif  des  officiers  supérieurs  du  train  des  équipages  militaires  nécessaira  n 
commandement  des  30  escadrons  et  des  compagnies  stationnées  à  Paris  et  en  Aigene  a 
de  34  ;  il  peut  comprendre  1  colonel  et  3  lieutenants-colonels.  Les  soldats  ordopnaocesde 
officiers  sans  troupes  sont  rattachés  à  fescadron  du  train  des  équipages  militaires  dn  t^ 
d*armée.  Le  cadre  administratif  de  la  compagnie  à  laquelle  ils  appartiennent  peat  ètRio^ 
mente  suivant  les  besoins  du  serrice.  Ç^  militaires  ne  comptent  pas  dans  Teffectif  eosfs 
pies  soldats  mentionné  au  présent  tableau.  —  Pieà  degaerre.  Apres  dédoublement,  le  eaè 
de  chaque  compagnie  sur  le  pied  de  guerre  se  compose  de  :  1  capitaine,  a  lieutenanUa 
sous-lieutenants,  dont  un  au  titre  auxiliaire,  1  vétérinaire  (aide  ou  au  titre  auxiliaire',  ii^ 
jndant,  1  maréchal  des  logis  chef,  8  maréchaux  des  logis',  3  fourriers,  16  brigadi^ 
6  ouvriers,  1  maître  maréchal,  2  aides  maréchaux,  à  bourreliers  et  3  trompettes. 

Algérie.  Tablbau  2.  Composition  drnie  compagnie  mixte  da  train  des  éqaipa^es  militains 

affectée  aa  iP*  corps  (Algérie). 

Offiàers,  Capitaines  :  commandant,  i  ;  chevaux,  3  ;  —  en  second ,  1  ;  chevaax ,  3  ;  LieDlouB^ 
en  premier,  1;  cheval,  1;  — en  second  ou  sous-lieuteoant,  1;  cheval,  i.ToUl:officim,i 
chevaux,  6. 

Trompe,  Adjudant,  1;  cheval,  1.  Maréchal  des  logis  chef,  1;  cheval,  1.  Maréchaux  « 
logis,  8;  chevaax,  8.  Fourriers,  3;  cbevaux,  3.  Brigadiers,  16;  chevaux,  16.  Bripii 
maître  maréchal  ferrant,  1  ;  cheval,  1.  Aides-maréchaux  ferrants,  3  ;  chevaux,  s-  Boen^ 
liera,  selliers,  etc..  A»  Ouvriers  en  fer  et  en  bois,  6.  Trompettes,  3;  chevaux, 3.  (Cbaqi 
compagnie  compte  dans  le  rang  :  1  soldat  ouvrier  tailleur  et  1  soldat  ouvrier  bottier.'  Tat 
des  hommes  des  cadres,  AA;  chevaux,  3 A.  Effectif  total  du  cadre:  hommes,  48; du 
vaux,  Ao.  Soldats,  dont  i/3  de  première  classe,  256;  chevaux  de  trait,  56;  inalet«< 
bat,  300.  Effectif  total  de  la  compagnie  :  hommes,  3o4  ;  chevaux  ou  mulets,  296. 

Les  soldats  ordonnances  des  officiers  sans  troupes  sont  rattachés  dans  chaque  proviM^ 
one  des  compagnies  mixtes  dn  train  des  équipages  militaires  affectées  à  cette  pro^ioce- 1 


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CADRES  ET  EFFECTIFS  DE  L'ARMÉE. 


309 


cadre  administralif  de  cette  compagnie  peut  être  augmenté  selon  les  besoins  du  service. 
Ces  militaires  ne  comptent  pas  dans  Tefiectif  en  simpies  soldats  mentionné  au  présent  ta- 
bleau. 


SÉRIE  F. 

Tableau  J  .  Cadre  des  officiers  généraux  appartenant  à  la  i^  section. 

Généraox  de  division,  loo.  Généraux  de  brigade,  30o.  Nombre  de  chevaux  alloués  aux  offi- 
ciers généraux  sur  le  pied  de  paix:  Généraux  de  division,  6.  Généraux  de  brigade,  à. 

Tableau  3.  Cadre  des  officiers  détat-major, 

i^'Colooels,  4o.  Lieutenants- colonels,  do*  Chefs  d*escadrons,  lao.  Capitaines,  aoo.  3*  Capi- 
taines, lieutenants  et  sous-lieutenants,  archivistes,  ad.  (Le  nombre  des  chevaux  alloués 
aux  officiers  d'état-major  sur  le  pied  de  paix  est  le  même  que  celui  alloué  aux  officiers  de 
cavalerie  du  même  grade.) 

Tablbau  G.  Cadre  des  vétérinaires. 

YétériDaires  principaux  de  i**  classe,  5  ;  —  de  a*  classe,  5.  Vétérinaires  en  premier,  iA3  ;  — 
eo  second,  i5i .  Aides- vétérinaires,  1 15.  Total,  4 a 9.  (Dans  ce  chiffire  sont  compris  les  vélé- 
nnaires  des  différents  grades  qui  figurent  dans  les  tableaux  des  divers  corps  de  troupe  et 
étabb'ssements  annexés  à  la  présente  loi.) 

Ce  cadre  comprend,  en  outre,  des  aides-vétérinaires  stagiaires  en  nombre  proportionné 
aux  besoins  du  recrotement  du  service. 

Tableau  H.  Cadre  des  interprètes  militaires. 

Interprètes  principaux,  5;  chevaux,  10.  Interprètes  de  1'*  classe,  8;  chevaux,  8;  —de 
3'  classe,  la  ;  chevaux,  la;  —  de  3*  classe,  i5  ;  chevaux,  i5.  Total  :  hommes,  4o;  che- 
vaux, 45.  Interprètes  auxiliaires  de  1'*  classe,  i5;  chevaux,  i5;  — de  a*  classe,  ao;  che- 
vaux, 30.  Total  :  hommes,  35;  chevaux,  35.  ^ 


Cadrot: 
Officiera 
géaérau. 


Officiera 
d'^Ul-meior. 


Yétiriaairas. 


loterprêtet. 


SERIE  J. 
Tableau  I.  Personnel  des  hvtreaua  de  recratement  de  subdivision  régionale, 

GOMPOSITIOR  DXN  BUREAU. 

1'  Officier  supérieur,  commandant  du  bureau,  1.  a**  Personne  spécial  au  recrutement,  à  la 
mobilisation  et  aux  réquisitions  :  Capitaine ,  1  ;  lieutenant  ou  sous-lieutenant ,  1  ;  sous-offi- 
cien,  3  ;  caporal  ou  brigadier,  1.  3"*  Personnel  administratif  spécial  à  l'armée  territoriale  : 
Capitaine-major  da  régiment  d^infanterie  de  Tannée  territoriale,  fourni  par  la  subdivision 
l'égiooale,  1  ;  lieutenant  ou  sous- lieutenant  adjoint  marchant  avec  les  bataillons  actifs  en  cas 
de  mobilisation  et  y  remplissant  l'emploi  dofficier  trésorier,  1  ;  sous-officier,  1 . 
Cn  officier  du  grade  de  capitaine  ou  lieutenant  peut  être  détaché  d* un  des  corps  de  troupe 


Boraavi 
de  recraleiBeal. 


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310 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


ParqueU 
et  greffes  : 

CODMÎI 

de  guerre. 


Conseil 
tlo  révision. 


Personnel  : 
Elablissemenls 
pénitentiaires. 


Prisons 
pénitentiaires. 


à  cbeval  de  la  région  dans  chaque  bureau  de  recrutement  de  subdivision.  Cet  olBcier  k 
cesse  pas  de  compter  à  son  corps  de  troupe. 

Le  personnel  administratif  spécial  à  Fensembte  des  troupes  de  Tannée  territoriile  de 
chaque  région  autre  que  celles  de  Tinfanterie  comprend  par  région:  i  capilaine-nujtf. 
1  lieutenant  ou  sous-lieutenant  adjoint,  2  sous-officiers. 

Tableau  1.  Personal  attaché  d'une  manière  permanente  ou  parquel  et  au  ^refe 
de  choifue  conseil  de  guerre,  * 

Commissaire  du  gouvernement,  1.  Happorteur,  1.  Officier  d  administration ,  greffier,  1.  Adju- 
dant, commis  greffier,  1.  Sergent,  huissier  appariteur,  1. 

Tablkau  2.  Effectif  du  pa^sonnel  attaché  d'une  manière  permanente  au  pan/aet  et  m  ^rtje 
de  chaqaf  conseil  de  révision- 
Commissaire  du  gouvernement,  1.  Officier  d*administration,  greffier,  1.  Adjudant,  cûoiiais 
greffier,  1. 

Tableau  3.  Effectif  da  personnel  attaché  d'une  manière  permanente  à  chaean  des  étabUsxnnfi 

pénitentiaires. 

Chef  de  bataillon  ou  capitaine  commandant,  1.  Capitaine,  lieutenant  ou  sous-lientenant  ad 
joint,  1.  Officier  d  administration ,  comptable,  1.  Officier  d^admiaiatratioo,  aide-coop- 
table,  1.  Adjudant,  greffier,  1.  SousHiffîciers  comptables  (nombre  indéterminé].  Sons-offi- 
ciers de  surveillance  (nombre  indéterminé). 

Tableau  4.  Effectif  du  penonnA  attaché  d'une  manièrt  permanente  à  ckeuiue  prison  miBùj^. 

Adjudant,  agent  principal,  chef  de  service,  1.  Adjudant  soua-offider,  greffier,  1.  Soaf- 
officiers  comptables  (nombre  indéterminé).  Sous-officiers  de  surveillance  (nombre  indé- 
terminé). 

Nota.  Exceptionnellement,  les  prisons  peuvent  être  commandées  par  un  chef  de  bataili» 
ou  un  capitaine. 


N"  66. 


LOI 


RELATIVE  AUX  DEPENSES  DU  CASERNEMENT  DE  1/ARMEB 

Du  i  août  1874. 


(») 


88  millions  Art.  1".  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  du  casernemeat  de  rarmée,  jusqua  concur- 

«lo  dépenses.       rcnce  de  quatre-vingt-huit  millions  de  francs  (88,000,000') ,  au  moyen  defoods  de 
concours  demandés  aux  départements  ou  aux  villes  à  titre  gratuit  ou  onéreax. 

^*)  Jojumal  offciel  du  11  août  1874.  BaUetin  des  lois,  xii*  série,  n**  a2o-3338.  —  Projci 
de  loi,  Journal  officiel  du  18  août.  Rapport,  Journal  offciel  du  30  août.  Discussion  et  adop- 
tion, 4  août. 


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•aloriMul 


CASERNEMENT  DE  L'ARMÉE.  3 1 1 

Art.  2.  Les  fonds  de  concours  à  titre  onéreux  stipulés  dans  les  conventions  à 
)asseravec  les  départements  et  les  villes,  et  remboursables  par  TÉtat,  ne  pourront 
>as  dépasser  la  somme  de  cinquante-sept  millions  de  francs  (  57,000,000').  Ils  seront 
'emboursables  aux  taux  maximum  de  cinq  pour  cent  (5  p.  0/0)  d'intérêt,  en  douze 
ins  au  moins  et  quinze  au  plus. 

Art.  3.  Les  emprunts  à  contracter  par  les  départements  et  les  villes  pour  faire  Voies  oi  moyeu 
*ace  aux  fonds  de  concours  fournis  à  TÉtat  à  titre  onéreux  ou  gratuit  seront  exempts 
les  droits  de  timbre  mis  par  la  loi  à  la  charge  des  départements  et  des  communes. 
jeiic  exemption  devra  être  mentionnée  dans  le  corps  même  des  titres  à  émettre , 
linsi  que  la  date  de  la  loi  dautorisation  ou  des  décrets  prévus  par  Tarlicle  sui- 
ant^'î. 

Art.  4.  Pendant  la  durée  de  la  prorogation  résultant  de  la  résolution  .du  3i  juil-      Loi»  ei  d^reii 
et  187Â,  le  Président  de  la  République  est  autorisé,  à  charge  de  rendre  compte 
lans  le  mois  qui  suivra  la  reprise  des  séances  : 

i'  A  sanctionner  les  conventions  a  intervenir  entre  l'État  et  les  départements  ou 
es  communes  relativement  aux  fonds  de  concours  prévus  aux  articles  i"  et  a  r 

a*  A  approuver  les  emprunts  et  les  ressources  extraordinaires  de  toute  nature 
votés  dans  ce  but  parles  conseils  municipaux  et  les  conseils  généraux. 

Aht.  5.  Les  décisions  prévues  à  l'article  à  seront  rendues  en  conseil  des  minis- 
tres, sous  le  contre-seing  des  Ministres  de  l'intérieur,  de  la  guerre  et  des  finance.^. 
Délibéré  en  séance  publique,  à  Versailles,  le  à  août  187a. 


"^  Décrets  d'autorisation,  5 ,  11,  19  et  3o  septembre,  10,  id  et  23  octobre,  3,  9,  i4 ,  21, 
33,  lé,  sS,  36,  27,  28  et  29  nofembre  187A,  concernant  les  villes  de  Troyes,  Saint-Malo, 
Saint-Etienne,  Saint-Lô,  Vannes,  Caen,  Libourne,  Vitré,  Coulommiers,  Guéret,  Montauban, 
Uont-de-Marsan,  Saintes,  Tarbes,  Auxerre,  Argentan,  Brive,  Dinan,  Laval,  Mayenne,  Angou- 
iéme,  Parthenay,  la  Roche-sur- Yon ,  Pamiers,  Amiens,  Beauvais,  Bernay,  la  Flèche,  Ma- 
mers,  Senlis,  Dreux,  Foix,  Limoges,  Alençon,  Auch,  Gahors,  Castelsarrazin ,  Chartres, 
Châteaudun,  Cholet,  Gray,  Joigny,  Lisieux,  Montargis,  Morlaix,  Nantes,  Nogent4e-Rotrou , 
Pau,  Périgueux,  la  Rochelle,  Saint-Brieuc,  Soissons ,  Tours ,  Abbeville,  Agen,  Laon,  Magnac- 
Laval ,  Orléans ,  Poitiers,  Riom,  Ancenis,  Aurillac,  Châleauroux,  Tulle,  Auxonne,  Besançon, 
Moulins,  Bourges,  Dijon,  Castelnaudary,  Falaise,  Fontenay-le-Comle,  Marmande,  Mirande, 
Troyes,  Vannes,  Bellac,  Belley,  le  Blanc,  Bordeaux,  Ghàlons-sur-Marne ,  Chaumont,  Éper- 
nay,  Evreux,  Guingamp,  le  Mans,  Saint-Quentin. 

L)is  approbatives  des  conventions  passées  entre  TEtat  et  les  villes  ou  les  départements  sui- 
vante: Angers,  Lons-le-Saunier,  Cote-d'Or,  Autun,  Bergerac,  Chatellerault,  Montélimar, 
Nîmes,  Saînt-Gaudens,  Charente,  Bordeaux,  t^urgoin,  Carcassonne,  Cosne,  Lodève,  Mont- 
luron,  Tarbes,  Castres,  Issoudun,  Sens  (29,  3o  et  3i  juillet,  2  et  3  août  1875);  Vannes 
(i3  décembre  1876),  département  des  Hautes-Pyrénées  (26  décembre  1876);  Clermont- 
Perrand  (i&  décembre  1875);  le  Puy  (24  décembre  1875);  AIbi  (23  décembre  1876);  Gap 
(iH  décembre  1875);  Domfront  (17  décembre  i875);Mende  (22  décembre  1875). 


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312 


RECONSTITUIION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


N'  67. 


Point  de  départ 
de  l'application 

du  drjil 
de  réqniaitioa. 


Indemnité. 


delà  rcquii>iiiou. 


LOI 

RELATIVE  AUX  BBQOISmONS  MILITAIRES  ^'^ 
3  juillet  1877. 

SOMMAIRE. 

Titre  T'.     —  Conditions  générales  dans  lesquelles  s'exerce  le  dfx>it  de  réquisilion 

(art.  1  à  4) 3i3 

Titre  If.     —  Des  prestations  à  fournir  par  voie  de  réquisition  (art.  5  à  7  ) 3i S 

Titre  III.    —  Du  logement  et  du  cantonnement  (art.  8  à  18] 3i^ 

Titre  IV.    —  De  Texécution  des  réquisitions  (art  19  à  33) 3i6 

TrrRB  V.     '—  Du  règlement  des  indemnités  (art.  a4  à  a8) ji; 

Titre  VI.    —  Des  réquisitions  relatives  aux  chemins  de  fer  (art.  29  à  3d  ) 3i$ 

Titre  VII.  —  Des  réquisitions  de  rautorité  maritime  (art  35) Si^ 

Titre  VIII.  —  Dispositions  relatives  aux  chevaux ,  mulets  et  voitures  nécessaires  à  la 

mobilisation  (art  36  à  53) 319 

Titre  IX.    —  Dispositions  spéciales  aux  grandes  manœuvres  (art  54) 3;3 

Dispositions  générales  (art.  55  et  56) 3:3 

TITRE  r. 

COFIDITIONS  GÉNÉRALES  DANS   LESQUELLES  S'EXERCE  LE  DROn*  DE  REQUISITIOH. 

Art.  I".  En  cas  de  mobilisation  partielle  ou  totale  de  Tarmée,  ou  de  rassem- 
blement de  troupes,  le  Ministre  de  la  guerre  détermine  l'époque  où  commence,  mit 
tout  ou  partie  du  territoire  français,  Tobligation  de  fournir  les  prestations  nécessaires 
pour  suppléer  à  TinsulEsance  des  moyens  ordinaires  d'approvisionnement  de  rannée. 

Art.  2.  Toutes  les  prestations  donnent  droit  à  de»  indemnités  représentatives 
de  leur  valeur,  sauf  dans  les  cas  spécialement  déterminés  par  Tarlicle  i5  de  ia  pré- 
sente loi. 

Art  3.  Le  droit  de  requérir  appartient  à  Taulorilé  militaire.  Les  réquîsitioiu 
sont  toujours  formulées  par  écrit  et  signées.  Elles  mentionnent  Tespèce  et  la  quantité 

(0  Journal  officiel  du  6  juillet  1877  ;  BaUetin  des  lois,  xii'  série,  n°  346-6 1 1 5.  Projet  de  loi: 
exposé  des  motifs ,  Journal  officiel  des  7  et  8  décembre  1 875  ;  exposé  des  motifs  d*un  projet  ik 
loi  ayant  pour  objet  de  modifier  le  titre  VII  du  projet  de  loi  précédent.  Journal  officd  an 
5  juillet  1876;  rapport.  Journal  officiel  de9  19  et  20  août  1876.  Chambre  des  députés  :  discus- 
sion et  adoption  en  seconde  délibération,  30,  23  février  1877.  Sénat  :  pi^jntation  sans  exposé 
de  motifs,  16  mars  1877  ;  texte  du  projet  de  loi.  Journal  officiel  du  5  avril  ;  rapport,  Joarw 
officiel  des  3  4  et  25  mai;  discussion  et  adoption  d'urgence,  16  juin.  Décret  de  promulgaiioa, 
3  juillet  1877.  Proposition  Bozérian  pour  dispenser  du  timbre  et  de  rcnregistrement  les  acta 
faits  en  exécution  de  la  loi  sur  les  réquisitions  militaires;  rapport  sommaire  de  la  Commissu» 
sénatoriale,  Journal  officid  du  3  février  1878;  rapport  de  la  Commission  de  la  Cbainbredes 
députés,  Journal  officiel  du  2  mai  1878. 


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RÉQUISITIONS  MIUTAIRES.  313 

des  prestations  imposées  et,  autant  que  possible,  leur  durée.  Il  est  toujours  délivré 
un  reçu  des  prestations  fournies. 

.  Arl.  4.  Un  règlement  d* administration  publique  déterminera  les  conditions 
irexécution  de  la  présente  loi ,  en  ce  qui  concerne  la  désignation  des  autorités  ayant 
(}ualité  pour  ordonner  ou  exercer  les  réquisitions,  la  forme  de  ces  réquisitions  et 
les  limites  dans  lesquelles  elles  pourront  être  faites  ^'^ 

TITRE  II. 

DES   PRESTATIONS   À    FOURNIR  PAR  VOIE  DE  REQUISITION. 

ArL  5.   £st  exigible  par  voie  de  réquisition  la  fourniture  des  prestations  néces*    Ce  que  coinprrod 
saires  à  Tannée  et  qui  comprennent  notamment  :  **  '''^'^ 

1  »       1  1  1  1  *'•  réqHWÎlioo. 

i**  Le  logement  chez  1  habitant  et  le  cantonnement  pour  les  bommes  et  pour  les 
chevaux,  mulets  et  bestiaux,  dans  les  locaux  disponibles,  ainsi  que  les  bâtiments 
nécessaires  pour  le  personnel  et  le  matériel  des  services  de  toute  nature  qui  dépen- 
dent de  l'armée;  a"  la  nourriture  journalière  des  officiers  et  soldats  logés  chez  l* ha- 
bitant, conformément  à  Tusage  du  pays;  3**  les  vivres  et  le  chauffage  pour  Tarmée, 
les  fourrages  pour  les  chevaux,  mulets  et  bestiaux,  la  paille  de  couchage  pour  les 
troupes  campées  ou  cantonnées;  4*"  les  moyens  d'attelage  et  de  transport  de  toute 
nature,  y  compris  le  personnel;  5*  les  bateaux  ou  embarcations  qui  se  trouvent  sur 
les  fleuves,  rivières,  lacs  et  canaux;  6*  les  moulins  et  les  fours;  7"*  les  maté- 
riaux, outils,  machines  et  appareils  nécessaires  pour  la  construction  ou  la  réparation 
des  voies  de  communication,  et,  en  général,  pour  Texécution  de  tous  les  travaux 
militaires;  8*  les  guides,  les  messagers ,  les  conducteurs,  ainsi  que  les  ouvriers  pour 
tous  les  travaux  que  les  différents  services  de  Tarmée  ont  à  exécuter;  9*  le  traite- 
ment des  malades  ou  blessés  chez  Thabitant;  lo**  les  objets  d'habillement,  d'équi- 
pement, de  campement,  de  harnachement,  d'armement  et  de  couchage,  les  médi- 
caments et  moyens  de  pansement;  11*  tous  les  autres  objets  et  services  dont  la 
fourniture  est  nécessitée  par  l'intérêt  militaire. 

Hors  le  cas  de  mobilisation,  il  ne  pourra  être  fait  réquisition  que  des  prestations 
énumérées  aux  cinq  premiers  paragraphes  du  présent  article.  Les  moyens  d*attelage 
et  de  transport,  bateaux  et  embarcations,  dont  il  est  question  aux  paragraphes 
4  et  5,  ne  pourront  également  être  requis  chaque  fois,  hors  le  cas  de  mobilisation , 
que  pour  une  durée  maximum  de  vingt-quatre  heures. 

Art.  6.  Les  réquisitions  relatives  à  Vemploi  d'établissements  industriels  pour 
la  fourniture  de  produits  autres  que  ceux  qui  résultent  de  leur  fabrication  normale 
»e  pourront  être  exercées  que  sur  un  ordre  du  Ministre  de  la  guerre  ou  d'un  com- 
mandant d'armée  ou  de  corps  d'armée. 

Art.  7.   En  cas  d'urgence,  sur  Tordre  du  Ministre  de  la  guerre  ou  de  l'autorité     Ca.j  urgence. 

*'  Décret  du  13  août  1877  pour  inexécution  des  articles  4t  18,  2^,  33  ,  35  et  54  de  la 
ioi  (lu  3  juillet;  Journal  officiel  du  i4  août  1877;  Bulletin  des  bis,  xii*  série,  n"  347-6161. 


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RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


militaire  supérieure  chargée  de  la  défense  de  la  place,  il  peut  être  pourvu,  par  voie 
de  réquisition ,  à  ia  formation  des  approvisionnements  nécessaires  à  la  subsistance 
des  habitants  des  places  de  guerre. 


Logement 
rlranlonaenienl. 


KecenMnicnt 
des  logemiioU. 


TITRE  IIL 

DU  LOGEMENT  ET  DU  CATfTONNBUEin-. 

Art.  8.  Le  logement  des  troupes,  en  station  ou  en  marche,  chez  rhabitant 
est  rinstalla lion,  faute  de  casernement  spécial,  des  hommes,  des  animaux  et  du 
matériel  dans  les  parties  des  maisons,  écuries,  remises  ou  abris  des  particuliers 
reconnus,  à  la  suite  d'un  recensement,  comme  pouvant  être  affectés  a  cet  usage, 
et  fixés  en  proportion  des  ressources  de  chaque  particulier;  les  Conditions  dlnstal- 
iation  afférentes  aux  militaires  de  chaque  grade,  aux  animaux  et  au  matériel,  étant 
d'ailleurs  déterminées  par  les  règlements  en  vigueur. 

Le  cantonnement  des  troupes,  en  station  ou  en  marche,  est  Tinstallation  des 
hommes,  des  animaux  et  du  matériel  dans  les  maisons,  établissements,  écuries, 
bâtiments  ou  abns  de  toute  nature  appartenant  soif  aux  particuliers,  soit  aux  com- 
munes ou  aux  départements,  soit  à  TÉtat,  sans  qu'il  soit  tenu  compte  des  conditions 
d'installation  attribuées,  en  ce  qui  concerne  le  logement  défini  ci-dessus,  aux  mili- 
taires de  chaque  grade,  aux  animaux  et  au  matériel;  mais  en  utilisant,  dans  la  me- 
sure du  nécessaire ,  la  contenance  des  locaux ,  sous  la  réserve  toutefois  que  les  proprié- 
taires ou  détenteurs  conservent  toujours  le  logement  qui  leur  est  indispensable. 

Art.  9.  Aux  termes  de  Tarlicle  5  ci-dessus,  et  en  cas  d'insuffisance  des  bâti- 
ments militaires  destinés  au  logement  des  troupes  dans  les  places  de  guerre  ou  les 
villes  de  garnison ,  il  est  suppléé  au  moyen  de  maisons  ou  d'établissements  loués 
par  les  municipalités,  reconnus  et  acceptés  par  fautorité  militaire,  ou  au  moyen  du 
logement  des  oGSciers  et  des  hommes  de  troupe  chez  Thabitant.  Cette  disposition  est 
également  applicable  à  la  fourniture  des  magasins  et  des  écuries. 

Le  logement  est  fourni  de  la  même  manière,  à  défaut  de  bâtiments  militaires 
dans  les  villes ,  villages ,  hameaux  et  maisons  isolées ,  au;c  troupes  détachées  ou  can- 
tonnés ,  ainsi  qu  aux  troupes  de  passage  et  aux  militaires  isolés. 

Art.  10.  Il  sera  fait  par  les  municipalités  un  recensement  de  tous  les  loge- 
ments ,  établissements  et  écuries ,  que  les  habitants  peuvent  fournir  pour  le  loge 
ment  ou  le  cantonnement  des  troupes,  dans  les  circonstances  spécifiées  a  Tarticle  9. 

Ce  recensement  sera  communiqué  a  lautorilé  militaire. 

Il  pourra  èlre  revisé  en  tout  ou  en  partie  dans  les  localités  et  aux  époqaes  fixées 
par  le  Ministre  de  la  guerre. 

Art.  11.  Dans  tous  les  cas  où  les  troupes  devront  être  logées  ou  cantonnées 
chez  rhabitant ,  lautorité  militaire  informera  les  municipalités  du  jour  de  leur  arrivée. 

Les  municipalités  délivreront  ensuite,  sur  la  présentation  des  ordres  de  route, 
les  billets  de  logement ,  en  observant  de  réunir,  autant  que  possible ,  dans  le  même 


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REQUISITIONS  MILITAIRES.  315 

quartier  les  hommes  et  les  chevaux  appartenant  aux  mêmes  unités  constituées,  afin 
d'en  faciliter  le  rassemblement. 

Art.  12.  Dans  rétablissement  du  logement  ou  dû  cantonnement  chez  Thabi- 
tant,  les  municipalités  ne  feront  aucune  distinction  de  personnes,  quelles  que  soient 
leurs  fonctions  ou  qualités. 

Seront  néanmoins  dispensés  de  fournir  le  logement  dans  leur  domicile  les  déten- 
teurs de  caisses  publiques  déposées  dans  ledit  domicile,  les  veuves  et  filles  vivant 
seules  et  les  communautés  religieuses  de  femmes.  Mais  les  uns  et  les  autres  sont 
tenus  d*y  suppléer  en  fournissant  le  logement  en  nature  chez  d^autres  habitants , 
avec  lesquels  ils  prendront  des  arrangements  à  cet  effet;  à  défaut  de  quoi,  il  sera 
pourvu  à  leurs  frais  par  les  soins  de  la  municipalité. 

'  Les  oflBciers  et  les  fonctionnaires  militaires,  dans  ieur  garnison  ou  résidence,  ne 
logeront  pas  les  troupes  dans  le  logement  militaire  qui  leur  sera  fourni  en  nature, 
et  lorsqu'ils  seront  logés  en  dehors  des  bâtiments  militaires ,  ils  ne  seront  tenus  de 
fournir  le  logement  aux  troupes  qu*autant  que  celui  qu'ils  occuperont  excédera  la 
proportion  affectée  à  leur  grade  ou  à  leur  emploi. 

Les  oflBciers  en  garnison  dans  le  lieu  de  ieur  habitation  ordinaire  seront  tenus 
de  fournir  le  logement  dans  leur  domicile  propre ,  comme  les  autres  habitants. 

Art.  13.  Les  municipalités  veilleront  à  ce  que  la  charge  du  logement  ou  du 
cantonnement  soit  répartie  avec  équité  sur  tous  les  habitants. 

Les  habitants  ne  seront  jamais  délogés  de  la  chambre  et  du  lit  où  ils  ont  l'habi- 
tude de  coucher;  ils  ne  pourront  néanmoins,  sous  ce  prétexte,  se  soustraire  à  la 
charge  du  logement  selon  leurs  facultés. 

Hors  le  cas  de  mobilisation,  le  maire  ne  pourra  envahir  le  domicile  des  absenls; 
il  devra  loger  ailleurs  à  leurs  frais. 

Les  établissements  publics  ou  particuliers  requis  préalablement  par  l'autorité 
militaire,  et  effectivement  utilisés  par  elle,  ne  seront  pas  compris  dans  la  répartition 
du  logement  ou  du  cantonnement. 

Art.  14.  Les  troupes  seront  responsables  des  dégâts  et  dommages  occasionnés 
par  elles  dans  leurs  logements  ou  cantonnements.  Les  habitants  qui  auront  à  se 
plaindre  à  cet  égard  adresseront  leurs  réclamations ,  par  l'intermédiaire  de  la  munici- 
palité, au  commandant  de  la  troupe,  afin  qu'il  y  soit  fait  droit,  si  elles  sont  fondées. 

Lesdites  réclamations  devront  être  adressées  et  les  dégâts  constatés,  à  peine  de 
déchéance,  avant  le  départ  de  la  troupe,  ou,  en  temps  de  paix,  trois  heures  après, 
au  plus  tard;  un  officier  sera  laissé,  à  cet  effet,  par  le  commandant  de  la  troupe. 

Art.  15.  Le  logement  des  troupes,  en  cas  de  passage,  de  rassemblement,  de 
détachement  ou  de  cantonnement,  donnera  droit  à  l'indemnité,  conformément  à 
larticle  3  ci-dessus ,  sauf  les  exceptions  suivantes  ; 

1**  Le  logement  des  troupéis  de  passage  chez  l'habitant  ou  leur  cantonnement 
pour  une  durée  maximum  de  trois  nuits  dans  chaque  mois ,  ladite  durée  s  appliquant 
indistinctement  au  séjour  d*unseul  corps  ou  de  corps  différents  chez  les  mêmes  habi- 


Mode 
(le  fourni  tu  r« 
(lu  logemml 

•l  du 
cantonneineul. 


l(C9pon»abiiit<! 
pour  le»  difgâu. 


Evemplion 
do  rindeiiinilé. 


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316 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


L«f«o 
et  la  chandelle. 


Le  fumier. 


Exécntion 
(les  réquisilioni. 


Pouvoir» 
du  maire. 


tants;  a**  le  cantonnement  des  troupes  qui  manœuvrent;  S*"  le  logement  chesThabî- 
tant  ou  le  cantonnement  des  troupes  rassemblées  dans  les  lieux  de  mobilisalioD  et 
leurs  dépendances  pendant  la  période  de  mobilisation  dont  un  décret  fixe  la  durée. 

Art.  16.  En  toutes  circonstances,  les  troupes  auront  droit,  cliez  Thabîtant,  aa 
feu  et  à  la  chandelle. 

Art.  17.  Dans  tous  les  cas  où  les  troupes  seront  gratuitement  logées  chex 
rhabitant ,  ou  cantonnées ,  le  fumier  provenant  des  animaux  appartiendra  à  ThabilanL 
Dans  tous  les  cas  où  le  logement  chez  Thabitant  et  le  cantonnement  donneront  droit 
à  une  indemnité,  le  fumier  restera  la  propriété  de  TÉtat,  et  son  prix  pourra  être 
déduit  du  montant  de  ladite  indemnité ,  avec  le  consentement  de  Thabitant 

Art.  18.  Un  règlement  d  administration  publique  fixera  les  détaik  d'exécution 
du  logement  des  troupes  en  dehors  des  bâtiments  militaires,  notamment  les  condi- 
tions du  logement  attribué  aux  militaires  de  chaque  grade. 

Il  déterminera  en  outre  le  prix  de  la  journée  de  logement  ou  de  cantonnenieot 
pour  ]es  hommes  ou  les  animant  et  le  prix  de  la  journée  de  fumier  ^'^ 

TITRE  IV. 

DE   L*EXÉGDTI01I   DES   REQUISITIONS. 

Art.  19.  Toute  réquisition  doit  être  adressée  à  la  commune;  elle  est  noliûée 
au  maire.  Toutefois ,  si  aucun  membre  de  la  municipalité  ne  se  trouve  au  siège  de 
la  commune,  ou  si  une  réquisition  urgente  est  nécessaire  sur  un  point  éloigné  du 
siège  de  la  commune ,  et  qu'il  soit  impossible  de  la  notifier  régulièrement ,  la  réqui- 
sition peut  être  adressée  directement  par  Tautorité  militaire  aux  habitants. 

Les  réquisitions  exercées  sur  une  commune  ne  doivent  porter  que  sur  les  res- 
sources qui  y  existent  sans  pouvoir  les  absorber  complètement. 

Art.  20.  Le  maire,  assisté,  sauf  le  cas  de  force  majeure  ou  d'extrême  urgence,  de 
deux  membres  du  conseil  municipal  appelés  dans  Tordre  du  tableau ,  et  de  deux  des 
habitants  les  plus  imposés  delà  commune,  répartit  les  prestations  exigées  entre  les  ha- 
bitants  et  les  contribuables ,  alors  même  que  ceux-ci  n'habitent  pas  la  commune  et 
n  y  sont  pas  représentés.  Cette  répartition  est  obligatoire  pour  tous  ceux  qui  y  soot 
compris.  Il  est  délivré  par  le  maire,  à  chacun  d*eux,  un  reçu  des  prestations  fournies. 

Le  maire  prendra  les  mesures  nécessitées  par  les  circonstance:*  pour  que,  dans  le 
cas  d'absence  de  tout  habitant  ou  contribuable ,  la  répartition,  en  ce  qui  le  concerne, 
soit  effective. 

Au  lieu  de  procéder  par  voie  de  répartition ,  le  maire,  assisté  comme  il  est  dit  ci- 
dessus,  peut,  au  compte  de  la  commune,  pourvoir  directement  à  la  fourniture  et  à 
la  livraison  des  prestations  requises  ;  les  dépenses  qu  entraîne  cette  opération  sont 
imputées  sur  les  ressources  générales  du  budget  municipal ,  sans  qu'il  soit  besoin 
d'autorisation  spéciale. 


W  Voir  ci-dessus,  page  3i 3 ,  à  la  note. 


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RÉQUISITIONS  MILITAIRES.  317 

Dans  ]es  cas  prévus  par  le  premier  paragraphe  de  Tarticle  19,  ou  lorsque  les 
prestations  requises  ne  sont  pas  fournies  dans  les  détails  prescrits,  rautorité  militaire 
fait  d'oflBce  la  répartition  entre  les  habitants. 

Art.  21.  Dans  le  cas  de  refus  de  la  municipalité,  le  maire >  ou  celui  qui  en        Proaiiu 
fait  fonctions,  peut  être  condamné  à  une  amende  de  a5  à  5oo  francs. 

Si  le  fait  provient  du  mauvais  vouloir  des  habitants,  le  recouvrement  des  presta- 
tions e»t  assuré,  au  besoin,  par  la  force;  en  outre,  les  habitants  qui  n  obtempèrent 
pas  aux  ordres  de  réquisitions  sont  passibles  d*une  amende  qui  peut  s*élever  au 
double  de  la  valeur  de  la  prestation  requise. 

En  temps  de  paix,  quiconque  abandonne  le  service  pour  lequel  il  est  requis  per- 
sonnellement est  passible  d*une  amende  de  1 6  a  ao  francs. 

En  temps  de  guerre,  et  par  application  des  dispositions  portées  à  Tarticle  6a  du 
Gode  de  justice  militaire,  il  est  traduit  devant  le  conseil  de  guerre  et  peut  être  con- 
damné à  la  peine  de  femprisonnement  de  six  jours  à  cinq  ans ,  dans  les  termes  de 
farticle  ig4  du  même  code. 

Art.  22.  Tout  militaire  qui,  en  matières  de  réquisitions,  abuse  des  pouvoirs 
qui  lui  sont  conférés,  ou  qui  refuse  de  donner  reçu  des  quantités  fournies,  est  puni 
de  la  peine  d^emprisonnement,  dans  les  termes  de  l'article  194.  du  Code  de  justice 
militaire.  Tout  militaire  qui  exerce  des  réquisitions  sans  avoir  qualité  pour  le  faire 
est  puni,  si  ces  réquisitions  sont  faites  sans  violence,  conformément  au  cinquième 
paragraphe  de  larticle  a48  du  Code  de  justice  militaire  ;  si  ces  réquisitions  sont 
exercées  avec  violence,  il  est  puni  conformément  à  Tarticle  a5o  du  même  code. 
Le  tout  sans  préjudice  des  restitutions  auxquelles  il  peut  être  condamné. 

Art.  23.  Dans  les  eaux  maritimes,  les  propriétaires,  capitaines  ou  patrons  de  na-  Navires 

vires,  bateaux  et  embarcations  de  toute  nature  sont  tenus,  sur  réquisition ,  de  mettre 
ces  navires,  bateaux  ou  embarcations  à  la  disposition  de  l'autorité  militaire,  qui  a 
le  droit  d'en  disposer  dans  Tinlérêt  de  son  service  et  qui  peut  également  requérir 
le  personnel  en  tout  ou  en  partie.  Ces  réquisitions  se  font  par  Tintermédiaire  de 
Fadministration  de  la  marine,  sur  les  points  du  littoral  où  elle  est  représentée. 

TITRE  V. 

DU  RÈGLEMENT  DES  INDEMNITES. 

Art.  2ù.    Lorsqu'il  y  a  lieu,  par  application  de  l'article   i**  de  la  présente  loi.        Règlement 
de  requérir  des  prestations  pour  les  besoins  de  l'armée ,  le  Ministre  de  la  guerre    ****  "''•""**^''- 
nomme ,  dans  chaque  département  où  peuvent  être  exercées  des  réquisitions ,  une 
commission  chargée  d'évaluer  les  indemnités  dues  aux  personnes  et  aux  communes 
qui  ont  fourni  des  prestations. 

Un  règlement  d'administration  publique  déterminera  la  composition  et  le  fonc- 
tionnement de  cette  commission ,  qui  devra  comprendre  des  membres  civils  et  des 
membres  militaires,  en  assurant  la  majorité  à  l'élément  civil  ^'\ 

^')  Voir  ci-dessus,  page  3i3,  à  ia  note. 


et  bateau E. 


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318 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Compétence 
tla  juge  de  paix 

pour 
les  ronletUtîon*. 


Payement 
lies  indemnités. 


Art.  25.  Le  maire  de  chacune  des  communes  où  il  a  été  exercé  des  réqoisi 
lions  adresse,  dans  ie  plus  bref  délai,  à  la  commission,  avec  une  copie  de  Tordiff 
de  réquisition,  un  état  nominatif  contenant  Tindication  de  toutes  les  peraonaes 
qui  ont  fourni  des  prestations,  avec  la  mention  des  quantités  livrées,  des  prix  récla- 
més par  chacune  d* elles  et  de  la  date  des  réquisitions. 

Uautorité  militaire  fixe,  sur  la  proposition  de  la  commission,  f indemnité  qui 
est  allouée  à  chacun  des  intéressés.  , 

Art.  26.  Dans  les  trois  jours  de  la  proposition  de  la  commission ,  les  décisions 
de  Tautorité  militaire  sont  adressées  au  maire  et  notifiées  administrativement  par 
lui  à  chacun  des  intéressés  ou  à  leur  résidence  habituelle,  dans  les  vingt-quatre 
heures  de  la  réception. 

Dans  un  délai  de  quinze  jours ,  à  partir  de  cette  notification ,  ceux-ci  doivent  faire 
connaître  au  maire  s*ils  acceptent  ou  refusent  Tallocation  qui  leur  est  faite. 

Faute  par  eux  d*avoir  fait  connaître  leur  refus  dans  ce  délai,  les  allocations  sodI 
considérées  comme  définitives.  Le  refus  sera  motivé  et  indiquera  la  somme  réclamée. 

Il  est  transmis  par  le  maire  au  juge  de  paix  du  canton,  qui  en  donne  connais- 
sance à  f  autorité  militaire  et  envoie  de  simples  avertissements,  sans  frais,  pour  une 
date  aussi  prochaine  que  possible,  à  Tautonté  militaire  et  an  réclamant. 

En  cas  de  non-conciliation ,  il  peut  prononcer  immédiatement  ou  ajourner  les 
parties  pour  être  jugées  dans  le  plus  bref  délai. 

Il  statue  en  dernier  ressort  jusqu^à  une  valeur  de  deux  cents  francs  (aoo  fittncs)  in- 
clusivement, et  en  premier  ressort  jusqu  a  quinze  cents  (i,5oo  francs)  inclusivement 
Au-dessus  de  ce  chiffre,  Taffaire  sera  portée  devant  le  tribunal  de  première  instance. 

Dans  tous  les  cas ,  le  jugement  sera  rendu  comme  en  matière  sommaire. 

Art.  27.  Après  Texpiration  du  délai  fixé  par  le  deuxième  paragraphe  de  rarticle 
précédent,  le  maire  dresse  Tétat  des  allocations  devenues  définitives  par  1  acceptation 
ou  le  silence  des  intéressés. 

Le  montant  des  allocations  portées  sur  ce  tableau  est  mandaté  collectivement, 
au  nom  de  la  commune ,  par  les  soins  de  Tintendance. 

Le  montant  doit  être  payé  comptant. 

fin  temps  de  guerre,  le  payement  peut  être  fait  en  bons  du  Trésor,  portant  in- 
térêt a  5  p.  o/o  du  jour  de  la  livraison. 

Art.  28.  Aussitôt  après  le  payement  du  mandat  ou  l'échéance  du  bon  du  Trésor, 
le  maire  est  tenu  de  mandater  et  le  receveur  municipal  est  tenu  de  payer  a  chaque 
indemnitaire  la  somme  qui  lui  revient. 


Clirmiiif  (Je  fcr> 


TITRE  VI. 

DES  RÉQUISITIONS  RELATT\'ES  AUX  CHEMINS  DE  FER. 

Art.  29.  Dans  les  cas  prévus  par  l'article  i"  de  la  présente  loi,  les  compa- 
gnies de  chemins  de  fer  sont  tenues  de  mettre  À  la  disposition  du  Ministre  de  la 


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RÉQUISITIONS  MIUTAIRES. 


319 


Télcgrapliet. 


Transports 
commerciaux. 


^erre  toutes  les  ressources  en  personnel  et  matériel  qu  il  juge  nécessaires  pour  as- 
surer les  transports  militaires.  Le  personnel  et  le  matériel  ainsi  requis  peuvent  être 
indifféremment  employés  sans  distinction  de  réseau  sur  toutes  les  lignes  dont  il  peut 
être  utiie  de  se  servir,  tant  en  deçà  qu*au  delà  de  la  base  d  opérations. 

Art.  30.  L*autorité  militaire  peut  aussi  se  faire  livrer  par  les  compagnies,  sur    Combusiibu.etc 
réquisition ,  et  au  prix  de  revient  le  combustible ,  les  matières  grasses  et  autres  ob- 
jets qui  seront  nécessaires  pour  le  service  des  chemins  de  fer  en  campagne. 

Art.  31.  Les  dépendances  des  gares  et  de  la  voie,  y  compris  les  bureaux  et  fils 
télégraphiques  des  compagnies,  qui  peuvent  être  nécessaires  à  Tadministration  de 
laguen^,  doivent  également  être  mis,  sur  réquisition,  à  la  disposition  de  l'autorité 
militaire. 

Les  réquisitions  seront  adressées  par  Tautonté  militaire  aux  chefs  de  gare. 

Art.  32.  Les  réquisitions  prévues  par  les  articles  29,  3o  et  3i  de  la  présente  loi 
sont  exercées  conformément  aux  articles  2  a  et  suivants  de  la  loi  du  1 3  mars  1 875, 
et  donnent  lieu  à  des  indemnités  qui  seront  déterminées  par  un  règlement  d'admi- 
nistration publique  ^^\ 

Art.  33.  En  temps  de  guerre,  les  transports  commerciaux  cessent  de  plein  droit 
sur  les  lignes  ferrées  situées  au  delà  de  la  station  de  transition  fixée  sur  la  base 
d'opérations. 

Cette  suppression  ne  donne  lieu  à  aucune  indemnité. 

Art.  34.  Les  communes  ne»peuvent  comprendre  dans  la  répartition  des  presta- 
tions qu'elles  sont  requises  de  fournir,  aucun  objet  appartenant  aux  compagnies  de 
chemin  de  fer. 

TITRE  Vn. 

DBS  RÉOUISITIOINS  DE  LWUTORITB  MARITIME. 

Art.  35.  Les  dispositions  de  la  présente  loi  sont  applicables  aux  réquisitions 
exercées  pour  les  besoins  de  l'armée  de  mer. 

Un  règleoQent  d'administration  publique  déterminera  les  attributions  de  Taulo- 
rite  maritime,  en  ce  qui  concerne  le  droit  de  requérir  et  les  conditions  d'exécution 
des  réquisitions. 

TITRE  Vin. 

DlSPOSmOnS  relatives  aux  chevaux  ,  mulets  et  voitures  NÉCE.SSAIRES  À  LA  MOBILISATION. 

Art.  36.  L'autorité  militaire  a  le  droit  d'acquérir,  par  voie  de  réquisition,  pour 
compléter  et  pour  entretenir  Tarmée  au  pied  de  guerre,  des  chevaux,  juments, 
mules  et  mulets,  et  des  voitures  attelées. 

Art.  37.  Tous  les  ans,  avant  le  16  janvier,  a  lieu  dans  chaque  commune,  sur  ia 


Armpe  de  in«r. 


Chevaax 

et 

autres  animaux. 


^')  Voir  ci-de&sus ,  page  3i3,  à  i a  note. 


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320 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


RcccnsfmfBl 
iIm  iDimanx. 


Aulmaux 

eiemptët 

de  U  réquÎBÎlion. 


déclaration  obligatoire  des  propriétaires,  et,  au  besoin,  d'office,  par  les  soins  du 
maire,  le  recensement  des  chevaax,  juments,  mules  et  mulets  susceptibles  cTétre 
requis  en  raison  de  1  âge  qu  ils  ont  eu  nu  i*'  janvier,  c*e8t-à-dîre  six  ans  et  au- 
dessus  pour  les  chevaux  et  juments,  quatre  ans  et  au-dessus  pour  les  mulets  el 
mules.  L*âge  se  compte  à  partir  du  i"  janvier  de  Tannée  de  la  naissance. 

Tous  les  trois  ans,  avant  le  16  janvier,  a  lieu  dans  chaque  commune,  et  de  la 
même  manière  que  ci-dessus ,  le  recensement  des  voitures  attelées  de  chevaux  et  de 
mulets,  autres  que  celles  qui  sont  exclusivement  affectées  au  transport  des  per- 
sonnes. * 

Art.  38.  Chaque  année  le  Ministre  de  b  guerre  peut  faire  procéder,  du  16  jan- 
vier au  1"  mars,  ou  du  1 5  mai  au  i5  juin,  à  Tinspeclion  et  au  classement  des  che- 
vaux, juments,  mulets  ou  mules,  recensés  ou  non,  avant  Tàge  tixé  à  larticle  pré- 
cédent. 

La  même  opération  peut  être  faite ,  aux  mêmes  époques ,  dans  Tannée  du  recen- 
sement pour  les  voitures  attelées. 

L'inspection  et  le  classement  ont  lieu  en  temps  de  paix  dans  chaque  commune, 
à  Tendroit  désigné  à  Tavance  par  Fautorité  militaire ,  en  présence  du  maire  ou  de 
son  suppléant  légal. 

Il  y  est  procédé  par  des  commissions  mixtes,  désignées  dans  chaque  région  par  le 
général  conomandant  le  corps  d  armée,  et  composées  chacune  d'un  officier  président 
et  ayant  voix  prépondérante  en  cas  de  partage,  d'un  membre  civil  choisi  dans  la 
commune,  ayant  voix  délibérative ,  et  d'un  vétérinay*e  militaire  ou  d'un  vétérinaire 
civil,  ou,  à  défaut,  d'une  personne  compétente  désignée  par  le  maire,  ayant  voix 
consultative. 

Il  ne  sera  pas  alloué  d'indemnité  au  membre  civil  de  ladite  commission. 

Art.  39.  Les  animaux  reconnus  propres  à  Tun  des  services  de  l'armée  sont 
classés  suivant  les  catégories  établies  au  budget  pour  les  achats  annuels  de  la  re- 
monte, les  chevaux  d'officier  formant  dans  chaque  catégorie  des  chevaux  de  selle 
une  classe  à  part. 

Abt.  40.  Sont  exemptés  de  la  réquisition  en  cas  de  mobilisation,  et  ne  sont 
pas  portés  sur  la  liste  de  classement  par  catégories:  1*  les  chevaux  appartenant  au 
chef  de  l'État  ;  2"  les  chevaux  dont  les  fonctionnaires  sont  tenus  d'être  pourvu» 
pour  leur  service  ;  3*  les  chevaux  entiers  approuvés  ou  autorisés  pour  la  reproduc- 
tion ;  à^  les  juments  en  état  de  gestation  constatée,  ou  suitées  d'un  poulain,  ou 
notoirement  reconnues  comme  consacrées  à  la  reproduction;  5**  les  chevaax  et  ju- 
ments n'ayant  pas  atteint  Và^e  de  six  ans ,  les  mulets  et  mules  au-dessous  de  quatrr 
ans  ;  6"  les  chevaux  de  Tadministration  des  postes,  ou  ceux  qu'elle  entretient  pour 
son  service  par  des  contrats  particuliers  ;  7°  les  chevaux  indispensables  pour  assurer 
le  service  des  administrations  publiques  et  ceux  affectés  aux  transports  de  matériei 
nécessités  par  l'exploitation  des  chemins  de  fer.  Ces  derniers  peuvent  toutefois  ôlit 


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321 


RÉQUISITIONS  MILITAIRES. 

requis  au  même  titre  que  les  voies  ferrées  elles-mêmes,  conformémenl  aux 
(ions  de  Tartlcle  3g  de  la  présente  loi. 

Art.  41.  Les  voiturls  recensées  sont  présentées  tout  attelées  aux  commissions 
mixtes,  qui  arrélent  leur  classement  ainsi  que  celui  des  harnais.  A  Tissue  de  ce  clas- 
sement, il  est  procédé,  en  présence  de  la  commission,  à  un  tirage  au  sort  qui  règle 
Tordre  d  appel  des  voitures  en  cas  de  mobilisation. 

Art.  42.  Sont  exemptées  de  la  réquisition,  en  cas  de  mobilisation,  et  ne  sont 
pas  portées  sur  la  liste  de  classement  par  catégorie ,  les  voitures  indispensables  pour 
assurer  le  service  des  administrations  publiques  et  celles  alTectées  aux  transports  de 
matériel  nécessités  par  Texploitation  des  chemins  de  fer.  Ces  dernières  peuvent 
toutefois  être  requises  au  même  titre  que  les  voies  ferrées  elles-mêmes,  conformé- 
ment aux  dispositions  de  l.'article  29  de  la  présente  loi. 

Art.  43.  Un  tableau  certifié  par  le  président  de  la  commission  mixte  et  par 
le  maire,  indiquant  pour  chaque  commune  le  signalement  des  animaux  classés  ainsi 
!}ue  le  nom  de  leurs  propriétaires,  est  adressé  au  bureau  de  recrutement  du  ressort. 
Un  double  de  ce  tableau  reste  déposé  à  la  mairie  jusqu  au  classement  suivant. 

Il  est  dressé  de  la  même  manière  un  tableau  de  classement  des  voitures  en  double  ' 
expédition  :  les  numéros  de  tirage  y  sont  inscrits. 

Art.  44.  Le  contingent  des  animaux  à  fournir  en  cas  de  mobilisation,  dans 
:haque  région ,  pour  compléter  et  entretenir  au  pied  de  guerre  les  troupes  qui  y 
K)nt  stationnées,  est  fixé  par  le  Ministre  de  la  guerre,  d  après  les  ressources  cons- 
atées  au  classement  pour  chaque  catégorie. 

Ce  contingent  est  réparti,  dans  la  région,  par  Tautorité  militaire,  de  manière  à 
îgpliser  les  charges  provenant  des  réquisitions  prévues  pour  les  besoins  successifs 
le  larmée.  Toutefois  cette  répartition  n^est  notifiée  qu  en  cas  de  mobilisation. 

L'insuffisance  des  ressources  dans  uo  corps  d'armée  sera  compensée,  sur  Tordre 
lu  Ministre  de  la  guerre,  par  Texcédant  d*un  autre  corps  d'armée. 

Les  mêmes  dispositions  sont  applicables  aux  voitures  attelées. 

Art.  45.  Dès  la  réception  de  Tordre  de  mobilisation ,  le  maire  est  tenu  de  pré- 
renir  les  propriétaires  que  :  1*  tous  les  animaux  classés  présents  dans  la  commune; 
l' tous  ceux  qui  y  ont  été  introduits  depuis  le  dernier  classement,  et  qui  ne  sont 
Ms  compris  dans  les  cas  d'exemption  prévus  par  Tarticle  4o  ;  3"  tous  ceux  qui  ont 
itteint  VÀge  légal  depuis  le  dernier  classement  ;  4*  tous  ceux  enfin  qui ,  pour  un 
notif  quelconque,  n*auraient  pas  été  déclarés  au  recensement  ni  présentés  au  der- 
lier  classement,  bien  qu'ils  eussent  i^àge  légal,  doivent  être  conduits,  aux  jour  et 
lieure  fixés  pour  chaque  canton,  au  point  indiqué  par  Tautorité  militaire. 

Le  maire  prévient  également  les  propriétaires  des  voitures,  d'après  les  numéros 
le  tirage  portés  sur  le  dernier  état  de  classement,  suivant  la  demande  de  Tautorité 
militaire,  d'avoir  à  les  conduire  tout  attelées  au  même  point  de  rassemblement. 
Conventions.  ■?  1 


Voilare« 
exempl«s. 


Goutiogent 

d«s  animaai 

a  rournir 

en  eu 

de  mobilisa  lion. 


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322  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Les  animaux  doivent  avoir  leur  ferrure  en  bon  état,  un  bridon  et  un  licol  pourm 
d^une  longe. 

Commissions  Art.  46.  Des  commissions  mixtes,  désignées  par  1  autorité  mililaire,  procèdenl. 

j«  récepiion.      audit  poiut,  à  la  réception,  par  canton,  des  animaux  amenés,  et  opèrent  le das- 

sement  non  encore  fait  de. ceux  qui  se  trouvent  compris  dans  les  cas  spéciaux  incli- 

qués  à  Tarticle  précédent. 

Si  le  nombre  des  animaux  présentés  à  la  commission  est  supérieur  au  chifEre  a 

requérir  dans  la  catégorie,  il  est  procédé  à  un  tirage  au  sort  pour  déterminer  Tordre 

dans  lequel  ils  seront  appelés. 

Art.  47.  Le  propriétaire  d'un  anima)  compris  dans  le  contingent  a  le  droit  de 
présenter  à  la  commission  de  remonte  et  de  faire  inscrire  à  sa  place  un  autre  ani- 
mal non  compris  dans  le  contingent,  mais  appartenant  à  «la  même  catégorie  etàl.' 
même  classe  dans  la  c<itégorie. 

Art.  48.  Après  avoir  statué  sur  tous  les  cas  de  réforme ,  de  remplacement  ou 
d'ajournement  demandé  pour  cause  de  maladie,  la  commission  de  réception,  en 
présence  des  maires  ou  de  leurs  suppléants  légaux ,  prononce  la  réquisition  des  ani- 
maux nécessaires  pour  la  mobilisation.  Elle  procède  également  à  la  réception  de^  j 
voitures  attelées.  Elle  fixe  le  prix  des  voitures  et  des  harnais  d'après  les  prix  cou-  \ 
rants  du  pays.  | 

Les  animaux  qui  attellent  les  voitures  admises  entrent  en  dédaction  du  contingeDl  ] 
requis  en  vertu  du  présent  article  et  sont  payés  conformément  à  Tarticie  /jg  d-  J 
après.  I 

.  I 

Fissiion  du  prix         ^^'^*  ^^'  ^^^  P^^^  ^®*  auimaux  requis  sont  déterminés  à  l'avance  et  fixés  dune  l 
des  animaux.      manière  absolue,  pour  chaque  catégorie,  aux  chiffres  portés  au  budget  de  Tannée,  j 
augmentés  du  quart,  pour  les  chevaux  de  selle  et  pour  les  chevaux  d'attelage  dv- 
tillerie. 
Toutefois  cette  augmentation  n'est  pas  applicable  aux  chevaux  entiers. 

Art.  50.  Les  propriétaires  des  animaux,  voitures  ou  harnais  requis  reçoivent 
sans  délai  des  mandats  en  représentant  le  prix  et  payables  à  la  caisse  du  recereor 
des  finances  le  plus  à  proximité. 

ContraTeations.  Art.  51.  Les  propriétaires  qui,  aux  termes  de  l'article  45,  n'auront  pas  conèiit 
leurs  animaux  classés  ou  susceptibles  de  l'être ,  leurs  voitures  attelées  désignées  par 
l'autorité  militaire,  au  lieu  indiqué  pour  la  réquisition,  sans  motifs  légitimes  sàm 
par  la  commission  de  réception,  sont  déférés  aux  tribunaux,  et,  en  cas  de  condim- 
nation ,  frappés  d'une  amende  égale  à  la  moitié  du  prix  d'achat  fixé  pour  la  caté- 
gorie à  laquelle  appartiennent  les  animaux,  ou  à  la  moitié  du  prix  moyen  d'acquisi- 
tion des  voitures  ou  harnais  dans  la  région. 

Néanmoins  la  saisie  et  la  réquisition  pourront  être  exécutées  immédiatement  et 


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RÉQUISITIONS  MILITAIRES. 


323 


sans  attendre  le  jugement,  à  la  diligence  da  président  de  la  commission  de  récep- 
m  ou  de  rautorité  militaire. 

Art.  52.  Les  maires  ou  les  propriétaires  de  chevaux,  juments,  mulets  ou 
[Qules,  de* voitures  ou  de  harnais,  qui  ne  se  conforment  pas  aux  dispositions  du 
itre  Vni  de  la  présente  loi,  sont  passibles  d*une  amende  de  35  &  1,000  francs. 
Ceux  qui  auront  fait  sciemment  de  faasses  déclarations  seront  frappés  d*une 
unende  de  5o  à  a, 000  francs. 

Art.  53.  Lorsque  Tannée  sera  replacée  sur  le  pied  de  paix ,  les  anciens  proprié- 
aires  des  animaux  requis  pourront  les  réclamer,  sauf  restitution  du  prix  intégral  de 
Miyemeat  et  sous  réserve  de  les  rechercher  eux-mêmes  dans  les  rangs  de  Tarmée, 
*t  d'aller  les  prendre,  à  leurs  frais,  au  lieu  de  garnison  des  corps  ou  de  Tofficier  dé- 

CDteur. 

TITRE  IX. 

DISPOSITIONS  SPÉCIALES  AUX  GRANDES  M ANOenVRCS. 

Art.  54.  Les  indemnités  qui  peuvent  être  allouées  en  cas  de  dommages  causés 
m  propriétés  privées  par  le  passage  ou  le  stationnement  des  troupes  dans  les 
narches,  manœuvres  et  opérations  d'ensemble,  prévues  k  Tarticle  38  de  la  loi  du 
li  juillet  1873,  doivent,  à  peine  de  déchéance,  être  réclamées  par  les  ayants  droit, 
1  la  mairie  dé  la  commune ,  dans  les  trois  jours  qui  suivront  le  passage  ou  le  départ 
tes  troupes. 

Une  commission  attachera  chaque  corps  d'armée  ou  fraction  de  corps  d'armée 
ipérant  isolément  procède  à  Tévaluation  des  dommages.  Si  cette  évaluation  est  ac- 
eptée,  le  montant  de  la  somme  fixée  est  payé  sur-le-champ. 

Eocas  de  désaccord,  la  contestation  sera  introduite  et  jugée  comme  il  a  été  dit 
l'article  26. 

Un  règlement  d'administration  pubh'que  déterminera  la  composition  et  le  mode 
le  fonctionnement  de  la  commission. 

DISPOSITIONS  oilfiRALBS. 

Art.  55.  Tous  les  avertissements  et  autres  actes  qu'il  sera  nécessaire  de  signifier 
Taulorité  militaire ,  pour  l'exécution  de  la  présente  loi ,  le  seront  k  la  mairie  du 
bef-lieu  de  canton. 

Art.  56.  Sont  abrogées  toutes  les  dispositions  antérieures  relatives  aux  réquîsi- 
ioDs  militaires ,  et  notamment  : 

Le  titre  Vde  la  loi  du  10  juillet  1791 ,  et  les  lois  des  a 6  avril,  23  mai,  a  sep- 
embreet  i3  décembre  1792,  19  brumaire  an  m,  28  juin  181 5;  les  décrets  des 
11,  aa  et  28  novembre  1870,  et  la  loi  du  i*  août  1874. 

Fait  à  Versailles,  le  3  juillet  1877. 


Droit  â» 
Am  «nii 


Repwtiion 


par  1m  grandr* 
manavTrrK. 


AbrogatloB 
loi*  aalMnearM. 


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324 


Ce  qne  comprend 

l'adininUlralion 

del'i 


SéparalioD 
des  B«rvicw. 


DëUgation 
dos  crédits. 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


ADMINISTRATION  DE  L'ARMEE. 


N"Ô8. 


PROJET  DE  LOI 

SUR  L'ADMINISTBATION  DE  L'ARMEE  ^'\ 

Adopté  par  le  Sénat  le  21  novembre  1876 

et  présenté  le  i5  novembre  1877,  a  la  Cbambre  des  députés, 

par  M.  le  général  Berthaut,  Ministre  de  la  guerre. 

TITRE  r. 
DisposrnoNs  générales. 

Art.  V.  Le  Ministre  de  la  guerre  est  le  chef  responsable  de  radminislration  de 
Tarmée. 

Art.  2.  L*adminislration  de  Tarmée  comprend  : 

Le  service  de  lartillerie,  le  service  du  génie,  le  service  de  l*intendance;  le  ser- 
vice de  santé. 

L'administration  intérieure  des  corps  de  troupes  et  des  établissements  considères 
comme  tels  est  assujettie  à  des  règles  spéciales  déterminées  au  titre  IV  de  la  pré- 
sente loi. 

Le  service  de  la  trésorerie  et  des  postes  aux  années,  qui  relève  directement  an 
commandement,  fera  Tobjet  d*un  règlement  spécial  entre  le  Ministre  de  la  guerrp 
et  le  Ministre  des  finances. 

Art.  3.  Le  principe  général  de  l'organisation  des  services  ci-dessus  énumâ^esi 
la  séparation  en  direction ,  gestion  ou  exécution ,  contrôle. 

La  direction  ne  participe  pas  aux  actes  de  la  gestion  qui  lui  est  soumise.  Le  con- 
trôle ne  prend  part  ni  à  la  direction  ni  à  la  gestion ,  et  ne  relève  que  du  Ministre. 

Art.  4.  La  délégation  des  crédits  est  faite  par  le  Ministre  aux  directeurs  des  ser- 
vices, qui  sont  chargés  de  Tordonnancement  des  dépenses.  Il  est  (ait  exception  poar 
le  service  de  santé,  dont  les  crédits  sont  reçus  et  les  dépenses  ordonnancée  parle 
service  de  Tintendance,  ainsi  qu*il  est  dit  à  Tarticle  17  de  la  présente  loi. 

(0  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  présenté  au  Sénat ,  Journal  officiel  des  27,  29, 3i  mai^. 
2 , 4 ,  9 , 1 3  et  1 4  avril  1 876.  Rapport  (M.  de  Freycinet ),  Jonrnal  officiel  du  1 4 septembre  1876. 
Première  délibération,  6,  7  et  9  novembre.  Deuxième  délibération,  i5,  16  et  si  novemlirr. 
Transmission  k  la  Chambre  des  députés,  32  décembre  1876,  Journal  officiel  du  7  janvier 
1877.  —  Nouvelle  rédaction,  Journal  officiel  du  26  novenabre  1877.  C'est  le  texte  rqjrodoit 
ci-dessus,  n*  68. 


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ADMINISTRATION  DE  LARMÉE.  325 

Dans  le  service  de  rintendance ,  les  directeurs  ont  la  faculté  de  soas-déléguer  tout 
oa  partie  de  leurs  crédits  aux  fonctionnaires  de  f  intendance  soumis  à  leur  direction. 

ART.  5.  En  cas  de  formation  d*armée,  la  délégation  des  crédits  est  fiute,  pour 
tous  les  services,  à  l'intendant  de  l'armée,  lequel  les  sous-délègue  sur  Tordre  du 
général  en  chef,  et  au  fur  et  k  mesure  des  besoins,  aux  directeurs  des  services  de 
Tannée  ou  des  corps  d*armée. 

Ait.  6.  Les  directeurs  des  services  exercent  une  surveillance  permanente  sur 
toutes  les  opérations  du  personnel  de  leur  service.  Ils  s'assurent  de  la  régularité  de 
toutes  les  dépenses  qu'ils  sont  chargés  d'ordonnancer  ou  d'approuver.  Us  procèdent 
ou  font  procéder,  à  cet  effet,  aux  revues  d'effectif  et  recensements  de  matériel,  aux 
inventaires  et  autres  moyens  de  vériQcation  prévus  par  les  règlements. 

TITRE  II. 

ÉTABLISSKMETTS  ET  SBBVIGBS  SPECIAUX. 

ART.  7.  G>nformément  à  Tarticle  i  il  de  la  loi  du  a  4  juillet  1878  et  à  Tarticle  11 
de  la  loi  du  i3  mars  1876,  les  établissements  et  services  spéciaux  destinés  à  assurer 
la  défense  générale  du  pays  ou  à  pourvoir  aux  besoins  généraux  des  armées  sont 
placés  sous  l'autorité  immédiate  du  Ministre  de  la  guerre. 

Le  Ministre  dispose  seul  du  matériel  et  des  approvisionnements  emmagasinés 
dans  ces  établissements.  Les  officiers  et  fonctionnaires  qui  les  dirigent  sont,  en  ce 
qui  concerne  ce  service  spécial ,  sous  les  ordres  exclusifs  du  Ministre  et  correspon- 
dent directement  avec  lui. 

Art.  8.  Les  établissements  et  services  spéciaux  mentionnés  au  présent  titre  seront 
déterminés  par  un  règlement  d'administration  publique. 


IbUb^iic*. 


Mat4(ri«l 

•t 

•pproti»ionn«- 


TITRE  III. 

ARMÉES,  CORPS  D* ARMEE,  DIVISIONS  ET  BRIGADES. 

ART.  9.  Conformément  au  même  article  i4  de  la  loi  précitée,  dans  chaque 
région,  le  commandant  du  corps  d'armée  a  sous  son  commandement  ie  territoire, 
les  forces  de  l'armée  active,  de  la  réserve,  de  l'armée  territoriale  et  de  sa  réserve, 
ainsi  que  tous  les  services  et  établissements  affectés  à  ces  forces.  Il  est,  sous  l'auto- 
rité supérieure  du  Ministre,  responsable  de  l'administration  dans  son  corps  d'armée. 

Les  directeurs  des  services  sont  sous  ses  ordres  immédiats  et  correspondent  avec 
lai.  Ils  ne  peuvent  s'adresser  au  Ministre  qu'avec  son  autorisation,  à  moins  qu'ils 
D  aient  à  transmettre  les  ordres  écrits  prévus  à  Tarticle  11  de  la  présente  loi ,  ou 
exceptionnellement  à  répondre  à  des  demandes  directes  du  Ministre  :  dans  ce  cas , 
ils  avisent  le  commandant  du  corps  d'armée.  Toutefois  les  pièces  comptables ,  statis- 
tiques et  autres  documents  d'ordre ,  ne  comportant  qu'une  lettre  d'envoi  ou  un 
l)ordereaa  sans  discussion  d'affaires ,  sont  expédiés  directement  au  Ministre. 


Poavoin 
da  commandant 

de 
corps  d'arme. 


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326  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Art.  iO.  Le  commandaol  du  corps  d*arinée  a  le  devoir  :  de  prévoir  et  expoeo 
au  Minisire  en  temps  opportun  les  besoins  du  corps  d'armée;  de  donner,  quand  il  t 
a  lieu.  Tordre  de  pourvoir  et  de  distribuer  suivant  les  besoins  et  les  ressources. 
conformément  aux  règlements  et  dans  les  limites  des  allocations  accordées  par  \t 
Ministre  ;  de  veiller  a  ce  que  les  troupes  du  corps  d*armée  soient  pourvues  de  tout 
ce  qui  leur  est  alloué  par  les  règlements  et  les  décisions  ministérielles  ;  de  s'assurer 
que  les  approvisionnements  des  magasins  du  corps  d*armée  sont  au  complet  déter- 
miné par  le  Ministre,  en  bon  état  d*entretien  et  disponibles  pour  Tentrée  en  senice: 
de  tenir  la  main  à  ce  que  les  lois  et  règlements  soient  exactement  appliqués  dus 
tous  les  services. 

Aat.  1 1 .  Les  généraux  commandant  les  corps  d'armée  ne  peuvent,  m  débondes 
cas  prévus  par  les  ordonnances,  décrets  et  règlements,  prescrire  aucune  mesure 
pouvant  entraîner  des  dépenses  pour  Irltat,  sauf  dans  les  circonstances  ui^entesou 
de  force  majeure.  Us  doivent,  dans  ce  cas,  donner  leurs  ordres  par  écrit,  sous  ieor 
responsabiité ,  même  pécuniaire,  et  en  rendre  compte  immédiatement  au  Minbtre 

Les  directeurs  des  services  sont  tenus,  après  observations,  d'obtempérer  àcd 
ordres,  dont  ils  transmettent,  de  leur  côté,  une  copie  au  Ministre.  Us  peuvent  être 
rendus  responsables  par  le  Ministre,  même  pécuniairement,  de  toute  mesure  ea- 
traînant  une  dépense  excédant  les  crédits  ou  non  prévue  par  les  règlements,  pour 
l'exécution  de  laquelle  Tordre  écrit  mentionné  ci-dessus  ne  leur  aurait  pas  elé 
délivré. 

Pouvoirs  Art.  12.  Lcs  généraux  commandant  les  divisions  et  les  brigades  sont,  en  verta 

ùmf^ninwL.  ^^  larticle  1 8  de  la  loi  du  i3  mars  1876,  investis  du  conunandement  territorial  d» 
subdivisions  de  région  correspondantes,  sous  l'autorité  supérieure  du  conmiandaDl 
du  corps  d'armée.  Ils  remplissent,  k  l'égard  de  leurs  troupes  et  des  établissentenb 
et  services  desdites  subdivisions ,  les  devoirs  de  surveillance  indiqués  aux  trois  der- 
niers paragraphes  de  l'article  10. 

Les  généraux  commandant  les  divisions  et  brigades  non  endivisionnées  doÎTeot 
exposer,  en  temps  opportun,  au  commandant  du  corps  d*armée  les  besoins  de  Ieor 
division  ou  de  leur  brigade.  Ils  peuvent,  en  dehors  des  cas  prévus  par  les  ordon- 
nances, décrets  et  règlements,  donner  Tordre  de  pourvoir  et  de  distribuer,  sans 
Tautorisation  préalable  du  commandant  du  corps  d'armée,  mais  seulement  dans  le 
cas  d'urgence  et  de  force  majeure.  Ils  doivent  alors  donner  cet  ordre  par  écrit,  sous 
leur  responsabilité ,  même  pécuniaire ,  et  en  rendre  compte  immédiatement  au  corn- 
mandant  du  corps  d'armée ,  qui  en  avise  à  son  tour  le  Ministre. 

Chtfs  doMTTice.  Art.  13.  Lcs  chefs  de  service  dans  les  divisions  et  brigades  non  endivisionnées 
sont  sous  les  ordres  des  généraux  commandant  ces  divisions  et  brigades.  Ils  re^venl 
directement  de  leurs  chefs  hiérarchiques ,  les  directeurs  des  services  auprès  du  com- 
mandant du  corps  d'armée,  les  instructions  rdatives  à  la  comptabilité,  à  l'exécution 
technique  du  service  et  aux  détails  d'ordre  intérieur. 


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ADMINISTRATION  DE  L'ARMÉE.  327 

Ils  transmettent  au  Minisire,  par  rintermédiaire  de  leur  directeur,  la  copie  des 
ordres  écrits  prévus  à  i*article  précédent  et  auxquels  ils  sont  tenus  d*obtempérer  dans 
les  conditions  indiquées  à  l'article  ii.  Ils  ne  s'adressent  directement  au  Ministre 
que  dans  les  cas  exceptionnels  ou  ils  ont  à  répondre  à  ses  demandes  indirectes  ;  ils 
avisent  alors  leur  directeur  et  le  général  sous  les  ordres  duquel  ils  sont  placés. 

Dans  les  subdivisions  de  région  où  le  service  de  l'intendance  est  assuré  par  un 
fonctionnaire  autre  que  celui  de  la  division,  ce  fonctionnaire  est  placé,  en  ce  qui 
concerne  les  services  de  la  mobilisation ,  sous  les  ordres  du  général  de  brigade  com- 
mandant ces  subdivisions. 

Art.  \k.  En  cas  de  formation  d'armée,  le  Ministre  délègue  ses  pouvoirs  admi-    Gcnéni  en  chef, 
nistratifs,  dans  les  limites  nécessaires,  au  général  en  chef  de  l'armée,  lequel  repré- 
sente alors  le  Ministre  vis-à-vis  des  commandants  de  corps  d'armée. 

Le  général  en  chef  est  assisté,  dans  l'administration  de  son  armée,  par  des  chefs 
supérieurs  de  service  avec  lesquels  les  directeurs  des  corps  d'armée  correspondent 
dans  les  mêmes  limites  qu*avec  le  Ministre  en  temps  de  paix.  Ces  chefs  supérieurs 
exercent,  au  nom  du  général  en  chef,  la  haute  surveillance  et  l'inspection  technique 
des  services  dans  les  corps  d'armée. 

Les  attributions  administratives  des  généraux  de  division  et  de  brigade  non  endi- 
visioonécs,  des  chefs  de  corps  ou  de  détachements  opérant  isolément,  sont  déter- 
minées par  les  règlements  sur  le  service  des  armées  en  campagne. 

Art.  15.  Dans  les  places  investies,  le  gouverneur  ou  commandant  de  la  défense      Commandant 
exerce  une  autorité  absolue  sur  tous  les  services.  <^<*  p'«< 


ilace. 


DISPOSITIONS  SPÉCIàLES  DU  SERVICE  DE  SANTE. 

Art.  16.  Les  directeurs  du  service  de  santé  dans  les  corps  d'armée,  ainsi  que 
les  chefs  du  service  de  santé  dans  les  hôpitaux  el  ambulances,  sont  pris  parmi  les 
membres  du  corps  des  médecins  militaires. 

Les  rapports  de  ces  fonctionnaires  entre  eux  et  avec  le  commandement  sont  ré- 
glés par  les  articles  qui  précèdent.  Ils  ont,  en  ce  qui  concerne  l'exécution  du  service 
de  santé,  autorité  sur  tout  le  personnel  militaire  et  civil  attaché  d'une  manière 
permanente  ou  temporaire  a  leur  service.  Ils  donnent  des  ordres  en  conséquence 
aux  pharmaciens,  aux  officiers  d'administration  et  aux  inûrmiers  des  hôpitaux  et 
ambulances,  ainsi  qu'aux  troupes  des  équipages  militaires  et  autres  momentané- 
ment détachés  auprès  d'eux  pour  assurer  le  service  de  santé.  Les  infirmiers  et 
troupes  ainsi  détachés  relèvent  de  leurs  chefs  de  corps  respectifs,  en  ce  qui  con- 
cerne fadministration ,  la  police  et  la  discipline  intérieure  du  corps. 

Les  prescriptions  du  directeur  ou  des  chefs  de  service  de  santé  sont  exécutoires 
par  le  personnel  chargé  de  la  gestion ,  dans  les  limites  des  règlements  et  des  tarifs. 
As  peuvent,  dans  les  cas  urgents,  prescrire,  sous  leur  responsabilité,  même  pécu- 
niaire, des  dépenses  non  prévues  par  les  règlements;  mais,  en  ce  cas,  ils  donnent 
leurs  ordres  par  écrit,  et  en  préviennent  immédiatement  le  commandement.  Ils 


Sfr*ico  Je  Nauli*. 


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328 


HECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


PhirmacitBs. 


lataadaBca. 


Admioîptralion 

]iiléri«ur« 

dos 

corp^de  Iroapes. 


surveillent  le  matériel  et  les  magasins  d*hôpitaux  et  d'ambulances  :  ils  s'assai^ 
que  les  approvisionnements  sont  au  complet  déterminé  par  le  Ministre,  en  bone| 
d*enlretien  et  disponibles  pour  le  service.  Ils  rendent  compte  au  commandement 

I 
Art.  1 7.  Les  pharmaciens  et  officiers  d'administration  chargés  d*exécufer  \ 

ordres  du  directeur  ou  des  chefs  de  service  de  santé  peuvent  être  rendus  péq 

niairement  responsables  du  montant  des  dépenses  non  prévues  paries  règlement 

pour  lesquelles  Tordre  écrit  susmentionné  ne  leur  aurait  pas  été  délivré.  Ils  so 

tenus  de  transmettre  immédiatement  la  copie  de  cet  ordre  écrit  au  fonctionnaire  i 

Tin  tendance  ordonnateur. 

Art.  18.  Le  service  de  Tintendance  ordonnance,  ainsi  qu'il  est  dit  à larliclel 
toutes  les  dépenses  du  service  de  santé.  Il  vériûe  la  gestion  en  deniers  et  en 
tières  des  pharmaciens  et  officiers  d'administration ,  et  leur  donne  directemenl  -^ 
instructions  pour  la  bonne  tenue  des  écritures  et  l'observation  des  lob  et  règlemed 
sur  la  comptabilité.  Le  service  de  Tintendance  est  également  chargé,  sous  TauM 
du  commandement,  de  fournir  le  matériel  et  les  approvisionnements  nécessaire 
aux  hôpitaux  et  ambulances. 

Art.  19.  Dans  les  corps  de  troupes,  le  chef  du  service  de  santé  n'exerce  sonis 
torité  qu'au  point  de  vue  technique ,  en  ce  qui  concerne  l'hygiène  et  la  science  at 
dicalc.  L'action  administrative  appartient  au  personnel  chargé  de  l'admini^lratije 
intérieure  des  corps  de  troupes,  ainsi  qu'il  est  dit  au  titre  ci-après. 

TITRE  IV. 

ADMINISTRATION  INTERIEURE  DES  CORPS  DE  TR0UPE5  ET  DES  BTABLISSESIEUTS 
CONSIDÉRÉS  COMME  TELS. 

Art.  20.  L'administration  intérieure  des  corps  de  troupes  et  des  établisscmeDls 
considérés  comme  tels  est  dirigée  par  un  conseil  d'administration  que  préside  le  chei 
de  corps.  Le  chef  de  corps  et  le  conseil  d'administration  sont  solidairemeat  res- 
ponsables envers  l'État. 

Art.  21.  La  gestion  est  confiée  à  des  officiers  qui  font  partie  du  conseil  d'admi- 
nistration ,  mais  n'ont  que  voix  consultative  sur  les  questions  concernant  iear 
propre  gestion.  Ces  officiers  sont  responsables  envers  le  conseil  d'administration. 

Art.  22.  Les  dépenses  en  deniers  ou  en  matières,  effectuées  sur  la  caisse  el sur 
les  magasins  du  corps ,  en  vertu  de  l'ordre  du  conseil  d'administration ,  sont  vérifiées 
et  régularisées,  dans  les  formes  voulues,  parle  service  de  l'intendance. 

Art.  23.  Les  compagnies  ou  sections  formant  corps  sont  administrées  pr  leur 
chef,  responsable  envers  l'Etat.  Les  dépenses  sont  préalablement  autorisées  par  1^ 
service  de  l'intendance. 


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ADMINISTRATION  DE  L'ARMÉE. 


329 


TITRE  V. 

CONTRÔLE  DB  L'ADMINISTRATIOII  DB  L^ARMBB. 

Art.  24.  Le  contrôle  de  Tadminislratlon  de  rarmée  est  exercé  par  un' personnel 
spécial,  ne  relevant  que  du  Ministre.  II  a  pour  objet  de  sauvegarder  les  intérêts  du 
Trésor  et  les  droits  des  personnes ,  et  de  constater  dans  tous  les  services  Tobserva- 
tien  des  lois,  ordonnances,  décrets,  règlements  et  décisions  ministérielles  qui  en 
régissent  le  fonctionnement  administratif.  Il  s'exerce  indistinctement  dans  les  corps 
d'armée  (artillerie,  génie,  intendance,  services  hospitaliers,  corps  de  troupes  et 
établissements  considérés  comme  tels)  et  dans  les  établissements  et  services  spé- 
ciaux placés  sous  lautorité  directe  du  Ministre. 

Art.  25.  Les  contrôleurs  agissent  comme  délégués  directs  du  Ministre.  Ils  pro- 
cèdent, soit  par  des  vérifications  sur  pièces,  soit  par  des  inspections  inopinées.  Ils 
se  présentent,  sans  avis  préalable ,  a  Taulorité  militaire  du  lieu  où  ils  veulent  accom- 
pb'r  leur  mandat;  celle-ci  donne,  sm*  leur  demande,  tous  les  ordres  nécessaires 
pour  les  revues  d'effectif,  et  nomme  des  commissions  d'ofliciers  et  de  fonctionnaires 
pour  les  assister  dans  les  recensements  du  matériel  et  des  approvisionnements  de 
tons  genres. 

lis  adressent  leurs  rapports  au  Ministre  de  la  guerre.  Ils  constatent  les  suites 
données  à  leurs  observations  précédentes  par  les  services  compétents.  Ils  proposent 
toute  mesure  qu'ils  jugeraient  utile  pour  faire  disparaître  les  abus  ou  pour  sim- 
pUûer  et  améliorer  le  fonctionnement  administratif  des  services. 

Le  résumé  de  leurs  travaux  est  placé  tous  les  ans  par  le  Ministre  de  la  guerre 
sous  les  yeux  du  Président  de  la  République. 

Indépendamment  de  leurs  inspections ,  les  contrôleurs  peuvent  être  chargés  par 
le  Ministre  de  toutes  les  études  ou  mbsions  intéressant  le  bon  ordre  des  finances  et 
la  régularité  dé  l'administration  dans  l'armée. 

Un  règlement  d'administration  publique  déterminera  le  fonctionnement  du  con- 
trôle. 


Go0lr6le. 


TITRE   VL 


PERSONNEL. 


CuAPiTRE  PREMIER.  —  Service  de  V artillerie  et  da  génie. 

Art.  26.  L'organisation  des  personuels  de  l'artillerie  et  du  génie,  au  point  de 
vue  administratif,  est  réglée  par  les  lois,  ordonnances  ou  décrets  spéciaux  à  ces  deux 
armes. 

Toutefois  les  dispositions  de  l'article  3 1  de  la  présente  loi  relatives  à  la  hié- 
rarchie et  à  la  situation  des  officiers  d'administration  sont  applicables  aux  ganles 
(l*artillerie  et  aux  adjoints  du  génie. 


Personnel. 
Arlillerie 
el  gcoie. 


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330  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Chapitre  ii.  —  Service  de  l'intendance  militaire, 
l'*  SECTION.  —  Corps  de  t intendance  mUilaire. 

Corps  Art.  27.  Le  corps  de  l*îateadance  militaire  a  une  hiérarchie  propre,  réglée 

de  r«l«d.net.      ^Jj^^j  ^-J  ^^Jj  . 

Adjoint  a  Tintendance  militaire  ;  sous-intendant  militaire  de  3*  classe;  sous-inten 
dant  militaire  de  a'  classe;  sous-intendanl  militaire  de  i"  classe;  intendant  mili- 
taire; intendant  général.  Ces  grades  correspondent  à  ceux  de  la  hiérarchie  militaire. 
savoir  :  le  grade  d*  adjoint  à  l'intendance  militaire,  à  celui  de  capitaine;  le  grade  de 
sous-intendant  militaire  de  3'  classe,  à  celui  de  chef  de  bataillon;  le  grade  de  sous- 
intendant  militaire  de  3*  dasse,  à  celui  de  lieutenant-colonel  ;  le  grade  de  sous-in- 
tendant militaire  de  i'*  classe,  à  celui  de  colonel;  le  grade  d'intendant  militaire,  à 
celui  de  général  de  brigade;  le  grlstde  d*inteadant  général,  à  celui  de  généra)  de 
division. 

Cette  correspondance  de  grade  ne  modifie  point  la  situation ,  dans  la  hiérarchie 
générale  et  dans  le  service,  qui  est  faite  aux  fonctionnaires  de  T  intendance  parles 
ordonnances,  décrets  et  règlements. 

Les  fonctionnaires  de  l'intendance  prennent  rang  immédiatement  après  les  ofô- 
ciers  de  Tarmée ,  suivant  le  grade  correspondant,  dans  Tordre  de  la  hiérarchie  établie 
ci-dessus. 

Le  cadre  constitutif  du  corps  est  fixé  conformément  au  tableau  A  annexé  à  la 
présente  loi. 

Art.  28.  Le  corps  de  Tintendance  militaire  se  recrute  parmi  les  capitaines  de 
toutes  armes ,  ainsi  que  parmi  les  officiers  d'administration  des  bureaux  de  l'inten 
dance,  à  la  suite  d*un  concours  dont  les  conditions  seront  déterminées  par  uo 
règlement  ministériel. 

Abt.  29.  Les  cadres  de  l'intendance  militaire  sont  temporairement  complétés 
en  cas  de  mobilisation  :  i"  par  les  fonctionnaires  de  réserve  de  fintendance  dési- 
gnés par  les  articles  38  et  3g  de  la  loi  du  i3  mars  1876;  2^  par  les  officiers  d'ad- 
ministration principaux  et  les  officiers  d'administration  de  i"  et  de  a*  classe  retrai- 
tés ou  démissionnaires  qui  en  feront  la  demande  ;  3°  par  les  adjoints  à  Fintendance  au 
titre  auxiliaire. 

Un  règlement  ministériel  déterminera  les  conditions  d'admission  de  ces  deux 
dernières  catégories  de  candidats. 

Art.  30.  La  fonction  donne  aux  membres  de  l'intendance  militaire,  quel  que 
soit  leur  grade ,  toute  autorité  pour  l'exercice  des  attributions  qui  leur  sont  con- 
férées. 

Les  adjoints  sont  employés  exclusivement  en  temps  de  paix  à  des  traveax  dans 
les  bureaux  des  sous-intendants  ou  intendants,  et  ne  peuvent  en  aucune  circonstance 
exercer  en  titre  les  fonctions  de  chef  de  service. 


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d'admiuitlra- 
lion. 


ADNUNISTRATION  DE  L'ARMÉE.  331 

2*  sBcnoif.  —  Officiers  d'administration, 

Aat.  31.  Le  personnel  des  officiers  d'administration  forme  un  corps  distinct.         oiBcien 
U  y  a  une  hiérarchie  propre,  réglée  ainsi  qu*il  suit  :  officier   d*a(iministration 
adjoint  de  2*  classe,  officier  d administration  adjoint  de  i"  classe,  officier  d admi- 
nistration de  a*  classe,  officier  d'administration  de  i'*  classe,  officier  d*administra- 
tien  principal. 

Les  officiers  d'administration  jouissent  des  bénéfices  de  la  loi  du  19  mai  i83â 
sur  Tétat  des  officiers,  et  leur  situation,  au  point  de  vue  du  rang,  du  traitement, 
des  récompenses  et  de  la  retraite,  est  déterminée  par  les  lois,  décrets  et  règlements 
spéciaux. 

Art.  32.  Les  officiers  d'administration  sont  répartis  en  quatre  sections,  savoir  : 
I*  officiers  d'administration  des  bureaux  de  l'intendance;  a**  officiers  d'administra- 
tion des  subsistances  ;  3*  officiers  d'administration  des  hôpitaux  ;  à"*  officiers  d'admi- 
nistration de  l'habillement  et  du  campement. 

Ils  peuvent  être  emplo^fés  dans  l'un  ou  l'autre  de  ces  services,  suivant  les  déci-  * 

sions  du  Ministre. 

Le  cadre  constitutif  du  corps  est  fixé  conformément  aux  tableaux  B,  C,  D,  E, 
annexés  à  la  présente  loi. 

Abt.  33.   Les  officiers  d'administration  adjoints  de  2'  classe  se  recrutent  exclusi-         Aajoinis. 
vement  parmi  les  adjudants  élèves  d'administration  ayant  servi  au  moins  un  an  dans 
cet  emploi  et  comptant  en  même  temps  deux  ans  de  grade  de  sous-officier. 

Les  adjudants  élèves  d'administration  se  recrutent  parmi  les  élèves  stagiaires  de 
l'Ecole  d'administration.  L'admission  à  cette  école  a  lieu  à  la  suite  d'un  concours 
parmi  les  sous-officiers  de  toutes  armes  proposés  à  l'inspection  générale  sans  con(}i- 
dition  d'ancienneté. 

Les  engagés  conditionnels  d'un  an  des  sections  d'administration ,  ayant  satisfait 
aux  examens  de  fin  d'année,  pourront  être  admis  à  l'école  dans  une  proportion  fixée 
par  le  Ministre  de  la  guerre. 

Il  est  tenu  compte  aux  candidats,  dans  une  mesure  déterminée  par  le  Ministre, 
des  diplômes  universitaires  et  des  certificats  d'études  dans  lés  écoles  du  commerce. 

Art.  34.  En  cas  de  mobilisation,  les  cadres  des  officiers  d'administration  sont 
complétés  par  des  officiers  d'administration  adjoints  de  réserve,  qui  rempliront  les 
conditions  spécifiées  par  un  règlement  ministériel. 

Exceptionnellement  et  en  cas  de  besoin ,  il  peut  être  délivré  par  le  Ministre,  dans 
les  conditions  déBnies  par  un  règlement,  des  commissions  temporaires  pour  un 
emploi  équivalant  à  celui  d'officier  d'administration. 

Art.  35.  Les  dispositions  de  l'article  3 1 ,  relatives  à  la  hiérarchie  et  a  la  situa- 
tion des  officiers  d'administration  du  service  de  l'intendance,  sont  applicables  aux 
officiers  d'administration  de  la  justice  militaire. 


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332 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Corps  d«  sêmXè. 

Médecins 
et  phanaaclent. 


lofirmiOTS. 


Chapitre  III.  —  Corps  de  santé  militaire, 

ART.  36.  Le  corps  de  santé  militaire  comprend  des  médecins  et  des  pharma- 
ciens. 

Il  a  une  hiérarchie  propre,  savoir:  médecin  ou  pharmacien  aide -major  de 
2*  classe;  médecin  ou  pharmacien  aide-major  de  i"  classe  ;  médecin  ou  pharmacien- 
major  de  a'  classe;  médecin  ou  pharmacien-major  de  i"  classe;  médecin  ou  pharma- 
cien principal  de  2*  classe;  médecin  ou  pharmacien  principal  de  i''  classe;  médecio 
ou  pharmacien  inspecteur  ;  médecin  inspecteur  générai. 

Ces  grades  correspondent  à  ceux  de  la  hiérarchie  militaire ,  savoir  :  médecin  ou 
pharmacien  aide-major  de  a*  classe,  à  celui  de  sous-lieutenant;  médecin  ou  phar- 
macien aide-major  de  i"  classe,  à  celui  de  lieutenant;  médecin  ou  pharmacien- 
major  de  2*  classe,  à  celui  de  capitaine;  médecin  ou  pharmacien-major  de  i"  classe, 
à  celui  de  chef  de  bataillon;  médecin  ou  pharmacien  principal  de  2*  classe,  à  celui 
de  lieutenant-colonel;  médecin  ou  pharmacien  principal  de  i'*  classe,  à  celui  de 
colonel;  médecin  ou  pharmacien  inspecteur,  à  celui  de  général  de  brigade  ;  méde- 
cin inspecteur  général  à  celui  de  général  de  division. 

Cette  correspondance  de  grade  ne  modifie  point  la  situation  dans  la  hiérarchit; 
générale  et  dans  le  service,  qui  est  faite  aux  membres  du  corps  de  santé.  Les  mé- 
decins et  pharmaciens  prennent  rang  après  les  officiers  de  rarmée  suivant  le  grade 
correspondant,  dans  Tordre  de  la  hiérarchie  établie  ci-dessus. 

Le  cadre  constitutif  de  ce  corps  est  lixé  conformément  aux  tableaux  F  cl  G  an- 
nexés à  la  présente  loi. 

Art.  37.  Les  médecins  et  pharmaciens  aides-majors  de  2'  classe  se  rccrutenl 
parmi  les  élèves  du  service  de  santé  militaire.  Leur  position ,  au  point  de  vue  de 
leurs  obligations  du  service  militaire  ,  est  réglée  par  les  lois  sur  le  recrutement. 

Art.  38.  En  cas  de  mobilisation,  le  cadre  du  corps  de  santé  militaire  est 
complété  par  des  médecins  et  pharmaciens  de  réserve  qui  rempliront  les  conditions 
spécifiées  par  un  règlement  ministériel. 

Art.  39.  Le  médecin  inspecteur  général  et  les  médecins  inspecteurs,  ainsi 
que  le  pharmacien  inspecteur,  forment  auprès  du  Ministre  un  conseil  de  santé. 

Les  médecins  inspecteurs  et  le  pharmacien  inspecteur  peuvent,  indépendamment 
de  leurs  inspections  annuelles ,  être  chargés  de  fonctions  'et  de  missions  spéciales. 

Chapitre  IV.  —  Sections  d'infirmiers  et  troupes  d^ administration. 

Art.  kO.  Les  sections  d'infirmiers  militaires  sont  au  nombre  de  a  5. 

Les  troupes  d'administration  comprennent  26  sections  de  commis  et  ouvriers 
militaires  d'administration. 

Les  tableaux  H  et  I  déterminent  les  cadres  et  les  effectifs  de  ces  diverses  sec- 
tions. 


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ADMINISTRATION  DE  L'ARMÉE.  333 

Chaque  section  est  commandée  et  admministrée  par  Tofficier  d'administration 
comptable  de  rétablissement  auquel  est  attachée  la  portion  centrale  de  la  section. 

Cet  officier  est  assisté  de  deux  officiers  d* administration  adjoints. 

Ces  diverses  sections  sont  placées ,  en  ce  qui  concerne  la  police  et  la  discipline 
intérieure  des  corps,  sous  lautorité  supérieure  des  fonctionnaires  de  Tintendance, 
chefs  des  services  administratifs. 


Chapitre  V.  —  Corps  du,  contrôle. 

Art.   41.    Le  corps  du  contrôle,  créé  par  la  présente  loi,   a  une   hiérarchie  Corp. 

propre ,  ne  comportant  aucune  assimilation  avec  les  grades  de  Tannée.  Toutefois       ^"  eonirAi». 
ses   membres  jouissent  des  bénéfices  de  la  loi  du  19  mai  i83â  sur  Tétai  des  offi- 
ciers. 

Cette  hiérarchie  est  ainsi  réglée  :  contrôleur  adjoint,  contrôleur  de  3*  classe, 
contrôleur  de  1"  classe,  contrôleur  général  de  a*  classe,  contrôleur  général  de 
i**  classe.  Les  adjoints  sont  attachés  aux  contrôleurs  et  ne  peuvent  en  aucun  cas 
exercer  en  titre  les  fonctions  de  ceux-ci. 

Le  cadre  constitutif  de  ce  corps  est  fixé  conformément  au  tableau  J  annexé  à  la 

présente  loi. 

• 

Art.  &2.  Les  membres  du  contrôle  sont  recrutés,  savoir  :  MoJa 

Pour  la  formation  :  les  contrôleurs  généraux  de  1"  classe,  parmi  les  généraux  de  J« ««"'»'"•"»• 
division  et  les  intendants  généraux  inspecteurs,  ainsi  que  parmi  les  généraux  de 
brigade  et  les  intendants  militaires  ayant  au  moins  deux  années  de  grade  ;  les  con- 
trôleurs généraux  de  a*  classe ,  parmi  les  intendants  militaires ,  ainsi  que  parmi  les 
colonels  de  toutes  armes,  et  les  sous-intendants  militaires  de  T*  classe  ayant  au 
moins  deux  années  de  grade;  les  contrôleurs  de  1'*  classe,  parmi  les  sous-intendants 
militaires  de  i**  classe,  ainsi  que  parmi  les  lieu  tenant  s- colonels  de  toutes  armes  et 
les  sous-intendants  militaires  de  a*  classe  ayant  au  moins  deux  années  de  grade; 
les  contrôleurs  de  a*  classe ,  parmi  les  sous-intendants  militaires  de  a*  classe ,  ainsi 
que  parmi  les 'chefs  de  bataillons,  chefs  d*escadrons,  majors  de  toutes  armes,  et 
les  sous-intendants  militaires  de  3*  classe  portés  au  tableau  d'avancement.  Jusqu'à 
la  formation  définitive  du  corps  de  contrôle ,  des  inspecteurs  des  finances  en  mission 
pourront  remplir  les  fonctions  de  contrôleurs. 

Après  la  formation,  le  corps  du  contrôle  se  recrute  par  voie  de  concours,  parmi 
les  sous-intendants  de  3*  classe,  ainsi  que  parmi  les  capitaines  de  toutes  armes 
ayant  au  moins  quatre  années  de  grade. 

Peuvent  néanmoins,  dans  les  conditions  déterminées  parle  Ministre  de  la  guerre, 
sur  la  proposition  des  inspecteurs  généraux  et  sur  la  présentation  des  contrôleurs 
généraux,  être  admis  aux  emplois  de  contrôleur  de  i'*  et  de  a*  classe  dans  une 
proportion  qui  ne  pourra  excéder  un  quart  : 

1*  A  Temploi  de  contrôleur  de  i'*  classe,  les  colonels  et  sons-intendants  mili- 


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33(1  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

taires  de  i'*  classe;  a""  à  l  emploi  de  contrôleur  de  a*  classe,  les  lieutenaDts-coloiiels 
et  les  sous-intendants  militaires  de  a*  classe. 

L'avancement  dans  le  corps  du  contrôle  a  lieu  exclusivement  au  choix,  d*apr^ 
les  listes  d'aptitude  dressées  par  les  contrôleurs  généraux. 

Trois  années  d  ancienneté  dans  chaque  grade  sont  exigées  pour  passer  au  grade 
supérieur. 

Art.  43.  Les  honneurs,  préséances,  ainsi  que  la  limite  d*âge  des  membres  du 
corps  de  contrôle  seront  réglés  par  un  décret  spécial. 

TITRE  VII. 

Art.  4(l.  Un  règlement  d'administration  publique  et  des  règlements  ministériels 
pourvoiront  à  la  complète  exécirtion  des  dispositions  contenues  dans  la  présente  loi. 

Art.  45.  Sont  abrogées  toutes  les  dispositions  de  lois,  ordonnances,  décrets  el 
règlements  contraires  a  la  présente  loi. 


SERVICE  FETAT-MAJOR. 


N*  69. 
PROJET  DE  LOI 

SUR    LE   SERVICE   D'ÉTAT-MAJOR 


(») 


Adopté  par  le  Sénat  le  17  mai  1878, 
et  présenté  le  37  du  même  mois  à  la  Chambre  des  députés 

par  M.  le  général  Borel ,  ministre  de  la  guerre. 
EXPOSÉ  DES  MOTIFS. 

Messieurs,  le  Sénat  a  adopté,  dans  sa  séance  du  17  mai  courant,  un  projet  de 
loi  sur  le  service  d*état-major,  projet  de  loi  qui  était  à  Télude  depuis  plusieurs 
années. 

La  Cliambre  pensera  sans  doute  qu  il  importe  de  ne  pas  laisser  plus  longtemps 

(')  Assemblée  nattoivale  :  Rapport  de  M.  le  général  Billot,  au  nom  de  la  Commission  de 
Tarmée,  sur  le  projet  de  loi  émané  de  ladite  Commission  relatif  au  service  d'état-major: 
Journal  officiel  des  26,27  ^^  ^^  janvier  1876.  Sénat  :  Projet  de  loi  présenté  le  33  mars  1876 
par  le  général  de  Cissey;  exposé  des  motifs:  Journal  officiel  du  i5  avril  1876;  ra(^)ort  du 
général  Pourcet  :  Journal  officiel  du  i3  avril  1877;  contre-projet  déposé  par  le  génértl  Bcr- 
tfaant,  ministre  de  la  guerre,  séance  du  8  novembre  1877  ;  note  sur  ce  contre-projet:  /onniai 
officiel  dix  17  novembre  1877;  première  délibération,  séance  du  là  novembre  1877,  discoon 
du  général  Pourcet,  rapporteur;  séance  du  17  novembre:  général  GoiUemaut,  colonel  d*Aiid- 
lau,  général  Berthaut,  ministre  de  la  guerre  ;  séance  du  '30  novembre  :  général  Loyse),  rolo- 


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SERVICE  D'ÉTAT-MAJOR. 


335 


en  suspens  une  question  qui  touche  aux  plus  graves  intérêts  de  Tarmée,  et  elle 
voudra  terminer,  sans  nouveau  délai,  Tœuvre  de  notre  réorganisation  militaire. 

Il  y  aurait  d'ailleurs  un  grand  avantage  à  ce  que  cette  loi  pût  être  promulguée 
rn  même  temps  que  celle  relative  aux  pensions  de  retraite,  dont  la  conséquence 
iaimédiate  sera  de  faire  quitter  les  rangs  à  un  assez  grand  nombre  d*oflBciers.  Cette 
circonstance  facilitera  beaucoup  le  classement  du  personnel  de  Tancien  corps  d*état- 
major  dans  les  différentes  armes.  Elle  permettra  ainsi  d'éviter  les  difficultés  qu'amè- 
nera au  début  Vadoption  du  principe  du  service  ouvert. 

En  soumettant  aux  délibérations  de  la  Chambre  des  députés  le  jprojet  qui  vient 
d'être  adopté  par  le  Sénat,  le  Gouvernement  croit  donc  devoir  insister  sur  Futilité 
qu'il  y  aurait  à  ce  qu  il  fût  voté  dans  la  session  actuelle. 

PROJET  DE  LOI. 

Art.  l*^  Le  corps  spécial  d*état-major,  créé  par  l'ordonnance  du  6  mai  1818  et 
inodiGé  par  les  ordonnances  des  10  décembre  i8a6,  aa  février  i83i ,  a3  février 
1 83 3,  est  supprimé. 

Le  service  d'état-major  est  assuré  : 

1*  Par  un  personnel  d'officiers  de  toutes  armes,  munis  du  brevet  d'état-major  et 
employés  temporairement  à  ce  service  dans  les  conditions  déterminées  par  la  pré-  • 
sente  loi  ;  a*  par  un  personnel  d'archivistes  et  secrétaires  des  bureaux  d'état-major. 

ÂBT.  2.  Le  service  d'état-major  a  pour  mission  d'assister  le  commandement  dans 
l'exercice  de  ses  fonctions  et  d'assurer  la  transmission  de  ses  ordres. 

Art.  3.  Un  décret  déterminera  les  attributions  du  service  d'état-major  ainsi  que 
remploi  et  les  devoirs  du  personnel  de  ce  service. 
U  devra  être  publié  dans  l'année  qui  suivra  la  promulgation  de  la  présente  loi. 

Art.  4<  La  direction  générale  du  service  et  du  personnel  d'état-major  est  confiée, 
sous  fautorité  du  Ministre  de  la  guerre,  à  un  général  de  division  qui  prend  le  titre 
de  chef  d'état-major  général. 

net  Meynadier,  comte  de  Bastard ,  général  Chareton ,  colonel  d'Aadlau  ;  séance  du  a  2  novembre  : 
M.  le  général  Pourcet,  rapporteur,  générai  Guillemaut,  générai  de  Cissey,  générai  Billot,  ma- 
réchal Canrobert  ;  séance  du  3  décembre  :  décret  portant  retrait  du  projet  de  loi  sur  le  service 
d'état-major  ;  projet  rectificatif  présenté  par  le  générai  de  Rochebouét,  ministre  de  la  guerre: 
Journal  ofjjiàel  du  6  décembre  ;  rédaction  nouvelle  proposée  par  la  Commission  d*après  les  ob- 
senations  présentées  dans  la  dernière  discussion  au  Sénat  (général  Pourcet  rapporteur)  : 
Journal  officiel  du  17  février  1878;  discussion  au  Sénat:  38  février,  1*'  mars  1878  ;  séance 
(la  7  mars  1878  :  dépôt  par  le  générai  Borel,  ministre  de  la  guerre,  d'un  nouveau  projet  de 
loi,  en  exécution  du  vote  émis  par  le  Sénat  le  28  février  1878;  exposé  des  motifs:  Journal 
oficiel  du  i3  mars  1878  ;  séance  du  2  avril  :  dépôt,  par  le  général  Billot,  du  projet  arrêté 
par  la  Commission  du  Sénat  d*accord  avec  le  Gouvernement  ;  deuxième  délibération  du  Sénat  : 
14*17  mai  ;  adoption  :  17  mai  ;  présentation  à  la  Chambre  des  députés:  séance  du  27  mai 
1878;  contre-projets  présentés  par  le  général  Loysel:  Jovumal  officiel  des  26  janvier  1876  et 
8  février  1878. 


SpppreMÏon 

da  corp»  «pécial 

dVlsl-niJijor. 


Dîr«ctioB 

do  terri e« 

d'^Ut- major. 


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336 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NA'nONALE. 


Commission 
snpcrieiire. 


Personnel 
d'cial- major. 


Cet  officier  général  a  sous  ses  ordres  directs  un  grand  état-major  général  qui  i 
pour  attributions  tout  ce  qui  concerne  la  préparation  à  la  guerre. 

Art.  5.  Il  est  formé,  sous  la  présidence  du  Ministre  de  la  guerre,  une  commis- 
sion supérieure  d'élat-major,  composée  d'officiers  généraux  provenant  des  diffé- 
rentes armes ,  au  nombre  desquels  sont  compris  de  droit  le  chef  d*état-major  génénl 
et  les  présidents  des  comités  ou  commissions  de  classement  de  Finfanterie^dela 
cavalerie ,  de  Fartillerie  et  du  génie. 

La  commission  émet  son  avis  motivé  sur  toutes  les  questions  relatives  au  service 
et  au  personnel  d'état-major,  dont  l'étude  lui  est  confiée  par  le  Ministre  de  la 
guerre. 

Un  décret  déterminera  les  attributions  de  la  commission. 

Art.  6.  Sur  le  pied  de  paix ,  le  personnel  des  officiers  d*état-major  compreod 
455  officiers,  savoir  :  35  colonels,  ào  lieutenants-colonels,  i35  chefs  d*escadrons, 
2Ùb  capitaines,  sans  compter  les  officiers  employés  dans  le  service  d* état-major 
comme  stagiaires ,  dont  le  nombre  sera  déterminé  par  le  Ministre  et  qui  seront  mis 
hors  cadres. 

Dans  le  cadre  sont  compris  i4  officiers  supérieurs  chargés  spécialement  de  la 
*  direction  des  travaux  du  dépôt  de  la  guerre,  savoir  :  3  colonels,  3  lieutenanls-colo- 
nels,  8  chefs  d'escadrons. 

Le  Ministre  détermine  Teffectif  du  personnel  des  officiers  d*état-major  sur  le  pied 
de  guerre. 

Un  décret  déterminera  la  composition  du  personnel  du  service  d'état-major  dans 
l'armée  territoriale. 

Art.  7.  L*École  militaire  supérieure,  instituée  par  rarticle  a8  de  la  loi  du 
i3  mars  1875,  prend  le  nom  d'Ecole  supérieure  de  guerre. 

Elle  est  destinée  à  répandre  dans  l'armée  les  hautes  connaissances  militaires  el  à 
faciliter  aux  officiers  de  toutes  armes  l'obtention  du  brevet  (l*état-major. 

Le  nombre  des  officiers  admis  annuellement  à  l'Ecole  supérieure  de  guerre  ne 
peut  être  inférieur  à  soixante-quinze. 

Art.  8.  Le  brevet  d'élat-major  est  accordé  aux  officiers  supérieurs  et  capitaines 
de  toutes  armes  ainsi  qu'aux  officiers  sortant  de  l'Ëcole  supérieure  de  guerre,  sous 
des  conditions  et  à  la  suite  d'épreuves  déterminées  par  le  Ministre  de  la  guerre. 

Les  officiers  brevetés  sont  en  tout  temps  à  la  disposition  du  Ministre  de  h 
guerre  pour  le  service  d'état-major.  Ceux  d'entre  eux  qui  ne  sont  pas  emplo}p> 
dans  le  service  en  constituent  la  réserve. 

Emplois  vacants.  Art.  9.  Les  emplois  vacauts  dans  le  service  d'état-major  sont  attribués  aux  offi- 
ciers brevetés  de  toutes  armes  présentés  pour  ce  service  à  l'inspection  générale  el 
sur  Tavis  de  la  commission  supérieure  d'état-major. 

Ces  officiers  sont  mis  hors  cadres  et  prennent  rang  entre  eux  d'après  leur  ancien- 
neté de  grade. 


Écolo  svprrieura 
de  gu«iTO. 


Brevet 
<rétat-majo! 


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dMbarMVK. 


SERVICE  DÉTATMAJOR.  337 

Les  officiers  employés  dans  le  service  d'étaVinajor  continuent  d'appartenir  à  leurs 
armes  req)ectives  et  d*y  concourir  pour  ravancemeot  avec  les  ofiBciers  de  leur 
grade,  conformément  aux  lois  et  ordonnances  qui  règlent  Tavancement  dans  l'armée. 

Toatelbis,  en  tranps  de  paix,  nul  capitaine  ou  colonel  employé  dans  le  service 
d'éiat-nujor  ou  rentré  dans  les  troupes  après  avoir  été  employé  dans  ce  service  ne 
peat  être  promu  an  grade  supérieur  s'il  n  a  exercé  dans  son  arme,  pendant  au 
moins  deux  ans ,  un  commandement  eflTectif  de  son  grade.  Nul  lieutenant-colonel 
ne  peut  être  nommé  colonel  s'il  n  a  été  employé  dans  les  troupes  pendant  une 
année  au  moins,  soit  comme  chef  de  baUdllon  ou  d'escadrons,  soit  comme  lieu* 
teoant-colonel. 

Les  conditions  spécifiées  au  paragraphe  précédent  ne  sont  pas  obligatoires  pour 
les  officiers  appelés,  conformément  à  Tarticle  6  de  la  présente  loi,  à  la  direction 
des  travaux  du  dépôt  de  la  guerre. 

AfiT.  10.  Le  personnel  de^  bureaux  d'état-major  institué  par  l'article  i**  de  la        p«nMMi 
présente  loi  est  chaîné,  sous  la  direction  des  officiers  d'état-roajor,  du  service'  des 
boréaux  et  de  la  conservation  des  archives.  Ce  personnel  comprend  : 

1*  La  première  catégorie  des  sections  de  secrétaires  d'état-major  et  du  recru- 
tement établies  par  la  loi  du  i3  mars  1876,  relative  i  la  constitution  des  cadres  de 
Taimée; 

2*  Des  archivistes  des  bureaux  d'état-major,  comprenant  :  ao  archivistes  princi- 
Niux,  4o  archivistes  de  première  classe,  4o  archivistes  de  deuxième  classe,  ào  ar- 
chivistes adjoints  de  première  classe,  io  archivistes  adjoints  de  deuxième  dasse. 

Ces  archivistes  forment  un  corps  distinct  ayant  one  hiérarchie  propre.  Ik  jouissent 
ia  bénéfice  de  la  loi  du  19  mai  i834  sur  l'état  des  officiers  et  sont  soumis  aux 
^es  qui  déterminent  l'état  et  les  pensions  des  officiers  d'administration. 

Le  recrutement  et  l'organisation  de  ce  corps  sont  réglés  par  un  décret. 

DISPOSITIONS   TBAMSITOIRBS. 

AsT.  11.  Dès  la  promulgation  de  la  présente  loi,  les  officiers  appartenant  au 
:oips  spécial  d'état-major  seront  pourvus  du  brevet  d'état-major  et  répartis  dans  les 
iifférentes  armea.  Ces  officiers  seront  maintenus  provisoirement  dans  le  service  et 
)lacés  hors  cadres. 

Les  capitaines  dont  l'ancienneté  dépasse  celle  des  capitaines  les  plus  anciens  de 
bir  arme  seront  nommés  officiers  supérieurs.  Ds  seront  maintenus  provisoirement 
lins  le  service  et  placés  hors  cadres. 

Les  capitaines-lieutenants  stagiaires  compléteront  leurs  cinq  années  de  stage 
régimentaire  d'après  les  règles  en  vigueur  jusqu'à  ce  jour.  A  l'expiration  de  ces 
^ges,  ceux  qui  seraient  encore  lieutenants  seront  nommés  capitaines  dans  leur 
urme  au  premier  tour  du  choix. 

Le  cadre  sera  ramené  k  l'effectif  fixé  par  l'article  6  en  fiûsant  rentrer  dans  l'arme 
Hi  ils  sont  dftssés  les  officiers  en  excédant,  ai^  tour  de  la  non-activité  par  licencie- 
Conventions.  3  a 


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338  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

ment  de  corps ,  san»  que  toutefois  H  puisse  leur  être  attribué  plus  du  quart  d^ 
emplois  de  leur  grade  vacants  dans  leur  arme ,  par  dérogation  à  Tartide  7  de  la  loi 
du  19  mai  i834* 

Jusqu'au  3i  décembre  1880,  les  ofiiciers  de  toutes  armes  et  de  tous  grades 
pourront,  sur  Tavis  de  la  commission  supérieure  et  la  proposition  du  chef  d'étit- 
major  général ,  et  sans  être  munis  du  brevet  d'état  major,  ètge  adntiis  à  rempHr  Ifs 
emplois  de  leur  grade  vacants  dans  le  service  d'état-major.  Ceux  de  ces  offiden 
qui,  à  la  suite  de  la  deuiième  inspection  générale,  rempliront  les  cooditioiu  déter- 
minées par  le  Ministre  ponr  être  maintenus  dans  le  service  recevront  le  bretet 
d*étQt-major. 

Les  conditions  imposées  par  TavaDt-demier  paragraphe  de  l'article  9  nesontpi> 
obligatoires  pour  les  colonels  du  corps  spécial  d*état-major  ;  elles  ne  seront  obliga- 
toires pour  les  officiers  des  autres  grades  que  quatre  ans  après  la  promulgation  df 
la  présente  loi. 

Art.  12.  Toutes  les  dispositions  contraires  à  la  présente  loi  sont  et  demeureot 
abrogées. 


N*  70.  I 

LOI 

RELATIVE  AUX  PENSIONS  DE  RETRAITE  DES  OFFICIERS  DE  LMRMéB  DE  TERRE  ' . 

22  juin  1878. 

RttenaedtSo/o.  Art.  1*'.  La  retonoe  prélevét  sur  la  solde  des  officiers  ou  assimilés  de  tout  |^ 
de  Tannée  de  terre,  en  activité  de  service,  est  élevée  de  deut  pour  cent  à  cinq  pour 
cent  (a  p.  loo  à  5  p.  loo),  à  dater  du  mots  qui  suivra  la  promulgation  delà  prr 
sente  loi. 

(')  Journal  officiel  du  3 5  juin  1878.  Bull,  des  lois,  xii*  série,  n*  399-71 1&.  | 

Chambre  dbs  DiruTib  :  Proposition  Proust-Gambetta.  Présentaiîon ,  33  janvier  iS;^  ; 
i*'  Rapport,  Journal  officiel  des  9  et  11  mai  1878.  Adoption,  6  mai  1878.  s*  Rapport,  à U 
suite  du  renvoi  par  le  Sénat  du  projet  de  loi  modifié,  Journal  ojfficid  du  k  juillet.  Nooveilr 
adoption  «  7  juin.  —  Sânat  :  Présentation  au  Sénat.  Projet  de  loi,  Jounud  officiel  dn  i3  nui 
1878.  1*'  Rapport,  Jomnul  offidd  du  si  juillet  1878.  Noie  du  coiond  de  Basurd,  jointe  tu 
rapport.  Discussion  et  adoption,  3  et  4  juin.  Renvoi  au  Sénat  du  projet  de  loi  adopté  pour  li 
seconde  fois  par  la  Giambre  des  députés,  Journal  officul  du  7  juillet,  a*  Rapport,  Jovi4 
officiel  du  1 2  juillet.  Nouvdle  adoption,  1 1  juin.  Décret  de  promulgation,  sa  juin  1878. 

M.  Tamiral  Pothuau,  Ministre  de  la  marine,  a  présenté  à  la  Chambre  des  dépotés  (sémoe 
du  1 1  juin  1878)  un  projet  de  loi  sur  les  pensions  des  officiers  de  la  marine. 

Une  loi  du  30  juin  1878  (Journal  officiel  du  sa]  a  porté  la  pension  de  la  Teave  oui» 
secours  accordés  aux  orphelins  d*un  militaire  ou  d'un  marin  au  tiers,  au  lieu  du  quart.  <)" 
maximal^  de  la  pension  de  retraite  d'ancienneté  dont  le  mari  ou  le  père  était  litutaire.  Rap- 
port de  la  commission  du  Sénat,  Journal  officiel  du  ai  jnillrt  1878. 


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PENSIONS  DE  HEÏHAITE. 


339 


Art.  2.  Les  officiers  de  tout  grade  et  assimilés  dont  les  droits  à  ia  retraite  seront 
r^lés  d'après  le  tarif  de  la  présente  loi  resteront ,  après  leur  mise  à  la  retraite , 
pendant  cinq  années,  à  U  disposition  du  Ministre  de  la  guerre,  qui  pourra  leur 
donner  un  emploi  de  leuf  grade  comme  officiers  de  réserve  ou  même  d'un  grade 
supérieur  dans  Tannée  territoriale.  Ils  demeureront  soumis ,  pendant  ces  cinq  an- 
nées, aux  lois  et  r^lemeqts  militaires  sur  la  réserve  et  Tarmée  territoriale. 

Art.  3.  Le  tarif  de  la  pension  de  retraite  des  officiers  et  des  fonctionnaires  assi- 
miJés  de  Tarmée  de  terre  est  fixé  conformément  au  tableau  annexé  à  la  présente 

loi. 

Art.  4.  Les  dispositions  du  paragraphe  a  de  farticle  i"  de  la  loi  du  a  5  juin 
i86i,  qui  veulent  qne  l^s  pensions  des  généraux  de  division  et  généraux  de  bri- 
gade, ainsi  que  celles  des  intendants  et  inspecteurs  du  service  de  santé,  ne  puissent 
en  aucun  cas  excéder  la  somme  du  traitement  attribué  aux  officiers  généraux  placés 
dans  le  cadre  de  réserve,  sont  et  demeurent  abrogées. 

Art.  5.  Sont  également  abrogées  les  dispositions  contenues  dans  les  arti- 
cles u  et  33  de  la  loi  du  1 1  avril  i83i  et  dans  le  paragraphe  a  de  farticle  &  de  la 
loi  du  a5  juin  i86i. 

Art.  6.  La  pension  des  officiers,  dont  la  réforme  pour  infirmités  incurables  est 
prononcée,  conformément  k  farticle  ii  de  la  loi  du  i g  mai  i834,  sur  Tétat  des 
officiers,  est  fixée  d'après  le  tarif  déterminé  par  Tarticle  3  de  la  présente  loi. 

Art.  7.  Le  nouveau  tarif  sera  appliqué  à  tous  les  officiers  et  assimilés  qui  seront 
admis  à  faire  valoir  leurs  droits  à  la  retraite  a  dater  de  la  promulgation  de  la  pré- 
sente loi. 

n  sera  également  appliqué  à  tous  les  officiers,  assimilés  et  fonctionnaires  mili- 
laires  dont  la  pension  ne  sera  pas  inscrite  au  grand-livre  de  la  dette  publique  au 
moment  de  ladite  promulgation. 

Art.  8.  11  est  institué  un  fonds  de  subvention  pour  venir  en  aide  aux  pension- 
naires placés  sous  le  régime  de  la  loi  du  aS  juin  i86i. 

Ce  fonds  sera  formé  à  Taide  d*une  somme  annuelle  de  i  million  inscrite  au 
budget  du  ministère  de  la  guerre. 

Un  règlement  ultérieur  déterminera  le  chiffre  des  allocations  à  attribuer  selon 
le  grade  et  la  situation  des  pensionnaires. 

Art.  9.  Un  tableau  communiqué  chaque  année  aux  Chambres  indiquera  les 
liquidations  des  pensions  et  les  extinctions  survenues  dans  les  rangs  des  pension- 
naires au  cours  de  Tannée  précédente. 

Fait  à  Versailles,  le  aa  juin  1878. 


Retraités 

à  U  ditpotition 

do  Miaittr» 

d«   U   ga«rra. 


Abrogation 

d«  loit 
■nt^mvrw. 


Pnsioa 
lie  r^fonne. 


RalrMctivit^ 

du 
■o«TM«  tarif. 


Fonds 
d«  •abvcntion. 


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340 


m 

TabUau  annexé  àlûki  rtleùm  tu 


PENSIONS  DE  BETIU 
ron  Aicnnni  »  mm 

(Art.  9  d«  la  loi  di  1 1  n>i  li 


GRADES. 


Mil 

à 

3o  ans 

de 

•enriee  tSheûî. 


Général  de  division 

Intendant  générai  inspecteur 

Générai  de  brigade 

Intendant  militaire 

Médecin  ou  pharmacien  inspecteur 

Colonel 

SoQs-intendant  nûiitaire  de  i**  classe • .  • 

Médecin  ou  pharmacien  principal  de  i"  class.' 

Lieutenant-colonel 

Sous-intendant  militaire  de  2*  classe 

Médecin  ou  pharmacien  principal  de  3*  classe 

Vétérinaire  principal  de  1'*  et  de  a*  classe 

Officier  principal  d'administration 

Interpréta  principal 

Officier  d'administration  greffier  principal 

Chef  de  bataillon  ou  d*escadrons ,  major 

Adjoint  de  i"*  classe  de  Tintendance  militaire 

M^ecin  ou  pharmacien-major  de  i**  classe 

Capitaine 

Adjoint  de  a*  classe  de  Tintendanoe  militaire 

Médecin  ou  pharmacien-major  de  a*  classe 

Lieutenant « 

Médecin  ou  pharmacien  aide-major  de  i'*  classe 

Chef  de  musique  après  10  ans  de  fonctions 

Sous-lieutenant 

Médecin  ou  pharmacien  aide-major  de  1*  classe 

Médecin  ou  pharmacien  sous-aide 

Chef  de  musique  avant  10  ans  de  fonctions 

Interprète  de  1  "  classe 

Officier  d'administration  de  i**  classe 

Interprète  de  a*  classe ^ 

Vétérinaire  en  i*' 

Officier  d'administration  greffier  de  1'*  classe 


7,000 
6,000 

4,5oo 

3,700 

3,000 
a,3oo 
1.700 

i,5oo 
3,000 
s,&oo 


di 

wmec  clKiif 

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ci  pov 

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de 
k  nppsUtÏM 

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65 

5o 
So 
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5o 
5o 


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34( 


t  ofciert  de  Tarmie  3»  lent. 


^™™^ 

PENSIONS  DE  RETRAITE 

ron  GAVSi 
(Ait.ia, 

»s  UBAisu*  ov  nmamni»  osATma 
iS,  i4t  i5,  16  at  17  da  la  lot  du  ii 

ov  niciniABLsa. 
avril  i83i.) 

PENSIONS 

daa 

TBinris. 

daa 
orphaliaa. 

Tîara 

da  Diaximam 

dala 

paaaioa 

d'aaeiaanat^ 

affaaUa  au  vrada 

damari 

ou 
dapira. 

A«|MUiioa 

d'an 

Baaibfv 

on 

parte  abaolna 

daamaabtM. 

nasiom 

fisa. 

Blaaavaa  m  infiroaiUa  gravaa  ou  oo- 

aaga  d*«a  mambra,  on  qui  y  Mat 
^ivalaataa.  (Art.  >6  d!  la  loi  da 
M  aTril  18S1O 

maiOm  TAKUILB. 

préva  pour  elia^a   anaâa  da  aor- 
vica  on  da  campagaa  joaqn'aa  mazi- 

eoapli  laa  3o  ana  axigâa  pour  la 
droit   k    U    panaioB    d^aneTannalé. 
(Art.  17  da  la  loi  da  1 1  avril  i83i .} 

raVaiOB   TAllABLB. 

pr^ajpoar  ehaqaa  ann^  de  sarrica 
an  daiè  da  3o  aaa  iaaqo'aa  mazi- 

aT«a  laa  eampagaaa  fonaaat  3o  aaa.) 

Miaioiam. 

Maiimaa. 

Miainom. 

Maximam.. 

io,Soo 

7,000 

io,5oo 

7,000 

io,5oo 

3,5oo 

8,000 

6,000 

8,000 

6,000 

8,000 

2,667 

6,000 

4,5oo 

6,000 

A,5oo 

6,000 

3,000 

5,000 

3,700 

5,000 

3,700 

5,000 

1,667 

4,000 

3,000 

4,000 

3,000 

4,000 

1,333 

3,3oo 

3,3oo 

3,3oo 

a,3oo 

3,3oo 

1,100 

a,Soo 

1,700 

3,5oo 

1,700 

a,5oo 

f 
85o 

i,3oo 

i,5oo 

a,3oo 

i,5oo 

3,3oo 

767 

4,000 

3,000 

4,000 

3,000 

4,000 

1,358 

3,Soo 

3,S00 

3,5oo 

3,5oo 

3,5oo 

1,167 

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3(12 


GRADES. 


TAUXB 


PENSIONS  DE  EETIUJ 
povi  AianiCTÎ  N  mm 

(Art.  9  deUbUi  i.  i«aij 


MÎBÎIDDBI 

& 

3o  ans 

de 

lervÎM  effectif. 


Officier  d  administration  de  2*  classe. 1 

Garde  d'artillerie  principal  de  1  "  classe .  | 

Garde  principal  de  1'*  classe  des  équipages  militaires ' 

Contrôleur  d*armes  principal  de  1  '*  classe / 

Adjoint  du  génie  principal  de  1'*  classe 1 

Officier  d'administration  greffier  de  3*  classe 1 

Vétérinaire  en  second 

Garde  d  artillerie  principal  de  2*  classe 

Garde  principal  de  s*  classe  des  équipages  militaires 

Contrôleur  d*armes  princii)al  de  3*  classe 

Adjoint  du  génie  principal  de  3*  classe 

Interprète  de  3*  classe 

Aide-vétérinaire 

Garde  d'artillerie  de  i**  classe,  y  compris  les  maîtres  artificiers. 

Contrôleurs  d*annes  de  i**  classe 

Adjoint  du  génie  de  i'*  classe 

Adjudant  d'administration  en  1" 

Garde  d*artillerie  de  2*  classe 

Contrôleur  d  armes  de  3*  classe « 

Adjoint  du  génie  de  3'  classe 

Officier  d'administration  greffier  de  3'  classe 

Officier  d'administration  aide-comptable  de  1'*  classe  de  la 
justice  militaire 1 

Chef  ouvrier  d*état  de  fartillerie,  du  génie  et  des  équipages 
militaires 

Interprète  auxiliaire  de  1"  classe 

Adjudant  d'administration  en  3* 

Sous-chef  ouvrier  d'Etat  de  l'artillerie,  du  génie  et  des  équi- 
pages militaires 

Interprète  auxiliaire  de  s*  classe 

Aide-vétérinaire  stagiaire 

Garde  d'artillerie  de  3*  classe ,  y  compris  le  chef  artificier. . .  / 

Contrôleur  d'armes  de  3*  classe 

Adjoint  du  génie  de  3*  classe 

Officier  d'administration  greffier  de  4*  classe 

Officier  d'administration  aide  comptable  de  3"  classe  de  la 
justice  militaire '.  . 


3.3oo 


1,900 


1,750 


1,400 


i» 

»crn(f  tiecd 

di  3o  lis 


kh 


ko 


ho 


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uite.) 


343 


PENSIONS  DE  RETRAITE 

roea  cavsb  db  n.usvu«  oo  lariaiiiTÉft  okatbs  ou  iicdr&blbs. 

(Art.  19  y  i3,  i4»  i5,  16  et  17  d«  U  loi  du  11  avril  i83i.) 


AnpvUlioo 
'    d'un 


4«  l'nsag* 
de 


fi», 

^elle  que  soit 

la  darée 

deai 


3,3oo 


3,000 


2,700 


3,55o 


Blcerane  o«  iolirmiWa  gravea  qui  oc< 
caaionneDt  U  perte  abaolue  de  l'a- 
aage  d'na  membre,  on  qui  v  aont 
^«ivaleotea.  (  Art.  16  de  U  loi  de 
Il  evril  i83i.) 


PBMIOH  VABIABLB. 

Minimum  engmenté  de  raeeroisaement 
prévu  pour  cluque  année  de  acr- 
vice  on  de  eampagne  jnaqn'au  maxi- 


Minin 


a,3oo 


1,900 


t,75o 


i,4oo 


3,3oo 


3,000 


3,700 


aJbSo 


3,100 


Bleaanrea  ou  iofirmitéa  moins  gravea 
qni  mettent  dana  l'impoaaikiliU  de 
realer  an  aerviee  avant  d'avoir  ac- 
compli lae  3o  ans  exigea  pour  le 
dfoit  à  la  penaion  d*ancienneté. 
(Art.  fj  de  la  loi  dn  11  avril  i83i.) 

nRSIOX  VABIABLB. 

Minimum  alimenté  de  l'aeeroisaement 
prévu  pour  chaque  année  de  aerviee 
an  delà  de  3o  ana  josqu'an  maxi- 
mum.  {  Lee  aervioea  effeetifs  cumulée 
avec  lee  campagne»  formant  3o  ans.) 


Minimum. 


3,3oo 


1,900 


1,760 


i,4oo 


Maximum. 


3,3oo 


3,000 


3,700 


a,55o 


3,100 


PENSIONS 
des 

TBVVBS. 

Secoure  annuel» 

dea 

orphelins. 


.     Tiare 

dn  maximum 

de  la 

pension 

d'aneiennclé 

affectée  eu  grade 

du  mari 

ou 
dupéie. 


1,100 


1,000 


900 


85o 


700 


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II. 

LES  PLAGES  DE  GUERRE  <'>. 

A 
DÉPENSE  DE  PARIS. 


N*  71. 


PROJET  DE  LOI 

RELATIF    AUX    NOUVEAUX    PORTS   X    CONSTRUIRE    AUTOUR    DE    PARI» 
(urgence  DicLARis], 

présenté  par  M.  le  général  du  Barail ,  ministre  de  la  guerre. 
Séance  de  rAssemblée  nationale  du  ih  février  187^. 

expose  des  MOTIFS. 

Messieurs ,  les  événements  politiques  et  militaires  qui  viennent  de  s  accomplir,  et 
sur  rimportance  et  les  résultats  desquels  il  est  inutile  d*insister«  imposent  i  ii 
France  la  nécessité  de  réorganiser  et  de  compléter  le  système  défensif  dans  son  ter- 
ritoire. 

En  ce  qui  concerne  la  défense  de  Paris,  les  études  étant  terminées ,  nous  pouTot» 
dès  maintenant  vous  demander,  conformément  à  k  loi  du  10  juillet  iSSiJauto- 
risatioQ  de  nous  mettre  à  Tœuvre  sur  ce  point. 

Nous  avons  donc  Thonoeur  de  vous  soumettre  un  projet  de  loi  relatif  à  k 

création  des  nouveaux  ouvrages  projetés  autour  de  Paris,  et  nous  y  joignons  faris 

émis  à  ce  sujet  par  le  comité  de  défense  ^^  et  un  plan  indiquant  la  situation  de  ces 

forts. 

Pnai«rcr«dii  Si  les  travaux  étaient  immédiatement  entrepris,  on  pourrait  y  consacrer,  eo 

dm  7  milliont.      ig^^  ^  une  première  somme  de  7  millions  à  prélever  sur  les  crédits  que  vous  ava 

<')  Un  rapport  de  Bl  le  général  de  Gissey,  ministre  de  la  guerre ,  en  date  du  7  joiUei  1874. 
approuvé  par  le  Président  de  la  République,  a  institué  une  commission  chargée  de  réviier  i' 
législation  relative  aux  places  de  guerre  [Journal  afiâel  du  16  juillet  187^)-  Le  Jwndi» 
Déhais  du  23  mars  1875  contient  un  compte  rendu  des  travaux  de  la  commission. 

W  Voir  fannexe  à  la  loi  du  «7  mars  187 4  (n'  74). 


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LES  PLAGES  DE  GUERRE  (PARIS).  345 

aUribués  au  département  de  la  guerre  au  titre  de  compte  de  liquidation.  Ce  n  est 
doue  pas  une  nouvelle  dépense  qui  vient  s  ajouter  k  celles  de  l*exercice  courant, 
mais  simplement  une  affeclation  de  crédit  à  spécialiser. 

Nous  vous  prions  de  vouloir  bien  voter  lui^nce  pour  ce  projet  de  loi,  et  pro- 
noncer son  renvoi  à  Texamen  de  la  commission  de  réorganisation  de  Tarmée. 

PROJET  DB  LOI. 

Art.  1*.  Il  sera  construit  de  nouveaux  ouvrages  extérieurs  autour  de  Paris,  sur 
les  emplacements  indiqués  par  le  comité  de  défense. 

ART.  2.  Il  sera  affecté  à  leur  établissement,  en  1874,  un  premier  à-compte  de 
7  millions  prélevés  sur  les  crédits  déjà  ouverts  au  département  de  la  guerre,  au 
titre  du  compte  de  liquidalion. 

Art.  3.  Ces  ouvrages  de  fortification  seront  classés  dans  la  première  série  des 
places  de  guerre.  Toutefois  la  première  lone  des  servitudes  défensives,  telle  quelle 
est  définie  par  le  décret  du  a  6  août  i853,  leur  sera  seule  appliquée.  Cette  zone 
unique  de  a5o  mètres  sera  mesurée  sur  les  capitales  à  partir  de  la  crête  des  glacis. 


N'  72. 
RAPPORT 

PAIT  AU  NOM  DB  LA  COMMISSION  DE  L*AIUliB  ^*' 
GBABGBI  D*BXAMIlfBR  LB  PBOJET  DB  LOI  FRiicAoENT, 

par  M.  le  g^éral  baron  de  Cludiaud  La  Tour,  membre  de  FAssemUée  nationale. 
Déposé  à  la  séance  du  3 1  mars  1 874. 

Messieurs,  les  préoccupations  patriotiques  qui  engagèrent  en  i84o  le  Gouver- 
nement à  fortifier  Paris  n  ont  été  que  trop  justifiées  par  les  événements. 

Le  si^  de  Paris  par  les  armées  allemandes  a  mis  en  lumière  d*une  manière 
éclatante  toute  la  valeur  de  Tœuvre  gigantesque  entreprise  à  cette  époque  avec  une 
prévoyante  perspicacité. 

^'^  Cette  OHomission  était  composée  de  MM.  J.  de  Lasleyrie,  jkrésident;  le  général  baron  de 
Chaband  La  Tour,  ramiral  de  Montaignac,  vice-présidents;  Bethmont,  Chaper,  Emile  Carron. 
le  marquis  de  Momay,  secrétaires;  le  marquis  de  la  Rocfaethulon,  le  vicomte  d^Aboville,  de 
Combanen,  le  général  Billot,  le  vice-amiral  de  Dompierre  d'Homoy,  Gomélis  de  Witt,  le 
généra]  Loysel ,  le  général  Pellissier,  le  général  Charreton ,  le  marquis  de  Vogué ,  Tamiral  de  la 
Rondère  Le  Noury,  Dabirei,  de  Carayon-Latour,  le  duc  de  Crussol  d^Usès,  le  général  Martin 
des  Paflières,  colonel  de  Chadois,  l'amiral  Saisset,  le  général  Frébault,  Fresneao ,  Adocque, 
le  marquis  d'Anddarre.  Passy,  le  baron  Vast-Vimeux,  Audren  de  Kerdrel,  Varroy,  le  général 
€hanEy,  Sariette,  le  baron  de  Barante,  Brun  (Var),  le  duc  d*Ilarcourt,  le  comte  de  Bastard , 
fiouisson,deMérode. 


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346  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉPENSE  NATIONALE. 


VrfUur  de  Pjri?. 


C'est  aujourd'hui  un  fait  acquis  à  Tliistoîre  <}iie  Paris,  grâce  à  sa  valeur  propre, 
aux  oiagnifiques  positions  qui  Teotourént^  aux  immenses  ressources  qu*il  renfenae 
en  hommes,  en  matériel,  en  richesses  inditstrielles,  en  ptôssance  de  toute  nitore, 
peut  défier  pendant  un  temps  beaucoup  plus  long  qu'on  ne  le  croyait  les  efforts 
d'un  ennemi  supéielir  en  nombre,  puissant  et  bien  armé. 

Il  est  prouvé  aussi  que  sa  population,  si  nombreuse  et  si  impressionnable,  sait  au 
besoin  se  résigner  à  subir  pendant  de  longs  mois  les  privations  de  toute  sorte  insé- 
parables d'un^blocus ,  et  supporter  un  bombardement  prolongé  avec  un  dérouement 
patriotique. 

Si,  avant  f  expérience  faite,  on  avait  cru  de  part  et  d*autre  à  ces  deux  Cdts  capi- 
taux, peut-être  la  guerre  de  1870  eut-elle  été  autrement  conduite  par  les  deux  puis 
sauces  belligérantes,  et  sans  doute  aussi  Fissue  en  eût  été  moins  funeste  pour  nous. 

Quoiqu'il  en  soit,  Paris  a  succombé;  nous  avons  eu  à  payer  une  énorme  contri- 
bution de  guerre  sans  exemple  dans  l'histoire ,  et  nous  avons  perdu  TAlsace  et  nne 
partie  de  la  Lorraine.  Depuis  cette  douloureuse  mutilation  de  notre  territoire,  notre 
frontière  de  l'Est ,  ouverte  et  désarmée,  n'oppose  plus  d*obstacle  sérieux  à  l'invasion. 
Si  la  guerre  venait  à  éclater  de  nouveau,  ce  que  Ton  doit  toujours  prévoir  tout  en 
souhaitant  vivement  qu'une  pareille  éventualité  ne  se  réalise  pas ,  et  que  la  fortune 
fût  contraire  à  nos  armes,  Paris  serait  gravement  menacé,  et  une  expérience  bien 
chèrement  acquise  nous  a  appris  que,  dans  l'état  actuel  de  ses  défenses,  la  résis- 
tance avait  un  terme. 

Dans  cette  situation ,  deux  grands  devoirs  s'imposent  à  la  France  :  reconstituer 
ses  frontières ,  réorganiser  les  défenses  de  Paris. 

De  ces  deux  entreprisiss  quelle  est  la  plus  urgente  ? 
UrguM  Quelques  e^irtts  sérieux  ont  émis  cette  opinion  que,  Paris  étant  dès  à  présent, 

de  fortîfiw       comme  les  événements  l'ont  prouvé,  en  état  de  fournir  une  résistance  de  longue 
durée,  mieux  valait  porter  vers  la  frontière  toutes  les  ressources  disponibles. 

Le  comité  de  défense  et  votre  commîssîon  n'ont  point  partagé  cette  manière  as 
voir. 

La  réorganisation  de  notre  firontière  ne  'peut  être  l'osuvre  don  jour;  et  tant  que 
l'ensemble  du  système  d'ouvrages  qui  sera  adoplé  pour  sa  défense  n  aura  pu  repi 
son  entier  et  complet  achèvement,  il  n'est  guère  permis  d'espérer  qu'on  puisse  ar- 
rêter l'ennemi  à  l'entrée  du  territoire  et  empêcher  une  invasion. 

La  certitude  de  ce  résultat',  même  après  cette  réoi^ntsation ,  ne  pourra  d'ailleon 
jamais  être  absolue  :  l'absence  de  toute  grande  ligne  d'obstacles  naturels  et  le 
nombre  toujours  croissant  des  voies  de  communication  parfaitement  entretenues 
qui  sillonnent  toutes  les  parties  de  la  France ,  donneront  toujours  lieu  de  craindre 
qu'une  firaction  imposante  au  moins  des  armées  qui  chercheront  à  nous  envahir  ne 
puisse  forcer  ou  tourner  par  quelque  point  les  défenses  de  notre  frontière;  il  sen 
«kmc  d'une  haute  utilité,  même  après  lachèvement  complet  de  ces  défenses,  d  avoir 
pourvu  auK  lacunes  que  frésente  évidemment  aujourd'hui  le  système  des  fuliG- 
cations  de  Paris. 


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LES  PLACES  DE  GUERBB  (PARIS). 


347 


Hais,  tnt  fufe  ia  fironiîèt^  ne  aéra  pas  reconstituée,  nous  avons  <m  intérêt  de 
premier  ordre  à  ne  pas  dâSéèer  d'un  jour  la  réoiganisAtion  de  ce  système.  Entre- 
prenons dont ,  en  même  temps  qa*on  travaillera  à  la  frontière ,  en  même  temps  qu*an 
s  occupe  de  toutes  les  améliorations  que  comporte  Tétat  militaire  de  là  FVance,  les 
travaux  destinés  k  mettre  Paris  non-seulement  à  i*abri  du  bombardement,  mais 
encore  en  état  d'opposer  à  f  ennemi ,  au  lieu  de  la  résistance  presque  passive  à  la- 
quelle nous  avons  été  réduits  en  1870*1871,  une  défense  active  et  éloignée,  que 
l'assiette  des  ouvrages  actuellement  existants  et  la  configuration  du  terrain  aux 
alentours  rendent  presque  impossible  aujourd'hui. 

Tel  est  le  but  de  la  loi  dont  vous  nous  avez  confié  Texamen  et  que  nous  avons 
voulu  souihéttre  dans  le  plus  bMf  délai  possible  è  vos  délibérations,  en  attendant  la 
présentation  prochaine  d'une  loi  qui  vous  demandera  Touverture  des  cirédits  néces- 
saires à  rexécution  des  travaux  destinés  à  pourvoir  k  la  défense  générale  du  territoire. 


Considéraiicns  générales,  —  Ainsi  que  nous  venons  de  le  dire,  rèxpérience  de  la 
dernière  guerre  a  mis  en  lumière  les  qualités  et  les  lacunes  du  système  adopté  en 
i84o  pour  la  défense  de  Paris.  Remarquablement  combinées  en  vue  de  la  défense 
rapprochée  et  des  procédés  d*attaque  Usités  jusqu'à  ces  derniers  temps  «  les  fortifi- 
cations actuelles  sont  non-seulement  impuissantes  à  protéger  la  popuitalion  de  la 
capitale  contre  les  dangers  d'un  bombardement,  mais  elles  ne  répondent  pas  aux 
exigences  d*une  défense  éloignée  et  active,  qui  est,  ainsi  que  font  démontré  plusieurs 
sièges  célM>res,  le  genre  de  défense  dont  on  peut  attendre  les  ré^tats  les  pka 
grands. 


(Us  fortificatioas 
•cIm11«. 


Corilithnt  n&axelks  Je  la  guerre  et  des  sièges.  -*  Il  feut  bien  le  reeon&idCM  d'sàl- 
leurs,  depuis  i84o,  rétablissement  des  chemins  de  fer  et  la  tran^rmatioA  de  l'ar<^ 
tillerie  ont  profondément  modifié  les  conditions  générales  de  la  guerre  et  en  pafli- 
cufier  celles  de  l'attaque  des  pkces.  Les  cbemms  de  fer  sont  venus  fadUier  la 
marche  rapide  des  armées ,  le  transport  de  leur  matériel  et  celui  de  leurs  approvi- 
sionnements; grâce  aux  efiectifs  considérables  des  armées,  les  plus  grandes  places 
peuvent  être  investies  ;  enfin  les  portées  actuelles  de  l'àrlilleiiie  permettent  déMtmais 
d'atteindre ,  dès  les  premiers  jours  du  blocus ,  le  corar  été  villes  et  de  les  incendier 
sans  exiger  aucuns  travaux  d'approche,  et  sans  qull  y  ait  à  tenir  compte  de  fortifi- 
cations combinées  seulement  en  rue  de  la  dtfeuise  ph»  ou  moins  rapprocbée. 

ùahgers  que  cewH  acitteSement  Pmi$.  -—  Malgré  soto  étendue,  Pftris  n'échappe  pas 
à  ce  double  péi^  du  blocus  et  du  bombardement  Le  siège  de  1^0  a  d^à  prouvé 
qu'y  pouvait  %tre  bloqué  hermétiquement;  et  â&  teè  pHttcipaux  quaétiers  dfe  la  capi* 
taie  se  sont  lk«ouvés  horft  du  rayoA  d'adlion  èe  t'artiSerie  prussienne,  il  est  à 
craindre,  apt^  lés  arugm^lations  de  portée  toMtatée par  des  expériences  récentes, 
^e ,  dan!f  un  nouveau  siège ,  le  matériel  employé  par  l'ennemi  ne  lût  bien  autrement 
efficace. 


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348  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Les  tentatives  infructueuses  de  Charapigny  et  de  Bozenval  ont  démontré  dTail- 
leurs  que,  quelle  que  soit  la  valeur  des  généraux  et  des  troupes  sous  leurs  ordres, 
si  on  laisse  occuper  par  Tennemi  la  ligne  des  hauteurs  qui  dominent  les  abords  de 
la  place,  il  devient  presque  impossible  de  Ten  déloger  pour  aUer  donner  la  main 
aux  armées  de  secours. 

Enfin  on  a  pu  constater  combien  est  dangereux  pour  les  troupes,  au  point  de 
vue  de  la  discipline,  le  contact  prolongé  d*une  population  nombreuse,  inévitablement 
surexcitée  par  les  privations  et  les  émotions  d*un  si^. 


d'iloigatr 


NécesiM  d'antHiorer  et  iéUndre  ses  défenses.  Conditions  à  remplir,  —  H  résulte  de 
cet  ensemble  de  considérations  que,  si  Ton  veut  mettre  le  système  défensif  de  Paris 
en  harmonie  avec  les  nouvelles  conditions  de  la  guerre,  il  est  indispensable  de  re- 
jeter les  premiers  établissements  de  Tennemi  à  une  distance  tdle  que  rintérieur  de 
Tenceinte  soit  à  f  abri  des  coups  de  Tartillerie  la  plus  puissante. 

n  est  également  nécessaire  de  comprendre  dans  les  défenses  une  partie  des  hau- 
teurs environnantes ,  de  manière  à  augmenter  considérablement  les  diflBccdtés  de 
f  investissement,  à  fournir  à  notre  armée  de  vastes  campements  en  dehors  de 
Tenceinte  et  a  lui  ménager  la  possibilité  de  déboucher,  soit  pour  combattre,  soit 
pour  se  ravitailler,  soit  enfin  pour  se  mettre  en  communication  avec  Imtérieur du 

Dans  Tétude  des  dispositions  à  adopter  pour  satisfaire  a  ces  conditions,  on  a 
tenu  grand  compte  de  Téconomie  commandée  par  Tétat  de  nos  finances,  et  du 
danger  quil  y  aurait  à  immobiliser  sous  Paris  des  forces  trop  considéraUa sas- 
ceptibles  d'être  employées  plus  utilement  ailleurs.  Dans  le  choix  des  positions  à 
4)ocuper,  on  s*est  efforcé  de  ne  pas  perdre  de  vue  qu*en  multipliant  par  trop  la 
ouvrages,  on  affaiblirait  la  valeur  de  Tensemble,  et  qu'en  voulant  être  fort  partout, 
on  ne  le  serait  nulle  part  Mais  on  n*a  pas  oublié  non  plus  qu'aujourd'hui,  plus  que 
jamais,  dans  le  cas  d'une  guerre  défensive,  ce  sera  sous  les  murs  de  Paris  que  se 
décideront  les  destinées  de  la  France. 


ImporUnc* 
miliuira 
a«  Pari». 


Importance  militaire  dé  Paris*  —  Paris  est,  en  effet,  lobjectif  obligé  de  1  ennemi 
Sa  prépondérance  politique,  ses  richesses,  sa  grande  population,  les  immenses 
ressources  qu'il  renferme,  feront  toujours  de  sa  possession  le  bat  essentiel  des 
efforts  de  l'envahisseur.  De  plus ,  notre  centralisation  administrative ,  si  favoraUe  à 
l'attaque  par  l'intensité  extraordinaire  qu'elle  donne  à  l'initiative  gouvernementale, 
présente  ce  redoutable  péril,  qu'une  fois  la  ciq>itale  prise  ou  bloquée,  la  résistance 
du  pays  se  trouvera  toujours  gravement  compromise.  La  création  des  voies  ferrées, 
en  fiiisant  de  Paris  le  centre  des  communications  rapides,  a  augmenté  la  valeur 
stratégique  tout  à  fait  exceptionnelle  que  lui  ont  donnée  de  tout  temps  sa  positioD 
géographique  et  la  configuration  du  terrain  environnant,  et  dont  nos  récents  dé- 
sastres, en  nous  enlevant  nos  frontières,  viennent  encore  d accroître  l'imporiaooe. 
C'est  vers  Paris,  en  effet,  que  convergent  les  vallées  qui  descendent  de  ht  frontière 


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d«5  AIImiabJs. 


LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  349 

de  l'Est  vers  le  cœur  de  la  France,  et  qui.  par  suite,  ont  toujours  servi  de  chemin 
aux  grandes  invasions.  Ainsi,  en  i8i4t  larmée^de  Schwarzemberg  arriva  devant 
Paris  par  la  vallée  de  la  Seine;  la  même  année  et  tout  récemment,  en  1870,  Tannée 
prussienne  suivit  le  cours  de  la  Marne;  enfin,  en  181 5,  après  Waterioo,  les  alliés 
descendirent  la  vallée  de  TOise. 

Cétait  par  des  considérations  de  cette  nature  que  Thonorable  M.  Tbiers,  dans 
son  rapport  si  remarquable  du  1 3  janvier  i84i,  sur  le  projet  de  loi  des  fortifications 
de  Parb,  rapport  que  chacun  de  vous  voudra  relire,  après  avoir  rappelé  l'opinion 
de  Vauban,  celle  de  Napoléon  au  retour  d*Austerlitz,  et  avçir  esquissé  à  grands 
trails  les  principaux  événements  militaires  de  notre  histoire  comtemporaine.  con- 
cluait, avec  ces  deux  grandes  autorités,  à  la  nécessité  de  fortifier  Paris. 

Peut-être  est-il  utile  de  connaître  aussi  Topinion  de  ceux  qui  ont  été  nos  adver- 
saires dans  cette  terrible  lutte  de  1870- 187 1 ,  et  nous  croyons  ne  pouvoir  mieux  iaire 
à  ce  point  de  vue  que  de  citer  ici  les  considérations  générales  qui  précèdent  le  récit 
du  blocus  et  du  siège  de  Paris,  récit  fait  par  ordre  supérieur  et  d*après  les  docu- 
menb  ofBciek,  par  un  officier  du  génie  prussien,  professeur  à  Tacadémie  de  la 
guerre  ^*^. 

•  La  capitale  de  la  France  est  située  au-dessous  du  confluent  de  la  Seine  et  de  la         Optnioa 
Marne,  au  centre  d'une  plaine  couverte  de  constructions  et  entourée  de  tous  côtés 
par  des  coteaux  plantés  de  vignes  et  de  hauteurs  boisées. 

•  Paris,  cœur  de  la  France  au  point  de  vue  politique  et  militaire,  est  l'objectif  na- 
turel des  armées  allemandes  dans  une  lutte  nationale  contre  l'ennemi  héréditaire. 

■  L'occupation  de  la  capitale  d'un  grand  Etat  est  par  elle  seule  un  résultat  de  la 
plos  haute  importance  pour  une  armée  d'invasion ,  parce  que  cette  armée  y  trouve 
les  ressources  qui  lui  sont  indispensables  pour  continuer  la  guerre.  Paris ,  avec  ses 
richesses  inépuisables  et  sa  population  de  deux  millions  d'habitants,  est  une  con- 
quête plus  enviable  encore.  Le  vaste  réseau  de  communications  qui  diverge  de  ce 
grand  centre  sur  les  points  les  plus  reculés  du  pays,  les  nombreux  chemins  de  fer 
qui  y  aboutbsent,  les  routes  et- les  canaux  qui  relient  deux  cours  navigables,  la 
Seine  et  la  Marne,  donnent  à  la  métropole  française  une  importance  strat^ique 
qu'aucune  ville  au  monde  ne  présente  au  même  degré. 

•  11  est  tout  naturel  qu'on  ait  songé  de  bonne  heure  à  mettre  une  position  aussi 
concentrale  à  l'abri  des  ridssitudes  de  la  guerre. 

•  Pendant  la  campagne  de  1706,  alors  que  Louis  XIV,  voyant  ses  fi*ontières  me- 
nacées par  les  armées  alliées ,  voulait  abandonner  Paris  et  la  ligne  de  la  Seine  pouf 
se  coDcentrer  derrière  la  Loire,  un  des  plus  grands  esprits  qu'ait  produits  la  France, 
le  maréchid  de  Vauban,  démontra  qu'on  pouvait  se  maint^ir  à  Paris,  et  que  si  l'on 

^*^  Opértuions  du  corps  du  gàde'  aUemand,  travail  rédigé  par  ordre  supérieur  et  d*après 
les  documents  officiels,  par  le  capitaioe  du  génie  prussien  Goêtze,  attaché  au  comité  du 
^nie,  professeur  à  racadémie  de  la  guerre,  traduit  de  Tallemand  par  MM.  Grillon  et  Frilsfa, 
capitaines  du  génie  au  Dépôt  des  fortifications. 


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350  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

entourait  cette  ville  d*un  vaste  système  de  défenses,  aucune  des  années  de  lepoqoc 
ne  serait  en  état,  non-seulement  d*en  feire  le  siège,  mais  même  de  rinvestir'^^ 

t  Le  projet  de  fortifications ,  rédigé  par  Vauban  peu  de  temp  avant  sa  mort,  nt 
fut  pas  exécuté. 

«En  i8i4  et  i8i5,  des  combats  sans  importance  firent  tomber  la  capitale eotn 
les  mains  des  alliés;  si  elle  avait  été  fortifiée  alors  d après  les  idées  de  Vauban,  il 
n*est'  pas  douteux  que  le  renversement  de  Napoléon  eût  coûté  beaucoup  pfau 
d*efforts. 

tCest  seulement  en  i84i  que  le  Gouvernement  français  se  décida  à  mettre  à 
exécution  le  projet  si  longtemps  ajourné  de  doter  Paris  d*un  vaste  ensemble  d^oo- 
vrages  capables  de  résister  k  un  siège  régulier.  La  conception  des  fortifications  de 
Paris  est  véritablement  grandiose  pour  Tépoque,  et  laisse  bien  loin  en  arrière  la 
principes  mesquins  qui  ont  prévalu  k  la  même  date  ou  postérieurement  dans  d*aatres 
États.  Mais  les  forteresses ,  dont  la  construction  remonte  à  une  trentaine  dWées, 
et  même  à  une  période  plus  rapprochée  de  nous,  réclament  aujourd'hui  un  rema- 
niement complet  et  une  extension  considérable. 

•  Paris  ne  faisait  pas  exception  sous  ce  rapport,  et  Ton  peut  k  juste  titre  reprocher 
à  la  France,  qui  a  versé  des  torrents  de  son  sang  dans  toutes  les  parties  du  monde 
et  prodigué  inutilement  des  milliards  pour  accroître  sa  renonunée  militaire,  de 
n  avoir  pas  su  se  décider,  pendant  ces  dix  dernières  années,  aux  sacrifices  pécuniaira 
que  réclamait  Tamélioration  de  son  système  de  défense,  sacrifices  que  toute  grande 
nation  est  tenue  de  faire  pour  assurer  Tintégrité  de  son  territoire  et  rhonnenr  de 
ses  armes.  > 

.Marche  Marché  probable  des. armées  d'invasion.  — Gomn^e  on  Ta  vu  plus  haut,  ceit  ton- 

on  inv.iions.  jours  par  la  région  comprise  entre  la  Seine  et  l'Oise  que  sont  airivées  devant  la  ca- 
pitale les  armées  ennemies  ;  il  en  sera  toujours  forcément  ainsi. 

Une  fois  parvenues  devant  Paris,  ces  armées,  si,  compie  on  doit  le  suppoisr, 
elles  ont  sur  la  défense  une  grande  supériorité  numérique,  se  hâteront  de  firandiir 
la  Seine  et  d*aller  occuper  aussi  le  territoire  de  la  rive  gauche ,  dont  rimportince 
militaire ,  déjà  révélée  par  la  pointe  hardie  de  Blûcher  en  18 1 5  sur  k  ligne  de  re- 
traite de  Tarmée  française,  a  été  bien  autrement  mise  en  lumière  par  la  campa^e 
de  1870.  Les  Allemands  ont  bien  compris,  en  effet,  qu^en  se  plaçant  sur  les  beUe 
positions  de  la  rive  gauche  de  la  Seine  et  en  empêchant  ainsi  Tarrivée  des  seooon 
et  les  sorties  de  la  place,  ils  auraient  forcément  raison  de  celle-ci  par  la  fiunine. 

Quant  au  secteur  compris  entre  TOise  et  la  basse  Seine,  il  est  k  croire  que,  va  sa 
position  excentrique,  il  n'aura  pas  à  jouer,  dans  la  défense  de  Paris,  un  rôle  impor 
tant,  du  moins  pendant  les  premières  opérations  du  siège. 

Le  cours  de  la  Marne  divise  la  zone  comprise,  sur  la  rive  droile  de  la  Seine, 

^'^  Voir  le  mémoire  de  Vauban  intitulé  :  Df  rimpor(anre  dont  Paris  est  à  la  Fnmet.  (Cita- 
tion de  i*aiiteur.J 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  351 

entre  ce  fleuve  et  TOise,  en  deux  parties  distinctes  :  la  ptettiîère,  vésservée  entre  h 
haute  Seine  et  la  Marne ,  est  très-boisée  et  se  prèle  mal  au  mouveaient  des  armées 
et  à  I*offensive;  de  plus,  si  Tennemi,  se  présentant  de  ce  oM  devant  Paris,  francUs- 
sait  ia  Marne  sous  le  feu  des  belles  positions  de  la  rive  droite,  il  viendrait  se  heur* 
ter  de  front  contre  les  ouvrages  du  camp  retranché  formé  par  les  ouvrages  de 
Notent,  Rosny,  Noisy  et  RomainviUe,  dont  \^  saillie  en  avant  de  Tenceinte  ne  lui 
permettrait  pas  même  une  tentative  de  bombardement 

La  seconde  partie,  an  contraire,  entre  la  Marne  et  fOise,  offre  à  Tennemi  des 
conditions  bien  autrement  avantageuses.  En  effet,  si  la  droite  des  défenses,  de  ce 
côté  de  Paris,  est  solidement  appuyée  par  les  positions  de  Rosny,  de  Noisy  et  de 
Romainville,  la  gauche,  complètement  en  plaine,  nest  ]Nrotégée  que  par  le  fort 
d'Aubervilliers  et  la  petite  place  de  Saint-Denis. 

Saint-DeaU*  —  Or,  il  n  y  a  pas  à  se  le  dissimuler,  Sfdnt-Denis,  avec  ses  défenses       SMat4)Mw. 
incomplètes,  sa  double  couronne  déhuée  d'abris  et  dominée  de  toutes  parts,  nest 
pas  actuellement  dans  de  bonnes  conditions  de  résistance. 

L'ennemi ,  qui,  pendant  la  dernière  guerre ,  a  pu  bombarder  les  forts  de  la  Briche , 
de  la  Double-Couronne  et  de  TEst  et  ruiner  Saint -Denis,  pourrait  encore,  si  des 
événements  de  guerre  Tamenaient  devant  la  capitale,  s*établir  sur  les  hauteurs  qui 
dominent  ces  ouvrages,  et  de  là,  après  avoir  écrasé  de  ses  feux  les  défenses,  pousser 
en  avant  des  attaques  au  développement  desquelles  le  terrain  se  prête  parfaitement. 
S'il  réussissait  à  se  rendre  maître  de  Saint-Denis,  il  parviendrait  à  s'approcher  asses 
de  Tenceinte  pour  pouvoir  lancer  ses  projectiles  incendiaires  sur  les  quartiers  popu- 
leux qui  lui  sont  conligus. 

11  faut  parer  à  ce  danger,  non-seulement  en. mettant  sur  un  bon  pied  de  défense 
les  fortifications  de  Saint-Denis,  mais  en  les  couvrant  bien  en  avant  par  de  solides 
ouvrages.  Ces  ouvrages  devront  être  organisés  de  manière  à  permettre  en  outre  à  la 
défense  de  prendre,  le  chas  échéant,  f  offensive  dans  la  vaste  plaine  qui,  s'étendant 
vers  fEst,  sépare  les  collines  boisées  de  Montmorency  de  celles  de  Vaujours  et  de 
MontfermeiL  Cette  plaine  en  effet,  d'un  accès  facile  dans  toutes  les  directions,  sera 
un  champ  de  bataille  obligé,  et  c'est  par  là  que  devront  déboucher  nos  forces,  si 
nous  voulons  menacer  ia  ligne  de  l'ennemi,  en  manœuvrant  sur  la  rive  droite  de  la 
Marne,  dans  lo  direction  du  Nord  ou  de  l'Est. 

Extension  à  donner  à  ses  défenses.  —  Si,  pour  couvrir  Saint-Denis,  on  se  bornait 
à  occuper  les  hauteurs  d'où  l'ennemi  peut  écraser  ses  défenses ,  les  ouvrages  qu'on 
j  établirait  seraient  exposés  à  être  battus  de  hauteurs  encore  plus  dominantes  et 
situées  en  avant.  Ce  sont  donc  ces  dernières  hauteurs,  c'est-à-dire  principalement 
la  position  de  Hontlignon-Domont ,  qu'il  faut  tenir  avec  une  fortification  qui,  en 
raison  de  féloignement  où  elle  sera  des  ouvrages  en  arrière ,  devra  recevoir  un  de- 
fré  particulier  de  développement  et  de  force. 

Domont-Monllignon.  —  Celle  (orlificatiou  se  composera  de  deux  ouvrages  princi-         Domoni. 

MoDtligann. 


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352 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉPENSE  NATIONALE. 


ComMilleft. 


pBox,  les  forts  de  Domont  et  de  Montlignon,  établis  au  sommet  des  berges  nordei 
sudouest  du  plateau  qui  leur  sert  de  base.  Ayant  pour  fossé  le  grand  ravin  de  Uoni 
lignon,  qui  coupe  en  deux,  dans  la  direction  du  nord -est  au  sud-ouest,  la  forêt  di 
Montmorency,  ces  deux  ouvrages  commanderont  les  plaines  au  nord  et  au  sadde 
cette  forêt. 

Leur  action  sera  prolongée  et  complétée  vers  Touest  par  Toccupation  de  la  ligne 
des  collines  qui  s*étend  dOrgemont  et  Sannois  jusqu  a  Cormeilles ,  formant  la  corde 
de  Tare  dessiné  par  la  presqu*Sie  de  Houilles.  En  tenant  ces  hauteurs,  on  assorm 
à  la  défense  la  tranquille  possession  des  vastes  et  fertiles  terrains  de  cette  presqu'ik 
et  de  ceUe  de  Gennevilliers,  où  elle  trouvera  de  riches  cultures,  des  emplacemeoli 
pour  parquer  aes  troupeaux  et  des  ressources  de  toute  sorte. 

Cormmlhi.  Sannois.  —  On  les  occupera  en  construisant  sur  la  croupe  ouest  n 
solide  ouvrage,  le  fort  de  Cormeilles,  qui  sera  relié  ultérieurement  aux  défenses è 
plateau  de  Montlignon-Domont  et  de  Saint-Denis  par  rétablissement  d*un  ourrage 
de  deuxième  importance,  ou  même  d*un  ouvrage  du  moment  à  Sannois. 

La  redoute  de  Gennevilliers,  qui  peut  être  achevée  k  peu  de  frais  et  quon  dem 
pourvoir  de  bons  abris,  prêtera  aussi  de  ce  côté  un  utile  appui  à  la  défense  de 
Saint-Denis. 


SUÎBt. 


Stains.  —  La  fortification  du  plateau  Montlignon-Domont  sera  complétée  ren 
Test  et  rattachée  aux  ouvrages  de  Saint-Denis  par  la  construction  de  deux  forts  de 
deuxième  importance  au-dessus  de  Montmorency  et  en  avant  de  Stains. 


^.rooM.  Éconen.  —  Enfin  il  sera  nécessaire  d'occuper  aussi,  comme  Ta  admis  le  comité 

de  défense,  la  belle  position  d'Écouen,  que  les  murs  de  clôture,  les  terrasses  et  les 
souterrains  de  son  château  rendent  facile  à  mettre  rapidement  en  état  de  défense. 
L*action  de  revers  de  ce  manchon  isolé,  sorte  de  Mont-Valérien  du  Nord,  sur  Ji 
position  de  Domont,  ses  grands  commandements  sur  toute  la  plaine  qui  fentoure 
et  son  relief  supérieur  à  celui  du  point  sur  lequel  sera  construit  ^ouvrage  deSuins, 
en  rendent  foccupation  indûpensaUe;  et  Ton  eût  été  conduit  sans  nul  doute  à  y 
construire  un  solide  ouvrage  permanent,  si  la  fecilité  que  présente  le  terrain  pour 
le  fortifier  rapidement  et  d  autres  considérations  d*un  ordre  non  militaire  n'eussent 
fait  admettre  quil  suffirait  d'y  exécuter,  après  una  déclaration  de  guerre,  desoa 
vrages  du  moment. 

Nous  pensons  toutefois  quil  serait  prudent  d*occuper  tout  au  moins,  d'unenu- 
niére  permanente,  le  sommet  du  mamelon  situé  à  Tintérieur  du  parc,  par  une  bat- 
terie retranchée  qui  permettrait  de  tenir  dès  le  premier  jour  Tennemi  à  distance  et 
qui  formerait  le  réduit  des  ouvrages  du  moment  destinés  à  mettre  le  château  et  ie 
parc  en  état  de  défense ,  et  nous  espérons  que  le  Gouvernement  pourra  réaliser  ce 
vœu  tout  en  restant  dans  la  limite  du  crédit  de  60  millions  prévu  pour  Venscinble 
des  nouvelles  fortifications  de  Paris. 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  353 

L'ouvrage  de  Stains,  en  gardant  la  droite  de  la  position,  commandera  la  plaine 
)s  la  direction  de  Test  et  protégera  les  inondations  que  Ton  peat  tendre  à  peu  de 
is,  au  moyen  des  eaux  de  la  Morée  et  de  la  Molette,  pour  rejeter  au  loin  Ten- 
m  en  avant  de  la  ligne  des  ouvrages  de  Saint-Denis  et  d'Aubervilliers. 


Forêt  de  Montmorency.  —  Quelques  militaires  ont  exprimé  le  regret  qu'on  aban- 
nnât  à  Tassiégeant  la  partie  ouest  de  la  forêt  de  Montmorency  au  lieu  de  Toccu- 
r  tout  entière ,  de  manière  à  tenir  partout  le  haut  du  terrain  sur  la  rive  gauche 
la  Seine  et  jusqu'aux  bords  de  l'Oise.  Mais  on  fera  observer  que,  si  la  défense 
ai  avoir  grand  intérêt  à  se  ménager  les  moyens  de  mettre,  à  un  moment  donné, 
pied  sur  les  plateaux  de  la  rive  droite  de  l'Oise ,  il  lui  sera  toujours  plus  facile 
iborder  cette  rive  par  Poissy  :  ce  passage  lui  sera  assuré  en  effet  par  Faction  d'ou- 
ïges  établis  sur  les  hauteurs  de  THautie ,  dont  l'occupation  se  rattache  à  Forgani- 
tion  des  défenses  de  la  basse  Seine,  admise  en  principe  par  le  Comité  supérieur 
{ défense. 


MoBimoroncj. 


Camp  retranché  du  Nord,  —  En  résumé ,  la  position  de  Saint-Denis  sera  couverte 
if  Tensemble  des  ouvrages  permanents  de  Cormeilles,  Montlignon-Domont,  Mont- 
lorency  et  Stains,  et  par  Foccupation  de  Sannois  et  d'Écouen.  Cet  ensemble  soli- 
tire  forme,  en  avant  des  ouvrages  de  Saint-Denis,  qui  lui  servent  de  base,  une 
»rte  de  camp  retranché  distinct,  véritable  centre  tactique  ayant  sa  tête  et  ses  flancs 
»urés,  dont  Saint-Denis  sera  la  base,  et  qui  sera  susceptible  de  jouer  un  rôle  indé- 
endant. 

L'ensemble  de  ces  défenses  rendra  impossible  toute  tentative  sérieuse  de  l'ennemi 
)ntre  Saint-Denis ,  et  assurera  à  la  défense  une  action  latérale  puissante  sur  la  vaste 
laine  qui  s'étend  dans  la  direction  du  nord-est. 


Camp  retranche 
daNorJ. 


Vaajoars.  —  Cette  action,  toutefois,  pour  être  réellenient  efficace,  a  besoin  d'être 
omplétée  par  la  création,  du  côté  de  l'est,  d'un  solide  point  d'appui  au  delà  de  la 
laine,  afin  qu'appuyée  sur  ses  deux  flancs,  l'armée  qui  défendra  Paris  puisse  dé- 
oucher  en  grandes  forces  des  campements  en  arrière  de  Saint-Denis,  pour  joindre 
«usquement  f  ennemi  sur  un  terrain  éminemment  favorable  à  une  grande  action. 

La  hauteur  de  Vaujours ,  sur  la  croupe  étroite  qui  sépare  la  plaine  de  Saint-Denis 
lu  versant  de  la  Marne,  remplit  admirablement  ce  rôle  de  point  d'appui  vers  l'est. 
Jn  ouvrage  placé  sur  cette  hauteur  protégera  non-seulement  les  débouchés  de  Tar- 
née,  mais  empêchera  en  même  temps  tous  les  établissements  de  l'ennemi  sur  les 
lautears  de  la  rive  droite  de  la  Marne  et  dans  la  forêt  de  Bondy,  établissements  qui 
ui  ont  été  si  utiles  dans  la  dernière  guerre.  Bien  plus ,  à  l'occasion ,  il  deviendra  le 
noyau  d'une  défense  improvisée,  si  l'on  veut  disputer  à  l'ennemi  les  approches  de 
l^aris,  soit  en  avant  de  Vaujours,  sur  les  positions  qui  dominent  Claye,  soit  en 
arrière  sur  la  ligne  de  Livry  à  Chelles. 

Conventions.  33 


Veanjonr*. 


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Chslles. 


Tèl«  de  pont 
d«  la  Marne. 


Villeneavty 
Sainl-Georges. 


354 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Chelles.  —  Un  petit  ouvrage  sur  le  mamelon  de  Ciielles  complétera  roccopatkn 
de  Vatijours,  en  prolongeant  son  action  jusqu'au  delà  de  la  Marne. 

La  gauche  de  la  position  de  Vaujours,  déjà  couverte  par  le  canal  derOurcq,  sen 
d'ailleurs  assurée  au  moment  du  besoin  par  quelques  ouvrages  faciles  à  organisff 
sur  le  versant  nord  des  hauteurs  boisées  par  lesquelles  elle  se  rattache  au  camp 
retranché  de  Nogent. 

Lorsqu'on  aura  ainsi  fortiGé  les  positions  de  Cormeilles ,  Mondignon-Domont  d 
Vaujours,  avec  leurs  annexes,  remis  Saint-Denis  en  état  de  défense,  et  manisa 
ouvrages ,  ainsi  que  ceux  des  anciens  forts  du  Nord  et  de  TEst,  d*abris  voûtés  et  d'un 
armement  puissant,  on  peut  affirmer,  non-seulement  que  Paris  sera  inattaquable  de 
ce  côté,  mais  que  Tarmée  de  défense  y  sera  complètement  en  mesure  de  prendre 
foffensive  au  moment  opportun. 

Zone  entre  Seine  et  Marne.  —  L'organisation  du  système  de  défense  de  Paris  sérail 
incomplète  si  Ton  ne  se  ménageait  pas  la  même  facilité  entre  la  Marne  et  la  Seine 
Bien  que  selon  toute  probabilité,  ainsi  que  nous  l'avons  établi,  il  n'y  ait  pas  à  redou- 
ter de  ce  côté  les  attaques  directes  de  l'ennemi ,  il  peut  cependant  se  présenter  tdie 
circonstance,  comme  le  voisinage  d'une  armée  de  secours,  l'éventualité  dune  ma- 
nœuvre sur  le  flanc  de  l'ennemi ,  etc. ,  qui  appelle  notre  armée  dans  cette  région. 
On  ne  saurait  d'ailleurs  laisser  l'assiégeant  maître  de  la  belle  ligne  de  la  ManK, 
nous  resserrer  d'aussi  près.  Il  convient  donc  d'organiser  en  avant  de  ce  cours  d'eâo 
quelques  points  d'appui  pour  pouvoir  déboucher  de  ce  côté,  si  cela  devenait  ne- 


Tête  de  pont  de  la  Marne.  —  Pour  cela,  on  devra  occuper,  probablement  entre 
Noisy-le-Grand  et  Villiers,  une  position  formant  tête  de  pont  et  couvrant  à  la  foi» 
les  débouchés  des  ponts  de  Brie,  de  Nogent,  de  Joinville  et  de  Champigny. Loa- 
vrage  construit  sur  ce  point  protégera  de  la  manière  la  plus  efficace  les  abords  da 
fort  de  Nogent  et  se  reliera  à  la  ligne  Chelles- Vaujours. 

De  Champigny  à  Ormesson,  les  berges  de  la  Marne  sont  escarpées;  au  delà,  i» 
hauteurs  s'éloignent  de  la  rivière,  et  forment,  en  avant  de  la  plaine  basse  de  Cbi* 
renton,  si  favorable  à  une  grande  sortie,  un  vaste  terrain  couronné  qui  s*appuiea  b 
Seine  à  Villeneuve-Saint-Georges.  Il  est  indispensable  d'empêcher  l'ennemi  de  s>b- 
blir  sur  ces  hauteurs,  d'où  il  commanderait  la  plaine  et  nous  en  interdirait  Faceès. 

Villeneuve-Saint-Georges.  —  Un  des  points  les  plus  importants  de  cette  position 
est  la  hauteur  de  Villeneuve-Saint-Georges.  A  ses  pieds  coulent  la  Seine  et  rYéro. 
et  se  réunissent  les  chemins  de  fer  de  Lyon  et  du  Bourbonnais;  en  face,  sur  la  m 
gauche  dont  la  plaine  est  soumise  à  toute  volée  de  canon,  à  son  conmiandement.  iJ 
ligne  d'Orléans  longe  la  Seine ,  que  viendra  franchir,  précisément  «n  ce  point,  If 
chemin  de  fer  grand*circulaire  projeté  ;  enfin ,  par  sa  situation  au  confluent  de  ITères. 
Villeneuvc-Saint-Georges  est  le  pivot  de  la  ligne  de  défense,  qui  prendrait  appui. 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  355 

Diume  en  181  A,  sur  ce  petit t^ours  d'eau.  Ces  avantages  exceptionnels  donnent  à 
elte  position  une  importance  capitale.  On  devra  y  construire  un  ouvrage  de  pre- 
lier  ordre. 

Ouvrages  intermédiidres.  —  Gomment  cet  ouvrage ,  véritable  tète  de  pont  sur  la 
eine«  devra-t-il  être  relié  avec  la  tète  de  pont  projetée  sur  la  Marne  ?  L'emplace- 
oeot  et  le  nombre  des  ouvrages  qu*il  conviendra  d'élever  à  cet  effet  ne  sont  pas  en- 
ore  complètement  arrêtés;  des  divergences  d'opinion  se  sont  produites,  et  le  Comité 
le  défense  n  a  encore  indiqué  pour  cette  région  aucune  solution  définitive.  Cette 
olution,  du  reste,  peut  être  sans  grand  inconvénient  ajournée  :  les  deux  tètes  de 
ont  de  Villeneuve-Saint-Georges  et  de  la  Marne,  insuflBsantea  peut-être  pour  assu- 
erde  ce  côté  à  la  garnison  de  Paris  une  action  offensive  prononcée,  suffisent,  au 
oint  de  vue  de  la  défense,  à  interdire  i  Tennemi  Taccès  de  Ja  plaine  de  Charenton, 
ù  ses  flancs  seraient  menacés  et  en  arrière  de  laquelle  il  rencontrerait  le  fort  de  ce 
tom  et  les  deux  tours  d*eau  de  la  Marne  et  de  la  Seine.  Quelle  que  soit  daiUeurs 
K  solution  à  intervenir,  elle  nous  assurera  la  possession  du  cours  de  la  Marne  et  de 
a  haute  Seine  aux  abords  de  Paris,  et  facilitera  le  débouché  de  notre  armée  dans  la 
lirection  d'Orléans. 


Camp  retranché  de  TEst,  —  Par  l'ensemble  de  ces  dispositions  on  aura  constitué 
la  côté  de  TEst,  comme  on  Ta  fait  déjà,  du  côté  du  nord-ouest,  un  véritable  camp 
etranchè,  deuxième  centre  tactique  ayant  pour  front  la  ligne  Vaujours-Chelles, 
ète  de  pont  de  la  Marne,  ouvrages  intermédiaires  Villeneuve-Saint-Georges.  La 
;auche  de  cette  ligne,  couverte  par  le  canal  de  FOurcq,  sera  rattachée  au  moment 
b  besoin  par  quelques  ouvrages  improvisés  au  camp  retranché  de  Nogent;  sa 
Iroite  est  couverte  et  reliée  aux  forts  d*Ivry  et  de  Charenton  par  le  cours  de  la 
ieine. 

L'organisation  adoptée  pour  la  région  comprise  entre  TOise  et  la  haute  Seine , 
iont  nous  venons  de  faire  i*expoté,  donnera  à  la  fois  satisfaction  aux  exigences  de 
t  défense  passive  et  de  la  défense  active  :  Saint-Denis,  que  f insuffisance  de  ses 
brtilications  pourrait  désigner  actuellement  aux  entreprises  de  Tassiégeant,  défiera 
iésomiais  toute  attaque;  f armée  de  défense,  établie  sur  les  beaux  campements  en 
irrièrede  ses  ouvrages,  pourra  déboucher  à  volonté  sous  la  protection  des  forts 
TËcouen,  Stains  et  Vaujours,  et  tomber  brusquement  sur  f  ennemi,  dans  cette 
plaine  si  favorable  pour  opérer  avec  de  grandes  forces  ;  pareille  faculté  lui  sera  mé- 
nagée entre  la  Marne  et  la  Seine,  grâce  aux  tètes  de  pont  de  Villeneuve-Saint- 
Georges  et  de  la  Marne,  et  aux  ouvrages  qui  les  rattacheront  Tune  à  fautre. 

^ive  gauche  de  la  Seine,  —  Point  de  ravitaillement.  —  Reste  à  examiner  comment 
ferra  être  organisée ,  au  double  point  de  vue  des  attaques  et  des  secours ,  la  région 
ie  la  rive  gauclie'de  la  Seine,  que  son  voisinage  de  la  Beauce  et  de  la  Normandie 
désigne  comme  devant  être  la  point  d*accàs  des  ravitaillements  de  la  capitale. 

a3. 


Camp  retrtnclM 
de  l'Est. 


Points 

de  ravilatllenient 

sur 

la  live  gauche 

de  la  Sfiac. 


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356  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Insuffisance  des  ouvrages  exisianls.  —  Les  forts  dTssy  et  de  Vanves,  onvra^ 
nvancés  de  la  place  de  ce  côté,  loin  de  permeltre  à  la  défense  de  se  porter  au-derut 
d*une  armée  de  secours,  ne  prolégent  même  pas  l'intérieur  de  Tenccinte  coalreie» 
dangers  d'un  bombardement.  Si  la  portée  de  rartillerie  prussienne  eût  été  plu> 
grande ,  des  hauteurs  qui  dominent  ces  forts ,  Tennemi  aurait  promené  Tincendie  sur 
presque  toute  la  superficie  de  Paris.  Aussi  tout  le  monde  est-il  d'accord  sur  la  nécev 
site  de  reporter  de  ce  côté  la  ligne  des  défenses  assez  en  avant  pour  conjurer  ceperiL 

Avis  do  Comité  Solutions  proposées,^^  Avis  du  Comité  des  fortifications,  -^  Il  résulte  doue  de  l'ex- 
act ortifieationt.  p^pig^ce  acquise  par  les  événements  de  1870  que,  pour  compléter  au  sud-ouest li 
défense  rapprochée  de  Paris,  il  serait  tout  au  moins  indispensable  de  prendre  pied 
au  sommet  du  versant  des  collines  qui  regardent  la  Seine.  Une  solution  dans  ce  xw 
a  été  proposée  :  elle  comportait  l'occupation  des  positions  de  Cbâlillon,  de  Ji 
Grange-Dame-Rose,  de  la  Porte-Dauphine,  de  la  Brosse  et  de  la  Bergerie.  Le  Co- 
mité des  fortiGcations ,  saisi  de  Texamen  du  projet,  a  émis  à  cet  ^[ard,dansb 
séance  du  a5  avril  1878,  son  avis  dans  les  termes  suivants,  que  nous  croyons d^ 
voir  citer  textuellement  : 

t  La  nouvelle  ligne  de  défense  proposée  aurait  un  développement  restreint  ;  quel- 
ques-uns des  ouvrages  qui  la  composeraient  seraient  d  assez  petite  dimensioD.et 
par  suite  la  dépense  des  constructions  ne  serait  pas  très-élevée  ;  les  extrémités  «^i- 
seraient  bien  appuyées,  d*une  part  au  Mont-Valérien ,  d'autre  part  à  roavragedu 
plateau  de  Châtillon.  Mais  il  serait  à  regretter  que  cette  ligne ,  au  lieu  de  demeorer 
sur  le  versant  intérieur  des  collines ,  ne  fût  pas  portée  sur  le  sommet  même  d^ 
contre-forts ,  c'est-à-dire  sur  les  points  mêmes  où  l'ennemi  aurait  intérêt  à  issetÀr 
ses  batteries.  D'autre  part,  les  positions  de  la  Bei^erie,  de  la  Brosse,  de  la  Porte- 
Daupliine  et  de  la  Grange-Dame-Rose  sont  tellement  entourées  de  bois,  de  parcs K 
d'habitations,  que  les  ouvrages  qu'on  y  mettrait  auraient  peu  de  vues,  même  es 
supposant  de  larges  percées  pratiquées  dans  les  parties  boisées,  en  sorte  que  l'or- 
ganisation de  cette  ligne- n*augmenterait  pas  d'une  manière  bien  sensible  les  diS- 
xultés  de  l'investissement  dans  cette  partie  des  abords  de  Paris ,  et  ne  procurerait 
pas  à  la  garnison  de  bien  grandes  facilités,  soit  pour  effectuer  -de  grandes  sorties 
sur  les  établissements  de  l'ennemi,  soit  pour  déboucher,  le  cas  échéant,  dans  )e  but 
de  donner  la  main  à  une  armée  de  secours. 

i  Si  la  première  condition  à  remplir  par  la  ligne  de  défense  à  adopter  de  ce  ci^ 
devait  être  que  cette  ligne  fût  aussi  restreinte  que  possible ,  il  serait  cependant  in- 
dispensable, pour  assurer  aux  ouvrages  à  construire  une  action  suffisamment  effi- 
cace, de  reporter  cette  ligne  en  avant  à  partir  du  fort  de  Trivaux,  en  la  falMOt 
passer  par  Vélizy,  Jardy  et  les  hauteurs  de  la  Celle-Saint-Cloud.  Mais  Tadoptioade 
ce  dernier  système  aurait  pour  effet  de  placer  Versailles  sous  les  feux  des  deai  ar- 
mées, assiégeante  et  assiégée,  et  d'exposer  cette  ville  à  un  grave  danger  de  destnir- 
tion,  en  cas  d'un  nouveau  siège  de  la  capitale.  Le  Comité  ne  peut  pas  considère 
cette  combinaison  comme  admissible.  ■ 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  357 

Le  Comité  des  fortiilcattons ,  dans  cet  avis ,  repoussait  donc  à  la  fois ,  pour  des 
Dotifs  dont  on  peut  apprécier  toute  ia  valeur,  non-seulement  le  projet  restreint 
oumis  à  son  examen ,  mais  aussi  Toccupation  un  peu  plus  étendue  qui  a  été  pro- 
losée  depuis,  et  dont  les  positions  de  Vélizy,  Jardy,  la  Gelle-Saint-Cloud  constitue- 
aient  les  éléments  principaux. 

Complétons  les  arguments  développés  par  ce  Comité  en  faisant  observer  en  outre 
jue,  dans  les  conditions  nouvelles  ou  Tadoption  du  projet  le  plus  restreint  eût 
)iacéla  défense,  on  n'aurait  encore  acquis,  au  point  de  vue  des  dangers  du  bom- 
bardement, aucune  garantie  certaine  contre  les  progrès  futurs  de  fartillerie.  De 
ilus,  en  laissant  aux  mains  de  Tennemi  la  ville  si  importante  de  Versailles,  les  VersaiiiM 
«lies  positions  de  Salory,  qui  la  dominent ,  et  le  nœud  des  voies  ferrées  et  des  *'  ^■^'*'^' 
'outes  conduisant  dans  la  Beauce  et  la  Normandie ,  on  ne  donnerait  aucune  satis- 
aclion  aux  besoins  de  la  défense  active  et  éloignée ,  car  les  difficultés  qu'on  ren- 
»nirerait  aujourd'hui  dans  toute  tentative  pour  déboucher  et  se  ravitailler  existe- 
Tiienl  encore. 

Faute  de  campements  suffisants  sur  la  rive  gauche,  toute  opération  offensive 
:oii)porterait  préalablement  le  passage  de  la  Seine,  et  Ton  sait,  par  Texpérienco  du 
»ége  de  Metz  et  par  celle  de  la  bataille  de  Champigny,  à  combien  de  retards  et  de 
Décomptes  peut  donner  lieu  une  manœuvre  de  ce  genre  ;  enfin  notre  armée ,  une 
bis  parvenue  en  haut  des  berges  de  la  Seine,  aurait  à  s*ouvrir  un  passage  à  travers 
es  bois,  les  enclos,  les  maisons  de  campagne  dont  celte  partie  des  abords  de  Paiîs 
!st  presque  en  entier  couverte,  et  dont  Tennemi  aurait  à  coup  sûr  tiré  parti  pour 
lous  barrer  le  chemin. 

Ajoutons  que  ce  système,  quoique  dW  développement  restreint,  entraînerait 
les  dépenses  beaucoup  plus  considérables  qu  il  ne  semble  au  premier  abord ,  tant 
I  cause  du  prix  des  expropriations  pour  rétablissement  des  ouvrages,  que  pour 
e  dégagement  de  leurs  vues,  et  que,  si  fon  voulait,  comme  après  la  guerre  de 
1870-1871,  entrer  dans  la  voie  des  dommages  à  accorder  pour  les  maux  de  la 
pierre,  il  faudrait  compter  par  millions  les  indemnités  à  accorder  après  le  siège 
»ur  pver  les  ruines  que  les  nécessités  de  la  défense  obligeraient  à  accumuler  au- 
Bur  d'eux. 

Quant  au  système  plus  étendu  repoussé  également  par  le  Comité  des  fortifications,  1  Vëliiy-Jardy- 
el  qui  se  développerait  sur  la  ligne  Vélizy-Jardy-la^Celle-Saint-Cloud,  s'il  donne 
quelques  garanties  .de  plus  contre  les  dangers  d'un  bombardement,  s*il  ménage  sur 
la  rive  gauche  remplacement  des  campements  où  l'on  jouirait  d'une  sécurité  rela- 
tive, enfin  s'il  se  dégage  un  peu  du  dédale  des  enclos  et  des  villas,  il  faut  convenir 
qu'il  ne  satisfait  pas  plus  aux  besoins  de  la  défense  active  et  éloignée.  Lennemi , 
fortement  installé  sur  la  rive  gauche  de  la  Bièvre ,  dans  le  bois  des  Gonards  et  sur 
le  plateau  de  Satory,  y  serait  inexpugnable  et  nous  interdirait  de  ce  côté  tout  mou- 
vement en  avant  et  tout  déploiement,  lors  même  que  nous  serions  parvenus  à  lui 
arracher  pied  à  pied  ces  positions  et  la  ville  de  Versailles ,  champ  de  bataille  obligé 
des  deux  armées  et  vouée  par  suite  à  une  ruine  inévitable. 


la.Celle-Saiol- 
Clontl. 


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358 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


S«lai!ott 

dnComiU 

de* 

f«rlifieattoBS  : 

RflporUr 

!•  défeiiM 

en  •vant 

À9  VerwillM. 


Saint-Cyr. 


Retranché  d'aiileurs ,  d'une  part  dans  les  bois  de  Verrières ,  d'autre  part  sar  les  W 
leurs  de  Louveciennes  et  de  Beauregard,  fortement  établi  en  arrière  de  la  Bièi?e 
il  ne  bloquerait  pas  moins  étroitement  les  deux  extrémités  et  le  front  de  nobt 
ligne.  Tout  débouché,  tout  déploiement  en  avant  de  ses  positions,  serait  iotoà 
à  notre  armée  ;  le  nœud  des  routes  et  des  voies  ferrées  au  delà  de  Saint-Cvr  oau 
resterait  inaccessible;  il  faudrait  renoncer  encore  a  mettre  le  pied  sur  les  plate)» 
de  la  Beauce ,  et  par  suite  à  toute  espérance  de  ravitaillement  et  à  toute  commom- 
cation  avec  l'extérieur. 

On  est  donc  forcément  conduit  à  écarter  aussi  cette  solution. 

Conditions  à  remplir,-^  Le  Comité  des  fortifications,  dans  son  avb  dgàcitedg 
a 5  avril  1873,  a  précisé  de  la  manière  suivante  les  conditions  auxqudla  ià 
parait  devoir  satisfaire  la  nouvelle  ligne  de  défense  à  établir  dans  la  région  da  sud 
ouest  : 

c  Reculer  les  positions  que  Tenn^ni  pourra  occuper  par  ses  batteries,  afio  de 
mettre  la  ville  à  Tabri  d  un  bombardement,  même  en  tenant  compte,  dans  lapp 
ciation  des  portées  de  l'artillerie,  dune  augmentation  que  manifestent  déjà  le 
expériences  en  cours  d  exécution;  forcer  T ennemi  à  étendre  considéFaUement sa 
ligne  d'investissement,  tant  en  vue  d'affaiblir  cette  ligne  et  de  donner  ainsi  à  lamst 
assiégée  plus  de  facilités  pour  la  percer,  qu  afin  de  conserver  à  la  défense  de  vas» 
espaces  dont  elle  a  besoin  pour  augmenter  autant  que  possible  les  ressources  néces» 
wres  à  son  alimentation  et  pour  établir  les  camps  dans  lesquels  les  troupes  serait 
tenues  loin  du  contact  des  populations  et  où  Ton  dressera  au  service  militaire  b 
jeunes  soldats,  les  réservistes  et  les  hommes  de  l'armée  territoriale,  et  aussi  par 
englober  dans  la  ligne  de  défense  le  plus  grand  nombre  possible  de  villages  et  di 
lieux  habités  des  riches  alentours  de  Paris,  au  lieu  de  les  laisser,  selon  ceqoiacB 
lieu  eu  1870,  à  l'ennemi,  qui  aura  dès  lors  au  contraire  à  s'établir  sur  des  plateia 
peu  fertiles  et  peu  habités;  enfin,  tenir  sous  le  feu  des  ouvrages  le  chemin  à^i^ 
de  grande  ceinture,  dont  l'établissement  autour  de  Paris  est  demandé  avec  taot 
d'instance  par  les  intérêts  civils,  et  qui,  dans  ces  conditions,  serait  un  pimuoi 
auxiliaire  aux  mains  de  la  défense. 

t  Ces  conditions ,  ajoutait  le  Comité  des  fortifications ,  ne  sauraient  être  satisÊîia 
par  une  ligne  fortifiée  se  développant  entre  Paris  et  Versailles,  et  le  Conùte  es« 
amené  par  suite  à  reconnaître  qu'il  ^  a  nécessité  de  se  porter  eq  avant  de  cette  der- 
nière ville.  » 

Position  de  Soùnt-Cyr.  —  Ce  point  admis,  la  position  à  occuper  en  avant  de  Ver- 
sailles n'est  pas  douteuse ,  et  ici  l'accord  est  unanime.  C'est  sur  le  plateau  en  anot 
de  Saint-Cyr,  dans  l'angle  formé  par  les  voies  ferrées  de  Dreux  et  de  Rambooilkt- 
au  point  de  départ  des  routes  du  Mans  et  d'Âlençon ,  à  l'origine  de  la  valièe  de  u 
Bièvre,  qu'il  faut  s^établir. 

L'occupation  de  cette  position  comporte  la  construction  de  deux  ouvrages,  usot 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  359 

Tun,  destine  A  commander  la  voie  ferrée  de  Dreux  et  la  vallée  du  ru  de  Gally,  ne 
sera  qu'une  annexe  de  T ouvrage  principal: 

L  emplacement  de  ce  grand  saillant  de  Saint-Cyr  une  fois  admis ,  par  quel  système 
d'ouvrages  convient-il  de  le  rattacher  aux  défenses  existantes  ou  aux  obstacles  natu- 
rels que  nous  présentent  de  ce  côté  les  abords  de  Paris  }  La  solution  de  ce  problème 
résulte  de  la  configuration  générale  du  terrain  dans  cette  région.  ^^. 

Positim  aa  nord  de  Saint-Cyr,  —  Au  nord  de  la  position  de  Saint-Cyr,  qui  la  do- 
mine, sVtend  la  vallée  du  ru  de  Gally,  séparée  du  vallon  de  Sèvres  par  un  col  dont 
le  cliâleau  de  Versailles  occupe  le  sommet.  Cette  vallée  est  séparée  elle-même  de 
celle  de  la  Seine  par  une  ligne  de  faite,  de  hauteur  à  peu  près  constante,  dont  le 
sommet  aplati ,  échancré  par  plusieurs  petites  vallées  secondaires ,  forme  une  série 
de  petits  plateaux  de  largeur  variable ,  qui ,  prolongeant  vers  Touest  le  plateau  de 
\aucresson,  prennent  successivement  les  noms  de  plateaux  du  Trou-d'Enfer,  de  la 
foret  de  Marly,  de  Sainte-Jamme  et  des  AUuets. 

(Test  évidemment  en  occupant  certains  points  de  cette  arête  culminante  du  terrain 
qu'il  convient  de  rattacher  la  position  de  Saint-Cyr  à  la  ligne  de  la  Seine.  Deux  des 
lacets  de  ce  fleuve  viennent  successivement  baigner  le  pied  du  versant  nord  des 
hauteurs,  à  Marly  et  à  Poissy;  sur  laquelle  de  ces  deux  positions  convient-il  de 
i'ermernotre  ligne  P 

Positions  de  Marfy.  —  Si  Ton  adopte  comme  point  de  fermeture  la  boucle  de  MaHy. 

Marly,  c'est  au  plateau  du  Trou-d*Enfer  qu*il  conviendra  d'établir  le  on  les  ouvrages 
intermédiaires  entre  la  Seine  et  Saint-Cyr,  en  avant  du  parc  de  Versailles  ;  vers  le 
nord,  ils  battraient  le  terrain  jusqu*à  la  Seine,  laissant  en  avant  d*eux,  comme  un 
large  fossé,  le  ravin  escarpé  de  TÉtang-la-Ville ,  et  combinant  leur  action  avec  celle 
du  Mont-Valérien ,  q^i  bat  lui-même  les  berges  de  la  Seine  jusqu  a  Bougival  et 
Port-Marly. 

Le  cours  de  la  Seine  rattache  d'ailleurs  inconvenablement  cette  occupation  du 
Trou-d*Eofer  à  celle  de  G)rmeilles.  Il  est  à  croire  qu'un  ouvrage  permanent  au 
sommet  de  Fun  des  versants  du  plateau  et  quelques  ouvrages  du  moment  sur  l'autre 
versant  suffiraient  pour  tenir  convenablement  cette  position ,  dont  le  front  est  bien 
prolégé  par  le  ravin  de  F  Étang-la- Ville. 

L'occupation  du  Trou-d'Enfer  présente  toutefois  cet  inconvénient ,  de  laisser  en 
avant  de  soi  le  plateau  boisé  de  la  forêt  de  Marly,  qui  offrirait  à  l'ennemi  de  grandes 
facilités  pour  bloquer  nos  ouvrages  et  s'opposer  à  tout  mouvement  offensif  et  à  tout 
déploiement  de  ce  côté. 

Position  de  Sainte-Jamme-Aigremont —  Si  au  contraire  on  adopte  comme  point  de     Saînte-Jamm*. 
fermeture  la  boucle  de  Poissy,  c'est  en  avant  de  la  forêt  de  Marly,  sur  le  plateau  de 
Sainte-Jamme,  où  il  faudra  reporter  la  première  ligne  de  défense.  La  largeur  du 
plateau  nécessitera  la  construction  de  deux  ouvrages  permanents ,  l'un  à  Sainte-Jamme 
même,  l'autre  en  avant  d'Aigrçmont. 


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360  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Les  avantages  que  présente  cette  occupation  sont  les  suivants  :  on  laisse  en  ar- 
rière de  sa  ligne  la  forêt  de  Maiiy,  qui  relie  naturellement  les  deux  ouvrages,  et  qui. 
cessant  d*étre  un  obstacle  aux  débouchés  de  nos  troupes,  en  favorise,  an  contraire, 
le  rassemblement  à  Tabri  des  vues  de  Tennemi;  on  a.  sur  son  front  un  terrain  de- 
couvert  à  perte  de  vue  ;  on  domine  au  loin  d'un  côté  toute  la  vallée  du  ru  de  Gally, 
de  lautre  les  berges  de  la  Seine  en  avant  de  Poissy. 

Cette  solution  conserve  à  la  défense  les  ressources  que  présentent  la  ville  et  la 
forêt  de  Saint-Germain ,  en  les  enlevant  à  Tennemi ,  qu*elle  éloigne  de  positions  (fou 
il  pourrait  nous  interdire  Taccès  de  la  presqu  ile  de  Houilles  et  d*une  partie  de  celle 
même  de  Gennevilliers.  L'occupation  du  plateau  de  SainteJamme- Aigrement  se  relie 
d  ailleurs  aussi ,  comme  celle  de  Marly,  par  le  cours  de  la  Seine ,  avec  Cormeilles.  Li 
forêt  de  Saint-Germain  présente  même  de  ce  côté,  pour  défendre  le  passage  du 
fleuve,  des  ressources  que  n'offrent  pas  les  terrains  de  la  presqu*île  de  Houillev 
complètement  dominée  par  la  rive  gauche.  Enfm  cette  occupation  se  rattache  étroi- 
tement à  celle  des  hauteurs  de  THautie,  que  la  Commission  de  défense,  ainsi  <|ue 
nous  Tavons  dit  déjà ,  considère  comme  devant  être  ultérieurement  comprise  dio^ 
l'organisation  des  défenses  de  la  ligne  de  la  Basse-Seine. 

Par  contre,  les  inconvénients  de  cette  solution  sont  de  reporter  la  première li^e 
de  défense  à  une  distance  telle  qu'un  point  d'appui  intermédiaire  entre  le  Mont- 
Valérien  et  Sainte-Jamme  sera  à  peu  près  indispensable ,  et  que  la  grande  dislance. 
9  kilomètres,  qui  sépare  Sainle-Jamme  de  Saint-Cyr,  exigera  aussi  un  ouvrage  in- 
termédiaire de  ce  côté. 

Pour  ces  motifs,  et  eu  égard  aux  ressources  actuellement  disponibles,  il  convient 
provisoirement  de  se  contenter  d'occuper  le  plateau  du  Trou-d'Enfer  par  un  ouvrage 
qui  formera  plus  tard  d'ailleurs  le  point  d'appui  nécessaire  à  la  ligne  plus  étendue 
dont  nous  reconnaissons  les  avantages. 

Position  à  l'est  de  Sainl-Cyr,  —  Examinons  maintenant  comment  on  doit  relier, 
du  côté  de  Test ,  Saint-Cvr  aux  défenses  existantes. 

Lt  Bièvre.  Ligne  de  la  Bièvre,  —  La  vallée  de  la  Bièvre ,  qui  prend  sa  source  auprès  de  la  p> 

sition  de  Saint-Cyr,  trace  de  ce  côté  dans  le  terrain  une  coupure  profonde.  Est-ce  en 
arrière  ou  en  avant  de  ce  vaste  fossé  qu'il  faut  établir  la  nouvelle  ligne  de  défense? 
Là  est  toute  la  question. 

Si  nous  nous  tenons  en  arrière,  l'obstacle  de  ce  foss^é  sera,  sans  nul  doute,  une 
garantie  de  sécurité  pour  nos  ouvrages;  mais,  d'autre  part,  l'enoemi,  installe  au 
sommet  de  la  berge  opposée ,  s'opposera  facilement  à  tous  nos  mouvements  dans  U 
vallée,  qui  deviendra  une  sorte  de  terrain  neutre  également  interdit  aux  deux  années 
en  présence  ;  il  s'y  rendra  promptement  inexpugnable  en  couronnant  par  quelques 
ouvrages  le  sommet  des  pentes  ;  il  y  sera  d'ailleurs  en  avant  de  Satory,  suffisamment 
rapproché  de  Versailles  pour  bombarder  aisément  cette  ville  ;  enfin  il  nous  inter- 
dira, avec  l'accès  de  la  vallée,  l'usage  du  chemin  de  fer  de  grande  ceiiitore  qui  doi: 
y  être  prochainement  construit. 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  361 

Pour  rendre  possible  la  défense  active  et  éloignée,  poar  donner  a  nos  ouvrages 
les  propriétés  offensives  que  Ton  doit  rechercher,  pour  nous  ménager  les  moyens 
de  déployer  nos  forces  sous  leur  protection  et  d'aborder  Tennemi  en  grandes  masses 
et  sur  an  grand  front,  c*est  au  delà  de  la  Bièvre  quil  convient  de  reporter  la  ligne 
de  défense.  Les  troupes  campées  sur  le  plateau  de  Vélizy  et  de  Villatoublay  seront 
alors  tranquilles;  la  vallée  de  la  Bièvre  deviendra  un  couvert  précieux  où  nous 
pourrons,  à  Tabri  des  vues  de  Tennemî,  faire  mouvoir  et  rassembler  nos  forces; 
enfin  nous  aurons  pour  Tévacuation  des  malades  et  des  blessés ,  et  en  général  pour 
le  transport  des  hommes,  du  matériel,  des  approvisionnements  de  toute  sorte,  la 
jouissance  assurée  du  chemin  de  fer  de  ceinture. 

Le  plateau  de  Ishrive  droite  de  la  Bièvre,  presque  horizontal,  découvert,  non 
boisé,  se  prête  d^ailleurs  merveilleusement  à  rétablissement  d*ouvrages  de  fortifica- 
tions doués  de  propriétés  offensives.  Ces  ouvrages ,  placés  assez  près  du  versant  de 
la  Bièvre  pour  avoir  leurs  communications  en  arrière  assurées  et  couvertes,  auront 
devant  eux,  dans  tous  les  sens,  un  magnifique  champ  de  tir  permettant  d'utiliser 
toute  la  puissance  et  la  portée  des  canons  de  gros  calibre  dont  ils  seront  armés;  ils 
rendront  possible  i  notre  armée  de  déboucher  en  grandes  masses  et  de  se  déployer 
dans  leurs  intervalles;  enfin  ils  rejetteront  au  djslà  des  berges  opposées  de  T Yvette 
la  ligne  d'investissement  de  Tennemi. 

Pour  occuper  la  rive  droite  de  la  Bièvre,  il  suffira  de  trois  ouvrages  principaux  : 
fun,  de  premier  ordre,  à  Palaîseau;  deux  de  moindre  importance,  au  Haut-Buc  et 
à  Villeras. 


PalaUeau.  —  Butte  Chaumont.  —  Le  fort  de  Palaiseau ,  extrémité  de  la  ligne ,  au- 
quel le  rétrécissement  du  plateau,  en  ce  point,  permet  de  prendre  sur  la  vallée 
d'Yvette  les  vues  les  plus  avantageuses,  devra  être  complété  par  deux  batteries  au 
sud,  enGlant  cette  vallée,  et  un  petit  ouvrage  à  Test,  sur  le  mamelon  isolé  de  la 
Butte-Chaumont.  L*occupation  de  ce  dernier  point,  en  assurant  sa  gauche,  étendra 
son  action  sur  la  partie  inférieure  de  cette  vallée,  dans  la  direction  de  Longjumeau 
et  sur  toute  la  plaine  de  Wissous ,  tout  en  garantissant  aussi  de  ce  côté  à  la  défense 
la  possession  de  la  portion  du  chemin  de  fer  de  ceinture  qui  de  la  vallée  de  Bièvre 
se  dirigera  en  arrière  de  Villeneuve-Saint -Georges. 


PalaUcM* 


Châtillon.  —  Verrière,  —  Un  simple  coup  d  œil  jeté  sur  le  terrain  suffit  pour  in- 
diquer comment  le  saillant  de  Palaiseau  devra  être  rattaché  vers  Paris  aux  défenses 
existantes.  Le  cours  de  la  Bièvre,  en  débouchant  dans  la  plaine  de  Sceaux,  se 
retourne  vers  le  nord  dans  la  direction  de  Paris  et  est  soumis  aux  grands  comman* 
déments  des  hauteurs  qui  forment ,  sur  sa  rive  gauche ,  la  limite  est  du  plateau  de 
Villacoublay.  En  occupant  sur  la  ligne  des  hauteurs  qui  s'étendent  de  Palaiseau  à 
Châtillon,  ligne  presque  droite  et  d'une  longueur  de  8  kilomètres ,  la  position  extrême 
de  Châtillon,  point  commun  à  toutes  les  solutions  proposées,  et  un  point  intermé- 
diaire dans  les  bois  de  Verrière,  on  mettra  à  l'abri  de  toute  attaque  le  flanc  gauche 


GhâlilW. 
Vorric'fa. 


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362  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

de  Palaiseau-Saint-Cyr  et  l*on  se  rattachera  de  la  manière  la  plus  satbiaisante  au\ 
forts  d'Issy  et  de  Vanves. 

Camp  KininekcS  Camp  retranché  da  sud-oaest.  —  L'ensemble  des  ouvrages  ci-dessus  indiqués  (Cbâ- 
dnaad-oaeit.  tiHon,  Verrière,  Palaiseau  et  annexes,  Villeras,  Haut-Buc,  Saint-Cyr  et  anoeies. 
et  Mariy  ou  Sainte-Jamme  et  Aigremont)  constituera  au  sud-ouest  de  Paris .  cote  in- 
diqué pour  le  ravitaillement  de  la  place,  un  troisième  camp  retranché  ou  centre 
tactique,  bien  rattaché  aux  défenses  existantes,  doué  de  propriétés  éminemment 
offensives  et  donnant  toutes  les  garaolies  désirables  au  point  de  vue  de  la  défense 
active  et  éloignée. 

Coap  d'œil  d'ensemble  sur  les  nouvelles  défenses.  —  En  résumé,  le  système  adopte 
pour  la  réorganisation  des  défenses  de  Paris  consiste  donc  dans  rétablissement  des 
trois  camps  retranchés  ou  ensembles  d*ouvrages  du  nord,  de  l'est,  du  sud-oaesi. 
ayant  chacun  leur  rôle  spécial ,  couvrant  Tun  le  point  probable  d*attaque  ;  le  deuiiëme, 
le  point  d'arrivée  de  Tennemi;  le  troisième,  le  point  de  ravitaillement,  et  donnant  à 
la  défense  toutes  les  facilités  possibles  pour  déboucher  sui'  les  positions  indiquée» 
par  la  configuration  du  terrain  comme  les  champs  de  bataille  obligés  des  deux  armées 
en  présence. 

Saillants  et  rentrants,  —  Ces  trois  systèmes  d'ouvrages  ont  leurs  flancs  bien  as- 

*  sures  ;  cl  les  intervalles  qui  les  séparent  les  uns  des  autres  forment  de  vastes  ren- 
trants ,  dont  la  défense  peut  être  considérée  comme  suffisamment  garantie  grâce  à 
la  double  ligne  des  ouvrages  existants  convenablement  améliorés. 

Correspondant  à  des  parties  du  terrain  relativement  basses  et  dominées  par  les 
ouvrages  qui  appuient  les  flancs  des  camps  retranchés,  ces  rentrants  n  offrent  à  l'en 
nemi  que  des  positions  dangereuses,  dans  lesquelles,  sans  cesse  menacé  sur  ses  dem 
flancs ,  il  ne  peut  espérer  se  maintenir  d'une  manière  durable. 

Malgré  l'existence  de  ces  rentrants,  la  grande  saillie  des  ouvrages  avancés  de» 
camps  retranchés  et  l'étendue  du  rayon  d'action  qui  résulte  de  leur  établissement 
sur  des  positions  dominantes ,  forceront  toujours  l'ennemi  à  reporter  à  une  dislance 
énorme  sa  ligne  d'investissement,  qui,  tracée  à  6,000  mètres  en  avant  des  ouvrages 
nouveaux ,  aurait  un  développement  de  4o  lieues  (160  kilomètres);  et  elles  rendront 
tellement  considérables  les  espaces  à  parcourir  par  ses  troupes  pour  se  porter  mn- 
tuellement  secours  en  cas  d'attaque,  que  le  danger  de  voir  à  chaque  instant  forrer 

•  ses  lignes  ne  lui  permettra  d'entreprendreie  siège  de  Paris  qu'avec  des  forces  hors 
de  toute  proportion  avec  celles  qui  ont  suOj  en  1870  pour  en  maintenir  le  blocus. 

S'il  ne  recule  pas  devant  celte  gigantesque  entreprise,  d'autre  part,  ne  pouvant 
recourir  au  bombardement ,  obligé  à  un  déploiement  de  forces  et  à  des  fatigues  inouïes 
«     pour  défendre  sa  ligne  d'investissement  sans  cesse  menacée,  l'assi^peant  sera  forcé- 
ment conduit  à  diriger  des  attaques  régulières  contre  un  ou  plusieurs  des  ouvrages 
des  camps  retranchés.  Or  on  sait  quelles  difficultés  présentent  l'attaque  de  semblaU» 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  363 

ouvrages  lorsqu*ils  sont  soutenus  par  des  forces  mobiles  en  arrière.  C*est  sur  ce  ter- 
rain qu'on  peut  espérer  d'éterniser  la  défense. 


\ 


Objections,  —  Si  toutefois  le  système  adopté  parait  remplir  toutes  les  conditions  R^n»«« 
désirables  pour  le  cas  où  des  forces  régulières  suffisantes  et  assez  considérables  ■"»*>j««'»« 
se  trouveront  concourir  à  la  défense  de  Paris,  quelques  bons  esprits  se  sont  mon- 
trés préoccupés  du  cas  où  Tannée  principale  ayant,  après  des  échecs  à  la  fron- 
tière, opéré  des  mouvements  de  retraite  perpendiculaires  à  la  ligne  d'invasion,  il 
ny  aurait  dans  Paris,  disponible  pour  la  défense,  quun  petit  nombre  de  troupes 
régulières. 

Dans  ce  cas,  disent  les  adversaires  du  système,  n  est-il  pas  à  craindre  que  Tennemi, 
profitant  de  la  grande  distance  à  laquelle  se  trouvent  les  ouvrages  avancés  du 
uoyau  central,  et  des  intervalles  considérables  qui  les  séparent  les  uns  des  autres, 
ne  puisse  se  glisser  entre  eux  et  pénétrer  dans  la  zone  comprise  entre  ces  ouvrages 
et  Tancienne  ligne  de  défense  ? 

Le  simple  raisonnement  et  de  nooibreux  exemples  empruntés  à  Thistoire  mili- 
taire permettent  de  répondre,  nous  le  croyons,  dune  manière  péremptoire  à  ces 
objections. 

Il  faut  admettre  tout  d'abord  que  les  circonstances  de  la  dernière  guerre  ne  pour- 
ront se  reproduire  exactement,  et  que,  grâce  au  service  militaire  obligatoire ,  la 
France  aura  non-seulement  une  armée  active,  mais  une  armée  territoriale  instruite 
et  capable  de  concourir  efficacement  à  la  défense  du  pays.  Il  y  aura  d'ailleurs  tou- 
jours à  Paris  un  noyau  important  de  troupes  de  larmée  active  ou  de  réserve  de 
celle  armée  ;  c  est  là  que  se  trouvent  à  Finfini  les  ressources  nécessaires  pour  créer 
de  nouvelles  armées,  et  il  y  aura  toujours,  par  la  force  des  choses,  des  corps  en 
formation.  En  181/I  il  y  avait  près  de  3o,ooo  hommes  de  troupes  a  Paris;  les 
volontaires  se  présentaient  en  foule  et  il  ne  manquait  que  des  fusils  pour  les  armer, 
parce  qu  on  ne  sut  pas  découvrir  des  caisses  d'armes  en  grand  nombre  qui  existaient 
dans  les  dépendances  du  ministère  de  la  guerre. 

Ainsi  que  vous  Tavez  vu  dans  le  rapport  fait  par  notre  honorable  collègue, 
M.  Gbaper,  au  nom  de  la  Commission  d'enquête,  il  y  avait  dans  Paris ,  au  début  du 
siège  de  1870,  y  compris  la  garde  mobile  de  Paris,  â5,ooo  hommes  d'infanterie. 

Artillerie  et  gédie,  9,000  honunes;  et  60  bataillons  de  la  garde  nationale  for- 
mant un  effectif  de  go.ooo  hommes. 

Au  16  septembre,  l'infanterie  y  comptait 96,000  hommes. 

L'artillerie 16,000 

Le  génie 1 ,800 

Les  troupes  de  l'administration  et  les  équipages  militaires  10,000  hommes;  la 
cavalerie  plus  de  ^,000  sabres.  L'effectif  total  de  l'armée  de  Paris  était,  sur  le  papier,    * 
il  est  vrai,  de  a6o,ooo  hommes,  y  compris  1  i5,ooo  hommes  de  la  garde  mobile. 

Plus  de  3oo,ooo  hommes  avaient  été  encadrés  dans  les  rangs  de  la  garde  na- 
tionale. 


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364  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Le  capitaine  du  génie  Goêtze,  dont  nous  avons  cité  plus  haut  Touvrage,  évalue  les 
forces  armées  dans  Paris  a  45o,ooo  hommes,  dont  : 

Armée  régulière  de  terre  et  de  mer 1 30,000  hommes. 

Garde  mobile  et  corps  francs 80,000 

Gardes  nationaux, a5o,ooo 

Malgré  les  différences  que  peuvent  présenter  ces  appréciations,  on  le  voit,  les 
hommes  n*ont  jamais  manqué  à  Paris  pour  les  besoins  d*une  défense  active.  Outre 
les  60  ou  80,000  hommes  de  troupes  qui  s'y  trouveront  certainement,  et  dont  une 
trentaine  de  mille  honmies  devront  être  affectés  à  la  garde  des  forts  avancés,  fannée 
territoriale  pourra  fournir  une  centaine  de  mille  hommes  qui  camperont  autour  de 
Paris  avec  la  partie  de  Tannée  active  non  affectée  aux  garnisons  des  forts  ;  et  la  re- 
serve de  farmée  territoriale ,  formée  par  les  hommes  de  trente-quatre  à  quarante 
ans ,  jpourra  être  chargée  de  la  garde  de  Tenceinte  et  d'une  partie  des  fortr  rappro- 
chés. Toutes  ces  troupes,  pourvues  de  bons  cadres,  bien  armées,  soumises  aux  lob 
militaires  conformément  à  l'article  6  de  la  loi  du  27  juillet  iSyj  sur  le  recrutemeot, 
formeront  certainement  un  effectif  suffisant  pour  la  mise  en  action  de  Tensemble 
des  fortifications  dont  le  Gouvernement  nous  demande ,  d'après  Favû  du  Gunite 
supérieur  de  défense ,  de  doter  Paris  pour  que  sa  résistance  soit  indéfinie. 

Est-il  admissible  d'ailleurs  qu'après  un  ou  plusieurs  échecs  sérieux  à  la  frontière, 
toutes  les  fractions  de  l'armée  active  aient  été  ou  emmenées  par  leurs  chefs  oa 
poussés  par  l'ennemi  dans  des  directions  telles  qu'aucune  d'elles  ne  puisse  rallier 
Paris  ?  Il  semblerait  plutôt  à  craindre  qu'il  n'y  eût  une  tendance  contre  laquelle  il 
sera  bon  de  se  prémunir,  de  la  part  de  quelques  généraux  qui  auraient  eu  le  mal- 
heur de  voir  leurs  troupes  vaincues ,  a  venir  se  réfugier  sous  le  canon  des  forliGca- 
tions  de  la  capitale. 
Paris  Ce  grand  centre  stratégique,  source  presque  inépuisable  de  moyens  de  résistance, 

graoïi  centre  quand  on  aura  su  les  y  organiser  d'avance,  pourra  être  le  point  d'appui  et  le  prin- 
cipal pivot  de  manœuvres  de  nos  armées ,  et  il  est  permis  d'espérer  que  ton  vern 
se  briser  contre  lui  tous  les  efforts  de  l'envahisseur.  Mais  ce  sera  au  Gouvernement, 
et  surtout  au  chef  militaire  chargé  de  la  tache  redoutable  et  glorieuse  de  présider 
à  la  défense  de  Paris,  à  veiller  à  ce  qu'il  ne  vienne  pas  s'y  accumuler  trop  de 
troupes;  et  tout  en  gardant  ce  qui  lui  sera  nécessaire,  à  faire  partir,  après  avoir 
pourvu  à  leur  ravitaillement,  celles  qui  devront  aller  occuper  les  portions  de  notre 
territoire  les  plus  favorables  pour  y  former  le  noyau  d'armées  de  secours. 

Quoi  qu'il  en  soit,  admettons  que  l'ennemi  passe  entre  deux  des  forts:  il  ne 
pourra  jamais  le  faire,  avec  des  forces  quelque  peu  considérables ,  que  la  nuit  ou  par 
un  épais  brouillard,  et  comme  les  forts  commandent  les  routes  importantes,  il  aura 
bien  de  la  peine  à  emmener  avec  lui  même  son  artillerie  de  campagne.  Esl-« 
avec  ce  matériel,  dont  il  lui  sera  presque  impossible  de  renouveler  sur  le  terrain 
de  la  lutte  les  approvisionnements,  qu'il  réduira  des  ouvrages  revêtus  à  la  gorge, 
armés  de  pièces  de  gros  calibre  et  organisés  de  manière  à  résister  à  toute  attaque 
brusque P  Ira-t-il,  au  contraire,  avec  ce  matériel,  bombarder  la  place  ou  attaquer 


ttratpgiquB. 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  365 

les  anciens  forts  munis  d'abris  et  améliorés  comme  nous  Tavons  indiqué  ?  On  ne 
peut  vraiment  discuter  longuement  de  semblables  hypothèses. 

La  vérité,  c*est  que  chacun  des  camps  retranchés  pourra  toujours  disposer  d  un 
noyau  de  forces  mobiles  qui,  sous  la  protection  des  forts  avancés,  aura  tout  le  temps 
de  construire,  en  arrière  de  ces  forts,  les  ouvrages  du  moment  nécessaires  pour 
battre  leurs  intervalles  et  leurs  abords,  pour  assurer  leurs  conunuoications  avec  Tan- 
cienne  ligne  de  défense. 

La  vérité,  c*est  que  si  des  troupes  ennemies  s'aventuraient  entre  les  nouveaux 
forts  et  les  anciennes  défenses,  s*exposant  à  trouver  devant  elles  des  forces,  peu 
nombreuses  peut-être,  mais  établies  dans  des  positions  défensives  appuyées  par  des 
ouvrages  de  campagne  solides  et  bien  armés,  elles  seraient  inévitablement  et  promp- 
tement  forcées  à  une  retraite  désastreuse  et  auraient  cruellement  à  se  repentir  de 
leur  imprudente  tentative. 

Ces  coups  d* audace,  que  les  armées  allemandes,  exaltées  par  des  succès  inouïs, 
tenant  bloquées  ou  prisonnières  toutes  les  forces  organisées  de  la  France ,  n'ont  pas 
tenté  devant  les  anciens  ouvrages  insuffisamment  armés  et  organisés,  en  présence 
de  troupes  à  peine  formées  qui  venaient  d'évacuer  presque  sans  combat  des  ouvrages 
inachevés  sans  doute ,  mais  déjà  respectables ,  on  ne  saurait  admettre  qu'ils  puissent 
être  entrepris  contre  les  ouvrages  des  camps  retranchés,  en  arrière  desquels  on 
trouverait  encore  les  défenses  actuelles  améliorées  et  consolidées.^ 

Siège  de  Gênes. —  Qu'on  nous  permette  de  rappeler  ici  que,  lorsque  Masséna,  siégc de G*ne». 
enfermé  dans  Gènes  avec  ia,ooo  honmies,  tenait  en  respect  une  population  hostile 
de  i5o,ooo  âmes,  la  flotte  anglaise  et  une  armée  de  a5,ooo  hommes,  les  trois  ou- 
vrages principaux  sur  lesquels  s'appuyaient  sa  défense  étaient  à  5,  7  et  8  kilomètres 
de  l'enceinte,  et  séparés  les  uns  des  autres  par  des  intervalles  de  10  kilomètres. 
L'ennemi,  au  commencement  du  siège,  avait  pénétré  entre  les  forts  et  la  place;  il 
en  fut  repoussé  après  plusieurs  combats  et  rejeté  en  avant  de  la  ligne  des  ouvrages , 
qu'il  ne  franchit  plus  jusqu'à  la  capitulation.  On  peut  aflBrmer,  en  considérant  Taug* 
mentatîon  de  portée  et  l'accrobsement  de  puissance  de  toutes  les  armes  à  feu«  qu*il 
n'y  aura  pas  besoin  de  compter  sur  un  Masséna  pour  attendre  de  Paris,  réorganisé 
comme  nous  le  proposons,  une  défense  énergique  prolongée  et  de  nature  à  assurer 
le  salut  de  la  France. 

Ces  faits  sont  éloquents  et  de  nature  à  rassurer  les  esprits  éminents  qui  crain- 
draient de  voir  aujourd'hui  pousser  trop  en  avant  les  nouvelles  défenses  de  la  ca- 
pitale. 

Commission  de  dtfeme  de  £793. —  On  pourrait  rappeler  aussi  l'avis  d'une  com- 
mission de  défense  de  1793,  discuté  de  nouveau  en  181 4,  et  qui  demandait  dès^ 
celle  époque  Toccupation  de  Villeneuve-Saint-Georges,  bien  plus,  celle  de  Pontoise. 

Opinion  du.  maréchal  Soult  —  D'illustres  honunes  de  guerre  se  sont  prononcés 


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Sodi. 


366  RECONSTITUTION  DE  lA  DÉFENSE  NATIONALE. 

dans  le  même  sens.  Bornons-nous  à  invoquer  le  nom  du  maréchal  Soult,  donl  per 
sonne  ne  contestera  la  compétence  : 
Optaioa  t  Je  remarquai,  •  disait  en  i833  ce  grand  ministre  de  la  guerre,  le  lieutenant  de 

Masséna  dans  la  défense  de  Gènes ,  «  qu*il  manquait  pour  la  défense  de  Paris  \me 
zone  qui  fît  reflet  de  TOcéan  pour  F  Angleterre,  des  glaces  pour  la  Russie,  que  oelir 
zone  devait  être  formée  par  des  fortifications  telles  que  nous  n  eussions  plus  rien  i 
craindre  des  étrangers.  Paris  fortifié  me  représente  200,000  hommes;  Lyon  fortifie, 
100,000  hommes.  Lyon  ne  pouvant  plus  être  pris,  toute  armée  qui  viendrait  de 
ritalie  par  les  Alpes  ne  pourrait  pénétrer  dans  Tintérieur  de  la  France.  • 

C'est  cette  «  zone  infranchissable  •  que  le  projet  de  loi  vous  propose  de  créer. 

Le  maréchal  Soult  disait  encore  dans  son  discours  du  a  a  janvier  i84i,  lors  de 
la  discussion  de  la  loi  sur  les  fortifications  de  Paris  : 

fl  La  défense  de  Paris  doit  être  toute  extérieure,  et  elle  sera  plus  ou  nooins  eflkace, 
suivant  qa  elle  s*en  éloignera  plus  ou  moins.  • 

Et  plus  loin ,  en  partant  du  siège  de  Gènes  :  «  G* est  ainsi  que  les  crêtes  les  plus 
élevées  et  les  précipices  des  Apennins  ont  été  arrosés  du  sang  de  nos  soldats,  à  7 
on  8  lieues,  quelquefois  même  à  10  lieues  de  Gènes.  Aussi,  des  1 4.000  hommes 
que  j*avais  avec  moi  lorsque  le  siège  commença,  il  nen  sortit  que  a,  100  lorsque  i& 
troupes  de  Marengo  vinrent  leur  donner  la  main.  Tout  le  reste  était  mort;  maû 
pendant  deux  mois  entiers  cette  poignée  de  braves  avait  arrêté  une  armée  de 
5o,ooo  ennemis  et  décida  enfin  de  la  victoire  de  Marengo.  • 

Opinion  Opiniou  dôs  écrivcuTU  militaires  étrangers»  —  Enfin,  depuis  la  dernière  guerre, 

dMëtrangtn.  plusieurs  écrivains  militaires  étrangers,  empressés  à  tirer  des  événements  qui  ve- 
naient de  s*accomplir  les  enseignements  quils  portent  avec  eux,  se  sont  occupés  de 
la  défense  de  Paris  et  en  générai  de  celle  des  grandes  places.  Tous  proclament  U 
nécessité  de  reporter  la  défense  le  plus  en  avant  possible,  et  de  donner  avant  tout 
aux  ouvrages  des  propriétés  offensives.  Citons,  parmi  ces  auteurs,  Tingémear  mili- 
taire autrichien  de  Geldem,  et  le  créateur  d'Anvers,  le  colonel  bdge  Brlalmoot 

Les  principes  de  la  défense  active  et  éloignée  sont  ceux  qu*appliquent  en  ce  mo- 
ment les  Allemands  pour  la  réorganisation  de  leurs  grandes  places  fortes,  et  qu'ont 
adoptés  les  Italiens  poiu*  Torganisation  des  défenses  de  leurs  territoires;  ce  sootceoi 
enfin  que  tous  les  ingéniers  militaires  français  sont  d^accord  pour  appliquer  am 
grandes  places  de  Lyon ,  Toulon ,  Langres ,  Besançon  et  Belfort. 

Il  doit  être  entendu  d* ailleurs  que  les  forts  existants,  bien  qne  devant  remplir 
désormais  le  rôle  de  deuxième  ligne,  et  en  quelque  sorte  de  réduit  avec  Tenceiole, 
devront  recevoir  les  améliorations  dont  Texpérience  des  deux  sièges  de  1870  et  1871 
a  démontré  la  nécessité.  De  nouveaux  abris  à  Tépreuve  y  seront  construits  pour  le 
Jogement  des  hommes,  Temmagasinement  des  poudres  et  des  approvisionnements 
de  tout  genre;  les  murs  de  fond  des  casemates  existantes  y  seront  épaissis;  enfin 
on  prendra  les  dispositions  convenables  pour  y  assurer,  même  sous  le  feu  le  f\\» 
vif,  la  sécurité  des  communications. 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  367 

Il  nous  reste  à  examiner  quelle  doit  être  Tiinportance  relative  des  ouvrages  à 
établir  sur  les  diverses  positions  que  nous  avons  indiquées  ;  quelles  dépenses  ils  né- 
cessiteront ;  enfin  dans  quel  ordre  ils  devront  être  entrepris.  - 

Forts  de  premier  ordre,  -^  Les  positions  qui  comportent  des  ouvrages  de  premier 
ordre  sont:  dans  la  région  du  nord,  Cormeilles  et  Domont;  dans  celle  de  Test, 
Vaujours  et  Villeneuve-Sain t-Georges  ;  dans  celle  du  sud-ouest,  Paloiseau ,  Saint-Cyr 
c(  Sainte-Janune.  Parmi  ces  ouvrages,  celui  de  Saint-Cyr,  par  sa  grande  saillie,  par 
Imiportance du  rôle  qu  il  est  appelé  a  jouer,  par  Tabsence  d'obstacles  naturels  con- 
courant a  sa  défense,  comporte  un  degré  de  solidité  exceptionnel.  Celui  de  Cor- 
meilles, très-fort  par  sa  position  même,  qui  domine  au  loin  tout  le  terrain  des 
alentours ,  peut  être  moins  largement  ^aité. 

Ouvrages  de  second  ordre.  —  Des  ouvrages  de  second  ordre  seraient  établis  :  dans 
la  région  du  nord,  à  Monllignon,  Montmorency,  Stains;  dans  celle  de  Test,  tête 
de  pont  de  la  Marne  (probablement  entre  Noisy-le-Grand  et  Villiers) ,  reliée  par 
une  série  d'ouvrages  à  Veaujours  et  à  Villeneuve-Saint-Georges  ;  dans  la  région  du 
sud-ouest,  à  Châtillon,la  Butte-Cbaumont,  Villeras,  le  Haut- Bue,  Marly,  Sainte- 
Jamme,  Aigremont. 

Batteries.  —  Enfin  des  batteries  permanentes  seraient  construites  :  deux  en  avant 
du  fort  de  Palaiseau  ;  une  à  droite  du  fort  de  Saint-Cyr,  au  bois  du  Chêne. 

On  a  résumé  dans  le  tableau  A  ci -après  l'indication  des  ouvrages  k  construire 
et  du  chiffre  de  la  dépense  qu'ils  occasionneront 

TahUau  A. 


NOMBRE  DES  OUVRAGES. 


Région  da  sud-ouest. 

Cormeilles 

Domont 

Mondignon 

Montmorency 

Stains 

Région  de  Cest. 

Veaujours 

Tête  de  pont  de  la  Marne  reliée  par  une  série  d'ouvrages 
à  Veaajours  et  à  Vilieneuve-Saint-Georges 

Yilleneuve-Saint-Georges 

A  reporter 


EVALUATIONS 


EU  THATAUZ. 


2,5oo,ooo' 
3,000,000 
3,000,000 
1 ,5oo,ooo 
2,000,000 

4  f  000, 000 

1 1 ,000,000 
3,000,000 


39,000,000 


MU  ACQUISITIONS. 


l  40,000' 
1  80,000 

1 4  0,000 
1 4o,ooo 
100,000 

170,000 

1 ,000,000 
3oo,ooo 


3,170,000 


Forts 
df>  premier  ordre. 


ForU 
lie  seeoiMl  ordre. 


Betlerios 
permaneates. 


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368 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Dépenses 
da  projeU 


NOMBRE  DES  OUVRAGES. 


Rejwrt 

Région  da  nord, 

Châlillon 

Butte-Cbauniont 

Palaiseau  et  annexes 

Villeras 

Haut-Buc 

Saint-Cyr  et  annexes 

Marly 

Saiote-Jamme 

Àigremont 

Frais  imprévus 

Total  GÉNiRAL 

<>)  Terraios  de  l'Eut. 


ÉVALUATIONS.            1 

KR  TEIVAUX. 

H  Âconsniots. 

29,000,000' 

2,170,000' 

1 ,5oatOoo 

120,000 

i,5oo,ooo 

90,000 

4,000,000 

200,000 

2,000,000 

1 20,000 

2,000,000 

1 20,000 

4,200,000 

1 5o,ooo 

2,000,000 

111 

3,000,000 

1 60,000 

2,000,000 

1 20,000 

5 1,200,000 

3,25o,ooo 

54,45 

0,000 

5,55o,ooo 

60,000,000 

La  dépense  totale  du  projet  s'élèverait,  on  le  voit,  à  60  millions  de  francs. 

Si  cette  somme  était  accordée  immédiatement,  on  pourrait,  en  développant  les 
ateliers,  tenniner  les  travaux  en  trois  années  au  plus. 

On  peut  en  effet  admettre  en  principe  que  la  construction  d'un  fort  exige  ce  bp$ 
de  temps  au  maximum. 

Première  année.  —  Achats  de  terrains  ;  formation  du  profil  de  campagne  per- 
mettant d'obtenir  à  la  fin  de  la  première  campagne  une  bonne  redoute  ;  corameih 
cernent  des  abris  voûtés. 

Deuxième  année.  —  Continuation  des  terrassements  ;  commencement  des  es- 
carpes et  contrescarpes;  achèvement  des  abris,  des  communications  souterraines  et 
des  magasins  voûtés  ;  construction  des  caponnières  de  Qanquement. 

Troisième  année.  —  Achèvement  de  Tcscarpe  et  de  la  contrescarpe;  oi^anisalioD 
définitive  des  parapets  et  des  traverses;  armement  définitif. 

Malheureusement  Tétat  de  nos  finances  et  la  nécessité  d'entreprendre  en  même 
temps  d'autres  travaux  non  moins  urgents  à  la  froniière  et  sur  d'autres  points  da 
territoire  ne  permettent  guère  d'espérer  qu'on  puisse  consacrer  aux  défenses  de 
Paris,  d'ici  à  1876  inclus,  une  somme  aussi  importante.  On  a  dû,  par  suite,  reàer 
cher  quels  sont,  parmi  les  ouvrages  proposés,  les  plus  essentiels,  ceux  qui  répon- 
dent aux  dangers  les  plus  prf'ssànts;  et  quels  sont,  au  contraire,  ceux  dont  l'ajonr- 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  369 

ment  présente  le  moins  d*inconvénients.  En  un  mot,  on  a  dû  établir  entre  eux 
*î  certain  ordre  d'urgence. 

Ordre  iurgence.  —  Les  premiers  travaux  à  entreprendre  sont,  sans  nul  doute,         Premien 
«nx  destinés  à  couvrir  Saint-Denis.  Il  a  été  admis  par  le  Comité  de  défense  que  Ton    ''^***"*  *  ^•*'^*' 
evrait  construire  immédiatement  sur  ce  point  les  trois  ouvrages  indispensables  pour 
t)léger  le  front  et  les  flancs  de  la  position,  savoir  :  Côrmeilles,  Doroont  et  Stains; 
b  d'être  en  mesure  de  compléter  rapidement  au  besoin  cette  occupation ,  on  achè- 
nit  aussi  inmiédiatement  les  emplacements  des  ouvrages  secondaires  de  Montlignon 

de  Montmorency,  mab  sans  en  entreprendre  en  ce  moment  la  construction. 

Les  ouvrages  existant  du  côté  de  Test  suffisant  actuellement  pour  écarter  sur  ce 
wt,  non-seulement  toute  possibilité  d*attaque  sérieuse,  mais  toute  crainte  de  bom- 
irdement,  les  ouvrages  projetés  pour  cette  région  ont  été  classés  en  deuxième  ur* 
ace;  on  s  est  borné  à  demander  l'acquisition  inmiédiate  des  terrains  de  Villeneuve- 
lint-Georges. 

^  La  région  du  sud-ouest  est  le  point  de  ravitaillement,  et  les  ouvrages  existant  du 
Hé  du  nord  sont  actuellement  complètement  insuffisants  pour  mettre  la  place  a 
ibri  du  bombardement  ;  aussi  a>t-on  classé  en  première  urgence  les  ouvrages  de 
bâlillon,  Palaiseau,  Villeras,  Haut-Buc  et  Saint-Cyr.  On  demande  lacquisition  im- 
lédiate  des  terrains  de  la  Butte-Chaumont;  ceux  de  Marly  appartiennent  à  TÉtat. 

Dans  le  principe ,  le  Comité  de  défense  avait  classé  le  fort  de  Villeneuve-Saint- 
eorges  en  première  ui^ence  et  s^était  borné  à  proposer  l'acquisition  immédiate  des 
srrains  de  Villeras  et  du  Haut-Buc ,  sans  demander  qu'on  y  commençât,  dès  à  pré-* 
mt,  les  travaux  ;  mais  le  Comité ,  considérant  que  le  fort  de  Villeneuve  Saint- 
ieorges,  tant  qu  il  serait  privé  de  Tappui  des  ouvrages  de  la  Marne,  serait  bien 
oié,  a  émis  l'avis  qu'au  lieu  d'entreprendre  immédiatement  les  travaux  sur  ce 
oint,  il  paraissait  plus  opportun  d'employer  les  ressources  disponibles  à  l'organisa- 
on  des  défenses  du  nord  et  à  compléter  celles  du  sud-ouest  par  la  construction  des 
uvrages  de  Bue  et  de  Villeras,  de  manière  à  relier  solidement  les  forts  de  Palaiseau 
t  de  Saint-Cyr. 

De  cette  manière ,  le  front  de  tète  de  camp  retranché  du  sud-ouest  se  trouvera 
romptement  complété.  La  position  de  Mariy  est  facile  à  mettre  en  peu  de  temps 
a  état  de  défense  ;  dans  la  direction  de  Marly,  d'ailleurs,  le  Mont-Valérien  s'oppose 
lès  à  présent  à  toute  tentative  de  bombardement  de  la  place. 

En  somme,  les  éléments  essentiels  des  deux  camps  retranchés  du  nord  et  du  sud- 
)uest  seront  immédiatement  organisés ,  et,  dans  ces  conditions ,  les  défenses  de  Paris , 
iâos  avoir  acquis  encore  toute  la  valeur  que  comporte  l'ensemble  complet  des  dispo- 
sitions indiquées  précédemment,  mettront  déjà  la  place  à  l'abri  du  bombardement 
?t  pennettront  une  défense  active  et  éloignée. 

Le  tableau  B  ci-après  permet  d'embrasser  d'un  coup  d'œil  les  propositoins  du 
Gouvernement,  auxquelles  la  majorité  de  votre  Commission  donne  sa  complète 
approbation. 

Conventionî».  i  \ 


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I  ooTngM 


grand*    DrgCBC*. 


370  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Tableau  B. 


NOMBRE  DES  OUVRAGES. 


EVALUATIONS 


ou  TBiVAira. 


Onvra^s  rlofsés  en  i"  wrgemce. 

Cormeilips n,5oo,ooo'  i  lo.ooo' 

Domont 3,ooo,ooo  1 80,000 

Stains 3,000,000  100,000 

Chfttilion 1 ,5oo,ooo  1  so.ooo 

Palaiseau  et  annexe 4,ooo,ooo  300,000 

Villeras 3,000,000  1  ao.ooo 

Haut-Buc 3,000,000  1 30,000 

Saint-^yr  et  annexes ii, 300,000  1  So.ooo 

Ouvrages  classés  en  T  urgence ,  dont  U  convient  d acquérir  immédiatement  les  emplofemnn 

i4o,ooo 
1 4  0.000 
3oo,ooc 

90.000 


Montlignon 

Montmorency 

ViHeneuve-Saint-George» . 
Biitte-Cbaumont 


Frais  imprévus 

Total  cÉfiÉnAL. 


3  1,300,000 


1 ,800.000 


33,000,000 
3,000,000 


33,000,000 


La  construction  des  ouvrages  de  première  urgence  et  les  acquisitions  à  entre- 
prendre immédiatement  donnerait  lieu,  on  le  voit,  à  une  dépense  d*envîron  aSmîi 
lions,  qu*il  sera  indispensable  de  mettre  à  la  disposition  du  service  du  génie  poor 
les  trois  exercices  187/I,  1876  et  1876. 

Sur  ces  q5  millions,  on  demande  seulement  7  millions  pour  187&,  qui  »enieot 
imputés ,  ainsi  que  le  propose  Tarticle  a  du  projet  de  loi,  sur  les  58,8oo,ooo  fraots 
du  chapitre  a  du  tableau  C  (génie,  casernement,  etc.)  du  rapport  fait  par  lltoBO- 
rable  M.  Gouin,  au  nom  de  la  Commission  du  budget,  sur  le  projet  de  1<h  concer- 
nant les  dépenses  du  compte  de  liquidation  pour  187Â. 

Sur  cette  somme,  a  millions  environ  seraient  employés  à  l'acquisition  désempli 
céments  des  ouvrages  de  Cormeilles,  Domont,  Stains,  Villeneuve-Saint-Geo^- 
Châtillon,  Palaiseau,  Villeras,  Haut-Buc  et  Saint-Cyr,  classés  en  première  ut^<^' 
et  les  ouvrages  de  Montlignon ,  Montmorency  et  Butte-Chaumont ,  classés  en  deaxien»^ 
urgence. 

Au  moven  des  5  millions  restants,  on  construirait,  sur  le  tracé  des  forts c1ass« en 


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LES  PLACES  DE  GUERRE  (PARIS).  371 

remière  urgence,  des  ouvrages  en  terre  d*une  forme  concordant  avec  la  forme  dé- 
nitive  de  ces  forts,  et  présentant  déjà  une  certaine  valeur  défensive,  et  Ton  com- 
lencerail  les  abris  voûtés  de  Touvrage  déGnitif.  On  pourrait  consacrer  sur  chaque 
3int  600,000  francs  en  moyenne  à  ces  travaux,  qui  seraient  continués  en  1876  et 
:hevé9  eu  1876. 

Noos  avons  modifié,  d'accord  avec  le  Gouvernement,  la  rédaction  des  deux  pre* 
liers  articles  du  projet  de  loi. 

Nous  avons  introduit  dans  Tarticle  1*'  la  déclaration  d'utilité  publique  et  d*ur* 
snce,pour  que  les  dispositions  de  ta  loi  du  a  avril  i83i  fussent  applicables  aux 
cpropriatioDs  des  terrains  sur  lesquels  seront  établis  les  nouveaux  ouvrages,  et 
DUS  avons  fait  ressortir  dans  l'article  a  le  montant  total  de  Testimation  desdits 
dvrages  s'éleva nt  à  60  millions. 

L'article  3  du  projet  de  loi  porte  que  les  nouveaux  ouvrages  de  fortifications  se- 
)Dt  classés  dans  la  première  série  des  places  de  guerre.  Que  toutefois  la  première 
>Qe  des  servitudes  défensives,  telle  qu  elle  est  définie  par  le  décret  du  10  août  1869 , 
nir  sera  appliquée. 

Ces  dispositions  sont  identiques  à  celles  de  farticle  8  de  la  loi  du  3  août  i84it 
insi  conçu  : 

■  Art.  8.  La  première  zone  des  servitudes  militaires,  telle  qu'elle  est  réglée  par 
(loi du  17  juillet  1819,  sera  seule  appliquée  à  Tenceinte  continue  et  aux  forts 
itérieurs.  Cette  zone  unique  de  a 58  métrés  sera  mesurée  sur  la  capitale  des  bastions 
i  à  partir  de  la  crête  de  leurs  glacis.  > 

Votre  Commission  a  donné,  en  conséquence ,  son  approbation  a  larticle  3. 

Nous  avons  cherché ,  Messieurs ,  par  les  considérations  développées  au  cours  de 
e  rapport,  à  mettre  en  évidence  la  nécessité  d  adopter  les  dispositions  du  projet  de 
M  qui  vous  est  soumis,  pour  compléter  Tœuvre  patriotique  de  i84o,  à  laquelle  plu- 
leurs  d* entre  nous  s'honorent  d*avoir  pris  part. 

Paris  a  pu,  avec  les  fortifications  de  i84o,  retenir  pendant  près  de  cinq  mois  au- 
)ur  d'elles  plusieurs  centaines  de  milliers  des  soldats  étrangers  qui  avaient  envahi 
t  France;  sa  population  a  supporté  les  sévices  d*un  bombardement  à  outrance,  les 
rivations  de  toute  nature  résultant  de  sa  séparation  avec  le  reste  de  la  France ,  et 
[oi avaient  doublé  le  chiffre  de  la  mortalité,  presque  les  horreurs  de  la  famine,  sans 
pancun  cri  soit  jamais  venu  demander  la  fin  de  la  résistance  ;  et  il  a  fallu  avoir  le 
ourage  de  braver  l'impopularité  la  plus  violente,  pour  apprendre  à  cette  popu- 
alion  qu'elle  avait  à  peine  de  quoi  vivre  encore  un  jour  ou  deux  et  qu'il  fallait  se 
•endrc. 

Si  des  désastres  inouïs  ne  nous  avaient  enlevé  nos  armées  ;  si  les  travaux  de  nos 
>laces  de  l'Est  avaient  été  complètement  achevés  ;  si  nos  réserves  avaient  été  ins- 
olites, organisées  et  armées,  de  manière  à  être  prèles  à  entrer  en  action,  il  est 
permis  de  croire  que  cette  longue  résistance  de  Paris  aurait  exercé  une  influence 
peut-être  décisive  sur  le  résultat  final  de  la  guerre. 

Que  de  si  grands  et  douloureux  enseignements  ne  soient  pas  perdus  pour  nousl 


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372  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFEND  NATIONALE. 

Nous  dirons,  en  terminant  ce  rapport,  ce  que  le  maréchal  Souit  disait,  en  18^ 
à  nos  devanciers  à  la  fin  du  discours  que  nous  avons  déjà  cité: 

«  Si  je  puis  adresser  maintenant  une  instante  prière  à  la  Chambre,  c*est  de  n'étrp 
préoccupée  que  de  la  grandeur  du  but  qu*eile  doit  atteindre  ;  de  faire  céder  tous  1» 
dissentiments  de  système  ou  d'intérêts  privés  a  l'importance  de  la  mesure  qui  d&i 
donner  à  la  France  le  premier  boulevard  de  son  indépendance  et  de  sa  force.  Eo 
m'adressanl  à  votre  patriotisme.  Messieurs,  j*ai  la  confiance  qu*il  répondra  à  rattett» 
du  pays.  > 

PROJET  DE  LOI. 

Texte  conforme  à  celui  de  la  loi  votée  le  27  mars  1874.  Voir  page  4oa 


N-  73. 

V 

DISCUSSION 

A  L'ASSEMBLÉE  NATIONALE  DE  LA  LOI  DU  2'J  MARS    iSyA  SUR  LA  DÉPENSE  DE  P4GI5. 

Séance  du  ai  mars  1874. 

M.ck*ptr.  M.  Chaper  demande  que  le  rapport  du  général  de  Chabaud-Latocr 

ne  soit  ni  imprimé  ni  distribué. 


M.  BelhMoat. 


M.  Bethmont  fait  observer  que  cette  proposition,  déjà  présentée  dans 
la  Commission,  a  été  rejetée  par  9  voix  contre  8. 


M. i«dM  M.  LE  DUC  Decazes,  ministre  des  affaires  étrangères,  demande  èp- 

iement  le  rejet  de  cette  proposition ,  son  adoption  ne  pouvant  que  don- 
ner lieu  à  de  fausses  suppositions. 

L'Assemblée  décide  que  le  rapport  sera  imprimé  et  distribué. 

Séance  du  26  mars  1874. 

MJ.a«LMi«jri.,        M.   Jules  de    Lasteyrie,    après   avoir   critiqué  la    bâte  avec  là- 
T*!!-"        quelle,  suivant  lui,  le  projet  aurait  été  rédigé,  énumère  les  diverses! 
objections  que  soulève  à  son  point  de  vue  le  système  de  fortiBcalioos 
étendu  : 

I*  Le  système  peut  être  bon  en  lui-même,  mais  pour  le  soutenir  il 
faudra  toujours  avoir  autour  de  Paris  îx5o,ooo  hommes  qui  seraient 
mieux  employés  à  tenir  la  campagne; 

a""  Quand  on  fait  revenir  des  troupes  dans  les  fortifications,  il  est  bien 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  373 

difliciie  de  les  en  faire  sortir;  témoin  Metz,  dont  on  s'expose  à  avoir  la 
répétition  ; 

3"  Le  système  projeté  comprend  des  fortifications  permanentes  et 
des  fortifications  passagères  qu  on  aura  à  faire  au  moment  ou  en  prévî- 
$ion  dune  prochaine  attaque,  et  dans  ce  moment-ià,  comme  Texpérience 
fa  démontre,  on  manque  de  temps  ou  de  bras  pour  accomplir  les  tra- 
vaux nécessaires. 

Enfin  on  va  se  trouver  entraîné  à  des  dépenses  énormes  et  Ton  atti- 
rera tout  le  poids  de  la  guerre  sur  Paris. 

M.  de  Lasteyrie  se  résume  en  disant  quune  partie  du  projet,  celle 
qui  a  pour  objet  de  défendre  immédiatement  Paris,  est  reconnue  néces- 
site par  tout  le  monde;  que  Tautre  partie  n  a  pas  encore  été  complète- 
ment étudiée;  que  si  on  fait  les  forts  extérieurs  avant  d^avoir  achevé  les 
forts  intérieurs,  on  laissera  Paris  plus  faible  qu*il  ne  l'est  actuellement. 

M.  Jean  Brumbt  développe  ce  point  de  vue,  que,  en  présence  de  la     m.  j.BniMt, 
faiblesse  de  notre  frontière  de  l'Est,  on  doit  chercher  en  arrière  un        '•»•»"• 

•a  projet. 

grand  point  d'appui,  un  grand  centre  de  résistance  capable  d'arrêter  les 
niasses  ennemies,  et  que,  à  tous  les  points  de  vue,  ce  centre  ne  peut 
élre  que  Paris. 

Ceci  étant  posé ,  Paris  ne  saurait  être  assimilé  à  une  place  ordinaire 
appelée  à  se  défendre  momentanément  ou  contre  un  bombardement. 
Il  doit  être  considéré  comme  un  centre  de  résistance  où  des  masses 
années  doivent  trouver  le  moyen  d'agir  longtemps  et  efficacement,  de 
manière  non-seulement  à  résister  aux  attaques ,  mais  encore  à  traverser 
les  troupes  ennemies  pour  aller  dans  l'intérieur  de  la  France  donner 
la  main  aux  armées  de  la  province.  Pour  cela  il  faut  un  système  de  for- 
tifications étendu.  Il  le  faut  à  cause  des  armées  ennemies  qu'on  peut 
amener  subitement  et  en  raison  des  progrès  de  l'artillerie  à  grande  por- 
tée. Il  faut  opposer  à  ces  moyens  nouveaux  un  système  de  forts  éloi- 
gnés et  de  camps  retranchés  se  reliant  les  uns  aux  autres,  qui  seront  le 
creuset  de  formation  et  de  fusion  pour  les  éléments  divers  de  troupes  à 
organiser,  la  grande  école  de  discipline  et  de  capacité  militaires.  C'est 
parla  qu'on  pourra  tirer  parti  de  l'immense  population  de  Paris  ^^\ 

''  M.  Jean  Brunet  a  ullérieui-ement  déposé  (séance  du  17  décembre  1875)  une  proposi^ 


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374  RtX:OISSTlTUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

M.D«iirert.  M.  LE  COLONEL  Denfeht-Uocheaead,  s'expliquant  sur  la  défense  è 

0»^""  *  Belfort,  tire  de  là  ses  principales  critiques  contre  ie  projet  de  laCon> 
■•  projet,  mission.  Il  rappelle  que  le  succès  de  la  défense  de  Belfort  a  été  diii 
Taugmentation  de  la  portée  et  de  la  justesse  de  lartillerie rayée  à  lon;(nf 
portée,  dont  lemploi  a  mis  Tennemi  en  défaut  et  Ta  empêché  de s^ 
servir  contre  la  place  des  procédés  d'attaque  usités  depuis  deux  siècles. 
Une  fortification  doit  être  établie  de  manière  à  immobiliser  le  moins 
possible  de  défenseurs.  Une  place  comme  Paris,  à  la  fois  place  forte  et 
camp  retranché,  doit  être  protégée  par  une  enceinte  continue  et  des 
forts  détachés.  Les  travaux  de  i84o  avaient  atteint  ce  but  dans  les  con- 
ditions que  possédait  Tartillerie  de  cette  époque ,  et  ces  fortifications  ne 
se  sont  trouvées  insuffisantes  en  1870  que  du  côté  du  sud  [Châtillon. 
Pour  arriver  aujourd'hui  à  replacer  Paris  dans  les  conditions  de  i8io, 
il  faut  établir  au  sud  une  nouvelle  série  de  forts  reliant  les  Hautes- 
Bruyères  par  Châtillon  avec  la  ferme  de  Trivaux  et  le  Monl-Valerien. 
Le  projet  s'écarte  de  ce  point  :  il  a  la  prétention,  au  moyen  de  forts trè- 
éloignés,  d  empêcher  Tinvestissement  de  Paris,  et  en  cela  il  paraît  faire 
jouer  à  la  fortification  un  rôle  qui  ne  peut  pas  lui  appartenir.  L'orateor 
se  prononce  pour  le  système  le  plus  restreint  de  tous ,  celui  qui  se  borne 
au  nécessaire  contre  le  bombardement  dans  les  conditions  actuefe. 
Ce  n'est  pas,  dit-il,  avec  des  fortifications  étendues  que  nous  chasserons 
l'ennemi,  c'est  par  des  actions  répétées  sur  les  troupes  qui  occupent  b 
lignes  d'investissement.  M.  Denfert-Rochereau  pense  en  définitive  qii^ 
le  projet  restreint  doit  être  seul  adopté,  qu'il  faut  s'en  tenir  aux  id»^e> 
des  ingénieurs  de  i84o,  qu'il  ne  faut  pas  aller  au  delà  de  ce  quie>t 
nécessaire  pour  préserver  Paris  et  Saint-Denis  d'un  bombardement. 

Séance  du  27  mkn  187Â. 

M.  Ughtitéi  M.  LE  GÉNÉRAL  Chabeton  souticut  le  projct  au  nom  de  la  Commisiion 

(btZmI       ^®  l'armée,  où  il  a  été  approuvé  par  a 5  voix  contre  4.  Il  explique  qn il 

•a  |irt>j«t.       n'y  avait  pas  urgence  à  renforcer  Paris  du  côté  de  l'est,  où  il  est  couvert 

par  le  camp  retranché  de  Nogent  et  le  cours  de  la  Marne,  mais  bien 

dans  la  partie  sud,  où  il  a  été  vulnérable  en  1 870  et  où  il  l'est  encore 

tion  à  l'effet  d'assurer  la  défense  extérieure  de  Paris.  Celte  proposition  a  été  ren\o)<s'  J  * 
Commission  d'initiative  pariementairc. 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  375 

jjourd'hui,  et  il  préconise  le  système  étendu  de  fortifications  adopté 
aria  Commission. 

M.  LE  GENERAL  Changarnier  cxposc  SCS  préférences  pour  le  système 
estreinl,  qu'il  n approuve  pas  d'ailleurs.  Suivant  lui,  il  ne  faut  pas  que 
*aris  soit  mis  en  mesure  de  soutenir  un  siège,  il  faut  qu'il  soit  défendu 
omme  le  pays  par  les  armées  extérieures.  Ne  commencez  pas,  dit-il, 
•ar  enseigner  à  vos  troupes  quelles  ne  peuvent  combattre  que  derrière 
les  retranchements. 

M.  LE  Gi^NéRAL  DU  Barail,  ministre  de  la  guerre,  insiste  pour  que  le 
ystème  étendu  tel  qu'il  est  proposé  par  la  Commission  soit  adopté. 

M.  Thiers,  après  avoir  dit  qu'il  vient  contester  non  pas  complètement 
nais  partiellement  le  plan  de  la  Commission ,  qui  lui  parait  dépasser  la 
Mesure  et  entraîner  des  dépenses  ruineuses,  propose  d'accorder  immé- 
liateuient  les  points  non  contestés  et  de  remettre  à  six  semaines  l'examen 
ies  autres  qu'on  n'a  pas  eu  le  temps  d'étudier. 

L'orateur  continue  ainsi  : 

Tai  vu  un  temps  ou  il  nous  a  fallu  presque  braver  une  révolution  pour  amener 
les  esprits  à  fidée  de  fortifier  Paris.  Aujourd'hui ,  tant  finfluence  du  moment  a  d'ac- 
tion sur  les  esprits  en  France ,  on  voudrait  tout  réduire  à  la  capitale ,  on  voudrait 
sacrifier  les  plus  importantes  fortifications  de  la  frontière  pour  créer  des  ouvrages 
inutiles  à  Paris.  (Dénégations  au  banc  de  la  Commission).  On  voudrait  y  attirer  les 
principales  arnGiées  et  les  convertir  en  garnisons. 

M.  LE  Ministre  de  la  guerre.  Mais  pas  du  tout! 

M.  Thiers.  Eh  bien,  Je^vous  défie  de  défendre,  à  moins  de  a5o,ooo  hommes, 
le  cordon  que  vous  avez  imaginé.  Et  ne  croyez  pas  que  ce  soient  des  demi-soldats ,  — 
vous  le  savez  mieux  que  moi,  monsieur  le  Ministre,  —  qu'il  faille  présenter  à  Ten- 
nemi  sous  la  capitale;  ce  sont  les  meilleurs,  les  moins  susceptibles  de  découra- 
gement, les  plus  capables  de  mieux  se  tenir  dans  les  points  les  plus  difficiles,  les 
plus  dangereux.  Et  vous  Tavez  bien  vu  :  quand  on  a  voulu  faire  des  sorties  avec  des 
soldats  médiocres,  qu  est-il  arrivé  ?  Ils  ont  été  ramenés  d'une  manière  désolante. 

Il  vous  faudra  donc  les  meilleurs  soldats ,  de  sorte  que  la  plus  précieuse  partie  de 
l'année  sera  convertie  en  garnisons.  Voilà  le  résultat. 

Eh  bien ,  il  faut  revenir  de  ces  exagérations ,  il  faut  revenir  à  la  pensée  première 
des  fortifications  de  Paris. 

Cette  pensée  première ,  je  puis  encore ,  mieux  que  personne ,  la  faire  connaître , 
«'ar  c'est  devant  moi ,  avec  mon  concours ,  que  tout  a  été  arrêté. 

Jamais  on  n'a  songé,  à  cette  époque,  à  amener,  on  peut  dire,  presque  toute  Tac- 


M.  1«  g^a4*l 

Changaraiw, 

contrait* 

•tt  projet. 


M.  le  géDerel 
da  Berail. 


M.  Thior», 
contraire 
M  projet. 


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376  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

M.  Thiers.  tivilc  militaire  autour  de  Paris.  Voici  la  pensée  que  nous  avions  tous.  Nous  ariom 
un  souvenir  qui  agissait  puissamment  sur  nos  esprits  et  qui  doit  y  agir  toujours  : 
cesl  que,  dans  la  merveilleuse  campagne  de  i8i4i  où  Napoléon  déploya  tant  de 
génie  et  de  caractère,  si  Paris  avait  été  à  Tabri  dune  surprise,  d*un  coup  de  maio. 
la  France  était  sauvée. 

Avions-nous  alors  Tidée  qu^il  fallait  faire  de  Paris  le  grand  champ  de  bataille  de 
la  France  ?  Pas  le  moins  du  monde.  Il  fallait  seulement  mettre  Paris  à  l'abri  d'un 
coup  de  main. 

M.  LE  GÉNÉRAL  Changârnier.  Pas  davantage  ! 

M.  TniERs.  Permettez-moi  d'ajouter  ceci  :  savez-vous  que  c'est  un  grand  malhear 
d*avoir  Tennemi  sous  les  murs  de  Paris ,  non  pas  seulement  parce  que  cela  suppose 
que  toutes  nos  armées  ont  été  battues,  mais  parce  que  Tinvestissement  de  Panses: 
une  situation  des  plus  graves,  des  plus  périlleuses.  Une  partie  de  nos  malheurs  est 
venue  de  là.  Il  faut  laisser  ce  qu'on  a  de  plus  habile  et  de  plus  capable  dans  Paris 
et  il  faut  avoir  aussi  ce  qu  on  a  de  plus  habile  et  de  plus  capable  pour  aller  sur  U 
Loire  et  même  sur  la  Gironde  préparer  des  ressources.  C  est  un  malheur  énorme, 
auquel  il  ne  faut  se  résigner  qu*à  la  dernière  extrémité,  loin  de  mettre  tant  de  soin 
à  diriger  Tesprit  de  la  nation  et  l'esprit  de  farmée  sur  ce  dernier  asile  où  tout  sen 
décidé.  (Très-bien  !  sur  divers  bancs.) 

On  nous  dit  :  Il  y  aura  des  camps,  et  il  y  en  aura  même  quatre  ;  car  on  veut  eo 
faire  aux  quatre  points  cardinaux. 

^  M.  Hbbve  de  Saisy.  N'oublions  point  Chàlillon  I 

M.  Thiers.  Il  y  aura  60,000  hommes  dans  chacun  de  ces  camps.  Lorsqu'ils  se 
ront  menacés,  ces  60,000  hommes  sortiront,  et  rentreront  après  s*èlre  battus,  ei 
Tenncmi  se  fatiguera.  Alors  ce  sera  un  siège  de  Troie,  qui  durera  ce  qu'il  poocn 
durer,  avec  une  dilFiculté  cependant,  c'est  que  Paris  peut  parfaitement  résister 
quatre  et  cinq  mois  avec  beaucoup  de  courage,  car  il  a  montré  un  courage  que 
l'histoire  consacrera  et  que  nous  ne  devons  pas  oublier.  (Mouvement  d'approbation.) 

Mais  au  delà  de  quatre  mois ,  est-ce  que  ce  sont  les  fortiGcations  de  Paris  qui  ont 
fait  défaut  P  Pas  le  moins  du  monde  :  ce  sont  les  vivres.  Vous  accumuleriez  des  cen- 
taines de  mille  hommes,  des  ouvrages  extraordinaires,  vous  feriez  la  muraille  de 
la  Chine,  comme  le  disait  tout  à  l'heure  l'illustre  général  Changârnier,  vous  ne 
pourrez  pas,  derrière  ces  fortifications,  amener  des  vivres  et  des  moyens  d'alimen- 
tation suffisants  pour  prolonger  la  résistance  au  delà  de  quatre  mois.  (Marques  d'as- 
sentiment. ] 

Nous  ne  repoussons  pas,  bien  entendu,  les  anciennes  fortifications;  il  serait 
étrange  que  l'un  des  hommes  qui  y  ont  le  plus  contribué  voulût  infirmer,  diminuer 
leur  mérite.  Nous  voulons  les  compléter;  mais  je  crois  que  pour  atteindre  ce  but. 
—  bien  que  mon  intention  ne  soit  pas  de  vous  réduire  à  cela,  —  i5  millions  seule- 
ment sufliraient  à  faire  Tindispensable  pour  mettre  Paris  à  Tabri  du  bombardement. 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  377 

Ce  ii*est  pas  là  ce  que  je  propose,  quoique  j*aie  ioslsté  auprès  des  ingénieurs  M.  Thian« 
:hargés  de  ces  travaux  pour  qu*on  se  restreignît  à  ao  millions,  ce  qui,  à  mon  sens, 
était  la  chose  raisonnable.  Vous  voulez  aller  jusqu^à  3o  ?  soit;  mais  8o  millions  ! . .. 
Je  vous  prouverais,  si  j*entrais  dans  le  détail,  que  dans  votre  plan  de  6o  millions  il 
y  a  une  seconde  ligne  qui  est  désignée ,  —  j'ai  au  moins  dix  ou  douze  plans ,  — 
qui  forme  en  arrière  de  la  première  une  quantité  d'ouvrages  que  vous  n  avez  pas 
déterminés ,  pour  lesquels  aucune  somme  n'est  portée ,  et  qui  certainement  feraient 
monter  la  dépense  à  8o  millions. 

Maintenant  vous  savez  quels  sont  les  hasards  de  Texécution.  Sans  doute  le  génie 
est  très-correct;  il  est  constructeur  très-hahile,  de  telle  sorte  quen  général  il  ne 
dépasse  pas  les  sommes  qu'il  a  déterminées. 

On  a  soavent  cité,  et  avec  de  justes  éloges,  les  travaux  du  génie  pour  la  cons- 
truction des  fortifications  de  Paris,  et  l'on  a  dit  qu'il  s'était  renfermé  dans  la  somme 
qui  avait  été  fixée.  Je  vais  vous  en  dire  le  secret  :  c'est  que  lors  des  évaluations ,  — 
cest  moi  qui  les  ai  faites,  —  je  portai  le  prix  des  terrains  k  3o,ooo  francs  l'hectare, 
dans  la  pensée  qu'il  y  aurait  des  imprévus. 

Je  comptais,  de  plus,  sur  la  générosité  du  roi,  qui  fit  en  effet  le  sacrifice  de  tous 
les  terrains  qui  lui  appartenaient,  et  il  y  en  avait  une  portion  considérable.  De  tout 
cela,  il  fut  fait  un  fonds  qui  a  permis  de  pourvoir  à  tous  les  imprévus.  Loin  de 
coûter  3o,ooo  francs,  les  terrains,  en  faisant  une  moyenne  des  terrains  non  occupés 
et  non  bâtis  et  des  terrains  bâtis,  ne  sont  montés  qu'à  i3  ou  i4i0oo  francs  l'hec- 
tare. Le  surplus  a  servi  à  couvrir  les  imprévus.  (Mouvements  divers.) 

Si,  à  la  ligne  des  travaux  qui  deviendront  nécessaires,  qui  ne  sont  pas  portés 
dans  le  compte  présenté  par  le  rapport,  vous  ajoutez  ceux  qui  deviendront  indis- 
pensables à  moins  d'imprudence  étrange ,  certainement  vous  arriverez  à  8o  millions. 
Si  vous  ajoutez  les  imprévus,  et  surtout  si  vous  cédez  à  cet  esprit,  que  je  ne  sais 
comment  définir,  —  ce  n'est  pas  un  esprit  de  système,  — je  dirai  à  cet  esprit  d'en- 
trainement  qui  oublie  l'étal  de  nos  finances  et  qui  va  au  delà  du  nécessaire,  vous 
arriverez  certainement  à  loo  millions,  là  où  avec  i5  ou  ao  millions  on  ferait,  je 
dirai  presque  au  delà  du  nécessaire. 

Mais  il  faut  songer  aux  autres  travaux  sur  la  frontière.  On  dit  quelquefois  :  Si  la 
frontière  est  forcée ,  F  ennemi  va  droit  sur  Paris. 

Ce  n*est  pas  ici  le  lieu  de  discuter  cette  question,  bien  qu'il  n  y  ait  pas  de  secrets 
en  cette  matière  et  qu'il  n*y  ait  pas  à  s'inquiéter  de  cette  discussion.  Nous  savons  les 
uns  et  les  autres  ce  que  nous  faisons. 

Âh  !  il  y  avait  un  secret  à  garder,  -*-  je  l'ai  exigé  et  obtenu ,  —  pendant  que  le 
sol  était  occupé,  car  il  y  aurait  eu  le  plus  grand  danger  à  ilésigner  à  l'attention  de 
foccapant  tels  ou  tels  points  du  territoire.  Mais  aujourd'hui,  le  secret  serait  puéril, 
même  pour  les  armes.  Pour  les  fortifications ,  il  est  évident  que ,  lorsqu'on  va  mettre 
des  piquets  pour  limiter  le  champ  où  les  travaux  auront  lieu,  quand  on  va  prendre 
des  renseignements  pour  l'achat  des  terrains,  quand  on  fait  des  travaux  de  maçon- 
nerie, le  secret  est  dévoilé. 


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378 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


N.  ThiM. 


lUaffildciMUre 

Paris  h  l'abri 

iI'bb  ino«vemtBt 

lovmaDl. 


l'ovatt 
A  «la  U»»é 
d^tarm^. 


Pour  les  armés,  on  peut  gagner  un  an.  Les  Allemands  travaillent  bien;  nos  oS- 
ciers  — -  je  leur  rends  cette  justice  '—  travaillent  bien  aussi  ;  mais  on  a  rencootre, 
nous  avons  rencontré,  les  uns  et  les  autres,  les  mêmes  difficultés  quant  aux  canons 
et  aux  projectiles  ;  et  sans  qu*on  se  soit  rien  communiqué,  on  a  le  secret  des  uns  et 
des  autres. 

Donc,  même  pour  les  armes,  on  ne  peut  guère  avoir  que  six  mois,  un  an  aaploi 
de  secret,  ce  qui  nest  cependant  pas  à  dédaigner;  mais  pour  la  question  qui  nous 
occupe  en  ce  moment,  il  n'y  a  pas  de  secret. 

Je  puis  donc  dire  qu  il  y  a  de  grands  travaux  à  faire  sur  la  route  de  reonemî, 
qu*il  y  a  de  grands  ouvrages  qui  ont  obtenu  l'assentiment  unanime  des  hommes 
compétents.  Ces  ouvrages  attireraient  incontestablement,  infailliblement  les  forces 
de  Tennemi,  éviteraient  à  Parts  le  danger  de  les  revoir  encore  sous  ses  mun,  de 
forcer  le  Gouvernement  â  se  couper  en  deux ,  de  voir  Tenvabisseur  ravageint  dos 
provinces ,  la  démoralisation  se  mettre  partout.  Eh  bien ,  tout  ce  que  vous  donnera 
d*inutile  ici  sera  soustrait  à  des  travaux  bien  autrement  importants  et  efficaces. 
(Marques  d*approbation.) 

Jarrive  donc  au  point  essentiel,  et  Topinion  que  nous  avions  quand  nous  ^ma 
les  fortiBcations  en  i84i  n  était  pas  quil  fallait  attirer  sur  Paris  les  efforts  de  feo- 
nemi  ;  c'était  qu  il  fallait  mettre  Paris  a  l'abri  d'un  mouvement  tournant,  coouk 
l'ennemi  en  avait  fait  un  en  181 4 1  de  manière  qu  il  perdit  même  ia  pensée  d'un  tel 
mouvement  en  sachant  qu'il  trouverait  une  grande  résistance  à  Paris.  C'est  à  ceb 
qu'il  faut  nous  restreindre.  Si  nous  allons  au  delà ,  nous  manquerons  à  Tarmée  frui- 
çaise  et  à  la  France,  —  je  dis  à  l'armée  française,  car  nous  la  supposerions  inca- 
pable de  tenir  ia  campagne  à  l'avenir.  (Vif  assentiment  à  gauche.) 

Qu'y  a-t-il  d'incomplet  dans  les  travaux  de  Paris  ?  Je  m'interromps  encore  dam 
le  cours  de  mes  idées  pour  ouvrir  une  parenthèse. 

L'honorable  M.  Brunet  disait  qu'on  avait  fait  une  grande  faute  dans  le  tracé 
des  fortifications  de  Paris,  et  qu'on  avait  laissé  l'ouest  désarmé.  Je  ne  suis  pu 
Tauteur  du  plan  des  fortifications  de  Paris ,  je  n'ai  pas  intérêt  à  défendre  ici  l'illustre 
générai  Dode,  qui  en  est  l'auteur.  11  est  vrai  que  le  côté  ouest,  celui  où  esl  Ver- 
sailles, où  est  SaintCyr,  et  où  Ton  propose  une  ligne  immense  de  fortificaiions.a 
été  négligé;  voici  par  suite  de  quelles  préoccupations,  et  cela  vous  donnera  une 
idée  de  l'influence  désastreuse  des  préoccupations  du  moment.  On  ne  songeait 
alors  qu'au  nord  et  à  l'est  de  Paris ,  parce  que  l'ennemi  s'était  présenté  par  la  routf 
de  l'Est. 

En  181 4  et  181 5,  Tannée  ennemie  songeait  à  passer  la  Seine  pour  se  portera 
Touest;  elle  essuya  un  grand  revers.  Le  général  Ëxelmans,  avec  le  coup  dVnlet 
l'énergie  dont  Dieu  l'avait  doué ,  et  quelques  officiers  de  grande  bravoure  qui  ont 
été  dans  nos  rangs  sous  le  dernier  régime ,  se  jetèrent  sur  les  troupes  qui  s'étaient 
portées  à  l'ouest ,  du  côté  de  la  Seine  ;  ils  leur  firent  éprouver  un  sanglant  désastre 
et.  les  rejetèrent  sur  la  rive  droite. 

Heureusement  pour  vous,  Messieurs,  vous  n'avez  pas  mon  âge;  mais  cniv  qui 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  379 

Tout  savent  bien  que  ce  fut  la  consolation  de  nos  âmes  patriotiques  et  désolées.  Oui,        m.  Tfaitn. 
le  succès  du  générai  Ëxelmans  nous  a  consolés  pendant  vingt  ans. 

Nous  étions  sous  cette  influence,  et  Ton  se  disait  que  jamais  Tennemi  n*oserait  se 
porter  à  T ouest  sous  l'impression  de  ce  grand  revers.  On  se  trompait.  Cependant  je 
vais  vons  prouver  tout  à  l'heure  par  les  faits  que,  quelque  incomplètes  quelles 
soient  avec  ces  points  négligés ,  les  fortifications  de  Paris  ont  arrêté  les  Prussiens 
quatre  mois  et  demi.  Mais  pourquoi  sont-ils  restés  opatre  mob  et  demi  P  S*ils  n'a- 
vaient pas  trouvé  ces  ouvrages  parfaitement  solides,  est-ce  que,  excités  par  le  succès, 
nous  ayant  montré,  —  il  faut  savoir  reconnaître  la  valeur  de  ses  ennemis,  —  nous 
ayant  montré  leur  vaillance  et  leur  énergie,  est-ce  que  leur  enthousiasme,  leur  vi- 
gueur se  seraient  éteints  devant  ces  ouvrages  de  Paris  ?  Pas  du  tout.  Ils  savaient 
très  bien  que  ce  serait  une  rude  besogne  que  d*attaquer  les  forts  appuyés  sur  i*en- 
ceinte  ;  car  le  secret  de  la  force  de  ces  ouvrages  a  été  qu'un  fort  ne  pouvant  être 
attaqué  que  sur  un  front,  il  pouvait  être  sans  cesse  secouru  par  la  place,  que  la 
garnison  en  pouvait  être  sans  cesse  renouvelée.  Tout  le  monde  se  souvient  des  pro- 
diges faits  jadis  en  avant  de  Strasbourg ,  dans  ce  petit  fort  qui  est  de  Fautre  côté  du 
Rhin,  et  qui  résista  plusieurs  mois  a  i5o,ooo  hoounes  commandés  par  Tarchiduc 
Giarles,  parce  que  tous  les  trois  ou  quatre  jours  on  en  renouvelait  la  garnison.  Elh 
bieu,  les  forts  placés  près  de  Tenceinte  ôtant  aux  Prussiens  Tespoir  d'entrer  dans 
Paris,  parce  que  l'enceinte  les  en  empêchait,  l'enceinte  couverte  par  les  forts  a  dans 
leur  rapprochement  même  une  force  qu'il  est  très-difficile  de  surmonter.  Je  donne 
comme  exemple  le  côté  de  l'ouest  négligé.  Il  y  a  un  point  qui  l'avait  été,  ce  sont 
les  hauteurs  de  Montretout  et  de  Garches. 

Ce  point  n'était  pas  couvert  :  nous  demandons  de  le  couvrir.  S'il  y  avait  eu  là  un 
fort,  il  est  douteux  que,  lors  de  la  Commune,  nous  eussions  pu  prendre  Paris,  ou 
du  moins  il  eût  fallu  bien  du  temps.  C'est  parce  que  nous  n'avons  pas  eu  là  un  fort 
que  nous  avons  pu  placer  le  fort  d'Issy  sous  un  feu  formidable  qui  nous  a  permis 
de  le  prendre ,  et  que  le  brave  général  Douay  a  pu  marcher  sur  le  Poinl-du-Jour  et 
N  entrer. 

Eh  bien,  cet  ouvrage  n'existait  pas,  et  cependant  les  Prussiens  n'ont  pas  passé. 
Est-ce  que  l'illustre  général  de  Moltke  avait  fermé  les  yeux  sur  ce  point-là  ?  Voici 
pourquoi  il  ne  l'a  pas  fait  :  c'est  que  celte  fortification,  dans  la  situation  où  elle  est, 
ne  lui  aurait  pas  permis.  Nous,  nous  avons  pu  nous  placer  à  Montretout  et  à  Gar- 
ches, parce  que  le  Mont-Valérien  nous  appartenait.  Le  Mont-Valérien  nous  couvrait 
de  ses  feux.  11  nous  a  rendu  de  grands  services.  (Mouvement.) 

Mais  aujourd'hui  je  maintiens  que  si,  dans  l'état  actuel,  vous  aviez  le  malheur 
d'avoir  encore  l'ennemi  sous  les  murs  de  Paris,  malheur  qui  ne  nous  menace  point, 
à  moins  d'une  politique  insensée  qui  n'existe  pas  ;  si  vous  aviez  encore  l'ennemi 
sous  les  murs  de  Paris ,  soyez-en  sûrs ,  Paris  résisterait  comme  il  l'a  fait  ;  c'est  une 
question  d'approvisionnement  et  pas  autre  chose. 
Cela  veut-il  dire  qu'il  ne  faille  rien  faire  ?  Loin  de  là  ! 
Dans  les  derniers  jours  de  l'Emgire,  après  le  désastre  de  ReichsolTen,  lorsque 


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Stint-Deni*. 


380  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

M.  Thi«n.  l'émolion  causée  dans  le  pays  —  émotion  malheureusement  démoralisatrice  — 
mit  en  quelque  sorte  le  désordre  partout  «  dans  le  Corps  législatif  lui-même,  cepoi- 
dant  fort  dévoué  à  1* Empire,  on  conçut  des  défiances  extrêmes,  et  Ton  voulnt  intro- 
duire dans  ]e  conseil  de  défense  quelques-uns  des  membres  de  TAssemblée.  J'y  ai 
siégé  avec  l'honorable  M.  de  Talhouêt  et  Thonorable  M.  Daru.  J'y  avais  été  porté 
par  l'Assemblée.  J'ai  assisté,  pendant  quinze  ou  vingt  jours,  à  tous  les  préparalib 
du  siège. 
Il  foui  couvnr  ,  Eh  bien ,  nous  avions  tous  un  grand  souci  :  c'était  de  voir  Saint-Denis  suffisam- 
ment couvert,  parce  qu'il  y  a  des  points  dominants  tout  autour.  Nous  avions,  moi 
surtout,  un  souci  extrême  de  voir  les  hauteurs  de  Montretout  et  de  Saint-Cloud  dé- 
couvertes. M.  de  Cbabaud  la  Tour  était  préoccupé  de  cette  pensée,  puisqu'il  a  pro- 
posé un  ouvrage  en  terre  qui  n'a  pas  été  achevé.  Nous  en  étions  tous  frappés  ;  et 
quant  à  moi,  je  puis  dire  que  j'en  étais  désespéré.  Eh  bien,  l'expérience  est  venue; 
et,  malgré  cela,  ces  hauteurs  de  l'ouest,  qui  n'étaient  pas  défendues,  et  Saint- 
Denis  ,  qui  était  dominé  et  qui  n'était  pas  protégé  contre  les  positions  dominantes, 
tout  cela  a-  résisté  et  vous  a  permis  de  tenir  quatre  mois  et  demi. 

Si  l'on  ne  conçoit  pas  à  l'égard  de  Paris  la  pensée  fausse,  radicalement  fausse, 
de  vouloir  y  attirer  le  théâtre  de  la  guerre ,  il  faut  donc  l'attirer  au  loin.  U  ne  faut 
pas  croire  qu'il  suffira  de  fermer  la  frontière.  Il  faut  un  grand  ouvrage,  que  j'ai 
proposé,  qui,  je  l'espère,  sera  exécuté  et  qui  sera  ce  que  j'ai  appelé  le  Paris  sans 
population ,  mais  loin  de  Paris.  Il  est  inutile  de  traiter  ce  sujet-là  ici. 

Mais  si  l'on  ne  conçoit  pas  la  pensée  fausse  de  faire  de  Paris  le  théâtre  de  k 
guerre,  il  faut  se  borner  à  rendre  Paris  ce  qu'il  est  déjà,  un  ouvrage  presque  inat- 
taquable. Avec  quelques  travaux  vous  y  arriverez;  pour  ma  part,  je  Taffirme  d'une 
manière  infaillible. 

Je  sais  que  l'Assemblée  a  très-peu  de  temps  à  me  donner,  je  n'entrerai  pas  daos 
les  détails.  (Parlez  I  parlez  !  ) 

Je  vais  donc  parcourir  successivement  les  divers  fronts  devant  lesquels  l'ennemi 
peut  se  présenter. 

Saint-Denis.  ^ 

Eh  bien,  il  est  vrai  que  Saint-Denis,  qui  d'abord  n'a  qu'une  ceinture  insuffisante, 
qui  n'a  qu'une  demi-couronne ,  qui  laisse  la  partie  tournée  vers  la  Seine  tout  à  bit 
découverte,  il  est  vrai  qu'à  quelque  distance  Saint-Denis  est  dominé  sur  plusieurs 
points.  Il  faut  faire  des  ouvrages,  je  le  reconnais,  et  je  suis  prêt  à  voter  les  crédits 
demandés  pour  Saint  Denis.  Mais  on  avait  tellement  l'idée  d'aller  loin,  de  se  placer 
aussi  loin  que  possible ,  qu'au  lieu  de  4,ooo  mètres ,  c'est-à-dire  une  bonne  portée 
de  l'artillerie  de  campagne,  que  l'on  pouvait  prendre  comme  une  bonne  base,  on 
proposait  des  pièces  portant  à  lo  ou  ia,ooo  mètres,  et  tout  cela  daos  Tidée  d'aller 
le  plus  loin  possible. 

Un  homme  bien  compétent,  M.  le  général  Chareton,  vous  a  dît  tout  à 
l'heure  qu'aujourd'hui  on  faisait  des  pièces  de  canon  qui  portaient  à  ia,ooo  ou 
1 1  ,ooo  mètres.  . . 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCDSSÎON).  381 

M.  LE  MiNISTRB  DE  LA  GUERRE.    A  10,8oO. 

M.  Thibrs.  Ces  pièces  existent  J'ai  rempli  mon  devoir,  et  j  ai  fait  faire  sous  ce 
•apport  des  expériences  très-précises  ;  mais  il  n  y  en  a  aucune  qui  vaille  celle  de  la 
juerre  ellcî-même. 

Il  est  vrai  qu  on  fait  à  Tétranger  des  canons  qui  peuvent  porter  à  peu  près  à 
n^ooomèlres;  on  espère,  avec  des  obusters  de  a8  centimètres ,  qu*on  veut  porter 
î  3o  ou  à  3a,  aller  à  la^ooo  mètres.  Seulement  il  faut  remarquer  que  ces  pièces, 
dont  vous  avez  vu  un  échantillon  à  la  dernière  Exposition ,  sous  TEmpire,  sont  d'un 
tel  poids,  sont  si  difficiles  à  remuer,  qu  il  faut  des  machines  pour  les  manœuvrer, 
que  Tennemi  n*en  peut  point  apporter  en  France,  qu  elles  sont  toutes  à  notre  avan- 
tage et  qu  avec  des  pièces  semblables ,  —  et  mon  intention  était  d*en  faire  fabriquer 
quelques  centaines ,  —  qu*avec  des  pièces  semblables  sur  les  ouvrages  actuels  vous 
rendriez  un  bombardement  impossible.  Et  ce  qu'il  y  a  d'heureux,  c'est  que  Tennemi 
ne  peut  pas  en  transporter  de  semblables  ;  car  la  science ,  —  il  y  a  cela  de  satisfai- 
sant pour  rhumanité,  —  plus  elle  travaille,  plus  elle  sert  à  la  défensive.  (Mou* 
Yement.) 

Mais  est-il  vrai  qu'avec  des  pièces  qui  pourraient  porter  à  ii,ooo  mètres,  vous 
ayez  un  tir  efficace  ?  Voici  ce  que  nous  avons  vu  dans  le  dernier  siège.  Il  y  avait  au 
Mont-Valérien  des  obusiers  de  19  et  même  de  a  a  centimètres ,  qui  étaient,  disait-on, 
capables  de  porter  à  10,000  mètres.  Il  n'y  a  eu  qu'un  obus  qui  soit  arrivé  à  la  ter- 
rasse de  Saint-Germain,  à  8,000  mètres,  et  certainement  un  tir  pareil  n'aurait  été 
d'aucune  influence.  Il  ne  faut  pas  croire  que  tout  ce  qu'on  dit  de  la  plus  grande 
portée  des  armes  soit  très  sérieux.  Il  faut  tâcher  d'avoir  des  pièces  qui  portent  à 
u  ou  1 5,000  mètres  ;  mais,  en  réalité,  il  &ut  voir  le  tir  utile.  Eh  bien,  le  Mont- 
Valérien,  qui  nous  a  rendu  tant  de  services  quand  il  a  fallu  arracher  Paris  aux  in- 
sensés criminels  de  la  Commune ,  le  Mont-Valérien  avait  un  tir  destructeur  quand  il 
tirait  à  4.00O  mètres  avec  des  obusiers  de  la  marine  de  la  plus  grande  portée  ;  quand 
il  tirait  sur  la  porte  de  Neuilly,  à  6,000  mètres,  il  avait  déjà  un  tir  beaucoup  moins 
efficace,  et  à  7  ou  8,000  mètres  les  obusiers  de  19  centimètres  n'auraient  pas  pro- 
duit tout  l'effet  qu'on  en  attendait.  Voilà  la  réalité. 

£h  bien ,  p€u  importe  ;  il  faut  tâcher  d'avoir  les  pièces  du  calibre  le  plus  fort  et 
le  plus  efficace.  Mais  quand  vous  allez  prendre  des  positions  à  10,000  mètres,  — 
celle  de  Cormeilles  est  à  1 1  ou  la.ooo  mètres,  et  je  ne  parle  que  du  tir  à  vol  d'oi- 
seau, car  si  nous  suivions  le  tracé  des  routes,  il  y  aurait  une  bien  plus  grande  dis- 
tance, —  je  vous  demande  si  cette  position  pourra  protéger  efficacement  Saint- 
Denis  à  une  distance  pareille.  Quant  à  moi,  je  ne  le  crois  pas  ;  je  ne  vois  là  que  le 
goût  d'aller  loin.  C'est  tout  simplement  laisser  à  l'ennemi  des  passages  s'il  veut  les 
tourner  et  les  enlever. 

Et  je  vais  vous  montrer  les  conséquences  de  cette  manie  d'aller  loin ,  alors  qu'il 
faudrait  tout  simplement  s'occuper  de  prendre  des  positions  utiles  pour  garantir 
Paris  du  bombardement  ;  c'est  ce  qui  doit  nous  préoccuper,  puisque  Paris,  tel  quel, 
a  si  longtemps  résisté  à  l'ennemi. 


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382  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

M.  Thien.  Eh  bien ,  on  propose  trois  ouvrages  autour  de  Saint-Denis ,  tandis  qu*il  >  a  dnix 

positions,  dont  celle  de  Stains,  qu'il  faut  faire.  Il  y  aurait  peut-éire  bien  aussi  San- 
nois,  mais  Sannois,  cela  ne  plaisait  pas,  parce  que  Sannois  n*esl  qua  6,000  mètres. 
Et  cependant  Sannois,  à  6,000  mètres,  couvrirait  Saint-Germain  delà  manière  la 
plus  efficace  et  vous  rendrait,  de  plus,  maîtres  de  la  presqu'île  de  Gennevillien. 

Je  cite  cet  exemple  et  je  suis  prêt  à  voter.  On  nous  demande  a  millions  pour 
Stains,  on  a  tort:  Stains  est  un  point  très-favorable,  est  une  position  dominante, 
mais  enfin  qui  n*est  pas  la  position  la  plus  forte.  Je  suis  donc  d*avis  de  faire  un  ^ 
ouvrage  à  Stains,  parce  que  Slains  rendra  Taltaque  de  Saint-Denis  presque  impos- 
sible. Je  crois  aussi  qu  on  ferait  bien  d'en  mettre  un  a  Sannois.  Mais  quelle  néces- 
sité, quand  on  a  une  bonne  position  à  6,000  mètres,  d'aller  en  chercher  une  à 
1 1,000  ou  ia,ooo,  si  ce  nest  le  goût  d'aller  loin  ? 

On  dit  :  on  placera  les  troupes  hors  de  Paris,  et  là  elles  vivront  militairement; 
elles  ne  seront  pas  exposées  à  la  corruption  de  Tintérieur  de  Paris.  Mais,  mon  Dieu! 
avec  le  Paris  si  incomplètement  fortifié,  comme  on  le  dit,  il  y  avait  de  quoi  ranger 
aoo.ooo  hommes  au  delà  de  Tenceinte.  On  le  pouvait  :  on  ne  Va  pas  £iit  Diea  me 
garde  de  blâmer  ceux  qui  étaient  là  !  On  ne  blâme  si  légèrement  que  quand  on  ni 
pas  été  soi-même  dans  d'aussi  terribles  événements...  (Vive  approbation  à  gauche:: 
quand  on  y  a  été,  cela  rend  plus  modeste.  (Oui  !  oui  !  à  gauche.) 

La  raison  que  Ton  fait  valoir,  qu'il  faut  placer  les  armées  en  dehors,  je  la  tieo» 
pour  nulle,  parce  que,  dans  l'état  actuel,  il  y  a  de  quoi  y  loger  3oo,ooo  hommes 
faisant  des  manœuvres,  s'y  instruisant,  à  l'abri  de  ce  qu'on  appelle  la  corruption 
intérieure  de  Paris. 

Il  est  vrai,  c'est  un  des  inconvénients  de  la  présence  de  l'ennemi  devant 
Paris ,  que  d'avoir  une  immense  population  qui  ne  fait  rien ,  qui  manœuvre  ou  ne 
manœuvre  pas;  lui  mettre  le  fusil  à  l'épaule,  ne  pas  la  faire  travailler,  c*est  pré- 
parer de  terribles  événements.  Nous  en  avons  fait  la  cruelle  expérience.  Mais,  Mes- 
sieurs, c'est  une  raison  de  plus  pour  ne  (aire  de  Paris  qu'un  en-cas  extraordinaire, 
au  lieu  d'^en  faire  le  terrain  nécessaire  de  la  lutte.  (Très-bien!  à  gauche.) 
staia»  Je  dis  que  deux  ouvrages,  un  à  Stains,  l'autre  à  Sannois,  je  le  vole;  je  les  vote 

avec  empressement.  Je  trouve  même  qu'on  n'a  pas  assez  demandé  pour  Stains.  Mais 
en  mettre  à  Montlignon  et  à  Cormeiiles,  je  trouve  que  c'est  excessif.  Je  trouve  qœ 
la  position  de  Sannois  a  le  mérite  —  ou  le  défaut,  si  l'on  veut  —  d'être  rap 
proche.  Je  dis  que  tout  cela  doit  être  discuté ,  que  nous  devons  être  entendus  là- 
dessus,  et  que,  quand  il  ne  s'agit  que  d'attendre  six  semaines,  nous  avons  le  droit 
d*ètre  entendus.  Nous  ne  pouvons  pas  l'être  aujourd'hui.  Puis-je,  en  effet,  à  la  iri- 
bune,  discuter,  le  compas  à  la  main,  ces  choses  devant  vous  ?  Ne  vaut-il  pas  mieu\ 
le  faire  devant  une  commission  nouvelle,  qui  n'ait  ni  Tesprit  prévenu  ni  depirti 
pris  sur  ces  questions-là  ?  (Rumeurs  à  droite.  Très-bien  !  très-bien  !  à  gauche.) 

Donc  j'accorde  Stains.  —  Quand  je  dis  que  j'accorde ,  ne  prenez  pas ,  Messieurs, 
le  sens  de  mes  paroles  au  rebours  de  celui  que  je  leur  donne  :  je  ne  veux  pas  dire 
que  c'est  moi  qui  accorde,  j'entends  dire  que  je  crois  qu'il  faut  absolument  voler 


•t  Saaaoii. 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  383 

)tain5.  Votons  Stains  tout  h  Tiieure,  cl  s!  vous  voulez  affecter  pour  cela  &  millions        m.  Tkwn. 
LU  lieu  de  a ,  j*en  suis  d'avis.  Il  faut  à  Stains   un  énorme  ouvrage  qui  puisse  se 
loutenir  par  lui-même. 

Je  passe  à  Test 

Nous  avions  là  toute  celte  ceinture  de  forts  dans  une  position  admirable,  où  nos 
marins  ont  fait  des  merveilles.  11  y  a  ici  un  des  représentants  de  ces  marins,  M.  L*a- 
mirai  Pothuau.  . .  (Applaudissements.) 

M.  L  AMIRAL  PoTHDAU.  Je  ne  suis  pas  le  seul.  Il  y  en  a  plusieurs  I  (Nouveaux 
ipplaudissemen  ts.  ) 

M.  Thibrs  . . .  qui  pourrait  vous  dire  ce  qu  ils  ont  fait. 

Eh  bien ,  cette  ligne  de  forts ,  de  Romainville ,  de  Rosny,  de  Nogent  —  il  est  inu- 
tile den  faire  Ténumération  ;  il  y  a  quatre  forts, — ces  forts  sont  tellement  efficaces, 
que  Fennemi  n  a  pas  même  songé  à  y  paraître.  Il  est  vrai  qu  il  8*est  porté  au  plateau 
d'Avron. 

Est-<:e  que  cela  ne  vous  satis&it  pas  P  On  désire  des  terrains  d'une  vaste  étendue 
où  Ton  puisse  développer  et  exercer  farmée.  Eh  bien,  entre  ces  forts,  près  de  ces 
forts  « —  malheureusement  vous  navez  pas  de  carte  sous  les  yeux  pour  suivre  ma 
démonstratioD ,  —  il  y  a  ce  que  j'appellerai  la  péninsule  de  Belleville«  qui  forme  un 
immense  plateau  sur  lequel  6o,ooo  hommes  peuvent  se  mouvoir,  se  déployer  et 
s'exercer.  Faut-il  encore  des  ouvrages  de  ce  côté  ? 

Mais,  dit-on,  il  faut  pouvoir  déboucher  dans  la  grande  plaine  de  Saint-Denis,  où 
Ton  pourrait  rencontrer  l'ennemi  du  côté  de  Test. 

Ah!  sur  ce  point,  je  suis  de  l'avis  de  la  Commission.  Il  y  aun  endroit  où  il  faut 
être  en  mesure  de  se  déployer  pour  déboucher  sur  Tennemi  ;  c'est  évidemment  à 
fest,  car  c'est  le  point,  c'est  la  route  par  laquelle  Fennemi  arrive;  et,  au  lieu  de 
chercher  a  l'attaquer  misérablement  à  l'ouest  où  on  ne  fait  que  le  repousser  sur  sa 
ligne  de  communication,  il  faut  l'atteindre  à  l'est;  là  on  l'attaquerait  sur  sa  ligne 
de  retraite  et  de  communications. 

11  n'y  a  pas  un  général  un  peu  sensé.  .  •  (Rumeurs  a  droite)  qui,  ayant  à  aborder 
hardiment  l'ennemi  hors  de  Paris,  ne  doive  le  faire  de  Saint-Denis  à  Belleville.  Il  y 
a  là  un  champ  de  bataille  admirable,  où  l'on  a  résisté  en  iSiii  et  i8i  5,  et  là  on  est 
sur  les  communications  de  l'ennemi;  tandis  que  dans  l'ouest,  si  on  le  repousse,  il 
se  retire  tranquillement  par  la  roule  où  il  est  arrivé.  Au  point  que  j'indique,  au 
contraire,  vous  le  prenez  en  marche.  Aussi  bien  c'est  là  qu'il  faut  pouvoir  débou- 
cher avec  une  armée  énorme. 

Vous  voules  pousser  plus  loin  les  travaux  de  ces  hauteurs  de  Belleville,  je  le  veux 
bien;  d'autant  plus  qu'il  y  a  ce  plateau  d'Avron  où  j'aimerai  beaucoup  ne  pas  voir 
reparaître  l'ennemi. 

Mais  songez  à  ce  que  vous  allez  faire.  A  Vaujours  on  vous  propose  un  ouvrage,         Vavjoa». 
je  le  concède.  Mon  honorable  collègue  le  général  Changarnier  me  blâmera ,  car  il 
trouve  que  c'est  déjà  bien  assez  sans  cela,  que  le  vieux  Paris  suffit,  et  il  y  a  beau- 


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384  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

M.  Thten.  coup  de  raisons  pour  cette  opinion;  mais  je  crois  quil  faut  concéder  quelque  chose 
aux  préoccupations  du  jour.  Donc,  je  le  répète,  j'accorderai  i'ouvrage  de  Vaujours; 
mais  songez  qu  il  sera  à  10,000  mètres  du  canon  de  nos  forts  les  plus  avancés. 

Serait-il  bien  sûr  de  mettre  des  ouvrages  à  une  pareille  distance  ? 

Si  Tennemi  a  un  très-grand  intérêt  à  les  enlever,  est-ce  que  vous  croyer  qu'en 
concentrant  ses  efforts  sur  un  de  ces  ouvrages,  il  ne  f  écrasera  pas  ?Âh  !  seulemeol. 
je  reconnais  un  grand  avantage  à  la  position  de  Vaujours  :  c*est  que,  grâce  à  ce 
qu  on  appelle  l'avantage  de  la  domination ,  on  peut  faire  là ,  en  choisissant  bien  le 
point,  à  100  ou  aoo  mètres  près,  un  ouvrage  comme  le  Mont-Valérien ,  et  je  suis 
fort  partisan  d'ouvrages  comme  le  Mont-Valérien,  parce  que,  pour  que  fenneini 
puisse  les  enlever,  il  lui  faut  faire  un  long  siège,  et  qu'on  a  te  temps  de  venir  au 
secours  de  l'ouvrage  attaqué. 

Donc,  j  accorde  Vaujours,  et  cependant  il  n'y  a  pas  seulement  les  ingénieurs  que 
vous  avez  consultés  et  qui  d'avance  étaient  de  votre  avis. . .  (Interruptions),  il n'j 
a  pas  eux  seulement  qui  aient  raisonné  sur  tout  cela.  J'en  sais  que  je  ne  veux  pis 
nommer,  —  il  n*est  pas  bon  de  porter  des  personnalités  à  la  tribune;  d'ailleurs  je 
ne  sais  pas  si  je  les  désignerais  à  votre  confiance  en  ce  moment-ci. .  .(Rumeun;,— 
mais  j'en  sais  dont  l'autorité  est  des  plus  grandes  et  qui  se  sont  toute  leur  vie  mon- 
trés les  plus  habiles  ingénieurs  de  leur  temps,  et  qui  n'approuvent  pas  ces  ouvra^ 
éloignés.  Mais  enfin  celui-ci  se  place  sur  cette  grande  ligne  du  nord-est  que  fen* 
nemi,  s'il  veut  se  retirer,  sera  obligé  de  traverser;  et  cela  facilitera  le  développement, 
le  déploiement  de  nos  troupes. 

Encore  une  fois ,  je  l'accorde ,  et  cela  nous  mettra  à  l'abri  d'une  attaque  sur  le  pla- 
teau d'Avron ,  attaque  qui  a  été  fort  incommode  pendant  le  dernier  siège. 

J'accorde  Stains  et  Vaujours.  Seulement,  pour  lier  Vaujours  avec  Villeneave-Sâinl- 
Georges,  on  vous  demande  1 1  millions  de  dépenses.  Peut-être  à  OrmessoD.  pour 
commander  le  passage  de  la  Marne,  pourrait-on  mettre  un  ouvrage.  Mais  enfin,  de 
Vaujours  à  Villeneuve-Saint-Georges,  Vaujours  non  compris,  on  vous  demande  uoe 
dépense  de  1 1  millions. 

A  mon  avis ,  c'est  excessif;  mais  on  a  fait  bien  mieux  !  et  quoiqu'on  trouve  que  le 
ViiieoeoTe-  fort  de  Villcneuve-Saint-Georges  sera  un  peu  compromis,  cependant  on  n'a  pis 
Saini-GflorgM.  bésité,  à  Saint-Cjr,  à  se  placer  à  1 5,ooo  mètres  du  feu  du  Mont-Valérien,  qui  est  le 
fort  le  plus  rapproché. 

A  Villeneuve-Saint-Georges,  c'est  à  g,ooo  et  10,000  mètres.  On  trouve  que  c'est 
déjà  loin,  et  l'on  a  raison. 

Cependant  j'accorde  encore  Villeneuve-Saint-Georges,  par  la  raison  que  Ville- 
neuve-Saint-Georges  commande  le  passage  de  la  Seine,  et  que  cela  est  très-impor- 
tant, mais  à  la  condition  d'y  faire  également  un  grand  ouvrage  qui  puisse  se  soutenir 
lui-même. 

Eh  bien,  votons  Villeneuve-Saint-Georges.  Mais  de  Villeneuve  à  Cliâtillon,  no8$ 
passons  du  nord-est  par  le  sud  à  l'ouest  de  Villeneuve-Saint-Georges  à  Châtillon. 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  385 

i  Palaiscau,  qui  a  été  proposé.  Avez-vous  songe  à  quelque  chose  P  Vous  voulez  garan-  m.  Tkier*. 
*  Paris  du  bombardemenl ,  el  il  n'y  a  rien  au  sud.  Cependant  il  y  a  une  idée  que 
ut  le  monde  avait  eue,  en  présence  de  Tennemi,  c'était  de  Aiire  quelques  ouvrages 
1  avant  des  forts  du  Sud,  en  avant  dlvry,  de  Bicèlre,  de  Montrougo,  de  Vanves. 
On  avait  proposé. . .  Je  ne  veux  pas  retenir  l'Assemblée  longtemps.  (Parlez  !  par- 
z  !  On  vous  écoute  I) 

Eh  bien  !  on  a  voulu  mettre ,  on  a  essayé  par  des  travaux  en  terre  de  mettre  une 
?doute  au  Moulin-Saquet,  une  antre  aux  Hautes-Bruyères,  en  avant  des  forts  d'ivry 
ide  Bicètre.  L'honorable  amiral  Potbuau  défendait  ces  forts.  Eh  bien!  là,  de  petits 
uvragesont  une  valeur;  des  ouvrages  ouverts  à  la  gorge  sont  protégés  par  les  grands 
)rts  dont  ils  sont  l'accessoire;  ces  ouvrages  peuvent  porter  les  feux  de  la  défense  à 
uooo  ou  3,ooo  mètres  en  avant,  et  par  là  faire  reculer  l'ennemi  d'autant. 

Là,  quelques  redoutes,  très-simples,  je  les  accorderais,  mais  des  redoutes  en 
oaçonnerie;  car  il  n'y  a  que  les  travaux  en  maçonnerie  où  les  soldats  regardent  leur 
MuiUon  comme  assurée. 

U\  bien!  ces  deux  redoutes,  je  ne  les  invente  pas,  j'ai  là  un  ouvrage  où  elles  ont 
été  proposées,  je  les  accorde. 

On  songe  à  l'éventualité  d'un  bombardement.  Au  Sud ,  Tennemi  ne  pourrait  pas  se 
placera  5,ooo  ou  4«ooo  mètres,  sans  s*exposer  à  voir  ses  batteries  détruites;  on  ne 
peut  pas  être  bombardé  à  9,000  mètres.  Les  Prussiens  n'auraient  pas  dépensé  leurs 
munitions  à  g,ooo  mètres  de  distance  des  points  qu'ils  voulaient  détruire  ou  incen- 
dier, parce  qu'on  n'a  pas  de  tir  efficace  à  cette  dislance.  C'est  à  4^000  ou  5,ooo 
mètres  qu'ils  ont  essayé  le  bombardement. 

Quelques  redoutes  en  avant  des  forts  du  Sud  su£Braieht  donc;  mais  ce  n'e&t  pas 
assez  pour  le  grand  projet  qu'on  veut  faire  prévaloir. 

J'arrive  à  la  grande  ligne  qui  va  de  Palaiseau  à  Saint-Cyr.  Véritablement  on  veut  Gnade  ligao 
Gïire  là  un  grand  champ  de  bataille.  Eh  bien  !  de  Saint-Cyr  à  Palaiseau ,  savez-vous  ^"  Païaîseau 
1  quelle  distance  vous  serez  de  nos  feux  ? 

Pour  l'un  à  ia,ooo  ou  i3,ooo  mètres,  et  pour  l'autre  à  i5,ooo  mètres  de  nos 
feux,  c  est-à-dire  du  point  d'appui  que  les  fortifications  existantes  et  l'armée  fran- 
çaise pourraient  leur  donner. 

Franchement,  je  dois  le  dire. . .  — je  serais  désolé  de  blesser  quelqu'un  ici, 
oais  je  demande  qu'on  permette  à  la  vivacité  de  mes  convictions  un  peu  de  vivacité 
nssi  dans  leur  expression,  —  franchement,  je  trouve  cela  parfaitement  déraison- 
Mible.  (Mouvement.)  Comment!  Saint-Cyr  va  se  trouver  à  i4,ooo  mètres  du 
HoDt-Valérien  !  Il  est  vrai  qu'on  lui  donnera  un  appui  à  Mari  y  ;  mais  cet  appui  sera 
Score  à  9,000  mètres.  Est-ce  que  vous  croyez  qu'un  ennemi  vigoureux  ne  saura  pas 
mtourer  cet  ouvrage,  l'enlever  peut-être  ? 

On  me  dit  :  Mais  nous  résisterons  !  C'est  vrai ,  et  on  peut  en  dire  autant  pour 

tous  les  ouvrages.  Mais  à  quelles  conditions  croyez-vous  pouvoir  les  soutenir  ?  C'est 

Hec  des  forts  à  Saint-Cyr,  au  Trou-d'Enfer,  c'est-à-dire  à  Marly,  au  Haut-Buc,  à 

filleras,à  Palaiseau ,  etc.  Eh  bien  !  savcz-vous  quelle  somme  on  propose  de  dépenser 

Conventions.  2  5 


k  Saint-Cjr. 


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386  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

M.  Thiers.  ià  ?  J'en  ai  fait  Taddition  :  Châtillon,  Butle-Chaumont,  Palaiseau  et  annexes,  Vili^ 
ras,  Haut-BuCf  Saint-Cyr  et  annexes  «  Marly,  Saint&Jainmeet  Aigremont,  tveei« 
terrains,  33  ou  a4  millions! 

Si  cela  était  contesté,  il  faudrait  contester  les  assertions  de  M.  le  rapporteur; car 
ce  sont  les  chiffres  qu*il  a  fournis  lui-même.  Moi  je  dis  que  c*est  beaucoup  plus 
que  33  ou  34  millions,  et  vous  allez  le  voir.  II  serait  de  Timprudence  la  plus  désas- 
treuse de  ne  rien  faire  derrière  cette  ligne-là  ;  car  les  ouvrages  intermédiaires ,  conmv 
le  Haut-Buc ,  Villeras,  sont  des  ouvrages  très-faibles ,  de  très-peu  de  valeur.  Or,  dam 
quelle  hypothèse  faut-il  vous  placer  ?  Et  ceci  est  un  point  très-important  sur  lequel 
j'appelle  toute  votre  sollicitude. 

L*ennemi ,  quand  il  sera  devant  Paris,  quand  il  sera  arrivé  jusque-là  et  qu'il  vou- 
dra résoudre  sérieusement  la  question ,  Tennemi  fera  des  efforts  désespérés.  Il  n'en 
a  pas  tenté  sur  nos  forts,  parce  qu'ils  avaient  Tappui  de  f  enceinte  et  que  les  atta- 
quer, c'était  risquer,  avec  le  danger  d'échouer,  la  grande  attaque  de  Paris.  Mais 
quand  il  ne  s'agira  que  d'attaquer  un  ouvrage,  l'ennemi  ne  s'exposera  pas  autant: 
ce  n'est  plus  toute  la  question  qu'il  voudra  résoudre  à  la  fois,  ce  ne  seniqu«le 
commencement  de  la  question.  Il  pourra  donc  faire  là  de  grands  efforts. 

Savez-vous  quelle  était  notre  préoccupation  au  Conseil  de  défense  ?  C'était  cell^-à. 
et  je  dirai,  quant  à  moi,  quelle  me  persécutait.  Je  disais  :  Mais,  si  l'ennemi  faisait 
la  tentative  que  voici,  s'il  voulait  prendre  chacun  des  forts  l'un  après  l'autre;», 
avec  la  puissance  de  l'artillerie  actuelle  il  déployait  deux  ou  trois  cents  bouches  i 
feu;  s'il  jetait  en  avant  5o,ooo  hommes,  —  et  il  en  avait  3oo,ooo,— si,  en  con- 
servant la  ligne  d'investissement,  il  portait  sur  chacun  de  nos  forts,  fun  apro 
l'autre,  ces  5o,ooo  hommes,  qu'arriverait-il  P  I 

Je  disais  cela  devant  des  officiers  qui  devaient  faire  partie  de  la  future  garnisoc 
de  Parb,  des  officiers  de  terre  et  de  mer.  Puis  je  les  ai  conduits  à  ce  fort  d'fss}. 
dont  la  destruction  nous  a  permis  d'arracher  Paris  à  la  Conomune;  et  là,  je  leurii 
demandé  si  l'ennemi  employait  ce  système  d'attaquer  les  forts  Tun  après  laotre. 
s'il  en  enlevait  deux  ou  trois,  l'enceinte  tombant  à  la  merci  de  l'assi^eant  Je  leur 
ai  demandé  qu'est-ce  qui  arriverait  P 

J'ai  vu  chez  eux  une  vive  anxiété;  quanta  la  mienne,  elle  était  très-grande.  Maj$l 
enGn  il  y  avait  toujours  cette  ressource  :  l'enceinte  est  derrière  ;  on  ne  peut  atta- 
quer l'ouvrage  que  par  un  des  fronts  ;  la  garnison  en  sera  sans  cesse  renoufelèe.     I 

J'ai  omis  tout  à  l'heure  le  nom  du  fort  qui  était  en  avant  dé  Strasbourg  :  c»'-  \ 
le  fort  de  Kehl.  Le  fort  de  Kehl  a  tenu  plusieurs  mois  devant  l'archidoc  Giariesi 
victorieux  avec  i5o,ooa- hommes,  parce  que  tous  les  trois  ou  qaatre  jours  on 
vêlait  la  garnison. 

Eh  bien!  me  disait-on,  et  je  me  disais  à  moi-même  :  on  ferait  ce  qu'on  a  &it 
Kehl  I  On  porterait  des  vivres,  on  porterait  des  munitions  dans  les  forts.  Mais  si  le 
hommes  ont  une  certaine  somme  d'énergie  à  déployer,  elle  n'est  pas  illimitée.  Lorsqil 
i,300  ou  i,5oo  hommes  sont  restés  sous  le  feu  de  l'ennemi,  sous  un  feu  temblei 
pendant  trois  ou  quatre  jours,  il  faut  changer  la  garnison.  Nous  ferons  cela,  disait* 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  387 

on;  nous  changerons  la  garnison,  nous  porterons  des  munitions,  nous  soutiendrons        M.  Tbien. 
i  ouvrage.  Soit  !  mais  quand  il  faudra  traverser  cinq ,  six  ou  huit  iieues  pour  aller 
ao  secours  de  Yun  des  forts ,  vous  croyez  qu*il  ne  sera  pas  entouré  par  5o,ooo  ou 
8o,ooo  hommes,  s* il  le  faut? 

Quand  on  a  aoo.ooo  ou  3oo,ooo  ou  4oo,ooo  hommes  autour  de  P%ris,  est-ce 
que  TOUS  croyez  qu'on  ne  peut  pas  accabler  un  fort  comme  nous  avons  accablé  celui 
d'Issy? 

On  a  parlé  de  TartQlerie  à  grande  portée;  ce  n est  pas  elle  qui,  dans  ce  cas- là, 
produit  les  effets  les  plus  redoutables,  parce  que  la  grande  portée  nest  pas  toujours 
la  portée  eilicace;  mab  avec  fartillerie  de  7  qui  porte  aujourd'hui  à  5,ooo  ou 
6,000  mètres,  si  Ton  amenait  cent  bouches  à  feu  devant  un  de  ces  forts,  il  serait 
bien  douteux  qu*il  résistât.  Et  enfin,  si  5o,ooo  hommes  ne  suffisent  pas,  Tennemi 
serait  bien  sot  de  ne  pas  y  porter  80,000  ou  100,000  hommes. 

Vous  livreriez  une  bataiUe  autour,  soit;  mais  îl  ne  serait  pas  besoin  de  forts  pour 
la  livrer.  Et  puis  si  de  telles  défenses  étaient  enlevées ,  Teffet  moral  serait  désastreux. 
Et  devant  cette  crainte ,  ce  danger  de  voir  une  ligne  aussi  étendue ,  aussi  éloignée 
de  fenceinte,  forcée  par  un  effort  énergique  de  Tennemi,  en  deçà  de  cette  ligne, 
jetée  en  avant  à  4«  5,  6  lieues  de  votre  portée,  vous  ne  mettriez  rien  derrière,  vous 
ne  feriez  pas  une  ligne  de  forts  I  Cela  serait  imprudent,  je  dirai  même  insensé.  La 
iigne  forcée ,  Tennemi  est  sur  les  hauteurs  de  Saint-Cloud  et  Paris  est  à  sa  merci. 

Ce  système,  à  mon  avis,  est  donc  un  système  peu  raisonnable.  Pourquoi  cette 
idée  de  se  mettre  très-avant,  très  au  loin,  quand  on  avait  la  vallée  de  la  Bièvre,  qui 
est  un  ravin  large,  profond,  fangeux,  dans  lequel,  si  Ton  était  obligé  de  repasser, 
surtout  si  Ton  était  défait,  on  serait  bien  embarrassé?  Au  lieu  de  se  protéger  de 
cette  ligne,  ce  qui  était  bien  simple,  on  a  trouvé  plus  habile  de  se  couvrir  en  allant 
plus  loin.  Hais  si  vous  aviez  un  échec  le  long  de  cette  vallée  de  la  Bièvre  et  que 
vous  fussiez  jetés  dedans,  ce  serait  un  désastre.  Vous  aviez  donc  la  Bièvre  pour  vous; 
et  dans  le  désir  d*aller  plus  loin,  vous  lavez  mise  contre  vous.  Vous  êtes  allés  vous 
placer  au  delà  de  la  Bièvre.  J  avoue  que  je  ne  comprends  pas  pourquoi ,  et  je  ne  con- 
nais pas  d'exemple  d*une  défense  ainsi  entendue. 

Pour  juger  une  pareille  faute,  il  ne  faut  pas  de  grandes  connaissances  militaires  : 
quand  on  a  un  fossé  pour  se  protéger,  je  n*ai  jamais  vu  qu'on  se  mît  au  delà  de  ce 
fossé.  Non,  on  se  met  en  deçà  et  on  se  couvre  de  Tobstacle.  (Très-bien  !  très-bien  ! 
à  gauche.) 

Ainsi  vous  proposez  de  créerune  ligne  qui  aura ,  à  une  extrémité ,  Saint-Cyr,  placé  à 
ii,ooo mètres  de  tout  appui,  et  à  Tautre  extrémité,  Palaiseau,  placé  à  ia,ooo  mètres 
de  deux  ou  trois  points  d^appui  pour  le  soutenir,  ayant,  de  plus,  la  Bièvre  derrière 
lui,  au  lieu  de  Tavoir  devant. 

Et  puis,  derrière  ces  points  on  peut  passer;  car  il  y  a  des  pays  très-fourrés,  dans 
lesquels  vos  feux  ne  peuvent  pas  arriver.  L*ennemi  pourrait  arriver  entre  cette  ligne 
première  et  la  ligne  de  nos  forts ,  à  moins  que ,  —  ce  qui  est  possible ,  —  vous  ne 
fissiez  une  suite  de  nouveaux  forts  après  la  première  ligne. 


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faire  k  l'oueil 
de  Paria. 


388  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

I 

M.  Tbien.  En  effet,  des  forts  sont  indiqués  sur  le  plan  que  j'ai  là  sous  les  yeux.  Ce  plau 

n'est  pas  celui  de  la  Commission,  mais  il  est  à  peu  près  semblable  au  sien;  il  émaoe 
d'officiers  très-accrédités.  Tout  le  monde  a  songé  à  placer  derrière  cette  {«mière 
lif^ne  si  avancée  une  seconde  ligne  de  forts,  afin  que  si  Tennemî  parvenait  à  foirer 
la  premier^  ligne,  il  ne  fut  pas  tout  de  suite  sous  Paris.  Or,  si  vous  faites  à  Sévr» 
et  à  Garches  quelques  ouvrages,  ce  nest  plus  20  ou  33  millions,  mais  3o  oii 
3q  millions  qu'il  faudra. 

Ainsi,  pour  Thonncur  de  la  grande  ligne  de  fouest,  il  vous  en  coûtera  3o rm 
Sa  millions,  à  moins  que  vous  ne  vouliez  pas ,  —  ce  qui  serait  la  plus  grandodis 
imprudences ,  —  la  doubler  par  des  ouvmges  par  derrière  qui ,  dans  le  cas  où  la  lij:iii' 
principale  serait  forcée,  pourraient  couvrir  notre  refraite. 

Je  trouve  tout  cela,  je  le  répète,  peu  raisonnable. 
Ce  qu'il  faat  Ëst-ce  à  dirc  qu'il  ne  faille  rien  faire  à  l'ouest  ?  Non,  et  je  suis  persuadé  que.  sur 

ce  plateau  de  Cbâtillon ,  il  faudra  certainement  faire  un  ouvrage;  je  ne  dis  pas  où  ii  b 
dra  le  mettre,  mais  il  faudra  qu'il  y  en  ait  un  considérable;  c'est  aux  ingénieur 
de  bien  choisir  ce  point. 

Tl  en  faudra  un  également  sur  les  hauteurs  de  Sèvres,  un  peu  n  droite,  un  peu â 
gauche,  c'est  une  question  de  détail  que  nous  ne  pouvons  pas  discuter  ici. 

A  Garches  il  faudra  aussi  un  ouvrage,  il  le  faudra  parce  que  Garches  fenr? 
la  porte  par  laquelle  nous  sommes  entrés  dans  Paris;  il  faul  la  fermer,  je  le  con- 
cède. 

Puis  il  y  a  une  autre  raison  pour  fortifier  Garches  :  c'est  qu'il  faul  défendre  It 
Mont-Valérien  ;  c'est  là  toute  la  position  de  Paris.  Aussi ,  lorsque  je  négociais  un 
armistice  à  Versailles,  dans  ces  temps  douloureux,  ce  que  Tennemi  demandiit 
le  plus  à  avoir  comme  gage  de  notre  intention  de  signer  la  paix ,  c'était  le  Moni- 
Valérien.  En  effet,  c'est  le  point  le  plus  important  de  notre  ligne  de  défense.  (Ru 
meurs  diverses.) 

Je  vais  avoir  fini,  Messieurs. . .  (Parlez!  parlez!) 
Le  Le  Mont-Valérien,  si  précieux,  sur  le  revers  du  côté  de  Paris,  est  inabordable; 

on  ne  pourrait  ouvrir  la  tranchée,  on  ne  pourrait  en  venir  à  bout;  mais  on  pumii 
faire  ce  qu'on  a  fait  au  fort  de  Burgos  sous  l'Empire,  le  prendre  par  la  croDpe«w 
par  les  derrières;  il  serait  possible  d'aborder,  d'essayer  une  attaque.  L  ouvrage  de 
Garches  aurait  donc ,  outre  l'avantage  de  couvrir  Paris  et  de  fermer  la  porte  par 
laquelle  nous  y  sommes  entrés,  cet  autre  avantage  de  rendre  une  attaque  sur  l( 
Mont-Valérien  impossible,  et  enfin  permettrait  de  s'approcher  autant  que  pas- 
sible des  positions  qui  commandent  le  cours  de  la  Seine  du  côté  de  Buzeo^-al.  U 
ouvrage  à  Marly,  par  exemple,  serait  parfaitement  conçu;  un  ouvrage  à  Marly, se 
reliant  avec  Garches,  Sèvres  et,  plus  loin,  le  plateau  de  Cbâtillon.  Je  dis  que  vous 
dvez  là  des  ouvrages  assez  près  de  Paris  pour  qu'ils  soient  soutenus,  trop  près  de 
Paris  pour  que  l'ennemi  songe  à  les  tourner. 

Or,  là,  avec  9,  10  ou  13  millions  au  plus,  voua  ferez  des  ouvrages  à  l'abri  de 
toute  attaque;  et  vous  aurez,  —  j'espère  que  c'est  là  une  satisfaction  pour  les  plus 


MoDl-Valmen. 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  589 

ambitieux  auteurs  de  projets,  —  des  dépenses  de  1 1  à  12  millions  au  lieu  de  3o  ou        M.  Tbicis. 
^2  qu  on  vous  propose  pour  la  grande  ligne. 

On  nous  dit  que  nous  voulons,  avec  noire  système  restreint,  enfermer  Paris,  en- 
fermer Farmée,  la  mettre  dans  T impossibilité  de  se  déployer,  que  nous  voulons 
exposer  Paris  à  être  bombardé. 

Nonl  nous  voulons  faire  ce  que  Texpérience  a  démontré  nécessaire  et  pas  davan- 
tage. (Approbation  sur  divers  bancs.)  Or  Texpérience  a  démontré  qu'il  fallait  mettre 
Saint-Denis  à  Tabri  des  positions  dominantes,  par  deux  ouvrages:  Tun  à  Sannois, 
l'autre  à  Stains. 

Vous  voulez  vous  déployer  vers  Li  ligne  de  TËst,  qui  serait  la  ligne  de  retraite  do 
l'ennemi.  A  mon  avis,  c'est  un  ouvrage  un  peu  hasardé  que  celui  de  Vaujours; 
mais  soit,  je  Tadmets,  grâce  à  sa  position.  Consacrcz-y  à  millions  au  lieu  de  3  :  j'ac- 
corde Vaujours. 

Vous  voulez,  à  cause  du  passage  de  la  Seine,  vous  voulez  un  ouvrage  à  Ville- 
neuve-Sain t-Georges  I  J'accorde  Viileneuve-Saint-Georges. 

Vous  voulez  un  ouvrage  à  Chàtillon  !  D'accord  :  vous  le  placerez  le  mieux  possible.        ciiiiiUoa 

Cependant  j'ai  quelques  scrupules  a  concéder  Chàtillon  dans  ce  moment;  car 
le  fort  de  Chàtillon ,  suivant  qu'on  voudra  la  grande  ligne  ou  qu'on  voudra  une  ligne 
plus  modeste  et,  h  mon  avis,  plus  elFicace,  pourra  être  placé  un  peu  plus  près  ou 
plus  loin.  Je  serais  d'avis  d'ajourner  Chàtillon,  à  moins  que  nous  n'ayons  la  con- 
Gance  qu'on  ne  sera  pas  influencé  dans  le  choix  de  la  position  par  cette  idée  d'aller 
loin. 

Vous  voulez  le  foil  de  Marly  !  Je  le  concède. 

Mais  vous  n'avez  pas  proposé  Garches.  £h  bien,  Garches  est  plus  important,  parce  Garcho. 
qu'il  couvre  Montretout ,  c'e&t-à-dire  la  porte  par  laquelle  nous  sommes  entrés  dans 
Paris.  Vous  ne  l'avez  pas  voulu,  soit;  mais  je  vous  dis  ceci  :  En  agissant  comme  des 
gens  de  bon  sens ,  il  y  a  des  points  sur  lesquels  nous  sommes  tous  d*accord  :  votons 
ces  points-là.  Les  voici:  Stains,  Vaujours,  Villencuvc-Saint-Georges ,  Marly.  Voilà 
de  quoi  occuper  les  ouvriers  en  ce  moment  où  il  y  a  des  bras  oisifs.  Voilà  quatre 
ouvrages,  cinq,  si  vous  y  comptez  Chàtillon,  que  je  crains,  parce  que  vous  serez  là 
influencés  par  le  désir  de  faire  prévaloir  la  grande  ligne.  Mais  enfm ,  voilà  quatre 
ouvrages  concédés  aujourd'hui,  et  vous  aurez  ce  sentiment,  l'Assemblée  l'aura, 
tout  le  monde  l'aura,  qu'on  fait  une  chose  sur  laquelle  il  n'y  a  pas  deux  avis.  Et 
vous  prendrez, — je  ne  vous  demande  pas  des  années,  —  vous  prendrez  six  semaines 
pour  résoudre  les  autres  questions  si  graves  qui  sont  encore  contestées. 

M.  Thîers  termine  en  disant  que  des  hommes  très-compëtents  par- 
tagent ses  convictions,  et  cite  entre  autres  le  Président  de  la  République 
(M.  le  maréchal  de  Mac-Mahon). 

Le  rapporteur  de  la  Commission,  M.  le  général  de  Cbabaud-Latour, 
repousse  le  sursis  demandé  par  M.  Thici^s,  en  démontrant  que  lelude 
de  la  question  a  été  approfondie,  mûrie  à  tous  les  degrés.  F^a  Commia- 


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de 
Cbabaa(l*Lalonr. 


390  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Lo  geo^.1  sion  de  TAssembiée  a  regretté  de  ne  pas  entendre  les  observations  de 
M.  Tbiers  avant  la  lecture  du  rapport,  mais  ce  n*est  que  le  jour  où  I? 
rapporta  été  lu  et  déposé  quon  a  appris  le  désir  de  M. Tbiers  d'être 
entendu  .par  la  Commission.  M.  le  rapporteur  regarderait  comme  Irès- 
fâcbeux  qu  il  y  eût  un  délai.  Des  travaux  de  cette  nature  doivent  être 
exécutés  dès  qu'ils  sont  annoncés. 

Après  ces  considérations,  M.  le  général  de  Ghabaud-Latour,  entrant 
dans  le  détail  des  objections  soulevées  par  le  système  étendu,  s'exprime 
ainsi  : 

Ce  qai  nous  divise,  c  est  la  seule  question  de  savoir  si  Ton  doit  prendre  ce  qu'on 
appelle  le  système  restreint  pour  le  sud-ouest  de  Paris.  Vous  savez  tous  ce  que  c'est; 
on  i*a  tellement  discuté  devant  vous  que  vous  êtes  parfaitement  au  courant. 

Ce  système  restreint  serait  en  effet  mieux  soutenu  par  les  forts  en  arrière;  mk 
pour  ce  qui  est  de  l'économie,  il  n'y  en  aurait  guère,  car  le  nombre  des  ouvrages  à 
faire  est  à  peu  près  le  même. 

M.  LE  GÉNEfiAL  Charbton.  Il  y  en  a  même  un  de  plus  dans  le  système  restreinL 

M.  Tbibbs.  Non!  non! 

M.  LE  RAPPORTEUR ,  Cil  montrant  un  plan.  Ils  sont  là  tous  indiqués.  Admettons,  i 
vous  voulez,  qu'il  y  en  a  un  de  moins  dans  le  système  restreint 

Au.  banc  de  la  Commission.  Au  contraire,  il  y  en  a  un  de  moins  dans  le  s^stéœe 
étendu. 

M.  LE  RAPPORTEUR.  Mais  sougez  à  la  différence  du  prix  des  expropriations.  Je  sais 
qu'il  y  a  quelques  portions  de  terrain  qui  appartiennent  à  l'Etat;  mais ,  si  vouspreoG 
les  terrains  de  l'Etat,  si  vous  rasez  les  forêts  domaniales,  vous  aurez  causé  un  gniul 
dommage  et  fait  une  véritable  dépense.  Sur  le  tracé  restreint  se  pressent  des  mai- 
sons de  plaisance,  des  parcs,  des  fermes,  etc.  Et  l'achat  sera  bien  autrement coàioi^ 
que  sur  les  plateaux  de  la  Beauce.  En  outre,  le  terrain  est  tellement  découpé,  — il 
n'y  a  qu'à  jeter  les  yeux  sur  la  carte  pour  le  voir,  —  les  vallons  sont  tellement  mal- 
tipliés,  que,  pour  les  voir  et  les  battre,  il  faudra,  outre  les  ouvrages  prindpaai, 
aussi  nombreux  dans  un  système  que  dans  l'autre,  —  mettons-en  un  de  moins,  à 
vous  voulez,  —  des  postes  avancés  nombreux  et  coûteux. 

Je  suis  convaincu,  à  cause  de  la  difficulté,  de  la  cherté  des  expropriations,  qiK 
le  système  restreint  vous  coûterait  à  très-peu  de  chose  près  la  même  somme  que  le 
système  étendu. 

M.  Thiers.  5o  millions  de  moins!  (Murmures  à  droite.) 

M.  LE  GÉNÉRAL  CuARBTON.  &oo,ooo  francs  de  plus,  sans  compter  les  acquisitions. 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  391 

sSoo^ooo  francs  pour  le  système  restreint,  i8  millions  seulement  pour  le  système       Le  giaini 
îndu. 


Chabâud  Lalour. 


M.  LE  RAPPORTBUK.  Puisqu  on  insiste  sur  la  question ,  je  suis  obligé  d'entrer  dans 
lelques  détails  de  plus.. .  (Parlez!  parlez!)  que  je  voulais  épargner  à  l'Assemblée. 

crevais  que  les  raisons  que  j'ai  doqnées  d'une  manière  générale  auraient  pu  suf- 

e.  Je  vais,  pubqu*il  le  faut,  discuter  chiffres  en  mains. 

Voici  les  ouvrages  de  la  ligne  restreinte  :  ligne  d'ouvrages  à  faire  en  premier 

dre  et  première  urgence  : 

Redoute  de  Thiais.  —  Elle  serait  située  dans  la  plaine  entre  la  Seine  et  la 

èvre. 

Redoute  des  Hautes-Bruyères.  —  Elle  existe. 

Fort  de  Châtillon.  j 

Fortin  de  Plessis-Picquel. 

Fort  de  la  Porte-Dauphine. 

Redoute  de  Ghaville. 

Redoute  du  Carrefour  du  Plaidoyer. 

Fort  de  la  Celle-Saint-Cloud. 

Fortin  de  Bougival. 

Je  TOUS  énumère  le  système  intermédiaire ,  un  peu  plus  avancé  que  le  plus  res- 
tint  de  tous,  car  le  système  tout  à  &it  restreint  avait  été  tellement  attaqué,  que  ses 
uteurs  eux-mêmes  avaient  compris  la  nécessité  d'occuper  les  points  que  j'indique, 
e  total  s'élève  à  io,5oo,ooo  francs. 

Un  membre.  Et  M.  Thiers  vient  d'y  ajouter  le  fort  de  Marly. 

M.  LE  RAPPORTEUR.  A  ces  lo  millions  il  faudrait  ajouter  les  8  millions  indiqués 
ar  le  général  auteur  du  projet  pour  la  construction  des  fori^  de  Trappes  et  de  Palai- 
eau.  Donc,  dans  ce  système,  la  dépense  totale  de  la  région  du  sud  de  Châtillon  à 
larly  s  élèverait  à  i8,5oo,ooo  francs,  au  lieu  de  i8  millions;  car  il  y  a  une  chose  à 
emarquer,  c'est  que  les  partisans  du  système  restreint,  ou  du  moins  plusieurs  d'entre 
ux,  reconnaissent  qu*il  serait  indispensable  d'occuper  la  position  de  Palaiseau  et 
oême  celle  de  Trappes ,  c'est-à-dire  de  Saint-Cyr,  —  Trappes  est  un  village  sur  le 
»iateau  de  Saint-Cyr  et  un  peu  en  avant.  Ils  admettent  qu'on  exécutera  d'abord  le 
jstème  dont  je  viens  de  vous  indiquer  les  chiffres,  et  qu'on  fera  en  seconde  urgence 
e  fort  de  Trappes  et  celui  de  Palaiseau. 

Nous  croyons  que  la  position  de  Saint-Cyr,  qui  est  couverte  par  l'étang  de  Saint- 
Quentin  ,  est  préférable  ;  mais  on  ne  craindrait  pas  d'aller  jusqu'à  Trappes ,  parce 
I^  il  y  a  une  différence  de  hauteur  de  quelques  mètres.  Ainsi ,  les  hommes  spéciaux , 
auteurs  du  système  restreint,  admettent  eux-mêmes,  en  seconde  urgence,  la  position 
[Je  Palaiseau  et  celle  de  Saint-Cyr. 

La  différence,  comme  économie,  n'existe  donc  pas,  d'autant  moins  que  le  terrain 
sur  lequel  nous  nous  mettons,  le  plateau  découvert  de  Saint-Cyr  à  Palaiseau,  n'offre 
^uc  des  terres  à  blé,  sans  maisons,  sans  clôture;  il  ne  fournira  pas  d'eau  à  l'ennemi; 


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392 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Le  général 

de 

Chabaad-Latonr. 


Veraanies. 


ii  se  prêtera  admirablement  au  développement  des  feux  de  Tartilierie ,  et  je  dédarv 
que  la  dépense  ne  sera  pas  plus  forle  que  dans  le  système  restreint. 

La  question  de  finances  étant  écartée,  il  reste  à  comparer  les  avantages  et  Itf* 
inconvénients  militaires  des  deux  positions.  Ëh  bien!  le  système  restreint,  mèmt^ 
dans  sa  modification  la  plus  avancée ,  n*a  pas  occupé  le  point  principal  du  terrain 
qu  il  veut  défendre ,  c'est-à-dire  le  moulin  de  Picardie ,  qui  est  le  sommet  de  larélf 
du  massif  entre  Versailles  et  Paris;  on  ne  Ta  pas  indiquée,  et  je  le  comprends,  parce 
qu'elle  se  trouve  tout  à  fait  dans  les  faubourgs  de  Versailles.  De  cette  position  qu'il 
serait  absolument  nécessaire  d'occuper,  en  cas  de  siège,  pour  ne  pas  permeUreà 
Tennemi  de  saisir  ce  point  culminant,  on  a  Versailles  sous  son  feu,  à  quelques cen 
taines  de  mètres.  Jardy  et  les  positions  voisines  indiquées  par  le  projet  restreiot 
tiennent  aussi  Versailles  sous  leur  canon. 

L'honorable  M.  Thiers  n'a  pas  parlé  de  Versailles,  et  cependant,  avec  le  svslèmc 
restreint,  on  arrive  presque  au-dessus  de  Versailles,  qui  se  trouve  a  la  fois  sous  le 
canon  de  vos  défenses  et  sous  le  canon  de  l'assaillant  placé  en  face  de  vous.  L  enoemi 
s'emparera  certainement  du  plateau  de  Satory,  du  parc  de  Versailles,  et  lavillt, 
champ  de  bataille  des  deux  armées ,  sera  vouée  à  une  ruine  certaine. 

On  a  parlé  de  l'investissement.  On  ne  gagne  presque  rien  sous  ce  rapport  avec  k 
système  restreint.  L'investissement  sera  à  peu  près  ce  qu'il  a  été,  car  l'ennemi poum 
occuper  les  bois  de  Verrières ,  les  bois  des  Gonard  ;  il  pourra  occuper  les  posiiioo? 
de  Louveciennes  et  de  Beauregard.  De  sorte  que  si  l'on  veut  déboucher,  —  car  op 
admet  qu'il  faut  une  certaine  activité  dans  la  défense,  —  on  ne  sera  pas  plus  heu- 
reux qu'on  ne  l'a  été  sur  les  rives  de  la  Marne  et  à  Buzenval.  L'ennemi  occupant  do 
positions  comme  celles  de  Verrières,  de  Louveciennes,  du  boLs  des  GonanLs,  le 
plateau  de  Saint-Cyr,  vous  ne  pourrez  pas  faire  un  seul  mouvement. 

M.  Thiers  nous  a  dit  que  nous  nous  mettions  en  avant  d'un  fossé.  C'est  qu'en  dor< 
mettant  en  avant,  nous  avons  des  vues  que  nous  n'aurions  pas  eues  derrière. ft 
que  ce  fossé  a  une  grande  importance  pour  nous.  C'est  ensuite  que  ce  prétendu 
fossé  contient ,  couvre  et  protège  le  chemin  de  fer  de  ceinture  à  l'aide  duquel  noos 
pourrions  exécuter  facilement  tous  les  mouvements  nécessaires ,  soit  pour  ia  déicn- 
sivc,  soit  pour  l'offensive.  (Vive  approbation  sur  un  grand  nombre  de  bancs.) 

Ali  !  si  la  Bièvre  était  le  Rhin ,  s'il  s*agissait  de  la  rive  droite  ou  de  la  rive  gauche 
du  Rhin,  la  question  serait  très-grave;  mais  la  Bièvre  est  à  peine  un  ruisseau.  < 
peine  un  fossé,  et  la  comparaison  avec  le  Rhin  n'est^pas  possible.  Et  encore, quan-l 
même  il  s'agirait  de  ce  fleuve ,  aurions-nous  un  si  grand  avantage  à  n'occuper  <|ut^ 
la  rive  gauche,  ne  vaudrait-il  pas  mieux  occuper,  au  moins  par  im  fort  ou  deui.lî 
rive  ennemie? On  cherche  toujours,  quand  on  a  un  fleuve  pour  frontière,  à  posséder 
sur  l'autre  rive,  ce  que  l'on  appelle  une  tète  de  pont,  pour  être  maître  du  passage. 
et  pouvoir  prendre  au  besoin  l'offensive. 

Messieurs,  toutes  ces  questions  ont  été  étudiées.  Si  nous  avions  laisse  la  Bièvre 
devant  nous,  nous  aurions  perdu  le  chemin  de  fer  de  ceinture  extérieure,  un  de^ 
éléments  principaux  de  la  défense  de  Paris.  Nous  aurions  débouché,  après  avoir 


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de 
C  h  abaudoLatoo  r. 


LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  393 

soutenu  une  lulie  acharnée  sur  les  ruines  de  Versailles  et  pour  passer  la  Bièvre ,  dont       L«  général 
rennemi  aurait  occupé  fortement  la  rive  droite,  nous  aurions  eu  à  enlever  sous  son 
feu  les  coteaux  dont  nous  vous  proposons  de  nous  assurer  dès  à  présent  la  posses- 
sion. Il  y  avait  là  bien  des  raisons  pour  nous  et  des  raisons  très-importantes. 

Voulez-vous  ne  pas  déboucher,  voulez-vous  vous  renfermer  dans  la  défense  pas- 
sive? Soit;  retirez-vous  encore;  mais  si  vous  voulez  que  Tannée  de  Paris  puisse  avoir 
une  action  offensive  et  tendre  la  main  à  une  armée  de  secours,  donnez-lui  les  moyens 
de  déboucher  et  faites  que  les  soldats  ne  soient  pas  arrêtés  au  moment  de  se  mettre 
en  marche.  Et  permettez-moi  d'insister,  car  il  y  a  ici  une  considération  bien  grave 
à  vous  soumettre. 

L*honorable  M.  Tbiers  vous  a  dit,  avec  raison,  je  fai  reconnu,  que  le  système 
qu  il  défend  nous  assurait  de  vastes  emplacements  où  Ton  pourrait  faire  camper  des 
troupes.  C*est  vrai ,  ce  sera  vrai  surtout  si  nous  occupons  Cormeilles ,  ce  qui  nous 
assurera  les  presqu'îles  de  Houilles  et  de  Gennevilliers. 

Mais  quel  est  le  point  où  il  est  le  plus  important  de  pouvoir  tenter  une  opération 
de  sortie?  Cest  évidemment  celui  où  nous  devrons  chercher  notre  ravitaillement, 
cc5t  celui  par  où  nous  pourrons  espérer  voir  arriver  une  armée  de  secours  du  côté 
du  sud,  en  avant  de  Versailles,  sur  la  ligne  de  Saint-Cyr  et  de  Palaiseau.  Cest  là 
qu  il  faut  faire  camper  vos  troupes,  sous  la  main  du  général,  à  portée  du  champ  de 
bataille,  pour  que,  si  Toccasion  se  présente,  les  chefs  puissent  en  profiter.  Combien 
sera-t-ilplus  difficile  de  profiler  des  occasions,  si  Tarmée  se  trouve  campée  au  loin,  de 
Tautre  côté  de  la  Seine! 

Cest  une  chose  difficile.  Messieurs,  que  d'exécuter  des  passages  de  rivière,  nous 
l'avons  vu  à  Metz  et  sur  la  Marne.  La  crue  de  la  Marne,  lors  de  l'affaire  de  Cham- 
pigny,  a  relardé  de  vingt-quatre  heures  la  tentative  du  général  Ducrot  et  du  général 
Trochu,  retard  qui  a  permis  à  l'ennemi  d'avancer  toutes  ses  troupes  sur  le  champ  de 
bataille.  Cela  est  vrai  pour  les  passages  de  rivière  devant  l'ennemi ,  sur  des  ponts 
jetés  avec  des  bateaux  militaires.  Cela  est  vrai  encore  pour  le  passage  des  ponts  per- 
manents. On  l'a  vu  le  jour  de  Buzenval.  Le  général  Ducrotj  devait  être  vers  les  6 
ou  7  heures  du  matin  sur  le  champ  de  bataille.  Quand  il  arriva  pour  passer  sur  le 
pont  de  Neuilly,  où  il  allait  donner  le  signal  du  combat,  il  trouva  le  pont  de  Neuilly 
encombré  d'hommes,  de  voitures  et  de  tous  les  attirails  d'une  sortie  de  nuit,  car  les 
troupes  avaient  marché  toute  la  nuit.  Il  n'a  pas  pu  arriver  à  temps ,  malgré  des  ef- 
forts dont  son  énergie  vous  donne  la  mesure. 

Il  est  donc  extrêmement  important,  si  on  a  la  chance  de  tenter  une  opération 
heureuse  de  sortie  ou  de  ravitaillement,  d'avoir  les  troupes  sous  la  main  et  de  n'avoir 
pas  à  leur  faire  franchir  une  rivière. 

Ceci  posé,  la  sécurité  des  troupes  qui  camperont  à  portée  de  ce  plateau  est  une 
chose  très-importante.  Si  vous  n'occupez  que  la  ligne  restreinte,  Paris  sera  préservé 
du  bombardement,  c'est  vrai,  mais  l'intérieur  de  vos  campements  ne  sera  pas  pré- 
servé; lennemi,  occupant  les  points  que  nous  vous  proposons  aujourd'hui  d'occuper, 
bombardera  l'intérieur  entre  votre  ligne' de  forts  et  la  rivière  de  la  Seine.  Il  ne  sera 


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394  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

L»  gonini  plus  potsible  de  masser  là  des  troupes  et  de  les  préparer  à  une  action  offenÛTe,  el 
*  pour  cela  il  faut  qu  elles  soient  sous  la  main  du  général  plusieurs  jours  à  Tavance. 

Cest  là  une  considération  générale  qui  nous  a  donné  la  certitude  que  nons  étiom 
dans  la  vérité  en  vous  proposant  d'occuper  la  ligne  de  Saint-Cyr  à  Palaiseau  avec  la 
Bièvre  et  le  chemin  de  fer  de  ceinture.  C  est  là  la  clef  de  la  défense,  autrement  oo 
vouerait  Versailles  à  une  ruine  certaine. 

Voilà  les  raisons  qui  ont  décidé  la  Commission  de  Tannée,  après  le  Comité  des 
fortifications,  après  le  Comité  de  défense,  à  preiâire  la  ligne  de  Palaiseau  à  Saiot- 
Cyr. 

M.  de  Ghabaud-Latour  termine  en  demandant  que  TAssemblée  dé- 
cide la  solution  d'une  question  qui  est  de  la  dernière  urgence. 

M.  Tkien.  M.  Thiers  répHque  en  insistant  d'abord  sur  la  grandeur  des  dépensfê 

que  peut  entraîner  la  voie  dans  laquelle  on  propose  de  s  engager.  Puis, 
abordant  de  nouveau  le  côté  technique  des  questions,  il  dit  : 

11  y  a  peut-être,  je  ne  le  méconnais  pas,  un  certain  avantage  à  avoir  le  fort  de 
Villeneuve-Saint-Georges  pour  commander  le  passage  de  la  Seine  ;  il  j  a  peut-être 
un  certain  avantage  à  avoir  la  position  de  Vaujours.  Je  vous  concède  cela,  liais  il  t 
a  ici  des  hommes  du  métier  qui  sont  contraires  à  votre  projet,  et  qui  me  dbent: 
Mais  noni  Vaujours  est  trop  loin!  Villeneuve-Sainl-Georges  est  trop  loioi  Je  vous 
fais  cette  concession;  mais  comme  vous  dites  que  la  dépense  est  la  même,  je  vais 
vous  prouver  que  la  différence  est  énorme. 

D*abord ,  pour  Saint-Denis ,  vous  demandez  les  forts  de  Cormeiiles  et  de  Montii- 
gnon  ;  vous  n*osez  pas  dire  que  vous  désirez  Écouen  ;  mais  il  est  marqué  sur  le  plan. 
et  il  vous  faut  Stains.  Tout  cela  coûtera  au  moins  une  douzaine  de  millions! 

J'ai  entendu  dire  dans  toutes  les  discussions ,  ce  qui  a  fait  sourire  vraiment  les  gens 
de  bon  sens. . .  (Exclamations  au  banc  de  la  Commission.  —  Rumeurs  à  droite.) 

Je  demande  pardon  à  M.  le  rapporteur,  ce  n*est  pas  à  ses  paroles  que  j'applique 
ceci.  Je  dis' que  dans, les  discussions  très-vives  auxquelles  j'ai  assisté,  j'ai  entendu 
dire  :  Mais  telle  position  est  dominée  ;  vos  forts  de  Test  sont  dominés  du  côté  de 
Montfermeil  et  de  Vaujours  !  Il  ûiut  faire  là  des  ouvrages. 

J'ai  entendu  des  ingénieurs  fort  sensés  dire  :  Si  vous  voulez  faire  a  lieues,  vous 
trouverez  encore  des  positions  dominantes;  Stains  est  une  position  qui  est  dominée. 
On  a  fait  alors  ce  raisonnement:  il  faut  aller  plus  loin,  à  Écouen;  mais  Ecouen esl 
dominé  !  Allez  alors  à  Montlignon  :  c  est  dominé  aussi  !  Alors ,  allez  à  Cormeiiles. 
(Exclamation  à  droite.)  De  point  doibinant  en  point  dominant,  on  était  conduit  à 
des  distances  immenses  ,  de  manière  qu  on  ne  savait  plus  où  fixer  la  limite. 

J'indique  Sannois;  c'est  aux  gens  du  métier  d'en  décider,  et  je  m'adresse  » 
M.  le  général  de  Chabaud-Latour,  qui  a  une  grande  connaissance  de  son  état;  il 
sait  très-bien  ce  qu*il  y  a  de  sérieux  dans  la  portée  et  dans  l'avantage  des  points  do- 
minants. Je  lui  demande  s'il  croit  que,  pour  battre  Sannois,  ou  pour  le  faire  taire. 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  395 

comme  od  dit  dans  le  langage  du  métier,  ou  pour  embarrasser  Stains ,  les  élran-        m.  Thien. 
gers,  Tennemî  irait  à  Cormeilles  pour  y  faire  des  travaux  et  y  établir  des  batte- 
ries; je  demande  ce  qu'il  leur  faudrait  de  temps  pour  établir  une  batterie  de  vingt 
bouches  à  feu. . . 

M.  LB  GENERAL  Chareton  et  M.  lb  COMTE  OcTAVE  DE  Bastard.  Quarante-buît 
heures. 
M.  Tbiers.  Quarante-huit  heures  ?. . . 

M.  le  général  Chareton.  En  trente-six  heures  nous  avons  établi  des  batteries 
en  sacs  à  terre,  de  six  bouches  à  feu,  à  Taide  d'un  petit  nombre  d'hommes. 

M.  TuiERS.  Pour  établir  les  batteries  de  MonI retout  nous  avons  employé  huit 
jours,  et  Ton  demandait  un  mois.  C'étaient  des  ouvrages  de  campagne.  Est-ce  que  vous 
monterez  des  obusîers  de  19  centimètres,  comme  nous  en  avions  au  Mont-Va- 
lérien? 

M.  LE  GENERAL  Chareton.  11  n*y  a  pas  à  kilomètres. 

M.  LE  coMTB  Octave  de  Bastard.  Des  pièces  d'artillerie  de  campagne  suflBraient. 

M.  Thiers.  Mais,  est-ce  qu'à  6,000  mètres  vous  avez  un  tir  sufljsamment  éner- 
gique? •  ' 

M.  LE  RAPPORTEUR.  Il  n'y  en  a  pas  A,ooo. 

M.  Thiers.  On  est  resté  à  des  positions  dominées  à  ces  distances-là.  Alors,  où 
voules-vous  aller? Il  vous  faut  preudre  Écouen  aussi;  alors  c'est  i5  millions;  et 
d'encore  en  encore,  vous  êtes  conduits  à  des  exagérations  qui  ne  sont  pas  sou- 
tenables. 

Mais  voici  ce  que  j'appelle  agir  avec  bon  sens.  On  fait  le  nécessaire.  Demandez  à 
i amiral  Pothuau  :  il  recevait  bien  des  boulets!  (Exclamations  à  droite  et  au  centre.) 
Est-ce  qa*il  a  évacué  pour  cela?  £lst-ce  qu'on  évacue  une  position  parce  qu'elle 
est  dominée  à  nne  certaine  distance  ?  Est-ce  que  nous  avons  évacué  les  forts  de 
l'Ouest?  Cependant  l'amiral  Pothuau  recevait  des  obus  :  est-ce  que  nous  avons  évacué 
pour  cela?  Est-ce  que  ceux  qui  occupaient  le  fort  d'Issy  l'ont  livré  tout  de  suite? 
Non.  Sevez-voQs  quand  ils  l'ont  livré  i*  Quand,  avec  notre  artillerie,  nous  avons  en- 
foncé les  casemates. 

Est-ce  que  l'ennemi  pourrait,  à  cette  distance,  faire  ce  que  nous  avons  fait  à  a  ki- 
lomètres? C'est  impossible.  Dire  que  parce  qu'une  position  est  dominée ,  elle  est  inte- 
nable, ce  n  est  pas  dire  nne  chose  qui  véritablement  soit  admise  par  les  militaires. 

Saint-Denis,  après  tout,  a-t-il  été  accablé,  Saint-Denis  qui  n'était  couvert  d'aucun 
côté?  Quand  il  aura  des  forts,  l'un  à  Sannois,  l'autre  à  Stains,  vous  croyez  qu  il  ne 
sera  pas  en  meilleure  position,  et  qu'il  se  rendra,  lorsqu'il  ne  s'est  pas  rendu 
quand  il  était  ouvert  de  toute  façon  ? 

Eh  bien!  voos  êtes  placés  en  face  d'une  dépense  de  6  millons;  et  certainement, 
si  Ion  fait  tout  ce  que  vous  dites  là,  la  dépense  s'élèvera  à  12  ou  1 5  millions. 


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396  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

M.  Thiers.'  Vous  dites  quHl  n  y  a  pas  de  différences  ;  mais  à  tous  moraenls  je  vous  en  mon 

trerai. 

Maintenant  vous  me  dites  que  moi-même  je  consens  à  aller  bien  loin  en  allant  » 
Vaujours  et  à  Vîlleneuve-Saint-Georges. 

M.  LE  GÉNÉRAL  BiLLOT.  Un  peu  loin,  ouil 

M.  Thibrs.  Je  le  fais  beaucoup  par  condescendance;  mais,  je  le  reconnais,  il  ne 
peut  y  avoir  ici  d^affiiires  de  complaisance.  Je  reconnais  que  le  plateau  d'Avron.qae 
l'ennemi  a  occupé,  ne  sera  plus  occupable  quand  vous  aurez  Vaujours. 

M.  LE  MARQUIS  DE  LA  RoGHETHULON.  Il  ne  Ta  jamais  occupé!  il  na  pas  pu  le 
garder. 

M.  Thiers.  J*ai  commis  une  erreur  de  détail ,  mais  pas  du  tout  une  erreur  de  £ùL 

C'est  parce  que,  sur  le  plateau  d*Avron,  nous  avons  éprouvé  un  écbec  fâcheoi 
queje  demande  Vaujours;  car  alors  le  plateau  d'Avron ,  étant  protégé,  ne  sera  plus 
menacé. 

Je  me  suis  trompé  en  disant  que  Tennemi  avait  occupé  le  plateau  d*Avron;jt 
voulais  dire  que  le  plateau  d' Avron ,  qui  était  intenable ,  devenait  ainsi  parfaitemeDt 
tenable. 

Maintenant  Villeneuve-Saint-Georges.  Oui,  cest  très-loin.  On  me  dit  que  je  uii^ 
loin  à  lo  kilomètres ,  lorsque  vous  mettez  votre  ligne  à  Saint-Cyr,  a  i5  kilomètres! 
Tantôt  vous  vous  servez  de  la  proximité ,  tantôt  de  la  distance.  Je  mets  Villeneuve- 
Sain  t-Georges,  non  pour  vous  complaire,  mais  parce  que  le  passage  de  la  Sciocà 
une  grande  importance.  A  lo  kilomètres,  il  y  a  nécessité  de  protéger  à  VillencuTe- 
Saint- Georges  le  passage  de  la  Seine.  Je  vous  demande  inème  d'y  consacrer  6  mil- 
lions au  lieu  de  3;  car  je  suis  d'avis  de  faire  à  Villeneuve-Saint-Georgcs  un  ouvragt 
qui  soit  capable  de  se  soutenir  par  lui-même  sans  secours. 

Il  y  a  une  autre  raison,  —  on  ne  peut  pas  tout  dire,  —  c'est  qu'il  prendrait  à  re- 
vers toutes  les  batteries  de  la  plaine  d'Arcueil,  qui  essayeraient  de  faire  à  nouveau 
le  bombardement  de  Paris.  Vous  seriez  assurés  qu'avec  Viiieneuve-Saint-Geoi^.^ 
vous  pourriez  empêcher  le  bombardement  de  ce  côté. 

Vous  allez  voir  quelle  énorme  différence,  tout  en  faisant  des  concessions,  il  ^  a 
entre  notre  système  restreint  et  voire  système  étendu. 

En  prenant  la  ligne  de  Palaiseau,  vous  me  dites  que  sans  doute  il  serait  bien 
commode  d'avoir  devant  soi  ce  fossé  de  la  Bièvre ,  qui  est  d'un  très-grand  intérêt. 
Je  le  reconnais;  car,  lorsque  Napoléon  détruisit  à  Dresde,  pour  ce  jour-là,  les  ami€€> 
coalisées,  il  les  jeta  dans  une  espèce  de  ravin  qui  n  était  pas  plus  important  que  ii 
Bièvre. 

Vous  voulez  vous  mettre  au  bord  de  la  Bièvre.  Je  vous  dis  qu'il  serait  bien  plus 
simple  de  mettre  le  fossé  pour  soi  que  de  le  mettre  contre  soi.  Les  militaires  savent 
très-bien  qu'on  ne  se  bat  pas  avec  un  obstacle  derrière  soi.  Si  vous  y  mettez  tlf 
bonnes  troupes,  je  vous  dirai  qit  il  vaut  mieux  que  vos  soldats  tiennent  la  cam- 


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LOI  DU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  397 

paj^o  ;  maïs  si  vous  n  y  mettez  que  des  troupes  de  demî-valcur,  il  sera  dangereux        w.  Thiew. 
ilo  se  battre  avec  un  fossé  derrière  soi.  (Très-bien!  sur  divers  bancs.) 

Quant  au  chemin  de  fer,  dont  nous  n'avons  pas  parle,  pour  beaucoup  de  nos  col- 
lègues", —  et  chacun  a  le  droit  de  trouver  bon  ou  mauvais  ce  que  dit  l'orateur,  — 
c'est  un  trait  de  lumière  :  nous  n'avions  pas  songé  au  chemin  de  fer. 

Nous  passons  de  l'autre  côté  du  chemin  de  fer.  Cela  parait  un  grand  argument . 
qui,  après  qu'on  y  a  bien  regardé,  semble  peu  décisif. 

Esl-cc  que  vous  croyez  que  le  chemin  de  fer  sera  à  l'ennemi,  parce  que  vous 
serez  ou  devant  ou  derrière  le  fossé  ?  On  le  domine ,  il  passe  sous  vos  yeux.  Est-ce 
que  vous  croyez  que  l'ennemi  viendra  sous  votre  feu  arrêter  le  chemin  de  fer? 
(Certainement!) 

Il  sera  autant  à  vous  quand  vous  serez  derrière  le  fossé  que  quand  vous  serez  de- 
vant. (Très-bien!  très-bien!) 

M.  LE  COLONEL  DE  Chadois.  C'est  absolument  vrai! 

M.  TmERS.  Voilà  l'argument  du  chemin  de  fer  réduit  à  sa  juste  valeur.  Reste        Verwiiie». 
l'argument  de  Versailles  devenu  le  théâtre  de  la  guerre  :  c'est  un  bon  argument. 

Je  n'ai  pas  voté  pour  Versailles,  mais  pour  Paris,  quand  il  s'agissait  du  siège  du 
Gouvernement;  mais  ce  n'est  pas  par  défaut  d'intérêt  pour  Versailles  ni  par  manque 
de  respect  pour  les  grands  et  immortels  souvenirs  qui  s'y  rattachent.  Eh  bien  !  je 
vous  dirai  franchement  qu'un  des  arguments,  quand  on  a  voulu  nous  mettre  à 
Saint-Cyr,  était  que,  pour  moi,  Saint-Cyr  c'était  Versailles;  car  si  le  centre  du  champ 
de  bataille  était  à  Saint-Cyr,  Versailles  ne  résisterait  pas  vingt-quatre  heures.  Cela 
est  clair.  Eh  1  Messieurs ,  je  vous  demande  pardon ,  mais  je  suis  obligé  de  me  servir 
des  expressions  qui  rendent  le  mieux  ma  pensée.  Je  suppose  que  vous  vouliez  vous 
placer,  sur  le  plateau  de  Châtillon,  là  où  les  hommes  raisonnables  voulaient  se 
p]«icer,  sur  un  âcs  points ,  —  il  y  en  a  plusieurs ,  —  qui  sont  indiqués  par  les  ingé- 
nieurs et  qui  sont  occupables. 

11  y  a  le  point  de  hauteur  de  la  butte  de  Picardie.  Il  y  ep  a  d'autres  entre  Pa- 
laiseau  et  Sèvres  ;  on  pourrait  en  occuper  plusieurs.  Mais  si  l'on  avait  eu  trois  de 
ces  ouvrages  pendant  le  siège  contre  les  Prussiens ,  on  eût  été  en  sécurité  parfaite  : 
un  ouvrage  à  Châtillon,  un  du  côté  de  Sèvres,  un  è  Garches,  qui  couvriraient  Paris, 
le  Point-du-Jour,']c  côté  par  lequel  nous  sommes  entrés,  et  qui  couvriraient  les  re- 
vers du  Mont-Valérien.  Jamais  l'ennemi  n'aura  la  folie  de  venir  attaquer  ces  points- 
li.  S'il  s'approchait  de  Garches,  du  côté  du  Mont-Valérien ,  jamais  il  ne  pourrait  y 
tenir.  H  ne  songera  pas  à  attaquer  Châtillon  ni  à  venir  se  placer  au-dessus  de 
Meudon  pour  canonner  Paris ,  parce  que  de  ce  côté  nous  avons  le  fort  d'issy,  qui 
sera  réparé;  il  n'osera  pas  attaquer  de  pareils  lieux  soutenus  par  Issy.  L'ennemi 
cessera  d'attaquer  sur  ce  point-là,  si  nous  avons  un  fort  à  Châtillon,  un  à  Sèvres  et 
un  à  Garches. 

Je  vous  concède  le  fort  de  Marly,  parce  que  ce  fort  relie  le  fort  de  Garches  avec 
la  Seine;  car,  avec  cette  défense-là,  je  vous  le  déclare,  il  n'est  pas  possible  que 


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398  RECONSTITUTION  DE  LA  DEFENSE  NATIONALE. 

M.  Tbiera.       Teanemi  songe  à  aller  attaquer  une  ligne  aussi  forte  et  des  ouvrages  aussi  serrés  et 
sous  le  feu  du  Mont-Valérien. 

Mais  si,  au  contraire,  il  a  devant  lui  cette  ligne  si  avancée  et  le  fort  de  Saint-€yr. 
que  vous  trouvez  assez  dominant  pour  faire  consister  dans  sa  résistance  toutes 
les  forces  de  la  fameuse  ligne  de  Palaiseau,  ce  fort,  ce  sol,  vous  le  trouvez  pro- 
bablement assez  dominant.  Celui  de  Saint>Cyr,  qui  est  bien  peu  dominant,  qui 
offre  bien  peu  d'avantages  comme  position ,  vous  le  trouvez  bon.  Mais  celui  de 
Stains,  qui  est  cependant  moins  inférieur,  vous  ne  le  trouvez  pas  suffisant.  Celai  de 
Saint-Cyr,  qui  vous  est  cher,  vous  le  trouvez  bien  suffisant.  C*est  un  fort  qui  a  si 
peu  d'avantages  comme  position  dominante  qu*il  faudra  y  faire  des  dépenses 
énormes  pour  qu'il  puisse  tenir.  Mais  Tennemi ,  s'il  veut  faire  une  chose  sérieuse. 
sera  tenté  de  venir  aborder  un  ouvrage  qui  ne  peut  pas  être  protégé  par  les  feux  da 
Mont-Valérien,  qui  le  sera  à  peine  par  les  feux  de  la  position  de  Marly,  et  qui,  par 
la  position  de  l'autre  côté,  celle  de  Bue,  n'aura  que  quelques  boulets  à  craindre,  fort 
insigniOants.  Si  l'ennemi  arrive  là,  il  y  arrivera.avec  5o,ooo  ou  80,000  hommes. 

On  est  à  trois  quarts  de  lieue  de  Versailles ,  et  si  vous  manœuvrez  tout  autour  de 
Versailles ,  vous  en  faites  un  champ  de  bataille.  Alors  ce  n*est  pas  vous  qui  prot^ez 
Versailles ,  c'est  vous  qui  le  compromettez,  c*est  vous  qui  mettez  Versailles  au  milieu  ' 
de  tous  les  feux.  (Mouvements  divers.) 

Eh  bien!  cette  question  de  l'intérêt  de  Versailles  a  été  vivement  débattue,  et, 
pour  ma  part,  je  n'ai  pas  hésité  à  croire,  —  et  je  n'étais  pas  le  seul,  —  qu'on  met- 
tait Versailles  bien  plus  hors  de  jeu,  —  pardonnez-moi  le  mot,  —  en  fortifiant  ces 
points  en  arrière  qui  ôteraient  à  l'ennemi  toute  espérance  de  pouvoir  attaquer  sé- 
rieusement ces  côtés-là.  Et,  au  contraire,  en  mettant  en  avant  une  ligne  qui  esta 
10,  12  ou  i5  kilomètres  de  ses  points  d*appui,  vous  tentez  inévitablement  l'en- 
nemi :  il  ne  fera  rien,  ou  il  fera  cette  attaque-là;  de  telle  sorte  que  vous  attira 
tous  les  dangers  sur  Versailles. 

Quant  à  la  dépense,  vous  dites  encore  qu'il  y  a  peu  de  différence  entre  vous  et 
nous. 

Eh  bien!  d'après  vos  propres  déclarations,  la  ligne  de  Saint-Cyr  à  Palaiseao, 
cette  grande  ligne  de  l'ouest,  au  delà  de  la  Bièvre,  coûtera  ad  millions. 

A  a  banc  de  la  Commission,  ao  millions  ! 

M.  Thiers.  Avec  les  terrains,  a4  millions. 

11  y  aurait  folie,  en  établissant  une  ligne  si  avancée,  à  ne  pas  construire  un 
ouvrage  en  arrière,  à  Sèvres  et  à  Garches.  Cette  ligne  est  trop  peu  sûre  pour  que 
vous  livriez  l'existence  de  Paris  aux  hasards  d'un  succès  que  l'ennemi  aurait  rem- 
porté  sur  la  ligne  de  Saint-Cyr  à  Palaiseau. 

Si  vous  voulez  faire  ces  ouvrages-là,  le  moins  que  vous  dépenserez,  ce  sera 
6  millions.  C'est  donc,  sur  cette  ligne,  3o  millions.  Or,  ce  que  je  vous  propose,  un 
ouvrage  à  Châtillon,  un  ouvrage  à  Sèvres,  —  un  peu  en  avant,  un  peu  en  arrière. 
affaire  d'ingénieurs,  —  un  fort  à  Garches ;  à  3  millions  par  ouvrage,  c'est  9  millions. 
Voulez-vous  des  ouvrages  plus  considérables?  A  3  millions  et  demi,  ce  sera  10 à 


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LOI  BU  27  MARS  1874  (DISCUSSION).  399 

11  millioDs.  Il  y  a  encore  une  différence  entre  lo  ou  ii  millions  et  les  a 8  ou        m.  Thia». 
3o  millions  qu^inévilablement  yous  coûtera  la  ligne  comme  vous  Tentendez. 

U  ne  faut  donc  pas  dire  que,  parce  que  nous  avons  eu  quelque  condescendance 
pour  vos  préoccupations ,  nous  avons  assimilé  noire  projet  restreint  au  vôtre  par  « . 

tes  inconvénients,  sans  les  assimiler  par  les  avantages. 

Si  je  prends  Tensemble,  en  vous  concédant  tout  ce  que  je  vous  ai  concédé,  on 
pourrait  faire  tous  les  travaux  pour  3o  millions;  et  pour  ma  part,  c*était  à  cela  que 
je  m* étais  résigné ,  lorsque ,  balançant  dans  leur  ensemble  tous  les  besoins  et  les  res- 
sources de  rÉtat,  je  voulais  réduire  nos  dépenses  à  ce  que  j*appelle  Tindispensable  ; 
car  vous  en  êtes  arrivés  à  ce  point  de  ne  pouvoir  plus  risquer  une  faule  dans  Tem- 
ploi  de  vos  ressources.  Si  vous  poussez  le  compte  de  liquidation  à  plus  d*un  milliard 
ou  un  milliard  cent  millions ,  vous  ne  pouvez  plus  y  suffire  avec  la  dette  flottante , 
el  alors  surviennent  les  périls  financiers  dont  je  vous  parlais. 

Si  vous  pouviez  vous  restreindre  à  5oo  ou  6oo  millions  pour  les  besoins  du  ma- 
lériel,  tout  cela  serait  faisable  ;  mais  ici  vous  arrivez  à  6o  millions,  quand  je  n*en 
demande  que  3o,  et  vous  devez  convenir  en  conscience  que  ce  sera  au  moins 
8o  millions.  Quand  je  vous  disais  qu'entre  le  projet  que  nous  consentirions  à  voter 
et  le  vôtre,  il  y  a  5o  millions  de  différence,  je  ne  disais  pas  une  chose  exagérée. 
On  pourrait  discuter  avec  plus  de  précision  encore ,  et  vous  verriez  la  différence. 

Si,  pour  les  travaux  de  fortification ,  on  demande  loo  ou  aoo  millions  de  plus  ; 
si,  pour  riiabillement ,  on  demande  aussi  lOo  ou  aoo  millions  en  plus...  (Rumeurs 
et  réclamations  à  droite.) 

Ce  ne  sont  pas  là  de  vaines  hypothèses.  Messieurs!  Les  demandes  dont  je  parle 
ont  été  faites ,  non  comme  devant  faire  Fobjet  de  projets  de  lois  à  présenter  pro- 
chainement, mais  comme  indication  des  plans  d*après  lesquels  on  agissait  dès  main- 
tenant 

Cest  pour  cela  qu'en  concédant  les  points  non  contestés,  qui  vous  permettront 
d occuper  dans  trois  ou  quatre  jours  bien  des  ouvriers,  je  vous  demande  de  ren- 
voyer à  quelques  semaines  Texamen  de  l'ensemble  de  tous  les  travaux  à  faire.  (  Assen- 
tmient  à  gauche.) 
San  plusieurs  hancs  à  droite.  Non!  non!  —  Aux  voixl  aux  voix! 
M.  Thiebs.  Jai  fini.  Messieurs. . .  (Aux  voix!  aux  voix!  à  droite);  mais  je  répète 
que  pour  un  intérêt  de  cette  gravité,  —  car  il  s'agit  de  choisir  entre  un  système  de 
conduite  et  un  tout  autre  système,  —  quelques  jours  d'examen  de  plus  seraient 
une  chose  que  non-seulement  vous  vous  devez  à  vous-mêmes ,  mais  que  vous  devez 
au  pays. 

Il  ne  s*agit  pas  d'un  nouvel  examen  d'ingénieurs  :  il  s'agit  d'un  examen  d'hommes 
sensés  et  connaissant  les  finances.  (Rumeurs  à  droite.  —  Aux  voix!  aux  voix!  ) 

J'ai  fait  mon  devoir  en  vous  montrant  où  vous  marchez  :  c'est  tout  ce  que  je  puis 
faire.  Mais  j'ai  la  conviction  profonde  que  vous  fermez  les  yeux  sur  un  très-grave 
danger.  (Très-bien  !  très-bien  !  —  Applaudissements  sur  un  grand  nombre  de  bancs 
à  gauche.) 


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M.  Raudol. 


Le  Gi^D^ral 
Billot. 


DépeoM. 


400 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Après  quelques  inols  du  général  Chareton  en  réponse  à  M.  Thiers. 
la  discussion  générale  est  close.  L'Assemblée  passe  à  la  discussion  des 
articles. 

M.  Raudot  propose  et  défend  un  contre-projet,  négation  du  projet  du 
Gouvernement  et  de  la  Commission,  qui  est  rejeté.  M.  Jean  Brunet 
retire  l'amendement  qu'il  avait  proposé.  Un  amendement  proposé  par 
l'amiral  Pothuau  et  le  général  Valazé  et  ayant  pour  objet  de  construire 
immédiatement  de  nouveaux  forts  sur  les  emplacements  de  Slains,  Vau 
jours,  Villeneuve-Sain t-Georges  et  Marly,  n'est  pas  pris  en  considération. 

Les  articles  i  et  2  du  projet  du  Gouvernement  sont  adoptés  après 
quelques  observations  du  général  Billot,  qui  repousse  ie  projet. 

L'ensemble  du  projet  de  loi  est  adopté  par  386  voix  contre  1 84, sur 
570  votants. 


N"  74. 
LOI 

SDR  LA  DÉFENSE  DE  PARIS  ^^K 

27  mars  1874. 

Art.  l".  Il  sera  construit  de  nouveaux  ouvrages  extérieurs  autour  de  Paris,  sur 
les  emplacements  indiqués  par  le  Comité  de  défense.  Ces  travaux  sont  déclares 
d'utilité  publique  et  d  urgence. 

Art.  2.  Sur  le  montant  total  de  Testimation  desdits  ouvrages,  s'élcvant  à  60 mil- 
lions de  francs,  il  sera  affecté,  en  187^1  un  premier  à-compte  de  7  millions  de 
francs  à  prélever  sur  les  crédits  ouverts  au  département  de  la  guerre,  au  titre  du 
compte  de  liquidation. 

Les  crédits  ou  portions  de  crédits  (]ui  n'auront  pu  être  employés  dans  l'exercicf 
seront  reportés  sur  Texercicc  suivant. 

Art.  3.  Ces  ouvrages  de  fortification  seront  classés  dans  la  première  série  des 
places  de  guerre.  Toutefois  la  première  zone  des  servitudes  défensives,  telle  quelle 
est  définie  par  le  décret  du  lo  août  i853,  leur  sera  seule  appliquée.  Cette  zooe 
unique  de  a5o  mètres  sera  mesurée  sur  les  capitales,  à  partir  de  la  crête  des  glacis 

Délibéré  en  séance  publique,  à  Versailles,  le  27  mars  1874. 


(1) 


Journal  officiel  du  29  mars  1874.  Bulletin  des  lois »xn'  série,  n"  190-2841. 


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LOI  DU  27  MARS  1875.  kO\ 

(Annexe  à  la  loi] 

AVIS  DE  LA  COMMISSION  DE  DÉFENSE. 

A  Commission  de  défense,  dont  Tavis,  aux  termes  de  Tarticle  i*'de  la  loi  du 
nillet  ]85i,  doit  être  annexé  aux  lois  relatives  à  la  création  de  nouvelles  dé- 
es,  s*est  réunie,  sous  la  présidence  de  M.  le  maréchal  Ganrobert,  pour  examiner 
iscoter  les  divers  projets  présentés  pour  la  réorganisation  des  défenses  de  la 
faile. 

près  une  élude  approfondie,  et  à  la  suite  d*une  discussion  dans  laquelle  tous 
iystèmes  proposés  ont  été  successivement  passés  en  revue,  la  Commission  s*est 
loncée  pour  foccupation  des  positions  de  : 
Q  nord  de  Paris  :  Cormeilies,  MontUgnon-Domont,  Stains; 
.  Foaest ,  Sainte-Jamme ,  Marly  ; 

.0  sud-ouest  et  au  sud  :  Saint-Cyr,  Haut-Buc,  Vilteras,  Chatillon,  Palaiseau; 
i  Test  :  Villeneuve-Saint-Georges ,  Vaujours. 
'été  de  pont  sur  la  rive  gauche  de  la  Marne. 

«es  ressources  budgétaires  ne  permettant  pas  d'entreprendre  en  même  temps 
des  travaux  mentionnés  ci-dessus,  la  Commission  a  été  invitée  à  faire  connaître 
K  par  lesquels  il  convenait  de  commencer,  et  elle  a  classé  en  premier  ordre  d*ur- 
ce  les  ouvrages  de  : 

k)rmeiUes,  Monllignon-Domont ,  Stains,  formant  la  défense  Nord  de  Paris; 
iaint-Cyr,  Chatillon ,  Palaiseau ,  Villeneuve-Saint-Georges ,  formant  la  défense  sud 
Paris.   ' 

ïn  ce  qui  concerne  Touvrage  de  Villeneuve-Saint-Georges,  la  Commission,  con- 
6rant  que,  privé  de  Tappui  que  lui  prêteraient  plus  tard  les  ouvrages  à  créer 
la  rive  gauche  de  la  Marne,  ce  fort  serait  en  ce  moment  tout  à  fait  en  Tair  et 
s-exposé  aux  entreprises  de  Tennemi ,  a  émis  Tavis  qu*au  lieu  d'entreprendre  im- 
diatement  les  travaux  sur  ce  point  isolé,  il  paraissait  plus  opportun  d'employer 
ressources  disponibles  à  l'organisation  des  défenses  du  nord  et  à  compléter  celles 
sod-ouest  par  la  construction  des  ouvrages  de  Bue  et  de  Villeras ,  de  manière  à 
ier  solidement  les  forts  de  Palaiseau  et  de  Saint-Cyr. 

Les  projets  de  détail  de  tous  les  ouvrages  dont  il  est. question  dans  le  présent 
s  ont  été  soumis  à  la  Commission ,  qui  les  a  examinés  et  les  a  approuvés ,  sauf 
elques  modifications  de  détail  auxquelles  il  sera  donné  suite  en  cours  d*exé- 
tion. 

Le  Maréchal  de  France,  Président  de  la  Commission  de  défense, 
M*'  Ganrobert. 


Conventions.  2  6 


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a02  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

REDOUTE  DES  HAUTES-BRUYERES. 


«•  75. 


RAPPORT^»» 

PAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DE  L*ARMÉE  CHARGÉE  D'EXAMINER  LB  PROJET  DE  Lo: 
RELATIF  AU  CLASSEMENT  DE  LA  REDOUTE  DES  HAUTBS-BRUTBRES  COMME  DÉPESDAKI 
DE  LA  PLACE  DE  PARIS , 

par  M.  Chaper,  membre  de  TAssemUée  nationale. 

Séance  du  a  a  novembre  1875. 

/ 

Messieurs,  lorsqu*en  1870  Paris  fut  d'abord  menacé,  puis  investi  et  attaqué  py 
Tennemi,  un  certain  nombre  de  .positions  dangereuses  pour  les  forti6cations,  tell» 
qu'elles  existaient  alors ,  furent  occupées  par  la  défense. 

Cette  occupation  a  été  depuis  lors  modifiée;  elle  a  cessé  pour  la  plupart  de  ces 
positions.  Celles  de  Montretout,  Brinborion,  Gennevilliers,  etc.  ont  été  akio- 
données  ;  un  nouvel  ensemble  de  fortifications  les  a  rendues  inutiles.  Deux  seolenKcl 
ont  été  conservées,  celle  de  Cbâtillon  et  celle  des  Hautes-Bruyères.  Le  fort  de  Ou- 
tillon,  sans  changer  de  nom,  a  été  cependant  un  peu  déplacé.  Il  est  compris  daos'u 
loi  que  vous  avez  votée  en  1874  ^'^  sur  les  fortifications  de  Paris.  Ce  qui  le  conceni?. 
expropriations,  dépenses,  classement,  servitude,  etc.,  a  été  réglé  par  cette  loi. Le 
Gouvernement  n*a  rien  à  vous  demander  de  plus  en  ce  qui  le  concerne.  Quint  î 
Fouvrage  des  Hautes-Bruyères ,  il  a  été  construit  avant  et  pendant  le  siège,  et  na 
pas  eu  de  modifications  importantes  à  subir.  ' 

Placé  au  midi  du  fort  de  Bicétre,  sur  la  crête  d'une  coUine  qui  commande  il 
la  fois  et  le  fort  et  la  vallée  profonde  de  la  Bièvre  et  la  belle  plaine  del'Hi)  j 
Thiais,  etc.;  il  a  été  pris  par  l'ennemi  le  19  septembre  1870.  Repris  trois  jo(n| 
après  par  nous ,  cet  ouvrage ,  à  peine  ébauché  d'abord ,  fut  achevé  sous  le  feu  dej 
l'assiégeant  et  rendit  à  la  défense  les  plus  grands  services ,  entre  autres  celui  de  pro- 
téger les  forts  de  Bicétre  et  d'ivry  et  une  partie  considérable  de  la  ville  contre  le 
bombardement  du  mois  de  janvier.  S'il  fût  demeuré  entre  les  mains  des  Alleimodsd 
les  quartiers  de  Notre-Dame,  de  l'Hôtel-de- Ville,  des  Halles,  etc.  auraient  el 
atteints  par  les  projectiles  incendiaires. 

Ces  raisons  et  d'autres  considérations  militaires  qu'il  est  inutile  d  enumerer  i 
ont  déterminé  le  Ministre  de  la  guerre  à  conserver  ce  fort,  dont  les  terrains  rm^ 
été  expropriés  avant  le  siège ,  dont  les  travaux ,  presque  achevés  avant  la  redditii 
Paris ,  n'avaient  besoin  que  de  recevoir  une  dernière  façon  qui  leur  avait  été  donné 
depuis  la  paix. 

(')  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  18  novembre  1875. 
W  Loi  du  27  mars  1874. 


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REDOUTE  DES  HAUTES-BRUYERES.  /i03 

Hais  une  formalité  importante  n'avait  pu  être  remplie ,  je  veux  parier  du  classe- 
nt de  louvrage  et  de  la  détermination  de  ses  servitudes  militaires. 
Le  classement  fera  entrer  cet  ouvrage  dans  le  domaine  public,  imprescriptible  et 
liénable. 

La  détermination  des  servitudes  à  exercer  sur  les  terrains  environnants  lui  con- 
rera  ses  propriétés  défensives  et  le  protégera  en  particulier  contre  la  création  de 
nbreuses  carrières  qui  produiraient  dans  son  voisinage  immédiat  des  abris  et  des 
iverts  dangereux  pour  la  défense.  Classement  et  servitudes,  aux  tennes  de  la  loi 
10  juiilet  i85i,  article  a ,  paragraphe  q  ,  ne  peuvent  être  prononcés  que  par  une 

'our  la  redoute  des  Hautes-Bruyères,  cette  loi  n existe  pas  encore;  car,  dans 

lumération  qu'a  faite  la  loi  de  iSyd  des  forts  et  ouvrages  à  construire  autour  de 

is,  il  na  pas  été  question  de  celui-là,  qui  existait  déjà.  Ce  n  est  donc  quune  for- 

lité,  mais  une  formalité  nécessaire,  que  nous  vous  demandons  de  remplir. 

In  résumé,  jugée  nécessaire  au  début  de  la  guerre,  ayant  prouvé  pendant  le  siège 

1  utilité  considérable,  achevée  pendant  le  combat  et  la  première  période  de  la 

K,  la  redoute  des  Hautes-Bruyères  existe,  elle  est  prête.  On  ne  vous  demande 

ir  elle  ni  accroissement  ni  ouverture  de  crédit. 

Le  Gouvernement  vous  demande  seulement  de  remplir  une  formalité  omise 

p'ici,  son  classement  comme  place  de  guerre  dépendant  de  la  place  de  Paris,  et 

létennination  de  ses  senritudes. 

La  Commission  de  Tarmée  a  T honneur,  en  conséquence,  de  vous  proposer  de 

pr  les  deux  articles  suivants  ; 


PROJET   DB   LOI 


<»). 


Vrt.  I".  La  redoute  des  Hautes-Bruyères,  construite  pendant  la  guerre  de  1870- 
fi«  est  classée  dans  la  première  série  des  places  de  guerre,  comme  dépendance 
ia  place  de  Paris. 

Ut.  2.  Les  servitudes  défensives  de  cette  redoute  s'exerceront  dans  une  zone 
que  de  deux  cent  cinquante  mètres  (aSo")  sur  les  capitales,  délimitée  suivant  le 
:é  figuré  sur  le  plan  annexé  à  la  présente  loi. 

'^  Volé  le  9  décembre  1876.  Promulgation.  Journal  officiel  du  21  décembre  1875  :  BaUeiin 
h'u,  n*  ^78-471  a. 


76. 


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kOk  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

B. 
LES  FRONTlàfiES  DU  NORD-EST. 


N*  76. 
PROJET  DE  LOI 

RELATIF  k  L'AMELIORATION  DBS  DBFBNSES  DES  FRONTIBRES  DE  L*BST. 
(Urgence  dédarée.) 
M .  le  général  de  Gissey,  vice-président  du  Conseil ,  ministre  de  la  guerre. 
(Déposé  à  la  séance  du  à  juin  1874.) 

8IPOS&  DES  MOTIFS. 

Messieurs,  ainsi  que  nous  l'exposions  en  vous  soumellAnt  le  projet  de  loi  rdslif 
à  Textension  des  fortifications  avancées  de  Paris ,  les  événements  politiques  et  rai- 
lîtaires  qui*  viennent  de  s'accomplir  et  qui  ont  entraîné  des  conséquences  si  funestes, 
notamment  en  ce  qui  concerne  la  défense  du  territoire,  imposent  à  la  France  le df 
voir  de  mettre  celles  de  nos  anciennes  places  qu*il  est  nécess<iire  de  conserrerdin 
TEst  à  la  hauteur  des  progrès  de  Tartillerie. 

Nous  avons  Thonneur  de  vous  soumettre  un  projet  de  loi  pour  donner  satisk 
tion  à  cette  nécessité.  Nous  y  joignons  Ta  vis  émis,  à  ce  sujet,  par  la  Comminioodr 
défense  ^*)  et  des  plans  indiquant  la  situation  des  nouveaux  ouvrages. 

Un  crédit  de  Sg  millions  a  été  réservé,  pour  les  travaux  de  fortification,  sur lo 
crédits  ouverts  au  Ministre  de  la  guerre  en  1  S'ji  par  la  loi  du  a3  mars  dernier  sv 
le  budget  du  compte  de  liquidation.  Sur  ce  crédit,  nous  vous  proposons  daffederi 
Tamélioralion  des  défenses  des  places  de  la  frontière  de  TEst  une  somme  de  a6  al- 
lions à  répartir  conformément  aux  indications  du  tableau  joint  à  la  présente  loi 

Nous  vous  prions  de  vouloir  bien  votf^r  Turgence  pour  ce  projet  de  loi  et  pro 
noncer  son  renvoi  à  Texamen  de  la  Commission  de  réorganisation  de  ramiée,iirii 
que  cela  a  eu  lieu  pour  la  loi  sur  les  fortifications  de  Paris. 

PROJET  DE  LOI. 

Art.  l  *'.  U  sera  construit  de  nouveaux  ouvrages  autour  des  places  de  Verdun ,  Toai. 
à  Épinal ,  dans  la  vallée  de  la  haute  Moselle ,  autour  de  Belfort ,  de  Besançon ,  de  Lsb- 
gres ,  de  Lyon ,  de  Grenoble ,  dans  la  vallée  de  Tlsère ,  à  Albertville  et  à  Chamoosset. 
autour  de  Briançon ,  sur  les  emplacements  indiqués  par  la  CommLssîon  de  àèkvtt. 

Ces  travaux  sont  déclarés  dutilité  publique  et  d'urgence. 

D^BM.  Art.  2.  Sur  le  montant  total  de  Testimalion  de  ces  ouvrages ,  s*élevant  â  78  ml 

lions  de  francs,  il  sera  affecté  à  leur  établissement,  en  187&,  un  premier  à-rQin|>le 

^'^  Voir  Tannexe  à  la  loi  du  17  juill.t  1874. 


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LES  FRONTIÈRES  DU  NORD-EST. 


405 


le  36  millions  de  francs ,  k  prélever  sur  les  crédits  ouverte  au  département  de  la 
;uerre,  au  titre  du  compte  de  liquidation. 

Les  crédits  ou  portions  de  crédits  qui  n'auront  pu  être  employés  dans  Texercice 
«ront  reportés  sur  Texercice  suivant. 

Art.  3.  Ces  ouvrages  de  fortification  seront  classés  dans  la  première  série  des 
places  de  guerre. 

TablbàU  des  crédits  demandés  pour  l'exécution  des  trauaax  rthuifs  à  VanUlioreUion  des  Jron- 
ivtres  de  fEst  (joint  au  projet  de  loi  relatif  à  tamélioration  des  défenses  de  la  frontière  de 

ÏEst), 


DESIGNATION  DES  POSITIONS. 


Viitlun  et  forts  extérieurs . . , 

Toul  et  forts  extérieurs 

Épinal  (forts  d*arrét) 

Haute  Moselle  (forts  d*arrét) 

Trouée  de  Bdfort , 

Besançon  et  forts  extérieurs. . 
Langres  et  forts  extérieurs. . . 

Grenoble 

Vallée  de  rbëre 

Lyon 

Briançon  et  forts  extérieurs . . 

Total,.. 


TOTALITÉ 
Ms  toimis 

poar  1m  Iravaox 

CRÉDITS 
.S7Â. 

d«  1'*  arg«ae«. 

fr. 

fr. 

8,000,000 

3,000,000 

8,000,000 

3,000,000 

3,000.000 

1 ,000,000 

6,000,000 

3,000,000 

12,000,000 

d«ooo,ooo 

5,000,000 

3,000,000 

1 1 ,000,000 

3,000,000 

5,000,000 

3,000,000 

6.000,000 

3,000,000 

13,000,000 

A,ooo,ooo 

3,000,000 

1 ,000,000 

78,000,000 

36,000,000 

N*  77. 
RAPPORT 

rAlT  AU  KOM  DE  LA  COMMISSION  DE  LUBMÉE  ^'^  CHARGÉE  D'EXAMINER  LE  PROJET  DE  LOI 
RELATIF  À  L'AMÉLIORATION  DES  DEFENSES  DBS  FRONTIERES  DE  L'EST 
(  urgence  déclarée) , 
par  M.  le  général  baron  de  Chabaud-Latour,  membre  de  TAssemblée  nationale. 

(Séance  du  9  juillet  1874.) 

Messieurs,  la  guerre  de  1870,  en  nous  enleYsnt  TAlsace  et  une  partie  de  la  Lor-       pi«cm  fortM 

p«rdoM. 

'')  Cette  commission  était  composée  de  MM.  le  général  baron  de  Chabaud-Latour,  pré- 
sident; le  général  Frébault,  l'amiral  de  la  Roncière  le  Noury,  vice-présidents;  Bethmont, 


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406  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

raine,  en  nous  privant  des  grandes  places  de  Strasbourg,  de  Metz,  de  ThiocviUe  et 
des  places  secondaires  de  Bitche,  Haguenau,  Phalsbourg,  Schlestadt,  NeoT-Rri- 
sach,  Marsal;  en  nous  enlevant  nos  belles  ligues  de  défense  du  Rhin,  des  Vosge 
de  la  basse  Moselle ,  a  porté  Tatteinte  la  plus  grave ,  en  même  temps  que  la  phs 
douloureuse,  à  la  sécurité  de  notre  territoire,  et  nous  ne  pouvons  pas  noasdisa- 
muler  maintenant  que ,  si  la  guerre  venait  malheureusement  à  se  rallumer  en  Es- 
rope,  la  France  serait  la  puissance  dont  les  frontières  seraient  les  plus  vulnérables. 

La  dignité  de  notre  caractère  national  souffrirait  de  la  prolongation  d*une  tdie 
situation.  Nous  vous  le  disions,  il  y  a  peu  de  temps,  deux  grands  devoirs  s^imposeal 
à  la  France  :  reconstituer  ses  frontières,  réorganiser  les  défenses  de  Paris. 

L*Assemblée  nationale,  à  une  majorité  considérable,  a  voté  les  premiers  crédits 
nécessaires  pour  mettre  notre  capitale  à  Tabri  de  toutes  les  entreprises  qui  senieat 
de  nouveau  dirigées  contre  elle;  nous  venons  aujourd'hui,  comme  nous  Favions 
annoncé,  lui  demander  de  compléter  son  œuvre  en  pourvoyant  à  Texécotionda 
travaux  jugés  nécessaires  pour  la  défense  générale  du  territoire  national,  et  dont  les 
plus  importants  auront  pour  but  de  mettre  les  places  que  nous  avonsconsenéesàli 
hauteur  des  conditions  générales  de  la  guerre  et  de  Tattaque  des  places  telles  qaéles 
résultent  aujourd'hui  de  rétablissement  des  chemins  de  fer,  de  la  transformalionde 
rartîllerie  et  de  laccroissement  des  effectifs  des  armées. 

Te!  est  Tobjet  du  projet  de  loi  soumis  à  vos  délibérations  ;  la  nécessité  de  ces 
améliorations  s'impose  pour  les  places  de  notre  frontière  de  TEst,  et  notamment 
pour  les  places  situées  en  arrière  de  TAlsace  et  de  la  partie  cédée  de  la  Lorraine, 
et  qui  se  trouvent  aujourd'hui  placées  en  première  ligne. 

Justement  préoccupé  de  cette  situation ,  le  Gouvernement  a  confié  à  la  Commi»- 

non  supérieure  de  défense  le  soin  d'étudier  les  moyens  d'y  porter  remède. 

Tn^nx  Après  dcs  éludcs  longues  et  approfondies,  la  Commission  a  formulé,  dans  Ta^is 

***'*■"        joint  au  projet  de  la  présente  loi,  l'indication  des  travaux  qu'elle  a  jugés  nécessaird 

b  CMu»iMio»     f^^^  mettre  la  frontière  de  l'Est  en  état  de  défense.  Nous  allons  passer  en  rerue  ks 

Ja  ciéfeBM.       différentes  propositions  présentées  par  la  Commission ,  en  suivant,  dans  cet  examen, 

Tordre  qu'elle  a  cru  devoir  adopter. 
Vcidui.  La  place  de  Verdun ,  qui  était  autrefois  le  pivot  de  la  défense  de  la  vallée  de  b 

Meuse,  ne  répond  plus  aux  conditions  actuelles  de  la  guerre;  il  importe  de  la  mettre 
en  état  de  continuer  à  remplir  ce  râlo  et  de  nous  assurer  la  possession  de  ce  coon 
d*eau ,  sur  lequel  s'appuie  aujourd'hui  notre  première  ligne  de  défense. 

Chaper,  Emile  Carron,  le  marquis  de  Mornay,  secrétaires;  le  maixjuis  de  la  RochetliuloD,  le 
vicomte  d*Âhoville,  de  Combarieu,  le  général  Billot,  le  vice-amiral  de  Dompicrre  d'HoniO), 
Cornélisde  Witt,  ie  général  Loysel,  ie  général  Pellissier,  le  général  CharetoD  Je  marquis  «i'^ 
Vogué,  famiral  de  Montaignac,  Dahirel,  de  Carayon-Latour,  le  duc  de  Crussol,  legêoêni 
Uartindes  Pàllières ,  de  Lasteyrie ,  le  colonel  de  Ghadois,  Tamiral  Saisset,  Fresneau,  Acloapir. 
le  marquis  d*Andelarre,  Passy,  le  baron  Vast-Vimeux ,  Audren  de  Kerdrel,  Varroy,  le  gcnwai 
Cbaniy,  Sarrelte.le  baron  de  Barante,  Brun  (Var),  le  duc  d'Harcourt,  ie  comte  Odave  d« 
Bastard ,  Buisson ,  de  Mérode. 


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LES  FRONTIERES  DU  NORD-EST.  407 

Située  an  bord  de  la  Mease,  la  ville  de  Verdan  est  dominée, à  très-faible  distance, 
ir  des  hauteurs  sur  lesquelles  furent  établies,  en  1870,  les  batteries  de  bombar- 
ïment  qui  amenèrent  la  reddition  de  la  place.  Pour  prévenir  le  retour  de  sem- 
ables  événements,  il  importe  de  rejeter  au  delà  de  ia  portée  de  Tartillerie,  relati- 
'ment  au  corps  de  la  place,  les  établissements  de  lennemi;  et,  pour  cela,  il  est 
dispensable  d*occuper  ces  hauteurs.  Cette  nécessité  s*impose  surtout  dans  la  di- 
action  des  attaques  probables ,  c  est-à-dire  sur  la  rive  droite,  et  c*est  par  l'occupation 
3  ces  positions  que  nous  vous  proposons  de  commencer  les  travaux.  Ils  consisteront 
ins  ia  création  d*ouvrages,  notamment  sur  la  position  de  Bois-Brûlé,  maîtrisant  les 
*ux  routes  venant  de  Metz  et  le.-chemin  dé  fer  de  Metz  à  Chàlons.  Ce  système  sera 
impiété  par  des  batteries  ayant  action  sur  la  vallée  en  amont  et  en  aval  de  la  place. 

La  guerre  de  1870  a  mis  en  évidence  Tinsuffisance  des  défenses  de  la.  citadelle, 

Ton  propose  de  la  remanier  de  manière  à  constituer,  par  rapport  f  chacune 
es  lignes  de  fer  qui  se  croisent  au  pied  de  ses  remparts ,  une  sorte  de  fort  d*arrét. 

Une  somme  de  8  millions  parait  devoir  suffire  en  première  urgence  pour  Texé- 
ition  de  ces  différents  travaux;  le  Gouvernement  demande,  sur  ce  crédit,  une 
>mmede  a  millions  pour  1874,  et  nous  vous  proposons  de  l'accorder. 

La  place  de  Toul ,  assise  au  bord  de  la  Moselle ,  est  dominée ,  à  très-petite  distance ,  TouI. 

ir  les  berges  des  plateaux  au  milieu  desquels  la  rivière  s^est  frayé  un  cours  en  dé* 
Duchant  des  gorges  situées  au  sud  de  la  forêt  de  Haye. 

Un  petit  nombre  de  positions  culminantes  dominent  à  leur  tour  ces  plateaux  et 
»nnent,  pour  ainsi  dire,  les  saillants  du  camp  de  Toul.  C'est  sur  ces  positions  sail- 
intes  que  la  défense  devra  s'établir,  non-seulement  pour  protéger  la  ville  contre  un 
ombardement ,  mais  pour  abriter  les  vastes  campements  que  comportera  main- 
mant  cette  organisation  stratégique. 

Les  points  qu'il  convient  d'occuper  sont  : 

Le  mont  Saint-Michel,  véritable  citadelle  de  Toul,  au  pied  duquel  passe  la  voie 
'.rrée  de  Paris  à  Strasbourg  ; 

Les  positions  d*Écrouves  et  de  Domgermain ,  qui  protègent  du  côté  de  l'Ouest 
»  abords  de  la  place  et  maîtrisent  le  souterrain  de  Foug; 

La  position  de  Villey-le*Sec,  qui  surveille  le  débouché  de  la  forêt  de  Haye  et  com- 
lande,  vers  l'amont,  les  gorges  de  la  Moselle. 

L'ensemble  de  ces  travaux  comporterait,  en  première  urgence,  une  dépense 
e  8  millions,  sur  lesquels  3  millions  seraient  apphcablesà  l'exercice  1874* 

Noos  proposons  de  les  accorder. 

La  place  de  Belfort  commandait  autrefois  le  nœud  des  communications  entre  le  Btlfort. 
lassin  du  Rhône  et  celui  du  Rhin.  Mais  le  chemin  de  fer  de  Besançon  à  Délie,  par 
lootbéliard  et  Audincourt ,  remonte  vers  le  nord  jusqu  à  Morvillard ,  avant  de  des- 
endre  sur  Délie.  De  Morvillard  à  Montreux,  il  n*y  a  que  9  ou  10  kilomètres,  et 
Qtre  ces  deux  points  règne  le  cansd  du  Rhône  au  Rhin ,  dont  la  berge  est  toute  pré- 
Nirie  pour  an  raccordement  entre  le  chemin  de  fer  de  Besançon  et  la  voie  allant  â 
Mulhouse. 


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Ia 


a08  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Celle  communication,  si  facile  à  éfablir,  échapperait  entièrement,  ainsi  que  le 
canal  du  Rhône  au  Rhin,  a  faction  de  la  place- de  Bel  fort,  ce  qui  modifie  gnre 
ment  la  situation. 

Les  nouvelles  défenses  proposéifs  pour  BeUbrt  ont  pour  objet  de  combler  ceUt 
lacune  et  détendre  dan»  toutes  les  directions  le  rayon  d  action  de  cette  place. 

Ainsi  loccupation  des  positions  du  Salbert  et  du  Roppe  rattachent  les  défense 
de  la  place  au  Ballon  d*  Alsace. 

En  avant  des  ouvrages  des  Perches  et  de  Belvue ,  construits  au  moment  du  siège 
et  que  Ton  propose  d*organiser  d*une  manière  permanente,  le  fort  de  Vàeioi'« 
assurera  la  défense  avancée  du  côté  de  TEst.  Le  même  résultat  sera  obtenu  da  oàté 
(le  rOuest  par  Toccupation  du  mont  Vaudois. 

Au  f  ud ,  le  mont  Bard  maîtrisera  les  communications  qui  convergent  vers  Mool 
béliard. 

Ënfm  l'organisation  de  la  défense  sera  complétée  par  Toccupation  des  posiiiom 
de  Pont-de-Roide  et  de  Blamont,  qui  relieront  Montbéliard  à  la  chaîne  da  Lomoni 

Une  somme  de  la  millions  serait  consacrée,  en  première  urgence,  à  rorganisatioD 
de  la  trouée  de  Belfort  ;  sur  cette  somme,  4  millions  vous  sont  demandés  pour  feur- 
cice  iSy^t  et  votre  Commission  vous  propO!»ede  les  accorder. 

L'occupation  des  routes  conduisant  par  Saint-Loup,  Luxeuilet  LuFe,  de  la  mliée 

L.uie  MoMiic.     jje  la  haute  Moselle  dans  la  Franche-Comté,  forme  le  complément  obligé  de  b 

défense  de  la  position  avancée  de  Belfort.  Cette  ligne  prendrait  appui  d'une  part 

Kpin»!.         sur  le  Ballon  d^Alsace ,  et  d'autre  part  sur  la  position  d'Épinal  transformée  en  plm 

d*appui. 

.  Le  projet  qui  vous  est  présenté  consacre  à  l'organisation  de  la  défense  de  la  haute 
Moselle  une  somme  de  8  millions  en  première  urgence,  dont  3  millions  applicables 
à  l'exercice  1874- 

Votre  Commission,  tout  en  reconnaissant  pleinement  l'utilité  des  ouvrages pro^ 
posés,  estime  qu  îl  convient  de  réduire  à,^  millions  au  lieu  de  3  le  crédit  applicable 
à  Texercice  1874^  dans  le  but  de  ménager  les  ressources  nécessaires  poureobt- 
prendre  dès  celle  année ,  sur  des  points  situés  en  deuxième  ligne  entre  h  froatièit 
et  Paris ,  des  travaux  qui  avaient  été  classés  en  premier  ordre  d*  urgence  par  la  Com- 
mission de  défense,  et  que  des  raisons  d'économie  avaient  conduit  à  ajourner. 
\  Les  points  les  plus  essentiels  de  cette  deuxième  ligne  sont  : 
Dijon  cl  chtgny.        Dijon  et  Cliagny,  situés  à  l'entrée  du  Morvan  et  au  centre  de  toutes  les  commu- 
nications qui  relient  le  bassin  du  Rhône  au  reste  du  territoire; 
uciMMpagnt.         Reims,  Épernay,  Nogent  sur-Seine,  dont  l'occupation  permettrait  à  une  araiee 
battant  en  retraite  de  défendre  feotrée  des  plateaux  de  la  Brie  et  les  abords  de 
Paris. 

Votre  Commission  vous  proposera ,  en  outre ,  une  réduction  de  5oo,boo  Iraocs 
sur  les  crédits  demandés  en  1 874  pour  la  place  de  Langres ,  de  manière  à  pouvoir 
disposer,  d'une  somme  de  i,5oo,ooo  francs  pour  entamer  dès  cette  année  ces  dif- 
férents travaux. 


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LES  FRONTIERES  DU  NORD-EST.  409 

Gomme  d'ailleurs  il  résulte  des  explications  foornies  par  le  Gouvernement  qu'une 
somme  de  3  millions  est  encore  disponible  sur  les  crédits  ouverts  au  titre  du  budget 
de  liquidation  pour  les  travaux  de  fortification,  cette  somme  de  è  millions,  jointe  à 
la  précédente,  portera  à  4«5oo,oooo  francs  Fensemble  des  crédits  à  affecter,  sur 
l'exercice  1874 «  â  l'organisation  des  défenses  de  Dijon,  Chagny  et  de  la  Cham- 
pagne. 

Votre  Commission,  d'accord  avec  le  Gouvernement,  vous  propose  de  répartir 
cette  somme  de  la  manière  suivante  : 

Dijon  et  Chagny 1 ,5oo,ooo  fr. 

Défense  de  Champagne 3,ooo,ooo 

Total 4,5oo,ooo 


En  arrière  de  la  trouée  de  Belfort,  les  places  de  Langres  et  de  Besançon ,  placées 
en  deuxièoie  ligne ,  assurent  la  défense  de  la  pleine  de  la  Franche-Comté. 

Des  travaux  considérables  sont  en  cours  d'exécution  à  Langres  :  ils  ont  pour  objet  u^gm. 
de  proi^r  Langres  et  sa  citadelle  contre  une  tentative  de  bombardement.  Cette  or- 
ganisation, qui  laisse  en  dehors  d'elle  la  protection  des  seuls  terrains  propres  à  re- 
cevoir les  campements  d'une  grande  armée  et  les  positions  nécessaires  pour  assurer 
les  débouchés ,  demande  a  être  complétée  par  la  création  des  ouvrages  de  la  pointe 
du  Diamant ,  de  Saint-Menge  et  de  Dampierre  vers  le  Nord ,  et  du  Cognelot  vers 
le  Sud. 

Les  ouvrages  de  la  Bonnelle  de  Peigné  et  de  Buzon  seront  achevés. 

Le  projet  présenté  comprend  en  outre,  au  Nord-Ouest,  la  créalion  d'un  ouvrage 
sur  la  position  de  Beauchemin  pour  étendre  vers  Chaumont  la  défense  avancée  de 
Langres.  ^ 

Votre  Commission  a  été  d'avis  que ,  sans  contester  en  rien  l'utilité  de  ce  dernier 
ouvrage,  on  pourrait,  sans  inconvénient  grave,  en  ajourner  l'exécution,  ce  qui  pejr- 
mettrait  de  consacrer  les  a,5oo,ooo  francs  rendus  ainsi  disponibles  À  entamer  l'or- 
ganisation défensive  des  positions  en  deuxième  ligne  énumérées  ci-dessns.  Cet  ajour- 
nement est  d'autant  plus  acceptable,  qu'il  serait  facile  d'intercepter  la  ligne  ferrée 
de  Chaumont  sur  Troyes  et  Paris  par  la  construction  rapide  d'un  ouvrage  sur 
la  position  de  Bricon,  à  l'ouest  de  Chaumont.  La  totalité  des  sommes  deman- 
dées en  première  urgence  pour  la  place  de  Langres  se  trouverait  ainsi  réduite  à 
8,5oo,ooo  francs  au  lieu  de  1 1  millions. 

Quant  au  crédit  spécial  à  l'exercice  1874*  il  ne  serait  plus  que  de  a,5oo,ooo  francs 
au  Heu  de  3  millions. 

Cest  d'accord  avec  le  Gouvernement  que  nous  vous  proposons  ces  modifica- 
tions. 

La  place  de  Besançon,  dont  les  progrès  récents  de  Tartillerie  ont  altéré  profou-        BtMBfon. 
dément  Torganisation  défensive,  étend  son  action  à  la  fois  sur  les  bassins  de  la 
Saône  et  du  Doubs  et  sur  les  plateaux  du  Jura.  Le  rôle  de  cette  place  serait  désor 


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410  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

mais  bien  restreint  si  ses  défenses  avancées  ne  permettaient  pas  aux  forces  réanies 
sous  ses  murs  de  manœuvrer  au  delà  de  TO^oon  et  sur  les  plateaux  supérietirB.  11 
sera  indispensable,  dans  le  premier  cas,  de  se  porter  jusqu'à  la  ligne  de  fidte,  bieo 
accentuée,  qui  sépare  le  versant  du  Doubs  de  celui  de  TOignon  ;  Toccupalion de  li 
position  de  Tallenay-Châtillon  donnera  toute  satisfaction  a  ce  premier  besoin. 

Quant  à  Taccès  des  plateaux,  il  serait  assuré  par  la  construction  de  deux  solides 
ouvrages  à  Montfaucon  et  à  Fontain.  L*occupation  de  ces  positions  est  d^aillean 
absolument  nécessaire  pour  protéger  la  place  contre  une  attaque  venant  des  pla- 
teaux, attaque  d'autant  plus  dangereuse  que  les  conditions  du  terrain  ne  permetteol 
pas  de  défendre  pied  à  pied,  comme  vers  le  Nord,  les  abords  de  la  place. 

Une  sonmie  de  5  millions  suffira,  en* première  urgence,  pour  exécuter  les  tra- 
vaux dont  il  vient  d*ètre  question.  Sur  cette  somme,  un  crédit  de  2  millions  vous 
est  demandé  pour  Texercice  18741  et  votre  Commission  vous  propose  de  raccorder. 
Lyon.  Les  fortifications  actuelles  de  Lyon  ont  été  entreprises  après  i83g*  Depuis  cette 

époque,  la  population  de  la  ville  a.plus  que  triplé,  et  les  constructions  nouTellei 
débordant  les  défenses  en  ont  pour  ainsi  *dire  annulé  Faction. 

Il  faut  bien  le  reconnaître,  cette  grande  ville  serait  en  ce  moment  hors  d'état 
d*opposer  une  résistance  de  longue  durée ,  car  ses  défenses  seraient  impuissantes  à 
retenir  T assaillant  dans  des  positions  assez  éloignées  de  la  ville  pour  que  celle-ci  fat 
hors  de  la  portée  de  l'artillerie.  Le  seul  remède  que  comporte  cette  situation  péril- 
leuse consiste  a  créer,  en  avant  de  Lyon ,  ime  ceinture  d^ouvrages  destinés  i  remplir 
cet  office. 

Le  coars  de  la  Saône  et  celui  du  Rhône  séparent  les  environs  de  Ljon  en 
trois  régions  distinctes  :  la  rive  droite  de  la  Saône,  Ventre  Saône  et  Rhône,  la  rive 
gauche  du  Rhône. 

Sur  la  rive  droite  de  la  Saône  s'élève,  immédiatement  au-dessus  du  fleuve,  le 
massif  montagneux  du  Mont-Dor,  dont  le  mont  Verdun  forme  le  point  culminanL 
Le  Mont-Dor  est  la  position  militaire  la  plus  importante  de  cette  région  ;  on  s'en 
assurera  la  possession  en  plaçant  un  ouvrage  permanent  sur  le  sommet  du  mont 
L«montVenlaD.  Verduu,  qui  étendra  son  action  à  toute  volée  de  canon,  soit  dans  la  plaine  de  ^A^ 
bresle,  soit  vers  le  bas  Rhône,  soit  vers  Tentre  Saône  et  Rhône. 

Le  plateau  étroit  qai  est  resserré  entre  le  Rhône  et  la  Saône,  en  avant  de  la  Groix' 
Rousse,  s'épanouit  brusquement  à  hauteur  du  ravin  de  Sathonay,  qui  descend  ven 
la  Saône.  En  ce  point  se  dirige  vers  le  Rhône  le  ravin  de  Billieux.  11  résulte  de  oetle 
circonstance,  en  avant  de  Sathonay,  un  véritable  défilé  au  delà  duquel  la^défensea 
intérêt  à  se  porter,  pour  assurer  ses  débouchés  sur  le  plateau  des  Dombes.  L'ooca- 
Mamelon  pation  du  msmclon  de  Vancia,  qui  forme  le  point  culminant  de  cette  région,  don- 
•  Vanew.       ncrait  toute  satisfaction  à  ce  point  de  vue. 

A  partir  du  Rhône,  s'étend  vers  le  Sud  et  l'Est  la  plaine  du  Dauphiné.  Une 
série  de  petites  hauteurs  émerge  de  la  plaine  et  forme,  autour  d'un  mamelon 
Bron.  central,  connu  sous  le  nom  de  plateau  de  Bron,  un  amphithéâtre  de  bu- 

teurs qui  viennent  s'appuyer  sur  le  bas  Rhône  à  Saint-Fonds  ;  on  pourrait  se 


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LES  FRONTIÈRES  DU  NORD-EST.I 


Ail 


contenter,  pour  le  moment,  de  constitaer  k  Bron  le  réduit  central  de  cette  vaste 
position. 

Da  côté  dn  bas  Rhône,  il  sera  nécessaire,  pour  prévenir  toote  attaque,  d'organi- 
ser un  appui  solide  et  d occuper  une  position  en  avant  de  Saint-Fonds,  à  hauteur 
de  Fepin.  .  Foyxiii. 

Une  somme  de  la  millions  sera  nécessaire,  en  première  urgence,  pour  occuper 
les  quatre  saillants  dont  il  vient  d*élre  question.  Sur  cette  somme,  4  millions  vous 
sont  demandés  pour  Texercice  i874t  et  votre  Commission  vous  propose  de  les  ac- 
corder. 

La  position  de  Lyon  ainsi  fortifiée  constitue  en  quelque  sorte  le  réduit  de  la  dé- 
fense de  la  frontière  de  TEst. 

En  avant  de  Lyon  s'étendent  le  Dauphiné  et  la  Savoie  dont  les  défenses  actuelles 
seraient  incapables  d'opposer  une  sérieuse  résistance. 

Rien  ne  protège  en  ce  moment  Grenoble  contre  un  bombardement.  Cette  situa-        Gr«aobie. 
tion  ne  saurait  se  prolonger  sans  péril,  car  c'est  seulement  en  ce  point  que  l'on 
peut  organiser,  entre  la  mer  et  Lyon ,  une  place  de  dépôt  pour  la  Savoie  et  la  haute 
Durance.  Il  est  donc  indispensable  d'occuper  fortement  la  position  dont  Grenoble 
est  le  centre ,  et  d'étendre  au  loin  ses  défenses  avancées. 

Ce  but  sera  atteint  par  Toccupation  des  hauteurs  du  Saînt-Eynard  et  des  Qùatre- 
Seîgneurs,  sur  chacune  des  rives  de  l'Isère,  et  la  création  de  batteries  basses  ayant 
action  sur  la  plaine  du  Grésivaudao.  L'occupation  des  Quatre-Seigneurs  serait  com- 
plétée, du  côté  du  Drac,  par  l'oi^nisation  de  la  position  de  Montavie. 

Ainsi  fortifiée,  la  position  de  Grenoble  barrerait  complètement  le  débouché  de  la 
vallée  de  l'Isère  vers  l'aval;  mais  cette  organisation  serait  insuffisante  si  l'on  ne 
maîtrisait  pas,  vers  l'amont,  à  Albertville  et  à  Chamousset,  les  débouchés  des  val- 
lées de  la  Maurienne  et  de  la  Tarentaîse,  dans  l'Isère. 

U  est  indispensable,  en  effet,  depuis  que  la  création  du  tunnel  du  mont  Cenis  a 
ouvert  la  barrière  des  A)pes,  de  défendre  l'accès  de  la  plaine  du  Grésivàudan  et  de 
maîtriser  la  voie  ferrée  de  Turin  à  Lyon  à  la  sortie  des  défilés  de  l'Arc. 

Une  somme  de  1 1  millions  est  demandée,  en  première  urgence,  pour  exécuter 
ces  différents  travaux.  Sur  cette  somme ,  un  crédit  de  à  millions  serait  nécessaire 
pour  1874,  et  nous  vous  proposons  de  l'accorder. 

Le  projet  qui  vous  est  soumis  a  pour  objet  de  mettre  les  défenses  de  la  place  de        Briançon. 
Briançon  à  la  hauteur  des  progrès  de  l'artillerie. 

Le  système  actuel  de  défense  ne  comprend  pas  l'occupation  des  hauteurs  absolu- 
ment indispensables  pour  la  sécurité  des  ouvrages  actuels  ;  il  est  de  toute  nécessité 
d'occuper  les  positions  du  Gondran  et  de  l'Infernet,  au-dessus  des  forts  de  la  rive 
gauche,  et  celle  de  la  Croix- de-Bretagne  sur  la  rive  gauche  de  la  Cerveyretle,  d'où 
l'on  prend  à  dos  les  défenses  actuelles  de  la  place. 

Ces  travaux  comportent,  en  première  urgence,  une  dépense  de  3  millions,  sur 
lesquels  on  vous  demande  1  million  pour  l'exercice  iS^j^.  Nous  vous  proposons  de 
l'accorder. 


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ftl2 


RECONSTJTUnON  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Le  tableau  qui  fait  suite  au  présent  rapport  fait  ressortir  les  modifieations  que 
votre  Commission  vous  propose  d'apporter,  d  accord  avec  le  GouYememeat,  aa  la- 
bleau  des  crédits  demandés  par  le  projet  de  loi  pour  l'exécution  des  travaux  reiati^ 
à  lamélioration  des  frontières  de  TEst. 

Cest  une  somme  totale  de  ag  millions  qui  sera  nécessaire,  en  187& ,  pour  Vocqni- 
sition  des  terrains  qu  occuperont  les  ouvrages  et  pour  les  entreprendre  «  ainsi  qu'on 
le  fait  pour  les  nouveaux  forts  de  Paris ,  dans  des  conditions  telles,  qu*à  h  fin  de 
cette. campagne  ils  aient  déjà  acquis  de  bonnes  qualités  défensives. 

Les  garanties  les  plus  sérieuses  et  les  plus  complètes  ont  entouré  Fétude  des  dif- 
ficiles problèmes  que  donnait  à  résoudre  la  reconstitution  de  nos  frontières. 

C*est  à  une  immense  majorité ,  Messieurs ,  que  vous  avei  accordé  les  crédits  né- 
cessaires pour  les  nouvelles  défenses  de  Paris;  vous  voterez,  nous  en  sommes  cer- 
tains, dans  le  même  sentiment  de  patriotisme  ceux  que  nous  vous  proposons  d*M- 
corder  pour  nos  frontières  et  pour  fensembie  des  défenses  du  teniloire  natiouL 
Nous  devons  à  notre  dignité  nationale,  â  nos  provinces  qui  ont  supporté  à  un  degré 
si  douloureux  les  désastres  de  la  guerre  de  1870-1871,  de  préparer  à  notre  année 
réorganisée  tout  ce  qui  pourra  Taider,  dans  son  généreux  dévouement,  a  disputer 
pied  à  pied  le  sol  de  la  patrie,  si,  malgré  la  sagesse  de  notre  politique  et  notre  pro- 
fond désir  de  voir  la  paix  maintenue,  une  invasion  nouvelle  pouvait  jamais  nous 
menacer  encore.  Aucun  de  nous  ne  voudra  faillir  à  ce  devoir. 

PhOm  DE  LOI. 

Texte  conforme  à  celui  de  la  loi  votée  le  1 7  juillet  1874.  Voir  ci-après  n*  79. 


Tablmav  (rectifié)  des 
deifnmdh-es  de  tEst 
de  tEst). 


crédits  demandés  pour  fesicntioik  des  travaox  relaies  à  tem^ioraùen 
(joint  au  projet  de  loi  relatif  à  VamSioradon  des  défenses  de  kfmbien 


DÉSIGNATION 
Mt  rotiTioit. 

TOTAUTÉ  DES  SOMMES 
•BgagMt  pour  1m  travan 

CRÉDITS  DEMANDÉS 

OBSEHTA 
T10«. 

ém 

la  GoMMiitioD. 

d« 

a* 

Verdun t 

Toul 

fr. 
8,000,000 

8,000,000 
8,000,000 

1  3,000,000 
5,000,000 

fr. 
8,000,000 

8,000,000 
8,000,000 

12,000,000 
5,000,000 

fr. 
9,000,000 

3,000,000 
3,000,000 

4,000,000 
3,000,000 

fr. 
3,000,000 

3,000,000 
3,000,000 

4,000,000 
3,000,000 

£piiial 

Haute  Moselle 

Belfort 

Besançon 

A  reporter 

4  1,000,000 

à  1 ,000,000 

14.000,000 

1 3,000,000 

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LOI  DU  17  JUILLET  1874  (DISCUSSION). 


klS 


DÉSIGNATION 
BU  rotiTions. 

totalitA  des  sommes 

d*  première  «rgence. 

CRÉDITS  DEMANDÉS 
pour  i*«swciM  1874. 

OBSERVA. 
TIONS. 

rsopotiTiois 
du 

pioposiTioas 

d« 
U  CommiMioa. 

PBOPosnioas 

d« 
GowernonMat 

rionMiTiovt 
d« 

Report 

Laœres 

fr. 

4 1 ,000,000 

1 1 ,000,000 

5,000,000 

6,000,000 

13,000,000 

3,000,000 

a 

a 

fr. 

4 1 ,000,000 
8,5oo,ooo 

5,000.000 
6,000,000 
1  3,000,000 
3,000,000 
5,000,000 
8,000,000 

fr. 
1 4,000,000 

3,000,000 

3,000,000 

3,000,000 

4,000,000 

1 ,000,000 

a 

a 

fr. 
1 3,000,000 

2,5oo,ooo 

3,000,000 

3,000,000 
4,000,000 
1 ,000,000 
1 ,5oo,ooo 
3,000,000 

Prit  sur  U  I» 
Mrve  d«  erUiU 
ooferUaveompto 
de  liq«ideti(». 

Grenoble 

Isère 

Lyon 

Briançon 

Dijon-Chagny 

Champagne 

(  Reims ,  Épernay,  No- 
gent-BiuxSeine). 

78,000,000 

88,5oo,ooo 

26,000,000 

39,000,000 

N*  78. 


DISCUSSION  . 

À  L* ASSEMBLEE  NATIONALE  DE  LA  LOI  DU  I7  JUILLET  iSyA  SQR  L'AMELIORATION 
DES  DÉPENSES  DES  PRONTI^RES  DE  L'EST. 

Séance  du  1 7  juillet  1 874. 

M.  le  colonel  Denfert-Rochereau  critique  le  projet  de  loi  au  point  de 
vue  de  la  création  des  camps  retranchés  et  des  forts  d*arrêt  destinés  à 
intercepter  certains  passages.  Sur  le  premier  point,  il  soutient  que  les 
camps  retranchés  tels  qu  on  proposait  de  les  établir  conduiraient  inévi- 
tablement â  rimmobilisation  et  ensuite  à  la  capture  d*une  partie  plus 
ou  moins  considérable  de  l'armée  active;  résultat  quil  fallait  éviter.  Il 
ne  faut  rien  faire,  a-t-il  dit,  qui  puisse  donner  aux  commandants  des 
corps  de  Tarmée  active  Tidée  de  venir,  après  des  échecs,  se  réfugier  dans 
des  camps  retranchés. 

M.  Denfert-Rochereau  présente  aussi  des  observations  sur  les  points 
choisis  &  Textréme  frontière  pour  y  établir  des  fortifications  de  première 
ligne.  Il  ne  comprend  pas  la  préférence  donné  à  Toul  sur  Frouard  et 
Nancy,  ni  Tomission  d'Épinal.  Il  voudrait  qu'on  améliorât  les  places  si- 


M.  Dtn&ri- 


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k\k 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


M.J.  Brnntt, 
fii^onble 


de 
GialMmd-LaUwr. 

Naccy. 


tuëes  sur  la  ligne  des  Ârdennes  et  qu*OD  concentrât  actuellement  toutes 
nos  ressources  sur  la  frontière  nord-est,  celle  du  sud-est  étant  saflt 
samment  protégée. 

Quant  aux  forts  d*arrèt,  tout  en  reconnaissant  que,  dans  le  passé, 
ces  forts  ont  souvent  rendu  de  grands  services,  M.  Denfert  exprime, 
d après  les  enseignements  de  la  dernière  guerre,  des  doutes  sur  f effica- 
cité de  pareils  moyens  de  défense  à  l'époque  actuelle. 

M.  Jean  Brunet  répond  à  M.  Denfert  et  défend  le  projet.  Toutefois 
M.  Jean  Brunet,  et  après  lui  M.  Berlet,  s  étant  plaints  qu'il  y  avait  une 
lacune  dans  le  système  défensif  du  projet,  à  savoir,  qu'on  laissait  en 
avant  de  la  ligne  de  défense  deux  villes  importantes  et  une  grande  ville, 
Saint-Dié,  Lunéville  et  Nancy,  M.  le  général  de  Cbabaud-Latour,  rap- 
porteur de  la  Commission  de  l'Assemblée ,  répond  en  ces  termes  : 

Je  dirai  à  M.  Berlet  qu  on  8*est  fort  préoccupé  des  défenses  des  alentours  de  Nancy, 
qu'une  partie  de  la  forêt  de  Haye  sera  occupée  par  les  défenses  de  Toul.  La  forêt  de 
Haye  est  d'ailleurs  en  arrière  de  Nancy. 

M.  Berlet.  Je  le  sais  ! 

M.  LE  RAPPORTEUR.  Et  ce  n  est  pas  dans  cette  forêt  que  nous  chercherons  plus 
tard  à  couvrir  Nancy,  c  est  en  avant  de  cette  grande  ville,  si  patriotique,  que  noos 
sonunes  si  heureux  de  compter  encore  au  nombre  de  nos  capitales.  Des  études  se 
poursuivent  sur  toutes  les  positions  qui  peuvent  protéger  Frouard,  ce  grand  nœud 
des  voies  ferrées ,  Nancy,  Lunéville,  Saint-Dié.  Ces  études  ne  sont  pas  complètes: 
on  veut  achever  avec  beaucoup  de  méthode  et  de  soin  la  comparaison,  diflBcîle  dans 
ce  pays  très-accidenté ,  des  diverses  positions  qu*il  serait  le  plus  utile  d'occuper. 

Il  y  a  en  outre  des  degrés  d*urgence  dans  rexécution  des  travaux.  Il  est  évident 
que  nos  places  fortes  d*arrèt  qui  sont  déjà  construites  doivent  être  lobjet  de  nos 
premières  préoccupations,  et  elles  peuvent  en  très-peu  de  temps  recevoir  le  com- 
plément de  fortifications  qui  les  mettra  en  bon  état  de  défense. 

Nous  ne  vous  proposons  en  ce  moment  qu  un  premier  crédit  pour  les  travaux  de 
première  urgence. 

Je  le  répète ,  la  Conmnission  de  défense  s*est  occupée  d*nne  manière  très-asadae 
des  défenses  en  avant  de  la  ligne  de  Nancy,  Lunéville  et  Saiftt-Dîé.  Mais  pour  le 
moment  on  a  voulu  commencer  par  les  points  qui  avaient  été  parfaitement  étudiés. 
Les  positions  dont  a  parlé  M.  Berlet  ne  sont  évacuées  que  depuis  peu  de  temps,  ce 
qui  explique  le  retard  qui  s'est  produit  dans  l'examen  dont  elles  doivent  être  lobjet. 
Mais  le  point  de  vue  auquel  s*est  placé  M.  Berlet  a  beaucoup  préoccupé  la  G>mmb- 
sion  de  défense ,  et  certainement  la  question  qa*il  a  posée  sera  résolue  avec  toute  U 
maturité  désirable.  (Très-bien!  très-bien!) 


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LOI  DU  17  JUILLET  1874  (DISCUSSION).  415 

Je  voudrais  ajouter  on  seul  mot  en  réponse  au  discours  qu*a  prononcé  M.  le       Ug^ini 
colonel  Denfert.  ^^  ^     *  . 

Il  n  est  nullement  questipn  d  un  système  de  camps  retranchés  pour  défendre  nos 
frontières.  Nous  avons  des  places  comme  Verdun,  Toul,  dont  les  enceintes  sont  à 
portée  de  Tartillerie  qui  occuperait  les  positions  avoisinant  ces  villes.  Vous  savez 
que,  dans  la  dernière  guerre,  Verdun  a  subi  un  bombardement  qui  lui  a. été  fort 
préjudiciable ,  et  que  la  place  de  Toul  a  opposé  une  résistance  des  plus  honorables , 
dominée  comme  elle  Fêlait ,  ce  qui  a  retardé  notablement  le  passage  des  trains  de 
fennemi.  Partout  où  nos  places  sont  exposées  aux  atteintes  des  canons  ennemis, 
comme  Toul  et  Verdun ,  nous  devons  les  mettre  en  état  de  résister  et  de  n'être  pas 
minées  sans  pouvoir  même  essayer  de  répondre  à  ces  batteries  éloignées  et  comme 
invisibles,  d*oà  leur  arrive  une  grêle  dobus. 

n  y  a  des  nécessités  stratégiques ,  des  reliefs  de  terrain  où  remplacement  des  ou- 
vrages est  forcément  indiqué.  Lhonprable  colonel  Denfert  trouve  qu  à  3 ,  4  kilo* 
mètres ,  les  forts  sont  peut  être  trop  éloignés  ;  je  serais  plutôt  porté  à  les  trouver 
trop  rapprochés.  Une  position  dqroinante  qui  se  trouve  à  5  ou  6  kilomètres  vaut 
peut-être  mieux  que  si  elle  n  était  qu*à  2  ou  3  kilomètres  de  la  place.  (G*est  vrai! 
—  Très-bien!) 

Dans  la  prévision  d*un  siège  régulier,  il  vaut  mieux  les  mettre  un  peu  loin  et 
avoir  la  hardiesse  de  les  poser  sur  les  points  dominants  d'où  les  batteries  ennemies 
seraient  le  plus  dangereuses  ;  c*esl  là  ce  dont  nous  nous  sonomes  surtont  préoccupés 
dans  nos  études  concernant  les  places  qu*on  nous  a  citées.  Il  y  en  a  d'autres , 
comme  Mézières,  dont  on  ne  vous  a  pas  parlé,  ou  comme  Montmédy,  qui  viendront 
à  leur  tour,  et  on  vous  demandera  de  leur  donner  aussi  toutes  les  conditions  de  sé- 
curité, toutes  les  qualités  défensives  dont  elles  ont  besoin  pour  résister  longue 
ment,  malgré  les  progrès  de  la  portée  de  rariillerie. 

Maintenant,  quand  on  a  occupé  les  hauteurs  autour  d'une  place  qui  a  une  bonne 
enceinte,  que  Ton  conserve  et  qu'on  entretient  avec  le  plus  grand  soin  et  qui  s'oppose 
à  toute  attaque  de  vive  force,  faut-il  se  préoccuper  trop  vivement  de  l'espacement  des 
forts  entre  eux,  et  croire  qu'il  faudra  défendre  ces  intervalles  avec  des  forces  consi- 
dérables, qui  seraient  ainsi  enlevées  à  la  défense  active  PU  n'en  est  rien.  Si  l'ennemi 
se  risque  entre  les  forts ,  il  tente  une  entreprise  bien  hasardée,  ses  efforts  viendront 
se  briser  contre  l'enceinte,  et  il  est  probable  qu'il  payera  cher  sa  témérité. 

Maintenant,  quand  on  a*occupé  autour  des  places  fortes  des  points  plus  ou  moins 
éloignées,  comme  à  Verdun  et  à  'Toul,  et  des  positions  a  plus  grande  distance, 
comme  celles  que  nous  occuperons  autour  de  Langres,  il  est  très-utile  de  profiter 
des  espaces  ainsi  protégés,  pour  y  recevoir  un  corps  d'armée  qui  apiès  de  rudes 
combats  vient  s'y  rallier,  s'y  refaire  et  s  y  ravitailler  ;  ce  ne  sont  pas  là  des  camps 
retranchés  que  nous  cherchons  a  créer;  notre  pensée  n'est  pas  que  Tarmée  qui  y 
aura  trouvé  un  point  d'appui  momentané  s'y  renferme  entre  les  forts  et  le  corps 
de  place,  mais  qu'au  contraire,  dès  qu'elle  s'y  sera  reconstituée,  quand  elle  y 
nura  déposé  ses  blessés,  ses  malades,  complété  son  matériel  et  ses  vivres,  elle  re- 


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de 
CkAktnd-UlMr. 


La  froBlièr» 
da  S«dEtl. 


GmoU*. 


U\ù  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

prenne  la  campagoe  avec  une  nouvelle  vigueur,  laissant  à  la  garnison  norm»le(| 
la  place  le  soin  de  la  défendre.  Je  le  répète,  une  année  ne  doit  pas  défendre  d 
place  forte;  cest  le  rôle  de  la  garnison  de  cette  place  et  des  forts  qui  reotoore^ 
(Très-bien I  très-bien!) 

M.  le  général  de  Chabaud-Latour  répond  ensuite  à  la  partie  du  di 
cours  de  M.  Denfert-Rochereau  relative  à  la  frontière  du  Sud-Est 

Je  crois,  pour  ma  part,  dit-il,  aux  meilleurs  sentiments  de  la  puissance  qui  a 
notre  voisine  de  ce  côté  ;  mais  le  devoir  de  toute  nation  est  de  prendre  ses  pi^ 
cautions ,  quelle  que  soit  la  nature  des  relations  qui  existent  entre  elle  et  sei  n^ 
sines.  (Vives  et  nombreuses  marques  d'approbation.)  i 

Je  suis  convaincu  que  les  sentiments  de  la  nation  italienne  et  de  son  illustre  cU 
sont  très-sympatfaiques  à  la  France...  (Très-bienI);  mais  nous  deTons  cepeodiBt^ 
comme  nous  Tavoos  toujours  fait,  maintenir  nos  places  de  cette  frontière  à  ia  bi- 
leur  dès  progrès  de  Tart  des  sièges.  Notre  place  de  Briançon  se  trouve  aujourdla, 
par  suite  de  ces  progrès ,  dans  des  conditions  défectueuses.  Les  hauteurs  qae  be» 
coup  d'entre  vous  connaissent,  que  notre  honorable  collègue,  M.  Césanne .  connît 
parfaitement,  les  hauteurs  de  Tlnfernet,  du  Foudran  et  de  la  Croix  de  Bretap 
dominent  toutes  les  défenses  de  la  place. 

On  a  étudié  plusieurs  projets  depuis  plusieurs  années  pour  y  remédier,  ma 
aucun  n  a  encore  été  mis  à  exécution. 

Je  vous  rappellerai  qu*en  181 5,  quand  cette  place  fut  attaquée,  les  Briançoniuù. 
qui  n'avaient  pas  de  garnison,  ont  occupé,  sous  le  commandement  du  colooeièt 
génie  Delphin,  les  hauteurs  de  Flnfemet.  Ils  y  ont  glorieusement  résisté  à  toosio 
efforts  de  Tennemi  derrière  quelques  murailles  en  pierres  sèches  qu'ils  aréeni  eoi* 
mêmes  élevées,  conservant  ainsi  cette  place  et  un  matériel  de  guerre  considénble 
à  la  France. 

Ce  serait  de  ces  points  élevés  que  seraient  dirigées  les  attaques ,  si  elles  veoûeBi 
jamais,  et  elles  auraient  une  puissance  bien  plus  grande.  Il  faut  au  moins  que  b 
gens  qui  auront  rhonneur  de  défendre  ces  positions  soient  placés  dans  des  conditioii 
qui  leur  permettent  de  remplir  avec  toute  chance  d*une  bonne  résistance  cette  bdic 
mission.  (Vives  marques  d'adhésion.) 

Le  colonel  Denfert  a  critiqué  aussi  les  travaux  proposés  pour  Grenoble  ei  1^ 
vallée  de  Tlsère  avec  tes  annexes.  En  ce  qui  concerne  Grenoble,  Vauban,  le  p^ 
mier,  y  a  construit  la  citadelle  de  la  Bastille  ;  depuis  lors,  le  général  Haxo  a  itiacb 
son  nom  aux  défenses  de  cette  ville  en  augmentant  les  travaux  des  positions  plo' 
avancées  et  en  les  rendant  plus  solides.  Cependant  ces  positions  sont  encore  ào- 
minées  k  très-bonne  portée,  et  il  faudra  occuper  ces  points  culminants  de  ^ 
que  Grenoble  ne  soit  pas  exposé  à  un  bombardement.  Cette  place,  qui  commao^^ 
une  vallée  riche  et  fertile ,  est  la  base  du  système  de  défense  de  notre  frontière  des 
Alpes;  il  est  donc  nécessaire  de  la  mettre  dans  les  meilleures  conditions  possible  de 
défense. 


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LOI  DU  17  JUILLET  1874  (DISCUSSION).  417 

'  ms  devons  donc,  tout  en  nous  occupant  de  notre  frontière  de  TEst,  nous  préoc- 
r  aussi  de  mettre  en  bon  état  les  places  qui,  couvrent  notre  frontière  depuis 
ijusqu*à  la  Méditerranée. 

n  ai  rien  à  dire  pour  Lyon  :  vous  en  connaisse!  tous  Timportance.  Ce  ne  sont  pas 
.'ment  les' progrès  des  armes  à  feu  qui  font  que  les  fortifications  élevées  par  le 
rai  Fleury,  sous  le  règne  du  roi  Louis-Philippe,  sont  aujourd'hui  impuissantes 
endre  Lyon  ;  la  population  a  augn^enté  dans  des  proportionsxonsidërables;  les 
ins  qui  n'étaient  pas  occupés  sont  aujourd'hui  couverts  de  constructions,  et  nos 
se  trouvent  noyés,  pour  ainsi  dire,  dans  f  intérieur  de  la  cité  agrandie. 
»  deux  motifs,  —  Taccroissement  de  la  population  et  Timporlance  capitale  de 
1,  —  nous  obligent  à  porter  sur  les  points  que  Tennemi  pourrait  occuper,  les 
ues  nouvelles  qui  doivent  être  établies  pour  la  préserver  du  bombardement, 
t  en  même  temps,  je  le  répète,  nous  conquerrons  autour  de  Lyon  des  espaces 
idérables  ou  des  corps  d*armée<  momentanément  repoussés,  pourraient  prendre 
MÎnt  d'appui  et  de  ralliement,  pour  en  sortir  le  plus  tôt  possible,  en  ne  laissant 
les  troupes  nécessaires  à  la  défense  de  cette  grande  place, 
oilà  en  peu  de  mots  ce  que  j'avais  à  dire.  L'honorable  M.  Brunet  a  très-bien 
iqué  qu'après  cette  première  ligne ,  qui ,  hélas  I  ne  vaut  pas  celle  que  nous  avons 
lue...  (Mouvement) ,  il  est  important  de  défendre  les  falaises  de  Champagne  et 
iorvan.  Langres  doit  être  «omplété.  Dijon  et  Chagny  seront  occupés  comme  po- 
»ns  par  lesquelles  on  pourrait  pénétrer  plus  facilement  dans  le  massif  du  Morvan, 
ous  avons  l'avantage  de  nous  relier  ainsi  à  Lyon  d'un  côté,  à  Langres  de  l'autre, 
l'avoir  une  citadelle  intérieure  qu'il  serait  très-difficile  à  l'ennemi  d'envahir  et 
nous  trouverions  de  grandes  garanties  contre  ces  marches  audacieuses  de  l'en- 
di  dont  M.  Brunet  a  rappelé  le  triste  souvenir.  Messieurs,  nous  croyons  être 
es  dans  les  limites  de  ce  qui  était  nécessaire  pour  compléter  les  défenses  de  la 
ioce.  (Très-bien.)  Au  point  de  vue  où  nous  sommes  aujourd'hui  malheureusement 
cé9,  les  études  ont  été  faites  avec  le  plus  grand  soin  depuis  deux  ou  trois  ans; 
Commissions  de  défense  ont  examiné  tous  les  systèmes  qui  ont  été  produits;  je 
dis  pas  qu'il  n*y  en  aura  pas  d'autres ,  car  on  peut  en  produire  sans  limite.  On 
Js  apporte  aujourd'hui  le  fruit  des  études  d'une  Commission  qui  était  composée 
}  sommités  de  l'armée ,  qui  pendant  deux  ans  a  examiné  et  comparé  tous  les  sys- 
nés  qui  lui  ont  été  soumis.  Sans  prolonger  outre  mesure  cette  discussion ,  nous 
rroDs  qu'il  est  indispensable  de  voter  aujourd'hui  les  crédits  demandés.  (Oui! 
i  !  —  Très-bien  I  très-bien  !  ) 

Remarquez-  le ,  Messieurs ,  on  ne  demande  en  ce  moment  qu*un  premier  à-compte 
r  les  crédits  indiqués  dans  les  colonnes  du  rapport  ;  cet  à-compte  est  de  première 
gence,  et  tout  ne  sera  pas  fini  quand  vous  l'aurez  voté;  il  est  bien  entendu,  au 
intraire,  que  vous  prenez  l'engagement  d'honneur  vis4-vis  du  pays  de  continuer 
a  travaux  quand  ils  auront  été  entrepris ,  de  manière  à  les  achever  et  à  rendre 
itaotque  nous  le  pourrons  notre  patrie  inexpugnable.  (Vives  et  nombrei^ses  mar- 
nes d'approbation  et  applaudissements.  «-  Aux  voix'  aux  voixl) 

Conventions.  27 


Chabavd-Latoor, 
LyoB. 


ts  Morvan , 
Langrw,  Dijon. 


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Premitr  cWdit 
de  99  millioDS. 


418  RECONSTITUnON  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Après  Tadoption  séparée  des  articles,  Teosemble  du  projet  de  loi  est  adoplt  ^ 
runanimité  des  66a  votants. 


N"  79. 
LOI 

RELATIVE  À  L*AIIÉLI0RATI0N  DBS  DEPENSES  DES  FRONTIÈRES  DE  L*EST  (''. 

17  juillet  1874* 

Art.  l*'.  Il  sera  constniit  de  nouveaux  ouvrages  autour  des  places  de  Verâuo, 
Toul ,  à  Épinal ,  dans  la  vallée  de  la  haute  MoseUe,  autour  de  Belfort,  de  BennçC'O. 
à  Dijon,  Ghagny,  Reims,  Épemay,  Nogent-sur-Seine,  autour  de  Langres,  deLvoo, 
de  Grenoble,  dans  la  vallée  de  Tlsère,  à  Albertville  et  à  Chamouste,  antoordt 
Briançon,  sur  les  emplacements  indiqués  par  la  Commission  de  défense. 

Ces  travaux  sont  déclarés  d*utilif  é  publique  et  dWgence. 

Art.  2.  Sur  le  montant  total  de  l'estimation  de  ces  ouvrages ,  s'élevsnt  à  quatre 
vingt-huit  millions  cinq  cent  mille  francs  ( 88, 5oo,ooo  francs) ,  il  sera  affecté  à  leur 
établissement  en  1874  un  premier  à-compte  de  vingt-neuf  millions  {39,000,000  fr. , 
à  prélever  sur  les  crédits  ouverts  au  département  de  la  guerre ,  au  titre  dn  comf. 
de  liquidation. 

Les  crédits  ou  portions  de  crédits  qui  n'auront  pu  être  employés  dans  Texercic: 
seront  reportés  sur  l'exercice  suivant. 

Art.  3.  Ces  ouvrages  de  fortifications  seront  classés  dans  la  première  sent  ds 
places  de  guerre. 

Délibéré  en  séance  publique,  à  Versailles,  le  17  juillet  187 A- 


Avi» 
ia  CommÎMion 
6»  déftnM. 


ANNEXE  X  LA  LOI 
relative  à  l'amélioration  des  défentes  desfronùh^  de  VEst. 

AVIS  DE  LA  COMMISSIOir  DE  DEFENSE. 

(Article  i"de  la  loi  du  10  juillet  i85i.) 

La  Commission  de  défense,  dont  lavis,  aux  termes  de  l'article  l'^dekloidi! 
10  juillet  i85i,  doit  être  annexé  aux  projets  de  lois  portant  création  de  nomtlb 
fortifications,  a  été  consultée  sur  les  travaux  à  entreprendre  en  187&  pourm^^ 
les  défenses  des  places  de  la  frontière  de  l'Est  à  la  hauteur  des  progrès  de  farbll^ 
rie,  et  tenir  compte  des  enseignements  de  la  dernière  guerre. 

W  Journal  officiel  du  aS  juillet  187a.  —  Bail  des  lois,  xn"  série,  n*  2 1 7-3173. 


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LOI  DU  17  JUILLET  1874. 


419 


Les  proposidoDs  émises  à  ce  sujet  par  la  Commission ,  dans  ses  diiïerentcs  séances , 
ivent  se  résumer  de  la  manière  suivante  : 


1  "  FRONTIÈaE  DD  NORD-EST. 

i'  Verdan,  Occuper  les  hauteurs  de  la  rive  droite  de  la  Meuse,  et  notamment  la 

sition  de  Bois-Brùlé,  entre  la  route  et  le  chemin  de  fer  d'Étain. 

2*  Tool.  Occuper  les  positions  du  mont  Saint-Michel,  de  Villey-le-Sec,  de  Dom- 

rmain  et  d*Écrouves. 

^  Belfort.  Étendre  du  côté  du  ballon  d* Alsace  les  défenses  avancées  de  la  posi- 

adeBelfort; 

Restaurer  les  ouvrages  des  hautes  et  basses  Perches  et  de  Bcllevue  ; 

Occuper  les  positions  du  mont  Salbert,  du  mont  Vaudois,  de  Roppe  et  de  Vé- 

ois; 

Occuper  la  hauteur  du  mont  Bard; 

S'établir  sur  les  positions  de  Pont-de-Roide  et  de  Biamont. 

Le  Comité  a  également  reconnu  la  nécessité  d'occuper  la  position  d*Épinal  et  de 

fendre  Taccès  des  trois  routes  principales  conduisant  par  Saint-Loup,  Luxeuil  et 

ire,  de  la  haute  Moselle  dans  la  Franche-Comté. 

4'  hongres.  L'organisation  de  la  position  de  Langres  comportait  : 

i"*  La  création  de  trois  forts  à  Dampierre,  Beauchemin  et  au  Cognelot; 

a*  L'achèvement  des  ouvrages  de  la  Bonnellc,  de  Peigné  et  de  Buzon,  et  la 

Dstroction  de  batteries  sur  les  positions  de  Saint-Menge  et  de  la  Pointe-dc-Dia- 

int. 

5'  Besançon.  La  reconsdtntion  des  défenses  de  Besançon  comprendrait  Toccupa- 

»n  des  positions  de  Fontain ,  de  Montfaucôn  et  de  Tallenay-Châtillon. 

a*"  FRONTIBBB  DU  SDD-BST. 

V  Lyon,  Occuper  les  positions  du  Mont -Verdun,  de  Vancia,  de  Bron  et  de 

nfxin. 

2*  Grenohle,  Couronner  par  des  ouvrages  les  hauteurs  du  Mont-Eynard  et  des 

uatre-Seigneurs ,  et  construire  les  batteries  du  Mûrier,  de  Bourcet  et  de  Montavie , 

•mpléter  la  défense  de  la  vallée  de  Tlsère  par  Toccupation  des  positions  de  Cha- 

ousset  et  d'Albertville. 

â*  Briançon,  Construire  des  ouvrages  sur  les  positions  de  Tlnfernet,  du  Gondran 

sur  celle  de  la  Croix-de-Brelagne. 

Pour  le  Président  de  la  Commission  de  défense , 
Le  Maréchal  de  France, 

ClNROBERT. 


FrontiAra 
da  Nord-£st. 


Fronliire 
da  Sud-Est. 


a?- 


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420  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

BELFORT. 


N*  80. 
PROJET  DE  LOI 

BftLATIF  AU  CLASSEMENT  DE  LA   NOUVELLE  ENCEINTE  DBS  FAUBODRGS  DE  BELFORT. 

présenté  par  M.  le  général   de  Clssey,  ministre  de  la  guerre. 

(Urgence  déclarée.  —  Déposé  à  ]a  séance  du  18  novembre  1876 
et  renvoyé  à  la  Commission  de  Tarmée.) 

EXPOSÉ  DES  MOTIFS. 

Messieurs,  par  la  loi  du  17  juillet  1874*  vous  avez  ordonné  la  construction d« 
nouveaux  ouvrages  de  fortiPication  pour  ramélioration  des  frontières  de  TEsl. 

Parmi  ces  ouvrages  sont  comprb  cèbx  destinés,  avec  des  ouvrages  déjà  existinls, 
a  former  une  enceinte  couvrant  les  Êiubourgs  ouest  de  Belfort. 

Cette  nouvelle  enceinte  avancée  constituera  à  Touest  de  la  place  un  camp  reb»- 
ché  tel  que  celui  qui  existe  déjà  à  Test,  constitué  par  les  forts  de  la  Miotte  et  de  !i 
Justice  et  leurs  branches  de  jonction. 

Afm  d'arriver  sans  le  moindre  retard,  comme  le  commandent  les  intérêts  deli 

défense  de  TÉtat,  à  pouvoir  appliquer  les  servitudes  que  doivent  exercer  ces  noo- 

veaux  ouvrages  en  vertu  de  l'article  3  de  la  loi  du  7  juillet  187 A,  il  iautfiieria 

délimitation  des  zones  de  ces  servitudes,  lesquelles,  d'après  rartîcle  précité,  demieot 

être  celles  de  la  première  série  des  places  de  guerre. 

CiaMtment  Maîs  il  so  présente  dans  l'espèce  des  circonstances  particulières  qui  portent  1 

dans  ]•  »•  s^ri*    s'écartcr  dc  cette  prescription  générale  et  à  classer  la  nouvelle  enceinte  des  liiubonrp 

places  de  ffoerre     ^^^^  ^^  deuxième  série  comme  poste  militaire. 

En  effet,  protégée  comme  elle  le  sera  par  des  défenses  extérieiu-es,  cette  nouvelle 
enceinte  peut,  sans  inconvénient  pour  la  défense,  ne  pas  être  classée  dans  la  pre- 
mière série  des  places  de  guerre.  Déjà,  bien  que  la  place  elle-même  et  le  chiteaa 
soient  classés  avec  raison  dans  la  première  série  des  places  de  guerre,  le  camp  re 
tranché  de  l'est  n'est  classé,  au  tableau  de  i853,  que  dans  la  deuxième  série  comme 
poste.  Il  semble  rationnel  d'adopter  le  même  classement  pour  le  nouveau  camp 
retranché  de  l'ouest,  ou  nouvelle  enceinte  des  faubourgs,  d'autant  plus  que  les 
ouvrages  existants,  qui  entrent  dans  la  constitution  de  cette  nouvelle  enceinte,  sont 
déjà  classés  comme  postes  militaires,  savoir  :  le  front  3-^  des  fiiubourgs  pv 
décret  du  17  juillet  i858,  et  le  fort  des  Barres  par  décret  du  3ojuin  i866- 

D'après  ces  considérations ,  nous  avons  l'honneur  de  vous  présenter,  avec  ud  plu 
y  annexé,  un  projet  de  loi  pronori^çant  le  classement  de  la  nouvelle  enoeiote  des 
faubourgs  de  Belfort  dans  la  deuxième  série  des  points  fortifiés,  comme  poste  mili- 
taire, et  fixant,  conformément  aux  indications  du  plan,  le  tracé  des  limites  des 
zones  de  servitudes.  Ce  tracé,  en  outre  des  servitudes  extérieures,  maintient  âfin- 


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BELFORT.  421 

érîeur  des  faubourgs,  deux  esplanades.  Tune  entre  les  fronts  ouest  de  la  place  et  la 
Savoureuse ,  indispensable  pour  la  sécurité  du  corps  de  place ,  Tautre  comprenant 
B  partie  de  la  première  zone  en  avant  de  la  branche  sud  ou  gauche  du  fort  des 
Wres ,  afin  de  ne  pas  laisser  masquer  par  des  constructions  sur  ce  terrain  élevé  les 
rues  et  les  feux  que  ladite  branche  peut  diriger  jusqu^à  Textérieur  par-dessus  les 
errains  bas  des  faubourgs.  A  Texception  de  ces  deux  esplanades ,  toute  Tétendue 
les  Êiubourgs  comprise  entre  la  limite  intérieure  des  fortifications  de  k  nouvelle 
>nceinte  et  les  ouvrages  de  la  place  et  du  château  sera  exonérée  des  servitudes  dé- 
'ensives. 

L'adoption  de  ce  projet  de  loi ,  pour  lequel  nous  vous  demandons  de  prononcer 
[urgence,  aura  pour  effet  de  régulariser  la  situation  respective*  des  ouvrages  de  la 
nouvelle  enceinte ,  des  propriétés  englobées  dans  son  périmètre  et  des  propriétés 
issujetties  aux  servitudes  défensives  de  cette  enceinte. 

En  conséquence,  nous  avons  fhonneur  de  vous  soumettre  le  projet  de  loi  sui- 
vantl'\ 


N'  81. 
RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DE  L^ARMBE  ^'^  CHARGfB  D*EXAMINBR  LE  PROJET  DE  LOI 

PRÉGÉDBKT, 

par  M.  Cbapper,  membre  de  FAssemblée  nationale. 
(Urgence  dédarée.  —  Déposé  à  la  séance  du  16  décembre  1875.) 

EXPOSÉ  DBS  MOTIPS^ 

Messieurs,  vous  avez  renvoyé  à  votre  Commission  de  réorganisation  de-Tarmée 
un  projet  de  loi  relatif  aux  servitudes  militaires  de  la  place  de  Belfort;  vous  avez  re- 
connu fargence  de  ce  projet,  et  nous  venons,  vous  demander  d'en  voter  le  dispositif. 

Mais  il  nous  a  paru  nécessaire  de  compléter  par  quelques  explications  Texposé 
des  motifs  que  vous  avait  présenté  M.  le  Ministre  de  la  guerre»  , 

L'ensemble  des  fortiûcations  de  Belfort  comprendra  la  ville  même ,  ses  faubourgs ,        eumoiU* 
des  ouvrages  voisins  de  Tenceinte  et  un  système  de  forts  détachés  placés  a  quelques    <*«•  foniBeaiio» 
kilomètres  de  la  ville.  ^•^'''*''' 

Une  s  agît  pas  aujourd'hui  de  ces  foris  détachés  dont  les  servitudes  ont  été  ré- 
glées par  la  loi  du  17  juillet  1874-  U  est  question  seulement  de  modifier  sur  quel- 
ques points  les  servitudes  actuelles  de  la  place  et  de  ses  faubourgs. 

Et  d'abord  nous  devons  vous  rappeler  que  les  servitudes  dont  sont  grevés  les     l«s  urviiadM. 
terrains  qui  entourent  les  places  fortifiées  sont  plus  ou  moins  sévères»  suivant  la 

"  Voir  ci-après ,  à  la  suite  du  rapport. 

-^'  Voir  ci-dessus ,  p.  4o5 ,  la  composition  de  ia  Commission. 


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A22 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


Doacription 

dei  Tort ifi cations 

it  Bcirort. 


dislance  où  ces  terrains  se  trouvent  de  la  place,  et  aussi  suivant  TimportaDce  mili- 
taire de  la  place  elle-méine. 

Le  décret  du  lo  août  i853,  qui  fait  loi  en  cette  matière,  déûnit  d*un  côle  le 
nombre ,  les  dimensions  et  les  charges  particulières  des  différentes  zones  de  serntudei, 
et  d  autre  part ,  il  divise  en  plusieurs  séries  les  places  de  guerre  et  les  postes  nuii- 
taires. 

Nous  ne  saurions  entrer  ici  dans  le  détail  de  toutes  ces  prescriptions  et  de  leun 
différences.  Il  suflUra  de  vous  en  iiuliquer  les  principales. 

Une  première  zone  de  a5o  mètres  de  largeur,  comptée  à  partir  des  poiats  sôL 
lants  des  ouvrages,  est  tracée  sur  le  terrain  autour  de  toutes  les  places  fortifier. 
Aucune  construction  n  est  permise  dans  son  périmètre. 

Une  seconde  zone,  dont  la  largeur  est  de  487  mètres,  s* étend  autour  de  b  prt 
mière.  Dans  cette  zone  on  tolère  toujours  des  constructions  légères  en  bois  oq  en 
bois  et  terre;  mais,  suivant  f  importance  des  places  «on  y  permet  ou  Ton  y  défend  la 
constructions  en  matériaux  solides,  pierres,  briques,  etc. 

Suivant  Timportance  des  places ,  les  propriétaires  sont  tenus  ou  non  de  déiDoiir 
eux-mêmes,  sans  indemnité,  les  constructions  qu'ils  possèdent  dans  la  seooodf 
zone,  quand  la  ville  est  déclarée  en  état  de  guerre,  etc. 

Nous  n* insisterons  pas  sur  les  autres  différences  qui,  au  point  de  vue  des  scni- 
tudes ,  distinguent  les  places  de  première  ou  de  deuxième  série  et  les  postes  mil- 
taires.  Il  suffit  de  vous  en  avoir  indiqué  les  principales  ;  vous  pourrez  vous  reporter, 
pour  les  autres,  au  décret  du  10  août  i853. 

Voyons  maintenant  ce  qui  concerne  la  place  de  Belfort.  En  examinant  la  cute. 
on  voit  d'abord  la  ville  et  son  château  au  centre  :  ils  sont  classés  dès  longteœf'^ 
comme  place  de  première  série.  Au  nord-est  de  la  ville,  un  camp  retranché,  ooiu- 
truit  par  Vauban ,  se  compose  des  deux  ouvrages  de  la  Miotte  et  de  la  Justice,  rdief 
à  Tenceinte  de  la  ville  par  deux  branches.  Ce  camp  retranché  est  déjà  classé  coom? 
poste  militaire.  Au  sud-est  existent  deux  autres  forts,  les  Hautes-Perches  et  les 
Basses-Perches,  dont  les  noms  sont  devenus  célèbres  en  1871,  grâce  à  une  nugoi- 
lique  défense.  Ils  sont  classés  par  la  loi  de  1874.  L'état  des  servitudes  de  toute  cette 
portion  est  déjà  réglé. 

En  avançant  au  couchant  de  Belfort,  ou  trouve  une  rivière,  la  Savoureuse,  qui 
court  à  peu  près  du  nord  au  sud,  à  peu  de  distance  de  la  ville;  puis  au  delà,  et 
presque  parallèlement,  le  chemin  de  fer.  Plus  loin  le  terrain  se  relève,  et  à  foueit 
du  chemin  de  fer  se  rencontrent  le  fort  des  Barres,  le  fort  de  Bellevue,  et  eotio. 
plus  au  sud,  celui  de  la  Gare.  Entre  le  fort  des  Barres  et  la  ville  existe  un  OEiubov; 
défendu  par  un  front  fortifié,  désigné  sur  les  plans  par  les  n*'  3-4.  Ces  trois  fort 
et  le  faubourg  vont  cire  rattachés  entre  eux  et  à  la  ville  par  des  murs  denceiote 
qui  formeront  un  second  camp  retranché  situé  au  sud-ouest  de  la  place. 

Dans  cet  ensemble  de  fortifications,  en  grande  partie  nouvelles,  une  portwn 
seulement  des  servitudes  est  déterminée.  Cette  partie  se  compose  du  fort  des  6vre$ 
et  du  front  3-4  des  faubourgs.  Il  importe,  et  c'est  ce  que  vous  demande  le  Goav^^ 


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BELFORT.  423 

lement ,  de  classer  tout  le  reste  du  camp  et  de  créer  autour  de  lui  les  servitudes 
léfensives  qui  n'ont  été  prononcées  jusqu  ici  par  aucune  loi. 

En  même  temps  que  Ton  créera  ces  nouvelles  servitudes,  on  pourra,  et  c*est  le 
second  objet  de  la  loi ,  exonérer  des  servitudes  actuelles  une  partie  du  terrain  qui 
vsi  se  trouver  compris  dans  la  nouvelle  enceinte,  après  avoir  été  longtemps  i  Texte- 
rieur  de  la  place. 

On  agrandit  en  réalité  Tenceinte  fortiGée,  et  Ton  doit  reporter  vers  Textérieur  les  iMpU» 
zones  des  servitudes;  les  terrains  qui  entrent  de  la  sorte  dans  la  ville  doivent  être  d« Mr»iiaaci. 
exonérés.  On  fait  cependant  parmi  ces  terrains  deux  exceptions.  On  vous  demande 
de  réserver  à  Tîntérieur  de  cette  nouvelle  enceinte ,  comme  esplanades  nécessaires 
à  la  défense ,  deux  surfaces  qui  resteront  interdites  aux  constructions.  La  première 
sépare  de  la  rivière  les  murs  de  la  place  et  forme  en  quoique  sorte  le  fossé  de  la 
ville.  La  seconde,  au  midi  du  fort  des  Barres,  occupe  yn  terrain  élevé  qui  domine 
la  rivière ,  le  chemin  de  fer  et  la  campagne. 

Si  Ion  permettait  de  construire  dans  cet  espace,  le  fort  des  BaiTes,  dont  la  position 
élevée  est  très-importante,  serait  privé  de  vues  étendues,  et  son  artillerie,  désor- 
mais masquée,  ne  pourrait  plus  battre,  par-dessus  le  faubourg  de  la  gare,  la  voie 
ferrée  et  les  abords  de  la  place  au  midi. 

En  résumé ,  la  loi  qui  vous  est  proposée  a  deux  buts  : 

r  Soumettre  aux  servitudes  défensives  des  postes  militaires  de  la  deuxième  série 
les  terrains  qui  environnent  les  fortifications  nouvelles  créées  à  Touest  et  au  sud- 
ouest  de  Belfort  ; 

2*  Dégrever  des  servitudes  existantes  les  terrains  qui  seront  compris  dans  Ten- 
ceiate  nouvelle.  Deux  esplanades  indiquées  sur  le  plan  seraient  seules  ej^ceptées  de 
ce  dégrèvement. 

Votre  Commission,  Messieurs,  croit  indispensables  les  mesures  qui  vous  sont  de- 
mandées pir  le  Gouvernement,  et  vous  propose  de  voter  les  trois  articles  suivants  : 

PROJET  DE  LOI^*). 

Art.  \*\  La  nouvelle  enceinte  des  faubourgs  de  Belfort,  constituée  par  les  nou- 
veaux ouvrages  ordonnés  par  la  loi  du  17  juillet  1874  et  par  les  ouvrages  déjà  exis- 
tants et  classés  du  fort  des  Barres  et  do  front  3-4,  est  et  demeure  classée,  comme 
poste  militaire,  dans  la  deuxième  série  des  places  de  guerre  et  points  fortifiés. 

ÂBT.  2.  La  dtitmination  des  zones  de  servitudes  de  cette  nouvelle  enceinte  est 
fixée  conformément  aux  indications  du  plan  dressé  le  8  octobre  187 S,  par  le  chef 
du  génie  et  amexé  à  la  présente  loi. 

Art.  3.  Les  servitudes  défensives  qui  grevaient  antérieurement  les  terrains  ac- 
tuellement compris  entre  U  place  et  la  nouvelle  enceinte  des  faubourgs  sont  sup- 
prinées,  à  f  exception  des  devx  esplanades  délimitées  sur  le  plan  précité. 

^'^  Volé  le  3 1  décembre  1875.  Promulgation  :  Journal  officiel  du  16  janvier  1876.  — 
Bull,  des  lois ,  xn*  série ,  n°  a  8  2  -4  8 1 5. 


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424  HECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 


SEDAN. 


N-82. 
LOI 

RELATIVE  AU   D]&GLASSBIIENT   DE  LA   PLACE  DE  SEDAN   ET   k  LA  CESSION   À  CETTE  TILU 
"      D*CNE    PARTIE    DBS    FORTIFICATIONS    DECLASSEES    ET    DE    DIVERS    I  If  MEUBLES   MILI- 
TAIRES 


i») 


aS  aoât  1875. 

Art.  l".  La  place  de  Sedan  est  supprimée  et  sera  rayée  du  tableau  de  classemeot 
des  places  de  guerre. 

Art.  2.  Est  approuvée  la  convention^')  passée  le  ao  juillet  1876,  entre  la  ville 
de  Sedan  et  les  représentants  du  Ministre  de  la  guerre  et  de  Tadministratioa  dn 
domaines,  concernant  la  cession  i  cette  ville,  par  TÉtat,  des  terrains  et  bâtimeots 
militaires  désignés  par  ladite  convention  et  le  plan  annexé  i  la  présente  loi. 

Cette  convention  sera  enregistrée  au  droit  Aie  de  3  francs. 

Art.  3.  Des  crédits  formant  une  somme  totale  de  six  cent  soixante^iouze  millt 
francs  (673,000  fr.],  égale  au  prix  de  la  cession,  seront  ouverts  au  Ministre  de  la 
guerre  pour  Texécution  des  travaux  prévus  i  l'article  4  de  la  convention  du  ao  juillet 
1875. 

Art.  a.  La  ville  devra  avoir  terminé  dans  un  délai  de  trois  ans,  à  parlir  dojosr 
de  la  promulgation  de  la  présente  loi,  le  rasement  complet,  à  ses  frais  et  par  les 
soins ,  des  ouvrages  de  Tenceinte  basse  qui  lui  sont  concédés ,  ainsi  que  le  rase 
ment  de  la  partie  réservée  k  TÉtat  de  la  branche  33. 

Art.  5.  Le  rasement  des  ouvrages  de  TeDceinte  haute  sera  fait  par  lEtit,  aai 
frais  de  la  ville  de  Sedan ,  comme  il  est  dit  à  Tartide  à  de  la  oonventloo  da 
ao  juillet  1876. 

Art.  6.  H  est  ouvert  au  Ministre  de  la  guerre  pour  les  travaux  qo^entraine  le 
déclassement  de  Sedan  : 

Sur  Texercice  1875,  un  crédit  de  quatre  cent  mille  francs  {4oo,ooo  fr.); 

W  Journal  officiel  du  2h  août  1875.  —  Bail,  des  Uns,  xii*  série,  n*  367-4469.  —  L'eipwê 
des  motifs  du  projet  de  loi  est  au  Journal  officiel  du  28  août  1876 ,  le  rapport  de  kCmi/ày 
sioA  de  rassemblée  à  {'Officiel  du  a  5. 

^')  Le  texte  de  la  convention  est  à  la  suite  de  la  loi  promulguée  au  Journal  ojfàtl  et  ao 
BtJl,  des  lois. 


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MONTMÉDY.  425 

Sur  Texercice  1878,  un  crédit  de  deux  cent  soixante-douze  mille  francs 
(273,000  fr.). 

Ces  crédits  seront  prélevés  sur  le  prix  de  cession  payé  par  la  ville  de  Sedan , 
d'après  Tarticle  3  ci-dessus. 

Les  portions  de  ces  crédits  qui  n'auront  pas  été  employées  dans  le  coors  de 
{exercice  auquel  ils  se  rapportent  pourront  être  reportées,  par  décret  du  Président 
de  la  République ,  i^ux  exercices  suivanb. 

Délibéré  en  séance  publique,  i  Versailles,  le  3  août  1875. 


MONTMEDY. 


N«  83. 


LOI 

relative  au  declassement  de  l*bngeinte  de  la  ville  basse  de  montm^dt 

(médy-bas)  ^^K 

10  juillet  1877. 

Art.  1*'.  L'enceinte  forlifiée  de  la  ville  basse  de  Montmédy  (  Médy-Bas] ,  classée 
comme  place  dans  la  deuxième  série  du  tableau  de  classement  des  places  de 
guerre  et  autres  points  fortifiés,  est  déclassée  et  sera  rayée  dudit  tableau. 

Art.  2.  Les  immeubles  détachés  du  domaine  pubb'c ,  inaliénables  par  le  déclasse- 
ment prononcé  à  Tarticle  précédent,  seront  remis  k  Tadministration  des  domaines, 
sauf  ceux  qui  pourront  être  utilisés  pour  d*autres  besoins  militaires. 

La  présente  loi,  délibérée  et  adoptée  par  le  Sénat  et  par  la  Chambre  des  députés, 
sera  exécutée  comme  loi  de  TÉtat. 

Fait  à  Paris,  le  10  juillet  1877. 

(1)  Journal  officiel  du  i3  juillet  1877;  BuU.  des  lois,  xn*  série,  n"  347-61 46.  >-  Exposé 
des  motifà  :  chaidrb  des  députés  :  Jonmat  officiel  du  4  mai  1877.  Rapport  :  Officiel  du 
36  juin  1877.  —  Présentation  au  Sénat  :  Officiel  du  1 1  septembre.  Rapport  de  la  commis- 
sion da  Sénat  :  Officiel  du  1  a  septembre. 


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/j26 


Déoluscmeut 
on  1867. 


Reclassement 
proposé. 


RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 
LB  QUESNOT. 


N-  84. 


RAPPORT 

FAIT  AU  flOM  DE  LA  COMMISSION  CHARGÉE  D'EXAMINER  LB  PROJET  DE  LOI  RELAIiP 
AO  RECLASSEMENT  DE  LA  PLAGE  DU  QUESNOY  (nORD), 

par  M.  Tézenas,  député. 

CHAMBRE  DES  DEPUTES. 

Séance  du  7  mars  1878. 

Messieurs,  la  Commission  de  défense,  dont  l'attention,  après  la  guerre  de  1866, 
avait  surtout  été  attirée  sur  les  frontières  de  TEst,  s'était  alors  prononcée  pourk 
déclassement  de  plusieurs  places  fortes  dont  l'entretien  ne  lui  paraissait  pas  indis- 
pensable au  système  défensif  de  la  France  dans  nos  départements  du  Nord.  Parmi 
ces  places  figurait  le  Quesnoy,  dont  l'enceinte  fut  déclassée  par  décret  da 
36  juin  1867. 

De  nouvelles  études,  après  les  événements  de  1870,  ont  modiûé  les  résolutiom 
de  la  Commission  de  défense. 

Les  travaux  exécutés  récemment  pour  la  réorganisation  de  notre  frontière  da 
Nord  ont  rendu  de  l'importance  au  rôle  que  peut  jouer,  dans  la  défense  de  cette 
partie  de  notre  territoire,  la  place  du  Quesnoy,  située  sur  une  ligne  de  chenûnde 
fer  pénétrant,  dans  l'intérieur  du  pays ,  et  d'un  grand  intérêt  stratégi<pie. 

Avec  les  places  de  Condé,  Valcnciennes  et  Maubeuge,  la  place  du  Quesnoj  fwme 
un  ensemble  qui,  sans  elle,  serait  incomplet,  et  laisserait  subsister  entre  la  Sambre 
et  l'Escaut  une  lacune  qu'il  importe  de  combler. 

Exonéré  de  toutes  servitudes  militaires  depuis  1867,  le  Quesnoy  a  pu  prendre  le 
développement  qui  lui  était  nécessaire  et  donner  pleine  satisfaction  aux  intérêts 
civils  et  industriels  les  plus  urgents  réclamés  par  ses  habitants. 

II  a  bénéBcîé  pendant  onze  ans  du  classement  sans  aucune  restriction  :  néanmoins 
les  fortifications  sont  restées  presque  intactes  et  n'exigeront  pas  de  grandes  dépenses 
pour  être  remises  en  bon  état. 

Le  reclassement  proposé  prend  les  choses  dans  l'état  où  elles  se  trouvent  actuel- 
lement. Le  rétablissement  des  anciennes  servitudes  telles  qu'elles  existaient  avant 
1 867  laisse  subsister  toutes  les  constructions ,  tous  les  travaux  exécutés  depuis  le 
décret  de  déclassement. 

La  gêne  apportée  à  la  ville  du  Quesnoy  dans  l'intérêt  général  du  pays,  gène  à 
laquelle  elle  était  soumise  depuis  des  siècles,  sera  donc  loin  d'être  considérable  et 
loin  surtout  d'être  au-dessus  du  patriotisme  de  ces  vaillantes  populations  de  dos 
frontières. 


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GRENOBLE.  427 

En  conséquence,  votre  Commission  a  Thonneur  de  vous  proposer  d'adopter  le 
projet  de  loi  ci-après  présenté  par  le  Gouvernement^  conformément  aux  avis  émis 
par  le  Comité  de  défense  dans  les  séances  des  a6,  27  et  29  mai  1876. 


PROJET  DE  LOI 


(l) 


Aat.  1**.  La  place  du  Quesnoy,  qui  figurait  dans  la  première  série  sur  le  tableau 
de  classement  annexé  à  la  loi  du  10  juiDet  i85i,  et  qui  a  été  déclassée  par  le  décret 
du  36  juin  1867,  est  reclassée  et  sera  inscrite  dans  la  première  série  du  taUeau  de 
classement  des  places  de  guerre  et  autres  points  fortifiés  auxquels  doivent  être  ap- 
pliquées les  lois  sur  les  servitudes  défensives. 

ÂBT.  2.  Les  zones  des  servitudes  de  la  place  du  Quesnoy  seront  délimitées  sui- 
vant les  mêmes  tracés  qu'elles  avaient  antérieurement  au  a6  juin  1867,  et  dont  le 
bornage  a  été  homologué  par  décret  du  a 8  avril  i855. 


C. 
LES  FRONTIÈRES  DU  SUD-EST. 


GRENOBLE. 


N"  85. 


RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DB  LA  COMMISSION  DU  BUDGET  CHARGÉE  D'EXAMINER  LE  PROJET  DB  LOI 
RELATIF  À  LA  CONSTRUCTION  D'UNE  ENCEINTE  AVANCEE  POUR  COUVRIR  LES  FAUBOURGS 
OUEST  DE  LA  PLACE  DE  GRENOBLE, 

par  M.  le  général  Saussier,  membre  de  F  Assemblée  nationale. 
Séance  du  3  juillet  1876. 

Messieurs,  TAssemblée,  dans  sa  séance  du  10  juin  1876,  a  décidé  que  le  projet 
de  loi  n*  3o8a ,  relatif  à  la  construction  d'une  enceinte  avancée  pour  couvrir  les 
faubourgs  ouest  de  la  place  de  Grenoble,  serait  renvoyé  à  la  Commission  du  bud- 
get de  1876. 

^')  Chambre  des  députes  :  Exposé  des  motifs  :  Joarned  officiel  du  1"  mars  1878.  Rap- 
port :  JùmmaL  officiel  du  17  mars  1878.  Adoption  :  28  mars.  —  SkxAT  :  Exposé  des  motifs  : 
hwnd  officiel  du  i3  mai  1878.  Rapport  :  Joumoi  offixid  du  37  mai.  —  1"  délibéraiîoD , 
35  mai;  a"  délibération,  Si  mai  1878.  —  Dérret  de  promiidgation,  2a  juin.  Promulgation  : 
Joumoi  officitl  du  a  5  juin. 


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428  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Plusieurs  considérations  dont  vous  saisirez  l'importance  ont  engagé  le  Gouverne- 
ment  à  vous  le  présenter. 

Renfermée  dans  une  enceinte  fortifiée ,  dont  la  date  remonte  à  une  époque  où 
elle  n'avait  que  a4«ooo  habitants,  la  ville  de  Grenoble,  qui  en  compte  aujourd'hui 
le  double,  ne  peut  les  loger  dans  ses  murs  trop  étroits.  Des  faubourgs  se  soot  for- 
més à  louest  de  la  ville,  autour  de  la  gare  du  chemin  de  fer,  et  leur  popolatîon. 
composée  surtout  d'ouvriers  des  industries  locales  et  de  nombreux  employés,  aug- 
mente tous  les  jours,  sans  qu'il  soit  possible  de  donner  aux  constructions  sobur- 
baines,  entravées  par  les  servitudes  défensives  de  la  place,  une  extension  proportion- 
nelle. 
NoBveiie  Désireux  de  mettre  fin  à  un  état  de  choses  qui  compromet  la  prospérité  el  jusqu'à 

MMinu.  un  certain  point  la  salubrité  de  leur  cité,  le  cx>nseîl  municipal  de  Grenoble  et  au 
grand  nombre  de  ses  habitants  ont  demandé  au  Gouvernement  le  tracé  d'uoe  noa 
velle  enceinte,  permettant  de  réduire  à  une  simple  esplanade  les  servitudes  défen 
sives  qui  grèvent  les  terrains  des  faubourgs  de  l'ouest,  où  la  ville  tend  à  s'agrandir. 

De  son  côté,  le  Gouvernement  ne  pouvait  rester  indifférent  à  une  question  tou 
chant  de  si  près  au  bien-être  d'une  population  laborieuse  et  dont  il  s*était,du  reste 
déjà  préoccupé  à  propos  de  la  défense  générale  de  nos  frontières. 

Après  le  vote  de  la  loi  du  a 3  mars.  1874.  un  décret  avait  déclaré  d'utilité  publique 
et  d'urgence  f  édification  de  jdivers  ouvrages  autour  de  Grenoble  ;  mais  les  charges 
qui  pesaient  alors  sur  nos  finances  nous  obligèrent  à  renoncer  à  l'exécution  d'un 
projet  aussi  étendu  et  à  nous  borner  à  celui  plus  restreint  et  moins  coûteux,  de 
couvrir,  par  une  enceinte  annexe  et  avancée,  les  quartiers  qui  se  développent  autour 
de  la  gare  du  chemin  de  fer.  C'est  donc  i  la  suite  d'études  approfondies  et  sérieuses 
que,  sur  l'avis  de  la  Commission  de  défense  et  dans  le  but  surtout  de  donner  satis- 
faction à  de  graves  intérêts  locaux,  le  Gouvernement  soumet  à  votre  approbation  le 
projet  de  loi  actud. 

S'il  importe,  en  effet,  au  plus  haut  degré,  à  la  prospérité  d'une  ville  industrielle 
d'ouvrir  une  issue  au  trop-plein  de  sa  population,  il  n'importe  pas  moins  aux  inté- 
rêts généraux  de  la  défense  du  territoire  de  mettre  à  l'abri  de  toute  insulte  les  éta- 
blissements militaires  situés  à  l'extérieur  de  la  place  et  l'immense  matériel  d'une 
gare  d'où  rayonnent,  vers  le  centre  et  la  frontière,  plusieurs  voies  ferrées  impor- 
tantes. 

Ce  résultat  sera  obtenu  rapidement  et  sans  frais  considérables,  en  fermant  toute 
la  presqu'île  comprise  entre  le  Drac  et  l'Isère ,  au  moyen  d'une  enceinte  dont  la  di- 
rection générale  est  marquée  par  une  perpendiculaire  abaissée  du  front  actuel  i-S 
sur  le  cours  du  Drac ,  et  dont  le  tracé  définitif  sera  laissé  à  la  décision  du  Président 
delà  République.  (Voir  le  plan  annexé  a  l'exposé  des  motifs.) 
iMp«ns«.  Pour  faire  face  à  ces  dépenses,  i,aoo,ooo  francs  environ,  la  ville  de  GrenoUe, 

ainsi  que  nous  l'exphquent  MM.  les  Ministres  de  la  guerre  et  des  finances,  dans 
leur  exposé  des  motifs,  a  offert  spontanément  une  subvention  de  45o,ooo  francs, 
et  )a  cession  à  l'État  des  terrains  de  l'ancien  Champ-de-Mars.  Quant  aa  surplus,  k 


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GRENOBLE. 


&29 


Gouvernement  vous  demande  ty  pourvoir  par  une  imputation  au  compte  de  la  liquidation 
des  frais  de  guerre. 

Votre  Commission  du  badget,  considérant,  d* une  part ,  que  Tintérèt  pressant  de  la 
ville  de  Grenoble  est  ici  d*accord  avec  celui  de  la  défense  du  territoire  ; 

De  Taulre ,  que  les  ressources  pécuniaires  nécessaires  à  Texécution  des  travaux 
seront  en  grande  partie  fournies  : 

1*  Par  la  ville,  qui  a  déjà  passé  à  ce  sujet  une  convention  avec  TÉlat,  que  Ton 
demande  de  ratifier;  a""  par  Taliénation  de  certains  terrains  de  l'ancienne  fortifica- 
tion, et  dont  le  produit  sera  porté  au  crédit  du  compte  de  liquidation. 

Vous  propose  de  vouloir  bien  donner  votre  entière  approbation  au  projet  de  loi 
suivant  : 

PROJST  DE  LOI  ^*). 

Art.  1*'.  Il  sera  construit,  pour  couvrir  les  faubourgs  ouest  de  Grenoble,  une 
enceinte  avancée  entre  le  front  4-5  de  Tenceinte  actuelle  et  le  Drac,  suivant  l'un  des 
tracés  figurés  sur  le  plan  annexé  à  la  présente  loi.  Le  tracé  à  adopter  définitivement 
sera  fixé  par  un  décret  du  Président  de  la  République. 

Art.  2.  La  construction  de  cette  enceinte  avancée  est  déclarée  d*utilité  publique  et 
d'urgence,  ainsi  que  l'ouverture  d'une  nouvelle  porte  sur  le  front  a-3.  La  dépense 
sera  imputée  sur  le  compte  de  liquidation  des  frais  de  guerre. 

Art.  3.  Cette  enceinte  sera  classée  dans  la  première  série,  mais  elle  ne  portera 
servitude  que  sur  une  zone  unique  de  deux  cent  cinquante  mètres  (a5o").  Les 
servitudes  portées  par  les  anciennes  fortifications  à  l'intérieur  de  l'enceinte  avancée 
seront  supprimées  lorsque  les  fossés  de  cette  nouvelle  enceinte  seront  à  profondeur 
et  ses  parapets  massés  et  profilés. 

Art.  k.  Le  traité  passé ,  le  1 5  octobre  1874 ,  Hvec  la  ville  de  Grenoble ,  est  approuvé. 
Eo  conséquence,  la  subvention  de  quatre  cent  soixante-dix  mille  francs  ( 470,000  fr.) 
0  payer  par  cette  ville  sera  portée  au  crédit  du  compte  de  liquidation ,  ainsi  que  le 
produit  de  la  vente  des  terrains  qu  elle  cède  à  l'État. 

Art.  5.  Les  terrains  dépendant  de  la  fortification ,  rendus  disponibles  pour  la  con- 
struction de  la  nouvelle  enceinte  et  qu*il  n'y  aurait  pas  lieu  de  garder  pour  d'autres 
usages  auxiliaires  du  service  militaire,  seront  aliénés  au  mieux  des  intérêts  de  l'État, 
et  le  produit  de  la  vente  sera  également  porté  au  crédit  du  compte  de  liquidation. 

*  Voté  le  7  juillet  1875.  Promuigatiou  :  Journal  officiel  du  18  juillet  1878.  Bulletin  des 
lois ,  XII*  série ,  n'  267-d  3  gS.  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  :  Journal  officiel  du  1 5  juin  1876. 
Rapport  :  Journal  officiel  du  a 6  juillet  —  Junge  loi  du  3  août  1876  autorisant  la  ville  de 
Grenoble  à  contracter  un  emprunt  de  5oo,ooo  francs.  Officiel  du  ad  août.  Exposé  des  motifs 
da  projet  de  loi  :  Officiel  du  21  aoûC.  Rapport  :  Officiel  du  38  août. 


IMdanlteo 
de  l'BtilîU 
pnbliqa*. 


Sobvention. 


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430  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉPENSE  NATIONALE. 

TOULON. 

N*  86. 
LOI 

CONCERNANT  LE  CLASSEMENT  DE  LA  BATTERIE  HAUTE  DE  L'EGUILLETTE ,  OUVRAGE  DÉTACHÉ 
DE  LA  PLAGE  DE  TOULON,  ET  LE  DECLASSEMENT  DU  FORT  BALAGUIER  ET  DO  FORT  DE 
L*IÎGU1LLETTE,  DEPENDANT  DE  LA  MÊME  PLACE  ^^^ 

Du  5  février  1877. 

Art.  i*\  La  batterie  baule  de  l*Égui11ette ,  ouvrage  détaché  de  la  place  de 
Toulon,  est  classée,  comme  poste  militaire,  dans  la  deuxième  série  des  places  de 
guerre  et  autres  points  fortifiés.  Cette  batterie  ne  portera  servitude  que  sur  les  ter- 
rains compris  en  avant  d*elle,  suivant  la  délimitation  indiquée  sur  le  plan  dressé  Je 
17  avril  1876,  par  le  chef  du  géoie. 

Art.  2.  Le  fort  Balaguier  et  celui  de  rÉguilIette  sont  déclassés.  Les  terrains  sor 
lesquels  s'étendaient  leurs  zoi^es  de  servitude  sont  dès  lors  complètement  exonérés 
de  toutes  servitudes  défensives ,  i  Texception  des  parties  de  ces  terrains  qui  restent 
comprises  dans  les  zoues  de  servitude  de  la  batterie  Napoléon,  déjà  classée,  et  deU 
batterie  haute  de  VÉguillette,  classée  par  Tarticle  1''  de  la  présente  loi. 

Fait  à  Versailles,  le  5  février  1877. 


N*  87. 
LOI 

RELATIVE  AU  DÉCLASSEMENT  DB  LA  BATTERIE  DE  SAINTE-Hl&LÈNE ,  X  NICB  ^'^ 

i3  avril  1878. 

Art.  1".  La  batterie  de  Sainte-Hélène,  à  Nice,  est  déclassée. 

Art.  2.  Son  emplacement  sera  remis  par  F  administration  de  la  guerre  à  celle 

^*>  Journal  officiel  du  6  février  1877.  Bulletin  des  lois,  xif  série,  n*  832-5757.  —  SÉsâi. 
Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  39  juin  1876.  Rapport  :  Journal  officiel  du  9  joiiiet. 
—  Chambre  des  députés.  Exposé  des  motifs  :  Journal  ojjiciel  du  5  octobre.  Rapport  :  Jov- 
nal  o^fficiel  du  1  o  novembre. 

W  Journal  oj^ieldu  17  avril  1878.  BuUelin  des  lois,  xii*  série,  n*  386-6868.  —  Chambie 
DBS  DÉPUTÉS.  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  3o  janvier  1878.  Rapport  :  Offiâelàa 
7  février.  Adoption  :  7  février.  —  Sénat.  Exposé  des  motifs  :  Officiel  du  5  mars.  Rapport: 
Officiel  du  a 8  mars.  Adoption,  3o  mars.  Décret  de  promulgation,  i3  avril  1878.  Un  projet 


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FORTINS  DU  LITTORAL.  .  431 

des  domaines,  pour  être  aliéné  au  profit  du  Trésor,  à  charge  par  Tacquéreur  de 
raser  les  parapets  et  les  constructions  de  manière  qu*ils  ne  puissent  en  aucun  cas 
être  utilisés  par  l'ennemi. 
Fait  à  Versailles,  le  i3  avril  187a. 


D. 
LA  FRONTIÈRE  MARITIME  DE  KOUEST. 


BATTERIES  DIVERSES  DU  LITTORAL. 


N'88. 


LOI 

RELATIVE  AU  DÉCLASSEMENT  DE  DIVERS  FOHTINS  ET  BATTERIES  SUA  LE  LITTORAL 
DU  1*'  ARRONDISSEMENT  MARITIME  ^^K 

3i  décembre  1876. 

Art.  I**.  Sont  déclassés  et  cesseront,  par  conséquent,  de  porter  servitudes  sur 
les  propriétés  voisines,  à  partir  de  la  promulgation  de  la  présente  loi,  les  fortins, 
postes  et  batteries  situés  sur  le  littoral  du  premier  arrondissement  maritime  compris 
dans  le  tableau  annexé  à  la  présente  loi. 

Art.  2.  Ceux  de  ces  ouvrages  qui  ne  pourront  pas  être  utilisés  pour  la  défense 
mobile  du  littoral  ou  qui  ne  seront  pas  reconnus  susceptibles  d^étré  affectés  à  un 
autre  service  relevant  du  département  de  la  guerre ,  seront  remis  à  l'administration 
des  domaines  pour  être  aliénés  au  mieux  des  intérêts  du  Trésor. 

Leurs  parapets  seront  rasés  et  leurs  constructions  démolies,  de  manière  quils  ne 
puissent  en  aucun  cas  être  utilisés  par  Tenneini. 

Délibéré  en  séance  publique,  à  Versailles,  le  3i  décembre  1876. 

TABLEAU  annexé  à  la  loi  du  31  décembre  18T5  et-  indiquant  les  fortins,  postes  oa 
hatteries  situés  sur  le  littoral  du  premier  arrondissement  maritime,  qui  sont  déclassés 
en  vertu  de  V article  1*'  de  ladite  loi. 

Cherbourg  :  la  batterie  des  Flamands,  le  front  est  de  Tenceinte,  le  fort  du  Hom- 
met,  la  batterie  d*Equerdreville,  la  batterie  du  Hameau  de  la  mer. 

de  loi  voté  par  la  Chambre  des  députés  et  présenté  au  Sénat  le  2 1  mai  1878  (Jowmcd  officiel 
du  6  juin  1878)  prononce  ie  classement  et  le  déclassement  de  divers  ouvrages  défensifs 
en  Algérie. 

^*^  Jounud  officiel  du  21  janvier  1876.  Bulletin  des  lois,  xii*  série,  n*  287-/1909.  Exposé 
des  motiis :  Joarnd  officiel  du  29  août  1876.  Rapport  :  Officiel  du  18  janvier  1876.  Adoption, 
3i  décembre  1876. 


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432  RECONSTITUTION  DE  LA  DÉFENSE  NATIONALE. 

Rade  de  la  Hougue  :  la  batterie  de  Ravenoville,  la  batterie  de  k  pointe  i5*  (fort 
de  la  Hougue) ,  la  batterie  des  îles  de  Saint-Marcouf,  la  batterie  de  Tilot  du  Tatiboa, 
la  batterie  de  Réville. 

De  Barfleur  à  Bretteville  :  la  batterie  de  Té^e  de  Barfleor,  la  batterie  da  Gros- 
Joret,  la  batterie  du  cap  Léon. 

De  Nacqueville  au  cap  la  Hague  :  la  batterie  basse  d*Oinonville ,  la  batterie  basse 
de  Saint-Germain-des-Vaux. 

Dunkerque  :  la  batterie  du  Musoir,  la  batterie  du  Risban. 

Gravelines  :  la  batterie  du  Phare. 

Calais ,  du  cap  Gris-Nez  k  TAuthie  :  la  batterie  de  Croi. 

Boulogne  :  le  fort  de  THeurt. 

Du  Tréport  à  Senneville  et  Fécamp  :  la  batterie  de  Mers,  la  batterie  de  TAubette. 
la  batterie  du  Tréport. 

Dieppe  :  la  batterie  du  Bas-Fort-Bianc,  la  batterie  de  Sourville. 

Saint- Valéry-en-Caux  :  la  batterie  ouest  du  Chenal. 

Fécamp  :  la  batterie  Royale,  la  batterie  du  Centre. 

Honfleur  :  la  batterie  de  THôpilal. 

Embouchure  de  TOrne  :  la  batterie  de  Merville,  la  batterie  d*Ogeslreham ,  la  porte 
de  Colleville. 


KERORIOD. CARRIERE  DU  PAPE. 


N*  89. 
LOI 


RELATIVE  AU  DECLASSEMENT  DE  LA  REDOUTE  DE  KBRORIOU  ET  DE  L*0UVRAGE  DE  LA  CAR 
RIÈRE  DU  PAPE ,  ET  AUX  MODIFICATIONS  QUI  SERONT  APPORTEES  PAR  GB  DBCLASSEHEST 
DANS  LA  DÉLIMITATION  DBS  ZONES  DE  SERVITUDES  DE  LA  PLAGB  DE  BRBST^*^ 

10  juillet  1877. 

Art.  1**.  L* ouvrage  extérieur  ££  de  la  Carrière  du  Pape,  classé  daDs  la  première 
série  des  points  fortifiés,  et  la  redoute  de  Réroriou,  classée  dans  la  deuxième  série, 

(*)  Balletin  des  lois,  xii*  série,  n*"  346-6119.  Chambbe  des  députés.  Rapport:  Jimrnalof 
ciel  du  a6  juin  1 877.  —  Sénat.  Rapport  :  Journal  officiel  du  8  septeQibre.  —  Un  projet  de  loi 
relatif  au  classement  des  deux  batteries  de  la  pointe  de  Lève  et  de  Viile-et-Hartin  a  été  pré- 
senté le  31  mai  1878  au  Sénat.  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  s  juin  1878.  Rapport: 
Journal  officiel  du  18  aoâl  1878. 


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KERORIOU.  —  CARRIERE  DU  PAPE.  433 

>ndant  tous  deux  de  la  place  de  Brest,  sont  déclassés  et  seront  rayés  du  tableau 
lassement  des  places  de  guerre  et  autres  points  fortiQés. 

AT.  2.  Par  suite  de  ce  déclassement,  les  limites  des  zones  de  servitudes  de  la 
«  de  Brest,  en  avant  de  son  secteur  est,  sont  réduites  conformément  au  tracé 
que  sur  le  plan  dressé,  le  8  janvier  1877,  P^^  ^^  ^^^^  ^"  génie,  et  annexé  à  la 
leote  loi. 

iCs  deux  polygones  exceptionnels  déjà  existants,  en  avant  du  même  secteur,  l'un 
)ur  de  la  gare  du  chemin  de  fer  et  Tautre  pour  les  quais  du  nouveau  port  de 
imerce,  sont  maintenus  dans  leurs  condition9  actuelles,  relatées  dans  les  procès- 
baux  de  bornage  de  ces  polygones.  En  outre,  il  est  créé,  en  avant  du  même 
eur,  deux  nouveaux  polygones  exceptionnels,  limités  conformément  au  plan 
cité  du  8  janvier  1877  et  dans  lesquels  les  constructions  de  toute  nature 
irront  être  élevées ,  sous  la  seule  restriction  spécifiée  au  deuxième  paragraphe  de 
iicle8du  décret  réglementaire  du  10  août  i853. 
Fait  à  Paris,  le  10  juillet  1877. 


IIL 
MARINE  ET  MATÉRIEL  DE  GUERRE. 

(Voir  ci-après,  au  compte  de  liquidation  des  diverses  charges 
résultant  de  la  guerre.  ) 


ConveDtions.  a  S 


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RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS 

INCENDIÉS  OU  DÉTRUITS  PENDANT  LA  COMMUNE  <". 


N»  90. 
RAPPORT  GÉNÉRAL 

FAIT  AU  KOM  DE  LA  COMMISSION  DU  BUDGET  CHARGEE  D*EXAMINER  LE  PROJET  DE  Lfi 
PORTANT  OUVERTURE  AU  MINISTRE  DES  TRAVAUX  PUBLICS  D*UN  CREDIT  DB  h  VI 
LIONS  POUR  LA  RECONSTRUCTION  DBS  ÉDIFICES  PUBLICS  DETRUITS  PAR  LA  COHNDt  . 

par  M.  le  marquis  de  Talhouêt,  membre  de  T  Assemblée  nationale. 
(Présenté  à  ia  séaace du  2  avril  j 873.) 

Messieurs,  notre  honorable  collègue  M.  Gouin  a  été  chargé  de  vous  présenter ist 
rapport  d* ensemble  sur  le  projet  de  loi  portant  création  d'un  compte  de  liquidrjn 
des  diverses  charges  résultant  de  la  guerre.  Il  vous  a  fait  connaître  le  niontanl<)ei 
dépenses  auxquelles  il  s*agit  de  pourvoir  et  les  ressources  qui  peuvent  y  être  i^- 
tées.  Il  a  posé,  en  outre,  les  principes  qui  devront  présider  au  règlement  de  ce 
compte  et  en  vertu  desquels  des  projets  de  lois  spéciaux  seront  introduits  tous  b 
ans  pour  déterminer,  dans  les  limites  des  évaluations  générales,  les  dépenses qa 
devraient  avoir  lieu,  en  ouvrant  les  crédits  correspondants. 

Parmi  les  dépenses  auxquelles  ce  compte  de  liquidation  aurait  à  faire  &ce,ûgsre 
pour  le  ministère  des  travaux  publics  une  somme  de  18  millions  affectée  à  U  re- 
construction des  édifices  publics  qui  ont  été  incendiés  ou  détruits  pendant  U  000- 
mune. 

Sur  cetle  somme  de  18  millions,  on  vous  propose,  à  Tarlicle  5  (n*  4)  duproft 
d*ou\Tir,  pour  1873,  un  crédit  de  4  millions  destiné  à  entreprendre  les  travaux  (i< 
restauration  des  Tuileries,  du  Louvre,  du  Palais-Royal  et  de  la  colonne  de  iapbcr 
Vendôme. 

Cest  uniquement  sur  cette  partie  du  compte  de  liquidation  que  j*ai  été  éivp 
de  vous  présenter  les  résolutions  de  votre  Commission  du  budget.  Elle  a  peos^ 
qu'après  avoir  assuré  les  ressources  nécessaires  pour  arriver  le  plus  prompteaKut 
possible  à  la  libération  du  territoire ,  il  y  avait  lieu  de  ne  pas  maintenir  plas  lon^- 

0)  Une  loi  du  16  septembre  1871  (BuHelin  des  lois,  xii*  série,  n*  68-563)  *  oarfrt  «^ 
l'exercice  1871  un  crédit  de  100,000  francs  pour  le  déblaiement  des  édifices  publio  Hf  l^n» 
détruits  par  rincendie. 


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RAPPORT  D'ENSEMBLE.  435 

îinps  nos  monuments  publics  dans  un  état  de  ruine  qui  chaque  jour  amène  de 
louvelles  dégradations  et  aggrave  les  sacrifices  que  vous  serez  appelés  à  faire. 

Les  devis  qui  nous  ont  été  soumis  ont  été  d^esj^és  en  n  y  comprenant  que  les  Ira- 
aux  de  ^ros  œuvre  sans  y  joindre  les  frais  des  installations  intérieures  destinées  à 
arier  suivant  les  services  auxquels  les  bâtiments  pourrpnt  être  affectés. 

Les  travaux  dont  lexécutlon  nous  est  proposée  s'appliquent  aux  Tuileries,  au 
«ouvre,  au  Palais-Royal  et  à  la  colonne  de  la  place  Vendôme. 

Ils  se  décomposent  de  la  manière  suivante  : 

]'  Reconstruction  dû  palais  des  Tuileries 8,5oo,ooorr. 

2"  Réfection  des  toitures  incendiées  des  bâtiments  sur  le  quai, 

chèvenaentde  la  grande  galerie  et  de  son  escalier 2,000,000 

3'  Reconstruction  de  Taile  des  Tuileries  sur  la  rue  de  Rivoli  et 

u  pvivillon  de  Marsan 4,ooo,ooo 

d"  Reconstruction  des  bâtiments  de  l'ancienne  bibliothèque . . . .  1.800,000 

5"  Restauration  du  Palais- Royal i,5oo,ooo 

6*  Reconstruction  de  la  colonne  Vendôme a55,ooo 

Total i8,i55,ooo 


Ccbnne  de  la  place  Vendôme.  —  La  reconstruction  de  la  colonne  de  la  place         colonne 
endôme  a  été  T objet  d'un  projet  de  loi  présenté  par  le  Gouvernement  dans  la  %\a 

bncedu  22  mai  1871.  Un  rapport  spécial  vous  a  été  soumis  sur  cette  question. 

Si  vous  adopter  cette  dépense,  montant  à  255,000  francs,  c  est  sur  le  compte  de 
quidation  qu  elle  devra  être  prélevée  "\  et  nous  vous  proposerions  alors  de  la  com- 
rendre  dans  le  crédit  de  4  millions  que  M.  le  Ministre  des  travaux  publics  demande    .        ) 
our  1873. 

Palais-RoyaL  —  La  restauration   du  Palais-Royal   permettrait    d'y  établir  le      p«i«i.-Roy«i. 
bnseil  d'État,  qui  occupe  provisoirement,  rue  de  Grenelle,  les  bâtiments  de  fan- 
ien  ministère  de   l'intérieur.  Ce  projet  donnerait  lieu  à  une  dépense  totale  de 
,30 5,000  francs.  Mais  la  partie  qui  concerne  la  reconstruction  des  bâtiments  incen- 
iés  figure  seule  au  compte  de  liquidation  et  s*élève  à  i,5oo,ooo  francs. 

Un  million  pourrait  être  utilement  employé  en  1878.  Nous  sommes  d'avis  d'ac- 
order  ce  crédit  en  raison  de  l'importance  qu'il  y  aurait  à  assurer  le  plus  promp- 
emcnt  possible  une  bonne  installation  des  services  du  Conseil  d'Etat. 

Si  aucune  hésitation  ne  s'est  produite  au  sujet  de  la  restauration  du  Palais-Royal 
l  de  la  colonne  Vendôme ,  il  n'en  a  pas  été  de  même  lorsqu'il  s'est  agi  de  décider 
î  parti  auquel  nous  devions  nous  arrêter  pour  le  Louvre  et  les  Tuileries.  On  vous 

^'^  Lors  de  ia  discussion  ds  ce  rapport  à  TAssemblée  nationale,  le  crédit  de  2 55, 000  francs 
éle  distrait  du  compte  de  liquidation,  sur  Tobservation  d*uu  député  qu'il  y  avait  un  projet 
e  loi  spécial  pour  la  colonne  de  la  place  Vendôme.  (Voir  au  Joamal  officiel  du  6  avril  1873, 
.'  compte  rendu  de  la  séance  du  5.  ) 

38. 


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436  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 

propose  d*y  consacrer  i6,3oo,ooo  francs  sur  les  18  millions  qui  vous  sont  demandtâ 
au  compte  de  liquidation. 

TMiUrîM.  Palais  des  Toileries.  —  Nous  avons  dû  reconnaître  quil  diail  impossible  de  res- 

taurer les  Tuileries.  Dès  lors  nous  avons  pensé  qu  il  n*y  avait  pas  lieu  d*ea  entI^ 
prendre  la  coûteuse  reconstruction,  lorsque  nous  ne  pouvions  déterminer quelk 
affectation  ce  monument  devrait  recevoir  dans  l'avenir  ;  s'il  serait  conçu  de  manière 
à  satisfaire  aux  nécessités  de  Thabitation  et  de  la  réception ,  ou  s'il  serait  destine  1 
des  expositions  d'œuvres  artistiques. 

Le  projet,  tel  qu  il  a  été  étudié,  entraînerait  une  dépense  de  8,5oo,ooo  frann. 
Dans  ce  chiifrc  on  ne  comprend  que  les  travaux  de  grosses  constructions  et  è 
décoration  extérieure,  sans  rien  préjuger  pour  la  distribution  intérieure. 

Il  ne  porte  que  sur  la  partie  du  palais  élevée  par  Philibert  Delorme  ;  les  ailes  bâties 
par  Leveau  pour  réunir  cet  ancien  palais  aux  deux  pavillons  de  Flore  et  de  Marsan 
seraient  remplacées  par  des  galeries  ouvertes,  au  travers  desquelles ,  de  la  coarda 
Carrousel,  on  aurait  la  perspective  du  jardin  des  Tuileries,  et  du  jardin  des  Toi- 
leries on  apercevrait  le  développement  des  constructions  du  nouveau  Louvre. 

Nous  vous  proposons  de  réserver  entièrement  cette  question.  Nous  pensons  sei 
lement  qu'on  pourrait  autoriser  le  Gouvernement  à  démolir  les  galeries  qui  rés- 
nissent  le  palais  de  Philibert  Delorme  aux  deux  pavillons  de  Flore  et  de  Marsan, 
puisque  dans  aucun  cas  elles  ne  sauraient  être  conservées.  On  pourrait  ainsi  jagff 
l'effet  produit  par  le  monument  réduit  à  ses  proportions  primitives. 

PaYilloo  Réfection  des  toitures  incendiées  de  la  galerie  sur  le  quai  et  du  pavillon  de  Fbn. 

d«  Flore.         Achèvement  de  la  grande  galerie  et  de  ses  escaliers.  —  Parmi  les  travaux  qui  vous  sott 

proposés ,  ceux  qui  ont  pour  objet  de  refaire  les  toitures  de  la  galerie  sur  le  quai  et 

du  pavillon  de  Flore  nous  ont  paru  ne  pouvoir  être  ajournés  sans  les  plus  graves 

inconvénients. 

Sur  une  longueur  de  igo  mètres,  les  combles  de  cette  aile  neuve  ont  éléentif- 
rement  consumés.  Aussitôt  qu'il  fut  possible  de  porter  un  premier  remède  aux  de- 
sastres laissés  par  la  Commune,  un  crédit  fut  accordé  pour  établir  une  couverlure 
provisoire  qui  n'a  pu  résister  aux  orages  du  dernier  hiver.  Il  serait  donc  urgf'ntd; 
commencer  ces  réparations,  qui  entraîneront  une  dépense  de  i,4oo,ooo  francs. 

Votre  Commission  approuverait  également  le  projet,  montant  à  600,000  francs, 
qui  vous  est  soumis  pour  l'achèvement  de  la  grande  galerie  et  de  son  «scalier. 

Sur  cet  ensemble  s'élevant  à  a  millions  de  francs,  on  accorderait  un  crédit  d« 
1  million  de  francs  pour  iSyS.  Le  surplus  pourrait  vous  être  demandé  en  i^yi 

Toutefois,  avant  de  se  mettre  à  l'œuvre,  nous  pensons  quil  serait  utile  de  décider 
si  l'administration  du  Louvre  s'annexera  toute  l'aile  neuve  des  Tuileries,  y  compni 
le  pavillon  de  Flore. 

La  réalisation  de  ce  projet  donnerait  seule  à  nos  musées  l'espace  nécessaire  pocr 
exposer  tous  les  objets  d'art  qui  ne  peuvent  y  trouver  place  en  ce  moment.  Si  l'As- 


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RAPPORT  D'ENSEMBLE. 


437 


ubiée  s'associait  à  cette  pensée,  les  travaux  pourraient  être  dirigés  en  tenant 
Dpte  de  raffectation  donnée  aux  bâtiments.  Tout  ]e  monde  comprendra  l'avantage 
'il  Y  aurait  à  prendre  une  décision  avant  de  commencer  la  restauration  des  toi- 
res  incendiées;  puisque  s  il  s'agit  de  salles  d' exposition ,  c'est  par  en  haut  qu'il 
idra  les  éclairer  et  non  comme  des  bureaux  ou  de  simples  logements. 
En  réunissant  ainsi  aux  musées  toute  la  galerie  du  bord  de  l'eau ,  y  compris  le 
villon  de  Flore  ;  en  faisant  de  l'ancienne  salle  des  États  et  de  la  nouvelle  salle 
stinée  à  l'ouverture  des  sessions  un  salon  d'exposiiion  de  peinture;  en  transfor- 
uit  l'ancien  manège  en  galerie  de  sculpture  ;  en  installant  dans  les  salles  du  pre- 
ier  étage  du  Louvre  les  terres  cuites  de  la  collection  Campana ,  on  aurait  créé  un 
isemble  digne  de  nos  richesses  artistiques.  Au  lieu  de  nous  borner  à  faire  l'exté- 
îur  de  nos  monuments  pour  les  laisser  inoccupés,  nous  consacrerions  aux  arts 
ut  ce  côté  du  Louvre  et  des  Tuileries  ^'^ 


Reconstruction  de  Voile  des  Tuileries  sur  la  rue  de  Rivoli  et  du  pavillon  de  Marsan,  Paviiloo &!•»•«. 
-Pour  la  partie  située  sur  la  rue  de  Rivoli,  les  devis  sommaires  qui  ont  élé  dressés 
>rtent  à  4  millions  de  francs  la  dépense  qui  devrait  être  affectée  à  la  restauration 
e  cette  aile  des  Tuileries  et  du  pavillon  de  Marsan ,  en  attribuant  a  millions  de 
ancs  à  chacun  de  ces  deux  projets.  Ce  crédit  permettrait  de  refaire  la  façade  de  la 
ilerie  sur  la  rue  de  Rivoli,  et  pour  le  pavillon  de  Marsan,  il  s'agirait  d'en  com- 
lencer  les  murs  exténeurs  après  avoir  fait  procéder  à  sa  démolition. 

Celte  portion  des  Tuileries  nous  est  indiquée  comme  ayant  été  si  maltraitée  par 
incendie  qu'on  ne  saurait  la  maintenir  plus  longtemps  sans  danger  pour  le  public. 

Il  suivrait,  pour  commencer  les  travaux  de  la  galerie  de  la  rue  de  Rivoli  et  faire 
émolir  le  pavillon  de  Marsan,  d'y  affecter  745,ooo  francs  en  1873. 

Nous  nous  sommes  demandé  s'il  n'y  aurait  pas  lieu  de  placer  la  Cour  des  comptes 
ans  cette  partie  des  Tuileries  qui  s*étend  du  guichet  de  l'Échelle  jusques  et  y  com- 
ris  le  pavillon  de  Marsan. 

On  ne  saurait  retarder  longtemps  la  décision  à  prendre  pour  l'installation  de  la 
iour  des  comptes.  Si  on  la  réunissait  au  ministère  des  finances ,  avec  lequel  elle  a 
esi  fréquents  rapports,  on  pourrait  établir  tous  les  services  financiers  sur  la  rue 
le  Rivoli,  pendant  que  la  partie  du  bord  de  l'eau  deviendrait  le  domaine  des  arts. 

Pour  atteindre  ce  but,  il  suffirait,  en  fiiisant  reconstruire  le  bâtiment  de  l'ancienne 
ttblioihèque  du  Louvre,  enclavé  dans  les  parties  occupées  par  le  ministère  des 
inances,  d'y  mettre  ceux  des  bureaux  de  ce  ministère  qui  en  sont  encore  détachés. 


lieconstraction  des  lAliments  de  Vancienne  hibliothèque  du  Louvre,  —  Des  différents 
nonuments  qui  ont  été  incendiés,  il  n'en  est  pas  un  dont  le  désastre  ait  été  plus 

^^^  Un  crédit  de  1 68,080  francs  a  été  demandé  pour  construire  une  troisième  façade  au 
«villon  de  Flore.  (Voir  projet  de  loi  relatif  h  des  crédits  supplémentaires  :  Journal  officiel  du 
»  aYïil  1878,  p.  3846.  Rap])ort  de  la  Commission  du  budget  :  Journal  ojjicicl  du  17  avril. 


Bi]»liothi<iM 
dn  Lonvra. 


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438  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 

complet  que  celui  de  la  bibliothèque  du  Louvre.  Les  précieuses  collections  q«î  $\ 
trouvaient  réunies  ont  été  entièrement  perdues  ;  ce  malheur  est  irréparable;  et  quant 
aux  seules  parties  du  bâtiment  qui  avaient  été  un  peu  moins  atteintes  que  les  autres, 
il  n  aurait  pas  même  été  possible  de  les  démolir  par  les  moyens  ordinaires,  sans 
risquer  la  vie  des  ouvriers  :  on  a  été  obligé  de  faire  tomber,  par  un  seul  effort,  des 
pans  de  murs  tout  entiers. 

La  dépense  de  1,800.000  francs  qui  a  été  prévue  pour  cette  restiuratioo  s* appli- 
querait uniquement  à  relever  les  façades  et  les  murs  intérieurs ,  à  poser  les  plancberj 
et  à  rétablir  le  comble. 

Votre  Commission  serait  d*avis,  en  approuvant  la  reconstruction  des  bâtimenb 
de  lancienne  bibliothèque  du  Louvre ,  d*y  consacrer  1  million  sur  le  crédit  de 
4  millions  qui  vous  est  demandé  pour  1873. 

Dans  les  plans  qui  nous  ont  été  soumis,  nous  avions  cru  reconnaître rintentionifj 
établir  un  certain  nombre  de  logements  pour  les  chefs  de  service  et  les  employés.  Nous 
avons  reçu  les  déclarations  les  plus  formelles  que  cet  abus  serait  soigneusement  éTÛé. 
€o!>eiiu».  Parmi  les  établissements  incendiés  qui  nous  ont  été  signalés,  ne  Ggure  pasU 

manufacture  des  Gobelins ,  qui  a  été  cependant  fort  éprouvée.  Nous  pensons  qu  oa 
pourrait  la  faire  réparer  sans  imposer  de  nouveaux  sacrifices  au  Trésor,  au  mojui 
des  économies  qu  on  réaliserait  en  installant  aux  Gobelins  la  fabrication  de  Beau- 
vais,  ce  qui  permettrait  de  supprimer  cette  manufacture  et  d aliéner  cet  immeuble. 

Si  vous  acceptez.  Messieurs,  les  conclusions  de  votre  Commission,  sur  les  id  mii- 
lions  qui  sont  portés  au  compte  de  liquidation  pour  la  restauration  des  monumeots 
de  Paris  appartenant  i  TÉtat,  vou.^  ajournerez  d*une  manière  absolue  la  dépense  de 
8,5oo,ooo  francs  destinée  à  la  reconstruction  du  palais  des  Tuileries.  Le  crédit  àt 
U  millions  demandé  pour  1878  par  M.  le  Ministre  des  travaux  publics  serait  ainsi 
réparti  : 

Reconstruction  de  la  colonne  de  la  placé  Vendôme • .  255,ooo  & 

Rc^tiuration  du  Palais-Royal 1,000,000 

Réfection  des  toitures  incendiées  du  bâtiment  sur  le  quai  et  achè- 
vement de  la  grande  galerie  et  de  son  escalier 1 ,000,000 

RecoDslructton  de  Taile  des  Tuileries  sur  la  rue  de  Rivoli  et  du 

pavillon  de  Marsan 7&5.000 

Reconstruction  de  raocienne  bibliothèque  du  Louvre i  ,ooo,oon 

A,ooo,ooo 


Sous  la  réserve.  Messieurs,  qua  la  fm  de  chaque  exercice  il  vou5  soit  renda  im 
compte  spécial  et  distinct  des  dépenses  effectuées  sur  les  sommes  allouées,  ooo^ 
vous  proposons  d*adopter  le  projet  de  loi  suivant  : 

PROIBT  DB  LOI. 

Arùclc  unique,  11  e^t  ouvert  à  M.  le  Ministre  des  travaux  publics,  sur  le  compta 


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COLONNE  D£  LA  PLAŒ  VENDOME.  A39 

le  liquidation ,  un  crédit  de  à  ipUlîonft  de  francs  ^'^  pour  travaux  à  exécuter  :  au 
iOuvre,  aux  galeries  qui  s*étendent  sur  le  bord  de  l'eau  et  dans  la  rue  de  Rivoli 
usques  et  y  compris  les  pavillons  de  Flore  et  de  Marsan;  aju  Palais-Royal  et  à  la 
;olonne  de  la  place  Vendôme. 


I. 
:0LONNE  DE  LA  PLAGE  VENDÔME  ET  MONUMENT  EXPIATOIRE  DE  LOUIS  XVL 


»•  91. 
PROJET  DE  LOI 

POUR  LA  BECONSTRUCnOlf  DE  LA  COLONRB  0B  LA  PLAGE  VENDÔME 

rr  LA  BéPARATlON  DU  MONUMENT  EXPIATOIRE  DE  LOUIS  XVI. 

Séance  de  rAssemblée  nationale  du  a  a  mai  1871. 

M.  Jules  Simon ,  ministre  de  Tinstruction  publique  : 

Au  nom  de  M.  le  Président  du  Conseil ,  j*ai  Thonneur  de  déposer  sur  le  bureau    v.  Jui«  Staoa. 
de  l'Assemblée  le  projet  de  loi  dont  je  vais  avoir  Thonneur  de  donner  lecture.  Mes- 
sieurs, Tinsurrection  qui  finit  menaçait  tous  nos  monuments  :  elle  en  a  renversé  un 
qui  rappelle  des  souvenirs  historiques.  La  France  entière  vous  remerciera  de  le  re- 
lever en  lai  restituant  son  caractère  national. 

Un  autre  monuAient  élevé  par  la  piété  de  nos  concitoyens  à  la  mémoire  du  roi 
Louis  XVI  a  été  gravement  endommagé.  Nous  vous  proposons  d  ordonner  qu*il  soit 
réparé  sur-le-champ. 

Aiosi  disparaîtront  de  nos  rues  les  traces  de  cette  guerre  sauvage,  en  attendant 
que  nous  parvenions,  à  force  de  dévouement  et  de  sacrifices,  à  en  atténuer  ou  à  en 
détruire  les  conséquences  à  jamais  déplorables. 

PROJET  DE  LOI. 

Ait.  i**.  La  colonne  de  la  place  Vendôme  sera  reconstruite. 

Ait.  2.  Elle  sera  surmontée  d*Qne  statue  représentant  la  France. 

Art.  3.  Une  inscription  constatera  la  date  de  sa  destruction  et  celle  de  son  réta- 
blissement. 

Art.  k.  Le  monument  expiatoire  consacré  à  la  mémoire  de  Louis  XVI  sera  im- 
médiatement réparé. 

Fait  k  Versailles,  le  aa  mai  1871. 

^^  Ce  ciédit  a  été  réduit  à  3«74S,ooo  francs  par  la  distraction  des  a55,ooo  francs  relatif»  à 
k  coloime'de  la  place  Vendôme.  Loi  du  5  avril  1 873  «  ButUùn  des  lois,  xn*  série,  n"  1  a 6- 19 3g. 


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440  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  POBUCS. 

iMcUratioii  Le  projet  de  loi  était  présenté  par  le  Ministre  de  rinstraclion  publique  et  par 

a*iifg«nc«.        |.çiuf  ^es  travaux  publics.  L* Assemblée  a  déclaré  Turgence,  sur  la  demande  de 
M.  de  Kerdrel. 


N-  92. 
RAPPORT 

FAfT  AU  NOIl  DE  LÀ  COMMISSION  CHARGE  D*BXAMINEB  LE  PROJET  DE  LOI  PRÉCÈDENT, 

par  M.  Emoul,  membre  de  T Assemblée. 
(Déposé  à  la  séance  du  3  juin  1871.) 

Le  Gouvernement,  dans  la  séance  du  a  a  mai  dernier,  vous  a  présenté  un  projet 
de  loi  tendant  à  la  reconstruction  de  la  colonne  de  la  place  Vendôme  et  à  la  répa- 
ration du  monument  expiatoire  que  la  piété  publique  avait  élevé  à  la  mémoire  du 
roi  Louis  XVL 

L* Assemblée  entière  a  volé  Turgence  de  la  délibération.  Est-il  besoin  de  dire  qoe 
votre  Commission  8*est  trouvée  unanime  pour  s'associer  à  une  inspiration  géné- 
reuse, à  cette  protestation  de  Thonneur  français  indigné,  à  cette  défense  de  nos 
gloires  et  de  nos  souvenirs  ? 

Il  appartient  à  TAssemblée  souveraine ,  représentation  et  vivante  image  de  b 
France,  d  affirmer  ce  que  des  scélérats  ont  nié,  d'effacer  la  trace  de  leurs  forfaits, 
de  rétablir  ce  qu  ils  ont  détruit. 

C*est  le  respect  qui  s  attache  à  Théroîsme  et  au  malheur:  ce  sont  les  trophées  de 
nos  armées  ;  ce  sont  les  droits  de  la  civilisation ,  de  Tbistoire  et  de  la  conscience  bu 
maine,  qu'il  vous  faut  ici  sauvegarder  et  maintenir. 

Nulle  discussion  ne  s  est  engagée  sur  la  réparation  du  monument  pieux  consacré 
au  plus  lamentable  souvenir  de  notre  histoire  résolu tionnaire. 

Non  moins  unanime  quant  au  principe  de  la  reconstruction  de  la  colonne,  votre 
Commission  a  été  divisée  sur  l'opportunité  et  sur  les  détails  de  rexécution. 

Etait-il  bon,  en  face  de  tant  d*autres  ruines,  fumantes  encore,  d'ajourner  le 
projet?  Quelques  membres  Tavaient  encore  pensé;  mais  la  majorité  de  votre  Com- 
mission estime  que  l'Assemblée  doit  restaurer  sans  retard  et  spécialement  ce  que  la 
Commune»  d'exécrable  mémoire,  a  spécialement  frappé,  dirigeant  ses  coupaiu 
points  les  plus  sensibles  de  notre  honneur  et  de  notre  dignité  nationale, 
u  wiuiti  Fallait-il  remettre  sur  la  colonne  reconstruite  la  statue  triomphale  de  1 8 1 0  ?  devait- 

d«  u  c«iMa«.  ^jn  préférer  la  statue  légendaire  à  h  redingote  grise  ?  laisser  la  colonne  sans  cou- 
ronnement ?  la  surmonter  du  drapeau  français  ?  rétablir  la  statue  d'empereur  romaîa 
qu'inaugurèrent  les  dernières  années  du  second  Empire? 

La  majorité  a  cru  qu'il  convenait  d'accepter,  sans  changement,  le  projet  du  Goa- 
vernement  et  de  restituer  à  la  colonne  le  caractère  purement  national  quelle  devait 
avoir  à  loriginc  ;  ratifiant  ainsi  le  choix  indiqué  par  Ihistorien  illustre  qui  vous  pro- 


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COLONNE  DE  LA  PLACE  VENDÔME.  44 1 

pose  cette  loi  et  qui  a  dressé  à  Napoléon  un  monument  plus  durable  et  plus  grand 
que  ceux  qui  sont  renversés  par  les  révolutions. 

11  est,  en  effet,  une  pensée  qui  domine  nos  passions  et  nos  discordes,  un  amour 
qui  remporte  sur  tout  autre  :  la  pensée  indestructible  de  la  patrie,  Tamour  de 
notre  chère  et  noble  France.  Cest  pour  cela  que  sur  la  colonne  élevée  à  la  gloire 
des  années  françaises,  abattue  en  présence  de  fennemi  avec  un  calme  détestable, 
sur  la  colonne  rétablie,  grâce  au  courage  victorieux  de  notre  vaillante  armée,  nous 
vous  proposons  de  placer,  à  perpétuelle  demeure,  la  statue  de  la  France,  dont  nous 
sommes  tous,  sans  distinction  d*origine  et  de  partis,  les  fils,  les  serviteurs  et  les 
soldats. 

Cest  pour  cela  aussi  que  la  Commission  n'a  point  accepté  deux  amendements 
qui  lui  ont  été  présentés  après  ses  premières  délibérations,  et  qui  avaient  pour  but 
fan  et  Tautre  de  laisser  subsister,  au  milieu  de  Paris  dévasté,  le  socle  vide  et  les 
débris  de  la  colonne,  comme  des  témoins  et  comme  un  enseignement.  La  Commis- 
sion voit  dans  la  loi  qu  elle  vous  propose  d'adopter  quelque  chose  de  plus  et  de 
mieux  :  une  protestation,  un  acte  de  patriotisme,  la  France  debout  devant  les  en- 
nemis du  dedans  et  du  dehors. 

PROJET  DE  LOI. 

Art.  l*'.  La  colonne  de  la  place  Vendôme  sera  reconstruite. 

Art.  2.  Elle  sera  surmontée  d'une  statue  représentant  la  France. 

Arl.  3.  Une  inscription  constatera  la  date  de  sa  destruction  et  celle  de  son  réta^ 
blissement. 

Art  4.  Le  monument  expiatoire  consacré  a  la  mémoire  de  Louis  XVI  sera  immé- 
diatement réparé. 


N*  93. 

RAPPORT  SUPPLÉMENTAIRE, 

par  M.  Ernoul ,  membre  de  TAssemblé  nationale. 

(Déposé  à  la  séance  du  21  mars  1873.) 

Messieurs ,  rAssemblée  nationale  ayant  décidé ,  dans  une  de  ses  dernières  séances  ^^\ 
que  le  projet  de  loi  relatif  à  la  reconstruction  de  la  colonne  de  la  place  Vendôme  et 
à  la  réparation  du  monument  consacré  a  la  mémoire  de  Louis  XVI  serait  mis  a  son 
ordre  du  jour,  au  lieu  d*être  rattaché  à  Tensemble  des  travaux  projetés  à  Paris , 

^'^  Â  la  séance  du  16  février  1873,  M.  le  comte  Joachim  Murât,  après  avoir  fait  observer 
que  le  projet  de  loi  relatif  à  la  recoDstructioii  de  la  colomie  était  déposé  depuis  près  de  deux 
ans,  avait  demandé  sa  mise  à  Tordre  du  jour. 


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Utii  RECONSTRUCTION  DES  ÉDUKZS  PUBLICS. 

Totre  Commission  a  di^  se  rémûr  pour  examiner  divers  ameodemenUqniliû  ont  èà 
soumis  et  pour  arrêter  définitivement  ses  résolutions. 

Le  monument  expiatoire  de  )a  rue  d* Anjou ,  qui  daiUeurs  n  avait  sdbi  que  des 
à9uù[»Tn      ^^^ù^^  légères  «  a  été  depuis  longtemps  restauré  à  Taide  de  souscriptions  privées. 
D  n*y  a  plus  à  en  parier^  et  Tarticle  4  du  projet  peut  être  supprimé. 

En  ce  qui  concerne  la  réédification  de  la  colonne,  une  seule  question  aviit  été 
sérieusement  agitée  :  Quelle  statue  la  devra  surmonter?  Au  lendemain  des  détes- 
tables décrets  de  la  Commune,  et  quand  Tennemi  était  encore  pour  ainsi  dire  ani 
portes  de  Paris,  la  majorité  de  la  Commission  8*était  ralliée  au  projet  alors  présoité 
au  nom  du  Gouvernement,  et  avait  décidé  quune  statue  représentant  la  France  rem- 
fdacerait  celle  qui  venait  d*ètre  renversée.  M.  le  comte  Joachim  Murât  proposait,  m 
contraire,  la  statue  de  Napoléon  inaugurée  ie  38  juillet  i833. 
Le  tomoitt  Votrc  Commissiou  a  pensé  qu*ea  des  jours  redevenus  paisibles ,  il  était  plus  simple , 

de  !•  colonne,  pj^y  conforme  aux  convenances  historiques  de  relever  la  colonne  tdle  qu*dle  eds- 
tait  au  moment  où  elle  fut  abattue.  Un  peuple  slmnore  à  conserver,  dans  kor  inté- 
grité, ses  monuments  nationaux,  et  quand  ils  ont  été  détruits  ou  mutilés,  à  respec- 
ter autant  que  possible ,  dans  leur  restauration ,  la  tradition  et  Thistoire.  Ce  sentiment 
est  étranger  à  la  politique  ;  il  doit  dominer  les  divisions  et  les  discordes  des  partb. 
La  dépense  présumée  a  été  fixée  par  M.  le  Ministre  des  travaux  publics  à  la  somme 
de  a5o,ooo  fi*ancs.  Nous  vous  proposons  douvrir»  sur  Texercice  1873,  un  crédit 
égal. 
Pourauites  M.  Bidard  avait,  à  la  vérité ,  proposé  que  «rAssemblée  ajournât  la  délibération  du 

couin  Courbet,  projet  de  loi  jusqu^au  jour  ou  il  serait  justifié  que  le  Gouvernement  n  avait  pu  obte- 
nir, par  les  voies  légales ,  la  complète  réparation  du  dommage  causé.  •  Hais  voire 
Commission,  tout  en  recommandant  Tamendement  proposé  par  notre  honorable  col- 
lègue à  la  sérieuse  attention  des  Ministres  compétents,  ne  croit  pas  que  rondoire 
subordonner  la  reconstruction  d*un  monument  national  aux  résultats  d^uoe  pour- 
suite en  dommages-intérêts ,  si  fondée  qu'elle  puisse  être. 

Ea  conséquence,  elle  vous  propose  l'adoption  du  projet  de  loi  suivant  : 

PftOJKT  DB  LOI^*^ 

Art.  1*'.  La  colonne  de  la  place  Vendàmo  sera  reconstruite  telle  qu*elle  existait  au 
moment  de  sa  destruction. 

Art.  2.  Il  est  ouvert  pour  cet  objet,  au  Ministre  des  travaux  publics,  sur  Texer 
cice  1873 ,  un  crédit  de  a  5 0,000  francs. 

La  portion  dudit  crédit  non  dépensée  dans  le  cours  de  T exercice  sera  reportée  i 
Texercice  suivant  par  un  arrêté  du  Président  de  la  République. 

0)  Voté  à  la  séance  da  3o  mai  1878.  Voir  ci-après  n*  9^.  Promulgation  de  la  loi  :  Jouml 
officiel  du  l'^juin  1878;  Bulletin  des  lois,xn*  sorie,  n*  iZà-ioSà. 


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COLONNE  0£  LA  PLACE  VENDOME. 


kii 


N^  94. 

ASSEMBLÉE  NATIONALE. 

Séance  du  3o  mai  1873. 

L'ordre  du  jour  appelle  là  discussion  du  projet  de  loi  ayant  pour  objet  la  re- 
construction de  la  colonne  de  la  place  Vendôme. 

Personne  ne  demandant  la  parole  pour  la  discussion  générale,  TA sseniblée^  con- 
sultée ,  décide  qu  elle  passera  à  la  discussion  des  articles. 

M.  LE  Président.  Je  donne  lecture  de  Tartlclc  i*'. 

•  La  colonne  de  la  place  Vendôme  sera  reconstruite  telle  quelle  existait  au  mo- 
ment de  sa  destruction.  » 

Quelqu'un  demande-t-il  la  parole  sur  cet  article  ?• . . 
Vo'uip  diverses.  Il  y  a  plusieurs  amendements. 

M.  LE  Paésidbnt.  Il  y  a,  en  effet,  plusieurs  amendements. 

11  y  a  d'abord  un  amendement  présenté  par  M.  Wallon  et  qui  est  ainsi  conçu  : 

•  i""  Le  socle  de  la  colonne  de  la  place  Vendôme  sera  conservé  dans  Tétat  où  il 
est; 

•  a*  Les  ba5-relief&  de  la  colonne  renversée  seront  réuni»  dans  une  des  salles  du 
palais  de  Versailles.!  (Exclamations  sur  quelques  bancs.) 

^amendement  est-il  appuyé  ?  (Non  I  non  i  —  Si  I  ) 

Si  Tamendement  est  appuyé,  je  vab  consulter  rAssembléc. 

Quelques  membres  à  droite.  Il  n*est  pas  appuyé. 

M.  LE  Priêsident.  Je  viens  d'entendre  quelques  membres  dire  que  Tamcndement 
était  appuyé. 
Je  consulte  TAssemblée  sur  Tamendement. 
(L'amendement  est  mis  aux  voix  et  n  est  pas  adopté.) 

M.  LE  Président.  Vient  ensuite  un  amendement  de  M.  le  baron  de  Jouyend , 
ainsi  conçu  : 

•  Les  débris  de  la  colonne  Vendôme  seront  groupés  autour  du  socle  resté  debout 
«Une  inscription  reWera  Forigine  de  ce  monument  national  et  constatera  les 

causes  de  sa  destruction.  » 

Cet  amendement  est-il  appuyé  î  (  Non  \  non  I  )  , 

Alors  je  n  ai  pas  à  le  mettre  aux  voix. 

11  y  a  enBn  sur  le  même  article  f amendement  de  M.  le  comte  Joacbim  Murât, 
conçu  en  ces  termes  : 

«Elle  sera  surmontée  de  la  statue  de  Napoléon  inaugurée  le  a8  juillet  i833.  » 

M.  LE  COMTE  JoACHiM  MuKAT.  Mou  amendement  s  appliquait  à  l  article  1"  avant 
que  cet  article  eût  été  modifie  par  la  Commission. 


Âm«Dd*monl 
Wallon. 


Ameudement 
Jouv«nel. 


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4A4 


RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 


Poursntles 
contre  Goiirb«t. 


M.  BiVbnL 


M.  Ernoul. 


Le  rapport  supplémentaire  de  la  Commission,  accepté  par  le  Gouvernemeol, 
donnant  satisfaction  à  la  pensée  qui  avait  inspiré  mon  amendement,  je  le  retire. 

M.  LE  Président,  ^amendement  étant  retiré,  je  n'ai  pas  à  consulter  rAssemblée 
k  son  sujet. 

Je  mets  aux  voix  Tarticle  i"  dont  j*ai  donné  lecture. 

(L'article  i*'  est  mis  aux  voix  et  adopté.) 

«Art.  a.  Il  est  ouvert,  pour  cet  objet,  au  Ministre  des  travaux  publics,  sur 
l'exercice  1873,  un  crédit  de  !i5o,ooo  francs. 

«  La  portion  dudit  crédit  non  dépensée  dans  le  cours  de  l'exercice  sera  reportée 
à  l'exercice  suivant  par  un  arrêté  du  Président  de  h.  République,  t 

M.  LE  Président.  Je  mets  aux  voix  cet  article. 

Sur  divers  bancs.  Il  y  a  des  amendements  à  l'article  a. 

M.  LE  Président.  Les  amendements  que  j'ai  encore  entre  les  mains  sont  des  dis- 
positions additionnelles  à  l'article  a. 

Jejnets  donc  aux  voix  d'abord  l'article  a  dont  je  viens  de  donner  lecture. 
(L'article  a  est  mis  aux  voix  et  adopté.) 

M.  le  Président.  MM.  Bidard,  Paris,  Bouiller  de  Branche,  le  comte  de  Bois- 
boissel,  le  comte  de  Cintré,  le  général  Loysel  et  Le  Châtelain  ont  présenté  un  ar- 
ticle additionnel  ainsi  conçu  : 

«Le  Gouvernement  ne  pourra  commencer  l'exécution,  par  ses  agenis,  des  tra- 
vaux de  reconstruction  de  la  colonne  de  la  place  Vendôme  qu'après  en  avoir  obtenu 
Tantorisation  par  jugement  contradictoire  avec  le  sieur  Courbet  et  ses  complices. 
(Applaudissements  à  droite  et  au  centre  droit  ) 

M.  Bidard  a  la  parole  pour  soutenir  cet  amendement. 

M.  Bidard.  Messieurs,  avant  de  soumettre  i  l'Assemblée  la  disposition  addition- 
nelle sur  laquelle  vous  avez  à  délibérer,  j'ai  cru  de  mon  devoir  de  ui'assurer  que  le 
précédent  ministère  refusait  d'exécuter  ce  qui,  suivant  moi,  était  son  strict  devoir. 

J'aurais  désiré  aujourd'hui  laisser  à  notre  nouveau  ministère  le  mérite  de  l'initia- 
tive et  de  la  spontanéité  pour  exécuter  ce  qui  me  parait,  je  le  répète*  le  strict  ac- 
complissement du  devoir  de  tout  pouvoir  exécutif.  (Vive  approbation  à  droite  et  aa 
centre  droit.)  Mais  vous  avez  voulu,  Messieurs,  que  la  proposition  vînt  aujourd'hui 
à  l'ordre  du  jour.  Je  suis  loin  de  me  plaindre  ;  je  dirai  simplement  qu'avant  de 
donner  aucune  espèce  de  développement  à  ma  proposition ,  qui  se  recommande  par 
son  énoncé,  tant  elle  est  juste  et  fondée  en  droit  et  en  équité ,  je  voudrais  connaître 
l'opinion  de  notre  nouveau  ministère.  [Rires  à  gauche.) 

M.  Erkoul,  garde  des  sceaux,  ministre  de  la  justice.  Je  ne  me  plaindrai  jamais 
qu'une  demande  de  la  nature  de  celle  de  M.  Bidard  nous  soit  adressée.  Notre  plus 
grand  désir  est  de  répondre  aux  questions  quon  veut  bien  nous  faire,  et  quant  aa 


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COLONNE  DE  LA  PLACE  VENDOME.  445 

point  particulier  sur  lequel  M.  Bidard  vient  d  appeler  Fatlention  de  TAssemblée,  je 
vais  donner  une  explication  catégorique. 

J'ai,  dans  cette  afiaire,  une  situation  un  peu  miite,  car  j  avais  F  honneur  de  faire 
prtie  de  la  Commission  chargée  d'examiner  la  proposition ,  et  j*ai  été  choisi  par  elle 
comme  rapporteur.  J*ai  été  remplacé  dans  cette  fonction  par  M.  le  marquis  de  Mor- 
temart.  C'est  donc  au  nom  du  Gouvernement  seulement  que  je  prends  la  parole. 

Comme  rapporteur  de  la  Commission,  j'avais  indiqué,  il  y  a  quelques  mois,  ou 
plutôt  il  y  a  quelques  semaines,  à  l'Assemblée  que  l'alTaire  devait  être  examinée  à  un 
double  point  de  vue.  Il  y  avait  le  point  de  vue  de  la  gloire  nationale  :  un  monument 
public,  détruit  par  un  crime  détestable,  à  réédifier  ;  il  y  avait  une  question  de  pour- 
suites en  dooimages-intérèts  qui  pouvaient  être  réclamés  par  l'Etat. 

Le  premier  amendement  de  l'honorable  M.  Bidard ,  ou  mieux  son  amendement 
dans  sa  forme  primitive ,  consistait  à  demander  à  l'Assemblée  de  retarder  toute  dis- 
cussion jusqu*à  ce  que  les  poursuites  eussent  eu  lieu.  Il  nous  a  semblé  impossible  — 
j'ai  eu  rhoaneur  de  le  dire  dans  mon  rapport  -~  de  subordonner  une  question 
d'honneur  public,  si  je  puis  m'exprimer  ainsi. . .  (Très-bien!),  à  une  poursuite  en 
dommages-intérêts  exercée  au  nom  de  TÉtat.  (Oui!  oui!  —  Très-bien!).  Mais  nous 
indiquions,  dès  cette  époque,  que  la  formule  qui  semblait  répondre  aux  besoins  de 
la  situation,  et  qui  aurait  permis  à  l'Assemblée  d'exprimer  son  sentiment,  était  le 
renvoi  aux  Ministres  compétents  —  au  Ministre  des  finances,  qui  exerce  les  pour- 
suites au  nom  de  l'État,  et  au  Ministre  de  la  justice  —  de  la  demande  qu  avait  faite 
l'honorable  M.  Bidard. 

Aujourd'hui  encore  nous  ne  nous  opposons  pas  au  renvoi,  et  si  M.  Bidard  veut 
accepter  le  renvoi  à  l'examen  des  Ministres  compétents,  avec  la  signification  que 
cliacun  de  nous  pressent  et  les  intentions  qu'il  a  exprimées,  j'espère  que  le  Gouver- 
nement et  les  honorables  auteurs  de  la  proposition  pourront  se  trouver  réunis  dans 
un  accord  commun.  (Très-bien!  très-bien!  —  Aux  voix!) 

M.  Bidard.  Jobéis  a  la  voix  de  ma  conscience  en  déclarant  que  je  ne  puis  pas 
mettre  en  doute  un  instant  la  résolution  qui  est  adoptée  par  notre  honnête  minis- 
tère. . . 

Un  membre  à  gauche.  Honnête!  par  opposition,  sans  doute? 

M.  Beulé,  ministre  de  V intérieur.  Par  continuation  I 

M.  Bidard.  J'admets  ce  quil  désire;  et  je  crois  que  le  renvoi  de  cette  simple 
question  au  ministère  sera  une  garantie  suffisante  pour  nous  que  la  loi  de  la  France 
sera  obéie.  (Très-bien!  très-bien!) 

M.  LE  Président.  Il  importe  de  bien  préciser  la  proposition  soumise  en  ce  mo- 
ment à  ]*Assemblée. 

L'Assemblée  ne  ^eut  pas  renvoyer  un  article  de  loi  à  un  Ministre.  (C'est  évident!) 
Je  suppose  qu'il  s'agit«tout  simplement  d'une  recommandation  qui  est  entendue  par 
le  Gouvernement ,  recommandation  à  laquelle  il  aura  tel  égard  qu'il  croira  devoir  y 


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446  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 

attacher.  Quant  à  présent,  nous  n  avons  qu*A  procéder  au  vote  de  la  loi.  (Cestcdil 
—  Très-bien  !  ) 

L*attention  du  Gouvernement  est  appelée  sur  le  mode  d*exécutioa .  . . 

M.  BiDÀRD.  Cela  nous  suffit 

M.  LE  Président.  . .  mais  la  loi  doit  être  votée.  (Oull  ouil  —  Aux  voix!) 

M.  CocHERY.  Alors  on  retire  Tamendemcnt? 

M.  LE  Président.  En  effet,  Tamendement  est  retiré  en  tant  qu*amendement 
Je  crois  avoir  bien  expliqué  a  T Assemblée  que  si  Tamendement  était  adopté,  il 
ferait  partie  de  la  loi  ;  mais  qu'il  s*agit,  dans  la  pensée  des  honorables  auteurs  de  Ta 
mendement,  d*une  recommandation  adressée  au  Gouvernement  sur  le  modedae- 
cution  de  la  loi.  (C*est  entendu  I)  ^^^ 

H.  RotJHER.On  renvoie  au  Gouvernement  Tcxamen  de  la  question. 

M.  LE  Président.  Il  va  être  procédé  au  scrutin  sur  Tensemble  de  la  loi,  laquelle 
se  compose  des  deux  articles  qui  viennent  d*étre  votés  par  assis  et  levé. 
(Le  scrutin  est  ouvert  et  les  votes  sont  recueillis.) 

M.  LE  président.  Voici  le  résultat  du  dépouillement  du  scrutin  : 

Nombre  des  votants 5^6 

Majorité  absolue 274 

Pour  Tadoption ^66 

Contre 60 

L'Assemblée  nationale  a  adopté. 

Coodannaiion  (*)  Cetts  recommandation  a  été  suivie.  L*administration  des  domaines  a  actionne  Coarfaet. 

d«  Couhêt.  qui^  par  jugement  du  tribnnal  civil  de  la  Seine  du  26  juin  1874 ,  a  été  condamné  à  pajw  i 
rÉtat  des  dommages-intérêts  à  Cxer  par  état  Le  montant  des  dépenses  réclamées  à  CouHvt  1 
été  de  323,091  francs,  (\oir\si  Gazette  des  tribunaax  des  20  et  27  juin  1874  et  9  mai  1877.! 
Mais  cette  condamnation  na  pu  être  exécutée  quen  très-petite  partie.  Courbet  est  morl  en  Suisse, 
à  la  tour  de  Peili,  district  de  Vevey,  le  3i  décembre  1877. 


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COLONNE  DE  LA  PLACE  VENDOME.  kh7 

N"  95. 
SCRUTIN 

SUR  LB  PROJET  DB  LOI  AYANT  POUIi  OBJET  LA  RECONSTRUCTION  DE  LA  COLONNE 
DE  LA  PLAGE  VENDÔUE. 

Nombre  des  votants 546 

Majorité  absolue ay/i 

Pour  ladoption 486 

Contre 6o 

L* Assemblée  nationale  a  adopté. 

ONT  VOTÉ  POUR  : 

MM.  Âbbadie  de  Barrau  (le  comte  d'),  Abbatucci,  Abboville  (d'),  Adam  (Pas-de- 
Calais),  Adnet,  Aigle  (le  comte  de  V),  Alexandre  (Charles),  Amy,  Ancel,  Andelarre 
(le marquis  d'),  André  (Charente),  André  (Seine),  Anisson-Duperon,  Arbel,  Arfeuil- 
1ères,  Aubry,  Aadiffret-Pasquier  (le  duc  d'),  Audren  de  Kerdrel,  Aumalc  (le  duc 
d'),  Auxais  (d'),  Aymé  de  la  Chevrelière, 

Babîn-Chevaye,  Bagneux  (le  comte  de) ,  Balsan ,  Baragnon ,  Barante  (le  baron  de) , 
Barascud,  Bardoux,  Barthe  (Marcel),  Barlhélemy-Saint-Hilaire,  Bastard  (le  comte 
Octivede),  Bastid  (Raymond),  Batbie,  Baucarne-Leroux ,  Baze,  Beau,  Beaussire, 
Bcaavillé  (de) ,  Belcastel  (de) ,  Benoist-d'Azy  (le  comte) ,  Benott  (Meuse) ,  Benoît  du 
Buis,  Bérenger,  Bergondi,  Bermond  (de),  Bernard  (Cliarles)  (Ain),  Bemard-Du- 
treil,  Bertauld,  Besson  (Paul),  Bethmont,  Béthune  (le  comte  de),  Beulé,  Beurges 
(lecomtede),Bidart,  Bienvenue,  Bigot,  Billot  (le  général),  Blavoyer,  Blin  de  Bour- 
don, Bocher,  Boduin,  Boffinton,  Boisboissel  (le  comte  de),  Boisse,  Bonpard,  Bo- 
nald  (le  vicomte  de),  Bondy,  (le  comte  de).  Bonnet,  Boreau-Lajanadie ,  Bottard, 
Botlieau,  Bouille  (le  comte  de),  Bouisson,  Boullier  (Loire),  BouUier  de  Branche 
[Mayenne],  Bourgeois,  Boyer,  Brabant,  Brame  (Jules),  Brettes-Thurin  (le  comlc 
de] ,  Brice  (Ille-etVilaine) ,  Brigode  (de) ,  Broêt,  Broglîc  (  le  duc  de) ,  Brun  (Lucien) 
(Ain),  Brunet,  Bryas  (le  comte  de).  Buée,  Buisson  (Jules)  (Aude),  Busson-Duvi- 
viers, 

Caillaux,  Callet,  Carayon-Latour  (de),  Carbonnier  de  Marzac,  Carron  (Emile), 
Caslellane  (le  marquis  de) ,  Cazenove  de  Pradine  (de),  Chabaud  la  Tour  (le  général 
baron  de),  Cbabron  (le  général  de),Chadois  (le  colonel  de),  Chamaillard  (de), 
Chambrun  (le  comte  de),  Champagny  (le  vicomte  Henri  de),  Champvallicr  (de), 
Changarnier  (le  général) ,  Chaper,  Chareton  (le  général) ,  Charreyron,  Char  ton,  Cha- 
telin,  Chaudordy  (le  comte  de),Chaurand  (le  baron),  Chevassieu,  Cheguillaumc , 
Chesnelong,  Chevandier,  Choiscul  (Horace de),  Christophle,  Cintré  (le  comte  de), 
Clapier,  Clément  (Léon),  Clercq  (de),  Cochcry,  Colombet  (de),  Combarieu  (de), 
Conibier,  Cordier,  Corne,  Cornulier-Lucîniere  (le  comlc  de),  Costa  de  Beaurcgard 


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<i48  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 

(le  marquis  de),  Cottîn  (Paul),  Courbet-Poulard ,  Courcelle,  Crémîeui,  Crespln, 
Crussol  d^Uzès  (duc  de),  Cumont  (vicomte  Arthur  de),  Cunit, 

Daguenet,  Daguiilon-Lasselve ,  Dahirel,  Dampierre  (le  manjuis  de),  Diru  (ie 
comte),  Dauphinot,  Daussel,  Decazes  (le baron),  Decazes  (le  duc),  Delacour,  Dela- 
croix ,  Delavau ,  Delpit ,  Deisol ,  Denormandie ,  Dépasse ,  Desbons ,  Descat ,  DeseîlGgnj, 
Desjardins,  Dezanneau ,  Diesbach  (le  comte  de) ,  Dietz-Monnin^Dompierre-d'Homoj 
(amiral  de) ,  Doré-Grasiin ,  Douai,  Douhet  (comte  de) ,  Drouin,  Du  Bodan,  Dubojs- 
Fresnay  (le  général),  Du  Breuil  de  Saint-Germain,  Ducarre,  Du  Chafiaut  (comte), 
Duchâtel  (comte) ,  Duclerc,  Ducuing,  Dufaure  (Xavier) ,  Dufour,  Dufoumel,  Dumar* 
nay,  Dumon,  Dupanioup  (évèque  d'Orléans),  Dupin  (Félix),  Dupont  (Alfred),  Du 
Portail,  Duréault,  Durfort  de  Civrac  (le  comte  de),  Dussaussoy,  Duvergier  de  Haa- 
ranne , 

Emoul,  Eschasseriaux  (baron), 

Féligonde  (de) ,  Feray,  Flaghac  (baron  de) .  Flaud ,  Fleuriot  (de) ,  Fontaine  (de), 
Forsanz  (vicomte  de),  Foubert,  Fouler  de  Relingue  (comte),  Fouquet,  Foucand. 
Fourichon  (amiral),  Fournier  (Henri), Franclieu  (marquis de ),Fraîssi net,  Frébault 
(le  général),  Fresneau, 

Gailly,  Gallicher,  Galloni  dlslria,  Ganivet,  Gaslonde,  Gasselin  de  Fresnay.  G&al* 
thier  de  Rumîlly,  Gaulthierde  Vaucenay,  Gavardie  (de),  Gavini,  Gayot,  Gérard. 
Germain,  Germonière  (de  la),  Gillon  (Paulin),  Ginoux  de  Fermon  (le  comte  de), 
Giraud  (  Alfred) ,  Glas ,  Godet  de  la  Riboullerie ,  Gouin ,  Goulard  (de) ,  Gourello  (de), 
Gouvion  Saint-Cyr  (le  marquis  de),  Grammont  (le  marquis  de).  Grange,  Grasset 
(de),  Grivart,  Grollier,  Gucidan,  Guibal,  Guichard,  Guiche  (le  marquis  de  la), 
Guinot, 

Haentjens,  Hamille  (Victor),  Harcourt  (le  comte  d'),  Harcourt  (le  duc  d'),  Haïu- 
son ville  (le  vicomte  d*) ,  Hespel  (le  comte  d  ) ,  Houssard,  Hulin ,  Huon  de  Penanster, 

Jaffré  (Tabbé),  Jamme,  Jaubert  (le  comte),  Jaurès  (lamiral) ,  Jocteur-Mcorotier, 
Jobnston,  Joinville  (le  prince  de),  Jordan,  Joubert,  Jouin,  Jourdan,  Jozon,  Juigné 
(le  comte  de) ,  Juigné  (le  marquis  de),  Juliien, 

Kergariou  (le  comte  de),  Kergorlay  (le  comte  de),  Réridec  (de),  Kermenguy|le 
V  i  comte  de  ) ,  Kolb-Bernard ,  Kran  tz , 

Labassetière  (de),  Labitte,  Laborderie  (de),  La  Bouiilerie  (de),  Laboulaje,La- 
cave-Laplagne,  La  Caze  (Louis),  Lacombe  (de),  Lafayette  (Oscar  de),  Làgrange(ie 
baron  A.  de),  Lallié,  Lambert  de  Sainte-Croix,  Lamberterie  (de),  Lanel,  Lanfrej. 
La  Pèrvanchère  (de),  Larcy  (le  baron  de),  Largcntaye  (de),  La  Rocbe-Aymon  (le 
marquis  de),  La  Rochefoucauld  (duc  de  Bisaccia).  La  Rochejaquelein  (le marquis 
de),  La  Rochcthulon  (le  marquis  de),  La  Rochette  (de),  La  Roncière  le  Noan 
(vice-amiral  baron  de),  La  Sicotière  (de),  Lassus  (baron  de),  Laurenceau (baron), 
Lebas,  Leblond,  L*Ebraly,  Lecamus,  Le  Châtelain,  Lefébure,  Lefèyre-PontaL's(Earp- 
et-Loir),  Lefèvre  Pontalis  (Seine-et-Oise),  Legge  (comte  de),  Legrand  (Arthur). Le 
Lasseux,  Lenoêl  (Emile),  Leroux  (Aimé),  Lesperut  (baron),  Lespinasse,  Lestap 
(de) ,  Lestourgie ,  Leurent ,  Levert ,  Limairac  (de)  (Tam-el-Garonne) ,  Limayrac(Léo 


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COLONNE  DE  LA  PLACE  VENDÔME.  449 

fokl]  (Loi},  Limpcrani,  Lorgcril  (vicomte  de),  Lortal,  Louvet,  Loysel  (général), 
iUr-Siiluces  (marquis  de] , 

Magniez,  Maillé  (comte  de),  Malartre,  Maleville  (Léon  de),  Malézieux,  Malle- 
orgue,  Manginî,  Marcère  (de),  Marchand,  Marmier  (duc  de).  Martel  (Pas-de-Ca- 
aïs) ,  Martcll  (Charente) ,  Martenot,  Martin  (Charles) ,  Martin  (Henri) ,  Martin  (d*Au- 
ay),  Martin  des  Pallières  (général),  Mathieu  (Saône-et-Loire),  Mathieu-Bodet 
Charente),  Mathieu  de  la  Redorte  (comte),  Maurice,  Max«Richard,  Mayaud,  Maze- 
at,  Mazure  (général),  Melun  (comte  de),  Méplain,  Mérode  (de) ,  Merveilleux  du  Vi- 
;naux,  Michel,  Monjaret  de  Kerjégu,  Monneraye  (comte  de  la),  Monnet,  Monnot- 
bbilleur.  Mon taignac  (amiral  de),  Monteil,  Montgolfier  (de),  Montlaur  (marquis 
le),  Monlrieux,  Morin,  Mornay  (marquis  de),'  Mortemart  (  marquis  de),  Murai 
comte  Joachim), 

Nétien,  Noél-Parfait,  Nouailhan  (comte  de), 

Pagès-Duport,  Pajot,  Parigot,  Paris  (Calvados),  Pari»  (Pas-de-Calais),  Partz 
marquis  de),  Passy,  Pellissier  (général),  Peltereau-Villeneuve,  Perret,  Perrier, 
Perrot,  Peteau,  Peyramont  (de),  Philippoteaux ,  Piccon,  Pin,  Pioger  (de),  Piou, 
Plichon,  Plœuc  (marquis  de) , Ponloi-Poncarré  (marquis  de),  Pourtalès  (comte  de), 
Pouyer-Quertier,  Prax-Paris ,  Pressensé  (de),  Prétavoine,  Puiberneau  (de), 

Quinsonas  (marquis  de) , 

Rainneville  (de),  Rampon  (comte  de),  Raoul-Duval,  Raudot,  Ravinel  (de),  Ré- 
musat  (Paul  de),  Renaud  (Félix),  Renaud  (Basses-Pyrénées),  Rességuier  (comte 
de).  Riant,  Ricard,  Ricot,  Rincquesen  (de),  Rivaille,  Rive  (Francisque),  Robert 
général),  Robert  de  Massy,  Rodez-Bénavenl  (vicomte),  Roger  (comte)  (du  Nord), 
Boger-Marvaise,  Roquemaurel-Saint-Cernin  (colonel  de),  Rotours  (des),  Rouher, 
Rousseau,  Roux  (Honoré),  Roy  de  Loulay,  Roys  (marquis  des), 

Sacase,  Saincthorent  (de),  Saintenac  (vicomte  de).  Saint  Germain  (de),  Saint- 
Malo  (de),  Saint-Pierre  (de)  (Calvados),  Saint-Pierre  (Louis  de)  (Manche),  Saint- 
Victor  (de),  Saisset  (amiral),  Saisy  (Hervé  de),  Salvandy  (de),  Salvy,  Sarrette,  Sa- 
vary,  Savoy e,  Sebert,  Ségur  (comte  de) ,  Serph  (Gusman) ,  Sers  (marquis  de) ,  Simon 
(Fidèle),  Simon  (Jules),  Soury-Lavergne ,  Slaplande  (de),  Sugny  (de) , 

Taillefert,  Talhouët  (marquis  de) ,  Talion ,  Target,  Temple  (général  du) ,  Thiers, 
Thomas  (docteur),  Tillancourt  (de),  Tocqueville  (comte  de),  Toupet  des  Vignes, 
Tréveneuc  (de)  (Côtes-du-Nord),  Tréville  (comte  de),  Tribert,  Turquet, 

Vacherot,  Valady  (de),  Valfons  (marquis  de),  Valon  (de),  Vandier,  Vast-Vimeux 
(baron) ,  Vaulchier  (de) ,  Vautrain ,  Ventavon  (de) ,  Vente ,  Viennet ,  Vilfeu,  Vimal-Dcs- 
saignes ,  Vinay ,  Vingtain ,  Vinols  (  baron  de) ,  Vitalis ,  Vitet ,  Vogué  (marquis  de) ,  Voisin , 

Waddington,  Warnier  (Marne),  Wartelle  de  Retz,  Witt  (Cornélis  de). 

OXT  VOTÉ  CONTRE. 

MM.  Amat,  Arrazat,  Barni,  Barodet,  Blanc  (Louis),  Bloncourt,  Bouchel,  Brelay, 
Brillier,  Brisson  (Henri),  Brousses,  Caduc,  Carion,  Caslclnau,  Challcmcl-Lacour, 
Conventions.  '  29 


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Û50  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBUCS. 

Colas,  Contaut,  Corbon,  Coite,  Daron,  Daumas,  Denfert  (colonel);  Dréo,Dopoo\ 
Dupuy,  Escarguel ,  Esquiros,  Fernier,  Ferrouillal,  Gagneur,  Goblet,  Greppo,  Gayot, 
Jacques,  Joigaeaux,  Laflize,  Lambert  (Alexis),  Laurent-Pichat,  Lefèvre (Henri], 
Lepouzé ,  Lherminier,  Lockroy,  Malens,  Marck,  Murât,  Sistrière,  Naquet,Ordmtire 
fils,  Périn  (Georges),  Peyrat,  Quinel  (Edgar),  Ralhîer,  Bouvier,  Scheurer-Restaer, 
Schœlcher,  Simiot,  Teslelin,  Tiersol,  Tolain,  Warnier  (Alger),  Wilson. 

fP0>T  PAS  PRIS  PART  AU  TOTE. 

MM.  Aclocque,  Adam  (Edmond),  Adrien  (Léon),  Allemand,  AUenoa,  Âncelon, 
Arago,  Arnaud  (de  TAriége),  Bamberger,  Berlet,  Bernard  (Martin),  Bert  Besnard, 
Boucau,  Boysset,  Bozérian,  Breton,  Brice  (Meurthe-et-Moselle),  Brun  (Cktrlesl. 
Buffet,  Carnot  (père) ,  Camot  (Sadi) ,  Carquet,  Carré-Rérisouêt,  Casimir  Périer,  Ca- 
zot ,  Cézanne ,  Chabrol  (de) ,  Chardon ,  Cherpin ,  Cissey  (général de) ,  Claude (MeaIih^ 
et-Moselle) ,  Claude  (Vosges),  Gerc,Delille,  Delord,  Delorme,  Depeyre,Deregiiao- 
court,  Desbassayns  de  Richemont  (comte),  Deschange,  Destremx,  Dubois,  I>i* 
foure  (Jules) ,  Dufay,  Duparc,  Durieu,  Eymard-Duvemay, Farcy,  Fa?re (Jules), Faje, 
Ferry  (Jules),  Flotard,  Folliet,  Fourtou  (de),  Gambetta,  Ganault,  Gatien-Arnoah. 
Gaudy,  Gent,  George,  Gévelot,  Girerd  (Cyprien) ,  Godin ,  Grandpierre ,  Gréry  (Al- 
bert) ,  Grévy  (Jules) ,  Guillemaut  (général) ,  Guinard,  Guiraud  (de) ,  Guiter.  Hévre, 
Humbert,  Janzé  (baron),  Joumault,  Jouvenel  (baron  de),  Keller,  Labélocye, 
Lacretelle  (Henri  de),  Lafon  de  Fongaufier,  Laget,  Lamy,  Laoglois,  Larriea, Li 
Serve,  Lasteyrie  (J.  de) ,  Latrade,  Laurier,  Lavergne  (Léonce de) ,  Leboui^is,  Le 
breton,  Lefranc  (Pierre),  Lefranc  (Victor),  Le  Gai  la  Salle,  Lepère,  Le  Royer,  Le»- 
guillon ,  Lévèque ,  Lîltré ,  Loustallot ,  Lucet ,  Luro ,  Magne ,  Magnin ,  Mahy  (de) ,Mak 
ville  (marquis),  Marc-Dufraisse ,  Margaine,  Mazeau,  Meaux  (vicomte  de),  Mclbe. 
Mercier,  Mestreau ,  Meltetal ,  Michal-Ladiofaère ,  Millaud ,  Monier,  Moreau  (Côte^'Or; . 
Moreau  (Ferdinand),  Morvan,  Nioche,  Osmoy  (d') ,  Pâlotte,  Parent,  Pascal-Dapnl, 
Pclletan,  Pernolet,  Peulvé ,  Picard  (Alphonse) ,  Picard  (Ernest) ,  Ponapéry  (de),  Porv 
Papy,  Pothuau  (amiral),  Pradié,  Princeleau,  Rambures  (de).  Rameau,  Rampont, 
Ranc,Reymond,  Riondel,  Robert  (Léon) ,  Rolland  (Saône-et-Loire) ,  Roussel,  Boo- 
veure,  Salneuve,  Sansas,  Say  (Léon),  Schérer,  Seîgnobos,  Silva,  Soubeyrao(de), 
Soye,  Taberlet,  Tailhand,  Tamisier,  Tardieu,  Tassin,  Teisserenc  de  Bort,  Thén, 
Thurel,  Thurigny,  Tirard,  Varoy,  Vétillart,  Villain,  Viox,  Wallon. 

ABSENTS  PAR  C0?IGÉS. 

MM.  Aureile  de  Paladines  (général),  Billy,  Buisson  (Seine-Inférieure),  We- 
mard  de  la  Fayette ,  Chabaud  îa  Tour  (  de  ) ,  Chanzy  (  général  ) ,  Corcdle  (de) ,  Ducrol 
(général),  Gontaut-Biron  (vicomte  de),  Jouvencel  (de),  Le  Flô  (général) . Maure. 
Pâtissier,  Roland  (Loi),  Tarteron,  Tréveneuc  (vicomte  de),   Vidal,    Wolowski. 


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COLONNE  DE  LA  PLACE  VENDOME.  451 


N°  96. 
PROJET  DE  LOI 

RELATIF 
L'OUVERTURE,  AU  MINISTRE  DES  TRAVAUX  PUBLICS,  DE  CREDITS  SUPPLEMENTAIRES 
SUR  L'EXERCICE   187^. 

(Séance  du  3i  juillet  1874.) 

(extrait  de  L'EXPOSÉ  DBS  MOTIFS.) 

Reconstruction  de  la  colonne  de  la  place  Vendôme. 

Une  loi  spéciale  du  3o  mai  1878  a  alloué  au  Ministre  des  travaux  publics",  pour 

reconstrucKon  de  la  colonne  Vendôme,  un  crédit  de  a5o,ooo  francs. 

Ce  crédit,  d*après  les  devis  dressés  par  l'architecte  et  approuvés  par  le  conseil  des 

iments  civils ,  paraissait  suffisant  pour  Texécution  complète  des  travaux  ;  mais  il 

n  est  pas  ainsi ,  par  suite  de  certaines  circonstances  qui  ne  se  sont  révélées  que 

is  le  cours  des  opérations. 

Ainsi,  an  grand  nombre  des  assises  de  pierre  qui  formaient  le  noyau  de  la  co- 

ine  et  qui  paraissaient  de  nature  à  être  remployées,  se  sont  trouvées  en  partie 

^,  brisées  et  tombaient  en  morceaux  lorsqu'on  voulait  les  mettre  en  œuvre;  de 

me  beaucoup  de  plaques  de  bronze,  faussées  par  la  chute  du  monument,  conte- 

ent  des  fêlures  impossibles  à  découvrir  à  Tinspection ,  et  se  sont  brisées  quand 

itrepreneur  les  a  soumises  à  la  presse  pour  les  redresser.  Il  a  donc  l^llu  les  re- 

re  entièrement,  ce  qui  a  entraîné  un  travail  supplémentaire  et  imprévu  pour  le 

ilpteur  et  le  fondeur. 

BnQn,  un  grand  nombre  de  tenons  et  de  morceaui  de  bronze,  qui  devaient  être 

mes  en  compte  à  l'entrepreneur,  ont  disparu ,  soit  pendant  le  transport  des  dé- 

s  de  la  colonne  au  palais  de  V Industrie,  soit  dans  le  palais  même.  On  évalue  à 

>io  kilogrammes  le  poids  du  cuivre  qui  ne  s'est  pas  retrouvé  et  dont  la  valeur, 

ntant  à  la  somme  de  i6,55o  francs,  doit  être  payée  à  l'entrepreneur. 

Les  prévisions  du  devis  se  trouvent  donc  dépassées  des  sommes  suivantes  • 

Sculpture  des  plaques  brisées  au  redressage 3,ooo  fr. 

Travaux  sup|Jëmentaires  de  fonte  et  cuivre  disparu 23,3o5 

Travaux  imprévus  de  redressage  et  d'ajustage 5, 000 

Maçonnerie.  —  Pierres  à  remplacer 10,000 

Total 4i,3o5 

A  cette  somme  il  convient  d'ajouter  celle  de  29,000  fr.  environ  pour  la  réfection 
dallage  et  du  pavage,  qui  sont  dans  un  étal  de  dégradation  complète  et  dont  la 
pense  n'avait  pas  été  prévue  au  devis  primitif. 

39- 


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452  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBUCS. 

C'est  donc  un  crédit  supplémentaire  de  70,000  francs  qui  est  indispcnsabk 
pour  achever  les  travaux  de  la  colonne  ;  nous  vous  le  demandons  à  un  chapitre  sp 
cial  du  budget,  a*  section,  sous  le  numéro  4S  ier^^K 


II. 
PALAIS  DE  JUSTICE  DE  PARIS. 


N«  97. 
RAPPORT 

SUR  LE  BUDGET  DES  DEPENSES  DE  187a  (MINISTERE  DE  L'INTERIEUR), 

par  M.  Plichon. 
.  Déposé  à  la  séance  de  TAssemblée  nationale  du  2 1  mars  1 87  2  ^*^ 

(extrait.) 
CHAPITRE  XXV.  —  Reconstruction  des  palais  de  justice  de  Paris,  d^ Angers  et  ^Amim 
Crédit  demandé,  aa5,ooo  francs. 
Ce  crédit  est  réparti  de  la  manière  suivante  : 

Palais  de  justice  de  Paris 2S,ooo  fr. 

d*  Angers , 100,000 

■   d'Amiens 100,000 

Total 235,000 

Lorsque  les  incendiaires  de  la  Commune  ont  détruit  le  Palais  de  Justice  de  Pln^, 
on  y  exécutait ,  depuis  plusieurs  années ,  des  travaux  de  restauration  et  d^agraodb- 
dissement  dont  Testimation  totale ,  d'après  les  devis ,  s*élevait  à  la  somme  il« 
5,077,727  francs. 

Le  crédit  porté  au  budget  primitif  de  187 1  pour  ces  travaux  était  de  123,568  fir. 

Les  dépenses  faites  au  3i  décembre  1869  montaient  à i77t869 

Les  crédits  accordés  en  1870  étaient  de 66,900 

Le  total  de  la  dépense  engagée  était  de 611769 

Mais  après  Tincendie  de  ce  monument,  le  crédit  de  1871  a  été  rameoé  à  b 
somme  de  a3,568  francs  et  a  été  employé  à  la  restauration  de  Ja  voûte  de  iâsalt^ 
des  Pas-Perdus.  Le  crédit  de  a5,ooo  francs  demandé  pour  Texercice  187a  doit  3'' 
même  être  employé  à  préserver  de  la  destruction  totale  les  parties  endomiDagée»  ^ 
cet  édifice. 


W  Loi  du  5  août  187/4.  (Baîleiindes  lois,  xii*  série,  11'  2  30-33â9.) 
W  Journal  officiel  du  1 1  avril  i87'«. 


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PALAIS  DE  JUSTICE.  453 

Ces  travaux  sont  engagés  ;  on  ne  saurait  sans  préjudice  les  interrompre. 
Votre  Commission  vous  propose  d*âccorder  le  crédit  demandé. 


N*  98. 
PROJET  DE  LOI 

RELATIF  k  DIVERS  CRÉDITS  SUPPLÉMENTAIRES  ET  EXTRAORDINAIRES 
SUR  L*EXERGIGE  1876. 

Bdi  Say,  ministre  des  finances. 
Présenté  à  la  séance  de  rAssemblée  nationale  du  35  novembre  1876  ^'). 

(bxtbait  de  l'bxposé  des  motifs.) 
CHAPITRE  XXXIII.  —  Reconstroction  du  Palais  de  Justice  de  Paris. 

Crédit  supplémentaire  demandé,  3oo,ooo  francs. 

Les  travaux  de  reconstruction  du  Palais  de  Justice  de  Paris ,  suspendus  pendant 
les  événements  de  la  guerre,  ont  été  repris  activement,  mais  seulement  au  point  de 
vue  de  l'installation  provisoire  et  de  la  reconstruction  des  parties  détruites  par  le 
feu. 

11  reste  donc  beaucoup  k  faire  pour  achever  et  restaurer  les  bâtiments. 

Avant  de  donner  suite  aux  projets  étudiés  par  la  préfecture  de  la  Seine ,  projets 
dont  lexécution  exigera  une  somme  considérable,  le  Ministre  de  Tintérieur  a  voulu 
attendre  que  la  situation  de  son  budget  fût  allégée  des  charges  que  lui  a  imposées  la 
liquidation  des  dépenses  de  la  guerre. 

Ce  résultat  sera  prochainement  atteint  et  le  budget  du  département  de  l'intérieur 
présentera  pour  l'exercice  1877  une  diminution  de  6* millions  de  ce  chef. 

Dun  autre  côté,  le  Ministre  de  la  justice  demande  avec  instance  que  les  travaux 
nécessaires  pour  compléter  l'installation  des  services  judiciaires  soient  entrepris  d'ur- 
gence. 

Le  projet  étudié  par  les  architectes  comprend  les  cinq  opérations  suivantes  : 

1°  Reconstruction  de  la' salle  des  Pas-Perdus 3,5oo,ooo  fr. 

3**  Bâtiments  de  la  première  chambre  de  la  cour  d*appel  et 

galerie  de  la  Sainte-Chapelle 'i,56Q,ooo 

3*"  Conciergerie  des  femmes ,  chambre  complémentaire  du  tri- 
bunal de  première  instance,  cour  d*appel 3,8qo,ooo 

h""  Bibliothèque  de  la  cour  d'appel 48o,ooo 

h"*  Restauration  de  la  galerie  des  prisonniers  ejt  de  la  galerie 

marchande 1 5o,ooo 

Total 9,490,000 

''^  Journal  officiel  du  9  janvier  1870. 


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454  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 

Dont  la  dépense  serait  supportée ,  savoir  : 

Par  le  département  de  la  Seine,  pour 3,875,000  fr. 

Par  la  ville  de  Paris,  pour 91,600 

Par  le  ministère  de  Tintérieur,  pour 6,197,000 

Par  le  ministère  des  travaux  publics,  pour •  396,600 

Total  égal  ^'^ 9,490,000 


TnTtux 

•  It  charge 

du  miaisUre 

de  l'îalerieur. 


En  ce  qai  concerne  le  ministère  de  Tintérieur,  il  y  a  lieu  de  tenir  compte  de  ce 
quun  premier  crédit  de  34i5oo  francs,  exercice  1876,  et  un  second  crédit  de 
65,5a3  francs,  exercice  1876,  ensemble  ioo,oa3  francs,  ont  déjà  été  ouverts  pour b 
reconstruction  de  la  salle  des  Pas- Perdus.  Les  crédits  demandés  aujourd'hui  dolTêBl 
donc  être  réduits  de  100,000  francs  et  ne  plus  s'élever  qu'à  5,027,000  francs 
somme  que  nous  proposons  de  répartir  sur  les  exercices  suivants  : 

Exercice  1876 3oo,ooo  fr. 

1877 435,000 

-  1 878 383,000 

1879 435,000 

1 880 5oo,ooo 

-^—  1 88 1 , 600,000 

1 882 , . . , . , , 600,000 

1 883 , 5oo,qoo 

1 884 * 600,000 

i885 , 600,000 

i886. 474,000 

Total  égal 6,027,000 


Trtvauz 

•  U  charge 

da  ininistAre 

dee 

travaux  pabliea. 

Travaux 

à  la  charge 

exclvaive 

da    d^parteneal 

de  la  Seine. 


Quant  au  ministère  des  travaux  publics ,  qui  a  également  étudié  le  projet  dont  li 
s*agit,  au  point  de  vue  de  son  département,  il  reconnaît  également  l'exact itade du 
chiffre  de  396,600  francs  prévu  par  les  architectes  du  Palais  de  Justice. 

^')  Ce  total  ne  comprend  pas  les  travaux  qui  devront  s'exécuter  pendant  la  même  période  et 
qui  sont  à  la  charge  exclusive  du  département  de  la  Seine ,  savoir  : 

Rëédilication  de  IVinciennc  grand'chambrc. 1 ,000,000  fr. 

Restaaration  de  la  salle  d'assises  snd , .  35o,ooo 

Amâioration  du  dépôt  près  la  préfecture  de  police « .  300,000 

Travaux  d^installation  dans  la  salle  des  Pas-Perdus 3oOtO0o 

Travaux  divers 10,000 

Total 1,860,000 

Qui,  ajoute  à  la  somme  ci-dessus  de  9,490,000  francs,  élève  la  dépense  totale  de  larccua'- 
4rulion  du  Palais  de  Justice  à  1  i,35o,ooo  francs. 


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PALAIS  DE  JUSTICE.  (|55 

Celte  somme  devait  être  répartie  ainsi  qu  il  suit  : 

Exercice  1 876 65,ooo  fr. 

1877 " 65,ooo 

1878 65.000 

'^79 ••  *ï7»ooo 

1880 65,ooo 

1881 19,500 

Total  égal 396,500 


D*après  ces  diverses  considérations ,  nous  avons  Thonneur  de  demander  à  TAssem- 
hlée  nationale  de  vouloir  bien  :  i"*  admettre  le  principe  de  Taclièvement  et  de  la  res 
tauration  du  Palais  de  Justice  de  Paris  ;  a*  ouvrir,  en  conséquence,  par  imputation 
sur  Texercice  1876,  un  crédit  supplémentaire  de  3oo,ooo  francs  pour  le  ministère 
de  rintérieur,  et  de  65,ooo  francs  pour  le  ministère  des  travaux  publics  ^^K 

t>)  Loi  du  2  2  décembre  1875.  BaUetin  des  lois,  xii*  série,  n""  1 82-4801  :  tableau  annexé  à  la 
loi.  —  Crédit  supplémentaire  de  86,000  francs  :  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  portant 
ouTerture'de  crédits  supplémentaires,  ministère  des  travaux  publics,  chap.  47.  Edifices  pu- 
blics :  Journal  officiel  du  22  mai  1878. 


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/i56 


REiCONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 


IIL 
PALAIS-ROYAL. 


CrédU 
95,000  francs. 


INSTALLATION  PROVISOIRE  DE  LA  COLR  DES  COMPTES. 

• 
N°  99. 
RAPPORT 

DE  LA  COMMISSION  DU  BUDGET  SUR  LE  PROJET  DE  LOI  ^*^  PORTANT  OUVERTIRE 
AU  MINISTRE  DES  TRAVAUX  PUBLICS  DE  DIVERS  CREDITS. 

(Séance  du-  17  juillet  1875.) 

Installaiion  provisoire  de  la  Cour  des  comptes  cul  Palcds-Royai 

Nous  avons  repoussé,  l'année  dernière,  une  demande  présentée  par  le  Gomcnic 
ment  à  TclTct  d'obtenir  un  crédit  de  288,^75  francs  pour  rapproprialion  de  dncn 
locaux  du  Palais-Royal  au  service  de  la  Cour  des  comptes  ^*K 

Il  nous  avait  semblé  qu  en  l'absence  de  toute  décision  au  sujet  de  riiistallatioo 
délinilive  de  la  Cour,  il  n*était  pas  possible  d'engager  une  dépense  aussi  forte  poa: 
des  aménagements  qui  deviendraient  peut-être  inutiles  au  bout  de  très-peu  de  tPinpi 

Aujourd'hui  la  question  de  Tinslallation  définitive  est  résolue,  et  Ton  doitespén^ 
que,  dans  le  courant  de  1877,  ^"  P^*^  tard,  la  Cour  des  comptes  pourra  prendp' 
possession  des  nouveaux  locaux  qui  lui  sont  assignés. 

C'est  dans  ces  conditions  que  le  Gouvernement  demande  un  crédit  de  g5,ooo  Ir 
pour  le  complément  de  Tinstallation  provisoire  qu'elle  occupe  au  Palais-Rojal. 

Voire  Commission  du  budget  a  examiné  cette  demande  avec  beaucoup  de  soin, 
et  elle  a  acquis  la  conviction  qu'il  n'était  pas  possible  de  la  repousser,  sous  peine  Ji' 
compromettre  gravement  les  importants  services  de  la  Cour. 

Au  lendemain  de  l'incendie  du  palais  du  quai  d'Orsay,  alors  que  toutes  les  piî-ce» 
de  la  comptabilité  antérieure  avaient  été  détruites,  la  Cour  a  pu  s*installcr  aa  Palai<> 
Royal  et  y  reprendre  ses  travaux  sans  être  d'abord  trop  encombrée;  mais,  au  hoaiàt 

^*)  Exposé  des  motifs:  Jourtial  officiel  du  a  juillet  1875.  Voir  plus  loin,  au  compte  île  liqui- 
dation des  diverses  charges  résultant  de  la  guerre,  le  rapport  de  la  Commission  du  buJf.'ettit: 
3 1  juillet  1 874 ,  siu-  les  dépenses  de  Pexercice  1876  :  la  partie  relative  au  ministère  des  trartiu 
'publics. 

(^)  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  relatif  à  Touvcrturc  de  crédits  supplémenUim  «Q^ 
rcxercice  187/1  au  miuiblrc  drs  travaux  publics  :  Journal  officiel  du  19  août  1874. 


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PALAISROYAL.  457 

très- peu  de  temps ,  les  liasses  de  pièces  comptables,  qui  arrivent  chaque  année  au 
nombre  de  vingt  mille  environ^  n  ont  pas  tardé  à  envahir  tous  les  espaces  disponibles. 
On  a  établi,  dans  les  combles  du  palais,  des  casiers  qui  montent  jusqu'au  faitage  des 
toits ,  et  ils  sont  loin  de  suffire.  Il  a  fallu  déjà  transporter  une  quantité  considérable 
de  dossiers,  soit  dans  les  caves  du  palais  des  Tuileries,  soit  dans  celles  de  lancien 
palais  du  quai  d*Orsay,  ce  qui  crée  de  véritables  embarras  toutes  les  fois  qu  il  est 
nécessaire  de  les  consulter. 

De  plus ,  les  conseillers  à  la  Cour  ne  disposant  que  de  locaux  très-restreints ,  où 
ils  sont  véritablement  entassés ,  se  trouvent  dans  les  conditions  les  plus  difficiles  pour 
vériQer  les  nombreux  et  volumineux  dossiers  qui  leur  sont  soumis. 

M.  le  premier  président  de  la  Cour  des  comptes  élève  contre  cet  état  de  choses 
les  plaintes  les  plus  vives  et  déclare  qu'il  ne  peut  se  prolonger  pendant  deux  ans 
encore  sans  créer  de  véritables  impossibilités  au  service  qu'il  dirige. 

Il  demande  en  conséquence  à  prendre  possession  d'une  partie  des  locaux  qui  se 
trouvent  dans  la  partie  récemment  reconstruite  du  Palais-Royal  et  qui  n'ont  pas 
encore  reçu  de  destination,  ^ 

Les  travaux  à  faire  pour  utiliser  ces  locaux  consisteraient  en  premier  lieu  dans 
rétablissement  de  six  mille  casiers  environ.  Il  faudrait  en  outre  faire  quelques  cabi- 
nets de  travail  pour  les  conseillers ,  installer  le  gaz  dans  toute  cette  portion  de  Tédifice 
et  compléter  quelques  aménagements  indispensables. 

Votre  Commission  a  jugé  que  le  projet  ainsi  réduit  était  bien  justifié.  Elle  doit 
vous  faire  observer  dVilleurs  que  la  dépense  des  travaux  qui  vous  sont  soumis  sera 
loin  d'être  perdue  en  totalité ,  et  pourrait  même  se  trouver  utilisée  presque  entière- 
ment le  jour  où  la  Cour  des  comptes  quittera  le  Palais-Royal. 

Les  casiers,  dont  la  dépense  sAèwe  à  45,ooo  francs  environ,  pourront  être  trans- 
portés aux  Tuileries  à  peu  de  frais.  Le  surplus  de  la  dépense,  consistant  en  travaux 
d'appropriation  dans  un  édifice  qui  avait  été  détruit  par  l'incendie  et  où  les  distri- 
butions intérieures,  les  peintures  et  tous  les  aménagements  restent  à  faire,  sera  cer- 
tainement utilisé  en  grande  partie ,  quelle  que  soit  sa  destination  future. 

Dans  ces  conditions,  votre  Commission  vous  propose  de.  voter  le  crédit  de 
96,000  francs  qui  vous  est  demandé  ^^\ 

^'^  Volé  le  -12  juillet  1875.  —  Promulgation  :  Journid  officiel  du  2  5  ju'ilet.  Ballelin  des 
lois  n"  263-4333. 


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458  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 


B. 
INSTALLATION  DU  CONSEIL  D'ÉTAT. 


N'  100. 


LOI  DU  4  AOUT  187^,  OUVRANT  UN  CREDIT  DE  6oO,000  FRANCS  POUR  L*APPIIOPBUTI0!i 
INTERIEURE  DU  PALAIS-ROYAI*  AU  CONSEIL  D*ÉTAT. 

Voir  plus  loin,  au  compte  de  liquidation,  le  texte  de  la  loi  du  d  août  1874  et  du 
rapport  qui  le  précède  (rapport  de  la  Commission  du  budget  du  3i  juillet  187^). 
sur  le  projet  concernant  les  dépenses  du  compte  de  liquidation  pour  1876  (partie 
relative  au  ministère  des  travaux  publics).  Voir  aussi  ci-dessus ,  n*"  90,  le  rapport  de 
la  Commission  du  budget  du  a  avril  1873  sur  le  projet  de  loi  relatif  à  la  recom- 
truction  des  édifices  détruits. 


IV. 
LES  TUILERIES. 


A. 
LE  PAVILLON  DE  MARSAN   ET  LA  GOUB   DES  COMPTES. 

N-  lOJ. 
RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DU  BUDGET  DE  1875,  CHARGEE  D  EXAMINER  LE  PBOJET 
DE  LOI  ^*)  RELATIF  À  L*AGHÈVEMENT  DU  PAVILLON  DE  MARSAN  ET  À  L'INSTALLATION  DE 
LA  COUR  DES  COMPTES, 

par  M.  Alphonse  Cordier,  membre  de  T Assemblée  nationale. 
Présenté  à  la  séance  du  3  juin  1875. 

Messieurs,  dans  votre  séance  du  ii  mai  dernier,  vous  avez  renvoyé  à  la  Comnu^ 
sion  du  budget  de  1876  l'examen  d'un  projet  de  loi  présenté  par  le  Gouvememenl 
ayant  pour  objet  Fachévemcnt  du  pavillon  de  Marsan  et  Tinstallation  de  la  Cour  de> 
comptes  dans  cette  partie  du  palais  des  Tuileries. 


(1) 


Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  30  mai  1876. 


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de  MarMa. 


TUILERIES.  459 

Comme  vous  le  savez.  Messieurs,  cet  Important  service  de  TEtat  c^ten  ce  mo- 
ment installé  dans  Taile  Montpensier  du  Palais-Royal  ;  l'espace  y  est  absolument  in- 
suffisant et  ne  permet  pas  un  fonctionnement  régulier.  C*est  en  raison  des  inconvé- 
nients qui  résultent  de  cet  état  de  choses  qu*à  la  fin  de  la  session  le  Gouvernement 
avait  demandé  un  crédit  a6n  d'améliorer  cette  installation.  Mais  en  présence  d*une 
somme  considérable,  qui  ne  devait  être  affectée  qa  à  des  aménagements  provisoires, 
la  Commission  du  budget  émettait  lavis  qu'il  fut  surfis  à  cette  dépense  jusqu a  ce 
qu'on  eût  connaissance  du  résultat  des  études  ordonnées  par  l'Administration  pour 
l'installation  définitive  de  la  Cour  des  comptes. 

Depuis  lors,  la  Conmiission  spéciale  chargée  de  poursuivre  ces  études  a  terminé 
ses  travaux  :  désormais  vous  êtes  en  mesure  de  vous  prononcer. 

Deux  solutions  sont  en  présence  :  la  première  consisterait  à  remettre  la  Cour  des 
comples  en  possession  des  locaux  qu'elle  occupait  sur  le  quai  d'Orsay,  en  y  affectant 
même  la  totalité  des  bâtiments  ;  la  dépense  s'élèverait  au  moins  à  8  millions. 

L'autre  combinaison  consiste  à  l'installer  dans  l'aile  nord  du  palais  des  Tuileries ,  u 

depuis  et  y  compris  le  pavillon  de  Marsan  jusqu'aux  locaux  occupés  par  le  ministère    Gourde» eo«pi« 
des  finances;  a,5oo,ooo  francs  suffiraient  pour  cette  installation. 

Celte  économie  considérable  est  déjà  un  motif  puissant  pour  que  la  préférence  soit 
acquise  à  cette  solution  ;  mais  il  importe  surtout  de  lenir  compte  des  avantages  qui 
en  découlent  par  le  rapprochement  et  la  contiguité  même  des  deux  services  dont  les 
rapports  sont  si  fréquents  :  celui  de  la  Cour  des  comptes  et  celui  du  ministère  des 
Gnances.  Les  chefs  de  service  de  la  Cour  donnent  leur  complète  adhésion  à  cette 
disposition,  et  M. le  Ministre  des  finances,  après  diverses  objections,  a  fini  par  y 
donner  son  plein  assentiment. 

Grâce  au  crédit  de  4  millions  de  francs  que  vous  avez  voté  antérieurement  ^^\  la 
réfection  du  gros  œuvre ,  les  façades  extérieures  du  pavillon  de  Marsan  et  de  l'aile  à 
la  suite  du  palais  des  Tuileries  sont  arrivées  h  un  point  où  il  est  nécessaire  de 
prendre  un  parti  sur  la  destination  de  l'édifice.  Il  est  indispensable  que  les  travaux 
noient  poursuivis  sans  interruption. 

La  somme  de  a,5oo,ooo  francs  qui  vous  est  demandée  serait  imputée,  jusqu'à 
concurrence  de  i  ,&oo,ooo  francs ,  sur  le  compte  de  liquidation  des  dépenses  de  la 
guerre,  et  pour  le  surplus ,  sur  les  fonds  généraux  du  budget. 

Cette  solution  s'impose  avec  le  double  caractère  de  nécessité  et  d'urgence.  D  ail- 
leurs ,  à  ces  motifs  viennent  s'ajouter  Vintérêt  et  même  le  devoir  de  faire  disparaître 
CCS  ruines ,  témoins  douloureux  des  actes  de  barbarie  de  la  Commune.  Paris  ne  peut 
être  la  ville  des  ruines;  si  par  son  histoire  elle  est  i'ainée  de  toutes  les  capitales  de 
l'Europe  moderne,  elle  n'en  est  pas  moins  le  centre  et  le  foyer  d'un  monde  vivant, 
dun  pays  qui,  grâce  à  Dieu,  veut  affirmer  sa  vitalité.  Nous  pensons,  en  consé- 
qaencc,  qu'il  importe  de  faire  disparaître  au  plus  tôt  ces  vestiges  de  nos  discordes 
civiles.  Dans  la  circonstance  qui  nous  occupe,  nous  devons  le  faire  avec  d'autant 

'^  Loi  du  3  3  mars  187'!. 


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460  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PDBUCS. 

plus  dVmpressement  que  nous  avons  Tgccasion  de  donner  à  la  reamstruclion  une 
destination  des  plus  avantageuses. 

En  résumé,  si  vous  approuvez  nos  conclusions,  nous  vous  proposons d'adopler. 
sans  modifications,  le  projet  qui  vous  a  été  soumis  par  le  Gouvernement 


PaOJET  DB  I^I 


(». 


Crédit  Art.  1*'.  Une  somme  de  a,5oo,ooo  francs  est  aifectée  à  Tintallation  de  laCoar 

•^'  des  comptes  dans  l'aile  nord  du  palais  des  Tuileries. 

Cette  somme  sera  imputée,  jusqu  à  concurrence  de  i,iioo,ooo  francs,  sur  les  res- 
sources du  compte  de  liquidation  des  dépenses  de  la  guerre,  et  pour  le  surplus,  sar 
les  fonds  généraux  du  budget. 

Art.  2.  Il  est  ouvert  au  Ministre  des  travaux  publics,  sur  l'exercice  1875,  poar 
rexécution  des  travaux  autorisés  par  l'article  précédent,  un  crédit  de  i,4oo,ooofr.  •*'. 
Ce  crédit  ser.i  inscrit  au  chapitre  l*'  du  budget  spécial  du  compte  de  liquidation 
des  dépenses  de  la  guerre  (ministère  des  fravaux  publics). 


B. 
LES  FAÇADES  DES  TUILERIES. 


N"  J02. 
PROJET  DE  LOI 

PORTANT  :  l"  AFFECTATION  D*UNE  SOMUE  DE  5,100,000  FRANCS  A  LA  RESTACRATION  Dl 
PALAIS  DES  tuileries;  2*"  OUVERTURE  SUR  LADITE  SOMME  AU  MINISTRE  DES  TRAVAll 
PUBLICS,  SUR  L'EXERCICE   1878,  D'UN  CREDIT  EXTRAORDINAIRE  DE  900,000  PRâ.NCS. 

M.  C.  de  Freycinet,  ministre  des  travaux  publics, 
M.  Léon  Say,  ministre  des  financés. 

CHAUBRB  DES  DEPUTES. 

Séance  du  18  mai  1878. 

(eXTBAIT  DS  L'EXPOSÉ  DES  MOTIFS,) 

Messieurs,  depuis  1871,  le  Gouvernement  et  les  Chambres  n'ont  cessé  de  se 

î*>  Volé  le  11  juin  1875.  Vromul^aûon:  Journal  officiel  du  16  juin  1876;  Bulletin  des  loi, 
xu*  série,  n*  258-4197. 

^*^  Une  loi  du  i3  mai  1878  (Journal  officiel  du  i5  mai.  Bulletin  des  lois,  xn*  série.  n'39J 
6993)  a  ouvert  au  Minisire  des  travaux  publics  un  second  crédit  de  i ,  1 00,000  franc5. - 
SÉîVAT.  Exposé  des  motifs  : 'Journal  officiel  du  12  mai  1878.  Rapport:  Joarncd  oficid  ^^^^ 
ih  mai. 


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TUILERIES. 


[iii\ 


préoccuper  des  mesures  à  prendre  pour  la  conservation  de  la  partie  du  palais  des 
Tuileries  qui  est  restée  debout,  malgré  les  dégradations  profondes  qu*y  a  produites 
rincendie. 

Sans  remonter  aux  premiers  projets  examinés  en  vue  de  la  reconstruction 
du  palais,  par  le  conseil  général  des  bâtiments  civils,  sur  Tordre  de  M.  Thiers, 
il  y  a  lieu  de  rappeler  que,  le  ii  juin  1876,  M.  le  baron  de  Vinols,  député, 
proposait  k  T Assemblée  nationale  de  nommer  une  commission  pour  étudier  b 
question.  Cette  proposition  ^*)  fut  Fobjet  d*un  rapport  favorable  ^*^  de  la  part  de  la 
Commission  d*initiative  (rapporteur,  M.  Monnet),  mais  elle  ne  put  recevoir  de 
suite  utile,  T Assemblée  étant  arrivée,  sans  avoir  statué,  aux  termes  de  ses  tra- 
vaux. 

A  la  séance  du  3  avril  1876,  M.  Monnet  a  déposé  sur  le  bureau  du  Sénat  une 
autre  proposition  de  loi,  qui  n  était  que  la  reproduction  de  celle  soumise  par  M.  le 
baron  de  Vinols  à  FAssemblée  nationale,  et  qui  était  ainsi  conçue  : 

tUne  commission  de  neuf  membres,  nommée  dans  les  bureaux  du  Sénat,  étu- 
diera le  parti  à  prendre  au  sujet  de  ce  qui  reste  du  palais  des  Tuileries.  Elle  pré- 
sentera au  Sénat  un  projet  de  loi  conforme  au  résultat  de  cette  étude.  » 

La  première  commission  d'initiative,  à  laquelle  cette  proposition  avait  été  ren- 
voyée, conclut  à  une  prise  en  considération,  et  le  Sénat,  ayant  adopté  cette 
conclusioD^'^  nomma  une  Commission  composée  de  MM.  Laboulaye,  président; 
Monnet,  secrétaire;  Ernest  Picard,  Cailla ux,  général  Riffault,  Malens,  marquis  de 
Franclieu,  Schœlcher,  Robert  Dehault. 

Cette  Commission  repoussa,  dès  F  origine,  la  pensée  de  laisser  disparaître  ce  qui 
reste  du  palais  des  Tuileries. 

Mais  elle  ne  tarda  pas  à  s  apercevoir  que,  dans  une  étude  de  cette  nature,  011 
elle  aurait  à  examiner  des  questions  techniques,  le  concours  d'hommes  compétents 
lui  était  nécessaire;  elle  comprit  d'ailleurs  quelle  n  aurait  pu  se  prononcer  sur 
toutes  ces  questions  sans  empiéter  sur  le  domaine  du  ppuvoir  exécutif.  Aussi  se 
homa-t-elle  à  émettre  son  avis  sur  le  fond  de  l'affaire  et  à  déelarer,  en  se  plaçant 
exclusivement  au  point  de  vue  de  l'art,  qu  elle  était  d'avis  d'une  restauration  aussi 
prochaine  que  possible ,  laissant  au  Ministre  des  travaux  publics  le  soin  de  donner 
suite  au  projet  émané  de  l'initiative  parlementaire,  en  présentant  une  loi  aux 
Chambres  avec  la  demande  des  crédits  nécessaires  ^^K 

Dans  ces  circonstances ,  M.  Christophle  crut  devoir  charger  une  commission  spé- 
ciale d'étudier  les  différentes  questions  relatives  à  la  restauration  ou  à  la  recons- 
truction du  palais  des  Tuileries. 
Dans  sa  séance  du  la  janvier  1877,  ^^^^  commission,  qui  avait  confié  à  une 


Propoftilioo 

du 

baron  de  Vinols. 


Proposition 
Monnet. 


CommÎMiou 
sénatoriale. 


Coaimission 

eilra- 

parlementa  il  e. 


^')  Journal  officiel  du  6  juillet  1875. 

^')  Journal  officiel  du  33  août  1875. 

'^^  Séance  du  23  mai  1876. 

^*^  Kapport  de  la  Commission  :  Journal  officiel  du  1"^  janvier 


877. 


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U  GomniaiioB 

extra- 


462  RECONSTRUCTION  DES  EDIFICES  PUBLICS. 

sous-commission  composée  de  MM.  Krantz,  Reynaud,  Duc  et  Viollel-le-Duc,  les 
études  préparatoires  de  la  décision  à  intervenir,  a  entetidii  ie  rapport  de  cette  soas- 
commission  ^^K 

Elle  a  reconnu  que  la  restauration  des  Tuileries  était  praticable  sans  dépenies 
excessives;  qu'il  n  y  avait  pas  lieu  de  s  attacher  à  réaliser  les  plans  restés  inadievés 
de  Philibert  Delorme^  mais  que  la  conservation  du  palais  dans  ses  proportions 
actuelles  présenterait  on  incontestable  intérêt  au  point  de  vue  historique  et  archi- 
tectural. Les  Tuileries ,  ainsi  restaurées ,  comprendraient  en  effet  les  colonnes  ionique 
de  Philibert  Delorme,  les  pavillons  élevés  par  fiuUant,  des  fragments  importants  de 
Tarchitecture  du  temps  de  Louis  XIV,  c  est-à-dire  toute  la  partie  en  quelque  sorte 
traditionnelle  du  monument,  tel  qu'il  a  subsisté  depuis  Louis  XIV  jusquen  i83o. 

Les  modifications  qui  y  ont  été  apportées  sous  les  règnes  de  Louis-PhilqDpe  et  de 
Napoléon  III  avaient  été  motivées  par  des  nécessités  d*améiiagement  intérieur.  Ces 
nécessités  disparaissent  avec  la  destination  nouvelle  des  Tuileries,  qui  doi^'cot. 
dans  la  pensée  de  la  Commission,  recevoir,  à  la  suite  d'un  accord  entre  les  services 
compétents,  une  affectation  purement  artistique. 
Projet  Cest  sous  Tinfluence  de  ces  considérations  que  la  Commission  a  voté  les  conclo- 

^"  sions  suivantes  : 

•  La  Commission  est  d*avis  : 

pwUntnuire.         t  i<*  Que  la  partie  encore  subsistante  du  palais  des  Tuileries  doit  être  conservée  et 
restaurée  : 

«  a"*  Qu*on  doit  se  borner  à  l'exécution  des  travaux  ci-après  énumérés  :  consoli- 
dation et  restauration  des  murs  extérieurs;  consolidation  et  établissement  des  murs 
de  refend  jugés  nécessaires  à  la  stabilité  de  l'édifice;  rétablissement  des  toitures, 
en  les  disposant  de  la  manière  la  plus  favorable  à  la  nouvelle  destination  de  l'édi- 
fice, et  réfection  de  toutes  les  menuiseries  extérieures;  suppression  des  murs  élevés 
au-dessus  des  portiques  ;  reconstruction  des  murs  du  fond  et  rétablissement  des 
terrasses  ;  application  d'une  façade  latérale  à  chacun  des  pavillons  extrêmes;  établis 
sèment  d'un  jardin  régulier  en  forme  de  parterre  autour  de  l'édifice  ; 

•  3°  Qu'on  doit  exécuter  ces  travaux  dans  l'esprit  et  suivant  les  procédés  recom- 
mandés dans  le  cours  du  rapport; 

1 4°  Que  le  palais  restauré  doit  être  affecté  à  un  musée  d'art,  sauf  à  statuer  ulté- 
rieurement sur  les  dispositions  intérieures  à  adopter  pour  Tinstallatioii  de  ce 
musée. 

t  La  Commission  invite  M.  le  Ministre  k  déposer  le  fdus  promptement  possible 
un  projet  de  loi  dans  le  sens  qui  vient  d'être  indiqué.  > 

Ces  conclusions  ont  été  adoptées  à  lunanimité ^*K 

La  Commission  exiraparlementaire  est  donc  tombée  d'accord  avec  la  Commission 

<*)  Rapport  de  la  sous-commission.:  Jovumcd  officiel  du   là  janvier  1877. 
^*^  Rapport  de  la  Commission  :  Journal  officiel  du  1 3  janvier  1877.  Voir  encore  les  séance* 
du  Sénat  des  5  février  1877  et  28  mars  1878.  Le  Conseil  général  de  la  Seine,  dans  sa  sêanor 


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TUILEWES.  463 

nommée  pr  le  Sénat  sur  la  possibilité  et  Futilité  de  conserver,  en  les  restaurant, 
les  ruines  du  palais  des  Tuileries. 

Les  plans  et  devis  des  travaux,  indiqués  dans  lavis  qui  vient  d'être  reproduit,      Plans «i  de^\» 
ont  élé  dressés  par  M.  Lefuel,  architecte  du  palais  des  Tuileries.  **•  re.Uttr.iion. 

Ces  travaux  sont  évalués,  savoir  : 

Restauration  et  consolidation  des  murs  extérieurs 970,000' 

Construction  des  deux  murs  pignons  destinés  à  fermer  les  deux  brè- 
ches créées  par  la  démolition  des  annexes a66,ooo 

Construction  du  mur  de  face  faisant  fond  de  portique  sur  le  jardin  et 

démolition  du  mur  actuel 85 1 ,000 

Planchers,  combles,  couverture  et  dôme gi4iOOO 

Caves 3 1 3,000 

Ensemble 3,3i3,ooo 

Frais  de  direction  et  imprévus  calculés  à  raison  de  i5  p.  c/o  i  cause 

de  la  nature  spéciale  des  travaux 496,960 

Total 3,809,960 

L'Administration  a  fait  dresser  également  pr  Farchitecle  du  palais  les  plans  et 
devis  des  ouvrages  à  exécuter  pour  Tappropriation  des  bâtiments  a  un  musée. 

Ces  ouvrages  sont  évalués  à i,3o5,ooo' 

Frais  de  direction  et  imprévus  calculés  à  raison  de  lo  p.  0/0 i3o,5oo 

Total i,435,5oo 

Total  des  dépenses  prévues  : 

Dépenses  de  restauration 3,809,960 

Dépenses  intérieures  d'appropriation 1, A3  6, 600 

Total  GBNiRAL 6,a46,Â6o 


Deux  systèmes  ont  été  proposés  pour  la  consolidation  des  murs  extérieurs  :  Tun 
par  M.  Lefuel,  architecte  du  palais,  Tautre  par  M.  Reynaud,  inspecteur  général 
des  ponts  et  chaussées,  Tun  des  membres  de  la  Commission  nommée  par  M.  Chris- 
tophle. 

Le  premier  système  consiste  à  remplacer  par  un  massif  en  briques  de  Bourgogne 
la  limoasinerie  qui  forme  Tépaisseur  de  ces  murs  ;  le  second  aurait  pour  objet  la 
réfection  en  maçonnerie  de  ciment  de  Portland  de  toutes  les  parties  calcinées,  et 

du  16  février  1878,  sur  la  proposition  de  M.  Castagnary,  l'un  de  ses  membres,  a  exprimé  le 
TŒu  que  ce  qui  restait  du  palais  des  Tuileries  fût  démoli  avant  Touverture  de  TExposition 
uoiverselle,  qui  devait  avoir  lieu  le  i*'  mai.  Voir  le  journal  la  HipuhlUpie  française  du  19  fé- 
vrier 1878. 


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/i64 


RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBUCS. 


CoDMiîdalioii 

des 

murs  «xUrieurs. 


(les  injections  en  même  ciment  très-liquide  dans  les  joints  intérieurs  qui  se  trouve- 
raient dégarnis. 

Le  procédé  de  M.  Lefuel  a  été  appliqué,  à  titre  dressai,  à  Tun  des  trumeaui  m 
la  cour,  et  il  a  donné  des  résultats  très-satisfaisants. 

C*est  d  après  Tcssai  qu*il  a  fait  de  son  procédé  que  M.  Lefuel  a  établi  la  partie  de 
son  devis  relative  à  la  consolidation  des  murs  extérieurs ,  évaluée  à  970,000  francs. 
Mais  il  convient  d'observer  que  cette  somme  comprend  des  travaux  qui  doivent  être 
exécutés  dans  tous  les  cas,  tels  que  la  restauration  des  colonnes  sur  les  deax  faces, 
la  sculpture  statuaire,  diverses  reprises,  etc. 

D'un  autre  côté ,  M.  l'inspecteur  général  Reynaud ,  chargé  de  Tessai  d'un  syslèrae 
de  consolidation  des  murs  extérieurs  du  palais  au  moyen  d*injections  en  ciment  de 
Portland,  déclare,  dans  un  rapport  en  date  du  27  avril  1877,  que  ces  murs  sont  en 
bien  meilleur  état  qu^on  ne  Tavait  supposé,  que  leur  consolidation  ne  présenlen 
aucune  difficulté  exceptionnelle ,  n  exigera  ni  les  contre-forts  adoptés  par  M.  Lefuel 
ni  les  injections  en  ciment  de  Portland. 

La  sous-commission  appelée  à  vérifier  cet  état  de  choses  a  confirmé  la  réalite  des 
constatations  faites  par  M.  Reynaud.  Il  résulte  donc  de  ce  qui  précède  quclaconso^ 
lidation  des  murs  extérieurs  du  palais  n'entraînera  pas  une  aussi  forte  dépense  qu'oo 
aurait  pu  le  croire  jusque-là,  et  que  le  chiffre  de  970,000  francs,  indiqué  par 
M.  Lefuel  comme  évaluation  de  cette  dépense ,  sera  plutôt  diminué  ou  constituen 
dans  tous  les  cas  un  maximum  qui  ne  sera  pas  dépassé. 

Dans  sa  séance  du  9  avril  1877,  la  sous-commission,  après  un  échange  d'obser- 
vations entre  les  divers  membres  présents ,  s'est  rangée  à  lavis  de  M.  Reynaud el 
a  pensé  que,  suivant  toute  probabilité,  la  réparation  pourra  se  borner  à  une  simple 
reprise  des  parements,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  généraliser  remploi  ni  «te 
contreforts  extérieurs  ni  des  injections  au  ciment  de  Portland,  d'où  résultera  uw 
réduction  considérable  des  dépenses  prévues  à  l'origine. 

Elle  a  estimé,  en  conséquence,  qu'il  convient  de  se  borner,  quant  à  présent,  à 
boucher  les  excavations  qui  pourraient  inspirer  des  inquiétudes  el  à  maintenir  les 
étiis  établis  au  droit  des  sondages  nouvellement  opérés. 

Enfin,  le  la  mai  1877,  la  Commission  s'est  fait  rendre  compte  du  travail  de  la 
sous-commission  et  s'y  est  associée,  en  exprimant  seulement  le  vœu  quelemiueea 
créer  aux  Tuileries  soit  affecté  à  Tart  moderne. 

La  suite  à  donner  aux  propositions  de  la  Commission  dont  on  vient  de  rappeler 
les  travaux  a  été  suspendue  par  les  événements  politiques  qui  ont  ajourné  la  réunion 
des  Chambres  à  la  fin  de  Tannée  dernière.  Nous  pensons ,  Messieurs ,  qu'il  conneot 
de  ne  pas  retarder  encore  plus  longtemps  la  restauration  du  palais  des  Tuileries, 
qui  a  été  encore  réclamée,  dans  la  séance  du  a4  mars  dernier,  au  Sénat,  lors  de  b 
récente  discussion  du  budget ,  par  l'honorable  M.  Monnet. 

En  effet,  sans  parler  de  l'intérêt  artistique  et  historique  qui  s^attachc  aux  Tui- 
leries ,  tous  les  hommes  spéciaux  s'accordent  à  t-econnaitre  qu'une  construction  arciii- 
leclurale  est  absolument  nécessaire  pour  terminer  d'une  manière  heureuse  l'admi- 


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TUILERIES.  465 

le  perspective  qui  s*éteod  de  Tare  de  TÉtoile  k  travers  les  Champs-Elysées ,  la 
:e  de  la  Concorde  et  le  jardin  des  Tuileries  jusqu*à  remplacement  qu'occupent 
3urd*hui  les  ruines  du  palais. 

ïailleurs,  en  Tabsence  de  cette  construction,  les  deui  longues  lignes  de  bâti- 
Dts  qui  se  développent  sur  le  quai  et  sur  la  rue  de  Rivoli,  et  se  terminent  par  les 
liions  de  Flore  et  de  Marsan ,  laisseraient  entre  elles  un  vide  d*un  effet  d'autant 
s  lacheux  que  Tœil  se  trouverait  frappé  parle  défaut  de  parallélisme  de  Tensemble 
I  bâtiments  et  par  la  perspective  irrégulière  ainsi  mise  à  découvert. 
Dans  une  dernière  séance  qui  a  eu  lieu  le  3o  avril  1878,  la  Commission,  con- 
|uée  pour  terminer  ses  travaux  interrompus  pendant  plus  d*un  an,  a  insisté  sur 
précédentes  déclarations  en  demandant  que  les  bâtiments  restaurés  fussent 
ectés  à  un  musée  d*art  moderne. 

Elle  a,  en  outre,  exprimé  le  vœu  que  le  projet  de  loi  à  soumettre  aux  Chambres 
mprit,  indépendamment  des  opérations  précédemment  indiquées,  le  déplacement 
',  la  grande  grille  de  la  place  du  Carrousel  jusqu'à  l'avancée  du  bâtiment  dans 
quel  se  trouve  la  salle  dite  des  Sessions,  et  rétablissement  d'un  jardin  qui,  partant 
î l'alignement  du  palais  sur  la  rue  nouvellement  percée,  s'étendrait  dans  la  cour 
sur  une  partie  importante  de  la  place  (a5,ooo  mètres  environ)  jusqu'à  la  grille 
èplacée,  en  englobant  l'arc  de  triomphe.  Enfin  la  Conunission  a  émis  l'avis  que 
I  surplus  de  dépense  à  résulter  de  ces  travaux  devrait  être  ajouté  aux  premières 
raluations  et  que  le  crédit  de  5oo,ooo  francs,  demandé  sur  l'exercice  1878 ,  devrait 
Ire  augmenté  dans  une  notable  proportion,  les  travaux  de  jardin  étant  de  ceux  qui 
euvent  être  exécutés  de  suite  et  qu'il  importe  de  terminer  promptement 
Les  devis  dressés  immédiatement  par  l'architecte  du  palais,  conformément  à 
es  vœux,  évaluent  la  dépense  supplémentaire  qu'entraîneront  les  opérations  ci- 
essus  indiquées  à  la  somme  totale  de  1,600,000  francs;  mais  ce  chiffre  peut  être 
imené  à  celui  de  1 ,3oo,ooo  francs,  en  le  diminuant  d'une  somme  de  3oo,ooo  francs 
revue  pour  l'achat  des  statues ,  groupes  et  vases  qui  devront  être  placés  dans  le 
irdin.  On  peut  espérer  en  effet  que  le  service  des  beaux-arts  pourra  disposer  pour 
ette  destination ,  comme  elle  est  dans  l'usage  de  le  faire,  des  ressources  que  lui 
rocurent  ses  commandes  annuelles,  ainsi  que  les  œuvres  et  les  copies  des  pen- 
ionnaires  de  l'École  de  Rome. 
La  dépense  totale  s'établirait  donc  comme  il  suit  : 

Evaluations  énoncées  plus  haut  pour  travaux  de  restauration 3, 800,000' 

Sonune  à  ajouter  pour  le  déplacement  dé  la  grille  et  l'établissement 
B  nouveau  jardin 1 ,3oo,ooo 

Total 5;iôô,o'ôo 


bel 


Aff«el«tion 
èêê  ToilanM 

k  OD  nniM 
d*arl  I 


Il  nous  reste  à  vous  faire  connaître  comment  nous  entendons  pourvoir  à  cette 
«se. 

Jusqu'ici  les  dépenses  relatives  à  la  restauration  des  monuments,  incendiés  en 
Conventionji.  3o 


Jardio 
en  Cairoatf  I. 


DépeBM. 


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466  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 

1871  ont  été  imputées  sur  le  premier  compte  de  liquidation  ^^\  jusqua  concorreacf 

de  ii,3oo,ooo  francs. 

laipvution  II  Semblerait  donc  normal  de  procéder  de  ia  même  manière  pour  la  resiaunticn 

d«  it  dtpsiiM      ^^  palais  des  Tuileries,  qui  rentre  évidemment  dans  le  même  ordre  d'idées ;oq 

ib  limidatîoB.     dégagerait  ainsi  le  budget  de  1878  et  ceux  des  exercices  ultérieurs  d'une  dépense 

relativement  considérable  et  d'un  caractère  exceptionnel  et  transitoire. 

La  principale  question  est  donc  de  savoir  si  la  réalisation  des  ressources  prévues 
pour  le  premier  compte  de  liquidation  permettrait  d'ajoater  aux  dépenses  votées  If 
complément  de  5, 100,000  francs  nécessité  par  la  restauration  des  Tuileries. 

L'exposé  des  motifs,  après  avoir  examiné  ce  compte,  conclut  à  la  possibilité  d'im- 
puter la  dépense  de  5, 100,000  francs  sur  le  premier  compte  de  Kquidttioo  et  se 
termine  ainsi  : 

t  Dans  ces  conditions ,  Messieurs ,  nous  avons  Thonneur  de  vous  proposer,  pu-  Ir 
projet  de  loi  ci-après,  de  décider  :  1°  que  la  partie  encore  subsistante  do  palais de5 
Tuileries  sera  conservée  et  restaurée  pour  être  affectée  à  un  musée  d'art  moderne. 
avec  établissement  d'un  jardin  dans  la  cour  des  Tuileries  et  sur  une  partie  de  b 
place  du  Carrousel  et  le  déplacement  de  la  grande  grille;  3*  qu'une  somme ik 
5, 100,000  francs  sera  affectée  à  l'exécution  de  ces  travaux;  3'qu*uncréditdepreilk 
somme  sera  ouvert  au  Ministre  des  travaux  publics,  au  titre  du  compte  de  Kqui 
dation  ;  4"*  qu'il  sera  pourvu  à  la  dépense  ci-dessus  au  moyen  des  ressources  de  :a 
première  partie  dn  compte  de  liquidation. 

•  L'ensemble  des  travaux  à  exécuter  devra  comprendre  la  restauration  et  U  cam  \ 
lidation  des  murs  ;  la  construction  de  deux  murs  pignons  faisant  face  aux  paniloiu  I 
de  Flore  et  de  Marsan  ;  la  démolition  des  constructions  ajoutées  sous  Louis-Philifpf 
et  Napoléon  III  au  droit  des  galeries  sur  le  jardin;  le  rétablissement  du  mur  de  fitf  < 
faisant  fond  de  portique;  la  construction  des  caves,  ainsi  que  celle  du  cooible.  é^  \ 
planchers ,  du  dôme  et  de  la  couverture  ;  le  déplacement  de  la  grande  grille  de  iâ  pi^ce  | 
du  Carrousel  jusqu'au  droit  des  bâtiments  en  saillie,  et  rétablissement  d'un  jardin  qui, 
parlant  de  l'alignement  du  palais  sur  la  rue  nouvellement  percée,  s'étendrait  jnsqnl 
la  grille  déplacée,  en  englobant  l'arc  de  triomphe.  Quant  aux  aménagemenb inti^ 
rieurs  du  palais  restauré,  ils  seront  étudiés  d'après  le  programme  qui  sera  arrêté  pi 
le  Gouvernement  et  feront  ultérieurement  l'objet  d'une  demande  de  crédit  spediij 

t'^  Exemples  :  loi  du  5  avril  1873.  —  Travaux, à  exécuter  au  Louvre,  aui  panlloosc» 

Flore,  de  Marsan  el  au  Palais-Royal 3.745.000' 

Loi  du  23  mai  187^.  —  Restauration  des  monuments  de  Paris  incendiés. .  h,ooo,oo9 

Loi  du  ^  août  iS'jh.  —  Réparation  des  bâtiments  incendiés i,55o,ooo 

Appropriation  intérieure  du  Palais-Royal  (Conseil  d'État) 600.000 

Loi  du  1 1  juin  1875.  —  Installation  de  ia  Cour  des  comptes  dans  Taile  nord 

des Jujieries i,4oo,ooo 

Total  inscrit  au  premier  compte  de  liquidation 1  i,3oo,oo<i 


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NOUVEL  OPÉRA.  ti&l 

PROJET  DE  LOI. 

ART.  1".  La  partie  encore  subsistante  du  palais  des  Tuileries  sera  conservée  et 
estaurée  pour  être  affectée  à  un  musée  d  art  moderne. 

Art.  2.  Les  travaux  à  exécuter  comprendront  la  restauration  et  la  consolidation 
les  murs;  la  construction  de  deux  murs  pignons  faisant  face  aux  pavillons  de  Flore 
t  de  Marsan  ;  la  démolition  des  constructions  ajoutées  au  droit  des  galeries  sur  le 
irdin;  le  rétablissement  du  mur  de  face  faisant  fond  de  portique;  la  construction 
les  caves,  ainsi  que  celle  des  combles,  des  planchers,  du  dôme  et  de  la  couverture; 
e  déplacement  de  la  grande  grille  de  la  place  du  Carrousel  jusqu*au  droit  des  bâti- 
iients  en  saillie  et  l'établissement  d*un  jardin  qui,  partant  de  Talignement  du 
lalais,  sur  la  rue  nouvellement  percée,  s'étendrait  jusqu  à  la  grille  déplacée,  en 
nglobant  lare  de  triomphe. 

Art.  3.  Une  somme  de  5, 100,000  francs  est  affectée  à  l'exécution  de  ces  travaux. 

Art.  4.  U  est  ouvert  au  Ministre  des  travaux  publics,  au  titre  du  compte  de 
iquidalion  (  1"  partie) ,  sur  Texercice  1878,  un  crédit  de  5, 100,000  francs  pour  les 
ravaux  de  restauration  des  Tuileries. 

Art.  5.  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  ci-dessus  au  moyen  des  ressources  affectées , 
lâf  les  lois  des  33  mars  et  4  août  1874^  à  la  première  partie  du  compte  de  liqui- 
lation. 

Art.  6.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  Texercice  1878 
warront  être  reportées,  avec  la  même  allocation,  aux  exercices  suivants,  en  même 
emps  que  la  ressource  correspondante  ^^K 


V. 
NOUVEL  OPÉRA. 


N«  103. 
PROJET  DELOL 

>0RTA9iT  OUVERTURE  AU  MINISTRE  DES  TRAVAUX  PUBLICS,  SUR  L*BXERGIGB  DE  lè^à, 
D'UN  CREDIT  DE  3  MILLIONS  DE  FRANCS  POUR  LA  LIQUIDATION  DES  DISPENSES  DU 
NOUVEL  OPÉRA. 

Déposé  à  la  séance  du  9  juin  1876. 

(extrait    de    L'EXPOSE    DES    MOTIFS )  W. 

Une  troisième  cause  d'augmentation  de  dépense  quil  n  avait  pas  été  possible 


^*)  Journal  offiàd  au  1  il  juin  1878. 
^.')  Journal  officiel  du  i5  juin  1876. 


3o 


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ktS  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBUCS. 

d*apprécier  exactement  dans  le  dernier  devis  dressé  par  l'architecte,  c  est  le  nomb 
et  r importance  des  dégradations  faites  aux  bâtiments  pendant  le  siège  de  Paris  i 
pendant  la  Commune. 

A  ces  deux  époques,  T Opéra,  comme  tous  les  autres  édlGces  de  Paris,  fut  ennl 
par  une  foule  de  coips  militaires  qui  sj  installèrent  et  y  vécurent  sans  se  préo( 
cuper  en  aucune  façon  des  soins  à  prendre  pour  éviter  les  dégâts  ;  bien  plus,  o 
établit  dans  diverses  parties  des  bâtiments  des  magasins  de  vivres ,  de  fourrages  i 
de  munitions ,  et  Ton  s'explique  dès  lors  que  des  détériorations  graves  aient  di 
résulter  pour  les  bâtiments  d'un  usage  auquel  ils  n'étaient  pas  destinés. 

Après  que  T occupation  eût  cessé ,  l'architecte  avait  sans  doute  cherché  à  se  rendu 
compte  de  l'importance  des  dégâts  à  réparer,  mais  il  ne  les  avait  évalués  à  premicn 
vue  qu'à  aocooo  francs.  Lorsque  dans  le  cours  de  l'année  dernière ,  ayant  à  lennina 
l'Opéra,  il  a  dû  visiter  attentivement  toutes  les  parties,  il  a  constaté,  comme  il  k 
dit  lui-même  dans  son  rapport,  c  non-seulement  que  tout  ce  qui  était  boisetiii 
brûlé  ou  brisé,  mais  encore  que  presque  toutes  les  moulures,  jusqu'à  une  cabm 
hauteur,  avaient  été  dégradées  ;  que  les  murs  avaient  été  maculés ,  beaucoup  èit 
marbres  brisés,  et  qu'en  sonune  il  n'y  avait  guère  de  parties  qui  n'eussent  souffert i 
Il  a  donc  fallu  remplacer  tout  ce  qui  avait  été  mis  hors  de  service,  re£ûre  tout  ce 
qui  avait  été  avarié  ou  dégradé,  et  la  dépense  supplémentaire  de  ces  r^paratioiu K 
évaluée  à  600,000  francs  ^^\ 


VI. 
HÔTEL  DE  VILLE  DE  PARIS. 


N*  104.  j 

DÉCISION  DU  CONSEIL  MUNICIPAL  DE  PARIS 

BBLATIVE  À   LA  MISE  AU  CONCOURS  DE  LA  RBC0H8TBUGTI0N  DE  L*HÔTEL  DE  VIUE- 

35  mai  1873. 

Le  Conseil,  vu  le  mémoire  de  M.  le  Préfet  de  la  Seine,  en  date  du  ii^ 
vembre  dernier,  relatif  à  la  reconstruction  de  l'Hôtel  de  Ville; 

Vu  le  rapport  présenté  au  nom  de  la  5'  commission  dans  la  séance  du  5  J^ 
vier  187a; 

(*)  Le  rapport  fait  au  nom  de  la  Commission  du  budget,  par  M.  le  comte  d*Osmo]f  [<i^^ 
à  ia  séance  du  21  juillet  1875],  reconnaît  Texactitude  de  ce  chiffre. 


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HOTEL  DE  VILLE.  A6B 

Après  avoir  entendu  le  rapport  présenté  au  nom  de  la  commission  spéciale 
hargée  de  vérifier  Tétat  des  fondations  et  murs  de  THôtel  de  Ville  ^*\ 

Délibè)*e  :  La  restauration  de  THôtel  de  Ville  de  Paris  sera  mise  au  concours  sur 
I  donnée  suivante  :  t  Les  constructions  subsistai^tes  seront  utilisées  dans  la  mesure 
I  plus  large  possible  ^K  ■ 

L'Administration  est  chargée  de  rédiger,  sauf  approbation  du  Conseil ,  les  détails 
u  programme  de  ce  concours,  qui  devra  contenir  Tobligation  pour  les  concur- 
ents  de  joindre  aux  projets  présentés  un  devis  estimatif. 

Vautrain  ,  président  Martial  Bernard  ,  Marmottan  ,  secrétaires. 

'')  Le  rapport  estimait  à  la  somme  de  6,715,385  francs  la  valeur  des  restes  de  THôtel 
e  Ville. 

^*)  LVlide  9  dit  programme  du  concours  ajoutait  :  ■  La  façade  principale  devra  repro-        PrognanM 
oire  exactement  Tancienne  façade  du  Boccador.  >  ^"  ^"«•■n- 

L  article  3  portait  : 

■  Les  bâtiments  de  lHôtel  de  Ville  comprendront  : 

•  1*  Les  appartements  de  réception  et  le  logement  particulier  du  Préfet,  avec  ses  dépt^n- 
ances,  écories,  remises,  cuisines,  etc  ;  a*  les  salles  destinées  aux  réunions  du  Conseil  mu- 
icipal,  de  ses  commissions,  et  au  service  de  son  secrétariat,  la  salle  destinée  aux  réunions 
a  Conseil  général  et  du  Conseil  municipal  devant  être  disposées  de  manière  à  y  admeUre  le 
ublic ,  s*il  y  a  lieu  ;  3*  les  salles  destinées  aux  réunions  du  Conseil  de  préfecture  et  au  sér- 
iée de  son  greffe  et  de  son  secrétariat;  4*  deux  grandes  salles  de  réunions  publiques,  au 
loins  ;  5*  le  cabinet  du  Préfet  de  la  Seine  et  les  services  qui  y  seront  annexés  ;  6*  le  cabinet 
u  Secrétaire  général  et  les  bureaux  du  Secrétariat  général  ;  7*  les  cabinets  des  quatre 
lirectears  :  des  Affaires  générales,  des  Travaux  publics,  des  Eaux  et  Égoûts,  de  TËnseigne- 
)ent,  et  les  bureaux  dépendant  de  leurs  directions  ;  8**  les  cabinets  des  trois  inspecteurs 
'architecture  et  les  bureaux  de  farchitecte  chargé  de  T  Hôtel  de  Ville  et  de  ses  annexes  ; 
"  les  locaux  nécessaires  aux  caisses  municipales,  aux  souscriptions  et  aox  payements  de  cou- 
ODs,  comprenant  une  vaste  cour  couverte  pour  contenir  le  public  ayant  à  recevoir  ou  à 
erser  aux  diverses  caisses  ;  1  o*  le  logement  du  Chef  du  matériel  et  des  quatre  hommes  de 
eioe  attachés  à  ce  service  ;  1 1*  un  bureau  de  poste,  de  télégraphie,  deux  corps  de  garde, 
"ois  loges  de  concierges  ;  1 2*  une  bibliothèque  administrative  pouvant  contenir  dix  mille 
olumes,  avec  un  cabinet  pour  le  bibliothécaire;  i3*  des  écuries  pour  le  service  des  estafettes, 
idépendantes  de  celles  qui  sont  destinées  au  service  du  Préfet.  > 

Le  concours,  dont  le  programme  portait  la  date  du  a 3  juillet  187a ,  a  été  clos  le  3i  jan- 
ier  1873.  —  Le  jury  était  composé  de  3o  membres,  10  nommés  par  le  Conseil  municipal, 
0  par  le  Préfet  et  pris  dans  Tadministration  ou  dans  la  commission  des  beaux-arts  et  des  tra- 
101  historiques  de  la  Préfecture  de  la  Seine,  10  par  les  concurrents  :  le  Préfet,  président. 

69  projets  ont  été  déposés  et  exposés  pendant  vingt  jours.  Le  jury  choisit  30  de  ces  projets, 
lassés  par  ordre  de  mérite ,  qui  furent  exposés  séparément.  Le  jury  était  composé  de  3 1  mem- 
res.  Une  majorité  de  30  voix  donna  le  1*'  rang  au  projet  de  MM.  Ballu  et  Deperthes,  qui  ont  été 
rodâmes  architectes  chargés  de  Texécution  des  travaux.  Les  auteurs  des  projets  classés  sous 
»  n"  a  (M.  Rouyer) ,  3  (M.  Davioud) ,  4  (M.  Yaudremer) ,  5  (M.  Magne)  et  6  ( MM.  Moyaux 
tLaflbrgue),  ont  reçu  des  primes  de  i5,ooo,  ia,ooo,  10,000,  8,000  et  5,ooo  francs.  Les 
ttteursdes  id  pit>jets  suivants  ont  reçu  une  indemnité  uniforme  de  a, 5 00  francs. 


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470 


RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 


Adoption 

dn  projet 

de 

recoDSlmction. 


iV  J05. 
DÉCISION  DU  CONSEIL  MUNICIPAL 

RELATIVE  À  LA  RECONSTRUCTION  DE  L*HÔTEL  DE  VILLE  D'APRÈS  LE  PROJET  DD  C0NG0CK5. 

lo  jain  1873. 

Le  Conseil,  vu  le  mémoire,  en  date  du  27  mai  dernier,  par  lequel  M.  le Prelei 
de  la  Seine  propose  : 

i"*  D*adopter  le  projet  définitif  dressé  par  MM.  Ballu  et  Deperthes  pour  la  recoo- 
stniction  de  THôtel  de  Ville,  ledit  projet  s  élevant,  en  dépense,  a  la  somme  to- 
tale de  16,209,531' 36%  dont  i5,5o9,5ai'  36'  pour  travaux  proprement  dits,  et 
700,000  francs  pouf  honoraires  des  architectes  et  frais  d'agences ,  savoir  : 

Honoraires  des  architectes 36o,ooo' 

Agences  :  par  an,   36,ooo  francs,   soit    pour  sept   ans, 

durée  présumée  de  Topération aSs.ooo 

Gratifications  aux  agents,  etc 38,ooo 

Frais  de  matériel  de  Tagence,  bureaux,  mobiliers,  etc. . . .  5o,ooo 

Total  égal 700,000' 


a""  De  mettre  immédiatement  en  adjudication  les  travaux  de  maçonnerie,  teirsse 
et  charpente  ; 

3*  De  répartir  la  dépense  sur  cinq  exercices  et  de  Timputer  : 

1*  Jusquà  concurrence  du  reliquat  disponible,  sur  le  crédit  ouvert  au  budget 
communal  de  1873,  chapitre  xzix,  article  6; 

a*  Jusqu'à  concurrence  de  1 2  millions  de  francs  sur  le  crédit  ouvert  au  budget 
spécial  de  ce  même  exercice ,  chapitre  xix ,  art.  7  ; 

3*  Et  pour  le  surplus ,  sur  les  crédits  à  ouvrir  aux  budgets  des  exercices  ultérieurs  ; 

Vu  le  projet  définitif  de  MM.  Ballu  et  Deperthes ,  ensemble  les  devis  descriptils 
et  estimatifs ,  et  le  rapport  y  annexé  ; 

Vu  le  rapport  du  Directeur  des  travaux  de  Paris  ; 

Délibère  : 


Dtp«nM 
rtcoastruction. 


Art.  l".  Le  projet  définitif  de  reconstruction  de  l'Hôtel  de  Ville,  dressé  j»r 
MM.  Ballu  et  Deperthes,  est  adopté  dans  la  limite  d*une  dépense  totale  de 
i6,aog,5ai'  36',  dont  i5,5o9,5ai'  36**  pour  travaux  proprement  dits,  et  700,000 
frapcs  pour  honoraires  des  architectes  et  frais  d'agences. 

Il  y  alieu ,  en  conséquence,  pour  M.  le  Préfet  de  la  Seine ,  de  pourvoir  immedii- 
tement  à  la  mise  a  exécution  de  ce  projet  et  de  faire  procéder  à  TadjudicatioD  de 
r ensemble  des  travaux  de  maçonnerie,  terrasse  et  charpente. 


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HÔTEL  DE  VILLE.  dll 

Art.  2.   La  dépense  sera  imputée^')  : 

r  Jusqu'à  concurrence  du  reliquat  disponible,  sur  le  crédit  ouvert  au  budget 
^mmunal  de  1873,  chapitre  xxix,  6"*  ; 

a**  Jusqu'à  concurrence  de  1  a  millions  de  francs ,  sur  le  crédit  ouvert  au  budget 
ipécial  de  ce  même  exercice,  chapitre  xix,  7'  ; 

3*  El  pour  le  surplus ,  sur  les  crédits  à  ouvrir  aux  budgets  des  exercices   idtè- 
rieurs. 

Vauthain  ,  président.         Ferre  ,  Martial  Bernard,  secrétaires. 


V  106. 
DÉCISION  DU  CONSEIL  MUNICIPAL 

PORTANT  MOOIFlGATlOiN  AU  PROJET  ADOPTE  DANS  LA  SEANCE  DU    lO  JUIN   1873. 

23  juillet  1870. 

Le  Conseil,  vu  sa  délibération  en  date  du  a 5  mai  1873,  par  laquelle  il  a  décidé       ModîficaUoa 
que  la  restauration  de  THôtel  de  Ville  serait  mise  au  concours  sur  la  donnée  sui-         **"  P^'J*^ 
vante  :  •  Les  constructions  subsistantes  seront  utilisées  dans  la  mesure  la  plus  large     recomiruciion. 
possible  ;  » 

Vu  sa  délibération  du  a  a  juillet  suivant,  approbative  du  programme  dudit 
concours  ; 

Vu  sa  délibération  du  10  juin  1873,  approuvant  le  projet  définitif  de  reconstruc- 
tion de  THôid  de  Ville,  dressé  par  MM.  Ballu  et  Deperthes  ; 

Vu  le  mémoire,  en  date  du  16  juillet  1875,  par  lequel  le  Préfet  de  la  Seine  lui 
soumet  trois  projets  de  modification  aux  plans  approuvés  par  la  délibération  sus- 
visée  ; 

Vu  lesdits  projets,  dont  le  troisième  notanmient  comporte  la  surélévation  géné- 
rale des  terrains  entourant  THôtel  de  Ville ,  la  démolition  de  la  majeure  paiiie  du 
corps  de  bâtiment  longeant  la  place  Lobau ,  et  la  réédification  de  ces  constructions 
avec  saut  de  loup,  enfin  Texhaussement  des  divers  étages  du  palais  et  des  combles  ; 

Vu  le  devis  des  travaux  à  exécuter  pour  la  réalisation  dudit  projet,  s* élevant  à       SappUmeat 
5.228,655' 3a*;  d.d^p.»... 

Considérant  que  les  modifications  résultant  de  ce  projet  donneront  aux  abords 
de  THôtel  de  Ville  des  dispositions  plus  favorables  à  l'écoulement  des  eaux  et  amé- 
lioreront l'aspect  de  l'édifice  ainsi  que  finstallation  des  services  administratifs  , 

^')  Une  partie  de  Temprunt  de  220  millions  contracté  par  la  Ville  de  Paris,  en  vertu  de  la 
loi  du  24  décembre  1 874 ,  a  été  appliquée  à  la  dépense  de  reconstruction.  On  lit  dans  le 
tableau  d'emploi  des  fonds  annexé  à  ladite  loi  :  «  Achèvement  des  travaux  publics  en  cours  et 
rrèdificaliott  de  F  Hôtel  de  Ville,  i3  millions  de  francs.» 


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472  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 

Délibère  : 

Il  y  a  lieu  d'autoriser,  dans  la  limite  d'une  dépense  de  5,228,655'  3a%  rexécation 
des  travaux  indiqués  au  troisième  projet  susvisé,  ledit  projet  comportant  la  surélé- 
vation générale  des  terrains  entourant  THôtel  de  Ville,  la  démolition  de  la  majenre 
partie  du  corps  de  bâtiment  longeant  la  place  Lobau ,  et  la  rèédification  de  ces  con- 
structions avec  saut  de  loup,  enfin  Texhliussement  des  divers  étages  du  palais  et  des 
combles. 

Floqubt,  président       Yves  Goyot,  Meuhiea,  secréuùm. 


N"  107. 
DÉCISION  DU  CONSEIL  MUNICIPAL 

RELATIVE  X  LA  DEMOLITION  TOTALE  DBS  FONDATIONS  DBS  BÂTIMENTS  DE  LA  PLACE  LOBlC 

6  février  1877. 

Le  Conseil,  vu  les  délibérations  en  date  des  10  juin  1878  et  a3  juillet  iSjS, 
approuvant  les  projets  de  reconstruction  de  l'Hôtel  de  Ville  dans  la  limite  (Tune 
dépense  totale  de  21,438.176'  68*,  dont  1,843,771'  76'  pour  dépenses  imprévues; 

Vu  le  mémoire  en  date  du  16  janvier  1877,  par  lequel  M.  le  Préfet  de  la  Seine 
propose  de  raser  les  fondations  restant  actuellement  sous  le  bâtiment  central  de  \i 
place  Lobau,  à  l'exception  des  piles  supportant  la  voûte  de  la  salle  Saint-Jean; 

Vu  le  devis  des  travaux  à  exécuter  pour  le  dérasement  partiel  ; 

Vu  l'extrait  du  procès-verbal  de  la  séance  du  Conseil  d*architecture,  en  date  da 
27  décembre  1876,  ensemble  le  rapport  de  M.  Emile  Tr^t  ; 

Vu  les  plans  annexés  et  le  devis  de  la  dépense  qu'occasionnerait  l'enlèTemeot 

total  desdites  fondations ,  sans  en  excepter  les  piles  supportant  la  voûte  basse  de  U 

DcjMDM.        salle  Saint- Jean  ,  lequel  devis  s'élève,  rabais  déduit,  à  la  somme  de  482,537'  16'; 

Vu  le  rapport  présenté  au  nom  de  sa  5*  commission  ; 

Estimant  qu'aucune  partie  desdites  fondations  ne  doit  être  conservée,  et  ce  pour 
*     les  motifs  indiqués  dans  ledit  rapport , 

Délibère: 

Il  y  a  lieu  de  procéder  à  la  démolition  totale  des  fondations  du  bâtiment  central 
de  la  place  Lobau  à  l'Hôtel  de  Ville; 

La  dépense,  évaluée  à  quatre  cent  quatre-vingt-deux  mille  cinq  cent  trente-sept 
francs  seize  centimes  (48a, 537'  i6'),  sera  imputée  sur  la  somme  de  1,843,771' 76' 
portée  pour  dépenses  imprévues  aux  devb  de  reconstruction  de  T  Hôtel  de  Ville. 
HÉRISSON ,  président.  Delpbcb  ,  Collin  ,  secrétaira. 


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CAISSE  DES  DÉPÔTS  ET  CONSIGNA'nONS.  473 

N'  108. 
DÉCISION  DU  CONSEIL  MUNICIPAL 

MODIFIANT  LES  DEVIS  DE  MAÇONNERIE  '*>. 

» 

Séance  du  16  mars  1878. 

Le  Conseil»  vu  le  mémoire  en  date  du  la  mars  1878,  par  lequel  M.  le  Préfet  de 
la  Seine  lui  propose  de  substituer  aux  pierres  tendres  prévues  aux  devis  de  THÔtel 
de  Ville»  notamment  pour  la  partie  de  la  construction  à  élever  au-dessus  du  bandeau 
du  premier  étage,  des  pierres  dures  ou  demi-dures ,  dont  T emploi  pccasionnerait, 
fur  r ensemble  de  Topèration  touchant  la  maçonnerie,  une  augmentation  de  dé- 
pense de  1,06a, 654'  60**  ; 

Vu  le  rapport  des  architectes  ; 

Vu  la  lettre  par  laquelle  M.  Vernaud,  Tentrepreneur  actuel,  déclare  ne  pouvoir 
continuer  Tentreprise  ; 

Vu  ses  précédentes  délibérations,  en  date  des  10  juin  1873,  a3  juillet  1876, 
6 février  et  a4  mai  1877,  relatives  aux  travaux  de  reconstruction  de  THôtel  de  Ville, 

Délibère  : 

« 

Est  autorisé  l'emploi ,  dans  les  travaux  de  maçonnerie  de  THôtel  de  Ville,  des 
pierres  de  Château-Gaillard,  de  Charentenay  et  de  Courson  ou  autres  similaires, 
par  substitution  aux  pierres  tendres  du  bassin  de  F  Oise ,  prévues  au  devis ,  et  ce 
dans  la  limite  d*une  dépense  supplémentaire  de  1,06 a, 65 4'  60"  sur  le  montant  du 
devis  de  la  terrasse  et  maçonnerie.  * 


VIL 
CAISSE  DES  DÉPÔTS  ET  CONSIGNATIONS. 


N"  109. 


Lors  des  malheureux  événements  de  1871,  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations 
occupait,  rue  de  Lille,  deux  hôtels  contigus,  achetés  pour  elle  et  payés  de  ses  de- 
niers, savoir  : 

Au  n""  56,  le  grand  et  bel  hôtel  de  Belle-Isle  construit  en  i7ai  sur  les  dessins 
de  Bruant,  fils  de  Libéral  Bruant,  architecte  de  Fhôtel  des  Invalides; 

Au  n*  54 «  an  petit  hôtel  d'une  contenance  de  576'",3i^  ne  présentant  aucun 
caractère  particulier. 

L'ancien  hôtel  de  Belle-Isle,  dont  la  construction  remonte  au  commencement  du 
siècle  de  Louis  XV,  portait  bien  Tempreinte  du  style  architectural  de  cette  époque. 

(*>  Le  rapport  de  M.  VioIlet-le-Duc  constate  que  le  devis  de  maçonnerie  primitif  s^élevait 
à  10,998,1^5'  1 1%  sur  lequel  une  dépense  de  3, 4 00,000  francs  était  déjà  faite. 


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474  RECONSTRUCTION  DES  ÉDIFICES  PUBLICS. 

La  superficie  occupée  alors  parles  bâtiments  était  de  a,i69'',g7''. 

Lors  de  la  prise  de  possession  de  cet  hôtel  par  la  direction  générale  de  la  Caisse 
des  dépôts,  en  18Ô7,  il  subit  d'importantes  modifications,  et  au  moment  delà 
guerre,  la  superficie  des  bâtiments  se  trouvait  portée  au  chiffre  de  a,Â90",6i'. 

Ces  deux  hôtels  ont  été  incendiés  le  33  mai  1871. 

Le  n**  54  a  été  complètement  réduit  en  cendres,  et  il  nest  resté  du  grand  hôtel, 
n*  56 ,  que  les  terrasses  donnant  sur  la  grande  cour  d*honneur  et  le  bâtiment  de 
Taile  ouest,  et  encore  étaient-ils  fortement  endommagés. 

La  Caisse  des  dépôts  n*est  dans  les  attributions  d^aucun  ministère,  et  son  badget. 
adopté  par  une-  conmiission  spéciale  sous  la  surveillance  de  laquelle  elle  se  troare 
placée  par  la  loi  même  de  sa  constitution ,  est  rendu  exécutoire  par  un  décret  du 
chefderÉtat.  •    . 

Elle  n*a  donc  pas  eu  besoin  d*avoir  recours  à  TAssemblée  nationale  pour  obtenir 
les  crédits  applicables  à  sa  réédification.  Devant  en  couvrir  les  dépenses  au  moyen 
de  ses  propres  ressources,  elle  a  pu  agir  par  elle-même,  de  concert  avec  la  cooi- 
mission  de  surveillance,  qui  est  elle-même  une  émanation  des  pouvoirs  publics. 

C'est  ce  qui  explique  pourquoi  elle  n  a  eu  à  publier  aucun  document  relatif,  soit 
à  Tincendie,  soit  à  la  reconstruction  de  ses  bâtiments. 

Ce  n  est  que  le  a 5  mai  qu  on  put  arriver  rue  de  Lille,  cl  se  rendre  compte  Je 
rétendue  du  désastre. 

Aussitôt  qu  il  fut  possible  de  le  faire,  on  s'empressa  d* enlever  les  décombres  et 
d  approprier  les  quelques  locaux  que  Tincendie  n  avait  pas  complètement  détniib. 

Les  travaux  furent  poussés  avec  activité,  et  dès  le  a 6  juin  187 1  on  put  commencer 
la  réinstallation  à  Paris  des  services ,  qui  avaient  continué  jusque-là  à  fonctionner  à 
Versailles.  Ceux  qui  ne  purent  trouver  place  rue  de  Lille  furent  installés  rue  Soi- 
férino ,  n*  6 ,  dans  un  immeuble  loué  à  cet  effet. 

Après  avoir  assuré  le  fonctionnement  régulier  des  caisses  d'amortissement  et  des 
dépôts  et  consignations,  on  s'occupa  sans  retard  de  la  question  de  reconstruction. 
Des  plans  furent  discutés  en  conseil  d'administration  et  soumis  à  rappréciation  de 
la  commission  de  surveillance. 

La  conmiission  s* entoura  dès  le  début  de  toutes  les  garanties  que  nécessitait  Tmi- 
portance  de  Taffaire  dont  elle  était  saisie.  Résolue,  avant  d  arrêter  son  choix,  d  étu- 
dier à  fond  les  projets  qui  étaient  présentés,  elle  nomma  une  sous-commission 
chargée  de  se  mettre  en  rapport  tant  avec  le  conseil  d'administration  qu  avec  Tir- 
chitecte  et  le  conseil  général  des  bâtiments  civils. 

Enfin,  le  3o  décembre  1871,  la  commission  décida  que  les  plans  adoptés  parle 
conseil  général  des  bâtiments  civils,  à  la  date  du  5  décembre  1871,  étaient  admi» 
par  elle  comme  plans  de  reconstruction  de  l'hôtel  des  deux  caisses. 

Dans  rétablissement  de  ces  plans,  on  s'attacha  à  reproduire  scrupuleusement  le 
style  et  le  caractère  de  l'ancien  hôtel  ;  on  se  raccorda  avec  les  lignes  d*architecture 
de  la  partie  préservée  de  l'incendie;  mais,  pour  les  besoins  du  service,  on  fut  obli},t' 
d'ajouter  un  étage,  ce  qui  ne  devait  aucunement  nuire  à  Feffel  général. 


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PALAIS  DE  LA  LÉGION  D'HONNEUR.  475 

L'ensemble  de  ces  constructions  donne  une  superficie  de 2,784"  06* 

En  ajoutant  la  surface  des  salles  vitrées 855  3o 

Plus  celle  des  cours 1 ,09 1   08 

On  obtient  la  superficie  totale  de  Thôtel,  n*  56,  soit 4*73o  kk 

Une  agence  des  travaux  fut  alors  constituée,  et  vu  Furgence,  la  commission  de 
surveillance  autorisa  le  directeur  général  à  procéder  à  des  adjudications  conformé- 
ment aux  dispositions  du  paragraphe  9  de  larticle  69  du  décret  du  ^i  mai  1863. 

La  première  adjudication  eut  lieu  le  k  juin  187a;  les  travaux,  commencés  en 

juin  1 87  a ,  ont  été  terminés ,  en  ce  qui  concerne  le  gros  œuvre ,  au  mois  d'octobre  1 878 . 

Les  crédits  accordés  successivement  par  la  commission  de  surveillance  pour  la 

reconstruction.  Tachât  du  mobilier  et  les  frais  d'installation,  se  sont  élevés  à  la 

somme  totale  de  i,8a8,5oo  francs,  savoir  : 

Reconstruction 1 ,601 ,5oo  fr. 

Frais  d'installation  et  achat  de  mobilier 327,000 

DéPENSE  totale i,838,5oo 

Quant  à  l'emplacement  du  n*"  54i  il  n'y  a  été  fait  que  de  légères  constructions  à 
rez-de-chaussée,  qui  sont  utilisées  pour  les  besoins  du  service ^'^ 


vni. 

PALAIS  DE  LA  LÉGION  D*HONNEUB. 


N»  JOQfcw. 
Une  souscription  a  été  ouverte  le  7  juin  1871  (voir  le  Journal  officiel  de  ce  jour) 
pour  la  reconstruction  du  palais  et  des  bureaux  de  la  Légion  d'honneur.  Un  avis 
adressé  aux  membres  de  TOrdre  par  le  Grand  Chancelier  et  publié  dans  les  journaux 
du  1 1  octobre  1 878  a  fait  connaître  que  cette  souscription ,  close  le  1*'  du  même  mois , 
a  produit  une  somme  de  1,^771700  francs  qui  a  permis  de  réédifier  le  palab  dans 
des  conditions  meilleures  et  plus  appropriées  aux  besoins  actuels  de  l'administration. 


IX. 
BIBLIOTHÈQUE  DU  LOUVRE  ET  MANUFAGTUBE  DES  GOBELINS. 


N*  109  ter. 
Voir  ci-dessos ,  n""  90 ,  p.  437  et  â38  ,  le  rapport  de  M.  de  Talhouêt  sur  les  monu- 
ments détruits,  et  ci-après,  au  Compte  de  liquidation  de  diverses  charges  résultant 
de  la  guerre,  les  rapports  île  M.  Gouin,  au  nom  de  la  Commission  du  budget,  des 
4  février  et  3i  juillet  1874*  Ministère  des  travaax  publics, 

'  *')  Celte  note  émane  de  l'administration  de  la  Caisse  des  dépots  et  consignations. 


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SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS 

PENDANT  LA  GUERRE. 


N'  110. 


RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE    LA  COMMISSION  CHARCéE  D'EXAMINER   LE   PROJET   DE    LOI  ^'^   RELATIF 
X  LA  CONSERVATION  DES  TOMBES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  DERNIERE  GUERRE 

(urgence  déclarée), 

par  M.  MazeaUf  meDiibre  de  l*A5semblée  nationale. 

Séance  du  30  mars  1873. 

Messieurs,  Tarticle  16  du  traité  conclu  à  Francfort,  entre  Fempire  d^Allemagoe 
et  la  France,  le  10  mai  1871,  stipule  que  «les  deux  Gouvernements,  fraDçais  et 
allemand,  s^engagent  réciproquement  à  faire  respecter  et  à  entretenir  les  tombes 
des  soldats  ensevelb  sur  leurs  territoires  respectifs.  ■ 

Ce  traité,  soumis  à  l'Assemblée  nationale,  dans  sa  séance  du  i3  mai  1871,  a  été 
ratifié  par  elle  le  18  du  même  mois. 

L*empire  d'Allemagne  s'est  mis  en  mesure  de  remplir  son  engagement;  il  a  pris, 
par  une  loi  du  a  février  187  a  ^*\  les  dispositions  nécessaires  pour  assurer  sur  le  ter- 
ritoire de  r Alsace-Lorraine,  la  conservation  et  le  respect  des  tombes  des  soldats  ap 
partenant  aux  deux  nations  belligérantes. 

A  son  tour,  le  Gouvernement  français  vous  a  saisi,  le  10  janvier  1878,  d*uQ  projet 
de  loi  ayant  un  objet  identique,  en  ce  qui  concerne  les  inhumations  faites  sur  le 
territoire  français. 

La  Commission  que  vous  avez  nommée  pour  examiner  ce  projet  vous  propose,  à 
Tunanimité,  de  ladopter. 

Elle  en  approuve ,  en  effet,  et  l'idée  première ,  qui  est  un  hommage  rendu  a  des  sé- 
pultures sacrées,  et  Tesprit  général,  ou  respire  le  sentiment  d'une  sincère  et  absolue 
réciprocité. 

Si  elle  a  cru  devoir,  dans  le  détail,  y  apporter  quelques  modifica lions,  celles-ci 
ne  touchent  qu'à  des  points  de  procédure  intérieure,  sans  relations  avec  le  coté  di 

(*>  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  19  janvier  1873. 
W  Voir  tome  II  du  Recueil,  p.  537. 


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SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE.     477 

plomatîque  de  la  question.  Ces  modifications,  qui  ont  eu  surtout  pour  but  de  garantir 
une  exécution  plus  rapide  et  plus  complète  de  la  loi,  tout  en  donnant  satisfaction 
aux  droits  et  aux  intérêts  privés ,  ont  reçu  du  reste  Fadhésion  du  Gouvernement 

Le  principe  qui  domine  le  projet,  c*est  lacquisition  par  TÉtat,  et  i  ses  frais,  des 
terrains  servant  actuellement,  ou  devant  servir  un  jour,  aux  inhumations  des  soldats 
qui  ont  succombé,  soit  sur  les  champs  de  bataille ,  soit  des  suites  de  leurs  blessures 
ou  de  maladies  contractées  pendant  la  guerre. 

Ce  principe  est  sage.  D*une  part,  il  eût  été  injuste  de  grever  les  communes  des 
charges  que  peuvent  entraîner  des  acquisitions  de  cette  nature.  Ce  sont  les  hasards 
de  la  lutte  qui  les  ont  exposées  à  recevoir  le  dépôt  de  ces  tombes ,  et  les  communes 
dont  le  territoire  en  renferme  le  plus  grand  nombre  sont  précisément  celles  ou  qui 
ont  été  surtout  éprouvées,  ou  qui  doivent  agrandir  leurs  cimetières,  et  qui  par 
suite,  plus  que  d*autres,  ont  besoin  aujourd'hui  de  toutes  leurs  ressources. 

D'autre  part,  TÉtat  ayant  contracté  par  le  traité  de  Francfort  des  obligations  di- 
plomatiques, ne  devait  laisser  à  personne  le  soin  de  remplir  ses  engagements.  Seul 
il  avait  qualité  et  autorité  pour  prendre  et  faire  exécuter  des  mesures  générales 
de  conservation  ou  d'entretien ,  dont  TeflBcacité  aurait  pu  être  compromise  si  l'exé- 
cution en  eût  été  laissée  aux  mains  des  municipalités. 

Nous  avons  maintenant  à  vous  dire  comment  ce  principe  est  appliqué  par  le 
projet. 

Les  inhumations,  en  fait,  se  divisent  en  deux  groupes  :  celles  qui  ont  eu  lieu 
dans  les  cimetières  ;  celles  qui  ont  eu  lieu  sur  les  champs  de  bataille. 

Le  projet  contient  des  dispositions  spéciales ,  relatives  à  chacune  de  ces  situations. 
Nous  allons  successivement  vous  les  faire  connaître. 


Acquisition 

par  l'Étal 

dat  tarrains 

d'inhomalioB. 


Pour  les  sépultures  placées  dans  les  cimetières,  les  terrains  qui  les  renferment  de- 
vront être  cédés  à  TÉtat  aux  prix  fixés  par  les  tarifs  pour  les  concessions  perpé- 
tuelles. B  en  sera  de  même  des  terrains  dont  l'acquisition  deviendra  nécessaire,  soit 
par  le  transfèrement  dans  les  cimetières,  après  le  délai  de  cinq  années  fixé  par  la 
loi  de  prairial  an  zii,  des  sépultures  isolées  situées  en  dehors,  soit  par  la  réunion, 
après  le  même  délai,  dans  une  tombe  commune  et  définitive,  de  plusieurs  sépul- 
tures disséminées  dans  le  même  cimetière. 

Mais  s'il  n'existe  pas  de  tarifs  approuvés  pour  les  concessions  perpétuelles ,  ce  qui 
est  le  cas  du  plus  grand  nombre  des  petites  communes  rurales ,  quelle  sera  l'autorité 
chargée  de  fixer  le  prix  de  ces  concessions  ? 

Aux  termes  du  projet  que  nous  vous  soumettons ,  cette  fixation  appartiendra  au 
préfet  en  conseil  de  préfecture,  après  avis  du  conseil  municipal. 

Le  projet  primitif  l'attribuait  au  préfet,  sauf  recours  au  conseil  de  préfecture,  sans 
avis,  au  moins  expressément  exigé,  de  la  commune  intéressée. 

L'un  de  nos  honorables  collègues  aurait  voulu  qu'elle  fût  confiée  à  la  commission 
départementale. 


Tarrains 
4n  ciuicii^raa. 


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478    SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE. 

Nous  avons  paasé  que  ces  deux  dernières  compétences  devaient  être  écartées. 

La  commision  départementale  ne  se  réunit  en  effet  que  tous  les  mois,  et  œUé 
périodicité  aurait  pu  nuire,  jusqua  un  certain  degré,  à  la  prompte  réalisation  des 
contrats  de  concession  passés  entre  les  communes  et  TÉtat 

Un  motif  analogue  nous  a  portés  à  repousser  la  disposition  du  projet  primitif,  qui, 
comme  nous  Tavons  dit,  attribuait  la  fixation  du  prix  de  la  concessicm  au  préfet, 
avec  faculté  pour  la  commune  ou  l*État  de  porter  leurs  prétentions  devant  !e  con- 
seU  de  préfecture.  Par  là  même  était  ouverte  aux  parties,  dans  tous  les  cas  et  sur  le 
fond,  la  faculté  de  recourir  au  G)nseil  dxtat,  comme  tribunal  d*appeL  Cette  facullé 
eût  été  une  cause  regrettable  de  frais  et  de  complications. 

Sans  doute  le  recours  au  Conseil  d*État,  même  avec  notre  texte,  ne  sera  pss 
absolument  interdit ,  mais  il  ne  pourra  être  dirigé  contre  larrèté  du  préfet,  statosnt 
en  conseil  de  préfecture,  que  dans  les  cas  très-rares  d'incompétence  ou  d excès  de 
pouvoir. 

Quant  au  conseil  municipal  de  la  commune  concessionnaire ,  il  est  à  croire  que 
la  nécessité  de  son  intervention  s  est  présentée  à  Tesprit  des  auteurs  du  projet,  liieo 
quils  nen  aient  pas  parlé.  Les  communes,  en  effet,  sont  ici  parties  en  cause; œ 
sont  elles  d'ailleurs  qui,  aux  termes  de  l'article  7  de  l'ordonnance  du  6  décembre 
i8â3,  proposent  au  préfet,  dans  les  cas  ordinaires ,  les  tarifs  présentant  des  pni 
gradués  pour  les  différentes  classes  de  concessions. 

n  était  donc  impossible  qu'elles  ne  fussent  pas  entendues.  Nous  avons  pensé  dès 
lors  qu'il  n'était  pas  inutile  de  dire  expressément  qu'elles  devaient  l'être. 

La  compétence  de  l'autorité  chargée  de  fixer  le  prix  des  concessions  aiiisi  établie 
présente,  selon  nous,  des  garanties  suffisantes  dans  un  débat  qui  ne  portera  le  plus 
souvent  que  sur  des  valeurs  peu  considérables ,  et  qui  ne  s'agitera  jamais  qu'entre 
l'État  et  les  communes,  c'est-à-dire  entre  deux  personnes  civiles  qui  trouveront  dans 
les  préfets  et  les  conseils  de  préfecture  des  protecteurs  éclairés  et  impartiaux  de  leurs 
intérêts  respectifs. 

II. 

TemiM  II  nous  TCSte  à  vous  parler  du  deuxième  groupe  d'inhumations,  c'est4-dire  de 

partienhers.  lacqubition  par  l'État  des  terrains  appartenant  à  des  particuliers,  situés  en  dehors 
des  cimetières,  et  dans  lesquels  ont  été  ou  seront  inhumés  des  soldats  de  Tune  on 
de  l'autre  nationalité. 

Ici  les  difficultés  étaient  plus  sérieuses.  On  se  trouvait  en  effet  en  présence  des 
droits  de  la  propriété  privée ,  auxqueb  il  était  indispensable  de  donner  une  satfi&c 
tîon  légitime,  et  d'intérêts  qu'il  eût  été  imprudent  de  méconnaître,  si  l'on  voulait 
atteindre  le  but  que  la  loi  s'est  proposé. 

L'expropriation  pour  cause  d'utilité  publique  se  présentait  naturellement  à  i'espnt 
comme  premier  moyen  d'action,  et  c'est  à  ce  moyen  que,  après  le  Gouvernement, 
nous  nous  sommes  effectivement  arrêtés. 

Mais  quelque  énergique  qu'il  fût,  il  n'était  pas  de  nature  à  suffire  i  la  lâche, H  w 


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SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE.    479 

laut  pas  oublier,  en  effet,  que  dans  plusieurs  localités  les  tombes  sont  isolées  ou 
disséminées  dans  une  multitude  de  parcelles  sur  lesquelles  une  surveillance  quel- 
conque eût  été  vraiment  impraticable.  Il  ne  faut  pas  oublier  non  plus  qu'ailleurs ,  des 
propriétés  closes, 'attenant  même  à  des  habitations,  contiennent  des  sépultures  ;  que 
là  encore  Texpropriation  ne  conduirait  pas  au  but,  parce  qu^elle  n* entraînerait  pas 
une  protection  efficace  dans  des  propriétés  ou  la  police  ne  s'exercerait  qu  avec  une 
extrême  difficulté,  et  au  grand  mécontentement  des  propriétaires. 

Or,  ce  qu  il  faut  conquérir  avant  tout  en  pareille  matière,  c'est  le  bon  vouloir  de 
ceux  dont  on  peut  craindre  les  résistances.  Pour  obtenir  ce  résultat ,  votre  Commis- 
sion ,  désireuse  de  tenir  d'une  manière  loyale  les  engagements  du  traité  de  Franc- 
fort, c'est-à-dire  de  faire  respecter  les  tombes  militaires,  a  pensé  que  dans  les  hypo- 
thèses que  nous  venons  de  signaler,  l'Administration  devait,  sur  une  large  échelle, 
procéder  par  voie  d'exhumations  et  de  concentration.  Les  exhumations  n'auraient 
lieu  qu'après  le  délai  fixé  par  l'article  6  du  décret  du  33  prairial  an  xii;  ce  délai 
courra  à  dater  de  l'inhumation,  sauf  ce  qui  concerne  les  exhumations  qui  pourraient 
être  exceptionnellement  autorisées ,  suivant  l'usage ,  si  elles  étaient  demandées  avant 
ce  délai ,  par  des  familles  françaises  ou  allemandes. 

Pour  désintéresser  absolument  les  propriétaires  des  terrains  occupés  et  leur 
enlever  tout  prétexte  de  dégradation  ou  de  profanation,  la  loi  leur  garantit  dès 
aujourd'hui  le  payement  d'une  indemnité  pour  occupation  temporaire,  réglée  au 
moment  encore  inconnu  où  l'exhumation  aura  lieu.  Les  ossements  seraient  alors 
réunis  et,  si  c'était  possible,  transférés  dans  les  cimetières,  ou  placés  au  dehors, 
dans  une  tombe  comjnune  acquise  par  voie  d'expropriation. 

Tel  est,  en  résumé,  le  système  de  la  loi  que  nous  vous  présentons;  il  combine 
heureusement,  croyons-nous,  l'expropriartion  et  l'occupation  temporaire,  en  satis- 
faisant à  tous  les  intérêts  et  à  tous  les  devoirs. 

Voyons  maintenant  comment  fonctionne  ce  système. 

L'expropriation  pour  cause  d'utilité  publique  comprend  plusieurs  opérations  prin- 
cipales et  distinctes. 

Ces  opérations  sont: 

L'autorisation  et  la  déclaration  d'utilité  publique; 

La  désignation  des  parcelles  de  terrains  devant  faire  l'objet  de  l'expropriation  ; 

L'expropriation  ; 

Le  règlement  des  indemnités. 

Nous  examinerons  successivement  chacune  d'elles  au  point  de  vue  du  projet,  en 
vous  signalant  les  modifications  que  votre  Commission  a  cru  devoir  faire  subir  au 
texte  primitif. 


Exhamationi 
el   coneeolration 


Exproprialion 
des  Umias. 


Autorisation  Jt acquérir.  —  Déclaration  d'atilité  publique. —  Le  projet  du  Gouver- 
nement distinguait  entre  ces  deux  actes  :  le  premier  était  accompli  par  la  présente 
loi;  le  second,  par  des  décrets  spéciaux  rendus,  pour  chaque  cas  particulier,  par  le 
pouvoir  exécutif. 


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Retoôr  à  la  loi 
d«  i84i 

êVT 

l'exproprialioB 

pour  caoM 

dnliliU 

pabliqu*. 


Terrains 
à  acquérir. 


480    SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE. 

Nous  avons  pensé  que  la  loi  pouvait  avec  avantage  supprimer  un  rouage  el  do 
complications  inutiles,  en  déclarant  elle-même,  d*une  manière  générale,  etuDefois 
pour  toutes,  Tutilité  publique  des  acquisitions.  Ce  n*est  point  là  une  innovation. 

Cette  attribution  appartenait  en  effet  au  pouvoir  législatif,  sous  Tempire  de  la  loi 
du  3  mai  i84i,  pour  tous  les  grands  travaux  d  utilité  publique,  qui  ne  pouvaient  ètue 
exécutés  «  qu*en  vertu  d  une  loi.  >  11  en  fut  privé  par  Tarticle  à  du  sénatns-coadie 
des  a5  et  3o  décembre  i85a,  sous  un  régime  disposé  à  diminuer  Timportance  da 
chambres  en  augmentant  les  prérogatives  du  pouvoir  exécutif. 

Il  nous  a  semblé  qu  il  n  y  avait  ici  aucun  inconvénient  à  revenir  à  la  législation 
de  i8^i,  en  autorisant  par  la  loi  actuelle  toutes  les  acquisitions  nécessaires,  et  c& 
déclarant  en  même  temps  dans  cette  loi  Tutilité  publique  de  ces  acquisitions. 

Nous  avons  donc  élargi  en  ce  sens  le  paragraphe  i*'  de  Tarticle  a ,  auquel  vm 
avons  fait  subir  en  outre  une  légère  modification  dont  voici  l'objet  : 

Ce  texte ,  dans  sa  première  rédaction ,  n  autorisait  TÉtat  qu  a  acquérir  des  terrains 
dans  lesquels  c  seraient  réunies  un  certain  nombre  de  tombes  militaires.  >  Il  pm 
sait  consacrer  ainsi  une  restriction  qui  nétait  cectainement  pas  dans  la  pensée d^ 
auteurs  du  projet.  Une  seule  tombe,  dès  que  Texistenoe  en  est  reconnue,  a  droit  as 
même  respect  que  la  réunion  de  plusieurs  sépultures.  Il  faut  donc  que,  le  (as 
échéant,  Texpropriation  puisse  atteindre,  pour  la  protéger,  le  terrain  dans  letpei 
elle  est  placée. 

En  outre,  comme  la  conservation  des  tombes  exige  quon  y  accède  fkcileme&l 
Tautorisation  et  la  déclaration  d'utilité  publique  doivent  comprendre  les  terraiDs^ 
peuvent  servir  a  la  création  de  chemins  d*accès. 

Nous  vous  proposons  par  suite,  et  conformément  à  ce  qui  précède ,  de  rédi^ 
ainsi  le  paragraphe  i*'  de  Tarticle  a  : 

«  L*État  est  autorisé  à  acquérir,  par  voie  d'expropriation  pour  cause  d  utilité  po- 
blique,  les  terrains  non  clos  situés  en  dehors  des  cimetières  dans  lesqueb  se  trou- 
vent une  ou  plusieurs  tombes  militaires ,  et  les  terrains  nécessaires  pour  les  eilio- 
mations  et  les  chemins  d'accès.  Ces  acquisitions  sont  déclarées  d'utilité  publique» 

Il  est  bien  certain  que,  par  la  force  même  des  choses,  cette  autorisation  et  c«tte 
déclaration  n*auront  pas  été  précédées  de  Tenquète  administrative  prescrite  par  Tar- 
ticle  3  de  la  loi  du  3  mai  i84i  •  Mais  cela  importe  peu,  dès  quil  s'agit,  non  pas  de 
travaux  à  exécuter  et  dont  l'utilité  pourrait  être  différemment  appréciée,  mais  deii 
régularisation  de  faits  accomplis,  et  de  l'exécution  d'une  convention  diplomatique 
à  laquelle,  dans  aucune  mesure,  il  n'est  permis  de  vouloir  se  soustraire. 

Nous  supprimons  donc  comme  inutile  le  5*  paragraphe  de  l'article  a  du  projet 

Désignation  des  terrains  à  acquérir.  —  Le  projet  du  Gouvernement  ne  contenait 
aucune  disposition  à  ce  sujet.  Entendait-il  que  cette  désignation  serait  faite  paries 
décrets  déclaratifs  de  futilité  publique  ?  Enlendait-il  qu  die  serait  l'œuvre  du  préfet. 
conformément  à  l'article  1 1  de  la  loi  du  3  mai  i84i?  C'était  un  pointasses  difficile 
à  édaircir. 


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SEPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE.    481 

ous  vous  proposons  de  confier  expressément  au  préfet  la  désignation  des  ter- 
I  à  exproprier,  et  celle  des  terrains  qui  devront  être  occupés  temporairement 
u  a  Texhumation.  Ce  double  travail  sera  accompli ,  non  pas  au  moyen  des  for- 
ités  très-minutieuses  prescrites  par  les  articles  4 1  5,  6  et  suivants  de  la  loi  du 
mi  i84i;  mais  après  une  simple  enquête  dont  radminislration  réglera  elle- 
oe  les  conditions. 

Infin,  il  appartiendra  au  préfet  de  dire  dans  quelle  mesure  et  pendant  quel 
1  les  terrains  avoisinant  les  tombes  seront  soumis  aux  servitudes  établies  par  les 
rets  du  a3  prairial  an  xii  et  du  7  mars  1808. 
^oici  quels  sont  les  motifs  de  cette  attribution. 

<e  décret  sur  les  sépultures  du  a  3  prairial  an  xii,  article  a  ,  déclare  c  qu  il  y  aura, 
s  de  chacune  des  villes  et  bourgs,  à  la  distance  de  35  à  4o  mètres  au  moins  de 
*  enceinte,  des  terrains  spécialement  consacrés  à  l'inhumation  des  morts.»  — 
rticle  1"  du  décret  du  7  mars  1808  dispose  que  nul  ne  pourra,  sans  autorî- 
OD,  élever  aucune  habitation  ou  creuser  aucun  puits  à  moins  de  100  mètres 
nouveaux  cimetières  transférés  hors  des  communes,  en  vertu  des  lois  et  rè- 
ments. 

Sans  nous  préoccuper  de  la  question  souvent  agitée  de  la  conciliation  de  ces 
rets,  il  est  certain  qu'on  ne  pouvait  demander  qu'il  en  fût  fait  une  application 
oureuse  à  Tordre  de  choses  que  nous  sommes  chargés  de  réglementer. 
Dn  cimetière  communal  est,  en  effet,  un  lieu  où  le  mouvement  des  inhumations 
des  exhumations  s'opère  d*une  manière  incessante;  il  renferme  toujours,  par 
a  même,  un  certain  nombre  de  corps  en  décomposition,  et  Ton  comprend  dès 
s  la  nécessité,  au  point  de  vue  de  la  salubrité  publique,  d'une  règle  fixe  et  inva- 
ble,  d'une  injonction  perpétuelle  de  la  loi,  éloignant  les  habitations  d'un  lieu 
lù  peuvent  s'exhaler  des  miasmes  délétères. 

Ici  rien  de  semblable.  Les  inhumations  dans  le  même  sol  ne  doivent  pas  se 
louveler;  en  un  très-court  espace  de  temps  tous  les  corps  seront  au  même  mo- 
ml,  c'est-à-dire  après  l'expiration  d'un  délai  moyen  de  cinq  années,  réduits  à 
tat  d*  ossements. 

La  salubrité  publique  n'est  donc  pas  sérieusement  engagée ,  et  il  ne  pouvait  être 
estion  de  soumettre  les  terrains  environnant  les  tombes  au  régime  sévère  des 
^priétés  qui  entourent  les  cimetières. 

n  était  opportun  néanmoins  de  prendre  certaines  précautions  pour  assurer  la 
oservalion  et  le  respect  de  ces  tombes ,  et  c  est  dans  cette  mesure  que  Inapplication 
s  servitudes  créées  par  les  décrets  de  Tan  xii  et  de  1808  devra  être  faite  par  Tau- 
•ilé  administrative. 

En  d^autres  termes,  les  servitudes  pour  les  cinjetières  ont  en  vue  la  salubrité 
iblique;  ici  ce  grand  intérêt  n'est  que  très-secondaire;  elles  ne  sont  destinées 
i*à  protéger  l'exécution  de  la  loi  et  à  désintéresser  la  décence  publique.  C'est  dans 
s  sages  limites  que  doivent  être  contenues  les  règles  du  droit  commun.  Au  préfet 
•parliendra  le  droit  de  fixer  ces  limites. 

Conventions.  3 1 


Serfitndw 
<l«  tarrains 

•voismaat 
les 


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FormalilM 

de 

l'eiproprialion 

des  terrains. 


(182  SEPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE. 

Mais,  comme  il  s'agit  ici  de  TappUcation  de  mesurer  qui,  malgré  k  klitiiik 
laissée  à  rautorité  départementale,  doivent  procéder  avec  des  voes  d'ensemble ei 
dans  un  esprit  uniforme,  il  convient  qu'elles  ne  deviennent  définitives  qnapr» 
Tapprobation  de  l'autorité  centrale,  afin  que  celle-ci  puisse  vérifier  si  elles  r^poodeiH 
au  véritable  caractère  de  la  loi. 

Nous  exigeons  donc  que  les  arrêtés  de  désignation  pris  par  le  préfet  sdent  ap^ 
prouvés  par  le  Ministre  de  l'intérieur. 

Le  texte  du  deuxième  paragraphe  de  l'article  s  du  projet  sera,  par  suite,  ùd» 
rédigé  : 

■  Les  terrains  à  acquérir  pour  les  tombes  et  les  terrains  d'accès,  etlescbaùni 
occupés  temporairement  jusqu'aux  exhumations,  qui  ne  pourront  avoir  lieuqQ*aprè} 
le  délai  de  cinq  années ,  seront  désignés  après  enquête  par  des  arrêtés  do  ptk, 
approuvés  par  le  Ministre  de  Tinténeur.  Ces  arrêtés  décideront  dans  quelle  mesorf 
les  terrains  environnants  seront  soumis  aux  servitudes  établies  par  les  décrets  k 
a 3  prairial  an  zii  et  du  7  mars  1808.  » 

Expropriation,  —  Le  projet  du  Gouvernement  était  muet  sur  la  formalité  de  la 
propriation  proprement  dite.  Il  ne  se  réfère  en  effet  à  la  loi  du  3  mai  18^1  (}Dt 
pour  le  règlement  de  l'indemnité. 

Nous  avons  jugé  qu'il  convenait  d'y  insérer  une  référence  expresse  aux  dispc- 
silions  de  la  loi  de  18^1,  qui  contiennent  et  développent  ce  principe  tatéUin^ 
«que  l'expropriation  pour  cause  d'utilité  publique  s'opère  par  autorité  de  justice • 
(art.  i*'  de  la  loi  du  3  mai  i84i)* 

Nous  ajoutons  donc  au  texte  du  projet  la  disposition  suivante,  qui  en  deriendn 
l'article  3  :  «  Sur  la  production  de  l'arrêté  rendu  par  le  préfet  et  approuvé  par  k 
Ministre,  l'expropriation  sera  prononcée  et  suivie  conformément  aux  dispositioib 
de  la  loi  du  3  mai  i84i-  » 

La  loi  allemande  du  a  février  187a  ne  contient  rien  que  de  conforme  à  cette 
prescription.  L'article  4  paragraphe  a,  de  cette  loi,  déclare  à  la  vérité  que  cfeiprD- 
priation  aura  lieu  d'après  les  règles  prescrites  par  la  ]pi  pour  l'expropriation  mili- 
taire. ■ 

Mais  la  loi  du  3o  mars  1 83 1 ,  à  laquelle  sans  doute  il  est  fait  allusion  pr  cet 
article,  prévoit  et  réglemente  aussi  l'intervention  de  l'autorité  judiciaire.  Celte  inUr- 
vention  se  réduira,  du  reàte,  le  plus  souvent  à  l'accomplissement  d'une  formaliit, 
puisque  les  tribunaux  n  auront  qu'à  viser  l'arrêté  de  désignation  et  l'approbalioa 
ministérielle ,  avant  de  prononcer  la  dépossession  au  profit  de  l'État. 

Il  est  à  espérer  d'ailleurs  que  des  concessions  amiables  seront  fréquemiueiit 
conclues  entre  l'Etat  et  les  particuliers,  à  cause  du  peu  d'importance  des  intérêts ea 
jeu  de  part  et  d*autre.  Ainsi  seront  évitées,  pour  la  plupart  des  acquisitions,  te  i«o* 
tears  de  la  procédure. 

Règlement  fie  l'indemnité.  —  Deux  questions  s'élevaient  en  ce  qui  louche  les  in- 
demnités : 


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SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE.     483 

A  qui  devait-on  les  accorder  ?  ; 

Quelle  était  laulorité  compétente  pour  eo  faire  le  règlement  ? 
Les  propriétaires  des  terrains  expropriés  y  avaient  incontestablement  droit.  Mais 
!vait-on  en  faire  bénéGcier  les  propriétaires  des  terrains  environnants ,  frappés 
ulement  de  servitudes  par  les  arrêtés  de  désignation  ? 

£n  principe,  les  servitudes  d*utililé  publique,  et  notamment  celles  qui  peuvent 
teindre  les  propriétés  entourant  les  cimetières,  n  ouvrent  à  ceux  qui  en  souflrent 
icune  porte  à  1  indemnité.  Ces  servitudes  sont  une  conséquence  de  la  vie  civilisée, 
tû  expose  tous  les  jours  les  immeubles  à  des  variations  de  valeur,  selon  que  le 
Nirs  imprévu  des  événements  place  dans  leur  voisinage  des  établissements  publics, 
ui  tantôt  leur  nuisent  ou  tantôt  leur  proGtent. 

La  nécessité  de  donner  la  sépulture  aux  morts  étant  d'ailleurs  absolue,  les  pro- 
riétaires  des  terrains  situés  à  proximité  des  .centres  habités  ont  dû  nécessairement 
lire  entrer  dans  leurs  prévisions  la  possibilité  d  avoir  à  subir  le  voisinage  d'un 
imetière,  et  les  mutations  de  propriété  se  sont  effectuées  en  tenant  compte  de  cette 
veatualité.  Il  est  donc  raisonnable  de  naccorder  aucun  dédommagement  aux  pro- 
métaires  atteints  par  les  dispositions  des  décrets  de  1808  et  de  Tan  xii,  à  Toc- 
asion  soit  de  Tagrandissement,  soit  de  la  translation  d*un  cimetière. 

Votre  Commission  n  a  nullement  entendu  qu  il  fût  dérogé  à  cette  règle  dans  les 
clrcon5lances  ordinaires  où  elle  doit  continuer  à  recevoir  son  application. 

Mais  deux  motifs  lui  ont  paru  justifier  cette  dérogation  dans  la  loi  actuelle,  et 
seoiement  pour  le  cas  qu  elle  prévoit 

D'une  part,  en  effet,  il  s*agit  ici,  non  d*un  intérêt  administratif  ordinaire,  mais 
de  Texéculion  de  stipulations  diplomatiques  qui  s*imposent,  et  dont  nous  devons 
oous  efforcer  d'obtenir,  en  prévenant  toute  difficulté,  le  rigoureux  accomplis- 
sement. 

D'autre  part,  il  faut  reconnaître  que,  dans  Torigine,  la  création  des  lieux  consa- 
crés ;mx  sépultures  n  a  pas  pu  entrer  ici  dans  les  prévisions  des  propriétaires  voisins. 
Par  ces  divers  motifs,  le  principe  de  findemnité  pour  les  servitudes   dont 
peuvent  être  affectés  les  terrains  environnant  les  tombes  militaires  nous  a  paru 
jnstiGé. 

Cette  première  question  étant  résolue,  quelle  devait  être  l'autorité  compétente 
pour  statuer,  soit  sur  Findemnité  d'expropriation ,  soit  sur  l'indemnité  due  aux  pro- 
priétaires des  inuneubles  frappés  de  servitude,  soit  enfin  sur  celle  qui  sera  due  aux 
propriétaires  des  terrains  occupés  temporairement,  et  qui  sera  fixée  au  moment  de 
Texhumation  et  du  transfèreuient  dans  une  tombe  militaire? 

£n  s'en  tenant  aux  principes  généraux  et  aux  précédents  législatifs,  il  eût  £ei1Iu 
peut-être  distinguer  et  n'attribuer  au  jury  que  le  règlement  des  indemnités  d'expro- 
pialion,  en  laissant  le  r^ement  des  deux  autres  dans  la  compétence  de  lautorité 
■dministrativc. 

Mais  nous  avons  considéré  que  ces  principes  étaient  sur  le  point  d'être  entamés 
pAr  vous-mêmes,  au  moins  en  ce  qui  concerne  les  indemnités  pour  occupation 


Règlement 
de  rindtoinité. 


IMrogatioa 
•tt  prineip* 

qv'il  B'Mt  pas  da 
d'indtaiotl^ 
k  roectftion 

de  U  iraMUtioB 
d'uD  ciuMlièn. 


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ItSk    SEPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRL 


Un  jury 

■Utu«ni 

s  or  tottiM 

las  indemnité. 


Actes    diip«n»éi 
da  limbr» 

et 

do  ronreg U- 

lrein«Bl. 


D^pOBMS 

impoUm 

sar 

los'dâpciises 

de  gnerra 

ooD     class««s. 


temporaire ^'\  et  quil  y  avait  avantage  pour  tout  le  inonde,  dans  la  loi  actaellecjQi 
ne  s'applique  en  cette  partie  qu*à  des  intérêts  de  peu  de  valeur,  à  simpHGer  auliot 
que  possible  le  mécanisme  qui  la  met  en  mouvement,  en  ne  suscitant  pas  des 
compétences  multipliées,. source  d*embarras  pour  les  justiciables. 

C*est  donc  à  un  jury  que  nous  avons  donné  le  soin  de  fixer  les  trois  sortes  d'io- 
demnités  qui  pourront  être  dues  par  application  de  la  loi. 

Ce  jury  ne  sera  pas ,  si  vous  adoptez  le  projet  de  la  Commission ,  celui  que  créent 
et  organisent  les  articles  29  et  suivants  de  la  loi  du  3  mai  i84i.  Nous  le  rem- 
plaçons par  une  institution  plus  modeste ,  plus  en  rapport  avec  les  intérêts  à 
débattre  et  avec  les  convenances  des  indemnitaires ,  c*est-à-dire  par  le  jury  de  ia 
loi  du  ai  mai  i836.  —  Le  jury  de  la  loi  de  i84i,  composé  de  douze  membres, 
se  réunit  ao  chef-lieu  d'arrondissement  où  siège  le  tribunal  civil,  ce  qui  exige  de 
parties  lobligation  de  se  transporter  à  d  assez  longues  distances  pour  des  réclanu- 
tions  souvent  minimes.  Le  jury  de  la  loi  de  1 836 ,  composé  de  quatre  jurés  seoks 
ment,  plus  rapprochés  des  lieux  litigieux,  se  réunit  au  cbef-lieu  dn  canton,  soos  b 
présidence  du  juge  de  paix.  Il  nous  a  paru,  par  suite,  préférable  de  s'adressera  k 

Nous  rédigeons  donc  dans  les  termes  suivants  le  paragraphe  4  de  lartide  3  do 
projet  du  Gouvernement,  qui  deviendrait  Tarticle  à  du  projet  définitif  : 

c  Les  indemnités  dues  pour  l'expropriation  des  terrains  d*inbumation ,  pour  Foc- 
cupation  temporaire  de  terrains  jusqua  i  exhumation,  et  pour  les  servitodes  don^ 
pourroîit  être  frappés  les  terrains  environnants  «  seront  réglées  par  le  jury  confor 
mément  aux  dispositions  de  la  loi  du  a  i  mai  1 836.  > 

m. 

Après  cet  article,  votre  Commission  a  intercalé  dans  le  projet  une  cinquième 
disposition,  qui,  par  une  simple  référence  à  l'article  58  de  ia  loi  du  3  mai  i8di. 
a  surtout  pour  objet  de  dispenser  du  timbre  et  des  droits  d'enregistrement  les  actes 
faits  en  vertu  de  la  présente  loi. 

Quant  à  l'article  3  du  projet  primitif,  il  déclare  applicables  à  tous  les  terrains 
affectés  à  des  tombes  militaires  les  lob  et  règlements  relatifs  à  la  police  et  à  ia  000- 
servation  des  cimetières.  Nous  le  reproduisons  purement  et  simplement  dans  l'ar- 
ticle 6  du  projet  définitif. 

Enfin ,  nous  croyons  devoir  insérer  dans  un  septième  article  une  disposition  qui 
n'était  écrite  que  dans  l'exposé  des  motifs  du  Gouvernement,  et  aux  tennes  de 
laquelle  les  dépensées  nécessitées  par  l'application  de  la  loi  seront  prélevées  sur  les 
crédits  mis  à  la  disposition  du  ministère  de  l'intérieur  pour  les  dépenses  deguene 
non  classées. 

Ici  se  terminent  les  observations  que  nous  avions  à  vous  présenter,  et  qui  no» 
semblent  de  nature  à  justifier  l'adoption  du  projet  que  nous  soumettons  â  vos  àé^- 
bérations. 


Projet  (le  loi  sur  inoccupation  temporaire  en  rnaliëre  de  travaux  publics. 


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SEPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE.    485 

En  finissant,  voire  Commission  émet  le  vœu  que  le  Gouvernement  invite  ses 
^ents,  dans  les  départements  et  les  communes,  à  l*exéculion  religieuse  et  rapide 
es  mesures  que  nous  vous  demandons  d*approuver.  Il  lui  sera  facile  de  leur  en 
dre  comprendre  Timportance,  au  double  point  de  vue  de  la  décence  publique  et 
e  l'observation  scrupuleuse  de  nos  engagements.  Les  rivalités  nationales  doivent 
e  contenir  devant  ces  tombeaux  où  reposent  parfois  sous  un  même  sol  les  soldats 
e  fAllemagoe  et  les  généreux  défenseurs  de  la  France. 

PROJBT  DE  LOI  ^^K 

Art.  1*'.  Les  terrains  dépendant  des  cimetières  communaux  qui  servent  actuel 
ement  à  Tinfamnation  des  soldats  français  ou  allemands  morts  pendant  la  dernière 
uerre,  et  les  terrains  qui  seraient  ultérieurement  requis  dans  le  même  but,  seront, 
ur  la  demande  du  préfet,  cédés  i  TÉtat  au  prix  du  tarif  en  vigueur  pour  les  con- 
fissions perpétuelles. 

Dans  les  communes  où  il  n  existe  pas  de  tarif  approuvé,  le  prix  de  la  concession 
era  fixé  par  le  préfet  en  conseil  de  préfecture ,  après  avoir  pris  Ta  vis  du  conseil 
iiuoicipal. 

Art.  2.  L*État  est  autorisé  à  acquérir,  par  voie  d  expropriation  pour  cause  d*uli- 
ité  publique,  les  terrains  non  clos,  situés  en  dehors  des  cimetières,  daps  lesquels 
(e  trouvent  une  ou  plusieurs  tombes  militaires ,  et  les  terrains  nécessaires  pour  les 
î^ihumations  et  les  chemins  d*accès;  ces  acquisitions  sont  déclarées  d^utililé  pu- 
blique. 

Les  terrains  a  acquérir  et  les  terrains  occupés  temporairement  jusqu  aux  exhuma- 
lions,  qui  ne  pourront  avoir  lieu  qu  après  un  délai  de  cinq  années,  seront  désignés 
après  enquête  par  des  arrêtés  du  préfet  approuvés  par  le  Minisire  de  Tintérieur. 
Ces  arrêtés  décideront  dans  quelle  mesure  les  terrains  environnants  seront  soumis 
aux  servitudes  établies  par  les  décrets  du  a3  prairial  an  xii  et  du  7  mars  1808. 

Art.  3.  Sur  la  production  de  Tarrêté  rendu  par  le  préfet  et  approuvé  par  le 
Ministre,  Texpropriation  sera  prononcée  et  suivie  conformément  aux  dispositions 
de  la  loi  du  3  mai  18&1. 

Art.  4.  Les  indemnités  dues  pour  Teipropriation  des  terrains  d*inhumation , 
pour  Inoccupation  temporaire  des  terrains  jusqu'à  Texhumation ,  et  pour  les  servi- 
tudes dont  pourront  être  frappés  les  terrains  environnants ,  seront  réglées  par  le 
jury,  conformément  aux  dispositions  de  la  loi  du  a  i  mai  i836. 

Art.  5.  Les  dispositions  de  larticle  58  de  la  loi  du  3  mai  184 1  sont  applicables 
à  ia  présente  loi. 

^')  Voté  le  à  avril  1873.  Promulgation  :  Journal  officiel  du  i5  avril  1 873  ;  BalleUn  des  lois, 
wi'  série,  n''  13 5- 1898. 


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486  SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE. 

Art.  6.  Les  lois  et  règlements  relatifs  à  la  police  et  à  la  conservation  des  cime- 
tières sont  applicables  à  tous  les  terrains  affectés  à  des  tombes  mîlîlaires. 

Art.  7.  Les  dépenses  nécessitées  par  Tapplication  de  la  présente  loi  seront  pré- 
levées sur  les  crédits  mis  à  la  disposition  du  ministère  de  l'intérieur  pour  !& 
dépenses  de  guerre  non  classées. 


Tarif 
des  cauiont 
des    Urrsios 

dans 
les  cimelièm. 


N"  111. 
CIRCULAIRE 

DU  MINISTRE  DE  L'INTERIEUR  RELATIVE  À  L*EXBCtniON  DE  LA  LOI  DD  &  AVRIL  1875. 

Versailles,  le  6  mai  1873. 

Monsieur  le  Préfet,  Tarticle  16  du  traité  de  paix  signé  à  Francfort,  le  10  mai 
1871,  stipule  que  «les  deux  Gouvernements,  français  et  allemand,  s'engagent  réci- 
proquement à  faire  respecter  et  entretenir  les  tombeaux  des  soldats  ensevelis  sur 
leurs  territoires  respectifs. 

Par  une  loi  du  a  février  187a ,  le  Gouvernement  allemand  a  pris,  en  ce  qui  coq- 
cernes  les  provinces  d'Alsace  et  Lorraine,  les  dispositions  nécessaires  pour  1  accom- 
plissement de  ses  obligations. 

J  ai  rbonneur  de  vous  transmettre  ci-joint,  le  texte  de  la  loi  votée,  le  &  aTril 
1873  ^*\  par  r Assemblée  nationale  pour  assurer  la  conservation  des  tombes  des 
soldats  des  deux  nations  belligérantes  morts  pendant  la  dernière  guerre  et  inhames 
sur  le  territoire  français. 

La  loi  divise  les  inhumations  en  deox  groupes  :  celles  qui  ont  eu  lien  dans  h 
cimetières ,  celles  qui  ont  eu  lieu  sur  les  champs  de  bataille.  Elle  contient  des  dis- 
positions spéciales  à  chacune  de  ces  situations. 

J'examinerai  les  mesures  à  prendre  dans  les  deux  cas. 

I. TOMBES  SrruÉES  DANS  LES  CIMBTièRES. 

Les  terrains  qui  renferment  les  sépultures  placées  dans  les  cimetières  seront 
cédés  à  rÉtat  aux  prix  fixés  par  les  tarifs  pour  les  concessions  perpétuelles.  Il  ea 
sera  de  même  des  terrains  dont  l'acquisition  deviendra  nécessaire ,  soit  par  le  traos- 
f^rement  datis  les  cimetières,  après  le  délai  de  cinq  années,  fixé  par  le  décret  du 
35  prairial  an  xii,  des  sépultures  isolées  situées  en  dehors,  soit  par  la  réanioa, 
après  le  même  délai,  dans  une  tombe  commune  définitive,  de  plusieurs  sépultare 
disséminées  dans  le  même  cimetière. 

S*il  n'existe  pas  de  tarifs  approuvés  pour  les  concessions  perpétuelles,  le  prit  de 
la  concession  sera  fixé  par  le  préfet  en  conseil  de  préfecture,  après  avis  du  conseil 
municipal. 

Telle  est  l'économie  de  l'article  1". 

-'^  Voir  ci-dessus ,  p.  485. 


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SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE.     487 

Pour  en  assurer  rexécuiion,  vous  iaviterez  MM.  les  maires  à  faire  dresser  à 
échelle  d'ua  millimètre  par  mèlre ,  en  quadruple  expédition ,  un  plan  du  cimelière 
ommunal,  sur  lequel  seront  figurés  par  on  rectangle,  a  la  même  échelle,  toutes 
»  tombes  militaires. 

Les  tombes  françaises  seront  teintées  en  bleu  et  les  tombes  allemandes  en 
oage. 

Sur  le  plan,  on  indiquera  en  légende  :  i*  la  surface  occupée  par  chaque  espèce 
le  tombe;  a*  le  prix  du  tarif  en  vigueur  pour  les  concessions  perpétuelles;  3*  les 
ignés  distinctifs  placés  sur  les  tombes. 

S'il  n  existe  pas  dans  la  commune  de  tarif  approuvé  «  vous  inviterez  le  maire  à 
éunir  exlraordinairement  le  conseil  municipal  et  à  proposer  un  tarif  à  votre  ap- 
probation. Vous  farrèterez.  en  conseil  de  préfecture ,  -en  prenant  pour  base  le  prix 
léjà  fixé  dans  les  communes  d'importance  et  de  situation  analogues.  Vos  arrêtés  ne 
lourroQt  être  attaqués  devant  le  G)nseil  d'État  que  pour  incompétence  ou  excès  ,cle 
>oQvoir. 

Vous  m'adresserez  les  quatre  expéditions  du  plan  et  je  vous  ferai  connaître  quelles 
ont  les  concessions  perpétuelles  qu'il  conviendra  d'acquérir,  et  les  tombes  qui 
levront  être  réunies  après  l'expiration  du  délai  de  cinq  ans ,  c'est-à-dire  au  com- 
nencementde  1876. 


II.  —  TOMBBS  SITUÉES  BN  DEHORS  DES  CIMETIÀAES. 

L'article  a  de  la  loi  s'applique  aux  inhumations  qui  ont  été  ou  qui  seront  faites 
ians  des  terrains  appartenant  à  des  particuliers  et  situés  en  dehors  des  cimetières. 
Les  dispositions  qu'il  contient  ont  pour  but  d'assurer  l'exécution  complète  des  en- 
^gements  stipulés  dans  le  traité  de  Francfort;  il  autorise  l'État  à  acquérir  les  ter- 
rains de  sépulture  par  voie  d'expropriation ,  et  il  déclare  ces  acquisitions  d'utilité 
publique.  Comme  en  plusieurs  localités  les  tombes  sont  isolées  ou  disséminées 
ians  une  multitude  de  parcelles,  sur  lesquelles  une  surveillance  quelconque  eût 
été  impraticable,  et  qu'il  en  existe  dans  des  propriétés  closes,  attenant  à  des  habi- 
tations, où  la  police  ne  s'exercerait  qu'avec  une  extrême  difficulté,  le  législateur  a 
pensé  que  l'Administration  devait  procéder,  autant  que  possible ,  par  voie  d'exhu- 
mation et  de  concentration. 

Les  exhumations  n'auront  lieu  qu'après  le  délai  de  cinq  ans,  fixé  par  l'article  6  du 
décret  du  a3  prairial  an  xii ,  sauf  celles  qui  pourraient  être  exceptionnellement 
autorisées  dans  les  conditions  ordinaires i  si  elles  étaient  demandées,  avant  l'expi- 
ration du  délai,  par  des  familles  françaises  ou  allemandes.  Pour  désintéresser  les 
propriétaires  des  terrains  occupés  et  protéger  hs  sépultures  contre  toute  dégrada- 
tion ou  profanation,  la  loi  garantit  dès  aujourd'hui,  pour  occupation  temporaire, 
le  payement  d'une  indemnité  qui  '  sera  réglée  après  l'exhumation.  Les  ossements 
seront  alors  réunis  et,  autant  que  possible,  transférés  dans  les  cimetières,  ou  placés 
au  dehors  dans  une  tombe  commune  acquise  par  voie  d'expropriation. 

Vous  remarquerez.  Monsieur  le  Préfet,  que  l'autorisation  d'acquérir  par  voie 


Acqniiilioa 
dM  terrains 
paiiieoliei». 


E&bunatioDS 


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488    SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE. 

D^igatiion  d'expropriation  et  la  déclaration  d  utilité  publique  ne  sont  pas  précédées  de  ren- 
des tomin»  qu^te  administrative  prescrite  par  Tarlicle  3  de  la  loi  du  3  mai  i84i;  vous  nture 
pas  non  plus,  pour  la  désignation  des  terrains  à  acheter,  à  recourir  aux.  formaiiies 
prescrites  par  le  tilre  II  :  la  loi  du  U  avril  vous  confère  le  pouvoir  de  désigner, 
après  une  simple  enquête  dont  je  vais  faire  connaître  les  conditions ,  les  temios 
à  exproprier  et  ceux  qui  devront  être  occupés  temporairement  jusqu'à  Texhu- 
mation.  L'arrêté  que  vous  prendrex  à  cet  effet  ne  deviendra  définitif  qu  après  avoir 
reçu  mon  approbation. 

Voici  comment  vous  devrez  procéder  : 

Vous  inviterez  les  maires  des  communes  sur  le  territoire  desquelles  sont  lîtaées 
des  tombes  militaires  à  prévenir,  dans  la  forme  ordinaire,  les  propriétaires  intéressés 
qu'ils  auront  à  déclarer  à  la  mairie  :  i*"  le  nombre  de  tombes  françaises  et  allemandes 
placées  sur  leurs  terrains  ;  a*  la  surface  qu  elles  occupent  en  mètres  carrés;  3*  b 
signes  distinctifs  qu'elles  contiennent;  4*  le  prix  qu'ils  réclameraient  dans  le  casoà 
le  sol  serait  acheté  ;  5*  l'indemnité  pour  l'occupation  étendue  jusqu'au  3i  décembre 
1875. 

Ces  déclarations  seront  reçues  sur  un  registre  ad  hoc  qui  restera  ouvert  pendant 
quinze  jours. 

A  l'expiration  de  ce  délai ,  une  commission  composée  du  maire  et  de  deox  a»- 
seillers  municipaux  examinera  les  déclarations ,  se  transportera  au  besoin  sar  les 
lieux  pour  en  contrôler  l'exactitude  et  fera  remplir  les  colonnes  du  tableau*''.  Le 
registre  d'enquête  avec  certificat  constatant  que  l'enquête  a  été  ouverte  pendant 
quinze  jours,  et  le  tableau  indicatif  des  parcelles  occupées  par  des  tombes  vous  len 
adressé  pour  m'être  transmis  avec  votre  avis  particulier. 

Sur  le  vu  de  ces  pièces,  je  vous  indiquerai  les  terrains  dont  il  conviendra  de 
faire  l'achat  et  ceux  qui  ne  seront  occupés  que  jusqu'à  la  fin  de  1876.  Vous  prendm 
alors  un  arrêté  pour  désigner  les  propriétés  à  acquérir  et  sur  lesquelles  les  tombes 
militaires  seront  maintenues  à  perpétuité ,  et  celles  qui  ne  seront  occupées  que  tetn- 
porairement.  Votre  arrêté  précisera  dans  quelle  mesure  les  terrains  environnant  les 
nouveaux  cimetières  seront  soumis  aux  servitudes  réstdtant  des  décrets  des  a 3  prai- 
rial an  XII  et  7  mars  1808. 

Je  n'ai  pas  besoin  de  vous  faii^  observer  que  ces  servitudes  ne  seront  établies 
que  dans  des  cas  exceptionnels ,  car  les  inhumations  ne  devront  pns  se  renoarder; 
en  un  très-court  espace  de  temps,  tous  les  corps  réduits  à  Tétat  ifossemeats  oc 
présenteront  aucun  danger  pour  la  salubrité  publique. 

Vous  m'adresserez  cet  arrêté  en  double  expédition  et  je  vous  renverrai  func  d'elles 
revêtue  de  mon  approbation. 

<'J  A  la  circulaire  était  joint  un  modèle  de  tableau  des  terrains  où  sont  situées  les  tombe 
militaires.  Ce  tableau  était  divisé  en  plusieurs  colonnes  qui  devaient  contenir  les  indicalw* 
suivantes  :  les  noms  des  propriétaires,  le  nombre  de  tombes,  les  désignations  cadastrales,!» 
nature  des  terrains  à  acquérir,  les  divers  éléments  de  Tévaluation  des  indemnités,  la  disJaiK^ 
moyenne  des  tombes  au  cimetière  communal. 


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SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE.     489 

Lorsque  cette  formalilé  aura  été  remplie,  vous  entrerez  en  relations  avec  les  pro-     EzpropriaUon. 
>riétaires  et  vous  les  mettrez  en  mesure  de  se  prononcer  sur  la  question  de  savoir 
rils  consentent  i  la  vente  des  terrains  et  s'ils  acceptent  le  prix  d'après  Tévaluation 
ixée  par  la  commission  d*enquète. 

A  défaut  de  convention  amiable,  il  y  aura  lieu  de  recourir  à  Texpropriation. 

Conformément  à  f article  «S  de  la  loi  du  4  avril  187 3,  vous  transmettrez  larrèté. 
Jument  revêtu  de  mon  approbation ,  au  procureur  de  la  République  dans  le  ressort 
duquel  les  biens  sont  situés,  et  Texpropriation  sera  prononcée  et  suivie  suivant  les 
dispositions  de  la  loi  du  3  mai  i84i-  L*intervenlion  de  Taulorité  judiciaire  se  ré- 
duira le  plus  souvent  à  Taccomplissement  d*une  simple  formalité,  puisque  les  tri- 
bunaux nauront  qu'à  viser  l'arrêté  de  désignation  et  Tapprobation  ministérielle, 
avant  de  prononcer  la  dépossession  au  proGt  de  TÉtat. 

U  est  à  espérer  d'ailleurs  que  des  concessions  amiables  seront  fréquemment 
conclues  entre  TEtat  et  les  particuliers ,  à  cause  du  peu  d'importance  des  intérêts 
en  jeu  de  part  et  d*autre. 

L'article  k  de  la  loi  détermine  l'autorité  qui  sera  chargée  de  la  fixation  des  in- 
demnités aux  propriétaires;  par  dérogation  à  la  loi  du  3  mai  i84i«  il  en  attribue  le 
règlement  à  un  jury  spécial  qui  sera  composé  conformément  aux  dispositions  de 
l'article  16  de  la  loi  du  ai  mai  i836. 

Ces  indemnités  s'appliqueront,  suivant  le  cas,  soit  aux  terrains  acquis  par  l'Etat, 
soit  à  ceux  qui  seront  seulement  assujettis  à  l'occupation  temporaire ,  soit  aux  ser- 
vitudes dont  pourront  être  frappés  les  terrains  environnant  les  cimetières. 

Je  crois  devoir  vous  faire  observer  que  l'allocation  d'une  indemnité  pour  ces 
servitudes  est  un  fait  tout  exceptionnel ,  et  que  la  nouvelle  loi  laisse  subsister,  sans 
y  porter  la  moindre  atteinte,  le  principe  en  vertu  duquel  les  dommages  indirects 
ne  donnent  droit  a  aucun  dédommagement.  C'est  ce  que  le  rapporteur  de  la  loi  a 
formellement  déclaré.  Afin  de  lever  tous  les  doutes  à  cet  égard,  je  crois  devoir 
rappeler  ici  les  termes  mêmes  de  son  rapport  : 

•  En  principe,  dit  M.  Mazeau,  les  servitudes  d'utilité  publique,  et  notamment 
celles  qui  peuvent  atteindre  les  propriétés  entourant  les  cimetières,  n'ouvrent  à 
ceux  qui  en  souffrent  aucune  porte  à  l'indemnité.  Ces  servitudes  sont  une  consé- 
quence de  la  vie  civilisée,  qui  expose  tous  les  jours  les  immeubles  à  des  variations 
de  valeur,  selon  que  le  cours  imprévu  des  événements  place  dans  leur  voisinage  des 
établissements  publics  qui  tantôt  leur  nuisent  et  tantôt  leur  profitent.  —  La  néces- 
sité de  donner  la  sépulture  aux  morts  étant  d'ailleurs  absolue,  les  propriétaires  des 
terrains  situés  à  proximité  des  centres  habités  ont  dû  nécessairement  faire  entrer 
dans  leurs  prévisions  la  possibilité  d'avoir  à  subir  le  voisinage  d'un  cimetière,  et 
les  mutations  de  propriété  se  sont  effectuées  en  tenant  compte  de  cette  éventualité. 
Il  est  doue  raisonnable  de  n'accorder  aucun  dédommagement  aux  propriétaires  at- 
teints par  les  dispositions  des  décrets  de  1808  et  de  l'an  xii,  à  l'occasion  soit  de 
l'agrandissement,  soit  de  la  translation  d'un  cimetière. 


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490    SÉPULTURES  DES  SOLDATS  MORTS  PENDANT  LA  GUERRE. 

t  Votre  G>iniuisftion  n  a  nullement  entendu  qtt*it  fût  dérogé  à  celte  règle  dit» 
les  circonstances  ordinaires  où  elle  doit  continuer  à  recevoir  son  applicatioD. 

c  Mais  deux  motifs  lui  ont  paru  justifier  cette  dérogation  dans  la  loi  acloelle  et 
seulement  pour  le  cas  qu  elle  prévoit  : 

■  D'une  part,  en  effet,  il  s*agit  ici  non  d*un  intérêt  administratif  ordinsire,  mais 
de  l'exécution  de  stipulations  diplomatiques  qui  s  imposent ^  et  dont  nous  devoiu 
nous  efforcer  d'obtenir,  en  prévenant  toute  difficulté,  le  rigoureux  accomplisseiDeaL 

■  D*autre  part,  il  faut  reconnaître  que,  dans  f  origine,  la  création  des  lieui  con- 
sacrés aux  sépultures  n  a  pas  pu  entrer  ici  dans  les  prévisions  des  propriétaires 
voisins. 

«Par  ces  divers  motifs,  le  principe  de  l'indemnité  pour  les  servitudes  doot 
peuvent  être  affectés  les  terrains  environnant  les  tombes  militaires  noas  a  ptni jas 
tifié.» 

Dispwws  L'article  5  dispense  du  timbre  et  des  droits  denregistrement  tous  les  plus, 

du  tiaKn        procès-verbaux,  certificats,  significations,  jugements,  contrats,  quittaoces  et  aube 
d'enrarU-        *^*®*  ^^^^  ^^  vertu  dc  la  loi  du  4  avril  iSyS. 

treamu  Lcs  coutrats  de  vente  à  intervenir  seront  passés  dans  la  forme  des  actes  adminis 

AeUi  d«  TMto.  tratifs,  en  quadruple  expédition  :  l'une  me  sera  transmise,  l'autre  restera  déposa; 
aux  archives  de  la  préfecture,  la  troisième  sera  annexée  au  mandat  de  payement. 
la  quatrième  sera  remise  au  propriétaire. 

Je  n*ai  pas  besoin  de  vous  faire  remarquer  que  l'exécution  de  la  loi  comporte  en 
elle-même  une  dérogation  forcée  aux  prescriptions  de  Tarticle  53  de  la  loi  à 
3  mai  i84i,  relatives  au  payement  de  l'indemnité  préalablement  à  la  prise  de  pos- 
session. Ces  prescriptions  ne  peuvent  être  observées,  puisque  foccupation  est  on 
fait  de  guerre  auquel  il  était  impossible  aux  intéressés  de  se  soustraire. 
Recevez,  etc. 

Le  Ministre  de  Vintériear, 

E.  DB  GOULARD. 


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LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS 

À  L'ALLEMàGNË. 

(RàcLBMB^iT  DES  DBTTBS  BT  CMSANCBS  APPBUBHTBS  À  L-ALMCB-LORRAINE.  ) 


COMMISSION  FRANCO-ALLEMANDE  DE   STRASBOURG '''. 


EXÉCUTION  DES  ABTIGLBS  4  ET  l4  DU  TRAITÉ  DE  PAIX  DU  lO  MAI  187I,  3,  I  1 ,  1 3  ET 
l4  DE  LA  CONVENTION  ADDITIONNELLE  DU  11  DÉCEMBRE  1871  BT  DES  PARAGRAPHES 
a,  3,  6,  7  ET  8  DO  PROTOCOLE  DE  CLÔTURE  DE  LADITE  CONVENTION. 


Compte  des  départements  morcelés  par  la  nouvelle  frontière.  —  Apurement  des  comptes  des 
trésoreries  générales.  —  Remboursement  des  fonds  déposés  ou  placés  à  intérêts  par  les 
départements,  les  communes  et  les  établissements  publics  des  territoires  cédés.  —  Liqui- 
dation des  caisses  d'épargne.  —  Remboursement  du  montant  des  primes  d'enrôlement  et 
de  remplacement  et  des  fonds  de  masse  appartenant  aux  militaires  et  marins  originaires 
des  territoires  cédés.  —  Remboursement  des  cautionnements  des  officiers  ministériels  et 
des  comptables  de  l'État.  —  Remboursement  des  consignations  administratives  et  judiciaires. 
—  Liquidation  des  centimes  communaux  et  départementaiix.  —  Liquidation  des  prêts 
fiûts  par  la  Caisse  des  dépots  et  consignations  aux  départements,  aux  villes  et  aux  com- 
munes des  territoires  cédés.  —  Liquidation  des  pensions.  —  Liquidation  des  caisses  de  re- 
traites, de  prévoyance,  de  secours  mutuels,  des  tontines  et  autres  associations  du  même 
genre.  —  Comptes  relatifs  à  des 'travaux  d'utilité  publique  traversés  par  la  nouvelle  fron- 
tière; aux  canaux  de  la  Sarre,  des  salines  de  Dieuze,  du  Rbône  au  Rbin;  à  la  canalisation 
de  la  Moselle;  à  la  liquidation  des  intérêts  communs  aux  parties  séparées  des  départements 
de  la  Meorthe  et  de  la  Moselle.  —  Règlement  de  Talimentation  des  biefs  de  partage  des 
canaux  du  Rbône  au  Rbin  et  de  la  Marne  au  Rbin.  —  Règlement  du  curage  de  la 
Seille.  —  Ventilation  des  cbarges  affé'rentes  au  chemin  de  fer  de  Nancy  à  Château- Salins 
et  à  Vie.  —  Legs  Lamey  à  l'Académie  de  Strasbourg.  —  Entretien  du  souterrain  de  Bus- 
sang.  -^  Traites  souscrites  par  les  adjudicataires  des  coupes  de  bois  et  des  produits  forestiers 
antérieurement  à  la  guerre.  —  Remise  des  titres  et  documents.  —  Revendication  d'im- 
meubles divisés  par  la  nouvelle  frontière  ;  de  quotes-parts  dans  des  titres  de  rentes.  — 
Droits  de  pacage. 

N*  112. 

PREMIER  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

Les  Comiiissaires  français 

au  Minbtre  des  Affaires  étrangères. 

Strasbourg,  le  22  décembre  187a. 

Monsieur  le  Ministre,  nous  nous  empressons  de  vous  annoncer  que      conposiiion 


^'-  Composée  de  six  membres,  trois  allemands,  trois  français.  Les  commissaires  français. 


de  U 
Commisiioi 


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492      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

nous  avons  signé  ce  matin,  avec  nos  collègues  allemands,  un  premier 
compte  de  liquidation  et  diverses  décisions  spéciales  qui  ont  trait  à 
lapurement  définitif  d*un  certain  nombre  de  créances.  Vous  trouverez 
ci-joints,  rédigés  en  français  et  en  allemand,  les  documents  qaise  nt- 
tachent  à  ce  premier  compte  :  ils  vous  permettront  d'apprécier  exacte- 
ment la  portée  des  arrangements  sur  lesquels  f  accord  s* est  fait  entre 
les  Commissaires  des  deux  pays. 
Démion  Une  décision  générale,  annexe  I,  rappelle  les  actes  interoationaoi 

geninu.  ^^^  1^  Commission  a  pris  pour  base  de  ses  travaux,  et  précise  les  mo- 
tifs qui  nous  ont  décidés  à  entrer  dans  la  voie  d'une  liquidation  par- 
tielle. Les  nombreux  intérêts  privés  engagés  dans  les  caisses  d'épaijoe 
d'Alsace-Lorraine  et  dans  les  consignations  judiciaires  ou  administratives 
versées  aux  caisses  des  comptables  du  Trésor  ont  principalemeot 
déterminé  Tentente  des  deux  Gouvernements  sur  ce  point.  Il  y  avait, en 
effet,  urgence  à  donner  satisfaction  à  ces  intérêts,  et  lartieie  h  du 
Traité  du  lo  mai,  imposant  à  la  France  f  obligation  de  reversera 
TAllemagne  les  sommes  qu  elle  pouvait  détenir  de  ce  chef,  il  devenait 
nécessaire  d*en  arrêter  les  éléments  pour  permettre  à  l'autorité  supé- 
rieure des  territoires  cédés  d*assurer  à  nouveau  le  fonctioDoement 
régulier  des  caisses  d'épargne  et  de  faire  droit  aux  réclamations  des 
créanciers  de  sommes  déposées  et  consignées. 
cîM»  Une  décision  spéciale  assure  aux  déposants  des  caisses  d'épargne, 

lorsqu'ils  sont  rentrés  en  France ,  le  moyen  de  faire  opérer  ultérieure- 
ment, par  l'intermédiaire  de  la  Caisse  des  dépôts  et  de  la  commission 
mixte ,  le  transfert  de  leurs  fonds  sur  une  caisse  d'épargne  française '. 
coB»ign»iion«.     En  ce  qui  concerne  les  consignations,  la  décision  prise  par  la  Commis- 

avec  le  titre  de  commissaires  plénipotentiaires,  étaient  MM.  Alexandre  de  Ciercq,  ministit 
plénipotentiaire  de  i"  classe;  Orsel-Beaufort,  ingénieur  des  mines,  et  Renaudin,  inspecinir 
des  finances.  Les  fonctions  de  secrétaire  français  ont  été  remplies  saccessivement  ptf 
MM.  Emmanuel  d'Harcourt,  Dutreil  «  Robert  de  Billing ,  secrétaires  de  légation ,  Ernest  Schlni^ 
der  et  Jules  de  Clercq ,  attachés  au  ministère  des  affidres  étrangères.  Les  commissaires  ali^ 
mands  étaient  :  MM.  le  conseiller  de  régence  Alexandre  de  Sybel,  fassesseur  royal  wurtember- 
geois  Eberbach  et  fassesseur  de  cercle  Feichter,  faisant  fonctions  de  secrétaire.  La  pnêsideocr 
de  la  Commission  a  été  conférée  d*un  commun  accord  à  M.  de  Sybel.  La  Commission  s'e5t 
réunie  pour  la  première  fois  le  28  mii  187a ,  cl  pour  la  dernière  fois  le  2  juillet  1878.  U? 
procès-verbaux  de  ses  séances  sont  consignés  dans  cent  soixante-  neuf  protocoles. 
■  f»)  Voir  tableau  K  P. 


d'( 


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PREMIER  COMPTE  DE  LIQUIDATION.  493 

sîon  mixte,  le  aà  septembre  dernier  ^'\  a  déterminé  les  consignations 
dont  il  y  avait  lieu  de  faire  le  reversement  à  TAilemagne. 

Vous  remarquerez,  Monsieur  le  Ministre,  que  la  somme  à  payer  par 
la  France,  du  chef  de  ce  premier  compte  de  liquidation,  s  élève  à 
]0,5oo,ooo  francs;  mais  le  Trésor  ayant  déjà,  le  i3  janvier  187a, 
versé,  à  Strasbourg,  un  à-compte  de  10  millions  à  valoir  sur  les 
règlements  de  comptes  d'Alsace-Lorraine,  cest  en  réalité  une  somme 
de  io,5oo,*ooo  francs  qui  a  été  nécessaire  pour  solder  les  créances 
portées  au  crédit  de  i*Âllcmagne,  après  défalcation  des  6,659,8^1  fr. 
33  cent,  qui  figurent  à  factif  de  la  France.  D'un  autre  côté,  le 
Trésor  français  restera  encore  débiteur  aujourd'hui,  sur  le  compte 
des  fonds  placés  à  intérêts  par  les  communes  et  les  établissements 
publics  des  territoires  cédés,  d*une  somme  de  7,326,1 15  fr,  79  cent. 
(Voir  tableau  F.) 

L'apurement  de  cette  dernière  somme  a  été  ajourné  jusqu'au  mo- 
ment où  la  Commission  aura  pu  se  mettre  d'accord  sur  une  série  de 
créances  françaises  d'une  valeur  à  peu  près  égale  et  pouvant  dès  lors 
servir  de  compensation  par  voie  de  simple  virement  d'écritures.  Il 
s'agit,  entre  autres,  de  la  part  à  prendre  par  le  Gouvernement  allemand 
dans  l'emprunt  de  la  canalisation  de  la  Moselle;  de  l'attribution,  à  l'un 
des  deux  Gouvernements,  des  traites  souscrites  par  les  adjudicataires 
des  coupes  de  bois  de  l'exercice  1869  et  des  autres  produits  forestiers 
vendus  avant  la  guerre  ;  du  décompte  des  avances  remboursables  faites 
parnous,  en  1871,  à  divers  entrepreneurs  pour  travaux  publics  effec- 
tués avant  la  guerre  dans  les  territoires  cédés  ;  enfin ,  d'un  certain 
nombre  de  revendications  dont  l'équité  nous  semble  indiscutable. 

Les  créances  portées  au  crédit  de  l'Allemagne,  dans  le  compte  de 
liquidation ,  par  les  paragraphes  1 ,  2,5,69  découlent  de  l'article  à  du 
Traité  de  paix.  Celle  qui  figure  sous  le  n^  3  représente  le  supplément 
dallocatipns  que  le  Trésor  français  devait  encore  aux  communes  des 
territoires  cédés  à  titre  de  centimes  communaux  compris  dans  les 
recouvrements  faits  par  nos  comptables  avant  la  guerre  :  le  chiffre  de 
1^8 1,41  a  francs  est  le  résultat  d'un  travail  considérable  qu'il  a  fallu 
faire  commune  par  commane  pour  arriver  à  une  exactitude  absolue  ;  la 


Somm«»    p*y^«i 
par  b  France. 


PUceatDts 


•Idea 

établtaseoiraU 

public». 


Canaliiattoa 


ProdntU 
foreKilera. 

Avaseat 

poar 

ir  avant  pmbliaa. 


GaAlimn 


^''  Voir,  pagp  5 1 1 ,  le  texte  de  celte  décision. 


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d«    CMtl 

fie  la  Sam. 


(i94      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

caotîraMOMBto.  créance  qui  figure  sous  le  n^  l\  représente  les  cautionnements  des 
caissiers  de  caisses  d'épargne  restés  en  fonctions  dans  les  territoires 
cédés. 

ADDoiUt  Le  premier  chiffre  porté  au  crédit  de  la  France  représente  l'anonité 

échue,  le  l\  décembre  i8yi,  sur  les  bons  du  canal  de  la  Sarre,  aux 
termes  de  Tarticle  16  de  la  Convention  additionnelle  de  Francfort. 
du  1 1  décembre  1871  ;  cette  annuité,  ainsi  que  les  suivantes,  estais 
charge  de  l'Allemagne  ;  mais  le  Trésor  français  avait  continué ,  â  cette 
date,  le  payement  des  coupons  aux  obligataires.  C'est  donc  une  restito- 
tution  de  l'avance  faite  de  ce  chef  par  le  Trésor  et  qui  nous  est  rem- 
boursée par  l'Allemagne,  avec  les  intérêts  à  &*i/a  p.  100,  depuis  le 
i**  janvier  dernier  jusqu'au  i*  janvier  iSyS,  date  effective  du  règle- 
ment en  argent  du  solde  du  compte  de  liquidation. 

L'Allemagne  ayant,  d'après  les  traités,  assumé  la  charge  des  annuités 
restant  à  courir  sur  les  bons  émis  pour  le  canal  de  la  Sarre,  il  était 
naturd  que  le  Gouvernement  allemand  reprit  pour  son  compte  les 
a, a 08  bons  que  la  Caisse  des  dépôts  avait  en  sa  possesùon.  L'oarerture 
que  nous  avons  faite  k  nos  collègues  à  ce  sujet,  de  la  part  du  directeur 
général  de  la  Caisse  des  dépôts,  a  été  accueillie  sans  difficulté:  la 
somme  de  888,1 36  fr.  96  cent,  représente  la  valeur  de  ces  bons,  ra- 
menée à  la  date  du  i*'  janvier  1 873. 

Eapruu  Lc  mêmc  établissement  avait  aussi  dans  son  portefeuille  des  valeurs 

souscrites  par  des  communes  des  territoires  cédés,  en  représentatioa 
d'emprunts  à  elles  consentis  à  des  dates  et  à  des  échéances  successif 
La  cession  du  territoire  modifiait,  sinon  les  conditions  du  contnt,()u 
moins  les  situations  respectives  de  l'établissement  prêteur  et  des  com- 
munes auxquelles  les  prêts  avaient  été  faits.  La  tutelle  de  ces  demièrfs 
appartient  aujourd'hui  à  T Allemagne,  et  la  Caisse  des  dépôts  nep- 
vait  plus  trouver  désormais  les  mêmes  facilités  pour  le  payemeot 
régulier  des  annuités  souscrites  à  son  profit.  D'un  autre  côté,  les  rela- 
tions d'affaires  entre  les  communes  cédées  et  la  Caisse  des  dépôts  de- 
vaient encore  forcément  durer  ]in  certain  nombre  d'années.  Lesvue$ 
de  l'Allemagne  devaient  donc  concorder  avec  les  nôtres  pour  qu'un 
nouveau  créancier  fût  substitué  à  l'ancien ,  et  le  Gouvernement  all^ 
mand  a  repris  à  son  compte  les  emprunts  ainsi  contractés.  La  valeur 


des  commaBM. 


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PREMIER  COMPTE  DE  LIQUIDATION.  495 

de  ces  divers  emprunls,  ramenée  au  i*' janvier  1878,  a  ëté  fixée  à 
2,3971618  fr.  àg  cent.,  et  la  Caisse  des  dépôts  doit,  aux  termes  d'une 
décision  spéciale  qui  est  ci-jointe,  livrer,  au  plus  tard,  le  i5  janvier,  à 
Strasbourg ,  les  valeurs  qu'elle  a  entre  les  mains,  endossées  à  Tordre  de 
Son  Excellence  le  Président  supérieur  d'Âlsace-Lorraine. 

Enfin,  une  autre  décision  spéciale  est  relative  au  payement  des  an-       Ân>mi«. 
nuités  restant  à  solder  pour  le  canal  du  Rhône  au  Rhin,  Aux  termes       al^RkAl 
delarticle  lA  de  la  Convention  additionnelle  du   1 1  décembre  1871 ,       «xRMb. 
le  partage  de  ces  annuités  devait  s'effectuer  entre  les  deux  Gouverne- 
ments d  après  les  longueurs  du  canal  sur  chaque  territoire.  La  France 
assume  désormais  le  payement  intégral  des  annuités,  et  la  somme  de 
2,oGo,  1 97  fr.  83  cent. ,  qui  nous  est  versée  par  l'Allemagne ,  représente 
la  quote-part,  valeur   au    1*  janVier  prochain,   que  celle-ci  devait 
prendre,  d'après  l'article  précité,  dans  le  chiffre  de  ces  annuités. 

Telles  sont,  Monsieiur  le  Ministre,  les  explications  que  nous  avons 
ji^é  utile  de  rappeler  ici  et  qui  ne  sont  d'ailleurs  que  le  résumé  som- 
maire de  celles  que  nous  avons  eu  l'honneur  de  vous  soumettre  au  fur 
et  à  mesure  de  l'accomplissement  de  nos  travaux. 

Ainsi  que  nous  le  constations  au  début  de  cette  dépêche,  le  premier 
compte  de  liquidation  donne  satisfaction  à  des  intérêts  privés  nom- 
breux et  respectables.  La  Commission  va  poursuivre  sa  tâche  par  une 
étude  nouvelle  des  questions  litigieuses  encore  pendantes  et  par  l'exa-  ' 
men  des  comptes  départementaux;  elle  s'occupe  aussi  actuellement  de 
réunir  les  éléments  relatifs  à  la  liquidation  des  primes  d'enrôlement  ou 
de  rengagement  des  militaires  et  des  marins  qui  ont  opté  pour  la  na- 
tionalité allemande ,  et  de  préparer  les  matériaux  nécessaires  pour  le 
remboursement  des  capitaux  vefsés  à  la  caisse  des  retraites  pour  la 
vieillesse  par  certaines  catégories  d'agents  inférieurs  que  la  continuation 
de  leurs  fonctions  dans  les  territoires  cédés  met  en  quelque  sorte  dans 
l'impossibilité  de  continuer  les  versements  qu'ils  faisaient  périodique- 
ment à  cette  caisse,  au  moyen  de  retenues  effectuées  sur  leurs  appoin- 
tements ou  sur  leurs  salaires. 
Veuilles  agréer,  etc.* 

De  Cleagq.         Orsel.         Rbnâudin. 


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k9ù      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  ^ALLEMAGNE. 

P.  S.  Pour  compléter  la  série  des  décisions  relatives  à  notre  p^^ 
inier  compte  de  liquidation ,  nous  croyons  devoir  joindre  encore  ici 
une  copie  de  Taccord  particulier  qui  a  été  signé,  le  nk  septembre  der- 
nier ^^\  au  sujet  des  consignations  versées  dans  les  caisses  publiques  des 
territoires  cédés. 


N'  113. 


C«i»«M 


CautioBi 


Gmitin 


DÉCISION  GÉNÉRALE 

DD  aa  DECEMBRE   187a,  POUR  LA  LIQUIDATION  PARTIELLE  ARRÊTÉE 
À  LA  DATE  DU  MÊME  JOUR. 

La  Commission  mixte  de  liquidation  institaée  par  i^arlîcle  1 1  de  ia  conrention 
addilioDnelle  du  1 1  décembre  1871  au  traité  de  paix  du  10  mai  de  la  même  aonee 
entre  ia  France  et  TAlIemagne,  réunie  dans  sa  séance  du  aa  décembre  1873, 

Vu  Tarticle  d  du  traité  de  paix  du  10  mai  1871  ;  vu  les  articles  a ,  1 1,  i3  et  lide 
la  convention  additionnelle  du  1 1  décembre  de  la  même  année;  vu  les  paragraphet 
a,  3,  6  et  8  du  protocole  de  clôture  annexé  à  ladite  convention;  vu  ia  dédsioa  en 
date  du  a 4  septembre  dernier,  sur  le  partage  des  consignations; 

Considérant  que  Tétai  des  travaux  de  liquidation  permet  d'arrêter  dès  aujourd'hui 
un  certain  nombre  de  créances  et  revendications  produites  de  part  et  d*autre  ;  que 
parmi  ces  créances  ainsi  apurées  il  s'en  trouve  un  certain  nombre  qui  affectent  des 
intérêts  publics  et  privés  dont  il  est  urgent  d'assurer  le  règlement  immédiat,  et 
quil  est  désirable  de  détacher  de  f  ensemble  des  travaux  confiés  à  la  Commission; 
que  les  deux  Gouvernements  ont  donné  leur  adhésion  à  ce  mode  de  procéder; 

Considérant  que  les  documents  produits  de  part  et  d'autre  ont  permis  d'arrêter 
définitivement  les  réclamations  suivantes  : 

i"*  Le  montant  en  capital  et  intérêts  des  sommes  versées  à  la  Caisse  des  dépôts 
et  consignations  de  Paris  par  les  caisses  d'épargne  d'Alsace-Lorraine,  déduction 
faite  des  sommes  employées  en  1871,  sur  la  demande  des  intéressés,  à  des  sous- 
criptions à  l'emprunt  de  deux  milliards  ; 

a*  Le  montant  en  capital  et  intérêts  des  cautionnements  versés  par  les  caissiers 
des  caisses  d'épargne  des  territoires  cédés  ;    ' 

3*  Le  chiffre  des  centimes  conununaut  rendus  par  le  Trésor  français  ; 

Considérant  que,  d'après  la  décision  spéciale  susvisée  du  24  septembre  dernier, 
la  Commission  a  consacré  le  partage  entre  les  consignations  versées  dans  les  caisses 
publiques  fitinçaises  avant  et  depuis  la  date  du  1*' juillet  1860;  que  des  décisions 
postérieures  ont  autorisé  le  remboursement  direct  à  Paris,  entre  les  maios  des 


(i)  Voir  ci-aprës,  n*  11 4. 


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PREMIER  COMPTE  DE  LIQUIDATION.  497 

ints  droit,  d*un  certain  nombre  de  consignations  qui  sont  k  déduire  du  montant 

al  des  sonunes  dues  de  ce  chef  par  la  Caisse  des  dépôts  ; 

Considérant  que  les  fonds  déposés  par  les  communes ,  bureaux  de  bienfaisance  et  fowIi 

très  établissements  publics  dans  les  anciennes  trésoreries  des  territoires  cédés  ont     ^^  coamuM 

i,  par  décision  en  date  du  16  décembre,  arrêtés  en  capital  et  intérêts  ;  j^ 

Considérant  que  le  Gouvernement  français ,  en  à-compte  des  dett^  mentionnées     «taMisMoiMU 

us  les  rubriques  1  et  5  du  tableau  A  ci-annexé,  a  versé,  le  1 3  janvier  187a,  une         publie». 

emîére  avance  de  10  millions  en  billets  de  la  Banque  de  France  ;  que  le  Gouver- 

imcnt  allemand,  en  fournissant  quittance  de  cette  somme,  a  fait  des  réserves  au 

jet  de  la  perte  pouvant  résulter  du  change  des  billets;  que,  de  son  cAlé,  le 

)uvernement  français    maintient  son  droit  plein  et  entier  de  payer  dans  les 

leurs  susindiquées ,  mais  qu*une  entente  nest  pas  encore  intervenue  à  ce  sujet 

itre  les  deux  Gouvernements  ;  qu'il  semble  toutefois  convenable  de  faire  Ggurer 

!tte  avance  dans  le  compte  général  de  liquidation  pour  la  somme  brute  de  10  mil- 

)ns  ;  que  cette  somme  brute  a  été  imputée  pour  les  4/5  en  à-compte  sur  les  caisses 

épargne  et  pour  i/5  sur  les  fonds  déposés  ; 

Considérant  que  les  réclamations  suivantes  produites  par  le  Gouvernement  fran- 
)is  ont  été  reconnues  également  par  le  Gouvernement  allemand  et  liquidées  par  la 
ommission  : 

1*  L'avance  faite  par  le  Trésor  français  de  Tannuité  du  canal  de  la  Sarre  échue 
i  3i  décembre  1871  ; 

a'  La  quote-part  afférente  à  TAllemagne  dans  les  annuités  échues  ou  à  échoir 
u  canal  du  Rhône  au  Rhin,  conformément  à  la  décision  particulière  en  date  de  ce 
)ur; 

3**  Le  montant  des  emprunte  faits  par  les  départements  et  communes  d*Alsace- 
lorraine  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  ; 

Considérant  que  le  Gouvernement  allemand  s*est  dédaré  prêt  à  acquérir  à  leur  Bom 

ûleur.  au  3i  décembre  1873  ,  les  a,ao8  bons  du  canal  de  la  Sarre  appartenant  à         <i«c«B«i 
I  Caisse  des  dépôts  ; 

Considérant  que,  du  côlé  de  la  France,  plusieurs  autres  revendications  ont  été 
•roduites  qui  n  ont  pu  encore  recevoir  de  solution  définitive;  quen  conséquence, 
1  Commission  est  amenée,  sur  la  demundls  des  commissaires  français,  à  n  attribuer 
u  compte  des  fonds  déposés  à  intérêt  qu'un  nouvel  à-compte  de  91^1939  fr.  67  c; 
[ue,  sur  la  somme  de  7,aa3,i  i5  fr.  79  cent,  restant  due  de  ce  chef  par  la  France, 
m  imputera  successivement  et  jusqu  à  due  concurrence  le  montant  des  créances 
rançaises  restées  en  suspens,  et  au  fur  et  à  mesure  de  leur  règlement; 

Considérant  que  des  dispositions  qui  précèdent  il  ressort  au  crédit  de  f  Allemagne 
me  différence  de  io,5oo,ooo  francs. 

Arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  1".  Le  compte  de  liquidation  ci-annexé  sous  la  rubrique  A  est  et  demeure 
pprouvé. 

Conventions.  3i 


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498      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

En  conséquence,  le  montant  des  sommes  portées  au  crédit  de  FAllemagiie  tsA 
orrété  à  17,159,821  fr.  33  cent., 

Et  celui  des  créances  inscrites  à  Tavoir  de  la  France  à  6,669,83 1  fr.  33  cent 

Payement  Art.  2.  Pour  assurer  le  payement  du  solde  débiteur,  le  GouTemement  françin 

parU  Franc*     paiera,   le    a    janvier    prochain,   au   Gouvernement    allemand,   la  somme  de 
io^o.*ooofr.      io,5oo,ooo  francs. 

Art.  3.  Par  la  présente  dédsion ,  les  deux  Gouvernements  se  donnent  respec- 
tivement pleine  décharge  des  revendications  et  contre-revendications  d-dessu 
énumérées. 

Art.  II.  La  Caisses  des  dépôts  et  consignations  de  Paris  est  autorisée  à  rcceroir. 
jusqu'au  i*  avril  1873,  les  demandes  de  transfert,  dans  les  caisses  d*épargne  de 
France,  de  livrets  provenant  de  caisses  d'épargne  d^Alsace-Lorraîne;  la  valeur  a 
capital  et  intérêts  de  ces  mêmes  livrets  sera  portée  comme  argent  comptant  m 
compte  créditeur  de  cet  établissement  par  la  Société  du  Crédit  fonder  et  como» 
nal  d'Alsace-Lorraine,  et  fera  l'objet  d'un  décompte  particulier. 

Art.  5.  Rétablissement  des  comptes  ci-annexés  est  accepté  en  capital  etintér^ 
sous  réserve  réciproque  de  toute  erreur  ou  omission. 

Art.  6.  La  présente  décision ,  qui  sera  soumise  à  l'approbation  des  deoi  Gos- 
vernements  ^^\  recevra  son  exécution  pleine  et  entière  à  dater  du  a  janvier  produn. 
Fait  a  Strasbourg,  le  a  a  décembre  187a. 

DE  Clbrgq.  tonStbel. 

Orsel.  Ebbebach. 

Rbnaodin.  Fbicbtsb. 

(^)  Les  ratifications  de  la  chancellerie  de  rEmpire  allemand,  signées  de  M.Delfanick,et  du 
ministère  des  affaires  étrangères  de  la  République  franç.iise,  signées  de  M.  de  Rémout,  (flt 
éié  échangées  à  Strasbourg  le  29  janvier  1873. 


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PREMIER  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 


^99 


Table AV  A. 

Premier  compte  de  compensation  et  de  UqnidoUion  entre  la  France  et  C Allemagne, 

arrêté  par  la  Commission  mixte  dans  sa  séance  da  22  décembre  1S72, 


NATURE  DES  CREANCES. 


MONTANT 

DBS   DBTTBI. 


I.  COMPTE  DEBITEUR  DU  TRESOR  FRANÇAIS 

ET  DE  LA  CAISSB  DES  OÉPÔTS  ET  CONSIGNATIONS. 

Règlement  d'ensemble  du  compte  des  caisses  d^épargne  en 

capital  et  intérêts.  (  Voj,  annexe  B.) i3,8oi,563'  i5* 

Règlement  particulier  du  compte  des  consignations  en  ca- 
pital et  intérêts.  (  Voy.  annexe  C.  ) s,o37,368  o i 

Règlement  particulier  du  compte  des  centimes  communaux. 

(Vojr.  annexe  D.) 281,4.12  00 

Remboursement  des  cautionnements  des  caissiers  de  caisses 

d*épargne.  {  Voy,  annexe  E.) 7 i»ï92  60 

Règlement  particulier  pouï  un  deuxième  à-compte  applicable 
aux  fonds  déposés  à  intérêts  au  Trésor  par  les  dépaite- 
ments  et  communes  des  territoires  cédéi.  (Voy,  annexe  F.  ].  91 4*93  9  Sy 

Solde  des  fonds  placés  sans  intérêts  au  Trésor  par  lés  com- 
munes. (  Voy.  annexe  F  bis,) ••.•••  53«356  00 


Total. 


17,159,821  33 


II.  COMPTE  DÉBITEUR  DU  TRÉSOR  ALLEMAND, 

DES   DÉPARTEMENTS   ET   C0M1IUNE5   DES   TERRITOIRES   CEDES. 

Avance  faite  pour  une  annuité  du  canal  de  la  Sarre 

Montant  de  la  rétrocession  des  3,ao8  bons  du  même  canal. 

(  Voy.  annexe  G.  ) 

Règlement  particulier  pour  le  payement  des  annuités  du 

canal  du  Rhône  au  Rhin.  (  Voy.  annexe  H.) 

Rétrocession  des  emprunts  faits  à  la  Caisse  des  dépôts  par 

les  déparlements  et  communes  des  territoires  cédés.  (  Voy. 

annexe  L). .* 


Total. 


i,3i3,868'o5'' 

888,1 36  96 

2,060,197  83 


2,397,618  A9 


6,669,821  33 


BALANCE. 

Montant  brut  du  compte  débiteur  de  la  France 17,159,821'  33*" 

Montant  brut  du  compte  débiteur  de  TAlIemagne  ....  6,669,821   33 

DiFFiRENCB  résultant  au  débit  de  la  France. ...  1  o,5oo,ooo  00 


le  présent  compte  est  reconnu,  de  part  et  d'autre,  comme  dûment  balancé,  pour 

3a. 


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500      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L  ALLEMAGNE. 

être  définitivement  soldé  le  a  janvier  187  3,  conformément  a  Tarticle  a  deU  déci- 
sion générale  en  date  de  ce  jour. 

Ainsi  fait  et  arrêté  en  Commission  mixte,  à  Strasbourg,  le  a  a  décembre  1871. 

(Suivent  les  sigmUunt^) 

TAhLEAV  B. 
Liquidation  da  compte  des  Caisses  Jtépargne  (TAlsoee-Lorraine  avec  la  Caisse  des  dêpéis 
et  consignations  de  Paris, 

CaiuM  I*  Les  registres  et  bordereaux  de  comptes  des  caisses  d'épargne  d*Alsace-Lar- 

â'ipwgm:       raine,  vérifiés  et  contrôlés  tant  a  Paris  qu  à  Strasbourg  au  sein  de  la  GommissioQ 

mixte ,  font  ressortir  au  crédit  de  ces  établissements ,  a  la  date  du  3 1  décembre  1873. 

une  somme  s'élevant,  en  capital  et  intérêts,  i aa,i  10,896' i8* 

II.  De  cette  somme  il  y  a  lieu  de  déduire  : 

a.  Pour  Tà-compte  payé,  le  1 3  janvier  187a,  par  le  Trésor 
français 8,000,000'  oo*  \ 

h.  Pour  l'intérêt  à  A  p.  0/0  de  cette  même  V      8,3o9,333  33 

avance  du  1 3  janvier  au  3 1  décembre  187a.        3o9,333  33    ) 

Reste  net  à  Tavoir  des  susdites  caisses  d'épargne  au  1*' jan- 
vier 1873 i3,8oi,563  i5 

III.  Cette  somme  de  i3,8oi,563  fr.  i5  cent,  se  trouvant  portée  pour  00e  drii 
égale  dans  le  compte  de  compensation  et  de  liquidation ,  arrêté  et  signé  par  le  i 
membres  de  la  Commission  mixte  à  la  date  de  ce  jour,  il  est  décidé  : 

1*  Que  le  compte  courant  des  caisses  d'épargne  d'Alsace-Lorraine  avec  la  Caise 
des  dépôts  et  consignations  de  Paris  se  trouve  définitivement  apuré  et  soldé; 

a*  Que  décbarge  pleine  et  entière,  en  capital  et  intérêts,  est  donnée  à  laCti» 
des  dépôts  et  consignations  par  l'Empire  d'Allemagne,  au  nom  d^  caisses  d'épargne 
d'Alsace-Lorraine,  pour  les  sommes  portées  jusqu'à  ce  jour  dans  ses  écritures  »  I 
crédit  des  étabUssements  dont  il  s*agit  ;  I 

3*  Que  l'Empire  d'Allemagne,  i  dater  du  solde  par  la  France  de  laiMlancede  1 
10  millions  et  demi  ressortant  a  son  débit  du  compte  général  de  compensation.  | 
demeure  de  ce  chef  subrogé  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations,  et  pnnû  j 
celle-ci ,  sous  bénéfice  des  réserves  énoncées  dans  le  protocole  n*  35  an  profit  à  | 
la  caisse  de  Metz ,  contre  tout  recours  ultérieur,  tant  de  la  part  des  administratioK 
de  caisse  d'épa^ne  des  territoires  cédés  que  de  celle  des  déposants  de  co  mèiMi 
établissements. 

Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé  en  Commission  miztc,  à  Strasbourg,  le  3a  décefflbn 
187a. 

(Suivent  les  signatures.) 


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PREMIER  COMPTE  DE  UQUIDATION.  501 

Tableau  C. 

Liquidaùon  du  compte  des  consiynations  faites  jusquaa  moment  de  la  guerre 

dans  les  caisses  publiques  françaises  des  territoires  cédés  ^^K 

I.  Le  conti^le  des  registres  de  trésorerie  effectué  tant  à  Paris  qu  au  sein  de  la 
lommiasion  mixte,  à  Strasbourg,  fait  ressortir  que  le  montant  brut  des  sonunes 
ersëes  à  titre  de  consignations  de  toute  nature ,  jusqu au  moment  de  la  guerre, 
lans  les  caisses  publiques  françaises  des  territoires  cédés ,  s*élerail  a    a ,  49 1  «  7  &  i  '  78* 

II.  Aux  termes  de  la  décision  spéciale  prise  par  la  Commission 
e  là  septembre  dernier,  il  y  a  lieu  de  déduire  de  ce  chiffre  : 

1*  Le  montant  des  consignations  ouvertes  antérieurement  au 
*  juillet  1860,  et  qui  a  été  reconnu  s'éleyer  à 376,360  1 5 

2*  Le  montant  des  consignations  dont  la  Commission,  par 
iiverses  décisions  spéciales ,  a  autorisé  le  remboursement  direct  à 
'aris  enlre  les  mains  des  ayants  droit,  et  qui  s'élève  à 384«i38  a/» 

Total  à  déduire, 660,^98  39 

Le  capital  brut  des  consignations  est  ainsi  de i,83i,ai3'  39"^ 

Les  intérêts  à  3  p.  0/0 ,  depuis  les  dates  respectives  de  leur  ver- 
sement jusqu  au  3i  décembre  187a,  s'élèvent  à ao6,i54  6a 


Le  total  net  à  reverser  à 3,o37,368  o 


m.  Cette  somme  nette  de  a, 037, 368  fr.  01  cent,  se  trouvant  portée  pour  une 
râleur  égale  dans  le  compte  de  compensation  et  de  liquidation  arrêté  et  signé  par 
les  membres  de  la  Commission  mixte  à  la  date  de  ce  jour,  il  est  décidé  : 

1*  Que  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris  se  trouve  définitivement  et 
complètement  déchargée  vis-à-vis  de  rAllemagne,  en  capital  et  intérêts,  de  Ten- 
lemble  des  consignations  versées  à  son  compte,  depuis  le  1*' juillet  1860,  danis  les 
caisses  de  ses  préposés  des  anciens  départements  de  la  Moselle,  de  la  Meurthe,  du 
Haut  et  du  Bas-Rbin  ; 

3*  Quà  dater  du  payement  par  la  France  du  solde  débiteur  de  io,5oo,ooa  francs 
mis  à  sa  charge  par  le  compte  de  liquidation,  F  Empire  d'Allemagne  demeure  de 
ce  chef  subrogé  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris,  et  garantit  celle- 
ci  contre  tout  recours  ultérieur  quelconque  de  la  part  des  tiers,  à  raison  des  consi- 
gnations à  elle  confiées  dans  les  territoires  cédés  depuis  le  1*' juillet  1860. 

Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé  en  Commission  mixte,  à  Strasbourg,  le  a  a  décembre 
187a. 

(Saivent  les  sigtiatures.) 

^')  Voir  plus  loin,  n"  1 14 ,  le  texte  de  la  décision  du  2  4  septembre  187a  «sur  les  consigna- 
ùons  versées  dans  les  territoires  cédés. 


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GraUmM 


eOflUMBtlU. 


502      ,L1QUIDATI0N  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  A  L'ALLEMAGNE. 

Tableau  D. 

Compte  de  liquidation  des  centimes  communaux  appartenant  aux  municipaUtés 
des  territoires  cédés. 

L  De  la  liquidation  du  service  des  percepteurs  des  territoires  cédés  il  ressort  que. 
sous  déduction  des  allocations  régulières  faites  en  1870  par  les  agents  du  Trésor 
français  aux  communes  de  ces  mêmes  territoires ,  le  solde  redû  de  ce  chef  d'après 
les  encaissements  effectués  s* élève ,  savoir  : 

Pour  le  Haut-Rhin  et  le  Bas-Rhin,  à i6a,558'63 

Pour  la  Meurthe,  la  Moselle  et  les  Vosges,  a 1 18,87s  3; 

Soit  à  un  total  de 38i,iii3  oa 

II.  Cette  somme  de  a8 1 ,4 1  a  francs  se  trouvant  portée  pour  une  valeur  égale  dios 
le  compte  général  de  liquidation,  la  Commission  décide  : 

1*  Le  compte  de  centimes  communaux  spécifié  à  T  alinéa  I  demeure  apuré  et 
définitivement  éteint. 

a*  L*Empire  d* Allemagne  se  trouvant,  à  dater  du  3i  décembre  de  ranaée cou- 
rante, subrogé  à  la  France  pour  les  remboursements  à  faire  de  ce  chef  aux  com- 
munes intéressées,  donne  pleine  et  entière  décharge  du  compte  spécifié  plus  fasit 
au  Trésor  public  français  et  garantit  celui-ci  contre  tout  recours  ultérieur  de  la  prt 
des  ayants  droit  aux  centimes  communaux  dont  la  présente  décision  a  pour  objet 
d*éteindre  la  dette. 

Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé  en  Commission  mixte,  à  Strasbourg,  le  a  a  décembng 
187a. 

(Suivent  les  signatures.) 


Caatiouu«m«nU 

des  caissiert 

des 

eaîssw 

d'épargne. 


Tablsao  E. 
Décompte  en  capital  et  intérêts  des  cautionnements  des  caissiers  des  caisses  dépar^ 

(î  Alsace-Lorraine. 

I.  Du  contrôle  des  registres  des  anciennes  trésoreries  françaises  dans  les  terri- 
toires cédés,  il  résulte  que  les  cautionnements  versés  en  numéraire  par  les  cai^ers 
des  caisses  d*épargne  d'Alsace-Lorraine  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de 
Paris  s*élèvent  en  capital  et  intérêts,  au  3i  décembre  187a,  à  la  somme  approii- 
mative,  suivant  bordereau  ci-annexé,  de  71,19a  fr.  60  cent. 

II.  Cette  somme  de  71,19a  fr.  60  cent,  se  trouvant  portée  pour  une  valeur  égalt 
dans  le  compte  de  liquidation  arrêté  à  la  date  de  ce  jour. 

La  Commission  mixte  décide  : 

1*  Le  compte  des  cautionnements  sus-spécifié  demeure  apuré  et  définitiveineat 
éteint. 

a"*  LEmpire  d'Allemagne  étant,  à  dater  du  a  janvier  prochain,  subrogé  à  U 
France  pour  les  remboursements  à    faire  de  ce  chef  aux  ayants  droit,  donne 


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PREMIER  COMPTE  DE  LIQUIDATION.  503 

lécharge  pleine  et  entière  de  la  susdite  somme  de  71,19a  fr.  60  cent,  a  la  Caisse 
[es  consignations  et  garantit  cet  établissement  contre  tout  recours  ultérieur  de  la 
lart  des  ayants  droit  aux  cautionnements  dont  la  présente  décision  a  pour  objet 
réteindre  la  dette. 

Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé  en  Commission  mixte,  à  Strasbourg,  le  a  a  décembre 
1872. 

(Suivent  les  signatures.) 

Annbim  av  tableau  E. 


(kuLtionnenunt  des  caissiers  des  caisses  dépargne. 


DEPARTE- 
MENTS. 


Bas-Rhii 


Moselle.. 


UautRhin. 


RésiDENGES. 


Strasbourg 

Idem, . .  (Coutrôleur), 

Wasselonne 

Molsheim 

Haguenau  

Brumath 

Bischwiiler. 

Scheiestadt 

Obemai 

Saverne 

Wissemboui^ 

Bouxwiller 

Barr 

Niederbronn 

Saar-Union 


Colmar.. . . 
Ribeauvillé. 
Munster.  .  .  , 
Altkirch.  . . 

Tbann 

Cemay 


I 


Ars-sur-Moseile. 

Saint-Avold 

Sarreguemines.  . 

Forbacfa 

Puttelange 

Bitchc 


CAPITAL. 


30,000 

5,000 

1,000 

1,000 

iMo 

1,100 

1,300 

3,000 

1,000 

i,4oo 

i,5oo 

5oo 

900 

i5o 

4  00 


6,000 

3,100 

5oo 

855 

1,800 

600 

1,300 
3oo 
^  3oo 
4oo 
3oo 
3oo 


INTÉRÊTS 

PBIDAIT  3  ASI. 


1 ,800'  00* 

45o  00 

90  00 

90  00 

139  60 

99  00 
108  00 
370  00 

90  00 

130  00 

i35  00 
45  00 
81  00 
i3  5o 
39  5o 

*  (  loléréto  d«p«is  le 
1 5  Mpiembrt  1 869 .) 

54o  00 

379  00 

45  00 

103  60 

163  00 

73  00 

108  00 
37  00 
37  00 

36  00 

37  00 
27  00 

A  i*eporler. 


ENSEMBLE. 


CI- 


TOTAL 

e  î  I  B  E  A  L. 


3  1,800' 00' 

5,4  5o  00 

1,090  00 

1,090  00 

1,569  ^ 

1,199  00 

i,3o8  00 

3,370  00 

1,090  00 

1,536  00 

1,635  00 

545  00 

981  00 

i63  5o 

439  5o 

6,5ao  00 

3,379  ^^ 

545  00 

957  70 

1,963  00 

673  00 

i,3o8  00 
337  00 
337  00 
436  00 
337  00 
327  00 


'\ 


^  43,1 56' 60* 


taUoau 

des 

caulionoemeiils. 


i4,o55  60 


I 


3, 00 3  00 


60,364   20 


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Fonds  plae^ 

•nTrMor 

ptr 

l«s  commiuM 

«i 

1m 

^UblIiMmenti 

pnbiica. 


504      LIQUIDATION  DES  TERWTOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 


DÉPARTE. 
MENTS. 


RÉSIDENCES. 


CAPITAL. 


Meurthe. . . 


/  Sarrebourg. . 
Fenestrange. 
Phaisbourg. . 

Dieuze 

Vie 


I 


Vosges 


Saales 

Schîrmeck . 


4,000 

5oo 

5oo 

3,060 

3,o5o 

5oo 
5oo 


INTÉRÊTS 

raVDAIT  3  A»S. 


Report. 

3  60  00 
45  00 
àS  00 

i85  ào 
*   ia3  00 

(  1  aoa  d'InUrtU) 

^   3o  00 
3o  00 


ENSEMBLE. 


TOTAL 


4,36o  00 

545  00 

545  00 

2,245  ào 

2,178  00 

53o  00 
53o  00 


6o,26i'20' 


9,868  b 


1,060  00 


Total  ciiiBRAL 7k«>9>  ^ 


Strasbourg,  le  a 3  décembre  187a. 


(Suivent  les  signatares.) 


Tableau  F. 

Décompte  des  fonds  placés  aa  Trésor  français  par  les  communes 

et  établissements  publics  des  territoires  cédés. 

h  Du  contrôle  des  registres  de  trésorerie  des  anciens  départements  de  la  Mo- 
selle, du  Haut  et  du  Bas-Rhin,  auquel  il  a  été  procédé  tant  à  Paris  quà  Metz  élu 
sein  de  la  Commission  mixte,  à  Strasbourg,  il  ressort  que  les  fonds  de  ééfJ» 
existant  au  Trésor  français  au  crédit  des  communes  et  établissements  publics  da 
territoires  cédés  s'élèvent  : 

En  capital  et  intérêts,  jusqu au  3i  décembre  187a,  à 10,196,045'  3*^ 

II.  De  cette  somme ,  il  y  a  lieu  de  déduire  : 

a)  Pour  rà-K:ompte  payé  par  le  Trésor  français  le  i5  janvier 
dernier : a,ooo,ooo' 

h)  Pour  f  intérêt  à   3  p.   0/0  de  ce   même  a,o58,ooo  00 

à-compte,  du  1 3  janvier  au  3i  décembre  187a.         58,ooo 

Reste  net 8,i38,o45  3(i 

III.  Sur  les  sommes  comprises  dans  le  compte  de  compen- 
sation et  de  liquidation  arrêté  et  signé  à  la  date  de  ce  jour,  il 
sera ,  par  tes  soins  du  Gouvernement  impérial ,  et  à  la  décharge 
du  Trésor  français,  prélevé,. à  dater  du  a  janvier  1873,  un 

nouvel  à-compte  de 9^à^9^9  ^1 

Le  compte  des  fonds  de  dépôts  se  trouvera ,  par  suite,  abaissé 
à. '. 7,a23,ii5  79 


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PREMIER  COMPTE  DE  UQUIDATION.  505 

Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé  ea  Commission  mixte,  à  Strasbourg,  le  22  décembre 

--  (Suivent  les  signatures*) 

Tablxav  F  bis. 

Décision  spéciale  pour  le  solde  des  fonds  placés  sans  intérêts  aa  Trésor 

par  les  communes  d Alsace-Lorraine. 

De  Texamen  des  regbtres  des  anciennes  trésoreries  françaises  des  territoires  cédés,  iPUceoMau 
résulte  que  les  fonds  placés  sans  intérêts  au  Trésor  par  les  communes  (rAIsace-  **^  »ter4ta. 
)rratne  s^élèvent  à  la  somme  de  53»356  francs. 

Cette  somme  se  trouvant  comprise  pour  une  valeur  égale  dans  le  compte  de 
{uidation  arrêté  à  la  date  de  ce  jour, 
s  La  Commission  décide  : 

1*  Le  compte  des  fonds  placés  sans  intérêts  au  Trésor,  par  les  communes  des 
:rritoires  cédés ,  se  trouve  définitivement  apuré  et  soldé, 
a'  Décharge  pleine  et  entière  de  la  susdite  somme  de  53,356  francs  est  donnée 
ia  France,  au  nom  des  communes  intéressées,  par  TEmpire   d'Allemagne,  qui 
emeure  subrogé  de  ce  chef  au  Trésor  français  et  garantit  celui-ci  contre  tout  re- 
ours ultérieur  de  la  part  des  ayants  droits. 
Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé  en   Commission  mixte,  à  Strasbourg,  le   a  a  dé- 
.  ânbre  1873. 

(Suivent  les  signatures,) 
Tablbav  g. 
Décision  sur  la  rétrocession  à  t Allemagne  de  2,208  bons  da  canal  des  hoaiUhres  de  la  Sarre  (').  Boas 

La  Commission  mixte,  etc.  etc.,  *" *"**^ 

Vu  Tofire  faite  par  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris  de  rétrocéder      R^troMMioB 

i  rAU«iugii«. 

(')  MINISTBRR  DBS  FINANCBS. 

Avis  aux  porteurs  des  obligtuions  des  annuités  du  canal  de  la  Sarre. 

Conformément  aux  stipulations  de  Tarticle  1 4  de  la  Conyention  additionnelle  de  Francfort , 
iu  1 1  décembre  1 87 1 ,  rÂilemagne  a  pris  à  sa  charge  le  payement  des  annuités  émises  en 
vertu  de  la  loi  française  du  30  mai  1860  pour  remboorser  les  sommes  avancées  par  ia  ville  de 
Colmar  et  divers  industriels,  en  vue  de  fachèvement  du  cansd  latéral  de  Colmar  et  du  canal 
delà  Sarre. 

Âui  termes  d*un  arrêté  de  M.  le  président  supérieur  d* Alsace-Lorraine ,  les  porteurs  des 
obligations  de  ces  annuités  sont  tenus  de  faire  estampiller  leurs  titres  par  Tautorité  allemande 
qui  en  a  assumé  le  payement 

Dans  le  but  de  venir  en  aide  aux  porteurs  domiciliés  en  France,  le  Ministre  des  finances  a 
décidé  qu^ils  seront  admis  à  déposer  leurs  obligations  à  la  caisse  centrale  du  Trésor,  à  Paris , 
et  dans  les  départements,  à  la  caisse  des  trésoriers  généraux  et  receveurs  particuliers  des 
finances ,  jusqu'au  3i  mai  i87S  inclusivement.  Ces  titres ,  dont  il  sera  délivré  reçu  aux  déposants , 
seront  envoyés  par  les  soins  du  Trésor  au  Gouvernement  allemand  pour  y  être  contrôlés  et 


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R«iiipUc«meat 

d'oUigalioBt 

iacMidiéM 

•u  mini>l4r« 

d« 

AaiBct». 


506      UQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

à  rAUemagne  les  a,ao8  bons  du  canal  dit  des  houillères  de  la  Sarre,  qui  lui  appar- 
tiennent en  propre;  vu  Tacceptation  de  cette  offre,  faite  au  nom  du  Gouveraement 
impérial  d'Allemagne  ;  va  le  compte  de  liquidation  arrêté  à  la  date  de  ce  joor  et 
dont  le  prix  de  cette  rétrocession  fait  partie , 
Décide  ce  qui  suit  : 
Art.  1*'.  La  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris  cède  à  l'Empire  d'ÂI 

estampillés.  Passé  ce  délai ,  les  porteurs  d*oUigations  auraient  à  les  faire  parvenir  directeoKnt 
soit  à  Strasbourg,  à  la  caisse  principale,  soit  à  Metz  et  Golmar,  aux  caisses  d'arrondissemenL 
Le  Gouvernement  allemand  ayant  décidé  que  le  payement  des  annuités  n'aura  lieu  qaaa- 
tant  que  les  obligations  auront  été  estampillées  par  lui ,  le  Trésor,  qui  paye  à  titre  oflîrieui  ei 
pour  le  compte  de  fAllemagne  les  annuités  desdites  obligations,  refuserait  le  payemeatik 
tout  titre  qui  ne  porterait  pas  l'estampille  de  Tadministration  allemande. 

Journal  officiel  du  a  8  février  1873. 
(  Cet  avis  a  été  plusieurs  fois  répété.  ) 

Une  décision  spéciale  de  la  Commission,  du  1*'  septembre  1878,  a  statué  sur  le  rsmpu- 

CBUENT  DE   986  OBLIGATIONS  DE  l'EMPRUFIT  DU  CANAL    DES  HOUILLERES  DE  LA  SARRE  DETECrm 
DARS  L*INCENDIE  DU  MINISTERE  DES  FINANCES  A  PARLS. 

En  voici  le  texte  : 

La  Commission  mixte  de  liquidation, 

Vu  les  articles  XI  et  XIV  de  la  Convention  additionnelle  du  1 1  décembre  1871  ; 

Considérant  que  les  titres  des  annuités  du  cansd  des  houillères  de  la  Sarre,  mises  à  U 
charge  du  Gouvernement  impérial,  doivent,  pour  leur  reconnaissance  et  leur  remboursement, 
être  présentés  aux  caisses  publiques  allemandes; 

Considérant  que,  sur  le  chiffre  totsd  de  11,800  titres  originairement  émis,  il  se  troun 
765  obligations  qui  ont  été  détruites  en  mai  1871,  dans  l'incendie  du  ministère  des  fiiunces, 
où  dles  se  trouvaient  en  dépôt; 

Considérant  que ,  pour  tenir  lieu  de  ces  obligations  ainsi  détruites ,  il  n*a  pas  été  confec- 
tionné de  duplicata  et  que  le  Trésor  français  s'est  borné,  comme  reconnaissance  du  dépôt  à 
lui  confié,  à  délivrer  aux  ayants  droit  un  nouveau  certificat  collectif  qui  constitue  tiu%  contre 
le  ministère  des  finances,  pour  le  payement  de  766  annuités  jusqu'à  la  fin  de  Tannée  1S75 
inclusivement; 

Considérant  que  2a  1  autres  obligations  semblables  ont  été  détruites  de  la  même  manière, 
et  que  le  Trésor  français,  pour  en  tenir  lieu,  a  émis,  le  3o  juin  1873,  des  duplicata  aytnlia 
même  validité  légale; 

Considérant  que  le  Gouvernement  français ,  en  faisant  confectionner  ces  nouveaux  titres,  a 
été  guidé  par  cette  considération  que  les  obligations  originales  ont  perdu  toute  valeur  el  ne 
peuvent  plus  être  présentées  à  remboursement; 
Arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  1*".  Le  titre  collectif  de  765  obligations  de  l'emprunt  du  canal  des  hoaillères  ik  h 
Sarre  et  les  221  duplicata  d'obligations  de  même  nature  émis  le  3o  juin  187a  sont  consi- 
dérés comme  ayant  les  mêmes  droits  et  la  même  valeur  légale  que  les  titres  réguhèreineot  dé- 
livrés dans  la  forme  originale. 

Art.  2.  Le  Gouvernement  français  assume,  vis-à-vis  du  Gouvernement  allemand,  poarkî 


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PREMIER  COMPTE  DE  UQUIDA'nON.  507 

lemagoe,  pour  le  prix  de  Q88, 187 francs,  valeur  au  i*' janvier  1873, les  3,908  bons 
du  canal  des  houillères  de  la  Sarre  qui  lui  appartiennent  en  propre. 

Ces  bons  seront  livrés  à  Strasbourg,  le  1 5  janvier  prochain  au  plus  tard,  régu- 
lièrement passés  à  l'ordre  des  directeurs  de  la  Société  du  Crédit  foncier  et  commu- 
nal d* Alsace-Lorraine,  qui  en  donneront  décharge  au  bas  du  bordereau  certifié  qui 
en  accompagnera  la  livraison. 

Art.  2.  La  somme  de  888,187  francs,  représentant  la  valeur  de  ces  bons,  étant 
portée  dans  le  compte  des  compensations  et  de  liquidation  susmentionné  au  crédit 
du  Trésor  français,  celui-ci  en  donne,  par  la  présente  décision,  pleine  et  entière 
décharge  k  f  Empire  d'Allemagne»  et  s'engage  à  créditer  immédiatement  dans  ses 
écritures,  dépareille  somme,  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations. 

Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé  en  Commission  mixte,  à  Strasbourg,  le  a  a  dé- 
cembre 187a. 

(Suivent  les  signatures.) 

Tableav  h. 
Décision  spéciale  sur  les  annuités  da  canal  da  Bh&ne  on  Rkin,  Aannité* 

du  einel 

La  Commission  mixte,  etc.  du 

Vu  le  paragraphe  3  de  l'article  i&  de  la  Convention  additionnelle  du  1 1  dé-  ^*»*'* 

cembre  1871,  ainsi  conçu  :  t  Le  canal  du  Rhône  au  Rhin  se  trouvant  coupé  par  la 
nouvelle  frontière ,  il  a  été  convenu  que  les  douze  annuités  qui  restent  à  payer  aux 
andens  souscripteurs  sur  le  prix  de  rachat  des  actions  de  jouissance  seront  partagées 
entre  les  Hautes  Parties  contractantes,  dans  la  proportion  des  longueurs  situées  dans 
chacun  des  deux  pays;  »  vu  l'article  3  du  contrat  annexé  à  la  loi  du  5  août  i8ai, 
le  décret  du  ai  janvier  i85a  et  la  loi  du  3  mai  i853,  qui  règlent  la  situation 
financière  du  canal  du  Rhône  au  Rhin  :  vu  les  plans  et  rapports  fournis  par  les 
ingénieurs  respectivement  chargés  des  travaux  du  canal  du  Rhône  au  Rhin  ; 

Attendu  que  la  Commission  a  adopté  pour  la  longueur  du  canal  du  Rhône  au 
Rhin  les  chiffres  de  189,814  mètres  sur  territoire  français  et  de  160,369  mètres 
sur  territoire  allemand; 

Attendu  que,  d'après  les  longueurs  kilométriques  susindiquées,  le  partage  des 
annuités  à  fiiire  entre  ces  deux  États  doit  ayoir  lieu  sur  la  base  de  o,54ao  pour  la 
France  et  de  0,46796  pour  l'Allemagne: 


annuités  mises  à  la  charge  de  ceiui-ci ,  en  vertu  de  farticle  1 4  de  la  Convention  additionnelle 
de  Francfort,  la  pleine  et  entière  garantie  contre  toute  représentation  éventuelle  des  766  et 
331  titres  originairement  émis. 
Ainsi  fait  et  arrêté,  à  Strasbourg,  le  1"  septembre  1873. 

IDE  Clercq.  de  Sybel. 

E.  Orsel.  Eberbach. 

E.  RSRAUDIN. 


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508      UQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  A  L'ALLEMAGNE. 

Attendu  que  le  Trésor  français  a  remboursé  seul  et  int^alement  les  deox  an- 
nuités échues  les  i*' juin  1871  et  187a; 

Attendu  que,  dans  f intérêt  des  porteurs  desdites  annuités,  domiciliés  poork 
plupart  sur  le  territoire  français ,  il  convient  de  laisser  à  la  France  le  soin  exclusif 
de  rembourser  les  dix  dernières  annuités  à  échoir; 

Attendu  que  l'Allemagne  approuve  ce  mode  de  liquidation,  pourvu  que  la  por- 
tion du  canal  située  sur  son  territoire  demeure  dès  à  présent  et  définitivement  if- 
franchie  de  l'hypothèque  résiiltant  de  la  loi  du  5  août  i8ai  ; 

Après  en  avoir  délibéré, 

Décide  : 
Abt.  l*'.  La  France  reste  seule  chargée  du  payement  des  dix  annuités  à  échoir 
du  1*  juin  1873  au  1"  juin  188a. 

Abt.  2.  Pour  lui  tenir  compte  de  la  quote-part  proportionnelle  qui  incombe  i 
f  Empire  dans  le  payement  tant  des  deux  annuités  amorties  par  la  France  en  1871 
et  187a  que  des  dix  annuités  restant  dues,  TAllemagne  s^engage,  de  son  côté,  à 
porter  au  crédit  du  Trésor  fiançais,  dans  le  compte  de  liquidation  arrêté  à  la  date 

de  ce  jour,  la  sonunede a.oGOfigy'SS* 

valeur  calculée  au  3i  décembre  187a. 

Art.  3.  La  portion  du  canal  située  sur  le  territoire  allemand  demeure  dèsaa* 
jourd*hui  et  définitivement  afiranchie  de  l'hypothèque  établie  par  Tarticle  3  datrtile 
annexé  à  la  loi  du  5  août  i8ai,  et  dont  la  France  assume  la  responsabilité  tout 
entière. 

Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé  en  Commission  mixte  à  Strasbourg,  le  a  a  dé- 
cembre 187a. 

(Suivent  les  signatures.) 


EmpmnU 

des 

d«part«nMnU 

et 

d«s  eOMiiii«a«. 

R^irocMUOB 

l  l'AlUlMgM. 


Tableau  L 
Décitionpow  la  rétrocession  à  t Allemagne  des  emprants  faits  à  la  Caisse  des  dépôts  et  coastpalma 
de  Paris  par  les  départements  et  les  communes  des  territoires  cédés. 

La  Commission  mixte,  etc. 

Vu  l'acceptation  par  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris  de  l'offre 
faite,  au  nom  du  Gouvernement  impérial  allemand ,  de  recevoir  le  remboursemeot 
immédiat  et  intégral  des  emprunts  que  lui  ont  faits  les  déparlements  et  commaoes 
des  territoires  cédés;  vu  le  compte  de  compensation  et  de  liquidation  arrêté  à  la 
date  de  ce  jour,  et  dans  lequel  le  montant  net  de  ces  mêmes  emprunts  se  trouve 
compris , 

Décide  ce  qui  suit  : 

Art.  1".  Le  montant  net  en  capital  et  intérêts,  valeur  au  3i  décembre  courant, 
des  emprunts  faits  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris  est  arrêté  provi- 
soirement à  la  somme  de  a,3g7,6i8  fr.  49  cent. 


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PREMIER  COMPTE  DE  UQUIDATION.  509 

Art.  2.  Moyennant  le  payement  de  cette  somme  de  2,397,618  fr.  &g  cent,  la 
Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris  subroge  f  Empire  d'Allemagne,  stipu- 
lant tant  en  son  nom  quau  nom  des  départements  et  communes  intéressés,  à  Ten- 
semble  des  droits  et  avantages  résultant  pour  elle  des  emprunts  mentionnés  à  l'ar- 
ticle 1";  elle  donne  en  même  temps  pleine  et  entière  déchai^  aux  souscripteurs 
desdits  emprunts  de  toute  demande  et  revendication  qu  elle  aurait  pu  avoir  à  former 
contre  eux  de  ce  chef. 

Art.  3.  Le  remboursement  tant  des  annuités  échues  depuis  la  guerre  que  des 
annuités  à  échoir  étant  porté  au  crédit  de  la  France  pour  la  somme  de  2,397,618  fr. 
^9  cent,  dans  le  compte  de  compensation  et  de  liquidation  arrêté^  à  la  date  de  ce 
jour,  le  Trésor  français  en  donne,  par  la  présente  décision ,  quittance  finale  à  TEm- 
pire  d*AUemagne  et  s*engage  à  créditer  immédiatement  de  pareille  somme,  dans 
ses  écritures ,  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris. 

Art.  ii.  Les  titres  d*emprunts  auxquels  se  rapporte  la  présente  décision  seront 
livrés  à  Strasbourg  au  plus  tard  le  1 5  janvier  prochain,  régulièrement  passés,  pour 
transfert,  à  Tordre  de  M.  le  Président  supérieur  d'Alsace-Lorraine,  qui  en  donnera 
décharge  au  bas  du  bordereau  certifié  qui  en  accompagnera  la  livraison. 

Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé  en  Commission  mixte,  à  Strasbourg,  le  a  a  décembre 
1872. 

(Suivent  les  signatures.) 

Tableau  K. 
Décision  pour  les  transferts  des  livrets  de  caisses  Jt épargne  â^ Alsace-Lorraine  ^^K  Tnntforu 

àm  livrols 

La  Commission  mixte,  etc.,  a« 

Voulant  faciliter  aux  habitants  d*Alsace-Lorraine  qui  ont  établi  leur  domicile  en 

W   il  F/5. 

Livrets  des  caisses  d^épargne. 

Afin  de  faciliter  aux  habitants  d* Alsace-Lorraine  qai  ont  établi  leur  domicile  en  France  le 
moyen  de  transférer  dans  des  caisses  d'épargne  françaises  le  montant  des  sommes  inscrites  à 
leor  crédit  sur  les  livres  des  caisses  d'épargne  des  territoires  cédés,  la  Caisse  des  dépôts  et 
consignations  recevra,  jusqu'au  3i  mars  prochain,  les  demandes  de  transfert  qui  lui  seront 
adressées  par  des  titulaires. 

Les  réclamants  établiront  leurs  demandes  dans  la  forme  ordinaire  et  en  double  expédition. 

Ces  demandes  devront  être  appuyées  des  livrets  ou  faire  connaître  les  motifs  qui  s'opposent 
à  leur  production. 

{Journal  oJicieldvL  16  janvier  1873.) 

MINISTÈnB   DE   L*A0AICULTU11B  ET  DU   COMMERCE. 

Caisses  ^épargne  d Alsace-Lorraine. 

AVIS. 

Un  avis  inséré  au  Journal  officiel  du   16   de  ce  mois  a  fait  connaître  qu  aGn  de  faciliter 


d'cpttrg:n«. 


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\ 


510      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

France  le  moyen  de  transférer,  dans  des  caisses  d'épargne  françaises,  le  montant 
des  sommes  inscrites  à  leur  crédit  sur  les  livres  des  caisses  d'épargne  des  temloirei 


Après  en  avoir  délibéré. 
Arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  1*'.  Les  autorités  administratives  françaises  compétentes  pourront,  jaMju'aii 
3i  mars  prochain  inclusivement,  recevoir  les  demandes  de  transfert  qui  leur  seroDt 
adressées  par  des  titulaires  de  livrets  de  caisses  d'épargne  d' Alsace-Lorraine,  domi- 
ciliés sur  le  territoire  de  la  République. 

Art.  2.  Les  demandes  de  transfert,  établies  dans  la  forme  ordinaire,  en  double 
expédition,  et  appuyées  des  livrets  des  ayants  droit,  seront  transmises,  chaque  mois, 
par  les  soins  de  l'Administration  française,  avec  un  bordereau  spécial  pour  chacune 
des  caisses  d'épargne  des  territoires  cédés,  à  l'établissement  du  Crédit  foncier d^AI 
sace-Lorraine,  à  Strasbourg,  spécialement  autorisé  à  y  donner  suite. 

Art.  3.  Ledit  établissement  répartira  les  livrets  entre  les  diverses  caisses 
d'épargne  des  territoires  cédés,  et  les  fera  liquider  en  capital  et  intérêts,  valeur  an 
dernier  jour  du  mob  pendant  lequel  ils  leur  auront  été  transmis. 

Art.  4.  Les  transferts ,  ainsi  préparés ,  seront  inscrits  chaque  mois  poor  leor 
valeur,  parle  Crédit  foncier  d'Alsace-Lorraine ,  au  crédit  de  la  France,  et  le  montonl 
en  sera  imputé  successivement,  s*il  y  a  lieu,  sur  le  solde  du  compte  des  fonds 
placés  au  Trésor  français  par  les  communes  et  établissements  publics  des  territoiro 
cédés. 

Art.  5.  Les  avis  de  virement  centralisés  par  le  Crédit  foncier  d'Alsacc-Lorraioe 
seront  adressés  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris ,  qui  se  chargen 

aux  habitants  d*Alsace-Lorraine  qui  ont  établi  leur  domicile  en  France,  ie  moyen  de  tnnsfenir 
dans  des  caisses  d*épargne  françaises  le  montant  des  sommes  inscrites  à  leur  crédit  sur  ]es  iints 
des  caisses  d*épargne  des  territoires  cédés,  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  recevra, jus- 
qu'au 3i  mars  prochain  inclusivement,  les  demandes  de  transfert  qui  lui  seront  adressées  par 
les  titulaires. 

Pour  compléter  cet  avis ,  on  informe  les  intéressés  qu'en  vue  de  leur  donner  le  plus  de  fact- 
lités  possible,  les  caisses  d'épargne  françaises  sont  autorisées  à  recevoir  les  demandes  de 
transfert  et  de  les  transmettre  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations.  Les  titolaires  de  linets 
pourront  s'adresser  à  toute  caisse  d'épargne ,  qui  leur  délivrera  des  formules  imprimées  pour  U 
rédaction  des  demiandes  de  transfert;  elles  seront  établies  dans  la  forme  ordinaire  et  en  double 
expédition. 

Les  titulaires  pourront  faire  comprendre  dans  ie  transfert  les  inscriptions  de  rente  surTEtat 
que  les  caisses  d'épargne  d'Âlsace-Lorraine  auraient  été  appelées  à  conserver  pom*  le  compte 
desdits  titulaires. 

[Journal  officiel  du  22  janvier  1873.) 


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PREMIER  COMPTE  DE  LIQUIDATION,  511 

de  donner  suite  aux  transferts  et  qui  créditera  de  leur  valeur  les  caisses  d'épargne 
françaises  sur  lesquelles  ils  auront  été  demandés. 

Art.  6.  Le  Trésor  français  versera  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de 
Paris  les  sommes  nécessaires  pour  couvrir  cet  établissement  du  montant  des  trans- 
ferts effectués  par  ses  soins. 

Art.  7.  Les  opérations  auxquelles  donnera  lieu  la  présente  décision  devront, 
autant  que  possible,  être  terminées  dans  la  première  quinzaine  de  mai  1878. 

Ainsi  fait,  arrêté  et  décidé,  en  Commbsion  mixte,  à  Strasbourg,  le  a  a  décembre 
187a. 

(Suivent  les  signatures,) 


N'  114. 
DÉCISION 


DU  a4  SEPTEMBRE  187a,  SUR  LES  CONSIGNATIONS  VERSEES 
DANS  LES  TERRITOIRES  G^DES^^^ 

La  Commission  mixte,  etc. 

Vu  fartide  4«  $  4«  du  traité  de  Francfort  du  lo  mai  1871;  vu  le  protocole     Gonsigatiiens. 
n"*  19  de  la  séance  du  18  de  ce  mob,  indiquant  Taccord  des  deux  Gouvernements 
sur  les  propositions  qui  leur  ont  été  soumises  par  leurs  commissaires  respectifs  et 

(^  Avis  relatif  aux  consignations  adaûaistiutives  et  judiciaires  £  Alsace-Lorraine. 

Aux  termes  d*une  décision  prise  par  la  Commission  mixte  de  liquidation  instituée  à  Stras- 
bourg en  vertu  de  Tarticie  1 1  de  la  Convention  additionndie  au  traité  de  paix  du  1 1  décembre 
1871,  il  a  été  arrêté  que  le  montant  en  capital  et  intérêts  des  consignations  ouvertes  dans 
r Alsace-Lorraine,  postérieurement  au  1"  juillet  1860,  serait  remis  par  le  Gouvernement  fran- 
çais au  Gouvernement  allemand. 

Ce  versement  ayant  été  effectué,  la  Caisse  des  dépôts  se  trouve,  aux  termes  de  la  décision 
susmentionnée,' dégagée  de  toute  responsabilité  pour  Tavenir,  en  ce  qui  concerne  ces  mêmes 
consignations.  Le  Gouvernement  allemand  assume  cette  responsabilité  pleine  et  entière  à  Tégard 
des  tiers  intéressés ,  telle  qu*eUe  existait  pour  la  Caisse  des  dépôts. 

Les  prétendants  droits,  aux  consignations  ouvertes  postérieurement  au  1"  juillet  1860 
devront  donc  s'adresser  pour  leurs  rédamations  à  Tautorité  compétente. 

En  ce  qui  concerne  les  consignations  ouvertes  avant  le  1*' juillet  1860,  les  intéressés  devront 
également  justifier  de  leurs  demandes  devant  les  autorités  allemandes.  Le  payement ,  s*il  y  a  lieu , 
sera  fiiit  par  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations,  entre  les  mains  du  représentant  de  l'Empire 
d'Allemagne  à  Paris,  siu*  la  production  d'une  copie  de  la  demande  de  remboursement  faite  par 
les  parties, certifiée  et  légalisée  par  les  autorités  compétentes. 

11  n  est  rien  innové  à  Tétat  de  choses  existant  pour  les  consignations  versées  dans  les  arrondis- 
r^ements  morcelés  par  la  nouvelle  frontière. 

[Journal  officiel  du  16  janvier  1873.] 


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CoBsigottioac 

potUrienm 

•a 

i"  joilUt  1860. 


CoangnatioBt 

•nt«ri«Bm 

•■ 

i*'jniU«t  ib6o. 


512      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

qui  tendaient  à  réaliser  une  combinaison  où  tous  les  intérêts  en  présence  fuasent 
sauvegardés  dans  une  égale  mesure. 

Arrête  à  Tunanimité  ce  qui  suit  : 

1*"  Il  sera  fait  deux  parts  des  consignations  versées  dans  les  territoires  cédés  à 
TAllemagne,  quelle  qu*en  soit  Torigine,  sauf  l'exception  prévue  par  Tartide  6. 

a*  Le  Gouvernement  français  remettra  au  Gouvernement  allemand  le  moDtanl 
en  capital  et  intérêts  des  consignations  ouvertes  depuis  la  date  du  i*'  juillet  1860, 
et  dont  le  chiffre  sera  arrêté  par  les  soins  de  la  Commission  mixte. 

3*  La  prescription  ne  pouvant  être  invoquée  par  le  dépositaire ,  la  Caisie  des 
dépôts  reste  débitrice  envers  les  intéressés  des  consignations  ouvertes  antérieiire- 
ment  à  la  date  précitée. 

4*"  Le  versement  entre  les  mains  du  Gouvernement  allemand ,  du  capital  et  dei 
intérêts  des  consignations  ouvertes  depuis  le  1"  juillet  1860,  dégagera  la  Cai»e 
des  dépôts  de  toute  responsabilité  pour  Tavenir  i  l'occasion  de  ces  mêmes  consigiui- 
tions.  La  quittance  qui  sera  délivrée  au  nom  du  Gouvernement  allemand  énoncera. 
en  conséquence,  que  ce  Gouvernement  assume  cette  responsabilité  pleine  et  entière, 
telle  qu  elle  existait  pour  la  Caisse  des  dépôts,  et  qu'il  garantit  l'établissement  aojoor- 
d*hui  dépositaire  des  fonds  de  toutes  revendications  et  de  toutes  poursuites  à  leur 
égard,  ainsi  que  de  tous  frais  et  dommages  et  intérêts  que  ces  revendicatioDs  et 
poursuites  pourraient  entraîner  pour  lui. 

5**  En  ce  qui  concerne  les  consignations  ouvertes  avant  le  1^  juillet  1860  et  dont 
le  remboursement  serait  demandé  aux  autorités  allemandes,  celles-ci  preodrost 
les  mesures  nécessaires  pour  la  justification  des  réclamations  ainsi  que  de  fideDtite 
des  ayants  droit,  et  pour  assurer  le  payement  des  sommes  qui  leur  sont  duei.  Ce 
payement  sera  fait  par  la  Caisse  des  dépôts  entre  les  mains  du  représentant  de 
l'Empire  d'Allemagne  à  Paris ,  sur  la  simple  production  d'une  copie  de  la  demande 
de  remboursement  faite  par  les  parties,  certifiée  et  légalisée  par  les  autorités  00m- 
pétentes  ^^K  Les  quittances  délivrées  par  l'ambassade  à  la  Caisse  des  dépôts  pro- 
duiront les  mêmes  effets  que  ceux  énoncés  dans  l'article  précédent  pour  la  quittance 
des  consignations  postérieures  au  1"  juillet  186c. 

6*  11  n  est  rien  innové  à  l'état  de  cboses  existant  pour  les  consignations  versées 
dans  les  arrondissements  morcelés  par  la  nouvdle  frontière.  Ces  coosignatioDi 
conservent  leur  siège  ancien,  et  la  Caisse  des  dépôts  comme  le  Gouvernement  allé- 


DéeUioB 

modificatiTf 

d«  cellt 

da 

>4  »eptMilin 

187a. 


^)  Les  commissaires  allemands  ayant  signsdé  certaines  difficultés  qui  se  sont  produites  > 
Paris,  pour  des  consignations  dont  ie  remboursement  était  demandé,  la  Commission  vàs^ 
de  liquidation  a  pris,  dans  sa  séance  du  4  septembre  1873,  la  dérision  suivante,  qui  modifie 
les  dispositions  de  Tarticle  5  de  la  décision  du  2a  septembre  1873  : 

f  La  Commission  déride  que  la  signature  du  Président  supérieur  d* Alsace-Lorraine,  poor 
les  remboursements  de  cautionnements,  sera  acceptée  par  la  Caisse  des  dépôts  et  coosifu- 
tions  comme  équivalente  h  celle  des  autorités  spéciales  désignées  par  les  règlements  spériaoi 
sur  la  matière.  » 


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ALIMENT.  DES  CANAUX  DU  RHÔNE  ET  DE  LA  MARNE  AU  RHIN.    513 

inand  accepteront  les  pièces  justificatives  ordinaires  prévues  par  les  règlements  qui 
•égissentia  matière. 

DE  Clercq.  von  Sybel. 

E.  Orsbl.  Eberbagh. 

Renaudin.  Fbichter. 


N»  115. 
RÈGLEMENT 

DD  MODE  D'ALIMENTATION  DES  CANAUX  DU  BHÔ.NE  ET  DE  LA  MARNE  AU  RHIN. 

Eiécution  de  rarticle  1 4  de  la  Convention  additionnelle  de  Francfort  du  1 1  décembre  1871). 

Les  Commissaires  français 

au  Ministre  des  Affaires  étrangères. 

Strasbourg,  le  24  avril  1873. 

Monsieur  le  Ministre,  la  nouvelle  démarcation  des  frontières  ayant 
aissé  sur  territoire  allemand  les  biefs  de  partage  des  canaux  de. la 
^larne  et  du  Rhône  au  Rhin ,  il  restait ,  aux  termes  de  Tarticle  i  k  de 
a  Convention  additionnelle  de  Francfort  du  11  décembre*  1871,  à 
égler  par  un  arrangement  international  le  mode  d  alimentation  et  de 
hômage  des  deux  grandes  voies  fluviales  qui  relient  la  France  à  TÀIsace, 
'une  à  lest ,  i*autre  au  sud. 

En  vertu  des  pleins  pouvoirs  qui  nous  ont  été  conférés  par  le  Pré- 
ident  de  la  République,  et  guidés  par  les  instructions  que  nous  avons 
eçues  de  vous,  nous  nous  sommes  réunis  avec  les  commissaires  spé-      CommiMion 
iaux  désignés  par  le  Gouvernement  allemand  pour  poser  les  bases  des 
èglements  projetés. 

A  la  suite  de  six  conférences  où  toutes  les  questions  de  détail  ont 
té  débattues  dans  un  mutuel  esprit  de  conciliation,  nous  sommes 
ombés  d'accord  sur  les  deux  arrangements  ci-annexés  et  que  nous  sou- 
aettons  en  toute  confiance  à  la  haute  approbation  du  Gouvernement. 

Comme  vous  pourrez  le  remarquer ,  Monsieur  le  Ministre ,  ces  con- 
entions  reposent  sur  des  bases  identiques  et  consacrent  toutes  deux 
engagement  pris  par  rAlleinagne  de  maintenir  sur  les  canaux  qui 
boutissent  au  Rhin  Tétat  de  choses  antérieur  à  la  guerre,  c'est-à-dire 
l'assurer  en  tout  temps,  à  Taide  des  ressources  normales  des  biefs  su- 
Conventions.  33 


ipéci«l«. 


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5U      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNL 

përieurs,  ralimentation  régulière  des  portions  de  canaux  du  versari 
français. 

Veuillez  agréer,  etc. 

DE  Clercq.  Orsel.  Renacdin. 


N-  116. 


REGLEMENT 

POUR  L'ALIMENTATION  DU  CANAL  DU  RHÔNB  AU  RHIN. 

a3  avril  187:^. 

Les  G>inmissaîres  nonunés  en  vertu  du  dernier  alinéa  de  Farticle  li  de  la  G«- 
vention  addiiionnelle  de  Francfort  du  1 1  décembre  1871,  savoir  : 

Du  côté  de  la  France  :  M.  de  Clercq, ministre  plénipotentiaire;  M.  Obsel, m- 
nieur  des  mines  ;  M.  Renaudin  ,  inspecteur  des  finances  ; 

Du  côté  de  r Allemagne:  M.  von  Stbbl«  conseiller  de  régence;  M.  Grebeuc. 
directeur  des  constructions  hydrauliques;  M.  Friedberg,  conseiller  de  régeiKï. 

Okt  arrêté  les  dispositions  suivantes  : 

Art.  1".  La  section  française  du  canal  du  Rhône  au  Rhin  comprise  entre  ks 
écluses  n""  a  et  n*  d  du  sud  sera  alimentée  au  moyen  des  eaux  tirées  da  bief  ^ 
partage  du  canal ,  tant  en  ce  qui  concerne  ralimentation  normale  des  biefs  qu'en  a 
qui  concerne  leur  remplissage  après  un  chômage  régulier  ou  accidentel. 

Art.  2.  Lorsque,  pendant  les  sécheresses  d*élé  ou  à  toute  autre  époque. i^ 

eaux  de  la  Brébotle  et  de  la  Bourbeuse ,  ou  rivière  des  Montreux ,  deviendroiî 

insuCBsantes  pour  assurer  Talimentation  de  la  section  française  coniqpnse  entre  3 

écluses  n*  A  et  n*  7  ou  le  remplissage  rapide  des  biefs  de  cette  section,  eo  c» 

Bief  d^abaissement  des  eaux ,  il  y  sera  pourvu  au  moyen  des  eaux  du  bief  de  parU^ 

«e  r.rl.ge.  ^^^^j  ^^.y  ^^^  . 

i"*  Immédiatement,  par  les  soins  des  agents  locaux,  s*il  reste  des  eaax  &s^ 
nibles  dans  la  largue  en  amont  du  moulin  de  Friesen ,  cesl-à-dîre  si  le  moulio à 
Friesen  est  en  roulement  et  à  plus  forte  raison  si  les  eaux  déversent  par-des»i>  u 
crête  du  barrage  de  ce  moulin,  ou  bien  si  le  long  de  la  rigole  alimentaire  une  {urti« 
des  eaux  est  appliquée  à  des  irrigations  ; 

a*  D*après  les  ordres  que  donnera  Taulorité  supérieure  allemande  compètoiii:: 
suivant  Fopportunité  de  la  mesure,  dans  le  cas  où  toutes  les  eaux  de  h  ht^^ 
seraient  absorbées  par  la  rigole  et  appliquées  à  Talimentation  du  canal. 

Art.  3.  Les  eaux  d'éclusées  nécessaires  au  transit  des  bateaux  seront,  en  to3i 
temps,  fournies  des  deux  côtés  du  bief  de  partage,  sans  distinction  de  naticoaiit^'' 

Art.  4.  Les  mesures  nécessaires  seront  prises  de  part  et  d'antre  pour  assure 
fenlretien  des  ouvrages  et  un  bon  aménagement  des  eaux. 


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LIMENT.  DES  CANAUX  DU  RHONE  ET  DE  LA  MARNE  AU  RHIN.    515 

Abt.  5.  Les  ingénieurs  français  et  allemands  s  abstiendront  de  toute  action 
recte  sur  les  surveillants  et  les  écluses  placés  en  dehors  de  leurs  services  respec- 
s,  Jes  ordres  nécessaires  pour  Texécution  du  présent  règlement  devant  èlre 
)Dnés  par  Tingénieur  de  larrondissement  de  Belfort  ou  son  délégué,  en  ce  qui 
ncerne  les  mesures  à  prendre  dans  la  section  française,  et  par  Tingénieurdu 
rcie  de  Mulhouse  ou  son  délégué,  en  ce  qui  concerne  les  mesures  à  prendre  dans 
section  allemande. 

Art.  6.  Les  ingénieurs  en  chef  des  deux  services  s'aviseront  mutuellement  des 
ômages  prévus  de  chaque  côté  de  la  frontière  et  de  toutes  autres  circonstances 
ti  intéresseront  la  navigation  de  transit. 

Art.  7.  Le  présent  règlement  est  basé  sur  les  conditions  actuelles  des  dimensions 
s  écluses  et  des  biefs  compris  entre  Técluse  k  du  sud  et  Mulhouse.  Tout  projet 
modification  de  cette  section  du  canal  de  nature  à  augmenter  sensiblement  la 
lantité  d'eau  à  tirer  du  bief  de  partage  devrait  faire  l'objet  d*une  entente  préalable. 

Art.  8.  Le^  présent  règlement  sera  soumis  à  l'approbation  des  deux  Gouverne- 
ents  pour  être  rendu  exécutoire  à  partir  du  i*'  juillet  prochain. 
Ainsi  fait  en  double  expédition  à  Strasbourg,  le  a 3  avril  1873. 

ne  Clercq.  von  Sybrl. 

Orsel.  Grebenau. 

Rbnaudin.  Friedbbrg. 


Êieentian 

«tu  règlamcnt 

d«  ckftqnc  cAté 

de 

la  fronti^r*. 


N'»  117. 
RÈGLEMENT 

POUR  1/ ALIMENTATION  DU  CANAL  DE  LA  MARNE  AU  RHIN, 
a 3  avril  187.3. 

Les  commissaires  nommés ,  etc. 

Art.  1*'.  La  section  française  du  canal  de  la  Marne  au  Rhin  comprise  entre 
cluse  i3  ouest  et  Dombasle  sera  alimentée  au  moyen  des  eaux  tirées  de  la 
rtion  allemande  du  canal  et  provenant  des  ressources  du  point  de  partage  des 
»sges,  tant  en  ce  qui  concerne  l'alimentation  normale  ou  les  besoins  de  la 
vigation  qu'en  ce  qui  concerne  le  remplissage  des  biefs  après  un  chômage  régulier 
accidentel. 

La  prise  d*eau  à  effectuer  en  conséquence,  indépendamment  des  éclusées  néces- 
ires  à  la  navigation ,  sera  réglée  par  la  levée  des  ventelles  de  la  quatorzième  écluse. 
Art.  2.  L'étang  de  Récbicourt,  par  lequel  doit  être  plus  spécialement  assurée 
limentalion  des  biefs  compris  :  1*  sur  territoire  allemand,  entre  la  prise  d'eau  de 
lang  de  Réchicourt  et  la  frontière;  a"  sur  territoire  français,  entre  Xures  et 
>mbasle,  sera  rempli  chaque  année,  comme  par  le  passé,  au  moyen  des 
emières  eaux  disponibles  des  crues  des  Sarres,  c'est-à-dire  des  premières  eaux 
cédant  les  besoins  dti  service  normal.  En  conséquence,  il  n'en  sera  pas  envoyé 

S3. 


Bi^r 

tte  parUgs. 


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EtéculioD 
da  règlement 

de 

chaqae  c6t« 

de  la  frontière. 


VerttDt  ouest 
da  canal* 


516      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

à  Télang  de  Mittersheim ,  tant  que  le  remplissage  de  celui  de  Réchicourt  D*aura  p^ 
été  e£Fectué. 

Art.  3.  Les  eaux  d*éclusées  nécessaires  au  transit  des  bateaux  seront  en  toot 
temps  fournies  des  deux  côtés  du  bief  de  partage,  sans  distinction  de  uattonaliie. 

Art.  ^1.  Les  mesures  nécessaires  seront  prises  de  part  et  d*antre  |X>ur  assort: 
Tenlrelien  des  ouvrages  et  un  bon  aménagement  des  eaux. 

Art.  5.  Les  ingénieurs  français  et  allemands  s*abstiendront  de  toute  action 
directe  sur  les  surveillants  et  les  écluses  placés  en  dehors  de  leurs  services  rpy 
pectifs,  les  ordres  nécessaires  pour  Texéculion  du  présent  règlement  devant  ^Ir- 
donnés  par  l'ingénieur  du  cercle  de  Sarrebourg  ou  son  délégué,  en  ce  qui  con- 
cerne les  mesures  à  prendre  dans  la  section  allemande,  et  par  Tingénicur  de  rairoD- 
dissement  de  Fancy  ou  son  délégué,  en  ce  qui  concerne  les  mesures  à  prendre  te 
la  section  française. 

Art.  6.  Les  ingénieurs  en  chef  des  deux  services  s^aviseront  mutuellement  de^ 
chômages  prévus  de  chaque  côté  de  la  frontière  et  de  toutes  les  autres  ciroonstâocr 
qui  intéresseront  la  navigation  de  transit. 

Les  ingénieurs  désignés  dans  l'article  5  s*entendront  pour  le  règlement  des  détaâ* 
courants  de  l*alimentation  spécifiée  par  les  articles  i  et  a ,  tels  que  la  hauteur  et  b 
durée  de  la  levée  des  ventelles  de  la  quatorzième  écluse,  et  les  précautions  à  prendre 
en  cas  de  remplissage  d'un  bief. 

Art.  7.  L^alimentation  du  versant  ouest  du  canal  de  la  Marne  au  Rhin  ju!([u  ; 
Dombasle,  telle  qu  elle  est  prévue  par  le  présent  règlement,  sera  toujours  mainteod'* 
par  le  Gouvernement  allemand.  Il  y  pourvoira  dans  le  cas  où  il  apporterait  au 
canal  des  modifications  ou  exécuterait  de  nouveaux  travaux  d'où  résulterait .  foor 
les  sections  allemandes,  une  augmentation  des  besoins  d'alimentation. 

Art.  8.  Le  présent  règlement  sera  soumis  à  l'approbation  des  deux  Gottfe^l^ 
uients  pour  être  rendu  exécutoire  à  partir  du  i*' juillet  1873. 

Fait  à  Strasbourg  en  double  expédition,  le  a3  avril  1873. 

DE  Glercq.  yon  Stbel. 

Orsel.  Grebenau. 

Renaudin.  Friboberg. 


N«  118. 

DEUXIÈME  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

Les  Commissaires  français 

au  Ministre  des  affaires  étrangères. 

Strasbourg,  le  6  septembre  1878. 

Monsieur  le  Ministre ,  nous  avons  l'honneur  de  vous  adresser  la  série 
complète  des  décisions  et  annexes  qui  consacrent  Taccord  des  commis- 


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DEUXIÈME  COMPTE  DE  UQUIDATION.  517 

aires  des  deux  Gouvernements  pour  le  rè^ement  du  deuxième  compte 
le  liquidation.  Le  payement  du  solde  qui  en  ressort  au  crédit  de  TAUe- 
nagne  doit  être  fait  à  Strasbourg,  le  i5  de  ce  mois/ en  billets  de 
)anque  acceptés  au  pair  ;  quant  au  remboursement  des  cautionnements 
lofficiers  ministériels  ou  de  comptables  qui  continuent  à  exercer 
eurs  fonctions  en  Alsace-Lorraine,  il  doit  être  opéré  le  i*  décembre 
}rochain,  entre  les  .mains  de  lambassadeur  d*Allemagne  à  Paris,  en 
)iliets  de  banque  également. 

Les  documents  ci-joints  se  divisent  en  quatre  annexes  principales 
m  protocole  de  la  séance  du  6  septembre,  savoir  :  annexe  i",  déci- 
sion générale  sur  le  deuxième  compte  de  liquidation  ;  annexe  a',  déci- 
iion  relative  au  remboursement  des  cautionnements  des  officiers  minis- 
tériels et  des  comptables  restés  en  Alsace-Lorraine  ;  annexe  3*,  décision 
relative  à  la  ventilation  entre  le  département  de  Meurthe-et-Moselle 
et  la  Lorraine  allemande,  des  charges  pécuniaires  et  autres  résultant 
ie  la  concession  du  chemin  de  fer  de  Nancy  à  Château-Salins  et  Vie, 
coupé  par  la  nouvelle  frontière  ;  annexe  4*,  décision  relative  à  la  re- 
mise à  f  Allemagne  d*une  inscription  de  rente  provenant  d*un  legs  fait 
àTAcadémie  de  Strasbourg,  et  des  arrérages  échus  depuis  la  guerre. 

L'annexe  n**  i  est  accompagnée  dune  annexe  lettre  A,  qui  n  est  autre 
que  le  compte  de  liquidation  lui-même;  dune  annexe  lettre  B,  qui 
donne  la  nomenclature  de  certaines  dépenses  de  travaux  publics 
cFAIsace-Lorraine  payées  par  le  Trésor  entre  le  a  mars  et  le  1 1  dé- 
cembre 1871  (dates  de  la  paix  et  de  la  Copvention  addilionn^lle  de 
Francfort);  enfin,  de  six  tableaux  où  Ton  retrouve  le  développement 
[le  diverses  sommes  portées  dans  le  compte  de  liquidation. 

Parmi  les  créances  qui  figurent  au  crédit  de  1* Allemagne ,  deux  seu- 
lement présentent  une  importance  réelle  :  celle  des  fonds  placés  au 
Trésor  par  les  communes  et  les  établissements  publics  des  territoires 
cédés,  et  celle  du  département  du  Bas-Rhin  (compte  départemental  et 
compte  des  cotisations).  Le  compte  des  fonds  placés,  qui  n'avait  été 
apuré  qu'en  partie  lors  du  premier  règlement,  va  se  trouver  définitive- 
ment soldé  ;  il  en  est  de  même  du  compte  du  département  du  Bas- 
Rhin  :  ce  département  se  trouvant  cédé  en  entier  à  l'Allemagne,  il  a 
été  possible  de  dégager,  dès  à  présent,  des  travaux  de  liquidation  de 


CaalioBiiomenU 

officien 
mîniBtârieU. 


VentîUlÎQn 

d«B 

charge* 

da 

ehemio  Je  fer 

ût  Naucy  à  Vie. 

Legs  Lamey. 


Foods 

descoiumuDes 

pUros 

•n  Trésor. 


Compte 
du  département 
(1«  Ba-i-Rhîo. 


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Compte 

dr»déparlenicnls 

morcelés. 


Emprunt 

de 

la  canalisation 

de 

la  Moselle. 

Traites 

ponr  eoopes 

de  bois. 


518      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

f ancienne  trésorerie  générale  de  Strasbourg,  les  chiffres  de  recettes  et 
de  dépenses  qui  le  concernent.  Rétablissement  du  compte  des  dé- 
partements morcelés  par  la  nouvelle  frontière  présente  des  difficultés 
beaucoup  plus  grandes,  et  les  éléments  réunis  pour  eux  jusqu'à  ce 
jour  n  ont  pas  encore  permis  aux  membres  de  la  Commission  de  se 
livrer  à  une  discussion  qui  pût  aboutir  ù  des  résultats  définitirs. 

Au  crédit  de  la  France,  on  rencontre  en  première  ligne  une  somme 
de  ^,^56,000  francs,  consentie  transactionnelleraent  pour  les  reven- 
dications françaises  qui  sont  comprises  dans  le  tableau  n^  6.  Voiis  sa- 
vez, Monsieur  le  Ministre,  que,  pour  la  plupart  d entre  elles,  le  prin- 
cipe même  était  contesté  par  les  commissaires  allemands.  Nous  voas 
avons  rendu  compte  successivement  des  discussions  auxquelles  elles 
avaient  donné  lieu  au  sein  de  la  Commission,  notamment  ceilaqui 
concernent  la  quote-part  à  prendre  par  TAllemagne  dans  l'emprunt  de 
la  canalisation  de  la  Moselle,  et  l'attribution  à  lun  des  deux  Gouver- 
nements des  traites  souscrites  par  les  adjudicataires  des  coupes  de  bois 
de  l'exercice  1869  et  des  ventes  de  produits  forestiers  faites  avant  la 
guerre.  Nous  nous  bornerons  donc  à  rappeler  que  les  commissaire 
des  deux  pays,  interprétant  diversement  certains  articles  des  traités  ou 
invoquant  différents  textes  au  profit  de  leurs  Gouvernements,  navaieoi 
pu  arriver  à  un  accord  séparé  sur  chacune  de  ces  revendications. 

En  présence  de  ces  divei^ences  de  vues  que  des  discussions  nou- 
velles ne  parvenaient  ni  à  éteindre  ni  à  diminuer,  il  devint  évident 
pour  tous  les  membres  de  la  Commission  mixte  que  l'entente  ne  pour- 
rait s  établir  que  sur  un  chiffre  transactionnel  qui  laisserait  les  prin- 
cipes intacts,  mais  qui  tiendrait  compte  des  convictions  formulées  de 
part  et  d'autre.  Des  concessions  successives  faites  de  chaque  côté  ont 
ramené  l'accord  sur  le  chiffre  de  5,4oo,ooo  francs  ;  mais  comme  les 
agents  français  avaient  encaissé  depuis  la  paix  des  traites  de  coupes  de 
bois  pour  une  somme  de  9&4',ooo  francs,  le  chiffre  net  à  portera 
notre  actif  dans  le  compte  actuel  s'est  trouvé  réduit  à  A, 456, 000  fraoci 
Si  vous  vous  reportez.  Monsieur  le  Ministre,  aux  points  de  départ  res- 
pectifs sur  ces  diverses  affaires,  vous  remarquerez  que  les  concessions 
faites  par  nous  sont  sensiblement  plus  importantes  que  celles  faites  par 
nos  collègues  ;  il  est  vrai  qu  en  échange ,  l'Allemagne  a  abandonné  sa 


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DEUXIÈME  COMPTE  DE  LIQUIDATION.  519 

réclamation  de  1/18,000  francs  pour  la  perte  du  change  sur  les  billets 
ie  banque  qui  lui  ont  été  versés  le  i3  janvier  187 a;  elle  a  de  plus 
iéelaré,  par  Forgane  de  ses  commissaires,  prendre  à  sa  charge  le  paye- 
Qienl  de  &4iOoo  francs  réclamés  par  la  ville  de  Mulhouse  à  la  France 
pour  secours  aux  familles  des  mobilisés  pendant  la  guerre  de  1870, 
de  26,000  francs  dus  à  divers  entrepreneurs,  et  de  ia,ooo  francs  en- 
\riron  pour  frais  de  procédures  civiles  domaniales.  Les  questions  sou- 
levées au  sujet  de  ces  dernières  •  aifaires  se  trouvent  donc  éteintes 
aujourd'hui  et  comprises  dans  le  même  accord. 

Vous  remarquerez  enfin,  Monsieur  le  Ministre,  que,  dans  le 
deuxième  compte  de  liquidation,  une  somme  de  772,^54  fr.  ao  cent., 
destinée  à  équilibrer  à  2,900,000  francs  juste  le  solde  à  verser  par  le 
Trésor,  a  été  imputée  au  crédit  de  la  France,  à  valoir  sur  le  règlement 
ultérieur  des  arrérages  de  pensions  avancés  par  elle.  D'après  les  élé- 
ments déjà  réunis,  nous  aurons  à  revendiquer  de^rAiiemagne,  à  ce 
titre,  une  somme  probablement  supérieure  à  a  millions  de  francs; 
mais  il  était  nécessaire  de  laisser  une  certaine  marge  sur  ce  chapitre; 
d abord,  parce  que  les  chiffres  ne  peuvent  encore  en  être  connus  ;  en- 
suite, parce  que  TÀUemagne  paye  en  ce  moment,  de  ses  proprqs 
deniers,  en  à-compte  sur  ces  avances  du  Trésor,  les  sommes  dues  pour 
reliquats  de  primes  d*enrôiements  ou  de  rengagements  (article  U  du 
traité  du  10  mars)  à  des  militaires  ou  marins  devenus  sujets  allemands. 
Or,  les  sommes  déjà  liquidées  de  ce  chef  par  les  soins  de  la  Caisse  des 
dépôts  et  consignations  atteignent  presque  /ioo,ooo  francs. 

Nous  ajouterons  en  terminant,  Monsieur  le  Ministre,  que  les  deux 
premiers  comptes  de  liquidation  ne  comprennent  pas  toutes  les  dettes 
que  le  règlement  des  affaires  d'Alsace-Lorraine  est  appelé  à  éteindre. 
Le  Trésor  va,  en  effet,  rembourser  dans  quelques  jours,  pour  les  cau- 
tionnements, une  somme  en  capital  et  intérêts  de  1,200,000  francs, 
et  les  remboursements  effectués  juàquà  ce  jour  entre  le»  mains  des 
ayants  droit  atteignent  presque  cette  somme.  D'un  autre  côté,  la  Caisse 
des  dépôts  et  consignations  a  remboursé  dans  le  cours  de  celte  année, 
pour  les  livrets  de  la  caisse  des  retraites  de  la  vieillesse  appartenant  à 
des  ouvriers  de  la  manufacture  des  tabacs  de  Metz  et  de  Strasbourg, 
ou  à  des  forestiers,  cantonniers  et  instituteurs  restés  en  Alsace-Lorraine, 


Pcne 
du  cliaiige. 


Mnlhousr. 

secours 
«DX  famillca 
des  mobilisés. 

Prais 

de  procédure. 


Arrérages 
de  proMODs. 


CaDliouoemoaU. 


Caisses 

des  relrailes 

de  la  vieillesse. 


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de  1.1  Mokcllc. 


520      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

des  sommes  qui  s  élèvent  à  près  d*un  million.  L'obligation  de  calculer, 
à  une  date  fixe,  des  intérêts  pour  un  grand  nombre  de  sommes  a  fait 
penser  à  ia  Commission  qu  il  était  plus  simple  de  ne  pas  comprendre 
ces  règlements  dans  les  comptes  de  liquidations  partielles,  en  raison  de 
l'incertitude  qui  règne  toujours  jusqu'au  dernier  moment  sur  ia  date 
exacte  où  il  sera  possible  de  les  arrêter. 

La  Commission  mixte  va  continuer  ses  travaux  par  le  règlemeot  des 
comptes  des  départements  coupés  par  la  nouvelle  frontière,  par  l'éta- 
blissement du  chiffre  des  avances  pour  pensions  et  traitements  de  k 
Légion  d'honneur,  et  enfin  par  ]a  liquidation  des  caisses  de  retraites 
départementales  et  communales  du  Haut-Rhin,  du  Bas-Rhin  et  de  la 
Moselle,  ainsi  que  par  l'apurement  d'un  certain  nombre  de  revendica- 
tions françaises.  Ce  sont  là,  du  moins,  les  questions  principales  parmi 
celles  qui  lui  restent  à  résoudre. 

Veuillez  agréer,  etc. 

DE  Clebcq.  Orsel.  Renaodin. 


N"  119. 
DÉCISION  GÉNÉRALE 

SUn  LB  DEGXIBIIB  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

6  septembre  1873. 

La  Cominissioa  mixte  de  liquidation ,  instituée  par  Tarticle  1 1  de  la  Cooventiou 
additionnelle  du  11  décembre  1871,  au  traité  de  paix  du  10  mai  de  la  même 
année ,  entre  la  France  et  T Allemagne , 

Vu  les  articles  4  el  i4  du  traité  du  10  mai  1871  ;  vu  les  articles  a ,  1 1 ,  i3  et  idde 
la  Convention  additionnelle  du  1 1  décembre  delà  même  année  ;  vu  les  paragraphes  î- 
3 ,  6 ,  7  et  8  du  protocole  de  clôture  annexé  à  ladite  Convention  ;  vu  le  compte 
de  liquidation  arrêté  le  aa  décembre  187a,  et  les  diverses  décbionsy  annexée; 

Considérant  que  les  travaux  de  la  Commission  ont  progressé  de  manière  à  pcf 
mettre  de  procéder  dès  aujourd'hui  à'  un  nouveau  compte  de  liquidation  d« 
créances  respectivement  produites  du  côté  de  la  France  et  du  côté  de  rAllcma^nc; 
que,  pour  la  sauveg^arde  d'un  grand  nombre  d'intérêts  privés,  il  importe  d'assnrer 
le  remboursement  à  bref  délai  des  créances  dont  les  chiffres  ont  pu  être  définitive- 
ment arrêtés  au  profil  des  ayants  droit;  que  les  deux  Gouvernements,  animés  duo 
Kinpruoi  égal  esprit  de  conciliation ,  sont  d'accord  pour  résoudre  par  voie  de  transaclion 
amiable  :  d'une  part ,  les  questions  soulevées  pour  le  règlement  de  Tcniprunt  de  » 


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DEUXIEME  COMPTE  DE  LIQUIDATION.  521 

Moselle,  ainsi  que  pour  avances  faites  par  la  France,  à  raison  des  travaux  publics 
exécutés  dans  les  territoires  cédés  (  voir  le  tableau  annexé  à  la  présente  décision  sous 
la  lettre  15),  et  pour  Textinction  déûnitive  de  certaines  créances  ou  revendications 
rentrant  dans  la  lettre  ou  Tesprit  des  traités  de  Francfort  et  du  protocole  de  clôture 
dressé  le  ii  décembre  1871  ;  —  d'autre  part,  pour  la  réclamation  allemande  rela- 
tive à  la  perte  de  change  sur  le  payement  en  billets  de  banque  fait  le  i  3  jan- 
vier 187a;  —  qu*enGn,  pour  l'apurement  de  ces  diverses  réclamations,  les  deux 
Gonvernements  se  sont  entendus  pour  attribuer  à  la  France  une  somme  de 
5,4oo,ooo  francs,  dont  il  y  a  lieu  de  déduire  g4d«ooo  francs  qui  sont  déjà  dans 
les  caisses  françaises  ; 

G)nsidénint  que  le  compte  de  liquidation  arrêté  le  a  a  décembre  187  a  a  laissé  au 
débit  de  la  France  une  somme  de  7,aa3,i5t  fr.  7g  cent.,  du  chef  des  fonds  placés 
à  intérêts  au  Trésor  par  les  communes  et  établissements  publics  des  territoires 
cédés;  que,  depuis  lors,  une  somme  représentée  par  des  coupons  d annuités  de 
l'emprunt  du  canal  de  la  Sarre  et  par  des  transferts  de  livrets  de  caisses  d'épargne 
d'Alsace -Lorraine  a  été  imputée  sur  le  reliquat  mentionné  dans  l'alinéa  qui  précède, 
lequel  reliquat,  en  tenant  compte  des  intérêts,  fait  ressortir  le  solde  actuel  à  la 
somme  de  6,966,370  fr.  37  cent; 

Considérant  que  d'autres  réclamations  et  revendications  produites  par  le  Gou- 
vernement français ,  et  énumérées  dans  le  compte  de  liquidation  annexé  sous  la 
lettre  A,  ont  été  reconnues  par  le  Gouvernement  allemand  et  arrêtées  par  la  Com- 
mission à  la  somme  totale  de  5,^74  fr.  98  cent.  ; 

Considérant  que  les  comptes  Gnanclers  de  l'ancien  département  du  Bas-Rhin  et 
le  compte  des  cotisations  municipales  et  particulières  du  même  département  se 
trouvant  dès  aujourd'hui  complètement  apurés  en  recettes  et  en  dépenses  pour  les 
exercices  1869  ^^  1870,  il  devient  possible  d'en  faire  entrer  les  résultats  dans  le 
compte  de  liquidation  arrêté  à  la  date  de  ce  jour  ; 

Considérant  que  les  réclamations  et  revendications  produites  du  côté  de  F  Alle- 
magne, et  spécifiées  dans  la  balance  du  compte  de  liquidation  arrclé  à  la  date  de  ce 
jour,  ont  été  également  reconnues  par  le  Gouvernement  franc  >is  et  liquidées  par  la 
Commission  à  la  somme  totale  de  1,167,368  fr.  81  cent.  ; 

Considéraiit  qu'en  ce  qui  concerne  la  liquidation  de  l'emprunt  souscrit  pour  la 
canalisation  de  la  Moselle,  et  la  séparation  des  intérêts  financiers  incombant  de  ce 
chef  à  fancien département  de  la  Moselle,  la  quote-part  à  supporter  définitivement 
par  l'Allemagne  et  le  département  actuel  de  la  Lorraine  est  comprise  dips  le 
chiffre  transactionnel  de  5,4oo,ooo  francs  indiqué  au  tableau  annexe; 

Considérant  que  par  suite  de]cet  arrangement ,  la  France  seule  conserve  les  droits 
et  assume  les  charges  résultant  dudit  emprunt; 

Considérant  qu'il  est  possible  d'imputer  dans  le  compte  de  liquidation,  au  profit 
de  la  France,  une  somme  à  valoir  sur  les  avances  faites  par  le  Trésor  pour  les  pen- 
sions de  titulaires  devenus  Allemands; 
Considérant  que  des  dispositions  qui  précèdent  et  auxquelles  les  deux  Gouverne- 


Travaux  publics. 


Porle 
sur  l«  ching*. 


Fou  ils 
des  coiuiiiuncs. 

Annuités 

(lu 

cdiial 

«le  la  Sarre. 


iioaiples 

(lu    (li*parti'iQ'*nl 

(lu  BasHbiB. 


pour 
les  ponsioo». 


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Sol<U  débitear 

d0 

U  Frasca. 


EinpruDl 

pour 

la  ctoalÎMlioa 

de 

h  MoMlle. 


Traitw 

poor  coupf s 

de  bois. 


522      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  A  L'ALLEMAGNE. 

luents  ont  donné  leur  adtiésion ,  il  ressort  au  crédit  de  TAUemagne  une  somme  de 
'i,goo,ooo  francs; 

Après  en  avoir  délibéré , 

Arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  1*'.  Le  compte  de  liquidation  ci-annexé  sous  la  lettre  A  est  et  demeure 
«ipprouvé. 

En  conséquence,  le  montant  des  sommes  portées  au  crédit  de  TAliemagne  est 
arrêté  à  8,133,739  fr.  18  cenL;  et  celui  des  créances  actives  à  Tavoir  de  la  Fraoce 
à  3,333,739  fr.   18  cent. 

Art.  2.  Pour  assurer  le  payement  du  solde  débiteur,  le  Gouvernemeot  français 
payera,  le  i5  septembre  prochain,  au  Gouvernement  allemand  une  somme  de 
3,900,000  francs. 

Art.  3.  Le  reliquat  des  comptes  financiers  et  des  cotisations  municipales  et  pur 
ticulièresde  Tancien  département  du  Bas-Rhin,  pour  les  exercices  1869  et  1870. 
se  trouvant  compris  pour  une  somme  de  955,696  fr.  3i  cent. ,  et  sous  les  n**  i3et 
i4  dans  le  compte  de  liquidation  ci-annexé  sous  la  lettre  A,  le  Gouvernement  im- 
périal d* Allemagne  en  donne  par  la  présente  décision  pleine  et  entière  décharge 
au  Trésor  français  au  nom  du  département  allemand  delà  Basse-Alsace,  avec  ga- 
rantie spéciale  contre  toute  revendication  ultérieure  de  ce  chef. 

Art.  U:  Moyennant  Fapurement  du  compte  de  liquidation  et  de  compensatioo 
qui  fait  Tobjet  de  la  présente  décision,  le  Gouvernement  français  assume  la  chaîne 
exclusive  de  rembourser  et  amortir  intégralement  Temprunt  souscrit  à  la  Caisse  des 
des  dépôts  et  consignations  pour  la  canalisation  de  la  Moselle. 

En  vertu  de  cette  subrogation ,  le  même  Gouvernement  donne  pleine  et  entière 
décharge  au  Gouvernement  allemand,  qui  Taccepte,  des  obligations  contractées  de 
ce  chef  par  Fancien  département  de  la  Moselle;  par  contre,  les  engagements  sous- 
crits par  divers  industriels  en  garantie  d'une  portion  des  intérêts  dudit  emprunt 
conservant  toute  leur  force  et  valeur,  le  Gouvernement  allemand  reconnaît  que  le 
Trésor  français  a  seul  droit  au  bénèiice  de  ces  garanties,  même  à  l'égard  des  indus- 
triels domiciliés  dans  les  territoires  cédés  ou  de  leurs  ayants  cause. 

Art.  5.  Le  Gouvernement  français  cède  et  transfère  au  Gouvernement  allemand 
tous  ses  droits  sur  les  traites  pour  coupes  de  bois  et  contrats  de  vente  de  produits  fo- 
restiers souscrites  à  son  profit  avant  la  guerre,  à  raison  d'adjudications  faites  dans 
les  forêts  domaniales  des  territoires  cédés,  et  dont  le  prii  n'a  pas  été  encaissé  par  lui 

Il  s'engage  à  remettre  au  Gouvernement  allemand  les  titres  ou  pièces  qu'il  peut 
avoir  entre  les  mains  relativement  à  ces  créances,  dont  il  donne  parla  présente 
décision  pleine  et  entière  décharge  au  Trésor  allemand ,  seul  en  droit  désormais  d'en 
opérer  le  recouvrement  pour  son  propre  compte. 

Art.  6.  Par  la  présente  décision ,  le^  deux  Gouvernements  se  donnent  réciproque- 
ment décharge  générale  pleine  et  entière  des  revendications  et  contre-revcndicalioDîi 


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DEUXIEME  COMFfE  DE  LIQUIDATION.  523 

énumérées  dans  le  compte  de  liquidation  et  de  compensation  ci-annexé ,  lequel  o6t 
accepté  en  capital  et  intérêts,  sous  réserves  de  toute  erreur  ou  omission. 

Art.  7.  La  présente  décision,  qui  sera  soumise  à  l'approbation  des  deux  Gouver- 
nemenls^'^  recevra  son  exécution  à  dater  du  i5  septembre  prochain. 
Ainsi  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  6  septembre  1873. 

DE  Clbrcq.  von  Sybel. 

Orsel.  Ederbagh. 

Rbnaudin.  Feighter. 


N-  120. 
DÉCISION  ANNEXE 

RELATIVE  AUX  DÉPÔTS  DE  DIVERS  ETABLISSEMENTS  PUBLICS  ET  AUTRES  VERSES 
À  LA  CAISSE  DES  CONSIGNATIONS  DANS  LES  TERRITOIRES  CÉDÉS. 

6  septembre  1873. 

L'apurement  des  comptes  des  trésoreries  générales  d'Alsace- Lorraine  fait  ressor- 
tir, suivant  le  tableau  transcrit  ci-contre  ^*\  que  l'avoir  des  créanciers  y  dénommés, 
pour  les  fonds  déposés  par  eux  et  portant  intérêt  à  3  p.  0/0,  s'élève  : 

En  capital ,  à 25,075'  oo* 

Eu  intérêts,  jusqu'au  i5  septembre  1873,  à. .  4, 160    23 

Soit  en  tout  à 29,235    23 


Une  somme  d'égale  valeur  se  trouvant  portée  au  crédit  de  l'Allemagne  dans  le 
deuxième  compte  de  liquidation  arrêté  a  la  date  de  ce  jour,  la  Commission  mixte 
décide  ce  qui  suit  : 

I.  Le  compte  de  dépôts  de  divers  établissements  publics  et  autres  d'Alsace-Lor- 
raine avec  la  Caisse  des  consignations  e^t  clos  et  arrêté  à  la  somme  de  29,236  i'r. 
a3  cent.,  conformément  au  tableau  ci-contre ^^\ 

IL  L'Empire  d'Allemagne  demeure  pour  cette  somme  subrogé  aux  droits  et  obli- 
gation de  la  Caisse  des  dépots  et  consignations ,  en  donne  à  celle-ci ,  au  nom  des 
ayants  droits,  pleine  et  entière  décliarge,  avec  garantie  expresse  contre  tout  re- 
cours ou  revendication  'ultérieure  de  leur  part. 

Ainsi  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  6  septembre  1873. 

(Suivent  les  signatures,) 

(')  Les  ratifications  de  la  chancellerie  de  l'Empire  allemand,  signées  par  M.  Delbruck,  et 
celles  du  ministère  des  affaires  étrangères  de  la  République  française ,  signées  par  M.  le  duc  de 
Broglie ,  ont  été  échangées  a  Strasbourg  le  23  octobre  1873. 

(«)ct  W  Voir  ci-après ,  le  tableau  n"  2. 


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524       LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE, 


Deuxième  compte  de  U^atiaibvi 


10 

11 

12 


13 
]4 


CREANCES  ALLEMANDES. 


Solde  au  1 5  septembre,  en  capital  et  intérêts,  des  fonds  placés  au  Trésor  par 
les  communes  et  établissements  publics  d'AJsace-Lorraine.  (  Tableau  n*  i .) . 

Chambre  de  commerce 

École  normale 


Bas-Rbin.. 


Dépots  de  divers. 
(Tableau  n'a.) 


École  protestante. . 


Haut-Rhin 

Lorraine 

Règlement  du  compte  de  la  chambre  de  commerce  de  Mulhouse 

Sommes  dues  aux  maisons  centrales  d'Ensisheim  et  de  Hagaenau  pour  pé- 


cules de  condamnés. 


Sommes  dues 

à  la  ville 
de  Strasbourg. 


(•■ 


en  jil 


6^S^j 


M 


1..V1 


pour  entretien  de  détenus  à  la  co- 
lonie d*0.swald 8,5a2'  oo' 

'  pour  fonds  de  concours  versés  et  non  r 

employés  en  1870 4.ooo  00  ) 


'I 


Sommes  dues  pour  frais  de  cadastre , 
comme  non  employées  au  moment 


à  Ungcsheim i,935  53  j 


de  la  guerre. . .    )  ^  Sainte-Croix 2,1a  ^  \ 

Créance  de  fasiie  de . Stéphansfeld  pour  entretien  de  militaires  français  dn 

1"  avril  1870  au  21  octobre  1872 

Solde  d'apurement  des  comptabilités  municipales  des  percepteurs.  (  Tableau 

n-  3.) 

Solde  dû  à  T institut  des  Servantes  catholiques  de  Strasbourg  pour  entretien 

de  détenus  français  d'août  1 870  à  janvier  1 87 1  inclusivement 

Solde  dû  à  la  fondation  de  Notre-Dame  pour  location  de  bâtimeots  à  fadiui- 

nîstralion  militaire  française  pendant  le  3*  trimestre  1870 

Reliquat  d'arrérages  perçus  sur  finscription  de  rente  du  legs  Lamey 

Quote-part  à  supporter  par  la  France  dans  les  rentes  forestières  restant  dues, 

à  la  date  du  2  mars  1871,  aux  hospices  de  Metz  et  à  la  commune  de 

Saint-Louis  (Haut-Rhin) 

Reliquat  des  comptes  financiers  du  département  du  Bas-Rhin.  ( Tableau  □"^A 
Reliquat  du  compte  des  cotisations  municipales  et  particulières  du  même 

dejiartement.  (Tableau  n**  5.) 


Total. 


Ô.t' 


Créances  allemandes. 
Créances  françaises. . 


Solde  débiteur  à  la  charee  de  la  Ffit"; 


L'exactitude  du  présent  compte  de  liquidation  est  reconnue  de  part  ^'i  ' 

mains  de  rAJlemagne,  le  i5  septembre  1873,  par  les  soins  du  Gou'^î' 

Ainsi  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  6  septembre  1873. 


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DEUXIÈME  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

DV  6  SEPTEMBRE  iS73* 

m  mixte  dans  sa  séajicc  du  6  septembre  i87Z, 


525 


CREANCES  FRANÇAISES. 


MONTANT 

DIS    DITTIt. 


Somme  traiwictionnellement  fixée  pour  les  cinq  créances  françaises  et  la  re-\ 
vcndication  allemande  pour  perte  de  change,  liquidées  en  bloc,  confor-1 
mément  au  tableau  u"  6. 

Total  brut 5,4oo,ooo' 

Traites  encaissées 944,ooo 

Soit  net 4,à56,ooo 


/i,4  3  6,000-00" 


Remboursement  des  fonds  provenant  du  règlement  de  compte  de  la  percep- 
tion de  Foussemagne  (arrondissement  de  Belfort) 


Solde  dû  par  la  commune  de  Catlenom  pour  fiis  télégraphiques. 


Excédant  de  fonds  attribué  à  la  chambre  de  commerce  de  Metz .      83 1  '  a  a*\ 

Sommes    redues    pour  j         aux  chambres         |  à  Nancy.  .  .      118  99 
recouvrements    faits   >  de 

par  fAllemagne.         )  commerce,  àEpinal...       34  35 

Avances  faites  aux  préposés  forestiers  pour  frais  de  citations  et  significations. 

Remboursement  pour  irais  d'abonnement  de  diverses  communes  d'Alsace- 
Lorraine  à  àe^  publications  de  l'Imprimerie  Nationale  en  1870 


Somme  à  valoir  sur  le  règlement  des  avances  faites  par  le  Trésor  français 
pour  le  payement  de  pensionnaires  devenus  Allemands 


Total  . 


i,3o5  20 

466  95 

974  56 

191  10 

2,537  17 

772,254  20 


5,233,729  18 


8,133,729'  18" 
5,233,729  18 

2,900,000  00 


commissaires  soussignés,  pour  le  solde  en  résultant  être  versé  entre  les 

(  Suivent  les  signatures.  ) 


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526      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 


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DEUXIÈME  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 


527 


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528      LIQUIDATION  DES  TERIUTOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 


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DEUXIEME  COMFrE  DE  LIQUÏDAÏfON. 

Tableau  y"  3. 
Uhglement  des  comptes  des  percepteurs. 


529 


FRANCE. 


ALLEMAGNE. 


[cédant  de  piacements  et  de 
dépenses  imputables  sur  les 
fonds  du  Trésor 


roduits  départementaux  saisis 
et  dont  le  Trésor  a  néan- 
moins tenu  compte  au  dé- 
partement dans  son  règle- 
ment particulier 

lentimes  départi-mentaux  et 
communaux  à  restituer  sur 
les  fonds  saisis 


Centimes  communaux  payés 
directement  par  le^  percep- 
teurs de  Lauterl)ourg  et  Wil 
visheim  sur  les  fonds  du 
Trésor ^  . . . 


tînmes  redues  h  des  comp- 
tables pour  les  restes  à  re- 
couvrer de  1 868  versés  de 
leurs  deniers 


Remises  communales  et  frai.s 
de  perception 

Somme  versée  à  fAIlemagne 
après  la  paix 


I9,409^35* 

3o8  3o 
8,490  10 

6,953  84 

4o4  87 
4,762  08 


40,428  54 


Fonds  communaux  emportés 
par  les  comptables  français. 

Fonds  communaux  employés 
aux  dépenses  publiques  . 

(Centimes  communaux  et  dé- 
partementaux sur  la  somme 
de  1 00  fr.  ci-contixî .... 


Solde  créditeur  de  la  France. 


6,562'  34' 
13,509  71 

39  78 


19,111  83 
2 1,3 16  71 


40,438  54 


hai:t-rhi\. 


ïl'icéclanls  de  placements  et  de 
dépenses 

Produits  départementaux  saii»is. 

Centimes  communaux  etdépar- 
tt;inentaux  sur  fonds  saisis, 

Comptes  particuliers  des  comp- 
tables  

Frais  de  perception .... 

Remises 

Ctnlimes  communaux  et  dépar- 
tementaux sur  la  saisie  des 
»ô  et  16  septembre  1870 


A  reporter . 
Conventions. 


2,160' 

93' 

563 

9"^ 

838 

65 

>99  97 

t,*}!  1 

93 

176 

09 

327 

60 

5>479 

09 

Fonds  communaux  emportés 
par  les  comptables  français, 

Reversements  faits  par  les  per- 
(  epteurs  de  Bergheim  et  de 
Lauternbach 


Fonds  communaux  employés 
aux  dépenses  publiques. . . 


10,393'  46" 


2,000  00 


10,873  a4 


23,266  70 


Comptas 
d«>  percppleun. 


34 


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530      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  k  L'ALLEMAGNE. 


Comptes 
des  percepteurs. 


Tableau  n*  3.  Règlement  des  comptes  des  percepteurs.  (  Suite.  ) 


FRANGE. 


ALLEMAGNE. 


Report 

Frais  de  perception  prélevés  par 
k  percepteur  de  Lutterbach 
sur  les  fonds  du  Trésor  et 
néanmoins  alloués  aux  corn- 


En  faveur  de  TAllemagne. 


HAUT-RHIN.  (Suite.) 

5,479'  09' 


i65  87 


5,644  96 
17,621   74 


23,a66  70 


VOSGES. 


Excédants  de  placements  et  de 

dépenses 

Frais  de  perception 

Excédants  de  placements  et  de 
dépeoses 

Remises 

Frais  de  perception 

Centimes  communaux  et  dé- 
partementaux sur  les  fonds 
saisis 


En  faveur  de  l'Allemagne . 


i,58o'85* 
189   19 


1,770  o4 


Néant. 


16,706' 93» 
6,288  69 
1,534  96 

i,o45  21 


21,575  79 
ao,5o4  83 


43,080  62 


Fonds  communaux  emportée 
ou  employés  aux  dépenses 
publiques 


4 1,080' 6!»' 


Excédants  de  placements  et  de 

dépenses 

Remises 


A  reporter. 


7,i36'76' 
344  90 


7,481  66 


Fonds  communaux  emportés 
ou  employés  aux  dépeoses 
publiques 


A  reporter. 


1 2,307'  \y 


I a,3o7  i3  I 


Digitized  by 


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DEUXIEME  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

Tableau  h**  3.  Règlement  des  comptes  des  percepteurs.  (  Suite,  j 


531 


FRANCE. 


ALLEMAGNE. 


MBURTHB.   (Suite.) 


Report 

Frais  de  perception 

Retenues  opérées  sur  des  re- 
mises payées  aux  comp- 
tables par  les  percepteurs 
allemands 

Centimes  communaux  et  dé- 
partementaux sur  les  fonds 
saisis 


En  faveur  de  1* Allemagne. 


7,48 1' 66* 
65o  11 


di    II 

SU  i5 


8,997  01 
3,648  3i 


12,645  32 


Report 

Centimes  communaux  rendus 
à  la  perception  d*Arracour 
(erreur  de  calcul) 


12,307' 43' 
337  89 


12,645  32 


RECAPITULATION. 


Bas-Rhin 

2i,3i6'7i' 

If 

1.770  o4 

9 

a 

Haut-Rhin 

Vosges 

Moselle 

Meurthe 

23,086   75 

Bas-Rhin.. 
Haut-Rhin. 
Vosges.  . . . 
Mosrlle  .  . . 
Meurthe. . . 


17,621'  74' 

u 
20,5o/i  83 
3,648  3i 


41,774  88 


Balance  en  faveur  de  F  Allemagne. . .      18,688'  i3* 


Strasbotirg,  le  6  septembre  1873. 


(Suivent  les  signatures.) 


Gomple» 
deipereepteun. 


34. 


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Comple 
du  BM-Bhin. 


532      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  LALLEMAGNE. 

Tableau  n'  4. 
Compte  du  département  du  Bas-Rkin, 

RECETTES. 

Ëimlant  de  receltes  à  la  clôture  de  rexercice  1869 7o'j,7M' 

1**  Centimes  additionnels  départementaux  perçus  par  les 

agents  français 865,48!i'  3o* 

a*  Produits   éventuels  départementaux   perçus  par   les 

agents  français i^S^igé  56 

3*  Produits  éventuels  destinés  au  service  de  rinstruction  \   ç\)  i,o9à,3Q5 

primaire,  perçus  par  les  agents  français 5i,i65  35   ' 

â**  Recettes  faites  pour  le  compte  de  Técole  normale, 

perçues  par  les  agents  fraçais 33.553  66 

ToTàL  des  n  celles 1 ,799.16?  ^> 

DEPENSES. 


1870. 


Mo». 


Janvier 

Février 

Mars 

Avril 

Mai 

Juin 

Juillet 

Août 

Septembre.  .  . . 

Opérations  com- 
plémentaires 
de  1870. . . . 

Gestion  de  1 87 1 1 
(  exercice  de 
1870-1871). 


INTÉRIEUR 

(mutovBCES  snciAUs.) 


ChapiUv  II.  Chapitre  III 


905'  3o* 

20,237  60 

36,6 1 4 

74,165 
187,1  '^ 

5o,655 
100,601 

^5,106 

29,i5i 


18 
70 
36 
54 
74 
1 1 
06 


29,183  26 

36,953  37 

7,677  78 

3,007  60 


ToTàLx...  631,661  60  3o  1,047  9' 


50,075*00* 

75  00 

12  5o 

41.695  00 

63,028  68 

37,3i4  o3 

6,5/10  96 


20,253  37 
84«o53  37 


INSTRUCTIONS  PRIMAIRES. 

écOLB  lOAMALB. 

(  Rwaoarccs  «p^ialw.  ] 


Chapitre  I» 


32,558' 5V 

23,189    '^^ 

8,591      12 

5,378  i4 
5,608  16 
6,38i  12 
4,694  99 
4.409  49 

465  00 
1,1 5o  00 


92,4o5  78 


Chapire  II. 


8,080'  00' 

0 

1,880  00 

8,700  00 

9,720  00 

» 

3  60  00 


28,740  00     i,o43,053  .'; 


Différence  à  porter  à  Tactif  du  Bas-Rbin ySS.So^i 

(^^  Nota.  Dans  le  chiffre  des  produits  éventuels  figure  une  somme  de 
45,844  francs  allouée  par  le  Trésor  français,  à  titre  de  subvention,  pour  Taché- 
vement  des  chemins  vicinaux  en  1870.  Cette  somme  ayant  vie  ver.sée  intégra- 
lement dès  les  premiers  mois  de  Tannée,  il  a  paru  équitable  de  restituer  au 
Trésor  français  une  portion  de  cette  subvention  qui  n  avait  pu  recevoir  son  ap- 
plication dans  les  derniers  mois  de  1870.  La  somme  à  restituer  dt>  ce  chefs 
été  arbitrée  transactionnellement  par  la  Commission  mixte  à 9.5o<)  7 


Reste  à  porter  à  Tactif  du  Bas-Rhin 7i6,oooj 


Strasbourg,  le  6  septembre  1873. 


f Suivent  1rs  sipatarfs. 


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DEUXIEME  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

Tableau  n'  5. 

OBrABTEinifT  00  DAS-BBII. 


533 


Cotisations  municipales  cl  parliculihvs. 

0 

DESIGNATION  DES  NATURES  DE  COTISATIONS. 

• 

EXCÉDANTS 
de 

ItiCBTTBB. 

Pensions  des  aliénés,  vieillards ,  malades  et  incurables 

3,8i3'5o« 

i65,i6o  lo 

23,377  76 

IM\  84 

8,688  68 

572  80 

à,86o  63 

Dispense»  des  travaux  d'intérêt  commun 

Fonds  destines  à  divers  salaires 

Traitensents  et  frais  concernant  le  service  de  la  police 

Service  médical 

Prix  cantonaux  aux  adultes 

Fonds  commun  provenant  des  amendes  de  (wlice  correctionnelle 

Total  

209,695  3i 

Compte 
(lu  Dat-Rhio. 


A  Strasbourg,  le  6  septembre  1873. 


(Suivent  les  signatures.) 


Tableav  jv*  6. 


Tableau  des  créances  comprises  dans  l'arrangement  transactionnel  sous  le  n"  1  du  deuxième  compte       ArraDgement 
de  Utiuidation^  telles  que  ces  créances  avaient  été  présentées  par  les  commissaires  français.  treDsaciionnel. 

;  a.  Frais  dadniinisLration  des  bois  de  communes  et  éta-' 

blisseraents  publics a35,07i'  00* 

b.  Frais  d'aménagement  et  de  délimita- 
tion de  ces  bois 8, 101   80 

c.  Frais  de  casernement,  d'imprimés  et 
d'indemnités  d'exercices  dus  par  di- 
verses communes 1 8,0 1 5  o  1 

d.  Frais  de  confection  de  rôles  de  chiens, 
i.  {         prestations  et  divers  travaux  commu-  ) 

naux ^^779  ^^   1 

e.  Frais  de  mutations  cadastrales 18,318  21 

/.   Dégrèvements    de    contributions    de 

1870,  réimposées  en  1871 8,108  96 

g.  Centimes  communaux  et  départemen- 
taux de   1868  et   1869,   aitribués    h 

;         l'Allemagne   et  dont  le  Trésor  fran 

\        çais  avait  fait  l'avance 20,187  85 


3i4,483'q4" 


A  reporter 3iii,48a  o4 


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534      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

Report 3  ii,48a^  04 

IL  Réquisitions  du  canton  de  Molsheim  couvertes  par  les  per^ 

cepteurs  de  Molsheim ,  Mutzig  et  Niederhorlach 74.931  3i 

m.  Avances  faites  par  la  France  suivant  bordereau  annexe  B, 
depuis  le  a  mars  1871,  pour  travaux  publics  exécutés  dans  les 
territoires  cédés  (capital  et  intérêts  ) % 678,836  66 

IV.  Traites  pour  coupes  de  bois  et  adjudications  de  produits 

forestiers  antérieurs  à  la  guerre  et  non  soldés  à  cette  époque. . .     3, 1 18,000  00 

V.  Évaluation  de  la  quote-part  de  l'Allemagne  dans  l'emprunt 

de  la  canalisation  de  la  Moselle â,ooo,ooo  00 

Total g,o86,24o  01 

Cette  somme  de  g,o86,a4o  fr.  01  cent,  a  été  réduite  transactionnellemeot  u 
globo  k  5,4oo,ooo  francs  bruts  (déduction  faite  de  la  revendication  allemande  de 
1 48,000  francs  pour  perte  de  change),  soit  à  4i456,ooo  francs  nets,  la  France 
ayant  déjà  encaissé  944*000  francs  sur  les  traites  pour  coupes  de  bois  non  éàa& 
au  moment  de  la  guerre. 

Fait  à  Strasbourg,  le  6  septembre  1873.  (Suivent  les  signatures.) 


N"  121. 
CAUTIONNEMENTS 

DES  OFFICIERS  MINISTERIELS  ET  DBS   COMPTABLES  RESTÉS  EN  ALSAGE-LOBRAINC 

DECISION. 

6  septembre  1873. 

CauiionneiMnto.         L^  Commission  mixte  de  liquidation,  etc. , 

Vu  le  paragraphe  7  du  protocole  de  clôture  de  ladite  Convention  additionnelle  : 
vu  la  demande  formée  par  les  officiers  publics  et  ministériels  restés  en  exerdœ 
dans  les  territoires  cédés  et  spécifiés  dans  le  bordereau  ci-joint,  pour  le  rembourse- 
ment direct  à  TAllemagne  des  cautionnements  par  eux  versés  au  Trésor  français: 

Considérant,  en  ce  qui  concerne  les  receveurs  spéciaux  justiciables  de  la  Coor des 
comptes,  à  Paris,  que  cette  Cour  a  été  dessaisie  du  jugement  de  leur  gestion^''; 

Considérant  que  la  gestion  des  autres  comptables  restés  au  service  de  rAdminis- 
tion  allemande,  et  mentionnés  dans  le  bordereau  ci-annexé,  se  trouve  aujourd'iiui 
opurée  vis-à-vjs  du  Trésor  français  ; 

^^î   DÉCRET  qai  desscdsit  la  Cour  Jej  comptes  des  comptes  des  receveurs  miuiicipaiix 
•  et  hospitaliers  des  lUpartemjcnts  cédés  à  V Allemagne, 

DeMaisissameDt  Le  Président  de  la  République  française , 

«lo  la  Cour  Vu  le  Traité  de  paix  du  10  mai  1871,  la  Convention  additionnelle  du' 11  décembre  suiiwi. 

àcs  comptes.  ^^  j^^  j^-^  jg^  jg  j^g^j  ^g^^  g^  ^  janvier  187  a  .  qui  ont  ratifié  ces  actes  diplomaUques  ; 

,  Vu  la  décision  du  Ministre  des  finances  du  16  octobre  187  a  concernant  le  remlwursaDeDi 


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DEUXIÈME  COMPTE  DE  LIQUIDATION.  536 

Considérant  que,  dans  cet  état  de  choses,  et  en  présence  des  demandes  produites 
par  les  ayants  droit  eux-mêmes,  les  restrictions  consacrées  par  le  protocole  de  clô- 
ture susmentionné  sont  désormais  sans  objet. 
Décide  ce  qui  suit  : 

Art.  l*'.  Le  Trésor  français  versera,  ie  3o  septembre  prochain,  enire  les  mains        V( 
de  fambassadeur  d'Allemagne  à  Paris ,  le  capital  des  cautionnements  des  officiers      '  l'Aiiemagiie 
publics  et  ministériels  et  des  comptables  lusdésignés  "^ 


(i) 


(lu  cautionnement  des  receveurs  municipaux  et  hospitaliers  des  départements  cédés  à  rAii^ 
magne  qui  ont  cessé  leurs  fonctions  et  qui  étaient  justiciables  des  conseils  de  préfecture  ; 

Vu  ie  référé  de  la  Cour  des  comptes  du  28  février  1878; 

Considérant  que  ie  Traité  du  10  mai  1 87 1  et  la  Convention  du  1 1  décembre  suivant  ne  con- 
tiennent aucune  stipulation  applicable  à  l'apurement  des  comptes  des  receveurs  spéciaux  des 
communes  et  des  établissements  de  bienfaisance  compris  dans  les  territoires  cédés  par  la  France 
à  iWliemagne; 

Considérant  que  les  intérêts  auxqudis  se  rattachent  les  comptabilités  de  ces  receveurs  sont 
désormais  exclusivement  placés  sous  la  tutelle  et  sous  Tautorité  de  l'Administration  allemande  ; 

Considérant  qu'une  décision  du  Ministre  des  finances  du  1 6  octobre  1873  a  déterminé  Je  mode 
(le  remlK>ursement  du  cautionnement  des  receveurs  municipaux  et  hospitaliers  (jui  ont  cessé  leurs 
fondions  et  qui  étaient  justiciables  des  anciens  conseils  de  préfecture  des  départements  cédés  ; 

Considérant  qu  il  reste  à  statuer  sur  les  mesures  à  prendre  relativement  à  ceux  de  ces 
comptables  qui  étaient  justiciables  de  la  Cour  des  connptes  ; 

Considérant  que  la  Cour  des  comptes  est  sans  pouvoir  pour  réclamer  auprès  du  Gouverne- 
ment allemand  soit  le  rëtabhssement  des  comptabilités  et  des  pièces  justificatives  détruites 
par  i'incendie  du  palais  d'Orsay,  soit  la  production  des  comptes  antérieurs  au  traité  de  paix , 
qui  ne  lui  ont  pas  été  transmis ,  et  qu'elle  n'aurait ,  dans  tous  les  cas ,  aucun  moyen  d'assurer 
l'exécution  de  ses  arrêts,  décrète  : 

Art.  1".  La  Cour  des  comptes  est  et  demeure  dessaisie  des  comptes  des  receveurs  muni- 
cipaux et  hospitaliers  des  départements  cédés  à  l'Allemagne,  qui  étaient  soumis  à  sa  juridic- 
tion antérieurement  au  Traité  du  10  mai  1871  et  qui  n'ont  pu  être  jugés  jusqu'à  ce  jour  ; 

Art.  2.  Le  Ministre  des  finances  statuera ,  en  ce  qui  ie  concerne ,  et  d'après  les  distinctions 
établies  dans  les  traités  susvisés ,  sur  les  mesures  à  prendre  pour  ie  remboursement  des  cau- 
tionnements de  ces  comptables. 

Art.  3.  Le  Ministre  des  finances  est  chargé  de  l'exécution  du  présent  décret. 

Fait  à  Versailles ,  le  34  avril  1873. 

A.  THIERS. 
«        Par  le  Président  de  la  République  : 

Le  Ministre  des  finances, 
Lbon  SAY. 

')  Le  chiflire  des  cautionnements  remboursés  aux  notaires,  greffiers  et  huissiers  s'est  élevé 
au  total  de  668,3oô  francs,  s'appliquant  à  trois  cent  douze  personnes.  Celui  du  rembourse- 
ment des  cautionnements  concernant  les  agents  comptables  du  Trésor,  les  receveurs  des  com- 
munes ou  d'hospices  s'est  monté  au  total  à  626,028  fr.  52  cent,  (non  compris  3,393  francs 
(le  rente  3  p.  0/0)  s'appliquant  à  cent  onze  ayants  droit.  Pour  Ich  caishier>  de  caisse  d'épargne, 
>w  ci-dessus,  p.  Soi  et  suiv. ,  ie  tableau  E  joint  au  premier  compte  de  liquidation. 


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Privilèges 
de  second  ordre 
«t  oppositions. 


536      LIQLIDi^TlON  DES  TEKRïTOïBES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

Art.  2.  A  partir  de  celte  dale ,  par  le  fait  même  du  versement  et  de  la  declu*:» 
donnée  par  Tambassadeiir  d'Allemagne  à  Paris ,  les  intérêts  cesseront  de  courir  j 
la  charge  du  Trésor  français ,  et  incomberont  à  l'Allemagne. 

Gertificeu  Art.  3.  D*ici  au   1*'  octobre,  Tautorité  allemande  compétente  cenlralison  le> 

d'inecription.       certificats  d'inscription  délivrés  par  le  Trésor  français.  Ces  certiGcats  seront  inuy 

mis  à  Paris,  par  les  soins  de  1»  Commission  mixte,  pour  que  les  intérêts  rêvant 

dus  aux  intéressés  puissent  y  être  réglés  d*une  manière  défmitive.  Le  versement  de 

ces  intérêts  se  fera  également  à  l'ambassade  d'AQemagne  à  Paris. 

Art.  U,  Pour  ceux  des  cautionnements 'ainsi  reversés  qui  se  trouveraient  gre\t.5 
de  privilèges  de  second  ordre  ou  d'oppositions,  l'Allemagne  assume  la  respnuli- 
lité  qui  incombait  de  ce  chef  au  Trésor  français ,  et  garantit  formellemenl  l'Admi- 
nistration française  contre  tout  recours  des  tiers  créanciers  ou  opposants.  Les  adt^ 
constitutifs  des  privilèges,  les  actes  d'oppositions,  de  significations,  de  cessions  (m 
de  transports ,  et  tous  autres  ayant  pour  objet  d'établir  les  droits  des  créancier». ««> 
ront  remis  à  l'autorité  compétente  allemande.  Toutefois ,  afm  de  ne  porter  aucu'i 
préjudice  à  la  situation  des  ayants  droit,  il  est  convenu  que  lesdils  actes  conscne- 
ront  leur  plein  et  entier  effet,  comme  sous  TAdminislation  française,  sans  qu'il  soit 
besoin  de  les  soumettre,  en  Allemagne,  ni  au  timbre,  ni  à  renregistreroent,  nia 
aucune  formalité  administrative  ou  judiciaire,  quelle  qu*elle  soit. 

D«charge.  AuT.  5.  Les  quîttahces  données  au  Trésor  français  par  l'ambassadeur  d'Ail' - 

magne  à  Paris,  pour  les  sommes  spécifiées  dans  les  articles  i  et  3  de  la  présente 
décision,  vaudront,  pour  la  France,  de  la  part  de  l'Allemagne,  pleine  et  entière 
décharge  et  garantie  de  tout  recours ,  soit  vis-à-vis  des  titulaires  des  cautionnemmb 
soit  vis-à-vis  des  tiers  intéressés ,  opposants  ou  autres. 
Ainsi  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  6  septembre  1873. 

DE   ClERGQ.  von   SyBEL. 

Orsel.  Eberbacr. 

Renaudin.  Feichter. 


Chemin  de  fer 

d«  Nancy 

à  Cliâleaa-Salint 

cl  Vie. 


N*  122. 
VENTILATION 

ENTRE  I.E  DÉPARTEMENT  DE  MEURTHE-ET-MOSELLE  ET  LA  PROVINCE  ALLEMANDE  DE  LOR- 
RAINE DES  CHARGES  PECUNIAIRES  ET  AUTRES  AFFERENTES  AU  CHEMIN  DE  FER  DE  hàSO 
k  CHÂTEAU-SALINS  ET  VlC. 

DÉCISION. 

6  septembre  1873. 

La  Commission  mixte  de  liquidation,  elc, 

V»  les  articles   i3  el  16  de  la  Convention  de  Francfort  du  1 1  décembre  1871; 


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DEUXIÈME  COMPTE  DE  LIQUIDATION.  537 

vu  le  Iraité  concédant  le  chemin  de  fer  d*intërêl  local  de  Nancy  à  Chàteau-Salins  et 
Vie,  passé  le  18  janvier  1868,  entre  le  préfet  de  la  Meurthe,  agissant  au  nom  de 
ce  département,  et  M.  Alpb.  Van  Hœgarden,  représentant  une  société  belge; 

Attendu  que  Tancien  département  de  la  Meurihe  a  pris  vis-à-vis'  la  compagnie 
concessionnaire  rengagement  de  fournir  des  subventions  en  argent,  terrains  et  tra- 
vaux ;  que,  d'autre  part,  des  engagements  semblables  ont  été  pris  vis-à-vis  le  dé- 
partement par  des  propriétaires,  des  communes,  Tadministration  forestière  et 
rÉlat  ;  que  ces  engagements  respectifs  doivent  être  remplis; 

Attendu  que  le  chemin  de  fer  de  Nancy  à  Chàleau-Salins  et  à  Vie  est  traversé 
par  la  nouvelle  frontière  résultant  du  Traité  de  paix  du  10  mai  1871;  que  les  lon- 
gueurs respectives  sur  le  territoire  resté  français  et  sur  le  territoire  devenu  allemand 
sont  de  a4  kilom.  4i8  m.  et  de  11  kilom.  706  m.;  que  le  rapport  des  dépenses 
de  construction  prévues  donne  la  base  de  la  répartition  de  la  subvention  départe- 
mentale ; 

Attendu  que  la  province  allemande  de  Lorraine  et  TEmpire  allemand  sont  sub- 
stitués au  département  de  la  Meurthe  et  à  TÉtat  français  pour  la  section  du  chemin 
de  fer  située  sur  le  territoire  allemand,  quant  aux  droits  et  aux  charges  dérivant  du  ^ 

traité  de  concession  ; 

Attendu  que  le  département  de  la  Meurthe  a  encaissé  avant  la  guerre  des  sub-  Subventioof. 
ventions  de  communes  et  de  particuliers  afférentes  à  la  province  allemande;  qu'il  a 
encaissé  également  avant  la  guerre  le  premier  cinquième  de  la  subvention  totale 
promise  par  Tadministration  forestière  ;  que  les  frais  généraux  relatifs  au  contrôle  des 
travaux  et  à  Tacquisition  de  terrains  se  sont  élevés  avant  la  guerre  à  420  francs  par 
kilomètre; 

Considérant  que,  sans  attendre  le  règlement  général  des  comptes  départemen- 
taux de  1870,  il  Y  a  lieu  de  préciser  les  charges  qui  incombent  à  chaque  partie,  en 
raison  des  engagements  pris  ;  qu'un  accord  est  intervenu  au  nom  des  deux  Gouver- 
nements pour  régler  le  mode  de  partage  des  subventions  promises  par  l'adminis- 
tration forestière  et  VÉtat;  que  le  Gouvernement  allemand  s'entendra  avec  la 
compagnie  concessionnaire  au  sujet  de  l'exploitation  sur  le  territoire  cédé,  confor- 
mément à  l'article  16  de  la  Convention  additionnelle  de  Francfort  et  du  protocole 
(le  clôture  y  annexé , 

Arrête  ce  qtii  suit  : 

Articlb  l*^  Les  Gouvernements  français  et  allemand  prendront  les  mesures  Subvemioi». 
nécessaires  pour  que  le  payement  des  subventions  en  argent  promises  de  part  et 
d'autre  de  la  nouvelle  frontière  par  les  communes ,  les  propriétaires  ou  les  indus- 
triels, soit  effectué  dans  les  caisses  départementales  respectives.  Ces  subventions  sont 
évaluées,  sous  toutes  réserves,  à  173,14a  francs  sur  territoire  français  et  à 
120,858  francs  sur  territoire  allemand.  Le  département  de  Meurthe-et-Moselle 
remettra  à  f  Allemagne  ou  versera  en  son  nom  à  la  compagnie  concessionnaire  le 
montant  des  sommes  recouvrées  par  lui  de  ce  chef  avant  la  guerre  sur  les  com- 


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SabvralioB 
fontiiira. 


SvkvraliM 

de 

7^1,000  fnnc$. 

SabvratioB 
d«partan«BUl«. 


S«liv«alioB 


SOBIM 

de 
3o,ooo  fnBcs. 

Frais  g^oéraai. 


538      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE 

inunes,  les  propriétaires  ou  les  industriels  appartenant  au  territoire  cédé,  soit,  sauf 
erreur  ou  omission,  3g,4iS  fr.  47  cent.,  suivant  le  tableau  annexé. 

Art.  2.  Le  premier  terme  de  67,300  francs  sur  la  subvention  forestière  de 
a86,ooo  francs  ayant  été  remis  avant  la  guerre  au  département  français  pour  b 
compagnie  concessionnaire,  les  quatre  autres  termes  de  67,300  francs  chacunseroat 
payés  par  moitié  par  les  administrations  des  forêts  française  et  allemande. 

L'administration  forestière  française  concédera  en  outre  gratuitement  ie  temio 
nécessaire  à  l'établissement  de  la  voie  dans  la  traversée  du  massif  connu  sous  le 
nom  de  Fays-d'Amance, 

Art.  3.  La  subvention  de  7^2 «000  francs  promise  par  TÉtat  sera  supportée  par 
la  France  jusqu'à  concurrence  de  890,000  francs.  La  charge  incombant  de  ce  cbff 
à  l'Empire  allemand  sera  de  36a,ooo  francs. 

Art.  U.  La  subvention  départementale  proprement  dite  de  ^79^000  francs  sm 
supportée  par  le  déparlement  de  Meurthe-et-MoseQe  jusqu'à  concurrence  tk 
317,100  francs,  et  par  la  province  allemande  de  Lorraine  jusqu'à  concurrence  df 
161,900  francs. 

Art.  6.  La  province  allemande  de  Lorraine  et  le  département  de  Menrthe^- 
Moselle  conserveront  de  part  et  d'autre  de  la  nouvelle  frontière  la  cliarge  des  acqui- 
sitions de  terrains,  de  travaux  de  chemins  et  autres  subventions  en  nature,  dans 
les  conditions  prévues  par  l'article  3  du  traité  de  concession. 

Les  traités  provisoires  ou  définitifs  passés  avec  les  propriétaires  pour  les  acquiât- 
lions  de  terrains  seront  maintenus  dans  toute  leur  étendue  et  avec  leur  caractère 
respectif. 

Art.  6.  La  somme  de  3o,ooo  francs  mise  à  la  charge  de  la  compagnie  conces^ 
sionnaire  par  Tarticle  3  du  traité  de  concession  sera  partagée  par  moitié  entre  h 
départements  de  Meurthe-et-Moselle  et  la  Lorraine  allemande. 

Art.  7.  La  province  a  Qe mande  de  Lorraine  remettra  au  département  de  Meuribe 
et-Moselle  la  somme  de  6,000  francs  pour  la  quote-part  de  frais  générau\  (tf 
contrôle  et  d'acquisitions  de  terrains  prévus  par  l'article  64  du  cahier  des  charges* 
afférents  à  la  portion  allemande  du  chemin  de  fer  et  soldés  avant  ta  guerre. 

La  compagnie  concessionnaire  remettra,  par  contre,  à  cette  province  la  somine 
annuelle  de  60  francs  par  kilomètre  due  pour  la  portion  de  la  ligne  située  sur  ter- 
ritoire allemand. 

Art.  8.  La  compagnie  concessionnaire  reste  tenue  à  la  stricte  exécution  <le» 
clauses  et  conditions  de  l'acte  de  concession  et  du  cahier  des  charges  vis4-n^ie 
département  de  Meurthe-et-Moselle,  en  ce  qui  concerne  la  section  française,  elf»- 
à-vis  la  province  de  Lorraine,  en  ce  qui  concerne  la  section  située  sur  le  ternloirc 
allemand,  sauf  les  arrangements  passés  avec  le  Gouvernement  allemand,  cootor 
mément  à  l'article  16  de  la  Convention  additionnelle  de  Francfort. 


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DEUXIÈME  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 


539 


Art.  9.  La  province  actuelle  de  Lorraine  reste,  pour  la  portion  actuelle  du 
chemin  de  fer  située  sur  son  territoire,  subrogée,  vis-à-vis  la  compagnie  concession- 
naire et  les  tiers,  à  Tensemble  des  droits  et  charges  qui  incombaient  à  l'ancien 
département  de  la  Meurthe. 

Le  département  actuel  de  Meurthe-et-Moselle  est  libéré  de  ses  engagements  dans 
une  mesure  correspondante  et  ne  demeure  subrogé  à  Tancien  département  de  la 
Meurthe  que  pour  les  seuls  droits  et  charges  incombant  à  la  section  du  chemin 
restée  française. 

Ainsi  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  6  septembre  1878. 

DE  Clergq. 

Orsel. 

Renaudiii. 


VON  Stbel. 

Eberragh. 

Feigbter. 


AttNBlE  À  LA  DÉCISION  QUI  PUBCSDE. 


CHimi  DB  FBM  DMKTBIiAt  LOCAL  DB  BAICY  À  ChItSAV-SALIIIS  BT   1  VIC. 


État  des  subventions  des  communes  et  des  particuliers  perçues  avant  la  guenv 
dans  Us  territoires  annexés. 


DESIGNATION  DES  COMMUNES 


BBS  PABTIGVLIBIS. 


Vie 

Château-Salins . . 
Peltoncourt . . . . 

Ghambrey 

Salonnes 

Attilioncourt. . . . 

Bioncourt 

Gremecey 

Couture 

Morville-lei-Vic . 
Améiecourt. . . . . 

Lnbécourt 

Salivai 


MONTANT 

TOTAL 

dos  fnbven lions 
promises. 


MONTANT 

SOMMES  TBBBÉBS 

•n  drfpsrt«iB«iil 
d«  la  Meorthe 


de  l'annexion. 


DATE  DES  PAYEMENTS. 


CHEMIN  DE  FBR  DE  NANCY  À  CHÂTEAU-SALINS  BT  X  VIC. 


A  reporter . 


4o,ooo' 

00" 

Acooo 

00 

2,200 

00 

5,100 

00 

3,000 

00 

600 

00 

2,000 

00 

hoo 

00 

1,000 

00 

i,3oo 

00 

700 

00 

4oo 

00 

600 

00 

97,3oo 

00 

16,000' 

00' 

i3,3ao 

00 

i83 

47 

571 

70 

4oo 

00 

24o 

00 

800 

00 

168 

00 

4oo 

00 

i/i5 

73 

.57 

00 

80 

00 

5o 

07 

32,5i5 

97 

/i  janvier  1869-1870. 

Idem. 

2  5  novembre  18G9. 

Idem, 

26  novembre  1868-1869. 

Idem, 

Idem. 

Idem. 

Idem, 

Idem. 

Idem. 

2  5  novembre  1869. 

Idem, 


Ghemin  do  fer 

de  Nancy 

à  Ckâtean-Saliiie 

eiVic. 


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540      LIQUIDATION  DES  TERRÏTOmES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 


DESIGNATION  DES  COMMUNES 


OBS  PAKTICOUBM. 


Re{)orts 

Gerbécotirt 

Fraisue-eii-Sauinoi.H 

Va\y 

Pultigny 

Vannecourt 

Dalhain 

Burlioiicuurt 

Obreck 

Hampont 

Xanrey 

Saint-Médard 

Viviers 

Vuisse 

Oriocourl. 

Marthil 

Laneuville-en-Saulnois.  .  .  . 

Ley 

Brehain 

Château-Brekaiii 

l^llange 

Bezangc-Ia-Petile. 

Oron / 

Malaacourt. 

Riche 

Contil 

Fai 

Fonteny 

Totaux  pour  les  communes. 
Verrerij  do  Château-Saiios. 
Comte  Molilor 

Totaux 


MONTANT 

TOTAL 

des  tnbveotioDi 
proiniMt. 


97woo'  oo' 
600  00 
1,000  00 
700  00 
4oo  00 
doo  00 

2  00  00 

5oo  00 

300  00 

900  00 

i5o  00 

00  00 

•?oo  00 

3o  00 

6j  00 

TOO  00 

hoo  00 
85  00 
5o  00 

i3o  00 
•î5  00 

100  00 
5o  00 

100  00 

200  00 

««oo  00 
5o  00 

iSo  00 


io4,DaS  00 

3,333  00 

1 3,000  00 


120,858  00 


MONTANT 
des 

SOBBIS  TBUéBt 

an  deparUmeol 
de  la  MoartKe 

an  moment 
del' 


32.5  I  5' 97' 

130  00 
4  00  00 

i4o  00 
80  00 

160  00 
5o  00 

100  00 
4o  00 

3  60  00 

100  00 
10  00 
5o  00 
20  00 
7  5o 
4o  00 

200  00 
10  00 
ao  00 
Go  00 
1  2  5o 
20  00 
10  00 
10  00 
do  00 

2  00  00 
la  5o 
3o  00 


34.818  47 
a, 000  00 
2,600  00 


39,418  47 


DATE  DES  PAYEHEKTS. 


a  5  novembre 

a  5  novembre 

a  5  novembre 

Idem. 

a  5  novembre 

a  5  novembre 

Idem, 

Idem. 

a  5  novembre 

Idem. 

a  5  novembre 

Idem. 

25  novembre 

2  5  novembre 

Idem. 

Idem^ 

Idem. 

a  5  novembre 

Idem.  * 

a 5  novembre 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 


1869. 

1868-1869. 
1869. 

1868-1869. 
.869, 


1868-1869. 

1869. 

1868-1% 
1869. 

1869-1870. 
1869. 


Etat  visé  par  la  Coaimission  mixte,  sous  toute  réserve  d*erreur  ou  d'omission. 
Strasbourg,  le  6  septembre  1873. 

(Suivent  les  signatares.) 


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DEUXIEME  COMPTE  DE  LIQUIDATION.  541 

N»  123. 
REMISE 

X  I/ALLEMAGNB  DU  LEGS  LAUEY  EN  FAVEUR  DE  L'UNIVERSITE   DE  STRASBOURG. 

DÉCISION. 

6  septembre  1873. 

La  Commission  mixte  de  liquidation ,  etc. 

Considérant  que  le  Gouvernement  français,  en  remettant  à  T Allemagne  le  titre 
de  600  francs  de  rente  3  p.  0/0  légué  par  M.  Lamey  à  Tacadémie  de  Strasbourg, 
doit  demeurer  déchargé  de  toute  responsabilité  et  revendication  de  la  part  des 
héritiers  du  testateur  ou  de  leurs  ayants  droit; 

Considérant  que  le  produit  net  des  arrérages  de  cette  rente  échus  jusqu  à  la  date 
du  1"  juillet  1873,  et  qui  reviennent  à  Tuniversilé  impériale  de  Strasbourg,  est 
compris  dans  le  compte  de  liquidation  arrêté  à  la  date  de  ce  jour  pour  une  somme 
de 4,275  francs. 

Arrête  ce  qui  suit  ; 

Article  1''.  Le  Gouvernement  allemand  donne,  par  la  présente  décision,  au  o^arge 
nom  de  l'université  impériale  de  Strasbourg,  pleine  et  entière  décharge  à  la  France  ^"  '"^  Lamcy. 
de  la  rente  constituant  le  legs  dit  Lamey,  ainsi  que  du  produit  net  des  arrérages 
échus  jusqu  au  1"  juillet  1873  inclusivement;  il  assume  en  même  temps  Fobliga- 
tion  qui  incombait  au  Gouvernement  français  d  assurer  Texécution  des  volontés  du 
testateur  en  ce  qui  concerne  Taffectation  spéciale  des  intérêts  accumulés  de  cette 
rente. 

Ap.t.  2.  Le  même  Gouvernement  demeure  également  subrogé  au  Gouvernement 
tVançais,  qui  en  est  définitivement  et  légalement  affranchi,  pour  toutes  les  actions 
ou  revendications  que  les  membres  de  la  famille  Lamey  pourraient  éventuellement 
vouloir  exercer  à  raison  du  transfert  à  Tuniversité  impériale  d'Alsace  de  la  rente 
primitivement  constituée  en  faveur  de  lacadémie  de  Strasbourg. 

Art.  3.  Les  diverses  pièces ,  titres  et  documents  se  rattachant  au  legs  Lamey  qui 
se  trouveraient  encore  entre  les  mains  de  TAdministration  française  seront  remis 
à  Pautorité  supérieure  d'Alsace-Lorraine  dans  le  plus  bref  délai  possible. 
Ainsi  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  6  septembre  1873. 

DR  Clbrgq.  von  Sybbl. 

Orsbl.  Eberbagh. 

Renaudin.  Feighter. 


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COMPTE  FINAL  DE  LIQUIDATION. 


N"  124. 


Forfoit 
i,a  s  5,000  franc». 


Objet 
da  foiftit. 


GrrfaneM 
•xMplées 
4«  fi»rrail. 


CONVENTION 

POUR  LE  RÈGLEMENT  FINAL  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DBS  TERRITOIRES  CÉDÉS. 

i3  mai  1878. 

Pour  faciliter  Fac^èvement  des  travaux  qui  ont  été  confiés  a  la  Comniission  mixte 
de  liquidation  établie  à  Strasbourg,  en  vertu  de  Tarticle  11  de  la  Convention  addi- 
tionnelle de  Francfort  du  11  décembre  1871,  les  soussignés,  dûment  autorisés, se 
sont  entendus,  sauf  approbation  de  leurs  Gouvernements  respectifs,  snr  ce  qoi 
suit: 

Art.  1*'.  La  Commission  mixte  de  liquidation  a  discuté  rétablissement  d'un 
troisième  compte  de  liquidation  pour  régler  les  réclamations  réciproques  qui  sont 
énoncées  dans  le  tableau  ci-joint,  sans  pouvoir  s*entendre,  soit  sur  le  principe,  soit 
sur  le  montant  d  une  partie  d'entre  elles. 

Dans  le  but  de  mettre  fin  au  désaccord  qui  vient  d*étre  indiqué,  le  Gouveroe- 
ment  allemand  versera,  k  titre  de  forfait,  au  Gouvernement  français,  une  somme 
de  1,  a  a  5, 000  francs. 

Art.  2.  Cette  transaction  aura  pour  effet  de  mettre  (in  auxdites  réclamations. 
En  conséquence ,  les  deux  Gouvernements  se  donnent  réciproquement  quittance  et 
décharge  définitive  des  créances  désignées  dans  le  tableau  ci-joint. 

n  appartient  à  chaque  Gouvernement  de  désintéresser  ceux  de  ses  nationaux  qpii 
auraient  des  droits  à  faire  valoir  dans  lesdites  réclamations.  Toutefois^  si,  parmi  les 
entrepreneurs  de  travaux  publics  signalés  par  le  Gouvernement  français  coomie 
n*ayant  pas  encore  reçu  satisfaction,  il  se  trouve  des  personnes  appartenant  à  la 
nationalité  allemande, les  bordereaux  de  créances  de  ces  entrepreneurs  seront  t^aa^ 
mis  par  Tintermédiaire  de  la  Commission  mixte  au  Gouvernement  allemand,  qoi 
payera  les  intéressés  et  portera  en  ligne  de  compte,  sur  le  solde  transactionnel,  le 
montant  de  ces  payements  en  en  présentant  les  quittances. 

Art.  3.  Ne  sont  pas  comprises  dans  la  présente  transaction  la  liquidation  des 
caisses  de  retraites  départementales  et  communales,  cdies  des  sociétés  de  prévoyance 
de  rinstrucdon  publique  et  autres  associations  mutuelles  d*Abace-Lorraine^''. 

^*>  Un  décret  du  26  décembre  1871  avait  statué  sur  le  mode  de  liquidation  des  socièièsè 


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COMPTE  FINAL  DE  LIQUIDATION.  543 

Les  quotes-parts  de  i*actif  des  caisses  auxquelles  a  droit  FAUemagne  et  sur  les- 
quelles la  France  n*a  encore  payé  aucun  à-compte  seront  déduites  du  solde  tran- 
sactionnel mentionné  à  l'article  i".  Il  en  sera  de  même  des  sommes  que  le  Gouver- 
vernement  allemand  a  payées  depuis  le  25  août  1876  ou  qu*il  serait  amené  à  payer 
jusqu'au  versement  du  solde  transactionnel  sur  Tinvitation  et  pour  le  compte  du 
Gouvernement  français. 

Art.  4.  La  somme  formant  le  solde  transactionnel ,  déduction  faite  des  décomptes 
ou  imputations  énoncées  aux  articles  a  et  3  cî-dessus ,  sera  mise  à  la  disposition  du 
Gouvernement  français  à  Strasbourg  en  monnaie  française. 

secours  mataels  d Alsace-Lorraine.  Ce  décret  a  reçu  son  exécution  ainsi  quil  résuite  des  déci- 
sions spéciales  rapportées  ci-après  sous  les  numéros  i38ài33eli4i. 

Texte  du  décret  du  a  6  décembre  1871. 
Le  Président  de  ia  République  française , 
Sur  le  rapport  du  Ministre  de  Tintérieur, 

Vu  le  décret  du  26  mars  iSSa  sur  les  sociétés  de  secours  mutuels; 
Vu  ie  décret  du  26  avril  i856  sur  les  causes  de  retraite; 

Vu  la  loi  du  2  mars  1871  portant  approbation  du  traité  passé  entre  la  France  et  la  Prusse; 
Vu  Tavis  du  directeur  général  de  la  Caisse  tles  dépots  et  consignations, 

DscaiTs: 

Aat.  1".  Les  fonds  versés  à  la  Caisse  des  dépots  et  consignations  par  les  sociétés  de  secours 
mutuels  établies  sur  les  territoires  cédés  à  ia  Prusse  «  pour  être  appliqués  à  leurs  fonds  de 
retraite,  leur  seront  restitués  sur  leur  demande. 

Cette  demande  sera  adressée  au  Ministre  de  l'intérieur,  qui,  après  examen,  la  renverra, 
s*il  y  a  lieu,  au  directeur  générai  de  ia  Caisse  des  dépôts  et  consignations  pour  qu  il  y  soit  fait 
droit. 

Art.  2.  Le  remboursement  comprendra  le  solde  disponible  du  capital  des  fonds  versés  par 
les  sociétés  de  si  cours  mutut'is ,  ainsi  que  les  intérêts  capitalisés  par  la  Caisse  des  dépôts  et 
consignations,  soit  sur  les  fonds,  soit  sur  le  montant  des  subventions. 

Quant  au  capitd  représentant  les  subventions,  il  fera  retour  au  fonds  de  dotation  des 
sociétés  de  secours  mutuels. 

Art.  3.  Les  sommes  provenant  des  rentes  viagères  éteintes  par  le  décès  des  titulaires 
seront  restituées  aux  sociétés,  sauf  les  portions  qui  doivent  revenir  au  fonds  de  dotation. 

Dans  le  cas  où  le  montant  du  solde  créditeur  d'un  compte  de  fonds  de  retraite  de  société 
de  secours  mutuds  serait  insuffisant  pour  rembourser  au  fonds  de  dotation  les  sommes  allouées 
à  cette  société  à  titre  de  subvention ,  le  complément  en  serait  prélevé  sur  le  capital  des  rentes 
viagères  au  fur  et  à  mesure  des  décès  des  titulaires. 

Art.  4*  Le  Ministre  de  Tintérieur  est  chargé  de  Texécution  du  présent  décret. 
Fait  à  Versailles,  le  36  décembre  1871. 

A.  THIKRS. 
Le  Minisire  de  Tintérieur, 
Casimir  PËBI£R. 


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TablMD 

det  créances 

compriMs 

daos  le  forfait 

de. la  Couvenlion 

da  i3  mai  1878. 


bfik      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

Art.  5.  La  Commission  miite,  immédiatement  convoquée  à  Strasbourg,  ^n 
invitée,  de  part  et  d*autre,  à  hâter  ses  travaux  pour  la  ]iquidation  des  compte?, 
laquelle  devra  être  terminée ,  s'il  est  possible,  \e  ai  juin  1878. 
Berlin,  le  i3  mai  1878. 

COMTE  DE  Saint- Vallier,  Herzog, 

Ambassadeur  de  France.  Sous-Sccrélaire  d*Etat  à  la  chanceil'Tr 

impériale  pour  T Alsace-Lorraine. 


D*OIDM. 


2 
3 

4 

5* 

5' 


Tableau  joint  à  la  Convention  de  Berlin  du  13  mai  i878. 


natuue  des  créances. 


ÉVALOATION 

rBAXÇAISB. 


CRÉANCES  ALLEMANDES. 

Diverses  réciamations  portées  au  compte  de  li- 
quidation arrêté  par  les  deux  parties  le  k  mai 
1874 

De  plus ,  les  réclamations  énoncées  à  l'annexe  du 
protocole  du  26  août  1876  sont  de 

Payements  faits  par  le  Gouvernement  allemand 
jusqu  au  3  5  août  1876  pour  le  compte  du  Gou- 
vernement français 

Créance  du  département  de  la  Haute-Alsace  pro- 
\'enant  des  reliquats  financiers  du  départe- 
ment du  Haut-Rhin 

Créance  provenant  du  compte  de  liquidation  dé- 
partementale 

du  département  de  la  Moselle \ 

du  département  de  la  Meurlhe 

Partage  des  biens  immeubles  du  déj.arlement  d.'- 

la  Meurthe  (prairies) 

Partage  du  legs  Bénit  (rentes)  appaitenant  au 
département  de  la  Meurthe 

TOTAÏ 

CBÉANCES  FRANÇAISES. 

Diverses  réclamations  établies  par  le  compte  de 
liquidation  arrêté  le  k  mai  187/1 

De  plus,  les  réciamations  qui  ont  été  portées  sur 
fannexedu  protocole  du  25  août  1876  sont  de 

Réclamations  qui  sont  restées  contestées  après 
facceptation  des  réclamations  ci-dessus 

A  reporter 


DO.607'  66' 
14,074  75 

,547.073  57 

395.280  4-7 

154.281  94 

10.319  ^^ 
3,017  76 


2,174,655  83 


EVALLATluV 

ALLIVASDC 


50,607*  oi 
10,5 17  IV 

1,547,073  07 , 

4  00,000  00 


545,971  90 
58,423  jy  ^ 

10,3 19  68 

3,017  76 


2,630,933  3i 


67,161^47'^ 

67.i6/i7' 

105,093  46 

105,093  i6  ' 

42,072  5i 

è             ' 

214,327  k'\ 

172,25^    93  ' 

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CONVENTION  POUR  LE  REGLEMENT  FINAL. 


545 


NATURE  DES  CRÉANCES. 

ÉVALUATION 

riUIfÇAISB. 

ÉVALUATION 

Report 

214,327^4'^ 

2,858,980  66 
i37,4li   29 

2o5,368  81 
1,956  21 

et  répartition  propc 
de  rente  de  SaS  i 

129,870   l8 

183,935    67 

11,332  86 

et  répartition  prop< 
et  rente  de  1,889 

80,007  à^ 
226,966  46 

551,912   ÛO 

i72.254'93' 

2,489,718  75 

100,000  00 

1,956  21 

rtionnelle  des  titres 
rranea  à  3. p.  0/0. 

100,000   00 

0 

11,332  86 

irtionnelle  des  titres 
franc*  à  3  p.  0/0. 

71.837  ^7 
100,000  00 

51,274  00 

3 

Avances  surjpensions  devant  être  remboursées  : 
a.  Chiffres  reconnus 

h.  Chiffres  à  contrôler 

4 
5 

Remboursement  des  frais  de  banque  et  de  com- 
mission pour  les  avances  sur  pensions 

Comptes  d*arrérages  des  rentes  à  payer  à  la  por- 
tion de  l'ancien  département  du  Haut-Rhin 
resiée  française 

'6 

Quote-part  de  ]a  portion  du  département  des 
Vosges  devenue  allemande  à  Temprunt  dépar- 
temental de  2,700,000  francs 

7 

Créance  du  département  des  Vosges  provenant 
du  compte  ce  liquidation  départemental. . . . 

Quote-part  à  la  somme  des  rentes  appartenant  aux 
départements  de  la  Moselle  et  de  la  Meurthe 
qui  sont  échues  dans  Tintervaile 

8 

^subventions  particulières  et  communales  pour 
des  chemins  de  fer  d*inlérét  local  que  la  France 
a  payées  et  qu^elle  a  inscriles  comme  prélëve- 
vftmp.nt  An  favAiir  dp.  rAllpnriAfmA 

9 

Avances  pour  travaux  publics  civils 

10 

Reliquat  des  dépenses  pour  travaux  militaires  et 
avances  sur  ces  déœnses 

Total  

4,602,1 19  55 

3,098,364  22 

.r  125. 

PROTOCOLE  DE  SIGNATURE. 

Berlin,  i3  mai  1878. 

Le  comte  de  Saint- Vallier,  ambassadeur  de  la  République  française,  M.  Herzog, 
us-secrétaire  d*État  à  la  Chancellerie  impériale  pour  T Alsace-Lorraine,  autorisés 
ir  leurs  Gouvernements  respectifs,  ont  signé  aujourd'hui  la  Convention  ci-joinle 
I  deux  exemplaires  conformes. 
Les  ratifications  seront  échangées  à  Berlin  le  plus  tôt  possible. 

(Texte  français.)  (  Texte  allemand.) 

Approuvé.  Approuvé. 

Comte  de  Sa int-V allier.  Herzog. 

Herzog.   '  Saint-Vallier. 


Conventions. 


35 


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546       LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  k  L'ALLEMAGNE. 

N*  126. 

APPROBATIOIN  FRANÇAISE  DE  LA  CONVENTION. 

16  mai  1878. 

La  Convention  que  M.  le  comte  de  Saint- ValHer,  ambassadeur  de  France,  mam 
du  Gouvernement  de  ia  République  française,  et  M.  Herzog,  sou»-secrétaired*£bti 
la  Chancellerie  impériale  pour  TAlsace-Lorraine,  au  nom  du  Gouvernement  impeiii 
allemand ,  ont  conclue  à  Berlin ,  le  1 3  mai  1878  et  dont  le  texte  suit  avec  ses  anoeies: 

(Texte  français.)  ( Texte  allemand.) 

est  approuvée  au  nom  du  Gouvernement  français. 

Paris,  le  16  mai  1878. 

Le  Ministre  des  Affaires  éiran^kts, 
Waddiiioton. 


N'  126  his, 

APPROBATION  ALLEMANDE  DE  LA  CONVENTION. 

ai  mai  1878. 

(thaduction.) 

La  Convention  que  le  sous-secrétaire  d*Etat  à  la  Chancellerie  impériale  pc«r 
TAlsace-Lorraine ,  M.  Herzog,  au  nom  du  Gouvernement  impérial  allemand,  1  am- 
bassadeur de  France,  comte  de  Saint-Val  lier,  au  nom  du  Gouvernement  françab. 
ont  conclue  à  Berlin,  le  i3  mai  1878  et  dont  le  texte  suit  avec  ses  annexes  : 
(Texte  allemand.)  (  Texte frvnçais.) 

est  par  les  présentes  approuvée  au  nom  de  TEmpire  allemand. 

Berlin,  le  ai  mai  1878. 

Pour  le  Chancelier  de  TEmpire, 

BULOW. 

W  127. 
PROCÈS-VERBAL 

O^éCHANGE  DES  RATIFICATIONS. 

2  2  mai  1878. 

Les  soussignés,  s'étant  réunis  aujourd'hui  pour  procéder  à  rechange  des  acte 
de  ratification  de  la  Convention  conclue  par  eux  le  i3  mai  1878,  au  nom  du  Go^ 
vernement  français  et  du  Gouvernement  allemand,  sur  Facbèvement  des  tmiai 
de  la  Commission  mixte  de  liquidation  à  Strasbourg,  et  ces  actes  de  ratificatioa 
ayant  été  trouvés  en  bonne  et  due  forme ,  rechange  en  a  été  opéré. 

En  foi  de  quoi  les  soussignés  ont  dressé  le  présent  procès- verbal  et  font  signt' «« 

double  expédition. 

Fait  à  Berlin,  le  as  mai  1878. 

Saint-Valubr.  —  Hbrzug. 


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COMPTE  FINAL.  CAISSES  DE  RETRAITE  DÉPARTEMENTALES.   547 

LIQUIDATION 

DES  ANCIENNES  CAISSES  DE  RETRAITE  DÉPARTEMENTALES 

ET  COMMUNALES  D'ALS AGE-LORRAINE. 


N*  128. 
VENTE 

DES  INSGRIPTIOTiS  DE  RENTES  3  P.  o/o  APPARTENANT  AUX  ANCIENNES  CAISSES 
DB  RETRAITE  DEPARTEMENTALES  ET  COMIIUNALES  D*ALSAGE-LORRAINE. 

DÉCISION. 

6  juin  1878. 

La  Commission  mixte  de  liquidation ,  etc. , 

Vu  le  paragraphe  3  du  protocole  de  clôture  dressé  à  Francfort  le  1 1  décembre 
871; 

Considérant  que ,  pour  opérer,  dans  les  conditions  approuvées  par  les  deux  Gou- 
îrnements ,  la  liquidation  définitive  des  anciennes  caisses  de  retraite  départemen- 
Jes  et  communales  d* Alsace-Lorraine ,  il  est  nécessaire  de  réaliser  les  rentes  ins- 
ites an  nom  de  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations ,  pour  le  compte  de  ces  mêmes 
lisses  de  retraite  ; 

Après  en  avoir  délibéré,  décide  : 

Art.  1".  M .  le  Directeur  générai  de  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris 
)t  invité  à  opérer,  sur  production  d'une  ampliation  de  la  présente  décision,  le 
ansfert  des  rentes  3  0/0  françaises  inscrites  au  grand-livre  de  la  dette  publique 
i  nom  de  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  pour  le  compte  de  la  Caisse  de 
ttrai(e  des  préfectures,  sous-préfectures,  municipalités  et  autres  établissements 
iblics  d* Alsace-Lorraine ,  rentes  ci-après  spéciGées ,  savoir  : 


NUMÉROS 
D*is»aiiFTioas. 


1759 
2952 
1796 
2955 


INTITULE  DES  RENTES. 


Moselle  (  Retraites  des  employés  et  autres  gens  de  service  de 
la  préfecture  et  des  sous-préfectures  du  département  de  la). 

Moselle  (  Retraites  des  employés  et  autres  agents  des  services  de 
la  préfecture  et  des  sous-pi-éfectures  du  département  de  la). 

Bas-Rhin  (  Retraites  des  employés  de  la  préfecture  du  dépar- 
tement du  ) 

Bas-Rhin  (Retraites  des  employés  de  la  préfecture  du  dépar- 
tement du) 


MONTANT 

AIIOBL 

dei  rentes. 


13, 100   00 

9^0  00 
i4t3oo  00 

2,l{lO    00 

35. 


Transfert 


Tableau 
des  rentes. 


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548      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  k  L'ALLEMAGNE 


NUMÉROS 
D'iiscnirriOM. 

INTITULÉ  DES  RENTF.S. 

MOSTilî 

ilKC 

1765 

Haut'Rkîn  (Retraite»  des  employés  de  la  préfecture  et  des 

sous-prefecl lires  du  dénartemtnt  du] 

9,10  OCv 

80Ô   fe 

2953 

Haut-Rhin  (Retraites  des  employés  de  la  préfecture  et  des 
sous-préfectures  du  département  du) 

2139 

Colmar  (Haut-Rhin)  (Retraites  des  employés  salariés  par  le 
service  municipal  de  la  ville  de) 

3,^90  C. 

2959 

Colmar  (Alsace-Lorraine)  (Retraites  des  employés  salariés  par 
la  caisse  municipale  de  la  ville  de) 

93-  .^. 

2151 
2958 

Mulkausen  (Haut-Rhin)  (Retraites  des  employés  et  agents  sa- 
lariés par  la  ville  de  ) 

i,tSo  vi- 

Mulhouse  (Alsace-Lorraine)  (Retraites  des  employés  et  agents 
salariés  par  la  ville  de) 

2815 

Metz  (Moselle)  (Compte  de  fonds  de  retraites  des  employés 
de  la  mairie,  de  Toctroi^du  mont-de-piéte ,  de  la  caisse 

d'épargne  et  des  hospices  civils  de  la  ville  de) 

i3,i3o  Cv 

2960 

Metz  (Alsare-Lorrainc)  (Compte  de  fonds  de  retraites  des  em- 
ployés de  la  mairie,  de  Toclroi,  du  mont-de-piété,  de  la 

caisse  d'épargne  et  des  hospices  civils  de  la  ville  de) 

3,3o6  c 

1895 

Metz  (Moselle)  (Retraites  des  sajieurs-pompiers de  la  ville  de). 

Miî  f' 

2961 

Metz  (Alsace-Lorraine)  (Retraites  des  sapeurs-pompiers  de  la 
ville  de) 

275^00 

Art.  2.  Les  fonds  provenant  du  transfert  sus-spéciGé  seront  conserves  pr  h 
Caisse  des  dépôts  et  consignations  pour  être  ultérieurement  répartis  entre  les  Go& 
vernements  intéressés ,  selon  la  forme  et  teneur  des  décisions  spéciales  qui  seniS^ 
prises  à  cet  effet  par  la  Commission  miite  de  liquidation ,  et  dont  ampliatiao  5<r. 
communiquée  au  Directeur  général  de  ladite  Caisse. 

Ainsi  fait,  délibéré  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  6  juin  1878. 

DE  Clbrcq.  Stbbl. 

Orsel.  Eberbach. 

Feicdter. 


N''  129. 
LIQUIDATION 

DES  CAISSES  DE  RETRAITE  DEPARTEMENTALES  D*ALSACB-LORRAIXE. 

DFXISIOIf. 

19  juin  1878. 

La  Commission  mixte  de  liquidation  instituée  par  l'article  1 1  de  la  ConuTibou 
additionnelle  du  1 1  décembre  1871,  etc. , 


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<lo  r^parlîlïjn. 


COMPTE  FINAL.  CAISSES  DE  RETRAITE  DÉPARTEMENTALES.   549 

Vu  le  paragraphe  3  du  protocole  de  clôture  annexé  à  ladite  Convention  addition- 
aie; 

Considérant  que  les  caisses  de  retraite  départementales  des  anciens  départements 
\  Bas,  du  Haut-Rhin  et  de  la  Moselle  doivent  être  liquidées,  et  qu'il  y  a  lieu  d  ar- 
ter  les  droits  des  pensionnaires  et  sociétaires  de  ces  mêmes  caisses  en  les  faisant 
monter  au  3  mars  1871  ; 

Considérant  que  le  chiffre  des  droits  acquis  aux  personnes  qui,  dès  cette  date, 
uissaîent  d'une  pension  est  légalement  Oxé;  ' 

Considérant  qu*à  Tégard  des  personnes  qui,  à  la  date  précitée,  avaient,  par  plus 
î  trente  années  de  service,  acquis  leur  droit  à  une  pension  statutaire,  il  est  possible 
i  déterminer  le  taux  de  leur  pension  ; 

Considérant  qu  en  ce  qui  concerne  les  personnes  qui,  au  3  mars  1871,  n  avaient 
is  encore  droit  à  pension  par  ancienneté  de  services,  il  s* est  produit  une  diver- 
ïDce  de  vues  portant  à  la  fois  sur  Tétendue  des  droits  de  chacune  d'elles  et  sur 
s  ressources  financières  nécessaires  pour  y  faire  face  ; 

Considérant  qu'il  y  a  lieu ,  dès  lors ,  pour  déterminer  la  quote-part  de  répartition  Ba»o 

itre  la  France  et  l'Allemagne  de  l'avoir  net  des  susdites  caisses,  d'adopter  une     ir«oMcUouneJie 
ise  transactionnelle  de  partage; 

Attendu  que  la  masse  active  des  caisses  de  retraite  départementales  d*Alsace- 
orraine,qui  est  administrée  par  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de  Paris  et 
ui  fait  l'objet  de  la  présente  liquidation,  se  compose  :  i**  des  sommes  portées  au 
redit  à  la  date  du  a  mars  1871  ;  2°  des  encaissements  opérés  depuis  lors  ; 
Attendu  que  le  3o  juin  courant  se  présente  comme  le  terme  le  plus  convenable 
our  la  ventilation  projetée  ; 

Attendu  qu'il  y  a  lieu  d'abandonner  aux  deux  Gouvernements  français  et  alle- 
land  le  soin  de  déterminer  comme  ils  le  jugeront  convenable  les  droits  de  Içurs 
alionaux  respectifs  pour  la  période  postérieure  au  2  mars  1871  ; 

Après  en  avoir  délibéré ,  décide  ce  qui  suit  : 

Art.  i*^  La  liquidation  des  caisses  de  retraite  départementales  des  anciens  dé- 
arlemenls  de  la  Moselle,  du  Bas  et  du  Haut-Uhiu  s  opérera  de  manière  que  la 
lasse  active  appartenant  à  ces  caisses,  qui  se  trouve  a  la  Caisse  des  dépôts  et  con- 
^lalions  de  Paris ,  soit  partagée  entre  les  Gouvernements  de  France  et  d'Alie- 
lagne  dans  la  proportion  de  l'ensemble  des  droits  acquis  aux  nationaux  respectifs 

la  date  du  2  mars  1871. 

Art.  2.  L'avoir  particulier  de  chacune  des  caisses  dont  il  s'agit  a  été  établi 
après  les  bordereaux  de  la  Caisse  des  dépôts  de  Paris',  et  est  arrêté  au  3o  juin 
878,  conforaiément  aux  tableaux  annexés  k  la  présente  décision  sous  les  lettres 
i.BetC. 

Art.  3.  Sur  la  masse  active  de  la  caisse  du  Bas-Rhin,  66.3o  p.  0/0,  soit 
o3,3i5  fr.  48  cent.,  seront  attribués  à  la  France,  et  33.70  p.  0/0,  soit 
54,173  fr.  93  cent.,  à  l'Allemagne; 


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Part  définilive 

du 
Gouvememeot 


550      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

De  même  sur  la  masse  active  de  la  caisse  du  Haut-Rhin,  70.90  p.  oyb,  Si:ift 
ao4t582  fr.  09  cent.,  reviendront  à  la  France,  et  39.10  p.  0/0,  soit  83,968  fr.  11  c, 
à  TAUemagne; 

Ënfm,  sur  la  masse  active  de  Tancien  département  de  la  Moselle,  91.36  p.  a^o, 
soit  3 5 1,468  fr.  76  cent.,  seront  attribués  à  la  France,  et  8.75  p.  0/0,  »it 
33,702  fr.  48  cent. ,  à  TAllemagne. 

Pour  tenir  compte,  tant  des  changements  apportés  dans  les  listes  par  groopes 
de  nationalité  que  des  payements  faits  après  le  3  mars  1871  «à  des  pensionnaires  «( 
sociétaires  portés  et  maintenus  sur  les  listes  allemandes,  il  est  attribué  au  Goaier* 
nement  français  sur  les  quotes-parts  allemandes  ci-dessus  déterminées  : 

1*  20,390  fr.  90  cent,  pour  la  caisse  du  Bas-Rhin; 

2*  18,906  fr.  55  cent,  pour  la  caisse  du  Haut-Rhin  ; 

3''  533  francs  pour  la  caisse  de  la  Moselle. 

En  conséquence,  les  quotes-parts  allemandes  se  trouvent  ramenées  à  : 

i""  1 33,883  fr.  o3  cent,  pour  le  Bas-Rhin; 

3"  65,290  fr.  47  cent  pour  le  Haut-Rhin  ; 

3"  33,169  fr.  48  cent,  pour  la  Moselle, 

Et  formeront  un  total  de  232,34^  fr.  98  cent.  Cette  somme,  constituant  b 
part  définitive  du  Gouvernement  allemand  dans  le  total  de  Tactif  des  trois  c&i>ii^ 
départementales ,  sera  imputée  sur  le  bloc  transactionnel  stipulé  dans  la  CoDTeotioo 
de  Berlin  du  1 3  mai  dernier  en  faveur  de  la  France. 

Par  suite  de  cette  îtnputation  et  du  versement  au  Trésor  français  de  Feoseiubie 
de  l'actif  des  trois  caisses  départementales,  soit  de  1,039,369  fr.  10  cent,déchar^ 
est  donnée  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  du  chef  de  sa  gestion  antérieure 
des  fonds  appartenant  aux  caisses  de  retraites  qui  font  Tôbjet  de  la  présente  déci- 
sion. 

Art.  4.  Chacun  des  deux  Gouvernements  de  France  et  d'Allemagne  reste  eak- 
sivement  chargé  du  soin  d'apprécier  et  de  fixer,  dans  la  forme  établie  par  ses  propres 
règlements  et  dans  la  mesure  des  sommes  qui  lui  sont  attribuées  par  Tarticle  5  ci- 
dessus,  les  droits  des  pensionnaires  et  sociétaires  portés  sur  les  listes  respectives 
mentionnées  ci-après. 

En  conséquence,  les  ressortissants  de  Tun  des  deux  pajfs  ne  pourront,  dans 
aucun  cas ,  exercer  de  recours  ni  sur  la  quote-part  attribuée  à  Tautre  pays  ni  cootre 
le  Gouvernement  chargé  d'en  assurer  la  répartition  individuelle. 

Les  deux  Gouvernements  prendront  respectivement  les  mesures  nécessaires 
pour  assurer  autant  que  possible  le  service  des  pensions  liquidées  avant  le  2  n»rs 
1871. 

Art.  p.  Les  bordereaux  des  pensionnaires  et  sociétaires  ci-annexés  sous  les 
lettres  D,  E  et  F  serviront  de  règle  dans  les  deux  pays  quant  aux  obligations  peoi- 
niaires  qui  en  découlent  pour  les  Gouvernements  respectifs  aux  termes  de  1  ar- 
ticle  4  ci-dessus,  sans  que  cependant  les   indications  relative»  à  la  natioDaiib" 


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COMPTE  FINAL.  CAISSES  DE  RETRAITE  DÉPARTEMENTALES.  551 

lissent  être  opposées  aux  ioléressés  pour  tout  autre  objet  que  Texécution  de  la 
-ëseiite  décision. 

Les  changemenis  qui  pourraient  ultérieurement  survenir  dans  le  domicile  ou  la 
itionalité  des  ayants  droit,  tels  qu  ils  sont  classés  sur  ces  bordereaux,  ne  porteront 
icune  atteinte  aux  obligations  que  la  présente  décision  met  à  la  charge  de  chacun 
es  deux  Étals. 
Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  19  juin  1878. 

DE  Clbrcq.  ob  Stbel. 

Orsel.  Ebbbbagii. 

Feighter. 


ANNEXES 


LA  DECISION  DE  LA  COMMISSION  MIXTE  DU  I9  JUIN  1878  CONCERNANT  LA  LIQUIDATION 
DES  CAISSES  DÉPARTEMENTALES  DE  RETRAITE. 


f 

ArfNBXB  A. 
CAISSE  DU  BAS^RHIN. 

BTABLISSEMEIIT  DE  L* ACTIF  À  PARTAGER  ET  DBS  SOMMES  NETTES  À  ATTIUBUER  G«iM« 

X  LA  FRANCE  ET  À  L'ALLEMAGNE.  d»  Bw-Rhia. 

Avoir  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  au  3o  juin  1878.  . .   436,i6i'  la* 
A  ajouter  : 

1°  Arrérages  de  pensions  posté- 
ieures  au  a  mars  1871  payés  par  la 
laisse  des  dépôts  et  consignations. .   35,966'  Sa* 

a*  Différence  entre  les  retenues 
»erçues  et  les  arrérages  payés  par 
'Admînbtration  allemande  avant  le 

\  mars 37 1   45 

Total 36,3a8'  29' 

A  déduire  : 
Payements  faits  par  TAdministra- 
ration  française  pour  la  période  an- 
érieure  au  a  mars. 

Chiffre  transactionnel i5,ooo  00 

Différence a i,3a8  29 


L'actif  net 457,489  4i 

réparti  conformément  à  la  décision  de  la  Commission  mixte  dans  la  .proportion 
le  66.3o  p.  0/0  et  33.70  p.  0/0,  donne  : 


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Pari  franfaÎM. 
Pari  allemaada. 


552      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

Pour  la  quote-part  française 3o3,3i5'  4S 

allemande 1 54.173  «/» 

Il  faut  reporter  de  la  seconde  sur  la  première  : 

I.  Le  montant  des  payements  faits  pour  la  période 
postérieure  au  a  mars  1871,  à  des  pensionnaires  et 
sociétaires  portés  sur  les  listes  allemandes, 

1"  Parla  Caisse  des  dépôts  et  consignations 1,01a'  56' 

a°  Par  le  Trésor  français  pour  la  veuve  Hornus. .  .      5,o5a  00 

II.  Compensation  transactionnelle  des  payements 
faits  par  le  Trésor  français  à  des  pensionnaires  et  so- 
ciétaires allemands  supposés  français,  et  pour  Tins- 
cription   postérieure  de  deux  ayants,  droit  dans  les 

listes  françaises i3,6i3  00 

m.  Le  montant  des  retenues  versées  par  des  socié- 
taires français  entre  les  mains  de  TAdministration  al- 
lemande pour  la  période  postérieure  au  a  mars  1871         a4i  89 

Total i9>9*9  ^^ 

La  part  française  dans  .Factif  deviendra  ainsi 3a3,a54  90 

Et  la  part  allemande , i3i,a5i  48 

L* Allemagne  ayant  d* ailleurs  conservé  la  somme  de  371  fr.  d5  cent  rapporte 
dans  le  compte  de  Tactîf  à  répartir,  il  y  a  lieu  de  la  distraire  de  sa  quote-part,  qui 

devient  ainsi i33,883^o3' 

Cette  dernière  somme  de  1 33,883  fr.  o3  cent.,  constituant  la  quote-part  aiJ6 
mande,  est  imputée  sur  le  solde  transactionnel  de  1  ,aa5,ooo  firancsdela  Comentioo 
signée  à  Berlin  le  i3  mai  1878. 

Strasbourg,  le  19  juin  1878.  (Saivent  les  signaturet.) 


CaÎHe. 
da  Haat-RLin. 


Annbxb  B, 
CAISSE  DU  HâUT-RHIN. 

ÉTABLISSEMENT  DE  L*ACTIP  A  PARTAGER  ET  DES  SOMMES  NETTES  À  ATTRIBUER  À  U  FRAKE 

ET  À  L'ALLEMAGNE. 

Avoir  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  au,3o  juin  1878. . ,   aSg^Sis'  16' 

A  ajouter  : 
Arrérages  de  pensions  postérieures 
au  a  mars  1 87 1  payés  par  la  Caisse 

des  dépôts  et  consignations 39,465'  95" 

A  déduire  : 
Payements  faits  pour  la  période 
antérieure  au  a  mars  1871. 

A  reporter a59,3ia  16 


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COMPTE  FINAL.  CAISSES  DE  RETRAITE  DEPARTEMENTALES.  553 

Report 259,312'  16* 

I.  Par  radmînistratîon  française, 
évaluation  par  transaction  à 10,000'  oo*" 

II.  Idem  allemande 337  00 

Total 10,227' 91* 

DlFFÉRENGB 29,288   oà 


L'actif  nbt 288,55o  20 

réparti  conformément  à  la  décision  de  la  Commission  mixte  dans  la  proportion 

de  70.90  0/0  cl  29.10  0/0,  donne  : 

Pour  la  quote-part  française 20^*582'  09*" 

allemande 88,968   1 1 

Il  y  a  lieu  de  reporter  de  la  seconde  sur  la  première  : 

I.  Le  montant  des  payements  faits  en  187 1  et  1872 
à  des  pensionnaires  et  sociétaires  portés  sur  les  listes 
allemandes  par  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations..     7,4. 1  !>'  55' 

II.  Une  compensation  transactionnelle  pour  des 
payements  faits  par  le  Trésor  français  à  des  ayants 

droit  allemands  supposés  français  après  le  2  mars  1871.   1 1 ,490  00 

Total 18,905  55 

La  part  française  dan»  Tactif  deviendra  ainsi 228,487  64        p.ri  franfaîM. 

Et  la  part  allemande 65,o62  56       p.rt  «Ueiuada. 

Si  Ton  ajoute  à  cette  dernière  la  somme  de  227  fr,  91  cent,  prélevée  avant  partage 
en  faveur  de  T Allemagne,  on  aura  la  quote-part  totale  à  attribuer  à  TAllemagne, 
soil 65,292'  47" 

Cette  dernière  somme  de  65,2()2  fr.  47  cent.,  constituant  la  quote-part  allemande, 
est  imputée  sur  le  solde  transactionnel  de  1,225,000  francs  de  la  Convention  signée 
à  Berlin  le  i3  mai  1878. 

Strasbourg,  le  19  juin  1878.  (Saivent  les  signatures,] 


Annexe  C, 
CAISSE  DE  Lk  MOSELLE. 

KTABLISSBMB5T  DE  L'ACTIF  À  PARTAGER  ET  DBS  SOMMES  NETTES  À  ATTRIBUER  A  LA  FRANCE 

ET  À  L'ALLEMAGNE.  de  la 

...  MomIU, 

Avoir  a  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  au  3o  juin  1878. . .   333,795'  82* 

A  ajouter  : 
Arrérages  de  pensions  postérieures  au  2  mars  1871 

payés  par  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations 69,375'  4a' 

A  reporter 333,795  82 


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554     LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

Report 333,795'  8s 

A  déduire  : 
Payements  faits  par  le  ministère  de  Tin  té  rieur  pour 

la  période  antérieure  au  a  mars  1871 18,000^  oo*" 

Différence 61,375  u 

L*AGT1F  TOTAL 385,171  ai 

réparti  conformément  k  la  décision  de  la  Commission  dans   la  proportion  de 
91.26  p.  0/0  et  de  8.76  p.  0/0,  donne  : 

Part  frantaîM.  Pour  la  part  française 35i,i68'  76* 

Part  «lUmaDde.         Et  pour  la  part  allemande 33,70a  i8 

Il  y  a  lieu  de  reporter  par  voie  de  transaction ,  de  la  seconde  sur  la  premià^,  aoe 
somme  de  633  francs  représentant  les  payements  faits  en  France  après  le  a  man 
1 87 1  à  un  sociétaire  porté  sur  les  listes  allemandes. 

La  part  française  se  trouve  ainsi  fixée  à 36a,ooi^  76' 

Et  la  part  de  fAUëmagne  à 33,169  48 

Cette  dernière  somme  de  33,169  ir.  48  cent.,  constituant  la  quote-part  alle- 
mande, est  imputée  sur  le  solde  transactionnel  de  i,aa6,ooo  francs  delà  ConTeotû» 
signée  à  Berlin  le  i3  mai  1878. 

Strasbourg,  le  19  juin  1878.  (Saiveni  les  signatures.) 


SUtbti^M 

des 

paDuoBBairM 

et    Mci^aires. 


Annetlbs  D»  E,  F. 
ÉTATS  NOMINATIFS  DES  PENSIOIYNAIHES  ET  DES  SOCIETAIRES. 

L  annexe  D  comprend  Tétat  nominatif  des  pensionnaires  et  sociétaires  de  la 
caisse  des  retraites  de  l'ancien  département  du  Bas-Rhin,  savoir:  Français,  78; 
AUemands,  Ai , 

Se  décomposant  ainsi  : 

Pensionnaires  à  la  date  du  2  mars  1871  :  Français,  8;  Allemands,  7; 

Sociétaires  ayant  acquis  le  droit  à  la  pension  par  trente  ans  de  service  :  Fran- 
çais ,10;  Allemands ,  6  ; 

Sociétaires  ayant  plus  de  dix  ans  et  moins  de  trente  ans  de  service  :  Fran- 
çais ,  37  ;  Allemands  ,19; 

Sociétaires  ayant  moins  de  dix  ans  de  service  :  Français,  a8;  Allemands,  ài. 


L'annexe  £  comprend  Tétat  nominatif  des  pensionnaires  et  sociétaires  de  It 
caisse  de  retraite  de  fancieu  département  du  Haut-Rhin,  savoir  :  Français,  56; 
Allemands,  21, 

Se  décomposant  ainsi  : 

Pensionnaires  à  la  date  du  a  mars  1871  :  Français,  à;  Allemands,  8; 

Sociétaires  ayant  acquis  le  droit  à  pension  par  trente  ans  de  service  :  Fran- 
çais,  6;  Allemand,  1  ; 


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COMPTE  FINAL.  SOCIÉTÉS  DES  INSTITUTEURS.  555 

Sociétaires  ayant  plus  de  dix  ans  et  moins  de  trente  ans  de  service  :  Fran- 
çais, ad  ;  Allemands ,  lo  ; 

Sociétaires  ayant  moins  de  dix  ans  de  service  :  Français,  a3;  Allemands,  a. 

L'annexe  F  comprend  Tétat  nominatif  des  pensionnaires  et  sociétaires  de  la 
caisse  de  retraite  de  lancien  déparlement  de  la  Moselle,  savoir  :  Français,  8g; 
Allemands,  ii. 

Se  décomposant  ainsi  : 

Pensionnaires  à  la  date  du  a  mars  1871  :  Français ,  i5;  Allemand,  o; 

Sociétaires  ayant  acquis  le  droit  à  pension  par  trente  ans  de  service  :  Fran- 
çais ,  1 5  ;  Allemand ,  1  ; 

Sociétaires  ayant  plus  de  quinze  ans  et  moins  de  trente  ans  de  service  :  Fran- 
çais, a8;  Allemands,  5; 

Sociétaires  ayant  moins  de  quinze  ans  de  service  :  Français,  3i  ;  Allemands,  5. 


N"  130. 
LIQUIDATION 

DBS  SOCIÉTÉS  DE  PRÉVOYANCE 

DES  INSTITUTEURS  ET  DBS  ITISTITUTRIGES  DES  ANCIENS  DÉPARTEMENTS 

DU  HAUT-RHIN,  DE  LA  MOSELLE  ET  DE  LA  MEORTHE. 

DÉCISION. 

19  juin  1878. 

La  Commission  miite  de  liquidation  instituée  par  Tarticle  11  de  la  Convention 
additionnelle  du  11  décembre  1871,  etc.. 

Vu  le  paragraphe  3  du  protocole  de  clôture  annexé  à  ladite  Convention  addition- 
nelle ; 

Considérant  que  les  sociétés  de  prévoyance  fondées  par  les  instituteurs  et  institu- 
trices dans  les  anciens  départements  du  Haut-Rhin,  de  la  Moselle  et  de  la  Heurthe 
ont  cessé  de  fonctionner  depuis  le  a  mars  1871  ; 

Considérant  que  par  suite  de  changements  survenus  depuis  cette  date  dans  la  na- 
lionalité  d*un  grand  nombre  de  membres  participants  de  ces  mêmes  sociétés,  il  y  a 
lieu  d*arrèter  et  de  ventiler  les  droits  des  parties  intéressées  ; 

Après  avoir  examiné  et  contrôlé  tant  les  listes  nominatives  des  membres  partici- 
pants produites  de  part  et  d  autre  que  les  bordereaux  de  l'actif  des  trois  sociétés 
qui  existe  en  dépôt,  soit  en  France,  soit  en  Alsace-Lorraine, 

DÉCIDE  : 

Art.  1".  Le  nombre  des  membres  participants  des  sociétés  de  prévoyance  fon- 
dées par  les  instituteurs  et  institutrices  des  anciens  départements  du  Haut-Rhin ,  de 
la  Moselle  et  de  la  Meurthe  demeure  fixé  et  réparti  entre  les  deux  nationalités  de  la 
manière  suivante ,  savoir  : 


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556      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 


SUlittique 
dw  mauibn* 
dM  loci^s. 


SOCIÉTÉS. 

MEMBRES. 

TOTAL. 

I.  Du  Haut  Rhin 

90 

277 

457 

276 

298 

99 

366 
575 

556      1 

n.  De  la  Moselle 

111.  De  la  Meurlhe 

Anr.  2.  Lactif  net  des  trois  sociétés  susmentionnées  est  arrêté  au  3o  Jiiii) 
1878,  en  capital  et  intérêts,  à  la  somme  totale  de  7d,545  fr.  5&  cent.,  qui  sera 
répartie  comme  suit ,  savoir  : 


SuiMliqne 
de  racUf. 


NOM 

dM 
MCI  ET  As. 

VALEUR 
en 

RENTES. 

TOTAUX 
per 

SOCÛTI. 

QUOTE-PART 

roMO» 
libres. 

rOBD» 
de  retnite. 

raAVÇAiM. 

ALLUiaOl. 

Colmar. . . . 

Melx 

Nancy 

2  1,393' 69» 

7,541    47 

18,680    lO 

23,573' 21* 
3,096    61 

// 

260U6' 

44,966' 90' 
10,898     54 
18,680     10 

11,057' 36* 

5,25o  36 

1 5,353  97 

33,909' sr 

5,6i8  j8 
3,326  i3 

ToTi 

IL  GÉNÉRAL. . 

74.545  54 

3i.66i   59 

4 a, 883  95 

Fonda  lion 
Lejoindre. 


Pari  tUomaode.  Art.  3.  L'actlf  de  4^,883  fr.  95  cent. ,  constituant  la  quote-part  des  sociétaires  de 
nationalité  allemande ,  comprendra  : 

i"*  Une  somme  de  21,893  fr.  69  cent,  actuellement  déposée  à  la  caisse  d'épargiu 
de  Colmar  au  nom  de  la  société  du  Haut-Rhin  ; 

Q**  Une  somme  de  260  fr.  46  cent,  représentant  au  cours  de  ce  jour  la  valeur  de 
rinscription  de  10  francs  de  rente  3  p.  0/0  formant  la  fondation  Lejoindre,  qui  se 
trouve  déposée  à  Metz. 

Le  complément  de  cette  quote-part,  soit  la  somme  de  21,339  fr.  80  cent.  sera. 
par  voie  d'imputation  sur  le  bloc  transactionnel  déterminé  dans  la  Convention  de 
Berlin  du  i3  mai  courant,  mis  à  la  disposition  du  Gouvernement  allemand;  il  en 
sera  de  même  du  titre  de  rente  spécifié  au  paragraphe  s. 

La  somme  de  3 1 ,66 1  fr.  69  cent. ,  constituant  la  quote-part  proportiocnelle  de 
membres  participants  de  nationalité  française ,  restera ,  jasqu  à  décision  spéciale  du 
Gouvernement  français,  entre  les  mains  de  la  Caisse  des  dépôts  et  consigaatioDs. 

Décharge.  Art.  4.  Par  suitc  des  dispositions  qui  précèdent  et  de  Timputation  mentionnée 

dans  le  paragraphe  i  de  Farlicle  3 ,  décharge  est  donnée  à  la  Caisse  des  dépôts  et 
consignations ,  du  chef  de  sa  gestion  antérieure ,  des  fonds  appartenant  aux  Irob 
caisses  de  prévoyance  auxquelles  s'applique  la  présente  décision. 


Part  fraufaiae. 


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COMPTE  FINAL.  CAISSES  MUNICIPALES  DE  RETÏUITE.         557 

Art.  5.  Chacun  des  deux  Gouvernements  de  France  et  d*Allemagne  reste  exclu- 
sivement chargé  du  soin  d*apprécier  et  de  fixer,  dans  la  forme  établie  par  ses  propres 
règlements  et  dans  la  mesure  des  sommes  qui  lui  sont  attribuées  par  l'article  3  ci- 
dessus,  les  droils  de  ses  nationaux. 

En  conséquence,  les  ressortissants  de  Tun  des  deux  pays  ne  pourront,  dans  au- 
cun cas,  exercer  de  recours  ni  sur  la  quote-part  attribuée  à  Tautre  pays  ni  contre  le 
Gouvernemenl  chargé  d*en  assurer  la  répartition  individuelle. 

Art.  6.  Les  bordereaux  des  sociétaires  sous  les  lettres  A,  B  et  C^'^  serviront  de        Sutuu^e 
règle  dans  les  deux  pays ,  quant  aux  droits  et  obligations  pécuniaires  qui  en  décou-       **  •**"^""«* 
lent  aux  termes  de  l'article  5 ,  sans  que  cependant  les  indications  relatives  à  la  na- 
tionalité puissent  être  opposées  aux  intéressées  pour  tout  autre  objet  que  fexéculion 
de  la  présente  décision. 

Les  changements  qui  pourraient  ultérieurement  survenir  dans  le  domicile  ou  la 
nationalité  des  ayants  droit,  tels  qu'ils  sont  classés  sur  ces.  bordereaux,  ne  porteront 
aucune  atteinte  aux  droits  et  obligations  que  la  présente  décision  met  à  la  charge 
de  chacun  des  deux  États. 

Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  19  juin  1878. 

DE  Clbrgq.  db  Sybbl. 

Orsel.  Eberbacii. 

Fbightbr. 


N"  131. 
LIQUIDATION 

de  la  caisse  municipale  de  retraite  de  MULHOUSE. 
DÉCIS10?f. 
a4  juin  1878.  ^ 

La  Commission  mixte  de  liquidation  instituée  par  Tarticle  11  de  la  Convention  Gaiu« 

additionnelle  du  11  décembre  1871,  etc.,  **•  Muihouw. 

Vu  le  paragraphe  3  du  protocole  de  clôture  annexé  à  ladite  Convention  addition- 
nelle; ' 

Considérant  que  Tavoir  net  de  la  caisse  municipale  de  retraite  de  la  ville  de  Mul- 
house a  été  arrêté  au  3o  juin  courant  par  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  de 
Paris  ; 

Considérant  qu'O  n*existe  que  des  données  insuffisantes  sur  le  nombre  des  socié- 

'*)  Les  bordereaux  A ,  B ,  C  formant  les  annexes  de  la  présente  décision ,  contiennent  les- 
noms  et  domiciles  des  sociétaires  français  et  des  sociétaires  allemands ,  au  nombre  :  les  Fran- 
çais de  83^ ,  les  Allemands  de  673,  se  répartissant  entre  les  départements  du  Haut-Khin,  de 
la  Moselle  et  de  la  Meurthe,  suivant  les  indications  du  tableau  de  l'article  i*'  ci-dessus. 


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558      UQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLESIAGNE. 

taires  de  ladite  caisse  qui  ont,  depuis  le  2  mars  1871,  conservé  la  nati(»alile 
française; 

Considérant  que  les  droits  individuels  d*un  grand  nombre  d'autres  sociétaires  sur 
l'avoir  de  la  même  caisse,  au  3  mai  1871,  nont  pu  être  dégagés  avec  précision; 

Attendu  que,  dans  cet  état  de  choses,  il  a  paru  équitable  de  liquider  ladite  caisse 
de  manière  à  attribuer  à  la  France  une  quote-part  de  Tactif  en  rapport  avec  les 
droits  des  intéressés  aujourd'hui  connus  pour  avoir  conservé  la  nationalité 
française; 

Après  en  avoir  délibéré ,  décide  ce  qui  suit  : 

Art.  l*".  L*avoir  net  de  la  caisse  de  retraite  des  employés  et  agents  du  senrice 
municipal  de  la  ville  de  Mulhouse  est  arrêté ,  en  capital  et  intérêts  au  3o  juin  cou- 
rant, à  la  somme  de  276,343  fr.  6a  cent 

Part  fruMîM.  ^'^'  2-  ^^  ^®*  Bc\îî,  une  somme  de  5,8oo  francs  est  attribuée  au  Gouvernement 

français  pour  assurer  la  continuation  du  service  des  pensions  de  retraite  dues,  de- 
puis le  a  mars  187 1 ,  aux  sieurs  Roy  et  Zieger. 

PâH  aiknaiide.  ^^'^'  ^*  ^^  Complément  de  Tactif  susénoncé,  soit  la  sonune  nette  de  370.4^3  fr. 
6a  cent.,  sera,  par  voie  d'imputation  sur  le  bloc  transactionnel  de  1,336,000 fr. 
stipulé  dans  la  Convention  de  Berlin  du  1 3  mai  dernier,  mis  à  la  disposition  du 
Gouvernement  allemand;  celui-ci  s'engage,  par  contre,  à  faire  régler  par  les  soins 
de  la  ville  de  Mulhouse,  sans  distinction  de  nationalité,  les  droits  de  tous  le-s  autres 
pensionnaires  et  sociétaires  de  ladite  caisse  non-dénommés  en  Tarticle  3. 

Art.  4.  Aucun  des  intéressés  dénommés  en  Tarticle  3 .  ou  compris  dans  les  dé- 
signations de  l'article  3,  ne  pourra, à  l'avenir,  exercer  de  recours  ni  contre  le  Gou- 
vernement ni  sur  la  quote-part  de  l'autre  pays. 

j^^^  Art.  3.  Le  Gouvernement  allemand  donne,  parle  présent,  décharge  à  la  Caisse 

des  dépôts  et  consignations  de  Paris  de  la  somme  de  370,4&3  fr.  63  cent,  spédiiée 
dans  Tarticle  3  ci-dessus ,  et  dont  ladite  caisse  est  invitée  à  reverser  le  montant 
entre  les  mains  du  Trésor  public  de  France.  La  somme  de  5,8oo  francs  mentionnée 
dans  Tarticle  3  de  la  présente  décision  restera  provisoirement  à  la  Caisse  des 
dépôts  pour  y  être  tenue  à  la  disposition  du  Gouvernement  français. 
Ainsi  délibéré ,  fait  et  arrêté  a  Strasbourg,  \é  34  juin  1878. 

DE  Clergq.  de  Sybel. 

Orsel.  Ebbrbach. 

Feicbter. 


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COMPTE  FINAL.  CAISSES  MUNICIPALES  DE  RETRAITE.         559 

N*  132. 
LIQUIDATION 

DE  LA  CAISSE  MUNICIPALE  DE  BETBAITE  DE  COLMAB. 
DÉCISION. 

34  juin  1878. 

La  Commission  mixte  de  liquidation  instituée  par  Tariicle  1 1  de  la  Convention  CaisM 

additionnelle  du  1 1  décembre  1871 ,  elc. ,  a«Cd».r.  ^ 

Vu  le  paragraphe  3  du  protocole  de  clôture  annexé  k  ladite  Convention  addition- 
nelle. 

Considérant  que  Tavoir  net  de  la  caisse  municipale  de  retraite  de  la  ville  de 
Colmar  a  été  arrêté  au  3o  juin  courant  par  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations 
de  Paris  ;  • 

Considérant  qu'il  n*existe  que  des  données  insuflBsantes  sur  le  nombre  des  ^ocié- 
tairea  de  ladite  caisse  qui  ont  depuis  le  a  mars  1871  conservé  la  nationalité 
française; 

Considérant  que  les  droits  individuels  d  un  grand  nombre  d  autres  sociétaires  sur 
ravoir  de  la  même  caisse ,  au  a  mai  1 87 1 ,  n  ont  pu  être  dégagés  avec  précision  ; 

Attendu  que ,  dans  cet  état  de  choses ,  il  a  paru  équitable  de  liquider  ladite  caisse 
de  manière  à  attribuer  à  la  France  une  quote^rt  de  laclif  en  rapport  avec  les 
droits  des  intéressés  aujourd'hui  connus  pour  avoir  conservé  la  nationalié 
française  ; 

Après  en  avoir  délibéré ,  décide  ce  qui  suit  : 

Art.  1".  L'avoir  net  de  la  caisse  de  retraite  des  employés  et  agents  du  service 
municipal  de  la  ville  de  Colmar  est  arrêté ,  en  capital  et  intérêts  au  3o  juin  cou- 
rant, à  la  somme  de  1 17,58a  fr.  87  cent. 

Art.  2.  Sur  cet  actif  une  somme  de  10,000  francs  est  attribuée  au  Gouvernement 
français  pour  régler,  pour  sou  propre  compte,  les  droits  des  sociétaires  dont  les 
noms  suivent  : 

Birr  (Joseph-Georges),  Trombert  (Albert),  Schaffner  (Albert),  Eberlin  (Jacob - 
Philippe) ,  Oehlert  (Jean),  Rôhmer  (Gotdieb),  Hantz  (Joseph-Pierre),  Siffermann 
(Joseph-Louis). 

Art.  3.  Le  complément  de  Tactif  susénoncé ,  soit  la  somme  nette  de  107,58a  fr.  Part  aUemaade. 
37  cent.,  sera,  par  voie  d*imputation  sur  le  bloc  transactionnel  de  i,3a5,ooo  fr. 
stipulé  dans  la  Convention  de  Beriin  du  1 3  mai  dernier,  mis  à  la  disposition  du 
Gouvernement  allemand;  celui-ci  8*engage,  par  contre,  à  faire  régler  par  les  soins 
de  la  ville  de  Colmar,  sans  distinction  de  nationalité,  les  droits  de  tous  les  autres 
pensionnaires  et  sociétaires  de  ladite  caisse  non  dénommés  dans  Tarticle  a. 

Art.  4.  Aucun  des  intéressés  dénommés  en  Tarticle  a  ou  compris  dans  les  dési- 
gnations de  Tarticle  3  ne  pourra  à  Tavenir  exercer  de  recours  ni  contre  le  Gouver- 
nement ni  sur  la  quote-part  de  Tautre  pays. 


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560      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÈDES  À  L'ALLEMAGNE. 

Art.  5.  Le  Gouvernement  allemand  donne,  par  le  présent,  décharge  k  la  CaisK 
des  dépôts  et  consignations  de  Paris  delà  somme  de  107,683  fir.  87  cent,  spé- 
cifiée dans  Tarticle  3  ci-dessus ,  et  dont  ladite  caisse  est  invitée  à  reverser  1^  mon- 
tant entre  les  mains  du  Trésor  public  de  France.  La  somme  de  10,000  francs 
mentionnée  dans  l'article  a  de  la  présente  décision  restera  provisoirement  à  b 
Caisse  des  dépôts  pour  être  tenue  à  la  disposition  du  Gouvernement  français. 
Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strabourg,  le  a4  juin  1878. 

deClergq.  de  Stbel. 

Orsbl.  Ebbbbacb. 

Feighter. 


Meta. 


Caiite 

Mpenn-pompien 

et  ceiese 

nuoicipale. 


N*  133. 
LIQUIDATION 

DE  LA  GAhSSE  DES  SAPEURS-POMPIERS  ET  DE  LA  CAISSE  MUNICIPALE  DE  RETRAITE 

DE  LA  VILLE  DE  METZ. 

DÉCISION. 

ag  juin  1878. 

La  Commission  mixte  de  liquidation  instituée  par  Tarticle  11  de  la  Coiiveniion 
additionnelle  du  1 1  décembre  1871,  etc. , 

Vu  le  paragraphe  3  du  protocole  de  clôture  annexée  à  ladite  Convention  addi- 
tionnelle ; 

Considérant  que  la  caisse  des  sapeurs-pompiers  et  la  caisse  de  retraite  munici- 
pale de  la  ville  de  Metz  doivent  être  liquidées  au  a  mars  1871  ; 

Considérant  que  depuis  cette  date ,  et  par  suite  du  changement  de  nationalité  de 
plusieurs  ayants  droit,  la  municipalité  de  Metz  a  liquidé  en  vertu  des  règlemeots 
des  pensions  au  profit  d'un  grand  nombre  de  membres  participants  des  deux  caisses 
précitées  ; 

Considérant  qu*il  y  a  lieu  de  tenir  compte  des  chiffres  de  ces  pensions  pour  h 
ventilation  de  Tactif  appartenant  aux  caisses  dont  il  s'agit  ; 

Considérant  que  le  montant  des  retenues  versées  par  les  pensionnaires  et  socié- 
taires avant  ou  depuis  le  a  mars  1871  peut  également  être  dégagé  et  servir  à 
Tappréciation  de  leurs  droits  éventuels  ; 

Considérant  que  la  Commission  s*est  mise  d  accord  sur  ceux  des  ayanLs  droit 
qui,  en  vue  de  la  liquidation  projetée,  doivent  constituer  l'un  et  Tautre  groupe  de 
nationalité  ; 

Considérant  qu  un  certain  nombre  de  pensionnaires  ont,  après  Taporement  dp 
leurs  droits,  continué  à  rester  en  service  actif; 

Considérant  qu  en  tenant  compte  de  Tensemble  des  éléments  d*apprécialion  qni 
lui  ont  été  fournis ,  la  Commission  est  en  mesure  de  fixer  le  rapport  proportionnel 
du  partage,  par  groupe  de  nationalité,  de  lactif  net  des  deux  caisses  qui  font  i ob- 
jet de  la  présente  décision  ; 


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COMPTE  FINAL.  —  CAISSES  MUNICIPALES  DE  RETRAITE.       561 

Considérant  qu*en  allendant  la  liquidation  définitive  des  deux  caisses  dont  il 
*agit,  la  municipalité  de  Metz  a  fait  sur  ses  fonds  propres  des  avances  à  divers 
yants  droit  du  chef  des  pensions  réglées  statutairement  par  elles  depuis  1871  ; 

Considérant  qu  il  est  équitable  de  lui  tenir  compte  de  ces  avances; 

Considérant  qu  après  apurement  des  opérations  antérieures  au  a  mars  1871, 
a  masse  active  des  deux  causes  précitées  se  compose,  d'une  pari,  du  reliquat 
lisponible  à  celle  date;  d*autre  part,  des  recettes  opérées  depuis  lors,  soit  à  Metz, 
oit  à  Paris  par  les  soins  delà  Caisse  des  dépôts  et  consignations; 

Considérant  que  le  3o  juin  courant  se  présente  comme  le  terme  le  plus  convc- 
lable  pour  la  ventilation  définitive  des  comptes  ; 

Considérant  toutefois  que  la  masse  active  aujourd'hui  disponible  n  est  point  suf- 
isante  pour  satisfaire  intégralement  les  droits  de  tous  les  pensionnaires  et  sociéïaires 
els  qu'ils  ont  été  évalués  en  vue  de  la  présente  liquidation  ; 

Considérant  que  la  Commission  ne  possède  point  les  éléments  voulus  pour  opérer 
attribution  individuelle  des  fonds  à  ventiler,  et  qu'il  y  a  lieu,  dès  lors,  d*aban- 
lonner  à  chacun  des  deux  Gouvernements  le  soin  d'apprécier  et  de  fixer  les  droits 
le  ceux  des  membres  participants  qui  lui  sont  attribués; 

Après  en  avoir  délibéré ,  décide  ce  qui  suit  : 

Abt.  1".  La  liquidation  de  la  caisse  des  sapeurs-pompiers  et  de  la  caisse  de 
étroite  municipale  de  la  ville  de  Metz  s'opérera  de  manière  que  la  masse  active 
oit  partagée  entre  les  Gouvernements  de  France  et  d'Allemagne  dans  les  pro- 
K)rlions,  savoir  : 

I-  Caisse  des  sapeurs-pompiers j  27  P-  0/0  à  la  France. 

(  73  p.  0/0  à  l'Allemagne. 

' .       .  .  .    ,  (  38  p.  0/0  à  la  France. 

a"  Caisse  de  retraite  municipale {  ^  /    »  1**11 

^  (  ba  p.  0/0  a  1  Allemagne. 

Art.  2.  L'avoir  particulier  des  deux  caisses  précitées  est  arrêté  au  3o  juin  cou- 
ant,  d'après  les  bordereaux  de  la  Caisse  des  dépôts  de  Paris,  conformément  aux 
élevés  ci-annexès  sous  les  lettres  A  et  B. 

Art.  3.  Sur  la  somme  brute  de  37,45o  fr.  4o  cent,  constituant  la  masse  active 
le  la  caisse  des  sapeurs-pompiers  et  d'après  la  base  fixée  par  l'article  i*"  ci-dessus , 
Isera  attribué  à  ta  France  37  p.  0/0,  soit  10,111  fr.  60  cent.,  et  i  l'Allemagne 
r3  p.  0/0,  soit  37,338  fr.  80  cent.  De  même,  sur  la  somme  brute  de  445,394  fi*. 
r7  cent,  constituant  la  masse  active  de  la  caisse  de  retraite  municipale,  il  sera 
ittribué à  la  France  38  p.  0/0,  soit  169,31  a  fr.  01  cent.,  k  l'Allemagne  6a  p.  0/0, 
oit  376,083  fr.  76  cent. 

Pour  tenir  compte,  d'une  part,  des  avances  faites  après  le  a  mars   1871  par  la 

ille  de  Metz  à  certains  pensionnaires  maintenus  sur  les  listes  françaises;  d'antre 

>art,  des  retenues  versées  à  Metz  par  ces  mêmes  ayants  droit  et  des  subventions 

uunicipales  dues  statutairement  aux  deux  caisses  précitées,  il  est,  en  outre,  attri- 

Conventions.  36 


FLulioo 

d«s  droils 

Jcs  M>ci^tâiro« 

■bândooD^e 

â  ebaqae 


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Drchargt'. 


*  Réserve 
do  U  question 
de  ualionalit^. 


562      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

boé  &  PAUemagne  une  somme  de  1,700  francs  pour  la  caisse  des  sapeurs-pompiers 
et  de  85,619  fr.  o3  cent,  pour  la  caisse  de  retraite  municipale;  en  conséqDeoce,  k 
quote-part  allemande  se  trouve  élevée  à  3o,aoA  fr.  77  cent,  pour  la  caisse  da 
sapeurs-pompiers,  et  à  869,706  fr.  98  cent,  pour  la  caisse  de  retraite  raunicipile, 
soit  ensemble  899,91 1  fr.  75  cent.  Cette  somme  totale  sera  imputée  au  proOlài! 
TAIlemagne ,  qui  en  tiendra  compte  à  la  ville  de  Metz  sur  le  bloc  transactionnel  d? 
1,33 5, 000  francs  stipulé  dans  la  Convention  signée  à  Berlin  le  i3  mai  dernier. 

Art.  U,  Par  suite  de  cette  imputation  et  de  la  mise  à  la  disposition  du  Gourcr- 
ncment  français  de  Vensemble  de  l'actif  disponible  au  3o  juin  courant,  dêclur-c 
est  donnée  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  du  chef  de  sa  gestion  anléneort 
des  fonds  appartenant  aux  deux  caisses  qui  font  Tobjet  de  la  présente  décision. 

Art.  5.  Chacun  des  deux  Gouvernements  reste  exclusivement  chargé  do  soie 
d*apprëcier  et  de  fixer,  dans  la  forme  établie  par  ses  propres  règlements  et  dins  la 
mesure  des  sommes  qui  lui  sont  attribuées  par  Tarticle  3  ci-dessus,  les  drci)* 
des  pensionnaires  et  des  sociétaires  portés  sur  les  listes  respectives  mentionnées  r:- 
après.  En  conséquence,  les  ressortissants  de  Tun  des  deux  pays  ne  pourront  dani' 
aucun  cas  exercer  de  recours  sur  la  quote-part  attnbuée  à  Tautre  pays,  ni  contre 
le  Gouvernement  chargé  d'en  asanrer  la  répartition  individuelle. 

Art.  6.  Les  bordereaux  de  pensionnaires  et  sociétaires  ci-annexés  sous  h 
lettres  C  et  D  serviront  de  règle  dans  les  deux  pays,  quant  aux  droits  et  obligations 
qui  en  découlent,  aux  termes  de  Tarticlc  5,  sans  que  cependant  les  indicatio!)^ 
relatives  à  la  nationalité  puissent  être  opposées  aux  intéressés  pour  tout  autre 
objet  que  Texécution  de  la  présente  décision. 

Les  changements  qui  pourraient  ultérieurement  survenir  dans  le  domicile  oa  b 
nationalité  des  ayants  droit,  tels  qu'ils  se  trouvent  classés  sur  ces  bordereaux,  ne 
porteront  aucune  atteinte  aux  obligations  que  la  présente  décision  met  à  la  cbura 
de  chacun  des  deux  Etats. 

Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  29  juin  1870. 

DE    CleRCQ.  de  StBEL. 

Obsel.  Eberbacr. 

Feichtbr, 


ANNEXES 

À  LA  DÉCISION  DU  39  JUIN    1878  SUR  I.A  LIQUIDATION  DBS  CAISSES  DE  RETR\ITE 
DE  LA  VILLE  DE  METZ. 

Annexe  A. 

CAISSE  DE  RETRArrE  MUNICIPALE. 

Avoir  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  au  3o  juin  1878. .     486,598'  20 


A  reporter 436,598  aS 


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COMPTE  FINAL.  —  CATSSES  MUNICIPALES  DE  RETRAITE       563 

Report 436,598  a3 

A  ujouier  :  Arrérages  de  pensions  postérieurs 
au  a  mars  1871 ,  payés  par  la  Caisse  des 
dépôts 16,781'  73* 

A  déduire  :  Déficit  de  la  gestion  allemande  avant 
le  a  mars  1871 8,oo5   19 

*   Différence 8,696  54 

L'actif  net  de 445,294  77 

réparti  dans  la  proportion  de  38  p.  0/0  et  6a  p.  0/0,  donne  : 

Pour  la  quote-part  française 169,3 1 2'  oi*" 

Pour  la  quote-part  allemande 376,082  76 

Pour  tenir  compte ,  d*une  part,  des  payements  faits  par  la  ville  de  Metz  à  des  pen- 
sionnaires français,  après  le  a  mars  1871  ;  d^autre  part,  des  retenaes  versées  par  les 
sociétaires  français ,  et  des  charges  de  pensions  allemandes  non  effectivement  sup- 
portées jusqu'à  ce  jour  par  la  caisse  de  retraite,  il  y  a  lieu  de  reporter  de  la  quote- 
part  française  sur  la  quote-part  allemande  une  somme  totale  de  85,619  fr.  o3  c, 
ce  qui  donne  : 

Pour  la  part  française 83,593'  98° 

Pour  la  part  allemande 36 1,701   79 

En  retranchant  de  la  part  française  la  somme  de  16,701  fr.  73  cent,  rapportée 
en  compte  par  la  Caisse  des  dépôts ,  et  en  ajoutant  à  la  part  allemande  la  somme  de 
8,oo5  fr.  19  c,  décomptée  à  titre  de  déficit,  les  sommes  à  attribuer  définitivement 
sur  l'avoir  de  la  Caisse  des  dépôts  (436,598  fr.  a3  c),  à  la  France  et  à  TAUemagne , 
se  trouvent  fixées  à  : 

66,89 1  '  a5*  pour  la  France ,  p.^i  fr.„çai5e. 

et  à 369,706  98  pour  TAllemagne.  p^^^  .licn.a»d«. 

Total  égal  à  lavoir . .   436,598  a3 

La  somme  de  369,706  fr.  98  cent,  représentant  la  quote-part  allemande  sera 
imputée  sur  le  bloc  transactionnel  de  i,aa5,ooo  francs,  stipule  dans  la  Convention 
de  Berlin  du  i3  mai  dernier. 

Strasbourg,  le  39  juin  1878. 

(Suivent  les  signatures,) 

Annexe  B. 
caisse  de  retraite  des  sapeurs-pompiers. 

Avoir  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  au  3o  juin  1878. .      37,018'  44° 

A  reporter 37,018  44 

36. 


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564       LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  A  L'ALLEMAGNE. 

Report 37,018  k'i 

A  ajouter  :  arrérages  de  pensions  postérieures 
au  3  mars  1871,  et  payés  parla  Caisse  des  dépôts.  ^«^97'  9^' 

'  A  iédaire  :  déficit  de  la  gestion  allemande  avant 
le  3  mars  1 87 1 i ,  1 65  97 

DiFÉRBNGB 43l  C|<) 

L'actif  nbt  de 37,450  do 

réparti  dans  la  proportion  de  27  p.  0/0  et  de  78  p.  0/0,  donne  : 

Pour  la  quote-part  française 10, 1 1 1'  60* 

Pour  la  quote-part  allemande 27,338  80 

Pour  tenir  compte,  d*une  part,  de  payements  efîectués  après  le  îi  man»  iS-i 
par  la  ville  de  Mets  à  des  pensionnaires  français;  dWtre  part  et  par  contre,  de  re 
tenues  versées  après  cette  date,  il  y  a  lieu  de  porter  de  la  part  française  sur  in  }>3rt 
allemande  une  somme  de  1 ,700  francs. 

En  retranchant  d*ailleurs  de  la  part  française  la  somme  de  1 ,597  fr.  93  cent,  np 
portée  en  compte  par  la  Caisse  des  dépôts,  et  en  ajoutant  à  la  part  allemande  le  ipod 
tant  du  déficit  précompté  ci-desus,  soit  1,1 65  fr.  97  cent.,  les  sommes  à  altriboer 
définitivement  sur  Tavoir  de  la  Caisse  des  dépôts  (37,018  fr.  kk  c.  )  se  frouvent 
fixées  à  : 

6,81 3'  67*  pour  la  France, 
et  à 3o,3o4  77  pour  TAIlemagne. 

Total  égal  à  l'avoir:  37,018  4â 

La  somme  de  3o,ao4  fi^-  77  cent,  représentant  la  quote-part  allemande  sera  ini 
putéesur  le  bloc  transactionnel  de  1, a 3 5, 000  francs,  stipulé  dans  la  Convention  lie 
Berlin ,  du  1 3  mai  dernier. 

Strasbourg,  le  29  juin  1878. 

(Suivent  les  signatures.) 


Stalistîqne 

dn 
personnel. 


Annexes  C  et  D. 

ETATS  ROHIlf  ATIFS  DES  PBNSIONIf  AIRES  ET  SOClixAniES. 

i 

L*annexe  C  comprend  Tétat  nominatif  des  pensionnaires  et  sociétaires  de  la 
caisse  municipale  de  Metz,  savoir:  Français,  loA;  Allemands,  i4i. 

Se  décomposant  ainsi  : 

Pensionnaires  à  la  date  du  a  mars  1871  :  Français,  17;  Allemands,  35; 

Pensionnaires  depuis  le  a  mars:  Français,  a4;  Allemands,  3i; 

Sociétaires  n^élant  pas  en  jouissance  d*une  pension  :  Français,  63;  Alle- 
mands, 76. 


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COMPTE  FINAL.  —  CAISSES  MUNICIPALES  DE  RETRAITE.       565 

L*nniiexe  D  comprend  l'état  nominatif  des  pensionnaires  et  sociétaires  de  la 
aisse  de  retraite  des  sapeurs-pompiers  de  Metz ,  savoir  :  Français ,  58  ;  Allemands , 
i5. 

Se  décomposant  ainsi  : 

Pensionnaires  au  a  mars  1871  :  Français,  7;  Allemands,  36; 

Pensionnaires  depuis  le  a  mars  1871  :  Français,  4  ;  Allemands,  10  ; 

Sociétaires  n étant  pas  encore  en  jouissance  d*une  pensjion  :  Français,  4.7*  Aile- 
nands,  49. 


N°  134. 
DÉLIVRANCE 

À  LA  GOUMUNB  FRANÇAISE  DE  FRONVILLE  D'UN  TITRE  DE  RENTE 
ADMINISTRE  PAR  LE  CONSEIL   Dp  FABRIQUE  DE  LA  PAROISSE  ALLEMANDE  DE  VIONVILLE. 

DÉClSIOIf. 

1 5  juin  1878. 

La  Commission  mixte  de  liquidation ,  etc. , 

Vu  le  paragraphe  4  du  protocole  signé  à  Paris  le  7  octobre  1874^'^  au  sujet  des 
nreonscriptions  diocésaines  des  anciens  déparlements  coupés  par  la  frontière 
franco-allemande  ; 

Considérant  que  la  paroisse  de  Vionville  et  son  annexe  FronviUe  ont  changé  à  la 
fois  de  nationalité  et  de  circonscription  diocésaine; 

Considérant  que  la  rente  de  quarante-cinq  francs  (45  francs)  revendiquée  par 
FronviUe  et  déposée  entre  les  mains  du  conseil  de  fabrique  de  Vionville,  a  été  no- 
[uinativement  léguée  à  Téglise  de  FronviUe,  à  charge  de  service  religieux  à  célébrer 
ilans  celte  même  église; 

Attendu  que,  dans  ces  conditions,  la  rente  dont  U  s'agit  appartient  incontesta- 
blement à  FronviUe , 
Décide: 

Le  titre  de  rente  susmentionné  de  45  francs  sera,  contre  décharge,  remis  et  dé- 
livré au  desservant  de  Fronviile ,  pour  demeurer,  par  ses  soins,  affecté  aux  services 
religieux  qui  en  ont  motivé  la  donation. 


Ainsi  fait  et  délibéré  à  Strasbourg,  le 


5  juin  1878. 
DE  Clbrgq. 
Orsël. 


DE  Sybël. 
Ebbrbacii. 
Feiciiter. 


Voir  p.  ido,  11"  a 8. 


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566      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

W  135. 
REVENDICATION 

PAR  LA  COMMUNE  ALLEMANDE  DE  XANREY  D*UNE  QOOTB-PART  DB  RE.XTE 

APPARTENANT  À  LA  PAROISSE  FRANÇAISE  D'INVRBCOURT. 

DÉCISION. 

i5  juin  1878. 

La  Commission  mixte  de  liquidation ,  etc. . 

Vu  le  paragraphe  à  du  protocole  signé  a  Paris  le  7  octobre  187^^'^  au  sujet  dis 
circonscriptions  diocésaines  des  anciens  départements  coupés  par  la  frontière  franco- 
allemande  ; 

Vu  les  pièces  se  rattachant  à  la  demande  formée  par  la  commune  allemande  de 
Xanrey,  pour  le  partage  d'une  rente  de  deux  cent  vingt-cinq  francs  (aa5  fraocsl 
possédée  par  la  paroisse  française  dlnvrécourt; 

Considérant  quaux  termes  de  Tacte  dressé  le  3o  septembre  iSsS  devant 
M*'  Courteau  et  Thomy,  notaires  à  Vie,  la  donation  de  la  rente  dont  il  s'agit  a  éle 
faite  par  les  dames  d*ArmurInvrécourt.  -non  à  la  fabrique,  mais  au  desserrant  de 
Téglise  d'Invrécourt  et  à  ses  successeurs,  avec  réserve  de  retour  aux  héritiers  des 
donatrices,  si  Invréoourt  cessait  d*ètre  la  résidence  du  desservant; 

Considérant  que  cette  condition  n  a  pas  cessé  d'être  remplie; 

Considérant  que  la  rente  primitivement  payée  en  nature  a  été  rachetée  en  Mi 
pour  le  prix  de  4^91 5  francs  employés  à  Tachât  de  Finscription  de  asS  francs  qui 
fait  l'objet  du  litige  ; 
Décide  : 

La  rente  de  aa5  francs  provenant  de  la  donation  des  dames  d'Armur-Invrécourt 
est  reconnue  constituer  la  propriété  du  desservant  d'Invrécourt  et  restera  integn- 
iemcnt  entre  les  mains  de  celui-ci. 

Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  1 5  juin  1878. 

DE  Clbrgq.  de  Stbbl. 

Obsel.  Eberbach. 

Feichtbr. 

N-  136. 
REGLEMENT 

SUR  LE  CURAGE  ET  L'BNTBETIBN  DE  LA  SEILLE  ^K 
19  juin  1878. 

La  Commission  mixte,  etc.. 

Vu  l'article  1 5  de  la  Convention  additionnelle  précitée  ;  vu  le  règlemeut  sur  le 

<')  Voir  la  note  de  la  page  précédente. 

^*>  Pnxnulguéau  Bnlletin  des  lois  (xii*  série,  n"  397-7091)  par  décret  du  1"  juillet  iS:>. 


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COMPTE  FINAL.  —  ENTRETIEN  DE  LA  SEILLE.  567 

curage  de  la  Seiile  édiclë,  le  17  janvier  i834t  par  le  préfet  de  la  Meurlke  ;  vu  les 
itrdonnanccs  royales  des  i3  mars  i835,  7  juin  l838  et  17  octobre  1847*  qui  ont 
successivement  étendu  lapplication  de  ce  règlement  au  cours  entier  de  la  Seiile  ; 

Après  en  avoir  délibéré,  arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  l*^  Les  faucardements  annuels  de  la  Seiile  prescrits  par  le  règlement  du    Faoeardemems. 
17  janvier  i834  seront  exécutés  chaque  année,  du  1"  au  1 5  juillet,  par  les  pro- 
priélaires  riverains,  chacun  au  droit  de  soi,  jusqu'au  milieu  de  la  rivière. 

Art.  2.  Les  herbes  et  roseaux  du  iit.de  la» rivière,  les  arbres  et  arbustes  des  ta-^ 
lus  seront  fauchés  bien  au  ras  du  sol:  rais  à  nu  par  la  làchure  des  retenues  et  à 
vingt  centimètres  au  moins  en  conlre-bas  du  niveau  des  plus  basses  eaux.  Les 
plantes  flottantes  devront  également  être  enlevées.  Les  produits  de  ce  faucardement 
devront  être  sortis  immédiatement  du  lit  de  la  rivière  et,  dans  un  délai  maximum 
de  quatorze  jours,  transportés  en  dehors  de  la  zone  submersible. 

Art.  3.  A  Texpiration  des  délais  fixés  par  les  articles  t  et  a,  il  sera  procédé  par 
le  maire  de  la  commune,  d*ofFice  et  aux  frais  des  retardataires,  à  Texéculion  ou  à 
Taclièvement  des  travaux.  L'ingénieur  compétent  aura  à  en  surveiller  Texéculion. 

Art.  4.  Il  sera  immédiatement  procédé  dans  les  deux  pays ,  par  les  soins  de  l'au- 
torilé  municipale,  à  un  relevé,  sur  les  plans  du  cadastre  «  des  parcelles  sujettes  à 
être  inondées  par  la  Seiile.  Ce  relevé  sera  soumis  aux  ingénieurs  respectifs  et  les 
résultats  en  seront  arrêtés  par  le  préfet  de  Meurthe-et-Moselle  et  le  président  de  la 
Lorraine  allemande.  Ils  formeront  la  base  de  la  répartition  des  frais.  Les  deux  ad- 
ministrations se  communiqueront  respectivement,  pour  être  arrêtés  de  concert,  les 
plans  ainsi  dressés. 

Art.  5.  Lorsque,  à  la  suite  de  plaintes  des  propriétaires  ou  des  conseils  muni-  Car«g«. 
cipaux  ou  de  propositions  des  ingénieurs,  le  préfet  du  département  de  Meurthe-et- 
Moselle,  ou  le  président  du  district  de  Lorraine,  jugera  opportun  de  faire  procéder 
à  un  curage  général  ou  partiel  de  la  portion  de  la  Seiile  suivie  par  la  nouvelle 
frontière,  il  appellera  à  en  délibérer  les  conseils  municipaux  des  communes  rive- 
raines de  la  rive  correspondante.  Il  en  donnera  immédiatement  avis  à  ladministra- 
tcur  de  la  rive  opposée,  qui  provoquera  de  même  les  délibérations  des  conseils  mu- 
nicipaux des  communes  riveraines  appartenant  à  son  territoire. 

Art.  6.  Ces  délibérations  seront  transmises  aux  ingénieurs  de  la  rive  correspon- 
dante ;  les  ingénieurs  des  deux  rives  se  réuniront  ensuite  en  conférence  et  présen- 
teront de  concert  leurs  propositions  aux  autorités  dont  ils  relèvent,  lesquelles 
prendront,  s'il  y  a  lieu,  des  arrêtés  identiques,  fixant  le  délai  imparti  aux  intéressés 
pour  exécuter  par  eux-mêmes  le  travail  prescrit. 

Art.  7.  Qiacun  de  ces  arrêtés  désignera,  parmi  les  principaux  propriétaires  ou      CommUaion 
fermiers  de  la  rive  correspondante  habitant  sur  les  lieux,  trois  personnes  pour  faife     iat©rn«ii<»«|e. 
partie  de  la  commission  internationale  de  la  Seiile. 


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568      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  k  L'ALLEMAGNE. 

Art.  8.  En  cas  de  désaccord  entre  les  administrations  ou  entre  les  ingénienq 
il  en  sera  référé  aux  Gouvernements  respectifs,  qui  feront  statuer  sur  les  poia 
contestés. 

Art.  9.  Les  arrêtés  prescrivant  le  curage  seront  publiés,  par  les  soins  des  moir^ 
dans  la  forme  prévue  pour  les  règlements  de  police.  Des  certiGcats  constatant  t'is 
publication  seront  immédiatement  remis  à  la  commission  internationale  de  la  $tk 

Art.  10.  La  commission  internationale  de  la  Seille,  formée  de  la  réunion  ia 
délégués  des  deux  rives,  choisira  dans  son  sein  un  président  directeur. 

Elle  se  réunira  sur  la  convocation  de  son  directeur  ou  sur  la  demande  des  > 
ministrations  compétentes.  En  cas  de  désaccord  entre  eux,  les  membres  de  b 
commission  nommeront  un  surarbitre. 

Art.  1 1 .  La  commi.ssion  déterminera  ensuite  et  fera  connaître  à  tous  les  ky 
ressés  la  part  de  travail  qui  incombe  à  chacun  d*eux  et  qu'ils  pourront  exécuter  pr 
eux-mêmes  dans  le  délai  fixé.  A  Texpiration  de  ce  délai,  la  commission  procedn 
à  la  reconnaissance  des  lieux  et  fera  dresser,  par  des  hommes  de  Part  de  son  cbdi. 
le  projet  des  travaux  restant  a  faire.  Ce  projet,  contre-signe  par  le  direcleur.  s?n 
soumis  à  Tingénieur  compétent,  qui  l'enverra,  avec  ses  observations,  à  son  xi 
ministration.  Après  l'approbation  administrative,  les  travaux  seront  mis  en  ad- 
judication. 

FonciioM  Art.  12.  La  commission  internationale  de  la  Seille  sera  spécialement  ch«|n 

^*'*  de  surveiller  les  travaux,  de  les  recevoir  après  leur  achèvement  et  d'arrêter  k 

montant  total  de  la  dépense.  Elle  s'occupera,  de  plus,  de  répartir  définitivenK» 
cette  dépense  entre  les  deux  rives ,  en  tenant  compte  du  degré  d'intérêt  que  h 
propriétaires  de  chacune  d'elles  pouvaient  avoir  à  l'exécution  des  travaux,  sur b 
base  des  relevés  dressés  conformément  à  Tarticle  4* 

Les  trois  délégués  de  chaque  rive  feront  ensuite  dresser  un  rôle  de  répartitiûf. 
de  la  portion  y  afférente  de  )a  dépense. 

Art.  13.  Les  rôles  de  répartition  seront,  conformément  à  Tarticle  3  de  ii  loi 
du'iA  floréal  an  xi,  rendus  exécutoires  par  les  administrations  des  deux  naliooalilè> 
et  recouvrés  comme  en  matière  de  contributions  publiques ,  sans  toutefois  que  les 
décliarges  ou  dégrèvements  accordés  par  les  tribunaux  puissent  faire  modifier  1j 
répartition  de  la  dépense  totale  entre  les  deux  rives. 

Art.  14.  Il  est  également   convenu   que    si,  après    concert    entre  les  inge 
nieurs  des  deux  pays  et  après  entente  directe  entre  les  deux  Gouvernements,  des 
travaux  de  régularisation  du  lit  de  la  Seille  étaient  reconnus  nécessaires,  il  se- 
rait procédé  conformément  aux  dispositions  indiquées  ci-dessus.  La  sonreiJlance 
Antre  ct  l'exécution  desdits  travaux  seraient  alors  confiées  à  une  commission  intenfâ- 

tionale  composée  de  la  même  façon  qu'en  matière  d'entretien  et  de  curage  ordi- 
naires. 


iolcrnttioDtle, 


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COMPTE  FINAL.  ^. DROIT  DE  PACAGE  DE  PETTONCOURT.      569 

Art.  15.  Le  présent  règlement  sera  ratifié  ^^^  au  nom  des  Gouvernements  réa- 
ctifs et  rendu  exécutoire  -suivant  la  forme  consacrée  dans  chacun  des  deux  pays. 
Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  19  juin  1878. 

DE  Clbrcq.  db  Sybbl. 

Oasel.  Eberbagh. 

Feighteb. 


N'  137. 
DROIT  DE  PACAGE 

DE  LA  COMMUNE  ALLEMANDE  DE  PETTONCOURT  SUR  LA  COMMUNE 
DE  MOUCEL-SUR-SEILLB. 
-  DÉCISION. 

19  juin  1878. 

La  Commission  mixte  de  liquidation ,  etc. , 

Vu  les  pièces  respectivement  produites  par  les  communes  de  Pettoncourl  et  de 
>  loucel-sur-Seille; 

Attendu  que  le  droit  revendiqué  par  les  habitants  de  Petloncourt  n*est  point  con- 
?sté  en  principe,  et  repose  sur  une  ordonnance  royale  du  a 3  mai  1 786 ,  enregistrée 
u  parlement  de  Metz; 

Attendu  que  ce  droit  a,  depuis  sa  consécration  par  la  susdite  ordonnance,  été 
xercé  sans  interruption  ; 

Attendu  enfin  que  les  clauses  des  traités  de  Francfort,  loin  d^affaiblir,  ont  donné 
me  nouvelle  consécration  aux  titres  invoqués  par  la  commune  de  Pettoncourt, 

DÉGIDE  : 

ARTICLE  UNIQUE. 

Jusqu'à  convention  contraire  entre  les  parties,  la  commune  de  Pettoncourt  con- 
servera intact  son  droit  de  pacage  sur  les  terres  de  Moucel-sur-Seille ,  tel  qu*il  est 
établi  par  Facte  de  concession  du  33  mai  1786. 

Ainsi  fait  et  délibéré  à  Strasbourg,  le  19  juin  1878. 

DE  Clergq.  de  Stbbl. 

Orsbl.  Eberbagh. 

Feighteb. 

C^)  La  ratification  française  mise  à  la  suite  da  texte  du  règlement  porte  :  Approuvé  au  nom       Rotificaiion». 
du  Gouvernement  de  la  République  française.  Paris,  le  1"  juUlet  1878.  Le  Ministre  des 
affîiires  étrangères  :  Waddington. 

La  ratification  allemande  porte  :  Est  approuvé  le  règlement  du  19  juin  qui  précède. 
Berlin,  le  39  juillet  1878.  Le  vice-chancelier  de  Tempire:  comte  Stolberg-Wemigerode. 


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570      UQUIDATION  DES  TERBïTOIRES  CÉDÉS  A  L'ALLEMAGNE. 

N»  138. 
USAGE  ET  NEUTRALISATION 

DU  CHEMIN  VICINAL  DE  VAUCODRT  À  XURES  PAR  LAGARDE. 
DÉCISION. 

19  juin  1878, 

La  Commission  mixte  de  liquidation ,  etc. , 

Vu  le  procès-verbal  de  délimitation  entre  la  France  et  rAllemagne  signé  à  Meiz 
le  a6  avril  1877^'^; 

Considérant  que  jusqu'à  Tachèvement  du  nouveau  chemin  vicinal  en  construction 
sur  le  territoire  français  et  destiné  à  relier  directement  entre  elles  les  commune» 
françaises  de  Xures  et  Vaucourt,  il  a  paru  convenable  que  ces  deux  commune 
puissent  se  servir  sans  entraves  du  chemin  passant  par  Marlincourt  qui  les  luiit 
actuellement  par  le  ban  de  la  commune  allemande  de  Lagarde; 

Après  en  avoir  délibéré ,  arrête  ce  qui  suit  : 

ARTICLE    UNIQUE. 

Ju8qu*au  prochain  achèvement  du  nouveau  chemin  reliant  directement  entre  eui. 
en  deçà  de  la  ligne  frontière,  les  villages  français  de  Xures  et  de  Vauoourl, ca 
deux  communes  pourront  se  servir  sans  entraves  de  Fancien  chemin  situé  sur  le  ban 
de  la  commune  allemande  de  Lagarde  et  passant  par  Martincourt,  pour  le  transport 
de  lous  objets  passibles  ou  non  de  droits  de  douane.  Ce  même  cliemin  est,  josqul 
Touverture  de  la  circulation  du  nouveau  chemin  de  Vaucourt  à  Xures  >  déclaré  neutre 
au  point  de  vue  douanier,  et  pourra  être  parcouru  par  les  agents  de  la  douane  et 
de  la  gendarmerie  des  deux  États  porteurs  de  leurs  armes. 
Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  19  juin  1878. 

DE  Clbrcq.  de  Sybel. 

Orsbl.  Eberbach. 

Feichter. 


N«  139. 


ENTRETIEN  ET  NEUTRALISATION 

DU   CHEMIN   VICINAL   DE   BtONCOURT   X   ABONCOURT  (COMMUNES  ALLEMANDES)  DANS  Si 

TRAVERSÉE  SUR  LE  TERRITOIRE   DE   LA   COMMUNE   FRANÇAISE  DE   BEY   ( MEURTHE-ET- 
MOSELLE  ). 

DÉCISION. 

22  juin  ^878. 
La  Commission  mix.te  de  liquidation ,  etc. , 
Vu  la  démarcation  de  la  frontière  entre  les  communes  allemandes  de  Bioncourt 

<•>  Voir  p.  89,  n°  16. 


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COMPTE  FINAL.  —  ARRAYE  ET  AJONCOURT.  571 

et  Aboncourl  et  la  commune  française  de  Bey,  arrêtée  par  la  Commission  interna- 
Itonale  de  délimitation  instituée  en  vertu  de  l'article  i*'  du  Traité  préliminaire  de 
paix  du  a6  février  1871  ; 

Considérant  que  le  chemin  vicinal  conduisant  de  Bioncourt  k  Aboncourt,  et  qui 
traverse  une  portion  du  territoire  de  la  commune  de' Bey  (ancien  chemin  d'intérêt 
commun,  n*45,  de  Manhpué  k  Château- Sa  lins),  est  essentiel  iement  destiné  à  relier 
les  deux  communes  allemandes  précitées  et  n  offre  aucun  intérêt  appréciable  à  la 
comnjunc  française  de  Bey , 
Décide  ce  qui  suit  : 

Art.  1*'.  Les  frais  d'entretien  du  chemin  vicinid  conduisant,  sur  la  rive  droite  Frais 

de  la  Seille,  de  Bioncourt  à  Aboncourt  (ancien  chemin  d'intérêt  commun   de       J'cmreiien. 
^fanhoué  à  Château-Salins),  seront,  dans  tout  le  parcours  sur  le  territoire  de  la 
commune  française  de  Bey,  exclusivement  supportés  par  l'administration  de  TAl- 
sace-Loraaine. 

Les  travaux  pour  le  maintien  en  bon  état  de  la  viabilité  de  la  portion  du  susdit 
chemin  située  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Bey  seront  exécutés  par  les  soins 
du  service  vicinal  français.  Le  prix  en  sera  remboursé  annuellement  par  l'autorité 
allemande  compétente  entre  les  mains  de  M.  le  préfet  de  Meurthe-et-Moselle  à 
Nancy,  au  vu  des  bordereaux  de  détail  réglés  et  certiliés  par  les  ingénieurs  ou 
agents  voyers  français  à  ce  autorisés. 

Art.  2.  Le  susdit  chemin,  dans  son  parcours  sur  le  territoire  français  ne  pourra 
être  supprimé  que  d'un  commun  accord  entre  les  deux  Gouvernements; 

Art.  3.  Cette  même  portion  du  susdit  chemin  sera  considérée  comme  neutre     NauiraiisatioD. 
au  point  de  vue  de  la  douane,  en  sorte  qu'elle  pourra  servir  au  transport,  entre 
Bioncourt  et  Aboncourt,  d'objets  soumis  aux  droits  de  douane  ou  d'octroi  et  qu  elle 
pourra  être  parcourue  par  les  agents  de  la  douane  ou  de  la  gendarmerie  des  deux 
Etats  porteurs  de  leurs  armes. 

Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  a  a  juin  1878. 

DE  Clergq.  de  Sybbl. 

Orsbl.  Ebbrbagh. 

Feighter. 


x\  140. 
REVENDICATIONS  RÉCIPROQUES 

DES  COMMUNES  D* ARRAYE  ET  D* AJONCOURT. 

DÉCISION. 

29  juin  1878 

La  Commission  mixte  de  liquidation,  etc., 

Vu  le  paragraphe  1"  des  préliminaires  de  paix  du  a6  février  1871  ;  vu  le  para- 


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Sttbwalion 

pour 

la  reeooslraction 

de 
régliMd'Arny«. 


Immeubles. 


Cloches , 

pompe 

à  iBcendie. 


Ilcnoncia  lions 
(l'Âjonoonrt. 


572      UQUIDATTON  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

graphe  4  du  protocole  signé  à  Paris,  le  7  octobre  1874,  sur  la  circonscriplloQ 
diocésaine  des  territoires  coupés  par  la  nouvelle  frontière  franco-allemande;  ru  U  loi 
du  10  germinal  an  x,  le  décret  du  3o  décembre  1809  et  la  loi  du  aS  juillet  1837; 
vu  les  articles  5aA  et  5a5  du  Gode  civil; 

Considérant  que  la  commune  française  d'Arraye  revendique  contre  ]a  commune 
allemande  d*Ajoncourt  le  payement  de  la  somme  de  4.ooo  francs  votée  avant  1^ 
guerre  par  le  conseil  municipal  de  celle-ci  pour  concourir  à  la  reconslraction 
de  l'église  paroissiale  d'Arraye; 

Considérant  que  la  commune  d'Ajoncourt  revendique,  de  son  côté,  une  indem- 
nité pécuniaire  pour  la  perte  que  sa  séparation  de  la  France  a  entraînée  pour  elle, 
quant  à  la  copropriété. 

D'une  part,  des  immeubles,  situés  sur  le  territoire  d'Arraye  et  ci-après  spécifiés, 
savoir  :  i**  le  sol  et  les  restes  de  Tandenne  église  ;  a*  le  presbytère  avec  jardin  et 
pièce  de  terre  annexe;  3*  le  cimetière; 

D'autre  part,  (a)  des  cloches  transportées  de  l'ancienne  dans  la  nouvelle  é^ise: 
[h)  de  la  pompe  à  incendie  ; 

Considérant  que,  dans  Tétat  de  choses  actuel,  il  n'y  a  plus  lieu  pour  Arrave  de 
maintenir  sa  demande  relative  à  la  revendication  de  4t000  francs  ; 

Considérant  que,  d'après  les  règles  de  droit  qui  régissent  la  matière  en  France, 
la  propriété  des  immeubles  et  des  objets  mobiliers  immobilisés  par  destination, 
lorsqu'ils  sont  consacrés  à  un  culte  public,  reste,  en  cas  de  séparation  paroissiale,  à 
la  commune  sur  le  territoire  de  laquelle  ils  sont  situés  ; 

Considérant  que  l'indemnité  réclamée  par  Ajoncourt  pour  l'abandon  de  son  droii 
de  copropriété  de  la  pompe  à  incendie  est  légalement  fondée; 

Considérant  qu'après  trente  ans  de  service ,  la  valeur  de  ladite  pompe,  acquise  à 
frais  commun  au  prix  de  1 ,800  francs ,  peut  être  réduite  de  moitié  ; 

Considérant  enGn  que,  de  temps  immémorial,  Ajoncourt  a  contribué  poar  un 
tiers  aux  dépenses  communes , 

Après  en  avoir  délibéré,  décide  ce  qui  suit  : 

Art.  1".  La  commune  française  d'Arrayc  décharge  la  commune  allemande 
d'Ajoncourt  de  l'obligation  par  elle  contractée  de  fournir  une  subvention  de 
4»oo6  francs  pour  concourir  aux  frais  de  reconstruction  de  l'égUse  paroissiale 
d'Arraye. 

Art.  2.  Réciproquement  et  par  compensation,  la  commune  d'Ajoncourt,  tenant 
compte  du  changement  survenu  dans  sa  circonscription  politique  et  ecclésiastique, 
renonce  a  toute  demande  reconventionnelle  ultérieure  contre  son  ancien  chef-lieu 
paroissial.  En  conséquence,  ladite  commune  abandonne  et  transporte  irrévocable- 
ment a  la  commune  d'Arraye  l'intégralité  de  ses  droits  sur  l'ancienne  église,  le> 
cloches,  le  presbytère  et  ses  annexes  ainsi  que  sur  le  cimetière  qui  existe  actuelle- 
ment sur  le  territoire  d'Arraye. 


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DÉCISION  FINALE  SUR  LE  RÈGLEMENT  DES  COMPTES.         573 

Art.  3.  La  pompe  à  incendie  achetée  k  frais  communs  reste  en  toute  propriété  à 
Li  commune  d*Arra^e,  qui  payera  de  ce  chef  à  la  commune  dAjoncourt  une  in- 
demnité à  forfait  de  3oo  francs. 

Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  29  juin  1878. 

DE  Clérgq.  de  Sydel. 

OnsEL.  Ebbrbagh. 

Fbichteb. 


N*  I/4I. 


DÉCISIOIV  FINALE 


SUR  LE  REGLEMENT  DES  COMPTES. 


29  juin  1878. 

La  Commission  mixte  de  liquidation ,  etc. , 

Vu  Tarrangement  transactionnel  conclu  à  Berlin  le  i3  mai  dernier;  * 

Considérant  que,  par  la  signature  à  la  date  de  ce  jour  de  la  décision  relative  à 
la  liquidation  des  deux  caisses  de  retraite  de  la  ville  de  Metz,  la  Commission  a 
statué  sur  Fensemble  des  affaires  de  diverses  natures  qui  lui  ont  été  déférées  jusqu'à 
celte  date  par  les  Gouvernements  de  France  et  d'Allemagne  : 

Considérant  que  le  solde  créditeur,  résultant  au  profit  de  l'Allemagne  des  déci- 
sions spéciales  prises  à  la  date  des  19,  a4  et  ag  juin  courant,  a  été,  jusqu'à  con- 
currence de  i,o3i,5io  fr.  5a  cent.,  imputé  sur  le  bloc  transactionnel  de 
1, a 3  5,000  francs  stipulé  en  faveur  de  la  France  par  l'arrangement  précité  du 
i3  mai  dernier; 

Considérant  que  d'autres  imputations,  s'élevant  ensemble  à  161, 683  fr.  97  cent., 
ont,  à  la  demande  du  Gouvernement  français,  été  faites  sur  le  même  bloc  pour 
solde  définitif,  au  profit  de  divers  avants  droit  d'Alsace-Lorraine,  de  comptes  et 
créances  apurés  par  l'Administration  française  ; 

Considérant  que  ces  diverses  imputations  faites,  il  reste  à  fixer  et  solder  le  reli- 
quat net  disponible  sur  le  bloc  transactionnel  que  la  Convention  précitée  du  i3  mai 
dernier  attribue  à  la  France; 

Considérant  qu'il  y  a  lieu ,  pour  les  deux  Gouvernements ,  de  se  donner  mutuel- 
lement quittance  et  décharge  des  comptes  dont  ils  onl  délégué  le  règlement  à  la 
Commission  mixte, 

Arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  l*'.  Les  imputations  faites  sur  le  bloc  transactionnel  de  i,3a5,ooo  francs, 
pour  solder  la  quote-part  allemande  dans  les  liquidations  auxquelles  se  rapportent 
les  décisions  précitées  des  19,  a4  et  39  juin  1878,  sont  fixées  et  arrêtées  de  la 
manière  suivante  : 


InpaUiioBt 

•nr  le  bloc 

IranMclionnel 

d« 
i,9a5,ooo  fr. 


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574       LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

I.  Pour  les  troU  caisses  de  fH^éroyance  des  instîtateurs  et  institutrices  des  anciens 
départements  du  Haut-Rhin ,  de  la  Moselle  et  de  la  Meurthe,  à. .  21,329^  ^ 

II.  Pour  les  trois  caisses  de  retraite  départementales  de  la 

Moselle,  du  Haut-Rhin  et  du  Bas-Rhin,  à a3!i,34a  98 

m.  Pour  les  quatre  caisses  municipales  de  retraite  des  villes 
de  Mulhouse,  Colmar  et  Melz,  à 777'9^7  74 


Soit  ensemble  à i,o3i,5 


10   01 


dont  quittance  et  décharge  est,  par  le  présent,  donnée  à  TAdministration  françabe 
par  le  Gouvernement  allemand  au  nom  des  dix  caisses  précités. 

Aaim  Art.  2.  Sur  le  bloc  transactionnel  susmentionné ,  il  a  été  imputé  en  outre,  â  b 

iinpuuUont.      demande  du  Gouvernement  français,  pour  solder  les  divers  comptes  et  créances  d 
après  spécifiés ,  savoir  : 

I.  Pour  primes  d*engagement  et  successions  militaires  soldées  par  rAliemagno . 
du  a5  août  1876  au  aji  janvier  1878,  suivant  quittances  produites ^^^     88,790^46' 

n.  Pou^  créances  militaires  françaises  à  solder  sur  place  par  i*en* 
trembe  de  l'Administration  allemande  à  divers  ayants  droit  établis 
en  Alsace-Lorraine,  suivant  bordereaux  apurés  par  le  ministère  de 
la  guerre 1 67,530  ii 

III.  Pour  combler  le  déficit  de  gestion  de  lex-percepteur  GreiF  de 
Rheinau ,  sauf  reprise  ultérieure  par  le  Trésor  français  sur  le  caution- 
nement de  cet  ancien  comptable 5,o3o  33 

IV.  Pour  payement  k  la  commune  d'Ajonoourt  au  nom  de  la  com- 
mune d'Arraye  et  sauf  recours  du  Trésor  français  contre  cette  der- 
nière commune,  de  r  indemnité  stipulée  pour  abandon  de*8a  copro- 

priété  d*une  pompe  à  incendie  achetée  à  irais  communs 3oo  00 

V.  Pour  reliquat  dû  par  1^  commune  dlgney  à  M.  Engel, 
percepteur  à  Récfaicourt ' 3^  77 

Soit  ensemble 161, 683  97 


dont  il  est,  par  le  présent,  donné  décharge  par  FAllemagne  à  la  France. 

Reliquat  u«k  Art.  3.  Par  suile  des  imputations  spéciGées  dans  les  deux  articles  ci-dessus  ei 

en  farenr        g^élevaut  à  la  sommc  dc  i,iû3,iq4  fr.  4q  cent,  le  Gouvernement  français  recon- 

d«  la  France.  ^  '    ;y.  '    ;?  ;?  '  ,    j 

nait  n  avoir  plus  à  prétendre  de  T Allemagne,  sur  le  bloc  transactionnel  de 
1,  a  a  5,000  francs  stipulé  dans  Tarrangement  de  Berlin  du  i3  mai  dernier,  qu'àuo 
reliquat  net  de  3 1 ,8o5  fr.  5 1  cent. 

Cette  somme  de  3i,8o5  fr.  5i  cent,  avant  été  soldée  à  la  date  de  ce  jour  en  une 
gation  à  vue  de  pareille  valeur  fournie  sur  la  société  générale  dc  crédit  indu^ 


(0 


Voir  ci-après  les  décisions  sous  les  n**'  i43  et  i44. 


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ÉCLAIRAGE  DU  PASSAGE  SOUTERRAIN  DE  BUSSANG.  575 

triel  et  commercial  à  Paris,  quittance  et  décharge  iînate  en  est,  par  la  présente 
décision ,  donnée  à  T Allemagne  au  nom  du  Gouvernement  français. 

Art.  U.  Les  deux  Gouvernements  de  France  et  d*AUemagne,  considérant  comme    Décharge  fio«ie. 
déGnîtivement  réglé  Tensemble  des  comptes,  créances  et  revendications  réciproques 
publiques  ou  privées  dont  la  Commission  mixte  de  liquidation  s*est  jusqu*ici  trouvée 
saisie  en  vertu  du  Traité  de  paix  du  lo  mai  1871  et  de  la  Convention  additionnelle 
du  1 1  décembre  de  la  même  année ,  se  donnent  mutuellement  décharge  finale  et 
renoncent  à  toute  revendication  ou  réclamation  ultérieure  du  chef  des  comptes  et 
opérations  dont  le  règlement  a  été  confié  à  la  Commission  mixte. 
Ainsi  délibéré,  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  29  juin  1878. 

DE  Clergq.  de  Sybel. 

Orsbl.  Eberbach. 

Feichtbr. 


DECISIONS  DIVERSES. 


N»  142. 
ARRANGEMENT 

RELATIF  À  L*ENTRBTIEN  ET  À  L*ÉCLAIRAGE  DU  PASSAGE  SOOTBRRAIN  DE  BDSSANG, 
COUPE  PAR  LA  NOUVELLE  FRONTIERE. 

(Extrait  da  protocole  n"  iS  de  la  CommiMÎon  de  Strasbourg.) 

(Séance  du  20  juillet  187a.) 

Lecture  est  donnée  par  M.  Orsel  d*un  rapport  de  la  sous-commission  des  tra- 
vaux publics  sur  le  mode  d^entretien  et  d*éclairage  du  passage  souterrain  de  Bus- 
saiig,  coupé  parla  nouvelle  frontière  dans  le  département  des  Vosges. 

Après  différentes  observations  échangées  entre  les  commissaires  des  deux  pays, 
sur  l'étendue  des  attributions  de  la  Commission ,  la  résolution  suivante  est  adoptée  : 

•  La  Conmaission ,  ayant  entendu  le  rapport  des  sous-commissaires ,  dont  copie  Tni* 

sera  annexée  au  procès-verbal ,  donne  son  entière  adhésion  aux  considérations  qu'il        d'«atreiien. 
développe  et  décide  que  les  frais  résultant  des  obligations  susmentionnées  incom- 
beront aux  deux  États,  proportionnellement  à  la  longueur  du  souterrain  comprise 
sur  chacun  des  territoires.  » 

RAPPORT 

DE  LA  SOUS-COMMISSION  DBS  TRAVAUX  PUBLICS. 
(  SOVTBKailir  91  BVSSAIO.  ) 

La  sous- commission  des  travaux  publics,  saisie  d'un  projet  d'arrangement  à 
prendre  entre  les  Administrations  française  et  allemande  pour  l'entretien  et  l'éclai- 


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576      LIQUIDATION  DEa  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

rage  du  passage  souterrain  de  Bussang,  coupé  par  la  nouvelle  frontière,  propose 
après  examen  du  rapport  de  Tingénieur  en  chef  d*Épinal ,  que  la  Commission  mi\te. 
adoptant  les  conclusions  de  ce  rapport  (  et  se  reconnaissant  d*ill  eurs  compétenU 
pour  apprécier  cette  question  d'intérêts  coipmuns,  aux  termes  de  Tarticle  i3  d? 
la  Convention  de  Francfort) ,  présente  ie  règlement  suivant  «^  Tapprobation  d» 
deux'  Gouvernements  afin  qu'il  devienne  exécutoire  : 

i*"  Chaque  pays  sera  chargé  de  Fentretien  de  la  voûlc,  de  la  chaussée  el  des  trot- 
toirs de  la  portion  du  souterrain  situé  en  deçà  de  la  frontière; 

3*  Il  sera  placé,  par  les  soins  des  deux  Administrations,  dans  le  pied-droit  de 
gauche  du  souterrain,  en  cheminant  vers  F  Alsace  une  pierre  de  80  centimètres  de 
haut  sur  60  centimètres  de  large,  sur  laquelle  sera  indiquée,  par  un  trait  vertical, 
la  frontière  commune  ; 

3*  Chaque  pys  fera  installer  el  entretenir  deux  réverbères  entre  Fentrée  du  sou- 
terrain et  la  limite. 

Les  deux  réverbères  d'entrée  seront  placés  tous  deux  à  droite  du  voiluria*  péll^ 
trant  dans  le  souterrain  et  à  3o  centimètres  de  l'entrée. 

Les  deux  autres  seront  placés  respectivement  du  côté  opposé ,  à  60  mètres  de? 
premiers  et  à  60  mètres  l'un  de  l'autre. 

L'allumage  aura  lieu  au  coucher  du  soleil  :  l'extinction  se  fera  à  son  lever: 

k"  Il  est  interdit  à  tout  voiturier  de  stationner  dans  le  souterrain  ; 

5*  Durant  les  gelées,  les  glaçons  qui  se  forment  par  suite  des  suintements  de  b 
voûte  seront  abattus  au  moins  deux  fois  par  jour,  matin  et  soir; 

6*  La  surveillance  de  police  sera  assurée  par  chaque  Administration  à  partir  de 
la  frontière. 

Strasbourg,  30  juillet  187a. 

Orsel.         Feichter. 


N»  143. 
REMBOURSEMENT 

DES  PRIMES  D*ENGAGBUENT  DES  AlfCIfiNS  MILITAIRES. 
DÉCISION. 

i3  février  1878. 

La  Commission  mixte  de  liquidation,  etc. ,  réunie  au  lieu  ordinaire  de  ses  séance», 
i  Strasbourg,  le  i3  février  1873, 

Attendu  que  le  paragraphe  a  de  l'article  d  du  Traité  du  10  mai  stipule  •  le  rein- 
boursement  par  la  France  au  Gouvernement  allemand  des  primes  d'enrôlement  et 
de  remplacement  appartenant  aux  militaires  et  marins  originaires  des  territoires 
cédés  qui  auront  opté  pour  la  nationalité  allemande  >[; 

Attendu  que  l'article  11  de  la  Convention  additionnelle  êliargc  la  Commission 
mixte  d'assurer  l'exécution  de  celte  stipulation; 


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PRIMES  DENGAGEMENT  DES  MILITAIRES.  577 

Attenda  qae  cette  portion  de  la  lâche  de  la  Commission ,  en  raison  des  nombreux 
et  presssants  intérêts  qui  8*y  rattachent,  réclame  une  sollicitude  toute  spéciale  et 
qu'il  importe  d*en  hâter  le  terme. 

Après  en  avoir  délibéré,  décide: 

1  *  Les  demandes  en  remboursement  de  primes  formées  par  les  anciens  militaires 
originaires  des  territoires  cédés  et  que  leur  option  pour  la  nationalité  allemande  a 
détachés  des  rangs  de  Tannée  française,  seront  classées,  dans  chaque  district,  par 
corps  de  troupes,  par  les  soins  des  autorités  allemandes  compétentes; 

a*"  Dès  qu  un  nombre  suffisant  de  ces  réclamations  aura  été  réuni,  les  bordereaux 
nominatifs  en  seront  communiqués  aux  Commissaires  français  et  par  eux  adressés 
à  Paris  pour  y  être  vériGés  par  la  Caisse  des  dépôts,  chargée  de  la  liquidation  de 
la  caisse  de  la  dotation  de  Tarmée  ; 

3*  Les  réclamations  ainsi  vériGées  seront  de  nouveau  renvoyées  à  la  Commission , 
qui  les  apurera  déGnitivement  et  prendra  les  mesures  nécessaires  pour  en  assurer  le 
payement  immédiat  sur  le  crédit  ouvert  à  cet  effet  par  le  Gouvernement  français  ^'^  ; 

4°  Les  Commissaires  allemands  donneront  aux  Commissaires  français ,  au  nom 
de  leur  Gouvernement,  quittance  et  décharge  spéciale  pour  chacun  des  payements 
ainsi  effectués  avec  garantie  contre  tout  recours  ultérieur  de  la  part  des  ayants  droit. 

Ainsi  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  les  jours,  mois  et  ans  que  dessus. 

DE  Clergq.        de  Stbel. 
Orsel.  Eberbagh. 

Rbnaudin.         Feighter. 


N»  144. 
REMBOURSEMENT 

des  primes  de  militaires  AL8AG1ENS-L0RRAINS  DISl>ARtJS. 
DÉCISION  ^>. 

ai  décembre  1878. 

La  Commission  mixte,  etc.,  voulant  obvier  aux  difficultés  qui  se  sont  produites 
pour  Tapurement  et  la  répartition  entre  tous  les  ayants  droit,  sans  distinction  de  na- 
tionalité ,  des  primes  d*engagement  ou  de  remplacement  encore  dues  par  la  caisse  de  la 
dotation  de  Tannée  à  d'anciens  militaires  alsaciens-lorrains  portés  comme  disparus  ; 

Vu  la  loi  allemande  du  ai  octobre  1878,  sur  la  disparition  de  personnes  ayant 
pris  part  à  la  guerre  de  1870-187 1  ; 

<^)  Lies  sommes  remboursées  de  ce  chef  par  la  France  se  sont  élevées  au  total  à 
730,74 s  fr.  o5  cent,  «^appliquant  à  i,44S  ayants  droit. 

^*^  Approuvée  par  les  deux  Gouvernements.  L'échange  des  ratifications  allemandes,  signées 
lu  Président  de  la  chancellerie  de  Tempire,  M.  Deibruck,  et  des  ratifications  françaises, 
lignées  du  Blinistre  des  affaires  étrangères  de  France,  M.  le  duc  Decazes,  a  eu  lieu  à  Stras- 
bourg, ie  32  avril  1876. 

Conventions.  37 


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578      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

Vu  la  décision  spéciale  prise  par  la  Commission  mixte,  le  i3  février  1873^', 
Après  en  avoir  délibéré .  arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  1*'.  Les  reliquats  de  primes  acquis  a  des  militaires  alsaciens-Iorraios  dis- 
parus pendant  le  cours  de  la  dernière  guerre  et  qui  avaient  leur  domicile  dans  )^ 
territoires  cédés,  seront  apurés  par  la  caisse  de  la  dotation  de  l*armée  sur  le  tu  da 
jugements  déclaratifs  de  disparition  prononcés  en  Alsace-Lorraine,  et,  en  outre, sur 
la  production  de  certificats  de  propriété,  dans  le  cas  où  lesdits  jugements  ue  spéci- 
fieraient pas  la  quote-part  héréditaire  revenant  a  chaque  ayant  droit. 

.Les  expéditions  en  forme  exécutoire  des  jugements  de  disparition,  les  procon- 
tions  notariées  et  les  certificats  de  propriété  que  les  ayants  cause  respectifs  devront 
produire  dans  fun  ou  l'autre  pays,  pour  la  justification  de  leurs  droits ,  seront  réci- 
proquement affranchis  de  tous  frais  et  formalités  de  timbre  et  d*enregistreinent 

Art.  2.  Le  montant  intégral  de  ces  reliquats  de  primes  sera  versé  entre  h 
mains  du  Gouvernement  allemand,  qui  le  fera  tenir  aux  ayants  droit  respectifs^. 

Art.  3.  Décharge  de  ces  reliquats  sera  donnée  au  Gouvernement  français  park 
président  de  la  Commission  mixte  de  liquidation  agissant  au  nom  et  par  ordre  di 
Gouvernement  allemand,  avec  garantie  contre  toute  revendication  ultérieure  de  b 
part  des  tiers  jusqu*à  concurrence  de  la  somme  quittancée. 
Ainsi  fait  et  arrêté  à  Strasbourg,  le  ai  décembre  1876^^^ 

DE  Stbbl.  de  Clebcq. 

Eberbagh.         E.  Orsel. 
Feichtbr. 

<^)  Voir  pius  haut,  n'  i43. 

('>  Il  a  été  remboorsé  de  ce  chef  par  la  France  une  somme  de  1  i8,i3s  fr.  é?  cent  ap- 
pliquant à  quatre-vingt-sept  ayants  droit. 

«  AVIS. 

En  portant  à  la  connaissance  du  public  la  décision  de  la  Commission  mixte  de  liquidaboo 
du  3  1  décembre  1876,  approuvée  par  les  deux  Gouvernements ,  concernant  rapureroeotetk 
remboui-sement  des  primes  des  militaires  alsaciens-lorrains  disparus,  nous  invitons  eii  méiDe 
temps  tous  les  ayants  droit  à  nous  adresser  leurs  demandes,  afin  que  nous  puissions,  s'il  y  1 
Heu ,  leur  effectuer  le  versement  de  ces  reliquats  de  primes. 

Pour  justifier  de  leurs  titres ,  les  ayants  droit  auront  à  produire  les  pièces  suivantes,  redi^ 
en  langue  allemande  et  accompagnées  d'une  traduction  française  dûment  légalisée: 

a)  Le  jugement  déclaratif  de  disparition; 

h)  Un  certificat  de  non-appel  ; 

c)  Un  certificat  de  propriété  dans  tous  les  cas  où  ledit  jugement  ne  spécifie  pas  la  qwt^ 
part  héréditaire  revenant  à  chaque  ayant  droit. 

Dans  le  cas  oh  plusieurs  héritiers  auront  droit  à  la  même  succession ,  ils  dernint  donner 
procuration  k  f  un  d*eux  ou  k  un  tiers  pour  toucher  le  montant  de  la  prime. 

Strasbourg,  le  28  avril  1876. 

Commission  impériale  de  liquidation, 
DE  Stbel. 


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DONATAIRES  DE  1815  ET  DOTATAIRES  SUR  LES  CANAUX.     579 

N-  145. 
PAYEMENT  DES  PENSIONS 

DE  DONATAIRES  DEPOSSEDES  EN  l8l5  ET  DBS  DOTATIONS  AFFECTEES  SUR  LES  ACTIONS 
DES  CANAUX  D*0RLÉANS  ET  DO  LOING  ^'^ 

DÉCISION. 

S  8  octobre  1874. 

La  Commission  mixte  de  liquidation ,  etc.. 

Vu  la  loi  française  du  36  juillet  i8ai  sur  les  pensions  de  donataires  dépossédés 
et  les  conditions  de  réversibilité  prévues  par  ladite  loi; 

Considérant  que,  parmi  les  cotitulaires  actuels  de  quelques-unes  de  ces  pen- 
sions, il  s*en  trouve  un  certain  nombre  dont,  aux  termes  de  larticle  2  de  la  con- 


(^)  La  ici  du  a6  juillet  1831  {Bail  des  loU,  vu*  série,  n"  466-1  ioo3)  a  accordé,  à  litre  Donaiairei. 
d^indemnité,  des  penaiont  variant  de  sSo  à  1,000  francs  aux  donataires  français  qui  avaient 
été,  par  suite  des  événements  de  18 15,  entièrement  dépossédés  de  leurs  dotations  en  pays 
étranger  et  qui  n*avaient  rien  conservé  en  France.  La  même  loi  a  aussi  accordé  des  pensions 
variant  de  100  à  3oo  francs  anx  militaires  des  armées  royales  de  fOuest  et  du  Midi  qui 
avaient  été  assimilés  aux  donataires,  par  Tordonnance  royale  du  22  mai  1816  et  la  loi  du 
i5  mai  1818.  Dans  Fun  et  Tautre  cas,  ces  pensions  étaient  réversibles  sur  les  veuves  et  les 
enfants  des  donataires.  C'est  Texécution  de  cette  clause,  c'est-à-dire  le  partage  entre  des 
ayants  droit  dont  les  uns  sont  restés  Français  et  dont  les  autres  sont  devenus  Allemands ,  qui 
a  fait  naître  la  question  de  savoir  par  qui,  de  la  France  ou  de  TAliemagne,  les  pensions  se- 
raient payées.  Tel  est  Tobjet  de  la  décision  du  28  octobre  1874. 

DOTATIONS  SUR   LES   CANAUX   D'ORLEANS   ET   DU   LOING.  Dolal:iirM. 

Une  question  analogue  s'est  âevée  à  Toccasion  des  dotations  affectées  siu*  les  actions  des 
canaux  d'Oriéans  et  du  Loing,  et  dont  la  rente  pouvait  se  trouver  entre  des  mains  devenues 
allemandes  par  suite  de  Tannexion. 

Ces  dotations,  constituées  par  fempereur  Napoléon  P,  comme  moyen  de  récompenser 
des  services  militaires,  consistaient  originairement,  pour  chaque  titulaire,  en  une  rente  annuelle 
de  Soo  francs,  affectée  sur  une  action  immobilisée  des  canaux  d'Orléans  et  du  Loing,  et 
transmissible  par  ordre  de  primogéniture ,  à  la  descendance  masculine  directe  et  légitime  du 
dotataire.  (2*  statut  du  1"  mars  1808  et  décrets  des  3  mars  1810  et  i4  octobre  1811.) 

L'État  ayant  racheté  les  canaux  d'Oriéans  et  du  Loing,  les  actions  affectées  aux  dotations 
ont  été  converties,  en  exécution  de  la  loi  de  rachat  du  20  mai  i863  et  du  décret  du 
12  mars  i864t  en  une  inscription  de  671  fr.  42  cent,  de  rente  sur  le  grand* livre  de  la 
dette  publique  au  nom  des  dotataires. 

Il  a  été  entendu  que  le  payement  de  ces  rentes  appartenant  à  des  Alsaciens-Lorrains  deve- 
nus Allemands  resterait  à  la  charge  de  la  France,  ces  dotations  ne  constituant  pas  des  pen- 
sions proprement  dites,  mais  représentant  le  prix  de  droits  immobiliers  acquis  par  le  Trésor 
français  en  vertu  des  dispositions  légales  susmentionnées.  En  outre,  la  rente  dont  il  s'agit 
doit  faire  retour  k  la  famille  d'OHéans  en  cas  d'extinction  de  la  descendance  du  dotataire. 

37. 


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S80      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CÉDÉS  À  L'ALLEMAGNE. 

vention  additionnelle  du  ii  décembre  1871,  la  pension  doit  incomber  à  TAU^ 
magne; 

Que,  par  suite,  aGn  de  maintenir  intacts  les  droits  des  intéressés.  Français  H 
Allemands,  il  y  a  lieu,  pour  les  deux  Gouvernements,  de  fixer  les  règles  qd 
doivent  présider  à  la  réverubilité  au  profit  des  survivants  ; 

Après  en  avoir  délibéré,  arrête  ce  qui  suit  : 

Art.  I".  Chacun  des  deux  Gouvernemenls  payera  respectivement  les  quotes-part; 
d'arrérages  de  pensions  collectives  de  donataires  dépossédés  qui  appartienneo! 
actuellement  à  ses  nationaux  et  celles  qui  leur  adviendront  à  Tavenir  par  le  décé^ 
d*un  autre  cotitulaire.  Aucune  distinction  ne  sera  établie  quant  à  la  réversibiL'ti> 
en  raison  de  la  nationalité  du  défunt,  que  les  arrérages  fussent  â  la  cbar^  dn 
Trésor  français  ou  à  celle  des  caisses  publiques  allemandes. 

Art.  2.  En  cas  de  décès  de  Tun  des  ayants  droit,  sa  part  viendra  en  accroisse- 
ment des  parts  des  cotitulaîres  survivants.  Ceux-ci  se  pourvoiront,  pour  assurera 
réversibilité  et  le  payement  à  leur  profit  de  la  quote-part  du  décédé ,  auprès  da 
ministère  des  finances,  à  Paris,  s'ils  sont  Français,  et  auprès  de  la  présidence  supé- 
rieure d* Alsace-Lorraine ,  s*ils  sont  Allemands.  Ils  devront ,  à  Tappui  de  leur 
demande,  produire  une  expédition  authentique  de  Tacte  mortuaire  du  cotitubirr 
décédé  et  un  certificat  établissant  la  quote-part  de  pension  dont  il  jouissait. 

Sur  cette  justification ,  les  administrations  compétentes  prendront  respectivement 
les  mesures  nécessaires  pour  solder  les  accroissements  de  pension  dos  aux  cotita- 
laires  survivants. 

Art.  3.  Les  demandes  de  réversion  seront,  dans  les  deux  pays,  passibles  de  h 
déchéance  édictée  par  les  législations  respectives  en  matière  de  pension. 
Ainsi  fait,  arrêté  et  signé  à  Strasbourg  «  le  a8  octobre  1874* 

DE  Clbrcq.  db  Stbbl. 

Orsei..  Ebbrbaco. 

Fbicrtkr. 


W  146. 
NOTE 

SUR  LA  LIQUIDATION  DBS  FONDS  DB  MASSE  INDIVIDUELLE 
CONCERNANT  LES  ALSACIENS-LORRAINS. 

Les  circonstances  anormales  créées  par  la  guerre  de  1870-1871  ayant  apport* 
un  grand  trouble  dans  la  comptabilité  des  masses  individuelles,  une  dédsion  prési- 
dentielle du  8  novembre  187 1  ^*^  a  déclaré  le  fonctionnement  du  système  des  masses 
suspendu  pour  la  période  écoulée  entre  le  1"  juillet  1870  et  le  3o  septembre  1871. 


(i) 


Cette  décision  est  rapportée  dans  la  circulaire  suivante  de  M.  le  MinisUts  de  la  goenc  à 


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FONDS  DE  MASSE  DES  MILITAIRES.  584 

On  sait  que  d*aprèf  ce  système,  qui  constitue  un  véritable  contrat  synaiiagma- 
tique  entre  l*£tat  et  chaque  homme  de  Farmée,  le  soldat  est  tenu  de  payer  sur  son 
Tonds  de  niasse,  formé  par  une  première  mise  et  alimenté  par  des.  primes  quotir 


MM.  les  généràiu  divisionnaires  ,  ioteudanU  et  sous-intendants  militaires,  et  membres  des 
conseils  d'administration  des  corps  de  troupe. 

Park ,  9  novembre  1 87 1 . 

Messieurs,  un  arrêté  du  Chef  du  pouvoir  exécutif,  en  date  du  1*'  août  dernier,  a  suspendu 
le  fonctionnement  des  dispositions  réglementaires  en  ce  qui  concerne  la  régularisation  des 
dépenses  de  solde  pour  les  exercices  1870  et  1871.  Comme  conséquence  de  cet  arrêté,  et  con- 
sidérant <pie  la  iiqnidation  des  masses  indiyidoeiies  des  militaires  qui  ont  pris  part  à  la  guerre 
présente  des  difficultés  de  tout  genre ,  et  dont  quelques-unes  seraient  même  insurmontables 
en  raison  de  la  perte  de  la  comptabilité  dans  un  certain  nombre  de  corps  de  troupe,  le  Pré- 
sident de  la  République  a,  sous  la  date  du  8  novembre  courant,  pris  la  décisiou  suivante  : 

cA  partir  du  1*' juillet  1870  et  jusquau  3o  septembre  1871,  le  fonctionnement  du  sys- 
tème de  la  masse  individuelle,  td  qu*il  est  défiai  par  les  ordonnances  des  3 5  décembre  1887 
et  10  mai  i844t  sera  généralement  suspendu  pour  les  corps  de  farinée  qui  ont  eu  droit, 
pendant  la  campagne,  à  des  prestations  de  cette  nature. 

«  En  conséquence ,  il  ne  sera  fait  aucune  allocation  de  première  misç  de  petit  équipement 
ni  de  prime  journalière  d*entretien  de  la  masse  individuislle,  pour  cette  période^ 

«Sont  exceptés  de  cette  mesure  les  corps  suivants,  dont  rhabillement  est  au  compte  de 
ladite  masse  : 

■  1**  Les  corps  de  Tex-garde  impériale,  sauf  le  régiment  do  carabiniers;  3"  les  A3',  56*  et 
74*  régiments  d'infanterie  de  ligne;  3*  les  r^;iments  de  tirailleurs  algériens;  4"  les  régiments 
de  zouaves;  5*  les  régiments  de  spahis.. 

•  Sont  également  exceptés  les  corps  de  troupe  qui  ont  réglé  ou  seraient  en  mesure  de  régler 
à  bref  délai  les  droits  des, hommes  d*une  manière  normale,  ainsi  que  les  militaires  libérés  du 
service  qui  auraient  touché  leurs  fonds  de- masse,  et  pour  lesquels  il  oe  sera  pas  dérogé  aux 
règles  ordinaires  d'allocation  et  de  justification. 

«  Par  suite  de  fadoption  de  cette  mesure,  fÉtat  prend  à  sa  charge  :. 

«  1*  La  valeur  de  tous  les  effets  de  petit  équipement  distribués  aux  hommes  pendant  le 
même  temps; 

«  3**  Le  montant  des  avances  faites  en  route  pour  effels  de  même  oalure; 

«  3*  Le  montant  des  réparations,  exécutées  au  compte  de  la  masse  individuelle  par  les  chefs 
ouvriers  (armement «.halnUement,  harnachement,  coiffur.e,  grand  équipement  et  campement); 

•  4"  Le  montant  de  la  valeur  des  effets  et  armes  perdus  ou  détériorés  par  la  faute  des 
hommes  et  qui  aurait  été  versé  au  Trésor;. 

«5**  Le  montant  des  dégradations  à  la  literie,. au<  casernement,  etc^ 
«Il  sera  fait  reprise  dans  les  revues  de  Tavoir,  au  1"  juillet  1870,  k  la  masse  individufdle 
des  prisonniers  de  guerre,  en  se  conformant  pour  les  excédants  aux  prescriptions  de  l'ordon- 
nance du  10  mai  1844.  Cette  mesure  ne  sera  pas  applicable  aux  prisonniers  de  guerre  qui,  à 
leur  retour  de  captivité ,  ont  été  libérés  et  immédiatement  renvoyés  dans  leurs  foyers  sans 
percevoir  d'effets  de  linge  et  chaussure.  Ces  derniers  conaerveroot  la  propriété  du  fonds  de 
masse  dont  ils  étaient  en  possession  au  1"  juillet  1870. 
«Enfin,  les  hommes  de  cette  catégorie  qui,  à  leur  rentrée  des  prisons  de  lennemi,  ont 


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582      LIQUIDATION  DES  TERRITOIRES  CITÉS  A  L'ALLEMAGNE. 

diennes,  certains  effets  que  TËtal  lui  livre  au  fur  et  à  mesure  de  ses  besoins.  Lorsque 
expire  le  temps  de  service ,  le  reliquat  ou  avoir  de  chaque  homme  à  la  masse  loi  est 
remis  sous  la  condition  expresse  qu  il  ait  intégralement  aocompli  toutes  ses  obl^- 
tions  militaires.  S'il  quitte  les  drapeaux,  par  exemple,  en  vertu  d'un  congé,  arut 
Texpiration  de  son  temps  de  service ,  son  fonds  de  masse  ne  lui  est  remis  qua  Té- 
poque  de  sa  radiation  déGnitive  des  contrôles.  S*il  meurt  avant  d'être  définitire- 
ment  libéré  du  service,  quil  soit  provisoirement  dans  ses  foyers  ou  présent  au 
corps,  et  même  dans  le  cas  où  il  est  tué  à  Tennemi,  ses  héritiers  n*ont  plas  aucun 
droit  à  sa  masse.  S*il  est  fait  prisonnier  de  guerre ,  sa  masse  individuelle  est  versée 

rejoint  leurs  corps  pour  y  continuer  leur  service  auront  droit  à  une  distribution  régleoieDlain 
d^effets  et  non  à  une  première  mise.  • 

La  régularisation  des  dépenses  mises  à  la  charge  de  l*Etat  par  la  déciaioii  qui  précède  »n 
opérée  de  la  manière  suivante  : 

Les  masses  seront  arrêtées  au  i"  juillet  1870. 

Les  corps  seront  remboursés  de  la  valeur  des  effets  de  petit  épuipement  mis  en  £stnifsim 
pendant  la  période  susindiquée  du  i*'  juillet  1870  au  3o  septembre  1871,  soit  que  tts 
effets  aient  été  achetés  directement  par  eux,  soit  qu*i!s  proviennent  des  magasins  ccDliaai,  si 
la  valeur  en  a  été  versée  au  Trésor. 

Ils  seront  également  remboursés  des  dépenses  énumérées  anx  3*,  3*,  d*  et  5*  païa^pbe 
ci -dessus. 

Les  avances  en  argent  faites  aux  isolés,  ainsi  que  les  excédants  du  complet  réglemeolaire 
des  masses  payées  aux  hommes  du  i** juillet  1870  au  3o  septembre  1S71,  restent  à  kdiai?; 
des  masses  et  seront  conséquemment  imputés  dans  le  quatrième  trimestre  de  1871. 

Il  sera  produit,  pour  servir  au  remboursement  des  effets  de  petit  équipement,  un  état  «»• 
forme  au  modèle. 

Un  état  sera  établi  pour  les  hommes  libérés  ayant  été  payés  de  leurs  fonds  de  masse.  0  fm 
ressortir,  par  homme  et  par  date,  la  nature  et  la  valeur  des  efifets  de  petit  équipement  rtças 
|)ar  eux  du  1*  juillet  1870  au  3o  septembre  1871. 

Le  montant  de  cet  état  viendra  en  déduction  des  sommes  à  rembourser  aux  corps. 

Un  état,  dans  la  même  forme,  sera  établi  pour  ces  hommes  en  ce  qui  concerne  iesdépeises 
énumérées  aux  paragraphes  3  à  5 ,  et  le  montant  en  sera  également  diminué  des  Bomma  à 
rembourser  par  le  Trésor. 

Les  sommes  dues  aux  corps  seront  récapitulées  dans  un  relevé  général  conforme  an  mo- 
dèle ,  et  le  montant  de  ce  relevé  sera  porté  au  crédit  du  corps ,  tableau  n"  9  des  revues  géné- 
rales de  liquidation. 

Je  recommande  la  plus  grande  célérité  dans  la  liquidation  des  masses  individudlei.  Je 
compte  à  cet  égard  sur  la  sollicitude  des  conseils  d'administration  des  corps  et  sor  le  ùk 
éclairé  des  fonctionnaires  de  T intendance. 

Comme  il  est  d*un  intérêt  général  que  les  corps  rentrent  dans  la  règle  le  plus  prolDpl^ 
ment  possible ,  MM.  les  intendants  divisionnaires  devront  apporter  un  concours  adif  à  ce 
travail ,  en  résolvant  les  questions  de  détail  qui  se  présenteraient  et  en  ne  me  réservant  fK 
celles  auxquelles  ils  ne  pourraient  donner  une  solution. 

Recevez,  etc.  Le  Ministre  de  la  guerre, 

G'*  E.  DE  CiSSET. 


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FONDS  DE  MASSE  DES  MILITAIRES.  583 

1    la  masse  générale  (  régi men taire  )  d^entreiien ,  et  k  son  retour  de  captivité  une 
première  mise  nouvelle  lui  est  allouée. 

La  suspension  temporaire  de  ce  régime,  ordonnée  par  la  décision  du  8  no- 
vembre 1871,  était  fondée  sur  des  raisons  de  force  majeure  :  la.  perte,  au  cours  de 
la  campagne,  d*un  très-grand  nombre  de  livrets  individuels,  de  registres  et  de 
caisses  régimentaires ;  Tabsence  d'inscription  et  de  contrôle  des  effets  d'équipement. 
et  d'habillement  distribués  pendant  la  guerre  au  compte  des  masses;  enfin  le  fait  de 
l^allocation  de  nouvelles  premières  mises  ou  de  la  distribution  d'effets  de  petit  équi- 
pement à  tous  les  hommes  rentrés  sous  les  drapeaux  après  leur  sortie  de  captivité. 

Par  Teffet  de  cette  décision,  l'Etat  a  pris  à  sa  charge,  pendant  la  période  de 
juillet  1870  à  octobre  1871,  sans  revendication  aucune  de  sa  part,  les  dépenses 
ordinairement  imputables  aux  masses  individuelles  et  non  soldées  par  celles-ci, 
ainsi  que  le  payement  du  monteCnt  des  masses,  arrêté  au  1*' juillet  1870,  bien 
qu'en  fait  ce  montant  ait  été  absorbé  et  au  delà  par  les  effets  de  toute  nature  livrés 
sans  information  régulière  pendant  la  durée  de  la  guerre. 

L'application  des  règles  qui  précèdent  était  particulièrement  intéressante  dans  le 
cas  des  hommes  originaires  des  déparlements  détachés  de  la  France,  et  dont  un 
certain  nombre  ont  aliéné  leur  nationalité. 

Voici  les  différentes  solutions  réglementaires  qui  ont  été  adoptées  par  rapport  à 
ces  hommes  : 

1*  Les  militaires  ayant  terminé  leur  temps  de  service  légal ,  qui  après  avoir  été  pri- 
sonniers de  guerre,  ont,  contraireipent  aux  règlements,  regagné  leurs  foyers  sans 
avoir  rejoint  leurs  anciens  corps,  ont  été  admis  néanmoins,  par  mesure  de  faveur, 
à  recevoir  le  montant  de  leur  masse  au  i*' juillet  1870,  qu'ils  aient  ou  non  passé 
par  le  territoire  resté  français  et  pris  une  feuille  de  route  à  leur  rentrée  de  captivité. 

3**  Les  militaires  ayant  terminé  leur  temps  de  service  légal  sans  avoir  été  pri- 
sonniers de  guerre  ont  été  admis  à  recevoir  le  payement  de  leur  avoir  à  la  masse 
au  jour  de  leur  départ  du  corps. 

3"  Les  hommes  non  libérables  aux  termes  de  la  loi  du  recrutement,  c'est-à-dire 
n'ayant  pas  achevé  leur  temps  de  service,  qui,  en  rentrant  de  captivité,  ont  rejoint 
leur  corps,  n*avaient  droit  à  aucun  reliquat  de  masse;  toutefois  ils  ont  reçu  soit 
une  nouvelle  première  mise,  point  de  départ  d'une  nouvelle  masse  individuelle, 
soit  des  effets  d'équipement. 

4*"  Les  hommes  non  libérables,  qui,  en  rentrant  de  captivité,  nont  pas  rejoint 
leur  corps,  n'ont  été  admis  à  aucun  payement  à  titre  de  fonds  de  masse,  parce  que 
d'une  part,  suivant  les  règlements,  leur  anoicnnc  masse  individuelle  avait  dû  être 
versée  à  la  masse  générale  d'entretien,  et  parce  que,  d'autre  part,  n*étant  pas  retour- 
nés à  leur  corps,  ils  ne  pouvaient  prétendre  à  la  nouvelle  première  mise  qui  est 
payée  aux  prisonniers  lorsqu'ils  rejoignent  les  drapeaux ^'^ 

<^)  Il  a  été  remboursé  de  ces  divers  chef»  paria  France  une  somme  totale  de  55,64  •  fr.  98  cent 
s'appliquant  h  1,600  militaires. 


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COMPTE  DE  LIQUIDATION 

DE  DIVERSES  CHARGES  RÉSULTANT  DE  LA  GUERRE 


r  PARTIE. 

1872-1875. 

HISTORIQUE  ET  THÉORIE  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATIO.^. 


N*  147. 
RAPPORT  <'^ 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DU  BODGBT 
SUR  LES  PROJETS  DE  LOI  CONCERNANT  LES  DEPENSES  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATICW 

POUR  1874, 

pi^r  M.  Gouin ,  membre  de  T Assemblée  nationale. 
Déposé  à  la  séance  du  4  février  1874* 

Messieurs,  le  Gouvernement,  dans  la  séance  du  5  novembre  1873,  a  déposes 
projet  de  loi  concernant  le  compte  de  liquidation,  projet  que  vous  avez  renvoyé  à  b 
Commission  du  budget  ^'^ 

Plusieurs  commissions  vous  ont  déjà  entretenu  de  ce  compte;  mais  ooouBe 
aucun  rapport  n*a  été  f objet  d*une  discussion  publique,  nous  croyons  utile  de  k- 
prendre  la  question  en  son  entier,  et  nous  essayerons  de  déterminer  le  mieux  qufl 
nous  sera  possible  lorigine,  la  nature  et  futilité  du  compte  de  liquidation. 

Nous  examinerons  d*abord  la  question  théorique,  la  doctrine  en  quelque  sorte, 
puis  la  question  de  chilFres. 

Les  questions  de  doctrine  sont  celles-ci  : 

i"*  Qu*es^ce  que  le  compte  de  liquidation  9  Faut-il  le  maintenir? 

a"  Quelles  règles  doit-on  lui  appliquer  pour  la  cpmplabilité  et  le  contrôle? 

3"*  Quel  nom  faut-il  lui  donner? 

t*>  Journal  officiel  des  17  et  18  février  1874. 

<*ï  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  i5  novembre  1873.  Dans  ce  projet,  le  Gou*cnK- 
ment  demandait  un  crédit  de  173,341,965  francs,  applicable  au  complc  de  liquidation  (aer- 
cice  1874)  pour  faire  suite  aux  crédits  déjà  ouverts  en  1872  et  en  1873. 


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HISTORIQUE  ET  THÉORIE  DU  COMPTE.  586 

Les  questions  de  chii&es  comprendront  : 

\*  Les  dillérentes  phases  qua  subies  ce  compte  en  prévision  de  recettes  et  de 
épenses  depuis  le  i5  mars  187a  jusqu*au  b  novembre  1878; 
''    2*  Uexamen  des  ressources  que  présente  le  projet  de  loi  du  5  novembre; 
y  L*examen  des  divers  crédits  qui  sont  demandés  par  le  Gouvernement. 

*   I 
Le  compte  de  liquidation  a-t-il  eu  sa  raison  £ètre? 
Faut-il  le  maintenir? 

Lorsqu'au  sortir  des  désastres  qui  ont  suivi  la  guerre  étrangère  et  la  guerre 
ivile,  nous  nous  sonunes  trouvés  en  présence  dune  armée  à  reconstituer,  de  ma- 
asins  et  d'arsenaux  vides,  de  frontières  nouvelles  sans  défense,  il  fallut  se  préoc- 
Qper  bien  sérieusement  des  maux  au  quels  il  s*agis8ait  de  porter  remède,  des 
bmmes  qu'il  y  aurait  à  dépenser,  des  ressources  qu'il  serait  nécessaire  de  se  procurer. 

Après  avoir  réuni  les  tronçons  épars  de  notre  armée  et  rétabli  partout  une  disci- 
)line  sévère,  le  Gouvernement  songea  d'abord  à  refaire  ce  matériel  ou  détérioré 
NI  détruit,  insuffisant  même  pour  le  noyau  d'armée  que  Ton  venait  de  former. 

Mais  pouvait-il  déterminer  à  l'avance  ce  que  coûterait  la  réorganisation  complète 
le  notre  armée ,  sans  savoir  ce  que  serait  cette  organisation  ?  Était-il  bien  utile  de 
rechercher  immédiatement  les  dépenses  plus  ou  moins  considérables  qu'entraînerait, 
dans  un  temps  plus  ou  moins  éloigné,  la  reconstitution  du  matériel,  de  l'armement, 
de  l'équipement,  etc.? 

En  présentant  le  projet  de  loi  du  i5  mars  1873  ('\  le  Gouvernement  adopta, 
noas  le  croyons  du  moins,  la  ligne  de  conduite  la  plus  sage.  Dans  le  tableau  qui 
accompagnait  le  projet,  l'énumération  des  sommes  à  dépenser  était  incomplète  sans 
doute;  mais  tous  les  travaux  projetés  étaient  d^ane  utilité,  nous  pourrions  dire 
d'une  urgence  incontestable. 

Comment  alors  pourvoir  à  ces  dépenses  ?  Fallait-il  les  comprendre  dans  le  budget 
ordinaire,  le  seul  qui  existât  alors  par  suite  de  la  suppression  du  budget  extraordi- 
naire; ou  ne  devail-on  pas  plutôt,  en  raison  de  la  nature  de  ces  dépenses  spéciales, 
en  faire  un  compte  à  part,  ayant  sa  dotation  particulière,  et  ne  laisser  au  budget  or- 
dinaire que  la  tâche,  déjà  bien  lourde,  de  couvrir  les  dépenses  normales  et  régulières 
avec  des  recettes  permanentes,  c'est-à-dire  avec  les  revenus  ordinaires  et  les  impôts? 

Déjà  pareO  fait  s'était  produit  en  1 83 1,  à  la  suite  de  la  révolution  de  i83o. 

En  i8ag ,  la  Restauration  n'avait  qu'un  budget.  Le  calme  dont  on  jouissait  alors 
en  Europe,  la  fixité  des  dépenses,  qui,  dans  le  projet  du  buget  de  i83o,  n'attei- 
gnaient pas  980  millions,  rendaient  à  peu  près  inutile  un  budget  extraordinaire, 
que  des  dépenses  vraiment  extraordinaires  et  inusitées  doivent  seules  motiver. 

En  effet,  il  ne  faut  pas  appeler  dépenses  extraordinaires  celles  qui,  chaque  année, 
se  reproduisent  inévitablement  dans  chaque  ministère ,  tantôt  plus  fortes  pour  l'un 

^'^  Journal  officiel  du  i3  avril  1872. 


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586  COMPTE  DE  UQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

tantôt  plus  faibles  pour  Tautre.  Ces  dépenses  représentent  une  somme  qui  varie  sot-  • 
vant  les  années,  mais  qui  &it  un  véritable  corp»  avec  les  dépenses  ordinaires. 

Celles-là,  nous  n*hésiterons  pas  à  le  reconnaître,  doivent  être  couvertes  avecdeâ 
ressources  ordinaires ,  'et  assez  largement  même  pour  amoindrir,  sinon  faire  disp 
raitre  entièrement ,  les  crédits  supplémentaires. 

Les  événements  de  i83o,  en  changeant,  momentanément  du  moins,  noire 
situation  politique  en  Europe,  ramenèrent  forcément  le  budget  extraordinaire. 

Le  Gouvernement  se  crut  obligé,  selon  les  termes  de  Tillustrc  rapporteur  de  i83i, 
de  remplir  les  arsenaux,  de  réparer  les  places  fortes,  d'atteler  mille  pièces  de  canon, 
de  monter  5o,ooo  cavaliers,  d'équiper  ^latOOO  hommes,  en  un  mot,  de  poorrw 
à  des  dépenses  d*une  nature  très-exceptionnelle  et  qui  ne  devaient  pas  être  perma- 
nentes. 

De  là  les  deux  budgets  de  i83i,  qui  se  continuèrent  les  années  suivantes,  et  qui 
en  i83a  (heureux  temps!)  se  décomposaient  ainsi: 

955,980,012  francs  pour  les  dépenses  ordinaires; 

1^1,738,000  francs  pour  les  dépenses  extraordinaires. 

Nous  n  avons  voulu  rappeler  ces  précédents  que  pour  bien  indiquer  commcnU  à 
des  époques  différentes,  les  mêmes  causes  produisent  les  mêmes  effets,  et  pour  jus- 
tifier la  création  de  ce  compte, que  nous  appellerons  compte  de  liquidation,  jusqn à 
ce  que  nous  ayons  examiné  s*il  y  a  lieu  de  lui  donner  une  autre  dénomination. 

Mais  toutes  ces  raisons  n'étaient  pat  les  seules  qui,  au  commencaaient  de  1873, 
engagèrent  le  Gouvernement  à  créer  une  caisse  spéciale  destinée  à  faire  fa<£  am 
dépenses  normales  de  cette  reconstitution  de  notre  matériel ,  dont  personne  ne  son- 
geait à  contester  f  indispensable  nécessité. 

Il  n  était  pas  di£Bcile ,  dès  lors ,  de  prévoir  que  nos  ressources  ordinaires  aoraicDt 
bien  de  la  peine  à  couvrir  nos  dépenses  ordinaires,  si  considérables  depuis  fao 
croissement  de  notre  dette;  qu'il  faudrait  augmenter  les  impôts  dans  des  propor- 
tions colossales;  qu  il  en  coûte  toujours  aux  Assemblées  de  s'associer  à  ces  mesures 
énergiques,  et  qu  il  était  sage  d'éviter  à  T Assemblée  nationale  la  tentation  de  se 
soustraire,  momentanément  au  moins,  à  ces  dures  extrémités. 

Le  Gouvernement  pressentit  les  résultats  inespérés  que  devaient  donner  les  exer- 
cices 1869,  1870  et  1871;  il  ménagea  sur  l'emprunt  de  3  milliards  un  disponiUe 
de  75  millions,  et  résolut  de  faire  de  ces  différentes  ressources  un  compte  spécial, 
afin  d*ôter  toute  possibilité  de  les  utiliser  pour  équilibrer  le  budget  de  1873  d'abord, 
celui  de  1878  ensuite,  et  peut-être  celui  de  187&,  qui  tous  semblaient  devoir  $e 
présenter  en  déficit. 

Telles  sont.  Messieurs,  les  différentes  causes  qui  donnèrent  naissance  au  compte 
de  liquidation.  Aussi  le  projet  de  loi  du  i5  mars  187  a  se  bâtait-il  de  faire  res- 
sources des  75  millions,  reliquat  de  l'emprunt  et  des  excédants  probables  des 
exercices  de  1869,  1870  et  1871,  qui  n  étaient  eux-mêmes  que  de  véritables  em- 
prunts. 

La  précaution  que  prenait  le  Gouvernement  ne  tarda  pas  à  se  justifier  pr  U 


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HISTORIQUE  ET  THÉORIE  DU  COMPTE. 


587 


iicsure  même  que  la  Commission  du  budget  de  1873  proposa,  dans  la  rapport 
:>résenté  le  27  roars^'\  c  est-à-dire  douze  jours  après  le  dépôt  du  projet  de  loi  du 
'onipte  de  liquidation. 

Ce  rapport  établissait  que  les  dépenses  de  Texercice  s*élevaient  a  a,33/l,778,5a3  fr., 
les  recettes  à  3,389,796,969  francs,  le  déficit  à  4^1983,664  francs,  et,  pour  cou- 
vrir cette  différence,  la  Commission  attribuait  au  budget  de  1873  la  somme  restant 
disponible  sur  Temprunt  de  2  milliards,  qui,  après  payement  des  frais  de  toute  na- 
ture, ne  fut  pas  de  76,  mais  seulement  de  66  millions. 

Celte  proposition,  qui  avait  Tavantage  d^équilibrer  le  budget  de  1873 ,  sans  impo- 
ser de  nouveaux  impôts,  fut  adoptée  par  FAssemblée,  et  comme  il  était  moins  pé- 
nible d'aligner  de  la  même  façon  le  budget  de  187?  et  celui  de  187&,  la  tentation 
eût  pu  être  grande  d'utiliser  les  ressources  que  produisaient  les  excédants  de  1870 
et  1871,  si  on  ne  leur  avait  pas  donné  une  affectation  spéciale. 

Heureusement  la  Commission  de  1878  s*as80cia  k  la  pensée  du  Gouvernement, 
et  TAssemblée  lui  donna  raison,  en  adoptant,  dans  une  certaine  mesure,  les  prin- 
cipes posés  par  le  compte  de  liquidation. 

Non-seulement  elle  vota  les  crédits  qu'on  lui  demandait,  mais  elle  s'interdit  d*une 
manière  absolue  la  disposition  des  ressources  disponibles ,  en  ajoutant  aux  charges 
de  ce  compte  une  somme  de  1^9  millions  pour  le  remboursement  des  dépenses  ef- 
fectuées pour  la  garde  nationale  mobilisée ,  par  les  départements ,  les  communes  et 
les  particuliers. 

Les  sommes  mises  en  réserve  par  le  projet  de  loi  du  16  mars  1873  devinrent 
en  quelque  sorte  sacrées,  et,  dans  une  pensée  aussi  sage  que  patriotique,  l'As- 
semblée eut  recours,  pour  équilibrer  le  budget  de  1878,  à  de  nouveaux,  impôts 
produisant  des  recettes  normales  et  permanentes. 

Après  avoir  justifié  la  création  du  compte  de  liquidation,  en  indiquant  dans 
quelles  circonstances  il  avait  pris  naissance  et  comment  il  avait  été  maintenu, 
votre  Commission  s'est  demandé  s'il  y  avait  lieii  de  le  continuer  et  d'en  déterminer 
alors  l'importance  et  la  durée. 

Redoutant  l'entraînement  trop  naturel  qui  poussait  à  introduire  dans  le  compte 
de  liquidation  certaines  dépenses  qui  ne  trouvaient  pas  place  au  budget  ordinaire , 
votre  Commission  de  1878,  pour  arrêter  toute  tentative  de  ce  genre,  tint  h  poser, 
dans  son  rapport  du  i*'  avril  ^*\  certains  principes  que  la  majorité  de  votre  Commis- 
sion de  1874  n'a  pas  hésité  à  consacrer. 
Ainsi  elle  propose  : 

i*"  De  maintenir  le  compte  de  liquidation; 

3°  De  fixer  au  chiffre  de  778,376,000  francs  la  limite  maximum  des  dépenses  à 
porter  à  la  charge  de  ce  compte  ; 

3"  D'établir  la  nomenclature  des  dépenses  qui  pourraient  être  comprises  dans  ce 


Importance 

cl  dur^ 

(la  compte 

de  liqaidatioD. 


■^'  Rapport  de  M.  de  la  Bouillerie;  Journal  officiel  du  21  avril  1873. 
*'  Journal  officiel  du  9  mai  1873. 


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et  eontr^U. 


588  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

compte,  sans  que  celte  nomenclature  eut  d'autre  effet  que  d'indiquer  une  limite  que 
ces  crédits ,  s*ils  étaient  votés,  ne  devraient  pas  dépasser. 

Les  conclusions  de  ce  rapport  n  ont  point  élé  discutées.  Mais  rAssemblée  parai 
entrer  dans  Tidée  de  la  Commission,  en  votant  le  5  avril  : 

66,785,000  francs  pour  le  matériel  du  ministère  de  la  guerre  ; 

28,287,500  francs  pour  Tentrelien  des  troupes  allemandes; 

3,745,000  francs  pour  les  travaux  publics; 

29,359,288  francs  pour  la  deuxième  annuité  des  mobilisés  de  1870. 

La  somme  de  3, 74^,000  francs  était  un  premier  prélèvement  sur  un  chiffre 
maximum  de  f8  millions  que  votre  Commission  de  1878,  sur  la  demande  de  F  Ad- 
ministration, réservait  pour  la  reconstruction  des  édiBces  publics  de  Paris  apprte 
nantàrÉtat<'>. 
CompubiiiU  Nous  ne  parlerons  que  pour  mémoire  du  vote  de  29,359,000  francs  du  33  juil- 

let dernier.  Il  n*est  que  la  régularisation  de  la  loi  qui  met  à  la  charge  de  rÉtit.  au 
compte  de  liquidation ,  le  payement  des  dépenses  de  la  garde  nationale  mobilisée. 

Nous  aurons  à  discuter  plus  tard  les  crédits  qui  nous  sont  demandés  pour  187a 
et  à  examiner  s'ils  sont  en  rapport  avec  des  besoins  urgents  ;  nous  aurons  à  iioo^ 
assurer  que  les  travaux  à  entreprendre  sont  non-seulement  utiles ,  mais  indispen- 
sables, quel  que  soit  le  développement  plus  ou  moins  considérable  que  Ton  veuille 
donner  dans  Tavenir  k  la  reconstitution  de  notre  matériel. 

Le  seul  point  qu*il  importe  de  constater  ici,  c'est  que  le  chiffre  de  773,275,000  fr. 
et  la  nomenclature  des  travaux  à  entreprendre  sont  établis  seulement  en  raison  des 
ressources  actuellement  disponibles,  et  qu'en  dehors  des  dépenses  spéciûées,  rien 
ne  devra  plus  trouver  place  au  compte  de  liquidation. 

La  minorité  de  votre  Commission  avait  demandé  que  dès  à  présent  le  compte  de 
liquidation  fût  fermé,  qu'on  fît  rentrer  au  budget  ordinaire  de  1874  les  dépenses 
qui  sont  Fobjet  du  présent  projet,  et  qu'on  employât  les  ressources  disponibles  au 
remboursement  de  la  Banque. 

Les  raisons  qui  ont  donné  naissance  au  compte  de  liquidation  et  qui  l'on  fait 
maintenir  jusqu'à  ce  jour  engagent  la  majorité  de  votre  Commission  a  le  consener 
au  moins  jusqu'à  Tépuisement  des  ressources  dont  il  a  été  doté  et  à  repousser  b 
proposition  de  la  minorité. 

II 

Qaelles  règles  doit-on  appliquer  au  compte  de  liquidation  pour  la  comptabilité 

et  le  contrôle? 

Quelle  règle  devrons-nous  appliquer  au  compte  de  liquidation  pour  assurer  one 
bonne  comptabilité  et  un  contrôle  régulier? 

Si  nous  nous  reportons  au  projet  de  loi  du  i5  mars  1872,  il  s*agit  d'un  comptr 
spécial  à  créer  parmi  les  comptes  spéciaux  du  Trésor,  et  chaque  année  il  doit  être 

(*)  Voir  plus  haut,  n**  90,  p.  439. 


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HTSTORÏQUE  ET  THÉORIE  DU  COMPTE.  5«9 

présenté,  dans  le  compte  général  des  finances,  une  situation  des  dépenses  et  des 
ressources  autorisées. 

Plus  tard,  dans  son  rapport  général  sur  le  budget  de  1873,  votre  Commission 
proposa  de  régulariser  par  une  mesure  législative  les  dépenses  votées  dans  Tannée  ^ 

1872,  en  transférant  au  compte  de  liquidation  une  somme  égale  aux  crédits  ouverts 
à  prendre  sur  les  ressources  réservées  ^'^ 

Puis,  dans  son  rapport  du  1"  avril ^*^  elle  demanda  que  les  dépenses  à  faire  sur 
le  compte  de  liquidation  fussent  chaque  année  Tobjel  de  projets  de  lois  spéciaux , 
déterminant  en  même  temps  et  la  quotité  des  crédits  et  la  nature  des  ressources 
destinées  à  couvrir  la  dépense. 

Acceptant  le  principe  du  compte  de  liquidation,  le  Gouvernement,  dans  son 
projet  de  loi  du  5  novembre  1 878 ,  adopte  les  conclusions  de  la  Commission  de 

1873,  et,  reproduisant  les  termes  des  lois  de  finances  des  budgets  extraordinaires, 
demande,  en  outre,  que  les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de 
Texercice  puissent  être  reportées,  avec  la  même  affectation,  aux  exercices  suivants 
en  même  temps  qu'une  ressource  correspondante. 

Votre  Commission,  Messieurs,  en  donnant  son  adhésion  à  ces  diverses  mesures, 
a  pensé  qu'elles  vous  offraient  toutes  garanties  lors  du  vote  de  la  dépense  ;  mais  pour 
que  le  contrôle  soit  exercé  d'une  manière  plus  complète  et  plus  sure,  die  désire 
que,  dans  les  trois  premiers  mois  de  Tannée,  le  Gouvernement  soit  tenu  de  présenter 
la  situation,  chapitre  par  chapitre,  des  dépenses  et  des  ressources  autorisées  dans 
Tannée  précédente. 

En  entourant  le  compte  de  liquidation  de  règles  aussi  précises  et  aussi  sévères , 
nous  croyons  avoir  assuré  la  régularité  la  plus  parfaite  dans  la  comptabilité  et  le 
contrôle  le  plus  sérieux  dans  la  dépense. 

ni 

Quel  nom  faut-il  donner  au  compte  de  liquidation? 

Après  avoir  examiné  quelle  a  été  la  pensée  du  compte  de  liquidation,  le  rôle  qu  il        Qoei  ■ 
a  été  appelé  à  jouer,  les  garanties  de  comptabilité  et  de  contrôle  dont  nous  Tentou- 
rons ,  devons-nous  attacher  une  grande  importance  au  titre  qu'il  s'agit  de  lui  donner  ?  ^^ 

L'appellera-t-on  compte  de  liquidation,  compte  spécial,  budget  extraordinaire,       liqnidaiio»? 
budget  de  liquidation  ?  Votre  Commission ,  Messieurs ,  ne  saurait  s'arrêter  longtemps 
à  cette  question  de  détail,  surtout  aujourd'hui  que  le  terme  de  compte  de  liquida- 
tion est  passé  dans  le  langage  parlementaire  et  que  tout  le  monde  sait  ce  que  ce 
nom  désigne. 

Nous  ne  rechercherons  donc  pas  si  Tune  de  ces  appellations  vaut  mieux  que 
l'autre.  Nous  ne  nous  livrerons  pas  à  des  discussions  plus  ou  moins  subtiles  sur  les 
définitions  de  mots.  Nous  nous  bornerons  à  rappeler  que  c'est  sur  le  compte  de  li- 

')  Rapport  de  M.  Gouin,  du  1"  août  1872  ;  Journal  officiel  du  3o  novembre  1872. 
-')  Journal  officiel  du  9  mai  1878. 


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compte. 


590  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

qaidatioQ  que  vous  avez  ouvert  plus  de  Aoc  niillions  de  crédits,  que  ccst  sons  le 
nom  de  compte  de  liquidation  qu'il  figure  dans  votre  comptabilité  générale, <pe 
les  lois  ouvrant  ces  crédits  portent  toutes  le  nom  de  compte  de  liquîdalioo ,  et 
que  vous  reviendriez  sur  une  de  vos  décisions,  en  reconnaissant  que  vous  vou5  èle« 
trompés  et  qu  il  faut  modifier  ce  que  vous  avez  voté. 

Non-seulement  un  changement  de  nom  n'apporterait  aucune  clarté  dans  vos  db- 
cussions  et  dans  vos  écritures,  mais  il  deviendrait,  au  contraire,  une  source  d'er- 
reurs et  une  cause  de  confusion,  les  uns  continuant,  par  habitude,  à  se  senirdc 
la  désignation  ancienne,  les  autres  adoptant  la  nouvelle. 

Par  toutes  ces  raisons ,  voire  Commission ,  Messieurs ,  s*est  prononcée  à  la  presque 
unanimité  pour  le  maintien  du  nom  de  compte  de  liquidation. 

IV 

Historique  du  compte  de  liquidation  depuis  sa  création  jusqu'au  5  novembre  181  S. 

Historique  Le  i5  mars  187a,  le  Gouvernement  présenta  un  projet  de  loi  portant  création 

^"  d*un  compte  de  liquidation  de  diverses  charges  résultant  de  la  guerre  ^^K 

Les  dépenses  à  porter  à  ce  compte  étaient  les  suivantes  : 

Reconstitution  du  matérid  et  des  approvisionnements 879,000,000' 

Entretien  des  troupes  allemandes  d*occupation  pendant  Tan* 

née  187a 5o,ooo,ooo 

Indemnités  pour  dommages  éprouvés  dans  les  départements 

envahis 100,000,000 

Pour  dommages  causés  par  le  second  siège  de  Paris , . . .       6,000,000 

Ensemble 535,ooo,oon 

Il  était  pourvu  à  ces  dépenses  à  Taide  des  voies  et  moyens  ci- après  : 
Produit  de  Taliénation  de  rentes  provenant  de  rachats  de  la  caisse 

d'amortissement  et  de  leurs  arrérages  échus  et  à  échoir 90,000,000^ 

Reliquat  disponible  sur  le  supplément  de  frais  de  Tempruot  de 

a  milliards 76,000,000 

Produits  de  la  vente  de  terrains  domaniaux 35,ooo,ooo 

Excédants  éventuels  des  revenus  sur  les  dépenses  des  budgets  et 

ressources  de  la  dette  flottante 335,ooo,oon 

Ensemble 535,ooo,ooo 


Cette  première  apparition  du  compte  de  liquidation  fut  assez  froidement  accueillie, 
pour  ne  pas  dire  plus. 

Ce  nom  de  compte  de  liquidation  ne  présentait  d  abord  rien  de  bien  précis  ni  df 
complètement  satisfaisant. 


(i) 


Journal  officiel  du  i3  avril  1872. 


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HISTORIQUE  ET  THÉORIE  DU  COMPTE.  591 

Mais,  ce  qui  était  plus  grave,  les  ressources  destinées  à  couvrir  le  débit  étaient 
vagues  et  incertaines.  Elles  se  composaient,  pour  la  plus  grande  partie,  de  la  dette 
lloltante  et  des  excédants  présumés  de  1870  et  1871,  excédants  auxquels  il  était 
bien  permis  de  ne  pas  croire,  dans  le  moment  même  où  nous  avions  eu  tant  de 
peine  à  trouver  les  sommes  jugées  indispensables  pour  combler  le  gouffre  que , 
pendant  ces  deux  années,  la  guerre  avait  creusé. 

Enfm ,  n  y  avaiuil  pas  lieu  de  sHnquiéler  d'un  compte  ouvert  en  dehors  du  bud- 
get ,  spécialement  destiné  d'abord  à  solder  des  dépenses  occasionnées  par  la  guerre , 
mais  qui,  dégénérant  bientôt,  pouvait  arriver,  par  une  pente  fatale  et  trop  naturelle, 
à  donner  asile  à  tous  crédits  dont  l'inscription  trouverait  difficilement  place  au  bud- 
get ordinaire. 

Le  rapport  de  l'honorable  M.  de  la  Bouillerie  sur  le  budget  de  187a  ^*^  se  ressentit 
de  ces  préoccupations.  11  trahissait  d'assez  vives  appréhensions  au  sujet  de  la  création 
de  ce  compte,  des  ressources  qu*on  lui  destinait  et  de  l'avenir  qui  lui  était  réservé. 

Tout  d*abord  ces  craintes  ne  parurent  que  trop  fondées.  En  effet,  la  ressource  qui 
semblait  la  plus  certaine,  les  76  millions  à  prendre  sur  l'emprunt  de  2  milliards 
se  réduisaient  à  55  millions  d'abord,  puis  disparaissaient  tout  à  fait,  la  Commission 
de  187a  s'en  servant  pour  équilibrer  le  budget. 

D'un  autre  côté,  TAssemblée,  ne  trouvant  pas  à  faire  figurer  au  budget  ordinaire 
la  première  annuité  due  pour  le  remboursement  de  la  dépense  de  la  garde  natio- 
nale mobilisée,  décidait,  par  la  loi  du  3o  mars  187a,  que  la  totalité  de  la  dé- 
pense, faisant,  pour  les  cinq  annuités,  la  somme  de  i5g  millions  de  francs,  serait 
portée  au  compte  de  liquidation  ^'^ 

L'équilibre  entre  les  recettes  et  les  dépenses,  établi  dans  le  projet  du  i5  mars, 
se  trouvait  bien  promptement  rompu,  puisque,  d'une  part,  le  chiffre  de  la  dépense 
s'élevait  à  694  millions  au  lieu  de  535  millions,  et  que  les  recettes  n'étaient  plus 
que  de  460  millions  au  lieu  de  535  millions. 

Une  semblable  situation  était  de  nature  à  compromettre,  dès  le  début,  le  compte 
de  liquidation,  si  les  excédants  de  186g,  1870  et  1871,  sortant  du  vague  des 
premiers  jours,  n'étaient  devenus  une  réalité  dès  le  mois  de  novembre  187a. 

A  cette  époque  le  compte  de  liquidation  se  trouvait  heureusement  modifié  pour 
les  recettes  de  la  manière  suivante  : 

Aliénation  de  rentes  de  la  caisse  d'amortissement 90,000,000' 

A  reporter 90,000,000 

(^)  Journal  officiel  du  ai  avril  187a. 

(*)  Erreur  du  rapport.  La  loi  du  3o  mars  1872  ne  concerne  que  le  payement  de  la  première 
annuité  et  y  pourvoit  provisoirement  au  moyen  des  ressources  de  la  dette  flottante.  Ce  n'est 
que  plus  tard,  lors  du  payement  de  la  seconde  annuité,  qui!  fut  entendu  que  le  rembour- 
sement des  dépenses  de  la  garde  nationale  mobilisée  serait  porté  au  compte  de  liquidanon. 
(Voir  la  loi  du  a 3  juillet  1873  et  le  rapport  de  ia  Commission  de  l'Assemblée,  t.  III  du 
Recneil,  p.  SgS ,  Sgil  et  Sgô.)  • 


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592  COMPTE  DE  LIQUroATION  DE  LA  GUERRE. 

Report 90,000,000 

Vente  de  terrains 35,ooo,ooo 

Excédant  1869 53<,ô  10,8^9 

Excédant  1870 23i,ooo,ooo 

Excédant  187 1 la 7,000,000 

539,5  lO^Sig 

Enfin,  à  ce  chiffre  8*ajoutait 100,000,000 

que  Voû  avait  réservés  sur  la  somme  destinée  au  frais  de  l'emprunt 

de  3  milliards,  ce  qui  élevait  les  ressources  à b . . .   639,510,5^9 

qui  étaient  presque  suffisants  pour  couvrir  les  694  millions  de  francs  de  dépenses 
prévues. 

Sur  ces  694  millions  de  francs,  l'Assemblée,  sans  discuter  le  principe  ducomple 
de  liquidation,  mais  TacceptaHl  en  fait,  avait  ouvert  sur  Tannée  187a  lescrédils 
suivants  : 

lIIKISTfcRE  DE  L*INTéRIEUB. 

(Loi  du  6  septembre  1871.) 

Indemnités  aux  victimes  de  la  guerre 100,000,000' 

Indemnités  pour  dommages  résultant  du  second  siège  de  Paris .       6,000,000 

(Loi  du  3o  mars  187a.) 
i  "*  annuité  du  remboursement  des  dépenses  de  la  garde  natio- 
nale mobilisée. .  * 3i,837,845 

Total 137,837,845 

BlINISTèRE  DE  LA  GI}ERRB. 

Crédits  pour  la  recoiutitation  du  matériel. 

(Loi  du  i5  janvier  187a.) 
Matériel 6,000,000 

(Loi  du  39  mars  187a.) 
Matériel 8,000,000 

(Loi  du  a9  juillet  187a.) 

Artillerie ao,ooo,ooo 

Génie. 8,35o,ooo 

Subsistances 5oo,ooo 

Hôpitaux 5oo,ooo 

A  rfporter 43,35o,ooo 


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HrSTORIQUE  ET  THEORIE  DU  COMPTE.  593 

Rcpoit 43»35o,ooo' 

Habillement 2,000,000 

Total 45,35o,ooo 

Crédits  spéciaux  rattachés  pour  ordre  aa  ministère  de  la  gaerre. 

3o  mars  187a,  troupes  allemandes 25,oia>5oo^ 

18  juillet  1872,  recensement  du  matériel 3oo,ooo 

29  juillet  1872 ,  troupes  allemandes 35,ooo,ooo 

39  juillet  1872 ,  solde  des  officiers  à  la  suite 9,000,000 

Total 59.31 2, 5oo 

Total  des  crédits  ouverts  en  1872 242,5oo,345 

L'importance  que  prenait  le  compte  de  liquidation  ,  la  nature  des  dépenses  qu  on 
cherchait  à  y  introduire  appelèrent  plus  spécialement  Tatlention  de  la  Commission 
le  1873,  qui  crut  de  son  devoir  de  fermer  ce  compte  pour  arrêter  toute  tentation 
pareille  à  celle  à  laquelle  on  avait  failli  céder. 

A  la  demande  de  la  Commission,  et  d*accord  avec  elle,  le  Ministre  des  Hnances 
proposa,   le  20  mars   1873,  un  projet  de  loi  modificatif  du  projet  de   loi  du       Projet tio loi 

l5mars    1872  '^^  duaomartiSyS 

Dans  ce  projet  on  énumérait  les  dépenses  qui  seules  pouvaient  être  portées  à 
:e  compte ,  et  qui  étaient  les  suivantes  : 
Pour  la  reconstitution  do  matériel  et  des  approvisionnements  de 

a  guerre : 4oo,ooo,ooo' 

Pour  la  reconstitution  du  matériel  et  des  approvisionnements 

jour  la  marine 20,000,000 

Entretien  des  troupes  allemandes  pendant  Tannée  1872  et  les 

jremiers  mois  de  1873 75,01 2, 5oo 

Recensement  du  matériel  de  guerre 4oo,ooo 

Subvention  à  la  masse  de  la  gendarmerie 1,000,000 

Reconstitution  du  matériel  des  lits  militaires  appartenant  à  TÉlat  587,500 
Indemnités  pour  dommages  éprouvés  dans  les  départements  en- 
vahis   100,000,000 

Indemnités  pour  dommages  causés  dans  le  second  siège 6,000,000 

Remboursement  des  dépenses  de  la  garde  nationale  mobilisée.  .  149,275,000 

Reconstruction  des  édilices  publics '  18,000,000 

Reconstitution  du  matériel  et  des  approvisionnements  des  tabacs.  3,ooo,ooo 

Total 773,275,000 


t'J  Journal  officiel  du  3o  mars  1873. 

Conventions.  38 


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504 


COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


Rrcoiiklîlalton 
«lu  inaléri«l. 


(UronstrncUon 

des 
nlifîres  d^tniitf. 


Les  receltes  se  composaient  de 644«ooo,oocj' 

au  lieu  de  63g  millions  de  francs,  soit  5  millions  de  francs  en 

plus,  par  suite  du  boni  constaté  sur  l'exercice  1869,  et  de 129,275.000 

que  f  on  devait  demander  à  la  dette  flottante. 

Total  ^gal  aux  dépenses  projetées 773,375,000 


Le  rapport  de  la  Commission  du  budget  de  1873,  déposé  le  i**  avril  ''\  ne  nia- 
dilia  pas  les  cliiffres  présentés  par  le  Gouvernement. 

Sans  en  discuter  les  conclusions,  TAssemblée  vota  les  crédiU  suivants,  qui.ii'éle- 
vôrcnl,  pour  Tannée  1873,  à  128,176,000  francs,  savoir  : 

MINISTÈRE    DE   L'INTERIEUR. 

(Loi  du  a3  juillet  1873.) 
Deuxième  annuité  du  remboursement  des  dépenses  de  la  garde 
mobilisée , 29,330,000' 

MINISTÈRE    DE    LA   GUERRE. 

Crédits  pour  la  reconstilntion  du  matériel. 
(Loi  du  5  avril  1873.) 

Artillerie 37,780,000 

Génie 4,ooo,ooo 

Subsistances  militaires 3,Soo,ooo 

Hôpitaux  militaires 2,5oo,ooo 

Harnacbement 3,ooo.ooo 

Habillement 16,000.000 


^^)  Jovmai  officiel  du  9  mai  1873. 


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Total 64,780,000     1 

I 

Crédits  spéciaux  rattachés  pour  ordre  au  ministère  de  la  guerre.  i 

(Loi  du  5  avril  1873.)  1 

Troupes  allemandes ; 26,000,000 

Recensement  du  matériel 100,000 

Lits  militaires  (matériel  de  TÉtat) 587,600 

Lits  militaires  (entreprise) 1,600,00c 

Masse  de  secours  de  la  gendarmerie 1  .ooaooo 

Total 28.287,500 

ministère  dbs  travaux  publics. 
(Loi  du  5  avril  1873.) 

Travaux  à  exécuter  au  Louvre,  aux  Tuileries  et  au  Palais-Royal.  a, 745. 000 

Total  des  crédits  ouverts  en  1878 128,176,500 


1873. 


HISTORIQUE  ET  THÉORIE  DU  COMPTE.  595 

Nous  nous  bornons  à  constater,  sans  insister  en  ce  moment ,  que  le  chiffre  de 
^79  millions  destiné  aux  dépenses  de  guerre  dans  le  projet  de  loi  du  1 5  mars  187a , 
>st  élevé  à  4oo  millions  dans  celui  du  ao  mars  1873. 

Dans  son  rapport  du  1*'  avril  suivant,  la^ Commission  du  budget  n avait  pas  plus 
liscuté  le  premier  chiffre  que  le  second.  Nous  nous  bornerons  également  à  Tenre- 
^nstrer,  sans  en  prendre  la  responsabilité. 

V 
Examen  des  ressources  da  projet  de  loi  du  5  novembre. 

Depuis  le  dernier  vote  du  a3  juillet  1878 ,  concernant  un  crédit  de  ag^SSg.ooo  fr.,       p^j^i  jo  loi 
lemandé  pour  la  deuxième  annuité  du  remboursement  des  mobilisés ,  TAssemblée     ^"  ^  novembre 
lavait  pas  eu  occasion  de  s^occuper  du  compte  de  liquidation,  lorsque,  le  5  no- 
vembre dernier,  le  Gouvernement,  acceptant  le  chiffre  de  773,aj^^,ooo  francs 
:otume  prévision  de  dépenses ,  indiqua  les  nouvelles  ressources  qui  doivent  y  faire 

Il  maintint  d'abord  les  recettes  provenant  des  ventes  de  rentes  et  d'immeubles  et 
e  reliquat  de  Temprunl  de  3  milliards. 

Puis ,  grâce  aux  heureuses  modifications  qui  se  produisaient  successivement  dans 
e  règlement  des  comptes  de  1870  et  de  1871,  il  lui  fut  possible  d'élever  de 
(61  millions  de  francs  à  448,564iOOO  francs  les  excédants  disponibles  des  exercice.s 
1870  et  1871. 

Cette  première  amélioration  dans  les  excédants  nous  satisfait  d'autant  plus  qu'elle 
)ermet  tout  d'abord  de  réduire  à  4 i  «737,43a  francs  la  somme  de  ia9,a75,ooo  fr. 
{ue  Ton  demandait  à  la  dette  flottante  dans  le  projet  du  ao  mars  1873,  pour  ali- 
sier les  chiffres  du  compte  de  liquidation. 

Nous  nous  trouvons  donc  aujourd'hui  en  présence  des  ressources  suivantes ,  telles 
|u  elles  sont  énuroérées  dans  le  projet  du  5  novembre  dernier  : 

1"  Excédant  des  recettes  de  l'exercice  1869 67,973,568' 

2'  Reliquat  que  laissera  disponible,  sur  le  prêt  de  la  Banque  de 
'rance,  le  règlement  des  exercices  1870  et  1871 448,564*000 

y  Somme  prélevée  sur  le  supplément  de  l'emprunt  de  3  mil- 
iards 100,000,000 

4°  Produit  de  l'aliénation  des  rentei  de  l'amortissement 90,000.000 

5°  Produit  de  la  vente  d'immeubles  domaniaux 35,ooo,ooo 

6**  Ressources  complémentaires  à  demander  à  la  dette  flottante.     4 1. 737,43a 

Total 773,a75,ooo 

Ces  ressources  ont  été  l'objet  d'un  examen  tout  particulier  de  la  part  de  votre 
Commission,  et  voici  le  résultat  de  la  dbcussion  à  laquelle  elles  ont  donné  lieu. 

•''  Exposé  des  motifs  ci  projet  de  toi  :  Journal  officiel  du  i5  novembre  1873. 

38. 


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596 


COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


Eirrtlsnt 
tl0  1869. 

KicéJanU 
lie  1 870  et  1 87 1 


Etcf  liant 
tic  l'emproat 
de  3  milliards. 


Reatet 

de 

ramortissemeal* 


1*  L*excédant  présenté  par  Texercice  1869  n*est  pas  contestable,  le  règkmaii 
étant  définitif. 

1"  Il  n*en  est  pas  de  môme  des  exercices  1870  et  1871.  Mais  quoique  la  licpr 
dation  des  dépenses  extraordinaires  de  la  guerre  ne  soit  pas  encore  terminée  «  dou« 
avons  lieu  de  croire  dès  à  présent  que  le  chiffre  de  448,564«ooo  francs ,  indiqua 
par  le  Gouvernement,  est  un  chilTre  minimum,  et  que  le  règlement  définitif  donmT 
un  boni  supérieur  aux  prévisions. 

Deux  objections  ont  été  faites  par  un  membre  de  la  Commission  contre  l^ 
cliiiïres  ci-dessus.  Les  excédants  sont  le  résultat  des  emprunts  faits  à  la  Banque,  e' 
comprennent  60  millions,  prêt  fait  au  Trésor  aux  termes  de  la  loi  de  1867,  t 
43  millions  qui  nont  point  encore  été  touchés  sur  les  i,53o  millions  de  rmncsa<<f 
la  Banque  s'étiit  engagée  à  prêter  à  l'Etat. 

On  a  dit,  d'une  part,  que  les  60  millions  qui  servaient  au  roulement  du  Tre^-^ 
lui  feraient  défaut,  si  on  les  attribuait  au  compte  de  liquidation;  de  Tautre.  que L 
Banque,  considérant  qu'elle  avait  rempli  ses  engagements,  refuserait  de  ver«er}j* 
derniers  43  millions. 

Les  60  millions  que  Ton  conteste  et  qui  font  partie  des  i,53o  millions  n\ivaif(t 
pas  autrefois  d'affectation  particulière.  Ils  servaient  au  fonds  de  roulement  du  Trr 
sor;  par  les  lois  de  finances,  ils  ont  été  affectés  aux  dépenses  de  guerre  des  ev({ 
cices  1870  et  1871.  Le  service  de  trésorerie  pouvait  s'en  passer.  Rien  iiVlail  d««n' 
plus  régulier  que  d'attribuer  ces  Go  millions  au  compte  de  liquidation  comme  e\t 
danl  des  exercices  1870  et  1871. 

En  ce  qui  concerne  les  43  millions  non  encore  reçus  de  la  Banque ,  sur  le  m- 
dit  général  de  1 ,53o  millions  de  francs,  il  n'y  a  qu'une  répcfnse  à  faire  :  La  Banqi^' 
est  toute  prête  à  les  payer  quand  on  les  lui  demandera. 

Nous  pouvons  donc  regarder  la  ressource  des  448,564,ooo  francs  comme  liquiii^ 
et  nous  prenons  note  de  l'excédant  plus  que  probable  que  nous  aurons  encnn'  1 
ajouter  au  compte  de  liquidation  en  règlement  d'exercice. 

3''  Les  100  millions  de  francs  provenant  de  l'emprunt  de  3  miUîards  ne 
donnent  lieu  à  aucune  observation.  Les  derniers  versements  de  l'emprunt  k 
ront  effectués  au  mois  d'avril.  Cette  ressource  sera  donc  parfaitement  liquidée  en 
1874. 

4'  L'aliénation  des  rentes  de  l'amortissement  a  été  contestée.  On  a  obsenré  qiK 
celte  aliénation  était  un  véritable  emprunt  à  faire  et  ne  pouvait  être  coosickitt 
comme  une  ressource  liquide.  Comme  la  somme  que  produira  la  vente  de  cif> 
rentes  n*est  pas  nécessaire  au  payement  des  crédits  que  nous  vous  proposons  dW 
vrir  en  1874,  nous  avons  pensé  que  ce  sera  surtout  à  la  Commission  de  i875qiiil 
appartiendra ,  lorsqu'on  lui  présentera  les  crédits  à  ouvrir  sur  1876,  de  décider  ^ 
les  rentes  de  la  caisse  d'amortissement  devront  être  vendues,  ou  s'il  conviendritif 
recourir  à  d'autres  moyens  de  crédit. 

Aujourd'hui,  comme  nous  n'avons  pas  l'intention  de  vous  proposer  TannuUtii^i 
de  ces  rentes  (ce  qui  constituerait  une  diminution  de  4^404,387  francs  sur  notre 


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HISTORIQUE  ET  THÉORIE  DU  COMPTE.  697 

lette  consolidée),  nous  ne  croyons  pas  nécessaire  de  les  enlever  comme  ressource 
lU  compte  de  liquidation,  alors  surtout  que  nous  n'avons  rien  à  mettre  à  la  place 
»our  couvrir  les  dépenses  que  nous  avons  admises  au  débit  de  ce  compte. 

Nous  vous  demandons,  en  conséquence,  de  maintenir  Tarticle  4,  ^n  modifiant 
oulefois  le  chiffre  pour  lequel  il  figure  à  factif.  Voici  en  effet  la  valeur  réelle  de 
;ette  ressource  : 

4,404*287  Prancs  rente  3  p.  100  à  58,3o,  soit 85,589,977' 

[  quoi  il  faut  ajouter  les  arrérages  en  caisse  en  1872-1873 8,808,574 

)lus  ceux  de  1874,  puisque  cette  ressource  ne  pourra  pas  être  uti- 

isée  avant  1875 4.404.287 

Soit  au  total ^ 98,802,838 

|ue  l'on  peut  substituer  au  chiffre  primitif  de  90  millions  de  francs. 

5**  Nous  maintenons  les  35  millions  qui  figurent  à  faclif  et  qui  représentent  lo  Produit 

produit  de  la  vente  des  immeubles  domaniaux.  *^®  '■  '•"'* 

*  dos  immeubli'4 

6**  Enfin,  le  projet  de  loi,  pour  aligner  le  compte,  a  recours  à  la  dette  Ilot-        domaniaux, 
ante.  !.■  d«iie 

Votre  Commission  a  pensé  qu'en  procédant  ainsi,  on  ne  créait  quune  valeur  flotuntc. 
ictive,  et  que  d'ailleurs  la  dette  flottante,  pour  faire  face  au  service  de  trésorerie, 
lurait  peut-être  besoin  de  faire  appel  k  toutes  les  ressources  dont  elle  dispose.  Aussi 
a  majorité  est-elle  d'avis  de  ne  rien  lui  demander,  de  faire  emploi  du  boni  supplé- 
nentaire  de  1870  et  1871,  et  de  rectifier  ainsi  les  éléments  composant  factif  du 
^ompte  de  liquidation  : 

i"  Excédant  définitif  de  1869 57,973,568' 

2"  Excédant  définitif  de  1870  et  1871  (  1"  à-compie) 448,564,ooo 

3**  Disponible  de  l'emprunt 100,000,000 

4"  Aliénation  de  rentes 98,802,838 

y  Aliénation  d'immeubles 35,ooo,ooo 

6"  Excédant  probable  complémentaire  des  exercices  1870  et 

1871  (2*  à-compte) • 32,934,594 

Total 773,275,000 


Nous  rappelons  ici  pour  mémoire  que  sur  les  18  millions  de  francs  qui 
igurent  en  prévision  au  ministère  des  travaux  publics,  8,5oo,ooo  francs  destinés  à 
la  reconstruction  des  Tuileries  ont  été  ajournés  par  vous  ^'^  comme  ils  l'avaient  été 
|>ar  la  Commission  de  1873,  et  qu'ils  atténueraient  d'autant  la  dépense,  dans  le  cas 
m  l'excédant  complémentaire,  ce  qui  n'est  pas  probable,  n'atteindrait  pas  le  chiffre 
]ue  nous  portons. 

f'>  Voir  ci-dessus ,  n*  90,  le  rapport  de  M.  le  mai-rpiis  de  Talhouêt,  du  2  avril  1873. 


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598  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

VI 
Examen  des  divers  crédits  demandés. 

Il  nous  reste  maintenant  à  examiner  les  divers  crédits  qui  nous  sont  demacdes 
par  les  projets  que  le  Gouvernement  vous  a  soumis  et  que  vous  nous  avez  rai- 
voyés. 

Ces  divers  crédits  se  décomposent  ainsi  : 

Ministère  de  la  guerre,  reconstitution  du  matériel,  casernement 

et  approvisionnements 1 65,5oo,ooo 

Ministère  de  la  marine 10,000,000 

Ministère  de  Tintérieur 39,359,288 

Ministère  des  travaux  publics '  4.000.000 

Ministère  des  finances 3,ooo,ooo 

Ensemble a  1 1 ,859,288 


Chacun  de  ces  crédits  se  répartit  en  chapitres,  conformément  aux  tableaui 
annexés  aa  projet  de  loi. 

Cette  division  par  chapitres  devra  ë(re  rigoureusement  suivie  dans  le  coiof^^ 
rendu  des  dépenses  qui  vous  sera  présenté  chaque  année. 

Nous  allons  passer  successivement  en  revue  chacun  de  ces  crédits ,  et  bous  m 
vous  en  proposerons  l'adoption  qu'autant  quils  seront  non-seulement  utiles,  nuis 
encore  prévus  comme  devant  figurer  au  compte  de  liquidation. 

MINISTÈRE    DE    LA    MARINE. 

Le  Gouvernement,  dans  son  projet  de  loi  du  ao  mars  1873,  a  compris  le  miiu^ 
tère  de  la  marine,  en  prévision,  pour  une  somme  de  ao  millions  de  francs  dans  k 
chiffre  de  773  millions  de  francs  (chiffre  rond)  qui  forme  le  débit  maximum d-- 
compte  de  liquidation. 

Il  nous  demande  aujourd'hui  d'allouer  10  millions  sur  1874,  les  deniers 
10  millions  devant  être  reportés  sur  1876. 

Nous  indiquerons  très-sonmiairement  les  principales  raisons  qui  justifient  es 
crédits ,  et  qui  expliquent  pourquoi  on  les  demande  au  compte  de  liquidation  et  no» 
au  budget  ordinaire. 

Plus  de  lao  millions  ont  été  depuis  trois  ans  enlevés  au  ministère  de  la  manne. 
dans  les  circonstances  que  voici  : 

i"*  La  marine  a  cédé  au  déparlement  de  la  guerre,  pendant  la  campagne  de  \^';o 
et  1871,  des  approvisionnements  pour  une  valeur  de  a  a  millions  et  n'en  a  jaa»i« 
été  remboursée. 

a*  Des  réductions  s  élevant  à  33  millions  ont  élé  consenties  par  le  Ministre  mt 
les  budgets  de  1871  et  187a. 


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EXERCICE  187a.  599 

3*  Eiiiîn,  65  millions  de  crédits,  pour  les  constructions  navales  couipléteinent 
arrêtées  pendant  deux  ans,  ont  été  annulés  sur  les  exercices  1870  et  1871. 

Il  s* agit  de  reprendre  aujourd'hui  au  compte  de  liquidation  une  partie  des  annu- 
lations qui  ont  servi  à  grossir  les  ressources  de  ce  compte. 

Le  Ministre  de  la  marine,  le  rapporteur  du  budget,  Thonorable  M.  Lambert  de 
Sainte-Croix ,  et  ceux  de  nos  collègues  qui  s'occupent  plus  spécialement  des  ques- 
tions maritimes,  sont  tous  d*accord  pour  signaler  le  danger  qu'il  y  aurait  à  laisser  ' 
plus  longtemps  en  souffrance  le  service  de  nos  constructions  navales. 

Votre  Commission,  sans  discuter  le  programme  réduit  de  la  flotte  arrête  en  187U, 
et  sans  vouloir  examiner  des  questions  spéciales  qui  ne  sont  pas  de  sa  compétence, 
et  qui  d'ailleurs  seront  plus  utilement  étudiées  au  budget  ordinaire,  votre  Com- 
mission ,  disons-nous ,  ne  veut  voir  dans  le  crédit  demandé  qu  une  sorte  de  resti- 
tution partielle  des  pertes  de  matériel  subies,  en  1870  et  1871,  par  le  département 
de  la  marine. 

Et  sans  rentrer  dans  les  explications  si  claires  et  si  précises  qui  vous  ont  été 
données  lors  de  la  discussion  du  budget  de  la  marine,  elle  n'hésite  pas  à  vous  pro- 
poser de  voter  pour  1874  10  millions  qui  devront  être  ajoutés  au  chapitre  10  et  se 
répartiront  ainsi  : 

ART.  1*'.  Salaires  et  constructions  navales a, 000,000^ 

Art.  2.   1"  partie,  constructions  navales 6,000,000 

Art.  2.  a*  partie,  artillerie 2,000,000 

Total 10,000,000 


Ce  vote  était  déjà  acquis,  lorsque  notre  honorable  collègue,  M.  Delpit,  a  pré- 
senté de  nouveau  un  amendement  portant  à  20  millions  la  somme  à  donner  en  187^ 
à  la  marine. 

Votre  Commission ,  sans  contester  les  assertions  de  ramendeuient,  a  persisté  dans 
son  premier  vote,  qui  à  nos  yeux  est  une  sorte  d'engagement  d'accorder  en  1875 
preille  somme  de  1  o  millions  sur  le  compte  de  liquidation. 

MINISTÈRE    DE   LMNTERIEUR. 

Le  crédit  de  ag,359,a88  francs  pour  le  ministère  de  l'intérieur  n*est  que  la  régu-  interiëi  n. 
iarisation  des  votes  émis  par  vous  précédemment. 

Vous  avez  en  eflet  décidé  que  les  dépenses  de  la  garde  nationale  mobilisée ,  de  D«pcuies 
lartillerie  et  des  camps  d'instruction  seraient  remboursées  aux  départements,  aux  ^"^  '" 

i.  I  ,    «M  .  .  girdo  nationale 

communes  et  aux  particuhers  ;  que  ce  remboursement  s  effectuerait  en  cinq  ans  et        „obiii»«e. 
qu'il  serait  prélevé  sur  le  compte  de  liquidation. 

La  somme  totale  à  payer  s'est  élevée  à  1 49*375,000  francs. 

Un  premier  crédit  de  3i,837,845  francs  ayant  été  ouvert  en  187a,  il  ne  restait 
plus  dû  pour  les  quatre  derniers  termes  que  1 1 7,4^7, 1 55  francs,  soit  2(),359,a88  fr. 
7.^)  cent,  par  annuité. 


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««BU 

(le  ubac . 


600  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Il  ne  restera  plus  que  deux  annuilés  de  29,359,288  francs  chacune  à  voler  en 
1875  et  1876. 

MINISTÈRE    DES    FINAKCES. 

Lorsque  la  Commission  du  budget  de  1873  inscrivit  dans  son  rapport  do 
ApproviiioDne-  i"  avril  dernier  une  somme  de  3  millions  pour  le  ministère  des  finances ,  an  nombre 
des  dépenses  qui  pouvaient  figurer  an  compte  de  liquidation,  elle  s^élait  bornée  a 
accepter  provisoirement  le  chiffre  présenté  par  le  Gouvernement,  sauf  à  réclamer 
des  justifications  lorsquil  s'agirait  de  voter  le  crédit. 

Le  moment  de  la  justification  est  arrivé ,  puisque  les  3  raillions  sont  demaodes 
en  187^,  et  nous  pouvons  dire  do  suite  que  les  explications  qui  ont  été  fournies 
ne  laissent  rien  à  désirer.  Nous  vous  en  faisons  juges. 

Nous  avons  perdu  pendant  la  guerre  les  approvisionnements ,  tabacs  ^  feoilles 
ou  en  cours  de  préparation ,  qui  existaient  en  1870  dans  huit  magasins  et  dans  quatre 
manufactures,  savoir  :  8,046,945  kilogrammes  dans  les  magasins,  et  3, 1 43,935  Li- 
logrammes  dans  les  manufactures ,  représentant  une  valeur  de  1 2,967, 1 77  fr.  80  cent 

Neuf  magasins,  et  non  pas  huit,  ont  été  occupés  par  lennemi;  mai^  le  magasiD 
de  Colmar  a  été  évacué  en  temps  utile.  Nous  signalons  ce  fait  en  passant,  pour 
rendre  justice  à  celui  ou  à  ceux  dont  Tintelligente  prévoyance  et  l'activité  ont  su 
sauvegarder  les  intérêts  de  l'État. 

La  perte  de  la  régie  ne  s* est  pas  bornée  là  :  huit  magasins  et  deux  manufactures. 
Strasbourg  et  Metz,  étaient  situés  sur  les  territoires  cédés. 

Ces  bâtiments  représentaient  environ  6  millions,  et  la  valeur  mobilière,  outil- 
lage, etc.,  1  million,  soit  pour  le  total  de  la  perte,  7  millions. 

La  réduction  qui  s'est  fait  sentir  dans  la  consommation ,  par  suite  de  la  diniinu- 
lion  du  territoire,  permet  d'attendre  avant  de  songer  à  rétablir  ailleurs  les  niann- 
factures  et  les  magasins  que  nous  ne  possédons  plus. 

Mais  il  n'en  est  pas  ainsi  pour  les  approvisionnements. 

En  effet ,  non-seulement  la  régie  a  perdu  environ  pour  1 3  millions  de  inalîères 
premières  prises  par  l'ennemi,  mais  la  culture  indigène  ayant  offert  chaque  année. 
depuis  1870,  une  insuflSsance  de  production  de  plusieurs  millions  de  kilogrammes, 
qui  n'ont  pas  été  compensés  par  des  achats  au  dehors ,  le  stock  des  matières  pre- 
mières présente,  sur  l'état  normal,  un  manquement  qu'on  peut  évaluer  à  une 
vingtaine  de  millions. 

Ce  vide  devra  être  comblé  un  jour.  Elspérons  que  la  consommation  prenant  uo 
nouvel  essor,  nous  n'ajournerons  pas  trop  longtemps  une  dépense  qui  trouvera  dan> 
les  recettes  une  large  compensation. 

Toujours  est-il  qu*en  vous  demandant  aujourd'hui  seulement  3  millions,  le  Gou- 
vernement se  préoccupe  moins  de  refaire  Tapprovisionnement  normal  que  de  pour- 
voir aux  besoins  les  plus  pressants  de  la  consommation. 

Nous  n'hésiterons  donc  pas  à  vous  proposer  d*accorder  les  3  millions,  en  187!. 
sur  le  compte  de  liquidation. 


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EXERCICE  1874. 


601 


Qu'adviendra- tâl  des  autres  crédits  qui  seront  successivement  jugés  nécessaires 
pour  assurer  le  développement  et  la  bonne  marche  de  la  régie  des  tabacs? 

Nous  n*avons  point  à  le  décider  aujourd'hui ,  mais  il  sera  sage  de  ne  pas  oublier 
que  nous  avons  en  perspective  un  imprévu  de  dépenses  d'environ  ao  millions ,  avec 
lequel  il  faudra  tôt  ou  tard  compter. 

MINISTÈRE   DES   TRAVAUX    PUBLICS. 

Sur  le  rapport  de  notre  honorable  collègue,  M.  le  marquis  de  Talhouêt,  vous  TiAvAvxpoiLicf. 
avez  voté,  le  5  avril  dernier,  pour  être  dépensé  en  1873  sur  le  compte  de  liqui-  Reeon  traetioa 
dation,  un  crédit  de  3, 745,000  francs  pour  travaux  à  exécuter  au   Palais-Royal,  . 

à  l'ancienne  bibliothèque  du  Louvre  et  aux  galeries  qui  s'étendent  sur  le  bord  de 
feau  et  dans  la  rue  de  Rivoli,  jusques  et  y  compris  les  pavillons  de  Flore  et  de 
Marsan. 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  les  considérations  si  justes  qui  ont  déterminé  la 
Commission  du  budget  de  1873  à  vous  proposer  de  réédiGer  ces  bâtiments  ^^K 

Nous  croyons  cependant  utile  de  retracer  en  quelques  mots  l'état  de  la  question 
aGn  de  vous  mettre  à  même  de  vous  prononcer  en  connaissance  de  cause. 

Entre  autres  dépenses  que  le  projet  de  loi  du  ao  mars  dernier  (1873)  proposait 
de  mettre  à  la  charge  du  compte  de  liquidation,  figurait  une  somme  de  18  millions 
de  francs  destinée  au  ministère  des  travaux  publics,  savoir: 

Pour  la  réfection   des  toitures  incendiées  des  bâtiments  sur  le 

quai;  achèvement  de  la  grande  galerie  et  de  son  escalier a, 000, 000' 

Reconstruction  de  l'aile  des  Tuileries  sur  la  rue  de  Rivoli  et  du 

pvillon  de  Marsan ^,  ,  ,  4,ooo,ooo 

Reconstruction  des   bâtiments   de  l'ancienne    bibliothèque  du 

Louvre .• 1 ,800,000 

Reconstruction  du  Palais-Royal i,5oo,ooo 

Restauration  du  palais  des  Tuileries 8,5oo,ooo 

Reconstruction  de  la  colonne  Vendôme. a55,ooo 

Total 1 8,o55,ooo 

Votre  Commission  du   budget  de  1873  crut  tout  d'abord   devoir  écarter  les        Tuilenei. 
^,5oo,ooo  francs  qui  figuraient  pour  reconstruction  du  palais  des  Tuileries.  Votre 
Commission  de  1874  ne  peut  qu'approuver  cette  décision,  contre  laquelle  le  Gou- 
vernement ne  s'éleva  pas  d'ailleurs. 

Les  a 55,000  francs  de  la  colonne  Vendôme  firent  Tobjet  d'un  projet  de  loi  et 
d'un  crédit  spécial  au  budget  ordinaire  ^*K 


^''  Voir  ci-dessus ,  n"  90 ,  le  rapport  de  M.  de  Talhouêt. 

^-^  Voir  ci-dessus  les  documents  relatifs  à  la  reconstruction  de  la  colonne  Vendôme,  n** 


93 


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PalMt-Royal. 

LottVN. 

dak>rd  de  Teaa 
•i  d«  la  rua 
a«  Ritoli. 


002  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Il  n  y  eut  donc  qu  à  pou^voi^  aux  travaux  du  Palais-Royal ,  du  Louvre  el  des  dea\ 
galeries  du  bord  de  Teau  et  de  la  rue  de  Rivoli,  qui  s  élevaient  en  prévision  à  la 
somme  de  9^800,000  francs. 

La  Commission  de  1878  vous  proposa  de  commencer  les  travaux  sur  les  quatre, 
points  à  la  fois,  en  indiquant  :  i""  que  la  galerie  du  bord  de  Teau  était  le  complé- 
ment indispensable  de  nos  musées ,  insuffisants  en  ce  moment  pour  recevoir  toutes 
nos  richesses  artistiques  ;  a*  que  la  galerie  de  la  rue  de  Rivoli  et  le  pavillon  ^ 
Marsan  seraient  merveilleusement  placés  pour  donner  asile  à  la  Cour  des  comptes, 
qui  ne  saurait  être  nulle  part  mieux  qu*à  proximité  du  ministère  des  ânanc»; 
3*  que  le  Palais-Royal  serait  parfaitement  convenable  pour  Tinstallation  définiliTc 
du  conseil  d*État,  qui  occupe  provisoirement,  rue  de  Grenelle,  les  bàtimenls  de 
1  ancien  ministère  de  Tintèrieur. 

C*est  dans  cet  ordre  d*idées  que  votre  Commission  de  1873  vous  proposait  e! 
que  vous  avez  voté  ^^^  : 

Pour  la  galerie  sur  le  bord  de  l'eau 1 ,000,000' 

Pour  la  galerie  de  la  rue  de  Rivoli  et  du  pavillon  de  Marsan 7^6,000 

Pour  le  Palais-Royal : 1 ,000,000 

Pour  Tancienne  bibliothèque  du  Louvre 1 ,000,000 

Par  ce  vote  vous  preniez  en  quelque  sorte  rengagement  de  continuer  rœu«rr 
ébauchée  et  de  la  mener  à  bonne  fin,  étant  bien  entendu  d'ailleurs  qu'il  néuit 
question  que  des  façades  extérieures,  des  gros  murs,  des  planchers  et  des  toitures. 
C'est  la  réalisation  de  cet  engagement  que,  d'accord  avec  le  Gouvernement,  noo^ 
venons  vous  demander  aujourd'hui.  La  question  de  l'établissement  de  la  Cour  à» 
comptes  sur  la  rue  de  Rivoli  est  entièrement  réservée,  et  quoique,  à  ce  sujet,  le 
Gouvernement  ait  fait  étudier  un  projet  complet  qui  satisfait  à  tous  les  besoins  du 
service  important  de  la  Cour  des  comptes ,  il  ne  sera  donné  suite  à  cetle  idée  qu*aprê> 
un  vote  approbatif  de  l'Assemblée. 

Le  nouveau  crédit  de  i  millions  se  répartit  ainsi  : 

Pour  la  galerie  du  bord  d\s  l'eau. 1,000,000 

Pour  reconstruction  de  la  galerie  du  la  rue  de  Rivoli  et  du  pavil- 
lon de  Marsan 1 ,70o,oo<.) 

Pour  le  Palais-Ro)al ôoo.ooo 

Pour  l'ancienne  bibliotlièque  du  Louvre 800,000 

Votre  Commission ,  adoptant  pleinement  les  considérations  qui  avaient  déterminé 
les  conclusions  de  la  Commission  de  1873,  n'hésite  pas  à  vous  proposex  de  vol^r 
les  4  millions.  Voici  alors  quelle  serait  la  situation  du  crédit  des  travaux  public», 
moins  les  8,5oo,ooo  francs  concernant  les  Tuileries  : 


(^î  Loi  du  5  avril  1873. 


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EXERCICE  1874. 


603 


Crédits  demandés  par  les  travaux  publics. 


ÉVALUATION 

de 

1875. 

LA  DéplHSI 

1873. 

1874. 

RESTE 

au  compta 

à  DépBJTtBK. 

1**  Réfection  des  toitures  incendiées 

<]«  liquidation. 

des  bâtiments  sur  le  quai ,  achè- 

vement de  la  grande  galerie  et 

(le  son  escalier.  (3ervice  de  no» 

musées.  ) 

a, 000,000' 

l  ,000,000' 

1,100,000' 

// 

2*  Reconstruction  de  Taiie  des  Tui- 

leries sur  la  rue  de  Rivoli  et  du 

pavillon  de  Marsan 

4<ooo,ooo 

745,000 

1 ,700,000 

1,555,000' 

y  ResUuration  du  Palais- Royal. 

(Service  du  Conseil  d*Etat.) 

1  «SoOfOOO 

1 ,000,000 

5  00,000 

0 

4*  Reconstruction  de  lancienne bi- 

bliothèque du  Louvre 

Totaux 

1 ,800,000 

1 ,000,000 

800,000 

0 

9,3oo,ooo 

3,745,000 

4, 1 00,000 

H 

Sur  les  9,300,000  francs,  il  ne  resterait  plus  de  disponible  que  1, 5 55,ooo francs. 
Espérons  que  cette  somme  suffira  à  Tachèvement  des  travaux  entrepris. 

Quoi  quil  en  soit,  si  vous  persistez,  comme  nous  vous  le  proposons,  à  écarter 
la  dépense  relative  à  la  construction  des  Tuileries ,  nous  aurons,  sur  les  18  millions 
prévus  au  compte  de  liquidation  pour  les  travaux  publics ,  une  somme  libre  d*envi- 
ron  8,5oo,ooo  francs  k  9  millions. 

La  minorité  de  votre  Commission  a  demandé  que  le  crédit  de  1,700,000  francs 
affecté  à  la  reconstruction  de  la  galerie  de  la  rue  de  Rivoli  et  du  pavillon  de  Marsan 
fût  réduit  de  toute  la  somme  destinée  au  pavillon.  Elle  s'est  appuyée  sur  les  consi- 
dérations qui  avaient  été  présentées  à  la  tribune,  lors  de  la  discussion  du  premier 
projet  de  loi  des  3, 745,000  francs,  en  avril  1873. 

Mais  la  majorité,  considérant  quil  était  bien  difficile  de  ne  pas  terminer  par  un 
bâtiment  quelconque  la  galerie  de  la  rue  de  Rivoli  ;  que  le  pavillon  de  Flore  étant 
reconstruit,  il  y  avait  presque  nécessité  à  refaire  le  pavillon  de  Marsan;  que  de 
plus,  les  travaux  du  bâtiment  étaient  en  souffrance  à  Paris  et  quil  était  politique 
de  les  encourager;  quenfm  il  était  sage  de  faire  disparaître  peu  à  peu  les  dernières 
traces  de  nos  guerres  civiles,  a  repoussé  Tamendement  tendant  à  ajourner  la  cons- 
iruction  extérieure  du  pavillon  de  Marsan. 


Tuileries. 


MINISTERE  DE  LA  GUERRE. 

En  abordant  le  chapitre  des  crédits  destinés  à  la  reconstitution  de  notre  matériel,         cobru. 


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eOd  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

nous  tenons  à  dire  dans  quel  esprit  la  Commission  du  budget  a  procédé  à  iear 
examen. 

Il  s  agit  sans  doute  d'une  tâche  considérable.  Les  enquêtes  si  intéressantes  aux- 
quelles les  commissions  de  T Assemblée  se  sont  livrées,  et  les  rapports  si  remar- 
quables qu  elles  ont  publiés ,  ont  appris  à  tous  dans  quel  déplorable  état  se  trou- 
vaient, en  1871,  nos  arsenaux  et  nos  fortifications,  et  quelles  lourdes  charges  k 
pays  devra  supporter  pour  réparer  les  brèches  faites  par  la  dernière  guerre  à  ces 
deux  éléments  de  notre  sécurité  nationale. 

Celte  tâche,  notre  patriotisme  ne  saurait  la  décliner;  nous  devons  la  poarsairre 
sans  relâche ,  mais  aussi  sans  précipitation ,  car  elle  ne  s*impose  à  nous  que  comme 
une  nécessité  de  défense  pour  Tavenir. 

Après  les  désastres  qui  Font  accablée ,  la  France  peut  avouer,  sans  que  son  hon- 
neur en  souffre ,  son  désir  et  son  besoin  de  la  paix.  Elle  ne  demande  qu'à  être  res- 
pectée dans  la  dignité  de  son  malheur,  et  elle  n*a  d'autre  pensée  que  de  se  recueillir 
dans  une  mâle  résignation,  et,  lentement,  progressivement,  par  Ténergie  de  soo 
travail  et  avec  Taidc  du  temps,  de  se  refaire  une  situation  digne  d*elle. 

Dans  celte  œuvre  de  patiente  et  pacifique  résignation,  quelle  sera  la  part  faite  à 
Tannée  1874? 

C'est  à  ce  point  de  vue  restreint  et  sous  Vempire  de  ces  préoccupations  d  avenir, 
communes  au  Gouvernement  et  à  votre  Commission ,  que  nous  avons  étudié  le  pro- 
jet de  loi  qui  vous  est  soumis. 

Avant  de  rechercher  si  Tensemble  du  crédit  est  convenablement  réparti  entre  les 
chapitres,  si  chaque  chapitre  est  suffisamment  doté,  il  est  une  question  qu*ii  im- 
porte de  résoudre  cl  qui  intéresse  plus  particulièrement  une  commission  du  budget, 
c*est  la  question  financière. 

Sommes-nous  en  état  de  faire  face  à  la  dépense  demandée  ?  Sur  ce  point  nous 
n  avons  pas  eu  de  longues  hésitations.  Le  projet  de  loi  présenté  par  M.  le  Minlsire 
des  finances,  dont  la  prudente  réserve  en  matière  de  crédits  eUraordinaircs  nous 
C2>t  connue,  était  déjà  une  garantie. 

Mais ,  après  un  mûr  examen  de  la  situation ,  nous  avons  pu  constater  nous-mêmes 
que  le  crédit  spécial  est  couvert  par  des  ressources  spéciales  qui  ne  sont  nécessaires 
ni  au  budget  ordinaire  ni  au  service  de  trésorerie ,  et  que  ces  ressources  spéciales 
seront  parfaitement  liquides  en  1874* 

Nous  avions  également  à  examiner  s  il  serait  possible  de  dépenfer  utilement, 
dans  Tannée,  la  totalité  de  ces  crédits;  si  ces  crédits  répondaient  uniquement  à  des 
besoins  urgents  ;  si  les  travaux  de  diverses  natures  que  nous  allions  autori5er  ren- 
traient tous  dans  la  catégorie  de  ces  travaux  réparateurs ,  les  seuls  qui  convieoneot 
à  notre  situation  présente  et  à  la  politique  de  modération  et  de  sagesse  à  laquelle 
vous  avez  déjà  donné  tant  de  fois  la  plus  complète  adhésion. 

M.  le  Ministre  de  la  guerre,  qui  a  été  souvent  entendu  dans  le  sein  de  voïre 
Commission,  nous  a  donné,  «1  cet  égard,  les  renseignements  les  plus  précis  et  les 
plus  satisfaisants- 


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EXERCICE  187(1.  '  605 

Nous  avions  déjà  la  ccriitude  que  les  sommes  votées  par  vous  sur  le  compte  de 
liquidation,  en  187a  et  1873,  avaient  été  en  totalité  employées  à  reconstruire 
quelques-unes  des  forliiications  endommagées  par  la  guerre,  à  réparer  les  armes  qui 
nous  restaient  encore,  à  créer  un  matériel  de  fabrication  que  nous  n'avions  pas,  à 
refaire  des  magasins  et  des  bâtiments  que  nous  avions  perdus,  à  confectionner  les 
vêlements  et  approvisionnements  de  toutes  sortes  qui  avaient  disparu. 

Les  crédits  que  vous  demande  aujourd'hui  le  Gouvernement  sont  destinés  à 
constituer  cette  œuvre  de  reconstitution. 

Pour  vous  mciire  à  même  de  mieux  saisir  Vensemble  de  la  question  et  dapprc- 
cier  l'importance  des  crédits  qui  vous  sont  soumis,  nous  croyons  utile  de  passer  en 
revue  les  faits  qui  se  sont  produits  depuis  le  commencement  du  compte  de  liquida- 
tipn,  en  ce  qui  concerne  spécialement  les  dépenses  proprement  dites  de  reconstitu- 
tion du  matériel.  Vous  y  verrez  d'ailleurs  la  preuve  que  tout  ce  qui  s'est  fait  jus- 
qu'à ce  jour  a  été  parfaitement  conforme  à  l'esprit  de  modération  qui  vous  dirige. 

Le  total  des  prévisions  de  dépenses  s'élevait,  dans  le  projet  du  i5  mars  187a,  à 
370  raillions,  défalcation  faite  de  9  millions  pour  solde  des  officiers  à  la  suite. 

Cette  somme  se  décomposait  ainsi  : 

Armement,  approvisionnement,  casernement  et  équipages  mili- 
taires     1 69,000,000' 

Génie 1 80,000,000 

Subsistances  militaires 3,000,000 

Hôpitaux a,ooo,ooo 

Harnachement 2,000,000 

Habillement i5,ooo,ooo 

Total  égal 870,000,000 

Sur  le  rapport  présenté  par  l'honorable  M.  Passy  ^*^  au  nom  de  la  Commission  du  ui 

budget,  l'Assemblée  a  voté  ^*^  pour  1872  une  première  somme  de  45,350,000  francs       **"  ag  juiiM 
qui  se  répartit  sur  les  chapitres  suivants  ;  '  '  * 

Armement  et  approvisionnement  (compris  là  millions  de  francs 

qui  font  l'objet  de  lois  spéciales)  ^'^ 34,ooo,ooo'  u» 

Génie 8,35o,ooo  a»  5  janvier 

Subsistances  militaires 5oo,ooo 

Hôpitaux 5oo,ooo 

Habillement a,ooo,ooo 

Total 45,35o,ooo 


«t  ao  maniSyi. 


(')  Journal  officiel  du  i5  août  1872. 

^**  Loi  du  29  juillet  1872,  Journal  officiel  du  3  août ,  BuUetin  des  lois,  xii*  série ,  n*  89-1 3o2 . 
^*^  Loi  du  5  janvier  1872  :  6  millions  de  francs. —  Loi  du  20  mars  1872  :  8  millions 
de  francs. 


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606  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Le  projet  de  loi  du  30  mars  1873 ,  aiErmant  en  principe  le  compte  de  liquidalion, 
apporta  quelques  modifications  an  projet  du  i5  mars  187a. 

Il  réclama  divers  crédits  pour  dépenses  accidentelles  rattachées  pour  ordre  au  mi- 
nistère de  la  guerre.  Puis  il  éleva  de  a  1  millions  de  francs  les  prévisions  de  dépenses 
de  reconstitution  du  matériel  et  demanda  de  nouveaux  crédits  pour  U  sonmie  de 
9g,5g4«ooo  francs,  qu  il  proposait  de  répartir  ainsi  : 

Armement,  approvisionnement  et  casernement 52,6 11,000' 

Génie a  1,983,000 

Subsistances  militaires 3,&oo,ooo 

Hôpitaux a,5oo,ooo 

Harnachement 3,ooo,ooo 

Habillement iC,ooo,ooo 

Total  égal 99,69^,000 

L*honorable  M.  Cochery,  organe  de  la  Commission  de  1873,  sans  examiner  eu 
détail  les  crédits  demandés ,  proposa  d*accorder  seulement  ceux  qui  étaient  urgents 
et  suffisamment  justifiés ,  et  de  n  allouer  sur  les  autres  que  des  provisions  ^K 
Loi  L'Assemblée  adopta  ce  principe,  et  le  5  avril,  vota  sur  la  reconstitution  da 

dm  5  •TTil  1873.     matériel  les  crédits  suivants  ; 

Armement,  approvisionnement 37,785,000^ 

Génie ^000,000 

Subsistances 3,5oo,ooo   . 

Hôpitaux a.5oo,ooo 

Harnachement 3,ooo,ooo 

Habillement 1 6,000,000 

Total 66,785,000 

au  lieu  de  99  millions  qui  étaient  demandés. 

Les  derniers  projets  de  lois  concernant  le  compte  de  liquidation,  sans  modifier  les 

chiffres  portés  précédemmenjt  en  prévision  des  dépenses,  présentent  un   total  de 

i65,5oo,ooo  francs,  qui  se  répartissent  ainsi: 

Approvisionnement,  armement,  écoles,  hangars,  etc 93,000,000' 

Génie,  casernement,  etc 6i,5oo,ooo 

Subsistances 5oo,ooo 

Hôpitaux ^  5oo,ooo 

Habillement 1 1,000,000 

Total 1 65.5oo,ooo 


(>'  Voir  le  rapport  de  M.  Cochery  du  5  a\ril  1873,  Journal  officiel  du  17  mai,  et  ia  Si- 
cussion  à  f  Assemblée  nationale,  séance  du  5  avril ,  Journal  officiel  du  6.  —  Le  texte  de  U  \à 
est  au  Journal  officiel  du  1  h  avril  et  au  Bulleiin  des  lois,  xn*  séné,  n"  1 25-1904.. 


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EXERCICE  1874.  607 

Nous  ne  noos  dissimulons  pas  ce  qu'ont  d*insuRisant  de  pareils  chiffres,  en 
présence  de  Tétat  dans  lequel  se  trouvent  nos  arsenaux ,  nos  magasins ,  nos  places 
l'ortes. 

Mais  la  situation  de  nos  finances,  d'une  part,  le  désir  de  paix  et  de  tranquillité 
que  ressent  la  nation  tout  entière,  de  Tautre,  s'imposent  à  nos  esprits,  et  quelque 
faibles  que  soient  les  chiffres  demandés,  nous  n'hésiions  pas  à  vous  engager  à  les 
réduire  encore  et  à  n'accorder  pour  1874  que  iGa,8oo,ooo  francs  au  lieu  de 
i65,5oo,ooo  franes. 

Dans  nos  calculs,  nous  laissons  toujours  en  dehors  des -dépenses  pour  la  recons- 
titution du  matériel,  les  crédits  spéciaux  rattachés  pour  ordre  au  ministère  de  la 
guerre,  savoir  : 

Entretien  des  troupes  allemandes 5o,ooo,ooo' 

Entretien  des  troupes  allemandes a5,oi  a,5oo 

Recensement  du  matériel Aoo,ooo 

Secours  à  la  gendarmerie 1 ,000,000 

Lits  militaires  (matériel  de  l'État) 687,500 

Solde  des  officiers  à  la  suite  en  187 1 9,000,000 

Remboursement  à  l'entreprise  des  lits  militaires  (dégâts  pendant 

la  guerre) 1 ,600,000 

Ici  le  rapport  examine  sommairement  les  crédits  demandés  pour  187^  par  le 
ministère  de  la  guerre.  Il  adhère  aux  crédits  demandés  dans  les  chapitres  1 ,  3 ,  A 
et  5, mais  sur  le  chapitre  3  (génie)  il  demande  une  réduction  de  3,700,000  francs 
en  ce  qui  touche  le  casernement,  ce  qui  fixe  à  162,800,000  francs,  au  lieu  de 
]65,5oo,ooo  francs,  Tensemble  des  crédits  ponir  le  ministère  de  la  guerre. 

VII 

L'ensemble  des  crédits  que  nous  vous  proposons  de  voter  peut  donc  se  répartir 
ainsi  : 

Ministère  de  la  guerre 163,800,000' 

Ministère  de  la  marine 1 0,000,000 

Ministère  de  l'intérieur 29,359,388 

Ministère  des  travaux  publics ^,000,000 

Ministère  des  finances 3,ooo,ooo 

Total 309,169,388 

Telle  serait,  dès  lors,  la  situation  du  compte  de  liquidation  à  la  fin  de  187^,  par 
rapport  aux  recettes  et  aux  dépenses. 

Les  ressources  réalisées  sur  les  prévisions  de  recettes  se  sont  élevées 
à (à  reporter).     6o6,537,568' 


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608  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Report 605,537. 56S' 

Savoir  : 

Excédant  de  1869 67,973,568' 

Eicédant  de  1870-1871 &àS,b6à,ooo 

Disponible  de  l'emprunt 100.000,000 

Les  dépenses    volées,   si   vous  approuvez  nos    propositions, 

s'élèveront  à 579,835, 1 33 

Savoir  : 

En  1872 242,500,345* 

En  1873 128,176,500 

En  1874 209,169,288 


Reste  sur  la  portion  réalisée  des  ressources 36,701,435 

Si  à  cette  somme  nous  ajoutons  les  ressources  qui  figurent 
encore  à  Tactif  du  compte ,  savoir  : 

Produit  de  la  vente  des  rentes 98,802,838 

Produit  de  la  vente  des  immeubles 35,ooo,ooo 

Excédant  complémentaire  des  exercices  1870  et  1871 32,93ii,69é 

Il  restera,  pour  faire  face  aux  dépenses  de  1876,  sans  re- 

cpurir  à  la  dette  flottante * 1 93,438,967 

Sur  les  773,276,000  francs  formant  le  passif  présumé  du  compte,  il  ne  reste  plo!» 

en  prévision  de  dépenses,  à  partir  du  1"  janvier  1876,  que  :  • 

Sur  la  marine 1 0,000,000' 

Sur  rinlérieur 58,718,676 

Sur  les  travaux  publics    io,a55,ooo 

Sur  la  guerre  (défalcation  faite  de  1 ,600,000  francs  payés  à  la 

Compagnie  des  lits  militaires) 1  i4,5oo,ooo 

Mais  comme  la  somme  due  au  ministre  de  Fintérieur .  n'est  payable  qu'en  deui 

annuités  (1876  et  1876),  nous  pouvons  récapituler  ainsi  les  charges  qui,  en  1875. 

pèseront  seules  sur  le  compte  de  liquidation  : 

Marine 1 0,000,000' 

Intérieur 29,369,288 

Travaux  publics 1  o,o55,ooo 

Guerre i  i4,5oo,ooo 


Total i63,9i4,î88 

Notre  disponible  étant  de  193,438,967  francs,  nous  aurions  encore,  en  1876, 
3o  millions  environ  destinés  à  couvrir  la  dernière  annuité  des  mobilisés. 

Nous  trouverons-nous,  en  1876,  en  face  de  dépenses  nouvelles,  plus  ou  moins 
considérables ,  pour  lesquelles  il  faudra  créer  des  ressources  nouvelles  ?  Quelle* 
seront  ces  ressources  ? 


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EXERCICE  187/4.  609 

Contînaerons-nous  le  compte  de  liquidation  comme  compte  spécial  ?  Ouvrirons- 
noas  un  budget  extraordinaire  P  Ou  bien  enfin  ferons-nous  rentrer  les  dépenses 
extraordinaires  dans  le  cadre  du  budget  ordinaire  ^*^  P 

Nous  n avons  point  aujourd'hui  à  résoudre  ces  questions,  au  sujet  desquelles 
d'ailleurs  les  documents  nous  manquent,  surtout  pour  les  dépenses.  Mais  pour  peu 
que  TAssemblée  soit  toujours  libre  de  discuter  les  crédits  demandés  et  de  contrôler 
la  dépense  effectuée ,  peu  importe  à  la  comptabilité  que  Ton  adopte  tel  ou  tel  système. 

Ce  à  quoi  il  faut  tenir  d'une  manière  absolue ,  et  ce  qui  importe  surtout  dans 
fintérèt  de  nos  finances,  c*est  que,  à  côté  d'un  crédit  extraordinaire  en  dépenses, 
il  soit  toujours  placé  une  ressource  au  moins  égale  et  d'une  rentrée  incontestable. 

Le  rapport  se  termine  par  une  analyse  sommaire  des  articles  du  projet  de  loi 
proposé  par  la  Commission ,  texte  conforme  à  celui  de  la  loi  votée  le  25  mars  1 87/i , 
sauf  larticle  8, qui  a  été  ajouté  au  cours  de  la  discussion  de  la  loi.  (Voy.  ci-après, 
n'  148.)  ^^^^ 

N"  J48. 
LOI 

RBLATIVB  AD  COMPTE  GÉNÉRAL  DE  LIQUIDATION  ET  À  L*EXBRGIGB   187^  ^*^« 

2  3  mars  1874. 

Art.  1".  Les  dépenses  à  porter  au  débit  du  compte  de  liquidation  ne  pourront 
excéder  la  somme  totale  de  sept  cent  soizante-treize  millions  deux  cent  soizantc-quinze 
mille  francs  (773,275,000  francs),  suivant  la  nomenclature  indiquée  au  tableau  A, 
sans  que  cette  nomenclature  ait  d'autre  effet  que  d'indiquer  un  maximum  que  les 
crédits,  s'ils  sont  adoptes,  ne  pourront  dépasser.  /. 

Art.  2.  Chaque  dépense  devra  être  autorisée  par  un  projet  de  loi  déterminant  la 
nature  spéciale  et  la  quotité  des  crédits. 

Art.  3.  Il  sera  pourvu  à  ces  dépenses  à  l'aide  des  voies  et  moyens  indiqués  dans 
le  tableeu  B,  qui  seront  portés,  chaque  année,  à  l'actif  du  compte  de  liquidation, 
pour  couvrir  les  dépenses  annuelles. 

Art.  4.  Pour  faire  suite  aux  crédits  déjà  ouverts  en  187a  et  1873  au  compte 
de  liquidation  et  s'élevant  ensemble  à  trois  cent  soixante-dix  millions  six  cent 
soixante-seize  mille  huit  cent  quarante-cinq  francs  (370,676,845  fr.),  il  est  ouvert 
au  service dudit  compte,  pendant  Tannée  1874  : 

Au  Ministre  de  la  guerre 162,800,000^ 

Au  Ministre  de  la  marine .  .  .  ,- 10,000,000 

A  reporter 1 72,800,000 


Cliiflre  total 

da 

compte. 


Sp«cificalioii 
de  la  dop^ii^c 


Eurcice  1874. 


^')  On  peut  encore  consulter  sur  ce  point  Texposé  des  motifs  de  la  loi  du  budget  de  187^^. 
Journal  oJUiciel  du  16  avril  1873,  p.  21 64. 

^-î  Journal  officiel  du  3i  mars  1874.  Bull,  dcx  lois,  xii'  série,  n°  202-3o5i. 

Conventions.  3  ij 


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610  COMPTE  DE  UQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Report 173,800,000 

Au  Ministre  de  Tintërieur 39,359,286 

Au  Ministre  des  travaux  publics A«ooo,ooo 

Au  Ministre  des  finances 3,ooo,ooo 

Total 309.159,288 

Ces  crédits  sont  répartis  par  chapitre ,  conformément  au  tableau  C ,  ci-annexé. 

ExeMMU  Art.  5.  Le  solde  du  règlement  définitif  de   1869  et  partie  des  excédsnls  it 

de  1869, 1870  jg^Q  çj  jg^j  jQ^j  affectés,  jusqu  a  concurrence  de  trois  cent  soixante-dix  miilioa 
six  cent  soixante -seize  mille  huit  cent  quarante -cinq  francs  (370,676,845  fr| 
aux  dépenses  autorisées  pour  les  années  187a  et  1873;  sur  le  compte  de  liqui- 
dation. 

n  sera  pourvu  aux  dépenses  autorisées  par  le  présent  projet  de  loi  sur  rexerctct 
18'jà  au  moyen  : 

1*  Du  reliquat  provisoire  des  excédants  de  1870  et  1871. . . .      135,860,725* 
a*  D'une  partie  des  cent  millions  (100,000,000  fr.)  prélevés 
sur  le  supplément  de  Temprunt  de  3  milliards,  ci 73,398,563 

Total 309,159,288 

Abt.  6.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  rexerace  1871 
pourront  être  reportées,  avec  ia  même  affectation,  aux  exercices  suivante,  e& 
même  temps  qu'une  ressource  correspondante. 

Art.  7.  Il  sera  rendu  compte,  dans  les  trois  premiers  mois  de  1874^  de  femp!'^'. 
chapitre  par  chapitre,  des  crédits  alloués  par  les  précédentes  lois,  pour  les  anuce» 
1873  et  1873. 

Pareil  compte  sera  fourni  dans  les  mêmes  délais  en  1876  et  années  suirania 
pour  les  dépenses  autorisées  par  la  présente  loi. 

Traraux  Art.  8.  Jusqu  au  1 5  mai  prochain ,  le  présideift  de  la  République  est  autonsé  & 

de  defeoM.  décWer  par  décret,  en  dérogation  à  la  loi  du  lo  juillet  i85i ,  et  conformément aoi 
articles  3  et  suivants  de  la  loi  du  3o  mars  i83i,  Tutilité  publique  et  T  urgence  des 
travaux  de  défense ,  dont  remplacement  a  été  déterminé  par  le  conseil  de  défense  et 
poiu*  lesquels  des  crédits  ont  été  portés  au  compte  de  liquidation ,  à  Texceplioa  des 
travaux  à  élever  autour  de  la  place  de  Paris. 

Délibéré  en  séance  publique,  à  Versailles,  le  33  mars  187^- 


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EXERCICE  1874.  6U 

ÉTATS 

ANNEXÉS  A  LA  LOI  CONCERNANT  LES  DEPENSES  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATION 
DES  DIVERSES  CHARGES  RESULTANT  DE  LA  GUERRE. 

Table AV  A. 
Dépenses. 

Reconstitution   du   matériel   et   des  approvisionnements  du  ministère   de  la  Pmu^- 

guerre 4oo,ooo,ooo^ 

Reconstitution  du  matériel  et  des  approvisionnements  du  mi- 
nistère de  la  marine ao,ooo,ooo 

Entretien  des  troupes  allemandes  pendant  Tannée  187  a  et  les 
six  premiers  mois  de  1878 76,013, 5oo 

Recensement  du  matériel  de  guerre 4oo,ooo 

Subvention  à  la  masse  de  secours  de  la  gendarmerie 1 ,000,000 

Reconstitution  du  matériel  des  lits  militaires  appartenant  à 
rÉtat 587,500 

Indemnités  pour  dommages  éprouvés  dans  les  départements 
envahis.  (Loi  du  6  septembre  187 1) 100,000,000 

Indemnités  pour   donunages   causés  par  le  second  siège  $le 
Paris 6,000,000 

Annuités  de  remboursement  des  dépenses  de  la  garde  nationale 
mobilisée ,  de  Tartillerie  départementale  et  des  camps  d'instruction.     1 49^2 7 5,ooo 

Reconstruction  des  édifices  publics  de  Paris   appartenant  à 
rÉtat 18,000,000 

Reconstitution  du  matériel  et  des  approvisionnements  perdus 
des  manufactures  de  tabacs 3,ooo,ooo 

Total 773,276,000 

Tableau  B. 
Voies  et  moyens. 

Produit  de  faliénation  des  rentes  provenant  de  rachats  de  la  caisse  d'amortis-           Actif. 

sèment  et  de  leurs  arrérages  échus  ou  à  échoir 98,80a, 838^ 

Produit  de  la  vente  d'immeubles  domaniaux 3 6, 000,000 

Reliquat  du  supplément  de  femprunt  de  3  milliards 100,000,000 

Excédant  de  recettes  de  l'exercice  1869,  définitivement  arrêté.  67,973,668 
Reliquat  provenant  des  ressources  extraordinaires  affectées  aux 

exercices  1870  et  1871  (  i"  à-compte) 448,564tOOO 

Reliquat  probable  du  rè^ement  définitif  des  ressources  extra- 
ordinaires affectées  aux  exercices  1870-1871  (a*  à-compte] 32,934.694 

Total » 773,a76,ooo 

39. 


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par  ehapUre. 


612  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Tableau  C. 
État  dt  répartition  par  chapitre  des  crédits  ouverts  pour  i87à  an  compte  de  Vuittidatiaii. 

Guerre. 

MoBlant  dncriiiu 
par  diapitR. 

n^pariiiian            Chapitre  I".  Approvisionnement,  armement  et  équipages  mili- 
taires   92.0O0,lK)0' 

Chapitre  H.  Génie,  casernement,  etc 58,8oo,o<X) 

Chapitre  III.  Subsistances  militaires 5oo,ooo 

Chapitre  IV.  Hôpitaux 5oo,ooo 

Chapitre  VL  Habillement  et  campement 1 1 ,000,000 

Marine. 

Chapitre  1*'.  Salaires  d*ouvrier8 2,000,000 

Chapitre  IL  Approvisionnements  génëraui  de  la  flotte 8,coo,ooo 

Intériear. 
Chapitre  unique.  3*  annuité  aux  déparlements   et  aux  com- 
munes, pour  remboursement  des  dépenses  de  la  garde  nationale 
mobilisée 39,359,288 

Travaujc  pablics. 
Chapitre  unique.  Restauration  des  oAonuments  de  Paris  in- 
cendiés   4,OO0,00ï) 

Finances. 
Chapitre  imique.   Reconstitution  des  approvisionnements  de 
tabacs. 3,ooo.o(i«» 

ToTAi 209,i59,ai>^ 


N*»  149. 
RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DU  BUDGET  CHABCEE  D'EXAMINBB  LE  PROJET  DS  U» 
GOMGBnNANT  LES  DEPENSES  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATION  POUB  1875, 

par  M.  Gouin. 
(Déposé  à  la  séance  du  3i  juillet  1874.) 
Le  rapport,  après  avoir  rappelé  qu'aux  termes  du  rapport  du  4  février  1874  (^'^ 
^  Expose  des  motif».  Joamal  officiel  du  13  aoât  187 A. 


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EXERCICE  1875.  613 

le  u**  lk^  ci-des8us),  il  resterait  disponible,  pour  faire  face  aux  dépenses  de  1875, 
une  somme  nette  de  193,438,967  francs ^'\  continue  ainsi: 

Ces  prévisions  de  recettes  seront,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  trop  souvent, 
non-seulement  atteintes,  mais  presque  toutes  dépassées.  Voici  ce  qui  se  passe,  en  effet. 

i"*  Les  comptes,  à  peu  près  réglés  aujourd'hui,  de  Temprunt  de  3  milliards  per- 
mettent de  déterminer  d'une  manière,  plus  précise  le  net  que  laissera  la  réalisation 
de  1  emprunt,  après  payement  de  toutes  les  charges  dont  il  a  été  grevé. 

Le  chiffre  de  100  millions  que  Ion  faisait  figurer  à  Tactif  du  compte  de  liqui- 
dalioii  n  était  qu*approximatif ,  conmie  l'avaient  été  les  76  millions  de  francs  repré- 
sentant le  reliquat  disponible  sur  le  supplément  de  frais  de  lemprunt  de  a  milliards. 

Mais  ce  dernier  reliquat,  réservé  d'abord  par  le  Gouvernement  pour  le  compte  de 
liquidation ,  et  consacré  définitivement  par  un  vole  de  l'Assemblée  à  l'équilibre  du 
budget  de  1873,  se  réduisit  de  76  millions  à  55  millions  de  francs. 

Si  nous  ne  sommes  pas  en  mesure  d'indiquer  quelle  sera ,  au  règlement  défini- 
tif, la  plus-value  que  nous  aurons  à  inscrire  sur  le  reliquat  de  l'emprunt  de  3  mil- 
liards, nous  sommes  au  moins  certains  que  le  clûffre  prévu  en  recette  sera  dépassé 
de* plusieurs  millions. 

1"  Le  produit  de  la  vente  des  rentes  de  l'amortissement  ne  se  présente  pas  dans 
des  conditions  moins  favorables.  Les  98,802,838  francs  portés  en  recette  en  février 
dernier  se  composaient  de 

Valeur  de  UÂoU%^^']  fi*ancs  au  cour  du  jour,  58,3o 85,589,977' 

Arrérages  de  187a  et  1873 8,808,57^ 

Arrérages  de  187^ 4i4o4»287 

Total 98,802,838 


ReliqvM 
d«  l'empraB 
de  3  milliardf' 


Produit 

de  la  veoU 

des  reniée 

de 

rauioilisiemenl. 


Mais  le  cours  de  la  rente  3  p.  0/0  est  monté  de  58,3o  a  63.  Tout  nous  fait  espé- 
rer que  le  crédit  de  la  France,  qui  s'est  si  merveilleusement  relevé  dans  ces  der- 
niers temps,  ne  s'arrêtera  pas  là;  et  si,  comme  cela  est  certain,  les  crédits  que  nous 
vous  proposons  de  voter  aujourd'hui  ne  doivent  être  utilisés  qu'eu  1875,  nous  avons 
tout  lieu  de  croire  que  la  réalisation  de  ces  rentes,  effectuée  dans  le  courant  de 
Tannée  prochaine,  permettra  d'atteindre  des  cours  encore  plus  élevés. 

A  63,  cours  actuel,  la  vente  de  4t4oAi287  francs  de  rente  3  p.  0/0  donnera 
92,^90,000  francs  au  lieu  de  85,589,977  francs.  Au  cours  de  65»  le  produit  serait 
de  95,426,218  francs,  c'est-à-dire  près  de  10  millions  en  sus  des  prévisions.  Dans 
ce  cas,  le  produit  de  nos  rentes,  arrérages  compris,  serait  de  près  de  109  millions 
de  francs  au  lieu  de  98,802,838  irancs. 

Déjà  votre  Commission  de  1874  a  exprimé  l'avis  qu'on  ne  devait  pas  se  hâter 

(>)  Dans  son  rapport  au  Président  de  la  République  du  5  janvier  1876,  M.  Mathieu-Bodet, 
uiiuistre  des  finances,  évaluait  ce  disponible  à  129,686,22.4  francs.  (Voir  Journal  officiel  du. 
8  janxier  1876.) 


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61(1 


COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


Produit 
d«  l'aliénitioB 

dM 

îmintubles 
domanianx. 


Exc«daaU 
d«  187001  1671 


pour  la  vepte  de  cea  rentes,  alors  surtout  quii  n*y  avait  aucune  urgence  à  la  faire. 
Le  Gouvernement  a  partagé  cette  opinion  et  le  Trésor  s'en  est  bien  trouvé. 

Nous  pensons  qu'ii  sera  sage  de  suivre  encore  aujourd'hui  la  même  marche  et 
d'attendre ,  pour  la  réalisation  que  les  dépenses  effectuées  la  rendent  nécessaire. 

3**  En  ce  qui  touche  le  produit  des  immeubles  domaniaux  susceptibles  d*étre 
aliénés,  il  nous  est  difficile  d*établir  des  calculs  d'après  des  bases  certaines.  Sur }« 
35  millions  d'immeubles  à  réaliser,  il  n'en  a  été  vendu  que  le  dixième  environ,  en 
y  comprenant  Thôtel  de  la  Reynière,  dont  la  mise  à  prix  de  a, 800,000  francs  est 
déjà  couverte. 

Il  n'est  guère  possible  d'arriver  k  des  réalisations  de  quelque  importance  d'ici  à 
la  fin  de  l'année.  Mais,  comme  le  produit  de  ces  ventes  ne  sera  utilisé  que  pour  le 
payement  de  la  dernière  annuité  des  mobilisés,  en  1876,  nous  pouvons  espérer 
que  la  reprise  générale  des  affaires  facilitera  la  vente  de  terrains  disséminés  sur  toos 
les  points  de  Paris. 

4**  Enfin,  comme  dernière  ressource  servant  à  parfaire  les  1  g3  millions  de  inocs 
sur  lesquels  nous  comptons  pour  faire  face  aux  charges  du  compte  de  liquidatioa 
prévues  dans  le  rapport  du  4  février,  figuraient  32,93/i,6g&  francs,  excédant  com- 
plémentaire des  exercices  1870  et  1871. 

Vous  vous  rappelez  que  dans  le  projet  de  loi  présenté  le  5  novembre  1873,  le 
Gouvernement,  pour  couvrir  les  773,376,000  francs  de  dépenses  présumées,  d^ 
mandait  à  la  dette  flottante ,  déjà  si  chargée,  une  somme  de  4i »737,43a  francs.  La 
Commission  de  1874  ^  ne  regardant  pas  comme  réelle  une  semblable  resscoroe, 
trouva  moyen ,  en  portant  les  rentes  de  l'amortissement  à  leur  valeur  du  jour,  et  en 
appréciant  plus  exactement  les  excédants  de  1870  et  1871,  de  se  passer  de  la  défie 
flottante,  et  elle  inscrivit,  comme  ressource  nouvelle,  3a,934,5g4  francs,  excédant 
complémentaire  des  exercices  1870  et  1871. 

L'événement  s'est  chargé  de  lui  donner  raison. 

En  effet  >  dans  l'exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  que  nous  examinons,  le  GouTa*- 
nement  constate  que  cet  excédant  complémentaire  peut  entrer  en  ligne  de  compte  dans 
les  recettes,  non  pas  pour  Si ,934*694  francs,  mais  bien  pour  39  millions  de  francs, 
et  encore  ce  dernier  chiffre  est-il  un  minimum  qui  certainement  se  troavoa  dépassé. 

Il  résulte  donc  de  ce  nouvel  examen  que  les  ressources  du  compte  de  Kquidatioo 
peuvent  être  ainsi  appréciées. 


RMumé 
des  reaaoarcM 
du  comple    - 
de  liquidation. 


Reliquat  disponible  sur  les  frais  de  l'emprunt  de  3  milliards. .  36,701, 535^ 
Rente  de  famortissement,  savoir  (cours  du  jour)  : 
93,490,000  francs,  rente  à  63  p.0/0; 

i3,ai2,86i  francs,  arrérages  1872,  1873 et  1874 io5,7oa,86i 

Prix  de  vente  d'^meubles  domaniaux 35,ooo,ooo 

Excédant  des  exercices  1870  et  1871 39,000,090 

Total 206,404,396 


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EXERaCE  1875.  615 

Sans  tenir  compte  de  la  plus-value  probable  du  solde  disponible  de  l'emprunt  et 
des  eicédanU  complémentaires  des  exercices  1870  et  1871. 

Il 

L^article  1"  de  la  loi  concernant  le  compte  de  liquidation,  que  vous  avez  votée 
le  a 3  mars  dernier,  est  ainsi  conçu  : 

«  Les  dépenses  à  porter  au  débit  du  compte  de  liquidation  ne  pourront  excéder 
la  somme  totale  de  773,376,000  francs,  suivant  la  nomenclature  indiquée  au  ta- 
bleau A  annexé  à  la  loi.  » 

Voyons  si  les  dépenses  comprises  dans  le  projet  de  loi  qui  vous  est  soumis  sont 
bien  établies  conformément  aux  prescriptions  ci-dessus  énoncées. 
Ltes  crédits  demandés  s'élèvent  à  178,379,000  francs ,  savoir  : 

Pour  riutérieur 29,359,000' 

Pour  la  guerre 1 35,465,ooo 

Pour  la  marine ,  . 10,000,000 

Pour  les  travaux  publics 3,555,ooo 

Total  égal 178,379,000 

Le  chiffre  total  et  chacun  des  chiffres  spéciaux  n  excèdent  pas  les  prévisions  éta- 
blies dans  le  tableau  A  de  la  loi  du  a 3  mars,  sauf  toutefois  en  ce  qui  concerne  les 
crédits  demandés  pour  le  ministère  de  la  guerre,  qui  n  étaient  plus  portés  en  prévi- 
sion que  pour  i  i4i5oo,ooo  francs.  Mais  les  raisons  que  donne  le  Gouvernement  danSi 
Texposé  des  motifs,  et  que  nous  aurons  à  apprécier  tout  à  Theure ,  justifieront  suffi-' 
samnient  a  vos  yeux  ce  chiffre  de  i35,465,ooo  francs,  qui  se  décomposent  ainsi: 

Solde  des  dépenses  de   l'occupation  allemande  du  1"  juillet  au  5  septembre        Dép«iis«« 

1873 l5,000,000'  «i«l'occ»p.iion 

slIciBSDdv. 

Recoostitulion  du  matériel  de  guerre iao,465,ooo 

Jusqu'ici  les  dépenses  relatives  à  Toccupation  allemande  ont  été  mises  à  la  charge 
du  compte  de  liquidation. 

75,012,500  francs,  inscrits  en  prévision  aux  dépenses,  ont  déjà  été  payés  en 
187a  et  1873. 

Votre  Commission  reconnaît  qu'il  est  logique  de  suivre  la  même  marche  pour  le 
solde  de  cette  dépense,  d'autant  mieux  que  les  excédants  de  recettes  et  les  annula- 
tions de  certains  crédits  prévus  permettent  de  faire  face  à  cette  dépense  complémen- 
taire ainsi  qu'aux  6  millions  ajoutés  aux  dépenses  proprement  dites  de  reconstitu- 
tion du  matériel. 

III 
il  ne  suffit  pas  que  les  crédits  demandés  rentrent  dans  la  nomenclature  indi- 


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GI6 


COMPTE  DE  UQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


Iat«ri«v. 
Gard*  natioMle 

■iokili«<«. 


quéc  au  tableau  A  de  la  loi  du  a3  inars  et  qu  il  ne  dépasse  pas  le  maximum  tlvi 
il  faut  encore  que  chaque  dépense,  aux  termes  de  Tarticle  a  de  la  même  loi.  sq 
autorisée  par  un  projet  déterminant  la  nature  spéciale  et  la  quotité  des  crédits. 
Tel  est  Tobjet  du  projet  qui  vous  est  soumis  et  que  nous  allons  examiner. 

MINISTÈRE  DE  L'INTERIEUR. 

Le  crédit  de  39,369,000  francs  qui  nous  est  demandé  n*est  que  rexécutiond 
la  loi  du  a3  mars  187a. 

Vous  avez  décidé  que  les  dépenses  de  la  garde  nationale  mobilisée ,  de  rartiiki 
départementale  et  des  camps  d'instruction,  s' élevant  i  la  somme  de  1^9, 375,0^x1 
seraient  remboursées  en  cinq  annuités  aux  départements,  aux  communes  et»» 
particuliers. 

Déjà  trois  de  ces  annuités  ont  été  payées,  en  vertu  des  lois  des  3o  mars  i8;i 
a3  juillet  1873  et  23  mars  187^. 

On  vous  demande  aujourd'hui  la  somme  nécessaire  pour  payer  le  quatrième  ten» 
soit  39,369,000  francs.  —  Nous  n  avons  point  a  discuter  ce  chiffre. 


Maria*. 

Ci4dil 

«le  ao  aillioBs. 


MINISTERE  DE  LA  MARINE. 

Lorsqu'on  détermina  les  crédits  qui  pouvaient  Ggurer  au  compte  de  liquidjtios 
le  ministère  de  la  marine  fut  compris  pour  ao  millions. 

Ce  crédit  extraordinaire  ne  se  justifiait  que  trop,  et  par  les  rédactions  qu>d 
subies  son  budget,  et  par  les  pertes  de  toutes  sortes  qu  avaient  éprouvées  sesappi» 
visionnements.  En  même  temps  que  les  20  millions  étaient  portés  en  prévision  6c 
dépense,  on*déclarait  que  ia  somme  serait  payée  en  deux  annuités,  de  façon  à  ne 
pas  donner  aux  constructions  navales  notamment  un  développement  trop  coosidë- 
rable  et  qu*il  eut  été  difficile  de  maintenir. 

En  conséquence,  10  millions  seulement  furent  votés  sur  Texercice  187^.         I 
Hais  l'Assemblée  a  pris  en  quelque  sorte  l'engagement  d  allouer  sur  1875  h 
10  millions  restants.  C'est  la  réalisation  de  cette  promesse  que  ie  Gonvernemett 
vous  demande  aujourd'hui. 

L*an  dernier,  le  crédit  de  10  millions  fut  réparti  sur  deux  chapitres ,  savoir: 

Pour  salaires  d'ouvriers 2,000,000 

Pour  approvisionnements  généraux  de  la  flotte 8,000,000 

Cette  année,  le  Gouvernement  demande  que  l'allocation  soit  réunie  en  un  seai 
chapitre,  qui  sera  divisé  lui-même  en  deux  sections,  l'une  pour  les  constructiocs 
navales  s'élevanl  à  8  millions,  l'autre  pour  l'artillerie  à  2  millions. 
Les  raisons  qui  justifient  cette  modification  sont  celles-ci  : 
La  presque  totalité  du  crédit  est  destinée  à  des  constructions  neuves.  Mais  comnif 
il  est  difficile  de  prévoir  à  l'avance  quelle  sera ,  dans  ces  travaux ,  la  part  consicn'^ 
à  l'industrie,  quelle  sera  celle  faite  aux  chantiers  de  l'Etat,  M.  le  Ministre  de u 
marine  a  pensé  que,  dans  Tini^ssibilité  d'indiquer  dès  à  présent  la  somme  àp^F 


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EXERCICE  1875. 


617 


en  salaires  irouvriers  pour  lc3  travaux  du  chantier  et  celle  à  payer  a  Tindustrie 
privée,  il  était  plus  sage  de  réunifies  lo  millions  dans  un  seul  *  chapitre ,  et  votre 
Commission  se  range  à  Topiolon  du  Gouvernement. 


MINISTERE  DES  TRAVAUX  PUBLICS. 


Les  prévisions  de  dépenses  inscrites  au  compte  de  liquidation  s'élevaient,  pour 
la  reconstruction  des  monuments  incendiés  de  Paris  (  ministère  des  travaux  publics) , 
à  1 8,o55,ooo  francs. 

Sur  celte  somme,  un  crédit  de  9,800,000  francs  avait  paru  nécessaire  pour. les 
travaux  à  faire  aux  galeries  des  Tuileries  situées  sur  le  bord  de  Teau  et  le  long  de 
la  rue  de  Rivoli,  à  Tancienne  bibliothèque  du  Louvre  et  au  Palais-Royal. 

7,72^5,000  francs  ont  déjà  été  volés  sur  les  exercices  1873  et  1874-  H  ne  reste 
plus  de  libre  sur  les  9,800,009  francs  que  i,555,ooo  francs  spécialement  destinés 
à  faile  des  Tuileries  longeant  la  rue  de  Rivoli  et  au  pavillon  Marsan.  Celle  somme 
de  1,555,000  francs  fait  fobjet  du  premier  crédit  qui  vous  est  demandé,  et  nous 
n'hésitons  pas  à  vous  proposer  de  faccorder. 

Puis  vient  un  second  crédit  de  a  millions ,  qui  nécessite  quelques  explications. 

Sur  les  i8,o5 5,000  francs  prévus  en  dépense  pour  le  ministère  des  travaux  pu- 
blics, 8,5oo,ooo  francs  étaient  destinés,  dans  la  pensée  des  auteurs  du  compte  de 
liquidation,  à  commencer  la  réédi&cation  des  Tuileries.  Mais  les  commissions  du 
budget  de  1878  et  i874s'étant  montrées  opposées  à  Texécution  immédiate  de  ce 
projet ,  M.  le  Ministre  des  travaux  publics  ne  croit  pas  devoir  le  maintenir  au  nombre 
des  travaux  à  la  charge  du  compte  de  liquidation. 

Cependant,  tout  en  renonçant  à  faire  emploi  de  ces  8,5oo,ooo  francs  pour  les 
Tuileries,  M.  le  Minisire  des  travaux  publics  demande  que,  sur  cette  somme,  3  mil- 
lions soient  prélevés,  en  1876,  pour  Tinstallation  définitive  de  la  Cour  des  comptes 
dans  Taile  nord  des  Tuileries  qui  longe  la  rue  de  Rivoli  jusqu'au  pavillon  Marsan. 

Votre  Commission  a  pensé  qu  il  n'était  pas  possible  d'engager  cette  grosse  ques- 
tion de  rinstallalion  de  la  Cour  des  comptes  aux  Tuileries,  sans  un  examen  préa- 
lable et  une  discussion  sérieuse.  Nous  n  élevons  aujourd'hui  aucune  objection  contre 
ce  projet,  mais  nous  tenons  à  ce  que  la  question  soit  entièrement  réservée  et  à  ce 
que  r Assemblée  ne  prenne  un  parli  qu'en  connaissance  de  cause  et  sur  le  rapport 
d'une  commission  ayant  examiné  plans  et  devis. 

M.  le  Minisire  à  bien  voulu  se  ranger  à  favis  de  la  Commission,  et  il  ajourne  la 
demande  du  crédit  de  a  millions  pour  la  Cour  des  comptes  jusqu'au  moment  où 
il  lui  sera  possible  de  vous  présenter  un  projet  d'ensemble  non-seulement  pour  cette 
administration ,  mais  encore  pour  Tinstallation  de  différents  ministères. 

Toutefois  M.  le  Ministre  demande  instamment  que  ces  a  millions  lui  soient  ré- 
servés d'une  manière  toute  spéciale  au  compte  de  liquidation,  et  comme  première 
prise  de  possession  il  demande  sur  cette  somme  un  premier  crédit  de  600,000  fir. 
destiné  a  terminer  les  travaux  d'appropriation  intérieure  du  Palais-Royal. 


TraYAu  [tublies. 


Taileries. 

Gal«ria 

du  bord  do  j'ean 

cl  de  la  me 

de  Rivoli. 


Cour 
des  comptes. 


Palaia>Royal. 


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Lt 
Coa»eil  d'Éut 
•«  PaUi»>Royal. 


618  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUEBRE. 

Un  crédit  de  i  ,5oo,ooo  francs  avait  été  tout  d  abord  accordé  pour  payer  les  tra- 
vaux de  reconstruction  ;  les  travaux  sont  k  peu  près  terminés ,  et  nous  avons  la  satis- 
faction d'apprendre  que  la  dépense,  évaluée  à  i,5oo,ooo  francs,  n atteindra  pis 
i,4oo,ooo  francs.  Le  fait  vaut  la  peine  d*ètre  cité. 

Mais  il  nous  reste  à  pourvoira  Taménagement  intérieur  du  palais  qui,  vous  vous 
le  rappelez ,  doit  être  occupé  par  le  Conseil  d*Etat.  Cette  dépense  s'élèvera  à  700,000 (r. 
M.  le  Ministre  vous  propose  de  consacrer  à  ces  travaux  : 

1*   100,000  francs  économisés  sur  le  crédit  de  i,5oo,ooo  francs; 

a*  600,000  francs  à  prendre  sur  les  a  millions  affectés  d* abord  à  la  Cour  dei 
comptes,  mais  qui  pourraient  rester  sans  emploi. 

Voire  Commission,  tout  en  vous  proposant  de  voter  cette  somme  de '600,000 fir., 
insiste  pour  que  M.  le  Ministre  fasse  exécuter  sans  luxe  les  travaux  intériean  né- 
cessaires à  Tinslallation  du  Conseil  d*Élat  Elle  demande,  en  outre,  conformémeQt 
au  désir  exprimé  par  M.  le  Ministre,  que  le  solde  des  2  millions ,  soit  i,4oo,ooofr., 
soit  réservé  d*une  manière  expresse  pour  être  ultérieurement  employé  à  la  galeiie 
de  la  rue  de  Rivoli  et  au  pavillon  Marsan,  lorsque  l'Assemblée  aura  détennioé 
d'une  manière  définitive  l'affectation  qui  sera  donnée  à  ce  palais. 


MINISTERE  DE  LA  GUERRE. 


R«consiitnli«n 
du  maUriel 
d«  gutrre. 


Le  crédit  qui  nous  est  demandé  en  1875  pour  la  reconstitution  de  notre  isate- 
riel  de  guerre  est  sensiblement  inférieur  à  celui  que  vous  avez  voté  en  187^.  Il  ne 
s'élève  en  réalité  qu'à  1 20,465,ooo  francs  au  lieii  de  i6a,8oo,ooo  francs;  car  noos 
ne  saurions  considérer  comme  recevant  cette  destination  les  1 5  millions  de  francs 
qui  nous  sont  demandés  pour  solder  les  dépenses  de  l'occupation  allemande  du  i^ao 
5  septembre  1873. 

Nous  avons  eu  occasion  de  dire  au  cours  de  ce  rapport  que  les  dépenses  de  cette 
nature ,  jusqu'à  concurrence  de  76,0 1  a,5oo  francs ,  avaient  déjà  été  portées  aucomple 
de  liquidation.  Rien  de  plus  conforme  aux  précédents  que  d'y  inscrire  encore  an- 
jourd'hui  ces  i5  millions,  surtout  alors  que  ce  crédit,  quoique  non  prévu,  ne  dé- 
range en  rien  l'équilibre  de  notre  compte. 

Quant  aux  dépenses  proprement  dites  de  reconstitution,  elles  peuvent  se  répartir 
ainsi  : 

Approvisionnements,  armement,  écoles,  etc 6i,5oo,ooo 

Génie aà,5oo,ooo 

Vivres 5,ooo,ooo 

Harnachement 4,ooo,ooo 

Habillement a5,465,ooo 

Nous  n'avons  plus  à  revenir  sur  les  considérations  générales  que  vous  a  présentées 
votre  Commission  de  1874- 

La  France  se  recueille,  et  aujourd'hui  encore,  comme  l'an  dernier,  die  ne  songt 


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EXERCICE  1875.  619 

qu'à  réparer  progressivement,  et  à  Taide  du  temps,  les  brèches  Ceiîtesà  son  matériel, 
à  ses  établissements  militaires,  à  ses  fortifications. 

La  lenteur  que  nous  apportons  dans  Vaccomplissement  de  cette  lourde  tâche 
témoigne  surtout  de  notre  désir  de  la  paix ,  et  Tapprobation  que  vous  avez  don- 
née par  vos  votes  à  ce  qui  s*est  fait  depuis  deux  ans,  a  laide  des  ressources  du 
compte  de  liquidation,  affirme  Tharmonie  complète  qui  règne  sur  ce  point  entre 
l'Assemblée  et  le  Gouvernement. 

Le  rôle  de  votre  Commission  de  1876  s'est  donc  borné  à  suivre  la  marche  si  pru- 
dente et  si  sage  que  lui  avait  tracée  la  Commission  qui  Ta  précédée. 

Nous  avons  prié  M.  le  Ministre  de  la  guerre  de  venir  dans  la  Commission ,  et  des 
explications  très-nettes  et  très-précises  qu*il  nous  a  données,  il  résulte  que  les  cré- 
dits demandés  doivent  servir  seulement  à  continuer  les  travaux  de  réparation  com- 
mencés Tan  dernier  et  à  donner  satisfaction  à  des  besoins  urgents,  ayant  essentiel- 
ment  le  caractère  de  travaux  réparateurs  et  répondant  strictement  aux  exigences  de 
la  situation. 

Tous  les  renseignements  donnés  par  M.  le  Ministre  de  la  guerre  ont  pleinement 
éclairé  et  satisfait  votre  Commission. 

Nous  aurions  pu  regretter  peut-être  que  le  chiffre  des  dépenses  de  la  guerre, 
qui,  en  1874,  avait  été  de  162,800,000  francs,  fût  réduit,  en  1876,  à 
120,665,000  francs. 

Mais  nous  avons  accepté  cette  diminution  comme  un  nouveau  gage  des  intentions 
pacifiques  du  Gouvernement,  intentions  qui  répondent  si  bien  à  la  pensée  de  tous. 

Noos  ne  pouvons  donc  qu'approuver  et  le  chiffre  demandé  et  la  répartition  qui 
en  a  été  &ile  entre  les  différents  services  de  la  guerre.  Nous  remarquons  l'élévation  du 
crédit  destiné  k  Thabillement  des  troupes.  Mais  nous  n'hésitons  pas  à  reconnaître 
que  cette  somme  est  nécessaire  non  pas  pour  remplir  nos  magasins,  vides  aujour- 
d'hui ,  mais  pour  vêtir  les  soldats  que  la  loi  nous  oblige  à  appeler  sous  les  armes. 

En  conséquence,  nous  vous  proposons  d'allouer  les  i35,â65,ooo  francs  qui  nous 
sont  demandés ,  savoir  : 

Complément  des  dépenses  de  l'occupation  allemande i5,ooo,ooo' 

Approvisionnements  et  travaux  du  génie  se  subdivisant  en  cinq 
chapitres  comme  suit iao,&65,ooo 

Chapitre  I".  —  Approvisionnements,  armements,  etc 61 ,5oo,ooo 

Chapitre  H.  —  Génie 24»5oo 

Chapitre  III.  —  Vivres 5,ooo 

Chapitre  V.  —  Harnachements 4iOOO 

Chapitre  VI.  —  Habillement 24,465,ooo 


HabilUment 

de» 

IroopM. 


IV 


Nous  pouvons  résumer  ainsi  la  situation  du  compte  de  liquidation ,  après  l'adop- 
lion  des  crédits  qui  font  l'objet  du  présent  projet  de  loi. 


Situation 
do  compte. 


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620  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUEftHE. 

Sur  les  773,375,000  francs  de  ressources  prévues  dans  le  rapport  du  7  février, 
il  restait  disponible,  après  le  vote  de  la  loi  du  a 3  mars  : 

Reliquat  de  Temprunt  de  3  milliards 26.70 1,&35' 

Produit  de  la  vente  des  rentes 98,8oa,838 

Produit  de  la  vente  des  immeubles 35,ooo,ooo 

Excédant  complémentaire  de  1870-1871 31,934.69^ 

1 93,438,967 

Mais  ce  chifire  s*est  accru  de 7,o65,3o6 

plus-value  assurée  sur  les  excédants  de  1870-1871. 

Ce  qui  élève  le  total  des  ressources  à 30o,5o4t273 

Sur  cette  somme,  il  faut  prélever  les  crédits  demandés  pour 
1875,  soit i76,979,o(Kj 

Reste  libre 33,5a5,373 

pour  faire  face  à  29,359,000  francs,  dernière  annuité  des  mobilisés,  el  à 
1 ,4oo,ooo  francs  que  nous  demandons  de  réserver  pour  le  ministère  des  Iravam 
publics. 

Le  déficit  serait  donc  de  7  millions  environ.  Mais  la  certitude  de  voir  nos 
prévisions  de  recettes  dépassées,  sur  les  excédants  de  1870-1871,  sur  le  dispo- 
nible de  l'emprunt  de  3  milliards,  et  enfin  sur  le  produit  de  la  vente  des  rente> 
3  p.  0/0,  nous  permet  d'affirmer  que,  malgré  les  i5  millions  ajoutés  aui  dé- 
penses pour  solder  fentretien  des  troupes  allemandes^  les  ressources  attribuée^ 
au  compte  de  liquidation  par  la  loi  du  a 3  mars  suffiront  largement,  et  sans  re- 
courir a  la  dette  flottante,  au  payement  de  tout  ce  que  cette  même  loi  mettait  à  sa 
charge. 

Le  rapport  se  termine  par  fexamen  sommaire  des  articles  du  projet  de  loi  el  U 
demande  de  quelques  modifications. 


N'  150. 
LOI 

CONCERNANT  LES  DEPENSES  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATION  IK)UR  L*BXERC1GE  1875^''. 

4  août  187^. 

Art.  l".  Pour  faire  suite  aux  crédits  déjà  ouverts  dans  les  trois  années  pré- 
cédentes au  compte  de  liquidation,  et  s'élevant  à  cinq  cent  soixante-dix- oeuf  mil- 
lions huit  eent  trente-six  mille  cent  trcnte>trois  francs  (679,836, i33  fr.],  il  est 
ouvert  pour  le  service  dudit  compte  pendant  fexercice  1876  : 

0}  Journal  officiel  du  18  août  187a)  Bulletin  des  lois,  m*  série,  n°  aai-337i.        ^ 


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EXERCICE  1875.  621 

A  u  Ministère  da  la  guerre  ^'^  : 

Chapitre  I*'.  —  Approvisionnemenls  et  armement 6i,5oo,ooo' 

Chapitre  IL   —  Casernement,  génie 24,5oo,ooo 

Chapitre  III.  —  Subsistances  militaires 5,ooo,ooo 

Chapitre  V.  —  Harnachement 4,ooo,ooo 

Chapitre  VI.  —  Habillement 25,465,ooo 

Chapitre  unique.  —  Complément  des  dépenses  de  Toccupalion 

allemande 1 5,ooo,ooo 

Aa  Ministcre  de  la  marine  : 

Constructions  navales, 8,000,000 

Artillerie 2,000,000 

A  a  Ministère  de  V intérieur  ^"^^  : 
4*  annuité  du  remboursement  des  dépenses  de  la  garde  nationale 

mobilisée ' 29,359,000 

A  reporter 1 74,824,000 


{■)  Une  loi  du  19  mars  1876  [Jowrmd  offiâel  du  6  avril,  Balletin  dts  lois,  m*  série, 
n*  2  5o-4o38)  a  ouvert  au  Ministre  de  la  guerre,  au  titre  du  compte  de  liquidation  (exer- 
cice 1876),  un  supplément  de  crédit  de  a 5  millions  au  moyen  de  la  plus-value  provenant 
de  la  liquidation  de  Temprunt  Moi^an,  plus-value  qui,  d'abord  évaluée  à  100  millions  dans 
la  loi  du  33  mars  187^  (voir  ci-dessus,  n*  id8),  a  finalement  donné  i35,i6i,o5i  francs.  (Voir 
Exposé  des  motifs  :  Journtd  officiel  du  a3  mars  1876.  Rapport  de  la  Commission  du  budget  : 
Journal  officiel  du  ad  mars.) 

Une  loi  du  5  juillet  1876  (Journal  officiel  du  18  juillet,  Bvdletin  des  lois,  xii"  série,  n**  a6a> 
dagS)  a  ouvert  au  même  minisire  un  autre  supplément  de  crédit  de  loo  millions  également 
imputable  an  compte  de  liquidation  pour  1 876.  (Voir  Projet  de  loi  et  exposé  des  motifs  :  Jow^nal 
officiel  du  8  juin  1875.  Rapport  de  la  Commission  du  budget  du  a  juillet  1876  :  Journal 
officiel  du  3o  juillet.)  Dans  le  projet  de  loi,  le  crédit  demandé  n'était  que  de  5i  millions. 
La  Commission  du  budget  a  porté  spontanément  le  crédit  à  1 00  millions  au  moyen  des  res- 
sources suivantes  :  60  millions,  soulte  résultant  de  la  conversion  de  Temprunt Morgan;  ho  mil- 
lions provenant  du  restant  disponible  de  la  caisse  de  la  dotation  de  Tarmée.  (  Voir  l'exposé  des 
motifs  et  le  rapport  ci-dessus  mentionnés.  ) 

Enfin  la  loi  du  1*'  décembre  1875 ,  art.  a  {Journal  officiel  du  1 1;  Bulletin  des  lois,  xii* série, 
n*  a'jS'à'joà  )i  a  ouvert  également  au  Ministre  de  la  guerre  un  crédit  de  a,  100,000  francs  (  En- 
tretien des  troupes  allemandes)  imputable  aussi  au  compte  de  liquidation  pour  1876. 

f*)  La  loi  du  1"  décembre  1876,  article  1",  a  ouvert  au  Ministre  de  Tinlérieur  un  autre 
crédit  de  a 9,369,000  francs  pour  la  5*  et  dernière  annuité  du  remboursement  des  dépenses 
de  la  garde  nationale  mobilisée.  Ce  crédit,  bien  qu ouvert  sur  Texercice  1876,  a  été  compris 
dans  la  première  partie  du  compte  de  liquidation,  lequel  a  été  clôturé  à  9141676,000  francs. 
(Voir  plus  loin,  n*  1 5  a,  p.  629.)  En  voici  le  détail  d*après  Texposé  des  motifs  du  projet  de 


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622  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Report 1 74,8a4,ooo 

Aa  Ministère  des  travaux  publics  ^*'  : 

Répiiration  des  bâtiments  incendiés i  ,555,ooo 

Appropriation  intérieure  du  Palais-Royal  (Conseil  d'Etat) 600,000 

Total  pour  1875 176,979,000 


ar- 


Art.  2.  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  autorisées  sur  Texercice  de  1875  par  F; 
licle  précédent,  au  moyen  : 

1*  Du  reliquat  provisoire  des  ressources  attribuées  aux  exercices 
1870-1871 39,000,000 

A  reporter 39,000,000 

loi  relatif  au  budget  de  1877  [Journal  officiel  du  96  mars  1876)  et  le  rapport  de  laGomm:^ 
sion  du  budget  (Joamal  officiel  du  à  août  1876).  , 

Ministhre  de  la  guerre. 

Reconstitution  du  matériel  et  travaux  de  fortifications 533,987,500^ 

Solde  (les  officiers  à  la  suite 9,000,000 

Entretien  des  troupes  allemandes 93,11 3.S00 

Ministère  de  ïintèriew. 

Dédommagements  aux  victimes  de  la  guerre. 106,000,000'  \ 

Remboursement  aux  départements  et  aux  communes  des  [355,375,000 

dépenses  de  la  garde  nationale  mobilisée 1^9,375,000   ) 

Minisùre  des  finances» 
Reconstitution  des  approvisionnements  des  manufactures  de  tabacs 3,ooo,ooo 

Minislhv  de  la  marine. 
Reconstitution  du  matériel  naval 30,000,010 

MinisÙre  des  travaux  publics. 
Reconstitution  des  édifices  publics  incendiés 1  i,3oo.ooo 

914,675,000 

Voir  aussi  Texposé  des  motifs  du  projet  de  loi  portant  afiFectation  d'une  somme  Je 
5,100,000  francs  à  imputer  sur  le  disponible,  au  mois  de  mai  1878,  de  la  première  partie  da 
compte  de  lic^uidation  (Journal  officiel  du  là  juin  1878).  Ce  document,  apràs  avoir  rcprodiiii 
le  cbiflFre  des  dépenses  de  cette  première  partie  du  compte,  donne  le  détail  des  ressources 
réalisées  à  cette  époque  et  à  réaliser  ultérieurement. 

<*)  Une  loi  du  11  juin  1875  (Joamaî  officiel  du  16,  Balletin  des  lois,  xii*  série,  n*  iS^- 
4197)  a  ouvert  au  Ministre  des  travaux  publics  un  crédit  de  2, 5oo,ooo  Crânes,  ôaai 
1,400,000  francs  imputables  au  compte  de  liquidation  (exercice  1875)  pour  l'installation  de 
la  Cour  des  comptes  aux  Tuileries  (pavillon  Marsan).  Voir  Rapport  de  la  Commission  d a 
budget  (Joumcd  officiel  du  7  juin  1875). 


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EXERCICE  1876.  623 

Report 39,000,000' 

a*"  Du  reste  dispoDÎble  sur  le  supplément  de  l'emprunt  de  3  mil- 
liards      a6,70i,/i35 

3'  Du  produit  de  la  négociation  des  rentes  de  Tamortissement  et 

du  montant  des  arrérages  de  ces  rentes  depuis  187a g8,8oa,838 

4"  D*uDe  partie  du  prix  de  ventes  d'immeubles  domaniaux, 
jusquà  concurrence  de 13,474*737 

SoMMB  ÉGALE  aux  crédits  ouverts 176,979,000 

Art.  3.  Le  Ministre  des  finances  est  autorisé  à  négocier,  au  mieux  des  inté- 
rêts du  Trésor,  les  quatre  millions  quatre  cent  quatre  mille  deux  cent  quatre-vingt- 
sept  francs  (4,404,387  fr.)  de  rentes  trois  pour  cent  (3  p.  0/0)  iomiatriculées 
au  nom  de  l'ancienne  Caisse  d'amortissement  et  provenant  des  rachats  opérés  par 
cette  caisse  de  1867  à  1871.  • 

Art.  Il,  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  l'exercice  1875 
pourront  être  reportées,  par  décrets,  avec  la  même  affectation,  aux  exercices  sui- 
vants en  même  temps  qu'une  ressource  correspondante. 

Délibéré  en  séance  publique,  à  Versailles,  le  4  août  1874- 


2-  PARTIE. 


1876-1878. 


N*  151. 

COMMISSION  DE  SURVEILLANCE. 

Par  décret  du  Président  de  la  République  ('\  rendu  sur  le  rapport  du  Ministre  de 
la  guerre ,  il  a  été  institué  une  Commission  chargée  de  surveiller  l'emploi  des  cré- 
dits affectés  au  département  de  la  guerre ,  au  titre  du  compte  de  liquidation  ^*K 

(')  Le  décret  est  du  18  juin  1878. 

(^  Le  Journal  des  Débats  du  i4  août  1878  contieut  la  note  suivante  : 

t  Nous  apprenons  qu*après  trois  ans  de  travaux  non  interrompus ,  la  Commission  vient  de  se 
dissoudre,  et  que  M.  le  Président  de  la  République  a  adressé  à  son  président  la  lettre  sui- 
vante: 

t  Monsieur  le  Président, 

«Je  viens  de  lire  la  lettre  par  laquelle  vous  me  faites  connaître  les  motifs  qui  ont  engagé  la 
t  Commission  de  surveillance  du  compte  de  liquidation  à  se  dissoudre. 

tJe  comprends  ces  motifs;  mais  je  n'en  veux  pas  moins  vous  témoigner  le  regret  que 
«j'éprouve  de  la  résolution  prise  par  la  Commission.  Je  ne  puis  oublier  le  tact,  lactivité,  Tin- 
«telligence  que  ses  membres  ont  apportés  dans  Taccoroplissement  de  la  mission  si  délicate  qui 


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624  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Cette  Commission  est  composée  ainsi  qu*il  suit  : 

Président:  M.  Duclerc,  vice-président  de  V Assemblée  nationale;  Membres, 
MM.  Matkieu-Bodet ,  membre  de  F  Assemblée  nationale;  Gouin,  membre  de  l'As- 
semblée nationale;  le  duc  d'Harcourt,  membre  de  l'Assemblée  nationale;  Andral, 
vice-président  du  Conseil  d*État;  l'intendant  général  Guillol,  conseiller  d'État 
en  service  extraordinaire ,  directeur  général  du  contrôle  et  de  la  comptabilité 
de  la  guerre;  de  Roussy,  conseiller  d'Etal  en  service  extraordinaire,  directeur  gé- 
néral de  la  comptabilité  publique  des  finances;  Dubois  de  TEstang,  conseiller- 
maître  à  la  Cour  des  comptes.  Secrétaire  :  M.  Neunez,  cbef  du  premier  service  de  In 
direction  générale  du  contrôle  et  de  la  comptabilité  de  la  guerre. 

(Journal  officiel  du  ao  novembre  187G.) 


,      EXERCICE  1876. 
MINISTÈRE  DE  LA  GUERRE. 


N°  152. 
RAPPORT 

PAIT  AU  NOM  DB  LA  COMMISSION  DU  BUDGET  CHARGEE  D'EXAMINER  LE  PROJET  OC  LOI  ^ 
PORTANT  OUVERTURE  AU  MINISTRE  DB  LA  GUERRE  D*LN  CREDIT  DE  1  5o  MILLIONS  P£ 
FRANCS  POUR  LES  DEPENSES  À  EFFECTUER  EN   1876  SUR 'LE  COMPTE  DB  LIQUIDATION. 

par  M.  Gouin ,  membre  de  TAssemblée  nationale. 
(Séance  du  3o  novembre  1875.) 

Messieurs,  vous  savez  avec  quelle  mesure  nous  procédons  au  travail  de  reconstitu- 
tion de  notre  matériel.  Vos  commissions  du  budget  vous  ont  bien  des  fois  répété 
que  la  réorganisation  de  tout  ce  que  la  guerre  avait  détruit,  dans  les  années  1870 
et  1871,  serait  une  œuvre  de  longue  haleine  et  qui,  pendant  longtemps  encore, 
nous  imposerait  de  lourdes  charges.  Or,  nous  touchons  à  la  fin  de  1875.  Les  cré- 
dits ouverts  pour  cet  exercice  seront  bientôt  épuisés.  Il  est  indispensable  que  noas 
songions  dés  maintenant  à  pourvoir  aux  exigences  de  1876. 

Aussi  le  Gouvernement  vous  a-t-il  présenté  un  projet  de  loi  portant  ouverture  au 
Ministre  de  la  guerre  d'un  crédit  de  1 5o  millions,  au  titre  du  compte  de  liquidation. 

L  existence  de  ce  compte  n*est  plus  en  question  aujourd'hui.  Non-seulement  voos 

t  leur  était  confiée,  et  les  services  réels  qu*iIsont  rendus  non-seulement  au  Gonvememcnt,  mais 
•  au  pays.  Je  vous  prie  d^exprimer  à  chacun  d*eux  mes  remerciments  et  ma  vive  reconnaissance, 
c  Veuillex  agréer.  Monsieur  le  Président,  Tassurance  de  ma  haute  considération  et  de  mc« 
«scntimens  affectueux. 

«Le  Président  de  la  république, 
«  Maréchal  de  M:\c  Mahoiv.  » 
(0  Exposé  des  motifs  :  Jouriud  officiel  du  19  novembre  1875, 


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EXERCICE  1876.  625 

Tavez  mainlenu  en  principe  jusqu  à  entier  épuisement  des  sommes  qui  lui  avaient 
été  primitivement  affectées,  mais  vous  avez  encore  décidé  que  de  nouvelles  res- 
soarces  seraient  créées  pour  faire  face  aux  nouveaux  besoins,  et  que  dorénavant 
toutes  les  dépenses  de  reconstitution  du  matériel ,  et  celles-là  seules ,  figureraient  à 
ce  que  nous  pouvons  appeler  la  seconde  partie  du  compte  de  liquidation, 

Les  derniers  crédits  ouverts  le  5  juillet  dernier,  en  permettant  de  solder  les 
dépenses  fidtes  ou  à  faire  en  1876,  devaient  former  le  premier  chapitre  de  cette 
seconde  période  ^'^ 

Mais  pour  faciliter  le  règlement  des  comptes  de  1876,  votre  Conmiission  a 
pensé,  d accord  en  cela  avec  M.  le  Ministre  des  finances,  qu  il  serait  plus  régulier 
de  comprendre  dans  la  première  partie  du  compte  de  liquidation  tous  les  crédits 
ouverts  sur  f  exercice  i875^'\  alors  surtout  qu^il  nous  est  possible  aujourd'hui 
d'apprécier  d*une  manière  à  peu  près  définitive  Timportance  des  ressources  spé- 
ciales affectées  à  ce  compte ,  alors  aussi  que  vous  venez  de  voter  les  derniers  cré* 
dits  auxquels  doivent  faire  face  ces  ressources. 

Si,  comme  nous  Tespérons,  vous  adoptez  celte  nouvelle  démarcation  entre  la 
première  et  la  seconde  partie  du  compte  de  liquidation ,  il  nous  parait  utile  de  jeter 
un  dernier  et  rapide  coup  d*ceil  sur  cette  première  partie  du  compte. 

Puis  nous  aurons  à  examiner  les  questions  soulevées  par  le  projet  de  loi  qui  vous 
est  soumis,  à  savoir:  i""  quelles  sommes  pouvons-nous  et  devons-nous  dépenser 
en  1876  ?  a*  à  Taide  de  quelles  ressources  devrons-nous  faire  face  aux  dépenses  que 
nous  aurons  reconnues  nécessaires? 

I 

Le  rapport  que  vous  a  présenté  votre  Commission  le  a  juillet  dernier  ^'^  établis- 
sait la  recette  présumée  des  diverses  ressources  spécialement  affectées  au  compte 
de  liquidation. 

Presque  tous  les  chiffres  n  étaient  encore  qu'approximatifs ,  nous  pouvons  les  donner 

■')  Comme  Tindique  le  rapport  »  le  compte  de  liquidation  avait  d*abord  été  divisé  en  deux 
parties  :  la  première  comprenant  les  crédits  ouverts  depuis  187a  jusqu^à  la  loi  du  1"  décembre 
1875  ;  la  seconde  devant  embrasser  les  crédits  à  ouvrir  ultérieurement  pour  toutes  les  dépenses 
de  reconstition  du  matériel  de  guerre.  Plus  tard  on  a  été  amené  à  appeler  cette  seconde  partie  : 
deuxième  compte  de  liquidation  et  à  le  diviser  en  deux  parties:  la  première,  composée  des  NoovelU 

crédits  ouverts  pour  1 876 ,  1 877  et  1878  ;  la  seconde ,  comprenant  les  crédits  à  ouvrir  à  partir  dirision 

de  1879,  époque  à  laquelle  le  compte  de  liquidation  est  incorporé  au  budget  dans  une  nou-  .  compu 

^eUe  section  intitulée:  Dépenses  sur  ressources  extraordinaires.  (Voir  plus  loin,  n*"  i64,  i65  et 
166,  Texposé  des  motifs,  le  rapport  de  M.  Wilson,  député,  et  celui  de  M.  Varroy,  sénateur, 
iurle  projet  de  loi  relatif  au  budget  des  dépenses  pour  1879.) 

(')  On  y  a  même  compris  le  crédit  de  29,359,867  francs  ouvert  au  Ministre  de  Tintérieur 
>ur  Texercice  1876  par  la  loi  du  1*'  décembre  1 875 ,  pour  le  payement  de  la  dernière  annuité  du 
i^mboursement  des  dépenses  de  la  garde  nationale  mobilisée.  (Voir  la  note  2  de  la  page  62 1 .) 

(^  Joamal  Officiel  du  3o  juillet  1875. 

Conventions.  4o 


da  Iiqnid«lion. 


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Boni  àt  1869. 


Bodî  de  1870. 


626  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

aujourd'hui  définitirs  pour  la  plupart,  en  oomprenanl  dans  Taclif  les  deux  deniièm 
ressources  dont  vous  ayez  dolé  ce  compte,  à  savoir:  la  souite  de  remprant  Mor- 
gan et  le  produit  de  la  vente  des  rentes  de  la  cause  de  la  dotation  de  Tannée. 
Voici  du  reste  les  évaluations  de  ce  jour,  comparées  à  celles  du  a  juillet  : 


Disponible  de  1 869 

Disponible  de  1 870 

Disponible  de  187 1 

Disponible  sur  l'emprunt  de  3  milliards 

Produit  de  ratiéoation  de  rente  3  p.  0/0  provenant  de 

Tamortissement 

Souite  de  la  conversion  de  Femprunt  Morgan 

Liquidation  de  la  caisse  de  ia  dotation  de  Tarmée 

Produit  de  ia  vente  d*immeubles  domaniaux  ■ 

Total 


ÉVALUATIOir 

DV 


S  juillet  1S75. 


fr. 
57,973,668 

379»999»9oo 
io8,564.ooo 
i25,i6i,o5i 

106,390,126 
60,000,000 
.d  0,000,000 
35,000,000 


913,988,645 


i^dieemkni&rl 


57,973,56-5 
384,989,290 

1 1 3,564*000 

121,363,240 

107,310,933 
62,000,000 
4 1,000.000 
36,374,970 


914.675,000 


Il  résulte  de  ce  tableau  que  nos  appréciations  du  a  juillet  ont  été  modifiées  sor 
plusieurs  points.  Nous  croyons  devoir  entrer  à  ce  sujet  dans  quelques  expUcatiooi. 

i*  Excédants  de  1869,  1810  et  1871. 

Nous  avons  déjà  eu  occasion  d'expliquer  de  quelle  nature  sont  les  excédants  d« 
1 870  et  1 87 1 .  Ils  ne  sont  point  le  résultat  de  <  diminution  dans  les  dépenses  ordinaires 
ou  d'accroissement  régulier  dans  les  recettes  prévues.  Ils  proviennent  d^empront» 
portés  en  recettes  aux  exercices  1 870  et  1 87 1 ,  d  emprunts  contraclés  dans  la  preii- 
sion  de  dépenses  extraordinaires  qui,  en  partie  du  moins,  ne  se  sont  pas  réalisées.! 

Telle  est  la  définition  que  vous  donnait  le  rapport  de  votre  Commission  U 
1*'  avril  1873.  Ce  qui  était  vrai  alors  Test  encore  aujourd'hui;  seulement  au  furet 
à  mesure  que  nous  arrivons  à  la  liquidation  des  exercices,  les  premiers  résultais 
prévus  se  modifient  sensiblement. 

L'excédant  de  1869,  qui,  lui,  représente  un  véritable  boni  et  qui  est  constaté 
par  le  règlement  définitif  de  Texercice  arrêté  en  187&,  est  toujours  resté  à 
57,973,568  francs;  mais  il  n'en  est  pas  de  même  des  excédants  de  1870  et  1871. 

Dans  le  chiffre  de  &88,563,90o  fi'ancs ,  présenté  par  votre  Commission  le  a  joilld 
dernier,  l'exercice  1870  figurait  pour  379,999,900  francs  et  celui  de  1871  poar 
io8,564tOOo  firancs. 

Nous  sommes  en  mesiu-e  aujourd'hui  de  fournir  pour  1870  un  chiffre  parÊute- 
ment  exact.  Le  boni  définitif,  aux  termes  du  projet  de  loi  portant  règlement  de  cet 
exercice,  ressort  à  38^,989,290  francs  au  lieu  de  379,999,900  francs.  Nous  croyons 
inutile  d'entrer  dans  le  détail  des  causes  qui  ont  amené  cette  augmentation.  Use 


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EXERaCE  1876. 


G27 


ominission  spéciale  esl  chargée  d'examiner  ce  compte  en  détail.  Nous  nous  bornons 

constater  la  plus-value  de  4,989,390  francs  dont  profite  le  compte  de  liquidation. 

Le  boni  de  1871,  qui  nest  point  encore  définitivement  constaté,  présente  néan- 
Qoins  dès  à  présent ,  sur  les  prévisions  premières ,  des  modifications  assez  notables 
loor  qu'il  soit  nécessaire  d'entrer  dans  quelques  explications. 

Dès  1873,  le  boni  de  1871  avait  été  évalué  a  io8,5^4,ooo  francs,  chiffre  que 
sus  les  documents  officiels  ont  maintenu  jusques  et  y  compris  le  a  juillet  dernier. 

Mais  les  récents  calculs  faits  au  ministère  des  finances  ont  élevé  ce  boni  d  une 
inquantaine  de  millions,  et  les  dernières  vérifications  qui  restent  à  faire  doivent 
lutôt ,  nous  assure-t-on ,  augmenter  que  diminuer  cet  excédant. 

Dans  le  boni  prévu  de  1871,  le  Gouvernement  ainsi  que  vos  Commissions  du 
udget  avaient  toujours  fait  figurer  non-seulement  les  emprunts  réalisés  à  la 
•anque,  mais  encore  une  somme  de  45  millions  formant  le  solde  des  i,53o  mil- 
ons  que  la  Banque  s'était  engagée  à  fournir,  solde  qui  n'avait  jamais  été  ré- 
tamé. 

Que  devait-on  faire  P  Deux  partis  étaient  à  prendre  :  encaisser  les  45  mflUons  et 
ugmenter  d^aotant  les  ressources  du  compte  de  liquidation  — ou  bien  laisser  cette 
3mme  aux  mains  de  la  Banque  et  la  réserver  soit  pour  faire  face  à  des  besoins  im- 
rérus ,  soit  pour  réduire  d'autant  notre  dette  envers  cet  établissement. 

Le  Gouvernement  propose  de  s'arrêter  à  ce  dernier  moyen,  et  il  a  pour  agir  ainsi 
eux  motifs  qui  nous  ont  paru  déterminants.  En  premier  lieu,  le  boni  présumé  de 
871,  108, 564,000  francs,  suffit  avec  les  autres  ressources  à  couvrir  les  dépenses 
e  la  première  partie  du  compte;  en  second  lieu ,  Texcédant  supplémentaire  de' 
0  millions  que  l'on  constate  aujourd'hui  nest  obtenu  qu*à  l'aide  de  45  millions 
ui  sont  à  prendre  à  la  Banque.  Ne  vaut-il  pas  mieux ,  surtout  en  présence  du  désir 
lanifesté  par  la  Chambre  r^ativement  À  la  reprise  des  payements  [en  espèces,  ré- 
irver  la  somme  pour,  si  faire  se  peut,  diminuer  de  ces  45  millions  notre  dette  en- 
;rs  la  Banque,  et  nous  contenter  deTexcédant  de  5  millions  que  présentera  encore, 
ir  les  chiffres  établis  par  toutes  les  appréciations  précédentes,  le  boni  de  1871  ? 

Votre  Commission  Ta  pensé  ainsi,  et  elle  vous  propose  d'accepter  comme  excé- 
int  de  1871  le  chiffre  à  peu  près  définitif  de  ii3,564,ooo  francs.  Nous  verrons 
lUt  à  l'heure  que  ce  boni  permettra  de  faire  face  à  toutes  les  dépenses  inscrites  à  la 
ornière  partie  du  compte  de  liquidation. 

2*  Sapplément  de  l'emprunt  de  3  willards,  —  Le  supplément  évalué,  dans  tous  les 
ipportsqui  vous  ont  été  présentés  jusqu*en  1875,  à  100  millions  sembla,  en  mars 
^75,  devoir  s'élever  à  i35  millions,  mais  il  résulte  de  l'apurement  définitif  de 
(compte  que  le  reliquat  disponible  sur  les  498  millions,  destinés  lors  de  l'emprunt 
faire  face  aux  frais  de  toute  nature,  y  compris  les  intérêts,  n'est  en  réalité  que 
i  i2i,26a,a4o  francs,  par  suite  d'une  erreur  de  calcul,  ainsi  que  cela  ressort  des 
)cuments  qui  nous  ont  été  fournis. 

Cette  réduction  de  près  de  4  millions  sur  nos  premières  prévisions  se  compense 
îureusement  avec  les  imprévus  en  excédant  que  nous  trouvons  ailleurs. 

4o. 


B«nid«  1871 


l  U  dette 

•ovcrs  la  Bangne 

da  France. 


Reliqna 

de  l'eaprant 

de  3  milliardf. 


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Produit 

iln  raotM 

dt 

r«niortias«n«iil. 


Soalu 

d»  la  conversion 

(le  rraiprant 

Morgan. 


do 

la  liquidation 

de 

la  Clisse 

do  la  dotation 

dePannér. 


Prodait 

t\f  la  vente 

Jps  iinmebblf^ 

domaniaux. 


628  COMPTE  DE  LIQUIDAITON  DE  LA  GUERRE. 

3'  Prodait  des  rentes  de  Vamortissement.  —  Nos  prévisions  sur  le  produit  dcc? 
compte  ont  toujours  été  en  augmentant.  Le  premier  chiffre  porté  dans  les  documents 
de  1873  et  1873  n'était  que  de  90  millions.  Il  s* est  élevé  successiveiDeat  i 
98,803,838  francs  dans  le  rapport  du  4  février  1 874 1  à  i  o5,8oa,838  francs  dans  dti 
du  3  juillet  suivant,  et  enfin  à  106,290,126  dans  le  rapport  du  a  juillet  deroier. 

Aujourd'hui  l'opération  est  terminée.  Toutes  les  rentes  ont  été  réalisées  depuis  le 
cours  de  62,70  jusqu'à  celui  de  66,97  i/a.  Le  chiffre  définitif  constaté  &[à? 
107,510,932  francs,  soit  1,220,806  francs  de  plus  que  Tévalualion  du  2juilk 
dernier,  et  17,610,932  francs  de  plus  que  celle  de  '1873. 

Ce  résultat  est  dû  à  la  sagesse  avec  laquelle  a  été  conduite  Topera  lion  et  raméiion- 
tion  successive  des  cours  de  la  rente  ,  depuis  le  jour  des  premières  évalua tiom. 

4'  Soulte  de  la  conversion  de  l'emprunt  Morgan.  —  L'opération  est  aujourdlmi 
assez  avancée  pour  permettre  d'apprécier  plus  exactement  qu'au  mois  de  jaiilei 
dernier  les  résultats  qu'elle  doit  donner.  Nous  comptions  sur  60  millions  de  finuKi 
Nous  inscrivons  aujourd'hui  en  prévision  62  millions, et  nous  sommes  certains lièL'! 
au-dessous  de  la  réalité. 

&*  Bénéfices  de  la  liquidation  de  la  caisse  de  la  dotation  de  l'armée.  — Ici  encore  do» 
ne  pouvons  donner  de  chiffre  définitif,  mais  nous  sommes  certains  de  rester  afi- 
dessous  de  la  vérilé  en  évaluant  i  4i  millions  le  bénéfice  que  produira  celte  liqm 
dation. 

Jusqu'ici  tous  les  chiffres  que  nous  venons  de  relever,  comme  formant  faclif  do 
compte  de  liquidation ,  sont  ou  définitifs  ou  portés  au-^iessous  de  la  réalité.  11  uov 
reste  un  dernier  actif  dont  la  rentrée  présente  plus  d'incertitude  :  nous  voab» 
parler  de  la  vente  des  immeubles  domaniaux.  Dans  les  prévisions  inscriles  aa 
documents  officiels  jusques  et  y  compris  le  rapport  di»  2  juillet  dernier,  le  proddi 
de  cette  vente  avait  été  évalué  à  36  millions,  chiffre  calculé  en  raison  du  nombre 
d'immeubles  alors  destinés  à  être  vendus  et  en  raison  d'estimations  que  Ton  poQ> 
vail  croire  exactes. 

Depuis  lors ,  quelques-uns  de  ces  immeubles  ont  été  retranchés  de  la  liste  € 
maintenus  dans  leur  affectation  ancienne;  d'autres  ont  été  réalisés  à  des  prix  ini^ 
rieurs  aux  estimations;  aussi,  pour  n avoir  pas  de  mécompte  plus  tard,  ctovors 
nous  sage  aujord'hui  de  réduire  à  26,374,970  francs  l'évaluation  pnmîtivenMT' 
portée  à  36  millions. 

Ce  chiffre  de  26,374,970  francs  se  décompose  ainsi  : 

Réalisations  effectuées 6,357,820' 

Réalisations  à  opérer  par  la  vente  d'immeubles  libres.      1 1 ,  206,000 
Réalisations  à  opérer  par  la  vente  d'immeuble  qui 
ne  sont  pas  encore  libres,  mais  qui  peuvent  le  de- 
venir         8,81  i,i5o 

Total  ÉGAL 36,37^,970 


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EXERCICE  1876.  629 

Eq  fixant  à  8,81 1,1 5o  francs  le  chiffre  delà  dernière  portion  des  immeubles 
lomaniaux  à  réaliser,  nous  avons  eu  surtout  en  vue  d'équilibrer  la  recette  et  la 
lépense  de  la  première  partie  du  compte  de  liquidation. 

Si  Dous  devions  éprouver  quelque  mécompte  sur  ce  point ,  il  ne  saurait  être 
Tune  grande  importance,  et  nous  trouverons  facilement  le  moyen  d*y  parer,  soit 
lans  la  plus-value  certaine  des  recettes  non  encore  liquidées,  soit  dans  les  restes 
ion  employés  de  certains  crédits ,  notamment  de  celui  affecté  aux  dépenses  de  la 
^rde  nationale  mobilisée. 

11  résulte  de  Texamen  auquel  nous  venons  de  nous  livrer  que  lensemble  des  res-      Aciif  «i  passif 
(ources  de  la  première  partie  du  compte  s'élèvera  à  9i4>675,ooo  francs.  ^*  . 

Les  crédits  ouverts  sur  cette  première  partie  se  montaient,  au  commencement  p„i;« 

l'août  dernier,  à  883,2 1 5, 1 33  francs ,  savoir  :  au  compte 

En  1871 1 06,000,000' 

En  1872 i36,5oo.345 

En  1873 128,176,600 

En  1874 209,159,288 

En  1875 3o3,379,ooo 

Total 883,2i5,i33 


de  liquida  lioD. 


Si  nous  ajoutons  à  ce  chiffre  les  dernières  sommes  que  vous  venez  de  voler, 
29,359,867  francs  pour  la  dernière  annuité  des  mobilisés ,  et  2,100,000  francs 
pour  solde  de  Tenlretien  des  troupes  allemandes  ^^\  nous  arrivons  au  total  de 
914,676,000  francs,  égal  au  montant  des  ressources. 

La  situation  de  cette  première  partie  du  compte  de  liquidation  se  trouve  donc 
wjourdliui  parfaitement  régularisée.  Tout  ce  qui  sera  payé  sur  Texercicc  1876  sera 
imputable  sur  cette  première  partie. 

Il  est  bien  entendu  d*ailleurs,  afin  de  conserver  la  plus  parfaite  régularité  dans 
la  comptabilité  et  d'éviter  toute  confusion  dans  les  crédits,  que  Ton  devra  reporter  » 
jur  1876,  avec  leurs  ressources  correspondantes,  tous  les  reliquats  de  crédits  non  ^ 
utilisés  en  1876,  et  que  ces  crédits,  reportés  en  recette  et  en  dépense,  feront  alors 
partie  de  la  seconde  portion  du  compte  de  liquidation. 

Nous  en  exceptons  cependant  le  crédit  spécial  affecté  à  la  dernière  annuité  des  mo- 
bilisés, qui,  quoique  payé  en  1876 ,  sera  compris  dans  la  première  partie  du  compte. 

Il  sera  donné  à  la  clôture  de  l'exercice  1876,  et  avant  le  3i  décembre  1876,  le 
chiffre  exact  des  crédits  reportés  par  décret  avec  la  ressource  correspondante. 

II 

Il  nous  reste  à  examiner  maintenant  les  questions  soulevées  par  le  projet  de  loi, 
et,  en  première  ligne,  quelles  sommes  pouvons-nous  et  devons-nous  dépenser  en 

1876. 

'    Loi  (lu  i"  décembre  1875.  (Voir  ci-dessus,  page  621,  les  notes  i  et  2.) 


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630  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

c«  Pour  bien  déterminer  ce  que  nous  aurons  à  payer  en  1876,  il  est  nécesaaire  de 

qa  on  ptoi       jeter  un  coup  d*œii  sur  le  passé  et  d*apprécier  ce  que  nous  avons  encore  à  faire  pr 
an  ce  que  nous  avons  déjà  faîl. 

1876.  Dans  son  rapport  du  2  juillet  dernier,  votre  Commission  du  budget.  pésenUct 

le  résumé  exact  des  crédits  ouverts  au  compte  de  liquidation,  étabUssait  que,  depuis 
1871 ,  4i8  millions  seulement  avaient  été  employés  à  la  reconstitution  du  mite- 
riel,  y  compris  1  armement,  le  génie,  Tbabillement,  les  subsistances  militaires,  b 
hôpitaux,  etc. 

Toutes  vos  Commissions  du  bubget,  sans  exception,  ont  constaté,  sans  la  blâoitr 
d*ailleurs,  la  sage  lenteur  avec  laquelle  le  Ministre  de  la  guerre  avait  procédé  depoLs 
quatre  ans  à  la  réorganisation  de  toutes  cboses.  Bien  des  raisons  existaient  alors  qui 
modéraient  Tenlraînement  auquel  on  aurait  pu  être  tenté  de  céder.  Et ,  &ans  les 
énoncer  toutes,  bornons-nous  à  signaler  l'incertitude  qui  régnait  et  sur  le  cboiv  à 
remplacement  pour  les  fortiCcations  à  élever,  et  sur  le  chiffre  de  refleclif  à  ap|>r> 
visionner,  et  sur  le  mode  à  employer  pour  assurer  ces  approvisionnements. 

Plusieurs  de  ces  questions  sont  résolues  aujourd'hui,  notaounent  en  ce  qui  toucLe 
les  fortifications  et  Teffectif.  On  peut ,  en  connaissance  de  cause,  s^engager,  pa&er 
des  adjudications,  faire  des  marchés. 

La  totalité  de  la  dépense  que  Ton  pourrait  peut-être  engager  s'élèvera,  nous  di 
Texposé  des  motifs,  à  4io  millions;  mais  les  payements  qui  seront  effectués  dm 
Tannée  1876  ne  doivent  pas  dépasser  i5o  millions. 

Nous  avons  cherché  à  contrôler  l'exactitude  de  ces  chiffres,  et  nous  avons  pense, 
après  examen,  que  la  demande  n'avait  rien  d'exagéré.  Peut-être  même,  si  noa> 
avions  eu  en  caisse  les  ressources  suffisantes,  aurions-nous  été  davis  d élever  r 
300  millions  le  chiffre  de  i5o  miUions  demandé. 

Mais,  d'une  part,  nous  ne  voulons  pas  nous  départir  de  cette  juste  mesure  q:)^ 
nous  apportons  à  la  reconstitution  de  notre  matériel;  de  l'autre,  le  Gouveroemes 
nous  a  déclaré  qu'à  moins  de  circonstances  qu  il  ne  pouvait  prévoir,  le  chiEre  du 
«  crédit  présenté  lui  paraissait  suffisant. 

Dans  cette  situation ,  il  ne  nous  restait  plus  qu'à  apprécier  si  la  répartitioa  de 
ce  crédit  entre  les  différents  articles  de  dépenses  répondait  bien  aux  besoins  rec;>. 

Votre  Commission  a  entendu  M.  le  Ministre  de  la  guerre,  et  les  exphcalioos .^ 
complètes  et  si  détaillées  qu'il  nous  a  fournies  sur  ce  point  nous  engagent  à  tous 
proposer  l'adoption  des  chiffres  tels  qu'ils  vous  sont  présentés. 

Nous  hésitons  d'autant  moins  à  le  faire ,  qu'une  commission  spéciale  dite  du 
compte  de  liquidation  a  été  nommée  par  décret  de  M.  le  Président  de  la  Répuhliqie 
pour  suivre  de  plus  pràs  et  d'une  manière  permanente  les  opérations  de  ce  com(rfe 
La  Commission  du  budget  et  l'Assemblée  nationale  trouveront  dans  le  contritle  de 
cette  commission  les  garanties  qu'on  est  en  droit  de  réclamer  lorsqu'il  s'agit  d'em- 
ployer des  sommes  de  cette  importance. 


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EXERCICE  1876.  631 


III 


trctoreno. 


La  dernière  question  qui  nous  reste  à  examiner  est  celle  des  voies  et  moyens.  Vo.es 

Nous  n^avons  plus  aujourd'hui  à  notre  disposition  cet  ensemble  de  ressources       **  moyens. 
exceplionnelles  qui ,  par  une  heureuse  fortune ,  nous  a  permis  de  couvrir  tant  de 
dépenses  extraordinaires  de  toute  sorte ,  sans  recourir  ni  à  la  dette  flottante  ni  k  de 
nouveaux  emprunts. 

Mais ,  grâce  à  Ténergie  avec  laquelle  vous  avez  maintenu  à  vos  budgets  la  sommé 
considérable  que  nous  nous  étions  engagés  à  rembourser  annuellement  à  la  Banque, 
grâce  à  la  certitude  où  nous  sommes  aujourd'hui  d'éteindre  notre  dette  avant  1880, 
grâce  enfin  à  la  plus-value  de  recettes  que  nous  donnent  nos  impôts,  nous  pou- 
vons, sans  rouvrir  le  grand-livre,  faire  fjace  aux  dépenses  que,  pendant  quelques 
années  encore,  nécessitera  le  compte  de  liquidation. 

11  suffira  pour  cela  de  recourir  à  des  opérations  de  trésorerie  qui  se  sont  souvent       Opérations 
pratiquées  et  que  le  crédit  de  TEtat  rend  faciles  aujourd'hui,  '^'  *^^ 

  la  fin  de  1879,  ^^^  remboursements  à  la  Banque  de  France  seront  ter- 
minés. Nous  trouverons  disponible  au  budget  de  1880  une  somme  de  i5o  mil- 
lions, montant  de  l'annuité  consacrée,  en  1878  et  1879,  à  l'extinction  de  notre 
dette. 

N'est-il  pas  possible  aujourd'hui  de  faire  en  quelque  sorte  traite  sur  Tavenir  et 
d'escompter,  au  profit  du  présent,  une  ressource  réalisable  dans  qudques  annéjss 
seulement  P 

Cette  opération,  faite  dans  une  sage  mesure,  est  conforme  aux  pratiques  d'une 
bonne  gestion  financière;  elle  a  reçu  l'approbation  de  votre  Conmiission  du 
budget. 

Le  premier  essai  tenté  a  été  couronné  de  succès ,  et  M.  le  Ministre  des  finances , 
profitant  de  la  facilité  que  lui  laissait  la  loi  de  finances  de  1876,  s'est  déjà  assuré  le 
moyen  de  fiedre  face  aux  crédits  qui  sont  demandés  par  le  projet  de  loi  qui  vous  est 
soumis. 

Les  budgets  de  1878  et  1879  <^oivent  inscrire  au  chapitre  de  la  dette  rem- 
boursable les  deux  dernières  annuités  de  i5o  millions  destinées  à  solder  la 
Banque. 

Le  budget  de  1880  devra  supporter  la  même  charge,  qui  cette  fois  servira  à 
rembourser  les  bons  du  Trésor  qui  auront  été  émis  pour  les  besoins  du  compte  de 
liquidation  en  1876. 

Nous  pourrons,  chaque  année,  employer  le  même  moyen  de  trésorerie,  et  nous 
arriverons  ainsi,  sans  troubler  le  crédit,  sans  accroître  notre  dette  consolidée,  sans 
imposer  de  nouvelles  charges  aux  contribuables,  à  effectuer  progressivement  les 
dépenses  extraordinaires  qui  sont  la  conséquence  inévitable  de  nos  malheurs 
passés. 

Nous  ne  pouvons  donc  qu'approuver  l'article  2  du  projet,  qui  autorise  le  Ministre 


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632  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

des  finances  à  couvrir  les  dépenses  de  l'article  i*',  au  moyen  des  ressources  qa  il 
est  autorisé  à  créer  par  la  loi  de  finances  de  1876. 

En  conséquence  nous  avons  Thonneur  de  vous  proposer  Tadoplion  du  projet  de 
loi  suivant  : 


PROiST  OB  LOI 


W. 


Cf^l 

a» 


i5o 


Art.  1".  Il  est  ouvert  au  Ministre  de  la  guerrre,  pour  les  dépenses  à  effectuer 
en  1876,  sur  le  compte  de  liquidation,  un  crédit  de  cent  cinquante  millions  <k 
francs  (i5o,ooo,ooo  fr.),  qui  est  et  demeure  réparti  conformément  à  Tétat  anneu' 
à  la  présente  loi. 

Art.  2.  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  ci -dessus  au  moyen  des  ressources  que  k 
Ministre  des  finances  est  autorisé  à  créer,  sans  que  les  engagements  du  Tres<:r 
puissent  s*étendre  à  plus  de  six  années. 

Art.  3.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  Texerdce  1876 
pourront  être  reportées  par  décret,  avec  la  même  affectation,  aux  exercices  suivants. 
en  même  temps  que  les  ressources  correspondantes. 


RtparitlioB 

du  ci«ait. 


État  de  BiPABTirioir ,  par  chapitres,  da  crédit  de  150  miUians  attx>ert  oa  Miustn 
de  la  guerre,  pour  les  dépenses  à  effectuer  en  1876  sur  le  compte  de  UqmâeÈm. 

GHAPFTRB    l". 

Art.  1*.  Approvisionnements  et  armements 76,000,000' 

Art.  2.    Génie • 35,ooo,ooo 

Art.  3.    Subsistances 8,700,000 

Art.  k'    Hôpitaux 45o,ooo 

Art.  5.    Harnachement 3,700,000 

Art.  6.    Habillement 38,000,000 

i4g,85o,ooo 

CHAPITRE  3. 

Art.  1".  Dépôt  de  la  guerre .  • 1 10,000 

Art.  2.    Administration  centrale. 4o.ooo 

Total i5o,ooo.ooo 


(1)  Voté  le  d  décembre  1875.  Bulletin  du  hU,  xii*  série,  n«  178-4708.  Jaenudcfai^' 
»5  décembre  1876. 


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EXERCICE  1876. 


633 


N-  J53. 
RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DU  BUDGET ^*^  CHARGEE  D^EXAMINER  LE  PROJET  DE  LOI  ^*^ 
PORTANT  OUVERTURE  AU  MINISTRE  DE  LA  GUERRE,  AU  TITRE  DU  COMPTE  DE  LIQUIDA- 
TION, D'UN  CREDIT  DE   360,727,000  FRANCS  POUR  LES  DÉPENSES  DE  L'ANNEE  1876, 

par  M.  Cyprien  Girerd,  député. 
(Déposé  à  la  séance  du  a  juiilet  1876.  ) 

(extrait.) 

Le  1"  juin  1876,  le  Gouvernement  a  saisi  la  Chambre  d*un  projet  de  loi  qui  a 
pour  objet  l'ouverture  au  Ministre  de  la  guerre,  au  titre  du  compte  de  liquidation, 
d'un  crédit  de  260,737,000  francs  pour  les  dépenses  de  l'année  1876. 

Renvoyé  à  la  Conmiission  du  budget,  ce  projet  a  soulevé  les  questions  les  plus 
complexes  et  les  plus  délicates. 

Pour  que  la  Chambre  puisse  les  résoudre  en  connaissance  de  cause,  nous  devons 
nous  efforcer  de  mettre  dans  leur  exposé  autant  de  clarté  que  de  précision. 

Le  rapport,  après  avoir  rappelé  les  origines  du  compte  de  liquidation,  expose 
que,  pour  mieux  assurer  la  régularité  dans  la  comptabilité  et  le  contrôle  dans  la 
dépense ,  la  loi  du  a3  mars  1 874 a ,  dan» son  article  7,  imposé lobligation  de  rendre 
compte,  dans  les  trois  premiers  mois  de  chaque  année,  à  commencer  par  1874*  de 
remploi,  chapitre  par  chapitre,  des  crédits  précédemment  alloués  et  de  ceux  qui  le 
seront  ultérieurement  pour  les. dépenses  autorisées  par  cette  loi. 

L'existence  du  compte  de  liquidation  est  ainsi  régularisée;  les  règles  dont  on 
l'entoure  ne  sont  ni  nombreuses  ni  gênantes  :  elles  sont  précises  toutefois,  et  Ton 
doit  penser  que  les  garanties  qui  en  découlent  seront  scrupuleusement  conservées. 

11  n'en  fut  pas  ainsi  :  la  double  garantie  résultant  du  vote  par  chapitre  et  de 
l'obligation  de  rendre  compte  est  aujourd'hui  supprimée  ou  omise. 

Voici  ce  qui  advint  de  la  première  : 

Dans  un  projet  de  loi  présenté  le  38  juillet  18741  l'administration  de  la  guerre 
demanda  qu'un  crédit  de  1 30  millioos  lui  fût  ouvert  «  en  bloc  t  et  sans  être  divisé 
par  chapitres.  Pour  donner  à  chaque  service  le  développement  proportionnel  à  son 
rôle  dans  l'œuvre  de  l'organisation  militaire,  «  le  Ministre,  disait  l'exposé  des  motifs, 

(')  Journal  officiel  du  4  septembre  1876.  La  Commission  était  composée  de  MM.  Gambetta, 
président;  Grévy  (Albert],  Bardoux,  vice -présidents;  Tirard»  Turquet,  Waddington  (Ri- 
chard), Proust  (Antonin),  secrétaires;  Parent,  Lambert  (Alexis),  Floquet,  Mathieu-Bodet , 
Guyot  (Rh6ne) ,  baron  de  Soubeyran,  Labadié,  Le  Pommellec,  Gomil,  comte  d*Osmoy,  Le- 
cherbonnier.  Roux,  Lepère,  Dutilleul,  Girerd,  Germain  (Henri),  Wilson,  fiarthe  (Marcel), 
Raoul  Duval,  Camot,  Farcy,  Cochery,  Langlois,  Menier,  Bouvier,  Riondei. 

^')  Exposé  des  motifs.  Journal  officiel  du  10  juin  1876. 


Criliqve 
du  mcMle  suivi 

dins 
l'ctabliiMmoiil 

dn  eomplo 
d«  liquida  lion. 


SapprMsion 

de  U  divisinB 

par 

chapitra. 


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SuppraMton 
Je  l'obligation 
lie  rendre 
compte. 


634  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

a  besoin  de  rester  juge  des  conditions  à  remplir  pour  maintenir  entre  eux  Téquilibre 
nécessaire  à  leur  bonne  exécution.  » 

La  Commission  résista.  Elle  proposa, par  Torgane  de  son  éminent  rapporteur,  le 
maintien  de  la  division  par  chapilre,  et  TAssemblée,  en  votant  la  loi  du  4  août  1874, 
repoussa  également  cette  grave  innovation. 

Mais  en  ouvrant  au  compte  de  liquidation  une  nouvelle  ressource,  et  au  Ministre 
de  la  guerre  un  supplément  de  crédits  de  100  millions,  une  loi  du  5  juillet  1876 
fit*,  sans  que  Texplication  en  soit  donnée  dans  le  rapport  qui  Ta  précédée,  une 
nouvelle  classification  des  crédits  :  les  anciens  chapitres  sont  convertis  en  artides, 
et  ceux-ci  composent  deux  chapitres  seulement,  au  lieu  de  dix. 

Il  en  est  de  même  de  la  loi  du  4  décembre  1876,  qui  ouvre  au  Ministre  de  la 
guerre,  et  pour  1876,  un  nouveau  crédit  de  i5o  millions;  la  répartition  n'est  plus 
faite  qu*entredeux  chapitres,  et  les  différents  services  qui  sont  dotés  ne  le  sont  plus 
que  par  des  articles. 

L'importance  de  cette  modification  est  considérable.  En  effet,  ie  Ministre,  pou- 
vant se  mouvoir  dans  les  limites  des  chapitres  de  son  budget,  et  porter  d'un  ar- 
ticle sur  un  autre  les  crédits  votés,  a,  par  le  fait,  la  libre  disposition  de  sommes 
énormes. 

La  suppression  de  la  division  par  chapitres ,  c'est  la  faculté  d'introduire  dans  le 
compte  de  liquidation  les  dépenses  qui  n'auront  pu  trouver  place  dans  le  budget 
ordinaire  ou  qui  en  auront  été  écartées. 

Quant  à  l'obligation  de  rendre  compte,  on  s  en  est  purement  et  simplement 
affranchi. 

Il  est  vrai  de  dire  que,  le  1 5  juin  1875,  un  décret  du  Président  de  la  Répu- 
blique avait  institué  une  commission  spéciale  ^^^  pour  suivre  de  plus  près  et  d'une 
manière  permanente  les  opérations  de  ce  compte.  La  surveillance  de  cette  commis- 
sion parut  sans  doute  une  garantie  suffisante,  et  c'est  ainsi  que  Ton  passa  du  régime 
créé  par  la  loi  du  a3  mars  1874  au  régime  actuel. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  importe  de  préciser,  au  point  de  vue  légal,  la  différence 
qui  existe  entre  f  un  et  l'autre  de  ces  régimes.  Ainsi ,  à  l'origine ,  les  dépenses  ne 
pouvaient  être  engagées  qu  après  avoir  été  approuvées  par  le  Parlement,  sur  le  rap- 
port de  sa  Commission  du  budget,  et,  les  crédits  étant  votés  par  chapitres,  le  Mi- 
nistre ne  pouvait  faire  que  les  dépenses  approuvées  ;  l'obligation  de  rendre  compte 
dans  les  trois  premiers  mois  de  chaque  année  complétait,  d  autre  part,  les  garanties 
de  contrôle  et  de  régularité. 

Désormais,  au  contraire,  la  répartition  des  crédits  n'est  plus  qu  une  vaine  forma- 
lité, et,  avec  la  faculté  de  virements  qui  appartient  au  Ministre,  c'est  comme  si  l'on 
mettait  «en  bloc»  3oo  ou  4oo  millions  par  an  à  sa  disposition.  Sans  doute,  le  Mi- 
nistre n'en  disposera  pas  seul,  il  agira  avec  le  concours  et,  en  qudique  sorte,  sous 
faulorité  de  la  Commission  de  surveillance  du  compte  de  liquidation;  mais, Dn le 


^'ï  Voir  plus  haut,  p.  622  ,  le  11*  1 5 1 . 


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EXERCICE  1876. 


635 


voit,  le  contrôle  que  le  Parlement  pouvait  et  devait  exercer,  c  est  cette  commission 
qui  l'exercera. 

Sera-t-il  efficace?  Sera-t-il  suffisant? 

A  cet  égard .  on  ne  peut  pas  ne  pas  retenir  deux  faits  d*une  incontestable  gravité  : 

La  Commission  de  surveillance  n*a  pas  tardé  à  reconnaître  qu'elle  se  trouvait  au 
milieu  d'une  organisation  qui  pouvait  paralyser  ses  efforts. 

Pour  remplir  consciencieusement  son  mandat,  pour  se  rendre  compte  de  Temploi 
des  crédits ,  de  Tétat  vrai  des  travaux  ou  des  approvisionnements ,  elle  a  demandé 
qu'une  double  comptabilité  fût  tenue.  Tune  du  service  courant,  l'autre  des  réserves. 
Ce  n*était  pas  là  une  exigence  bien  grande  et  bien  imprévue,  car  depuis  longtemps 
déjà,  depuis  1862,  la  Cour  des  comptes  réclame  une  réforme  analogue,  afin  de 
mettre  en  lumière  la  relation  qui  existe  entre  les  crédits  alloués  et  les  approvision- 
nements achetés  à  Taide  de  ces  crédits.  La  Commission  de  TAssemblée  nationale 
chaînée  de  faire  une  enquête  sur  le  matériel  de  la  guerre  en  a  constaté  la  néces-> 
site;  les  représentants  du  ministère  des  finances  et,  en  1878,  les  intendants  gêné- 
raux  ont  insisté  pour  qu'on  distinguât,  dans  le  budget  comme  dans  les  comptes,  la 
partie  relative  au  service  courant  de  celle  qui  concerne  les  approvisionnements. 

En  iS'jày  le  Ministre  lui-même  a  invité  de  nouveau  les  services  de  son  ministère 
à  se  conformer  à  cette  prescription.  Le  Ministre  n'a  pas  changé  d'avis  ;  il  partage , 
parait-il,  le  sentiment  de  la  Commission  du  compte  de  liquidation,  mais  il  est  im- 
puissant à  vaincre  la  résistance  que  l'habitude  contraire,  que  la  tradition  lui  oppose; 
tous  les  services ,  à  l'exception  de  celui  des  remontes ,  persistent  à  soutenir  que  cette 
dbtinction  est  inutile  et  refusent  de  l'établir. 

La  Commission  du  compte  de  liquidation  n'a  donc  pas  encore  pu  obtenir  une 
comptabilité  qui  seule  lui  permettrait  de  s'assurer  de  l'emploi  des  crédits  qu'elle 
est  maintenant  chargée  d'ouvrir.  Dans  ces  conditions  et  tout  en  rendant  un  juste 
hommage  à  sa  bonne  volonté  et  à  ses  efforts,  n'est-on  pas  autorisé  à  douter  de  l'effi- 
cacité de  sa  surveillance. 

Nous  lui  viendrons  en  aide  en  faisant  une  obligation  de  ce  qui,  de  sa  part,  ne 
peut  être  qu'un  vœu. 

D'un  autre  côté,  dans  sa  séance  du  31  avril  dernier,  la  Commission  du  budget  a 
émis  le  vœu  :  ' 

«  Que  la  Commission  de  surveillance  du  compte  de  liquidation  soit  complétée  par 
l'adjonction  de  plusieurs  membres  pris  dans  le  sein  des  deux  Assemblées  ; 

«Que,  pour  rendre  effectif  le  contrôle  des  existences,  les  vérifications  auxquelles 
la  Commission  doit  se  livrer  amènent  la  création  d'auxiliaires  techniques  ; 

«Et  que,  afin  de  faciliter  les  rapports  entre  le  Gouvernement,  la  Commission  du 
budget  et  la  Commission  du  compte  de  liquidation ,  dans  l'intérêt  supérieur  de  la 
bonne  marche  des  services,  il  se  crée  des  relations  suivies  et  directes  entre  la  Com- 
mission de  surveillance  et  la  Commission  du  budget  dans  les  formes  qui  seront  ar- 
rêtées d'un  commun  accord.  • 

Aucune  satisfaction  n'a  été  donnée  à  ce  vœu. 


Coma 


La 

Disuon 
de  surveillance 

(lu  compte 
(le  liquidiiliou 

el 

la  CoromUsion 

du  budget. 


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•crvir*  eouraat 
•t 


636  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Ainsi,  il  faut  le  reconnaître,  les  dépenses  du  compte  de  liquidation  ne  peuvent 
pas,  dans  l'état,  être  soumises  à  un  contrôle  sérieux;  Temploi  des  fonds  dont  il  &i 
doté  ne  peut  pas  être  Tobjet  d*une  vérification  utile, 
u  miUri«i  Enfin,  la  confusion  qui  existe  entre  le  matériel  du  service  courant  et  le  matériel 

de  réserve  empêche  de  constater  exactement  l'importance  de  nos  approvisionne- 
ments; elle  permet  aux  chefs  de  corps  d'y  puiser  sans  cesse;  et  la  facilité  même  que 
celai  cette  confusion  offre  aux  consommations  quotidiennes  s*oppose  à  la  formation  et  à  la 

de  retervc.        conservatîon  de  réserves  qui  soient  en  proportion  des  sommes  que  Ton  y  consacre. 
Un  pareil  état  de  choses  ne  saurait  se  prolonger  plus  longtemps;  il  importe  d'y 
mettre  un  terme,  et  c*est  pour  cela  que  nous  proposons  : 

i"*  De  revenir  à  la  spécialisation  des  crédits,  en  rétablissant  au  plus  tôt  les  cha- 
pitres; 

a'  De  prescrire  une  comptabilité  qui  distingue  le  matériel  du  service  courant  et 
celui  de  la  réserve,  qui  établisse  la  corrélation  entre  la  dépense  des  fonds  et  les 
existences; 

i"*  De  conférer  aux  Commissions  de  finances  de  la  Chambre  des  députés  et  du 
Sénat  le  droit  de  vérifier,  en  déléguant  chacune  deux  de  leurs  membres^  non-seu- 
lement sur  pièces,  mais  sur  place,  Tétat  du  matériel. 

La  division  par  chapitres  ne  pourrait  être  rétablie  au  cours  de  Texercice  sans 
créer  au  service  de  la  comptabilité  de  graves  difficultés  et  un  surcroît  de  travail  que 
les  assurances  de  la  Commission  de  surveillance  rendent  inutile.  H  suffira  d'y  reve- 
nir dès  le  prochain  exercice. 
F«at-ii  fermw  Plusicurs  membres  de  la  Commission  du  budget  n  ont  point  trouvé  suffisante 

le  compte        j^^  Gfaranties  qui  résulteront  de  ces  formalités  ;  ils  ont  demandé  que  Ton  fermât  dé- 

de  liquidation  ?       ^     P,  /  ,,..,.  .  . 

unitivement  le  compte  de  liquidation ,  ou  que  tout  au  moins  on  revint  au  système 
de  la  loi  du  a 3  mars  187 Ai  en  arrêtant  définitivement  Tétat  des  dépenses  qui  de- 
vraient y  être  inscrites  et  en  fournissant  dès  maintenant  les  dotations  nécessaires 
pour  pourvoir  à  ces  dépenses.     . 

Mais  la  majorité  n*a  pu  accueillir  ni  Tune  ni  Tautre  de  ces  propositions;  les  rai- 
sons qui  ont  fait  créer  le  compte  de  liquidation  subsistent  encore  pour  partie; 
Tœuvre  de  reconstitution  du  matériel  de  guerre  est  commencée,  mais  elle  n'^est 
point  achevée ,  et  ce  qui  reste  à  faire  ne  peut  pas  encore  trouver  place  au  budget 
ordinaire.  Peut-on  fixer  le  chiffre  des  dépenses  ?  Pas  davantage. 

Un  exemple  suffit  pour  le  démontrer.  Les  fortifications  qui  s'achèvent  en  ce  mo- 
ment ne  sont  pas  les  seules  qui  soient  jugées  nécessaires;  il  est  certain  qu*une  loi 
interviendra  avant  longtemps  pour  déterminer  les  emplacements  sur  lesquels  les 
autres  devront  être  élevées,  et  Ton  ne  -saurait  dès  maintenant  fixer  le  montant  des 
dépenses  que  ces  constructions  pourront  entraîner. 

Mais  s*il  n  est  pas  possible  de  fermer,  quant  à  présent,  le  compte  de  liquida- 
tion, ni  même  d'en  arrêter  définitivement  le  quantum,  il  n'en  résulte  pas  que  les 
dépenses  qui  y  seront  inscrites  puissent  s*élever  arbitrairement,  sans  limite  et  sans 
(rein. 


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EXERCICE  1876. 


637 


Depuis  187a,  les  prévisions  de  dépenses  se  sont,  il  est  vrai,  constamment  ac- 
crues. D*abord  restreintes,  elles  ont  été  successivement  développées,  et,  finale- 
ment, ont  pris  dés  proportions  démesurées.  L*indépendance  dans  laquelle  se  meut 
chacun  des  services  du  ministère  de  la  guerre  leur  a  permis  d*élargir  sans  cesse 
leurs  prétentions,  et  toute  modification  dans  le  personnel  qui  les  dirige  amènerait 
encore  des  changements  dans  ces  prévisions. 

Il  n*y  a  pas ,  à  cet  égard ,  assez  de  garanties ,  et  les  finances  de  la  France  sont 
trop  facilement  engagées.  Si  éminents  que  soient,  —  et  ils  le  sont  tous  à  un  très- 
haut  degré,  —  si  éminents  que  soient  les  chefs  de  service,  leurs  appréciations  indi- 
viduelles doivent  être  soumises  au  contrôle  d*une  délibération  collective. 

Les  conséquences  que  peut  entraîner  la  construction  ou  la  démolition  d*un  fort 
ont  fait  décréter  qu  un  changement  de  cette  nature  ne  pourrait  être  entrepris  qu  en 
vertu  d*une  loi  ;  mais  il  y  a  d*autres  changements  qui  peuvent  produire  les  plus 
graves  conséquences  :  par  exemple,  des  changements  dans  Tarmement.  Il  serait 
donc  tout  naturel  que  Ton  trouvât  sur  ce  point  des  garanties  analogues. 

Sans  être  allée  jusque-là,  il  semble  que  l'Assemblée  nationale  s*était  engagée 
dans  cette  voie;  elle  avait,  on  le  sait,  en  1872,  chargé  une  de  ses  grandes  commis- 
sions de  faire  une  enquête  sur  le  matériel  de  la  guerre.  Or,  celle-ci  divisa  elle- 
même  son  travail  en  deux  parties  principales  :  d  abord  elle  rechercha  tout  ce  qui 
existait  dans  les  arsenaux  et  les  magasins  et  en  dressa  rinventaire;  puis  elle  mil  «  en 
regard  ce  qu'il  serait  nécessaire  de  confectionner  et  d'acquérir  pour  compléter  nos 
approvisionnements.  » 

Il  n  est  pas  inutile  de  se  reporter  au  tableau  récapitulatif  du  rapport  déposé  par 
M.  Riant  le  U  avril  1878;  ce  tableau  résume  l'inventaire  et  les  prévisions  de  dé- 
penses que  la  Commission  avait  établies  pour  une  armée  de  i,aoo,ooo  hommes. 


Prévisions 

de  dé pentes 

pour 

mw  armée 
de  1,900,000 


SERVICES. 


VALEUR  DU  MATÉRIEL 


Vivres  

Hôpitaux 

Habillement 

Campement 

Équipages  militaires 

Remonte 

Harnachement  de  la  cavalerie 

Fourrages 

Artillerie 

Génie 

Totaux 


■  KCUSAIRK. 

nilTAIT. 

\  ACaiTKB. 

fr. 

48,188,842 

39,163.000 

498,000,000 

fr. 
5,000,000 

24,873,937 

1  12,1  55,000 

fr. 

43,188,842 

14.289,063 

385,845,000 

/i  9, 3  00,000 

18,435,061 

80,750,000 

7,420,1 36 

i8,45o,ooo 
11,014,925 

219,949,350 
12,748,736 
3o,8oo,ooo 

490,581,285 
2,000,000 

72,780,950 

t 

2,000,000 

123,118,383 

5oo,ooo 

147,162,400 
12,748,736 
28,800,000 

367,462,902 
i,5oo,ooo 

1,409,066,274 

378,604,406 

i,o3o,46i,868 

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638  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

A  ces  cliiflres  il  convieot  d  ajouter  les  suivants  : 

Pour  établissements  de  production  consistant  en  fonderies,  ateliers  spéciaai, 
manufactures  d'armes,  poudreries,  parcs  de  construction  des  équipages  militaires, 

manutentions  et  pharmacies 1 5,ooo,ooo' 

Arsenaux  et  magasins  d*artillerie  à  construire  ou  à  augmenter.  35,ooo.ooo 
Docks  de  corps  d*armée  pour  emmagasiner  les  effets  d*habille- 
ment,  de  campement,  de  liarnachement,  les  voitures,  les  vivres, 

les  fourrages 35,858j6o 

Raccordements  aux  lignes  de  fer io,coo,ooo 

Installation  de  neuf  nouvelles  écoles  d*aitilierie  et  agrandisse- 
ment des  polygones g,ooo,ooo 

Travaux  de  fortifications i4o,ooo.ooo 

Réorganisation  du  casernement 70,000,000 

Construction  de  magasins  à  poudre  dans  les  places 10,000,000 

Rétablissement  de  bâtiments  détruits  pendant  la  guerre 5,ooo,ooo 

Création  de  camps 1 0,000.000 

339,858.160 

Soit ,  en  réunissant  la  dépense  pour  la  reconstitution  du  matériel   1  ,o3o,46 1 ,868 

et  celle  pour  constructions 339,868,160 


un 


total  de 1 ,370,320,028 


C'était  là  un  programme  complet;  il  avait  été  dressé  avec  le  concours  d^hoiuma 
spéciaux  et  offrait  toutes  les  garanties  que  Ton  peut  désirer.  On  est  en  droit  de  $e 
demander  pourquoi  le  Ministre  de  la  guerre  ne  s*est  pas  mis  en  mesure  de  le  suivre. 
Comment  !  voilà  un  plan  de  réorganisation ,  de  reconstitution  du  matériel  de  la 
guerre;  il  émane  d'une  commission  de  T Assemblée  nationale,  c  est-à-dire  de  la  plus 
haute  autorité  du  pays;  il  se  relie  étroitement  à  la  réorganisation  de  Tannée,  qui 
est  Tune  des  œuvres  de  cette  Assemblée ,  et ,  à  ce  titre ,  il  s'impose  à  ceux  qui  doivent 
exécuter  ses  décisions.  Eh  bien,  il  ne  semble  pas  que  Ton  s'en  préoccupe;  on  passe 
à  côté,  on  le  dédaigne,  on  lui  substitue  d'autres  projets  que  Ton  ne  tardera  pas  à 
abandonner  et  à  remplacer  par  d'autres. 

C'est  beaucoup  que  cela  ait  pu  se  produire;  il  ne  faut  pas  que  cela  puisse  se  re- 
nouveler. 

Si  d'ailleurs  l'incertitude  sur  le  choix  des  emplacements  des  fortifications,  lur 
le  chiffre  de  l'effectif  à  armer  et  à  approvisionner,  sur  le  mode  à  employer  pour 
faire  ces  approvisionnenienb^ ,  si  la  précipitation  même  avec  laquelle  on  devait  pro- 
céder, si  les  circonstances,  en  un  mot,  peuvent  expliquer  et  légitimer  les  hésitations, 
les  variations  dans  Tévaluation  des  dépenses ,  il  n'en  est  plus  de  même  aujourdliai. 
Le  moment  est  venu  de  rentrer  dans  les  voies  régulières  et  normales.  Si  l'on  ne 
peut  pas  encore  faire  déterminer  à  quelle  somme  précise  s'élèveront  les  dépenses 
nécessitées  par  la  reconstitution  de  nos  forces  militaires,  on  peut  du  moins  exiger 


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EXERCICE  1876.  639 

qu  aucune  dépense  ne  sôit  engagée  sans  avoir  été  préalablement  approuvée  par  les 
représentants  du  pays. 

CREDITS  DEMANPÉS. 

Le  nouveau  crédit  qui  est  demandé  au  titre  du  compte  de  liquidation  est  de 
360,737,000  francs.  D'après  un  état  joint  au  projet  de  loi,  il  se  répartit  entre  deux 
chapitres. 

Le  premier  comprend  les  six  articles  suivants  : 

i**  Approvisionnements  et  armement 59,300,000' 

2*  Génie k32,5oo,ooo 

3**  Subsistances  militaires 1 5,3oo,ooo 

h"*  Hôpitaux  militaires 780,000 

5**  Harnachement ^,627,000 

6"*  Habillement. à8,ooo,ooo 

Total 260,677,000 

.  Le  deuxième  n  a  que  deux  articles  : 

Le  dépôt  de  la  guerre 190,000 

Et  FadministratioD  centrale 60,000 

Total  égal 260,727,000 


Eismen 
des  crpdil» 
deroao(l«i. 


Cet  élat  contient  une  erreur  qu'il  faut  tout  d'abord  rectifier,  c'est  une  simple 
transposition  de  cbiffres  :  il  faut  à  larticle  i",  approvisionnement  et  armement, 
attribuer  les  i33,5oo,ooo  francs  qui  sont  à  tort  attribués  à  Farticle  3,  génie,  et 
réciproquement  attribuer  à  Tarticle  a,  génie,  les  69  millions  qui  Ggurent  à  Tar- 
ticle  1". 

Cette  rectification  faite ,  nous  devons  examiner  successivement  les  divers  articles 
cl  rechercher  si  les  dépenses  projetées  répondent  à  un  besoin  réel,  si  les  demandes 
sont  suffisamment  justifiées. 

En  passant  en  revue,  à  cette  occasion,  chacun  des  services,  qui  ont  été  déjà  dotés 
ensemble  de  665,85o,ooo  francs  ^'\  nous  verrons  quels  sont  les  résultats  obtenus  « 

(')  Cette  somme  se  répartit  de  la  manière  suivante  entre  les  différents  services  : 

Artillerie  et  équipages 362,685,ooo' 

Génie 161 ,85o,ooo 

Subsistances 23,200,000 

Hôpitaux  et  ambulances 4, 960,000 

Remonte  et  harnachement < 1 5,85o,ooo 

Habillement  et  campement 96,855,000 

Dépôt  de  la  guerre 61 0,000 

Administration  centrale 1 4o,ooo 

Total 665,85o,ooo 


Repartit!  lion 

de 

665,85o,ooo  fr. 


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S#nric« 
â9  l'artillarie. 


Nouveau  fusil, 
iï, 800,000  TusiU. 


640  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE, 

nous  constaterons  ce  qai  est  fait  et  ce  qui  reste  à  faire  pour  la  réorganisation  œili 
taire  de  la  France. 

CHAPITRE  1*'.  —  Approvisionnements  et  armement. 

Ce  service  comprend  Tartillerie  Jes  équipages  militaires  et  les  munitions  de  guerre 

Déjà  les  crédits  ouverts  en  1872^  1878,  1874  et  1875  Tout  doté  d*une  somm^ 
de  36a, 685,000  francs,  et  si  Ion  se  souvient  que  les  prévisions  contenues  dam  If 
rapport  de  M.  Riant  s'élevaient,  pour  Tarlillerie  et  les  équipages  militaires.  î 
376,583,048  francs,  on  remarquera  que  nous  serions  bien  près  d'avoir  atteint  1? 
but  que  souhaitait  la  Conunission  d*enquête  sur  le  matériel. 

Mais  celle-ci  avait,  parait-il,  compté  sans  les  difficultés  qui  entourent  la  recherck 
d*un  nouveau  type  d'armement.  11  ne  faut  donc  pas  s'étonner  outre  mesare  que  le 
service  de  Tartillerie  demande  encore  i3a,5oo,ooo  francs. 

D'ailleurs,  en  votant  le  à  décembre  dernier  un  crédit  de  75  millions  de  francs. 
l'Assemblée  nationale  s'était  en  quelque  sorte  engagée  à  le  compléter  par  celui  qui 
est  aujourd'hui  demandé;  on  a  compté  sur  ce  nouveau  crédit,  et  Tod  a  fait  des 
commandes,  engagé  la  dépense. 

Nous  pensons  donc  qu'il  y  a  lieu  d'allouer  encore  ces  i3a,5oo,ooo  francs. 

Mais  nous  estimons  aussi  qu'il  faut,  quant  à  présent  du  moins,  s'en  tenir  là; 
qu'aucune  dépense  nouvelle  ne  devrait  être  engagée  avant  un  nouveau  vote  de  b 
Chambre;  et  s'il  est' vrai,  comme  le  Ministre  l'assure,  que  les  approvisionnemeoi* 
soient  suffisants  pour  une  armée  normale ,  il  est  même  permis  de  penser  que  les  dé 
penses  qui  restent  à  faire  pourront,  comme  celles  d'entretien,  entrer  à  l'avenir dari!» 
le  budget  normal  de  l'État. 

On  est  d'autant  plus  autorisé  à  le  croire,  que  les  manufactures  d'armes,  les  pou- 
dreries, les  gargousseries  ont  été  notablement  améliorées  et  sont  aujourd'hui  en  éiit 
de  produire  rapidement  et  à  meilleur  marché. 

Mais  ce  qui  importe  principalement,  c'est  que,  à  l'avenir,  aucun  changement  dans 
notre  outillage  militaire  ne  puisse  avoir  lieu  qu*aprés  l'accomplissement  de  fornu* 
lités  qui  donnent,  sur  ce  point,  toutes  les  garanties  nécessaires. 

Les  questions  d'armement  doivent  être  envisagées  sous  un  double  aspect,  au  point 
de  vue  technique  et  au  point  de  vue  linancier. 

Les  hommes  spéciaux  sont  seuls  compétents  pour  résoudre  la  question  au  point 
de  vue  technique;  mais  au  point  de  vuc*fmancier,  les  Chambres  seules,  à  leurtwr. 
sont  compétentes. 

Leur  intervention  est  pleinement  justifiée  par  l'importance  même  de  la  dépense  : 
ainsi,  se  propose-t-on  d'introduire  dans  l'ai^née  un  fusil  nouveau?  le  compte  e5( 
faeile.  Nous  avons  i,aoo,ooo  hommes  à  armer;  or,  on  sait  qu'il  faut  un  approvision- 
nement de  à  iusils  par  homme  :  il  faudra  donc  fabriquer  4t8oo,ooo  fusils,  qui,  i 
65  francs ,  prix  moyen ,  représentent  une  dépense  de  3 1 2  millions  de  francs. 

S'il  s'agit  d'un  nouveau  canon,  avec  les  munitions  qu'il  est  nécessaire  d'approvi- 
sionner, on  arrive  à  une  dépense  également  considérable. 


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EXERCICE  1876.  6^4 1 

Ccstpour  cela  que,  à  côté  de  la  compétence  des  hommes  spéciaux,  il  faut  ré- 
rver  la  compétence  des  Chambres. 

Celles-ci,  en  effet,  se  préoccupent  des  intérêts  multiples  de  TÉtat:  elles  pèsent 
s  besoins  des  divers  services  et  s'efforcent  d*y  pourvoir  sans  ébranler  Téquilibre 
l'ils  doivent  conserver  entre  eux  et  avec  les  ressources  du  Trésor  public. 

Il  y  a  encore  beaucoup  de  chemins,  beaucoup  de  routes,  beaucoup  de  canaux , 
3aucoup  de  raiiways  à  faire ,  et  si  le  Ministre  des  travaux  publics  était  seul  pour 
'gler  son  budget ,  il  est  présumable  que  Ton  y  verrait  s*élever  dans  une  proportion 
)Dsidérable  le  chiffre  des  allocations  qu  il  conviendrait  de  lui  donner  pour  Texé- 
ition  de  ces  travaux  qui  sont  si  désirablee  et  qui  doivent  accroître  la  richesse  pu- 
lique. 

Les  Chambres  ont  précisément  pour  mission  de  metlre  un  frein  à  ces  entraine- 
lents,  d'équilibrer  les  divers  services  et  de  mesurer  dans  quelles  proportions  les 
esoins  qu  ils  représentent  doivent  et  peuvent  être  satisfaits. 

*  CHAPITBEII.—  Génie. 

Le  crédit  de  59,800,000  francs,  qui  est  demandé  pour  1876,  est  destiné  a  payer  Gôaî*. 

es  dépenses  qui  sont  pour  la  plupart  déjà  faites  ou  des  travaux  qui  sont  entrepris. 

d7«aoo,ooo  francs  sont  employés  en  fortifications. 

13,100,000  francs  sont  employés  en  bâtiments  militaires. 

Les  fortifications  que  Ton  achève  ou  dont  on  poursuit  T exécution  ont  été  i*égu* 
lèrement  entreprises. 

£n  effet,  Tarticle  1*'  de  la  loi  du  10  juillet  i85i  dispose  :  «  Nulle  construction  de  ForiiCcaiion*. 
louvelles  places  de  guerre  ou  de  nouvelles  enceintes  fortifiées  et  nulle  suppression 
)o  démolition  de  celles  qui  existent  ne  pourront  être  ordonnées  qu* après  Tavis  d'une 
commission  de  défense  et  en  vertu  d'une  loi.  Nul  ouvrage  nouveau  à  ajouter  à  une 
enceinte  fortifiée,  nul  fort,  batterie  ou  autre  ouvrage  défensif  ayant  un  caractère 
sermanent  ne  pourront  être  entrepris  que  lorsqu'un  crédit  spécial  aura  été  ouvert 
î  cet  effet  à  l'un  des  chapitres  du  budget  t 

Les  deux  lois  du  27  mars  187^  et  du  a5  juillet  de  la  même  année,  votées  con- 
formément à  Tavis  'de  la  Commission  de  défense,  ont  autorisé,  la  première  les 
Fortifications  autour  de  Paris,  et  la  deuxième  les  fortifications  de  l'Est,  depuis  les 
Alpes  jusqu'à  la  Moselle.  ^ 

La  loi  du  a 5  juillet  1874  autorise  formellement  la  création  de  nouveaux  ouvrages 
•  autour  des  places  de  Verdun,  Toul,  à  Épinal,  dans  la  vallée  de  la  haute  Moselle, 
autour  de  Belfort,  de  Besançon,  à  Dijon,  Reims,  Cbagny,  Épernay,  Nogent-sur- 
Seîne,  autour  de  Langres,  de  Lyon,  de  Grenoble,  dans  la  vallée  de  l'Isère,  à 
Albertville  et  à  Chamousset,  autour  de  Briançon ,  et  le  tout  sur  des  emplacements 
indiqués  par  la  Commission  de  défense.  » 

Il  n'y  a  donc  aucune  difficulté  sur  ce  point,  et  le  crédit  demandé,  qui  a  été  en 
quelque  sorte  prorois  par  nos  devanciers,  doit  être  alloué. 

Conventions.  ii  1 


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642  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Il  ne  suffira  pas  pour  couvrir  la  lotalité  des  dépenses  projetées  par  le  service  du 
génie,  mais  robservalion  qui  a  été  faite  dans  ie  passé  des  prescriptions  de  la  loi  de 
i85i  nous  est  un  garant  que  Ton  s*y  conrormera  par  la  suite,  et  dès  Ion  nom 
devons  être  assurés  que  Ton  n*entreprendra  aucune  construction  nouvelle  sans 
qu  une  loi  Tait  autorisée. 

Ainsi  se  trouveront  protégés  les  grands  intérêts  que  des  travaux  de  cette  nature 
peuvent  affecter.  I^es  places  de  guerre  exercent,  en  effet,  une  influence  considérable 
sur  le  système  défensif  du  pays;  elles  midtiplient  les  charges  de  TÉtat,  non-seule 
ment  par  leur  construclion  et  leur  entretien ,  mais  par  raccroissement  rendu  néces- 
saire du  matériel  de  l^artillerie  et  de  Teffectif  de  Tarmée;  enûn  les  zones  environ- 
nantes sont  placées  sous  un  régime  spécial  et  les  propriétés  particulières  sont  ainsi 
grevées  de  servitudes  qui  en  altèrent  le  caractère. 

Lorsque  de  nouveaux  projets  seront  soumis  aux  Chambres,  celle-ci  apprécieronl: 

mais  jusque-là  aucun  de  ces  intérêts  ne  pourra  être  ni  sacrifié  ni  même  compramis, 

B.\>iiiieiiu  Quant  aux  bâtiments  militaires ,  ils  comprennent  la  réorganisation  du  caserae- 

luiiitatrci.        ment,  les  magasins  de  l'armée  territoriale,  des  établissements  pour  la  justice  mi- 

taire,  des  mess ,  bibliothèques ,  pavillons  divers,  etc. ,  et  enfin  des  établissements  de 

services  administratifs  tels  que  hôpitaux,  subsistances  et  transports  généraux. 

On  y  a  déjà  consaoné  3a,5oo,ooo  fiancs,  et  la  noavelle  demande  est  de 
1  a,  100,000  francs ,  qui  se  répartissent  de  la  manière  suivante  : 

c«Mrn«iBoii(.  f'  Casernement,  à,900,000  fnuucM,  —  La  réorganisation  du  casernement  donoen 

lieu  à  une  dépense  qui  est  évaluée  à  1 A  0,100,000  francs. 

Les  villes  et  les  départements  ont  pris  à  leur  charge ,  soit  à  titre  de  subsides,  soit 
à  titre  d^avances,  une  somme  de  100  millions  de  francs.  Il  resterait  donc  à  rÉtatooe 
charge  de  &  1,100,000  francs;  déjà ,  par  suite  de  crédits  précédemment  ouverts,  il  y  1 
fait  face  jusqu  à  concurrence  de  26,800,000. 

On  lui  demande  aujotird*hui  un  nouvel  à  compte  de  4*900,000  francs,  sans  spé- 
cifier dans  quelles  places  il  sera  employé  :  le  service  du  génie  n'a  pu  faire  encore 
aucune  répartition  de  ce  crédit  ;  il  se  réserve  de  1  appliquer  dans  les  places  où  les 
fonds  de  concours  fournis  par  les  villes  et  les  départements  seront  insuffisanb. 

Il  ne  saurait,  d'ailleurs,  oublier  à  cette  occasion  qu*il  y  aurait  les  plus grantk ia- 
convénients  à  multiplier  outre  mesure  les  casernements  et  à  disséminer  ainsi,  par 
fractions  insignifiantes,  les  troupes  qui,  pour  leur  instruction  même,  doivent  être 
groupées  par  masses. 


ilngasios. 


2'  Magasins  de  V armée  terriixmaU,  2,500,000  francs,  —  Pour  établir  ces  magasim, 
le  service  du  génie  a  évalué  la  dépense  totale  à  la  somme  de  5  millions.  Déjà 
5oo,ooo  francs  y  ont  été  consacrés  :  ils  ont  servi  à  pourvoir  les  centres  de  sobdi* 
vision  des  régions  occupées  par  les  6*,  7*  et  \U*  corps  d'armée. 

On  demande  un  crédit  de  a,5oo,ooo  francs  pour  continuer  les  mêmes  travaat 
dans  les  autres  corps  d'armée ,  en  commençant  par  les  1",  a*,  4*  et  1 5*  corps. 


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EXERCICE  1876. 


6^3 


Mais  en  admettant  que  ces  constructions  soient  utiles»  il  n  y  a  aucune  urg^ence  ; 
elles  peuvent  attendre. 

3*  Etablissements  de  la  justice  militaire,  500 ,000  francs,  —  La  dépense  totale  est 
évaluée  à  3  millions  de  francs. 

5oo,ooo  francs  ont  été  dépensés  sur  des  allocations  antérieures  à  1876  :  ils  ont 
été  employés  à  commencer  la  prison  mîlilaire  d* Amiens. 

On  demande  5oo,ooo  francs  et  Ton  annonce  que,  avec  le  reste  disponible  sur 
le  premier  crédit,  on  continuera  la  réorganisation  du  service  de  la  justice  militaire. 

A  Amiens,  les  travaux  apnt  pour  objet  la  création  des  locaux  d'un  conseil  de 
guerre  et  d  une  prison  militaire  sont ,  parait-il ,  en  cours  d'exécution  :  une  somme 
d'environ  1 00,000  francs  a  été  allouée  à  cet  effet. 

11  reste  donc  4oo,ooo  francs  sur  les  premiers  o'édits,  et  si  Ton  y  ajoute  Ica 
5oo,ooo  demandés ,  où  emploiera-t-on  les  900,000  francs  disponibles  ? 

On  ne  peut  pas  le  dire,  parce  que,  les  projets  n étant  pas  terminés,  la  répartition 
par  places  ne  peut  pas  être  faite. 

La  Commission  du  budget  pense  qu'il  y  a  lieu  d  attendre  pour  allouer  les  crédits 
que  les  plans  et  devis  de  ces  établissements  soient  dressés. 

^*  Mess,  bibliothèques,  panilions  divers,  etc.,  700,000  francs.  —  Sous  cette  ru- 
brique ,  le  génie  prévoit  une  dépense  de  3  millions. 

Déjà  3oo,ooo  francs  ont  été  dépensés  dans  Torganisation  de  mess,  ce  qui  se  fait 
successivement,  suivant  les  propositions  de  Tétat-major  approuvées 'par  la  Commis- 
sion du  compte  de  liquidation. 

700,000  francs  sont  demandés  pour  la  continuation  de  ces  travaux  ou  pour  la 
création  de  pavillons  divers.  Il  paraît  que  par  cette  appellation  on  désigne  la  cons- 
truction et  Tacquisilion  d*un  hôtel  pour  le  quartier  général  du  4*  corps  d*armée  au 
Mans. 

On  peut,  sans  inconvénient,  ajourner  cette  dépense  au  moment  où  les  projets  en 
seront  plus  étudiés ,  et  quand  elle  sera  justifiée ,  elle  devra  trouver  sa  place  au  budget 
ordinaire. 


jMlice  militaire. 


Divert. 


5"  Établissements  de  services  administratifs.  —  Ils  sont  affectés  a  trois  services  prin- 
cipux:  le  premier,  celui  des  subsistances  militaires,  comprend  les  vivres  et  les 
fourrages;  le  deuxième,  les  hôpitaux;  le  troisième,  les  transports  généraux  et  l'ha- 
billement. 

Pour  la  manutention  et  la  conservation  des  vivres  et  des  fourrages,  il  était  néces- 
saire de  construire  plusieurs  magasins  nouveaux  et  d'en  agrandir  plusieurs  anciens  : 
les  dépenses  faites  s'élèvent  déjà  à  3,38&,ooo  francs,  on  demande  encore 
a,3oo,ooo  francs  qui  ne  sauraient  être  refusés.  « 

La  construction  d'hôpitaux  et  abris  hospitaliers  a  été  évaluée  à  3,172,000  francs; 
on  y  a  consacré  673,000  francs ,  et  Ton  en  demande  800,000.  Mais,  t  nous  pensons, 

/n. 


Services 
adminittraliTi. 


Hdpitaai. 


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Magatio* 
d'habillement. 


644  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

comme  le  dit  le  rapport  de  M.  Riant,  page  i3i,  que  TÉtat  pourrait  éviter  celle  de 
pease  considérable  en  faisant  soigner  les  malades  militaires  dans  les  hospices  cinb. 
et  en  réglant  ayep  ces  hospices  les  conditions  suivant  lesquelles  le  service  serait  effi^ 
tué  et  rémunéré. 

Il  y  a  mieux  :  dans  Texposé  des  motifs  d'un  projet  de  loi  présenté  à  la  Chambre 
des  députés  le  ai  mars  1876,  sur  Torganisation  des  services  hospitaliers  de  Famiee. 
on  voit  que  le  Ministre  de  la  guerre  est  entré  dans  cet  ordre  d*idées  :  il  tend  à  it 
suppression  de  la  plupart  des  hôpitaux  militaires  et  se  propose  de  faire  «  appel  aui 
ressources  si  précieuses  que  présentent  les  hospices  civils,  t  S'il  doit  en  être  ainsi, 
on  ne  comprend  guère  que  Ton  construise  aujourd'hui  des  hôpitaux  militaires  qai 
devraient  être  supprimés.  H  est  donc  sage  d*attendre  au  moins  le  vote  de  It  loi 
proposée. 

Les  baraques  pour  abri  ho^italier  qui  sont  projetées  à  Langres  et  les  locaoi 
pour  le  service  des  lits  militaires  à  Angouléme  ont  reçu  dès  maintenant  Tappro- 
balion  de  la  Commission  du  budget,  mais  celle-ci  a  pensé  qu'une  dépense  de  cette 
nature  devait  être  inscrite  au  budget  ordinaire. 

Pour  les  magasins  d'habillement  et  de  campement,  la  dépense  a  été  évaluée  1 
i,ii7ii,46o  francs.  Les  crédits  précédemment  ouverts  ont  mis  à  la  disposition  de  ce 
service  une  somme  de  i,443,ooo  francs;  on  demande  encore  400,000  Drancs;  les 
prévisions  originaires  sont  donc  dépassées  de  368, 54o  francs.  L^aménagement  des 
magasins  généraux  projeté  au  Mans  a  paru  justifié  :  nous  vous  proposons  d'allouer  les 
100,000  francs  qui  sont  demandés  pour  cette  destination,  et  d'ajourner  le  surplus. 

En  résumé,  sur  les  59,3oo,ooo  francs  qui  vous  sont  demandés  au  chapitre  du 
génie,  nous  vous  proposons  d'ajourner  les  dépenses  correspondante  4,8oo,ooo  (t., 
et  d'allouer  54,5oo/>oo  francs. 


CHAPITRE  III.  —  Sahsistances  militaires. 


SaUiiUBeM 
miliUirM. 


Les  crédits  ouverts  en  1872,  1878,  1874*  1876,  y  compris  celui  qui  Ta  été  par 
la  loi  du  4  décembre  1876  sur  l'exercice  1876,  ont  déjà  doté  ce  chaptre  de 
a 3, 200,000  francs.  Ils  ont  permis  de  reconstituer  un  approvisionnemeot  d'uoe 
réelle  importance. 

On  demande,  pour  le  compléter,  un  nouveau  crédit  de  i5,3oo,ooo  francs. 

Nous  ne  pensons  pas  que  cette  dépense  soit,  quant  à  présent,  nécessaire;  dans 
tous  les  cas,  eQe  n'est  pas  urgente. 


Mat^ri«l 
d'tmbaline*. 


CHAPITRE  IV.  —7  Hôpitaux  ndUtaires. 

Il  ne  s*agtt  pas  ici  des  constructions  projetées  que  nous  avons  rencontrées  daosie 
chapitre  a,  parmi  les  travaux  du  génie;  il  s'agit  du  matériel  d*ambulance  nécessaire 
en  cas  de  mobilisation. 

Nous  proposons  d'ajourner. 


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EXERCICE  1876. 


645 


CHAPITRE  V. 


Harnachement  et  remonte. 


D'après  la  loi  militaire,  reffectif  des  chevaux  est  de  106,000;  or,  en  1876,  nous 
n  avions  que  84«ioo  chevaux,  il  en  manquait  donc  encore  21,900. 

Mais  il  est  vrai  quon  en  avait  placé  4,5oo  environ  chez  les  cultivateurs  :  le 
déficit  réel  était  ainsi  réduit  à  17,400. 

Il  importe  d*assurer  le  plus  tôt  possible  Texécution  de  la  loi  et  de  combler  ce 
déGcit. 

D*autre  part ,  le  harnachement  des  chevaux  se  fait  mal  quand  il  se  fait  Irop  vite. 

Les  4^637,000  francs  qui  sont  demandés  ne  suffiront  pas  pour  compléter 
notre  effectif  en  chevaux  et  notre  approvisionnement  en  harnais  ;  mais ,  avec  les 
)5,85o,ooo  francs  qui  y  ont  déjà  été  employés,  ils  ne  laisseront  plus  beaucoup  à 
faire. 


Haratchcnent 
•t  remonte. 


CHAPITRE  VI.  —  Habillement  et  campements 

La  dépense  prévue  pour  constituer  l'approvisionnement  de  réserve  en  effets 
dhabillement ,  de  campement,  de  grand  et  de  petit  équipement,  est,  d'après  le 
dernier  état  qui  nous  a  élé  remis,  de  a36, 109,600  francs. 

Elle  a  dû  être  couverte  jusqu'à  concurrence  de  96,665,000  francs,  par  suite  des 
allocations  précédemment  faites. 

On  demande  encore  48  millions  de  francs. 

Mais ,  tant  qu  une  double  comptabilité  n'aura  pas  séparé  les  approvisionnements 
du  service  courant  de  ceux  de  la  réserve,  tant  qu  un  inventaire  ne  fera  pas  connaître 
exactement  l'importance  que  ceux-ci  ont  acqube,  il  ne  sera  pas  possible  d'apprécier 
l'utilité  de  nouveaux  crédits. 

Le  rapport  sur  le  budget  ordinaire  a  montré  quelles  anomalies ,  quelles  contra- 
dictions on  rencontre  dans  les  marchés  d'habillement  et  de  campement  :  nous  n'y 
reviendrons  pas. 

Il  est  nécessaire  que  ces  marchés  soient  soumis  à  un  contrôle ,  à  une  vérification 
sérieuse.  * 

En  attendant,  et  comme  nous  n'avons  pas  pu  nous  assurer  que  les  approvisionne- 
ments fussent  proportionnés  aux  crédits  ouverts ,  nous  vous  aurions  proposé  d'ajour- 
ner toute  nouvelle  allocation. 

Mais  il  y  aurait  inconvénient  grave  à  arrêter  brusquement  les  commandes  :  les 
ateliers  de  confection  se  sont  installés  à  grands  frais.  Si  nous  mettons  à  la  disposi- 
tion de  l'Administration  un  crédit  de  10  millions,  elle  pourra  leur  donner  un 
aliment  nécessaire. 


R«fMrve 
d'habillpment 

et 
decAmpemeut. 


CHAPITRES  Vil  ET  VIII.  —  Dépôt  de  la  gaerre  et  administration  centrale. 
L'importance  même  du  compte  de  liquidation  suffit  pour  justifier  les  crédits. 


D<$p6t 
de  U  guerre. 


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646  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Pour  résumer  les  conclusions  auxquelles  conduisent  ces  diverses  observations, 

voici  le  tableau  des  crédits  demandés  par  le  Ministre  et  de  ceux  que  nous  proposons 
d'allouer. 

GrédJU  Crédfa 

demandét.  propoM. 

Chapitre  I*'. — Approvisionnements  et  armements.  1 3a,5oo,ooo'  1 3a,5oo,ooo 

Chapitre  II.  —  Génie 5g,3oo,ooo  5At5oo,ooo 

Chapitre  III.  —  Subsistances  militaires 1 5,3oo,ooo  « 

Chapitre  IV.  —  Hôpitaux  militaires 760,000  « 

Chapitre  V.  —  Harnachement  et  remonte 4,627,000  ^,637,000 

Chapitre  VI.  —  Habillement  et  campement 48,ooo,ooo  10,000,000 

Chapitre  VII.  —  Dépôt  de  la  guerre 1 90,000  1 90,000 

Chapitre  VIII. —  Administration  centrale 60,000  60,000 

Totaux 360,727,000'  201,877,000' 


lU 

VOIBS    ET   MOYENS. 

Les  ressources  exceptionnelles  à  Taide  desquelles  ont  été  couvertes  les  premières 
dépenses  du  compte  de  h'qiiidation  sont  épuisées;  néanmoins  il  est  possible,  sans 
rouvrir  le  grand-livre  de  la  dette  publique,  de  faire  encore  face  aux  exigences 
actuelles. 
Voie*  «i  noyeni.  Il  suflit  de  recourir  à  des  opérations  de  trésorerie  qui  ont  été  exposées  k  TAssemUee 
nationale  par  M.  Gouin,  dans  son  rapport  du  3o  novembre  1875,  avec  une  coiopt'- 
tence  et  une  autorité  à  Tabri  desquelles  nous  sommes  heureux  de  nous  placer  : 
BoDs  da  Tréw.  «  A  la  fin  de  1879  »  ^^*  remboursements  à  la  Banque  de  France  seront  lerminti. 
Nous  trouverons  disponible  au  budget  de  1880  une  somme  de  i5o  millions,  moa- 
tant  de  l'annuité  consacrée  en  1878  et  1879  ^  ^extinction  de  notre  dette. 

•  N'est-il  pas  possible  aujourd'hui  de  faire  en  quelque  sorte  traite  sur  Tavenir 
et  d'escompter,  au  profil  du  présent,  une  ressource  réalisable  dans  quelques  années 
seulement? 

«  Les  budgels  de  1878  et  1879  doivent  inscrire  au  chapitre  de  la  delte  remlK>ar- 
sable  les  deux  dernières  annuités  de  i5o  millions  destinées  à  solder  la  Banque  àù 
France. 

«Le  budget  de  1880,»  et  s'il  le  faut  absolument,  les  budgets  suivants,  «devront 
supporter  la  même  charge ,  »  et  l'on  remboursera  les  bons  du  Trésor  i{uî  aiiroat 
été  émis  pour  les  besoins  du  compte  de  liquidation. 

L'Assemblée  nationale  a  déjà  donné  son  approbation  à  celte  combinaison  fitoa- 
cière;  nous  pensons  que  la  Chambre  des  députés  doit  l'approuver  à  son  tour,  car 
elle  permettra,  sans  troubler  le  crédil,  sans  accroître  notre  dette  consolidée,  iâta 
imposer  de  nouvelles  charges  aux  contribuables,  d'effectuer  progressivemect  ie> 


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EXERCICE  1876. 


647 


dépenses  extraordinaires  qui  ont  été  rendues  nécessaires  |>ar  les   fautes   et  les 
noalheurs  du  passé. 


PROJET  DE  LOI. 


Crédit 
301,877,000  fr. 


Art.  ï*\  Il  est  ouvett  au  Ministre  de  la  guerre,  au  titre  du  compte  de  liquida- 
tion, pour  les  dépenses  à  effectuer  en  1876,  un  crédit  de  201,877,000  francs,  qui 
est  et  demeure  réparti  par  chapitres,  conformément  à  Tétat  A  ci-auncKé. 

Art.  2.  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  ci-dessus  au  moyen  des  ressources  que  ]e    Voïm  et  moyeot. 
Ministre  des  finances  est  autorisé  à  créer,  sans  que  les  engagements  du  Trésor 
puissent  s^étendre  à  plus  de  six  années. 

Art«  3.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  Texercice  1876 
pourront  être  reportées  par  décret  avec  la  même  affectation  aux  exercices  suivants, 
en  même  temps  que  les  ressources  correspondantes. 

Art.   (1.  Il  sera  tenu  une  comptabilité  spéciale  pour  distinguer  le  matériel  du    Matériel  courant 
service  courant  et  le  matériel  de  la  réserve. 


Art.  5.  Dans  les  trois  premiers  mois  qui  suivront  la  clôture  de  chaque  exercice, 
et  jusqu'à  ce  que  le  compte  de  liquidation  soit  complètement  apuré ,  un  compte  sera 
rendu,  chapitre  par  chapitre,  de  lemploi  des  crédits  alloués. 

Art.  6.  Chaque  année ,  les  commissions  de  finances  de  la  Chambre  des  députés 
et  du  Sénat  pourront  déléguer  chacune  deux  de  leurs  membres  pour  vérifier,  sur 
pièces  et  sur  place,  f  état  du  matériel. 

Art.  7.  Aucun  marché  pour  Texploitation  de  manufactures  d*armes  ou  pour 
fabrication  d'arnies  neuves  ne  pourra  être  fait  sans  Tavis  des  comités  spéciaux ,  et 
ne  pourra  avoir  d* effet  qu  après  le  vote  d*un  crédit  destiné  à  en  assurer  Texécution. 

Etat  A. 
ÈlcLl  de  répaj'tition,  par  chapitres,  da  crédit  de  201,877,000  francs  ouvert  pour  les  dépenses 

de  l'année  1876, 


NUMEROS 
des 


DESIGNATION  DES  SERVICES. 


SOMMES 

ALLOOBB». 


Approvisionnements  et  armement. 

Génie • 

Ilaniachement  cl  remonte 

Habillement  et  campement 

Dépôt  de  la  guerre 

Administration  centrale 

Total 


i32,5oo,ooo 

54t5oo,ooo 

4,627,000 

10,000,000 

190,000 

60,000 


201,627,000 


201,877,000 


et 

matériel 
de  rcecnre. 


Hcparlilioo 
du  crédit. 


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648  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

N-  154. 
RAPPORT 

FAIT  AU  séNAT  AD  NOM  DE  LA  COMMISSION  DES  FINANCES  SUR  LE  PROJET  DE  LO! 
ADOPTÉ  PAR  LA  CHAMBRE  DES  DEPUTES  ^'\  PORTANT  OUVERTURE  AU  MINISTÈBE  DE 
LA  GUERRE,  AU  TITRE  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATION  (EXERCICE  1876),  D*UN  CRÉCIT 
DE  301,877,060  FRANCS, 

par  M.  Duclerc,  sénateur. 
Séance  du  7  août  1876. 
(extrait)  W. 
Le  rapport,  après  avoir  rappelé  les  précédents  du  compte  de  liquidation,  conti- 
nue ainsi  : 

L*œuvre  de  la  reconstitution  du  matériel  est  loin  d'être  accomplie.  La  nécesiité 
de  créer  de  nouvelles  ressources  a  conduit  à  Fouverture  de  la  deuxième  partie  do 
compte  de  liquidation,  et  la  loi  du  4  décembre  1876  a  ouvert,  pour  1876,  on  cré- 
dit de  i5o  millions  au  Ministre  de  la  guerre,  qui  demande  aujourd'hui,  pour  le 
même  exercice,  un  nouveau  crédit,  arrêté  au  chiEre  de  201,877,000  francs  par k 
Chambre  des  députés,  dans  sa  séance  du  4  août  1876. 
R«poBt«  La  loi  de  finances  du  4  décembre  1876',  comme  celle  du  5  juiUet  précédent,  qui 

«DxeritiquM      ouvrait  au  Ministre  de  la  guerre  un  crédit  de  100  millions  sur  Texerdce  1876, 
d«  u  cbambra     avaient  réparti  ces  crédits  en  deux  chapitres  seulement,  pour  laisser  au  Ministre  une 
éw  depaU».       faciUté  plus  grande  d*affecter  à  chacun  des  services  placés  sous  ses  ordres  des  res- 
sources exactement  en  rapport  avec  leurs  moyens  d*action  ou  de  production,  qoe 
tant  de  circonstances  peuvent  activer  ou  ralentir  au  cours  d*un  exercice. 

Cette  faculté,  donnée  au  Ministre  de  la  guerre  dans  la  limite  des  crédits  votés, 
élait-elle  de  nature  à  restreindre  les  garanties  du  Parlement  et  à  abandonner  au 
pouvoir  exécutif  la  disposition  sans  contrôle  de  sommes  considérables  ? 

Pouvait -elle  permettre  d'introduire  diias  le  compte  de  liquidation  des  dépenses 
qui  n  auraient  pu  trouver  place  au  budget,  ou  qui  en  auraient  été  écartées? 

Nous  ne  le  pensons  pas,  car  le  Ministre  n  était  en  aucune  façon  dispensé  de  pro- 
duire, pour  le  compte  de  liquidation  comme  pour  le  budget,  les  comptes  généraax 
d'exercice  dont  la  Cour  des  comptes  aura  à  juger  là  régularité,  aussi  bien  au  point  de 
vue  des  faits  mêmes  de  dépenses  qu*à  celui  du  principe  de  la  spécialité  des  crédits. 
Une  Commission  spéciale,  composée  de  membres  de  l'Assemblée  nationale,  da 
Conseil  d'Étal  et  de  la  Cour  des  comptes  et  de  fonctionnaires  des  départements  de 
la  guerre  et  des  finances  a  d'ailleurs  été  instituée,  par  décret  du  18  juin  1876 ^'t 

(*)  Le  projet  de  loi  voté  par  la  Chambre  des  députés  et  déposé  à  la  séance  da  Saut  du 
4  août  1 876  n  est  précédé  <l*aucun  exposé  des  motifs.  Voir  Journal  officiel  du  10  octobre  i876> 
(S)  Journal  officiel  du  i4  octobre  1876. 
^'>  Voir  plus  haut,  le  n"*  i5i. 


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EXERCICE  187Ô.  6^9 

pour  contrôler  les  opérations  relatives  à  Temploi  des  crédits  affectés  à  la  reconstitua 
lion  deTétat  militaire  de  la  France.  C*est  sous  sa  surveillance  que  sont  présentées  les 
demandes  successives  de  crédits  basés  sur  des  évaluations  précises,  par  nature  de 
dépenses.  De  ses  délibérations  sont  sorties  la  plupart  des  propositions  qui  figurent 
dans  le  projet  de  loi,  notamment  en  ce  qui  concerne  l'établissement  de  comptabili- 
tés-matières distinctes ,  et  la  vérification  sur  place  de  la  situation  du  matériel. 

Dans  de  telles  conditions,  l'exacte  application  des  règles  de  potre  comptabilité 
publique  est  garantie  d*une  manière  absolue,  malgré  la  division  du  compte  de  liqui- 
dation en  deux  seuls  cbapitres. 

L'impérieuse  nécessité  des  crédits  demandés  par  le  Ministre  de  la  guerre  est  suf- 
fisamment démontrée  par  Texposé  des  motifs  du  projet  de  loi  soumis  à  vos  délibé- 
rations et  par  le  rapport  fait  à  la  Çliambre  des  députés  par  Tbonorable  M.  Girerd , 
au  nom  de  la  Commission  du  budget»  Les  dépenses  qu'ils  sont  destinés  i  couvrir  ont 
déjà  été  de  fait  acceptées  par  Vautorité  législative,  lorsque  l'Assemblée  nationale  a 
voté,  le  A  décembre  1875,  un  crédit  de  i5o  millions,  qui  n*était  que  la  première 
partie  du  crédit  de  4 10  millions  de  francs  indiqué  au  projet  primitif  du  Gouverne- 
ment comme  nécessaire  pour  Tannée  1876. 

Tontes  les  facilités,  tous  les  moyens  d'exécution  sont  aussi  donnés  au  Ministre 
de  la  gaerre  pour  la  continuation  et  l'accompUssement  de  l'œuvre  que  nous  pour- 
suivons tous,  la  mise  en  état  de  défense  de  notre  territoire.  Les  voies  et  moyens 
sont  indiqués,  tant  dans  le  rapport  présenté  a  l'Assemblée  nationale,  le  3o  no- 
vembre 1875,  par  notre  honorable  collègue  M.  Gouîn ,  pour  Touverlure  du  pre- 
mier crédit  à  inscrire  dans  la  seconde  partie  du  compte  de  liquidation,  que  dans 
l'exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  portant  fixation  du  budget  général  des  dépenses 
et  des  recettes  de  l'exercice  1877. 

Nous  avons,  en  conséquence,  l'honneur  de  vous  proposer  l'adoption  du  projet 
de  loi  ci -après,  qui  a  été  adopté  par  la  Chambre  des  députés  dans  sa  séance  du 
à  août  courant. 

^  PROJJET  DK  LOI  W, 

Art.  1*'.  n  est  ouvert  au  Ministre  de  la  guerre ,  au  titre  du  compte  de  liquidation , 
pour  les  dépenses  à  effectuer  en  1876 ,  un  crédit  de  201,877,000  francs,  qui  est  et  c,^,j 

demeure  réparti  par  chapitres,  conformément  à  l'état  annexé  à  la  présente  loi.  Je 

Art.  2.  11  sera  pourvu  aux  dépenses  ci-dessus  au  moyen  des  ressources  que  le^ 
Ministre  des  finances  est  autorisé  à  créer,*  sans  que  les  engagements  du  Trésor 
puissent  s'étendre  à  plus  de  six  années. 

Art.  3.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  l'exercice  1876 

^*)  Voté  par  la  Chambre  des  députés  le  h  août  1876;  voté  par  le  Sénat  le  11  août.  Pro- 
mulgation :  décret  du  23  août  1876,  Journal  officiel  du  26  août;  BoUetia  des  lois,  xii*  série, 
n*  3 16-5438. 


301,877,000  Tr. 


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650  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

pourront  être  reportées  par  décret,  avec  la  même  affectation ,  aux  exercices  suifaab, 
en  même  temps  que  les  ressources  correspondanles. 

AfiT.  A.  Il  sera  tenu  une  comptabilité  spéciale  pour  distinguer  le  matériel  du 
service  courant  et  le  matériel  de  la  réserve  ^'\ 

Art.  5.  Dans  les  trois  premiers  mob  qui  suivront  la  clôture  de  chaque  exercke. 
et  jusqu'à  ce  que  le  compte  de  liquidation  soît  complètement  apuré,  un  compte 
sera  rendu,  chapitre  par  chapitre,  de  TemplcH  des  crédits  alloués. 

Art.  6.  Chaque  année,  les  commissions  de  finances  de  la  Chambre  des  dépak? 
et  du  Sénat  pourront  déléguer  chacune  deux  de  leurs  membres  pour  vérifier,  »ui 
pièces  et  sur  place,  l'état  du  matériel. 

Art.  7.  Aucun  marché  pour  Texploitation  de  manufactures  d'armes  ou  pour  £>• 
brication  d'armes  neuves  ne  pourra  être  fait  sans  Tavis  des  comités  spéciaux  et  oe 
pourra  avoir  d'effet  qu'après  le  vote  d'un  crédit  destiné  à  en  assurer  f  exécudoo. 

État  de  réparlltion ,  par  chapitres,  du  crédit  de  20 i ,817 ,000  Jturcs 
ouvert  pour  Us  dépenses  de  Vannée  iS76. 

CHAPITRE  I*'. 

Répartiiioo           Art.  1".  Approvisionnements  et  armements i33,5oo,ooo 

d.  cMi.           j^^  2.  Génie 54,500.000 

Art.  5.  Harnachement  et  remonte 4,627,000 

Art.  6.  Habillement  et  campement '. 10,000,000 

chapitre  II. 

Art.  1".  Dépôt  de  la  guerre 190,000 

Art.  2.  Administration  qentrale —  60,000 

Total 201,877.000 


<0  Décret  du  16  décembre  1876  {BalleUn  des  Lois,  n*  328-5676.)  —  Circulaire  miniMt 
rielle  du  39  du  même  mois. 


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EXERCICE  1876. 


651 


MINISTÈRE  DE  U  MARINE. 


N*»  155. 


RAPPORT 

'AIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DU  BUDGET  CHARGEE  D*e3iAMINER  LE  PROJET  DE  LOI  ^'^ 
PORTANT  OUVERTURE  AU  MINISTÈRE  DE  LA  MARINE  D'UN  CREDIT  DE  aO,5oO,000  FRANCS , 
POUR  LES  DÉPENSES  À  EFFECTUER  EN  1876  SUR  LE  COMPTE  DE  LIQUIDATION, 

par  M.  ]e  vice-amiral  Pothuau ,  membre  de  TAssemblée  nationale. 
(Déposé  à  la  séance  du  3o  novembre  1 875.) 

Messieurs,  vous  vous  rappelez  les  discassions  auxquelles  donna  lien  en  1873 
'afiec talion  au  matériel  naval  d'une  somme  de  ao  millions  de  francs  imputée  sur  le 
lomple  de  liquidation  et  qui  fut  répartie  en  deux  annuités  de  10  millions,  fune 
)our  1874  et  l'autre  pour  1876. 

Cette  somme,  malgré  son  importance,  n  avait  pas  paru  suffisante,  car  on  com- 
>renait  la  nécessité  de  relever  notre  matériel  naval  et  de  s'occuper  de  la  reconsli- 
ution  de  Tapprovisionnement  des  ports.  Ce  fut  là  fopinion  unanime  exprimée  à  la 
ribune  par  ceux  de  nos  bonorables  collègues  qui  appartiennent  au  corps  de  la 
narine  et  par  les  autres  orateurs  qui  prirent  part  à  la  discussion. 

Les  sympathies  de  l'Assemblée  étaient  toutes  acquises  à  la  marine,  mais  l'état  de 
)os  finances  ne  permettait  pas  encore  de  procurer  à  ce  grand  et  utile  service  les 
ressources  qui  lui  étaient  nécessaires. 

Sans  revenir  sur  les  sacrifices  qui  furent  imposés  à  la  marine  après  la  guerre,  on 
)eut  dire  d'une  façon  générale  que  depuis  cette  époque  on  n'a  cessé  de  réclamer 
ivcc  instance  l'élévation  des  crédits  portés  aux  budgets  annuels  de  ce  département; 
m  toute  occasion  il  a  été  nettement  spécifié  que  ce  que  l'on  demandait  n'avait  pas 
)our  but  l'accroissement  de  notre  puissance  navale,  mais  bien  son  maintien  au  rang 
(u'elle  avait  toujours  eu,  qu'elle  avait  conservé  et  qui  était  tout  tracé,  selon  un 
)rogramme  déterminé  et  accepté,  celui  que  Ton  avait  inscrit  au  budget  de  187a. 

Il  était  donc  naturel  que  l'on  se  préoccupât  de  Tétat  de  nos  approvisionnements 
lont  une  grande  partie  avait  été  cédée  ou  consommée  pendant  la  guerre  de  1 870. 
iinfin  il  était  également  légitime  de  hâter  le  travail  de  transformation  de  notre  ar- 
illerie  et  de  ne  pas  perdre  de  vue  la  défense  de  nos  arsenaux  où  l'on  avait  à  exé- 
cuter d'importants  travaux ,  principalement  en  ce  qui  concerne  l'emploi  des  engins 
le  guerre  nouveaux ,  tels  que  les  torpilles ,  destinées  à  jouer  dans  l'avenir  un  rôle 
)ue  Ton  ne  peut  encore  définir  exactement,  mais  qu'il  est  cependant  permis  de 
rroirc  considérable. 

Tous  ces  motifs  ont  été  exposés  par  les  différentes  commissions  du  budget  et 

^  Journal  officiel  du  ]4  décembre  1876. 


NcceMÎlé 

de  relever 

le  uiatériel 

naval. 


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lutuflJMnce 

au  cretlil 

dm 

166,893,^96  fr. 


NoUVCAtt 

crMit 

do 

ao,J0O,ooo  fr. 


Rccruterarnl 

Jra 

marins 

réscrvisUft. 


652  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

discutés  devant  1* Assemblée  avec  de  tels  développemeots  qa  il  ne  nous  parait  plu* 
utile  de  les  reproduire. 

Nous  dirons  seulement  que,  lors  de  la  discussion  du  dernier  bwlget,  cdai  de 
1876,  votre  Commission  a  cru  devoir  appeler  votre  très-sérieuse  attention  sar  k 
situation  de  notre  matériel  naval  et  sur  Turgence  quîl  y  avait  désormais  à  ne  plus 
ajourner  les  dépenses  afférentes  a  sa  reconstitution,  aux  approvisionnements  que 
doivent  renfermer  les  arsenaux,  et  aux  travaux  hydrauliques.  Son  rapport,  enp 
nant  texte  des  propositions  qui  vous  étaient  présentées  par  Thonorable  Ministre  de 
la  marine,  Tamiral  de  Montaignac,  concluait  a  Tadoption  de  Imt^ralilé  des  crédits 
inscrits  au  budget  de  cette  année  1876. 

Votre  Commission  faisait  plus  encore,  elle  reconnaissait  Tinsuffisance  des  crédits 
demandés,  et,  dans  une  démonstration  détaillée,  empruntée  en  grande  partie  à  la 
note  préliminaire  dudit  budget,  elle  recommandait  en  quelque  sorte  l'adoption  pr 
avance  d'allocations  supplémentaires  qu  il  y  avait  lieu  pour  le  Gouvernement  àt 
proposer  à  bref  délai  et  de  Texamen  desquelles  elle  n  était  pas  encore  saisie. 

Aussi  le  budget  de  la  marine  fut-il  voté,  pour  la  première  fois,  sans  avoir  à  sofaî: 
la  moindre  réduction  et  sans  qu*aucttn  amendement  vînt  modifier  les  cliiffres  df 
dépense  que  Ton  y  avait  prévus. 

Dans  le  cours  de  la  discussion,  1  msuffisance  des  crédits  alloués  (1 65,893,^96  fr.j 
fut  une  fois  de  plus  pleinement  constatée  :  on  donna  un  ferme  appui  aux  intention» 
exprimées  par  le  Ministre  de  la  marine  dans  la  note  préliminaire  du  budget,  et  il 
fut  convenu  qu^avant  la  fin  de  Tannée,  après  une  entente  indispensable  avec  soa 
collègue  des  finances,  Tamiral  de  Montaignac  vous  soumettrait  de  nouvelles  propoâ- 
tions  dont  le  chiffre  ne  pouvait  guère  être  déterminé  d  une  manière  absolue,  mais  qui 
devait  dépendre,  avant  toutes  choses,  des  ressources  dont  disposerait  le  Trésor  public 

C'est  cette  sorte  d'engagement,  auquel  les  deux  honorables  Ministres  avaient  Incs 
roula  souscrire,  qu'ils  viennent  aujourd'hui  tenir,  en  vous  proposant  d^allouerà  U 
marine  un  crédit  de  ao,5oo,ooo  francs  pour  les  dépenses  à  effectuer,  en  1876, 
sur  le  compte  de  liquidation. 

Vous  voudrez  bien  remarquer,  Messieurs,  qu'une  partie  du  crédit  demande 
(7  millions)  reçoit  une  affectation  nouvelle.  Au  lieu  d'être  destiné  au  matériel  luval 
proprement  dit,  elle  doit  servir  à  compléter  un  stock  permanent  de  virreset  on 
approvisionnement  de  sacs  et  d'équipements  complets  dans  nos  ports. 

Cette  disposition  est  nécessitée  par  l'obligation  dans  laqueUe  se  trouve  le  dépâ^ 
tement  de  la  marine  d'assurer,  ainsi  que  cela  se  pratique  au  ministère  de  la  guefre, 
l'exécution  delà  loi  du  27  juillet  187a,  sur  le  recrutement,  en  ce  qui  touche  U 
mobilisation  des  réservistes  de  l'armée  de  mer.  C'est  là  une  dépense  qui,  ne  devaoi 
pas  se  renouveler,  trouve  naturellement  sa  place  au  compte  de  liquidation. 

Il  demeure  d'ailleurs  bien  entendu,  ainsi  que  cela  est  indiqué  à  l'article  3  da 
projet  de  loi  soumis  a  vos  délibérations,  que  les  portions  de  crédits  non  consommées 
à  la  clôture  de  l'exercice  1876  pourront  être  reportées  par  décrets  aux  exercices 
suivants  avec  la  même  affectation  qu'à  l'état  ci-annexé,  en  même  temps  que  k> 


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EXERaCE  Î876. 


653 


ressources  correspondantes.  C^est  une  clause  d*autant  plus  importante  a  inscrire  ici 
que,  pour  certaines  des  dépenses  du  service  de  la  marine,  il  faut  nécessairement 
passer  avec  des  fournisseurs  des  marchés  a  longue  échéance  qui  nécessitent  \a  ré- 
partition des  crédits  entre  plusieurs  années,  sous  peine  d'être  obligé  de  résilier  ces 
marchés  et  d*interrompre ,  par  suite,  les  travaux  commencés.  • 

Votre  Commission,  Messieurs,  ne  croit  pas  qu  il  soit  utile  d'entrer  dans  de  plus 
aoaples  détails,  persuadée  que  la  conviction  est  déjà  faite  dans  vos  esprits  et  que 
vous  accorderez  à  la  marine  sans  hésitation  ce  qui  lui  est  non  pas  seulement  né- 
cessaire, mais  indispensable. 

En  conséquence,  nous  avons  Thonneur  de  vous  proposer  Tadoption  du  projet  de 
loi  ainsi  conçu  : 

PROJET  DE  LOI  ^^K 

Art.  1*'.  n  est  ouvert  au  Ministre  de  la  marine,  pour  les  dépenses  à  effectuer  en 
1876  sur  le  compte  de  liquidation,  un  crécit  de  vingt  millions  cinq  cent  mille  francs 
(ao,5oo,ooo  fr.),  qui  demeure  réparti  conformément  à  Tétat  annexé  à  la  présente 
loi. 

Art.  2.  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  ci-dessus  au  moyen  des  ressources  que  le 
MinLstre  des  fmances  est  autorisé  à  créer,  sans  que  les  engagements  du  Trésor 
puissent  s'étendre  à  plus  de  six  années. 

Art.  3.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  1  exercice  187  G 
pourront  être  reportées,  par  décret,  aux  exercices  suivants,  avec  la  même  affectation, 
en  même  temps  que  les  ressources  correspondantes. 


CrMit 

de 

ao,5oo,ooo  fr. 


Etat  de  répartition,  par  chapitres,  da  crédit  de  20,500,000  francs  ouvert  aa  Ministre  Eut 

de  la  marine  et  des  colonies,  pour  les  dépenses  à  effectuer  en  1816  sur  le  compte  de     ^*  r^»rtiiio0. 
liquidation. 

CHAPITRE  i".  —  Matériel  naval. 

S  1*'.  Constructions  navales ' 3,ooo,ooo' 

S  2.  Artillerie 6,5ôo,ooo 

$  3.  Travaux  hydrauliques 4iOOo,ooo 

i3,5oo,ooo 

chapitre  II. 
Constitution  d*un  stock  permanent  de  vivres  dans  les  arsenaux , .       3, 000,000 
A  reporter i6,5oo,ooo 

*  Voté  le  4   décembre  1878;  Journal  officiel  du   17   décembre   1875;  Bail.    des. lois, 
xn*  série,  n"  278-4709. 


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654  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Report i6,5oo»ooo' 


CHAPITRE  III. 


Formation  d*an  approvisionnement  de  sacs  et  d*éqiiipemenls 
(équipages  et  troupes  de  la  marine) 4,ooo,ooo 


Total 2o,5oo,ooû 


N'  156. 


RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DU  BUDGET  CHARGEE  D^EXAMINER  LE  PROJET  DE  LOI  ' 
PORTANT  OUVERTURE  AU  MINISTRE  DE  LA  MARINE  ET  DES  COLONIES  D*UN  CBÉDIT  0£ 
l3,500,000  FRANCS  SUR  LE  COMPTE  DE  LIQUIDATION  ET  L*EXERGICB  1876, 

par  M.  Cyprîen  Girerd,  député. 
Séance  du  7  décembre  1876. 

Le  Conseil  de  l^amirauté,  qui,  vous  le  savez,  est  attaché  au  ministère  de  la  ma- 
rine, a  arrêté,  en   187a,  le  programme  des  forces  quil  importait  de  créer  ou  de 
conserver  non  pour  accroître  la  puissance   navale  de  la  France,  mais  pour  la 
maintenir  au  rang  qui  lui  appartient. 
Programme  Cc  programme  fut  soumis  À  TAssemblée  nationale  : 

j^^     '  . .  On  peut,  disait  la  note  préliminaire  du  projet  du  budget  pour  Texeitâce  1871, 

(le  la  iioue  «  ramener  la  valeur  de  la  flotte  de  600  millions ,  chiffre  auquel  conduisait  le  pro- 
en  1879.  gramme  de  1867,  à  4oo  millions,  tout  en  maintenant  notre  matériel  naval  au  ni- 
veau des  circonstances  actuelles.  L*adoption  de  bâtiments  cuirassés ,  appropriés  à 
Tattaque  et  à  ia  défense  des  côtes ,  et  de  bâtiments  rapides  pour  les  croisières  en 
temps  de  guerre,  permettra  de  constituer  notre  établbsement  naval  sur  ces  bases 
nouvelles  sans  Taffaiblir.  » 

Ce  programme  réglait  ainsi  la  composition  de  la  flotte  : 
16  cuirassés  de  1"  rang,  la  cuirassés  de  a*  rang,  ao  gardes-côles.  Sa  canon- 
nières à  hélice;  8  frégates  rapides  (croiseurs  de  i**  classe),  8  corvettes  rapides 
(croiseurs  de  a'  classe) ,  18  avisos  de  1"  classe,  18  avisos  de  a*  classe,  5  transporta 
pour  la  G)chinchine,  10  transports-écuries,  10  transports  pour  le  matériel. 

Il  n*était  pas  possible  d*en  entreprendre  alors  la  réalisation  :  ce  n'est  qu*en  i87&qQ? 
Ton  se  mit  à  Tœuvre,  et  comme  le  budget  ordinaire  ne  pouvait  pas  encore  foannr 
les  ressources  qui  étaient  nécessaires,  il  a  fallu  recourir  au  compte  de  liquidation 

En  effet,  pour  réaliser  en  dix  ans  le  programme  de  187a,  pour  faire  face  an- 
nuellement aux  dépenses  des  constructions  neuves,  des  réparations,  du  renouvelle- 
ment du  matériel  naval  et  des  frais  du  service  général,  il  faut,  vous  ne  Fava  pas 

^  Exposé  des  motifs.  Journal  officiel  du  12  mai  1876. 


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EXERaCE  1876.  655 

oublié,  une  somme  nelte  de'âo  millions.  Or,  on  ne  pouvait  trouver  dans  le  budget 
ordinaire  que  ^6  ou  47  millions  :  il  fallait  bien  chercher  ailleurs  les  ressources 
complémentaires  :  le  compte  de  liquidation  a  fourni  ces  1 3  ou  1 4  millions. 

Le  budget  ordinaire  a  contribué  à  ces  dépenses  dans  les  proportions  suivantes  : 

En  187^ 43,109,115' 

En  1875 43,252,875 

En  1876 45,573,875 

Au  TOTAL i3i,935,865 

Quant  au  compte  de  liquidation ,  des  crédits  y  ont  élé  successivement  ouverts  : 

En  1874»  par  la  loi  du  23  mars,  pour 10,000,000' 

Sur  Texercice  1876,  par  une  aulre  loi  du  4  août  1874,  pour.. .  10,000,000 
Et  cnfm,  sur  Texercice  1876,  si  la  loi  du  4  décembre  1876  a 
ouvert  au  Ministre  de  la  marine  un  crédit  de  20,500,000  francs, 
comme  sur  cette  somme  7  millions  ont  été  consacrés  à  la  constitu- 
tion d*un  stock  permanent  de  vivres  dans  les  arsenaux  et  d^appro- 
visionnements  de  sacs  et  d'équipements;  6,5oo,ooo  francs  à  Tartil- 
lerie  et  4  millions  aux  travaux  hydrauliques,  il  n*a  été  réellement 
aiïeclé  aux  constructions  navales  que 3,ooo,ooo 

Soit  au  total â3,ooo,ooo 

Ainsi,  il  a  été  dépensé,  pendant  les  exercices  1874,  1876  et 

1876,  par  le  budget  ordinaire 1 3 1,935,865' 

Et  par  le  compte  de  liquidation 23,5oo,ooo 

155,435,865 

Mais  nous  sommes  encore  bien  loin  d'avoir  rempli  le  programme  de  187a  :  les 
dépenses  qui  restent  à  faire  sont  évaluées,  pour  les  constructions  neuves  seulement, 
à  220,552,000  francs. 

Les  tableaux  qui  sont  annexés  à  ce  rapport  font  clairement  ressortir  Tétat  des 
travaux;  en  y  jetant  les  yeux,  on  passe  en  quelque  sorte  la  revue  de  nos  forces 
navales  ;  on  voit  immédiatement  ce  qui  a  été  fait  jusqu  à  présent  pour  arriver  à  la 
réalisation  du  programme,  et  ce  qu'il  réclame  encore  ^^\ 

Cet  examen  sommaire  n'a  plus  d'autre  intérêt  que  la  constatation  des  résultats  déjà 
obtenus  et  des  efforts  qui  sont  encore  nécessaires  pour  mettre  notre  matériel  naval 
en  rapport  avec  les  besoins  de  la  flotte  française.  Car,  en  volant  le  budget  de  1877, 
en  inscrivant  parmi  les  dépenses  normales  de  la  marine  les  60  millions  qu'exigent 
la  continuation  des  constructions  neuves  et  la  réparation  des  anciens  bâtiments, 

('>  Voir  à  ce  sujet  Timportant  rapport  de  M.  Lamy,  député ,  sur  le  budget  du  ministère  tle 
la  marine  pour  Texercice  1879.  (Journal  officiel  des  5 ,  6  et  7  décembre  1878.) 


Contribation 
«la  budget 

et 

dn  compte 

de  liquidation 

}>onr 
les  d^peoeet. 


Ce  qui 

a  ^t^  dépeiia^, 

ce  qui  rcate 

dépenser. 


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r«x«rcic«  1876. 


656  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

vous  avez  déjà  reconnu  le  caractère  de  cette  dépense.  Il  est  donc  au  moins  îoatS 

d'insister  à  cet  égard. 

DcpcntM  Mais  les  ressources  que  tous  avez  mises  a  la  disposition  du  Ministre  de  la  mirj 

**•  pour  rexercice  1877  ne  lui  ont  point  été  données  pour  l'exercice  1876.  Vos  prd 

cesseurs  n'ont  pas  fait .  sans  doute  parce  qu'ils  ne  Tout  pas  pu ,  ce  que  vous  avezfij 

C'est  pourquoi  le  Gouvernement  vous  demande  d*ouvrir,  au  titre  du  compk  \ 
liquidation,  au  Ministre  de  la  marine,  un  crédit  de  i3,5oo,ooo  francs,  à 
tiné,  jusqu'à  concurrence  de  11  millions,  aux  constructions  navales.  Lesurp'rs 
a,5oo,ooo  francs,  est  réclamé  pour  rarlillerie. 

Pour  les  constructions,  la  demande  se  justiBe  ainsi  :  les  dépenses  à  hïrt^ 
1876,  comme  durant  les  autres  exercices ,  s'élèvent  à  60  millions.  Or,  il  n*a  éteisj 
crit  au  budget  ordinaire,  au  chapitre  IX  (salaire  d ouvriers),  que  i7,755/i^('' 
et  au  chapitre  X  (approvisionnements  généraux  de  lajlottey, a 7,618,01V 

Le  compte  de  liquidation  na  fourni  qu'un  à-compte  de 3,ooo.oC'' 


En  tout 48,568.oco 

Il  manque  donc 1  i,â34.ooo 


Cependant  l'administration  de  la  marine  croit  pouvoir  faire  face  aux  besoiiu  sm 
1 1  millions,  et  réduit,  de  ce  chef,  84  demande  à  ce  chiflre. 

Pour  l'artillerie,  des  achats  de  projectiles  et  l'armement  des  côtes  rendeat  D^ 
cessaire  l'allocation  qui  est  demandée. 

Ces  justifications  nous  ont  paru  suffisantes. 

Nous  devons  d'ailleurs  constater  que  la  reconstitution  de  notre  matériel  md 
se  poursuit  dans  les  conditions  et  avec  les  garanties  que  nous  avons  regrette  -^^  dt  » 
pas  rencontrer  dans  la  reconstitution  de  notre  matériel  militaire;  ici,  en  effet, do ^^ 
rencontrons,  d'une  part,  un  programme  arrêté  par  un  grand  comité,  le  Coosethk 
Tamirauté,  et,  d*autre  part,  une  comptabilité  qui  sépare  le  service  coarani  et  la  rr'ser*. 

En  effet,  dans  une  circulaire  du  4  février  1876,  le  Ministre  de  la  marine, po&r 
que  les  crédits  reçoivent  eiclusivement  leur  destination  et  que  l'administration  ii^ 
la  marine  soit  toujours  en  mesure  de  justifier  aux  pouvoirs  publics  du  bon  einpkt 
des  ressources  mises  à  sa  disposition,  a  fait  les  reconunandalions  les  plus  préd5&. 
Saes  les  effets  qui  constituent  Tapprovisionnement  de  aacs  et  d'équipements  sont  emm- 

•t  (iquipeilirnu.  gasinés  à  part,  et  de  cette  manière  il  est  «toujours  possible  de  vérifier,  deconstilfr 
promptement  et  aisément  l'intégralité  de  cet  approvisionnement  ■  Quant  au  sbx^ 
permanent  de  vivres ,  il  est  «  dressé ,  à  la  fin  de  chaque  année ,  un  état  faisant  ressortir. 
pour  chaque  espèce  de  «matière  entrant  dans  la  composition  de  la  ration,  la  portioQ 
de  l'existant  en  magasin  qui  représentera  la  quantité  nécessaire  à  sa  formalioa.  * 

Les  prescriptions  de  la  loi  du  36  août  1876  sont  donc  déjà  remplies  au  ministère  df* 
la  marine:  s'il  était  nécessaire,  nous  y  trouverions  la  justification  des  mesures  atu 

t')  Voir  ci-dessus ,  n"  1 53. 


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EXERCICE  1876. 


657 


telles  il  nous  a  semblé  utile  d'assujettir  le  compte  de  liquidation  et  que  vous  avez 

îcrélées.  Il  suffit  de  les  rappeler  pour  maintenir  à  vos  résolutions  toute  leur  autorité. 

En  conséquence,  nous  vous  proposons  le  projet  de  loi  suivant  : 

Texte  conforme  à  celui  de  la  loi  promulguée  par  décret  du  28  décembre  1876  ^^\ 

af  Tarticle  3,  qui  dans  le  projet  se  bornait  à  dire  : 

Les  dispositions  de  la  loi  du  q3  août  1876  s'appliqueront  à  ce  crédit. 


TABLEAUX  ANNEXES  AU  RAPPORT. 


MlfilSTERB  DE  LA  MARINE  ET  DES  COLONIES. 
DIRECTION  DU   MATERIEL. 


.  Exposé  sommaire  de  la  situation  des  travaux  concernant  la  réalisation  du  pro- 
ramme  de  la  flotte  de  1872. 

(Nota.  —  On  suppose  que  les  bâtiments  en  bois  dureront  environ  1 6  ans,  et  ceux  en  fer  do 

-SàSoans). 


no- 

GEiMMB. 


16 
12 
30 
32 

34 

18 

i5 
10 

3o 

X 

X 


ESPÈCE  DES  BÂTIMENTS. 


Cuirassés  de  i*' rang 

Cuirassés  de  2*  rang 

Gardes-côtes  cuirassés 

Canonnières 

Croiseurs  de  i",  a*  et  3*  classe. 
Avisos  ou  canonnières  de  sta- 
tion   

Transports  grands 

Transports  avisos 


Avisos  de  flotilie. 

Bateaux  torpilleurs. . . . 
Chaloupes  canonnières. 


es  QUI  IISTKEA 

en  i684 

des  bitiments 

■ctnellement 

kflot. 


9 

3 

7 

a 

ai 

à 
a 

9 


7 
18 


NOMBRE 

Al    BÂTIMBim 


ea  ckaatier. 


MANQUANT 

00  i  MITTU  !■  CBAimi 

pour  dire  terminée 
•vent  i884. 


3 

7 

8 

a8 

à 

8  ou  5  t») 
9 

(I)  3  en  pjoe  'venenl  en 
dédnction  dee  «vîsos 
qui  meoqoent. 

aa 
X 
X 


Voir  les  annexes  ci-jointes. 


État  A.  Valeur  des  bâtiments  neufs  (coques  et  machines) ,  à 
mettre  en  chantier  et  à  terminer  en  1 884  •     1  à  6,738,000' 

Etat  B.  Dépenses  à  faire  pour  terminer  ceux 

déjà  en  chantier 73,81/1,000 

Total o  55a,ooo 


Soit,  comme  nous  Tavons  dit,  3o  millions  par  an  et  même  plus  si  l'on  fait  beaucoup  de 
bateaux  torpilleurs. 


^'J  Voir  ci-après,  n*  157. 
Conventions. 


42 


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658 


COMPTE. DE  LIQUIDATION  DÉ  LA  GUERRE. 


État  à. 

Valeur  des  coques,  des  accessoires  de  coques  et  des  machines  (sans  les  chaudîèm 
des  bâliments  qu*il  serait  nécessaire  de  mettre  en  chantier  et  de  terminer  avant  i834, 
à  l'effet  de  satis&ire  au  programme  de  constitution  de  la  flotte  de  1872. 


ESPÈCE  DE8  BÂTIMENTS. 

NOMBRE 

DK  BÂTIlIlIlTt 

k  mtlin 

en  chaalier 

•t  à  Unainer 

avant  i884. 

DÉPENSES  PRÉVCES.           ]| 

Pour 

IcB  coques 

et  acceaeoiret 

Poar 

(sens 
leseU.naiâf«s). 

tonus. 

Cuirassé  d«  1  **  rsnir  r  *  * 

3 

7 
8 
38 
4 
5 

9 

0 

33 
à  fixer  ulté- 
rieurement. 

francs. 
34,000,000 

3o,8oo  000 

33«38o.OOO 
7,000,000 

3,64o,ooo 

1,750,000 

37,000,000 

t 

1,760,000 

francs. 
4,330,000 
5,376,000 
4,896,000 
3,688,000 
3,496,000 

84o,ooo 
5,6 16,000 

B 

1,376,000 

fraco. 

28,330.000 

36,176,000 

28,176,000 

9,688,000 

6,1 36,000 

2,590,000 

3i,6 16,000 

e 

3,o36,ooo 

Cuirassés  de  3'  rang 

Gaides-ofttes  cuirassés. ........ 

Caaonmëres 

Croiseurs  de  1",  2*  et  3'  classe. . 
Avisos  ou  canonnières  de  station . 
TransDorts  grands 

TransDorts  avisos 

Avisos  de  flottille 

Bateaux  torpilleurs 

Chaloupes  canonnières.. ...... 

à  fixer  ultérieurement.                       1 

Toikvx 

llO.33o.OOol     0  n  ^r«K  rkrknl  1  Aft  n^X  AOA 1 

••»"'<•""'"'■ 

Etat  B. 

Dépensés  à  faire  i  partir  du  1*  janvier  1877  pour  Facbèvement  ou  le  payement 
intégral  des  coques,  des  accessoires  de  coques  et  des  machines  (sans  les  chaodièr») 
de  bâtiments  actuellement  en  construction  sur  chantiers  ou  en  achèvement  à  flot 


ESPÈCE  DES  BÂTIMENTS. 


Cuirassés  de  i*'  rang 

Cuirassés  de  3*  rang 

Gardes-côtes  cuirassés 

Canonnières* 

Croiseurs  de  1",  2*  et  3*  classe.. 
Avisos  ou  canonnières  de  station. 

Transports  grands 

Transports  avisos 

Torpilleurs 


NOMBRE 

»BS  iiTIMMTt 

nom  ternin^ 

on  IMD 

entièrcHMat 

soia^ 

•u  1"  janvier 

1S77. 


5 
4 
6 
3 

10 
6 
4 
4 
6 


Totaux. 


DEPENSES  RESTANT  A  FAIRE 
povn  Tsuuun  eu  •Iniuirs. 


Aux  coqnM 
et 
•nx  I 


francs. 

2  2,4 10,000 

9,988,000 

9,357,000 

397,000 

6,330,000 

1 , 1 5 1 ,000 

6,960,000 

1,696,000 

13,000 


58,091,000 


Ans  macbinns 

(mos 
les  ehcttdîirvij. 


franc*. 
4,740,000 
1 ,536,000 

2, 00  4  «000 

160,000 
4,759,000 

5  60,000 

1,448,000 

5o4i0oo 

1 3,000 


15,733,000 


ffUM. 

27,i5o,ooo 

I  i.Sîiooo 

11,261,000 

457,000 

11,079,000 

1,711,000 

8,408.000 

2,200,000 
2i,000 


73,8  lie 


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EXERCICE  1877.  659 

N-  157. 

Lor 

PORTANT  OUVERTURE    AU    MINISTRE    DE    LA   MARINE    D*UN  COMPLEMENT  DE    CRÉDIT 
DE  l3,50O,OOO  FRANCS  AU  TITRE  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATION  POUR  LES  DEPENSES 

DEl876<'>. 
a 8  décembre  1876. 
Art.  V*.  n  est  ouvert  au  Ministre  de  la  inariDe  et  des  colonies ,  poor  les  dépen^es.à 
effectuer  en  1 876  sur  le  compte  de  liquidation ,  un  complément  de  crédit  de  treize  mil- 
lions cinq  cent  mille  francs  (i3,5oo,ooo'),  qui  est  réparti  de  la  manière  suivante  :  crédit 
CHAPITRE  1".  —  Matériel  naval  **•     ^ 

i3,5oo,ooo  fr. 

S  i*'.  ConstractioDS  navales 1 1,000,000' 

S  3.    Artillerie a,5oo,ooo 

Ensemble i3,5oo,ooo 

Art.  2.  11  sera  pourvu  à  la  dépense  ci -dessus  au  moyen  des  ressources  que  le 
Ministre  des  finances  est  autorisé  à  créer,  sans  que  les  engagements  du  Trésor 
paissent  sVtendre  à  plus  de  six  années. 

Art.  3.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  h  la  clôture  deTexercice  1876 
pourront  être  reportées,  par  décrets,  avec  la  même  affectation,  aux  exercices  sui* 
rants,  en  même  temps  que  les  ressources  correspondantes. 

Les  autres  disposition»  de  la  loi  du  a  3  août  1 876  s'appliqueront  également  à  ce  crédit 

Fait  à  Versailles,  le  28  décembre  1876. 

EXERCICE  1^77. 


MINISTÈRE  DE  LA  GUERRE. 

N'  158. 
LOI 

PORTANT  OUVERTURE  AU  MINISTRE   DE  LA  GUERRE,  SUR  LE  COMPTE  DE  LIQUIDATION 
DE  L*EXERCIGE   1877,  D'UN  GRIÎDIT  DE  30g,t8l,8o8  FRANCS  ^^ 
5  juillet  1877. 
Art.  1*.  Il  est  ouvert  au  Ministre  de  la  guerre,  au  titre  du  compte  de  liquida- 

^*)  Journal  officiel  du  39  décembre  1876.  Balleiin  des  lois,  xn*  série,  n**  33o-5694. — 
L'adoption  de  la  ici  par  la  Chambre  des  députés  est  du  1 3  décembre;  Tadoption  par  le  Sénat 
du  26  décembre.-?— Chambre  des  députes.  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  1 3  mai  1876. 
Rapport  :  Journal  officiel  du  3 1  décembre.  —  Siii at.  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du 
ih  décembre  1876.  Rapport  :  Journal  officiel  du  d  janvier  1877. 

*^  Journal  officiel  du  8  juillet  1877  ;  Bulletin  des  lois,  xii'  série,  n*  346-6 1 16.  —  Chambre. 
DES  DÉPUTÉS.  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  33  mai  1877.  Rapport  :  Journal  officiel  du 
)5  juin  1877.  Adoption:  31  juin.  —  Sihat.  Exposé  des  motifs:  Journal  officiel  du  38  juin. 
Rapport:  Jaamal  officiel  du  17  aoijt.  Adoption  :  2a  juin. 

42. 


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Cndit 
>t09,iSi,8oS  fr. 


Eut 
de  r^paKilioo» 


660  COMPTE  DE  LIQUIDA'HON  DE  LA  GUERRE. 

tlon,  pour  les  dépenses  à  effectuer  en  1877,  un  ^^^^^  ^^  ^^^^  ^^"^  neuf  million 
cent  quatre-vingt-un  mille  huit  cent  huit  francs  (209,181,808  fr.), qui  est ft(l6 
meure  réparii  par  chapitres,  conformément  à  Tétat  annexé  à  la  présente  loL 

Art.  2.  U  sera  pourvu  aux  dépenses  ci -dessus  au  moyen  des  ressources  que  le 
Ministre  des  finances  est  autorisé  A  créer,  sans  que  les  engagements  da  Tracr 
puissent  s*étendre  à  plus  de  six  années. 

Art.  3.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  rexercice  pour- 
ront être  reportées,  par  décrets,  avec  la  même  affectation,  aux  services  suivants, n 
même  temps  que  les  ressources  correspondantes. 

Art.  4.  Les  dispositions  réglementaires  de  la  loi  du  a3  août  iS76Vapp)iqoeDt  j 
ce  crédit. 

La  présente  loi,  délibérée  et  adoptée  par  le  Sénat  et  par  la  Chambre  des  dépu- 
tés, ftera  exécutée  comme  loi  de  FÉtat. 

Fait  à  Paris  le  5  juillet  1877. 

État  de  répartition,  par  chapitres,  da  crédit  de  209, iSijBOS  francs  ouvert  pour  la  déptm 
de  1877,  àjaire  au  titre  du  compte  de  liquidation. 


DÉSIGNATION  DES  SERVICES. 


Chapitre  i". - 
Chapitre  3.  — 
Cluipitre  3.  — 
Chapitra  d.  — 
Chapitre  5.  — 
Chapitre  6.  — 
Chapitre  7.— 
Chapitre  8.  — 


—  Approvisionnement  et  armement 

Génie 

Subsistances 

Hôpitaux  et  ambulances 

■  Remonte  et  harnachement 

Habillement 

Transports  généraux 

Dépôts  de  la  guerre 

Total 


SONNES 


99,000,000 

56,4oo,ooo 

7,65î,M 
2.489,500 
3,000,000 
38,689,500 
3,750,000 
200,000 


209, 181, 80-^ 


N-  153. 
RAPPORT^*^ 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DU  BUDGET  GHABCéE  D'EKAMINBR  I.E  PROJET  DE  LOI^*^  FOI* 
TANT  OUVERTURE  AU  MINISTRE  DE  LA  GUERRE  D'UN  CREDIT  DE  1 30  MILLIONS  DE  FRlKCS 
SUR  LE  COMPTE  DE  LIQUIDATION  (EXERCICE   1877), 

par  M.  Martin-Feuillée,  député. 

(Urgence  déclarée.) 

Séance  du  i5  mars  1878. 

[extrait.) 

Messieurs,  vous  savez  que,  pour  reconstituer  le  matériel  et  rapprovisionoeaient 

de  notre  armée  et  la  défense  du  territoire,  les  Assemblées  qui  nous  ont  précéda 

<*)  Journal  officiel  du  a  à  mars  1878- 

(*)  Chambre  des  dâpdt^  :  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  29  janvier  1878. — Sé^> 
Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  da  1*'  avril.  Rapport  :  Journal  officiel  du  7  mai. 


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EXERCICE  1877.  561 

)nt  décidé  la  créalion  d'un  budget  exlraordinaire  de  la  guerre ,  qui  porte  le  nom  de 
compte  de  liquidation. 

Dans  ]a  séance  du  8  décembre  1876,  M.  le  Ministre  des  finances  évaluait  à 
ioo  millions  les  sommes  qa  il  faudrait  mettre,  pour  cet  objet,  à  la  disposition. du 
Ministre  de  la  guerre  pendant  Texercice  1877,  et  le  5  mai  1877  le  Gouvernement 
léposait  un  premier  projet  de  loi  portant  ouverture  d  un  crédit  de  309,679,000  fr. 

Quelques  jours  après,  la  Chambre  des  députés  était  prorogée.  Réunie  de  nou- 
veau an  mois  de  juin  pour  voir  prononcer  sa  dissolution ,  elJe  ne  ^rit  conseil  que 
le  son  palriotisme,  et,  à  la  veille  du  jour  où  elle  allait  être  renvoyée  devant 
es  électeurs,  elle  n  hésita  pas  à  ouvrir  au  département  de  la  guerre  un  crédit  de 
109,181,808  francs  ^^K 

Aujourd'hui  le  Gouvernement  nous  demande,  au  titre  de  Texercice  1877,  dont 
a  clôture  naura  lieu  que  le  i*' juillet  prochain,  un  nouveau  crédit  de  lao  millions 
|ui  serait  réparti  ainsi  qu  il  suit  : 

Cbap.  1*'.  —  Approvisionnements  et  armement « . .     96,000,000' 

Chap.  2.  —  Génie àa,ooo,ooo 

Chap.  3.  —  Transports  généraux ' a,ooo,ooo 

Total 1  ao,ooo,ooo 

Cette  somme,  étant  inférieure  aux  prévisions  qui  avaient  été  originairement  éta- 
blies pour  Texercice  1877,  vous  serez  certainement  d*avb  d'en  consentir  Tailo^ 
cation. 

Le  rapport  continue  par  des  observations  sur  Temploi  d'une  somme  de 
ig,5oo,ooo  francs  à  la  confection  des  cartouches,  et  se  termine  ainsi  : 

Sous  le  bénéfice  de  ces  observations ,  votre  Commission  vous  propose  le  projet  de 
loi  suivant  ^^  : 

Art.  l".  Il  est  ouvert  au  ministère  de  la  guerre,  au  titre  du  comple  de  liquida- 
lion  de  l'exercice  1877,  un  crédit  de  cent  vingt  millions  de  francs  (120,000,000  fr.), 
[]ui  est  et  demeure  réparti  par  chapitres ,  ainsi  qu'il  suit  : 

Chap.  1".  —  Approvisionnements  et  armement 96,000,000' 

Chap.  a,  —  Génie 22,000,000 

Chap.  3.  —  Transports  généraux 3,ooo,ooo 

Total , 120,000,000 


Art.  2.  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  ci-dessus  au  moyen  des  ressources  que  le 
Ministre  des  finances  est  autorisé  à  créer,  sans  que  les  engagements  du  Trésor 
puissent  s'étendre  à  plus  de  six  années. 

''^  Voir  la  loi  du  5  juillet  1877  ci-dessus,  n*  i58. 

(-)  Adoption  :  Chambre  des  députés,  18  mars  1878;  Sénat,  3  avril;  décret  de  promul- 
gation, 9  avril.  Journal  officiel  du  1 1  ;  BalUtin  des  lois ,  xii*  série,  n**  386-6864. 


CréJU 

d« 

iaO|00o,ooo  fr. 


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662  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Abt.  3.  Les  portion»  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  Tesercifie  187; 
pourront  être  reportées,  par  décret,  avec  la  même  affectation»  aux  exercices  «li* 
vants,  en  même  temps  que  les  ressources  correspondantes. 

Art.  &.  Les  dispositions  réglementaires  de  la  loi  dn  a3  août  1876  s*applîqQen»i 
an  crédit  ouvert  par  Tarticle  i**  ci -dessus. 


MINISTERE  DE  LA  MARINE. 


SaUifM 

d'oarricra , 

approvi»ioDn«- 

bmbU, 

travanx 
hjJnuliqvM. 


Barrage 

dans 

larada 

da  Toalon. 


N*  160. 
RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DR  LA  COMMISSION  DO  BUDGET  SUR  DEUX  PROJETS  DE  LOIS  PORTANT  ODVZE- 
TURB  AU  MINISTRE  DE  LA  MARINE  SUR  LE  COMPTE  DE  LIQUIDATION,  EXERCICE  1877: 
LE  PREMIER,  D'UN  CREDIT  DE  l6,7aa,000  FRANCS ^\'  LB  SECOND,  D'ON  CBEDH  DC 
750,000  FRANCS  ^*^ 

par  M.  Cyprien  Girerd ,  député. 

(eitbait)  t*). 

I.  Les  chapitres  9,  10  et  11  du  budget  ordinaire  delà  marine  (Salaires  doarrien. 
Approvisionnements  généraux  de  la  flotte  et  Travaux  hydrauliques)  ont  été  dotés 
d*une  somme  de  71,300,000  francs;  mais  les  prévisions  sur  lesquelles  cette  allo- 
cation avait  été  fondée  ont  été  singulièrement  dépassées,  et  si  Ton  ne  veot  pas  in- 
terrompre des  travaux  commencés,  soit  dans  les  arsenaux  de  TEtat,  soit  dans  la 
chantiers  de  Tindustrie  privée,  il  est  nécessaire  d^augmenter  les  crédits  de  ces  trois 
chapitres  d'une  somme  de  9,627,000  francs. 

Quoi  qu*il  en  soit  des  observations  que  cette  nouvelle  dotation  soulève  etMos  ii 
réserve  des  garanties  qui  pourront  être  ultérieurement  apportées  pour  remploi  de 
ces  crédits ,  nul  ne  voudrait  assumer  la  responsabilité  d'une  interruption  qui  pour- 
rait être  si  préjudiciable  dans  les  travaux  de  reconstitution  de  notre  matériel  na- 
val. C'est  pourquoi  nous  vous  proposons  d'allouer  au  département  de  la  mariiie,  de 
ce  chef,  9,627,000  francs  pour  l'exercice  1877. 

II.  Les  progrès  réalisés  dans  les  moyens  d'attaque  commandent  des  modificatioas 
dans  les  moyens  de  défense;  la  puissance  des  premiers  est  devenue  telle  que  la  dé- 
fense de  nos  ports  ne  serait  plus  assurée  si  on  les  maintenait  dans  leur  état  adœL 

C*est  ainsi  que  tous  les  conseils  compétents  sont  unanimes  pour  recoonaitre  b 
nécessité  d'établir,  dans  la  rade  même  de  Toulon ,  un  barrage  qui  en  défende  l'en- 
trée. Toutefois  deux  solutions  sont  ici  en  présence  :  l'une  a  pour  elle  le  001^ 
d'amirauté ,  l'autre  est  proposée  par  le  conseil  des  travaux.  Le  double  avantage  de 

^^)  Exposé  des  môlifs  :  Jowmal  officiel  du  17  juin  1677. 
(S)  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du  1  g  juin  1 877. 
^')  Journal  officiel  du  28  juin  1877. 


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ËXERaCË  1877. 


663 


coûter  ua  million  de  moins  que  la  première  et  ^de  pouvoir  être  exéeulée  en  trois 
ans  au  lieu  de  quatre^  avait  fait  adopter  celle-ct  far  Thonorable  Ministre  de  la  ma- 
rine, qui  a  présenté  le  projet  dont  la  Chambre  est  saisie.  Cette  économie  de  temps 
et  d  argent  ne  nous  aurait  peut-être  pas  paru  une  raison  suflBsanle  pour  écarter  la 
combinaison  que  recommande  le  Conseil  d*amiraulé.  En  effet,  reporter  la  défense  du 
port  plus  au  large,  rendre  la  navigation  plus  facile^  tant  à  Feutrée  quà  la  sortie, 
augmenter  remplacement  des  mouillages  des  grands  navires  de  guerre ,  assurer  la 
protection  de  Thôpital  de  Saint-Mandrier  et  de  la  baie  du  Creux-Saint-Georges,  sont 
des  résultats  assez  importants  pour  motiver  une  augmentation  de  dépense  d'un  mil- 
lion et  de  durée  d*un  an  pour  les  travaux.  Mais  M.  le  Ministre  pense  qu  ils  seront 
obtenus  par  fexécution  du  projet  restreint  qu*il  propose,  et  il  n  appartient  pas  à  la 
Commission  du  budget  de  substituer  un  plan  de  travaux  à  cdui  que,  sous  sa  res- 
ponsabilité, le  Ministre  croit  devoir  adopter. 

La  dépense  occasionnée  par  ces  travaux  s'élèvera  à  4  millions  et  se  répartira 
entre  trois  exercices.  Pour  qu  il  puisse  les  faire  commencer  en  1877,  '^  ®^^  néces- 
saire de  mettre  à  la  disposition  du  Ministre  dès  maintenant  une  somme  d*un 
million;  pour  qu'il  puisse  ensuite  les  faire  continuer  et  achever,  on  devra,  dans  les 
deux  années  suivantes,  lui  assurer  deux  crédits  de  i,5oo,ooo  francs  chacun. 

La  construction  d*un  port  de  refuge  au  Mengam,  dans  la  rade  de  Brest,  est  né- 
cessaire pour  répondre  aux  besoins  de  la  défense  ;  elle  n'entraînera  qu'une  dépense 
de  i5o,ooo  francs. 

III.  La  Commission  supérieure  des  défenses  sous -marines  a  proposé  un  pro^ 
gramme  à  M.  le  Ministre,  qui  Ta  approuvé.  Ce  programme  comprend  :  1*  la  défense 
sous-marine  des  cinq  ports  militaires  divisée  en  défense  fixe  et  défense  mobile; 
2'  rarmcment  des  bâtiments  de  la  flotte.  Il  est  en  voie  de  réalisation ,  mais  son 
achèvement  nécessitera  encore  une  dépense  de  i2,o45,ooo  francs,  qui  pourra  être 
répartie  en  deux  annuités.  On  demande  la  première  pour  Texercice  1877. 

Le  rapport  qui  précède  avait  été  déposé  sur  le  bureau  de  la  Chambre,  à  la  séance 
da  16  juin;  mais,  è  cette  même  séance,  un  nouveau  crédit  a  été  demandé  par 
M.  le  Ministre  de  la  marine,  sur  le  compte  de  liquidation  et  pour  Tezercice  1877. 

Voici  ce  dont  il  s'agit  : 

La  loi  du  4  décembre  1876  a  ouvert  au  Ministre  de  la  marine  un  crédit  de 
4  millions  pour  constituer  un  approvisionnement  de  sacs  et  d'équipement  destinés, 
en  cas  de  mobilisation,  aux  réservistes  des  équipages  et  aux  troupes  de  la  marine. 
Or,  ce  chiffre  de  4  millions  avait  été  déterminé ,  en  prenant  pour  base  un  nombre 
de  i4«5oo  marins  et  de  ii,ia6  hommes  de  troupes;  mais  ce  contingent,  qui  était 
alors  éventuel,  a  été  dépassé;  en  réalité,  l'effectif  s'élève  à  3o,6a6  hommes. 

Dès  lors,  il  y  a  lieu  de  compléter  l'approvisionnement  pour  le  mettre  en  rapport 
exact  avec  l'effectif  réel,  et  la  demande  nouvelle*  dont  laCbam^n^  est  saisie,  doit 
être  accueillie. 

Nous  vous  proposons  d'augmenter  de  760,000  francs  le  crédit  primitif,  et  de 


Port 
à9  rafag* 


(nid« 
d«  Bmt). 


SuppIcBMnt 

pMr 

1m  ••«• 

et 

r^«ipem«il 

des  ivMrvivtM 

0l 


atbi 


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66& 


COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


Crédit 
17.471,000  fr. 


Eut 
d«  r^ptrttlioB. 


perler  ainsi  à  17,472,000  francs  celui  que  vous  ouvrirez  au  Ministre  de  la  marine 
sur  le  compte  de  liquidation,  en  ajoutant  un  4'  chapitre  k  Tétat  de  répartition. 

Telles  sont,  en  résumé,  les  considérations  qui  nous  ont  déterminés  à  vous  pro- 
poser le  projet  de  loi  suivant  : 

PROJBT  DB  LOI  ^^K 

Art.  l*'.  Il  est  ouvert  au  Ministre  de  la  marine  et  des  colonies,  pour  Teierdce 
1877,  ^^^  ^^  compte  de  liquidation ,  un  crédit  de  dix-sept  millions  quatre  cent 
soixante-douze  mille  francs  (17,4721000  fr.],  qui  est  réparti  conformément  à 
Tétat  ci-anneié. 

Art.  2.  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  ci-dessus  au  moyen  des  ressources  que  le 
Ministre  des  finances  est  autorisé  à  créer,  sans  que  les  engagements  du  Trésor 
puissent  s*étendre  à  plus  de  six  années. 

Art.  3.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  Texercice  1877 
pourront  être  reportées,  par  décret,  aux  exercices  suivants,  avec  la  même  affecta- 
tion ,  en  même  temps  que  les  ressources  correspondantes. 

Art.  4.  Les  dispositions  réglementaires  de  la  loi  du  a3  août  1876  s'appliqueront 
à  ce  crédit 

État  de  niPARTiTiON,  par  chapitres,  du,  crédit  ai  i7,à72,000frttMcs 

oaoert  aa  Ministre  de  la  marine 

pour  Us  dépenses  de  t exercice  1877,  aa  titre  du  compte  de  Uquidatioa, 

CHAPITRE  1**.  —  Matériel  naoal. 
Constructions  navales,  artillerie  et  travaux  hydrauliques 9,527,000' 

CHAPrrRB  II.  —  Travaax  des  ports. 

Art.  1*.  Trayaux  des  ports  :  création  d'un  port  de  refuge  à  Hengam 

et  barrage  de  la  rade  d^  Toulon 1  ,i5o,ooo 

Art.  2.  Défenses  maritimes  des  ports  militaires  par  les  torpilles..     6,o45,ooo 

CHAPITRE  IV. 


Formation  d'un  approvisionnement  de  sacs  et  d'équipements  com* 
plets  pour  la  mobilisation  des  réservistes  des  équipages  et  des  troupes 


de  la  marine. 


760,000 


Totaux 17,4721000 


(')  L*adoption  à  la  Chambre  des  députés,  le  dépôt  au  Sénat  du  projet  de  loi,  le  rapport <lâ 
la  Commission  du  Sénat  par  Tamiral  Larondère  Le  Noury  et  le  vote  du  Sénat  sont  du  miae 
jour,  3 a  juin  1877  {Journal  ojicid^du.  a3).  Le  rapport  de  Tamiral  est  inséré  au  Journal ofàd 
du  10  septembre.  Décret  de  promulgation  :  36  juin  1877.  Journal  officiel  du  3o;  BuUetinétf 
lois,  xii'  série,  n'  344-6077. 


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EXERCICE  1878.  665 

EXERCICE  1878. 


MINISTÈRE  DE. LA  GUERRE. 
N*»  161. 

PORTANT  OUVERTURE  AO  MINISTRE  DE  LA  GUERRE  D'UN  GRliDIT  DE  aa4i68o,000  FRANCS, 
SUR  LE  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  L*E1ERGIGE  1878. 

9  avril  1878. 

Art.  l".  11  est  ouvert  au  Ministre  de  la  guerre,  au  titre  du  compte  de  liquidation 
de  Texercice  1878,  un  crédit -de  deux  cent  vingt-quatre  millions  six  cent  quatre-  cmh 

vingt  mille  francs  (aa4«68o,ooo')  qui  est  et  demeure  réparti  par  chapitres,  ainsi  ^* 

t.,  aa4,68o,ooo  fr. 

qu  il  sait  : 

Chapitre  i*'. —  Approvisionnements  et  armement 102,000,000' 

Chapitre  a.  —  Génie 6^1879,500 

Chapitre  3.  —  Subsistances -  .  • .  7,65o,5op 

Chapitre  4*  —  Hôpitaux  et  ambulances g6o,5oo 

Chapitre  5.  —  Remonte  générale a,ooo,ooo 

Chapitre  6.  —  Habillement ^2,689.500 

Chapitre  7.  —  Transports  généraux Af5oo,ooo 

Total aaA,68o,ooo 


Art.  2.  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  ci-dessus  au  moyen  des  ressources  que  le 
Ministre  des  finances  est  autorisé  à  créer,  sans  que  les  engagements  du  Trésor 
pubsent  s'étendre  à  plus  de  six  années. 

Art.  3.  Les  portions  de  crédits  non  consommés  à  la  clôture  de  Texercice  1878 
pourront  être  reportées ,  par  décret,  avec  la  même  affectation ,  aux  exercices  suivants  « 
en  même  temps  que  les  ressources  correspondantes. 

Art.  â.  Les  dispositions  réglementaires  de  la  loi  du  23  août  1876  s'appliqueront 
au  crédit  ouvert  par  Tarticle  1*'  ci-dessus. 
Fait  à  Versailles,  le  9  avril  1878. 

'')  Décret  de  promulgation:  9  avril  1878;  Journal  officiel  du  11  avril;  Bulletin  des  lois, 
XII*  série,  n*  386-6866.  —  Chambre  des  dépotés.  Exposé  des  motifs  :  Journal  officiel  du 
n 5  Janvier  1878.  Rapport  :  Journal  officiel  du  33  mars.  Adoption  :  18  mars. — Sénat.  Exposé 
des  motifs:  Journal  officiel  du  1*'  avril.  Rapport  :  Journo/  officiel  du  3i  mars  et  du  i5  avril. 
Adoption  :  3  avril. 


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666  COMPTE  DE  UQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

MINISTÈRE  DE  LA  MARINE. 


N-  162. 
LOI 

PORTANT  ODVBRTOIIB  AU  MINISTRB  DB  LA  MARINE  ET  DBS  COLONIES 
D*ON  CRÉDIT  DB  37,^03,000  FRANCS  SDR  LE  COMPTE  DB  LIQUIDATION  DEL*BXERCICBl878^'. 

6  avril  1878. 

Art.  V.  Il  est  oavert  aa  Ministre  de  la  marine  et  des  colonies,  pour  Texerdce 
1878,  sur  le  compte  de  liquidation,  un  crédit  de  vingt-sept  millions  quatre  cest 
deux  mille  francs  (37,402,000'),  qui  demeure  réparti  par  chapitres  ainsi  qQ*il  soit. 

CHAPITRE  i**.  —  Matériel  navaL 

Constructions  navales,  artillerie,  travaux  hydrauliques 13,977,000' 

CHAPITRE  If. —  Travaux  des  paris. 

Art.  l".  Barrage  de  la  rade  de  Toulon i,5oo,ooo'}         ^^ 

Art.  2.  Défense  maritime  des  ports  par  les  torpilles.   6,000,000) 

chapitre  V. 

Travaux  de  fortiGcations  aux  colonies 3a5,ooo 

chapitre  VI. 
Régularisation  de  prêts  de  matérid  d'artillerie  faits  par  la  guerre  à 
la  marine  et  achat  d*armes 5,6oo,ooo 

Total 37,^3,000 

Art.  2.  Il  sera  pourvu  aux  dépenses  ci-dessus  au  moyen  des  ressources  que  le 
Ministre  des  ânances  est  autorisé  à  créer,  sans  que  les  engagements  du  Tréfor 
puissent  s'étendre  à  plus  de  six  années. 

Art.  3.  Les  portions  de  crédits  non  consommées  à  la  clôture  de  Texerdce  187S 
pourront  être  reportées ,  par  décret,  aux  exercices  suivants ,  avec  la  même  affectaûoa. 
en  même  temps  que  les  ressources  correspondantes. 

Art.  ^.  Les  dispositions  réglementaires  de  la  loi  du  33  août  1876  s^applîqoeront 
à  ce  crédit. 

Fait  à  Versailles,  le  6  avril  1878. 

(*)  Décret  de  promulgation:  6  avril  1878;  Journal  ofiàel  du  7  avril;  Bmlietûi  des  {«i. 
XH*  série,  n*  38&-686o.  —  Chambre  des  députes.  £ipo6é  des  motiCs  du  projet  de  lei: 
Journal  aficUl  du  3i  janvier  1878.  Rapport  :  Journal  ofiàd  du  g  avril  1878. — SiiAT.  Eipo* 
des  motifs  :  Journal  officiel  da  13  mai.  Rapport  :  Journal  offiâd  du  3  A  avril.  —  En  wAité» 
documents  qui  précèdent ,  consulter  Timportant  rapport  fait  par  M.  Lamy,  dépolé,  v^  ^ 
budget  du  minblère  de  la  marine ,  exerdce  1 879  :  Journal  officiel  des  5 ,  6  et  7  déœeobn  iS?^* 


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COUPTE  DE  UQUIDATION  DE  LA  GUERRE.  667 

APUREMENT  DU  COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT. 


N'    163. 

PROJET  DE  LOI 

PORTANT  CREATION  DE  LA  DETTE  AMORTISSABLE  PAR  ANNUITES  ET  OUVERTURE  0*UN  CREDIT 
DE  33 1  MILLIONS  DE  FRANCS  POUR  LE  RACHAT  DE  DIVERSES  LIGNES  DE  CHEMINS  DE 
FER, 

présenté  par  M.  Léon  Say,  minisire  des  Gnances. 
(Séance  de  la  Chambre  des  députés  du  7  février  1878.) 

BXTRAiT  DE  VElPOSi  DBS  MOTIFS  ^^K 

Pour  déterminer  la  nature  et  Tétendue  de  Télasticité  des  ressourees  qui  existent 
présentement  dans  le  budget,  tel  qu  il  a  été  voté  par  la  Chambre  des  députés  pour 
f  exercice  1878,  il  faut  se  rendre  compte  tout  d*abord  des  changements  qui  pour- 
ront subvenir  dans  le  montant  de  deux  crédits  qui  figurent  au  budget  du  ministère 
des  finances,  chapitres  10  et  17  de  la  dette  publique  et  des  dotations. 

Au  chapitre  10  est  inscrite  une  somme  de  i5a,437,ooo  francs  pour  intérêts  et         Cndît 
amortissement  des  emprunts  faits  à  la  Banque  de  France,  et  au  chapitre  17  est 
inscrite  une  somme  de  18  miUions  de  francs  pour  intérêts  des  obligations  à  court 
terme  du  compte  de  liquidation  ^K  Ces  deux  sommes  réunies  forment  un  total  de 
170.437,000  francs.  LhuâgH. 

Dans  un  délai  très-rapproché,  c  est4-dire  en  1880,  la  portion  de  cette  somme  af-  Sob  objtt. 
fectée  aux  intérêts  et  à  f  amortissement  des  emprunts  faits  à  la  Banque  deviendra 
libre;  au  contraire,  Tautre  portion,  celle  qui  est  affectée  à  Tintérèt  du  compte  de  li- 
quidation, deviendra  insuffisante  :  d*une  part,  parce  que  les  intérêts  se  seront  accrus 
(le  compte  de  liquidation  devant  atteindre  un  chiffre  plus  élevé  que  celui  auquel  il 
est  arrivé  aujourd'hui) ,  et  d*autre  part,  parce  qu*il  faudra  pourvoir  à  1  amortissement 
qui  a*èlé  organisé  en  vue  d'obtenir  un  remboursement  après  un  nombre  d'années 
qui  ne  devait  pas  dépasser  douze  ans. 

Dans  la  séance  du  8  décembre  1876 ,  le  Ministre  des  finances  a  établi  que  la  date 
extrême  de  Tamortissement  du  compte  de  liquidation  devait  être  l'année  1889;  ^^ 
Ministre  pensait  que  si  Ton  dépassait ,  comme  terme  de  remboursement,  Tannée  1 88g , 
on  s'exposait  à  entamer  la  réserve  même  du  budget. 

('>  Journal  officiel  du  i4  février  1878.  Rapport  sur  ce  projet  de  ici  fait  au  nom  de  la  Com- 
mission du  budget,  par  M.  Wilsoa,  député  :  Journal  officiel  du  10  mars  1878.  —  Sénat.  Pré- 
sentation et  exposé  des  motifs  :  JovutwI  officiel  du  i*' avril.  Rapport  de  la  Commission  des 
finances,  par  M.  Varroy  :  Joamal  ojfficiel  du  28  mai. 

(')  Les  bons  du  Trésor  émis  pour  les  besoins  du  compte  de  liquidation ,  à  courte  échéance, 
ce8i-à<lii*e  de  1880  à  i883,  s'élevaient  au  3i  août  1877  à  36i,i6o,5oo  francs.  (Voyes  le  rap- 
port de  M.  Cochery,  député,  sur  le  budget  de  1878  :  Journal  officiel  du  3 8  janvier.) 


170,437,000  fr. 
ÎMcrit 


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668 


COMPTE  DE  UQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


MoBlani 

il««xiAiM  conptc 
(le  liqntdatioa. 


B^casMirt 
po«r  anBortir 

le  compte 
àê  liqoideUoa 

de 
1860  à  1889. 


Mais,  avant  de  revenir  sur  cette  considération,  il  importe  d*établir  comment  le 
budget  devait  fonctionner  normalement  de  1 880  à  1689 ,  en  faisant  face  aux.  intérëls 
et  à  Tamortissement  du  compte  de  liquidation. 

Les  crédits  ouverts  ou  proposés  sur  le  deuxième  compte  de  liquidation  '^^  s'élèvent 
a  goo  millions  de  francs ,  et  ceux  qui  restent  à  ouvrir  s'élèvent  à  une  somme  beau- 
coup moins  importante,  divisée  en  quatre  exercices  à  partir  d^  1879;  de  telle  sorte 
que  ropération  totale,  quand  elle  aura  été  complétée ,  aura  coûté  une  somme  un 
peu  inférieure  à  1, 4 ao,ooo  francs  ^\ 

Si ,  au  lieu  d'examiner  cette  opération  au  point  de  vue  des  crédits  ouverts  et  à 
ouvrir,  on  Texamine  au  point  de  vue  des  dépenses  réellement  faites  ou  k  faire  sur  les 
crédits  ouverts,  on  constate  que  raccroissement  du  compte  est  bien  moins  rapide, 
c*est4-dire  qu*il  procède  par  des  augmentations  annuelles  beaucoup  moins  consi- 
dérables pour  les  dépenses  que  pour  les  crédits. 

La  raison  en  est  que  les  crédits  doivent  concorder  avec  rengagement  des  dépenses 
et  non  pas  avec  leur  payement  effectif,  et  que  les  dépenses  sont  engagées  très-long- 
temps  avant  d'être  payées. 

Il  a  été  dressé,  en  tenant  compte  des  époques  d*ouverture  des  crédits  et  des  épo- 
ques de  payement  effectif  des  dépenses,  un  tableau  ^*^  qui  sera  remis  entre  les  maios 
de  votre  Commission  et  qui  établit  que  la  somme  k  porter  annuellement  au  budget 
de  1880  à  1889  pour  payer  les  intérêts  du  compte  de  liquidation  et  pour  achever 
le  remboursement  en  1889  «  relève  à  1 70,600,000  francs ,  c'est-à-dire  à  la  sonmse  qui 
figure  pour  le  budget  de  1878  dans  les  chapitres  10  et  17  de  la  dette  et  des  dotations. 

Toutes  choses  égales  d'ailleurs ,  le  budget  de  Tannée  courante  comporte  donc  une 
dotation  qu  il  n  y  aurait  pas  lieu  d'augmenter,  si  l'on  devait  rester  dans  les  conditions 
indiquées  par  le  Ministre  des  finances  k  la  Chambre  des  députés ,  dans  la  séance  du 
8  décembre  1876. 

Nous  n'avons  pas  parlé  dans  cet  exposé  des  années  1878  et  1879,  V^^  pourront 

^^^  Sur  les  mois  i  Deuxième  compte  de  Uquidatioa,  voir  la  note  1  de  la  page  620. 

(')  Le  2*  compte  de  liquidation  a  été  clos  à  la  somme  de  i,â  i6,i95,i43  Irancs,  sur  lesqueb 
des  crédits  ont  été  ouverts  ou  demandés  jusqu*à  concurrence  de  91  i,o58,8o8  francs.  D  reste 
à  ouvrir  en  quatre  ans,  à  partir  de  1879 ,  des  crédits  pour  une  somme  de  5o6,i 35,335  fraoe. 

Observation  sur  la  note  qui  précède.  —  Le  3*  compte  de  liquidation  ne  comprend  que  des 
dépenses  applicables  à  la  reconstitution  du  matériel  de  guerre  et  de  la  marine,  tandis  queie 
1*'  compte  de  liquidation  (appelé  d*abord  1'*  partie  du  compte  de  liquîdatioo ,  et  dosa 
9 1  A»67  5,000  francs  (voir  page  621]  embrassait  d*autres  dépenses.  La  reconstitution  du  matériel 
y  figure  pour  523,987,500  francs  (voir  page  622),  de  telle  sorte  que,  pour  établir  le  compte 
complet  de  la  reconstitution  du  matérid,  il  faut  ajouter  cette  somme  de  523,987,500  francs  i 
celles  comprises  ou  à  comprendre  dans  le  second  compte  de  liquidation  (voir  plus  loin ,  n*  1 6i , 
le  rapport  de  M.  Varroy,  à  la  note).  En  définitive,  le  compte  de  liquidation,  appdé  au  début 
compte  de  liquidation  de  diverses  charges  résultant  de  la  guerre,  est  devenu  ensuite  le  compte  de 
la  reconstitution  du  matériel  de  guerre  ou  des  armements  militaires ,  comme  il  est  dit  plus 
loin  (note  de  la  page  669). 

(»)  Voir  ci-après,  page  672»  le  tableau  n*  i. 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT.  669 

être  troublées  par  la  coexistence  des  deux  opérations  en  cours,  i  savoir  Famortisse- 
ment  des  prêts  faits  par  la  Banque  de  France  et  Faccroissement  du  compte  de  liqui- 
dalîon  qui  se  traduit  par  une  augmentation  des  charges  d'intérêts.  Mais  nous  nous 
réservons  de  revenir  plus  tard  sur  cette  période  intermédiaire. 

On  peut  donc  considérer  comme  absolument  établi  que  nos  budgets  contiennent, 
pour  une  période  de  dix  années,  à  partir  de  1880,  toutes  les  ressources  nécessaires 
pour  solder  en  capital  et  intérêts  le  compte  de  liquidation,  et  il  est  peut-être  à  pro- 
pos de  se  reporter,  en  passant,  k  six  années  en  arrière  pour  voir  avec  quelle  faci- 
lité le  budget  aura  pu  suffire  à  la  liquidation  successive  de  deux  opérations  tempo- 
raires de  prés  de  1  milliard  5oo  millions  chacune,  soit  ensemble  près  de  3  milliards 
de  francs  ^^K 

Si  de  tels  résultats  ont  pu  être  obtenus,  c*est,  il  faut  le  reconnaître,  grâce  aux 
réserves  considérables  qui  ont  été  maintenues  dans  tons  nos  budgets  avec  une  sorte 
d'obstination  par  les  divers  gouvernements  qui  se  sont  succédé;  c'est  grâce  surtout 
à  la  décision  et  à  la  clairvoyance  avec  laquelle  M.  Thiers,  dès  le  premier  jour,  a 
demandé  qu'on  opérât  un  prélèvement  de  a  00  mîlions  sur  les  ressources  annuelles 
pour  les  remboursements  à  faire  â  la  Banque  de  France. 

Tout  ce  qui  s'est  passé  depuis  lors  a  confirmé  la  justesse  du  premier  point  de 
vue,  et  a  montré  combien  les  Ministres  des  finances  ont  eu  raison  quand  ils  ont 
affirmé  à  maintes  reprises  que  la  somme  de  1 5o  millions  de  francs  était  le  minimum 
de  ce  qu'on  devait  inscrire,  chaque  année,  au  budget,  pour  le  remboursement  ou 
la  transformation  de  la  dette  contractée  vis-à-vis  de  la  Banque. 

On  doit  aujourd'hui  considérer  comme  un  fait  acquis  qu'il  existe  dans  nos  budgets  RdMrvt 

une  réserve  considérable ,  et  la  seule  question  qui  se  pose  est  celle  de  savoir  si  cette    ^*  "~  ^^^9*^- 
réserve  peut  être  entamée  sans  inconvénient  au  profit  du  premier  emprunt  amor- 
liasable  de  5oo  miUions  dont  il  est  question  dans  la  présente  loi. 

Rappelons  ici  quelques  précédents  : 

Le  Ministre  des  finances  déclarait,  en  1 876 ,  au  sujet  de  l'amortissement  dv  compte 
de  liquidation ,  que  si  l'on  voulait  allonger  les  délais  qu'il  prévoyait  et  dépasser  le 
terme  de  188g  pour  le  remboursement  final;  que  si,  par  exemple,  on  voulait 
étendre  le  délai  jusqu'en  1890,  189a  ou  1896,  il  ne  s'agirait  plus  d'une  opération 
de  trésorerie  proprement  dite,  mais  bien  d'un  emprunt. 

Or  il  constatait,  à  ce  même  moment,  que  vous  ne  vouliez  pas  faire  d'emprunt, 
et  il  concluait ,  en  conséquence ,  que  si  vous  retardiez  l'amortissement  du  compte 

(*)  Le  compte  des  prêts  faits  par  la  Banque  de  France  à  TÉtat  s'est  élevé  à  1  milliard  470  mil-     Compta  dm  pi«u 
lions  et  celui  de  la  liquidation  des  armements  militaires  (  2*  et  dernière  partie)   est  arrêté       ^«  1'  Banqot 
au   chiffre  de  1  milliard  420  millions,  soit  ensemble  2  milliards  890  millions.  Nous  ne         «•  Fr*nc« 
portons  pas  en  compte  les  sommes  destmees  au  compte  de  iiqmdation  de  la  manne,  qui 
8*éièvent  en  ce  moment,  tant  en  crédits  ouverts  qu'en  crédita  demandés,  à  79,049*000  francsL 
Un  tableau  (voir  plus  loin,  p.  674 ,  le  tableau  n*  3)  qui  sera  remis  à  votre  Commission  montre 
comment  Tamortissement  de  cette  somme  accessoire  joue  avec  Tamortissement  de  la  somme 
principale. 


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an  bvdgvl  : 


070  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

\  de  liquidation  potir  donner  au  budipel  plus  d*élaslicîté,  vous  donneriez  au  paUîc 
roocasion  de  dire,  sans  que  cela  fût  vrai,  qu*on  ouvrait  la  porte  à  des  opérations 
nouvelles  et  indéterminées. 

Il  ajoutait  ce  qui  suit  :  t  Les  affaires  qu  une  Chambre  peut  favoriser  oa  entre- 
prendre diAs  un  grand  pays  comme  celui-ci  ne  sont  pas  limitées.  Je  ne  sera»  pn 
enbarrassé,  poor  ma  part,  de  vous  faire  un  programme  de  travaux  de  3 ,  3  ou  4  mil- 
liards parfaitement  utiles,  d*entreprises  absolument  productives,  et  si  nous  ne  nous 
limitions  qu*à  la  somme  au  delà  de  laquelle  les  travaux  ne  seraient  plus  productifs, 
nous  aurions  déjà  atteint  un  chiffre  auquel  il  serait  impossible  de  satis&ire. 

«  Si  donc  -on  nous  voyait  ouvrir  aujourd'hui  le  graud-livre  pour  des  opérations 
très-nécessaires ,  je  suis  convaincu  qu  on  nous  soupçonnerait  de  vouloir  le  rouvrir 
demain.  Nous  ne  voulons  pas  le  faire,  et  cesi  pourquoi  nous  nous  sommes  main- 
tenus dans  les  opérations  de  trésorerie.  • 

Ce  qui  était  vrai  alors  Test  encore  aujourd'hui.  Il  ne  faudrait  pas  sortir  des  opé- 
rations de  trésorerie,  si  Ton  ne  voulait  pas  entreprendre  des  travaux.  Mais  en  voulant 
en  entreprendre,  il  faut  chercher  la  base  financière  de  ces  opérations  nouvdles  dans 
les  réserves  mêmes  que  nous  venons  de  mettre  en  lumière. 
Emploi  Ces  réserves ,  nous  sommes  incontestablement  libres  d'en  (aire  Femploi  que  nous 

croyons  le  meilleur.  Le  premier  qui  se  présente  est  celui  du  rachat  des  compagnies 
secondaires,  auquel  se  réfère  ce  projet. 
iSmiiiioM  Nous  proposous,  dès  lors,  de  prélever  la  dotation  annuelle  de  a 5  milUonsde 

povr  i«  ncliai     fnmcs  qîii  nous  est  nécessaire  sur  la  dotation  de  170,600,000  francs  dont  nous 
chMiiM  d«  ffif    Avons  parlé  en  conomençant  et  qui  figure  aujourd'hui  aux  chapitres  10  et  17  de  k 
dette. 
i45  miliioM  II  en  résultera,  pour  la  dotation  du  compte  de  liquidation,  une  réduction  a 

^  *"*  i&5,5oo,ooo  francs  de  l'annuité  prévue  jusqu'à  présent,  et  pour  le  terme  final  du 

raMortMMOMiii  remboursement  de  ce  compte  un  retard  à  calculer.  Mais  il  est  facile  d'établir  (et 
àm  ««pu  nous  remettrons,  à  cet  effet,  un  tableau  ^*>  à  votre  Commission)  que  le  retard  dans 
at  1879.  '^  remboursement  n*est  que  de  trois  années.  C*est  en  189a, au  lieu  de  1889,  que 
l'amortissement  du  compte  de  liquidation  serait  alors  achevé.  Dans  cette  hypothèse, 
nous  aurions  à  inscrire  dans  nos  budgets,  à  partir  de  1880,  iii5,5oo,ooo  francs 
pendant  treise  ans  et  a 5  millions  pendant  soixante-quinze  ans,  ce  qui  ferait  en  tout 
170,500,000  francs  pendant  les  treize  premières  années,  et  a5  millions  pendant  les 
soixante-deux  dernières. 

Cette  méthode  nous  conserve  encore  une  élasticité  très-grande  pour  les  besoins 
de  Tavenir.  Elle  a  l'avantage  de  se  prêter  aux  développements  qui  seront  jugés  né- 
cessaires, et,  comme  nous  le  disions,  elle  laisse  à  toute  époque,  au  Gouvernement 
et  aux  Chambres,  la  possibilité  de  donner  suite  aux  travaux  qui  rentrent  dans  le 
programme  que  nous  nous  sommes  proposé. 

(*)  Voir  ci-après,  p.  673,  le  tableau  n*  s.  Le  tableau  n*"  s  ne  diflfke  du  n*  5  qu'en  ce  qaîl 
ne  comprend  pas  ranoorlisseinent  du  compte  de  ia  marine. 


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œNSOLIDATION  ET  AMORTIS^MENT. 


671 


Mais  il  est  deux  questions  qai  ont  élé  laissées  de  cdté  et  qu  il  convient  d'exa- 
miner : 

La  première  est  celle  des  changements  qu  on  pourrait  élre  amené  à  introduire 
dans  les  opérations  de  trésorerie  propres  à  assurer  le  règlement  du  compte  de  li- 
quidation, par  suite  d*un  retard  dans  le  délai  final  du  remboursement; 

La  seconde,  celle  de  la  méthode  à  employer  pour  traverser  la  période  intermé- 
diaire de  1878  et  1879. 

Pour  la  première  question ,  il  n  y  a  pas  de  résolution  à  prendre  en  ce  moment. 
11  ne  sera  nécessaire  de  s*en  occuper  que  lorsqu'on  préparera  les  demandes  de 
crédits  du  compte  de  liquidation  pour  Texercice  1879;  or  on  sait  que  la  Chambre 
n  est  jusqu*à  présent  saisie  de  demandes  au  compte  de  liquidation  que  pour  Texercice 
1878.  Nous  remettons  toutefois  à  votre  Commission  un  tableau  ^'^  qui  détermine  fan- 
nuité  libre  qui  serait  dégagée  sur  celle  de  170,500,000  francs,  si  Ton  consohdait  en 
3  p.  0/0  amortissable  le  crédit  d*environ  170  millions  qui  doit  être  porté  pour 
1879  au  ^u<lg6^  <^u  compte  de  liquidation. 

Quant  à  la  deuxième  question,  la  solution  a  besoin  d'en  être  cherchée  immédiate- 
ment, et  elle  se  trouve  dans  un  projet  de  loi  déposé  simultanément,  et  qui  a  pour 
objet  d'approuver  une  convention  passée  avec  la  Banque  de  France  ^*K 

En  effet,  le  compte  de  liquidation  continuant  à  croître  avant  que  le  compte  de  la 
Banque  ne  soit  totalement  amorti,  il  faudrait  porter  la  dotation  des  deux  comptes 
réunis  de  176  à  180  millions  environ  pour  la  fin  de  1878,  et  de  180  à  aoo  millions 
environ  pour  l'année  1879;  ®^  ''  ^"^«  ^^  outra,  observer  que  la  troisième  opération 
dont  nous  nous  occupons  dans  ce  projet  de  loi ,  devant  être  en  pleine  exécution  pour 
l'année  1879 ,  il  y  ^^^^^  ^^^"  d'ajouter  i  ces  sommes  les  26  millions  nécessaires  pour 
doter  le  nouvel  emprunt  de  5oo  millions. 

Il  &ut  remarquer  qu'après  avoir  augmenté  les  170, 5oo,ooo  francs  d'une  somme  con- 
sidérable pour  deux  années,  on  retomberait  au  chiffre  primitif  de  1 70,600,000  francs 
â  partir  de  1880,  puisque  la  dotation  de  170,600,000  francs  suffit,  comme  nous 
f avons  vu,  à  tous  les  besoins  pour  1880  et  les  années  suivantes.  C'est  donc,  en  réa- 
lité, une  dépense  une  fois  faite  à  laquelle  il  faut  pourvoir  en  deux  ans. 

C'est  alors  qu'intervient  utilement  la  modification  apportée,  par  le  deuxième  projet 
de  loi  qui  vous  est  soumis,  au  montant  de  l'avance  permanente  consentie  par  la 
Banque  de  France  au  Trésor.  L'augmentation  sur  cette  avance ,  qui  est  de  80  mil- 
lions,  permettra  de  faire  iace  aux  accroissements  momentanés  des  comptes  d'intérêt 
et  d*amortissement  jusqu'au  moment  où  le  budget  se  retrouvera  dans  une  situation 
normale,  c'est-à-dire  en  1880. 


Moyen 

da  rabTCDÎr 

aax  bMOÎM 

da  eompia 

d«  liquidation 

pendant 

let  ann^ 

1878  et  1879: 

AngoMntatton 

de  l'avance 

permanente 

de  k  Banqne 

de  France 

an  Tr<M»r. 


<*)  Voir  ci-après,  page  676,  tableau  n'  à» 

^*^  Voir  ci-après,  n*  169 ,  le  compte  de  TEtat  avec  la  Banque. 


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672 


COUPTE  ÏX  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTFSEMENT. 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISEMENT. 


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43. 


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676 


COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


Compti 
■vue  la  Bai 
de  France. 


iqn« 


i"  compte 
do  liquidation. 


N»  164. 
RAPPORT 

DE  LA  COMMISSION  DES  FINANCES  DU  SENAT  SUR  LE  PROJET  DE  LOI 
PORTANT  CREATION  DE  LA  DETTE  AMORTISSABLE , 

par  M.  Varroy,  sénateur. 

Séance  du  sa  mai  1878. 

(extrait,)  t') 

Le  rapport,  après  avoir  rappelé  que  des  réserves  ont  été  ménagées 
dans  nos  budgets  pour  rembourser  la  Banque  de  France  et  alimenter  le 
compte  de  liquidation ,  continue  ainsi  : 

Quelles  sont  ces  réserves  et  jusqu^à  quel  point  sont-elles  disponibles  ? 

Elles  figurent,  dans  le  budget  du  ministère  des  finances  de  Texercice  1879,  ^^^ 
les  deux  rubriques  ci-après  : 

i'*  partie  :  Chapitre  10.  —  Intérêts  et  amortissement  des  emprunts  faits  à  h 
Banque , 1 5a,437,5oo' 

Chapitre  17.  —  Obligations  du  Trésor  à  court  terme  (compte  de 
liquidation) 18,000,000 

Total 1 70,437,600 

Quel  était  jusqu*à  ce  jour  Temploi  qui  en  avait  été  prévu  ?  La  réponse  à  cette 
question  se  trouve  dans  Tcxamen  sommaire  de  la  situation  du  compte  avec  la  Banque 
de  France  et  du  compte  de  liquidation.  C'est,  en  effet,  à  ces  deux  comptes  seuls 
qu  avaient  été  affectées  jusqu'aujourd'hui  ces  réserves. 

Compte  avec  la  Banque  de  France.  —  Au  i"  janvier  1 878 ,  l'emprunt  de  1,470  mii- 
lions  de  francs  fait  à  la  Banque  de  France ,  à  l'occasion  des  événements  de  1870. 
187 1,  était  réduit  en  capital  à  3oo  millions.  Une  sonune  de  i5o  millions  sera  pvee 
sur  l'exercice  1878.  Le  solde  de  i5o  millions  doit  être  versé  à  la  Banque  en  1879. 
et  ainsi  sera  liquidée  en  Iniit  années  cette  vaste  opération.  La  circulation  monétaire 
du  pays  redeviendra  absolument  normale.  De  plus ,  l'annuité  de  1 5o  millions  dev^ 
nue  disponible  peut,  à  partir  de  1880,  être  affectée  à  l'amortissement  du  compte  de 
liquidation. 

Compte  de  liquidation.  —  Le  deuxième  compte  de  liquidation  comporte  pour  k 
ministère  de  la  guerre  une  prévision  de  1, 4 16, 195,1 43  francs,  soit  en  nombre 
rond 1 ,4ao,ooo,ooo' 

En  y  ajoutant  le  montant  des  crédits  ouverts  au  compte  de  liqui- 

A  reporter 1 ,430,ooo,ooo 

(*'  Journal  officiel  èa  28  mai  1878. 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT.  677 

Report 1 ,4ao,ooo,ooo' 

dation   de  la  marine,  et   78,87^1000  francs,  soit  en   nombre  . 

rond 80,000,000 

on  arrive  à  une  prévision  totale  de 1 ,600,000,000 

pour  les  besoins  du  deuxième  compte  de  reconstitution  de  nos  arme- 
ments militaires  ^^K 

Le  montant  des  crédits  ouverts  sur  ce  compte  est  de  : 

Ministère  de  la  guerre 905,788,808' 

Ministère  de  la  marine » 78,87^1000 

Total 984,612,808' 

ou  en  nombre  rond 986,000,000 

Crédits  restant  à  ouvrir 616,000,000 

Les  obligations  à  court  terme  (ou  bons  du  Trésor  aux  échéances  Obiigaiiom 

de  1 880  à  i884) .  destinées  à  alimenter  le  second  compte  de  liqui-  ■  ^^^  '•"■•■ 

dation,  s'élèvent  à  un  total  de  483,o  16,600  francs  ^'\  inférieur  au 
montant  des  crédits  ouverts  de  600  millions  environ. 

Le  projet  de  budget  de  1879  prévoit,  ®"  1878,  une  nouvelle 
émission  de  bons  du  Trésor  de  i36  millions,  ce  qui  en  portera 
le  total  générai  à  la  fin  de  Tannée  1878  à  483  X  i36  =  6i8  mil- 
lions, inférieur  au  total  des  crédits  ouverts  d'une  somme  de 366,ooo,ooo 

11  restera  donc,  à  partir  de  1879,  ^  réaliser  par  des  moyens  de 
trésorerie  ou  autrement,  un  capital  de 881,000,000 

Avant  d*aller  plus  loin,  il  y  a  lieu  de  faire,  pour  les  deux  exercices  1878  et  1879, 
une  observation  importante. 

Il  est  à  noter  que,  bien  que  le  montant  des  bons  dti  Trésor  émis  ou  à  émettre 
en  1 878  soit  notablement  inférieur  au  chiffre  des  crédits  ouverts ,  lesv  intérêts  à  la 
charge  des  exercices  1878  et  1879  commencent  déjà  à  former  uno  somme  considé- 
rable, et  même  pourraient  constituer  un  embarras  pour  l'équilibre  de  ces  deux 
budgets. 

M.  le  Ministre  des  finances  estime  en  effet  que,  pour  ces  deux  exercices,  la  ré- 
serve de  170  mâlions,  constituée  aux  chapitres  10  et  17  du  budget  de  1878  et 
appliquée  aux  deux  comptes  simultanés  de  la  Banque  et  de  nos  armements ,  serait 

(*^  Les  crédits  ouverts  dans  ce  but  au  ministère  de  la  guerre ,  sur  le  premier  compte  de 
liquidation,  ont  été  de  623,987,500  francs,  et  au  ministère  de  la  manne  de  20  millions  de 
francs.  (Voir  Texposé  des  motifs  du  projet  de  budget  de  1877.)  ^'®**  ^^^^  ^^  sacrifice  de  plus 
de  3  milliards  qui  est  prévu  à  ce  jour  pour  la  reconstitution  de  notre  état  mihlaire  et  naval, 
sans  compter  les  budgets  de  la  guerre  et  de  la  marine  sur  ressources  ordinaires. 

<*)   Voir  Fexposé  des  motifs  du  projet  de  budget  de  1879  ci-après  n*  i65,  p.  681. 


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678 


COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


AoguitiUalion 

J«  l'âTtDCe 

J«  la  Baaqu« 
«I*  France. 


L'amorliMcoMnl 

«la  oomplo 

«le  liquida  lion» 


insdEsantc  de  4o  millions.  Si  Ton  ajoute,  pour  187g,  la  dotation  de  a 5  miUioi» 
nécessitée  par  Topération  du  rachat  des  chemins  de  fer,  on  constate,  pour  rensemMe 
des  deux  exercices,  une  insuffisance  de  65  millions  que  ia  réserve  annadle  de 
1 70  millions  ne  peut  combler. 

M.  le  Ministre  des  finances  résout  la  difficulté  par  un  autre  projet  de  loi  qui  est 
également  soumis  au  Sénat,  après  avoir  été  voté  par  la  Chambre,  et  qui  Eût  loljet 
d*un  rapport  distinct  de  votre  Conmiission  des  finances.  Ce  projet  de  loi^*'  propose 
de  porter  de  60  à  i/lo  millions  Tavance  permanente  de  la  Banque  de  France,  avance 
constituée  en  vertu  du  traité  du  10  juin  1867.  Ce  projet  de  loi,  que  votre  Commis- 
sion des  finances  vous  propose  d'accepter,  aura  pour  effet  de  créer  une  disponibilité 
de  80  millions  qui  permettra  de  parer  aux  insuffisances  momentanées  des  comptes 
d'intérêt  et  d'amortissement  auxquels  s'applique  la  réserve  annuelle  de  170  millions. 

A  partir  de  1880,  la  difficulté  cesse  avec  l'extinction  de  la  dette  envers  la  Banque, 
et  la  réserve  de  170  millions  reprend  alors  une  élasticité  suffisante  pour  suffire  aui 
prévisions. 

Reprenons  la  question  que  nous  nous  sommes  posée  plus  haut,  de  savoir  quel 
était,  avant  la  loi  de  rachat  des  chemins  de  fer,  l'emploi  prévu  de  cette  réserve. 

On  avait  admis  qu'à  partir  de  1880  commencerait  un  amortissement  énergique 
du  deuxième  compte  de  liquidation.  La  somme  A  amortir  est  de  i,5oo  millions, 
c'est-à-dire  à  peu  près  égale  à  la  dette  contractée  en  187 1  envers  la  Banque  de  France, 
dette  que  huit  années  auront  suffi  à  éteindre  ;  mais  on  comprend  que  la  nouvelle 
opération  ne  pourrait  se  faire  dans  un  temps- aussi  court  que  la  première,  et  cela  par 
deux  moti&  :  l'un  que  l'amortissement  pour  la  Banque  de  France  a  commence 
avec  une  dotation  de  aoo  millions,  et  l'autre  que  l'intérêt  payé  à  la  Banque 
n'était  que  de  1  p.  100,  tandis  que  les  porteurs  des  obligations  du  Trésor  à  coort 
terme  reçoivent  un  intérêt  de  4  à  A  i/a  p.  1 00. 

Néanmoins  l'opération  d'amortissement  se  terminerait  en  1889,  si  die  nes*appii- 
quait  qu'aux  i,4ao  millions  de  la  guerre,  et  en  1890,  si  die  s'appliquait  en  même 
temps  aux  80  millions  de  la  marine.  (Voir  p.  67a,  le  tableau  n*  1.) 

Telles  étaient  jusqu'à  ce  jour  les  prévisions.  Faut-il  y  persister  d'une  manière 
absolue  ? 

Un  amortissement  aussi  rapide  du  compte  de  Hquidation  renouvellerait,  pour 
ainsi  dire,  l'effort  dont  notre  libération  envers  la  Banque  a  été  le  prix;  une  pareâie 
opération  ne  manquerait  certes  pas  de  grandeur,  et  l'on  comprend  que  certains 
esprits  regrettent  que  les  circonstances  obligent  à  y  porter  atteinte.  Mais  si  le  prompt 
remboursement  de  la  Banque  de  France  était  commandé  par  un  intérêt  puMic  de 
premier  ordre ,  qui  était  de  dégager  notre  circulation  monétaire  et  de  rendre  au  bifiet 
de  banque  son  véritable  caractère ,  on  est  obligé  d'avouer  par  contre  que  les  raisons 
qui  peuvent  être  invoquées  en  faveur  de  la  prompte  liquidation  de  nos  dépenses 
d'armement  sont  loin  d'être  aussi  impérieuses. 


^*î  Voir  ci-dessus,  n**  1 63,  p.  671,  et,  plus  loin,  n"  170. 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT. 


679 


Aussi,  lorsque  le  Gouveraement vient,  comme  aujourd'hui,  proposer  de  prélever, 
sur  la  réserve  de  170  millions,  à  partir  de  Texercicc  1880,  Tannuité  de  a 5  millions 
nécessaire  pour  T exécution  de  la  loi  de  rachat  des  chemins  de  fer,  il  est  bien  difficile 
de  repousser  une  telle  mesure;  car,  ce  prélèvement  opéré,  il  reste  encore  une 
annuité  disponible  de  i45,5oo,ooo  francs  permettant  d'amortir  le  compte  de  liqui- 
dation en  189a.  (Voir  p.  674 1  le  plan  d'amortissement,  tableau  n*"  3.)  Ce  nest 
certes  pas  un  retard  de  trois  ans  dans  T amortissement  du  compte  de  liquidation  qui 
pourrait  être  une  sérieuse  objection. 


N*  165. 


EXPOSÉ  DES  MOTIFS 

DU   PROJET  PB  LOI  PORTANT  FIXATION  DU  BUDGET  GÉNÉRAL  DES  DÉPENSER 
DE  1/ EXERCICE  1879, 

présenté  par  M.  Léon  Say,  ministre  des  fmances. 

Séance  du  2  avril  1878. 

(extrait.)  t>) 

Un  fait  important  a  permis  de  £iire  une  opération  qui  est  la  clef  du  budget. 

Le  fait  important  est  le  remboursement  des  anciennes  avances  de  la  Banque  de 
France, 

L'opération  qui  est  la  clef  du  budget  c'est  l'augmentation  de  l'avance  permanente 
de  la  Banque. 

(Test  en  1879  *i^^  ^®*  contrats  passés  avec  la  Banque  de  France  pour  les  besoins 
de  la  guerre  devaient  être  définitivement  liquides.  Cette  question  si  fréquemment 
soulevée  des  remboursements  à  faire  à  la  Banque  n'existe  donc  plus  ;  le  compte  des 
avances  de  1870  et  de  1871  est  absolument  réglé. 


La  rôterva 
(I«  1 70  millioa* 

rédnito  à 
i4^»&oai«ooo  fr. 


Le  point  capital  du  budget  de  1879,  c'est  qu'il  est  constitué  comme  si  l'échéance 
de  1 880  avait  été  avancée  d*une  année.  On  a  la  même  liberté ,  au  moins  jusqu'à  con- 
currence de  65  millions,  que  ceDe  qu'on  s'était  promise  en  1880. 

Les  anciennes  opérations  avec  la  Banque  de  France  étant  liquidées ,  on  doit  profi- 
ter du  changement  qui  résulte  de  cette  liquidation  dans  nos  écritures  pour  faire  en- 
trer dans  le  budget  toutes  les  opérations  en  cours ,  et  en  premier  lieu  le  compte  ou- 
vert pour  la  reconstitution  de  notre  matériel  militaire  et  naval. 

Nous  proposons  donc  de  rattacher  désormais  ce  compte  au  budget  et  d  appliquer 
aux  dépenses  annuelles  à  y  inscrire  le  même  mode  d'amortissement  qu'aux  dépenses 
extraordinaires  de  travaux  publics. 


Le  compte 
de  liqnidalioD 

introdoil 
<laat  le  bndgvt 

ordiaaire. 


W  Journal  officiel  du  2 3  mai  1878. 


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Dette  floiUnte 

•péciale 

dm 

bon»  da  Tréeor 

•liaMBtee 
per  les  foatis 
des  caisM» 
dVpargM. 


680  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

II  restera  à  solder  la  portion  du  compte  de  liquidation  engagée  comme  depesx 
et  comme  ressources  jusqu'au  t*'  janvier  1879.  ^^'^  ""^  liquidation  qui  pjc: 
se  poursuivre  aisément  et  pour  laquelle  nous  devrons  adopter  des  règles  nouTeik 

L* exposé  des  motifs  rappelle  ici  que  la  liquidation  devait  s* opérer  en  peu  d'aune 
sur  les  crédits  qui  devaient  devenir  libres  après  le  remboursement  de  la  Banqocl 
France ,  et  qu*on  avait  a  cet  effet  délivré  des  bons  qui  constituaient  en  quelque 
des  assignations  sur  les  exercices  à  venir,  sous  la  forme  de  titres  qu  on  pouvait  i» 
différemment  appeler  des  bons  du  Trésor  à  long  terme  ou  des  obligations  du  Ti 
à  court  ternie. 

Au  3i  mars  1878  les  bons  délivrés  s'élevaient  k  â37,oi6,5oo  francs,  échâma 
de  1880  à  1884. 

II  faut,  dit  M.  Léon  Say,  abandonner  aujourd'hui  f  hypothèse  de  Tassignation ù 
bons  sur  les  budgets  des  exercices  dans  lesquels  ils  doivent  être  payés ,  puisque  id 
crédits  que  Ton  destinait  à  ce  remboursement  sont  dès  à  présent  entamés  au  p.^ 
des  intérêts  et  de  l'amortissement  des  ressources  extraordinaires  créées  pour  ïm 
face  à  des  dépenses  de  travaux  publics.  L'ensemble  de  ces  bons  joints  à  ceux  qui 
faudra  émettre  pour  achever  les  dépenses  prévues  au  compte  de  liquidation  et  (ki 
les  crédits  ont  été  ouverts  sur  les  exercices  1877  et  1878  constituera  une  forte  deti 
flottante  spéciale  qui  s'amortira  en  proportion  des  fonds  libres  affectés  par  les  buikeis 
à  cet  amortissement  Cette  dette  flottante  spécisde  pourra  être  alimentée  très-aise^ 
ment  par  les  fonds  que  déposent  au  Trésor  les  caissses  d'épargne.  On  a  reconnu  de- 
puis longtemps  que  les  placements  en  rentes  faits  par  le  Trésor  pour  employer  )n 
fonds  qui  lui  sont  conGés  par  les  caisses  d'épargne  présentent  de  nombreux  incoDie- 
nients.  On  sait  que  ces  fonds  sont  remis  à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignaticHis 
qui  ne  peut  les  faire  valoir  que  par  l'intermédiaire  du  Trésor,  soit  en  gardant  à  loi 
actif  des  sommes  en  compte  courant  au  Trésor,  soit  en  achetant  des  valeande 
l'État. 


Pendant  la  crise  de  1870  à  1871 ,  les  cours  des  rentes  sont  tombés  au-dessous  du 
prix  moyen  auquel  les  placements  avaient  été  faits ,  ce  qui  a  montré  d'une  façon  sai- 
sissante l'inconvénient  pour  ces  sortes  de  placements  de  fonds  qui  varient  en  capilal 

La  même  observation  avait  d'ailleurs  été  faite  en  Angleterre  sur  une  plus  grande 
échelle.  On  avait  établi  que  les  placements,  étant  opérés  en  temps  de  prospérité, 
i  cLiient  toujours  en  temps  de  hausse  des  cours ,  tandis  que  les  reventes  coïncidant 
avec  les  retraib  ,  étant  effectuées  en  temps  de  crise ,  l'étaient  toujours  en  temps  de 
baisse  des  cours.  C*est  pourquoi  l'on  a  changé  en  partie  la  nature  des  placements  an- 
glais et  l'on  a ,  autant  que  possible,  substitué  aux  rentes  des  fonds  remboursables  dus 
un  délai  plus  ou  moins  court  tels  que  des  annuités  terimiui6/es  ou  des  bons  defeclû- 
quier,  c'est  à-dire  des  bons  du  Trésor  à  plusieurs  années  de  date,  semblables  à  cflii 
qui  ont  été  créés  pour  le  compte  'de  liquidation  de  la  guerre. 

Nous  avons  suivi  cet  exemple,  nous  avons  remis  à  la  Caisse  des  dépôts  une  pre- 
mière fois  les  annuités  à  long  terme  créées  pour  faire  les  fonds  du  rcmboursemcni 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT. 


681 


rcuiprunt  Morgan  et  nous  avons  remis  successivement,  pour  le  même  objet,  k  la 

isse  des  dépôts  aso  millions  des  bons  à  Téchéance  de  i88a,  i883  et  i884* 

En  persévérant  dans  cette  voie ,  nous  pourrons  entretenir  et  liquider  par  le  même 

océilé  la  dette  en  bons  à  long  terme  qu*il  faudra  maintenir  pendant  quelque 
.  nps  pour  faire  face  aux  dépenses  faites  ou  déjà  engagées  du  compte  de  liquidation 

la  guerre. 

On  s*est  demandé  si ,  par  ces  placements  ,  la  Caisse  de  dépôts  aurait  des  valeurs 

ssi  faciles  à  réaliser  que  la  rente. 

La  réponse  n'est  pas  douteuse;  il  n*a  jamais  été  possible  de  vendre  utilement  des 
nies  pour  parer  à  une  crise  de  caisse  d'épargne;  car  les  crises  de  remboursement 
;  peuvent  pas  ne  pas  coïncider  avec  les  crises  de  la  rente. 

On  ne  saurait  pourvoir  à  ces  sortes  de  difficultés  que  par  des  emprunts  temporaires 
j-  dépôts  de  valeurs;  et  pour  gager  ces  emprunts,  les  valeurs  du  Trésor,  sous  forme 
î  bons ,  présentent  absolument  les  mêmes  avantages  que  la  rente.  A  toutes  les 
toques  de  crises  financières  en  France,  depuis  le  xviii*  siècle  jusquà  nos  jours, 
est  toujours  en  empruntant  sur  dépôt  d'assignations  sur  le  Trésor  qu  on  s'est  pro- 
iré  le  plus  facilement  les  fonds  dont  on  avait  besoin.  ^ 

Ce  n'est  pas  d'ailleurs  ici  le  lieu  de  traiter  la  question  des  caisses  d'épargne ,  qui  est 
ne  des  questions  les  plus  graves  qu'on  puisse  étudier,  en  ce  qui  touche  les  responsa- 
îlités  et  les  opérations  de  trésorerie  de  l'État;  nous  avons  été  amenés  à  en  parler  à  un 
oint  de  vue  spécial ,  a  l'occasion  de  la  première  partie  du  second  compte  de  liquidation. 

Nous  appelons  première  partie  du  second  compte  de  liquidation  ^^^  toute  la  partie 
ui  n'a  pas  été  rattachée  aux  budgets  de  prévision ,  c'est-à-dire  les  crédits  ouverts 
iir  les  exercices  1876,  1877  et  1878. 

A  partir  de  1879,  ^^^  crédits  feront  partie  intégrante  du  budget  et  l'on  y  appii- 
uera  les  mêmes  ressources  qu'aux  autres  dépenses  extraordinaires. 


1'*  partie 
da  a*  compte 
«le  liquidation. 


Tout  ce  que  nous  venons  d'exposer  sommairement  peut  se  résumer  en  quelques 

QOtS. 

Nous  entreprenons  la  consolidation  des  ressources  du  compte  de  liquidation  ;  nous 
employons  les  fonds  qui  commencent  à  devenir  libres ,  sur  les  crédits  destinés  dans 
origine  à  rembourser  la  Banque ,  à  îaice  les  frais  des  intérêts  et  de  l'amortissement  : 
Tune  part,  de  la  consolidation  du  compte  de  liquidation , d'autre  part,  des  emprunts 
your  travaux  publics;  et,  portant  toutes  nos  ressources  sur  ces  opérations  nouvelles, 
lous  pouvons  bien  subir  les  réductions  déjà  opérées  sur  les  impôts,  mais  nous  ne 
pouvons,  même  dans  la  plus  faible  mesure,  en  consentir  de  nouvelles. 


Consolidation 

da  compte 
de  liquidation. 


Les  obligations  à  court  terme  (bons  du  l'résor  destinés  à  alimenter  le  second  compte 
(le  liquidation)  s'élèvent  à  483,oi6,5oo  francs. 


'•'  Voir  la  noie  de  la  page  620. 


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682  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

Le  montant  desdites  obligations  est  d'ailleurs  inférieur  aux  crédits  ouverts  sur  k 
compte  de  licpiidation  et  qui  s'élèvent  : 

Pour  le  ministère  de  la  guerre ,  à 905,738,808' 

Pour  le  ministère  de  la  marine  et  des  colonies ,  à. , . . .         78,874,000 

Total 984,612,808. 

Ainsi  qu'il  est  expliqué  ci-dessus,  nous  avons,  pour  la  première  fois,  fait  entrer 
dans  le  budget  les  dépenses  rdatives  à  la  reconstitution  de  notre  matériel  militaire 
et  naval ,  qui  précédemment  étaient  Tobjet  de  crédits  spéciaux  ouverts  an  titre  du 
compte  de  liquidation. 

Le  budget  de  187g  comprend  aussi,  outre  les  crédits  nécessaires  aux  grands  ira- 
vaux  publics  commencés  en  1877,  les  crédits  afférents  à  rachèvement  des  lignes  de 
chemins  de  fer  rachetés  par  TÉtat 

Ces  diverses  natures  de  dépenses  étant  imputables  sur  les  ressources  extraordi- 
naires, telles  que  le  produit  de  rémission  des  nouvelles  rentes  3  p.  0/0  amoriis- 
Noavciifl  seciion  sablcs,  uous  avous  cru  devoir  les  classer  dans  une  section  distincte  du  budget  de 
■      ^  ''       chaque  ministère,  sous  le  titre  de  :  Dépenses  sur  ressources  extraordinaires, 

$ur  r^ioarceê  .•.•••• • .«•.... 

exinurdUairts,         Lçj  crédits  concemaut  les  dépenses  sur  ressources  extraordinaires  s*élëvent  à 
406,67^1, 566  francs. 


CrcdiU  ouvert» 

do  187* 

au  I*'  décembre 

1875. 


N'  166. 
RAPPORT 

rAIT  AU  NOM  DE  LA  COUMlSSiON  DU  BUDGET  SUE  LB  PROJET  DB  LOI 
HELATIP  AU  BUDGET  GENERAL  DES  DEPENSES  POUR  187g. 

par  M.  Wilson,  député. 

Séance  du  i4  novembre  1878. 

(extrait,)  t'> 

COMPTE  DE  LIQUIDATION. 

Les  ressources  ordinaires  du  budget  ne  pouvant  supporter  la  dépense  de  U 
reconstitution  de  notre  matériel  militaire,  presque  entièrement  détruit  en  1871,01» 
a  ouvert  sous  le  titre  de  compte  de  liquidation  une  sorte  de  budget  extraordinaire 
qui  a  dû  faire  face  a  ces  charges. 

Les  crédits  ouverts  depuis  187  a  jusqu^au  i**  décembre  1876  se  sont  élevés  à  la 
somme  de. 9 14,675,000  francs,  et  ont  formé  ce  quon  a  appelé  le  premier  compte 
de  liquidation,  qui  a  été  clos  déiinitivement  à  ce  chiffre.  Cest  sur  ce  compte 
qu'ont  été  prélevées  les  indemnités  accordées  aux  victimes  de  la  guerre. 


(')  Joartud  officiel  du  35  novembre  1878. 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT. 


683 


Les  ressources  de  ce  premier  compte  s*étant  trouvées  épuisées  à  la  fia  de 
1875,  avant  que  Fœuvre  de  la  reconstitution  du  matériel  fût  achevée,  la  né- 
cessité de  créer  do  nouvelles  ressources  a  lait  ouvrir  un  deuxième  compte  de 
liquidation  ('\  dont  les  premiers  crédits  ont  été  votés  k  la  date  du  à  décembre 
1875. 

Ce  deuxième  compte  de  liquidation ,  pas  plus  que  le  précédent,  ti*esi  resté  indé- 
terminé comme  chiffre.  Ainsi  que  le  Gouvernement  nous  Ta  fait  connaître  dans 
Texposé  des  motifs  du  projet  de  loi  portant  création  de  la  dette  3  p.  100  amortis- 
sable, ce  compte  a  été  clos  par  décret  à  la  somme  de  1,^16,195,1^3  francs  en  ce 
qui  concerne  les  dépenses  du  ministère  de  la  guerre. 

A  cette  somme  il  convient  d'ajouter  80  millions  prévus  pour  le  service  du  minis- 
tère de  la  marine. 

Ainsi  le  deuxième  compte  de  fiquidation  s*élève  donc  à  un  total  d'environ 
i,Â96,ig5, 1^3  francs. 

Nous  avons  dit  que  des  ressources  d'une  nature  spéciale  avaient  servi  à  consti- 
tuer Tactif  du  premier  compte  de  liquidation.  Pour  faire  face  aux  besoins  du 
deuxième,  on  a  émis  des  obligations  à  court  terme,  dont  les  premières  échéances 
concordaient  avec  la  Gn  de  l'opération  du  remboursement  à  la  Banque  de  France  ; 
on  avait  envisagé,  en  effet,  l'opération  du  compte  de  liquidation  comme  la  suite  de 
l'opération  du  remboursement  à  la  Banque. 

La  dotation  de  i5o  millions,  devenue  libre  à  partir  de  1880,  devait  servir  à 
éteindre  la  dette  résultant  de  la  reconstitution  de  notre  matériel  de  guerre.  Ajou- 
tons que,  jusqu'en  1880,  les  budgets  ordinaires  devaient  supporter  progressive- 
ment la  chaîne  du  service  des  obligations  déjà  émises,  charge  qui,  au  budget 
de  1878,  s'élevait  déjà  à  18  millions. 

La  nécessité  de  compléter  notre  réseau  de  chemins  de  fer  et  de  voies  navigables 
est  venue,  au  début  de  cette  année,  modifier  ces  prévisions. 

Le  Gouvernement  a  pensé  qu'il  serait  sage  d'affecter  à  la  dotation  des  tra- 
vaux publics  une  partie  de  la  ressource  de  170  millions  qui  existait  dans  nos 
budgets. 

Pour  cela  il  suffisait  de  consolider  en  un  type  amortissable  à  long  terme  une 
partie  du  compte  de  liquidation  et  d'employer  les  ressources  ainsi  rendues  dispo- 
nibles à  gager  les  emprunts  émis  pour  travaux  publics.  Une  première  application  de 
ce  système  a  été  faite  au  rachat  d'un  certain  nombre  de  compagnies  de  chemins  de 
fer  et  aux  travaux  à  exécuter  sur  les  lignes,  non  encore  construites,  des  compagnies 
ainsi  rachetées. 

Il  résulte  de  cette  modification  que  le  deuxième  compte  de  liquidation  se  trou- 
vera divisé  en  deux  parties  :  la  première  se  composera  des  crédits  ouverts  des 
exercices  1876,  1877  et  1878,  crédits  qui  n'ont  pas  été  rattachés  aux  différents 
budgets  de  prévbion.  Ils  s'élèvent  à  la  somme  de  984,612,808  francs  et  concer- 


Sur  ces  mots 


Premier  et  deuxième  compte  de  liquidation,  voir  la  noie  1  de  la  page  6a 5. 


Le  a*  compU 
é»  liqvidatioB. 


So« 

anortinemeal  : 

doUtion 
â»  i5o  miilioiif. 


6m  M  ipUai«. 


L«  1*  cMBple 
d«  iiq«MlatifMi 

divM 
CD  àm  parliw. 


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SiUalioD 
du  eomplo 

«I*  liqaidatioo 

a  a  roomjDt 

de 

la  prcs«alatioa 
do  budgal 
d«  1879. 


C84  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

ncnt  à  la  fois  le  service  du  ministère  de  la  guerre  et  celui  du  ministère  de  là 
marine  ^*K 

A  partir  de  1879,  '®'  crédits  du  compte  de  liquidation  devront  faire  partie  inté- 
grante du  budget  ;  ils  seront  compris  à  l'avenir  dans  la  nouvelle  section  intitulée  : 
Dépenses  sur  ressources  extraordinaires. 

Ils  constitueront  la  deuxième  partie  du  deuxième  compte  de  liquidation. 

Pour  Texerdce  187g,  un  crédit  de  ao8,35i,834  francs  figure  dans  l'état  B  poar 
les  dépenses  du  matériel  de  la  guerre  et  de  la  marine.  Ce  crédit  est  visé  dans  l*ar- 
tiele  2  d|i  projet  de  loi  portant  fixation  du  budget  des  dépenses  de  l'exercice  1 879. 

Il  en  résulte  que  la  situation  du  compte  de  liquidation ,  an  moment  de  la  préseo- 
tatîon  du  budget,  est  la  suivante  : 

PREMIÈRE    PARTIE    00    DEUXIEME    COMPTE    DE   LIQUIDITIOK. 

Crédits  ouverts  et  réalisés  en  obligations  à  court  terme d83,oi6,5oo^ 

Crédits  ouverts  et  à  réaliser  en  obligations  à  court  terme 291,648,616 

Crédits  ouverts  et  a  réaliser  en  renies  3  p.  100  amortissables. .       ao8,35i,384 

Soit  au  total 983.oi6,5oo 


DEUXIÈME   PARTIE   DU   DEUXIÈME  COMPTE   DE    LIQUIOATIOR. 

Budget  des  dépenses  extraordinaires. 

Crédits  à  ouvrir  et  à  réaliser  en  3  p.  100  amortissable  : 

Ministère  de  la  guerre 187,160.500' 

Ministère  de  la  marine.^ 31,190,884 

ao8,35 1,384 

ao8.35 1.384' 

Total  du  compte  de  liquidation  à  ce  jour. .  •    1,191 ,367,884 
Ces  deux  comptes  ayant  été  clos,  comme  nous  Tavons  dit  plus  baut,  au  cbifTre  de 

(M  Guerre.  Muîm. 

Loi  du  4  décembre  1876 1 5o,ooo,ooo'  20,Soo,ooo' 

Loi  du  33  août  1876 201,877,000                » 

Loi  du  28  décembre  1876 '  i3.5oo,ooo 

Loi  du  5  juillet  1877 209,181,808                t 

Loi  du  26  juin  1877 «r  17,472*000 

Loi  du  9  avril  1878 1 20,000,000                 « 

Loi  du  9  avril  1878 22^,680,000                ' 

Loi  du  6  avril  1878 #  47,402.000 

Total  égal 905,738,808       78,87^.000 

984,6  ia,8o8' 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT. 


685 


I,4i6,i9&,i43  francs  pour  la  guerre,  en  y  ajoutant  pour  la  marine  80  millions 
de  francs,  il  restera  à  ouvrir  sur  les  prochains  exercices  une  somme  totale  de 
804,827,759  francs. 


N»  167. 
RAPPORT 

FAIT  AU  NOM  DE  LA  COMMISSION  DBS  FINANCES  DU  SENAT  SDR  LE  PROJET  DE  LOI 
PORTANT  FIXATION  DU  BUDGET  DES  DEPENSES  DE  L'EXERCICE   1879, 

par  M.  Varroy. 

Séance  da  7  décembre  1878. 

(eitrait.)  W 

Le  rapport,  comparant  les  deux  budgets  de  1878  et  1879,  constate 
que  les  chapitres  10  et  17  du  budget  de  1878,  savoir  : 

Cliap.  10.  —  Intérêts  et  amortissement  à  la  Banque .    1 5a  ,437,600' 
Cliap.  17.  —  Obligations  du  Trésor  à  court  terme 
(compte  de  liquidation,  intérêts) 18,000,000 

Soit  en  tout 170,437,600 

ont  été  remplacés,  au  budget  de  187g,  par  un  cha-  l«  dotation 

pitre  unique  n*  5 ,  intitulé  :  «  Intérêts  et  amortissement  **•  *7o  ««'Hons 

des  capitaux  du  budget  sur  ressources  extraordinaires ,  » 
et  dont  le  crédit  ne  8*élève  plus  qu*à 1 5o,ooo,ooo 

En  moins ao,437,5oo 

Remarquons  d'ailleurs,  en  passant,  que  le  crédit  de  i5o  millions  de  francs,  au 
chapitre  5  du  budget  de  187g,  se  subdivise  en  trois  articles  et  doit,  en  187g,  être 
appliqué  aux  dépenses  suivantes  : 

1°  Rente  3  p.  100  amortissable  par  annuités 3g,387,663' 

a*  Obligations  du  Trésor  à  court  terme  (compte  de  liquidation).      34,8o4i337 
3**  Intérêts  et  amortissement  des  emprunts  faits  à  la  Banque.  . . .     85,8o8,ooo 

Ensemble i5o,ooo,ooo 

L'honorable  rapporteur  de  la  Chambre  des  députés  s  exprime  ainsi  qu  il  suit  ^*^      intradMikin 
sur  le  rôle  qu*est  appdé  à  jouer  le  chapitre  5  dans  l'avenir  :  **■■■  *•  bodgei 

d'an 
nouveau  chapitre 

tO  Joamal  officiel  du  23  décembre  1878.  «>"»  l«  ■*  ^• 

^*)  Rapport  de  M.  Wilson  sur  le  budget  des  dépenses  de  187^. 


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686  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

•  Le  crédit  inscrit  au  cliapitre  5  fait  partie  de  la  réserve  de  1 5o  millions  qui  cons- 
titue la  dotation  du  nouveau  budget  sur  ressources  extraordinaires. 

«  Sans  revenir  sur  les  explications  fournies  à  ce  sujet  lors  du  vote  du  projet  de  kn 
sur  la  rente  3  p.  loo  amortissable,  nous  rappellerons  que  la  Chambre  a  pensé 
qu*après  le  remboursement  à  la  Banque  de  France ,  il  serait  nécessaire  de  maintenir 
cette  réserve  de  1 5o  millions  dans  nos  budgets  pour  faire  &ce  au  service  d'un  bud- 
get extraordinaire  dont  les  capitaux  fournis  par  Temprunt  serviraient  à  terminer  ii 
reconstitution  du  matériel  militaire  et  navsd,  et  permettraient  de  donner  une  vive 
et  nouvelle  impulsion  à  nos  grands  travaux  publics.  Votre  Commission  vous  pro- 
pose, d*accord  avec  le  Gouvernement,  de  réunir  en  un  seul  chapitre  les  trois  cha- 
pitres ^^)  ci-dessus  mentionnés.  Ce  chapitre  aurait  pour  titre  :  Intérêts  et  amortwe- 
ment  des  capitaux  du  budget  sur  ressources  extraordinaires.  On  y  inscrirait  la  somme 
de  i5o  millions.  11  Ggurerait  dans  la  première  section  du  budget  du  ministère  des 
finances  sous  le  n*  5  (nouveau),  et  serait  placé  en  tête  du  titre  :  Capitaux  rembour- 
sables A  divers  titres.  •  • 

«Les  chapitres  actuels  5,  ii  et  17  seraient  supprimés  et  le  numérotage  serait 
modifié  en  conséquence. 

«  Nous  croyons  que  le  budget  gagnera  en  darté  à  cette  modification ,  qui  aura 
pour  résultat  de  réunir  en  un  seul  chapitre  des  crédits  qui  ont  la  même  destination.  > 
u  doiaiioB  Si  nous  nous  rendons  bien  compte  de  la  pensée  de  Thonorable  rapporteur,  cette 

dotation  de  1 5o  millions  serait  irréductible  pour  les  exercices  suivants ,  et  lorsqu'elle 
serait  allégée  du  solde  des  emprunts  à  la  Banque  de  France,  elle  servirait  à  fairr 
&ce  au  service  d*un  budget  extraordinaire  de  grands  travaux  publics  et  de  reconsti- 
tution de  notre  armement. 

Or,  il  ne  reste  plus  à  rembourser  à  la  Banque  de  France,  sur 
l'emprunt  de  1,470  millions  contractés  en  1870  et  en  1871,  qti*un 
terme  de 1 5o.ooo,ooo^ 

D*un  autre  côté,  la  Banque  a  consenti  à  porter  de  60  à  i4o  mil- 
lions de  fi*ancs  Tavance  permanente  qu'elle  fait  k  TÉtat  sans  intérêt. 
M.  le  Ministre  des  finances  a  proposé  et  la  Chambre  a  admis  qu  il 

A  reporter 1 5o,ooo.ooo 

<*)  Ces  trois  chapitres  sont  ceux  qui  figuraient  au  projet  de  bvdgei  du  Gouvemettent  wa 
(es  numéros  et  avec  les  crédite  suivante  : 

Cbap.  5.  —  Rente  3  p.  100  amortissable 3i.97g,ooo" 

Chap.  11.  —  Intéréte  et  amortissement  des  emprunte  faits  à  la  Banque. . . .      85«8o8,ooo 
Chap«  17.  —  Obligations  à  court  terme  (compte  de  liquidation] 3o,6S8.ooo 

Total 1 49,435,ooo 

Cest  ce  total  dont  les  élémente  ont  été  un  peu  modifiés  et  qui  a  été  arrondi  pour  fonner  \e5 
i5o  millions  du  nouveau  et  unique  chapitre  5. 


de  i5o  nillMM 
M  «l«stiaatioo. 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT.  687 

Report. : lig.^Sb.ooo^ 

serait  prélevé ,  en  1879  '  ^^^  celbR  nouvelle  avance  de  80  millions  ('^ 

une  somme  de 6^,700,000 

qui  atténuerait  d'autant  le  remboursement  à  faire  à  la  Banque. 

îl  resterait  donc  net  à  payer 85,3oo,ooo 

et  avec  intérêt  à  1  p.  1 00  estimé 5o8,ooo 

85,808,000' 


Td  est  le  solde  du  payement  de  la  Banque  qui  figurait  au  chapitre  1 1  dans  le 
projet  de  budget  du  Gouvernement  et  que  la  Chambre  des  députés  a  compris  dans 
le  crédit  de  1 5o  millions  du  nouveau  chapitre  5. 

Par  conséquent,  à  partir  de  Texercice  1880,  si  la  dotation  de  i5o  millions  reste 
intacte,  elle  serait  entièrement  employée  aux  intérêts  et  à  l'amortissement  du 
3  p.  100  amortissable  qui  serait  émis,  et  du  découvert  du  compte  de  liquidation. 

Mais  si  Ton  se  reporte  aux  rapports  qui ,  dans  Tune  et  Tautrc  Chambre ,  ont  pré- 
cédé la  création  du  3  p.  1 00  amortissable ,  on  reconnaîtra  que  ce  n  est  pas  sur  une 
réserve  de  i5o  millions  que  Ton  avait  compté  pour  baser  les  prévisions,  mais  bien 
sur  une  réserve  ou  dotation  de  170,500,000  francs.  U  était  expliqué  que  l'annuité 
d'environ  a  5  millions  qui  était  destinée  à  Texécution  de  la  loi  de  rachat  des  che- 
mins de  fer  ^*>  secondaires  serait  dégagée  de  cette  réserve  et  laisserait  encore  une 
somme  de  il$b  millions  et  demi  disponible,  permetUint  d'amortir  en  18g a  la  dette 
de  i,5oo  millions  contractée  ou  restant  à  contracter  pour  le  compte  de  liquidation, 
c  est-à-dire  pour  le  compte  de  notre  réarmement.  En  même  temps  on  faisait  déjà 
pressentir,  et  M.  le  Ministre  des  finances  attestait,  dans  le  projet  de  budget  de  187g , 
Tintention  de  dégager  de  cette  réserve  de  nouvelles  ressources  pour  l'exécution  du 
programme  des  grands  travaux  conçus  par  M.  le  Ministre  des  travaux  publics,  ce  qui 
revenait  à  dire  qu  une  partie  seulement  du  compte  de  liquidation  serait  amortie 
dans  les  courts  délais  primitivement  prévus,  et  que  l'autre  partie  serait  couverte 


^^)  Le  surplus  de  cette  avance,  soit  1 5,3oo,ooo  francs ,  est  réservé  pour  les  besoins  imprévus 
de  1878.  (Voir  le  projet  de  budget  du  Gouvernement.) 

^  La  loi  de  rachat,  promulguée  le  18  mai  1878,  s*appliquait  à  i,5io  kilomètres  en 
eiploitation  et  à  t,io5  kilomètres  en  construction  ou  à  construire.  Les  dépenses  prévues  com- 
prenaient : 

1*  Prix  de  rachat  fixé  par  les  sentences  arbitrales 370.000,000^  00* 

s"*  Travaux  restant  à  faire  par  les  compagnies  rache- 
tées      67,177,427'  64* 

S""  Travaux  à  exécuter  directement  par  TÉtat 166,786,000  00 

933,957,427  64     333,957,427  64 
Dbpbnsb  totale 503,967,427  64 


D'après 

la  Donrrau  plan 

QD*  partir 

paiement 

da  compte 

de  liquidation 

wr*  amortir. 


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688  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

par  des  émissions  de  litres  amortissables  h.  long  terme ,  titres  qui  n  étatcni  aalrt^ 
que  le  nouveau  3  p.  loo  amortissable  en  soixante-quinze  ans. 

La  situation,  comme  on  le  voit,  est  aujourd'hui  clningée  par  le  budget  qui  vous 
est  soumis.  L'annuité  destinée  à  servir  Tintérët  et  l'amortissement  des  dépenses  de  h 
loi  de  rachat,  au  Heu  d*étrc  en  presque  totalité  en  dehors  de  Tannuité  de  i  bo  millions 
affectée  au  payement  de  ia  Banque  de  France  «comme  on  le  prévoyait  il  y  a  dix  mois, 
rentre  en  dedans  de  cette  annuité.  La  réserve  de  170  millions  et  demi,  sur  laquelle 
avait  été  basée  l'argumentation  relative  à  la  création  des  voies  et  moyens  d*exécatioii 
de  la  loi  de  rachat,  est  réduite  de  20  millions  et  demi,  ou  plus  exactement  de  18  mil- 
lions, si  Ton  veut  tenir  compte  de  cette  circonstance  favorable  que  la  première  émis- 
sion de  3  p.  100  amortissable  a  été  opérée  à  un  taux  beaucoup  plus  avantageux  que 
celui  qui  était  espéré,  et  permet  de  prévoir  2  millions  et  demi  d'économie  sûr  Tan- 
nuité  primitivement  annoncée  de  a 5  millions.  Or,  comme  la  réserve  de  170  millions 
et  demi  était  destinée  à  la  fois  à  servir  les  besoins  du  compte  de  liquidation  et  des 
grands  travaux  publics,  et  que,  d'autre  part,  les  dépenses  du  compte  de  liquidation, 
évaluées  à  i,5oo  millions  tant  pour  la  guerre  que  pour  la  marine,  sont  trop  enga- 
gées pour  être  susceptibles  d'une  modification  sérieuse,  il  en  résulte  que  la  diminu- 
tion de  30  millions  et  demi  (ou,  si  l'on  veut,  de  18  millions]  constitue  une  réduc- 
tion d'égale  somme  sur  la  dotation  du  progranmie  des  grands  travaux  publics. 

Le  rapport  examinant  ensuite  comment  il  serait  possible  d'exécuter, 
en  outre  de  Tamortissement  du  2*  compte  de  liquidation,  le  pro- 
gramme de  l'exécution  des  travaux  publics  déjà  votés  et  ceux  à  exé- 
cuter en  dix  ans  à  partir  de  '879,  programme  dont  le  coût  est  évalué 
à  6  milliards  et  demi,  continue  ainsi  : 

Trois  points  de  vue  sont  possibles  : 

Première  hypothèse.  On  maintiendrait  la  résolution  première  qui  avait  été  prise 
d'amortir,  dans  un  court  délai,  le  compte  de  liquidation.  Ce  compte  devait  d*abord 
être  amorti  en  1889.  Au  moment  du  vote  de  la  loi  de  rachat  on  a  déjà  admis  que 
l'amortissement  en  serait  reporté  à  18g  a  et  était  possible  en  treize  aqs  ^^\  avec  Fan- 
nuité  de  i45  millions  et  demi  que  la  loi  de  rachat  laissait  disponible  sur  la  réserve 
de  1 70  millions  et  demi.  Des  obligations  à  court  terme  continueraient  à  être  â^iîquees 
à  ce  service,  et,  parallèlement,  des  émissions  de  3  p.  100  amortissables  poorvw- 
raient  aux  besoins  des  travaux  publics. 

(^)  Voir  ci-dessus ,  p.  674 ,  le  tableau  d'amortissement  n""  3.  Ce  tableau  supposait  que  les  dé- 
penses du  compte  de  liquidation  atteindraient  au  1"  janvier  1880  la  somme  de  gSo  million», 
ce  qui  est  sans  doute  un  peu  exagéré.  Les  intérêts  de  ce  compte  étant  soldés  entièreoieot  sur 
les  exercices  antérieurs  à  1880,  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'en  préoccuper  ici.  L'opération  est  ceoséf 
ne  commencer  qu'en  1880  avec  une  dette  originelle  de  960  millions,  élevée  suocesuveineoi 
jusqu'à  i,5oo  millions. 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT. 


689 


Deuxième  hypothèse.  —  On  abandonnerait  entièrement  l*idée  d*un  amortissement 
rapide  du  compte  de  liquidation ,  et  Ton  convertirait  en  3  p.  o/o  amortissable  en 
soixante-quinze  ans  la  totalité  du  capital  de  i,5oo millions  affecté  k  ce  compte,  c'est- 
à-dire  que  la  totalité  de  la  somme  de  i  ,5oo  millions  serait  réalisée  ou  convertie  en 
3  p.  o/o  amortissable. 

Troisième  hypothèse.  —  Une  prtie  du  compte  de  liquidation  serait  amortie  en 
treize  ans  et  Tautre  partie  serait  convertie  en  3  p.  o/o  amortissable.  Cette  hypothèse 
est  intermédiaire  entre  les  deux  premières.  Cest  celle  oà  s'est  placé  M.  le  Ministre  des 
finances' dans  le  projet  de  budget  de  1879;  il  a  appelé  V opération  nouvelle  qu'il  propose 
la  consolidation  d'une  partie  du  compte  de  liquidation 

Le  rapport ,  supputant  les  charges  qui  pèseront  sur  les  budgets  de  1 88o 
à  1 893 ,  en  conclut  que,  loin  d affaiblir  la  dotation  du  chapitre  5 ,  comme 
le  fait  le  budget  de  1879,  ii  conviendrait  au  contraire  de  laugmenter 
et  de  rétablir  le  chiffre  de  170  millions  qui  avait  été  convenu  au  mo- 
ment de  la  discussion  de  la  loi  de  rachat  des  chemins  de  fer. 

Puis  le  rapport  résume  ainsi  les  objections  de  la  minorité  de  la  Com- 
ntiission  des  finances  du  Sénat. 

La  minorité  de  la  Commission  des  finances  a  déclaré  qu'elle  ne  pouvait  partager 
les  appréciations  favorables  de  la  majorité  sur  la  situation  budgétaire.  Elle  consi- 
dère comme  une  mesure  pleine  de  périls  Tabandon  de  l'amortissement  rapide  du 
compte  de  liquidation.  Elle  aurait  voulu  que  les  ressources  du  budget  restassent  ap- 
pliquées à  Fextinction  en  douze  ou  treize  ans  des  i,5oo  millions  de  ce  compte,  et 
que  les  décisions  prises  à  cet  égard  par  TAssemblée  nationale  fussent  fidèlement  sui- 
vies. La  minorité  a  également  prétendu  qu'un  grand  nombre  des  réductions  de  cré- 
dits faites  par  la  Chambre  aux  propositions  du  Gouvernement  n  étaient  pas  justifiées, 
et  avaient  pour  effet  de  constituer  un  excédant  apparent  de  recette ,  qui  se  converti- 
rait bientôt  en  un  déficit  sous  le  flot  de  crédifs  supplémentaires  que  de  telles  réduc- 
tions rendraient  inévitables.  On  en  trouverait  la  preuve  dans  les  diminutions  opé- 
rées notamment  sur  les  budgets  de  fintérieur  et  de  la  guerre ,  et  dans  les  diverses 
imputations  de  dépenses  du  ministère  des  travaux  publics  au  budget  sur  ressources 
extraordinaires,  dépenses  qui  auraient  dû  rester  à  la  i**  et  à  la  a*  section.  On  aura 
opéré  en  deux  ans  5o  à  60  millions  de  dégrèvements  et  emprunté  d'un  autre  côté 
900  millions  qui  viennent  grever  le  budget  ordinaire  d'une  nouvelle  dépense  en  inté- 
rêts de  ii5  millions,  soit  une  difiFérence  d'environ  100  millions  dans  les  ressources. 
L^équilibre  du  budget  ne  peut  résister  à  de  tels  procédés  financiers  ;  ie  système  est 
tendu  outre  mesure,  et  l'on  sera  fatalement  conduit  à  voter  de  nouveaux  impôts. 

La  majorité  de  la  Commission  des  finances  ne  considère  pas  comme  fondées  les 
appréciations  de  la  minorité  de  la  Commission.  La  situation  est  bonne,  nous  le  ré- 
pétons. L'équilibre  du  budget,  à  moins,  bien  entendu,  d'événements  extraordinaires 
que  rien  ne  nous  autorise  à  prévoir,  est  facilement  assuré  par  des  recettes  normales 
Conventions.  44 


Consolida  t  ion 

d'ane  parli« 

do  compte 

de  liquidation. 


Avis 
Je  la  minorité 

delà 
Com  mission. 


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RAtfumc. 


690  COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 

pour  les  trois  ou  quatre  exercices  qui  succéderont  a  Texercice  1879.  ^  ^^  vnûqoe, 
pour  ménager  les  ressources  que  le  Gouvernement  destine  aux  grands  travaux  pu- 
blics ,  il  faut  se  préoccuper  du  maintien  des  réserves  considérables  qui  existent  au 
budget:  mais  nous  ne  vojfons  pas  comment  on  pourrait  trouver,  pour f  équilibre bod- 
gétaire ,  un  sujet  d'inquiétude  dans  ce  fait  que  le  budget  contient  des  ressources  qui 
ny  existaient  pas  avant  nos  désastres,  et  que  le  Parlement  aura  à  prendre  ultérieu- 
rement des  résolutions  sur  leur  emploi.  La  seule  question  qui  se  pose  est  de  saroir 
si  l'exécution  des  grands  projets  de  M.  le  Ministre  des  travaux  publics  sera  accélern 
ou  ralentie.  La  liberté  du  Parlement,  pour  la  résoudre,  est  entière,  et,  comme  Fa 
dit  à  la  tribune  Thouorable  M.  deFreycinet,  les  Chambres  resteront ,  chaque  ansée, 
maîtresses  de  proportionner  aux  ressources  constatées  la  marche  des  travaux. 

La  question  de  la  réserve  de  1 70  millions  éUit  la  seule  question  importante  quelf" 
budget  pût  soulever. 

Le  rapport  se  termine  ainsi  : 

Avant  de  passer  à  l'examen  des  ciiapitres  des  divers  ministères ,  nous  devons  en 
core  résumer  brièvement  la  situation  du  deuxième  compte  de  liquidation,  situation 
souvent  mal  comprise ,  et  donner  quelques  exph'cations  sur  la  formation  du  nouveau 
budget  extraoïxlinaire  proposé. 

Deuxième  compte  de  liquidation.  —  Pour  la  première  fois ,  le  compte  de  liquidation 
est  rattaché  au  budget,  et  il  y  ligure  dans  un  budget  extraordinaire  désigné  sous  le 
titre  de  •  Budget  des  dépenses  sur  ressources  extraordinaires ,  »  à  côté  des  grands 
travaux  publics  de  France  et  d'Algérie.  Quoique,  au  dernier  jour  du  vote  du  bud- 
get général  des  dépenses ,  la  Chambre  des  députés  en  a  distrait  les  dix  chapitres  con- 
cernant le  ministère  de  la  gueire  et  s'élevant  ensemble  à  187,160,500  fr.,  le  prin- 
cipe reste  posé  sous  une  forme  matérielle,  puisque  le  ministère  de  la  marine,  qui 
s'alimente  également  au  compte  de  liquidation,  apparaît  dans  le  budget  extraordi- 
naire pour  un  crédit  de  plus  de  ao  miUions  de  francs.  Le  tableau  suivant  indique  la 
situation  légale  actuelle  du  deuxième  compte  de  liquidation. 


Crédits 
demandés 
poar   1879. 


DEUXIÈME  COMPTE  DE  UQUIDATION. 

SITUATION  ACTUBIXB  DBS  PREVISIONS  DB  DEPBNSBS,  DBS  CREDITS  ET  DBS  VOIES  ET  HOYEXv 

Evaluation  des  dépenses. 

Mini.stère  de  la  guerre 1 ,4i6,ig5,ii3^ 

Ministère  de  la  marine.  —  Crédits  ouverts  jus- 
qu'en 1878  inclusivement 78,874*000' 

Crédits  demandés  pour  187g 30,390,884 

99,a64,884 

99,a64,Mi 

Total 1 ,5i  5,460,027 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT.  691 

Plota.  —  Le  ministère  de  la  marine  esiime  qu  il  y  aurait  lieu  de  lui  allouer        Nouveiu» 
encore  sur  le  compte  de  liquidation  90  millions  en  six  termes,  de  1880  à  i885.  Si        demandes 
cette  prévision  était  admise,  Testimation  du  compte  de  liquidation,  portée  d'abord         "    ^^V^* 
à  i,5oo  millions,  s^élèverait  aujourd'hui  à  1,600  millions. 

Le  Ministre  des  finances  propose  de  divber  le  deuxième  compte  de  liquidation 
en  deox  parties  :  la  première  comprenant  les  crédits  ouverts  jusqu'à  ce  jour,  la 
seconde  comprenant  les  crédits  à  ouvrir  à  partir  de  187g.  Voici  comment  se  résume 
la  situation  de  ces  deux  parties  de  compte  : 

PREMIÈRE    PARTIE. 

Crédits  ouverts  (voir  le  détail   de   Texposé  des  motifs  du  projet  de   budget        repartie 

de   1879):  dua-co-ple 

r>  E       oû  o    or         deUquidalion 

Guerre 905,738,808'     ip.rtirdei879. 

Marine T 78,874,000 

984,613,808 

Les  voies  et  mo]f ens  devaient  être  réalisés ,  d*après  les  lois  d*ouverture  de  cré- 
dits «  en  obligations  à  court  terme  (ou  bons  à  long  terme).  Le  budget  voté  par  la 
Chambre  des  députés  (art.  3)  propos  de  modifier  ainsi  qu^il  suit  les  voies  et 
moyens  : 

Obligations  à  court  terme 797,45a,3o8' 

3  p.  100  amortissable 187,160,600 

984,612,808 

Voies  et  moyens  réalisés,  —  Celte  réalisation  n*a  lieu  qu*au  fur  et  à  mesure  de  la 
nécesaité  da  payement  des  dépenses.  Elle  est  donc  naturellement  en  retard  sur  le 
montant  des  crédits  ouverts. 

Le  montant  des  obligations  à  court  terme ,  émises  au  moment  de  la  présentation 
du  projet  de  budget,  c'est-à-dire  au  2  avril  1878,  était  de 483,oi6,5oo^ 

Le  montant  de  ces  obligations  est  à  ce  jour  de 56o,394i5oo 

.    DEUXIÈME   PARTIE. 

Crédits  ouverts  par  des  lois #  ,•     jj. 

Crédits  votés  par  lu  Chambre  des  députés  sur  le  budget  extraor-  da  a*  compie 

dinaire  de  1879 20,390,884'       •*• '•^""'''«"• 

Le  projet  de  budget  déposé  par  le  Gouvernement  pour  Texercice  1879  ^^^man- 
dait  en  outre  sur  le  budget  extraordinaire,  pour  le  ministère  de  la  guerre,  un  cré- 
dit de  187,160,500  francs,  mais  la  Chambre  a  ajourné  son  vote  sur  ce  crédit. 

Les  voist  et  moyens  de  la  deuxième  partie  du  compte  de  liquidation  doivent  être 
réalisés  en  3  p.  100  amortissable. 

44. 


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C92 


COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


AygnieiitatioB 

du  fonds 

d'aaiortisteneiiL 


Bons  da  Tré»or 

(poar  l<i  compta 

de  liqnidalion  ) 

■u  i"  janvier 

1879. 


.V  108. 
EXPOSÉ  DES  MOTIFS 

Ot   rnOJET  DE  LOI  PORTANT  FIXATION  DD  BUDGET  DES  DEPENSES  DC   1880, 

présenté  par  M.  Léon  Say,  ministre  des  finances. 
Séance  de  la  Chambre  des  députés  du  33  janvier  1879. 

(extrait.) 

Nous  avions  à  donner  satisfaction  au  voeu  exprimé  par  le  Sénat  de  voir  augmenter 
la  dotation  de  Famortissement. 

On  a  porté  ao  millions  de  plus  qu'en  1879  au  crédit  du  chapitre  de  la  dotatioD 
de  Famortissement. 

Le  budget  des  dépenses  sur  ressources  extraordinaires  ne  présente  aucun  fait  nou- 
veau, il  est  la  suite  naturelle  et  prévue  du  budget  précédent. 

Les  obligations  à  court  terme  (bons  du  Trésor  destinés  à  alimenter  le  second 
compte  de  liquidation)  s*élèvent,  au  1*' janvier  1879,  ^  566,707,000  francs. 
Savoir  : 
167  millions  de  francs  à  F  échéance  de  1880; 
84  miUions  de  francs  à  F  échéance  de  1881  ; 
106  millions  de  francs  à  Féchéance  de  188a  ; 
i4a  millions  de  francs  à  Féchéance  de  i883; 
66,707,000  francs  à  Féchéance  de  i88â- 
Le  montant  desdites  obligations  est  d*  ailleurs  inférieur  aux  crédits  qui  sont  ouverts 
sur  le  compte  de  liquidation ,  et  <jui  montent ,  savoir  : 

Pour  le  ministère  de  la  guerre,  à 906,738,808' 

Pour  le  ministère  de  la  marine  et  des  colonies ,  à 78,874.000 


Total  <»> 984,612,808 


'  Loi  du  i,  décembre  1 87S  . . 

Loi  du  a3  août  1876 

Loi  dn  38  décembre  1876. 

Loi  du  5  juillet  1877 

Loi  du  s6  juin  1877 

IjOÎ  du  9  avril  1878 

Loi  du  9  avril  1878 

Loi  du  9  avril  1878 


Total  bcal.  , 


fraDct. 

1 60,000,000 
201,877,000 

309.181,808 

lao.oAo.Ooo 
aa4,68o,ooo 


905,738,808 


fiuaci. 

30,5oo.ec 

i3,5oo,oc 
i7,47i,ec 

>7,&oa,oe 


78.874»«' 


984,813,808 


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CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT. 


093 


En  effet,  il  a  été  annoncé  dans  le  projet  de  budget  de  1879  qu'une 
partie  des  sommes  relatives  aux  crédits  du  compte  de  liquidation  de 
1 878  sereûent  réalisées  en  rentes  3  p.  0/0  amortissables  jusqu'à  concur- 
rence de  1 87, 1 6o,5oo  fr.  (Guerre)  et  de  2 1 , 1 90,884  fr.  (Marine ) ,  ci .    ao8,35 1 ,384' 

et  qu'il  serait  pourvu  au  surplus,  ci 776,261 ,424 

au  moyen  de  l'émission  des  obligations  à  court  terme. 

Les  obligations  émises  s'élevant,  comme  il  vient  d*ètre  dit,  à. .  .  .    565,707,000 

11  reste,  pour  assui-er  le    service  du  compte  de  liquidation,  ù 

émettre  des  obligations  à  court  terme  pour  une  somme  de aio,554i4a4 

États  joijits  au  budget 
des  dépenses  sur  ressources  extraordinaires  de  l'exercice  1880. 

A 
Tableau  par  chapitre  des  dépenses  extraordinaires. 

(extrait.) 


I. 

2. 
3. 
4. 
5. 

6. 
7. 
8. 
9. 
10. 


1. 
2. 
3. 
h. 
5. 
6. 


MINISTERES  ET  SERVICES. 


MINISTERE  DE  LA  GUERRE. 

2*  ^BGTION.  —  Reconstitution  du  matériel  de  la  guerre. 

Approvisionnement  et  armement.  —  Artillerie 

Génie 

Sohsistances  militaires 

Hôpitaux  et  ambulances  militaires 

Remonte  et  harnachement 

Habillement 

Transports  généraux 

Depot  de  la  guerre 

Indemnités  pour  les  armes  réintégrées  dans  les  arsenaui . . . 
Administration  centrale.  —  Matériel 

Total  du  Ministère  de  la  guerre 

MINISTÈRE  DE  LA  MARINE  ET  DES  COLONIES. 

3*  Section.  —  Travaux  et  dépenses  extraordinaires  de  la  marine. 

Matériel  naval 

Travaux  des  ports 

Constitution  d*un  stock  de  vivres  dans  les  arsenaux 

Formation  d'un  approvisionnement  de  sacs  et  d'équipements. 

Travaux  de  fortification  aux  colonies 

Régularisation  de  prêts  de  matériel  d*artillerie  faits  par  la 
guerre  et  achats  d  armes 

Total  du  Ministère  de  la  marine  et  des  colonies. 


MONTANT 

DES    CRÉDITS 

MccorJéB. 


froori. 
1 00,000,000 

64i85o,ooo 

// 

4«5oo,ooo 


169,350,000 


19,714,013 


800,000 


ao,5i4«ot3 


DoJgttl 

deB  d^p«DW« 

tur  reiBoarcci 

eilrtanlintires. 


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694 


COMPTE  DE  LIQUIDATION  DE  LA  GUERRE. 


fi. 

COMPARAiaOX 

des  crédits  demandés  pour  t exercice  i880  avec  les  crédiu  volés  pour  l'exercice  1879. 

(extrait.) 


MINISTÈRES  ET  SERVICES. 

CRÉDITS 
poar    iSSo. 

CRÉDITS 
poor  1879. 

DIFFÉRENCES 

À    L'BXBBCICB    1880. 

Ed   plM.             Sa  maiMM. 

fr.D«s. 

franc». 

fraaca. 

fnac*.       { 

Ministère  de  la  guerre.  [Recons- 
ùtation  du.  maJLérid.\ 

169,350,000 

ao,5i4,oi3 

<'J  187,160,500 
20,390,884 

t 

n3,H9 

i7,8io,Soo 

Miniatère  de  la  marine  et  des  co- 
lonies,   {pipenses   et    tnJOoaxuB 
extraorduuûres,) . .  .* 

Total  des  déoenses  . . 

: : 1 

1 

<•)  Lm  er4diu  d«in«aa^  poar  lo  minittère  d«  U  gtttm  oot  M  Ktnoch^s  de  1.  loi  dt  fintaee*  d«  »  èi- 
wmhn  1S78  1  ■«  Mroat  mmimim  an  toU  dm  ChanbrN  on»  dtas  U  «atioa  do  1879.  N«a]iau»iBS ,  po«r  la  bciliic 

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COMPTE  DU  TRESOR 

AVEC  LA  BANQUE  DE  FRANCE. 


N*  160. 
PROJET  DE  LOI  •'. 

CONGCRNART  L*eXÉCUTION  DES  DIVERS  CONTRATS  PASSES  AVEC  LA  BANQUE  DE  FRANCE 
ET  PORTANT  OUVERTURE,  AU  BUDC>ET  DE  l875>  D*UN  CRÉDIT  DE  35  MILLIONS  POUR 
RKMBOUBSEMENT  A  CEf  ÉTABLISSEMENT, 

par  M.  Léon  8aj,  Miiiislre  des  finances. 

(Renvojfé  à  la  Commission  du  budget.) 

(Présenté  à  la  séance  du  i4  mars  1876.) 

EIPOSE  DBS  MOTIFS.  ^ 

Messieurs,  le  moment  est  venu  de  prendre  les  mesures  nécessaires  à  rexéculion 
des  divers  contrats  passés  entre  la  Banque  de  France  et  TElat,  afin  de  déterminer 
exactement  la  part  que  doit  supporter  ie  budget  de  1877  dans  cette  liquidation. 

Les  premières  avances  faites  à  TÉtat  en  1870  el  au  commencement  de  1871  ont 
été  pour  ainsi  dire  consolidées  dans  un  premier  traité  général  qui  porte  la  date  du 
3  juillet  1871. 

Par  ce  traité,  conclu  en  vertu  de  la  loi  du  ao  juin  1871,  la  Banque  de  France 
s'engageait  à  porter  ses  avances  à  la  somme  totale  de  1  milliard  53o  millions,  y 
compris  les  60  millions  avancés  par  la  Banque  en  1867,  sans  intérêts  pour  toute  la 
durée  de  son  privilège.  Le  remboursement  devait  se  faife  à  partir  du  1*'  jan- 
vier 187a,  à  raison  de  aoo  millions  de  francs  par  an. 

Les  versements  opérés  jusqu'à  ce  jour  par  la  Banque  de  France  se  sont  élevés  à 
1,485  millions,  savoir  : 

Avance  foite  en  1867 60,000,000' 

Avances  faites  en  1870  et  1871  jusqu'au  a4  juin  1^71 1,176,000,000 

Du  a4  juin  1871  au  6  décembre  1876 349,000,000 

Total i,485,ooo,ooo 


<*)  Rapport  de  la  Commission  de  la  Chambre  des  députés ,  Journal  officiel  du  a 8  juillet  1 876. 
Présentation  au  Sénat  sans  exposé  des  motifs,  le  18  juillet  1876,  Jomnal  officiel  du  22. 
Rapport  de  la  Commis.Mon  des  finances  du  Sénat,  Journal  officiel  du  -i4  septembre  1876. 


Traité 
avec  U  Banque 
dB3jaiileli87i . 


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696  COMPTE  DU  TRÉSOR 

La  mention  de  ces  créances  a  figuré  dans  les  bilans  publiés  par  la  Banque, 
savoir  :  dans  le  compte  Avances  à  TEua  (convention  du  lo  juin 

1867) 60,000,000' 

Dans  le  compte  Portefeuille  de  Paris,  bons  ia  Trésor 1,4^^,000,000 

ToTAi 1,485,000,000 


A  la  date  du  3i  décembre  1876,  le  bilan  de  la  Banque  ne  iait 
ressortir  que  les  sommes  ci-après  : 
■    Au  compte  Avances  à  l'Etat  (convention  du  10  juin  1857},  le 

chiffre  invariable  de 60,000,000' 

Au  compte  Portefiaille  de  Paris,  bons  du  Trésor  : 

Capital 555,000,000 

Intérêts 1,887,500 

Ensemble 556,387,5oo      6i5,ooo,ooo 

soit  une  différence  de 870,000.000 

RembouMUMU    qui  constitue  les  remboursements  effectués  ce  jour,  à  savoir  : 

rffaeiiUs.             g^^,  j^^  crédits  budgétaires  de  187a aoo,ooo,ooo 

Sur  les  crédits  budgétaires  de  1875 aoo,ooo,ooo 

Sur  les  crédits  budgétaires  de  1874 aoo.ooo.ooo 

Sur  les  crédits  budgétaires  de  1875 300,000,000 

Sur  les  crédits  à  régulariser  faisant  Tobjet  du  présent  projet  de  loi.  a  5,ooo,ooo 

Sur  les  crédits  ouverts  au  budget  de  1876 45,ooo,ooo 

Total  égal 870,000,000' 

Trailé  Mais  pour  se  rendre  compte  de  l'opération  totale ,  il  y  a  lieu  de  rappeler  qu'on 

avecU  BiBqa«     ggcond  traité  avec  la  Banque  de  France,  le  4  août  1874.  a  mis  à  la  dispositif  de 

TEtat  une  nouvelle  somme  de  80  millions  de  francs  qui,  ajoutés  aux  1  milliard 

53o  millions   primitifs,    portaient   le   tolal   des   avances  à  réaliser   à  1   milliard 

610  millions. 

Le  remboursement  de  Tavance  complémentaire  devait  avoir  lieu  dans  les  mêmes 
conditions  et  à  la  suite  des  remboursements  opérés  sur  l'avance  principale ,  c*est4- 
dire  au  moyen  d'une  annuité  de  200  millions  de  francs  par  an ,  continuée  josqa'« 
extinction  de  la  dette. 

Il  ne  faut  pas  oublier  d'ailleurs  que  le  mode  convenu  de  remboursement  à  rai- 
son de  aoo  millions  de  francs  par  an  ne  s'appliquait  qu'aux  avances  faites  à  partir 
de  1870,  c*est-4-dire  à  1  milliard  55o  millions,  les  conditions  de  remboursemefll 
de  Tavance  permanente  de  60  millions  de  francs  n'ayant  pas  été  modifiées. 

Un  versement  de  aoo  millions  par  an  à  partir  de  1872  devait  achever  le  rem- 
boursement en  huit  ans ,  à  raison  de  aoo  millions  de  francs  pour  chacune  des  sept 
années,  de  187a  à  1878,  et  de  i5o  millions  de  francs  pour  solde  en  1879. 


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AVEC  LA  BANQUE  DE  FRANCE.  697 

Un  nouveau  traité,  en  date  du  6  mai  1876,  sans  rien  changer  au  montant  des 
avances  ni  à  la  date  Enale  de  la  libération  de  TÉtat,  a  modifié  le  montant  annuel  des 
remboursements. 

11  a  été  convenu  que  la  dette  de  FÉtat  vif -à- vis  de  la  Banque  de  France  serait,  à 
la  date  du  Si  décembre  1877,  ramenée  à  3oo  millions,  non  compris  Favance  per- 
manente de  60  millions,  et  que  les  3oo  millions  restant  dus  à  cette  époque  seraient 
remboursés  en  deux  ans,  en  1878  et  1879  *  ^  raison  de  i5o  millions  de  francs  par 
an.  L  article  i**  dudit  traité  permettait  d*abaisser  à  110  millions  la  somme  à  rem- 
bourser en  1876,  pourvu  que  la  dette  fut  ramenée  au  chiffre  de  3oo  millions  au 
3i  décembre  1877. 

La  loi  de  finances  du  3  août  1876,  sans  profiter  de  la  latitude  accordée  par  le 
traité  du  6  mai  1876,  mais  sans  maintenir  le  remboursement  au  chiffre  antérieur 
de  200  millions  de  francs ,  a  prévu  pour  1 876  un  remboursement  de  1 5o  millions. 
Les  avances  de  la  Banque  de  France  devaient  en  conséquence  s'élever  à  1  milliard 
610  millions  de  francs  remboiu*sables ,  savoir  : 

En  1872 aoo,ooo,ooo' 

1873 200,000,000 

1874 200,000,000 

1875 200,000,000 

1876 1 5o,ooo,ooo 

1877 3oo,ooo,ooo 

1878 1 5o,ooo.ooo 

1879 i5o,ooo,ooo 

A  Texpiration  du  privilège  de  la  Banque 60,000,000 

1,610,000,000 


Mais  il  était  bien  entendu  que  ces  remboursements  supposaient  que  les  avances 
avaient  été  intégralement  réalisées.  En  fait,  elles  ne  lont  été  que  jusqu'à  concur- 
rence de  ]  milliard  485  millions  de  fi^ncs. 

Pour  se  rendre  compte  de  la  situation  k  cet  égard ,  il  est  indispensable  de  pré- 
senter simultanément,  d'une  part,  les  prévisions  d'emploi  de  cet  emprunt,  et 
d*autre  part,  les  emplois  réels  qui  en  ont  été  faits. 

D'après  les  prévisions  : 

Devaient  servir  à  parfaire  l'indemnité  de  guerre  payée  à  l'Aile- 

nuigne 1 26,000,000' 

Devaient  assurer  la  liquidation  des  dépenses  du  budget  de  1 870 

dans  lequel  ils  étaient  versés  à  titre  de  ressources  extraordinaires.  632,948,626 

Devaient  être  employés  à  liquider  dans  les  mêmes  condilions  * 

les  dépenses  du  budget  de  187 1 772,061,376 

A  reporter , . . .    i,53o,ooo,ooo 


Avance*  Juea 
p«r  ]•  Banque. 


MoBlant 

dea  avancca 

•ff(Ntiv«a 

de  la  Baaq«e. 


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698  COMPTE  DU  TRÉSOR 

Report 1 ,53o.ooo.ooo' 

ÉUienl  appliqués  au  budget  de  1875  pour  en  assurer  Féquî- 

libre 4o,ooo,ooo 

Elaient  réservés  au  cas  où  il  aurait  été  nécessaire  de  Tare  face 

en  1876  à  an  nouveau  déficit  budgétaire 4o,ooo,ooo 


1,610,000,000 


par  U  Banque. 


Ces  prévisions  législatives  ont  été  réalisées  de  la  manière  suivante  : 
Appiicaioo»  Les  ia5  millions  destinés,  jusqu  à  due  concurrence,  au  payement  de  rindemnilf 

j»««aucesfaitw    jç  gucrrc,  out  rcçu  remploi  prévu  : 

Ont  servi  à  liquider  les  dépenses  de  Texercice  1870,  dont 
le  budget  a  été  réglé  en  équilibre 357,959,335'  74 

Ont  été  employés  à  doter  le  compte  de  liquidation  des  dé- 
penses de  la  guerre 384*989^389  a6 

Ont  été  versés  â  titre  de  ressources  eilraordinaires  dans  le 
budget  de  1871 613,487.375  00 

Ont  été  affectés  au  compte  de  liquidation  à  la  date  du ...  .       11 3,564«ooo  00 

1,485,000,000  00 


êomt  CBC«ra 
à  rtaliscr. 


5  miUiont  La  différence,  soit  i!i5  millions  de  francs,  n*a  pas  encore  été  réalisée. 

d'avancas  £|i  effet,  d'unc  part,  ainsi  qu*on  Ta  dit  plus  haut,  772,051,375  francs  avaient 

été  compris  parmi  les  ressources  présumées  nécessaires  au  budget  de  1871- 
L*écart  entre  cette  somme  et  celle  de  727,051,375  francs,  dont  Temploi  vient 
d*ètre  indiqué,  est  de  45  millions  de  francs,  qui  n'ont  jamais  été  Yersés  park 
Banque. 

Les  45  millions  de  francs,  n'ayant  pas  été  nécessaires  au  règlement  de  l'exer- 
cice 1871,  doivent  perdre  leur  affectation  budigélaire.  On  propose,  par  f article  3 
du  projet  de  loi  ci-joint,  de  prononcer  cette  désaffectation.  Ils  pourront  servir  aoi 
besoins  de  la  trésorerie  jusqu'au  jour  où  ils  devront,  conformément  aux  traités, 
être  remboursés  à  la  Banque  de  France. 

D'autre  part,  les  4o  millions  de  francs  qui  devaient  être  empruntés  à  la  Banque 
pour  équilibrer  le  budget  de  1875  sont  restés  sans  emploi,  féqnilîbre  ayant  été 
obtenu  par  un  excédant  sur  les  prévisions  de  recettes.  Il  est  donc  inutile  de  main- 
tenir ces  4o  millions  au  budget  de  1875,  et  farlicle  a  du  projet  de  loi  ci-jotot 
propose  d'en  déclarer  la  désaffectation.* 

Enfin,  les  4o  millions  réservés  par  l'article  3  de  la  loi  du  5  août  1874  nont  pa» 
reçu  de  destination,  la  loi  de  finances  du  3  août  1875  ayant  pourvu  aux  nécessàés 
du  budget  de  1876  sans  y  avoir  recours. 

Les  trois  sommes  réunies  dont  il  vient  d'être  question  fonnent  un  total  de 
125  millions,  que  la  Banque  s'est  engagée  à  verser  au  Trésor  si  le  Trésor  les 
réclame,  mais  qui,  en  fait,  n'ont  point  été  versées  et  qu'il  n'est  pas  nécessaire d*af- 


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AVEC  LA  BANQUE  DE  FRANCE.  699 

Tecter  aux  budgets.  L'article  3  du  projet  de  loi  ci-joint  autorise  l'emploi  de  ces 
trois  sommes  an  service  de  la  trésorerie. 

Les  avances  de  la  Banque  de  France  a  TÉtat  n  ont  donc  pas  dépassé  i  milliard 
kSTy  millions  de  francs,  et  les  remboursements  prévus  jusques  et  y  compris  1876 
s' élevant  n  800  millions  de  francs,  il  ne  reste,  pour  liquider  l'opération,  qu'à  rem- 
bourser une  somme  de  685  millions  de  francs ,  savoir  : 

A  long  terme ,  c'est  l'avance  permanente 60,000,000' 

En  1876,  il  y  est  pourvu  par  le  budget i5o,ooo,ooo 

De  ce  jour  au  3i  décembre  1877,  conformément  au  traité  du 

6  mai  1875 176,000.000 

En  1878  et  1879,  ^^^  termes  du  même  traité 3oo,ooo,ooo 

685,000,000 


Si,  en  regard  de  ce  résultat,  on  établit  la  situation  réelle,  on 
constate  que  les  remboursements  effectués  se  sont  élevés,  ainsi 
qu'il  a  été  dit  plus  haut ,  à 870,000,000 

Les  versements  c^érés  par  la  Banque  étant  de 1 ,485,ooo,ooo 

il  ne  lui  reste  plus  dû  que 61 5,ooo,ooo 

tandis  que  Içs  remboursements  prévus  pour  les  années  1876  et 

suivantes  s'élèvent  à , 685,ooo,qoo 

On  a  donc  remboursé  par  anticipation 70,000,000 


Cela  tient: 

D'une  part,  à  ce  que  l'exercice  1876  a  produit  un  excédant  de  recette  sur  lequel 
on  a  pu  prélever  un  remboursement  supplémentaire  de  a 5  miUions.  Ce  rembour- 
sement supplémentaire  devra  être  régularisé  par  l'ouverture  d'un  crédit  de  pareille 
somme  qui  fait  l'objet  de  l'article  i"  du  présent  projet  de  loi; 

D'autre  part,  à  ce  que  les  encaisses  du  Trésor  ont  permis  de  rembourser  en  1 875 , 
à  valoir  sur  les  crédits  de  1876,  une  somme  de  45  millions.  Les  crédits  de  1876 
s'élevant  à  i5o  millions,  il  suffira,  pour  atteindre  ce  chiffre,  de  ne  rembourser  dans 
le  courant  de  l'exercice  qu'une  somme  de  io5  millions. 

En  établissant  sur  ces  bases  le  compte  des  remboursements ,  on  trouve  qu*il  aura 
été  remboursé  : 

En  187a 300,000,000' 

1873 300,000,000 

1874 aoo,ooo.ooo 

1875 aa5,ooo,ooo 

1876 1 5o,ooo,ooo 

A  reporter 975,000,000 


par 
anticipa  tioo. 


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700  COMPIE  DV  TRÉSOR 

Report 975,000,000' 

El  qu  on  devra  rembourser  pour  être  dans  les  termes 
du  traité  du  6  mai  1876  : 

En  1877 i5o,ooo,ooo 

1878 1 5o,ooo.ooo 

1879 i5o,ooo,ooo 

Total  des  remboursements  faits  ou  à  faire ...  1  ,âa5,ooo,ooo 
Auquel  il  convient  d'ajouter  : 

1*  L  avance  permanente  a  rembourser  à  l*expiralion 
du  privilège  de  la  Banque 60,000,000 

a*  Les  ia&  derniers  millions  de  favance  consentie 
par  la  Banque  de  France  et  dont  ii  convient  de  recher- 
cher le  meilleur  emploi ia5,ooo.ooo 

1,610,000,000 

On  voit  qu*i]  suffit  de  prévoir  au  budget  de  1877  ^"  crédit  de  i5o  millions  àx 
francs  pour  liquider,  dans  les  conditions  du  traité  du  6  mai  1876,  la  totalité  d^ 
avances  consenties  par  la  Banque  de  France  à  TÉtat. 

Il  reste  à  régler  Temploi  des  ia5  millions  qu*il  n*a  pas  été  nécessaire  de  réaliser. 
Emploi  On  pourrait  simplement  annuler  le  contrat  jusqu*à  concurrence  de  ces  ia5  mil- 

lions de  francs ,  maïs  il  serait  plus  conforme  aux  intérêts  du  Trésor  d'en  garder  h 
libre  disposition,  non  pas  pour  les  affecter  à  des  dépenses  budgétaires,  mais  pour 
alléger  jusqu'aux  termes  du  traité  passé  avec  la  Banque  de  France  les  charges  de  la 
dette  flottante.  Ce  serait  une  manière  de  placer  1  a5  millions  de  francs  de  bons  du 
Trésor  à  1  p.  100  d'intérêt  jusqu'à  fépoque  à  laquelle  Topération  devra  être  ter- 
minée, pour  rentrer  dans  les  termes  du  traité  passé  avec  la  Banque  de  France  le 
6  mai  1876.  Ce  mode  de  règlement  est  déterminé  par  l'article  3  du  présent  projet 
de  loi. 

Si  Ton  jette  un  coup  d  œil  d'ensemble  sur  celle  grande  opération  (aite  avec  b 
Banque  de  France,  on  devra  être  élonné  qu'elle  ait  pu  être  aussi  facilement  liqui- 
dée et  dans  un  espace  de  temps  relativement  si  restreint.  En  neuf  années  la  dette 
contraclée  par  l'État  aura  été  remboursée,  et  pendant  le  temps  qu'auraient  dure  les 
avances  annuellement  réduites,  les  émissions  des  billets  de  la  Banque  de  France 
n'auront  amené  aucune  dépréciation  de  l'agent  de  la  circulation. 

C'est  un  résultat  sans  précédent  et  dont  on  peut  à  juste  titre  s'enorgueillir,  car 
il  indique  une  vitalité  dans  le  crédit  et  dans  les  ressources  de  la  France  qu'il  était 
difficile  de  prévoir.  Mais  il  ne  doit  pas  fermer  nos  yeux  sur  ce  qu'il  y  a  de  daoge- 
reuK  dans  des  combinaisons  de  ce  genre.  La  nécessité  seule  a  pu  les  justifier. 


laS  BBÎUioot 


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AVEC  LA  BANQUE  DE  FRANCE.  701 

PROJET  DE  LOI  ^^K 

Art.  l".  Un  crédit  de  vingt-cinq  millions  de  francs,  destiné  au  remboursement 
des  avances  faites  au  Trésor  par  la  Banque  de  France ,  est  ouvert  au  chapitre  9  du 
budget  du  ministère  des  finances  pour  Texercice  1875. 

Il  sera  pourvu  à  cette  dépense  au  moyen  des  ressources  générales  du  budget  dudit 
exercice. 

Art.  2.  Sont  abrogées  toutes  dispositions  antérieures  relatives  à  Taffeclation  aux 
dépenses  budgétaires  : 

1"  Des  quarante-cinq  derniers  millions  à  provenir  de  l'emprunt  fait  à  la  Banque 
de  France  en  vertu  du  traité  du  3  juillet  187 1  ; 

3*  Des  quatre-vingts  millions  à  provenir  de  l'emprunt  fait  à  la  Banque  de  France 
en  vertu  du  traité  du  4  août  1874- 

Art.  3.  Le  Ministre  des  finances  est  autorisé  à  disposer,  pour  les  besoins  du  ser- 
vice de  trésorerie,  des  cent  vingt-cinq  millions  dont  il  est  question  à  T article  a  ci- 
dessus,  jusqu'au  moment  ou  le  remboursement  devra  en  être  fait  à  la  Banque  de 
France,  sans  qu'il  soit  rien  changé  aux  conditions  de  remboursement  telles  qu'elles 
ont  été  déterminées  par  le  traité  du  6  mai  1875. 

N»  170. 

LOI^'^ 

portant  approbation  d*une  gonvi^ntion  passée  entre  le  ministre  des  finances 

et  la  banque  de  FRANCE. 

i3  juin  1878. 

Art.  1*'.  Est  approuvée  la  convention  passée,  le  a  g  mars  1878,  entre  le  Ministre 
des  finances  et  le  gouverneur  de  la  Banque  de  France,  relative  à  l'augmentation  de 
l'avance  permanente  de  la  Banque  au  Trésor. 

Art.  2.  Les  droits  de  timbre  à  la  charge  de  la  Banque  de  France ,  qui  sont  per-       DinioniioD 
çus,  aux  termes  de  l'article  9  de  la  loi  du  3o  juin  i84o,  de  l'article  a  de  la  loi  du        ^^  ^"^*^ 
a3  août  1871,  et  de  l'article  3  de  la  loi  du  19  février  1874*  sur  la  moyenne  des 
billets  au  porteur  ou  à  ordre  en  circulation  pendant  le  cours  de  l'année,  ne  porte- 
ront à  l'avenir  que  sur  la  quotité  moyenne  desdib  billets  correspondant  aux  opéra- 
lions  productives  et  commerciales,  telles  que  l'escompte,  le  prêt  ou  les  avances. 

(')  Adoption  :  Chambre  des  députés,  iâ  juillet  1876.  —  Sénat,  4  août.  —  Décret  de  pro- 
mulgation, 30  août.  Journal  officiel  du  a 4  août;  Bulletin  des  lois,  xii*  série,  n*  3 1 6-5434* 

^')  Chambre  des  dépotés  :  Exposé  des  molif»  du  projet  de  loi ,  Journal  officiel  des  1 4  fé- 
vrier et  17  mai  1878.  —  Rapport  de  la  Commission  du  budget  (M.  Rouvier),  Journal 
officiel  du  2  7  avril.  Adoption ,  3  avril.  Sénat  :  Exposé  des  motifs ,  Journal  officiel  du  1 4  mai  1878. 
Rapport  de  la  Commission  des  finances  (M.  Varroy),  Journal  officiel  du  27  mai;  i**  délibéra- 
tion, 35  mai;  3*  et  adoption,  3i  mai.  Décret  de  promulgation,  i3  juin.  Journal  officiel  du 
i4  juin;  Bvîl.  des  lois,  \n*  série,  n*  396-7073. 


<!•  limbr* 
•or  !«•  billets. 


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702 


COMPTE  DU  TRESOR 


La  quotité  des  billets  au  porteur  ou  k  ordre  formant  le  complément  de  la  circula- 
tion moyenne  sera  passible  d*un  droit  de  timbre  de  vingt  centimes  par  mille  fnncs 
(ao  centimes  p.  1,000  fr.). 

Un  arrêté  du  Ministre  des  finances  déterminera  le  mode  de  calcul  à  saivre  poor 
établir,  d*après  ces  bases,  le  chiiFre  delà  circulation  passible  des  droits  de  timbre  de 
1  fr.  5o  p.  1 ,000  ou  de  ao  centimes  p.  1 ,000. 

Art.  3.  L'enregistrement  de  la  convention  annexée  à  la  présente  loi  doimen 
lieu  à  la  perception  du  droit  fixe  de  trois  francs  (3  francs). 

La  présente  loi,  délibérée  et  adoptée  par  le  Sénat  et  par  la  Chambre  des  députés, 
sera  exécutée  comme  loi  de  TEtat. 

Fait  à  Versailles ,  le  i3  juin  1878. 

ANNEXE. 


CoavMlioii 

das9iDani87St 

oalr«  rÉut 

«l  la  Baaqaa 

fia  Fraoca. 


Leilroit 

4a  tinkra 

kor  lat  billets 

«la  100  frcDCS. 


co>VE?rTio?r. 

Entre  les  soussignés  : 

i*  M.  Léon  Say,  sénateur,  Ministre  des  finances,  agissant  au  nom  de  FÉtat; 

Et  a*  M.  G.  Rouland ,  sénateur,  gouverneur  de  la  Banqae  de  France,  agissant  en 
cette  qualité ,  en  vertu  des  pouvoirs  à  lui  conférés  par  la  délibération  du  conseil  géné- 
ral en  date  du  a6  janvier  1878, 

Il  a  été  exposé  ce  qui  suit  : 

1*  La  Banque  de  France  a^est  engagée,  aux  termes  du  traité  du  10  juin  iSSy,  a 
avancer  au  Trésor  une  somme  de  60  millions  qui  ne  porte  intérêt  que  lorsque  le 
solde  créditeur  du  Trésor  descend  à  un  chifi're  inférieur.  Cette  avance  «  qui  avant  1873 
constituait  en  moyenne  61  p.  100  du  solde  des  Ibnds  déposés  en  compte  courant  par 
le  Trésor,  ne  représente  plus  depuis  cette  époque  que  36  p.  100  environ  du  même 
solde.  Il  y  aurait  tout  avantage  pour  TEtat  à  augmenter  Tavance  dont  il  a*agit  d'une 
manière  permanente  en  la  portant  à  un  chiflBre  en  rapport  avec  rinqportance  d& 
disponibilités  que  comporte  la  situation  actuelle  du  budget  et  du  service  de  tré- 
sorerie. 

3*  La  comparaison  de  la  somme  des  billets  au  porteur  en  circulation,  duK 
part,  avec  le  total  des  opérations  productives  de  la  Banque  (escompte,  prèt5  00 
avances),  et,  d*autre  part,  avec  le  total  du  numéraire  quelle  détient,  fait  ressortlr 
un  excédant  de  circulation  fiduciaire  causé  par  les  dépôts  de  numéraire  en  éciiange 
de  billets. 

Cette  partie  de  l'émission  constitue ,  pour  la  Banque ,  une  aggravation  sans  com- 
pensation de  ses  charges,  en  lui  imposant  Tobligation  de  supporter  le  droit  de 
timbre  établi  par  les  lois  des  3o  juin  i84o,  a 3  août  1871  et  19  février  187&,  sur 
des  opérations  qui  ne  lui  rapportent  aucun  profit.  La  Banque  a  cru  devoir  chercber 
un  remède  à  cet  état  de  choses  dans  Tadoption  de  certaines  mesures  restrictives  de 
rémission  des  coupures  de  100  francs ,  dont  la  pénurie  n'a  pas  taixlé  à  susciter  des 
plaintes  sérieuses  et  multipliées.  Afin  de  concilier  tous  les  întérèls,  le  Ministre  des 


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AVEC  LA  BANQDE  DE  FRANCE.  703 

finances  a  consenti  à  examiner  s*il  n  y  aurait  pas  lieu  de  dégager  la  Banque  des 
conséquences  de  Tàpplicalion  rigoureuse  de  la  loi  du  9  juin  i84o  à  une  situation 
imprévue  à  cette  époque ,  en  cherchant  une  basé  de  perception  de  Timpôt  plus  con- 
forme à  la  venté  et  aux  faits  actuels. 

En  conséquence ,  entre  les  parties  contractantes  ci-dessus  énoncées ,  il  a  été  con- 
venu et  stipulé  ce  qui  suit  : 

Art.  1*'.  La  Banque  de  France  s*engage  pour  une  durée  de  dix  années,  à  partir     Noavidie avance 
de  la  promulgation  de  la  loi  qui  interviendra,  et  sauf  renouvellement,  s'il  y  a  lieu,     <!•  s»  millions, 
à  fournir  au  Trésor,  au  fur  et  à  mesure  de  ses  besoins ,  des  avances  qui  pourront 
s'élever  à  80  millions ,  indépendamment  de  60  millions  déjà  avancés  par  elle ,  en 
exécution  du  traité  du  10  juin  1857. 

Des  bons  du  Trésor,  renouvelables  de  trois  mois  en  trois  mois,  seront  délivrés  à 
la  Banque  en  garantie  de  ses  avances. 

Art.  2.  Les  sommes  qui  seront  portées  au  débit  du  Trésor,  en  vertu  de  la  pré-  ComiMOMiion 

sente  convention,  se  compenseront  jusqu  a  due  concurrence  avec  celles  qui  forment  ^* r«v«iie« 

le  crédit  de  son  compte  courant  tant  à  Paris  que  dans  les  succursales,  de  telle  sorte  *   ®  ""'  '**"* 

que  les  intérêts  dus  par  le  Trésor  ne  soient  calculés  chaque  jour  que  sur  les  soldes  Ucompteconnat 

dont  il  sera  réellement  débiteur.  ^"^  Tr^r. 

Ces  intérêts  seront  réglés  à  1  p.  100. 

Art.  3.  Il  n*est  dérogé  en  rien  aux  stipulations  du  traité  du  10  juin  1857,  con- 
cernant Tancienne  avance  de  60  millions. 

Art.  il.  Le  Ministre  des  finances  s  engage  à  présenter  à  Tapprobation  des  pou- 
voirs législatifs  un  projet  de  loi  à  Teffet  de  régler  la  perception  du  droit  de  timbre 
sur  les  billets  au  porteur  ou  à  ordre  émis  par  la  Banque  de  France ,  de  telle  sorte 
que  la  portion  desdits  billets  qui  ne  correspond  pas  uniquement  aux  opérations 
utiles  et  commerciales  d'escomptes ,  de  prêts  ou  d'avances  ne  soit  passible  que 
d*un  droit  de  timbre  de  vingt  centimes  par  mille  francs  (20  cent,  par  1,000  francs). 

Art.  5.  Les  clauses  qui  précédent  étant  considérées  par  les  contractants  comme 
parties  essentielles  et  indivisibles  de  la  présente  convention,  il  est  entendu  que,  si 
Tune  d'elles  n'était  pas  ratifiée  par  les  pouvoirs  législatifs,  cette  convention  serait 
nulle  et  de  nul  effet. 

Art.  6.  La  présente  convention  ne  sera  exécutoire  qu  après  approbation  par  les 
pouvoirs  législatifs  et  promulgation  de  la  loi  nécessaire  à  cet  eflet. 

Fait  double  à  Paris,  le  vingt-neuf  mars  mil  huit  cent  soixante-dix-huit. 

Le  Minisire  âes  finances, 
LÉON  Say. 
Le  Gouverneur  de  la  Banque  de  France, 

ROULAND. 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 


Abongourt.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Actes  de  l'état  civil.  Exécution  de  la  loi  du  la  février  187a,  p.  i53. — Commis- 
sion chargée  de  la  reconstitution ,  ibid. ,  à  la  note.  —  Instructions  de  la  chambre 
des  notaires  de  Paris,  p.  i53.  —  Décision  du  Ministre  des  finances  pour  la  fran- 
chise postale  des  correspondances  relatives  à  la  reconstitution,  p.  167.  — 
Instructions  aux  recenseurs  de  Tétat  civil,  p.  i58. — Recensement  spécial  à  domi- 
cile, p.  161.  —  Allocations  dues  aux  notaires  et  aux  greffiers,  p.  16a. , —  Déli- 
vrance des  extraits  des  registres  des  paroisses  de  Paris,  p.  i63. — Instructions  du 
procureur  de  la  République  aux  officiers  de  Tétat  civil  pour  la  célébration  des  ma- 
riages, p.  164,  i65,  167.  —  Circulaire  du  Ministre  de  Tintérieur  aux  préfets 
pour  rechercher  dans  leurs  archives  les  actes  de  Tétat  civil  de  Paris ,  p.  1 68.  — 
Loi  du  ag  janvier  1878  ouvrant  un  crédit  de  55o,ooo  francs  pour  les  dépenses; 

«*  rapport  delà  Commission  de  l'Assemblée,  p.  16g.  —  Loi  du  i3  février  1873 
prorogeant  les  délais  de  la  loi  du  la  février  187a;  rapport  de  la  Commission  de 
TAssemblée,  p.  170.  —  Délivrance  gratuite  des  expéditions  d'actes  exbtant  dans 
les  départements  :  circulaires  du  Ministre  de  l'intérieur  aux  préfets,  p.  17a,  174. 

—  Circulaire  aux  chambres  des  notaires  des  départements  pour  rechercher  dans 
leurs  archives  les  actes  de  l'état  civil  de  Paris,  p.  1 73.  —  Décret  du  3o  décembre 
1873,  prorogeant  les  délais  des  articles  1  et  a  de  la  loi  du  i3  février  1873 ,  p.  1 7^. 

—  Loi  du  3  août  1 87^ ,  portant  remboursement  à  la  ville  de  Paris  d'une  avance 
de  50,879  fr^ï^c*  pour  les  dépenses,  p.  175.  —  Avis  relatif  aux  déclarations  et 
remises  d'extraits  à  faire  dans  les  mairies,  p.  176.  — Loi  du  5  juin  1875,  modi- 
fiant celle  du  la  février  187a;  abrogation  de  l'article  19;  suppression  de  la  gra- 
tuité des  expéditions  et  établissement  d'une  taxe,  p.  18a.  —  Rapport  de  la  Com- 
mission de  l'Assemblée  sur  le  projet  de  loi,  p.  176.  —  Loi  du  3  août  1875, 
apportantde  nouvelles  modifications  k  celles  du  la  février  187  a  (art.  a,  8  et  la, 
déclarations  des  parties  intéressées ,  substitution  de  copies  aux  actes  autlientiques 
eux-mêmes,  devoirs  des  administrations  publiques  et  des  notaires),  p.  193.  — 
Rapport  de  la  Commission  de  l'Assemblée  sur  le  projet  de  loi ,  p.  i83.  —  Statistique 
de  la  reconstitution,  p.  18/I.  —  Loi  du  18  février  1873  pour  la  reconstitution  des 
registres  de  l'état  civil  de  Remiremont  ;  exposé  des  motifs  du  projet  de  loi,  p.  ig^- 
Rapport,  p.  196.  —  Loi  du  a 5  juin  187/1,  pour  la  reconstitution  des  registres  de 

Conventions.  •  ^5 


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706  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES, 

Tétat  civil  de  Montmédy  ;  exposé  des  motifs,  p.  198.  V.  Etat  civil  des  Âbaciem- 

Lorrains^  Légalisation,  Militaires  disparus. 
Administration  de  l  armée.  V.  Défense  nationale. 
Ajoncourt.  V.  lÀquidation  d$s  territoires  cédés. 
Annuités  du  canal  de  la  Sarre.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 
Armée  de  mer.  V.  Défense  nationale. 
Armée  de  terre.  V.  Défense  nationale. 
Arragourt.  V.  Circonscriptions  administratives. 
Arrayb  (Eglise  d').  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 
AvRicouRT.  Stipulations  relatives  au  payement  du  prix  de  la  rétrocession  a  la  France 

de  la  gare  d'Avricourt.  Convention  du  8  janvier  1876,  p.  87.  V.  Grcoascriptms 

administratives. 

B 

Badonvillbr.  V.  Circonscriptions  administratives. 

Banque  de  France.  V.  Comptes  du  Trésor  avec  la  Banque. 

Bblgastel  (De).  Son  amendement  au  projet  de  vote  de  remerciements  à  adresser  a 

M.  Thiers  àFoccasion  du  traité  relatif  à  l'évacuation  du  territoire,  p.  7,  9,  n. 
Belfort.  V.  Défense  nationale ,  Évacuation  du  territoire. 
Besancon.  V.  Circonscriptions  religieuses.  Défense  nationale. 
Bibliothèque  du  louvre.  V.  Édifices  publics  détraits. 
BiDARD.  Propose  d*actionner  Courbet  pour  la  reconstruction  de  la  colonne  de  b 

place  Vendôme,  p.  dM. 
Billot  (Général).  Repousse  le  projet  de  loi  relatif  à  la  défense  de  Paris,  p.  4oo. 
BiONCOURT.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 
Brest.  V.  Défense  nationale. 
Briançon.  V.  Défense  nationale. 
Brunet  (Jean).  Parle  en  faveur  du  projet  de  loi  relatif  à  la  défense  de  Paris,  p.  S73, 

4oo;  en  faveur  du  projet  de  loi  relatif  à  Tamélioration  des  frontières  de  FEst. 

p.  4i4. 
Bussang  (Souterrain  de).  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

G 

Cadres  et  effectifs  de  l  armée.  V.  Défense  nationale. 

Caillaux.  Critique  le  projet  de  loi  rdatif  à  la  canalisation  de  la  Meuse  et  son  rac 
cordement  avec  le  canal  de  la  Marne  au  Bhin,  p.  3 a 3,  à  la  note. 

Caisse  des  dépôts  et  consignations.  V.  Èdi/ices  publics  détroits.  Liquidation  des  ter- 
ritoires cédés. 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES.  707 

Caisses  d  épargne.  V.  Liqaidatioa  des  territoires  cédés. 

Caisses  de  retraite,  de  secours  mutuels,  de  prévoyance  d*alsagb-lorraine.  V.  Li- 
quidation des  territoires  cédés. 

Caissiers.  V.  Liquidation  dis  territoires  cédés. 

Canalisation  de  la  Meuse,  de  la  Moselle,  de  la  Saône.  V.  Liquidation  des  territoires 
cédés.  Voies  de  communication. 

CA^'AUX.  Canal  de  la  Meuse  à  la  Moselle,  de  la  Moselle  à  la  Saône,  de  la  Marne  au 
Rhin,  du  Rhône  au  Rhin,  des  houillères  de  la  Sarre,  des  salines  de  Dieuze.  — 
Travaux  du  Rhin.  —  Dotations  sur  les  canaux  d*Oiiéans  et  du  Loing.  V.  Canali- 
sation, Liquidation  de^  territoires  cédés ,  Voies  de  communication. 

Casernement  de  l  armée.  V.  Défense  nationale. 

Cautionnements.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Centimes  communaux.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés, 

Charaud-Latour  (Général  de).  Répond  à  M.  Thiers  dans  la  discussion  du  projet  de 
loi  relatif  à  la  défense  de  Paris,  p.  389  à  Sgi.  —  Ses  explications  sur  Nancy, 
Saint-Dié ,  Lunéville  et  la  frontière  du  Sud-Est  dans  la  discussion  du  projet  de  loi 
relatif  à  Tamélioration  des  frontières  de  FEst,  p.  Ai4à4i7* 

Chamelby.  V.  Circonscriptions  administratives, 

Changarnier  (Général).  Parle  contre  le  projet  de  loi  relatif  à  la  défense  de  Paris, 
p.  376,  376. 

CiiAPBR.  Demande  que  le  rapport  sur  le  projet  de  loi  relatif  à  la  défense  de  Paris  ne 
soit  pas  imprimé,  p.  37a. 

Chareton  (Général).  Défend  le  projet  de  loi  relatif  a  la  défense  de  Paris,  p.  37^, 
SgS, 4oo. 

Chemins  de  per.  V.  Défense  nationale.  Liquidation  des  territoires  cédés.  Voies  de  com- 
munication. 

Chemins  vicinaux.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés, 

Choisbul  (H.  de).  Parle  dans  la  discussion  relative  au  vote  de  remerciements  en 
ITionneur  de  M.  Thiers  à  Toccasion  du  traité  concernant  l'évacuation  du  terri- 
toire, p.  7,  8. 

Christophle  (Alhert).  Propose,  aToccasion  de  la  signature  du  traité  relatif  à  Téva- 
cuation  du  territoire,  de  voter  que  M.  Thiers  a  bien  mérité  de  la  patrie,  p.  6,  g. 

Circonscriptions  administbatives  et  judiciaires  (Nouvelles).  —  Raon-sur-Plaine 
rattaché  au  canton  de  Raon-rÉtape  ;  rapport  de  la  Commission  de  T Assemblée 
natîoiuJe  (M.  de  Champagny)  sur  le  projet  de  loi  (loi  du  3i  mars  1873),  p.  io4. 
—  Nouveau  canton  de  Provenchères  (ancien  canton  de  Saalcs)  ;  rapport  de 
la  Commission  (M.  Conrbet-Poulard)  sur  le  projet  de  loi  (loi  du  5  avril  1873), 
p.  io5.  —  Igney  et  Avricourt  rattachés  au  canton  de  Blamont;  rapport  de  la 
Commission  (M.  de  Carbonnier  de  Marsac)  sur  le  projet  de  loi  (loi  du  28  juin 

/|5. 


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708  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

1873) ,  p.  108.  —  Formation  des  trois  nouveaux  cantons  de  Cirey,  ChamUey  et 
Arracourt;  rapport  de  la  G)mmission  (M.  Courbet- Poulard)  sur  le  projet  de  loi 
(loi  du  31  mars  iSyS),  p.  109. —  Pertes  dans  la  Moselle  et  dans  la  Meurthepar 
Teffet  de  la  guerre ,  p.  1 10. —  Constitution  provisoire  du  département  de  Meurthe- 
et-Moselle  ,  p.  1 1 1 .  —  Badonviller,  p.  112.  —  Canton  de  Cirey,  p.  ni.  —  Cantoode 
Chambley  (ancien  canton  de  Gorze) ,  p.  i  id.  —  Discussions  sur  le  choix  du  chef- 
lieu  de  canton  :  Mars-la-Tour  ou  Chambley,  ibid,  —  Préférences  pour  Chamblej, 
p.  117,  1  a  1 .  —  Canton  d' Arracourt  (ancien  canton  de  Vie  et  de  Château-Salins]  ; 
divergences  au  sujet  de  la  formation  de  ce  canton,  p.  1 15,  116.  —  Situation  des 
officiers  ministériels  dans  les  nouveaux  cantons,  p.  117,  121.  —  Question  d'un 
quatrième  canton  dans  Meurtlie-et-Moselle ,  réservée,  p.  119.  —  Perceptions 
d* impôt  à  Raon-lès-FEIau ,  Igney  et  Raon-sur-Plaine ,  p.  122. 

Circonscriptions  religieuses  (Nouvelles).  Décret  portant  réception  des  décrets 
pontificaux  qui  modiGent  les  diocèses  de  Nancy,  Saint-Dié,  Strasbourg,  Mets  et 
Besançon,  p.  126.  —  Décrets  pontificaux:  Strasbourg  et  Metz  relèvent  du  Saint- 
Siège,  p.  1 26.  —  Localités  du  diocèse  de  Metz  distraites  et  incorporées  au  dio- 
cèse de  Nancy,  p.  i33.  —  Localités  des  diocèses  de  Nancy  et  de  Toul  attribuées 
à  celui  de  Metz,  p.  i34*  —  Localités  du  diocèse  de  Saint-Dié  réunies  à  celui  de 
Strasbourg,  p.  i35.  —  Localités  du  diocèse  de  Strasbourg  réunies  à  celui  de  Be- 
sançon ,  p.  i35.  —  Protocole  de  la  Commission  mixte  chargée  de  la  délimitation 
diocésaine,  p.  i^o.  —  Décret  du  Président  de  la  République  qui  modifie  la  cir- 
conscription de  la  province  ecclésiastique  de  Besançon  et  des  diocèses  de  Besan- 
çon, de  Nancy  et  de  Saint-Dié,  p.  i/ks.  —  Déclaration  de  Tautorité  allemande 
relative  aux  changements  des  circonscriptions  diocésaines,  p.  1^3.  —  Réorgani- 
sation de  TEglise  de  la  confession  d'Augsbourg;  exposé  des  motifs  du  projet  de 
loi  relatif  à  cet  objet  présenté  au  Sénat,  p.  lild-  — *  Articles  organiques  adoptes 
par  le  synode  de  Paris  en  juillet  1872,  p.  iil5.  —  Rapport  de  la  Commission 
du  Sénat  (M.  PeUetan)  sur  le  projet  de  loi,  p.  i^g.  —  Objections  à  la  fom».' 
concordataire,  p.  i5o. 

Cirey.  V.  Circonscriptions  administratives. 

Colonne  de  la  place  Vendôme.  V.  Édificjs  publics  détruits. 

Commission  mixte  de  Strasbourg.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Communes  (Fonds  des).  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

CoifPTB   DE  LIQUIDATION  DE   DIVERSES  CHARGES   R^ULTANT  DE  LA  GUERRE.  HislOriqUC 

et  théorie  du  compte  de  liquidation;  rapport  de  la  Commission  du  budget,  pr 
M.  Gouin,  concernant  les  dépenses  pour  187^,  p.  584  et  suiv. —  1  **  démarcation 
du  compte  de  liquidation  en  deux  parties ,  comprenant  :  lune  les  crédits  ouverts 
depuis  1872  jusqu'à  la  loi  du  1*'  décembre  1876;  la  seconde,  les  crédits  à  ouvrir 
ultérieurement,  p.  626  et  la  note  1.  —  Nouvelle  démarcation  du  compte  de  liqui- 
dation. La  i'*  partie  est  clôturée  sous  le  nom  de  1*'  compte  de  liquidation  et  ia 
seconde  devient  le  2'  compte  de  liquidation,  divisé  lui-même  en  deux  parties,  b 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES.  709 

i"  composée  des  crédits  ouverts  pour  1876,  1877  ^^  1878;  la  deuxième  com- 
prenant les  crédits  à  ouvrir  à  partir  de  187g ,  époque  à  laqudle  le  compte  de  liqui- 
dation est  incorporé  au  budget  dans  une  nouvelle  section  intitulée  ;  Dépenses  sur 
ressources  extraordinaires,  p.  621,  note  3,  6a5,  note  1,  629,  67g,  681,  683, 
683,  684,  685,  690,  691.  —  1"  partie  du  compte  de  liquidation.  Motifs  qui 
ont  porté  le  Gouvernement  à  faire  un  compte  à  part ,  p.  585 ,  586  ;  —  à  l'appeler 
compte  de  liquidaticm ,  589.  —  Précédent  de  i83i ,  p.  585,  586.  —  Règles  de 
comptabilité  et  de  contrôle,  p.  588,  589.  —  Projet  de  loi  du  i5  mars  1872, 
p.  585,  586,  587.  —  1"  fixation  des  dépenses  à  535  millions,  p.  590.  —  Pro- 
jet modificatif  du  a  G  mars  1873;  fixation  des  dépenses  et  recettes  correspon- 
dantes à  773,275,000  francs,  p.  587,  588,  593,  595  et  suiv.  —  Excédants  des 
budgets  de  1869, 1870  et  1871,  p.  596 ,  6i4,  6a6.  —  Crédits  ouverts  pour  Tan- 
née 1872,  p.  592,  593.  —  Crédits  ouverts  pour  Tannée  1873,  p.  594*  —  Exa- 
men des  crédits  demandés  pour  18761  p.  598  et  suiv. —  Ministère  de  la  marine, 
p.  598.  —  Ministère  de  Tinténeur,  p.  599.  —  Ministère  des  finances,  p.  600. — 
Ministère  des  travaux  publics;  reconstruction  des  édifices  détruits,  p.  601.  — 
Ministère  de  la  guerre,  p.  6o3.  —  Reconstitution  du  matériel,  p.  606.  —  Cré- 
dits volés  pour  Texercice  1876  (loi  du  23  mars  187A),  p.  609.  —  Aux  termes  de 
cette  loi,  d*une  part,  chaque  dépense  doit  être  autorisée  par  un  projet  de  loi  spé- 
cialisant la  nature  et  la  quotité  des  crédits;  d*autre  part,  les  dépenses  maximum 
du  compte  de  liquidation  sont  arrêtées  à  773,275,000  francs.  Les  crédits  ouverts 
pour  1874  sont  fixés  à  209,159,288  francs,  p.  609  à  612. — Dépenses  de  1875; 
rapport  de  la  Commission  du  budget  sur  le  projet  de  loi,  p.  612  à  620.  —  Réa- 
lisation des  ressources  destinées  à  faire  face  aux  dépenses,  p.  6i3,  6i4*  ^  Exa- 
men des  crédits  demandés  pour  1875.  Ministère  de  Tinténeur,  p.  616.  —  Mi- 
nistère de  la  marine,  ihid.  —  Ministère  des  travaux  publics;  reconstruction  des 
édifices  détruits,  p.  617.  —  Ministère  de  la  guerre;  reconstitution  du  matériel, 
p.  618,  619.  —  Crédits  ouverts  pour  1875  ;  loi  du  à  août  1874^  * 76*979,000  fr., 
p.  620.  — Suppléments  de  crédits  ;  loi  du  19  mars  1875,  2  5  millions  au  Ministre 
de  la  guerre,  p.  6ai ,  note  1.  —  Loi  du  5  juillet  1875,  100  millions  au  même 
Ministre,  ibid,  —  Loi  du  11  juin  1875,  i,4oo,ooo  francs  au  Ministre  des  tra- 
vaux publics,  p.  622 ,  note  1. —  Loi  du  1*'  décembre  1875:  2,100,000  francs  au 
Ministre  de  la  guerre  et  29,359,000  francs  au  Ministre  de  Tintérieur,  p.  621, 
notes  1  et  2. — Clôture  de  la  i'*  partie  du  compte  de  liquidation  à  9i4,675,ooofr. , 
p.  629.  — Détail  de  cette  somme  en  dépense,  p.  621,  note  2 ,  629;  —  en  recette, 
p.  626  et  suiv.  —  Institution  d'une  commission  de  surveillance  de  Temploi  des 
crédits  affectés  au  ministère  de  la  guerre,  p.  623.  —  Sa  démission,  p.  623 ,  note  2. 
—  Deuxième  partie  du  compte  de  liquidation.  —  Exercice  1876. —  Ministère 
DE  LA  guerre.  Rapport  de  la  Commission  du  budget  sur  le  projet  de  loi  ouvrant 
au  Ministre  de  la  guerre  un  crédit  de  i5o  millions,  p.  624.  —  Explication  de  la 
démarcation  en  deux  parties  du  compte  de  liquidation ,  p.  625.  —  Examen  de  ce 
qu'on  peut  dépenser  en  1876,  p.  629,  63o.  —  Voies  et  moyens,  p.  63i.  —  Loi 


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710  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

du  k  décembre  1876 ,  ouvrant  un  crédit  de  1  &o  millions  au  Ministre  de  la  guerre 
pour  1876,  p.  63a.  -—  Rapport  de  la  Commission  du  budget,  par  M.  Girerd,  dé- 
puté ,  sur  le  projet  de  loi  ouvrant  au  Ministre  de  la  guerre  un  crédit  de 
260,737,000  francs  pour  1876,  p.  633.  —  Critique  du  mode  suivi  dans  Teu- 
biissement  du  compte  de  liquidation ,  notamment  de  la  suppression  du  vote  pv 
chapitre  et  de  l'obligation  de  rendre  compte ,  p.  633 ,  634*  —  La  Conmussion  de 
surveillance  du  compte  de  liquidation  et  la  Commission  du  budget.  Demande 
d'une  double  comptabilité,  de  la  séparation  du  matériel  du  service  courant  d'avec 
les  réserves  des  approvisionnements,  p.  635,  636.  —  Examen  de  la  question  de 
savoir  s  il  faut  fermer  le  compte  de  liquidation,  p.  636.  —  Prévisions  de  dé- 
penses pour  une  armée  de  1,200,000  hommes  suivant  le  programme  de  187?. 
p.  637,  638.—  Pourquoi  ce  programme  n at-il pas  été  exécuté?  p.  638.  —  Exa- 
men de  la  répartition  du  crédit  demandé ,  p.  639.  —  Approvisionnements  et  àr> 
mement ,  p.  64o.  — Génie ,  p.  64 i .  —  Fortifications ,  ihid.  —  Casernement,  p.  645- 

—  Justice  militaire,  p.  643.  —  Mess,  bibliothèques,  etc.,  t^iei.  —  Services  admi- 
nistratifs, ibii,  —  Hôpitaux,  ihii,  —  Magasins  d'habillement,  p.  644*  —  Subsis- 
tances militaires ,  ibid.  —  Matériel  d'ambulance ,  ihid,  —  Harnachement  et  remonte . 
p.  645.  —  Habillement  et  campement,  ihid, —  Dépôt  de  la  guerre  et  admi- 
nistration centrale,  ihH,  —  La  Commission  accorde  201,877,000  francs  contre 
360,727,000  francs  demandés,  p.  646.  —  Voies  et  moyens  :  émission  de  bons 
du  Trésor  remboursables  sur  les  annuités  de  1 5o  millions  qui  devront  être  ins- 
crits au  budget  après  l'extinction  de  la  dette  envers  la  Banque  de  France,  laquelle 
aura  lieu  à  la  fia  de  1879,  p.  646.  —  Rapport  de  la  Commission  des  finances 
du  Sénat,  par  M.  Duclerc,  sur  le  même  projet  de  loi,  p.  648.  —  R^onse  aui 
critiques  du  rapport  de  la  Chambre  des  députés,  ihii,  —  Loi  du  23  août  1876. 
ouvrant  au  Ministre  de  la  guerre  un  crédit  de  301,877,000  francs  pour  les 
dépenses  de  1876,  p.  649-  —  Répartition  du  crédit  par  chapitres,  p.  G5o.  — 
Ministère  de  la  marine.  Rapport  de  la  Commission  du  budget  ouvrant  au  Mi> 
nistre  de  la  marine  un  crédit  de  20,5oo,ooo  francs,  par  le  vice-amiral  Polbuau. 
p.  65 1 .  —  Nécessité  de  relever  le  matérid  naval  et  de  parer  à  l'insuffisance  des 
crédits  antérieurs,  p.  65 1,  652.  —  Stock  permanent  de  vivres  et  approvisionne- 
ment  de  sacs  et  d'équipements  dans  nos  ports  ;  recrutement  de  marins  réser- 
vistes ,  p.  652.  —  Loi  du  4  décembre  1 875  ;  crédit  de  20  millions  et  demi ,  p.  653. 

—  Répartition  par  cliapitres,  ihid,  —  Rapport  de  la  Commission  du  budget  sur  k 
projet  de  loi  ouvrant  au  Ministre  de  la  marine  un  crédit  de  i3,5oo,ooo  francs, 
par  M.  Girerd ,  p.  654- —  Programme  de  la  composition  de  la  flotte  en  1 87  a,  iM.— 
Ce  qui  a  été  dépensé ,  ce  qui  reste  à  dépenser,  p.  655. —  Dépenses  de  1876,  p.  656. 
— -  Séparation  du  service  courant  de  la  réserve  dans  la  comptabilité  de  la  marine, 
p.  656. — Satisfaction  exprimée  par  la  Commission  du  budget,  p.  656. — Tabicam 
annexés  au  rapport;  situation  des  travaux  do  programme  de  1872,  p.  607. — État  A, 
valeur  des  coques  et  des  machines  des  bâtiments  à  terminer  avant  i884 .  p.  658. — 
État  B,  dépenses  à  faire  a  partir  du  1*' janvier  1877  pour  le  payement  des  coques 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  711 

et  des  machines  en  construction,  ibid.  —  Loi  du  a  8  décembre  1876,  qui  ouvre  au 
Ministre  de  ia  marine  un  complément  de  crédit  de  i3,5oo,ooo  francs,  —  Emr- 
ciCE  1877.  Ministère  DB  laguerbg.  Loi  qui  ouvre  au  Ministre  de  la  guerre  un  crédit 
de  aog,  18 1,808 francs,  p.  669.  —  Répartition  par  chapitres,  p.  660.*-  Rapport 
de  la  Gonomission  du  budget  sur  le  projet  de  loi  ouvrant  au  Ministre  de  la  guerre 
un  crédit  de  1  aomiUions  de  francs .  par  M.  Martin-Feuillée ,  p.  660, — Approvision- 
nement et  armement,  génie,  transports,  p,  661 . —  Observations  sur  la  fabrication 
des  cartouches ,  p.  66 1 .  —  Voies  et  moyens  pour  les  dépenses  ;  bons  du  Trésor  à  six 
années  d*échéance  au  maximum ,  ibU. — Loi  du  g  avril  1 87  8  :  crédit  de  1  ao  miUions , 
ibid.  —  MiNitTàsB  DE  LA  MARINE.  Rapport  de  la  Commission  du  budget  sur  deux 
projets  de  lois  portant  ouverture,  le  premier  d  un  crédit  de  16,733,000  francs, 
le  second  de  760,000  francs,  par  M.  Girerd,  député,  p.  662.  —  Salaires  d'ou- 
vriers, approvisionnements,  travaux  hydrauliques,  p.  66a. —  Établissement  d*un 
barrage  dans  la  rade  de  Toulon,  p.  66a.  —  Construction  dun  port  de  refuge 
au  Mingam  (  rade  de  Brest) ,  p.  663.  —  Défenses  sous-marines ,  p.  663.  —  Sacs 
et  équipements  des  réservistes  et  des  troupes  de  la  marine,  ibid. —  Loi  du  a6  jiÛB 
1877,  ^^^^^  d^  17,^73,000  francs;  réunion  des  deux^  crédits  susmentionnés, 
p.  664*  —  Exercice  1878.  Ministère  de  la  guerre.  Loi  du  9  avril  1878,  ouvrant 
au  Ministre  de  la  guerre  un  crédit  de  33^,680,000  francs  (approvisionnements, 
^armements,  génie,  subsistances,  hôpitaux,  remonte,  habillement,  transports), 
p.  665.  —  Voies  et  moyens  :  bons  du  Trésor  à  six  années  d*échéance  au  maximum 
(art.  3  de  ia  loi),  p.  665.  —  Ministère  de  la  marine.  Loi  du  6  avril  1878, 
ouvrant  au  Ministre  de  la  marine  un  crédit  de  37,403,000  francs  (matériel  na- 
val, travaux  des  ports,  fortifications  aux  colonies,  prêts  de  matériel  faits  par  la 
guerre  à  la  marine,  achat  d'armes) ,  p.  666. — Voies  et  moyens  :  bons  du  Trésor  à 
six  années  d*échéance  au  maximum,  ibid, — Apurement  du  compte  de  liquidation  ; 
CONSOLIDATION  ET  AMORTISSEMENT.  Extrait  de  Tcxposé  des  motifs  du  projet  de  loi 
portant  création  de  la  dette  amortissable  et  rachat  de  diverses  lignes  de  chemins 
de  fer,  p.  667.  —  Extrait  du  rapport  de  la  Commission  des  finances  du  Sénat 
sur  ce  projet  de  loi,  p.  676.  —  Réserves  du  budget:  crédit  de  170,437,000  fr. 
inscrit  aux  chapitres  10  et  17  du  budget,  p.  667,  676.  —  Combinaison  consis- 
tant à  faire  emploi  annuellement,  à  partir  de  1880,  de  cette  réserve  de  la  manière 
suivante:  35  millions  pendant  75  ans  pour  le  rachat  des  chemins  de  fer,  i45  mil- 
lions et  demi  pendant  i3  ans  pour  Tamortissement  du  compte  de  liquidation,  le- 
quel serait  terminé  en  1893,  p.  670,  676,  679.  —  Pour  les  années  1878  et 
]  879 ,  on  ferait  face  aux  besoins  du  compte  de  liquidation  au  moyen  d*une  aug- 
mention  (80  millions  de  francs)  de  Tavance  permanente  de  la  Banque  de  France, 
avec  laquelle  on  pourvoirait  aux  accroissements  momentanés  des  comptes  d'in- 
térêt et  d*amortissement,  p.  671,  678.  —  Tableaux  d'amortissement  du  compte 
de  liquidation:  taUeau  n"  1,  amortissement  en  dix  ans,  annuité  170,500,000 fr., 
p.  673 .  — *  Tableau  n^  3 ,  amortissement  en  douze  ans ,  annuité  1 45,5oo,ooo  francs , 
p.  673.  — -  Tableau  n**  3,  amortissement  en  treize  ans,  annuité  i45,5oo,ooo  ir. , 


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7li  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

p.  674.  (Ce  tableau  ne  dififere  du  n*"  a  qu  en  ce  que  les  crédits  pour  la  marine  j 
sont  compris ,  tandis  que  le  n*"  2  ne  s'applique  qu*au  matériel  de  guerre.  ) —  TaMeau 
n*  4i  amortissement  en  douze  ans,  annuité  137,9^3,183  francs,  p.  675. — Exinit 
de  r exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  portant  fixation  du  budget  général  des  dé- 
penses pour  1 879 ,  p.  679.  —  Extrait  du  rapport  de  la  Commission  du  budget  sur 
ce  projet  de  loi,  par  M.  Wilson,  député,  p.  683.  —  Extrait  du  rapport  de  la  Com- 
mission des  finances  du  Sénat,  par  M.  Varroy,  sénateur,  p.  685.  —  Introduc- 
tion dans  le  budget  ordinaire  du  compte  de  liquidation ,  p.  679 ,  685.  —  Nou- 
velle section  intitulée  :  Dépenses  sur  ressources  extraordinaires,  chapitre  n*5, 
p.  683 ,  686.  —  Les  bons  du  Trésor  émis  pour  couvrir  les  dépenses  du  compte 
de  liquidation  deviennent  une  dette  flottante  spéciale  alimentée  par  les  fonds  des 
caisses  d'épargne,  p.  680.  —  Le  deuxième  compte  de  liquidation,  son  total,  ses 
ressources,  p.  683,  690,  691.  —  Division  en  deux  parties  du  second  compte  de 
liquidation,  p.  683.  —  1"  partie,  crédits  ouverts  pour  1876,  1877,  1878;  3*  par- 
tie, budget  des  dépenses  extraordinaires;  modification  du  1*  système  d'amortisse- 
ment: une  partie  seulement  du  compte  de  liquidation  serait  amortie,  et  l'autre 
consolidée,  p.  683 ,  686  à  689.  —  Objections  à  ce  plan  de  la  minorité  de  la  Com- 
mission des  finances  du  Sénat,  p.  689.  —  Extrait  de  Texposé  des  motifs  du  projet 
de  loi  portant  fixation  du  budget  de  1880,  p.  693.  —  Augmentation  de  30  mil- 
lions à  la  dotation  de  l'amortissement,  ibid,  —  Montant  des  obligations  à  court 
terme  destinées  à  alimenter  le  second  compte  de  liquidation,  p.  691, 6921. —  Etats 
joints  au  budget  des  dépenses  sur  ressources  extraordinaires  de  f  exercice  1880; 
tableau  A,  par  chapitre  pour  la  guerre  et  la  marine,  p.  693. — TaUeau  B ,  compa- 
raison des  crédits  demandés  pour  lexercice  1880  avec  les  crédits  votés  pour  Texer- 
cice  1879,  p.  694*  V.  Edifices pahlics  détraits. 

Compte  do  TRÉèoR  avec  la  Banque  db  France.  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi 
concernant  Texécution  des  divers  contrats  passés  avec  la  Banque  de  France, 
p.  695.  —  Traité  du  3  juillet  1871,  ibid.  —  Engagement  pris  par  la  Banque  de 
porter  ses  avances  à  1  milliard  53o  millions,  ibid,  —  Traité  du  à  août  187^* 
avance  de  80  millions  de  plus,  p.  696.  —  Total  1  milliard  610  millions.  Avances 
effectives,  i,485  millions,  ibid.  —  Emploi  de  ces  i,&85  millions,  p.  697  et  698. 
-—  Remboursements  effectués  au  mois  de  mars  1876,  p.  696,  699.  —  Reliquat 
de  135  millions  des  avances  à  faire  par  la  Banque;  compte  au  1"  janvier  1878, 
p.  676.  —  Loi  du  i3  juin  1878  approuvant  une  convention  passée  avec  la 
Banque,  p.  701.  —  Convention,  p.  703. —  Engagement  par  la  Banque  de  faire 
une  avance  de  80  millions  en  dix  ans ,  au  fur  et  à  mesure  des  besoins  du  Trésor, 
article  1"  de  la  convention,  p.  703.  —  Modification  dans  la  perception  du  droit 
de  timbre  sur  les  billets  de  la  Banque  (art.  4),  p-  7o3. 

Comptes  des  départements  morcelés,  des  receveurs  et  percepteurs  de  la  chamhre  de 
commerce  de  Strasbourg,  de  Técole  normale  de  Strasbourg,  de  Fécole  protes- 
tante du  Bas-Rhin,  de  l école  normale  du  Haut-Rhin,  de  Técole  normale  de 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES.  713 

Metz,  de  ia  maison  d*arrêt  de  Coimar,  du  dépôt  de  la  prison  de  Metz.  V.  Lù/ui- 
daiion  des  territoires  cédés. 

Confession  d*Augsbourg  (Église  de  la).  V.  Circonscriptions  religieuses. 

CoNFLANS  et  Jabny.  Demières  localités  occupées  par  Tarmée  allemande.  V.  Evacua- 
tion du  territoire. 

Consignations  administratives  et  judiciaires.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Coupes  de  bois.  V.  Traites. 

Cour  des  comptes.  Décret  qui  la  dessaisit  des  comptes  des  receveurs  municipaux  et 
hospitaliers  des  territoires  cédés  à  TAllemagne ,  p.  534 1  à  la  note. 

CocBBET.  Poursuites  contre  lui  à  Toccasion  de  la  reconstruction  de  la  colonne  de  la 
place  Vendôme,  p.  444i  445,  446  et  la  note. 

D 

Degazbs  (Duc).  Opine  k  T Assemblée  nationale  pour  que  le  rapport  relatif  au  projet 
de  loi  concernant  la  défense  de  Paris  soit  imprimé  et  distribué,  p.  37a. 

DÉPENSE  NATIONALE  (RECONSTITUTION  DE  La);    L*ARMÉB.    LoI  SUR  LE  RECRUTEMENT  OE 

L*ARMÉE  OU  37  JUILLET  187a  et  lois  annexes,  p.  a3o  à  367.  —  Rapports  et  dis- 
cussions relatifs  à  cette  loi,  p.  a3i,  à  la  note.  —  Dispositions  générales,  p.  a3o. 

—  Des  appels,  p.  a3i.  —  Etrangers  et  naturalisés,  p.  a 3a. —  Lois  des  7  février 
i85i  et  16  décembre  1874*  p.  a3a, à  la  note. —  Les  domiciliés,  p.  333.  —  Ré- 
sidence à  1  étranger,  p.  a4a.  —  Les  omis,  p.  a33.  —  Tirage,  p.  a34. —  Exemp- 
tions, p.  a 34-  —  Dispenses,  p.  a 35.  —  Élèves  de  TÉcole  polyteclinique  et  de 
rÉcole  forestière,  p.  a36.  -^  Fonctionnaires  de  Tinstruction  publique,  ibid.  — 
Article  79  de  la  loi  du  i5  mars  i85o,  p.  a36,  à  la  note.  —  Artides  17  et  18  de 
la  loi  du  10  avril  1867,  p.  a 37,  à  la  note. — Commissionnés ,  inscrits  maritimes, 
p.  337.  —  Loi  du  3  brumaire  an  iv,  ibid.^  à  la  note.  —  Soutiens  de  famille ,  p.  a  38. 

—  Sursis  d*appel,  ibid.  —  Conseils  de  révision,  p.  339.  —  Compétence  des  tribu- 
naux pour  les  questions  de  statut  personnel,  p.  a4o.  —  Composition  de  Tarmée 
de  terre,  p.  a4a.  —  Composition  de  Tarmée  de  mer,  p.  a43.  —  Militaires  ne 
sachant  pas  lire,  p.  a44. —  Mariages,  p.  a 44*  — *  Engagements,  p.  a44.  —  Ren- 
gagements ,  p.  a 46.  —  Engagements  conditionnas ,  ibid.  —  CertiGcats  d* études  ; 
]oi  du  3j  décembre  1875,  ibid.,  k  la  note.  —  Loi  du  a  a  juin  1878  sur  le  renga- 
gement des  sous-officiers,  p.  a46,  a 54*  —  Dispositions  pénales  :  omissions  frau- 
duleuses, p.  a 48.  —  Insoumis ,  p.  349.  —  Fonctionnaires  et  médecins  complices, 
p.  a5o.  —  Devoirs  religieux,  p.  a5i.  —  Emplois  réservés,  p.  35 1,  356.  —  Dis- 
positions transitoires,  p.  353.  —  Loi  du  34  juillet  1873,  relative  k  l'organi- 
sation GÉNÉRALE  DE  L  ARMÉE,  et  lois  auuexcs,  p.  358  à  368.  —  Divisiou  du  terri- 
toire en  régions,  composition  des  corps  d'armée,  p.  358.  —  Armée  active,  p.  360. 

—  Commandement,  administration ,- p.  361.  —  Service  d*état-major,  p,  361. — 
Coimnandemenls  supérieurs  à  Paris  et  à  Lyon  (loi  du  5  janvier  1875) ,  ibid.^  k  la 


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714  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

note.  —  Incorporation  des  jeunes  soldats,  p.  a6a.  —  Mobilisation,  a63.  —  Ré- 
quisitions de  chevaux  et  de  voitures,  ibid. —  Télégraphes,  p.  364-  —  Armée  ter- 
ritoriale, sa  formation,  p.  a 64*  —  Son  recrutement,  p.  a 6 5.  —  L'armée  territo- 
riale en  cas  de  mobilisation,  p.  a 66. —  Elèves  des  Écoles  polytechnique  et  Cores- 
tière  non  placés,  p.  a 66.  —  Engagés  conditionnels,  ibid.  —  Officiers  auxiliaires, 
p.  aôy.  —  Officiers  et  soldats  de  la  garde  nationale  mobile,  p.  367.  —  Loi  dc 

7  JUILLBT  1877,  RELATIVE  À  L  ORGANISATIOM  DES  SERVICES  HOSPITALIERS  DE  L*ARMÉE, 

p.  a 68.  »-  Hospices  civils  militarisés,  p.  a 68.  —  Tribunaux  comp^ents  pour 
juger  les  contestations,  p.  370.  —  Lois  coubiiiées  des  i3  mars  et  i5  dé- 
cembre   1876,   relatives  à  la   CONSTITDTrON   DES  CADRES   ET    DES    EFFECTIFS  DE 

L  ARMÉE  ACTIVE  ET  D6  L*ARMÉE  TERRITORIALE,  p.  373  à  3 lo.  —  Composition  de 
r armée  active,  p.  373.  —  Troupes  :  infanterie,  378.  —  Cadres,  ibid.  —  Cava- 
lerie ,  p.  3  74-  —  Cadres ,  ibid.  —  Artillerie ,  ibid.  —  Cadres ,  ibid.  —  Génie ,  p.  375. 
•—  Cadres,  ibid. —  Équipages  militaires,  376. -—État-major  général  de  Tannée, 
p.  375.  —  Cadre  d'activité,  ibid.  —  Impotents,  p.  376.  —  Abrogation  de  l'ar- 
ticle 5  de  la  loi  du  &  août  1889 ,  p.  376.  —  Service  d'état-major,  p.  376-  — Ins- 
pection, p.  377.  —  État-major  particulier  de  Fartillerie,  ibid.  — État-major  parti- 
culier du  génie,  ibid.  —  Intendance,  service  de  santé,  aumôniers,  vétérinaires, 
interprètes,  p.  378.  —  Commandants  des  bureaux  de  recrutement,  p.  379.  — 
Trésorerie  et  postes ,  ibid, — Télégraphe  militaire ,  ibû2.-—  Service  militaire  des  «rhe- 
mins  de  fer,  p.  380.  —  Personnd  d*exécution,  p.  381.  —  Mode  de  nomination, 
ibid.  »-  Écoles  militaires ,  p.  383.  —  Création  d'une  école  militaire  sij^rieure ,  îM. 
— Justice  militaire,  ibid,  —  Remonte,  p.  383.  —  Algérie  :  les  bureaux  arabes  et 
les  commandants  de  cercles,  ibid,  — -  Gendarmes,  iHd.  •^-  Sapeurs-pom|Hjen  de 
Paris,  p.  384'  —  Commissionnés ,  ibid.  •*-<-  Cadre  de  réserve ,  officiers  de  réserve  et 
auxiliaires,  p.  385,  386,  387.  —  Armée  territoriale  :  sa  composition,  p.  387, 
388.  —  Cavalerie,  p.  388.  —  Services  administratifs,  ibid.  —  Canonniers  du  dé- 
partement du  Nord,  p.  389.  —  Officiers  de  Tarmée  territoriale,  p.  390.  —  IHs- 
positions  transitoires  :  état-major,  avancement ,  tiû£.— Train  d'artillerie ,  artificiers , 
équipages;  avancement,  p.  391.  —  Tableaux  de  la  con^)o«tion  des  cadres  et  des 
effectifs,  p-39i  à  3io.  —  Infanterie  :  régiment  de  ligne,  p.  393. —  BataiSon  de 
chasseurs  à  pied,  p.  393.  —  Régiment  de  souaves,  p.  394.  —  Régiment  de  tirail- 
leurs algériens,  p.  396.  —  Légion  étrangère,  p.  396.  —  Bataillon  d*in&nterie 
légère  d'Afrique,  ibid.  —  Compagnie  de  fusiliers  de  discipline,  p.  397.  —  Com- 
pagnie de  pionniers  de  disci|diiie,  i6iVi.-->  Régiment  de  sapeurs-pompiers  de  Paris. 
ibid.  —  Cavalerie  :  régiment  de  cavalerie,  p.  398.  —  Régiment  de  diasseurs 
d* Afrique,  p.  399.  •—  Régiment  de  spahis,  p.  3oo.  — *  Compagnie  de  cavaliers 
de  remonte,  p.  3oi.  —  Effectif  du  personnel  au  service  de  la  remonte,  p.  3oi. 
—  Artillerie  :  régiment  d  artillerie,  p.  3oi.  —  Régiment  d*artillcrie-ponion- 
niers,  p.  3o3.  —  Compagnie  d'ouvriers  d'artillerie,  p.  3o4-  —  Compagnie  d'ar- 
titiciers,  i6ù2.-— Compagnie  du  train  d*artillerie,  i6ûl.-^  État-major  particulier  de 
rarlillerie,  p.  3o5.  •—  Géme  :  régiment  du  génie,  p.  3o5.  —  État-major  parti- 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  715 

cuUer  du  génie,  p.  307.  —  Équipages  militairis  :  escadron  du  train,  p.  307. 

—  Compagnie  mixte  du  train  des  équipages  militaires  affectée  au  19*  corps  (Al- 
gérie) ,  p.  3o8.  —  Cadre  des  officiers  généraux ,  des  officiers  d'état-inajor,  des  vé- 
térinaires, des  interprètes,  p.  Sog,  —  Personnel  des  bureaux  de  recrutement  : 
composition  d*un  bureau,  ibid.  —  Personnel  des  parquets  et  des  greffes,  des 
conseils   de   révision,  des  établissements   pénitentiaires,   p.   3 10.  —  Loi   du 

4  AOÛT  187^1  RELATIVE  AUX  DEPENSES  DU  GASERKBIIBNT  DE  L*ARMBE  POUR  8o  MIL- 
LIONS, p.  3 10.  —  Emprunts  des  départements  et  des  villes  pour  subvenir  aux 
dépenses  jusqu'à  concurrence  de  67  millions,  p.  3ii.  —  Lois  et  décrets  autori- 
sant des  emprunts,  p.  3i],  à  la  note.  —  Loi  du  3  juillet  1877,  relative  aux 
RÉQUISITIONS  militaires,  p.  3i 3  à  3a 3.  —  Décret  pour  Texécution,  du  la  août 
1877,  p.  3 1 3,  à  la  note.  —  Point  de  départ  de  lapplication  du  droit  de  réquisi- 
tion, sa  forme,  p.  3ia.  —  Ce  que  comprend  le  droit  de  réquisition,  p.  3i3.  — 
Logement  et  cantonnement,  p.  3id.  —  Responsabilité  des  troupes  pour  les 
dégâts,  p.  3i5. —  Le  droit  au  feu  et  à  la  chanddle,  p.  3 16.  —  Le  fumier,  ibid. 

—  Mode  d'exécution  des  réquisitions;  pouvoirs  du  maire,  p.  3 16.  —  Réquisi- 
tion des  navires  et  bateaux,  p.  317.  —  Règlement  des  indemnités,  p.  317.  — 
Compétence  du  juge  de  paix  pour  statuer  sur  les  contestations,  p.  3 18.  —  Paye- 
ment des  indemnités,  ibid,  —  Réquisitions  relatives  aux  chepiins  de  fer,  p.  3 18. 
—-Combustible,  télégraphes,  transports  commerciaux,  p.  319.  —  Réquisitions 
pour  Tannée  de  mer,  p.  319.  —  Dispositions  relatives  aux  chevaux,  mulets  et 
voitures  nécessaires  à  la  mobilisation,  p.  319 ,  3ai .  —  Animaux  exempts,  p.  3ao. 

—  Voitures  exemptes,  p.  3a i.  —  Commissions  de  réception,  p.  3aa.  -—  Con- 
traventions, p.  317,  3a a.  —  Droit  de  reprise  des  animaux,  p.  3a3.  —  Répara- 
tion des  dommages  causés  par  ]es  grandes  manœuvres,  p.  3a3. —  Abrogation  des 
lois  antérieures,  ibid, — Projet  de  loi  sur  l* administration  de  l* armée,  p.  3a4* 

—  Ce  que  comprend  Tadministration  de  Tarmée  :  principe  de  la  séparation  des  ser- 
vices, ibid,  —  Matériel  et  approvisionnements,  p.  3a 5. —  Pouvoirs  du  comman- 
dant de  corps  d*armée ,  ibid.  —  Pouvoirs  des  généraux  et  chefs  de  service,  p.  3a 6. 

—  Général  en  chef,  commandant  de  place,  p.  3a7.  —  Service  de  santé,  p.  3 37, 
3a8.  —  Administration  intérieure  des  corps  de  troupes,  p.  3a8.  —  Contrôle, 
p.  3a9.  »-  Personndl  :  service  de  l'artillerie  et  du  génie,  p.  3a9.  —  Service  de 
Tintendance  militaire:  corps  de  l'intendance,  p.  33o.  —  Officiers  d'administra- 
tion, p.  33i.  —  Corps  de  santé  militaire  :  médecins  et  pharmaciens ,  p.  33a.  — 
Infirmiers  et  troupes  d* administration ,  ibid,  —  Corps  du  contrôle,  p.  333.  — 
Mode  de  recrutement,  ibid, — Projet  de  loi  sur  le  service  d*état-major,  p.  33^. 

—  Suppression  du  corps  spécial  d'état-major,  p.  335.  —  Direction  du  service,  iJ. 

—  Création  d'une  commission  supérieure  d  etat-major,  p.  336.  —  Personnel 
d'état-major,  ibid, — École  supérieure  de  guerre ,  ibid,  —  Brevet  d'état-major,  ibid, 

—  Emplois  vacants,  ibid,  —  Personnel  des  bureaux,  p.  337. —  Dispositions  tran- 
sitoires, ibid.  —  Loi  DU  a  a  juln  1878,  relative  aux  pensions  de  retraite  des 
oFFiGicns  de  l'armée  de  terre,  p.  338. —  Retenue  de  5  p.  0/0,  ibid.  —  Pension 


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716  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES. 

de  réfonne ,  p.  339.  —  Rétroactivité  du  nouveau  tarif,  ilid.  —  Fonds  de  subven- 
tion, ibid'  —  Tableaux  du  taux  des  pensions,  p.  3&o  à  3/i3.  —  Loi  du  30  jidn 
1878,  sur  la  pension  de  la  veuve  et  des  orphelins  d*un  militaire,  p.  338,  à  la 
note.  —  Projet  de  loi  sur  la  pension  des  officiers  de  la  marine ,  ibid.  —  Les  places 
DE  GUERRE  :  détense  DE  Paris,  p.  3^4  à  4o3.  —  Institution  d*une  commission 
chargée  de  réviser  la  législation  relative  aux  places  de  guerre ,  p.  3&â  «  à  la  noie. 
— -  Projet  de  loi  relatif  aux  nouveaux  forts  à  construire  autour  de  Paris,  p.  3j4- 

—  Premier  crédit  de  7  millions ,  ibid.  —  Rapport  de  la  Commission  de  Tarmée 
(général  de  Chabaud-Latour) ,  p.  345.  —  Commission  de  Tarmée  :  sa  composi- 
tion, p.  345,  à  la  note.  —  Valeur  de  Paris  au  point  de  vue  militaire;  urgence 
de  le  fortifier,  p.  346,  347^  348.  —  Opinion  des  Allemands  a  ce  sujet,  p.  349. 

—  Marche  probable  des  invasions,  p.  35o.  —  Saint-Denb,  p.  35 1.  —  Domont- 
Montlignon,  i6ii.—  Cormeilles,  Sannois,  Stains,  Écouen,  p.  353.  —  Montmo- 
rency, camp  retranché  du  nord,  p.  353.  —  Veaujours,  ibid.  —  Chelles,  p.  354- 

—  Tète  de  pont  de  la  Marne ,  Villeneuve-Saint-Georges ,  ibid.  —  Camp  retranché 
de  Test,  p.  355.  —  Points  de  ravitaillement  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine,  ibid. 

—  Avis  du  comité  des  fortifications  sur  la  défense  de  Paris  au  sud-ouest,  p.  356. 

—  Versailles  et  Satory,  Velîzy-Jardy,  la  Celle-Saint-Cloud ,  p.  357.  —  Saint- 
Cyr,  p.  358.  —  Marly,  p.  359.  —  Saint-Jamme,  Aigremont,  ibid.  —  Ligne  de  la 
Bièvre,  p.  36o.  —  Palaiseau,  p.  36 1.  —  Châtillon,  Verrière,  ibid.  — Camp  re- 
tranché du  sud-ouest,  p.  363.  —  Résumé  du  système,  p.  363.  —  Réponses  aux 
objections,  p.  363.  —  Paris  grand  centre  stratégique,  p.  364-  —  Précédents  :  le 
siège  de  Gènes,  p.  365.  —  Commission  de  défense  de  1793,  p.  365.  —  Opinion 
du  maréchal  Soult,  ibid. —  Opinions  des  militaires  étrangers,  p.  366. — Ouvrages 
à  établir  :  forts  de  premier  ordre,  forts  de  second  ordre,  batteries  permanentes, 
p.  367.  —  Dépenses  du  projet  :  60  millions  de  francs,  p.  368.  —  Travaux  ur- 
gents, p.  369,  370.  —  Dépenses  des  travaux  urgents,  p.  370.  —  Discussion  du 
projet  de  loi  à  T Assemblée  nationale,  p.  373  à  4oo. — Séance  du  31  mars  1874. 
MM.  Chaper,  Bethmont,  Decazes.  L'Assemblée  adopte  le  principe  de  la  publicité 
et  décide  que  le  rapport  du  général  de  Chabaud-Latour  sera  imprimé  et  distribué, 
p.  373.  —  Séance  du  36  mars  1874.  MM.  Jules  de  Lasieyrie  et  Dcnfert-Rochcreau, 
contraires  au  projet,  p.  373 ,  374.  —  M.  J.  Brunet,  favorable,  p.  373.  —  Séance 
du  37  mars  1874.  MM.  les  généraux  Chareton  et  du  Barrail  défendent  le  projet, 
p.  374,  375.  —  M.  le  général  Changamier  Tattaque,  p.  375. —  M.  Thiers,  con- 
traire au  projet,  propose  de  surseoir,  p.  375  à  389.  —  Il  faut  revenir  à  la  pensée 
première  des  fortifications  de  Paris,  c'est-à-dire  au  projet  de  fortifications  res- 
treintes, p.  376,  377.  —  Il  suffît  de  mettre  Paris  à  Tabri  dun  mouvement  tour- 
nant de  Tennemi,  p.  378.  —  Pourquoi  Touest  de  Paris  a-t-il  été  laissé  désarmé, 
ibid.  —  Il  faut  couvrir  Saint-Denis,  p.  38o.  —  Stains  et  Sannois,  p.  383.  — Vau- 
jours,  383.  —  Villeneuve-Saint-Georges,  p.  384-  —  La  ligne  de  Palaiseau  à 
Saint-Cyr,  p.  385.  —  Ce  qu'il  faut  faire  à  l'ouest  de  Paris,  p.  388.  —  Le  Mont-Va- 
lérien,  ibid. —  Châtillon,  Garches,  p.  389.  —  Réponse  du  rapporteur,  le  générJ 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES.  717 

de  Chabaud-Latour,  à  M.  Thiers  :  défense  du  système  étendu  de  fortifications, 
p.  589  à  394.  —  Versailles,  p.  392.  —  Réplique  de  M.  Thiers,  p.  Sgà  à  399. 

—  Inconvénient  des  dépenses  du  système  étendu,  p.  394*  — Versailles,  p.  397. 

—  Loi  du  37  mars  1874  sur  la  défense  de  Paris,  p.  4oo.  —  Avis  de  la  Commis- 
sion de  défense .  p.  4oi .  —  Redoute  des  Hautes-Bruyères.  Rapport  de  la  Commis- 
sion de  Tarmée  sur  le  projet  de  loi  relatif  au  classement  de  la  redoute  des 
Hautes-Bruyères ,  p.  4o2.  —  Utilité  de  cette  redoute ,  ihid. — Détermination  des  ser- 
vitudes, p.  4o3.  —  Loi  du  9  décembre  1876,  ibii.  »-  Les  frontières  de  l*Est  : 
exposé  des  motifs  du  projet  de  loi  relatif  à  Tamélioration  des  défenses  des  fron- 
tières de  TEst,  nouveaux  ouvrages  à  Verdun,  Toul,  Épinal,  dans  la  vallée  de  la 
haute  Moselle,  à  Belfort,  Besançon,  Langres,  Lyon,  Grenoble,  dans  la  vallée 
de  risère,  a  Albertville,  à  Chamousset,  autour  de  Briançon,  p.  4o4*— ■  Dépenses 
de  ces  ouvrages,  p.  4o4,  4o5.  —  Rapport  de  la  Commission  de  l'armée  (M.  le 
général  de  Chabaud-Latour),  p.  4o5.  —  Composition  de  la  Commission,  p.  4o5, 
à  la  note.  —  Places  fortes  de  TEst  perdues  à  la  suite  de  la  guerre ,  p.  4o6.  — 
Travaux  proposés  par  la  Commission  de  défense  :  Verdun,  p.  4o6.  —  Toul, 
p.  407.  —  Belfort,  p.  407,  43o  à  4^3.  (V.  plus  bas.)  —  La  haute  Moselle, 
p.  4o8.  —  Épinal,  ibid,  —  Dijon  et  Chagny,  la  Champagne,  ibid.  »-  Langres, 
p.  409.  —  Besançon,  ibid.  —  Lyon ,  p.  4 10.  —  Le  mont  Verdun,  ibid,  —  Le  ma- 
melon de  Vancia,  ibid,  —  Le  plateau  de  Brou,  ibid,  —  Grenoble,  p.  4i  i«  437, 
4^29.  (V.  plus  bas.)  —  Briançon,  p.  4i  !•  —  Crédits  demandés  et  rectifiés  par  la 
Commission  pour  Texécution  des  travaux,  p.  4i3 ,  4i3.  —  Discussion  à  l'Assem- 
blée nationale,  séance  du  17  juillet  1874,  p<  4i3.  —  M.  Denfert-Rochereau, 
contraire  au  projet,  ibid,  —  M.  J.  Brunet,  favorable,  p.  4i4>  —  M.  Berlet  se  plaint 
du  défaut  de  défense  de  Nancy,  Saint- Dié  et  Lunéville,  p.  4i4.  —  Le  général 
de  Chabaud-Latour,  rapporteur,  défend  le  projet,  p.  4 14  à  4 18.  —  Ses  explica- 
tions au  sujet  de  la  frontière  du  Sud-Est  :  Grenoble,  p.  4 16.  —  Lyon,  p.  417.  — 
Le  Morvan,  Langres,  Dijon,  ibid,  —  Vote  de  la  loi,  p.  4 18.  — Loi  du  17  juil- 
let 1874:  crédit  de  39  millions,  p.  4 18.  —  Avis  de  la  Commission  de  défense, 
p.  4i8,  419*  —  Projet  de  loi  spécial  pour  le  classement  de  la  nouvelle  enceinte 
de  Belfort  :  exposé  des  motifs  ;  classement  dans  la  deuxième  série  des  places  de 
guerre,  p.  420.  —  Rapport  de  la  Commission  de  Tannée,  p.  4a  1.  —  Les  servi- 
tudes, p.  4a  1,  4a3.  —  Description  des  fortifications  de  Belfort,  p.  4a a.  —  Loi 
du  3i  décembre  1876,  p.  4 a 3.  —  Sedan  :  déclassement  de  la  place;  loi  du 
a3  août  1875,  p.  4a4, 4 a 5.  —  Montmédy  :  déclassement.  Loi  du  10 juillet  1877, 
p.  4a5.  -—  Le  QuESNOY  (Nord).  Rapport  de  la  Commission  sur  le  projet  de  loi 
relatif  au  reclassement  de  cette  place,  p.  4a6.  —  Grenoble.  Rapport  de  la  Com- 
mission du  budget  sur  le  projet  de  loi  relatif  à  la  construction  d  une  enceinte 
avancée  pour  couvrir  les  faubourgs  ouest  de  Grenoble,  p.  437.  —  Dépenses, 
p.  4a8.  —  Loi  du  3  août  1876,  autorisant  la  ville  de  Grenoble  à  contracter  un 
emprunt  de  5oo,ooo  francs,  p.  4 a 9,  à  la  note.  —  Sid)vention  fournie  par  la  ville 
à  rÉtat,  p.  439.  —  Loi  du  7  juillet  1876,  ibid.  —  Todlon.  Classement  de  la  bat- 


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718  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES. 

terie  haute  de  i'EguIUette  et  décbssement  du  fort  Balaguier  et  du  fort  de  1*É^- 
iette.  Loi  du  5  février  1877,  p.  43o.  —  Nice.  Déclassement  de  la  batterie  d€ 
Sainte-Hélène.  Loi  du  i3  avril  1878,  p.  â3o.  —  Algérie.  Classement  etdécks- 
sement  de  divers  ouvrages  défensifs,  p.  43 1,  à  la  note.  —  La  psontibre  mabi- 
TiME  DE  lOdbst;  lol  du  3i  décembre  1876,  relative  au  déclassement  de  divers 
fortins  et  batteries  sur  le  littoral  du  1"  arrondissement  maritime,  a  Cherbourg, 
rade  de  la  Hougue,  de  Barfleur  à  Bretteville,  de  Nacqueville  an  cap  la  Hogue,  a 
Dunkerque,  Gravelines,  Calais,  Boulogne,  au  Tréport,  à  Dieppe,  Saînt-Valerj-en- 
Caux,  Fécamp,  Honfleur,  à  Teuabouchure  de  TOme,  p.  43 1,  43 2.  —  Brest;  lot 
du  10  juillet  1877,  relative  au  dédassement  de  la  redoute  de  Keroriou  et  de  ïca- 
vrage  de  la  Carrière-du-Pape;  nouvelle  dâîmitation  des  zones  de  servitudes  de  la 
place  de  Brest,  p.  43a.  —  Reconstitution  de  la  mabinb  et  du  matbbiel  de 
GUERBB.  V.  aa  compte  de  Uquidation  de  diverses  charges  résultant  de  la  guerre. 
Délimitation  dbs  FBONXiiRBS.  Convention  des  a4  et  a 7  août  187a  pour  la  com- 
mune d^Avricourt,  p.  7g.  —  Stipulation  pour  la  gare  du  chemin  de  fer,  p.  80. 

—  Convention  à  ce  sujet,  du  8  janvier  1876,  p.  87.  —  Convention  des  28  et 
3i  août  187  a  pour  les  communes  de  Raon-lez-IEau  et  Raon-sur-Plaine,  p.  80. 

—  Approbation  ministérielle  des  deux  conventions,  p.  86.  —  Exposé  des  moti& 
du  projet  de  loi  approbatif  des  deux  conventions  précédentes,  p.  8a.  —  Rapport 
de  la  Commission  de  TAssemblée  nationale,  p.  84*  —  Application  'du  principe 
que  l'aliénation  de  toute  partie  de  territoire  exige  Fassentiment  de  rAssemUée. 
p.  83.  — -  Il  en  est  de  même  de  tonte  question  de  juridiction,  p.  84.  86.  — 
Procès-verbal  de  délimitation  entre  la  France  et  TAllemagne,  p.  89.  —  Ratifica- 
tions, p.  99,  100.  —  Neutralisation  douanière  des  chemins-frontières,  p.  91-  — 
TaUeau  de  ces  chemins,  p.  95.  —  Chemins  d'exploitation,  p.  91.  —  Ponts, 
ibid,  —  Tableau  des  ponts  dont  la  construction  et  l'entretien  sont  à  la  charge  de 
Tadministration  française,  p.  97. — De  ceux  à  la  charge  de  l'administration  d'Al- 
sace-Lorraine, p.  98.  —  Abords  et  rampes  d'accès,  p.  9a.  —  Forêts,  ibid.  — 
Forêt  et  communaux  de  Raon-sur-Plaine ,  p.  93.  —  Bois  de  la  Haye-de-Vifle  et 
de  la  Haye-Chaperon ,  p.  9A.  •—  Bornes-frontières ,  ibid, 

Denfekt-Rocherbau.  Parie  contre  le  projet  de  loi  relatif  à  la  défense  de  P^, 
p.  374.  —  Contre  le  projet  de  loi  relatif  à  Tamélioration  des  frontières  de  fEsl, 
p.  4i3,  àih- 

Dépenses  sur  ressources  extraordinaires.  V.  Compte  de  Uiiaidation  de  la  gaerre, 

Depitrb.  Parie  à  propos  du  vote  de  remerciements  adressés  à  M.  Thiers  j^  l'occasion 
de  la  signature  du  traité  relatif  à  l'évacuation  du  territoire,  p.  12. 

Diocèses  (Nouveaux).  V.  Circonscriptions  religieuses. 

Dotations  et  pensions.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Du  Barrail  (Général).  Défend  le  projet  de  loi  relatif  à  la  défense  de  Paris,  p.  376. 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  719 


E 

Édifices  publics  incendiés  oo  détruits  pendant  la  Commune  (Reconstruction  des). 
Rapport  d^ensemble  de  la  Commission  du  budget  (M.  le  marquis  deTalhouêt)  sur 
le  projet  de  loi  relatif  à  la  reconstruction  des  édifices  détruits.  Demande  d*un 
crédit  de  4  millions  imputable  sur  le  compte  de  liquidation ,  p.  434*  —  Colonne 
DE  LA  place  Vendôme,  p.  435  et  la  note.  —  Projet  de  loi  pour  sa  reconstruction 
présenté  par  M.  Jules  Simon  à  la  séance  de  f  Assemblée  nationale  du  23  mai 
1871,  p.  439  et  la  note.  —  Rapport  de  la  Commission,  p.  44o.  —  Ce  qu*on 
doit  mettre  au  sommet  de  la  colonne,  p.  44o,  44a.  —  Observation  du  comte 
Joachim  Murât,  p.  44i^  à  la  note.  —  Rapport  supplémentaire,  p.  44 i-  —  Pour- 
suites contre  le  peintre  Courbet,  p.  44 2 1  444*  446,  à  la  note.  —  Loi  du 
3o  mai  1873;  crédit  de  a5o,ooo  francs;  discussion,  p.  443.—  Vote,  p.  446.-— 
Scrutin,  p.  447.— Crédit  supplémentaire  de  70,000  francs  (loi  du  5  août  1874) , 
p.  45i,  45a  et  la  note. —  Monument  expiatoire  de  Louis  XVI;  projet  de  loi  pour 
sa  reconstruction,  p.  439.  —  Rapport,  p.  44o,  44 1-  —  Restauration  à  Taide  de 
souscriptions  privées,  p.  44a.  —  Palais-Royal,  p.  435.  —  Installation  provisoire 
de  la  Cour  des  comptes;  rapport  de  la  Commission  du  budget,  p.  456  et  la  note. 

—  Installation  du  Conseil  d*État  (loi  du  4  août  1874)  ;  crédit  de  600,000  francs, 
p.  458.  —  Tuileries;  pavillon  de  Flore,  p.  436,  437,  à  la  note.  —  Galerie  du 
quai,  p.  435,  436.  —  Aile  de  la  rue  de  Rivoli  et  pavillon  de  Marsan,  p.  437. 

—  Projet  d*y  mettre  la  Cour  des  comptes,  p.  437.  —  Rapport  à  ce  sujet  de  la 
Commission  du  budget,  p.  458.  —  Crédits  de  3,5oo,ooo  francs  et  de 
1,100,000  francs,  p.  46o  et  la  note.  —  Palais  des  Tuileries  (proprement  dit); 
ajournement  de  la  question  de  reconstruction ,  p.  436.  —  Le  conseil  général  de 
la  Seine  exprime  le  vœu  de  la  démolition  des  restes  des  Tuileries  avant  TExposition 
universelle ,  p.  46a ,  note  a. — Projet  de  loi  affectant  une  somme  de  5, 1 00,000  francs 
À  la  restauration;  exposé  des  motifs,  p.  46o.  -<—  Plans  et  devis,  p.  463.—-  Projet 
d'affectation  du  palais  à  un  musée  d'art  moderne,  p.  465. — Jardin  du  Carrousel, 
ibid.  —  Dépenses,  ibid,  —  Imputation  sur  le  compte  de  liquidation,  p.  466.  — 
Bibliothèque  du  Louvre,  p.  437,  475.  —  Gobslins ,  p.  438 ,  475.  — Nouvel 
Opéra;  crédit  de  3  millions  pour  la  liquidation  des  dépenses  du  nouvel  Opéra, 
p.  467.  —  Palais  de  justice  de  Paris,  p.  45a.  —  Rapport  sur  le  budget  des  dé- 
penses de  187a,  ihid.  —  Projet  de  loi  relatif  à  divers  crédits  supplémentaires 
(exercice  1876),  p.  453.  —  Hôtel  de  ville  de  Paris;  décision  du  conseil  mu- 
nicipal pour  la  mise  au  concours  de  la  reconstruction ,  p.  468.  —  Extrait  du 
programme  du  concours ,  p.  469 ,  à  la  note.  —  Décision  du  même  pour  la  re- 
construction diaprés  le  projet  du  concours;  dépense,  i6,ao9,5ai  fr.  36  cent, 
p.  470.  — ^  Décision  du  même  portant  modiGcation  au  projet;  supplément  de 
dépense  de  5,aa8,655  fr.  3a  cent,  p.  47 1>  —  Décision  du  même  pour  la  démo- 
lition totale  des  fondations  du  bâtiment  de  la  place  Lobau,  p.  47a.  —  Décision 


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720  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES. 

du  même  modifiant  les  devis  de  maçonnerie,  p.  &73.  —  Caisse  des  dépots  et 
consignations;  noie  sur  la  reconstruction  de  Thôtel,  p.  AyS.  —  Palais  de  li 
Légion  d*honneub;  note  sur  le  résultat  de  la  souscription  ouverte  pour  la  recons- 
truction du  palais,  p.  A 76. 

Effectifs  de  l*abiiée.  V.  Défense  nationale. 

Église  de  la  confession  d*Adgsbourg.  V.  Circonscriptions  religieuses. 

Emprunts  des  départements  et  des  communes.  V.  Liquidation  des  territoires  céda. 

Ernoul.  Son  opinion  sur  la  proposition  d'actionner  judiciairement  Courbet  à  l'oc- 
casion de  la  reconstruction  de  la  colonne  de  la  place  Vendôme,  p.  ààà- 

État  civil  Dts  Alsaciens-Lorrains.  Arrangement  pour  affranchir  da  timbre  les 
actes  de  Tétat  civil  qui  les  intéressent,  p.  101. 

Etats-Hajors.  V.  Défense  nationale. 

Évacuation  du  TBRRrroiRE.  Convention  du  i5  mars  1878,  relative  au  payement 
complet  de  Tindemnité  de  guerre  et  à  l'entière  évacuation  du  territoire  firançais 
(V.  Indemnité  de  guerre  de  5  milliards);  évacuation  de  Belfort,  des  Ardennes,  des 
Vosges,  de  Meurthe-et-Moselle  et  de  la  Meuse;  neutralisation  momentanée  des 
départements  ci-dessus  (art.  3  et  5  de  la  convention  du  i5  mars  1873),  p.  3.— 
Réserve  du  droit  de  réoccupation  en  cas  de  non-exécution  des  engagements  rek- 
tifs  au  payement  de  l'indemnité  {art.  6  de  la  convention),  p.  4.  —  Convention 
du  17  avril  1873  pour  régler  les  conditions  de  Toccupation  temporaire  de 
Verdun,  p.  17.  —  Évacuation  de  Verdun,  p.  3,  18,  note  1;  —  de  Confians  cl 
de  Jamy,  p.  18,  note  a.  —  Tableaux  synoptiques  des  phases  de  la  libération  do 
territoire  :  A,  d'après  les  conventions,  p.  ao,  ai  ;  —  B,  d'après  Tordre  effectif 
des  évacuations,  p.  a  a. 


Fonds  de  masse  des  militaires  alsaciens-lorrains.  V.  Liquidation  des  terntoires 
cédés. 


Forêts.  V.  Délimitation  des  frontières. 
Fortifications.  V.  Défense  nationale. 
Frontières.  V.  Défense  nationale.  Délimitation. 
Fronville.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 


Gambetta.  Parle  dans  la  discussion  relative  au  vote  de  remerciements  à  adresser  à 

M.  Thiers  à  l'occasion  de  la  signature  du  traité  d'évacuation,  p.  10. 
Gobelins  (Manufacture  des).  V.  Edifices  publics  détruits. 
Grenoble.  V.  Défense  nationale. 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  721 


H 

Hautes-Bruyères  (Redoute  des).  V.  Défense  nationale. 
Hôpitaux  militaires.  V.  Défense  nationale. 
I^ôtel  de  ville.  V.  Édifices  publics  détruits, 

I 

Ignet.  V.  Circonscriptions  administratioes. 

Indemnité  de  guerre  de  5  milliards  X  l* Allemagne.  Convention  du  1 5  mars  1876, 
relative  au  payement  complet  de  Tindemnité  de  guerre  et  à  l'entière  évacuation  du 
territoire  français ,  p.  1 .— RatiGcatîons ,  pi  1 ,  à  la  note. — Avis  des  payements  extraits 
du  Journal  officiel ,  p.  1 ,  a ,  3 ,  aux  notes . — A  nnonce  à  1*  Assemblée  nationale  de  la  signa- 
ture du  traité  du  1 5  mars ,  p.  d* — Avis  au  public  par  la  voie  du  Journal  ojfiviel,  p.  5. 
—  Annonce  au  Reichstag  allemand ,  p.  4,  à  la  note. — Proposition  de  M.  Christophle 
de  voter  des  remerciements  à  M.  Thiers,  p.  6.  —  Vote  de  l'Assemblée  nationale, 
p.  11.  —  Dépôt  à  f  Assemblée  du  projet  de  loi  approbatif  du  traité  du  i5  mars, 
p.  i3.  —  Texte  de  ce  projet,  p.  id.  —  Rapport  de  la  Commission  (M.  Victor  Le- 
franc),  p.  16. —  Vote,  p.  17.  —  Tableau  de  Tordre  des  payements  de  Tindemnité 
de  5  milliards  d'après  les  conventions,  p.  a  3. — Tableau  de  Tordre  effectif  des  ver- 
sements ,  p.  3o.—  Rapport  de  la  Commission  du  budget  (  M.  Léon  Say  )  sur  le  paye- 
ment de  Tindemnitéde  guerre  et  sur  les  opérations  de  change  qui  en  ont  été  la  con- 
séquence, p.  a/i  à  78.  —  Nombre  et  dates  des  versements  à  T Allemagne,  p.  a 5  et 
suiv.— Versements  par  époques ,  p.  3o ,  3 1 . — Change  du  thaleretdes  autres  valeurs, 
p.  a5. — Mode  de  payement  des  deux  premiei*s milliards ,  p.  a8  ; —  des  trois  derniers 
milliards ,  p.  a 9.— Souscription  des  emprunts  en  changes  étrangers,  p.  54* — Réu- 
nion des  fonds  et  leur  conversion  en  valeurs  libératoires ,  p.  3i  et  suiv.  —  Produit 
des  deux  emprunts  de  a  et  de  3  milliards,  p.  3a ,  33.  »-  Application  exclusive  des 
fonds  provenant  des  emprunts  au  payement  de  Tindemnité  de  guerre,  p.  34  et 
suiv.  —  Avances  du  Trésor  à  cet  effet,  p.  36,  37.  —  Approvisionnements  en 
changes,  p.  35,  37,  5i,  56.  —  Le  change  sur  Londres,  p.  53.  — -  Frais  de  con- 
version des  valeurs,  p.  5i.  —  Avances  de  la  Banque  de  France,  émission  de  bil- 
lets, p.  38.  —  Modes  de  payement  de  Tindemnité;  comment  on  a  procédé  pour 
faire  passer  le  montant  de  Tindemnité  de  guerre  de  France  en  Allemagne,  p.  4o 
et  suiv.  — -  Compensations  :  prix  de  la  cession  d  une  partie  du  chemin  de  fer  de 
TEst,  p.  4o.  —  Solde  du  décompte  de  la  contribution  de  guerre  de  la  ville  de 
Paris ,  p.  4 1  • —  Billets  de  banque ,  monnaies  allemandes  et  françaises ,  p.  43 ,  44. — 
Proportion  des  lettres  de  change  dans  le  payement,  p.  5o.  —  Effets  sur  les  opé- 
rations du  Trésor  français  et  changement  apporté  par  TAllemagne  à  sa  circulation 
monétaire,  p.  45.  —  Le  Reichsmark ,  p.  46,  —  L'étalon  unique  en  or,  p.  47»  — 
Conventions.  ^6 


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722  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

Monnayage  allemand  en  or  au  mois  d'avril  1873,  p.  47.  —  Liquidation  de  la 
Banque  de  Hambourg,  p.  48 ,  Aq  1  5o.  —  Prime  de  l'or  en  barre  à  Paris,  p.  58. 

—  Dépôts  de  fonds  à  Tétranger,  p.  58 ,  69.  —  Agence  française  à  Londres ,  p.  5^. 

—  Composition  du  portefeuille  des  lettres  de  change  représentant  les  moaremeok 
d'importation  et  d'exportation  des  marchandises ,  du  noméraire,  des  titres,  p.  61 
et  suiv.  —  Marchandises ,  p.  63.  —  Numéraire ,  p.  67.  —  Stock  métallique  de 
l'Occident,  p.  69.  —  Stock  métallique  de  la  France,  p.  70.  —  Perte  de  ce  stocL 
pendant  le  payement  des  5  milliards,  p.  72.  —  Titres,  p.  73.  —  Solde  des  Ta 
leurs  étrangères  livrées  du  1"  juillet  1871  au  3i  décembre  1873.  —  Rentes  ita- 
liennes, p.  76.—  Coupons  turcs,  p.  76.  —  Conclusion,  p.  77. 

Invrécoubt.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés, 

J 

Jarny.   Dernière  localité  occupée  par  Tannée  allemande.  V.  Evacuation  du  territoire. 


Kbrdrel  (A.  de).  Parle  dans  la  discussion  du  projet  de  vote  de  remerciements  à 
M.  Thiers  à  l'occasion  de  la  signature  du  traité  relatif  à  l'évacuation  du  territoire, 
p.  8,  9. 


Lahbt  (Lbgs).  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Lastbtrib  (Jules  de).  Parle  contre  le  projet  de  loi  relatif  à  la  défense  de  Paris, 
p.  372. 

Lefranc  (Victor).  Rapporteur  du  projet  de  loi  approbatif  du  traité  du  i5  mars  1873, 
rdatif  à  l'évacuation  du  territoire,  p.  16. 

Légion  d'honnecr  (Palais  de  la).  V.  Edifices  publics  détruits. 

Le  Quesnoy.  V.  Déjènse  nationale. 

Libération  du  territoire,  V.  Évacuation, 

Liquidation  bb  diverses  charges  résultant  de  la  guerre.  V.  Compte  de  UqK- 
dation. 

Liquidation  des  territoires  cédés  k  l'Allemagne.  Règlement  des  dettes  et  créances 
afférentes  à  l'Alsace-Lorraine  par  la  Commission  franco-allemande  de  Strasbourg, 
p.  /i9i  à  583.  —  Composition  de  la  commission,  p.  Agi  «  à  la  note.  —  Pbemiei 
compte  de  liquidation  ;  lettre  des  Conmiissaires  français  au  Ministre  des  af&ires 
étrangères  résumant  les  travaux  de  ce  premier  compte,  p.  Â91.  —  Décision 
générale  du  a 2  décembre  187a  pour  la  liqtddation  partielle  arrêtée  à  cette  date. 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES.  723 

p.  496.  —  Ratifications,  p.  49S,  à  la  note.  —  Tableau  du  compte-balance  de 
cette  liquidation  partielle,  p.  499-  — *  Caisses  d*epargnb;  compte  avec  la  Caisse 
des  dépôts  et  consignations  [de  Paris,  p.  £92,  496,  499 «  5oo.  —  Transferts  des 
livrets  de  caisses  d'épargne  appartenant  à  des  Alsaciens-Lorrains  qui  ont  établi 
leur  domicile  en  France,  p.  498,  609,  5 10.  — Consignations  administratives 
ET  judiciaires,  p.  49^,  496,  499,  5oi.  —  Décision  du  a4  septembre  187a, 
p.  5ii.  —  Distinction  entre  les  consignations  antérieures  au  1"  juillet  1860  et 
celles  postérieures,  p.  5ia.  —  Décision  pour  Tacceptation  de  la  signature  du 
président  supérieur  d'Alsace -Lorraine  pour  les  demandes  de  remboursement, 
p.  5ia,  a  la  note.  —  Centimes  communaux,  p.  493,  496,  499,  5oa.  —  Cau- 
tionnements DES  caissiers  DES  CAISSES  D*ÉPARGNE,  p.  494 1  496,  499^  5o3  ,  5o3. 

Pour  les  autres  cuuiùmnemenls ,  voirplas  bas,  au  deuxième  compte  de  liquidation.  — 
Fonds  plages  avec  intérêts  au  Trésor  français  par  les  communes  et  les  établis- 
sements publics  des  territoires  cédés,  p.  493,  497,  499,  5o4'  Voir  plus  bas,  au 
deuxième  compte  de  liquidation.  •—  Fonds  placés  sans  intérêts,  p.  4971  499 1  5o5. 

—  Annuités  et  rons  du  canal  des  houillères  de  la  Sarre  ;  rétrocession  à  TAUe- 
magne,  p.  494 1  497*  499  «  5o5 ,  5a  1 .  -^  Avis  aux  porteurs  domiciliés  en  France , 
p.  5o5,  à  la  note.  —  Remplacement  de  986  obligations  détruites  dans  Tincendie  du 
ministère  des  finances  pendant  la  commune,  p.  5o6,  à  la  note.  —  Annuités  du 
CANAL  DO  Rhône  au  Rhin,  p.  495,  497,  499,  507.  —  Emprunts  des  départe- 
ments ET  DES  COMMUNES;  rétrocession  à  l'Allemagne,  p.  494 «  497,  4991  5o8.  — - 
Alimentation  des  canaux  du  Rhône  et  de  la  Marne  au  Rhin  ;  lettre  des  commis- 
saires français  au  Ministre  des  affaires  étrangères ,  p.  5 1 3.  —  Règlement  pour 
Talimentation  du  canal  du  Rbône  au  Rhin,  p.  5i4*  —  Règlement  pour  l'alimen- 
tation du  canal  de  la  Marne  au  Rhin,  p.  5i5.  —  Deuxième  compte  de  liquida- 
tion; lettre  des  commissaires  français  au  Ministre  des  affaires  étrangères,  p.  5 16. 

—  Décision  générale  du  6  septembre  1873  sur  le  deuxième  compte  de  liquidation , 
p.  5a  1 .  —  Tableau  du  compte-balance  du  deuxième  compte  de  liquidation ,  p.  5a4 , 
5a5.  —  Apurement  des  comptes  des  trésoreries  générales  d'Alsagb-Lorrainb ; 
dépôts  divers  ;  chambre  de  commerce  ;  école  normide  ;  écc^es  protestantes  du  Bas- 
Rhin,  Haut-Rhin,  Lorraine,  p.5i7,5a3,5a4- — Revendications  françaises  d  avances 
faites  polir  travaux  publics  :  canal  des  houillères  de  la  Sarre,  des  salines  de 
Dieuze,  canalisation  de  la  Moselle,  canal  de  la  Marne  au  Rhin,  canal  du  Rhône 
au  Rhin,  travaux  du  Rhin,  p.  5a6.  —  Emprunt  de  la  canalisation  de  la  Moselle, 
p.  5i8,5ai,Ôaa.  —  Compte  des  fonds  placés  à  intérêts  au  Trésor  par  les  com- 
munes et  établissements  puUics,  p.  517,  5a  1,  527,  5a8.  —  Compte  spécial  des 
établissements  suivants  :  chambre  de  commerce  de  Strasbourg;;  école  normale 
de  Strasboui^;  école  protestante  du  Bas-Rhin;  maison  d*arrèt  de  Colmar;  école 
normale  du  Haut-Rhin;  dép6t  de  la  prison  de  Metz;  école  normale  de  MeK, 
p.  5a8.  —  RÈGLEMENT  DBS  COMPTES  DBS  PERCEPTEURS ,  p.  5a4,  5a5,  5a9  à  53i.  — 
€U>mpte  du  département  du  Bas-Rhin ,  p.  5 1 7,  5a  1 ,  5a4  >  53a ,  533.  —  Compte  des 
départements  morcelés,  p.  5 18.  —  Créances  comprises  dans  rariangement  tran- 

40. 


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724  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES. 

saclionnel  faisant  1  objet  du  n**  i  des  créances  françaises  du  compte-balance  da 
deuxième  compte  de  liquidation,  p.  5 18,  533.  —  Traites  pour  coupes  de  bois  el 
ventes  de  produits  forestiers  antérieures  à  la  guerre,  p.  5 18,  5a a.  —  Cadtiox- 

NBMRNTS   DES   OFFICIERS    PUBLICS  ET   MINISTERIELS   ET  DES    COMPTABLES   RESTÉS  EX 

Alsace-Lorraïke,  p.  517,  519,  534^  535,  536.  —  Total  des  cautionnements 
remboursés  et  nombre  des  parties  prenantes,  p.  535,  à  la  note.  —  Décret  do 
a  4  avril  1873,  qui  dessaisit  la  Cour  des  comptes  dos  comptes  des  receveurs  muni- 
cipaux et  hospitaliers  des  déparlements  cédés  à  T Allemagne ,  p.  534^  à  la  note.  — 
Ventilation  entre  le  département  de  Meurthe-et-Moselle  et  la  province  allemande 
de  Lorraine  des  charges  péôuniaires  et  autres  afférentes  au  cliemin  de  fer  de 
Nancy  à  Château-Salins  et  à  Vie,  p.  517,  536,  539.  —  Remise  à  l'Allemagne  du 
legs  Lamey  en  faveur  de  l'université  de  Strasbourg,  p.  54 1.  —  Secours  donnés 
par  la  ville  de  Mulhouse,  pendant  la  guerre,  aux  familles  des  mobilisés,  p.  519. 

—  Frais  de  procédures  civiles  domaniales,  p.  519. —  Avances  de  la  France  pour 
arrérages  de  pensions,  p.  5ig,  5a  1.  —  Remboursement  par  la  Caisse  des  consi- 
gnations de  livrets  de  la  caisse  des  retraites  de  la  vieillesse  appartenant  à  des 
ouvriers  de  la  manufacture  des  tabacs  de  Metz  et  de  Strasbourg,  à  des  forestiers, 
cantonniers  et  instituteurs  restés  en  Alsace-Lorraine,  p.  519.  —  Compte  final 
DE  liquidation;  convention  de  Berlin  du  i3  mai  1878,  pour  le  règlement 
fmal  du  compte  de  liquidation  des  territoires  cédés,  p.  54a.  —  Stipulation  d'un 
forfait  de  1,  a  a  5, 000  francs  pour  mettre  fin  aux  points  contestés,  ibid.  —  Tableau 
des  créances  comprises  dans  le  forfait  de  la  convention  du  i3  mû  1878,  p.  54â- 

—  Protocole  de  signature,  p.  545.  — -  Approbation  française  de  la  conventicHi. 
p.  546. —  Approbation  allemande ,  ibid. —  Échange  des  ratifications ,  ibid. —  Liqui- 
dation DBS  anciennes  CAISSES  DE  RETRAITE  DÉPARTEMENTALES  BT  COMMUNALES  D*Al- 

SACE-LoRRAiNE  (créances  exceptées  du  forfait  de  la  convention),  p.  54a.  —  Décret 
du  a  6  décembre  1871,  sur  le  mode  de  liquidation  des  sociétés  de  secours  mutuels 
d'Alsace-Lorraine,  p«  54a ,  à  la  note.  —  Vente  des  inscriptions  de  rentes  3  p.  0/0 
appartenant  aux  anciennes  caisses  de  retraite,  p.  547-  —  Tableau  des  rentes,  ibid. 

—  Liquidation  des  caisses  de  retraite  :  base  transactionnelle  de  répartition  entre 
la  France  et  TAUemagne  de  l'avoir  net  des  caisses,  p.  549-  —  Part  du  Gouver- 
nement allemand  imputable  sur  le  forfait  de  la  convention  du  i3  mai  1878, 
p.  55o.  -—  Chaque  Gouvernement  reste  chargé  du  soin  d*apprécier  et  de  fixer  les 
droits  de  ses  nationaux  pensionnaires  et  sociétaires ,  ibid.  —  Caisse  du  Bas-Rhin  ; 
établissement  de  l'actif  à  partager,  p.  55 1.  —  Part  française,  part  allemande, 
p.  55a.  —  Caisse  du  Haut-Rhin  ;  établissement  de  1  actif  à  partager,  ibid.  —  Part 
française,  part  allemande,  p.  553.  —  Caisse  de  la  Moselle  :  établissement  de 
l'actif  à  partager,  ibid.  —  Part  française ,  part  allemande ,  p.  554-  —  Statistique  des 
pensionnaires  et  sociétaires ,  ibid,  —  Liquidation  des  sociétés  de  prévoyance  des 
instituteurs  et  des  institutrices  des  anciens  départements  du  Haut-Rliin,  de  la 
Moselle  et  de  la  Meurthe,  p.  555.  —  Actif,  p.  556.  —  Statistique  des  parties 

.  prenantes,  p.  556,  557,  à  la  note.  —  Part  française,  part  allemande,  ibid.  —  Fon- 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  725 

dation  Lejoindre,  ihià,  —  Caisse  municipale  de  retraite  de  MuUiouse,  p.  557.  — 
Actif,  p.  558.  —  Part  française ,  part  allemande ,  ihii.  —  Caisse  municipale  de 
retraite  de  Colmar,  p.  550.  —  Actif,  ihii,  —  Part  française ,  part  allemande^  ihià,  — 
Caisse  de  retraite  des  sapeurs-pompiers  et  caisse  municipale  de  retraite  de  la  ville 
de  Metz,  p.  56o.  —  Base  de  partage,  p.  56 1.  —  Actif  de  la  caisse  municipale, 
p.  562.  —  Part  française ,  part  allemande,  p.  563.  —  Actif  de  la  caisse  des  sapeurs- 
pompiers  ,  p.  563 ,  564- —  Statistique  des  pensionnaires  des  deux  caisses ,  p.  564- — 
DrvERS.  Rente  de  45  francs  ;  délivrance  à  la  commune  française  de  Fronville  par  la 
paroisse  allemande  de  Vionville,  p.  565.  —  Rente  de  2^5  francs  ;  attribution  à  la 
paroisse  française  dTnvrécourt,  p.  566.  —  Règlement  sur  le  curage  et  l'entretien 
de  la  Seille,  p.  566.  —  Ratification,  p.  56o,  à  la  note.  —  Faucardements ,  p.  667. 
—  Curage,  ihii.  —  Commission  internationale  pour  surveiller  les  travaux,  fixer  et 
répartir  les  dépenses,  p.  567,  568. —  Autre  commission  internationale  éventuelle 
pour  travaux  de  régularisation  du  lit  de  la  Seille ,  p.  568.  —  Maintien  du  droit 
de  pacage  de  la  commune  allemande  de  Pettoncourt  sur  les  terres  de  Moncel- 
sur- Seille,  p.  669.  —  Usage  et  neutralisation  provisoires  du  chemin  vicinal  de 
Vaucourt  à  Xures ,  p.  570.  —  Entretien  et  neutralisation  du  chemin  vicinal  de 
Bioncourt  à  Aboncourt ,  p.  570 ,571. —  Église  paroissiale  d'Arraye  ;  frais  de  recons- 
truction, p.  572.  —  Renonciation  de  la  commune  allemande  d*Ajoncourt  à  ^^ 
droits  sur  Fancienne  église ,  à  ses  cloches  et  à  son  presbytère ,  ihii,  —  Indemnité 
de  ce  chef,  p.  574. —  Décision  finale  sur  le  règlement  des  comptes,  p.  578. — 
Imputations  sur  le  for£ait  transactionnel  de  la  convention  de  Berlin  du  1 3  mai 
1 878,  p.  573 ,  574. —  Reliquat  net  en  faveur  de  la  France,  p.  574. —  Décharge  finale 
entre  les  deux  Gouvernements ,  p.  575.  —  Divers.  Arrangement  pour  Tentretien  et 
Téclairage  du  passage  souterrain  de  Bussang,  coupé  par  la  nouvelle  frontière, 
p.  575.  —  Remboursement  des  primes  d*engagement  des  anciens  militaires, 
p.  574,  576,  577.  —  Montant  des  sommes  remboursées  de  ce  chef  et  nombre 
des  parties  prenantes,  p.  577 ,  note  1.  —  Ratification  de  Tarrangement  relatif  aux 
militaires  alsaciens-lorrains  disparus,  p.  577,  note  2.  —  Moulant  des  sommes 
remboursées  de  ce  chef  et  nombre  des  parties  prenantes,  p.  578,  note  2.  —  Avis 
aux  ayants  droits,  p.  578,  noie  3.  —  Pensions  des  donataires  dépossédés  en 
1 875  ;  payement  aux  ayants  droits  restés  Allemands,  p.  579  et  note  1 .  —  Dotations 
sur  les  canaux  d'Orléans  et  du  Loing  :  payement  aux  ayant  droits  restés  Allemands , 
ihii,  —  Liquidation  des  fonds  de  masse  individuelle  des  militaires  alsaciens-lor- 
rains ,  p.  5 80.  —  Montant  des  sommes  payées  de  ce  chef  et  nombre  des  parties 
prenantes,  p.  583,  à  la  note.  —  Décret  du  8  novembre  1871  et  circulaire  du 
Ministre  de  la  guerre  du  9  novembre  1871,  sur  la  suspension  du  fonctionnement 
du  système  des  masses  pendant  et  après  la  guerre,  p.  58o  à  la  note. 
Livrets  de  caisses  d  épargne.  V.  Liquiiation  ies  territoires  céiés. 


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726  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIERES, 


M 

Marques  de  fabrique  ou  de  gomuerge.  Déclaration  interprétative  de  rartide  ii  de 
Ja  convention  du  la  octobre  1871,  p.  loa.  —  Remise  en  vigueur  deTartideaà 
du  traité  de  commerce  du  à  mars  186 5,  ibid.,  note  3. 

Mars-la-Tour.  V.  Circonscriptions  administratives. 

Masses  de  militaires.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Matériel  de  gdbrbb.  V.  Compte  de  Uqmdation  de  la  guerre. 

Matériel  naval.  V.  Compte  de  Uqaidation  de  la  guerre. 

Metz.  V.  Circonscriptions  religieuses.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Meurthe-et-Moselle  (Nouveau  département  de).  V.  Circonscriptions  admimtn 
tives. 

Militaires.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

MoNTMÉDT.  V.  Actes  de  Uétat  civil.  Défense  nationale. 

Monument  expiatoire  de  Louis  XVL  V.  Edifices  publics  détruits. 

Mulhouse.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

N 

Nancy.  V.  Chabaad-Latour  (Général  de).  Circonscriptions  religieuses. 
Neutralisation.  V.  Evacuation  du  territoire.  Liquidation  des  territoires  cédés. 
Nice.  V.  Défense  nationale. 

Nouvelles  circonscriptions  administratives,  judiciaires,  religieuses ,  dans  les  terri 
toires  morcelés.  V.  Circonscriptions. 

0 

Officiers.  V.  D^lsnse  nationale  :  pensions  de  retraite. 
Officiers  ministériels.  V.  Circonscriptions  administratives. 
Opéra  (Nouvel).  V.  Édifices  publics  détruits. 
Organisation  générale  de  lIarmée.  V.  Défense  nationale 


Palais -Royal.  V.  Edifices  publics  détruits. 

Pavillon  de  Flore  et  pavillon  Marsan.  V.  Édifices  publics  détruits. 

Pensions  et  dotations.  V.  Défeme  nationale.  Liquidation  des  territoires  cédés. 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  727 

Pergepteors  (Compte  des).  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Perceptions  des  conlributions  directes  ea  1873  et  1874  à  Raon-lès-rEau ,  Igney  et 

Raon-sur-Plaine  rétrocédés  à  la  France;  loi  du  a4  juillet  1873  ;  exposé  des  motifs, 

p.  ia3,  ia4«  —  Application  des  articles  94  et  96  de  la  loi  du  a  messidor  au  vu, 

p.  ia3. 
Pettongourt.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 
Plages  de  gcbrre.  V.  Défense  nationale, 
PoTHUAH  (Amiral).  Son  amendement  au  projet  de  loi  rdatif  à  la  défense  de  Paris , 

p.  4oo. 
Provenchères.  V.  Circonscriptions  administratioes. 


Rampon  (Comte).  Parle  dans  la  discussion  relative  au  vote  de  remerciements  adressés 
à  M.  Thiers  à  la  suite  de  la  signature  du  traité  concernant  Tévacuation  du  terri- 
toire, p.  1  a. 

Raon-l^s-l^Eau  et  Raon-sur-Plaine.  Y.  Circonscriptiçns  administratives.  Délimitation 
des  frontières. 

Raudot.  Propose  un  contre-projet  pour  la  défense  de  Paris ,  p.  4oo. 

Reconstitution  de  la  défense  nationale.  V.  Défense  nationale;  —  des  actes  de  Fétat 
civil.  V.  Actes  de  Vétat  civil;  —  de  la  marine  et  du  matériel  de  guerre.  V.  Compte 
de  liquidation  de  la  guerre. 

Reconstruction  des  édifices  détruits.  V.  Édifices  détroits. 

Recrutement  militaire.  V.  Défense  JuUionale. 

Remiremont.  V.  Actes  de  Vétat  civil 

Rémusat  (De).  Annonce  à  rAssemblée  nationale  la  condusion  du  traité  relatif  à 
Tévacuation  du  territoire,  p.  5.  —  Dépose  le  projet  de  loi  approbatif  et  demande 
f urgence,  p.  i3. 

Réquisitions.  V.  Défense  nationale. 

Rétablissement  des  grandes  voies  de  communication  :  chemins  de  fer,  voies  navi- 
gables ,  routes  nationales.  V.  Voies  de  communication. 

Retraites.  V.  Défense  nationale. 

S 

Saint-Dié-  V.  Circonscription  religieuse. 

Saint-Marg-Girardin.  Propose,  à  l'occasion  du  traité  relatif  à  Tévacuation  du  terri- 
toire, de  voter  des  remerciements  a  M.  Thiers  et  au  Gouvernement,  p.  6. 

Say  (Léon).  Son  rapport  sur  le  payement  de  l'indemnité  de  guerre  et  les  opérations 
de  change  qui  en  ont  été  la  conséquence ,  p.  a4  à  78. 


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728  TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES. 

Sbille  (La).  V.  Liquidation  des  territoires  cédés» 

Sépultdres  des  soldats  morts  pendant  la  guerre.  Rapport  de  U  Commission  de 
f  Assemblée  nationale  sur  le  projet  de  loi  relatif  à  la  conservation  des  tombes  des 
soldats  morts  pendant  la  dernière  guerre,  p.  Â77.  —  Loi  du  A  avril  1873,  p.  i8S. 

—  Circulaire  du  Ministre  de  rintérieur  relative  à  Texécution  de  la  loi,  p.  iSù.^ 
Acquisition  par  TÉtat  et  à  ses  frais  des  terrains  d*inhumation ,  p.  ^77-  —  Ter- 
rains des  cimetières  :  fixation  des  prix  confiée  au  préfet,  au  conseil  de  préfec- 
ture, après  avis  du  conseil  municipal,  p.  477*  486.  —  Terrains  particuliefs. 
p.  478,  487.  —  Exhumation  et  concentration  des  sépultures  :  occupation  tem- 
poraire avec  indemnité  et  expropriation  pour  cause  d'utilité  publique,  p.  479. 
487,  48g.  —  Retour  à  la  loi  du  3  mai  i84i ,  p.  48o.  —  Formalités  de  l'expro- 
priation, p.  482,  48g.  —  Règlement  de  Tindemnité,  p.  483,  484,  489.— 
Dérogation  au  principe  qu'il  n  est  pas  du  d'indemnité  à  Toccasion  de  la  transla- 
tion d*un  cimetière,  p.  483.  —  Désignation  des  terrains  à  acquérir  confiée  au 
préfet,  p.  480,  488.  —  Servitudes  des  terrains  avoisinant  les  tombes,  p.  48i. 

—  Act€%  dispensés  du  timbre  et  de  Tenregistrement,  p.  484-  —  Dépenses  im- 
putées sur  les  dépenses  de  guerre  non  classées ,  p.  484  «  490. 

Service  d* état-major.  V.  Défense  nationale. 

Services  hospitaliers  de  l  armée.  V.  Défense  nationale. 

Sociétés  de  secours  mutuels  et  de  prévoyance  d'Alsace-Lorraike.  V.  iMftùdaiioti 

des  territoires  cédés. 
Strasbourg.  V.  Circonscriptions  religieuses.  Liquidation  des  territoires  cédés. 


Ta  i ers.  L* Assemblée  nationale  lui  vote  des  remerciements  à  Toccasion  de  la  signa- 
ture du  traité  relatif  à  T évacuation  du  territoire,  p.  6  à  i3.  —  Parie  contre  le 
projet  de  loi  relatif  à  la  défense  de  Paris,  p.  376  à  389,  394  à  399. 

Timbre.  V.  Compte  du  Trésor  avec  la  Banque  de  France,  Etat  civil  des  Alsadeu- 
Lorrains. 

Toulon.  V.  Défense  nationale. 

Traites  pour  coupes  de  bois.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Trésor.  V.  Compte  du  Trésor. 

Trésoreries  générales  d'Alsace-Lorrain b.  V.  Liquidation  des  territoires  céda. 

Tuileries.  V.  Édifices  publics  détruits. 


Valazé  (Général).  Son  amendement  au  projet  de  loi  relatif  h  la  défense  de  Paris. 

p.  4oo. 
Vaucourt.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 


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TABLE  ANALYTIQUE  DES  MATIÈRES.  729 

Verdon.  V.  Evacuation  da  territoire, 

ViONViLLE.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 

Voies  de  communication  (Rétablissement  des  grandes).  Chemins  de  fer,  p.  aoo, 
note  1 .  —  Voies  navigables  :  effets  de  la  séparation  des  territoires  sur  les  canaux 
de  TAlsace-Lorraine ,  p.  21a.  —  Réseau  allemand  de  voies  navigables;  nécessité 
pour  la  France  de  reconstituer  le  sien,  ibid.  —  Importance  au  point  de  vue 
militaire,  p.  a  16;  —  au  point  de  vue  économique  et  financier,  p.  217  àaig.  — 
Travaux  à  exécuter  :  canalisation  de  la  Moselle  entre  Toul  et  Pont-Saint- Vincent, 
p.  a 00,  note  a.  —  Reconstitution  de  la  grande  ligne  de  navigation  unissant  les 
canaux  de  TOcéan  et  de  la  Méditerranée  (canaux  de  la  Marne  au  Rhin  et  du 
Rhône  au  Rhin),  interceptée  parla  nouvelle  frontière;  exposé  des  motifs  du  pro- 
jet de  loi  relatif  à  cet  objet,  p.  aoo  à  ai  1 .  ■:—  Rapport  de  la  Commission  des  voies 
de  transport  (M.  Krantz),  p.  ai  1  à  aa3.  —  Texte  de  la  loi  du  a4  mars  1874, 
p.  aa4-  —  Canalisation  de  la  Meuse  entre  Sedan  et  la  frontière  (jonction  de  la  Meuse 
à  la  Moselle), p.  aoi.  —  Canal  de  la  Meuse  à  la  Moselle,  p.  aoa. —  Jonction  de 
la  Moselle  à  la  Saône  et  au  canal  de  la  Marne  au  Rhin ,  p.  ao3.  —  Ensemble  des 
dépenses  présumées,  p.  aoA.  —  Trafic  présumé,  p.  aao.  —  Péage  sur  la  voie 
navigable,  p.  aai ,  a 2 5.  —  Syndicat  des  départements  intéressés  et  projet  d'em- 
prunt, p.  ao5,  aao,  aa5.  — Émission  de  l'emprunt,  p.  aa5,  à  la  note.  — Cana- 
lisation de  la  Saône,  p.  a 07.  —  Dépenses  présumées,  p.  a 08.  —  Avances  à 
rÉtat  de  65  millions  pour  l'exécution  des  travaux;  mode  d'amortissement,  p.  ao4i 
ao8,  aog,  aa4.  —  Avis  du  Conseil  d'État,  p.  a  10.  —  Tableau  synoptique  de 
l'ensemble  de  l'opération ,  p.  an.  —  L'État  devrait-il  faire  lui-même  l'opération  ? 
p.  aai.  —  Observations  de  la  Commission  d'enquête  des  voies  de  transport  sur 
les  réformes  à  apporter  dans  l'aménagement  de  nos  voies  navigables  ;  mouillage , 
p.  21 3.  —  Dimensions  et  écluses,  p.  ai 4-  —  Alimentation,  ibid,  — Réservoirs, 
p.  a  1 5.  —  Télégraphie ,  ibid,  —  Conclusion ,  p.  aa3.  —  Reconstitution  du  réseau 
DES  routes  nationales  ;  importance  du  rétablissement  de  la  grande  voie  de  terre 
reliant  le  midi  au  nord-est  de  la  France  ;  route  nationale  de  Longwy  à  Pont-à- 
Mousson  ;  rapport  de  la  Commission  chargée  d'examiner  le  projet  de  loi  relatif  à 
cet  objet  (M.  Beriet,  député) ,  p.  aaâàaag.  —  Tracé  de  la  nouvelle  route,  p.  a  2  7. 
—  Dépense,  p.  228.  —  Loi  du  1 5  juin  1878,  p.  226,  à  la  note,  229. 
V^oiES  NAVIGABLES.  V.  1^01^5  de  communication. 

w 

Wallon.  Son  amendement  dans  la  discussion  de  la  proposition  de  voter  des  remer- 
ciements à  M.  Thiers  à  Toccasion  de  la  signature  du  traité  relatif  à  l'évacuation  du 
territoire ,  p-  9. 

X 

XuRES.  V.  Liquidation  des  territoires  cédés. 


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JUIN  '^  5  1928 


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