Skip to main content

Full text of "Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes"

See other formats


Google 



This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project 

to make the world's bocks discoverablc online. 

It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject 

to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books 

are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. 

Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the 

publisher to a library and finally to you. 

Usage guidelines 

Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the 
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to 
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing technical restrictions on automatcd qucrying. 
We also ask that you: 

+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for 
Personal, non-commercial purposes. 

+ Refrain fivm automated querying Do nol send aulomated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine 
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the 
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help. 

+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project andhelping them find 
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it. 

+ Keep il légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just 
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other 
countries. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of 
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search mcans it can bc used in any manner 
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite seveie. 

About Google Book Search 

Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders 
discover the world's books while hclping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web 

at |http : //books . google . com/| 



Google 



A propos de ce livre 

Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec 

précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en 

ligne. 

Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression 

"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à 

expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont 

autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont 

trop souvent difficilement accessibles au public. 

Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir 

du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains. 

Consignes d'utilisation 

Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public cl de les rendre 
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. 
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les 
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des 
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. 
Nous vous demandons également de: 

+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers. 
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un 
quelconque but commercial. 

+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez 
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer 
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des 
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile. 

+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet 
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en 
aucun cas. 

+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de 
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans 
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier 
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google 
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous 
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère. 

A propos du service Google Recherche de Livres 

En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite 
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet 
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer 
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adresse fhttp: //books .google. com| 



w 




71 



'^:^XM 



\3> 



RECUEIL 

DE Tx._£'z't~ 

TRAVAUX RELATIFS 



PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE 

ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 

POUR SERVIR DE BULLETIN A LA MISSION FRANÇAISE DU CAIRE 

PUBLIE SOUS LA DIRECTION DE 

G. MASPERO 

mbmbhb ds l'institut 

PROPSeSKUH AU COLLÈGE DE FRANCE, DIRBCTRUR U'ÉTUDBS A~ l'^COLK PRATIQUB DBB HAUTES Kl 



QUINZIÈME ANNÉE 




PARIS 

EMILE BOUIII.ON, ÉDITEUR 

67, RUE DE RICHEUEU, 67 

M DCCC xcin 
Tou» droit» riaereis. 




CHALON-SUR-SAONE 

IMPRIHBIUB FRANÇAISE Zt ORIENTAI DE L. UAHCBAU 



TABLE DES MATIÈRES 



Pages 

Textes recueillis dans quelques collections particulières, par Georges Leorain 1 

The decipherment of the Hittite Inscriptions, by A.-H. Sayce 21 

Kine Hiéroglyphe, von W. Max Mùller 32 

Tombeaux et Stèles-limites de Hagi-Qandil, avec une planche, par G. Daressy 36 

Inscriptiou de Naram-sin, avec une planche, par Fr.-V. Scheil, O. P 62 

Note sur le Bas-relief de Naramsin, par G. Maspero 65 

Varia, von Wilhelm Spiegelberg 67, 141 

Le Nombre géométrique de Platon, par Â. âures 69 

Sur deux Stèles récemment découvertes, par G. Maspero 84 

Nouvelle Inscription de Shargani, par Fr.-V. Scheil, O. P 86 

Extrait d'une lettre de M. Golénischeff sur ses dernières Découvertes 87 

Pre-Hellenic Monuments of Cappadocia, avec trois planches, by Ramsay and Hooarth 89 

Le Roi Nehasi, par Edouard Na ville 97 

Sur Tarbre Nàrou, par Victor Lorbt 102 

Sur le Pays de Sitou, par G. Maspero 103 

Recherches sur plusieurs Plantes connues des anciens Égyptiens, par Victor Loret 105 

Amenemhâ III et les Sphinx de « San », avec planches, par W. GolÉiNIscheff 131 

Une Tablette palestinienne cunéiforme, par Fr.-V. Scheil, O. P 137 

Inscription de Ramman7nirari I", par Fr.-V. Scheil, O. P 138 

Die Lesung des Gewichtes a/ww» , von W. Spiegelberg 145 

Gleaniogs from the land of E^gypt, by A.-H. Sayce 147 

Bas-relief avec inscription de Sennachérib, par Fr.-V. Scheil, O. P .... 148 

Statues de basse époque du Musée de Gizéh, par G. Daressy 150 

L'Atour et le Schène, par Isidore Lévy 162 

Sur deux Stèles d'Abydos au nom du pharaon Takellothis P% par Al. Barsanti 172 

Note additionnelle, par G. Daressy 174 

L'Inscriptiou hiéroglyphique d'Ak-Hissar, par J. de Morgan et Fr.-V. Scheil, O. P 175 

Notes de Voyage, par U. Boumant 176 

A travers la vocalisation égyptienne, par G. Maspero 189 

Textes égyptiens divers da Musée de Constantinople, par Fr.-V. Scheil, O. P '. 197 

Le Nom égyptien de l'Alun, par Victor Loret 199 

Le Scarabée de Kirgipa, par G. Maspero 200 



CONDITIONS D'ABONNEMENT AU RECUEIL 



Le Recueil paraît par volume composé de quatre fascicules. 

Les abonnements se font pour le volume entier, il n'est pas vendu de fascicules séparés. 

Paris 30 francs. 

DÉPARTEMENTS ET UnION POSTALE 32 — 



Prix de la collection des dix premiers volumes pris à la fois, au lieu do 310 francs, 200 francs. 
Un sommaire détaillé du contenu de ces dix volumes est envoyé gratuitement sur demande. 



OUVRAGES 

RELATIFS A L'ÉTUDE • 

DE LA PHILOLOGIE ET DIî L'ARCHÉOLOGIE ORIENTALES 

EN VENTE A LA MEME LIBRAIRIE 



AMÉLINEAU (E.). Fragments de la version thébaine de TÉcriture sainte (Ancien Testament). 
In-4\ 15 fr. 

BAILLET (A.). Le décret de Memphis et les inscriptions de Rosette et de Damanhour. Gr. in-8% avec 
une planche. 5 fr. 

BAR-BAHLUL (H.). Lexicon syriacum voces syriacas graecasque cum glossis .syriacis et arabicis 
complectens. E pluribus codicibus edidit et notulis instruxit R. Duval. Fasc. I, II et III. 
3 vol. gr. in-4\ 60 fr. 

BERGAIGNE (A.). Manuel pour étudier la langue sanscrite. Chrestomatbie-Lexique-Principes do 
grammaire. Gr. in-8°. 12 fr. 

BERGAIGNE (A.) et HENRY (V.). Manuel pour étudier le sanscrit védique. Précis de grammaire- 
Chrcstomatbie-Lexique. Gr. in-8°. VZ fr. 

BRUGSCH (H.)- Examen critique du livre de M. Chabas intitulé : Voyage d'un Égyptien en Syrie, 
en Phénicie, en Palestine, etc., au xiv" siècle avant notre ère. Gr. in-8'. Au lieu do 
1 fr. .0 50 

DERENBOURG (H.). Essai sur les formes des pluriels arabes. Gr. in-8". 2 fr. 

DOMICILE DES ESPRITS (LE), Papyrus du Musée de Turin publié en fac-similé par le professeur 
R. V. Lanzone, de Turin, 11 planches et 2 pages de texte. In-f". 30 fr. 

DUTENS (A.). Essai sur Torigine des exposants casuels en sanscrit. In-8\ 6 fr. 

DUVAL (R.). Traité de grammaire syriaque. Gr. in-8°. 20 fr. 

— Les dialectes Néo-Araméens de Salamas. Textes sur Tétat actuel de la Perse et Contes 

populaires, publiés avec une traduction française. In-8*. Au lieu de 8 fr. 4 fr. 

GUIEYSSE (P.). Rituel funéraire égyptien, chapitre 6^r. Textes comparés, traduction et commentaires 
d'après les Papyrus du Louvre et de la Bibliothèque Nationale. In-4% pi. Au lieu de 
20 fr. 10 fr. 

INSCRIPTIONS hiéroglyphiques copiées en Egypte pendant la mission scientifique de M. le vicomte 
E. de Rougé, publiées par M. le vicomte J. de Rougé. 4 vol. in-4*. Au lieu de 120 fr. 60 fr. 

LEFÉBURE (E.). Le Mythe Osirien. Première partie : Les Yeux d'Horus. In-4°. Au lieu de 20 fr. 15 fr. 

Deuxième partie : Osiris. In-4". Au lieu de 20 fr. 15 fr. 

LEPSIUS (C.-R.). Les métaux dans les inscriptions égyptiennes, traduit de l'allemand par W. Berond, 
avec notes et corrections de l'auteur. In-4% avec 2 pi. 12 fr. 

LÉVI (S.). Quid de Graecis veterum indorum monumeuta tradiderint. In-8*. 3 fr. 

LIEBLEIN (J.). Index alphabétique de tous les mots contenus dans l*^ Livre des Morts publié par 
R. Lepsius d'après le Papyrus de Turin. In-8". Au lieu de 12 fr. 6 fr. 

MARIETTE-PACHA. Denderah. Description générale du grand temple de cette ville. 4 vol. in-f" et a- 
suppl. contenant 339 pi. ace. d'un vol. de texte in-4". Au lieu de 390 fr. 200 fr. 

Le volume de texte se vend à part. Au lieu de 60 fr. 30 fr. 

Le supplément aux planches. Séparément. Au lieu de 10 fr. 5 fr. 



\ 



RECUEIL 



DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE 

ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 



I Vol. XV 



Fascicules I et II 



Contenu 



1) Textes recueillis dans quelques collections particulières, par Gk:orges Legrain. — 2) The deci- 
pherment of the Hittite Inscriptions, by A. -H. Sayce. — 3) Eine Hiéroglyphe, von W. Max MiJLLKn. 

— 4) Tombeaux et Stèles-limites de Hagi-Qandil, par G. Dauessy. — 5) Inscription de Naram- 
Sin, avec une planche, par Fii.-V. Scheil, O. P. — 6) Note sur le Bas-relief de Naranisin, par 
G. Maspero. — 7) Varia, von Wilhelm Spiegelberg. — 8) Le Nombre géométrique de Platon, 
par A. AuRÈs. — 9) Sur deux Styles récemment découvertes, par G. Maspero — 10) Nouvelle 
Inscription de Shargani, par FR.-V^ Scheil, O. P. — 11) Extrait d'une lettre de M. Golénischkfk sur 
ses dernières Découvertes. — 12) Pre-Hellenic Monuments of Cappadocia, by Ramsay and Hogartii. 

— 13) Le Roi Nehasi, par Edouard Naville. — 14) Sur l'arbre Nârou, par Victor Lorkt. — 
15) Sur le Pays de Sitou, par G. Maspero. 



i>i%rtri 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIERES 



PAR 

Georges Legrain 



D. — OUSHABTI ET PETITS MONUMENTS 

166. — Calcaire. Haut., 0'" 26. Les yeux sont bordés de noir, les hiéroglyphes 
bleus. A V ïtV 1 ® ^^^î^'û^^^^i] »^ • ^^ ^^^^ chapitre vi. Variante : 

(] fjj\. — Le n^ 167, en granit, appartenait au même personnage. 

168. — Calcaire. Haut., 0"^ 25. Jolie statuette rehaussée de couleurs, au nom de la 

169. — Pierre grise dure. Haut., 0°^ 20. Un personnage coiffé de la perruque 
cannelée. Les bras pendent le long du corps, enveloppés de la robe plissée. L'àme étend 
ses ailes sur la poitrine. Cette statuette est au nom de TOsiris ^^ ^ ^^ ^S* j| \ 

170. — Calcaire. Haut., 0°^ 26. PJSfflJ '-^ ^ ^ W- Variante ' ^ ^H^ 
Chapitre vi. 

171. — Bois. Haut., 0'"25. Statuette au nom de ^^ ^. Chapitre vi. 

172. — Basalte. Haut., 0^21. Au nom du 







/WS^/NA i^ 



u 



175. — Émail brun. Haut., 0"" 18. Au nom de oYO dont la mère est 






(1) Ce Kasa nous est déjà codqu. Les stèles orientées du musée de Marseille sont au nom du 'lia 

I iB^A^nii T *y 

flw] ï. Cf. Naville, Les quatre Stèles orientées du musée de Marseille ^ Congrès des 

orientalistes, 1878, p. 275 et sqq.; MÂspero, Catalogue du musée égyptien de Marseilley n" 40-43. p. 25-27. 
Voir aussi les canopes, 123, 124, 125, 126. 



RECUEIL, XV. 



2 TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 






176. — Émail vert. Haut., O™ 18. pi J^ïe>-o?oI ^^I*^ 

181. — Émail vert. Haut., O" 11. Au nom de l'Osiris ^ ^ 'ï'^fllP 

182. — Émail brun. Haut., O™ 11. Au nom de "^l^^^ffiOf I- 

184. — Émail vert. Haut., 0"»13. Pî"^ J^^^"^ ^ U 

185. - Émail blanc. Haut., 0M2.]^^(i;^jj'^|^(|jJ|^f|^pJP 



00^=^ 




.^^ 
L-/1 



188. — Émail vert et noir. Haut., 0"» 07. R? ^^iWtf^^^^'?' ° °§ 

202. — Scarabée. Pierre verte. Long. ,0" 045. Chapitre xxx. Au nom du prophète 

d'Amon-Ra, roi des dieux, RXl"^' " ® Id^ ^^ h'^^K^â^- 

203. — Scarabée. Pierre verte. Long., 0"*06. Chapitre xxx. Au nom de 

204^ Scarabée^ Pierre jaune. Long., 0» 055. 2/<JC *1 ^ V-^^^^î 
I 1^=1 ("^^af ^[Ni ^^*' Chapitre xxx. 

205. — S carabée. Pierre verte. Larg., O'^OS. Cliapitre xxx. Au nom du prophète 

d'Amon^ljljl^^V^- 

206. — Scarabée. Émail vert. Long., O^OS. Chapitre xxx. Au nom du prophète 
d'Amon, roi des dieux, ^1^7^®^fl^^3 * 

210. — Scarabée. Email bleu. Long., 0"°075. Chapitre xxx. Au nom dcL m 

212. — Scarabée. Prime d'émeraude. Long., 0™04. Au nom du'IV-^^ p ^ ral^ 

ii«3c=>nMWM iK^si^ 1 ® six 

214. — Scarabée. Pierre grise. Long., 0™ 05. j ^0^ i l)^^|-[j-^ J 

^1 







^\ I I 



276. — Imhotpou assis. Bronze. Haut., 0'" 15. Sur le rouleau de papyrus : 




D 



J\c^KU I D ilJ^' 



301. — Harpocrate debout. Bronze. Haut., O'" 24. Sur la base : ^Q ^\\^^ „ rii 



^VVS/NA 



344. — Osiris assis. Bronze. Haut., 0™32. Sur rescabeau des pieds : H'^^ tvTf^n 

375. — Ptah. Bronze.. Haut., 0-20. Sur la base : °f A-f-^II^Ç"^^^ J^^- 
SyS. — Sokhit debout. Bronze. Haut., O™ 23. Sur la base : }® A"?"^^°°^^^- 
399. — Sokhit debout. Bronze. Haut., 0™ 22. Surlabase:|®ÎV°§ A-Ç-r 1^7^ 

L. ,m« >= «i.=w- l—fl 1 1 ^B 21 







or .t r-m e<=><, [— 1 

435. — Tafnouit. Menât. Bronze. Haut., 0'"13. Au dos : \ \ \ 






TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 3 

454. — Apis. Bronze. Haut,, 0» 10. Sur le socle : A ^ J'î"^° J/\'f"P~Xf ^ 

495. — Cynocéphale assis. Bronze. Haut., 0™ 125. Sur la base : ^H LTJTJ^T af . 
616. — Étiquette de momie. Bois. Haut., 0'"09; larg., 0"* 15. 







E. — CERCUEILS 

71. — Troisième cercueil d'Amenemapit \ — Couvercle. La tête du personnage 
est peinte en jaune, les yeux en blanc et noir, les lèvres en rouge brun. Le claft est orné 
de raies bleues et jaunes. Un collier richement orné et peint couvre le corps jusqu'à la 
hauteur du pubis. Les mains, qui étaient croisées sur la poitrine, ont disparu. 

L Au centre, et sur le collier, on remarque : 1*" le disque ailé; 2** (entre les mains) 
un pectoral dans lequel on a peint la barque solaire portant le disque avec oudja. 
Un vautour (?) plane au-dessus de cette représentation. Deux oudjas sont à droite et à 
gauche, dans le champ du tableau. Les rames de l'arrière de la barque sont ornées de 
têtes d'épervier ; sur la plate-forme d'avant se voit un scarabée vert dans un disque jaune. 

En dessous, l'épervier, coififé du disque avec oudja, couvre la poitrine de ses ailes. 
Il tient les signes Q dans ses pattes. 

H- Le couvercle, en dessous du pectoral, se trouve divisé en trois registres ver- 
ticaux séparés par des lignes d'hiéroglyphes peints sur fond blanc. 

Registre du milieu. A. Tableau. Un scarabée, soulevé par le signe ^f^^ tient le 
disque (accolé des ursous du nord et du midi) dans ses pattes antérieures. Le signe Q est 
dans les postérieures. Le disque ailé plane au-dessus de ce tableau. 

A. gauche et à droite sont des représentations symétriques. Une déesse ailée est age- 
nouillée sur une corbeille devant un Osiris, coiffé du disque, barbu, à tunique et insignes 
ordinaires. Derrière ce dieu est un sphinx assis, coiffé du disque. 11 est placé au-dessus 
d'un dieu Nil accroupi, offrant des fleurs et des hotepou. Les signes Q et ^ sont entre 
les ailes de chaque déesse. 

Nekhabit, à tête de vautour surmontée de la couronne blanche ^^ ornée de plumes, 
est devant la déesse agenouillée de droite. Un vautour coiffé du pschent est devant celle 
de gauche. 

B. Un épervier, dont la tête est surmontée du disque, étend ses ailes. 11 divise ainsi 
le tableau en quatre parties. 



(1) Le second cercueil est au musée du Louvre, salle historique, armoire D. C'est, autant qu'il nous en 
souvient, le British Muséum qui s'est rendu acquéreur de ce monument. « 

RECUEIL, XV. 1. 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 



fil 




Partie supérieure. 1® Un sphinx assis, tenant le signe fj ma dans ses pattes, regarde 
le disque couronnant Tépervier. 2* Derrière lui, une fe mme se traîne à genoux et tend 
les mains vers l'em blème solaire. Elle est nommée îûg^Q^ ]- 3® Elle est suivie de la 
déesse J IJIJ x Mi ^° forme de serpent et étendant des ailes d'oiseau. 4** Derrière ce 
groupe, et lui tournant le dos, est accroupi un dieu barbu, à insignes osiriens, nommé 

A droite, tableau symétrique. La femme est nommée Isis, dame du ciel, et la 
déesse serpent î(j(| jsssl. 

Partie inférieure. 1® Une table d'offrandes. 2*» Un oudja placé sur une corbeille 
carrée. 3** Un cartouche placé sur le signe F^==l et couronné du disque. 4** L'épervier, 

, placé sur un édicule à côté d'un coffret funéraire , est appelé f] ^ ' 

- - - h[- ^ . 5** L'oiseau «fc^, couronné des cornes, des deux plumes et du disque, 
|n\Hl adore Anubis coiffé du pschent. 6* Selkit, placée derrière l'âme, lève les 
mains et adore. 

Dans le tableau symétrique, Anubis est nommé (j ^ \^ ^-^ • Nephthys tient 
un vase dont elle épanche deux libations sur l'âme derrière laquelle elle est placée. 
L'inscription, peu lisible, contient une demande d'aliments funéraires. 

C. Au centre, l'épervier ^^, couronné du disque et portant menât, est placé au- 
dessous d'un scarabée ailé qui tient un disque dans ses pattes antérieures. 

A gauche, une déesse couronnée du disque étend ses ailes vers un dieu assis, barbu» 
coiffé des cornes, du disque et des plumes Q. Ce dieu est nommé î| i Q q <=> / — '■ I- 
Un petit dieu, accroupi, est placé devant la tête de la déesse. 
A droite^ tableau symétrique. 

D. Arrivé là, le registre central se divise en deux sections séparées par trois lignes 
d'hiéroglyphes descendant jusqu'aux pieds. 

Ligne*" -'-:Hrs3?i^^=i:*.yr^-^ 



W -A £iC3 






^ Ligne de gauche : Présentation de la table d'offrandes à Osiris (][[] \ fj 

^àÎ de d^it. : HStâ'f J.« Il 15 ^=faC^~PÎ^ 

Première scène. A droite, Ouadjit étend ses ailes devant un dieu coiffé des cornes, 
du disque et des plumes. A gauche, tableau symétrique. 

Le dieu est appelé dieu grand, maître du ciel. 

Deuxième scène. Le même dieu est protégé par la déesse Amentit. Une qemâit 
d'Amon est devant ce groupe, tenant deux vases en ses mains. De l'un d'eux s'échappe 
une libation dont s'abreuve une âme, placée entre la femme et le dieu. 

Sur les pieds se trouvent : 1« deux tableaux symétriques représentant la déesse 
Ouadjit, 2^ Anubis mummiforme; une table d'offrandes est placée devant un dieu. 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 5 

assis sur une chaise. Enfin, le disque étend ses ailes sur le bout des pieds. Des deux 
côtés de toutes ces scènes descendent des lignes d'hiéroglyphes. 




JLJû III hJo \ji^e:,o±i^c^^'T3 7:^c^ aciMoiii"^(^Sl2o°o^ — ^ 



^t\ 




AA/^AA^ 



I V I ê^:â "^-^ ^ I I I I I I ^'^'^^ m-^ ^'^'^ o n q ç=t=^ '^'^^^ zrzi n r^ n D ^==^ o q 







/^/v^/^A^ ^a o» Q a^aaaa f\ n ^ ^''^"?| 



^^^ 



Côté droit du couvercle : 

1® A droite, Anubis est assis, coiffé du pschent. Il tient, de ses deux mains, un lézard 
par la queue. Devant le dieu se voient Tépervier perché, avec la menât et le si gne •¥•, 
des tables d'offrandes, Tàme et enfin le signe ■¥•. Au-dessus de Tâme, jJjy n q . 

2^ A gauche, un dieu assis, barbu, coiffé du disque, reçoit Tadoration d'une qémait. 
Celle-ci présente de l'encens et un vase d'où s'échappe une libation qui est bue par une 
âme. A gauche, un épervier étend ses ailes tandis qu'un serpent se roule à ses pieds. 

3® A droite, un dieu assis, barbu, coiffé des cornes, du disque et des plumes, reçoit 
l'offrande de la ^^(j'^'>'>'w '^^'^^ qui, couronnée du disque, apporte deux vases. 

A côté, le vautour tient le •¥• et le ^ . Tiou-maout-f et un génie à tête de serpent, mum- 
miforme, sont derrière cette femme. 

4** Deux Ouadjit, coiffées ^, font le V avec leurs ailes. 

5® A droite, un dieu barbu, coiffé du disque, assis, est appelé « dieu grand au cœur 
du ciel ». Devant lui, se tient l'épervier coiffé du pschent, portant la menât et le ■¥-. 
A gauche, un serpent couronné du disque étend ses ailes. Il est nommé j| n q . 

6* A droite, la déesse Amenti, coiffée du disque, se tient derrière le dieu du para- 
graphe 5. Devant lui est le vautour avec menât et ■¥•, Tiou-maout-f et un génie à tête 
de serpent. 

7® A droite, au bout des pieds, Uadjit étend ses ailes vers Anubis. Un monceau 
d'offrandes est placé entre ces deux divinités. 

A gauche, une vache coiffée du disque et des deux plumes droites est en marche. 
Au-dessus d'elle, Uadjit étend des ailes aux extrémités desquelles est peint le sistre. 
Un vase plein de fleurs est aux pieds de la vache. Enfin, Uadjit à tête humaine 
étend ses ailes. 

«..gauche: U^ l^^^i^ |L-fe¥*rJl?7: T 




6 TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 






I 









/www 






A/WW\ 



Botte, La décoration des côtés se divise en cinq registres superposés. 

1** A la partie supérieure, une rangée d'uraîus coiffées du disque, dressées et regardant 
vers la gauche; 2"" une ligne d'hiéroglyphes commençant à la tête et allant aux pieds; 
3° une frise de tableaux et d'inscriptions; 4^ une ligne d'hiéroglyphes; 5^ une rangée de 
boucles A et de signes tat S alternés. 



O I 







Cl \ lac» o^o^ (— ^ 

I I I 

c:x o o o 

r "^ 



I 



B(3). Frise. — I. Premier tableau ; derrière Ja tête. Au centre, le scarabée ailé, 
peint en bleu, est posé sur un petit naos. Il est coiffé du disque surmonté du ciel f=». 
Le signe Q est tenu par les pattes postérieures. 

A gauche et à droite, et regardant en dehors, sont deux sphinx assis sur des naos. 



Celui de gauche est nommé • !] ^ p -k et celui de droite : o 



'o' * 



u 



D 



^ 



Côté droit, — IL Inscription de quatre lignes verticales • Jl^ H J) ? © ? rflK ïï '^ 

III. Deuxième tableau. A droite, un dieu barbu, coiffé de Tatef, est assis. Devant 
lui, un épervier, coiffé du pschent, est perché sur le signe w. A gauche, un serpent, coiffé 
de ^^, éten d se s ailes. Il se roule dans le Q placé sur un petit édicule. Le texte le 
nomme : îj JL-û-^. L'âme, tenant le signe j, est devant Tépervier et regarde le serpent. 

Au-dessus du dieu : « Discours du dieu grand, maître du ciel, apparaissant à 
rhorizon (?), [il donne] les hotepou, les djefaou, toutes choses bonnes et pures. » 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 7 

Au-dessus de Tépervier et de Turasus : « lis donnent les hotepou, les djefaou, des 
milliers de pains et de boissons, des bœufs, des volatiles, de Tencens, des bandelettes, 
des hotepou, des djefaou à TOsiris, divin père d'Amon roi des dieux, chef des mystères 
de la maison d'Amon, juste de voix. 

IV. Troisième tableau. Deux registres. Registre supérieur. Au centre, Tépervier, 
coiffé du disque; une urœus portant ^ se dresse devant lui. Le •¥- est passé dans le |. 
A droite et à gauche, deux femmes, coiffées du disque, étendent leurs ailes. 

Registre inférieur. Au centre, le scarabée ailé tient le disque peint en vert dans 
ses pattes antérieures et le signe Q dans les postérieures. A gauche et à droite, sont des 
tables d'offrandes derrière lesquelles deux Isis, r ^«cU^etj p q> , tendent les mains 
vers le scarabée. Enfin, sur les bords du tableau, et tournant le dos à la scène, sont deux 
Anubis assis sur des chaises, coiffés du pschent et tenant le ? et le ^. 

Celui de gauche est nommé Anubis, maître de Todjeser, résident de la salle divine, 
dieu grand. 

Les deux Anubis et le signe Q sont placés sur des ^^57. 

V. Inscription de quatre lignes verticales et affrontées reproduisant le proscynème 
que nous avons déjà rencontré. 

VI. Quatrième tableau, A droite, un dieu, assis, barbu, coiffé des cornes, du disque 
et des plumes, est placé devant une table d'offrandes. î(| , anthropomorphe, vêtue de 
uoir, est debout, tenant un vase de chaque main. De Tun d'eux s'échappe une libation 
dont Tâme s'abreuve. Derrière Ouadjit sont deux génies, Amsit et Djefau. Celui-ci 
regarde derrière lui. 

Au-dessus du dieu : 1 fl Qlf|)|| n ^ 1 <=> ^^^ ^i <SIi I / — 1 , . 

Au-dessus d'Ouadjit et des génies se trouve la demande ordinaire d'aliments. 

VII. Texte de deux limes verticales : i T^Ul] <=:> "^Î^C^'O^^^S/ .^=4 S. f=^ 

VIII. Le signe 9 est placé sur le tat. Un serpent se dresse devant la plume du signe 9. 

IX. Texte de deux lignes verticales : 1^ a Discours à Osiris, maître des siècles, a 
Khont- Amenti, dieu grand, maître du ciel »; 2« ^ (](] ^_^ ^ D 1^^ ^ n I Ml ®D il n ' 

X. A ce point, commence un long tableau représentant les funérailles d'Amene- 
raapit. En commençant par la gauche, nous voyons successivement apparaître la momie 
couchée sous le catafalque dans la barque mortuaire. Cette barque est placée sur un 
traîneau reposant sur des rouleaux radiés. L'âme, aux grandes ailes, vole au-dessus du 
catafalque. 

Un épervier, coiffé du pschent, est perché à la poupe de la barque. 

A Tavant, un homme se tient debout, donnant des ordres aux remorqueurs. Sous 
le traîneau se ^ient Anubis avec un vase d'onguents et rùme tenant | , A et p. 

Cinq personnages hàlent la barque. Ils sont barbus, coiffés du cône et de la 
fleur de lotus, vêtus de la longue robe plissée, transparente. L'amulette du cœur 
pend sur leur poitrine. 






8 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 



Entre chacun d'eux est une ligne de texte : 



AA/^A/^^ 



1 I I 



I I I 



î 



O 



/SAV^/SA 



X G 

o'i 






A/«A/WW 



AA/VV/VA 
AAAAAA 



M 



Les troisième et quatrième tireurs regardent vers 
la gauche. 

Devant ce groupe, marchent quatre porteurs d'en- 



A^AAAA 

© F 



seignes. Les deux premiers supportent des^^ ; le troi- 
sième, fl^ ; le quatrième, yT?. 

On lit derrière les deux premiers : i , der- 

^ qw^-^/r^ \;37 p=q £^ n I ailles 

riôre les deux autres : ^ u et devant eux : m . 

^^ oL...,j n \ic \\\m 

Un groupe de femmes viennent à la rencontre du cortège; elles se lamentent, s'in- 
clinent. Une d'entre elles, vue entièrement de face, lève les bras en Tair. Une petite fille 
est représentée de trois quarts. 

Une seconde scène de Tenterrement se déroule en sens inverse. La momie est arrivée 
à la nécropole. On Ta placée debout, devant la stèle. Celle-ci est décorée et couverte 
d'inscriptions. Le tableau représente, à droite, Osiris barbu, coiffé du claft, tenant le.? 
et le A. Devant lui, Tàme^ perchée sur le signe ft, est coiffée des cornes, du disque études 
plumes. La momie est debout, derrière elle. Le texte est de dix lignes : i Îq^ \/ 



O 
I 






o A 1 I I 










10 ^""^ 

AVVAAA 

O I 




o 




I I I 



AAAAAA 

O I 



=niVH=k1^1 



AAAAAA 



1 

Devant la momie, une femme, agenouillée, se lamente tandis qu'un homme, debout, 
tenant un pot d'onguents dans la main gauche et dans la droite le P^ — ^, se dispose à célé- 
brer la cérémonie de Vap-ro. 

Derrière lui, un prêtre, debout, coiffé de deux plumes [j, déroule un papyrus sur 

lequel est écrit : « Osiris, seigneur ». Il est suivi d'un Kher-heb vêtu de la peau de 

panthère, qui fait une libation avec un vase et brûle de l'encens. Une femme, enfin, 
verse de l'eau sur une table d'offrandes richement chargée. L'ame est à côté, perchée sur 
le signe w. 

Au-dessus du tableau se trouve une longue inscription semblable aux précédentes, 
qui ne donne de nouveau que le nom du grand-père du défunt : Amenemapit. 

XL Texte de six lignes verticales reproduisant la formule : '^ûû 
nous avons rencontrée précédemment. 

C (4). Ligne inférieure d'hiéroglyphes. Ce texte, sauf, de légères variantes, est 
semblable à celui de la ligne supérieure. 



OftO 



D 



, que 



A 



VtAAAA U C^ — 




na 






0<=> .BN© I 



o q^37p o: 



, etc. 



AAAAAA 



Côté gauche, La disposition de la décoration étant la même que celle du côté droit, 
nous pourrons abréger quelque peu cette longue description. 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 9 

Les deux lignes horizontales d'hiéroglyphes sont semblables à celles de droite, sauf 
quelques variantes insignifiantes. 

Frise. (Nous reprenons au tableau initial (§ I), placé au-dessus de la tête.) 

IL A droite, cinq lignes d'hiéroglj'phes. Textes semblables à ceux qui ont été 
précédemment étudiés. 

IIL Deuxième tableau. À gauche, un dieu, coiffé des cornes, du disque et des deux 
plumes recourbées, est assis sur un siège élevé. Un homme, dont la tête est remplacée 
par un signe ■¥•, Tobombre d'un parasol à long manche. Un vautour, coiffé ^, est 
entre ces deux personnages, perché sur le signe \. Il tient le signe ■¥•. 

A droite, Ouadjit, placée sur une fleur de lotus recourbée, étend ses ailes. Une table 
d'offrandes est placée en dessous d'elle. 

Le dieu est qualifié de « grand, maître du ciel, apparaissant à l'horizon, couronné 
[des deux plumes] ». Demande d'aliments funéraires. 

IV. Cinq lignes verticales d'hiéroglyphes. Formule déjà vue. 

V. Troisième tableau. A gauche, Anubis est assis dans un riche édicule soutenu 
par des T. Il est coiffé du pschent et tient le ? et le a; Nephtys est derrière lui. Une 
femme se présente devant ce groupe, et verse une libation sur une table d'offrandes. 
Uàme est à ses pieds et s'abreuve de l'eau épandue par le vase. 

A droite est un être mummiforme dont la tête est remplacée par le signe [j. 

VI. Quatre lignes d'hiéroglyphes. Texte semblable aux précédents. 

VII. Quatrième tableau. Au centre est un u duquel émerge la couronne ^^ hotsou. 
Des ailes sortent de ce tat et recouvrent deux momies coiffées du disque. 

A gauche, Nekhabit est perchée. Elle a un collier et une menât au cou. L'épervier 
est à droite, faisant pendant. II est coiffé du pschent, et porte le collier et la 
menât. L'édicule funéraire est représenté derrière Nekhabit ; le signe ament derrière 
l'épervier. 

En haut, discours de Ptah. 

VIII. Texte de cinq lignes, semblable aux précédents. 

IX. Grand tableau, divisé en deux parties et faisant pendant à la représentation des 
funérailles peinte sur le côté droit. Nous voyons dans la première partie Noum- Af traîné 
<îans sa barque, puis la vache Mehourit sortant de la montagne. 

A. — A droite, une barque peinte en vert porte, au centre, le dieu Noum. Un 
grand serpent l'entoure de ses replis. Isis et Nephtys sont à l'avant, Khopri, hiéracocé- 
phale, à l'arrière. Nekhabit est avec Khopri, l'épervier coiffé du pschent avec Isis et 
Nephtys. 

La barque est remorquée par cinq hommes et cinq femmes au moyen d'une corde 
^^i se termine en serpent. Un autre grand serpent roule entre les jambes des per- 
sonnages. 

RECUEIL, XV. 2 



10 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 



o 


1 1 


!<" 


î 


X 


(| 


1 





^ 


H 


A 


1 1 1 



^ 


i — J 
D 


T 


ic 
1 1 1 


D T 


X 




1 1 1 






^^ 












î 


• 


II 


i:1 




® 


m 




• 




c. X 


^ 


Wl 


:^ 




a 


1 1 1 


h 


ic III 



ô 



Texte accompagnant les tireurs de la barque ^ : 

Le cortège se dirige vers 

une table d'offrandes derrière 

laquelle est assis un sphinx 

coiffé du claft et du disque. 

Neit est derrière ce dieu et 

lève les mains vers le cortège. 

Anubis, mummiforme, tenant 

le |, donne la stabilité, la 

force, la puissance, comme Ra. 

B. — La montagne et Tédicule funéraires se dressent à gauche. La vache Mehourit 

sort, portant le disque et les deux plumes droites entre ses cornes. Une femme, vêtue 

d'une robe couverte de plumes, étend les mains vers elle et semble la flatter. 

Deux âmes s'abritent sous les jambes de Mehourit; Tune d'elles touche son pis. 
Ouadjit est plus haut, étendant les ailes. A droite, un homme fait une libation sur un 
grand vase plein de fleurs; l'âme qui est à ses pieds s'abreuve de l'eau répandue. Six 
lignes verticales d'hiéroglyphes, contenant les formules déjà vues, tenninent cette 
décoration. 

Intérieur du cercueil. — Premier tableau. Sous la tête, deux registres. Le ciel se 
recourbe en demi-cercle, formant contour. 

Dans le premier registre, la barque, portant cQd, navigue; le signe g esta l'avant. 
Second registre : Isis et Nephtys sont à genoux et tendent les mains vers le cartouche 

rOn4?;fî1 » Pl»<^ê au centre. 

Second tableau. Sous le ciel, Behouti étend ses ailes. Deux bras partent du disque 
et enserrent le scarabée. A droite et à gauche sont les "^^ et deux serpents coiffés du 
disque qui tiennent le signe 1 duquel pend le •¥•. En dessous, le défunt, vêtu de la 
grande tunique plissée et transparente recouverte de la peau de panthère, fait une 
offrande, à droite à Ra-Hor-Khuti, à gauche à Anubis, coiffé du pschent. 

Troisième tableau. Le cartouche ('J^ ^37 ^ ^ J ^/j est au centre, placé sur le 
f^^. 11 est surmonté des cornes, d'un X, de deux plumes et de deux urseus. 

Au-dessus se voient le ciel, puis le disque accolé de deux uraeus. 

Le sujet inférieur montre deux dieux assis, vêtus d'une tunique blanche et coiffés 
des cornes, du disque et des deux plumes. Devant chacun d'eux est placée une table 
d'offrandes, au-dessus de laquelle l'àme tend les mains vers le dieu. Un coffret funéraire 
est peint derrière chaque âme. 

Quatrième tableau. Au centre est le signe f duquel pendent deuxménâts : l'une 
bleue, l'autre verte. 

De chaque côté est représentée une scène symétrique. Anubis, «seigneur de 
Tosar, résidant dans la salle divine », purifie (en lui versant le contenu d'un vase y 



1. Comme le type que nous employons n*a que les caractères tournés à gauche, nous prions le lecteur 
de vouloir bien renverser par la pensée les signes qui doivent Tôtre dans l'original. 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 11 



sur la tête) un personnage mummiforme, sans insignes, appelé « dieu grand, maitre 
du ciel » . 

Cinquième tableau. Au centre, une tète de bœuf, vue de face, est couronnée du 
disque. En dessous est le signe •¥•. Deux sphinx regardent à droite et à gauche. Deux 
hommes, dont l'un est appelé dieu grand (?), lèvent les mains. Ils sont agenouillés sur 
le signe | |o|. 

Une rangée de boucles n et de ïï complète cet ensemble. 

Côtés. — Deux scènes différentes sont peintes autour de la tète. 1*^ Tableaux symé- 
triques placés sous le signe du ciel : le disque et le scarabée sont adorés par deux cyno- 
céphales; Ouadjit, posée sur w, tend ses ailes. 

En dessous de cette scène, l'âme, vue de face (même la tête), étend ses ailes. Elle 
est coiffée du disque à uraeus, portant la couronne blanche qu'adorent deux âmes. 

2* Une femme, vêtue d'une robe traînante de couleur indigo, très joliment dessinée, 
tend les mains vers Anubis, assis, coiffé du pschent et tenant le signe -V-des deux mains. 
Un chacal est couché entre la femme et le dieu. 

Les tableaux suivants sont semblables des deux côtés, sauf de légères variantes. 

Deuxième tableau. Amon-m-apt est debout, vêtu de la robe plissée et transparente. 
Il pr^ente l'encens à un dieu portant le disque, les cornes et les deux plumes. 

A ses côtés, se voient |T q^*^^7C o "Oï» ^* ^^^^* ^^ grande, mère de dieu, œil de Ra. 

Elles portent toutes deux le signe TT ; surmonté de ><=><. Le défunt fait l'invocation 
ordinaire. 

Troisième tableau. La femme du défunt, que nous avons déjà vue maintes fois, fait 
l'offrande d'un pot d'onguents à quatre génies, deux à tête humaine, un cynocéphale , 
l'autre hiéracocéphale. Au-dessus est tracée Tinscription : il i\ ^ D <r> Vs. c^ ""^. 



Au-dessus de la femme, toxte de quatre lignes affrontées deux à deux : > û l H J) ? n î 






AA/VS/VA 



Quatrième tableau. Cinq génies mummiformes, debout. Trois ont une tête humaine; 
un autre, une tête de chat; le cinquième, enfin, une tête de serpent. 

Au-dessus d'eux se lit l'inscription : « Proscynènie à Osiris, seigneur d'éternité, 
à Khont-Amenti, dieu grand, maitre d'Abydos. » 

72. — Cartonnage et momie de Tent-Maout-Qebti. Nous avons déjà donné dans le 
Catalogue de vente la description complète de cette belle pièce. Citons seulement ce texte 



73. — Cercueil de Besa-n-maut. La figure est peinte en rouge, la barbe osiriaque 
en noir. Le claft à raies jaunes, vertes et bleues entoure la tête. Un collier couvre la 
poitrine. En dessous, Nouit étend ses ailes; elle est montée sur un coffre cubique. Texte 

horizontal : j^^n^iiJ-^OISX^^^^X^-^'^^ 



12 TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 







I I I Vf^VC 

A la place du cœur, texte relatif à cet organe (chap. lxiv du livre des Morts, 1. 34) ^ . 

Sur le ventre, et descendant jusqu'au cou-de-pied, texte de onze colonnes verticales. 
En haut se trouve le tableau du chapitre cliv. Le texte de ce chapitre y est trace en 
entier, mais sans les gloses du papyrus de Turin. ^^^ ^ 2v\ porte le titre de : AS\ 

Ïl y. Le chapitre cliv se termine à la ligne 9. La séparation de ce texte avec 

le suivant est indiquée par un signe C. Ce procédé est employé plusieurs fois au 

cours des textes qui recouvrent entièrement ce cercueil. 

Ligne 9 jusqu'à la fin, chapitre cv entier, 'fe^ ^ ^=^^ porte le titre ^® jl'^/v^ jf • 

Sur le cou-de-pied, tableau : deux oudjas placés sur le signe heb ^;X7. Le tout repose 

sur un socle carré. Texte horizontal : i jjl h IT V '^'^'^^^'^^^^^ ]q | (^/"''''^ \^ 

T° °-J»/^kîiO¥l^^i^l ce «.te» »n.inue i^ucho 
et à droite * par six lignes verticales. A gauche : i ^ X -r-r Pl ^^1 ff^^ 

iîsr;^î:¥kiiimîT3^ri^M-flM ^ 




Socle en dessous des pieds : Isis, accroupie sur le signe f^, étend ses ailes. 



Les côtés présentent quelques tableaux accompagnés de légendes. 

Côté droit. 1° Amsit est dans un naos. Il est mummiforme et tient le sceptre 1 . 

2** Tiou-maout-f. Même disposition : j)^*.:?^ fl ^ ^^M\N 



I I 1 




(1) Nous suivons le texte du Todtenbuch de Lepsius. 

(2) Ces dénominations s'appliquent à la droite et à la gauche du défunt. 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 13 



3° Anubis tenant deux bandelettes. Ulù „ \^4-\> ®t^' ^^^^ ^. 
4? Sibou, hiéracocéphale, est dans un naos. Il tient le sceptre j. J^^^ 11 | D 






^ .^^ "mmiir ^^^^^ .<2=^ C3szi -jv j^ ag- ^ A <=> Ç < Z t Ji 
nom, -^^^^^ ç. ^^ -<g>- v^ ^^iso,,,^,^ j u u 






5** Kherbeqf, ibiocéphale, est dans un naos. JTl/ïi U^ï|ri ||Y ^v 

Il 




-IWo" ° 




I..i.re ,e ..os:|)7^(17i^o^^^^^|^?^^U. 



C«é gaucLe. - 1- Hapi cynoc-ophale :f2|§°1^r;'i?ll9^ÉJ-^^ 







MWNAA 



2« Khabsonouf hiéracocéphale : j^P^^"? ' "^^^^^^^^^^^^^ 'J^ 










I I t. 



A 

*AA<W" 



3» Anubis tenant deux bandelettes :jjj|j ^f|||^ 1Dj1/îll"°™^^fi^ 



/S(V^/^A^ 



(1) Le texte qui suit est écrit en sens inverse. 




I « TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 




A'* Hor-khont-hotpou anthropomorphe, à chairs rouges : fjl ^^ f|||] «==^ J| '^'wk 
T)^ Haqntefirranfdjesef, à chairs bleues. Devant le dieu : {^ ^ 










Au-dessus de la tête. Nephtys étend ses ailes. Elle est placée sur un coffret. Texte 
Texte h„H.o„«:^P43^^°y4.^^-^X^Î^l^ 



I I I 



A/WV\A 




Dos du cercueil, — V Au centre. Texte vertical de sept lignes rétrogrades, con- 
tenant : 1° le chapitre lxxu, intitulé : ^ J "i^ fl l] ô I ^k.fî ^^^^ appartient au 
cliapitrejx) et se continuant jusqu'à la ligne 9 du Todtenouch, pi. XXVII, au passage 

Jj jW. Besa-n-maut porte le titre de AA 1 , variante AA | . 

2^ Ligne 5. Chapitre cxxni. 

a*» Ligne?. Chapitre cvil[£^| nom ^l)^"^^^ *^ 




TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 15 



Côté droit. Inscription de cinquante-quatre lignes horizontales : 
1^ Chapitre lxxi jusqu'à la ligne 12 du Todtenbuch, au passage v^ 

VA Q7\ I non compris. 

2^ Chapitre civ. Besa-n-maut porte le titre de | y j . 

Côté gauche. — Inscription parallèle. Chapitre lxviii. «^ ^ ^^^ porte les 



L'inscription tracée en dessous des pieds est en trop mauvais état pour être transcrite. 
Intérieur du cercueiL — Coucercle, Autour de la tète : commencement du chapitre xix 

Au-dessus de la tête. Chapitre xxhl "fc^ ^ V \\ M porte le titre de T Q 

IÛq Ja I AAAAAA _ûîtf JLI £:il I AAA^VV\ 1 

Au -des sus de la poitrine. Texte rétrograde : 1** chapitre lxiv, 1. 34 à 36, titre : 
I J 1 ; 2** chapitre xi v ; 3° chapitre xlvi, avec cet ajouté : h c^ ^ï 1 '^ ^ Y 

7Tt1!tii^- ■ ^^ ^ 

Sur Testomac, chapitre lxxxix. Ce chapitre se continue dans le texte vertical 
rétrograde, tracé au-dessus des jambes. Il est suivi des chapitres xci, xliv, xlvu, xlvhi, 
XLix. Celui-ci va jusque sur le cou-de-pied. Il est suivi des chapitres l et li, qui se 
terminent sous les pieds. 

Besa-n-maut porte les titres de : |V^^1 ^ (chap. lxxxix, xci, xliv), AA 1 

(chap. xLvn), *^ AA (chap. xlvhi), ^i] 1 (chap. xlix), 



_, e 





/VWSAA 



ji II (chap. Li). Dans ce dernier chapitre, Besa-n-maut est écrit : ^ 

Fond du cercueiL — Au sommet de la tête : S^Mj^'^ '"^siQl^^l 

Sous la tête. Texte fragmenté de onze colonnes contenant les chapitres xlhï, l, cvih. 

Sous le dos et les cuisses. Chapi tre r **. Besa-n-maut porte les titres de j^ (1 3 

1 I , /^ ^v ""^ , f ^} -:^\ p o . Ce texte est suivi des chapitres lxxi v et lxx v, 
qui se terminent sous les pieds. Besa-n-maut porte les titres de | V, (chap. lxxiv) 



-"" - »oj. j^iî^^t;%;i.'.^a= vi!"^ 



UJ 




Côté gauche. Texte rétrograde contenant les chapitres lvi, lxih jusqu'au ^ , de la 

ligne 3 du Todtenbuchj xxix, xxxi. Le nom de Besa-n-maut est écrit A 
(chap. lvi) et A 



AAAAAA ^-^ 




10 TKXTKS UKCL'KILLIS DANS QI:KLQL'ES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 



O 



CôU; droit. (Los premières lignes du texte sont lacuneuses.) Chapitres xxiv, xxxiv. 
jusqu'au ^^ de la lijçne 1, puis reprenant û^^ ^ # ^^ ^^*^^^^ Af^ 1 nom '^ 5^ 

(^'liapitres xxxv et xxxvl 

Bras K^uclie. Chapitres lix, lxi, xxvui, avec cette phrase initiale: \\S\ 
""^ U *^Tl» <*^^'f ^'t xxxn. 

Hras droit. Chapitres lxv, lxvi, lxvu et un fragment du chapitre xvni, § C. 

Uosa-n-maut porU^ les titres de : [ j et de h '^^ au chapitre lxl 

Le texte de tous c(îs chapitres est correct et présente peu de variantes intéressantes 
avec le Todtenhuch. C'est pourquoi nous nous sommes abstenu de le reproduire 
in c.rtenHO. 

74. — Sarcophage de Besa-n-maut, fils d'Ounnofri'. 

Couvercle, A la hauteur des épaules sont représentés des serpents hippocépliales 
allant vers rextérieur ; devant eux est le signe ^, et au-dessus : l\ ™r X ® . 

Le tableau (jui couvre la poitrine représente la Psychostasie au chapitre cxxv. A la 
droit(5 du défunt, on voit : 1*^ une femme dont la tête est surmontée du signe r — i, et qui 
est nommée 0^ ^ C^; S^'^J J tenant ^^ "^ et le 1 ; 3*^1^^ J ^ 

à** y — ' ir^ • ï^i^ ^("^^ <1^* i'oAic. déesse est surmontée du sime ®. Ces quatre person- 

nages sont derrière n^Jj ft ^ D(^Jô. Osiris est coiffé de l'atef et tient les signes 
•y, I» A, I . Il est assis sur une cnaise cubique. 

Un rynocé])hale est aux pieds du dieu, tenant une palette de scribe et écrivant. 

L'animal k grandes mamelles et à tête d'hippopotame, nommé '^c::^®, est à côté. Le 
signe O rei)()se dans le plateau droit de la balance, et le signe ifj dans celui de gauche. 
Anubis, un genou en terre, tend les mains vers le plateau de droite en dessous duquel 
est le signe ?^ — i . Au-dessus d'Anubis : i} . 

Thot, ibior.('^phale. nommé ^::37 II , amène le défunt, le tenant par la main droite. 
B(îsa-n-maut porte son ccinir O dans la main gauche. Une déesse est derrière ce groupe 
soutenant le défunt. 

Dans le chanq) du tableau, se trouve le fragment du chapitre lxiv relatif au cœur : 



A/))/VW\A 




(t) Aujoiml'hui au iuus<>o du l>)uvro, Salle à colonnes. 

{t\ Co signe (jf\% M»ù roprÔMMUo le innimon et le cœur, se place parfois derri<>re ^ *?. 

l.e papyrus ;U) k\\> la BibHotlu\iuo nationale, <>orii en InOroplvphes cursifs, en lournit quelques exemples: 




Vaû ^ ^1 ^5f * \\ " y» ^*ï*-'« Il semblerait que les soribos aient fait une différence entre " et 

•*^' ^a\ plus souvent, il est vrai, iVrit : «-«^ '^. Lo premier mot «Q^ ne désiiîuerait-il pas le cœur proprement 
dit, et le secoml .^v!\v O ronsombic des viscères renfermés dans le thorax? 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 



17 



En dessous de ce tableau, se lit la confession négative du chapitre cxxv, avec 
variantes et interversions. 



1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 






1111^11111111111^111^1^11111111^111 




11 



m 







i 






i 



D 



Q^ I 







ê 



T 








i] 




n 




n 



I 



t 

rsKL 




(v^ 



I 




D 




J1 




I 




in 




n® 



I 



F 




A^\AA/VA 



O 



I 



/VWSAA 



a 







I 




^ 






î 




f 




Jp 



ooo 

I I 



[^ 



o 



I 



J 




^ 




M 



w 




nnn 



I 



Si8> 



J 



I 



il 




e 



^ 



i 






i 




/^/VV\A 



r 







^ 



^ 



A 



il 







t-fl 






a> 



î 




\^ 



u-fl 




I 



ft3 



1 







J 



il 



^ 



M 



AAAAAA 



^ 



=6 



1 



m 







JTTJ 

n 



p 



C3n 



i 



J] 



J^ 

oS 
















Sur les jambes : 1^ A 

1 



A/^S^/VA 



«-1J1J1J 






A fi I I I Q id 



/WNA/W 



/SA/NAAA 



I f^-^^^ /VWSAA /y\AAAA 
3 ■ ^«.NO MAAAA 



OOO 




Ho 1 i 

^M^*P,^*JP 






AAAA/W 




^î 



îl_-^^^u" '• 



" AAAAAA Ô Îî![l .»— ^tiôâ CTI ÏI G i^O.^' 

A droite et à gauche sont qua tre t ableaux, symétriques deux à deux. 

l'* A gauche, le |VJ 1 1^\ se présente devant v^ ^ coiffé du pschent; une 

tunique flottante lui descend jusqu'il mi-jambe. 

Derrière le défunt et levant la main derrière lui, la plume fj à la tôte se tient 
X w^ \ K. ^ • Bes-n-maut fait la rj * ) • W a- l^s bras pendants. 



RBCUBIL, XV. 



18 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 



18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 



iTOiiiiiiiio^iflioiid^iiiûii^iiii 







A 



ê 



f] 





JSXL 




n 



i 



A 




cmi 



ê 



@ 





m il 

'inii 



i 



n 




mEE 



ê 



â 




1 



I 



® 




u 



^ 



Pi 




p 



O 



^ 



I 



A 




rm 



t=3 



1 



^ 



A/VNAAA 

t 




^ 



^ 







^ 



® 



i II < 



7 



^ 



A/VWSA 





A^WNA 



o 



^ 



A 



^ 



I I 1 








I 



^ 
^ ^ 








O 



â 



® 



n 




^ 



â 



^ 





■^ 

O 



^ 



î 




Ur 



ê 



P 







8 



J 



p 



AA/W>A 



/^AAAA 







A/V/V>AA 



A/VV\/V\ 






m 



D 



^P 



J] 




^ 
^ 



e^=i 



A/WSAA 
A/VWSA 




5 




^ 



IP 






P 




$ 





A 




f IMIMM 
SlwMMW 



n 






ra 



A/V>A/\A 



^^AAAA 




















^ 



C?^ 



M"^ 



ol^<^^0[)fo^^ 



sg 



&9 



8g 



2® A droite, ^^\\ jO^^^ ^^^^ ^^ «fl * I à Ra , Une femme dont la tête a 
disparu est derrière le défunt le protégeant. C'est la > — ' ^P J ^1 ^- 

mains à terre, devant £r ©, assise, la tête surmontée du signe fc=d. Il fait ^^ ^ ^ ( | 



c^ 



— n:>[|gf|l2^ 



n a 
a 




ly 




c^ 



lofmi^ 



-arra 







3*» A gauche, le T V ^^ 



lin 



4. Adroite, lel^W^J^' JP^^Z^^^M 

Sur les pieds, à droite et à gauche, sont deux personnages accroupis devant une 

outre attachée à un poteau; devant celui de droite • J^ « ^^- Enfin, deux 

chacals couchés sur un édicule sont nommés (1 . 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 19 

Boîte du sarcophage. Une ligne d'hiéroglyphes court en bordure horizontale à la 
partie supérieure. Elle commence au pied droit : 



J\ I I ^**^ yVVVrfNA 







A IC^^^O 



iPPliklk->M«!ja™'t~™VHW§fl^ 



t-Lk-»irr^î¥iiin^i^^i^s-^M 



»ku^^y-n^w°i:'i2^e?i.or: 



ssiZ"jp's:^ifl°i±yâ' 



Côté droit. Texte disposé en colonnes verticales et commençant au pied. Cette 
inscription reproduit une partie du chapitre cxliv du Todtenbuch avec quelques 
variantes : 



it?±^p»j'ô'îz^:irâ?ii^in2fi 



^iTITimM^rS%.4PT0,:^«â 







fl^kr:k^^hf-^=îJis^fl^iS;!.Yik-f 



izsizin I 




riT4,^^kZ!,^;kif»¥k^^n¥k 



#V^AAAA CmîI 



I IX I 



ÎJ^JLilP^yri-lITVI^iriETtkEC 



nEiiTi^w°j:jp™=^^r?±îi3 




A/VW>A — <^ 



20 TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICUUÈRES 



(tic) 






ilT^is:liTITiZ:i-™-1l -ê ^Tî^f ? 







Mn=im\i.i&r:^m°''\z:bM^i 






''l^iSÎIT^MJ'oîPT^.Mk^^iPÎ'-VÏ 



# 




i-=-i§i^-r:=iTi^w:i:Ji-^z?±y 



^ n?i^p«j;:,7siojr^?iii^i 



C*fc) 




(«0 




AA/VS/VA 



ii'âvf^^^î!=rrk^pi 




*»^^ri4VT^fc.fjrâI.1M^1M/a 



ETtkEH^rl±yikkvLl™ra:- 

Dans rîntérieur du sarcophage est peinte Timagc de K ^^^^^^^^ l]( fYr-,- 
Elle est recouverte de bitume, ainsi qu'une ligne d'hiéroglyphes qui suit le bord 
supérieur du sarcophage. 

G. Legrain. 



THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS « 



THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 

BY 

A. -H. Sayce 

In a récent number of the Recueil (t. XIV, p. 43-53), I hâve endeavoured to 
indicate the conclusions which the decipherer of the Hittite inscriptions may draw, from 
the new materials discovered by Mssrs. Ramsay, Hogarth and Headlam, and hâve at 
the same time given a summary of my latest views in regard to the interprétation of the 
Hittite texts. Sînce the article was printed I hâve, I believe, made some important steps 
in advance in the decipherment of the inscriptions, thanks to the light thrown upon 
them by the new materials. The blank wall which so long defied my efforts to pass 
beyond it has at last been scaled, and I think I can now, not only describe the principles 
upon which the graphie system of the Hittites was based, but also translate to a certain 
ext-ent the inscriptions of Hamath and Carchemish. The reader must judge from the 
following pages whether my belief is justiSed. 

The Ashmolean Muséum at Oxford has lately acquired what may be called a new 
bilingual inscription. It is upon a small cylinder of hasmatite which was found in Cilicia. 
The cylinder is very beautifully engraved; indeed, from an artistic point of view, it is 
one of the finest objects of the sort I hâve ever seen. A maie figure, in the Hittite costume, 
with aconical cap, and a long ribbon fioating behind his back, is represented upon it in 
the act of worshipping a female deity, whose robe descends to her feet and who wears 
a rounded hat with a broad brim. Behind this are two homs, perhaps the homs of the 
crescent moon. There are three Unes of cuneiform characters which hâve Babylonian 
fonns, like those on the tablets of Tel el-Amama, and read : " Indilimma, the son of 
Serdamu, the worshipper of the goddess Iskhara. " Résides thèse three lines of cuneiform 
there are four Hittite characters, consisting of a goat's head, a character which I cannot 
identify with certainty, a sort of crux ansata, and a triangle. The two latter characters 
are found on a seal from Cilicia, now in the Ashmolean Muséum, where I hâve tried to 
show they must represent the name of a divinity {Journal ofthe Archœological Insti- 
tute, 1889). 

In the my thological tablets of Assyria and Babylonia, Iskhara is stated to be a name 
of the goddess Istar. The name, however, is not Assyro-Babylonian, nor does it seem to 
be Sumerian. The cuneiform lexical tablets contain words from varions languages, and 
the my thological tablets are particularly fuU of such foreign terms. Three years ago, in 
the Zeitschri/t Jùr Assyriologie (t. IV, p. 386), I pointed out one word of the kind 
which I thought might be Hittite. This is Kharankal, which is interpreted a " fortress ", 
Assyrian btrtu. Kharankal is not Sumerian, but, on the other hand, it corresponds exactly 
with the name of Harankal which, according to the Egyptian monuments, was that of a 
great fortress in the Hittite district. In Kharankal, therefore, I proposed to see a Hittite 
Word, the Harankal of the Egyptian monuments, perhaps the place called Birtu by the 
Assyrians, now Birejik on the Euphrates. 



22 THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 



If Kharankal could be Hittite, Iskhara miglit be Hittite also. Now M. Bouriant bas 
published for tbe fîrst tirae, in the Recueil (t. XIII, p. 153 sqq.), the concluding, and, 
in some respects, tbe most important, portions of tbe Treaty between Ramses II and the 
Hittites. Hère, according to bis copy, mention is made of the Hittite goddess " Shashkhir 
tbe régent of the mountains ". Last winter I examined the passage on the wall at Karnak, 
and found that the first character in tbe name is not r-w-» but ^-^ à. Consequently the 
name will read Âshkhir, which in cuneiform characters would be Iskhara. I bave no 
hésitation, therefore, in identifying the Iskhara of the seal, the Iskhar or Iskhara of the 
mythological tablets, with the Hittite goddess Âshkhir, '' the ruler of the mountains ". 

When we turn to the Hittite inscription upon the seal, we find that it vérifies in a 
most satisfactory way my attempts at the decipherment. of the Hittite texts. Thèse 
attempts, itmust be remembered, logically follow from my interprétation of the inscrip- 
tion on the bilingual *' boss " of Tarkondômos, and with the correctness of that inter- 
prétation they stand or fall. If they stand, my interprétation of the boss is proved to be 
correct. 

Now my method of decipherment had already led to the conclusion that a divine 
name was denoted by the combination of two characters, one of which represented the 
Hittite form of the crux ansata or girdle, and the other represented a triangle. The new 
bilingual text bas shown that this conclusion was right. In my article in the Recueil, 
furthermore, I pointed out that the goat's bead (tarkus) must signify " a ruler ". It is, 
therefore, satisfactory to me to find that the name of Iskhara, '* the ruler of the moun- 
tains ", is introduced by the character in question. The character which foUows it, un- 
fortunately, I am not able to identify. It may be intended to represent a mountain; if so, 
it bas not been met with previously in a Hittite inscription. But I am rather disposed 
to identify it with the arm holding a dagger. In this case, it will signify " powerful ". 

The confirmation of my method of decipherment aflforded by the new ' ' bilingual " 
bas encouraged me to renew my attempts to penetrate themysteries of the Hittite texts, 
and I offer the results of thèse attempts with a confidence which I did not possess before. 

The conclusions to which our new materials lead us, and which bave been explained 
in détail in my last article in tbe Recueil^ hâve given us a due to the meaning of the 
inscriptions of Hamath and Carcbemisli. They bave shown that the group X (see the 
list of characters) signifies a ** temple " or " shrine ", that the character Y bas a similar 
signification, and that the word kuwes, with or without the determinative of a face at 
the top of apole (Z), dénotes " an image '\ It has further foUowed that the column (A) 
must mean '* to make " or " build ", and that the mason's angle (B), foUowed by the 
determinative of action (an arm holding a dagger E), must signify much the same thing. 
A comparison of a new inscription lately found at Malatiyeh with those of Hamath 
and Carchemish proves that the knife (C) signifies " to carve ". 

The fresh materials that bave come from Asia Minor bave also made it clear that the 
curions character D must mean * ' a god " (sec my article in the Recueil, t. XIII, p. 53). We 
bave, consequently, two characters expressive of the idea of divinity, the determinative 
which is prefixed to the name of a deity, and the character which dénotes a deity when 



THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 



23 



no name is epecified. The use of thèse two characters is parallel to what we find in the 
Egyptian hieroglyphs \ In J. ii, 2 and 4,6; the character which dénotes ' * what is above " 
interchanges with the character D, the numéral ' ' nine " and the arm holding a dagger (E) 
following, in the second case, while the numéral '* nine " alone folio ws in the first case. 
The meaning of the phrase is therefore perfectly clear. In the first case it is " the divine 
nine ", *' the nine of heaven '\ in the second case (4 and 6) it must be '' the nine mighty 
gods ". That E really has the signification assigned to it is proved by J. ii, 4, 8, where 
it is preceded by the determinative of personality and foUowed by the phonetic complé- 
ment -kuwekus; showing that it is a title of the prince, and will therefore signify 
"great " or " powerful ". The picture of the arm indicates that we should translate 
the Word by '* powerful '* rather than by " great ". 



1. A 



^ 'to 



make *'. 



10. X 1/ Y Kus-Kus-kus *'atem- 
^ pie". 



2. B Da "tobuild", 



3. C 




n 



to carve . 



11. Y 



12. Z 



Ûi 



..ne ** shrine". 



\ 



<< : 



image 



u 



4. D j^ '« god ". 



13. 



^jL \(^ ne (suffix of the ac- 



5. E 




1 1 



great"; "action 



yf 



C3 <^ 



6. F 
9. K 



14. 



15. 



16. 






cusative). 

determinative of su- 
premacy. 

''beloved". 



to give ". 



17. Q^ ''head", "chîef". 

j^g f5 ^^ " ^ ^r^(ti ", " es- 

Cj tablish ". 

The title which is usually coupled with that of *' powerful " is found for example 
in J. n, 1 ; at the beginning of the Une, where we read e-F-we-kus, followed by the deter- 
minative of ' * power " (the arm holding a dagger) . In the last Une of the same inscription, 
the same word, written e-F, and followed by the determinative of '* power ", précèdes 
the word " powerful ". Elsewhere the place of the character F is taken by another cha- 



(1) In J. II, 4, the determinative is preflxed to the ideograph. The ideograph is used alone, withoat the 
determinative, shortly before. The passage reads : •* The prophet of the god (ideograph), who has made the 
pedestal of the image of the god ** (determinative and ideograph). The word *' pedestal ** is denoted by the 
bnU's head (er), *' to erect *', and the boot, the symbol of what is " below *\ 



24 THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 

racter G, as in J. m, 5; and, on the Bagdad bowl, both F and G are joined together, so 
that we hâve 6-G-F. The word donoted by thèse characters can hâve only one signifi- 
cation, that of '* great ". Where e-F occurs without any sufl5xes, the meaning seems to 
be adverbial, '* greatly " or " very ". 

An ideograph which twice occurs in J. ii. (Unes 1 and 5) and represents two persons 
embracing one another carries its meaning on ils face. It must signify " to love " or 
" to be loved by ". In the first passage in which it is found, the suflBix -we is attached to 
it, and it is preceded by the name of the deity who was specially worshipped at Car- 
chemish. In the second passage, no sufflx is added to it, and it is followed by the numéral 
'* nine ", which is explained by the phrase " the nine powerful gods " which imme- 
diately précèdes it. The sensé of the two passages is therefore obvions ; the first will be 
'* beloved by the god... ", the second ** beloved by the nine ". 

The phrase : ** the nine powerful gods ", just alluded to, follows a word consisting 
of the two characters H and K. In J. m, 4, thèse two characters are preceded by the 
determinative of *' speaking" (a face with a word issuing from the mouth). As the 
ideograph of '* god " follows, it is clear that the word must signify either '* prophet " or 
" oracle ", either '* prophet of the god " or '* oracle of the god ". The column (A), which 
ends the sentence in J. lu, 4, proves that in this case, at ail events, the word means 
'^ oracle "\ 

In J. II, 4, however, the word is a title of the prince, or rather High-Priest, to 
whom the monument belongs. Hère, accordingly, the signification of '* prophet " will 
be the one which we must sélect. In J. m, 2, H, without its phonetic complément K, 
is followed by ku, the suffix of the first person singular of the verb, and preceded by 
the determînatives of ** personality " and of ** speaking ". Consequently it must signify 
*' I utter *', '' I proclaim ". The object of the proclamation follows and is expressed by 
four characters, a head, a character which has been shown in my last Paper to be a 
phonetic représentation of the word ewe " he says '\ the determinative of " speaking ", 
and the suffix of the accusative -ne. The word, therefore, expressed by thèse four cha- 
racters, means *' an utterance", '' a command ", and, upon the graphie side, is a curious 
and very exact parallel to the Egyptian qa. 

In J. ni, 3, the word " I proclaim ", *' I order ", appears without the determinatives 
either of *' personality " or of " speaking ", a fresh évidence that the determinatives 
coiild be inserted or omitted at will. In the same line '' the High-Priest " is called '' the 
K-H " (or rather H-K) of three gods : it is évident that this means that he was the 
" prophet " of the deities in question. 

Above I hâve transcribed the suffix of the accusative as -ne, whereas in my last 
Paper I supposed it to be me. But my supposition was founded on a mistake. The ideo- 



(1) I ought perhaps to speak o( ** combination of characters " instead of " word *', slnce the pronnncîa- 
tioQ to be assigned to a particular group of characters must of course vary with their grammatical sensé. So 
far as I can see, words belonging to the same root were generally expressed by the same combination of 
oharaaers, the différences in their prouunciation being indicated either by suffixes, or by determinative pré- 
fixes, or even by the context alone. 



^ THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 25 

graph of " shrine " (Y) is not the " hieratic " form of the character dime found on the 
boss of Tarkondêmos, as I used to fancy ; the "" hieratic " form of the latter really occurs 
on one of M. Schlumberger's seals (No. 14), and is quite différent. In order, therefore, 

to détermine the phonetic value of the suflSx, we must try another path. Now, in the lan- 
guage of the Vannic inscriptions, the noun has three cases, a nominative in -s^ an accu- 
sative in -ni, and an oblique case terminating in a vowel. Similarly, in the languages 
both of Mitanni and of Arzawa, which hâve been revealed to us by the tablets of Tell 
el-Amama, the noun has three cases^ a nominative in -s, an accusative in -n, and an 
oblique case terminating in a vowel. The Mitannian noun has also some other oblique 
cases which terminate in suffixes. 

As the Hittite noun has a nominative in -s, while one of the oblique cases ends in 
a vowel, it is reasonable to expect that the accusative also had a similar termination to 
that which it had in the neighbouring languages \ I assume, accordingly, that by the 
side of the nominative in -s, there was an accusative in -ne, It could not hâve been 
simply in -/i, since the vowel e is sometimes written after the character which dénotes it. 

I will now take some of the inscriptions of Jerablûs and Hamath, as given in 
Dr. W. Wright's Empire ofthe Hittites, translating them as far as possible, and sub- 
sequently justifying my translations, wherever I hâve not donc so before. 

J. II. 1. (D. ?.)• ewe ♦•-♦-we-tarkus-tarkus Er- (D. A.)* (D. P.) III. (D. P.) ♦-[♦] 

Says . . . we-tarkus the Erian, the Hittite, by the god... 

*-we 
beloved, 

2. e-F-we-kus- (D. A.) kue (D. P.) ♦ (D. P.) Sar-we ♦ kue 

the great, under the supremacy (?) of the god Sarus the head of the earth 
♦ IX ne 

(and) the suprême nine, to whom 

3. (D. P.)*-* ♦ III— 

the god . . . has given the land of the Hittites 

4. . . . E-kuwe-we-kus H-K D IX E 

. . . the powerful, the prophet of the nine powerful gods, 

5. ♦ IX wa (?) ♦ [e-]F-[we-kus] . . . (D. P.) 
beloved by the nine and by . . . , the great, ... the 

6. we-kus (D. P.) (D. P.) * III e-tu-ne kus kue «-kne D IX E 
god-born. Hittite men (?) thèse (?) images of the nine powerful 

♦-H-e 
gods he has ordered 



(1) The oblique case which terminâtes in a rowei is found on the Koujunjik seals 6, 7 and 8, where 
we read ** the seal of Sandan-aar-u **, whereas the nominative is given on No. 5 <* Sandan-sar-we-es **. 

(2) Determinative preflx. 

(3) The star (*) dénotes a character the pronunciation- of which is unknown, and which is not given in 
the sabjoined list (see p. 23). 

(4) Determinative affix. 

RBCUEIL, XV. 4 



26 THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS ^ 

■ ■ - » ■ 

7. *-tu e-H * E-kuwe-kus-kus e-F-[kus] *-[kiis] 

to carve, the orderer suprême, the powerful, the great, the valiant, 

8 e-F- (D. A.) (D. P.) E-kuwe-we-kus 

the very powerful. 

COMMENTARY 

Line 1. For the reading evoe, see my last article {Recueil, t. XIII, p. 50). The second 
tarkus " a king " (expressed by the picture of the royal cap) forms part of the name^ 
and gives the prononciation of the goat's head (tarkus), It is not a title hère (that of 
" king "), as I used to suppose. 

That Er or Eri is the phonetic value of the character represented by the buU's head 
has been shown in my last article {Recueil, t. XIII, p. 50). The country of Er or Ërl is 
probably that of Ijaj) -J^ mentioned in the North Syrian list of Thothmes III (No. 134), 
the Arâ of the Assyrian inscriptions. I learn from Prof. Sachau that Panammu, king of 
Samahla, calls himself in the inscriptions now at Berlin '^IS^ TpD " king of Yeri ". 

The deity mentioned in this line is shown by the monuments to hâve been the chief 
divinity of Carchemish. It is doubtful whether the name is that of a god or of a goddefis. 
If a god is intended, it is perhaps Sutekh, but, as an eagle forms the idéographie or sym-- 
bolic part of the name, it is possible that the name is that of a goddess. The winged fi^uro 
of the deity now in the British Muséum, to whicb the name apparently belongs, is toO 
much broken to allow us to détermine the sex. 

Line 2. The boot (kuwe or kue) means '' that which is below ", " the earth '\ 
" under ". The ideograph of '' supremacy ", which foUows, seems to indicate the signi- 
fication of the two characters to which it is prefixed. The second of thèse, however, may 
represent a tree, and the meaning of the phrase may be '' under the shadow "or '' pro- 
tection ". Or, again, tlie boot hère may dénote " a servant ", ''a minister ", the phrase 
meaning " the minister of the . . . of the god ". 

The phonetic value of the ideograph which expresses the name of the god Sarus is 
obtained in this way. In J. i, 5, in a proper name, it takes the place of a sleeved glove, 
which is found instead of it in line 3 of the sarae inscription; in the same line the cha- 
racter which foUows the sleeved glove interchanges with u-es, while, in line 2, both the 
sleeved glove and the character ues or us are replaced by the closed hand. In one of 
M. ScHLUMBERGER*s seals (No. 6), the closed hand ropresents the medial élément in 
what seems to be the name of Sandu-sar-we. Consequently the closed hand will hâve tho 
phonetic value of sarwe or (in the nominative) sarus. 

Line 3. The open hand can hardly liave any other signification than tliat of 
'* giving ". This conclusion is verified by J. i, 2, where we read " the god . . . and . • . 
tarkus the high-priest hâve given ( — the open hand with the affix of plurality — ) images, 
to A and B ". The context thus fixes the meaning of ne at the end of the préviens Une,, 
where it mustsignify *' to whom ". 

Line 5. The ass's head must signify '' and " in the phrase " above and below "^ 



THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 27 

foundin J. iv, fig. 4, line4. Ueisthe usual word for *' and ": perliaps, therefore, the 
ass's head had the pronunciation of we or wa. 

The compound character which follows occurs in J. iv, fig. 3, line 2. 

Line 6. The group of characters I hâve translated doubtfUUy *' Hittite men " con* 
sists of two determinatives of " personality ", the triangle which forms part of the 
name of the goddess Iskhara, and the numéral III, or " Hittite ". On one of M. Schlum- 
berger's seals (No. 18), a title is expressed by the triangle and the numéral III, with 
the vowel e inserted between them, but without the determinatives of personality. On 
the other hand in J. i, 3, the two determinatives are prefixed to what resembles the 
seated figure of a god in the Egyptian hieroglyphs so closely, that I hâve no hésitation 
inregarding it as the symbol of ** a divine image ". In the same inscription, J. i, line 5, 
we hâve the word " high-priest '' followed by the two determinatives of " personality ", 
the syllable ne, the gentille suffix, and the character which dénotes '' a god ". The 
whole group must signify either '' descended from the gods ", or " belonging to the 
gods". In any case, the two determinatives indicate '' a class of persons ". Hence, since 
the numéral III represents the name of the " Hittite ", it seems probable that the group 
of characters we are considering has some such gênerai signification as " Hittite men "- 

Instead of etu-ne with the accusative suffix we find in J. i, 4, etu-er with the suffix 
of the dative. The word always follows a substantive, the suffix of which it takes. I can 
think.of no signification w^hich will suit its position, except that of the démonstrative 
pronoun. It may be noted that eliê seems to hâve the same sensé in Mitannian. 

For kue or kuwe '* image " see my last article. The cross, which is prefixed to the 
phonetic complément kuwe, appears in J. i, 4, as a synonym of the character I hâve 
interpreted " divine image ". 

In H. IV, 2 and v, 4, the place of the phonetically written word *' he orders " is 
taken by the ideograph of " commanding " (an arm with a stafï in the hand). In H. iv, 3, 
the staflf appears without the arm at the end of the phonetically written word * ' to carye ", 
as is also the case with the proper name in H. v, 1, where the ideograph of '* speakirig '* 
(a face with a word issuing from the mouth) is further added to it. 

Line 7. The signification of the character which represents a knife is fixed by the 
inscription of Malatiyeh (line 1), where we read kue. . . " knife " rku, '* the image I 
carved ". The phonetic complément ne is frequently attached to'the character, " knife " 
-kuj from which we may infer that the word expressed by it terminated in that syllable. 
For examples of its occurrence, see H. iv, 2, 3, v, 4, and the proper nàme which is found 
in the first line of the Haroath texts. Moreover, the name of the state over which the kîng 
of the Hamath texts ruled is composed of the knife, followed by the vowel e (probably 
the sign of thegenitive case) ; then come the two ideographs of " image " and '* seat ". 
That thèse two ideographs do not form part of the phonetic reading of the name is clear 
from H, v, 2, where the name is written without them. The ideographs împly that the 
<îity or state was a sacred one, reminding us of Kadesh on the Orontes. 

The word I hâve rendered " valiant " is a common title (see, e. g-, H. i, 1; and 



28 THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 



Merash i, 3). It is represeated by an arm with the determinative of ''personality " 
below it, and it is generally, tho' not always, preceded by the same determinative. The 
ideograph shows that some such idea must be implied as that which we find in the 
Egyptîan nekht '-^'-^ i^ j\ . 



J. I. 1. (D. P.) e-we us-u- ideograph of supremacy -e-es *-*-we-tar-ku- 

Says the prince ... we-larkus 

tarkus-es (D. P.) III -es (D. P.) -kus tas (?) kuwe-Z-ku-we-es e-er 

the Hittite, the god-born : this image has been erected 



2 (D- P.) *-*-u-es *-*-we-tar-ku- tarkus-es (D. P.) ideograph 

the god ... us (and) . . . we-tarkus the high- 

tuwwe (?) -es *- (D. A.) kue (D. P.) Saras-wa (?) -e-er-we-ku-er 
priest hâve given to the son of Sarus-waeris (?) 

3. Y-ku-er (D. P.) Sar-u-es-wa (?) -er-u-e-er Y-ne-ku-er (D. P.) (D. P.) * 
the son of . . .nés (and) to Sarus-waeris (?) the son of . . .nés images (?). 

Sar-us-wa (?) -er-u-e-er sar-ne-er (D. P.) H wa (?) es kuwe ku us (?) we 

To Sarus-waeris (?) the . . . , the prophet, 

4 e-tu-er (D. P.) (D. P.) *-A-er wa (?) (D. P.) tarku-wa (?) -tar 

to thèse, to the image-establishers, and to the royal family 

e-tu-er er-er tarku-wa (?) -tar e-tu-er (D. P.) *-e-*-wa (?) -A-e-ues- 

this, the erectors, to the royal family this, to the establishers of the monu- 
wa(?)-er (D. P.) ♦-♦-u-ne ♦-♦- 

ment, the god . . . (accusative) (and) . . . - 

5. we-tar-ku-tarku-ne (D. P.) ideograph -*-ne (D. P.) (D. P.) -ne-kun-D 
we-tarkus the high-priest, attached to the gods, 

*-e-wa-e-kue-er-u-es E-kuwe-ues *-kus (D. P.)^Sarus-ues-wa (?) -er- 

(nominative), the powerful, son of the god . . . , the son of Sarus-waeris (?) 

u-e-[kus] 



COMMENTARY 



The gênerai sensé of this inscription is clear. The prince . . .we-tarkus and the god 
(Sutekh ?) hâve given images or something similar to Sarus-waeris (?) and his son, and 
in retum . . . ewàekuerus and his f ather Sarus-waeris (?) hâve done something to ' ' the 
high-priest" . . . we-tarkus and the god, so that their names will be handed down as 
erectors of monuments and members of the royal family. 

Line 1. The ideograph of " supremacy ", of which the left hand corner is visible^ 
shows that ues must mean " a prince ". 

The fourth line, where the buU's head (er or erH') is parallel to the column A, indicates 
that the word €/' or en must hâve some such meaningas " to erect". In J. in, 2, e-er 



THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 29 

foUows the mason's angle (B). From the proper name Sarus-wa (?) -eris (? *' the god 
Sarus bas established a. . . ") we might infer that the word er was the équivalent of the 
Semitic kûn, kânu '* to establish ". 

Line2. For the word tuwes see my last article {Recueil, t. XIII, p. 48) \ For the 
préposition kue confer the Commentary on J. n, 2. 

The expression " the son of A ", the naroe of the son not being added, is of fré- 
quent occurrence in the Vannic inscriptions. 

Line 4. The two compounds, the second élément of which is formed by the ideo- 
graph A " to make ", must be parallel to one another. In the second of the two words, 
the ideograph is foUowed by the phonetic complément e-ues-wa (?), while the ideograph 
which forms the first part of the compound is followed by the phonetic complément 
e'*'Wa. Wa is probably the suflSx of the plural hère. 

For the snflSx tar^ see my last paper {Recueil, t. XIII, p. 48), as also for the signi- 
fication of the crook (saru or tarku) " a king " {ibid,, p. 47). • 

Line 5. The third word in this line shows that the determinative of the gentille 
suffix could be read either kus or kun, according to the case of the noun to which it was 
attached. This explains why it is that, whereas Shalmaneser II calls a king of Qummukh 
Kundaspi, the name is written Kustaspi by Tiglath-pileser III. 

The Hamath Inscriptions, — I hâve little to add to what I hâve said in my last 
article respecting the first three Hamath inscriptions (H. i, ii, in). But I now see that 
the suffix tu, attached to the word kus " temple " in H. i and ii, 3, must represent the 
démonstrative pronoim " this ", and I would therefore connect it with the etu-ne and 
etu-er of the Jerablûs texts. The last line of the first two Hamath inscriptions will 
accordingly be : "I havebuilt this temple (as) the king . . . commanded ". 

That, in one of the inscriptions, the king should be called " the son of Sandan . . us ", 

is illustrated by what I hâve remarked above on J. i, 2. 1 must withdraw my suggestion 

that the name of the son may be Kustaspis, since, if this name is to be found any where 

in the Hittite texts, it now seems to me more probable that we must look for it in the 

name of the father of the prince to whom the Hamath monuments belong (H. i, 1). 

The first characjter of his name is Kus; then come two characters which, it is possible, 

represent tas and pi. If so, the twisted cord, which is shown by the inscription on the 

Bagdad bowl to be theprefixed démonstrative pronoun, will hâve the value of (as. In 

J. 1, 1, accordingly, we should hâve to read tas kuwes " this image ". 

The fifth Hamath inscription (H. v) is an account of building and fumishing 
certain temples, in honour of the god Sandon, of the god whose name is mentioned in J. i, 5, 
and more especially of the god U-wa-tarkus " Uwa the king ". The latter god I would 
identify with Uas, whose name is the first élément in that of Uas-surwe, king of Tubal 
in the time of Tiglath-pileser III. I bave given the second character in the name the 



(1) Tbe glove must represent the phonetic value of the word. In J. ui, 5, it is preceded by the determi- 
natîTe of ** speaking ". Herc we read : KU8-KU8-/rtt« kue idbograpu dp god a-c •-• — affix op plurality 
(D. P.) — *• gloTe " — wa (?) — affix of plurality A-c«, ** making the temple of the god and the chambers (?) 
of the priests ". 



30 THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 



value of wa, since it sometimes represents the copulative conjunction, elsewhere written 
u-e, but it is also possible that it had the value of a. At ail events, while we hâve spécial 
characters for e or i, and o or u, we hâve none for a, unless it be this one, which is 
found quite as frequently as the characters e and u, and in much the same positions. It 
is used sometimes as the suflBx of the plural, or of a case of the plural; see, for example, 
H. I, 2 (and J. m, 2, '' temples "). 

The temples mentioned in H. v, were provided with a variety of fumiture, including 
'' seats "or '* thrones ". In the second Une of the inscription we hâve '' god-bom (and) 
goddess-born ", the ideograph of " goddess " bemg a variant of that of " god ". Then 
we hâve ... D (D. A. of plurality) es-ne Kus-Kus-A:as wa ku-u-e D (D. A.) es-ne 
(D. P.) U-wa-tar-kue-kue '' the . . . of the . . gods, the temple and images of the . . gods 
(and) of the god Uwas the king ". A comparison with J. ii, 6, suggests that esne signifies 



''nine" 



The sculpter has by mistake made both lines 3 and 4 commence on the right. 
The first line of H. iv is a continuation of the last line of H. v. This is évident from an 
examination and comparison of the words common to the two texts. The first line of 
H. v reads : (D. P.) U'Wa-tar-kue-tarkue u-e (D. P.) * ku-Z-we-ku E-kuwe-ku " (the 
seats and images) of the god Uas the king and the god. . . I hâve fashioned, I hâve made 
strong ". The words '' seats and images " form the conclusion of the last line of H. v. 

The Bagdad bowL — The characters on the Bagdad bowl are written cursively, and 
I hâve but lately succeeded in identifying some of them. The inscription begins with the 
prefixed démonstrative (tas ?), folio wed by a picture of a bowl and the suffix of the 
accusative f'-ne^. Then comes the name of the god Sandon,with the sufiixes kue and kun 
" belonging to ". Next we hâve Kus-KUs-/fas-/w e-G-F " this temple ruling ". Then 
foUows : (D. P.) e-kus A-ku *' I hâve made ", from which it is manifest that ekus must 
be the first personal pronoun. Then we read : (D. P.) — mEOGRAPH ofsupremacy — * 
(D. P.) -e-F Z-/rae-* tarkus e-Y, '' the chief of . . ., lord of the image-makers (?), the 
great king ". The words which foUow I cannot venture to explain. Then we hâve the 
ideograph of '' priest " (see my last article, Recueil, t. XIII, p. 45, 48), foUowed by the 
ideographs of '' great " and " Hittite ". Next comes the ideograph of " supremacy " with 
the plural suffix, and then the determinative of a class of persons foUowed by kus-ku&- 
kus and the plural suffix : this is foUowed by two proper names. The signification of tiie 
words is obvions; " the superintendents of the temple-men " or '' of the temple, A and 
B ". Next we hâve the determinative of *' personality ", folio wed by the characters 
ku'Us-^-kus and the ideograph of plurality ; the word probably dénotes some class of 
priestsi After this, the inscription terminâtes with the words kue-*-ne (D. P.) (D. P.) 
^-er-es (?). The suffix -ne shows that we hâve an accusative foUowed by a verb, and the 
reduplicated determinative of '' personality " indicates that tliis verb îs in the plural 
and refers to a class of persons. W e shall not be far wrong, therefore, in assigning to 
the two last words of the text the meaning : " hâve received the gift " or " bowl ". So 
far as I can decipher the inscription, accordmgly, it runs : '' This bowl, the properfy of 
the god Sandon, the ruler of this temple, I hâve made, the chief of . . . , the lord of the 



THE DECIPHERMENT OF THE HITTITE INSCRIPTIONS 31 

image-makers (?), the great prince , the great prîest, the Hittite. The superint<în- 

dents of the temple-servants, A and B, the priests, hâve received the gift. " 

Tbe oblique Une, which I hâve formerly conjectured to dénote the end of a para* 
graph, occurs several times in this inscription. I no longer feel sure that my explanation 
of it is correct. It is true that, in the Kappadokian cuneiform tablets, an oblique wedge is 
used to divide words, where a paragraph would not end according to our views of the 
sentence, and that, in this respect, the usage of the Kappadokian tablets and of the Hittite 
scribes — supposing that my conjecture is right — is similar. But, in the Kappadokian 
tablets, the dividing line never cornes at the end of a passage; it simply divides and does 
not terminate. Moreover it will be noticed that the oblique line of the Hittite scribes is 
usually attached to a word which signifies a place or country. Thus, it is almost always 
attached to the ideograph of "Hittite" (the numéral III), and in the bilingual inscrip- 
tion of Tarkondèmos it is attached to the name of '* the country of Erwe ". I therefore 
ask myself if it does not really indicate a locality ? On the Bagdad bowl, it is.found three 
times, after the name " Hittite ", after the word '' temple-men ", and after a character 
whose signification I cannot guess. In J. m, 4, it is attached to the conjunction ue " and ", 
which divides two words, the first of which is expressed by the character tar, between 
two feet which move in contrary directions, the ideograph of plurality being attached 
to them, while the second word is represented by two legs in the act of running, to 
which also the ideograph of plurality is attached. As the inscription describes the con- 
struction of a temple, the words may sîgnify '* ihe place of those who walk and rim ". 
But on the other hand, the seal of which I hâve spoken in my previous article 
(Recueil, t. XIII, p. 44) shows that the single stroke (the numéral " one ") dénotes an 
" individual ", and in H. i, 1, the oblique stroke cannot indicate a locality, as it is there 
attached to the word tuwes " prince ". Accordingly, after some hésitation, 1 hâve come 
to the conclusion that the stroke in question dénotes that the word (or words) to which 
it is attached represents the title of an individual, and that, when this is the case, it 
may be used to separate words and sentences from one another, as well as to mark the 
end of a paragraph. In its employment, as in the employment of ail other determinatives, 
the Hittite scribe allowed himself the most complote liberty, inserting or omitting it 
at will. 

If I am right in the conclusions at which I bave arrived in the présent article, the 
graphie system of the Hittites bears an astonishingly close resemblance to that of the 
Egyptians. The resemblance extends even to such détails as the représentation of a word 
like " command " or *' utterance ". The titles, moreover, assumed by the Hittite kings 
and high-priests, présent a striking likeness to the titles of the Egyptian kings of the 
eighteenth and nineteenth dynasties. Even in religious matters, there is a parallelism 
between the Hittites and the Egyptians; " the nine powerful gods " of the Hittites 
remind us irresistibly of the Egyptian enneads. 

This resemblance between the graphie system of the Hittites and that of the Egyp- 
tians, in the âge of the eighteenth and nineteenth dynasties, lias been a great surprise to 
me. It is contrary to the belief which the evidently native origin of the majority of tliô 



32 EINE HIEROGLYPHE 



Hittite characters had caused me to hold. It can be accounted for only on the supposition 
that the inventor of the Hittite hieroglyphs was acquainted with those of Egypt, and 
like Doalu, the inventor of the Vei syllabary, who had similarly seen printed European 
books, had been excited therely to invent a System of writing for his own people. 

It is noticeable that this system of writing most closely resembles that of Egypt in 
the time of the eighteenth and nineteenth dynasties, and that the titles assumed by the 
Hittite princes recall the titles of a Thothmes or a Ramses. Light is thus throw^n on the 
âge to which the origin of the Hittite script reaches back, as well as on the period to 
which the inscriptions of Hamath and Carchemish belong. It is the first défini te point 
that has been gained for fixing the chronology of the earlier Hittite texts. 

A.-H. Sayce. 



EINE HIEROGLYPHE 

▼ON 

W. Max MiJLLER 

Das Hieroglyphenzeichen g^ hat man bis vor kurzem mit jg^ gleichgesetzt. Es 
wurde also wie dièses zuerst^io, ^w, '^w, zuletzt richtiger (1 >K im? gelesen. Neuerdings 
bestritt Piehl, Proc, SBA., 11 (1889), 224 die Gleichheit beider Hieroglyphen. Er will 
nur ^^^ als iw verstehen, fur f^ dagegen schlàgt er wieder die alte Lesung^io vor. 
Griffith, ÀZ., 29, 116, sagt : «^^ has two values :/vo and iw. » 

Zunâchst hat Piehl gewifl Recht, jg^ und f^ zu trennen \ w^elche von den Hiero- 
grammaten so scharf auseinandergehalten werden. Die (von Brugsch einst vorge- 
schlagene) Gleichsetzung dieser Zeichen beruht nur auf der vereinzelten Variante 
^^l^v^^ ^wsw • fur das richtige {Abyd., III, 1102, etc.) 5»^^^!^ î^sto, 
«Waage». Die ÀZ., 1888, p. 84, gesammelten Varianten machen es v^rahrscheinlich, daO 
fur das richtige &^%§ ««'^ einmal im Mittleren Reich (GrifiE., Siut, 13, 1. 33) <^8 ^ 
iwh geschrieben wird. Dièse Varianten sind jedoch kaum etwas anderes als Fehler der 
Hierogrammaten . 

Trotzdem bevvreisen sie etwas. Die Verwechselung der beiden Hieroglyphen kann 
nicht aus dem Hieratischen stammen, wo sie ganz unâhnlich sind, also mufi sie auf 
phonetischer Àhnlichkeit beruhen. Der zweite Konsonant war bei beiden to, der erste 
muBte also ein Halbvokal sein, wenn nicht h, doch ^g^j oder ^ w. Wie dièse Hiero- 
glyphen als àhnlich betrachtet wurden, zeigt die spàte Stelle BHL, 41, 3 (vgl. Br.W., II, 
44), welche f^ allitterierend mit anderen Halbvokalen (Il und nach barbarischer ptole- 
mâischer Art n 1 ) verwendet. Sehen wir mm von diesen spâteren Vervirechselungen 
ab und prùfen die âlteren Schreibungen, aus welchen man friiher den vermeintlichen 
Werty«? bevsreisen vv^oUte, so ergiebt sich in allen Fàllen die Lesung^^^ j«?. 

(1) Auch A. Erman batte schon frûber einmal brieflich geftuBert, daB beide Zeicben ibm verscbiedea 

scbienen. 

(2) Nur Todtenbuch, 125, Scblufi 16 in T(; 17 nur in Ba, einer wenig sorgfâltigen und ortbograpbisch 

sebr freien Handscbrift. 



EINE HIEROGLYPHE 33 



Das Wort 8 ^ im. hfito ( Wnis, 305, 335, 551 ; Tti, 312, etc.) « Schlange » ist von 

der Wurzel 8 'fc. -^ hf» « kriechen » ^ abgeleitet. Der Papyrus Ebers unterscheidet 

sorgfàltig 8 ISSR. hft «Wurm» und hfjto «Schlange», aber beide Wôrter mûssen 
urspr&nglich «Kriecher, serpens» (von hfi) bedeutet haben. Deshalb verwechselt man 
sie spâter oft (A/) A/Tund hfî geschrieben), und das Koptische, welches £oq «(unscliâd- 
liche?) Schlange» (masc.) und ZV^, Z^^ «gif tige Viper» (fem.) im Singular trennt, 
scheint sie im Plural ^Aovi (S.) zusammenfallen zu lassen. Auch die «Destr. d. hommes» 
trennt die «Giftschlange» {hfitot) von den Schlangen im allgemeinen {lifMo), Dieser 
Tert schreibt nun fiir das erstere Wort einmal (57) S^^v'^^ hfwt (Plural !), defektiv 
ohne das ^g^i, aber Totb,, 33, 1, hat » -k^ hfi^t. Fur das Maskulin geben die 
Kônigsgraber sehr oft 8 "^ W». hfiw mit deutUchem j {Sty II, 5, 13, 16; Ramses VI, 
25, 35; Ramses IX, 5, vgl. Br. W., 955). 

Das Wort ^JBL ^-^f n',w «Ibex- Antilope» liât bekanntlich (Br. W. 738) im Alteû 
Reich auch die Schreibung A1k ni^ (Champ., Mon., 416, etc.). Der voile Lautwert war 
demnach ni>w. Spâter schreibt man oll^ {Pap. Ebers, Koller, 3, 6) ni^iw mit 
<:> r * fur Q « {nt'.w).\Venn Ptolemàertexte (BHI. , 70 ; Br. W., 781 ; S. 677) dièses Wort 
orthographisch mit V^^ ^^ «StrauB» verwechseln oder vermengen, so ist das 

irrig, wie die Unterscheidung Koller, 3, 6, beweist, aber es zeigt, daû der Laut beider 
Wôrter àhnlich war. ^^ 

Die in der Ptolemâerzeit hâufige poetische Phrase |1 H M 2^ ^^ 2^ is- nw 

«Lufthauch» wird Pap. Lond,, 10108, 13 {Proc, SB A., 85) (] J 1^3 (l\\ ^ 
îs- n',w geschrieben. Die von v. Bergmann {B. v, Durchw. d. Ewigkett, S. 32) zusam- 
mengestellten Varianten nw, niw, n{n)\w, n{n)t, n{ny,y, nî beweîsen wenig, zeigen aber 
die Abwesenheit eines festen Konsonanten bei f^. 

Das bekannte Wort mMot (Br.W., 581) ^"^/^ ® 'J^ (Plural) «Schaft (vom 
Stock), Stengel, Halm (von dùnnen Pflanzen) » Anast,, 4, 16, 6; To^fe., 149b, 15, hat im 
Todtenbuch folgende Varianten : ^"^Ijl) ^ ^ , 109, 8 ; ^^'^ | ^ (Lb) ; ^^ 
^^ (Bb, Pa), 149 b, 8, 15, also m'y^t, m'^y'^it, richtig Le), m;wt \ Nirgends ein f I 

Wnis, 469 : D J^ Wnis ^'^W^^ 
Tti, 221 : D Jt^ ^ ^^^^i 
Ppiî, 184: Ol^ Ppnpn^f^\l^ 



(1) Vgl. Ebers, lOQ, 10; Br. W., 954. Spâter schreibt man dea Inflnitiv auch hâuflg 8 .^^ ft/w? d. h. 

*liM^ Oder * {^OMoqc (DHL, 1, 12; Rec, Trac, 11, 76). Das ParUzip lautet Totb., 168 A, 10. S (j H S bfyuy 

(Plural), femin. ? ?^ hfy^t, 168 B 1. 

(2) Ro8., M, cio,, 19, ist ^^ r-lio wohl nur ein Schreibfehler fur n^îw. 

(3) Das von Brugsch fur identisch erklàrte ,^^ [ V^*'^*' ml-wt (W. S., 540; an t31D darf man 
natûrlich nieht denken !) ist nodi nâher zu untersucneo. 



RBCUBIL, XV. 



34 EINE HIEROGLYPHE 



«N. N. erreicht* die Himmelshohen. » Dièse schon von Maspero (Rec. Trav., 5, 26; 
AZ., 84, 86) bemerkten Varianten fur kiwvo oder kiw^ sichern die mathematische 
Gleichung : f^ =W 

Die Varianten ^f^^^"^^ iwrt Mrnrè 494= /^^^^"^^ iio-wi-w-r'-t P. 260 
sinde beide ]wrt zu lesen. Die zweite will deutlich sein und niitzwei Silbenzeichen iw 
ausdrùcken. Vergleiche dazu das oben ùber die Umsteliung der Halbvokale bei Silben- 
zeichen Bemerkte. 

Das Wort /^^'^g Wnts, 205, 508; Tli, 80, 322; ^^ Ppît, 215; ^^^^^^ 
Bec. Trav,, 4, 125 (irrig mànnlich, ohne t LD., III, 9), etc. «Opter» bedeutete ursprûng- 
lich «Spende, Dargebrachtes *, Dargereichtes», denn es kommt o ft m it dem Wort 
(( Arm» {'êi) verbunden vor, vgl. (f^'^^^ Piehl, Pet. EL, 56; (^ ^^^^^ LD., III, 13, 
8, etc., lies jw{^'i)i-^ei « Armspende, was der Arm reicht» von der bekannten Wurzel 
jf^ v\ î j) iw « ausstrecken » (besonders die Hand), urspriinglich «lang machen». 
Daraus ergiebt sich dafi aile Vermengungen mit anderen Wurzeln und Bildungen * irrig 
sind. Ûbrigens scheint LD. , III, 234 c eine phonetische Schreibung zu versuchen : ^ f^ 

( — ). Ich weifi nicht, ob dies anders zu erklàren ist, wie mit einer Verschreibung 

f^dD '^wic^, in welcher die zwei Halbvokale vertauscht wurden. LD., II, 28, 





schreibt ^^^^^""7^^ 'yW-'iwï) «Armspende», setzt also dem Zeichen /^ seinen 
voUen phonetischen Wert nach. 

So ist auch die spàte Bildung °^, '/'w (mànnlich ! v. Bergmann, B. v, 

Durchw. d. Ewigk. Z., 60, S. 42) ganz verschieden. Ihre eigentliche Bedeutung kann 
erst bestimmt wrerden, wenn wir wissen, was If'n Q (?) Senuhyt, 115 (Br. W., S. 214) 
bedeutet * . Die spàte, offenbar von der alten ganz verschiedene Verwendung fur « Mahlzeit » 
scheint auf der Verwechselung mit einem Wort '^Ks^ jsl ( v. Bergmann, 1. 1. aus 

Dendera) )flw zu beruhen, denn was ist der Unterschied von |1, '^^, a fiir einen 

Hierogrammaten der Rômerzeitl Letzteres Wort ist gutund ait. Totb., 172, 36, wird 



dem Toten versprochen : «dir werden bereitet {srtw nk) ^è^ ^, \f^i^'^) 

Mahlzeiten (?) auf deinen FùBen in der Unterwelt. » Dièses poetische Wort ^t scheint 
verwandt mit f'>w =i ]fw (s. u.) «Gewalt, Ansehen», entweder «gewaltige Mahlzeit» 
oder wahrscheinlicher «Spende des Ansehens wegen, ein Essen, wie es eine Respekts- 
person erhàlt». 

So kommen wir zu den von Piehl behandelten Varianten. Er vergleicht Proc. 
SBA.,ll,224,ausKarnak,54 ^^^^"""^^ «grofl p.n Ansehen»" dsr{})pw und DKL, 



(1) Wir môchteo die Umschreibung r fur die Fàlle vorschlagen, wo <3> nicbt als r sondern als 9 analog 
dem Hamza der arabischen Schrift stebt, d. b. fur konsonantiscbes M, mit dem es oft wecbselt oder (sp&ter) 

verbuadea wird. Die tbeoretisch richtige Umschreibung wàre r, aber dieselbe wûrde zu zabllosen Druck* 
fehlem fûhren. 

(2) Wie es scheint, nur im Plural mit kollektivem Sinn vorkommend. 

(3) Vor allem die Verwechselung mit â^j^ >^r n ^^'^ «dekorieren, auszeîchnen ». (Br. W. S., 517.) 

(4) Vergleiche TÛ, 339, *flw, wofûr irrig ^flwAw geschrieben ist. 

(5) Man hûte sich,/;a? «mâchtig» und Iw «lang, weit» (niemals «reicb, voll») zu verwechseln. 



EINE HIEROGLYPHE 35 



90, ^^ "^ <f^ . Es unterliegt keinem Zweifel, daB ^ ^1^, ^"^ ^ ^ Varianten 
sind, beide {')J'lw zu lesen, also f^fto odereher f'^w. Allein, ist die zweite Schreibung 
korrekt ? Wie, wenn der Bildhauer das a^-c^^ vor ^^ eiafach vergafi ? Und wenn dièse 
ganz vereinzelte Variante auf Absicht beruht, was beweist sie mehr, als die irrige 
Ansicht eines Schreibers aus der unwissenden spàtesten Zeit? Auch wenn man nach- 
weist, daû Hierogrammaten der Ptolemàerzeit neben der oben in derselben Zeit nach- 
gewiesenen Ausspraclie /m? auch die Lesxxug fiw kannten, so muB man darin nur einen 
der vieleu Fehler der ptolemàische und romischen Zeit sehen, veranlaBt durch den 
zufàlligen Urastand, dafl f^ in den haufigen Wôrtern /if>Wj IffW (und kfyw) hinter 
einem f stand. Die Fâlle, dafl die spàtesten Hierogrammaten durch dieselben Schlùsse 
irre gefùhrt wurden, wie moderne Entzifferer, sind ja hàufig. 

In Piehl's weiteren Beispielen erscheint auch die Variante ^ _ Ifwï DKl,, 93, 
fur das sonst gebrâuchliche spàte |/*ieci « Macht, Anschen», àhnlich Br. W., 37, aus DKL, 
103. Ich zweifle, ob der Hierogrammat jene Verbesserung ({fwï) der gewôhnlichen 
Orthographie absichtUch vornahm, aber jedenfalls ist die hàufige Schreibimg \fjW 
'%sif^ Br. W., 6, 37 (Totb. Lep^.. 78, 6, etc.) falsch. Die korrekte Orthographie 
der àlteren^Zeit kennt nur r^ ViT^i ^"'^ ^^^'' ^^' ISbh; III, 18, 14; Siut, 5, 243; 
Rec, Tr.j 1, 205, etc.) und in dem oben erwàhnten Dérivât derselben Wurzel Ifi, aber 
niemals Iflto mit zwei ^K^- Demnach vermute ich nach jener spàten Schreibung 'if'^w, 
daû die richtige Lesung des aitenf-fto ein [fto ist \ Weil dem Àgypter ein Silbenzeichen 
y fehlte, bediente er sich des von mir AZ., 92, besprochenen Hilfsmittels, /-Ito anstatt 
des fur ihn imschônen i-f-w zu schreiben, so dafl der Léser die Konsonanten umzustellen 
hatte. Wie hier haben es die spàteren Schreiber immer gemacht : waren sie sich noch 
bewuflt, daû man beim Lesen eine Umstellung vornehmen solle, so vollzogen sie dièse 
Umstellung fiir das Auge, lieflen aber gleichzeitig den umzustellenden Konsonanten da 
stehen, wo die alte Orthographie ihn geschrieben hatte, also hier hybrid if'{l)to mit 
einem ùberflùssigen ^^. LD., III, 212, scheint die defektive Schreibung ^ i fw dièse 
Auffassung zu bestàtigen. 

Dafl spàtere Schreiber f^ irrig oXs/ho (aber nichtfw!) betrachteten, machen die 
Varianten eines anderen Wortes wahrscheinlich. Alt heiflt es : ^J'^^'^^X Hnemhotp, 
wk\. ^^'^ Stabl Antar 10 «Macht, Ansehen». Dies scheint man etymolo- 
gisierend mitjenem Synonym (/)/'?o zusammengebracht zu haben, denn man schreibt 
^^^^ Mon. div., 15; ^ ^S:, ^^.^. Br. W., 1446 (aus DKL, 57, und 
«Mar. Dend.») kflw, vgl. auch^. S., 1243. Dièse Schreibungen sind natùrlich ganz 
falsch, vergessen sie ja das weibliche t und machen aus dem Pluraldeterminativ ein w. 

Ich schliefle die Varianten des spâten Verbums mcctc (cdenken» von den direkten 
Beweisen aus, denn die Orthographie ^^^^^SA f^^-y"^ ist falsch. f^ ist nur eine 
Entstellung des Determinatives * ^C^, <:S}^:^, welches nach der Erklârung des « Sign- 
papyrus» von Tanis «ein fliegendes (oder « hiip fendes » eq nci) Herz» darstellt. Dièses 



(1) FU Wnls, 417 = Tti, 237 gehôrt kaum hierher. 

(2) Waram soll gerade dièses «der B(a$se époque)» angehôren (Br. W., 582)? Alte Beispiele fur das 
^on giebt es ûberhaupt nicht. 



86 TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 

«fliegende Herz» ist Determinativ eines alten Stammes mi irnd scheint m*(i)t « Syenit- 
stein» Br. W., S. 539 und m\(wï) «glanzen, Glanz», etymologisch mit mlw «denken» 
^^ ^ w '"'^ Canop. 9, zu verbinden. Der Irrthum, in diesem Zeichen mi die Hiéroglyphe 
ito zu sehen, ist leicht erklàrlich : das Determinativ m) stand zwischen l und w. Ûbrigens 
schreibt auch das Demotische das Verb m€atz phonetisch mlw. 

Das gleiche Résultat, nâmlich, daB ^^ fur >w eintritt und nirgends ein/geschrieben 
wird, lehren die Varianten fiir das eben erwàhnte Wort miw? «glanzen» Br. W., 564, 
S. 539 (j^ m neben ^^^ ^^ tt\. etc.). Es scheint aber dem mcctc ganz analog. 

Die sonderbare Schreibung^J/3^'^.;^'j'|^ '" a es 6Snen\(iob-',vo-î statt wblw !) 
sich deine Finger» Masp., Mém. quelques Pap,, 23 (aus dem Rit. de Vemb.) ist eine 
schwer erklârbare Verschreibung ; vielleicht, daû ein 9 wb hier miBverstanden wurde. 

Sollte es sich bestatigen, dafi Aiovi bei Altkairo das alte a^ Babylon ware 
(vgl. AZ,, 84, 50), so wàre ein Argument mehr gegen das vermeintlicheyio geliefert. 



Da in unseren samtlichen Beispielen ein ^Ks^î nachweisbar ist, kann der Lautwert 
ito wohl als voUkommen gesichert gelten. Noch nàherer Untersuchung bedarf aber der 
orthographische Gebrauch des Zeichens f^, denn eine Menge von Bildungen, welche 
die zwei Konsonanten Uo enthalten, werden nie mit diesem Silbenzeichen geschreiben. 
Sein Gebrauch in den Pyramidentexten ist allerdings ein weit hâufigerer als in den 
folgenden Perioden, z. B. das oben erwàhnte k)ww «Hôhen» — iibrigens eine sonder- 
bare Substantivform ! — wâre im Mittleren Reich unorthographisch. Vgl. noch Schrei- 
bungen wie klw Mrnre 583, s\w 528, Ppii 465, etc. Es bietet sich hier StofiE zu einer 
sehr dankenswerten Untersuchung. W. Max Mûller. 



TOMBEAUX ET STÈLES-UMITES DE HAGI-QANDIL 

PAR 

G. Daressy 

Les tombeaux de Hagi-Qandil, contemporains de Khou-n-aten et de ses successeurs 
les rois hérétiques, ont été complètement déblayés cette année par les ordres de 
M. Grébaut, et des grilles ont été placées à l'entrée des principaux d'entre eux. Au 
cours des travaux, quelques tombes nouvelles ont été découvertes, quelques inscriptions 
que Lepsius et plus récemment M. Bguriant* n'avaient pu voir, cachées qu'elles étaient 
par le sable, ont été mises au jour. Les textes ainsi exhumés ne sont malheureusement pas 
de premier ordre, ils ne fournissent aucun renseignement historique sur cette époque 
si intéressante; néanmoins, comme ce n'est qu'en cette localité qu'on trouve des vestiges 
de quelque importance de monuments de cette période, il n'est pas sans utilité de relever 



(1) Vgl. Pap, EberSy Glossar zu dem hâufigen Determinativ J^^ Ton wh], 

(8) Bau RIANT, Deux jours dejbuilles d Tell el-Amarna^ dans les Mémoires de la Mission archéologique 
Jrançaise, t. I, p. 1. 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



37 



les moindres inscriptions ; elles pourront peut-être servir à compléter d'autres textes et 
aider à Tétude de la religion d'Aten. 

Les tombes de Hagi-Qandil (qu'il faut distinguer de celles de Tell el-Amarna, 
situées à une heure plus au nord et creusées dans le flanc de la grande montagne), sont 
disséminées dans les petits monticules de calcaire, recouverts de sable, qui barrent en 
partie l'entrée d'une large vallée conduisant à la mer Rouge. On peut les diviser en trois 
grands groupes : nord, centre et sud, séparés les uns des autres par des chemins de la 
vallée larges d'ime centaine de mètres. 

Dans le groupe du nord, le tombeau principal et le mieux connu est celui de Khenti- 
tutu. Parmi ceux qui l'avoisinent, on distingue celui de Mahou, publié par M. Bouriant\ 
Une autre tombe, récemment dégagée, ne se compose que d'une petite chambre ina- 
chevée, sans inscriptions. Mais l'épaisseur de la porte avait été décorée. Le roi Khu-n- 
aten est représenté suivi de la reine et de ses trois filles, puis de deux groupes de trois 
hommes inclinés. Le texte en colonnes verticales est très mutilé. Voici ce qui en reste : 



iài 




' ' i§ 1 



Vffi-^JTfTîil'^'Rf 



A/7S^/>A 




m^w:^'^"'^^ 



%^<izm 







% 











U^û^-0 







\ 




O I 



•^-ItJ-^W 



AAA/VAA 



AAA^AA 




kfbd 





? III 



S 




I I 
I 



u I 



hJ^^^f^ AAA/NAA 







lîwr-kis^ 











G 






A ^A^^/^A -ZT I I T ji 





Mli!¥1i^ 



O I 



I ^^37 











L'entrée d'une deuxième pièce avait été commencée, et le tour de la porte avait reçu 
des hiéroglyphes. On n'y distingue plus que le titre 9 a Q n^:^ . 

En partant du tombeau de Khenti-tutu et se dirigeant vers le sud, on rencontre le 
tombeau de (1^ ||fl , puis celui de * [jj 1 . Après une interruption de 80 mètres, les 
grottes reparaissent, les unes à côté des autres. La première tombe est inachevée. Des 



(1) BouRiANT, Dtxix jours defouillea, etc., dans les Mém. de la Mission arehéol, franç.^ \, I, p. 16. 

(2) Idem, p. 11. 

(3) Idem, p. 9. 



38 TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



deux côtés de la porte, extérieurement, il y avait des inscriptions à Tencre noire dont le 
bas seul s'est conservé. On lit, à droite : f^^Q o » i f \^ ^ \i I® c^ 1^ ^ ; 

à gauche : f ^| «71 Q og i fW'^--^ " D ""^ *^ I ^ i^ . ^ iJ '''''^• 

Nous savons donc au moins le nom du propriétaire du tombeau, c'est le prince, 
chancelier. . . et nomarque Nekht-pa-aten. 

A côté de cette chambre, il y a une corniche annonçant la place pour une sépulture 
qui n'a jamais été faite, puis on arrive à la salle où M. Bouriant n'avait pu que relever : 
(( R. Hay opened this tomb 1830 » et « C. Laver, 1830, measured this tomb » \ La 
chambre est nue, mais on avait commencé la décoration de l'extérieur. Des bas de 
colonnes d'hiéroglyphes (le haut n'a pas été gravé) nous donnent le nom du défunt 
Nefer-khepr-her-s-kheper. Voici les textes : à droite de la porte, f^ f^ïm.^j=^^ 



^^f^A l.:yyJLJiiX 






ni-^=r^^i^¥1"rm!JJ>îl01ÎOv'^Z^ 



-^'^/l,«^Tfô@ I 8 



n oc2xa 



\-^m 



Vingt mètres plus loin, on arrive à un tombeau visité et décrit par M. Bouriant V 
Quelques traces de peinture existent encore à l'intérieur ; à droite de la porte, par exemple, 
il y a deux grandes barques suivies de quatre petites marchant de conserve et im coin 
de jardin. 

Le nom du personnage pour lequel ce tombeau avait été préparé a été partout effacé, 
aussi bien à l'extérieur que sous la porte, dans l'hymne à Aten, dont voici la teneur * : 



^îKSliSKlSSlUjAfM^m 



flT^-^i 









]i4îtST-î!iL'flr^,=T=r,i;^i^^^îJi 



Il 1 I 



\ziCs-^M'mr-'î^u\::.\Ln~ 



crz3 /\ 



U) Bouriant, E>eux jours de fouilles ^ etc., p. 9. 

(2) Idem, p. 8. 

(3) Comparer avec les textes publiés par M. Bouriant, p. 2 et 11 de son Mémoire. 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 39 



H î"3d{;:èzr:sMi^^pM"i-^^ii-ai^ 






v™VHS=ivi.;!.3i^?ji^--±rs;-^i 






J7^°fîl™?^i:ilJT1-f-^TJ^?5qC-'î 




# I 



III 



Sî+ï7<=:f:Sl^Sé:1^^^1I.I^?^H 



O 



QMlt=^T:M^iv^:5f^pîÈrt[::]iEi!i 



^^i^Pi^coâ^i^mr-ring^i^- 



III 






.^â^^q^ijp.jijijèij.ât^uâ-I^JLîJi^l 




iiU-ii 



^ijijâ^2M"r-2îWî^ï^^P*J«^rf 






QIU^^n^^MfTS^Péiliiïâ-^TH^i. 






« Adoration à Hor-khu-ti célébré dans rhorizon, en son nom de Shu qui est dans 
le disque, donnant la vie à toujours, éternellement; au roi du Midi et du Nord, iîd- 
nefer-khepru-ua-n-râ , fils du soleil, vivant de vérité, maître des diadèmes Aten-khu-n, 



40 TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 

à la longue durée, et à la grande épouse royale qui Taime, la maltresse des deux terres, 
la très aimée, Aten-nef er-nef ru-nef ert-aï-ti, vivante à toujours, éternellement. 

» Que ton lever à Thorizon du ciel est beau, 6 Aten vivant, source de vie ! Ayant 
brillé à l'horizon, tu remplis les deux terres de tes beautés. Tu te formes, tu t'agrandis, 
tu resplendis; élevé au-dessus de toute la terre, tes rayons enveloppent les trois régions, 
c'est-à-dire toute ton œuvre. Tu es le soleil, tu les as amenées telles qu'elles sont et tu 
les fais gouverner par ton fils qui t'aime. Tu rayonnes sur la terre et tu éclaires le roi, le 
très grand sorti pour l'éternité ; tu lui donnes ta durée, tes années. Tu lui es ce qui est 
dans son cœur; tu lui donnes ton amour en tant qu'Aten comme à ton enfant, issu de 
tes rayons, le roi du Midi et du Nord, Râ-nefer-khepru-râ-ua-n, Il t'a fait Rhu-aien, 
la grande, ta bien-aimée; les faveurs, les choses nombreuses, les produits du soleil sont 
dans son intérieur; on est en joie en voyant ses beautés; se formant, s'embellissant, on 
l'aperçoit comme une vision du ciel; on ne se dirige plus que vers elle, car le disque 
brille en elle, il la remplit de ses rayons. Il enserre son fils... étemel, sorti d'Aten, qui 
commande à la terre sous sa direction, à sa place; il donne que la terre qu'il a faite, 
toute la terre soit en fête de son apparition, pour qu'en son ensemble elle vienne vers sa 
personne, c'est-à-dire vers Aten qui brille à l'horizon sur tout l'univers. Son fils lui 
présente la vérité en bonne allégresse, et voici que celui qui est sorti de toi, tu lui as 
donné d'être roi comme J'Aten Râ-nefer-khepru-râ-ua-n, vivant et fort comme un 
Aten. 

» Le grand prince, chancelier royal, semer unique... de son supérieur, chef des 
armées du maître des deux terres, préposé à la maison de conciliation d'Aten..., dit : 
Moi, son serviteur, qui ai produit le juste pour le maître des deux terres et glorifié son 
seigneur, j'ai mis la vérité dans mon sein et exécré le mensonge. Je te connais, joie de la 
terre, fils d'Aten Râ-nefer-khepru-râ-ua-n. Il m'a multiplié ses faveurs en raison de 
mon équité. Je suis à la tête des grands, en avant des hommes. Je soutiens mon maître, 
accomplissant ses instructions; j'écoute sa parole et mes yeux ne cessent pas de regarder 
ses beautés, continuellement. mon maître, connu comme Aten, qui se complaît dans 
la vérité, ordonnant que, celui qui écoute ton instruction, il vive, et certes il est heureux 
en te voyant, il atteint la vieillesse. Tu m'as donné une bonne sépulture, en cadeau de ta 
personne, en la demeure que tu m'avais assignée pour que j'y repose, dans la montagne 
de Khut-aten, le lieu favorisé. Celui pour qui des millions de Nil monteront à Ment- 
iîd-rie/èr-/cAe/>ra-aa-n-rd, celui-ci est mon dieu; j'ai fait ma vie pour sa personne, tu 
m'as donné d'être heureux à ton service sans cesse. O enfant d'Aten, tu es éternel, 6 celui 
des millions... ua-n-râj qui fait prospérer ton serviteur; donne-lui qu'il soit fait maître 
de. . . ton éternité dans la sépulture que lui a donnée son seigneur en raison de sa vertu. » 

Au-dessous de ce texte, le personnage était représenté adorant : il a été martelé, et 
la place qu'il occupait a été rebouchée avec du plâtre. L'inscription qui fait vis-à-vis 
(côté droit de la porte) est en mauvais état et presque illisible. C'était l'hymne à Aten. 

Au plafond de la porte, on voit aussi une ligne d'hiéroglyphes : •^ ^^^ 



r\ ^ r^r-^^rt / n n wQ >^^ o gv ^é^^ nimm xso- -<2>- <::z> > t^ — fv c "^j n <^ i"*"**^ -v r 




AAAAAA 




TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 41 



. Les côtés de la porte, extérieurement, ont reçu chacun cinq colonnes 



d'inscriptions : 



^-^"«^ t^!v]Af5jHMî§=(31Ml¥f s 



lli 



(î331~f3:;!^(HSIÏMI îo-=ffl 



P*J^EPl,"'T"!*;l»iSP=SEhUiffTliTji: 



l?fen'haîBBAf5it:!fiPûlîJ2=fî*^îîî 



A^/w^A 



® •s^ç^O/î^vm'^i^? "^ 4.jia> — ^i\^=^^&Mi^^^^^rm- 



/wwvw 



Hà^j^fl.'ZM^'^kZ^é 



/www *==»wM:^'j^ I ''<dy:..//, 









/V/N/VNAA 



AAMA/NA 



cnn 






êji 






c*« 8»--« = 1 lHI Af ^ClMf §=(3E¥f . 



(ff¥ij ^fij^:^ avffinM fsii4îc:cp 



I AA/SA/SA A û I î^ AAAAAA KZ:7 /jjf^ ^ I @fr j^ J 1 f ^ M ( n? J \VX ^:==^ 









I Ôa.AAAA.«=> AAAAA^ TaV^A/wI Jl l><-=^ C^ AAAAAA 1 >^-C^ iJ >^^=W H I l 1 O I 



\y/.- . 5» 



[if^Ht^!^;=i]i^i^6ks-^:si:!iJi:3 




ji^îiP'«-r?éi=Lii,°zi 



m AA/NAAA \ N^>N^ 

RECUEIL, XV. 6 



42 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



Au-dessous de ces légendes, le roi, la reine et deux princesses sont représentés 
accompagnés de personnages prosternés. 

Le tombeau suivant comprenait une chambre longue parallèle à la façade et une 
salle en profondeur. Malheureusement Tintérieur n'a pas reçu de décoration, et nous 
n'avons à relever que les inscriptions de l'extérieur, en colonnes verticales. 



Côté droit de la porte : 




fin ^ 



(EEI-fs^i 



(EilnMIi^Hîiaffl 




A/WWA 




f 



/VWSA/V 





(3IMl^Kîi°i^--'M 



^;îsp4^u]l^:îl^|^-«.î 



3 ^'^ym 




■■y .é%??':^; 



^//fr///éû^ 



'mm 



Li I 



i 



D w 










4 W^'^^T'^yi' 

I f:'%.M 





1 o 




-Pifc^!;;dJ t-ZTvx-^ fliji "ô 



a-,«gauc„o : li^ISAf ^Wllf =^,^(311lAf 



\ 



^^* 



(IxlI3Mlt°^HÎE3î= 



Ji^.^ 



î 












o 



J 



U I 



liiC2 



A/WV\A A/VSAAA 




4i:s?'HWgli^: 



1^- 




(■■y. '■■ y y, 

11, :;: : :^^ 



^HiA fl 



*^' '" mit I 






/VWVW 






Ït2wc%. 



plu lid. 



I I 



I ^1 il 



«//f>. 



IV 



1 i;^;.-%ï-i 



^ AV^AAA 




cr=i 



m 




n 



■'^'kl'i 



Ci 
/WWW 



il 



I ^^'1 







^'U |id 

/wvw^ 



A/W/WN 



Cette tombe est la dernière du groupe septentrional. Dans le groupe du centre, les 
six premiers tombeaux qu'on rencontre en se dirigeant toujours du nord au sud n'ont 
pas d'inscriptions. Tout au plus on voit, sur le tableau surmontant la porte, des traces 
de la scène d'adoration à Aten par le roi, la reine et deux ou trois princesses. 

qui présente quelque 



On arrive enfin au tombeau d'un fonctionnaire ^^ 
intérêt. On y descend par un escalier de quelques marches, de chaque côté duquel on 
voit une colonne à moitié engagée dans les parois de la tranchée. Une sorte de vestibule 
précède ainsi la salle principale, au fond de laquelle s'ouvre l'entrée d'un réduit occupé 
en partie par une statue assise du défunt posée sur un piédestal surélevé de cinq marches. 

Les parois de cette petite salle avaient été peintes; on distingue encore le défunt 
assis devant un autel chargé de fleurs, et recevant des offrandes; mais les légendes sont 
presque entièrement effacées. 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 43 



La grande pièce est nue. On y remarque seulement la corniche égyptienne avec les 
plumes peintes alternativement rouge, vert, bleu, vert. 








Le dessous de la porte et Textérieur sont, comme dans tous les tombeaux d*Hagi- 
Qandil, les parties ayant reçu le plus de textes. Sous rentrée, à gauche, Anaï est repré- 
senté debout, les deux bras levés dans la pose de Tadoration. Devant lui, dix lignes 
d'inscriptions étaient tracées à l'encre noire, les colonnes séparées par des traits rouges. 
La partie supérieure de chaque ligne est détruite; voici ce qui reste de Thymne à Aten, 
qui était reproduit ici ^ : 



X. ^' . '-••. 



H^-î^^il"r-ilM^]iïflft-=ir^]^^ 







irsifs^^-i.=^f=o-k^t:;T°^p^^ 









n 



r7 ra 









(1) Comparer avec le texte du tombeau d'Apii. 



44 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



A/S/SA/NA 



M 






ê 









\^. ////.., -j^ I irffeïi 



!T 



© 



m 



U I 



AAAAAA 



A 



£!^ilI.W 



3 I 



M ir^ PÉLij'l G ^L^ I LJi on no cQa'ionil 



(Smï]'^. . .11^ 



jir 



î^j 




Sur la paroi qui fait vis-à-vis, Anaî est représenté debout, un bâton à la main, 
comme s'il entrait dans le tombeau. Il est seulement dessiné en rouge; ses titres et son 



nom \ f ■% 



, sont inscrits devant 

_ . . _ _ n iv-£]£5^i I miirfc— G> 

lui ; le reste du panneau est vide. Au-dessus de l'entrée, extérieurement, le roi et la reme, 
suivis de leurs trois filles, sont représentés adorant le disque rayonnant. De chaque côté 
de la porte on lit d'abord la légende d'Aten et du roi, trois fois répétée : "¥•(] r^ Vl 



(îiMSdï 




g°]Af^Hg HlE) Af 



( \ '^^''^ IJsAA I y (Im J t1^^ \^\' ^ ^^ deuxième ligne, le prénom royal est 



rem- 



placé par 



(HCI 



o I ; la troisième ligne est identique à la première. 



Au-dessous, on voit Anaï agenouillé, adorant. La première est ainsi conçue : 



^^""«Mflli^^l-rfSfr^t^fô 



mm 



% 



AAAAAA 
I t I 



1 O AAAAAA I U 



^ 3 ta 




w 



é 



A. n 



A/WSAA 



'M 



^\\^ MU I 



AAAAAA 



\ 




JOi 



AAAAAA 



:;i 




AAAAAA 



I I I 




;àgauche:i(|^|^^|j'f-f^ 






I 



I I I 2 






k=d 



îT¥iH 



AAAAAA 



Dans les parois de la tranchée, entre les colonnes et la façade du tombeau, il y avait 
quatre stèles encastrées. Sur la première de ces stèles, Anaï est représenté debout, en grand 
costume, le bâton à la main. Un homme, placé devant lui, lui adresse la parole : 1 



sont dorées ^ ft^=';*°[:^^^°(lf 




w 



«^ââi:flf- 



A/VVAAA 




AAAAAA 



un homme conduisant un bœuf dont les cornes 

^AAAAA ^ (0 



^A 



AAAAAA 

i I I 1^ On 



i^vmMwt\ ' 



(1) Je ne sais si ce car touche doit être attribué à Amenhotep II ou au roi f O ft S • '^^'î^X- /l I ^n1 

"'o^ JJ J J '^^'^^S- il 1 de M. BouRiANT, mentionné dans le tombeau de Pa-ari à Gournah. 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



45 



Sur la deuxième stèle, on voit Anaï assis sur un tabouret à X recouvert de peau, 



devant une table chargée d'offrandes, recevant d'un autre personnage un vase 5* La 
— "" " ■'^PS^^^MTSn^^, , ,llll«l .Derrière Anaï on voit 



légende est ainsi conçue : W 




la moitié d'une porte de tombeau. 



écuv 



La troisième stèle représente Anaï sur un char à deux chevaux conduit par son 



rj"^i^SViMm^ 



I I 1 

AA/W>A 




I 



Sur la quatrième stèle, Anaï est assis sur une chaise à pieds de lion devant un autel, 



et il reçoit un bouquet de fleurs : 




I 



ftàTs:^^™^^ 




îî 






r^^/^*"vw% 



^f^^tîS 



i?mrmM 



A^AAAA 



.m ,v:i^<:.mi 



|. Au bas de la stèle. 



une ligne horizontale : 




Enfin, une stèle, trouvée dans les décombres, représente notre personnage assis 
devant une table chargée d'offrandes que lui présente le scribe Màï : oà \ ^^ (|( 



îî 



/VNA/VNA 



<S 



M 



01 I Hlllll 



l\ 



■0- 

D III 



\TMzM 




Ces cinq stèles sont arrondies au sommet; les légendes sont disposées en petites 
lignes verticales au-dessus des personnages. Le style est bon, et rien ne rappelle les 
formes étranges sous lesquelles Khu-n-aten se faisait représenter. Les chairs sont 
peintes en rouge; le collier et les bracelets sont dorés sur deux des stèles. 



Au-dessus du tombeau d'Anaî, on avait commencé, puis abandonné une tombe. 
Plus, au sud, la porte d'un tombeau a été déblayée. Le fronton est mutilé; de chaque 
côté de rentrée, des inscriptions étaient tracées à l'encre. A droite, on lit : i E.J^^^ KO? 



a .çr^v^ 






2 !,.mf^. 



t. M 



m\^mm 



o 







y 



'^:sy 




' ' 



y 



^ZSP 







:E:vwnsi^H 



o 




Une dernière tombe sans inscription complète le groupe central. 

Les tombes du sud ne sont encore que deux : celle d'Aï et une autre non décorée. 

Le tombeau d'Aï a été étudié déjà en partie par Lepsius et M. Bouria^nt, mais quelques 

inscriptions de la porte, qui étaient cachées par le sable, étaient inédites. Sur la paroi 

droite de la porte, au-dessous de l'hymne à Aten, Aï est représenté agenouillé, tenant 

|, Tet^, suivi de sa femme Ti. Leurs titres sont : ^^ y 1 ft "*~1 ^^^ i^^ .^ ^ Y 



/WWNA 



S 






îMinfl^fli^^îâ^ î^UIÎ" 



AAAAAA 



AAV«/VA 



\ 



K) 



{\-^mU\'^ fEAA^MM 




46 TOMBEAUX ET STÈLES -LIMITES DE HAGI-QANDIL 



Le bas de la paroi gauche contient aussi un texte de trente lignes qui mérite d'être 
reproduit : 



1 * 5! (MiîSl dSEÎSSI A t ïl M M 



(4WH]¥(fvl]^f£j^:^( ^xîinia f-!^i 






°°^#S4T-^i:^î5=fe!f:^^SP^n-'» 



i^sfl^v^y^srw^^^pifl-i^siîii 



oi 






HnCî1lTl^fr^ri3T^i^!LIW^^^ 




siT>i^i~rf^i.jSjLi^:5:s:^î-^j 



'^^'^'^ oo III 

I I I 



'mizi\irT.mrrM]\\i7z,rr.^r.^z:ui 






/Sft/WNA 
A/W\AA 



iMtji^q^-iTi^vfr;?^io-:siî^'ârpf 



A^/WSA 






lJ}lîàT3âfl^î&â^i^™lI.Pl 



A/WVNA 



TOMBEAUX ET STÈLES- LIMITES DE HAGI-QANDIL 47 



VJlS^TiidJÎ^Î^Sfll^JdiS^ns'IMST^iP 



M'ai=^l,t,--! ' t:;T^ijmiJ.^.r.fl^i3 



î(rï:=!:^M--ïïï2E1"f-«^iS-JSr:iJ 



'$i=îlTîlTîfl^i^,îîn STT^i; JCTŒiJrJ 









Ç> 



/VS^^/VS A^/WVS 






i]^^^^vsg-icjx^qq^^f7_s.^-iiÈ 











i^fpp-iiè^vft^::HM^™Wâœ;,2v^i 



1 I 1 









» O I 

I /www 






1 A. n V_.^ ^ZI^ /^AN^AA I ^ I ci /VWNAA /VWWV /vyVS/>A TÎT"» ^ 



7^ I I ^l1>Lcw I A./WW 



48 TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGl-QANDIL 




£!fl^ii^^foflrTâT^:^^i:râèn 



A/WV\A 



/ir-^^ 



^MEÎ^^^3T^EiJ>f-^E^fi^S]^f«fî™t_ 



1 




T — r 



l^^^i^^îâ/f- 



« Adoration à Hor-khu-ti célébré dans l'horizon, en son nom de Shu qui est dans 
le disque, donnant la vie à toujours, éternellement, au roi du Midi et du Nord Ra-nejer- 
khepru-ua-n-râ, fils du soleil, Khu-n-aten, à la longue durée, et à la grande épouse 
royale Aten-nefer-nefru-nefert-aî-ti vivante. 

» Adoration à toi, brillant dans ton horizon de Khut (Aten), ô Aten, qui vis éternel- 
lement, prosternation lorsque tu brilles dans le ciel pour illuminer toute la terre de tes 
beautés et que tu rayonnes sur ton fils qui t'aime, tes mains remplies de millions de fêtes 
pour le roi du Midi et du Nord, le fils du soleil, vivant de vérité, maître des diadèmes, 
Khâ-n-aten, ton enfant, issu de tes rayons, pour qui tu as décrété ta durée et tes années ; 
ayant entendu ce qui est dans son cœur, tu le chéris et lui donnes d'être comme Aten : 
tu brilles et tu lui concèdes l'éternité; tu te reposes et tu lui donnes la perpétuité. Tu 
l'as façonné comme les êtres que tu as créés à ton image, comme Aten. Le roi de vérité, 
sorti pour l'éternité, fils du soleil, qui exalte ses beautés, qui lui présente le produit de 
ses rayonnements, le roi du Midi et du Nord, vivant de vérité, maître de deux terres, 
Ra-nefer-khepru-ua-n-râ, et la grande épouse royale Aten-nefer-nefru-nefert-aî-tt 
vivante éternellement, à toujours. 

» Le divin père, le favorisé du dieu bon, flabellifère à la droite du roi, préposé à 
tous les chevaux de Sa Majesté, scribe royal qui aime la vérité, Ai, dit : salut à toi, 
Aten vivant, brillant dans le ciel, qui combles les cœurs; toute la terre est en fête à son 
lever et les cœurs en joie acclament leur seigneur qui brille sur eux. Ton fils te présente 
la vérité en bonne allégresse, car voici que lui est issu de toi comme fils éternel, sorti 
d'Aten, éclatant de sa lumière, plaisir d'Aten qui brille dans le ciel, lequel met en joie 
la terre. Son fils, il l'enserre de ses rayons, il lui donne l'éternité, la royauté, comme 
Aten, Ra-nefer-khepru-ua-n-râ. dieu qui m'as créé, qui m'as donné une forme, 
accorde-moi de me rassasier de ta vue sans cesse. maître de la création, comme Aten, 
qui multiplies les biens, que Hapi monte à la ville, faisant subsister l'Egypte, que l'ar- 
gent et l'or soient comme les sables des bras d'eaux. La terre, en s'é veillant, manifeste 
sa joie de posséder sa personne. fils d'Aten, tu es éternel, Ra-nefer-khepru-ua-n^râ 
vivant et fort comme est une de ses créatures. 

» Le divin père, flabellifère à la droite du roi, préposé à tous les chevaux de Sa 
Majesté, scribe royal qui aime la vérité, Al, dit : Moi, qui suis franc avec le roi, qui ai 
produit le juste pour le maître des deux terres et glorifié son seigneur, qui ai suivi la 
personne de Sa Majesté comme son favori, qui ai vu ses beautés quand il apparaît dans 
son palais, je suis en tète des chefs, des semers royaux qui gouvernent les deux terres, 
de tous les serviteurs de Sa Majesté. J'ai mis la loyauté dans mon sein et exécré la 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 49 



fraude; je t'ai connu, aussi je t'exalte, Ua-n-râ! seigneur connu comme Aten, qui 
discerne le vrai, il a multiplié pour moi ses faveurs en argent et en or; je suis à la tête 
des chefs, en avant des êtres, en récompense de mes qualités ; il a embelli la demeure dans 
laquelle il a vécu. J'ai suivi les instructions de mon seigneur, j'ai vécu en adorant sa 
personne, heureux de le suivre; mes souffles viennent de lui; il est mon Nord. celui 
pour qui des millions de Nils monteront à Ment-Ra-nefer-khepru-ua-n-râ, tu m'as 
donné dans ma vie d'avoir tes faveurs, et ton élu a prospéré, ô fils d'Aten, car tout ce 
qu'il fait est stable, et la vigueur ayant été donnée à la personne du maître des deux 
terres pour l'éternité, alors il est heureux dans la vie et atteint la vieillesse. seigneur 
qui a construit les hommes, qui a produit la durée pour faire un heureux destin à ton 
favorisé, qui applique son cœur i détester le mal, pour que prospère celui qui écoute tes 
instructions dans la vie, pour qu'il soit réjoui en te voyant, sans que ses yeux cessent de 
voir Aten, journellement, donne-moi une vieillesse heureuse comme à ton favorisé, 
donne-moi une bonne sépulture, par décret de ta personne, dans la demeure où tu as 
ordonné que je repose, dans la montagne de Khu-aten, la place aimée de celui qui a 
entendu ta douce parole dans Ha-benben. Accorde-moi les faveurs que ton père Aten 
te donne pour l'éternité, au moyen de fêtes aussi nombreuses que les cours d'eau qui 
produisent des roseaux, que les vagues (?) de la mer qui porte les bateaux, que le nombre 
des pierres mesuré à la balance, (jue les plumes des oiseaux, que les feuilles des arbres, 
et qtfi sont les fêtes du roi Ua-n-rd à toujours, comme roi uni à la grande épouse royale, 
l'associée aux beautés de celui qui fait paisible Aten, à celle qui a la voix douce et dans 
les mains de laquelle il est beau de voir les sistres, la mal tresse des deux terres Aten- 
nefer-nefru-nefert-aï-ti, vivante à toujours, éternellement, qui est à côté de Ua-n-râ 
pour l'éternité, tel qu'est stable le ciel avec ce qu'il contient, tant que ton père Aten 
brillera dans le ciel pour te protéger, chaque jour, ainsi que ce qu'il a formé. Donne-moi 
de me prosterner sur la terre pure, de paraître devant toi autant de fois que ton père 
Aten te l'accorde ù toi-même; donne moi que mon ka soit stable et vigoureux comme 
lorsque j'étais sur terre au service de ta personne que j'ai suivie moi-même vers la 
demeure préférée où tu as accordé que je repose; que ma bouche ait des aliments pour 
moi à cause de cela, ainsi que tu l'as décrété; que je sois comme tous les favorisés qui 
ont suivi ta personne, car j'ai marché en ta faveur jusqu'à la vieillesse. 

» Le fîabellifère à la droite du roi, scribe royal aimant la vérité, le divin père 
AL,, » 

Sous ces dernières lignes, Aï est agenouillé, tenant le flabellum, une hache et une 
crosse. Derrière lui, sa femme, agenouillée, lève les bras en signe d'adoration. Elle est 



RECUBII.. XV. 



50 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 




D 
W 




Groupe du nord. 



AA/V>)AA 



A la suite du déblayement, les tombeaux ont été numérotés. Voici leurs numéros 

1 à 6, tombes de Tell el-Amarna. * 

7, le l9 dont le nom est détruit. 

8, .\.\. 
9, 

10.1) 
11, o 

I /VS^^/VS U VV M «=i«-> 

14, nom effacé : le ^^f Y * * ' 

16, sans inscriptions. 

17, sans inscriptions. 

18, sans in scri ptions. 

20, inachevé. Dessin d'une colonne en rouge. 

21, inachevé. 

22, inachevé. 

25. S\^l\!\. 



Groupe du centre. 



^37. 



Sud. 



26, tombeau de Khu-n-aten dans la montagne. 

27, 28, deux tombes dans la montagne, non encore déblayées. 



La vallée à rentrée do laquelle se trouvent les tombeaux que nous venons de visiter 
garde une direction générale sud-est. Large d'un demi-kilomètre au moins, elle est 
divisée en deux dans presque toute sa longueur par une chaîne de rochers calcaires. 
Après trois quarts d'heure de bonne marche à partir des tombes, on aperçoit à droite 
deux inscriptions, l'une à mi-côte de la montagne, l'autre presque en haut du dos de 
séparation de la vallée. Le texte qui couvrait les deux monuments était identique, seule- 
ment tandis que la stèle la plus au nord (sur la montagne) est en bon état de conservation \ 



(1) Ce Sutau était 






. Son tombeau ne se composait que d'une chambre. Les inscriptions 



gravées sur la porte sont en mauvais état. 

(2) Cette stôle a été vue par Prisse d'Avesnes, qui Ta reproduite dans ses Monuments égyptiens (pi. XIII), 
mais d'une manière très incomplète; c'est ainsi qu'il marque le milieu de la stèle, de la ligne 13 à la ligne 24, 
comme complètement illisible. Le tableau du sommet n'est pas non plus exact pour la disposition des légendes. 

Le même ouvrage contient la représentation de deux autres stèles portant le même texte. La première se 



TOMBEAUX ET STÈLES -LIMITES DE HAGI-QANDIL 51 

la seconde a perdu huit lignes entières et les autres sont plus ou moins endommagées. 

Dans le cintre de cette dernière, on voit le disque rayonnant, vers lequel le roi et la 
reine lèvent les bras, pendant que deux princesses jouent du sistre. La scène est répétée 
deux fois symétriquement. 

Sous le disque, une table supporte huit vases, quatre séries de trois pains ronds et 
quatre séries de trois pains plats. Deux autels l'accompagnent, chargés de fleurs de lotus. 
Les titres de Khu-n-aten, de Nefert-ai-ti, des princesses Aten-mertet Aten-maq n'offrent 
rien de particulier. 

Deux mètres à gauche de la stète , il y avait d eux statues debout^ dont il n e reste 
plus que les bases, avec les lé^çendes ^B^ ® i f W f\ et 






La stèle la mieux conservée, qui était aussi de plus grande dimension (2™ 50 de haut 
sur 1™ 50 de large), éfeiit accompagnée à droite d'un groupe formé du roi et de la reine 
tenant un autel-bloc, inscrit aux cartouches d'Aten, du roi et delà reine, à gauche d'une 
statue debout, gardant quelques traces de la légende royale. Le sommet de la stèle 
représente le disque dardant ses rayons terminés par des mains, adoré par le roi casqué, 
la reine coiffée en Hathor et deux petites filles tenant des sistres. La scène se répète 
identiquement à droite et à gauche. Les visages ont été martelés dans l'antiquité, ainsi 
qu'une partie des cartouches. 

Toutes les inscriptions accompagnant la scène d'adoration sont en petites colonnes 
verticales. D'abord, des deux côtés du disque, la légende d'Aten : 

X^ [0)J|l Vgr:M"H eJ/ AT—U^xlH o 

^|j[^]. A gauche : \ (f^gî^^ 
O I L=.n 1 o J 




Au-dessus du roi et de la reine 



MM(4ig]Af^i¥fff¥lJ 



du roi sont de plus précédés de •¥- ^ %fi. 

Devant ,a reine : J"^ (1~ffiîOH| WBS?1 



Au-dessus des princesses : i 1 ^^ **-^ (] "^ "Il I 1 i ^^ 

^(J/wn^TTTÎT Q11(^ l"r")l^^|o?. A droite, le nom de la première fille est écrit 

trouve à TeU el-Amarna (pi. XII), la seconde à Tounah (pi. XIV). EHes serviront à combler des lacunes de 
rinscription de Hagi-Qandil, qui, jusqu'à présent, est la plus complète. Je désignerai la première par Am., la 
seconde par To. 



52 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



Sous le disque rayonnant, une inscription en quatre colonnes nous donne Une date» 
qui, sur la seconde stèle, est reportée au commencement du grand texte. Le récit se 
poursuit après en lignes liorizontales écrites de droite à gauche : 



ri f <= 



OUI MM <=>© III 



nî^n^s 



vi 



(i'tfss:f7i 



OUI MM 






o 








f 







I^T ft^êl^^ K ëpf^lvl Afï^Milvf^f 



HîC 



martelé 



:]C 



martelé 



JA 



»'::^ 






1 1 o 1 





O I H O cOj n^ o 










'r^fm.rf:!^- 






imsiv^Sè^î^^ 



^£ 



III CO] 







i(îk 



-//■*■ ..■*•>- -^//^^ y/ ^X ./■ 



sii¥f k\i ;¥;(ilK(î^f s: î At [^Miî 



I I 1 








O I 

A/AA/NA 






>\ I I I 



^r,r^ 



^WWNA 



msis> 



m 



>li////)t^//yfr///y.ry// .. /yyyJ////iu///r.iy/yy/A/f/WÀr,yyy, /v/y^/^//.,Àyj*y^ry,/^ nM^/'y/'yy/ytli'/k \ 




A^^AAA 



w 



'i^" 'y "'y '"' 'yr 

i •-' /' ''^' :^; 

m,y/^^y.,:yiiu). 



W 



I I I 

U I 

u 

I 



\ 



© 



^li N^l^ht^ 




I I I 



I I i 

/^/w^AA 











/.'yy y/, yy. 



4; ■■ ..^yy^:^^ 



■ ■ r " y ! 



'^: „yi;:. yy. y.;. y//Z. i'.y/, ./M:., .//MW/'^y/^'y 




\-n\ 



AAAAAA 



o 



Jl 



( ""^ 3 A/WW\ 







l^lMff^^^HlEI 



•^V r% 1 I f\ ^' ^ ' .'■'■' ''■ 'y- 'yy yy-' '/y/ "y y/y, -yy^ yy'yy ■'y/'yyvy/.yyytyy'y.: 'y ^-'yyyvyyyy., y/' -'y '..' '"■y ■ -'y fy tyyyyifn » » i ^ ^ ^,J^9 

JT' il M '-/X-'y..:.- Z- 'y l. ..: ■^,''-:. ï'.-;f<yx,:-ïy:-/^.X''J\yy^ y „■. ■^Z ,' '.-■/>. y ,<; 'ç ]y M \ \ ' f) 6^^ 

mJLL I U^ I »iy//y^///,,///y.y//y,y///y.'»/,y/y/A///y!////yy//,yyyy.yyyx/yy:yyyyyy/y^^^ I c ■ J \^__V____1.^ 




(1) Am. 



dans un tombeau de Hagi-Qandil. (Voir p. 51.) 



/VVNA/NA 



w 



. Ia vraie locou 



O n 5^^ 



U^ 



^'"^'^'^^ X S se trouve 
. OT 




STELE D'AMÉNOPI-II 

ù Tell-Amai-iio 
ly.ipro une photo^r-ipliii' di: M. lî,\l' 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGl-QANDIL 



53 



¥tf^\Si¥^î GHI^^ ^f^r?ïlMS 







(f¥¥31XfljAfï\M 






.WL. 








§ I 



yVSA/SA^ 



?kp:i 



hU\t>t^ 



\ê'S^Wlil\¥\l 





1 I I 



Ç 




!îf 



ni^ 



im^m^^^"^';^z^'m''^^ 



T 



mMJ.^.M:.,MLM,MLMlJ^ 




mm tmAfi^mz.Y.i^-YËikT'mi 




'A**^ ^^jtf///>» '^/^^//^ 









■ /^^••^ - . y^ ^^ ^y/dy^^ *. v' 



n 



D ^ X -<2>- '^'^^ «Ce^ a fOi A ^ 



C^ AA/WSA 



A/WSAA 




^ 



AVS/NAA 



ra 



o 



^SLIÎlJfi 




2-^ftq U^HP dalT 









tO] 



«S^rD AVNAM ^ \> 



<>>- '/^,: ■■/.■■'■y,. //■■<' . . ' • ; * * ^ ^ ^ >;>^--- ■ ; 



. i^^ X/V/ 



■1^ 






Gk 






1 G 



[O] 1 o D © 



\°^ 



\^ïJÈm 



A/N/S/VNA 











:. n 1 o D©— H— ^zizl 










ooo 



i:fl-f Mr îECi. (HSll 1 








vT 



^cOjÎ.^^ cO] 



j|(g 












/V^AA/> 



000 



^ 



on 

M Cx 




.imt^ 




I i I 



2niw^'±?7^ 




'■■"'■'//'/ ••'/.■ -"^ 



' i6:t,^'M'////..j.'..YÂ 



.^,¥'inrmL^.ffl.?,TJ 



ra 



^ 



0« 8 rr^r-^pO^ h 



\i^^///,j,...///i' 




^bÉ^ 1. o /^ 1 o I 

Il A>v^^A^ \^ || a/v>a/na AZ, 

1 i^ 1 O I 



'"-i-^rci-î^±^ 



/vyvv>A 



(2) Am. PP^f' — . To. ra 



^ D '^^'^ 



AA/W>A <2k. 







CO3 
on 



54 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



.A/V^AA 



AA/VNAA 



U 



D 






^TffiPlf 





'<!//i////A,'//yyyyÀ. :'f<^/.y///à'MM>yjtm^^^ 



\S«(311l¥f 




(?v¥Zj~fEjAf^i°i^ 




9 



%\/X^///Aw^,.^^ 






fip 



I 
I 



'~^ftgi.(fïgi^^](ëff£ji-f-lAf 



^ 










ïiw 



§ 




C^ 1 M .A.^ n \> I cO] 



in 



iTt;j 



/NAySAAACin 



^-rTf.^.' 





' :■ ■■'' -■'■ .*■■■' 




/SAAMA 



El M f ra ^ WlEI ¥ f k U ?: 



r i 






;:^ 



wm'i^ 



■: ^<' ,/" •:-. ■# '^;^ 'Â -0. ■ '' 'y''' y' 




mwj^&^^-u 




(^r¥Il ~fdAf^Mt7q 




» H 




rj»jrr"rt 



0rA 

y/A. . , M^ù^ ^//My/////A//yyii!a 





Wnr^^^îKl 



0@ 
c^ I 

il 



•y/. ■'/ ?. 



Jï Jl I I I 



/VS/WAA 



I £1^ W û 



AA/VNAA 



W 













îlfifâ^riSi:àLLf:i^i 



wmMm 



< • - y,î% 








•/f."f'fr'}i^ 



>■■■■ :■ -^> ;-■ .^; ,>■.: - "■ ■ v'i^-- î 



(1) Am. Il ûciû ^^ 



. To. 



^ 



(! 



- . W/'C/'/yÀ 

O I 



(3) Am. (j 



■'^//■' :y/ii 



'<^ I 



fl 



^ I 



A 



N^r\hf>^ 



kâ]«°2f> 



AAA/V^A . 



D 



«i 



JlO I 



■-T=^,f,H 



^ e I 

O 






identique sauf V'fl^^f^ «'ij 'f^'^f 



a. I 



Tounah 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



55 




/WWNA 



o 



m^\ 



A/S/VSM 



O 



■\m<\\ 



A/VM/NA 



\W,f 








^■^w 




i3 







A/WVSA ^ 

c^ W I 




I £^ V\ I 




C^ 



tJ 






imyA 




<\^z.m\û.~zH 



/www ^ a 

/SVWSA 











lacune d'un tiers 




^««8-ïl1¥!^iL[i]H 







|oJf 



0<5""! 



I 



^^^^ 



/WWW 



C03 



i-f--nn 






^ W I 




{^.'*:%5^"' '«■,>--""-'/•— >-'/^')'_g'/— ••' «^ 






innis i Jl A I 



lacune d'un quart de ligne 1 ï kI 




l^^ 






oniDi I J^ ^^^bA 



i[03 






,^>' ';':^' 



■,^^^éJA 




1$ I 



^lA/WN /WA/WA4 

O 



^.«oDi^Jo 5?°Mi' '«^"°« d'"« ^"^«"t d« «g"« M^'I'î^n 






Itt 









J 




A/ww^ 



I 




innnF 



^ ywww ^ Ci <r-*^<>. \V n_,_/J\v©»/\ 17 /www 

n AAvwv — fl 1^ 11 n lacune d'un sixième de ligne i 



I c2} 



CO) 



ll¥ 







..y ^. trr//'-'/ \ 



<^<-> • 1^ 



•//////,'. /y,///M/'////j.t/y/'//ji'/,tM s»4. ^^/i<i 



«^ 






hU\t>t^ 



r 



\\ A^/ww <fei.;><^is 



2^i^^i£rM- 







(2) Am. 

11 






■j 



AA/WAA 




§ 








v:^^/.---^yW/W/W A^WAA 

/w/ww ^ o W^'^'*'^ 






f! 



'"*»tJ,lOi1'^ 



A/W/WA 



AA/W/W 




A -il AA^AAA I Q 



/W/W/W 



/WWAA 

O 

^r '/^ AA/WAA AAAA/W 




^ 



7^ 




l\ Ci I II » *% ^ p -^AAAAAA /VWVVX g g 

C^ 1 A/ WWA A AAAAA AAAAAA A-i T Jlk,...A ^^ <Z> A A 



56 TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



1 T^ ^ A f ~° ^ ^ll ^ ^ ' lacune d'un quart de ligne ^ *^ ^ i°i^ 

H] 



%Mà 



^^î^û»r.r^«c:'Zflv?in-7"iirri>ixii"s 



A/SAAAA 



î^^^î^û''*'^""^ ^'"" ^"^^' ^« "«"« ^^^TÎ^^l^-û^T^ 






/Vy/vsAA \> Ic^ I X I I I 



Y lacunedesixgroupesvf^..^^, cÇ, l] T^ ^ \Z.\ 



f!ÏT^lHr.J>1-Î3BÎ^-^kl!î^nm^^^'lacunedo 



six signes cO,(|^rn^(l^pq^|<^( 3-^g[2L:lj ]( ^pfgr^^^ 



Af ^W'^^^îm^kil^^^^iiS ^^^""^ ^^ *^^^ ^^«"«^ 






A/V\/\A,\ 



(3)Am.fî- _„||-|^-g~|^^g|. 






--^k^-y:zfl"r::j^-f:xflv- 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



57 



U 







ic,n^,:sMk 



AA/VAMV 



AA^AAA ^ 






Î^^V^flWfl 




^^^ 



^k^^ 1 ® 



M^H^iq^l 



A/^VNA 



rsis^^ffîTsi 



CTîfS') n§ 



^AA^^^ vs* 



Î^ÛÂ 



A/S/WW 



onni 



fL^irtJE3r;r:p.tj::'Zfl'f-8îiiiznî!^ai 



AA/VW\ 



uns 








24 A/ws/w [^ c» 



CO) 



1 o 









*_iOwSA 1 ..^ fl^ Jl»^ ^1^ A W 



î I I A/NVyVA 



1 






'^. 






'wn^LX^ 



» 




1 







1 



i^^flii^i^ra^êfti^^êz:''^ 



O^A. 




'- S 



\ 



Mik^ 




»û™^^ 




5^^"^ji;r:i^i 








T ® ,!&^1 oiiiill 




■^iiiiscrziiiii!» 

^Hll I 
OlIIllI^f^UII 






(1) Am. q 

(2) Am. 



I 




f I I 



u 







UJl' 



(3)Anu = ^^|^j|^. 



RECUEIL, XV. 



8 



58 TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 



/ww/w 



ri^;i;fiPfT"^*sn^^im?°^ifr^îMi 



ri^::fipfT'^rs--©s4- 



A/VVSAA 






I ^ m ^ n^^f^MMHK^^''^"'^^^^ 




/l A/WV/W 

S • 




« L'an VI, le 13 Pharmoutî sous le dieu bon vivant, qui se coraplait dans la vérité. 
Le maître du ciel et maître de la terre est Aten vivant, le grand qui éclaire les deux 
régions. Vive mon père Hor-khuti célébré dans Thorizon en son nom de Shu qui est 
dans le disque, donnant la vie à toujours, éternellement, Aten vivant, le grand de la 
fête de Pa-aten dans Khu-aten. 

» L'Horus vivant, taureau fort aimé d'Aten, maître des diadèmes, le grand de la 
royauté dans Khu-aten, Horus d'or qui exalte le nom d'Aten; le roi du Midi et du Nord, 
vivant de vérité, maître des deux terres, Ra-nefer-khepru-ua-n-râ, fils du soleil, vivant 
de vérité, maître des diadèmes, Khu-n-aten, à la longue durée, donnant la vie à toujours, 
éternellement. Le dieu bon, Uà-n-rà, dont Aten a créé les beautés, cœur distingué, 
vérité de celui qui l'a fait, qui le rend heureux en satisfaisant sa personne; rendant des 
honneurs à celui qui Ta enfanté, il commande à la terre, à sa place, sous sa direction ; il 
approvisionne sa maison pour l'éternité, en millions et centaines de mille choses ; exaltant 
Aten, glorifiant son nom, faisant que soit la terre à celui qui Ta créé; le roi du Midi et 
du Nord, vivant de vérité, maître des deux terres, Ra-nefer-khepru-ua-n-râ, fils du 
soleil, vivant de vérité, maître des diadèmes, Khu-n-aten, à la longue durée, donnant la 
vie éternellement, à toujours. La grande héritière dans le palais, belle à voir avec les 
deux plumes, maltresse des réjouissances, associée aux faveurs, mettant en joie qui 
entend sa voix; la grande épouse royale qui Taime, la maîtresse des deux terres Nefer- 
nefru-aten-Nefert-ai-ti, vivante à toujours, éternellement. 

)) En ce jour où, étant dans Khu-aten, dans la tente d etoflfe faite par Sa Majesté 
v. s. f. dans Khu-aten, dont le nom est « Pour le disque », jour où Sa Majesté v. s. f. 
sortit pour guider le grand char d'électrum, semblable à Aten lorsqu'il brille îi l'horizon , 
remplissant les deux terres de ses bienfaits ; où Elle prit la bonne direction de Khu-aten, 
pour la première fois qu'on la trouva; où Sa Majesté v. s. f. fit sa sortie pour tracer les 
monuments d'Aten, comme l'avait ordonné son père Hor-khuti célébré dans le disque 
en son nom de Shu qui est dans le disque, donnant la vie h toujours, éternellement, 
pour faire des monuments dans son enceinte; donnant à nouveau des offrandes consi- 
dérables en pains, bière, bœufs, veaux, bestiaux, oiseaux, vin, or, encens, toutes bonnes 
plantes; en ce jour de tracer le plan de Khu-aten pour Aten vivant, de recevoir les 
marques d'amour comme chef v. s. f. pour le roi du Midi et du Nord, vivant de vérité, 
le maître des deux terres, Ra-nefer-khepru-ua-n-râ, fils du soleil, vivant de vérité, maître 
des diadèmes Khu-n-aten, à la longue durée, donnant la vie à toujours, éternellement. 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 59 

ayant marché vers le Midi, Sa Majesté v. s. f . arrêta son char en présence de son père 
Hor-khuti célébré à Thorizon en son nom de Sbu qui est dans le disque, donnant la vie 
à toujours, éternellement, en face de la montagne sud-est de Khu-aten, les rayons 
d'Aten ét^nt sur Elle pour la vivifier, la fortifier et rajeunir ses membres chaque jour 
de vie, 

» Le roi du Midi et du Nord, vivant de vérité, maître des deux terres^ Ra-nefer- 
khepru-ua-n-rà, fils du soleil, vivant de vérité, maître des diadèmes, Khu-n-aten à la 
longue durée, donnant la vie à toujours, éternellement, dit : 

» Vive mon père Hor-khuti célébré à l'horizon en son nom de Shu qui est dans le 
disque, donnant la vie à toujours, éternellement; qui réjouit mon cœur et la reine et ses 
enfants; qui donne la vieillesse à la grande épouse royale Nefer-nefru-aten-nefert-ai-ti, 
vivante à toujours, éternellement, pour des millions d'années, pour qu'elle soit sous la 
main du Pharaon v. s. f . ; qui donne la vieillesse à la princesse Aten-merit et à la 
princesse Aten-maqt, ses enfants, qui sont sous la main de la reine leur mère, pour 
rétemité, à toujours ! Ceci est le serment de vérité que j'ai prononcé moi-même et au- 
quel je ne faillirai jamais, éternellement. Or, la stèle du sud qui est sur la montagne 
orientale de Khu-aten, laquelle (stèle) avec ma statue je ne croiserai pas, allant vers le 
midi, pour l'éternité, à toujours ^ ; ainsi que la stèle du sud-ouest en face, sur la mon- 
tagne occidentale de Khu-aten juste vis-à-vis; ainsi que la stèle centrale qui est sur la 
montagne orientale de Khu-aten, à côté de laquelle stèle je suis représenté debout sur la 
montagne brillante de Khu-aten, et que je ne croiserai pas vers l'est éternellement, 
à jamais; ainsi que la stèle centrale qui est sur la montagne occidentale de Khu-aten, 
juste vis-à-vis; ainsi que la stèle nord-est de Khu-aten, à côté de laquelle je suis repré- 
senté debout, qui est la stèle septentrionale de Khu-aten, que je ne dépasserai pas en 
aval éternellement, à toujours ; ainsi que la stèle du nord qui est sur la montagne occi- 
dentale de Khu-aten, juste vis-à-vis : tel est Khu-aten, commençant à la stèle du sud, 
finissant à la stèle du nord. 

» La distance entre chaque stèle de la montagne est de Khu-aten est égale à celle 
au Nil, de 6 >jr^ et 4 /-r-^; et, commençant à la stèle sud-ouest de Khu-aten qui est sur 
la montagne occidentale de Khu-aten, il y a de même 6 v^r^ et 4 ,'^-^, juste, du fleuve V 



{l)La formule qui manque partout sur cette stèle, mais que rinscription de Tounab permet de rétablir 
'^^^ -^ Ni 4 Y^^^^ suivi d'un des points cardinaux me parait se rapporter à un vœu du roi de ne 

pas sortir du territoire qu'il délimite, de ne pas aller au delà des stèles. 

(2) Je ne connais remplacement que de deux des stèles-frontiùres : celle de Hagi-Qandil et celle de Tounab, 
c'est-à-dire les deux extrêmes S.-E. et N.-O. 

Si on marque sur la carte d'Egypte un carré au moyen de ces deux points, le troisième angle arrive à la 
montagne est entre Déir abou-Hennèh et Déir el-Bercbèb, le quatrième est dans la plaine près d'Amchoul. 
Le côié sud, AmcbouUHagi-Qandil. est bien divisé en deux parties égales par le Nil. Au nord, le fleuve 
^t entièrement â Test, mais son cours a pu cbanger : le milieu de la ligue est à peine à Test d'Hermopolis, 
qui a pu être baignée par le Nil dans Tantiquité. Chaque côté a ainsi un peu plus de 20 kilomètres. 

Pour l'évaluation des mesures é^ptiennes, je ne soumettrai qu'une hypothèse. A chaque demi-côté 

10 kilomètres correspondent 6 et 4 ^ û. 

En fonction de la coudée, une mesure de 3,200 coudées nous donnera une longueur convenable pour le 
qui, suiraat qu'on adoptera la petite coudée de 0* 5:^ ou la grande de 0" 532 vaudra 1,680" ou 1,702". 
Les quatre <-^ A sont évidemment mis là pour donner un chiffre rond aux dimensions. Six fois 3,200 cou- 



60 TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 

» Or, rintérieur des quatre stèles, à partir de la montagne (est jusqu'à la montagne 
ouest) de Khu-aten, c'est ce qui est à mon père Hor-khuti célébré dans l'horizon en son 
nom de Shu qui est dans le disque, donnant la vie éternellement, à toujours, avec les 
montagnes, les déserts, les marais, les lies, les (buttes, . . .), les champs, les eaux, les 
villes, les canaux, les hommes, les bestiaux, les récoltes et toutes les choses qu'a faites 
Aten, mon père, les produisant pour l'éternité, à toujours, sans relâche. Aten est vivant ; 
je le fais pour Aten, mon père, pour l'éternité, à toujours. 

» La limite étant fixée à la stèle de pierre de la frontière sud-est et à la frontière 
nord-est de Khu-aten pareillement ; étant fixée à la stèle de pierre de la frontière sud- 
ouest de même (sur la montagne?) de Khu-aten, qu'on ne la brise pas, qu'on ne la 
déplace pas, qu'on ne la cache (?) pas, qu'on ne l'enfouisse (?) pas sous les décombres, 
qu'on ne la . . . pas. 

» Si se détruit, se brise ou tombe la stèle qui est sur elle (la limite), je la réparerai 
et la referai à neuf en la place où elle était. 

» (Sa Majesté a répété?) ce serment en l'an VIII, le 8 Tobi, alors que le Pharaon 
V. s. f., étant dans Khu-aten, monta sur le grand char d'électrum pour voir les stèles 
d'Aten qui sont à la frontière. . . et à la frontière sud-est de Khu-aten \ » 



Depuis que ce Mémoire a été livré à l'impression, j'ai eu occasion de parcourir le 
territoire de Khu-aten et de voir plusieurs des stèles décrites dans le texte. Ce sont : 

1° La stèle que je viens de publier, à l'angle sud-est de la ville (Prisse, pi. XIII); 

2° La stèle en mauvais état, qui en est voisine et dont le texte a été donné en 
comparaison ; 

3^ Sur la montagne qui borde au sud la vallée : stèle au sommet de laquelle le roi, 
la reine et leurs filles sont deux fois représentés. La stèle est bordée par deux piliers 
portant la légende royale. Le préambule est écrit verticalement au sommet de la stèle 
sous le disque; 

4** Sur cette même montagne, mais plus à l'ouest, à l'extrémité de la plaine de 
Hagi-Qandil : autre stèle oîi Khu-n-aten, sa femme et les princesses ne sont figurés 
(lu'une fois devant une immense table chargée d'offrandes ; 

5"^ Au bord du fleuve : stèle en très mauvais état, au fond d'une niche; 

6"* Directement à Test de la ville, au nord de la vallée qui conduit à la tombe de 
Khu-n-aten et au sud des tombes de Tell el-Amarna, on voit presque au sommet de la 
montagne la stèle centrale de l'est, accompagnée de chaque côté des statues du roi et de 



dées fout 19,200 coudées, chiffre qui se rapproche trop de 20,000 pour que les 800 coudées manquantes ne 
soient exprimées par les /^-^^ qui vaudraient alors chacun 200 coudées (ou 300 pieds), jwit 105" ou 106" 4. 
Cha(iue demi-côté du territoire consacré serait donc égal à : 

6 >.3-^ de 3,200 coudées = 19,200 coudées = lOkfia. 080 ou 10 km. 212 
4 /r-^ de 200 » =r 800 » =0 420 ou 425 

20,000 » = 10 km. 500 ou 10 km. 637 
(1) La stèle de Hagi-Qandil m'a été signalée par M. Baiisanti, conservateur-restaurateur du Musée, à qui 
elle avait été montrée lorsqu'il dirigeait les travaux de déblay émeut et de clôture des tombes. 



TOMBEAUX ET STÈLES-LIMITES DE HAGI-QANDIL 61 

la reine. C'est celle qui a été reproduite par Prisse dans les Monuments de V Egypte, 
pi. XII; 

7® Sur la rive gauche du fleuve, à proximité de Dirouèh, il y a les statues du roi 
hérétique et de sa femme, mais la stèle n'a pas été gravée ou a disparu; 

8* Enfin la stèle de Tounah, reproduite par Prisse, pi. XIV, et qui devait marquer 
l'angle nord-ouest du domaine d'Aten. Le texte de toutes ces stèles est identique, sauf 
variantes d'écriture insignifiantes. Presque toutes sont en mauvais état, surtout dans le 
centre de l'inscription qui semble avoir été mutilé volontairement. La stèle do Tounah 
offre un texte qui ne se trouve pas sur les autres monuments etqui suit immédiatement la 

phra.se finale des autres. II est ainsi conçu : œ| ^^(^'11^^^]'^ 1 









/vs/vv/w 

O 















^^ ' Wy ' >' ^ Le roi du Midi et du Nord (Ra-nefer-khepru-ml-n-rà), fils du 
Soleil, vivant de vérité, Khu-n-aten à la longue durée, dit, lors de la fixation des stèles 
(pour délimiter ce qui appartient à son père Aten), donnant la vie â toujours, éternelle- 
ment: Voici les (stèles) que j'ai établies pour frontières de Khu-aten : les trois stèles sur 
la montagne brillante de Khu-aten, ainsi que les trois stèles en face d'elles (sur la mon- 
tagne occidentale de) Khu-aten. La (stèle du sud) qui est (sur la montagne) ouest de 
Khu-aten devient la frontière méridionale de Khu-aten ; de la stèle du Nord qui est sur 
la montagne brillante de Khu-aten, en allant jusqu a la stèle ((jui est sur la montagne) 
ouest de Khu-aten, cela devient la frontière nord de Khu-aten pareillement. La stèle 
centrale qui est sur la montagne brillante de Khu-aten, de môme, avec la stèle centrale 
qui est vis-à-vis d'elle sur la montagne ouest de Khu-aten. Telle est la largeur de Khu- 
at«n, de montagne Ji montagne, commençant ii son horizon oriental, (finissant) à son 



62 



INSCRIPTION DE NARAM-SIN 



liorizon occidental; elle est à mon père (Aten) donnant la vie à toujours, éternellement, 
avec sa vallée, ses montagnes. . . , ses oiseaux, tous ses gens, tous ses bestiaux, toutes les 
clioses que le disque a fait être et sur lesquelles il darde sa lumière, avec toutes les 
choses. . . de Kliu-aten. Elles sont à mon père, le disque vivant, pour le temple d'Aten 
dans Khu-aten, pour l'éternité, à toujours; leur condition véritable est pour sa personne, 
et ses beaux rayons en prennent possession. » 

Tel est le texte des stèles-limites de Khu-aten, restitué aussi complètement que j'ai 
pu le faire. Il y a encore quelques petites lacunes à combler, mais elles ne nuisent pas à 
Tintelligence de Tensemble. 

Le roi Khu-n-aten ne tint peut-être pas toujours son serment de ne pas quitter le 
territoire de la ville, mais, en tous cas, il fut enterré dans le tombeau qu'il s'était préparé 
à l'est de la ville, à six kilomètres dans la montagne. Après sa mort et celle de ses trois 
ou quatre successeurs hérétiques, les prêtres d'Ammon se vengèrent. Les inscriptions de 
sa tombe furent martelées, le sarcophage du roi et celui de sa deuxième fille Aten-Makt 
furent mis en pièces : c'est à peine si l'on a retrouvé dans les décombres quelques lam- 
beaux de bandelettes. Ses cartouches furent mutilés sur les monuments partout où on 
put les atteindre. Vers le règne de Hor-m-heb, le désert reprenait possession de l'em- 
placement de la ville du disque : fondée vers la fin du règne d'Amenhotep III, elle 
n'avait eu qu'une durée éphémère de moins de cent ans. 

G. Daressy. 



INSCRIPTION DE NARAM-SIN 

PAR 

Fr.-V. Scheil, 0. P. 

(Avec une planche) 



Voici enfin une nouvelle inscription du roi Naram-Sin (3750 avant J.-C). Le relief 
qui la porte et qui représente aussi la statue du roi fut apporté, ces temps derniers, de 
Diarbékir. Ce spécimen très antique de l'art chaldéo-sémitique sera remarqué des 
archéologues. L'inscription, à rencontre de la sculpture, je crois, trahit une double 
influence. Elle offre un mélange de l'élément sémitique et de l'élément sumérien, malgré 
que, dans l'intention de l'auteur, elle dût être sémitique. On y lit en tôte : 

I. [Nar]a-am [S]in Devaient suivre les formules ordinaires : Roi puissant, 

le chéri d'Anum, le favori de Samas, etc., le roi élu par 



II. (Dingir) En-ki = (ILU Ea?) 

IN KI-IB-RA-TIM 

AR-BA-IM 

NA-MIN (= ANAKU) 



LedieuEn-ki (Ea?), 

pour les quatre régions du monde^ 



celui-là, c'est moi 



Na-min est sumérien, pour anaku, qui termine ailleurs cette partie du prologue 



INSCRIPTION DE NARAM-SIN 



63 



des inscriptions. Min est rendu par le signe n9 122 du tableau comparatif (non assimilé), 
quon retrouve : Stèle des Vautours, I, 6-, 7, 10; III, 7. — Êdingiranagin {ÊanncuLu), 
dernier signe, publié par Jensen dans la Keilinschrift BibL, III, 1, p. 14; — Êannadu, 
publié dans la Revue Assyriologique, III^ p. 81, 3® col., 5* case, dernier signe; — 
Urukdgina, col. VII, dernière case. — - Jensen {ibid,, p. 16, note) propose la lecture min 
(mun) que la comparaison des textes lui suggère. Dans notre inscription, cette valeur 
s'applique avec bonheur. La deuxième colonne se termine par une case brisée, où Ton 
reconnaît douteusemeat le signe ga, certainement le signe tim ou dim, et enfin un 
débris de signe inconnu. La troisième colonne contient : 



III. KiSAL KALAMA 



U 



SAG-[k]sU = (iNA LIBBl) 



E-PU-US 



SA DUPPU 

SIG (= IHAPPU), 

ALANA (?) = (SALMU) 

[uab]-bit (?) 



Sur le plateau du pays, 

et 

au milieu, 

j'ai construit [un temple]. 

Celui qui cette tablette 

briserait, 

la statue 

détruirait 



Pour le KISAL d'un temple, Jensen {ibid., III, 1, p. 36) propose le sens de : Wand, 
Fussboden, Plattform, Erhôhung aufdem Fussboden, et se sert de celui de Plattform, 
C'est ici la première fois qu'il est question du kisal ^wupays, car il serait impossible 
de lire kisal ê-nun pour kisal kalama. J'avais lu d'abord igi-ê à la case suivante, mot 
qui se retrouve, avec un contexte semblable, dans l'inscription d'Un-NiNA. {Dec, pi. 2, 
n^ 2, col. II, lig. 3.) Jensen dit à ce sujet : « Igi-è wolil Thcil eines Tempels, da der 
Tlmrmtempel von Eridu (II R, 50, 21 ab) das Haus der sieben igi-ê 's heisst. Darum 
aber auch wohl nicht = « Vorhalle ». (Hommel, ZK., II, 179, etc.) Vielleicht = Etage ». 
11 traduit lui-même : Hochbau. J'ai reconnu depuis qu'il fallait lire U « et », puis 
sous-entendre « un temple » : « sur le plateau du pays et au milieu, [un temple] j'ai 
construit. » 

Le dernier signe de la quatrième case ne peut être que us ou su , et cependant ne 
parait pas correspondre à un signe moderne ayant ces valeurs. Il est intéressant de 
trouver, dans la case sixième et dans une inscription sémitique, la forme sumérienne 
SIG (signe dirigu, composé de sig et a) pour exprimer hipu, « briser ». Cf. ^ = (sic). 

Le premier signe de la septième case peut être le signe al an (statue). Cf. le même 
feigne dans la petite stèle de Zohàb. (Recueil de Travaux y t. XIV, p. 105-106.) 

A la suite, dans la partie brisée, nous lirions sans doute une série de noms divins, 
pour l'exécration qui se continue sur la quatrième colonne : 



IV. Li-zu-[zu] 

?-TU 

sE-ziR= (zm) -[su] 



Qu'ils s'irritent (contre lui), 



sa race, 

(qu'ils la maudissent), etc. 



64 



INSCRIPTION DE NARAM-SIN 



Il est intéressant de comparer Tinscription de Naram-sin avec celle de Sargani 
d'Aganê^ qui suit : 




(Dingir) En-lil 
bèlim gal-lim 

V 

Sar-ga-ni 
sarru ali 

DA-NUM 
SAR 

A-ga-nê-(ki) 

BA-GIM (= banÎ) 

Ê-KUR 

E 

(dingir) En-lil 

IN En-lil (ki) 

SA DUPPU 



(Au) dieu En-lil, 

seigneur grand, 

Sargani, 

roi de ville ' 

puissant, 

roi 

d'Aganê, 

le constructeur 

d'Ê-kur, 

du temple 

d'En-lil,. 

à Nippur. 

Celui qui cette tablette 



SIG-A (iHAPPU) 
U ALANA (??) 

DINGIR En-lil 



u 

(dingir) Samas 

u 

(dingir) Nini 

ISID-SU 
LI-ZU-HU 

u 

sE-ziR-su (zmsu) 

li-ir-ug(?)- 

-GU-TU. 



briserait, 

et l'image (?) 

que En-lil 

et 

Samas 

et 

Nini, 

sa racine 

arrachent 
et 

que sa progéniture 

ils mau- 

-dissent (f). 



La comparaison des deux inscriptions, au point de vue des signes et de la formule, 

V V 

n'est pas défavorable a ceux qui identifient Sargani d'Agané et Sarukin, père de 
Naram-sin. 



Coiistantinople, septembro-octobre 1892. 



V. SCHEIL. 0. P, 



(1) Tablette provenant des fouilles du D*" Pkters à Nlffer, et actuellement au musée de Constantinople . 

(2) Par opposition, sans doute» au titre de « roi des quatre régions du monde ». — Danum prouve que 
sAii ALI ou SAR MAH^zi cst UQ tUfc d& Sargani et non un élément de son nom qui se lirait Sarûani-^ar-au. 
— Sinon, SARRU serait répété devant danum. 



BAS-RELIEF DE NARAM-SIN 




NOTE SUR LE BAS-RELIEF DE NARAMSIN 65 



NOTE SUR LE BAS-RELIEF DE NARAMSIN 

PAR 

G. Maspkro 

Le bas-relief découvert et publié par le Père Scheil est un des morceaux de sculpture 
les plus précieux que la Chaldée antique nous ait rendus jusqu'à ce jour. La facture en 
est à la fois très fine et très large, et ne rappelle que d'assez loin celle des monuments 
qu'on est habitué à considérer comme représentant les tendances de l'art sur les bords 
deTEuphrate et du Tigre. Elle n'offre pas ces exagérations de musculature, cette séche- 
resse de ligne, cette lourdeur de dessin et d'exécution qu'on remarque sur les meilleurs 
morceaux de la sculpture assyrienne; elle n'a pas le relief maladroit et la gaucherie 
de ciseau qu'on observe sur beaucoup des reliefs de Tell-Loh. Ce qui frappe à première 
vue, c'est l'aspect égyptien de la figure : on dirait presque qu'un artiste est venu des 
bords du Nil pour la tailler, et l'on serait tenté d'y reconnaître une influence directe de 
l'Egypte, s'il était vrai, comme on Ta dit, que Naramsin ait conquis le Mâgan et que le 
Mâgan fût, à cette époque-là, une partie de la péninsule Sinaîtique. En y regardant de 
plus près, on aperçoit des différences : le relief est plus haut sur fond que le relief égyp- 
tien, le rendu de la tète est plus poussé et plus dur. Il n'en reste pas moins assez de 
ressemblance avec les figures analogues de certains bas-reliefs un peu surhaussés des 
tombes de la V® et de la VI* dynastie, à Dahshour et à Saqqarah, pour qu'on garde, au 
second examen, beaucoup de l'impression première. La courbe des épaules, rallonge- 
ment du bras, l'absence du biceps, la manière dont les tailles qui ont modelé le nu sont 
descendues de haut en bas, et dont le relief se rattache aux fonds, sont identiques à ce 
quon voit en Egypte vers le temps de Naramsin, c'est-à-dire vers le règne d'Assi, 
d'Ounas ou des Papi.. S'il était perniis de tirer une conclusion aussi large de notre frag- 
ment et des deux ou trois débris analogues qu'on a découverts à Tell-Loh, on pourrait 
dire qu'une même manière de traiter le bas-relief régnait alors chez tous les peuples 
civilisés qui nous sont connus, au moins dans les grands centres comme Babylone ou 
Memphis, une manière égyptienne ou égyptisante. Il est prudent toutefois de ne pas 
insister sur ce sujet et de ne pas construire une théorie d'histoire de l'art sur une demi- 
douzaine de morceaux incomplets. 

Le bas-relief est daté par le nom de roi qu'il porte. Les Chaldéens disaient que 
Naramsin avait régné dans un temps que nous pouvons placer entre 3800 et 3700 avant 
Jésus-Christ, et, jusqu'à nouvel ordre, je ne vois pas qu'il y ait lieu de les accuser d'erreur 
grave : leur calcul est probablement exact à cent ou deux cents ans près. C'est donc un 
jalon à peu près fixe que nous avons dans l'histoire de l'art chaldéo-assyrien, et la beauté 
du travail nous montre que, de même qu'en Egypte, il faut chercher la bonne époque 
très haut dans le passé. C'est là le fait certain et très important qui ressort de la décou- 
verte du Père Scheil. Faut-il maintenant aller plus loin et essayer d'établir, autour de ce 
point à peu près fixe que le fragment nous fournit, une chronologie des monuments 

RECUEIL, XV. 9 



66 NOTE SUR LE BAS-RELIEF DE NARAMSIN 

déjà connus, chronologie artistique dont on ferait une chronologie historique ? Le rai- 
sonnement consisterait à dire, par exemple, que, les monuments grossiers de Tell-Loh 
étant d'un travail très inférieur, rinfériorité de leur exécution n'est pas simple gaucherie 
d'artiste, mais pur archaïsme ; qu'il convient donc de les placer fort en avant du bas- 
relief découvert par le Père Scheil, et, par suite, qu'Ouminâ, Akourgal, même Gudéa 
et les siens sont de beaucoup antérieurs à Naramsin. Je craindrais, en me lançant dans 
cette voie, d'aboutir à quelque erreur funeste. On sait quels mécomptes éprouvent chaque 
jour les archéologues qui classent certains monuments grecs d'après le style seul qu'ils 
croient y reconnaître; là pourtant, il y a tant de points de repère bien établis que l'illu- 
sion semblerait devoir être presque impossible. En Egypte, les classements par le style 
seul sans inscriptions datées n'ont guère réussi : pour ne parler que des morts, Mariette 
avait placé partie sous les XVII^-XVIIP dynasties, partie à l'époque romaine, des monu- 
ments de Thèbes et de Gébélein, que des inscriptions portant des cartouches royaux 
m'ont obligé de rétablir définitivement dans la XI®. On voit, sans que j'aie besoin de 
m'y appesantir, à quelles déceptions je m'exposerais si je voulais dresser une chronologie 
des monuments chaldéens, et par suite une chronologie des dynasties chaldéennes^ 
d'après le style, tant que des inscriptions ne nous auront pas appris, comme pour le 
bas-relief de Naramsin, aux environs de quel siècle, sinon dans quel siècle môme, il 
convient de les placer. 

En attendant, et tenant compte de l'opinion généralement reçue d'après laquelle 
Gudéa serait contemporain des premiers rois d'Ourou (vers 2800) et ses prédécesseurs de 
Tell-Loh auraient régné vers 3100-3000 avant Jésus-Christ, la différence de style entre 
presque tous les monuments de la collection Sarzec et le bas-relief de Naramsin s'expli- 
querait aisément. Babylone était, dès le début, une très grande ville, lûche, puissante, 
dont les princes construisaient beaucoup : de môme que Memphis, elle avait des écoles 
de sculpture, tenues en haleine et raffinées par le travail constant de longs siècles. Tell- 
Loh est une ville provinciale, dont les chefs et môme Gudéa n'ont jamais eu, quoi qu'on 
en ait dit, de grandes ressources, ni de pouvoir durable. Ils ont construit avec les moyens 
dont ils disposaient, et leurs sculpteurs ont appartenu pour la plupart à une école 
locale peu nombreuse et mal dressée. De même qu'en Egypte, les sculptures d'Élé- 
phantine semblent plus anciennes que les sculptures de Saqqarah, s'il fallait juger de 
leur &ge par leur style, quand elles appartiennent en réalité à une dynastie postérieure : 
de même les bas-reliefs de Tell-Loh peuvent être, et sont jusqu'à nouvel ordre, posté- 
rieurs à celui de Naramsin, bien que la facture en soit d'apparence plus primitive. Le 
critérium archéologique est impuissant à rien décider en pareil cas; mieux vaut se rési- 
gner à n'en pas faire usage, jusqu'au jour où l'apparition d'inscriptions précises nous 
permettra de l'employer sans trop de chances d'erreur. 

Malesherbes, le 28 septembre 1892. 

G. Maspero. 



VARIA 67 



VARIA* 

VON 

WlLHBLM SpIEOELBERO 

III. Ein medicinischer Text auf einem hieratischen Ostracon. — Unter deû 
hieratischen Ostracis des Louvre beHndet sichein unscheinbares Scherbenbruchstûck, 
auf welchem Devéria* Reste einer Rechnung vermutete. -^ Auf Grund einer sorgfâl tigen 
PrùfuQg glaube ich fur die folgende Umschrif t des stellenweise etwas verblassten Textes 
einstehen zu kônnen, welchen sein Schriftcharacter in die Zeit der Dyn. XVIII-XIX 
w^t*. 



w ■ — - 



Wir haben es also mit einera medicinischen Texte zu thun, der ofîenbar iîi das 

* • . * * 

Capitel der Ohrenkrankheiten gehôrt* Indem ich fiir ailes Weitere auf die Lexica ver- 
weise fûge ich einen kurzen Coramentar bei. 



— Den Anfang môchté ich etwa ergànzen ^ <=:> _^ || kt phrt r mh II 
«anderes zweites Recept». Zu der Construction vgL man Pap. SaUier I F, Verso 17-18, 
■^id^M ^ <=>*^ H t\ k\yt r mh II « das zweite Feld (hoi) ». 

— do n h\nn « Hirschhorn » ist auch aus anderen * medicin. Quellen bekannt. 

— Die folgende Gruppe scheint der bekannten Formel "l^'riiBHi ^é. ^^ zu ent- 
sprechen. - „ . 

— wk.r f® ^y^(') 'wsAtt? « Krokodilsexcremente » ist mit dem v3 "ara*, des 
Pap. Ebers * identisch. Derartige uns Moderne wunderlich genug anmutende Heilmittel 
«pielen bekanntlich in der segyptîschen Medîzin eine grosse RoUe. 

— Zu klrr = Kpoifp vgl. Steindorff, À. Z., 1892, p. 63, und meine Studien, p. 11. 
Sehr viel Ausbeute gewàhrt das Bruchstùck nicht, allein es verdient immerhin 

Interesse, weil es uns den ersten medicinischen Text auf einem Ostracon liefert. Wie 
mir Professer Maspero giitigst mitteilt, besitzt das Muséum zu Gijseh weitere Ostraca 



>^B^ki 



(1) Die Druekfôhler des vorhergehender Artikels, welche der Léser ûbrigens leicbt als solche erkennen 
wiid, sind darauf zarûckzufûhren, dass es mir leider nicht môglicb war, selbst die Correcturen zu leseii. 

(2) Catalogue des Manuscrits^ IX, 15. 

(3) Scb&rfere Grenzen wage icb nicht zu zieben. Die Scbrift ist weit weniger cursiv als die dés Berliner 
mediciniflcben Papyrus. 

(4) Im Original 4),. ^^^ 

(5) Pap. Ebers, 48/16 : c— > U \ FD *^ ferner BerU medic, Pap., 6/9. 10. 11/12. 

(6) Pap. Ebers, 57/1. 



«B yABIA 

dieser Gattung, welche fur die Quellenforschung der grossen Receptsammlungen nicht 
belanglo» bleibcn dùrften. Unser Fragment làsst sich in den bislang verôffentlichten 
medicinLschen Papy ris nicht nachweisren; dAss wir es hier mît einer Copie zu thun 
haben, scheint mir sicher *. 

IV. Der Vezier der Arbeiterbewegung unter Ranises III. — Der Name des 
Vcziers, welcher in dem Arbeiterjouraal auss der Regierung Ramses' III eine so 
hervorragende Rolle spielt, ist bîsher unbekannt geblieben, obgleich er sich mit grôsster 
Wahrscheinlichkeit aus einer Inschrift in einem Grabe zu Elkab* ermîtteln lîess. 
welche uns von den durch den Vezîer w^ 7V veranstalteten Vorbereitungen zur 
Feier dos dreissigjâhrigen Regierungsjubilàums Ramses' III Kunde giebt. Da diè 
Arbeiterbewegung in das 29»** Regierungsjahr dièses Herrschers fàllt, so lag es sehr 
nahe, den eben genannten Vezîer mit dem in Frage stehenden zu identifizieren. Dièse 
Annahme hat mir den Schlùssei zu der Lesung einer etwas beschâdigten Stelie* jenes 
Journals geiiefert, die uns in der That den Vezîer 7^ nennt und in folgender Weise 
zu umschreil)en und zu iibersetzen ist : 







« Jahr 29. . . am 28***'* Tage fuhr der Vezîer Tj stromabwârts, nachdem er ge- 
kommen war, um die Gôtter des Sùddistrictes (?) fur das Hb-sd fest zu holen. » 

Der Text nimmt also auf dasselbe Ereignis Bezug wie die oben angefùhrte Inschrift 
und liefert uns oin bomorkenswertes Détail ûber die Feier dièses Jubilâums. 

Ich môchte hier zwei weitere Stellen anschlîessen , in welchen der Vezîer 7^ 
orwiihnt aber gleichfalls bisher ûbersehen worden ist. Ein àuf einem Ostracon des 
Louvre^ bofmdlicher Brief tràgt die folgende Uberschrift : 

^ mit folgendem ? P^A^^ ^"^^^ ^ > ^'"® Formel, welche das Verhâltnis 
b(Mdor Personen ausser ZwoiTel stellt,* imn-nfïtw schreibt also dem « Wedeltràger zur 
Hochtcn dos Kônigs, dom Stadtpriifecten und Vezîer T\* » Vielloîcht istam Anfang ein 





(1) 8chon dos Rubrum ki kpw mititst ist beweisend und schliesst die Anaahme aas, dass uns hier etwa 
ein fur oiiion specioUeu Kall nicdcrgeschriebenes Recept vorliegt 

(2) CiiAMiHDLMON, NottrfSt 271, uiid BiiUGScii, Thcsaurus V, p. 1129. 

(3) Pap. Turin, 44/18-9. 

(4) Oiitraœn^ 696 (Dâv^RiA, CataL, lX/9) vcrôffentlicbt und bearbeitet von Maspbro, Mémoire sur 
quelque» Papyrus, tîg 

,5,^gJ. auch die Nott. des Verso ^^^^^ '^^^^^L" ^1^ " ol 
3r ** ^^^ Schreibor dor Necropo is imn-^nfiUc, welcher unter dem Stadtpr&fecten und Vezier 

7** stoht. » 

(()) Dieselben Titel fûhrt T\ in der am Anfang citierten Inschrift; wie ja die Veziere sehr hàuflg (steisf) 
(• \Vodcltr(iger xur Rcchtcn des Kônigs » sind und nicht selten mit dem Wedel dargestellt werden. (Cf. z. B. 
ini»rript in thc hicratir Char.t Tafel 1. DOmiciien. //. /., II. 40e.) So dûrfie auch nach einer freundlichen 
Mittoilung Prof. v. DOmioiikns die Florentiner Statue des Veziers Ptli-ms (Schiaparblli, Cate^, 1505) in der 
icchton Hand den Wedel als Abzcichen des erwâhntcn Titels tragen. 




LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 69 

n zu erganzen, denn das Original, welches icli verglichen habe, zeigt vor T^y in der That 
Spuren eines verwischten Zeichens ; doch ist dièse Form der Adresse in jedem Falle ganz 
ungewôhnlich und mir sonst nicht bckannt. 

Der zweite Text, in welchena sich unser Vezier findet, ist das von Chabas verôf- 
fentlichte Oslracon CcUllaud \ welches bekanntlich den Paralleltext zu einem Abschnitt 
des Pop. Anastasi I enthalt. Dieser Text tràgt nun, wie es scheint von anderer Hand, 
die folgende Unterschrif t : 

Eine Gelatînedurchzeichnung Champollions, welche mich ein gliicklicher Zufall 
unter dem handschriftlichen Nachlass des Vaters imserer Wissenschaft entdecken liess, 
giebt die Gruppe T, deutlich in dieser Form : 'o V) '^^^^* ^'^^ keinen Zweifel an der 
von mir gegebenen Umschrift*. Ubrigens ist dièse Notiz ffir litterarhistorische Unter- 
suchungen vielleicht nicht ganz belanglos, so wenig Anlialt sie aueh vor der Hand 
gewâhrt, da uns vôllig unklar bleibt, in welcher Beziehung die Unterschrift zu dem 
Haupttext steht*. Beilàufig erwàhne ich, dass der.Titel « Vezier des Landes », welchen 
man in dem «Vez ier T i » zu finden glaubte an den beiden mir bekannten Steilen* 
Sr I u^ ^^ ^^^ nppy — mit dem Artikel vor tl — geschrieben ist. 

W. Spiegelberg. 



LE NOMBRE GEOMETRIQUE DE PLATON 

PAR 

A. AURÈS 



OBSBRVATIONS ADRESSÉES A CEUX QUI NE DÉSESPÈRENT PAS ENCORE DE PARVENIR, UN JOUR, 

A LA DÉTERMINATION EXACTE DE CE NOMBRE 

§ 1**". — Observations préliminaires, 

Hérodote, né''484 ans avant l'ère vulgaire, a dit, dans le cent quatre-vingt-quatrième 
chapitre du premier livre de son Histoire : « Plusieurs autres rois ont régné sur Babylone ; 
» j'en parlerai dans mon Histoire des Assyriens, » 

Et ce texte suffit, si je ne me trompe, pour montrer avec évidence que, lorsque 
Hérodote a parcouru l'Asie, à TeiTet d'y réunir les nombreux documents historiques qui 
lui ont servi à écrire les neuf livres de son Histoire ancienne, il y a l'assemblé, en môme 
temps et par conséquent rapporté aussi en Grèce, une infinité de notes et de renseigne- 
ments divers relatifs aux mœurs du peuple assyrien, dont il voulait écrire Vhistoire 



(1) Voyage, Tafel 12, p. 41. 

(2) Oas Original, welches mit der reichen Sammlung Caillauds iu das Cabinet des Médailles gelangt 
i<^t, ist heute fast ganz unleserlich und bietet noch eben genûgcnde Reste, um seine Identiflcierung mit dem 
verôffenUichten Texte zu ermôglichen. 

(3) Vgl. auch DÉvÉRiA, CataL, X/ll. 

(4) Pap, Abbott, 7/10; Pap. Louere, 3169 (publ. Maspeuo, Mémoire sur quelques Papyrus)» Zeile 1. 



70 LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 

— *^ _. . . _| IL , _ Il ■■ JMLJ ■ -g- -^ITll Ml ■ T 

particulière, à la civilisation et surtout aux connaissances en mathématiques, beaucoup 
plus avancées, à cette époque, chez les Assyriens que chez les Grecs. 

Je me plais donc à espérer que personne ne m'accusera d'erreur, OU seulement 
d'exagération, lorsque je ttie contenterai d'affirmer ici qu'Hérodote, précisément parce 
qu'il était accoutumé à exprimer les nombres, à la manière des Grecs, en se servant 
d'une numération décimale, c'est-à-dire en groupant les. imités par dix, parren^^ par 
mille et par dix mille, ou, en langage grec, par myriades, n'avait pas pu se dispenser 
de remarquer en même temps et par conséquent savait très bien, à son retour d'Asie, 
que le peuple assyrien, très supérieur aux Grecs, au point de vue des sciences exactes, 
avait déjà remplacé, à cette époque, par une numération duodécimale, la numération 
décimale dont il s'était d'abord servi, comme tous les autres peuples, et lorsque j'ajou- 
terai qu'Hérodote savait aussi très bien, à la même époque, d'abord et avant tout, que 
les savants chaldéens avaient, en outre, remplacé, depuis longtemps, pour rendre leurs 
calculs plus faciles, cette numération duodécimale elle-même par une numération sexa- 
gésimale beaucoup plus régulière; et, en outre, que cette numération sexagésimale 
commençait alors à s'introduire, peu à peu et de proche en proche^ dans les pays 
voisins, notamment à Ninive et à Babylone- 

Les besoins de la discussion qui va suivre me conduisent maintenant â indiquer ici 
avec exactitude les règles des deux dernières numérations dont je viens de parler, et ce 
ne sera pas difficile, car elles peuvent être aisément retrouvées, ainsi qu'on va le voir, 
sur les parties encore conservées de la troisième tablette de Senkerèh, dont M. Oppkrt 
a donné la traduction, aux pages 25 et 26 de son Étalon des mesures assyriennes Jixé 
par les textes cunéiformes, et qui sont de pins reproduites, avec les explications qu'elles 
comportent, sur la planche mise à la fin du présent Mémoire. 

On voit, en effet, en étudiant cette curieuse tablette : 

D'une part, que les chiffres mis sur les côtés gauches des deux colonnes qui la 
composent sont tous écrits en se conformant aux règles de la numération duodécimale; 
et de l'autre, que ceux qui sont mis sur les côtés droits des mêmes colonnes sont écrits, 
au contraire, suivant les règles de la numération sexagésimale; et cela, parce que, dans 
le premier cas, ces nombres sont d'abord divisés en sisaines ^ et en douzaines, pour être 
ensuite comptés de dix en dix douzaines, jusqu'à 60 douzaines, ou, en langage assy- 
rien, jusqu'à un US = 60 fois 12 = 720, et, en dernier lieu, pour être encore une fois 
comptés de dix en dix jusqu'à 30 US, soit, en langage assyrien, jusqu'à un kas'bu 
= 30 fois 720 = 21.600; et, dans le second cas, parce que les unités sont comptées 
d'abord et sans interruption jusqu'à dix, ensuite par dizaines, mais seulement jusqu'à 
six dizaines, ou, en termes assyriens, jusqu'à un sosse = 6 fois 10 = 60 ; après cela, par 
sosses jusqu'à dix sosses, ou, en termes assyriens, jusqu'à un ner ^= 10 fois 60 = 600, 
ensuite par ners, jusqu'à six ners ou un sar = 6 fois 600 = 3.600, et, en dernier lieu, 
enfin, en continuant indéfiniment de la même manière, c'est-à-dire en comptant successi- 



(1) C'est par analogie avec les mots dizaine, douzaine, etc., que j'emploie ici le mot aiiaine (quoiqu'il 
ne soit pas français) pour exprimer le groupe de 9iw unités. 



LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PIATON 



71 



▼ement les divers groupes d'unités par duaines et par sizaines de dizaines, comme la 
tablette de Senkerèh, ou, en d'autres termes, comme là numération écrite le démontre^ 
Cependant un nombre considérable de textes assyriens prouve, en outre, que la 
numération parlée comprenait, chez les Assyriens, entre le sosse et le ner, un autre 
groupe d'unités, le gaga/% égal à une sizaine de sosses ou, si l'on aime mieux, égal à la 
moitié d'un US = ™ = 6 fois 60 =360, et la seule existence de ce gagar, dans la langue 
assyrienne, suffit pour montrer que les diverses parties de la numération sexagésimale 
pouvaient être décomposées, comme on le voit ici, de deux manières différentes, adoptées, 



savoir : ' 

L'une, dans la numération écrite et 
contenant : 



L'autre, dans la numération parlée 
et contenant : 



NUMÉRATION ÉCRITE 


Sut 


Soœes 


Unités 


L'unité "^ 1 )) 


)) 
» 




» » 


La dizaine 10 » 


î 


< 


Le sosse = 6 dizaines = 60 » 


» )) 


m 


» 


Le ner = 10 sosses = 600 » 


< 


)) 


Le sar — 6 ners — 3.600 ] 


» 


» 


» m 


)) 


» 


Et la dizaine de sars 36.000 < 


)) 


» 



L'unité = 1 

La sizaine = 6 

)) 

Le sosse = 10 sizaines = 60 

Le gagar = 6 sosses = 360 

» 

Le sar = 10 gagars = 3.600 

Et le kas'bu = 6 sars = 21.600 



Ce dernier nombre, 36.000, qui ne recevait jamais, à ma connaissance, un nom par- 
ticulier, dans la langue assyrienne (pas plus que le sosse de sar ou les autres nombres 
supérieurs à un kas'bu), ne figurait, par conséquent, comme eux, que dans la numération 
écrite. 

Après ces longues explications, il semble tout à fait incontestable, non seulement 
qu'Hérodote connaissait, d une manière très exacte, tous les faits qui viennent d'être 
rappelés, mais encore qu'il les a nécessairement portés à la connaissance de ses con- 
citoyens, si ceux-ci ne les connaissaient pas déjà, au moment de son retour en Grèce, et, 
par suite, il est évident que Platon, né 430 ans avant notre ère, c'est-à-dire 54 ans après 
Hérodote, devait connaître aussi tous ces faits avec la même exactitude et plus exacte- 
ment encore, s'il est possible. 

Les conclusions finales des observations qui précèdent sont donc : 

1® Que Platon, lorsqu'il a écrit le huitième livre de sa République, n'ignorait pas 
et ne pouvait pas ignorer que le kas'bu des Assyriens, égal à 21.600 unités, était en 
même temps égal soit à 30 US = 30 fois 720, quand on se servait de la numération duo- 
décimale, soit à 6 sars == 6 fois 3.600, ou, si l'on aime mieux, égal à un sosse de gagars 
= 60 fois 360, quand on se servait de la numération sexagésimale, et en outre que ce 
nombre 21.600 pouvait être exprimé, en langue grecque, en disant : 2 myriades 
16 monades, comme M. J. Dupuis l'a fait à la page 20 de sa première brochure publiée, 
en 1881, sous le titre de : Le Nombre géométrique de Platon — Interprétation nouvelle; 



72 LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 

Et 2** que Platon savait aussi très bien, lorsqu'il a écrit sa République, que le kas'bu 
était, chez les Assyriens, comme la myriade chez les Grecs, le plus fort des nombres 
exprimés dans les numérations parlées, quoique les numérations écrites fussent toujours 
réglées de manière à permettre d'aller plus loin, lorsque cela était nécessaire. 

En dernier lieu, il est facile de comprendre que Ton disait autrefois, dans la langue 
populaire, soit un kas'bu d'années chez les Assyriens, soit une myriade d'années chez 
les Grecs, quand on voulait exprimer une longue série d'années en nombre indéterminé, 
et qu'enfin le kas'bu représentait, dans le premier cas, comme la myriade dans le second, 
la période après laquelle on recommençait à compter les nombres en les reprenant à 
V unité, 

§ 2. — Observations relatives à l'emploi actuel du nombre 21.600. 

Tous les peuples de l'Europe et même, on peut le dire, tous ceux du monde entier 
se servent aujourd'hui et se servent, depuis longtemps, de la période fort remarquable 
qui est formée par la réunion de 21.600 unités; et il est, en outre, facile de s'assurer que 
la connaissance de ce nombre nous est venue des Chaldéens, en passant par les Grecs; 
car il suffit, pour cela : 1® de considérer que le chiffre 21.600 est précisément celui que 
nous employons pour exprimer le nombre des minutes contenues dans la circonférence 
d'un cercle, divisée elle-même, comme tout le monde le sait, en 360 degrés partagés 
chacun en 60 minutes, ce qui donne en totalité 360 fois 60 ou 21.600 minutes; 

Et 2** de constater que l'on s'accorde partout aujourd'hui pour reconnaître que 
cette division de la circonférence en 360 degrés et 21.600 minutes a été adoptée et mise 
en pratique, en se conformant aux règles de la numération sexagésimale, dont les Chal- 
déens d'abord et les Assyriens ensuite se sont servis seuls dans l'antiquité. 

Il est évident, en effet, que c'est parce que les nombres étaient exceptionnellement 
divisés, dans l'ancienne numération sexagésimale, en si^aines^ en sosses, égaux a 
10 sizaines; en gagars, égaux à 6 sosses; en sarSj égaux à 10 gagars, et en kas'buj égaux 
à 6 sars, de la manière indiquée sur la partie droite du tableau inséré dans le paragraphe 
précédent; il est évident, dis-je, que c'est pour cela que les Chaldéens, ayant toutes leurs 
circonférences naturellement divisées en six arcs égaux, sous-tendus chacun par un 
rayon, ont été conduits à y introduire ensuite l'une après l'autre : 

1^ La division en 60 minutes d'heure ^ (un sosse de minutes), en partageant chacun 
de ces six arcs en dix parties égales, qui constituent précisément les 60 divisions que 
nous marquons encore aujourd'hui sur les cadrans de nos horloges pour y indiquer les 
minutes des heures ; 

2^ La division en 360 degrés (un gagar de degrés), en partageant chaque minute 
d'heure en six parties égales ; 

3** La division en 3.600 parties plus petites (un sar de parties), en partageant chaque 
degré en dix parties égales; 



(1) Je dis : minutes d'heure pour distinguer ces minutes des minutes de degréy dont elles diffèrent 
essentiellement. 



I 



LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 73 



Et 4^ enfin la division en 81.600 minutes de degré (un kas'bu de minutes), en par- 
tageant chaque dixième de degré en six parties égales; 

Explications qui suffisent en outre pour montrer que le nombre 21.600 peut être 
considéré comme égal à 6 X 10 X 6 X 10 x 6, ou, si l'on aime mieux, comme représenté 
par l'expression algébrique 6*10* = 210 x 100 = 21 .600. 

D'autre part, on le remarquera, ce nombre est divisible par 36 facteurs, tous plus 
petits que sa racine carrée^ et qui sont les suivants : 
I 2, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10, 12, 

15, 16, 18, 20, 24, 25, 27, 30, 32, 
36, 40, 45, 48, 54, 56, 60, 64, 72, 
75, 80, 90, 96, 100, 108, 120, 135 et 144. 
Par conséquent, un nombre égal de facteurs, tous plus grands que cette racine, 
peut le diviser encore, et l'on voit par là qu'il peut être mis, à volonté, sous un grand 
nombre de formes différentes que j'aurai à étudier plus tard. 

Mais, avant d'en venir là et pour que l'importance que l'on donnait autrefois a ces 
diverses décompositions puisse être appréciée à sa juste valeur, j'ai besoin de faire con- 
naître et d'exposer sommairement les principales théories adoptées et soutenues par les 
anciens philosophes et en particulier par Platon lui-même sur la valeur et le choix des 
nombres. 

Ces théories que personne n'admet plus depuis longtemps, et qui nous font sourire 
aujourd'hui, ont pourtant gouverné le monde pendant toute l'antiquité, et il importe, 
par ce motif, d'en tenir ici un grand compte. 

Voici, d'ailleurs, en quels termes Platon lui-même en parle, dans son dialogue 
intitulé Epinomis, dont je copie le texte sur la traduction de Cousin : 

Voulant « trouver une science qui mérite véritablement le nom de sagesse, une 
» science enfin qui tire de la classe des artisans et des gens du commun quiconque l'a 
» acquise et en fasse un homme sage et vertueux, un homme juste et réglé dans toute sa 
» conduite, soit qu'il commande ou qu'il obéisse, » Platon se demande avant tout : 
« quelle est de toutes les sciences celle qui, si elle venait à manquer à l'homme, ou, s'il 
» ne l'avait jamais connue, en ferait le plus stupide et le plus insensé des animaux. » 

Après cela, il ajoute : « Elle n'est pas difficile à trouver, car si on les compare une 
» à une. aucune ne produirait plus sûrement cet effet que celle qui donne au genre humain 
» la connaissance du nombre, et je crois qu'un Dieu, plutôt que le hasard, nous a fait 
» don de cette science pour notre conservation. » 

Ce qui le conduit à conclure de la manière suivante : 

« Il est donc de toute nécessité que le nombre serve de fondement à tout le reste. » 
Les mêmes idées, comme je l'ai déjà dit, ont été adoptées partout dans l'antiquité, 
et on les retrouve jusque dans l'Écriture-Sainte, où il est dit : « Omnia in numéro, et 
» pondère et mensura disposuisti. » (Sap., xi, 21.) 

Ce sera donc en considérant toutes ces anciennes théories comme incontestables que 
j'étudierai, dans le paragraphe qui va suivre, le nombre 21.600, sur lequel jeiveux 
appeler l'attention d'une manière spéciale. 

RBCUEIL, XV. 10 



74 LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PIATON 



§ 3. — Observations relatives au nombre 21.600, considéré au point de vue 
des anciennes théories sur la valeur et le choix des nombres. 

Ce sont surtout les Pythagoriciens qui ont développé et propagé, dans l'antiquité, 
la science des nombres, et voici sommairement en quoi elle consiste : 

On y distinguait d'abord les nombres, en très petite quantité, qui ont la singulière 
propriété d'être reproduits par la somme de leurs parties aliquotes; on donnait à ces 
nombres le nom àe. parfaits, et on les considérait comme tels. 

Le plus faible est 6 \ dont les parties aliquotes sont 1, 2 et 3, ensemble 6. 

Le suivant est 28, ayant pour parties aliquotes 1, 2, 4. 7 et 14, ensemble 28. 

Le troisième est 496, avec 1, 2, 4, 8, 16, 31, 62, 124 et 248 pour parties aliquotes, 
ensemble 496, etc., etc. 

Le premier de ces nombres (6) est un de ceux que l'on considérait le plus. On lui 
donnait, en Grèce, le nom de -yaiioç « mariage », parce qu'il est le produit du nombre 2, 
premier nombre pair (considéré comme femelle et terrestre), par 3, premier nombre 
impair (considéré comme mâle et céleste). 

Et, à cette occasion, Plutarque a dit {Œuvres morales, Questions romaines, § 102 
de la traduction d'Amyot), en parlant du nombre impair, « qu'il engendre et est plus 
» fort que le nombre pair, estant composé, et si on les divise l'un et Taustre en unitéz, 
» le pair monstrera un lieu vuide, au milieu, là où le non-pair a toujours le milieu 
» remply d'une de ses parties, et pour ceste cause, ils ont opinion que le pair ressemble 
» plus à la femelle et le non-pair au mâle. » 

Au V® siècle de notre ère, Stobée, philosophe grec, a reproduit à peu près les mêmes 
idées dans un passage (Meineke, Leipz., 1860, éd. Herzen, p. 14), dont voici la traduction : 

« L'impair est plus parfait que le pair, car l'un a un commencement, une fin et un 
» milieu, tandis que l'autre est privé^de milieu. » 

On voit par là, en second lieu, qu'on accordait généralement plus d'importance aux 
nombres impairs qu'aux nombres pairs ; et cette supériorité des nombres impairs peut 
être encore confirmée de plusieurs autres manières, puisqu'on sait, par exemple, que 
Virgile a dit, dans sa huitième Églogue : a Numéro Deus impare gaudet », et que 
Végèce a ajouté, de son côté : « Imparcm numerum observari moris est. » {De Re 
militari, liv. III, chap. vm.) 

Cependant il est nécessaire de faire remarquer que tous les nombres parfaits * sont 
pairs*. 

(1) Euclide a conservé, dans ses Éléments (liv. IX, prop. 36) la formule dont les Pythagoriciens se ser- 
vaient pour calculer la série des nombres parfaits. £lle peut être mise algébriquemeat sous la forme suivante : 
2^H ^2^2 -f-... + 2 y — 2^ (s^^ -l)» ^^^^ ^^^^ condition que (2^''~^-l) doit être un nombre premier. 

(2) Au V« siôcle de notre ère, la confiance illimitée en la puissance extraordinaire des nombres parfaits 
commençait déjà, à décroître, et, malgré cela, voici en quels termes saint Augustin s'exprimait alors, en 
parlant du nombre s/>, au livre XI, chap. xxx de sa Cité de Dieu : 

« Haec autem propter senarii numeri perfectionem, eodem die scxies repetito, sex diebus perfecta nar- 
» rantur : non quia Deo necessaria fuerit mora temporum, quasi qui non potuerit creare omnia simul, quîe 
» deinceps congruis motibus peragerent tempora, sed quia per senarium numerum est operura significata 
» perfectio. » 

(3) Cela résulte de ce que 2^ est nécessairement pair, dans l'expression générale : g"" [2^ 'l)* 



LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 75 

Indépendamment de ces nombres, les Pythagoriciens en distinguaient encore d'au- 
tres, qu'ils prenaient indifféremment parmi les nombres pairs et parmi les nombres 
impairs, en leur attribuant, comme aux nombres parfaits, des vertus extraordinaires. 

Les plus remarquables de ces nouveaux nombres étaient, dans leur opinion, les 
nombres carrés, à propos desquels Censorin a dit, dans son Traité : De Die natali (édition 
de la Haye, 1642, chap. iv, p. 93) : Quadrati numeri potentissimt" diicuniur. Et cette 
croyance singulière en la puissance des nombres carrés était si générale, qu'elle subsiste 
encore, en quelque sorte, parmi nous, puisque nous continuons à donner, dans notre 
langage mathématique, les noms de 2*, 3^, 4^ puissances^ etc., aux divers produits que 
Ton obtient en multipliant un même nombre par lui-même. 

Et ces explications suffisent pour montrer quelle devait être aux yeux de Platon la 
puissance extraordinaire du nombre 21.600, égal, comme on l'a vu dans le § 2 ci-dessus, 
à 216 (3® puissance du nombre par/ait 6), multiplié par 100 (2^ puissance de 10 que 
les anciens tenaient aussi en grande estime ^). 

D'un autre côté, il semble nécessaire de faire remarquer, en parlant des nombres 
carrés, que chacun d'eux est égal à la somme d'une suite complète de nombres impairs, 
puisque, en effet : 

1+3 = 4, carré de 2 ; 

1+3+5= 9, carré de 3; 

1+3+5+7 = 16, carré de 4; 

1+3+5+7+9 = 25, carré de 5; 

1+3+5+7+9+11 =36, carré de 6; 

et ainsi de suite, indéfiniment. 

11 semble même permis de supposer que c'est à cette propriété que l'on peut attribuer 
la puissance accordée aux nombres carrés qui réunissent et condensent, en quelque sorte, 
la vertu d'une suite de nombres impairs. 

Les Pythagoriciens accordaient, en outre, une puissance comparable à celle des 
nombres carrés à tous les nombres qui pouvaient être considérés comme égaux au pro- 
duit de deux nombres, l'un carré et l'autre rectangulaire, mais seulement dans le cas où 
le nombre rectangulaire avait un de ses côtés égal au côté du carré. En d'autres termes, 
a et 6 étant deux nombres quelconques, ils accordaient une véritable puissance au nombre 
qui pouvait être mis sous la forme de a* xah; et si l'on veut bien considérer que le 
même nombre pouvait être mis aussi sous la forme bxa\ ce qui revient à dire, en 
d'autres termes, qu'il pouvait être considéré comme un multiple exact du nombre a élevé 
'à\2L 3^ puissance, il ne sera pas difficile d'en conclure que c'est précisément par ce motif 
qu'une puissance incontestable lui était «attribuée. 

Les mêmes philosophes accordaient aussi une puissance réelle à tous les nom- 
bres entre lesquels des relations particulières se trouvaient établies: aussi bien aux 



(1) Voir, à propos de ce nombre 10, ce que M. J. Dupuis en a dit dans sa première brochure (p. 49 ci 
SQivaotes), 



76 LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 

nombres qui servaient à déterminer les intervalles dans réchelle musicale, tels que : 

5/6 pour la tierce mineure, 
4/5 pour la tierce majeure, 
2/3 pour la quinte, 
3/5 pour la sixième, 
et 1/2 pour l'octave, 
qu'à ceux qui formaient par leur rapprochement, soit des proportions, soit des pro~ 
gressions arithmétiques ou géométriques, ascendantes ou descendantes, soit aux raisons 
de ces progressions. 

En dernier lieu, et il importe d'insister ici sur ce point d'une manière particulière, 
ils accordaient une importance majeure à l'ensemble des trois nombres 3, 4 et 5 qui cor- 
respondent, comme tout le monde le sait, aux trois côtés du triangle rectangle que 
Plutarque a dit être le plus beau de tous et à l'occasion duquel il a ajouté, dans son 
Traité d'Isis et d'Osiris {Œuvres morales et mêlées, traduction d'Amyot, t. I, p. 853), 
que Platon semble s'être servi de ces nombres, dans ses livres de la République, pour 
composer sa Jigure nuptiale. 

Quelle que puisse être la vérité sur ce dernier point, la réunion de ces trois nombres 
reste, dans tous les cas, très digne de remarque, en premier lieu, parce que la somme 
des carrés des deux premiers est très exceptionnellement égale au carré du troisième : 

3«+4' = 5* 
Et en second lieu surtout parce que tous les nombres principaux de la numération 
assyrienne sont fonction de 3, de 4 et de 5, do la manière suivante : 
3 + 4 + 5 = 12 = une douzaine ; 
3 X 4 X 5 = 60 = un sosse; 

3* X 4* X 5* = 3.600 = un sar = un sosse élevé au carré; 
et 3* X 4' X 5' = 216.000 = un sosse de sar = un sosse élevé au cube, 
et Ton voit par là que, lorsque Plutarque a dit que Platon s'est servi des trois nombres 
3, 4 et 5 pour composer le nombre qu'il appelle nuptial, q^q^X à peu près comme s'il avait 
dit que ce nombre a été formé en se servant de la numération sexagésimale des 
Assyriens. 

Quelques autres combinaisons des trois nombres 3, 4 et 5 doivent être signalées en 
outre. C'est ainsi, par exemple, que la somme de leurs trois cubes est égale au cube du 
nombre parfait 6 : 

3' + 4' + 5' = 27 + 64 + 125 = 216^ =6* 
et que la somme de leurs trois carrés est égale à 50 : 

3* + 4* + 5' = 9 + 16 + 25 = 50 
d'où il résulte que le nombre 21.600 peut être écrit comme il suit : 

2 (3' + 4* + 5*) (3' + 4' + 5'). 



(1) Ce nombre 216 avait appelé d'une manière particulière Tattention des Pythagoriciens, et correspon- 
dait, pour eux, au nombre de jours après lesquels les enfants naissent eiables, parce que 216 jours contien- 
nent 7 mois de 30 jours ou 210 jours, plus un nombre parfait de 6 jours destiné à parfaire les 216 jours. 



LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 77 



§ 4. — Résumé et Conclusion, 

Il résulte de ce qui a été dit, dans les trois paragraphes précédents, que le 
nombre 21.600 peut être décomposé^ en fonction de ses facteurs, de plusieurs manières 
différentes, parmi lesquelles je me contenterai de citer les quatre expressions suivantes : 

1* 21.600 = 100 fois le cube du nombre parfait 6 = 100 x 6' = 100 x 216; 

2^ 21.600 = 100 fois lasommedes cubes des trois nomb. 3,4et 5 = lOOx (3'+4'+5'); 

3** 21.600 = 36, carré du nomhvoparfait 6, multiplié par 600, nombre rectangulaire, 
ayant un de ses côtés égal au côté du carré = 6' x 600 ; 

Et 4^ 21.600 = 2 fois la somme des carrés des nombres 3, 4 et 5. multipliée par la 
somme des cubes des mêmes nombres = 2x(3*-l-4* + 5*) x(3'-f-4' -f5*); expressions 
que Platon connaissait sans aucun doute et qui suffisent pour autoriser à croire que cet 
illustre philosophe devait attribuer incontestablement une puissance extraordinaire à ce 
nombre 21.600, en raison surtout de sa formation en fonction de la 3® puissance du 
nombre parfait 6, ou, ce qui est la môme chose, en fonction des 3®* puissances des 
nombres 3, 4 et 5, si chers aux Pythagoriciens. 

D'un autre côté^ comme un Mémoire, publié en 1881 par M. J. Dupuis, tend à 
prouver que ce même nombre, 21.600, est précisément celui dont Platon a fait son 
nombre g.^ométrique, il semble bien permis de croire, si mon illusion n'est pas complète, 
que telle peut être, en effet, la vérité. 

Cependant le même commentateur s'est décidé à repousser cette première conclu- 
sion dans un autre Mémoire qu'il a publié, dès l'année suivante, et dans lequel il cherche 
à établir qu'en définitive c'est le nombre 760.000 qui est le véritable nombre géomé- 
trique. 

Mais cette nouvelle conclusion est bien difficile à admettre, par cette seule 
raison que ce nombre 760.000 n'est divisible ni par 3, ni par 6, et par conséquent se 
trouve en contradiction formelle d'abord avec l'assertion de Plutarque qui, dans son 
Traité d'Isis et d'Osiris, considère le nombre nuptial de Platon comme formé, ainsi qu'on 
Ta déjà vu dans le paragraphe précédent, en se servant des nombres 3, 4 et 5, et ensuite 
on peut le dire, avec la plupart des commentateurs qui ont publié leurs opinions soit 
avant, soit après Plutarque, et au nombre desquels je citerai : 

En premier lieu, Philon le Juif, l'un des prédécesseurs de Plutarque, qui a supposé 
le nombre géométrique égal à 50, parce que 50 est égal à la somme des carrés des trois 
nombres 3, 4 et 5 ; 

Ensuite, dans le XVI® siècle, Maffei (Raphaël), surnommé Volterranus, qui a pro- 
posé 1.728, 3® puissance de 12, parce que 12 est la somme des mômes nombres 3, 4 et 5; 

Stapulensis (Jacob-Faber) et Barocius (François), qui ont proposé aussi 1.728; 

Et, dans des temps plus rapprochés de nous : 

Fries (Jacques-Frédéric), philologue allemand, qui propose 5.040, parce que ce 
nombre est égal à 144, carré de la somme des nombres 3, 4 et 5, multiplié par 35, 
somme des cubes de 2 et de 3 ; 



78 LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 



Schneider (Charles-Ernest), Schleiermaclier (Frédéric-Daniel-Ernest), Vincent 
(Alexandre-Joseph) et Martin (Théodore-Henri), ces deux derniers, membres de 
l'Académie des inscriptions et belles-lettres, qui s'accordent tous les quatre pour 
regarder le nombre 316 comme déduit de la première partie de la phrase énigmatique 
de Platon. 

D'autres raisons, sur lesquelles je vais appeler l'attention, contribuent aussi à me 
porter à dire qu'il est indispensable de rejeter le nombre 760.000, quoique admis, en 
dernier lieu, par M. J. Dupuis, et qu'il y a lieu de reprendre, au contraire, le nombre 
21.600, préféré dans son premier Mémoire. 

Par exemple, dans la Revue Philosophique de 1882 (n^'â, p. 210), M. l'ingénieur 
Paul Tannkry a dit, avec une grande apparence de vérité, qu'il faut voir dans l'énigme 
de Platon une allusion à une période dont il aurait été parlé avant lui. S'il en est ainsi, 
la période qui correspond au kas'bu des Assyriens et qui sert à mesurer le nombre des 
minutes contenues dans une circonférence de cercle, semblerait bien capable d'être pré- 
fère^ à toutes les autres. 

Il y a lieu de considérer en outre que les deux plus forts nombres proposés jusqu'à 
ce jour sont : 

46.656, carré de 216, proposé par Schleiermacher , 

Et 20.736, 4« puissance de 12, proposé par Volterranus: 

Que tous les autres nombres sont beaucoup plus faibles , et que, par conséquent, il 
est bien permis de trouver le nombre 760.000 singulièrement exagéré. 

D'autre part. M. Paul Tannkry. qui a traduit les quatre derniers mots de la phrase 
énigmatique : Uïtov Se xj6u>v Tp(aSo^ par et cent fois le cube de trois, en a conclu que le 
nombre géométrique doit être égal à 100 x 3' = 2.700, tandis que M. J. Dupuis, qui a 
pi'éféré la traduction suivante, dans son premier Mémoire : cent fois les cubes des trois 
nombres [3. 4 et 5], en a conclu, au contraire, que le véritable nombre doit être : 
100 X (3' + 4' -^5*)= 21.600. 

Je concède qu'en présence de cette conti^adiction, il est nécessaire de reconnaître 
que c'est la pi^mière traduction qui semble la meilleure. Mais, comme il est parfaite- 
ment certain que Platon n'a pas voulu rendre sa rédaction trop claire, ne serait-ce pas 
précisément parce que la première traduction est la plus naturelle qu'elle ne doit pas être 
préféréo dans le cas actuel ? 

En outi-e, si Ton compare directement, entre elles, les deux solutions proposées : 
KH) X 3' = 2.7t)0 par M, Paul Tannery, et 100 X (3* -h 4* -^ 5') = 100 X 6* = 21.600 par 
M. J. Di'pns, ne seni-t-il pas évident, par cela seul, que la seconde est un multiple du 
nombre /i<//7îi(> (>, clerê à la 3"^ puissance, qu'elle doit être pivféiveà la première, simple 
multiple de la 3*' puissance de trois. ^ 

Et en dernier lieu enfin, puisque Platon, au commencement d'une phrase qu'il a 
voulu i*endreà dessein énigmaiique. considèi-e le nombn^ philosophique comme composé 
de deux jvirlies di>tinctes. en déclarant que la première est exprimée j>ar un nombre 

pajyitif, cVst-;\-<iii\\ i>ar un des nombres suivants dinluits de la formule 2 "(2"^ -1 '. dans 

•"i -^ 1 
laquelle 2 -1 doit être un nombre /'/v/;*â7% scnoir : 



LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 79 

6, l»' nombre parfait ; 

28, 2® nombre; 

496, 3« — 

8.128, 4« — 

2.096.128, 5* — 
33.550.336, 6« — , etc., 
dont aucun ne peut remplir les conditions multiples auxquelles le nombre géométrique 
est assujetti, il semble incontestable qu'on ne pourra s'approcher de la vérité qu'en 
supposant ce nombre représenté par le multiple d'une puissance exacte d'un nombre 
parfait, par exemple, en le prenant égal à cent fois la ^"^ puissance de 6 = l00x 6' = 
100 X 216=21.600 = un kas'bu, comme M. J. Dupuis l'a fait en 1881, et qu'on s'en 
éloigne, au contraire, en le remplaçant par un autre nombre sans caractère, tel que 
760.000, comme le même M. Dupuis l'a fait en 1882, puisque ce nombre n'a aucune 
importance, quand on se place au point de vue des Pythagoriciens, et ne contient pas 
même une seule fois le facteur premier 3. 

Quelque vraisemblables que puissent être ces diverses conclusions, il leur manque 
encore, je suis le premier à le reconnaître, une vérification, sans laquelle lepi'oblème 
ne pourra jaitiais être considéré comme définitivement résolu; je veux parler d'une 
traduction satisfaisante du texte de Platon. 

Ce texte, comme Victor Cousin l'a dit, écrit par Platon et commenté par Aristote, 
devait être autrefois très intelligible en lui-même, quoiqu'il ne le soit plus aujourd'hui 
pour nous; et cela malheureusement parce que la langue de la géométrie ancienne ne 
nous est pas assez bien connue et parce que nous n'avons pas une idée suffisamment 
exacte de la valeur de tous les mots techniques que la phrase de Platon renferme. 

Si Ton veut bien prendre la peine de comparer entre elles les six traductions qui 
ont été déjà proposées et que je réunis ici dans un même tableau, on ne sera pas médio- 
crement étonné de voir jusqu'à quel point elles diffèrent. 

Il n'y a pourtant là rien qui puisse permettre de désespérer. Il est même très pro- 
bable qu'avec le temps et surtout avec une connaissance plus approfondie de la géométrie 
des Grecs, nos savants parviendront enfin à déchirer le voile. 

C'est surtout aux hellénistes que cette tâche incombe particulièrement, à ceux qui, 
comme MM. Paul Tannery et J. Dupuis, sont aussi bons hellénistes que savants 
mathématiciens. 

Je n'ose pas leur dire avec le poète : 

Et sans perdre courage. 
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage; 

mais, dans l'intérêt de la science, je me permets de les supplier de l'y remettre encore 
au moins une fois. 

S'ils ont le courage de le faire, je ne désespère de rien; peut-être même, malgn^ 
mes quatre-vingt-six ans, me donneront-ils la joie de voir disparaître, avant de mourir, 
tous les obstacles et toutes les difficultés. 



80 



LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 



TRADUCTIONS PROPOSÉES PAR MM. 



LECLERC (Victor) 
en 1819 



La révolution périodique assi- 
gnée aux créatures divines est 
un nombre parfait; celle des 
créatures humaines est renfer- 
mée dans un nombre, 

qui a d'abord des accroissements 
successifs, puis trois retours né- 
cessaires sur lui-même, où quatre 
termes sont admis, 



Tégalité, la différence, le plus, 
le moins, et qui peuvent se com- 
parer et se mesurer ensemble. 



Leur racine cubique, jointe à 
cinq et multipliée par 3, produit 
deux accords : 



Tun, qui égale le nombre lui- 
môme et autant de fois cent; 



l'autre, d'une figure équi latérale, 
mais qui, dans toute son éten- 
due, nous fait voir d'abord cent 
nombi'es formés de cinq diamè- 
tres égaux, à l'unité près, et de 
deux inégaux; ensuite cent cubes 
du ternaire. 



VINCENT ( Alexandre-Joseph ) 
en 1839 



Il y a, pour les générations 
divines comme pour les géné- 
rations humaines, une période 
qu'embrasse un nombre parfait. 



dans lequel [il faut considérer] 
en premier lieu certaines puis- 
sances successives portées jus- 
qu'au troisième terme et présen- 
tant trois intervalles. 



La comparaison des diverses 
puissances entre elles, soit sem- 
blables, soit dissemblables, crois< 
santés ou décroissantes, met en 
évidence leurs relations et leurs 
rapports mutuels. 



Or, si l'on multiplie ce nom- 
bre par le rapport du quaternaire 
au ternaire, et que l'on réunisse 
au moyen du quinaire, on ob- 
tiendra trois produits qui, par 
un double assemblage, donneront 
deux figures : 

l'une carrée, l'autre allongée; de 
telle sorte que la première figure 
aura pour mesure son côté multi- 
plié par lui-même, 



et la seconde, ce môme côté mul- 
tiplié par cent; [ce qui fait d'une 
autre manière] cent nombres 
égaux, à une unité près, au dia- 
mètre rationnel du quinaire, deux 
unités en surplus et six fois fois 
le cube du ternaire. 



MARTIN (Théodore-Henri ) 
en 1857 



Il y a, pour ce qui est divin 
et engendré, une période qu'un 
nombre parfait embrasse; mais, 
pour les générations humaines, 
il y a un nombre 

qui est le premier dans lequel 
des puissances commandantes et 
commandées, recevant trois in- 
tervalles et quatre termes, 



de ceux qui rendent semblables 
et de ceux qui rendent dissem- 
blables, de ceux qui croissent et 
de ceux qui décroissent, ne pré- 
sentent que des choses en pro- 
portion et rationnelles les unes 
par rapport aux autres; 

et, de cela, le rapport épi tri te, 
réduit à ses termes les plus sim- 
ples et joint au quinaire, [le tout] 
étant élevé à la 3* puissance, 
donne deux harmonies : 



l'une, multipliée par elle-mOme, 
et l'autre, multipliée par cent; 
Tune, carrée et égale, suivant 
une dimension à l'autre, qui est 
allongée, 

[la somme étant] de cent nombres 
formés avec les diagonales ra- 
tionnelles du quinaire, dont cha- 
cune manque d'une unité et qui 
sont irrationnelles, de deux et 
d'un sixain de cubes du ternaire. 



LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 



81 



TRADUCTIONS PROPOSÉES PAR MM 



TANNERY (Paul) 
en 1870 



Comme pour ce qui est divine- 
ment engendré, il y a, pour la 
génération humaine, une période 
comprise sous le premier nombre 
parfait 

formé en sommant dans trois 
progressions semblables suivant 
la raison double, quatre termes 
qui se trouvent toujours deux à 
deax, 



avec leurs moyens, proportion- 
nels ou non, leur somme ou leur 
différence, dans des rapports sim- 
ples et facilement énonçables ; 



si l'on fait cotte triple série d'opé- 
rations Hur le produit du groupe 
3, 4 et 5, le résultat pourra rece- 
voir deux dispositions harmoni- 
ques : 



lane, suivant trois facteurs 
égaux, qui sera répétée cent 
fois; 



lantre, dont les facteurs seront 
des multiples successifs de cinq, 
diminués chacun d'une unité, et 
des diagonales successives de cinq, 
diminuées chacune de deux uni- 
tés. Cent fois le cube de trois 
forme ainsi ce nombre géomé- 
trique qui... 



DUPUIS (JO 
en Î881 



Il y a, pour ce qui est divin 
et engendré, une période qu'un 
nombre parfait embrasse; mais, 
pour les races humaines, il y a 
un premier nombre 

dans lequel des puissances géné- 
ratrices et engendrées, compre- 
nant trois intervalles et quatre 
termes 



de ceux qui rendent semblables ou 
dissemblables, qui augmentent 
ou diminuent, ne présentant les 
uns par rapport aux autres que 
des rapports simples et exprima- 
bles. 

Parmi ces termes, les nombres 
fondamentaux du rapport quatre 
tiers, joints au quinaire, élevés 
au cube, présentent deux har- 
monies : 



l'une, carrée et multipliée par 
autant de fois cent ; 



l'autre, de môme longueur et 
[formant un nombre oblong] dont 
le côté allongé égale cent fois 
les carrés des diagonales expri- 
mables du quinaire, chacun de 
ces carrés étant augmenté d'une 
unité; les deux diagonales sont, 
on effet, inexprimables. Il faut 
prendre cent fois les cubes des 
trois nombres [3, 4 et 5}. 



LE MEME 
en 1882 



Il y a, pour le divin engendré, 
une période qu'un nombre parfait 
embrasse ; mais, pour l'humain, 
il y a un premier nombre 



dans lequel des produits généra- 
teurs et engendrés, comprenant 
trois intervalles et quatre termes 



de ceux qui rendent semblables 
ou dissemblables, qui croissent 
ou décroissent, ne présentent que 
des rapports analogues et ration- 
nels. 



La somme de la demi-décade, 
et du rapport irréductible quatre 
tiers pris parmi les intervalles, 
après trois multiplications suc- 
cessives, offre deux harmonies : 



l'une, carrée et égale à cent fois 
cent ; 



l'autre, de même longueur et dont 
le plus long côté égale cent carrés 
des diagonales rationnelles de 
cinq, ces carrés étant diminués 
d'une unité, — ou cent carrés 
des diagonales irrationnelles, ces 
carrés étant diminués de deux 
unités, — et cent cubes de trois. 



RECUEIL, XV. 



11 



82 



LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 



Reproduction du texte. Traduction et Explication de quelques chiffres assyi 



COLONNE PLACÉE SUR LE COTÉ GAUCHE DE LA TABLETTE 



TEXTE 



M^ 



1+^ 

ÎJiL^ 

\]m= 

wm- 

ff^ 

W^ 



ni 

nii^ 

\mm^ 

Hllïït^ 

uir^m= 

TÎIÏÏtîfr--- 

ini 



î 

T 

î 
y 

IT 

m 
W 



2^^ 



< 



» 

« 

<« 

« 
« 



TRADUCTION 



Unités Sussi 

1 U 1 )) 

1 Ul/:^ ....... 1 20 

1 U 1/2 1 30 

1 U 2/3 1 40 

2 U 2 )) 

3 U 3 » 

4U 4 » 

5U 5 » 

1 qanu 6 » 

1 qanu 1 U . . . 7 » 

1 qanu 2 U . . . 8 » 

1 qanu 3 U . . . 9 » 

1 qanu 4 U . . . 10 » 

1 qanu 5 U . . . 11 » 

1 SA 12 » 



EXPLICATION 



Une unité = 1 unité. 

Une unité 1/3 = 1 unité 20 

Une unité 1/2 = 1 unité 30 

Une unité 2/3 = 1 unité 40 

Deux unités = 2 unités. 

Trois unités = 3 unités. 

Quatre unités z= 4 unités. 

Cinq unités = 5 unités. 

Une sîzaine * = 6 unités. 

Une sizaine et 1 = 7 unités. 

Une sizaine et 2 = 8 unités. 

Une sizaine et 3 = 9 unités. 

Une sizaine et 4 = 10 unités. 

Une sizaine et 5 = 11 unités. 

Une douzaine = 12 unités. 



SUSSl^ 

sussiJ 
sussi. 



(1) Dans le principe^ lorsque les fractions n'étaient pas encore exprimées, chez les Assyriens, en sussi, 
c*est-à-dire en soixantièmes, elles y étaient exprimées de la manière suivante : 

T = =1 

_ _ i 

— — Ë— î 

—^ ••••••• — a ■"- Q • 

^ j ' on ^1. 1 = = g = ï~"i* 

JlL = (i + i)=i = 2 
JIL =...... = |. 

J^ = U+6/ =6- 

Les fractions étaient ainsi exprimées en sixièmes quand les unités étaient groupées en slzainea >, comme 
elles ont été plus tard exprimées en sussi (soixantièmes) quand les unités étaient groupées en sosses (soixan- 
taines). 



LE NOMBRE GÉOMÉTRIQUE DE PLATON 



83 



gravés sur la partie conservée de la troisième tablette de Senkerèh 



COLONNE PLACÉE SUR LE COTÉ DROIT DE LA TABLETTE 



TEXTE 



^î^ni 



i:^ 



niw-J •••• 









^ . . - . 



TT fc-W-^ • • • • 






^ ^«■^ 

^ « • • 






w 






» 
» 
)) 



< 

» <T » 
» <TT » 
» «V » 

»> -? ÎH » 
,, << «î » 



» » 



T 

T <TT » 

î « V, » 

T '^ %« >> 

T 

n 



» 



» 



» 



TRADUCTION 



40 SA. 

45 SA. 
50 SA. 
55 SA 

1 US . 

2 US 

3 US 

4 US 

5 US 

6 US 

7 US 

8 US 

9 US 



Sars Sosses Unités 
8 » 



9 


)) 


10 


» 


11 


» 


12 


» 



24 )) 
36 » 
48 )) 



» » 

12 )) 

24 )> 

36 )) 

48 » 



1/3 kas'bu. . 2 » » 
1 kas*bu. . . 6 » » 



EXPLICATION 



Quarante douzaines = 8 sosses = 480 

Quarante-cinq douzaines = . . . 9 sosses = 548 

Cinquante douzaines = 10 sosses = 600 

Cinquaate-cinq douzaii^es = . . 11 sosses = 660 

Un US = GO douzaines = . . . . 12 sosses = 720 

Deux US = 24 sosses = 1 .440 

Trois US = 36 sosses = 2.160 

Quatre US = 48 sosses = 2.880 

Cinq US = 1 sar » =3.600 

Six US = 1 sar 12 sosses = 4.320 

Sept US = 1 sar 24 sosses = 5.040 

Huit US = 1 sar 36 sosses = 5.760 

Neuf US = 1 sar 48 sosses = 6.480 

1/3 kas'bu = jel^doulî = 2 sars » = 7.200 

Un kas'bu = 30 US = 6 sars » = 21.6(K) 



(2) C*est par analogie avec les mots : dizaine, douzaine^ etc., que (bien que le mot sizaine ne soit pas 
français) je l'emploie cependant ici pour exprimer un groupe de six unités. 



Note. — La troisième tablette de Senkerèh servait autrefois soit à traduire, dans le système sexagésimal 
de numération, un nombre écrit suivant les règles de la numération duodécimale, soit, au contraire, à trans- 
former, en nombre duodécimal, un nombre sexagésimal quelconque. 

(Voir, pour de plus amples explications, s'il y a lieu, mou Essai de restitution, de traduction et d'eue- 
plication de cette tablette, dans le Recueil de Tracaux relatifs à la Philologie et à l'Archéologie égyptiennes 
et assyriennes f VHP volume, année 1886, p. 150.) 



Les caractères cunéiformes employés dans cet article ont été gracieusement prêtés par V Imprimerie Nationale. 



84 SUR DEUX STÈLES RÉCEMMENT DÉCOUVERTES 



SUR DEUX STÈLES RÉGEMMENT DÉCOUVERTES 



PAR 

G. Maspero 



Daninos-Pacha a bien voulu m'envoyer la semaine dernière les estampages de 
deux stèles qu'il vient d'acquérir, et dont la provenance est malheureusement inconnue. 
Il m'autorise à les publier, ce que je fais de grand cœur, en lui adressant mes remer- 
ciements. 

Les deux stèles sont des actes de donation faits par de simples particuliers à une 
divinité, et pouvant servir au besoin de bornes pour indiquer les limites du domaine 
ainsi donné. La première, en calcaire grossier, était cintrée, mais une partie du cintre a 
disparu, enlevant le disque ailé de coutume et la tête de deux personnages. Ce qui en 
reste a encore 0™ 53 de haut sur 0"* 31 de large. La scène est à trois personnages, enfermés 
entre deux sceptres 1 placés droit le long des bords. Au centre, une déesse est debout, 
la face tournée vers la droite, sans nom; mais c'est évidemment la déesse Hàthor, men- 
tionnée dans le corps de Tinscription. Devant elle, à droite, un personnage est debout, 

T i _^? Nta^cy^ « elle donne 
la vie, la santé et la force au grand chef de Robi », dont le nom est omis. Derrière elle, k 
gauche, même scène dans laquelle A [ ' T U ' ^ '»*=* î ^< ^lle donne la vie, la santé et 
la force au grand convoyeur du Pharaon, » également innommé. Les noms des deux 
personnages sont consignés dans l'inscription en neuf lignes qui couvre le bas du monu- 
ment, ainsi que celui du Pharaon sous lequel ils vivaient. 

L'inscription présente ceci de particulier qu'elle, est tracée en une belle écriture 
hiératique, gravée avec soin sur la pierre. La voici, transcrite en caractères hiérogly- 

pu,ues «Minait : i f^n;;;;,=^M ~™li^(XI]Affl«^2; 





JmL. 



AiWVNA 



Ifl^ffil^-^MiVifiif ]^r 51"^-^ î ^ 



]Tf-^rfl-M.^-ki:iîk:-',V^Q-.l' 



Ç) 








î°sifpii:¥-t^~j?7:fôZA.iA-»]ii^'Sfv 



7Q=i:sTk^:, :.zm^^xzÈ'4^ i ms- 







j-kJirJï^>3^^pjTr.:^;^^î^î 



(1) L*estampage ayant mal pris en cet endroit, je mets ce que je crois y distinguer sans répondre de 
l'exactitude de ma lecture. 



SUR DEUX STÈLES RÉCEMMENT DÉCOUVERTES 85 

m °°^^n-.â>cJ)'^]*"'PΧ"^'^- « L'an XIX, sous la sainteté 
>j du roi Akhopirrî, vivificateur, le grand convoyeur du Pharaon Ouashati-hatiou, 
» fils d'OuASATi-LouKANAOu, dont la môre est Tint-Saharouaou, a fait don d'une 
» terre cultivée de cinq aroures au temple d'Hâthor, dame de Mafkaïtou, après que le 
» supérieur des portiers Pasiaqoui, fils de Paqonou, dont la mère est la prophétesse de 
» Sothis Hrounofir, eut imploré pour lui la vie, santé, force, une longue vie, une 
» vieillesse prolongée et bonne en les faveurs de son maître, le grand chef des Libyens,* 
>) le grand chef des Mashaouasha, Hatihonker, dans le temple d'Hâthor, dame de 
» MafkaIt, soit-il stable et durable à jamais ! Tout homme, tout scribe envoyé en 
» mission en la banlieue du bourg Pasov[k]ou, qui abîmerait cette stèle, qu'il passe sous 
» le couteau d'Hàthor; que stable soit le nom de qui maintiend ra cette stèle à jamais ! » 
Quelques lignes de commentaire suffiront. Le Pharaon T,^^ |? J Akhopirrî est 
Shashonqou IV, de la XXIP dynastie, et notre personnage vivait, par conséquent, à la 
lin du IX® siècle et au commencement du VHP. Il était . • « Vm^ ^!v i > ^^ Q^^ j® 
traduis par grand convoyeur après Chabas {Inscriptionaes Mines d'Or, p. 22, note 1), 
c'est-à-dire par chef de caravane, 11 était attaché au service de TÉgypte, mais il avait 
également un autre maître plus direct qui s'intitulait ^^^ <^gs f^^^ Oîr-aa ni Robi 

ou r^ y Oîr-Âa robou, grand chef des Libyens et Pn -^^l ^ OIr-aa 

NI Maou avec l'abréviation de rigueur pour les noms des Mashaouasha, à partir de 
répoque des Bubastites. Le titre ra| Oîr-aa [sar-aa], ovp-o, était celui que la chan- 
cellerie égyptienne donnait aux princes asiatiques ou africains, soit qu'ils reconnussent, 
soit qu'ils ne reconnussent pas la suzeraineté des Pharaons. Ces observations nous mon- 
trent quelle est la condition de notre personnage. C'est un Libyen, comme l'indiquent 
son nom et ceux des gens de sa famille, qui appartenait à la tribu d'un sheikli du désert, 
et qui était au service de Shashonqou IV en qualité de guide de caravanes, probablement 
pour escorter ou diriger les caravanes des marchands qui allaient aux Oasis ou celles des 
employés qui apportaient au Pharaon le tribut de ces mêmes Oasis. C'est ainsi que, dans 
ces parages, le sheikh en chef de la fraction des Aoulad-Ali qui commande à l'Est de 
rÉgypte, et qui a succédé à longue échéance aux grands chefs des Libyens et des 
Mashaousha de l'antiquité, délègue d'office certains de ses vassaux qui sont chargés de 
guider et de protéger les rares caravanes de marchands ou de fonctionnaires égyptiens 
qui se rendent de temps en temps jusqu'à l'Oasis de Siouah. L'Egypte d'aujourd'hui 
explique ici, comme souvent ailleurs, l'Egypte d'autrefois. 

Je ne me hasarderai pas à rechercher les équivalents berbères des différents noms 
que portent nos personnages : Ouashati-hatiou et Ouasati-Loukanaou sont formés 
chacun d'un terme identique, malgré l'échange de sha et de sa, Ouashati = Ouasati, 
et d'une partie variable. Le nom de la mère est composé à l'égyptienne de À Tint, et 
d'un nom de divinité, Saharouaou, évidemment ici une divinité locale d'origine li- 
byenne, comme Shahadidi et plusieurs autres qu'on rencontre sur les monuments : 
Ouashati-hatiou était donc, comme beaucoup des Bédouins qui vivent sur la 
frontière du Delta, le fils d'un Bédouin et d'une Fellahine ou d'une Bédouine alliée 
d^assez près à des Fellahs pour avoir reçu à sa naissance un nom de forme égyptienne. 



m NOUVELLE INSCRIPTION DE SHARGANI 



Cette origine mixte le prédisposait a servir d'agent entre les Égyptiens de la vallée et 
les gens du désert : elle explique peut-être sa piété envers Hâthor, déesse égyptienne. 
Le texte ne nous dit pas à quelle occasion il fit la donation importante qui nous a con- 
servé sa mémoire; mais la façon même dont la donation est faite est assez significative. 
OuA.siiATi-HATiou n'avait pas demandé en personne les faveurs dont il se montrait si 
reconnaissant : il avait chargé un Égyptien Psiakï, chef des portiers, sans doute dans le 
temple, de présenter ses vœux à la déesse, et il n'avait donné son offrande qu'après que 
celui-ci avait accompli la besogne pieuse dont il était chargé. C'est une sorte de pèleri- 
nage par procuration, qui peut s'expliquer de différentes façons : peutrêtre Ouashati- 
HATiou était-il en voyage dans l'exercice de ses fonctions, convoyant quelque caravane, 
peut-être ne pouvait-il, en sa qualité de demi-étranger, exécuter lui-même les rites 
religieux nécessaires à la donation. La stèle commémorative indique que les champs se 
trouvaient sur le territoire du bourg de Pasob[k]ou, mais où est ce bourg du Croco- 
dile ? Nous l'apprendrions sans doute si nous savions où le monument a été découvert. 
C'était bien certain au Sud-Est du lac Maréotis, à une station de départ ou d'arrivée 
des caravanes qui parcouraient les régions septentrionales du désert Libyque, mais le 
site en demeure inconnu. 

La deuxième stèle a des dimensions plus restreintes : 0"25de haut sur 0°* 19 de 
large. Elle est rectangulaire et sans figures : elle porte huit lignes d'hiéroglyphes tracés 

grossièrement à la pointe : j f q|,"7,S"(°M)|'^Î (£M]f ^^UT'l 





I U ' n ff^^z:?sll«u=^ (N Zl. Comme tous les monuments de ce 



'A 

^enrc qui proviennent du Delta, celui-là est écrit par formules abrégées. L'intérêt en 



r> 



\ 

o 



est dans la date qui est de l'an 1 d'Amasis et dans le nom du domaine donné (J 8 ^ 

A UNI, ou du territoire sur lequel il se trouvait, le bourg du chef (?) Q |] [^ . Ici 
encore nous ignorons où le bourg était situé, faute de savoir l'endroit où le monument 
a été découvert. Ce devait être dans le voisinage du lac Maréotis, comme la stèle 
l)récédonto. 



Paris, le 5 décembre 1892. 



G. Maspero. 



NOUVELLE INSCRIPTION DE SHARGANI 



PAR 

Fr.-V. Scheil, O. p. 



Une autre inscription, de même provenance que celle de Sargani que j'ai publiée 
plus haut, se lit comme il suit : 



LETTRE DE M. GOLÉNISCHEFF SUR SES DERNIÈRES DÉCOUVERTES 87 



(Dingir) Sar-ga-ni sar ALI Sarganî, roi de vilie, 

tu(r)-da-ti (dingir) En-lil fils d'En-lil (Bel), 

DA-NUM le puissant, 

SAR roi 

A-ga-nê-(ki) d'Aganô 

u et 

Sag-u-la-ti des foules, 

(dingir) En-lil à En-lil, 

ba-gim = (ban!) a bâti 

Ê-KUR Ê-kur 

Le reste est identique à l'inscription déjà publiée, sauf U-jsu-ha et li-ir''Ug{fj-gu- 
da(ta) au lieu de lùuhu et liruggutu. Il faudra donc modifier la traduction imprimée 
plus haut d'après celle que je donne ici. La transcription Outou devra remplacer celle 
de Samas, et on devra se rappeler que Nini répond à Istar, comme Outou à Samas. 

Sarganî sar ali est écrit sur deux lignes, mais dans une même case. Il n'est pas 

impossible que ces trois mots constituent le nom royal. En tout cas, sar ali n'est pas 

une dénomination restrictive, comme le prouve la suite, roi d'Aganê et des foules. 

Sagulati (le premier signe est sag, ris, le deuxième u, sam) parait, en effet, être 

i'équivalent exact de Kissatu, si fréquent dans les inscriptions postérieures. Cf. TigL 

PU I, VI, 105, sugullatj « troupeaux ». — Tur-da-ti (dingir) En-lil (dans une même 

case, sur deux lignes) peut être lu mar Dati-Bêl, fils de Dati-Bêl ; ou bien banda = 

LiTTu, « progéniture », avec complément phonétique ti, litti pour ilidti (Bel) ; ou 

enfin tu(r)-da-ti = tudÂti = ilidtu (R. II, 29, 69). 

Constantînople, 15 novembre 1892. 

Fr.-V. Scheil, 0. P. 



EXTRAIT 

d'une* 

LEnRE DE M. GOLÉNISCHEFF SUR SES DERNIÈRES DÉCOUVERTES 

Permettez-moi, Monsieur, de vous entretenir de quelques variétés égyptologiques, 
qui pourront peut-être vous intéresser. 

A. Lors de mon dernier séjour en Egypte, pendant l'hiver de 1890-1891, j'ai eu 
l'occasion de visiter l'oasis d'EI-Khargeh. Parti d'Assouân le 24 janvier (vieux style), 
je passai par Kourkour, Doungoul, et arrivai le neuvième jour, au soir, à la pointe sud 
de l'oasis. Je visitai le s tem ples de D oûch (dans les inscriptions de ce temple, Tendroit 
porte toujours le nom = J^ comme TEthiopie, = Kjji; = Dus, et la pnn- 

cipale divinité le nom de J^ Q ). Kasr 'Ain Zeiàn (le nom de l'endroit n'est pas 
distinct dans les inscriptions hiéroglyphiques), Guétah (dans les inscriptions ^fi^. 



88 LETTRE DE M. GOLÉNISCHEFF SUR SES DERNIÈRES DÉCOUVERTES 



— »»— ) et Khargeh. En fait d'(( antikah », je n'ai absolument rien trouvé dans la 
Grande Oasis. 

B, Ma principale trouvaille pendant le dernier voyage consiste en trois manuscrits 
de la XXI® dynastie : 

1^ Manuscrit hiératique lisiblement écrit, mais difficile à déchiffrer à cause des 
déterminatifs abusifs, des mots nouveaux et des fautes évident^es de la part du scribe, 
qui s'y rencontrent. Ne m 'étant que peu occupé de ce manuscrit, je ne dirai que très 
peu sur son compte. Jusqu'à présent, je dois l'avouer, le sens général de ce manuscrit 
m'échappe. Au commencement, il y a quelque chose qui ressemble au passage du 
Papyrus Prisse, où on parle de la vieillesse. Puis quelqu'un dit avoir parcouru les oasis. 
D'après le titre, ce manuscrit n'est que la copie d'une lettre d'un scribe à un autre. 

2** Papyrus contenant une copie du même texte qui se retrouve dans le Papyrus 
Wilbour que vous avez étudié. Mon manuscrit est plus développé, car, après avoir 
reproduit avec quelques variantes le texte du Papyrus Wilbour, il mentionne 
encore une certaine quantité de titres, après lesquels viennent des noms de peuples 
étrangers (partie abîmée du papyrus), ensuite une liste de villes de l'Egypte (!) en com- 
mençant du sud au nord (plus de quatre-vingt-dix noms, partie très importante du 
manuscrit); puis viennent deg termes de construction, des noms de terrains, de céréales, 
de pains, de boissons, et enfin des noms de différentes parties du corps. 

3*> Manuscrit excessivement curieux, contenant la relation de voyage d'un Égvptien 
parti de la ville de Tanis ( | a^w o, ou serait-ce peut-être po la ville de Pelu- 
sium ?) par mer pour la Phénicie, afin de rapporter des poutres destinées à construire 
une barque pour le dieu Amon à Thèbes. Hir-Hor (sans doute le grand prêtre) est 
nommé comme maître de l'Égyptien, qui était HKC^'^. (( ï^===^ ^lu temple d'Amon. 

L'Égyptien débarque à Diro, '^^^^\ > ^^ plutôt \ , ville des 

Zak(k)aro, où on lui vole une partie de ses biens. Pendant que le prince du pays instruit 
Tenquête afin de découvrir le voleur, l'Égyptien est forcé de rester dans cette ville. Tout 
d'abord le prince le reçoit poliment, mais ensuite il tâche de s'en débarrasser et lui or- 
donne de s'en aller. Puis, au moment où l'Égyptien veut partir, le prince le retient. Il le 
traite même assez durement et refuse de lui livrer le bois avant que l'Égyptien n'ait 
envoyé en Egypte chercher de nouveaux présents. L'Égyptien envoie un messager en 
Egypte, et lorsque celui-ci revient, le prince permet à l'Égyptien de prendre les poutres 
demandées. Ensuite le prince laisse partir l'Égyptien, mais celui-ci, au lieu de rentrer 
en Egypte, est jeté par des vents contraires sur la côte du pays (donc le pays est près de 
la mer !!!) ù!Arosa {VAlasia des tablettes de Tell cl-Amarna). Là il se met sous la pro- 
tection de la reine du pays. La fin du manuscrit manque malheureusement. Ce manus- 
crit, un des plus curieux que je connaisse, contient une masse de détails plus intéres- 
sants les uns que les autres. Pour le moment, je n'insisterai que sur un point, c'est que 
la ville de Diro devait se trouver dans le voisinage do Kapouna-Gebeil, et que les 
Zak(k)aro seraient donc tout simplement les a Phéniciens ». 

C. Lorsqu'il y a quelque temps j'entrepris de faire une transcription hiéroglyphique 
du Papyrus n^ 1116 de l'Ermitage Impérial, j'y trouvai à la dernière page le curieux 



PRE-HELLENIC MONUMENTS OF CAPPADOCIA 89 

passage suivant ; « Un roi viendra du Sud, Améni le véridique de nom.. Il sera fils de 
femme (ou fils d'une femme (?); le mot « femme » = / ^1/), de la Nubie ( "^s^W^I 
JJ_ "^^^^ £P »w). Il naîtra dans ^^^w'^M. Il prendra la couronne de la Haute- 
ligypte et élèvera la couronne rouge de la Basse-Egypte. Il réunira la double couronne 
et il posera les deux diadèmes sur leurs supports (? places ? ^^ ) parcourant le Sud 



I I I 

en travaillan t de l a rame dans IHBI^ÊÊ: ^^^ ^^^^ ^^ Tépoque du fils de l'homme 

{^^^ vg^ . ) se réjouiront au point de perpétuer son nom à toute éternité. Ils seront 
loin du mal. Aussi les impies abaisseront-ils leur bouche de crainte de lui. Les Aâmou 
tomberont devant ses coups, et les Tamahou tomberont devant sa flamme. Les impies 
dépendront de ses décisions, les révoltés de sa puissance. L'urœus à. son front calmera 
les révoltés. On bâtira 'un mur, celui du prince, afin de ne pas laisser entrer les Aâmou 
dans l'Egypte. » 

Si, comme je le suppose (voir VInventaire), ce manuscrit date d'une époque voisine 
de Thoutmès III ou de son successeur, il est curieux de relever qu'une espèce d'idée 
messianique (il est vrai sous l'aspect d'anciennes légendes) se faisait jour dans la littéra- 
ture égyptienne vers le XV® siècle avant notre ère, et cela à peu près à l'époque où nous 
rencontrons ailleurs (à Louqsor) la légende de la naissance miraculeuse d'Amenhotep III, 
qui, d'après la judicieuse remarque de Sharpe, est d'un parallélisme frappant avec maint 
passage de l'Écriture-Sainte. Faut-il, dans tout cela, voir une influence de la Syrie (ou 
de la Palestine), qui était vers l'époque indiquée dans de si fréquentes relations avec 
l'%pte ? 

GOLÉNISCHEFF. 



PRE-HELLENIC MONUMENTS OF CAPPADOCIA 

BY 

Ramsay and Hogarth * 

III (continued from toL XIV , p. 94) 

Among the Tyana monuments we find ourselves in a much more developed style 
of art. When we compare this group with those of Eyuk, Fraktin and Pteria we feel at 
first that something is to be said in faveur of Professer Hirschfeld, who dénies ail 
connection between the groups, except in so far as each has borrowed éléments from a 
common source. But, when we go on to compare thèse monuments with the remains of 
other ancient Oriental art, then we begin to appreciate the family resemblance that 
exists between the whole set of early Cappadocian monuments. The différences between 
them sink into insignifîcance in comparison with the gulf that divides them ail from 
Egyptian and Assyrian art in spite of the indubitable analogies which they présent with 
both one and the other. 



(1) In tbese papers, it is perbaps best to indicate the sbare of the two writers. Parts I and III are by 
Hamsay. Parts II, IV and V by Hogarth. 

RBCUBIL, XV. 12 



90 PRE-HELLENIC MONUMENTS OF CAPPADOCIA 

The opinion then to which we incline is that, while the différences between Tyana 
and Fraktîn are undeniable, they are due only to development in an art wliicli was 
practised continuously in tiie country for a long time. Tyana art is later, but it is divided 
by no gulf from that of Eyuk, Fraktln and Pteria. 

In the development of Cappadocian art from the sculptures of Fraktin and Pteria 
to those of Tyana, the most striking advance is in the représentation of the human face, 
and in this point the resemblance to the sculptures of Nimroud occurs to every one, 
and will no doubt be thoroughly discussed by Orientalists. The profile of the face at 
Fraktîn is very rude, and no attempt is made to indicate détails. Even hair and beard 
are practically unrepresented ^ ; and the Une of the face (which at Eyuk is in some cases 
little more than two straight Unes, meeting at an obtuse angle at the tip of the nose, si- 
milar to the primitive sculptures at the Midas-city in Phrygia) is indicated in the simplest 
fashion. Similarly, as M. Perrot remarks about the Pterian sculptures, " toute indica- 
tion certaine du sexe fait défaut", owing to the same failure in détails. The aim of the 
artist is to place a picture before the spectator, and, content with the gênerai effect, he 
sacrifices truth in the niinor détails. 

But at Ivrîz the faces of the figures are indicated with such attention to feature and 
outline as to suggest, not merely the natural internai development of a native art, but 
its development under the influence of external models. If that be so, the model is not 
doubtful : between the âge of Fraktin and that of Ivrîz, the artists of Asia Minor had 
been affected by the art of Assyria in the stage which is seen on the sculptures at 
Nimroud of Assurnazirpal, B. C. 884-860. 

We now corne to a question, which we should, if it were possible, gladly avoid : can 
any approximation be made to assigning the date of thèse sculptures ? The preliminary 
questions, before this can be answered, are : when did the hieroglyphic System of 
writing cease to be employed at Tyana, and what system was substituted for it ? The 
last question practically comes to this : was it the Greek, the Semitic, or the Cuneiform, 
System of writing that displaced the old Tyanean hieroglyphics? No proof isknown that 
Cuneiform writing was ever practised at Tyana*, and it cannot therefore be taken 
into account. Greek writing was used on Cilician coins in the fifth century ; Greek coins 
without legend were struck on the Cilician coast even in the sixth century : coins of 
Cappadocia and Paphlagonia with Greek legends were struck in the early years of the 
fourth century. But the use of Aramaic legends on the coins of many Persian satraps of 
the interior of Asia Minor, during the fourth century, may be taken as an indication 
that the Semitic writing was known in the country, and was favoured by the satraps, 
in opposition to the Greek system and in résistance to Greek influence. It is therefore 
probable that Semitic writing was introduced at Tyana and substituted for hieroglyphs, 



(1) We cannot consider that, in monuments of an art so rude and primitive, the omission of a beard is 
due to the artiflcial and civilised custom of shaving having been gênerai. 

(2) " Vannic " inscriptions in cuneiform at Malatia do not affect this statement, nor the cuneiform tablets 
purchased at Kaisariyeh, but not known to a weU-informed native as having ever been found in the district 
of Tyana. 



I 



PRE-HELLENIC MONUMENTS OF CAPPADOCIA 91 



and that Greek writing, introduced by thô spread of Greek commerce, was in compéti- 
tion with Semitic during the fourtii and probably even during the fifth century, and 
tbat finally the latter triumphed about 350 B. C. At what period then was Semitic 
writing introduced? It was probably older than the Persian conquest; forthereisno 
spécial reason why the Persians should introduce Semitic. That writing might natu- 
rally spread over Commagene and Cilicia into Cappadocia by peaceful diffusion, and is 
known to hâve been in use in Commagene as early as 730 B. C. This is proved by 
the discoveries at Sinjirli \ where the writing is in raised, not engraved, letters, appa- 
rently proving that it had been recently introduced among a people who had previously 
practised writing only in relief, and applied this method even in using the Semitic 
characters. 

Now the use of relieved symbols was disused at Tyana, and that of incised symbols 
introduced, before the hieroglyphs were finally abandoned. This incised System had 
» apparently not spread to Sinjirli ', but certainly had spread to Marash, the f rentier 
town in the north of Commagene. May we infer from this that the hieroglyphic System 
was in a state of change at this supposed epoch earlier than 700, and that the Semitic 
was creepinginto Commagene from the south, while the incised hieroglyphics, origina- 
ting in Cappadocia, were being introduced on the northwest ? Let us suppose that this 
epoch at Sinjirli was about 750; then we might infer that the incised hieroglyphic period 
in Tyana may hâve begun as early as 800, and lasted until about 700 or 650 B.C., when 
Semitic writing was introduced. This is nothing more than a guess, but it may serve as 
a working hypothesis to be tested as further évidence is coUected. 

If we could assume that the Semitic System of writing spread rapidly, we 
should then hâve an approximate date, B. C. 700-650, when the Semitic alphabet was 
in process of introduction at Tyana. During the seventh century bilingual inscriptions 
were perhaps made. Monuments with no Semitic writing are likely to be earlier than 
700-650; and the monument of Ivriz, in which the older system of relief writing was 
still employed must be still earlier, but from the style of art can hardly be older than 
850. Speaking in the most rough way, we might then date the latter about B, C. 800^ 
and the Tyana monuments about 750-700. Proportionately earlier must be placed the 
sculptures of Fraktin and Pteria; but as yet no criterion exists to détermine what was 
the rate of development of this art, which may perhaps hâve continued for a long time 
in an almost statibnary condition. Our présent investigation throws no light on the 
point. 

IV 

In our préviens article certain monuments discovered near the holy cities, Tyana 
and Dastarkon, hâve been described, together with two inscriptions of Gyurun. It bas 



(1) See the reports in the Berliner Philologische Wochenschri/t, 1891, of D' Sachau's reading. 

(2) If we may argue from the fact that no incised inscriptions hâve yet been found south of Marash ; 
but this is of course a very uncertain argument. 



î)2 PRE-HELLENIC MONUMENTS OF CAPPADOCIA 



been known for some years past that in the région south and east of the latter town 
there exist otlier monuments of the '' pre-IIellenic " period, and in 1891 Hogarth went 
to the Anti-Taurus with J. A. R. Munro of Lincoln Collège, Oxford, in the hope of 
linding them, in addition to the remains of the Roman frontier défonces, whose disco- 
very was the maùi object of the expédition. 

The existence of the Gyurim monuments first suggested to Ramsay tliat the earliest 
route from north-western Cappadocia to the trans-Euphratean région went by way of 
the Valley of the Tokhma Su. His hypothesis has now received considérable further 
confirmation bv our discoveries, for in the same vallev, about twentv miles lower down 
and six miles from the right bank of the stream, a group of pre-Hellenic monuments 
ooours, consisting of two stone lions (at Arslan Tash), and a small lion and inscribed 
statue (at Palanga^, to be described hereafter. Native report says further that a '' lion" 
exists at Ilafiz, a village whose exact situation we couîd not leam, but lyîng apparently 
not far to the north of Derende ; while a drawing of a stèle, very similar t o one at Marash , 
published by HrMAXX and Puchstein {Reisen in Xordsyrien, Tafel XLV^ 2) has been 
forwardod recentlv to Pix>fessor Sayce from Malatia. Both the vallev of the Tokhma Su 
and the plateau east and north east of Kaisarly eh need to be explored further for links in 
that ohain whicli seems to connect Pteria with tlie fords of the Euphrates at Malatia : 
but enough hâve been found to indicate the gênerai direction of the road. 

No pre-Hellenic monuments hâve been found y et between Kaisariyeh and the nor- 
thern end of the Jihan pass to Syria, along the line of the great trade-route and military 
rwad of laier times, which^traversed the Kuru Chai pass and the valleys of the Saros 
and Gyuk Su \ At Izgin, however, where the line of this route meets ihat of another 
cinninc frv^m the north into the Jihan pass, a remarkable pre-Hellenic monument was 
seon some years ago by Mr. Marsdkn of Marash. It is a wedge-shaped pillar inscribed 
on aîî sîdos with a text in relief, and is now at Albistan, where Hogarth and Munro 
ssiw and photographed it (see Plates I and II infra). If the traveller follows the north 
rv^ad from the i^ss for two hours, he will reach the village of Ashagha Yapalak, where 
Stkrrett saw in 1884 a *' badly-defaced Hittite inscription* ". In three hoursmore 
alor.g the same northern line. by traversing a natui*al dépression l>etween the foothills of 
Anù-Taurus and the rough mountains dividing the basins of Jihan and Euphrates^ he 
wiU corne to the Lions of Arslan Tash and the Une of the eastern route down the 
Tv^khmii Su. 

Hore. tUorofore, is a short chain of monuments, Arslan Tash — Yapalak — Izgin, 
îoad;n^ direotlv fi\Mn the eastern road to the mouth of the ^rreat pass, throush which 
Kamsay as^<umos in his ''Historical Goi^graphy " \p, 35» that a road passed in the 
ejir'.:e>t t;mo>, oi>nnecting Capi^tdocia with the kindivd civilisation of northern Syria. 
Th:s I:no afToixis a route so much more direct from the centn? of pre-Hellenic civilisation 



1 :^«* Rav*\y, W.>m^<m/ 0<\\:'\U'h^s p, 4i>» axid an aruole lo be p^^I^h-j^i ^.mlj by UooikRTH in 



PRE-HELLENIC MONUMENTS OF CAPPADOCIA 93 



in north-westem Cappadocia, than the road Mazaka-Kokusos, that it is quite unne- 
cessary to suppose that the latter road existed at ail in early times. Pteria is an earlier 
capital than Mazaka, and the earliest roads east and south-eastward would start from the 
former : and further Comana is not so old a hieron^ that it would condition the course 
of the earliest road, whatever it might do in later times. 

This view is certainly supported strongly by the entire absence of early monuments 
between Kaisarîyeh and Izgin, a région in which careful search has been made : and it 
gains additional confirmation from the very fact that it was the Jihan Pass that was 
chosen so early as the trade-route to Syria, instead of the casier pass which leads direct 
from Kokusos to Germanikeia (Marash), and affords a mucli shorter route from Mazaka. 
When the traveller from Kaisarîyeh reaches Gyuksun (Kokusos) atthe présent day, he 
never dreams of making a détour of 4 1/2 days by the Jihan Pass, but crosses directly 
to Marash in two days by a road which is stated by ail testimony , European and native, 
to be mucli easier than the famous route of former days. Nevertheless the Kokusos- 
Germanikeia pass was not used until quite récent times, for in 877 A. D. the Emperor 
Basil, when forced to traverse it, had to eut a way through uncleared forestV Why then 
did merchants and armies, comihg from Csesareia or Ariaratheia, not take the shorter 
and easier route ? 

The explanation can only be that the latter route had not been the shorter and easier 
in the earliest times and therefore had never been brought into use. A road had been 
made long before through the Jihan Pass, the fact of whose existence was sufficient to 
keep trade flowing along the old Une, long af ter the point of departure had been shif ted 
and an easier route had become also the more direct. The case is paraliel to that of the 
'Royal Road', which, as Ramsay has shown, continued for centuries to foUow a long 
and difficult course, af ter the change of political centre from Pteria to Susa had made 
naturels road up the Mseander far more direct. As by the " Royal Road" the narrow 
Hermus valley and the difficult pass above Philadelpheia continued to be traversed, so 
the trade-route to Syria continued to run through the Jihan Pass, which affords at this 
day the most difficult 'of roads though the Taurus, and could only hâve been made 
passable for heavy traffic intintiquity by costly and elaborate engineering*. 

The distribution of our monuments, therefore, may be held to show that Pteria was 
in communication with the east by way of the Tokhma Su, and with Syria by the Jihan 
Pass. It is also a notable fact (though in the présent state of our local knowledge too 
much weight must not be attached to it) that we found in 1891 that, as soon as we had 
left the Tokhma Su to the south of us, ail trace of pre-Hellenic monuments vanished. 
The Pterian civilisation of which such clear vestiges exist on the routes to Mesopotamia 
and Syria, whether by Tyana to the Cilician Gates, by Gyurun to Malatia, or by Izgin 
to the Jihan Pass, has left no memorials of itself , so far as we know, in the direction 
of Armenia. Its stream flowed between Cappadocia and Syria only. 



(1) RamÔay, Historlcal Geography^ p. 276. 

(2) See, for a description of this pass and a discussion of the course of the ancient road, Hogartu in 
Supplementary Papera of Royal Geographical Society, cit. supra. 



94 PRE-HELLENIC MONUMENTS OF CAPPADOCIA 

The much debated question, whether Cappadocia or Syria is to be regarded as the 
fountain head will, it appears, be better elucidated by the German discoveries at Sin- 
jerli than by ours. We may, however, call attention to the fact that it is certainly less 
probable that a civilisation, spread over a wide area in the south, should narrow to one 
point, whenextended northwards, than that, originating in a small area in the north, it 
should spread out over a wide area in an extension southwards : and, therefore, on the 
whole that our increased knowledge of the distribution of pre-Hellenic remains in 
Cappadocia makes for the support of Ramsay's original view that pre-Hellenic art is 
at home at Boghaz-Koi (Pteria), and exotic in Syria. The large number of monuments 
which it has left in the latter région may be readily accounted for by the favorable con- 
ditions under which it must hâve developed in the southern plain-land. 

V. — DESCRIPTION OF THE PLATES 

Plate I, figs. A-D and plate II, figs. C-E. — Copy and photographs of an inscribed 
wedge-shaped monument now lying in the courtyard of the serai at Albistan in south- 
eastern Cappadocia. The wedge is made of coarse limestone and slightly rounded at 
the apex : its height is 8 feet 2 inches : its broad faces (B, D) 1 foot 7 inches wide, and 
its narrow faces (A, C) 10 inches wide. The symbols are eut in high relief, show much 
surface détail, and in gênerai character resemble those on the lower inscribed rock at 
Gyurun : they are larger and less crowded on the narrow faces than the broad. A belt 
of decay runs round the wedge, due probably to its use at some period as a.threshold- 
stone. 

It was conveyed to its présent position from Izgin, aTurkman village six miles E-N-E. 
of Albistan, situated near the confluence of the Khurman Su and Jihan (Pyramus). A 
few years ago it was standing as a head-stone in a graveyard near the village and was 
seen by the late Mr. Marsden of Marash, who caused it to be carried to a house, but 
did not copy it. Professor Sitlington Sterrett, although he was at Izgin in 1884, was 
prevented by illness from finding the monument, which the villagers had begun to guard 
jealously. Shortly before our arrivai (as was reported to u«) a '' Frank " had attempted 
to bùy the monument; the villagers refused to come to terms, but a rumour of the 
affair was bruited abroad and reached the ears of the local oflScials, who confiscated the 
''written stone" and had it deposited at Albistan, preparatory to its conveyance to 
Constantinople. On the long and difiBcult journey to the capital it has not yet started. 

Permission was accorded by the minor officiais of the serai to Hogarth and 
Munro to photograph or draw it in the early morning of July 8^**. As they had good 
roason to fear that the governor, when he should come down from his private résidence, 
might revoke this faveur, they worked at high pressure, butstill claim for the copy, 
published on Plate I, a fair degree of fidelity, made as it has been after comparison of 
two independent drawings and excellent photographs of three faces of the wedge 
(A, B, D). Most unfortunately in their haste they unconsciously omitted to photograph 
face C and did not discover the mistake until the négatives were developed in England. 



Uc 



(Siia^iœi 



t^i 



Tkl 



W'^^^M 



^^f^ 



m 



l'^m 



®. 










iii:p. IkrlliauJ, l'a. 









rii^ 











nf©f 

■!rfe= 






e^ 



^^- 









j->e=î 



c- — 







l 



PRE-HELLENIC MONUMENTS OF CAPPADOCIA 95 

The relative position of the inscribed panels on faces A, B, D (being easily seen on the 
photographs) may be relied upon as correctly represented in the drawing on Plate I ; 
no two contiguous faces hâve the same number or disposition of panels, and it seems 
therefore probable that the text is to be read from top to bottom, face by face. The fact 
that only on face D does the text begin at the very apex of the wedge, and that the 
symbol of the " speaking head " occurs on the right of Une 1 makes it probable that the 
text begins there and is to be read at first right to left. Face D has beon placed accor- 
dingly on the extrême right of the Plate and the other faces successively as they would 
be seen by anyone walking round the wedge right to left. 

It does not appear that there are any symbols below panels 15 of A or 16 of D : 
probably therefore we hâve ail the inscribed portion of the wedge preserved, and liave 
not lost much of B, C. The monument is a good deal worn at the edges. The panels 
are divided by horizontal lines in relief, but the several faces are not divided by any 
perpendicular lines. 

Plate III, figs, A-C. — Copy and photographs of a fragment of a rude statue in 
basait, now lying by a spring near Palanga, a chijlik of the Armenian village of Ashode 
from which it is distant about three miles S. On the right of the main gâte of the chijlik 
is a small lion of black basait ^ similar in character to the lions of Arslan Tash, three 
miles S-S-W. (see Plate II, fig. A). 

The fragment represents the lower portion of a draped figure ; it is a mère shapeless 
column without feet, but a double protubérance of the stone at the end of the first line 
of the inscription is evidently intended to represent the buttocks. The drapery consists 
of an underskirt, plain except for a short séries of perpendicular pleats down the middle 
of the back, and an upper garment thrown round the left side, the folded edges almost 
meeting under the line of the right arm. This mantle or cloak reaches down below the 
level of the knees; its vertical edges are fringed with a border of narrow lappets or tags 
very similar to those represented on the terracotta statuette from Cyprus {Journal of 
Hellenic Studies, vol. XII, pi. IX). The inscription extends from the front of the figure 
round the left side to the centre of the back, and covers in ail nearly two thirds of the 
circumference. It is written in a much conventionalized incised script, disposed in four 
horizontal bands on the upper garment, the lowest band being much broader and less 
carefully eut than those above it. In gênerai character the symbols resemble those of the 
Andaval stone {Recueil^ t. XIV, pi. I, 4) : they are carefully finished and arranged, not 
deeply eut and much decayed on the right. The right of band 1 appears not to hâve 
been inscribed. The fragment stands 4 feet 4 inches high and in the upper part is 
4 feet 7 inches in circumference : the lower part swells a little. 

The figure suggests many interesting analogies. The columnar form, the flat treat- 
ment of the drapery, and the ribbed pleats of the underskirt irresistibly recall the Hera 
of Samos in the Louvre, although the Palanga statue need not hâve been féminine, and 
there are diflEerences in détail and in technical skill. The rendering of the zigzag folds at 



(1) See Sterrett, Epigraphical Journey^ p. 302. 



96 PRE-HELLENIC MONUMENTS OF CAPPADOCIA 



the edges of the cloak, and the buttocks, might readily be paralleled from early Greek 
art, e. g. among the archaic statues in the Acropolis Muséum at Athens. But perhaps 
the most complète parallel may be found in certain Cypriote statues; and in particular 
some of the large terracotta figures recently discovered at Salamis must hâve closely 
resembled the Palanga fragment both in form and in the gênerai disposition of the dra- 
pery. Thèse resemblances are of so great interest, as bearing not only on the history of 
Greek sculpture, but also on the probable date of the incised script, that we are justified 
in hoping that the first travellers who may visit the district with sufficient appliances 
will not omit to take a cast of the stone. 

This monument was first seen by the Rev. A. W. Hubbard of Sivas, but no copy 
or photograph of it has been published. We found it on August 5^** almost buried in 
mud near the spring; the villagers use it as a stepping stone to enable them to approach 
the pool, and no représentations on our part availed to prevent thera roUing it back into 
the mud, as soon as our copies and photographs had Jbeen taken. 

Plate II, fig. A. — Photograph of two lions of hard limestone, one erect, the 
other fallen on its left side, at Arslan Tash, a spot marked by a small wayside graveyard 
on the right of the track from Albistan to Derende, and about a mile E of the Kurdish 
village of Yeni-Koi. The ground near the lions has a " hummocky " appearance, but no 
other remains of antiquity appear above the soil. 

The lions are of rude workmanship, the legs not being disengaged from the block ; 
the tails, also not disengaged, curl forward under the bellies in a way which suggests 
a réminiscence of the fifth leg of the Assyrian lions. Some attempt has been made to 
foUow nature in the curves of the hind-legs, but none in the fore-legs. As in the small lion 
at Palanga, the ruff of the mane is very strongly marked, and might at first sight easily 
be mistaken for the lower jaw. A rough incision has been made on the right side of the 
fallen lion under the belly, either by the sculpter, who began to eut away the block 
but did not persévère, or more probably by some seeker af ter the gold which ail ancient 
monuments are popularly supposed to contain. Certain rude Unes and circles hâve been 
scratched in modem times hère and there on the stone. 

The dimensions are : • 

(1) The erect lion, Rump to lip 8 feet 4 inches. 

Crown to right fore-paw 5 feet 9 inches. 
Across the muzzle 2 feet 4 inches. 
Across the rump 1 foot 8 inches. 

(2) The fallen lion, Rump to lip 7 feet 9 inches, and other measurements as in n° 1. 
The existence of thèse lions was reported by Von Vincke^ (Ritter, Erdkunde, 

vol. XIX, p. 13). Sterrett saw them in 1884 but has published no photograph : he 
compares them with certain lions preserved near Birejik in Mesopotamia, and they bear 
also a strong family likeness to the Marash lions, now in the Muséum at Constantinople. 



(1) Stbrrbtt (Eplgraph. Journey, p. 299) by a curious slip ascribes their discovery to Von Moltkk, who 
records nothing about them in his ' Letters \ 



LE ROI NEHASI 97 



They probably flanked a doorway af ter the manner of the sphinxes of Eyuk : and con- 
sidering their great weight and the mountainous character of the région in which they 
lie, it is most probable that they are still ahnost in situ. 

Plate II, fig. B. — Fragment of a black basai tic statue now in the Catholic 
Armenian seminary at Marash, but where found originally is not known. The appended 
text is evidently the first part of a long inscription : the symbols are boldly eut in relief 
and are similar in every way to those from Jerabis, now is the British Muséum. The 
fragment is rounded, and apparently formed part of a hollow figure. Owing to dif- 
ficulties raised by the Catholics, the fragment was taken away from Hogarth, as 
soon as he began to copy it, and, when at last the owners were brought to terms, he 
was unabie to go to the cliurch again as he was suffering from a sprained ankle. The 
text therefore rests on Munro's copy only. 



LE ROI NEHASI 

PAR 

Edouard Na ville 

Dans les grandes buttes qui margûent remplacement des anciennes villes égyp- 
tiennes, les découvertes les plus intéressantes se font souvent d'une manière tout à fait 
fortuite. Des Fellahs, creusant pour le « sebakh », découvrent une statue ou une stèle 
que dans l'antiquité on avait enlevée au temple voisin, et brisée pour en faire un angle 
de mur, un seuil de porte, un haut d'escalier, ou même ime presse à huile. Des trou- 
vailles de ce genre sont purement affaire de chance. Rien n'indique à l'archéologue, 
sur une étendue recouverte par les restes de milliers de maisons, qu'autrefois tel habitant 
plutôt que tel autre est allé piller les ruines du vieux sanctuaire, pour en employer les 
matériaux à son usage. Il faut laisser faire les gens du pays, et nous pouvons espérer 
que, surtout dans le Delta, bien des emplacements que l'on croit épuisés nous causeront 
d'heureuses surprises et nous apporteront des documents précieux. C'est là ce qu'on 
peut attendre en particulier des endroits où le temple antique a complètement disparu, 
et où toutes les pierres dont il était bâti ont été enlevées et dispersées, quand elles n'ont 
pas servi à faire de la chaux. 

Une découverte de ce genre fut faite à Tell-Mokdam en 1860. Dans les restes d'une 
maison, les Fellahs trouvèrent la base d'un colosse assis en granit noir. Mariette 
signala ce monument à l'Académie dans une lettre adressée à M. Alfred Maury en date 
du 26 février 1861 Ml le décrit en ces termes : « Au premier abord, rien ne recommande 
» ce fragment à l'étude de l'archéologue, et, en effet, il est difficile, quand on ne l'a pas 
» examiné à fond, d'y voir autre chose qu'une statue royale ornée sur toutes les faces de 



(1) Revue Archéologique, 2* série, t. III, p. 337. 

RECUEIL, XV. 13 



98 LE ROI NEHASI 



» son siège d'hiéroglyphes profonds qui révèlent le nom de Ménephtah. Mais lorsqu'on 
)) rétudie de près, on ne tarde pas à reconnaître que Ménephtah, ici comme à San, est 
» un usurpateur, et que ce fragment a une origine bien plus ancienne. C'est un roi de la 
» treizième dynastie, dont le nom est malheureusement méconnaissable, qui l'a érigé, 
» c'est un roi pasteur qui l'a recueilli et qui, de chaque côté des pieds, a fait graver ses 
» cartouches, cartouches difficiles à lire, il est vrai, à cause de l'état de mutilation du 
» bloc, mais qui laissent encore voir le nom du dieu Sutekh employé dans la formation 
)) du nom royal. » C'est à cause du premier signe du cartouche où il croyait reconnaître 
le nom de Sutekh, que Mariette considérait le roi qui avait usurpé la statue comme 
étant un Hyksos. 

Mariette envoya des estampages des cartouches du prétendu roi pasteur à Dévéria, 
qui en publia le fac-similé dans sa « Lettre à M. Aug. Mariette sur quelques monuments 
» relatifs aux Hyksos^ «. Dévéria aussi croyait voir dans le premier signe l'animal 
typhonien assis, qui est l'emblème de Set ou Sutekh, et son opinio n a été génér alement 

admise. Ebers * rétablit par conjecture le nom sous cette forme : f 'kJ Ma 1 >^ j^ et en 

fait le roi Salatis, connu par les auteurs grecs. Le fac-similé a été publié une seconde 
fois dans la collection des Monuments divers recueillis en Egypte et en Nubie*, com- 
mencée par Mariette, et achevée par M. Maspero. L'examen de ces deux publications 
montre qu'il y a trente ans la statue était en meilleur état qu'aujourd'hui. Elle ne s'est 
pas bien trouvée d'avoir été abandonnée aux* Fellahs pendant si longtemps. Tout ce 
qui était le long du pied gauche a été brisé. L'inscription s'arrête au disque appartenant 
à l'expression ^^ qui précède le cartouche. Celui-ci a donc entièrement disparu avec 
ce qui suivait. D'après les fac-similés publiés, c'était le plus indistinct, il était même 
absolument illisible*; mais, ce qui est plus regrettable, ce sont les signes n f ^a'rQQ 
qui terminaient Tinscription et qui suivaient le nom également effacé du dieu dont le 
roi était l'adorateur. La qualification de maître de Hauar indiquait, à n'en pas douter, 
que ce dieu était Set. Il est d'autant plus fâcheux que ces mots aient disparu que, du 
côté droit, tandis que le cartouche a été conser\'é, ce qui vient après est indéchriffrable, 
il n'y a rien à en tirer. Il était urgent de conserver à la science ce qui reste de ce précieux 
monument. Il est maintenant au Musée de Gizèh, où il a été transporté par les soins et 
aux frais de la Société Egypt Exploration Fund. 

L'étude de ces cartouches était l'une dos principales raisons qui m'engageaient à 
tenter des fouilles à Tell-Mokdam. Après un examen attentif, aidé de plusieurs estam- 
pages, la lecture du nom m'est apparue parfaitement claire. Ce nom se lit Nehasi, le 
nègre. Ce qui a égaré Mariette, Dévéria et après eux Ebers, c'est l'idée que ce roi 
devait être un Hyksos, et qu'ainsi son nom devait commencer par Set, l'animal typho- 



(1) Reçue Archéologique, £• série, t. IV, p. 259. 

(2) Ebrrs, /Egypten und die Bârher Moses, p. 202; Lauth, Au$ /Egt/ptens Vorzeii, p. 229; Ed. Meybr, 
SeUTyphon^ p. 56. 

(3) Pi. LXill. 

(4) Dans les deux publications, les places des inscriptions sont interverties. l\ est vrai que, contrairement 
à rhabitude, les signes hiéroglyphiques font face en dehors, et non à côté de la statue. 



LE ROI NEHASI 99 



nien, ce qui n'est point le cas. Le haut du cartouche est relativement bien conservé^ 
en particulier dans la partie gauche, la plus rapprochée de la jambe et qui est presque 
intacte. On devrait voir là la queue de Tanimal typhonien terminée par un appendice 
bifurqué. Or il n'y en a pas trace, il n'y a que le trait l, comme on peut le voir dans le 
fac-similé de Dévéria. Ce trait i est placé derrière l'oiseau TS. portant sur la tête une 
double crête, comme cela se voit fréquemment, et ayant une houppe pectorale très pro- 
noncée. Le corps de l'oiseau et la queue sont bien visibles, il ne manque guère que le 
bout d'une des pattes. La gravure de toute l'inscription est plutôt négligée, et rappelle- 
rait celle des cartouches d'Ian-Rà. Au-dessus de la queue de l'oiseau est ce qu'on a pris 
pour un 11 et qui n'est que le poteau | déterminatif des étrangers. A côté du poteau se 
place I; on en voit encore la petite barre, la courbe, et une partie de la grande barre. 
Au-dessous de [1 et du poteau 1 est "^ qui est sur les fac-similés. Seul 8 h manque, 
encore même est-il possible que nous ayons une partie de la base â. 

Nehasi "^ § r 1 "^ ^^ Nègre, telle est la lecture du cartouche de Tell-Mokdam. Ce 
nom nous est connu d'ailleurs. En retournant les blocs de San, M. Pétrie a trouvé ce qu'il 
nomme un fragment d'obélisque, sur lequel sont gravé s les restes de trois colonnes de 

texte, où l'on lit ces mots • [J] '^^ || ^' | P ] \\ ^ ^ ^ '^ | ^ ^ ([^^ M^^^ ^oyal, 
l'aîné, Nehasi (le Nègre), adorateur de Set, le prince de Roahtu. La colonne du milieu 
mentionne des constructions élevées en l'honneur du dieu Set. M. Pétrie avait déjà 
rapproché ce nom du roi Râ Nehasi, ou Nehasi Râ qui est mentionné en tête du quatre- 
vingt-dix-septième fragment du Papyrus de Turin. Chose curieuse dans ces trois cas, à 
San, à Tell-Mokdam, et dans le Papyrus de Turin, le nom de Nehasi est écrit avec une 

particularité graphique dont je ne connais pas d'autre exemple pour ce mot-là. Contrai- 
rement à l'orthographe habituelle, l'oiseau ik qui se lit neh est suivi du trait i quand 
bien même il est accompagné de son complément 9 . C'est ce trait i qui avait induit 
en erreur Mariette et Dévéria : ils avaient cru y reconnaître la queue de l'animal 
typhonien. 

Il y a donc eu un roi d'Egypte qui portait le nom de Nehasi, le Nègre, et ce roi n'est 
pas arrivé au trône par droit de conquête, puisque, à San, sur les monuments qu'il 
érige, il se fait appeler l'aîné des princes royaux, c'est-à-dire l'héritier présomptif . Ce qui 
paraît prouver aussi que ses droits à la couronne étaient bien fondés, c'est que nous 
retrouvons son cartouche dans le Papyrus de Turin. Dans ce document, le premier signe 
du cartouche est déchiré, ce devait probablement être o Râ comme pour tous les rois de 
cette série. C'est, paraît-il, une manière d'abréger les noms royaux. Au lieu de citer les 
deux cartouches, on les fond en un seul dans lequel le nom propre est précédé de Râ. 
Nous avons ainsi Râ Apepi, Râ Usertesen; rien d'étonnant à ce que nous ayons aussi 
Râ Nehasi, ou Nehasi Râ. Ce roi a été rangé par Lepsius dans la XIV" dynastie, par 
IxAUTH et LiEBLEiN daus la XIII®. Ces deux derniers auteurs croient qu'il a dû régner en 
Haute-Egypte. Lieblein le classe dans la série des princes de la XIII® dynastie qui 
occupaient encore Thèbes et les environs, quand les Hyksos avaient déjà conquis la 
Basse-Egypte. L'état du Papyrus de Turin est si mauvais, qu'il est impossible de tracer 
la limite entre les dynasties XIII et XIV, à supposer qu'elle fût indiquée. Cependant 






100 LE ROI NEHASI 



l'arrangement des fragments du document est assez restitué pour qu'on puisse affirmer 
que Nehasi était Tun des nombreux princes qui se placent entre la XII* dynastie et les 
Hyksos, et qui forment la XIII® et la XIV*' dynastie de Manéthon. Uhistorien sébennyte 
donne à la XIIP dynastie soixante rois et k la XIV® soixante-seize, ce qui indique une 
époque troublée, où les règnes furent de courte durée; cependant le règne de Nehasi 
doit avoir dépassé une année, puisque le signe de Tannée se voit encore à la suite de 
son nom. 

Quant à la race à laquelle appartenait le roi Nehasi, je n'ai pas lieu de douter que ce fût 
un Nègre véritable. Le signe 1 qui fait partie de son nom et qui est la marque de l'étranger 
parait indiquer qu'il était bien l'un de ces Noirs désignés d'ordinaire par ce nom. L'ins- 
cription de Tanis parle de lui comme d'un fils royal, premier-né. Il est donc probable 
que ses parents devaient aussi être des Nègres. Devons-nous donc supposer que, pendant 
la période si connue qui. précède l'invasion. des Ilyksos, une des causes du trouble et de 
l'instabilité du pouvoir royal, ce fut une invasion des Nègres du Haut-Nil? Les Noirs 
de l'Ethiopie réussirent-ils, avant les envahisseurs venus de l'Orient, à s'emparer du 
trône d'Egypte ? Rien ne le prouve si ce n'est le fait que sous la XIP et la XIII* dynastie, 
presque toutes les expéditions militaires des Pharaons furent dirigées contre la Nubie et 
les Nègres. Il semble donc qu'ils n'aient pas été des adversaires si peu redoutables. Qui 
sait si, par un de ces retours de la fortune si fréquents dans l'histoire des peuples de 
l'Orient, les Nègres, après avoir été longtemps battus et opprimés, n'ont pas eu leur 
jour et n'ont pas réussi à faire la conquête de l'Egypte, et non seulement de la partie 
supérieure de la vallée du Nil, mais aussi du Delta! Il est bien possible que le rôle que 
les Éthiopiens ont joué dans l'histoire d'Egypte soit plus considérable que nous le sup- 
posons. Hérodote nous raconte que les prêtres lui ont énuméré, d'après un livre, trois 
cent trente noms des rois successeurs de Menés. Dans cette longue suite de générations, 
dit-il, il y eut dix-huit rois éthiopiens et une reine. Ces rois ont tous précédé Mœris, le 
dernier dont le règne fut illustre parce qu'il creusa le lac de ce nom. En dépit du peu 
de confiance que mérite la chronologie d'Hérodote, le nombre des rois éthiopiens qu'il 
mentionne est peut-être une preuve que les invasions éthiopiennes ont été plus fréquentes 
que nous no le supposons. Ce n'est pas seulement à partir de la XXIV* dynastie qu'ils 
ont été puissants dans le royaume des Pharaons. 

Ce qui peut nous avoir induits en erreur à cet égard, et nous avoir empêché d'assi- 
gner à plusieurs rois leur origine véritable, c'est un fait que j'ai signalé ailleurs* : la 
répugnance qu'avaient les Égyptiens à représenter le type nègre lorsqu'il s'agissait 
d'autres personnes que de prisonniers, de vassaux ou d'esclaves. Malgré le rang élevé 
qu'il occupait, qu'il régnât sur le pays en conquérant ou qu'il fût prêtre attaché à l'une 
des divinités d'Egypte, le vil Kousch, quand on le représentait, ne devait pas se montrer 
sous ses traits véritables. La preuve la plus éclatante de cette antipathie se trouve dans 
les représentations de l'un des plus puissants rois éthiopiens, Tahraka, l'adversaire pér- 



il) The FesUcal'Hall of Osorkon III, p, 24. 

• •; - • • 

• • ••• • ■ 



LE ROI NEHASI 101 



sévérant des Assyriens. Dans les nombreuses sculptures qu'il nous a laissées, surtout au 
Gébel-Barkel , il a l'air d'être Égyptien pur sang, le type de figure ne diffère en rien de 
celui des Pharaons indigènes, et même dans ses sculptures on voit qu'il a pris pour 
modèle les bas-reliefs de la XII* dynastie, qui sans doute étaient les plus nombreux dans 
la région du Haut-Nil. Si de là nous passons aux monuments assyriens, et en particulier 
à la belle stèle trouvée à Sendjerli, et maintenant au Musée de Berlin, nous voyons le 
roi Tahraka parmi les vaincus du roi d'Assyrie, avec le type nègre le mieux caractérisé. 
Il n'y a pas à s'y tromper ; d'après Esarhaddon, Tahraka est un Nègre. Or, nous ne voyons 
guère ce qui aurait engagé Esarhaddon à faire de Tahraka un Nègre, si ce roi ne l'était 
pas; et il semble que dans cette alternative c'est plutôt le témoignage de l'adversaire 
qui est digne de foi. Dans les sculptures de la grande fête de Bubaste, nous voyons à 
plusieurs reprises intervenir les II [l II de Nubie; et quoique nous ne puissions pas affirmer 
qu'ils fussent tous Nègres, nous les voyons indiqués comme tels dans des inscriptions de 
la XVIII® et de la XIX* dynastie'. Il est donc vraisemblable que, si nous avions la 
statue de Nehasi, nous ne le verrions pas avec le type nègre. A-t-il d'abord élevé des 
monuments à son nom, c'est fort douteux; la statue qui nous a conservé son cartouche, 
ainsi que Mariette l'avait déjà reconnu, porte encore les traces d'une inscription plus 
ancienne qu'il a effacée, et le monument a tous les caractères de l'art de la XII® ou de la 
XIII« dynastie. 

Dans les deux cas où nous rencontrons le nom de Nehasi, à San et à Tell-Mokdam, 
à en croire la publication do Mariette, nous voyons que ce roi était adorateur de Set, 
la divinité du Delta. Il semblerait donc qu'il avait adopté le culte local. C'est ce que 
firent volontiers les conquérants éthiopiens. Ils se plièrent très vite au culte égj^tien, 
et paraissent n'en avoir pas eu d'autre. Quant au nom de [1 ^ qui, d'après Mariette, 
se trouvait à la fin de l'inscription du côté gauche, dans la partie aujourd'hui détruite, 
ce serait, à ma connaissance, la plus ancienne mention que nous ayons de ce nom, s'il 
remontait vraiment à Nehasi, et s'il ne faut pas y voir une restitution de Ménephtah, qui 
a fait graver ce nom sur les côtés du trône. Si M ^ est Avasis, la ville des Hyksos, on 
ne voit guère pourquoi ce mot apparaîtrait déjà à la XIV® dynastie. 

Ainsi l'étude du monument de Tell-Mokdam nous a conduit à y retrouver non un 
roi Hyksos, mais un Pharaon d'une époque antérieure aux conquérants asiatiques; et le 
fait que ce roi se nomme le Nègre et est indiqué comme étranger nous porterait à croire 
que les troubles qui signalèrent l'époque de la XIII® et de la XIV® dynastie étaient dus 
peut-être non à des attaques des voisins de l'Est, mais à une invasion d'Éthiopiens qui 
auraient régné plus ou moins longtemps sur le pays. 

Edouard Naville. 



(1) Lbpsius, Denkm., III, 63, 139. 



vti sra. L v.tf^sg yA3':c 



SLTw LAFJEFX NAFjI-U 

•T'- )i^îi ^'':/'^ . L ir^r-^ z^'ir i' ir îi--;!! i -*tiz'* ':if-L^ Ut Kuir y.i.i^t> '^'innnsiis J^ttr'P 



uiDrier^an ^^ un "'"^nr L:-^ "^^t'ir. Z lurr-^ liurr, .e ji.m irru^e La Laiiner— '^i-ri rrrarir^i:. 
I3N-S.i^'^i.ra. Kxuvnn,^ rinr--^ J.iir""iir'. -in*. . .1 ^^r -^^•lt^^1^ wie e aoni u'nue tu 

aiiinu^trir 4^j tcir ^r."t 7-^^.7: le "^i---' : ui.r^ jai^bok tt.ir ^^utenuneîir ^ori inii oiute luiu* 

VUuitL e-i . nn-^ tninrmrear tt*^ .ir.nuj te luinr**?* iiin Gt'^^'s. i;^ -Cirtenr t.iu ''h^a 
!--r :nni> jî'U' tiirriaenj^t ^^"[iie. Liî^ nur *ft*u t'i'' -ir ii*r -nii *'t mp te «fifooM ;>iur 
n^HK. aïonn-^ me •** ^lor te?!:: .m r-i tiii-î"*nn-. £jjia .e> Z-r*'*:^ lur tmormie lUX 
5^,r^rieniî )ieîi :înii» ttt .i«inii* te iian'^^ iu' «a .e itw" ^»*n.«*riiemenr. t\ J. tî-^t xrr 
':3'î-^iJ)ie lîie -r^icv -^lenne te vbbb^^^j te — -i | '"/-î>î' >iu";^ii( i 'u ;:eur ir* ûiair c-î- ^rwe 



ie^ :iln-^î^ : imme -^ïrnt orroair. — - *i— -,/ ter.-^inr -triiiaenifrin' Le ytrac 'H :ra5- îiezi 









•ta .trï :a»"r -liiuir. 






Ljhet 



:. Zxrrnj.: i' i:>~ t-'tn* jLiifv?*«::r i \ï. 'J.. s ?»=::•. .■ -.ir M. 1^?.2T 



SUR LE PAYS DE SITOU 103 



SUR LE PAYS DE SITOU 



PAR 

G. Maspero 



Le pays de C^ Siti, Sitou, mentionné sur les listes de l'époque pharaonique, se 



retrouve dans les inscriptions d'Hirkhouf, que M. Schiaparelli vient de retrouver si 
heureusement. Il y est mentionné pour la première fois dans le second voyage du héros : 

» dans les vallées du peuple dlritit, [canton de] Sitou, et j'ouvris ces pays\ » Il est 
nommé ensuite, dans la seconde partie du troisième voyage : (1 ^^ P r-i AU 

>0 



.-.vs. " 'iMm^F^'^'^ii^ms^^-^'i.i^^o^ 







J^h '^(K^ Mi^^^'t\ïï\(^y^ W 1 â ^ Lorsque j'eus mis en paix ce peuple 
» d'Amami, [et que je revins à travers tout le pays] d'iRiTiT à Sitou, je trouvai ce peuple 
») d'iritit, Sitou, Ouaouaitou. . . » Un peu plus bas, dans le même voyage, il ajoute : 

'^Vi^55^nî_.!l'^^J^i_. « Quand vif le peuple d'Iritit. Siti, 
» Ouaouaitou. . . les troupes du peuple d'Amami qui voyageaient avec moi vers l'Egypte 
» avec les troupes qui m'escortaient, il me donna de nouveau des bœufs et des ânes, etc. » 
On voit que, dans tous ces passages, le pays de Sitou forme un groupe avec l'iritit 
d'abord, avec les Ouaouaitou de l'autre : sa position dépend donc en premier lieu de 
celle de l'iritit et des Ouaouaitou. 

Pour les Ouaouaitou, le problème est résolu. Leur pays est sur la rive droite du Nil. 
On y arrive par la mer Rouge en débarquant à Bérénice, et il confine à la vallée vers 
Korosko : c'est la partie du désert oriental de Nubie, située entre la chaîne Arabique et 
la chaîne côtière, de la hauteur d'Assouân à l'Ouadi de Korosko, plus ou moins, et ce 
n'est que cela, comme Brugsch l'a montré {Zeitschrift, 1882, p. 30 sqq.). La situation de 
riritit est fournie par deux passages de l'inscription d'Ouni souvent cités. Dans l'un, 
Ouni lève des troupes en Iritif, en Maza (écrit Zam), en Amami, en Ouaouait, et en 
plusieurs autres cantons Nahsi ; dans l'autre, il demande du bois de sont aux cheikhs 
d'Ouaouait, d'Iritit, d'Amami (écrit Aami) et de Maza. Les opérations indiquées ne 
permettent pas, dans les deux cas, d'admettre que ces peuples soient à grande distance 
de l'Egypte : pour lever des troupes et pour construire des barques, on s'adressait à des 
pays voisins. Je n'insiste pas sur ce genre de considérations que je compte développer 

• 

ailleurs, s'il y a lieu, je remarque seulement qu'Ouni s'adresse â des peuples situés sur 
les deux rives du Nil : Ouaouait et Maza sont sur la rive droite, Maza, derrière Ouaouait 



(1) Je donue le texte tel qu'il doit être rétabli d'après les clichés photographiques que M. Gaybt a eu 
rextrême obligeance de prendre pour moi et de me remettre à son retour en France. 



104 SUR LE PAYS DE SITOU 



entre Korosko et la montagne côtière; Amami et Iritit sont sur la rive gauche, comme 
il résulte des inscriptions d'Hirkhouf . Sitou, intercalé entre Iritit et Ouaouait, doit être : 
soit 1** sur Tune ou l'autre rive, soit 2® k cheval sur les deux rives, à proximité de ces 
deux pays. 

D'autr e part , le s listes géographiques mettent Siti, Sitou dans le voisinage immédiat 
du pays de '^^^^^^^ Konousit (Mariette, les Listes géographiques, p. 64, n^* 85-86). 
Le pays de Konousit est bien connu : c'est, d'après les textes des Pyramides, le pays 
d'où le Nil découle, au début le canton de la première cataracte, puis au fur et à mesure 
que les sources du fleuve reculent vers le sud, des sites de plus en plus méridionaux, 
jusqu'à l'époque des Ptolémées où les régions situées au delà de Méroé et du royaume 
d'Ethiopie, les plaines du Sennar et les montagnes d'Abyssinie sont les ^ — *^— 
(Brugsch, Die sieben Jahre, p. 38, 40) Extrémités de Konousi. Le nom demeurait 
pourtant attaché à son siège primitif, et, sous les Ptolémées, l'inscription découverte par 
M. WiLBOUR (1. ll)_sig nala it encore le mur de briques qui s'étend entre Syène et Philœ 

comme étant AU I. . rj) «^ milieu des qens de Konousi, De ces indications, 

U 9/.ws^A C^£^£i II lîLl ^ 

il resuite que le Konousit était, aux temps très anciens qui nous occupent, la portion de 
la Nubie confinant immédiatement au premier nome de la Haute-Egypte, commençant 
aux portes d'Assouân et comprenant le terrain qui s'étend au nord et au sud des défilés 
de Kalabschèh, environ la moitié du Dodécaschène. Je ne sais si le nom de Konousit 



A/VWNA *" 



Q£5£l ne renferme pas, avec un préfixe, le même nom que ^ f^ Q^^ Sitou, 
mais le certain c'est que les deux pays confinaient. D'autre part, le Sitou confinait éga- 
lement avec riritit et l'Ouaouait, c'est-à-dire avec un canton situé sur la rive gauche du 
Nil et avec un canton situé sur la rive droite. Le point où le Sitou se soudait à l'Ouaouait 
est donc déterminé en partie par celui où il touchait au Konousit : ce devait être au sud 
du Bab-Kalabschèh, quelque part vers Dakkèh et Maharraga, dans la partie méridio- 
nale du Dodécaschène. Bref, de même que le Konousit était la partie de la vallée et du 
désert qui, sur les deux rives, succède à l'Egypte, le Sitou était la partie de la vallée et 
du désert, qui, sur les deux rives, succède au Konousit. 

L'espace me manquant, je ne puis développer ce point de géographie, ni discuter 
les textes relatifs à la position de l'Iritit. Il me suffira de dire, en attendant la preuve, 
que, contrairement à ce que j'avais pensé d'abord (Revue Critique, 1892, t. II, p. 364), 
l'Iritit est la partie du désert située sur la rive gauche du Nil, confinant au Konousit et 
au Sitou, et s'étendant jusque vers Derr, parallèlement au site que l'Ouaouait occupe 
sur la rive droite : l'Amami est situé au sud, symétriquement au Maza, courant au 
nord-ouest jusque vers l'oasis de Thèbes, dans laquelle les Tamahou de Hirkhouf 
étaient établis. Ces Tamahou étaient, en effet, à l'ouest de la partie de l'Egypte, habitée 
par notre héros, puisqu'on les atteignait de l'Amami en marchant vers Vangle occidental 
du ciel, et que cette orientation particulière avait été réglée sur l'Egypte même et non 
sur les pays situés au sud de l'Egypte. 

Paris, le 6 janvier 1893. 

G. Maspero. 



CIIALON-SUR-SAÔNR, IMP. FRANÇAISE ET ORIENTALE DE L. MARCEAU 






RECUEIL 

TRAVAUX RELATIFS 

A LA 

PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE 

ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 

POUR SERVIR DE BULLETIN A LA MISSION FRANÇAISE DU CAIRE 

PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE 

G. MASPERO 



Vol. XV. Liv. 3 et 4 






PARIS 




EMILE 


BOUILLON, 


ÉDITEUR 


67 


, RUE DE RICHELIEU, 67 




M DCCC XCIII 






Tous droils rtiserr 


3. 



CONDITIONS D'ABONNEMENT AU BECUEIL 

Le Itfciwl punit ptr volnniL' t'ampoii^ Jo quatre («scicalcs. 

Lm a>KiTinfintinU wi font pour le volume entier, 11 n'est pas vemlii de fnsciculo* si^parL^*. 
Pmiis 30 flancs. 

DpTAICITMKÏfTS ET UftlOX POSTALE 32 -- 

Iji i-ulleotfon ries (julnïC premiers Tolumes pria à la- fois, «t* l'mi rfc 460 franon, 350 franc». 
Vn (ioniinafre iliiaill''- dn contenu de* dix premiers voIuidm estenvoyi^ gratuilomiTit ?ur demi 



OUVRAGES 

rclalifs à la pliiloloi^ic e! à l'arclicologic orienlales 



En vente à la même librairie 



AliBAllIK (A. à'). Dlctloiinairo île ta langne Amariïlûa. î fort vol- in-8". ..■• it. 

AMÉLINEAU ( £.)■ Frapuienls de U Tcr<ion tiifbaîno du l'Écriture ulnte (Ancien Twtameni) 

!ii.4'. 15 (r. 

AUllf^S (A.). Traité de métrologie ftesyrleane on ëtade de la nuut^ation et du systAme mttriqno 

aMyrleu considérés dans leurs rapports et dans leur onsemble. In-y. 8 tr. 

BAILLET (A.)- l^ décret lie MeuipliU et ïea 1 riseripLion!! du Ro^elto et ih Damuiilioiir- Gr. lii-8°, avec 

une plaiidie. 5 tr. 

BAR-BAHLUL (II.)- Lcxifan Kyrlauuw \û 

rnnipIeiiU'n». K plurilm» codlclbu 

a vol, gr. in-4°. 
UELRGAKïNE {\-h Manuel pour étudier U laitue aansiTitu. ClircRtomalhiu-Lcxiqni^Pnncipi» àa 

grammaire- Ur, Ih-b-, 12 It. 

et HENRY (V.l. Manuel pour étudier le satigcrit védique. Précis de grammail'e-ChreBtomntbio- 

L(i,\ic)a6. Gr, in*. 12 fr. 

BElïTHEL"")!', HUtalre des Science». La Chtmîo au moyen Sue. Publié ayec la uollaboratlon de 
M. Ftuljeus Dnval jiour l'alctiimie *yriaquQ, et colle do M. 0. Boudas pour l'alclilmip aralw. 
3 vol. lQ-1', avec llgurcx dan« le texte. 45 (r, 

BItUGSCn iH.). Examen yrilique du livra da M. Cliabas tnlitulé : Voyage d'un Égyptien en Syrie, 
l'n Phénlde, eu Palestine, etc. au xiV siècle avant notre ère. Gr. In-8'- Au lien on 
1 [r. D !M 

DERENUOURG {U). F.snal nor lia formel des plurlek arabes. Gr. in-8'. il fr. 

DOMICILE DES ESPRITS (LEl, Papyro» du MtwiS- d" Turin puliHi' en (ac-slniile parle prt(esse«p 

R. V. Ijiaionu, dr Tarin, II plancha» ut 2 p'k|n'* de texte. In-I*. 30 Ir. 
DIJTENS (A.). K»*al sur l'origine des esposaota casuulH en sanwrit. In-M*. B (r. 
ni.'VAL (R.). TmitA de jcramnmlre syriaque. Gr. in*. 20 fr, 
Li^s dialectes Néo-Araméuns de Sataoïas. Testes «ur l'étal actuel do la PersH et Conl*» 

Irfipulalres, publié» htm une traduction française. In-f<*. Au lieu de 8 fr. 4 tr. 

GUIEYSSK (P.). Riinel Inuér.iim égyptien, chapitre 64'. Textes cotnpai'és, traduction et commentait*» 

d'«pr*s U)* Papyrus du Louvre ot de In Bibiiothéoue Nationale, ln-4", pi- Au lieu de 

20 fr. 10 (r. 

INSCRIPTIONS liU'-riiKlïplilijue» copiées en l'igypte pendant In mission scînntiBqne du M. le vieonit» 

E. de Itoug^ putiiiéeH jiar M. le vicomte J. de Rougé. 4 vol. ln-4'. Au lieu de 120 fr. KO fr- 
UiFÈBUREtE.)- Lt-MyilieOsIrlen, Première partie; Les Yeux il'Horus. 1d-4'. Au lieu de 80 fr. 15 tr. 

IVuxiéme partie : Osiris. In-)'. Au lieu de 2(1 tr. 15 (r. 

LKI'SIUS iC.-B. l Les métaux dan» les inscription» égyptiennes, traduit du TallemaDd par W. Bereud, 

avec noie» et eorreetions de l'auteur- In-J', avec 2 pi, 12 (r. 

LlEIïLElN (J-'i. Iiidc^ ftlplinbéllqiie de Inu» U-» mol» contenus dans le Livre de* Mort* puWié pair 

R. LopsiuH d'«pri« le Hapyru» de Turin. In-H*. Au lieu de 12 fr. 6 Ir- 

MARlETTK-PAtTHA- Den.l.jfnli, DescriuUon Bén*ralr dn grand leniple de orttc ville, t vol. tn-f et 

nuppl. conu-iiaut iUl) pi. aM- d'un vol, de texte in-4". Au lieu do 3ÏW tr. 200 fr. 

Le volume de luMn se vend H part. Au lieu de 60 fr. 30 fr. 

LrB «aitplément nux planchca- Séparément. Au lieu de 10 tr. 5 fr. 



RECUEIL 



DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A "L'ARCHÉOLOGIE 

ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 



OL^^f^JUi— 



Vol. XV Fascicules III et IV 

Contenu : 16) Recherches sur plusieurs Plantes connues des anciens Égyptiens, par Victor Lorbt. — 17) Amen- 
em^ III et les Sphinx de « San », avec planches, par W. Golénischrpp. -^ 18) Une Tablette pales- 
tinienne cunéiforme, avec une planche, par Fr.-V. Scueil, O. P. — 19) Inscription de Ramman- 
nirari I«% par F r.-V. Schbil, O. P. — 20) Varia, von W. Spiegelberg. — 21) Die Lesung des 
Gewichtes ^^^, von W. Spiegelberg. — 22) Gleanings Irom the land of Egypt, by A.-H. Sayce. 
— 23) Bas-reliei avec inscription de Seunachérib, par Fr.-V. Scheil, O. P. — 24) Statues de basse 
époque du Musée de Gizëh, par G. Darbssy. — 25) L'Atour et le Schône, par Isidore Lévy. — 
26) Sur deux Stèles d'Abydos au nom du pharaon Takellothis l", par Al. Barsanti. — 27) Note 
additionnelle, par G. Darbssy. — 28) LUnscription hiéroglyphique d'Ak-Hissar, par J. de Morgan 
et Fr.-V. Schbil, O. P. — 29) Notes de voyage, par U. Bouriant. — 30) A travers la vocalisation, 
par G. Maspero. — 31) Textes égyptiens du Musée de Constantinople, par Fr.-V. Schbil. O. P. — 
32) Le Nom égyptien de l'Alun, par Victor Loret. — 33) Le Scarabée de Kii^ipa, par G. Maspero. 



RECHERCHES 

SUR 

PLUSIEURS PLANTES CONNUES DES ANCIENS ÉGYPTIENS 

{Suite^) 

PAR 

Victor Loret 

VI. — LA CORIANDRE 
Dans la première partie de ces Recherches, parue il y a bientôt cinq ans, j'avais été 

n o 

amené à considérer le mot <3> o comme le nom égyptien de la Coriandre et à y voir 
l'orthographe antique du copte ÀepmHOT; ÀepoyeT; ÀepeoyH; Àep^HOT, lu, x(5ptov, xoX{av8pov, 
coriandrum* . Depuis, Téquation <±> Sî J^ v^^j , « Pershj autrement dit fruit de 
» Tarbre Ouân », m'a montré que le PersA est le fruit d'un arbre et ne peut, par consé- 
quent, être la graine de la Coriandre. L'arbre v ô étant le Genévrier, <3> o désigne 

.J^A^^^^^Y C3!^0 

le genièvre*. Il me faut donc rechercher à nouveau quel est le groupe hiéroglyphique 
qui a donné naissance aux difiérentes formes du nom copte de la Coriandre. 

Ce groupe hiéroglyphique, je le dis de suite, me parait être j^^ Q^^. Nous 



(1) Pour les naméros I-V, voir Recueil, t. VII, p. 101-114. 

(2) Ibid., p. 111-113. — Ajouter lu-^epcyeT = Sjr tSCjl (K. 196) = Coriandrum aatioum L. (Asch. et 

ScHW., Flore, n* 472). 

(3) V. Lorbt, Le Kyphi, parfum sacré des anciens Égyptiens (Paris, Impr. Nat, 1887), p. 49-52 = 
Journal Astat, 8« série, t. X, p. 120-123. — Cf. V. Lorbt, La Flore pharaonique d'après les documents hiéro- 
glyphiques et les spécimens découoerts dans les tombes (Paris, J.-B. Bailliôre, 1887), p. 19, n* 39 = Annales 
de la Société botanique de Lyon, 15* année, p. 19 = Flore pharaonique, 2* édition (Paris, E. Leroux, 1892)^ 
p. 41, n» 51. 

RECUEIL, XV. 14 



106 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

verrons plus loin que tous les textes égyptiens qui mentionnent cette plante semblent 
bien se rapporter à la Coriandre. Mais il importe, avant de les utiliser, de démontrer 
qu'un mot antique Ounshàou, — dont la prononciation devait être quelque chose comme 
Wenshiou, — a pu devenir AepoyHOT en copte. 

Que la lettre A et la diphtongue ot alternent dans cette langue, c'est là un fait dont 
il est â peine nécessaire de réunir des exemples, et qui peut être considéré comme Tune 
des règles désormais établies de la phonétique copte. Des équivalences comme Aciu = 
oTiojiu, pa/ma, ÀomH=:oTu>jiu, cithara, k^'\ = ov^\, columba, ÀepT = oTHpT, ro&a, 
AéiC == oTéiC, serra, Àec^ion = oTec^u)it, spatiosus, sont très fréquentes dans les lexiques 
coptes, et Ton pourrait facilement en dresser une longue liste. Il en résulte qu'un mot 
égyptien commençant par un (^ peut donner naissance à un mot copte commençant soit 
par ov, soit par A, et que, par suite, Ounshàou peut fournir les deux formes parallèles 
oTcnigHOT et AciiojHOT. Si, parmi les mots coptes que je viens de citer, il en est qui ont 
le y en ancien égyptien, jl(| i ^^ jl'l jM> V^^ exemple, d'autres au contraire 

ont le ^, comme ^^^ [P^pi II > 157),^ fl/k et "^ P '^• 

Il reste, pour expliquer la dérivation Ounshàou = [oTenosnoT = AcitBgHo-r =] ÀepogHoir, 
à étudier la question du /wwva rendu par p. Ce n'est plus en copte, mais en égyptien même, 
que l'on trouve des cas d'affinité entre les lettres N et R. Deux termes botaniques, pré- 
cisément, portent, dans un même papyrus, une double orthographe : le nom du Gené- 
vrier, dans le Papyrus médical de Berlin, est aussi souvent écrit v^ awwv A que ^''^^O' > 

le nom du Genièvre, au Papyrus Ebers, est à la fois <rp> et y^ *- On trouve égale- 



ment des variantes ^^^^^§ 'IT' ='^^^^^ S 'IT' S c^ Enfin, le /w>^aa 

A/WVNA /\ ^= . ^^ /\ yWWNA II V il A/^/VS/W • I V ^ 

égyp tien est souvent rendu en copte par p ou A, par exemple dans /vwp ^ = motpk, 

leurs, M. C. W. Goodwin a écrit sur ce sujet, dans la Zeitsclirift de 1867, un mtéressant 
article auquel je renvoie le lecteur. Rien ne s'oppose donc à ce qu'il ait existé en égyptien, 
à côté de l'orthographe Ounshàou, une orthographe Ourshàou, et, en admettant que les 
deux formes n'aient pas été employées à l'époque pharaonique, rien n'empêche que les 
Coptes aient rendu le a/wwv de Ounshàou par un p, de même qu'ils l'ont fait pour bien 

d'autres mots égyptiens. 

En résumé, l'identification phOologique entre la plante égyptienne ^k (j ^^ et la 
plante copte ^epogno^, bien qu'elle semble un peu téméraire à première vue, n'en repose 
pas moins sur deu^x principes de phonétique qui sont en tout point indiscutables. Il reste 
maintenant à examiner si les textes égyptiens viennent confirmer cette identificatioù. 

En premier lieu, la graine Ounshi, — on verra plus loin que le nom de la graine est 
toujours vocalisé en >\ final, — fait partie des offrandes funéraires. En effet, le plus 



(1) Ouân. (X, S: xu, 7; xiv, 10) = oudr (m. 9; xi, 8; xii, 7; xui, 8, 9^ Xiv, X). 

(2) Cf. le Glo3saii» de lu. SrjBaïf* 

(3) Kenh (it Bruosch, Dict., p. U97) = Kerh (S. Lbvi, Vocab. gerogl, U VI, p. 91), 

(4) H. Bruosch, DUt., SuppL, p. 737. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 107 

ancien exemple que je connaisse du mot se trouve sur un bas-relief du Louvre (B, 49), 
appartenant à la V^ dynastie, au milieu de rénumération suivante : 

loooXJaooo J J^o ooi lo J IoawwJII I o ici o woX,J \7 

Or, il existe au Musée égyptien de Leide deux paquets de graines de Coriandre 

provenant d'une tombe pharaonique. MM. Schweinfurth et Newberry ont également 

reconnu de ces graines parmi les offrandes de tombes de Deir-el-bahari (XXII® dynastie) 

et de Hawara (époque gréco-romaine) \ 

En second lieu, la graine Ounshi était considérée comme excitante et enivrante. 

On la regardait comme propre à éveiller le désir amoureux, et on la mêlait au vin pour 

le rendre plus rapide à amener Tébriété : 

Etudes égypt., I, p. 233), « mes graines à* Ounshi engendrent ton ivresse [amoureuse] ' ». 



I I I 



AA/>A/VA 



T'^^Hh (A. Mar., Dend., 1, 17, 21), « il t'amène un champ couvert de graines 
Ounsni, ainsi que de VŒU d'Horus-vm *, choses pures dont tu t'abreuves, qui mettent 
ton cœur en joie et font déborder en toi l'allégresse * ». 

Nous voyons par ce dernier exemple qu'on buvait les graines Ounshi, autrement 
dît, qu'on les mêlait au vin. La même graine est encore rapprochée du vin dans l'exemple 
suivant : 

A ^ft^ "^^"^^ ^^ 1»T»T Ms,^^^ (J m j^ ^ m '^'"^ JT^ *==* {Iota., 

I, 66, 14), « il t'amène le district Troïque avec la graine Ounshi^ le district Sha-menh 
avec le vin . . . , ce qui met pour toi les têtes eu danse ». 

Enfin, la phrase suivante, dont je n'oserais me hasarder à donner une traduction à 
cause de quelques mots nouveaux, semble bien encore faire allusion à une mixture 
composée é!Ounshiei de vin, ou plutôt à! Ounshi, de raisin et d'eau : 



/VVWVA 

GO O I /vwwN 



I I I 



V^âf IH^^^ RouGÉ, Edfou, XXXIX, 4). 



(1) V. LoRRT, Flore pharaonique, article Coriandrum satioum L. 

(2) Le texte porte J?^ ^iv ^* ^^K A qui» littéralement, signifie « Poussin de loup ». Je suppose que 
le texte doit être corrigé comme je 1 ai fait, des fautes de déterminatifs existant dans tous les papyrus. 

M. Maspbro a d'ailleurs admis implicitement la première correction, en traduisant (è^^ ^é\ ^^ par baie, 

^Sl Q 1&«^ -Bc^ -S^ 

graine. Sans faire la seconde correction, et tout en traduisant ^^^ A par loupy il a néanmoins rapproché ce 



mot de 

(3) Plusieurs substances portaient en égyptien le nom mystique d*Œil d'Horus, entre autres VŒU d*Horus 
œrt, qui était le vin, et VŒU d'Horus douœ, qui était le miel. (V. Lorbt, Le Kyphi, p. 57.) 

(4) Au lieu de :âô:» la publication de Marikite porte QckQ. Le nom du vin étant masculin, j*ai cru 
pouvoir supprimer ten en faisant, des trois signes Q^Q* un seul signe A& mal copié. Il est vrai que '<s>-, 
o œil », est du féminin et que le pronom ten pourrait se rapporter à ce mot. Peut-être aussi pourrait-on lire 

I , en abondance », le I étant toujours gravé à l'envers dans les inscriptions de Dendérah, et pouvant par 
O lui n 

conséquent se confondre facilement avec un (1. 

14» 



108 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

Ces propriétés excitantes et enivrantes, que les Égyptiens attribuaient aux graines 
Ounshi, sont précisément celles de la Coriandre : « L'essence de Coriandre agit sensible- 
ment comme Talcool éthylique. A faible dose, elle excite légèrement pour déprimer 
ensuite. Des quantités plus fortes amènent une ivresse folle qui est bientôt remplacée 
par une ivresse lourde avec anéantissement des forces et sommeil profond. . . Elle tend, 
à haute dose, à stupéfier le cerveau et à produire des tremblements, à anéantir les forces, 
à plonger dans le sommeil anesthésique. Son action excitante et exhilarante primitive 
est éphémère et peut faire illusion sur ses dangers ^ . » 

Les médecins classiques connaissaient également ces propriétés de la Coriandre : 
« Prise en petite dose et bue dans du vin doux, la graine de la Coriandre chasse les vers 
intestinaux et active Texcrétion du sperme. Mais si on en absorbe en trop grande quantité, 
elle agit dangereusement sur le cerveau*. » — « Coriandrum calefacit et stringit, 
somnum etiam facit. . . Semen ejus in vino dulci datum proniores reddit in venerem. 
Si supra modum dederis amentiam nutrit". » 

Ce qui va sembler curieux à la fois et convaincant en ce qui concerne l'identité de 
la graine Ounshi, c'est qu'il existe en copte un mot onig, conig, qui répond lettre pour 
lettre au radical ^^ et dont les sens se rapportent d'une façon frappante aux propriétés 
de la Coriandre : onig, concg, aitonitus esse; attonitus respicere, manere; defixis oculis 
respicere, defixa mente contemplari; stupor, stupiditas mentis) 6vve<5ç, stupefactus; 

ivexiÇeiv, oculis defixis intueri, obstupescere ; àicEveoûcreat, obstupescere ; ni-cowog = 4:^1 

(étonnement, stupé facti on), 0\ — I* (sommeil, léthargie) *. 

Un verbe ^^ ne s'est pas encore rencontré en ancien égyptien, mais il est bien 
certain qu'il existait et que c'est lui qui a donné naissance au nom égyptien de la 
Coriandre, dont la dénomination se trouve ainsi désigner les propriétés caractéristiques. 

Je crois que ce dernier argument me dispense presque de continuer l'énumération 
des documents mentionnant la graine Ounshi, Pourtant il vaut mieux épuiser la matière, 
d'autant plus que les textes nous fourniront encore quelques renseignements à glaner. 

La Coriandre croissait en Egypte, comme on l'a vu par la phrase relative au district 
Troïque, en face de Memphis. Pline nous apprend {H, N., XX, 82) que la meilleure 
Coriandre vient d'Egypte, et Dioscoride nous en donne le nom égyptien oj^tov, transcrit 
Ocheon par Apulée. Ce nom, on le remarquera, ne diffère pas sensiblement du mot 
égyptien que nous étudions. Il s'en faut d'un v qui peut, après être devenu un y, s'être 
fondu avec le x- 

La Coriandre est nommée dans la Bible {Exod., xvi, 31; Nombr,, xi, 7), où elle 
porte le nom de ni , mot qui confirme l'assertion de Dioscoride : « Les Africains donnent 
à la Coriandre le nom de ^o\^, » La Coriandre croissait donc en Palestine. On la trouve 
en effet, à l'état spontané, sur tout le littoral méditerranéen. Aussi ne devons-nous pas 



(1) C. Cadéac et A. Meunier, Recherches physiologiques sur VEau de mélisse des Carmes, p. 30>31 
<Paris, G. Masson, 1891). 

(2) DioscoRiDB, De Mat. medic, m, 64. 

(3) Gargilius Martialis, Medicinœ ex oleribus et pomis, § 4. 

(4) A. KiRCHER, Ling. œgypt, rcstituta, p. 270. 




RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 109 

nous étonner de rencontrer dans les textes des allusions à la Coriandre asiatique. Dans le 
Voyage d'un Égyptien, — qui est le seul texte où la plante soit nommée au lieu de la 
graine, — on lit la phrase suivante : 

{Anaj8t. I, 24, 2-4), « ta route est semée de pierres et de cailloux; point de sentiers par 
où passer; on s'empêtre dans des plantes A,, Q., N/ et Ounshàou; des précipices sont 
d'un côté, de l'autre la montagne à pic * » . 

Il est également fait mention d'une Coriandre asiatique dans la phrase suivante : 

M^S-^^°^?"^"^^"X°° (Br. et DiiM.. Rec, IV, 69). 
« je t'amène le pays de Djejlel, montagne de turquoise, et la cime de Tahn-it, qui pro- 
duit en abondance la graine Ounshi ». 

Enfin, si nous recherchons les propriétés de la graine Ounshi dans les papyrus 
médicaux, nous constatons qu'elles correspondent dans la plupart des cas aux propriétés 
attribuées à la Coriandre par les auteurs classiques. La graine Ounshi est nommée dix- 
sept fois dans le Papyrus Ebers, et trois fois, — si mon index particulier ne me trompe 
pas, — d ans le Papyrus médical de Berli n. L e premier orthograp hie t oujours le nom 
■^" ,, . . Le second écrit deux fois ^^ et une seule fois ^^ ,, . Ces ^raines 
sont employées dans les cas suivants, dont je crois pouvoir me dispenser de donner les 
références : ^^ 

1^ Pour chasser les gonflements, tumeurs, abcès l\\ ^, ''^ j du ven- 

tre, de la tête et de tous les membres en général (û ^ç^ m ^ m ^^ ^k ^ ^ r 

2^ Pour donner de l'appétit ( o^FkH ) ^t chasser les nausées { y 

^^\ V ^ D O' 1^111/ \<= 

3^ Pour soigner le ventre ( M^ p» i \ chasser tous les maux ( ?.!^ ^^ j 

de ventre, les élancements l "^X" . . ) dans le ventre et dans tous les membres ; 
4^ Pour soigner ( 0^ ^^ ) le cœur; 

(1) M. CHADA8 et d*autres, après lui, ont rapproché \ U/U/ de ;^^ (I et traduit Soulier de chœn-loun, 
ce qui serait assez bizarre comme dénomination de plante. Je préfère rapprocher l\ u/U/ ^^ ^iv \|/ ^^ vff 

et traduire Naha-tout par Plante gênante pour les sandales, ce qui serait un nom excellent pour une plante 
rampante et épineuse. L'absence de ^aT derrière tout e t sa p résence après n aha r appellent les diverses ortho- 
graphes du nom de l'Aubergine ou de la Pastèque, l ^^^- U ^^^^^ ®' U ^^ 
^(^ S(^ , très fréquentes dans les papyrus médicaux. 

(2) Ce mot, provenant de la racine -^ /l . qui a comme sens être droite raide, dur, se retrouve dans les 
groupes Ypo » Y p (Anast. llly 5, 10, = Anast, /V, 9, 9), qui signifient calleux en parlant des épaules usées 
d'une bête de somme. 

(3) A propos de ce mot, comparer ni-«^OTiti, ôl3jv!l (la jaunisse), K., 160. Mais le même mot arabe sert, 
au même endroit, à rendre le copte hAt^h (pour 'nX'r^Y^t blessure, plaie). 



110 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



5" Pour soigner le foie ( . (1 n ) ; 

Qo Pour chasser les obstructions ou resserrements ( r o 1 de Testomac, surtout 
du côté gauche; 

7« Pour certain mal ( ^ ^kh"^) ^'y^^^î 

8** Pour les douleurs au fondement ( ~"^ûû p )• 

A ces huit propriétés correspondent les indications suivantes : 

1* « La Coriandre est employée pour Tépinyctis, Tinflammation et ravSpasî des tes- 
ticules, les tumeurs scrofuleuses et les abcès », Drosc. — « Sic et omnes tumores collée- 
tionesque (sanat) cum melle, aut uva passa », Pline. — a Cum melle et uva passa tritum 
et impositum omnes tumores coUectionesque compescit », Garg. Mart. 

2^ Les propriétés stimulantes et carminatives de la Coriandre sont longuement 
étudiées dans Galien et sont encore utilisées de nos jours. 

3® « Ventris et intestinorum fhixiones (sanat) semen ex aqua potum », Pline. — 
« Semen ex aqua potum solutionem ventris astringit », Garg. Mart. 

7^ « Cum lacté mulieris epiphoras oculorum (sanat) », Pline. 

Enfin Ibn-Baîthar, qu'il est indispensable de consulter dans les questions de mé- 
decine orientale, cite, à propos de la Coriandre (Sj^jT), des extraits d'un grand nombre 
de médecins arabes qui nous permettent presque de compléter la série des propriétés 
attribuées à la graine Ounshi par les Égyptiens : 

1<* « Arrête les maux de tête », Rhazès. — « Empêche la montée des vapeurs à la 
tête », Aliskander. 

6* « Chasse les douleurs cuisantes de l'estomac », Ibn-Masawla. — « Est utile 
pour les estomacs faibles et pour l'engorgement des intestins », Rhazès. 

7^ En compresse sur les yeux, y empêche l'afflux de matières », Rhazès. 

En dernier lieu, tous les médecins arabes cités par Ibn-Baïthar s'accordent pour 
reconnaître à la Coriandre la vertu de « faire descendre la nourriture qui ne peut rester 
dans l'estomac et qu'une sorte de contraction des muscles tend à faire vomir ». Or, les 
papyrus égyptiens recommandent VOunshi pour « chasser les nausées » et « empêcher 
le resserrement de l'estomac ». 

On vient de lire tous les passages des textes égyptiens, relatifs à la graine Ounshi, 
qui sont jusqu'à présent parvenus à ma connaissance \ J'espère qu'ils suffisent ample- 



(1) Une plante l Û^^LÎil k5^ ^ ^ Anàoushana, précédée de TarUcle mascttUo, est nommée 
dans un passage mutilé du Papyrus Anastasi IV (p. i, B, 1. 1), dont il est impossible de tirer un sens complet. 

11 est fort possible que ce mot soit une orthographe sômitisée de ^^ (1 ^TST» avec désinence sémitique en 
iwwvv\ *^ ^ C3a 1-21 , A'^'^'^'^'îk ^ "Uk 

7k . Cette désinence, en effet, se remarque dans beaucoup de noms de plantes : m rr-, ^^^''^^ "^^ 



/VVW>A 



, rm ^^ et ^^ ,J}^ 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 111 

ment pour démontrer que la plante Ounshàou est bien la Coriandre et que c'est bien 
son nom qui s'est t^onservé dans le copte Àepi^MOT * . 



VII. — LE CAROUBIER 

Bien que Théophraste *, copié plus tard par Pline', affirme que le Caroubier*, 
contrairement à ce que son nom vulgaire de Figuier égyptien * semblerait indiquer, ne 
se rencontrait pas en Egypte, mais seulement en Syrie, en lonie, à Gnide et à Rhodes, 
il est cependant certain que cet arbre, ou du moins son fruit, était connu des Égyptiens 
dès la XIP dynastie. 

Déjà, en effet, F. Unger * avait cru voir une Caroube dans une gousse représentée, 
au milieu d'autres offrandes funéraires, sur les parois d'une tombe de la XII® dynastie, 
sise à Béni-Hassan \ F. Wœnig' et, plus récemment, G. Schweinfurth • ont mis en 
doute l'exactitude de cette détermination, non pas tant, peut-être, à cause de la forme 
du fruit, qui est bien exactement celle d'une Caroube, qu'à cause de l'indigénat du 
Caroubier, que Ton ne trouve à l'état spontané qu'en Asie occidentale. Jamais, en 
effet, le Caroubier n'a été rencontré en Abyssinie, ni dans les régions du Haut-Nil. En 
Egypte, il n'est que cultivé. A. de Candolle le suppose néanmoins spontané en 
Cyrénaîque**. 

Un passage de Strabon indique bien clairement que le Caroubier croissait en 
Ethiopie. « Les arbres ou arbrisseaux qu'on rencontre le plus, » — écrit-il en parlant 
de ce pays ^\ — « sont le Palmier, le Perséa, l'Ébénier et le Caroubier^' ». E. Meyer'*, 
toujours pour la même raison d'indigénat, suppose que Strabon s'est trompé et a con- 
fondu le Caroubier avec le Tamarinier. Le Palmier, le Perséa {Mimusops Shimperi 
HocHST.) et l'Ébénier croissant bien spontanément en Nubie et dans le bassin du Haut- 
Nil, il est peut-être téméraire d'affirmer que Strabon, qui dit vrai pour ces trois arbres. 



(1) Uoe graine coniig est fréquemment mentionnée dans un important traité médical copte, dont 
M. U. BouRiANT prépare en ce moment la publication, publication dont on ne saurait trop ardemment implorer 
le prompt acbèTement, dans Tintérèt des études sur la flore pharaonique. Le mot ouinm doit être la forme 

scientifique et oorrectei dérivée directement de ^^^ , du mot ^p^HOT, qui n'en serait que la forme 

populaire et usée. Je conseillerais à M. Bouriant, pour sa traduction, de lire l'intéressant chapitre qu'lbn> 

Baîtbar con^cre à la oj^jT et de voir si les maladies pour lesqaeUes Tauteur copte recommande la graine 

(onHg se rapportent à celles pour lesquelles Ibn-BsGthar et les nombreux médecins arabes qu'il cite recom- 
mandent la Coriandre*. 

(2) HUU Plant., IV, 2. 4. 

(3) Hiat. naU, XIU, 16. 

(5) 2ox^ al^uitrCa. 

(6) ï>ie PJtanzen des alten /Egyptens, p. 132. 

(7) LBP8., Denkm.j II, 128. 

(8) Die PftanMen, im. aUen jEgypten^ 1606, p. 346. 

(9) Sur U^ Flore dos ancien* Jardins arabes d'Éggpte^ p. 41-42. 
(IQ) Origine des plantes oultioées, 1866, p. 270. 

(11) Geogr., XVII, 2, 2. 

(12) Kepax^a. 

(13) Botan. Erlâuter. xvu Strabon* s Geogr., p, 158-159. 



112 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



se trompe pour le quatrième. D'ailleurs, le Tamarinier est originaire de l'Inde, les 
anciens ne l'ont pas connu, il n'a ni nom grec ni nom latin, et il n'a été introduit en 
Afrique et en Europe que bien postérieurement à l'ère chrétienne \ Strabon a certaine- 
ment raison, comme on le verra plus loin, lorsqu'il dit que le Caroubier croissait en 
Ethiopie, car les textes égyptiens le rangent parmi les arbres de ce pays. Qu'il y ait été 
cultivé ou subspontané, et non indigène, c'est là une autre question. 

Supposé spontané en Cyrénaïque par A. de Candolle, reconnu en Ethiopie par 
Strabon, il serait étrange que le Caroubier, ayant passé d'Asie sur les bords du Haut- 
Nil et dans les régions de l'Atlas, n'ait pas été connu des Égyptiens. La gousse déter- 
minée par Unger peut donc bien être une gousse de Caroubier. Du reste, à l'appui de 
son identification, le botaniste autrichien cite ce fait que Kotschy, ayant rapporté 
d'Egypte une canne trouvée dans une tombe et en ayant soigneusement étudié la matière 
au microscope, y reconnut le bois du Caroubier". Enfin, ce qui prouve d'une manière 
irréfutable que les anciens Égyptiens connaissaient le Caroubier, ou la Caroube, c'est 
que, parmi les fruits rapportés de ses fouilles au Fayoum par Flinders Pétrie, le 
botaniste Percy E. Newberry a reconnu la Caroube, d'abord dans la nécropole de 
Hawara, qui date de l'époque gréco-romaine, puis ensuite, ce qui est bien plus intéres- 
sant, dans la nécropole de Kahoun, qui appartient à la XII® dynastie, précisément 
comme la représentation examinée par Unger '. La nécropole de Kahoun a fourni une 
gousse et six graines bien recpnnaissables. 

Il me semble donc permis, d'après les données qui précèdent, d'examiner si le 
Caroubier n'est pas mentionné dans les inscriptions égyptiennes, soit comme arbre 
indigène, soit comme arbre cultivé, soit comme arbre connu par l'importation de ses 
fruits et de son bois. 

L'existence du signe 9 dans l'écriture hiéroglyphique semble prouver qu'à une 
époque très reculée le Caroubier était indigène en Egypte. En efifet, d'après les lois qui ont 
présidé à l'invention de leur système hiéroglyphique, les Égyptiens, pour exprimer une 
idée abstraite, représentaient l'image de l'objet matériel qui leur semblait le plus propre 
à symboliser cette idée. L'homme portant une canne ro, par exemple, exprime l'idée de 
commandement, de puissance; l'homme appuyé sur un bâton |^, l'idée de vieillesse, de 
décrépitude; le fruit du dattier ïi, l'idée d'une chose sucrée, douce, suave. Or, dans les 
plus anciens textes, on trouve la gousse 8, dont la lecture est "^ ^v , employée symbo- 
liquement avec le môme sens de « chose dont le goût est sucré, doux ». Puis, par méta- 
phore, la gousse exprime les idées de « douceur, suavité, charme, agrément, au physique 
ou au moral » et même, déterminée par le signe ^*=îD, l'idée toute spéciale de « jouissance 
erotique ». La seule conclusion logique à tirer de ce fait est que, dès l'époque où ils 



(1) Abou-Hassan. cité par Ibh-BaIthar («. fioc. f^^Jjj^ /)» déclare pourtant que le Tamarinier croît dans 
rVémen, aux Indes et en Nigritie. Mais Schweinpurth ne fait aucune mention du Tamarinier dans sa 
PJlanzengeographische Skizze des gesammten NU-Gebiets und der U/erlânder des Rothcn Meeres. (A. Poter- 

MANN, Mittheilungen, 1868.) 

(2) F. Ungbr, Die PJlanzen des alten jEgyptens, p. 132. 

(3) Flindbrs Petrib, Kahun, Gurob and Hawara, London, 1890, p. 47-48, 50. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 113 

inventèrent l'écriture, c'est-à-dire sous la première ou sous la seconde dynastie, les 
Égyptiens avaient dans leur pays une Légumineuse dont le fruit était sucré et doux au 
goût. En cherchant parmi les Légumineuses de l'Egypte moderne qui sont dans ce cas, 
je ne trouve que le Tamarinier, le Cassier et le Caroubier. Le Tamarinier doit être 
écarté tout d'abord, puisque nous avons vu qu'il ne fut introduit qu'au Moyen- Age dans 
le bassin de la Méditerranée. Le Cassier est dans le môme cas, ou à peu près. Il n'est 
pas mentionné par les auteurs grecs et latins, et l'aurait été certainement s'il avait été 
commun en Egypte \ D'ailleurs, le Cassier-Casse {Cassia Jistula L.) est considéré par 
AscHERSON et ScHWEiNFURTH commo cultivé en Egypte, et non spontané *. Quant au 
Cassier-Sené (C. obovata Collad. et C. acutifolia Del.), il est bien spontané, de nos 
jours du moins', en Egypte, mais c'est une plante dont la hauteur atteint à pein« un 
mètre, et nous verrons que la plante qui produisait la gousse sucrée 8 était un arbre de 
haute taille, dont le bois s'employait en menuiserie. Il ne reste donc que le Caroubier 
qui peut avoir inspiré aux Égyptiens l'idée de symboliser par son fruit la notion de 
douceur et de suavité. Donc, le Caroubier était connu en Egypte dès les premières 
dvnasties. 

Ici une question se pose. Les Égyptiens sont-ils aborigènes, ou bien sont-ils venus 
de l'Asie ou de l'Afrique centrale ? La science historique, — sinon la science anthro- 
pologique, — semble aujourd'hui presque unanime à leur attribuer une origine asiatique. 
Ils ont donc pu importer avec eux certains végétaux asiatiques. Mais, d'autre part, on les 
voit, dès les plus anciennes dynasties, faire mention du Papyrus, de l'Ébénier (Dalbergia 
melanoxylon G. P. R.), plantes qui n'existent aujourd'hui à l'état spontané que dans 
l'intérieur de l'Afrique. Peut-être, un jour, quand le lexique botanique des Égyptiens 
sera définitivement établi, pourra-t-on se servir de leur flore cultivée primitive, au même 
titre que de leurs momies, de leurs animaux domestiques et de leur langage, pour appro- 
fondir la question de leur origine. En attendant, une chose me parait certaine, c'est que 
les Égyptiens, s'ils sont originaires de l'Asie, avaient complètement oublié leur patrie 
première quand ils inventèrent l'écriture et ne se servirent, dans le choix de leurs 
signes graphiques, que d'objets qu'ils avaient constamment et naturellement sous les 
yeux. L'Asie, sous l' Ancien-Empire, n'était connue des Égyptiens que par une petite 
colonie du Sinaï, découverte probablement par hasard, et par la lisière du désert qui 
sépare cette presqu'île du reste du monde. Ce ne fut qu'à l'époque de la XVIII® dynastie 
que les Égyptiens franchirent ce désert, découvrirent la Syrie et songèrent a en 
exploiter ou à en importer les produits végétaux. Donc, toute plante mentionnée dans les 
textes de l'Ancien-Empire me parait, ou bien indigène de l'Egypte, ou bien introduite 
depuis si longtemps que nous pouvons maintenant, après une transplantation datant de 
quelque sept ou huit mille ans, la considérer comme acquise à Tindigénat. 



(1) Dans les Scalœ coptes, la Casse ( jCi!!i jl.>>) est nommée seulement KAiKOTK«i.A«uii(i>n, nom grec 

récent que Ton ne trouve pas dans les auteurs classiques. Elle eût porté un autre nom copte si elle eût été 
d*origine égyptienne. 

(2) Illustration de la Flore d*Égypte^ p. 71. 

(3) Le Séné n'est pas nommé dans les Scalœ coptes. 

RECUEIL, XV. 15 



114 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

Pour en revenir à la gousse sucrée, elle se trouve justement mentionnée dans un 
des fragments du Papyrus des signes que Flinders Pétrie a récemment découvert à 
Tanis. Ce papyrus contient la liste de tous les signes hiéroglyphiques, suivis de la des- 
cription des objets qu'ils représentent. La gousse 8, dans ce papyrus, vient immédiate- 
ment avant le signe ÏÏ. Voici ce qu'on lit au sujet de ces deux signes : 



I 



3 




iiim 




AAi/S/SAA 



^ 111 n'^'^'^ |7 



c'est-à-dire « » = fruit de Tarbre Noudjim; K = fruit du Dattier^ ». Le groupe 
T ^^ \ ^ ^tait inconnu jusqu'ici. Étant donnée l'affinité du ig et du c en copte, je 
crois pouvoir rapprocher ce mot de hi-cm*.^, po^puc, grappe. On sait que le signe ïï, qui 
veut dire datte et dattier, représente non pas une datte, mais une spathe de Dattier d'où 
sort, par en haut, l'extrémité du régime de dattes, dont on ne voit que les quelques 
fruits supérieurs; aussi trouve-t-on souvent ce signe figuré sous les formes 1![ et 0. Le 
régime de dattes peut donc être exprimé au moyen du même mot qui désigne la grappe 
de raisins. Il en est de même pour le signe o si l'on songe qu'une gousse, — contenant 
plusieurs graines isolées que l'on mange d'ordinaire après les avoir enlevées de leur 
enveloppe, comme les pois, fèves et haricots, — peut avoir été considérée par des 
botanistes très primitifs comme constituant la réunion de plusieurs fruits, au même titre 
que la grappe de raisins ou le régime de dattes. 

Le signe 8 étant la Caroube, il résulte des renseignements fournis par le Papyrus 
des signes que l'arbre fi|n est le Caroubier. Cet arbre n'est pas souvent cité dans les 
textes. Cependant, les quelques documents qui le mentionnent s'appliquent on ne peut 
mieu x au C aroubier. Ainsi, on lit au Papyrus Ebers, qui ne nomme l'arbre qu'une seule 

o i2^ 111 £2^ U-J Aws/sA BttîL o mkJî^ î un ^ III o iii=r^iin D iirt>il/i 

^T^^«»-^ , « autre remède pour détruire les vers intestinaux. — Fruits 
d'arbre Noudjim, lait, miel, graines Shen-ta, vin. Cuire, passer, prendre en quatre fois. 
Cela relâche le ventre * ». Or, s'il est une propriété que Ton attribue unanimement à la 
Caroube, c'est bien celle d'être laxative. Dioscoride, Pline, Gargilius Martial, Galien, 
Ibn-Baîthar, Prosper Alpin, tous s'accordent pour reconnaître à la Caroube cette seule 
et unique propriété. 

Dans la liste des arbres du jardin funéraire d'Anna, composé en majorité d'arbres 
fruitiers, on lit : 8 "^^y^ , « seize arbres Noudjim " », à côté de douze Vignes, cinq 
Grenadiers et cinq Jujubiers. Le Caroubier était donc planté dans les jardins de Thèbes 
sous la XVIIP dynastie. Dans la stèle que M. Wilbour a découverte dans l'Ile de Séhel, 




(1) Tœo kieroglyphic Papyrl from Tanis, London, 1889 : The sign papyrus j p. xvii, n" 2-3. 

(2) Papyrus Ebers, XXII, 13-14. 

(3) Br. et DtJM., Rec, 1, 36. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 115 

à la première cataracte, on lit, parmi les produits de TÉthiopie : tK j3^i^|| "^ , 

« or, ivoire, ébène, plante Noudjim ^ ». Cela, comme nous le disions plus haut, confirme 
le passage de Strabon qui mentionne le Caroubier parmi les arbres de TÉthiopie. 

Enfin, il est un autre document, le dernier à ma connaissance, qui fait également 
allusion à l'arbre 88 A. C'est une recette de parfumerie d'époque ptolémaïque, et le 



passage relatif au Noudjim y est assez malaisé à interpréter. Il s'agit d'un parfum, de 
deux parfums plutôt» dont on doit oindre, — <.^ , , — les membres divins, et 

qui ont tous deux comme base le Nounib, ^Oio'. A propos du premier parfum, on lit, 

dès le début de la recette : "b^ fJô^^'Tr*'*^"^^ '=*''° ^"^''^T"" 

X \, '^^''^ wk\ o r> n' ^^ fruits de Noudjim, 7 hin 2/3. En extraire les 3/5 
sous forme de Labannou, ce qui produit 4 hin 3/5. Presser (ce Labannou) dans un sac 
et en exprimer le 1/4 sous forme de liquide, ce qui produit 1 hin 3/20 ' ». Dans la recette 
du second parfum, le procédé indiqué est le même; les chiffres seuls diffèrent. En voici 

le texte :'^(0'^';;;;"°^r^i? ^ igs^"T^ir"^' "" r"r 



A^/N/SA 



AA/V/W\ 

AAAWAwvvN O Pi I I n nnn 



ra>t<=><=>nn, ^t • x j V/zHAi rn oiiiv^^=<=>^= 

^ B. r. ^^^. Une variante donne : -MofiOi f. „ ^ oV/> 

O ri I ifi nnn oooUYi/wwvAiiiiiiU-=fl i n ? -i# 

IVOi V .o^ /vwvvA /wwv\ *. Le sens. 

Jw Y I AA/vvsA yywN/NA II il I I I n ini<:z:> \w-^i 1 1 izzzzza/vwva d I I I n nnn 

pour les deux variantes, est : « Fruits de Noudjim, 9 hin. En extraire les 3/5 sous forme 
de [Labannou], ce qui produit 5 hin 2/5. Presser (ce Labannou) dans un sac et en 
exprimer le 1/4 sous forme de liquide, ce qui produit 1 hin 7/20 ». 

Le mot que je lis Labannou porte, dans l'édition du premier texte, les lettres .^sû 
et ij rayées de traits obliques indiquant détérioration des signes. La variante du second 
texte laisse la première lettre dans une lacune et porte comme lettres finales A et 0- 
Comme le j est bien certain, d'après le premier et le troisième texte, je considère A soit 
comme le bas du J , soit comme un ^ mal interprété. Enfin, le troisième texte porte 
%s^ Jyn, qui est le nom bien certain de l'Ébénier. Je ne sache pas que les 3/5 d'un 
fruit quelconque aient jamais pu fournir de l'ébène. Il est évident qu'il y a là une erreur 
de gravure, résultant d'une faute de transcription de l'hiératique. En hiératique, en 




(1) Zeitschr., XXIX, p. 28. 

(2) Le signe ^^S* ~~ qu'on a toujours lu à tort âb, par suite de l'interprétation erronée du groupe 
" il ^ ^^ * ^^^^ " ^^^ ^® trouve quelquefois devant J^So» — doit être considéré comme une simple 

variante graphique de [lll \o, ainsi qu'on pourra s'en convaincre en étudiant soigneusement, en son entier, 
la recette du second parfum dont nous parlons. Le signe composé ^JJ) se lit mesdem, parce que ^ se lit 
Il 11 et que K se lit . De môme, le signe composé J^S se lit nounib, parce que S) a souvent la 

valeur , et que t^^ a toujours la valeur M U. La composition chimique du parfum démontre d'ailleurs 

l'exactitude de cet argument orthographique. 

(3) Br. et DiJM., Hec, IV, 89. — Le texte porte à tort au lieu de *Tp. 

(4) Ibid., IV, 91. — Ce texte contient plusieurs fautes de chiffres que j'ai corrigées d'après la variante de 
Dendérah, qui est correcte au point de vue mathématique. 

(5) A. Mariette, Dendérah, I, 47. 



116 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

effet, les signes ' Ss^ et_2^ se confondent aisément, au point que j'ai déjà relevé, dans 
deux textes hiératiques ^ une erreur exactement semblable, ra"^^ J%^A écrit pour 
^ w^ A. Cette erreur confirme la lecture .fea du premier texte, et permet la resti- 
tution jBsû pour le second texte. Le mot est donc bien Labannou. 

J'avais songé autrefois à rapprocher ce mot de nn^, ij, styrax, ou de r\'fAy nîls^, 
ôU, encens, en copte iu-A*.Aio, tlius, et à voir dans l'arbre Noudjini, soit le Styrax 
officinale L., qui produit le styrax, soit le Bosioellia thurifera Cart., qui produit 
l'encens d'Afrique. Mais le Noudjini, étant une Légumineuse, ne peut être aucun de ces 
deux arbres. De plus, c'est par incision que s'écoulent l'encens et le styrax, ou par exsu- 
dation naturelle du bois, et non par compression du fruit, qui ne renferme aucune résine. 
Enfin, ni le styrax ni l'encens frais ne peuvent, pressés dans un sac, fournir du liquide. 
Ou bien les résines passent entièrement entre les fils du sac, — car j'ai essayé la chose, 
— ou bien elles restent dans le sac sans qu'on puisse rien en extraire, malgré les instru- 
ments les plus puissants. 

En voyant dans le Labannou la pulpe rougeâtre qui se trouve à l'intérieur de la 
Cafoube, la question change. Il est possible, par expression, de séparer de cette pulpe le 
liquide qu'elle renferme, et c'est même ainsi que pratiquent les Arabes pour obtenir leur 
sirop de Caroube. Notre recette de parfumerie indique donc qu'il faut prendre des 
gousses, — fraîches, naturellement, — de Caroubier, en enlever les 3/5 sous forme de 
pulpe, et enfin, en la pressant dans un sac, exprimer de cette pulpe 1/4 de liquide. Tout 
cela est possible, et les chiffres même ont une grande apparence d'exactitude. 

Il reste à savoir ce que peut bien venir faire du suc de Caroube, lequel est absolu- 
ment dépourvu d'odeur, dans un parfum destiné à oindre les dieux. Au fond, j'avoue que 
je n'en sais rien, mais les Égyptiens devaient avoir leurs raisons pour agir ainsi, car le 
chimiste anglais F. John, ayant analysé la substance antiseptique et odorante que l'on 
trouve ordinairement dans les momies, y découvrit, en plus de diverses résines, un 
extrait végétal qui ne pouvait être, d'après ses recherches, que du suc de Tamarin ou de 
Casse V Le Tamarin, la Casse et la Caroube, qui appartiennent au même groupe végétal, 
produisent des pulpes absolument identiques au point de vue chimique. Le Tamarinier 
et le Cassier n'étaient pas connus, comme on l'a vu plus haut, des Égyptiens pharaoni- 
ques. Il me parait donc probable que c'est le suc de Caroube qui se trouvait mélangé à la 
substance qu'étudia F. John, et il me semble certain, — ce dernier argument venant 
s'adjoindre aux autres, — que l'arbre 88 A est bien le Caroubier. 

Vin. — LE BOIS DE CAROUBIER 

Les Égyptiens, pour désigner le bois d'un arbre, emploient généralement le mot 
, par exemple : ^''^ '^"^ô, « bois de Sycomore », o i a A, « bois d'Acacia ». 

11 semble que, pour le bois du Caroubier, et seulement pour ce bois, ils aient employé 



(1) Pap. AnasU A pi. XII, 1. 6 = Pap, de Turin, pi. LXII, 1. 1. 

(2) F. Wœnio, Die PJtanzen im alten yEgypten, p. 387. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 117 



une dénomination toute spéciale, [1 1 >\ , au lieu du terme générique . On rencontre 
en effet, assez souvent mentionné dans les textes, un bois d'ébénisterie dont le nom est 
Il f Y* ^'^^^^'^ pensé d'abord à considérer le signe 8 comme un déterminatif spécifique et 
à voir dans le mot Sisi le nom d'une Légumineuse. Mais, dans la moitié des exemples 
que je connais du mot, le signe 8 est suivi d'un ^v , ce qui donne, pour le groupe com- 
plet, la lecture Sisi-noudjim, 

Dans ce groupe, Srs/ désigne évidemment un bois. Il reste à savoir si Noudjim est 
une épithète de Sisi, ou bien le nom particulier d'un arbre. Comme adjectif, Noudjim^ 
— on l'a vu plus haut, — signifie « sucré, doux, suave, agréable, » et même parfois 
« mou ))\ Ce sont là, pour un nom de bois d'ébénisterie, des qualificatifs assez mal 
appropriés. Je crois préférable de voir dans Noudjim le nom du Caroubier, et dans Sisi 
le nom d'un bois spécial qui, dans l'espèce, se trouverait être le bois du Caroubier. 

Le mot n I >\ me parait s'être conservé dans le copte cci, ci, qui n'est employé que 
dans trois passages de la Bible (II Sam., xvni, 9; I Rois, v, 8; Zach,, xi, 2). Il répond, 
dans ces trois passages, à l'hébreu ri», cèdre, Bhna, cyprès, pin, sapin, genévrier, n|?K, 
térébinthe et p^ij, chêne. Le grec, pour ces passages, porte seulement Spûi; et xsopoc. On 
voit que le bois cci, a n'a guère de caractère précis, sinon, peut-être, celui d'être dur 
comme le cèdre ou le chêne. Il se peut que Sisi, pris absolument, désigne un bois spécial 
qui correspondrait au cci, ci. Mais Sisi n'a jamais été, à ma connaissance, rencontré que 
dans le composé Sisi-noudjim * , et, d'autre part, le cci, ci est impossible à identifier 
d'après les passages contradictoires dans lesquels il est employé. 

Dans leur terminologie botanique, les Égyptiens employaient volontiers la synec- 
doque. Un terme spécifique devenait parfois pour eux un terme générique. Ainsi, Q, 
qui signifie Sycomore, pouvait s'appliquer à des arbres qui n'avaient, la plupart du 
temps, aucun rapport avec le Sycomore : on disait un Sycomore argues, un Sycomore 
à encens, un Sycomore à résine, et même un Sycomore à caroubes. Le fruit û^^o, 
qui est probablement le Sébeste {Cordia Myxa L.), servait à désigner d'autres fruits : 
on disait (I e^ ISSv \\, a Sébeste de Sycomore », de même d'ailleurs que nous 

disons, mais avec plus de raison, nnejigue de Sycomore. Le mot R 1^, non encore 
rencontré seul, a pu, par le môme procédé, s'appliquer à un autre bois que celui qu'il 
désigne spécialement et donner naissance à l'expression Sisi-noudjim, « du cèdre ou du 
chêne de Caroubier ». 

Le Caroubier possède un beau bois rougeâtre, rayé de veines d'un rouge plus 
sombre^ et qui est d'une dureté et d'une compacité incomparables. Comme le tronc de 
l'arbre est assez volumineux, il peut fournir des pièces d'assez grandes dimensions. Tous 
ces caractères s'appliquent au bois Sisi-noudjim, et, de plus, ce bois est indiqué parmi 



(1) V. LoRBT, Le Kyphi, p. 33, n. 1. 

(2) Peot-ètre le mot ~^ — , qui signifie cerrou de bois, vient-il de ce que les verrous étaient fabriqués 

principalement en bois dur Sisi. H est évident que, pour les verrous, on devait choisir le bois le plus dur 
possible. 




118 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

les produits de la Syrie, qui est et a toujours été la région la plus favorable au Carou- 
bier. Voici les exemples que j'ai recueillis du groupe Sisi-noudjim : 

^^^r n^^^^^^'^ {Rec, t. II, p. 148), ivoire, ébène et caroubier avec orne- 
ments d'or : six sièges de ce chef avec les six tabourets qui leur appartiennent; ivoire et 
caroubier : six grands coffres ; caroubier orné d'or et d'émaux divers : un bâton ayant 
servi de canne ^ à ce chef, le tout orné d'or. — Il s'agit ici, de môme que dans les deux 
exemples suivants, du chef de Mageddo et du butin rapporté par Touthmès III de ses 
victoires en Syrie. On peut comparer la canne du chef de Mageddo à la canne en Carou- 
bier rapportée d'Egypte par Kotschy. Le Sisi-noudjim, étant employé conjointement 
avec l'ébène, ne devait pas être noir. Étant employé avec l'ivoire, il ne devait pas être 
clair. Employé seul pour de grands coffres, il devait être de belle apparence. Tels sont 
en effet les caractères du Caroubier. 

îJ^PP{0^^vS-^s2-^^*^^-' *• "' P' ^^^)' ^^^^^^' caroubier et acacia en 
pièces brutes. 

rtYnnnn\\fa nnnnn (^^^^* ) » caroubier, cinquante pièces ; acacia, cent quatre- 
vingt-dix pièces. 

I r f w^^^ ^ T \^^ I (^^' ^^P' Harris, 34 a, 15), caroubier : une poutre 
de quatre coudées. — Il s'agit ici, comme dans l'exemple suivant, des richesses offertes 
par Ramsès III à di ffére nts temples d'Egypte. 

rr ^f ^^"y ^ '^H^t I ^^^^^'» '''1 ^' ''')» caroubier : une poutre. — C'est là le 
seul exemple connu de la vocalisation ^. 

fabrication de meubles en ivoire, ébène, caroubier, acacia, etc. — Cette légende accom- 
pagne une scène qui représente des ébénistes confectionnant des lits, des coffres, des 

Westcai\V\\y 1243), il s'assit sur une chaise d'ébène dont les pieds étaient en caroubier. 

1883, p. 132), le nomarque Ousir a approvisionné grandement le palais en. . . ivoire, 
ébène, caroubier et acacia. — Ce texte est tiré de la tombe d'Ousir, sise à Scheikh-abd- 
el-gournah et datant de Touthmès III. 

Deux autres exemples du mot, yyW (Leps., Ausw., XII, 32) et fino ^s. | {Pap, 
de Leide, n** 344, p. m, 1. 5), se trouvent dans des publications que je irai pas à ma 
disposition. 

Enfin, dans la tombe de Ti, à Saqqarah, on lit la légende suivante au-dessus d'un 
personnage qui dégrossit une pièce de bois à l'herminette : & ' Pr TI 4 'X 



(1) Cf. ba^Si sustinuit, pertuUt; cepit, continuité 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 119 

(Br., Die àgypt. Gràberw., n^ 136), le menuisier dégrossit le bois de Sisi — Je 

n'oserais pas affirmer que T se lisait déjà m ou àm sous T Ancien -Empire, ni qu'une 
faute de gravure a fait passer ou intervertir un m^^, ou fait confondre ^^ avec ^. 
Mais, si nous n'avons pas ici le nom du Caroubier, nous avons probablement le nom 
composé d'un bois, formé avec le mot Sisi. C'est peut-être le bois de l'arbre nommé plus 
tard 1 ^^ô> qu6 l'on employait dans les travaux de construction. 

IX. — LA CAROUBE 

1. Darouga. 

Le mot qui me parait s'appliquer le plus sûrement à la Caroube est ^ <=p> S^^ 
>^ . Comme on le remarque, ce mot est déterminé par la fleur \I et non, ce qui est le 

Ml O I I I yc, . 

cas pour tous les autres fruits, par les grains . C'est qu'en effet, pour les Ef^j^tiens, — 
ainsi qu'on Ta vu plus haut, — la gousse est non pas un fruit, mais une grappe de fruits, 
I Mv ^ ' "^ ensemble de graines. Ce qu'on mange dans la Caroube, ce n'est donc 
pas le fruit comme le concevaient les Ég5^ptiens, mais la pulpe qui entoure le fruit. 
On comprend ainsi que le mot Darouga, au même titre que Khamahy « grappe, régime, 
gousse », soit déterminé par le signe ^ \ Ce serait déjà là pour nous une raison impor- 
tante de voir la Caroube dans le fruit Darouga^ mais il en est plusieurs autres. 

Dans un texte qui énumère les principaux produits d'un verger, il est fait allusion 

au fruit Darouga « au goût de miel » : ^ ^^^^ ©^ .Î.E^T "lli ! ^ m 
{Pap. Anast. III, 2, 3-4). Je sais que les Égyptiens, dans leur langage assez coutumier 
d'hyperbolisme, pouvaient comparer au miel bien d'autres fruits que la Caroube. Mais 
cette comparaison spéciale est tellement naturelle aux Orientaux que tous les auteurs 
arabes emploient, pour caractériser le goût de la Caroube, les mémos termes que le 
papyrus égyptien*. Et même, à l'époque où le sucre était encore peu répandu, on se 
servait en Egypte, pour édulcorer les médicaments, indistinctement de miel ou de pulpe 
de Caroube réduite en pâte, et l'on nommait cette pulpe « miel de Caroube ' )). 

Les textes qui citent le nom du fruit Darouga ne sont pas très nombreux; ils 
datent tous, chose à remarquer, de l'époque des Ramessides. Parmi les biens offerts 
de son vivant par Ramsès III aux divers temples d'Egypte, il est fait mention : 1** de 
92,000 couffes de Caroubes, 0"^^ ^ ^ ffi'^ ^ (G/\ Pap. Harris, XXXVII a, 

11); 2^ de 106,000 mesures (û ° ) de Darouga {Ibid., XL a, 3); 3^^ de 21,000 mesures 



(1) Pline fait une distinction analogue entre la Caroube et les autres fruits. Après avoir dit que dans tels 
fruits on ne mange que la cbair, dans tels autres seulement la peau, ou le suc, il est fort embarrassé en ce qui 
concerne la Caroube et écrit : «< In siliquis vero quod manditur, quid nisi lignum est ? Non omittenda semiuis 
earum proprietate, nam neque corpus, nec lignum, nec cartilage dici potest, neque aliud nomen inveniet 
[H. iV., XV, 34) ». 

(2) Ibm-Baîthar, 8. coc, s^yj>'' 

(3) Pr. Alpini, De Plantis ^gypti, 1735, p. 5-6, 162-163; De Medicina yEgyptiorum^ 1718, p. 314. 



120 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

du même fruit (Ibid., LVI a, 2). S'il n'y a pas d'exagération dans les chiffres, on voit 
que la Caroube était en grand honneur à l'époque de la XIX® dynastie. 

Au Papyrus Anastasi IV, la Caroube est mentionnée, également en très fortes 
quanUté». à CW du raisin see : p « ,>^lj(j ^ ) Jf;^4=; O^ >^ljlj J^ 1 (p. x,v, 
1. 12), « raisins secs, 10,000 paniers; caroubes, 10,000 paniers ». Le même document 
mentionne encore la Car oube, toujours à côté du raisin sec : "^^H;^^ û <=> 

-n A I cs^ es I II n n ' ^^ ' 00/ ollliUv£llli AMAAA I 

s ^K^^ ' ' &H (P* ^^' ^* ^'^^' ^^ ^^ raisin sec, la caroube et le fruit Dasou 

sont aussi nombreux que les grains de sable ». Nous avons là une seconde orthographe, 
Adarouga, avec le déterminatif spécial ^. Au Grand Papyrus Harris (p. lvi a, 1. 1-2), 
le nom du raisin sec vient immédiatement avant celui du fruit Darouga. Ces rapproche- 
ments répétés entre le raisin sec et le Darouga semblent montrer que ce dernier fruit 
se mangeait sec, ce qui est le cas de la Caroube, que l'on mange bien plus fréquemment 
sèche que fraîche. 

Enfin, on tirait du fruit Darouga une espèce de liqueur : © rs H w^ J 

I v^ K j, {Pap. Anast. IV, 12, 1), a puisque tu sais que le vin 



£^111 




est chose défendue, abstiens-toi de liqueur de grenade, ne t'adonne pas à la liqueur de 
figue, ignore la liqueur de caroube ». En Egypte, et dans d'autres pays, on fait encore 
de nos jours une boisson rafraîchissante avec le suc de Caroube mêlé à de l'eau ou à 
d'autres liquides. 

Sous les Ramessides, à l'époque où l'Asie était fort à la mode en Egypte, on aimait, 
soit à revêtir les mots égyptiens d'une sonorité sémitique, soit même à appeler de noms 
sémitiques certaines choses qui possédaient déjà des noms égyptiens. Le mot Darouga 
est un exemple de ce fait. Ce n'est certainement pas un mot égyptien, mais bien un 
vocable emprunté à la langue syrienne. Il est composé d'une dentale + un R + une 
gutturale. Comme les dentales échangent fréquemment en égyptien avec les gutturales \ 
le mot Darouga comporterait parfaitement des variantes Garouta, Garouga, Qarouga, 
Qarouta, Darouta, etc. 

Or, ces formes existent dans les langues sémitiques et s'appliquent, soit aux gousses 

en général, soit spécialement à la gousse du Caroubier. Ainsi, ijljvï est, en arabe, le nom 
de la graine, et quelquefois de la gousse, du Caroubier. En berbère, Ta-kharrout ' est 
le nom du Caroubier, et ce mot est formé avec le même préfixe qui fait dériver Tarmint \ 



I 



(1) V. LouET, Manuel de la langue égyptienne, § 180. — Ajouter aux exemples donnés : U A ^^. 

I , I w et N\ ,<=>! |eti(l . , ici, SŒP'et ^^ 



A j^ « oj^. ^a •■ (!■ T^K -T^K- t:^'^:. « '^ '^ 



L-fl" 



et <::^> , etc. 

Dnni <^ — ^ rrnn 

(^) A. DB Candolle, Origine des Plantes culticées, 1886, p. 269. 

(3) P. AscHEKsoN et G. Schweinpurth, Illustration de la Flore d'Egypte, p. 188. 



J 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 121 

« Grenadier », de Armoun, « Grenade », en arabe ûU;. Le mot i^j s'applique particu- 
lièrement à la gousse de F Acacia i?^ [Acacia nilotica Del.), et Dinouri emploie ce nom, 
par extension, pour désigner Tarbre lui-même \ Le mot i^j est également le nom d'une 

Légumineuse, dont le fruit est appelé |.%^j:. Le Bersim étant le Trèfle d'Alexandrie, je 
crois qu'il y a confusion dans le passage d'Ibn-Baïthar, qui cite ce nom, et que c'est au 

contraire ^^x qui est le nom de la plante, et -Ujî le nom de la gousse. Le nom même 

du Caroubier *^>j>", — souvent contracté en ^jj-, d'où vient notre mot Caroube, 
— sert à désigner diverses gousses, ou diverses Légumineuses. Ainsi, d'après Ibn- 

Baïthar, (i-^^ V-^-r^ ®^* ^^ gousse du Cassier, ^Ja^ s^yT est une sorte d'Acacia de Syrie, 

JaJ s^yf- est, de môme que iiy, la gousse du -Ua^, jj^ V-^j*- ®st la gousse de \Ana- 
gyrisfœtida L. 

La même racine sémitique est employée en ancien égyptien. On a déjà relevé le 
nom S^. \ y qui désigne la gousse de diverses plantes V Ce mot se retrouve dans 
le copte (^e.p«^Te, qui s'applique spécialement à la gousse de la Caroube et alterne, dans 
les différentes traductions coptes de saint Luc (xv, 16), avec ^mpi pour rendre le grec 
xspixiov. On a cru voir dans t^^^-re, un mot d'origine grecque. Je crois que c'est précisé- 
ment le contraire et que xspàxiov dérive du nom vernaculaire du Caroubier, ne présentant 
ainsi avec «pdlxtov, diminutif de xépaç, qu'une ressemblance toute fortuite*. D'ailleurs 
l'arbre est appelé, non pas xspaxfa dans Théophraste, mais xepwvfa. En latin, le nom du 
Caroubier, Siliqua, est le nom qui désigne ordinairement toute espèce de gousse. Il en 
est de même, comme on l'a vu, dans les langues sémitiques. Enfin, j'ai relevé un mot 

JJl y qui ne peut être qu'une variante de S 
médical de Berlin, la gousse du i»ju>, tout comme 

(verso, p. ni, 1. 7). On remarque que le déterminatif ^ est le même que ceïui~quë porte 
quelquefois le mot égyptien Darouga. 

Pour terminer, j'appellerai l'attention sur un fait assez curieux. C'est que le français 
même a conservé le souvenir du radical sémitique du nom du Caroubier. Le fruit que je 
nomme Caroube dans cet article s'appelle aussi Carouge, non seulement dans le langage 
populaire, principalement du Midi, mais encore dans la langue savante, et la plupart des 
écrivains . botanistes écrivent indistinctement Caroube ou Carouge. Les Berbères ayant 

déjà changé en i? le ^ de ujjji- , il se peut que quelque autre dialecte arabe l'ait changé 

en J^, selon la loi des dentales énoncée plus haut, et que ce soit par cet intermédiaire 
que le mot Carouge s'est introduit dans notre langue, à moins que ce ne soit par la pro- 
nonciation Qaroujs du mot Jiy. 

De tous ces arguments philologiques, — un peu confus peut-être dans leur multi- 
plicité, mais tendant bien certainement à un seul et unique résultat d'ensemble, — je 



'^v 1 , • Ce mot désigne, au Papyrus 



(1) S. DR Saoy, Relation de VÊgypte par Abâr<xllat{fy p. 33-34. 

(2) G. Maspbro, Mémoire sur quelques Papyrus du Louore, p. 33, n. 4. 

(3) La chose est d'autant plus probable que xepàxiov, dans le sens de « carat », vient de ^lj\ï , « graine 
de Caroube » et, par suite, « graine servant de petit poids, carat ». 

RECUEIL, XV. 16 



122 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



crois pouvoir conclure qu'il existe dans les langues sémitiques une racine GRT, QRT, 
TRG, TRT, etc., qui signifie « gousse », et que c'est elle qui a fourni aux anciens 
Égyptiens leur nom sémitique, ou sémitisé, de la Caroube, d'autant plus que tous les 
passages dans lesquels est employé le mot Darouga se rapportent parfaitement à ce fruit ' . 
On fera peut-être l'observation que le nom égyptien de la Caroube devrait logique- 
ment dériver du nom du Caroubier. Je répondrai qu'on connaît en égyptien plusieurs 
noms de fruits, et des plus répandus, qui ne dérivent pas du nom de l'arbre qui les pro- 
duit, par exemple le -^^^^n.^ produit par l'arbre ^'^^'^#, et la Figue 

1 o, produite par ^^ 4J^ ^ 1 0' ^'^ copte KcnTc. 



2. Ouàh. 

Le nom Darouga, nous l'avons vu, est sémitique et dérive très probablement du 
nom que la Caroube portait en Syrie. La pomme, la grenade, l'olive, introduites de 
l'Asie après l'expulsion des Hyqsos, ne portent en égyptien que leurs noms asiatiques. 
Pour la Caroube, il devait en être autrement, puisqu'on a trouvé de ces fruits dans une 
nécropole de la XII® dynastie. Darouga était le nom sémitique de la Caroube, mais les 
Égyptiens d'avant l'invasion des Hyqsos devaient avoir un nom égyptien pour désigner 
ce fruit. Ce ne serait pas le seul exemple, bien loin de là, d'un objet à nom égyptien 
ayant porté un second nom, d'origine sémitique, à l'époque des Ramessides. M. Maspero 
en a relevé déjà xm certain nombre *, et l'on pourrait en signaler bien d'autres. 

La Caroube, ayant été trouvée parmi les offrandes funéraires, devait avoir son nom 
rangé au nombre de ceux qui constituent ordinairement les longues listes d'objets 
comestibles gravées dans toutes les tombes égyptiennes. Parmi ces noms, il en est un, 
8 v^ ^-cr>. , qui me paraît réunir tous les caractères propres à la Caroube. Ce nom, dont 
on connaît des centaines d'exemples, est, dans sa partie phonétique, le plus souvent écrit 
8 J^ , presque aussi souvent ^ | , assez rarement ^ x , et une seule fois 8 et 

v^ (1 8. En plus des déterminatifs généraux, tels que ooo , X7, ^, CES?, on trouve toujours 
derrière ce mot le déterminatif spécial •"--v, -^^i^^, z^-^, ^s=5j, -^ — ^, - — *, et une seule fois 
•. Ce déterminatif est môme tellement particulier au mot Ouâh, qu'il sert parfois, à 



lui seul, à écrire le nom, ou qu'il est employé comme syllabique Oiiâh : 8 (J. Dûm., 
Hist. Inschr.] I. 35), J^^ (L., D., II, 3), fj^ (L., 2)., II, 5; if, 25), f^o 

(Louqsor, salle des douze colonnes), ^ y^—^, (Tombe de Ti, d'après ma copie), '"'"^ ^ 
{Pépi II, 512), ( ^ (Khâ-m-hâ, Afm.,ïll9). ""^ 

\ooo 



(1) Le mot 7T ^^IJ ^ (Mission du Caire ^ t. I, p. 611) est très vraisemblablement» — soit par 

oubli, soit par chute de la liquide, — une variante du mot Darouga. Il est rangé, dans la liste des offrandes 
accordées par Amon à la princesse Nsikhonsou, après Ténumération « pain, bière, eau, vin, grenadine, lait ». 

(2) G. Maspbro, Du Genre épistolaire chez les anciens Égyptiens de Vépogue pharaonique^ p. 9. 

(3) Fl.. Petrib, Kahun^ Gurob and Haœara^ pi. V, sur une table d'offrande de la XII* dynastie, où le 

mot porte l'orthographe assez curieuse - n ^. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 123 

Dans celles des listes d'ofErandes qui portent pour chaque nom d'objet une courte 
invocation allitérée relative à TCEil d'Horus, on trouve toujours comme groupe allitérant 
avec 8 ^ ^-x=^ , le mot û§), i ),() 8 ) dans le sens de « lune », — une seule fois, 

par erreur, j C^' — ^ V^^ montre que la forme régulière du nom d'oflEraude est 
j^ 8 . Les signes y^--^ , .'-^z^ , x— n représentent en effet un croissant de lune et 
rappellent, par leur prononciation ouâh et houâ, le copte ot*.^, Ac^, incurvare. Le fruit 
ainsi désigné serait donc un fruit mince et allongé, pointu aux deux extrémités, et plus 
ou moins recourbé, ce qui est absolument le cas de la Caroube, et peut-être même de la 
Caroube seule parmi les fruits égyptiens. En grec, xspaç a, entre autres sens, celui de 
croissant de la lune, et son diminutif xEpdtTiov signifie gousse, et Caroube. 

Il est des tombes dans lesquelles les principaux fruits offerts en dons funéraires sont 
représentés sous forme de monceaux de grains. Ces grains sont, en général, très peu 
caractérisés d'aspect, mais la couleur en est intéressante à noter. Le fruit Ouâh est ainsi 
représenté deux fois. Dans le tombeau de Ptah-sânkh (Miss., 1, 207), il est peint en noir 
et porte le nom de ^ 8 ; dans le tombeau de Nefer-khou (Miss., I, 205), il est peint en 
rouge et porte le nom écrit v^^S , avec la désinence féminine. La Caroube, dont la 
couleur est brun foncé, à peu près comme notre chocolat, est précisément un fruit que 
l'on peut voir noir rougeâtre, ou rouge noirâtre, et colorier, par conséquent, indistincte- 
ment en rouge ou en noir. 

Le mot Ouâh se trouve dans quelques textes autres que les listes d'offrandes, 
mais toujours écrit , — avec la désinence féminine que je viens de faire remar- 

, — de sorte qu'on a parfois transcrit à tort ce mot par <=>. On le 
trouve deux fois parmi les listes d'objets comestibles du Grand Papyrus Marris, 



sous la forme o (38 6, 1, et 54 6, 6), une fois au Papyrus médical de Berlin, sous la 
forme (XIIl, 7), dans une recette où il est recommandé, | ^ <I:>/vwv^^ , « broyé 

dans de l'eau », pour certains maux de ventre. Enfin, il est mentionné deux fois au 
Papyrus Anastasi IV, dans une liste d^liments. La^première fois, il est nommé seul, 

'^ ^(5 (XIV, 4), « Ouâh, 30 pa- 



o^ik n/ion 



avant le fruit du Doum : S ^^ >.n. ^ ^ 

o III .Jfi5^ii n n 

mers; fruits du Doum, 100 corbeilles ». Dans 







le second exemple, il est nommé, après le 
raisin de l'Oasis, û^^ ' » dans une phrase qui me paraît décisive au sujet 

du sens du mot : ^^^^9* * ' ^ '<=^'zs'fes. "^ (XIV, 7), « Ouâh et cœur de 

O III I /vwvv^^ ywwv\ I .QD^^ I I I 

Caroubes' ». 



Déjà M. Maspero avait observé que le Darouga est un fruit « dont la graine \ 

A I O O I 

et le cœur yi étaient estimés comme conserves alimentaires ' ». La Caroube se mange 
sèche ou fraîche. Fraîche, on en sépare la pulpe de la gousse et des graines, et l'on 
mange cette pulpe seulement. Sèche, on casse la gousse en fragments que l'on mâche et 
dont on aspire le suc, comme on fait de la canne à sucre, en rejetant ensuite les grains 



(1) Le mot se trouve également, dans un proscynème de la XVIII» dynastie [Rec.^ XI V, 72), avec lor- 

thographe O , qui rappelle la forme A de Kh&-m-bà. — Voir les deux dernières notes de cet article. 

\ I I \ooo 

(2) G. Maspbro, Du Genre épistolaire, p. 32. 



124 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



et la substance coriace de l'enveloppe. Le cœur, dans la phrase qui nous occupe, est 
évidemment la pulpe intérieure de la gousse, qu'on ne peut isoler que dans la Caroube 
fraîche. Par suite, Ouâh est certainement la gousse entière, que Ton mange sèche, et la 
phrase doit se traduire par « gousses sèches et pulpe de Caroubes » . Nous avons donc là 
l'expression égyptienne des deux seules formes sous lesquelles on peut manger la Caroube. 
Nous en devons conclure que le fruit \ § est la Caroube sèche, telle en effet qu'on 

— ilAOOO 

1 a rencontrée dans les tombes pharaoniques, et telle qu'on la mange le plus communé- 
ment. Ce mot est un terme purement égyptien qui tire son sens, de même que Q î ) > 
de la racine ot*.^, incurvare, et de la comparaison assez heureuse que faisaient les 
Égyptiens, — comme les Grecs, — entre une gousse légèrement incurvée et le croissant 
très mince de la nouvelle lune. Je crois que nous avons bien là le vieux nom égyptien 
de la Caroube qui fut, pendant un temps, quand la mode était au sémitisme, remplace 
chez les élégants de Thèbes par son nom syrien de Darouga. 

3. Djjarù 

Le nom copte de la Caroube, <^*.p*.T€, que j'ai cité à propos de l'égyptien Darouga, 
n'est connu que par un seul exemple, tiré de la version thébaine de saint Luc (xv, 16). 
La version memphitique du môme texte, au lieu de ^«.pe^Te, porte ^mpi. D'autre part, 
les Scalœ mentionnent, en quatre endroits différents (K., 176, 265, 270, 334), im fruit 
ni-Tuipi, dont le nom est partout rendu par l'arabe o^y^', « la Caroube », et qui est bien 
certainement une variante de ^lupi. Comme (S'*.p*.T€ peut être, ou bien d'origine grecque 
s'il dérive de xepdTiov, — ce dont je doute, — ou plutôt d'origine sémitique s'il dérive du 
radical GRT = gousse, que nous avons étudié, il est permis de rechercher si le mot 
Tunipi, xiipi, — qui est sûrement d'origine égyptienne, — ne se rencontre pas dans les 
textes pharaoniques. 

Cela ferait trois noms pour la Caroube, ce qui paraîtra beaucoup. Mais nous devons 
remarquer que Darouga est un nom sémitique, im terme ramesside, et non pas un mot 
de langue égyptienne pure. Si nous retrouvions le mot hiéroglyphique qui est devenu 
xiipi en copte, cela ne nous donnerait donc en réalité que deux noms égyptiens pour la 
Caroube. Or, nous avons vu que les Égyptiens mentionnent la Caroube sous deux 
formes : Ouâh, qui désigne la Caroube entière, la Caroube sèche, et y i , qui s'applique 
seulement à la pulpe extraite de la Caroube. Il se peut que cette pulpe ait porté un nom 
spécial répondant à «npi et que ce nom, par extension de sens, se soit appliqué ensuite 
au fruit entier, soit dès l'époque pharaonique, soit seulement à l'époque copte. La chose 
est d'autant plus admissible que la môme distinction existe, ou plutôt existait il y a 
quelques siècles, en arabe d'Egypte, et qu'elle s'est effacée de nos jours. Dans les Obser- 
vationes et Notœ que Jean Vesling rédigea, au commencement du XVII* siècle, sur le 
De Plantis jEgypti de Prosper Alpin, on lit en effet, à propos du Caroubier : « Arabes 
2kVboTem Kernab nominant. . . Mel ipsum, quodfructus suppeditat, ifardô nuncupant \ » 



(1) P. Alpini, HisU natur, JEgypti, Lugd. Batav., 1735, pars secanda, p. 162-163. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 125 

Aujourd'hui, s^yj^ et oj^ sont absolument synonymes, seulement le premier appar- 
tient à l'arabe littéral, et le second à l'arabe vulgaire. Les anciens Égyptiens ont pu faire 
la même distinction que les Arabes et avoir le mot Ouâh, répondant à ^yj^, à côté du 
mot «Liipi, répondant à ujjji. Puis ce mot «iipi a pu, comme s^jj^, passer du sens « pulpe 
de Caroube » au sens plus général de <( Caroube », qu'il a en copte. 

Le nom ouipi me parait dériver de i k^w . Le <=>, en égyptien, est souvent 

remplace par . Par exemple, on rencontre A ^^ lu t^^ « scorpion », 

comme variante de l^^ M. Ainsi se trouvent expliquées les deux formes coptes 

QUIUpi et TUipi. 

Le mot égyptien i^^ DJari a déjà bien occupé les égyptologues. Tout 

lUt.^!^ O v3ill 

d'abord, on le rapprochait de «ip, salsamentum, mais on semble y avoir renoncé depuis 
longtemps. M. Stern, dans le glossaire du Papyrus Ebers, l'a traduit par Malum 
citrium (?), en songeant probablement aux mots coptes ote^pe, ^iTpe, nexpi, Ri^pi, qui 
désignent plusieurs espèces du genre Citrus\ J'ai essayé moi-même de confirmer 
cette interprétation en démontrant que le Cédrat a pu être connu en Egypte dès la 
XVIII* dynastie, et en extrayant du vocabulaire égyptien une racine Djar « être pointu, 
être acide », qui pouvait appuyer le sens proposé par M. Stern. Mais je faisais remar- 
quer en même temps que l'équation o&eoKpe, ^rrpe = DJari était un peu aventurée au 
point de vue philologique, et que «iipi = DJari me semblait plus probable V 

M. Brugsgh, dans le Supplément de son Dictionnaire hiéroglyphique, rapproche, 
avec doute, DJari de «oA, cepa. Le doute, en effet, avait d'autant plus raison d'être que le 
mot «oA n'est pas copte, ou que du moins rien n'indique qu'il signifie « oignon ». On ne 
le rencontre que dans la phrase suivante, tirée du manuscrit copte n° CCCXII du Vatican, 
quatrain 259 : nr&oA msi htAt ctô'h^, « le «oA avec du poisson cuit* ». Zoega, il est vrai, 
cite cet exemple à propos de cmokoA, — mot qui signifie bien « oignon », — mais, à 
moins qu'une faute d'impression ait fait mettre un n à la place d'un m dans son livre, 
je ne vois pas en quoi il a pu trouver, dans l'exemple qu'il cite, la moindre raison pour 
voir dans «loA un synonyme de cm^koA. Le mot cm^loA, dérivé de l'ancien égyptien 
Badjar\ est d'ailleurs d'origine sémitique et répond à l'arabe J^ et à l'hébreu bxa; il 
ne peut donc perdre capricieusement la première lettre de ce radical trilitère. Tout au 
plus pourrait-il perdre la dernière, comme dans oci = Jil et bt^. 

M. G. Ebers, tout en reconnaissant que «loA est un mot de sens douteux, et sans 
faire du reste le moindre rapprochement entre «oA et DJari, a été amené, par la com- 
paraison des propriétés médicales attribuées au DJari dans le Papyrus Ebers avec les 
propriétés attribuées par Dioscoride à l'Oignon, à conclure que le mot DJari désigne 
rOignon *. En fait, le DJari est nommé si souvent dans les Traités médicaux égyptiens. 



(1) V. Loret; Le Cédratier dans l'antiquité, Paris, 1891, p. 38. 

(2) Ihid,, p. 46-50. 

(3) G. 2^B0A, Catal, Codic. coptic.^ p. 648, n. 48. 

(4) V. LoRBT, La Flore pharaonique, s. t. Allium Cepa L. 

(5) G. Ebers, Pap. Ebers; die Maasse und daa Kapitel ûber die Augenkrankheiten, p. 212-S18 = 
p. 180-86]. 



126 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

— « ausserordentlich hâufîg », comme l'écrit lui-même M. Ebers, — que Ton peut 
affirmer qu'il est recommandé indistinctement pour presque toutes les maladies et que, 
par conséquent, on pourrait tenter de l'assimiler, avec la même chance de succès, à 
chacune des plantes énumérées par Dioscoride. 

M. LÛRiNG, examinant la traduction proposée par M. Brugsch, déclare impossible 
un rapprochement entre Djari et «ip salsamentum, ou «oA cepa, en s'appuyant sur 
l'existence, dans un texte ptolémaïque, du groupe A i^^^ , qu'il traduit par 
« der Baum Zart^ ». Il déclare également impossible la traduction de M. Stern, 
Malum citrium (?), en affirmant que les Citrus ne furent introduits en Europe et en 
Afrique qu'après l'ère chrétienne. En quoi il fait erreur, car Théophraste a décrit très 
minutieusement le Cédratier *, et différents documents grecs que j'ai réunis prouvent 
qu'il l'a décrit, ou qu'il a été à même de le décrire, d'après des individus déjà cultivés 
en Grèce '. 

L'objection faite par M. Lîjring à l'identification de MM. Brugsch et Ebers est 
importante. En effet, s'il existe un « arbre à Djari », le Djari ne peut être l'Oignon. 
M. Ebers a répondu à cette objection : 1° en déclarant étrange la présence du déter- 
minatif T^ derrière Djari; 2® en citant plusieurs exemples, — en toutpoint indiscutables 
du reste, — de phrases du Papyrus Ebers dans lesquelles les mots A et A ^^ 
se suivent directement sans se rattacher en rien l'un à l'autre et sans qu'il soit possible 
de les considérer comme formant un mot composé *. M. Ebers eût peut-être donné plus 
de force à ses arguments en vérifiant, en traduisant et en citant le texte même auquel 
M. LÛRING faisait allusion. 

Tel est, à l'heure où j'écris, l'état exact de la question du Djari. Avant même 
d'examiner le texte cité par M. Lûring, je répondrai aux objections que lui a adressées 
M. Ebers. D'abord, le signe T^ peut fort bien déterminer un nom de fruit, et c'est 
même, — j'en ai dit la raison, — le seul signe que l'on trouve derrière le nom Darouga 
de la Caroube. Il est vrai que la Caroube est précisément le seul fruit derrière le nom 
duquel on rencontre T^ comme déterminatif, et cela confirmerait l'identification du 
Djari SLYec le xiipi. Pourtant, j'ai relevé, dans une liste d'offrandes, assez bizarre d'or- 
thographe, le nom de la Jujube écrit J n'^ (Miss., I, 182). — Ensuite, les noms 
d'arbres composés avec A sont assez fréquents. Tantôt, le nom Nouhi est séparé du 
second nom par la préposition , comme dans vOuO '^ o (Deir-el- 

/v^^^ A /www e^i n C^ ITl O Jtt B S I O A^A^A^J^^O 

bahari) et H ^j,^^ J (jardin d Anna). Tantôt les deux noms sont simplement 
réunis par apposition, comme dans ^wO |X ^1 (^^' ^^P- Harris), A 

V^ (Br. et DÙM., Rec, IV, 87, col. 12) et ^^(\ ^ [Ibid., col. 18), mots dont les 
deux derniers se trouvent justement dans le texte cité par M. Lûring, à deux lignes de 
distance de 01^^^ ' ^^ ^^* ^^^^ ^^® ^' ^^^^^ ^® ^^® P^ l'existence de ces mots 



(1) E. Li)RiNG, Die ûber die medic, Kenntn. der ait. jEgypter bericht. Papyri, p. 114-115. 

(2) HiaL Plant, IV, 4, 2-3. 

(3) V. LoRBT, Le Cédratier dans V antiquité, p. 29-30. 

(4) G. Ebbrs, lùc. cit., p. 334-335 = p. [202-203]. 



I ^ 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 127 

composés. Il montre simplement que Nouhi et Djari, suivis l'un de l'autre, ne forment 
pas nécessairement un nom d'arbre. La chose est vraie pour le Papyrus Ebers, qui se 
compose presque exclusivement de noms détachés. Elle peut n'ê^e pas vraie pour 
d'autres textes. Voici, au surplus, Texemple complet de 01^^^ 

87, col. 20-21), « KHI-HOUTI. — C'est l'Œil d'Horus. Il se présente sous la forme de 
grains qui ressemblent au p m de l'arbre à Djari. Quant à son odeur, elle est lourde. 
Cet encens est de consistiance molle et sa couleur dorée est comme celle du bois de 
Cinnamome. Si (au lieu de le laisser exsuder de lui-même) on l'amène sur place par 
incision, il se présente avec la couleur de l'aile de l'oiseau Seji\ » 

Le texte auquel appartient cette phrase est une liste de toutes les espèces d'encens 
connus des Égyptiens. Chaque encens est soigneusement décrit dans sa forme, sa con- 
sistance, son odeur, sa couleur, etc. Partout, dans ce texte, le mot A est pris, non 
avec le sens de Sycomore, mais avec le sens d'arbre en général. C'est ainsi que, après 
rénumération des onze premières espèces d'encens, se trouve la formule : A n^ 

mo (col. 12), (( total des arbres à encens, 11 ». De l'encens Khiskhis, il est dit que ses 
irrains sont noirs au sommet, bruns au milieu et blancs au bas, y ■^^^^ „ ^ 

RlT*^^ (col. 18), « comme la résine de l'Arbre à térébenthine, sechée sur sa mère (c'est- 
à-dire sur l'arbre qui la produit) ». Enfin, à propos de l'encens Khisas, il est dit : 

A^^^ fi p I V y A I V (^^^' 15-16), ft son exsudation desséchée se pré- 



sente, sur son arbre, avëcla môme couleur qu'a la résine de Térébinthe sur son arbre ». 
Là, le mot Nouhi est pris avec le sens d'arbre en général, sans même avoir besoin d'être 
suivi d'un nom de fruit ou de résine. Comment n'en pas conclure, à plus forte raison, 
quand il est suivi d'un nom de fruit comme |[^^^ ^ > qu'il signifie également arbre • 
et donne ainsi naissance à un mot composé ? D'ailleurs, en admettant même que l'auteur 
ait voulu dire « des grains qui ressemblent au (i^|R du Sycomore ou du Djari », il 
aurait mis après Djari, exactement comme dans un des passages cités par 

M. Ebers. 

Ce mot G ^ fft I daûs le texte qui nous occupe, s'applique toujours à la résine dessé- 
chée naturellement sur le tronc de l'arbre, par opposition à la résine J'raîche '^^^^ ou 
molle ffi^^K^ûh» Qu® l'oi^ obtient artificiellement par incision. Mais, dans ce cas, un 
substantif, — ordinairement am^^a, « eau », — accompî^e toujours l'épithète G^fR- 
Dans la phrase relative au Nouhi-djari, l'épithète B ffi ©st employée seule. J'avais 
pensé d'abord à considérer B -^ ffl comme une abréviation de a^wna B -. S et à traduire par 



(1) Une ligne auparayant, le texte nous apprend que « l'oiseau Sejl, c'est Toiseau Ta/ni, dont les ailes 
sont dorées et brunâtres ». 

(2) U se pourrait même que, vers le déclin de la langue égyptienne, Nouhi ait perdu son sens spécial 
de Sycomore, car les Scalœ ne font pas mention du noT^i dans le chapitre consacré aux végétaux. Le 
Sycomore y est nommé iu-cAko. On ne trouve nor^^i que dans la partie des ScaUe qui traite des mots 
employés dans la Bible, et encore ce mot y est-il traduit par Mûrier (K. 348). 



128 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



« résine sèche d'arbre à Djari ». Mais M. B. Gérard, professeur de botanique à TUni- 
versité de Lyon, a bien voulu m'aider de ses lumières et m'apprendre qu'après examen 
minutieux au microscope, il a reconnu que le Caroubier ne contient aucune glande sus- 
ceptible de sécréter ime résine ou une gomme quelconque. Comme rien n'indique dans 
le texte égyptien que ce soit le mot aw/w , plutôt que tout autre mot, qui est sous-entendu 




ou que peut-être le graveur aurait oublié. Cette comparaison entre une sécrétion gommo- 
résineuse desséchée sur le tronc d'un arbre et une graine ou un fruit de Caroubier n'a 
rien qui puisse surprendre : M. Gérard m'a fait remarquer que l'on donne précisément 
le nom de Caroube de Judée à une excroissance ou galle résineuse produite par le Téré- 
binthe, et dont la forme rappelle une gousse de Caroubier ^ . 



Mais les mots | 




«*i^' 



u »£&'=' sont-ils bien synonymes ? — Il ne me 
semble pas qu'il puisse s'élever le moinare doute à cet égard. Des variantes comme 

i'k P . r . "* i'kl P ,î, ' i^ P i «* iW P i '^^"^ P'"^"^^"* ^"'^ l-m^éview^ d'un 
mot '^^ peut être allongé en ^fe^Q. Donc, au point de vue phonétique, Djari et Djaàri 
sont bien équivalents l'un de Tautre. Il en est de même sous le rapport de l'orthographe, 
car on a vu que T^ peut déterminer le nom d'un fruit, tout comme , surtout quand il 
s'agit, comme ce me paraît être ici le cas, du nom de la Caroube. 

Le Djari étant produit par un arbre, on doit éliminer, de la liste des identifications 
proposées jusqu'ici, celle de M. Brugsch, salsamentum, et celle de M. Ebers, cepa. 
M. LÛRiNG n'ayant pas proposé de traduction pour Djari, il ne reste à examiner que 
celle de M. Stern, Malum citrium. Je crois bien, pour ma part, que quelque espèce de 
Citrus a été connue en Egypte, au moins à partir de la XVIII® dynastie, mais j'avoue 
que les arguments que j'ai réunis pour soutenir cette thèse, dans mon travail sur le 
Cédratier dans Vantiquité, ne me paraissent pas assez décisifs pour venir appuyer de 
leur autorité l'identification de Djari avec le Cédrat ou le Citron. Si en copte «iipi 
signifiait Cédrat et non Caroube, je n'hésiterais pas un instant à traduire Djari par 
Cédrat, et même à considérer cette identification comme une des meilleures preuves de 
l'existence du Cédratier dans l'Egypte pharaonique, car différentes expressions, entre 
autres « l'eau de Djari » et « l'intérieur de Djari », qui sont employées dans les Papyrus 
médicaux, s'appliquent on ne peut mieux au Cédrat. Mais Cédrat se dit en copte ^rrpc, 
xexpc et Kerpi, mots dans lesquels il serait téméraire de voir, sans le concours d'autres 
preuves, des dérivés de l'égyptien Djari. Au contraire, rajipi répond lettre pour lettre 
au mot 5^^ -^,,,, dont la forme ptolémaîque i*^^^ devait même, étant donnée 
la transcription ordinaire de '^^ par ci, h ou i, et de -<sz>- par ipi, se prononcer Djeiri 
ou Djiiri, exactement comme xiipi • . 



(1) n existe plusieurs figures de ces galles dans N. Guibourt, HisU nat. des Drogues simples, 1876, 
t. III, p. 500-501: 

(2) J'avais cru autrefois pouvoir rapprocher h VS. de ^o, colocyntha, dérivation analogue à 



r 



.à 



f 



fi 



Ui 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 129 



Le Djari étant recommandé, dans les Traités de médecine égyptiens, pour presque 
toutes les maladies, il est certain, sans que j'aie même besoin d'en réunir les preuves, 
que la plupart des cas dans lesquels les papyrus recommandent le Djari correspondent 
à ceux dans lesquels les médecins grecs et arabes recommandent la Caroube. Et môme, 
cet emploi exagéré du Djari en médecine égyptienne rappelle Temploi fréquent que 
faisaient autrefois les Arabes de la pulpe desséchée ou miel de Caroube pour sucrer leurs 
tisanes. Il est probable que, dans bien des cas, le Djari est plutôt un simple édulcorant 
qu'un remède actif. Ainsi s'expliquerait l'expression « briquette de Djari », . 



mnD c^ 



i ^^ r ' ^"® ^'^^ rencontre au Papyrus médical de Londres : la pulpe"sèche de 
Caroube a pu, comme le miel desséché, être moulée par les droguistes égyptiens en 
forme de briquettes analogues à nos morceaux de sucre \ Enfin, si Djari ne signifiait pas 
Caroube, on ne trouverait la Caroube employée en médecine qu'une seule fois au Papyrus 
Ebers, sous la dénomination liii' | l^"y (XXII, 13), et une seule fois au Papyrus 

médical de Berlin, sous la dénomination (XIII, 7), ce qui serait bien peu pour un 

fruit qui a joué un si grand rôle dans la thérapeutique ég}"ptienne au temps des Arabes '. 



A ^^v ® = ^^K, scorpius, mais la Coloquinte n'est pas le fruit d'un arbre, et puis ^\o; qui est traduit 

dans les Scalce par Tarabe P 5, Coloquinte , est peut-être, une simple transcription de ce mot arabe et non un 
dérivé de l'égyptien. 

(1) Depuis la rédaction de ces lignes, un certain nombre de documents relatifs au miel de Caroube sont 
venus à ma connaissance. La fabrication de briquettes de Caroube et de briquettes de miel est représentée en 
détail au tombeau de Rekhmara (G. Wilkinson, The anr. Efjypt,, 1878, t. II, p. 204, et P. Viuky. dans Mis», 
du Caire, t. V, fasc. 1, pi. IX-X ll). Le titre général des opérations, auxquelles préside Rekhmara, est 

^\^. ^ O fc^pii /^ ^iv î I llJ' '^^ réception des Caroubes et du miel de la Maison blanche de la 

divine demeure ». D'aboru. des pavsans viennent vider en tas des couffes do Caroubes, dont prennent note 
des scribes ; lég. : ^^^ . Puis des gens, dont le titre est y () O . « serviteurs de la Maison 

-oia. Q Allllon/ooo 

des conjfftones », manipulen t ces Caroubes. Les uns les pilent dans un mortier, au moyen de longs pilons; 
lég. : ® ^^ I rv^ O ^\ ? , « piler les Caroubes de la Maison blanche ». D'autres laissent égoutter 
dans des vases, à travers des corbeill es de jonc tenant lieu de tamis, des masses de Caroubes pilées; lég. : 

^KS. — Yo— V/7^ €i I A ^ * ** qu'on se dépêche à terminer le travail du broyage ». Plus 

loiu, on remue dans des oassines le jus ainsi obtenu; on le fait cuire jusqu'à épaississement suffisant; on le 
laisse refroidir en une grande masse cubique posée sur une planche; enfin, on divise celle masse en portions 
auxquelles on donne la forme de trochisques, d'environ vingt centimètres de hauteur, qu'on laisse ensuite 
sécher à l'air libre. Pour le miel, les opérations sont les mêmes; mais on donne aux briquettes de miel la 
forme de gâteaux ellipsoïdes, de bien plus petites dimensions que les trochisques de Caroube. 

C'est évidemment à cet emploi de la Caroube que l'on doit rapporter l'exemple suivan t, qui fait partie 

d'une ènumération d'offrandes funèbres : ^Ç\ ^\ "^fc il V ^ ^\. H ^"^"^ ^^* Masp., 

Et. égypt., t. II, p. 249, n. 1), « les Caroubes de la Mat:<on des pains et toutes les sucreries de la Maison des 
fruits confitA >,. Enfin, il est encore fait mention dos pains de Caroube dans une légende du temple d'Edfou : 

*S? Ol4lslJ-='Aή(lSè S U I ^ -^ ,j. .. RO.OÉ. ^./ro., XLII, 28). 

Jj^;^;»^ Il X Vi I l3=i<=>o^i I O iir 

(2) Je remarque, pendant l'impression de cet article, que la Caroube est mentionnée au Papyrus Ebers 
plus souvent que je le croyais. On l'y rencontre, en effet, une trentaine de fois, sous le nom -. ..., que j'avais 
cherché dans V Index avec la lecture fautive Seper et qui s'y trouve enregistré avec la lecture exacte Ouhà. 
Le ^^r| est recommandé comme laxatif, diurétique, emméuagogue. cordial, apéritif et antipyrotique. Un 
passage assez curieux (XCIV, 9) indique ijue, pour reconnaître si le lait est bon, il suffit de voir s'il a Todeur 

des -J . . « C'est là », — ajoute le texte, — I /wvvvn /î/^r -S^ni « le moyen de le 

A (^OIIllOIII ^ , I (^1 I l/wwyv J± c^\ ^. ^^. 

reconnaître ». La Caroube est considénie, par les médecins grecs et arabes, comme iaxative, diurétique, 

emménagogue et stomachique. Le Papyrus Ebers est seul à la préconiser dans les cas de brûlures. 

RECUUIL.I XV. 17 



130 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

Peut-être trouvera-t-on que rassimilation que je propose du fruit J^^ -^ avec 
la Caroube ne repose, en fin de compte, que sur des bases bien fragiles. Je reconnais 
que d'autres textes, plus explicites, seraient les bienvenus dans la question. Je crois 
pourtant que, mieux que la Saumure, mieux que TOignon, mieux que la Coloquinte, et 
mieux que le Cédrat, la Caroube répond aux quelques données que nous possédons jus- 
qu'ici sur le fruit Djari, lequel, d'autre part, est le seul à ma connaissance dont le nom 
puisse avoir donné naissance au copte otnpi. 



Je résumerai brièvement, en guise de conclusion à cette étude, l'histoire des noms 
égyptiens de la Caroube. 

Dès les temps les plus anciens de leur littérature, les Égyptiens désignent ce fruit 
sous le nom ^8 --ç>^ ou 8 y^'-"^:^» > emprunté à un radical hiéroglyphique signi- 
fiant « être recourbé (et allongé en deux pointes, comme le croissant de la lune) ». Ce 
mot semble être tombé en désuétude vers la fin de la période pharaonique, car il avait 
cessé d'être en usage avant la naissance de l'écriture copte et ne s'est pas conservé dans 
la langue copte. 

A l'époque des Ramessides, — où l'on aimait agrémenter la langue égyptienne de 
mots tirés des dialectes sémitiques, où le Cumin, que l'on nommait „ "^^"^ , prit en plus 

J^ra '^'XC^ O D o m ^ ^ 

le nom syrien égyptianisé de A^^^^^/^^a^ * — un mot nouveau vient s'ajouter à 

Ouhâ pour désigner la Caroube. Ce mot, ^ <=> ffi^v ^I , dérivant d'une racine 
sémitique signifiant « gousse » en général et spécialement a gousse de Caroubier », offre 
assez de vitalité pour se maintenir jusqu'à la formation de la langue copte, dans laquelle 
on le retrouve sous l'orthographe ^«.p^^Tc 

Enfin, un terme purement médical, J^^ -.^ dérivé d'une racine signifiant 
« aigrelet », sert à désigner la pulpe de la Caroube desséchée en forme de miel ou de 
sucre et servant à édulcorer les remèdes. A mesure que le vieux mot Ouhâ disparaît de 
la langue, Djari tend à prendre sa place en étendant sa signification. Dès l'époque 
ptolémaïque, ce mot est employé pour désigner non plus la pulpe de la Caroube, mais la 
Caroube elle-même, et c'est avec ce sens seul, sous l§i forme xiipi ou ^uiupi, que le mot 
passe en copte, en compagnie du terme sémitique ^«.p«.Te. 

Comme on le voit, l'existence de trois noms pour la Caroube n'a rien qui doive sur- 
prendre, surtout si l'on considère que l'égyptien est une langue dont la longue durée a 
pu l'exposer à bien des variations. 

Lyon, 17 février 1S92. 

Victor Loret. 



AMENEMHA III ET LES SPHINX DE « SAN » 131 



AMENEMHÀ III ET LES SPHINX DE « SAN » 

• « 

PAR 

W. GOLÉNISCHEFF 

Lorsqu'en 1861 des fouilles entreprises par Mariette à San (Tanis) eurent amené 
la découverte des fameux sphinx qui, tout en portant gravé sur leurs épaules droites le 
nom martelé du roi Hycsos Apopi, offraient des traits de visage qui différaient sensible- 
ment de ceux qu'on s'était habitué à retrouver sur la plupart des anciens monuments 
égyptiens, il parut à Mariette tout naturel de considérer ces sphinx comme monuments 
des Hycsos et en particulier comme œuvres d'art exécutées sur les ordres du roi Hycsos, 
dont le nom se lisait sur ces monuments. Dans une longue lettre adressée à M. de Rougé 
et publiée en 1861 dans la Revue archéologique, Mariette exposa sur l'origine des 
curieux sphinx de Tanis son hypothèse qui, depuis, fut acceptée par beaucoup de 
savants, non sans avoir été toutefois en partie mise en doute, aussitôt après son appari- 
tion, par celui à qui la lettre de Mariette avait été adressée. Le vicomte E. de Rougé, 
en rendant compte à l'Académie de la trouvaille de Mariette, mit en évidence la diffi- 
culté qu'il éprouvait d'admettre que les sphinx de Çân eussent été des monuments du 
roi Apophis, car la présence de la légende d'Apophis sur Vépaule droite des sphinx lui 
paraissait être justement la preuve que cette légende n'était pas la première qui se fût 
trouvée sur les monuments en question*. Dans l'espoir de voir sa supposition bientôt 
confirmée par d'autres explications de l'Egypte, M. de Rougé indiqua que le cartouche 
primitif devait être cherché non sur l'épaule droite des sphinx, mais bien, d'après l'ana- 
logie d'autres monuments, sur la poitrine. 

Aussi étrange que cela puisse paraître, ces remarques judicieuses du célèbre égyp- 
tologue n'attirèrent pas aussitôt, comme elles le méritaient, l'attention des savants, et il 
se passa près de vingt ans sans que quelqu'un d'eux se fût chargé de donner les explica- 
tions demandées par le vicomte de Rougé. 

Ce n'est qu'en 1881, quand déjà l'hypothèse de Mariette avait eu le temps de 
prendre assez profondément racine dans la science, qu'un examen attentif d'un des sphinx 
de $ân (celui qui, au Musée de Boulaq, était inscrit sous le n** 107) permit à M. Maspero, 
nommé justement vers cette époque directeur des Musées de l'Egypte, de constater 
qu'en effet la surface de la poitrine du sphinx avait été rabaissée pour recevoir les car- 
touches de PsioukhAnou de la XXI" dynastie, et que, par conséquent, il devait y avoir 
eu là auparavant, à la place d'honneur, les cartouches d'un roi, celui probablement pour 
qui on avait fait le monument. Sans pouvoir trancher la question, si ce roi, dont le 
monument avait été successivement usurpé par Apopi et par Psioukhànou, était nnpasteur 
ou un roi des dynasties indigènes, M. Maspero se contenta de déclarer qu'il convenait 
d'attendre de nouvelles découvertes avant d'affirmer que les sphinx n^^ 106 et 107 et les 



(1) Reçue archéologique, nouvelle série, t III (1861), p. 250. 



132 AMENEMHA 111 ET LES SPHINX DE « SAN n 

monuments de style analogue que possède le Musée de Boulaq eont l'œuvre des pas- 
teurs ou représentent des princes appartenant à cette race conquérante ' . 

Malgré la réserve qui, après ces constatations de M, Maspero, devait tout naturelle- 
ment s'imposer à toutes les recherches qui de près ou de loin touchaient aux monuments 
soi-disant des Hycsos, la théorie de Mariiîtte parait jusqu'à ce dernier temps ne rien 
avoir perdu de son intégrité, à preuve quelques récentes publications égyptologiques 
dans lesquelles les monuments en question sont toujours encore simplement et sans 
restrictions attribués aux Hycsos '. 

Pourtant, un court raisonnement peut facilement faire voir que l'examen d'un des 
sphinx de San par M. Maspero, tout en confirmant les suppositions du vicomte de 
RouG*;, ébranle considérablement l'hypothèse de Mariette, car celle-ci perd par là 
une des bases, et en même temps la principale, sur lesquelles elle avait été échafaudée. 

Une fois le roi Apopi ne pouvant plus être considéré comme auteur des monuments 
qu'il n'avait que tout simplement usurpés, il ne reste à l'hypothèse de Mariette pour 
seul soutien que le type étrange des sphinx de ^dn et d'autres monuments analogues, 
c'est-à-dire un soutien assez faible et qui, au fond, ne peut rien démontrer à lui seul. 
En effet, si nous nous souvenons que, dans quelques représentations de vrais Égyptiens, 
comme par exemple sur les panneaux de Hosi, sur la stèle de Hetes, surnomme Sokar- 
Khâ-Bâou ', ou dans les portraits de Khou-en-aten ', nous rencontrons des types pour 
le moins aussi singuliers que ceux des sphinx soi-disant Hycsos, nous éprouverons, je 
ne doute pas, quelque difficulté à admettre que l'originalité des traits de visage suffise à 
elle seule, sans autres preuves à l'appui, pour déclarer que toute la série des monuments, 
habituellement attribuée aux Hycsos, représente bien véritablement ces Barbares 
asiatiques. 

A mon avis, il est non seulement hasardeux, rien qu'à cause de l'étrangeté des traits 
de visage et peut-être d'une certaine originalité dans quelques détails de la toilette, de 
vouloir reconnaître comme auteurs des sphinx de $dn et d'autres monuments analogues 
précisément les Hycsos, mais il est aussi absolument imprudent de se risquer plus loin 
et de vouloir tirer de cette supposition peu prouvée, comme l'ont déjà essayé à tort de 
faire quelques savants ', des conclusions sur la provenance même des Hycsos. La res- 
semblance remarquée par Mariette entre les traits de visage des habitants actuels des 
environs du lac de Menzalèh, est, je pense, aussi sans valeur aucune pour trancher la 



(1) Guide du Visiteur au Musée de Boulaq (1883), p. 64 et 65. 

(2) Cf. PsTRiE, Tania. 1 (1885), p, 10 el suiv.; Cesarb A. ne Cara. Gli Hyksos (1889), p. £39, 247, et souvent; 
Naville, The historiral Résulta o/the acracations at Dubasiis (1889], p. 12 Pt suiv.; Bhugsch, SleinscJtr(/t 
und Bibclwort (189IJ, p. 129. Il est louletois jusle de remarquer que seul M. Maspero abandonna oomplèlo- 
meot, dès 1887, l'idée que les sphinx de Tanis eussent appartenu aui Hycsos, car voici ce qu'il en dit dans 
son Archéologie égyptienne, p. 216-317 : a En les eiaminant (c'est-à-dire les spbini de Tanis) de plus près, on 
voit qu'ils ont Ëté dédiés à un pbaraon d'une des dynasties précédentes el qu' Apopi se les est seulement ap- 
propriés. Rien ne prouve que ce pbaraon ail été postérieur à l'invasion asiatique. ■ 

{3) Le □■ 993 du Catalwjue de M. MASPeno (p. 32 et 213). 

(4) Afln d'éviter tout malentendu, je dois remarquer que je n'ai nullement l'intention de comparer entre 
eux tous ces personnages, et que je les elle seulement comme écbauiiUons de types qui ne ressemblent pas 
au Ijpe ordinaire des Égyptiens. 

(5) Voir aa exposé des diflérentes théories sur ce point dans le livre de Caha, GU Hyksoê, an chap. \ii. 



AMENEMHA III ET LES SPHINX DE « SAN » 133 



question de l'origine des monuments dont il s'agit, car, tout aussi bien qu'on pourrait 
voir avec Mariette dans les habitants des bords du lac de Menzalèh des descendants 
des Hycsos, on aurait le droit, — sans même avoir besoin de mettre en doute, comme le 
fait Ad. de KremerS cette ressemblance relevée par Mariette, — d'affirmer que les 
ancêtres de ces mêmes habitants sont d'une origine plus ancienne que les Hycsos et 
qu'ils ont pu se trouver en Egypte déjà au moment de l'invasion des Pasteurs. Une 
ressemblance très grande que nous avons pu constater, mes compagnons et moi, lors de 
notre voyage à Bérénice, entre les traits d'un vieil Ababdèh du désert et ceux des 
prétendus Hycsos, me paraît aussi démontrer que ce n'est pas aux seuls habitants du lac 
de Menzalèh qu'appartient le privilège de ressembler aux soi-disant monuments des 
Hycsos. 

Comme on le voit, l'hypothèse de Mariette ne peut plus être vigoureusement sou- 
tenue, et il serait bien permis, je crois, de l'abandonner sans trop de scrupules, si on 
réussissait à trouver pour la question de l'origine des sphinx de San et des autres 
monuments de môme style une autre solution plus acceptable. Or, c'est cette solution 
que je crois avoir découverte dans la présence d'un nom royal antérieur aux Hycsos sur 
une statuette qui appartient à l'Ermitage Impérial de Saint-Pétersbourg et qui, quoique 
mutilée, peut, par suite de sa ressemblance avec une statuette de ma collection, être 
comparée aux monuments faussement attribués par Mariette aux Hycsos. ' «=] t 

La statuette de l'Ermitage, dont je veux parler, est en granit noir et mesure 
0°* 865 de haut (voir planche I). Elle porte à l'inventaire' le n^ 729 et repré- 
sente le pharaon Amenemhâ HI de la XII® dynastie assis sur un trône et tenant 
les bras posés sur les genoux. La tête est coiffée du nemes rayé avec l'urscus 
royal sur le devant. 

Le corps est vêtu de la senti. Sur la partie antérieure du trône on lit des 
deux côtés des jambes deux inscriptions identiques : 

« Le dieu bon, source de richesses (mot à mot : faisant les choses), Mâa-n- 
Rd, fils du Soleil, issu de son flanc, Amenemhd-t, ami (ce mot est emporté par 
une lacune) de la déesse Maut, » 

Bien que cassée en deux à la taille et bien qu'un peu mutilée au nez, au 
bras droit et aux pieds, la statuette présente non seulement un grand intérêt 
comme étant une des rares statues que nous connaissions d' Amenemhâ III, mais 
elle acquiert encore une Valeur hors ligne si l'on examine avec soiii les traits de 
son visage. 

Malgré le manque du nez, on ne peut ne pas être frappé par quelques par- 
ticularités dans les traits du visage : les pommettes sont excessivement sail- 
lantes, les muscles des joues aux coins de la bouche fortement marqués; la 
racine du nez, quoique à peine conservée, est large, les yeux sont plutôt petits 




A/WV\A 




(1) A. VON Kremrr, jEgypten, t. 1, p. 138. 

(2) W. GoLÉNiscHEPP, Ermitage Impérial, Inceniaire de la Collection égyptienne , 1891, p. 84-85. 



1 



134 AMENEMHA III ET LES SPHINX DE « SAN » 



que grands, et, enfin, sous la lèvre inférieure on remarque deux espèces de profondes 
rides qui, en s'abaissant, dessinent le menton \ 

Ces particularités qui donnent à notre statuette, comparativement à d'autres statues 
égyptiennes, un air tout à fait à part, ressortent encore davantage si on compare à la 
statuette de l'Ermitage la statuette en basalte qui m'appartient et qui, tout en présentant 
les mêmes particularités dans le visage que la première statuette, a sur celle-là l'avan- 
tage d'avoir le nez bien conservé. 

Par malheur, elle n'a pas dJinscriptions, mais l'identité du roi représenté par l'une 
et l'autre de ces deux statuettes se laisse parfaitement déduire de la grande ressemblance 
qui existe entre elles. Je donne, sur les planches II à IV, en regard de la statuette d' Ame- 
NEMHÀ III de l'Ermitage la reproduction de la statuette qui m'appartient et que je 
nommerai pour plus de commodité « statuette G. ». Les pommettes très saillantes, les 
muscles assez marqués de la bouche, les yeux plutôt petits que grands, le nez large 
depuis sa racine et, enfin, surtout la présence des deux petites rides entre le menton et 
la lèvre inférieure, tout rapproche la statuette G. de la statuette de l'Ermitage, et je ne 
pense pas que nous puissions nous tromper en affirmant que la statuette G. représente le 
même pharaon que la statuette n<* 729 de l'Ermitage V 

Si ma supposition est acceptée, nous trouvons pour le visage d'AMENEMHÀ III un 
nouveau trait caractéristique, — le nez, qui, par sa forme originale, nous ramène immé- 
diatement à l'esprit le profil si connu des sphinx soi-disant des Hycsos. En effet, dès 
que nous jetons un regard sur la photographie de ces derniers monuments (pi. II à IV), 
nous nous convainquons aisément que non seulement le nez, mais aussi tous les autres 
traits caractéristiques de nos deux statuettes se retrouvent aussi exactement que pos- 
sible • dans les visages des sphinx de Çân. Pendant que la tête de la statuette G., dont 
le nez s'est conservé, présente le plus de ressemblance avec la tête d'un des sphinx, si 
on examine tous les deux monuments de profil, le visage mutilé d'ÀMENEMÇÀ III, 
d'après la statuette de l'Ermitage, se rapproche d'une manière frappante du visage du 
sphinx dès qu'on regarde les deux monuments de face. 

Les affinités que nos deux statuettes présentent indépendamment l'une de l'autre 
avec les sphinx, qui jusqu'à présent, à tort, étaient attribués aux Hycsos, resserrent 
encore plus les liens qui existent entre tous ces monuments et offrent en même temps la 
meilleure garantie de ce que les traits de visage si bien conservés de la statuette G. sont 



(1) Il est à remarquer que sur le ncmes^ au-dessus de la tempe, la statuette présente de chaque côté un 
petit trou auquel sans doute venait s'attacher une barbe postiche. 

(2) Une légère différence dans les yeux des deux statuettes doit, je crois, uniquement être imputée à la 
différente direction dans le regard des deux statuettes : la statuette de TËrmitage, tout en tenant la tète droite, 
parait assez sensiblement baisser le regard, tandis que la statue G. regarde quelque peu en haut, tout en 
avançant légèrement la partie inférieure du visage. 11 est aussi à remarquer que le travail de la statuette G. 
est bien plus fin que celui de la statuette de TErmitage. 

(3) J'ai pris des mesurages sur les visages de tous les monuments soi-disant Hycsos du Musée de Gizéh, 
mais dans aucun cas les proportions de l'un des visages ne se retrouvaient bien exactement dans Tautre. 
Pourtant les traits caractéristiques, tels que les pommettes saillantes, les muscles prononcés aux coins de la 
bouche, surtout les deux rides sous la lèvre inférieure (et le nez recourbé dans le cas où il n'est pas cassé) 
suffisent pour indiquer que tous ces monuments ont été destinés à représenter un seul et même modèle. 



AMENEMHA III ET LES SPHINX DE « SAN » 135 

bien réellement les traits du pharaon dont le nom nous est fourni par la statuette n*^ 729 
de l'Ermitage. 

Trois faits, qu'il est bon de noter, peuvent venir s'ajouter à l'appui de la déduction 
que nous venons de faire : 

1^ Le Musée de Berlin possède une statue d'AMENEMHÂ III, qui mérite d'attirer 
notre attention par les martelages qui se trouvent sur son visage. En les examinant, 
nous arrivons facilement à constater que les pommettes et les muscles aux coins de la 
bouche ont dâ à l'origine être aussi plus ou moins saillants^ car Merenptafi, qui, plus 
tard, usurpa cette statue, fit marteler le vissige Justement aux pommettes et aux envi- 
rons de la bouche^ afin de rendre les traits du visage de la statue usurpée plus ressem- 
blants aux siens. Les précieux renseignements que nous donne cette statue auraient 
certes pu être encore d'une plus grande valeur si nous pouvions constater quelques traces 
de retouches au nez, mais, celui-ci étant cassé \ nous devons nous contenter de relever 
le fait qu'AMENEMHÀ III devait avoir sans nul doute les pommettes et les muscles de la 
bouche plus proéminents que MERENPTAy. 

2** Les trouvailles de statues et de sphinx du type soi-disant Hycsos n'ont, jus- 
qu'à présent, été faites en dehors du Delta que dans le Fayoum et ses environs, c'est-à- 
dire dans des localités assez voisines du Delta, pour qu'à la rigueur on ait pu y 
admettre la présence des Hycsos à ime certaine époque de l'histoire. Or, il y a deux 
ans, M. Grébaut a eu la bonne fortune de faire une découverte très importante à 
El-Kab (l'ancienne Eileithyiapolis), dans la Haute-Egypte, où il réussit à déterrer d'au- 
dessous des fondations du temple de Ramsès JI un sphinx (en calcaire blanc, très com- 
pact) absolument du même type que ceux de $ân. Ce sphinx*, qui est brisé en plusieur^s 
morceaux, ne porte pas de noms royaux. Sur la poitrine se trouve en relief l'image très 
mutilée d'une déesse, — probablemeftt la déesse Nekheb, Bien que le visage de ce sphinx 
soit complètement mutilé, Tencadrement de la face, qui consiste, comme chez les sphinx 
de !}ân^ en une grande crinière de lion travaillée absolument de la même façon comme 
sur ceux-là, suffit pour démontrer que ce sphinx était du même type que les sphinx de 
Çân. Cette trouvaille, qui ne s'expliquerait que difficilement si nous persistions à 
vouloir reconnaître dans les sphinx de $ân, et maintenant dans celui d'El-Kab, des 
œuvres de rois Hycsos, trouve une solution toute naturelle si on attribue ces sphinx à 
Amenemhâ III. 

3** Il est surprenant de constater que, dans la série des statues royales de la XIP dy- 
nastie découvertes à Tanis *, on n'ait signalé aucune statue représentant le pharaon 
Amenemhâ III. Serait-il possible que ce pharaon, pendant un règne de plus de quarante- 
quatre années, n'ait pas orné de ses statues un sanctuaire où ses prédécesseurs les 
pharaons Amenemhâ I***, Usertsen 1®% Amenemhâ II, Usertsen II (et Nofret, la 
femme de ce dernier) avaient érigé leurs statues I 

Ainsi donc, je crois qu'on ne peut plus conserver de doutes sur la vraie origine des 



(1) La restauration est moderne. 

(2) Musée de Gizèh, salle XVl, n« 139. 

(3) Pétrie, Tanls, I, p. 4 à 6. 



136 AMENEMHA III ET LES SPHINX DE « SAN » 

monuments soi-disant Hycsos : grâce à la statuette de TErmitage, à celle de ma collec- 
tion et à la statue de Berlin, nous pouvons, dans les sphinx de Sân^ reconnaître le 
portrait du pharaon Amenemhâ III ! 

Ni la crinière de lion, qui, dans les sphinx de San, encadre si étrangement le visage 
du roi *, ni la grande barbe postiche qui se voit sur d'autres monuments du même style 
que les sphinx de San, ni la perruque de forme originale qui recouvre parfois la tête du 
roi, — rien ne doit plus ôtre considéré comme signe distinctif d'une origine étrangère 
du personnage représenté ! 

Les deux statuettes de Saint-Pétersbourg (auxquelles il faut joindre aussi une 
statuette du Louvre, comparée autrefois par Th. Devéria * aux sphinx de Çân), tout en 
nous aidant à déterminer la vraie personnalité du -faux Hycsos, indiquent suffisamment 
que crinière, barbe et perruque ne sont dans les statues d'AMENEMHÂ III que des acces- 
soires qui, à l'occasion, pouvaient être omis ou remplacés par d'autres attributs bien 
moins grands et moins extraordinaires. ' 

Comme d'autres rois égyptiens qui, sur leurs monuments, nous apparaissent tantôt 
avec une coiffure, tantôt avec une autre, tantôt avec une barbe, tantôt sans barbe, 
Amenemhâ III aimait probablement aussi se faire représenter sous différents aspects. 
Qu'y aurait-il d'étonnant à ce qu' Amenemhâ III ait adopté des modes qui pouvaient ne 
pas exister avant lui et qui, peut-être, ne se son.t plus répétées à d'autres époques après 
lui ? La mode dans l'ancienne Egypte était, on le sait, non moins changeante et non 
moins fantaisiste que de nos jours, et rien n'oblige à supposer que la forme particulière 
des perruques et des ])arbes des monuments analogues aux sphinx de Çân ne soit pas 
d'invention purement égyptienne, tout aussi bien que la forme souvent assez bizarre de 
ces belles et grandes perruques de différentes formes qui se trouvent de temps à autre 
dans les anciens tombeaux de Thèbes. * 

La question la plus difficile à résoudre, c'est de saToir pourquoi les traits d' Ame- 
nemhâ III diffèrent tant du type ou plutôt des types qui se rencontrent ordinairement 
sur d'autres monuments égyptiens. Pour le moment, je crois toutefois préférable de ne 
pas na'arrêter à cette question, tout en laissant à des recherches ultérieures le soin de 
décider si les types étranges d'AMENEMHÂ III,^ d'AMENHOTEP IV et des Égyptiens ïJosi 
ou de Hetes, surnommé Sokar-KhA-BAou, tiennent à un simple jeu de la nature, ou 
s'ils sont le produit d'un mélange entre de vrais Égyptiens et des représentants de races 
voisines, soit sémitiques, soit libyques ou nègres. Actuellement il suffit d'avoir acquis à 
la science un point important, à savoir que les Hycsos ne sont pas les auteurs des sphinx 
de San et des autres monuments analogues, et que les monuments, qui jusqu'à présent 
leur ont à tort été attribués, reviennent de droit au pharaon Amenemhâ III de la 
XII® dynastie. 

Saint-Pétersbourg, octobre 1892. ^^ , GOLÉNISCHEFF. 

(1) Le sphinx à tète humaine u'étant au fond rien d'autre que Vimage du pharaon sous la /orme de lion, 
il n'est que très naturel de rencontrer la crinière de lion sur cette sorte de monuments. Un petit sphinx de 
Turin (reproduit sur notre planche V), ayant les traits de visage tout ronds et joufflus et ne ressemblant 
aucunement de figure aux sphinx de ^dn, prouve d'une manière évidente que la crinière de lion que nous 
reucontrons sur les sphinx de Çdn n'est pas la propriété exclusive de ces derniers monuments. 

(2) Reçue archéologique^ 1861. 



! 



\ 




Siiliiii.N ili' S;i 




s p lu II X li t' s ;i 11 . 




s p h I 11 \ fl I' S -A M 



UNE TABLETTE PALESTINIENNE CUNÉIFORME 137 



UNE TABLETTE PALESTINIENNE CUNEIFORME 

PAR 
V. SCHEIL, 0. P. 




,ÇI rjBt tÇJ 'F^ 'P^T n^T 

La tablette reproduite ci-dessus a été découverte récemment à Gasa, et adressée 
au Musée Impérial de Constantinople. Par le fond et la forme, elle appartient à la 
Collection d'El-Amarna. Il y est question d'un Zimrida qui ne peut être que ce gou- 
.vemeur de Lachis, ville voisine de Gaza, que nous connaissons déjà par une de ses 
lettres (Winckler-Abel, 123), et qui fut, parait-il, massacré par les rebelles, d'après 
une autre lettre de la même série {ibid., 124). Dans cette nouvelle tablette, un person- 
nage sans titre donne avis à son correspondant des agissements de Daïnu-Addi qui 
cherche à suborner Zimrida. On croit reconnaître dans la ligne antépénultième le nom 
de Rabil, déjà connu par la 143», ligne 37 d'El-Amarna, où il est écrit avec d'autres 
signes. 

TRANSCRIPTION 

[Ana] . . . -gal-ba-at ' a-na sêpê-ka am-qu-ut 

. . . a-bi lu-u ti-i-di i-nu-ma 



(1) Peat^tre à lire Rabbat. II existait, si je ne me trompe, une déesse chananéenne de ce nom. 

RBCUBIL, XV. 18 



138 



UNE TABLETTE PALESTINIENNE CUNÉIFORME 



tu-sa-tu-na Daïnu-Addi 

u Zi-im-ri-da 

pu-uh-ri-is u 

iq-ta-bi-mi 

Daïnu-Addi a-na Zi-im-ri-da 

. . . bi-is-ya-ra-mi 

[s]a-par-mi a-na ya-a-si 

. . . na-ni-mi 

II ... u III GiR-ab (?) 

u III nam-sa-ru-ta 

sum-ma-mi a-na-ku 



U (?)-la-na ell mât 

sa sarri u a-na ya-si 

en-ni-ip-sa-ta 

u a-di-mi u-ti-ru-m[i] 

su-ud-mu-ul-ka 

sa u-sa-ad-mil-ka 

[a]q-a-bu u us-si-iz 

[ina] pa-ni-ya u 

. . . ra-bi-il u-wa-si , . . 

. . . wa-pal-su 

. . . a-wa-ti an-ni-ti. 



TRADUCTION 

A . . .-galbât, [moi] . . . abi, à tes pieds je me prosterne. Sache que Daïnu-Addi et 
Zimrida se sont réunis en conférence et que Daïnu-Addi a dit à Zimrida : « Envoie vers 

moi Pisyara (?) deux ... et trois poignards et trois glaives. Si moi je marche (?) 

contre le pays du roi et si tu m'aides à m'en emparer, je restituerai ensuite [à qui de 
droit] le territoire qu'il s'était conquis. » J'ai dit, envoie donc [des troupes] au-devant 
de moi; j'ai dépêché Rabil [Tiens compte] de ces avis. 



INSCRIPTION DE RAMMAN-NIRARI P" 

(WAI, IV, 39, NOUV. ÉDIT.) 
PAU 

V. SCHEIL, O. P. 

J'ai rencontré ces temps derniers, chez un marchand d'antiquités de Stamboul, un 
double de cette inscription, la plus ancienne, qui soit un peu considérable, des inscrip- 
tions assyriennes, et] aussi importante par son contenu historique que par la nature 
archaïque des signes. La tablette dont je parle est dans un état de conservation parfaite 
et coupe court à toute hypothèse ou conjecture dans la restitution de certains passages 
restés douteux dans l'édition anglaise. La voici intégralement, — les parties en italiques 
indiquent des variantes, restitutions ou omissions : 

Rammân-nirâri ru-bu-u el-lu si-ma-at ili 
e-tilAu sa-ka-an-ki ilâni mu-/tm ma-ha-zi 
ni-ir^ Tab-nu-ti um-ma-an Kas-si-i Qu-ti-i 



(1) Il faut voir dans ntr un participe de nàru, et sans doute dans le nom suivant un nom de peuple; 
l'absence du déterminatif mât ne prouve rien, c'est une omission courante dans ce texte. Rammàn-niràri n'a 
jamais rebâti les vieilles villes des Ka§si, Quti, etc., mais il les a subjuguées. Cl. in/. 12 et suiv. 



UNE TABLETTE PALESTINIENNE CUNÉIFORME 139 

Lu-lu-me-i u Su-ba-ri-i mu-hi-ip kul-la-at na-ki-ri 
5 e-li-tà u èa-ap-U-iè da-is (V ^"^ =) /wa^a^ï-su-nu 

is-tu Lw-ub-di^ u (mât) Ra-pi-qu a-di -E*-/w-lia-at 

sa-bi-it ki-sa-at ni-si mu-ra-pis me-is-ri 

u ku-du-ri sarru sa (SU-RIM =) naphar ma-al-ki u ru-be-e 

A-nu As-sur âaraas Rammân u (RI =) Istar a-na ^7*-pi-su 
10 u-se-ik-ni-su sa-an-gu-u si-ru sa Bel 

apal Pu-di-il kd,--kin Bel is-sa-ak-ki A-sur 

ka-si-id (mât) Tu-ru-ki u (mât) Ni-gim-ti 

a-di pa-at gim-ri-su gi-me-ir ma-al-ku sadi-i 

u hu-ur-sa-ni pa-at Qu-ti-i ra-pal-ti gu-un-nu " 
15 Ah-la-me-i u Su-ti-i Ya-u-ri u ma-ta-te-su-nu 

mu-ra-/>W6' me-is-ri u ku-du-ri 

bin-bin sa Bêl-nirâri iè-èa-ak-ki As-sur-ma 

sa um-ma-an Kas-si-i i-na-ru-ma u na-ga-ab Za-e-ri-su 

qa-su iq-su-du mu-ra-pis me-is-ri u ku-du-ri 
20 li-ip-li-pi sa As-sur-uballit sarri dan-ni 

sa sa-an-gu-su i-na L-kur-ra-tim su-tu-rat u su-/w-wm 

sarru-ti-su a-na ru-qa-ti ki-ma sadi-i ku-w/i-nu 

.mu-si-pi-ih el-la-at (mât) §u-ba-ri-i ra-pal-ti 

TtiM-v^L-pi-is r?ir-is-ri u ku-du-ri 
25 e-nu-ma sir-la-la sa bit A-sur bêli-ya 

sa tar-si bàb ni-es ili ma-ti 

u bâb (ilu) Daiàni 

sa i-na pa-na it-ti pi-li u (^ ^t^ =) U't^ ip-su 

e-na-ah-ma ih-hi-is u i-nu-us 
30 as-ra sa-a-tu u-pi-ti-ir 

dan-na-su ak-su-ud 
Rev. it-ti piA\ u ip-ri 

sa («/) U-6a-si-e* e-pu-us 

a-na as-ri-su u-te-ir 

u na-ri-va as-ku-un 



(1) Les Lubdi (et non Kubdi) sont connus par d'autres inscriptions : du moins, une cille de ce nom est 
mentionnée, WAI, II, 65, 23, avec Arbaha, Arbail, Amedi. 

(2) Gunnu Ahlamâ u Suti semble désigner ici le district de ces peuples, à cause du parallélisme avec 
paf avant, et matdte après. De même dans le Cylindre de Sargon, 18 : Nasih {anielti) Kurtisaiy muballiqu 
ouNNisu, èalil mât Tu'umuna. Cependant le mot parait avoir un sens distributif dans èamsi-Rammân (IV, 
43) 5000 gunièu ubilliq. A l'appui de ma restitution de ce dernier texte, qu'on veuille remarquer que l'exem- 
plaire du Musée Britannique de Rammdn-nirâri I" porte gunu Ahlamù. Je suis moins rassuré sur le sens 
de guerrier que j'avais voulu lui donner, à cause du gunu vannique. 

(3) La ville d'Ubasi-e, où le roi fait prendre, pour ses constructions, des pierres pili de la terre, était 
située dans la pays de la Mer supérieure (?), mât Tamdirn, d'après WAI, 53, 33, et le siège du dieu Lasimu 
(Strassm., AW, n» 2434), Sir-la-la, d'après WAI, II, 60, 27. 



140 UNE TABLETTE PALESTINIENNE CUNÉIFORME 



5 ru-bu-u ar-ku-u e-nu-ma 

as-ru su-u 

an-hu-su lu-di-is na-ri-ya u su-me sat-ra a-na as-ri-su 

lu-te-ir As-sur iq-ri-be-su i-se-rm-me 

sa su-me sat-ra i-pa-si-tu-ma sum-su i-sa-ta-ru 
10 u lu na-ri-ya u-5am-sa-ku a-na sa-ah-lu-uq-ti 

i-ma-nu-u a-na me-lim i-na-du-u i-na e-pi-ri 

u-ka-ta-mu i-na isâti i-qa-lu-u a-na mô 

i-na-du-u a-na Ê-azag-an a-sar la a-ma-ri 

u-se-rî-bu-ma i-sa-ka-nu u lu as-^a-wm 
15 ir-ri-ti si-na-ti-na na-ka-ra a-ha a-ya-a-ba 

/ï-rm-na (KA =) lisàna na-/cr>-ta lu ma-am-ma sa-na-a 

u-ma-à-ru-ma u-sa-ha-zu u lu me-im-ma 

i-ha-sa-sa-am-ma e-pu-su As-sur ilu si-ru 

a-si-ib Ê-har-sag-kûr-kûr-ra A-nu Bel 
20 Ê-a u Nin-mah* ilâni rabûti I-gi-gu 

sa sa-me-e A-nun-na-ku sa ir-si-ti i-na (SU-RIM =) pahri-èur-nn 

iz-zi-is li-ke-il-mu-su-ma ir-ri-ta 

ma-ru-us-ta ag-gi-is li-ru-ru-w5 sum-su zlr-su 

el-la-su u ki-im-ta-su i-na mâti lu-hal-li-qu 
25 na-as-pu-uh mâti-su ha-la-aq ni-si-su u Ku-du-ri-su 

i-na (KA =) />i-su-nu kabti lu-sa-am-ma Rammân i-na ri-ht-is 

li-ir-hi-sa a-bu-bu sâru limnu sa-ali-ma-as-tu 

te-su-u a-sam-su-tu su-wm-qu bu-bu-tu 

a-ru-ur-tu hu-sa-hu i-na mâti-su lu-ka-ya-an 
30 mat-su a-bu-bi-is lu-us-ba-i a-na tili u kar-me 

lu-te-ir Rammân i-na he-ri-iq li-mu-ti 

mat-su li-ib-ri-r^ V 
Marge. Arah Mu-hur ilâni ûm 25 kam li-mu 

S ul-ma-nu-asarid . 

V. SCHEIL, 0. P. 



(t) Nin-mah prend ici la place d'Istar, cf. sup, obv. 9. Nin^mah n*était d'ailleurs qa*un nom attributif 
pouvant s'appliquer à la grande dame de n'importe où. L'exemplaire du Musée de Constantlnople de Tinscrip- 
tion dite de Nin-mah de Nabuchodonosor porte : Ana ilu Nin-mali ma-a-ti çi-lr^tim, à la grande dame du 
pays, etc., au lieu de : Ana [ilu) Nin-mah^ rubàtim, çirti. 

(2) La restitution ina beriq libriq, « qu'il foudroie de sa foudre », est des plus heureuses, puisqu'il s'agit 
de Rammân. On se demande comment elle ne s*était imposée à Tesprit de personne, étant donnée la ressem- 
blance des signes archaïques iq et au. 



VARIA 141 



VARIA 

VON 

W. Spiegelberg 



tte 



V. Ostracon Brit. Muséum, b6U' : | Mf^W ° ^^Ûk ^î^ 

êie 

ers a nn^.i2. s [ijWai:^'^. q in nrLnw9u'''5>-n sriîîîso 



A/VS/\/SA 



kf^i-ÀJ«^^î-]1--^&P^^inîZl'"i' 






^[^if'iiiiiM/kCiimMkr.^^-r;^]! 





ÙBERSETZUNG 

(1) Gegeben an den Handwerker R^-mry durch (2) imn-m-ipt fur die Bank (?) : 

20 Stùck von der is pflanze 
(3) 1 Stùck vom Mnw baum 

1 Stùck von schwarzer Akazie von einer Elle 
1 K'j-s'.-bw Getreide (4) macht 1 Sack (?) 

3 

Es wurde ihm eine Ziege im Werte von 2 Wtn gegeben, ferner 4 Grûnkràuter 
(5) durch seine Mutter. 1 Mrhrt, 1 Hin Bier (?) (6) Ferner v^ufden ihm gegeben 4 Stùck 

Holz durch Pl-hrï-èmrt (7) 12 Stùck Holz, im 

Ganzen 

COMMENTAR 

r dbi wôrtl. « um zu ersetzen » ist terra, techn. der neuàgypt. Kaufurkunden; vgl. 
Ostracon Brit. Muséum, 5649*, Pop. Brit, Muséum, 10052, V/4, 7 '. 

hUi scheint nach Pap, Orbiney, 13/3, eine Art Ruhelager, vieil, eine Bank, zu 
bezeichnen; ein Ostracon spricht von einem h'ti von einer Elle*, ein anderes erwàhnt 
ausdrùcklich bei einem solchen Object, dass es aus Holz sei', doch genùgen dièse 
Angaben nicht fur eine nâhere Bestimmung. 



(1) VerÔffentl. Inscriptions in the demotic and hieratic character. Tafel XXIV. Bircu giebt folgendes als 
dea Inhalt des Textes : « It is aa account or inyentory of certain things deliyered by a persoa named Amea- 
hetp to a workmaa named Meri, to bis motber aad a military officer, wbose aame is waatiog. Tbe sub- 
stances and objects are cbiefly of wood, but corn and other things were issued. » 

(2) Inscr,, XV. 

(3) S. meine Studien, p. 87. 

(4) Ostracon Brit, Mus., 5649 {Inscr., XV ), Z. 4 : g Q h (I s^r^ M r> ^ • 

(5) ff n k\] ^5.^^. (?) AAAAAA 1 1 / , Qstr. 5636 (Inscr., XVI). — Mit diesem Worte bat das 



142 



VARIA 



i \\ I 

r y^ steht als Abkùrzung fur >^ ^ und ist hier oiïenbar substantivisch ' 

etwa in dem Sinne von « Stùck » zu nehmen. 

Zur Erklârung der « schwarzen Akazie » môchte ich darauf hinweisen, dass nacli 
verschiedenen Berichten das Holz der acacia Arabica, welche auch in ^gypten ver- 
broitet ist, im Alter fast so scliwarz wird wie Ebenholz. Man dùrfte also immerhin die 
Vermutung wagen, dass unser Text hier von altem Akazienholz spricht. 

k\'S\-bw ist wohl mit dem sonst kl-bvo-s; geschriebenen Wort* identisch, dessen 
Bedtg. ebenso wie die des folgenden mj^ht noch nàher zu bestimmen ist. 

whm steht hier elliptisch fur whm rdy nf*. 

Der niedrige Preis der Ziege, die auch in einem anderen Ostracon * auf 2 Wtn 
geschàtzt wird, ist neben dem fur den Esel und Ochsen bemerkenswert. Das Wertver- 
hàltnis der drei Tiere stellt sich im N. R. scheinbar wie 1 : 20 : 60 *. 

P^'hrï-smrl (?) bin ich geneigt, hier als Eigennanien* zu fassen. 



VI. Papyrus Bulaq, XII \ — Recto : i 



'(?) 





iï(?) 



D o 



i III 

A/S/VAA/S 



A/WN/VA 



M^lje^ 



Vw <:^ W ^ I 



>^^^ 



/NA/W>A /^\ 

/WWW 

/WWAA 





n 



/WSrwN Q I I /WVW\ 

I AA/WSA O 

I AAA/WN I I 



Z3 



X nnn 




1 




nn 



(?) 



[:"-nir±i^k'i°flM 




-^ I -. oniiii 






/SAA/S/VA 



\7 » 



I V=R 



a)îé 




(^ 




m\i\ 







© 



m 





f=ïïi 



AAAAAA 



MM 






n."'.MM^Ij.l^f«^,C^^1-I$ 



X II 



r-**^ 



11 



an- 



_aa^ 



A/NAA/VA 



-S:*. (^ 

on 






6 



L^ 




^m\Th 



t-fl 




^ 



M 



(z. B., Os^r., 5636, Rev. Z. 1, Inscr., XVI), welches eine Art Stock 



etwas àhalich geschriebene i 
bezeichnet, nichts zu tbun. 

AAAAAA r V\ I 

(1) Zu dem substantiv. Gebrauch uusres Wortes vergl. Pap. Turin, 150. Recto. Z. 2. 1k ^ 

(jj) Pa/i. ïïarrls, 186/15. Ostracon Brit. Mus., 5630 (Inscr.y XIX). 

(3) Die letztcre Wendung z. B., Z. 6 unsros Textes. Pap. Bulaq II, 56a/d, Pa/). // Boulaq (passim), die 

Abkupzung nicht selten in Rechnungen, z. B. Ostracon Berlin, 6025 (unverôffentl.). Eine dritte Const ructi on 

X a^ ^ AAAAAA|^ M ^ fl=^n 
ist mir u. a. in einem Papyrus-fragment der Biblioth, Nat. begegnet : / ^^\ _ l-»SJ JiS 

« Ferner wurden ihm 20 8''bic gegeben ». 

(4) Ostracon Brit. Mus., 5636 [Inscr., XVI). 

(5) Vgl. Erman, ^gypten, p. 658. — Ûbrigens sind dièse Berechnungen, die sich abgcsehen von den 
beiden Relegen fur den Preis der Ziege nur auf je eine Stelle stûtzen, von «ehr problematischem Wert. 
Am fragwûrdigstcn steht es mit dem Preis des Esels, deun wenn in dem Berliner Ostracon jemand sagt 

y>OL ^i^ 1 1 ^^ <*^^^ H; _ Vn^ aaaaaa _ ^ « Was meinen Esel anlangt, so gebe ich 40 Wtn 



1 




I I (E 




I lllc 



nn 



fur (?) ihn », so ist doch dièse recht subjeciive Àusseruug ohne anderweitige Quellen kaum zu benutzen. 

(6) Vgl. Pap. Rollin, 1885, 10/11; Pap. Anastasi VII, 7/5. 

(7) Verôffentlicht Mariettk, Pap. du Musée de Boulaq II, pi. V, vgl. auch die Einleitung, p. 5, wo einige 
kurze -Bemerkungen ùber die àussere Beschaffenheit des Textes gegeben sind. 

(8) hrî wsh. Dieselbe kurze Schreibung Anast. VIII, 3/11; Harris /, 12/Unks, 69/13. 



VARIA 143 





Ich glaube, dass mir die Lesung der etwas schwierigen Sclirift bis auf wenige 
Stellen gelungen ist, vielleicht lôst eine Einsiclit in das Original die nocli dunklen 
Gruppen; denn an mehr als einer Stelle scheint mir das Facsimile unzuverlâssig. 
So môchte ich vermuten, dass am Schluss der dritten und vierten Zeile Spuren des 
Palimpsestes mit in den Text aufgenommen sind, ohne als solche gekennzeichnet zu 
sein. Die schwunglose mid etwas nachlàssige Hs. diirfte etwa der Dynastie XIX zuzu- 
weisen sein. 

COMMENTAR 

Angesichts der lexicalischen Schwierigkeiten glaube ich am besten zu thun, wenn 
ich den Text nur, so weit er mir verstandlich ist, commentiere und auf eine fortlaufende 
Uebersetzung verzichte. 

Zeile 1. — Im Anfang dùrfte rhl * « Verzeichniss » zu lesen sein, allein die folgenden 
Worte deren.Umschrift ich nur un ter allem Vorbehalt gebe, bleiben mir vôllig unklar V 
— Das folgende heisst : « Schweine, welche vor dem Hirten. . . sind », d. i. « welche 
der Hirt. . . weidet ». Zu hH = r hH vgl. Erman, iV. G/\, § 112. 

Zeile 2. — « 50 verschiedene Schweine, welche ihm am 22'^ Pachonsfilr 3 Jahi^e 
ûbergeben wurden. » 

n rnpt III làsst auch die Uebertragung « fur das Jahr III » zu. — Ich iibersetze nuy 
zweifelnd a verschiedene Schweine », denn nâch Zeile 4 und 5 liegt es sehr nalie, hier 
in sjiw èbn die Bezeichnung einer Species dièses Tieres zu sehen. 

Zeile 3 ss. — Man sieht des weiteren, dass dem Pt-ily « am 28*^ Tybi auf dem 
Schiffdes Schiffsobersten X, 

« I mânnliches Schweinmacht 2 Schweine mnht » — iibergeben wurde. Es folgt 
« 1 weibliches Schwein (Sau) ... — macht 4 verschiedene (?) Schweine, — welche an 
den Maga^invorsteher P,'-sr gegeben wurden » . 

Auf Grund der Bedtg. mnht « Jùngling » darf man vielleicht die Vermutung 
wagen, dass è\\w mnht* das junge Schwein « das Ferkel ».bezeichnet. 

Zeile 6-7.. — Gegeben an den Mâ/K'BW MÎJ, welcher auf dem ( Transport )schiff 
der Schweine ist : 1 Schwein (?), im Ganzen 5 (?) verschiedene Schweine. 

mè'fklbw sieht stark nach einem semitischen Lehnwort aus, doch wùsste ich es als 
solchesnichtzu erklàren. Was die Bedeutung desWortes anlangt, so sind die ms\k'j>bw 



(1) Die Publication ffiebt ein deutliches _ 

(2) Die Frage, ob tx ^^v ^-A mit dem bekannten ^7; « beschlagen » (vgl. Pap. Anaatasi V, 16/4, 

und Paralleltext Pap. Sallier /, 6/4-5, A. Z., 1881, p. 119) identisch ist, lâsst sich angesichts der unsicheren 
Lesung unsrer Gruppe nicht bcantworten. 

(3) Zu der engen Verknûpfung der beiden Substantive vgl. Erman, iV. Gr., § 39. 



144 VARIA 

nach zwei Stellen des Papyrus Harris ^ Leute, welche Steuern einzutreiben haben {èd 
bkw), Zweifelhaft bleibt, ob wir an einer anderen Stelle ", wo es sich um eine Weinlie- 
ferung an die Msikibw handelt, dieselbe als Steuererhebung oder nur als eine Lieferung 
schlechthin anzusehen haben. So viel steht fest, dass die Msikibw ein Exekutivorgan 
der Steuervervaltung waren. 

Die Lesungdes Summierungspostens ist ganz unsiclier, so dass schon deshalb die 
Entwicklung der Rechnung unklar bleibt. 



Verso : \ Quin^ , , ,MlI<°^^' ? ^:ki^^^^^=l^^^i^^®'^ 




I I I ^ ^ \^ r— I nn yw^^^^ A i 1 <=> X ^1' ' I aa/vn^a A 



/VWVSA 



^^^ 'l£=ZI..V..||l I Ll^=^^. } 

1' 1 A/vNA/vA A /cm:: i!i \ A ichd 



« (1) Im Jahre III (?) am 21*^" Choiak (?). Es nalim der Gendarm Mry-mry (?) (2) aus 
r;-rfr-^;-/i ; in Empfang : 50 Win NictstoR, macht 1/2 Wtn Silber, 1 1/2 (?) kd Oel 

(3) macht 2 (?) kd Silber, schwarzen NwtstoflE 1 . . . macht 1 kd, im Ganzen 3 kd, 

(4) feingemahlenen (?) Weizen 7 1/2 Sack (?) macht 1 1/2 kd Silber (5) macht 

1 1/2 kd Silber. Rest : 1 kd Silber. » 

COMMENTAR 

Der in der zweiten Zeile genannte Ort ist mir unbekannt. Ich schwankte eine 
Weile, ob sich die hieratische Gruppe nicht mit der zweimal belegten Stadt ^5r 

^ /www • ï^^âr I 

Q^1k o * decken kônnte Allein r wùrde nach der Orthographie neiiagyptischer Texte 
mit der bekannten Gruppe I ^ geschrieben werden miissen, wâhrend ^ am ehesten 
einem oder entsprechen dùrfte. 

Die Bezeichnung des Nationale durch ein blesses n ist aufîallend, denn sonst wird 
fiir diesen Zweck stets die bekanntc Verbindung mit hms * benutzt. Môglicherweise 
besteht zwisehcn beiden Constructionen ein Unterschied der Bedeutung. 

Auf die Umrechnungen der verschiedenen Gegenstande denke ich an anderer 
Stelle ausfùhrlich zurûckzukommen. 

VIL — Auf der grosscn Kalksteintafel des Britischen Muséums •, auf welcher ein 
« Grosser der Arbeitertruppe » iiber den Fleiss seiner Untergebenen Buch gefùhrt hat, 



(1) Pap. Harris, 28/5, 48/2. Brugsch (L., VI, 570) ist durch die irrige Ûbersetzung von èd bkw zu einer 
falscbea Auffassung dièses Worles gelangt. 

(2) Pap, Uyden /, 350/JII, 15. Ebendort Z. 9 wird ein ^^^ ^^^ îlM "^"v^ J ^ ^^ ®î ^ 
erwâhnt; auch in der fehlerhaften Gruppe Libblbin, Dict., 952, dùrfte unser Wort stecken. 

(3) Auch die Lesung M (^ © îJfi ist môglich. 

■ ^ « 11 2LL 

(4) Brugsch, G. /., Il/yb; v. Bergmann, Rcc, lX/38. 

(5) S. Erman, Pap. Westcar, 1/41. 

(6) Hieratic. Inscr., Tafel 20 und 21. 



1 



DIE LESUNG DES GEWICHTES ^^ 145 



findet sich unter den zahlreichen Entschuldigungsgrùnden fur die Versàumnis der Ar- 
beiter auch die folgende meines Wissens noch nicht gelesene Notiz ^ ùber dem Namen 
des ^. 



I 



\ ^ \^\^^^ wS\^ ^^ ^* ^^^ stach der Skorpion. — Krank. » 



DIE LESUNG DES GEWICHTES 



' ' 



VON 

W. Spiegelberg 



In dem vorstehenden Artikel liabe ich die Gruppe ' » in der hergebrachten 

Weise Wtn gelesen, obwohl ich schon seit lange rer Zeit aus manchen Grunden an 
der Berechtigung dieser Lesung zweifelte. Insbesondere stehen die Beweise, welche 
Chabas ' zuerst fur die Unischrift Wtn ins Feld fûhrte, auf selir schwachen Fassen : 
« fe=^ , » bemcrkt er, a représente un fil métallique plié et ressemble au déterminatif 
des mots utennu, uiebu, dans lesquels il devrait figurer un écoulement de liquide; 
mais il est à remarquer que ce déterminatif lui-même devient quelquefois ^=d. » AUein 
Chabas liât dabei ausser Acht gelassen, dass die von ihm beobachtete Vertauschung 
beider Zeichen nur fur spàte' oder schlechte Texte gilt, sonst werden ûberall ?==^ 
und p=> scharf auseinander gehalten. In dem ich mir vorbehalte, in kurzem noch 
einmal auf dièse beiden Zeichen zurûckzukommen, will ich hier nur kurz andeuten, 
dass sich 

f==> hinter den Worten Wdnw « Opfergabe » und Wdb « Ufer ». 

^=^ hinter Phr, Kb und Dbn als Wortzeichen finden. Fur die Lesung Wtn 
bleibt somit kein Platz. 

Noch bedenklicher steht es nun mit dem zweiten Teil der Beweisfuhrimg des 
genannten Gelehrten ; denn dass sich aus den Beispielen : 






ù I ~l 



die Identitat von ^ Il i i und awwv ergiebt, wird wohl nieraand zugeben, zumal 

wenn wir in Erwàgung ziehen, dass sich der zweite Beleg * nicht ùbersetzen liisst. 



(1) Hieraiic, Inacr., Tafel XX/zwischen Z. 6 und 7. 

(2) Mélanges égyptologigues, t. 1, pag. 23 ss. vgl. Voyage, pag. 243 ss. 

(3) Dahin gehôrea ja auch die von Chabas aagezogenen Stellen des Totenbuchca, 

(4) Med. Papyr, Berlin, 13/4. 

(5) Pap, Sallier II, 5/8. 

(6) Der uns vorliegende Text ist hier wie so hâufig in jenem Schriftstûck arg verderbt. 

RECUEIL, XV. 19 



146 DIE LESUNG DES GEWICHTES ^g 

Viel schwerwiegender ist dagegen Brugschs ^ Lesung Tnw, welche auf der 
Variante © J eines Ptolemâertextes beruht. AUein wenn wir uns der zahlreichen 

A/VV\AA U 

Transcriptionsfehler " der Steinmetzen jener jungen Zeit erinnern, so mûssen wir 
auch dieser scheinbaren Lesung misstrauisch gegenûber stehen, da sie sich nicht mit 
den obigen Angaben vereinigen làsst. 

Die richtige Lesung giebt uns nun eine Stelle der Bauerngeschichte, in welcher 
der redselige Bauer * die Gerechtigkeit des von ihm zu Halfe gerufenen Mi^wï-Trisï 
in einem auch sonst * von ihm gebrauchten Vergleich mit einer Wage {}w8w) feiert. 
In diesem Zusammenhang finden sich die beiden parallelen Glieder : 



^ Il ^ I C=l'' 






« Dein Herz ist das Th gewicht 
Deine Zunge ist das Dbn gewicht. » 

Dass hier Dbn ein Gewicht bezeichnet, ist durch den Parallelismus ausser Frage 
gestellt, und ebenso we nig k ann es zweifelhaft sein, dass wir hier die phonetische 
Schreibung der Gruppe ^^^^ vor uns haben *. Chabas hat in der oben angefùhrten 
Stelle ^s> als « fil métallique plié » erklàrt, und damit unbewusst die Uebersetzung 
der soeben ermittelten Lesung Dbn • gegeben, welche ja auch meiner obigen Bemer- 
kung ûber ==-> und *==» entspricht. Beilàufig erwàhne ich noch, dass môglicherweise 
auch in der Pariser Lederhandschrift ' in den Worten : 





^'"'''^ nnipo 

J \ A^/^^/^A I iil 



und 




\M 



A^^^AA 



J \ 



(0 n œ 



unsere Gruppe stecken kônnte. Doch will ich damit bei dem fragmentarischen Zustand 
des betrefïenden Abschnittes jener Hs. nicht mehr als eine Vermutung gegeben haben. 

W. Spiegelberg. 

* 

(1) A. Z., 1865/66. _^ 

(2) Ich erinnere nur an ^^^^^ fur fl| • Dass die hierat. Grappe (J^^ in ^©r obigen Weise verlesen 

werden konnte, ist leicht einzusehen. 

(3) Pap, Berlin, 3023. Zeile 165/6. 

(4) Z. B. ib. 95 ff. 

(5) AAAAAA als Gewicht der IwswvrBge auch Pap. Anast. /, 10/4-5, wo es in der karrikierten Schilderung 
eiues Hungerleiders {aie) unter anderm heisst (1 ^v 5^ i^"^^^^^^ wfe^^^^l®^^''^ sf 

I n ^\ ^wwvA : « Wenn du ihn auf die Wage legst und seine 



A/y>A/vA I /^/w^^^ >is/ 

Schwere untersuohst, so wiegt er 10 Dbn » (wôrtl. « Lege ihn auf die Wage. Wenn du sein Gewicht siehst, 
so kommt er dir heraus als 10 Dbn »). 

(6) Von Dbn « kreisen. » 

(7) Mémoiree de la Mission, I, 3* fascic. Tafel 1/Z. 3, 10. 



GLEANINGS FBOM THE LAND OF EGYPT 147 

GLEANINGS FROM THE LAND OF EGYPT 

A.-H. Sayce 
§ IV. — Near Ike Cataract qf Assouân. 

I liave lately discovered an ioscriptioD South of the first Cataract. It ia engraved on 
a block of granité on tbe eastern bank of the Nile, facing the southern extremity of the 
island of El-Hesseh. I could find no otber inscriptions in tbe immédiate neighbourhood. 
Tbis new text is as follows : 




mm 

ri 









Î 



••0- -i:=> 



I belîeve it îs tbe first time that a dated inscription of the reign of Ra-mer-en bas 
been found. Tlie inscription on the left reads, I tbink, n Beloved of Kbnum the Great, 
» the Lord of the country of Rà-nefer », since the three Unes m under o seeraed to me 
to be due to an accidentai fissure of the rock caused by tbe engraver's tool, and not to 
form part of the character. In this case, Ra-nefer is apparently a name of the région of 
the granité quarries ' . 

In the inscription on tbe right, tbe island of Senem appears to be mentioned; I 
believe that no référence to it bas been found in any otber text of the Old Empire. As 
the country of Wawat bas been shown by Brugsch to be the district whicb extended 
northward to tbe First Cataract on the eastern bank of the Nile, it would seem that tbe 
country of Artht must be tbe corresponding district on the Western bank. The intro- 
duction to the text II ^=s I (^ ' is identical witb the phrase used by Uni when speaking 
of « the chiefs of the countries of Artht, Wawat, Amam and Maza » in the time of 
Ra-mer-en. 

About a mile to the north of tbe spot where the inscription I bave been describing 



(t) Pent-ètre doil-OD lire f 



I fwi . — G. M. 



148 BAS-RELIEF AVEC INSCRIPTION DE SENNACHÉRIB 



is engraved, M. Wilbour found a stone, with a Greek inscription, built into the walI 
of a ruined Coptic monastery which subsequently became a Mohammedan mosque. 
The stone is in an inverted position, and was covered with plaster. This I removed, and 
so brought to light the foUowing text : 

T63N ewAY*r^^f'^co|MN\oc-rHn)ûrwy|>p|AAK.S 

This I venture to transcribe and to translate as foUows : (1) [Erased] [l]vSoÇo[«] 

*Ax[<JXouOoç] irp[£ff6'JTepoç (?)J 4>(X[u)v] (2) xè ô Steoç (puXaS (oç) xwÔe 6irix[ei}^(afJLa'ctJ ôfjiou to'j[c] oîxouç 
(3) '^î»>v ev auTtp à'puao, "^fxo^ xr^ iravoup^^? ^-^ 8[ie8ôGTijjiEv(?)] M) è7cap5(^oû[v'coc] 'Ax[oXou6ou] Kâfftpou 4>(X[<i)v]. 

« Famous is Akolouthos shekh (?) of Philae, and God (our) protector, who hast, along 
» with this fortress, rescued the houses of those in it, when we were twice handed 
» over (?) to wickedness, Akolouthos being prefect of the Camp at Philse. » It will be 
seen that the inscription belongs to the Byzantine period ; but we learn from it that 
there was a Castrum at Philse. 

M. Wilbour and myself hâve again been examining the Famine-Stele at SehêL 
He adhères to his opinion that the first character in the royal cartouche is Kher or Ah, 
and it is quite certain that the last character crz) is to be distinguished from <3> which 
is always angular in the inscription. In fact in the last Une but one, < — ) is used and 
interchanges with aa^^^a. M. Wilbour and I hâve always believed that the second cha- 
racter is thés, and I would therefore now identify the king with the Aktisanes of Dio- 
dors (I, 60) and regard him as one of the Ethiopians who got possession of Egypt in 
the time of Ptolemy Epiphanes. His eighteenth year refers of course to his reign in 
Ethiopia. 

Louxor, the 2 March 1893. 

A. -H. Sayce. 



BAS-RELIEF AVEC INSCRIPTION DE SENNACHÉRIB 

PAR 

V. SCHEIL, 0. P. 

Ce bas-relief se voit au nouoeau Musée de Stamboul, sur le premier palier de 
l'escalier, à droite, et porte le n® 43. Il provient sans doute, comme les autres bas-reliefs 
de Sennachérib, du palais royal de Kouyoundjik. Des trois registres parallèles, horizon- 
taux, superposés à intervalles vides, c'est le registre intermédiaire qui porte Tinscrip- 
tion. Le registre supérieur représente, au niveau du sol, une file d'archers. Chacun d'eux 



BAS-RELIEF AVEC INSCRIPTION DE SENNACHERIB 149 

est suivi d'un compagnon portant pique et bouclier. Le registre inférieur nous montre, 
dans la carrière, des travailleurs occupés à attaquer le roc, afin d'en extraire la pierre 
pilu, comme le prouve Tinscription : 

1 Sin-ahê'irbâ èar kisèâti sar (mât) Asèia^ {abnu) pi-i-lu pi-su-u 

2 sa ki-i ièat nalbas samê a-na sip-ri êkalli-ya ina ir-si-it 

3 (d/) Ba-la-da-a-a în-nam-ru ba-hu-la-ti da-ad-me 

4 na-ki-ri u sabê hur-sa-a-ni la kan-su-ti kisid-ti qatâ-ya 

5 kul-me-e u ag-gul-la-ti pareil li u-sa-as-su-nu-ti 

6 sédé lamassê i^abûti a-na babâni êkalli-ya ip-tu-[qu\ 

C'est-à-dire : « Sennachérib, roi des foules, roi du pays d'Assur. De la pierre brillante 
pilu, qui (luit) comme les feux du manteau céleste, fut trouvé dans le sol de la ville 
de Baladai, pour la construction de mon palais. Je fis donc porter l'outil Kulmê et des 
pioches de fer aux hommes des populations ennemies et aux hordes insoumises des 
montagnes que mes mains ont conquises. Et ils élevèrent aux portes de mon palais 
de grands génies et taureaux . » 

Notre inscription est une paraphrase des lignes 51 et 52 (col. VI) du prisme du 
même roi : ina pîli pisi sa ina irsit Baladai innamrâ, lamassê sédé sirûte usépis. « Je 
fis faire de grands génies et taureaux en pierre brillante jor7a qu'on trouve dans le pays 
de Baladai. » — Dans notre texte, les premiers mots de la ligne deuxième sont écrits : 
èa ki-i BIL IM AN MA. On trouvera, dans la Cosmologie de Jensen, pag. 5 et 21, des 

raisons pour l'équivalence IM = ciel, que nous considérons ici comme une sorte de 
déterminatif, et des explications sur AN MA = nalbas samê (Wai, II, 47, 34-35 e f). 
Le ciel n'ayant d'ornement que la nuit, l'éclat de la pierre pilii devait ressembler à la 
lumière scintillante d'une ou des étoiles. On ne peut pas ne pas faire de rapprochement 
entre IM AN MA et IM UT. On trouve ce dernier terme : Teglatp. II, Rev. 80 : Askuppt 
IM UT {abnu) parûti... askup : « Je fis des linteaux brillants comme le jour en pierre 
parûti; » Nabuch. II, 46 : Sallaruèsu huvâsu russâ kîmalM UT.,, usalbis : « Je revêtis 
son Sallaru d'or brillant comme le reflet du jour (ou du soleil). » Cf. Delitzsch, WSr- 
ierb., p. 124, sur iddâ IM UT et iddâ ^]]]}^ Le reflet IM UT était celui de la lumière 
solaire, comme le reflet IM AN MA était celui de la lumière lunaire ou sidérale. 

A la ligne cinquième, l'outil Kulmu (paj^silli) est difficile à identifier. Il en est fait 
mention dans un contrat de l'époque de Nabonide 6, 23, 2, 13, où Tallqvist lit, 
je crois, un ustensile 2ir{i)-mu-u, à côté des marri parjsilli, sorte de pioche, d'après 
le même Tallqvist, Contr. Nab., p. 97. 

Enfin le dernier mot de notre texte pouvait être usêpis ou quelque chose de sem- 
blable. Cependant les traces des signes indiquent plutôt ip-tu-lqâ] « ils dressèrent » 
qui se retrouve ailleurs. 

V. SCHEIL, O. P. 



150 STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 



STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GÏZÈH 

PAR 

G. Daressy 

Les statues postérieures à l'époque saïte sont relativement assez rares. Celles 
possédées par le Musée de Gizèh peuvent être classées en deux groupes : le premier 
comprenant les statues de style purement égyptien, le second les statues qui, bien que 
portant des inscriptions hiéroglyphiques, représentent des personnages vêtus à la 
grecque. Je réunis ici ces monuments qui ont peu attiré jusqu'à présent l'attention des 
égyptologues. 

1. Statue en granit noir tacheté de blanc, sans tête, cassée en haut des jambes. La 
shenti est imie. Commencement de l'époque grecque. 

IM^EC/V^M, « le grand chef des soldats Mer-ah, fils du prophète, grand 
chef des soldats Amen-pà-im, et de la maîtresse de maison Ta-irrihotep, » 

Le texte couvrant le dos du pilier contre lequel s'appuie la statue est en trois lignes 
verticales. L'absence de la partie inférieure est d'autant plus regrettable que l'inscrip- 
tion sortait un peu des formules banales et que les phrases ne s'enchaînent plus. 



yvwvw I — I 1 






^ i'-~^r?i:î^«-u^ipi:r!^'Hiî!VT^ 



CED o I M4 I ::=d!l I © U-ziTB^o^^ — ^1 '\\U I ^^o^^s* 



I I I 






O III 






AA^nrV\ 



w:^i'^ 



^^ \ « Le noble seigneur, ami unique, le premier dans le cœur du roi, son intime'. 



(1) -|[-'^ pour -|U ^^ O est un mot composé sur le même modèle que nr « celui en qui 



on 

n ra 



place le cœur, l'ami », que -jU « celui sur qui on a les yeux, le guide », etc. Le -JU est donc « celui 

avec qui ou passe la journée, le compagnon ». Le titre -^k- , si fréquent à certaines époques, souvent 

accompagné d'un nom de temple -JU (J Q^ A\- , _^ v\. s'appliquerait à des person- 

U • Q I 1 /ysA/vsA , Il )«C n J «û{tf . ...... 

nages qui se mettaient au service du dieu du temple pendant un mois, soit qu us aient pas^les trente jours 

dans la demeure sacrée, soit qu'ils aient joui de certaines prérogatives pendant ce mois, comme d'assister aux 

cérémonies, d'accompagner le dieu dans ses processions, etc. 



^ 



STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 151 

clief de tous ceux qui habitent le Menqabh^ secrétaire en chef, entrant chez Sa 
Majesté dans ses appartements*. Il remplit le cœur du souverain dans les deux 
terres ', très ardent, sauveur de TÉgypte à plusieurs peprises, puissant de cœur, brave 
ot vaillant... (L. 2) ... en son obéissance. Sa Majesté commanda pour elle* des offrandes 
i\\ïi\ accumula dans TUsekh. Il fut le chef désigné par elle au roi comme gouverneur 
du district de Sekhet-t'an, afin d'empêcher un malheur de s'ajouter à leurs malheurs, 
et pour empêcher qu'il arrive qu'il fasse son... (L. 3) [Le canal], manquant de pro- 
fondeur (?), ne prenait pas le limon nécessaire. Lorsqu'il parvenait à proximité des 
bassins (?) de Tanis *, il avait fertilisé le territoire et les propriétés qui sont avant, dans 
le Sha-sef •; or, leurs eaux, à partir du uu du nome Mendésien jusqu'au />e/ia de Sekhet- 

tan, ayant arrosé chaque... » 

La dernière colonne contenait des renseignements qui. auraient été utiles pour fixer 
le régime des eaux de la partie orientale du Delta. Notre personnage parle de travaux 
exécutés dans un cours d'eau qui, ayant arrosé les territoires des nomes Mendésien et 
Busirite, traversait le bas pays du nome Tanite : c'est à peu près le cours du canal de 
Bouhia \ Le texte, s'il avait été complet, nous aurait probablement indiqué s'il s'agissait 
de la branche Tanitique ou Mendésienne, ou d'un canal intermédiaire. 

2. Granit noir. Personnage vêtu d'une longue robe de prêtre; au collier est atta- 
chée une statuette de la déesse Maut. Il tient à deux mains un petit cube au-dessus 
duquel se tient accroupi le dieu Ammon. La statue est brisée : il manque la tête, ainsi 
que la partie inférieure à partir des genoux. Hauteur, 1™ 20. 

Sur le pseudo-naos, on ht^ | Bw^^V t V!î-9^yy 1 1 VI ^ ^î® 

î i ^ 31 IS î 1 î ^ i?il8^ !^ n P !• " [ Ammon-Râ, seigneur des] trônes 
des deux terres, donne les souffles agréables au défunt, le prince, prophète d'Ammon-râ, 

seigneur des trônes des deux terres, et d'Horus, seigneur de Tanis-Masent, grand chef 



(1) i"*"^ >1| {yn. ly, rijyn « la demeure fraîche », désigae une des salles des temples et des 
palais. 

(2) D'après la .racine, *^ doit être une salle retirée, extrême, l'appartement privé du roi ou la 
chambre du conseil. 

(3) Cette phrase est de construction semblable à celle que nous verrons plus loin « i ^^M^fH ' 

et a la même signification que l'ancienne formule - ^ 1 [||[| . /^ X f^ « le terri- 

toire d*Hor et de Set » ne figure pas dans le Dictionnaire (/éographigue de Brugsch; c'est une des multiples 
désignations de TÉgypte se rapportant au partage qui eut lieu du pays entre les deux dieux ennemis, et dans 
lequel Horus eut le Delta et Set la Haute-Egypte, ou, selon d'autres textes, Horus la vallée et Set la montagne. 

(4) Le pronom féminin semble se rapporter à une déesse, probablement Maut de Tanis. Le sens de 
ces phrases ne m'apparait pas clairement. 

(5) Il y a, au commencement de la ligne, quelques signes illisibles dans des termes techniques d'irriga- 
tion ; la traduction en est conjecturale. 

r ▼ T "^ ""*^ "''''^ rrrtk fl'^'''*^ ^^ -^^ ^-^ "'"'^^ 

(6) hitl A^AAAA , U|(i ^ I désigne le territoire du nome Busirite. /<r^ . ï 

sont des noms de Tanis. 

(7) Le canal de Bouhia remplace le canal de Basseradi, indiqué sur les feuilles 30 et 35 de Tatlas de la 
Commission d'Egypte. 



152 STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 

de l'armée, le prophète T'e-her, fils de... Uah^ab-'{râ) , et de sa mère Maut-ar-ii-s , 
mâ-xeru. » 

La partie supérieure du pilier est occupée par une petite représentation. Ammon 
est assis sur un trône élevé, et un prêt re lu i offre une image de la déesse Ma. Au-dessus 

Entre Tadorateur et le dieu il y a deux petites légendes : (1 ^^^^^^Ç^^^ ' ^^ ^^ 

viens vers toi ; moi, je suis Thot », et cfs 132 1 o ©oc -C-i <=> ^^ Y ^^3^ : « Je te 
donne les souffles agréables pour ta narine, le vent du nord pour ouvrir ton gosier. » 

La grande inscription ^ est en quatre lignes verticales : n *n 1 tiR ro sT 



ï^tT- ûru-H-^rr.^n^r: ':?,^i 



M^^^A — -♦•- 



~iS^5^M^S2TZÂ5TPP0!T=ilï!t 



/ww«v^ 



Sl^i:^llrlZ?23^%-ft^8l¥,?T«IL°#^ 






^'^"^^°™»^"'-^i-ifio=iiïftit'^:^Mm 



U on A /i— ^n ^37 iftiÀ' ^ ® 



A/vNA/vA O I NOW I I c=. 1 à^M I \R I »e=^ v3mE»e=^ U \> ill I r^^^ I *-dV 



AAAAAA 






I I I 



I 1 







y J.i. 0] ^ il |. « Le noble seigneur, ami unique, chéri du roi qu'il aime, très estimé 
au palais. Premier grand maître de l'armée de Sa Majesté, il en a été récompensé par 
des couronnes d'or et a été gratifié de terrains ainsi que ses enfants; à savoir, pour 
combler son désir, il est vêtu de lin fin, a un collier à quatre rangs et un anneau d'or 



(1) Elle est reproduite dans le Dictionnaire géographique de Brugsch, p. 303. 



/ 



1 



STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 153 

à son doigt \ Grand seigneur, grand prêtre, maître de l'escalier qui monte au sanctuaire, 
instructeur des prophètes, premier fils héritier d'Ammon * dont le cœur se complaît à 
aimer (le bien)... (L. 2) Gardien de la terre de celui qui est dans son disque, il orne sa 
statue de son vêtement et lui présente Thuile. Gardien de la grande demeure lors de 
la fête du mois de Shemou, en allant au sanctuaire et entrant dans le tabernacle du 
maître de Tanis, il orne la statue et pare les divinités du nome Tanite, fait brûler l'huile 
pour Tennéade divine, fait sortir le dieu au temps de sa fête, de la séparation au jour 
de sa réunion, l'ornant de ses vêtements, précédant le dieu pendant sa procession. 
Garde de Sa Majesté, il va sur les chemins ou s'éloigne de l'Égj'pte en toute saison 
de l'année, pour transporter des provisions... (L. 3) Chef dans sa ville, grand dans son 
nome, résident du Sekhet-t'dn, c'est un brave, défenseur de son nome, qui a protégé 
sa ville après la conquête*. Il a rempli le cœur des chefs de sa ville, protégé celui qui 
n'est rien; faisant appliquer les lois sans prendre de milieu entre l'amour du vrai et 
la haine du mal. C'est un illustre, grand premier de la ville, donnant la récompense 
à chacun. Palmier qui fait vivre tous les gens, asile de qui vient du dehors; le désir 
du craintif devant les supérieurs est de le voir tel quel (?). Palme d'amour, grand dona- 
teur, à plusieurs reprises il a étendu (?) la main pour le dieu... (L. 4) Le prophète 
d'Ammon; le guerrier, maître du Mâkherou*; prophète d'Ammon-râ, seigneur des 
trônes des deux terres ; prophète d'Horus, seigneur de Tanis ; premier prophète, deuxième 
prophète, prophète subalterne de Khonsou l'enfant; prophète de Khonsou de Thèbes, 
dans le calme parfait; prophète d'Osiris de Hemga*, seigneur de Tanis; prophète de 
Sokar; prophète de la grande ennéade divine de Pa-Khonsou; prophète de Thot; pro- 
phète d'Osiris-Thot; prophète d'Isis de Mondes; prêtre de Sekhet, scribe de troisième 
classe, scribe chancelier divin de première classe, prophète d'Ammon de Ramsès, 
Ammon le grand acheveur; prophète des dieux qui n'ont pas de sacerdoce (?) ; le pro- 
phète, lecteur royal; le prophète Te-her, fils du ma-nen, prophète d'Ammon... » 

Sur le côté du pilier, derrière la jambe gauche, il y avait un autre texte en trois lignes 
verticales, réduit de moitié par suite de la fracture de la partie inférieure. Voici ce qu'il 



"^ ^ Q T ***^ ^^ ^^^^ ^ T ^^ ^- ^^ ^ ^^* ^^ adorant le père, maître 



(1) Je me suis peut-être laissé entraîner pour la traduction de cette phrase par le passage de la Genèsey 
cb. XLi, vers. 42 : « Alors Pharaon ôta son anneau de sa main, et le mit à celle de Jo seph et le fit vôtir d'habits de 

fin lin et lui mit un collier d'or au cou. » Le cachet rirSÛ correspond au q de notre texte, le tTtT est le 

fl 1 V . enfin il y aurait le même rapport entre ns^n et VOr\ qu'entre S ®* « quatre ». Aftu serait 

I 1 C^iÛ 1 D=û II 

alors un collier à quatre rangs. 

(2) Titre élevé dans la hiérarchie sacerdotale, qui se rencontre dès la XVIII* dynastie. 

(3) Conquête par un des Séleucides ou simplement prise après une des nombreuses révoltes qui eurent 
lieu sous les Ptolémées. 

(4) f\/\ ZJ\ ^37 R l; Q/^ ^^ ^37 I sont les titres du grand prêtre d'Ammon de Tanis. 

(5) Hemga est le nom du Sérapeum de Tanis. Cf. Brugsch, Dictionnaire géographique^ p. 304 et 497. 

RECUEIL, XV. 20 



154 



STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 



des dieux, Ammon-Rà, seigneur des trônes des deux terres... (L. 2) Moi, j'ai ouvert 
les portes du ciel dans les Ap^; le Anmout-f a fait la purification que tu aimes; j'ai 
appliqué ta loi... (L. 3) Fais que je sois en présence du maître des dieux; que le dieu 
bienfaisant m'ouvre la gorge ; donne-moi le vent agréable pour que mçs narines aspirent 
le vent du nord qui sort avec toi; donne-moi de sortir en âme (vivante)... » 



3. Statue en granit noir trouvée à Tanis en 1861. Hauteur, 2"^ 40. Le personnage 
a la tête nue; il est vêtu d'une longue robe et porte devant lui sur un petit socle les 
statues accroupies d'Ammon, Maut et Khonsou. Les pieds manquent. 

La partie supérieure du pilier donne un texte de sept lignes horizontales <jui énu- 



mère les titres du personnage • 1 0] iS M^ 





I 



Sl^' 



^ o 



î 



® 



AA/VSAA 



;°#fêyîeiinii!m 






\mw 



O^l 



fem 



M 



Ci (3 



O 



fi^m 



/S/S/V^y/VA /SA/«/VSA 



® 



"^^n I 



A/NA/S/NA 



Mf:KîM-i:;:°ip!i°î 



AAAAAA 7 
^k £2X AAAAAA 



^lîHilÈ^ÎP^Î 



Jj . « Le prophète d' Am- 



Ocx\ ex 

mon; le guerrier, maître du Mà-kherou; prophète de Neith (?), prophète d'Ammon-Rà, 
seigneur des trônes des deux terres. (L. 2) Prophète d'Horus, seigneur de Tanis; pro- 
phète de Khonsou Tenfant; prophète de Khonsou de Thèbes, dans le calme parfait; 
(L. 3) prophète de Thot; prophète d'Osiris-Thot; prophète d'Osiris se dressant dans 
Tanis. (L. 4) Prophète d'Osiris de Hemga, seigneur de Tanis; prophète de Sokar-Osiris, 
seigneur de Tanis. (L. 5) Prophète d'Isis de Mendès; prophète de la grande ennéade 
divine de Pa-Khonsou; prêtre de Sekhet; scribe. (L. 6) Prophète d'Ammon de Ramsès, 
de Pa-Ramsès; d'Ammon-Rà, le grand acheveur; prophète des divinités qui n'ont pas 
(de sacerdoce). (L. 7) Le directeur des prophètes, grand maître de l'armée Te-her, fils 
du prophète Ounnefer; sa mère Neb-taui^, » 

L'inscription principale comprend trois lignes verticales d'hiéroglyphes d'une 
gravée .éaiocre:12_^(lfJ^-l^j^°q^î^,|itt;lfjr^îf|î 



a 



^^ xi. 



I "y 



M 



EmtiSt 



n 



I 
I I I I "^^^ 




I 






I 



%. 



ui\^^ 



îriîlifX^HiT^DiOi^T 



^AAAAA 
AAAAAA 
AAAAAA 




Cl 



no 



n 



\ 



AAAAAA 



9 a 

iii ii im Q I o 



/WWAA "l-"^ 



iP 




I I I 



©o? 



AAAAAA 
AAAAAA 
AAAAAA 









("^nhn © 



I 



p. 



OO 



I I I I III 







00 
5lll 



Pi 



O ^ n 3 o 



fcv^ 



I 



TPÉ 



® O 



AnAArl^ 



(1) Ces( la phrase consacrée pour indiquer que le personnage a été initié aux mystères. 

(2) Texte reproduit dans le Dictionnaire géographique de Brugsch, p. 418. 



STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 



155 



mrM 



Q 



,'(X'//^9 






Cl 



D 



UUllUl k^J 

l'MIHM ^^ n 



f>AAAA^ 



o 



lÀT 



5 ? 



■tt\ll 



o o oL^JH s 



o 
o 
3o 



Ji 



n 












A^fe*. 



"°S 



.&•£. 




000 I I I 



tid9s§d^j.î: 






1 1 



id;p 




o o o 



4^ 



o 
o 
o 



n 



gneur, ami unique, directeur des prophètes, le premier de son rang. Clief dont Tamour 
est au cœur du roi, très estimé au palais, Sa Majesté Ta désigné pour (arriver comme 
chef de sa ville, succédant à) ses pères; il l'a gratifié de terrains et de toutes choses, et 
Sa Majesté n'avait jamais fait de même que pour lui. Grand maître de Tarmée, défen- 
seur... Instructeur des prophètes, image du dieu de sa ville. Prince, chef dans le palais... 
(L. 2) Mât lui a fait Tablution, Horus Ta consacré, An-mut-f Ta purifié; il a ouvert les 
portes du ciel et vu en lui ; il a caché les mystères au plus profond de son cœur. Gou- 
verneur de son temple, présidant aux destinées de sa ville, grand répartiteur de Timpôt 
de sa province, il se rend compte des conditions des villes, (aussi) les fonctionnaires 
sont soucieux de sa venue, et Teau est dans sa ville lorsque les deux terres en manquent. 
Faisant vivre Taffamé dans son nome, surveillant les gardiens (?) qui protègent toute 
chose... (L. 3) Premier fils héritier d'Ammon, établi comme lieutenant de Mât, il fait 
se lever le dieu. Chef.. . pour tout^ place. Maître de Touyerture des portes du sanctuaire 
du seigneur de Tanis, il couvre le dieu de son vêtement, présente Thuile et le baume et 
pose l'encens à Tendroit du sacrifice(?). Lui fait entrer tout arrivant au cachot ', lui est 
parvenu aux honneurs du temple. Réparant les ruines, remplissant les brèches, faisant 
de grands monuments dans son temple, la porte de la salle d'or avec des ornements en 
or et argent..., il a fait ses deux plumes, son fouet, son collier (?) et son pectoral en or; 
il a fait les coiffures et couronnes tôsr, liet', sxent, suti, x^pers, son, atef... le collier (?) 
le disque, régide... » 
Le côté gauche du pilier porte une autre inscription de quatre lignes • 1 0] ^ |^ 



PlUV^PîZJî^ilSM 



o I AAA 




o O 




@0 
I I 



ÏI/vnwaÔ ÎLJ 






3i1 



.JuSu /vw^A^ T il 




˻T*M 



naii^^i^^émni^ 



A/VWSA 



M 



O 



A^/s^A^ 



IPWS^k-?^ 



D 



I 



ywww 
I I I 



v?p^âr;TfgvE^xi;irEâz:«â 



mnmro lo o 
W 



\\ 




yf^/ZAn 






I 










(5 



TîiSxT^o'^TÎIP^l^ 



I 




"CCl 



000 



m 



no 



O 



■;â 



(1) Le signe représenté dans le texte est un pectoral. 

(2) [p- ^ n « ï® ^^6^ Q^i cache le corps » désigne ordinairement le tombeau. 11 a ici un autre sens 
peut-être en rapport avec les cérémonies des initiations aux mystères. 



156 STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 



G^ÏBlVâliiilnS^ÏIl- « Leprophètod'Ammon, le guerrier, maître 
du Mâ-xerou, prophète..., le noble, semer... (1. 2) grand maître de Tarmée; prophète 
d'Ammon-Rà, seigneur des trônes des deux terres, et d'Horus, seigneur de Tanis, 
Te-her, fils du prophète Un-nefer, fils de... (1. 3) divine mère de Khonsou, Tenfant 
Rekehit, Il dit, en adorant son seigneur, le maître des dieux, Ammon-Râ, seigneur des 
trônes des deux terres : Je suis allé vers le maître des dieux, le dieu grand; je suis allé 
à sa beauté. Moi, je suis ton image, sorti de toi, ton grand fils qui fait ton désir. Moi, 
j'ai ouvert les portes du ciel, je Tai vu.. . (L. 4) Moi, j'ai fait les monuments de ma ville; 
ton image, je l'ai dressée, ta statue... de Ma, je l'ai fait faire. Moi, je t'acclame comme 
Thot, mes bras sont devant toi comme Horus, j'ai répandu l'eau devant tes beautés que 
j'aime. Moi-mémo j'ai réparé les ruines, comblé les brèches, fait de grands monu- 
ments dans ton temple. Allonge mon existence, fais que mon fils soit installé à ma 
place... » 

On a dû remarquer de nombreux rapprochements à faire entre les textes de ces 
deux dernières statues. Les noms et les titres sont les mêmes; il est probable que l'un 
de ces personnages est un petit-fils de l'autre. T'e-her, fils de Uah-ab-râ, prend alors 
le premier rang, tant à cause du nom de son père que pour le style du monument qui 
rappelle davantage le faire saîte. Il est à regretter que les allusions historiques ne soient 
pas plus claires; en tous cas, ces statues peuvent être attribuées au commencement de 
la domination grecque. 

4. Statue en granit noir, provenant du Fayoum. Hauteur, 0'°95. La tête manque, 
ainsi que les pieds. Par-dessus la grande robe qui le couvre, le personnage porte encore 
la peau de panthère. Au collier est suspendu un crocodile. Sur le naos, dont la porte 
est représentée fermée, devait être un épervier aujourd'hui brisé. La gravure des hiéro- 
glyphes est très médiocre, le monument me semble être du milieu de l'époque ptolé- 
maïque. 

Le texte du pilier est en trois colonnes verticales; il manque quatre ou cinq groupes 

àlafin dceha,uo ligne : ] -^^-^t^màïlTllÛ-ZlMUÈ 

I I I I 







I 



Ci\M INI AA^AA/V 




X 1 AAA/vv^!^l^J^yw^AAA I m^^ l@ |^^^<=>^Z=IZZavsaaa/saaaaaCi ®^H n>^ T-^ 



mîfin-/ki:&i^™i:^--?c=a:jz?fe^c^ 



<?v 



ri j. « Le noble seigneur, chancelier royal, ami unique, le plus aimé du 



STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 157 

roi, possédant son cœur. Grand par sa dignité, grand ' par son rang, honoré parce qu'il 
est vu comme un homme de bien, exempt de mal, détestant le paresseux, ne reposant 
pas... (L. 2) ses travaux. Tant qu'il cache sa pensée, le premier est à bout; lorsqu'il a 
exposé son idée, il est admiré pour la vigueur de son cœur. Il a construit(?) le Meskheni 
de l'entrée du réservoir, pour faire les louanges de son seigneur, et que le nom du grand 
de la famille (?)... (L. 3)... a fait remplir le cœur d'amour, revêtu de la peau (de panthère) 
afin que chacun le salue. Le très ardent pour le pays, ainsi que le guide le maître de 
Tennéade (?) divine, le prophète de Sebek, lieutenant de Meh-ur (?), initié aux mystères 
d'Isislatrès grande, le prêtre Un-nef er, mà-xeru, (ils du ma-nen. Her-tauii?) fils de... » 

5. Statuette en basalte de 0™45 de hauteur, provenant de Memphis. Sur le pec- 
toral est représenté un bœuf; Apis est également sculpté en haut-relief au-dessus de 
la tablette que porte le personnage. La tête manque M ll'i o m Q ^ D """^ 




I I a 



^pïr:;:iu:p=LAt¥irii!^^px^L:ip 



I I i .ZI 



^-kî[3Mr^î.m!lf=^7i^=H-lHiz^ 



^v I e/ T- ^< Le dévoué à Sérapis, le noble chef, chancelier royal, ami unique, 
serviteur ' du dieu, de bon mérite, ordonnateur en chef des armées, le premier des 
serviteurs de Sa Majesté en raison de son intelligence parfaite, directeur du magasin (?) 
des armes, vérificateur... (L. 2)... du roi, faisant ce qu'aiment les hommes, ce qui plaît 
aux dieux; le prophète de Sekhet, maîtresse de vaillance, le grand supérieur des soldats 
en Egypte et suivant du roi, Amphias{?) fils de AnkMiapi enfanté par Hathor-m-khout 
Il a combattu pour le seigneur de Aa-arep. J'ai été favorisé de beaucoup d'or (de 24,000 
mesures) et de 23... par faveur d'Apis vivant. » 

2® SÉRIE. — STATUES A COSTUMES GRECS 

6. La statue n^ 5564, trouvée à Alexandrie (Kom el damas) en 1881, a été reproduite 
par M. Maspero dans son Archéologie, p. 230. La tête n'offre plus le type égyptien, le 
vêtement se compose d'une tunique à manches courtes et par-dessus d'une pièce d'étoffe 
à bords dentelés jetée sur l'épaule gauche et revenant par-devant sous le bras droit. 
Le personnage maintient cette draperie de la main gauche; le bras droit est pendant. 
Hauteur 0™83. L'inscription du pilier est surmontée d'un petit tableau : sous un disque 



{!) Nous avons évidemmenl ici la formule ^œ^ ^v p a^.,^ ^\ ^-o m. • d'où 

plus loin nous verrons le crocodile avoir la valeur v ^ - 11 ^auî. se rappeler que cette statue vient du Fayoum, 

où Sebek-Râ sous forme de crocodile était la principale divinité, le seigneur, le grand. 

(2) Je ne vois moyen de traduire les passages où se trouve le signe d qu'en attribuant arbitrairement â 



ce caractère la valeur 



158 STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZEH 



ailé auquel sont appendùes deux ursous portant des flabella fichée dans le signe de la 
vie passé dans leur cou, et sous la représentation du ciel, on voit le personnage U. ^. 

^^^s -^1 ^^^' ^'^ ^® ^^^jlM^'^^^^^^^ devant Thot accroupi, à tête d'ibis surmontée 
du diadème Ahi {^ A A ^'^^i^ '^^'^^ . 

L'inscription se compose de trois lignes : i <:=> n H u-°^ *l«^ a '^'^^^ ^_^ .nT/i 






ici<.ic T — r^ © 




'" Ai;,ii'S'^piTAT7::isîB;pp:Mikii-(ssi 



fl^Z§^îi.Efe^-TiStîSinîâo^^î 



A/VAA/NA 



£^111 <=r> D 






A® 



I 






^ ^Hlll-<2>.1 :^UV jrH<Z:>l>^.:^ 1 «^.=^§ D U Dl I 1^ wiyywsAA 111 ll<=> ^^ 

)~^ "^^'^v^^.ck \\ *^^ ^:c^ fTl • « Aux portes du tombeau, lorsque partent 

vers le ciel le protecteur du misérable contre le puissant et le secourable à la veuve, 
le dieu grand accroît pour ceux-ci toutes choses; tu donnes qu'il fasse une longue vie, 
le cœur joyeux, et une bonne vieillesse aspirant au repos \ Tliot le très grand, seigneur 
d'Hermopolis, taureau de l'assemblée des dieux, guide de tous les dieux, aimé comme 
peseur de Tœuvre des hommes après leur fin, scribe du tribunal qui applique les lois 
et règle... (L. 2)... dans la salle de Vérité, comme un serviteur d'Unnefer mâ-xeru. Et 
cette statue est posée devant toi afin de rappeler son nom sur terre à toujours : il a aimé 
ton service, marchant en ton eau, accomplissant ton désir, ayant pour règle de discours 
de témoigner la vérité, car tu es le gardien du vrai, ta crainte pénètre celui qui t'aime en 
son cœur et ta puissance a été le mobile de ses actions. Il a fait les fêtes des dieux, aimé 
à célébrer leurs sorties... (L. 3) Il a réparé le tombeau d'Osiris qui est enseveli à l'occi- 
dent de sa ville : c'est que toute sa fondation étant faite en argile, voilà qu'il tombait 
en ruine depuis l'époque où eut lieu l'entrée dans le domaine d'Osiris du canal... Il a 
célébré la grande année en son temps. Il a fait hommage du revenu divin à Ammon-râ, 
roi des dieux, depuis qu'on l'eut emporté pour le tribut. Il a extrait de l'argent... » 

Une autre inscription se trouvait sur le côté du pilier, derrière la jambe gauche. Il 
n'en reste que les premiers signes de deux colonnes --^ et / 1 



(1) La fia de la ligne tournée en sens inverse. 



STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 



159 



7. Granit noir, n® 27860. Hauteur 0™ 85. Le corps de la statue entré au Musée avec 
la collection Huber a été reproduit par Mariette dans les Monuments divers, pi. VII, 2. 
La tête, venue séparément dans les collections de Boulaq, était exposée sous le n^ 5913. 
Les jambes sont cassées à hauteur des genoux. Le costume et la pose sont les mêmes 
que pour la statue ci-dessus. 

Au sommet du pilier, on voit un disque ailé, orné de deux urseus, placé entre deux 
cieux. Au-dessous un homme debout A ji"^ Pa-du-asar adore Osiris assis. 

La gravure des hiérogljT)hes laisse à désirer sous le rapport de la finesse et de 

l'exactitude; ainsi les I deviennent des D, les <:=> parfois des .<ffi>- : i ? I-<2 



1 I 



f=i§y!îJ--fiP>7j 



yWVN/NA /VWWA 



D 




^ D 







m 



\M^ 



m 



ISf^N^AA 



w 



A^/V^/SA 




Mdf-nv^r 



scm^j^iiv^j 



£^ w JIIHIUIL 

O Ci AAAiAAA îCX I 



8 ^ . (( Que Ptah le beau de son Mur du Sud, seigneur d'Ankh taui. Apis renouvelle- 
ment de Ptah, donne vie, santé, force au noble seigneur, chancelier royal, ami unique, 
l'aimé du jour, grand chef des soldats, dirigeant les êtres intelligents, dans toutes ses 
résidences entrant devant (Sa Majesté). (L. 2)... remplissant ses oreilles de vérité ; les 
yeux du roi, les oreilles du souverain; soldat vainqueur, prêtre d'Hapi, le seigneur ami 
de la navigation, qui a commandé la flotte du Pharaon, le prophète de Khem, seigneur 
de Létopolis et des autres dieux qui y résident. Pa-du-asai^ fils du personnage de 
même rang, Hor-dch-kh{et)u, enfanté par la maltresse de maison Ast-urt dont le corps 
repose comme Râ dans le domaine de Sokar-Osiris-Apis. » 



8. Statue en granit noir trouvée à Dendérah en 1888. La pose est encore la 
même que pour les statues précédentes ainsi que le costume. La tunique descend 
presque jusqu'à la cheville; les bords de la draperie de dessus sont ornés de franges. 



1 ^^ 
La tête de la statue n'a pas été retrouvée, i D 







XXI 



\c 



t>k\ 






X7 



ni::;!!- 



T 



A/V/VV>A 



I 



ô 




X 4r 



^»0»\f 



o 



^A/VW\ 





DO 
^1 






1IBL«^5ii| 



A/VWSA L^^ 111 



SLMoo'^o^S^S'^LoLni'^Siisil 



I I I lit 



1T 





0*% O© (5 









o o«Uo 



1 




o 



iî 



^ OO I 

i-,-«i»îl I aÂ/v>aa ./J o I 

n '=' 



D 




î 



r/ r<% 



r^ 3 n © 



/f'^y.f 



x^J 1 o C^ I 



qX û ♦'^^'^ 



n 



®0 I 



\7^ 



1 



I 
I 
t I I I 



^Jimm^ A< ^ AAA/v>A r~~ 

000 I I Ick v\4f 



160 STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 



C3 
I 






Q ©OUI c ©<=>«= i6<=>^ i<=>Tin I m. c=> © m F=^ lU 









AAAAAA 



m ^ A/VA/NAA 



ûî^ r| ^. ((Le noble seigneur, chancelier royal, ami unique, le 
chéri du roi, grand favori du palais, admis dans la demeure royale, grand chef des 
soldats, gouverneur de ville, grand dans Taui-rert (Tentyris); le prophète d'Hathor, 
maîtresse d'Ant (Tentyris), œil de Rà, maîtresse du ciel, régente de tous les dieux; 
prophète d'Horus de Masent (Tentyris), dieu grand, seigneur du ciel, prophète de Hor- 
chefi, dieu grand, seigneur de... (L. 2), Prophète de Hor-ur, fils d'Isis et de Hor-sam- 
taui le brave, fils d'Hathor; prophète d'Isis, la grande mère divine, maîtresse d*Aa-du 
(Tentyris), de Bast dans Ant; prophète des dieux du sanctuaire d'Ant, ville de la 
grande déesse et de ses temples; préposé au trésor d'Hathor, maîtresse d'Ant et d*Isis, 
la grande mère divine, et d'Hor-hud, dieu grand, seigneur du ciel et de la compagne... 
(L. 3) Pen-nut, fils de Pa-ner-bast. Il fit construire la demeure d'Hathor, maîtresse 
d'Ant, œil de Rà, maîtresse du ciel, régente de tous les dieux, et les monuments nom- 
breux qui sont dans la demeure d'Hathor, maîtresse d'Ant, ainsi que la route d'Horus 
qui va à Noubt (Pampanis) ' d'Ant, en sortant de la demeure d'Hor-hud, dieu grand, 
seigneur du ciel, seigneur d'Ant, comme seigneur... (L. 4) Que son jiom soit stable à 
cause de ce qu'il a fait, ainsi que son fils qui Taime Ptolémêe, qui fit construire la 
demeure d'Isis, la grande mère divine, maîtresse d'Aa-du, résidant dans Ant, et son 
beau chemin qui en sort vers le Midi, jusqu'à la demeure d'Hor-hud, dieu grand, 
seigneur du ciel, seigneur d'Ant. Cela n'avait pas été depuis le temps des dieux. Que 

son nom soit établi devant Isi s... » 

Les renseignements contenus dans ce texte sont des plus intéressants. Nous savons 
ainsi les noms des personnages qui firent élever les principaux monuments de Den- 
dérah. Le temple d'Hor-hud n'est pas connu encore; peut-être est-il caché sous les 
décombres derrière le grand temple, en pendant au temple d'Isis, à moins que ce ne soit 
une désignation du Mammisi. En tous cas, nous avons des données suffisantes pour 
fixer l'époque à laquelle vivait notre Pen-nut, Les plus anciennes inscriptions relevées 
dans le grand temple sont de Ptolémée-Aulète; le temple d'Isis a été dédié sous Auguste. 
Vu les titres, qui sont en rapports avec la royauté égyptienne, la statue a dû être faite 
avant l'établissement des Romains en Egypte, et la date exacte devrait être cherchée 
entre les années 50 et 30 avant notre ère. C'est un point de repère précieux pour estimer 
l'époque des autres statues analogues. Dans la statue de ^^ d'Alexandrie, les titres 
égyptiens sont absents : je tendrais à faire descendre le monument jusqu'à la période 
romaine; les autres statues qui ont encore des mentions royales dateraient des derniers 



(1) Cette ville qu'il ne faut pas confondre avec p*M^ Ombos,se trouvait près de Ballas. C'est la ville 
dont les habitants, adorant le crocodile, avaient des démêlés avec les Tentyrites. 



I 



STATUES DE BASSE ÉPOQUE DU MUSÉE DE GIZÈH 161 



Ptolômées. Les différences de provenance suffisent à expliquer les différences dans le 
style et la gravure et il n'y a peut-être pas plus d'une cinquantaine d'années entre 
les époques des statues de ce groupe, à costume non égyptien. 

9. Statue en granit gris, la tête et les pieds sont brisés. Le costume présente 
quelques petites différences : le vêtement de dessus descend jusqu'aux genoux au lieu 
de s'arrêter aux hanches, il est maintenu autour des reins par une ceinture en torsade. 
Les deux mains du personnage sont ramenées par-devant et la main droite tient le 
poignet de la main gauche. 

La gravure des hiéroglyphes est des plus mauvaises, surtout sur le côté du pilier 

et les signes sont parfois plutôt devinés que lus : D -«=^ ^^ ^s. û * 











o 
o 
o 



A/S/VAAft 

ilTTTTl 
















I 

I vA c^ aa;naaa „ ><-:^Hh ' |©'"T"'^i:7 . « Le très noble seigneur, le 

grand chef des soldats, gouverneur royal du nome et de la ville, remplissant le cœur 
du roi, pénétrant à fond le cœur des hommes (?), les yeux du roi dans la Haute-Egypte, 
ses oreilles dans la Basse-Egypte, multipliant ses soldats comme des sauterelles, mul- 
tipliant ses chars et ses chevaux, or il fît la guerre aux étrangers et les jeta vaincus... 
(L. 2) multipliant ses bateaux sur le fleuve, élevant son cœur à aller et venir sur mer; 
multipliant ses greniers pour le grain et tout ce qui sort des domaines; multipliant ses 
dépôts d'or, d'argent, de fer (?), de bronze, de..., de toute bonne pierre des carrières 
de toute contrée. Grand penseur, qui est habile en tout; le Pharaon se fie à son intel- 
ligence, et son cœur est heureux, car ses prévisions s'accomplissent. Très savant... des 
dieux devant... (L. 3)... \ 



(1) Je renonce ^ donner la traduction de la fin du texte, tant la transcription est peu sûre et coupée de 
lacunes. 

RBCUBIL, XV. 21 



162 UATOUR ET LE SCHÈNE 



Supplément, 

Statue en granit noir déposée dans le jardin de THôtel de Louqsor, cassée aux 
genoux, sans tête. Par-dessus le costume grec, le personnage porte la peau de panthère : 



W''^ 



yLi. 




^^-l'^-i^^rîJir^^TEîiSî^^^s^ooo 









*:,H^!il--^"t2;^llî~11îl^S(iTl%:"|gfl1C 



AA/WW 



r"^ T)Q 



, , I ifi J) 1 ^t| ) ^?^. « Le noble seigneur, soutien (?) du midi, rem- 

plissant le cœur des rois dans la Haute-Egypte..., gardien du trésor, il... Éléphan- 
tine \.. (L. 2) Il est loué pour l'excellence de son œuvre très grande; aucun n'avait fait 
pareil à lui. Il a élevé le temple de Tanent, dans son naos et dans sa butte, le toit de son 
édifice domine (?) sa ville, embellissant la ville du grand Taureau '... (L. 3) au-dessus 
de la porte du Taureau. Plantant ses arbres, faisant tous ses travaux, il a relevé le grand 
bâtiment détruit dans les champs ; il lui a fait en or le mât du jour de la naissance 
d'Horus, faisant le bâtiment au-dessus de sa ville... (L. 4) Mentou, seigneur d'Her- 
monthis, Tanent, Anit, Ràt-tauï, Hathor, Hor-râ, Khnoum, âme vivante de Râ, les 
dieux et déesses d'Éléphantine, le prophète de Mentou, seigneur de T'erut (Toud) et 
de son cycle divin, d'Hor-râ d'Éléphantine, qui fait... (1. 5) grand purificateur, premier 
prophète de Khons en Thébalde, de Tentyris, Pi-Mentu-peri par son fils Men-ka-râ-m- 
heb, fils de la maîtresse de maison Tep-nefer-Mentou. Année... » 

G. Daressy. 



L'ATOUR ET LE SCHÈNE 



PAR 

Isidore Lévy 



Une série de textes hiéroglyphiques, allant de la XVIII® dynastie à la période 
romaine, a révélé l'existence, chez les Égyptiens, d'une grande mesure itinéraire. 



(1) Dans le Dictionnaire géographique (p. 481), M. Brugsch cite des textes du temple d'Erment (dont 
provient vraisemblablement cette statue), où il est également question de TTTTr «*«=^. 

(2) Le grand taureau est le taureau de Mentou qui, sur une stèle de la chapelle d*Ut'mès, est appelé 

\\8=3 



UATOUR ET LE SCHÈNE 163 



appelée atour\ Mais les documents ne nous en ont transmis aucune évaluation précise, 
et les défauts inhérents aux textes conservés, — le vague et la fantaisie des textes reli- 
gieux, l'obscurité des textes géographiques, — en ont empêché, jusqu'à présent, toute 
détermination directe : c'est seulement, comme le dit M. Brugsch lui-môme ', sur la foi 
d'une traduction de l'égyptien en grec, traduction dont nous aurons à étudier la valeur 
et la signification réelles, que Ton a attribué à l'atour la longueur du oyoTvoc hellénique. 
La publication récente d'un texte important apporte, nous semble-t-il, des éléments 
nouveaux à la solution de la question* En rapprochant la valeur de l'atour, telle qu'elle 
nous sera donnée par les stèles de Tell el-Amarna, de la valeur attribuée au schène 
par les écrivains anciens, nous pourrons juger ds ce qu'a de fondé l'assimilation, géné- 
ralement admise aujourd'hui ', des deux mesures égyptienne et grecque. 



I 

Si divers et si contradictoires que soient les renseignements fournispar les auteurs 
grecs et latins sur le oj^oTvoç, ils donnent cependant tous l'idée d'une mesure s'appliquant 
à des espaces très considérables : Hérodote marque déjà nettement ce caractère en 
disant (II, 6) que les domaines petits ou moyens étaient mesurés en orgyies, en stades 
ou en parasanges, le schène s'appliquant seulement aux domaines les plus vastes. Les 
évaluations du o^oivoç varient, il est vrai, avec chaque auteur : Hérodote (II, 6) l'estime 
à 60 stades, Ératosthène * à 40 stades, et Pline, de qui nous tenons ce dernier rensei- 
gnement, nous apprend que d'autres comptaient au schène soit 30, soit 32 stades *. 
Strabon (XVII, 1, 24) rapporte qu'au témoignage d'Artémidore d'Éphèse, le schène 
comprenait 30 stades dans le Delta, 120 dans la Moyenne-Egypte, 60 dans la Thébalde 
jusqu'à Syène. Enfin un texte décisif d'Héron • permet d'admettre qu'au I®' siècle de 
notre ère ^ le schène avait reçu la valeur fixe de 4 milles philétériens, équivalant à 
30 stades ; et cette évaluation est confirmée par l'examen d'une indication de Vlti- 
néraire d'Antonin % relative à la station de Pentaschoinon (les Cinq-Schènes). Ce poste, 
en eflfet, tire son nom de sa situation à mi-chemin entre Péluse et le mont Casius, et 
la distance qui le sépare de chacun de ces deux points est précisément de 20 milles. 



(1) Voir dans Brugsch (Dlct. hier., p. 25, 101, 146, et Supplément, p. 164) les différentes formes du mot 
Il /www , qui, à répoque ptolémaîque, s*est affaibli en (J f àr, 

I ^ ^ >^vwv ^ 1 A y^ 

(2) Brugsch, Dict. hier,, p. 25 : « Das hieroglyphische Wort bezeichnet.eine Ausdehnung in die Lange, 
und entspricht, Uebersetzungen »u Folge, dem griecbischen Schoinoa. » 

(3) Brugsch, die yEgypiologie, p. 372; Hultsch, Métrologie, 2* éd., p. 362; Dcerpfeld, Beitrâge sur 
antiken Métrologie {Ath, Miitheil., VIll, p. 348); Grifpith, Notes on egyptian weights and measures (Procee- 
dings of Soc. o/Bibl. Arch., XIV, p. 408). 

(4) D'après Pline, Histoire nat., XII, 30. 

(5) Pline, Histoire nat., V, 11, et XII, 30. 

(6) Tabulœ Heronianœ, l, 24, et VI, 8 (dans Hultsch, Metrologicorum scriptorum reliquiœ, t. I, p. 184 
et 193). 

(7) D*après Th.-H. Martin, Recherches sur la oie et les ouerages d'Héron d' Alexandrie (Mémoires de 
V Académie des inscriptions, série l**, t. IV, p. 204). 

(8) Itinéraire cFAntonin, éd. Parthey, p. 69. 



164 L'ATOUR ET LE SCHÈNE 



Letronne, prenant pour point de départ le mille philétérien, a attribué au schène * 
une longueur de 12,000 coudées (6,300 mètres). Si Ton choisit pour unité le mille 
romain, on arrive à un total d'environ 6,000 mètres ', Ce chiffre peut être considéré 
comme un minimum, Héron (/. c.) ayant adopté le schène de 30 stades, le plus faible 
de tous. 

Mais ce n'est qu'à une époque tardive que le o^o^voc a pris cette valeur fixe et, 
semble-t-il, officielle : nous avons vu quelles différences existent, avant la période 
romaine, entre les diverses estimations. Un passage de saint Jérôme' nous fera con- 
naître, avec la cause de ces divergences, la nature réelle du schène : « In Nilo flumine, 
sive in rivis ejus, soient naves funiculos trahere certa habentes spatia, quae appellant 
funiculos, ut labori defessorum recentiora trahentium colla succédant. » Le schène 
était donc à l'origine, moins une mesure itinéraire qu'une étape de la navigation d'un 
fleuve, variant au gré des accidents locaux (Strabon, XI, 11, 5). Ainsi s'expliquent 
des passages comme celui de Strabon (XVII, 1, 84), nous apprenant que du Delta à 
la Moyenne-Egypte, la valeur du r/oi^oç variait du simple au quadruple; ainsi s'ex- 
pliquent aussi les erreurs que devait amener nécessairement l'emploi d'une mesure 
aussi indéterminée. 

Ajoutons que le schène n'est pas propre à l'Egypte * : Strabon le montre employé 
avec des valeurs diverses pour l'Arménie (XI, 14, 11) et le royaume de Pont (XII, 2, 34). 

En résumé, le schène est une mesure d'une longueur d'au moins six kilomètres, 
et qui peut être même beaucoup plus considérable ; d'autre part, rien dans son origine 
ne le rattache à la coudée, ce point de départ de tout le système métrologique de 
l'Egypte ; nous allons voir qu'aucun de ces caractères ne convient à l'atour, tel qu'il se 
présente à nous dans un remarquable monument de la XVIIP dynastie. 



II 

Il s'agit d'une inscription *, reproduite d'ailleurs à plusieurs exemplaires sur les 
stèles qui marquent les frontières du territoire de Khou-aten (Tell el-Amama), et 
renfermant comme un procès -verbal de la fondation de cette ville. 

On connaît les circonstances de la création de cette éphémère capitale de l'Egypte. 
Aménophis IV, redoutant l'influence conquise dans Thèbes par les prêtres d'Amon, 



(1) Letronne, Recherches sur les fragments d'Héron, p. 101. 

(2) Dœrpfeld arrive à ce chiffre pour le schène philétérien (Athen. Mlttheil.^ VIII, p. 358). 

(3) S. JÉRÔME. Commentaire sur Joël, éd. de Bàle. p. 83. 

(4) C'est là une des raisons qui rendent difficile d'admettre, comme semble le faire M. Dûmichen (Ge- 

schichte ^gypt., p. 39), que o^oTvoç soit le même mot que Q ^ khennuh, X^oTvoc est an vieux 

mot grec, indiquant le cordeau avec lequel on mesurait lescKamps (Hérodote, 1, 66). D'autre part, le ^ 
se rend d'ordinaire par le -^^ non par aj^ (cf. ^ | A W et p^evojtpiç, '^ et Xiot}*). 

(5) Les stèles de Khou-aten, incomplètement et inexactement reproduites par Prisse d'Avbnnbh (Monu- 
ments de VÉgyptCy pi. XII, XIII, XIV), ont été l'objet d'un travail d'ensemble de M. Daressy : Tombeaux 
et stèles-limites de Hagi-Qandil [Recueil, t. XV, p. 36). Leur importance pour le sujet qui nous occupe a été 
signalée par M. F. Pétrie (Proceedings, t. XIV, p. 419). 



L'ATOUR ET LE SCHÊNE 165 



se fit construire, de toutes pièces, une résidence dont il fut le maître incontesté, et il 
s'interdit par serment de la quitter jamais : les stèles que nous avons conservées 
devaient marquer les limites que le Pharaon hérétique avait juré de ne plus franchir. 
Le territoire de la ville formait un rectangle allongé qui occupait la vallée du Nil dans 
toute sa largeur, et s'appuyait de part et d'autre à la montagne. Les courts côtés du 
rectangle qui limitaient ce territoire à Test et à l'ouest devaient recevoir chacun trois 
de ces stèles-frontières, placées Tune au centre, les deux autres aux extrémités. 

Or, Aménophis IV a pris le soin de nous renseigner sur les dimensions de sa cité, 
et il les a déterminées par Tindication précise de l'intervalle qui sépare les stèles 
extrêmes. Voici comment il s'exprime à ce sujet, aux lignes 18 et 19 de l'inscription 
de Tell el-Amarna^ : 



A ex 1 








fî .J-^^ M AA^AAA ^ (1 ^ v^/vsAAAA >o^^ o^fl II, « Khou-aten, entre 

la stèle du nord et celle du sud, mesure, sur la montagne est de Khou-aten, de stèle 
à stèle, 6 atours plus 1/4 de khit ' et 4 coudées ; de môme, entre la stèle du sud-ouest et 
celle du nord-ouest, sur la montagne ouest de Khou-aten, 6 atours plus 1/4 de khit 
et 4 coudées' ». 

Par un heureux hasard, on a retrouvé, sur la rive gauche du fleuve*, deux stèles 
successives qui marquent la moitié de la distance ainsi définie par le texte, et une 
trouvaille analogue a été faite sur la rive droite * ; nous possédons ainsi, pour la déter- 
mination de la longueur de Tatour, les points de repère qui, jusqu'à présent, faisaient 
défaut. 

En effet, la distance qui sépare la stèle centrale des stèles d'angle étant, à Test 
comme à l'ouest, légèrement inférieure à 5 kilomètres', et la distance totale étant 
par suite de 9 à 10 kilomètres, on pourra assigner à Tatour, en tenant compte de la 
faible somme représentée par les longueurs d'appoint, une longueur d'environ 1,500 à 
1,600 mètres. L'emploi complémentaire du khit, multiple de la coudée, et de la coudée 
elle-même, indique que, suivant toute probabilité, l'atour est, lui aussi, un multiple de 



(1) G. Darbssy [l. c). p. 56. 

(2) il s*agit sans doute du khit, auquel M. Grifflth { Proceedings , t. XIV, p. 407) attribue une 

longueur de 100 coudées. 

(3) Ma version s'écarte quelque peu de celle du premier traducteur, qui présente le double inconvénient 



de supposer Texistence de deux mesures itinéraires toutes nouvelles (un de 3,200 coudées et un - n 

^ ^ I X 

de 200), et d'être en désaccord avec les conditions géographiques actuelles. 

(4) La stèle centrale à Deirouéh, la stèle septentrionale à Tounéh (n*^ 8 et 7 de M. Daressy, l. c., p. 61). 

(5) La stèle centrale à Tell el-Amarna, la stèle du sud à Hagi-Qandil (n«' 6 et 1 de M. Daressy, /. c, p. 60). 

(6) M. Daressy, l'auteur de l'intéressante publication qui sert de point de départ à cette étude, a eu la 
bonté de dresser à mon intention une carte de la région de Tell el-Amarna, et d'y indiquer remplacement 
des stèles découvertes; je le prie d'accepter tous mes remerciements. 



166 UATOUR ET LE SCHÈNE 



la coudée : le rapport des deux mesures étant évidemment simple, il est très vraisem- 
blable que Tatour a la valeur de 3,000 coudées ^ . 

Le schène, nous Tavons vu, comprenait au moins 12,000 coudées : en présence de 
pareilles différences de chiffres, peut-on continuer à considérer les deux mesures 
comme équivalentes ? 



III 

Mais une grave objection se pose naturellement, tirée du fait même qui a permis 
d'identifier l'atour avec le schène : je veux parler de la remarquable concordance des 
textes hiéroglyphiques, — qui signalent, dit-on, au delà de la frontière méridionale de 
l'Egypte propre, un pays de Douze-Atours, — avec les documents grecs et latins, qui 
donnent précisément à cette région le nom de Dodécaschène '. Le rapprochement, dû 
à M. Brugsch (Z. c), est frappant, et si les deux termes géographiques, s'appliquant 
à un pays nettement délimité, étaient réellement équivalents, on devrait conclure 
nécessairement que Tatour était, ou est devenu, à une certaine époque, une mesure 
identique au o^^oTvoc grec. La difficulté est donc sérieuse, et, pour la résoudre, il convient 
d'examiner minutieusement les deux ordres de sources. 

C'est par une série d'inscriptions hiéroglyphiques recueillies de Philae à Dakkéh 
que nous connaissons la donation faite à la déesse Isis par les différents souverains 
qui se sont succédé dans la région, de territoires d'une étendue de 12 atours. Le plus 
ancien de ces textes est celui du prince éthiopien Arqamoun, s'il s'agit bien ' du roi 
Ergamenès des Grecs, contemporain, suivant Diodore de Sicile (III, 6, 3), de Ptolémée 
Philadelphe (première partie du III® siècle); mais Arqamoun n'a fait, il le déclare lui- 
môme, que confirmer ce qu'ont fait les rois ancêtres *. Après lui, la donation est renou- 
velée par Ptolémée VII*, Ptolémée IX', Ptolémée X', Auguste*, Tibère*. Comme 
ces inscriptions, en général, se répètent et n'offrent que des variantes insignifiantes, 
je me contenterai d'en citer deux, celles de Ptolémée VII et Ptolémée IX. 



(1) Si Ton admet pour la coudée la valeur de 527 millimôtres que lui attribue M. Brugsch (jEgyptologie, 
p. 372), Tatour mesurerait 1,581 môtres. La longueur du petit côté du territoire consacré serait donc la suivante : 

6 atours de 3,000 coudées 9,486 mètres 000 

1/4 de khit 13 — 175 

4 coudées 2 — 108 

Soit au total 9,501 métrés 283 

Ce chiffre convient parfaitement à Tintervalle des stèles, tel qu'il est figuré sur le plan de M. Daressy. 

(2) Brugsch, Sieben Jahre der Hungersnoth^ p. 70; Bruqsch, Dict. géogr.^ p. 841; Griffith, Procee^ 
dings, XIV, p. 409. 

(3) M. EisBNLOHR (ByKDBKER, Oberâgypterty p. 335 et 350) place à Tépoque romaine l'Arqamoun des 
inscriptions de Pselcis ; mais la question reste douteuse. 

(4) Brugsch, Dt'ct. géogr., p. 841. — Sieben Jahre, p. 82. 

(5) Brugsch, Dict. gèogr.^ p. 843. — Sieben Jahre, p. 75. 

(6| PiEHL, Zeitschr., 1883, p. 131. — Brugsch, Sieben Jahre, p. 80. 

(7) Brugsch, Sieben Jahre, p. 79. 

(8) Brugsch, Sieben Jahre, p. 79. 

(9) Brugsch, Sieben Jahre, p. 83. 



L'ATOUR ET LE SCHÈNE 167 



ÏS 

Le premier fait don A Tlsis de Philso d'un domaine qu'il détermine ainsi : 




.ai ni n 



\> 



K 'Vil N* ^* Brugsch traduit (Z. c, p. 75) : « Das Land vom Ende von Takomsô 
bis Syene, an 12 Schoinen auf westlicher, an Schoinen 12 auf ôstlicher Seite, was 
ausmacht 24 Schoinen an Schoinen der Isis. » 

Ptolémée IX ajoute à cette libéralité la concession du dixième des produits importés 
du pays de Konousit : 

III W Cl A^^^ £^ W 1 5 7\ I I I r<y\^ I I I i f\/\/1 1 .m iIjMIII©c^iiii=i1I ii 



Jl 1 \a=lX=^ù£^%\ A^VW/VA T 21 I U - nJ\sS I jy I AWVNA AA^AAA .^Si> O S^ U 

^ © . « Nous t'offrons (c'est le roi et la reine qui parlent), nous t'offrons un champ 



ruA/^ 



de 12 schènes à l'occident et de 12 schènes à l'orient, total 24 schènes, avec toutes les 
choses qui y sont, et avec le dixième de tout ce qui vient de la Nubie, comme les rois 
ancêtres, les augustes, ont fait — depuis (?) Sonnet jusqu'à Komset (traduction de 
M. Piehl, /. c). » 

Assurément il peut sembler séduisant de rapprocher ces documents des passages 
des écrivains anciens (voir plus bas) qui indiquent ou semblent indiquer Syène et 
Tachompso comme formant précisément les deux limites nord et sud d'un pays de 
Douze-Schènes ; mais une étude attentive du texte rend bien difficile d'admettre que 
les 12 atours indiquent la longueur du pays concédé. D'une part cette indication est 
inutile, l'étendue du pays étant suffisamment définie par la détermination des deux 
points extrêmes, Takomso et Sount. D'autre part, ne serait-il pas d'une arithmétique 
vraiment étrange d'évaluer la longueur de chacune des rives du fleuve, et d'additionner 
ces deux chiffres pour obtenir la longueur totale ! 

L'indication, inutile dans tous les cas, aboutirait, dans l'espèce, à un calcul 
absurde. On est donc amené à croire, en rapprochant les actes de donation de PhilsB 
d'une inscription géographique d'Edfou^ évaluant la largeur de la vallée du Nil à 
14 atours ^ que les 12 atours se rapportent à la largeur du territoire concédé à la 
déesse sur chacune des rives du fleuve, la largeur totale s'élevant à 24 atours. — Re- 
marquons d'ailleurs que rien n'indique qu'en faisant usage de ce terme de « domaine 
de 12 atours », les Égyptiens de l'époque ptolémaîque aient voulu lui donner la valeur 
d'un nom géographique : ils exprimaient simplement l'étendue exacte des champs 
offerts à Isis. 

L'étude des textes anciens relatifs à la Dodécaschène nous donnera-t-elle du moins 
des renseignements certains sur l'existence d'une province de ce nom sous la période 



land trom the western barrier of Kemt to the eastern barrier likewiset is 14 aur (Brugsch, Thésaurus, p. 604, 
cité par Gripfith, in Proceedings, t XIV, p. 409). » 



168 L'ATOUR ET LE SCHÊNE 



lagide et romaine? Comme nous allons le voir, il n'en est rien, et ici nous pourrons 
suivre, pour ainsi dire, pas à pas, l'histoire de ce singulier terme géographique. 

C'est à Hérodote (II, 29) qu'il faut remonter pour trouver la première indication 
précise de cette région nubienne limitrophe de l'Egypte, à la limite de laquelle il était 
sans doute parvenu. Le passage est assez important pour être reproduit : « Au-dessus 
d'ÉIéphantine, dit l'historien, la pente du fleuve est si rapide qu'on ne peut le remonter 
qu'au moyen de cordes qu'on attache aux deux côtés du bateau; si le câble se casse, 
le bateau est emporté par la force du courant. Ce passage a quatre jours de navigation; 
le Nil y est tortueux comme le Méandre, et il faut naviguer ainsi pendant 12 schènes. 
On arrive ensuite à une plaine très unie où il y a une île formée par les eaux du Nil ; 
cette lie s'appelle Tachompso. Près de l'île est un grand lac : quand vous l'avez traversé, 
vous rentrez dans le Nil qui s'y jette. » 

Ainsi qu'on l'a remarqué, Hérodote n'emploie pas, comme le veut une opinion 
généralement répandue * , le mot Dodécaschène : il dit simplement que sur un espace 
de 12 schènes, le Nil traverse, au-dessus de Syène, une contrée accidentée où son cours 
devient tortueux. Il est intéressant de constater que cette description convient fort bien 
à la région de la Petite-Cataracte, laquelle se développe de Syène à l'île Hesséh sur 
une longueur ' sensiblement égale, non pas à 12 schènes, mais à 12 mesures répondant 
précisément à la valeur indiquée plus haut pour Tatour. Hérodote a sans doute rendu 
le mot égyptien par le nom d'une mesure dont l'indétermination se prêtait à toutes 
les confusions; et en effet, s'il a assigné quatre journées de navigation à un voyage 
qui demande cinq heures seulement *, c'est qu'il a inconsciemment restitué au schène 
sa valeur habituelle, et, par suite, démesurément étendu vers le Sud le domaine de 
la première cataracte. L'erreur n'est sans doute imputable qu'à lui seul, car il est 
inadmissible qu'à Syène où il s'est arrêté, on ait pu méconnaître à un tel point la 
longueur d'une région placée aux portes de la ville. Ce qui a sans doute égaré l'historien 
grec, c'est ce nom de Tachompso qu'il donne au point où le fleuve quitte la plaine. 
Il semble bien en effet qu'il y ait eu deux localités do ce nom situées, l'une près de 
l'île de Philaî (c'est peut-être l'île de Hesséh *, ou plutôt un point un peu plus méri- 
dional), l'autre placée beaucoup plus haut, vers Pselcis, toutes deux importantes aux 
yeux des habitants de Syène, Tune à cause de sa position à l'entrée des défilés, l'autre 
à cause du lieu de refuge qui y était établi pour les Nubiens'. La distinction des 



(1) Cette erreur est commise entre autres par Mommsen {Histoire romaine, t. XI, de la trad. Gagnât, p. 214) 
et même par des écrivains spéciaux, comme Vivien de Saint-Martin, le Nord de V Afrique dans l'anti- 

quitét p. 161. 

(2) De Syène à la pointe sud de l'île Hesséh, il y a une douzaine de kilomètres. — Une étude minutieuse 
de la région confirme d'ailleurs le récit d'Hérodote : à la sortie des défilés où le fleuve, encaissé par les mon- 
tagnes, encombré d'îlols, n'offre à la navigation qu'un chenal difficile, le voyageur voit en effet s'ouvrir 
devant lui un large ôpanchement fluvial qu*Hérodote a fort bien pu prendre pour un lac : des explorateurs 
modernes ont, eux aussi, qualifié de lac le bassin où s'élève Philœ (Cadalvènb et Brbuverv, VÉgypte et la 
Turquie, t. II, p. 6, cités par V. de Saint-Martin, le Nord de l'Afrique dans l'antiquité, p. 13). 

(3) BuNBURY, History of ancient Geography, l. I, p. 264. 

(4) D'après Norden, cité par d'Anville, Mémoire sur la géogr. do VÉgypte ancienne et moderne, p. 207. 
(3) Brugsch, Dict. géogr., p. 1289. 



L'ATOUR ET LE SCHÈNE 169 



deux points^ confusément indiquée par Pline * , est nettement prouvée par deux notices 
d'Etienne de ByzanceV Trompé par la similitude des noms, Hérodote a brouillé des 
notions relatives à des localités bien différentes, et donné ainsi le caractère d'une 
région naturelle, parfaitement délimitée, à ce district de la Basse-Nubie qui s'étend 
de Pselcis à Éléphantine. 

C'est Ptolémée ' qui, combinant la relation d'Hérodote, si bizarrement mélangée 
de vérité et d'erreur, avec une interprétation abusive des textes égyptiens analysés 
plus haut, a le premier fait du mot Dodécaschène une expression géographique ; dans 
un passage manquant de netteté (Ptolémée n'indique pas expressément la limite méri- 
dionale de la province, et ce n'est qu'implicitement qu'il l'arrête à Pselcis) et rempli 
d'erreurs si graves * qu'elles auraient dû attirer l'attention, il donne à un terme, qui 
ne répond en fait qu'à une notation défectueuse d'une distance, la signification d'une 
dénomination territoriale. En réalité, le mot de Dodécaschène n'a pas plus de valeur * 
que celui de Triacontaschène, attribué par le même Ptolémée (IV, 7, 32) à la région 
de l'Ethiopie voisine de la Grande-Cataracte, et c'est par un abus que l'on en a fait 
la désignation usuelle de la sorte de marche qui s'étendait au sud de Philse, la « porte 
sacrée de TEgypte », comme quelques douaniers grecs l'appellent encore au siècle des 
Antonins*. 



(1) Pline, VI, 35, 1, 2, 3. Dans le résumé obscur qu'il donne de ses lectures mal digérées (il cite Bion 
et Juba), le polygraphe latin place, sur la rive droite du Nil. une ville de Tacompsos, appelée aussi Thatice 
et située au noixl de Sandura (sans doute Dandour), ce qui ne convient qu'à une Tachompso des environs de 
Philae. Puis, passant à la rive gauche, il y signale une autre Tacompso, qui n'est peut-être, dit-il, qu'une 
partie de la première (eodem nomine Tacompso altéra, sive pars prioris). 

(2) TAK0MV02, xwfjiTj ht toT<; ôpiotç Al-picxtwv xat At6tdira>v, itpoç tJ *ï*iX7i vij<xt|), à; 'ApiffTaY<5pac 
Iv AlY^'nTtaxwv irpioTti). 

XOMVii, vf,aoç iv xcj) NelXq) fjiearj Al6t07:iaç xal AIyutttou, cî>ç *Hpo8oToç â^àxepa. 

(3) PoMP. Mêla (I, 9) se contente de reproduire, en en élaguant tous les détails, les renseignements 
(oamis par Hérodote. 

(4) Voici la position que Ptolémée assigne aux principales localités de la Dodécaschène (IV, 5, 74) : 

La Petite-Cataracte : 23» 45' I 61» 50' 

Hiera Sycaminos 23» 40' | 61» 45' 

Philae 23» 30' 1 61» 40' 

Metakompso 23» 5' | 61» 40' — Pselcis : 23» 5' | 61» 10'. 

L'erreur est évidente, Hiera Sycaminos, qui est au sud de la région, ne pouvant être au nord de Philae. 
11 faut donc corriger avec M. W. Schwarz {Rheinisches Muséum^ 1893, p. 259) : 

Petite-Cataracte : 23' 45' | 61- 50* 

Philae 23» 40' | 61« 45' 

Metakompso 23» 30' | 61» 40' — Pselcis : 23» 30' | 61» 10'. 

Hiera Sykaminos 23» 5' j 61» 40. 
Et cette transposition ne supprime pas la plus grossière des inexactitudes, celle qui met Metakompso à un 
demi-degré à l'ouest de Pselcis, alors que, suivant le contexte, les deux points sont en face l'un de l'autre. 

(5) Cette appellation n'a jamais été officielle, semble-t-il, ni populaire : elle ne figure dans aucun des 
Itinéraires de l'époque romaine, ni dans la Notitia Dignitatum. Un stratège des nomes d'Ombos, de Syêne 
et de Philœ, faisant une tournée d'inspection jusqu'à Pselcis, ne donne aucun nom spécial au pays qu'il vient 
de traverser, et qui dépend du dernier de ces trois nomes (C. /. Gr., 5076). Cette même région est désignée sous 
le nom de vuvop^a xôty AIyu^t((dv xat Tâ)v AIOiotccov par l'inscription 51(X) du recueil. Procope ne prononce 
pas le mot de Dodécaschène lorsqu'il nous apprend que le pays auquel il correspond a été cédé par Dio- 
clétien aux Blemmyes (Corpus script. Hist. Bys., t. XVI, p. 102). — D'autre part, on a cherché vainement 
â ce terme, dans la langue égyptienne, un équivalent vraiment géographique : Kiepert (Lehrhuch der alten 
Géographie^ p. 204), indique le pays de To-Kens comme répondant à la Dodécaschène. Un article de M. Mas- 
PERD, paru ici même [Recueil, t. XV, p. 106), montre ce que cette identification a d'inexact. 

(6) FrÔhner, Ostraka inédits du Loucre (Ree. arch., 1865, t. XII, p. 46 et suiv.). 

RECUEIL, XV. 22 



170 L'ATOUR ET LE SCHÈNE 



Nous pouvons conclure : sources égyptiennes et sources grecques présentent les 
unes trop d'incertitudes, les autres surtout trop d'erreurs et de confusions manifestes 
pour que l'on puisse établir une équivalence exacte entre les deux termes qu'elles nous 
offrent; il ne nous semble pas possible d'admettre, malgré l'autorité du grand nom de 
M. Brugsch, qu'il y ait entre les Douze- A tours et les Douze-Schènes autre chose 
qu'une relation superficielle. L'argument qui tire avantage de la concordance signalée 
manque donc de base solide et ne saurait à lui seul légitimer l'assimilation de l'atour 
au schène ' . 

Il nous reste à montrer que la valeur attribuée plus haut à l'atour n'est contre- 
dite par l'étude d'aucun des textes égyptiens où il est fait emploi de cette mesure '. 



IV 

C'est dans les textes funéraires que l'emploi de l'atour est surtout fréquent * ; or, 
cette catégorie de monuments ne saurait nous donner aucun renseignement positif 
sur la valeur de l'atour, et nous pouvons n'en pas tenir compte. L'évaluation des 
dimensions des régions infernales varie en effet à l'infini, suivant la fantaisie du scribe. 
Dans la description des champs de Hotep, au chapitre 110 du Livre des Morts, le 
Papyrus Ani évalue la longueur du i ? CT^ à un seul atour, pendant que le texte 
de Turin indique 1,000 atours *. D'autre part, suivant un vieux mythe égyptien, les six 
étapes nocturnes entre lesquelles se divisait l'Egypte depuis le point du coucher du 
soleil jusqu'au lointain royaume funèbre d'Osiris, étapes que devait parcourir le soleil 
de six heures à minuit, sont considérées comme mesurant tantôt 309 *, tantôt 480 • atours. 

Les textes historiques et géographiques offrent des difficultés d'un autre genre, 
dont la plus grave est l'ignorance de la position des localités entre lesquelles la distance 
est exprimée en atours. C'est là le cas pour le plus ancien document où il soit question 
de l'atour, à savoir la stèle de Semnéh relatant une campagne d'Aménophis III : 



(1) Ajoutons que si Ton admettait le raisonnement qui déduit la valeur de Tatour de la considération des 
dimensions de la Dodôcaschène. on aboutirait à une longueur vraiment excessive : « Tbe local schœnus of 
Philaî, if Takompso is placed at Maharraka, would be no less than 8 1/2 miles or over 70 stadia. » (Grippitiî, 
Proc.y t. XIV. p. 409.) C'est ainsi que M. Ei8eni.ohr [Oberâgypten, p. 333), trouve pour l'Ar-Schoinos une 
valeur de 13 kilomètres 400 mètres. 

(2) Nous ne prétendons pas cependant que l'atour ait été une mesure invariable : tout in dique au contraire 

qu*il s'est modifié dans le temps et l'espace. L'étymologie du mot (il se rattache au radical (I ^ qui indique 

AAAAAA '^ 

le mouvement), le déterminatif >vw^/^A dont il est d'ordinaire accompagné, semblent prouver que c'était à l'ori- 
gine la désignation d'une étape de la navigation du Nil. Mais la réduction à la coudée était faite dés le temps 
d'Aménophis IV (1400 av. J.-C). — D'autre part, il est nettement spécifié dans les textes de Philae qu'il s'agit 
de l'atour d'Isis, c'est-à-dire sans doute de l'atour local de Philse, lequel pouvait différer sensiblement, en plus 
ou en moins, de l'atour ordinaire. La valeur que nous avons indiquée pour Tatour ne saurait donc être con- 
sidérée que comme une moyenne, 

(3) Brugsch, Dlct. hier.. Supplément, p. 164. 

(4) Gripfitii, Proceedings^ t. XIV, p. 408. 

(5) P. PiERRET, Rec. d*inHcr.y p. 103 et 199. 

(6) Tombeau de Séti /•% part. IV, pi. XXV. 



L'ATOUR ET LE SCHÊNE 171 






A/WVW ^1 



Q^^i f^ p, • « Tous les hommes du pays de Maoukaouhit, qui va de la station de Baki 
à la station de Tari..., ce qui fait 52 atours de navigation, le glaive de Neb-mâ-râ^ les 
soumit en un jour, en une heure '. » On peut identifier Baki avec V 'aSouyxU • de Ptolémée 
(IV, 7, 16) et Tari... n'est sans doute autre que la 4>eo'jpi du même écrivain (IV, 7, 15). 
Les identifications proposées pour remplacement actuel de ces deux points sont mal- 
heureusement trop incertaines pour q^ie Ton puisse tirer un parti certain de ce texte. 
Il en est de même du passage d'une inscription de Médinetr-Abou *, relatif à une 
victoire remportée par Ramsès III sur les Lybiens : 

E E ^ ^ r^ d ^E : « De la ville de Hà-Khâit-râ (?) jusqu'à la ville du roi 
Ramsès II, qui est située sur la montagne de la Corne du monde, on fit 8 atours de 
tuerie parmi eux (les ennemis). » 

On peut faire remarquer cependant que ce texte prouve à tout le moins que l'atour 
dont il y est fait usage ne saurait être assimilé au scliène, le champ de bataille où 
quelques bandes lybiennes ont été défaites ne pouvant avoir eu une étendue de 50 kilo- 
mètres. 

L'état de mutilation où nous est parvenue la stèle de Darius publiée par M. Golé- 
nischeff {Recueil, 1890, p. 97) ne permet pas davantage de fixer les limites entre 
lesquelles le monarque perse a fait réparer le canal de Néchao, sur une étendue évaluée 
par le texte à 8 atours (ligne 18). 

Mais il semble que des résultats plus certains puissent être atteints par l'étude de 
cette inscription de Sehel dont M. Brugsch a donné récemment un si remarquable com- 
mentaire *. Il y est questron (ligne. 23) de la concession d'une partie du territoire d'Élé- 
phantine faite au dieu Chnoum par le roi Tosertasis. Le pharaon s'exprime ainsi : 
'^^^'^'^ ^ ..r-^ ^= 000 A "^ f^^'^n. n^'rpnh ^ MMl^^^^^nn 



fî^5S4«*Mî°j:iiCB.nTf4iJ.M 



^'îïaLF 1^^ floV II I i 1& ^ U c=i:t3, ce que M. Brugsch traduit ainsi 

(/. c, p. 156) : « Uebergeben sei dir als dein Eigenthum die rechte Seite im Westen 
und die linke Seite im Osten auf dem Gebiete von Elephantine, mit einem Gesammt- 



(1) Prénom d'Aménophis III. 

(2) Stèle no 138* du British Muséum. Elle a été publiée par Birch [Archœologia, t. XXXIV, pi. 28 
et p. 378). Je cite d'après la copie prise à Londres par M. V. Loret qui a bien voulu me la communiquer. 
Je suis heureux de Ten remercier ici. 

(3) M. Brugsch (Sieben Jahre, p. 34), place Boki à Kouban, en face de Dakkôh : il ne tient aucun compte 
du texte de Ptolémée, qui indique pour *Aooj-pcU une latitude bien plus méridionale. Si, comme le veut 
V. DR Saint-Martin {le Nord de V Afrique^ p. 162), on met Aboccis à la pointe nord de Tile Argo, l'identi- 
fication de Phtouri avec les ruines de Sasef, proposée par le voyageur Waddington (d'après Mannekt, Geogr. 
der Griecn, und Rômer, X, 1, p. 225), prendra quelque vraisemblance : en tout cas cette détermination des 
deux localités citées par Ptolémée serait d'accord avec la distance indiquée par la stèle de Semnéh, et elle 
ferait coïncider le Maoukahouit avec la partie inférieure du Dar-Mahas actuel. 

(4) Brugsch, Die jEgyptologle, p. 472. 

(5) Brugsch, Sieben Jahre der Hungeranoth (Leipzig, 1891). 



I 



172 SUR DEUX STÈLES D'ABYDOS 

^'- ■■ ^ ■■!! ^P|«» ^ ^ ■ W ■ ■ ■ ■■ I M ■■■■■ ■ Il I W^»! ■ I ■ ■»■■■ » ■■■■■■■■ Ml^ll^^— ^— — — ^«^^^i— ^ ■ ■ ^— — ^^^^^^"^^^^^^ 

umfang von 20 Schoinen auf der linken und rechten Seite, soweit es mit Pflanzen- 
wuchs làngs des Stromes au jeder Stelle der zugetheilten Meilenzahl bedeckt ist. » 

L'examen de la superficie territoriale d'Éléphantine et de son nome prouve en effet 
que le domaine concédé au dieu ne saurait occuper le long du fleuve une étendue nota- 
blement supérieure à 20 atours de 3,000 coudées \ 



Si aucun des textes que nous venons de citer n'a pu nous donner la confirmation 
indiscutable de la valeur précise que les inscriptions de Tell el-Amarna nous ont 
permis d'assigner à l'atour, il résulte du moins clairement de leur étude que cette 
valeur est de beaucoup inférieure à celle du schène. L'atour no mesurait guère, sous 
les Aménophis, plus de 1,500 mètres, et ce n'est pas une identification aventureuse de la 
Dodécaschène avec le pays des Douze, ou plutôt des Vingt-Quatre-Atours qui pourrait 
autoriser à l'assimiler au ajç^oTvo*; hellénique. Les documents que nous possédons sont 
peut-être insuffisants pour établir l'histoire des variations de la mesure que nous 
venons d'étudier : nous avons du moins, grâce aux stèles de Khou-aten, un point de 
départ d'une précision et d'une sûreté incontestables. 

Lyon, 14 mai 1893. 

Isidore Lévy. 



SUR DEUX STÈLES D'ABYDOS AU NOM DU PHARAON TAKELLOTHIS P" 

PAR . 

Al. Barsanti 

La nécropole d'Abydos a déjà beaucoup fourni, et, depuis longtemps, le service 
des antiquités a peu fouillé dans cet endroit. Il semble pourtant qu'on pourrait encore 
espérer trouver plusieurs monuments intéressants dans ce terrain si fertile. Deux stèles, 
dont nous allons donner la description, confirment cette hypothèse. Elles ont été trou- 
vées, au mois de mars dernier, dans la partie nord de la nécropole, entre le couvent 
copte de Déir Ghimiana et la Chounet ez-Zébib. 

La première est de forme cintrée. Elle est en calcaire blanc et mesure 0™ 68 de 

Q 

hauteur et 0°^ 34 de largeur. Le cintre est occupé par le groupe S ; à droite et à gauche 
se voient T^ et le Q. La partie supérieure est ornée d'un tableau représentant une 



(1) La même inscription mentionne l'atour en un autre endroit (L 16): ^^Dlini 

A/vvw .-^ ffl a — *— ^ <!:> ^^=\. <:Z:> ^ZZZ ^^13^35 («c) ^^wAl ' H « Ip^tlIl^iW 



1 1 ^^" ^ -hKS? """^^^ » (lûV t ' « Die Namen der seltenen Mine- 

£= I + + A/wwv AWN/NA JSï^ -ÏP^ I. I imnii û A ,w^H ïi jMIII . , , 

ralien, welche in der obereu beite vorkommeu sind lolgende. worunter sich der ...Stem befiudet, dessen 
Name auf 4 Schoinen verbreitet ist {l. c, p. 154). » La désignation de la pierre précieuse dont le nom, dit 
le texte, s'étend sur 4 atours, nous aurait fourni une indication utile ; malheureusement ce mot essentiel a 
disparu. 



SUR DEUX STÈLES D'ABYDOS 173 

scène d'adoration. Au contre, Osiris est debout, tenant le sceptre Ouas, C'est, dit le 

*^^^'j3ffîl^^^^^î^^lîÎ^'^' Osiris-Khent-Amenti, le maître d'Abydos, 
le dieu grand, l e princ e de ^éternité. Devant lui se dress e la nébride du dieu nr v 

Le .<2>- C^iPj'^' n ^:z3:^ ^^ s=> j , le seigneur des deux terres, 

romnipotent, Ra-ouser-mâ \ fils du Soleil, seigneur des diadèmes, Taklot, juste de 
voix, est debout derrière le dieu, tenant le An/i en sa main droite et de la gauche le 
pedum. Ces deux personnages sont adorés par un homme et une femme. Le premier, 
portant la peau de panthère, lève les mains vers le groupe. Le texte gravé au-dessus de 

* * , nous apprend ses qualités. C'est le troisième prophète d'Osiris, maître du 
secret de la nécropole d'Abydos {Arq-hehou), Nes-our-heka, juste de voix, fils du 
prophète, hiérogrammate, prêtre de la clas se F ekti'-am-sehti, Nes-noub-hotep. Nes- 
our-heka est suivi de sa femme -^ ^ D xA 



, la dame, la prêtresse 



le est vêtue d'une grande 



d'Osiris, Shep-en-sopt, juste de voix, auprès du dieu grand. El 
robe transparente. 

La partie inférieure comporte sept lignes de texte • 1 1 A 11 fffl! ''^ Ifl to^^^ 




i^^,;inM^[î^]îJTs:' 



Osiris-Khent-Amenti, à Hor qui ouvre la coupure des deux terres, l'être bon, seigneur 
d'Abydos, milliers des pains, de vases de bière, de lait, d'habillement, d'encens, d'huile, 
de toutes choses bonnes, au double du prêtre favori de Ka, secrétaire de la maison 
d'éternité, troisième prophète d'Osiris, chanteur' (favori?) du seigneur des deux terres, 
Taklot, juste de voix. Nes-oiœ-heka, juste de voix, fils du prophète, hiérogrammate, 
prêtre de la classe Fektc-m-sehti* , Nes-nub-hotep , juste de voix; au double de sa 
femme, prêtresse d'Osiris, Shep-n-sopt, juste de voix; fille du prophète d'Ammon- 
m-apt, préposé aux greniers du Midi et du Nord, Basa, juste de voix; fils du fonc- 
tionnaire, occupant le même emploi, Pa-on-Mut, juste de voix. » 

La seconde stèle est de forme semblable, mais présente un moindre intérêt. Elle 
est d'un assez beau calcaire et mesure 0" 44 de haut sur 0"* 33 de large. Le cintre est 
occupé par le disque ailé Houd; au-dessous, tableau représentant une scène funéraire, 
composée de trois personnages. Au milieu, Osiris assis, tenant de deux mains le fouet a 
et le sceptre [ ; au-dessus de lui : i /\«=^= ^ H ^^w* ^^ Pfoscynème à Osiris-Khent- 



(1) U est à remarquer que le roi Taklot Ra-ouscr-md n'est pas encore classé. 

(2) Le déterminatif nous montre la pose dans laquelle les gens admis à la cour devaient s'accroupir 
autour du roi. 

(3) Fektï-m-seuti est le nom du premier prêtre du nome Tanite. d'après la liste de Dendérah. 



174 NOTE ADDITIONNELLE 



Amenti. » Il est suivi de la déesse Isis debout, la main gauche levée en signe de protec- 
tion et tenant dans sa main droite le •¥•; au-dessus d'elle : n "^^ >^ | ^^ ^^^^ ^^ grande 
mère divine. » Devant les deux divinités, le prêtre Pa-du-ast (Petisis), vêtu de la peau 
de panthère, fait les offrandes ; de la main droite il présente une table chargée de pro- 
visions diverses, fruits, pains, oîes, vases remplis de liquides; de la gauche il tient un 



encensoir dont le parfum se dirige vers Osiris et Isis. Au-dessus de lui, Finscription 
suivante, gravée verticalement de gauche à droite : -*— i ^î |û ^^i^ 



I 




ri IJI ^ : « Quils donnent des offrandes, des fleurs, des provisions au divin père 
d'Osiris, hiérogrammate, Pa-du-ast, juste de voix, fils de Neb-ma. » 
La partie inférieure se compose de deux lignes de texte : i \^\\^ 

il olj • ^^ Proscynème à Osiris (et à) Khent-Amenti, seigneur d'Abydos, pour qu'ils 
donnent des offrandes, des fleurs, des provisions, des habillements, de Tencens et toutes 
choses bonnes et pures, de toutes choses agréables et douces au divin père, TOsiris 
hiérogrammate Pa-du-ast, juste de voix. » C'est une des très nombreuses inscriptions 
qui nous montrent Osiris et Khent-Amenti comme deux dieux distincts : le verbe 
est au pluriel, bien que le proscynème ne soit fait qu'à Osiris (et à) Khent-Amenti. 

Al. Barsanti. 



I I I 



NOTE ADDITIONNELLE 



PAR 

G. Daressy 



Les cartouches de la stèle publiée par M. Barsanti sont intéressants à deux points 
de vue : pour la lecture du nom propre royal et pour la place à attribuer au pharaon 
auquel ils appartiennent. 

On s'est habitué à prononcer Takelot le nom 1 <=:> , si usité sous la XXII® dynastie, 
par analogie avec laxiXXcoOiç, TaxeX(5<pTi(;, de Manéthon et du Syncelle. Très fréquemment 
le cartouche du roi ainsi désigné par les historiens grecs est écrit \, Le signe 



a passé inaperçu jusqu'ici : on ne le lisait pas, le prenant pour un déterminatif, ou bien 
on le prononçait mer. La variante en < — > de la stèle d'Abydos montre que mi a ici 
la valeur a que M. Brugsch a prouvé lui appartenir dans un certain nombre de mots, 
surtout dans les transcriptions de noms sémitiques, t — > ou 1 au commencement ou 
dans le courant des mots paraît s'être prononcé ti ; placé à leur fin, il équivaut au s 
arabe. Appliquant ces valeurs aux signes qui composent le cartouche, on trouve Tiklah, 
Tiklat. C'est assez exactement le nom du Tigre, Diklat en assyrien, ou le premier 
élément du nom du roi Tougoulti-pal-êsharra sous sa forme hébraïque noHbp n^jn. 
D'après les stèles du Serapeum qui ont fourni les documents les plus certains 



^INSCRIPTION HIÉROGLYPHIQUE D'AK-HISSAR 175 

pour la classification des souverains composant la XXII® dynastie, cette famille bubas- 
tite a compté deux rois Tiklat; les listes manéthoniennes ne laissent pas supposer que 
des pharaons de même nom aient régné à d'autres époques. Or , des deux Tiklat , l'un 
est bien connu, c'est le deuxième, dont les cartouches sont l!^(o/1&^ 'o1?f1l'^:î:f 
fi^J] I ^^^^ _ JJ et variantes. Quant au premier, Lepsius avait cru lire son pré- 
nom [<^^ ^^^^^^']\f\ sur une bretelle de mo mie du musée de B erlin. En 1883, M. Stern 
vérifia la lecture sur l'objet et reconnut fo ^ g ^^ ® 1 î îl ' c'est-à-dire Tiklat II; 
Tiklat I®*" restait à trouver. 

Je ne pense pas qu'on hésite à remplir ce blanc du Livre des Rois par les cartouches 
de la stèle nouvellement découverte, qui, du reste, ne sont pas tout à fait inconnus. 
Il existe au musée de Florence une stèle qui a été décrite par M. Schiaparelli sous 
le n° 1806. Dans le cintre on voit Bast et Horus, fils de Bast, recevant l'adoration d'un 
ia W ïï ç. ^^^- Entre l'autel sur lequel brûle une lampe (?) et la déesse, on lit 

Le texte du bas de la stèle dit : i ^ n '^ 8 >^ i ^ ^/ J^ ^m 

ce jour, tu donnes des terrains aux fils(?) du sacrificateur' de Bast, Hor-kheb. Celui 
qui changera la stèle de place sera châtié par le roi fort; il sera abattu sur le billot de 
Sekhet, celui qui déplacera la stèle. » 

Les noms du roi sont donnés ici sous une forme plus complète que sur la stèle 
d'Abydos, mais il n'y a aucune diflîculté à les assimiler. Tiklat P"^ ainsi retrouvé, il n'y 
a qu'un fait qui étonne : c'est qu'il reste si peu de monuments datés d'un roi ayant 
régné au moins 23 ans, puisqu'on ne peut rétablir qu'ainsi la date donnée dans la stèle 
de Florence. 

G. Daressy. 




LllNSGRIPTION HIEROGLYPHIQUE D'AK-HISSAR 

PAR 

Fr.«V. Scheil, 0. P. 

La Revue archéologique (1886, t. I, p. 165) annonçait, dans sa correspondance 
d'Orient, la découverte à Ak-Hissar (l'ancienne Thyatire) d'une inscription hiérogly- 
phique « sur une pierre servant de stylobate à une colonne en bois du Khan dit Meimar- 



(1) ne se trouve pas dans les dictionnaires. Je crois que c'est le nom d'agent de N brûler, 

griUer la graisse p^ . La représentation dans le tableau supérieur d'un vase surmonté d*une flamme, 

qui est peu commune, me fait penser que le personnage est figuré dans l'exercice de ses fonctions, brûlant 
la graisse des victimes. 



176 NOTES DE VOYAGE 



» oglu, La pierre est inscrite sur trois côtés; sur le quatrième, on distingue les jambes 
» d'un personnage dont la silhouette est gravée en creux. Quelques caractères ressem- 
» blent à des hiéroglyphes égyptiens mal copiés, mais M. Ramsay écrit que M. Sayce 
)) ne les considère pas comme hittites, » 

Ce bloc de granit rouge, mesurant à peu près 0°* 40 sur chaque face, a été transporté 
depuis au Musée de Constantinople, où il attend son classement, au bas de Tescalier de 
Tchinili-Kiosk. L'une de ses faces (I) porte, en effet, Timage entièrement reconnaissable 
d'un personnage qui, un genou en terre, soutient des deux bras tendus la voûte du ciel. 
C'est Shou, le dieu égyptien qui porte Nouit; dans, la Revue archéologique, il faut 
retourner le dessin et changer ainsi les jambes en bras. 

La partie épigraphique se compose, en effet, d'hiéroglyphes égyptiens alignés un à 

un, et nullement groupés à la manière égyptienne. Ce sont ( face II ) ; ^^ | a "ZJ D 

Plus loin on discerne encore la tête de bœuf 25, la tête d'oie -?, le ^^^ pr^ 

signe kot jra , ou l'homme qui construit, et 'wwna. '^ZL ^^"'^^ fe.1 



(Face III) : %. m fj (1 <=>||| ^l^m-^ 




W 




MM mM «^=^=^1,^ 







^ I ^-^^^''^éM On aperçoit encore un j. Étant donné : 1** que 

n v ^^ -9^^ ^f% ces signes n'offrent aucun sens; 2^ que plu- 
I l ^^àdM sieurs signes de valeur identique sont groupés 

M,=—M§. , TaLîP^I ensemble, comme on les trouverait dans un de 

nos manuels pour apprendre la langue égyp- 
tienne, par exemple : (II) à, à, d, à; tes, tes; 
Xy y/(^0; ^eP' ^ep; t, t, t(er); (III) m, m, m; 
k, k; s, s, Sj etc. ; 3^ que (sur l'original) plusieurs signes particuliers sont tournés dans 
une direction fausse par rapport à celle de l'ensemble, par exemple le dernier signe de 
la première ligne (face II) qui est le Q sceau {xtm) renversé; le > — de la ligne sui- 
vante; le I do la ligne suivante; 4<^ que le signe êep, figuré par la main ouverte ^O^ 
(face II, ligne 3, signe 1), est surtout un caractère typographique qu'on rencontre 
rarement dans l'application ; enfin 5<* que la plupart de ces signes sont très maladroite- 
ment dessinés, il faut conclure à la non-authenticité de cette inscription. C'est l'avis 
même de M. Maspero. 

V. SCHEIL, 0. P. 



NOTES DE VOYAGE 



PAR 

U. BOURIANT 



§ 17. — Inscription historique bilingue, copte et arabe. 
On connaît peu de textes historiques coptes. J'en ai, il y a plusieurs années, publié 



NOTES DE VOYAGE 



177 



un qui était tracé sur les parois d'une tombe d' Assouah ' ; en voici un second, qui 
présente cette particularité d'être doublé d'un texte arabe : 




cnoT'^H iKTiù TjuiiiT&*iipooTrsa 

d^qcjuiti ite£^iooT^T«ipenpu> 
juie AAit nTcÀnooTe juiooigc n^^iH 







w:iM *^EiOooTf 



€p€ l\€g^IOOT€ (5W>^ i^TTlO npiOUjfe 

€T&€ (yccefte-x^io «€ ne nnoTTe ca«.5 
cp^ nqK^id^q noTno^ néiCe^J-^ion 




Elles sont gravées Tune au-dessus de l'autre au bord du sentier qui conduit, en 
longeant le Nil, d'Assouan à Kom-Ombos (rive droite). Dans cette partie de la route, 
le rocher qui barrait le passage a été coupé et paré, c'est sur le parement que sont gravés 
les deux textes. Le rocher est visible du Nil, il est situé au bord du chemin, un peu 
au sud (1 kilomètre environ) de Khannaqah, à peu près à mi-chemin entre El-Aqaba, 
El-Kébira et El-Haddadéin ; ce dernier village est lui-môme à 6 ou 7 kilomètres au sud 
de Déraou. — La ponctuation qui manque dans l'arabe en rend la lecture incommode. 

Voici ce que j'y vois : ... ôj--— <^ ^ tSj-J^' yS^ ') j»l xJ-— I JLiidl oJjb «L» yS : « Ordre 
(a été donné) de couper cette barrière par Seif Abou Lezz Yakmer El-Nadri dans 
l'an 70 + ?... ^> La date n'est pas sûre, mais celle de l'an 409 des Martyrs (693 de notre 
ère), donnée par le copte, nous rapprocherait de l'an 73 de l'hégire. 



§ 18. — Stèle de Konosso au nom de Thoutmosis IV, 

Pendant le relevé des inscriptions et graffiti que M. de Morgan a opéré au cours de 
cette année, une stèle a été trouvée dans l'île de Konosso, qui renferme quelques allu- 
sions aux événements historiques du règne de Thoutmosis IV. En voici une copie rapide. 



RKCUBII., XV. 



23 



178 NOTES DE VOYAGE 



en attendant la publication que doit en faire le Service de conservation des antiquités de 
TÉgypte. 



if^H4°:M!!liW^il1^MGS^:M(^iEI 



Af5iî{:';:T,s:;flpj'kîi:^rjfl°£:j::^"^ 




f*^^^'^^^^ fy\ WZSK^Slf^. f^f^*^f^*^ 3 *% es A ft AA^s^A ^ t\ fiuuuÊ\ r\ ^ ^ Ll! ^ aa^wa >v^aaa 

/V>A/yAA 








lEIMPror^eMSZRWI-iiiE^i^ 












I 



I o I 

cm 



Î8 -c2>- *<53L <=> F^ u nnJ^^'iÂin '^ ® t^im'mf^fsix^zrzit] 




»-..«^-. -^ - »^ ^^ I .«MIL V^ u »_» tf < '♦^ ' ^^ \\ 1/ M "• Il TA \\ X AAAAAA 



AAA/WA 












e =^-^™~.1"~" I Î^^P=.3P*7yi^l*.^ ,Siv~,u_a 



■2c:^^»kpinTïîo\8e^wQ:ii:T 



vif^x:=.\h^^^^vrf^.t.^^':y\i^ri\\f. 



\L:^\s^\r.wm-t':T.i-=-\\%3\i:\\ 



AAAAAA 





âZîP§*^IP]|flftZlVikî^^Ml^' 



AAAAAA A A '^/"'///^a #*1 C\ n -\ « AAAAAA '\ " | & t I ^ 'Tk A H "tk ^ S ^ O '^'^'^'^^ 

1 I I I m 




AAAAAA 
A^^AAA I» ■- 



^Êi!'i=;^"pfvi^xvâ:::,^ïi.r^ii™aii 



NOTES DE VOYAGE 179 



yTi.'^4.^î=-M:s:s:Mîï^s^kJ>i 



I I I 47 



Àj^ki,icrTrr=''^^ra'y^;ip 



_A_ 



M7-i-:?,î::::^m"?-^^:iz:r:ir-,i-:i.k^p 



AMAAAI I AA/VN/>A 




et^^tekEiiiîfaifTT^^^z^^û^^rz:^ 



A^/S/W\ 









fl^^Tknîî"^ 




X « ,/] <:rr> ^^ I I I I /wsMA /WNAAA >OT I I I I I I I il 1 I I o <:rz> I f I I -il 



dizaine de lignes qui ont été rendues illisibles par l'usure de la pierre, 

§ 19. — Le Déir Amba-Samâan , en face (TAssouân. 

M. DE Morgan a pu réaliser cette année un des souhaits de M. Maspero : il a 
relevé le plan des ruines du couvent copte situé en face d'Assouân, et nommé par les 
indigènes Déir Samâan ou Déir el-Gharbièh, L'église en est presque entièrement dé- 
truite; il n'en reste que le chœur et les deux chambres de la sacristie. Dans le chœur, 
nous avons réussi à mettre à jour, grâce à un ingénieux martelage, tout un tableau 
byzantin représentant le Christ assis sur un trône et levant la main droite pour bénir : 
à côté de lui se tiennent quatre personnages a longues ailes dont les noms ont disparu. 
Au-dessous, et formant frise, vingt-quatre personnages sont assis, désignés chacun par 
une des lettres de l'alphabet, à laquelle on a ajouté la terminaison *.hA, calquée sur celle 
qui se trouve dans les noms des archanges ^p«.c^«jkA, .mix^^hA, de sorte que le premier 
s'appelle «.«.hA, le second i^«.HA, puis u*.hA, «^^^^A, e«.HA, ^*.hA, etc., jusqu'aux derniers 
qui portent les noms de ^^h\, x*^«^> n^t^^hA, a>«.HA. Ces personnages représentent peut- 
être les vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse \ et il y a sans doute une corrélation 
entre leurs noms et la puissance mystérieuse qu'on croyait attachée aux lettres de l'al- 
phabet. En face, se trouve un petit caveau qui a servi de chapelle aussi, et où sont 



(1) Ce sont en effet les vingt-quatre vieillards dont la personne et le culte se sont fort développés dans 
les chrétientés d'Egypte. — G. M. 



180 



•NOTES DE VOYAGE 



représentés en deux registres soixante-douze personnages que j'ai cru d'abord être les 
soixante-douze disciples du Christ, mais en y regardant de plus près, les noms de Pacôme 
et de Poimên qui sont encore visibles m'ont démontré que cette chapelle était dédiée 
aux Pères de la Thébaîde. Enfin, un troisième tableau, représentant le Christ avec deux 
archanges et les douze Apôtres, occupe tout le milieu de la paroi ouest du grand couloir 
de l'étage supérieur. 

Les inscriptions sont très nombreuses, mais insignifiantes. Celles qui sont rédigées 
en copte ne présentent guère que la formule «.pi luueeTc MneA^^x'^^c- • • *vec le nom du 
dédicateur. Les inscriptions arabes, bien plus nombreuses, se classent en deux séries : 
1° Les unes ont été tracées par les moines eux-mêmes et débutent toutes par ces mots 
fJjLP cjj l> /^l « Souviens-toi, Seigneur, de ton serviteur... » avec le nom; 2® les autres 
sont celles qu'ont laissées les visiteurs musulmans. Quelques-unes sont datées. Celle qui 
porte la date la plus ancienne est ainsi conçue : 

Jj^^J^I ^ j-^ <»• ci' J^\ -VJ' j^ 

Elle nous donne la date extrême à laquelle on peut faire remonter l'abandon du couvent. 
En l'an 694 de l'hégire, il n'était plus en activité : les musulmans comme les chrétiens 
venaient le visiter, et les graffiti laissés par ces visiteurs sont innombrables, quelques- 
uns coptes, mais le plus grand nombre arabes. En fait d'inscriptions sortant de 
nttd^n • • • nnd^Tce l'ordinaire, je citerai d'abord les deux sui- 

ndwwiottec vantes en langue incompréhensible : 1® ii«.no; 

To&€ 2^ ^P aC^l' ^* ^^^ autre qui contient un 

Tcnco -î^ Tcnco c Tenco & calendrier ritualistique malheureusement très 

T6\^IT€ I T€\^IT€ lÀ T€\]^IT€ C mutilé. 

ncoTTO vL ncoTo ïc ncovo S ^^ plupart dos autres inscriptions ne sont 

junFîp Hôwion... intéressantes qu'au point de vue épigraphique, 

^ ^ r ^ la forme des lettres étant plus ou moins bizarre, 

— , - mais parfaitement reconnaissable cependant. 

.••pijuL enHn § 20. — Quelques inscriptions nouvelles 
-î^ Tcnco ft de Kom-Ombos. 

• ••••• I TC\lriT€ H 

— ^ - Le déblayement de Kom-Ombos a marché 

" vite, et la publication des textes marchera aussi 

lAccoTrpe^ vite que le déblayement. En attendant qu'elle 

Tcnco ^ paraisse, permettez-moi de donner aux lecteurs 

T€\]^iT€ ^ (ju Recueil quelques spécimens de ce que les 

ncoTg^ i& fouilles de M. de Morgan ont mis au jour. Ce 



NOTES DE VOYAGE 



181 



sont deux textes calendriques gravés tous deux sur les parois d'une même salle : le 
premier occupe la paroi est, le second la paroi ouest. 



a 



00 



on 



o n I 



on 



1 1 

I 

II 

II 

lit 

II 

III 

111 

INI 
III 

« 'IN 

on 

Mil 

one 
onn 



n. 



on 



on 



on 



o n 



on 




ni 



o 



o 



o 



o 



o 



o 



o 



ni 

ni 

nii 

n I 

nii 

nii 

mil 

n II 

nui 

mil 

niiii 

nui 

mu I 

mm 



o 

n 



L 



o 



itmx 



îjj 



A/VWVA 



A/NAA/W 



■5P 



O 



Ifl 



JJ AAAAAA 

D (E110 



« 



\ 



O 



n 



O 



4 



AAAAAA 



ra 



« 




AAAAAA 



I O 



P 




AAAAAA 



«Ô 



i 



vu" 

I I lO 






n lo 



^ IC 



AAAAAA S Ci O 

AAAAAA ^ 
AAAAAA 
AAAAAA O 







AAAAAA ^\>0 

I I O 

vv: ■ 



ra 



^ 



o 



n 



O 




a. lO 



^riiô I 



5?: 







I O 



• S 



psm: 




1 1 1 



iiï 



F=qo 



11 



AAAAAA O 
AAAAAA 
AAAAAA O 



11 











AAAAAA 



c 



VSAAIV^Û 

SSZ3 1 OO 



î3 






AAAAAA 



P 



1 



AAAAAA 

(S D 



4^ 

® D 
^ 1 



f 



O 



o I 

® D 
O "' 

O n 

a 



©-A 



AAAAAA 



n 

Î11 



il 



s. 



^ n 

Q 

AAAAAA 




AAAAAA 
I I I 

® D 

I I I 

AAAAAA 
I I I 



1 



AAAAAA 






°^ 




n I 




Cl I 

AAAAAA 

1P 
1 



AAAAAA 



AAAAAA 



I I I 



■f 



1 



I I I 
A^^AAA 

ra 

O I 

■»■■ n^^v 

a X 

AAAAAA 
I I I 

AAAAAA 

^ 

1 I I 




^ I 




•f? 



3ZZ3 



11 




il 



^ 



^ I 




II 



u 



s 



182 



NOTES DE VOYAGE 




NOTES DE VOYAGE 



183 




184 



NOTES DE VOYAGE 



6 



8 



9 



10 



11 



12 



13 



14 



_fl 




A/WS/\A 



I I I 

^ I 




^^ £â 



si 



D 



I 




AA^WSA 



ifâ 



O I 



'^ 



J] 



AA^WSA 



n 

I — r 




L, 



Vf 



A/VVS/W 



s^ 



i 



n 



'Y' 




xoô 



&> 



D 



• • » • v 



T 



AWVNA 

O I 




o II 



a 

AWVNA 



^^ 




O Ml 




Jj 



n 




xoô 



D 



c— — - j 



O III 



VVWVA 



^ 



D 



<<• o •■^^ 






a 




xoô 



a 



</•*•>» 



Bj 



/VSrV\A/\ 

Cl I 



n 



o 



A/NAAAA 



n 



' o A I 



AAWNA 
AAAAAA 
AAAAAA 



AAAAAA 

I n 

Ci n 
o moi 

fl 



AAA/NAA 




xoô 



S^ 



A^^VAAA 

n I 
(^ III 



/VSrV\A/\ 



D 



A/VAAAA 

n I 



p 

n 



oni 

Is 

o III 



n 

A^^^AAA 



i 



'^ 



D 



• •••>♦ 

OlMIII 



AAAAAA 




[S 







A/VNAAA 

n 1 

iP 



(? III 
Ollll 

1 1 1 



AAAA/VA 

n I 
III 

INI 



O n 



1 



o 

Mil 
MM 



V 




ioè 



E 



a 



• •••>» 



L-fl 



A/VAAAA 



J 



m 



1 

AAAA/VA 

n I 
oni 



A/NAAAA 

@ I 

AAAA/VA 

n I 



p 



/VSrV\A/\ 



a 



••••>• 



I AAA/VAA 

Cl I 

IP 



o I 



A/V\AAA 



îl 



AAAAAA 



TU 



n 



I I I 



A^NAA/VA 



in 



e 



i) 



AAAA/VA 

D 



n I • 



AAAA/VA 



n I 



AAAA/VA 

Cl I 

IP 

Ci n 

onn 



il 



D 



n I 



p 



^ I 

(^ III 







AAAA/W 

D 



^"••V 



va 



CZSED 

/NAA/VV\ 
A/NAA/NA 
AAAAAA 

Ollllll 



AA/NAAA 




D 

oni 

MM 

-^ 

/\A/SA/NA 



AA/VSAA 



I I I 
A/VAA/\A 



AAA/V/\A 



/NAAAAA 
AA/\A/V\ 
AA/SAAA 

onn 

MM 

OUI 

AA/S/SAA 



^ 

MM 
MM 

a 

A/V\AAA 

D 




oniii 
III m 

-^ 

AAA/NAA 

m 
(1° 

«1 

/VSrV\A/\ 

AAAAAA 
AA/V>AA 

O 



®^l 

AA/NAAA 

AAA/VNA 

/VSrV\A/\ 

AAAA/SA 

1 

@ III 



1 



AAA/VAA 
AA/VAAA 




4. 



onn 
III III 



n 



A/WAAA 



fl 



'y' 



A/WAAA 
A/VAAAA 
AA/VAAA 

O I 



J] 

AA/VAAA 

D 







D 



<r >• o M\, 



I I I 

— ç— 
A 

A/VA/WA 
/^A^^AAA 
A/V/V/VAA 

e 

n 

1 1 1 
1 1 1 




/V/WAAA 





zs 



.1 



Ollll 

mil 

-^ 

/VA/VAAA 

m 

11 

MM 

/VAAAAA 
/VAAAAA 
A/VA/VNA 

O I 

/V/WAAA 

D 

M 



P 



A/VAAAA 



AAAAAA 




ioô 



D 



O 



il o 



ml o 

ip 




AAAAAA 
sA 



D 



• '•"V 



^O 



.^^ 



I 1 .1 



/S/VAAAA 

a 



«"•"•V 



Mil 

oni II 

Ml III 



A/VAAAA 



AA/VVSA 






O III 
III III 



^ 1 

A/VAAAA 

Cl I 

O n 

AA/V/VAA 

=J 

AA/VAAA 
AA/VAAA 

AAAAAA 



oni 



AA/VAAA 




/NA/VAAA 



Ollll 

AA/SAAA 

«J 

/VSrV\A/\ 

/\A/VAAA 
A/VAAAA 

O 

mil 

/NA/V/\AA 

onn 

1 I I 

II 

MM 

O I 



il 

/VA/V/\AA 

D 



oni 




QH 



onn 
III III 



«J 



A/VAAAA 



o 



/t-D 



crzi 
o I 

oni II 
in III 
û o 
nni 



D 



cm 

o I 

Ci 

oni 
«^ 

MM 

crzi 
o 1 

oni 
oniii 

Ci 

on II 
mil 

o 
n. n 

onn 

MM 

onn 
III III 

onn 
iiiitii 



/^A/w^AA 
^ I 



n I 
o 



! 



m 

O I 

o?ii 
onn 

Ci 



□a 

/VAA/VNA 
AAAAAA 
AAAAAA 

Ollll 
Mil 

oTill 

mil 

oniii 
III m 



rvn 



AAAAAA 
AAAAAA 

O I 

Ci 

O 



@ IN 

f: 
ip 




ip 
j: 

IP 

ïï° 

Ci 
O 



AAA/VW 



NOTES DE VOYAGE 



185 



15 



16 17 



18 19 



20 



21 



22 



23 



24 



25 



26 



27 



28 



t 








■ 




7 ® 




I I I 



n I 



I I I 



m 

■ «•MMM 






D 



^ 




a <:^ 




o I 

V 

xl o 



4^ 




III ^ 



I I I 

Oli 

Tf 






A/VVS/W 



A/VWV\ 



i^ 



O I 



Ci 



'^ 



O 



II® 






(i 



AWVNA 



D 



«r'-'^» 

^ 



AAA/VW 



III ? 








î 



r 



oo 



u 




/vvvws 








D 



r§i 



/vwws 



°J 




A/WNA^ 



if^ 




I I I 



î 



A/S/WW 

DiQI 






n 



III ? 

T 




II 



^ 

E 



A/WNAA 



I 1 I 




onn 



MM 
II 



i 



n 



n I 



AA/WVA 



A/VWV\ 



I I I 



II 



A/S/WW 



f 



n I 



m 

0IIII 



n III 



n 

T 

AWVNA 



î 






m 

I 



O 



A/WSAA 



I I I 



A/VWV\ 





III II 

/ 

ÎV 




A/WNAA 

y 

^ o 

I I I 
D 



e 



D 



1 






/WVNA/W 



D n 



AAAA/VA 



Ci 

D 



m Ç 

Von 



■fk 



o 
nnn 



I 



i 




lin 





y 







n 



0nn 









9 



O 



o mil 

■ ■ n 



A/VVSAA 



© 



II 



A^^WW 



1° 



AAAAAA 



111 ç 
m 
Ml m 



ÛV 



AAAAAA 




4. 



I I I 

n 
n II 



AAAAAA 



m ç 





AAAAAA 
Ci W 



j\ 



(3 
Ci 



cino 



AAAAAA 



011 

AAAAAA 



ni? 

Mil 

m 
^:37 

A 



« O 



AAAAAA 

Ci 



/] 



AAAAAA 



1^ 



AAAAAA 

Ci n 

AAAAAA 



00111 
0IIIII 



21 



(j 



jlâ 



I I I 



lllt 

mil 




®D0 




» 



@ 



/VSrV\A/\ 






1 



AAAAAA 

n 



1 



D 

il 



ilL 



AAAAAA 

ni 



T 



^ 




e 



V 




1 



AAAAAA 



m ç 



^ 



AAAAAA 
Ci 



iT 

il M I 



a D 
§ I 






^ c^ 



0IIII 



0III1I 



X Ci 

n 

^ 1 

k 

T. 




A/VAAAA 



1° 



AAAAAA 
^^ 

I I I 
AAAAAA 

0II1II 



§ 



î 



j 



D 



III 

Mil 
a 

AAAAAA 

1° 



D 

fj 



III ^ 



n I 
D D 

AAAAAA 



©no 

I I I 





IZZD 



AAAAAA 



ODD 



AAAAAA 

11 



P 




J 




D 



AAAAAA 




X Ci 

eu 



I i I 

AAAAAA 



I I I 



1' 




n 

AAAAAA 
A/VAAAA 
AAAAAA 



000 

Jt 

•* 

000 

"^ 

o m 
Mil 



1^ 



D 




AAAAAA 

Ci 



m Ç 

a 



RECUEIL, XV. 



24 



NOTES DE VOYAGE 



n K 


o mil 


1 




1 - 
1 


^^^^ 


' — 








izsa 


nu 


,' 1 • 


1 












&nii 

IIHII 


□a 


J 


1 




e 


l 


1 *^ 


' ' 1 












fr 


î: 


Bj 






^317 


on 


X 




'^ 




l^T 


Cj 






m 


ÎK 


M 






i 


^ 


«^ 


^ 






j 












» 


= ? 


Sv. 


' ' ' 


(S = 


Il 1 1 


i 


Î 


' ri! 




oo 






















e A 


w™i 


c= 


Cl 




' 






'ZSP 








.=\ 


Q 


(5i D 


^ 


1 ^ 


; 


m 


S0 


ââ^ 


^ 


! ^ 




Cl n 

A 


® D 


=¥ 


à 


^ : 






9 1 




ùZ 


1? 




-ex 


1!! 

i 


C=3 


<^ 


5_J 


ï 


î^ m 
•Siii 
o =. 


§ 


W 1 

i 


III ? 


D 




n 




>^.=^ 

n 


ÎZ 


il 


^ 


r=ai 


Tf 


onn 




©MO 


s 


;^; 


a o 



On voit ce qui manque encore pour com- 
pléter ce calendrier, et l'on se rendra compte 
de l'intérêt qu'il pouvait présenter si on le 
compare aux trois calendriers d'Edfou, d'Esnéh 
et de Dendèrah que M. Brugsch a si bien 
étudiés et commentés dans plusieurs de ses 
ouvrages. Les mentions mythologiques et 
tliéologiques qu'il renferme seront sans doute 
éclaircies par les inscriptions des autres parties 
du temple : pour le moment, il est difficile 
d'expliquer quel rôle le saule, par exemple, 
jouait dans les religions locales, et comment il 
se rattachait au double culte d'Horus et de 
Sébek. De môme les poissons ont leur fête, et 
l'on ne voit pas encore ce que signifie leur 
intervention, surtout si l'on songe  l'horreur 
que certains sacerdoces égyptiens entretenaient 
pour eux. La mention des cinq jours épago- 
menes et des naissances divines qui les signa- 
lèrent est assez rare sur les monuments pour 
qu'on soit heureux de la rencontrer dans notre 
calendrier, quand même elle n'est pas aussi 
claire qu'on pourrait le désirer. Enfin, nous 
remarquons çâ et là des indications topogra- 
pliiques qui nous apprennent dans quelle partie 
du temple, dans la grande salle, dans une des 
chapelles, ou ailleurs, les cérémonies devaient 
être célébrées : on pourra, grâce à tous ces 
ren.seignements, retracer presque en son entier 
la vie intérieure du temple. 

Je n'insiste pas : ce n'est pas dans les con- 
ditions où je travaille qu'il est permis de creuser 
un sujet et d'en tirer tout le parti qu'il com- 
porte. Je n'ai voulu qu'indiquer en passant 
quelques-unes des inscriptions que je copie 
avec le concours des membres de notre Mis- 
sion. Voici, d'autre part, une inscription des 
plus intéressantes au point de vue historique, 
car elle relate les réparations faites au temple 
du temps de Ptolémée VIL 



NOTES DE VOYAGE 



187 



1 



6 



8 



9 



10 



11 



12 



13 



14 



o 




m 



D ^ 
V j 



1^ 



© 



la 
m 

^ I 



I , , , , I 




000 



« 



i^ 



p 



CQ) 



n 



PJh 



^•♦•^ 




^ 




V 

D X 

ra 
O I 

TT] 

@ I 



II 



:d 




© D 

^ I 
I 

o ra 




A/VWNA 






AA/S/VAA 









n 



^ ,1 



II 



I I 1 



A/VWNA 



m 



^ III 




® 



^ 



I I I 



(^ III 
^ III 

ri 



A/VSAAA 



01 
I 

CI^I 



1 



5s ".■•^ 



à. i 

m 



Ol 



n 




m 

D 

<::^OIII 

ÎJÎ 



O o 



I I 1 



AAA/VSA 

^ w 



o 



I I I 




I I I 



AA/S/SAA 

I 

O I 

^^ 

/VWy/V\ 
AA/VSAA 




/W>AAA 

tf) 



!!?''? 
^ 







I I I 





e 



L:i 



n 

o 
i 




°l 

§ I 

I 

O n 

A/WWV 



j 



n 



éS 




j} 



/VWy/V\ 



W 



1 
J 

o 




AA/S/SAA 

W I 



M 

u 

r-rr-i 

:33 



A/w^^^ 



1 





• •••>» 
/wvvv\ 



o D 



A/N/WSA 

ex U 




JhMC 



I(^ Il 
I I l 



P: 



Q 



I t I 

A/NAAAA 

m 



T 



^ I 



^ 



.AaC 



AA/VW\ 
I I I 





I 



/WVNAA 
AA/S/SAA 



A/VWNA 

I I I 
H-^ 



A/N/WSA 



® 

W 



9l 




cnn 



AAAAAA 





(J 



±3 



Olo 

I I t 

H 



lllll 
^ III 



I I I 

il 



© 



I I I 

H 
A/VWNA 

I I I 



/VNA/WA 



D 





A/VWNA 








I 
I 

fiAAAAA 




AAAAAA 

c^ W 





,X 

l—ZI 

A/VSAVN 




c» W 




/VS/WNA 
O W 







o 




ism. 



i 



<f^ 



f 



A.VWNA 
I I 1 

î! 




U I 

I I I 

AA/VSAA 



.oZ. 



il 



^ III 



AWVVN 



© 









c^ c^ 





fl 



Où 



o 



^•t »\, 



r7\ 





^ I 




D 




O 



Ol 





A/WW\ 



A/VWNA 



® 



î 



(£ 



/VVWSA 




! 







X 




« ^ « 



î 



w 



1^ 



A/VWNA 



S 



-^ 




A/VNAAA 



! I 



» ^ ■ 



^ I 

M 



W 



8 



n I 

I I I 

H 



1^ 



A/VNAAA 



I I I 

W o 



fj 







AAAAAA 



1 

JO 



<:^^in 



f 




o I 

M 

fl 

AA/WVA 



U 



I I I 

/ 



§ 20. — La chapelle cVAnoukit dans Vile de Sehel. 

Notre travail nous a amenés à séjourner pendant près d'une semaine à Sehel ; les 
inscriptions y sont presque toutes gravées en Thonneur d'Anoukit, dame de Satit. La 



188 



NOTES DE VOYAGE 



15 



16 



17 



18 



19 



000 



^ 



I I I 



I 

n 






I ) I 

H 
A/W>AA 



X 

I 
I 
I 



/VSrV\A/\ 



i 

k ^ 



/VSrV\A/\ 

Q w 

n I 

là 
vi 





a- 




p 






o o o 




A^/WAA 



t 



A/WVVV 

éi 1 1 



w 



A/VVS/W 





^ 
^ 



ill 



QH 



n 



vOOOy 



I I I 






AWVNA 



I I I 

D 
X w 

I I I 



X 

I I I 

ri 
pl 



I 



s 




A/V\/SAA 
I I I 



i 



p 




110 







i 



e 



I 



i 



'^ït 



III 



PI 



I I 
D 



Ci n 

I I I 

' m 

AA/>AAA 



11 

J 

p: 



III 



Ci^>lll 

i 
ê 



\ 



X 

I I I 



!? 



I II 



AWVNA 

I I I 




O 



AA/WW 



Jll 



III 



AAAA^^ 

I I I 



f 




X 



AAAAAA 
I I I 

X 



AAAAAA 
I I I 
AAAAAA 

flO? 
I I 

f 

I I I 



disposition de ces inscriptions, réunies dans un même 
endroit, nous a fait penser qu'une chapelle dédiée à 
Anoukit avait dû exister sur quelque point du voisi- 
nage. Des recherches dans ce sens nous ont conduits 
sur un étroit plateau situé sur le versant oriental 
du groupe de rochers qui porte le nom d'Hussein 
Togog (« montagne d'Hussein », nom d'un vénérable 
musulman enterré au sommet de la montagne). Ce 
plateau était semé de débris de pierres, grès et granit, 
qui ne pouvaient provenir de l'île ou tout au moins 
de la région de l'île où nous les avions rencontrés. 
Ils avaient donc été apportés dans un but déterminé, 
et, en les examinant d'un peu près, nous avons aisé- 
ment découvert sur quelques-uns d'entre eux des 
traces d'hiéroglyphes fort bien gravés et dans le 
style de la bonne époque du Nouvel-Empire (XVHP 
ou XIX® dynastie). Mais les indications ainsi ob- 
tenues étaient trop incomplètes pour qu'on pût en 
tirer quelque déduction, et M. de Morgan, pour en 
avoir le cœur net, fit exécuter quelques déblaye- 
ments, grâce auxquels un nombre infini de menus 
fragments de grès apparurent, qui nous ont permis 
de restituer à peu près l'ensemble du monument au- 
quel ils avaient appartenu. 

Les dimensions de la chapelle étaient fort res- 
treintes, le plateau sur lequel elle était construite 
étant lui-même très exigu. Elle ne pouvait guère 
mesurer plus de cinq mètres de profondeur sur quatre 
de largeur. La façade de la chapelle ainsi que les 
parois intérieures étaient couvertes des représenta- 
tions ordinaires. Sur le fronton, les deux vautours 
Nekheb et Uadjit étendaient leurs ailes au-dessus du 
roi ; sur les deux montants, le môme roi était repré- 
senté embrassé par Anoukit. Dans l'intérieur, le roi 
était figuré en présence de diverses divinités, dont 
deux seulement ont pu être retrouvées, Anoukit et 
Ammon. La présence de ce dernier dieu indiquait 
déjà que nous avions à faire à un roi thébain, et, en 
effet, les débris de cartouches recueillis dans les décombres nous ont donné le nom 
d'Aménophis IL 

Dans l'intérieur de cette construction s'élève un naos de grès quartzeux très com- 
pact, portant à l'intérieur diverses scènes, et sur les deux bordures d'encadrement de la 




I I I 

5^111 
o I 

fff 



0. w 

§ I 



J 



n 




Uni 




A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 189 

1 

porte une inscription en caractères très serrés. Le naos renfermait une statue de granit 
noir représentant en grandeur naturelle une divinité féminine, comme on en peut juger 
d'après certains morceaux qui gardent encore les traces de la chevelure. 

La statue, le naos et la chapelle qui les renfermait ne sont plus aujourd'hui que des 
débris informes ; les pierres ont été brisées avec intention et Ton s'est acharné à cette 
destruction. A quelle époque ces faits se sont-ils passés? Il est impossible de le dire, 
mais les matériaux employés étaient assez solides pour durer un bon nombre de siècles et 
je ne crois pas qu'on puisse faire remonter plus haut que l'époque de la domination persane 
l'anéantissement de la chapelle d'Anoukit. Peut-être, à ce moment, quelque invasion 
nubienne pénétra-t-elle jusqu'à Sehel; le fait est possible, mais non certain. En tous 
cas, cette chapelle, bâtie par Aménophis II, ne fut jamais réédifiée, et c'est seulement à 
l'époque ptolémaîque qu'un nouveau temple remplaça ce bâtiment dévasté. PtoléméelV 
Philopator fit élever au pied du groupe de rochers qui s'appelle ici Mousin Togog (« mon- 
tagne de Mousi ») un petit temple qui eut le môme sort que la chapelle d' Aménophis. Il 
n'en reste aujourd'hui que quelques traces, l'escalier et la pierre de seuil en granit noir, 
quelques fragments de granit rose, et un assez grand nombre de pierres aujourd'hui 
éparses dans le village de Sehel et dont nous avons copié les inscriptions par lesquelles 
nous connaissons le nom du Ptolémée qui l'avait bâti. 

La présence d'une chapelle d'Anoukit à Sehel n a rien qui puisse surprendre ; le 
nom de l'Ile revient presque toujours dans les inscriptions, accolé au nom de la déesse, 
et il serait, au contraire, fort étonnant qu'Anoukit n'eût pas eu dans son domaine un 
sanctuaire spécial. Ce qui est intéressant, c'est que l'on peut de cette petite découverte 
inférer que des découvertes analogues pourront être faites sur d'autres points, à Konosso, 
par exemple, dont Khnum était la divinité protectrice. Il est vrai qu'après avoir exploré 
en détail cet îlot, nous n'avons pu préciser exactement l'endroit où la chapelle de Khnum 
aurait pu s'élever. C'est une recherche à reprendre plus tard, espérons qu'elle aboutira. 

U. BOURIANT. 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 



PAR 

G. Maspero 



§ I. — Le terme qa nom se rencontre en composition réelle ou simulée dans 
plusieurs noms tels que fe^ a/^wv w^ par exemple, ou ^ SA "^ ' , 



variante de cTl .On l'a transcrit, et moi comme les autres, ran, à cause du copte 

p«.ii 7*., nomen, ou ren : la transcription rin est celle qui convient dans certains cas. 

1® Le nom ^5^^ ^wv^ ^ se trouve transcrit en assyrien d'abord Boukourninip, 
puis en grec Boccnoris, B^x^opi;, Bo^opic, Bôx;^wpi;. Uideniiûcaiion de Boukournînip avec 
avec 'î^^ /vw^^^, proposéc par E. de Rougé il y a vingt-cinq ans, contestée par 



190 A TRAVERS LA VOCALISATION EGYPTIENNE 

» _ _ 

WiEDEMANN \ me paraît être certaine comme à SteindorffV Boukourninip , ou plutôt 
Boukourniniph, le/) assyrien pouvant répondre au son ph, est une faute de transcription 
pour Boukourinniph : le scribe assyrien s'est laissé aller à substituer à la forme égyp- 
tienne qui ne lui disait rien une forme plus euphonique à son gré. Quoi qu'il en soit de 
cette correction, le fait certain c'est que la finale du nom, celle qui renferme le mot 
était vocalisée en i : l'accord est complet à cet égard entre les deux formes assyrienne 
et grec(|ue, où -pi« équivaut à -piv^, et qa se prononçait rin, dans ce nom, à l'époque 
saïto-grecque, entre 500 et 400, comme à 1 époque assyrienne entre 600 et 500 avant 
Jésus-Christ. 



/VWV/SA 



/vvwvv A^^A^^ 



2^ Le nom du pays de cn lk f^^^^^ a pour variante assez fréquente sous la 
XVIIP dynastie w r^>^^ avec >\ r intercalé entre <=> et /wvws, et à partir au 



/W\AAA 




moins de la XIX*" dynastie , ^^ gA 1k f^>^^ . La valeur rin du mot 

nom étant reconnue, il n'y a plus qu'à l'appliquer au cas présent et à trouver dans 
v\ une variante vocalisée de Sft^ si bien que la prononciation du mot égyptien 

qui signifiait nom aurait été rin sous le second Empire thébain, comme aux temps saïtes, 
au moins dans certains cas, déterminés. 

3^ En copte, il y a eu à côté de la forme p«.ii T, M,, peu AI,, Acn B,, nomen, une 
forme pm dont les exemples se sont multipliés en ces derniers temps dans le dialecte 
thébain et dans ce qu'on appelle le dialecte bashmourique. Je me bornerai à citer la 

page du Papyrus Bruce où l'on a «^.qigione hotaiooy nnioRCéwiioc cre ncqpm n^w^e^proit ne 

nci «.H^(*>«.*, et partout la forme pm au lieu de p^^n. Dans les textes de l'Ancien Testa- 
ment que j'ai publiés, cette forme se rencontre par exception à côté de p«wn : c'est un 
archaïsme que les scribes ont supprimé le plus souvent en copiant les textes plus anciens, 
mais qu'ils ont laissé passer par exception. 

Il reste acquis de ces exemples que le mot ^ nom a possédé une vocalisation 
en /médiat, depuis la XVIIP dynastie jusqu'à l'époque copte, à l'état libre ou en com- 
position. D'autre part, la vocalisation en a est bien constatée, au moins pour les derniers 
temps, par le copte p«.it, qui s'affaiblit en pcn. Comment expliquer l'existence de ces deux 
prononciations et la prévalencc finale de la vocalisation en a sur la vocalisation en^^ 

Le premier point à examiner est la légitimité de la prononciation rin de 
sous le second Empire thébain. La variante w du groupe dans le nom de pays asia- 
tique prouve l'existence d'un i entre <=> et n, mais n'exclut pas l'existence d'une autre 



voyelle qui pourrait se diphtonguer avec i. Or, <=> ou , dans les textes de la 



XVIII® dynastie, se vocalise communément ra, la, au milieu des mots, comme le prou- 
vent les variantes cunéiformes : AhAshia =zf\SsJL . 1 , Lxbnana = f""^ , 
bien quon trouve aussi des exemples de vocalisation en ou, amsi BtRottâ = 
Jl n^ I llifJLi*' '^^ mêmes comparaisons nous montrent que <=z> ou sert 



(1} Mgyptische Geschichte, p. 592, note 1. 

(2) Die keilschrijtliche Wierdergabe àgyptisrher Eigennamen, dans les Deitrâge, t. I, p. 353, n* 15. 

(3) C. ScHMiDT, Gnostiche Schriften in Koptischcr Sprache aus ciem Codex BrueianuSy p. 139, 1. 8. 

(4) Bbzold-Budob, The Tell-el-Amarna Tablets in the British Muséum, p. 147, s. e. BÎrûta. 



I 

A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 191 




égal ement à rendre des diphtongues sur ou, par exemple AnovAda = (1 

^ 1 \ Les formes connues de g]\, tendant toutes vers la tonalité a — i, et non 
vers la tonalité a — ou, s'il y a diphtongue dans ce mot, ce sera diphtongue sur a, ïa, 
AI, et non diphtongue sur ou, oua, aou. En résumé, la variante w d'un groupe com- 
posé de deux signes, dont le premier <=> peut avoir à lui seul la valeur ra, me paraît 
indiquer l'adjonction à cette valeur ra du son exprimé par \^., soit une diphtongaison 

* AA/NA/NA AAAAAA 

RAI, qui nous ramène à la lecture Xa/iciRAis, A^ahaRxiNa du nom ^^ 1k f^>^, qu'on 
a abandonnée un peu trop vite à mon gré pour la lecture iVa/?aRlN, A^ahani^x : la pro- 
nonciation du mot QA nom aurait donc été en ce cas rain, non pas seulement ran 

. AAAAAA 2ty 

ou rin. Si je rappelle qu'à l'état libre ce mot a, comme il est naturel, la terminaison 
^ ou, ''^ y Q()> i^^us aurons rainou, ranou et rinou, entre lesquels on pourra choisir 
pour retrouver la forme originale d'où sont dérivées les autres. 

Ici, il convient de quitter l'égyptien pour chercher dans le groupe des langues dont 
l'histoire phonétique nous est le plus complètement connue, un cas analogue à celui qui 
nous occupe. Je chercherai dans les langues romanes, par exemple, un cas qui nous donne, 
comme l'égyptien, un mot de deux syllabes à l'origine et dont la première portera l'accent ; 
ce mot réduit à une seule syllabe nous montrera la voyelle a libre passant à Te et à l'i 
d'une part, tandis que d'autre part elle peut se maintenir et ne pas subir de transforma- 
tion : il sera bon de placer cette voyelle dans les mêmes conditions où elle se trouve en 
égyptien, c'est-à-dire devant la nasale n dont l'inlluence peut se répercuter sur elle. Pre- 
nons par exemple le latin marins, qui réunit assez bien ces conditions diverses, et voyons 
ce que manum devient dans les langues romanes. M finale est tombée dès les premiers 
temps de l'Empire romain, comme à la fin de presque tous les mots, et le latin populaire 
dit manu, à l'opposé du latin littéraire qui garde encore manum; la voyelle atone u 
devient finale de médiate qu'elle était, puis tombe entre le VI« et le VIII® siècle, et la 
consonne médiate n n'est plus qu'une consonne finale : maNUM, puis maNU ou maso, 
puis man. Sous Tinfluence de la nasale, Ta libre de maNU, au lieu de devenir e, se 
diphtongue et aboutit à ae, ai, soit à mAE/2, mAi/2, où probablement la diphtongue est 
descendante. Dès le XP siècle, I'a de mwn s'était nasalisé, puis la diphtongue ai, passant 
à Tétat de diphtongue ascendante, avait tendu à passer à l'È ouvert; elle aboutit peu à 
peu au son qu'elle a de nos jours et qui lui est commun avec in. La progression phoné- 
tique a donc été dans le gros : a — ae, ai — ë — F. Dans quelques cas, la marche a été 
double : ainsi planum a donné d'un côté planu — plain, de l'autre planu — plan, ce 
qui s'explique par l'histoire de la langue, et la forme populaire plain a disparu presque 
entièrement du parler courant devant la forme savante plan. 

Si je ne me trompe, le français nous fournit ici les points de comparaison nécessaires 
pour comprendre ce qui s'est passé en égyptien à propos du mot Q7). Les variantes 

AAAAAA ^Ja 

et les transcriptions étrangères nous le montrent sous les formes Rxnou, rwn, rin, rxn, 
rE/i. La chute de la voyelle finale nous prouve que l'accent était sur la première syllabe, 



I 



(1) Bezold-Budgb, The Tell-el-Amarna Tablets in the British Muséum, p. 146, 5. c. Arwada; cf. Bbzold, 
Oriental Diplomacy, p. xii, § 4. 



192 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 



ce qui du reste est la loi commune de la plupart des catégories de dissyllabes en égyp- 
tien : Tou atone s'est évanoui, probablement après avoir passé par e, ainsi que je l'ai 
indiqué ailleurs. Si au début la voyelle accentuée était a, l'altération phonétique a suivi 
la même marche que dans manu — main , à cela près que l'égyptien n'ayant pas nos 
voyelles nasales, n finale de Rain, rin n'a jamais cessé de sonner : ranou est devenu 
RAN, RAiN avec la diphtongue descendante ai, rain, puis la diphtongue s'est altérée en 
diphtongue ascendante RaiN, et a passé à l'i, rin. D'autre part, de même que planu a 
donné plain et plan, ranou a produit les doublets rin et ran, et ce dernier s'est modifié 
dialectalement en ren. Pourquoi ran a-t-il survécu à rin, qui l'avait emporté pendant 
des siècles ? Y a-t-il à cette victoire de la forme la plus vieille une raison organique ou 
une raison accidentelle ? Je m'abstiens pour le moment de toucher à cette question qui 
pourrait être soulevée à propos de beaucoup d'autres mots. On me permettra seulement 
de dresser dans le tableau suivant la généalogie des formes étudiées, telle que je la 
conçois : 

I 

/ÎA/IOU 







*/2a/2E 

I 
*Rxn 



*RAin 1 

I > (A^aAaRAiNa) 
*Rain \ 

I 
Rm (BoukouKsmip) 

I 



pm archaïque et rare en copte, 
qui l'emporte en copte et chasse pm de l'usage courant. 



p«kif 

I 

pen, Aen 

§ II. — Le mot "fej^^z::^ sermVeMr est vocalisé jBom/com dans la transcription assy- 
rienne et Box^o-, Boxxo- dans la transcription grecque : le copte est àu>R, Af. m, et ces 
exemples indiquent la persistance de la vocalisation selon la tonalité ou-o dans la syllabe 
qui porte l'accent. "Sj^ ^ w^ ne paraît avoir signifié serviteur qu'au second degré; il 

dérivait du verbe «5j^ ^ ^.^ travailler manuellement, Jabriquer, qui se trouve rare- 
ment en copte à l'état libre \ mais qui s'est maintenu dans les composés &MuuL«.To*f T,, 
venenatus, venenum Jaculans, îo6(5Xoç; À^Kcoite T,, icexpoS^Xoç, sa>œa jaculans^ et&«Aa|«.p 
M,, lL«.Kog«.«.p T. ni, coriarius, dont le premier sens parait être qui fabrique le poison, 
qui travaille la pierre, qui travaille le cuir. Dans ce ^fc^ ^ «^ ,\9^ vocalisation de 
la tonique est une diphtongue «.e [«.ci, «.i] ou un «. simple. Pour la vocalisation du mot 
^ r - et de ses dérivés, nous avons donc, en composition ou à l'état libre, de la 
conquête assyrienne à l'époque copte, pour un intervalle de plus de mille ans, la preuve 
d'une prononciation qui oscille entre la tonalité a et la tonalité ou-o. 



¥ 



(1) Je n*en connais que l'exemple à^^ck T,, wrought, mant^actured^ Goodwin, dans la Zeitschri/Ï, 
1869, p. 130. 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 193 

J'ai montré ailleurs qu'un o copte peut provenir d'une diphtongue aou, au de l'an- 
cien égj'ptien • PQ yJ^SQ Saou, c^y, co, co), ce On peut se demander si l'ou-o de 
Boiikou-, Box^^o-, ne dérive pas ici aussi d'une diphtongue aou, au. L'existence d'un 
prototype BAOvkou rendrait compte de la coexistence des deux formes en ou-o et en a 
dont nous constatons l'existence. Dans le français, la diphtongue latine au, qui, sous la 
République déjà, tendait à To fermé {Clodius, Plotius = Claudius, Plautius), s'est 
changée, vers le VIII® siècle, en o ouvert, or = aurum, tor = taurum, à la tonique, sauf 
le cas où elle est suivie d'une palatale; dans les syllabes atoniques, elle devient ow, o 
fermé ou se réduit à l'a, audi're = oïr, ouïr; augustum, aôst, aoustj août. En italien 
de môme, audire=^ udire, augustiun=^ agosto. Dans Boukourninip, Box/optc, la syllabe 
Bouk porte un accent, le nom renfermant deux syllabes accentuées; dans £L«^Kig«wp, 
&«.K(onc, £L«.KJui«.To*f où il n'y a qu'un accent, la diphtongue aurait tourné à l'a sous 
l'influence de la palatale dans la syllabe atone A«.r. Par conséquent, les formes en 
composition Bouk-, Bok-, Bak-, comme la forme libre Wr, se ramènent toutes à une 
diphtongue aou dans le mot type. Je rétablirai donc Baoukou pour la prononciation 
la plus ancienne, à laquelle nous puissions atteindre, du mot ^5^ v W^ serviteur et du 

verbe ^^^^■^-. ^ travailler, et j'aurai l'échelle de vocalisations suivante : 
^ (E U-/1 ' ^ 

Baoukou 

BouKOU, BoK- (époque assyrienne et saïte) 

I 
AtoR A«.R- en composition à la syllabe atone. 

Comme les mots qui ont pour squelette les deux consonnes b-k. Il ^:i::^, sont nom- 
breux en égyptien, peut-être y a-t-il lieu de les examiner afin de voir si l'analyse vocalique 
confirme les résultats obtenus. Les plus importants sont j| ^^=^^^ Vépervier, et ^5^ 
V échelle. Le nom de l'épervier s'est conservé en copte sous la forme àK» M., Akô' T. et 
àwc M, lu, mais, comme cette dernière forme peut n'être qu'un emprunt à l'arabe j\\ je 
la laisserai de côté. Le « ^., <^ T., échange avec le r, x antique ou moderne, comme on 
le sait depuis longtemps, et de fait le grec 'ATapSTi^^tc, M y^ J j jy), nous a conservé 
une forme P^ix du nom de l'épervier, qui contient le Kz:::it du mot antique et la vocalisa- 
tion en H du copte : on la retrouve du reste dans les noms d'hommes comme n7j6t/toç^ 
ntST^^^toc, nr,6tj)^ioc *, celui qui appartient à l'épervier, avec la variante t, de k, et dans 
"ApSijxtç ' avec le x réglementaire Ptjx- au lieu du x» D'autre part, le copte possède un mot 
c£(oR M. lu, qui traduit le grec îxtiv, milvus, et qui se rattache au nom de l'épervier 
agrandi par ce préfixe c qui se retrouve dans le pluriel dki«jR de Aior, servus : le mot 
*^(0R, «.£lor, t. m. B. n, qui signifie corbeau, renferme ce même mot Aior, avec le pré- 
fixe «., variante de c. Il semble que du mot ij'^^^^^, ayant désigné les oiseaux de 






(1) Brugsch, Dictionnaire hiéroglyphique, p. 378. 

(2) Bbrthelot, Collection des anciens Alchimistes grecs, 25, 63, 91, etc. 

(3) Lbtronnb, Recueil des Inscriptions de l'Egypte, t II, p. 439. 

RECUEIL, XV. 25 



194 A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 



proie, éperviers, milans, d'une façon un peu générale, soient sortis trois mots différen- 
ciés pour signifier chacun une espèce particulière : ^-x, Sm<^, p^ix-, ^r^y-, Véperoier; e&coK, 
le milan; «.Acor, le corbeau. 

L'orthographe de ces deux derniers nous ramène, comme pour le mot ^5^ -a. w^ 
serviteur, à une prononciation Bôk, Bouk, et avec le ou final Bokou, Boukou : celle-ci, 
à son tour, peut dériver d'une vocalisation diphtonguée Baoukou, laquelle est indiquée 

par les variantes jU^''^^^^^^» J l ^ ^^* ^^ '^ présence de v:^, (^ et de l| indique 
l'existence des deux sons vocaliques, supportés chacun par un des deux signes et qui 
sont A + ou, comme le prouve la forme Wr, de cAujr, «.Ao}r. L'on aurait donc pour le 
mot épervier, la même histoire et la même généalogie que pour le mot serviteur : 

Baoukou 

1** [«.]AioR, [«.]AoR 2^ [eJAioR *AoR, A(oR, dlsparu 

corvus milvus en copte avec le sens d'épervier. 

Mais il convient maintenant de rechercher le lien qui rattache à la forme vocalisée 
sur le ton ou-o la variante pi^x-, ^-riy-, Ah<3', Ah-x, qui a prévalu à partir de l'époque 
saïte. Je remarquerai que, tandis que Baoukou, Boukou, Bokou vocalise sa dernière 
syllabe en ou, la déclinaison en t que les Grecs ont adoptée pour les mots où nous ren- 
controns l'autre forme prjxtc, ^iix^c, montre que cette forme avait en égyptien une finale 
en ï, et cette conclusion est confirmée par le nom Urfii/^LO(:, où, derrière le thème en ï de 
l'égyptien, ils ont ajouté la flexion de la déclinaison en -oç. Je n'insiste pas sur les lois 
grammaticales qui permettent d'avoir pour les mêmes mots la flexion i à côté de la 
flexion ou. J'observerai seulement que les lois d'enharmonie qui jouent un si grand rôle 
dans la phonétique et l'écriture égyptienne modifient la vocalisation intérieure en i 
quand la flexion esti, en ou quand la flexion est ou. La présence de l'ou écrit et pro- 
noncé à la fin du mot B-kom indique une coloration en ou à la syllabe précédente 
où le signe ^ n'est pas écrit, ici une diphtongue aou, au, qui devient ou — o, et en 
composition, comme il a été dit plus haut, a : la présence de l'ï écrit et prononcé à la 
finale atone du mot B-Kif {^-nx^c, B(x.to;) rend nécessaire une coloration en ï à la syllabe 
précédente, comme dans p^x^^^» "^^^^ Q^^ s'exprime le plus souvent par h, p-nx^c, pr^xu. 
Or, l'îi grec d'Egypte avait partiellement échappé à l'iotacisme, partiellement l'avait 
subi, ce qui fait que ^-nyic, Ptjxiç peut répondre, dans le premier cas, à btcfus, dans le 
second à bichis : de môme, I'h copte, qui a eu d'abord la prononciation de l\ grec 
au moment où l'écriture copte s'est constituée et qui, par conséquent, répond tantôt 
à Ê, tantôt à î, ce qui fait que Lh(^, Ah-x peut avoir été comme p-nx'^. ?^i^^^, soitàÈ<^, 
liÊ«, soit 6xi(^, M«. Quoi qu'il en soit de ce point de prononciation, comme le son e 
peut provenir d'une diphtongue aï antérieure, la forme pr^xiç, qu'on la prononce bÈkis 
ou btkis, ramènerait à une forme diphtonguée en i, bwki où l'enharmonie se serait faite 
sur la tonalité ï, comme elle s'est faite dans -BaouA^ou sur la tonalité ou. Je n'ai pas 
encore de variante en lettres coptes ou grecques qui nous fasse sentir directement cette 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 195 



forme diphtonguée bxiki, bAxk, bAEkE, 6ae/v, mais deux variétés du thème B-k, 
travailler, serciteur, nous montrent pour lui la diphtongaison *j, «.e, que je réclame : 
l'une est le mot fii«.€R, manufacturé^ l'autre le pluriel efLi^^R de Aior, servus, déjà cités 
Tun et l'autre, mais non utilisés. B«.eR répond à «fe^^^ où Vï final est écrit, soit à 
bAïki, et db^iR à un pluriel en ï final, *ebix\ki, disparu depuis. Ces exemples nous per- 
mettent d'admettre pour le thème B-k, éperoier, la môme série de vocalisations : 



*Baiki 



BTfiXt, pi/^t 



que pour le thème B-k, servir, et de compléter la transition entre l'hiéroglyphe J (| 
^^^"^^^ et le copte Ahô'. 

(fe^ échelle est resté en copte, comme julotri A/. ^^^ échelle, ainsi que E. de 

RouGÉ et Lauth l'ont montré à propos de la stèle de Piânkhi. L'échange du 'ï^ju, J, et 
de ja est connu; le genre du mot hiéroglyphique n'est pas indiqué, mais le -t du féminin 
ayant disparu communément à l'époque éthiopienne, l'absence du ^ dans «5j^ n'a 
rien d'étonnant, et il n'y a aucune raison de penser que le mot pour échelle ait changé 
de genre de l'égyptien au copte : ajlotrj remonte donc à un mot Modkit = Boukit. Là 
encore la tonique a la vocalisation en ou, comme les thèmes en b-k déjà étudiés. 

La coexistence de deux formes du même mot, l'une dans la tonalité /, l'autre dans 
la tonalité, n'est pas rare en égyptien : M. Griffith l'a notée pour les noms propres*, et 
elle apparaîtrait fort fréquente dans les noms communs, si nous connaissions la vocali- 
sation courante de ceux-ci. J'ai étudié il y a vingt ans déjà, dans mes cours à l'École des 
Hautes-Études, l'histoire des flexions ^ ou et (( , '^, i de l'égyptien, et tâché d'expli- 
quer comment, après avoir eu chacune son sens fort nettement déterminé, elles finirent 
par perdre leur précision pour ne plus laisser dans bien des cas que des doublets échan- 
geables entre eux : après avoir varié la grammaire, elles varièrent surtout le vocabu- 
laire. J'établirai donc les- deux séries suivantes pour le thème B-k : 

En Ou ^'n I 

Baoukou Baiki 

pour le mot épervier, et pour le mot travailler, serviteur, ainsi que pour les sens pro- 
duitSj marchandises, qui dérivent de la valeur travailler : 



(1) GooDWiN, dans la Zeitschri/t, 1869, p. 138 : peut-être est-ce une faute pour À^^eiR, mais le raisonae- 
ment serait le même en ce cas, «^ei étant Tôquivalent de «^i. 

(2) Proceedings o/the Society of Biblical Archœology, t. XJV, p. 40. 



196 A TRAVERS LA VOCALISATION EGYPTIENNE 

En Ou Enl 

Baoukou Baiki 



BOUKOU 



lk(OK À«k>K- ÀeKe T, 



£L«^eK [e]i^«kiK 



Je crois qu'on pourrait démontrer aussi l'existence d'une forme en a antérieure aux 
formes diphtonguées en au et en ai; mais je préfère m'arrôter en ce moment à ce pre- 
mier étage de mes recherches. Je me bornerai à ajouter que A«.ri M, ^, urbs, civitas, 
AoRi M. (dans epÀoKi, ajUIiori), concipere, gravidajieri, ont une histoire analogue à celle 
des mots serviteur et épervier, bien que Aori renferme à l'origine un A et non un ^;^i:56 : 
ÀoRi dans cpÀoKi est un féminin^ comme noqpe^ noqpi dans pitoqpe, epnoqpi^ et nous ramène 
à une vocalisation Baouqit pour le sens gravida, Baouqou et peut-être Baîqi pour le 
sens verbal. Quant à &iok ire, je n'en ai point parlé, parce que son prototype hiérogly- 
phique m'est inconnu. 

§ III. — La finale î^^=^ f de Boukourinif est tombée en grec, mais l'assyrien l'a rendue 
par p, PH. Il convient de remarquer que le nom du roi ^'"^ ^^:r7 Nectanébo a perdu de 
même son j^^-^^ finale, NexTavéSTic. J'espère étudier prochainement le cas d'enharmonie vo- 
calique que présentent les variantes de ce nom : pour le moment, je ne veux que m'oc- 
cuper de la disparition de ^u^. Le son noté par »r^=^ ne s'efface dans les transcriptions 
grecques que lorsqu'il est final : dans l'intérieur des mots, soit devant une consonne, soit 
entre deux voyelles, il subsiste toujours, Tvécpa/eoç, Tafnakhti, en assyrien Tapnakhti, 

'Eotôvuxo^ iJ ^>^*:^nr AOUFÔNOUKHOU , EfÔNOUKHOU, NEçpw-nQç T [NOFIR- 

HOTPOu], Nefhotpe. On ne saurait admettre que les Grecs aient supprimé le ^^^ final, 
faute de pouvoir le rendre; une forme Box;^wpiv(<^, ou Box/wp(<^, aurait été tout aussi 
possible pour eux qu'une forme Xeti^» de ©^'^C" Khoufoui, à côté de la forme Soûotç. 
Il faut donc en conclure que, s'ils l'ont négligée, c'est qu'elle avait déjà peu d'importance 
dans la prononciation égyptienne. Le son exact de >^^=^ est difficile à définir : il semble 
résulter des exemples donnés par les transcriptions assyriennes et grecques qu'il appro- 
chait assez au son du <p grec pour que les Grecs l'aient transcrit par 9, qu'il en différait 
assez pour que les Égyptiens aient transcrit le cp de ^iXiittioc, comme ils l'entendaient, par 
la combinaison DCJl. A la finale et réduit à l'état d'enclitique, il devait naturellement 
s'affaiblir, et l'exemple de Bocchoris et de Nectanébo nous prouve qu'il disparaissait 
quand la syllabe sur laquelle il s'appuyait n'était pas accentuée : Bokkorinif s'accen- 
tuait en effet Bôkkorînif, et Nectanébo, selon les vocalisations que j'expliquerai plus 
tard, Nakhtonabof et Nékhtanébif. Les Grecs ont donc négligé la finale qu'ils enten- 
daient mal ou pas du tout, et ont transcrit *Boxya>piv;, Box/wptç, et NaxTOvaSo, NexTavigr,<;, où 

l'accent, après avoir occupé la place qu'exigeait la prononciation égyptienne, a suivi les 
règles de la prononciation grecque et s'est déplacé : Box^wptç, Nexxàva6i(;. 

(Sera continué.) G. MaSPERO. 



J 



TEXTES ÉGYPTIENS DIVERS DU MUSÉE DE CONSTANTINOPLE 197 



TEXTES ÉGYPTIENS DIVERS DU MUSÉE DE CONSTANTINOPLE 



PAR 

Fr.-V. Scheil, 0. P 



N® 190. Stèle en bois cintrée. Dans le cintre, disque ailé d'où retombe une double 

ura3us. De chaque côté on lit ^^ . Au-dessous, scène d'offrande double; d'un côté, 

ill1Î^^ïof!!^^i adore ^^^'^^H et lui présente des of- 

frandes; de l'autre côté, le môme H'^ |y .^r^^^^zz:7j T" ^ i adore v^^ 

I '^'^^^ É ô' Suivent deux petites hymnes au soleil : à gauche, (1 *| v^ 3 ^v 

.^^ — ^►- '^B aJvw '^ZZ^ 1 Jl^lX suie. U ^^Z^A^^cQ lïl^^ loTyvw^AWs/^ 



Si 1 ^;^jc:s^ A/wwv I I I nnn 1 1 1 i e!=L sf d d o e=É=i ^^3^ ô /wwna dJ i I à 8=j a o 1 

^ /WW\AA AA^/VW T iU o -1 -^J il S==3 A O <:Z=>1 1 /VWVSA <3 ■» » <^ I V AAVSAA T 

N** 1. St èle en fo rme de P orte de la fente. Sur une première bande du lint eau, on 
lit : 1 ^ A ^H AAAAAA n ^ ^ r— 1 (j. Sur une seconde : 1 ^^^ A '-T^ a/vwna r— i (|. Sur 

l'un des montants de gauche : J " ASloïo^l'^îSlîfl ^I^i>^fl* 

Sur un autre de droite : 1 ^ A^S^^^y '-Y-' (1 ^ '^ \ 1 (j. Sur les deux montants 

intérieurs : (1 ^ ©S i 1 (|. 

N° 2. Bordure extérieure à droite : n ¥ A f ^^ "Oî 1 î "^^^^ lH fV 







compose de deux registres ; dans le premier, -^^ ^ T^^^ reçoit les offrandes et les 
hommages de deux défunts : A 'S^'^JI^qA^'^^I''^ J^^-^SI^ "^ 

deuxième registre, le /J '^'=^1} r I ^ ^ ^ ^ ^^^^ femme î J| 
-J -*^ reçoivent les offrandes et les hommages 1 ^ A - ' ^ ^ ^ ^ J 8 j8 

J- ^ t\ -^^" ^ ^^ © ^^ t jK'O 'WWW .^rg^^ «v .j!^ r\ jO r\ «^ A >> I ~ 





A/W\AA 

/VSrV\A/\ 



198 TEXTES ÉGYPTIENS DIVERS DU MUSÉE DE CONSTANTINOPLE 



N*^ 3. Lo haut de cette stèle a été scié. Il en reste deux registres. Sur la bordure 



extérieu re, o n lit deu x bouts d'inscriptions. A gauche : T ^jl ni f r n [1 ^ ^^ H 




I) m . Le reste de la bande est occupé par un personnage en adoration : 

y Y r n- La bordure extérieure de droite porte : HH /Tr* 3 > Jl V rv^ 

¥ j. T j ^ . Sous rinscription, même personnage que vis-à-vis et ce 

petit texte : Il i j^ n art I ^^^- La bordure extérieure, à même le sol, porte : 

Le registre supérieur est à double front. A gauche, H Jl^^fr^yiO fu 'wiî 1 
et ^^i y (J T , Amen-mes tenant en main un ciseau de menuisier entre deux épis de 

"tes*— ^ |0<^> t\ç /Ç^ 1/^^ III ® '\ /vv^A^^ q c\ 

blé, reçoivent les offrandes de leur fils : \\\/ T r_n i fl ar^'^^^iJ- Vis-à-vis, 

dans le même registre, ^^ uLl|^^^^ ^ «* T 7 Tf Ta ^ '^'''''^''^ 
les offrandes du défunt rj J)f r ^I f ^H^**"- Dans le registre inférieur, le défunt 

I T ^ /i fl '^ i^ H 



A/VWSA 



(Il r^O • Pour ces personnages, voir le catalogue des employés delà 



JVWVW 



nécropole publié par M. Maspero dans son Rapport sur une Mission en Italie. 

N** 4. Stèle royale de très b onne époque. Dans le cintre, le disque ailé d'où retom- 

. Sur la stèle même, on voit Amon coiffé de la couronne 



bent deux uranis : 
blanche avec la double p 



unie, tenant le sceptre à tête de lévrier; il porte barbe et collier, 
un pagne écaillé par devant, plissé par derrière ; sa droite pendante tient le signe de vie. 
De sa ceinture retombe une queue, de sa coiffure descend une tige raide. Derrière lui, 
Maout, coiffée du vautour et de la couronne rouge, en grande robe serrée, avec collier 
et un bracelet à hauteur de l'aisselle, tient d'une main le signe de vie, de l'autre une 
grande tige terminée en fleur de lotus. Devant les dieux, le roi présente des deux mains 
un vH . 11 porte la couronne blanche avec la tige en arrière, barbe, pagne raide, queue. 
I est inachevée, on lit du cô 



La stèle est inachevée, on lit du côté des dieux : Il Tl ^^sX^^'^ii^l <i:>^3:7fc04? ft 

i/wwvADnj3fi® H)l][vQ/i Q i®Lh' 11/77 ^^37/ M'^O'^r:^/ ^ 

Les cartouches royaux sont restés vides : 41fiR^^ ( 1 ^« ^ v J' 

N® 230. Stèle cintrée. Le cintre est orné du disque ailé d'où retombent les deux 
uraous, l 'une avec la c ouro nne blanche, l'autre avec la couronne rouge, et de ces mots : 
lu r=ï=i H fl *^^ rOi > ^^"^ ^^^ ^^'^^ ^^ disque, deux Anubis tiennent chacun 



entre les pattes de devant le Y. Sous le cintre, Tagerseb, prêtresse de Min, en grande 
robe, lève les mains en adoration devant les dieux suivants rangés en file : Osiris sur 
le -c=3, Min, dans sa posture ordinaire, sur le i — i, Horus sans piédestal, et Anubis, 
Isis et Nephthys. Le texte se lit ainsi : | j^V3l Wl^Î^ V^^fl°^"^ 



LE NOM ÉGYPTIEN DE L'ALUN 



199 



ffi 




nfsv3iffi^ii 



"^ ? "^^ fi ^ R D '^'^^^ ^= R "^"^ fi ^ "'''^ v*^ li 

ï;:^ I I \> JJl I \% ÛA^/v^/^A® DXl I \ h\ I lo O M 1 1 \ 




\ 






'^r»^ 



^ r\ NsN^^ f-\ d 





^r//'- y/////A 



© llllll U ^ I 



U 















M^^^i^i^;^2s^i^^^:i^.2^m*^S^yS 






N® 5. Boîte à répondants en forme de petite maisonnette votive, avec ces inscrip- 
N«6. Sur deux vases canopos : I j^ jl "P^^âi^iî l'oins! 



A/WS^A 



^ ^ 



AWVNA 




n D 1 -MH»!'^^ * î 










^kJ^Tkil 



Fr.-V. Scheil, 0. P. 



LE NOM ÉGYPTIEN DE L'ALUN 

PAR 

Victor Loret 

Il m'est plusieurs fois arrivé, en étudiant certains mots déterminés par ooo, d'en 
chercher l'identification dans le domaine de la botanique, c'est-à-dire d y voir a priori 
des noms de graines, de fruits ou de résines, puis, après quelque temps de recherche, 
d'être obligé de les ranger au nombre des substances minérales. C'est ainsi que, sans y 
songer, je viens de retrouver le nom égyptien de l'Alun dans un mot que j'avais cru 
d'abord pouvoir classer provisoirement parmi les produits végétaux. 

, àbennou, — répond lettre pour lettre au copte ni-ioAcit = 
,,^1 , que Kircher a rendu d'une manière exacte, ce qui ne lui arrive pas souvent, par 
Alumen\ Ce mot arabe, en effet, dans la Matière médicale d'Ibn-Baithar ', est placé en 
tête des extraits de médecins grecs relatifs à la (ruuTrxTQpia ou Alun. 



(1) KiRCHBK, Lingua œgyptiaca restituta^ p. 204. 
(8) Édit. J. VON SONTHEIMER, t. 11, p. 83-84. 



200 LE NOM ÉGYPTIEN DE L'ALUN 

Dioscoride et Pline rangent avant tout autre l'Alun d'Egypte'. Le pays devait 
môme en produire en assez grande quantité, car Hérodote ' nous apprend qu'Amasis 
offrit millo talenls d'aluQ aux envoyés de Delphes, qui étaient allés en Egypte quêter 
des secours pour réparer leur temple détruit par un rcH:ent incendie. Antérieurement, 
Ramsès III, dans les dons en nature qu'il fit aux temples d'Egypte et dont le Grand 
Papyrus Harris nous a conservé la longue énumération, avait offert soixante- trois 
lîi^'lfl' ^^ ^ J^^S/n (B '■ ii c'''t6 de quantités non moins considérables de Gomme, 
de Mica, de Minium, de Silicate de cuivre, etc. 

Au Papyrus Ebers, il est tait mention d'un collyre, d'emploi général, inventé par 
un médecin phénicien de Byblos. Dans ce collyre, l'Alun ou i] ^ ' entre pour un 

douzième, à côté des Dattes, de l'Orge, du Minium, du Sel, de l'Antimoine et d'autres 
substances encore indéterminées. Cet emploi s'accorde absolument avec un passage de 
Pline, qui nous enseigne que l'Alun s'incorpore utilement dans les médicaments destinés 
aux yeux : n oculorum medicamentis inseritur apte, n passage suivi de l'indication de 
quelques maladies d'yeux spéciales, également citées par Dioscoride à propos de la 



Enfin, pour certaines excroissances ou enflures, v 1^ , — otici, intumescere, — 

le Papyrus médical de Berlin recommande divers ingrédients et ajoute, pour le cas où 

le^emède resterait sans ottct, ^^Sèl^kSiSi] Wkhl W J 

', « oins-le d'huile saupoudrée' d'Alun », Dioscoride attribue la même propriété 

à l'Alun, qu'il préconise contre les iitepoapxuijia-:! ou excroissances. 

Encore de nos jours, l'Alun, dont l'action astringente est très marquée, est employé 
on ophtalmologie et, d'une manière générale, dans tous les cas d'affections inflammatoires. 

Bien que je ne connaisse que ces quelques exemples du mot Abennou. il me paraît 
difficile de le rencontrer dans des passages qui démontrent d'une façon plus convain- 
cante qu'il est l'équivalent du copte wften et que, par conséquent, il désigne l'Alun. 



Ljo. 



11 juin lâ9:<. 



Victor Loret. 




La transcription du scarabée de Kirgip.\, (îlle de Sa- 
TiRNA, a été publiée par H. Brugsch. Emile Brugsch-Bey 
en avait pris une empreinte sur papier qu'il m'a donnée : 
j'ai cru qu'il ne serait pas mauvais de la reproduire et en 
voici le dessin fidèle exécuté par M. Legrain, membre de 
notre Mission du Caire. Autant qu'on peut en juger sans 
avoir vu l'original, il est en tout semblable aux scarabées du 
mariage et des chasses d'Aménothôs III. — G. Maspero. 



(1) Diosu., De iWal. mw/., V, 122; Plivk. Hht. nat.. XXXV, 52. — (2) Histor., II, 180. — (3) PI. LXlVe, 
et LXXIII, 16. - (4) PI. LXIII, I. 10. — (5) D:osc. et Pline, loc. cit. — (6) PI. V, 1. 3. — (7) CI. taitai. 



CKALON-SUR-SAÔNE, I 



RECUEIL 



DE ^ 



TRAVAUX RELATIFS 



A LA 



PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE 



ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 



POUR SERVIR DE BULLETIN A LA MISSION FRANÇAISE DU CAIRE 



PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE 



G. MASPERO 



MEMBRE DE L INSTITUT 
PR0FB8SBUR AU COLLÈGE DE FRANCB, DIRECTEUR D'ÉTUDES A l'ÊCOLK PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES 



SEIZIÈME ANNÉE 




PARIS 

LIBRAIRIE liMILE BOUILLON, ÉDITEUR 

67, RUE DE RICHELIEU, 67 



M DCCC XCIV 

Tous droits résercés. 




CHALON-SUR-SAONE 

RANÇAISE ET ORIENTALE DE L. MARCEAU 



TABLE DES MATIÈRES 



Pages 



Hecherches î>ur plusieurs Plantes coniiuos îles anciens Kgyptiens, par Victor Loret 1, 92 

Monuments égyptiens de la Collection Dugas, par Alexandre Moret, avec trois planches 14 

Demotische Miseellen, von Wilhelm Spiegelberg 24 

Varia, von Wilhelm Spiegelberg 26 

Notes il'êpigraphie et d'archéologie a^^sy rien nés, par Fr.-V. Scheil, O. P 32, 90, 186 

Note sur un groupe hiéroglyphique de bass»* éfxx^ue, par Victor Loret 37 

Notes et Remarques, par G. Daressy 42, 123 

Textes recueillis dans quelques collections particulières, par G. Legraix 60 

Ostraca hiératiques du Louvre, par Wilhelm Spiegelberg 64 

Papyrus hiératiques inédits du Louvre, par Wilhelm Spiegelberg 68 

Johannes Dumichen, von Wilhelm Spiegelberg 74 

A travers la vocalisation égyptienne, par G. Maspero 77 

Sur un fragment de papyrus gréc^j-copte, par Victor Loret 103 

Le nom d'épervier du roi Sozir au Sinaï, par Georges Bénédite 104 

Le Livre de protéger la barque divine, par E. Chassinat 105 

\|/ >22 = ItÎ = li/ove;, par J. Lieblein 133 

Etudes de droguerie égyptienne, par Victor Loret 134 

Scône d'initiation aux mystères d'Isis sur un relief crétois, par André Joubin, avec une planche. . . 162 

Une statue du dieu Set, par G. Legrain, avec quatre vignettes 167 

Gleanings from the land of Egypt, by A. -H. Sayce 169 

Stèle de Bôl-lIarrân-Bôl-Utsur, par Fr.-V. Scheil, O. P 176 

Nachtrag, von Wilhelm Spiegelberg, avec deux pages de fac-similé 182 

Extrait d'une lettre du P. Scheil 184 

Eine neue art der Nominalbildung, von Wilhelm Spiegelberg 191 

Livres parus .' 198 



I 

1 



RECUEIL 



DE 



TRAVAUX RELATIFS 



A LA 



PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE 



ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 



POUR SERVIR DE BULLETIN A LA MISSION FRANÇAISE DU CAIRE 

PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION DE 

G. MASPERO 



y , 



MF.MDHK DK L INSTITUT 
PROFESSEUR AU COLLHGE DK FRANCE, DHlECTHUIl d'L'TUDES A L'ÉCOLli PUATIQUK DF.S HAUTES ÉTUDES 



»^0^t^^^i^tim 



Vol. XVI. Lnr. 1 et 2 




PARIS 

LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR 

67, RUE DE RICHELIEU, 67 



M DCCC XCIV 

Tons droits rcscrr.és'. 



CONDITIONS D'ABONNEMENT AU RECUEIL 



Le Recueil paraît par volume composé de quatre fascicules. 

Les abonnements se font pour le volume entier, il n*est pas vendu de fascicules séparés. 

Paris 30 francs. 

DÉPARTEMENTS ET UnION POSTALE 32 — 

Prix de la collection des quinze premiers volumes pris à la fois, au lien de 460 francs, 350 francs. 
Un sommaire détaillé du contenu des dix premiers volumes est envoyé gratuitement sur demande. 



OUVRAGES 

relatifs à la philologie et à l'archéologie orientales 



ABBADIE (A. d*). Dictionnaire de la langue Amariîlfia. 1 fort vol. in-8". 50 fr. 

AMÉLINEAU (E.). Fragments de la version thébaine de l'Écriture sainte (Ancien Testament). 
In-4*. i5 fr. 

AURÈS (A.). Traité do métrologie assyrienne ou étude de la numération et du système métrique 
assyrien considérés dans leurs rapports et dans leur ensemble, ln-8*. 6 fr. 

BAILLET (A.). Le décret de Memphis et les inscriptions de Rosette et de Damanhour. Gr. in-8*, avec 
une planche. 5 fr. 

BAR-BAHLUL (H.). Lexicon syriacum voces syriacas graecasque cum glossis syriacis et arabicis 
complectens. E pluribus codicibus edidit et notulis instruxit R. Duval. Fasc. I, II et III. 
3 vol. gr. in-4». 60 fr. 

BERGAIGNE (A.). Manuel pour étudier la langue sanscrite. Chrestomathie-Lexique-Principes de 
grammaire. Gr. in-8". 12 fr. 

et HENRY (V.). Manuel pour étudier le sanscrit védique. Précis de grammaire-Chrestomathie- 

Lexique. Gr. in-8". 12 fr. 

BERTHELOT. Histoire des Sciences. La Chimie au moyen âge. Publié avec la collaboration de 
M. Rubens Duval pour ralchimie syriaque, et celle de M. O. Hondas pour Falchimie arabe. 
3 vol. in-4% avec figures dans le texte. 45 fr. 

BOISSIER (A.). Documents assyriens relatifs aux présages. Tome I". In-4". 12 fr. 

:itic]ue ^du livre de M. Chabas intitulé : Voyage d'un Égyptien en Syrie, 
en Phénicie, en Pale*§Xîne, etc., au xiv" siècle avant notre ère. Gr- in-8'. Au lieu de 
1 fr. 50 

DERENBOURG (H.). Essai sur les formes des pluriels arabes. Gr. in-8". 3 fr. 

DOMICILE DES ESPRITS (LE), Papyrus du Musée de Turin publié en fac-similé par le professeur 
R. V. Lanzone, de Turin, 11 planches et 2 pages de texte. In-f*. 30 fr. 

DUTENS (A.). Essai sur Torigine des exposants casuels en sanscrit. In-8*. 6 fr. 

DUVAL (R.). Traité de grammaire syriaque. Gr. in-8'. 20 fr. 

Les dialectes Néo-Araméens de Salamas. Textes sur l'état actuel de la Perse et Conte^ 

populaires, publiés avec une traduction française. In-8". Au lieu de 8 fr. 4 fr. 

GUIEYSSE (P.). Rituel funéraire égyptien, chapitre 64". Textes comparés, traduction et commentaires 
d'après les Papyrus du Louvre et de la Bibliothèque Nationale, ln-4*, pi. Au lieu de 
20 fr. ; 10 fr. 

INSCRIPTIONS hiéroglyphiques copiées en Egypte pendant la mission scientifique de M. le vicomte 
E. de Rougé, publiées par M. le viconUe J. de Rougé. 4 vol. in-4". Au lieu de 120 fr. 60 fr. 

LEFÉBURE (E.). Le Mythe Osirien. Première partie : Les Yeux d'Horus. In-4". Au lieu de 20 fr. 15 fr. 

Deuxième partie : Osiris. In-4°. Au lieu de 20 fr. 15 fr. 

LEPSIUS (C.-R.). Les métaux dans les inscriptions égyptiennes, traduit de l'allemand par W. Berend, 
avec notes et corrections de l'auteur. In-4% avec 2 pi. 12 fr. 

LIEBLEIN (J.). Index alphabétique de tous les mots contenus dans le Livre des Morts publié par 
R. Lepsius d'après le Papyrus de Turin. In-8". Au lieu de 12 fr. 6 fr. 

MARIETTE-PACHA. Denderah. Description générale du grand temple de cette ville. 4 vol. in-f* et 
suppl. contenant 339 pi. ace. d'un vol. de texte in-4°. Au lieu de 390 fr. 200 fr. 

Le volume de texte se vend à part. Au lieu de 60 fr. 30 fr. 

Le supplément aux planches. Séparément. Au lieu de 10 fr. 5 fr. 



RECUEIL 



DE TlîAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE 

ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 



Vol. XVI Fascicules I et II 

Contenu : 1) Recherches sur plusieurs Plantes connues des anciens Égyptiens, par Victor LonET. — 2) Monu- 
ments égyptiens de la Collection Dugas, par Alexandre Moret. — 3} Deraotische Miscellen, von 
W. Spieoelbrhg. — 4) V^aria, \on W. Simeorlbero. — 5) Notes d'épigraphie et d'archéologie 
assyriennes, par Fr.-V. Scheil, O. P. — 6) Note sur un groupe hiéroglyphique de basse époque, 
par Victor Lorbt. — 7) Notes et Remarques, par G. Daressy. — 8) Textes recueillis dans quelques 
collections particulières, par G. Le(;rain. — 9) Ostraca hiératiques du Louvre, par W. Spirgblbkrg. 
— 10} Des Papyrus hiératiques inédits du Louvre, par W. Spiegeldero. — 11) Johannes Dùmichen, 
von W. Spiegblderg. — 12) A travers la vocalisation égyptienne, par G. Maspbro. — 13) Notes 
d'épigraphie et d'archéologie assyriennes, par Fr.-V. Scheil, O. P. — 14) Recherches sur plusieurs 
Plantes connues des anciens Égyptiens, par Victor IwOret. — 15) Sur un fragment de papyrus gréco- 
copte, par Victor Loret. — 16) Le nom d'épervier du roi Sozir au Sinaî. par Georges Bénédite. 



RECHERCHES 

SUR 

PLUSIEURS PL4MES CONNUES DES ANCIENS ÉGYPTIENS 

{Suite') 

PAR 

Victor Loret 

X. — LE POIREAU' 

Si Ton f?iit abstraction des passages satiriques de Juvénai (xv, 9) et de ses imitateurs 
sur l'adoration fétichiste que témoignaient les Égyptiens à l^Oignon, au Poireau et à 
d'autres légumes d'ordre inférieur, — passages qu'il serait peut-être imprudent de con- 
sidérer comme des documents importants pour l'histoire de la botanique, — Pline est 
le seul, à ma connaissance, parmi les écrivains grecs ou latins, qui ait fait mention du 
Poireau égyptien, et encore l'a-t-il fait en des termes extrêmement concis, quoique 
flatteurs : « Laudatissimus in -A^gypto, mox Ostia3, atque Aricia? (XIX, 33) ». Ni Héro- 
dote, ni Diodore, ni Strabon, ni Théophraste, ni Dioscoride ne parlent du Poireau parmi 
les plantes des rives du Nil. A tel point que, si l'espèce égyptienne n'était signalée dans 
la Bible, on pourrait hésiter à ranger VAllium Porrum au nombre des végétaux plia- 
raoniques. Mais le Livre des Nombres (xi, 5) cite le Poireau d'une manière qui ne nous 
laisse aucun doute sur la réputation qu'avait cette plante parmi les produits alimentaires 
de l'Egypte. Les enfants d'Israël, en route vers la Terre-Promise, se plaignent à Moïse 
du manque de nourriture et lui rappellent l'abondance d'autrefois : « 11 nous souvient, 
— s'écrient-ils avec regret, — des poissons que nous mangions en Egypte, sans qu'il 



1. Pour les numéros I-IX, voir Recueil, t. VII, p. 101-114, et t. XV, p. lOc-130. 

RECUEIL, XVI. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



nous en coûtât rien, ainsi que des concombres, des pastèques, des poireaux (T'xn^zrpiTa), 
des oignons et des aulx. » 

Le Poireau n*a pas encore été découvert dans les tombeaux de Tancienne Egypte. 
Pourtant, G. Schweinfurth a cru un moment pouvoir reconnaître cette espèce dans 
divers spécimens du genre Allium rapportés par M. E. Schiaparelli de tombes de 
i'Assassif et de Drah-abou '1-neggah. Il a même publié, à ce sujet, d'intéressantes 
remarques sur les rapports anatomiques que présentait, avec 1^4. Ampeloprasuni L., 
VA. Porrum L. des anciens Egyptiens*. Mais les spécimens, soigneusement étudiés au 
microscope par le D' Volkens, se sont trouvés être des Aulx et non des Poireaux, et 
ScHWEïNFURTH lui-même a corrigé son erreur dans la traduction allemande de son 
mémoire*. 

Le nom du Poireau, en copte, est h-xi, h^c, e^c, mot dont la sonorité est bien égyp- 
tienne et dont j'avais en vain, pendant longtemps, cherché à retrouver la forme 
originelle dans les textes anciens. Pourtant, dans la seconde édition de ma Flore pha- 



raonique^, j'indiquais avec doute, au cours de Tindex hiéroglyphique (p. 138), le mot 
H^^^ comme étant l'orthographe antique du copte hou. Depuis, le doute a fait place 
chez moi à la certitude, grâce à certains documents nouveaux, et je crois que la déter- 
mination de la plante Aag/peut être considérée comme acquise. 

C'est un passage du Papyrus Westcar qui m'a mis sur la voie de cett« identifica- 
tion*. La plante û^^ y est mentionnée comme un légume ordinairement attaché 
en botte. Le roi Chéo ps, en effet, pour récompenser un magicien habile, lui accorde un 

cent cruches de bière, un bœuf et cent bottes de poireaux * ». 

Je sais que d'autres légumes que les Alliacées peuvent être attachés efi bottes, par 
exemple les radis, les navets ou les carottes. Mais jamais, à ma connaissance, ces der- 
nières espèces n'ont été figurées dans les tombeaux parmi les objets comestibles, taudis 
qu'au contraire la représentation de bottes d'oignons, d'aulx, d'échalottes ou de poi- 
reaux tombe si naturellement sous le pinceau des peintres chargés de dessiner des 
victuailles, qu'il n'est presque pas de monument funéraire, fût-ce quelque stèle insigni- 
fiante et minuscule, qui n'ait sa botte d'oignons ou de poireaux étalée sur une table 
d'offrandes. Je ne crois pas, d'autre part, qu'il y ait lieu de discuter bien longuement le 
sens « botte » que j'attribue au mot . . Déjà, le déterminatif ^— «;. indique bien 



qu'il s'agit d'une chose nouée ou entourée d'un lien. Le môme mot, avec le o du féminin, 
est écrit au-dessus des bottes de flèches qui sont si fréquemment représentées dans les 
tombes, de l'Ancien-Empire à la XIP dynastie *. Dans ce cas, le mot ne porte ordinaire- 



1. Les dernières découcertes botaniques dans les anciens tombeaux de l'Egypte [Bull, de l'Inst. Égypt., 
le Caire, 188G, p. 49-34). 

2. Die letiten botaniselicn Entdvckungon in d4in Grâbern jEyyptens^ mit Verbessorungen und Zusàtien 
(Engler's botanische Jahrbiîrher^ Leipzig, 1886, p. 10-11). 

3. Paris, E. Leroux, 1892. 

4. M. A. ErmaD, Téditeur de ce texte, avait déjà entrevu la nature de la plante eu traduisant Aaqi par 
Zwiebel. 

5. Pap. Westc, pi. L\, 1. 20-21. 

6. R. Leps., yEltest, Text.y pi. VIII, XXXVIII; Miss, du Caire, t. 1, p. 214, 221, 232. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



ment pas de déterminatif; parfois, pourtant, il est suivi de TT r ou de AAK Enfin, suivi 
<lô '^'j de j^ \ de ^j^, ou d'un déterminatif tout spécial qui représente des tiges 
nouées en botte et rappelle assez le signe W*, le mot <p> désigne les bottes d'herbages, 
n y^ \ï , souvent rangées au nombre des dons en nature faits aux temples \ 

Un texte range VAaqi à côté de l'Oignon, comme les écrivains anciens et modernes 
sont presque toujours instinctivement portés à le faire pour le Poireau • "^ UU T ^ 

fcOdni=î-=,-»^[i 1 1] I T\\ 1 1 iLrjiii^<c:r><=>p=^ i jriiiHm^:.!!^ — ^ o 

1 w . ^i^"^ 'nr n (Pap, Anast. III, 2/4-5), « ses greniers sont 
emplis d'orge et d'épeautre s'élevant jusqu'au ciel ; les oignons et les poireaux des enclos, 
les bouquets du verger. . . ». 

Un autre document parle de VAaqi \ ^^ A ^^ , expression qui rappelle étrange- 
ment le Porrum capitatum des médecins et des naturalistes classiques ' : y^^ ZS ^. 

Anast. /F, 14/12), « raisins secs, cinquante corbeilles; caroubes, cinquante corbeilles; 
têtes de poireaux, soixante confies ». 

La composition connue sous le nom de Papyrus des métiers nous montre, à propos 
du maraîcher, que VAaqi est un légume, et même un légume communément cu ltivé en 



O î^"^^^^ (Pajo. Sali. II, 6/6-7 = Pap. Ahast. F//, 1/7), « il se lève matin 
pour arroser les poireaux; il se couche tard pour les choux * ». 

Sous l'orthographe q ^s^ '^^ le mot est mentionné parmi les offrandes à faire 
quotidiennement aux temples . 

Enfin, on recommandait en médecine le « Poireau pilé », fl^^ r « 

pour guérir a la morsure faite par l'homme », o ^ 90 f^ ^ ;^ ' ^ Pap. Ebers, 64/6). 

Les médecins classiques n'ont pas prévu la morsure de l'homme, blessure aussi peu fré- 
quente, d'ailleurs, que peu dangereuse; mais-tous s'accordent pour préconiser le Poireau 
pilé contre les morsures des serpents et de toutes les autres bêtes venimeuses ^\ 

Le mot Aaqi est bien l'équivalent phonétique du copte h^, H<s'e; d'autre part, tous 



1. s. BiRCH, The Cqffin 0/ Amamu, pi. XXII. 

2. Mi88. du Caire, t. I, p. 136. 

3. J. DOm., Kal. Opf.'List., pi. IX, 1. 27; A. Mar., Karnak, pi. XV, 1. 13. 

4. Louvre, C 57. 

5. Gr. Pap. Marris, pi. XXI 6, 1. 5, et XL a, 1. 4. 

6. J. DOm., toc. cit., Hl, 25; IV, 9, 20; V, 34; VI, 20. 

7. Le mot Khersh, ou plutôt quelque forme dialectale encore inconnue de ce mot, doit peut-être se 
rapprocher du copte P(oX^, pcoXtl, g^wXn, amplecti, complecti; adhœrere, conjunctua esse. 

8. Le Ilpdt9ov xe^paXwxiv ou Porrum capitatum est le Poireau proprement dit {Allium Porrum L.) par 
opposition au Ilpàvov xaptov, Porrum secticum, qui est la Ciboule (Allium Jlstulosum L.). 

9. Cf. iu-g|g|HOT, w-^SCJI. «-Io Chou » {Leeo. cet. MS. Oaon., p. 151, in H. Tattam, Leœic. œgypt.- 

latinum, p. 879). 

10. J. DiJM., Kalend. Inschr., pi. XX VII. 

11. D108C., De Mat. med., II, 178; Pune, Hist. nat., XX, 21-22; Garo. Mart., Medecinœ ex oler. et 
pomis, § 21. 

V 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



les exemples que j'ai réunis du mot, — et ce sont les seuls qui soient parvenus à ma 
connaissance, — s'appliquent on ne peut mieux au Poireau. Je crois donc que l'identi- 
fication à laquelle j'ai été amené par l'étude des textes a quelque chance d'être exacte \ 



XI. — L'ACRE 

La plante .^^^ a d'abord été assimilée à la plante copte m^^^o, Crocus hortensis. 
Depuis M. H. Brugsch, en 1867*, jusqu'à M. E. Lîjring, en 1888', en passant par 
MM. J. LiEBL^iN * et L. Stern *, ce sens a été admis sans contestation. Puis deux dissi- 
dences se produisent. M. Brugsch, dans le Supplément de son Dictionnaire hiérogly- 
phique, abandonne la transcription — -^'^ pour lire — ^''s^, mot qu'il rapproche du 
terme --^ "^^'^^ ^^ Papyrus Eoers, sans d'ailleurs lui attribuer de sens. En second 
lieu, M. Ebers", adoptant pour son compte un rapprochement suggéré déjà par 
M. Stern ^ considère le mot --^'^ comme répondant, non au copte mc^^io, mais au 
mot fAoedo, que Dioscoride ' cite comme dénomination égyptienne du XeXiSdviov iii^oi ou 
Chelidonium majus L. 

Avant de proposer Une identification nouvelle, je crois bon d'examiner ce qu'ont de 
fondé les identifications proposées jusqu'ici et, tout d'abord, de rechercher si le mot 
doit se lire -^ ^ ou -^ 'ér. 

la o ^ O O ^ 

Au Papyrus Ebers, le mot est partout écrit — -^ ; au Papyrus médical de Berlin, 



il est écrit, comme nous le verrons plus loin, tantôt—^, tantôt--^, en passant par 

4y 4y O O Ci o 

les formes intermédiaires — ^ et — '^. Certains signes hiératiques étant parfois discu- 

o c^ ^i o 

tables, la lecture du mot pourrait n'être pas considérée comme absolument définitive, 
si le nom ne se rencontrait dans des textes hiéroglyphiques avec les orthographes 

- - Q 





>et ^-^ . Du reste, il convient de faire remarquer que le groupe 
auquel M. Brugsch compare le terme qu'il lit — -^ \J, n'existe pas en égyptien : il 

résulte d'une coupure fautive du mot ^''^^^^^ *' ^^ ^^' une des formes du 

nom de la Grenade. Je dois convenir pourtant qu'il existe un mot hiéroglyphique ^^^, 
dont je connais au moins quatre exemples. Mais cela n'empêche pas l'existence d'un 
mot — ^'^j le seul dont je veuille m'occuper pour le moment. 



1. n existe bien, au Papyrus Ebors (69/8-10), une plante M (£ qui est recommandée, également 

pilée, pour « faire disparaître les brûlures », <^S^ Cûi © Il jjl . Je ne pense pas que ce soit la 

même que VAaqi. Le Poireau n*est jamais indique, dans les ouvrages de médecine classiques, pour guérir les 
brûlures. Par contre, le Sésame y est spécialement cité comme possédant cette propriété. Or, le Sésame porte 
en copte le nom de okc, et je suppose que ce nom dérive du mot égyptien Aougi. 

2. Dlct. hièrogl.y p. 594. 

3. Die ûber die médecin. Kenntn, der ait. yEgypt. bericht. Papyriy p. 111-112, 156. 

4. Zeitschr.f 1880, p. 129 et suiv. 

5. Glossaire du Pap, Ebers, s. voc. Mail, 

6. Pap. Ebers : Die Maasse und dos Kap. ûber die Augenkrankheiten, p. 231 [99]. 

7. Loc. cit. 

8. De Mat. medica, II, 211. 

9. Pap. Ebers, XVI, 16-17. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



Que le mot — ^T^, mati, réponde philologîquement au copte mC'^&io, il n'y a rien 

cri c^ 

là que de très admissible. Mais ce nom me^&io que, d'après KircherS on a traduit par 
Safran, — ce qui a donné lieu à diverses remarques ingénieuses, mais malheureusement 
dénuées de fondement, — n'a jamais signifié Safran, Il y a là un nouvel exemple du 
danger, signalé plusieurs fois déjà, que Ton court en utilisant KmcHER sans contrôler 
ses traductions latines. La Scala qu'il a publiée porte en effet : 

Me«6.io, crocus hortensis^ jL^o^, 

et trois autres exemplaires que je connais de la même Sca/a portent également iM,^^\oz=z 
yLios-. Or, y,âP désigne la fleur du Carthame, plus rarement la plante elle-même, mais 
jamais le Safran, dont le nom arabe est J^Js^y. Le Safran, d'ailleurs, ne pousse pas en 
Egypte, et n'y a jamais poussé; on ne l'y a même jamais rencontré à l'état cultivé. 
Abou-Hanifa, cité par Ibn-Baithar ', nous apprend que^W est le nom delà fleur du 

Carthame, plante dont la graine, ajoute-t-il, se nomme JpJ. Delile et Schweinfurth, 
dans leurs Flores d'Egypte, font la même distinction *. Les dictionnaires arabes origi- 
naux dépouillés par Freytag disent de même*. Abou'l-qasim al-Ouizir écrit que la 
plante nommée ordinairement J^J porte au Maroc le nom de^^p*. Forskal fait de 
JL^& un synonyme de ^}^* Enfin, 'Ad^poûpt est, en grec moderne, le nom du Carthame'. 
Il résulte de cet ensemble de remarques que, si -^ "^ répond au copte Mea&io, il 
doit désigner le Carthame et non le Safran. Or, il ne peut désigner le Carthame. Outre 
quo nous con naiss ons déjà deux noms égyptiens pour cette plante, — ^ v "^^ Q^^ ^^^ 



discutable, et '^^ ^5f ^ (^ot<s', «ot»), qui me paraît certain, — aucun des caractères 
du Mati n'est applicable au Carthame. Le Mati est, en effet, comme M. Brugsch l'a 
remarqué depuis longtemps, tantôt une plante de marais, tantôt une plante de désert ou 
de montagne. Tel n'est pas le cas du Carthame qui, de plus, n'est connu en Egypte que 
comme plante cultivée dans les champs de blé, mais n'y a jamais été trouvé à l'état 
spontané*. 

La raison qui empêche le Mati d'être le Carthame nous force à écarter également 
le rapprochement avec ^M^, « la grande Chélidoine », qu'a proposé récemment 
M. Ebers. Le Chelidonium majus ne s'est jamais rencontré en Egypte, et ce n'est ni 
une plante de marais, ni une plante de désert ou de montagne. 



1. A. KiRCHER, Ling. œgypt, rcstituta, p. 189. 

2. A. Peyron [Lexlc. ling. copticœ, p. 92) avait déjà, sans qu'on y ait prêté attention, relevé Terreur de 
Kircher : « Kirchero est Crocus hortensis^ sed ex vi vocis Arabicaj est Cnicus herba ejuscejtos^ qui fuWae 
tincturae înservit. » 

3. Éd. J. v. Sontheimer, t. II, p. 196. 

4. Dblile, Flor. œgypt, illustr., n'TSS; Ascuers. et Sciiweinp., Illustr. de la Flore d'Egypte^ n» 622. 

5. Lewic, arabico-latin.f t. HT, p, 168. 

6. P. 155 du manuscrit encore inédit que je possède de cet auteur. 

7. Flora œgyptiaco-arabica, p. LXXUl, n' 431. 

8. C. Fraas, Synopsis plant arum Jlor ce classicœ^ p. 206. 

9. A. DE Candolle, On'g. des plant, cultic, 1886, p. 131; P. Ascherson et G. Schweinfurth, Illustr. 
de la Flore dÉgypU, p. 96-97. 



6 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

Les caractères que doit réunir la plante désignée par le mot Mati sont les suivants : 

1® être une plante spontanée en Egypte; 2® croître tantôt dans les marais, tantôt dans 

f\/\/i 

les déserts ou les chaînes montueuses, , qui bordent la vallée du Nil. Il est un mot 

copte, lu-AiiT, auquel je m'étonne qu'on n'ait jamais songé, qui s'applique à une plante 
réunissant ces diverses conditions, et ce mot répond exactement, au point de vue phoné- 
tique, â l'égyptien Mati. 

Le mot ni-MiT est traduit, dans les Scalœ\ par l'arabe ^^^ZJU ^t il en existe une 
variété, mit M&Kc^onioit, dont le nom est traduit par ^jol*'. Ce dernier mot arabe dé- 
signe l'Ache-Persil (Aptum Petroselinum L.), aussi bien en arabe vulgaire d'Egypte* 
qu'en arabe littéral *. Le Persil est seulement cultivé de nos jours en Egypte. On ne le 
trouve à l'état sauvage que dans le midi de l'Europe, en Algérie et en Syrie*. Quant au 
mot ,jJ>/^, son sens est plus étendu. En dialecte vulgaire d'Egypte, il désigne unique- 
ment l'Ache odorante (Apium graveolens L.), que l'on trouve dans tout le pays comme 
plante spontanée *. Mais en arabe littéral il s'applique d'une manière générale au genre 
Ache, et répond exactement aux mots siXivov et Apium des auteurs classiques. 

Qazouini divise le ^^ seulement en deux espèces : le (ÎL-1*-j et le ^5 r , soit l'Ache 
des jardins et l'Ache sauvage \ Ibn-Baithar commence ainsi le long article qu'il con- 
sacre au genre ^jJjT' : a II en existe une espèce de jardin, une de marais, une de mon- 
tagne, et une de rocher'. » Enfin, Abou '1-qasim écrit : « Il y a beaucoup d'espèces de 
^J^ » celui de jardin, — dont il y a deux espèces, — celui de montagne, celui de rocher, 
celui d'eau. On le nomme Petroselinum et Oreoselinum; il est connu et célèbre. Cette 
plante croit dans les jardins, les lieux humides, les prés et les haies *. » Les naturalistes 
grecs donnent la même extension au genre séXtvov. Ils distinguent r'EXeiodsXivov ou Apium 
palustre, qui est V Apium graveolens L. sauvage (Ache odorante, Ache des marais, 
Céleri sauvage); le ziXtvov :î)fjiépov ou siXivov xTjitaTov, qui est la forme cultivée de la même 
plante, c'est-à-dire le Céleri proprement dit **; T'OpeoaéXtvov ou Ache des montagnes, qui 
est le Seseli annuum L. ; le nexpodsXivov ou Ache des rochers, qui est le Persil, ^jJjJÛU des 
Arabes, mit M&ne'^oiuoit des Coptes et Apium Petroselinum L. des botanistes; enfin, 
r'iTTTToasXivov OU Ache des chevaux, qui est le Smyrnium Olus-atrum L. 

Le Mati des anciens Égyptiens comprend, ainsi qu'on le verra plus loin, au moins 



1. A. KiHciiBR, Ling. œgypt. resUt., p. 269. 

2. Msc. copt. Par., n» XHV, fol. 82. 

3. FoRSK.. VL* 180; Dbl., n» 346; Schw., n» 463. 
4^. Ipn-Baithar, t. Il, p. 527. 

5. A. DE Candolle, Orig. des plant, cultic,^ p. 72. 

6. FoRSK.. n"» 179; Drl., n» 347; Schw'., n» 462. 

7. Édit. du Caire, aa 1306 de l'hégiré, t. IJ, p. 70. 

8. T. II, p. 352-356. 

9. P. 88 de mon manuscrit : ô^^^. ^ J^J c5*^^ ^J^^ l^^ ^^y J^-^ tî^-— » ^-î^^fl^' J^ 

10. Pour distinguer la forme sauvage de la forme cultivée de cette espèce, les botanistes conservent h 
l'Ache des marais ou Céleri sauvage le nom à* Apium graceolena L. et donnent au Céleri cultivé le nom 
d' Apium dulcc Mill. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS- PLANTES 



quatre espèces : le Mali ordinaire, le Mali des marais, le Mali des monticules déser- 
tiques et le Mati du Nord \ Il répond donc exactement, sous le rapport de l'extension, à 
la plante aut = ^jf^=: siXivov z= Apium, En berbère, le ^J^ se nomme Bati^, mot 
rappelant singulièrement le copte mit et Tégyptien Mati, que Ton pourrait même au 
besoin lire Matt. h'Apium graveolens a été découvert dans les tombes égyptiennes : 
une guirlande funéraire du Musée de Boulaq est composée de rameaux de Céleri et de 
pétales de Lotus bleu; un certain nombre de graines de la même espèce sont exposées 
au Musée de Florence*. Une autre espèce d'Apium, j^OpeoŒsXivov, devait être connue sur 
les bords du Nil, car Dioscoride en donne le nom égyptien àviovip*. Enfin, tandis que 
MMT, dans les Scalœ, désigne le ^jf^sans épithète, il existe un autre mot copte de sono- 
rité également égyptienne, iu-Kp«jii*, qui s'applique au ^j^ o^f^> Apium sauvage, d'où 
Ton doit conclure que le MIT est le ^^ cultivé, c'est-à-dire le Céleri {Apium dulce), 
tandis que kp«.m est TAche odorante (A. graveolens), forme sauvage du Céleri. 

L'identification que je propose de la plante égyptienne Mati avec la plante copte 
MIT repose donc en somme, sur un assez grand nombre de rapprochements frappants. 
Avant de rechercher à quelles espèces se rapportent les diverses variétés pharaoniques 
de Mati, il convient d'examiner si les textes égyptiens viennent confirmer mes vues. 

Le mot il/a^i* est souvent employé dans les traités de médecine. En dehors de ces 
écrits spéciaux, j'en connais d'abord deux séries d'exemples qui, appartenant à des 
textes religieux, ne peuvent nous être d'aucune utilité directe. C'est ainsi qu'on lit, dans 
la P^/'a/?wc/e rfeP<^/>//, la phrase suivante : ^ j'y j\^ ^ <^=^ ^ ^^^ * \^ ^ 

[1 isj (col. 727), dont j'ai relevé deux variantes : ^ MV ,v ^ i^=^ ^ '^ ô 

1 N. (Mirinri I, col. 751). La phrase semble signifier : « A^. n'est pas repoussé au ciel ; 
Mati tend ses bras à A^ » Il y a là, très vraisemblablement, un nom de déesse formé 
avec un nom de plante, comme il arrive pour les déesses ï(OçvM\» ^JhH Si' 



\ 



A/VWW 



tL, et pour d'autres peut-être. Nous en pouvons conclure du moins, au point de vue 
botanique, que la plante Mati croissait en Egypte à une époque très reculée, à une 
époque où l'on n'avait pas encore introduit d'espèces étrangères, et que, par conséquent, 
elle était spontanée dans le pays. Le déterminatif A, alternant avec '^, indiquerait une 
plante d'assez forte taille (l'Ache atteint d'ailleurs souvent plus d'un mètre de hauteur), 
mais la forme plus précise que prend le déterminatif dans le dernier exemple nous 
permet de nous demander s'il ne représente pas une feuille profondément incisée, ce qui 



1. Je n*ose joindre à la liste le Ma-it du Sud, ^^^v *^ du Papyrus Ebers (49/14); cette 
orthographe dififère trop de la forme — *^ partout employée ailleurs au même papyrus, pour que je puisse 
l'en considérer comme un synonyme. J'y verrais plutôt, sauf examen, un équivalent de — -^^ 

2. P. AscH. et G. ScHw., Flore, p. 188. 

3. V. LoRET, Flore pharaonique, 2* édit., p. 70. 

4. De Mat. rnedicay III, 69. 

5. A. KiRCHEE, loc. cit., p. 195. Une variante, tirée d'un autre manuscrit de la même Scala, donne 

lU-KpOM. 




8 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

est le cas de la feuille de l'Ache, et ce qui rapporterait le mot — ^"^ au radical If 
. w couper » . 

C'est encore dans un texte reli gieu x, du temps de R amsès IV. que se rencontre une 
seconde fois le mot Mail : -^3|y S/J)..-" ^:^^^®§ (1 fl^'^ (Z., 

,884, p. 39), var. : j\^Xf^if?m:7,^jnTJ.\ <'«• '^■. 
p. 16, n. 7). La chose peut signifier : « Je n'ai pas coupé les Orges en leur petitesse, ni 

les Mati en leur quantité. » Peu importe au fond. La seule conclusion à tirer de ces 



documents est qu'une plante — *^ '^ existe à côté d'une plante -^ T^. 

Enfin, un troisième exemple hiéroglyphique du mot est plus instructif. Il se trouve 
dans une énumération assez longue de plantes aquatiques, dont je ne citerai que les 
deux dernières. :(l^ f '^l ^ |. °°° ZT^^ '"A ^ f (3. veRovgè, Edfou, 
CVI), « les Anb qui croissent dans le Nil, et les Mati des naarais ». Les papyrus médi- 
caux nous montreront que le Mati des marais est fréquemment employé dans la théra- 
peutique égyptienne. 

Les traités de médecine mentionnent quatre espèces de Mati. Le nom du Mati 
simple est partout orthographié — -^ au Papyrus Ebers. Au Papyrus médical de 
Berlin, le scribe a commencé par. écrire «^ (7/1); on lit ensuite ->^ (8/5, 13/2), 
puis, l'un à côté de l'autre. ^ ^ et ^ "^ (14/2), et enfin ^ ^ seulement (22/2, 23/7). 

Faut-il en conclure que la plante .J^ est la même que la plante ,^ et que les 

o OUI ct ciiii 

deux oo appartiennent à la série des duels purement phonétiques destinés à donner 
aux mots la désinence ti^'i — La chose est possible; j'aurai l'occasion de l'examiner un 
jour, quand j'aurai réuni assez de documents sur cette plante -^ t^. 

Le Matidefî marais est nommé ^ w ÛQ i au Papurus Ebers, et ^ Y au 

est là un équivalent du mot Ij ¥ que nous avons 

vu plus haut. 

Le Mati du Nord n'est mentionné qu'au Papyrus Ebers et le nom en est écrit 
>'^/^(43/6), > ^ ^45/4, 50/14) et >^;Î^(90/8). 

Enfin, la quatrième espèce se nomme ^ CPap. Ebers), -^... i (Pap, 

4;^Ci£^i , , o ^111^ 1^ ^ ^' O ^lllo 11^ / 

méd,, 13/2) et .-^ i (ibid,, 14/2). C'est l'espèce des sables, des rochers et des 

' ^ o Olll^ Il ^ ' / / 1 '^ 

collines. Le mot , en effet, dont l'orthographe pleine est (J(J^« , vient du 

radical T] J^, « s'élever )). A l'origine, il désigne les monticules de sable, la partie 

de la vallée égyptienne du Nil où, le sol étant plus élevé, cesse la campagne verte 
arrosée par l'inondation, pour faire place au désert accidenté que n'atteint jamais le 
fleuve. Puis le terme franchit l'espace et atteint les chaînes libyques et arabiques qui 
longtemps, pour les premiers Égyptiens, bornèrent l'horizon du pays qu'ils' connais- 
saient. Plus tard, les grands déserts au delà de ces chaînes finissent par être compris 
dans la désignation de , et enfin, avec le temps, les régions étrangères, jusqu'aux 
plus lointaines, sont appelées du nom de Tes-it. A cette dernière période, le mot ^ 



1. Cf. V. LoRBT, Manuel do la langue égyptienne, § 226, 2*. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



s'applique à toute riramènse partie de la terre qui commence, non loin du Nil, à la 
lisière des terrains fertiles, pour ne s'arrêter que là où s'arrêtent les connaissances géo- 
graphiques des Égyptiens : Touthmès IV, quittant Memphis pour aller tirer à l'arc au 
plateau des Pyramides, se rend au , comme l'indique la stèle qu'il a érigée entre 
les pattes du Sphinx; Aménophis HT, qu'il parle de Karkémish ou de Méroé, emploie 
avec raison le même mot . L'expression — -^ pourrait donc, par extrême 

extension de sens, désigner quelque espèce étrangère; je crois que, opposé au Mati 
cultivé et au Mati des marais, le groupe Mati tes-it désigne plus simplement le Mati 
de la bande désertique comprise entre le Nil et les chaînes libyques ou arabiques. 

Ces quatre espèces de Mati interviennent trente-sept fois dans les deux livres mé- 
dicaux dont je viens de parler. Sur les trente-sept cas dans lesquels la plante est recom- 
mandée, il en est quelques-uns qui relèvent plutôt de la sorcellerie que de la médecine : 
chasser les dieux, les démons, les revenants, les incubes ou les succubes est une chose 
dont on a peu de chance de retrouver la recette dans les traités analogues gréco-latins 
ou arabes. Certains cas sont d'une généralité ou d'une banalité telles qu'il n'y a guère 
d'importance à en rencontrer ou non les équivalents chez les médecins classiques ou 
orientaux. Quelques autres, je le reconnais, quoique bien précis et bien spéciaux, n'ont 
pas leurs correspondants dans les traités non égyptiens. Toutefois, sur les nombreuses 
propriétés attribuées par les anciens Égyptiens aux différentes variétés de Mati, près 
de la moitié, — ce qui constitue encore une bonne moyenne, — a été reproduite par 
Dioscoride, Pline, Avicenne et d'autres, dans les chapitres relatifs aux représentants 
multiples du genre séXivov, Apium ou ^JS^. Voici, un peu au hasard, les principaux 
passages parallèles que l'on peut signaler ^ : 

10 Chasser les J O des dents (E, 72/17) ; fortifier et traiter les dents (E, 89/13) 
= ^11 r>.j ^ -i:3 (A vie), « est utile pour les maux de dents » ; 

2*> Chasser la lourdeur d'oreille, "^^^ ]1 fl ^ ^ (B> 23/7) = « Eodem [radicis] jure 



instillato gravitatem aurium [mitigat] » (Pl.); 

3® Chasser l'afflux de sang aux yeux (E, 57/12) = ûvJI ijt j^ Jb 4oW (A vie), 
a le suc en est utile pour l'obscurcissement de la vue »; irpoc i«p0aXfjiwv «pXsYjJiovàç... xaxa- 
itXa(X(»<5(iEvov (Diosc, III, 67); « prîBterea oculis illitumcum melle. .. aliisquemembrorum 
epiphoris » (Pl.); 

4® Amollir les duretés, ^=^^ ï^— ^ , dans tous les membres (E, 84/2, 7) = xaTaTtXawo- 

® Ol I I 
(lévTi... <TxX7ip(aç StaçopeT (DlOSC, III, 72) "; 

A/WWA f-j 

5* Pour les tremblements, , de vaisseaux dans tous les membres (E, 84/17) 

ru A 

= J^Jll jiuJI U- «:?^ (Qaz.), « se place sur les membres agités de tremblement » ; 



1. J'indique par E le Papyrus Ebers et par B le Papyrus médical de Berlin. J*emprunte à Qazouini les 
citations d' Avicenne. Les passages de Pline sont tirés de son HisU nat,, XX, 44, et ceux de Gargilius Martial 
des Medicinœ ex oieribus et pomis, § E. 

2. Cette propriété est attribuée par Dioscoride au Hfiupvfov et non au ZsXivov. Mais on a vu plus haut 
qu'une espèce de Smyrnium est désignée en grec sous le nom d''Iinro9iXivoy, et. d'autre part, Ibn-Baitbar 

range sous le mot ^5^ tout ce qui, dans Dioscoride, a trait au Zfjiupvîoy. 

RECUEIL, XVI. 2 



10 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



6^ Faire accepter du pain au cœur (E, 51/11) = Tache fait partie, dans la thérapeu- 
tique classique, des cinq racines apéritives; 

7* Pour le resserrement de l'estomac (E, 39/20) ; pour l'obstruction dans le côté 
droit (E, 43/6) = « Vel strictura stomachi vel praîclusa prsecordia relaxanda sunt » 
(Garg. m art.); 

8** Pour resserrer, [lip]?^ (rendre plus fréquente), l'urine (E, 50/13, 14) = 

J^l j.^ .... . ^ «o (A vie), « est utile pour ... la difficulté d'urine » ; ih $s <nc£p|xa èttIv 



oûpîiTixojTcpov (Diosc, III, 67) ; a semine urinam ciet w (Pl.) ; « nulla. . . alia res fortius . . . 
urinaî difficultates resolvit » (Garg. Mart.); 

9® Percer les v^ ^ _^ j^ (tumeurs, gonflements, boutons, etc.) du ventre (B, 14/2); 

percer les ^ ^ nombreux dans tous les membres (B, 13/2) = « Tumores et infla- 
tiones tollunt folia ejus » (Garg. Mart.); « tri ta ejus folia... omnem tumorem cora- 
pescunt )) (ibid.); holtzo'jc te yov8ptâ>vxaç àvtTjjt (Diosc, III, 67); « mammarum duritiam 
impositis foliis emollit » (Pl.). 

En résumé, le mot égyptien — ^ ^, qui répond bien, pour la forme, au copte aut 
= ^f^, désigne une plante dont les diverses variétés soiit identiques aux diverses 
variétés de ^^= siXivov, Apium, et dont les propriétés médicales présentent les plus 
grands rapports avec les propriétés attribuées à cette dernière espèce par les médecins 
arabes et gréco-latins. Les mêmes points de rapprochement n'existant pas entre le Mati 
et le Carthame (m€^«.io) ou la Chélidoine ([aoOoô), — espèces qui, d'ailleurs, ne sont pas 
spontanées en Egypte, — je pense qu'il n'y a pas à hésiter sur le choix îi faire parmi les 
trois identifications proposées jusqu'ici. Il ne reste donc, pour terminer cette étude, 
qu'à rechercher quelles espèces de ^^ désignent les quatre espèces de Mati citées 
dans les textes égyptiens. 

Comme il est fait mention d'un Mati des marais et d'un Mati des sables, il me 
semble certain que le Mati simple est, ou bien un Apium cultivé, ou bien un Apium 
croissant naturellement dans les champs cultivés. En copte, il y a trois espèces à' Apium : 
le AUT ou Apium sans épithète, le Kp«jii ou Apium sauvage, et le mit MA.Kc^oiuon ou 
Apium de Macédoine (Persil). Le mot mit étant opposé au mot rp«^m, qui le suit toujours 
dans les Scalœ, il est évident qu'il s'applique à l'espèce cultivée et que les deux pre- 
mières espèces coptes répondent exactement aux deux espèces, — (^ll^ ^^ iSj» — ^^ 
lesquelles Qazouini divise le genre ^ji/^^ Le Mati sans épithète sera donc Y Apium 
cultivé ou Céleri, que l'on a retrouvé dans les tombes égyptiennes. 

Pour le Mati des marais, l'identification se présente d'elle-même, le seul Apium 
aquatique que l'on connaisse étant le Céleri sauvage ou Ache des marais, *EXeioa£Xivov. 

Les deux autres espèces de Mati sont d'une détermination moins aisée. Dioscoride 
nous donne le nom égyptien (àvwvîfx) de l"Opeo(iiXtvov ou Ache de montagne; on peut donc 
en conclure que l'Ache de montagne est une plante d'Egypte. Ce ne peut être, par con- 
séquent, que la plante désignée en égyptien sous le nom de Mati de montagne. Mais 
l"opw(iiXivov des Grecs répond à une espèce, Seseli annuum L., que Ton ne trouve pas 
dans la flore égyptienne. Parmi les Ombellifères, famille à laquelle appartient le genre 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 11 

Apium, il n'en est qu'une seule que Ton rencontre dans la région désertique de l'Egypte, 
— toutes les autres ne croissant que dans la région nilotique, — c'est le Crithmum 
pyrenaicum Forsk. (=: Pityranthus tortuosus Benth. et Hook., Bubon tortuosum 
Desf., Deoerra tortuosa D. C); c'est, d'autre part, la seule espèce au nom de laquelle 

la langue vulgaire d'Egypte joigne l'c^pithète Li-I , « de montagne ^ » ; enfin, cette espèce 
appartient, dans la famille des Orabellifères, à la même tribu, et, selon certains auteurs, 
au même genre que r'OpeojiXwov des Grecs. Il me paraît possible de considérer, jusqu'à 
nouvel ordre, cette plante comme répondant au Mati de montagne des anciens Égyp- 
tiens. 

Quant au Mati du Nord, il peut répondre à bien des espèces d'Ombellifères que l'on 

ne rencontre en Egypte que dans la région méditerranéenne. Mais, comme le Persil est 
très cultivé de nos jours en Egypte, comme il est mentionné dans les Scalœ coptes (aut 
Ais^e^oiuon), et qu'enfin on le trouve à l'état spontané en Algérie et en Syrie, ainsi qu'on 
l'a vu plus haut, j'estime que c'est au Persil qu'il est préférable d'assimiler le Mati du 
Nord, qui a pu être introduit de Syrie en Egypte sous la XVIIl® dynastie. 

Le genre égyptien -^ T^ comprendrait donc les espèces suivantes : 

1© ^^^^ Mati = Céleri cultivé {Apium dulce Mill.) ; 

2^ -^ "^ û ¥» Mati de marais = Céleri sauvage, Ache des marais {Apium 
graveoœns L.); 

30 ^^^ Mati de montagne = Li-I c^ {Cnthmum pyrenaicum Forsk.); 

40 ^^ ^ ^^ ^ Afaff du Nord = Persil {Apium Petroselinum L.). 



XII. — LE JONC 

Traduire (|H?n<::^'^ par t/o/ic n'est pas une idée toute nouvelle: déjà M. H. Brugsch 
a proposé cette interprétation dans son Dictionnaire géographique (p. 896) et dans le 
Supplément de son Dictionnaire hiéroglyphique (p. 27). Mais l'éminent égyptologue 
allemand a été amené à cette traduction uniquement par le contexte des documents dans 
lesquels est mentionnée la plante Asir. Je crois pouvoir, au moyen de la philologie, non 
seulement démontrer l'exactitude de la traduction de M. Brugsch, — traduction qui, 
en somme, n'était qu'ingénieusement conjecturale, — mais encore déterminer de façon 
plus précise l'espèce à laquelle appartient la plante pharaonique. 

Dans son IjjJI ^^^Ul, ou Vocabulaire hiéroglyphique comprenant les noms déplantes*, 
Ahmed KamAl a fait, à propos de la plante Asir, un rapprochement qui m'avait séduit un 
moment et qui, du reste, je dois l'avouer, m'a mis sur la voie de l'étymologie que je propose 

dans les lignes suivantes. Il compare l'égyptien Asir à l'arabe jj^ , mot qui, d'après 
Freytag, signifiey^Aiw breoior quo inferior pars tentorii alligatur paxillo ; funis quo 



1. jXl W..1, Forsk., n* 172; Del., n* 336; Schw., n» 464. 

2. LeCairOp 1306 (de Thégire), p. 41-42. 



12 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

ligatur saccus pabulatorius; pannus, stragulum in quo colligitur gramen; her^ba, 
gramen, fœnum. Ce sens, quoique un peu général, conviendrait assez à la plante Asir, 
qui est surtout désignée comme servant à faire des liens, ou mieux à tresser des nattes 
et des objets do sparterie. 

On la trouve d'abord citée, à côté de l'espèce de Roseau Gashà (en copte K&oi)» 

(2 opm ||^S^ooll|„(|frP<=>^P«/'.^«««^./ï^.l3/10-nt« fais donner 
les matières premières aux fabricants de couffes, à savoir : roseaux et joncs ». Comme 
le mot Gashà s'applique à une Graminée ou à une Cypéracée d'assez forte taille, dont la 
tige seule, très consistante, était employée en vannerie \ il est évident que le terme Asir 
doit désigner une plante de plus petite importance, dont une partie flexible, la tige ou la 
feuille, était utilisée comme lien servant à attacher ensemble les chaumes rigides du 
Gashà, Or, le Jonc est particulièrement propre à cet emploi spécial. 

Au Grand Papyrus Harris, la plante Asir est énumérée, au milieu de plantes 
utilisées en filerie, en corderie et en vannerie, en compagnie du même Roseau Gashà, 
du Roseau -^ ^ ' et do l'espèce de Lin _^ ^ '. Ce mot Asir, qui revient trois 

fois dans le papyrus*, y porte l'orthographe n<r:>^, et la place qu'il occupe au 
milieu des nombreux noms de végétaux mentionnés dans ce document vient confirmer 
le renseignement fourni par le texte transcrit plus haut. 




Enfin, le même mot se retrouve deux fois au Papyrus Anastasi VIII : 



ù'Asir des marais »; ij^^'^ □ ;|y,l^^^^P<=^ (pl- "I^ 1- 9), « je le char- 
gerai (le bateau) d'Asir ». 

Il résulte de ce petit nombre d'exemples que V Asir est une plante aquatique, très 
probablement de petite taille (puisqu'elle est opposée aux grands Roseaux Gashà et 
Qam), et qu'elle est employée par les vanniers. De plus, l'orthographe égyptienne, dans 
laquelle la liquide est représentée par l'ensemble <=>, nous fait immédiatement songer 
à un mot d*origine sémitique. 

Le terme ^\ , auquel avait pensé Ahmed KamAl, conviendrait bien comme équi- 
valent sémitique du terme égyptien, s'il n'avait l'inconvénient d'être de sens assez vague 
et de désigner plutôt un objet manufacturé, — ficelle ou cordeau, — que la matière 
première servant à fabriquer cet objet. 

Il est un autre mot arabe, Ul, qui me semble répondre beaucoup mieux au nom 
égyptien de plante Asir, d'autant plus que le groupe <^:> est bien moins un développe- 



1. V. LoRET« Flore pharaonique^ 2* èdit.. n** 10 et 31. 

2. Cf. lU-RftJM = lili-l , mot arabe qui dèv^dgne VIm/)erata cylindrica Bbauv. (Forsk., n»76; Dbl.» n» 61; 
Scinv.» n» 1138; V. Lorbt, Flon* pharaonique^ n* 21) et VErar^ro^tis cynosuroides Rœm. et Scdult. (Forsk., 
«• 35; Dbl., n» 98; Schw., n* 1:?16; V. Loret, Flore pharaonique^ n* 10|. 

n ^ 

3. Cf. Torthographe fxm W et rhébreu m^ = Hnum (E. F, K. Rosenmuixbr, Biblùfche Natur- 

ifeM-hichte. Leipzig. 18:^0, 1. 1. p. 172-174). 

4. PI XIX 6, I. 9; pi. LXV 6, 1. 13; pi. LXXll, 1. 1. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 13 

ment du <z> égyptien qu'un artifice orthographique servant à rendre le J = ^ sémitique. 
Ce mot arabe, en effet, sert à désigner justement le Juncus acutus L. ou Jonc des van- 
niers, et vient confirmer l'interprétation de M. H. Brugsch. 

Ibn-Baithar, à propos de la plante J-l , écrit : a C'est le jL-, dont on fabrique des 
nattes, et c'est faire erreur, comme nous l'avons exposé plus haut, que de le considérer 
comme appartenant au genre ji-Sl. » Puis l'auteur arabe cite le passage suivant d'Abou- 
Hanifa : « C'est le ûV/^ qui n'a ni bois ni rameaux, mais donne naissance à de minces 
tiges. On en fait des nattes et des cordes; de ses fibres, on confectionne des tamis. Il ne 
croit que dans les endroits humides \ » Enfin, Ibn-Baithar donne en entier, toujours à 

propos de la plante J^l, le passage de Dioscoride (De mat. medic, IV, 52) relatif au 
S/oTvoc àXe(a, plante qui répond au Juncus acutus L. ou J. maritimus Lam. '. 

Dans un autre endroit de son livre, à propos de la plante J.'^\ (Andropogon Schœ- 
nanthus L.), Ibn-Baithar dit qu'il existe une plante analogue, mais qui pousse dans les 
marais et qui n'appartient pas à la même espèce. « On la nomme, — ajoute-t-il, — 
J-! en Arabie, jL-en Egypte, et ^^ en Afrique '. » 

Abou '1-qasim, dont je cite le texte parce qu'il est inédit, écrit* : 

^^Vlj ^\ ji ^ill y^j jj: J ^ J /illi ^îlj f^ ù\^y y^j v> Wb ^jiH > J^jVl ^^ 'A 



• • • • 



(( AsAL. — Description du port. — Il appartient au genre du ^^, et c'est le jL- 
dont on fait des nattes. H'croît dans les prés où séjourne de l'eau stagnante. Ses tiges, 
ressemblant à des aiguilles, s'élèvent de terre d'une hauteur d'environ une ou deux 
coudées. Il y en a deux espèces : le mâle et la femelle. Le mâle n'a pas de graines; c'est 
lui qu'on appelle Asal. La femelle a des graines semblables à celles du Dourah.,. *. » 

La plante J-l , comme on le voit, est bien le Sx^Tvoc àXe(a de Dioscoride, c'est-à-dire 
le Juncus acutus L. La chose est d'autant moins discutable que le synonyme jL-, 
indiqué par Ibn-Baithar comme nom particulier de l'espèce en Egypte, est précisément 
mentionné dans les Flores de Forskal et de Schweinfurth * comme nom égyptien 
vulgaire du Juncus acutus L. ^ 



1. Je traduis les passages d'Ibn-Baithar d'après une collation du texte arabe que m'a remise le D' L. Le- 
clero, auteur réputé d'une Histoire de la médecine arabe ainsi que d'une traduction de la Matière médicale 
d'Ibn-Baitbar. 

2. Cf. G. Sprbngel, Dioscor. opera^ t. II, p. 595, et C. Fraas, Synops. plantar, Jlor. classic, p. 294. Le 
J. a4:utus Lam. répond au J. acutus oc L., et le J. maritimus Lam. répond au J. acutus p L. Les deux déno- 
minations botaniques s'appliquent donc, en réalité, à deux variétés d'une même espèce. 

3. Ed.-J. von Sontheimer, t. I, p. 20-21; cette édition porte à tort ôL— au lieu de jL— . 

4. P. 25 de mon manuscrit. 

5. Dioscoride {loc. cit.) fait la même distinction de sexes à propos du £^oTvo< kXe(a. 

6. FoRSK., n- 207; Scuw., n» 1074. 

7. J'ai demandé, par curiosité, à M. J. Oppert s'il existait en assyrien un mot, analogue à A sir, ayant le 
sens de Jonc, L'éminent assyriologue m'a répondu qu'on rencontre dans les textes cunéiformes un mot Ashéla 
présentant la signification de ïj^oTvoç, Juncus mensorius. C'est donc bien là un mot de la même famille sémi- 
tique que l'égyptien A sir. 



14 MONUMENTS ÉGYPTIENS DE LA COLLECTION DUGAS 



Le Juncus acutus ou J-l est une plante à tiges grêles et flexibles servant aux van- 
niers, tout comme les tiges du ||Pr n<:>^; de même que VAsir, VAsal pousse dans les 
endroits marécageux. J'ajouterai que des fragments de cette espèce ont été retrouvés 
par F. Unger dans des briques de la pyramide de DashourV L'identification de la 
plante Asir me parait donc définitivement acquise. 

Lyon, 11 juillet 1893. 



MONUMENTS ÉGYPTIENS DE L4 COLLECTION DUGAS 

PAR 

Alexandre Moret 

La Collection d'antiquités égyptiennes de M. Dugas, à Lyon, comprend deux séries 
de pièces : 1*^ deux cercueils, dont le premier a été retrouvé avec sa momie, et le second 
vide; 2° des objets divers, statuettes funéraires, figurines, etc. 

PREMIÈRE SÉRIE 

I. Premier cercueil. — L'originalité de ce cercueil consiste en ce qu'il est fait 
d'une simple toile recouverte d'un stuc peint et goudronné. Cette enveloppe est actuelle- 
ment fendue le long des deux côtés; mais, à l'état primitif, elle ne formait qu'une seule 
pièce, enveloppant le corps, et maintenue fermée par des ficelles passant par des trous 
symétriques. La momie avait donc une robe de toile stuquée lacée dans le dos; procédé 
d'ensevelissement sans doute moins coûteux que la confection d'un cercueil en bois. 

Dans l'état actuel, la toile étant fendue sur les côtés, nous avons un couvercle et un 
revers du cercueil distincts l'un de l'autre. Aussi allons-nous décrire ces deux parties 
séparément. 

1® Couoercle (pi. I). — La toile, couverte d'un stuc de trois millimètres d'épais- 
seur, épouse la forme du corps. Elle dessine la tête, se creuse au sternum, se renfle à 
l'endroit où les mains étaient croisées; les bras, les jambes, les genoux sont accusés par 
des saillies. La longueur est de 1" 74; la largeur au-dessous du collier de 0™ 56, aux 
genoux de 0™ 42, au bout des pieds de 0™ 21. — L'ensemble était revêtu de couleurs 
rouge, jaune, ocre, verte. Mais une épaisse couche protectrice de bitume amortit les 
teintes, dissimule les scènes peintes et les légendes : si bien que, malgré des lavages 
réitérés à l'alcool, nous n'avons pu distinguer que les lignes générales de la décoration. 

Dans le sens de la longueur, il y a cinq registres successifs : 

1*> La tête, peinte en jaune clair, légèrement inclinée sur l'épaule droite, recouverte 
d'un voile à raies rouges et vertes, ornée d'un large collier à cinq rangs qui descend 
jusqu'à l'abdomen, et dont on ne distingue plus les couleurs; 

2^ Un second registre, long de 0"" 26, se décompose ainsi : Au centre, cinq colonnes 



1. V. LORET, Flore pharaonique, £• ôdit., n<» 40. 



COLLECTION DUGAS 



5=1. 




Photoiypie H. Breiih 



COLLECTION DUGAS 




Phototypie H. Breiiti 



MONUMENTS ÉGYPTIENS DE LA COLLECTION DUGAS 15 

parallèles et longitudinales, avec des signes illisibles sous le bitume, séparent deux 
scènes. De chaque côté, deux déesses agenouillées se font face, les bras dans la pose de 
Tadoration; on ne distingue que les chevelures noires, les pagnes rouges, les colliers et 
les bracelets peints en jaune clair. Derrière chaque groupe, le signe ^^, l'œil symbo- 
lique du soleil, et l'extrémité d'une aile éployée; 

3** Le troisième registre a 0" 28. On ne distingue plus que quelques traits confus 
d'une scène, deux cartouches entourant des noms illisibles, une couronne Q se détachant 
en jaune clair, le signe de la vie •¥• en vert sombre, une fleur à longue tige en ocre doré; 

4* Au quatrième registre (0™ 12), on reconnaît de chaque côté deux personnages de 
forme momifiée. A gauche, un dieu à tête de cynocéphale, sceptre en mains; devant lui, 
une déesse à tête humaine; tous deux sont surmontés de cartouches illisibles. A droite, 
un dieu à tète d'épervier, suivi d'un personnage qui porte au-dessus de lui les mots 
f / ^ ^^^''^ dans un cartouche. Au milieu des deux groupes, une table d'offrande avec 
le signe de la vérité (1 deux fois repété ; 

5** Dans le cinquième registre, haut de 0™ 24, il y a aussi quatre personnages. A 
gauche, un homme, la couronne Ven tête, assis sur un trône j]^, le double sceptre ^? 
en mains; derrière lui on ne distingue que le bras, tendu vers son épaule, d'un second per- 
sonnage. A droite, le dieu Thoth ibiocéphale tend aussi le bras vers l'homme couronné; 
la quatrième figure est indistincte. Entre les personnages de droite et ceux de gauche, la 
légende r "^ ^ ^^j^ cî| PQ » ^® premier groupe étant écrit de droite à gauche ; 

6** Sur les pieds du cercueil, quatre colonnes longitudinales de signes, sur une lon- 
gueur de 0™ 16. Une épaisse couche contrarie la lecture. L'écriture est de droite à gauche. 
Quelques signes permettent d'y reconnaître un proscynème à Osiris, seigneur de 
l'Amenti, mais le nom du défunt est malheureusement impossible à déchiffrer de façon 
certaine. 

2® Revers (pi. II). — Ainsi que nous le disions au début, le cercueil de toile stuquée 
se laçait dans le dos; mais il est actuellement fendu sur les côtés, si bien que le revers 
est distinct du couvercle. Ce revers est encadré d'une large bande verte autour de la 
tête, et de deux lignes rouge et jaune le long du corps ; il n'a pas été recouvert par le 
bitume versé sur le couvercle. En effet, la momie étant couchée sur le dos, le goudron 
répandu sur la partie supérieure n'a pas atteint la partie en contact avec le sol ou le 
sarcophage; il y a eu seulement ruissellement et infiltration à la surface et non pas 
pénétration complète, de sorte que la partie essentielle à protéger, la fente médiane 
dont les bords sont réunis par les ficelles, n'a pas été oblitérée par le liquide. 

A l'intérieur de ce cercueil, la momie du défunt a été conservée. Aucun objet n'a 
été retrouvé ni dans les bandelettes ni sur le corps, qui n'offre lui-même aucune parti- 
cularité intéressante. 

II. Deuxième cercueil. — Ce cercueil, dont nous ne possédons que le couvercle 
sans fond, est en bois, recouvert d'une toile stuquée, peinte, et très bien conservée. La 
toile n'ayant pas été goudronnée, les scènes et les signes y sont extrêmement nets. 

La hauteur totale est de 1™ 66. La largeur est de 0" 72 d'une épaule à l'autre, de 



16 MONUMENTS ÉGYPTIENS DE LA COLLECTION DUGAS 



0™ 73 à la hauteur du bassin, de 0™ 57 aux genoux, de 0™ 48 au cou-de-pied. La pro- 
fondeur du couvercle varie de 0"* 07 à 0"* 12. Le bois, de nature spongieuse, est épais 
de 0™ 025 à 0™ 04. Le couvercle était maintenu sur le fond du cercueil par quatre tenons 
de chaque côté ; sept sont encore en place; ils ne semblent pas être du même bois que le 
cercueil. 

Nous distinguerons, dans l'étude du couvercle, le côté extérieur du côté intérieur. 

1^ Extérieur (pi. I). — Premier registre. Il comprend la tête et le collier, sur une 
longueur de 0™ 42. La tête, d'un teint rouge brique, a les yeux noirs. Sous le menton, 
un trou profond de 0™ 02 servait à encastrer la fausse barbe. Nous sommes donc en pré- 
sence d'un cercueil d'homme. La tête est coiffée d'un claft à raies vertes et jaunes, ornée 
d'un large collier à raies vertes, jaunes, rouges, bleues. Ce collier est arrêté au défaut 
de chaque épaule par une tête d'épervier, bec en dehors; on sait que cet ornement 
servait souvent à agrafer les colliers. Au milieu du collier, et en contrebas, se détache 
la déesse Nout, protectrice de la momie, accroupie sur le signe r^ii?\, les bras étendus et 

prolongés par des ailes éployées. Au-dessus de sa tête, son nom est entouré d'un 

cercle. 

Le dessus de la tête constitue une plate-forme longue de 0°* 24, qui comprend une 
figure et deux légendes. La déesse Nephthys, sœur d'Isis, spécialement chargée de 
protéger la tête du défunt, est représentée agenouillée sur le signe r^sr\, un disque à la 
main. Elle porte sur la tête son nom [T. A droite, une légende porte : oTllT J) 

; à gauche : ^^^^^^ ^^ ^ ^H» L'écriture est de droite à 

gauche. 

Deuxième registre. Au-dessous du collier et de la déesse Nout, on voit un registre 
large de 0™ 38. Il comprend quatorze colonnes verticales, dont les signes sont écrits de 
droite à gauche. Voici le contenu de ces colonnes : 

Troisième registre. Il consiste en une ligne horizontale de signes, encadrée entre 
deux lignes de couleur : hauteur, 0°* 04; largeur, 0" 64. Au centre se trouve le signe •¥•, 
à gauche et à droite duquel se lit une inscription : 



^W 




^VWSAA 



A/WVW 



I wi. Ecrit de droite à gauche. 







A^WMA 



Quatrième registre. Au centre, une colonne verticale divise le registre et porte : 

De chaque côté, une scène représente la Psychostasie, c'est-à-dire la pesée, ou le 
jugement de l'âme du défunt, telle qu'elle est décrite au chapitre cxxv du Livre des 



[S3^â 



MONUMENTS ÉGYPTIENS DE LA COLLECTION DUGAS 17 

Morts. — A droite, Thotli à la tôte d'ibis, le conducteur des morts, et la déesse Ma (la 
Vérité) introduisent le défunt devant son juge Osiris, qui, le sceptre en main, contemple 
la scène. Anubis et Horus surveillent la pesée du cœur du défunt; celui-ci est placé dans 
un des plateaux de la balance, avec, comme contrepoids dans l'autre plateau, le signe de 
la Vérité p. — A gauche, la scène est analogue, mais Anubis étend le bras vers l'aiguille 
de la balance, et le dieu qui juge a la tête d epervier. — Ce jugement terminé au profit 
du défunt, le cœur, en équilibre avec la Vérité, reprenait sa place dans la poitrine du 
défunt, qui pouvait vivre la vie d'outre-tombe. 

Cinquième registre. Entre deux lignes de couleur, hautes de 0" 05, est une 
inscription horizontale. Au centre, le signe nr sert de séparation et de point de départ 
commun à deux phrases : 

A droite : f>^^^ji^niirinEe^ 

. A gauche : f ^^^^T^ârTvIBS^^iTTiZ™^!^- 

Ecrit de droite à gauche. 

Sixième registre. Il s'étend sur une longueur de 0"* 78 jusqu'aux pieds du cercueil, 
comprenant trois divisions, une longitudinale, où les lignes parallèles vont dans le 
sens de la longueur, les deux autres de chaque côté, perpendiculaires à l'inscription 
centrale. 

Première division. Elle comprend cinq colonnes longitudinales écrites de droite 
à gauche. La dernière de gauche et la dernière de droite touchent seules, par le haut, 
au registre précédent; les trois colonnes du centre laissent un vide où la scène suivante 
est peinte : le mort, momifié, est couché sur un lit; au-dessus de lui, son àme, sous la 
forme de l'oiseau ^s, , ailes éployées, tenant dans ses pattes le signe de la vie x, plane. 
Sous le lit sont quatre vases canopes renfermant les viscères du défunt. 

Première colonne (droite) i^^'^^ 2^ ffH^^ ^^^^^^-9)11^9 j)c=.cw)iL-fl 




W >\ 





n 




Deuxième colonne • H ll'i/'^ I '"'^ h s 

MMMM cU » 1 ^ AA^(VA I /www I 
O U <^> l_i I - -/l 1> A ATWWV l ^ AVWVA 1 /WVWV /WNA/W ^^>- ■«» ■ C-L & ^ A/WW\ A/N/N^/W LJ I MU .^^ ^ I 



r\ . rt i\ /WWVA U 

Troisième colonne : 1 A ni n t^ 



/VA/WS 
AAi/VW\ 
/WV>AA 



O 0O'''^''^5=J fy n 



V Ji I «<ir> I V ^;z:7f=^ I /www 



Quatrième colonne : A Ûl rl'^ / J '^^^^^^\\ (J 

mwwM cJ • ^ /VWW\ I /VN/NA/W 1 




hecubil, XVI. 



18 MONUMENTS EGYPTIENS DE LA COLLECTION DLGAS 



Cinquième colonne ^U^Jl^Î^^S^I—iioD 




^-. -<rz>i .<& ♦ K^ /ÇN ca o^==> V v^ i j ^ fl . . . ^ fl . I I I 



.i_Ik_1^__( ^^37 cii= ^:37 6 <=> f J«v.wv^ ^cLI liHl) w w ëi— «>^ ùiJro\ 

I — ■Il V- H AAVs/NA I ^ A*V\^(Vk I A^r^/^A^ AA/WV\ •<i£>- - «♦ i— i. C ■ P /WVV>A /WVSA^ L J 1 «CE^ ^ I i_i. 

Z)é?a,r/éme cZ?r/s/o/î (côté droit). Elle comprend cinq inscriptions inégales, séparées 
par quatre figures de divinités funéraires; le tout perpendiculaire à la première division. 
Les signes sont écrits de droite à gauche. 

La première inscription comprend cinq colonnes : rTî j y^ ({ ç^ "^^rn jj "^ /] 

I AA/WV\ A/VWAA -C^^- H tZA. K^ ^ /VA/V\/\A A/VWNA L J I JfLu «œV ^ I U. i ir A^/W>A V — >0 A/WVW ^s---> 



AA/VN/>A 

/VNAAAA I /VWSAA 



A/V>A/W 
AA/WW\ 







émane du dieu Hapi à tét^ de cynocéphale, momiforme, sceptre en mains. 

La seconde inscription comprend cinq colonnes : ijnl ^ il (1 (6 5 î 1) j) rj'S /J 

1 AAAAAA I ^±y ^ >\ 1 B»e> AAAAAA - ^ V «21 Q U <^^:> lli I ^ F==5 AAAAAA l --J AAAAAA I 



AAAAAA 
AMWAA 
AAAAAA 



AAAAAA I AA^SAAA y^^VNA 




AAAAAA AAAAAA 
/7\ I IV '-A^WW /\ AAAAAA ^IIIMIII|| ^ A ^ 



AAAA AAAAAA ET!] I AD Jfi» ^ I i-i C. O AVAAA >■ ^ AAAAAA ^^^ """^31- 1 1 AAAAAA -O^îfc V -«5Ï 



U p, M J ^1 j^°- C!e discours est attribué à un second dieu, Qeba- 

senef , à tête d'épervier, debout, momiforme, sceptre en mains. 

La Irroisiôme inscription comprend trois colonnes : J^ n rî) (j]|l "^ L J "1 fj 

/|e=in^c^::3c=>^^=3 D o I r:::^ ^^ -^^ -cizD ^ o ^* K 

I AAAAAA 1 2ji \^ VV CÎl t. O AAAAAA AAAAAA AAAAAA ^ ^ ii U P (*'0 ^^I^^ AAAAAA J^^ 



A^\AAA ^ ^UUUU 

AAAAAA 

AAAAAA I AAAAAA 



AAAAAA 
A/WSAA 




^^ ,^ _,^ ,. L'inscription émane du dieu Anubis, debout, sceptre en mains, momi- 

forme, à tête de chacal. 

La quatrième inscription comprend trois colonnes: fTl^^J | D 111 jl^O 

VW VW cii I" Qi' AAAAAA AAAAAA AAAAAA •<^^>- W cLl 1. Qi AAAAAA AAAAAA CT!] I JQl . I .Ël^ 9 I l!l B- O' AAAAAA 

S^l v^^ [ J . L'inscription émane d'un quatrième dieu à tête humaine, 

debout, momifié, sceptre en mains, qui est Seb, dieu de la terre. 

Enfin, la cinquième inscription ne comprend qu'une ligne et n'est que la continua- 
tion de la précédente : o ^ ^ <r:> ^^ 1\ * . 

^c::^ AvsAAA -M^ ''^z::^ AAAAA^ _Sï^ ^::^ ^^37 

Cet ensemble d'inscriptions et de figures ne suffît pas à atteindre la longueur de la 
première division. La place vide est comblée par le signe ^^ de grande dimension, et 
par un dieu à tête humaine, momiforme, sceptre en mains. Ces deux figures sont dans le 
sens de la première division, c'est-à-dire perpendiculaires aux légendes et aux person- 
nages de la deuxième que nous venons de décrire; toutes deux regardent vers la gauche. 



MONUMENTS EGYPTIENS DE LA COLLECTION DUGAS 19 

Troisième dioision (côté gauche). Symétriquement placée à la seconde division, 

elle comprend aussi des légendes et des personnages. L'écriture va de gauche à droite. 

La première inscription comprend cinq colonnes : J i] l(l 1^ Jj/wvwa ri'^/ j /vwwsa(I 



A^»/\/VNA 



^A/^/VSA I A^WAA 5- 




^YJ fl Isa ^ n^B-ViH 

A^V^SA I ^ AA/WW I AAAAAA O *1 i^*! clX e O AAAAAA A/VSAAA L J I J^LD .f\k 9 I J^ 



AAAAAA 




w w 



AAAAAA 



AAAAAA AAAAAA 1 ^ AAAAAA I AAAAAA X *:i i^ 

^ û ° ^rjP^T^^^^^^^ ® '^^*^- L'inscription émane d'un dieu à tète 

AAAA 1 AAAAAA ■*-*■ I ^ AAAAAA <^^* -/2o O »■-.., V 

humaine, debout, momiforme, sceptre en mains, qui s'appelle Amset. 

La seconde inscription comprend cinq colonnes : jjTl -jlc ^_^ r^ li'i f\ "^^""^ h Q 

aLww» ^^<-^ \-l cLJ ' f ^ AAAAAA I AAAAAA I 
^ Y^ I _2I cLl ^ -n AAAAAA ^ V . /T O *^ ^i— ^ ) — I I ■ -fl F-— —^ AAAAAA I ^ AAAAAA I AAAAA^ AAAAAA 

^k^^'âl^l D ^P J Z^ÀS^- L'inscription émane du 





AAAAAA 
AAAAAA 
AAAAAA I AAAAAA 




dieu Doumàtef à tête de chacal, momifié, debout, sceptre en mains. 

La troisième inscription comprend trois colonnes : jj l]U ^ l^ \=^ Jl'^f J 

I AAAAAA 1 ^— if V^ ^ i— 1 C- O AAAAAA - -^ V «Jl O "^ <^-.^ i » -fl l' >» AAAAAA S ^ W 

^ ^v "^^^k*"'*^* ^^ discours est attribué au dieu Anubis, semblable à 

NAAAAA ..£!^^ ^^^> AAAAAA _Cr^ 

celui de la seconde inscription, c'est-à-dire à tête de chacal. 

La quatrième inscription comprend trois colonnes: ijT| S '^r^ w) jl'i/j ''^''^l^ 

1 21/ \^ \^ 21 CG> AAAAAA fl Jf O» <C=> I fl P==^ A;iiAAA S= — H— 



(tic)^^-^ y (j ffl. L'inscription émane d'un dieu ibiocépliale, debout, momiforme, 
sceptre en mains, qui a nom Gerkhsef . 

La cinquième inscription ne comprend qu'une colonne et n'est que la suite de la 
précédente : ^ ^ ° ^'^^■^V'^'^ ' 




_ _ AAAAAA "'^'^ ^ AWsAA .Jîlî^ ^^% AAAAAA Ja^^ V — >0 ... . 

Comme dans la division précédente, le vide qui sépare la fin de l'inscription du 
registre suivant est comblé par le signe ^^y et une figure de dieu à tête d'épervier, 
debout, momiforme. Les deux figures, parallèles à la première division, regardent vers 
la droite. 

2^ Intérieur (pi. II). Le côté intérieur du deuxième cercueil est aussi tapissé d'une 
forte toile stuquée, sur laquelle sont peintes des raies alternativement jaunes et blan- 
ches. Celles-ci sont recouvertes de caractères hiéroglyphiques cursifs, de couleur noire, 
écrits de droite à gauche. A la hauteur du visage et des épaules du cadavre, la toile a été 
raclée et laisse à nu le bois du cercueil. Peut-être la pression du corps avait-elle dété- 
rioré à cette place la toile et le bois lui-même; les Arabes, qui ont trouvé et vendu le 
cercueil, auraient alors pris soin d'approprier l'intérieur en enlevant la partie endom- 
magée. Peut-être aussi le cadavre était-il trop volumineux pour être contenu aisément; 



20 



MONUMENTS EGYPTIENS DE LA COLLECTION DUGAS 



ce serait alors au moment même de Tensevelissement que l'on aurait creusé à nouveau 
le couvercle; mais si Ton considère avec quel soin ce dernier est construit en son entier, 
la seconde hypothèse parait moins vraisemblable que la première. Quoi qu'il en soit, la 
lacune du texte intérieur peut être restituée, car nous sommes en présence d'une variante 
des chapitres lxxii, lxxv, lxxiv et xcii du Livi'e des Morts. Nous emprunterons à 
l'édition Lepsius les quelques lignes nécessaires pour combler les vides de notre texte 
original, dont voici la transcription : 



I . 




îj^floki;kt:TrKrinEeî^ 



'•'"" lU 




D 



/VVV^A^ 



^ I ^¥il 



A/VWNA I ^ A/N/NA/NA I 



A^VVAA fv Jininia .wiiiimi 



AAAAAA M AAAAAA /^ f] 

A/VWNA J ^ AAAAAA I /VWSAA ^ 



^^ 



/WWW 



^P^^Effll 



C^ 



AAAAAA 



nri 



o I I I rc^ 

Ml o 



/WVSAA 



CTP^^klflftP 



£^111 



AAAAAA I I I 



1 



AAAA^^ 

I I I 




►.\> 



t«fîir™]tk[^]^^ki^[ 




I ^ 

I A/WSAA 

Mil 






] 



e 



Il I C^ 




AAAAAA 





0^ 




U 



AAAAAA 



^ 01 

^ I 

I I I AAAAAA I 



c^ ^ I 



P 



] AAAAAA <:; — ^ n 
^ I L 




o I 



ii^i^ 



£i © 



AAAAAA -| 




© 




AVAVk 



^ 1 

AAAAAA I 

I I iJ Q 



'V=[l^ 



AAAAAA 



]" 




AAAAAA 
O /Ci 



^^-]0%^i 



£^ w, 
cQd i^ ^f '^'^'^'^0 ^^k 



■ 



w]^ 



I I <^ ' ^^ A/VWAA 



I 



pjr; 



AAAAAA 

Mil 





i I I 



X- fl(5 W 



Kf?A%. 






Tmnnr c^ ^ 

AAAAAA ^^ 
I 1 II 



r-iïï f\/\/i l_ o 
'^(^3>.i^"I ^ Dp ^^ 






sy 





o I I I 




]k«l 



^111 





Dci 



AAA^J A Jl 

:ix[f 






Cl 
ëï I 



juâ- 



3 AAAAAA 



-S^ u I AAAAA/ 




AAAAAA 



^ 



II 




A ^ \û^ ^ — - AAAAAA JS'^ AAAAAA ^ | ^ cLL 



AAAAAA AAAAAA I , I V^ -^ 



1 I I 



O Ml III 



Mil 



A/VWW O 

^ o 

o 







I I I 



O O 







AAAAAA 



AWAAA 
I I I AAAAAA 



AAAAAA 




AAAAAA 



î 



I I iliUL or 




AAA/VW 




S /C>i D © 



^ -<ÎI>- jHlO '^'WWV N ,UiUmi^ a AAAAAA lllllllll 

I ^ cJ I 1 ^ A/VNAAA 1 AAAAAA S J^> 



W 





AAAAAA 

AAAAAA 



il 



AAAAA^ 



AAAAAA I AAAr«AA 



c 




z_ 



T 



D 



AAAAAA 

AAAAAA £1:^ LJ I 






D O I 

Jl ^ k '^ AAAAAA 



A 



AAAAAA 





/Ci JiJTi i il \>D i:::^ <:zr>''^z::^ooo aaawv aaaaaa 






AAAAAA -A 



MONUMENTS ÉGYPTIENS DE LA COLLECTION DUGAS 



21 



®mA^ 



kl 



^iTP:¥D^in=ii^iÂJ^ro«>J'J:.¥D^' ■ ' 



I © 



® 



êlf^ 




/VA/VAAA 






'^'W>A I O h ® 



[p l'jîiii 






AA/VNAA 



^ 



^ 



O i3 I 



I 



/NAAAAA /WV/VNA 



il 







w w 



W 




^V^^ f^ JIIIUlilL JIIIIIIIIL 

/NAAAAA I /WWW 



c 




D 



^_i 



A^W/NA AAAAAA 



AAAA - o0_2r o <::=> I 



V ,11 

D O I 



n I 



il o 

AAAAAA 




AAAAAA 



1^ 



D 



Ni —H- 



inik^: 



o i:::^ 



i 




îskar^raEO^ 







I ^ AAAAAA I AAAAAA I 



W w 

AAAAAA 



^1 




D 






1 



i^èri^^Pinz^^èrn^k-^ 




W W 



n 

AWAAA 



m 







AAAAAA AAAAAA LJ I 






^l^ftXl 



AAAAAA 
AAAAAA 



> ' £i 



AAAAAA 



^^^°^èTik\l' 



@ 
I 



ijVjfe^TP,T,ka::&^nEizfl 



n 




AAAAAA 

UlUUQ S ^ 



1^ 



I 1 I 



'W 




c^ o 



1 




I /Hi JBF^ I I <:Z> ' ' AAAAAA 



D O I 

û £^ \f ^ AAAAAA 

IIIIMiri 



AAAAAA 



i±îipzii4îkyni 



^ "" AAAAAA 

D 







W w 
n ^^Tnnnir 

AAAAAA AAAAAA \w-aJj AAAAAA 




£1^ 




"^^U-^ 

O 



A 



A/W^AA 
AAAAAA 



>^j:Mi 




11^ 



??? 




ï?1¥M;^^I^SM^ 



^I^^TUCI'I 



AAAAAA 



y 





1 




on 

A/AAAA 



AAAAAA 

I 

AAAAAA 

AAAAAA I 



-û H JL AAAAAA I SlI 



O 
I 



°^11 



AAAAAA 




Ce texte, contenu dans Tintôrieur du cercueil, comprend donc des varicintes impor- 
tantes des chapitres lxxii. lxxv, lxxiv et xcii du Livre des Morls; ioun quatre sont 
relatifs aux sorties que le défunt pouvait se permettre, pendant le jour, au dehors de la 
tombe. 

De Tensemble des inscriptions du cercueil on tire les renseignements suivants 
sur le défunt qui y reposait. Il se nommait (IgA ^ Adidi; il était prêtre 

d'Amon. On mentionne qu'il était fils de aaaaaa ^.j v^ Mentàrdous, lequel était lui-même 
fils de T ^^ %. gf Khanaà, qui avait pour pcie un autre aaaaaa ^ o m5^ Alentàjxtous ; 



le père, le grand-père et l'aïeul d^4rf/f//étnient déjà prêtres d'Amon. Il est à noter que 



22 MONUMENTS ÉGYPTIENS DE LA COLLECTION DUGAS 



tous se revendiquent d'être les descen dants d'une certaine ^0^=^^. V Q r?) Shepestamà, 
qui avait le titre de Dame de maison \ 

ni 

Enfin, quelques détails extérieurs du cercueil, la décoration de la tête, la teinte 

rouge du visage, l'emploi de la couleur verte, l'usage de certains signes tels que o l pour 

• ^^» permettent de donner une date approximative. Adidi devait vivre dans les siècles 

contenus entre la XXP et la XXVP dvnastie, c'est-à-dire entre 1000 et 600 avant 

Jésus-Christ. 

DEUXIÈME SÉRIE 

Outre les deux cercueils dont nous venons de donner la description, la Collection 
Dugas comprend une série d'objets divers, dont la planche III donne la reproduction 
photographique. Nous allons énumérer ces objets en mettant entre parenthèses le numéro 
que chacun d'eux porte sur la planche III. 

1. Statuettes. — 1. Statuette de bronze (17), haute de 0™ 10, brisée à la hauteur 
des genoux. Elle comprend un personnage sur chacune de ses faces. D'un côté, Amon 
mitre, à tête de bélier; de l'autre côté, une déesse à tête de lionne. — Pas d'inscription. 

2. Statuette de bronze (16) : Amon mitre, à tête de bélier, momiforme, sans 
inscription. Hauteur : 0™ 13. 

3. Statuette en bronze (3) : Osiris mitre, à tête humaine, barbu, momiforme. Les 
deux bras tiennent chacun un fléau. La statuette est d'un travail soigné. Hauteur : 0™ 09. 

4. Statuette en bronze (15), représentant le même dieu. Hauteur : 0"* 08. 

5. Statuette en bronze (14), représentant le même dieu. Hauteur : 0°* 06. 

6. Statuette en bronze (27) : Isis allaitant Horus. La déesse, le front surmonté de 
cornes et du disque solaire, est assise; elle porte la main droite à son sein, la main 
gauche soutient le nourrisson. Hauteur : 0™ 10. 

7. Statuette en bronze (29) : môme sujet; la statuette a été dorée. Hauteur : 0™ 10. 

8. Statuette en bronze (30) : même sujet. Hauteur : 0"" 07. 

9. Statuette en bronze (31) : même sujet. Hauteur : 0™ 05. 

10. Statuette de bronze (19) : un buste de personnage momifié, barbu, aux traits 
accentués. Les deux bras ont un fléau. Hauteur : 0" 11. 

11. Statuette de terre cuite (13) : personnage momifié, tenant deux fléaux. Inscrip- 
tion illisible sur le devant. Hauteur : 0™ 16. 

12. Statuette de porcelaine verte (12). Hauteur : 0™ 15. 

13. Statuette de porcelaine bleue (10) : personnage momifié, les yeux, la barbe, la 
chevelure, de couleur noire; il tient en mai n le signe ^ ^^cac Inscription longitudinale, 
écrite de gauche à droite : ^^ "^ ^ 1 Q^ESI """^ "^ '^^^. Hauteur : 0"™ 14. 

14. Statuette de porcelaine bleue (5). Hauteur : 0™ 12. 



1. Pour cette généalogie, voir surtout le sixième registre, troisième division, première inscription et les 

variantes du Licrc des^ Morts. Le nom du défunt se présente aussi sous les formes allongées / (J 

|\ r-^^ r-^^ |\ -fv ç 1 \\ W 1 

Adidià et (J 11 \>VW^ Adidiàou. 

1 W W iJreT 



\ 



COLLECTION DUGAS 



^1. III 




■^i 



^m w\ 







32 Xi 



1^ ''^^^' 



34 Z'j 5o 



V. 







^' 



iù 




Phoiotypie H. Breiin 



MONUMENTS ÉGYPTIENS DE LA COLLECTION DUGAS 23 



15. Statuette de terre cuite (1). Hauteur : 0°^ 11. 

16. Statuette de porcelaine verte (4) : derrière le personnage momiforme, on lit : 
i^^^^JojJl^twj^^y. Hauteur : 0^09. 

17. Statuette de porcelaine verte (2). Hauteur : 0™ 08. 

18. Statuette de terre cuite (9). Hauteur : 0™ 09. 

19. Statuette de porcelaine verte (11). Hauteur : 0™ 09. 

n. Animaux. — 1. Un urœus de bronze, dressé sur un socle (20). Hauteur ; 0°* 05; 
largeur : 0'"05. Le socle est creux; on a trouvé dans la petite cavité des filaments d'un 
tissu blanc très fin. 

2. Deux uneus en bronze sur un socle (22), à demi dressés, les tètes accouplées. 
Le socle est creux. Hauteur : 0™ 03; largeur : 0"* 05. 

3. Reptile en bronze sur un socle (35), replié sur lui-même. Le socle est creux. 
Hauteur : 0°» 03 ; largeur : 0" 06. 

4. Reptile en bronze, allongé sur un socle (41). Le corps est mince et très étroit. 
Hauteur : O'" 02; largeur : 0°* 12. 

5. Un crocodile en bronze (34), debout sur un socle. Hauteur : 0™ 03 ; largeur : 0"* 04. 

6. Un lézard en bronze, sur un socle (21). Hauteur : 0"" 02; largeur : 0°* 05. 

7. Un chien en bronze (36) sur un socle. Hauteur : 0" 03; largeur : 0°^ 06. 

8. Un lion en bronze (18), accroupi, sans socle. A la hauteur du thorax, le lion est 
traversé perpendiculairement par un oiseau, la tète inclinée vers la base. Hauteur : 0°* 03 ; 
largeur : 0™ 02. 

9. Épervier en bois peint (38), accroupi sur un socle. Le dessus de la tête est peint 
en bleu; les ailes en rouge; les yeux, le bec, les oreilles, le poitrail en noir. Hauteur : 
0'°05; largeur: 0"» 10. 

10. Patte d'animal quadrupède, en bois peint en noir (37). Longueur : 0"* 15. 

IIL Objets divers. — 1. Flacon d'albâtre (7), long de 0™ 22. Le diamètre est 
de 0™ 05. 

2. Assiette d'albâtre veinée (23). Diamètre : 0"* 24. 

3. Vase de bronze à deux anses (28). Hauteur : 0™ 09. 

4. Chevet de lit (24) en bois noir. Largeur : dessus 0"» 18, dessous 0°* 21 ; hauteur : 
0°>13. 

5. 6, 7. Colliers de porcelaine verte, blanche, bleue (6, 8, 43), ornés de bandelettes 
roses et jaunes, et d'amulettes en porcelaine et terre cuite. 

8, 9, 10, 11, 12. Statuettes de porcelaine, épervier, scarabées, servant d'amulettes à 
des colliers (32, 33, 25, 26, 40). 

13. Corde et cordelettes (39). 

14. Pied momifié d'enfant (42). Autour du cou-de-pied, une bande de toile stuquée 
porte : û^ <=- V^ S û^ -"-^ ^ S J^. 

Lyon, juillet 1893. 



24 DEMOTISCHK MISCELLEN 



DEMOTISCHE MISCELLEN 

VON 

WiLHELM SpIEGELBERG 

I. I. — Die obige Gnippe wird heute allgemein ih ^ gelesen, obwohl Maspero' 

schon vor làngerer Zeit ihre Entstehung aus der hieratischen Ligatur Z 1 scharfsinnig 
vermutet und infolge dessen die Umschrift S hn^ vorgeschlagen hat. Den end- 

gûltigen Beweis fur die Richtigkeit dieser Vermulung liefern die in hieratischer Cursive 
geschriebenen Briefe der Bibliothèque Nationale, mit deren Verôffentlichung ich au- 
genblicklich beschàftigt bin. In der bekannten Briefformel |» | geben sie hn^ 

^ '. Damit ist die Lesung 9 endgiiltig gesichert. 

II. Die ^ ^ knbt in demotischen Texten. — Die in der alten Litteratur * hâufig 
erwàhnte richterliche Behôrde habe ich jetzt auch in deraotischen Texlen in den fol- 
genden Sclireibungen angetroflen, welche sich wenig von der hieratischen Form* 
entfernen : 

I ^ ^^^ - II ^ Il te- 

In der letzteren Gruppe ist nach dem Silbenzeichen ^ das auslautende b mit dem 
Compiementstrich * beigefùgt. 

Die beiden Stellen, an welchen unsere Behôrde genannt ist, finden sich im Set- 
naroman. 4/22-23 heisst es von dem trauernden Kônig, dass er hinabging : 

vîlk noTHHÀ H Pth n-mr cgiite it Pth nZ. -r-knbë 0^ n pr Pr-O Tnipoy''. 



1. So von Bruhsch. Rbvillout und Hkss. — Nachtrâglich ersehe ich aus dem Glossar zu dem Loudoner 
gnostischen Papyrus, dass sich der letztere Gelehrte jetzt fur Masperos Lesung entschieden hat. 

2. Àgyptlsche Zeitschri/t^ 81/118. 

3. Vgl. auch die Ûbergangsformen ^ l, Leyc/en, 1/363, p V ibîd,, 365. — Auch die demotischeo, ar- 

chaischen Texte (z. B. Thés. Pap„ 9/2), welche fur (inr die hieratische Form *]^,| bieten, sind fur die 
vorgeschlagene Umschrift beweisend. ' _ ^ 7 

4. Spikoelbbrg, Studien und Materialien, p. 13 ff. 

5. Vgl. a. O. die verschiedenen hieratischen Formen. 

6. Dieser Fûllstrich nach II ist schon in den hieratischen Texten des N. R. anzutreffen, so Anast, IV, 
8/10 : 2JL3 L ^'w^^. Saltier /, 6/6 : 'j '^\Jç\^ bni (^ M 1 ) * '®''°®^ ^^ ^^^ Schreibung der 

Négation -J bn, so Anast, IV, 13/9 : /L, AnasL V, 22/3: | IL, Sallier /, 4/3 : I lo. In Betreff der 
Entstehung der Gruppe môchte ich die folgende Vermutung wagen. 1^ ist seiner Natur nach ein schmales, 
^— r ein breites Zeichen. Wird uun das erstere wie in dem vorliegcnden Fall ûber das zweite gesetzt t^ 
50 erhâlt man eine fur das âgyptische Auge unschône, unquadratische Form, welche auf zwei Weiscn in eine 
quadratische verwandelt werden kann. Entwedcr bcbâlt der Schreiber die ursprungliche Schreibung U^_ 

bei und schliesst das Quadrat durch einen Fûllstrich | |^ ,oder cr assimilicrt die beiden Buchstabcn U^ t 
und crreicht durch einen in der Hôbe der ganzen rechteckigen Gruppe beigcfûgten Strich I A^ das Quadrat. 

7. Ich môchte hier nur eine kurze vorlâufige Notiz ûber das von mir angcwandte Transcriptionssystem 
beifûgen. Ûberall, wo die dem Demotischen eutsprechenden koptischen Worte erhalten sind, habe ich letztere 



DEMOTISCHE MISCELLEN 25 



(( Mit den Priesteni des Ptah, dem Oberpropheten des Ptah und dem [grossen] Rat 
des Palastes des Pharao, allen. » 

Ibid. 24 sprechen : 

T-knbë n Pr-o îtM noTHHÀ ît Pth n-mr igme it Pth aim«^^ Pr-O 



also die eben genannten Beamten. Unsère Behôrde ist hier kurz « knb® des Pharao » 
firenannt und entspricht in beiden Schreibungen der alten ^ ^ )î^ o knb^ nt 

hnw\ 

Die richtige Lesung und Ûbertragung der Gruppe >\ 3 ^^ ^^^ verdanke ich 
Herrn Professor Brugsch. Gerade die angefùhrten Stellen, welche die Gruppen fur 
oTHHÀ und igme nebeneinaiider zeigen, beweisen die Unmôglichkeit der alten Lesung. 
Die Ubertragung des Titels statzt sich auf die griech. Ubersetzung ào^ispej; im Décret 
von Canopus. Ob unsere Behôrde in einem archaischen Texte * aus dem 32^^®" Jahre des 
Amasis genannt ist, lasse ich bei der unsicheren Lesung der Gruppe dahingestellt. 

IIL 'Eopxii in demotischen Texten. — Die fragliche Gruppe findet sich auf Papyrus 
in folgenden Schreibungen : 



1, ^ <^/f/3''^ 2, ^ ? ^ Ç/p ^ 



Eine Steininschrif t * bietet a— vir ^I/A i m Plural. 



zi 



jS f/O i 



Revillout • und spàter auch Brugsch ^ haben das Wort mit ovpor a Freude » 
identifiziert, dabei jedoch abersehen, dass das letztere mànnlich, das entsprechende 
demotische jedoch weiblich ist. Micli hatte die schwankende Schreibung (der Vocal 
steht einmal vor, zweimal hinter dem zweiten Konsonanten) auf den Gedanken gefûhrt, 
dass wir hier ein Lehnwort vor uns haben. In der That glaube ich nicht, dass sich laut- 
lich irgend welche Bedenken gegen die Gleichsetzung von h^rt^ (var. hi^t^) und lopTij 



eingesetzt, im andren Falle habe ich das fur die âlteren Epochen der Sprache angewandte System der vo- 
callosen Umschrift befolgt. Als besoiidere Dialectform des Koptischen habe ich das Sahidische gewâhlt, jedoch 
wûrdo ich in F&Uen, wo die Form einer andern Mundart dem demolischen besser gerecht wird als die Sahi- 
dische, die erstere vorziehen. Dass sich dabei manche Inconsequenzen ergebeu werden, weiss ich wohl. Jeden- 
falls gewinnen wir so reale Formen und keine homunruli, die trotz scharfer Combinationen doch nur Kunst- 
producte unsrer Willkûr sind. Natûrlich soll damit nicht behauptet werden, dass eine durch eine koptîsche 
Form umschriebene demotische Gruppe deren genauen Lautwert besessen habe. Nur soviel lâsstsich sagen.dass 
das entsprechende demotische Wort der koptischen Form am n&chsten steht. Ausserdem sind auch die grie- 
chichen Umschriften in gewisser Weise heranzuziehen, doch kann ich mich hier nicht auf nâhere Ausfùhrungen 
einlassen. Vielleicht kônnen dièse Zeilen eine fruchtbringende Discussion einleiten. Fur das Demotische 
giebt es noch kein irgendwie anerkanntes Transcriptionssysiem, denn bislang transcribiert noch jeder Démo- 
tiker nach seiner Schablone; eben deshalb aber wûrde am ehesten eine Einigung ùber ein einheitliches 
System zu erzielen sein. 

1. S. Spicgeibbrg, Studien und Materialien, p. 54. 

2. Corpus Papyrorum ^gyptl, pap. I/Tafel IX, vgl. Revillout : Reçue égyptologique, III/190. 

3. Setna^ 3/2 (bis). — 4. Har/ner, 25. — 5. Brugsch, Thésaurus Inscriptlonurn A^gyptiacarum^ 1015. 
— 6. Roman de Setna, p. 3. — 7. A. Z., 88/16. 

RECUB1L, XVI. 4 



26 VARIA 



erheben lassen. Dass aber die Bedeutung « Fest » an den citierten Stellen gut passt, 
beweist der Urastand, dass die oben genannten Gelehrten an zwei Stellen^ bereits 

• ■ 

in freier Ubertragung die Ictztere Bedeutung eingesetzt haben. 



VARIA 

WiLHELM SpIEGELBERG 



VIII. Ein DupUcat zum Papyrus Petersburg I, — Auf einem Kalkstein des 
Liverpooler Muséums*, den ich im September 1890 copierte, befinden sich in den 
hieratischen Schriftzagen der Dynastie XIX die nachfolgenden Zeilen, welche ich in 
hieroglyphischer Umschrift gebe. 




■77-1 I \L^^) (*^) Vl^l^ifil , '^-^^ ^(^' (?))\/vwvw u ^ 



A/WWV 



\i T I 



-^ ra n vx 1 1 - i A .« ! T . l^ ^ — ^ ' P - 1 I f 8 Y '^'^^ 




I 
I , . 

Darunter ist ausser einer Correctur zu der Gruppe -^^ mit roter Tinte das Datum 

«^ I ' I II II /ww^^^ 

jvNwvN O verzeicbnet. 

I ^ï;;^ Mil 

Dièse fragmentierten Zeilen, welche schon durch die Eingangsformel * ihre Zu- 
gehôrigkeit zu einem Marchen verraten, enthalten die Abschrift der Einleitung des 
Petersburger Papyrus I, welche ich nach dem Auszug Golénischeffs * hierher seize : 

« Cela arriva lorsque la Majesté du roi de la Haute et Basse-Egypte Sénëfrou le 
défunt était en roi bienfaisant dans tout ce pays : ^ \ ^ -^^O ' 1 ^ ({IJC^i^l 
^^ l SO ^^ i N\ Q ^è< ^^^ ^ • ^^ J^^^' après que les députés de Silsilis 

( "^ y55ï ©)•, qui étaient entrés chez le Pharaon (qu'il vive, qu'il soit sain et 
fort), afin de tenir conseil (<=> | Daft '=^=^ ), s étaient déjà retirés, ayant tenu 
conseil comme c'était prescrit pour chaque jour l^ti ^ Ml ). 

Sa Majesté dit au chancelier (i^^Sw) qui se trouva it pr ès de lui : Va, amène-moi 
les députés de Silsilis qui sont sortis et sont déjà loin ( <=> ^ ^ j , afin de tenir conseil 
immédiatement. Les ayant attrapés, celui-ci les amena sur-le-champ. » 



1. Brugsch, ThcsauruSf 1015, und Revillout, Poème satyrique, p. 9. 

2. Cafal., 13624. 

3 Wie eine Anzahl schlechter Hs. des N. R. schreibt auch unser Text ht fur das correcte hrt. 

4. Nach GoLÉNiscHBPK giebt der Petersburger Papyrus die Formel im Tempus sdmnf^ wâhrend unser 
Text ebenso wie Pap, Sallier I 1/1 das Tempus sflmf setzt. 

5. Â. Z., 76/109 fl. 

6. Fur die Berichtigung der Umschrift und Ûbersetzung s. meine Studien, p. 54. 



VARIA 27 



Unser Text, in welchera wir das Dictât eines Sclmlers zu seheu haben, beweist. 
dassdasabenteuerliche Màrchen des Petersburger Papyrus noch im neuen Reich zuder 
klassischen Litteratur ^gyptens gehôrte. Damitlernen wir ein zweites^ litterarisches 
Werk kennen, welches sich nachweislich etwa 1000 Jahre lebenskràftig erhalten hat. 



IX. Die Lesung des Namens \ ^ . — Wir pflegen den Namen dièses 
« Grossen des Siidens » mUi zu lesen, indem wir 1 fiir das Silbenzeichen 'm nehmen. 
Berûcksichtigen wir jedoch eine Eigenart der àltesten Orthographie', welche nicht 
selten die K onson anten eines Wortes dem Wortzeichen desselben folgen lâsst, so liegt 
es nahe, ^\ min fur die lautliche Bestiinmung des Wortzeichcns \ zu halten. 

Dass dièse Vermatung das Richtige trifft, beweisen die sich in den Pyramidentexten 
findenden drei Varianten des Gôtternamens Mtn, welchen in folgenden Schreibungen 
auftritt : 



Damit ist die Lesung Mtti fur unsern Namen entschieden, dpch bleibt seine Be- 
deutung zweifelhaft. Môglicherweise haben wir darin den eben citierten Gôtternamen 
zu sehen ' oder wir môgen ihn als « Beduine * » erklàren. 

X. prt, « hinaufgehen ». — Prt in der Bedtg. « herausgehen » ist fur die Texte 

aller Epochen sicher bezeugt. Dass jedoch dem Verbum im alten Reich auch die obige 
Bedtg. eignete, ist bislang unbeachtet geblieben. Die entscheidenden Stellen liefern die 
Pyramidentexte. Hier steht h^u?ig prt r pt vom Emporsteigen des Verstorbenen zum 
Himmel '. Am schlagendsten ist der folgende Passus : 





''^z::^^^^ IJ "=" 




« Du steigst hinauf zum Thinitischen Gau. 
Du steigst hinab in das grosse Thaï. » 



Hier steht prt im Gegs. zu h\t, welches dm'ch den Zusatz des a grossen Tliales » 
deutlich als « hinabsteigen » bestimnit ist. Beidc Verben finden sich auch in dem fol- 
genden Beispier neben einander gestellt, zur Bezeichnung des Auf- und Nieder- 
ganges eines Gestirns : 









1. Bekanntlich liegen uns fur zwei Stellen der .ÇtfïK/îeerzâhlung Abschriften des N. R. vor. 

2. S. Erman, a. Z., 91/28. 

3. Alsoeine Namensbildnng wie /?c, [insœ u. â. 

4. A. Z., 91/63, vgl. auch den Namen L. D., U, 137 a, ^v ^ V^ 

5. Z. B. \V,/2]9, P. 1/90, — 6, P. 11/694. 
7. P. 1/99 vgl. auch P. 7/757 ; H J p, ^ <=> f^> 4 ^ û D Q « jener Stern v elcher au 

der Ostseite des Himmels emporsteigt. » 





28 VARIA 

« Du steigst mit dera Orion empor am Osten des Himmels. 
Du steigst mit dem Orion hinab am Westen des Himmels. » 

So wird auch das Aufsteigen des Sonnenballs am Firmament durch prt bezeichnet ' 
Zum Schluss setze ich noch das folgende bezeichnende Beispiel ' hierher : 

D ^ 






« Die Leiter des Horus, welche Osiris geraacht batte damit er auf ihr zum Himmel 
emporstiege. » 

Wie sich die beiden Bedeutmigen zu einander verhalten, wage icb nicht zu 
entscheiden. Mirwill esscheinen, dass die Bedtg. « hinaufsteigen » die ursprungliche 
war, aus welcher sich die des « Herausgehens » entwickelt hat, ebenso wie sich aus hU 
« hinabsteigen » die Bedtg. « eintretcn * » abgezweigt hat. Doch sind auch andere Auf- 
fassungen môglich. Jedenfalls lâsst sich nach den obigen Beispielen die Bedtg. « hin- 
aufsteigen » nicht anfechten. — Dièse Bedeutung von prt hat sich nun in alten 
Formeln auch in spiitere Zeiten hinûbergerettet, so vorallem in der Weiheformel : 

<:^ û f«=a und <c=> ^ 1 8 ^ à 

Hier ist aiso prt ganz wie hebr. rhan von dem Auflegen der Opfergabe auf die 
erhô hte Opferstatte gebraucht. Vielleicht darfen wir so auch die vielumstrittene Gruppe 
'-V-' erklàren. Ich weiss sehr wohl, dass bereits die Texte des N. R. hrw ^= ;6pooT Stimme 
setzen, also offenbar Masperos Ideeengang vertretcn. AUein ob die Theologen des N. R. 
nicht hier wie ôfter den alten Sinn vergessen hatten, bleibt noch zu untersuchen. Die 
àltesten Texte machen es mir sehr wahrscheinlich, dass ein.Wort hrw in der allgemei- 
sten Bedtg. einer Opfergabe existierte, die Verbindung mit />/'^ wiirde demnach das 
Darbingen derselben bezeichnen, als Ausdruck fur das Opfer selbst, also ganz analog 
der hebr. rf^f^. Damit sei in kurzen Zùgen angedeutet, was noch durch ausfuhrlichere 
Beweise zu statzen und zu rechfertigen ist. 

XI. Der Titel ^ P '^'^'''^ P^^ "^^ ~ ^^^' beregte Titel ist zuerst von 
Maspero* danach von Piehl ' behandelt worden, ohne eine befriedigende Erklàruns: 



1. p. n/948. ~ 2. p. 11/919. — 3. Z. B. Wni, Z. 10. — 4. Rec, XUl/71. 

5. P. S. B. A. 90/122 ff. Pikhl hat Maspeiios Erklàrung mit gutera Grunde abgelehnt, allein die dafûr 
an die Stelle gesetzto Ubertragung « le conseiller intime, qui écoute, Tunique » ist grammatisch unhaltbar, 
da das t unerklârt bleibt. Ùber das Verhàliniss des «*' od. «/?* tï zu »(lm lassea die citierten Slellen der Wnt 
iuschrift keinen Zweifel besteben Dazu mag.man noch den folgenden Passus einer Inschrift aus dem Grabe 

desJ^^Mfl<.c..X.ll/189)verg.eichen:Pf';^^^^| ^-^P^^^l^^j 

^\ I >^ I « Der einzige Freund, ohne Gleichen, welcher die Worte als alleiniger hôri ». Die Plu 
ralziriche am Schluss sind fehlerhaft — Ich benuize die Gelegenheit um eine vou Pieul a. O. gelieferte 

irrige Ûbersetzung einer Slelenformel richtig zu slellen. Der in Frage kommende Satz " I 8 

n (1 «vsAAAA I A : tr é^li nb èr nb rmt nb sènti/t \nr nb dbi (sic) nb m ïs pn iwl r wd^ bf^^^lf ''^ 




VARIA 29 

gefunden zu haben. Grammatisch ist za bemerken, dass sdmt die bekannte substanti- 
vierte Verbalfo rm m it der Bedtg. « Umstand des Hôrens, das Hôren » ist. Was die 
Variante ^ M n'^w^''''^P^^^ ' anlangt, so ist, falis das c^ unter -«xai- nicht 
etwa zu sdnt zu zielien ist hri sstl n sSn m t/fti zu lesen und zu ùbersetzeu « Geheimrat 
des als Einziger Hôrens », wâhrend in der obigen Scheibung « Geheimrat des alleiu 
Hôrens » zu ûbersetzen und w^ als Pseudoparticipium der dritten Person Sing. zu 
nehmen ist, wie aus den folgenden Beispieien deutlich erhellt. 

Uber die Bedeutung des Titels geben uns folgenden Stcllen voUen Aufschluss : 

Cl'^'^'^^ J — « Ich hôrte Processe indem ich allein war mit dem Oberrichter und 
Vezier in jeder geheimen Angeiegenheit. . . im Namen des Kônigs, des kônigiichen 
Harems und der 6 Hàuser*. » 

Und in einer solchen geheimen Angeiegenheit finden wir denselben Beamten auch 
in dem Process der Kônigin Imttsi thàtig : Ç ^^1 n • 1 ^^ ^ P ffl w^ V 

W^'^c^l ^v \/ ""^z^ « Als im kônigiichen Harem der Process gegen die grosse 

kônigliche Gemahlin imtïsî géheim gefuhrt wurde, gewàhrte mir seine Majestàt Zutritt, 
um (ganz) allein zu hôren, ohne dass irgendl ein Oberrichter und Vezier (oder) irgend 
ein Grosser ausser mir allein da war^. » 





Sonst findet sich der Titel in folgenden Verbindungen : ^ I ^ ^^ n ^ 

— « Geheimrat des allein Hôrens an den 6 grossen Hausern * (vgl. das erste Citât 

der W>/mischrift) un d in der Titulatur dorselben Person'' mit den richterlichen Titeln 

Ich denke, nicht fehl zu gehen, wenn ich den besprochenen Titel aut Grund dieser 
btellen fur einen juristischen halte. Vielleicht mag eine Ubersetzung wie «geheimer 
Auditeur» cum grano salis — d. h. ohne die bei uns iibliche specielle Bedtg. eines 



militarischen Organs — das Richtige treflfen. 



ntr ^\. « Jeder Edle, jeder Grosse, jeder Merisch, welcher einen Stein oder einen Ziegel (.s/r) von diesem 
Grabe wegnimmt, mit ihm werde ich durch den grossen Gott recbten. » In der That waren die Materalien. 
aus welchen das zugehôrige Grab des Nnkl erbaut war, K alkstein und Ziegel (S. Maspkro, Mission, 1/197). 

Cbrigens vergleiche man zu der Stelle P. IJ/688 : H ^ jpï ^v 8 ^^ ^^ 




iènk filtk m ^\t 'It mit der sich in zwei Texten {J/r63 : M. 1/176) flndenden Variante n_p_^i^ »t\ fur 

ièn^ auf welche sich die obige Ûbertragung stûtzt. Fur dbt giebt M. 1/176 die var. j|^tSy ' ' '; danach 
dûrfte auch der vorliegende Text zu verbessern sein. 

1. Mission, 1/196. Die Schreibung 1^ ohne aus lautendes ^^V flndet sich z. B. in dem weiterunteu 

citierten Beispiel P. S. B. A. 90/14. Zu dem m vcHî vgl. die in Anm. 15 angefûhrte Stelle der ()*frinschrift. 

2. Wn/inschrift, Z. 3-4. — 3. Ib., Z. 10-11. — 4. P. 5. B. A., 90/124. — 5. Mission, 1/196. 

6. Âhnlich Louere, C 176. (Pierïiet : Rec, 11/35.) — Dass der hier besprochene Titel sich auch in dem 
Hofkalender der Saiten wiederfindel, in jener Zeit, als man die Kultur des alten Reiches wied'er ins Leben 

zuruckzurufen suchte, darf uns nicht Wunder nehmen. Vgl. Piehl, H. /., I, 88 p : _^_ a^/na/na '»' 

n vol- a 1^ '^3> OO i=îi=3 d 

I I ^^ n £f (das lelzte Zeichen diirfte in x ^ zu verbessern sein). 



1 



30 



VARIA 



XII. Die Lesung von ^=^^^. — Die Lesung Bhdt, welche zuerst Erman' fur den 
obigen Namen vorgeschlagen hat, ist neuerdings ■ von demselben Gelehrten wieder in 
Zweifel gezogen worden, so dass es nicht ûberfliissig erscheinen mag, noch einmal auf die 
Gruppe zurùckzukommen. Ausschlaggebend fur die Lesung Bhdt ist die von Brugsch * 

citierte demotisehe Schreibung far den Horus von Edfu ( y • ^ ^ J^ HrBhdtt* 

(= hierogl. ^^^=^). Dazu môchte ich noch einen weiblichen Eigennamen fùgen, 



o 

welcher sich auf einer hieratischen Stèle der Dynastie XIX ira Berliner Muséum* 
befindet, jl .^^J 

?. Was 



Bhdtït, der wohl als « die Edfuische » d. h. die Frau aus 
Edfu zu deuten ist. Wâs den modernen Namen Edfu (kopt. *.tÈ(o) anlangt, so ist er 
durch Brugsch • ohne Zweifel richtig aus \ J (als Grundform mit mutmasslicher 
Voca lisation ist ^db^lH anzusetzen) erklârt. Da nun andrerseits die Lesung dbh fur 
« Opfergabe » ausser Zweifel ^ steht, so folgt daraus, dass der Stadtname und 
die letztere Gruppe trotz ihrer àusseren Gleichheit nichts mit einander zu thun haben. 
Die ansprechende V^ennutung von Le Page Renouf (/. c), welcher unsern Namen 
mit bhd « Thron » zusamnienbringt, bedarf einer kleinen Berichtigung. Bhdtî kann 
nicht direct auf bhd zuruckgehn, dessen Adjectivform bhdî lauten wùrde. Lasst man 
also die erwahnte Hypothèse gelten, so wùrde man zunàchst ein ^:^=> bhdîts]s « Thron- 
stadt » etwa mit zu ergànzendem nwt anzusetzen haben ; erst auf diesen Stadtnamen 
kann Hr Bhdîiî zurûckgehen. Beilaufig erwàhne ich, dass die schon von Le Page Renouf 
erwiesene Lesung bhd « Thron » in der demotischen Schreibung 1^^ ,^ ]) _. bhd (sic) 
(Pap. Gnost, London, 5/17), var. y^l^-lL ('*•. 7/12; Pap. Gnost. Lugd,, 10/5.30), 
hierogl. fli* eine neue Stùtze gewinnt. 

Xin. Ein Tempd Amenothes' IL — Auf einer der bekannten Alabastervasen • . 
welche zur Erinnerung an die Grundsteinlegung einos Tempels in dessen Fundamenten 
beigesetzt wurden, findet sich die folgende Inschrift : 

« Der gnàdige Gott ^l'hpr-R\ von Amon geliebt, aïs er den 
Messstrick ùber den Tempel des Westens (namens) Ssp-^nht- 
^\-hpr-R'^ spannte. » 

Da der Fundort der Vase nicht bekannt ist, so lâsst sich 
iiber die Lage des erwàhnten Tempels nur eine Vermutung 
wagen. Nach Wiedemann * liegen im Norden des Ramesseums 
« zahlreiche » Ziegel mit dem Namen Amenothes' II, so dass man 
hier einen Bau des genannten Pharao annehmen diirfte. Sollte 
man nun in der citierten Inschrift unter îmntît die thebanische 
Weststadt verstehen dùrfen, so wûrde es nicht zu fern liegen, 




1. Â. Z., 1882. p. 8, A. 2. — Nachtràglîch werde ich auf einen Aufsalz von Lb Page Renouf aufmepksam 
(P. S. B. A., 86/143), welcher gleichfalls fur die Lesung Bfidt eintritt. Mit dem modernen Stadtnamen >^f»— 
— Jacut 3/147 erkian auch i?*f^— 'ûr zuiassig — welcher auf slm-bhdt zurûckgeht, lâsst sich freilich wenig 

anfangen. 

2. Â. Z., 91/63 fif. - 3. Lex. Suppl,, Vll/t365. 

4. Die beiden 55 bezeichneii ganz wie g der spâteren hierogl. Texte das ft'der Adjectivbildung. 

5. CataL, 2091. — 6. DlcU gèogr., 921. — 7. S. Ehman, a. O. 

8. Lotture. E 5331. CataU, p. 83, wo selbst die Bedeutung der Inschrift nicht erkannt ist. 

9. Geschichte, p. 374. 



VARIA 



m 



unsern Tempel an den Fundort der erwàhnten Ziegel also nôrdlich vom Ramesseum 
zu verlegen. Mehr als eine Vermutung will ich dannit jedoch nicht gegeben haben. 

XIV. Das Ostracon 667+700 des Louvre. — Die Texte der drei Scherben, 
welche die Bruchstùcke einer mysteriôsen Geistergeschichte enthalten, sind bis auf das 
im Louvre befindliche Stùck verôffentlicht worden. Das gesamte Material ist von 
Maspero * eingehend bearbeitet, so dass heute nii^hts zu tliun bleibt, als den noch 
fehienden Text zu verôffentlichen. Die folgende Umschrift stiitzt sich auf eine Copie 
und eine Photographie des Schriftstuckes, welche ich vor etwa einem Jahre ange- 
fertigt habe. Der Verwaltung der àgyptischen Abteilung des Louvre, insbesondere 
den Herren Pierret und Revillout, môchte ich auch an dieser Stelie fiir ihr freiind- 
liches Entgegenkommen meinen besten Dank aussprechen. 



i(Si53lfiP 






2a: ' I MM. 






\1M\^ 



\ 



(5 §S: 
I 



l 



(^) 




i^mn û I 



A/WS/W 



\^è(i 






%^^2£ji/!i^^:zÉ^A 



(P 




kil 



^''''^^^X^l^^us 






A/SWAA AAA/\AA 



^AA^I III I .^ 










o mil 

il-^n II 



H i\>n I m I i ..jA. IIJ I d /wnaaH 







.i ^^ 



.'M 



<S. § 



AAA/SAA 




W 



l^^kMiJ 



O 



A/VWVA 



A. X /VWVAA A/VAAAA I «wMMM^ 




Jj 'i^y.^A I I I 



III I 



L J A/wvy\ 

I 



Î^V 



I 




C^ AAAi^/NA 



I /WWVVA I I 

H 



I I I 

8 © OAAW\A 





Ci /VWSAA 



i e« I « l) 



^^'i'^kL.ii 



Ci 

L J A/WVSA ^ 



V 



^kZ^P 



^SÏ^^^T^jS 



[ZZD 



o I Ci <5o 

ciWn 



DIÔ 



^^O «<=>^^fv B 





n 75 

/www I >^--w. I CZED 




\ 







H 



e^^i^v.^ii 



n B» ^ 



L J I I /VWVV\ 

B» 







O 




Ç 



m 




T? 



1 










W 



I 






vC-* ^- ^- .vil-* - - - - y/^*>^\t* • - , y>, 



^ii 



Zu der Lesung des Kônigsnamens, welcher ii>seinein ersten Bestandteil durch die 



1. Contes populaires, p. 199 ff.. s. dort auch dio einschlâgige Litteratur. Hinzuzufûgen ist jelztein Wiener 
Ostracon (s. v. Brrgmann : Hieratischc und demotfsrhe Texte, pi. IV). 

2. Mntœ-kl ist also der Name des « Wekils vom Amonstempel ». Freilich ist die Wortstollungetwasun- 
gewôhnlich, denn in der Regel steht der Eigenname zwischen dem Tiîel und d em abbângigen Genetiv. Als 



Ausnahmen citiere ich Loucre, C 93 : 



'^U^\ZM-"mil^l.1\£2^é\^- 



32 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 



Florentiner Texte gesichert ist, môchte ich noch bemerken, dass mir die sonderbare 
Form des htp aus der zuerst von Griffith ' fur das M. R. nachgewiesenen Gruppe 
verbildet zu sein Scheint. R'-htp4m ist eine Weiterbildunc von R-htp \ Ûbrigens ist 
sind die Schreibungen I ,1 und I fur das Suffix ce beachtenswert. 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 



PAR 



Fr.-V. Schkil, 0. P. 

I. Habiri. — Les IJabiri mentionnés dans les lettres d'EI-Amarna sont assimilés 
par M. Halévy {Journal Asiatique, 1891, nov.-déc, p. 547) aux lîabiraï. 

Les ïJabiraî, une fois nommés dans les textes cunéiformes, sont des Kassites. 
M. Halévy en trouve la preuve dans le nom certainement kassite de Harbi-Sihu 
appliqué à un Habiréen, dans le passage de WAI, IV, 34, 44. 

Je viens corroborer cette seconde prémisse par une citation analogue d'un texte 
encore inédit. Une borne kudurru de Tépoque sémitico-kassite, actuellement en vente 
au bazar de Stamboul, porte ces lignes que nous citons en entier, à cause des divers 
noms kassites qu'elle contient : 



10 



Colonne L 

12 zêru Aâ-KAR as 1 U rabitu 

iqlu 2 zêru rihu IJI 

y Sin-bêl-ilâni 

mâr Ka-an-di sa mât Bit-Pir-sadû-rabû 

ugar al âasarri(ki)* harri 

al Sasana(ki)*, kisad nâr al Sasarri(ki) 

siddû elù iltânu tih 

bit y âumu-ilu-asipus, 

siddû saplû sûtu babàt 

harri al âasana(ki) Blt-Pir-sadû-rabû 

pùtu elû kisad nâr Sasarri(ki) 

pûtu saplû tilu al §asana(ki) 



Bît-Pir-sadû-rabû, 

sa y. . . amêlukalû, 
15 y Nabû . . . is, mâr Arad-Êa, 

tupsar, u y. . . amêlu liai, 

tupsar sa mât Bit-Pir-sadû-rabû. 

y Kas-sa-a, amêlu sa-in ... mi 

u y IJar-bi-Bél hazanna 
20 ispuruma qaqqad iqli issûma 

y Ku-dur-ra mâr y Ba-si-is 

IJa-bir-a-a, arad (?)... us-mu. 

Colonne IL 
Materna ina arkâti uml, etc. 



Notes. — (4) Kandi est évidemment à rapprocher du kassite -Kanrfe, Kandi$, nom 
royal. Cf. Hilprecht, Bab, Exp., I, 30. 

(18) Kassâ est écrit Bl-^a-a. 

(19) Harbi-Bêl est écrit èAR-bi(dingir) En-kit, et veut dire : Seigneur est Bel, 



1 



1. Â. Z., 91/54 Cf. 

2. Vgl. Maspero : Momies royales^ p. 636. 

3-4. Peut-être â lire èa Sarri, §a Sana(ki). Le Sar du premier nom est celui de âAR-QIR, Kirû. 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 33 



comme Harbi-àihu : Seigneur est Marduk. Harbi, comme bel, était nom commun et 
nom propre. 

(21) Kudurra, fils du IJabiréen, ou IJabiréen lui-même (car Habiraî, en bonne 
grammaire, peut se rapporter directement par-dessus le régime, à Kudurra), porte 
un nom kassite qu'on retrouve dans Kudur-Turgu ou Kudur-Bêlj — ou élamite. 
Cf. Delitzsch, Die Sprache der Kossàer, p. 44. 

Dans Basiè, la lecture des deux premiers signes n'est que très probable, celle de iè, 
certaine. Cette terminaison, avec les présomptions que justifie le contexte, suffit pour y 
voir un nom kassite. On rencontre Bazi dans les listes dynastiques kassites. Cf. De- 
litzsch, ibid,, p. 15, 45. Le ^ final n'était pas toujours essentiel. On z,Kande etKandiè, 
Kasbe et Kasbeyas. 

(22) Habirat est écrit comme WAI, IV, 34, 44. 

Conclusion. — Un nom étranger, porté par quelqu'un qui est signalé en môme 
temps comme un étranger, doit renseigner sur la nationalité de cet étranger. 

Or, voici, en Chaldée, deux ou trois Uabiréens qui portent des noms kassites. Ils 
sont donc eux-mêmes kassites de race. 

IL Yaudu. — J'ai signalé autrefois (Journal Asiatique, t. XVIII, p. 347-349) la 
présence du nom Yaudu dans la lettre 39® d'El-Amarna, en m'abstenant prudemment 
de toute identification, si séduisante que parût celle avec les Juifs. M. Sayce se rangea 
à mon avis. (Records ofthe Past^ 2® série, V, p. vl) 

Le P. Delattre (S. J.), sans contester la lecture matérielle, refusa de voir dans 
Yaudu un nom ethnique, ou autre chose qu'une troisième personne pluriel d'un temps 
verbal. (Journal Asiatique, t. XX, p. 286-291.) 

En dernier lieu, M. Morris Jastrow, dans une étude très intéressante publiée par 
le Journal of Biblical Literature, maintient contre le P. Delattre le sens général de 
Yaudu et prouve, pour ne citer qu'en partie ses conclusions, et la présence de ce nom 
au nord de la Palestine, avant la conquête juive, et l'existence d'une population de ce 
nom, dans les mêmes parages. 

D'autre part, sur la foi des textes de Tiglatpiléser II remaniés par Rost, Winckler, 
dans ses Alttestamentliche Forschungen, I, prouve que les Yaudi de Tiglatpiléser, 
demeurant au nord de l'Oronte, ne sont pas les Juifs. Il les identifie avec les Yaudi àe% 
inscriptions de Zindjirli qui habitaient les mômes pays au nord de l'Oronte. Les Yaudu 
d'El-Amarna ont affaire aux Qatti, au pays de Nuhasse (V Aram-Çobah). Dès lors, 
n'est-il pas naturel, encore qu'avec Jastrow on ne maintienne pas la lecture iètu 
Tunipa, à la ligne 31®, de voir les Yaudu d'El-Amarna dans les Yaudi de Tiglat- 
piléser II et de Zindjirli, malgré l'écart des époques (1400-740) ? 

III. Conjuration chaldéenne contre le Khamsin. — M. M aspero possède une fort 
belle tête d'un de ces démons monstrueux qui personnifiaient chez les Chaldéens les 
vents malfaisants et que Lenormant identifiait ainsi dans La Magie chez les Chal- 
déens (p. 48), en décrivant un sujet semblable acquis par le Louvre : « C'est l'image 
» d'un horrible démon debout, au corps de chien, aux pieds d'aigle, aux bras armés 

RBCUBIL, XVI. 5 



34 NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'AHCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 

» de grifEes de lion, avec une queue de scorpion, la tête d'un squelette à demi décharné, 
i> gardant encore les yeux, et muni de cornes de chèvre, enfin quatre grandes ailes 
» ouvertes. Un anneau placé derrière la tête servait à suspendre cette figure. Dans le 
» dos est tracée une inscription en langue accadienne qui apprend que ce joli penion- 
n nage est le démon du vent du Sud-Ouest, et que l'image devait être placée à la porte 
» ou à la fenêtre pour éloigner son action funeste'. En effet, en Chaldée, le vent du 
» Sud-Ouest est celui qui vient des déserts de l'Arabie et dont l'haleine brûlante, des- 
» séchant tout, produit les mêmes ravages que le Khamsin en Syrie et le Semoun en 
» Afrique. Aussi ce talisman particulier était-il un des plus multipliés. » 

L'exemplaire de M. Maspero est, en effet, la tête d'un monstre semblable, à cornes 
de chèvre, gueule large, ouverte, d'où s'échappait le vent, avec l'occiput divisé en deux 
lobes par une rainure profonde. La mâchoire inférieure est brisée. Dans une matière 
très dure, on trouve une grande finesse de travail; l'artiste a soigné les plus petits 
détails. Malgré trop de lacunes, l'inscription, qui court d'une tempe à l'autre et se con- 
tinue le long de l'occiput, est peut-être la plus complète de ce genre : 





■■V -^ 


V- , 


r-j:^ . 


.. 1 


riw 


AH < 


:^ ' 



'^-1114 



¥■ " > 


^ 


*•« 1 * 


s;' -w , ' 


Jf-ai 1 ^tf ai 


Aîl « ^1 «^ sfij 


i« un I li SI ^ 


a-w 3 -w a- 


«•«ni-na tu» 


4=1 •! M»- 4a 


M-^m-m an 


«c-fB -T V- 


a-< «M iB 


. W-ÎE- 


ai ^Ml X - 


1 « *. « 


**»-*l- M 


■w » ■*- 


ai* ir-t^iii « 




"'^'HMÉHP^ 


^ ^MM^Sm 


."-«i^Bv 


*<W^^ 



SlPTU : AT-TA DAN-[nu]. . . MA-lil-RU. . . SA-A-RU IZ-ZU 

Sa ti-bu-Su na-a[n-du-ru Sa-a-ru] iz-zu Sa Sam-[riS. . . mu-]na-'i-ru Kibràti 

MU-SAy-RIB SAD[-I ELCTi] MU-UB-BIL. . . QANÈ-àU 
. . . MU]-TÈRIÇÈ. . . 



{î)-èiR ana[nAru] IT-TA-BAK [SU-Rl-PU] 
B-LA-A ANA NA-BA-LI yi-Bl-TUM IT-BU-UK 
E-(?) ANA nArU IT-TA-BAK SU-RI-PU 



1. Celle ioscriptioa est publiée pu le mâme auteu 
u HMDtion dea lieaX'Où il fallait placer ces UlismftDa. 



', Choix de teaites, elc., d* 95, p. 249. On ii'; trouve 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 

E-IA-A ANA NA-BA-Ll flI-BI-TUM IT-BU-UK 
IM-QUT DANNO IK-TA-PAP LA-AN-SU 
B-MID ARDATU SUBTU âA IIHDI * 
E-NU-MA AT-TA INA Za-QI-[qi]-KA 
I-IR-PU-'U KIB-RA-A-TI 
MUR§U A-PA-A TBTI-'l. . . RU 
A-NA BIT (f)... LÀ... 
A-NA [ZUMRU]. . . LA TETHJ-HI. . . 



a Conjuration : Tu es le puissant. . . le premier. . . le vent violent dont la poussée 
[produit] l'obscurité, vent impétueux qui accable avec violence les régions, balaye les 
hautes montagnes, saccage [la plaine] , [brise] ses tiges . . . , retourne les arbres . . . 

»... Sur le fleuve, il déverse l'ouragan; avec fracas (?), il répand la dévastation 
sur la terre ferme; . . . sur le fleuve, il déverse l'ouragan; avec fracas (T), il répand la 
dévastation sur la terre ferme. L'homme fort est abattu, sa stature fléchit, il laisse là 
femme et maison qu'il s'est construite, quand, sous ton souffle, les régions s'enténô- 
brent ! . . . 

» De la maison (?}■■■ [n'approche pas} du [corps de l'homme], n'approche pis ...» 

Lknormant connaissait (La Magie chez les Chaldêens, p. 48) au Musée Britan- 
.nique deux autres exemplaires de la tète repoussante du même démon, « l'un en pierre 
» jaune, l'autre en pierre rouge, portant la même formule conjuratoire que le bronze 
» du Louvre, et un troisième exemplaire en bronze sans inscription ». Je dois & l'ama- 
bilité de M. C. Bezold des détails complémentaires sur cette collection du Musée Bri- 
tannique. En juillet 1893, on y comptait cinq de ces têtes monstrueuses, dont une aveo 
buste, bras et griffes, et trois seulement avec inscriptions. La première en pierre jau- 
nfttre porte un texte babylonien qui ressemble fort à celui que noua venons de publier 
et qui nous a fourni quelques restitutions : 

La deuxième tête en pierre jaun&tre est & 
— . ^i^m ri r r-. — â _■**> -fe tcxte do laugue et écriture assyriennes. Il com- 

prenait vraisemblablement onze lignes dont il ne 
reste guère que quelques traits au commencement : 

et vers la fin : 

La troisième et dernière tête à inscription, en pierre rougeàtre, porte dix lignes en 
1. ht/ae-timili porte lum ft tort. 




36 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 



suméro-accadien, d'écriture assyrienne, qui ne sont nullement identiques (sinon peut- 
être pour le sens général) avec celle publiée par Lenormant, Choix, etc., n** 95. 

IV. Cadastre primitif sans arpentage. — Il se trouve actuellement au Musée de 
Constantinople, fonds du D' Peters, et en voici le fac-similé : 




La tablette n<> 434 (0°^ 06/0°^ 046), qui porte ce dessin, vient de Nifier (l'antique 
Nippour, cité du dieu EMil). Elle est en tout extérieurement semblable aux autres 
tablettes du roi Nazimuruddas, dont on a trouvé au même lieu et en même temps une 
centaine au moins de documents ayant presque tous trait aux livraisons, argent ou biens 
en nature, accordées par le temple d'EUil aux serfs et aux fermiers de ses terres, ou 
reçues de leurs mains. 



NOTE SUR UN GROUPE HIÉROGLYPHIQUE DE BASSE ÉPOQUE 37 

Notre tablette offre bien Taspect d'une page de cadastre. La suscription, du reste, 
si endommagée soit-elle, en fait foi. C'est le plan levé d'une vaste propriété, tout d'un 
tenant, coupée seulement par un chemin; probablement les dépendances du temple 
d'Ellil. 

Que peuvent bien désigner les chiffres placés sur les côtés des diverses surfaces ? 
Des mesures? Nullement. On ne voit, en effet, aucune proportion entre les quantités 
chiffrées et les côtés des surfaces. — On ne peut guère songer qu'à des portions de terre, 
égales les unes aux autres, dans leur section respective. 

L'ensemble n'ayant qu'un seul propriétaire réel ou idéal, le dieu ou le roi qui 
l'affermait à une très nombreuse population, il était simple et naturel de diviser et de 
maintenir en portions égales chaque grande section de terrain. Cela simplifiait aussi le 
calcul des redevances. 

Par exemple, le premier parallélogramme avait treize pièces d'égale superficie sur 
chacun des petits côtés, et trente sur l'un des grands côtés ; toutes ces pièces aboutis- 
saient sur un terrain d'une autre culture et qui, d'un tenant, occupait l'autre grand côté. 
Les deux signes assyriens se peuvent lire me-lam (?) ou 100 sosses (??). — Cette seconde 
lecture est très suspecte, la valeur de sosse pour le second signe étant purement théo- 
rique. 

Dans le grand trapèze, l'un des côtés était divisé en trente-six portions égales, le 
plus grand en dix. Les aboutissants étaient deux vergers (?) ►^-^J, et un terrain d'une 
autre culture, dont le nom est illisible. 



NOTE SUR UN GROUPE HIÉROGLYPHIQUE DE BASSE ÉPOQUE 



PAR 

Victor Loret 



Il y a, dans l'écriture égyptienne d'époque ptolémaïque, un groupe qui se rencontre 
assez fréquemment et dont on n'a pas, si je ne me trompe, donné jusqu'ici une explica- 
tion satisfaisante. Ce groupe se compose de trois serpents ^^ superposés en cette 
manière ^^> Cet ensemble de signes n'existe pas encore en typographie : pour la com- 
modité de l'impression, je remplacerai partout, dans les lignes qui suivent, le groupe 
des trois serpents par 3^. 

Dans son Dictionnaire hiéroglyphique (p. 1682), M. H. Brugsch, se référant à un 
mémoire de S. Birch, — On two egyptian tablets, p. 6, — considère le groupe 3I 

comme équivalent de -ITI , et en donne les deux exemples suivants : ^g) y=^ 3^ ji , 

Horus « der sich selbst erzeugende Thier » [D., Temp. Ins., I, 38/8]; ^^VÏ^l Pf 
<Z^i^>(«!^, « der Kônig selber hielt seinen Wagen an » [Stel. Harrisj. 

Dans le Supplément du même ouvrage (p. 1388-1389), M. H. Brugsch maintient 
la lecture -Hl et donne un nouvel exemple du mot, tiré du temple d'Esnéh : 




ic III 



1 



38 NOTE SUR UN GROUPE HIÉROGLYPHIQUE DE BASSE ÉPOQUE 



mi>^^i£!Si4:rn:ë5:.?sMiii:[MZiTi 

das Sein selber, ohne geboren zu sein, dessen Gestalt nicht erkannt ist, vor dem keine 
andere waren, (sondem) er ist ihr Vater, der Bildner ihres Leibes, er hat gebtut die 
Grôtter und er hat gemôdelt die Gôttinnen, er hat werden lassen je ein Mannliehes und 
je ein Weibliches (von den Vôgeln, Fischen, etc.) ». 

Le sens -H^ , « lui-même », peut en effet s'appliquer aox trois phrases précédentes. 
Mais M. Brugsch reconnaît que le groupe ^^ est employé dans une autre acception, 

pour laquelle il cite trois exemples : J| 7\ T^ ^^ ^^ n T «4, « die Gdtter 

Euergeten, die Herren der Lands chaft en des Horus, die Inhaber (?) de^ Thrones in Ober- 
und Unt^gypten >, (BHI, 34); ^|l^m^|î^î;_;;;j|jm^°;' \['^ 
'5^ y ^=3, « er hat fur ihn angeordnet viele gute Vorschriften, und ernat aufgestellt 
die Gesetze der Unterthanen (?), gleichwie Tkuti, um die Gwechtigkeit auszuûben » 
[Friesinsch. v. Esne, auf Tiberius Claudius Caesar bezûgli<î4i ] ; fl^^TI 3I (Br., 
Rech., pi. X, 2, b), « Beiname oder Titel des Gottes Thot ». 

Comme on le voit, le sens a lui-même » peut sembler admissible dans les trois 
premiers cas, mais est certainement inapplicable dans les trois derniers. Je ne crois pas 
que d'autres, depuis M. Brugsch, aient été amenés à étudier le groupe en question. 
Pour ma part, il m'a souvent agacé dans mes études de textes, et je m'étais promis de 
lui donner La chasse à Toccasion. Le premier fascicule du Temple d'Edfou de M. de 
RocHEMONTEix vient de m'en fournir la possibilité. J'y ai relevé un certain nombre 
d'exemples du mot 3^ , et j'espère être arrivé à la solution de l'irritant problème. 
Solution décevante, d'ailleurs, comme il arrive souvent en pareil cas, car le mot 3I 
ne serait, si le résultat de mes recherches est juste, qu'une variante du mot banal 

La chose s'explique facilement lorsqu'on songe aux procédés de l'écriture ptolé- 
maîque. On sait que le serpent im. a, aux basses époques, les valeurs «(«^ et <=>, parce 
Que 8 _ ou u _ , d'une part, et ffl ' ou 1 , d'autre part, sont des noms de 

reptiles. Je ne sais si, à part ^^ , il existe beaucoup de noms de serpents dont la 
première syllabe com mence par un — i^, ou dans lesquels prédomine cette lettre, mais 
le seul mot ^^ suffirait pour que le signe BWi eût pu ajouter la valeur —«— à ses 
autres valeurs. Écrire 3^ au lieu de ^^ , à la place de -I^ , était trop naturel à la fois 
et d'une étrangeté trop attirante pour qu'un graveur ptolémaîque eût le courage d'y 
résister. Je crois que c'est là l'origine de la valeur -I^ du groupe ^^. D'ailleurs, ce 
mot ^^ ^^ semble avoir particulièrement excité l'imagination des inventeurs de 
rébus de l'époque, car on l'écrit aussi ^gaa, parce que le lion est un <=> et qu'un couteau 
sedit]3\.^\ou_^^. 

La raison que j'invoque en faveur de la lecture -Hi du groupe T| , — c'est-à-dire 
la confusion voulue entre le serpent | et le serpent Wl, — pourrait, il est vrai, servir 
tout aussi bien à en démontrer la lecture J^, puisque le signe jsul a la valeur >u^. Mais 



NOTE SUR UN GROUPE HIÉROGLYPHIQUE DE BASSE ÉPOQUE 39 



il faut remarquer que la lecture -I^ est applicable à tous les exemples du groupe ^^ , 
môme dans les trois premiers passages que cite M. Brugsch, tandis que la lecture 
-I^ ne saurait convenir dans la grande majorité des cas. Ces trois premiers exemples, 
en effet, peuvent se traduire par : « Taureau fécondateur sublime », « le roi est sublime 
quand il domine sur son char^ », « celui qui a enfanté les dieux et fait les divinités, le 
créateur sublime que personne n'a enfanté, etc. » Le sens du quatrième exemple peut 
être : « Les deux dieux bienfaiteurs, maîtres des terres d'Horus, sublimes de place (c'est- 
à-dire occupant partout la plus haute place) dans la Haute et la Basse-Egypte. » Quant à 
Texpression I 3^, qui se rencontre dans les deux derniers exemples de M. Brugsch, je 
la réserve pour Tmstant, le signe I demandant, lui aussi, une étude spéciale. 

Ce qui, dans les inscriptions d'Edfou, m'a conduit peu à peu vers la lecture -Ilï du 
groupe 3^ , c'est la comparaison de différentes expressions dans lesquelles ^^ semble 
être une variante de ^â^ ou ^"^ . Ainsi, le quatrième exemple que donne M. Brugsch 
est presque immédiatement suivi, sur la muraille extérieure du sanctuaire, d'une phrase 
construite sur un modèle à peu près identique : z. Uy ^^ SS^j] At^&\ 

(RoGHEMONTEix, Edfou, 1. 1, p. 42), « l'Urseus, souveraine des terres d'Horus, sublime de 
place dans les temples ». Si ^g^ n'est pas ici le même mot que 3I , il en est bien cer- 
tainement le synonyme. 

Le premier exemple de M. Brugsch fait partie de l'ensemble suivant de titres 

« Horus d'Apolunopolis, l'épervier au regard perçant', le taureau fécondateur sublime, 
le grand dans la salle sublime ». Il est difficile de ne pas voir dans cette phrase, entre 
les mots ^ et — »— , la recherche d'un effet d'assonance. 

L'expression ^^^="3|(|o^W3|^y(/6îrf., p. 31), « Horus d'ApoUinopolis, 
mystérieux de forme, sublime de mystère », rappelle étrangeme nt un passagecité par 
M. Brugsch dans son Dictionnaire hiéroglyphique (p. 1261) : y «=1'^. ^ y 
^ ^^ n , (( mystérieux et sublimes sont leurs corps ». 

Mais, de tous les textes d'Edfou que j'ai eu l'occasion d'examiner, celui qui démontre 
le mieux la valeur djeser pour le groupe ^^ est certainement le titre d'un tableau sur 
lequel est représenté le roi entrant dans le sanctuaire. Ce titre est i-i 3^ {Ibid., 
p. 67), sans rien autre. On sait que le nom du sanctuaire, dans les temples ptolémaîques, 
est très fréquemment y * ^"^ , y JL ^^^ *• Or, dans le tableau dont je parle, le titre est 
développé sous cette forme, au cours des légendes qui accompagnent les personnages : 
"^fc D ^^^ /j £= laTI , « pénétrant, pur de corps, dans le sanctuaire (lieu sublime) » . 

Ce dernier argument me parait péremptoîre. Il serait trop long, et peut-être fasti- 
dieux, de citer tous lespassages des inscriptions d'Edfou où se rencontre le groupe g^ . 
Partout, le sens ^^ ^^ convient admirablement. Au reste, voici, pour ceux qui vou- 



1. Le signe ^ <loit trôs yraisemblablemeDt se lire Oi kherp^ igopTC, primus esscy prœœnire. 

2. Cette épithète, très souvent appliquée à Horus, ne peut venir que de la racine /^^^ Vs. X 
« voir de loin ». L'œil d'épervier, ^, était, à la basse époque, synonyme du verbe ,m^ * « voir «. 

3. Cf. H. Brugsch, Dict, hiérogl., p. 1261. 



40 NOTE SUR UN GROUPE HIÉROGLYPHIQUE DE BASSE ÉPOQUE 



draient se convaincre davantage ou se livrer à une étude plus ample de la question, la 
liste des pages du premier fascicule du Temple d'Edfou où ils trouveront des exemples 
de*^ : 15, 18, 19, 24, 28, 31, 37, 42, 54 (deux fois) et 67. Les seuls exemples que 
j'aie relevés de l'expression I 3^ , dans VEdfou de J. de Rougé, se trouvent aux 
planches LXXVIII, CXLI, CXLVI (deux fois) et CXLVII (deux fois). 

Cette expression I 3^ . qui s'applique la plupart du temps à Thot dans son rôle de 
dieu équitable, de divinité surveillant la balance, doit, je pense, se lire oudjâ djeser et 
signifier, selon les cas, soit « juste sublime », soit « justice supérieure ». Le signe I peut 
être considéré comme une variante capricieuse de fJti , que Ton trouve souvent repré- 
senté sans le trait horizontal, dans p^ par exemple, ou dans la forme I que prend le 
signe au tombeau de Ti, d'après mes copies. On peut de môme comparer à I , ou mieux 
à son renversement T, le signe qui remplace le déterminatif JU dans les textes hiéra- 
tiques : ^ | jaTJ. Dans ce cas, le cinquième exemple cité par M. Brugsgh se tradui- 
rait par : « Il a promulgué de nombreuses et bonnes lois, il a établi des règlements d'une 
équitabilité supérieure, semblable à Thot quand il rend justice. » Cette phrase rappelle 
la formule y (1 1 '^ , ^^^ (7& U (H. Br., Dict. hiérogl., SuppL, p. 369), « comme 
la bouche de Thot, quand elle équilibre la justice ». 

Enfin, cette petite étude du groupe ^^ nous amène, sans que j'y aie pensé tout 
d'abord, à un résultat d'intérêt bien plus général. D'après les orthographes ptolémaiques 
^1 (pour -i^) et ^S^ (^^ \ + <=^)^ il ^st évident que le mot, à cette époque, 

avait un ^Hj initial. Or, dans les textes des pyramides de Memphis, le mot est partout 
écrit également 1 ^^ * . Aux époques intermédiaires, lorsque le mot est écrit en toutes 
lettres, il est de m ême toujours précédé de la dentale *. 11 faut donc en conclure 
que la lecture , qu'on avait donnée aux signes ^^ , ^^, X^, etc. , doit être bien 
définitivement corrigée en -I^. Par conséquent, le. rapprochement qu'avait fait 
M. Brugsgh, dans son Dictionnaire, entre ^"^ et le copte cujp, cep, tombe de lui-même. 
11 peut rester acquis, au besoin, pour les mots Sft ®^ Ik » "^^^^ ^^^ ^o\iv le mot 



On objectera peut-être que la dentale, étant une prôformiante, peut indifféremment 
être exprimée ou supprimée dans les mots, ainsi que dans les signes syllabiques qui 
représentent ces mots. La chose est vraie. Mais la dentale préformante, étant dérivée du 
verbe a n , peut être un c-^*^ ou un £^, jamais un ^^ . Il est donc certain que, dans le cas 
de ^^ ^^ , le ^^ est une lettre radicale et non u ne le ttre adventive. Je sa is qu 'on 
pourrait m'opposer des mots comme ^^ ^^ à côté de ^^ , ^^ nS à côté de ra * . 
Est-il bien sûr, d'abord, que ces mots soient synonymes ? — Et puis, il faut songer qu'il 



existe un mot ,4/, <=> jl^ , « écrire, inscrire », parfois écrit , qui a pu amener 



1. Par exemple dans Pépi /, col. 606, 700, 767, 769, 770, etc. 

2. S. Lbvi, Vocah. copto-gerogl., vol. V, p. 39, 88, 89. 

3. Le mot ^. , qu'on a rapproché de c«>.eip, buiyrus, caseus, est toujours orthographié .-«-l ,. 

quand U est écrit en toutes lettres. Si le sens beurre on fromage est exact, il faut sans aucun doute le Taire 
dériver du copte ^loc, d^HC, densatus, coagulatus : une dérivation analogue existe dans le latin coagulum* 
qui signifie « lait caillé ». 



NOTE SUR UN GROUPE HIÉROGLYPHIQUE DE BASSE ÉPOQUE 41 

certaines confusions chez les graveurs anciens ou chez les copistes modernes. Cette con- 
fusion, au surplus, s'expliquerait pour les signes \^, %^, mais non pour le signe ^^, 
qui reste avec la seule valeur -ZT^. 

Le mot s'étant prononcé -I^ à toutes les époques, et ne pouvant, par consé- 
quent, avoir donné naissance au copte ccop, cep, quel est le mot copte, s'il en est, qui 
dérive du mot égyptien ? — Je crois que ce mot est «auci, «icc, <^ici. En effet, la plupart 
des mots à trois radicales dont la dernière est un <=> perdent ce <z> en copte et le 
remplacent par i ou c, même les mots comme '^ ou | , qui conservent le <z> 
dans récriture jusqu'aux plus récentes époques, bien que cette lettre, très vraisembla- 
blement, ne fût plus prononcée depuis longtemps. 

Je prévois, il est vrai, une nouvelle objection, relative à l'identification que je 
prop ose entre ^"^ et rauci : on fera remarquer que -aLici a déjà été rapporté à l'égyptien 
-^*7J. Pour ma part, je crois que ce dernier rapprochement est fort discutable. 
Qu'un ^^ , passant par les intermédiaires c-"^ et o, devienne t en copte, il n'y a en 
cela rien que de très naturel, et on en a des quantités d'exemples. Mais qu'au contraire 
un t=s ou un o devienne « ou ^ en copte, c'est là un fait dont, j'en suis à peu près sûr, 
on ne pourrait fournir aucune preuve. J'ai en vain parcouru soigneusement, dans les 
lexiques de Tattam et de Peyron, tous les mots commençant par « et <^; je n'en ai 
trouvé aucun dans lesquels le « ou le <^ répondît à un o antique. Partout ces lettres 
représentent seulement le^^ , le S. ou plus rarement le A, J'avouerai pourtant qu'il y 
aurait une seule exception à la règle, si (â V répondait à '^Loo^q, papyrus. Mais cette 
assimilation, jusqu'à nouvel ordre, n'est rien moins que prouvée au point de vue 
botanioue. Et puis, on trouve mentionnée au Papyrus Anastasi IV, p. xvi, 1. 9, une 
plante ^*^ vï (et non^^^^ vï que donnent les transcriptions courantes), qui 
pourrait, si elle est la même que le ^ x» expliquer une dérivation «oovq. 

L'identification de ^"^ avec rwci nous donne le sens exact du mot égyptien, sens 
qui, jusqu'à présent, restait un peu vague. Le copte rauci signifie elevare, exaltare; 
superare, prœstare; altitudo, sublimitas, superbia; altus, sublimis, excelsus : tels sont, 
en effet, les sens que l'on peut attribuer partout au mot ^"^ . Une bonne preuve s'en 
trouve dans les décrets bilingues de Rosette et de Canope : ^"^ y est traduit par 
«u{eiv, « augmenter, agrandir, magnifier », et par iv8(5Ça);, « glorieusement »; l'expression 
^■^ ^ y est rendue par ixcYa^oicpeTrw;, « magnifiquement », ce qui répond exactement au 
copte ««.a-PMT, ^*.ci-Pirr, Girepiiipavoc, superbus, magnijicus. Quant au mot ^^nR djousiri, 
s'il n'est pas une erreur pour <=>f|r ^dvi, il dériverait de , avec le sens de « supérieur, 
potentat », comme «oeic, dominus, herus, dérive de ouci. 

Lyon, le 14 ddcembre 1893. 



RECUEIL, XVI. 6 



1 



42 



NOTES ET REMARQUES 



NOTES ET REMARQUES 



PAR 

G. Daressy 



D 



, qu'on doit la fondation de ce temple. 



. LXXXVII. — Les fouilles sur le rocher de Cheikh Moussa à Gebelein continuent à 
fournir des monuments du Moyen-Empire. Quelques nouveaux morceaux du ba«-relief 
déjà décrit donnent | n comme nom de ka du roi Hathor-nebet-ant-si-Mentouhotep. 

C'est donc à Mentouhotep P', celui dont le prénom est ^ ^ ^ et qui met ordinaire- 

ment dans son cartouche ^, aa/wna 

LXXXVIII. — En ce même endroit, on a trouvé un bloc de granit noir semi- 
cylindrique (peut-être une moulure) sur lequel on lit : 

Ce sont les mêmes cartouches que ceux gravés sur le siège d'une statue 
assise, trouvée à Tell-Bastah (Bubastis) par M. NavillBi Ce savant 
attribuait ces cartouches à un roi pasteur, celui que les Arabes appellent 
Rayan, et dont Joseph aurait été ministre. Mais la manière dont sont 
gravés les signes, identiques à ceux de la statue, avec le o du nom 
propre entièrement évidé tandis que les deux o ont le point au milieu, semble venir 
appuyer l'opinion de M. Pétrie qu*il faut lire yjan le second cartouche. 

LXXXIX. — De la même place : fragment de stèle en calcaire, de la XI® dynastie : 




I I I A/WWV 



S^ I 



ra n^ *o 



IL n 






T /v>^^^ s3[ ^ j1 >L:^ ra -J A. 



crz3 

AWWA 



I 






îk 



1^,1 



I 



I I I 



tr,^] 



/VWV>A 







® 



-k^. 



mm 




I I I 

® 





9 



A^^WW ^ 



® I 

A/VWVA 




s5mîr;2Psir: 






JQ 



H m 






■0- \\ 



/VVV\AA 
/WVA/NA 
A^V<AA I 




§0 



y/jb 



m'A 



I ^ I 



U-/lil 



A/V\^/VA 






kiPï»;n 




u 





A ASkmâ- 



XC. — Gebelein. ville basse. Stèle du Moyen-Empire. Dans le cintre, le Q entre 



deux ^. Aa-dessou., le texte : J ^ ^^^ (^ (^ ^ ] l]!! ^ PÇj^ | f , "l {»] è | 

îTn4nîik";7VfTrPT^iii^;^z:sn 



AA/WW A^^^ 



. An bas, à gauche, un homme debout, tenant un 



lotus; devant lui, la légende :1a U ii 

T ll\ /www /VVWNA 1 



/^/Sf^AAf^ 



AAAA/W Zl 



/WWW /WWNA 1 O AVWVA 



P J 



NOTES ET REMARQUES 43 



Sur divers autres fracments de stèles, l'adoration est adressée à ^ (J <=> et 

ft A/sMAA ^ ^ Q tt^ \-t^\ ^ 1 oniDiniiD 

XCI. — Edfou. Stèle cintrée de la XVIII® dynastie. Au sommet, sous le disque 
armé dune seule aile à laquelle fait pendant un ^^, on voit | T à tête 

d'épervier coiffé du pchent et la déesse ^<z^> qui a un scorpion sur la tête, adorés par 




XCII. — Gournah. Siège de statue en granit noir, XVIII® dynastie. Inscriptions 
sur les côtés : 




I I I I -^ A/VVVSA (^ A^/VV/SA l^ AA/VVVS r^ I I 1 TV lU^ F===^ -M^ aJsAA 21 1 I C^ ^ '^ AAWVA 




I I I I I I I I ^=^>Jî:k^^ <=>oSi1 I I I iJSï^/v^aaaaN m I I I I <=> Ji 














w 






AAAAAA 



îj^^^^?°^ps^:uinpz«5?îi?^™'* 



I I I AAAAAA I D I 

û I S 

I I 

ni I 




p::5%-îiWik:T:«if--ki:::;»j:ikT^ikia 




8 



_. I I I 



" '&— * "'îra^3^r.^î^'su-/iL'-^NS';î^=p;il 




M/VAA 




XCIII. — Qouft (Coptos). Socle rectangulaire en granit, haut de 1" 12. Sur le 




44 NOTES ET REMARQUES 



A/WVVA 



devant on lit en une bande verticale : O ^\^^ (J^^WJ "^ ^ (ESÏLI 

"'«■"«"' ^ il (S2iZ]tî=- 

XCIV. — Qouft. Inscription sur une petite colonne en granit rose : AtTOKPATOPOC 

KAICAPOC TITOr AIAIOr AAPIANOr ANTiiNINOV CEBACTOV EVCEBOrC DAXûN Efll AOTKIOr MOl-NATIOV 

*BAiKOC EnAPXor AirrnTor EnArAeai. 

XCV. — Qouft. Inscription sur un grand mortier en schiste gris : (i) rnEPErxHC 

TÛN ANFEAÛN EMECHNOI ANEeHKAN rO (2) NOOIC TON APXEIEP^EA AIONVCIN EN TH KAAH HMEPA MHCeU 
(3) APABIA BACOC EPPA^TN MEFAAH TYXE TON ANFEAûN ^ (4) HIEP CÛTHPIAC THC OVISIAAATIÛNOC 
AErË TAAAIKHC KAI AÏAAC (5) PÏKHG Ti2N VnO OriKTiiPINON nPAinOClTON (6) ETOV GZKX MUNOC 
(7) AÛOV ET. 

XCVI. — Sur la rive ouest du Nil, entre Qouft et Negadeh, au-dessus du village de 
Toukh, il y a des ruines anciennes qui n'ont pas encore été signalées, et qui sont connues 
dans le pays sous le nom de Kom-Belal. De la v ille il r este les murs des maisons en 
briques crues, dont quelques-unes sont estampées ( ....?... §][ ®t(o|8^JMi ^t des pierres 
d'un temple de Ramsès II. La nécropole entoure la ville : il y a des tombes sans inscrip- 
tions et une pyramide en pierres grossièrement taillées, dont la chambre est effondrée; 
elle était du reste sans inscriptions. 

XCVII. — A Déir el-Ballas, on voit les vestiges d'une bourgade assez importante. 
Je n'ai pu rencontrer aucune indication précise d'époque sur les briques, qui sont de 
forte dimension et certainement des XVIIP-XX® dynasties. Aucune inscription ne 
se trouve dans le kom; mais dans une maison du village j'ai recueilli la moitié d'un 
dessu s de porte en calcaire pré sentant au -dessous du disque ailé les deux cartouches : 

XCVIII. — A Kom el-Ahmar, au sud de Charonah, sur le territoire 
de l'ancien nome Cynopolite, on voit les arasements d'un temple assez 
important. Un fragment de corniche donne le nom du roi constructeur, 
Ptolémée I«'. 

La nécropole renferme beaucoup de caveaux creusés dans l e roc , mais je n'ai trouvé 

d'inscription que sur une seule porte. Le disque ailé |fl p q plane au-dessus du 

tableau où l'on voit deux Osiris adossés recevant la libation de Pa-du-amen. Les 
légendes, en petites colonnes verticales, disent, pour les Osiris : jl'i'^^^^iUôi^ J J^ 




O 



1. Dans le texte, l'animal, au lieu de bouclier, tient un couteau. 



NOTES ET REMARQUES 



45 




U^H«t>V¥Î 




Cl I 




■ ' -, ■,r^",%'''r';r , :/„ / ; 






r 







•\ -s /^A/iAAJK □ 



D 

XCIX. — Sur le mur ouest de la dernière salle du temple de Khonsou à Karnak, 
déblayée il y a deux ans, se t rou vent l es texte s suivants, gravés sous Auguste. A gauche, 

rempereurO^ ( ] |^X ( j . surnommé ||"fYOQ^^«^ P- 





, présente ffi à Amon assis et à Ptah, derrière lesquels sont les huit dieux élé- 
mentaires, placés sur deux rangs, suivis eux-mêmes d'Hathor coiffée du naos entouré 
de fleurs. 



Di.o„.du.i:l-^™^=]H = ^^^_^P:^^^f) = q|P 



(? 



!^i*»i^f=.^ 



u^s™p:âTr;^t 



©«Or 






F=^=^ 




/VVWNA 



A/WVAA 















A^/S/V>A 



î 






<»— /vvA^AA A';^^>-j j».^ I JQL n I 






Î^J 






MAA/W 







?A 

I D 



î) " î'' LJ 







1 



Discours d'Amon : 



/WVV>A 





T.1Î1B 



® 



I I 

4 ^«=^£1^ ^ o 









3 [^:£l (S 






m^îhvfl^ki 



'^ 



.Aa<- 



Cl 



11 



3 £^ 



O C^ 



Q^ ^-9 

J ® 1^ 



wm 






Tn 











Z3 



O £1^ 




-^C^£ViO I J 






XîflJLa 1° "^ 



'0' "t. 



fv\/^ U-°-~J tGA* I ft»^ fv">^ 



o ^ I 

^8 



A/WVSA 
A/WVSA 



^ Ci 



fi 



^ 




iz: 



j] 



fl fl 



la-flci o© Il I îîîîiï; 



«^^^ 



.%///., jî>/i, /.//,. ,'y/À 



I AA/VSAA 

I /VS/SA/W ^ 










n 



!IJ> 



III ^ 
til^o 



000 » '^^^' ^^ 






0(5 I 



'-j^T;!?^ 



AAA/SAA 



P^l 



I 





/VS/SA/W 



^ '. '^^^ '<^ 



(^■^^■^ '.'-^////A N>t^f^\i\, itù/Z^A, ■>////,: M////-., /î /VVWNA 



!^^'%S 



AA/yv>A Ci A JA I <7 \ 



© 



^'' 3=ï,:S'n=Ji^^ïii^ZP 



A^/S/V>A 



^3JI 



'r<^ AAAAAA 



<? 



/À\ _ AAAAAA 

$ I \\ 



C^ O 




(5 



ï 



1 



O 




O 



8 J 



(D AAAAAA AAAAAA 
/VV\A/W 



000*4 



AAAAAA 






AAAAAA 



o I 



AAAAAA ^f^< 



O 







■J 






AAAAAA ^ 
AAAA/W 



000 ®oo 
7\ I 1 — r D^ I 

7\ CkC^ H AAAAAA IShN^hf^ ifjk ^ i:^ /Sv — t» 




^SAAAA AA^W>A 



O I 




n^ ^./^ "^^Si- C3a «Le»^ '^AA^n=I^® UW'Wi'*^''^ 1 

l'of Mi»l@ ir:~=so<=>uJJL4 

AAA/VW 



46 



NOTES ET REMARQUES 



^ D 




Ol I I 









-I iii'^^, Il D âo I îïïïïîSl 

ci 






O '<ù'/r*,//:^A 









€ 






^ 






AM^^A^ 






A § h I I 
I 



î5 n— ^ p ^ 



i;- -f-^a £i »ri>'., ^, 



H 



4 A^/VWV 



^ ''^ 








crz] j^ 




>\M 



w I 



20 ^ n I 

— H— I 



««lis 



Discours de Ptah : ] j^ V°ï>^Pi 



CDD 



D 

\h - 



/www 



© \7>^,6..^ 



«2X 



A/WWV --^SiJ V Q 







X /WWVA ^ 

I 1 

\ A/W>/\A I 






3 



D 



0^ 



A0 ^(a'itxg»^ 




-I- 



A^^AAA 



■^' 1^ 





D D 



.=^0 O 



il^lî 



JjCDO&l 



Q I 

d Sa C I /vwwv 



n 



I 



-Mô^i 



-/M 




■iiUda 



A côté des huit dieux élémentaires : 



11: 



hf^tsf^f^ 



hf^>t>t^ 



p::i 
p: 



® a 

i$ I 



I" M 4 






f^f^t**UK 



^ 



A^WW 



A/WWS ^ 




§ 



IJ 



'S/\AAAA 



Légende d'Hathor : 1 j^ V ^ 



1 



^7 cq I I I /"==a 

3 AA/SAAA 



f^^ 



AA/VW\AAAAAA 



AA/W>A 



r 



® 



J 



A^S/N/SA AAAAAA 
AAAAAA ^ ' «^ 

Ci O t^f>f>f>fV\ AAAAAA 



D © 

_ , W/"/r'>m 





r(5 



® I 



4 r 




"^^'t^^^-fLàc^ AAAAAA S 
^ g AAAAAA 5 ^^_JJ j^ QCi (O 



AAAAAA 






AAAAAA ta 



« 



AAA^VA 



1: 



I I 



« O 



C. — Granit noir. Homme agenouillé, tenant un naos posé sur un socle cubique. Le 
liaut du naos et la partie supérieure du corps manquent. 

Dans la chapelle il y avait une statue de déesse, peut-être Neith ; sur les côtés 
étaient représentés debout, sculptés en relief, les enfants de Psametik II; ce sont, à 

WSfSfiWtk A^N^>A tBKaSfiiA A CSI » ' \ f\ j^ C^ A^^AA /- ' .>^ M mmÊmÊÊm 

droite:(l)Br^E°Pk^;(^)lV:!r (TP^!!^] |>^tàgauche:(l) 





^ A^SAAA ^'-7 -J'i AAAAAA 



L iiQ5m1I- 



Le nom du p ersonn age que représente la statue est donné sous les pieds des princes : 

Pîr;n^Œi3ifl- 

Sur le socle du naos, au-dessous de la niche : 



NOTES ET REMARQUES 



47 



Jp^ C9^9 






.......... 



1P Pî 




on 

A f 



î 



°p 



a 



h 




§ 



o 



il ^ 



%^ 



p 



o I 





I I I 



SP 



I I I 



m 




SI fp 



AWWN 



AA^SAA 



AA/WVA 



A^^AAA 



^WWV 



-^ 



ft 
î^ 



/î 



1 I I 




6 

izsa 






AA/NAAA 




$ 



WCSiQUîK 




Sur le bloc qui supporte le naos : i ^^ 

!:npO'S 



A. 



:n 



A^^/W>A 



/WVWA 










^Wâ% 






i.. » © I I AVNVA -ZT /^ I I I 



4 



Tour du socle. 1^ Devant et côté gauche : ffî ^. j r^r-ij i ^^ 




AA^A^A 




(?) 



AA/WW 
AAAAAA 



— î 

AAAAAA J 



AAAAAA 




AAAAAA 




4 ^''-;>m:y' 



AAAAAA ^ 



AAAAAA 1 Y C 



e 




nci— — 

CD AAAAAA 



pîZSîa?ittiiS2^nk!^nîE:::ikP?k 



i;:nkrfTZp:k^i.iii>îww 



AAAAAA 



S 



Pf 



J J 



AAAAAA A^SAAA 




gauche et derrière : 



Dmo 



Ci I ^--^^ !D AAAAAA 

AAAAAA 





<^ AAAAAA 
AAAAAA .«V AAAAAA 



il t "'^'^'^ ^ 



?^^-^!^ Il 



I r ^^"^^ 



kf;iwkekHTi^p&B 



rrn^^Pîl 




Ji 



ollMVIolll' 

>V>AAAa o <^ hP ^ AAAAAA 
AAA/VSAi 




V>£>^ V -«^ AAA/WK ■■-il y ■»/] ^ I '^^K^ U AAAAAA 




^ 

Vi^ 



Sur le pilier dorsal : i WKl 



CI. — Statue en granit noir, provenant de Coptos. XIX® dynastie. Personnage 



accroupi, sur le devant de la robe duquel on lit : 



AAAAAA 



i8 NOTES ET REMARQUES 



'w^^ 2 o <=>n^^^'^lll'''^'^^'^-ft. c:=3^=DC| o © o / ^ 71 n '"'^''^ 







I A w i!l j?* wwsA .^^ S J^ ^ su ! c=>\ ^^ A^wvs /vvw>A A/N^w\ • ■ .n 1 



^^rV^^A 






CIL — Tablette en calcaire, analogue aux stèles d'Horus sur les crocodiles, 

trouvée à Sais. Sur une face sont représ entés sculptés en relief un dieu et une déesse : 

entre les deux on lit : ?*^ """^ t| ^ ^"^ ^^^ T^ ® © -«— . Sur la face opposée il y 

a deux textes et trois scènes superposées. 

1- Texte horizontal : i ^^^^^^Z^^::^ JL^ ^ îîW]^ 

I ==^ III o le lllimiDl^ lll/vs^^^ce Ml Fi I i<=>-*^ W I -S» 

III© Il û ^™^^0^l o mil I I iiiÉa.^m5«i&HS5«i* I -Ba^Silv 



I 



I 



£1^ 



^ IIIO II 

/ AAWVA *L=^ »^-=:^ © ^® <a<=>*l^>^ 1 -Zrn<^ @ I r-rr-l >\ /iJ Ji aAAW Iri JJ AWSAAil 

2° aj Horus, monté sur un char attelé d'un griffon, perce de ses flèches les animaux 
malfaisants qui l'entourent : crocodiles, serpents et scorpions, b) Horus debout sur deux 
crocodiles, tenant une gazelle, un lion et des reptiles, c) Horus hiéracocéphale, coiffé du 
pschent, et Isis debout, le sceptre à la main. 

3** Double scène, a) De droite à gauche : Ptah mummiforme ; Anhour tenant la lance ; 
Ptah patèque, avec un '^^ sur la tête, entre un scarabée et une grenouille. 6^ De gauche 
à droite : Râ; un dieu (Neb-heka-u) tenant deux longs serpents, avec ses mains croisées 
sur la poitrine; Hor-chefi, à têt6 de bélier, coiffé de Tatef; Thot et l'épervîer sur la 
gazelle. 

4<* Série de divinités : Min; épervier coiffé des plumes d'Amon, perché sur un socle 
; une déesse sans attributs, tenant un serpent; Hor-chefi perçant de sa lance des 



crocodiles, en face de Thouéris; puis cinq dieux accroupis, les trois premiers à tête 
humaine, les autres à tête de crocodile. 

sf ¥^ ijr o ^ — ^ ^ïî^m^gDii I \mk\l 




@ I I I 






Sur les tranches : i . û\\ llf e/"^aft ^.■■âftwl I aft 



NOTES ET REMARQUES 49 



©S 



C30 

D 




/^^v^/^A 



l£iJ^IA .^^ K ^ « ^la ^ ,.n - / — I /www 21)0 w ^^ Avw» JJ <:ï 

cm. — Stèle de Saqqarah, époque grecque. Dans le cintre, le ciel avec des étoiles 
et le disque ailé. Au-dessous, une scène d'adoration. Osiris, coiffé de l'atef , couvert d'un 
grand manteau, 7^ 4 ri ^ ®* Isis, avec un siège sur la tête, r| ^^ | >N» reçoivent 

dI ''^^ Cl © c= I -^ e£y) ï o I ô <=» =^îî= 1 o 1 ® nn * oi I 



o 





oimm 





1/1 I I I ^î:=:>* ''^i^* =?== — I.-- X '^z::^ ^«^ ^;3^fe^ I ^ 7^ n Ji ,JL^ >^ 




CIV. — Stèle trouvée dans le même tombeau que la précédente. Au sommet, le 
ÏI^^<=>HH^B HH ^ ' tenant un vase y, verse la libation sur un autel devant 
Osiris assis j*^ 1 H ^ ^^ ^^ î(r). Isis levant les bras ?*^ 1 jj ^ J et Nephthys 

On remarquera les bizarreries d'orthographe du nom Héraklia dans ce second texte. 

CV. — Le déblayement du temple de Louxor est maintenant terminé, sauf dans la 
partie N.-E. occupée encore par la mosquée d'Abou-l'Haggag. Voici les principaux 
textes mis à jour par les derniers travaux. 

Des listes de peuples vaincus sont reproduites en plusieurs endroits ; elles datent 
toutes de Ramsès II. Ce sont, autour de la base du grand colosse qui est assis devant le 
pylône occidental (Nègres et Sémites alternés) : (1) N, —h—; (2) S. '''' '^'^'^• 



/^^_i] n |\ 'vvww ^ r» j-g 



RECUEIL, XVI. 



7 



50 NOTES ET REMARQUES 



(8) S. I ^^ ^'; (9) N. ^"^ g. - Côté opposé : N. j ^^^ S. <|^ 
S. JL]c=3; S. III^OÇO c=3; S. "#—: S. ^^(î, le reste détruit. 



'sZ^ 



Statue debout devant le pylône. 1° Devant : (1)W^; (2) J^'|<=>; (3) 



■=i^<=>. — 2» Côté ouest : (1) homme à turban, nom détruit; (2) Sémite, nom détruit; 

• (^) • • • ÉiiE J (^^ ^^"^** f^i^^= (^) ^^^•^^^ ® ^^^=* ' (^) Sémite '^ 
(7) Khéta, nom détruit; (8) Sémite Anfo""^; (9) . . . ffl^fl ()«=>. — Côté est 

(Nègres) : (là 3) détruits; (4) 23"^^; (5) (]|) ^ S'' ^^^Ï^^^= ^^^fâu. ll^" 
Mur extérieur ouest de la cour de Ramsès II. Trois rangs au moins de captifs con- 
duits à Amon par le roi et Thèbes. Les noms subsistants sont, au nord de la porte : 

Premier rang : B^^D]i|: ^0^- Deuxième rang : 'f^'^<=> J%J 




Troisième rang : / Ic;;^; |^.Bai ; 1 jrn v>f^>^; p==5(1 ] 




<»^ manm^, \\ n r /w»/>a^ 







Au sud de la porte : 1 f ^ t f; (2) l$r^ ^ ; (3) ^^ ^ ; (4) Tk 

lc=D. — Affrontés avec les précédents ; (l)lf/ rj; (2) | Jîjîîîîczz); (3) 

(4) .;:1^(W); (5)| .1^ ; 6)r |^^(W); (7)lr^«; (8)ra--ï;(i^; (9)|| 

Dans la cour de Ramsès II. Statu e en gra nit n oir à l'est de la porte du fond; autour 
du socle, côté est (Nègres) : (1) ^ .,4^; (2) ^^^ (3) (j^]^; (4) IJ^^Ja 

\--' ^Vm!)^ «^» JTJTiJ <')^kS^ '^M'T'i'^ 






r*; (14) "^.Sa^ l%Ci^; (15) 0^" ^^^f: ■• Côté ouest (Sémites) : (1) 
<w,;(2)'7P\N^tw,: (3)| ^^ ^; (4) ^ ^ t-^': (5)^^,^; (6)!|p;^ 




Au-dessus de ces peuples se trouve cette légende : i ^^ ^^ iK ^^ ,,. 



AA/WVV 



1. Sur la statue, les trois prisonniers ont des poses différentes : le premier a les bras liés en avant du 
corps ; le second les a attachés au corps et croisés ; le troisième les a au-dessus de la tète. 



NOTES ET REMARQUES 



51 



I 









statue à l'ouest de la porte : Côté est (Nègres) : (1) 



w^z^r^^ 






fo; (2) C3a 




_ ;(3)l] 

^\:^^ (^)a^vs= (^o).v§^; (")ï.:;/:3 (i^)i^ 



l%j^. Côté ouest (Sémites) : (1 à 3) détruits; (4) 



A^/SAAA 




^<»>.AP 



cy^^' 



(6) )°°°. 

Sur les deux murs formant l'angle sud-est de la cour de Ramsès II, il y a une série 
de personnages représentant les montagnes et les oasis apportant leurs produits. Voici 
ceux actuellement visibles : 



hiril^sMGlSliiJS 





ZDOS/Zl 
« » 

/vvwvv ŒD ti£^ 




Trois personnages détruits. 



/V0/NAA 



Ci=£l 



ÀJ 




C^ 



hf'tsffsf». A/VWW 



=^ 



AWWN 



^fl^ 



est écrit en surcharge sur awv>a . 



i - '■' -■'■ ■ / 



1111 I I 



o o o 



21 21 ^ 




r^:'A 






\ 



/S/>A/^^ 



\>\ 



r^ 










1 1 1 



f 



nïïni 




i 



o oo 








nrnn 




fn: 



I 



ï 



o 
oo 



f-W^ 






kfiï 



1 



52 



NOTES ET REMARQUES 



C^ 



/www 



c^^ 



A^/VWV 



c^ 



A^WW 



Ù^ 



A/WW\ 






mnD 



klHl' 






'^##.:;: .^^ r ^ 



omD À o 




(1--W 




kf 



5 



i^^'^i^ 



CVI. — Adossé au grand pylône, il y a, dans la cour des statues, un petit temple 
construit par Ramsès II, composé de trois pièces dédiées aux trois grandes divinités de 
Thèbes. Il est bâti avec des matériaux provenant presque tous de constructions plus 
anciennes, et précédé d'un portique dont les architraves (et probablement aussi les 
colonnes) ont été prises à un édifice de Thotmès III. 

La chambre d'Amon est au centre. Dans le fond, on voit une imitation de porte 
ornée, analogue à celles des chapelles voûtées du temple d'Abydos. 

Sur le mur est, le roi est représenté offrant Tencens à Min, derrière lequel se tient 
la Thébaïde personnifiée. Thot, qui suit le roi, lui adresse le discours suivant : 







^ /WWNA 



y» 



10 I 






i 



^ 





III 



p^ 



O 



1 



!1 !1 
$ ffl 






â 









a. O 








etc. 

D 






le la is le le 4^ 



î 1 



■^«t (V^ 



^ ^ 



etc. 






\ 



o 




o 



u 



O 



Mmmwm 




^ N^t>H>i\ _ /WW^ 



NOTES ET REMARQUES 



°rr ^ ïï ^ ?i ^ 

1 r fli ■ ■ 



II 



Î! 



Sur le mur ouest, Ramsès est représenté encensant la barque d'Amon. 
Chambre de Maut. Paroi est. Le roi, suivi de Kbonsou, présente l'encens et les 
offrandes à Maut et Neith de Sais assises dans un naos. Légendes en colonnes verticales : 






zîf^!îQ-iSC3E3rî^kri?Ji-in±i.i 
iTykaznsE^^r?:£;EHsr,5?r^^ 

Derrière le naos, huit divinités sont assises sur deux rangs; leurs noms sont : 

|;(6)ï:â;P)^iuS,;(8,HYS- 

Sur le mur du fond, on voit Ramsès adorant Maut. 

Sur la paroi ouest, en partie démolie, le roi présente l'huile à Maut en disant : 



58 NOTES ET REMARQUES 



Thèbes, administrateur royal de la Haute-Egypte; invoquant les dieux de ce pays dans 
les fêtes du souverain, son seigneur; flabellifère à la droite du roi; maître de marcher 
dans le palais; ami de THorus véritable, qui Taime, T' ot-Khonsou-au-f-ankh , fils du 
prophète d'Amon-Râ, roi des dieux, qui voit THorus saint du palais, Nes-pa-n-nub; 
fils de la musicienne d'Amon-Râ, Nes-maut, Il dit : 

Salut à vous, hommes qui suivrez, qui existerez dans les siècles, 
Je prépare vos paroles à ma louange, pour la grandeur de ce que vous me [devez]. 
Khnoum m'a modelé, avec un cœur de penseur accompli. 
Les circonstances ont favorisé mon mérite parmi les premiers des hommes; 
Elles ont dévoilé (?) mon administration comme une chose parfaite. 
J'ai purifié ma bouche pour discuter avec qui me discute. 
Ma bienveillance transforme mes ennemis en amis. 
Ayant pris garde à ma bouche, travaillé de la tête 
En répliquant je n'aime pas une chose mauvaise. 
Les hommes me comptent comme supérieur : 
Ils délaissent ce que je déteste et élèvent les choses que je. . . 
Chacun me consulte à cause de ma perfection. 
Ils me baisent la main et disent de moi : 
« Engendré par son père, sa mère l'a enfanté comme un dieu. » 
On ne mesure pas quand on exalte ma face ; 

Ils m^adorent grandement, à cause de l'excellence qu'ils trouvent en mon inspiration. 
Ceux qui possèdent de la terre, je les conseille dans la vallée; 
Sans être présent, les gens sous ma direction se souviennent de moi; 
Car ils me copient dans leur conduite. 

Je suis un favori du dieu bon Râ-se/iem-y^eper setep-n-râ \ qui renouvelle la race. 
On m'a exalté, suivant ses ordres. 
Chacun se lève et s'immobilise devant moi; 
Ils voient ma sagesse parmi les savants. 
Les grands de la terre me rendent hommage en rn'imitant, 
, A cause de la grandeur de mes faveurs auprès du roi. 
Je ne me suis pas séparé de Sa Majesté dans son palais, 
Je ne m'écarte pas de mon père en sa barque. 
La douceur de son beurre je l'ai goûtée avec lui; 
J'ai puisé dans les vases en sa compagnie. 
J'ai été rendu vénérable par le dieu au frais visage. 
Éblouissante est mon élévation, qui résulte de ma perfection; 
Si je suis reçu ainsi, c'est par la volonté d'Horus : 

La vénération à laquelle je suis arrivé à Thèbes est semblable à sa grandeur pour 
Après la vieillesse, faisant les délices de Thèbes, [les humains. 

J'y ai été élevé au rang d'orateur royal; 



1. Osorkon 1*' ou Cbecbanq II, de la XXI1« dynastie. 



NOTES ET REMARQUES 59 



J'ai défendu qu'on m'adresse des louanges 

Lorsque je n'ai fait que transmettre un ordre du roi. 

J'y protège le bien des misérables; 

Je leur donne la force de son seigneur, 

Repoussant la main qui s'en empare. 

Je suis fort à rédiger (?) les écrits 

Quand le roi est occupé à empêcher le mal ; 

Il approuve [beaucoup ce qui] sort de ma bouche, 

Il a plus de confiance en moi qu'en ses conseillers. 

Quand j'aurai fini [ma vie] à l'abri derrière elle, 

Que ma face ne s'en détourne pas, pour l'éternité. 

Ayant purifié ma bouche pour discuter, 

Mes amis s'en sont augmentés en quantité; 

Les gens que je [conduis] dans l'obéissance à mon seigneur, 

Il protège leurs corps du cofEre du Mystérieux. 

M'étant pénétré de l'œuvre de Sa Majesté, 

Ils établissent leurs demeures en face de la double maison. 

Ayant été élevé en honneur en servant son père (?), 

Leur amour les fait me glorifier. 

Ayant dévoilé mes intentions à tout le monde. 

Tous se conforment à mon inclination. 

Ayant détesté la médisance, j'ai aimé l'équité; 

J'élève la voix contre elle pour repousser d'eux le mal. 

J 'y ai été un lieutenant du dieu qui les connaît. 

Ma situation dépend des faveurs qu'il m'a accordées. 

Je suis leur commandant pour le service du roi; 

Ils sont habitués à se conformer à ma pensée. 

Je vois les enfants de leurs enfants : 

Je subsisterai sur terre, me renouvelant en leurs générations ; 

Quand je partirai, dans la suite, 

Ne sera pas perdue la connaissance du dieu. . . » 

Au-dessous de ce texte, en colonnes verticales : i /wa/wv s*^ lÈOm^ î^ I ' ifl '^^^'^^ i 
ml li3i:&,:m I -ï' -A -S*^r v^ J, I ^.wwv K-B^ <rr> Y am/vna îl=^ I à *n 1 o I t III 1 1 U /wvwv / — 

Au dos de la statue, verticalement • 1 û ^ 1 1 H^ 

Tllll \ A/VWVV T >Ce^ !--©► /WVWV AAAAAA 1 O iTllll U AAWVK JS^ I JSï^ 




60 TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 






— 9 I I lbrf^n<2 I© „ /A^^^Hf Û =1^=-& I 






AA^/V>A /NAA/VyA 



« Le dévoué à Khonsou, grand favori du seigneur de Benen, quatrième prophète 
d'Amon-Rà, roi des dieux, TlotyKhonsou-au-f-ankh^ iSls du prophète d'Amon-Râ, 
roi des dieux, ami d'Horus dans sa demeure Nes-pa-per-n-nub , ma-x^ru, dit : 

Ce qui a été en moi, comme une protection. 

Ce sont les principes (?) doublement excellents de mon seigneur Amon. 

Je suis fort pour distribuer les grains aux Thébains, 

Faisant subsister les pauvres de ma ville; 

Je ne me rebute pas du manque de récompense. 

Le mauvais intendant n'est pas favorisé, celui qui transporte ses biens, 

Je ne le laisse pas donner ses biens à un autre ; 

Pour reprendre le dessus de la mauvaise direction qu'il a prise, 

Je suis heureux de. . . ses intentions. 

Je lui donne mes conseils pour ne pas perpétuer l'ignorance; 

On ne vient pas derrière ce que j'ai fait en toutes choses. 

Je ne me mets pas en colère contre mes membres qui me font souffrir : 

Ce serait être sans grandeur dans l'adversité 

Que dieu fait à sa volonté. » 



TEXTES RECUEILUS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICUUÈRES 

PAR 

G. Legrain 

II. — COLLECTION MENASCÉ 

La Collection de M. le baron de Menascé, après avoir figuré à l'Exposition uni- 
verselle de 1889, a été vendue à l'Hôtel des Commissaires-Priseurs. M. Hoffmann était 
expert, et en publia le catalogue : Antiquités égyptiennes, Collection de M. le baron de 
Menascé, J'y renvoie pour la description des objets et me borne à donner des inscrip- 
tions. 

1. — Adorant, agenouillé, tenant une stèle devant lui. Cintre : ^^Q'^S* Texte : 



A/WWVN 



TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 61 














i 



/w^AA^ A c:ri 



es 




S o^. On lit aussi sur le cintre de la table, en dessous de la table d'offrandes, qu'Amen- 
hotpou tient entre ses mains ^ Q M l «a , et sur le pilier d'appui postérieur : ^ 



AA/VS^A £1^ 



D 



MWWMW I AAAAAA 



2. — Amon debout : j^ (1 
Calcaii'e. 

11. — Épervier '^]^^ 



o 



AAA 



EAfiîpïx^îtiiiii: 




/WWNA 



AMAAA 







^1 



AAAA/VA 



Ail KW),. i^nî^ y M ^-*' ^^ v> 



A^^S^V AAAAAA A/VWNA 



wvv\ en 



r':!^. 



|gr^ 



Vyy///JÂ 



\ D 



; ■/'■■•/ } 



L — Calcaire. 



nrln aaaaaa 



l 



11. — Un homme agenouillé tient devant lui un naos renfermant l'image d'Osiris. 
Les inscriptions qui couvren t cett e statue sont nombreuses. — Naos. Face. Ligne de 

Naos. Côté gauche : ^^'*-»-%^*'*' ï 
Côté droit : 







D 



AA/SAAA 



I 



n i(«c) 




■J l\ ïi ^ 






«/'■^'«Z} ^^^^A 

^ 



AAAAAA 



© Cl I c^ '■^' 



O AAAAAA ^ ^ 



Î'/| AAAAAA jj 



AAAAAA o I AfSfAf^^ 



AAAAAA 
AAA/VVA 



AAAAAA 




21. - Statuette accroupie. Sur les genoux : i ^WSm<=^ Ç ®^ I JI 





o 



U 







«3X 



l(«c) 



I 



1 






D^. — Basalte noir. 

22. _ Groupe de cinq dieux. On lit au plan vertical postérieur : | )^ 

^ J û ® *^ ° 8 tx Ijlj ^ "^ .— Basalte noir . 



t 



7^ 



44. — Encrier : 




"^^^ _- Terre émaillée bleue. 



62 TEXTES RECUEILLIS DANS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES 



verte. 



58.-C»ur: m^2,l!|^Vï¥ï:21^^ÉHi-««™ 



58._VaMàpansearrondie:f»(l(l » '=^T!'^~'^° "t'ill^.'^H 

>Ks^(l(J JJ. — Terre cuite vernissée. 



112. -ToumouetHathor : êlSSISiÉi^^o-=>o o^lÏÏ' ~ ^°^^ 



rouge. 



120. — Hathor nourrice : ^:z>^ A Mm^ iS. — Émail vert. 

pj>i=[^r:'-ii^]'ï'\iiMcr]0)[¥i 




^^ « 



i^Bii:iiirj:']j.[fip"J¥È^z^i[i]«-f]iix^â 

202. — Perle accolée de -deux crocodiles : ^^ ^*| T u-^-^SJ- — Émail vert. 



203. — Plaquette rectangulaire : og^.'^f ^ /^^'T' fl ^^^ ^ 1 '^' "" 
Émail vert. 



241. — Statuette funéraire : î "^^ J^ ^^^ *"'°° ^ ^^^ • — Bois. 




3.5. -statuette de Neit=jj = |^f J P<->^ Jl ■?" ? ^ f^ |D P ^ 1] 
(I.<s2>". — Bronze. 

317. - Harpocrate : il^^|)Af ^^.ilo V^' " ^'''^'^^«- 

318. — Neit : ® Id^AtD CI- -Bronze. 
322. - Osiris : J^^fJ^^'^ay^ff. - Bronze. 

342. — Osiris Ounnofré. Sur le côté droit du socle •J^^^lA'î'Pj fT^lftl 

îïïiî^'ii^z. j^fliPkii^i- «-'«^'*«'-'- 3i±îAf nfî 

(| pn 1 1 11 îyll (1. Cette statuette a été posée sur un socle en forme de traîneau sur l'im 
des côtés duquel on lit : 5 ^K^^ ^ r^ ^^37| i |. — Bronze. 

1. Ce texte a été complété d'après un document semblable publié par BruciSCh, IJeber ein merkicûrdiges 
Denkmal aus der Zeit Kônigs Amcnophis III, dans la ZeitschriJÏ, 1880, p. 81; cf. le fac-similé dans le Recueil, 
t. XV, p. 200. 

2-3. Ces groupes ne se trouvent pas dans le scarabée Menascé. 



TEXTES RECUEILLIS DAxNS QUELQUES COLLECTIONS PARTICULIÈRES . 



63 



344. — Reshhershou : \^ 
J. — Bronze. 



ra s^oi 



Jlk^ 



fo'Af-^iL'î^^inp 



û_Dl crz3 






406. - Osiris : jl .-^^f^ J'^^. - Bronze. 

410. — Neit assise, accompagnée d'Harpocrate et d'Aroéris : h At" vi^i:=: w 
--'-Ijlg^. -Bronze. "='^Tib Y 



I 



411 . — Statuette semblable = jj ^ A'î" ^ Jl ? w '^^ fil I D^ Ê' ~ ^''°°2®' 



414. — Chatte couchée. Sur la base :f| Ç^i^V^ Q^îî 
— Bronze. 



~y//rt 



D 



I* 




'^. — Bronze. 



n\\ w 




:i=E=i W Cl I 



]:ip 



AAVWVS 




1™^r^?^i:l^i^ amours: 5:Af—-' ^ ° 



a 




I 



le fût de la colonne : \ A ■?- 
Bronze. 

458. — Socle d'une statue d'Osiris : ri"^ 

MA ^<Sr I W^'')PIIMIIIIIIIMIIIIIIIIM U^^tto cLl ' 



m 



T 



427. — Sur un chapiteau de coloïine supportant un groupe de chats : ^ A ■¥• û 

• Sur 

I AA/VW\ 1 

^aHHjH mu 1 . — Bronze. 







fsNsr^^ 



UfP-J^ZlJiîV 



AAA/S/VA 



La collection se composait encore de statuettes funéraires. La majeure partie pro- 
venant de la trouvaille de Déir el-Bahari, nous avons cru devoir les passer sous silence, 
étant connues d'ailleurs. Citons seulement les statuettes suivantes de provenances 
diverses : 




76.- 

I A/VWNA 




A/V/WSA 




77.— 
78.— 

« 

79.— 
SC- 
SI.- 






îdîkSiPjâ 






%-li 






A^WW 



cirs^ 



WWWWWWh m 

^^37 I J 



I 




04 OSTRACA HIÉRATIQUES DU LOUVRE 



OSTRACA HIÉRATIQUES DU LOUVRE 

PAR 

WiLHELM SpIEGELBERG^ 

La collection des ostraca hiératiques du Louvre n'est connue jusqu'à présent que 
par les traductions données par Th. Devéria dans son Catalogue de md.m de maître. 
J'ai étudié dans les derniers mois ces documents importants sur les originaux, et c'est 
grâce à l'amabilité renommée des deux conservateurs du département égyptien du 
Louvre, MM. Pierret et Revillout, que j'ai pu faire à loisir mon travail, dont je sou- 
mets une partie aujourd'hui aux savants. Quant à l'état extérieur des pièces qui feront 
l'objet de cette étude, je renvoie le lecteur aux Notices de l'auteur du Catalogue. 

L Ostracon 2262 *. — Le texte de cette pièce a été déjà publié par Wiedemann ', 
mais incomplètement. En effet, l'écriture fort effacée, forçant très souvent à opérer 
avec des traces de signes, oppose au déchiffrement pas mal d'obstacles. Ce n'est donc 
qu'à la suite de longues études que j'ai réussi à déchiffrer tout le texte sans lacune d'une 
manière tout à fait certaine. Voici la transcription hiéroglyphique : 



Traduction. — « (1) L'an XLII, le quatrième mois de Prt du roi (2) Ramsès II 
(3) trît, la fille du capitaine Bln-nti (est devenue) (4) la femme du prince royal Simntto 
qui est dans les vignes (5) du temple de Ramsès II à Memphis. » 

Commentaire. — Le groupe derrière trït permet deux lectures <:r> et 
mais la tournure générale de la phrase ne laisse aucun doute que ce ne soit ladernière 
que nous eussions à choisir ici. 

Le nom B\n-nti, dont la forme féminine est connue comme celui de la fille favorite 
de Ramsès II, se retrouve dans un papyrus de Turin*. C'est sans doute le nom sémitique 
n3»-p « fils de la déesse Anat ». Du reste, il n'est pas sans intérêt qu'un autre hrï mnè, 
connu par un papyrus de Bologne ', est de même un étranger. Ce qui jette une échappée 




1. Cet article était destiné origiDairement à la Reçue égyptologique; il a été écrit il y a un an et demi. Je 
n'y ai presque rien changé ou ajouté depuis lors, excepté la note concernant la date du Papyrus Allemant A. 
J'aurais désiré joindre des fac-similés aux textes transcrits; mais mes clichés, que M. Rryillout a bien 
voulu me renvoyer, ont été entièrement cassés dans le transport par la poste, faute d'un emballage suffisant. 
Je donnerai donc les fac-similés dans un numéro suivant du Recueil, 

2. Devéria, Catalogue, XI, p. 4. 

3. WiBDBMANN, Hievatische Teœte^ pi. IX, texte, p. 17. 

4. Pap. de Turin, 4/3 : ^ ^\{\ ^. 

AA^yW A/^A/V\ U 1 O C-l 

5. Pap, Bologna, 1086, I. 12. 



OSTRACA HIÉRATIQUES DU LOUVRE 65 

de lumière assez curieuse sur l'influence commerciale des étrangers de cette époque de 
l'histoire égyptienne. 

C'est donc la fille d'un Sémite, d'une naissance assez basse, que le prince S\-mntw 
acceptait dans son harem, suivant une ancienne coutume pratiquée par les pharaons 
comme par leurs sujets. 

La fonction de notre prince nous est bien révélée par les inscriptions des amphores 
de vin, dont je compte publier d'ici peu une étude spéciale; je ne puis donc qu'y ren- 
voyer le lecteur. 

D'après une conjecture de Devéria, notre ostracon « peut avoir servi de billet de 
faire part ». Mais, vu le caractère cérémoniel do la société égyptienne, et surtout si nous 
nous rappelons par exemple des phrases épistolaires, répétées sans cesse au commence- 
ment et h la fin des lettres, cette hypothèse me semble inadmissible. C'est justeinent le 
style sommaire et, si l'on veut, bureaucratique de noire document qui me porte plutôt 
à croire que notre pièce contient l'annonce de cette affaire de cour à un bureau quel- 
conque ^ . 



U.0><r^n,.Sr.-\{;Z'\rMZ\^l>mS(2SS}i 






• 

Je n'ose pas donner une traduction de ce texte; les remarques suivantes justifieront, 
je l'espère, mon hésitation. Or, en examinant de près le squelette, pour ainsi dire, de la 
phrase principale, à savoir : ^^ ^ 1 ^^ w^ /^^/v^w 1 '^^ ^ a^/vwv ^k . 

1 wlmP^ 9^H ^"^^^ NN., la construction fautive de l'ensemble nous saute 

aux yeux. Ensuite, si nous nous reportons à la fin de la phrase, nous remarquerons que 
l'agent est introduit par m, en d'autres termes que nous avons devant les yeux un des 
archaïsmes du style bureaucratique. Il va sans dire que ces constructions, n'existant 
plus dans le langage courant de ce temps, donnaient au scribe du Nouvel-Empire de 
quoi se confondre. Peut-être doit-on chercher les causes de Terreur dans cette direction ; 
mais je n'ai pas réussi à rétablir d'une manière certaine la construction intégrale, et c'est 
surtout la lecture très douteuse du groupe un peu effacé après msw stnt qui m'a arrêté*. 



1. Du manque complet d'une formule officielle (cf. Erman, Âgyptische Zcitschrift, 1891, p. 117) au com- 
mencement et à la fin, il me semble résulter que cette communication était d'un caractère peu public. 

2. Dbvéria, Catalogue^ XI, p. 5. 

3. La forme extraordinaire du ^ doit son existence â Tinteution du scribe de remplir l'espace libre. 

4. Pourtant je veux ajouter en note une solution possible. Le wnnw pourrait avoir ici le sens temporel 

HBCUEIL, XVI. 9 



66 OSTRACA HIÉRATIQUES DU LOUVRE 

Je me contenterai donc d'indiquer ici le sens général de notre document: il ne faut 
guère ajouter, d'après ce qui précède, que je ne le présente que sous toutes réserves. 

Or, en regardant les titres de la commission souscrite, si je dois m'exprimer ainsi, 
je suis frappé par ce fait que deux des cinq personnages occupent une charge qui se rat- 
tache à la nécropole de Thèbes. Est-ce donc qu'il s'agit ici d'une mission quelconque en 
rapport avec la nécropole, peut-être même avec les tombeaux royaux ? — C'est ainsi 
que me venait à l'esprit une des tessères publiées à la dernière planche des papyrus 
Rhind, dont voici la transcription hiéroglyphique et la traduction : 



Traduction. — « (1) La fille royale de Thutmes III 77-^ i (2) pour la maison des 
enfants royaux. (3) Sa suite * : (4) l'inspecteur Twg\y, (5) le gardien S\, (6) le gardien 
Nfrw-r-h'tf, (7) l'habilleur Nfr-rnpt. 

Le sens de cette plaque s'explique très nettement d'elle-même. La princesse Ti-^,, 
une fille du grand Thutmosis, est dite avoir fait une action quelconque pour la maison 
des enfants royaux, c'est-à-dire pour un tombeau royal. Ce n'est que par cette manière 
de voir que nous comprenons bien la présence des noms d'employés de la nécropole*. Je 
ne crois donc guère me tromper en supposant que cette tessère était attachée, comme 
les autres, à une offrande ou dédicace quelconque destinée à révéler les sentiments 
sincères des princesses pour les membres décédés de la famille royale *. Or, en exami- 
nant notre texte sur le modèle du dernier, on est tenté d'y lire que, dans Tan LUI de 
Ramsès II, deux de ses fils dédiaient une offrande quelconque dans les tombes royales. 
. Les noms de la famille royale mentionnés sur cet ostracon nous sont tous connus. 

III. Ostracon 666*. 




[^.ÎIQMSlfiP] 



ainsi qu'on serait tenté de traduire : « L'an LUI... lorsque les princes étaient suivis. . . » On se demande si les 
deux n ne doivent pas leur existence fautive à la phrase précédente me n par suite d'une négligence du scribe. 

1. Mot à mot : « Qui [étaient] derrière elle. » Le duplicata de M. Wibdbmann {A. Z., 1883, p. 125) donne 
ntîèm m 8*8 (sic), « qui allaient derrière elle », comme simple variante de sens. 

2. Je n*ignore pas que les rdcs signifient « les inspecteurs » en général ; cependant ici, à c6té des ^ncti, 
des 8'tv et des wt, on doit les prendre sans scrupule dans leur rôle comme fonctionnaires de la nécropole. 

3. M. BiRCH, qui le premier a discuté ces plaques, n*a pas bien compris leur sens en prenant n pr nin 
ms «tnt comme génitif de H-'î, tandis que l'opinion de M. Wibdkmann (Â. Z., 1883, p. 125) repose sur la 

fausse lecture du groupe hiératique de ^\ $. — Toutes les tablettes Rhind sont percées de trous. Quant aux 

pierres trouvées dans le même tombeau et contenant des noms de princesses, on peut bien supposer qu'elles 
étaient déposées pour désigner l'auteur de l'offrande; il ne faut guère mentionner qu'elles ne pouvaient pas 
servir comme étiquettes de momie. 

4. Dbvéria, Catal., XI, p. 6. La hachure dans le fac-similé marque les parties rudes de la pierre lisse. 



\ 



OSTRACA HIÉRATIQUES DU LOUVRE 



q: 











n 




JlHI? ^S^"" j) 






i 



V 




AAAAAA 



I 



/«in 



III 
II 




\ ^^^-EIo D 



19 T Avs/v< 



k^ 





,-riTJi?^^2':5«É 



vvwv\ «. 



C==3 



■ik'^,1, 



î™'¥â'¥1"S 



l^'ki 



Les noms de ces quinze princesses, dont deux sont effacés *, ne nous sont pas connus 
d'ailleurs et ne se trouvent pas dans la grande liste d'Abydos". Mais, celle-ci ayant 
perdu au moins vingt noms de princesses, il se comprend qu'on doit prononcer ici un 
non liquet d'autant plus que nous ne savons pas si la liste en question était épuisante. 
De même, les quelques noms nouveaux ajoutés par la dernière publication de M. Da- 
RESSY * ne changent en rien cette question. En outre, on peut se demander si sit stnï n'a 
pas ici le sens très vague qui est prouvé pour quelques périodes de l'histoire égyptienne '. 

S'il faut déterminer le sens de cette liste, je suis tenté de même de la rapprocher 
de la tessère Rhind, tout en laissant une solution spéciale h la fantaisie du lecteur. 

Il est bien possible que les deux derniers ostraca renfermant des listes presque 
identiques de membres de la commission souscrite proviennent de la même plume. Les 
différences de l'écriture s'expliquent d'une manière suffisante par celles de la matière. Il 
va sans dire que les traits volant légèrement sur la surface glissante du deuxième 
ostracon devenaient plus longs et élancés que sur une étoffe poreuse où, empêchés par 
la rudesse du fond, ils devaient s'épaissir et se raccourcir. De même, la grandeur diffé- 
rente des documents en question devait produire des différences correspondantes. 



1. La lecture du groupe dèr n*est pas tout à fait certaine; je veux rappeler ici récriture fautive du 



Papyrus Sallier IV (9/6) pour dàrt « désert » : ^^^ » ' déterminé par le bassin. 

2. La pierre du reste n'en a guère retenu les traces. 

3. Mariette, Ahydos^ II, 5. — 4. Recueil, t. XIV, p. 32. — 5. Mabpbro, Momies royales, p. 72L 



68 DES PAPYRUS HIÉRATIQUES INÉDITS DU LOUVRE 



DES PAPYRUS HIÉRATIQUES INÉDITS DU LOUVRE 

PAR 

WlLHELM SpIEGELBERG 

Parmi les papyrus hiératiques non publiés du Louvre, dont je compte publier dans 
le Recueil une partie, je présente aujourd'hui deux documents, tous les deux plus ou 
moins fragmentés, tous les deux sans aucune trace de provenance. Leur intérêt principal 
consiste sans doute dans leur valeur paléographique ; car l'état déplorable de nos papyrus 
ne permet guère de deviner leur importance. 

L Papyrus n^ 80 \ — Palimpseste, écriture seulement sur le recto. Couleur brune. 
Hauteur (a l'état actuel) a) de la partie la plus longue : 59 centimètres 25, b) de la 
partie la plus courte : 53 centimètres 5, Largeur : 21 centimètres. 



JT'STÎÏ1ê^âMSŒiiEËÏIMiP¥l 




8 



Les lignes suivantes, presque entièrement détruites, semblent avoir contenu la suite 
des titres du roi*. 

Le protocole de Ramsès II offre quelques singularités. C'est ainsi que l'expression 
n" m stnt, connue de la titulature d'Osorkon II\ ne se trouve nulle part dans la ban- 
nière royale des Ramessides. 

Pour l'écriture singulière ^. o , comp. Erman. A. Z., 1891, p. 118. 

La déterminaison de /lô-.sopar le vase O ne m'est pas connue d'ailleurs et rappelle 
évidemment les vases portant l'indication de cette fôte. 

Je passe maintenant aux quelques lambeaux restés de la partie principale de notre 
document, dont voici la transcription : 






1. Selon une indication bienveillante de M. Revillout, ce papyrus a ôté acheté à M. Stibr. 

^* ÇSîïî^' \ 8ft' Évidemment, le scribe, ayant passé le mr derrière sa% avait déjà terminé g -^. 



sauf le , lorsqu'il aperçut son erreur. Ne voulant donc pas mettre les signes manquants au-dessus de la 

ligne, il lui fallait les gratter. Aussi continuait-il le cartouche, répétant le M JJi, mais oubliant après de 

rectifier sa faute. 

3. On reconnaît encore un è^s^ I ^ À ■ . 

4. Maspbro, Momies royales^ p. 204. 

5. J'ai changé ici la place d'un petit fragment, mal collé sur le carton. 




DES PAPYRUS HIERATIQUES INÉDITS DU LOUVRE 69 



'iiz!'iiîaKkïj^'»sj.fliaTk:pju^vs 




1 (f^''%\ (^ A^ "^37 3 f^ 




3 y-'<r-c^ (a I 



<r.^.'j/,,.M 



Vu l'état triste de ces dél)ris, je n'ose ni trachiire ces lignes ni déterminer le sens de 
notre document. Je veux seulement ajouter que la phrase dnamn ibk r ni mnw nous 
rappelle vivement un passage du Papyrus Abbott '. 

Pour mit n si, on peut comparer entre autres, Pap, Anast, IV, 16/5 : ''^ § M ^ ûû 

m àlio : n ê;w, est fort bien expliqué par Brugsch *. Je suis tenté de voir dans ce groupe 
le prototyp'e du copte Aintg^^ en supposant une modification légère du sens *. Quant à la 
correspondance phonétique des deux mots, elle est conforme aux lois de la langue égyp- 
tienne, le n euphonique se trouvant assez souvent derrière un m, sans compter que 
quelques manuscrits coptes orthographient AJLtgd.'. En fin de compte, je cite la forme 
démotique de notre àiw >^{3 = liltl y SA que déjà M. Revillout' a rapprochée de 
goY et de Ain^gd.. Pour en finir avec ces remarques, je veux ajouter que la racine 5; est 
contenue dans cigc (avec assimilation ^çge) *. Je n'ai pas trouvé des traces certaines de cette 
expression dans les textes antérieurs au démotique; peut-être un de nos démotistes, 
plus versé que moi dans cette littérature, trouvera-t-il le prototype démotique de cige, 
que j'ose restituer jusqu'à nouvel ordre sous cette forme ^Ç^'^- 

II. Papyrus Allemant A, — C'est sous ce titre que sont réunis les fragments d'au 
moins trois papyrus différents représentant, autant que l'on peut voir, tous des pièces 
de comptabilité fort importantes pour la paléographie. Le plus grand de ces fragments 
que j'ai réussi à rejoindre date des environs de la XXI® dynastie ; c'est ce qui est indiqué 
très nettement par le caractère de l'écriture et par la couleur assez claire du papyrus. Je 
cite en outre la forme •• a pour Hyî, qui se trouve assez souvent dans les monuments 



1. Ua moyen de restitution nous est donné dans ces deux passages : L. D., III, 110 c : ^-^ tO^ • 






lJi=\^fAlllÂm\-^U^^:.^Y-^l- 



ra 

(S 



2« Les dôbhs de signes ne permettent pas la restitution d*ailleurs très plausible en (1 Q 

3. Papyrus Abbott, 6/4 et suiv. 

4. Dict., p. 1424. 

5. Ce changement, je suppose, a tiré après lui de même une construction différente de celle du prototype; 
car, tandis que m èUe se construit avec Tinfinitif simple, son dérivé jûLncg^^ introduit un n. Or, nous avons 
pas mal d*exemples pour ce fait que les Coptes ont souvent perdu le fil de la dérivation de leurs mots; il se 
comprendrait donc qu'ils construisaient Ain^g^^, diynus, à l'analogie d'un mot synonyme comme, par exemple, 
cige : ^gçgc. (Voir STsaN, Koptiscfie Grammatik, § 456.) 

6. Cf. Stern, Koptische Grammatik, § 29. J'ajoute un exemple tiré des Actes du Concile cl'Éphèse, pu- 
bliés dernièrement par M. Bouriant, où eTÎi.Tpe, partout, est écrit erlÂnTpe. 

7. Poème satyrique^ p. 51. 

8. Cf. mes Studien urul Materialitn, p. 40 et note 158. 



70 



DES PAPYRUS HIÉRATIQUES INÉDITS DU LOUVRE 



à partir de la XXI® dynastie, entre autres dans les inscriptions de Déir el-Bahari, datant 
de la XX* dynastie, dans le nom de la reine in'h^pw\ Voici la transcription de notre 
fragment * : 



1. 



8. 








- *:iflia]7™^» 



■ iiinLi'm 









mm 

^'r 4}:: '/^'^ 






® ^ I 



A/WV\A ______ 



I 



•••^ 














8. 



W 



'^t^ 



A/VWNA 




(5 



u:ii] 



1. Masphro, Momies royales, p. 558. (Ibid., 530-531, 598.) 

2. Hauteur de ce fragment : 20 centimètres. Le verso contient des débris de signes provenant de quelques: 
notices de compte. — Depuis le temps où j'écrivais ce Mémoire, j'ai eu Toccasion d'étudier à Berlin le 
Papyrus Reinhard, « appartenant au règne de Psousennes, Or, il est absolument sûr que c'est à cette époque 
qu'il faut attribuer le Papyrus Allemant A, » et encore il m'est très vraisemblable que ce fragment fait partie 
des comptes du Papyrus de Berlin. 



DES PAPYRUS HIÉRATIQUES INÉDITS DU LOUVRE 71 














^^' Ml\\\ 






Traduction. — 1 — 

2 — 

3. Le laboureur. . . — / 

4. La chanteuse d'Amon TY/z^-A;. . . 

5. Le pêcheur Pn-isir — 

6. Le paysan ttrip-hln — 

7. L'esclave (?) n^^îeo^tc» sac I+X 

8. La laboureuse Hnnt, . . — 

9. La Thébaine Tint-km^ yi dans. . . — 

10. Le laboureur Hnsw-nktio — 

11. Le forgeron isr(?)-rr. . . — 

12. Le laboureur Swtïh — 

13. La Thébaine Mnoy-h^p — 

14. Le . . . Nb-ntr — 

15. Le . . . Pn-îhw-mnvo sac . . . 

16. Le tisserand Mntw-wnmî — 

17. Le tisserand r-Arî-^/î-îi — 

18. Le confiseur (?) Hr-^n-wsbt — 

19. Le tisserand Hpèt-i'Mtw — 

20. Le receveur Afn/a?- .. . — 

21. Le prêtre d'Hathor — 

22. Hr-n-'âdho sacIX+X 

23. Le prêtre de Mntw — 

Commentaire. — Vu l'incertitude de lecture de la troisième ligne très fruste, je 
n'insiste pas sur une explication du titre très douteux. Notons à la ligne suivante la 
forme bizarre de ^, si je transcris correctement le groupe qui se répète plus bas sous 
sa forme ordinaire. 

L'écriture Y § _ ^ , évidemment identique à ^-^ _ ^ , rappelle celle de 

l'ostracon Caillaud publié par Devéria ', ^ù lk T 8 i ^^< semble exprimer tout court 



1. Société des Antiquaires de France, t. XXV, p. 196. 



72 DES PAPYRUS HIÉRATIQUES INÉDITS DU LOUVRE 

les revenus de la pêche. Ce qui est fort intéressant dans notre passage, c'est la forme 
singulière du 8 qui est déjà tout à fait celle du démotique et de son dér ivé c opte. 

Quant au groupe suivant, j'ai cru y voir une dilïormation de ^ = ; mais, étant 
donné Tétat effacé de ces signes, je ne les transcris que d'une manière douteuse. C'est la 
même raison qui m'a embarrassé fortement par rapport aux premiers signes de la ligne 
suivante où j'ai cru lire à un moment donné \ ; pourtant je préfère ^, comme c'est 
un titre bien connu et assez conforme au groupe hiératique. En tout cas, la lecture reste 
douteuse. 

Les deux points superposés 1 à la ligne 8 marquent la moitié du -f^. 

En me dispensant d'une explication plus ou moins hypothétique de quelques signes 
douteux, je veux indiquer pourtant que je considère le premier groupe de la ligne 15 
comme sigle d'un titre. — Le nom Pn-ihw-mnw m'est nouveau, tandis que j'ai ren- 
contré à maintes re{>rises la forme moins développée ihw-mnw dans les actes de la spo- 
liation des tombeaux royaux encore inédits coipme dans quelques papyrus de la Biblio- 
thèque Nationale également non publiés. 

J'incline à identifier '^^ ^ au mot ^^\ ^d, qui se trouve dans le Papyrus Anas- 

tcisi V ' , dans le passage suivant d'une lettre : ^v y li l\ ^ A ^ ^^ 6 1 i i ô 

w. (( De même, dit le scribe, je t'ai fait apporter des pains bons et des 
^3,in^7{yllêstis L. Mais le àd a laissé de côté les XXX * entre eux, disant : Je suis [trop] 
chargé. — Or, il ne restait pas, afin que l'on pût lui apporter des herbes pour la spt après 
qu'il ne m'eut pas averti du soir où il venait chez moi *. » 

Je suis porté à traduire ce mot, selon le sens bien connu du verbe sd, par « rece- 
veur », ce qui se comporte bien au passage cité ci-dessus *. 

III. Papyrus Allemant B. — Le fragment du deuxième papyrus Allemant est 
écrit d'un calame si fin que les trait& minces présentent au premier abord l'air d'un texte 
ptolémaîque. En effet, jusqu'à aujourd'hui, tout ce qui existait parmi les textes hiératiques 
écrits en ces traits fins appartenait à cette basse époque. Cependant, en examinant de 
près cette pièce, on reconnaît facilement le ductus des scribes de la fin du Nouvel- 
Empire; je n'ai donc guère besoin d'ajouter que ce fragment unique présente une valeur 
éminente au point de vue paléographique; j'en tirerai d'autre part mes conclusions pour 
une question de l'écriture démotique. 



Q. 






1. 21/4 et suiv. 

2. Le scribe se rapporte ici à un certain nombre mentionné probablement dans une lettre précédente. 

3. Quant à la dernière construction, voir Erman, N. Gr., § 301. 

4. Comp. aussi M. Mijllbr, A. Z., 1888, p. 90. 



PAPYRUS HIÉRATIQUES INÉDITS DU LOUVRE 



73 



Le recto contient évidemment les restes d'un compte, dont voici la transcription, 
autant que j'y ai réussi : 






A/WV\A 



11^: 






III 



[^j] 






A^/VS/VA 



>\ 



nnn I y 




[^] 



A 



/^/^/^A^^ 



i 



/SAAAAA 



ra 




o fi 



\ III 






^-^i 



l'ï^c^ 



^M 



A^WAVk I I I 



./■///Ai J^ AAAAAA I I 

I ol 



^ 



Mf 



I 



■^^e^iS»^,,, 



© I I I 



-0(3 




^: 



Étant donné la lecture douteuse de quelques mots qui ne sont pas connus d'ailleurs 
sous ces formes, je n'insiste pas sur une explication des dernières. 

Le verso de notre fragment est tellement effacé, que je ne suis arrivé «'i reconnaître 
les signes donnés sur la planche qu'à la suite de longues études. Je n'ai donc guère à 
ajouter que ce texte est plus ou moins une interprétation de ma part. Néanmoins je 
renonce à donner la transcription de ce texte qui se prête à l'état actuel à toutes sortes 
de lectures dont aucune ne pourrait prétendre à une exactitude absolue. Je me contenterai 
donc de déterminer le sens général de ce texte qui est, de même que le recto, le débris 
d'un compte. Mais, tandis que la partie supérieure contient purement et simplement 
l'indication de quelques objets parmi lesquels on reconnaît le linge -^ et ^T , la partie 
inférieure, séparée par une ligne rouge ', ne semble pas être tout à fait de même nature. 
Car, si je rétablis bien le texte de la deuxième ligne du susdit morceau de la manière 
suivante : ■¥• ] '^^ !|.^. 

On peut, au moins, admettre la conclusion que ce texte a contenu, après les énumé- 
rations usuelles qui du reste sont reprises à la fin de ce texte, quelques autres indications 
s'y rattachant. Voilà tout ce que j'ai pu tirer de ce manuscrit mutilé, dont la valeur prin- 
cipale consiste dans ses particularités paléographiques que j'ai signalées plus haut. 

IV. Papyrus Allernant C. — L'écriture des quelques lambeaux du papyrus C que 
j'ai réunis sur la table jointe à ce Mémoire rappelle celle du Papyrus Abbott. En remar- 
quant qu'ils font partie d'une pièce de comptabilité, je fais suivre une transcription 
hiéroglyphique des plus grands fragments. 



Fragment 1. — Verso : 




'/ . .'.-;• '.,.,//■ ■ ///, 

\////. /^.■Zf/y/////^j^///f//Aé 



On doit bien se garder de transcrire le groupe j ^ par ^^ I, car nous avons ici 
affaire à la méthode de cadrer les signes. De même que Ton écrit ]^ au lieu de /<^ 
et iS a^ 'i®^ de I ^', on substitue 1^ à 7<^. 



1. Les traita devant et dernière ^. ici comme à la ligne suivante, sont une sorte de point de distinclioa 
très fréquent, par exemple, dans les comptes des Papyrus Rollin de la Bibliothèque Nationale. 

2. Je l'ai marquée sur la planche, comme les autres rubra, par une ligne brisée. 

3. Cf. mes Studion, p. 23, note 99. 



RECUEIL, XVI. 



le 



74 



JOHANNES DUMICHEN 



Le recto porte : 



Fragment 2. — a. Recto : 





6. Verso 









\ 



W'W- 



oUKIf 



'''/^////'^^ ''^ 





Le verso du fragment 4 nous offre encore un 5^ 



n 



Hanovre, 10 novembre 1892. 



JOHANNES DUMICHEN 

Geb. 15 October 1833, gest. 7 Februar 1894. 

Ein schwerer Verlust hat unsre Wissenschaft getroffen. Am 7^®" Februar schloss 
einer ihrer begeistertsten und erfolgreichsten Vertreter nach langem, schweren Leiden 
die Augen. 

Der Aufforderung, dem Verstorbenen einen kurzen Nachruf zu widmen, ist der 
Unterzeichnete um so bereitwilliger nachgekommen, als es ihm ein Herzenswunsch 
war, dem teuren Meister auch an dieser Stelle seine Verehrung zu bezeugen. Die 
folgenden in erster Linie fïir die Fachgenossen bestimmten Zeilen sollen nicht einen 
Lebensabriss des Dahingeschiedenen darstellen, sondern nur in kurzen Zûgen die 
grosse und eigenartige wissenschaftliche Entwicklung und Bedeutung des unermùd- 
lichen Forschers in das rechte Licht setzen. 

JoHANNES DUMICHEN wurde in einer Zeit geboren, in welcher noch das gesamte 
deutsche Geistesleben stark unter dem Zauberbann der Romantik stand. Wie sich ihr 
das reichbegabte poëtische Gemût des Jùnglings erschloss, so war sie auch fur die 
ganze Entwicklung des Meisters bestimmend. Im Begriff, sich als Theolog eine sichere 
Existenz zu griînden, ergreift ihn plôtzlich ein iibermàch tiges Sehnen nach den 
Wundern des Nilthales. Kurz entschlossen bricht er die Brùcke hinter sich und seiner 
Vergangenheit ab und weiss sich in kurzer Zeit trotz aller Schwierigkeiten, die sich 



1. Restitué d'après le reiUo du fragment précèdent. 



À 



JOHANNES DUMICHEN 75 



ihm Anfangs entgegenstellten, unter liarten Kàmpfon ein reiches Wissen in der eben 

wieder erstandenen Âgyptologie zu oigen zu machen. Dann aber liess die immer 

gewaltiger anwachsende Begeisterung und damit gepaart die klare Erkenntniss, dass 

der Fortscliritt der Âgyptologie vor allem von der Erschliessung neuer Quellen zu 

erwarten sei, den Plan zu seiner ersten Reise in ihm reifen. Es war ein Plan, so 

abenteuerlich und weit ausschauend, wie er nur in dem Geiste eines Romantikers 

geboren werden konnte. Was aber damais seine Zeitgenossen fur phantastiscli und 

unausfùhrbar hielten, das hat die himmelsturmende Kraft seines reinen Idealismus 

glûcklich verwirklicht. Mit den knappen Mitteln fur nur einen Winter ausgerùstet, 

deren grôsserer Teil, wie mir der Verstorbene erzàhlte, fiir die Reise vorbereitungen 

verwendet werden musste, hat sich der kûhne Reisende drei voile Jahre in dem 

Pharaonenreiche zu behaupten gewusst. Wolil hat der selbstlose Mann den grossten 

Teil seines nicht eben grossen Privatvermôgens fur dièse Reise geopfert, aber auch so 

wird uns dièse erste Expédition, welche ihn tief in den Sudan hineinfùhrte, ein Ràtsel 

bleiben. Vor allem trug nun Dumichen Sorge, die grossen Resultate seiner Reise so 

bald als môglich zum Gemeingut der Wissenschaft zu machen, nicht am wenigsten 

aber zeigte sich seine Selbstlosigkeit darin, dass er seinem Lehrer Brugsch gleich nach 

seiner Heimkehr seine gefilllten Mappen far das im Erscheinen begrifïene Wôrterbuch 

zu unbeschrànk tester Verfùgung stellte. 

Aber nicht nur die Verôflentichung sondern auch dieVerarbeitungdieser Materialien 
verdanken wir dem Meister. Ist es doch neben Brugsch vor allem Dâmichen gewesen, 
welcher die jùngsten hieroglyphischen Inschriften zum Reden gebracht hat; insbeson- 
dere fur die ànigmatischen Texte ist er eine unbestrittene Autoritàt geblieben. 

Die Folgen der ûbermenschlichen Anstrengungen, welche sich der unermùdliche 
Forscher im Dienste unsrer Wissenschaft zumutete, sind leider nicht ausgeblieben, 
denn das Schicksal, welches der Agyptologie eine so hervorragende Kraft schenkte, 
hat ihm die Krônung seines Werkes nicht gegônnt. Schon seit Jahren machte sich in 
dem frUher so kràftigen Kôrper eine starke Abspannung gel tend, welche ihn mehr und 
mehr in der Arbeit behinderte. So kam es, dass eine Reihe von grôsseren schon seit 
langer Zeit geplanten Werken — ich erwàhne « die Nomen ^Egyptens », die Ubersetzung 
der im Recueil de Monuments verôflentlichten geographischen Texte und den « Grab- 
palast des Patuamenap », — unvoUendet geblieben sind. Aber wcnn dem teuren 
Meister auch die Schaflfenskraft in den letzten Jahren oft versagte, die hingebende 
Begeisterung fur seine Wissenschaft is in ihm bis zum letzten Atemzuge nicht erloschen. 
Galt doch dem Lande seiner Liebe und Sehnsucht noch sein letztes làngeres Gespràch 
mit mir, als er mùde in dem Lehnstuhl sass, in welchem er von Tag zu Tag vergebens 
von einem schôneren Morgen tràumte. Gerade in dieser reinen Begeisterung fur unsre 
Wissenschaft, in dem idealen Zuge seines ganzen eigenartigen Schaffens, wird Dumi- 
chen uns allen ein leuchtendes Vorbild bleiben. 

Sein Andenken aber glaube ich am schônsten und wurdigsten durch das unver- 
gangliche Denkmal zu ehren^ welches sich der Meister selbst geschafifen hat. Wir 
werden es in Ehren halten. 



76 JOHANNES DUMICHEN 



GEHENKTAFËL AN JOHANNIiS DUMICHEN 

I. Selb^tstândige Werke: 

Bauurkunde der Tempelanlagen von Dendera. — Leipzig, 1865. J. C. Hinrichs. 

Geographische Inschriften altâgyptischer Denkmaler. — Leipzig. J. C. Hinrichs. 
Abt. 1, 1865. Abt. II, 1866. Abt. IlI-IV, 1885. 

Altâgyptische Kalenderinschviften. — Leipzig, 1866. J. C. Hinrichs. 

Historische Inschriften altâgyptischer Denkmaler, 2Bi\^. — Leipzig, 1866. Hinrichs. 

Altâgyptische Tempelinschri/len, 2Bde. — Leipzig, 1862. J. C. Hinrichs. 

Die Flotte einer âgyptischen Kônigin, etc. (in engl. Ubersetzung von Anna 
Dilmichen). — Leipzig, 1868. J. C. Hinrichs. 

Der Felsentempel con Abu Simbel, etc. — Beriin, 1869. Gustav Hempel. 

Eine vorSOOO Jahren abgefasste Getreiderechnung .— Beriin, 1870. J. A. Stargardt. 

Resultate einer ...archœologisch-photographischen Expédition, — 1 Teil (auto- 
graphiert), Beriin, 1869. Alexander Duncker. — 2 Teil (diephotographischen Resultate). 
Beriin, 1871. Kunstverlag von S. P. Christmann. 

Uber die Tempel und Grâber im alten ^gypten, etc. (Antrittsvoriesung. — Strass- 
burg, 1872. Kari J. Trubner. 

Die erste bis Jetst aufgefundene sichere Angabe ilber die Regierungsseii eines 
âgyptischen Kônigs, etc. — Leipzig, 1874. W. Engelmann. 

Baugeschichte des Denderatempels, — Strassburg, 1877. Kari J. Trubner. 

Die Oasen der libyschen Wûste, — Srassburg, 1877. Karl J. Trubner. 

Géographie des alten JEgyptens (in der Onckenschen Weltgeschichte). 

Die kalendarischen Opferfestlisten im Tempel von Medinet-Habu, — Leipzig, 
1881. J.C. Hinrichs. 

Der Grabpalast des Patuamenap. — Leipzig. Hinrichs. Abt. 1, 1884. Abt. IL 1885. 

Zur Erinnerung an Richard Lepsius. — Strassburg, 1884. Karl J. Trubner. 

II. Ein^elne Abhandlungen aus der Zeitschrift fUr iegyptische Sprache : 

Neuentdeckte Nomoslisten aus den Zeiten der Ptolemâer-Herrschxifï. — 1863, 
p. 2ff., 106 ff. 

Aussug aus einem Schreiben. . . — 76., p. 49 ff. 

Die Sethostafel von Abydos. — 1864, p. 81 ff. 

Namen und Einteilung der Stunden bei den alten JEgyptern. — 1865, p. 1 ff. 

Zwei seltsame kalendarische Angaben aus Rômischer Zeit, — 76., p. 57 ff., 71 ff. 

Drei Vermutungen, bestâtigt durch die Inschriften Edfus und Denderas. — .76., 
p. 110 ff . 

Altâgyptische Kalenderstudien. — 1866, p. 7 ff., 11 ff. ; 1867, p. 4 ff. 

Einige Beobachtungen uber die Silbemen. — 1866, p. 60 ff., 81 ff. ; 1867, p. 4 ff. 

Ein graphischer Schers aus einem der geheimen Corridore des Tempels von 
Dendera. — 1867, p. 73 ff . 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 77 



Ober die Gruppe fl ^, fl'k(® . — 1868, p. 69 ff. 

Ûber die Gôtter der 4 Elemente. — 1869, p. 6 ff . 

£>ie Sale und Zimmer des Tempels von Déridera, — 76., p. 101 ff. 

Bauurkunde der Tempelanlarjen von Edfu. — 1870, p. 1 ff. ; 1871, p. 25 ff., 88 ff., 
105 ff . ; 1872, p. 33 ff. ; 1873, p. 109 ff. 

Uber einige altâgyptische Rechnungen aits derZeit des Rampsinit. — 1870, p. 41 ff. 

Einige Bemerkungen ^u der Abhandlimg des H,. Prof, Lepsius : Ûber die 
Metalle.., — 1872, p. 42 ff., 98 ff. 

Ûber die Gruppe 1 ofar Eisen. — 1873, p. 46 ff. 

Bericht uber eine Haremsverschwôrung unter Amenemha I. — 1874, p. 30 ff. 

Ubfer altâgyptische Hohlmasse. — 1875, p. 91 ff. 

Aus Theben, — 1876, p. 25 ff. 

Ein Salbôlrecept aus deni Laboratorium des Edfutempels, — 1879, p. 97 ff . 

Die dem Osiris im Denderatempel geweihteni Râume und deren ehemalige Ver- 
wendung, — 1882, p. 88 ff. 148 ff. 

Die Cérémonie des Lichtansdndens. — 1883, p. 11 ff . 

Unter den zahlreichen wissenschaftlichen Beitrâgen, welehe Dumichen fur 
populàre Werke stiftete, seien seine Bemerkungen in Brehms Tierleben und dem 
Werk von Louis Leblois : « Les Bibles et les initiateurs religieux de Thumanité » 
besonders hervorgehoben. 

Slrassburg, 1/3, 1894. 

WiLHELM SpIEGELBERG. 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 

PAR 

G. Maspero 

§ IV. — J'ai raisonné, jusqu'à présent, dans Thypothèse où les transcriptions grec- 
ques B6xj(a)pt<;, B-Jx^^optc, viendraient vraiment de «^ /wsaaa ; en fait, elles ne tiennent 
aucun compte du a^ww ni de relation qui se trouve entre n^^^it:!» Baoukou et a^/^^ 

RiNiF, et se rattachent à une forme secondaire du nom 'fe^ <cz> '^-is^ Baoukourinif, 
BouKOURiNiF, Bokorinif, qui est à peu près aussi fréquente que la forme pleine. C'est 
le cas pour la plupart des noms composés ainsi de deux substantifs : ils prennent ou ne 
prennent pas le aws/^v ou ^s^ de relation entre leurs deux éléments, et no n se ulement 
deux individus différents, mais le même individu; peuvent s'appeler ^tj^ amwv ou 

l^ouifc^ ® 4 V' ^iT^ ^ 5 ^^%î^n S* ^^^ choisi les noms où le premier 
élément est ^^^^:r::^ Baoukou, bokou, mais avec les autres on trouve la même abon- 
dancedevariantes^°§ou'^°§, tl^"=^et l3=^J'====V-^et(l'===^ 



AAA/SAA A/>^A/W 



1 



78 



A TRAVERS LA VOCALISATION EGYPTIENNE 



Si BoccHORis répond à «Çj^^z:^* ^^^^^^ Baoukourinif, Bokorimf, quelle prononciation 

convient-tl d'attribuer à ^?^ aws^ ? 

Voici dix ans ^ que j'ai montré, au moyen d exemples empruntés aux Pyramides, que 



A/wws A/w^A^ 



la particule 'wwv n, dans toutes ses valeurs, se vocalisait en î, [1,0 [1 ^'*- Cette vocali- 
sation, disparue en général à l'époque copte, subsiste dans Acium, àcmnc, J fe^OU D q O 
BAi[T]Nipi[T], et dans plusieurs mots composés dont le plus curieux est sans contredit 

oLencniop T. n, •xene^u>p iV/., owjia, tectuni domÛS, dérivé de J^^ ^^_®3fv^ ZA[i]-NI- 

PÂQUROU. Je crois reconnaître ce awvna ni, ne, dans des termes comme oté.ni'xi M. ni, ^ill 
villas, villi palmarum ex quibus fanes confîciantar, dont je ne vois pas exactement les 
origines hiér ogly phiques; il subsiste en tout cas dans plusieurs noms propres comme 
M£v£(peYi<:, § , Me[riJnephtah; MavESw;, ^, Ma[ re1ne thot. C'est pour cela 

que j'ai transcrit les noms comme Mirnirî, fe^ i \^ Baoukouni- 

'^ JX~ AAA/NAA /WWW T -xl 



/WWW 



o 



KHONsou, BoKONiKHONsou, ct quc je lirai 'fej^ ^^^^^ Baoukounirinif, Bokounirinif, 
et peut-être Boknikhonsou, Boknirinif, Baknikhonsou, Baknirinif. 

Cette valeur vocalique ni, ne, de /^wwv, les textes des Pyramides montrent qu'elle 
s'appliquait à /vwn/^, indice du passé, et à aww introduisant un régime indirect, comme à 
/www placé entre deux noms. Il convient donc de ne pas hésiter à l'employer dans ces 
différents cas lorsqu'on veut prononcer des phrases égyptiennes, et le temps 
du verbe devra se lire à haute voix : 



/www 



A/S/W/W 



^ Mari-ne-i, Mmi-NM* 
Mari-ni-k, Mmi-NE-K 



/WA/S/W 



Mari-nf-s, Mmi-NE-s 



/w/w/w 



/W/>A*W 



A/W/WA 



/W/W/W 

'^^'^'^^ MaRI-NI-NOU, Mmi-NE-NOU 

I I I 



Mari-ni-t, Miri-ne-t 
Mari-ni-f, Miri-ne-f 



/w/w/w 

/W/WAA 

I I I 



N Mari-ni-tenou, Miri-ne-tenou 



'^'^^^ MaRI-NI-SENOU, Mmi-NE-SENOU 

/VWA/W I I I 



Il a dû exister anciennement, à côté des vocalisations en e, i, une vocalisation en a*, car, 
en copte, pour marquer les pronoms du régime indirect, on a une forme en né., associée 
aux formes en kh : if«.i, ««.r, it«.q, if«.c, ité^it, à côté de nm, itHrn, et d'une forme en nio, 

^__ AA/WAA /W/WW /W/WA/V /WVWA /WAA/W 

itoDTit, noDOY, ce qui suppose, pour ^ , , , , '^'^'^^, des prononciations naI, 

nak, naf, nas, nanou, à côté des prononciations neI-niï, nek-nik, nef-nif, nes-nis, 

nenou-ninou. Remarquons en passant que l'orthographe ptolémaïque ou o^, 

^ , etc., pour ce temps, nous montre qu'on a essayé de rendre cette prononciation de n : 
est en effet au propre o^ nou, mais l'ou final atone ou faiblement accentué comme 
dans l'enclitique D y , avait déjà passé à l'e, ne*, si bien que , _, etc., répondait 



1. Notes sur quelques points de grammaire et d'histoire, dans la Zcitsr.hrifï^ 1884, p. 83-85, § Lï. Cette 
vocalisation, d'abord conte stée, a été acceptée récemment par Erman, /Egyptische Grammati/i, p. 51, § 123. 

2. 1^ vocalisation de ^^^ indiquée ici ne répond qu*à une des lectures possibles de cette racine que 
j'étudierai plus tard. 

3. Sur une forme n«k tbébaine de n, voir Stbrn, Koptische Grammatik^ p. 827, § 502. 

4. Notes sur dl/f'érents points de grammaire et d'histoire^ dans le Recueil de Tracaux, t. VIII. p. 190-192. 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 79 

réellement à neÏ, nek, nef, etc., et que j\ £r\ se lisait anneï-nek et plus tard quand o 
devint un simple doublet de '>aawv Annaï-nak, anneî-nak, selon les cas. 



/^/s^/^A^ 



§ V. — On sait que >w/vsa de relation s'accorde avec son substantif, et qu'on an n ni 
derrière un singulier masculin, derrière un féminin singulier, o v;^ nou^ derrière un 

A^A/W\ A/WVVA AA/VS^^ 

pluriel masculin, v nn derrière un duel. , étant le féminin de n n, doit se prononcer 
NÎT, à l'exemple des féminins ordinaires où 11 la sœur se prononce sonît, et non 

NTE, NT, comme on fait. Les conséquences de ce fait sont curieuses et inattendues. 



A/VVN/V\ /WWW ^^ \ ' r\ |\ C^ ^^ t ' 

1° , relatif masculin, est ii nît, ce que H Merîti est à <z> Merît, le 

Ca W O /WSA/V\ ^^^ Il \\ ^ j 

nom d'agent d'état dérivé du mot féminin*; se prononcera donc nîti, celui qui est, 

^ \\ 
celui qui, qui, et non enti, ente, et n'est par conséquent point le prototype deîîTe copte. 

AA/V>A^ AA/VSAA AA/WNA 

2^ NÎTI a un féminin nItît*, celle qui est, celle qui, qui, et un pluriel 

A^WAVk ,^ j A^AA^^ | 

nItou, plus fréquemment ^ i nîtiou au masculin, ^ ^^i nitîtou, [nitioutou?], 

au féminin, ce dernier ayant presque toujours la valeur d'un substantif ce qui est par 



opposition à anitItou, contracté en attîtou, ce qui n est pas. Dans nitît, 

il devrait y avoir deux î de poids égal, puisqu'ils sont tous les deux des î du féminin, mais 
l'accent tonique portant sur la finale selon la règle des féminins égyptiens, il faut accen- 
tuer NITÎT, qui, prononcé rapidement, devient n^tît, ntît, puis ^ntît, et, avec chute 
obligée duT féminin, ®ntj, ®nté, qui est le copte htc. Htc dériverait donc de la forme 
féminine de l'ancien nom relatif nîti, qui aurait perdu son genre comme beaucoup 

d'autres noms au passage de l'égvptien au copte ou même beaucoup plus tôt. 

/wv^A^ 

n n NI serait lui-même peut-être un nom d'agent dérivé de /^vwv n. Il resterait à 
montrer comment cette forme ^/^ws n, n n ni. se rattache aux suffixes démonstratifs qui 
jouent un si grand rôle dans la formation et dans le développement de la langue égyp- 
tienne, telle que nous la connaissons. C'est un sujet sur lequel je suis revenu souvent 
depuis vingt ans, surtout dans mes cours : j'espère être bientôt à même de le traiter 
une fois de plus par écrit avec tous les développements qu'il comporte et qu'il a pris 
graduellement dans mon esprit. 

§ VI. — Les métamorphoses successives des mots de trois lettres, dont la dernière 
radicale est <r> r, présentent dans l'état actuel de nos études un intérêt très considé- 
rable. Elles nous permettent, en effet, de saisir certains déplacements d'accents qui sont 
cachés ailleurs par l'immobilité de l'orthographe hiéroglyphique, et, peut-être, d'en 
déduire quelque règle d'un usage général pour la prononciation des textes anciens, par 
suite, pour l'histoire phonétique de la langue. Je tiens comme établie, sans qu'il soit 
besoin d'y revenir, la vieille observation de E. de Rougé, qu'un bon nombre de ces 



1. La valeur nioti d'ERMAN, jEgyptische Grammatiky p. 51, § 125, me parait incompatible avec l'ortho- 
graphe même que les Égyptiens ont employée : le signe dont ils se servent régulièrement en pareil cas est 

le syllabique de /wwna -f ^ , et n'a, en son origine, d'autre valeur que celle de nou. 

2. Le même fait est admis maintenant par ërman, jEgyfjtische Grammatih, p. 1G7, § 401, qui s'arrête 
pourtant à mi-chemin dans ses conclusions, et continue à prononcer nti, ^nte. 

3. Notes sur quelque.^ points de grammaire et iVlùstoire, dans la Zeitschri/t, t. XVIII, 18b0. p. 43-44, 
S XV (cf. t. XX, 1882, p. 131-132), et Er.man. AUûyyptische Stuclien, dans la Zeitschri^ft, 1881, t. XIX, p. 50. 



80 A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 



mots ont perdu leur r[l] dès une époque très ancienne, et j'entrerai, sans plus tarder, 
dans l'examen des formes qu'ils peuvent revêtir en conséquence dans la langue voca- 
lisée, c'est-ii-dire dans le copte. Ils y sont tous ou monosyllabiques ou dissyllabiques'. 
Je commencerai par les monosyllabes chez qui la place de Taccent tonique ne prête 
matière à aucune discussion, et je les diviserai en doux catégories : ceux qui ont con- 
servé R, ceux qui l'ont perdue. 

A. — Mots d'une syllabe qui ont consercé R[L] en troisième radicale, 

^&hX m, ni, ovile 

-»pip M, 't, Tpip 7*. Te, tXiA B., clibanus.forncuv 

RTHp T. J^, vital us 

AÂigip M. ni, acerra, thtiribulum 

cnip T, ne. c^ip M. ni, latus 

• c^oTp, c^oTiop T., c^oTep M, y maledfcere 
n^oTp, en^oTp A/., horrere, timere 

cd'np 7*., ig(^Hp M., navigarey c^'np 7*. n, ig(^Hp M, lu, navigatio 
T^Hp T., saltus 

igc^np, igc^ep Af., iginp, ig&eep T,, aniicus, socius, sodalis 
ogroTX T. oy, instrumentum aduncum in modum unguium fevarum 
og(yoTp, (^igoTp M, m, annulus 
^Top T. n, nécessitas, voluntas, arbitrium 

auxquels il convient de joindre une série de mots où r a changé de place pour des 
raisons d'euphonie pure, et cela dès une époque très ancienne : 

•»copig M, m, r abris maculis affectas, ^^poig M, Tcpig, Topig T., ru/us esse 
Aiepig T. n, rafas, vabicundus, Aiopig, rubicundus esse 
HHpig 7*., minium, c^pnig M.,Jlavus, rubicundus. 

B. — Mots d^une syllabe qui ont perdu Iî[L] en troisième radicale, 

Tco-x M., TU)(^ 7*., inserere, plantare, affigere 

igon T. M., ogion M., çgoon 7. B., ig«.«.n B., esse^ existere 

;6u)R M,, ^u>K, ^locoR T. y armare, cingere, — radere, tondere 

ogro AI. T., igre, cubarCy decumbere, sternere 

^Ro T, M,yfam.elicas esse, ^ro T, M., j^r*. B. James 

^To T., ^«^o M., equus. 

Si nous plaçons une forme hiéroglyphique à côté de ceux de ces mots coptes dont 
le prototype ancien nous est connu, voici, à première vue, les faits qui découlent de 
cette juxtaposition : 



1. Les quelques exceptions qu'on pourrait signaler ne sont qu'apparentes : ainsi, dans «^noigep, «^nrcapi, 
le «I., c initial est d'origine secondaire. Il est ou bien cet «».-, c- initial qui s'ajoute à certains mots, ou il s'est 
développé après coup pour faciliter la prononciation : *n«^TU)pi ou *neTtx>pi ayant perdu leur voyelle atone, 
l'effort nécessaire pour prononcer la combinaison nT de *nTU)pi a rétabli une voyelle à l'attaque du mot» 
«i.nTU>pf . 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 



81 





V Dans le plus grand nombre de cas, la voyelle accentuée du mot antique semble 
avoir été intercalée entre la deuxième radicale et la troisième qui était r[l]. 

ciup, lattis, indique pour II une accentuation spj.r 

c^oTp, maledtcere, — R 8 

- f^^' - 

a- - 

_ n * ^ - 
- i^\ 

2® Moins souvent, la voyelle se trouve placée entre la première et la seconde con- 
sonne, ce qui semble indiquer pour les mots anciens un accent tonique, placé entre la 
première et la seconde radicale : 

TCDpig [Tojogp], ru/us, semble indiquer pour œd A^^ une accentuation d±^h 



c(^Hp, navr'gare, 
iligip, thuribulum , 
igTo, cubare, 
gTo, equus, 
2M,fameUcus esse, 



SHJ.R 

SQJLR 

MSHJ.R 

SZi.R 

HT-LR 

HICLR 



igu>n, igoon, esse, — 

Tco^, Tunt, plantare, — 

;6u)R, ^coR, cingere, armare, — 



D 



L-ZI 



KHJ.PR 

DJ.QR 

KHJ.KR 



Je n'insiste pas sur ces premières conclusions qu'il faudra bientôt reprendre ou 
niodifier en partie, et je passe aux dissyllabes. Ils se partagent de môme en deux 
catégories : ceux qui ont conservé r[l] en troisième radicale, ceux qui l'ont perdue. 

C. — Mots de deux syllabes qui ont conservé R[L] en troisième radicale. 

11 y en a de deux sortes, selon que la voyelle de la seconde syllabe se trouve avant 
r[l] entre la deuxième et la troisième radicale, ou que cette même voyelle se rencontre 
en finale derrière r[l], auquel cas la première voyelle peut se manifester soit entre la 
première et la deuxième radicale, soit entre la deuxième et la troisième* A la première 
catégorie appartiennent ostensiblement : 

«..•^ep, «.^Hp M, n, ^«>.THp T. n, malleus, pistillum 
àocep M. ©Y, remus navis 
ai«^;6otA m, ni, instrumentum rostratumfabri 
noTRcp M,, incidere, pungere, scalpere 
noigep T, M., vultur,falco 



L Faute de type démotique, je donne ici la transc ripiio n hiéroglyphique du groupe citô par Bhlcjscïi, 
Dic t. hie r., p. 1321. Le mot est un factitif en I de ^ ^KS. ^ r /■ Qarou, ronooyer en barque, ^ 
"-^ 11. ââ& QARA, qaraI, qarI, barque (Brugsch, Dict. hier., p. 1465-1466). 





RECUEIL, XVI. 



11 



82 A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 



ig«.^oTA M, TU, ichneumon, mus Indiens 

igcA&Hp M, Tîi,fermentum 

S»oRep Af . , famelicus esse, esurire 

oT^op T, Af., oT^oop, ovfjh^p T., canis 

^oTcp T,, componi, conjungi, compositus esse 

^é.T<5'é.X 7*. n, 2J^i^^hK B., ^riL^\ M, ni^ arichora navis 

'scàhA, TteAcA T. oy, lancea, jaculumferreum 

QLOKcp, 'KCRep M,, acrem, sapidum reddere 

Beaucoup de ces mots ont une forme secondaire, dans laquelle e n'est pas exprimé, 
mais est remplacé parfois par la barre — : 

OTocp à côté de Àocep 

g^WTp ^OTCp 

QLORp 'S&ORCp 

ce qui nous autorise à rattacher à cette série des mots que nous aurions pu rattacher 
sans cela à la série monosyllabique : 

cu>Tp 7*., obliquus, contortus esse 

cc^p 7*., haurire 

Té.Rp T., limpidus, parus 

oxs'p T,, iniYvu<j6ai, congelascere, rigere, rigescere 

«coRp T., degustare, explorare metalla 

c«.^p T., abjicere. 

On peut ranger, entre autres, dans la deuxième catégorie des mots comme : 

OKRi, sage, prudente, dans Nlxtoxpiç 
g^ékTpe, li^^iioç. Jumeau 

Aie-»pe Af. lu, Aicrpe T, Af. n, testis 

Ai«>.^po Af. ni,.Aie^po T.^Jimus 

itoqpe 7*. T, ifoqpi Af. 'f , utilitas, commodum 

n«.^pe T. n, ^«j6pi Af. ni, remedium, veneficium 

G^^pe M,, desertus 

l^iuipe T, T£, ig^Hpi Af. i", portentum, prodigium, mirum 

xnHpi, étant, existant, dans i:âx'^P'*î 

igTiopi Af. ni, sponsor ^Jideijussor. 

D. — Mots de deux syllabes qui ont perdu R[L] à la troisième radicale. 

Ce sont les plus nombreux, et en voici des exemples pris de préférence parmi ceux 
dont on connaît le prototype antique : 

loni M. B,, wnc, a>iane T, n, ene-, «..n«i.- 7*. , lapis 

^29 ^' ^' ^f thésaurus, au pluriel ^20, «^^(op, «..^uxop, ^2PP ^* ^* 
àcni A/.; k£n€, Àenne, innc T., dactylus palmœ , ji, palma, t. 
AjLé.'^ Af., concentre, sx^je. T., obtinere, possidere, assequi 



A TRAVERS LA VOCALISATION EGYPTIENNE 



83 



ovïi, oros!, puissant, fort, dans les mots propres oùffifiipTj;, OjoffijjLâpTi; 

Tosi, rouge, dans "Epxojt, nom de la planète Mars 

na>^e, no<^e T. x, ^u><xi, ^oiu, ^«^ou AT. oy, scissura, truncus, fragment um, asser 

ciRe 7*., OKI Af., molere 

cik2yyM,, cé^^oy T., cé^^oTi Af., reprehendere, redar guère, conviciari, maledicere 

c^^ijy-, c^2^(i>a>-, c«^£^ 7*., averiere, amovere 

Tunu Af., Tcu^c r., TcoâJ'i B.,plantare, affigere, adjungere, annectere 

igjÂAJu» T,, igêjuutto T. Af., tgcAuma^ B., alienigena, peregrinus, hospes 

i9«t>iu Af« B., cgcone 7*. ^.^ essé, existere. 

La place de l'accent est donnée pour certains de ces mots dissyllabiques par les dou- 
blets monosyllabiques : 

TCDô', TCO», à côté de Tux^c, TU)7u, prouvc que l'accent tonique était sur la première Tto^e ; 



igoon, igtonj 



igcone, igcoiu, — 



igcone. 



Dans les mots qui ne présentent pas de variantes de ce genre, on connaît presque 
à coup sûr U place de l'accent, si l'on se rappelle qu'en copte l'accent porte d'ordinaire 
sur la syllabe qui renferme une voyelle fortement colorée. On aura donc : 

^orep accentué sur la première syllabe, ^oxep 



(jk>ni 



CIRC 



f 

(OUI 

/ 
CIRC 



mais en revanche : 

.QieA&Hp accentué sur la dernière syllabe, tgcAuip 

C«..^CO CA-g^U) 

gjuuuio — — 

Anne — — 



^AJUUIO 

/ 
tone 



On serait donc amené à croire que les trilitères anciens en 
accentués en partie sur la pénultième : 



R finale étaient 



igjuuuio 
^ne, àene 

en partie sur l'antépénultième : 

Cxini 

CIRC 



ffèM 



rm 



KZ^ 



M W aniD 
U A ^ 

A 



SHOUROU 

SHMOUR 

BNER 



f 



ANIR 

pokr[t] 
srKR 



mais sans qu'on puisse se rendre compte des motifs qui ont déterminé cette différence 
d'accentuation, ni savoir d pr/orr si elle remonte aux anciennes époques de la langue, ou 



84 A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 



bien si elle s'est développée progressivement dans des temps plus récents, à Tàge ptolé- 
maïque ou à l'âge copte. 

Le problème se pose en ces termes : donné des mots de trois lettres, en <=> à la 
troisième radicale, c'est-à-dire des mots de trois syllabes, <=> r ayant toujours au 
début sa voyelle attachée ^ ou, \\ i, sur laquelle des trois syllabes la prononciation 
faisait-elle sentir Taccent tonique? Selon le procédé que j'ai toujours employé dans cet 
ordre d'études, je chercherai à trouver la solution en examinant ce que deviennent les 
mots de même genre dans une langue telle que le français, où l'amuissement des r finales 
est poussé fort loin. Le bas latin dolore[m], partire, dociore[m], qui nous présente des 
mots de trois syllabes, dont la dernière est un r suivi de voyelle, ayant l'accent sur la 
syllabe médiale, ont perdu l'atone finale et sont devenus en français dolor — douleur, 
partir, docteur, où l'accent a conservé la place qu'il avait dans le latin. A partir du 
XVIP siècle, le r final, prononcé toujours jusqu'alors, cessa de se faire entendre pen- 
dant un temps, sauf au cas de liaison avec la voyelle initiale du mot suivant, et les mots 
douleur, partir, docteur, sonnèrent momentanément douleû, parti, docteû: depuis lors, 
cet R est resté muet dans certains cas, et il a reparu dans certains autres, ainsi dans 
les trois mots que j'ai pris pour exemple et dans tous ceux des mêmes classes. La chute 
de la voyelle finale a laissé d'abord I'r à découvert, puis Vh longtemps prononcé s'est 
amui, mais sans que l'accent tonique bougeât : mais l'évolution, arrêtée actuellement à 
ce point dans le français, s'est continuée avec rapidité dans l'anglais, et y a produit non 
seulement l'amuissement de r, mais le recul de l'accent. L'anglais moderne tend à 
reculer de plus en plus l'accent, et des catégories entières de mots de trois syllabes qui 
s'accentuaient sur la pénultième récemment encore, ebôny, balcôny, ivôry, s'accentuent 
aujourd'hui sur l'antépénultième ébony^ bàlcony, ivory : cette tendance, combinée avec 
la tendance à l'amuissement des r finales ou non, a changé complètement la physionomie 
des mots que je signalais. Doctôr, porter, factôr, non seulement, ont perdu leur r, 
comme en français dialectal docteu[r], porteu[r], Jacteu[r], mais l'accent s'est reporté 
sur la première syllabe, et l'on prononce dôcté ^ porte', f acte , 

Il me semble que cette histoire des mots de trois syllabes qui ont un r à la troisième 
syllabe peut servir à grouper les faits que j'ai relevés à propos des mots de trois lettres en 
<=> r[l] à la troisième radicale, et les explique entièrement. Voici, par exemple, ^ 
KHPR : au début, il a l'accent sur la syllabe médiale khp'r; puis, r s'amuissant, il garde 
d'abord son accent à la même place khp'^ et enfin le reporte à la première syllabe kh'p, 
ce qui, vocalisé, nous donne pour l'évolution du mot le tableau suivant : 

r \ „ « KHAOUPIROU ,,, ( KHOPI, KHOPE, mioni, igione 

( Doctùre\m\ ( Docteû[7*] 

„ C KHAOUPIR, KHOPIR ,,^ ( mcone, moon 

II ^ • IV < 

( Doctôr, docteur ( Dôcto[r] 

En résumé, les mots égyptiens de trois syllabes en <=> r[l] à la troisième radicale 
formaient au début un groupe homogène où l'accent tonique posait sur la syllabe mé- 
diane. Le groupe se disloqua lorsque la chute de la voyelle finale et l'amuissement de r 



A TRAVERS LA VOCALISATION EGYPTIENNE 85 



tendit à transformer les trissyllabes en dissyllabes, puis en monosyllabes : dans certains 
groupes secondaires, Taccent ne bougea pas, et la dissyllabisation, puis la monosylla- 
bisation, s'opérèrent sur la syllabe médiane, comme dans «.^o, igAïAio, ^to, igro; dans les 
autres, Taccent recula, et la dissyllabisation, puis la monosyllabisation se terminèrent 

sur la première syllabe igwnc-igionc-igoon, TCo^e-TiAxJ'e-TUxS', cane-ione, Ànne-Àene. 11 faut 

ajouter ici que ce mouvement ne s'opéra pas tout d'une pièce, mais que r, amuie, dut 
reparaître plus d'une fois, comme en français, et probablement pour les mêmes causes, 
influence des liaisons dans la langue parlée, étude des auteurs devenus classiques, etc. 
Dès le temps des Pyramides, on trouve des exemples de la chute de r à la finale, ainsi 
dans n û V Su ^^'^'^ boire, etpendant les siècles de l'Empire thébain les formes pleines 
de certains mots comme tt ^ pogarit, pogrit, s'emploient presque indifféremment à 

côté des formes amuies tt pogait, pogîi : aussi ne doit-on pas s'étonner si le copte a 
conservé des doublets comme g^oRcp à côté de ^ro, c^ovp à côté de ce^^io, tantôt sans 
établir de différence entre eux, tantôt en les localisant chacun dans une nuance diffé- 
rente de l'idée. 

Je n'ai tenu jusqu'à présent aucun compte des mots comme okpi, noqpe, n«.^pe, 
Aie«»pe, où R, troisième radicale, est suivi d'une voyelle finale, le plus souvent i-e. R y 
doit sa préservation aux jeux d'accents produits par l'adjonction à la racine de suffixes 
grammaticaux. Les uns sont encore des féminins en copte comme noqpi, ignHpe, d'autres 
sont des masculins dérivés de féminins hiéroglyphiques, comme n«.^p€, ^«^;6pi, de 
«►=-=> pakhrit, sans doute par confusion de la finale féminine 1[t], è[tj, avec la finale 
masculine î des noms d'agent; les autres enfin sont des noms d'agent où la racine est 
jointe à ce suffixe 1, È. La terminaison du féminin ( l s==3, ûû ^, *=, ^» est une syllabe 
lourde, et, se joignant aux mots, en déplace l'accent qu'elle reporte sur elle-même. Le 
masculin? NaoufIri, NcfIri, passant au féminin T(||jo, T<zr>, l'accent tonique 

qui était sur Fi se reporte sur ît, et Ton a nofirî't; mais, comme ce mouvement rompt 
réquilibre des sons, celui-ci se rétablit en développant sur la première syllabe no, un 
accent second nofirî't. La syllabe médiane, devenue atone, éprouve alors le sort qu'ont 
eu la plupart des contre-finales dans le français : elle tombe et nôfirî t devient nôfrî't, 
puis par la chute régulière de t final au féminin nôfrî', nôfrè'. La flexion en (( , ^, i, 
des noms d'agent prend un poids divers selon qu'elle se joint à des substantifs féminins 
ou à des masculins : jointe aux masculins, elle est longue h l'origine et déplace l'accent 
^. () J) HoRî, 'up'W, THorien, h m^ Anoupi, 'Avou6(u)v, TAnubien. Jointe aux noms 

féminins, elle devient atone, et l'accent tonique de la terminaison féminine reste l'accent 
tonique du nom d agent : m mirî'ti, puis par chute de 1'"^, au singulier Aiepir, 

mais au pluriel Aicp^^i-, Aicpé^Tc, où l'adjonction du suffixe pluriel ou, meratIou, avait 
ramené le ton sur l'i final ^ . Les mots comme Aie<»pe, ^«.Tpe, dérivent de prototypes anciens 



]. Soit dit en passant, le t final des mots de cette forme est en réalité rancien t du féminin maintenu 
par la flexion i, puis mis k nu lorsque cet i est tombé. L'i-k n'a dû disparaître qu'assez tard, car un certain 
nombre de mots composés de la sorte ont en copte une terminaison grecque -hc, ainsi Kcnc^iTHc M. m, 
pistor qui in fornace ovcupatur, de qenefîti, p«^;6rrHC M. m, Yva'>pe'JC,./M^^O| de rakhî'ti, ckoothithc M. ni, 



86 A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 



i\l\\\\ METRi, ? i\\j\ HATRi, qui Contenaient cette flexion ((1 i-e, et le méca- 
nisme de la conservation du p dans ces mots a été le même que dans les féminins du 

type de noqpe^ igiiHpe. 

De môme que j'ai fait entrer en ligne de compte, pour établir les lois de Taccent 
dans le groupe, des mots dont Toriginal antique ne m'est pas connu, de même je me 
crois autorisé à déterminer maintenant, d'après l'analogie des formes étudiées en copte, 
l'accentuation des mots de même squelette, dont les descendants ou n'existent plus 
dans cette langue, ou n'ont pas été recueillis encore. Ainsi 

(g^ corde d'arpenteur, var. ^ ^, s'accentuera shs'r, shs' 



8 

-M- 



et ainsi de suite. Toutefois, l'absence de dérivés coptes rend singulièrement malaisées 
les tentatives de vocalisation dont cette étude, sur l'accent tonique du groupe en <=> 
r[l] à la troisième radicale, est nécessairement suivie. Au contraire, la vocalisation 
antique ressort d elle-même, lorsque l'on met à côté l'un de l'autre les mots anciens avec 
leurs variantes et les mots coptes : 

ig«.^»oTA, ichneumon, donnera pour T "^^ ^ (XX* dynastie) la prononciation 

KHATOULOU, KHATOUROU; 

oTj^op , chien (uowpic), donnera pour ^ ^^ (XX® dynastie) la prononciation 

OUHAOUROU, OUHAROU, OUHOROU ; 

Aoccp, oTocp, rame, donnera pour ] M V ^«^^ (XIX* dynastie) la prononciation 

OUSIROU, OUOSIROUV 

Dans les cas où le mot s'est conservé sous une forme monosyllabique en même 
temps que sous une forme dissyllabique, la comparaison des doublets fournit d'ordinaire 
la vocalisation des deux dernières syllabes : 

c^oTp, ciKioy, c«.j»u), assurent à f'8 ^^^5() ^^ prononciation sahourou, sahouorou ; 

gTOp et ^OTCp — î i 1 — HOTOUROU, 

celle de ce dernier mot est confirmé par le mot ^eo, ^to, plur. jTiap, ^-acop, cheval, 
8 f /t^'' tandis que ^lo^^, census, tributum, vectigal, 8 v^{"~~' hotourou, 

donne un o pour la première syllabe. Les variantes en a de cette première syllabe, 
8 ^m j^«.TpcY, «^«^pHy, jumeaux, montrent très probablement qu'il y avait là à 
l'origine une diphtongue aou, qui, selon qu'elle a été attaquée de façon ascendante ou 
descendante, a tourné à l'o ou à I'a. De manière générale on peut dire que la pré- 
dominance du son A ou du son ou dans cette première syllabe diphtonguée a été d'im- 



balnearius, de siounî'ti : la flexion n'a pu être amenée que par l'analogie d'un îti, îte final avec le -tTr)^ 
des mots de même nature en grec, et une finale nue -ît, et, n'aurait pas probablement amené le même 
résultat. 

1. L'i [e], seconde radicale, est prouvé par l'identité d'orthographe de | I ^ >.»-»»• rame, avec | I ' t X 

forty dont la prononciation ousiri, ouosiri, est prouvée par des jeux de mots perpétuels avec le nom au dieu 

32 '0..?.;. 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 87 

portance décisive pour Thistoire du mot. Où le son a l'a emporté, le son ou, o, a subsisté 
à la deuxième syllabe accentuée, Ta de la première s'est affaibli souvent, puis a disparu, 
et. le mot est devenu monosyllabe sur la seconde syllabe : | ^ j haoutourou, 
devenant hatourou, chevaux, hatourou, a donné hetourou, htour, htor, hto; au 
contraire) 8 Vil haoutourou, devenant houtourou, a donné hotour, hoteb, 

et a fini, comme on voit, par s'accentuer sur la première. Ceci dit en passant, je don- 
nerai, sans plus discuter, les résultats auxquels me conduit la confrontation des ortho- 
graphes hiéroglyphiques avec les variantes coptes : 

||vi^ a dû se prononcer Mashirou, mashir, mshir, avont de devenir Hogip; 

( J5^Q 5^ — Ka-azirou\kazirou,ketir,keter, — RTHp; 

— Sapirou, sAPm, sepir', — cnip; 

— Saqarou, saqairou, seqêr, seqîr, — cd'Hp; 
/ / / / 

— SaMIROU, SAMIR, SEMIR^ semer, — S9^Hp, ig£iep; 

— ShAKOUROU, SHAKOUR, SHEKOUR, — ogtf'oTp, tf'^OTp; 
fiP^ — DOSHIROU, DOSHIR, DOSHI, DOSHR, -" ^wpig et T02I ; 





^ j^X_ — DOKHIROU, DOKHIR, — Tia^c, TCixS'; 

U t| -V» — KhaOUKIROU, KHOKIR, — ;6toR€, j6u)R ; 



n 3 ^5^ — Sazourou, sazour, sezour, — igro; 

Q ^ tk -.^ TT ' K HOQAR, HOQER, — ?0«^€p; 

8 ^'^ — HOUQAOUROU ] ' ' t !-> 

A<=>-Zr ( HOQOUR, HEQOR, — ^Ro; 

U<=^*' — AOUNIROU, AUNIR, ONIR, — loni, wne [«.Ré.-, cnc-]. 

I nnrn 

Je laisse au lecteur le soin de continuer ce dénombrement. Je veux faire remarquer 
seulement que l'on peut, en s'inspirant des exemples donnés ci-dessus, rétablir presque 
à coup sûr la vocalisation de certains mots dont les dérivés coptes sont encore inconnus : 

A^ Q, passer au crible, sera vocalisé noukourou, noukour, noker, d'après l'analogie 

de noRcp ; 

9 f 

B frapper (surtout de Vher minette), nouzirou, nouzir, — de rot^^, dieu; 

D (\ munir, aoupirou, Apir, — detoRe; 

^ ^ ^ , (| ^ ^ , AOUGARtT, AOUQRÎT, ÔQRI, — de OKPI (N^xwxpiç), 



1. RTHp est pour R«wTHp, composé comme r^Aotri M. m, 6o«, de ( J ^^ A ka-rouqi, taureau 

châtré. 

2. Le I impulsif est le plus souvent vocalisé en a, comme j'aurai occasion de le montrer par la suite de 



ces études sur la prononciation égyptienne. 



88 



A TRAVERS LA VOCALISATION EGYPTIENNE 



et ainsi de suite, en se guidant sur les tonalités diverses que les variantes de récriture 
hiéroglyphique indiquent pour chacune des syllabes. Qui aura, comme moi, la patience 
de les recueillir, se trouvera posséder du même coup, et sans trop de chances d'erreur, 
la prononciation probable de tout un groupe important de mots égyptiens anciens, au 
moins pour les époques moyennes de la langue. 

Je n'ai guère recherché jusqu'à présent que la vocalisation du mot nu sans suffixe : 
l'exemple des formes comme noqpe, ^«.i6pi, n«.^pi, nous montre combien radjonction 
des suffixes, rompant l'équilibre du mot, en changeait la vocaUsation. Je me bornerai 
pour le moment à examiner quelles modifications produisaient les suffixes du genre et 
du nombre dans nos mots en <=> r[l], troisième radicale. Elles ont été indiquées déjà 
pour le suffixe du féminin singulier dans les adjectifs : 



M.J 



NAOUFlROu, NOFiRou, nofIr, devient T 



NOFRÎT, NOFRÊT, noqpe, itoqpe; 



AOUQlROU, OQlROU, OQiR, — fl <=> AOUQRÎ'T, OQRÎ'T, OQRÊ'T, ÛKPI, 



et dans les substantifs : 



/WV^/SA N ^ 



D 



o 
oo 



D (1 o NAï»Ri'T, NAPRÈ'T, devient né.^pi ; 

^> 1 oo 

PAKHRî'T, PAKHRÊ'T, — c^«j6pi, n«.^pe (devcnu mascuUn). 
Nous sommes donc autorisés à transcrire : 

8 (1 (^ HATRÎT, HOTRlT, au féminin de ? (1 { 3y haoutIri ; 

Il m ^^^^^'^' OUOSRÎT, — j n <=> OUSiROU, OUOSiROU ; 

KHAOUPRlT, KHOPRI't, — ^ KHOPiROU, KHOPIRI; 

A^^ DOSHiROU, DOSHiRi; 




( W ] c^ 



DOSHRÎT, 
^ <=> ^ OUSHRiT, OUOSHRlT^ 
Q AOUPRÎT, APRiT, OPRÎT, 

et dans les substantifs : 



V ^ ousHlROU, ousHiRr ; 

Q AOUPlROU, AOUPlRI, 



A/^/^/^^^ 



n J banrIt. benrît. 



Pour le pluriel, la question est résolue en partie par une observation que j'ai publiée 
il y a longtemps déjà, à propos du mot SovOijp, épithète d'Amon-Râ\ Il résulte des tran- 
scriptions grecques que le mot dieu faisait au singulier noutï[ri], noutÎ[r], avec un ï[ë], 
et au pluriel noutir[ou], avec un î [é], et la terminaison plurielle ou des substantifs : quand 
r[l] tomba au singulier, r continua de sonner au pluriel même après la chute de Tou, et 
l'on eut : singulier, nouti, dieu, pluriel, noutîr, dieux. Le même fait se passe pour 



1. Réponse à la lettre de M. Edouard Naaille, dans la Zeitschrift, 1883, p. 119-120. 



A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE 89 

«w^o. £To, qui conservent au pluriel, «^^wp, ^Tu>p, le r perdu au singulier. Appuyé sur ces 
précédents, je prononcerai : 

j\ ""^^^ AQiROU, AQÎR, à côté du siuf^ulier aqirou, aqÎr, aqÎ:; 

/î/^l DOSHiROU, DOSHiR, — DOSHlRI, DOSHlR, DOSHÎ; 

iR OUOSÎROU, OUOSÎR, * — OUOSiRI, OUOSÎr, OUGSÏ, 

pour le masculin pluriel, et pour le féminin : 



D jl ^ i NAPRiTou ; 

î <Z> I NCFRÎTOU ; 



□ û o 



I I I 



PAKHRiTOU . 



Je suppose que la terminaison du duel masculin ne déplaçait pas l'accent tonique, 
Vi \k qu'elle joint à la marque ordinaire du pluriel v^ , (^ étant un ï bref. On avait donc : 

ÎnofIrouï, les deux bons; 
\\ 

U<=> ANiROuï, les deux pierres, 

1 mnD w ' 

Cette manière de voir est confirmée par le copte, si, comme je le pense, les pluriels 
en oTi, oTc de cette langue sont d'anciens duels, ce qui arrive dans beaucoup de 
lanc^çues où les formes duel les deviennent facilement des formes plurielles : l'accent 
tonique de ne, ciel, e&pïl, grain, ^pe, nourriture, oticc, hauteur, pnc, temple, ne se dé- 
place pas au pluriel, bien que la voyelle s'allonge : nHTe, eÂpHOTc, ^pH-re, TuceëVe, pnîÎTc. 
Pour le féminin duel, ce que j'ai dit plus haut et du féminin et des noms d'agents sulTit à 
nous montrer que cette forme ne peut nous offrir aucune modification nouvelle : on le 
prononcera probablement T<=> nofrîti, comme on prononce U MmiTi, merîti. 

Réunissant tous ces éléments en un seul tableau, nous aurons pour la vocalisation des 
adjectifs de trois lettres en <=>, troisième radicale, la série suivante : 



Masculin • Féminin 



Singulier 



"O 



V^ l 



NOUFÏRI, NOUFiR, NOUFÏ NOUFRÎT, NOFRÎT, NOFRi 



U^, î— 



Pluriel ^Ôiii Ocii 

f NOUFiROU, NOUFIr, NOFIr NOUFrItOU, NOFRÂTOU, NOFRÎT, NOFRÎ 



Duel \ Ô<=>\\ Ô<=>\\ 




NOUFiROUÏ, NOFIrOUÏ NOUFRlTI, NOFRÎTI 



Les I alternent avec autant d'E suivant les dialectes, comme en copte. Je n'ai pas 
parlé de l'article de M. Steindorff, Mouillirung der Liquida <=> im ^gyptisch- 

RRCUEIL, XVI. 



12 



90 NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 

Koptischen (Zeitschrift, 1889, p. 106-110), parce que je n'ai pas cherché à indiquer ici 
le mécanisme de la chute de 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 

PAR 

Fr -V. SCHEIL, 0. P. 

V. Deux briques deSippara. — L'inscription de Nabonide (WAI, I, 69, col. Il, 
32, etc.) mentionne les travaux de Kourigalzou aii temple Edubar d'Agané; voici le 
premier texte se rapportant aux travaux du môme roi, à VÊbarra de Sippara. Il se lit 

« 

sur une grande brique cuite, trouvée dans ma première excursion, au début ^es fouilles 
de* 1894, ordonnées par le Gouvernement ottoman, à Abou-Habba. Les caractères sont 
archaïques, mais se transcrivent, comme il suit, en assyrien cursif : 

T *T 





T Cif -flff <M 



HPPF ïï ^ Sw 

-ÏÏ<T ET- ^ïï 



5 ^:^ t:m t:W 




HPPF 



^ -T ^T 



^T 



10 -m A4 It 

tTi^(') ïï -T -ÏÏ<T «=ïï t^T 
^W -T ^T 



-T IS«') ^m m t:^ 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 91 



15 m^^ <\-M EtiT 








^ ty^ff ::^T T^ -T 



m t^k m >^ ^} -y^^ 



« A âamas, roi de Sippara, son roi, Kourigalzou, roi puissant, roi (Je Sumer et 
d'Accad, roi des quatre régions, noble prince, réconome des dieux, le favori de âamas 
et de èenirda. Le temple d'Êbarra. . . ayant vieilli. . . il lui moula des briques (?), re- 
nouvela ses (constructions en) ruines et le remit en place. » 

Notes. — Ligne 2. Le titre de roi de telle ville, attribué à un dieu, me paraît 
nouveau. Peut-être Samas est-il dit roi de Sippara, à cause des franchises ou privilèges 
exceptionnels dont jouissait le sacerdoce à Sippara. 

Ligne 8. La place du déterminatif AN au milieu du mot UB-DA est des plus 
singulières. On comprend cette confusion dans une case, comme Sir-la-bour et Sir- 
bour-la, etc., dans les textes de Goudêa, nullement dans la ligne, 

âamas-soum-oukin nous a laissé au même endroit une brique similaire, découverte 
le même jour. 





S5 *T ES -Wf <1I 



-T tT -A- >^ -TTA ^T 



<^ ^T M --T ^T <Iif 







^ :^T ^T -V «=!!! 



92 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 






« A àamas, roi de Sippara, son roi, âamas-soum-oukîn, vice-roi de Sou-anna, 
roi de Sumer et d'Accad, pour sa vie et pour la vie d'Assourbanipal, son frère jumeau, a 
reconstruit à neuf, en briques, le temple d'Êbarra. » 

En abrégeant involontairement le texte, M. Bezold a entièrement méconnu le sens 
de ce document dans la Zeitschriftfar Assyriologie, t. III, p. 415-417. 



RECHERCHES 

SUR 

PLUSIEURS PLANTES CONNUES DES ANCIENS ÉGYPTIENS 

[Suite^] 
PAU 

Victor Loret 

XIÏI. — L'ANLS 

Les manuscrits coptes n°* XLIII et XLIV do la Bibliothèque Nationale nous 
fournissent, sur TAnis, les indications suivantes : 



«..necoTit •:• mkh .... 
«knH-»<on •:• 



«^IfHCOIt • «hlIH^Ott 

eMKH 



û^jVl (Msc. XLIII, fol. 57 verso), 
^- \ (Msc. XLIV, fol. 82 recto). 



On peut remarquer d'abord, dans ces passages, un cas étrange de confusion entre 
deux mot« grecs voisins, «vTjeov et av.ffov, confusion dont on a d'ailleurs un exemple dans 
Tliéopliraste ' et qui doit peut-être s'expliquer par la prononciation, sans doute presque 
identique, des deux lettres o et ;. Mais ce qui est pour nous le plus intéressant, c'est la 
mention d'un nom copte de TAnis, cmkh ou mrh, qui est bien certainement d'origine 
pharaonique. 



1. Pqyir les numéros I-XII, voir Recueil, t. VII, p. 101-114, t. XV, p. 105-130, et t. XVI, p. 1-14. 

2. Théophraste nomme TAneth "Avt^Oov et "Avvt^tov [Theop/irasti Eresii Opera^ éd. F. Wimmer, Parisiis. 
1^66, p. 532-)33). 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 93 



L'Anis, Pimpinella Anisum L., n'est pas une plante indigène de TÉgypte. On ne 
le rencontre à Tétat spontané, — et encore fait-on des reserves sur cette spontanéité, — 
que dans les îles de Chypre et de Chio, etenBéotieV En Egypte, il est seulement cultivé. 
Ni Prosper Alpin ni Forskal ne mentionnent TAnis parmi les plantes égyptiennes. 
Delile ne Ta vu en Egypte que dans les herboristeries'. Il est vrai que ces voyageurs 
n'ont guère dépassé le Caire. G. Schweinfurth assure que la culture de TAnis est assez 
répandue dans la Haute-Egypte*, et A. Figari désigne, comme principaux centres de 
cette culture, les villes d'Esnéh, de Girgéhet de Siout, ainsi que le Fayoum *. On trouve, 
chez les auteurs classiques, des traces plus anciennes de l'existence de TAnis en Egypte. 
Dioscoride et Pline, se servant à peu près des mêmes termes, nous apprennent que 
l'Anis le plus estimé vient de Crète, et que Ton doit ranger immédiatement ensuite 
TAnis d'Egypte*. J'ajouterai qu'on n'a pas encore découvert, dans les tombes égyp- 
tiennes, des restes antiques de cette plante. 

Le nom copte de l'Anis, cjukh ou mrh, nous permettra peut-être de poursuivre l'étude 
de l'espèce égyptienne en utilisant la philologie. J'ai cherché en effet, dans ma collection 
de noms hiéroglyphiques de plantes, s*il en était quelqu'un qui eût pu donner naissance 
au copte CMKH, et j'en ai trouvé deux : ^i^'^^^^ mâki, et (1 '-' màqaî. 

Je ne sais quelle impression, sans doute un peu subtile, m'a fait supposer a priori 
que, de ces deux mots, le second seul pouvait être transcrit par cmkh. Il m'a semblé que 

le - a est trop long pour répondre au e et que le \\ est trop bref pour répondre au h. Au 

contraire, le (] et la diphtongue a? m'ont paru se rapporter exactement aux lettres e et h. 
L'examen des textes, d'ailleurs, m'a ensuite donné raison. 

Dans les mots déterminés par , on peut toujours hésiter entre un nom de matière 
végétale, — fruit, graine ou gomme-résine, — et un nom de substance minérale. Or, 
l'hésitation n'est pas possible pour le Màqaï, dont on dit qu'on doit l'employer après 
l'avoir fait dessécher; il est évident que ce ne peut être qu'un végétal. Le Màki, par 
contre, semble ne pouvoir désigner une partie de plante. 

Ces deux mots, malheureusement, sont rares dans les textes. Màki ne se rencontre 
(jue deux fois au Papyrus Ebers, et Màqaï une seule fois, dans le même document. Le 
mot Maki est employé dans l'expression ^^^ '^^^^ ,, qui désigne une substance 



nommée deux fois de suite (25/16 et 26/4-5). Le mot s'applique originellement à 



toute pièce de pierre ou de bois reposant horizontalement sur deux supports, comme 
une architrave, une poutre de plafond, un linteau de porte. Puis, le sens prenant de 
l'extension, le terme 1^ ' désigne un plafond, et enfin, d'une manière générale, un endroit 

couvert. 

(E 



Ce mot est employé au Papyrus médical de Berlin dans l'expression \\ 



1. E. BoissiCR, Flora orientatls, t. II, p. 866. 

2. R. Delile, Florœ Oiffypt. iUtistr,, n* 345. 

3. P. AscHERsoN et G. Schweinfurth, lUustr. de la Flore d* Egypte, p. 80. 

4. A. Figari-Bey, Studii soientijicl sulVEgltto e sue adiacenze, Lucca, 1864-1865, t. Il, p. 97. 

5. Diosc, De mat, medic., \U, 58; Pline, Hist, naUy XX, 73. 



94 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

fp j , qui ne peut signifier que « poussière, saleté de poutre ou de plafond », 

O III l_ I -^ ^^ 

àtnou devant être rapproché de 2^ a/vn/saa et de errcn, xoirpia, stercus, fimus. L'expression 

étant très vraisemblablement analogue à la précédente, on pourrait 




songer à voir dans Mâki le prototype de mhocir, x^Tupoç, stercus, Jiinus. Dans les deux 
cas, il s'agirait d'un médicament présentant d'intimes rapports avec le JjjCL des méde- 
cins arabes', ou « fiente de chauve-souris », médicament étrange que l'on retrouve 
également dans la pharmacopée des Coptes sous le nom de il>^ip«^ci«^, lequel est traduit, 

au moyen d'un piquant euphémisme, par I^l^ijll f^^y^j J-^î^> « Schizraq, c'est- 
à-dire larmes de chauve-souris ' ». 

Ceux qui ont visité à Thèbes le tombeau de Pétamounoph, ou qui ont remarqué 
le blanc revêtement que les colombes ont déposé sur le rebord de la haute colonnade 
de Louqsor, se rendront exactement compte de ce que peut-être Y excrément de plafond 
ou rf'arc/wYrare des droguistes de l'ancienne Egypte. Le Jjjû. est, au dire d'Ibn-Baithar, 
souverain pour dissoudre les calculs de la vessie; il n'est même guère employé qu'à 
ce seul usage. Le Mâki n'est préconisé que contre les v w wfek ' P®^*"^*^^ est-ce la 
même chose. C'est, en tout cas, l'avis de L. Stern qui, dans le Glossaire du Papyrus 
Ebers, a traduit ^ y/ '^i P^^ << valeiudo calculorum, calculi ». 

Si, au lieu de se servir du copte pour traduire le mot ^v ^^3:^ , on préférait en 



\\ Jll 

rechercher la racine égyptienne, on arriverait sensiblement au même résultat. Le radi- 
cal signifie « couvrir, recouvrir ». Il est dit, par exemple, des portes du naos 



d'Edfou, qu'elles étaient ^ B ^ x - -^i^ » « en bois d'acacia mêlé 

^ v.:^^ \ ^ J 12J1D o*'o-M^Z=ZOOO . 

de bronze et recouvert d'or* ». Le « Màkt de plafond » des Egyptiens pourrait être 
Venduit qui, à la longue, recouvre une paroi, qu'il s'agisse de chauves-souris, — si elles 
étaient abondantes dans les pièces sombres et peu habitées des maisons égyptiennes. 
— ou simplement de suie ou de toiles d'araignées. Ces deux dernières substances, en 
effet, sont enregistrées dans la Matière médicale d'Ibn-Baithar (n°» 859 et 1592). 



Quoi qu'il en soit, en somme, du sens exact de ^ ^^::::^ , on voit que ce mot ne 

A ^ I iQ -û<^ \\ III 

peut désigner un végétal, et que le terme y IJ *^ reste seul à pouvoir être considéré 
comme la forme ancienne de ca&rh. Il convient donc de rechercher si l'unique exemple 
connu du mot peut confirmer cette hypothèse. 

L^î^^mPci. o lit ^^ï^^ (^«^- ^''''' XL, 4^ « ^--desséché, 
broyé et trituré », est recommandé pour le cas où l'on trouve vR "^^T .*^ ^ 

^ ' (76., XXXIX, 21-XL, 1), (( une personne qui souffre d une oppression 
de l'estomac ». C'est là la seule propriété que nous connaissions du Màqat; or, encore 
de nos jours, la principale propriété de l'Anis est de favoriser les digestions pénibles. 
L'Anis est la graine carminative par excellence. En lisant Dioscoride, Pline et Ibn- 
Baithar, on verra que ces écrivains servent, en quelque sorte, de traits d'union entre 
les médecins pharaoniques et les thérapeutistes modernes : 



1. PI. I, 11. 7-8, d'après L. Stero, dans le Glossaire du Papyrus Ebers, p. 13. 

2. L. Lbclbhc, Le Traité des simples^ par Ibn el-Beîthar, n» 1376. 

3. A. KmcuBR, Ling» œgypt. reatii.^ p. 188. 

4. M. DR RocHBMONTBix, Le Temple cCEd/oUy t. I, p. 10. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



95 



DlOSCORÏDE (III, 58) : 'ApfzoÇet 8è -repoç te xà toêoXa twv Çwwv xaî irpoç èfJWtveufJiaTioaeî;. 

Pline (XX, 73) : Prgecipium autem est ad ructus : ideo inflationibus stomachi, 
et intestinorum torminibus, et cœliacis medetur. — Foliis decoctis digerit cruditates. 

Ibn-Baïthar (n*> 159) : Il combat les gargouillements et Tintumescence. — Il est 
utile contre les obstructions du foie et de la rate causées par les humeurs. — Sa décoc- 
tion avec du bois de réglisse purifie la poitrine et est salutaire contre Tessoufflement. 

Rien ne s'oppose donc à ce que xO ^^^^ ^^ forme antique de cjulkh et désigne 
l'Anis (Pimpinella Anisum L.), plante qui, se trouvant mentionnée au Papyrus Ebers, 
aurait été introduite en Egypte, au plus tard, au commencement de la XVIII® dynastie. 



XIV. — LA FRONDE ET LA FEUILLE DU PALMIER 

On ne trouvera rien d'extraordinaire, — si Ton songe à la prodigieuse richesse de 
la langue arabe en fait de termes relatifs au dattier, — à ce que les anciens Égyptiens 
aient désigné par des noms spéciaux la fronde et la feuille de cet arbre, qui est de 
beaucoup, sous tous les rapports, celui auquel ils devaient attacher le plus d'importance 
parmi les végétaux croissant spontanément dans leur pays. Les ScaZo? coptes, d'ailleurs, 
nous permettent de penser que, dans ce cas spécial, le lexique égyptien ne devait guère 
le céder au vocabulaire arabe. J'ai pu réunir, en effet, en dépouillant divers manuscrits 
de Scalœ, Tassez longue liste suivante de dénominations s'appliquant au dattier et à ses 
dérivés : 



ni^oiiu^ 
nikAcooTi 

lUd^pÀCOT 
lUÀHT 



ai^l Le Dattier. 






h^ 






Ja,LJI 
•• • 

4CU 



Les Dattiers femelles. 

Datte verte. 

Pâte de dattes. 

L'inflorescence du Dattier avant la formation du fruit. 

Les spadices (ensemble des fleurs) du Dattier. 

Les régimes de dattes. 

Même sens. 

Les spathes (enveloppes des spadices). 

Les moignons qui restent des frondes tombées. 

La nervure médiane de la fronde. 
Même sens. 



L.1II Les filaments de la base des frondes. 



^«Jl La fronde, la palme. 
jo^ Feuille de la palme ^ . 



1. Tous ces mots, à part le dernier, sont tirés de cinq manuscrits de la Scala magna éditée par Kircher. 
B«j(on se rencontre dans M se. copt. Paris., n» XLIV, fol. 66 recto. 



96 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



Parmi ces mots, ce sont seulement les ternes k^i, Ênrr et k^nan qui nous occuperont 
pour l'instant. Le sens des équivalents arabes qui servent à rendre ces mots est géné- 
ralement bien défini. Tous ceux qui ont tant soit peu parlé Tarabe en Egypte savent que le 

mot Jbj> y désigne la nervure médiane de la palme, autrement dit la fronde dépouillée 
de ses feuilles. Cette nervure est fort solide; on en fait des cannes, des bâtons, des cages, 
des lits. Pourtant, le Qamous applique également ce mot à la palme, verte ou sèche, garnie 
de ses feuilles. Le mot ^J»-, d'après P. Alpin\ désigne seulement la feuille de l'arbre; 
d'après R. Delile ', il désigne la fronde entière. Le Qamous admet les deux sens. Enfin, 
^j^y. s'applique, de l'avis unanime des lexicographes et des naturalistes arabes, à la 
feuille des diverses espèces de palmier. 

En lisant soigneusement le volume que M. E. Amélineau vient de consacrer à une 
Histoire des Monastères de la Basse-Egypte* d'après les documents coptes, j'ai relevé 
une vingtaine de passages où il est question du A«.i et du Aht. 

On y voit que les moines, lorsqu'ils ont à faire une longue route, ne manquent 
jamais de prendre avec eux, en guise de canne, un bâton de kà.i (gAtoT MÀa^i, p. 3, 43, 229), 
appelé quelquefois tout simplement A«.i (p. 165), ce qui montre que k^i peut avoir le 
môme sens que Jb js> en arabe moderne d'Egypte, c'est-à-dire désigner la fronde dépouillée 
de ses feuilles. Mais, dans d'autres cas, il est question de gens qui, pour fêter quelque 
important personnage, vont au-devant de lui en agitant des k^i (p. 232, 258); il est 
évident qu'il s'agit là de palmes vertes garnies de feuilles. 

On sait que les travaux des moines consistent en corbeilles (àip, A«.ipi, p. 76, 209, 
250, 252, 357, 372) qu'ils tressent au moyen de feuilles de dattier et qu'ils vont vendre 
ou échanger à Téranéh, la ville nilotique la plus voisine de l'Ouadi-natroun. Quelquefois 
ils fabriquent avec la même matière, pour leur usage personnel, des nattes (^om, p. 221) 
ou des cordes (cx.©^*-»*^ p« 281). Les détails de la fabrication des corbeilles sont minu- 
tieusement décrits. Les moines prennent une faucille et s'en vont, par les bosquets de 
dattiers de la maigre oasis, pour y couper des Art dont ils reviennent le dos chargé (p. 97, 
119, 134, 200, 206, 227). Ces Art sont bien certainement, non pas les feuilles isolées, 
qu'il serait périlleux autant qu'inutile de détacher sur l'arbre, mais les palmes garnies 
de leurs feuilles, palmes dont on pouvait, par surcroit, utiliser également la nervure. 
Une fois, du reste, l'objet de cette récolte est désigné par le mot A«.i (p. 87), pris dans le 
sens de palme verte que nous lui avons déjà vu attribuer. Enfin, c'est toujours avec le 
Aht que l'on tresse les corbeilles. Dans ce cas, Ênrr désigne la feuille détachée de la palme. 
Il est dit même, en deux occasions, que. l'on laisse tremper ces Aht pendant quelque 
temps dans l'eau (p. 243, 359), immédiatement avant de les employer. Mais une fois, 
pourtant, il est dit que les corbeilles sont faites en kà.i (p. 209); il est certain que l'écri- 

4 

vain copte a pris ici le tout (la palme) pour la partie (la feuille). 

On voit, en somme, que k^i et km sont deux termes différents, mais dont les sens 



1. Hist. natur. jEgypti, pars secunda, p. 17 (Lugduni Batav., 1735). 

2. Dans la Description d'Egypte (2« èdit.), t. XIX, p. 110. 

3. Annales du Musée Guimet, t. XXV, 1894. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 97 

peuvent parfois chevaucher l'un sur Tautre. Ré.i est la palme considérée comme une tige 
longue, garnie ou non de feuilles; km est la palme envisagée seulement au point de vue 
du feuillage. Aussi £i*j peut-il ne désigner que la nervure de la palme, comme Aht peut 
n'en désigner que la feuille. En traduisant Aé.i par Jij>- et éiht par ^J»-, l'auteur de la 
Scala a très nettement rendu la distinction qui existe entre les deux mots. 

On trouve, pour les mots kt^i et km, dans les lexiques coptes de Tattam et de 
Peyron, des références à divers passages des livres bibliques ou des manuscrits publiés 
par Zo(^ga, passages qui ne font que confirmer les sens qui viennent d'être établis. Je 
ne tirerai de ces références que les variantes £i«. (Z., 317) pour A«.i, et A«.ti (Z., 69) 

pour &HT. 

Quant au mot À«.Kon, qui est un diminutif grec de £i«.i, nous le retrouverons plus loin. 

Les deux mots ki^i et km ont leurs prototypes dans l'ancien égyptien; mais, ce qui 
peut sembler surprenant, on ne les a jamais reconnus dans les textes où ils se rencon- 
trent. Nous verrons que les termes hiéroglyphiques d'où sont nés les mots k^ et Aht 
présentent les sens bien distincts de nervure et Ae feuille et que, par conséquent, ce 
n'est que par extension ou contagion que les deux mots coptes ont pu confondre plus 
tard leurs significations. 

Dans la vivante description, composée par un scribe de l'époque des Ranlessidcs, 
du port d'embarquement où des contrôleurs prélèvent la dime sur les récoltes afin de la 
faire expédier aux greniers royaux, on voit figurer, entre autres fonctionnaires de bas 

:,s««.,i,oA-6)=-s:fiTi"iiii4iM:kj^iï:^iR^ 

^N^ '<=:>} J Qy {Anast,, V, 16/5-6), « les gardiens des portes avec des bâtons et 
les Nègres avec des cannes de paumer ». Nous voyons la le même rapprochement que 



nous avons vu en copte entre g£itoT et &«.!. 

=3 1 

O I 

I 



^ .„.__„.,. _ . . ^ 



De même dans le texte suivant : <=>^^ l ^ . y^^ , ^^^ 






I, 234-235), <( dans la terre de Syrie, avec des bâtons de genévrier; dans la terre 
d'Ethiopie, avec des cannes de palmier ». 

Comme on le remarque, ces cannes de palmier sont, dans les deux cas, mises en 
rapport avec les Nègres d'Ethiopie. Un troisième exemple nous prouve que la fabrica- 
tion des cannes de palmier était, en effet, une spécialité éthiopienne : J a 6 ' ^T 
^^^^ ^^^ A, (( de longues cannes de Palmier-doum ». Ces cannes font partie de 
présents adressés à Amon de Karnak par un roi d'Ethiopie (H. Br., Dict., 379). 

Le mot se rencontre encore dans un passage mutilé d'unjgapyrus de Turin, passage 
que, par conséquent, je me dispenserai de traduire : MM \^ ! ^ <> <=^ J 

\;^^{Pap. r«r.,26/3). 

Enfin, dans deux passages du Grand Papyrus Harris (65 c/9 et 74/9), il est fait 

RECUBIL, XVI. 13 



98 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 



mention de J "~^g a "^^ « cannes de palmier », à côté de a^^ "Oi, J ""^^ f) îô' ^* ^^^" 

ments de dattier », le ,JLI des Arabes, le ^«^ni'&i ou ^oTficne des Coptes. 

Voici, réunis Tun à la suite de l'autre, les é(iuivalents hiéroglyphiques des mots 

Le sens de Joj>- ou nervure (de palme), canne (de palmier), que j'ai attribué à ces 



mots me semble à Tabri de toute critique \ 

L'équivalent hiéroglyphique ducopte Aht me paraît être Y ^'^. J'ai déjà eu l'oc- 
casion de prouver, à propos du mot ^^ *, qu'au (2 égyptien répond souvent unïi 

AA^AiW O O O 

copte; je n'ai donc pas lieu de refaire ici la démonstration. Un mot égyptien Ouiou ou 
Oui, vocalisé en i et prononcé Witou, ou Wit par chute de la désinence, a fort bien pu 
donner kKi en copte. Les exemples que j'ai réunis du mot j^T^ prouveront, au sur- 
plus, que le sens « feuille de palmier » est presque le seul qu'il puisse avoir. 

On trouve le mot mentionné sur un ostracon du Musée de Turin * qui contient, en 
neuf lignes très courtes, le relevé de comptes d'un personnage préposé à la fabrication 
de cordes ^ — ^ 5 . La matière de ces cordes est indiquée à la ligne 3 : ^ — * jJ 
I v\ . Nous avons vu plus haut que les moines coptes, en plus des corbeilles et des 
nattes, fabriquaient des cordes en I^ht; avec les feuilles du dattier on confectionne encore 
aujourd'hui en Egypte des cordes, — particulièrement celles qui servent aux bateliers. 
— des nattes, et surtout ces filets à larges mailles qui servent au transport des objets à 
dos de chameau*. 

Dans un papyrus du même Musée % il est de nouveau fait mention de cordes ordi- 
naires, et de cordages pour bateliers, le tout en T^"^. On y trouve d'abord des cordes, 



1. 11 est pourtant une critique que Ton pourrait m'adresser, et à laquelle je tiens à répoudre d'avauce . 
l'exemple du Pap. Harris a été transcrit par II (I 3 "^ etcelui d'Anas^, V, par Jl (J 3 .Dans 

... , ., .^ /www I .N . A^A^AA I N III 

ce dernier texte, le second signe peut, il est vrai, être aussi bien un aaaaaa qu un j]; mais la variante de 

Sali., I, donne un fl absolument indiscutable, et le Pap. Tur. porte très nettement l'orthographe J (J 

=1 ^ fl Q A =1 Y fl i 

^ . Quant au Pap. Harris, il porte bien certainement Jj M d "^ dans le premier cas; dans le 

second cas, le troisième signe peut être un aaaaaa, avec une uoucle descendante très prononcée à droite. Mais 

la partie gauche du signe va s'empâtant, et il suffirait d'un point, qui a pu disparaître avec un grain du 

papyrus, pour faire un j] suffisamment clair. D'aiUeurs, les ^ a et les /vwwv se confondent souvent dans 

jes papyrus, aussi souvent peut-être que les <i^ et les £^, et si nous ne nous en apercevons pas toujours. 

c'est que, d'habitude, nous devinons les mots plutôt que nous ne les lisons. Nous transcririons bien ceriaine- 

n <::> H '^'^'^'^ 

ment, — on n'a qu'à se reporter slux fac-similé, — J (A nast., 1,6/6,7/2), '^'^'^'^ (Anast., iy,lO/ll ^ 

A/WVAA U A/V\AAA AAA/WA /^ DDD /WWNA 



(Sali., IV, 2/8), 9 [Cb., 6/7), f^ [ib., 11/8), QA (ib., 2/9). - — (ib., 7/5). si nous ne 

A A fl (£ O DEUHi/ P==5aaaaaa 

reconnaissions et si nous ne déchiCTrions machinalement les mots J| , - -/l, 9 , ^ , y » 

fl ^ 000 '^'^'^^ /WVSAA I A AAAAAA 4 -A i ^ O 

rVh et /vwwv . 

i W I cfjf P ">1 A/VW^ 

2. Recueil, i. XV, p. 106. 

3. Pi. CL. — - Ce document, malgré son apparente banalité, est, entre parenthèses, peut-être le seul qui 

y^_^/W AAAAAA Q 

nous prouve de façon claire et indiscutable que le ^ | ^ — ^ Q ^sÎT mesurait 100 coudées de long. Ou y lit, en 

AAAAAA O (â X 

effet, que 36S0 coudées de corde égalent 36 cgcnno^ 1/2, plus 30 coudées. 

4. R. Dblile, in Descr. d'Egypte (2« édit.), t. XIX, p. 445. 

5. Pi. eu. 



RECHERCHKS SUR PLUS1P:URS PLANTES 99 



mesurées en coudées (1. 9) : ï v^ i*^ 8 \> ^ r^^ ^-,1. « feuilles de 

dattier : 300 coudées de corde, d'une valeur de 1 qad d'argent ». Mêmes indications aux 
lignes 7, 10 et 11, avec différences seulement dans les chiffres. — Il s'agit ensuite 
de cordages pour la batellerie (1. 4) : t %^•^^-^ § %^ ^"^Hî î "^ 1 ^ J)% û 
^^^ wi '' ^^ feuilles de dattier : grands cordages deux fois bons pour les bateaux 
royaux ». Même texte aux lignes 5 et 6. — Enfin, il est fait une seule fois mention (1. 8) 

emplir 1 baïri ». Ce dernier mot, qui n'a pas encore été relevé dans les dictionnaires, 
est certainement l'équivalent du copte àip, li«.ipi, qui sert à désigner les corbeilles que 
fabriquaient les moines de l'Ouadi-natroun. 

Des cordages de même matière sont, au dernier lieu, mentionnés au Grand Papyrus 
Harrts. On lit. en effet (16 6/4) : ï _ '^ g ^ ^^' puis ï ^ J^ 8 ^ ^ . (60 c/2), et 
enfin ï '^^ — ^9 xLT'^'^^^ (71 6/14). Mais ce même document nous fait connaître 

en outre trois nouvelles sortes d'objets travaillés en feuilles de dattier (16 6/5-7) : 

hO faï; feuilles de dattier : 77 strhâtà; feuilles de dattier : 2 ouaoua-it ». Ce dernier 
mot est très connu pour désigner, dans les textes hiéroglyphiques, le cordeau à l'aide 
duquel Safekh, aidée du pharaon, traçait les fondations des temples. Ce doit donc être 
une corde de très longues dimensions, et l'on s'explique qu'il n'y en ait que deux dans 
la liste des libéralités de Ramsôs III, — Le mot '^ (( ^'^^ Q^^ dérive d'un radical 
signifiant « porter, transporter », désigne très sûrement quelque récipient au moyen 
duquel on opère les transports, et fort vraisemblablement le filet à larges mailles que 
les Égyptiens modernes fabriquent encore en feuilles de dattier. — Quant à l<z>-*^ 
A U '^ j ce mot s'applique peut-être à une grossière natte d'emballage ; je serais assez dis- 
posé à y voir le prototype des mots Tsipa, sira, qui, de l'aveu des auteurs classiquas, sont 
des mots d'origine égyptienne et désignent des choses tressées en feuilles de dattier \ 
Le mot arabe Ij^^^a^, qui est le plus employé en Egypte pour désigner les nattes, rap- 
pelle aussi l'égyptien sirhàtà, qui est certainement la forme plurielle d'un mot sémitique 
sir ha ou sirah. 

Jusqu'ici, l'équivalence entre j ^'^ et Aht me paraît bien évidente. Mais un sens 
tout différent se présente pour le mot égyptien. Dans la phrase suivante, par exemple, 
le terme Outou ne semble pas pouvoir désigner autre chose qu'une guirlande de fleurs : 
IV P 2 ? *^ R"^ I® (Miss, du Caire, I, 26), « des outou sont à ta gorge, 
dans Memphis ». De même dans ce passage du Papyrus d'Orbiney (17/3-4) : ^^ 1 



I I Mi 

o _ T ", (( Sa Majesté parut au balcon de lapis-lazuli, avec un outou de toutes sortes 



îifiNl^i^k^^PSS-Jo^^l^t 



de fleurs au cou ». Mais cet exemple, dans lequel le mot « fleurs » est exprimé, nous 
prouve du moins que Voutou n'était pas toujours et nécessairement composé de fleurs, 
ce qui est une restriction de sens importante à relever. M. H. Brugsch, qui traduit 



1. Cf. Tattam, Lexic. œgypt.'latin,^ p. 56, s. v. liip. 



100 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

ouiou par « couronne de fleurs », en donne dans son Dictionnaire (p. 295) les deux 
exemples suivants M ^^ Vl*^""^ (Stèle 55 de Vienne), « un outou est à sa 

gorge »; pT |t^^g|^^^^^r^^^|]|]£^ (Tombe au S.-O. de Deir-el- 
médineh), « on tresse des outou pour ton cou, la nuit de la fête Noutiri ». 

Le mot outou signifierait donc, d'une part, « feuille de palmier » et, d'autre part, 
(( guirlande ». Au fond, la différence entre ces deux sens est beaucoup plus apparente 
que réelle. Il nous suffira, pour nous en convaincre, de nous représenter comment les 
anciens Égyptiens confectionnaient les guirlandes qu'ils attachaient à leur cou. Bien des 
momies, — entre autres, celles de Deir-el-bahari, — sont parvenues jusqu'à nous avec 
les guirlandes dont on leur couvrait la poitrine. Or, comment sont faites ces guirlandes? 
— M. W. Pleyte, dans son mémoire sur La Couronne de la Justification \ l'a très 
clairement expliqué par son texte et par les figures qu'il y a jointes. On prenait d'abord, 
aussi longue qu'on pouvait la trouver, une étroite lanière tirée d'une feuille de palmier. 
Sur cette lanière on enfilait, les unes à côté des autres, des feuilles plusieurs fois repliées 
sur elles-mêmes et on y appliquait, soit de petites fleurs entières, soit des pétales de 
Lotus bleu ou blanc. C'était un filament très mince, tiré encore d'une feuille de palmier, 
et employé comme de nos jours on emploierait du fil, qui servait d'abord à tenir ces 
feuilles pliées et imbriquées les unes contre les autres et, ensuite, à y fixer solidement 
les fleurs ou les pétales. 

Une guirlande égyptienne était donc, en somme, un T^'^ = ^k\, feuille de 
palmier, auquel un second [^"^ servait à fixer des feuilles et des fleurs. Le [^\5[ 
était la guirlande proprement dite, la partie solide et constitutive de la guirlande; les 
feuilles et les fleurs en étaient les ornements et les accessoires. C'est pourquoi l'auteur 
du Conte des Deux Frères prend soin de nous dire que le [^'^ du pharaon était orné 
de toutes sortes de fleurs. Que le mot, ensuite, ait pris un sens plus étendu; qu'après 
avoir désigné le support de la guirlande, la lanière de feuilles de palmier à laquelle on 
attachait des fleurs, il ait fini, par synecdoque, par désigner la guirlande de fleurs elle- 
même, il n'y a ri«n là que de très naturel, rien que de très fréquent, dans toutes les 
langues et à toutes les époques. 

Ce second sens de î^"^^ loin de détruire le rapprochement que je propose entre 

1 h^^ et Art, ne fait au contraire que le confirmer. Si, en effet, toutes les cordes, toutes 

les nattes, toutes les corbeilles égyptiennes ne sont pas faites en feuilles de palmier, du 

moins toutes les 'guirlandes découvertes jusqu'ici sont montées sur Aht. J'espère doue 

que mon identification peut être admise sans hésitation. 

Malheureusement, il reste d'autres exemples de [ ^"^ et ils semblent anéantir ce 
qui me paraît si bien établi. Le Papyrus Ebers reconuiiande souvent, dans les recettes, 
un ingrédient j^,^. ] J^ ,^,, \\\ ,^. ]}} J^ ^,, \\\ °. Or, j'ai en vain parcouru toutes les 
Matières médicales coptes, grecques, latines ou arabes que j'ai pu trouver, jamais je 
n'y ai rencontré la moindre mention de la feuille du palmier. 



1. Leyde, 1804 (extr. du V/« Congi^s des OnentaUsies)^ p. 4, 17-18, et pi. XXIV-XXV. 



RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 101 

En réalité, on pourrait se dire que ce n'est pas là une raison pour que les anciens 
Egyptiens n'aient pas attribué aux feuilles du palmier quelque propriété, qu'on aurait 
reconnue douteuse par la suite et qu'on aurait cessé d'utiliser. Mais le mot [^ et 
ses variantes revient plus de vingt fois au Papyrus Ebers, et il est recommandé pour 
huit ou dix espèce^ d'affections. Ce n'est pas là une quantité négligeable. Je préfère 
supposer : ou bien que le mot î^^, en plus du sens que nous lui avons reconnu, 
avait un sens tout autre et servait à désigner quelque plante spéciale; ou bien, plutôt, 
qu'il y a eu confusion, chez le scribe qui a recopié le papyrus, entre les signes | et ?, et 
que le mot \\> du Papyrus Ebers sert à dénommer l'Oignon, Y ^ . Bien des 
motifs tendraient à nous confirmer dans cette dernière idée : 

1° L'Oignon, sous le nom Y ^ , hout, n'est pas mentionné une seule fois dans 
le papyrus. Il serait absolument étrange qu'un légume, qui est si abondant en Egypte 
et auquel les médecins grecs et arabes attril^uaient tant de vertus, n'ait jamais été 
employé dans la médecine égyptienne. 

2** En hiéroglyphes, le pluriel du mot î ^ "^ est, la plupart du temps, écrit Y? T , 

mO f A JlT ÔÔÔ^ ftlJlJO AÂÂIII 

. L,e Papyrus Ebers emploie de même l'orthographe ] ] ] ^t ï j j . Or, c'est là 

un procédé d'écriture qui ne s'applique, pour exprimer le pluriel, qu'aux signes figu- 
ratifs et jamais aux syllabiques. Le signe Y figure un oignon; le signe Y représente 
eut-être une gaffe ou un croc de batelier (d'où les mots J ^^(|(| 5 , « gaffe », et Y ^ 
fl ^^ « remonter un courant »), mais certainement pas une plante ou une partie de 
plante. Donc, Y peut être figuratif dans un nom de plante et prendre le pluriel TÎY, 
tandis que j ne le peut pas. 

3^ Le Y ^,,, du Papyrus Ebers est employé comme rafraîchissant, calmant, 
lénitif, émoUient; il excite l'appétit; il est aphrodisiaque et emménagogue; on le 
recommande pour les morsures de l'homme. L'Oignon, d'après Dioscoride, Pline et 
Ibn-Baïthar, est aphrodisiaque et emménagogue; il est calmant; il excite l'appétit; 
il guérit les morsures des chiens, des serpents et des scorpions. En somme, les pro- 
priétés de rOignon et celles du | ^ sont identiques. 

4^ On sait que, dans les listes d'offrandes, il est toujours fait mention de têtes 
d'oignons attachés en bottes, | ^rC?^- Deux fois, le Papyrus Ebers emploie le mot 
(t^\ à propos du Y v^.... Une fois, ce sont sept têtes d'outou, — Y \> nz^ t 

— que l'on doit utiliser dans la confection d'un remède; une autre fois, c'est une tête 
à'outou, — ^^ 1 v.i.» — Q^^ ^'^^ ^^i* placer à l'entrée du trou d'un serpent pour 
l'empêcher d'en sortir. 

5^ Les signes Y et Y sont très souvent pris l'un pour l'autre en hiéroglyphes. J'en 
pourrais donner plusieurs exemples. Je préfère n'en citer qu'un seul, qui se rattache 
directement à la question qui nous occupe. Lorsqu'il est dit, par exemple, que -^ nS 

"^^^^ Û^^"^' ^^^'^ Kalend, Inschr,, 36/42-43), il est bien évident qu'il s'agit de 
tresser pour Osiris des guirlandes et non des oignons. D'autant plus que le mot-jT", 
que nous avons déjà vu employé dans ce sens, est toujours choisi de préférence à tout 
autre pour rendre l'expression « tresser (une guirlande, une couronne) ». 



K 



102 RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES 

G^ La môme confusion existe en hiératique. Et même, jusqu'à une certaine époque, 
celte écriture n'avait qu'un seul signe pour rendre Y et |. Dans les très intéressants 
tableaux paléograpliiques que M. A. Erman a jdressés à propos du Papyrus Westcar\ 
on constate que, sous la XVIII'' dynastie, la distinction est loin d'être nettement établie 
entre les deux signes. Aussi attribue-t-il au signe qui nous occupe, pour le Papyrus 
Ebers, les deux valeurs Y et Y, en s'appuyant sur un passage de ce document (51/17) 
où le mot ? ^"^ , « blanc », est écrit Y ^^ . 

De tout cet ensemble de faits, il résulte bien nettement que le nom de plante du 
Papyrus Ebers n'a rien à voir avec le mot qui fait l'objet de cette étude. L'obstacle 
qui nous arrêtait se trouve donc écarté et l'identification reste acquise entre Y ^T^ et 
Aht, avec cet enchaînement de sens : 1° feuille de palmier (servant à fabriquer des 
cordages, des nattes et des corbeilles) ; 2^ bande étroite, lanière de feuille de palmier 
(servant de monture aux guirlandes); 3® guirlande dejleurs (montée sur une lanière de 
feuille de palmier). 

Je devais, pour terminer, parler du mot copte Àa^iion, qui désigne la feuille du 
palmier. C'est là un mot égyptien repris au grec. Baie, en effet, et son diminutif patov 
ont été, comme tant d'autres mots, empruntés par les Grecs à la langue égyptienne. 
Hésychius explique le mot paU par pa68o; cpoivtxoc; VEtymologicum magnum, parxXiSoç 
^o(vixoc. Cha}remon (Porphyr., De Abstin., IV, 7), parlant des prêtres égyptiens, écrit : 

yjAzt^ 0* auToTç iv. twv (nraoî)auv toû <^otvtxoç, à; xaXoùai ^alc, eTiiTtXexTO. Ce SOUS CSt exactement 

celui que les textes égyptiens appliquent au mot J ûû ^ '^. Mais HorapoUon (I, 3-4), 
les Évangélistes {Jean, xii, 13; Marc, xi, 8; Matth., xxi, 8) et les Septante (/ Macch,, 
XIII, 51) emploient pat? et palov dans le sens plus large de « palme », sens que n'avait 
pas l'égyptien et qu'on ne trouve que dans le copte &é.i. 

Il est à remarquer que kf^imw est rentré en copte avec une signification toute 
spéciale, j»yi-, « feuille de palmier », qu'il n'avait ni en égyptien, ni en copte pur. 
De même, comme nous l'avons vu plus haut, <^omi^, en copte, désigne le dattier 
femelle, sens restreint que n'avaient ni le copte Acm, ni l'égyptien J ^ jT ' ^^^^ ^^^ 
Grecs ont fait çoCviJ. 

Je signalerai, à l'occasion, d'autres cas dans lesquels les Coptes, n'ayant pas 
reconnu en grec des mots tirés de l'égyptien, les ont introduits dans leur vocabulaire 
en en dénaturant le sens, afin de ne pas faire double emploi avec les mots correspon- 
dants qu'eux-mêmes tenaient de leurs ancêtres pliaraoniques. 

Lyon, 22 février 1894. 



1. A. Erman, Die Màrchen des Pap. Wcstc, II, Schrifttafel IV, M 73-74. 



SUR UxN FRAGMENT DE PAPYRUS GRECO-COPTE 



W3> 



SUR UN FRAGMENT DE PAPYRUS GRÉCO-COPTE 

PAR 

Victor Loret 

M. A. Nolot, de Lyon, possède un fragment de manuscrit grcco-copte (0™ 16 de 
haut sur 0'" 25 de large), écrit sur papyrus, dont il m'a permis de prendre copie. Le lieu 
de provenance de ce document est inconnu. L'écriture en est très lisible, mais le papyrus 
est déchiré ou usé par endroits, et les marges en ont totalement disparu. On serait tenté* 
de croire, à cause des premiers mots des lignes 2-4. qui commencent exactement Tun 
sous Tautre, que nous avons là le début des lignes, d'autant plus qu'il semble exister un 
blanc devant les e des lignes 2-3. Mais la partie copte du texte montre qu'il manque 
quelques lettres au début et à la fin de chaque ligne. La ligne 4 nous permet de dater ce 
manuscrit de l'an 24 de l'empereur byzantin Constant II, Flavius Héraclius le Jeune, 
surnommé Constantin; les traces d'une ligne en caractères arabes, visibles au-dessus de 
la partie grecque, démentent cette suprématie que le scribe loyaliste prétendait ainsi 
conservera l'Empire romain sur l'Egypte. Voici ce que j'ai pu lire sur ce manuscrit, 
dont je tiens la photographie à la disposition de ceux qu'il intéresserait particulièrement : 



1 
2 
S 

4 
5 
6 
7 
8 
9 

10 
11 
12 
13 
14 




.euepysTOu etouç etxoua[TOU 
. . .eudeSeaTaTOu 7)|jlcov 8e[aTzo'xov xat] etouç etxouaTou '^^W^^sy^WMWW^ 
...xat (p[Xa6]îou TjpaxXetou vsou xcovaTavTivou tou Seo^J'^LopYoy ?j^^^3 
Tou ETOUç etxoudTOu T[pJtTOU y^oi^"^ . . .'ivôtx^:. . .^ ev TCo| 




y/mm'W''^'' % 



[tOjTuci) tou aGXocpopou (xapTupo^ a66a cpoiêafJLcov.t tou opo[uçj. . .v. . 






• ' '^Sl^^^H^^^ epfxcovGscoç stti tcoavvou ôauetS tou . . . irpcoTOxwfjL^g 






^ 






• • • ^>32.®®T ^'^'^ ^®T iSA^-ovii finieAoT ^(^oïdwR fi'^OAf.ne h 

• • • ^2^P ï^îB"P^ fiRTTpiéJioc Teqjjtdwdwy t€ cdwiine ni€ÎV.dwX*CL'*'®^ ••*] 
[npec&TTJTepoc dwTco nnpoecTcoc JunTonoc eTOTdwdJi d^Mdw f^oiii^sjuLXC^ 

. . .TpOC eTOTTôwdwfl Ildwï eTRH Cg^pdwï g^I nTo[o^Y tî^HjUie g^dintiOA5Lo[c wTno- 

[\ïc g^]€pA5t[o]tiT + Gqcg^dwï ïv\^€. eq^(o eg^pdwï S^^idweHRH 



^î*^%^"5^'^'' :^*r5^ 



ïï'-.m m:m^ 








C'était un testament semblable à ceux des Musées de Boulaq et du Louvre que 
M. Révillout a publiés. 



Lyon, 7 mars 1894. 



104 LE NOM D'ÉPERVIER DU ROI SOZIR 




LE NOM D'ÉPERVIER DU ROI SOZIR AU SINAÏ 

PAR 

Georges Bénédite 

Au nombre des inscriptions inédites du Ouadi Magharah et qui ont pris place dans 
le Recueil que je prépare de tous les monuments égyptiens de la Péninsule Sinaïtique, 
il en est une que je tiens dès maintenant à signaler. C'est le nom d'épervier du 
roi Sozir (III® dynastie). Il est gravé dans le style rude des hiéroglyphes du 
=1 tableau de Snofrou, non loin de ce tableau, sur la paroi occidentale du Ouadi 
Genayèh entre la quatrième et la cinquième mine. Comment ce petit texte a-t-il 
pu é(ihapper à M. H. Brugscli après avoir échappé à Lepsius et à Lottin de 
Laval, c'est ce qu'on comprendra sans peine en apprenant qu'il se trouve engagé 
au milieu d'un groupe de dessins d'un style également des plus archaïques et de 
graffiti aux trois quarts effacés, le tout ne pouvant être aisément discerné qu'en cer- 
taines conditions d'éclairage ne se rencontrant pas à toute heure du jour. La Com- 
mission anglaise (1869) aurait pu être plus heureuse : la planche III, à la suite de 
V Account of the Survey, montre que le groupe ne lui est pas passé inaperçu. Mais 
elle parait ne s'être attachée qu'à la reproduction des figures. J'ai, selon mon habitude, 
tout estampé et à tout hasard, et ce n'est que récemment, en jetant pour la première 
fois les yeux sur l'empreinte en question et en l'examinant avec M. Maspero, ce guide 
si sûr dans le déchiffrement des textes lapidaires les plus frustes, que je me suis rendu 
compte de l'importance de ce document. Ce qui en rend de prime abord la lecture in- 
certaine, c'est le fait que le signe «h-=> est, contrairement au | et au <z>, gravé en creux, 
mais cela résulte de la dégradation de la roche en ce point : le relief, en tombant, a 
déterminé un creux, comme il arrive fréquemment sur le grès. La gravure à contresens 
du même signe -=^<» ne fait pas non plus de difficulté, dès que l'œil prévenu en retrouve 
tous les linéaments. 

Ce nom royal sur lequel la stèle découverte à Séhaïl par M. Wilbour a ramené 
l'attention des savants, et qui se retrouve au Sinaï, c'est-à-dire grâce au voisinage 
des bas-reliefs de Snofrou et de Khoufou, dans des conditions d'authenticité très satis- 
faisantes, est-il celui du fondateur de la colonie ? Les conditions dans lesquelles s'est 
faite ma découverte permettent de supposer qu'en matière de haute antiquité, le 
Sinaï nous réserve peut-être d'autres surprises. — L'empreinte est déposée au Musée 
du Louvre. 



CHALON-SUR-SAÔNE, IMP. PUANÇAISR ET ORIENTALE IlE L. MARCEAU. 



RECUEIL 



DE 



TRAVAUX RELATIFS 



A LA 



PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE 



ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 



POUR SERVIR DE BULLETIN A LA MISSION FRANÇAISE DU CAIRE 

PUBLIE SOUS LA DIRECTION DE 

G. MASPERO 

MEMBRE DE L'inSTITUT 
FHOFBSSSUa AU COLLÈGE DE PRANCBy DIRECTEUR D'BTUDBS A l'ÉGOLB PRATIQUE DBS HAUTES ÉTUDES 



~^ i^-^'-—~x^—^-—-'—~~^ 



Vol.. XVI. Liv. 3 isT 4 




PARIS 

LIBRAIRIE EMILE BOUILLON, ÉDITEUR 

67, RUE DE RICHELIEU, 67 



M DCCC XCIV 

Tous droits résercès. 



CONDITIONS D'ABONNEMENT AU RECUEIL 



Le Recueil parait par volume composé de quatre fascicules. 

Les abonnements se font pour le volume entier , il n'est pas vendu de fascicules séparés. 

Paris 30 francs. 

DÉPARTEMENTS ET UnION POSTALE 32 — 

Prix de la collection des seize premiers volumes pris à la fois, au lien de 490 francs, 380 francs. 
Un sommaire détaillé du contenu des dix premiers volumes est envoyé gratuitement sur demande. 



OUVRAGES 

relatifs à la philologie et à Tarchéologie orientales 



ABBADIE (A. d'). Dictionnaire de la langue Amariilûa. 1 fort vol. in-8*. 50 fr. 

AMÉLINEAU (E.). Fragments de la version thébaine de TÉcriture sainte (Ancien Testament). 
In-4». 15 tr. 

AURÈS (A.). Traité de métrologie assyrienne ou étude de la numération et du système métrique 
assyrien considérés dans leurs rapports et dans leur ensemble. In-S". 6 fr. 

BAILLET (A.). Le décret de Memphis et les inscriptions de Rosette et de Damanhour. Gr. in-8% avec 
une planche. 5 fr. 

BAR-BAHLUL (H.). Lexicon syriacum voces syriacas graecasque cum glossis syriacis et arabicis 
complectens. E pluribus codicibus edidit et notulis instruxit R. Duval. Faso. I, II et III. 
3 vol. gr. in-4'. 60 fr. 

BERGAIGNE (A.). Manuel pour étudier la langue sanscrite. Chrestomathie-Lexique-Prlncipes de 
grammaire. Gr. in-8\ 12 fr. 

^ et HENRY (V.). Manuel pour étudier le sanscrit védique. Précis de grammaire-Chrestomathie- 

Lexique. Gr. in-8^ 12 fr. 

BERTHELOT. Histoire des Sciences. La Chimie au moyen âge. Publié avec la collaboration de 

" M. Rubens Duval pour l'alchimie syriaque, et celle de M. O. Houdas pour l'alchimie arabe. 

3 vol. in^% avec figures dans le texte. 45 fr. 

BOISSIER (A.). Documents assyriens relatifs aux présages. Tome I". 1" liv. In-4\ 12 fr. 

BRUGSCH (H.). Examen critique du livre de M. Chabas intitulé : Voyage d'un Égyptien en Syrie, 
en Phénicie, en Palestine, etc., au xiv' siècle avant notre ère. Gr. in-8\ Au lieu de 
1 fr. 50 

DERENBOURG (H.). Essai sur les formes des pluriels arabes. Gr. in-8'. 3 fr. 

DOMICILE DES ESPRITS (LE), Papyrus du Musée de Turin publié en fac-similé par le professeur 
R. V. Lanzone, de Turin, 11 planches et 2 pages de texte. In-f . 30 fr. 

DUTENS (A.). Essai sur l'origine des exposants casuels en sanscrit. In-8*. 6 fr. 

DUVAL (R.). Traité de grammaire syriaque. Gr. in-8". 20 fr. 

Los dialectes Néo-Araméens de Salamas. Textes sur l'état actuel de la Perse et Contes 

populaires, publiés avec une traduction française. In-i^'. Au lieu de 8 fr. 4 fr. 

GUIEYSSE (P.). Rituel funéraire égyptien, chapitre 64^ Textes comparés, traduction et commentaires 
d'après les Papvrus du Louvre et de la Bibliothèque Nationale. In-4% pi. Au lieu de 
20 fr. " 10 fr. 

• 

INSCRIPTIONS hiéroglvphiques copiées en Egypte pendant la mission scientifique de M. le vicomte 
E. de Rougé, publif'es par M. le vicomte J. de Rougé. 4 vol. in-4^ Au lieu de 120 fr. 60 fr. 

LEFÉBURE (E.). Le Mythe Osirien. Première partie : Les Yeux d'Horus. In-4». Au lieu de 20 fr. 15 fr. 

Deuxième partie : Osiris. In-4'. Au lieu de 20 fr. 15 fr. 

LEPSIUS (C.-R.). Les métaux dans les inscriptions égyptiennes, traduit de l'allemand par W. Berend, 
avec notes et corrections de l'auteur. In-4\ avec 2 pi. 12 fr. 

LIEBLEIN (J.). Index alphab('>tique de tous les mois contenus dans le Livre des Morts publié par 
R. Lcpsius d'après le Papyrus de Turin. ln-8\ Au lieu de 12 fr. 6 fr. 

MARIETTE-PACHA. Denderah. Description générale du grand temple de cette ville. 4 vol. in-f et 
suppl. contenant 339 pi. ace. d'un vol. de texte in-4". Au lieu de 390 fr. 200 fr. 

Le volume de texte se vend à part. Au lieu de 60 fr. 30 fr. 

Le supplément aux planches. Séparément. Au lieu de 10 fr. 5 fr. 



'^jt ja 



RECUEIL 



DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE 

ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 



Vol. XVI Fascicules III et IV 

Contenu : 17) Le Livre de proté ger l a barque divine, par E. Chassinat. — 18) Notes et Remarques, par 
G. Darbssy. — 19) ^\\F\J^ := fV = 'làpovÊC, par J. Lieblkin. — 20) Études de droguerie égyp- 
tienne, par Victor Loret. — 21) Scène d'initiation aux mystères d'Isis sur un relief crétois, avec 
une planche, par André Joubin. — 22) Une statue du dieu Set, par G. Lbgrain, avec quatre 
vignettes. — 23) Gleanings from the land of Egypt, by A. -H. Sayce. — 24) Stèle de Bêl-Harràn- 
Bôl-Uisur, par Fr.-V. Schbil, O. P. — 25) Nachtrag, von W. Spiegelbero. — 26) Extrait d'une 
lettre du P. Schbil. — 27) Notes d'épigraphie et d'archéologie assyriennes, par Fr.-V. Schbil, O. P. 
— 28) Ëine neue art der Nnminalbildung, von Wilbelm Spiegelbero. — 29) Livres parus. 



LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 

PAR 

E. Chassinat 

Le rôle que la magie a joué dans les pratiques religieuses des anciens Égyptiens, 
et surtout dans le culte d'Osiris, n'est plus à démontrer. C'est surtout aux formules 
magiques qu'on recourait pour la protection des dieux ou de tout ce qui leur appartenait. 
Un texte, gravé dans Tune des chambres du temple d'Osiris construit sur la terrasse du 
grand temple de Dendérah, vient encore appuyer de son autorité les résultats acquis à 
ce sujet \ L'étude de ce texte me paraît présenter un réel intérêt. 

Il ne s'agit plus cette fois, en effet, d'une simple conjuration magique tenant à la fois 
de la prière et de l'incantation; mais d'une véritable pratique d'envoûtement accom- 
pagnée de formules terribles dirigées contre Sît, ayant pour but de protéger une barque 
divine, la barque osirienne Neshmit qui était censée conduire les morts à Abydos 
d'après la donnée théologique osirienne, et de la soustraire aux attaques de l'ennemi 
héréditaire d'Osiris que l'on détruisait par le feu en cette circonstance, suivant certains . 
rites, sous forme d une statuette de cire. 

Ce texte ne m'est pas connu par ailleurs, si ce n'est par son titre qui se rencontre 
sous cette forme, U n ^J^ , « [Livre de] protéger la barque [divine] », dans le premier 
catalogue de la bibliothèque du temple d'Edfou V 



1. Mariette, Dendérah, IV, pi. LXXIV 6, Chambre de la terrasse, Osiris du Nord, chambre n» 1 ; Brugsch 
et Dùmichen, Recueil de Monuments égyptiens, IV, pi. XXX-XXXIII. 

2. J. DE RouGÉ. Inscriptions et Notices recueillies à Ed/ou par le V" E. de Rougé, II, pi. CXXI; Bruosch, 
Zeitschrift, 1871, p. 44. 

RECUEIL, XVI. 14 



106 ' LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 

La ligne qui renfermait le titre du livre est malheureusement mutilée. Il en reste 
encore assez cependant pour que, nous aidant de l'un de» passages de la fin du texte, 
nous puissions constater que ce titre nous est parvenu complet ou peu s' en fau t. Nous 
avons très lisiblement, en haut de la première colonne : 'ï-s^ ^^KÊ'f si nous 

rapprochons ces quelques mots du [)assage suivant de la colonne 35 : q ^''''''^«%' n ^^^ 
et du titre du livre mentionné dans le catalogue d'Edfou, U_j, s]lL , nous pouvons vrai- 



semblablement supposer que la lacune n*a enlevé que le mot .^Lii^ , déterminé 



par le signe .^Q^ ou par la représentation de Tune des barques divines >/]q]5, w^^ etc.\ 
La lacune qui suit est très considérable : la colonne a été détruite i)resque en son 
entier. Elle ne laisse plus subsister que quelques signes parmi lesquels le début de la 
formule elle-même et la fin d'une autre, très courte, qui parait avoir contenu des indica- 
tions préliminaires ayant trait au rite à suivre pour l'envoûtement et pour la destruction 
par le feu de la figurine de cire reproduisant les traits de l'ennemi que l'on voulait 
abattre. Je serais tenté de croire qu'il y avait là une sorte de répétition très abrégée 
d'un passage de la clausule du texte, col. 30 sqq. Il m'est cependant impossible de 
rien préciser, vu l'état actuel de cette ligne. Les textes de même nature qu'on trouve 
dans les recueils ne peuvent être non plus d'un grand secours, car ils font commencer 
d'ordinaire la formule immédiatement après le titre *. En tous cas, il me semble difficile 
d'admettre que le titre se soit poursuivi jusqu'au bas de la colonne et que les débris 
encore lisibles, ^H(/3y[ ®\a, en aient fait partie : le titre de ces livres est généra- 
lement très court. 

Au-dessous du texte, la copie de MM. Brugsch et Dîjmichen donne, sur une seule 
ligne horizontale, une double légende accompagnée de douze noms de divinités disposés 
en colonnes et précédés du nom d'Anubis et d'un des Ouanouaitou. 

Lapremière légende est ainsi conçue : '^S!!)! f^ HS „ jr^ "''''^ i 1° n ''***** 
Y ^ ' <( Les dieux veilleurs d'Osiris qui accomplissent (litt. : ils font le tour) leur 
heure et qui renou velle nt sa prote ction jour et nuit. » La s econde renferme ce qui suit : 

.'l'tSim0^ir,T^.riSi^î>lM.V^i'23l= «I^ q."-^''^ gardiens 
du sycomore pour qui on étend le bras sur terre, et qui tranchent la tête de tous les 

ennemis d'Osiris. » 

Les noms des divinités sont ceux-ci : en tête, û p frt ^t ^Yt ' P^^s, pour la première 

légende, l<'ljf]^'], 2^'l'^'], H'S^ll' ^°2^1' ^'î^^' ^^^î 
'"û èrw' 8°^^ ]; pour la deuxième, l^J y ^o^^, 3« ^ \^A '^''CBsT 



ce dernier très muti lé * . Ces noms nous sont déjh connus en grande partie. T ^ | est cité 



1. La copie de Brucsch donne» après ^^ . ainsi écrit ^^^^ u^ signe o, première lettre du mot iop, 

barque. 

2. Voir le recueil de textes magiques contenu dans le papyrus du British Muséum publié par M. Budge, 
On ihe hieratic papyrus qf Nesl-Amsou. 

que j'ai cru pouvoir corriger en P^ d'après la formule ordinaire, 
onnô depuis une édition plus complète de ces deux courtes formules accompagnées, 



LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 107 

dans le grand texte des fêtes d'Osiris du mo is de Kh oiak ^ ; on le rencontre enc ore à 
^^*^^' J^^xS'^'^^^^^P^^'^^^ûi^xl' ^^J' de >5^, variante de f^^, 
et de A J) . Les cinq divinités dont le nom se retrouve à Edfou appartiennent à 

Tune de ces nombreuses catégories de personnages divins qui étaient chargés de sauve- 
garder Osiris, soit par l'influence de la parole, soit par la force brutale, et qui le veil- 
laient jour et nuit sans interruption. Ce sont ici des acolytes de Thot, des Djasou, que 
l'on représentait tantôt sous la forme d'un épervier à tête humaine coiffé du disque*, 
tantôt sous la forme d'un homme à tête d'épervier également coiffé du disque solaire *. 
Ils sont d'ordinaire au nombre de sept et conduits par Thot. On les voit figurés, comme 
autant d'éperviers à tête humaine, sur un sarcophage d'époque saite conservé au Musée 
du Louvre * ; ils couvrent la poitrine du mort, précédés de l'âme même du défunt qui a 
pris la même forme et qui tient la place que Thot occupe d'ordinaire. Ils sont nommés 

de Mehoïrit », ou encore — ^, qui est leur nom générique, puis, individuellement* : 

^- mr ~PÎS^ ^-^If Wn^ «•^«gr'^nr. !îïî^'; 4. u^^ 







I ï ' ^f 1 P H \^\ ^^"^ ^^^^' insuffisamment indiqué par l'inscription qui les accom- 
pagne, où on leur demande pour l'âme du mort la faculté de voler et de se poser sur le 



cette fois, de Timage de chaque dieu nommé. Anoupou, Ouapouaïtou et Hobsanou ont pris la forme ordinaire 
de chacal ^^; Nqfirfiati, Aperpohouî, Nlbtoshir, celle d'un éperyier coiffé du disque, lov ; ^at est un 
épervier à tète de bœuf ; Baqbeq^ Rtabmaoutfy — Fimage de Monqab est détruite, — sont des ^rviers à tête 
humaine, 1^^* Les quatre dieux de la seconde légende sont représentés par quatre oies de respèce commune, 

V, en marche, ayant prés de chacune d'elles, mais sur un plan plus proche du spectateur, un arbre très 
branchu et élancé assez semblable à vr/. Le dernier nom, dans cette copie, a été corrigé en ^^ J (f). 

1. Maribttr, Dendérah, IV, pi. XXXVII, col. 76; Lorbt, Recueil de Tracauso, IV, p. 28. ^ 

2. Db Rochbmontbix, Edfou, pi. XXIX a, Ls. 2g; Dumichbn, Altàg, Temp.-lnschr., I, pi. XXV. Les 

deux djasou qui complètent la série sont J 4 ^^* et m, 

3. Louvre, Sarcophage D 7; PiEnRET/Btudes égyptologiques, III, p. 4, et Revue égyptologique, I, p. 28. 

4. Db Rochbmontbix, ibid, 

5. Sarcophage D 7. Pierrbt, Études égyptologiques, III, p. 4. 

6. Ma copie diffère légèrement de celle qu'a publiée M. Pibrrbt. Le déchiffrement de ces noms est très 
délicat à cause de la petitesse des hiéroglyphes et de Téclatement souvent maladroit du basalte sous le ciseau 
du graveur. 

7. Ce nom est mal gravé et fautif. Le premier signe I est une forme incomplète de T. Le graveur a oublié 
d'indiquer les clefs du luth. Il faut corriger en I ^> ce qui correspond absolument à la forme du djaa n* 1 
d'Edfou, T -^ . 

U^ w 

9. = 



10. Ce signe est en fort mauvais état; je ne le transcris par 1 que par analogie avec les autres éléments 
lisibles du nom. 

14* 



108 LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 

sarcophage, est nettement accusé dans une inscription du temple d'Edfou signalée et 
analysée en partie par M. Brugsch \ 

Je n'insisterai pas davantage sur ce sujet dont j'aurai à m'occuper plus longue- 
ment dans un travail que je prépare sur un rituel d'Osiris d'une forme toute parti- 
culière. Je rappellerai seulement que les DJasou sont des dieux agissant par la parole 
et qu'ils se trouvent par ce fait en rapport continuel avec Thot; d'où leur présence à côté 
de ce dieu dont l'image est sculptée à la suite du texte qui nous occupe, dans l'attitude 
de la récitation, un rouleau de papyrus à la main. L'influence de toute incantation 
résidant en grande partie dans la manière dont elle était prononcée, il était naturel que 
le dieu de la parole et de la diction juste, celui qui crée par la voix, fût là, accompagné 
de ses aides, pour présider et même pour prendre part à la récitation en la personne de 
l'officiant*. 



Je me suis servi, pour établir mon texte, des deux seules copies qui m'ont été ac- 
cessibles, l'une de MM. Brugsch et Dûmichen', l'autre de M. Mariette*. Elles 
présentent entre elles, en plusieurs endroits, de notables différences. J'ai pris de 
chacune d'elles ce qui m'a paru le plus correct. J'indiquerai du reste au fur et à mesure 
où portent les variantes. 



TEXTE 




2 ® 



^$^1^ 



I 










T^^s^zi;.miimf2zz:^-'^y'^im\ 



1. Bau und Maase des Tempola con EdJ'u, dans la Zeitschrift, 1872, p. 6; de Rociiemonteix, Edfou, 
Ls. 2g, pi. XXIX a. DiJMiCHEN, AUdg. Temp.'Inschr., I, pi. XXV. Voir aussi, pour les DJasou, Navillk, Das 
Âgypt. Todt., Bl. LXXXIII, 1. 16. 

2. Thot était sans doute considéré comme l'auteur de ce livre. Il était, comme on le verra plus loin, le 
protecteur des barques. 

3. Brugsch et Dumichen, Recueil de Monuments égyptiens, IV, pi. XXX-XXXIII. 

4. Mariette, Dendérah, IV, pi. IJCXIV 6. 

5. Mariette est fautif en cet endroit; il donne Jo, ce que la copie de Brugsch corrige en ^/|. Les 
deux copies se complètent Tune l'autre et donnent en résumé )] , forme que j'ai adoptée. 

6. Le texte du Recueil est plus mutilé : Khar-tou ahom -^H^HBB 8 0^^ ÉHI ' ^^* ^^^* 



e\7 —•^«E^ei 

7, La leçon de Brugsch et Dumichen est plus correcte que celle de Mariette : ^^^ ^ . J1 qCD aaw>a « . 

Elle reste cependant un peu douteuse, cet endroit étant mutilé. La fin du mot ^ehaoou a été passée dans la 
copie de Brugsch. 



LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 



109 






(c 



raw 



© 




fi'D 



/*^ /vvvvv\ 



w I 





] 




cy^ 



âôîji^ 



• •••N> 



u o 



7rm 



X iil 



IH^oH^i 



I 
II 





oeo 



ûO 1 t I 




A/WSAA 

.t::i I I I 



Lira *^cjao^o.ç(,.^ 



uni a 



A^/VWA 



^ lOED 



AA^^AA 




-I»- 



® 



fl-(î4 



D W 




«2X I 



^ 



D W 




A/WSAA 






§ 



D \\Tfjr 



/<AAAAA 




j^r^îiisi 










@<D 



AA/WNA r\ 

I I 11 



jrx::r^/=JJ 



Q r\n 



1 



^ Ci /v^A^AA 

^ I— •» 



42 — H- 



1» 



e 




^ 



fl^-^^l^-WI^S.^S 



C3 



o rn 



U^ c^o c^ 
















o 




l h 



^=@^-^^ \\ra^^0 5«c 



U^ 



w 



AA/VW\ 

o ni 




D 




AAvsAA ^ ^ ^ w c:^ \\ ^^ @ \\ 



Fûm 








Tii 






D ra 



(E 




I A '^ O ^ ^ 16 A n 




(^ 




(û III 




^ ^ 
à^^ 



ra 



Y^Y^rriGra^»^ ^V 



raora6 I I I 




^i=3C 




Il 




I g - 
llUi^i I I 



^y^ 



- <i 



Mil I ic=î-=\\ 7\\\ 






^ I <3> AAwvA ^::i:?* Ci n 



A/WW\ 



a I AAAAAA 




^ 



,i^^.^TISlT^^tf:â1i55î^ 



oo 




1. Mariette n'indique pas de lacune entre )v\ et ,<'««>; l'autre copie donne le texte suivant : I (iMl 

mmn<:=> si' I ^aVyni 

Wm • Le sens n*est pas très clair dans les deux versions, à cause du mot sehet; peut-être le 

serait-il moins .encore s il fallait admettre une lacune que le peu de place forcerait à combler par un signe 
peut-êtr 



long, peut-être par une préposition, /vwnaa ou 



r-^ 



, dans Bruosch. 




D 



. La leçon de Mariette est plus correcte. 



3. Bruqsoh : ^^— ^ ^ 

4. ra^^, dans le Recueil. Je ne sais vraiment pas comment combler cette lacune, si elle existe. Ce 
passage me semble avoir été quelque peu altéré par le scribe ancien, ainsi qu'une grande partie de la colonne 13. 

5. Brugscu et DOmichbn : ^^3^ SI J\ au lieu de v2Lo. 

6. Mariette ne donne pas le pluriel. 

7. Mariette a omis 

(? III ranracsra^ c 

8. La copie de Marikitb didère : V — 

OO raorai; D i i i 

9. "^^t Recueil, pi. XXXI; la lacune indique ici la présence d'un a par le vase O et non par 



I, comme dans la copie de Mariette. 



110 LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 







^PJI-é!:?îr^^â^&"o1>-^!§!islf 



i^-«:::°7fl^hfasïUî^'S"(:^o#iv 







Oi I I 







w 1 1 @ Q n 






W?î!PÎHS>.4ïl!M&1V?î!PH^ 









/WSAA/V 



#floOliT^ra»^^Pii3^f>-w:;flSil 



pnni 



00 

I F 



AA/SAAA 







I I I C3CD '^s»-* o ^ I \\ 



S ^ £^ J>^ ' *' I ^ W I /www I I /WWVN I W 1 • I 



1. Bruosch 



■ lu?' . . ., . , u ©0 Dra Ji 

2. La copie de Maribttb est fautive et coafuse à cet endroit : il y a, après la barque, 

3. Maribttb : 




4. Brugsch : 

5. Passage un peu mutilé; peut-être y a-t-il la place d'un am/wv entre les mots tout et Stt, d'après la 

copie de Brugsch. 

6. Brugsch donne <>^. .. .^ 

7. La copie de Brugsch donne 9 ^ O. . 

8. Passage mutilé dans les deux'copîes. Je rai rétabli d'après un texte de même nature. Budge, op. cit., 

p. 120, 140, 173. 

9. Maribttb intercale ici un groupe assez indécis, ^ , qui me semble être une faute. L'autre copie ne 

l'indique pas. 



LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 111 



^ « /L h ^ ÀpL «-^'^ **-«^ / 1 ^J q « A. n 'vwvw yv^A^A^ ca m ci ci / — •►— n o 84 A n 



py^ii!&-H^oi,°iVin8vri:;;;o^-.^' 



Devant Tliot, sous le bras qui tient le rouleau de papyrus, on a gravé deux colonnes 
d'hiéroglyphes, dont la moitié supérieure est détiuite. Dcins Tétat actuel des fragments, 
on ne peut affirmer si, t>ui ou non, elles faisaient partie de la fin du grand texte, ou si ce 
sont les restes d'un discours c^ue prononçait le dieu. Pour ma part, je m'arrêterais plus 
volontiers à cotte dernière hypothèse. Voici ce qui reste : 



! fc?y ri ^ 1 1 \i '^^^' «... vers la place où est ton image. » 
K^t^llj/uzzill ,<(... divin dans Noutirit. » 



W^Jt^A -UJ 



TRADUCTION 

« Livre de protéger la ^barque] divine. — les ennemis ; placer sur le feu. 

» Formule. — Tombe sur ta face; ne regarde pas vers le cadavre * I retourne vers 

[ta place] c*est le Nouher I II a désiré le mal : qu'il ne soit plus; que son nom 

ne subsiste plus ! 

» Oh! Celui dont la face est en deuil ' est furieux ! [Lié, traîné (?),] coupé en mor- 
ceaux, conduit à son feu, — car il s'est dressé! il a pénétré dans le lieu du sacrifice *, et 
il a vu la place mystérieuse. 

» Oh! renversez-le, SU dont la face est courroucée! saisissez-le, Nehaboos! 
Tombe, ennemi ^ ! lié, frappé, tu ne descendras pas dans la barque Nes;hmit, la grande, 
et tu n entreras pas dans le Ro-staou! Arrière, impie, toi qui tombes dans ta flamme; 



1. Sans pluriel dans le texte de Mariette. 

2. Bruoscr a passé le o dans le nom d'Osiris. 

3. BnuGâou donne ^, Maribttu ^ . Le mouvement général de la phrase indique qu'il faut oorriger en ^. 

4. U s'agit sans doute du corps du mort qui faisait d'une fagon fictive le voyage d*Abydos à bord de Ta 
Neshmit. La barque qu'on utilisait pour le transport de la momie durant la cérémonie de l'enterrement prenait 
le nom de la barque osirienne. 

5. ^^v ^^*^» ^'*^i'' Il ^^^î c'®*»^ '* transcription exacte du démotiqne /jj^^- 

ra V // rD ^ ® ^ 

6. û >* et j}_ , col. 19, est une forme adoucie du mot a . Pour le sens exact de ce mot, voir 

plus bas. 

7. Le pluriel est abuï»if, de même que plus bas 1(1 U Uy l (tîc) , col. 35. 



112 LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 

• 

les Djeritious te frappent de ton propre mar, et la terre a exorcisé* contre toi : tu 
n'entreras pas dans ses mystères I 

» Oh ! anéantissez-le, Anéantisseurs, telle est la prière ' que les dieux envoient; 
car il s'est dressé* et a inondé l'avant de la barque Neshmit*, car il a violé la loi des 
lois! Saisissez-le, Porte-couteaux*, cet impur', ce pécheur, cet impie que Ton mène 
à son feu! cet impie de Rà, cet impie de la barque Neshmit", cet impie d'Osiris 
Khonti-Amenti, le dieu grand qui réside à Dendérah ! 

ï) Allons* {bis), vous qui entrez dans la nuit, lançant la calamité contre elle (la 
barque) dans la place mystérieuse, Râ n'a pas ordonné de le faire ! 

» Râ a crié^* contre toi, et, si tu fais opposition, tu seras recherché et enchaîné 
à cause de ta rébellion, et toute chose mauvaise de ce Nehas sera liée ! Voici pour lui : 
qu'on le renverse! — Tes paroles ne sont pas celles d'Horus, et ce n'est pas comme 
lorsque tu sors avec cette Doutit, gardienne^' des dieux, Thot ! 



JlC 



1. Le mot r « ïûc parait être apparenté à ^\ ^ 71 _^ , Pleyte, Études égyptologiques, 

C3ED U-fl «H-^JBï^^^ C3 



p, 32, et à ^^ tbw.' Brugsch, Dict., hier., p. 221, SuppL, p. 285, . T ^^^ ^^O flJ* Bruosch, 

Dict. hier., SuppL, p. 279. Je traduis par mal dans tout le sens vague du mot. 

2. Je rapproche n (^ de 11 FD Jjv], P^ '^'^k 1^ ^*^' ®'^* ^^"^®^"' ^"^^' '"^''•' P* ^^^^' 



Suppl., p. 1090. 

3. Litt. : la résolution, le désir. 



A/\/VV\A 



4. Le verbe ^^ -A , ^^g, est écrit à plusieurs reprises dans ce texte avec le ^S^^ ^ ^ place du 

i. Si cette variante n*est pas uiutive et due seulement à la mauvaise transcription de l'hiératique, ce qui 
est peu probable, elle nous donne une vocalisation tâoun, tâounou, two^nou qui se rapproche très sensiblement 
du copte Tiocm. 

5. Je crois qu'il faut comprendre comme s'il y avait àoùJi-nif tiô ni neshmit et rapprocher hô mi neshmii 
de la phrase âb liô-e(t) neshmit. L'expression hô neshmit, hô ni neshmit, signifie l'avant, la proue ( litt. : la 
face) de la barque Neshmit. 

6. Les dieux ou génies « Porte-couteaux » sont représentés à Dendérah, dans le petit temple consacré à 
Osiris IDend., t. IV, pi. LIX-LXIV) et à Edfou, dans la 1" chambre de Soka ris, pa roi sud, 3« et 4* registres (db 

RocHEMONTBix, Ed/ou, pi. XXIV a). A Dendérah, l'un de ces génies, '4M ^m » dit qu'il a livré le mauvais 

Jj"*— ^^P ^ÉS 'Dendérah, IV, pi. LX L voir aus.si le texte reproduit plus haut, col. 27). Le même personnage 
se retrouve à Edfou sous le nom de - Il ^ A M QtQ ^ qui parait s'être confondu avec un autre génie 

de Dendérah ijU^ ^ ° H Q=^ {Dendérah, IV, pi. LXI). 

7. L'expression égyptienne est plus forte, il faudrait sans doute, pour la rendre dans toute son énergie, 
la traduire par ce « dégoûtant », cette « ordure », d'après le sens de ^^ç^ . S^-^fc^.* 

8. Le nom de la barque Neshmit est écrit à deux reprises, dans ce texte, avec une orthographe inusitée • 




et ^4 K >/n\<i col. 31; la première de ces deux formes peut s'expliquer à la rigueur. 

ayant à cette époque la valeur m^^aa, ce qui nous ramène à la lecture ordinaire; mais la seconde ne peut 

A/VWW 

s'expliquer de cette façon : elle suppose une valeur ^ K =r \ w i . Je n'ose conclure en faveur de cette nou- 



velle lecture de X K, faute d'exemples suffisants. 

9. Cf. n rnlgS. , fl ra ^\. a. Brugsch, Dict. hier., p. 105. 

10. Voir Brugsch, Dict. hier., Suppl., p. 1052; forme factitive de ^^ ^Ç\ ^V â^' Bruosch, Dict- 
hier., p. 542. 

11. Cf. les û (|(l VSl I, génies léontocéphales gardiens d'Hathor à Dendérah. Mariette, Dendérah, 



LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 113 

» Oh ! Anou, repousse ce que fait ce Nehas qui ignore les paroles de cette Smaitit; 
lie toute tentative de transgression de sa part ! 

» Oh ! la flamme rugit ! Annihilé, tu es annihilé, tu es lié, tu es annihilé, annihile- 
toi ! Grâce à ta vigilance, Horus, tu as vengé ton père, et tu as taillé en pièces les ennemis 
qui voulaient lui faire obstacle, ô Rugisseur ! Cette flamme vous parcourt \ ennemis; 
elle vous enveloppe ! C'est Horus qui coupe vos têtes complètement (bis) ! Tombe (bis) ! 
Tu es tombé à terre et tu ne te relèveras plus 1 ton lieu.de supplice t'a abattu *, et il ne 
te laissera plus sortir ! 

» Ta proue bataille, ô barque Neshmit, et tu es bien appareillée à ton centre'; 
car c'est Râ qui t'a protégée, Ha, et Thot a éloigné de toi la mauvaise influence ! 

» Oh ! barque ! tu as vu, tu as vu? c'est le Nouher! Il a décrété dans son antre 
et il s'est dressé; il a opprimé* la terre par sa violence* ! Repousse-le à l'instant; que 
son nom ne subsiste plus! Et la voix de Râ s'est élevée, et elle a repoussé le mal que 
commet ce Nehas I Lié et charmé durant ta veille, tu seras renversé à l'aube; car la 
barque a triomphé de toi, impie! — Voici, toi que Ton frappe de mort, impie de la 
barque Neshmit, Râ a décrété que tu meures ! Oh ! impie, toi que l'on frappe de mort, 
tu seras livré à ton abattoir de malheur où sera fait ton dépècement ! 

» Oh! renversez-le. Habitants de l'abattoir; prenez-le au lacet, liez-le d'une 
corde, enveloppez-le d'un filet à poissons, découpez-le avec un couteau, tranchez les 
deux bras qui sont en lui*! Placé sur le feu, qu'il se consume, que ses images de 



t. IV, pi. XXV; Lanzone, Dlzionario cU Mitologia EgUia, tav. CCXXXXIII, flg. 1 et p. 489; Brugsch, Dict, 
hier., SuppL, p. 750. 

1. Je traduis comme s'il y avait .^ N ^_ . -A 

' m '* na ^ • • i 

^ ^ j. ^^,^'^C7, col. 27-28. 

3. Cette forme parait correspondre à . 

n Ç X II 

4. Cf. -4M ^ _, coàe, oàe, Brugsch, Dict, hier., p. 169, Suppl., p. 194. 

5. Le mot tfcN-t ^^ ^® rencontre pas dans les dictionnaires. C'est une forme en awws préfixe du 

mot -^ti^it' - tts^- ^^' Brugsch, Dict. hier,, p. 907, traduit au papyrus Rhind par le démo- 
tique /^i.^»/^^^*» ®^ O^lD^'^yd* ^^^^ ^^' ^"® ^'^"^ retrouve sous la forme rn^^. ^ , i,^\ 
M., decipere, g^ciA^^, T., opprimerez spoliare, appliquée comme épithète au dieu Sil. Brugsch, Dict. hier. y 

p. 907. Employé à plusieurs reprises sous cette forme \ki^«» dans notre texte, pour désigner Sii, il 

ra tin <^^ "^4^^ r\A ^ yù 

s'échange alors avec le mol . V\» — dont la forme simple est nDll y^p©%» Pierret, Voc. hier., 

p. 329, — ce qui indique une certaine parité de sens entre les deux mots. Il parait exprimer le malheur que 
SU répand sur la terre par suite de sa révolte continuelle, ou quelque idée analogue voisine, je crois, du sens 

qu*on attribue à . •'h-a.' ^^ trouve ce mot à Edfou sous la forme en -i^^ préfixe, 

DE RocHBMONTEix, Ld/ou, V* chambrc de Sokaris, inscription de la frise. 

6. La forme est usitée à deux reprises dans ce texte, col. 24 et col. 32. Le , bis, me paraît 
indiquer le redoublement du mot bras, ou =: ■■ -fl, comme dans les mots à racine redoublée, 

n y X © ^\^ ol^ciK ol^ n y n 

dans I "^œsi ^ (Guirysse, Inscr. de Séti /•% tirage à part, p. 23) par exemple, où l'on doit lire I '^:±pi \ 





4- 



RECUEIL, XVI. 15 



114 LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 

cire ^oiant détruites par la fusion, cet impie, ce pécheur, cet impie de Râ, cet impie 
do la barque ^ ! 

)) Approchez (bis), vous qui venez, Protecteurs du tombeau* ! voyez sa chute, à 
celui-là! [Il crie] à la vue de son casse-tête, ce vil'! Repoussez-le, qu'on use de 
violence contre lui : — tes chairs ne se rejoindront plus ! — qu'il ne se manifeste plus ! 

)) Quoi! fait-il opposition? qu'on le livre au lieu de supplice qu'il s'est construit 
pour lui-même, et qui abat tout mal ! — Tu es poussé vers ton lieu de supplice qui te 
mène à la mort et qui devient tel que te le disent tes fils * ! 

» C'est Rà qui a décrété ton anéantissement, ô cet impie de la Barque; c'est Rà 
qui a décrété ton anéantissement, Sît, le vil, fils deNouit, et [celui de] tes compagnons : 
et Rà est juste de voix contre Apopi {quatre fois) — et Osiris Khonti-Amenti, le dieu 
grand qui réside à Dendérah, est juste de voix contre Slt, le vil, le fils de Nouit, et 
[contre] ses compagnons (quatre fois). 

)) Dire sur une statuette de Sît en cire rouge, le jour du passage de la Barque à Aby- 
dos, après l'avoir liée avec des cheveux de couleur noire. Placer un harpon sur elle; 
l'envelopper dans un filet Ji poissons, les deux bras tranchés par un couteau * de pierre 
de tes noir; la mettre ensuite sur un feu, des branches de khasi* sous elle. 




1. Ce passage — col. 19-85 — a été traduit par M. Lbféburu, Rites égyptiens, p. 94. 

2. Voir --M , Brugsch, Dict. hier,, p. 176. 

3. M. Brugsch. dans son Dictionnaire, p. 1020, lit cette phrase comme s'il y avait Y ^^ (1(1 -^^ 1 



avec 



n\\ lï AoVllô 

, c'est-à-dire en supprimant ^ et eu corrigeant A en I, et la traduit : « Vernicbtet ist dieser Feind. •» 

Je crois plutôt que ne se rapporte pas à liet'iti, qui est un substantif; mais qu'il s'agit d'un mot Aw} — 

la métathèse ordinaire à cette époque de pour — correspondant ^ ^ A (J ^^ ^ ^ g?^, Devéria. 

Journ, As., 1867, p. 467, o >Ç\ o 4^ , Lévi, Vocab, copto-gerogL, t. IV, p. 256. A ^ ^fl > L^^»' *^*rf" P- 253, etc. 

4. La traduction de ce passage est embarrassante. Je ne me suis décidé à la donner qu'à cause de la phrase 
suivante du grand Papyrus magique du British Muséum où il est question des fils de SU à qui Ton dit : 

^^^ . « Khnoum traîne tes fils à son billot, » Budgb, On the 




hieratic papyrus 0/ Nesi-Amsti, p. 144. — La valeur de "Jfj^= ^^^ est peu certaine jusqu'ici : elle a été 

contestée avec raison (Piehl, Proceedings oft/ie Society 0/ BibliccUArchœology^Xy, p. 266), mais beaucoup 
plus à cause du manque absolu de preuves convaincantes que pour tout autre motif, — un seul exemple ayant 
amené M. Brugsch à cette lecture. C'est une forme très légitime en elle-même. Les deux passages suivants, 
tirés des textes du temple d'Edfou» serviront peut-être non pas à élucider définitivement la question, mais, 
du moins, encaiçeront-ils à ne point abandonner irrévocablement la valeur précitée. — !• Dans une formule 



de louanges : ' •*-=*— j 
^ I (s>_L I 



^ ,^* ^^ I J î •<z>v}J Y p ** ^ ®^* ^^' *® P^*"® ^® ^"^ ^®^ dieux, en sa transformation de Hor- 

Kouditi. Il est aux portes des naos 5e tous les dieux pour protéger ses fils qui sont en eux. Les chapelles 
divines sont sculptées à son nom : aux grands noms d e dou ble de SaMajesté. » {Ediou^Mcsnit, épaiss. du 

Khonti-Amenti, les fils de Rà te servent : ilsont réuni leur divinité (?) pour toi î » (Edfou, 2* chambre de 
Sokaris, paroi sud, 1. 6). Le premier exemple, surtout, me P^^^^it probant. ^ ^ 

III lui 



5. Mot rare dont je ne connais que l 'exemple suivant : | | | T.T|T ^^ V -D « ■ . . . '^^^^ . . . 

k/wvw a -n '^N. O c-^Ta r^—n ^;:i:^ '''"'■ JSl^.jr O Mil o III 

I ^èw ""^ ' Naville, Zeitschrijt, 1873, p. 90. 

6. Le khasi se trouve mentionné parmi les bois odoriférants exportés du pays de Pouauit à c ôté jn ciu- 
li «P"**^^ (Mariette. DeeVeZ Bahari, pi. VI), avec le déterminatif générique du bois (J^t] 



namome 



LE LIVRE DE. PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 115 

» Si [quelqu'un] récite ce livre durant les fêtes d'Osiris, la cuisse de la victime sera 
accordée à son âme dans le Khrinoutri en récompense de la protection qu'il aura donnée. 
Si [quelqu'un] le récite le jour du passage de la Barque à Abydos, il descendra dans la 
barque Neshmit de Râ, vers Rà, et l'ennemi sera repoussé : car c'est* l'anéantissement 
de Tennemi ; et le rayonnement d'Osiris [deviendra] le rayonnement de qui aura récité 
ce [livre]. — C'est la protection de la barque divine ! » 

On est frappé, en examinant les textes et les représentations, de la place considé- 
rable que les barques ont tenue dans le vieux monde égyptien. Le commerce, la chasse, la 
pêche, la nécessité continuelle de se rendre d'un point à un autre dans un pays souvent 
coupé de marécages, — au moins dans l'une de ses parties, — mettaient en effet l'Égyp- 
tien dans l'obligation absolue de passer de longues heures sur Teau. L'autre monde, calqué 
sur le nôtre, assujétissait le mort aux mêmes nécessités : aussi emportait-il une barque 
et son équipage avec lui dans la tombe \ Souvent on le voit traversant un des nombreux 
canaux qui sillonnent le royaume d'Osiris, monté sur une barque qu'il conduit à la 
pagaie ou qu'il dirige simplement par la vertu des paroles magiques qu'il prononce. 
Il n'était pas de dieu qui n'eût sa barque et qui ne naviguât dans le ciel, seul ou en 
compagnie d'autres dieux, ou, dans sa forme terrestre, sur le lac sacré de son temple 
ou sur le Nil. Les astres eux-mêmes suivaient leur cours montés sur des barques qu'un 
courant mystérieux entraînait dans sa marche immuable. 

Mais mille dangers attendaient ceux qui s'aventuraient sur l'eau. Des êtres mal- 
faisants l'habitaient, sans cesse aux aguets, tendant à chaque moment du jour et de la 
nuit des embûches funestes aux dieux et aux hommes *. Chaque étang, si petit fût-il, 
en était peuplé. Et les bergers n'osaient traverser à gué l'un de ces lacs peu profonds 
que l'inondation laisse en se retirant et que le soleil tarit à la longue, sans avoir à la 
bouche les formules qui font reculer les crocodiles ou les frappent d'aveuglement '. 
Certaines dates néfastes augmentaient encore le danger : celui qui allait faire ses ablu- 
tions au fleuve ou voyageait sur lui le 22 Paophi risquait fort de périr sous la dent du 




". L'orthographe de son nom varie et se présente sous les formes (J^l ^^» é^t^iJll 

p. ^3). MM. Brugsch et LÉvi en font une plante épineuse. Le premier rapproche cette plante de 

(l[ls*. , MM Y^ **^*^^ traduit par Mohnpjlanze, Opium [Dict. hier., Suppl., p. 896). M. Loret, dont 

la compétence en matière de flore égyptienne est connue, a bien voulu me donner sur cette plante les rensei- 
gnements que je résume plus bas et qu'il compte développer en temps opportun. Le khasi est une plante 
arabe dont la fumée est odorante. Tout porte à croire qu'il s'agit d'une variété de cannelle, celle que les Grecs 

ont nommée xajaia — peut-être d'après son nom d'origine transcrit rw^atp par les Hébreux et /][ ^ 

khasi par les Egyptiens. Les (I 1 1 >^ i i i Ul "^ seraient les « sommités des rameaux de 

cannelier ». 

1. Voir, pour ces barques, Louvre, salle civile, armoire K; Maspero, Mémoires de la Mission française, 
t. I, Trois Années de fouilles, la planche où sont représentés quatre des bateaux de Hori. 

2. Les Égyptiens croient encore actuellement que le Nil recèle un serpent gigantesque qui, de temps à 
autre, cause des accidents. Maspero, Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes, t. II, p. 412. 

3. Maspero, Études égyptiennes, t. I, p. 75; t II, p. 106-107 sqq; Chabas, Papyrus magique Hckrris^ 
passim. 



116 LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 



crocodile '. Aussi les formules magiques et les amulettes destinés à prêter leur aide h 
l'homme en ces moments critiques abondent-ils : aucun cependant, à ma connais- 
sance, n'était, d'une manière absolue, destiné à la protection d'une barque divine ou 
autre. Le texte dont je viens de donner une traduction comble cette lacune. 

La barque, comme l'homme, avait besoin d'une sauvegarde. Faute de pouvoir 
atteindre son équipage en premier lieu, le méchant s'attaquait à elle: et l'agression se 
produisait d'autant plus rude quand elle portait un dieu et que, barque divine, elle était 
divinité elle-même. Personne n'ignorait combien nombreux et terribles étaient les enne- 
mis. Les légendes étaient pleines de leurs exploits, et les textes religieux racontaient 
comment Sit et ses compagnons, traqués par Horus, s'étant réfugiés dans les eaux, se 
transformèrent qui en hippopotame, qui en poisson : leur présence possible dans le fleuve 
était un péril continuel. Si quelque crocodile affamé emportait dans son trou pour le 
dévorer l'imprudent qui s'était aventuré dans son voisinage; si l'hippopotame dérangé 
dans sa sieste par le passage d'une barque ou rendu furieux par l'attaque de ceux qui 
la montaient faisait chavirer [barque et rameurs, on reconnaissait aussitôt dans ce fait 
l'intervention de Sit. Il en était de même pour tous les accidents journaliers. La tempête, 
elle aussi, était l'œuvre de l'ennemi *. 

On avait alors, en toute oc casio n, recours à Thot, le grand magicien qui « renverse 
ses ennemis par ses formules, » i30 |p^ c=3 ^ ^v ® w^ (««c) ' 



Les textes nous ont conservé quelques allusions malheureusement peu nombreuses 
et parfois peu claires, relatives au rôle de Thot comme protecteur, — je n'ose dire comme 
patron, — des barques : elles suffisent pourtant à nous démontrer l'existence de textes 
magiques employés dans toutes les circonstances où la sécurité des barques se serait 
trouvée compromise^ en même temps que pour leur manœuvre. La barque de Râ, dans 
le Daît, à la septième heure, alors qu'elle parcourait le « chemin sans eau ni halages », 
ne poursuivait sa route que grâce a aux incantations d'Isis et aux incantations de Sam- 
sou ))-Thot *. Ces incantations faisaient d'une pierre deux coups; en même temps qu'elles 
permettaient à la barque de naviguer sans qu'il y eût besoin d'eau, elles écartaient Apopi 
de sa route et le « mettaient en pièces ». C'était encore par la puissance des paroles 
magiques que la tempête était calmée. Durant les guerres horiennes, un ouragan s'étant 
élevé, Thot récita les chapitres de protéger la barque — celle que montait Horus 
— et les transports de Masnïtîou, pour calmer la mer à son in stan t, dans sa fureur. 



. Je dois faire remarquer que cette phrase prête à plusieurs interprétations, non 
pas dans son sens général qui est parfaitement net, mais à cause du passage ^wvvv 



1. Maspero, Étude» égyptiennes, t. I, p. 43, note 1. 

2. M. Maspero rapporte qu'en 1878, une bourrasque ayant fait chavirer une dahabièb, les indigènes ra- 
contèrent que le serpent du Nil avait causé Taccident en frappant le bateau d'un coup de queue. Maspero, 
Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes, t. II, p. 412-413. Une idée analogue se retrouve col. 7-8 
de notre texte où le mauvais est accusé d'avoir submergé la barque divine. 

3. Navillk, Mythe d'Horus^ pi. I. 

' 4. Maspero, ibid,, t. II, p. 78 sqq.; Jéquier, Le Livre de ce qu'il y a dans VHadèSy p. 103. 
5. Naville, Mythe d'Horus, pi. XVIII, 1. 4. 



LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 117 




lif^ ' Le mot mâk peut se traduire de différentes manières. Faut-il voir en lui un 



(E 



verbe mâk, ^v, protéger; un mot mâk, ^\ v^ = ,,^^-j^ ^ barque, ou encore une 
forme abrégée du nom de Tune des barques sacrées d'Edfou ? La réponse est aisée pour 





les deux dernières hypothèses. Le nom de la barque sacrée d'Edfou est 

g nagss', kOi *: je ne Tai jamais rencontré que sous Tune de ces formes. 

Quant à la valeur barque, elle me paraît également peu admissible, le mot mâk dési- 
gnant une barque d'une attribution spéciale, servant à convoyer le blé *, ce qui n'est 
pas le cas ici *. Reste le sens de protéger qui est, je crois, le meilleur. Il est du reste 
appuyé par le titre du livre de la bibliothèque d'Edfou ' et par les paroles suivantes d'un 
discours adressé h Horus : ^^ ^ ^ ' ' ' w ^ U— n T r~ • *• « Thot a renversé 
tes ennemis; Thot a fait la protection de ta barque (mâk oua-k) par des sortilèges. » 
J'en conclus donc à la lecture suivante du passage litigieux : «... i^oou ni mâk ou 
âhâou* nimasnitiou, etc. » 

Je n'ai insisté sur cet exemple et ne me suis appliqué à en faire ressortir le sens 
exact qu'à cause du renseignement précieux qu'il nous donne relativement à la protec- 
tion des barques en général. Nous voyons, grâce à lui, que la protection par les formules 
s'étendait sur toutes les barques et n'était pas limitée, comme on aurait pu le croire, 
d'après le texte de Dendérah, à une barque seulement, la Neshmit. Les « livres de pro- 
téger la barque » devaient être assez nombreux : chaque barque sacrée avait sans doute 
le sien dont la rédaction s'éloignait plus ou moins, très peu, je crois, d'après ce qui se 
passe d'ordinaire pour. cette sorte de littérature, d'un type commun dont nous avons 
une des formes. Peut-être étaient-ils réunis en un recueil et catalogués 1®', 2« livre, etc., 
comme le sont les « livres de renverser Apopi ». Nous ne pouvons faire que des suppo- 
sitions en attendant que de nouveaux exemplaires viennent nous indiquer le procédé 
employé pour la composition de ces écrits. 

Par son esprit, a le livre de protéger la barque » se rattache aux nombreux 
« livres de renverser Apopi »; comme la plupart de ces textes, il opérait par envoûte- 
ment. Durant sa récitation et suivant certains rites, on brûlait une image de cire ayant les 
traits de Sit que l'on avait auparavant mutilée. Il serait curieux de suivre, comme pour 
le sacrifice ordinaire, la marche de cette cérémonie; malheureusement les textes sont 
muets, et les tableaux qui sont d'un si précieux secours nous font défaut sur ce point. 



1. Brugsch, Dict, hier,, p. 620. 

2. J . DE RôtjGÉ, Textes géographiques du temple (VEd/ou, p. 47 du tirage à part. 

3. Naville, Mythe d^Horus^ pi. XVIII. Thot en est nommé le protecteur : %j^ ^*=^ 1 I ^ — " ^ — ° 

Naville, ibid. 

4. Brugsch, Dict, géogr., p. 1362. 

5. Brugsch, Dict. hier., p. 620. 

6. Il s'agit en effet d'une barque montée par un dieu. Le mot employé en pareil cas est ^ (I 

8. Navillb, op, cit., pi. VIII. 

9. Cette lecture est encore rendue plus certaine par l'existence d'un mot ^^„ ^ (Dumicuen, Altâg. Temp.^ 
Intchr., l, pi. CXII, 1. 9). U faut donc lire /^\ + >*« < • 



118 LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 



En examinant le texte paragraphe à paragraphe, on remarque parfaitement qu'entre 
chacun d'eux il y avait une pose plus ou moins longue durant laquelle on faisait subir 
à la figurine représentant Tennemi telle mutilation ou manipulation prescrite par le 
rituel; mais les indications précises manquent. Un papyrus du Louvre S cependant, 
nous fournit quelques renseignements très courts, mais précieux, sur une partie de ce 
sacrifice; il est bon, je crois, de le signaler : 



j\i.:i:#i:riroii^k«^Btitj:rikî 



tipPo,ri<,îtè^râroCiT°JkT^flXPift>^ 



ij=xiiok^^?[|]î[i-]:fj^-:>^kip:c^iî 




'-1' Zî%,<L J°k^o ■ - ■ °^^'-"i^?±P fâ UJ s 



jii>!iî4-^^'w^ir[^ir;;;?roi!fi<'i^irr,±* 




La première partie de ce fragment est commune à presque tous les livres de ren- 
verser Apopi ; je ne m'en occuperai pas ici. L'autre partie, plus instructive, nous reporte 
au moment où la destruction de Sît va s'accomplir. « Le sotmou prend le koua et l'agite 
quatre fois. Alors on apporte l'image de l'ennemi coupée, tailladée à quatre reprises, et 
l'on met Apopi sur le feu. » L'officiant reprend aussitôt la parole et continue la lecture 
des formules. C'est, on le voit, la forme exacte du sacrifice sanglant qui est suivie pour 
l'envoûtement. Là encore, au moment du sacrifice, le prêtre lève le sabre de bois et 
l'abaisse quatre fois, donnant le signal de regorgement de la victime. Les restes de la 
victime, dans l'un et l'autre cas, sont livrés à la flamme. Mais l'analogie de ces deux 
rites ne s'arrête pas là; nous en verrons un nouvel exemple plus loin. 

Les diverses préparations que subissait la figure de cire jusqu'au moment de son 
anéantissement sont indiquées en peu de mots dans le texte de Dendérah, d'après 
l'ordre dans lequel elles se succédaient, en une sorte de liste placée comme une copule 
entre la formule et l'exposition des bienfaits que causait son efficacité. Sauf pour quel- 
ques prescriptions spéciales, elles sont également mentionnées avec un développement 
plus ou moins considérable dans les livres de renverser Apopi. On liait la figurine au 
moyen de cheveux noirs, puis on l'enveloppait dans un filet à poissons. Son démem- 
brement était fait à l'aide d'un instrument spécial que j ai traduit par couteau, faute de 
mieux, — une nekhait de pierre de tes noir; puis, enfin, on la jetait sur un feu aliment 



1. Dbvéria, Catalogue des manuscrits égyptiens, VII, 3, entrée 5353, p. 170. 

2. Je compie publier ce papyrus dans un prochain article. 



LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 119 



avec les branches d'un arbre ou d'un arbuste qui est toujours employé à cet usage, le 
khasi ou khasai. Parfois ces pratiques se compliquaient : une fois la statuette découpée, 
ses débris, mêlés à des excréments et contenus dans un vase, étaient placés sur un feu \ 
Les « livres d'abattre Apopi )>. ajoutent que les formules devaient être prononcées sur 
une image d'Apopi, peinte en couleur verte sur un feuillet de papyrus neuf, en même 
temps que sur la figurine de cire. 

Pour toutes les formules d'envoûtement, le résultat était le même : elles causaient 
la perte de l'ennemi et procuraient à celui qui les employait des avantages particuliers *. 
La cuisse de la victime, — dit notre texte, — lui était accordée dans l'autre monde; 
ce don n'est pas mentionné d'autre part. Une sorte de béatification semblable à celle 
des dieux en était la récompense plus générale : le rayonnement du dieu pour qui les 
incantations protectrices étaient dites devenait le rayonnement de qui les récitait. 

- Ces félicités nous paraissent banales et peu en rapport avec l'importance de l'œuvre ; 
elles ne devaient certainement pas l'être pour un Égyptien, si l'on songe qu'elles ne se 
trouvaient pas à la portée de tous. La possession d'un recueil de formules d'envoûte- 
ment devait être chose rare pour le vulgaire; et, à en croire les textes, le vol et l'emploi 
d'un de ces livres pleins de formules terribles étaient sévèrement punis par les lois. La 
clausule d'un grand nombre de textes magiques indique du reste que l'œil d'un homme 
ne devait les contempler '. 

n O 

Le lieu où s'effectuait la destruction de Sit est nommé k/iobit, ® U , dans tous 
les textes. Il est difficile de se faire a priori une idée exacte de ce qu'était cet endroit 
sur lequel nous n'avons que peu de données précises. Il a, du reste, un sens assez vague 
qui fait que tantôt il semble désigner l'endroit où Sit habite, tandis que plus loin le sens 
d'abattoir, lieu de supplice, lui convient parfaitement. Ces deux sens dérivent en réalité 
l'un de l'autre. Le mot © J * provient d'un verbe ® Il r « . ® J r ^ » labourer la terre, 
creuser un sillon, faire un trou. Or, il désigne, comme je l'ai dit, l'endroit où gîte Sit, 

endroit que l'on trouve plus fréquemment nommé J ^^J^"^^ J 7t^ w^n * ^^^^^^* ^^ 
qui*a la signification bien définie de trou, antre, caverne. Il y a donc similitude de sens 
entre ces deux mots, qui suivent du reste un développement identique. Mais si la valeur 
de trou, caverne, s'applique au mot khobit en tant que refuge de Sit, on ne voit plus 
exactement en quoi l'on pouvait comparer ce trou au lieu où la victime était égorgée. 



1 «H-=> ^ (2 1^ fl 1\ il . BuDGE, On the hieratœ pa- 

parus of Nesi-AmaUy p. lïiO. 

2. Ces formules devaient être prononcées par un individu propre et purifié, ^ f T a/vww ^fe^ c . 
BuDGB, op. .cit., p. 129. 

3. — ^ Il MS I. BuDGB, tbid., p. 174. — Exception faite, bien entendu, du Pharaon et des 

A^/v^A^ o o I ^ I o cil I 



prêtres. 



4. Var. ^rv , © Il o f^^; j. ' rD J ^^î i» variante avec radoucissement du ® en FD est assez 

commune. 

5» Voir Pap. 3239 du Louvre, 1. 15; E. Ciiassinat, Recueil de Tracaiix, t. XIV, p. 15. 



120 LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 

C'est ici que les représentations du tombeau de Montouhikhopshouf publié par M. Mas- 
PERO deviennent de précieux auxiliaires. 

Dans une des scènes préliminaires du sacrifice, « Touverture de la terre », le i 
le grand manœuvre, armé d'une énorme herminette, creuse un trou dans lequel, quel- 
ques moments plus tard, toutes les offrandes seront incinérées. Ce trou est nommé 
«H-»- J |l(?)' d'après une légende très endommagée. Un peu plus loin, deux hommes 
portent un traîneau sur leurs épaules; ils le s^ • j ^^ portent vers la khobit »; on 
retrouve en effet, dans l'épisode suivant, le même traîneau jeté au milieu du trou creusé 
précédemment, et accompagné des deux mots ® j^l et -^[lU*- Enfin, si nous arrivons 
à la scène finale pendant laquelle on détruit par le feu tous les objets destinés au mort, 
nous voyons encore le même trou qui, cette fois, renferme un bœuf entier et divers objets; 
la légende explicative est celle-ci : a\ ec\ ®j1 ft ' ^^ ^^ victime atteint le lieu du sacrifice ' ». 

L'hypothèse qui m'avait fait voir dans le mot khobit, à la suite de son rapproche- 
ment avec le mot babaït, un trou, se trouve donc pleinement confirmée par les exemples 
tirés du tombeau de Montouhikhopshouf. Il s'agit, dans l'un des cas, d'une cavité arti- 
ficielle ou naturelle dans laquelle se réfugiait Sit * ; dans l'autre cas, d'un trou creusé dans 
certaines circonstances et pour un usage bien défini, où l'on incinérait les restes de la 
victime offerte en sacrifice, d'un trou à holocaustes, nommé par les textes eux-mêmes 

Il • Ce que confirment encore quelques textes où il est dit que le mauvais 
« est dans sa khobit à feu, chaque jour », (I ^^® J tJH 11 . î ^^ ^^^^ 

encore qu'il est « jeté à la khobit, une pierre de 40 coudées placée sur lui , et qu'un feu 
dévorant s'empare de lui, en ses os », ^ _ ij'^**^ ,, • ^^Hrd û lY 



^^^^'^ . Une idée identique se retrouve dans le passade suivant où le trou, 



khobtt, est remplacé par une forge d'ouvrier en métaux û^ 'A^^''''''^ 'il i'iii 

^ ^ ^ OT*' ^^ foy^i* de la forge étant en effet, d'ordinaire, creusé dans la terre*. La 
khobit rappelle assez exactement ces cavités remplies de feu dans lesquelles les réprouvés 
souffrent l'éternelle torture, dans V Enfer de Dante. 

Le nom de khobit, tout en restant attaché au trou à holocaustes, fut appliqué par 
extension à l'emplacement voisin de ce trou où regorgement et le découpage de la vic- 
time se faisaient; c'est pourquoi il est souvent question des bouchers de la khobit et de 
son billot Awws (I li>w fl Qf^^ . 



1. Maspero, Tombeau de Montou/Ukhopshouf, dans les Mémoires de la Mission française du Caire, l^, 
p. 450, fig. 6. M. Maspero me fait remarquer qa'il se pourrait que Ton pût substituer |J1 à h' ^sl photographie 

est peu Dette à cette place et ne permet pas de lire avec certitude. 

2. Maspero, op. cit., p. 452, flg. 7, registre inférieur. 

3. Maspero, ibid., p. 462, flg. 11. 

4. n y avait aussi la khobit des manœuvres deRà:®]! vjvtlvjc^ ® wi' ^u'^^» ^'^ ^^ 
hieratic papyrus, p. 183. 

5. BuDGE, On the hieratic papyrus^ p. 68. 

6. Ibid. y p. 68. 

7. DuMicHEN, ResuU.y pi. XLVl, 1. 7. 

8. BuDGE, On the hieratic papyrus of Nesi^Amsu^ p. 140. 

9. Voir ViREY, Tombeau de Rekhmara, paroi F. G, pi. XIV, par exemple. 

10. Cest pourquoi aussi le mot k/iobit prend souvent le déterminatif de 




LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 121 

Il me reste encore, avant de clore ce travail, à ajouter quelques mots relatifs à la 
barque Neshmit pour qui les formules traduites plus haut étaient récitées. La Neshmit 
parait avoir été la plus ancienne des barques sacrées ; peut-être fut-elle le prototype des 
baris consacrées aux dieux qui étaient conservées dans les temples, et, avant d'être la 
barque considérable et richement ornée, dont nous pouvons nous faire une idée d'après 
les tableaux, n'avait-elle été, au temps où le culte d'Osiris prenait naissance, qu'une de 
ces barques légères en écorce de papyrus ou en joncs semblables à celle sur laquelle Isis 
s'était embarquée à la recherche des lambeaux du corps d'Osiris ^ . Dès le Moyen-Empire, 
sous la XII® dynastie, nous la trouvons représentée • ; les textes des Pyramides la men- 
tionnent déjà. Elle recevait un culte très suivi à Abydos, tant sous sa forme de barque * 
que sous les traits d'une jeune femme *. Elle avait un collège assez considérable de prêtres 
dont quelques-uns nous sont connus * ; comme barque, elle avait un équipage * qui ser- 
vait la manœuvre à sa sortie qui devait avoir lieu au mois de Thot, à la fête d'Ouaga. 

Elle jouait un rôle non moins considérable auprès des morts. Les élus d'Osiris, — 
ceux qui durant leur vie avaient été ses féaux, \\ ^ y^» — étaient admis à son bord, 
après avoir donné le mot de passe et fait acte d'adoration à toutes les parties qui la com- 
posaient '; ils (( prêtaient la main à la manœuvre » pendant la traversée d' Abydos '. La 
barque Neshmit fut confondue par la suite avec la barque solaire à cause de la similitude 
des deux mythes; elle devint la Neshmit de Râ, □□ ^Jjj^^ ,gas*. Ce fait s'était déjà 
produit pour le bac des champs d'Ialou^'. Son équipage ordinaire se composait des prin- 
cipaux dieux du cycle osirien; c'était Horus, « fils d'Osiris », Isis, Nephthys, et, avec 



1. Pi^UTARQUË, De Iside et Oairide^ 18. Les barques employées dans les fêtes d'Osiris au mois de Khoiak 
étaient aussi en papyrus et d'assez petites dimensious ; certaines n'avaient que 0" 656 de long. Loret, Recueil 
de TraoaiuCy t. IV, p. 28. 

2. Stèle G 15 du Louvre. A cette époque et aux époques postérieures, son nom entre dans la composition 
du nom d*un certain nombre de ses dévots. Nous trouvons dans Mariette, Abydos^ III, n» 604, p. 134, 




3 

/www ea AAA^/VA 




être le ^ ^ ^^ de M. Lirblein, Proceedings, X, p. 302; n" 977, p. 349, et n» 1033, p. 369, 





o ) etc. Il parait, pour divers noms que j'ai relevés, que le nom de la barque ait été souvent écrit 
'une manière abrégée par ^^2^ seulement, ou par Tune de ses variantes, comme dans un exemple cité plus 



haut, où le doute n'est pas permis; ainsi, par exemple, dans le nom . AbydoSy n" 836, p. 277 (voir 

n» 713 déjà cité). M. Lieblein, Proceedings, X, p. 302, est de cet avis. 

3. Mariette, Abydos^ III, p. 499, n» 1314; Maspero, Guide du Visiteur, p. 42, n« 171. 

4. Mariette, ibid,, p. 451, n° 1200; Mas pero, op. cit., p. 46, n» 293. 




5. Mariette, ibid., n« 1139, p. 426, ■=] () | CIZI3q>U^; n« 1300, p. 493, | y 

6. Une stèle du Musée de Gizèh fournit le titre suivant : F=^ ^ Y » ^^ i , Daressy, Recueil de 

Traoauœ, XI, p. 92. 

7. Maspero, Trois Années de/ouilles^ dans les Mémoires de la Mission française, t. I, p. 177. 

8. Voir Maspero, Études égyptiennes, l^p, 12^; Paressy, Recueil de Traoauœ, XI, p. 84. Cette formule 
est assez répandue dans les stèles de la XII^ dynastie. Voir, par exemple, Mariette, Abydos, III, p. 133, 
n* 602; Daresôy, Recueil de Traoauoj, XI, p. 4; V. Scheil, Tombeau de Montou-m-hat, dans les Mémoires 
de la Mission française, t. V, p. 614. 

9. Voir plus haut, p. 111, ligne 34 du texte. 

10. Maspero, Études de mythologie et d'archéologie égyptiennes, t. I, p. 375. 

RECUEIL, XVI. 16 



122 LE LIVRE DE PROTÉGER LA BARQUE DIVINE 

6UX, Thot, « le maître des divines paroles » qui « repousse [les ennemis de] la barque 
osirienne et protège la barque^ ». 

On conçoit facilement quelle importance les Égyptiens attachaient â la conservation 
de cette barque; quels soins ils devaient prendre pour qu'elle fût toujours en parfait état 
et pour qu'elle ne succombât pas sous les coups de Slt, pendant ses navigations. Nous 
avons vu de quels moyens ils usaient pour en assurer la protection ; nous avons vu aussi 
combien le procédé qu'ils employaient pour y parvenir, l'envoûtement du mauvais, 
était voisin du rite du sacrifice sanglant. La même forme d'abatage de la victime, les 
mêmes moyens de destruction par le feu, le même mode d'incinératiou sont suivis dans 
les deux cas. Je crois en eflEet que la pratique de l'envoûtement n'était qu'une parodie, ou 
plutôt une forme pervertie du sacrifice sanglant. Le sacrifice, en même temps qu'il four- 
nissait au dieu la subsistance qui lui était nécessaire, concourait à la destruction des 
ennemis qui avaient émigré dans le corps des animaux égorgés, — et ce n'était pas la 
moindre de ses vertus. Mais il était une forme sous laquelle le mauvais échappait aux 
représailles, sa forme humaine, sous laquelle on ne pouvait l'atteindre. Évidemment, 
ces hommes roux que l'on couvrait d'injures à cause de leur communauté de couleur avec 
Typhon durent souvent répondre de ses crimes et les payer de leur vie • ; mais, à l'époque 
où les livres de magie qui nous sont restés ont été écrits, on ne pouvait plus songer & ces 
coutumes barbares. On eut donc recours à un expédient, et l'esprit formaliste des Égyp- 
tiens ne se trouva pas à court. De même qu'on avait suppléé aux serviteurs tués sur la 
tombe de leur maître par des simulacres en bois ou en porcelaine, on substituai la forme 
humaine de Sit qu'on ne pouvait détruire en chair et en os, une image de cire façonnée 
à ses traits '. Par la puissance des formules magiques, l'assimilation fut complète : les 
mutilations que subissait l'effigie, Sît les subissait en sa chair; et, lorsque le moment de 
l'anéantissement définitif était venu, lorsque, las de Tinjurier et de la frapper, les prêtres 
lançaient l'image au milieu du brasier, c'était Slt lui-môme qui disparaissait dans la 
flamme brillante qui montait du foyer. 

Paris, le 27 mars 1894. 



1. Maspero, Études égyptiennea, t. I, p. 137, note 3. 

2. Un passage de Plutarque, De laide et OelrLde, § 73, ne laisse subsister aucun doute sur ce point. 

3. Je crois bon de mentionner en passant l'emploi des statuettes funéraires au Japon. On plaçait dans les 
sépultures ou dans leur voisinage de petites figurines d'argile nommées tuti nin-gyau ou encore honiœa, 
« brouaaailles d'argile », qui représentaient les serviteurs enterrés vifs près de la tombe de leur maître, d'après 
les anciennes coutumes. L'introduction de cet usage date exactement de Tàn 3 après J.-C. (Voir Reoue orien- 
tale et américaine^ 1878, p. 92-^94). 



■^M*jjB M 1 mamm ■§* m 



NOTES ET REMARQUES 



123 



NOTES ET REMARQUES 



PAR 

G. Darbssy 



ment 



CV II. ^- Stèle en calcaire provenant de Memphis. Dans le cintre on lit verticale- 




dessous, en lignes horizontales est gravé un acte de donation de terrain : | i^^L" '^^'^^ 



nïïL'MSïDAfîaEïîiiîl-ï 



I AAA/W\ 



8 



I 




D 






!î?îLêî4L'J^!l'ffl^iiH 




AAAAAA 



w 




I I nn I ^ 





^1 



w § ^^ 



>\ 



w #1 



\\\\ 



w 




CVIII. — Stèle trouvée près de la grande pyramide, dans la chapelle où a été 
découverte Tinscription ment ionnant la ré p aration du tem ple du Sphinx. 

Dans le cintre, le roi Aï (o98i^^j (^lâlQlîf 1 ^^''® ^^^^ bouquets de lotus 

|^"'tJ Xr~7 r-*^— ~ 

à la déesse Hathor 



^ o iVNAAAA 
AAAAAA 



S 



D 



debout, coiffée du disque et des cornes : \\ 1 

l) ^ AAA/ 



'^C^ 



N^N'/>S 



Dm 




L'inscription du corps de la stèle est assez fruste, voici ce que je crois y lire «M 



C:!. AAAAAA 



\ 



AAAAAA 



(Ennn \\\ 
nniiiii\>n i 



AAAAAA 



O ^ 



\ 



T^^^r^J\J\ \ 



tj 



Wil^TIPÉHsIl 




g^/ 

\^n I 

1^'"^^ 



V£a.«JLLlir 



AAAAAA 
|'>-— ^ 8 f\ft ^ > AAAAAA 











o V5l AAAAAA AAAAAA 



^P 



O 

I 



1 

S.P1\ff- 



^1^ iî-^^S^ 1 1 ^11 C» ^ AAAAAA AAAAAA 1 I ^ 

Il est regrettable que ce texte ne soit pas plus net. Si l'épouse Maut-net^emit, dont 
il est parlé à la quatrième ligne, est une femme du roi Aï, il se pourrait que cette reine, 
en se remariant avec Hor-m-heb, ait apporté à ce dernier le droit à la couronne. 

CIX. — Grande stèle double en grès siliceux. Hor-m-heb s*est approprié ce monu- 
ment et a fait disparaître la plus grande partie des inscriptions gravées sous Khu-n-aten. 
Sur une face, malgré les martelages, on reconnaît encore Khu-n-aten agenouillé, pres- 
sentant au disque ravonnant les offrandes amoncelées sur un autel : u '^'^'^^ "T^^ -fr ^^ 

^ 71 IB ^» ®t P'^s t)as des personnages embrassant la terre. Parmi eux se 

V jx / iii © '\ a ^ Ck M\N^ Ci I \ ■ / V ^ n ^ îk n T ^ - ^^Q I f 



trouve la seconde fil le du roi 1 
[ martelé j. 



AAAAAA 



S- 



1™ 



AAAAAA 



AAAAAA 



; 



^^^ 



124 



NOTES ET REMARQUES 



Les inscriptions anciennes de la face opposée ont été entièrement détruites ; seuls, 

trois disques solaires, profondément gravés, sont restés au milieu des t extes nouveaux . 

Au sommet plane le disque ailé; au-dessous, le roi Hor-m-heb (^^Uj^^o J 

v^^^^^J ' ^^^Q^^' présente deux vases de vin et de lait a t. Û ^ - Û Air 

air °"^ 



au dieu Toum 
d'urseus. 



et à Hathor 



W 



^ 



^k oOa O 



, coiffée de la couronne 



Au bas, le grand prêtre Pa-râ-m-heb est figuré deux fois, les bras levés dans l'atti- 
tude de l'adoration. Le texte de ses prières est inscrit en colonnes verticales de longueur 
inégale. 

A droite : i liv 



Y,tli 



A/VWWA 






K fQ /VWVNA K ^ f ^%\ 

l 1=1 V > ^:'^A\ 

l 




O 

I 

O l] 







AAAAAA 



i 



^317 




8 «^ 



\M 



X 



f>AAA/A 





.AaC. 




y^v '■///'', \ 



\ w 



Di I 

Ç> 5 — ^ 

A/WWN 



A Di I I 



Mi 






S_fl 




\ 




ra 
ra 





\\i I I 



;1V^ 







AAAAAA 



6 



I 1^ I 



/VWNAA 
I I I 




3iH 




i 



n 



A/WVNA 



^^«âf'^Hi 





o 








o I 



^317 




A gauche: | "Jjl^ 

8 -^pjq^.^l 



mm 




A^^/W 



*|f^ ra ra 




1^ 







r^l§ 1^ 






seqi 
I £^ 



O 17 




AAA/V>A 




lil ûÀà 

:3 



f^AN^f^ 



/VV>AAA 
AAA/V>A 



mîSj(5iE5l 




— lîP 



O 

I 



© ^i^m^'>''%^ ® ^. 







ex. — La situation de Thinis, la patrie de Menés, était restée incertaine jusqu'à 
présent. Mariette avait démontré que cette ville était bien distincte d'Abydos, et 
Tavait vaguement assimilée à une ancienne Girgèh, sise non loin de la Girgèh actuelle. 
Brugsch-Pacha, dans sa géographie, ne fixe pas la position de Thinis; M. Dumichen 
la place à El-Tinèh, près de Bardis, qui est un hameau sans importance. Je crois pouvoir 
fixer l'emplacement de Thinis à El-Birbèh (le temple), à six kilomètres au nord de 
Girgèh. 

Le village arabe, assez important, est construit sur une vaste butte de terre, produit 
de l'amoncellement des ruines d'anciennes maisons. Malheureusement, ce tell a été 
entièrement fouillé pour en extraire le « sebakh ». Il y avait autrefois un temple de 



NOTES ET REMARQUES 



125 



basse époque, construit en grès, dont les matériaux ont été employés dans les maisons 
arabes. Les traces d'une vaste enceinte en briques crues, à assises ondulées, se montrent 
en plusieurs endroits. 

J'ai vu un débris d'une grande stèle en calcaire dans laquelle Ramsès II parle de 
constru ction d e monumen ts. Un fragment de statue en granit noir porte sur le côté du 



milieu du tell, un épervier en pierre, de plus d un mètre de hauteur, est resté aban- 
donné : c'est sans doute l'emblème d'Anhour-Hor qui nous est révélé par la statue. 

Je pense que ces indices sont suffisants pour permettre Tidentification d'El-Birbèh 
avec la patrie de Menés; enfin il y a lieu de remarquer que de cet endroit part la route 
la plus courte pour se rendre à l'oasis de Khargèh, jCii^^^i. Comme les gouverneurs de 

Thinis-^s= „ ^ 

ment proposé convient à tous les points de vue. 



étaient également chargés de l'oasis ^ ^ , — =^ 1^^=^^, l'emplace- 



CXI. — Dans le temple de Louxor, des barrières en pierres avaient été établies à 
l'époque romaine entre les colonnes de la salle hypostyle. L'un des passages avait été 
bouché avec des pierres provenant d'une grande stèle en grès. Quelques morceaux sont 
au Musée de Gizèh; le bas est resté en place. 

III lAk> Vf:^'--'-^ T lêH^iiMKm >6<k il ^^^11 Il II iWl -/* ^ 






^ .^:. ?#^ Ur-<P?^. :::-i? 



i/yyy/AMi-/..///.. A 



^•^1 



I 



(»)' 



o o o 












^ 




'///■//■'/a ''\. 




O 

o o 









6 




I I I /VWNAA 
Ck 




AA/W/VA 




W"% 



Un autre morceau ne donne qu un ou deux mots de six lignes : ^*^n©, ' -^^^^^^VR^, 
Voici le texte de la partie inférieure : | Quelques bas de signes | BBZZ^ a/^ 



AAAAAA 



^^ 



e^W^oM^,f,-^^?lW 



I I A^^AA 






iâlIÎP 



^h ■•■■■■•■■■ ■•■■■■•■■■ * 

Jl AAAAAA AAAAAA -A 
^ Ca AAAAAA 



AAAAAA I 

-al 





AAAAAA 



A > AAAAAA KSI JCXS^ AAAAAA 1 AAAAAA i-J 



AAAAAA 




-H- 



I Jl AAAAAA 

kJWT 




AAAAAA 



AAAAAA 



IV£y] 





AA/VNAA A 

AAAAAA 









f 




AAAAAA 









AAAAAA CJ AAAAAA 




Jâ 




<^=^ 



126 NOTES ET REMARQUES 




A^A^AA <^AA/M 



exil. — En 1887, M. Naville signalait l'existence à Sainanoud d'une statue 
d'Osiris, dédiée par un prêtre d'Anhour, nommé Akanoch, comme le prince contem* 
porain de Piankhi. Depuis, cette statue a été apportée au Musée de Gizèh. En voici les 
inscriptions, qui sont assez frustes : 






/SViiAAA 

A f\ JWIftlIUL 



Dos de la statue. A la première ligne on ne distingue que : ÏÊÊ y ^^ 
I^OÎJM' ^ ^^ seconde : B.g „^^ ¥ M^-Jm 4K^ir^==n\^MH Si 



f>j^^fj^ 



O tii 



I I I 




O I 




CXIII. — Un monument qui nous rappelle le nom du prince Akanoch est conservé 
au Musée de Gizèh. C'est un Osiris en granit gris, dont l'inscription a été reproduite 
avec quelques lacunes par M. Pierret dans son Recueil d'inscriptions du Musée du 
Louvre, 2^ partie, p. 106. On lit au dos de la statue : if 1 ri^'^^I 

^^¥™-^™M,^MHhL;2iiïïir?PifPl!1 

CXIV. — Dans la montagne au sud d'Abydos, en face du village de Ghabat, une 
inscription est gra v ée dans une carriè re antique à ciel ouvert. Au-dessus du texte, 

fait une libation * [y '^'''^ ^^ ^^^® d'Osiris j1 "i ïï \\ ^^^^ | J ♦ d'Horus ^^ 

**!* ^\\ , d'Isis j| ^^ I "aS ^_^ et de Ncphthys jT t % Ces divinités lui accor 

dent g;^ différents dons ■¥• | ^^37, y^, ^ ®^^* 








1 



NOTES ET REMARQUES 



Au-dessous, le décret est gravé en colonnes verticales : 




'\ 



^^>^ 

Ï.-5 






bn 



CXV. — 1^3 cartouches du roi Téos n'étaient connus que par l'inscription gravée 
â l'extérieur du temple deKLonsou & Karnak, signalée par M. Boureant. Le Musée de 
Gizèh vient d'acquérir une pierre provenant d'un grand monument, sans doute d'une 
chapelle, sur laquelle les noms de ce pharaon sont reproduits ; 



m 



^ 



/Oi 






CXVI. — Stèle en calcaire provenant de la Basse-Egypte. 

Au-dessous du disque ailé, Ptolémée %$ '^^^(^î) jêû ^^^ 1 "^ T_^ et un 
I V\«L«fc. adorent divers emblèmes et divinités. Ce sont : 1" les plumes et le lotus de 
Nefer-tum ; 2" une vache accroupie sur un socle élevé, entre les cornes de laquelle sont 
les emblèmes^. Son nom est jj § jl^ialAi'fî'^'f'i?,; 3" un épervier coiffé ^ perché 
sur le signe î. Légende ^^=^ît-^ ; 4' l'emblème de Safekh et deux plumes^A- hé- 
gende : ^^^z^fii; 5° un scorpion et deux plumes fi Sgp. Légende : I ^— ?T' 
Ces troisBerniers emblèmes sont maintenus par des signes -¥- munis de bras. 

Le texte gravé au-dessous a malheureusement souffert, i gH Î^Qniii<=> 



128 NOTES ET REMARQUES 








£1^ 

i>^.,;J<n> III 1 Jf ' I Ole <=:> CI /ffll ^>.;^^ — .^ 11 -K^ © û + T 



JD 



c^ 



I .^^1 I 1*^ I ^m^^ — :^.-H^ I ^^'-M Bo^l oiiiio -H^^ 




• • • • 



Il I mM 



'm^f^r^n 



£^ 



ex VIL — Plaquette de schiste trouvée à Qousièh (Aphroditopolis), provenant 
d'une stèle ou d'une statue. 

Sur une face il y a des renseignements sur le temple de cette ville : j ^^ t:;^^ ^ \ 

?°sT^Pi>iBîpJïï-i^îîi:-«ii: 

^:>w™-^3 >^@C3^J 1^ — mil ^ m on 

© D M e cMmI l '^ © q I /wwvA :^ «L=^ <â\\ III III III V Ji 



K%>.x/ï. 5> iia^y.. 




/ VS/WVA 



'^^ ' ? û *j| ^^ ^ T ^__^ jj .^^ 1^ rJH^ . Sut la face opposée , en colonnes verti- 
cales : i V 1 „ cJf ^«. " i ^Z ( on U û ^^^ 1 ( Iïk- Ji-r ^ ^ 




\\0 I 



£^ 






Ij^^'lJ. Sur la tranche :|§^^(] 







CXVIII. — Un passage de la satire des métiers est inscrit sur un tesson de poterie 
trouvé à Gournah à l'endroit nommé El-Magsin. Voici ce fragment, qu'on pourra com- 
parer avec les Papyrus Sallîer II, pi. VI, 1. 8, et Anastasi VII, pi. I, 1. 9; il apporte 
quelques variantes intéressantes et un texte plus correct : '^ y^t 'vvU-il ^ 



^111 





(§.rwma III» rn \v 






'^i.twr:.'^^^\^\\^--m^ 



^Jà 



NOTES ET REMARQUES 



129 



\\ 



/WVSAA 



O (S 




1=»lt 



® 



O I 



/WN/NAA 



kV^s^'^i^'' 



M^I^M^^'^i'î^ 



■Jl^ 



I I I 




'^ 



\1^ 




Oinn lacune 

I llliri I , (1 verset) (_j 




nia 






CXIX. — Le Musée de Gizèh possède un papyrus opistographc de la XX* dynastie, 
dont les fragments ont été récemment recollés et montés entre deux verres. D'un côté, 
il porte des notes de comptabilité du temps de Ramsès III ; l'autre face est couverte d'un 
texte en magnifique écriture hiératique de grande dimension, dont voici la transcrip- 



tion : 




/W^A^A 



I I 1 




A A 








nnn 




A/WVNA 



D nn 

3 



r^i 



I 



i 



n I 





/vvwv\ 









n \\ 








/WVS/SA 



W 




^^vw\ 



\\J^ 



*^±c;î1^:îiJ-1C¥s^ 



w 

7\ 






AA/VN/NA 





3 c:x'm<^'^jm^ 







'■"■'''///> 



1 



AAAAAA 
AAAAAA 




°=^ 






kfVî^ûûûûûûûâk 






y,'/,///.. '' 



® 



AAAAAA 





A 



/;^ 



? 



■a;:..M^ D^/-/,;,^:'<^ 



1" 



CXX. — Des cercueils d'Aphroditopolis, datant du Moyen-Empire, portent, inscrit 

RBCUBIL, XVI. 17 



130 NOTES ET REMARQUES 



SOUS le couvercle, à la place du chapitre xvii du Liore des Mortsi, le texte suivant : 







f - ^ 



P-î.l^S^k^Z^i^^^^3^'^ 






^\ 







/V^A/^A^ 
I I I 



D I 




AAA/WA V^/ AA^/V>A 







L'^^a^âk^ff^%=L-ITâ^PI1^^¥P^ 



-^lll-M^(Ë£^ s I ^ '"^::i3^ Si 33^ JT 'aA^' Mil 






prsr(^^,mPîni^^Zji 



9 I 



[Xâ]kiY':::i'jLTP^i>^ivi>c°^kj'm 



^^r:'k^Z^^k?^^^^ikr?J^Plz:ï^i 



AfWVVA 



,111 



^'M:î:k^siik^fl=£§i^ 




i¥%-à^f^ir:naZ*^l#i%-¥^^i±Xi3 






NOTES ET REMARQUES 131 



I I I icrzD 

c=, i I I 



/WiAAA 




é^i'i;;4jLjm'n"pax™ar-A(im4TPi'4âPi 



I I I 





A/WNAA a ^V iC^ r " ^ AAA/VW 






i±i:p^k^Ljpi.pn'i>kiz:-^ii^-' 






A/S/W>A 



AA/W/SA 






a 



^ AAAAAA 




Des textes analogues sont inscrits sur les panneaux de ces cercueils. En voici deux 
que j'ai trouvés en double : ^^^^^D^^^'^J^'^^^] 



I AAAAAA 
llll 



132 xNOTES ET REMARQUES 






\Ac^\\\\\ (J é^^iiiA/vwNA icmi I ii.^'4>l Mil /wwvaIiii<=i y:^ mmjii^ 

i^k? ° M"""^? ' ^M V°— fi' ^lêMM ^ 



A/WVAA 






ÉiiJ 









w 



.^-^ <v;r^ 



I \> 

Cil I I 7^ 






crz3 



L^^ X A^AA/VA »^-=w <=^ 7\ _B^ I ^^3:* >^-=^ »^^=w J\ ^«:=^ 5^ ~.'^^^l2l/AWyAAl I I I I Mil 








A^^AA 






AAAAAA 
AAAAAA 







r^usf<é\fK 



I 

f^t>hht>t\ fia ca A iO rS AAAAAA ^ NSN^I^ -. t f I I A #V AAAAAA AAAAAA » ntQMo '^b'v^^ A /VVAAAA AAAAAA 







Ji=7a^kj^z:!^kiiipi^i27iipî 



lï = 'Idfovec 133 



C33a 



/VSA/VNA 







Q 



O '^^^ ©. ® I m '^'^'^^ ri AA DM 



l^k^'âTM!^ ,:;ifflJBâ™-lTiî2fla 






A/VWWA 




iPJ*¥lo^™âî^^l^ 






CXXL — Une pierre provenant d'un grand monument, tro uvée en face de Siout 
sur la rive droite du Nil. représente un roi jusqu'ici inconnu, | T (®^n^l ^^ 



Le style du bas-relief indique le Moyen-Empire (commencement de la XIII® dy- 
nastie). En même temps, on avait découvert une pierre avec les cartouches d'Usur- 
tesen I***. 



<|'^ = n: = 'i«j=ov 



PAR 

J. LiEBLEIN 



Je crois que les groupes ^YP^^ et w^ \iv doivent être écrits whSé et 

W ^è^ ^^ Heaiin ou Htaun, nom qui est identique avec [V et 'id/oveç, les 

Ioniens. 

Le S égyptien est, dans les inscriptions grecques, indiqué ou par un espynt rude \ 

comme ^. 'ûpoc, ou par un esprit doux \ comme ^ "Ae-jpi. (| (5 se lit dans le copte c, 
car (| et \\ sont cr et eq; c'est probablement le même cas pour ^'^ . Nous pou- 
vons donc lire ^^ ou \|/ ^. h^ ou hi et supposer la transcription grecque 'i dans 'ià/ove<. 
^317 peut facilement être confondu avec ^^^3^, quand seulement les contours sont 
donnés, comme c'est le cas dans les Décrets de Rosette et de Canope. Guidé par la tra- 
dition depuis les premiers temps du déchiffrement d es h iéroglyphes, et peut-être trompé 
par le sens plausible donné à ce nom ethnique "^[^ ^37 . on a toujours sans scrupule lu 






• * . ■• - • ' «. 



134 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 



sans même soupçonner récriture ^317. Or, ^s3^ se lit non seulement /leô, mais aussi 
avn, ou aun, ou on. C'est ce que nous allons voir. 

Dans le groupe des textes religieux -^s^ ( ( QA*^^ "K^ Q() ^ dont je m'occupe 
pour le moment, le nom de la ville m , On, se trouve quelquefois écrit , en hiéra- 
tique f\ /V^^^^- Aussi M. Brugsch donne dans ^on Dictionnaire géographique, -çAQ, 

pour le nom []1 , l'écriture t\ /\^^^^ qui certainement n'est pas autre chose que 

. Mais il y a encore une autre preuve de l'identité de ^^SP avec ||. Dans la ZeitschriJÏ 

JUr Agyptische Sprache iind A ltert humskunde (1870. p. 129 sqq.), j 'ai d onné pour le 

nom d'homme (l(( la variante /vwsaa(( ou, comme je lis aujourd'hui, /wsa^a(11 ; cf. mon 

111 11 A«VWV\ Il AA/VWA II 

Dictionnaire de noms propres^ u^" 610 et 611. Appuyé sur ces témoignages, je donne 
sans hésitati on a u signe ^317, outre le son ordinaire de heb, aussi celui de on ou aun. 
Car I ou correspond à l'hébreu pK, fk, On, Héliopolis , et par conséquent le 

signe ^^X7 doit être lu fiK 'on ou, puisque la longue ô est contractée de au, 'aun; de 
même, d^nsÉ^échiel, ch. xxx, f 17, pK est vocalisé Aven. 

\|r ^!2 doit ainsi être lu (h)eaun ou {h)eaven, nom égyptien des Ioniens qui res- 
semble assez au p^ des Hébreux, Yivana des Assyriens (Mallet, Les premiers Établis- 
sements des Grecs en Egypte, p. 6, note 6), et au 'liovEç ou, avec le digamma, 'làfove;. 
Qu'il corresponde aussi au copte oTciii(m) , cela n'est pas certain, mais seulement probable. 

Christiania. 31 mars 1804. 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 

PAR 

Victor Loret 

I. — L'EXTRAIT LIQUIDE SURFIN DE STYRAX 

La recette de parfumerie qui fait l'objet de cette étude se trouve gravée sur une 
paroi du laboratoire du temple d'Edfou. Elle a été publiée par M. J. Dùmichen en 1866', 
puis traduite et commentée par lui en 1877 \ Je n'en connais ni d'autre édition, ni 
d'autre interprétation. 

Le texte, tel qu'il est donné par M. Dùmichen, se compose de douze colonnes. 
Quelques signes y sont effacés partiellement, mais la restitution en est des plus aisées. 
Certaines lacunes plus importantes semblent, çâ et là, interrompre le texte. En réalité, 
ces lacunes n'existent pas, et l'étude de l'inscription prouve que ce sont des endroits qui 
n'ont pas été gravés. Le temple d'Edfou est construit en grès. Or, cette pierre, composée 
de sable relié par un ciment, est assez peu propre à la gravure et présenté souvent, à 
côte de parties sablonneuses très tendres, des parties de cimentation tellement dures que 
le ciseau n'y peut pénétrer. Dans ce cas, les sculpteurs égyptiens passaient simplement 



1. H. Brucîsch et J. Dumichbn, Rer.ueil de monuments ('ff(//ttîens, t. IV, pi. 89, 

2. J. Dumichbn, Die Oasen der libyt^rhen Wûstc, p. 3-6. 



:• •; ••• ••• . • 

• • • î ••• •. / 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 135 

la partie dure et reprenaient l'inscription là où le grès redevenait pénétrable à leurs 
instruments. On a remarqué déjà, sur bien des monuments de môme matière, un grand 
nombre d'exemples de ce fait. La recette d'Edfou peut donc être considérée comme 
absolument complète. 

A part pour quelques mots, dont le sens était encore indécis il y a une vingtaine 
d'années ; à part pour les noms d'aromates, qu'il n'a pas entrepris d'identifier, M. Diimi- 
chen a donné de ce texte une traduction suffisamment exacte. Et pourtant, je doute 
qu'un parfumeur à qui l'on donnerait cette traduction comme recette puisse réussir à la 
mettre à exécution et à en tirer quoi que ce soit. C'est qu'il y manque en effet un élé- 
ment indéfinissable, quelque chose qui n'est rien et qui est tout, deux ou trois renseigne- 
ments minimes que l'Égyptien sous-en tendait, parce qu'il n'avait pas à les donner à des 
gens du métier, et que de courtes additions, glissées doucement entre les mots du texte, 
auraient pu remplacer avantageusement poumons. Ainsi, la quantitéde parfuma obtenir 
est seulement d'un demi-litre. Mais on doit, pour arriver à ce résultat, employer un litre 
et demi de liquides diverset un kilo trois quarts de substances sèches. Que devient cette 
masse d'ingrédients en excès ? Le texte le dit à peine ; M. Dumichen ne le dit pas. 

Pour ma part, j'ai exécuté mentalement la recette égyptienne tout en la traduisant, 
et je suis sûr d'être arrivé, au moins, à la rendre exécutable. C'est là le charme et l'uti- 
lité de ce genre de textes : on ne peut les mal traduire sans le reconnaître soi-même ou 
sans le laisser voir immédiatement à d'autres. L'exécution d'une recette de parfumerie 
égyptienne est, à la traduction de cette recette, ce que la preuve est à une opération 
mathématique. Si les manipulations sont irréalisables, c'est que la traduction est fausse. 
Aussi ne saurait-on assez recommander aux débutants, s'ils veulent acquérir une saine 
méthode de travail, de se livrer de préférence à l'étude de ces documents techniques 
plutôt qu'à l'examen de questions religieuses dans lesquelles l'imagination, n'étant 
retenue en rien par la logique, n'a que trop de tendances à s'envoler à l'aventure : 
l'histoire des sciences et la lexicographie égyptienne ne pourront qu'y gagner. 

I 

Adoptant, pour la traduction de ce texte, la même méthode que j'ai employée 
autrefois pour l'étude duKyphi, je le diviserai artificiellement en autant de parties que 
la préparation du parfum exige d'opérations spéciales. Je procéderai ensuite à la déter- 
mination des ingrédients et je résumerai le tout sous la forme d'une recette paraphrasée 
avec réduction des poids et mesures pharaoniques en poids et mesures modernes. 

Voici d'abord le titre de la recette : j -^ A urî H 



.1® ^ — -^ ft-n"®_P.Jkg ra 



A/WNAA 



A/vvws^ j^ recette pour fabriquer 1 han d'ExTRAiT surfin de Styrax, afin 




W -Il A/VNA/NA 
W < r*°^ 1»- 



de parfumer Hâthor de l'odeur que donne son eau. » 

Tout indique, dans ces quelques mots, que le parfum dont il s'agit est de consistance 
liquide. D'abord, le han est bien plus souvent une mesure de liquides qu'une mesure de 
solides : le Kyphi, par exemple, qui est un composé sec destiné à être brûlé, se mesure 
en ten et non en han. Ensuite, l'expression « l'odeur que donne son eau » montre bien que 



136 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 



le ï Jh jTdoit être liquide. Enfin, ce dernier mot lui-niônie, — qui, entre parenthèses, 
n'a rien à voir avec la plante J 4^0 j» — s'applique toujours à des extraits liquides. 
C est ainsi qu il est du, à propoN d'un onguent : ^. U <z=> (I ^ ^ 'vTl '<:zz^ pj\ 

(Bit. et D., /?/r., I\', 97/16-17), a plonges-y ' un hâion; si tu le trouves mou, épaibsis-le 
au moven d'encens sec surfin; si tu le trouves dur, êclaircis-le au moven d'ej^traù 
luiaide de Caroube ». Ce mot \ i^'ïï' est assez rare dans les textes. A cause de T ortlio- 
graplie \^y fl-. D,,\\\, 175 ^/,2()0r/) et de la transcription démotique csu (Pa/). 
Rhind, 6, 4/5 in Ha., Dict,^ p. 1602), il est certain qu'on doit le lire tàshepsi. 

La recette proprement dite débute par la liste complète des intrrédients qui doivent 
entrer dans le parfum : ^ t ! fôl' "^ * Tl^l ' "^ n=t î f^ ^ ° "="™ '' ^^ 



"''='^"™°^^'«as*^"fAi?,^rJUf:[T]' 



^ B <=> I I ^ZZ: AA/WNA AA/VWA <^=^ H H 74 111 G D [R] 

^^^^'^f^ c^ irp ^ — ^'^^^^^^ rn " 
C3 Q.o£^D I /ws/^A^<^=^^ n 



:3s[T0(oV„:^f=#w 



« 1. Fruits de Caroubier, 7 han 2/3. En extraire les 3/5 sous forme de pulpe, ce qui 
produit 4 han 3/5. Presser (cette pulpe) dans un sac et en exprimer le 1/4 sous 
forme de liquide, ce qui produit 1 han 3/20. 

2. Encens sec de première qualité [10] * ten, 1 qad. 

3. Styrax de première qualité 6 ten. 

4. Calamus aromaticus 2 qad [l/2j •. 

5. Aspalathe 1 qad. 

6. Lentisque 1 qad, 

7. Graines de Tekh 1 qad 1/2. 

8. Vin deux fois bon de TOasis 1/2 han, 

9. Eau 1 han 1/20. » 

J'ai déjà déterminé par ailleurs^ les ingrédients n°* 1, 4, 5 et 6; les noms égyptiens 
de l'encens, du vin et de Teau étaient connus depuis longtemps *. Il ne me restera donc 
à étudier, à la tin d^ ce travail, que le Styrax et la graine de Tekh, 

On a vu que les Égyptiens évaluent, d'une manière générale, la proportion de la 
pulpe de Caroube à 3/5 par rapport aux autres parties de la gousse. N'ayant pas à ma 
disposition de caroubes fraîcbes, je ne puis pour le moment vérifier par expérimentation 



1. Le mot nouveau .. D est réquivalent du copte cen, con, cton, pdirTsiv, èja^aTcxÊiv, Immergere. 

2. Le signe Q est restit ué d'après Torlhographe de la col, 4. 

3. Le texte porte , expression inusitée en égyptien; le calcul prouve qu'il faut lire M . 

4. Le tt*xte porte ^^>; le parallèUî^me et le sens de la phrase rendent la correction certaine. 



5. Le texte porte '^--'; la quantité d'encens employée au cours de la recette montre qu'il faut lire 

6. Le texte passe . ; on verra par la col. 6 que c'est là un oubli du graveur. 

7. Pour le Calamua aromaticus, l'Aspalathe et le Lentisque, cf. V. Loket, le Kypfii, parfum sacré des 
anciens Egyptiens, p. 3'^ 42-44, 47-49; pour le Caroubier et son emploi en parfumerie, cf. V. Lorbt, Recher- 
ches sur plusieurs plantes connues des anciens Egyptiens, n** VMX, p. 7-12 (= Rec., t XV, p. 111-116). 

8. Une interprétation nouvelle, proposée récemment par M. J. Krall au sujet de VAnti^ m'amènera pour- 
tant i^i examiner plus loin la question de l'encens. 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 137 



l'exactitude de ce chiffre. Mais il ne sera pas sans intérêt de rappeler que Vauquelin, 
étudiant la gousse de la Casse^ plante épjyptienne qui appartient à la même famille que 
le Caroubier, y a trouvé, pour 1,000 grammes ' : 

Valves 351 55 

Cloisons 70 31 

Semences 132 82 

Pulpe 445 32 

1.000 00 

La pulpe de Casse représente, comme on le voit, plus des 2/5 de Tensemble de la 
gousse, ce qui rend très acceptable, i)Our la pulpe de Caroube, la proportion de 3/5 
indiquée par notre texte, d'autant plus que Vauquelin parle des 2/5 du poids, tandis que 
les Égyptiens parlent des 3/5 du volume. 

II 

Après avoir donné la liste détaillée des ingrédients qui entrent dans la composition de 
l'extrait, Tauteur de la recette passe de suite à la première opération, qui consiste en un 
certain traitement que l 'on d oit faire subir au 1 han 3/20 de suc exprimé de cette pulpe 

AA/ww ^^ ^ Il r, 7^^^"°^-^ ^^ *® premier jour ou 1 on commence 

à faire les manipulations de l'extrait, prendre le suc de Caroube. Y ajouter han 1/20 
d'eau pour le réduire au feu. La diminution (de suc) résultant de cette réduction étant 
de han 1/20, il reste (en suc) 1 han 1/10 *. Ce même premier jour, faire (encore) chauffer 
au mieux avec de l'eau : employer 1 han d'eau. La réduction au feu étant (pour le suc) 
de han l/lO, il reste 1 han (de suc). » 

On comprend qu'il s'agit d'enlever au suc de Caroube une certaine quantité d'eau. 
Avant l'opération, il y avait 1 han 3/20 de suc ; l'opération terminée, il n'en reste plus 
que 1 han. Ce sont donc 3/20 de han d'eau que l'on a extraits du suc. L'opération se fait 
le même jour, mais en deux fois ; la première fois, il s'agit de \ ^^.fcCi (1 , la seconde 
fois, il est question de \\. Sont-ce là deux procédés différents? Certes non. Seule- 
ment, le premier, à en juger par le sens de djar et par le peu d'eau employée, est 
plus raffiné et plus scientifique ; le second est plus vulgaire et plus grossier. Le verbe 

(1, en effet, est un mot de langage courant; il signifie, d'après les centaines 
d'exemples que j'en ai réunis et qu'il serait trop long de citer ïc\, faire cuire de l'eau, du 
lait, de l'huile, de la résine, de la viande, des gâteaux, du ^\, faire cuire, faire bouillir 




1. Annales de chimie, t. VII, p. 275, d'après N. Ouibourt, Histoire naturelle des tiroyues simples» 
?• édit., t. III, p 373. 

2. Remarquer que la valeur de la réduction est toujours calculée sur le suc seul, et non sur le mélaage 
de suc et d*eau . 

RECUEIL. XVI. 18 



L_ 



138 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 



des graines, des herbes, des légumes dans de Veau, et même./arre caire des adversaires, 
en style religieux. Le mot djar, au contraire, est un terme technique très précis et très 
spécial. Partout où je l'ai vu employé \ il signifie « chauffer un corps afin d'en enlever 
certains éléments susceptibles de se dégager sous forme de vapeur, évaporer, concentrer, 
réduire au feu ». Ce mot doit donc se rapprocher du copte itcp, «xcup, dcssipare, disper- 
dere, dissol.vere, dispanjere, diffundere, dividere, «xioA, se retrahere, retrahi, et non 
pas, comme Ta fait M. Brugsch dans %on Dictionnaire, de ^epc, ^epo, ^cpco, ardere, 
accendere.TicK^, urere, mots avec lesquels le groupe égyptien n'a aucun rapport de 
sens. En outre, ces derniers mots comportent une voyelle finale forte que n'a pas l'égyp- 
tien djar. Le rapprochement que je propose se trouve par conséquent être plus admis- 
sible à la fois sous le rapport du sens et sous celui de la phonétique. 

Sur 1 han 3 20 de suc de Caroube, les Égyptiens enlèvent par évaporation han 3/20 
d'eau, c'est-à-dire plus de 13 %. Vauquelin, poursuivant son analyse de la Casse, 
trouve, pour 445 grammes 32 de pulpe " : 

Sucre '. 148 44 

Gélatine (pectine) 31 25 

Gomme 15 62 

Glutine 7 92 

Matière extractive araère 5 10 

Eau 236 99 

445 32 

D'après les recherches du même auteur, la pulpe de Tamarinier, plante égyptienne 
appartenant au même groupe que le Cassier et le Caroubier, fournit par l'analyse 
chimique • : 

Acide citrique 9 40 

Acide tartrique • 1 55 

Acide malique 45 

Surtartrate de potasse 3 25 

Sucre i2 50 

Gomme . . 4 70 

Gélatine végétale (pectine) , 6 25 

Parenchyme • 34 35 

Eau 27 55 

100 00 

La première de ces pulpes contient donc plus de 50 ^o en eau, et la seconde plus 
de 25%, ce qui donne une grande vraisemblance à la possibilité d'extraire du suc de 
Caroube 13 % en eau, comme le faisaient les Égyptiens. 



1. Br. et DuM., Rec, IV 90/8, 91/4, 5; Mar., Dend., I, 47 6. 

2. Loc. cit. 

3. Annales de chimie, t. V, p. 92, d'après N. Guibourt, Hist. nat. des drogues simples, 7* édit., t. III, 
p. 375-376. 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 139 



Mais il reste une question de chiraie pratique que Ton peut se poser à ce sujet. 
Voulant, sur 1 han 3/20 de suc, enlever han 3/20 d'eau, pour quel motif les Égyptiens, 
au lieu de faire simplement chauffer le suc jusqu'à réduction nécessaire, y ajoutaient- 
ils préalablement han 1/20 d'eau, puis 1 han, soit en tout 1 han 1/20 d'eau ? 

J'ai pensé d'abord à de la naïveté ou à de la maladresse. Je me suis demande ensuite 
si le suc, relativement concentré, ne risquait pas de s'endommager par une attaque trop 
vive au feu et s'il n'était pas préférable, pour adoucir l'opération ou pour faciliter les 
calculs de la réduction, d'additionner le suc d'une certaine quantité d'eau. Puis, j'ai 
songea l'intérêt religieux qu'il pouvait y avoir à compliquer, sans la moindre raison 
d'utilité, mais pour en augmenter l'importance, une manipulation d'ordre liturgique. En 
fin de compte, je me suis arrêté à l'explication suivante : certains liquides renferment 
des éléments volatils qui ne peuvent s'éliminer, par évapora tion au feu, qu'au bout d'un 
certain temps. Pour enlever 13 Vo d'eau à un demi-litre de liquide, il faut quelques 
minutes à peine. Ce laps de temps n'étant pas suffisant pour permettre 1 evaporation 
d'éléments volatils autres que l'eau, les Égyptiens avaient soin d'ajouter assez d'eau pour 
prolonger du triple ou du quadruple la durée de l'opération. De la sorte, l'addition d'eau, 
au lieu d'être une chose puérile ou religieuse, serait au contraire la preuve de certaines 
connaissances chimiques de la part des Égyptiens. 

Je dois faire remarquer, pour terminer l'examen de cette première section, que 
1 han 1/20 d'eau a été employé pour la concentration du suc de Caroube. Or, la liste 
des ingrédients mentionne précisément 1 han 1/20 d'eau. Toute l'eau indiquée se trouve 
donc utilisée, et c'est là déjà un élément dont nous n'avons plus à tenir compte. Quant 
au 1 han 3/20 de suc de Caroube porté en tête de la môme liste, il se trouve maintenant 
réduit à 1 han, c'est-à-dire exactement au volume d'extrait que nous devons retrouver 
à la fin des manipulations. 

in 

(même) jour, prendre pour lui (c'est-à-dire pour l'extrait) : 

Calamu» aromaticus 2 qad 1/2, 

Encens sec de première qualité 1 qad. 

Imbiber de vin 1 qad 2/3. 

Faire macérer avec lui (c'est-à-dire avec le suc). » 

On remarque, dans les recettes de parfumerie égyptiennes, que les gommes-résines 
sont généralement employées avec addition d'une certaine quantitéjde vin. La chose 
s'explique aisément. On sait que, si l'eau dissout facilement la gomme, elle n'agit en rien 
sur la résine. Mais la résine est soluble dans l'alcool, lequel constitue une partie du vin. 
L'eau simple ne dissoudrait que la gomme de la gomme-résine ; le vin, — qui, en plus 
de l'alcool, contient une très grande proportion d'eau, — peut dissoudre à la fois la 
gomme et la résine. 



140 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 

L'encens, d'après les reclu»rclies de M. Braconnot', renferme, outre divers éléments 
qu'il importe peu d'énumérer ici, 56 ®/o de résine et 30.8 "^ o de gomme. Le vin, d'autre 
part, possède en moyenne de 11 à 13^ o d'aleool. Certains vins, — le vin de Marsala, 
par exenjple. qui est le plus alcoolique que l'on connaisse. — ont jusqu'à 23 "/o d'alcool. 
Il faut croire que le vin de Wav pays ne leur paraissait pas suffisamment riche en alcool 
pour l'emploi qu'ils en voulaient faire en parfumerie, car les Égyptiens recommandaient 
toujours, dans leurs recettes, le vin deux fois bon de TOasis. En admettant que celui-ci 
ait possédé 15 ^ o d'alcool, ce qui est le cas des meilleurs crus d'Orient (Chypre, Chiraz, 
etc.), voici les (piantités de résine et d'alcool qui se trouvaient en présence dans l'opéra- 
tion qui nous occupe* : 

Résine (contenue dans 1 qad d'encens) 5 gr. 6 

Alcool (contenu dans 1 rjad 2/3 de vin) 2 ce. 5 

On comprend (jue cette fail)le ciuantité d'alcool ne pouvait dissoudre qu'une très 
petite partie de la résine contenue dans Tençens. Quant aux 3 gr. 08 de gomme que 
renfermait la même quantité d'encens, — en évaluant toujours le qadÉk 10 grammes, — 
elle était facilement dissoute dans l'eau, qui constitue en général les 9/10 du vin^ ce qui, 
dans le cas présent, représentait exactement 14 gr. 1/6. 

Le résultat de cette première opération, dans laquelle entraient environ 3/4 de 
matières végétales ligneuses et gommo-résineuses pour 1/4 de vin, devait être une sorte 
de pâte assez consistante. Le texte nous indique qu'il faut ^ ^ cette pâte dans le 
1 han de suc réduit de Caroube. J'ai traduit le mot égyptien par « faire macérer ». 
Peut-être signifie-t-il « faire bouillir ». Je ne connais qu'un seul autre exemple du mot, 
— si c'est bien le même mot, — déterminé par le signe [1 . Il s'agit d'un certain nombre 
de substances (pesant 9 ten en tout), mêlées à 2 han de vin et 3 han d'eau (pesant en 
tout 25 rc/0, que Ion doit (]%l ^ ,^ ,^ ^ [1 ! V®^ ^'^^'^^^''^^^^ 
(Br. et DiJM., Rec, IV, 90/9), <( diviser. |)our les berber, en (trois) parties : la V de 
[1/5], la 2'' de 2/5, la 3^' de 2/5 ». Le déterrainatif ]\ nous permet peut-être, dans ce 
texte, de rapprocher berber du copte ^p^p, âepAcp, Js^v, sxÇeTv, ïejtô;, eff'ercescere, ebul- 
lire, calidus. Mais il est toute une série d'autres mots coptes auxquels on pourrait 
également songer à rattacher l'égyptien berber : ÀcpWp, fiop^ep, piz-reiv, àiroppîTrTetv, expî::- 
TS'.v, oKoOs'jOai, ejicere, abjicere, projicere; EXTtvijTEiv, excutere; A^, ^eX, ko\ AwA, Xisiv, 
ixXvciv, OiToXktv, xaTaÀki/, àvaXkiv , otaXkiv, solcere , clissolvere y dispergere, destruere> 
IkpÀopr, T:apaX£Âi|jL£/oî, df'sso/utus, ncissus. En condensant en un seul ces sens divers de 
Jeter, secouer, dissoudre, en prenant d'autre part une moyenne entre les deux signi- 
fications presque opposées de et de H , on aurait l'idée générale, soit d'une décoction 
â chaud, soit d'une macération k froid. Notre mot infuser, qui s'applique aussi bien 
â un mélange â chaud (infusion de guimauve) qu'à un mélange à froid (infusion de 



1, Annalcf* de chimif, t. LVIII, p. (>0, d'après N. Ouibouut, o/). cit,, t. III. p. 520. 

2. J'évaluo, pour simplifier l'opération, le qad h dix j^rarames, bien qu'en réalité il pèse un peu moins; 
du reste, le rapport entre les deux quantités reste mathc^-matiqueraent le même. 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 141 

quinquina), me paraît le plus pro])re à rendre à la fois les deux nuances que donnent 
à l'égyptien berber ses deux (h'ternunatifs et jl . 

Pendant que la pâte romposéo de Calamus^ d'encens et de vin est en macération 
dans le suc concentré de Caroub(\ unenouvell»? opération se prépare, encore le même 
jour. 

IV 

A/wwv M I o m -'^^ /wwNA «-*> ^ (( faire pour lui (c est- 

y^^ Ci I fil o "^«^-^ ^ s » • o ni II A.WW n ^c ^Ci I o 

à-dire pour l'extrait) trois corps secs (composés) chacun de : 

Encens sec 2 ten 

Eau han 1/15 » 

J'ai, par curiosité, exécuté en la traduisant cette formule très simple. Deux ten 
d'encens représentent <?00 gianmies ; l-lô de hfui d'eau répond à 33 grammes 1^3. Il 
est évident, a priori, qu'une aussi faible quantité d'eau ne peut guère agir sur la masse 
d'encens. 

Le résultat que j'ai obtenu est le suivant : l'eau disparaît en entier sous Tencens, 
celui-ci se dissout à peine, s'amollit très légèrement à l'extérieur, puis Teau s'incorpore 
et s'évapore très vite, même dans un llacon bouché à l'émeri, et il ne reste bientôt plus 
qu'une masse sèche, presque homogène, de larmes gomnio-résineuses adhérant entre 
elles et couvertes d'une poussière fine résultant d'un commencement de désagrégation de 
la résine amené par la dissolution d'une très petite portion superficielle de la gomme. 
Le nom de « corps sec » que donne notre* texte à cette masse est donc des mieux 
appropriés. 

J'ai voulu ensuite me rendre compte de l'idée qu'avaient les Égyptiens en se 
servant de corps secs d'encens dissous en partie, plutôt que d'encens intact en larmes ou 
en poudre. J'ai constaté que l'encens intact met, à se dissoudre dans un liquide, 
beaucoup plus de temps que l'encens dissous déjà en partie, puis desséché. En somme, 
le résultat de ce commencement de dissolution dans l'eau est médiocre, mais on voit que 
la préparation des corps secs pouvait néanmoins avoir certaine raison d'être. 

Nous allons voir maintenant comment on mettait en ojuvre ces trois corps secs. 



V 



^o\^^^T(i\^o2^\^'^^\T 



/vvs/w\ 
o I C^Ko^ 

Prendre pour lui : 

Aspalathe 1 qad 

Lentisque. 1 qad 

Graines de Tekh 1 qad 1/2 

Imbiber de vin 1 qad 2/3 » 



142 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 

Cette préparation a encore lieu le premier jour; ce n'est que le lendemain, comme 
la suite va nous l'apprendre, qu'on la mettait en présence du premier corps sec, après 
macération pendant toute la nuit. 

L'emploi du vin s'explique ici comme il s'expliquait plus haut pour Tencens. Le 
Lentisque, en effet, produit une gomnie-résino, — connue généralement sous le nom de 
Mastic, — dont la partie résineuse, qui est bien plus considérable que dans l'encens, ne 
pouvait se dissoudre que dans Talcool du vin. 

Avant d'arriver au second jour, récapitulons l'état des différentes préparations. 
Cinq récipients déjà sont en .service. Le premier contient 1 han de suc concentré de 
Caroube, dans lequel est en infusion un mélange de Calamus et d'encens imbibé de vin. 
Le second, le troisième et le quatrième renferment les trois corps secs. Dans le cinquième 
se trouvent les ingrédients dont on vient de lire la liste et qui sont destinés sui premier 
corps sec. 

VI 

-lô o II D8ra(^n<=>^oo ^<=>c=:3<=> © C3n D @ **^^ll4o^ ' 

Y I ^^— ^<zi> _ > ^ '-^^x. I n, (( le matin du deuxième jour : mettre les 
2 ten d'çncens sec dans un mortier; mettre ces aromates dessus; mettre l'extrait dessus: 
secouer fortement, mélanger au mieux ^ ; mettre dans un vase bouché jusqu'à ce que 
se lève le 20" jour. )) 

Cette manipulation est des plus simples à comprendre. Les deux ten d'encens que 
Ton doit mettre dans un mortier sont les deux ten d'encens, dissous en partie, qui cons- 
tituent le premier corps sec; si le texte ne parle pas de l'eau qui a servi à dissoudre une 
partie de cet encens, c'est qu'elle s'est évaporée pendant la nuit. Les aromates que Ton 
doit mettre dessus sont ceux que mentionne la section V, et qui ont passé la nuit à 
macérer dans le vin. Enfin^ l'extrait, c'est le suc de Caroube imprégné des ingrédients 
indiqués à la section III. 

Il n'y a qu'une chose que le texte ne dise pas, c'est que, avant de verser cet extrait 
dans le mortier, on doit d'abord le débarrasser du Calamus et de lencens qui lui ont 
communiqué leur odeur. Si, en effet, on laissait, dans le 1 han de suc concentré de 
Caroube obtenu au début, tous les ingrédients que l'on doit y adjoindre successivement, 
le résultat final serait, non pas de 1 han, — comme nous savons qu'il doit l'être, — mais 
de 1 han (un demi-litre) additionné de toute la quantité d'ingrédients énumérés à la 
section I, n^« 2-7, c'est-à-dire de 16 ten 7 qad (plus d'un kilo et demi). C'est là déjà 
une preuve que l'auteur de la recette sous-entend la décantation, ou peut-être le filtrage 
à travers un sac, <zi>5- Mais il est d'autres preuves de la chose. Le suc de Caroube 
aromatisé que l'on doit verser dans le mortier est nommé « extrait » ll^O* Or, nous 
avons vu plus haut que ce mot tàshepsi éé^x^nQ un liquide, et non un mélange de liquide 



1. Le texte porte à tort m «=» au lieu de CK». L'expression sam r menkh est fréquente dans les recettes 
de parfumerie (cf. Br. et DtJM., iîec, IV, 92/17, 93/24, 94/36, 9^42). 



crainte ». 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 143 

et de substances insolubles. Entin, la recette nous indique plus loin, à la section VIII, 
Tétat des opérations au sujet du poids obtenu. Nous constaterons (ju'il n'y est tenu aucun 
compte du poids des ingrédients 2-7, ce qui achève de montrer qu'on devait en débar- 
rasser l'extrait au fur et à mesure des diverses manipulations \ 

Quant au vase dans leciuel on doit laisser macérer les substances pendant vingt 
jours, c'est, d'après les déterminatifs que prend le mot kheheh dans d'autres textes 
(H. Brugsch, DicUonnaire, p. lOOr)), un vase bouché dont la forme rappelle en plus 
large celle du signe S. 

Un seul terme reste à discuter dans cette section. Le mot ^ a été traduit 

roo© w 
« tropfenweise » par Dumichen [loc. cit., p. 5) et « nach und nach, allmàhlig )) par 

Brugsch {Dî'ct., SitppL, p. 688). 11 est certain, non seulement d'après la place qu'occupe 
le mot dans la phrase, mais encore d'après son emploi dans d'autres recettes de par- 
fumerie, que ce groupe si^mihe « secouer, remuer, agiter », et qu'il doit se rapprocher 

du copte iiô^g, iicg^, KOg^, **<^'>2^, itOTg^e, neg^nog^, neg^iKog^, t'viTTîiv, sîtT'.vâffTSiv, ffaXsjEiv, COncutece, 

excu tere. L'exemple suivant, tiré d'un texte d'autre nature, le prouve surabondamment : 
^ A ' r.-, ^ ^^ ^^'^^ (L. I)., IL 150 a), (( la terre entière est secouée de 

VII 

O ^ niD^ Q T T A^AAA^ /IZZZZlII I wwvA /wv^A^ /i fil O D )•( I /wwva D VC /vna^a^ ^ n nn ' 

« agir de même pour les deux autres corps secs, (mais) sans mettre d'aromates dessus, 
ce qui donne (en tout, pour les trois corps secs, le total de) : 

Encens sec de première qualité 6 ien 

Eau han 1/5 

Jouis 60 » 

Le total donné à la fin de cette formule (2 ten x3=^6ten] han 1/15 X 3 =^han 1/5 ; 
20 jours X 3= 60 jours) nous prouve c[ue la macération de l'extrait dans chacun des trois 
corps secs devait durer vingt jours. Donc, après infusion de vingt jours dans le premier 
corps sec, on décantait ou l'on filtrait la liqueur obtenue, et on la versait dans un mortier 
où l'on avait mis préalablement le second corps sec. On agitait et l'on mélangeait au 
mieux, puis on hiissait reposer ce mélange pendant vingt jours dans un vase bouché. 
Ce temps écoulé, on décantait a nouveau la liqueur, on la mêlait au troisième corps sec, 
comme on avait fait pour le second, et on attendait encore vingt jours. 

Le texte nous prévient que l'on doit agir, pour le second et le troisième corps, 
exactement comme on a agi pour le premier, avec la différence que l'on ne doit pas y 
mélanger d'aromates. En effet, tous les aromates indiqués dans la liste initiale, sauf le 
Styrax, ont été utilisés pour aromatiser le suc de Caroube et pour parfumer le premier 



1. Tout au plus pourraitou admeitro que c'est après le vingtième jour, et non avant, que Ton élimine 
le Calamus et renceus, en môme temps que les autres ingrédients. Mais l'emploi du mot tùshep8i\ « extrait 
liquide », me fait préférer ma première manière de voir. 

2. Le texte porte <3> par erreur. 



144 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 

corps, de sorte qu'il ne s'agit i)lus que de donner h Textrait une odeur d'encens en la 
faisant infuser successivement dans le second et le troisième corps sec. 

VIII 

(attendu que) le gain résultant des 6 ten d'encens sec de première qualité est de 
han 1/5. » 

Comme je l'avais indiqué, c'est avec le 1 han de suc de Caroube, aromatisé par sa 
macération dans 'divers ingrédients, que le texte «additionne le han 1/5 obtenu par 
solution d'une certaine quantité d'encens. 11 est par conséquent bien évident qu'au bout 
du soixante-unième jour nous nous trouvons en présence du seul suc de Caroube 
augmenté de 100 ce. d'encens dissous dans le suc. Tous les aromates ont donc été, après 
macération, éliminés par décantation ou tîltrage. 

Le mot masculin D 5 * P^^ ouah, — écrit ^;K^ j Q dans d'autres recettes analogues 
(Br. et D., jRec, IV, 94/40, 95/45), — est l'opposé du mot féminin "^ £, n . qui signifie 
« perte, diminution, déchet ». Il se rapporte évidemment au copte ot«.^, oto^, otco^, 
irpoTTieâvai, adclere, adjicere, augere, et nous explique l'origine de la conjonction oto^, 
« et, avec ». 

Que, sur G ten d'encens (6(X) grammes), le sucde Caroube additionné devin ait pu en 
dissoudre 100 cm,c., c'est là un fait dont la possibilité nous est démontrée par l'analyse 
chimique de l'encens que j'ai donnée plus haut. 





K o T M S I . « faire pour lui (c'est- 



IX 

o III -c2=-rnonnnn ^^^^l 
K.=^ AAwsA •Wr O ^ /wwA ^ (^ nnnn /vwws __ _ 

à-dire pour l'extrait) trois corps de Styrax, — ce qui fait 180 jours, — comme il a été 
fait pour l'encens sec de première qualité, en toute similitude ». 

Il est évident que ce nombre de 180 jours, — qui représente exactement six mois, — 
est le total général des jours employés à partir du matin du second jour. Comme 
l'infusion dans les trois corps secs d'encens a déjà demandé soixante jours, il rest« 
120 jours pour l'infusion dans les trois corps secs de Styrax, soit 40 jours pour 
chacun d'eux. 

Le texte ne nous indique pas quelle quantitéde Styrax on doit employer pour chacun 
de ces trois corps, et il ne dit pas s'il faut y ajouter de l'eau. La dernière partie de la 
phrase, « en toute similitude », donnerait à croire que chaque corps se compose, comme 
les corps d'encens, de 2 (en de Styrax et de han 1/15 d'eau. Cela ferait les 6 ten de Styrax 
mentionnés dans la liste des ingrédients par laquelle débute la recette. Mais nous allons 
voir, dans la prochaine section, que l'auteur de la recette fait intervenir 4 nouveaux 
ten de Styrax. Nous devons en conclure, ou bien que les trois corps de Styrax ne 
demandent en tout que 2 ten de cette substance, soit ten 2/3 pour chacun; ou bien que 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 145 



la liste initiale est fautive et qu'il faut remplacer 6 ten par 10 ten. Je préfère m'arrôter 
à la première supposition et considérer chaque corps de Styrax comme composé de ten 
2/3 de Styrax + han 1/15 d'eau. Dans ce cas, les mots « en toute similitude » s'appli- 
queraient seulement à la décantation, au mélange dans un mortier et au séjour prolongé 
dans un vase bouché. 

Lorsque, pendant cette durée de 120 jours, autrement dit de quatre mois, on a 
décanté trois fois et mélangé trois fois le liquide avec le styrax, on décante une dernière 
fois pour la manipulation finale. 



X 



^iflQ^&ZP^tc^^O Ml jfl^ o 




Q«i ^1«|* ^^ Q ^1 AA ^1 r <p> ^^ ^,j ajouter (c'est-à-dire à 



<i 

Textrait) : 

Encens sec de première qualité 4 ten. 

Poudre de styrax , 4 ten. 

Vin 2 ten, 1 qad 2/3. » 

Comme la durée de cette opération n'est pas spécifiée, il est évident que le parfum 

est considéré comme terminé aussitôt après le mélange de l'extrait avec le vin et les 
ingrédients qu'on vient d'indiquer. Il ne reste plus qu'à le décanter ou à le filtrer quand 

vient le moment, soit d'en faire usage, soit de l'introduire dans un récipient définitif. 

Tous les ingrédiens de la liste ont été utilisés. En effet : 

Encens, 1 gad (sect. ni) -f 6 ten (sect. vu) -f 4 ten (sect. x) = 10 ten, 1 qad; 

Styrax, 2 ten (sect. ix) -f 4 ten (sect. x) = 6 ten ; 

Vin, 1 qad 2/3 (sect. ni) -f 1 qad 2/3 (sect. v) -f 2 ten, 1 qad 2/3 (sect. x) = 2 ten, 5 qad. 

En réalité, la liste indique pour le vin, non pas 2 ten, 5 qad, mais 1/2 han; la 
première de ces indications représente un poids, la seconde représente \m volume. 
Le poids est de 250 grammes, le volume est de 25 centilitres, ce qui revient au même 
(en considérant le vin comme ayant le môme poids que l'eau) et ce qui nous fournit en 
plus, au sujet de la relation qui existe entre le ten et le han, un précieux renseignement 
que nous aurons à utiliser plus loin. 

Nous avons vu (sect. viii) que, par suite de l'augmentation de volume résultant de 
l'emploi des trois corps secs d'encens, l'extrait atteint 1 han 1/5 au moment de la 
dernière manipulation. Nous allons voir, dans les dernières phrases du texte, comment, 
grâce à une sorte de contre-balancement entre le styrax et l'encens, le volume de l'extrait 
finit par s'arrêter exactement à 1 han, résultat que le titre môme de la recette nous 
faisait prévoir. 

XI 



^ ffi rn rri « ^ ^^^ 9 * ^^ le g^iiï (résultant de 1 emploi) 

RBGUBIL, XVI. 19 




146 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 

des 4 ten cVencens (étant de) han 2/15, cela fait (pour Textrait) 1 han 1/3 (= 1 lian 1/5 
-f han 2/15). » 

Cette proportion du « gain », g^, amené par l'encens, correspond exactement à celle 
qu'indique la section viii. Si, en effet, 6 ten d'enc(^ns augmentent l'extrait de han 1/5, 
4 ten rau<?menteront de ^-^^*'^-^^ =i Juin 2. 15. Mais l'auteur de la recette va nous faire 
remarquer, pour terminer, que ce han 1/3 de <( gain » est annulé par han 1/3 de « perte » 
produite par le styrax. 

XII 

D I W / WWSA * ^>CT O I I I I O I I I ra /NAAAAA M /WNAAA ^iM -CS2>- I I \ /WWNA L^ 

4 re/2 de poudre de styrax (étant de) han 1/3, il reste 1 han d'ExTRAiT liquide surfin 
DE STYRAX qui coustituc un parfum à onctions pour Hathor la grande, dame de Ten- 
tyris, et pour toutes les déesses du Delta et de la Thébaïde ». 

On comprend facilement que l'infusion de 10 ten d'encens. — près d'un kilogramme, 
— dans un demi- litre d'extrait de caroube mêlé à une certaine quantité de vin, puisse 
en augmenter le volume, par suite de la solution dans le liquide d'une partie de la 
gomme et de la résine que renferme l'encens. On comprend moins, à première vue, 
que l'infusion de styrax produise un effet complètement opposé. Nous verrons plus loin 
que le styrax employé par les Égyptiens n'était pas une gomme-résine, comme on le 
supposait jusqu'ici, et nous aurons ainsi l'explication de cette anomalie apparente. 



XIII 

Avant d'étudier les deux ingrédients nouveaux, ^^^ o et ^iJl «s^ ^ ' J® ^^^^' ^ cause 
d'une opinion émise il y a plusieurs années par M. J. Krall, consacrer quelques lignes 

^U? o n O n o 

à l'encens, dont le nom, dans notre texte, est orthographique 1 o, /wwvn o et aws/>a o. 

Tic s=o o o ^ . 

Dans son travail très documenté sur le pays de Pount\ M. J. Krall exprime l'avis 
que Yànti est, non pas l'encens, comme on l'admet généralement, mais la gomme 
arabique. Voici les raisons qu'il invoque à l'appui de sa thèse : 

1^ Vânti, originaire du pays de Pount. est parfois appelé ^ y (1(1 o ''''''^ w^^' 
« gomme (ïânti ». D'autre part, sur les côtes de Souakim et de Massaouah (qui répon- 
draient en partie à l'ancien pays de Pount) croît en quantité V Acacia Sénégal^ d'où 
l'on tire la gomme arabique. 

2° h'dnti était employé, dissous dan^ l'eau, par les peintres et les scribes, pour 
donner plus de cohésion et de brillant à leurs couleurs ou à leurs encres, comme on 
emploie aujourd'hui la gomme arabique. 

3^ h'dnti est utilisé en parfumerie. Or, Pline nous enseigne que la gomme servait 
à falsifier divers aromates gommo-résineux. 



1. J. Krall, Studten zur Goscfiichte des alten y£gyptcn, IV : das Land Punt, pp. 27-36. ^ (Wien, 1890). 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 147 

4® L'arbre à ânti s'est acclimaté en Egypte à partir de la XVIIP dynastie, de même 
que se sont acclimatés au Caire et à Alexandrie un certain nombre à! Acacia exotiques 
produisant de la gomme. 

5® Le nom égyptien de l'Encens est | y ^ , sountir. 

Je vais essayer, en les reprenant dans le même ordre, de montrer que ces arguments 
ne sont pas absolument inattaquables : 

1° Le mot ^y (](] o» qami, d'où viennent le grec xojjljjli et le copte koau, kojulh, sert 
à désigner les gommes-résines aussi bien que les gommes proprement dites, comme 
xofxfxt en grec, d'ailleurs, et gummi en latin. Si, en effet, on rencontre des expressions 
comme 1^ Mo " A {Pap, Ebtrs, 54/16), « gomme d'Acacia (c'est-à-dire 

gomme arabique) » , on trouve aussi des exemples de ^ [[ o j y {ibid. , 87/6), 

ce qui, d'après l'avis de M. Krall lui-même, devrait signifier « gomme-résine d'encens ». 
Donc, l'emploi de la dénomination A^Ho /wwna '^ o ne prouve pas que Vânti soit 
une gomme plutôt qu'une gomme-résine. D'autre part, l'arbre à encens est fréquent en 
Afrique et se rencontre justement dans les régions que les Égyptiens pouvaient com- 
prendre sous le nom de Pount *. 

2® L'encens, tout comme la gomme arabique, — on l'a vu plus haut, — peut fournir 
en solution dans l'eau un mucilage propre à rehausser et à amalgamer les couleurs; il 
a, de plus, l'avantage de les parfumer, ce qui pouvait être en partie le but cherché 
dans certaines prescriptions liturgiques. 

3*^ Quoi qu'en dise Pline, qui du reste parle précisément dejalsi/îcations d'aromates, 
Tencens est odorant, même à froid, tandis que la gomme arabique n'a aucune odeur. 

4° Il est certain que l'arbre à ânti fut planté à Thèbes sous la XVIII® dynastie; il 
est encore certain qu'on ne trouve plus trace, dans l'Egypte actuelle, de la culture de 
l'arbre à encens (Boswellia thurifera Cart.). Mais est-il certain, — et comment le 
savoir? — que les tentatives d'acclimatation des Egyptiens aient amené d'heureux 
résultats? Et puis, qui peut affirmer que le Bosœellia ne réussirait pas en Egypte, si 
l'on avait quelque raison de l'y transplanter de nos jours? 

5^ Rien ne prouve, bien loin de là. que le | V ^ , sountir, soit l'encens. D'abord, 
le mot s'est conservé en copte sous la forme coiff , ccun^, conre, qui désigne à la fois la 
résine, pïiTivTi (Gen., xxxvn, 25; Ezéch., xxvn, 17), et le Pin (Pinus halepensis L.), 
Xy^\ (Kir., pp. 175, 265), d'où l'on pourrait conclure avec quelque vraisemblance que 
le sountir est la résine du Pin d'Alep. M. J. Krall fait remarquer avec raison que le 
sountir est un produit de la Syrie et non pas un produit de l'Arabie ou de l'Afrique; 
mais, précisément, l'encens ne se rencontre pas en Syrie, tandis qu'on le trouve en 
Arabie et en Afrique. 

J'ai réussi, je crois, à démontrer que les arguments réunis par M. J. Krall ne 
prouvent pas que Vânti soit nécessairement la gomme arabique. Mais il reste un fait 



1. Sur la transcription et la lecture de ce groupe, qu'on avait toujours transcrit à tort par 

voir l'intéressante note de M. H. Schâfer dans la Zettschrift^ t. XXXI. pp. 118-119. 

2. Cf. V. LoRET, Flore pharaonique, 2* éd., p. 96. 




^1 m 



148 ETUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 



est 
o 





auquel il n'a pas songé et qui rend son interprétation absolument impossible : c'est que 

Vànti se brûlait dans des encensoirs\ Or, c'est là un des caractères distinctifs des 

gommes-résines; les gommes pures, comme la gomme arabique, sont ininflammables. 

Il me semble donc bien certain que l'on doit conserver au mot /w^/^A^o le sensd'en- 

8=3 o 

cens qu'on lui a toujours attribué. Mais je me hâte d'ajouter que ce fait ne modifie en 
rien la valeur des conclusions de M. J. Krall au sujet de la position qu'occupait le pays 
de Pount, attendu que le Boswellia thurifera croît à la fois dans l'Arabie méridionale, 
aupavs des Somali et en Abvssinie*. 

XIV 

J'ai déjà eu l'occasion de montrer que le signe ^^ se compose des deux éléments 
phonétiques 2l) = + i^jy) = (] J , et que le nom d ingrédient dans lequel il entre 
;t par conséquent l'équivalent du mot le plus souvent écrit en toutes lettres Ul o. 
m jyQo. etc.*. M. H. Brugsch* a rapproché ces derniers mots de l'hébreu rosS 
et de l'arabe ^y, qui désignent le Styrax, et je ne puis que me ranger à son opinion, 
malgré certaine difficulté qu'il ne semble pas avoir prévue et que nous aurons à sur- 
monter. 

Tantôt, le mot est rangé, dans des listes générales d'aromates, à côté des gommes- 

résines ''fS ou :XX;?§, ZS"^;^^, i^M, û V^^ ^S: taiitôt, il fait 
Tic s=o -£e^ '^^ — ^ Goo (2\\ooo i-Ctcooo JÈe^ooo 

partie d'ingrédients entrant dans la composition de parfums sacrés. Dans ces deux cas, 
les orthographes que j'ai rencontrées sont les suivantes : ;^j o , ;^j , ^^ 

" V- î%\- ont oïl JO' tYt °11^"- '^ ces ortho^^,<„T(i".i5?<frSîe, 
formes QO J y ô ^' JO' H^ J ^' citées par M. Brugsch, mais non accompagnées 
d'exemples*, ainsi qu'un groupe démotique dont la transcription donnerait >/>/ J 

11 O ' 

Toutes ces formes sont d'époque ptolémaîque, mais le mot se rencontre dans des 
textes datés du temps des Raraessides, et même au Papyrus Ebers, ce qui permet 
d'affirmer que les Égyptiens connaissaient la plante Nnb dès le début de la 
XVIIP dynastie. 

Ce dernier document, — qui est le plus ancien, à ma connaissance, où la plante soit 
nommée, — en orthographie le nom '^'^^ ûû ^ J '"=y^ (98/13) et la mentionne dans 




ko§© A 
o 1 1 

(Louqsor, salle K', paroi e, 2' registre, tableau 5, d'après mes copies). ^ 

2 N. GuiBOURT, o/j, cit., t. III, pp. 516-521. 

3. y. LoRET, Recherches sur plusieurs plantes connues des anciens Égyptiens, n°» VI-IX, p. 11, n. 2 = 
Rec, t. XV, p. 115, n. 2. 

4. Dictionnaire hiéroglyphique. Supplément, p. 661. 

5. Br. et DùM.. Recueil de monuments égyptiens, t. IV, 80/3, 6; 91/2; 93/26.29; 94/34; 97/18. 

6. Ihid . 87/17; 91/1; 94/40; 95/45. 

7. A. Mahiettb, Dendérah, t. I, pi. 48 a, 

8. Br. et Du.vi., Rec. de mon., t. IV, 80/7; 93/26, 27; 94/34, 39. 

9. Dict. hiérogLj p. 781= Mar., DencL; Dùm., Temp. Inschr., I, 64/2, 52/5. 

10. H. Brugsch, Dict. hiérogl., Suppl.^p, 661. 



lÏTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 149 

une recette de parfum à brûler, _ ( 1 . Le A^nb est nommé trois fois, au Grand Papyrus 
Harris (époque de Ramsès III), sous l'orthographe '^^'^^(Im j^ -=^ ou "T^lQ J >> y^ 
(15 6/14, 53 a 3, 71 a 12), après des noms d*^ bois d'ébénisterie et au milieu de végétaux 
aromatiques tels (jue le Cinuamoine. la Cannelle, le Calamus aromaticus, etc. 

On peut tirer, de ces diverses orthographes, deux formes bien distinctes. Uune, 
sans A/vwvN final, est Xnib, Xniihon; l'autre, avec finale sémitique, est Nniioubn (ou 
mieux A7i//6ow/i). Xnebni, J'ai fait remarquer ])ar ailleurs' combien cette finale en A'' 
est fréquente dans les noms des ])lantes, surtout dans ceux qui appartiennent à des racines 
sémitiques. On sait, d'autre part, que le ^^^^^ est apparenté au R ou au L. Uidentifica- 
tion phonétique entre X/uiboun, Xnehni et nssb (libénéh), :..J [loubnaï) est donc admis- 
sible. On pourrait même voir, dans la forme sans X final, XnvboUj le prototype du 
mot iu-Aô.^10, qui est traduit thui< par T. Edward, d'après une Scala d'Oxford*, mais 
dont la signification exacte ne peut être assurée qu'après exîimen du terme arabe 
employé dans le manuscrit copte. 

Le mot njD*?, — que Ion doit se gai'der de confondre avec le mot nsiûb, rçh*? (ar. jC\), 
lequel désigne TEncens. — ne se rencontre (pie dans deux passages de la Bible. Il y est 
employé pour désigner, non pas une gomme-résine, mais un arbre de Palestine dont 
les caractères ne sont indiqués en rien par le contexte. Dans le plus ancien de ces pas- 
sages {Gen. , XXX, 37-38), les Septante traduisent njsb par (rrjpaS; dans le second exemple 
(Hos., IV, 13), la version grecque donne XsOxr,, a peuplier blanc ». Il est évident que c'est 
la première de ces deux traductions qui est la bonne, d'abord parce qu'elle est la plus 
ancienne, ensuite parce que le motn:^*? s'est conservé dans l'arabe ^.J, qui s'applique 
bien certainement au Styrax. C'est là, d'ailleurs, l'avis de K. Rosenmuller*, bien que 
Celsius ait cru devoir préférer, sans en dire la raison, le sens Xejxtq au sens arjpaÇ *. 

Il résulte bien de ces rapprochements philologiques que le mot égyptien Nniibou 
o\x Xniiboun désigne le Styrax. Mais une difficulté se présente : le Styrax est une 
gomme-résine, tandis que le mot égyptien s'applique à un bois odorant. Avant d'exa- 
miner si cette difficulté est de nature à empêcher la détermination que je propose après 
M. Brugsch, il convient de démontrer que le Xmibou est etïectivement un bois, ou un 
arbre, et non pas une gomme-résine comme le a/wsaa o, par exemple, ou le | y ^ (l 'j 
Voici les diverses raisons qui conduisent à cette conclusion : 

lo Le mot est fréquemment suivi. — même dans les recettes de parfumerie, où il 
ne peut être question que de la partie odorante de larbre, — des signes '^ï vp-^ ou A, 
qui déterminent les noms des plantes et de leurs parties extérieures, mais jamais les 
noms des sécrétions végétales. 

2o Les trois passages du Grand Papyrtis Harris où il est question du Nniibou 
sont ainsi conçus : 



1. V. LoRET, Rech. sur plus, filant,, ir*' VI-IX. p 6, n. 1 = Rec, t. XV, p. 110, u. 1. 

2. H. Tattam, Lexic. a^fjy fit. 'latin,, p. b4l. 

3. Biblische Xaturfjeschic/ite, i Leipicig, ld30), t. I, p. 261-263. 

4. Hierohotanicon, (Amslel., 1746). t. I, p. :^y2-;iy6. 



150 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 



XV 6, 14 : ^ hh 1) % ^ "^"^^ ""^^ A/^vA ^ J^ n . . . . Nniibou, 3 bûches =: ten 610, 

— 15 : \^ >=fr ^^^^ Cannelle, 1 bûche = ten 800. 

LIIIa,3:^llll J^K ^^ «^ J^^^^" AVm6o«, ^e« 625, 

— 4 : n ^^ -^ /^/wvNA ^^^^_ __ Cannelle, ten 894. 

1 w fl DmD G>©^^nonniM 

LXXI a, 1^ • .'T^.ilil J^ "^ ^ ^ "^ i"^ îîî^ ^ ' ' ' ' Nniibou et Cannelle, ^e/z 3129. 

D'une part, le rapprochement avec la Cannelle, — qui est une écorce odorante, — 
d'autre part, Texpression , a trois poutres, trois tiges, trois bûches », nous prou- 

vent bien qu'il s'agit d'un bois, ce qu'achève de démontrer le déterminatif "^y • Trois 
bûches de Nniibou pesant 610 ten, chaque bûche pèse en moyenne 20 kilos. 

3^ L'exemple suivant semble encore montrer que le Nniibou était importé en 
Egypte sous forme de bois: J 11 I ^ H^'v^ ^^^"^ m^. 



____ .Ç Wooo 

(DïfM., Ternp. Inscnr., 66/1), « l'habitant de Benb apporte du bois (cf. ^o, Sno, Itgnum) 

-h 



de Nniibou, et procure (=: ^ m) des larmes de gomme-résine Aouisha )>. 

4» Enfin, tandis que l'encens, dans les recettes de parfumerie égyptiennes, amène 
toujours un gain, Y» dans les liquides où on le fait macérer, c'est-à-dire augmente 
ces liquides de tout ce qu'il leur cède par solution, la poudre de Nniibou, au contraire, 
produit une diminution du liquide, ^^, c'est-à-dire en absorbe une partie par imbi- 
bition. Ce fait ne peut s'expliquer qu'en voyant dans la poudre de Nniibou de la sciure 
de bois. Si le Nniibou, en effet, était une gomme-résine, il n'agirait pas autrement que 
l'encens. 

La nature ligneuse du Nniibou étant ainsi établie, il reste à rechercher si l'identi- 
fication de cet ingrédient avec le Styrax peut être maintenue. Je crois pouvoir répondre 
par l'affirmative. D'abord, nous avons vu que le mot njûb désigne un arbre et non une 
gomme-résine. Je ne sais si les savants qui se sont occupés à étudier la flore biblique 
ont raison, mais leur opinion est que, si rçûb désigne l'arbre Styrax, il est, dans la Bible, 
deux mots qui servent à dénommer spécialement la gomme-résine produite par cet 
arbre : ^\ et nk3j\ En arabe, ^ désigne l'arbre, la plupart du temps, tandis que la 
gomme-résine porte le nom spécial de î»^*. Et même, en français, il existe une dis- 
tinction analogue. Les botanistes, qui donnent en latin le nom de Styrax à l'arbre, 
le nomment Aliboufier en français, tandis que le mot Styrax n'est employé par eux 
que pour en désigner la gomme-résine : l'Aliboufier produit le Styrax, comme le 
Lentisque produit le Mastic. L'égyptien Nniibou peut donc répondre, comme nom 
d'arbre, aux termes sémitiques nî^*? ®t JJj, qui désignent seulement des arbres. 

D'où vient, pour terminer, que les Égyptiens employaient le bois de l'Aliboufier et 
non le Styrax même? — La chose, en somme, peut s'expliquer aisément. Le Styrax,— 



1. s. BocHART, Hierozoicon, (Franco!., 1675). t. II, p. 532-533. — O. Celsius, Hierobotanicon, t. I 
p. 529-530, 548. — K. Rosenmùller, Bibl. Naturgesch., t. I, p. 163-165. 

2. Ibn-Baïthar, Matière médicale (éd. L. Leclerc), n'* 2011, 2196. 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 151 



abstraction faite du Styrax d'Amérique'. — s'extrait aujourd'hui de deux arbres bien 
différents d'aspect: le Lùjuir/anihar orientale Mill,, i\m ne croît que dans la partie 
occidentale de TAsie-Mineure ': le Styrax officinale L., qui se rencontre sur les côtes 
septentrionales et orientales de la Méditerranée, et qui est surtout abondant en Syrie*. 
Or, d'après les indications que nous ont fournies les anciens sur leur <r:jpa$, il est 
certain qu'il provenait du StyrarV et non du Liquidambar. D'abord, Tarbre au orTjpa? se 
rencontrait principalement en Syrie, en Phénicie et en Arabie*, ce qui n'est pas le cas 
du Liquidambar. Ensuite, l'arbre était comparable au Cognassier', ce qui est vrai du 
Styrax, mais ne lest nullement (\v\ Liquidambar, lequel a des feuilles palmatilobées, 
rappelant un peu celles du Groseillier*. Le Styrax biblique étant un arbre de Palestine, 
ne peut, de même, se rapporter qu'au Styrax, Enfin, le ^^ des Arabes est également 
un Styrax; son fruit, nous apprend Isliak Ibn-Amnin\ est de la grosseur d'une noix et 
de la forme d'une prune blanche. Cette description répond bien au fruit du Styrax, 
tandis qu'elle ne peut s'appliquer en rien à celui du Liquidambar, qui se compose d'un 
grand nombre de capsules réunies et enchâssées sur un réceptacle commun. Il est donc 
bien certain que le Nniibou des Égyptiens était le Styrax officinale L. et qu'il leur 
arrivait de Syrie ou d'Arabie. 

Or, cet arbre fournit deux sortes de produits : le Styrax sec, qui n'est autre que 
récorce même de l'arbre, gorgée de résine; le Styrax liquide, que l'on obtient en faisant 
bouillir le Styrax sec dans de l'eau et en recueillant le produit résineux qui vient sur- 
nager à la surface. Ces deux espèces de Styrax sont soigneusement distinguées et 
décrites dans la pharmacopée arabe et jouissent de propriétés médicales différentes'. 
Dans les Scalce coptes, on trouve mentionnées ces deux espèces de Styrax : 

«uuijit«wKOT, «wjuLin«wKOT = JIJL-I , -J ia— I , ^jjija^^ , £) Ja^l , <( styrax )) ; 
cTTpé.^, cTepi^ =z même sens : 

K«JUL«^nTiTon, KOJULoitTiKoit = ^jU ituA, « styrax liquide )) ; 

cT«wKTH, CTA.RTH, cT«.KTHn = AtuA, « styrax », j^ 4m^ , « styrax à brûler », im^ ylï, 
« écorce à styrax * ». 

On s'explique aisément, dans ces conditions, que les Égyptiens aient pu employer, 



1. C'est une espèce américaine, le Liquidambar styrariJUia L,, qui fournit le Styrax liquide que 
vendent nos droguistes. 

2. E. BoissiKR, Flora orientaUs, t. II, p. 818. 

3. IbicL, t. IV, p. 35. — Pour distinguer ces deux produits, les droguistes donnent au premier le nom 
de Styrax et au second celui de Storax, 

4. HÉROD.. III, 1U7. — Dio:jC., De mat, mecL, I, 79. — Flink, Hist. nat., XII, 40, 55..— Athén., Deip- 
nos., IX, 67. - Strad., Geoyr., XII, 7/3, XVI, 4/13, 26. 

5. Diosc. et Pline, loc. cit., — Cette comparaison devait être très juste, car le Styrax porte, en grec mo- 
derne, le nom de aYpi^ xuSuivii (C. Fraas, Synups. plant. Jlor. class., p. 194; E. Boist<iKR, op. cit., t. IV, p. 35). 

6. Cf., pour le Liquidambar, H. Bâillon, Hist. des plantes, t. III, p. 398, fig. 471-474 et, pour le 
Styrax, t. XI, p. 414, tig. 488-493. 

7. D'après Ibn-Baïthar, loc cit., w 2196. 

8. Ibid. 

9. Seal, cofit,, n"" 141-142, 161-102. 498, 548 (ces références se rapportent à une édition, que je piépare 
en ce moment, de la partie des Scalce qui traite des végéiaux). 



152 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 



dans leur parfumerie, l'écorce d'Aliboufier ou Styrax sec des Arabes; il est même vrai- 
semblable que c'est sous cette forme, plus commode pour le tiansport, qu'ils le rece- 
vaient de Textérieur. Si le mot (] (1 jN n'est pas une variante de | 03» << roseau », 
mais bien de (|(| J A, on constate que le roi Toutlimès III reçut du pays syrien de 
s=3 , en Tan XXIV de son règne, en même temps qu'un grand nombre de poutres 

de Caroubier, d'Acacia, de Saule, etc., n n Jn \ ^^rs [Rec, II, 150), 

(( 206 bûches de bois de Styrax ^ ». 

Les Égyptiens employaient-ils le Styrax liquide, ?.L ï,^ ? — Oui, et le nom qu'ils 
lui donnaient vient achever de prouver que le A^nxibou est bien le bois de VAliboufier. 
Le Papyrus Ebers, en effet, indique, parmi les ingrédients qui doivent entrer dans 
la composition d'un parfum à brûler, le /vwwv (^ ""^^^^ ^4 V -^ "y (93/18). c'est-à-dire 
le « produit mou, liquide » de Técorce de l'Aliboufier, autrement dit la i)L- <«^ des 
Arabes, le Kd^jut^^tiTiroit, KOJULotiTiKon des Coptes. 

C'est donc par a bois » ou a écorce du Slyrax officinale » qu'il convient de traduire 
désormais le mot égyptien Ntiiibou, et non pas par « gomme-résine de Styrax ». 

J'ajouterai qu'il se peut que les Égyptiens aient essayé d'acclimater le Styrax à 
Thèbes, à l'époque des derniers Ramessides. Dans une des lettres que renferme le 
Papyrus de Bologne xv* 1094, un personnage énumère quelques-unes des curiosités de 
Thèbes. Il parle de l'Acacia favori planté sur le chemin qui mène à la demeure d'Amen- 
hotep, de la terrasse d'Amen-hotep, de ^^ "^ A 'wvw. M R. , du Perséa d'Amon 

à Karnak, etc. Bien que la copie cursive du papyrus, publiée par Chabas, porte pour 
les deux premiers signes, le mot a été transcrit par lui 2 c^ • M. A. Lincke transcrit 
2>K 3\ et, rapprochant le mot du copte *.n«., «^M«w, le traduit par « prêtre' ». Il 
faudrait, pour décider la question, avoir le manuscrit sous les yeux. Néanmoins, comme 
plusieurs arbres célèbres de Thèbes sont nommés dans ce texte et que les signes hiéra- 
tiques pour J| et pour A peuvent se confondre aisément, je crois que ma transcription 
est possible et qu'il pourrait s'agir de l'Aliboufier (Nnàb) d'Hâthor. 

XV 

Je dois avouer que je n'ai pu réussir encore à déterminer la plante '^, bien que, 



depuis plusieurs années, j'aie relevé soigneusement tous les passages dans lesquels ce 
nom se rencontre. M. Brugsch {Dici, hiérogl., p. 1566) a considéré d'abord cette 
plante comme étant le Rosier, sans indiquer en rien le motif de son opinion. Plus tard, 
(Ibid., SuppL, p. 1338), il y a vu la Vigne, mais en s'a])puyant sur un texte dans lequel 
il a confondu avec un nom de plante le mot few , « ivresse », mis en parallélisme avec 
, « joie ». Il se peut, d'ailleurs, que le nom de la plante Tekh dérive de la 



A^A^/NA 



1. Le mot rare kanka se t rouve employé, dans le même texte, à propos dli bois de Caroubier, — M Ij 



>^ (Leps., Ausic, 12/34}, — ce qui semble bien montrer que 

Nio est une variante de Nnubou et non le nom du Roseau. 

2. Mél. épyptol.y 3* série, t. II, pi. 12 et p. 165. 

3. Beitrâge zur Kenntniss der altâqyptlschcn Briejlltteratxu\ p. 25-26. 



ETUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 153 



racine d ®, « enivrer, être enivré, être en gaieté », mais il n'y a pas que la Vigne dont 
le fruit agisse sur le cerveau ; et puis, l'odeur seule des fleurs ou des feuilles de certaines 
espèces, — la Coriandre, par exemple, — peut produire le môme effet. 

Quoique les exemples que je possède du mot "^ ne m'aient encore fourni aucun 
résultat, je tiens néanmoins à Tes réunir ici, dans l'espoir que quelque autre, plus 
heureux ou plus riche en notes, pourra réussira en tirer la détermination de la plante. 

D'abord, il convient de faire remarquer que le mot ''^ n'est employé dans les 
textes qu'à l'époque gréco-romaine. Si, en effet, le Papyrus médical de Berlin, qui 
appartient à la basse époque, mentionne deux fois la plante Tekh, comme nous le verrons 
*plus loin, le Papyrus Ehers n'en fait pas une seule fois mention. 

La plante, — sans qu'on puisse savoir si elle v était spontanée ou non, — était 

du moins cultivée en Égvptc : Û Q Û '^ S^^"^ ""^ * .^^^Sûr 

&.1 jliiA TT â.J($ C^-.*- càS^ooo^G>^z=z:ooo® illll 

(Mar., Dend., 1, 18), « un champ,... dont les deux extrémités produisent du froment, 
et le milieu des grains de Tekhi ». 

Un texte range cette espèce au milieu de plantes aquatiques, sans nous donner 
toutefois le droit de la considérer d'une façon certaine comme une plante d'eau : ''es. Q 

I, 15), « le J^otus rose sur le Nil, le Dekhou dont la forme est ce qu'aime Ma Majesté, 
les Menhi dans le marais, le Lotus blanc sur sa tige ». 

Les fleurs serv aien t à faire des guirlandes, ce qui semble montrer qu'elles étaient 
d'aspect agréable : /\ _ ^^ t J «i ^ (/6/rf., III, 66), « il élève vers toi une guir- 
lande de fleurs (ou pétales) de Tekîi ». 

' Une fête d'Hathor, qui avait lieu annuellement à Tentyris^ était nommée la F'ête 
des Tekh . Quelques inscriptions du temple de Dendérah v font allusion : 

nt^OOOrZIZ<:^=>Jora P0A^/^^ © iilllM^l? û'TTlIZlI Oil J®(èlir ' ' 

« j'ai broyé de Télectrum avec du la pis-l azuli, en ce jour des Dekni;.., ce jour de la 

Fête des Dekhou » ; ,^ -^-<^ ^ m <::^> (Dend., in Br., ûict., p. 1566), (( le jour 

d'o ffrir des Dekhoui dans la terre entière »; (I>wvvsa A A v 1 (J ^(|| ^ ^^^^^\ 

w Jl A A ' (^^'^O» << '<î disque solaire s'élève au ciel quand Tentyris est en sa bonne 
fête d'offrir des Tekh ». 

Les fruits, — ou les graines, — du Tekh étaient odorants. La preuve en est d'abord 
dans leur emploi dans notre recette; on constate ensuite |)ar le texte suivant qu'ils 
entraient 

^ ._ _. 

du] Parfum Sii-heh : poix, gi 

cia, encens frais, plantes As et Hàrn ». 

Ce parfum était connu en Egypte dès les temps les plus reculés, ce qui pourrait 
faire .supposer que la plante Tekh n'était pas d'importation gréco-romaine, mais était 
propre à l'Egypte. On peut pourtant se demander, avant d'adopter cette conclusion, si 
la recette du parfum Sti-heb n'a pas |)u se modifier avec le tomps et si on y faisait entrer 
le Tekh, sous les premières dynasties, comme on le faisait à l'époque ptolémaïque. La 
présence de poix, de colophane, d'encens, — tous produits exotiques de Syrie et 

ABCUBIL, XVI. 20 




154 ETUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 

d'Arabie, — semble montrer que la recette du parfum Sti-heb a été remaniée après 
TAncien-Empire. 

De cette plante Tekh, on confectionnait une « eau » dans laquelle on délayait les 

couleurs ^on^c^vX^r^é^mome^ liturgiques ^Ij^j^ln^âffiL^TP^^T 
(1(1 "Hk /vww /www Vçv (Masp., Pap. du Loncre, p. 37), « Isis et Nephthys 

sont dessinées sur elle (rétotîe), en couleur verte (délayée dans) de l'encens et de Teau 

de Tek ho II n. 

Enfin, le Tekh était emplové en médecine: <=> <=>»^^=^ ^ 

-^ --.••îî^^lj -r-M (PctP' méaic, XI, 2), « Autre recette pourguenr 

les tumeurs aux jambes : Graines de Tekhou, miel, vin ; les en frotter )) ; □□ y y ^ 

cirz3 o ^ ^ fi <:> ^ o o n ^ ^^\\\ 

<=> « (J « j^ I [Ibid.)y « autre recette (pour le même objet) : mastic, 

graines de Tekhou, vin; les en frotter ». 

Comme on le voit, il est difficile de tirer de ces exemples quelque indication assez 
caractéristique pour nous permettre de déterminer la plante Tekh, Les renseignements 
que peut nous offrir la philologie sont nuls en ce qui concerne cette plante; je n'ai 
trouvé ni en copte, ni en hébreu, ni en arabe, de nom de végétal présentant quelque 
analogie avec la syllabe ^ ®. 

Il n'est qu'un seul mot auquel on pourrait songer à comparer le nom Tekh, c'est le 
copte Ticx'"', que Ton trouve dans le composé suivant : 

Tiéx^^^>ion ?y^, C^^ Huile de violette, 

ieA«^ion ^tU Idem ^ . 

J'aurais hésité à admettre qu'un vocable copte pût être composé d'un mot grec, 
sXatov, et d'un mot non grec, ticx'»', si je n'avais rencontré des exemples de formation 
hybride analogue dans les termes : 

juiocK«.X«jon ôUI ^^ Huile de Moringa •, 

sjioc')çpi'\^ior\f AJLoc^ioAioif ^tu Idem *, 

i«.cjuieX«joit ùu-l ^^ Huile de Jasmin *. 

Il est évident que ces mots sont composés des noms arabes dL^ et uu-l (copte 
la^cAii, id^ouie). suivis du grec êXaiov. Le mot -vii'xj P^"^ ^^^^ ^^"^^ ^^ ^^^ ^gyP^i^iï» ou 
égyptianisé. de la Violette. Mais le x copte répond bien plus souvent au r qu'au 
(;6, ig), et c'est là une difficulté de nature à nous faire hésiter dans un rapprochement 

entre Tek h et Tiex'**- 

La chose est regrettable, car les caractères de la Violette concordaient assez avec 
le peu que nous savons de la plante Tekh, La Violette n'est pas une plante égyptienne, 
mais elle est très cultivée de nos jours en Egypte ; on la trouve mentionnée dans les 

• 

1. Seal. ropU, n" 500-501. 

2. Ihid,, n- 332. 

3. Ibid., n" 4ô6. 

4. Ibid., w* 518. 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 155 



Scalœ coptes, ce qui prouve qu'elle était connue des Égyptiens dès les premiers temps 
de la domination arabe. Peut-être les Grecs ou les Romains Tintrodulsirent-ils en 
Egypte, comme ils y avaient introduit d'autres fleurs d'origine européenne. Pline, en 
tout cas, semble la ranger au nombre des fleurs cultivées de son temps sur les bords du 
Nil {H, N,, XXI, 40). Enfin, la Violette, d'après les médecins gréco-latins et arabes \ 
avait la vertu de résoudre les tumeurs ou abcès, tout comme la plante Tekh, 

Ces rapprochements sont séduisants, mais, encore une fois, l'identité est loin d'être 
certaine entre les mots jtixj ^^ ^^^ ^^ il ©st peut-être plus prudent d'attendre de 
nouveaux documents avant de tenter la détermination de la plante égyptienne. 

XVI 

Nous pouvons maintenant, en guise de conclusion et de résumé, donner la traduction 
entière, paraphrasée, de la recette que nous venons d'étudier dans tous ses détails. Nous 
avons vu (sect. X) quel est le rapport qui existe entre le ten et le han : 1 han d'eau pèse 
5 ten, autrement dit 1 han est à 1 ten ce qu'est 1 litre à 200 grammes. Au lieu de donner 
au han sa capacité réelle, qui est de 0^48234375, et au ten son poids exact, qui est de 
96«^46875. nous attribuerons au premier la valeur 0*5 et aii second cellede 100 grammes. 
Les proportions, on le conçoit, n'en seront pas changées, et les calculs en seront grande- 
ment simplifiés. 

RECETTE POUR FABRIQUER UN DEMI-LITRE d'eXTRAIT SURFIN DE STYRAX 

Se procurer les ingrédients suivants : 

1. Suc de Caroube* OWS 

2. Encens sec de première qualité 1 .010 gr. 

3. Écorce de Styrax de première qualité (S. officinale L.) 600 gr. 

4. Calame aromatique (Racine d'Acorus Calamuà L.) 25 gr. 

5. Aspalathe (Bois de Conooloulus scoparius L.) 10 gr. 

6. Mastic (Résine de Piséacia Lentiscus L.) 10 gr. 

7. Graijies de Violette (?) 15 gr. 

8. Vin très alcoolique 0*5 

9. Eau Q. S. 

Premier Jour. 

Le premier jour, faire les quatre opérations suivantes : 

1^ Prendre les 0'575 de suc de Caroube, y verser 0'025 d'eau, — ce qui fait 0'600, 
— réduire le mélange au feu jusqu'à ce qu'il reste 0'550. Ajouter ensuite, à ces 0'550, 
0*5 d'eau, — ce qui donne 1*050, — et faire encore évaporer au feu, jusqu'à ce qu'il reste 
0*5 de suc de Caroube concentré ; 



1. Pline, Hist. nat., XXI, 76. — Ibn-BaIthar, Mat. méd., n*» 353. 

2. Pour préparer le sur de Caroube, prendre 3 1. 835 de gousses fraîches de Caroube. £a extraire 21. 3 
de pulpe. Presser cette pulpe daas uq sac de cria et en retirer 01. 575 de suc. 



156 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 

2° Prendre ce 0^5 de suc de Caroube concentré et y mettre en infusion les 25 gr. 
de Calame aromatique, plus 10 grammes d'encens que Ton aura additionnés de 16^65 
de vin. Laisser infuser juscju^au lendemain; 

3** Préparer trois corps secs d'(Micons. composés chacun de : 

Encens 200 gr. 

Eau 0^035 

Enfermer dans trois récipients bouchés : 
4^ Préparer le mélange suivant : 

Aspalathe 10 gr. 

Mastic 10 gr. 

Graines de VioleUe(?) 15 gr. 

Faire infuser dans 16*''65 de vin, jusqu'au lendemain. 

Deuxième jour. 

Le matin, prendre un des trois corps secs d'encens et le placer dans un mortier, 
y ajouter le mélange d'Aspalathe, Mastic, Violette (?) et vin. Y ajouter encore le suc de 
Caroube concentré que l'on aura débarrassé des ingrédients qui y étaient en infusion. 
Triturer le tout, agiter et mélanger au mieux. Enfermer ensuite dans un large vase 
bouché, jusqu'au vingtième jour 

Vingtième Jour. 

Ouvrir le \àse et en décanter soigneusement toute la partie liquide. Verser dans 
un mortier. Y ajouter le second corps sec d'encens. Triturer, agiter et mélanger au 
mieux. Enfermer dans un large vase bouché, jusqu'au quarantième jour. 

Quarantième Jour. 

Ouvrir le vase et en décanter soigneusement toute la partie liquide. Verser dans un 
mortier. Y ajouter le troisième corps sec d'encens. Triturer, agiter et mélanger au 
mieux. Enfermer dans un large vase bouché, jusqu'au soixantième jour. 

Soixantième Jour * . 

Faire les deux opérations suivantes : 

1® Ouvrir le vase et en décanter soigneusement toute la partie liquide' ; 

2^ Préparer trois corps secs de Styrax, en mélangeant, pour les trois : 

Écorce de Styrax 200 gr. 

ii,2LM moo 

Diviser en trois corps secs. En mettre deux dans des vases que Ton bouche hermé- 

1. L'opération a donc duré déjà 60 jours. La préparation des trois corps sacs a demandé 600 gr. d'encens 
et 01. 100 d'eau. 

2. La quantité de liquide doit être de 01.600. l'augmentation résultant de la solution de l'encens étani 
de 1. 100 (suc de Caroube concenlré, 1. 500 -f encens dissous, 1. 100 == 01. 600). 



ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 157 



tiquement. Mettre le troisième dans un mortier. Y ajouter le liquide décanté précédem- 
ment. Triturer, agiter et mélanger au mieux. Enfermer dans un large vase bouché, 
jusqu'au centième jour. 

Centième jour. 

Ouvrir le vase et en dJv*antei' soigneusement le liquida?. Verser dans un mortier. Y 
ajouter le second corps sec de Styrax. Triturer, agiter et mélanger au mieux. Enfermer 
dans un large vase bouché. jus([u'au cent quarantième jour. 

Cent quarantième joiu\ 

Ouvrir le vase et en décanter soigneusement le liquide. A'erser dans un mortier. Y 
ajouter le dernier c*o/y).s sec de Styrax. Triturer, agiter et mélanger au mieux. Enfermer 
dans un large vase bouch<3, jusqu'au cent quatre-vingtième jour. 

Cent quatre-vingtième jour. 

Ouvrir le vase et en décanter soigneustMnent le liquide. Y verser le mélange 
suivant : 

Encens 400 gr. 

Sciure d'écorce de Styrax 400 gr. 

Vin , 216 gr. 65 

Après macération sutïîsante, décanter à nouveau le liquide, qui constitue un demi- 
litre^ d'ExTRAiT SURFIN DK Styrax dont OU oint Hàtlior la grande, dame de Tentyris, 
ainsi que toutes les déesses de la Bas.se et de la Haute-Egypte. 

Telle est la recette du parfum égyptien. J'espère être arrivé à la rendre claire et 
exécutable. Je Taurais exécutée moi-même et j'aurais dit ici l'effet produit par le parfum, 
si je n'avais été arrêté momentanément par plusieurs difficultés, qui n'ont du reste rien 
d'insurmontable. D'abord, nous ne sommes plus à l'époque où Ton trouve encore des 
Caroubes fraîches, et j'aurais dû remplacer le suc de Caroube exprimé à froid par une 
décoction du fruit sec dans l'eau bouillante, ce qui eût probablement modifié le caractère 
et les propriétés du liquide qui constitue la base du parfum. Ensuite, je n'ai pu me 
procurer que tout réoemment, et par le plus grand des hasards, de la sciure d'écorce de 
Styrax. Enfin, l'identité de hi plante Tekii reste encore à établir d'une façon certaine. 
J'ajouterai que la préparation du parfum demande six mois. La chose en vaut-elle la 
peine? — Je la tenterai pourtant à l'occasion ; d'autres la tenteront peut-être avant moi. 

• 

II. — L'ASPHALTE OU BITUME DE JUDÉE 

S'il est une drogue que les tombeaux égyptiens nous livrent journellement en 
quantités considérables, c'est bien certainement rAsphalte ou Bitume de Judée. La 

1. L'augmentatioû résultant, pour lu liquide, de la solution de ces 400 gr. nouveaux d*£ucens étant de 
01 063. la quantité de litiuide se trouve portée à 1. 663. Mais, d'autre part, la sciure de Styrax absorbant 
I 163 de liquide, celui-ci se trouve réduit à 1. 300, soit au demi-litre d'extrait annoncé au début de la recette. 



158 ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 

plupart des momies, corps d'hommes ou corps d'animaux, sont emplies de cette subs- 
tance, au point que le mot momie a servi longtemps, et sert même encore aujourd'hui, 
chez les peintres, à désigner le bitume pio venant des cadavres égyptiens embaumés. 
C'est donc avec un certain étonnement que Ton constate, dans les dictionnaires hiéro- 
glyphiques, Tabsence complète de toute désignation s appliquant au bitume. La cause 
en est, je crois, dans ce fait que le seul mot copte biblique qui serve à dénommer 
l'Asphalte ou Bitume de Judée est «^AupH^e, eu.pe^i (variantes : nÉipe^i, Àpc^i, àcpe^i, 
£i«^p«^^e), i^<paÀTo;, d-riap, (isphciltus, bitumen, adeps, mot que Ton a fait, avec grande 
raison, dériver de 8 . Mais ce groupe égyptien ne semble pas, d'une manière 

générale, désigner le bitume, et ou le traduit toujours par « huile ». Pourtant ce sens, 
dans la plupart des cas, est fort discutable. Il serait difficile, pour n'en citer qu'un 
exemple, de voir une huile dans le parfum Stî-heb, dont la recette a été citée dans 
Tétude précédente, à propos de la plante Tekh, On y trouve de la poix, des gommes- 
résines, des matières ligneuses, du sable quartzeux\ mais absolument rien de ce qui 
peut constituer une huile. Or, le Sti-heb fait partie des neuf 9 - i sacrés, et l'on 
peut facilement remarquer, si on lit la recette des huit autres merhi, qu'aucun d'eux, 
non plus, ne peut être une huile. C'est là, par conséquent, un terme qui demande à être 
étudié à nouveau et dont la signification doit être telle, qu'elle serve à expliquer facile- 
ment les sens aa^paXxoç, ffxÉap qu'a le copt^ «.AipH^e. En attendant d'avoir l'occasion 
d'examiner de près le mot 8 , je serais assez disposée le faire dériver du verbe 
^^ 8 ^ et à lui attribuer, au moins dans certains cas, le sens général de « enduit ». 
Cette dérivation, qui amènerait une transcription mourhi, servirait à expliquer la forme 
copte jÛLÉLpe^i, dans laquelle ai répondrait au > — de ^'^ix., et A au ^ de '^t^. Quoi qu'il 
en soit, le mot merhi n'a certainement pas le sens absolu de « bitume » et c'est ailleurs 
qu'il nous faut rechercher le nom égyptien de cette substance. 

J'ai souvent pensé, depuis un certain temps, qu'il pouvait y avoir quelque avantage 
à s'imposer la tâche de découvrir dans les textes le nom égyptien d'une plante ou d'une 
drogue choisie d'avance, au lieu de prendre au hasard un nom hiéroglyphique de subs- 
tance végétale ou minérale et de s'appliquer à le déterminer. L'identification de plantes 
ou de drogues de rare occurrence ne pouvant guère se faire que par élimination, il y a 
intérêt à attaquer la question de tous les côtés et à changer parfois de méthode, afin 
d'aller plus vite en besogne. Plus les noms déterminés seront nombreux, et plus les 
autres seront faciles à déterminer. 

Il m'a semblé que c'était dans le Rituel de V embaumement , qu'a publié et traduit 
M. G. Maspero', que j'avais le plus de chance de rencontrer le nom égyptien du bitume. 
Que ce nom se trouve dans d'autres textes, c'est possible; mais il est presque certain qu'il 
doit être employé surtout dans le traité funéraire. Or, la plupart des noms d'ingrédients 
qui reviennent fréquemment dans le Rituel de V embaumement sont connus, ou à peu 



près. Seul, le mot /ww>a , que l'on a sans raison aucune traduit par « résine w, m'a 

f'^'^^^^^ OUI .*,-,... 

paru présenter un sens assez peu sûr pour pouvoir être étudie spécialement. 



1. H.Brugsch et J.DOmichen, Rec, de mon. ègypt., t. IV, pi. 85 B. 

2. Mémoire sur quelques papyrus du Louore^ pp. 14-57. 



ETUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 159 



Avant d'exposer les deux principales raisons qui me font croire que le mot vwnaaa 

AAAAAA O Mi 

est le nom du bitume, je crois bon de montrer que, non seulement rien dans les textes ne 
s'oppose à celte identification, mais qu'au contraire tout nous y amène naturellement. 
On sait que le bitume, chez les anciens, venait principalement de la Judée' et de la 
Babylonie'. Le bitume de la Judée, que Ton recueillait sur les bords du Lac asphaltite, 
était Tobjet d'un commerce important par deux routes bien différentes. Les Syriens le 
convoyaient jusqu'aux divers ports de la Phénicie, d'où il se répandait sur les bords de la 
Méditerranée'; les Iduméens le centralisaient à Pétra, d'où les caravanes nabatéennes le 
transportaient moitié en Egypte, à l'usage de la momification \ moitié chez les Sabéens, 
qui Tutilisaient dans leurs fumigations'. Peut-être ces derniers recevaient-ils également 
du bitume de Babylonie, par l'inlermédiairv» de marchands chaldéens et arabes. Or, les 
textes égyptiens font fréquemment mention du aawva de Syrie et de Phénicie, et 

/WWV\ O Ml '' ^MM**"^ AAAA*V\ 

moins souvent, — comme d'une espèce supérieure ou plus rare. — du aaaaaa « excel- 

^Utuum ^^AAAA AAAAAA O III 

lent )) du Pays de Pount. appelé aussi /wnaaa de Coptos. du nom de la ville où 

/V/WNAA O ill 

venaient le livrer les caravanes égypto-arabes. Nous verrons plus loin, en effet, qu'on 

trouve dans les inscriptions : d'une part, du Mennen de T^èi^ I ou de Syrie, de 

m ^^ (1(1 I ou de Phénicie, de ou de Thabor ; d'autre part, du Mennen 

□^ AAwvA ^ ® n ^ 41 8 

de ^^ ^ ou des rives de la mer Rouge, et de 5 AS? ou de Coptos. Les lieux de 

provenance sont donc Inen identiquement les mêmes pour le Mennen et pour le bitume. 

Le mot égyptien est le plus souvent déterminé par le groupe ooo, qui s'applique aux 
noms de substances granuleuses ou pulvérulentes ; mais on le trouve une ou deux fois 
suivi du signe O, qui sert à distinguer les noms de liquides. Le bitume, on le sait, est un 
corps solide, présentant même une certaine dureté, et ce n'est que par la chaleur qu'il 
devient à peu près liquide. A ce double titre de substance sèche et de substance liqué- 
fiable, le nom dii bitume peut être déterminé tantôt par ooo, tantôt par o. En recueillant 
les exemples du mot dans le Grand Papyrus Harris, j'ai constaté que le Mennen est 
mesuré parfois en aaaaaa, parfois en (\ I |l( f^. Or, le ^^^^^ sert ordinairement à mesurer 
les matières solides. Quant au Mesta, j'ai recherché à quelles matières il s'appliquait 
?LU Grand Papyrus Harris, et partout, dans les trente-et-un passages où ce mot est 
employé, j'ai constaté qu'il s'agit toujours de substances pèches, grains, fruits, légumes, 
etc. Le mot Mesta. en effet, d'après son déterminatif, doit désigner quelque espèce de 
corbeille ou de panier. On trouve une autre preuve de la consistance solid e du Mennen 
dans la phrase suivante, C|ui forme le début d'une recette de parfumerie : "^^^^ ïï A ^ 
^ ttilf ^"'^.''ti^ •'SS-Î^ (BR.etDuM..i?.c.,IV,96/^),rrxiiS 

/VWSAA \\ f ■4-°*- /V^AAAA 1 1 1 f] I ^ <^ => / ^^ ' ^ ^^V T 

de pulpe de Caroube, 5 décilitres ; Mennen, 5 litres ; broyer, tamiser dans un crible 
de jonc. » Le suc de Caroube est liquide ; le broyage et le criblage ne peuvent donc 
s'appliquer qu'au Mennen, malgré le signe D qui en détermine le nom et malgré la 



1. DiODORB, II, À6; XIX, 'Jd-yy. — éiRABON, XVI, 2/i;i-4i. — Dioscokidk, De mat. rnecl., 1, 99. 

2. HÉRODOTK, I, 7i>. — DiOD., U, li. — Strauon, XVJ, 1/1j. — Diosc, 1, 99. 

3. Diosc, 1, 99. 

4. DiOD.. XIX, 99. — Strabon, XVl, 2/4b. 

5. DiOD., II, 4o; Ui, 4?; XIX, 9ci-'JJ. — Stkahon, XVI, 4/19. 



tm ÉTUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 



mesure de lirjtiides han qui sert à en indiquer la quantité a employer. Le /wvwwn était 

AA^W^ O lli 

donc bien une matière solide, comme ^e^t rasj)lialte. 

Dans le Rituel de Venibniniiement, le Mennen est parfois mis en parallélisme avec 
la poix : un I ^ _<=> r\ v^ \J Hia^vs^^ . <=> t^ .. . ^ (A. Mar., 

Pap. de Bouhui, i. I. pi. 7, 1. 7 = Masp., Mém., p. '^l), u elle vient à toi. la poix issue 
des Genévriers; [il vient â toi/ le Mennen provenant de Thabor »; 0(1 



O lli 



Masp., p. 21), « il vient à toi. le Mennen provenant de Phénicie; [elle vient à toi,] 
la poix excellente provenant de Byblos ». 

Le plus souvent, dans les diflFérentes phas:^s de remmaillotement. la substance 
Mennen est rangée à côté du natron, fi l 'vvs^ , et de la plante T"Hh ^^^ • "T Nr ^^ 

« Anlîh-àm, 1; Mennen de Coptos, 1; natron, 1; [mettre] en son intérieur (de la main 
Masp., p. 33). « de Vànkh-àm, du natron, du Mennen, avec du foin nouveau »; -— f nr 
« mettre dans sa main droite de Vâtikh-àm, du natron et du Mennen de l'étranger »; 

D '^rp» 1 iri^iiiô<=:><=>^:3x6r J /v./v.na o ^:3x6 II D ^;:o IIIÔ w 11 ^ 

I, 13/3-4 = Masp., p. 40), u tu reçois de Yùnkh-àni excellent pour ton bras; ta main 



aa/^aaO II 



est purifiée et reçoit du Mennen excellent » ; — -fTnr^v of'''^''^ 

(Mar., I, 13/16-17 = Masp., p. 44), « mettre, d'ânkh-àm, de natron et de Mennen, 

quatre (parties) ». 

Enfin, on trouve encore le mot dans la liste suivante : ^^w^aa <:r> ^v çVf 8 [' '^ 

^v r^^J^ (Mar., I, 14/1G-17 = Masp., p. 50), « Tencens issu de Râ, le natron 

provenant d'Eilithyia, Vànkli-ùm issu d'Osiris, le Mennen issu du dieu grand, la 

gomme issue d'Oun-noufir ». 

D'autre part, la même substance se trouve mentionnée, au Grand Papyrus Harrîs : 
V Entre la grenadine, le vin, la résLne sountir, et les pierres précieuses ou verres 

colorés : aaaaaa T „ ^^ . >vwsaa (XXXIII, B. 12), « Mennen excellent de Pount, 

^A.V>AAaO IIIO D AAAAAA(i£V3 Eini ^ ^ '' 

300 ^er« (envi r. 30 kilos) »; 

2** Entre plusieurs plantes, la résine sountir, le ^ n , et divers fruits 

ftuàuAt. /w\A/>A J, A -V n ^ n n -o*^ rn i o m 

ou grains : ^ Ol il "ft (LXIV, C, 12), « Mennen, 32 corbeilles »; 

3® Entre la résine sountir, la grenadine, le vin, et les amulettes et sceaux en pierres 



précieuses: aaaaaa I ^ ^^^^ ""^^ ^ ^aaaaa ... fn 'Au ^ (LXX, B, 14-15), 

' A.AAAA o III û AAAAAA Û:£>-Q IIIIID ^ AAAAAA O III llll Ol ^ 

« Mennen excellent de Pount, 300 ten; Mennen, 10 corbeilles ». 

^Illlllll^ A^SAAA 

Enfin, le Jife/inen, sous la même orthographe aaaa/w (Br. et DuxM., Rec, IV, 85, 

AAAAAA O III 

A-B), se trouve rangé dans différentes recettes de parfumerie ou dans des listes d'in- 
grédients aromatiques. 

En somme, les divers pa^snges de textes que je viens d'énumérer, sans être con- 
cluants, nous montrent du moins que le Mennen était une substance solide, facilement 



ETUDES DE DROGUERIE ÉGYPTIENNE 161 



concassable et probablement liquéfiable au feu, qu'on remployait dans Terabaumement, 
qu'il présentait quelque rapport avec la résine, la poix, l'encens et la gomme, et qu'on 
se le procurait soit directement de Syrie, soit indirectement, par l'intermédiaire des 
caravanes arabes qui commerçaient avec l'Egypte, par la Mer Rouge et le portdeCoptos. 
Tout cela s'applique fort bien au bitume. Mais je dois avouer que cela s'applique aussi 
bien à la résine, que l'on tirait des grands conifères des montagnes syriennes et que les 
marchands arabes devaient importer également en Egypte. Un fait, pourtant, semble 
montrer que le a/vwvv n'est pas la résine : c'est que le nom de la résine est ] 1/ '^ (1 j , 

/wwwO III la^^> lAlll 

sountir, con^, et que le mot Mennen se rencontre dans les mêmes textes que le mot 
Sountir, 

On objectera peut-être qu'il existe bien des espèces de résines et que plusieurs d'entre 
elles pouvaient porter en égyptien des noms particuliers ; si Sountir, dira-t-on, est le 
nom de la résine du Pin d'Alep, — coiff répondant dans la Bible au grec pr^TivTj et dans 
les Scalœ à l'arabe xy^, Pinus halepensis, — il se peut que Mennen soit le nom de la 
résine d'un autre arbre. 

Je reconnais que cette objection est sérieuse et qu'elle est de nature à faire hésiter 
devant une détermination trop hâtive. Voici les deux raisons qui m'ont fait penser que 
Mennen est le nom du bitume et non pas celui d'une résine autre que le Sountir : 

1^ Il existe dans les Scalœ coptes un mot auoAojh, AuoAon ^ qui, malgré sa désinence, 
n'est certainement pas d'origine grecque. On peut, par exemple, le comparer à é'noïc, 
humor, humiditas, mot qui, en dépit de sa finale oit, dérive néanmoins de l'égyptien 
Awvw Ah. Ce mot auoAojii, aiioXoh répond exactement à l'égyptien /wwna , au même 

A/VWVV 21' ^ ^ Q Q AA^A/wO III 

titre que aiotX«.^, cera, répond à 8 . Or, AuoAon est traduit par L*^, « momie », 

AAAAAA A III .. ' . 

non pas « momie » dans le sens de « cadavre embaumé », mais « momie » dans le sens 
que le mot a eu longtemps dans nos langues européennes et qu'il a encore en arabe ', 
c'est-a-dire « bitume ayant servie la momification ». Ce sens est d'autant plus certain 
que juuoAott, dans les Scalœ, est rangé au milieu des noms de drogues, parfums, aro- 
mates, ingrédients pharmaceutiques, et qu'il se trouve placé entre les noms du Jonc 
(jVji) et de rOrobe (c-^), et ceux du Castoréum (jL^ljLb-) et du Struthium ( j-uS^). 



A/WNAA /WNA/W 



2"* Dans le Papyrus Rhind*, le mot Mennen, sous l'orthographe x w «» ^^^ 

f\N^^f^ \\ \\ (3 

rendu en démotique par une expression dont la transciiiption hiéroglyphique serait 
8 j- T*^^ fjLn' ^^^* ^^ éJuipH^c de Syrie ». Ce groupe 9 , nous l'avons 
vu plus haut, n'est pas, comme on l'a cru, le nom d'une huile, ou un mot signifiant 
<( huile » en général. S'il a pris en copte, sous la forme éJupH^c, le sens de « bitume, 
asphalte », c'est qu'il a eu ce sens en égyptien, au moins aux dernières époques de la 
langue. C'est donc en démotique que l'on a le plus de chance de rencontrer le mot 
Merhi avec le sens à^^paXTo; du copte «^AipH^e et je crois bien que, dans l'exemple cité, 
le mot § j% ^^ peut, répondant à Mennen, avoir que ce sens de « bitume ». 



1. Seal, copt., n» 168. Cf. Kirch., Ling. œgypt. resUU, p. 183. 

2. S. DE Sacy, Relat. de l'Egypte par Abd-Allatif, p. 200. 

3. P. VI, 1. 4 (H. Brugsch, Dict. hiérogl., p. 651). 

recueil, XVI. 21 



162 SCÈNE D'INITIATION AUX MYSTÈRES D'ISIS 

^llllllll^ A^V^AA 

L'objection que Ton pouvait opposer à mon identification du aaaaaa avec le bi- 

/^AA/^A^ O III 

tume, objection que j'ai formulée par avance, était importante : il ne résulte pas, 
en effet, de ce que Sountir est le nom de la résine (de Pin d'Alep), que Mennen ne 
puisse être le nom cRine autre résine. Mais je crois que les deux derniers arguments 
que je viens d'apporter à Tappui de ma thèse peuvent au moins contrebalancer cette 
objection, sinon la réduire à néant. Je laisse au temps, qui certainement nous apportera 



A/VVWV 



de nouveaux exemples du mofA^^^AA , le soin de confirmer ou d'infirmer mon opinion 

AAAAAA O Ml 

actuelle. 

Lyou, 20 juin 1894. 



SCÈNE D'LMTIATION AUX MYSTÈRES D'ISIS SUR UN REUEF CRETOIS 

PAR 

André Joubin 

(Avec une planche) 

Le fragment de relief que nous reproduisons ici est entré l'année dernière au Musée 
de Constantinople. Il a été trouvé à Hiérapytna, ville de la côte méridionale de Crète. 
Il est malheureusement très mutilé : la partie droite et la partie gauche en sont brisées. 
Un certain nombre de fragments qui le complètent, une tête d'Isis et des morceaux de la 
décoration architecturale, n'ont pas encore été rajustés; il est douteux d'ailleurs qu'ils 
puissent l'être. Le monument est haut de 1™ 50, large de 0°» 92, épais de 0"*24. Par derrière 
il est grossièrement taillé. Mais, comme on peut le voir en regardant avec attention le 
monument sur la planche, en bas, à gauche, la base à hauteur de la plinthe qui limite le 
relief, est évidée en arrière à angle droit comme l'intérieur d une cuve de sarcophage. 
Au milieu^ un arc-boutant en pierre, haut de 0*° 40, de forme triangulaire. Cette 
manière de socle cesse d'ailleurs brusquement et il ne paraît pas qu'il ait continué au 
delà. Sa largeur est de 0™ 42. Le monument serait donc complet en arrière. 

Cette disposition de la face postérieure du monument est intéressante à signaler, 
car on pourrait croire, en raison de la disposition du relief et des personnages qui y sont 
figurés, que ce fragment appartenait à un sarcophage. Le fait eût été d'ailleurs assez 
surprenant, car sur aucun des nombreux sarcophages qui nous sont restés, ne sont 
représentés des personnages ou des scènes relatives aux divinités ou à la religion 
alexandrine\ Mais cette exception, qui eût pu à la rigueur se justifier, est rendue 
impossible par la disposition de la face postérieure du monument. Je croirais donc que 
ce relief faisait partie d'une balustrade, ou mieux encore était appliqué sur la face 
antérieure d'un autel. 

La face extérieure du monument est décorée d'un relief haut de 1™ 07, qui repose 
sur un socle haut de 10™ 36, bordé en haut d'une moulure. Ce socle est décoré lui-même 
d'une zone de petits personnages (h. 0°* 16), en relief très plat. Au centre, on distingue 



1. Lapaye, Dioinités d'Alexandrie^ p. 236, s'étonne avec raison que ces divinités ne soient représentées 
sur aucun sarcophage. 







BAS -RELIEF DE HIERAPYTNA 



Photoljpn Berthïud, P»rn 



SCÈNE D'INITIATION AUX MYSTÈRES D'ISIS 163 

un personnage de type égyptien, debout, la tête tournée à droite, le torse et les jambes 
nus, vêtu de la shenti, coiffé du klaft. A droite et à gauche de ce personnage, deux 
Anubis à tête de chien, drapés dans une longue tunique flottante, tournés Tun à droite, 
l'autre à gauche. Enfin, à rextrémité, deux éperviers coiffés d'une tiare, tournés l'un à 
droite, l'autre à gauche. Ce sont des reproductions des types figurés de l'ancien art 
égyptien; mais dans l'interprétation même de ces figures on reconnaît la touche d'un 
artiste de l'époque romaine qui a perdu le sentiment du style et du caractère des modèles 
qu'il copie. 

Sur le relief supérieur sont représentés deux groupes de personnages séparés l'un de 
l'autre par une colonne à chapiteau corinthien qui supporte l'extrémité de deux arcs. 
L'un des groupes se compose de deux personnages, l'autre d'un seul. Le monument étant 
incomplet, il est difficile de dire si le relief comprenait un plus grand nombre de person- 
nages. Il paraît pourtant vraisemblable que sous la voûte de gauche, comme sous la 
voûte de droite, était figuré un groupe de deux personnages dont un seul est resté. 
D'autre part, si, comme nous allons le voir, deux des personnages représentés sont Isis 
et Horus, il est fort probable que la troisième personne de la triade égypto-alexandrine, 
Osiris-Sérapis, était représentée à droite d'Isis. Le monument, dans son intégrité, se 
serait alors composé de trois arcades, abritant chacune un groupe de deux personnages, 
au centre Isis, à gauche Horus, à droite Osiris, chacune des trois divinités étant 
assistée d'un personnage. 

Des trois personnages figurés sur notre relief, l'identification de deux ne peut élever 
aucun doute. A gauche, un Horus militaire est assis sur un escabeau à quatre pieds, 
sans dossier. Il est figuré de profil et tourné vers la droite. Le dieu est représenté sous 
les traits d'un homme à tête d'épervier. Il est vêtu du costume militaire des Romains, 
c'est à dire d'une tunique à manches courtes, serrée à la taille par une ceinture bordée 
en bas d'un clave; par-dessous, le dieu porte un pantalon, terminé, lui aussi, par un clave 
qui s'arrête au milieu du mollet. Sur la tunique est jeté un manteau dont un pan appa- 
raît sur l'épaule droite et dont la masse principale flotte sur l'avant-bras gauche du dieu. 
Les pieds semblent chaussés d'une haute bottine. De la main gauche, Horus s'appuie sur 
un haut bâton terminé par une sorte de pomme. Sur le pouce de la main gauche vient se 
greffer un agathodémon de grandes dimensions, en forme de momie et à tête d'épervier. 
La main droite est relevée à hauteur de l'épaule, la paume en avant, faisant face au 
personnage qui s'avance vers le dieu. Le geste paraît être un geste de bienveillance plu- 
tôt que de défense. 

Cette représentation d'Horus n'est pas nouvelle. M. Clermont-Ganneau a signalé 
déjà^ une statuette en bronze duBritish Muséum, représentant un Horus hiéracocéphale 
en costume militaire romain. L'habitude de traiter ainsi à. la romaine les anciens dieux 
I égyptiens se retrouve aussi sur certaines monnaies des nomes égyptiens frappées sous 

Trajan, Hadrien, Antonin, Marc-Aurèle etDomitien. Sur une monnaie d'ApoUonopolis, 
la ville d'Horus, le dieu est figuré en costume militaire romain, tenant la hache de la 



1. Reoue archéologique, 1877, I, p. 23. Voir la gravure à la p. 24. 



164 SCÈNE D'INITIATION AUX MYSTÈRES D'ISIS 

main gauche. Il a une tête humaine; seulement Tépervier, dégagé de sa personne, se 
montre sous la forme de l'oiseau complet posé sur la main droite \ 

Dans Tautre groupe, on reconnaît à droite Isis. Le personnage est malheureusement 
très mutilé. La tête manque et la partie gauche du corps a complètement disparu. Mais 
la situle que la déesse tient dans la main droite suffit à déterminer le personnage avec 
certitude. La déesse est figurée de face; elle est debout; elle est vêtue d'une longue 
tunique serrée à la taille, à manches courtes; un manteau est noué par deux bouts à la 
tunique entre les seins. Sur la tête est jeté un voile qui couvre les cheveux; au poignet 
droit la déesse porte un bracelet; de la main droite elle tient la situle, destinée à Teau 
lustrale. Ce type d'Isis est le type consacré par les artistes alexandrins pour la repré- 
sentation de la déesse égypto-grecque ; il nous est connu par un nombre considérable de 
monuments', statues, reliefs ou peintures. 

A gauche d'Isis, tourné vers Horus, est figuré de profil un troisième personnage. 
C'est un jeune homme imberbe, de type grec. Il est debout, dans l'attitude de l'oflfrande, 
la jambe droite en avant, le bras droit abaissé, le bras gauche (brisé) un peu relevé, la 
paume des mains redressée et tournée vers Horus. Il est vêtu d'un chiton court, à larges 
plis, serré à la taille par une ceinture; sur la tunique est jetée une sorte de chlamyde 
dont les plis s'enroulent autour du bras droit. Les jambes et les pieds sont nus. Sur la 
chevelure dont les boucles retombent sur le dos, est posé le pschent à double corne, très 
bas, presque pareil à un bonnet phrygien; entre les deux cornes se dresse l'uraeus. Près 
du jeune homme, à droite, debout sur un autel, se dresse le bœuf Apis, la patte droite 
en avant relevée, le disque solaire entre les cornes. 

L'attitude du jeune homme qui est celle d'un orant, ne convient pas à un dieu. 
D'ailleurs la troisième personne de la triade alexandrine, Osiris ou Sérapis, est toujours 
figurée sous les traits d'un homme barbu d'âge déjà mûr. Le jeune homme n'est pas non 
plus un prêtre. Sur les peintures d'Herculanum et de Pompéi' qui représentent des céré- 
monies isiaques, les prêtres sont toujours nus au-dessus de la ceinture; une robe 
collante leur couvre la partie inférieure du corps; ils ont la tête entièrement rasée. 
L'absence de cheveux semble caractéristique de la condition des prêtres isiaques, ce 
grex calvus dont se moquait Juvénal. Au contraire, sur ces mêmes monuments, les 
initiés, les mystes, ont les cheveux longs et portent des vêtements drapés à la romaine. 
Le personnage de notre relief est certainement un myste. 

Il resterait à déterminer la scène figurée sur le relief. La scène se passe dans ua 
temple. L'architecture est celle des temples égypto-romains du P' au II® siècle après J.-C. 
Une colonne à fût lisse, à base formée de plusieurs tores superposés, à chapiteau corin- 
thien lourd et chargé*, soutient deux voûtes surchargées, elles aussi, d'ornements trop 
riches et pesants, de rais de oœur et d'oves. Dans l'espace laissé libre entre les deux' 



1. D'après Clrrmont-Ganneau, Reçue archéologique, 1876, II, p. 397. 

2. Lapaye, Dicinités cT Alexandrie, catalogue méthodique, n»« 45 et suiT. 

3. Herculanum et Pompéi, Recueil général, etc., t. II, p. 68 et 69. Lapayb, op, cit., catalogue 222, 223. 
Hblbig, Wandgcmàlde Campaniens, 1111, 1112, 

4. VI, 526. Voyez aussi un bas-relief du Vatican. Lafayb, op. ciU, catal. 1118. — Visconti, Musée Chia-^ 
ramonti, t. 11, p. 11. 



SCÈNE D'INITIATION AUX MYSTÈRES D'ISIS 165 

arcs se détache une large fleur épanouie au milieu de feuilles. Par-dessus court une 
guirlande de fleurs de lotus. Cette disposition correspond parfaitement à celle que 
Rufin, à la fin du IV® siècle, attribue au Sérapéum d'Alexandrie : « Toute la partie 
inférieure, jusqu'au niveau du pavé de Tédifice, est voûtée. Ce soubassement qui reçoit 
la lumière d'en haut par de vastes ouvertures, est divisé en vestibules secrets, séparés 
entre eux, qui servaient à diverses fonctions mystérieuses... Au centre de la surface 
s'élevait le temple orne de colonnes de matières précieuses et construit en marbres 
magnifiques... Les mims des sanctuaires passaient pour être revêtus à l'intérieur de 
lames d'or que couvraient des lames d'argent \ » Aramien Marcellin parle aussi avec 
admiration des statues qui peuplaient le Sérapéum*. L'auteur de notre relief, sans doute 
un Alexandrin, a voulu représenter ici le Sérapéum, le temple illustre de la religion 
nouvelle, avec ses riches colonnes et ses voûtes chargées d'ornements, ses statues de 
divinités, d'Horus, d'Isis, d'Apis, d'Osiris, tout étincelantes d'or et de pierreries. On 
donnait ainsi aux mystes des provinces une représentation du célèbre sanctuaire, de 
même que les Musulmans conservent dans leurs mosquées des images ou des reliefs où 
sont figurées la Caaba et les diverses stations du pèlerinage de la Mecque. 

Nous avons ainsi tous les éléments nécessaires pour reconstituer une scène des 
mystères isiaques : le Sérapéum, les divinités, Horus, Isis, et un myste.Les monuments' 
et les textes, principalement le XI® livre des Métamor^phoses d' Ap\ilée nous ont transmis 
des renseignements abondants siu* les cérémonies du culte isiaque. Ces cérémonies 
étaient très variées*: elles différaient selon qu'il s'agissait de l'initiation ou du culte 
ordinaire de la divinité. A quel groupe de cérémonies faut-il rattacher la scène de notre 
bas-relief ? On peut y voir une scène d'adoration ordinaire du fidèle qui s'approche de la 
divinité et qui prie : Deœ venerabilem aspectum apprecamur\ Pourtant, il paraît, 
d'après les peintures murales d'Herculanum et de Pompéi, que les cérémonies du culte se 
célébraient en grande pompe au milieu d'un concours de prêtres ou de fidèles*. Ici, 
au contraire, le myste est seul. Il s'approche de la divinité les mains suppliantes, les 
yeux largement ouverts, levés avec amour vers le dieu, pénétré de la tendresse mystique 
du néophyte qui aborde pour la première fois le mystère redoutable. Il ne me semble 
point douteux que la scène, représentée ici, ne soit une scène d'initiation aux mystères 
isiaques. Le commentaire exact de cette scène nou§ le trouvons dans un passage du 
XI® livre des Métamorphoses d'Apulée, où Lucius, racontant les scènes dont il a été 
témoin dans le temple d'Isis à Corinthe, lors de son initiation, s'écrie : a J'approchai 
des limites du trépas; je foulai du pied le seuil de Proserpine, et j'en revins en 
passant par tous les éléments ; au milieu de la nuit, je vis le soleil briller de son éblouis- 
sant éclat; je m'approchai des dieux de l'enfer, des dieux du ciel; je les contemplai face 
à face ; je les adorai de près ' . » 

1. Hisi, eccl., II, 23, d'après la traduction de Lafaye. 

2. Ammien Marcellin, XXII, 17. Spirautia signorum fîgmenta. 

3. Surtout les peintures d'Herculanum et de Pompéi. Voir le catalogue dans Lafaye, op. cit. 

4. Voyez le détail dans Lafaye, op. cit. Ch. VI. 

5. Apulée, p. 795. 

6. Voyez notamment, Herculanum et Pompéi, op, cit., pi. 68 et 69. 

7. Apulée, Mètam.y p. 804. 



166 SCÈXE D'INITIATION AUX MYSTÈRES D'ISIS 

Les documents, textes ou monuments, relatifs aux mystères des anciens, sont si 
rares ou si incomplets, que la découverte d'un monument nouveau qui éclaire un peu ces 
mystères, peut passer pour une bonne fortune. Le relief de Hiérapytha comble une 
importante lacune dans notre connaissance si imparfaite des mystères antiques. En le 
voyant, on se fait une idée plus nette et plus précise de l'état d'àme avec lequel le 
myste abordait les mystères, mystères réconfortants et consolateurs qui enseignaient 
déjà la résurrection et Timmortalité. Ce sont bien là les croyances qui brillent dans le 
regard ému du jeune myste, dans son recueillement respectueux et touchant. Il est 
impossible, en présence de cette scène, de ne point songer à la scène figurée sur l'admi- 
rable relief d'Eleusis. L'enfant aux longs cheveux, debout entre Déméter et Coré, ne 
serait-il point, lui aussi, un myste, le myste divin, le premier initié à cette Eucharistie 
païenne, et la scène d'initiation aux mystères isiaques ne pourrait-elle pas servir de 
point de départ pour tenter une interprétation nouvelle et plus juste du bas-relief 
d'Eleusis? Je me contente d'indiquer ce rapprochement, sans vouloir, pour le moment, 
pousser plus loin une analogie qui pourrait entraîner à des conclusions trop incertaines. 

Il est difficile de déterminer avec précision la date de ce monument. Le caractère de 
l'architecture, le style et le vêtement des personnages sont les seuls indices qui nous 
permettent d'en fixer à peu près Tâge. L'Horus militaire se trouve, nous l'avons vu, sur 
des monnaies, dès l'époque de Trajan. Les personnages du relief sont habillés à la mode 
des Romains de la fin du I^'"" siècle et du commencement du IP. C'est à peine si l'on 
peut parler du style de cette sculpture, et si au P' ou au II* siècle de notre ère l'on peut 
chercher dans le style des sculptures un indice caractéristique de leur époque. Les per- 
sonnages de notre relief ont peu de style, et l'Horus avec sa tête de pigeon débonnaire 
n'est pas l'œuvre d'un bien grand artiste. Pourtant la tête du myste est traitée avec 
soin et le sculpteur s'est efforcé avec une conscience touchante de rendre l'air inspiré 
du jeune homme. Le règne d'Hadrien coïncida avec une renaissance artistique qui mit 
à la mode les choses et les monuments d'Egypte. Je rapporterais volontiers à cette 
époque le relief de Hiérapytna. Ainsi, il serait apparenté à toute la classe de monuments 
qui, comme les peintures de Pompéi, nous avaient montré l'importance de la religion 
alexandrine en Occident au P' siècle. La religion d'Isis s'était aussi répandue dans tout 
l'Orient. Les textes nous montraient déjà le culte alexandrin établi en Crète, à Phaistos*, 
à Poikilassos', à Phœnice', au mont Ida*. Notre relief nous le montre établi aussi à 
Hiérapytna. Il ne serait pas même étonnant que ce fût à Hiérapytna, en raison de la 
situation de la ville sur la côte méridionale de l'Ile, en face d'Alexandrie, que les dieux 
alexandrins abordèrent pour la première fois dans l'île et l'on peut croire que c'est de là 
qu'ils se répandirent ensuite dans le reste de la Crète. 



1. Ovide, Métam., IX, 665-796. 

2. Spratt, Tracels in Crète, n. 16, pi. 2. 

4. Ath, Mitth.,lSSo, p. 69. 



UNE STATUE DU DIEU SET 167 



UNE STATUE DU DIEU SET 

PAR 

G. Legrain 

Membre de la Mission du Caire 

Le Catalogue des Antiquités éqyptiennes, gréco-romaines et romaines, composant 
la collection de M. Gustave Posno, catalogue rédigé sur les indications de M. Brugsch, 
décrit ainsi le monument qui fait Tobjet de cet article : 

« 266. Bron:^e. 

» Cette magnifique statuette représente la divinité à corps humain et à tète de 
bélier, connue sous le nom de Chnouphis. 

)) Le dieu du soufUe vital est coitïé de la double couronne royale de la Haute et 
Basse-Egypte, et s'avance le pied gauche en avant; sa main droite, qui devait être 
munie du fouet sacré, est levée à la hauteur de sa tète ; sa main gauche, tendue en avant, 
devait tenir un sceptre qui n'existe plus. 

» La shenti, ou tunique courte qu'il porte attachée autour des reins, est incrustée 
de filets d'argent, imitant le dessin du tissu dont elle est formée. 

)) Exécution soignée et conservation parfaite. 

» Hauteur : 0°^67. » 

La planche IV de l'album nous présente ce monument. Lors de la vente de la 
collection de M. Posno, la statue de Chnouphis, dieu du souffle vital, monta jusqu'à 
renchère de 18,000 francs, puis fut retirée par son propriétaire. J'ai revu bien souvent 
depuis, pendant près de quatre ans, ce superbe bronze. 

Je le retrouvai peu de temps après chez un antiquaire parisien bien connu , 
M. Hofifmann, et, après l'avoir observé minutieusement, je crois devoir corriger ainsi 
la description de ce monument unique en son genre : 

« Set combattant. Cette statue a subi à l'époque antique quelques changements qui 
l'ont transformée en Amon criocéphale ou en Khnoum. 

)) Primitivement, ce bronze représentait Set avec la tête d'un animal au museau 
long et busqué, aux oreilles droites. » 

Le dieu est debout, combattant, le bras droit levé pour frapper, le gauche tendu 
en avant. C'est dans cette pose qu'une stèle du Musée de Leyde 
représente [Set]-Noubti, dieu grand, transperçant de sa lance '^ — 
vm énorme serpent à tête humaine (fig. 1)\ La shenti, drapée 
d'une façon particulière et détaillée par des lamelles d'argent, 
couvre les reins. D'autres ornements métalliques ornent les 
cuisses. Set a la tête surmontée du pschent. f"^- 1- 

Aujourd'hui, les oreilles droites, caractéristiques dans l'animal typhonien, ont dis- 




1 Voir Lanzonb. Dizionario di MUologia egisîa, pi. CCCLXXVIII. 



UNE STATUE DU DIEU SET 




paru el ont >it>i recouvertes par des cornes de bélier; mais, en regardant attentivement, 
on peut reconnaître lu substitution antique. 

Les deux côtés du pschent portent une rainure anguleuse, placée exactement au- 
i.lc>>)i>. (Il- l:t |]l;i(j(j dL'ï^ ort-illi'?. F.Uo vivait été pratiquée, selon nous, 
alin di.' 't'uirier passayci l'urfraiii; auriculaire (fig. 2). 

Déplus, en regardant sous les 
: {qui ne sont retenues que 
jiar un simple rivet) et particu- 
1 if'/ renient sous celle de droite, on 
voit i_>ncore l'indication, la nais- 
saii. ,■ et la brisure de l'oreille de 

EiiHn, le protil de la tête n'est 
[i;i!; celui d'un l)(^'lier; le museau est long et 
mince, les naiines petites, le menton nul 
(-■i.>ians biirbe. Les têtes des béliers égyp- 
tiens présentent, au contraire, les carac- 
IrJrcB opposés. Les oreilles sont toujours 
soigneusement indiquées. Elles feraient 
donc iléfaiil ilaus cette statue, si on la 
cunsidérait inmme celle d'un Khnoum. 

Le mniilations des images typho- 
sont pas rares, et chacun 
|Ui,ls martelages se livrèrent 
anciens pour faire dispa- 
t litre les figures de Set. Ici, 
nous pouvons observer le 
déguisement d'une divi- 
' \ nité proscrite, obtenu au 
~^ moyen d'insignes parti- 
culiers appartenant à un 
ortbodoxe. 
Liiheue était habile, car 
it,presenté parfois combat- 
iiLodiles en compagnie d'Ho- 
nous en croyons les dessins 
1 ïont graves sur l'une des 
iKOsdc la stèle de Metter- 
nicb. Cependant, il est 
bon de remarquer que 
. cataracte porte toujouis sur h tttc 1(. diadtme atef et jamais le 




GLEANINGS FROM THE LAND OF EGYPT 169 

Et quand bien même ce fait pourrait se produire, comment expliquerait-on de 
façon plausible les creux latéraux de la couronne royale? 





Ces conclusions étant admises, il est bon de comparer cette statue avec une autre 
que possède le Musée du Louvre (fig. 4) et que MM. Pleyte et Lanzone ont publiée '. 

Remarquons que les oreilles du dieu montent droites, accolées à la coiffure, et se 
terminent à la partie supérieure de la couronne rouge. 

Qu'on veuille bien, maintenant, regarder le premier dessin pour juger si la res- 
tauration que nous proposons est admissible. 

Si je ne me trompe, nous avons donc devant nous la plus grande statue du dieu Set 
jusqu'à présent connue. 



GLEANINGS FROM THE LAND OF EGYPT 

A.-H. Sayce 

§ V. — Between the First and the Second Cataract. 

During the past winter (1893-1894) I hâve been in Nubia, between the First and 
the Second Cataract, and bave tbere found several inscriptions previously unknown. 
Some of thèse I now présent to the Recueil; others, I hope, will follow soon. 



1. Plbvtb, Lettre à M. Théodule Denéria aur quelques monument» relati/a au dieu Set, pi. 1 ■ 
LjUfzONS, Diiionario di Mitologia egiiia. Tav. CCCLXXII. 



IKJ GLEANINGS FROM THE LAND OF EGYPT 

I. Immediately to the south of Qasr Ibrlm is an isolated hill, similar to that on 
which Qasr Ibrlm itself stands, and separated from the latter by a Wadi in which are 
the remains of Coptic pottery-kilns, as well as an extensive Mohammedan cemetery. 
On the western face of the hill, overhanging the Nile, I discovered a large stèle of 
Seti I. Above the inscription is a représentation of the Pharaoh in the act of slaying 
an enemy ; behind him is a chariot drawn by two horses which are galloping away 
from the scène of combat, while to the left is a standing humaa figure. The upper part 
of ail the figures is now destroyed. On the left handside of the last seven Unes of the 
hieroglyphic text, are three vertical Unes of inscription recording the name 6f Amen- 
m-apt, the royal son of Kush, to the left of which again is the figure of a man kneeUng 
on one knee and holding the '' fan" in his hand. 

Owing to the height at which the stèle is erected and its inacx^essible position it is 
eiceedingly difficult to copy . In order to do so I was obliged to use a télescope, and as 
the ledge of rock on which I stood was immediately below the stèle, while the text 
itself is injured in several places, it is probable that my copy will need correction. 



^^s^ki:piiM/ip^?sssm/^i 






&T:kiw^:::p^ci 



°° ^ ^°i;*^i^fiii,#,p,":",kP'v,-TffT 



L^/^^/v^^^ (^ 




:») 





Wîîfl¥^S<lI,« 







I I I 









V 



^=.-,?^Bk'Zi~;i!^i.Pi.i^^p,T,?!'."r.aii 



GLEANINGS FROM THE LAND OF EGYPT 171 









Oc^c^i— do I 



I I «^~ — ' I ■ ^ g> 

AAMm ^itn p « y1 t " »»*l t^ M j .ff >« A n amvvw 

I I I 



^« J^^LP^^'^fiOr.rfx^é^T^T^O 






"a,T,Pi>i®î4^jt^i:iii'^'P5?é~v^iip 



111 




W 



^ ■iir,^^:B'fvSis°Moa%»î 



ŒiiMDI^UniMIAfïiiî-il 



On the left side (from Une 4 to 1. 12) : 



i¥ 



fîi 







1 



A/VN/WA 



I I I 

AV>AAA 




1S 



o w 

^ I • ^ 



M 






^WWN 



A figure kneeling on one knee, wîth a îi in the hand. 

About the cartouches, however, there is no doubt. They were exceedingly clear, 
and in order to make sure that my copies of them were right, 1 asked Professor 



1 



172 GLEANINGS FROM THE LAND OF EGYPT 



MahafEy , who was with me and is not a hieroglyphic scholar , to make indépendant 
copies of them. Thèse agreed exactly with ray own when the two were compared 
together. The sculpture over the stèle has already been noticed; but, not only has the 
inscription never been copied, I can find référence to it in any work on Nubia. 

The old city of Màm lay on the northern side of Qasr Ibrim, between the latter and 

the lofty cliff which rises to the north of it. At the south-western corner of this rock, 

behind an early Coptic chapel I found a grafïito consisting of the name of Mentu- 

hotep Cïa accompanied by the drawing of a boat with eleven oars, a Hathor cow, a dog, 

^=* two dancers and several figures with elongated bodies and the enormous po- 

^ steriors still so much admired in Central and Southern Africa ^ . Not far from 

K □ the stèle I copied the followinggraffito:^/ X^ G f \X >^K\i' 1)1?^^ 
QA and at the northern corner of the cliff on which the Qasr stands : ŒJNA- 
CAIC. 

That the ancient name of Qasr Ibrîm was Mâm seems to be indicated in the 
inscriptions of the tombs at the foot of the cliff on which it stands : at ail events 
both the npïjfjii; fiixpà and the npTjfiiç iie^àXTi of Ptolemy (Geographia, IV, 7, 19) are too 
high up the Nile to be identified with it. At Kalabsheh (on the north wall of the 
second chamber) Amon is called lord of To-Kens, of Premis and of Pnud fj^=* A' 

i i 

IL About half a mile to the north of the village of Ermenneh, on the T^ q 
eastern bank of the Nile, midway between Qasr Ibrim and Farêg, I disco- 
vered a stèle eut on the rock at a point where the cliff forms a sharp 
angle. A hundred yards to the south of it is a rectangular tomb excavated deep in the 
rock, and similar to those which are found to the west of the temples of Wadi Halfa. 
The tomb is approached by steps eut in the rock, and immediately below it are two 
niches which once contained figures. It will be noticed that Horus is called in the 
inscription ** the lord of Màm ". The stèle is much weather-worn and the characters are 
consequently somewhat difficult to decipher. On the eastern bank opposite Ermenneh is 
the site of a large town of the Roman period; but there are no traces of the ** Rock- 
temple " marked as existing there in Baedeker's map, nor hâve the natives ever heard 
of it. I found there a paleeolithic diorite axe which had been used by the people of the 
Roman period as a hammer, and had probably been discovered by them in the désert* 



The last is a new name. 



O 




^m^-^miiâ 





I ^(2) 



G. M. 



1. Le grafflto est tourné vers la gauche et en écriture cursive : ^ et Q y ont leur forme hiératique. — 



GLEANINGS FROM THE LAND OF EGYPT 



173 



51 



^ ^^SM;^sii>^i=m 



I o 



AA/WV\ 



A/WWN 



>> I 



•^ 



1^^ 



^^^''^^^%* ^ \ 



n I 









AA/vy/s/V 



lo III 



©a) 



AAAAAA 



PI* 











Below is a seated god with the crown of Upper Egypt; the deceased stands before 
him, with his wife and a son behind. Between the man and his wife is a table of 
ofierings, and in front of the deity is : 




fW/< 




A 



^ 




\ 



A/WVW 



>> I 



^î 





î 




o II 

n n 

IV 

1 



^^ 



i 



0% 







vj [^^va( 




1 







Man 

ador- 

ing. 



III. This inscription is on the east side of a rock^ in an island which lies imme- 

diately to the south of Sehôl, and indeed forms 
part of the latter island when the Nile is low. 
It was not observed by Mr. de Morgan and 
his coUeagues last year. There is no other 
inscription in the island, except a graflSto of a 
certain Ameni at its extrême summit. The in- 

^ scription is engraved a little above an arti- 

^ '^^ ^^ ? — % *"=* ' ing. ficî^l cutting through the rock, which Mr. So- 

MERS Clarke and Mr. Wilbour suppose to 
be the canal referred to in the texts discovered 
by Mr. Wilbour in Sehél. The name of " the 
royal son " for whom the inscription was made 
has been deliberately and caref ully erased, it 
is diflBcult to say for what reason. He caused 
it to be engraved, it will be noticed, " after 
he had seen the beauties of Ânkt in her fair 
festival of Uza ". This must hâve taken place in Sehêl where the temple of Anuke stood : 
the temple was visible from the spot where the text is inscribed. Référence seems to be 
made to seven loaves of bread with a particular name. 



I I I 







i| 



C^Va 





ff=P 



I I I 



k' 






-H- 





I I I 



1. Toutes ces inscriptions sont écrites de droite à gauche dans Toriginal ; on les a renversées pour, la com- 
modité de l'impression. -— G. M. 



174 



GLEANINGS FROM THE LAND OF EGYPT 



«ip^p» 



1^ 

I I I 



"k 




Man 

kneel- 

ing. 



I 

h 

U I 



A/WWN 



^\ 



zs 



IV. I discovered this inscription two years ago on a boulder of sandstone rock, on 

the western bank of the Nile south ot Kubbanlyeh 
and Germêleh. The rock is called Hagar el-Ghorâb 
'* the Rock of the Crow ", and the natives assert 
that a monstrous cobra lives in It, as long as an oar 
and as thick as a man, with eyes that blaze like a 
candie. It is seen only at nigbt, when woe betide 
the man or beast who falls in with it. It is evidently 
the successor of a serpent which was worshipped on 
the spot in Pharaonic times. In the cliff above the 
boulder is a deep crevice and on either side of this 
the foUowing graffiti are engraved : 



o I 

A/VWW 
A/VWW 



Hippopo- 

tamus 
standing. 




q5 






A. 



^^) 



^fi 






The name of Ankh-iu-seneb •¥■ -^ v J ^ ^^^^ occurs on the Hagar el- 
Ghorâb by the side of the stèle. It is évident that *' a chapel of the serpent '* once stood 
upon the spot, and the name of Usertesen seems to imply that the cuit was as old as the 
âge of the 12*** dynasty. 



r> A^MAA 



Several other names are written on the Hagar; among them are •¥• ^ IJiïlOTVW 

** m n iz. i ^ n ^'^^^'^^ o i • i iii t^ si 

Ankh-ames and Pfl ^ «f '-pW* ' J T* where the title seems to be *' scribe of the 

sailors ' ". 

The stèle is interesting on account of its dedication to "Thueris the daughter of 
Râ in Gebt", a town which is also mentioned at Kom Ombo. '' The holy father, the 
scribe of the temple of Khnumu Khetem-ger" is said to be the son of ** the judge, the 
holy father Khnumu-raeri ". 

There is a village about half a mile to the south of the Hagar, which is called Hin- 
dellab in the map of the Description de l'Egypte. But the natives no longer know the 
name, and, like the villages to the north, it is now called Kubbanîyeh. One of my com- 
panions picked up two iron wedges close to the Hagar, in a place where the natives had 
recently been searching for sebah, The wedges are small, and not of a modem type, 
and, as there are no traces of Greek, Roman or Mediaeval occupation in the immédiate 
neighbourhood, they may belong to the âge of the hieroglyphic inscriptions. 

V. This inscription is on a stèle which I bought this winter at the ruined Coptic 
town of Buôb, south of Edfu. It had come from the western bank, presumably from the 
necropolis of Edfu, and, as will be seen from the proper names, belongs to the âge of the 



1. Ces noms sont tracés en hiéroglyphes cursifs et de droite à gauche dans Toriginal. 



GLEANINGS FROM THE LAND OF EGYPT 



175 



a⣣ 



XXVP** dynasty. At the top of the stèle is the winged solar disk, with <=> under each 
wing, and above the inscription is the worshipper standing before an altar of offerings 
to the left of which are the deities Horus, with the solar disk above the hawk's head, 
Kheper with a beetle abôve a human head, Isis and Nebhat. 



2 



6 









i^n 



a 



•^•/' 



ikiHi^M^. 



VWT- 



1 







4—0 








I I I 



Û.-J] 



3 ■^P^M?^¥î3:»V3^/kÇ 




J) 






AA/WW 



k 







O r A n 



(w) 



4^kf! 



^:?^?^ 




At Buêb itself I found the foUowing inscription on a rock to the north of the ruins 
whlch had not been noticed before : 




Legs of God standing; he "'" 
holds 1 and •¥• in his hands. ^ 




^m. 




^ZM 



D 



O 




A/S/W\A 



^ 



« 



Legs of man standing. 



The stèle mentioned by Mr. Daressy (Recueil de Travaux, t. X, p. 141-142) as 
containing an erased cartouche is on the south side of the ruins. The cartouche is that of 
Thothmes III, and the inscription is as follows : 



A man standing, 
in the posture of ado- 
ration. 



O 



@ 



Af- 



i^ 



AAAAA^ 



^ 



O 



AA/VWN 



u 



-A 



Tj 

D o 




Horus with a 
hawk's head, 
standing. 



^ 
m 



VI. This is a stèle of limestone pUrchased by the Rev. Dr. Gray, Warden of 
Bradfield Collège, England, at Luxor in 1891. I t is surmounted by the winged solaf 
disk above which is TTî, while on either side is c-d». Below is Shes-Ast-Bal making' 



176 



STÈLE DE BÊL-HARRAN-BÊL-UTSUR 



an ofîering to Horus, two lines of hieroglyphics being above the picture (A) and six 
Unes below it (B). 



(A) 



i 



I I I 




A 



m 





Voï 







^11 



<'» • u^o^^iarfl 



2 Ù 



4—0 



III 



o o o 



?( 



o o o 




e 



o o o 



I. 



* jiri J 



1 ^ /s^vwv A^^^A^ 



I I I 




AA/V>/VA 



fl 




rvD 







STÈLE DE BÊL-HARRÂN'BÊL-UTSUR 



PAR 



Le Père V. Scheil 

Cette stèle provient de Tell-Abta, aux bords du Thelthar, près d'El-Hadhra, à 
seize lieues au sud-ouest de Mossoul, où fut vraisemblablement le site de la ville de 
Dûr-Bêl-Harrân-bêl-utsur fondée et érigée en municipe par le nagir êkalli de ce nom, 

sous Téglatphalasar III, roi d'Assyrie. (Éponymies 
en 741 et peut-être en 727) . 

Le cintre de la stèle représente ce dignitaire, 
debout, pieds déchaux, sans barbe, portant des bra- 
celets et des pendants d'oreilles, avec une robe longue 
à carreaux et un justaucorps plissé, étage, levant et 
étendant la droite fermée à niveau de la tête en signe 
d'offrande, à la manière des génies ailés, le pouce 
inséré entre l'index et le médian, la- gauche à hauteur 
du coude droit qu'elle soutient. La partie supérieure 
du corps seule est dans le cintre, les pieds posent au 
niveau de la ligne la plus inférieure de l'inscription. 
^^^^^^_^__^^_^^^^^^^^______^ Devant lui, dans le champ du cintre, sont rangés 

I T les symboles des dieux dans le même ordre que leurs 

' ' noms au prologue de l'inscription : l'étoile ou Istar ; 

Sin, le disque entier lunaire s'emboîtant sur un croissant; Samas, le disque ailé, et 

enfin les deux symboles de Nabû et Marduk, le premier en forme de ciseau de sculpteur, 

le second une sorte de hallebarde appelée éargas dans les textes, terminée en pointe. 




STÈLE DE BÉL-HARRAN-BÉL-UTSUH* 177 



ornée de trois ou quatre rangs de festons dans la partie massive, d'où retombent deux 
glands le long d'une courte tige. 

Le monument mesure environ deux mètres de haut sur un mètre de large; il a été si- 
gnalé au service des Antiquités, et il sera bientôt transporté au Musée de Constantino})le. 

L'inscription compte 30 lignes; elle fourmille de détails originaux, intéressants. 
qu'un esprit attentif et préparé ne manquera pas de reniarquer. Le nagir ôkalli y parle 
et agit en roi. J'incline à croire qu'elle remonte à Tan 727, son second éponymat, au 
court intervalle qui sépare la mort de Téglatphalasar de l'avènement de Salmanasar. 
Le premier roi est simplement nommé roi d'Assyrie. Le graveur s'étiût trompé dans le 
nom royal et il dut remanier et dissimuler quatre ou cinq signes (dont le premier était 
►►J), avec des formes archaïques et modernes, poui* obtenir le nom de Téglatphalasar. 

Si le monument remonte plus haut, il donnera une haute idée de la puissance des 
ministres administrant le royaume pendant les longues absences du roi conquérant. 



-T 6^ «^T ^m M T«< }} «=ïïïï -ÏÏA «^! m ^] <]- t^T 



p^]p^ 



-T <« H K^^ ^y ^y < <]H ^y <y. «^yy y«< ^u y«< y 

-y ^yy<y ttM T«< •^T em ^y -y .^^ ^^] ^] w At^m 

-T T«< ty y«< y{ ^] mi i ^- v^ ^ < ih ^^Ey<y ^y- 1 -yy<y 

«^ïï I -II T«< I 



y -II ^ < ^ «^ mM ^TTTT ^y- V y tr -<y-< y^ .=yyyy 

O « V -V p^ ^^ -y y«< ^y- y«< 



RECUEIL, XVI. 



23 



178 ' STÈLE DE BÈL-HARRAN-BÊL-UTSUR 

"""^W ^M-^^UM^PWL ^■^^■^^^—■^ Il -■!_- m ■■!■■■ IHI-MM-I-I llll ._ I II Ij^lllM JJ^^ M^ ■ MIM ^111 ■■ !■■■■ I ■■ ■■■■ ■ ^m 



<Ttî= ï^ Êf ::^ I È[ < «=ÏÏTe= -Il t^ ^<^ 



«.m V :?: :^^ ET EÊf -T T«< ^T- T«< - ^TTT :^ ^ <T^ 

-i^ T- -II I <^ V <T<T V tT^ «=TTT«= tiï^ ^jn tTTT«= J^ 

^T I Tf »^T ti:^T IH ^ -TXft^ 

-tTT ^ÈT T -II ^ < ^ - -î« «=T ïï T«< ^ I ttT ::^ ET 

ï=TTT«= v^ -<^ ^ I 

is ^i^ ^T ^ T^ ^H ET M M T^< - <-î^ .à. k:T :^ - 

^T -< -T «^TTT^ -<!-< CT^ -< 



«=T m ^<^ <V -'^TVT -^ a :^ T{ ^T M T«< ^T -<- -<T-< 

tTTTt-T^7< ^ -Tlt^ 

« -- t^^ «=TT^ V ^v -T ^ -T ^jn < --T -À4f T <^-^} 

-t:^ ^ I ^ -TI V iy < «^TTTt^ ET A-T ^ v 



-T -T<T ^T -tTT «=TTTT V JT T]^ ^T «=TTT«= T «=T -ffl -«T <T -- VT 

7 -T T«< .^T -<- -<T-^ -ET tÈTTT -«T <l^ t^U 



W -tTT V TU ^If M --«TT m ^4i-TÏÏ ^^ -<- ^ A I -ET 
ffci^ ^T -«<TT -TI ^^ ti^ -<- I -ET ^TT e^MT -«T - 



«> T1^ T«< I T^ ^T ^^ IK -<T-< V St: -i!^ ET ^ tE -^ t^ <«^ 

t^T -mf lËf M -ET «=T^ ^ 

ï^TT e=TTTT »=T^ < T«< < ^<m A T? -ET «=E ^1 -< ^?l T«< TI T- 

^TTT^ ^T m 



t^TT <T<T III -ET 4i4f <T^ « eT V ^ »^^T ^ T <-:« 

A I -<- -ET ^^ tËTTT ^ ET 

^T «=T{ ^^ P^^ -TT<T ^] -«<TT «^Tll < :^ ^T t?: ïï <^T^ ^T 

<m I -ET ï^TTT ^T<T <I<T 



STÈLE DE BÊL-HARRÂN-BÈL-UT8UR 17§ 



-El v^^T -El sC^ 
« - Miï -ET s^ïïT M ^T - ÏÏ T«< -ET ^ <Tt^ T?© -ET ^Hïï 

^ fcEH -ET ;ÈTTT ^ «=jn -T T«< W ^:^^]:^]} 4ië^ 

^T ^ I -^ V >^ 



- V ë^ T- E<^? < t^TTT W -«TT <Tfî= H^T T- <T^ ^ M 

:T e:TT ^ t^TTT ^ 



«=TI ET JTïï -::H «^TTT^M < ^e ^ ^ < -T<T^ -TTI ^ -^H 

K^T IH ^4à.T ^^K < ^1^ 



•^ ^T <m ^ *îin -TT<T tET? < ^ tETIf -V -T ^T M -^T 
« -T T«< ET- T«< -n <^1^ m<] -ET -«T v^ t:]} ]}]}ltl -TT<T 

TRANSCRIPTION 

1 (Uu) Marduk b61u rabû ftar ilâni ta^md-ih Kippat âamee u irai-tim 
Mu^Se^lib alâni, mu'^kiti maha-zi. pa-qid eâ-rit ilâni kaliâunu 
(Ilu) Nabû, tap-§ar ilâni, sa-bit qân duppi ellitu, na-§i duppu Si-mat ilâni 
A-àe-ir (ilu) Igigi u (ilu) Anunnaki, mu-ta-din kur-me-ti,qa-iS balati 
B (Ilu) Sama§ nûr matâti, daiân kiS-âât alâni, (ilu) satulu kib-ta-a-ti 

(Ilu) Sin (ilu) Nanna-ri §amô u irsiti, na-§i qarné sirûti, Sa lit-bu-àu nam-ri-ri 
(Ilu) lâtar qaqqabê na-mir-tum iamê in-nin-na-âa tâbu gab(bi) Sa ma-hi-rat su-pi-^ 
îlâûi rabûti a-na gab(bi)-Sunu §e-mu-u tis-li-ti-Su, ri-si-Su, bft-lé-âu 

Bêl-Harrân-bêl-usur (amil) nagir ôkalli Sa Tukul-ti apal ô-Sarra, Sar mât ASSur pa-lih ilâni 
rabûti 

10 U-ma-'ru-in-ni-ma bêlé giS-ru-ti ina ki-bit-ti-Su-nu sir ti u an-ni-àu-nu ki-ni. 
Âlu ina mad-ba-ri ina na-me-e as-bat iàtu uSâu-Su a-di tah-lu-bi-su lu-u u-Sak-lil 
ê-kur epu-uS-ma parak ilâni rabûti ina lib-bi ad-di 
Tim-me-en-Su ktmaSa-pik Sad-« u-Sar^àid u-kin uSSu*Su a-na du-ur dariS 
(âl) Dûr-Bêl-Harrân-bèl-usur ina pi niSê Sumi-Su ab-bi-ma u-Se-Sir harrâni-su 

15 (Abnu) na-ru-a astur-ma sa-lam ilâni inâ muh-hi ab-ni ina âu-bat ilu-u-ti ul-ziz 
GiS-ru-ba nindabô tar-rin-ni a-na ilâni §u-nu-ti u-kin da-riS 

Man-nu arku-u Sa ASur (ilu) Samas (ilu) Marduk u (ilu) Rammân, ana damqû-tim Sumi- 
Su i-nam-bu-u u-ma-'-ru mâtu 
An-liu-tum âlu ê-kur Su-a-tum u-di§ giS-ra-ba nindabê sa ilâni Su-nu-ti la ta-ba-ti-il 






180 



'tV 



•4 
""V 



STÈLE DE BÉL-HARRAxN-BÊL-UTSUR 



Sa dluî5a a-àu za-ku-su as-kun, §e nu-sa-hi-su la in-na-su-hu se-in-nu-su la i§-âab-ba-a§ 
20 Mô-su a-na bu-tuk-ti sa-ni-tim-ma la i-bat-tak, mi-is-ru ku-dur la e-ni 
Si-bit alpé u sènê la i-sab-bat uisô a-sib libbi-àu il-ku 

• • • , 

Tup-sik-ku la im-di man-ma sa-nu-um-ma ana muli-hi-àu-nu la uè-ta-sa-ina 

La e-pu-us ri-du-su-un u (abnu) iia-ru-a ul-tu asri-âu la ta-da-ki 

Ina a§-ri sa-nam-ma la ta-sa-kan a-na bit a-sa-ki la tuâêrib, la timhas 

25 Ina epiri la ta-kat-tum ina mè la ad-di, iddû la irtèq, ina isâ'ti la iSarapu 
Mu-ôar la la-pa-sit ilâ'ii sa ina (abnu) na-ru-a esir-tum âumi-âu-nu §at-ru 
Ina sa-as-me qabli u ta-ha-zu di-hu §ip-ti lipit (ilu) Gir-ra mu-ta-ni 
E-ma qatâ-ka nisu-u i-se-mu-u iq-ri-bi-ka illi-ku risu-u-ka 
Mu-na-ki-ir §it-ri-ya u sumi-ya Aàur (ilu) Samaè (ilu) Marduk(ilu) Rammân 

30 Ilâni rabùti adî là base la ba-àe-e a-a isû (Su) ri-e-mu 



TRADUCTION 









S^ 



1 A Marduk, seigneur grand, roi des dieux, qui tient les pôles des cieux et de la terre. 
Qui établit les villes, fonde les cités, surveille les temples de tous les dieux; 
A Nabû, l'écrivain des dieux, qui tient le calame auguste, porte-tablette des destins divins. 
Prince des Igigi et des Anunnaki, dispensateur des aliments, donateur de la vie; 

V 

5 A Saraas, la lumière des pays, l'arbitre de l'ensemble des villes, dieu qui s'éploie. sur les 

régions; 
A Sin, l'illuminateur des cieux et de la terre, qui porte des cornes augustes, qui se revêt 

d'éclat; 
A riâtar des étoiles, splendeur du ciel, vers laquelle toute prière est bonne, qui agrée les 

supplications ; 
A tous les grands dieux qui exaucent ses prières, à ses alliés, à ses seigneurs; 
(Moi) Bêl-Harrân-bêl-usur, nagirdu palais de Téglatphalasar, roi d'Assyrie, qui révère les 

grands dieux. 
10 Or les dieux puissants m'ont mandé dans leurs oracles augustes et leurs volontés immuables, 
Que j'apprêtasse une ville dans le désert, dans la campagne. De ses fondements jusqu'à son 

faîte, je l'achevai. 
Je construisis un E-Kur et j'y plaçai au milieu le tabernacle des grands dieux; 
Son ienien, je l'assis comme une butte de montagne, j'affermis ses fondements pour l'éter- 
nité; 
Et dans la langue des habitants j'appelai son nom Dûr-Bêl-Harrân-bel-usur, et je lui traçai 

une route. 
15 J'inscrivis une stèle et j'y reproduisis l'image des dieux et la plaçai dans la demeure de la 

Divinité. 
Des revenus, des dotations, des festins sacrés je fondai pour jamais, en l'honneur de ces dieux. 

V 

Qui que tu sois\ à l'avenir qu'Asur, Sama§, Marduk et Rammân, dans leur bonté appelle- 
ront et à qui ils confieront le pays. 

Si tu répares les ruines de cette ville et de ce temple, ne supprime pas les revenus, les 
offrandes de ces dieux. 



1. Dans cette partie de rinscription la première et la deuxième personne sont indistiaetemeot employées 
dans les verbes. 



STÈLE DE BEL-HARRAX-BEL-UTSUR 181 



Quant aux franchises que j'ai octroyées à celte ville, qu'on ne lève pas ses , ne soient 

pas ses moissons (?). 

20 Ne coupe pas ses eaux pour un autre canal, ne change pas les limites et les bornes. 

Ne fais pas de prélèvement sur les bœufs et les moutons, n'impose pas à ses habitants de 

porter la planche à briques. 
Ne décrète sur eux aucune autre corvée. 

Ne t'occupe pas de leur administration, et cette stèle, ne la renverse pas de son lieu. 
Ne la place pas dans un autre lieu, ne la relègue pas dans une maison de ténèbres, ne la 
brise pas. 
25 Ne l'enfouis pas dans la poussière, ne la jette pas dans l'eau, n'écarte pas l'enduit, ne le 
brûle pas au feu. 
N'efface pas l'écriture, er les dieux dont le nom écrit est gravé sur la stèle. 
Dans le choc de la mêlée et de la bataille, à l'approche du jugement, au contact de Girra, 

dieu de la mort, 
Quand tes mains s'élèveront, ils écouleront ta prière, t'accourront en aide. 

V 

Pour celui qui changera mon inscription et mon nom, Asur, Samas, Marduk, Rammàn, 
30 O grands dieux, qu'il n'y ait point, (non) qu'il n'y ait pas. de pitié jusqu'à Tanéantissement. 



, NOTES 

Ligne 4. — A-è'ir=i ittuy idtu (Brunnow 11573) forme féminine de èdù avec un sens gé- 
néral commun de « vague, flot », etc. DeL W. B. p. 122, 125, et un sens dérivé « géant, guerrier, 
chef» ASsurn. I. 13; III, 115 èdù gahèu. Cf. ittu, itii pour tukultu, aharakku (Jensen. KB, III, 
I, 50); ou bien a-t-on joué sur le mot edù, matériellement semblable à edu «unique, premier »? 
Peut-être est-ce simplement èir, nir avec le préfixe a = etillu. 

Kurmeti est pour Kurumèti, 

Ligne 5. — Kibràti = UD. Cette lecture du signe UB, AR est certaine par IV R. 60 bis, C. 9, 
et par un double de ce texte, Const. S. 37 1. 18 : ud-dallil ki LU NITA, où le premier mot est 
écrit UB-RI-LIL — Sur la brique de Kurigalzu — (Rec, de Trac, t. XVI, p. 90) UB-AN-DA. 

Ligne 7. — Inninna pour unninna, comme urnintu, irnintu. 

Ligne 16. — Tarrinnu, Idéogr. NA-BIL, avec l'idée dominante de sacrifice par le feu, sans 
préjudice de l'idée de festin qui paraît résulter d'autres textes [Zimmern^ B. P., p. 98, 99). Le 
festin, où le peuple offrant communiait à une partie de la victime, complétait d'ailleurs le sacrifice. 
— Aux textes connus où ce mot se rencontre on peut ajouter, Gudéa Cyl. B, 5 où tarrinnu (NA- 

V 

Bil) est en parallélisme avec NA-RI « lusiration » et avec GIS-KIX « arbre à oracles » (il s'agit 
d'Êa et de la grande devineresse d'Éridu NIN DUD, qui n'est pas NIN-GUL dont le nom 
d'ailleurs doit être lu NIN-SUX ; d'après Gudéa Cyl. B., XXIII, 19 (AN) NIN-SUN-NA). — 
Le GIS deGIS-Kin dans Gud. Cyl B, IV. 5-V. — Cyl. A. XX, 16, est le signe pi, a, ma, we. 
Cf. GIS-TUK et PI-TUK = èemù. Cf. Lehmann, Samaè-èum-ukin, p. 143, 144. La forme 
archaïque du signe ne se rapproche de nulle autre comme du PI moderne. Dans Cyl. V. 23, 
Gié-kin est en parallélisme avec namàibba = isibbuttû « lieu et acte de l'oracle ». Dans ces der- 
niers textes NA-BIL et NA-RI pourraient aussi bien exprimer, en analogie avec parf^u, le lieu 
des fonctions sacrées correspondantes. 

Ligne 19. — Se nusalii me parait être le blé en herbe, pouvant servir de fourrage, par oppo- 
sition à «eznn«, blé monté en épis, bon pour la récolte. 



182 



NACHTRAG 



Sahaiu, sabmêUy sabaiu èabaau, iuratit le sens de détourner, éloigner. (?) 
Ligne 21. — Asaki ne peut être qye l'hébreu hoàék « ténèbres. » 

Ligne 30. -^ Adi ulli id haéè, Cea deux derniers mots sont une redondance, puisqu'ils se 
tf outeat déjà, quant au sens, dans ulli, Qt. V R. 31, 48 c et DeL WB., p. 132. 

Mossoul, 21 mai 1894. 



NACHTRAG 

VON 

WiLHELM SpIEGELBERG 




Zu den Texten, welche 
die versprochene ' Ergàn- 
zung der im letzten Hett 
dieser Zeitschrift verôf- 
fentlichten Artikel ùber 
einige Ostraca und Papyri 
des Louvre bilden, seien 
einige Kurze Begleitworte 
gefùgt. 

Nur die am besten erbal- 
tenen Papyrus fragmente 
sind nach meinen photo- 
gpaph i schen Auf nah roen 
reproduziert, ailes andere 
ins besondere die Ostraca, 
welche in ihrem gegen- 
wôrtigen Zustattde selbst 
einem geschickten Photo- 
graphen kaum ein gùn- 
stiges Résultat ermôgli- 
chen dùrften, sind nach 
niBinen Abschriften ange- 
fertigt. Ostracon III ist 
gegen das Original etwaum 
die Hàlfte verkleinert*. 



mm 



!• Recueil de TraoatuD, t. XVI, p. 61, Anm. 1. 

2. Ich benutzedie Gelegenheii, um hier einige Bericbtigungen zu meinen lezten Artikeln nachzutragen. Aaf 
die Druckfehler ^m (p. 27) statt <*; m und dnamn (p. 69) statt cfns branche ich kaum aufmerksam zu machen. 
Oagegen môchte ich zu p. 68 {Z^ile 7 y. u.) bemerken. dass der Ausdruck n^-m s-tnï auch in der Titulatur 
Ramses* X nachweisbar ist. so auf dem Ostracon 5620 des Brit. Muséum (Hieratic Inscriptions. Tafel I) 

[Zî4jf l^^^y M^w' ^^^' *"^*^ Ostracon 5622 (H. I. IV). — Die von mir versuchte Zusam- 



menstellung von m è\ w mit Ai.Tiig«^ ziehe ich vor allem auf Gruud einer gûtigen Mitteilung Prof. Stein- 
DORFPS als unhaltbar zuriick. 



j 



NACHTRAG 



18S 



JjLCLMnm i 



Vh<*o 





^'ntS ^^ 




Jax^^J, YÎ*.« 








^iCeiH tLnMj^iLXHAU 



Âin 



^ 



/'■ c 



rj-i^uii^pn^m 






^^i^it^Uflf 



*H 



'^\LJt 




W. Spikgelbkrg. 



184 EXTRAIT D'UNE LETTRE DU P. SCHEIL 



EXTRAIT D'UNE LETTRE DU P. SCHpiL ' 

Les fouilles sont fermées depuis quelques jours, elles ont duré depuis le 15 janvier. 
Les dépenses pour les travaux montent à la bagatelle de 3,000 francs. Le total des 
tablettes est de 470 avec 209 fragments. Dans ce nombre. quel(|ues débris de syllabaire, 
quelques incantations, dont une fort intéressante en ce qu'elle débute par 

An An An An An An An 
Ri Ki Ki Ki Ki Ki Ki 
Su Su Su Su Su Su Su 

et quatre autres lignes de ce style. Quelques hymnes, dont un très long et très inspiré, au 
dieu Sin. Bon nombre de tablettes que je crois citolégiques, nomenclature de signes et 
exercices de lecture, avec cette maxime 
:^>r ^^ tàtt4 7-c ^^ masse des textes se compose de lettres et 

^ -Sp^^sTT <^7rT*f^ tî5r ^^ contrats, tout de l'époque de Samsouilouna, 

^ /N*v ^ comme si la ville n'eût existé que sous ce roi. 

'^^ T-v-4 "V^^ y^ rt^ ^^f^^^ Deux seules tablettes peuvent passer pour mo- 
dernes. Plusieurs lettres ne laissent pas d'être curieuses. Dans Tune d'elles, un fonc- 
tionnaire assigné à Dour-Sin se plaint de l'aridité du lieu qui n'offre rien à manger; il 
adresse donc à son père de l'argent cacheté (Aknuk) afin d'en recevoir du bon poisson 
et d'autres aliments nécessaires. 

Documents historiques. Outre les deux briques déjà signalées de Kourigalzou (où 
il y a bien an ub da et non ub an da comme j'avais lu à tort) et de Samassoumoukin, j'ai 
trouvé celle de Bour-Sin avec l'inscription TR. 3 n° XII, 2 et un fragment de tablette au 
nom de Idin.Dagan ►^J t^ ^ ^^-J : Da-gan'(Dagan est juge) souverain de Sumer et 
d'Accad, et probablement prince d'Our. D'un côté, on lit sa vocation divine à la sou- 
veraineté, ses titres : pasteur fidèle, le héraut (gudéa) de Bel, doué de large entende- 
ment, etc., — de l'autre côté, un discours direct comme dans l'une des inscriptions de 
Hammourabi : 

la faveur de ton regard, l'homme (le brigue) 
ta parole, l'homme (l'écoute) 
ce que profère ta bouche, Bel (l'exauce) 
le désir de ton cœur, Bêlit (l'accorde), etc. 



# 



1. Quelques-uns des t^ïxtos mentionnés dans celte lettre sont publiés in-catenso dans les pages qui 
suivent. — G. M. 



EXTRAIT D'UNE LETTRE DU P. SCHEIL 185 

Le texte suivant vient de Babylone et est inédit : 

(ilu) Na-bi-um apal usur 10 mât a-a-bi-ya 
sarru Kadingirraki sa-la-lam 

sakkanaku mât Su-me-ri iq-ba-am 

u Burbur-ki mu-ki-in ni-nu-mi-su 

5 is-di ma-da a-na-ku bit Temen-an-ki 

Ni-nu-um ilu Marduk 15 e-es-si-is 
bêlu rabu-u e-pu-us-ma 

Kalama u ni-si-im a-na as-ri-su 

a-na be-lim i-din-nam u-te-ir. 

(( Nabopolassar, roi de Babylone, sakkanak de Sumer et Accad, fondateur de la 
patrie, moi. Après que le grand seigneur Marduk eut mis en mon pouvoir le pays et les 
hommes, et qu'il m'eut mandé le rançonnement du pays de mes ennemis, alors je refis 
à neuf le temple de Temen-An-Ki et te remis en place. » 

Un poids en forme de canard est dit dans une petite inscription peser 5 mines 
bonnes, et équivaut après pesage à un peu plus de 2,410 grammes. La mine à Sippara 
aurait donc valu 482 grammes et serait différente de la grande mine de 787 grammes 
(780 gr.) et de la petite mine de 392 gr. (390 gr.) dont Lehmann fait l'histoire (voir 
Bibliographie de la Zeitschvift far Assyriologie, t. VIII, p. 146). 

Un autre petit poids en hématite, forme y^ , porte une inscription en rond, ara- 
méenne, très difficileà lire, à cause deTefïaceK^ment. Parmi les terres cuites, divers 
types de dieux, vases émaillés, etc. Une dou V_^zaine de vases afïectent des formes 
d'animaux, âne, chien, lion, ours, etc., arc-boutés sur Tarrière-train et dont la tête mobile 
sert de couvercle, à la manière de vases Canopes de TÉgypte. Le modelé est parfois 
remarquable. Un chien porte une inscription votive en deux lignes, au dieu : ^^-J J^ J^. 

De plusieurs cylindres cachets, Tun en cristal est magnifique. Nabu et Marduk y 
sont représentés dans leurs constellations, que je n'ai pu identifier, n'ayant à ma dispo- 
sition aucune carte du ciel. 

Divers vases' et objets professionnels en bronze. De tout cela, j'ai copié rapidement 
ce qui paraissait en valoir la peine. Il me fallait d'ailleurs aller tous les Jours sur le 
terrain. Bedri-bey a pris quelques photographies dont' j'ai eu quelques exemplaires. 
J'ai levé un plan de la ville, tout à fait irréprochable, puisque j'ai eu la chance de 
fermer mon polygone avec seulement deux mètres et demi d'écart : le grand côté de 
l'enceinte, qui est rectangulaire, mesure un kilomètre et demi. Inutile de dire que la 
masse du temple eût exigé des travaux de terrassement considérables, nullement en 
rapport avec les ressources très médiocres dont je disposais. Il fallut donc se rabattre 
sur des maisons privées. 



RECUEIL, XVI. 24 



186 NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 

PAR 

Fr.-V. Scheil, 0. P. 

VI. Brique du roi Buhiya, — Des divers cours d'eau qui se réunissent dans la 
plaine entre les monts Hamrin et les monts dits de Kifri, pour former l'Adhem (ancien 
Radânu), Tun des principaux a le nom actuel de Ak-su et coule du N.-E, au S.-O. A l'en- 
droit où il coupe la chaîne des monts de Kifri, entre Kifri-Salakhiéh et Kerkouk, pour 
entrer dans la plaine, est située la localité kurde dé Touz-Khurmati. Le défilé y est 
étroit, la montagne surplombe à pic la rivière. Au sommet, sur la rive droite, on aper- 
çoit des ruines antiques qui sont le lieu d'origine de cette brique, trouvée, le 13 mai 1894, 
pendant mon voyage de Bagdad à Mossoul : 




^^ r^^"^ X^ ^f Palais de Buhiya, 

^^ If W ^^ ïÇHV filsd'Asirim, 




A \u ?^>^3^ ''^^ du pays de la montagne (èa-ad) 

"^^//^^f -^ r^^ de Zirraèitim. 

Le nom de Zirrasitim est nouveau et ne pourrait guère se rapprocher que du mont 
Zar^w, Z/rsw, connu pour ses mines d'argent (//i2aM?///2sori, pi. 51, 1, 10). Dans ces 
pays des Gutî, de Harhar, etc., il y avait anciennement des princes indépendants qui 
paraissentT3ien avoir été de langue sémitique, comme ceux de LuUubi. 

YII. Idîn Dacian\ — Le fragment de tablette cuite qui nous révèle l'existence de 
ce prince date certainement, par l'archaïsme de ses caractères, d'une époque peu anté- 
rieure à celle de Hammourabi. La prééminence qu'on donne au dieu En-lil-li dans 
l'inscription me la fait attribuer à un prince d'Our, de la 11^ dynastie. Sippara nous a 
d'ailleurs livré d'autres souvenirs du môme âge. J'y ai trouvé une brique de Bour-Sin, 
identique à celle qui est publiée d2ins I Rawlinson, pi. 3, n** XII, 2, et quelques contrats 
qui sont indiscutablement aussi anciens. 

Au point de vue littéraire, ce texte ressemble fort à la première inscription bilingue 
de Hammourabi, et il est d'une poésie non moins élevée. Étant sûr de la lecture de tous 
les signes, je transcris le texte archaïque en assyrien ordinaire : 



1. Le nom signifie luièralement Dayan juge; cf. plus haut p. 184. 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 






187 





TÏÏT -«=! :s^ ^ ^} 4f ^ 



<m -Il ^^ m mww m scïïs^ 



«=m «=ïï ^W «^ -T<^ -:^H <T-I^ 



^ -! tE 2< -T ^ 







^lid ^TTT ^W 




ctJ 4f v^ EOHI ïï M -n «=TTT 



M -II m «=ïïT «=y la ^!- :^ V 

un <T- -I<^ -ITA -::H ^^s s^TTT 



T «^ ^ -T ^T 







10 V V ^TT<T 










M -II 









YTT ►"TtaJT ^YTYa f^^^^'#^ 'i^^'W^W^' W'''>^^ 





5 . 



-tH ;^ÏÏT ^M ïï -^ 









188 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 



:H ^T ^]] K^ ^ «=T 




:tH ^w ïï -:^yT -y -n ^m^m^^ 




'0 ^TTT 4f^ ^\ -tTT M ^.^y A\} K:ïï 



t^itigd -y -II m K:yy •<y-^=:yyyy 









RECTO 



frère cadet * . rempli ' (?) 

Sumer et Accad, dieu à la protection éten- 
due 

du pays, vaillant héros 

Ellil [marche] à ses côtés 

Idîn-Dagan. le pasteur [élu] du cœur de 



le prophète fidèle d'EUil 

gratifié' par Êa d'un vaste entendement 



Voyant * au regard attentif 

Idîn-Dagan [roi] 

des pays 

fils engendré de 

Idin-Dagan 

mâle* 

du dieu En 



VERSO 

Sumer 

Idîn-Dagan 

[Tes] ordres ' sont comme 

la volonté ' du dieu 

Ce qui sort de ta bouche*, [ce sont] 

ordres du dieu En 

le sens de ton regard l'homme (robserve), 

ta bouche s'ouvre ^•, l'homme (écoute). 

Tes ordres, le dieu Ln-gub-[ra] (les re- 
cueille). 

Les désirs de ton cœur^\ la déesse Nin- 
gub-ra (les agrée). 

[Tu es] le pasteur d'En-gub-ra**, le mi- 
nistre (du dieu) . . . 



1. Dub-ba-uè'Sa = Dub-bu-us-sa =: Dubbusu. Brùnnow, 3942. 

2. Siff-gi pour si-fja = malà. Brùa., 3393 (?), ou sapdnu. Brun., 4420. 

3. W ►-►T = qàitu, qièiu. 

4. Kin =. si'tâ'u, sipru, tertu, BrùQ., 10747. 

5. Resiitution probable. Sîar matâti serait donc une locution bien ancienne. 

6. Sal'li = 3i/îani. Cf. Brun., fEI = zikaru, 5328. 

7. DuQ-ga •=. kibitu. Briin., 582. 

8. Â'/i-ifA-A/A = siptu, amdtu. Brun., 588. 

9. ^it pika. 

10. PU pika. Brun., 555. 

11. hibil libbika^ Ht"^^ ►J^T =■ babàlu, comme cbacun des deux signes séparément. 

12. Cf. Brun., 6225, ^^J ^YJ! ^^JJ = Papsukal (î). Pour la lecture du signe ^T|f . Brun., 6176. 



NOTES D'ÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 



189 



VIII. Deux lettres missives, — Parmi les nouveaux textes de Sippara, on compte 

4 

beaucoup de lettres, dont la comptabilité fait tout le fonds. Cependant, des deux sui- 
vantes, Tune est de nature toute sentimentale, et l'autre a pour auteur un fonctionnaire 
malheureux, qui écrit à ses parents : 



A-na a-bi-ya 

ki-be-ma 

umma Zi-im-ri e-ra-am(?)-ma 

SamavS u Marduk da-ri-is ù-mi 

li-ba-al-li-tu-ka 
lu-u sa-al-ma-a-ta 
a-na su-ul-mi-ka as-pur 
su-lum-ka su-up-ra-am 
a-na Dur En-zu (ki) 
a-na nàr Bi-tim 
si-ki-ri-im 
sa-ak-na-a-ku 



a-sar wa-as-ba-a^ku 

(sîr) u-ku-ul-tum 

a-na a-ka-li-ya 

u-ul i-ba-as-si 

a-nu-um-ma 1/3 siqlu kaspi 

ak-nu-uk-ma 

us-ta-bi-la-aq-qu 

sa kaspi su-a-ti 

nunè dam-qu-tim 

akala^ ma-am-ma 

a-na a-ka-li-ya 

su-bi-lum. 



(( A mon père soit dit: (Moi), Zimri-eram(?). Que Samas et Marduk te fassent 
vivre à jamais ! Puisses-tu être bien portant ! J'envoie prendre des nouvelles de ta santé, 
informe-moi de ta santé ! Me voici placé à Dour-Sin, sur le fleuve Bitim sikirim (?). Là 
où je demeure, il n'y a point d'aliments pour ma nourriture. Voici que je te scelle et 
t'envoie un tiers de sicle d'argent. Pour cet argent, envoie-moi de bons poissons et 
autres provisions de bouche. » 



A-na Bi-be-ya 

ki-be-ma 

um-ma Gi-mil Marduk ma 

âamas u Marduk ana su-mi-ya 

da-ri-is ù-mi li-ba-al-li-tu-ki 

à-na su-ul-mi-ki 

as-pu-ra-am 

su-lum-ki su-up-ri-im 

a-na Ka-dingir-ra-ki 

al-tas-kan-ma 



u-ul a-mur-ki 

ma-di-is az-zi-iq 

te-im a-la-ki-ki 

su-up-ri-im-ma ' 

lu-uh-du 

a-na arah Arahsamna 

ta-al-la-ki-im 

as*-sum-mi-ya da-ri-is ù-mi 

lu-ba-al-ta-a-ti. 



« A Bibêya* soit dit : (Moi), Gimil-Marduk : Que Samas et Marduk pour l'amour 
de moi te fassent vivre à jamais ! J'envoie prendre des nouvelles de ta santé, informe- 
moi de ta santé. Me voici fixé à Babylone, et je ne t'ai pas vue, j'en suis bien inquiet. 



1. Signe ^. 

2. Pour ana [kumiya). Le premier signe est 

3. C'est ici un nom de femme, comme cela résulte de la suite du texte. 




t 



190 NOTES DÉPIGRAPHIE ET D'ARCHÉOLOGIE ASSYRIENNES 



EnToie-moi la nouvelle de ton arrivée, afin que je me réjouisse! Viens au mois 
d'Arahsamna. Puisses-tu vivre à jamais pour l'amour de moi ! » 

IX. Papallum. — Le fragment S 4 du Musée de Constantinople, par ailleurs in- 
signifiant, se recommande par l'emploi du mot papal lum, appliqué pour la première 
fois à la progéniture humaine, dans un texte discursif : 

liàuriqu uméàu, Jimîda èanàtisu 

ina Esaggil êkal il à ni lalê balati liàhi 

kim-tiÇiysu lirappisu papallum. 

« Que ses jours se prolongent, que ses années se multiplient, que, dans Esaggil, le 

temple des dieux, il se rassasie des douceurs de la vie, sa race, que ses rejetons 

s'étendent au loin ! » 

Cf. Strassm., A. V., 7522, sirusu lirappisma Usamida nannabsu. 

Inscription dite Nin-mah, exemplaire de Constantinople (fin) : ruppiéi ztrim, 
àundili nannabi, ina kirbitpir pirya, salmis sunâr (sic!) talitti. 

Dans les syllabaires, papallum s'aligne à côté de pirhu, nannabu. 

Le terme semble emprunté métaphoriquement, comme d'autres (cf. àummuhu 
meèrêti) à la vie végétative. Dans Sennachérib (voir Meissner et Rost, p. 16 et 41), 
on lit : Naphar isé isihuma u^arriàû papallum : « Tous les arbres prospéraient et multi- 
pliaient leurs rejetons. » 

^y papal karàni (Brun., 5632) est un objet 2ippe\é provin ou rejeton de vigne, 

Lib-pal'pal sont les rejetons du cœur. 

Papallum est pour palpallum, Jensen {Kosm,, p. 331) conclut à un sens de « verge, 
baguette » pour palû. Cf. liplipi, binbinum. Le sens littéral Aq papallum serait « tige 
de la tige ou rejeton ». 

X. Un proverbe chaldéen, — Le petit texte suivant se lit sur une tablette en forme 
de lentille, et contient une sentence ayant eu cours dans les écoles de Sippara, au temps 
de Samsu-iluna : 

;<yy >^ t^ X ft Celui qui (veut) exceller (til) 



Km "^M^ ëïïyy ^tJ ^II «^^M ^ récole de la Tupsarrutu, 

^} ^71 ^ '^11 ""^T ^Ttî^T qu'il se lève (tôt) comme le jour! » 

Sa ne peut être qu'un sémitisme. Que si hi-en n'exprime pas un optatif, comme il 
arrive quelquefois pour lu, il sera mieux de traduire : « Celui qui excellera — à l'école 
de la Tupsarrutu — brillera comme la lumière (du jour) ! » 

Cf. Dan., XII, 3 : Qui auteni docti/uerint.fulr/cbunf quasi splendorjîrmamenti. 



EINE NEUE ART DER NOMINALBILDUNG 191 



EINE NEUE ART DER NOMINALBILDUNG 



VON 

WlLHELM SpIEGELBERG 



Bekanntlich bildet raan im Altùgyptischen von Substantiven und Pràpositionen 
Adjectiva verniittelst der Endung i (spàter i koptisch e)* Eine neue Adjectivbildung, 
welche bislang nicht beobachtet worden ist, will ich im folgenden besprechen. Bereits 
Erman ist in seiner ersten Arbeit liber die Nisbe^ aufgefallen, dass neben , H h , 

die « sehr gut beglaubigten Formen v^, [||[| >S\ und y^^ » stehen, ohne 

jedochauf dièse Thatsache wieder zuriickzukommen. Ich seibst suchte rair die letzteren 
Formen durch Annahme eines ^ mascul. plausibel zu machen*, indem ich abgesehen 
von dem bislang noch riithselhaften negativen Adjectiv, hntiw und mittw las. Dièse 
Lesung ist nun défini tiv aufzugcben, denn fur Q o^ steht dieselbe auf Grund folgender 
Stelle jetzt ausser Zweifel. Zu M 1/432 : 

twt ntr Shm i(n) ntr mi[w)t{i)k 

« Du bist Gott Shm, es giebt keinen Gott welcher dir gleicht. » 

bietet T 269 die Variante 

twt ntr S/im [i(n) ntr ml] wtîk 

Damit ist die Lesung mhcti gesichert und gleichzeitig auch die Bildimg diefies 
Adjectivs erklàrt. Von Q û ist also ein Adjectiv durch Anhàngung von wtl gebildet *. An 
der Hand dièses Ergebnisses môchte ich nun noch weitere w^ribildungen hierhersetzen. 

Zunàchst sei die sogenannte Pràposition : 

n ^^j^ imîtw (( zwischen » erwàhnt, fur welche Erman nach den Pyramiden- 
texten die Lesung Imwtl angiebt, die indess nicht genau ist. Es ist m. W. bislang 
noch nicht beobachtet worden, dass Jk iiberall, wo es sich in den Texten des A. R. 
findet, \mt zu lesen Lst, wahrend die Texte jener Epoche far Im das Silbenzeichen c=. 
schreiben*. Danach glaube ich ist auch die Gruppe ijnr v 1' ^'^(O'^'^'* lesen zu mùssen. 
Zunàchst begniige ich mich damit, dièse Form als eine ^o^/bildung von Imi hinzustellen. 



1. Erman, Gram., § 132 ff. 

2. ^. Z., 81/52, Anm. 1. 

3. Nacbtrâglich sehe ich, dass dièses auch Ermans {L c, § 137) ADDahme ist. 

4. Die Ergânzung ist sicher. 

5. Es ist schlechterdiiigs unmoglich, dièses Adjectiv als aus y ^^^ + ' entstaoden zu erklâreo. 

6. Natûrlich schreibt man danebeu auch phonetisch (I ^n^. 

7. Dièse Schreibung findet sich z. B. P. 1/903. M. 1/474 : P. 11/1063, als varr. notiere ich (|-JU 
P. 11/898, P. !/2j3. und û -jh ^ ^ W./ôSO, P. 1/185. 



192 EINE NEUE ART DER NOMINALBILDUNG 



\ 



Ferner : 

(?) \/ >K ^ A « wpwtï )) (( der Bote^ » . 

y\ (( h'tvtïï) (( der Ers te » (kopt. * ^otit). 
^ Y^ A phwti (i der letzte ». 

Q^^r ^^ ''f^'^^^ « mànnlich » (î^oott)». Ob wpwtt hierher gehôrt, oder nicht 
vielmehr nach der alten Annahme Adjectivbildung auf î von wpwt « Botschaft » ist, 
muss zweifelhaft bleiben. h'wtï scheint mir von dem Verbum A'(?) abgeleitet zu sein, 



w 



welches sich in der bekannten Ueberschriftfîndet. Mit -^ bat es nichts zu thun, denn 



die Adjectivbildung dièses Wortes ist uns ia m — "^ «Qp A^f erhalten . 

<a II 

Phwtï ist von ph (t das Ende erreichen » abgeleitet und heisst « der letzte, hinterste' ». 
Als Beleg zitiere ich die Stelle eines noch unverôffentlichten Briefes des Brit. Muséums 
(Cat. 10375), welcher der Zeit der Priesterkônige zuzuweisen ist. 

•^^ „^^n„^ "^ rir-^'^Tr.. . .. ^'> « offnet einen Platz der hintersten 



Plàtze*! )) 

Daneben ist phwti aus dem Papyrus AbbotV als «Zeuge» (eigentl. « der welcher 
an den betr. Ort gelangt ») belegt. 

'h\wtï ist bereits von Chabas auf seine urspr. Bedeutung, « der Kàmpfer, der Streit- 
bare » zurùckgef ùhrt. 

Die angefùhrten Beispiele lassen sich gewiss noch erheblich vermehren, aber im- 
merhin werden sie fur die Feststellung einer neuer Adjectivbildung, wie ich sie einst- 
weilen noch bezeichnen will, als beweisend gelten darfen. 

Zu diesen a?^ïbildungen gehôrt nun auch das négative Adjectiv Q ^-^^ JÛ *^^^*' 
welches ich aus i + toti zusammengesetzt glaube. Damit gewinnen wir fiir die Négation 
die Lesung n î, Ich setze demnach . 



AA^^/VA /WSA/^ 



Sehr zweifelhaft erscheint mir indess der Nachweis der phonetischen Schreibung 
von -^^^ in den Pyramidentexten, welchen Maspero^' aus den varr. 



AAAAAA 



1. Schreibung im alten Reich, z. B. W./511 \/ o wp{w)t{i). 

2. Demot. aS ] z. B. Chron. demot. è^\ D k) ?P^ ^otit. 



teu »*5telle enieudiert. 



3. Aus *hlœti mit Abfall des ' und ^ 

4. /E. Z., 82/51. 

5. Plural \Vni,30 .^^ ^ ^ ^ P-?''^'""^ geschrieben (vgl. (1|h ^ ^ ^ àr^^tw P. 1/440). 

Danach habe ich an der ersteu 

6. S. BRUciscH, Wôrterb., VII, 477. 

7. Z. B. 6/19. 

8. yE. Z., 93/82 ff. 

9. Zu don beiden Formen der Négation vgl. jetzt Erman, Gram,, § 369 ff. 

10. Recueil, XI, p. 15, Anm. 1. 



EINE NEUE ART DER NOMINALBILDUNG 193 



AAAArV^ 



M. T/623.JU. J^ljpN.N. ^ Jf^"^^^- 

in îs N. dbh m',ftw « Nicht N. bittet, dass er dicb sehe » erschliessen zu dûrfen 
glaubte. Dazu seien nocb folgende Stellen gefùgt. 

P. 1/582-583. 

/wvw A c=iï=ï ^:=>' I T l/vwvNA I I 1* 

in \8 N. pn dd nn irtn ntr(w). 
In hk\ dd nn irtn ntrw. 

(( Nicht dieser N. sagt dièses euch, Gôtter (sondern) Hk] sagt dièses euch, Gôtter. » 

Nun wird jedoch in beiden Fàllen durch ,ju. 1 nu das Subject hervorgehoben^ 
VLnd vor allem der letzte positive Satz mit der bekannten Partikel der Hervorhebung in 
legt mir den Gedanken nahe, das wir in dem 1 der Verbindung —/u. 1 il fl das fl 

emphaticum zu sehen haben. Dazu kommt noch, dass man inklass. Orthographie ^ju (| [i 
ohne n schreibt. Freilich miisste man erst dièse négative Hervorhebung sicher bele- 
gen, ehe man sich mit gutera Gewissen zu dieser Annahme verstehen kônnte. 
Auch vor einem anderen Beispiele môchte ich warnen : P. 1/335 = M 1/638 

imi iwtf i(w)f w*b in w'b nRrN 

Hier darf man 1 nicht mit idententifizieren, welches bekanntlich von dem 
Tempus sdmn/ nie ein n zeigt, sôndern wird, gewiss mit Maspero in als Fragepartikel' 
fassen und ûbersetzeq : 

« Lass ihn kommen ! Er ist rein. Ist (etwa) i?* reiner als N? » 

Sethe hat nun die Beobachtung geraacht, dass nach der Negativpartikel ^ju. niemals 
sich ein \\ prostheticum findet, ja sogar scheinbar absichtlich vermieden wird*, « Man 
schreibt Z. B. (] I « sie wissen » aber ^ju '^:=::^ « du weisst nicht », Dagegen 

fehlt es ûberall, wo wir in klass. Orthographie ein erwarten z. B. da, wo uu. im 

Sinne von ^ steht. Daraus hat Sethe * zweifellos mit Recht gefolgert, dass ,ju. auf 
einen Vokal endigte, welcher das U prosth. vertrat. Danach wird man aiso l\=ië setzen 
mûssen . 

Ich môchte mich nur noch kurz gegen die zuletzt von Wiedemann* vertretene 
Lesung nn wenden. Dass die varr. der Totenbuchs bei den standigen Verwechslungen 



1. Beilâuflg môchte ich hier aodeaten, dass auch im Aegypt. zwischen den Partikelnder Frage und 
VerneinuQg manche Verwandtschaft besteht. Ich denke spâter einmal darauf zurûck zu kommen. 

2. De aleph prosthetico, § 14. 

3. L. c.%27. 

4. Recueil de Tracauof, 4/87 ff. 

RECUEIL, XVI. , 25 



194 EINE NEUE ART DER NOMLXALBILDUNG 



11 



von .-iu. und a^vva fur unsre Frage wertlos sind, glaube ich kaum bemerken zu mùssen. 
M. E. giebt es nur eine ernstliche Schwierigkeit, nàmlich 

CjP ç als var. von jjj^ «5^ ? ^ Allein ich glaube, dass hier lediglich ein 
Irrtum des Steinmetzen vorliegt. Eine von DCmichen nicht verzeichnete var. 
ist *^-* ^k,^ (W/126), also mit der phonet. Schreibung des Silberzeichens 1 T. 
Der Irrtum : -^^ : /vwvw ist aber durch die Totenbuchhs. genùcend illustriert. 

Da sich nun die Schreibung "i^i^^^JP^ m. W. nirgends im A, R. nachweisen làsst, se 
môchte ich glauben, dass auch hier einer von den vielen Transcriptionsfehlern der 
Steinmetzen anzunehmen ist V Somit liegt kein Grund vor, dièses Wort gegen die Lesung 
In ins Feld zu fuhren. Die Gruppe ^^^ mit vorgeschriebenem '^^-vwv ist, wo nicht der 

obenerwàhnte Transcriptionsfehler vorliegt, dahin zu verstehen, dass man die defective 
phonetische Schreibung (î)n ' durch •Ju. determinierte. 

Fur das M, R. làsst sich die phonetische Schreibung 1 aus varr. der Bauern- 
geschichte nachweisen \ Dagegen wird man die zuerst von Ebers* angezogene Prae- 
position — *-ï nur mit Vorsicht verwenden, denn der Punkt Uber dem — ^ kann sehr 
wohl als diakritischer Punkt gefasst werden. 

Was aber ist die Endung wfi ? — Erman hat kiirzlich in seiner Grammatik (§ 295) 
darauf hingewiesen, dass in der Bildung des Verbaladjectivs die Verba IIP® inf . z. T. 
den Stamm auf v^ endigen lassen. Ich zitiere dafùr folgende Beispiele aus den Pyra- 
midentexten : 

Spr nf biw-t(i)-f(î) nb 
« Zu ihm kommt jeder, der sich umwendet » *. 

\wt\sn nk m ksiwt(i)sn 
« die welche zu dir kommen als solche, welche sich beugen ». 






A/WSAA 



« Nicht sei einer un ter euch, der sich zurûckzieht ». 



1. s. die ZusammeQstelluDg bei Dumichen : Der Grabpalast des Patuamenemap, Tafel XXIII. 

«i. Dlese fehlerhafte (?) Schreibung ist auch in dea Pap. Ebers ûbergegangen. Ûbrigens wâre es sehr 

wohl môglich, dass diç beîden urspr. verschiedenen Worte ^^^P 9 ^'^^ und ' J[{ ' ^ Inèm schoD 

relativ frûh zusammcngeworfen wurden. 

3. Also eine Schrcibuog wiec:^ fur (Jo- 

4. Cf. Le Page Rbnouf : Egyptian grammar., p. 41. — Mir scheint der Pap. Butler mit dem Fragwort 
4 die richtige Lesung zu geben, wàhrend der Berliner Pap. irrig dafùr das gle ich lau tende —/L^ einsetzt, fur 



weiches man allerdings nach correcter Orthographie -^^-^ erwartet. Indess wird die Unterscheidung der beiden 



A/VVV>A 



beregten Formen nur in wenigcn Texteu conséquent durchgefùhrt. Im grossen und ganzen steht *JL^ tort 
und In, "- '^ fur In. Spâler sind bekanntlich auch .^JU. und "-^^ zusammen geworfen. 
5. zTd. m. g. XXXI, 467. 



A/S/WNA 




6. Die Emendierung des ^Q\ in ^Ç\ liegt auf der Hand. 




EINE NEUE ART DER NOMINALBILDUNG 195 

Den Verben III"® inf. schliesst sich nun auch das anomale ndr an, cf. P. 11/799: 

rh (w) ndrwùsn Vc n Hnû-lmnfao 

« die Geister, welche deinen Arm fur H. ergreifen » 

Die phonetische Erklarung dieser Formen ist noch nicht versucht worden. Vieil. 
darf man das w auf den Einfluss des S^'^" schwachen Radicals (r zurûckfiihren, dann 
wûrde man vielleicht 6 i l-wù-f\ zu lesen haben. 

Wie dem aber auch sein mag, eine Vermutung scheint mir sehr naheliegend, dass 
zwischen dieser wti bildg. bestimmter. Verbalklasscn und der wti bildg. der sog. 
Adjectivbildung eine Verwandtschaft oder gar eine Jdentitàt bestoht. Freilich vermisst 
man bei der Adjectivbildung das Suffi x,welches indess kein integrierender Bestandteil 
dieser Bildung zu sein scheint. Aber hier liegt — darauf môchte ich selbsthinweisen — 
ein wunder Punkt meiner Beweisfûhrung. 

InderThat lassen sich eine Reihe von den beregten Adjectivbildungen auf Verben 
zurûckfùhren. Abgesehen von dem zweifelhaften wpicti (von einem Stamm III"® inf.) 
und h^wtï (vieil, gleichf. von einem Verbum III"' infinn^L*) konnte fur die anderen 
Worte ^h'ywtï und phwû, falls nicht Vi^ als Anomale zu betrachten ist, auch Analogie- 
bildung in Frage kommen. Dièse konnte nun insbesondere da massgebend gewesen sein, 
wo der Stamm auf ein 1 endete, hàngt doch môglicherweise das n der Verba III"^ inf., 
wie ich oben vermutungsweise hervorhob, mit der wti bildung zusammen. Ich habe dabei 
Bildungen wie mlwêl und Imitotl und Iwti im Auge, welche nicht verbaler Natur sind. 
Dagegen ist auch ihnen die verbale Bedeutung eigen, welche bei Iwtî ^ und miwtl durch- 
sichtig ist. Aber auch bei \m\wti liegt wenigstens in den Pyramidentexten der verbale 
Character noch klar zu Tage, denn an vielen Stellen vertritt unser Wort die Stelle eines 
Pseudoparticipiums, vgl. 

P. 11/903 CjP ^zz:^ (j JL ^ll n smk îmlwllsn 

« du gehst (indem du) zwischen ihnen [i. e, I.sis und Nephthys] (bist) 
ebenso P. 1/253 : M, 1/474 : P. 11/1063. 

Ueberhaupt scheint mir dièses der Hauptunterschied der l und wti bildung zu sein, 
dass erstere adjectivischen letztere verbalen Character tràgt, wie ja auch die hier be- 
sprochene Form lediglich von Verben oder Adjectivbildungen abgeleitetwird^ wàhrend 
die î bildung nur fiir Substantiva oder Praepositionen gilt. Nehmen wir aber die Iden- 
titàt des Verbaladjectivs und unsrer Bildung an, so werden wir folgerichtig, da ja die 
wfi bildung beim Verbum nur die Ausnahmeform des regelmàssigen il ist, auch fiir 



1. Beilâufig môchte ich erwâhnen, dass mir^ ebeuso wie die Negativpartikeln m und tm ein Verbum zu 
sein scheint. Irre ich nicht, so haben wir in der Stelle 7/358 "^ • L A Y^ W ^^ ^ 

mëlt') Uo n iict It/Tm rmt msl-tw « ihre (se. der Gôtlin) Hânde sind bei dir, weil du keiue Mutter unter den 
Menscben hast, welche dich gebiert, weil du keinen Vater unter den Menschen hast, welcher dich gebiert » 
in icutdem Infinitiv des Negativverbums i vor uns. 



196 EINE XEUE ART DER NOMINALBILDUNG 

unsre sogenannte Adjectivbildung auf tl forraen ahnen. Und in der That lassen sich 
eine Reihe von solchen Bildg. nachweisen, z. B. wsbtl (eigtl. c( der Antworter »), die 
bekannte Bez. der Totenstatuette und zwei Worte, welchen bereits Maspero^ ihre 
rechte Stelie angewiesen hat, wie denn ùberhaupt der genannte Gelehrte der hier 
besprochenen Bildung auf der Spur gewesen zu sein scheint. Kcne^iTHc ist gewiss «^^r^ 
A (I Knjïi mit griech. Endg. hc und ebenso ist p«^j6ithc auf p«^j6it -f hc zuriickzuf ûhren \ 
Fur letzteres Wort liegt ausserdem noch in p«.^T : p^At « Wiischer » das kopt. Dérivât 
fur rhtl vor. Was ùbrigens das Verbum pio^e betrifft, so fûhre ich es nicht auf rht 
mit radicalem t zurùck '. Das c in pwge ist wie in noT^e, AioTne, rcotc zu erklàren, vieil, 
ist ein (1 am Ende ausgefallen. Das Pseudoparti cip. p«.j6€ und der stat. cstr. p^z (fur 
r^h ?) erinnern ja stark an die Bildg. der IIP® infirmas, nur der Infin. abs. spricht dagegen 
SoUte sich aber die Annahme eines ( beslatigen, so wûrde damit auch die Form 
rhiioti postuliert werden. Dièse ^Jbildung glaube ich nun in der gut beglaubigten 
Form "1;;^^^ intï*" gefunden zu haben, welche m. E. die Adjectivbildung von ';;;^ In 
darstellt '. 

Beilàufîg môchte ich noch kurz ein Wort besprechen, welches môglicherweise in 
unser Capitel gehôrt, das ràtselhafte 35^ ^ (al te Defectivschreibung ^^^'^'^)- I"^ 
iEgyptischen wie in andren Sprachen giebt es unter den Eigennamen auch Titelbildun- 
gen, vgl. z. B. 



^ S" "^â ^' Anast VII 2/0. Pap. Rotlin, 204 *. 

^P<=>(jljli^Pap. A/ios^. V7/, Verso/4. 





So fîndet sich auch ein Name ^^^"=^0 ^^t(?^i^welcher indieselbeKlassederEigen 
namen gehôren kônnte und vieil, die Pleneschreibung des Titels ?^ w^ enthàlt *. 

Zum Schlus»< sei noch einer wtl bildung gedacht, welche mit unsrer Form 
zusammenhàngt, ohne mit ihr identisch zu sein. Es ist die Bildung, welche bislang 
vor allem durch die Form ^ « geliebt » bekannt war. Der vor lângerer Zeit von 

Erman versuchten Erklàrung, mrwtî sei eine Adjectivbildung von mrtot « Liebe » 
kann ich mich nicht mehr anschliessen, seitdem ich die voile Schreibung dieser Form 
gefunden zu haben glaube, und zwar in folgender Stelie : 

sî pvo N. mrll-wtlw hrl nst Gb 

(( Ein Sohn ist N. * welcher geliebt wird, welcher auf dem Thron des Gb sitzt. » 

1. Études égyptiennes ^ 1/91 Anm. 3. 

2. Demot. V/5 2 ^» ^*^- Ç/7 ^ JT ™^^ rD "°^ At 

3. S. Steindorff : Kopt. Grammatik § 170. 

4. Z. B. ÎD den S/u^texten. 

5. Auch wHi « einzig» môchte ich mit einem Fragezeichen bierhersetzen . 

6. SpiEGELBKRG, Rechnunfjen aiis der Zeit Setis I. Tafel I Z. 11 (Im Druck). 

7. L. D. 11/114. 

8. Auch der DâmoDcnname \^ Ali ^ in dem Wortspiel.7/336 V ^'* ;;^ — f Y^ 
à (1 ^W ^> n'«? N hn^k n^œti « es kommt N. mit dir, N^œtl » (« Kommender » ?) 

9. Zu der Wortstellung vgl. Erman, Grarn , , § 336. 



EINE NEUE ART DER NOMINALBILDUNG 197 



Dièse Pleneschreibung mrli-wtV — w ist Masculin — iegt es mir sehr nahe, die 
Form fur eine wtl bildg. des Particip. passivi zu halten'. Uebrigens làsst sich dieselbe 
auch sonst in den Pyramidentexten nachweisen, z. B. 

P.l/162 :My4ï2 

« 0, N., du bist jener grosse Stem, der vom Orion gestùtzt wird. » 

Also ganz vvie beim Part. pàss. wird hier das logische Subject verbindungslos 
angehangt. Ferner citiere ich 

p. ./^*5_k ^"--^jif vil 

m^b;k pw hs{yi) ictl 

? 

(( dieser dein ausgczeichneter Speer » 

Als einen Nachtrag zu de n vorstehenden Ausfûhrungen mochte ich noch 
einige Worte ùber die Stadt Z^ ^k,^ *^'^^ hinzufùgen. M. E. schliesst das kopt. 
Dérivât aoo-rr die Annahme eines t fem. in dem Prototyp aus. So mochte ich immerhin 
die Vermutung wagen, dass in jenem Stadtnaraen eine wti bildg. — activisch oder 
passivisch — steckt', aber vveiter mochte ich mit meiner Combination nicht gehen*. 

Habe ich nun die letztere Form richtig als eine wti bildung des Part. pass. erklàrt, 
so liegt es nahe, in der ersten Gruppe von Worten, welchq sàmtlich active Bedtg. haben, 
wti bildungen von Partie, des Activs zu sehen. Da dièses nun wahrscheinlich auf ein 
(] endigte, so wûrde meine obige Vermutung daran einen neuen Hait gewinnen. Von 
dem Verbum IIP® inf . mr wurden sich dièse Formen so darstellen : 

mrlwtî (( einer, der liebt » 
mruwtl « einer, der geliebt wird ». 

Fasse ich das Résultat dieser Studie kurz zusammen, so ergiebt sich folgendes. Von 
einem Verbum kann durch die Endung^î* ein nomen agentis gebildet werden. Ebenso 
wie nun bei dem vermutl. mit unsrer Bildung identischen Verbaladjectiv der Verba 
IIP® infirmse und gewisser anormaler Verben vor dièse Endung ein w tritt, bilden auch 
dièse Verbalstamme ihr nomen agentis durch wti welches ebenso wie ti an das particip. 
act. tritt. Daneben wird auch von einem partie, passivi eine wti form in passivem 
Sinn abgeleitet. Nach Analogie dieser Formen werden nun die obigen Formen auch 
von nominalen Stammen gebildet, und zwar tritt auch hier nach einem (1 die Endung 
wti ein. Was ich dabei im einzelnen geaussert habe, bitte ich mit grôsster Vorsicht 
aufzunehmen, wie ich mir iiberhaupt bewusst bin, in diesem Versuch mehr Fragen 
angeregt als gelôst zu haben. 






. Cf.W/532^ k Mil] (M. 



2. Vgl. jetzt AUchSethe : yE. Z., 93/112. 

3. Die vocaliserte Form Si'iot'i wûrde fur unsre Bildg. von Bedeutang sein. 

4. Ob und in welchem Zshg. dièses A(I mit dem von Erman (y£. Z. 92/81) entdecktcn Prselix ti stehu 
welches die Zugehôrigkeit bezeicbnet, wage icbt nicbzu entscbeiden. 



198 LIVRES PARUS 



LIVRES PARUS 



C. Brockelmann, Lexicon St/riacum auctore C. Brockelmann, prœfatus est Th. Nôldeke, 
in-8<>, Berlin, 1894, Reuther und Reichard. — Fasc. 1-2, à 4 marks, 5 fr. le fascicule. — Le 
Lexique de M. Brockelmann contient tous les mots qui se rencontrent dans les écrivains connus 
jusqu'à présent. Sont seuls exceptés : 1<> les noms propres; â** les formes dérivées des mots qui 
tiennent plus de la Grammaire que de la Lexicographie; 3® les nombreuses gloses grecques qui 
ne se rencontrent que chez Bar-Alî et Bar-Bahlûl; 4^ les mots étrangers donnés expressément 
comme tels. Les matières sont classées par racines, le verbe en tête quand il est usité encore dans 
Tusage courant, puis ses conjugaisons aiverses et les noms qui en dérivent. Le système de voca- 
lisation employé est celui des Jacobites, auquel on a joint la notation nestorienne pour marquer 
les sons o et e. Le prix total de l'ouvrage ne dépassera pas 40 marks ou 50 fr. 

A. Erman, ^gyptische Grammatik mit Schriftta/el, Litteratur, Lesesiucken und Wôr- 
terverzeichnin (forme le tome XV delà Porta Linguarum Orientalium), Berlin, 1894, Reuther et 
Reichard. Prix: 16 marks ou 20 fr. — M. Erman a pris pour type de TÉgyptien classique 
les inscriptions et les œuvres littéraires du Moyen-Empire Thébain: il a rejeté dans des annota- 
tions placées à la suite de chaque paragraphe les formes particulières aux textes religieux de 
TAncien Empire, aux textes variés du Nouvel Empire Thébain. Le livre est destiné aux commen- 
çants, et il a été rédigé de façon à les mener graduellement par les diverses phases du déchiffrement. 
L'élève étudiera d'abord les paragraphes marqués d'un astérisque puis il en appliquera les élé- 
ments à la lecture et à la traduction de la première partie des morceaux choisis : il trouvera au- 
dessus de chaque forme un numéro qui le renverra au paragraphe où cette forme est traitée. 
Cette tentative de traduction et les analyses qu'elle nécessite lui donneront occasion de revoir 
dans le détail toutes les règles qu'il avait apprises, de les confronter et de les coordonner : ce 
travail fait, il passera à la seconde partie de la Chrestomathie, où les numéros des paragraphes 
ne sont plus indiqués. Les morceaux choisis sont très corrects et le Glossaire qui les accompagne 
suffit pour en permettre la traduction complète. — Bien que la Grammaire de M. Erman s'adresse 
plus spécialement aux débutants, tous les Égyptologues gagneront à la lire et à l'étudier de près : 
elle renferme, avec plus d'une hypothèse hardie, un grand nombre de faits nouveaux, bien établis, 
qui lui assurent une valeur durable. G. M. 

S. Levi, Vocabolario Geroglifico-Copto-Ebraico, vol. Vlll, Supplemento IL Torino, 1894, 
Litografia Salussola. — Prix: 30 fr. — Le second supplément du Vocabolario contient plusieurs 
milliers de mots qui ne se rencontrent pas dans les volumes précédents du même ouvrage. Ce 
sont les textes des Pyramides qui lui ont fourni le plus gros contingent, et qui le rendent particu- 
lièrement précieux. On sait l'importance qu'ils ont pour l'histoire de la langue. Le recensement 
que M. Levi en a fait et les renvois qu'il a attachés à chacun d'eux font de ce nouveau volume 
un livre indispensable pour tous les Égyptologues. Ils y trouveront cataloguée toute une partie 
de la vieille langue qui ne figure ni dans le Dictionnaire de Brugsch, ni dans aucun des Lexi- 
ques parus jusqu'à présent. C'est un service réel que M. Levi rend à nos études, et dont il faut le 
remercier sincèrement. G. M. 

G. Steindorff, Koptische Grammatik, mit Chrestomathie, Wôrtercerzeichnis und Liite- 
ratur (forme le t. XIV de la Porta Linguarum Orientalium), Berlin, 1894, Reuther et Reichard. 
— Prix: 13 m. 20 ou 17 fr. — La Grammaire Copte de Steindorlï est comme la suite de la 
Grammaire hiéroglyphique d'Erman. Elle procède de la même méthode, est imprégnée du même 
esprit, et s'efforce de montrer par quelles voies les formes de la langue antique en sont arrivées à 
celles de la langue moderne. Les questions que soulève le passage de l'Égyptien au Copte y sont 
agitées pour la plupart, sinon toutes résolues. Le terrain sur lequel M. Steindorff s'est aventuré 
est un terrain presque entièrement vierge : on ne devra point s'étonner si beaucoup de solutions 
qu'ils donnent ne lui apparaissent à lui-même que comme provisoires. Le dialecte qui a servi de 
base à ses recherches est le Thébain, et dans le Thébain il a fait un choix parmi les morceaux 
qui lui ont semblé représenter la forme la plus ancienne ou la plus pure de la langue. Ici encore, 
les débutants ne seront pas les seuls à bénéficier du travail de M. Steindorff: tous les savants 
qui s'intéressent au Copte y trouveront des faits et des théories nouvelles qui leur donneront 
matière à de sérieuses réflexions. G. M. 



CHALON-SUR-SAÔNE, IMP. PHANÇAI8R ET ORIENTALE I>E L. MARCEAU. 



i VwA '^^'^j^ 'wv V l U 



INDEX 

DES SEIZE PREMIERS VOLUMES 

DtJ 

RECUEIL DE TRAVAUX 

RBLATIPS A 

L'ARCHEOLOGIE ET A L\ PHILOLOGIE EGYPTIENNES ET ASSYRIENNES 



Il aurait été désirable de pouvoir donner aux lecteurs du Recueil un Index complet 
des mots et des choses qui sont expliqués ou simplement mentionnés dans ces volumes : 
le travail ainsi compris est si considérable que tous ceux qui auraient été en état de le 
mener à bien ont reculé devant l'entreprise. Je me suis borné à faire relever les titres 
des articles et à les répartir en deux Tables, Tune qui contient les matières année par 
année, selon l'ordre môme où elles sont insérées dans chaque fascicule, l'autre qui inscrit 
derrière le nom de chaque auteur les articles dispersés à travers les années écoulées : 
M. Chassinat a bien voulu se charger de cette besogne ennuyeuse, et je l'en remercie. 

C'est une bonne partie de notre histoire à tous qui se trouve résumée dans ces 
quelques pages. J'avais vingt-deux ans quand, dans les premiers jours de 1869, mon 
ami M. Vieweg me proposa d'éditer une Revue qui pût occuper en France la place 
honorable que la Zeitschrifl tenait déjà en Allemagne. Le premier numéro paru 
en 1870, la guerre éclata, et M. de Rougé, reprenant notre oeuvre avec l'autorité de son 
nom et de sa science, substitua au Recueil les Mélanges d* Archéologie Égyptienne et 
Assyrienne. Sa mort prématurée ne lui permit point de donner à ce nouveau journal la 
solidité et la périodicité nécessaires au succès. Lorsque, après une existence languis- 
sante, les Mélanges furent supprimés en 1878, à l'instigation de l'un des rédacteurs, le 
temps me parut favorable pour revenir à notre idée première, et M. Vieweg assuma 
encore à son compte les risques et les frais de l'aventure. L'année 1879 vit compléter 
le volume commencé en 1869-1870, et, depuis lors, la publication a marché régulière, 
grâce au dévouement de M. Holzhausen jusqu'à la douzième année, puis grâce au zèle 
de M. Marceau depuis 1890. Le iîecae// a conquis lentement sa place dans la science, 
et je compte bien qu'il la gardera. Il a vu disparaître toute une génération d'Égypto- 
loguesetd'Assyriologues, E. de Rougé, Dévéria, Mariette, Fr. Lenormant, Guyard, 
Amiaud, mais il a publié les premiers travaux de deux ou trois générations nouvelles : 
Anglais, Allemands, Hollandais, Russes, Scandinaves, tous ont tenu à honneur d'y 
collaborer avec les Français, et aujourd'hui encore, il y a peu de nos fascicules où l'une 
ou l'autre des langues comprises par la majorité de nos savants ne soit représentée plus 

ou moins largement à côté de la nôtre. 

G. MASPERO. 



I 



TABLE DES MATIÈRES PAR ANNÉE 



PREMIÈRE ANNÉE (1870-1879) 

1. Le poème de Pentaour, nouvelle traduction, par M. le vicomte E. de Rougé (avec une P»»*» 

planche chromolithographiée) 1-9 

2. L'expression Màâ-Xerou, '^ \ Bar Th. Devéria . 10-18 

3. Études déniotiques, §1, par G. Maspero 18-40 

4.* Préceptes de morale extraits d'un papyrus démotique du Musée du Louvre, par P. Pierret 

(avec deux planches) 40-46 

5. Le papyrus Mallet, par G. Maspero (avec six planches) . . . . i 47-59 

6. Recherches philologiques sur quelques expressions accadiennes et assyriennes, § I, par 

Fr. Lenormant 59-62 

7. Sur un nouvel argument chronologique tiré des récits datés des guerres pharaoniques en 

Syrie et dans les pays voisins, par J. Lieblein 62-69 

8. Stèle de Suti et Har, architectes de Thèbes. par P. Pîerret (avec une planche) 70-72 

9. Des deux yeux du^ disque solaire, par E. Grébaut 72-87 

iO. Varia,§l-4, par E. Grébaut 87-88 

11. Le papyrus de Luy nés, par Ledrain (avec une planche) , . ... 89-95 

12. Sur un nouvel argument chronologique tiré des récits datés des guerres pharaoniques en 

Syrie et dans les pays voisins (fia), par J. Lieblein 95-103 

13. Recherches philologiques sur quelques expressions accadiennes et assyriennes, § IL par 

Fr. Lenormant 103-107 

14. Un fonctionnaire de la XIIP dynastie, par E. Naville (avec une planche) 107-112 

15. Des deux yeux du disque solaire (suite), par E. Grébaut . 112-131 

16. Le ^ "^^ "^'^ du papyrus Ebers et l'ebenus de Pline, par Victor Loret 132 

17. Petites notes de critique et de philologie, § 1-3, par Karl PiEHi 133-138 

18. Le Souphis il de Manéthon, par F, Robiou 138-139 

19. Les récits des récoltes datés dans l'ancienne Egypte comme éléments chronologiques, par 

J. Lieblein 141-152 

20. Notes sur différents points de grammaire et d'histoire, § A, par G. Maspero 152-160 

21. La grande inscription de Beni-Hassan, par G. Maspero * 160-180 

22. Une inscription bilingue de Hamraourabi, roi de Babylone, par A. Amiaud (avec une planche) 180-190 

23. Varia, § i-iii, par Loret 190-196 

24. Petites notes de critique et de philologie, § 4-12, par Karl Piehl 196-205 

2« année (1880) 

1. Du rôle de ^v M préfixe en égyptien, par C. Ceugney 1-9 

2. Miscellanea, von D' Arthur Lincke 10-13 



1 



TABLE DES MATIÈRES PAR ANNÉE III 



3. Sur une tablette appartenant à M. Rooers, par G. Maspero (avec deux planches). . . . 13-18 

4. Notes assyriologiques, § i-iv, par Stanislas GuYARD 18-21 

5. Etude sur quelques arbres égyptiens, § 1, par Victor LoRET 21-26 

6. Petites notes de critique et de philologie, § 13-20, par Karl PiEHL 27-32 

7. Notes sur différents points de grammaire et d'histoire, § B-C, par G. Maspero 32 

8. L'ambre jaune chez les Assyriens, par J. Oppert 33-47 

fl. Le récit de la campagne contre Mageddo sous Thoutmôs III, par G. Maspero 48-56 

10. Les peuples de la mer, confédérés contre l'Egypte, au temps de Méri-en-Phtah, par Félix 

RoBïou 56-59 

11. Étude sur quelques arbres égyptiens, § II, par Victor Loret , 60-65 

12. Études chronologiques, § I, par Jacques Krali, 66-70 

13. Varia, par G. Maspero (avec deux planches) 70 

14. Stèle portant une inscription empruntée au Livre des morts, par Karl Vwlw, 71-75 

15. Une nouvelle inscription de Hammourabi, roi de Babylone, par J. Menant (avec deux 

planches) • 76-85 

16. Ueber ein nochnicht erkUrten Kônigsnamen auf einem Ostrakou des Louvre, von 

D'Arthur Lincre 85-89 

17. Les antiquités égyptiennes du Musée du Havre, par Victor Loret 89-94 

18-, Quelques fragments coptes-thébains inédits de la Bibliothèque Nationale, par C.Ceugney 94-105 

19. Notes sur quelques points de gi-ammaire et d'histoire, § D-M, par G. Maspero (avec une 

planche) 105-120 

20. Petites notes de critique et de philologie, §21-30, par Karl Piehl 121-129 

21. Sur l'origine d'une des formes du dieu Phtah, par le D' Parrot (avec une planclie) . . . 129-133 

22. Assyriaca, § v-xiv, par Stanislas GuYARD 134-139 

23. Le récit de la campagne contre Mageddo sous Thoutmôs III (suite), par G. Maspero. . . 139-150 

24. Monunaents égyptiens du Musée d'antiquités de Rouen, par Victor LoRCT 151-158 

25. Rapport sur une mission en Italie, par G. Maspero 159-199 

2^. Varia, par G. Maspero 200 



3- ANNÉE (1882) 

1. Notice sur un texte hiéroglyphique de Stabel Antar (Spéos Artemidos), par W. 

GOLÉNISCHEFF 1-3 

2. Notice sur un ostracon hiératique du Musée de Florence, par W. Golénischeff (avec deux 

planches) * . 3-7 

3. Essai sur le système métrique assyrien, par A. Aurès 8-27 

4. Deux inscriptions de Mendès, par Karl Piehl 27-31 

5. Dialectes égyptiens, par Auguste Baillet 32-42 

6. Les fêtes d'Osiris au mois de Kboiak, par Victor Loret 43-57 

7. Sur un papyrus inédit du British Muséum, par W. Pleyte 57-64 

8. Petites notes de critique et de philologie, § 31-36, par Karl Piêhl 65 72 

9. Le temple d'Apet, par M. DE RocHEMONTEix (avec une planche) 72-86 

10. Observation sur une date astronomique du haut Empire égyptien, par F. Robiou .... 86-102 

11. Rapport sur une mission en Italie (suite), par G. Maspero 103-128 

12. Les proverbes de Salomon, version co >te publiée d'après deux manuscrits faisant partie 

de la bibliothèque du patriarche copte-jacobite du Caire, par U. Bouriant 129-147 

13. Der Sarkophag des Pe{upep in der Sammlung âgyptischer Alterthiimer des ôsteireich- 

ischen Kaiserhauses, von E. von Bergmann 148-152 

14. Bemerkungen zu Prof. Dr. Eisenlohr's Ausgabe des Mathematischen Papyrus Rhind, 

von Graf Schack 152-154 

15. Essai sur le système métrique assyrien (suite), par A. AuRÉs 155-177 

16. La pyramide du roi Ounas, par G. Maspero (avec une p^anche) 177-224 



IV TABLE DES MATIÈRES PAR ANNÉE 



4' ANNÉE (1883) 

1. Fragments de manuscrits thébains du Musée de Boulaq, § I, par U. Bouriant .... 1-4 

2. Sur différentes formes des mots dérivés, par E. Lefebure 5-11 

3. Dialectes égyptiens (suite), par Auguste Baillet 12-20 

4. Les fêtes d'Osiris au mois de Khoiak (suite), par Victor LoRET 21-33 

5. Ein Denkmal ans den Zeiten Amenophis II par E. von Bergmann 33-38 

6. Monuments égyptiens de la collection de Schackenborg, parle comte de .Schack. . . . 38-40 

7. La pyramide du roi Ounas (suite et fin), par G. Maspero 41-78 

8. Relies from the tombof the priest-kings at Dayr-el-Baharee, by Ameua B. Edwards. . 79-87 

9. Die Aussprache der Négation .^JL* von Dr. A. Wiedemann 87-89 

10. Les statuettes funéraires du Musée de Boulaq, par Victor Loret. 89-117 

11. Petites notes de critique et de philologie § 37-40, par Karl Piehl 117-124 

12. Rapport sur une mission en Italie (suite), par G. Maspero 125-151 

VS. Fragments de manuscrits t hébain s du Musée de Boulaq, § II, par U. Bourunt 152-156 

14. Note complémentaire sur le /wwvA 5| , par Victor Loret 156 

A/V/WW Y 

15. Essai sur le système métriq.ue assyrien (suite), par A. Aurès 157-220 



5* ANNÉE (1884) 

1. La pyramide du roi Teti, par G. Maspero (avec deux planches) 1-59 

2. Notice des monuments coptes du Musée Boulaq, par U. Bouriant 60-70 

3. Les statuettes funéraires du Musée de Boulaq (supplément), par Victor Loret 70-76 

4. Die Wiener demotische Papyrus Nr. 31, von Dr. J. Krall. ............. 76-85 

5. Les fêtes d'Osiris au mois de Khoiak (fin), par Victor Loret. . ,. 85-103 

6. Un dernier mot sur les doubles dates du papyrus Ebers, par F. Robiou 103-104 

7. Fragments coptes du Nouveau Testament dans le dialecte thébain, par E. Améuneau. . 104-139 

8. Essai sur le système métrique assyrien, par M. Aurès (suite) (avec six planches). . , . 139-156 

9. La pyramide du roi Pepi I", par G. Maspero (avec une planche) 157-198 

10. Les canons apostoliques de Clément de Rome, par U. Bouriant 199,?216 



6- année (1885) 

1. La stèle 5576 du Musée de Boulaq et l'inscription de Rosette, par U. Bouriant (avec une 

planche) 1-20 

2. Grande inscription de Stabel-Antar (Spéos Artémidos), avec une planche, par W. Golé- 

nischeff ^ 20 

3. Découverte d'un petit temple à Karnak, par G. Maspero 20 

4. Le temple d'A pet (suite), par M. de Rochemonteix (avec une planche) 21-35 

5. Fragments des Actes des Apôtres et des Épîtres de saint Paul et de saint Pierre aux 

Romains, en dialecte thébain. par G. Maspero 35-37 

6. Rapport sur les fouilles du Fayoum adressé à M. Auguste Mariefte, par L. Vassalli. . 37-41 

7. A Thèbes, par U. Bouriant (avec une planche) 41-56 

8. Der Kalender des Papyrus Ebers, von J. Krall 57-63 

9. Neue koptische und griechische Papyrus, von J. Krall. 63-79 

10. Ueber einige demotische Gruppen, von J. Krall 79-81 

11. Essai sur le système métrique assyrien (suite), par A. Aurès 81-96 

12. Les canons apostoliques de Clément de Rome (suite), par U. Bouriant 97-115 

13. Die saitische Monumente des Vatikans, von Dr. Alfred Wiedemann 115-124 

14. L^ébène chez les anciens Égyptiens, par Victor Loret 125-130 



/ 



/ 



TABLE DES MATIÈRES PAR ANNÉE 



15. Der Sarkophag des Nessohutafnut in der Sammlung âgyptischer Alterthiimer des Kaiser- 

hauses, vod E. von Bergmann 131-165 

16. Voyage d*un moine égyptien dans le désert, par E. Amélineau 166-194 

?• ANNÉE (1886) 

1. Pièces relatives à ia découverte du monument ^e Chaiouf, par G. Maspero (avec une 

planche) 1-8 

2. Essai sur le système métrique assyrien (suite), par A. Aurès 8-15 

3. Peut-on trouver encore des mots nouveaux dans la langue copte? Lettre à M. Rêvillout, 

par Mgr Bsciai .• 15-31 

4. Le tombeau d'Am-n-teh et la fonction de ] n n , par Philippe Virey. .... 32-46 

5. Fragments* coptes publiés par G. Maspero, 8 Mil. 46-48 

6. Essai sur le système métrique assyrien (suite), par A. Aurès 49-82 

7. Fragments memphitiques de divers livres inédits de l'Écriture et des Instructions pas- 

torales des Pères de l'Église copte, par U. Bouriant 82-94 

8. Revision des listes géographiques de Thoutmôs III, par G. Maspero. . . . , 94-101 

9. Recherches sur plusieurs plaYites connues des anciens Égyptiens § i-v, par Victor Loret 101-114 

10. Petits monuments et petits textes recueillis en Egypte, § 1-25, par U. Bouriant .... 114-132 

11. De l'âge de pierre eu Egypte, par Mariette-Bey 132-140 

12. Sur une plaque d'or portant la dédicace d'un temple, par G. Maspero 140-141 

13. Inscription inédite du règne de Thotmès 1«', par E. Grébaut 142 

14. Fragments coptes publiés par G. Maspero, § iv-vi . . . 142-144 

15. La pyramide du roi Pépi 1" (suite), par G. Maspero. 145-176 

16. Inschriftliche ûenkmâler der Sammlung âgyptischer Alterthiimer des ôsterreichischen 

Kaiserhauses, § 1-18, von E. von Bergmann 177-196 

17. Fragments de la version thébaine de l'Écriture (Ancien Testament), par E. Amélineau. 197-217 

18. Petite inscription historique en dialecte thébain, copiée à Assouan, par U. Bouriant. . . 218 

8» ANNÉÇ (1886) 



« 



1. On et Onion, par E. Bru(^ch-Bey (avec 4 planches) * 1-9 

2. Fragments de la version thébaine de l'Écriture (Ancien Testament), par E. Amé- 

lineau (suite) 10-62 

5. Inschriften aus der saitischen Période, von Dr. A. Wiedemann 63-69 

4. La découverte des statues de Meïdoum, par Daninos-Pacha . ." 69-*î'3 

S^. A propos de l'article de M. Wiedemann, par le Dr. Karl Piehl 74-83 

6. Les Ilim, par G. Maspero 84-86 

7. La pyramide du roi Pepi I" (suite et fin), par G. Maspero 87-1 âO 

8. Textes historiques d'ibsamboul, par Paul GuiEYssE 120-143 

9. Zu der sogenannten saitischen Formel, von Dr. A. Wiedemann . ' 143-150 

10. Nouvel esssai de reconstitution, de traduction et d'explication du texte de la troisième 

tablette de Senkereh, par A. Aurès (avec une planche) 150-158 

11. Petits monuments et petits textes recueillis. en Egypte, § 26-47, par U. Bouriant. . . . 158-169 

12. Deux petits textes provenant de Thèbes, par Philippe Virey (avec une planche) 169-172 

13. Einige griechisch-demotische Lehnwôrter, von Max Muller 172-178 

14. Notes sur différents points de grammaire et d'histoire, § N-0, par G. Maspero 179-192 

15. Nummuli, § 1-2, par M. DE Rochemonteix (avec une planche) 192-202 

9* ANNÉE (1887) 

1. Fragments et documents relatifs aux fouilles de San, par A. Mariette 1-20 



VI TABLE DES MATIÈRES PAR ANNÉE 

— ■■ ' • ■ , ■ , . 

2. Diedemotische Prâformativpartikel AJLCT, von Max MuLLER 21-26 

3. Le tombeau d'un seigneur de Thini dans la nécropole de Thèbes» par Philippe Virey . . 27-32 

4. Inschriftliche Denkmfilei^ der Sammlung âgyptischer Alterthumer des ôsterreichischen 

Kaiserhauses § 1-33, mit Nachtrag, § 1-9, vofl E. VON Bergmann 32-63 

5. Lettre à M. le Directeur du /ît'CMreV en réponse à quelques critiques de M. Oppert, par 

A. AuRÈs 64-80 

6. Petits monuments et petits textes recueillis en Egypte § 48-77. par U. Bouriant .... 81-100 

7. Fragments de la version thébaine de l'Écriture (Ancien Testament), par E. Amé- 

LiNEAU (suite) : 101-130 

8. La çtèle de Chalouf, par J. Menant 131-157 

; 9. Ueber einige Hieroglyphenzeichen, von Max MûLLKR 157-176 

10. Bemerkung liber einige KOnigsnamen von Max Muller 176-177 

^ 11. La pyramide de Mirinrl I*', par U. Maspero 177-191 

12. Observations sur plusieurs points d'un article intitulé « Zu der sogenannten saïtischen 

Formel », par Karl Piehl 191-196 

13. Erklfirung, von A. Wiedemann 196 

W ANNÉE (1888) 

1. La pyramide de Mirin ri !•' (suite), par G. Maspero 1-29 

2. Théorie de l'arpentage chez les Assyriens, par A. Aurês 29-50 

3. Les fouilles du Delta pendant Thiver de 1887, par Edouard Naville 50-60 

4. Stèle de la façade du grand temple d'Ipsamboul et note sur le signe I ou E, par 

Paul GuiEYssE 60-66 

5. Fragments de la version thébaine de l'Écriture (Ancien Testament), par Ë. Amé- 

LiNEAU (suite). . . . ; 67-96 

6. On the mame-œ>-^^v ^^, by Rev. G. H. Tomkins 97-98 

7. Étude sur les préceptes d'Amenemh&t I", par E. Amélineau 99-121 

8. The provincial and private Collections of Egyptian Antiquities in Great Britain. by Miss 

Amelia B. Edwards * . 121-133 

, 9. Les carrières de Gebeléïn et le roi S mondes, par (jeorges'DARESSY 133-138 

10. Remarques et notes § i-xiv, par Georges Daressy 139-150 

11. Essai sur le système métrique assyrien (suite), par A. Aurés 151-168 

12. Fragments de la version thébaine de TÉcriture (Ancien Testament), par E. Amélineau (fin). 169-187 

13. Les tombeaux d'Assouan, par U. Bouriant 181-198 

14. La question des Hérouscha, par Félix Robiou 198-208 

15. Le pays d'Alasia, par G. Maspero 209-210 

K 

11« ANNEE (1889) 

1. La pyramide du roi Mirinrî 1" (tin), par G. Maspero 1-31 

2. Divisions et administration d'une ville égyptienne, par A. Baillet 31-36 

j 3. Étude de la formation des mesures assyriennes de capacité, par A. Aurés 37-51 

4. Inscriptions historiques de Séti I"% par Paul Guieysse 52-77 

5* Sur le système de M. Aurès, par J. Oppert 77-78 

6. Remarques et notes § xv-xlv, par G. Daressy . . ' 79-95 

7. Lettre à M. Maspero sur trois petites trouvailles égyptologiques, par W. Golknischeff . . 96-100 

8. Étude sur les préceptes d'Amenemhât I" (fin), par E. Amélineau 100-116 

^ 9. Fragment de l'Évangile selon saint Matthieu, en dialecte basbmourique, par G. Maspero. 116 



10. Le verbe c::^^ et ses dérivés, par Victor Loret 117-131 

^ — û 

11. Notes de voyage § 1-6, par U. Bouriant 131-159 



TABLE DES MATIÈRES PAR ANNÉE Vil 



12. Revision des textes de la stèle de Chalouf, par G. Daressy 160-171 

13. Les textes cunéiformes de ia collection da M . de Sarzec transcrits, rétablis en assyrien 

populaire et traduits par J. H ALÉVY 171-211 

14. Tout-ankh-Amen, ûlsd'Aïuénophis 111, par Victor LoRET 212 

12* année (1892) 

1. Inschriftliche Denkmàier der Sammlung aBgyptischer Alterthiimer des ôsterreichischen 

Kaiserhauses, § i-xxiv, von E. von Bergmann 1-23 

2. Lettre à M. Maspero sur la prononciation et la vocalisation du copte et de l'ancien égyp- 

tien, par E. Amélineau 23-47 

3. Monuments des VIII'- X' dynasties, par A. Baillet 48-53 

4. La pyramide du roi Pépi II, par G. Maspero 53-95 

5. Notes de grammaire assyrienne, par A. Amiaud, recueillies et publiées par V. Scheil, 

O. P 96-104 

6. Une stèle du tombeau d'Anna, par U. BouRiANT • . 105-107 

7. Lettre à M. Maspero sur la prononciation et la vocalisation du copte et de l'ancien égyp- 

tien (fin), par E. Amélineau 108-135 

8. La pyramide du roi Pépi II (suite), par G. Maspero 136-195 

9. L'inscription de la statue B de Goudéa, transcrite par A. Amiaud, publiée par V. Scheil, 

O. P 195-209 

10. Note sur les fouilles d'Aboukir, par Daninos-Pacha •...-... 209-214 

11. Deux documents relatifs aux fouilles de Mariette 214-218 



13' année (1890) 

1: Hymne au Nil, par Paul Guieysse 1-26 

2. Études hétéen nés § I-III, par J. Menant (avec une planche) 26-47 

3. Petits monuments et petits textes recueillis en Egypte, § 78-88, par U. Bouriant . . . 48-52 

4. Etude et explication des divisions tracées sur les règles graduées des statues de Telle, 

par A. AuRÈs 52-61 

5. Gleanings from the land of Egypt, § l-ll, by A.-H. Sayce 62-67 

6. Sur l'inscription de Zaou, par G. Maspero 68-71 

7. Sur une inscription recueillie en face de Girgèb, par G. Maspero 71-72 

8. Une tablette de Tel-Amarna, par V. Scheil, O. P 73-74 

9. Une excursion à Bérénice, par \V. Golémscheff (avec huit planches) 75-96 

10. Lettres de MM. Jaillon et Lemasson à M. Golénischeff au sujet des monuments perses 

de l'isthme • 97-99 

11. Stèle de Darius aux environs de Tell el-Maskhoutah, par W. Golénischeff (avec une 

planche) 99-109 

12. Un monument de T Ancien-Empire par G. Maspero 109-110 

13. Une légende de Maqrrzi, par U. Souriant 110-111 

14. Malbrouk dans la musique égyptienne moderne, par Ph. ViREY 111-112 

15. Monuments égyptiens du Musée de Marseille, par G. Maspero 113-126 

16. Amardian or « Protomedic » Tablets in the British Muséum, by A.-H. Sayce 126-131 

17. Études hétéennes, § IV, par J. Menant 131-145 

18. Lettre à M. Maspero, à propos de quelques points de son mémoire sur les momies de 

Deir el'Bahari, par G. Daressy 145-149 

19. Fine koptische Partikel, von Max Mûller 149-153 

20. Notes de voyages, §7-1-2, par U. Bourianf 153-179 

21. Notes de grammaire assyrienne, par A. Amiaud, recueillies et publiées par V. Scheil, 

O. P. (suite) 180-187 



VIII TABLE DES MATIÈRES PAR ANNÉE 



22. GleaningB from the Land of Egypt, § m, by A.-H. Sayce . ... ! 187-194 

23. Note sur l'article de M. Sayce, par G. iMaspero 191-191 

24. Lettre de M. Menant à M. Maspero sur une décoaverte faite à Jérusalem 194-197 

26. Le champ des Souchets, par V. Loret 197-201 

26. Une stèle de Théni, par Georges Leorain 201-202 

27. Caualizing the Cataract, by E.-C. Wilbour 202-203 

25. Notes sur Tarticle de M. Wilbour, par G. Maspero 203-204 



14' année (1893) 

1. Étude sur la formation des mesures itinéraires et des mesures agraires dans le système 

métrique assyrien, parA.AuRés 1-10 

2. Les papyrus magiques 3237 et 3239 du Louvre, par E. Chassinat (avec une planche) . . 10-17 

3. Ein Hieroglyphenzeichen, von Max Mûller 18-20 

4. Notes et remarques, § xv-Lix, parG.DARESSY 20-38 

5. Varia, § i-ii, von W. Spiegelberg 39-43 

6. The Hittite Inscriptions of Cappadocia and their Decipherment,by A.-H. Sayce 43-53 

7. Textes recueillis dans quelques collections particulières, § I, par G. Legrain 54-66 

8. Notes de voyages, § 13-18, par U. Bouriant 67-74 

9. Pre-Hellenic Monuments of Cappadocia, § i-ii,by Ramsay and Hogarth (avec 6 planches) 74-94 

10. Note additionnelle sur les tombeaux d'Assouan^ par V. Scheil, O. P 94-96 

11. Notes sur quelques passages de la stèle de Kouban, par Ph. ViREY 96-99 

12. Les deux stèles de Zohftb, par J. DE Morgan et V. Scheil, O.P 100-106 

13. La racine ^^ parV. Loret 106-120 

14. De l'expression (J;ï5;xXi , par A. Moret 120-123 

I /www I 

15. Note sur l'expression vannique Ganwsd /laMÔe, par V. Scheil, o. p 124 

16. La pyramide du roi Pépi II (fin), par G. Maspero 125-152 

17. La stèle de Kel-i-chin, par J. DE Morgan et V. Scheil, 0. P 153-160 

18. Étude sur les inscriptions hétéennes, § i-ii, par Aug. Baillet 161-164 

19. Notes et remarques, § Liii-Lxxx VI, par G. Daressy 165-185 

20. Sur une formule du Livre des Pyramides, par G. Maspero 186-193 

21. Note sur la lecture d'un signe d'époque ptolémaîque, par E. Chassinat 193-198 



15« ANNéE(1893) 

1. Textes recueillis dans quelques collections particulière, § i (suite), par Georges Legrain. 1-20 

2. The Decipherment of the Hittite Inscriptions, by A.-H. Sayce 21-32 

3. Eine Hiéroglyphe, von W. Max Mûller 32-36 

4. Tombeaux et stèles-limites de Hagi-Qandîl, par G. Daressy (avec une planche) 36-62 

5. Inscription de Naram-sin, par V. Scheil, O. P. j(avec une planche) 62-64 

6. Note sur le bas-relief de Naram-sin, par G. Maspero. 65-66 

7. Varia, § iii-iv, von Wilhelm Spirgelberg 67-69 

8. Le nombre géométrique de Platon, par A. Aurès 69-84 

9. Sur deux stèles récemment découvertes, par G- Maspero 84-86 

10. Nouvelle inscription de Shargani, par V. Scheil, O. P 86-87 

11. Extrait d'une lettre de M. Golénischeff, sur ses dernières découvertes 87-89 

12. Pre-Hellenic Monuments of Cappadocia, § iii-v, by Ramsay and Hogarth (avec trois 

planches) 89-97 

13. Le roi Nehasi, par Edouard Naville 97-101 

14. Sur l'arbre Nârou, par Victor Loret 102 

15. Sur le pays de Sitou, par G. Maspero 103-104 



TABLE DES MATIÈRES PAR ANNÉE IX 



16. Recherches sur plusieurs plantes connues des anciens Égyptiens, § vi-ix, par Victor 

LoRET 105-130 

17. Amenembâ l\\ et les sphinx de « San », par W. Golénischeff (avec planches) 131-136 

18. Une tablette palestinienne cunéiforme, par V. Scheii., O. P 137-138 

19. Inscription de Ramman-nirari I", par V. Scheil, O. P 138-140 

20. Varia, § v-vii, von Wilhe lm S piegelberg ' 141-145 

21. Die Lesun g des Gewich tes /WAAA, von W. Spiegelberg 145-146 

22. GleanîngsfromtheLandof Egypt,giv, by A.-H. Sayck 147-148 

23. Bas-relief avec inscription de Sennachérib, par V. Scheil, O. P 148-149 

24. Statues de basse époque du Musée de Gizéh, par G. Daressy 150-162 

25. L'atour et le schène. par Isodore Lévy 162-172 

26. Sur deux stèles d'Abydos au nom de Takellothis 1", par Al. Barsanti 172-174 

27. Note additionnelle, par G. Daressy 174-175 

28. L'inscription hiéroglyphique d'Ak-Hissar, par V. Scheil, O. P 175-176 

29. Notes de voyage, § 17-20, par U. Iîouriant 176-189 

30. A travers la vocalisation égyptienne, § i-iii, par G. Maspero 189-196 

31. Textes égyptiens divers du Musée de Constantinople, par V. Scheil, O. P 197-199 

32. Le nom égyptien de l'alun, par V. LoRET 199-200 

33. Le scarabée de Kirgipa, par G. Maspero 200 

16» ANNÉE (1894) 

1. Recherches sur plusieurs plantes connues des anciens Égyptiens, § viii-xn, par V. 'Loret 1-14 

2. Monuments égyptiens de la collection Dugas, par Alex. MoRET(avec trois planches) . . 14-23 

3. Demotische Miscellen, § i-iii, von W. Spiegelberg 24-26 

4. Varia, § viii-xiv, von W. Spiegelberg 26-32 

5. Notes d'épigraphie et d'archéologie assyriennes, § i-iv, par V. Scheil, O. P 32-37 

6. Note sur un groupe hiéroglyphique de basse époque, par V. Loret 37-41 

7. Notes et remarques, § lxxxvii-cvhi, par G. Daressy 42-60 

8. Textes recueillis dans quelques collections particulières, §11, par G. Legrain 60-63 

9. Ostraca hiératiques du Louvi-e, par W. Spiegelberg 64-67 

10. Pap^irus inédits du Louvre, par W. Spiegelberg 68-74 

11. Johannes Dilmichen, par W. Spiegelberg 74-77 

12. A travers la vocalisation égyptienne, § iv-vi, par G. Maspero 77-90 

13. Notes d'épigraphie et d'archéologie assyriennes, § V, par V. Scheil, O. P 90-92 

14. Recherches sur plusieurs plantes connues des anciens Égyptiens, § xin-xvi, par V. Loret 92-102 

15. Sur un fragment de papyrus gréco-copte, par VicTou Loret 103 

16. Le nom d'épervier du roi Sozir au Sinaï, par Georges Bènédite 104 

17. Le livre de protéger la barque divine, par E. Chassinat 105-122 

18. Not^et remarques, § cvii-cxxi, par G. Daressy 123-133 

19. #" ^^ = n; = 'l«f o^'S'î parJ. Lieblein 133-134 

20. Etudes de Droguerie égyptiennes, § i-ii, par V. Loret 134-162 

21. Scène d'initiation aux mystères d'Isis sur un relief crétois, par André Jo*ubin (avec une 

planche) * 162-166 

22. Une statue du dieu Set, par G. Legrain 167-169 

23. Gleanings from the Land of Egypt, § v-vi, by A.-H. Sayce 169-176 

24. Stèle de Bôl-Harran-Bêl-utsur, par V. Scheil, O. P 176-182 

25. Nachtrag, von \V. Spiegelberg 182-183 

26. Extrait d'une lettre du P. Scheil 184-185 

27. Notes d'épigraphie et d'archéologie assyriennes, § vi-x, par V. Scheil, O. P 186-190 

28. Eine neue Art der Nominalbildun^, von W. Spiegelberg 191-197 



** 



II 



TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEUR 



Ë, AMÉLINEAU. — Fragments coptes du Nouveau Testament dans le dialecte thébain, IV, 104-139; 
Voyage d*un moine égyptien dans le désert, VI, 166-194; 
Fragments delà version thébaine de TEcriture (Ancien Testament), VII, 197-217; VIII, 10-52; IX, 

101-130; X, 67-96, 169-181; 
Étude sur les préceptes d'Amenemhât l*\ X, 99-121, XI, 100-116; 
Lettre à M. Maspero sur la prononciation et la vocalisation du copte et de l'ancien égyptien, XII, 

23-47, 108-135. 
A. AMIAUD. — Une inscription bilingue de Hammourabi, roi de Babylone, I, 180-190. 

Notes de grammaire assyrienne, recueillies et publiées par V. Scheil, O. P., Xll, 93-104; XIII, 

180-187 ; 

L'inscription de la statue B de Goudéa, transcrite par A. Amiaud et publiée par V. Scheil, O. P., 
XII, 195-209. 
A. AURÈS. — Essai sur le système métrique assyrien, III, 8-27, 155-177; IV, 157-220; V, 139-156, 
VI, 81-96; VII, 8-15, 49-82; X, 157-168. 
Nouvel essai de reconstitution, de traduction et d'explication du texte de la troisième tablette de 

Senkereb, VIII, 150-158. 
Lettre à M. le Directeur du Recueil en réponse à quelques critiques de M. Oppert, IX, 64-80. 
Théorie de l'arpentage chez les Assyriens, X, 29-50. ^ 

Étude de la formation des mesures assyriennes de capacité, XI, 37-51. 

Étude et explication des divisions tracées sur les règles graduées des statues du Tello, X1I1, 52-61. 
Étude sur la formation des mesures itinéraires et des mesures agraires dans le système métrique 

assyrien, XIV, 1-10. 
Le nombre géométrique de Platon. XV, 69-84. 
Auguste BAILLET. ~ Dialectes égyptiens, III, 32-42; IV, 12-20. 
Divisions et administration d'une ville égyptienne. XI, 31-36. 
Monuments des VIII^-X' dynasties, XII, 48-o3. 
Etude sur les inscriptions hétéennes, § i-ii, XIV, 161-164. 
Alexandre BARSXnTI. — Sur deux stèles d'Abydos au nom de Takellothis I", XV, 172-174. 
Georges BÉNÉDITB^ — Le nom d'épervier du roi Sozir au Sinaï, XVI, 104. 

E. VON BERGMANN. — Der Sarkophag des Petupep in der Sammlung ftgyptischer Alterthûmer des 
ôsterreichischen Kaiserhauses, III, 148-152. 
Ein Denkmal aus den Zeit Amenopbis II, IV, 33-38. 
Der Sarkophag des Nesschutafnut in der Sammlung âgyptischer Alterthûmer Kaiserhauses, VI, 

131-165. 
Inschriftliche Denkmâler der Sammlung âgyptischer Alterthûmer des ôsterreichischen Kaiserhauses 
§ 1-18, VII, 177-196; § 1-33 mit Nachtrag, § 1-9, IX, 32-63; § i-xxiv, XII, 1-23. 
Urbain BOURIANT. — Les proverbes de Salomon, version copte publiée d'après deux manuscrits 
faisant partie de la bibliothèque du patriarche copte-jacobite du Caire, III, 129-147; 
Fragments de manuscrits thébains du Musée de Boulaq, § i, IV, 1-4; § ii, IV, 152156; 



TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEUR XI 

Notice des monuments coptes du Musée de Boulaq, V, 60-70. 

Les canons apostoliques de Clément de Rome, V, 189-216; VI, 87-115. 

La stèle 5376 du Musée de Boulaq et Tinscription de Rosette, VI, 1-20. 

A Thèbes, VI, 41-56. 

Fragments memphitiques de divers livres inédits de TÉcriture et des Instructions pastorales des 

Pères de l'Eglise copte, VII, 82-94. 
Petits monuments et petits textes recueillis en Egypte, § 1-25, VU, 114-132 ; § 26-47, VU, 158-169; 

§ 48-77 IX. 81-100; § 78-88, XIII, 48-52. 
Petite inscription historique en dialecte thébain, copiée à Assouan, VII, 218. 
Les tombeaux d*Assouan, X, 181-198; 
Notesde voyage, §1-6, XI, 131-139; § 7-12, XIII, 153-179; § 13-10, XIV, 67-74; § 17-20, XV, 

176-189. 
Une stèle du tombeau d*Anna. XII, 105-107. 
Une légende de Maqrlzi, XIII, 110-11 1 . 
Emile BRUGSCH-BEY*. - On etOnion, VIII, 1-9. 
Mgr BSCIAI. — Peut-on trouver encore des mots nouveaux dans la langue copte ? Lettre à M. Revillout, 

VII, 15-31. 

C. CEUGNEY. ~ Du rôle de ^v m préfixe en égyptien. 11, 1-9. 

Quelques fragments coptes- thébains inédits de la Bibliothèque Nationale, IL 94-105. 
E. CHASSINAT. — Les papyrus magiques 3237 et 3239 du Louvre, XIV, 10-17. 

Note sur la lecture d'un signe d'époque ptolémaïque, XIV, 193-198. 

Le Livre de protéger la barque divine, XVÏ, 105-122. 
DANINOS-PACHA. — La découverte des statues de Meïdoum, VIII, 69-73. 

Note sur les fouilles d'Aboukir, XII, 209-214. 
Georges DARESSY. — Les carrières de Gebeleïn et le roi Smendès, X, 133-138. 

Remarques et notes § i-xiv, X, 139-150 ; § xv-xlv, XI, 79-95 ; § xv-ux, XIV, 20-38 ; § liii-lxxxvi, 
XIV, 165-185; § lxxxvii-lviii, XVL 42-60; § cvii-cxxi, XVI, 123-133V 

Revision des textes de la stèle de Chalouf, XI. 160-171. 

Lettre à M. Maspero, & propos de quelques points de son mémoire sur les momies de Deir el-Bahari, 
XJII, 145149. 

Tombeaux et stèles-limites de Hagi-Qandll, XV, 32-62. 

Statues de basse époque du Musée deOizeh, XV, 150-162. 
. Note additionnelle, XV, 174-175. 
Th. DEVÉRIA. — L'expression Mââ-Xerou, I, 10-18. 
Amklia B. EDWARDS. — Relies of tbe Tomb of the Priest-kings at Dayr-el-Baharee, IV, 79-87. 

The provincial and private Collections of Egyptian antiquities in Great Britain, X, 121-133. 
W.GOLÉNISCHEFF.— Notice sur un texte hiéroglyphique de Stabelantar (Spéos Artémidos), III, 1-3. 

Notice sur un Ostracon hiératique du Musée de Florence, III, 3-7. 

Grande inscription de Stabel Antar (Spéos Artémidos) ; VI, 20. 

Lettre à M. Maspero, sur trois petites trouvailles égyptologiques, XI, 96-100. 

Une excursion à Bérénice, XIII, 75-96. 

Stèle de Darius aux environs de Tell el-Maskhoutah, XIII, 99-109. 

Extrait d'une lettre de M. Golénischeff sur ses dernières découvertes, XV, 87-89. 

Amenemhâ III et les sphinx de « San », XV, 131-136. 
E. GRÉBAUT. — Des deux yeux du disque solaire, I, 72-87, 112-131. 

Varia, § 1-4, I, 87-88. 

Inscription inédite du règne de Thotmès I", VII, 142. 
Paul GUIEYSSE. — Textes historiques d'Ibsamboul, VIII, 120-143. 

Stèle de la façade du grand temple d'Ibsamboul et note sur le signe I ou E , X, 60-66. 



1. Les indications qui se répètent répondent aux numéros mêmes que M. Daressy a donnés aux notes 
diverses dont ses articles se composent. 



XII TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEUR 

Inscriptions historiques de Séti I", XI, 52-77. 
Hymne au Nil, XVI, 1-26. 
Stanislas GUYARD. — Notes assyriologiques, § i-iv, I, 18-21; §v-xiv, II, 134-139. 
J. HALÉVY. — Textes cunéiformes de la collection de M. de Sarzec, transcrits, rétablis en assyrien 

populaire et traduits, XI, 171--211. 
HOGARTH (et RAMSAY). — Pre-Hellenic Monuments of Cappadocia, § i-ii, XIV, 74-94; § iii-v, 

XV, 89-97. 
JAILLON (et LEMASSON). — Lettres de MM. Jaillon et Lemasson à M. Golénischeff au sujet des 

monuments de l'Isthme, XIII, 97-99. 
André JOUBIX. — Scènes d'initiation aux mystères d'Isis sur un relief crétois, XVI, 162-166. 
Jacques KRALL. — Études chronologiques, § i-ii 66-70. 
Die Wiener demotische Papyrus Nr. 31, V, 76-85. 
Der Kalender des Papyrus Ebers, VI, 57-63. 
Neue koptische und griechische Papyr., VI, 63-79. 
Ueber einige demotische Gruppen, VI, 79-81. 
LEDRAIN. — Le papyrus de Luynes, I, 89-95. 
E. LEFKBURE. — Sur différentes formes des mots dérivés, IV, 5-11. 
G. LEGRAIN. — Une stèle de Théni, XIII, 201-202. 

Textes recueillis dans quelques collections particulières, § i, XIV, 54-66, XV, 1-20; § ii, XVI, 601-63; 
Une statue du dieu Set, XVI, 167-169. 
LEMASSON (et JAILLON). — Lettres de MM. Jaillon et Lemasson à M. Golénischeff au sujet des 

monuments de l'Isthme, XIII, 97-99. 
Fr. LENORMANT. — Recherches philologiques sur quelques expressions accadiennes et assyriennes, 

§1,1. 59-62 ;§ II, 1,103-107. 
IsoDORE LÉVY. — L'.atour et leschène, XV, 162-172. 

J. LIEBLEIN. — Sur un nouvel argument chronologique tiré des récits datés des guerres pharaoniques, 
en Syrie et dans les pays voisins, I, 62-69, 95-103. 
Les récits des récoltes datés dans l'ancienne Egypte comme éléments chronologiques, I^ 141-154. 

# ^ = n: = 'Iii=ovs;, XVI, 133-134. 

Arthur LiNCKE. — Miscellanea, 11, 10-13. 

Ueber ein noch nicht erklârten Kônigsnamen auf einem Ostrakon des Louvre, II, 85-89. 

Victor LORET. — Le %^ ^=Y du papyrus Ebers et Tebenusde Pline, I, 132. 

Varia. §1-111, 1,190-196. 

Étude sur quelques arbres égyptiens, § i, II, 21-26; § ii, II, 60-65. 
Les antiquités égyptiennes du Musée du Havre, II, 89-94. 
Monuments égyptiens du Musée d'antiquités de Rouen, II, 151-158. . 
Les fêtes d'Osiris au mois de Khoiak, III, 43-57; IV, 21-33; V, 85-103. 
Les statuettes funéraires du Musée de Boulaq, IV, 89-117. 



Note complémentaire sur le /vww j , ÏV, 156. 

Les statuettes funéraires du Musée de Boulaq (supplément), V, 7(^76. 
L'ébi^ne chez les anciens Égyptiens, VL 125-130. 

Recherches sur plusieurs plantes connues des anciens Égyptiens, § i-v, VII, 101-114; §vi-ix, XV, 
105-130; § viii-xii, XVI, 1-14; §xiii-xvi, XVI, 92 102. 



Le verbe <"^^ et ses dérivés,- XI, 117-131. 

Tout-ankh-Amen, fils d'Araénophis III, XI, 212. 

Le chami' des Souchets, XIII, 197-201. 

La racine ^J», XIV, 106-120. 

Sur Tarbre Nàrou; XV, 102. 

Le nom égyptien de lalun, XV, 199-200. 

Note sur un groupe hiéroglyphique de basse époque, XVI, 37-41. 

Sur un fragment de papyrus gréco-copte, XVI, 103. 

Études de droguerie égyptienne, § i-ii, XVI, 134-162. 



TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEUR XIII 



Auguste MARIETTE-BEY. — De Fâge de pierre en Egypte, VII, 132-140. 

Fragments et documents relatifs aux fouilles de San, IX, 1-20. 

Deux documents relatifs aux fouilles de Mariette, XII, 214-218. 
G. MASPERO. — Études démotiques, § i, I, 18-40. 

Le papyrus Mallet, I, 47-59. 

Notes sur différents points de grammaire et d'histoire, § A, I, 152-160; § B-C, II, 32; § D-M, II, 105- 
120; §N-0, VIII, 179-192. 

La grande inscription de Beni-Hassan, I, 160-180. 

Sur une tablette appartenant à M. Rogers, II, 13-18. 

Le récit de la campagne contre Mageddo sous ThoutmôsIII, II, 48-56; II, 139-150. 

Varia, II, 71-75; 111, 200. 

Rapport sur une mission en Italie, II, 159-199; III, 105-128; IV, 125-151, 

La pyramide du roi Ounas, III, 177-224; IV, 41-78. 

La pyramide du roi Téti, V, 1-59. 

La pyramide du roi Pépi I". V, 157-198; VU, 145-176; VIII, 87-120. 

La pyramide du roi Mirinrl l'\ IX, 177-191 ; X, 1-29; XI, 1-31. 

La pyramide du roi Pépi II, XII, 53-95; X, 136-195; XV, 125-152. 

Découverte d'un petit temple à Karnak, VI, 20. 

Fragments des Actes des Apôtres et des Epltres de saint Paul et de saint Pierre aux Romains, en 
dialecte thébain, VI, 35-37. 

Pièces relatives à la découverte du monument de Chalouf, Vil, 1-8. 

Fragments coptes, § i-iii. Vil, 46-48; § iv-vi, VII, 142-144. 

Revision des listes géographiques de Thoutmôs III, VII, 94-101. 

Sur une plaque d'or portant la dédicace d'un temple, VII, 140-141. 

Les Ilim, VIII, 84-86. 

Le pays d'Alasia, X, 109-110. 

Fragment de l'Évangile selon saint Matthieu, en dialecte bashmourique, XI, 116. 

Sur l'inscription de Zaou, XIII, 68-71. 

Sur une inscription recueillie en face de Girgéh, XIII, 71-72. 

Un monument de l'Aneien-Empire, XIII, 109-110. 

Monuments égyptiens du Musée de Marseille, XIII, 113-126. 

Note sur l'article de M. Sayce, XIII, 191-194. 

Notes sur l'article de M. Wilbour, XIII, 203-204. 

Sur une formule du Livre des Pyramides, XIV, 186-193. 

Note sur le bas- relief de Naramsin, XV, 65-6^. 

Sur deux stèles récemment découvertes, XV, 84-86. 

Sur le pays de Sltou, XV, 103-104. 

A travers la vocalisation égyptienne, § i-m, XV, 189-196 ; § iv-vi, XVI, 77-90. 

Le scarabée de Kirgipa, XV, 200. 
J. MENANT. — Une nouvelle inscription de Hammourabi, roi de Babylone, II, 76-83. 

La stèle de Chalouf, IX, 131-157. 

Études hétéennes, § i-iii, Xlll, 26-47 ; § iv, XIII, 131-145. 

Lettre à M. Maspero, sur une découverte faite à Jérusalem, VIII, 194-197. 
J. DE MORGAN et V. SCHEIL, O. P. — Les deux stèle» de Zohâb, XIV, 100-106. 

La stèle de Kél-i-chin, XIV, 153-160. 

A. MORET. - De l'expression û ^^"^, XIV, 120-123. 

I A/VVV>A I - rt 

Les monuments égyptiens de la collection Dugas, XVI, 14-23. 
W. Max MÙLLER. — Einige griechisch-demotische Lehnwôrter, VIII, 172-178. 
Die demotische Prâformativpartikel juict, IX, 21-26. 

Ueber einige Hieroglyphenzeichen, IX, 157-176. 
Bemerkung uber einige Kônigsnamen, IV, 176-177. 
Eine koplische Partikel, XIU, 149-163. 
Ein Hieroglyphenzeichen, XIV, 18-20. 
Eine Hiéroglyphe, XV, 32-3b. 



XIV TABLE DES MATIÈRES PAR NOMS D'AUTEUR 



Edouard NAVILLE. — Un fonctionnaire de la XIII- dynastie, I, 107-112. 
Les fouilles du Delta pendant l'hiver de 1887, X, 50-60. 
Le roi Nehasi, XV, 97-101. 

J. OPPERT. - L'ambre jaune chez les Assyriens, II, 33-47. 
Sur le système de M. Aurès, XI, 77-78. 

PARROT. — Sur l'origine d'une des formes du dieu Phtah, II, 129-133. 

Karl PIEHL. - Petites notes de critique et de philologie, § 1-3, I, 134-138 ; § 4-11, 1, 196-205 ; § 13-2. 
II, 27-32 ; § 21-30, IL 121-129: § 31-36, IIÎ, 65-72; § 37-40riV, 117-124. 
Stèle portant une inscription empruntée au Livre des morts, II, 71-75. 
Deux inscriptions de Mendès, III, 27-31. 
A propos de l'article de M. Wiedemann, VIII, 74-83. 

Observations sur plusieurs points d'un article intitulé « Zu der sogenannten saitischen Formel », 
IX, 191-196. 

Paul PIERRET. — Préceptes de morale extraits d'un papyrus démotique du Musée du Louvre, I, 
48^6. 
Stèle de Suti et Har, architectes de Thèbes, I, 70-72. 
W. PLEYTE. — Sur un papyrus inédit du British Muséum, III, 57-64. 

RAMSAY et HOGARTH. — Pre-Hellenic Monuments of Cappadocia, § n, XIV, 74-94 ; § iii-v, XV, 

89-97. 
F. ROBIOU. — Le SouphisII de Manéthon, I, 138-139. 

Les peuples de la- mer confédérés contre l'Egypte, au temps de Meri-en-Phtah, II, 56-69. 

Observation sur une date astronomique du haut Empire égyptien, III, 86-102. 

Un dernier mot sur les doubles dates du papyrus Ebers, V, 103-104. 

La question des Herouscha, X, 198-208. 

M. DE ROCHEMONTEIX. - U temple d'Apet, III, 72-86; VI, 21-35. 
Nummuli § i-ii, Vlïl, 192-202. 

E. DE ROUGÉ. — Le poème de Pentaour, nouvelle traduction, I, 1-9. 

A.-H. SAYCE. - Gleanings from theLand of Egypt, § i-ii, XIII, 62-67; § ni, XIIL 189-191; § iv, XV, 
147-148, § v-vi, XVI, 169-176. 

Amardian or «Protomedic » Tablets in the British Muséum, XIII, 126-131, 

The Hittite Inscriptions of Cappadocia and their Dec! pher ment, XIV, 43-53. 

The Decipherment of the Hittite Inscriptions, XV, 21-32. 
Cte DE SCHACK. — Bemerkung zu Prof. Dr. Eisenlohr's Ausgabe des Mathematischen Papyrus 
Rhind, III. 152-154; 

Monuments égyptiens de la collection de Schackenborg, IV, 38-40. 
V. SCHEIL, O. P. — Notes de grammaire assyrienne, par Amiaud, recueillies par V.Scheil, O. P., XII, 
96-104; XIII, 180-187. 

L'inscription de la statue B de Goudéa^ transcrite par A. Amiaud, publiée par V. ScuEit, O. P., XII, 
195-209. 

Une tablette de Tel Amarna, XIII, 73-74. 

Note additionnelle sur les tombeaux d'Assouan, XIV, 94-96. 

Note sur l'expression vannique gunusâ haubi, XV, 124. 

Inscription de Naram-sin, XIV, 62-64. 

Nouvelle inscription de Shargani, XV, 86-87. 

Une tablette palestinienne cunéiforme, XV, 137-138. 

Inscription de Ramman-nirari I", XV, 138-140. 

Bas-relief avec inscription de Sennachérib, XV, 148-149. 

L'inscription hiéroglyphique d'Ak-Hissar, XV, 175-176. 

Textes égyptiens du Musée de Constantinople, XV, 197-199. 

Notes d'épigraphie et d'archéologie assyriennes § i-iv, XVI, 32-37; § v, XI, 90-92; vi-x, XVI, 
186-190. 

Stèle de Bêl-Harran-Bél-utsur, XVI, 176-182. 

Extrait d'une lettre du P. Scheil, XVI, 184-185. 



i