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Full text of "Recueil de voyages et de mémoires publié par la Société de géographie, Paris"

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RECUEIL 


DE 


VOYAGES  ET  DE  MEMOIRES. 


OUVRAGES  PUBLIÉS  PAR  LA  SOQÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE, 

QUI  8B  TEOUTEHT  CflBZ  LB  HÉMB  UBEAIRB. 


RECUEIL  DE   VOYAGES  ET  DE  MÉMOIRES. 

(  Chaque  Yoliime  se  vend  séparément.  ) 

Tome  P**,  contenant  les  Voyages  de  Marco  Polo:  un  volume  in  4'*  Prii,  i5  fr: 

ToMK  II  (  x'*  et  1*  parties  ),  avec  i8  planches.  Prii ,  i8  ir. 

Tontenant  :    i**  Une  relation  de  Ghanat  et  des  coutumes  de  ses  babitans; 

a**  Des  Relations  inédites  de  la  Cyrénaîque; 

3"  Une  Notice  sur  la  mesure  géométrique  de  la  hauteur  de  quelques  sommités 
des  Alpes  ; 

4*  Les  Résultats  des  questions  adressées  k  un  Maure  de  Tischit  et  k  un  nègre 
de  Walet; 

5^  Des  Réponses  aux  questions  de  la  Société  sur  TAfrique  septentrionale  ; 

6*  Un  Itinéraire  de  Constantinople  à  la  Mecque  ; 

7*^  Une  Description    des  ruines  découvertes    près  de  Palenqué;    suivie  de  Re- 
cherches sur  ranctenne  population  de  TAmérique  ; 

8^  Une  Notice  sur  la  carte  générale  des  pachalicksde  Hhaleb,  Orfa  et  Bagdad; 

9^  Un  Mémoire  sur  la  géographie  de  la  Perse; 

10^  Des  Recherches  sur  les  antiquités  des  États-Unis  de  l'Amérique  septentrionale. 
Tome  III.  Contenant  TOrographie  de  TEurope,  par  M.  L.  BauouiàRB,  ouvrage  couronné  par 

la  Sodété  dans  sa  séance  générale  du  3i  mars  x8i6,  avec  une  carte  orographique 

et   x5  tableaux    synoptiques  ,    et   vues  des   principales  chaînes  de  montagnes. 

Prix,  90  fr. 
Tome  !▼.  Contenant  :  i*  Description  des  merveilles  d*utte  partie  de  TAsie,  par  le  P.  Jordanus; 

a°  Relation  d'un  voyage  à  Tile  d*Amat ,  d'après  les  manuscrits  de  M.  Henri  Teroanx  ; 

3*  Vocabulaires  de  plusieurs  contrées  de  l'Afrique ,  d'après  M.  Koenig. 

4*  Voyages  de  Guillaume  de  Rubruk,  Plan  Carpin ,  Bernard  et  Sœvulff,  etc. 

RULLEim  DE  LA  SOaÉTË. 

Ce  Recueil  parait  tous  les  mois,  par  numéros  de  quatre  à  cinq  feuilles  :  les  douze  caliiers  for- 
ment, à  la  6n  de  l'année  ,  deux  volumes  in-S",  avec  planches. 

Prix:  pour  Paris,  la  fr  ;  pour  les  dèpartemens,  i5  fr.;  pour  Tétranger,  x8fr. 

La  première  série  du  Bulletin  se  compose  de  vingt  volumes,  et  comprend  douze  années  de  iSai 
à  i833. 

Il  a  paru  six  volumes  de  la  a**  série  du  i*'  jtnvîwr  (834  au  âi  décembre  i836. 


RECUEIL 

DE 

VOYAGES   ET    DE   MÉMOIRES, 

PUBLIÉ 

PAR  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 

TOME   CINQUIÈME. 


PARIS, 

CHEZ  ARTHUS  BERTRAND,  LIBRAIRE  DE  LA  SOCIÉTÉ, 

nOF.   HAITTEFECILLE  ,    h"   a3. 
H  DC.CC  XXXVI. 


GÉOGRAPHIE  D'ÉDRISI 


TOME  PREMIER. 


GÉOGRAPHIE  D'ÉDRISI 

TRADUITE  DE  L'ARABE  EN  FRANÇAIS 

D  APRàs     DEUX     UANCSCRIT9     DE     LA     BIBLIOTHEQUE     DC     ROI 

ET  ACCOMPAGNÉE  DE  NOTES 

PAR  P.  AMÉDÉE  JAUBERT 

CHEVALIBR  DB  LA  LteiOl  d'uONNBQH,  DE  l'aISLE  BODflE  DE  riHUI,  DU  UON  ET  DO  M)LEIr.  DE  PEM.^E 

COMBIU.»  o'bUT  EN  UBVICB  BXTUOBDINAinE 

KIUBBB  DB  l'iNSTITIIT  (  ACADEMIE  BOTALB  DBS  IHKMPTIOHS  BT  aBLLBS-LETTRES  ) 

FROrEHEOB   DB   TDHE  A   l'ÉCOLE   BOTALB   BT  SpéciALE  DBS   LAUAOBS  OBIEWTALBS   TIVAitTES 

ETC.  Etc.  BTC, 

TOME  PREMIER 


PARIS 

IMPRIMÉ  PAR  AUTORISATION  DU  ROI 

A  L'IMPRIMERIE  ROYALE 

M  DCCC  XXXVI 


A  MONSIEUR 

ETIENNE  QUATREMÈRE 

MKMBIŒ    D£    LINSTITUT 

(académie    royale   des    mSGHlPTlOliS   ET    BBLLKS-LBTTRES ) 

PROFESSEUR    d'hEBREU    AD    COLLEGE   DE   FRANCE 

PROFESSEUR  DE  PERSAN 

A    L*ÉCOLe   ROYALE    KT    SPECIALE   DES    LANGUES    ORIENTALES   VIVANTES 

ETC.    ETC.    ETC. 


Monsieur  et  cher  Confrère, 


Parvenu  à  la  moitié  de  la  tâche  que  m'imposa,  il  y  a 
près  de  dix  ans,  la  confiance  d'une  Société  savante,  je  crois 
devoir  faire  hommage  de  ce  premier  résultat  de  mes  eflPoits 
à  Tune  des  personnes  de  France  dont  les  doctes  recherches 
éclairent  de  la  lumière  la  plus  vive  l'histoire  et  la  géo- 
graphie de  l'antique  Orient. 

Vous  ofifrir  la  traduction  française  de  TÉdrisi,  c'est  vous 
dire  tout  le  prix  que  j'attache  à  votre  suffrage ,  c'est  vous 


témoigner  toute  ma  gratitude  pour  vos  bons  conseils,  c'est 
enfin  saisir  une  favorable  occasion  de  vous  renouveler  Tas- 
sumiioe  des  sentibriieDts  de  hante  estinie  et  de  sinoèrd  atta- 
chement avec  lesquels  j'ai  l'honneur  d'être, 


Monsieur  et  cher  Confrère, 


Votre  très-humUe  et  très-obéissant  serviteur, 

P.  AMÉDÉE  JAUBERT. 


PRÉFACE  DU  TRADUCTEUR. 


Durant  le  cours  de  mes  voyages  en  Orient,  et  surtout 
depuis  celui   que  j'entrepris  en  1818,  pour  procurer  à 
Tindustrie  française  les  moyens  de  fabriquer,  en  temps 
de  guerre  comme  en  temps  de  paix,  les  tissus  dits  de 
Cachemire,  le  contraste  existant  entre  les  mœurs  asiatiques 
et  les  mœurs  européemnes  s  est  souvent  présenté  à  mon 
esprit.  Je  me  suis  demandé,  d'une  part,  à  quoi  tient  une 
mollesse  toujours  croissante;  et  de  l'autre,  jusqu'à  quel 
point  il  est  raisonnable  de  croire  à  la  possibilité  d'une 
régénération.  Dans  un  premier  ouvrage  accueilli  par  le 
public  avec  trop  d'indulgence,  j'avais  essayé  de  peindre, 
sous  ce  point  de  vue ,  l'état  des  contrées  comprises  entre 
Constailtinople  et  la  nouvelle  capitale  de  la  Perse,  et  je 
m'occupais  d'un  travail  à  peu  près  semblable  relativement 
aux  steppes  qui  bornent  au  nord  et  à  Touest  la  mer 
Caspienne,  et  aux  fertiles  vallées  qu  arrosent  le  Tanaîs,  le 
Terek  et  le  Volga,  lorsqu'un  incident  imprévu  vint  pour 
quelque  temps  me  détourner  de  ce  projet. 

Tout  le  monde  sait  avec  quelle  obligeance  sont  accueil** 
lies  les  personnes  que  l'amour  de  l'étude  attire  à  la  Biblio- 
thèque royale,  et  avec  quel  empressement  les  secours  et 
les  encouragements  de  tout  genre  leur  sont  o£Ferts.  Ce 


B 


\ 


viii  PRÉFACE 

n*est  pas  Tun  des  caractères  les  moins  distinctifs  de  notre 
patrie  et  de  notre  siècle,  que  cette  noble  hospitalité  qui 
se  consacre  au  développement  de  la  pensée  humaine,  et 
dont  les  soins  ont  pour  objet  l'illustration  de  tous  les  faits 
utiles  ou  même  simplement  curieux. 

Tandis  que,  profitant  de  cet  avantage,  je  me  livrais,  au 
cabinet  des  manuscrits,  à  des  recherches  dont  le  résultat 
devait  être  d'éclaircir  quelques  points  douteux  de  la  géo- 
graphie orientale,  le  hasard  me  fit  tomber  sous  la  main 
un  volume  écrit  en  arabe,  assez  peu  lisible,  non  encore 
catalogué,  mais  dont  le  titre,  le  nombre  des  pages  et  la 
forme  des  caractères  excitèrent  d  abord,  puis  finirent  par 
captiver  tout  à  fait  mon  attention. 

Je  n'ignorab  pa;s  Texistence,  dans  la  Bibliothèque  Bod- 
leyenne  d'Oxford,  de  deux  manuscrits  rapportés,  l'un  d'É-^ 
gypte  par  Greaves ,  l'autre  de  Syrie  par  Pococke ,  et  con- 
tenant, selon  toute  apparence,  l'ouvrage  complet  du  célèbre 
géographe  arabe  Abou-Abd-allah-Mohammed  ben*Moham^ 
^ed  el-'Édb^L  Je  savais,  par  les  témoignages  de  Bochart, 
de  d'Anville,  de  Reiske,  de  Casiri,  de  M.  Hartmann  et  de 
M.  Walckenaër,  quelle  lumière  avait  répandue  sur  la  géo- 
graphie de  plusieurs  parties  du  monde,  et  particulièrement 
sur  celle  de  l'Afrique ,  l'apparition  de  Y  abrégé  tronqué  qui 
fut  publié  en .  arabe,  à  Rome,  en  1 592 ,  et  en  latin  à  Paris, 
en  1619;  mais  je  ne  pouvais  comprendre  comment  un 
ouvrage  de  cette  importance  avait  jusqu'à  ce  jour  échappé 
aux  recherches  des  amateurs  des  lettres  orientales,  et  à 
celles  des  savants  français  dont  les  élucubrations  ont  rendju 
presque  populaire  la  connaissance  d'un  nombi^  prodigieux 
de  faits  inconnus  à  leurs  devanciers. 


DU  TRADUCTEUR.  ix 

Si  je  n avais  consulté  que  mes  forces,  me  bornant  à 
extraire  de  cet  ouvragé  les  passages  propres  à  jeter  du  jour 
sur  les  contrées  que  j'étudiais,  je  n  aurais  point  pensé  à 
le  reproduire  en  entier  dans  notre  langue,  alors  surtout 
que  d'habiles  commentateurs^  parmi  lesquels  le  savant 
Hartmann  tient  sans  doute  le  premier  rang,  avaient  tiré 
tout  le  parti  possible  de  Y  abrégé.  Une  simple  notice,  offrant 
les  variantes  les  plus  saillante^  et  les  détails  les  moins  con- 
nus, eût  pu  suffire  pour  donner  au  public  instruit  une 
idée  exacte  de  la  partie  inédite  de  Touvrage,  et  du  moins 
j'eusse  évité  de  me  jeter  dans  des  incertitudes  sans  nombre 
sur  les  distances  et  les  véritables  situations  des  lieux,  dans 
des  répétitions  fastidieuse^,  dans  des  fables  absurdes,  dans 
des  digressions  sans  fin. 

Toutefois,  plus  j'apportais  d'attention  à  démêler  le  vrai 
du  faux,  plus  je  restais  convaincu  que  les  passages  omis 
par  l'abréviateur  étaient  en  général  ceux  qui  pouvaient  ré- 
pandre le  plus  de  lumière  sur  l'état  des  connaissances  géo- 
graphiques au  moyen  âge,  sur  l'histoire  des  productions  na- 
turelles et  des  monuments  des  pays  décrits,  sur  les  mœurs, 
les  coutumes  et  l'industrie  des  habitants.  J'étais  d'ailleurs 
frappé  de  la  naïveté  du  style,  du  ton  de  bonne  loi  et  de 
l'esprit  de  défiance  et  de  doute  qui  caractérisent  l'Ëdrisi,  et 
il  m'était  facile  de  voir  à  chaque  page  j  que  l'auteur  écri- 
vait en  conscience,  et  qu'il  Ae  donnait  pour  certain  que 
ce  qu'il  croyait  être  la  vérité. 

Plein  de  ces  idées,  je  Consultai  plusieurs  personnes  amies 
des  science^,  et  membres,  soit  de  la  Société  de  géographie^ 
soit  de  la  Société  asiatique^  sur  la  question  de  savoir  si 
la  publicbtion  d'un  tel  livt^  devait,  pour  être  agréable  et 

B. 


X  PRÉFACE 

utile,  être  faite  en  totalité  ou  par  extraits.  Les  opinions 
furent  partagées.  Les  uns  pensèrent  qu'il  n  en  était  point 
d'un  travail  de  ce  genre  comme  d'une  production  pure- 
ment littéraire  et  classique,  digne  d'être  reproduite  dans 
son  ensemble  avec  une  scrupuleuse  fidélité.  D'autres,  au 
contraire,  furent  d'avis  qu'avec  quelque  soin  que  pût  être 
fait  le  choix  des  fragments,  les  lecteurs  qui  se  livrent  à 
des  études  spéciales  seraient  toujours  tentés  de  craindre 
qu'on  ne  leur  eût  dérobé  la  connaissance  d'un  trop  grand 
nombre  de  faits  curieux. 

Cette  dernière  considération  ne  pouvait  manquer  de 
frapper  surtout  la  Société  de  géographie,  dont  les  travaux 
n'ont  pas  seulement  pour  objet  l'acquisition  de  notions 
nouvelles  sur  l'état  du  globe,  mais  qui  comprend  aussi 
dans  ses  investigations  l'histoire  générale  de  la  science, 
ainsi  que  le  prouve  la  récente  publication  des  voyages  de 
Marco  Polo. 

Je  fus  donc  invité ,  par  la  Commission  centrale  de  cette 
Société,  à  entreprendre  une  version  française  du  texte 
arabe  de  l'Edrisi  complète  en  ce  sens  que  rien  d'essentiel 
n'y  serait  omis.  Quant  aux  obscurités^  aux  motifs  de  doute 
qui  pourraient  s'offrir,  on  pensa  qu'il  ne  serait  vraiment 
utile  de  provoquer  les  éclaircissements,  les  commentaires 
et  les  remarques  auxquels  cette  version  pourrait  donner 
lieu ,  qu'alors  que  sa  publication  aurait  permis  aux  adeptes 
de  prendre  une  idée  générale  du  système  géographique 
dé  mon  auteur.  En  acceptant  cette  tâche  honorable,  je 
ne  me  suis  dissimulé  ni  l'importance  de  l'entreprise,  ni 
l'étendue  des  difficultés  à  vaincre;  à  la  vérité  j'avais  en 
perspective  l'honneur  de  mettre   au  jour  un  livre  qui, 


X 


DU  TRADUCTEUR.  xi 

durant  plusieurs  sièeles,  a  fait  autorité, en  géographie, 
comme  d'Anvillè,  Rennell  et  Ritter  le  foM  dé  nos-jours; 
mais  cette  haute  réputation  n  était^^elie.  pas?  un  obstacle  au 
succès  de  m<Hi  entiieprise,  et  pouyaisnje:me  flattter  de  ne 
pas  nuire  à  rÉdrisi  lui-même,  en  mettant  soûs  les  ^eux  du 
public  instruit  des  descriptions  souvent  monôtones^-des  dé* 
tails  toujours  suranné??  D'un  autre  côté,. le  traVaSi  de  nion 
géographe  '  n  étant  pas  £bndé  sur  des .  observations  célestes 
et  Ile  présentant  pas  même  approximativement,  comme 
ceux  de  Gazwîni,  d'Aboulféda  et  autres,  la  détermination 
des  longitudes  et  des  latitudes  des  lieux,  comment  ne  pas 
craindre  des  erreurs  notables  sur  les  distances,  et  comment 
donner  aux  personnes  qui  s  occupent  de  géographie  posi- 
tive les  moyens  de  reconnaître  ces  ermursP  Enfin,  la  ver- 
sion elle-même,  quoique  exacte  et  fidèle,  devait  cependant 
être  exempte  de  cette  sécheresse  qui  naît  de  la  servilité, 
et  qui  n  est  le  plus  souvent  propre  qu  à  rebuter  ies  lecteurs 
les  plus  patients. 

Tandis  que  j'étais  livré  à  ces  réflexions,  occupé  à  surmon-^ 
ter  ces  obstacles;  le  gouvernement  de  Charles  X,  voulant 
mettre  un  terme  aux  embarras  de  toute  espèce  qu  occa- 
sionnait la  question  grecque,  me  prescrivit  de  retourner 
à  Gonstantinople,  avec  la  mission  de  faire,  s'il  était  pos- 
sible, accepter  aux  Turks  le  protocole  du  16  novembre 
i8a8i  protocole  ayant  pour  objet  de  fixer  définitivement 
les  limites  de  l'état  grec.  Ce  nouveau  voyage  iMerrompit 
durant  deux  ans  le  cours  de  mes  travaux  littéraires,  sans 
ralentir  toutefois  le  zèle  de  la  Société  de  géographie  dont 
Imfluence  protectrice  avait  si  puissammem  secondé  mes 
premiers  efibrts.  Grâce  à  ses  soins,  en  effet,  grâce  à  lobli- 


XII  PRÉFACE 

geance  et  au  savoir  de  mon  confrère  M.  Beinaud^  conser- 
vateur-adjoint des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  royale, 
rimprefisioD  du  premier  climat  fut  terminée  non  point 
telle  qu elle  parait  aujourd'hui,  mà^  telle  quelle  pouvait 
être  publiée  à  Tépoque  dont  il  s'agit,  cest-àndire  lorsqu'on 
ne  possédait  à  Paris  qu'un  seul  manuscrit. 

Feu  M.  Asselin,  chantielierHsiterprète  du  consulat  gé-» 
néral  de  Frakice  au  Caire,  avait  profité  des  facilitée  que  lui 
donnaient  et  les  connaissances  qu'il  avait  acquises,  et  les 
fonctions  qu'il  remplit  dUracît  longues  années. en  Egypte, 
pour  se  former  une  collection  de  manuscrits  orientaux, 
au  nombre  desquels  se  trouvait  uike  copie  de  l'ouvrage  de 
l'Édrisi ,  accompagnée  de  s&ixante-'neuf  tableaux  ou  cartes 
géographiques  ^  Cette  circonstance^  jointe  à  l'importance 
de  la  collection ,  ayant  déterminé  le  gouvemeinont  à  faire 
l'acquisition  des  manuscrits  Asselin  pour  la  Bibliothèque 
royale,  à  mon  retour  de  Constantinople  en  i83i,  je  dus 
recommencer  mon  travail,  et  je  le  repris  al  eflfet  avec  une 
nouvelle  ardeur. 

Taurais  voulu  pouvcÀr  faire,  pour  cette  cosmographie, 
ce  que  M.  de  Sacy  a  si  heureusement  exécuté  pour  l'Egypte 
d'Abdallatif.  Là  sont  réunis  les  di£Pérents  genres  de  mé** 
rite  qu'on  peut  souhaiter  dans  une  version  :  saine  critique. 


^  On  trouvera  i  la  fin  de  ce  volârtiet  <!omtne  spécimen ,  troiâ  de  ces  cartdf ,  con- 
tenant l'indication  des  pays  compris ,  dans  ]a  première  «  dans  la  deuxièdue  et  dans 
la  troisième  section  du  premier  climat.  En  attendant  (pi*il  devienne  possible  de 
tracer  avec  quelque  précision  un  planisphère  comparatif  présentant  la  situation 
réelle  des  lieux  et  la  rectification  des  erreurs'  commises  par  le  géogiraphe  arabe, 
mon  savant  conGrère  M.  Jomard  a  bien  vovdu  se  char^  de  dresser,  pour  être  joint 
à  la  présente  version ,  un  tableau  général  d*assemblage  des  soixante-neuf  cartes  du 
manuscrit. 


DU  TRADUCTEUR.  xm 

érudition  variée  et  solide,  élégante  fidélité;  mais  il  n'en 
est  pas  d'une  description  du  monde  entier  comme  de  celle 
d'une  province,  et  d'ailleurs  j'ai  trop,  de  motifs  de  croire 
à  mon  insuffisance  personnelle  pour  prétendre  à  l'illus- 
tration complète  d'un  traité  de  géographie  générale,  alors 
surtout  qu*un  tel  ouvrage,  composé  dans  les  ténèbres  du 
xiï^  siècle,  ne  nous  est  parvenu  qu'infônbe,  mutilé  et  trans* 
crit  par  d'ignorants  çc^ûstes,  en  caractères  d'écriture  où  le 
déplacement'  des  points  diacritiques  suffît  pour  dénaturer 
le  sens  des  mots.  Lorsque  ma  bonne  étoile  m'eut  fait  exhu- 
mer ^  ce  monument  de  la  poussière  des  bibliothèques,  mon 
premier,  mon  unique  soin  dut  être  de  le  dégrossir,  non 
de  le  restaurer;  je  mis  la  main  à  l'œuvre,  persuadé  que, 
malgré  ses  imperfections,  le  public  accorderait  quelque 
estime  à  un  travail  protégé  par  le  souvenir  des  Arabes  amis 
des  lettrés  pour  elles-mêmes,  et  par  celîii  des  Normands 
qui,  dès  le  xi^  siècle  de  notre  ère^  portaient  au  delà  des 
mers  nos  armes^  nos  mœurs  et  nos  lois. 

Si  j'atteins  ce  but  honorable ,  si  mes  efforts  sont  couron- 
nés de  quelque  succès,  je  le  devrai  surtout  aux  bienveillants 
conseils  des  savants  illustres  que  j'ai  eu  si  souvent  l'occasion 
de  citer  durant  le  cours  de  la  présente  version.  Avec  leur 
secours,  avec  les  ressources  de  toute  espèce  que  m'offrait 
le  zèle  éclairé  de  M.  le  Directeur  de  l'Imprimerie  royale, 
il  m'eût  été  possible  sans  doute  d'entreprendre  la  publi- 
cation du  texte  arabe  de  l'Ëdrisi  ;  mais  une  telle  publica- 
tion, utile  seulement  aux  personnes  qui  font  des  langues 
orientales  l'objet  spécial  de  leurs  études,  ne  pouvait  entrer 
dans  le  plan  que  la  Société  de  géographie  s'était  proposé. 
Je  me  suis  donc  borné  à  transcrire  en  caractères  arabes 


XIV  PRÉFACE  DU  TRADUCTEUR. 

la  partie  de  l'ouvrage  la  plus  susceptible  de  variantes, 
c  est-à-dire  les  noms  de  lieuK.  Pour  représenter  avec  quel-r 
que  exactitude  la  prononciation  de  ces  noms,  j'ai  cru  devoir 
me  conformer  autant  que  possible  aux  usages  locaux, 
usages  qui,  dans  TOrient  comme  ailleurs,  varient  beau* 
coup  selon  les  régions.  J'ai  fait  plus  :  mu  par  le  désir  de 
reproduire  avec  fidélité  les  opinions  de  mon  auteur,  je  les 
ai  respectées  alors  même  qu  elles  me  paraissaient  peu  d'ac- 
cord entre  elles  ou  même  évidemment  fautives.  De  ces 
erreurs  plus  ou  moins  grossières,  de  ces  contradictions 
plus  ou  moins  manifestes,  jaillira  peut-être  un  jour  l'ap- 
préciation exacte  de  l'état  des  sciences  géographiques  chez 
les  Arabes  du  moyen  âge.  D'après  ce  qu'ils  tentèrent  dès 
cette  époque  déjà  reculée,  on  jpourra  juger  sainement  des 
découvertes  où  les  auraient  conduits  leur  esprit  entre- 
prenant et  leurs  habitudes  aventureuses,  s'ils  avaient  joint 
à  la  connaissance  qu'ils  possédaient  de  la  direction  de 
la  boussole,  celle  de  l'imprimerie,  des  effets  de  la  poudre  à 
canon ,  et  des  admirables  propriétés  de  la  vapeur. 


PRÉFACE  DE  L'AUTEUR'. 


Grâces  soient  rendues  à  Dieu,  être  essentiellement  grand 
et  puissant,  incorporel,  doué  de  bonté,  de  bienfaisance 
et  de  longanimité,  juge  souverain  qui  peut  tout,  qui  est 
clément  et  miséricordieux,  qui  gouverne  tout,  qui  possède 
une  science  infinie ,  qui  a  donné  à  tout  ce  qu  il  a  créé  des 
formes  parfaites,  dont  la  connaissance  est  gravée  dans  tous 
les  cœurs  et  repose  dans  les  esprits  sur  des  preuves  visibles 
et  incontestables. 

Sa  force  et  sa  puissance  sont  des  indices  certains  et  évi- 
dents de  sa  gloire.  Toutes  les  langues  publient  sa  bonté 
que  confirme  la  foi.  La  conformation  parfaite  des  êtres, 
qui  émane  de  sa  divine  volonté,  force  à  reconnaître  son 
existence  et  son  éternité.  Parmi  les  chefs-d'œuvre  de  cette 
volonté,  le  ciel  et  la  terre  sont,  pour  Thomme  qui  a  l'es- 
prit juste  et  le  sens  droit,  des  signes  de  haute  instruction. 
Il  admire  d'abord  le  ciel ,  son  immense  élévation ,  la  beauté 
des  astres  et  la  régularité  de  leur  cours;  parmi  ces  astres, 

'  Je  suis  redevable  de  la  première  ébauche  de  la  traduction  de  cette  préface  à 
robligeante  amitié  de  M.  Delaporte ,  mon  ancien  compagnon  de  voyage  en  Egypte , 
aujoaid*hai  consul  de  France  à  Mogador. 

G 


XVI  PRÉFACE 

le  soleil  et  la  lune  qui  brillent  dans  le  firmament;  le 
soleil,  foyer  de  lumière  qui  produit  le  jour;  la  lune  qui, 
comme  un  flambeau,  dissipe  l'obscurité  des  nuits.  Ces 
signes  miraculeux  Tinstruisent  de  la  marche  des  saisons 
et  des  révolutions  des  siècles.  Il  remarque  ensuite  la  terre 
dont  cette  même  volonté  fixa  le  berceau ,  détermina  Téten- 
due,  des  entrailles  de  laquelle  elle  fit  jaillir  les  eaux,  prin- 
cipes vitaux  de  la  végétation  et  aliments  nécessaires  de 
la  fertilité  des  campagnes  et  de  la  fraîcheur  des  prairies; 
la  terre  qu  elle  permit  à  la  jouissance  et  à  la  demeure  de 
l'homme ,  objet  de  prédilection  dans  les  mouvements  im- 
primés à  tous  les  corps  célestes,  de  Thomme  à  qui  cette  di- 
vine volonté  inspira  Tinstinçt  nécessaire  pour  distinguer  le 
bien  du  mal  et  l'utile  du  dangereux,  et  accorda  la  facilité 
de  se  transporter  là  où  il  lui  plairait,  par  terre  et  par  mer, 
à  travers  Timmensité  des  espaces.  Tout  prouve  Texistence 
du  Créateur. 

Au  nombre  des  êtres  formés  par  cette  divine  volonté, 
l'œil  ne  peut  en  remarquer,  ni  l'esprit  en  imaginer  un 
plus  accompli  que  l'illustre  Roger,  roi  de  Sicile,  d'Italie, 
de  Lombardie  et  de  Calabre,  prince  romain  [^j).  Ce 
grand  roi,  que  le  ciel  a  comblé  de  gloire  et  de  puissance, 
protecteur  de  la  religion  du  Christ,  est  le  plus  célèbre  et  le 
meilleur  d'entre  tous  les  monarques.  Sa  volonté  absolue 
est  le  mobile  de  sa  conduite  dans  les  afiFaires.  Il  lie  et  délie 
suivant  son  caprice;  il  gouverne  et  juge  avec  équité  et 
impartialité  ses  peuples,  et  écoute  leurs  plaintes  avfft  pa- 
tience et  attention.  Il  a  établi  dans  l'administration  de  ses 
états  l'ordre  le  plus  admirable  et  les  éléments  du  bonheur 
le  plus  parfait;  il  a  porté  ses  armes  victorieuses  de  l'aurore 


DE  L'AUTEUR.  xvii 

au  couchant,  témoin  les  contrées  voisines  ou  lointaines 
qu'il  a  soumises  à  son  obéissance;  témoin  les  souverains 
du  même  culte  que  le  sien,  dont  il  a  humilié  lorgueiL 
Il  doit  ces  étonnants  succès  à  la  valeur  de  ses  armées 
bien  pourvues  de  toutes  choses,  à  la  puissance  de  ses 
flottes  dont  le  ciel  protège  les  opérations.  Sa  gloire 
brille  aux  yeux  de  tous;  son  nom  remplit  le  monde,  est 
dans  toutes  les  bouches,  retentit  dans  toutes  les  oreilles» 
Quel  désir  forme-t^il  qui  ne  soit  suivi  du  plus  prompt 
accomplissement?  Quel  projet,  tout  difficile  qu^il  puisse 
paraître,  ne  parvient-il  pas  à  exécuter? 

Les  honneurs  et  les^  dignités  sont  le  partage  de  ses  par* 
tisans  et  de  ses  amis,  la  ruine  et  Thumiliation  celui  de  ses 
antagonistes  et  de  ses  adversaires.  De  combien  de  gran- 
deurs  n  a-t*il  pas  jeté  les  fondements  ?  Le  lustre  dont  il 
environne  ces  dignités  brille  dans  le  monde  de  Téclat  des 
fleui^s  dans  un  parterre,  est  beau  comme  la  verdure  des 
arbustes,  ornement  des  bosquets. 

Ce  grand  monarque  joint  les  belleà  qualités  du  cœur 
à  la  noblesse  de  la  naif^ance,  la  pureté  des  mœi](rs  à  la 
beauté  des  actions,  le  courage  à  Télévation  des  sentiments, 
la  profondeur  du  jugement  à  la  douceur  du  caractère,  la 
justesse  de  lesprit  à  une  admirable  intelligence  des  affaires 
et  à  un  coup  d*ceil  pénétrant  qui,  comme  un  trait  rapide, 
va  droit  âu  but,  et  lui  fait  juger  de  tout  sans  erreur.  Les 
portes  des  événements  futurs,  fermées  pour  les  autres, 
s'ouvrent  devant  lui.  Tout  l'art  de  gouverner  est  venu  se 
fixer  en  sa  personne;  les  rêves  de  son  sommeil  même  sont 
des  bienfaits  pour  l'avenir  ;  la  justice  et  l'impartialité  sont 
les  bases  de  son  administration;  ses  libéralités,  semblables 

G. 


xvin  PRÉFACE 

aux  vagues  de  Tocéan,  sont  aussi  bienfaisantes  que  les 
pluies  qui  fécondent  la  terre  ;  ses  connaissances  en  mathé- 
matiques et  en  littérature  sont  immenses;  Fétude  appro- 
fondie qu'il  a  faite  des  sciences  Ta  conduit  aux  découvertes 
les  plus  extraordinaires;  enfin,  la  réputation  dont  jouit  ce 
grand  prince  est  tellement  supérieuife  à  celle  des  autres 
souverains,  qu'il  est  inutile  de  chercher  à  prouver  une 
telle  vérité  par  des  exemples;  les  principales  cités  de  la 
terre  sont  remplies  de  son  nom.  S'il  fallait  énumérer 
les  merveilles  qu'il  a  produites,  mes  poumons  seraient 
fatigués  et  ma  respiration  ne  pourrait  suffire.  Quel  est 
celui  qui,  voulant  compter  tous  les  cailloux  de  l'univers, 
parviendrait  à  en  connaître  le  nombre  d'une  manière 
précise? 

Lorsque  l'étendue  de  ses  possessions  se  fut  agrandie, 
que  le  respect  qu'on  portait  à  ses  sujets  se  fut  partout  ac- 
cru, et  qu'il  eut  soumis  à  sa  puissance  des  domaines  conquis 
sur  des  princes  chrétiens,  ce  prince,  par  suite  de  l'intérêt 
qu'il  portait  aux  études  nobles  et  curieuses,  s'occupa  de  la 
statistique  de  ses  vastes  états.  11  voulut  non-seulement  con- 
naître d'une  manière  positive  les  limites  dans  lesquelles 
ils  étaient  circonscrits,  les  routes  de  terre  et  de  mer  qui 
les  traversaient,  les  climats  dans  lesquels  ils  se  trouvaient 
situés;  les  mers  qui  baignaient  leurs  rivages,  les  canaux 
et  les  fleuves  qui  les  arrosaient  ;  mais  encore  ajouter  à  cette 
connaissance  celle  des  pays  autres  que  ceux  qui  dépen^r 
daient  de  son  autorité,  dans  tout  l'espace  qu'on  s'est  accordé 
à  diviser  en  sept  climats,  en  s'appuyant  sur  l'autorité  des 
écrivains  qui  avaient  traité  de  la  géographie  et  qui  avaient 
cherché  à  déterminer  l'étendue,  les  subdivisions  et  les 


DE  UAUTEUR.  xu 

dépendances  de  chaque  climat;  à  cet  effet  il  fit  consulter 
les  ouvrages  suivants  : 

Le  livre  des  Merveilles  de  Mas  oudi  ^  ; 

Le  livre  d'Abou-Nasser  Saïd-el-Djihani  ^  ; 

Le  livré  d*Abou  l-Casem  Ahdallah-ben-Khordadbèh  '  ; 

Le  livre  d' Abmed*ben-el-A'*4ri  *  ; 

Le  livre  d'Abou  l-^Casem  Mohammed  el*Haukali  el-Bagh- 
dadi  *  ;  - 

Le  livre  de  Djanakh  ben-Khacan  el-Kimaki  ^  ; 

Le  livre  de  Mousa  ben-^asesd  el-Gardi  "^  ; 

Le  livre  d* Ahmed  ben-Ia*cottb,  connu  sous  le  nom  de 
lacfouli^;     ;  •  :      •  i        . 

Le  livre  dis  h^k  bctt-el-Hasaa ,  rastronome  ^  ; 

Le  livre  de  Kedamah  el-rBâssri  ^^  ; 
.    Le  Kvre  de  Ptdéméie  de  Glaùdias  "  ; 


,  I       » .  •  "I,, 


-"^\..i^),.^^\  ^idr'-'    ' 


•■  il 


•  a>***Jif  i3jy«y  J>*w  (^  d^rL.udr 

■  •  •  •     »  .  .1 


Comagène,  non  loin  de  l'Euphrate.  Voyez  d'AnviUe,  Géographie  ancitimg,  tome  II, 
PWe  137. 


XX  PRÉFACE 

Le  livre  d'Érésios  d*Antioche  ^ 

Au  lieu  de  trouver  dans  ces  ouvrages  des  renseignements 
clairs*,  précis  et  détaillés,  n  y  ayant  rencontré  que  des  obs- 
curités et  des  motifs  de  doute  ^  il  fit  venir  auprès  de  lui  des 
personnes  spécialement  au  fait  de  ces  mâilières,  et  leur  pro- 
posa des  questions  qu  il  dîscàt&  avec  elles;  mais  il  nen  dbtint 
pas  plus  de  lumière.  Voyant  qu  il  en  était  ainsi,  il  prit  la 
détermination  de  faire  rechercher  dans  tous  ses  états  des 
voyageurs  instruits  ;  il  les  fit  appeler  en  sA  présence  et  les 
interrogea  par  le  moyen  d'interprètes^  soit  ensemble,  soit 
séparément.  Toutes  les  fois  qu'iktombaien/t  daeeord,  et 
que  leur  rapport  était  unanime  sur  un  point,;  ce  point 
était  admis  et  Considéré  comme  certain/  Qbaiid  il  en  était 
autrement,  leur  avis  était  rejeté' et  ïnis'de  eôté. 

Il  s  occupa  de  ce  travââ  pendant  rpius  de  quinile  ans, 
sans  relâche ,  sans  cesser  d'examiner  par  lui-même  toutes 
les  questions  géographiques,  d'en  chéfcheT  la  :S(]fltïtiûii  et 
de  vérifier  l'exactitude  d^s  faits,  ^fin  d'obtenir ^(knpléte- 
ment  la  connaissance  qu'ii  désirait.  ,  ^,  ^      .,-.-:' 

Ensuite  il  voulut  savoir  d'une  manière  positive  ,les  lon- 
gitudes, les  latitudes  des.  lieux  et  les  distapces  respectives 
des  points  sur  lesquels  les  personnes  susdites  étaient  tom- 
bées d'accord.  A  cet  efiFet,  il  fit  préplatier  niïc  plattciw  à 
dessiner  fr**'^^^  ^pî  î^  y  fi*  tracer>tia44jn,  aili^ttyes  de 
compas  en  fer,  les  points  indiqués  d?in3:  les,  ouvrées  con- 
sultés et  ceux  sur  lesquels  on  s'était  fixé  d'après  les  asser- 
tions  diverses  de  leurs  auteurs,  et  dont  la  conn*ontation 
générale  avait  prouvé   la   parfaite  exactitude.'  En£^,  il 


f  f  » 


'  «^Uai^t  ur^^^l  V^ 


«    •  '.t 


DE  UAUTEUR.  xxi 

ordonna  qu  on  coulât  en  argent  pur  et  sans  alliage  un 
planisphère  S^»'^  ^  d'une  grandeur  énorme  et  du  poids  de 
quatre  cent  cinquante  livres  romaines,  chaque  livre  pe- 
sant cent  douze  drachmes.  Il  y  fit  graver,  par  des  ouvriers 
habiles,  la  configuration  des  sept  climats  avec  celle  des  ré- 
gions ,  des  pays ,  des  rivages  voisins  ou  éloignés  de  la  mer, 
des  bras  de  mer,  des  mers  et  des  cours  d*eau  ;  Tindication 
des  pays  déserts  et  des  pays  cultivés,  de  leurs  distances 
respectives  par  les  routes  fréquentées ,  soit  en  milles  dé- 
terminés, soit  en  (autres)  mesures  connues,  et  la  désigna- 
tion des  ports,  en  prescrivant  à  ces  ouvriers  de  se  con- 
former scrupuleusement  au  modèle  tracé  sur  la  planche 
à  dessiner,  sans  s'écarter  en  aucune  manière  des  configu- 
rations qui  s'y  trouvaient  indiquées. 

Il  fit  composer,  pour  l'intelligence  de  ce  planisphère, 
un  livre  contenant  la  description  complète  des  villes  et 
des  territoires,  de  la  nature  des  cultures  et  des  habitations, 
de  l'étendue  des  mers,  des  montagnes,  des  fleuves,  des 
plaines  et  des  bas-fonds.  Ce  livre  devait  traiter  en  outre  des 
espèces  de  grains,  de  fruits,  de  plantes  que  produit  chaque 
pays,  des  propriétés  de  ces  plantes,  des  arts  et  des  métiers 
dans  lesquels  excellent  les  habitants,  de  leur  commerce 
d'exportation  et  d'importation,  des  objets  curieux  qu'on 
remarque  ou  qui  ont  de  la  célébrité  dans  les  sept  climats, 
de  l'état  des  populations,  de  leurs  formes  extérieures,  de 
leurs  mœurs,  de  leurs  coutumes,  de  leui^  religions,  de 
leurs  habillements  et  de  leurs  idiomes. 

J'ai  donné  à  cet  ouvrage  le  titre  de  :  Délassements  de 

'  Le  mot  iiwid  signifie  cercle  ou  table  ronde,  mais  non  point  gU^,  ainsi  que 
l*ont  cru  les  premiers  traducteurs  de  TEdrisi. 


XXII  PRÉFACE  DE  L'AUTEUR. 

ïhomme  désireux  de  connaître  à  fond  les  diverses  contrées  du 
monde. 

Cet  ouvrage  a  été  terminé  dans  les  derniers  jours  du 
mois  de  chewâl,  Tan  548  de  Thégire  (correspondant  à 
la  mi-janvier  de  Tan  1 1 54  de  J.  C). 


NOTE  EXPLICATIVE 

DES  PRINCIPALES  ABREVIATIONS  ET  DU  SYSTÈME  DE  TRANSCRIPTION 

ADOPTÉS  DANS  LA  PRÉSENTE  VERSION. 


ABREVIATIONS. 

Par  ms.  A.  nous  avons  voulu  désigner  le  manuscrit  primitivement 
découvert  à  la  Bibliothèque  royale  :  il  est  in-folio  et  se  compose  de 
deux  cent  trente-six  feuillets  en  papier  de  coton;  récriture  en  est  assez 
belle,  mais  dans  les  noms  propres  de  lieux  on  remarque  souvent 
l'omission  des  points  diacritiques ,  ce  qui  poite  à  croire  que  le  copiste 
ne  connaissait  pas  bien  la  véritable  prononciation  de  ces  noms.  Sauf 
les  douze  feuillets  qui  terminent  le  troisième  climat,  tout  le  manuscrit 
est  en  caractères  dits  arabes-africains.  On  lit  au  bas  du  deux  cent  trente- 
sixième  feuillet  l'indication  suivante  : 

ikJUMJi^^  (J!Mjl^  ^^1  p^  à^^S  JlyKj-^  vJbâJU  i  JJ^^  iu^  êdiiaXi  JU3 

«Ce  livre  a  été  fini  (de  copier),  grâce  au  secours  divin  (puisse  la 
«  miséricorde  de  Dieu  s'étendre  sur  le  dernier  des  prophètes ,  sur  sa  fa- 
«  mille  et  sur  ses  compagnons  ;  que  le  salut  soit  sur  eux  !  ] ,  par  Mo- 
«  hammed ,  fils  d'Abdallah ,  fils  d'Abd-el-Motalleb,  dans  la  ville  d'Âlméria 
tt  (  puisse  le  Très-Haut  la  défendre  et  la  couvrir  de  sa  généreuse  protec- 
«  tion!);  et  cela  vers  le  milieu  du  mois  béni  de  chewâl,  l'an  ydA  (cor- 
«  respondant  aux  premiers  jours  du  mois  de  mars,  l'an  1  iUà  de  J.-C).  » 

Le  ms.  B.  est  celui  qui  provient  de  la  collection  Âsselin  :  il  ressemble, 

D 


XXIV  NOTE  EXPLICATIVE. 

par  son  format,  à  un  in-4**  et  se  compose  de  trois  cent  cinquante-trois 
feuillets  en  papier  de  coton.  Ecrit  en  caractères  neskbis,  il  parait  avoir 
été  copiée  soit  en  ^[ypte,  soit  en  Syrie,  avec  plus  de  soin  que  le  pré- 
cédent. D  est  seulement  à  regretter  qu  un  grand  nombre  de  feuillets 
aient  été  déchirés,  salis  ou  usés;  que  les  premières  pages  soient  entiè- 
rement illisibles ,  et  que  le  manuscrit  s'arrête  à  la  huitième  section  du 
septième  climat.  Le  planisphère  et  les  tableaux  ou  cartes  géographiques 
qui  raccompagnent  sont  d'une  exécution  on  ne  peut  plus  grossière.  On 
y  remarque  cependant  quelques  indications  des  longitudes  et  des  lati- 
tudes des  lieux. 

Sous  la  dénomination  d'abrégé  nous  avons  voulu  désigner  le  texte 
arabe  imprimé  à  Rome  en  iSgti,  selon  toute  apparence,  d'après  le 
manuscrit  n"^  33&  de  la  Bibliothèque  du  Roi. 

Par  version  latine  nous  entendons  l'ouvrage  publié  à  Paris,  en  1619, 
par  Gabriel  Sionite  et  Jean  Hesronite,  sous  le  titre  de  Geographia 
Nubiensis,  id  est  accuratissima  totitis  orbis^  in  septem  cUmata  divisi^  descriptio. 

Les  passages  compris  entre  guillemets  sont  ceux  qui,  du  moins  à 
notre  connaissance,  n'avaient  jamais  été  traduits  soit  en  italien,  soit  en 
espagnol,  soit  en  latin,  soit  en  français. 


TRANSCRIPTION. 

Pour  la  transcription  des  caractères  arabes  nous  avons  adopté  les 
valeurs  suivantes  : 


( A  OU  E. 

C9 B. 

* 

c;», T. 

i^ TB  OU  TS. 

DJ  OU  DJI. 

H. 

•  XH. 

d P. 


S 

. 


LtttfM  d«  l'alphabet  ithe.  Valèan  ftdopUti. 

6 DH,  DZ  OU  D. 

«•     ••..•.■••*•.  R. 

j ■ «• 

j '• 

(J» S- 

^ GR  OU  8CH. 

o^ 

J° 


86. 

DU. 


J 


NOTE  EXPLICATIVE. 


Lettres  4«  TtlphaLet  anbe. 

)o 

\b 

t 


t 

tj  ou  <j 


Vakwf  adiytj—. 

T. 

DH. 

t      t      1 
A , O, 1 . 

GH. 

F. 

c  dur  ou  K. 

K  OU  Kl. 


L«iirM  d«  r«lpb«b0t  anU. 

t2) 

J 

>^ 


3- 

4^ 


XXV 

Valcurt  adoptai. 

GH    OU   GHI. 

L. 

M. 

N. 

H. 

OU  OU  W. 

1 ,  î  OU  Y. 


Les  points  diacritiques  de  la  lettre  i  (par  laquelle  se  terminent  un 
très-grand  nombre  de  noms  de  lieux)  ont  été  souvent  omis  par  les 
copistes.  Nous  avons  représenté  cette  terminaison  par  un  à  ou  par 
un  É. 

Pour  l'indication  des  voyelles  nous  avons  suivi  Torthographe  donnée 
parles  manuscrits;  ainsi  nous  avons  écrit  Hems  au  lieu  de  Homs,  To- 
hrour  au  lieu  de  Tekroar,  Telemsan  au  lieu  de  Tlemsen,  etc. 


o. 


TABLE  DES  SOMMAIRES 


DU  TOME  PREMIER. 


Préface  du  Tradacteur Page     vij 

Plréface  de  TAuteur xv 

Note  explicative  des  principales  abréviations  et  du  système  de  transcription 
adoptés  dans  la  présente  version • xxiij 

Prolégomènes.  Figure  de  la  terre. — Division  du  gjobe  en  hémisphères,  en  de- 
grés et  en  climats. — Mers  et  golfes i 

I"  CLIMAT.  !*•  sEcnon.  Afrique  occidentale.  —  Oulil.  ^Sala.  —  Tokrour. 
— Berisa. — Lemlem.  — Pays  des  noirs '. lo 

2*  SECTION.  Afrique  centrale.  —  Mellel.  —  Ghana.  ■ —  Wangara.  —  Tirki.  — 
Marasa.  — Samghad. — Gharbil.  • . . . , 1 5 

3*  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  centrale. -^Kaougah. — Berbers.-^Koukou. — 
Lemlemèh.  —  Zaghawa.  — Mathan.  —  Nouabé. — Femmes  nubiennes ....     ai 

à*  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  centrale. — Sources  et  poissons  du  Nil. — Kousa. 
-— Dongola. — Galwa.— Asouan, — Oasis.  —  Markata 37 

5*  SECTION.  Abyssinie.  —  Djenbié.  —  Rivières  qui  se  jettent  dans  le  Nil.  — 
El-Nedja  at.— Zalegh.— Naketi.— Batta.— Wadi-'l-Alaki. — Bodja 37 

6*  SECTION.  Afrique  orientale. — Garfouna. — Bab-d-Mandeb.— De  de  Socotra 
et  autres.— Côtes  de  TArabie  heureuse. — Culture  de  Taloès. — Sana^a. — 
Aden. — Commerce  de  cette  viUe. — Hasek A4 

7*  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  orientale.  —  Medouna. — Singulière  manière  dé 
pécher.  —  Côtes  du  Zenghebar.  —  Mdinde.  —  Monbasa. — El-Banes. — De 
de  Zaledj  ou  de  Zanedj. — Be  des  Singes. — El-Cotroba. — Curiosités  de  la 
mer  d'Oman 55 

8*  SECTION.  Suite  et  fin  de  l'Afrique  orientale. — Sofala. — Mines  de  fer  et  d'or. 
—  Des  Roibahat. — Comor. — Malai. — Serendjb 65 

9*  SECTION.  Mer  des  Indes  et  de  la  Chine. — Djesta  ou  Djebesta. — Daghouta. 
— 'Hede  Djalous. — Arbre  du  caipphre. — Iles  de  Djaba  ou  deDjava,  de  Se- 
lahat  et  de  Heridj.  —  Bayadères. — Tenouma  ou  Chouma. —  De  de  Senf. — 
Khankou  ou  Khanfou. — De  de  Malaî • 78 


xxvm  TABLE 

lo'  SECTION.  Suite  de  la  mer  des  Indes  et  de  la  Chine. — Des  d*El-Moadja, 
de  Suina,  d^Almaid Page     87 

11^  CLIMAT.  1'*  SECTION.  Afrique  occidentale.— Bes  Canaries. — Camnouné. 

—  Désert  de  Tiser. — Audagfaocht io4 

a*  SECTION.  Continuation  du  désert  de  Tiser. — Zaghawa. — Pays  et  ville  du 

Fezzan 110 

3'  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  occidentale.^Wadan. — Rawar. — ^Tadjerins. . .  1 15 

A*  SECTION.  Oasis.  —  littoral  de  la  Méditerranée. — Egypte 1  a  1 

5'  SECTION.  Littoral  de  la  mer  Rouge.— Mocattam.—Adzab  ou  Aidab. — 

Djidda.  —  la  Mecque.  —  Médine i3o 

6*  SECTION.  Arabie. — Golfe  Persique.  —  Hadramaut. — Oman. — lémamé. . .  167 
7*  SECTION.  Suite  des  côtes  du  golfe  Persique.  —  Mekran.  — r  Sedjestan. — 

Sind.  —  Moultan 1 60 

8*  SECTION.  Suite  du  Sind. — Partie  de  Ttnde. — Côtes  du  Guzarate  et  du  Ma- 
labar.— Malwa. — Kaboul. — Candahar 176 

g*  SECTION.  Suite  de  Tlnde. — Chine i85 

10'  SECTION.  Chine  orientale « igS 

Iir  CLIMAT.  1**  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  occidentale. — rSous-d-Acsa.-— 
Pays  des  Berbers. — Noun. — Sedjelmasa. — Dara'. — Aghmat. — Maroc.-*- 
Fèz.  — Meknèz.  —  Sala.  — Telemsan.  —  Melila. — Oran.  — Alger.— -Bougie. 
Constantine 197 

1  '  SECTION .  Baghaî. — Cabsa. — Bone.— Bizerte. — Tabarca.— Cabes. — SfaLs. 
— Tunis. — Ruines  de  Carthage.— Mahdia. — Tripoli.*— Leptis a5a 

3*  SECTION.  Désert  de  Barca. — Adjedabia. — Audjela. — Zawila.  • a86 

l^*  SECTION.  Alexandrie. — Missr  ou  Postât.— Faioum.— Branches  du  NiL  — 
Lac  de  Tennis. — Damiette • ag& 

5'  SECTION.  Suite  des  côtes  de  la  mer  Rouge. — Palestine.— Ascalon. — Jéru- 
salem. — Naplouse. — Acre. — Tibériade.  —  Damas. — Ba'lbek. — Seide.  — 
Beîrout. — Tripoli  de  Syrie. — Héros ; 33o 

6*  SECTION.  Irâc  (Babylonie).  —  Cadesia. — Koufa.— Wasit. —  Obolla.-^Bas- 
sora.  —  Khouzistan  (  Susiane).  — •  Muchirkan. —  Ahwaz.  —  Sous.  —  Asker- 
Mokarram.  —  Tuster  ou  Chuster. — Fars. — Chiraz.— Istakhar  (PersépoUs). 

—  Djour. — Darabdjerd.  —  Siraf. — Sabour  ou  Chapour 363 

7*  SECTION.  Suite  du  Fars  et  du  Kerman.— Kethah. — Yezd. — Chirdjan. — . 

Djireft. — Bam. — ^Hormuz  ou  Ormuz. — ^Khabiss. — ^Welasgherd. — Sedjestan. 
— Zarendj. — Lac  de  Derrah  ou  de  Zerrah. — Khorasan.  —  Canein  ou  Cain. 

Zouzan.  —  Tubbus * .  hi6 

8'  SECTION.  Suite  du  Sedjestan  et  du  Khorasan. — Nord  de  Tlnde^ — Dawar. — 
Ghaur. — Gharia  ou  Ghazna. — Kaboul.— Hérat. — Bousih  ou  Bouchindj. 
— Merw  el-Roud. — Talecan. — Le  Djihoun  ou  TOxus.— Termed. — Balkh. 


DES  SOMMAIRES.  xxix 

— Baœian.-— Badakhchan.^-Saghanian. — Wasdjerd  ou  Wasgherd. — Nasef. 

—  Montagnes  de  Botm. — Bikend. — Ouch. — Casan. Page  ib6 

9*  SBGTiON.  Tibet.  —  Bagharghar.  —  Tanbia* . — Bakhwan . — Djermac.  —  Bu- 
think.  —  Lac  de  Berwan.  —  Oudj A90 

10*  SBCTiON.  Suite  du  Bagharghar.  —  Pays  des  Rhirkhirs.  —  Possessions  chi- 
noises voisines  du  pays  des  Turks 607 


GÉOGRAPHIE 


D'ÉDRISI. 


PROLÉGOMÈNES. 


Figure  de  la  terre.  ^-  Division  du  globe  ea  hémisphères ,  en  degrés 

et  en  climats.  —  Mers  et  golfes. 


Nous  commencerons  par  traiter  de  la  figure  de  la  terre ,  dont  Feuillet  3  du  ms. 
la  description  est  désignée  par  Ptolémée  sous  le  nom  de  Géogra* 
phie,  en  invoquant  l'e  secours ,  la  faveur  et  la  protection  de  Dieu 
dans  toutes  les  voies  et  dans  toutes  les  circonstances  ;  car  Dieu 
a  manifesté  sa  gloire  par  sa  grandeur,  et  il  est  puissant  en  toutes 
choses. 

Ce  qui  résulte  des  opinions  des  philosophes ,  des  savants  illus- 
tres et  des  observateurs  habiles  dans  la  connaissance  des  corps 
célestes ,  c'est  que  la  terre  est  ronde  comme  une  sphère ,  et  que 
les  eaux  sont  adhérentes  et  maintenues  sur  elle  au  moyen  d'un 
équilibre  naturel  qui  n  éprouve  aucune  variation. 

La  terre  est,  ainsi  que  les  eaux,  plongée  dans  Tespace  comme 
le  jaime  Test  au  milieu  de  l'œuf,  c'est-à-dire  dans  une  position 
centrale.  L'air  l'environne  de  tous  les  côtés,  il  l'attire  vers  l'es- 
pace ou  l'en  repousse  ;  Dieu  sait  ce  qui  est  la  vérité  sur  ce  point. 


\ 


2  PROLÉGOMÈNES. 

Feuillet  3  recto.      La  terre  est  stable  au  milieu  de  Tespace ,  et  tous  les  corps  créés 

sont  stables  sur  la  surface  de  la  terre,  Tair  attirant  vers  lui  ce 
qui  est  léger,  et  la  terre  attirant  vers  elle  ce  qui  est  pesant,  de 
même  que  Taimant  attire  le  fer. 

Le  globe  terrestre  est  divisé  en  deux  parties  égales  par  la  ligne 
équinoxiale,  qui  se  prolonge  de  Toccident  à  Torient;  c'est  la  lon- 
gueur de  la  terre  et  la  ligne  la  plus  considérable  -de  la  sphère 
terrestre,  de  même  que  le  zodiaque  est  la  plus  considérable  de 
la  sphère  céleste.  La  circonférence  de  la  terre  se  divise  en  3 60 
degrés  sous  la  ligne  équinoxiale;  chaque  degré  vaut  2  5  para- 
sanges;  chaque  parasange,  12,000  coudées;  chaque  coudée, 
a 4  doigts,  et  chaque  doigt,  6  grains  d'orge  rangés  et  adhérents 
les  uns  aux  autres  (litt.dos  à  dos).  D'après  ces  rapports,  la  cir- 
conférence de  la  terre  est  de  182,000,000  coudées  ou  de  1 1,000 
parasanges  ^  Tel  est  le  calcul  des  Indiens.  Mais,  d'après  Hérates^ 
qui  mesura  cette  circonférence,  et  qui  la  divisa  en  parties  égales, 
chacune  composée  de  100  milles,  elle  serait  de  3 6,000  milles 
ou  de  i3»woclo  parasiang)^.  A  partir  de  la  ligne  étcpùnoxiale,  en 
se  dirigeant  vers  l'ua  ou  l'autxe  pôlje,  on  compte  90  degrés,  et 
toutes  les  latitudes  jcorrespofidatites  soat  die:  mèoie  dimension, 
Maî^  U  n'existe  ^de  terres  iiabitables,  à  ipartir  xle  la  ligne,  que 
jusqu'au  64^  degré  ^  :  lé  reste  est  entièrement  désert  à  cause  de 
l'intensité  du  froid  et  de  l'abondance  des  neiges. 

La  totalité  4^  U  populaf(ion  du  globe  habite  la  partie  septen- 
trionale; les  régioas  qui  sont.au  sud  sont  abandonnées  et  dé^ 
sertes  à  cause  de  la  cbaletgrdes  rayons  du.  soleiL  Ces  régions 

*  n  faut  lire  ici  108,000,000  coudées  et  g,ooo  parasanges.  Mais  ce  qu'il  y  a 
d'assez  remarquable,  c  est  Tideatité  du  rapport  existant  entre  les  nombres  indiquée 
dans  le  texte  et  ces  deux  derniers, 
ratosthènes? 

'  Dans  la  Géographie  de  Plolémée ,  la  largeur  de  la  terre  habitée ,  depuis  Téqua- 
teur,  s*étend  jusqu'au  63*  parallèle.  (Géograph.  de  Ptol,  trad.  de  H-Tabbé  Halina, 
pag.  i5i.) 


PROLÉGOMÈNES.  5 

étant  situées  dans  la  partie  inférieure  de  l'orbite  de  cet  astre  \      Feuillet  3  veno. 
il  en  résulte  que  les  eaux  se  dessèchent,  et  qu'il  y  a  absence 
de  toute  espèce  d'êtres  vivants;  car  les  animaux,  non  plus  que 
les  plantes,  ne  peuvent  vivre  que  là  où  il  se  trouve  de  l'eau  et 
de  la  fraîcheur. 

La  terre  est  essentielletnent  ronde,  mais  non  point  d'tuie  ro* 
tondité  parfaite,  puisqu'il  y  a  des  élévations  et  des  bas-fonds, 
et  que  les  eauX'  coulent  des  unes  aux  autres.  La  mer  Océane 
entoure  la  moitié  du  globe  sans  interruption  connue  une  zone 
circulaire,  en  sorte  qu'il  n'en  apparaît  qu'une  moitié ,  comme  si 
c'était,  par  exemple,  un  œuf  plongé  dans  de  l'eau  laquelle  serait 
contenue  dans  une  coupe  :  c'est  ainsi  que  la  moitié  de  la  terre 
est  plongée  dans  la  mer.  La  mer  est  elle-même-  entourée  d'air, 
et  l'air  éprouve  fes  attractions  et  les  répulsions  dont  nous  ve- 
nons de  parler.  .     ' 

La  partie  habitable  de  la  terre  a  été  divisée  par  les  savants  en 
sept  climats,  dont  chacun  s*étend  de  l'occident  à  l'orient^.  Cette 
division  n'est  point  établie  d'après  des  lignes  naturellement  exis- 
tantes, mais  bien  d'après  des  lignes  idéales  imaginées  par  les 
astronomes.  Il  y  ^  ^^^  chaque  climat  un  grand  nombre  de 
villes,  de  forts,  de  villages  et  de  peuples  qui  ne  se  ressemblent 
point  entre  eux.  On  y  trouve  aussi  de  hautes  montagnes^  de 
vastes  plaines^  des  sources,  des  cours  d'eau,  des  lacs  tranquilles, 
des  mines,  des  végétaux  et  des  animaux  d'espèces  diverses  ^. 

Ces  sept  climats  sont  traversés  par  sept  mers  dont  nous  par- 

'  Le  ma.  n**  334 1  contenant  ÏAhrégi  du  présent  outrage ,  s^eiEpHine  en  ces  termes  : 

*   *y      <w  ^  lyJKà  JJU*i  «i  ^3  fjit^iCJki\  jJt^  *^J^  *  ^  cause  de  la  chaleur 

«  qu  on  y  éprouve,  et  parce  que  le  soleil  y  passe  au  lénith,  lorsquil  est  au  plus 
«  bas  de  son  orbite.  » 

'  Les  motsjaxta  Uneam  œqmnoxialemt  qu*oi4  lit  dans  la  version  latine,  ne  se  trou- 
vent pas  dans  notre  texte. 

'  Ces  derniers  mots  sont  transposés  mal  à  propos  dans  le  texte  arabe. 

1  . 


4  PROLÉGOMÈNES. 

Feuillet  3  verso.      lerons  par  la  suite ,  s'il  plaît  à  Dieu.  Ces  sept  mers  s'appellent 

(aussi)  golfes.  Six  d'entre  elles  sont  contiguês;  une  seule  est 
séparée  et  sans  communication  avec  les  autres. 

La  première  de  ces  mers,  située  dans  la  partie  habitable  du 
globe ,  est  la  mer  de  la  Chine  et  des  Indes ,  du  Sind  et  de  Hé- 
men.  Elle  s'étend,  à  partir  de  l'orient  et  du  i3*  degré  de  lati- 
tude, au-dessus  et  le  long  de  la  ligne  équinoxiale;  elle  baigne 
la  Chine,  puis  l'Inde,  puis  le  Sind,  puis  le  midi  de  l'Iémen,  et 
se  tennine  au  détroit  de  Bab  el  Mandeb  ^«xjm  c^lr  ^  C'est  là  sa 
longueur,  et  d'après  le  rapport  des  voyageurs  dignes  de  foi,  des 
navigateurs  qui  s'y  sont  hasardés,  et  des  personnes  qui  ont  fait 
voile  d'un  pays  à  un  autre  depuis  la  mer  Rouge  jusqu'au  Wak- 
wak  13)3  ê>!^'*  ^^^  longueur  est  de  4^500  parasanges^.  Il  s'y 
trouve  environ  trois  cents  îles,  soit  désertes,  soit  habitées,  dont 
nous  dirons  subséquemment  ce  que  nous  en  avons  appris  de 
plus  certain ,  et  ce  que  l'histoire  en  rapporte. 

De  cette  mer  de  la  Chine ,  dérive  le  Golfe- Vert  qui  est  le  golfe 
de  Perse  et  d'Abila  ^^i  ;  il  s'étend  du  sud  au  nord,  en  tirant 
un  peu  vers  l'ouest  ;  baigne  les  côtes  occidentales  du  Sind  «xjum, 
du  Mekran  ^|^,  du  Kerman  {j^ji^  et  du  Fars  ^jU,  et  se  ter- 
mine à  Âbila,  près  A'badan  ^^bU^.  Se  détournant  du  côté  du 
midi,  les  eaux  de  ce  golfe  baignent  le  pays  de  Bahreîn  {^j^  et 
du  lémamet  i^Lc,  atteignent  celui  d'Oman  JUt,  les  rivages  de 
l'Iémen^,  et  là,  touchent  à  la  mer  des  Indes  ^.  La  longueur  de 
cette  mer  est  de  ^^o  parasanges;  il  y  a  beaucoup  d'écueils  et  de 
bas-fonds.  Sa  profondeur  est  de  70  à  80  brasses.  On  y  compte 

neuf  îles  habitées  ou  inhabitées  dont  nous  parlerons  ci-après. 

• 

*  Sic.  Ce  détroit  est  en  effet  situé  par  12^  48*  de  latit.  nord. 

*  Ou  de  la  moitié  de  la  circonférence  du  globe.  Voyez  ci-dessus,  pag.  a ,  note  1'*. 

*  On  lit,  dans  le  ms.  n^  534*  (gWfJI  d^  cj^ j^  iJ=D^3  *  ^^^^  ^"^  ^^ Chedjer 
(qui  dépend)  de  llémen.  » 

*  Les  mss.  n?  354  et  B  portent  de  la  Chine. 


PROLÉGOMÈNES.  6 

De  cette  mer  de  la  Chine  dérive  encore  le  golfe  de  Colzoum  FeuïUet  4  recio 
^^XiUI  ^â-J^  \  qui  comipence  à  Bab  el  Mandeb,  au  point  où  se 
termine  la  mer  des  Indes.  Il  s'étend  au  nord,  en  inclinant  un 
peu  vers  l'occident ,  en  longeant  les  rivages  occidentaux  de  Tlé-^ 
men^  le  Téhama  *A^,  rHedjax^UjIt,  jusqu'aux  pays  de  Madian 
^Owt,  d'Âila  Ak^t»  et  de  Faran  ^\j\^^  et  se  termine  à  la  ville  de 
Colzoum,  dont  il  tire  son  nom.  Se  détournant  ensuite  vers  le 
sud,  ses  eaux  baignent  la  côte  orientale  du  Sa'ïd  «k^^uoII,  Djoun 
el-Melik  dULU  ^jj^^jt,  Azab  v'^  '^  ^'^i^  de  Souaken  (^^1^,  Za- 
legh  ^3,  le  pays  de  Bodjah  a^,  et  enfin  TAbyssinie  *A.»it,  où  elles 
rejoignent  la  mer  des  Indes.  La  longueur  de  la  mer  de  Colzoum 
est  de  1 4oo  milles.  Lies  profondeurs  de  cette  mer  sont  remplies 
de  bancs  de  sable  sur  lesquels  périssent  les  navires,  en  sorte  - 
qu'il  n'y  a  que  les  navigateurs  expérimentés  et  connaissant  ces 
écueils  cachés  et  les  passages  praticables,  qui  osent  s'y  hasarder. 
Il  existe  dans  cette  mer  des  îles  au  nombre  de  quinze  ;  nous  en 
ferons  mention  en  leur  lieu. 

La  seconde  grande  mer,  connue  sous  le  nom  de  mer  de 
Syrie  ^,  tire  son  origine  de  la  partie  de  l'Océan  qui  est  au 
couchant.  Elle  commence  sous  le  quatrième  climat,  où  elle 
porte  le  nom  de  mer  de  Zakak  ou  de  Cul-de^ac  ^b)Jl  ^ ,  parce 
que  sa  laideur  en  cet  endroit  n'est  que  de  1 8  milles.  «  La  dis- 
«  tance  de  Tarifa  à  l'île  Verte  ^  est  également  de  1 8  milles.  » 
Cette  mer  a  au  levant  les  côtes  du  pays  des  Berbers  ^^t  >^ 
au  nord  de  l'extrême  Afirique.  Elle  longe  l'Afrique  moyenne, 
l'Afrikia  proprement  dite  A^Ji^àn  jcmI  jusqu'à  la  rivière  des  Sables 
Ju^t  dl^,  le  pays  de  Barca  aS^,  de  Lounia  AAj»y^,  de  Marakebe 

'  La  mer  Rouge.-—  '  Ou  Aidab. —  *  La  Méditerranée.  —  *  Le  détroit  de  Gibraltar. 

*  Algézîras.  Ce  renseignement,  aussi  important  qu'exact,  manque  dans  le  ms. 
n^*  334-  Nous  Tavons  placé  entre  guillemets;  nous  en  userons  de  même,  dans  la 
présente  version,  pour  tous  les  j>assages  qi^i  contiennent  des  variantes,  et  pour 
ceux  qui  n'avaient  jamais  été  traduits. 

*  Le  ms.  n^  33&  porte  Loukia  KwAjip.  M.  de  Sacy  pense  qu  il  est  ici  question  de 


6  PROLÉliOMÈNES. 

Feuillet  4  recto.      iMuil^  ^  et  cT Alexandrie ,  la  partie  septentrionale  du  désert  (  entre 

rÉgypte  et  la  Syrie),  la  Palestine  et  le  re^te  de  la  Syrie,  jusqu'à 
Souaîdiè  A|4>s(^l  ^  ({ui  est  à  Textrémité  de  cette  mer.  La  cdtt 
forme  ensuite  un  coude  et  se  dirî|^  vers  le  cQttohant  <  en  passant 
«  auprès  d'Antioche  Hiftffiihîl,  »  atteint  le  détroit  de  Constantinople, 
puis  le  Péloponèse  (jmJ^  hii^'^  Otrante,  où  est  Tentrée  du 
golfe  de  Venise  ^  les  terres  de  Sôcile ,  de  Rome  ;  de  Savone  et 
de  Narbonne,  longe  les  Pyrénées  ob^l  J^^^ ,  passe  à  Torient  de 
l'Espagne,  puis  au  midi  (de  la  Péninsule),  et  rejoint  les  deux  îles? 
où  son  point  de  départ  a  été  fixé-.  Là  longueur  de  la  mer  de 
Syrie,  depuis  Tuné  jusqua  Taulire  de  ses  extar6mrtés,  est.de  1 1 36 
parasanges.  U  y  a  environ  cent  îles- grandes  ou  petites,  désertes 
ou  habitées,  que  nous  déorirons,  s^il  plaît  à  Dieii. 

Deux  golfes  considérables  dérivent  de  cette  «mer. de  Syrie. 
L  un  est  la  golfe  de  Vemsè ,  qui  commence  à  f  est  de  la  Galabre 
A^j^  ;^^,  dépendance  de  lltalie^  passe  auprès  de  iamer  d'Ot 
trante,  se  dirige  vers  le  nord-nord-nmest  du  côté > defiari  ^^If ; 
sur  la  côte  de  SaintrAnge,  puis  à  Touest  vers  Ancéne,  longe  .les 
côt»  de  Venise  et  d' Aquilée  im^lifSL^I  où  il.  se  termine  ;  de  là ,  toui^ 
nant  à  Test ,  vers  les  rivages  de  la  Croatie ,  de  la  Dslmatie  et  de 
TEsclavonie  ^ ,  j^^^Ai^l^  k««wUd  s^^ysf^ ,  il  atteint  la  grande  mer 
où  il  avait  commencé.  La  longueur  du  golfe  de  Venise,  de  Tume 
à  lautre  de  ses  extrémités,  est  de  i.ioo  milles;  il  contient  quinze 
îles ,  dont  six  sont  habitées  et  les  autres  désertes  ;  nous  en  re* 
parlerons. 

la  Libye.  Nous  adoptons  d'autant  plus  volontiers  cette  leçon ,  qu'elle  s'accorde  avec 
le  témoignage  de  Léon  TAfricain ,  qui ,  dans  la  fixation  des  limites  de  TEgypte , 
platée  la  Libye  immédiatement  après  le  pays  de  Barca.  Voyez  Hartmann  j  £dHf.  Afr. 
pag.  5^5. 

^  Ou  Maraldé  J^u»!^.  -^  *  Séleucie? 

'  L'auteur  n'a  point. encore  fait  mention  de  ces  lies,  mais  tout  porte  à  croire 
qu'il  s'agit  ici  d'Algéxiras  et  non  de  Cadix. 

*  Et  non  point  de  la  Macédoine,  ainsi  qu'il  est  dit  dans  la  version  latine. 


PROLÉGOMÈNES.  7 

-.  L^  second  de  ces  golfes  s'appelle  la  mer  du  Pont  (fJ^  ;  il  Feuillet  4  verso. 
aoipEoe^uce  au  détroit  d'Âbidos  S  dont  la  lai^ur  n'est  à  son  cm- 
bouehura  que  de  la  diataBce  d'un  jet  de  flèche,  «  se  prolonge 
«  sur  une  étendue  de  troîft  journées  de  liayigation  ou  de  3 00 
<  milles,  »  et  passe  devant  Constantinoplnv auprès  de  laquelle  sa 
largeur  éail  de  quatre  milleé.  Le  Pont.(Euxin)  s'étend  ensuite  vers 
l'orient,  attemt,  du  <)âté(duimidi,  l^payç  d'H^clée,  de  Sinope, 
de  Trébizonde,  d'Achkala  jlKât,  des  Alains  ',  et  seicriùine  là  où 
habitat  les.KJMMw^.  A  cet  endroit  sa  direotion  change  :  les  eaux 
du.  Font  se  ppiient  vens.  Métràba  Mm-J^^  ',  touèbent  au  pays  des 
Rujsusesi  \  du>  fierdjdn  >  jj^j4  »  i  l'ettbout^hure  du  Dnieper  ^j^\é^ 
et  à.^Ue  du  Danube^,,  parviennent 'ai l'entrée  du  détroit  de 
Ccmstantînopla  et  longent  la  oôfce  orientale  de  la  Macédoine 
A«,i»5iKM.4^  juaiqu'au'  point  d'où  noib  l'avons  fait  partir.  La  lon- 
gueur du  Posit  est,  de^puis  ie  défroit  jusqu'à  scm:  extrémité ,  de 
i 3 oo  milles*  Çh^  y  compte*  sii:  îles,  dont  nous  ferons  une  plus 
ansiple  awKtieo./i  .^      ■    .    ;  ». 

La^^mer  de  Djoi^djan  et  de  Dilem  fi^^3  {^Wj^^  est  isolée  et 
saoa  aucune  oommunicaftioti  avec  les  autres;  un  grand  nombre 
de  fleuves  et  de  cours  d'eau  s'y  jettent.  Du  côté  de  l'occident , 
cqtte  flfuer  est  bornée  ;par  i'Azerbaîdjan  (^Miq^^^iet  le  Dilein;  à 
l'esté  pai; le  pays  des  Aghaazjty^l  ^ ;  au  nord,,  par  celui  des  Kho- 
sara^;  au  midi,  pat  le  Tâbanstan  ^\a^jj^.  Sa  longueur,  du 
G^té  de  la  Khosarie ,  jusqu'à  .la  source  du  Timour  j^éUI  (^v^  ^ ,  est 


*  Cest  ainsi  du  moins  que  j^entends  le  mot  ««Sy ) ,  traduit  dans  la  version  latine 
par  €ehii'd*il^;  le  nom  d'AïAe  s'était  conservé  dans  le  moyen-âge.  Voyec  ViUehar- 
d^uin..,  etc.  : 

*  Le  texte^  porte  A^^.r— '  C'e9t  Matnga ,  ande^  noip  de  la  presquile  de  Taman. 

*  Kkmê^j}]  d^.  —  *  V Abrégé  ]poTle\yj^  i  notre  manuscrit,  L^d- 

*  La  Gûpiçnpe..  -^  ^  Oif  des  Gbo»es,  peuple  bien  connu.  t/ 
V  U\.^x\ç  porte^jj^^  ;  mais  le  joa^.  B.  porte^j^ji»^. 

*  Le  ins.  i\?  334  porte  A*in-Elbam  rr^ît  <^y-i»« 


8  PROLÉGOMÈNES. 

Feuillet  h  verso,  de  1  ooo  miiies ,  et  sa  largeur ,  depuis  la  côte  de  Djordjan  jus- 
qu'à Tembouchure  du  Volga,  de  65o  milles.  On  y  compte  quatre 
îles  dont  nous  parlerons  ci-après,  ainsi  que  des  autres  mers 
indiquées  plus  haut,  lorsque  nous  ferons  la  description  détaillée 
des  pays  et  des  habitants. 

Ces  mers  contiennent  diverses  espèces  de  poissons,  d'animaux 
et  de  choses  curieuses,  dont  nous  ferons  également  mention, 
s'il  plaît  à  Dieu. 

«  Maintenant  que  nous  avons  terminé  la  description  abrégée 
«  de  la  figure  de  la  terre  et  sa  division  en  climats  ;  celle  de  ses 
<  mers ,  dont  nous  avons  fait  connaître  l'étendue  et  les  limites ,  et 
«  celle  des  rivages ,  dont  nous  avons  indiqué  sommairement  les 
(T  noms  et  le»  habitants,  nous  liions  commencer  à  décrire  les  sept 
«  climats,  les  pays,  les  peuples  et  les  raretés  qu^ils  contiennent, 
t  climat  par  climat  et  contrée  par  contrée ,  sans  rien  omettre  de 
«  ce  qui  concerne  les  chemins  et  les  routes,  les  distances  en 
«  parasanges  et  en  milles,  le  cours  des  fleuves,  la  profondeur  des 
«  mers,  les  moyens  de  communication  dans  les  déserts,  le  tout 
«  expliqué  dans  le  plus  grand  détail  et  avec  tout  le'  soin  pos* 
«  sible. 

«  Lorsque  nous  avons  voulu  tracer  les  noms  des  villes  et  indi-  ^ 
«  quer  les  distances,  nous  nous  sommes  aperçu  que  chaque  cli- 
«  mat  devait,  &  cause  de  sa  longueur,  se  subdiviser  en  dix  sections 
«  proportionnées ,  soit  en  latitude ,  soit  en  longitude ,  et  que 
«  toutes  les  villes ,  les  pays ,  les  lieux  habités ,  devaient  être  indi- 
«  qués  dans  chaque  section,  de  telle  manière  que  le  lecteur  pût, 
«  d'un,  coup  d'oeil  et  sans  peine ,  acquérir  la  connaissance  des 
«  voies  et  des  peuples ,  et  s'assurer  de  la  justesse  de  ses  obser- 
«  vations.  Le  nombre  des  tableaux  suivants  ^  s'est  donc  élevé  à 

'  Ces  tableaux  ou  cartes  géographiques  maYiquaient  dans  le  premier  manuscrit; 
mais  nous  avons  été  assez  heureux  pour  les  retrouver,  au  nombre  de  soixante-neuf 
(sans  compter  le  planisphère),  dans  le  manuscrit  dont  la  Bibliothèque  du  roi  vient 


PROLÉGOMÈNES.  9 

soixante  et  dix,  sans  compter  les  deux  extrémités,  dont  Tune 
forme  la  limite  des  lieux  habités  du  côté  du  sud  et  la  majeure 
partie  de  ceux  que  Textrême  chaleur  et  laridité  rendent  entiè* 
rement  déserts,  etTautre,  la  limite  des  lieux  habités  du  côté 
du  nord ,  où  le  froid  excessif  produit  un  semblable  e£Pet.  Au 
moyen  de  cette  méthode,  le  lecteur  verra  dans  les  tableaux 
la  situation  véritable  et  la  forme  exacte  des  pays;  mais  il  lui 
resterait  à  connaître  Tétat  des  contrées,  la  conformation,  les 
habitudes,  le  costume  des  habitans,  les  routes  frayées,  ainsi 
que  les  distances  en  imlles  et  en  parasan^s,  et  les  curiosités 
dont  Texistence  a  été  attestée  par  les  voyageurs ,  les  marins  et 
les  historiens.  D'sfprès  cela,  no\is  avons  jugé  convenable  de 
faire  suivre  chaque  tableau  de  la  description  des  lieux  qu*il 
indique  ;  et  c'est  ce  que  nous  nous  proposons  de  faire  dans  le 
présent  ouvrage ,  autant  que  nos  forces  pourront  nous  le  per«* 
mettre,  et  en  implorant  le  secours  divin.  > 


Feuillet  4  verso. 


Feuillet  5  rectp. 


de  fiiire  racquisition.  Elles  existât  ëgf^emeai  daoft  les  exemplaires  de  la  Géogra- 
phie d^Édrisi  ^i  se  conservent  à  Oxford.  On  peut  consulter  à  ce  sujet  Hartmfoip , 
Edris.  Afr.  pag.  Lxxii ,  et  M*  Walckenaêr,  Biographie  universelle,  article  Edrisi, 


PREMIER  CLIMAT. 


PREMIÈRE  SECTION. 

Afrique  oocidentaie.  —  Oulil.  -^  Sa}a.  —  Tokrour.  -<»-  BerÎM.  —  Lemlem.  -«• 

Pays  des  noirs. 


l«Vi«*MWMa^Bi<« 


Ce  climat  commeoce  à  Touest  de  la  mer  occidentale,  quW 

appelle  austt  la  mer  des  ténèbpes.  C'est  1:6116  au-^delà  de  laquelle 

Feuillet  5  recto,      personne  ne  sait  ce  qui  existe;  li  y  a  deux  îlesy  aonmées  les  Iles 

Fortunées,  d'où  Ptolémée  commence  à  compter  les  longitudes. 
On  dit  qu'il  se  trouve  dans  chacune  de  ces  îles  un  tertre  cons^ 
truit  en  pierres ,  et  de  cent  coudées  de  haut.  Sur  chacun  d'eux 
est  une  statue  en  bronze  qui  indique  de  la  main  l'espace  qui 
s'étend  derrière  elle.  Les  idoles  de  cette  espèce  sont,  d'après  ce 
qu'on  rapporte,  au  nombre  de  six.  L'une  d'entre  elles  est  celle 
de  Cadix,  à  l'ouest  de  l'Andalousie;  personne  ne  connaît  de 
terres  habitables  au-delà. 

Dans  cette  section  «  que  nous  avons  tracée  »  sont  les  villes 
de  Amlil  JuJUI  \  de  Sala  V^i-,  de  Tokrour  j^ji^y  de  Daou  j^,  de 
Bericha  ^^j^  ^  et  de  Modrah  ùjù^.  Elles  appartiennent  au  pays 
de  Maghraouat  »jIj-m  ^  du  Soudan.  L'île  d'Oulil  est  située  dans 
la  mer  *,  non  loin  du  rivage.  C'est  là  (dans  cette  île)  qu'on 

'  Certainement  d'après  le  nouveau  ms.  Oulil.  JuJ^I  —  *  Pour  Berisa. 

*  Le  ms.  n^  334  porte  Mourah  «13^,  et  Maghzara  ùj\yjuê  ou  Makzarah  ùj\yL9* 

*  Voyez ,  au  sujet  du  problème  géographique  que  présente  la  situation  d'Oulil , 


PREMIÈRE  SECTION.  Il 

trouve  cette  saline  si  renommée ,  la  seule  qu!on  connaisse  dans      Feaiiiet  s  recto 
le  pays  des  noirs.  On  en  tire  le  sel  qui  se  transporte  dans  toutes  ouliu 

ces  contrées  au  moyen  de  navires  venant  de  l'île  où  s'opère 
le  chai^ment  du  sel,  et  d'où  dn  le  dirige  vers  l'embouchure 
du  Nil,  située  à  une  journée  de  distance  \  et  ensuite  vers  Amli 
jUtI,  Bokroiir  j^^o  ^,  Bericha  (^t^,  Ghana  asU  et  autres  pays 
du  Wangara  «^UUI^ ,  Kaougha  Aà^  et  autres  pays  du  Soudan , 
qui  pour  la  plupart  n'ont  d'autre  eau  pour  s'abreuver  que  l'eau 
du  Nil  et  <ïelle  des  rivières  qui  se  jettent  dans  ce  fleuve.  Le  reste 
des  contrées  qui  avoisinent  le  Nil  est  désert  et  sans  habitations; 
il  y  existe  èepéndant  des  mares  d'eau  de  pluie  qu'on  rencontre 
après  deux,  quatre,  cinq  ou  douEC  journées  de  marche,  sem- 
blables à  celles  du  désert  situé  sur  la  route  de  Sedjelmasa  nL^L^ 
À  Ghana ,  et  où  l'on  ne  trouve  de  l'eau  qu'au  bout  de  quatorze 
jours  de  marche ,  en^orte  que  les  caravsoies  sont  obligées  d'en 
porter  dans  des  vsdses  à  dos  de  chameau.  Il  y  a  beaucoup  de  lieux 
pareils  dans  le  Soudan,  dont  la  majeure  partie  se  compose  de 
sables  soulevés  et  transportés  çà  et  là  par  les  vents  :  pays  aride 
et  où  la  chaleur  est  extrême ,  tellement  que  les  habitants  du  pre- 
mier climat ,  du  second  et  d'une  partie  du  troisième ,  brûlés  par 
le  soleil,  sont  de  couleur  noire  et  ont  les  cheveux  crépus,  con- 
trairement à  ce  qui  a  lieu  oheas  les  peuples  qui  vivent  sous  le 
sixième  et  sous,  le  septième  climat*  De  l'île  d'Oulil  à  la  ville  de 
Sala,  on  compte  seize  journées  de  marche. 

Sala  est  située  sur  la  rive  septentrionale  du  Nil.  C'est  une  ^ala. 

ville  populeuse  et  im  lieu  de  réunion  pour  les  noirs.  On  y  fait 
un  bon  commerce  et  les  habitants  sont  courageux.  C'est  une 
dépendance  du  Tokrouri ,  prince  puissant  qui  possède  des  escla- . 

Hartmann,  Edrisii  Africa,  pag.  3o.  B  est  bien  évident  que  par  iVi7  Tauteur  entend 
le  N3  des  noirs. 

'  Le  texte  porte  ^^  wçS  ;  une  jonraée  de  navigatioQ  ou  cent  iniBes. 

'  Lisez  Sala  et  Tokrour. 

a. 


Feuillet  6  recto. 


TOKROUR. 

Feuillet  5  verso. 


BEIUSA. 


LEMLBM. 


12  PREMIER  CLIMAT. 

ves  et  des  troupes,  et  qui  est  connu  par  ia  fermeté,  la  sévérité 
et  ia  justice  de  son  caractère.  Son  pays  est  sûr  et  tranquille; 
le  lieu  de  sa  résidence  et  sa  capitale  est  la  ville  de  Tokrour, 
située  au  midi  du  Nil,  à  deux  journées  de  marche  de  Sala,  sent 
par  terre,  soit- par  le  fleuve. 

Cette  ville  de  Tokrour  est  plus  grande  et  plus  commerçante 
que  Sala.  Les  habitants  de  Textrême  Afrique  occidentale  y  por- 
tent «  de  la  laine ,'  »  du  cuivre ,  <  des  coquilles  marines  \  »  et  en 
retirent  de  Tor  «  et  des  esclaves.  »  Les  habitants  de  Sala  et  de 
Tokrour  se  nourrissent  de  dhorra  ^ ,  de  poisson  et  de  laitages  ; 
leurs  troupeaux  se  composent  de  chameaux  et  de  chèvres.  Les 
personnes  du  commun  se  vêtent  de  peaux  de  mouton,  et 
portent  sur  leurs  têtes  des  bonnets  de  laine;  les  gens  riches 
portent  des  vêtements  de  coton  et  le  voile  ^.  De  Sala  et  de  Tok- 
rour à  Sedjelmasa,  on  compte  quarante  jfumées  de  marche  de 
caravane.  Le  pays  le  plus  voisin,  du  côté  de  Lamtouna  juyl  du 
désert,  est  Arca  iji  ^;  on  compte  entre  ces  deux  pays  vingt-cinq 
journées.  On  s'approvisionne  d'eau  pour  deux ,  quatre ,  cinq  ou 
six  jours.  De  même,  de  TUe  d'Oulil  à  Sedj^elmasa,  on  compte 
environ  quarante  journées,  et  de  Tokrour  à  Barisa  (^m*^,  située 
sur  le  bord  du  Nil  à  l'orient,  douze  journées. 

Berisa  est  une  ville  petite,  non  entourée  de  murs;  ses  ha- 
bitants sont  marchands  ambulants.  C'est  un  lieu  très-peuplé,  qui 
qui  est  sous  la  dépendance  du  sultan  de  Tokrour.  Au  sud  de 
Berisa  9  est  le  pays  de  Lemlem  Jk-l*  éloigné  d'environ  dix  jour- 
nées.  Les  peuples  de  Berisa,  de  Sala,  de  Tokrour  et  de  Ghaiia 
font  des  incursions  dans  le  Lemlem,  réduisent  en  captivité  les 
habitants,  les  transportent  dans  leur  propre  pays,  et  les  vendent 
aux  marchands  qui  y  viennent,  lesquels  les  font  passer  ailleurs. 

^  yyJl'  —  '  Espèce  de  grand  millet  (Holcus).  Le  texte  porte  •j^. 

*  £l-niazar  j^m ,  d*où  dérive  le  mot  itaUen  m^zzaro. 

*  L'Abrégé  porte  Azka  ^1. 


PREMIÈRE  SECTION.  13 

Il  n'y  a  dans  tout  le  Lemlem  que  deux  villes,  qui  ne  sont  pas 
plus  grandes  que  des  bourgs.  L'une  d'elles  s'appelle  Mellel  JU, 
et  l'autre  Daou  ^à.  Elles  sont  éloignées  l'une  de  l'autre  de  quatre 
journées.  D'après  ce  qu'on  rapporte ,  les  habitants  sont  juifs ,  et 
pour  la  plupart  plongés  dans  l'ignorance  et  dans  l'impiété.  Lors- 
qu'ils sont  parvenus  à  l'âge  de  puberté ,  ils  se  stigmatisent  la 
figure  et  les  tempes  au  moyen  du  feu.  Ce  sont  des  signes  qui 
servent  à  les  fiedre  reconnaître  «  eux  et  leur  patrie.  »  Toutes  les 
habitations  sont  construites  sur  les  bords  d'une  rivière  qui  se 
jette  dans  le  Nil.  Au-d^à  du  Lemlem,  vers  le  sud,  on  ne  con- 
naît pas  de  pays  habité.  Celui  de  Lemlem  toudie  du  côté  de 
l'ouest  au  Maghaara  •JlyL^,  à  l'est  au  Wangara  •j\ij^^  au  nord  au 
Ghana  ajL»,  au  sud  à  des  déserts.  La  langue  des  habitants  du 
Lemlem  diffère  de  celles  des  Maghzariens  et  des  Ghaniens. 

De  Berisa  à  Ghana',  on  compte  douze  journées.  Berisa  est 
située  à  mi-chemin  vers  Sala  et  Tokrour.  De  Berisa  à  Oud-, 
^acht  iShjBkà^y\  douze  journées.  Cette  dernière  est  au  nord  de 
Berisa. 

On  ne  voit  dans  le  pays  des  noirs  aucuns  firuits,  ni  frais  ni 
secs,  autres  que  les  dattes  provenant  de  Sedjelmasa  et  du  pays 
de  Zab  v!pl  ^^»  qui  sont  apportées  par  les  habitants  du  désert 
de  Wardjelan  (^i^l^l^.  Le  Nil  coule  dans  cette  contrée  de  l'orient 
à  l'occident.  Le  roseau  orientai ,  l'ébénier,  le  cèdre,  le  saule 
et  diverses  sortes  de  tamarisc  croissent  sur  les  bords  du  fleuve 
en  forêts  épaisses;  c'est  là  que  les  bestiaux  habitent  et  qu'ils  se 
mettent  à  l'abri  de  l'excessive  chaleur.  On  y  voit  des  lions,  des 
girafes,  des  gazelles,  des  hyènes  ^,  «  des  éléphants,  »  des  lièvres 
et  des  belettes. 

Il  y  a  dans  le  Nil  diverses  espèces  de  poissons,  soit  grands, 

'  Notre  texte  porte  mUa/^  *  àLaiprèB  Léon  rAfincain ,  liv.  9 ,  pag.  38a ,  c  est 
une  bête  féroce  qui  dévore  les  cadavres  durant  la  nuit. 


Feailiet  5  vei'so. 


PATS  DES  NOIRS^ 


14  PREMIER  CLIMAT. 

Feoiiiete  recto,  soit  petîts  y  dont  la  plupart  des  noirs  se.  nourriâsent;  Us  les  pè- 
chent et  les  salent;  ces  poissons  sont  extrêmement  huileux  et 
épais. 

Les  armes  dont  ces  peuples  font  usage  sont  Tare  et  les  flè« 
eh  es  ^  ;  c'est  sur  elles  qu'ils  fondent  leur  sécurité.  Ils  s^  servent 
aussi  de  massues  qu'ils  fabriquent  de  bois  d'ébène  avec  beau- 
coup d'art  et  d'intelligence.  Quant  aux  arcs,  aux  flèches  et  aux 
cordes  d'arc  ^,  ils  les  tirent  de  l'espèce  de  roseau  nommée 
«  cherki  «^^t.  >  Leurs  maisons  sont  construites  en  terre.,  «  les 
«  pièces  de  bois  larges  et  longues  étant,  rares  parmi  eux.  »  Ils 
se  parent  d'ornements  en  cuivre  ^  dé.  coquilles  marines ,  de  cot* 
liers  de  verre,  de  graines,  de  pierres  nommées  la'ab  ul  cheikh 
^^^t  V'^^  6t  de  diverses  espèces  de  faux  onyx  fabriqués  avec 
du  verre.  Ce  que  nous  venons  de  dire  de  leurs  mœurs  et  cou-* 
tûmes,  et  de  leur  manière  de  se  nourrir,,  de  se  désaltérer,  de  se 
vêtir  et  de  s'orner,  s'applique  à  la  majeure  partie  du  pays  des 
noirs ,  pays  extrêmement  aride  et  brûlant.  Quant  à  l'agricultiu^e , 
ceux  qui  habitent  des  villes,  cultivent  l'oignon,  la  courge,  le 
melon  d'eau,  qui  deviennent  d'une  grosseur  énonne.  Us  n'ont 
guère  de  blé  ni  de  céréales  autres  que  le  dhorra,  dont  ils  reti- 
rent une  espèce  de  boisson.  Leiu*  principale  nourriture  consiste 
en  poisson  et  en  chair  de  chameau  séchée  au  aoleil. 

Notre  manu3c.  porte  i:;»UMUM^t  mot  dont  le  sens  nous  est  inconnu  ;  <m  lit  dans 
V Abrégé,  comme  dans  le  ms.  B.,  cj 
En  arabe  wjj,  en  hébreu  "nn*. 


DEUXIÈME  SECTION. 


15 


DEUXIÈME  SECTION. 

Suite  de  I*Âfrîque  centrale.  —  Mellel.  —  Ghana.  —  Wangara  —  Tirki.  — 

Marasa.  —  Samghad.  —  Gharbil. 


Les  villes  comprises  dans  cette  section  sont  Mellel  JU,  Ghana 
ajU,  Chermi  ^jm  ^.  Marasa  Km\jA,  Saghmara  «^Ujum,  Amara  •jL»^ 
Gharbil  Ju^  et  Senieghda  «JoUfW.  «  Quant  à  la  ville  de  Mellel, 
«  qui  dépend  du  pays  de  Lemlem ,  et  que  nous  avons  mentionnée 
«  plus  haut',  c'est  une  ville  qui  n'est  ni  considérable ,  ni  en- 
«  tourée  de  murs;  elle  est  construite  sur  une  colline  de  terre 
«  de  couleur  rouge,  et  forte  par  sa  position.  Les  habitants  s'y 
«  mettent  à  l'abri  des  attaques  des  autres  noirs  ;  l'eau  qu'ils  boi* 
«  vent  sort  d'une  montagne  située  au  milieu  de  la  ville;  mais, 
«  loin  d*être  d'une  douceur  parfaite,  cette  eau  est  très-saumâtre. 
«  A  l'ouest  de  Mellel  et  sur  les  bords  de  ce  cours  d'eau  jusqu'au 
«I  point  où  il  se  jette  dans  le  Nil ,  on  trouve  plusieurs  peuplades 
«  de  nègres  qui  vont  tout  nus,  et  qui  se  marient  sans  dot  et  sans 
«  légitime.  11  n'existe  pas  d'homnies  qui  donnent  le  jour  à  un 
«  plus  grand  nombre  d'enfants.  Us  possèdent  des  chameaux  et 
«  des  chèvres  dont  le  lait  sert  à  les  nourrir;  ils  mangent  aussi 
«  du  gibier  et  de  la  chair  de  chameau  séchée  au  soleil;  ils  ont 
«  pour  voisins  d'autres  peuples  qui  les  réduisent  en  captivité , 
«  au  moyen  de  diverses  ruses,  et  qui  les  emmènent  dans  leur 
«  pays,  pour  les  revendre  à  des  marchands;  il  en  sort  annuel- 

'  On  fdutôt  TirHy  comme  on  le  verra  plus  bas. 

*  V Abrégé  [XMrte  Abara.#^\4»;lem8.  B.  Ghaiara  •jifjà-  — *  Voy.  ci-dessus,  p.  i5 


Feuillet  6  recto. 


MELLRL. 


Feuillet  6  recto. 


GHANA. 


16  PREMIER  CLIMAT. 

«  iement  un  nombre  considérable ,  destinés  pour  l'extrémité  de 
«  TAfrique  occidentale.  Tous  les  habitants  du  Lemiem  portent 
«  à  la  figure  une  marque  (ou  un  stigmate)  de  feu;  et  c'est  un 
«  signe  auquel  on  les  reconnaît ,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit 
a  plus  haut  \  » 

De  la  ville  de  Mellel  i  celle  de  Ghana  la  grande ,  on  compte 
environ  douze  journées  de  marche  dans  des  sables  plus  ou  moins 
mouvants.  Ghana  se  compose  de  deux  villes  situées  sur  les  deux 
rives  du  fleuve  d'eau  douce,  et  c'est  la  ville  la  plus  considé- 
rable y  la  plus  peuplée  et  la  plus  commerçante  du  pays  des  noirs. 
Il  y  vient  de  riches  marchands  de  tous  les  pays  environnants  et 
des  extrémités  de  l'Occident  ;  ses  habitants  sont  musulmans ,  et 
son  roi,  d'après  ce  qu'o;i  rapporte,  tire  son  origine  de  Saleh, 
fils  d'Abdallah,  fils  d'Hassan,  fils  d'Aly,  fils  d'Abou  Taleb;  il 
gouverne  de  sa  propre  autorité  :  mais  toutefois  il  prête  obéis- 
sance au  prince  des  croyants  de  la  race  des  Abbassides;  il  pos- 
sède sur  le  bord  du  Nil  un  château  solidement  construit,  bien 
fortifié,  et  dont  l'intérieur  est  orné  de  diverses  sculptures  et 
peintures,  et  fenêtres  vitrées;  ce  château  fut  construit  en  l'an  5 1  o 
de  l'hégire  (i  i  i6«de  J.-C).  Le  territoire  et  les  domaines  de  ce 
roi  sont  limitrophes  au  Wangara  ou  pays  de  l'or,  dont  nous 
avons  déjà  parlé,  et  qui  est  renommé  à  cause  de  la  quantité  et 
de  la  qualité  de  ce  métal  qu'il  produit.  Ce  que  les  habitants  de 
l'Afrique  occidentale  savent  d'une  manière  certaine  et  incontes- 
table, c'est  que  ce  roi  possède  dans  son  château  un  bloc  d'or 
du  poids  de  trente  livres  et  d'une  seule  pièce  ^.  C'est  une  pro- 
duction entièrement  naturelle,  et  qui  n'a  été  ni  fondue  ni  tra- 
vaillée par  la  main  des  hommes;  on  y  a  cependant  pratiqué  un 
trou,  et  on  l'a  attachée  au  trône  du  roi;  c'est  une  chose  curieuse 

^  Voyez  ci-dessus ,  pag.  1 3. 

*  Ceci  n*a  rien  d'incroyable  :  il  a  été  trouvé,  dit-on,  dans  le  voisinage  de 
des  masses  dor  pesant  45,  et  même  64  marcs  {EmytL  au  mot  Or). 


DEUXIÈME  SECTION,  17 

et  une  particularité  unique ,  dont  le  monarque  se  glorifie  auprès  Feuillet  6  verso. 
des  rois  du  Soudan.  Du  reste ,  ce  prince  passe  pour  être  le  plus 
juste  des  hommes;  car  (en  ce  qui  touche  sa  conduite  à  Tégard 
de  ses  sujets  et  la  justice  qu'il  exerce  envers  eux)  on  rapporte  ^ 
qu'il  a  des  officiers  qui  se  rendent  tous  les  matins  à  cheval  à  son 
château ,  chacun  portant  sur  sa  tête  un  tambour  dont  il  bat.  Ar- 
rivés  à  la  porte  de  cet  édifice ,  ils  cessent  le  bruit,  et  lorsqu'ils 
sont  tous  réunis  auprès  du  roi ,  ce  prince  monte  à  cheval ,  et , 
précédant  sa  troupe,  se  rend  «  dans  les  lieux  les  plus  étroits, 
«  les  plus  mfisérables  de  la  ville ,  »  et  dans  les  faubourgs.  Si  quel- 
qu'un a  &  se  plaindre  de  quelque  injustice,  le  roi  s'arrête,  or- 
donne qu'on  répare  le  mal,  et  reste  là  présent,. jusqu'à  ce  que 
l'afiaire  soit  terminée;  ensuite  il  retourne  au  château,  et  ses  offi- 
ciers se  dispersent.  A  trois  heures  après  midi ,  lorsque  la  chaleur 
du  jour  commence  à  tomber,  il  remonte  à  cheval ,  accompagné 
de  gardes;  mais  alors  personne  ne  peut  l'aborder  ni  s'approcher 
de  lui.  Cet  usage  de  monter  à  cheval  tous  les  jours  pour  rendre 
la  justice,  est  une  chose  connue  et  certaine.  ILporte  un  voile  de 
soie  pour  se  draper,  ou  un  manteau  pour  s'envelopper  et  se  cou- 
vrir ,  des  caleçons  et  des  souliers  garnis  de  courroies ,  «  soit 
•  quand  il  marche  à  pied,  soit  quand  il  monte  à  cheval  ^.  »  Il 
se  pare  de  beaux  ornements  et  de  riches  habits,  qu'il  fait  porter 
au-devant  4^  lui  les  jours  de  fête.  11  a  plusieurs  bannières  *, 
mais  il  n'a  qu'un  seul  drapeau.  Il  se  fait  précéder  par  des  élé-r 
phants ,  des  girafes  et  jpar  d'autres  animaux  sauvages  des  espèces 
qu'on  trouve  dans  le  Soudan.  Ces  peuples  ont,  dans  le  Nil,  des 
barques  solidement  construites,  dont  ils  se  servent  po]ur  la  pêche, 
et  pour  communiquer  d'une  ville  à  l'autre.  Les  vêtements  des 
habitants  de  Ghana  sont  le  manteau  et  la  fouta  ^ ,  «  obtfcun  sui- 

'  Notre  texte  porte  a,^  ^j^  aaO^  i 

*  Benoud,  pluriel  de  bend:  *«*  espagnol  bandera. 

*  ScMte  de  vétpex»!^  ou  de  ceinture  ;  en  espagnol  ybUa  et  en  provençal/oon^ia. 

3 


18  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  6  verso.      «  vant  SCS  facultés.  >  Le  pays  de  Ghana  touche  du  côté  de  Touest 

à  celui  de  Maghzara,  à  Test  au  Wangara^  au  nord  aux  plaines 
désertes  du  Soudan  et  des  Beil>ers ,  au  sud  au  pays  des  infidèles 
du  Lemlem  et  autres. 
wANGAit\.  Depuis  la  ville  de  Ghana  jusqu'aux  {»*emières  terres  du  Wan* 

gara,  on  compte  huit  journées.  Ce  dernier  pays  est  celui  qui  est 
renommé  à  cause  de  la  quantité  et  de  la  bonté  de  Tor  qu'il  pro* 
duit.  II  forme  une  île  de  3oo  milles  de  longueur  sur  i5o  de 
lai^e,  que  le  Nil  entoure  de  tous  cotés  et  en  tout  temps.  Vers 
le  mois  daout,  lorsque  la  chaleur  est  extrême  et  que  le  Nil  est 
sorti  de  son  lit,  Tîle  ou  la  majeure  partie  de  Tile  est  inondée 
durant  le  temp3  accoutumé  ;  ensuit^,  le  fleuve  commence  à  dé- 
croître. Les  nègres  de  tout  le  Soudan.se  rassemblent,  et  viennent 
vers  cette  contrée,  pour  y  faire  des  recKerchea,  durant  tout  le 
temps  de  la  baisse  du  Nil;  chacun  ramasse  la. quantité  d'or, 
grande  ou  petite,  que  Dieu  lui  a  accordé^,  ^ans  que  ptersonne 
soit  entièrement  privé  du  fruit  de  ses  peines.  Lorsque  le  fleuve 
est  rentré  dans  son  lit,  chacun  vend  Tor  qui  lui  est  échu  en 
partage^  et  ils  se  le  revendent  les  uns  aux. autres.  La  majeure 
partie  est  achetée  par  les  habitants  du  Wardjelan  xj'^^J^  t  et 
par  ceux  de  Textrémitè  de  T Afrique  occidentaie,  où  cet  or  est 
porté  dans  les  hôtels  des  monnaies,  frappé  en  dinars,  et  échangé 
dans  le  commeroe.  contre  des  ^  marchandises.  C'est  ^insi  que  la 
chose  se  pa|sse  tous  les  ans»  %  C'est  la  principale  production  du 
«  pays  des  noirs:  grands  et  petits,  ils  en  tirent  leur  subsistance. 
«  Il  y  a  dans  le  pays  du  Wangara  des  villes  flonssan;tes.  et  des 
«  forteresses  renommées.  Ses  habitante  sont  riches  ;  ils  poasè^ 
*»  dent  de  l'or  en  abondance ,  et  reçoivent  les  productions  qui 
«  leur  somA  apportées  des  autres  parties  les  plus  éloignées  de  la 
«  terre.  Ils  se  convient  de  manteaux,  de  voiles  et  d'autres  sortes 
«  de  vêtements  ;  ils  sont  entiëreuiont  noirs.  » 
TiRKi.  Au  nombre  des  villes  du  Wangara  ^t  celle  x)i»  Tirki  4^ ,  qui 


DEUXIÈME  SECTION.  19 

est  très-grande.  «  Quoique  populeuse,  elle  n'est  pas  dans  un 
état  florissaiit  ni  prospère.  Elle  est  sous  Tobéissance  du  roi 
dé  Ghana,  au  nom  duquel  on  fait  TinVocation  (  la  khotba),  et 
au  nom  duquel  on  gouverne.  De  Ghana  à  Tirki,  six  journées  de 
marche  en  isuivant  le  Nil  ;  »  de  Tirki ,  à  Marasa ,  six  journées. 
«  Marasa  a*«I^  est  une  ville  de  médiocre  grandeur,  trè^ 
peuplée,  très-comnfierçante  et  dont  les  habitants  sont  indus- 
trieux. Elle  est  située  sur  le  bord  septentrional  du  Nil ,  dont 
ils  boivent  les  eaul  ;  il  y  croît  du  riz ,  du  dhorra  ^  et  beaucoup 
de  grains;  les  habitants  se  livrent  au  négoce.  La  base  de  leur 
nourriture  est  le  poisson  qu'ils  pèchent  ;  ils  font  le  commerce 
de  l'or.  ■ 

De  la  ville  de  Marasa  à  celle  de  Saghmara  «jUjU.  six  jour- 
nées. 

ff  En  se  dirigeant  de  Marasa  et  de  Saghmara  vers  le  nord 
«  par  le  désert,  on  trouve  une  peuplade  qui  se  nomme  Beghama 
«  a^\à9  ;  ce  sont  des  Berbers  nomades  qui  ne  résident  en  aucun 
«  lieu,  et  qui  font  paître  leurs  chameaux  sur  les  bords  d'une 
«rivière  venant  du  côté  de  l'est,  et  se  jetant  dans  le  Nil. 
«  Il  y  a  dans  ce  pays  beaucoup  de  laitages ,  qui  servent  à  la 
«  subsistance  des  habitants.  »  De  Saghmara  à  Samghada  àù^^^w , 
huit  journées  ;  cette  ville  de  Samghada  est  très-agréable  et  située 
sur  les  bords  d'un  fleuve  d'eau  douce.  De  là  à  Gharbil  cX^j^, 
on  compte  neuf  journées.  De  Saghmara  à  Gharbil,  six  journées, 
en  se  dirigeant  vers  le  sud. 

«  La  ville  de  Gharbil  est  située  au  bord  du  Nil  ;  ses  habitants 
Il  se  vêtent  de  laine.  Elle  est  agréablement  placée  au  pied 
c  d'une  montagne  qui  domine  cett^  ville  du  côté  du  midi  ;  ses 
«  habitants  boivent  de  l'eau  du  Nil,  se.  nourrissent  de  dhorra  ^, 


Feuillet  7  reclo. 


MAnASA. 


SAMGHADA. 


GHARBIL 


'  Le  ms.  B.  porte  :  lUo  U^U^  JÂJL  i 
une  nourriture  excellente.  > 
'  leî  se  trouve  une  répétition  évidemment  fautive. 


«  dont  le  grain  très-gros  fournit 


3. 


Feuillet  7  rçcto. 


20  •     PREMIER  CLIMAT. 

<t  de  poisson  et  de  laitage,  et  se  livrent  au  commerce  des  di- 
«  vers  objets  qui  ont  cours  parmi  eux.  »  De  Ral)il  J^hj^j  ,  en  se 
dirigeant  vers  Touest,  à  Ghàiara  «^W^^  onze  journées.  «  Les 
«  habitants  de  ce  dernier  pays  montent  de  très^beaux  chameaux.  > 
Cette  ville  de  Ghaiara  est  située  sur  le  bord  du  Nil  ;  elle  est  en- 
tourée d'un  fossé.  Ses  habitants  sont  nombreux  et  braves.  «  Ils 
n  font  des  incursions  dans  le  pays  de  Lemlem ,  d'où  ib  enlèvent 
«  des  captifs  qu'ils  emmènent  chez  eux,  et  qu'ils  vendent  aux 
«  marchands  de  Ghana.  Entre  Ghaiara  et  Lemlem,  on  compte 
«  treize  journées.  Ces  peuples  montent  des  chameaux  excellents  ; 
«  ils  s'approvisionnent  d'eau,  marchent  de  nuit,  arrivent  de  jour, 
«  se  livrent  au  pillage,  puis  retournent  dans  leur  pays  avec  le 
«  B(Mnbre  des  esclaves  du  Lemlem  qui,  par  la  permission  de 
«  Dieu,  leur  sont  échus  en  partage.  De  Ghaiara  à  Ghana,  on 
compte  onze  journées,  durant  lesquelles  on  trouve  peu  d'eau. 
Tout  le  pays  dont  nous  venons  de  parler  x>béit  au  sultan  de 
Ghana.  «  C'est  à  lui  qu'ils  payent  les  impots,  et  c'est  lui  qui  les 
«  protège.  • 


'  Le  ma.  B.  porte  Gharbîl  Jk^ut^  et  Ghoonara  «^U^  ;  sur  la  carte  géographique 


on  litGhoubaraô 


TROISIÈME  SECTION. 


21 


■        t     ■  1 1     1       *- 


TROISIÈME  SECTION. 

Suite  de  TAfrique  centrale.  —  Kaougha.  —  Berbers.  —  Koukou.  **  Lemlemèh. 
—  Zaghawa.  —  Mathan.  —  Nouabé.  — *  Femmes  Nubiennes* 


Les  villes  les  plus  renommées  de  cette  section  sont  Kaougha 

È^S",  Koukou  ^^ j  Lemlemèh  aW  ,  Zaghawa  •>'— J^J> ,  Fanan 
ybl*  ^  Alhamy  ^  S  Nouabié  A^Iy  *,  et  Tadjira  •j^b  \ 

Kaougha  est  située  .sûr  le  bord  septentrional  du  Nil,  dont  ses 
habitants  boivent  les  eaux.  C'est  une  dépendance  du  Wangara, 
mais  quelques-uns  d'entre  les  noirs  la  placent  dans  le  Kanem 
^^^^.  C'est  une  ville  bien  peuplée ,  non  entourée  de  murs ,  com- 
merçante, industrieuse,  et  où  Ton  trouve  les  produits  des  arts 
et  métiers  nécessaires  à  ses  habitants.  Les  feimnes  de  ce  pays  se 
livrent  à  l'exercice  de  la  magie,  et  l'on  dit  quelles  sont  très- 
versées,  très-habiles  et  très-renommées  dans  cet  art.  De  Kaougha 
à  Samghada,  on  compte  dix  journées  en  se  dirigeant  vers  l'ouest  ; 
de  Kaougha  à  Damghala  Am^  ,  ub  mois  ;  de  Kaougha  à  Chameh 
A^^,  moins  d'un  mois;  de  Kaougha  à  Koukou,  en  se  dirigeant 
vers  le  nord,  vingt  journées  de  marche  de  chameau. 

«  Le  chemin  passe  à  travers  le  pays  de  Beghama.  Les  Begha- 
■  miens  sont  des  Berbers  noirs,  brûlés  par  le  soleil,  ce  qui  a 
«  changé  la  couleur  de  leur  peau.  Us  parlent  la  langue  berbère , 
c  sont  braves,  et  boivent  l'eau  des  puits  qu'ils  creusent  de  leurs 

'  liatfaan  ^bU  i  d'après  Hartmann  ;  Manan  ^bU  t  d'après  le  ms.  B. 

*  Ou  plutôt  Addjemy  ^^\  t  d'après  les  mss.  B.  et  3<'i4* 

*  Ou  Nouabé  a«I^.  —  *  Ou  Tadjoua  a^^b.  d'après  le  ms.  B. 


Feuillet  7  recto. 


KAOUGHA. 


Feuillet  7  \erso. 


KOCKOU. 


22  PREMIER  CLIMAT. 

«  mains  dans  la  terre  ^  d'après  la  connaissance  qu'ils  possèdent 
«  des  sources  :  c'est  une  chose  éprouvée  et  connue  d'une  manière 
«  certaine.  » 

«  Un  voyageur  digne  de  foi  rapporte  qu'en  parcourant  le  pays 
«  des  noirs,  il  y  a  environ  vingt  ans,  il  pénétra  dans  ce  pays, 
«  c'est-à-dire  dans  le  pays  de  Beghama;  qu'il  y  vit  un  de  ces 
«  Berbers  marchant  avec  lui  dans  un  terrain  sablonneux,. désert, 
«  et  où  il  n'existait  aucune  trace  d'eau  ni  rien  de  semblable; 
«  que  le  Berber  prit  une  poignée  de  terre,  l'approcha  de  son  nez, 
«  et  l'ayant  flairée ,  se  mit  à  rire  et  dit  aux  voyageurs  de  la  cara- 
«  vane  :  Descendez,  l'eau  est  avec  vous.  Ceux-ci  descendirent, 
«  déchargèt^ent  leurs  bagages ,  entravèrent  leurs  chameaux  et  les 
n  laissèrent  paître.  Alors  le  Berber  se  dirigea  vers  un  certain  lieu , 
«  et  dit  :  Creusez  ici  la  terre.  Les  hommes  (de  la  caravane)  se 
«  mirent  à  l'œuvre,  fouillèrent  à  moins  d'une  demi-brasse,  et 
«  trouvèrent  de  l'eau  tirès-douce,  ce  qui  les  étonna  beaucoup. 
«  Ce  fait  est  notoire  et  connu  des  marchands  du  pays,  qui  s'en 
«  entretiennent  souvent.  Sur  la  route  dont  nous  venons  de  par- 
«  1er  de  Kaougha  à  Koukou,  par  le  pays  de  Beghama  *-»l«^,  on 
«  voit  deux  citernes  sans  eau,  éloignées  l'une  de  l'autre  de  cinq 
«  à  six  journées  de  distance  ^  » 

La  ville  de  Koukou  ^S^  est  l'une  des  plus  renommées  du 
pays  des  noirs;  elle  est  grande,  située  sur  le  bord  d'une  rivière 
qui ,  venant  du  côté  du  nord ,  passe  par  Koukou ,  et  dont  les  eaux 
servent  aux  besoins  des  habitants.  Plusieurs  d'entre  les  noirs 
affirment  que  cette  ville  est  située  sur  les  bords  d'un  canal  ; 
d'autres  disent  que  c'est  sur  une  rivière  qui  se  décharge  dans 
le  Nil  :  mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  certain ,  c'est  qu'avant  d'arriver 

'  Ce  passage  a  été  transcrit  en  arabe  par  Hartmann ,  pag.  lxxii  ,  d'après  un  fac- 
simUe  pris  sur  le  ms.  n*>  487  de  ia  biblîo^.  d*Oxford ,  rapporté  <le  Syrie  par  Pococke. 
Lems.  dont  a  est  question .  ayant  été  transcrit  en  906  de  l'hégire  (i5oode  J.-C.). 
est  de  i55  ans  plus  récent  que  le  n6tre. 


TROISIÈME  SECTION.  25 

à  Koukou,  cette  mière  coule  duiaol  un  grand  nombre  de.  jouii, 

■ 

et  qu'easuite  elle  se  perd  dans  des  plaiaes  de  sable  et  des  dé- 
serts, de  même  que  TEtjqpkrate,  qui  traverse  rirâc.;  mais  la 
perle  de.  ce  dernier  a  lieu  dans  ies  imfurais  des  Nabathéens  ^ 

Au  surplus^  le  roi  dé  la.\âlle  de  Koukou  est  absolu  et  in- 
dépendabt;  il  a  beaucoup  idéi  dome8ti({ues^  de  reveiius^  d'offi- 
ciers et  de  ^oldati^  ;  il  s*entoure  d'un  grand  éclat,  et  d'un  gralid 
appareil.  Ces  peuples  monlei|t  de&cb^^mu^  et  desxbameaiixv  et 
ils  soiit  ttès^redoutables  et  supéii^ui»  en  force  à  ieiiJns  ^  iKiisins. 
Les  habitants  4^  Kdukou  se  servent  de  peaux  pourcoiivrir.  leur 
nudité;  mais  les  marchands  portent  dès  tuniqueé;  et' . drauires 
vètemehts,  des  ))oànéts  sur  lai  tète  et  des  ûiheinéntB  i^or;  quant 
aux  pèrsbinnes  coiisidéria(bl)es  e*  notables;  eUes  portent  le  voile  et 
le  mant^eauv.visitebt'lea  marchands,  ^'asseyent  auprèsî  dieux  let 
font  avec  eux  djes  échanges  da  jnarcfhandiéesk  II  croit  dans  le  pays 
de  Koukou  une  espàoe  de  bcâs  quon  appelle  bois  dés  sexpanls. 
Ce  qui  caractérise  ce  bois:cost  que,  ^i  otac.le  place  aunieseus  idif 
lieu  où  un  serpent  «stldiché^jb  repidle^sort  aussitôt,  et  que  la 
personne  qui  toeDrt^«e  boîsopeut  prendre  avise  la  main  les  setv 
pents  sans  en  éprouver  aucun. ijioihmi^e.  Au  contraire,. elle  sent 
nftîta*e  en  elle  imiQ  .force  stq>éiîeure  à  celle  qu^elle  pbuViit  avbir. 
Cest  une  chose  Mconnue  pasmi  les  peuples  de  TAirique  occi-^ 
dentale  etiilu  Wardjdbein,  que  les  serpents  n'approchent  pas  de 
celui  qui  tient'  ce  bois /à  sa  main  v  ou  qui  le  suspend, &  son  cou. 
Ce  bois  peasemble  an  plyrèthre  ?,  éa  ce  qu  il  est  couvert  de  rides 
et.tortu,  ma»  il  ^Ab  couleur  nbîre. 

De  là  ville  de  Koukou  k  celle,  de  Ghana»  on  compte,  un  mois 
et  demi  de  marchov!et,  dû  même  point  à  Leiplemèbt  quatorze 
journées.  Cette  demîèré  ville:  est  petite  ;  eHe  dépend  du  pays 

*  Entre  Wassit  et  Bàssora.  '       ' 


Feuillet  7  ^erso. 


LEMLEIlàe. 


*  On  lit  dans  Foriginal  ULil^i  et  le  mot  pyrithreg  par  lequel  nous  lavons  tra- 
duit, désigne  une  espèce  de  planta,  à  racij^afdivaine. 


Feaiiiet  7  verso. 


Feuillet  8  recto. 


MATHAN. 


ZAGHAWA. 


24  PREMIER  CLIMAT. 

de  Kawar  ^^ .  «  C'est  un  iieu  de  réunion  où  se  rassemblent 
«  beaucoup  d'individus.  Il  n'est  point  entouré  de  murs.  Il  y  a 
«  un  homme  qui  commande  de  sa  propre  autorité.  Lemleméh 
«  est  située  sur  une  montagne  de  peu  d'élévation  >  mais  d'un 
«  difficile  accès  à  cause  des  fossés  qui  l'entourent  de  tous  côtés. 
«  U  y  a  des.  palmiers  et  des  bestiaux  dans  le  pays  ;  les  habi* 
«  tants  sont  tout  noirs  ;  ils  boivent  de  l'eau  des  puits  qu'Us  sont 
«  obligés  de  creuser  à  une  grande  profondeur.  Ils  possèdent  des 
«  mines  d'alun  de  médiocre  qualité ,  qu'on  vend  dans  le  Kawar, 
«  après  l'avoir  mêlé  avec  du  bon  alun.  On  transporte  cette  mar- 
«  chandise  de  tous  côtés.  » 

De  Lemlemèh  à  Mathan  i^^  qui  dépend  du  pays  de  Kanem, 
12  journées.  Mathan  est  une  ville  petite ,  de  peu  d'industrie 
et  de  peu  de  commerce.  Ses  habitants  possèdent  des  chameaux 
et  des  chèvres.  De  Mathan  à  Alhamy  (^  S  huit  journées.  Cette 
dernière  ville  dépend  du  Kanem;  elle  est  très-*petite  et  a  un 
petit  nombre  d'habitants,  d'un  naturel  sauvage.  Gé  pays  avoisine 
la  Nubie  du  côté  de  l'est.  On  compte  d' Alhamy  au  Nil  trois  jour- 
nées en  se  dirigeant  vers  le  sud,  et  du  même  lieu  à  Zaghawa  six 
joiunées.  On  y  boit  de  l'eau  de  puits. 

La  ville  de  Zaghawa  «j^)  est  entourée  de  villages  peuplés  où 
l'on  boit  de  l'eau  de  puits.  Autour  d'eux  sont  des  hommes  de 
même  race  qui  ont  soin  de  leurs  chameaux.  Ils  font  un  bon 
commerce,  fabriquent  divers  objets,  boivent  de  Teau  de  puits, 
se  nourrissent  de  dhorra,  de  viande  de  chameau  séchée,  du 
poisson  qu'ils  peuvent  prendre,  et  de  laitages  qui  sont  très^ 
abondants  parmi  eux.  Ils  s'habillent  de  peaux  tannées.  Ce  sont 
les  coureurs  les  plus  agiles  d'entre  les  noirs. 

De  Zaghawa  à  Manan  ^^^  ^i  l^^i*  journées.  C'est  à  Manan 
que  réside  le  prince  ou  le  chef  du  pays  ;  la  plupart  de  ses  sol- 


*  Voyez  ci-dessus ,  pag.  ai,  note  a. 

*  Ou  peut-être  Mathan.  Voyez  ci-dessus,  pag.  ai,  note  1 


re 


TROISIÈME  SECTION.  25 

dats  sont  nus  et  armés  d'arcs  et  de  flèche.  De  Manan  à  Ta* 
djera  ù^h  i3  journées.  Ce^  ià  capitale  des  TadjerinsS  peuple 
infidèle,  sans  croyance  aucune,  et  dont  le  pays  touche  à  la 
Nubie.  Semnah  a*^^  est  une  petite  ville  qui  dépend  de  ce  pays. 
Diverses  personnes  qui  ont  voyagé  dans  le  Kawar  rapportent 
qu'un  chef  nommé  Belac  o^  ^  commandant  au  nom  du  roi  de 
la  Nubie,  s'est  rendu  à  Semnah,  la  ravagée  et  en  a  dispersé 
les  habitants  de  tous  cdtés.  Cette  ville  est  acthellement  ruinée. 
De  Tadjera  à  Semnah,  6  journées.  De  Tadjera  à  Nouabé  *#!>», 
1 8  journées.  C'est  de  cette  ville  que  la  Nubie  tire  son  nom  ^. 
c  Elle  est.  petite,  mais  très -peuplée.  Ses  habitants  se  vêtent 
«  de  peaux  tannées  et  de  manteaux  dé  lain'e.  De  là  au  Nil,  on 
«  compte  quatre  journées.  On  y  boit  de  l'eau  de  puits;  on  s'y 
«  nourrit  d'orge  et  de  dhorra  ;  les  'dattes  y  sont  apportées  du 
«  dehors,  mais  le  laitage  y  est  abondant.  Les  femmes  y  sont 
«  d'une  beauté  ravissante  (littéralement,  de  phénix)  et  circon- 
«  cises.  Elles  sont  d'une  bonne  race ,  qui  n'est  aucunement  la 
«  race  des  noirs.  Dans  toute  la  Nubie,  les  femmes  sont  d'une 
«  beauté  parfaite;  elles  ont  les  lèvres  minces,  la  bouche  petite, 
«  les  dents  blanches,  les  cheveux  lisses  et  non  crépus.  On  ne  trouve 
«  aucune  chevelure  comparable  à  celle  des  Nubiennes,  ni  dans  le 
«  Maghadera  «j^U*  i^*  ni  dans  le  pays  de  Ghana,  ni  ailleurs, 
«  comme  par  exemple  chez  les  Kanemiens  (habitants  du  Kanem), 
K  chez  les  Zendjes,  les  Abyssins,  et  les  habitants  du  Bodja  «Vi^l  ; 
«  on  dit  que  cette  beauté  de  la  chevelure  est  une  chose  particu- 
«  lière  aux  Nubiennes.  Au  surplus,  il  n'est  point  de  femmes  qui 
«  leur  soient  préférables  pour  le  mariage  ;  c'est  ce  qui  fait  que  le 
«  prix  d'une  esclave  de  ce  pays  s'élève  jusqu'à  3oo  dinars  ou  en- 

*  Ou  Tadjwins  ^w^f^b^B^près  ie  ms.  B. 

'  Le  ms.  B.  porte  :  ^^  4;Aiâ^L«  «  ie  chef  du  lalac  » 

'  Voir  sur  Nouba,  le  voyage  de  M.  Cailliaud ,  t.  m,  pag.  310. 

*  Le  ms.  B.  porte  d«5\jLt- 


Feuillet  8  recto. 


NOCABÉ. 


Feuillet  8  verso. 


26  PREMIER  CLIMAT. 

>  viron,  et  c'est  à  cause  de  ces  qualités  que  les  princes  de 
«  l'Egypte  désirent  tant  en  posséder ,  et  les  acbète&t  à  des  prix 
«  très^levés,  afin  d'en  obtenir  des  enfants  beaux  et  gracieux 
«  comme  leurs  mères.  On  raconte  qu'un  vizir  d'Andalousie, 
«  ndmmé  Abou'l  Hassan  el  Masshafy»  possédait  une  de  ces  Nu- 
it biennes telle  qu'on  n'en  n'avait  jan\ais  vu  de  pareille,  sous'k 
<  rapport  de  l'élégance  de  sa  taille,  de  b  beauté  des  joues ^  de 
«  la  grâce  du  sourire,  enfin  une  beauté  accomplie.  Ce  vizir 
«  était  tellement  amoureux  d'elle ,  qu'il  ne  pouvait  presque  pais 
«  la  quitter.  Il  l'avait  achetée  2&0  dinars  marabouts.  Indépen-^ 
«  damment  de  toutes  les  perfections  dont  cette  fille  était  ornée , 
«  elle  parlait  de  matùére  à  ravir  d'admiration  ceux  qui  l'écdu- 
«  taient,  soit  à  cause  die  la  pureté  de  son  accents  soit  ^  cause  de 
«  la  <loûceuT  de  sa  prononciation.  Ayant  été  élevée  en  Egypte , 
«  elle  s'était  singulièrement  pezfectionnée  sous  tous  les  rapports.  » 
«  De  la  viUe  dé  Nouabé  à  celle  de  Kousa  a^jI^,  on  compte  huit 
«  petites  journées.  « 


• 


QUATRIÈME  SECTION. 


27 


«i**i^« 


'■II. 


QUATRIÈME  SECTION. 

Suite  de  TAfiîqoe  centrale.  —  Sources  et  poissons  du  NU.  —  Kousa.  —  Dongo)a. 

•— iGalwa.  -—  iUouan ,  oasis.  — *  Mariuta. 


Cette  section  cpippreoct  la  description  de  la  Nubie,  d'une 
partie  de  TAbyssinie,  du  reste  du  pays  des  Tadjerins^  et  d'une 
partie  des  oasis  intérieures,  aLâ.|4>JI  4â»Wi^i . 

Les  résidences  les  pliis  connues  et  les  villes  les  plus  renom- 
mées sont,  dans  la  Nubie,-  Kousa  f^^ ^  Aiwa  •^^y  Dongola 
iUi>,  Bilac  ou  Boulac  ^3)l^\  Soula  à^^^  :  Dans  TAbyssinie, 
Markbada  aIsS^  et  el  Nedja  a  «^l^t.  Dans  les  oasis  et  dans  une 
partie  dje  TEgypte  supérieure ,  Asouan  ^S^Ji  et  Anfbur  el-Radini 

Cest  à  cette  section  qu  appartient  le  lieu  où  s'opère  la  sépa- 
ration des  deux  branches  du  Nil  ;  c'est-à-dire  i  ""  du  Nil  d'Egypte , 
cpii  traverse  ce  pays«  en  coulant  du  sud  au  nord;  la  plupart  des 
yiUes  de  l'Egypte  sont  bâties  sur  ses  bords  et  dans  les  îles  que 
forme  ce  fleuve;  et  3**  de  la  branche  qui  coule  à  partir  de  l'est, 
et  se  dirige  vers  l'extrémité  la  plus  reculée  de  l'occident;  c'est 
sur  cette  branche  du  Nil  que  sont  situées  toutes  ou  du  moins  la 
majeure  partie  des  villes  du  Soudan. 

La  source  de  ces  deux  branches  du-  Nil  est  dans  la.montagme 
de  la  Lune  ^,  dont  le  commencement  est  à  16  degrés  au  delà  ^y  ^ 


^  Kouclial£^,  Gfaalva  aJ^  et  lalac  ^^,  d*aprè8  le  ms.  B. 

*  Ou  de  JKbmr,  Voyes  la  Rdation  de  TÉgypte  d*Al)d«AllAtif,  traduite  par  M.  de 

*  Nous  B*igiioPons  pas  que  ce  mot  ^^  pourrait  à  la  rigueur  sa  traduire  par  m 
dspà^et  nous  désirerions ,  pour  Thonneur  de  notre  Géographe,  quetd  fiH  le  sens 
résultant  de  son  assertion.  Mais  les  cartes  jointes  au  ms.  B.  ne  laissent  aucun  doute 

4. 


Feuillet  6  verso. 


SOURCES  DD  NIL. 


28  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  8  verso.      de  la  ligne  équinoxiale.  Le  Nil  tire  son  origine  de  cette  montagne 

par  dix  fontaines,  dont  cinq  s'écoulent  «  et  se  rassemblent  »  dans 
un  grand  lac  ;  les  autres  descendent  également  de  la  montagne 
vers  un  autre  grand  lac.  De  chacun  de  ces  deux  lacs  sortent  trois 
«  rivières  qui  finissent  par  se  réunir  et  par  s'écouler  dans  un  trèa» 

grand  lac  près  duquel  est  située  une  ville  nommée  Tarfi  ijio^ 
populeuse ,  et  dont  les  environs  sont  fertiles  en  riz.  Sur  le  bord 
de  ce  lac  est  une  idole  tenant  les  mains  élevées  vers  la  poitrine  : 
on  dit  que  c'est  Masakh  ^  (  ou  Masnah  ^umm*  ),  et  qu'il  fut  ainsi 
transformé  parce  que  c'était  un  méchant  homme. 

On  trouve  dans  ce  lac  un  poisson  dont  la  tête,  ayant  un 
bec,  ressemble  à  celle  d'un  oiseau;  il  y  a  aussi  d'autres  ani- 
maux dangereux.  Ce  lac  est  situé  au-dessus,  mais  très^près  de  la 
ligne  équinoxiale.  Dans  sa  partie  inférieure ,  là  où  se  rassemblent 
les  rivières,  est  une  montagne  «  transversale  »  qui  sépare  en  deux 
la  majeure  partie  du  lac,  et  qui  s'étend  ensuite  vers  le  nord- 
ouest.  Il  sort  de  cette  montagne  un  bras  du  Nil  qui  couler  du 
côté  de  l'ouest,  et  c'est  là  le  Nil  du  pays  des  Noirs,  sur  les 
bords  duquel  s'élèvent  la  plupart  des  villes  de  ce  pays.  Du  revers 
oriental  de  la  montagne  sort  l'autre  bras.  Celui-ci  coule  vers  le 
nord,  traverse  la  nubie  et  l'Egypte  et  se  divise,  dans  l'Egypte 
inférieure ,  en  quatre  branches  dont  trois  se  jettent  dans  la  mer 
Méditerranée,  et  la  quatrième  dans  le  lac  salé  qui  se  termine 
auprès,  c'est-à-dire  à  six  milles  d'Alexandrie.  Ce  dernier  lac  n'est 
point  contigu  à  la  mer,  mais  il  est  formé  par  l'inondation  du  Nil  ; 
il  est  à  peu  de  distance  du  rivage  ;  nous  en  parlerons  en  son  lieu , 
s'il  plait  à  Dieu.  Au-dessous  de  la  montagne  de  la  Lune,  c'es^à-dire 
dans  l'espace  compris  entre  les  dix  sources  et  les  lacs,  le  Nil 
coule  vers  le  nord,  jusqu'au  point  où  il  se  déchaîne  dans  le  grand 

sur  la  position  qu*il  assigne  aux  montagnes  de  la  Lune  et  aux  sources  du  Nil  ;  po- 
sition conforme  aux  idées  dePtolémée,  qui  paraissent  avoir  été  adoptées  avec  des 
modifications  plus  ou  moins  grandes  par  les  géographes'  arabes. 


I 
I 


QUATRIÈME  SECTION.  29 

iac,  sur  une  étendue  de  dix  journées  de  marche  ^  Dans,  le  pays 
qui' vieot  .d'être  décrit,  il  existe  trois  montagnes,  dont  la  direc- 
tion est  de  Test  à  Touest.  La  première ,  qui  touche  au  mont  de 
la  Lune,  fut  appelée  par  les  prêtres  de  TÉgypte  le  Temple  des 
imatges»  La  seconde,  qui  touche  à  la  même  montagne,  du  côté 
du  nord ,  ii  reçu  Je  nom  de  Mant  d'or,  parce  qu'il  s'y  trouve 
des  mines  de  ce  métal.  La  troisième,  voisine  de  la  seoonde, 
s'appelle ,  ainsi  que  le  ^ys  où  elle  est  située ,  la  Terre  des  ser-- 
petits.  Les  habitants  du  pays  rapportent  qu'on  y  voit. des  seipents 
qui  tuent  par  leur  seul  aspect.  Il  y  a  aussi  des  scorpions ,  gcos 
comme  des  moineaux;  de  couleur  noire,  et  dont  la  morsure 
est  mortelle.  «  Ceci  est  rapporté  par  l'auteur  du  livre  des  Mer- 
veilles.  Kedamet,  auteur  du  livre  intitulé  /e>  Trésor,  dit  que  le 
cours  du  Nil ,  depuis  sa  source  jusqu'à  son  embouchure  dans 
la  Méditerranée,  est  de  5634  milles.  La  largeur  de  ce  fleuve 
dans  la  Nubie  est  d'un  mille,  d'après  ce  que  rapporte  encoa'e 
l'auteur  du  livre  des  Merveilles;  cette  largeur,  vis-à-vis  du 
Caire,  est  de  3  milles.  Dans  les  petits  lacs,  et  au-dessous  dans 
le  Nil ,  on  trouve  des  crocodiles.  On  y  trouve  aussi  un  poisson 
nommé  le  porc,  el-kbamâr  j^/^y  dont  le  museau  est  plus 
grand  que  celui  du  buffle  ;  il  sort  Vers  les  lieux  voisins  du 
Nil,  se  nourrit  dei  végétaux  qui  y  croissent,  et  retourne  au 
fleuve.  On  trouve  aussi  dans  le  Nil  :  i""  un  poisson  rond  à 
queue  rouge,  nommé  el-lach  «j^^.t;  il  est  trèsK^harnu,  bon 
à  manger,  mais  rare,  a"*  El-abarmis  cr^^^t ,  poisson  blanc  à 
queue  rouge  :  on  l'appelle  le  roi  des  poissons;  il  est  très-bon 
à  manger,  frais  ou  salé;  il  est  de  la. longueur  d'un  palme  ^ 
et  lai^  de  moitié.  3°  El-rai  (^|pt ,  grand  poisson  de  couleur 


Feuillet  9  recto. 


POISSONS  DU  NIL. 


*  La  verdon  latine  ajoute  :  et  îatitndo,  qnœ  inter  duos  panxa  hcus  intercipitar  ah 
oriente  in  occidentem,  e$t  vx  itationam, 

*  Intervalle  compriB  entre  lextrémité  du  ponoe  et  celle  de  l'index ,  lorsque  la 
main  est  étendue. 


Feuillet  9  recto. 


30  PREMIER  CLIMAT. 

«  rouge.  Il  y  en  3i  de  grands  et  de  petits  :  ies  graiids  pèsent 
enriron  3  livres.  Il  estbeii  à  manger,  à  peu  près  à  l'égal  de 
rabarmis.  d""  El-bouny  <i^i  >,  grand  poisson  d  un  goût  très^ 
délicat;  on  eb  trouve  du  poids  de  6  à  lo  . livres ^  plus  où 
moins  ^  S"*  Ël-iolty  J^^  poisson  rdnd  de  Tespèee  du  ia'£ir 
j^^,  qu'en  trouve  dans  le  lac  de  Tibériade  ;  il  a  peu  d'arêtes 
M  est  bdn  à  manger  ;  on  en  trouve  du  poids  de  5  livres. 
6''  E14outis  o^^^XI^  poisson  qu'cm  jtomme  el-farab  f^^  en 
^SyP^^^^  bon  k  manger^  du  poids  de  loo  lifvres,  plus  ou 
moins  ;  rare.  7""  El^ebis  ^  <hh^'  ?  poissons  trè^^bon  à  manger, 
d'un  goût  agréable 5  et  ne  ooùservant  pas^  loi^qu'il  est  cuit, 
Todeur  du  poisson.  On  l'emploie  dans  la  cuisine  de  la  même 
manière  que  toute  espèce  de  viande.  Sa  cludr  est  ferme.  Il  y 
en  a  de  grands  et  de  petits.  Il  est  du  poids  de  1  o  livres  ;  il 
a  des  écailles.  On  trouve  (  dans  le  Nil  )  des  poissons  qui  n'en 
ont  pad.  8''  El-samous  o**>^'  -  c*»t  un  poisson  dont  la  tête 
est  grosse  ;  il  est  très-grand ,  et  attcdnt  quelquefois  le  poids 
d'un  cantar,  plus  ou  inoins;  on  vend  sa  chair  coupée  par  mor^ 
ceaux.  g"  Ël^nikariat  ii>I^UU^!  \  poisson  long^  à  museau  alongé 
comme  le  bec  d'uu  oiseau.  1 0°  Ommou  abid  ®  *>*^-«*^>/*l  (  mère 
des  escikrves  ) ,  poiston  semblable  au  précédent  et  sans  écailles» 
1 1*"  Ëi-djelbira  v^9  poisson  sasis  écailles,  du  poids  dVne 
livre  plus  ou  moins;  venimeux,  la^  Ëschai  ^  JUi^l,  poisson 
qui  porte  sur  son  dos  une  arête  dont  la  piqûre  est  prompte- 
ment  mortelle.   1  S""  Ël-ebklis  (jn^aA^^^I  ,  poisson  qui  ressemble 


'  Cyprinas  binny  ou  bemiy  (Geofl(r.-St.-Ha.)  ?  —  *  Le  mé.  B.  porte  Bdty  ^,  et 
Afar  Jkft'. 

*  Cest  le  Latus  de  Strabon ,  et  le  Perça  nilotica  Linn.  ;  Perça  latus  (Geoft.-St.-Hil.) . 
Note  communiquée  »  ainsi  que  la  plupart  des  suivantes ,  par  M.  Geof[r.-St.-Hilaire. 

*  Cyprinus  nUoticus.  —  *  Mormyrus  oxjrynchus. 

*  Espèce  du  genre  monnyre. 

'  Ces  poissons  sont  des  Pimelodes  (Geofiroy-Saint-Hilaire). 


QUATRIÈME  SECTION.  51 

à  UB  serpent,  et  qui  est  v^meux.  1 4"*  £l*djeri  ou  djevi  xsj^  FeuiUet  9  verso. 
ou  <^>4,  poisson  dont  le  dos  est  noir,  ayant  des  moustaofaes, 
la  tête  grosse  et  la  queue  mince.  1 5*  Elrra  ada  '  ^>U>il ,  pois- 
son rond  à  écailles  rudes,  venimeux  à  un  tel  point  que,,  si 
une  personne  le  touohe ,  là  main  de  cette  personne  reçoit 
une  vive  secousse,  et  qu'elle  est  oMigée  de  lâcher  prise.  Il 
conserve  cette  pibpriété  (  fftcbeùse]  tant  'qu  il  est  vivant.  1 6"*  El- 
cafouré  ou  ghafouré  ^,  «ji^b  ou  «ji^UJI  ^  poisson  rond  qui  a 
une  peau  rude  et  hérissée  dont  les  femmes  se  servent  pour 
carder  le  Un.  1 7''  Kelah  el^ma  '  ^  v^  (  les  chiens  aquatiques)  ; 
il  a  rapparenee  dun  cbien  de  couleurs  variées.  nSf"  Faraa  el- 
>ma  ^  Ui'  c^yi  (  le  dheval  aquatique)  ;  il  pessesoMe  au  cheval  sous 
le  rapport  du  oaradère,  qu'il  a  très-deiir&.'Ses  pattes  sont  comme 
celles  de  Toie;  il  lee  contracte  quand  il  ve4it  s  élever,  et  les 
ouvre  quand  il  veut  descendre  ;^  il  porte  une  longue  qiieue. 
1  g"*  Ël-salanfcou^  ^  j^jUS^I  :  0  est  «ne  espèce  de  crocodile.  Il , 
dîff&re  des  poissons  en  ce  qu'il  a  d^s  pieds,  et  des  mains,  et 
dm  crocodile  en  ce  qu'il  porte  une  queue  mhbice  ei  arrondie, 
tandisque  celle  du  crocodile  est  aigûé  et  renflée.  Sa  graisse  ^t 
comj^ée  parmi  les  remèdes  a|ihrodi6saques,  ainsi  que  le  sel 
qu'on  eîttfdoie  pour  la  conserver.  Le  sakankour  ne  se  trmnre 
nulle  part  ailleurs  que  dan»  le  Nil,  depuis  (ou  jusqu'à  Syène). 
ao^  Le  crocodile  Elntemsab  gJ»*M»Jtv^  qui  n'existe  non  plus  dans 
aicun  fleuve  m  dans  aucune  mer  autres  que  le  Nil  d'Egypte, 
il  a  la  tête  ailongéede,  telle  tovte,  que  la  longueur  de  cette 
tête  est  à  peu  près  égaie  k  celle  de  If  autre  moitié  de  son  corps  ; 
sa  queue  est  égalemenit  allongée.  II  a  des  dents  au  moyen  des^ 
quelles  il  saisit  l'homme  et  les  animaux,  mais  seulement  lors^ 
qu'il  est  dans  l'ëau;.  S  est  amphibie  ;  il  descend  à  lierre  durant 

'  Mahptemms  eUctricus  (  Geofiroy-Saint-Hîlaire). 

'  TetrodoikUdeataft  ou  Fahaka  (Geoffiroy-Saiai-Hilaîi^). 

*  Characinm  dmtax.— *  ^EspAee  de  SyngnaÀus.  »-«  *  Lacerta  monîtor. 


32  PREMIER  CLIMAT. 

Feaiiieft  9  verso.      «  le  jôuT,  et  marche  durant  la  nuit  avec  ses  pieds  et  ses  mains. 

<  Il  a  besoin  de  vivre  à  terre,  mais  son  plus  grand  besoin  est 
«  Teau.  Dieu  lui  a  suscité  un  ennemi  puissant  dans  un  petit 
«animal,  du  nombre  des  animaux  du  Nil,  appelé  el^fechk 
«  ^U4lt  (  ou  el-mechk  dL&U  ) ,  qui  l'examine  et  Tobserve  au  mo- 
«  ment  où  il  ouvre  la  gueule  ;  alors  il  s  y  introduit,  pénètre  dans 
«  ses  entrailles,  lui  dévore  le  foie  ainsi  que  les  intestins,  et  le^. 
«  fait  périr. 

«  Il  existe  un  poisson  remontant  de  la  mer  salée  dans  le  Nil; 
«(  on  l'appelle  el-boury  ^  c^j^-e^'  ;  il  est  dune  jolie  couleur,  bon 
«  à  manger  à  T^al  du  rai,  et  il  pèse  de  3  À  3 -livres.  Il  en  est 
«  un  autre,  venant  également  de  la  mer  au  Nil,  et  qu'on  appelle 
«  el-schabel^  «I^UJI;  il  est  long  d'une  coudée,  et  même  davan- 
«  tage;  il  est  bon  à  manger  et  très^huileux.  Enfin  un  troisièitie, 
«  rémontant  aussi  le  fleuve,  et  nommé  es-chanbout  «^^IfiJi  ^: 
.«  c'est  une  variété  de  l'alose ,  si  ce  n'est  qu^il  est  plus  petit.  Il 
«1^  est  de  la  longueur  du  chibir  j-A4U}i  ^.  Au  reste,  plusieurs  autres 
«  espèees  de  poissons  pénètrent  de  la  mer  dans  le  fleuve.  On 
«  prend  encore  dans  le  Nil  inférieur,  entre  Rosette  à^j  et  Fouah 
«  ùy»  ,  une  espèce,  de  poisson  appelée  sarf  Oj^  ^.  Il  fraie  k  l'em- 
«  bouchure  du  fleuve^  c'est^^re  au  point  où  s'opère  le  mélange 
f^  de  l'eau  douce  avec  l'eau  salée.  Ce  poisson  s'appelle  aussi  del- 
*finos;  c'est  une  petite  espèce.  11  porte  soûs  le  ventre  une  ex- 
«  croissance  marquée  d'une  tache  noire  :  c'est  lÀ  sa  tête.  Les 
n  habitants  de  Rosette  le  salent  et  en  expédient  une  quantité 
«  considérable  dans  toutes  les  provinces  de  l'Egypte.  Nous  donne- 
«  rons  plus  loin,  s'il  plaît  i  Dieu,  des  détails  plus  circonstanciés 
•  sur  le  Nil  et  sur  les  choses  curieuses  qui  caractérisent  ce  fleuve.  » 

Quant  à  la  Nubie ,  dont  nous  avons  déjà  parlé ,  on  compte  au 

*  Mugicephalus  —  '  Espèce  d^alose  —  VLe  maaii5crit  porte  L^^àJt . 

*  Espèce  voisine  de  la  sardine.  — r  '  Sparus  sarba  (espèce  de  sargue).- 


QUATRIÈME  SECTION.  35 

nombre  de  ses  villes  Kousa  a^>^  rintérieure,  distante  de  6 
journées  de  Nouabié  A^ly.  Cette  viiie,  peu  éloignée  du  Nil, 
est  située  en  deçà  de  la  ligne  équinoxiale.  «  Elle  n'est  ni  trè^ 
peuplée  ni  très-commerçante  ;  son  territoire  est  aride  et  brûlant. 
On  y  boit  de  Teau  de  puits,  quoique  le  Nil  traverse  la  contrée. 
Elle  obéit  à  un  roi  de  Nubie ,  dont  le  nom  est  Kiamil  J^^^, 
nom  qui  passe  en  héritage  à  tous  les  rois  de  Nubie,  dont  la 
capitale  est  Dongola  aKaî^.  Cette  ville  est  située  à  l'occident  ^ 
du  Nil ,  sur  le  bord  du  fleuve ,  dont  les  habitants  boivent  les 
eaux.  Ils  sont  noirs,  mais  les  plus  beaux  d'entre  les  noirs, 
tant  sous  le  rapport  de  la  figure  que  sous  celui  des  formes  du 
corps.  Us  se  nourrissent  d'orge  et  de  dhorra  ;  les  dattes  leur 
sont  apportées  du  voisinage  ;  ils  font  usage  d'une  boisson  ex- 
traite du  dhorra,  et  de  viande  de  chameau  fraîche  ou  séchée 
au  soleil  et  pilée,  et  qu'ils  font  cuire  avec  du  lait  de  chamelle. 
Le  poisson  est  très«abondant  chez  eux.  Il  y  a  dans  ce  pays  des 
girafes,  des  éléphants'  et  des  chevaux.  » 
Au  nombre  des  villes  de  la  Nubie  est  celle  de  Ghalwa  «^  *\ 
située  sur  le  bord  du  Nil,  au-dessous  de  Dongok,  à  5  journées 
en  descendant  le  fleuve,  «  dont  les  riverains  boivent  les  eaux,  et 
«  sur  les  bords  duquel  ils .  cultivent  Torge,  le  dhorra.  et  divers 
<  légumes,  tels  que  le  navet,  l'cAgnon,  le  raifort,  le  concombre 
«  et  le  melon  d'eau.  L'apparence  et  la  construction  de  Ghalwa, 
«  les  mœurs  et  le  commerce  de  ses  habitants,  sont  semblables  k 
«  ceux  de  Dongola.  »  Les  habitants  de  Ghalwa  viennent  en 
Egypte.  La  distance  qui  sépare  Ghalwa  de  Boulac  est,  par  terre, 
de  1 G  journées,  et  moins  longue  quand  on  descend  le  fleuve. 


Feuillet  lo  recto. 


KOUSA. 


DONGOLA. 


GHALWA. 


'  Toutes  les  cartes  placent  oette  ville  à  rorient  du  fleuve,  mais  il  y  a  aussi  an 
lieu  du  nom  de  Dongola  sur  le  bord  opposé. 

*  n  parait,  d*après  la  description  de  M.  Caifliaud,  que  ces  raciss  d*anioiaux  ont 
dispara.  Voyes  le  Voyage  à  Miroêf  tom.  Il,  pag.  a 3. 

*  Voir,  sur  Galoga  Af^^Xà,  le  voyage  de  M.  GaiUiaud,  tom.  III,  pag.  71» 

5 


Feuillet  lo  recto. 


54  PREMIER  CLIMAT. 

La  longueur  totale  de  la  Nubie,  le  long  du  Nil,  est  de  deux 
mois  de  marche.  •  Les  Nubiens  vivent  dans  un  état  heureux,  et 
«  se  nouirrissent  bien.  Le  bled  leur  est  apporté  du  dehors,  mais 
«  Toi^e  etle  dborra  sonttrès-abondantschez  eux.  Les  marchands  de 
«  ce  pays,  ceux  de  TAbyssinie  et  de  TEgypte  se  rassemblent  à 
«  Boulac  \5>^  \  lorsque  la  paix  règne  entre  ces  peuples.  Leur  ha- 
«  facilement  se  compose  de  tuniques  et  de  manteamx.  Le  pays 
«  est  traversé  par  le  Nil  et  par  le  ficuve  qui  vient  de  TAbyssinie , 
«  lequel  est  considérable,  et  se  décharge  dans  le  Nil,  dans  le 
«  voisinage  de  la  viUe  de  Boulae.  Parmi  les  champ»  cultivés  que 
«  renferme  le  pays  et  que  baigne  le  fleuve ,  sont  cettx  des  Abyssins 
•  et  un  grand  nxmibre  de  villages  dont  nous  pairlerons  chaprès. 
«  Il  ne  tombe  ir' Boulac  ni  pluie  fine  ni  pluie  d'orage,  et  il  en 
«  est  de  même  dans  le  reste  du  pays  des  Noirs  qui  dépend  ^  de 
«la  Nubie,  de  TAbyssinie,  du  Kanem,  du  Zaghawaet  autres  où 
t  il  ne  pleut  pas ,  et  dont  ies  habitants  n*ont  reçu  de  la  Divinité 
«  d'autre  bienfait  et  d'autres  moyens <  d'irrigation  que  la  crue*  du 
«  Nil,  qui  leur  permet  de  cultiver  leurs  terres,  et  d'obtenir  leur 
<  nOYirnfture,  soit  en  dhôri^,  soit  en  légumes,  soit  en  laitages, 
«  soit  en  poissons,  toutes  choses  très-abondantes  àBonlac.  De 
«  oette  ville  à  la  montagne  de  Djenadii  J^Lâc^,  on  xompte  6 
■  journées  par  terre,  et  4  en  descendant  le  Nil*.  »  C'est  à  la 
montagne  de  Djenadii  qu'est  le  terme  dç  la  navigation  des  noirs; 
c'est  de  14  qu'ils  rétrogradent,  ne  pouvant  pénétrer  jusqu'en 
Egypte.  La  cause  de  cette  impossibilité  est  que  Dieu  a  créé  et 
interposé  cette  montagne  de  peu  d'élévation  du  côté  de  la  Ni* 


*  Ce  nom  de  Boulac  existe  dans  TOasis  de  Selimé;  Cailliaud ,  tom.  III,  pag.  a46. 
-t^  Les  mss.  n**  53A  et  B.  portent  partout  ^^ ,  laiaL 

'  Ou  peut-être  «  qui  touche  k  la  Nubie.  >  C*eftt  à  regret  que  je  transcris  ces  obser- 
vaiiona  si  contraires  au  témoignage  des  voyageurs  les  plus  dignes  de  foi. 

'  Notre  ms.  présente  ici  une  lacune  sur  laquelle  on  peut  consulter  la  version 
latine,  pag.  17* 


QUATRIÈME  SECTION.  35 

gritiei  mai»  trèshliaute  du  câté  de  l'Egypte.  Le  Nîl  se  ]>récipite 
du  haut  en  bas  de  cette  montagne  .par>  une.  cataiiracte  el&ayable^ 
à  travers  des  pierres  et  des  rochers  énormes.  Lorsque,  les  oavires 
des  noirs  sont  parvenus  i  ce  point  du  Nil,  ils  ne.  peuvent  passer 
outoe  à  cause  dé  ce  danger.  Al^rs  les  mitrchands  débarquent 
leurs  marchandises ,  les  chargent  à  dos  dé  chameau  y .  et  les 
transportent  à  Asouan  {j\y^i  (Syene)  par  île  déserU  Depu^  cette 
montagne  jusqu'à  Asouan,  on  compte  environ  la  journées  de 
marche  de  chameau.  «  Cette  villa  d'Asouaci  est.  une  place  frontière 
«  du  côté  des  Nubiens,  qui  la  {^upart  du  temps  vivent  ^.paii 
«  (avec  leurs  voisins ).  »  De  leur  côté,  les  navires  de  l'Egypte  ne 
remontent  le  Nil  que  jusqu'à  Asouan,  qui  est  la  limite  du  Sa'ïd 
*5^-ft«^' .  Cette  ville  (  d' Asouan  )  est  petite ,  mais  peuplée  ;  on  y 
trouve  beaucoup  de  blé  et  d'antres  céréafe^^  de  fruits,,  de  lé* 
gumes ,.  de  bœufs ,  de  gateUes ,  de  chèvres ,  et  autres  viandes  ex^ 
cellaites,  toujours  à  bon  marché.  On  y  fait. le  commerce  des 
marchandises  destinées  pour  la  Nubie.  Lee  environs  de  ce  pays 
sont  quelquefois  sujets  aux  incursions  des  cavaliers  noirs  connus 
s(ous  le  nom  d'el-Belïn  c:^^'  ^  On  dit  que  ce  sont  des  Grecs,  qui 
professent  la  rdlîgion  chrétienne  depuis  le  temps  des  Coptes, 
antérieurement  à  l'apparition  de  l'islamisme,  à  cela  près  qu'ils 
sont  hétérodoxes  et  jacobites.  Ils  errent  dans  le  pays  d'el-Bodja 
Ai-^t  et  l'Abyssinic,  et  viennent  jusqu'en  Nubie;  ce  sont  des 
hommes  très-braves,  nomades  et  sans  résidence  fixe,  comme 
ceux  du  Lamtouna  ^iy!,  dans  les  déserts  de  TAfirique  occi- 
dentale. 

A  l'orient  d' Asouan,  les  Musulmans  n'ont  d'autre  pays  limi- 
trophe que  ia  montagne  d'el-Alaki  i^^i  au  bas  de  laquelle  est 
une  vallée  profonde  et  sans  eau;  mais  en  creusant  la  terre  on 
trouve  des  sources  abondantes.  Il  existe  dans  cette  montagne  des 


Feiiiiiei  lo  yeno. 


A80UAN. 


*  Sic.  Ce  mot  est  écrit  ailleum  jja^Mt  elBelioan. 


5. 


Feuillet  lo  verso. 


OA5IS. 


MARK  ATA. 


Feuillet  1 1  recto. 


36  PREMIER  CLIMAT. 

mines  d*or  et  d'argent;  diverses  tribus  s*y  rendent  «  et  se  livrent 
à  la  recherche  de  ces  métaux. 

Non  loin  d'Asouan;  «  au  midi  du  Nil,  >  est  une  montagne,  au 
pied  de  laquelle  se  trouve  une  mine  d'émeraudes.  Elle  est  située 
dans  un  désert  éloigné  de  toute  habitation.  Il  n'existe  dans  l'uni- 
vers aucune  mine  d'émeraudes  autre  que  celle-ci ,  qui  est  exploi- 
tée par  un  grand  nombre  d'individus  ;  les  produits  de  cette  mine 
sont  ensuite  exportés  ailleurs. 

Quant  aux  mines  d'or  (ci-dessus  indiquées),  elles  sont  situées 
à  1 5  journées  au  nord-est  d'Asouan  dans  le  pays  d'el-Bodja.  A 
l'ouest  de  cette  ville,  sont  Jes  oasis  aujourd'hui  désertes  et  sans 
habitants,  jadis  florissantes  et  arrosées;  on  y  voit  encore  quel- 
ques arbres  et  des  vestiges  de  villages  ruinés.  De  ce  point,  jus- 
qu'au pays  de  Kawar  J^^  et  de  Koukou  j^^ ^  on  ne  cesse  de 
trouver  des  oasis  plantées  de  palmiers  et  des  ruines  d'habitations. 
Ebn-Haukal  rapporte  qu'on  y  trouve  encore  des  chèvres  et  des 
moutons  devenus  sauvages ,  fuyant  l'approche  des  hommes,  et 
qu'on  chasse  comme  toute  autre  espèce  de  gibier.  La  majeure 
partie  des  oasis  a  la  même  pente  que  le  terrain  de  l'Egypte  \ 
et  on  y  voit  diverses  ruines  d'édifices  dont  nous  parlerons  ci- 
après. 

De  la  ville  de  Boulac  à  celle  de  Markata  a^^,  on  compte 
3o  journées.  Cette  dernière  est  peu  considérable  et  sans  murs 
d'enceinte ,  mais  très-peuplée  ;  on  y  trouve  de  l'orge ,  du  poisson 
et  des  laitages  en  abondance,  et  c'est  li  qu'arrivent  les  mar- 
chands de  Zalegh  ^Ij,  ville  située  sur  le  bord  de  la  mer  Rouge, 
et  dont  nous  parlerons  en  son  lieu ,  s'il  plait  à  Dieu. 


*  Cest  ainsi  du  moins  que  j^entends  ces  mots  ',yàAA  ^jatl  %a  Jihl^ 


CINQUIÈME  SECTION.     '  37 


CINQUIÈME  SECTION. 

Abyssinie.  —  Djenbié.  —  Rivière»  qui  se  jettent  dans  le  Nil.  —  E3-Nedja'at. 
Zalegh.  —  Naleti.  —  Batta.  —  Wadi-1-Alaki.  —  Bodja. 


Cette  section  comprend  la  description  de  la  majeure  partie 
de  TAbyssinie  iUuit  ^1 ,  et  de  l'ensemble  de  ses  provinces.         Feuillet  1 1  recto. 

La  plus  considérable  de  toutes  les  villes  de  ce  pays  est  Djen-  djknbié. 

bié  AAdUfi^  \  ville  florissante,  bien  qu'elle  soit  située  dans  le  dé- 
sert et  loin  de  tous  les  lieux  habités.  Ses  maisons  et  ses  champs 
sont  sur  les  bords  d'une  rivière  qui  traverse  FAbyssinie  et  se 
jette  dans  le  Nil,  après  avoir  baigné  les  murs  de  la  ville  de  Mar- 
kada  aIûS^*  et  tfel-Nedja'at  iUWJI .  Cette  rivière  a  sa  source 
en  deçà  de  la  ligne  équînoxiale ,  à  l'extrémité  des  terres  habitées 
du  côté  du  midi  ;  elle  coule  au  nord-ouest  jusqu'en  Nubie ,  et 
décharge  ensuite  ses  eaux  dans  la  branche  du  Nil  qui  entoure  la 
ville  de  Boulac,  comme  nous  l'avons  expliqué.  Elle  est  large, 
profonde  et  d'un  cours  lent;  c'est  sur  ses  bords  que  sont  les 
habitations  des  Abyssins. 

La  plupart  des  voyageurs  se  sont  trompés  lorsqu'ils  ont  pris 
cette  rivière  pour  le  Nil,  voyant  que  sa  crue,  ses  inondations 
et  sa  diminution  avaient  lieu  à  la  même  époque.  Bien  que  ce 
phénomène  ait  lieu  à  une  époque  et  d'une  manière  identiques, 
ces  personnes  ont  commis  une  erreur  lorsqu'elles  ont  confondu 
avec  le  Nil  la  rivière  en  question,  par  suite  des   observations 


'  Les  mss.  n°  33A  et  B.  portent  i^XAAÂff-  DjenUta.  Vojes  sur  ce  nom  Hartmann, 
Edrisii  Afric. ,  pag.  88.  —  '  Sic.   , 


58  •        PREMIER  CLIMAT. 

qu'elles  avaient  faites  des  particularités  qui  caractérisent  le  Nil , 
ainsi  que  nous  Tavons  expliqué.  La  vérité  de  notre  assertion 
(  que  ce  n'est  point  le  Nil  )  est  confirmée  par  les  ouvrages  qui 
traitent  de  cette  matière  et  pilent  de  cette  rivière,  de  son  cours 
et  de  son  embouchure  dans  un  bras  du  Nil  auprès  de  la  ville  de 
Boulac.  C'est  ainsi  que  s'explique  Ptolémée  dans  son  livre  inti- 
tulé Géographie,  et  Hassan  ben  al-Mondar,  dans  l'endroit  du 
livre  des  Merveilles  où  il  traite  des  rivières,  de  leurs  sources 
et  des  lieux  où  elles  déchargent  leurs  eaux.  «  C'est  une  chose 
«  qui  ne  peut  former  l'objet  d'un  doute  pour  les  personnes  ins- 
«  truites ,  et  relativement  à  laquelle  ne  sauraient  errer  celles  qui 
«  ont  jeté  les  yeux  sur  les  ouvrages  où  la  matière  est  discutée. 
«  C'est  sur  ce  bras  (  du  Nil  )  que  sont  bâties  la  plupart  des  villes 
«  des  Abyssins,  dont  la  nourriture  se  compose  en  majeure  partie 
«  de  dhorra,  de  millet,  de  haricots  et  de  lentilles,  qu'ils  em- 
«  magasinent  pour  s'en  servir  au  besoin.  Cette  rivière  est  très- 
«  considérable;  on  ne  la  traverse  qu'au  moyen  d'embarcations, 
«  et  il  y  a  sur  ses  bords,  comme  nous  l'avons  dit,  beaucoup  de 
«  villages  et  d'édifices  d'Abyssins.  Au  nombre  de  ces  villages  sont 
«  ceux  de  Meïda  •*>»^^,  de  Djenbié  *A*^*^,  de  Caldjoun  {jy^^ 
«  de  Batta  '^  ,  et  autres  situés  dans  le  désert.  Quant  aux  villes 
«  maritimes,  elles  s'approvisionnent  de  dattes  par  eau.  ■ 

Au  nombre  de  ces  villes,  il  faut  compter  Zalegh  ^!),  Man- 
couba  xjyÂJ^ ,  Akent  c;xJuil ,  et  Naketi  ^^b ,  au  territoire  de  la- 
quelle touchent  les  villages  du  désert.  Tous  les  habitants  de  ces 
villes  se  nourrissent  du  produit  de  leur  pèche,  de  laitages,  et 
de  céréales  apportées  des  villes  situées  sur  les  bords  de  la  ri- 
vière dont  il  vient  d'être  fait  mention. 
EL-NErjA*AT  El-Ncdja'dt  mI^vJI  est  une  petite  ville  située  sur  les  bords  de 

cette  rivière.  Ses  habitants  sont  agriculteurs;  ils  cultivent  le 
dhorra  et  l'orge  dont  ils  se  nourrissent.  Le  comiperce  y  est 
peu  considérable,  et  l'industrie  à  peu  près  nulle.  On  y  trouve 


CINQUIÈME  SECTION.  39 

beaucoup  de  laitages  et  de  poisson^.  0»  va  d*elnNedja'«t  k  Mar* 
kada  aIû^,  ci-dessus  indiqué,  en  6  jours,  quand  on  descend 
la  rivière  :  il  ett  £iut  plus  de  i  o  esi  la.  remontant.  Les.  banques 
stot  petites,  k  cause  de ia  rareté  du  hojis.  Il  nlexiste  aurdelàr  de 
ces  deux  viUies^  dû  côté  du  midi ,  ni  habitations  ni  choses  dignes 
de' remarque/*  '     '  -^     '   . 

DlBirNèdja'ajt  à  Djenbié,  &  journées. 

De  llai^ada  à  Djenbiè,  8:  jouméea. 

Cette  deirnière  est,  comme'  nofus  L'avons  dit,  située  dans  le 
désert  et  isolée  de  la-  terre  dullivée.  Ses  habitapts-  ne  boivent  que 
de  leau  dé  puit|s,*  «  et  encore: ces* sources  sënt-elles  pour  là  pliî* 

•  part  du  teu^ps.à  sec.  Lamajeuve  partie  de  la  :papalatibii  decqs 
t  oontk*ées  se  iîvrc  àTexplbitation  des  iràies  d'or  etdiarg^nt;  cest 
«  leur  principale  occupation  et  leur  ressource  la  plus  kpporianie. 
t  Ces  mines  sont  plâcées^dans  la-montagné  de  Soures  cn;,^^'\ 
«  laquelle  est  à  4  journées  de  Djenbié. 

«  De  ces  mines  à  Asouan,  on  compte  environ  i:Ô  journéies  ; 
«  et  de  Djenbîé  à  Zalegh  ^*— ^l>  >  ^^^^  située  sur  les  limités  de 
«L'Âbyssinié,  environ  1 4  journées.  »  r: 

•Zalegh  est  sur  les  bords  de^la  mer  salée,  qui  touche  à  ceUe 
de  Colzoum-  (la  mer  rouge),  :  Lé  fend  de  cette  mer  eA  telle* 
ment  rempli  d'écuëiis  jusqu'à  Bâb  el-»Mandeb  v^VUI  v^:,  que 
les  grands  bitiments  n-y  peiivettt' naviguer,  e(b  que  souvent,;  lors- 
que le^  petits  s  y  hasardeni,  ils  y  périssent  surpiris  par  la  tem- 
pête. De  Zaiegh  à  U  c6té  de  îlémen  %  il  y  ti  juiMe:3oo  mille». 

•  Zalegli  '  iest  une  ville  ;  d'une  étendue  •  peu  .  coiMsidérable ,  mais 
très-peuplée.  On  y  voit  beaucoup  de  voyageurs  étrangers ,  car 
la  phipiart  d!es  navires  de  Colzoum  y  abordent  avec  les  diverses 
sortes  de  ma)r^andises.  qui  conviennent  à  TAbys^nie.  L'expor- 
tation consiste  «  en  esclaves  »  et  eii|  argent.  «  Quant  à  l'or,  il  y 

*  Le  ma,  B.  poM  cf^4;t^  Mwru* 

*  Notre  manusc.  porte  (jsll'«  '(aaift  Tancien  dopoe  la  vraie  leçon:  ^h^I- 


Feuillet  1 1  verso. 


ZALEr.H 


Feuillet  1 1  verso. 


MAKETl. 


40  PREMIER  CLIMAT. 

«  est  rare.  Les  habitants  boivent. . .  .^.  Us  portent  des  yètementA 
«  de  laine  et  de  coton.  ». 

On  va  de  Z^iegh  à  Manconba  A^ybL*  en  5  journées:  par  terre , 
et  en  moins  de  temps  par  mer.  On  trouve  à  1 2  journées  de 
distance,  dans  le  désert,  une  ville  qui  s  appelle  CaldjouH  {^i^^i 
De  Mancouba  à  Akent  «^^^1  4  journées  par  terre.  Cette  dernière 
est  située  sur  le  bord  de  la  mer  au  midi.  Les  barques  d'un  faible 
tonnage  et  peu  chargées  peuvent  seules  y  aborder  ;  car  toute  cette 
mer,  du  côté  de  TAbyssinie,  est  semée  d'éeueils  et  debas^fonds 
contigus  qui  s'opposent  à  la  navigation,  ainsi  cpie  nous  l'avons 
dit  plus  haut.  La  ville  d' Akent  est  ^petite,  mal  peuplée  et  pres- 
que totalement  ruinée.  «  Ses  habitants  se  nourrissent,  en  ma- 
«  jeure  partie,  d'orge,  de  dhorra  et  de  poisson;  ils  se  livrent 
«  beaucoup  à  la  pèche.  Le  bas  peuple  vit  de  la  chair  des  co^ 
«  quillages  cachés  dans  les  récifs  sous-marins;  on  les  sale  pour 
«  s'en  servir  au  besoin.  » 

D' Akent  à  Naketi  ^b^,  5  journées. 

«  Naketi  est  une  petite  ville  ou  un  gros  bourg  non  entouré 
de  murs ,  mais  construit  sur  une  colline  de  sable  à  une  portée 
de  flèche  de  la  mer.  Ses  habitants  voyagent  peu  et  ne  voient 
aborder  chez  eux  que  peu  d'étrangers,  à  cause  du  défaut  de 
ressources  de  ce  pays.  Les  vivres  et' les  objets  de  commerce  y 
sont  apportés  (  du  dehors  ).  Les  déserts  y  sont  stériles  et  les 
montagnes  au^si  arides  que  celles  des  contrées  situées  plus  au 
sud;  point  de  villages,  point  d'habitations.  La  seule  industrie 
et  le  seul  commerce  consistent  dans  l'éducation  des  chameaux.  » 


A  8  journées  de  Naketi ,  on  trouve  Batta  U«# ,  dont  le  terri- 
toire touche  à  celui  de  Berbera  ù^jj  ,  pays  dont  la  première  ville 
est  Djouah  a^^,  qui  n'est  pas  très-éloignée .  de  Batta. 


'  n  existe  ici  une  omiftsion  dans  notre  ms.;  le  ms.  B.  porte':  «  de  Teau  dé  paits.  » 
*  Ou  Buketi,  d'après  les  manuscrits  n**  33/1  ^tB. 


CINQUIÈME  SECTION.  41 

«  Tous  les  peuples  de  rAbyssinie  élèvent  des  chameaux,  en 
font  commerce ,  boivent  leur  lait,  s*en  servent  comme  de  bêtes 
de  somme  et  en  ont  le  plus  grand  soin.  C'est  chez  eux  la  mar- 
chandise la  plus  estimée;  il  se  les  dérobent  entre  eux,  et  les 
vendent  à  des  marchands  qui  les  conduisent  en  Egypte,  par 
terre  et  par  eau. 

«  L'Âbyssinie  confine  du  côté  du  nbrd  avec  le  pays  de  Bodja 
n  aflkli,  lequel  est  situé  entre  TÂbyssinie,  la  Nubie  et  le  Sa'îd. 
C'est  une  contrée  dans  laquelle  il  n'existe  ni  villages  ni  lieux 
cultivés,  enfin  un  vrai  désert  qiû  sert  de  passée  ou  de  lieu 
de  réunion  pour  les  marchands  qui  se  rendent  à  Wadi-'l-Alaki 
j^LjJI  (^dij,  où  se  fait  le  coinmerce  entre  les  habitants  de  la 
haute  Egypte  et  ceux  de  Bodja.  Celte  vallée  (  Wadi-T-Alaki  ) 
est  très^peuplée  et  Irè^fertile. 

«  El-Alaki  n  est  en  soi  qu'un  village  ou  un  bourg.  ,L'eau  qu'on 
y  boit  et  qui  est  douce,  provient  de  puits.  Les  mines  d'or, 
dont  nous  avons  *parlé  plus  haut  et  qui  sont  célèbres,  sont 
situées  au  milieu  de  ce  pays,  dans  une  plaine  qui  n'est  point 
entourée  dé  montagnes  et  qui  est  couverte  de  sables  mou- 
vants ^  Dans  les  premières  et  dans  les  dernières  nuits  du 
mois  ^,  les  chercheurs  d'or  se  mettent  en  campagne  durant  la 
nuit.  Us  regardent  de  tous  côtés  vers  ce  qui  brille  sur  la  terre  ; 
lorsqu'ils  aperçoivenjt  des  scintillations  dans  l'obscurité,  ils  en 
concluent  d'une  manière  certaine  qu'il  y  a  de  l'or  dans  cet 
endroit.  Us  y  passent  la  nuit,  et,  lorsque  le  jour  survient, 
chacun  se  met  à  l'œuvre  dans  la  portion  de  sable  qu'il  a  re- 
connue, prend  ce  sable  et  le  transporte  à  Nedjibé  aiuu^,  auprès 
des  puits  qui  s'y  trouvent.  Ensuite  on  procède  au  lavage  dans 


*  AJ^uiféda  fait  aussi  mention  de  ces  mines.  Voyez  Tab.  JEgypt,  pag.  35  et  36  ; 
mais  il  n  entre  pas  dans  autant  de  détails  qae  notre  auteur. 

*  Cest-à-dire  probablement  ■  lorsque  la  lune  est  nouvelle  ou  vers  la  fin  de  son 
«  dernier  quartier.  » 

6 


Feuillet  i  a  recto. 


WADI-  L-ALAKL 


I 


42  PREMIER  CLIMAT. 

FeuiJiet  12  recto.      «  dcs  baquets  de  bois,  d*où  on  retire  le  métal;  puis; on  le  mêle 

«  avec  du  mercure  et  on  le  fait  fondre.  Après  cette  opération, 
«  ils  se  vendent  et  s'achètent  les  uns  aux  autres  ce  qu  ils  ont  pu 
«  recueillir,  et  les  marchands  transportent  Tor  dans  les  contrées 
«  étrangères.  C'est  l'occupation  habituelle  de  ces  peuples  ;  ils  ne 
«  cessent  pas  de  s'y  livrer,  et  ils  en  retirent  leur  subsistance  et 
«  leur  bien-être. 

«  De  Wadi-'l-Alaki  à  Adzab  c^l «x« ,  qui  dépend  du  pays  de 
«  Bodja  \  on  compte  1 2  journées. 

«  Du  pays  de  Bodja  dépend  aussi  le  pays  de  Bokht  «^^«^i^  ^. 

«  Bokht  est  un  bourg  habité  ;  on  y  trouve  un  marché  peu  sûr. 
«  Autour  de  ce  pays,  sont  des  peuplades  qui  élèvent  des  cha* 
«  meaux  et  qui  en  tirent  la  plus  grande  partie  de  leurs  profits  et 
«  leur  subsistance.  On  n'en  connaît  pas  dans  l'univers  de  plus 
n  beaux,  de  meilleurs,  de  plus  patients  à  supporter  la  fatigue,  ni 
«  de  plus  rapides.  Ils  sont  renommés  en  Egypte  à  cause  de  ces 
«  diverses  qualités. 

<t  Entre  le  pays  de  Bodja  et  la  Nubie,  il  existe  un  peuple  très- 
«brave,  qu'on,  appelle  el-Belioun  ^jyikii\.  Ces  hommes  sont 
«I  méchants,  audacieux;  tous  ceux  qui  Jes  entourent  leur  sont 
«  soumis  et  les  craignent.  Ils  sont  chrétiens  jacobites,  ainsi  que 
«  tous  les  peuples  de  la  Nubie ,  de  l'Abyssinie  et  la  plupart  de 
H  ceux  du  Bodja ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit. 

«  L'Abyssinie  confine  du  côté  de  la  mer  (  ou  du  fleuve  )  avec 
«  le  pays  de  Berbera,  qui  obéit  aux  Abyssiniens,  et  où  Ton 
«  trouve  un  grand  nombre  de  villages,  dont  le  premier  est  Djouah 
.De  là  à  Naketi  ^b  on  compte  six  journées;  à  Batta  \J^ 


n    ô 


*  Ces  mots  A^JI  ^«1  (^  c^liV^  semblent  résoudre  la  question  élevée  par  Hart- 
mann ,  qui  était  celle  de  savoir  si  Adab  dépendait  ou  non  du  gouvernement  de  TE- 
gypte.  D'Anville,  d  après  Abolféda  (Mém.  sur  l'Egypte,  pag.  aS4)i  penchait  vers 
cette  dernière  opinion. 

'  Le  nom  de  ce  pays  est  omis  dans  toutes  les  éditions  et  commentaires  d*Edrisi. 


CINQUIÈME  SECTION.  45 

t  du  désert  s^pt.  La  ville  de  Batta  est  celle  dont  nous  avons  fait 
«  mention  ci-dessus.  Elle  est  située  en  deçà  de  la  ligne  équi- 
«  noxiale,  à  Textrcmité  des  terres  habitées.  » 


6. 


44 


PREMIER  CLIMAT. 


■    I    ■  '    I       II        I     i    ■      '  I     ■    I  I  », 


SIXIÈME  SECTION. 

Afrique  orientale.  —  Carfouna.  —  Bab  el-Mandeb.  —  Ue  de  Socoira  et  autres.  — 
Côtes  de  F  Arabie  Heureuse.  —  Culture  de  Taloès.  —  Sana^a.  —  Aden.  — Com- 
merce de  cette  rille.  •—  Hasek. 


Feuillet  1 3  verso. 


CARPOUNA. 


Cette  section  comprend  la  description^  du  côté  du  midi,  de» 
villes  de  Carfouna  ^yj^  \  de  Markah  f^j^  et  d'el-Nedja  <^l. 

Ces  trois  pays  dépendent  de  celui  de  Berbera,  forment  la 
limite  de  ses  dépendances ,  et  sont  situés  sur  les  bords  de  la  mer 
d'Iémen.  Les  habitants  de  Berbera  se  nourrissent,  en  grande 
partie ,  de  la  chair  des  tortues  marines ,  «  qui  portent  chez  eux  le 
c  nom  de  lebeh  A^i  .  » 

On  peut  se  rendre  par  mer,  en  deux  jours,  de  Djouah  à  Car- 
founa ^.  Ce  pays  est  dominé  par  une  haute  montagne  qui  s'étend 
vers  le  sud.  De  Carfouna  à  Termeh  '  *^j^^  3  journées  par  mer. 
C'est  ici  que  commence  la  montagne  de  Khakouî  i^^ ,  laquelle 
a  sept  cimes  très-hautes  et  se  prolonge  sous  les  eaux  de  la  mer 
durant  l'espace  de  44  milles.  Auprès  de  ces  cimes  sont  des  vil- 
lages connus  sous  le  nom  d'el-Hadyé  »^^W^  .  De  Khakouî  à  Mar- 


*  Le  ms.  n^  33A  porte  Carcouna  ê^jfjj. 

*  Je  suppose  que  Carfouna  répond  au  cap  Guardaiui  ;  et  Djouah ,  au  point  in- 
diqué sur  les  cartes  de  d*Anv31e  et  de  Berghaus,  sous  le  nom  de  Bandel-fAgoa. 
La  distance  indiquée  autorise  cette  hypothèse,  puisqu'on  trouve  en  efiet  60  lieues 
marines  à  Touverture  du  compas.  On  sait  de  plus  que  le  cap  Guardafiii  est  très- 
âevé,  et  que  la  direction  des  montagnes  dont  il  est  formé  est  du  nord  au  smd,  ce 
qui  s*accoide  parfaitement  avec  le  témoignage  de  notre  auteur. 

'  Ras  Terma ,  ou  le  cap  de  Terma ,  est  situé  sur  la  côte  occidentale  de  la  mer 
Rouge,  à  160  lieues  environ  du  cap  Guardafui. 


SIXIÈME  SECTION.  45 

kah\  on  compte  par  mer  3  petites  journées,  et  7  par  terre.     Feuillet  1 1  vewo. 
A  a  journées  de  Markah,  dans  le  désert,  est  une  rivière  qui 
est  sujette  à  des  crues  comme  le  Nil ,  et  sur  les  bords  de  laquelle 
on  sème  du  dhorra^.  De  Markah  à  el-Nedja,    1  jour  et  demi 
par  mer,  et  k  par  terre. 

El-Nedja  est  la  dernière  terre  dépendante  de  Berbera  '. 
D'el-Nedja  &  Karfouna  8  journées.  El^Nedja  est  une  petite  ville 
située  sur  le  bord  de  la  mer.  De  là  à  Bedouna  a^^  <>y  ^,  6  journées. 
C'est  un  bourg  considérable  et  très-peuplé.  Les  naturels  de 
ce  pays  mangent  des  grenouilles,  des  serpents  et  d'autres  ani* 
maux  dont  Thommë  a  généralement  horreur.  Ce  pays  est  li- 
mitrophe à  celui  des  Zendjes  ^.  Carfouna  et  Bedouna  sont 
infidèles;  leur  territoire  touche  à  celui  des  Zendjes,  le  long 
du  rivage  de  lajoaer^lée.  Toute  cette  contrée  a  vis-à-vis  d'elle, 
du  côté  du  nord,  l'Iémen,  dont  elle  est  séparée  par  un  bras 
de  mer  de  600  milles  d'étendue,  plus  ou  moins,  selon  la  pro- 
fondeur des  golfes  dans  l'intérieur  des  terres ,  et  l'extension  des 
caps  dans  le  sein  des  mers. 

Dans  cette  section  sont  également  comprises  quatre  îles  dont 
deux,  situées  du  côté  de  l'orient,  dans  le  golfe  de9  Herbes 
ifi^^A^  u>^  '  ^^^  connues  sous  les  noms  de  Khartan  {^^j^  et 
de  Mertan  {J^^j^. 

La  troisième  est  celle  de  Socotra  «^jJ^â^  ,  connue  par  l'aloès 
qu'elle  produit,*  et  éloignée  du  rivage  de  deux  journées  de  navi* 
gation  par  un  vent  favorable.  Vis-à-vis  de  cette  île,  sur  la  côte 

*  Ce  nom  de  Markah  ou  de  Markat  se  retrouve  sur  les  cartes. 

On  trouve  en  effet  une  rivière  du  nom  de  Jubo  dans  le  pays  de  Markat. 
Q-Nedja  semble  répondre  au  pays  d*Ajan ,  situé  sur  la  ix>ute  du  cap  Guar- 
dafui  au  Zenghebar.  Ce  nom  d*Ajan  lui-même  semble  être  une  corruption  de 

jH*J'  ^  (  Voyei  Chtest  ar.  de  M.  de  Sacy ,  a«  éd.,  tom.  1,  pa^.  454  et  455  ;  voyei 
également  la  note  insérée  dans  la  carte  de  Berghaus.  ) 

*  n  est  probaUe  que  Ëedouna  répond  au  cap  Bédouin  de  Berghaus. 


Feuillet  i  7  veno 


BAB-EL-UANDBB. 


Feuillet  i3  recto. 


46  PREMIER  CLIMAT. 

de  riémen,  e6t  la  ville  de  Berbat  loi^Hi  6t  Hasek  eL»U.\  dont 
nous  re|KirleTons  en  détail,  s'il  plaît  à  Dieti. 

La  quatrième  île  s'appelle  Cabela  5M^;  elle  est  située  dans 
)a  partie  occidentale  de  cette  section,  déserte,  mais  ombragée 
d'arbres.  On  y  trouve  des  montagnes  hautes  et  escarpées  «  diverses 
espèces  d'animaux  féroces  et  autres ,  et  une  source  dont  les  eaux 
s'écoulent  dans  la  mer.  Elle  est  quelquefois  visitée  par  ceux 
qui  viennent  de  l'Iémen  et  pat  les  navires  de  Côlzoum  et  de 
l'Abyssinie,  «  qui  viennent  y  faire  de  l'eau.  >  Elle  est  située  en 
face  de  la  forteresse  connue  sous  le  nom  de  Mikhlaf  Hakem 
^X».  J>-^  sur  la  côte  d'Iémen.  De  cette  île  à  la  montagne  de 
Mandeb  v«^^,  on  compte  q  journées  par  mer.  El-Mandeb  est 
une  montagne  environnée  de  toutes  parts  par  la  mer,  et  dont 
la  partie  méridionale 'est  la  plus  haute.  Sa  dii^ction  est  nord- 
ouest,  et  sa  longueur  de  1 3 -milles.  Celui  de  ses  côtés  qui  touche 
à  l'Abyssinie  est  rempli  d'écueils  et  d'îles  qui  se  succèdent  jus^ 
qu'à  Zalegh,  Akent  et  Naketi,'  ensorte  que  cette  partie  de  la 
mer  n'est  pas  navigable.  «  Au  milieu  de  ces  écueils  et  de  ces 
«  îles,  il  existe  une  montagne  qui  s'étend  transversalement  jus- 
«  qu'auprès  de  Zalegh,  du  côté  du  midi  ;  on  l'appelle  Mourou- 
ff  keîn  i^ijy^  ;  elle  n'est  pas  très-élevée  au-dessus  du  niveau  de 
«  la  mer,  mais  elle  la  domine  dans  une  certaine  étendue  :  ailleurs 
«  elle  est  cachée  sous  les  eaux  ;  c'est  une  masse  continue  de  ro- 
«  chers.  ■  L'auteur  du  Livre  des  Merveilles  raconte  qu'aucun 
vaisseau  garni  de  clous  de  fer  ne  peut  passer  auprès  de  cette 
montagne  sans  être  attiré  et  retenu  par  elle  au  point  de  ne 
pouvoir  plus  s'en  tirer.  La  montagne  d'el- Mandeb  s'étend, 
comme  nous  l'avons  dit,  dans  la  même  direction  que  la  côte 


'  D'Anville  a  retrouvé  la  véritable  orùiographe  du  premier  de  ces  noms  :  c'est 
Merbat  ou  Merbata  qfàii  faut  Ike.  Hasek  se  trouve  aussi  sur  la  carte  dans  le  Djotkit 
el-Hachich,  ou  golfe  des  Herbes >  dont  il  vient  d*ètre  question. 

'  h* Abrégé  porte  Caœbela 


SIXIÈME  SECTION.  47 

de  riémen,  et  les  navires  de  Colzoum  destinés  pour  cette  pro-  FcoiMei  1 3  recto 
vince  (  Tlémen  )  doivent  nécessairement  passer  par- là ,  soit  en 
allant,  soit  au  retour;  car  le  canal  est  tellement  étroit ,  quun 
homme  peut  en  apercevoir  un  autre  sav  la  rive  opposée.  Il  y  a 
sur  le  sommet  de  cette  montagne  une  grotte  d'où  il  est  impos- 
sible de  sortir  quand  on  y  est  entré ,  tant  à  cause  des  précipices 
qui  s  y  trouvent,  que  des  bètes  féroces  qui  dévorent  les  explo- 
rateurs. Quelques  personnes  ayant  été  averties  de  ce  danger,  s'y 
rendirent  et  boudièrent  l'ouverture  de  Tantre  avec  des  pierres 
et  de  la  terre,  en  sorte  qu'on  n'y  peut  plus  pénétrer  aujour- 
d'hui. 

Quant  à  Tile  de  Socotra  ^^jhim^  elle  est  grande»  renommée,  socotra. 

belle  et  couverte  d'arbres.  Sa  principale  production  végétale  est 
l'arbre  qui  produit  Taloès,  et  qui  n'existe  ni  dans  l'Hadramaut 
^yjàà^ ,  ni  dans  Tlémen,  ni  dans  le  Sahar  j^  \  ni  ailleurs,  ccltcrb  de  l'aj^o^s 
aloès  qui  égale  en  bonté  celui,  de  Socotra.  Cette  île  est,  comme 
nous  l'avons  Ait,  voisine  du  côté  du  nord  et  de  l'ouest,  de  la 
province  d'Iémen,  dont  elle  est  une  dépendance  et  une  appar- 
tenance. Elle  est  située  en  face  des  villes  de  Melipde  ««xâI^ 
et  de  Monbasa  ^u^^jl*  ,  dans  le  Zenghebar.  La  majeure  partie 
des  habitants  de  File  de  Socotra  sont  chrétiens;  en  voici  la 
raison  :  lorsqu' Alexandre  eut  vaincu  le  jroi  des  Perses,  que  ses 
flottes  eurent  conquis  les  îles  de  l'Inde  et  qu'il  eut  tué  Poar  jy» 
roi  des  Indes  ',  son  maître  Aristote  lui  recommanda  de  rechen- 
chef  l'île  qui  produit  l'aloès. 

Alexandre  conserva  le  souvenir  de  cette  recommandation,  et 
lorsqu'il  eut  achevé  la  conquête  des  autres  îles  de  l'Inde,  et 
qu'il  les  eut  réduites  sous  sa  domination,  ainsi  que  leurs  rois, 
il  effectua  son   retour    de   la  mer  d'Inde  à  celle  d'Oman,  en 

*  Sic.  On  lit  plus  bas  .j^  Chedjer  (pag.  &8) ,  et  cest  la  leçon  que  porte  cons- 
tamment le  ms.  n®  334. 
'  ProbaUement  Parus, 


Feuillet  1 3  recto. 


Feuillet  i3  versow 


48  PREMIER  CLIMAT. 

conquit  les  îles,  et,  parvenu  enfin  à  celle  de  Socotra,  il  admira 
la  fertilité  du  teivain  et  la  douceur  de  la  température  de  lair. 
D'après  Tavis  qu'il  en  donna  par  une  lettre  à  Aristote ,  le  philo* 
sophe  lui  conseilla  de  transporter  ailleurs  les  habitants  de  l'île , 
et  de  leur  substituer  des  Grecs,  en  enjoignant  à  ceux-ci  de  con* 
server  et  de  soigner  la  culture  de  l'arbre  d'aloès,  à  cause  de 
toutes  les  propriétés  utiles  de  cette  substance ,  et  parce  que ,  sans 
aloès,  il  n'est  pas  possible  de  confectionner  complètement  les 
remèdes  souverains.  Il  pensait  d'ailleurs  que  le  commerce  et 
l'emploi  de  ce  noble  médicament  seraient  d'un  grand  avantage 
pour  tous  les  peuples  en  général.  Alexandre  fit  donc  ce  qui  lui 
était  prescrit;  il  éloigna  les  habitants  primitifs  de  Socotra,  éta- 
blit dans  cette  île  une  colonie  d'Ioniens  auxquels  il  ordonna  de 
veiller  constamment  à  la  conservation  et  à  la  culture  de  l'aloès  : 
«  ce  qu'ils  firent.  Us  restèrent  sous  la  protection  (  de  ce  prince  et 
«  de  ses  successeurs) ,  et  acquirent  de  grandes  richesses,  jusqu'au 
«  moment  où  la  religion  du  Messie  apparut  et  fut  embrassée 
«  par  ces  peuples.  Alors  ceux  de  Socotra  devinrent  chrétiens, 
«  et  leurs ^Is  sont  demeurés  tels,  ainsi  que  les  autres  habitants 
«  de  l'île,  jusqu'à  l'époque  actuelle.»  Au  mois  de  juillet,  on 
recueille  les  feuilles  de  l'aloès;  on  en  extrait  le  suc  qu'on  fait 
cuire  dans  des  vases  de  .cuivre  et  autres,  après  l'avoir  fait  sécher 
aux  rayons  du  soleil;  et,  au  mois  d'août,  on  le  dépose  dans 
des  outres.  «  On  le  vend  dans  cette  île  par  quintaux,  et  on 
«  l'exporte  dans  les  diverses  contrées  que  Dieu  ^  créées  à  l'orient 
«  et  à  l'occident.  C'est  de  cette  production  que  Socotra  tire  sa 
«  célébrité.  » 


Quant  aux  îles  de  Khartan  ^^ 


et  de  Martan  {^y^^  dont 


nous  avons  déjà  fait  mention,  elles  sont  situées  dans  le  golfe  des 
Herbes,  et  dépendent  du  pays  de  Chedjer  ^  ,  où  croît  l'encens. 
Elles  sont  dans  un  état  florissant,  habitées  par  une  peuplade 
d'Arabes  «  qui  s  y  sont  établis  et  y  sont  restée  t^  et  qui  parlent 


SIXIÈME  SECTION.  49 

la  langue  du  peuple  de  Ad  \  ancienne  et  inconnue  aux  Arabes  Feuillet  1 3  veno. 
de  nos  jours.  «  Les  habitants  de  ces  îles  vivent  dans  un  état  de 
dénûment  et  de  misère  extrêmes  durant  Thiver  ;  mais  lorsque 
l'époque  de  la  navigation  est  arrivée ,  ils  s'embarquent  sur  leurs 
navires  et  se  dirigent  vers  les  terres  d'Oman  {j\9y  et  d'Aden 
^«v»,  et  vers  les  côtes  de  ^'Arabie  Heureuse.  Alors  leur  situa- 
tion s'améliore ,  et  ils  subsistent  un  peu  moins  misérablement. 
Il  leur  arrive  souvent  de  trouver  du  trèsrbel  ambre  qu'ils 
vendent  aux  marchands  étrangers  qui  viennent  chez  eux.  Quel- 
quefois, ils  le  transportent  eux-mêmes  sur  la  côte  de  l'Iémen , 
où  ils  le  vencknt  à  un  très -haut  prix.  »  Ces  îles  produisent  de 
'écaille  dp  tortue ,  du  detilghan  ^U^^ ,  sorte  d'écaillé ,  et  des 
conques  de  tortue  dont  les  habitants  de  l'Iémen  se  servent  en 
guise  de  vases  pour  les  ablutions,  et  de  huches  pour  pétrir  le  pain. 
Au  nombre  des  pays  de  l'Iémen  compris  dans  la  présente 
section,  est  Mikhlaf  el-Djouda  «^3-4  c3^k-i^^  château  fort,  situé  côtes  de  l^iémen. 
sur  le  bord  de  la  mer  (car  les  Arabes  appellent  mikhlaf  un  châ- 
teau fort^).  El-Djouda  est  peu  considérable  et  mal  peuplé;  on  y 
vit  de  viande,  de  laitages  et  de  dattes,  mais  trèsrmisérablement. 
De  là  à  Mikhlaf  Ghélabeka  aS^^  gAî^  ,  on  compte  4  journées 
par  terre.  Ce  dernier  boui^  est  très^peuplé;  il  est  situé  sur  la 
baie  de  Zebid,  à  5o  milles  de  cette  ville. 

La  ville  de  Zebid  «N^J^,  est  grande,  très-peuplée,  très-opu- 
lente. Il  y  a  un  grand  concours  d'étrangers  et  de  marchands  de  zebid. 
l'Hedjaz,  de  l'Abyssinie  et  de  l'Egypte  supérieure ,  qui  y  arrivent 
par  les  bâtiments  de  Djidda  «o^^ .  Les  Abyssins  y  amènent  de^ 
esclaves  '.  On  en  exporte  diverses  espèces  d'aromates  de  l'Inde, 

*  Notre  ms.  porte  i^dU;  mai»  le  ms.  B.  porte  À^dlft*  et  cest  la  vraie  leçon, 
ainsi  que  Tavait  déjà  conjecturé  M.  de  Sacy. 

'  Le  mot  (3^)^*  d'après  Reiske  (Ahalf,  Ann.  mosl,  k.  II,  pag.  1 14  )«  signifie,  dans 
riémen  :  Certam  qaondam  oppiéhrum  et  pagortun  corpas,  unius  aXœujtu  intpectionitohâitam . 

'  Et  non  point nMnoM  $aa$,  comme  il  est  dit  dans  la  version  latine,  pag.  2à- 

7 


50  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  1 3  verso,     diverses  marchandises  chinoises  et  autres.  Cette  ville  est  située 

sur  les  bords  d^une  petite  rivière  à  i32  milles  de  Sana'aUiUo  ^. 
Tout  le  pays  est  couvert  de  villages,  non  point  considérables 
à  la  vérité ,  mais  bien  peuplés  et  fréquentés  par  des  voyageurs  et 
par  des  marchands. 
samVa.  La  ville  de  Sana  a  Ump  ofire  en  tout  genre  des  ressources 

abondantes;  elle  est  bien  bâtie  (litt.  les  maisons  s'y  touchent); 
et  il  n'y  en  a  pas  dans  llémen  de  plus  célèbre,  de  plus  con- 
sidérable, ni  de  plus  peuplée;  elle  est  placée  au  centre  du 
premier  climat.  Les  environs  en  sont  fertiles,  la  température 
de  Tair  douce ,  la  chaleur  et  le  froid  modérés*  «  C'était  la  rési- 
«  dence  des  rois  de  tout  l'Iémen  et  la  capitale  de  l'Arabie.  Ces 
«  rois  y  possédaient  un  palais  aussi  célèbre  que  vaste  et  bien  for* 
«  tific.  Ce  palais  est  aujourd'hui  ruiné,  et  il  n'en  reste  que  les 
«  débris,  qui  forment  une  haute  colline.  La  plupart  des  maisons 
«  sont  construites  en  bois  et  en  planches  :  il  y  en  a  une  où 
«  l'on  fabri(}ue  les  éto£Ges  connues  sous  le  nom  d'étofies  de 
«  Sana'a. 

«  Cette  ville  est  le  chef-lieu  de  la  province  d'Iémen.  Elle  est 
«  bâtie  sur  une  petite  rivière  qui  vient  des  terres  septentrionales 
«  de  la  montagne  de  Souafi  i^^ .  Cette  rivière  se  dirige  ensuite 
«  vers  la  ville  de  Damar  j\ — au  ,  et  verse  ses  eaux  dans  la  mer 
N  d'Iémen. 

«  Au  nord  de  Sana'a ,  on  trouve  la  montagne  de  Rehmer  ^ 

'  Notre  manuscrit  offre  ici  une  lacune  que  nous  croyons  convenable  de  remplir. 
Uancien  texte  et  )e  ms.  B.  s'expriment  ainsi  : 

De  Z«]>id  à  Djeilan  ^^lU». 36  mifles 

De  Djeilan  à  el-Han  ^UJl 4a 

D*ei-Hanà  Aden  et ei-O'rf  0;jilt 3o 

D'el-O'rf  à  Sanaa. 24 

Total  pareil i33 

*  Les  pcànta  diacritiques  manquent  sur  ce  mot,  dont  1  orthographe  et  la  pronon- 
ciation sont  par  conséquent  douteuses.  Le  ms.  B.  porte  j^^  V  i>*^' 


SIXIÈME  SECTION.  51 

»  >?V  9  m^  ^^  très-élevée  et  qui  a  60  milles  de  circonférence. 
«  Cette  montagne  est  cultivée.  On  y  trouve  des  arbres  à  fruit, 
«ainsi  que  la  plante  nommée  ouare^  u^^.  Cette  plante  est 
«  jaune  comme  le  safran  ;  on  s'en  sert  pour  teindre  les  vête* 

«  ments.  « 

De  Sana'a  à  Damar  jUd ,  on  compte  dS  milles. 
Damar  est  une  viile  petite ,  d'une  faible  population  et  de  peu 
de  ressources.  De  Sana'a  k  la  viile  de ...  .^  loA  milles.  De  Da- 
mar à  Mikhlaf-Misan  {j^-'*^^  ô>^î^ ,  a  4  milles.  De  là  à  Madjar 
et  Mobdar  ji^^^3  j^^  qui  sont  deux  petits  bourgs  voisina  Tun  de 
l'autre 9  Go  milles.  De  là  à  Mikhlaf-Abîn  csjwl  c3^^^,  72  milles; 
et  d'Abin  à  Aden  u"^^»  1 2  milles. 

La  ville  d'Aden  est  petite ,  mais  renommée  à  cause  de  son  port 
de  mer^  d'où  partent  des  navires  destinés  pour  le  Sind,  l'Inde 
et  la  Chine.  «  On  y  apporte  de  ce  dernier  pays  des  marchandises 
telles  que  le  fer,  les  lames  de  sabre  damasquinées,  les  peaux 
de  chagrin^,  le  musc,  le  bois  d'aloès,  les  selles  de  chevaux, 
la  vaisselle  de  terre,  le  poivre  odorant  et  non  odorant,  la  noix 
de  coco,  le  hemout  (graine  parfumée),  le  cardamome,  la  can- 
nelle, le  gaianga^,  le  macis,  les  myroboians ,  l'ébène,  l'écailie 
de  tortue,  le  camphre,  la  muscade,  le  clou  de  girofle,  les 
cubèbes  ' ,  diverses  étoffes  tissues  d'herbes ,  et  d'autres  riches 
et  veloutées,  des  dents  d'éléphant,  de  l'étain,  des  rottangs  et 
autres  roseaux,  ainsi  que  la  majeure  partie  de  l'aloès  amer  des- 
tiné pour  le  conunerce.  »  La  ville  d'Aden  est  entourée,  au  nord 


Feuillet  i  k  vetAo. 


ADEN. 

COMMERCE 
DE  CETTE  VILLE. 


Golius  dit  que  c  est  une  plante  qui  ressemble  au  sésame ,  qui  ne  vient  que  dans 
r Arabie  Heureuse ,  et  dont  on  se  sert  pour  teindre  les  étoffes  en  jaune.  Guikel  ajoute 
que  Oman  est  aussi  le  nom  du  curcuma. 

'  Le  nom  de  cette  ville  manque.  \^ Abrégé  et  le  ms.  B.  portent  Adeo. 

'  Ce  mot  français  est  dérivé  du  turc  f^yJLto  saghri, 

*  Sorte  d'herbe  odoriférante. 

*  Sorte  de  graine  aromatique  provetiant  de  Ttle  de  Java. 

7- 


52  PREMIER  CLIMAT. 

Feaiiiet  i  à  recto,  et  A  une  ceitainc  distance ,  d'une  montagne  qui  forme  une  en- 
ceinte de  la  mer  à  la  mer,  et  dans  laquelle  se  trouvent  deux 
ouvertures  oU  deux  portes  par  lesquelles  on  entre  et  on  sort. 
De  Tun  à  Tautre  de  ces  passages ,  on  compte  4  journées  de 
marche.  Les  habitans  d'Aden  n'ont  pas  d'autre  moyen,  pour 
pénétrer  dans  leur  pays  ou  pour  en  sortir,  que  ces  portes  et  la 
voie  de  mer.  La  ville  est  commerçante.  «  En  face  d'Aden ,  à  une 
«  journée  dans  le  désert ,  il  existe  une  très^grande  ville  nommée 
«  Zi-djeblé  A4»  ^6  ;  elle  est  dominée  par  une  citadelle  connue 
«  sous  le  nom  d'El-ïa'ken  (g^J^t.  » 

D'Aden  à  el-Mahdjem  ^sêlÛ  on  compte  8  petites  journées,  en 
passant  par  le  pays  de  Dâhas  ^jMb.*^U.  El-Mahdjem  n'est  pas  plus 
considérable  qu'un  fort  ;  il  est  cependant  asses  peuplé.  C'est  la 
limite  entre  le  district  du  Tehama  jul^s  et  l'Iémen.  De  là  à 
Sana'a  on  compte  7  journées;  d'El-Mahdjem  k  Hairan  (jI^m», 
4  journées.  Cette  dernière  ville  est  très-petite.  Son  territoire 
comprend  des  villages,  des  champs  cultivés  et  des  eaux  cou- 
rantes, auprès  desquelles  sont  construites  les  maisons  des  habi- 
tants. Elle  est  située  dans  une  plaine ,  à  3  journées  de  Sana'a. 
Sa  population  se  compose  de  diverses  tribus  de  Flémen.  De  Hal- 
ran  à  Soghda  •ù^jùù  ,  48  milles. 

«A  18  milles,  &  l'ouest  de  Sana'a,  est  le  Mikhlaf-Chakir 
•j^LSi  O^lâ^,  dont  le  principal  commerce  consiste  en  maro- 
«  quins;  c'est  à  Soghda  que  l'on  fabrique  le  plus  beau  :  il  n'en 
c  existe  pas  de  mieux  fabriqué.  C'est  un  lieu  de  réunion  com- 
«  merciale  dont  les  habitants  sont  très-riches,  et  où  l'on  trouve 
«  beaucoup  d'objets  et  de  marchandises.  »  D'Aden,  en  suivant 
le  rivage  du  côté  de  l'orient ,  au  bourg  d'Abîn  ^jv^t ,  on  compte 
1  a  milles.  Ce  bourg  est  situé  sur  le  bord  de  la  mer  d'Iémen, 
et  ses  habitants  passent  pour  être  versés  dans  la  magie.  D'Abm 
à  Las'a  buJ,  on  compte  par  mer  1  jour  1/2 ,  et  par  terre  5  jour- 
nées. Il  existe  entre  ces  deux  points  une  montagne  qui ,  s'éten- 


SIXIÈME  SECTION.  55 

dftnt  le  long  du  rivage ,  sépare  la  mer  des  plaines  et  intercepte  Feuillet  i  d  vewo. 
le  chemin.  Las'a  est  une  petite  ville  située  sur  le  bord  de  la 
mer»  à  deux  journées  de  distance  de  Chouma  a«^  ^  On  trouve 
sur  la  route  un  grand  bourg  auprès  duquel  est  une  source  et 
un  bassin  d'eau  chaude,  où  les  habitants  font  leurs  ablutions  et 
transportent  leurs  malades.  Ceux-ci  y  trouvent  un  remède  salu- 
taire contre  diverses  infirmités.  Les  deux  villes  de  Las*a  et  de 
Chouma  sont  sur  la  côte  d'Hadramaut  i:»yAj..jh^  à  2  journées  par 
le  désert. 

Dans  ce  dernier  pays»  il  existe  deux  villes  éloignées  Tune  de 
Tautre  d'une  journée  :  ce  sont  celles  de  Sabam  Jj^m»  et  de  Ma- 
riam  m^  '.  Au  nombre  des  villes  de  THadramaut  est  aussi  celle 
de  ^  qui  est  actuellement  en  ruines  ;  c'était  la  ville  de  Saba  \j^, 
d'où  était  issue  Beikis,  épouse  de  Salomon ,  fils  de  David  (que 
le  salut  soit  sur  euxl).  D'Hadramaut  i  Djidda^,  on  compte 
a4o  milles,  et  de  Sana'a  à  Djidda  120  milles;  d'Aden  à  Hadra- 
maut,  qui  est  à  l'orient,  5  journées. 

Il  existe  ici  des  sables  contigus,  connus  sous  le  nom  d'el-Ahcaf 
gU».ô^I  ;  peu  d'habitations ,  peu  de  commerce.  Ce  pays  produit 
l'aloès  connu  sous  le  nom  d'hadramauti,  lequel  e^t  d'une  qua- 
lité inférieure  à  celle  de  l'aloès  socotrin.  «  Des  falsificateurs  le 
«  mêlent  quelquefois,  au  moyen  de  la  fiision,  avec  ce  dernier.  » 
La  ville  de  Saba  est  habitée  par  des  tribus  d'Arabes  de  l'Iémen 
et  du  pays  d'Oman  ^jLi.  C'est  là  qu'était  la  digue  («x^JI),  cé- 
lèbre chez  les  Arabes  avant  leur  dispersion.  De  Choiuna  iu»y£ , 
dont  il  vient  d'être  fait  mention,  à  Merbat^l^,  en  suivant  la 

*  Ou  Chomia  tuê^ ,  coimne  portent  les  ms.  n?  334  et  B. 

■  Le  manuBcrit  n»  334  porte  Siabam  ^^U^um  ;  le  ms.  B.  porte  Schîam  Aj^. 
Quant  au  nom  du  second  de  ces  deux  lieux,  les  deux  mss.  portent  Tarim  AJib* 

Is  nom  a  été  omis  et  la  place  même  manque.  Le  manuscrit  n^  3o4  porte 
Marob  c^U  «  et  le  ms.  B.  Marib  «^ 

*  Le  ms.  n^  334  porte  Saada  | 


54 


PREMIER  CLIMAT. 


Feuillet  là  verso. 


HASEK. 


côte,  par  terre,  6  journées.  On  trouve  sur  la  route  Ghob-ei;- 
Camar^^l  «^ ,  ou  la  vallée  de  la  Lune.  Au  fond  de  cette  vallée 
est  un  pays  nommé  Khalfat  u»m^,  et  à  son  extrémité  une 
montagne  ronde  et  blanche  présentant  Taspect  de  la  lune.  C'est 
de  cette  coiu^bure  en  forme  de  croissant  et  de  cette  blan- 
cheur, que  cette  montagne  tire  son  nom  de  mont  de  la  lune. 
L*arbre  de  Tencens  croît  dans  les  montagnes  de  Merbat  et  c'est 
de  là  que  cette  gomme  est  transportée  dans  Torient  et  dans  Toc- 
cident.  «  La  population  de  Merbat  se  compose  d'habitante  de  lié- 
«  men  et  d'autres  tribus  d'Arabes.  »  De  là  au  bourg  de  Hasek 
JUmU.  ,  le  long  de  la  mer  et  par  terre  «  ^  journées  ;  par  mer , 
3  journées. 

En  face  de  Hasek,  sont  les  deux  îles  de  Khartan  et  de  Martan , 
dont  il  a  déjà  été  question  ^  Au-dessus  de  Hasek,  est  une  haute 
montagne  nommée  Lous  ^y,  qui  domine  la  mer.  La  terre  du 
peuple  de  Ad  dU  est  situéq  vis4-vis  de  cette  montagne.  De  Hasek 
au  tombeau  de  Houd  ^  ^y^ ,  on  compte  2  milles.  Hasek  est  uû 
bourg  peu  considérable,  mais  peuplé.  Il  existe  une  pêcherie 
très-productive  dans  le  golfe  dit  Golfe  des  Herbes,  qui  est  trèsr- 
profond.  Lorsque  des  navires  s'y  engagent,  ils  n'en  peuvent  sor- 
tir qu'avec  beaucoup  de  peine  et  qu'autant  qu'ils  sont  aidés  par 
un  vent  favorable;  mais  il  en  est  peu  qui  aient  ce  bonheur. 


'  Voyez  ci-deft8U8 ,  pag.  &5. 

*  Le  nom  du  peuple  de  Ad  et  celui  du  prophète  Houd  sont  très-célèbres  pa^mi 
les  Arabes.  Cest  à  tort  que  le  traducteur  latin  a  mis  Gad  et  Juda.  Voye»  à  ce 
sujet  les  excellentes  notes  de  Pocoke  [Speémen  historim  Arahum,  pag.  S6  ). 


SEPTIÈME  SECTION. 


55 


SEPTIÈME  SECTION. 

Suite  de  l'Afrique  orientale.  —  Medouna.  —  Singulière  manière  de  pêcher.  —  Côte 
du  Zenghebar.  —  Melinde.  —  Monbasa.  —  Q-Banes.  —  Des  de  Zaledj  ou  de 
Zanedj.  —  Ile  des  Smg«B.  —  E3-Cotroba.  —  Cmositéâ  de  la  mer  d'Oman. 


Feuillet  i5  recto 


Cette  section  comprend  la  description  d'une  partie  de  la  mer  Feuillet  i  à  verso. 
des  Indes  et  de  la  totalité  des  îles  qui  s'y  trouvent ,  et  qui  sont 
habitées  par  des  peuples  de  races  diverses.  Au  midi  des  pays 
compris  dans  cette  section  sont  le  restant  de  la  région  des  Cafres 
noirs,  et  divers  pays  voisins  de  la  mer;  notre  intention  est  de 
décrire  toutes  ces  choses  avec  clarté.  «  Nous  disons  donc  que 
«  cette  mer  est  la  mer  des  Indes,  »  et  que  sur  son  rivage  est 
située  la  ville  de  Merouat  Sj^^ ,  à  l'extrémité  du  pays  des  Cafres , 
peuples  sans  foi  qui  n'adorent  que  des  pierres  enduites  d'huile 
de  poisson.  «  Tel  est  le  degré  de  stupidité  où  sont  tombés  ces 
peuples ,  et  l'absurdité  de  leurs  infâmes  croyances.  Une  partie 
de  ce  pays  obéit  au  roi  des  Berbers,  et  l'autre  dépend  de 
l'Âbyssinie.  »  De  Merouat  îh^^,  située  sur  la  côte,  à  Medouna 
A»^«K^\  on  compte  3  journées  par  mer.  «  Cette  dernière  ville 
est  ruinée,  presque  déserte,  sale  et  désagréable  à  habiter.  Ses 
habitants  vivent  de  poissons,  de  coquillages,  de  grenouilles ,  de 
serpents,  de  rats,  de  lézards  et  d'autres  reptiles  dégoûtants. 
Ces  peuples  se  livrent  à  l'exercice  de  la  pêche  maritime  sans 
embarcations,  et  sans  se  tenir  constamment  sur  le  rivage.  Ils 
pèchent  à  la  nage  (ou  en  plongeant)  avec  de  petits  filets  tissus 


MBDOUNA. 


SIKGDLliRE  MAHIÀRR 
DB  pfiCHBR. 


*  Le  manaacrit  n**  334  porte  Beroaa  «^^  et  Nedouba  j^^ou*  Le  ms.  B.  Berouat 
iy^ ,  et  BedooDa  Aà^^- 


COTES  DU  ZENGHEBAR. 


MELINDE. 


56  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  i5  recto.     .  d'herbes,  et  fabriqués  par  eux.  Us  attachent  ces  filets  à  leurs 

«  pieds;  au  moyen  de  liens  et  de  nœuds  coulants  quils  tiennent 
«  avec  les  mains,  ils  ressentent  le  filet  aussitôt  qu'ils  sentent  que 
«  le  poisson  y  est  entré ,  et  cela  avec  un  art  dans  lequel  ils  ex- 
«  cellent,  et  avec  des  ruses  dont  ils  ont  une  longue  expérience. 
«  Pour  attirer  le  poisson,  ils  se  servent  de  reptiles  terrestres. 
«  Bien  qu'ils  vivent  dans  un  état  de  détresse  et  de  misère  pro- 
«  fondes,  cependant  ces  peuples  (Dieu  aime  cexi^  qui  résident 
«  dans  leurs  foyers  domestiques)  sont  satisfaits  de  leur  sort,  et 
«  se  contentent  de  ce  qu'ils  ont.  Ils  obéissent  au  gouvernement 
«  du  Zendj  ^j  ^-  * 

On  va  de  cette  ville  (Medouna)  en  suivant  la  côte,  à  Melinde 
,  ville  du  Zendj ,  en  trois  jours  et  trois  nuits  par  mer.  Me- 
linde est  située  sur  le  bord  de  la  mer  ^,  à  l'embouchure  d'une 
rivière  d'eau  douce.  «  C'est  une  grande  ville  dont  les  habitants 
«  se  livrent  à  la  chasse  et  à  la  pêche.  Sur  terre  ils  chassent  le 
«  tigre  et  d'autres  animaux  féroces.  Us  tirent  de  la  mer  diverses 
«  espèces  de  poissons  qu'ils  salent,  et  dont  ils  font  commerce.  » 
Us  possèdent  et  exploitent  des  mines  de  fer,  et  c'est  pour  eux 
un  objet  de  commerce  et  la  source  de  leurs  plus  grands  béné- 
fices. Us  prétendent  connaître  l'art  d'enchanter  les  serpents  les 
plus  venimeux ,  au  point  de  les  rendre  sans  danger  pour  tout  le 
monde,  excepté  pour  ceux  à  qui  ils  souhaitent  du  mal,  «  ou 
«  contre  lesquels  ils  veulent  exercer  quelque  vengeance.  Us  pré- 
«  tendent  aussi  qu'au  moyen  de  ces  enchantements ,  les  tigres  et 
«  les  lions  ne  peuvent  leur  nuire.  Ces  enchanteurs  portent  dans 
•  la  langue  de  ces  peuples  le  nom  d'cl-Mocnefa  UaJUI,  »  De  cette 
ville  à  Manisa  '  iu^uU ,  sur  la  côte ,  â  journées.  Celle-ci  est  petite 
et  dépend  du  Zendj.  Ses  habitants  s'occupent  de  l'exploitation 


MONBASA. 


'  Du  Zenghebar.  • 

'  C'est  évidemment  par  erreur  c|ae  le  cofMte  a  mit  ici  JujJI  au  lieu  dej^sJI. 

'  Pour  Monbasa  A^^yiJU,  comme  portent  le  d°  Zià  et  le  ms.  B. 


Feuillet  i5  recto. 


SEPTIÈME  SECTION.  57 

des  mines  de  fer  et  de  ia  chasse  aux  tigres.  Us  ont  des  chiens  de 
couleur  rouge  qui  combattent  et  vainquent  toute  espèce  de  bétes 
féroces  et  même  les  lions.  Cette  ville  est  située  sur  le  bord  de 
la  mer,  et  près  d'un  grand  golfe  que  les  navires  remontent  du* 
rant  im  espace  de  deux  journées,  <  et  sur  les  rives  duquel  il 
«  n'existe  point  d'habitations,  à  cause  des  bêtes  féroces  qui  y 
«  vivent  dans  des  forêts,  où  lesZendjes  vont  les  poiursuivre,  ainsi 
«  que  nous  venons  de  le  rapporter.  C'est  dans  cette  ville  que 
«  réside  le  roi  du  Zenghebar.  Ses  gardes  vont  à  pied ,  parce  qu'il 
«  n'y  a  point  dans  ce  pays  de  montures  ;  elles  ne  sauraient  y 
«  vivre.  »  De  Manisa  au  bourg  d'el-Banès  (jMilfJl  parterre,  6  jour- 
nées, et  par  mer,  i5o  milles.  El-Banès  est  un  boui^  très^grand 
et  trèsrpeuplé.  «  Les  habitants  adorent  un  tambour  nommé  erra^ 
n  him  |0«^<,  aussi  grand  que  ....  j^t  \  couvert  de  peau  d'un 
«  seul  côté ,  et  auquel  est  suspendue  une  corde  au  moyen  de  la^ 
n  quelle  on  frappe  le  tambour.  Il  en  résulte  un  bruit  effiroyable 
fi  qui  se  fait  entendre  à  trois  milles  de  distance  ou  environ.  » 

El-Banès  ^  est  la  dernière  dépendance  du  Zendj  ;  elle  touche  bl-ban^s. 

^u  Sofaia  jIUU  ,  pays  de  l'or.  D'el-Banès  à  la  côte  de  la  ville  nom-  Femllet  »  5  verso. 
mée  T<^net  iU^ ,  par  mer,  i5o  milles,  et  par  terre,  8  journées, 
attendu  que  dans  l'intervalle  il  existe  un  grand  golfe  qui ,  s'éten- 
dant  vers  le  midi ,  oblige  les  voyageurs  à  se  détourner  du  droit 
chemin,  et  une  haute  montagne  nommée  Adjoud  ây^,  dont  les 
flancs  ont  été  creusés  de  tous  côtés  par  les  eaux  qui  tombent  avec 
un  bruit  épouvantable.  Cette  montagne  attire  à  elle  les  vaisseaux 
qui  s'en  approchent  J^,  et  les  navigateurs  ont  soin  de  s'en  écarter 
et  de  la  fuir.  « 

'  Mot  dont  3  n*a  pas  été  possible  de  déterminer  la  signification. 

*  Hartmann  pense  qa*ii  faut  lire  eUBaies.  Nous  suivons  littéralement  lortho- 
graphe  de  notre  manuscrit ,  qui  est  ici  conforme  à  cdle  du  ms.  B.* 

'  L'auteur  veut  probablement  parier  des  courants  qui  peuvent  porter  «ur  ja     - 
eôte  (Voy.  d*Herbelot,  fii(/.  or.  au  mot  aguird  )  ;  peut^tre  aussi  fait-il  allusion  aux 
prétendues  montagnes  d*aimant  (Hartmann,  Edris.  Afr.,  pag.  ici  ). 

8 


Feuillet  i5  verto. 


58  PREMIER  CLIMAT. 

a  La  ville  de  Tohnet  iUyj  dépend  aussi  du  pays  de  Sofala ,  et 
touche  à  celui  des  Zendjes.  Il  y  a  beaucoup  de  villages,  et  ils  sont 
tous  placés  sur  le  bord  des  rivières  ^  Dans  tout  le  Zendj,  les  prin-* 
cipales  productions  sont  le  fer  et  les  peaux  de  tigres  du  Zen* 
ghebar.  La  couleur  de  ces  peaux  tire  sur  le  rouge,  et  elles  sont 
très-souples.  Comme  il  n'existe  pas  de  bètes  de  somme  chez 
ces  peuples,  ils  sont  obligés  de  porter  sur  leurs  tètes  et  sur 
leurs  dos  les  objets  destinés  pour  les  deux  villes  de  Melinde 
et  de  Molbasa  iuu^U,  où  se  font  les  ventes  et  les  achats.  Les 
Zendjes  n'ont  point  de  navires  dans  lesquels  ils  puissent  voya- 
ger; mais  il  aborde  chez  eux  des  bâtiments  du  pays  d'Oman 
et  autres,  destinés  pour  les  lies  de  Zaledj  '^\j  qui  dépexident 
des  Indes;  ces  étrangers  vendent  (au  Zenghebar)  leurs  mar- 
chandises, et  achètent  les  productions  du  pays.  Les  habitants 
des  îles  de  Raledj  ^\j  ^  vont  au  Zenghebar  dans  de  grands  et 
de  petits  navires,  et  ils  s'en  servent  pour  le  commerce  de  leurs 
marchandises,  attendu  qu'ils  comprennent  le  langage  les  uns 
des  auti^s.  Les  Zendjes  ont  au  fond  du  cœur  un  grand  respect 
et  beaucoup  de  vénération  pour  les  Arabes  '.  C'est  pour  cela 
que,  lorsqu'ils  voient  un  Arabe,  soit  voyageur,  soit  négociant, 
ils  se  prosternent  devant  lui ,  exaltent  sa  dignité ,  et  lui  disent 
dans  leur  langue  :  Soyez  le  bien-venu ,  d  fils  de  l'Iémen  I  Les 
voyageurs  qui  vont  dans  ce  pays  dérobent  les  enfants,  et  les 
trompent  au  moyen  des  fruits  (litt.  des  dattes)  qu'ils  leur  don- 
nent. Ils  les  emmènent  çà  et  là ,  et  finissent  par  s'emparer  de 

«  leurs  personnes,  et  par  les  transporter  dans  leur  propre  pays; 

«  car  les  habitants  du  Zenghebar  forment  une  population  nom* 


'  Le  mot  {j^  tignifie  golfe  ou  vallée,  d*aprèi  Ciétet.  liais  nous  avons  tout  lieu 
de  croire  que  da&s  la  tangue  de  notre  auteur  le  sens  de  ce  mot  a  jdus  d*eitension. 

*  Sic.  Le  ms.  B.  porte  Zanedj  ^*1). 

'  Cette  partîcidarité  se  retrouve  avec  moins  de  détaib  dans  les  anciennes  rda- 
tions  des  Indes, pag.  i  la. 


SEPTIÈME  SECTION.  59 

«  breùse ,  et  maiiquent  de  ressources  ^  Le  prince  de  l*île  de 
«  Keich  ja^>  située  dans  la  mer  d'Oman ,  entreprend  avec  ses 
«  vaisseaux  des  expéditions  militaires  contre  le  Zendj ,  et  y  fait 
«  beaucoup  de  capti&.  * 

En  face  des  rivages  du  Zendj  sont  les  îles  de  Zale^  ^  ;  elles 
sont  nombreuses  et  vastes;  leurs  habitants  sont  très-basanés,  et 
tout  ce  qu'on  y  cultive  de  fruits ,  de  dhorra ,  de  cannes  à  sucre 
et  d'arbres  de  camphre,  y  est  de  couleur  noire.  Au  nombre  de 
ces  îles  esl  celle  de  Cherboua  o^y&  ';  dont  la  circonférence  est, 
à  ce  qu'on  dit,  de  i  aoo  milles,  et  où  l'on  trouve  des  pêcheries 
de  perles  et  diverses  sortes  d'ai^mates  et  de  parfums,  ce  qui  y 
attire  des  marchands.  Parmi  les  îles  de  Zaledj  comprises  dans  la 
présente  section,  on  compte  aussi  celle  d'el-Andjebeh  am^M, 
dont  la  ville  principale  se  nomme ,  dans  la  langue  du  Zenghebar, 
el*Anfoudja  ju^yu^),  et  dont  les  habitants,  quoique  mélangés, 
sont  actuellement  pour  la  plupart  musulmans.  La  distance  qui  la 
sépare  d'el-Banès  (j^jUIt,  sur  la  côte  du  Zendj ,  est  de  i  oo  milles; 
cette  île  à  4oo  milles  de  tour  ;  on  s'y  nourrit  principalement  de 
figues  bananes.  Il  y  en  a  de  cinq  espèces ,  savoir  :  la  banane  dite 
el-kend  Ja&)) ,  l'el-fili  JudUt ,  dont  le  poids  s'élève  quelquefois  à 

douze  onces;  l'omani  «^Uji)! ^,  et  enfin  l'elHSokri  (j;^^CJI. 

C'est  une  nourriture  saine ,  douce  et  agréable.  «  Cette  île  est  tra- 
it versée  par  une  montagne  nommée  Wabra  •j^y ,  où  se  réfugient 
«  les  vagabonds  chassés  de  la  ville ,  formant  une  brave  et  nom- 
«  breuse  population ,  qui  infeste  souvent  les  environs  de  la  cité , 

*  n  y  a  ici  un  jeu  de  mots  assez  difficile  à  traduire  en  français  :  ^jJl  ^^  J^t 

;^jJk]I  IjJUli  dJv«}i  \^jiJ^. 

*  Notre  manuscrit  porte  tantôt  J.1^  tantôt  ISj  et  tantôt  ^t^ ,  ce  sont  les  fies  que 
d'Herbdot, «Hartmann  et  autres  ont  décrites,  d après  les  géographes  arabes,  sous 
le  noms  de  Ranek  et  de  Rumah. 

*  Le  ms.  n®  534  porte  Saranda  ««Xô^-  Mais  le  ms.  B.  est  ici  d*accord  avec  le  nôtre. 

*  Le  nom  de  la  quatrième  espèce  manque  ici;  mais  d*après  Tabrégé,  et  d*aprè 
le  ms.  Bm  c*est  el-moriaoi  jL%iXt  4^*11  &ut  lire. 

8. 


Feuillet  i5  verso. 


ILBS  DB  ZALEDJ 
ou  DE  ZANEDJ. 


Feuillet  16  recto. 


Feuillet  16  recto. 


60  PREMIER  CLIMAT. 

c  et  qui  se  maintient  sur  le  sommet  de  cette  montagne  dans  un 
état  de  défense  contre  le  souverain  de  Tîle.  Ils  sont  courageux 
et  redoutables  par  leurs  armes  et  par  leur  nombre. 

«  Cette  île  est  très-peuplée  ;  il  y  a  beaucoup  de  villages  et  de 
bestiaux.  On  y  cultive  le  riz.  Il  s*y  fait  un  grand  commerce, 
et  Ton  y  porte  annuellement  diverses  productions  et  marchan- 
dises desdnées  au  négoce  et  k  la  consommation.  On  dit  que, 
lorsque  Tétat  des  a£Paires  de  la  Chine  fut  troublé  par  les  rebei* 
lions,  et  que  la  tyrannie  et  la  confusion  devinrent  'excessives 
dans  rinde ,  les  habitants  de  la  Chine  transportèrent  leur  com- 
merce à  Zanedj  ^i^  et  dans  les  autres  iles  qui  en  dépendent  ; 
entrèrent  en  relations  et  se  familiarisèrent  avec  ses  habitants, 
à  cause  de  leur  équité,  de  la  bonté  de  leur  conduite,  de 
Taménité  de  leurs  mœurs  et  de  leur  facilité  dans  les  affaires. 
C'est  pour  cela  que  cet^e  île  est  si  peuplée,  et  qu'elle  est  si 
fréquentée  par  les  étrangers.  » 
Auprès  de  cette  île,  il  en  existe  une  autre  peu  considérable, 
dominée  par  une  haute  montagne,  dont  le  sommet  et  les  flancs 
sont  inaccessibles,  parce  qu'elle  brûle  tout  ce  qui  s'en  appro- 
che. Durant  le  jour,  il  s'en  élève  une  épaisse  fumée,  et  durant 
la  nuit,  un  feu  ardent.  De  sa  base  coulent  des  sources,  les  unes 
d'eau  froide  et  douce ,  les  autres  chaudes  et  salées. . 

Auprès  de  l'île  de  Zanedj  ^1),  susmentionnée,  on  en  trouve 
une  autre  nommée  Kermedet  i  Js^t^,  dont  les  habitants  sont  de 
couleur  noire.  On  les  appelle  Nerhin  (^jA  ^  «  Ils  portent  le 
«  manteau  nommé  azar  j^l  et  la  fouta  «Wy  ^.  C'est  une  peuplade 
«  audacieuse,  brave,  et  marchant  toujours  armée.  Quelquefois 
«  ils  s'embarquent  sur  des  navires  et  attaquent  les  bâtiments  de 
■  commerce,  dont  ils  pillent  les  marchandises.  Us  ne  laissent 


*  Le  manuscrit  n®  334  porte  Karnoa  iyjyA  ^^  Boun^n 
mebet  gi  i^^i ,  et  el-Boundn  (js«^l* 

*  Sorte  de  vêtement.  Voyez  ci-de8su& ,  pag.  17,  n<^  3. 


;  le  ms.  B.  Ker- 


Feuillet  16  recto. 


ILB  DBS  SINGES. 


SEPTIÈME  SECTION.  61 

c  entrer  chez  eux  que  leurs  compatriotes,  et  ne  redoutent  au- 
«  cun  ennemi.  »  Entre  cette  île  et  le  rivage  maritime ,  on  compte 
un  jour  et  demi  de  navigation;  entre  elle  et  Tîle  de  Zanedj  ^I>, 
nommée  el-Anfrandje  m^jJù^^  ,  on  compte  i  journée.  A  une  dis- 
tance d'environ  3  milles  de  cette  îiei  et  i  deux  petites  journées 
du  continent  qui  touche  à  l'Ahyssinie,  est  Tile  des  Singes,  qui 
est  très-grande,  très-boisée  et  remplie  de  prédpices  d'un  difficile 
accès.  On  y  trouve  diverses  sortes  de  fruits.  Les  singes  s'y  sont 
multipliés  à  tel  point  qu'ils  en  sont  totalement  maîtres.  «  On 
«  prétend  même  qu'ils  ont  un  chef  auquel  ils  obéissent,  qu'ils 
«  portent  sur  leur  cou,  et  qiû  les  régit  de  fiaiçon  à  ce  qu'ils  ne 
«  puissent  se  nuire  entre  eux.  On  assure  que  ces  singes  s<mt  d'une 
«  couleur  tirant  sur  le  rouge ,  qu'ils  portent  des  queues ,  et  qu'ils 
«  sont  doués  de  beaucoup  d'intelligence  et  de  sagacité.  Lorsque 
«  quelque  navire  se  brise  sur  cette  île ,  et  qu'un  individu  quel- 
«  conque  y  cherche  un  refuge,  ils  lui  font  éprouver  de  cruels 
«  tourments  par  leurs  morsures.  Mus  par  la  haine  dont  ils  sont 
«  animés  contre  les  hommes,  ils  les  vexent ,  les  fatiguent,  et 
«  finissent  par  les  tuer  promptement  ;  et  lors  même  que  les  mal- 
«  heureux  peuvent  supporter  ces  jeux  cruels,  ils  ne  tardent  pas  à 
«  périr  de  faim  \  Les  habitants  des  deux  îles  de  Kbaitan  et  de 
«  Martan,  emploient  contre  ces  nnges  diverses  ruses,  les  pour- 
«  chassent,  et  les  transportent  dans  l'Iémen,  où  ils  les  vendent 
«  fort  cher.  Les  habitants  de  cette  province  (je  veux  dire  les  mar- 
«  chands  de  l'Iémen)  s'en  servent  en  guise  d'esclaves  pour  gar-  Feuillet  16  verso. 
«  der  leurs  marchandises  et  leur  argent  dans  leurs  boutiques.  Per- 
t  sonne  alors  ne  peut  toucher  à  ce  que  gardent  les  singes ,  ni  rien 
«  dérober  de  ce  qu'ils  ont ,  soit  dans  les  mains ,  soit  devant  eux  ; 
«  car  ils  sont  extrêmement  intelligents.  »  De  cette  île  à  celle  de 
Socotra,  on  compte  par  mer  2  journées.  «  Les  Socotrins  font 

*  Le  texte  arabe  o£Bne  ici  qudque  obscurité.  Nou8  ayons  cm  devoir  suivre  le  ^ns 
le  plus  probable.  « 


Feuillet  16  veno. 


EL-GOTROBA. 


62  PREMIER  CLIMAT. 

(également)  la  chasse  aux  singes,  au  moyen  d'une  ruse  assez 
singulière.  Voici  en  quoi  elle  consiste  :  ils  fabriquent  pour  cette 
chasse,  des  barques  extrêmement  petites,  mais  longues,  quils 
placent  sur  leurs  navires;  la  chasse  se  fait  en  tendant  des 
filets  au*dessus  de  ces  barques,  au  moyen  de  cordes  dis- 
posées avec  art.  Ils  disposent  ces  filets  le  long  des  côtés  des 
barques,  afin  que  les  singes  ne  se  doutent  de  rien;  puis  ils  se 
cachent.  Lorsqu'ils  sont  arrivés  auprès  de  Tîle ,  ils  poussent  les 
barques  vers  la  terre ,  après  avoir  eu  soin  d'y  mettre  pour  appât 
des  choses  que  mangent  ces  animaux.  Les  singes  jettent  des 
pierres  aux  chasseurs;  et  ceux-ci,  abandonnant  les  petites  bar- 
ques sur  le  rivage ,  s'éloignent  sur  leurs  vaisseaux.  Les  singes , 
trouvant  la  nourriture  qu'ils  préfèrent,  se  précipitent  au  fond 
(des  barques).  Alors  les  chasseurs,  au  moyen  des  cordes  sus^ 
mentionnées ,  tirent  doucement  les  filets  qui ,  peu  à  peu  ^  cou- 
vrent (litt.  habillent)  la  partie  supérieure  des  embarcations. 
Celles-ci ,  quoique  tirées  par  les  chasseurs ,  ne  sont  point  dé- 
sertées par  les  singes ,  qui  ne  voient  pas  les  filets.  Aussitôt  on 
les  effarouche  avec  des  bâtons ,  et  on  use  de  supercheries ,  jus- 
qu'à ce  qu'ils  se  prennent  par  le  col  dans  les  mailles  des  filets, 
d'où  on  les  retire  vivants,  à  moins  qu'on  ne  préfère  les  tuer  pour 
les  écorcher  et  vendre  ensuite  leurs  peaux  dans  l'Iémen.  » 
Au  nord  de  l'île  des  Singes  est  une  île  qu'on  nomme  el-Co« 
troba  ê^j^ûjù\.  Elle  est  florissante  et  habitée  par  une  peuplade 
«  chrétienne,  qui  a  cependant  conservé  les  usages  arabes,  qui 
«  parle  arabe ,  et  se  dit  issue  de  cette  nation.  Ce  sont  des  gens 
«  très-entreprenants  et  très^braves.  Us  attaquent  les  navires  qui 
«  vont  et  viennent  aux  environs  de  Bahreîn  (^j^ ,  de  Bassora  et 
«  jusqu'auprès  d'Oman.  Ce  sont  les  ennemis  les  plus  dangereux 
•  qu'on  puisse  rencontrer  sur  la  mer.  li  y  a  auprès  de  cette  île 
«  des  pêcheries  de  perles,  qui  étaient  autrefois  fréquentées  et 
«  exploitées  par  les  Arabes  de  l'Iémen  ;  mais  les  habitants  de  l'île 


Feuillet  16  verso 


SEPTIÈME  SECTION.  63 

«  ayant  dépouillé  de  leurs  propriétés  les  pêcheurs,  les  marchands, 
«  et  en  général  tous  les  étrangers ,  ceux-ci  cessèrent  ahsolument 

«  d'y  venir.  » 

La  mer  décrite  dans  la  présente  section  et  dans  la  précédente , 
c'est-à-dire  la  mer  d'Oman,  se  nomme  en  langue  indienne 
Herkend  «xjlS^.  Elle  renferme  beaucoup  de  choses  curieuses  et 
de  poissons  dont  les  formes  sont  variées  aussi  bien  que  les  cou- 
leurs. 1  ""  Il  y  en  a  une  espèce  dont  la  longueur  est  de  cent  cou-* 
dées  ou  environ.  «  On  l'appelle  el--waly  ^  iit^t  ;  il  est  blanc.  Ce 
grand  poisson  est  ordinairement  accompagné  d'im  autre  qu'on 
nomme  lechk^  iâLaJ,  qui,  lorsqu'il  est  poursuivi  par  la  ba- 
leine, la  combat  et  la  tue  inévitablement;  a""  il  en  existe,  un 
autre  qui  est  de  forme  aplatie  (litt.  large  ) ,  et  dans  le  ventre  du- 
quel on  en  trouve  un  second ,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  quatre  ; 
3^  des  tortues  dç  vingt  coudées  de  long ,  contenant  dans  leurs 
entrailles  jusqu'à  mille  œu&  qui  éclosent  et  qui  produisent. 
C'est  de  cette  tortue  que  provient  la  meilleure  écaille  ;  4"  un  Feuillet  1 7  recto. 
poisson  fait  comme  im  bœuf,  mettant^bas,  allaitant  (ses  petits), 
^t  dont  la  ^au  sert  à  &ire  des  boucliers  ;  Ô**  un  poisson  long 
d'une  coudée ,  ayant  la  face  d'une  chouette ,  qu'on  appelle  el- 
sabh  jjuJt  ou  le  plongeon.  Il  vole  au-de^us  de  l'eau  par  bon- 
heur pour  lui ,  car  il  y  en  a  un  autre ,  nommé  el-a'ncris  jM^yUuJI 
qui  en  fait  sa  proie ,  et  qui  le  dévore  quand  il  tombe  dans  l'eau  ; 
ô""  d'autres  poissons  volants  et  nommés  el-battak  ^jJ^) ,  dont  le 
fiel  peut  être  employé  pour  écrire  ;  lorsque  l'écriture  est  séchée, 
on  la  lit  dans  l'obscurité  de  la  nuit  aussi  bien  qu'on  pourrait  le 
faire  à  la  clarté  des  rayons  du  soleil  ;  7""  un  autre  nommé  el-nes  « 

ijjj\ ,  qui,  depuis  son  thorax  jusqu'à  sa  tête,  ressemble  à  un  bou- 
clier; cette  partie  de  son  corps  est  entourée  d'yeux  par  lesquels 

*  La  baleine.  Ce-mot  d*origine  arabe  s'est  consei^é  en  an^ais  et  en  allemand. 

*  Ce  nom  ressemble  beaucoup  à  cdui  que  notre  auteur  donne  à  Tichneumon. 
Voyez  cvdessus ,  pag.  3a. 


64  PREMIER  CLIMAT. 

Fcuiiiei  17  recio.     «  il  voit;  sa  taille  sélèvc,  comme  celle  du  serpent,  jusqu'à  vingt 

«  coudées;  il  est,  depuis  la  poitrine  jusqu'à  Textrémité  de  la 
«  queue ,  armé  de  défenses  qui  ressemblent  aux  dents  d'une  scie, 
«  et  dont  les  atteintes  sont  mortelles.  » 

On  tire  de  cette  mer  de  l'ambre  (gris)  d'un  parfum  excellent, 
par  pièces  d'i^  quintal  plus  ou  moins.  C'est  une  substance  qui 
coule  des  sources  situées  au  fond  de  la  mer,  de  même  que  la 
naphte  coule  des  sources  de  Hit  ^  Lorsque  les  vagues  de  la  mer 
sont  soulevées  par  la  tempête,  l'ambre  est  jeté  sur  la  côte.  «  Quel-»' 
«  ques  perçonnes^ont  cru  que  c'était  l'excrément  d'un  animal , 
«  mais  il  n'en  est  pas  ainsi;  la  chose  est  comme  nous  l'avons  rap- 
«  portée.  Et,  en  effet,  Ibrahim  el-rMahdi,  dans  son  livre  intitulé 
«  Kitab  ul-Tebib  «f^AAlolt  lAxà,  ou  Livra  du  médecin,  dit  que 
«  Haroun  Raschid  envoya  dans  llémen  des  individus  chargés  de 
«  prendre  des  informations  positives  au  sujet  de  l'ambre.  Les 
«  riverains  des  pays  d'Aden,  de  Chounma  jUuyK  et  de  Hasek,  ré- 
«  pondirent  que  cette  substance  était  produite  par  des  sources 
«  au  fond  de  la  mer,  et  rejetée  par  les  vagues  sur  le  rivage, 
«  soit  en  petits,  soit  en  gros  morceaux.  L'ambre  n'est  pas  autre 
«  chose.  » 

^  Ville  bien  connue  de  Tlrâc  arabique.  Voy.  d*Herbelot ,  au  mot  Hit. 


HUITIÈME  SECTION. 


65 


HU'ITIÈME  SECTION. 

Suite  et  fin  de  TAfiriq^ue  orientale.  —  Sofala. — Mines  de  fer  et  d'or.  —  Dee  Roibahat. 

Gnnor.  —  Mala!.  —  Serendib. 


Cette  section  comprenid  ia  description  du  restant  du  pays  de 
Sofala. 

On  y  trouve  (d'abord)  deux  villes  ou  plutôt  deux  bourgs,  entre 
lesquels  sont  des  villages  et  des  lieux  de  campement  semblables 
à  ceux  des  Ârab^.  Ces  bourgs  se  nomment  Dj entama  a.«Iiâ»  et 
Dendema  A^«xjd.  Ils  sont  situés  sur  les  bords  de  la  mer,  et  peu 
considérables.  «  Les  habitants  sont  pauvres,  misérables,  et  n*ont 
d'autre  ressource  pour  vivre  <jue  le  fer;  en  effet,  il  existe  un 
grand  nombre  de  mines  de  ce  métal  dans  les  montagnes  du 
Sofala.  Les  habitants  des  îles  de  Zanedj  ^\j  ^  et  des  autres  îles 
environnantes  viennent  chercher  ici  du  fer  pour  le  transporter 
sur  le  continent  et  dans  les  îles  de  Tlnde ,  où  ils  le  vendent  à 
un  boQ  prix,  car  cest  un  objet  de  grand  commerce  et  de 
grande  consommation  dans  Tlnde;  et,  bien  qu'il  en  existe 
dans  les  îles  et  dans  les  mines  de  ce  pays ,  cependant  il  n'é- 
gale pas  le  fer  du  Sofala,  tant  sous  le  rapport  de  l'abondance 
que  sous  celui  de  la  bonté  et  de  la  malléabilité.  Les  Indiens 
excellent  dans  l'art  de  le  fabriquer ,  dans  celui  de  préparer  le 
mélange  des  substances  au  moyen  desquelles,  par  la  fusion, 
on  obtient  le  fer  doux  qu'on  a  coutume  de  désigner  sous 
le  nom  de  fer  de  l'Inde.  Ils  ont  des  manufactures  où  l'on 
fabrique  les  sabres  les  plus  estimés  de  l'univers;  c'est  ainsi 


Feuillet  17  recto. 

90PALA. 


HIHBS   DE   F£R. 


*  Le  nift.  B.  porte  les  îles  de  Banièh  ytpl  wlv^ 


Feuillet  17  terso. 


COMMERCE  DE  L  OB. 


66  .    PREMIER  CLIMAT: 

«  que  les  fers  du  Sind,  xle  Serendib  et  de  riémen  ^^.i  k  ^>l 
«  jL^gjJI^  j^Jô^l^ ,  rivalisent  entre  eux  sous  le  rapport  de  la 
«  qualité  résultant  de  l'atmosphère  locale ,  %ussi  bien  que  sous 
«  celui  de  l'art  de  la  fabrication,  de  la  Ibnte,  de  la  forge,  de 
«  la  beauté  du  poli  et  de  l'éclat  ;  mais  il  est  impossible  de  trouver 
«  rien  de  plus  tranchant  que  le  fer.  de  l'Inde.  C'est  une  chose 
«  universellement  reconnue,  et  que  personne  ne  peut  nier.  » 

De  Djentama  à  Dendema,  on  compte  par  mer  2  journées;  par 
terre  7  journées. 

Dendema  est  une  des  principales  villes  du  Sofala;  trois  autres 
touchent  au  territoire  de  ce  pays.  L'une  d'elles  est  Siouna  aj^hh^  9 
ville  de  médiocre  grandeur,  dont  la  population  se  compose  d'In- 
diens, de  Zendjes  et  autres.  Elle  est  située  sur  un  golfe  où  les 
vaisseaux  étrangers  viennent  mouillera  De  Siouift  à  Boukha  a^^^, 
sur  le  rivage  de  la  mer,  3  journées;  de  là  même  à  Dendema  du 
Sofala  vers  l'ouest,  par  mer  3  journées,  et  par  terre,  environ 
2  0  journées,  parce  qu'il  y  a,  dans  l'intervalle,  un  grand  golfe 
qui  s'étend  vers  le  midi,  et  qui  oblige  à  un  détour  considérable. 
De  Boukha  à  Djentama  par  mer  1  journée ,  par  terre  4^  journées. 
Dans  tout  le  pays  de  Sof^da,  on  trouve  de  l'or  en  abondance,  et 
d'excellente  qualité.  «  Cependant  les  habitants  préfèrent  le  cui- 
«  vre,  et  ils  font  leurs  ornements  avec  ce  dernier  métal. 

«  L'or  qu'on  trouve  dans  le  territoire  de  Sofala  surpasse  en 
«  quantité  comme  en  grosseur  celui  des  autres  pays,  puisqu'on 
ff  en  rencontre  des  morceaux  d'un  ou  de  deux  mithcal,  plus  ou 
«  moins,  et  quelquefois  même  d'un  rotl.  On  le  fait  fondre  dans 
t  le  désert  au  moyen  d'un  feu  alimenté  par  de  la  fieiite  de  vache , 
«  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  recourir,  pour  cette  opération, 
«  au  mercure ,  ainsi  que  la  chose  a  lieu  dans  l'Afrique  occiden- 

*  Le  mB.  B.  «joute  :  •  c'est  }à  que  réside  le  gouverneur  ;  il  a  des  soldats ,  mais 
«  il  n*y  a  point  de  chevaux  dans  le  pays.  » 

*  Le  même  ms.  porte  barkha  iHi^j^  • 


HUITJttME  SECTION.  67 

K  taie;  car  les  kabîiaaits  de  œ  derfaiar  paiys  réuniesest*  leurs  frag- 
«•meiiAs  d'or^  iesméleiit  avec  dil. mercure.,  mettent  le  mélidnge 
«  en  fiisîoB  arof  m&jfen  du  feu  de  charbon ,  eu  aorte  que  le  nber- 
<*cure  s'éyapore,  et  qu'il  ue  reste  que*  ie  notps  de*  Tôr  'fbndu  et 
<  pur.  L  or  de  Sofaia  n'eidge  pas  remploi  de  ce  ynoédé^  mais 

•  on  le  fesd  sans  aucun  artifice  qui  l'altère.  Nous  terminerons  ci- 
«  après  œque  nous  avmis  à  dîne  de  ce  pays,  s'ii  platt  à  Idieu.  * 

A  cette  bedîon  lapportiennent  les  îles  indiqiiées  en  leur  lieu , 
et  entre  autres  celles  dites  el-Ik>â)aliât  c;^U^jJt  ^  ;,  qui  soiit  très^oi- 
sines'lefip  uiîes  dés  autres,  et  innombrables.  La  majeure- partie 
de  ces  ilea  est  déserta  Cependant  la  plus  grande  d'entre  elies, 
qui  se  nomme  Abonna  aj^I^,  est  florissante*  t  et  petq)lée  d'un 
t  grand  nombre  ^habitants  qui  la  cultivent  et  qui  cultiveiit  aubsi 
«les  phiB  '  considérables  d'entre  leé  îles  environnantes.  »  Elles 
sont  situées  *dans  le  voisinage  de-  l'île  el^^^onior^^l.  Tous  les 
habitants  de  ces  îles  sont  soumis  à  la  domination  d'un  chef  qui 
les  rassemble  y  les  protège  et  les  défend  autant  qu!il  est  en  son 
pouvoir.  C'est  sa  femme  qui  Teiid  la  justice  et  qui  parle  au  pu- 
blic sans , être  voilée,  d'après  uto' coutume  constante  dont  on 
ne  s'écarte  jamais.  «  Le  nom- de  cette  reine  '  est  Demhera  ^j^^^ 
«  Elle  porte  des  ornements  tissus  d'or,  et  sur  sa  tête  utoe  cou- 
«  ronne  du  même  métal,  enrichie  de  perles  et  de  pierres  pré- 
«  cieuses.  Elle  chaussé  des  brodequins  d'or,  et  personne  autre 
«  qu'elle  ne  peut  porter  aucune  chaussure  ^  sous  peine  d'avoir 

•  les  pieds  coupés.  Cette  reine ,  dans  les  occasions  et  les  fêtes 
«  s<dénnelles,  paraît  en  public,  ainsi  tjtie  .les  filles  de  sa  suite , 
«  avec  un  grand  appareil  d'^éphants,  de  trbmpettes  et  de  dra- 


Feuiliet  1 7  verso. 


iLBS  roIbahat. 


ILE  DB  COMOR. 


^  On  croit  que  ce  aont  lee  Maldives.  Voyet  M^dte-BniOt  PrècU  de  la  $éogr.  Jinjfv.  « 
tom.  I,  pag.  378 ,  et  tom.  IV ,  pag.  ia5. 

Le  ms.  B.  porte  Anberia  A^yjkj\  «  et  je  crois  que  c*e8t  la  vraie  leçon. 
'  Le  ms:  A.  porUf.  «de  teit&lSe ,  >  mais  c'est  «ine" erreur  que  ractifié  4»  fexte  du 

'  ms.  B.  •      .    '      !  • 


68  PREMIER  CLIMAT. 

«  peaux.  SoQ  époux  ainsi  que  les  vizirs  la  suivent  à  une  certaine 
«  distance.  Cette  reine  possède  des  richesses  qu'elle  renferme 
«  dans  des  caveaux ,  pour  les  distribuer  ensuite  aux  pauvres  de 
«  ses  états.  On  ne  fait  aucune  de  ces  aumônes  sans  que  ce  soit 
«  en  sa  présence  et  sous  ses  yeux.  Les  habitants  du  pays  sont 
•  dans  lusage  de  suspendre  des  étoffes  de  soie  sur  son  chemin 
Feuillet  1 8  recto.      «  et  sur  les  licux  de  son  passage  )  car  elle  a  beaucoup  de  ma- 

«  gnificence,  ainsi  que  nous  Tavons  expliqué.  Le  roi  et  la  reine  de 
«  ces  îles  habitent  l'île  d'Anberia  a^I. 

«  La  principale  production  de  ces.  îles  est  Técaille  de  tortue 
«  nommée  zabl  Jo) ,  qui  peut  se  partager  en  sept  morceaux ,  dont 
«  quatre  pèsent  une  mine,  c'est-à-dire  260  drachmes.  Les  plus 
«  lourds  pèsent  une  demi-mine  chacun.  C'est  avec  cette  écaille 
«  qu'on  fait  divers  ornements  pour  la  parure  des  femmes ,  et  des 
«  peignes ,  attendu  qu  elle  est  épaisse ,  transparente  et  bien  va- 
«  riée  dans  ses  couleurs. 

«  Les  femmes  de  cette  île  vont  la  tète  découverte  «  portent  les 
«  cheveux  tressés ,  et  chacune  d'elles  emploie  dix  peignes  dans  sa 
«  coiffure,  plus  ou  moins;  c'est  leur  principal  ornement,  de  même 
«  que  chez  les  femmes  des  îles  el-Sahab  c^l^Oi  (ou  des  nuages), 
«  dont  les  habitants  sont  sans  croyance  religieuse ,  comme  nous 
«  le  dirons  ci-après.  » 

Les  îles  connues  sous  le  nom  d'el-Roîbahat  sont  peuplées. 
On  y  cultive  le  cocotier  et  la  canne  à  sucre.  Le  commerce  s'y 
fait  au  moyen  de  coquillages  ^  Elles  sont  distantes  les  unes  des 
autres  d'environ  six  milles.  «  Leur  roi  conserve  les  coquillages 
«  dans  son  trésor,  et  c'est  lui  qui  en  possède  le  plus.  Les  habi- 
«  tants  sont  industrieux,  adroits  et  intelligents.  Us  fabriquent 
«  des  tuniques  très-amples,  ouvertes  par  en  haut  et  garnies  de 

'  Ce  &oai  les  cauria  (cypnaa  mooeU) ,  employés  en  Afrique  en  guise  de  monnaie. 
Précis  de  la  géogr.  anrô.,  tom.  IV,  pag.  98. 


HUITIÈME  SECTION.  69 

«  pèches.  Ils  construisent  des  navires  avec  des  pièces  de  bois 
«  trèsHOfiinces;  leurs  maisons  et  leurs  é(Ufices  les  plus  remar- 
«  quables  sont  en  pierres  trè^^dures,  mais  ils  emploient  aussi, 
«  à  la  construction  de  leurs  demeures^  des  bois  venus  par  eau  et 
«  quelquefois  même  des  bois  odoriférants  ^  » 

«  On  dit  que  les  coquillages  marins  dont  se  compose  le  trésor 
«  royal  se  trouvent  sur  la  surfiaice  des  eaux  en  temps  calme.  On 
«  jette  dans  la  merdes  pièces  de  bois  de  cocotier,  et  le  coquillage 
«  s'attache  à  ce  bois.  On  l'appelle  el*kendj  ^I.  On  trouve  dans 
«  quelques-4ines  de  oes  îles  une  substance  qui  ressemble  à  de  la 
«''p(M3(*résine  liquide,  qui  brûle  les  poissons  au  fond  de  Teau, 
«  et  qui  s'éteint  à  sa  sur&ce.  »  La  dernière  de  ces  îles  touche  à 
celle  de  Serendib  \  «  par  un  de  ses  cÂtés  les  plus  élevés ,  »  dans  la 
mer  nommée  Herkend  «xâ5^.  L'île  nonunée  Comor  ^  est  éloi- 
gnée des  îles  el-Roîbahat  de  7  journées  de  navigation.  Cette 
dernière  île  est  longue.  Son  roi  demeure  dans  la  ville  de  Malaï 
^^Lt.  Les  habitants  disent  qu'elle  s'étend  en  longueur  sur  un  es- 
pace de  4  journées  ^  vers  l'est.  Elle  ccMEumence  auprès  des  îles 
Roîbahat  et  se  termine  en  face  des  îles  de  la  Chine ,  du  côté  du 
nord  *.  Le  roi  de  ce  pays  n'est  entouré  ni  servi ,  soit  pour  boire , 
soit  pour  manger,  que  par  des  jeunes  gens  prostitués,  vêtus  d'é- 
toffes précieuses  tiswes  en  soies  de  la  Chine  et  de  la  Perse,  et 
portant  au  bras  droit  des  bracelets  d'or.  Ces  bracelets /en  langue 
de  l'Inde,  s'appellent  tanfouc  (>iUx)t^;  les  prostitués  tenbabéh  a^UàîJJ. 
Dans  ce  pays ,  on  épouse  des  hommes  au  lieu  de  femmes.  Ceux- 
ci,  durant  le  jour,  servent  le  roi,  et  la  nuit  ils  retournent  au- 

*  Les  deux  manuscrits  ofErent  ici  qudques  mots  qu'il  n'est  pas  possible  de  dé- 
chuErer. 

*  S'il  y  avait  Sarandah,  nous  pourrions  adopter  l'opinioa  d'Hartmann,  EJr. 
Afric,  pag.  1 15  ;  mais  les  deux  manuscrits  portent  Serendib. 

'  Les  mss.  B.  et  n^  334  portent  4  mois. 

'  Le  manuscrit  n^"  334  porte  «  du  côté  du  sud.  • 

*  Le  ms.  B.  porte  lekankour  jj^JaJj. 


Feuillet  iS  recto 


MALAI. 


70  PREMIER  CLIMAT. 

près  de  leuos  femmes  «  Ou  cukive.  dans  cett«  île  de^  gnuQQ»>,  le 
«  cocotier ,'  la  caafie  à  suens  et  le  tanboul  J>fib .  Cette  deciiière 
«plante  est  qelle  qui  ccoît  le.  {dus  abondanuBent  danj»  l'iW.  » 

K  Le  tapboui  est  màe  plante  dont  la  4ige  est  semblaUe  è  celle  de 
Feuillet  1 8  verso.      «  Ja  vigne  ;  elle  est  grimpante  dl  s  attache  aux  ^  arbres  voî^in^  La 

»  feuille  res9^Bble*Àt»lledù:De0doiJ»:;.mais>6lle.estpluft  âiince 
«  (litti  plus  transparente);  lie  godt^aa.est  âore  (litt.  brukni) 
«  comme  celui  du  clou  de  gérofle«  Celui  qui  ^en  veut  mâcl^er 
«  (litt.  en  tnanger)  prend  de  là.  chauk  ;vive  jl^  pétrie  ai90c  ^e 
«  Teau,  et  la  mêle  à  chaque  feuiUe  dans  la  proportjOB-d'iui  qi^ait 
«  de  dirbeni.  On  ne  peut  en  faire  uéage,  .que  de  cette  manière  ; 
«  celui  qiû  en  mâche  lui  tooiive  le  goût  du  sucre;  et  son  hftleine 
«I  répand  un  parfuin  agréable.  Cet  usage  est  côdnudans  les  don^ 
«  trées  de  Tlnde  et  dans  les  régions  voisines  ^  » 

«  On  figd>rique  dans  cette,  lie  des  étoffes  avec  une  herbe  dont 
«  la,  végétation  ressemble  à  celle  du  papyrus  ^^;^K  Gelle^îi  est 
«le  cartas  (>L^|;jU{,  qu'on  appelle  ainsi  parce  que  les  habitants 
«•  de  TEgypte  s'en  servent  pouï  Êiire  du  papier.  Les  ouvriers  preur 
K  nent  la  meilleure  partie  (de  cette  hwbe),  et  l'emploient  à  la 
«  fabrication  d'étoffes  comparables  en  beauté' aux  étoffes  de  sme 
«  coloriées.  Ces  étoffes  sont  transportées  dans  toutes  les.  autres 
«parties  de  Tlnde,  quelquefois  même  dans  •  i'Iémea/ où  elles 
«  servent  à,  £iire  des  habillements.  Des  voyageurs  rapportent  eif 
«  avoir  vu  des  quantités  çonsidér^les' dans  ce  dernier  paysl  On 
«  fabrique.  ausSsi  dans  cette  île  des  nattes  blanches  ornées  de 
«  peintures  (ou  de  dessins)  admirables.  Les  personnages  consi- 
«  dérables  les  font  étendre  dans  leurs  maisons  en  place  de  tapis 
«  de  soie  et  autres.  Il  croît  dans  cette  île  un  arbre  qu'on  appelle 
«  el-bel  (el-tel  ou  el-nel)  JuJI,  qui  est  une  variété  du  palmier 
«  doum ,  et  sous  lequel  dix  personnes  peuvent  se  mettre  à  l'om- 

■m  * 

'  n  8*agit  ici  du  béteh  végétal  dont  il  est  paiié  dan»  toutes  les  relations  de  Tlnde. 


HUiTIÈMfi  SECTION.  71 

•  bre.  »  11  -sort  aussi  de  toeile  lie  des  navires  nommés  el-4nechiat 
<aiU«AéXt  S  semblables' ami  ighaxwamé  K^^yà,  solidement  cous* 
tniits,  longs  de-toixante  cordées,  £aiits  d'une  seule  pièce  (de 
boia)^  et.]^0uvant  dontenir  cetit  cinquanto  bommes.  ^  Un  voyageur 
«  medemë  rapporte  qull  a  vu,  dans  oette  contrée ,  une  table  fa- 
«^•briqikée  d'une  seule ^pièce  (  de  bois)  et  autoui*  de  laquelle  deux 
«  cents  personnes  pouvaient  manger^  Il  existe  dans  cette  île  des 
«^boîs  telsquoi|i  n'en  voit  point  de  semblables  ailleurs.  Les  babi- 
«  tants  sont  blancs,  peu  barbus;  ils  ressemblent  aux  Turks,  et 
«  l'on  r^iporte  qu'ils,  sont  d'oHgine  turqu^e.  )» 

•Parmi  les  lies  les  pb» .  célèbres  de  cette  mer  d'Herkend  est 
l'île  de  SerencKb  «^.«^«x^  ^,  qui  est  tvés-^grande  et  très-renom- 
mée4  Son  étendue  est  de  60  parasabges  dans  tous  les  sens.  Il 
s'y  trouve  une  montagne,  «  sur  laquelle  descendit  Adam^^  (sur 
qui*  sok  lie  sabitl).  »  La  cime  de  cette  montagne  est  si  élevée, 
qu'elle  peut  éjtre .  aperçue  des  navigateurs  à  plusieurs  journées 
de  distance.  Elle  se  nommé  la  montagne  d'el-][lahouk  ^y^l  ^. 
«  Les  Braihmes,  qui  tout  des  religieux  indiens,  rapportent  que 
«  sup  oette  'montage  en  voit  le  vestige  d'un  des  pieds  d'Adam 
«^empreint  sur  ia  pierre,  et  dont  la  longueur  ^st  de  70  coudées; 
«  que  sujr  ee  vestige  on  voit  toujomis^  briller  une  lumière  sem- 
«  blable  à  un  éelair;  ils  ajoutent  que  le'decond  pied^  dans  l'in- 
«  tervalle  d'un  pas,  parvint  joisques  à  la  mer.  Or,  entre  la  mon-^ 
«  tagne  et  ia  mér,  la  distance  est  de  q  à  3  journées.  »  Au^ 
deseus'  et  autour  de  cette  montagne,  on  trouve  des  pierres 
précieuses  et  autres',  de  toute  espèce,  et  dans  les  vallées,  le  dia- 


Feuillet  18  veno. 


SBR&RDIB. 


*  Le  manuscrit  n®  334  porte  cvUJLm^I  et  le  ms.  B.  «^ 

*  Ceylan. 

*  Le  paMSge  rdâtif  à  cette  tràditioii  a  ^té  barré  dans  le  manuscrit  n®  334;  on 
retrouve  mention  de  la  même  tradition  doin*  les  camnmes  relatiom  dâ  finie  et  de  h, 
Ckae,  tradiiites  de  Tarabe»  par  Tabbé  Réaa^dbt,  pag.  3. 

^'  Le  ms.  B.  porte  el-Raboun  {jy^\  - 


72  PREMIER  CLIMAT. 

mant,  «  au  moyen  duquel  on  grave  les>chatons  debagues  de  pierres 
«  de  toute  nature.  »  On  trouve  également  sur  cette  monti^ie 
des  aromates  et  diverses  sortes  de  parfumsiy  tels  que  le  bois  d'a^ 
loès  et  autres,  Tanimal  qui  porte  le  musc  et  la. civette.  On  y 

,  cultive  «  le  riz  »,  le  cocotier  et  la  oanne  à  sucre.  Les  rivières  de 

cette  île  produisent  du  cristal  de  r6che.  remarquable  sousie  rap- 
port de  la  qualité  et  soùs  celui  de.  la  grosseur  (des  morceaux*). 

Feoiiiet  19  recto      Enfin  sur  toutes  les  côtes  sont  des  pêcheries  de  périra  magnifi- 
ques et  d'im  très^and  prix. 

Au  nombre  des  villes  principales  de  Tîle  de  Sereixdib,  on 
compte  celles  de  Memaba  Ll#^,  d'Aghna  U^l,  de.Berescouri 
i^ji^j4  \  de  Aîdi  (^«x^'»  deMahouIpim  ^j^^^U,  deHamri^j^Uii, 
de  Telmadi  ^^Lk^,  de  Sei)douma  U^i^cJU»,  de  Sedi  ^^«x^ ,  de  Kesli 

« 

JwM^,  de  Berisli  Jum^j^,  et  de  Medouna  jii34k.d«. 

L^  rpi  de  cette  île  fait  sa  résidence  à  Aghna ,  où  est  un  châ- 
teau, qui  est  le  siège  du  gouvernement.  C'est  un  prince  ami  de 
la  justice,  qui  règne  avec  vigueur,  vigilant,  s'occupant  beaucoup 
des  intérêts  de  sçs  sujets ,  et  les  protégeant  avec  soin.  Il  a  seize 
vizirs^  dont  quatre  sont  de  sa  nation,  cpiatre  Chrétiens,  quatre 
Musidnians  et  quatre  Juifs.  Il  leur  a  assigné  un  lieu  où  se  réu- 
nissent les  personnes  appartenant  à  ces  nations,  et  où  Fon  écrit 
leurs  actes  judiciaires  et  leur  histoire.  Auprès  des  docteurs  de 
toutes  ces  sectes  (je  veux  dire  des  Indiens,  des  Grecs,  des  Mu- 
sulmans et  des  Juifs)  se  réunissent  divers  individus  et  grand 
nonibre  d'hommes  (de  races  différentes)  qui  apprennent  ée  bonne 
heure  à  écrire  les  actes  de  leurs  prophètes  et  l'histoire  de  leurs 
anciens  rois,  et  qui  s'instruisent  dans  la  science  des  lois  et  en 

^  Uauteur  de  la  traduction  latine,  faite  sur  le  n®  334 .  a  lu  plusieurs  de  ces  noms 
comme  il  suit  :  Irescore,  Âbde,  ÇaUnadhe,  SiaQbadona,  Sere*  Kembele,  Merdba; 
les  variantes  du  ms.  B.  sont  Meng^aia  \^\à^ ,  Foresoouri  ^^jyX^  «  Kdmadi  ^Sl^*!^  * 
Senbedouna  b^JoJU»*   Sendoura  |j^4KJU»«   Nîberi    ^^jJ^j^^  Keiibdi  J  irKfh» 

Bournichli  jUUjwi  Merouna  iOj^- 


HUITIÈME  SECTION.  75 

général  des  chfoses  qu'ils  ignorent.  Ce  roi  tient  à  la  main  une 
idole  d'or  enrichie  de  perles,  de  rubis  et  de  pierres  d'un  prix 
dont  personne  ne  peut  se  faire  une  juste  idée.  Il  n'existe  dans 
i'Inde  autun  prince  aussi  riche  que  le  roi  de  Serendib  en  perles 
d'une  beauté  rare  et  çn  pierres  précieuses  de  toute  espèce  ;  car 
la  majeure  partie  de  ces  richesses  ise  trouvent  dans  les  montagnes, 
dans  les  vallées  et  dans  la  mer  de  son-  île ,  où  (  d'ailleurs)  abor- 
dent des  nafvires  de  la  Chine  et  d'autres  royaumes  circonvoisins. 
On  lui  apporte  des  vins  de  l'Irâc  et  du  Fars/qu'il  aishète  de  son  Feuillet  19  recto. 
aigent  et  qu'il  fait  vendre  dans  ses  états;  car  il  boit  du  vin  et 
défend  le  libertinage ,  tanilis  que  les  autres  rois  de  l'Inde  per- 
mettent le  libertinage  et  prohibent  l'usage  des  liqueurs  eni- 
vrantes, i  l'exception  toutefois  du  roi  de  ComarjLI  ^,  qui  défend 
l'un  et  l'autre.  On  exporte  de  Serendib  de  la  soie,  des  pierreries 
de  toute  couleur,  du  cristal  de  rocbe,  du  diamant,  et  beaucoup 
de  parfums.  Entre  cette  tle  et  le  continent  de  l'Inde ,  il  n'y  a 
qu'une  petite  journée  de  navigation.  La  même  distance  la  sépare 
de  l'île  de  Balanc  (^JJ^  ^,  dite  riveraine.  Cette  île  dépend  des 
terres  de  l'Inde ,  ainsi  que  les  vallées  '  par  lesquelles  se  déchar- 
gent les  rivières,  et  qu'on  nomme  vallées  de  Serendib.  Les 
navires  y  mouillent,  et  les  navigateurs  «  y  passent  un  mois  ou 
c  deux  dans  i'abondance  et  dans  les  plaisirs.  Le  climat  y  est  tern- 
it péré.  On  peut  s'y  procurer  un  mouton  pour  une  demi-drachme, 
«  et  de  quoi  régaler  une  assemblée ,  de  vin  doux  cuit  avec  du  car- 
«  damome  frais,  moyennant  la  même  somme  d'argent.  Les  habi- 
«  tants  de  Serendib  jouent  aux  échecs,  au  trictrac  et  à  divers  jeux 
n  de  hasard.  Ils  s'occupent  avec  un  soin  particulier  de  la  culture 

\  S*agiVil  ici  de  file  désignée  plus  haut  (  pag.  67,01  6g  ) ,  sous  le  nom  de  Comor, 
s*agit-il  a  une  autre  ?  C^est  une  question  que  ni  le  ms.  A. ,  ni  le  ms.  B.  ne  mettent 
à  portée  de  résoudre.  L*un  et  l!autre  nort^nt  les  deux  liiçons. 

'  Les  manuscrits  n®  ^34. et  B.  portent. Balabac  ^^jkXf^ 

'  On  lit  dans  le  manuscrit  n^  334  c^l^l  Aghhab. 

10 


FeuHlel  19  recto. 


ILB  DBL-llAyi. 


Feuillet  19  verso. 


74  PREMIER  CLIMAT. 

«  du  cocotier  dans  le»  petites  îles  environnanftes*  Ib  veilieut  à 
r  la  conservation  de  cet  arbre,  et  TofiBrent  aux  allants  et  Tenants 
t  dans Tespoir  d'une  récompense;  car  les  habitants  d'Cknan^^U-» 
i(  et  de  Merbat  i^j^,  dans  llémea,  viennent  souvent,  aux  îles 
<  où  croît  le  cocotier,  coitpent  les  pièces  de  cette  espèce  d'arbre 
«  qui  leur  plaisent,  fiaibriqaefnt  des  cordages  aveo  les  fibres  du 
«  bois,  et  (avec  le  tronc)  construisent  des  navires  et  façomient 
«  des  mâts.  Ils  fiient  aussi  des  cordes  avec  ses  feuilles  ^,  puis 
«  disffgent  leurs  qavires  de  ce  même  bois  et  le  transportent  doÉs 
«  leur  pays,  où  ils  le  vendent.  » 

Auprès  de  Tiie  de-  Serendib ,  on  trouve  celle  d'elHami  ^ji\  ; 
{ei-Rami  est  aussi  le  nom  dune  ville  de  ilnde).  Dans  eette.ile 
il  y  a  plusieurs  rois.  Elle  est  cultivée,  aboatiiànte  en  minéraux 
et  en  parfums.  Sa  longueur  est,  à  ce  qu'on  dit,  de  700  para* 
sanges.  On  y  trouve  l'animal  nommé  kerkedan  ^I«x5^i^  (  le  rhi-»- 
noeéros).  Il  est  moins  grand  que  l'éléphant,  mais  il  l'est  plus 
que  le  buffle.  Son  cou  est  courbé  comme  l'est  celui  du  chaineau}» 
mais  dans  un  sens  inverse ,  puisque  sa  tête  touche  presque  à  aas 
pîeds  de  devant.  Il  porte  au  milieu  du  front  une  corne  longue  et 
d'une  épaisseur  telle ,  qu'où  ne  peut  l'embrasser  avec  les  deux 
maias«  On  dit  que  dans  quelques-unea  de  ces'  cornes,  lorsqu'elles 
ont  été  fendues,  on  voit  des  figures  d'hommes,  d'oiseauk  ert  autres^ 
parfaitement  dessinées  en  blanc,  et  qu'avec  ces  dernières  on 
fiibrique  des  ceinturons  d'un  grand  prix.  Les  figures  qu  on  y 
remarque  occupent  toute  la  longueur  (iitt.  d'une  extarémité'  k 
l'autre  )  des  cornes. 

«  Ël-Djahes  lâ#»*U!i ,  dans  son  livre,  des  Animaux,  rapporte  que 
«  le  (jeune)  rhinocéros  reste  durant  sept  ans  dans  le  ventre  de 
«  sa  mère;  mais  que  (pendant  le  temps  de  la  gestation )^îl  sort 

'  Peut-être  avec  Tétovipe  renfermée  daaf  la  noix  de  coco.  Voyisi  la  Qirestûqia- 
thie  arabe  de  M.  de  Sacy,  i**  édit  tom.  IH,  pag.  37S.  GependAnt  on  trcmye  des 
détails  pareils  dans  les  Ane,  RBkaj  ies  kmle$,  pag.  111. 


HUITIÈME  SECTION.  75 

sa  tète  et  son  cou  hors  de  la  vulfre,  qti'ii  mange  de  l'herbe,  FeuîUet  19  veno. 
puis  retatre  dans  la  matrice;  que,  lorscpie  sa  c6me  Tempèche 
de  ressortir  la  tète  |K>ur  prendre  sa  nourriture  accoutumée ,  il 
frappe  Tintérieur  de  la  matrice,  au  point  de  la  perforer,  qu'il 
tort  ensuite,  et  que  la  mère  meurt  :  mais  cela  n'est  pas  pos- 
sible ;  c'est  une  fable  qui  n'est  pas  digne  d'être  écoutée  ;  car  si 
la  chose  était  comme  on  la  rapporte,  certes  l'espèce  périrait, 
puisqu'il  ne  resterait  plus,  qiie.de&.mélesv »  £1-Djihani  ^^-^ 
rapporte  aussi  dans  son  livre  qu'avec  cette  corne  on  &brique 
pour  les  ]^is  de  l'Inde  ^es  manches  de  couteau  de  table,  qui 
se  ockiTrent  d'humidité  lorsqu'on  apipdrte  devant  ces  rois  quel- 
que inets  dans  lequel  il  entre  du  poison  ;  en  sorte  qu'on  connaît 
aussitôt  que  Taliment  est  empoisonné.* 

Le  territoire  de  l'île  d'el^-Raml'est  fertile ,  le  climat  tempéré 
et  l'eau  eieellente.  Il  y  a  beaucoup  de  villes,  de  villages  et  de 
efaiteaux.  E^e  produit*  le  bekem  mâ^  S  dont  la  plante  ressemble 
exactement  à  celle  du  latuier^înose.  Ce  boi^  est  rouge  et  ses  ra- 
cines sont  employées  oomme  remède,  contre  la.  morsure  des 
vipères  et  des  serpents.  C'«st  une  chose  constatée  par  l'expérience^ 
On  trouve  aussi  dans  cette  île  des  buflBes  sans-queue*  et^  dans 
i^s  forêts,  des  hommes, tout  nus,  et  dont  le  langage  est  in- 
intelligible. Ils  fiiient  lei  antres  hommear.  Leur  taille  est  de.  4 
chilira  (  environ  36  pouces  );  les  parties  génitales  ches  les 
deux  sexes  sont  de  petites  dimensions,  leurs  cheveux  sont 
toux  et  ci^épu5«  Us  grimpent  sur  les  arbres  avec  les  mains  sans 
le*  secours  ded  pieds ,  ot  on  né  peut  les  atteindre  à  cause  de  la 
rapidité  de  leur  course.-  Il  existe  aussi  sur  les  rivages  dé  cette 
ile.  une  peuplade  d^hommes  qui  peuvent  atteindre  &  la  nage  les 
vaisseaux,  lors  même  que  ceux-ci  sont  fevorisés  parmi  bon  vent. 
Us  échangent,  avçc  les  navigateurs,  des  perlés  contre  de  l'ambre 
qu'ils  portent  chez  eux.  On  fait  dans  cette  île  le  commerce  de 

'  B0Î8  de  Brésil.  « 

10. 


Feuillet  ao  recto. 


76  PREMIER  CLIMAT. 

«  Tor  (car  il  s  y  trouve  beaucoup.de  mines'  de  ce  métal),  d*ex- 
«  celient  camphre,  de  diverses  sortes  de  parfums  et  de  peries 
«  d^une  rare  beauté.  »  De  là  à  Serendib,  on  compte  3  journées. 
Celui  qui  veut  aller  de  Tîle  susmentionnée  de  Balanc  ^jJ^  ^  à  la 
Chine,  laisse  l'île  de  Serendib  à  sa  droite.  De  Serendib  à  TMe 
de  Lankialious  ^^\^JgJ  le  voyage  est  de  i  o  journées.  Cette  ile 
s'appelle  aussi  Landjalious  ^^^L^,  par  un  djim.  <  Elle  est 
grande,  et  peuplée  de  blancs.  Les  hommes  et  les  femmes  y 
vont  nus;  ces  dernières,  toutefois,  se  voilent  avec  des  feuilles 
d'arbre.  Les  marchands  s'y  rendent  avec  de  gros  et  de  petits 
navires ,  et  s'y  procurent  de  l'ambre  et  des  noix  de  coco  moyen- 
nant du  fer.  La  majeure  partie  des  habitants  achètent  des  étoffes 
dont  ils  s'habillent  dans  certaines  circonstances.  Le  froid  ^  et  le 
chaud  ont  peu  d'intensité  dsTns  cette  île ,  à  cause  du  voisinage 
de  l'équateur.  La  nourritiu^e  des  habitants  se  compose  de  figues 
bananes,  de  poisson  frais  et  de  noix  de  coco.  L'objet  le  plus 
estimé  chez  eux  est  le  fer.  Us  accueillent  bien  les  étrangers.  » 
Au  midi  de  l'île  d'el-Rami,  il  en  est  une  autre  bien  peuplée 
qu'on  nomme  el-Binan  ',  où  se  trouve  une  grande  ville.  On  y 
mange  des  noix  de  coco;  i  c'est  un  mets  dont  on  fait  (grand) 
«  usage.  La  population  est  très-brave,  très-couràgeuse ,  et  parmi 
I  ses  usages  il  en  est  xin  qui  se  perpétue  de  père  en  fils ,  et  qui 
«consiste  en  ce  que,  lorsqu'un  homme  veut  se  marier,  sa 
«  famille  ne  le  lui  permet  pas,  à  moins  qu'il  n'apporte  la  tête 
<  d'un  ennemi  tué  par  lui ,  en  sorte  que  le  prétendu  se  met  à 
«  rôder  dans  tous  les  environs,  jusqu'au  moment  où  il  peut  par- 
«  venir  à  tuer  un  homme  et  à  en  apporter  la  tête  ;  alors  il  épouse 
«  la  femme  à  laquelle  il  avait  été  fiancé.  S'il  apporte  deux  têtes, 
«  il  peut  épouser  deux  femmes;  s'il  en  apporte  trois,  il  épouse 

*  Ou  de  Balabac.  Voyez  ci-dessus,  pag.  73. 

*  n  y  a  probablement  ici  une  faute  de  copiste. 

'  Les  deux  autres  manuscrits  portent  Albinoman  ^^L^^^t. 


HUITIÈME  SECTION.  77 

«  trois  femmes;  et  dans  le  cas  où  il  aurait  tué  cinquante  hommes,  Feaiiiet  ao/ecto. 
«  il  pourrait  avoir  cinquante  épouses.  (Alors)  il  jouit  dans  le  pays 
«  de  beaucoup  de  considération  ;  on  l'honore  comme  un  brave , 
«  et  c'est  une  obligation  à  tous  de  le  respecter  ^  Cette  île  est 
«  peuplée  d'un  grand  nombre  de  tribus.  Elle  produit  le  bois  de 
«  Brésil,  le  rotang  et  la  canne  à  sucre.  »  Non  loin  de  là  et  à  s 
journées  de  distance  est  Tîle  de  Djalous  jm^JL»-,  dont  les  habi- 
tants sont  noirs,  tout  nus  et  antropophages ,  «  c'est-à-dire  que 
lorsqu'il  leur  tombe  dans  les  mains  un  étranger;  ils  le  suspen- 
dent par  les  pieds,  le  coupent  en  morceaux  et  le  mangent.  Un 
capitaine  de  navire  raconte  que ,  les  habitants  de  cette  île  ayant 
surpris  un  de-  ses  compagnons ,  il  observa  qu'ils  le  pendirent , 
le  coupèrent  en  morceaux  et  le  dévorèrent.  Ces  peuples  n'ont 
point  de  roi.  Ils  vivent  principalement  de  poisson,  de  figues 
bananes,  de  noix  de  coco,  de  cannes  à  sucre;  ils  choisissent 
pour  demeures  et  pour  asiles  des  bois  fourrés  et  des  marais. 
La  plante  la  plus  commune  chez  eux  est  le  rotang.  Us  vont  tout 
nus,  hommes  et  femmes,  sans  se  voiler  en  aucune  manière, 
e;t  ne  se  cachent  pas  même  au  moment  de  la  copulation  ;  ils  ne 
trouvent  aucun  inconvénient  à  ce  que  cet  acte  ait  lieu  publi- 
quement. Quelquefois  un  homme  l'accomplit  avec  sa  fille  ou 
avec  sa  sœur ,  sans  que  personne  trouve  la  chose  blâmable  bu 
honteuse.  Ces  peuples  sont  noirs,  de  figure  désagréable;  ils 
ont  les  cheveux  noirs  et  crépus,  le  cou  long  ainsi  que  les 
jambes,  et  la  figure  très-maigre.  » 
D'el-Binan  à  Serendib ,  3  journées  de  navigation.  De  Serendib 
à  l'île  de  Lankialious  ou  de  Landjalious,  lo  journées.  De  Land- 
jalious  à  l'île  de  Keleh  »^  dont  nous  parlerons  ci-après,  6  journées. 

^  Cette  coutume  est  rapportée  dans  les  Anciennei  Relations  des  Indes  et  de  la  Chine, 
pag.  4 1  et  dans  une  rdation  de  Bomeo  qui  se  lit  pag.  1 55  des  Nowelles  Annales  des 
Voyages^  août  i8a8. 


78 


PREMIER  <3LtMAT. 


NEUVIÈME  SECTION. 

Mer  des  Indes  et  de  la  Chine.  —  Djesta  ou  Djebesta.  —  Dagboiita.  —  fie  de  Cjalous. 
Arbre  du  Oâlt^hre.  ->«  Qes  de  Djalba  on  de  Javti;  d6  8èle3bat  et  de<  Heridj.  ^ 
Bayadèlnes.  -^  Tenouma  ou  Chouma.  -*«-  He  de  Sen£  *—  Khankou  t>a  Uui&fau. 
—  De  de  Malai. 


Feuillet  ao  recto. 


DJESTA. 


Feuillet  ao  verso. 


Cette  section  comprend  la  description  dé  la  partie  de  la  mer 
des  Indes  connue  sous  le  nom  de  mer  de  la  Chine ,  et  d'une 
partie  de  la  mer  nommée  Darlazour  fsi)^J^^  ^*  Dans  cette  mer 
sont  diverses  îles  dont  nous  ferons  mention  ci-après. 

Nous  disons  donc  qu'au  midi  de  cette  mer  est  une  partie  du 
Sb&la  (  dont  nous  avons  déjà  parlé  ),  et  qu'eau  nombre  des  lieux 
habités  de  ce  pays  est  la  ville  de  Djesta  Alâui«b£>>,  peu  considérable. 
«  Ony  Wouve  de  Tor  en  quantité;  son  exploitation  est  la  seule 
■  itidustrie  et  la  principale  ressource  des  habitants.  Ils  mangent 
t  des  t'(^rtués  marines  et  des  coquillages.  Le  dourah  est  peu  abôn- 
«  dant  panhî  eux.  »  Cette  ville  est  située  sur  un  grand  golfe  où 
jîeùvént  entrer  les  navires.  «  Les  habitants  de  Djebesta  aL^^l^^ 
«  n'ayaùt  iiî  navires  ni  bétes  de  somme  pour  porter  leurs  far- 
ce deaux ,  sont  obligés  de  les  porter  eux-mêmes ,  et  de  se  rendre 
<*  service  réciproquement.  Ceux  de  Comor  jJi  et  les  mar- 
«  chaïids  du  pays  de  Mehradj  gî/y-«  '  viennent  chez  eux,  en  sont 
«  bien  accueillis,  et  trafiquent  avec  eux.  »  De  la  ville  de  Djebesta 

*  Darlaroui  d*après  le  ms.   B. ,  ou  Darlaouï ,  d'après  l'Abrégé. 

*  Le  ms.  B.  porte  constamment  Djesta. 

*  Il  est  question  des  pays  de  Mehradj  et  de  G>nior,  dans  les  Ancienmu  Rghtians, 
pag.  78  et  suiv. 


NEUVIÈME  SECTION.  79 

i  oc^  ie  Déboute  n^yM^  3  jonjn^t  3  iwîts  page  mes;  ^t  à  i'iie 

de  Comôr^  i  pus. 

La  yilU  de  Dn^b^ta  wX  U  dernière  du  Sofaila,  pays  de  Tor  ; 

elle  est  située  sur  un  gnuad  golfe.  «  Ses  habitants  vont  nus;  ce- 

%  pendant  ils  cachent  avec  leurs  miûn» (leurs  parties  sexuelles), 
à  rapjm>cbe  des  marchanda  qui  viennent  ckev  mx  dis  autres 
lies  voisines.  Leurs  femmes  ont  de  la  pudeur ,  et  ne  se  mon- 
trent ai  ààJàs  les  marchés»  ni  dans  les  lieux  de  réunion»  à  cause 
de-  leur  nudité;  c  est  pourqucH  elles  restent  fixées  dans  leurs 
demeures.  On  trouve  de  Tor  dans  cette  ville  et  dans  sa»  terri:- 
toire»  plus  xpxe  partout  ailleurs  dan»  le  Sofala.  i  Ce  pays,  touche 

à  ccdtti  de  Wacwac  oljJ^i»  où  sont  deux  villes  «  mbérables  et 
mal  peuplées»  à  cause  de  la  rareté  des  subsistances  et  du  peu 
de  ressources  en  tout  genre.  »  L'une  se  nomme  Derou  j^^ .  et 
autre  Nebhe&a  aj^  ^  Dtans  son  voisinage  est  \m  grand  bourg 
nonmoé  Da'j^ha  A»^4(^^  «  Les»  naturels  sont  noirs,  de  figure 
hideuse»  de  complexion  diJBTorme.;  leur  buagage  est  une  espèce 
de  stfBement.  Ils  sont  absoliunent  nus  et  sont  peu  visités  (par 
les  étiai^ers).  Ib  vivent  de  poissons  »  de  coquillages  et  de  tor* 
tues.  >  Us  sont  (comme  il  vient  d'être  dit)y  vôiainis  de  Tile  de 

Wacwac  •  don^t  nous  reparlearoas,  s  il  pbdt  à  Dieu.  Chacun  de  ces 
p^ys  et  de  ces  ile&  est  ^i^ué  sur  un  grand  golfe.  On  n'y  trouve 
ni  qr»  ni  comwerce»  ni  navire,  ni  bétea  de  somme.  Quant  à 
rile  de  Djalous.  u^^U^  »  ses  habitants  sont  Zendjes,  ii»vçnt  nua, 
et  vivent»  comme  ikous  lavonp  dit«  de  ce  qui  leur  tombe  entre 
les  mains.  Il  existe  chee  eux  upe  montagne  dont  la  terre  est 
(mêlée)  d'argent.  Si  on  approche  cette  terre  du  feu»  elle  se  dîa-^ 
sout.et  devient  argent  »  De  \k.k  file  de  Lankialious  on  compte 

a  journées»  et  5  de  cette  dernière  à  Tile  de  Keleh  iJ^,  «qui 

*  Onlitdaus  lems.  n''  334,  I>adott  l^d»  et  Jgpssna  jJuûy^  et  dsns.lemi.  B. 
Dadoua  Ij^^  et  Nebhena  ^  ^^^ .       .    - 
'  Ou  Daghdagha 


Feuillet  ao  verso. 


DAGHOOTA. 


ILE  DE  DIALOVS. 


Feuillet  30  verso. 


aubrs  du  campurk. 


ILES  DB  IMABA , 

DE  SELàHAT, 
ET  DE  HBRIDJ. 


ftO  PREMIER  CLIMAT. 

«  est  très-grande  et  où  demeure  un  roi  qu'on  nomme  le  Djaba 
t  ou  prince  indien.  Il  y  a  dans  cette  île  une  mine  abondante  d'é' 
<  tain.  Le  métal  est  très- pur  et  très -brillant;  mais  les  mar- 
t  chauds  le  mêlent  frauduleusement  après  son  extraction  de  la 
«  mine ,  et  le  transportent  ensuite  partout  ailleurs.  Le  rètement 
«  des  habitants  est  la  tunique  ;  elle  est  de  même  fonne  pour 
«les  hommes  et  pour  les  femmes.  »  L'tle  produit  le  rotang  et 
d'excellent  camphre.  L'arbre  qui  donne  cette  résine  ressemble 
au  saule  )  à  cela  près  qu'il  est  très^grand:  plus  de  cent  personnes 
peuvent  se  mettre  sous  son  ombre.  Le  camphre  s'obtient  au 
moyen  d'une  incision  qu'on  fait  à  la  partie  supérieure  de  l'arbre , 
d'où  il  découle  en  assez  grande  quantité  pour  qu'on  puisse  en 
remplir  plusieurs  jarres  \  Lorsqu'il  a  cessé  de  couler  par  cette 
ouverture ,  on  en  pratique  une  inférieure  vers  le  milieu  de  l'arbre 
d'où  s'écoulent  les  gouttes  du  camphre;  car  c'est  une  gomme 
produite  par  cet  arbre ,  et  qui  s'épaissit  dans  le  bois.  Après  cette 
opération ,  l'arbre  devient  inutile  ;  on  le  laisse  et  on  passe  à  un 
autre.  Le  bois  de  l'arbre  du  camphre  est  blanc  et  léger.  On  ra* 
conte ,  relativement  à  cette  île ,  des  merveilles  dont  la  description 
paraîtrait  excessivement  fabuleuse. 

Dans  le  voisinage  de  cette  île  sont  celles  de  Djaba  a^U>  ^ ,  de 
Selahat  b^U^  et  de  Heridj  ^^  ^.  Elles  sont  éloignées  les  unes 
des  autres  (litt.  chacune  est  éloignée  de  sa  sœur)  d'environ  2 
parasanges  plus  ou  moins.  Elles  obéissent  toutes  au  même  roi. 
«  Ce  prince  se  nomme  Djaba;  il  porte  la  chlamyde  et  la  tiare  en 
«  or,  enrichie  de  peries  et  de  pierres  précieuses.  Ses  monnaies 
«  portent  l'empreinte  de  ses  traits  (litt.  de  sa  figure).  Il  a  beau- 
«  coup  de  dévotion  pour  les  Boud.  Ce^  mot  boad  (pi.  boudoud) 
•  signifie  temple  ^  en  langue  indienne.  Celui  du  roi  est  très-beau 

*  Ge  mot  dérive  de  Tarabt  i^^-  —  *  Java  ? 

'  Ou  Hatdèk,  sdon  la  traduction  latine  de  l'Abrégé. 


BATADERU. 


NEDVIÈME  SECTION.  81 

et  revêtu  extérieurement  de  marbre.  Dans  ^intérieur  et  tout  Feufliet  ai  recto, 
autour  du  boud,  on  voit  des  idoles  faites  de  marbre  blanc,  la 
tête  ornée  de  couronnes  dW  ^  et  autres.  Les  prières ,  dans  ces 
temples,  sont  accompagnées  de  chants,  et  ont  lieu  avec  beau- 
coup de  pompe  et  d'ordre.  De  jeunes  et  belles  filles  y  exé- 
cutent des  danses  et  autres  jeux  agréables ,  et  cela  devant  les 
personnes  cpii  prient  et  qui  sont  rassemblées  dans  le  temple. 
A  chaque  boud  sont  attachées  un  certain  nombre  de  ces  jeunes 
filles,  qui  sont  nourries  et  vêtues  aux  frais  de  rétablissement. 
C'est  pour  cela  que,  lorsqu'une  femme  est  accouchée  d'une 
fille  remarquable  par  sa  taille  et  par  sa  beauté ,  elle  en  fait 
présent  au  boud.  Parvenue  à  l'âge  de  l'adolescence,  la  jeune 
personne  est  revêtue  dès  vêtements  les  plus  beaux  qu'il  a  été 
possible  de  se  procurer,  et,  accompagnée  de  sa  famille  et  de  ses 
parents  dès  deux  sexes,  elle  est  conduite  par  la  main  de  sa 
mère  au  boud  auquel  elle  a  été  consacrée.  On  la  confie  aux 
serviteurs  (du  temple),  et  on  se  retire.  De  là  elle  passe  aux 
mains  de  femmes  instruites  dans  l'art  de  la  danse,  de  la  mimi- 
que et  autres  jeux  qu'il  lui  est  nécessaire  de  savoir.  Lorsqu'elle 
est  devenue  suffisamment  habile ,  on  la  revêt  d'habits  magni- 
fiques et  de  riches  ornements,  et  elle  est  attachée  d'une  ma- 
nière indissoluble  au  service  du  temple.  Elle  ne  peut  plus  en 
sortir,  ni  cesser  désormais  (ses  fonctions).  Telle  est  la  loi  des 
Indiens  qui  adorent  les  boud. 

«  Cette  lie  produit  en  grande  abondance  des  noix  de  coco, 
des  figues  bananes  excellentes,  du  riz  et  du  sucre.  Il  existé 
dans  l'île  de  Hemedj  ^^  (ou  de  Heridj  )  un  grand  précipice  dont 
personne  n'a  pu  mesurer  la  profondeur;  c'est  une  particula- 
rité remarquable. 

«  Tout  auprès  de  l'île  de  Djaba  est  celle  de  Malt  kiU  ;  ellj^  est 


'  Le  ms.  B.  ajoute  :  et  revêtues  de  brocart  et  d'éloffas  rayées  (  de  llémen  ). 


11 


Feuiliet  21  rtcto. 


82  PREMIER  CUMAT. 

%  sous  la  dépendance  du  roi  de  Djaba,  et  produit  aussi  des  noix 
«  de  coco,  des  hananes,  du  sucre  et  du  riz. 

«  Uîle  de  Selabat  kib^iu»  produit  beaucoup  de  bois  de  sandal, 
«  du  nard  et  du  ciou  de  gérofle.  Le  géroflier  est  un  arbre  qui 
«  ressemble  au  henné  ^  sous  le  rappoirt  de  la  végétation  et  de  la 
«  ténuité  de  ses  branches.  Elles,  portent  une  fleur  qui  s'ouvre  en 
«  un  calice  exact^nent  semblable  au  (à  celui  du)  cocotier.  Lors* 
«  que  la  feuille  tombe,  on  cueille  le  calice  avec  précaution  pour 
fi  pouvoir  remployer  à  lusage  qu'on  désire;  ensuite  on  l'expose 
«  (à  l'air )«  on  le  fait  sécher  tout  acre  et  grossier  (qu'il  est),  et 
«  on  le  vend  aux  marchands  étrangers  «  qui  le  transportent  dans 
«  tou?  les  pays  de  la  teire.  ■ 

Il  existe  dans  cette  ile  un  borkan  ^>(^  ^  de  feu ,  qui  brûle  et 
qui  s'élève  à  la  hauteur  de  i  oo  coudées.  Durant  le  jour  on  ne 
voit  que  la  fumée ,  et  la  nuit  c'est  un  feu  trèsrardent.  A  gauche 
de  l'île  de  Hahet  W^  est  celle  de  Tenouma  9u$ya  ;  entre  cette 
dernière  et  celle  de  Maît  la^U  ',  on  compte  une  journée  de  dis- 
tance. «  Celle-ci  est  très-peuplée  ;  les  habitants  portent  l'espèce 
«  de  vêtement  nommé  azar  jjt.  On  y  trouve  de  l'eau  douce,  du 
«  rû,  du  sucre,  des  noix  de  coco  et  des  pêcheries  de  perles. 
«  L'île  de  Tenouma  produit  le  bois  d'aloès  indien  «s^xâ^JI  d»^! 
«  et  le  camphre. 

«  Le  bois  d'aloès  a  les  braniches  et  les  feuilles  exactement  sem-^ 
«  blables  aux  feuilles  et  aux  bran/ches  de  la  plante  appelée  sas 
«  ^UaJt .  On  extrait  ses  racines  à  une  époque  particulière,  et  plu- 
«  sieurs  mois  après  qu'on  lui  a  coupé  les  branches  :  ensuite  on 


^  Arbuste  bieo  connu ,  d*oà  proTÎent  ]»  couleur  rouge  qu  on  emploie  dan»  le 
Lerant  pour  teindre  les  ongles ,  la  barbe  et  les  cheveux. 

*  Ce  mot  est  traduit,  on  ne  sait  pourquoi,  par  palpai  dans  la  version  latine;  il 
semblt  être  une  corruption  du  mot  volcan.  •  * 

*  L'absence  des  points  diacritiques   porte  à  penser  que  Habet  et  Mait  ne  font 
qu*une  seulti  et  même  fiable  ms. B.  porte  conatammeat  Blabet  1aj»U  • 


NEUVIÈME  SECTION.  85 

«  taille  sa  partie  supérieiire  ;  on  enlève  la  partie  tesÉre ,  et  on  prend  P«>iii**  ^  «  ^cwo. 
«  le  bois  dur  (litt.  le  cœur)  quon  râpe  avec  Veskamadj  ^U^^l  \ 
«  qui  est  comme  la  lime  de  bois  d'aloès ,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  net- 
«  toyé  ;  ensuite  on  le  frotte  avec  du  verre  ;  puis  on  le  met  dms  des 
«  sacs  de  toile  grossière ,  et  on»  lui  donne  beaucoup  de  pèli  : 
«  enfin  on  le  tifc  des  sacs,  et  on  le  vend  aux  marchands  qui 
«  affluent  dans  le  pays  et  qui  le  répandent  partout^  . 

«  De  Cbouma  ^^yi  *   à   l'île    de  Gomor  jU ,    6  journées. 

«  Le  bois  d'aloès  que  produisent  ces  îles^  est  bon;  mats  celui 
«  qu'on  nomme  sanfi  J-Â40  est  encore  meilleur.  On  trouve  -à 
«  Choun^a  du  bois  de  sandal  et  du  riz  ;  les  habitants  portant 
«  le  vêtement  nommé  fouta  :  ils  accueillent  bien  et  honorant  les 
«  marchander  étrangers.  Ce  sont  des  hommes  juste» ,  purs  et  re^ 
«  nommés  pour  leur  bienfaisance  et  pour  leur  équité  parfietite. 
«  Ils  ^.dQrent  les  idoles  et  les  boud ,  et  ils  brûlent  leurs  morts.  » 
L'île  de  Senf  vJU.^*  est  voisine  de  l'île  de  Gomar  jUt;  il  n'y  «.edesihf. 
a  que  3  milles  d'intervalle*  «  On  trouve  à  Senf  du  bois  d'aloès 
«  5upérienr  à  celui  de  Gomar,  car,  ploi^é  dans  l'eau  ^  il  ne  sur^ 
«  nage  pas ,  tant  il  est  lourd  et  excellent.  Il  y  a ,  dans  cette  île , 
«  des  bœufs  et  des  buffles  sans  queue,  d6s  cocotiers,  des  bana* 
«  niers,  des  cannes  à  sucre  et  du  riz.  »Les  habitants  n'égorgent 
aucune  espèce  de  quadrupèdes,  ni  d'autres  animaux  tels>  que  les 
reptiles ,  etc.  «  Ils  peuvent  bien  manger  de  la  bhair  des  animaux 
«  morts  naturellement,  mais  la  plupart  d'entre  eux  répugnent  à 

*  Ôo  pourrait  lire  aussi  eskarbadj, 

*  On  voit  qu*il  s*agit  ici ,  non  du  suc  proprement  dit  de  l'alôès ,  mais  du  bois 
d*un  arbre  qui  porte  le  même  nom.  Il  y  a  plusieurs  sortes  de  bois  d*aloés  ;  M.  Guil- 
lemin,  sayant  botaniste,  pense  queVauteur  arabe  veut  parler  d*one  des  espèces  du 
genre  a^aiTaria  dçs  auteurs  modernes,  sur  lesquefles  oo  tarouve  beaucoup  de  dé- 
tails dans  Rumphitts,  Herbarium  Ambobunse,  tom.  XI,  psg»  a  g  et«ui?itDtetf. 

*  Les  mss.  n**  354  et  B.  pckHent  Tenoma.  .    ' 

*  Le  ma.  B.  porte  :  cCette  dernière  ile.  «  *^  *  B  est  4pieAioii  decette  9e  sous  le 
nom  de  Sejief,  dans  les  Andenaês  BêkU,y  etc:  pag.  tk^iM^ 

1 1  . 


8d  PREMIER  CLIMAT. 


Feuillet  ai  verso. 


«  le  faire ,  et  Asn  mangent  pas.  Celui  qui  tue  une  vache  est  puni 
«  de  mort,  ou  du  moins  il  a  la  main  coupée.  Lorsqu'une  vache  est 
•  hors  d'état  de  servir,  on  la  parque  dans  une  étable  et  on  Ty  laisse 
«  jusqu'à  ce  qu'elle  meure  de  sa  mort  naturelle.  Il  y  a  dans  cette 
«  île  un  roi  qui  se  nomme  RanM  «XjOj  ,  et  sa  famille  Semer ^;-«v«. 
«  L'habillement  de  chacun  des  habitants  se  compose  de  deux 
*fouta:  l'une  employée  comme  manteau  traînant,  et  l'autre  ser- 
«  vaut  à  voiler  et  à  couvrir  le  corps.  Il  y  a  de  l'eau  douce.  » 
De  cette  île  (  de  Chouma  ou  de  Tenoma  )  à  celle  de  Sendéfou- 
lat  c»^y *xi-w  ,  1  o  journées.  De  celle  de  Senfy  à  la  ville  de  Lou- 
kïn  (j?ï3y  3  journées.  C'est  la  première  échelle  de  la  Chine  *.  «  On 
«  y  fabrique  diversea  riches  "étoffes  de  soie  de  la  Chine  qui  sont 
«  exportées  au  dehors,  et  notamment  le  ghazar^smi  <^"A-»^b*, 
«  dont  on  fait  commerce  dans  les  pays  voisins  aussi  bien  qu  au  loin. 
«  On  y  trouve  du  riz ,  des  céréales ,  des  noix  de  coco ,  des  cannes 
«  à  sucre.  Les  habitants  portent  la  fouta  ;  ils  accueillent  bien  les 
«  étrangers;  ils  sont  très-magnifiques,  et  font  un  plus  grand 
«  usage  de  parfums  que  les  autres  habitants  de  l'Inde.  »De  Loukin 
(j^y  à  Khancou ^Jtii^  ^,  4  journées  de  navigation,  et  20  par 
terre.  Cette  dernière  échelle  est  la  plus  considérable  de  la  Chine. 
KHAH-Fou.  "  Ce  pays  est  gouverné  par  un  roi  puissant  et  glorieux,  qui 

«  a  beaucoup  de  sujets,  de  troupes  et  d'armes.  On  a'y  nourrit 
<  de  riz,  de  noix  de  coco,  de  lait,  de  sucre  et  de  n^okl  ^.  La  ville 
«  est  située  sur  un  golfe  (  ou  à  l'embouchure  d'un  fleuve  )  qu'on 
«  remonte  durant  deux  mois  de  marche  jusqu'à  la  ville  de  Badja 
•l» ,  qui  appartient  au  baghbough-  g^^  * ,  lequel  est  le  roi  de 


*  Le  texte  arabe  porte  (^j^jtâJt  Jl^  J^l  «  ce  qui  signifie  exactement  la  pre- 
mière des  échdies  de  la  Chine.  *—  '  Ou  plutôt  Khan-fou  JlÀ^  - 

'  G*e8t  le  fruit  du  palmier  doum.  Voyes,  à  ce  svrjet,  la  ChrettamaAie  arabe  de 
M.  de  Sacy,  i'*  édition,  tom.  III,  pag.  454  et  suivantes. 

^  Ce  nom  parait  être  le  même  qaefaghfour,  jJbU  dont  il  est  si  souvent  question 
dans  les  géographes  orie0taux  qui  ont  traité  de  la  Chine. 


NEUVIÈME  SECTION.  86 

toate  la  Chine.  Cette  ville  est  le  terme  des  voyages  des  Occi- 
denta/ux;  on  y  trouve  toute  espèce  de  fruits  et  de  légumes ,  dii 
blé ,  de  Torge  et  du  riz.  »  On  ne  trouve  ni  raisin  ni  figues  dans 

la  totalité  de  la  Chine  et  des  Indes  ^  «  mais  bien  le  firuit  d'un 
arbre  quon  nomme  el-cheki  «^^Jl  et  el-berki  J[^t.  Cet  arbre 
croît  particulièrement  dans  le  pays  du  poivre.  C'est  un  arbre  ^ 
dont  les  fruits  sont  durs,  et  dont  les  feuilles»  d'un  vert  éclatant, 
ressemblent  à  celles  du  chou  ;  il  porte  un  fruit  de  la  longueur 
de  quatre  palmes ,  rond ,  semblable  à  une  conque  marine ,  couvert 
d'une  écorce  rouge ,  et  dans  l'intérieur  duquel  est  une  graine 
ou  un  gland  qui  ressemble  à  celui  du  chêne;  bouilli  au  feu, 
on  le  mange  comme  la  châtaigne,  dont  il  a  exactement  le 
goût.  La  pulpe  de  ce  fruit  forme  un  aliment  très-doux  et  très- 
agréable,  qui  réunit  au  goût  de  la  pomme  celui  de  la  poire, 
et  quelque  chose  même  de  la  saveur  de  la  banane  et  du  mokl. 
C'est  un  fruit  appétissant,  admirable,  et  le  plus  recherché  de 
tous  ceux  qu'on  niange  dans  l'Inde.  On  trouve  également  dans 
ce  pays  un  arbre  qu'on  appelle  el-i'nba  \j^\  ;  iLest  grand  comme 
le  noyer,  ses  feuilles  ressemblent  aux  feuilles  de  cet  arbre, 
et  son  firuit  à  celui  du  palmier  doulù.  Lorsque  ce  firuit  est 
noué  ^,  il  est  tendre;  alors  on  le  met  dans  du  vinaigre,  et  son 
goût  ressemble  exactement  à  celui  des  olives.  C'est  chez  les 
Indiens  un  hors-d'œuvre  destiné  à  exciter  l'appétit.  » 
De  la  ville  de  Khancou  '  à  la  ville  de  Djankou^^W,  on  compte 

3  journées  ^.  (  Nous  en  reparlerons  dans  la  dixième  section ,  s'il 

plaît  à  Dieu.  ) 

De  la  ville  de  Senf  la  riveraine  à  l'île  de  Charnel  J^^,  ajournées. 


Feuillet  33  recio. 


'  Je  crois  qae  c'est  du  jacquier  ou  de  Tarbre  à  pain  qu'il  est  ici  question.  Du 
reste,  le  mot  ne  se  trouve  pas  dans  les  dictionnaires. 

*  Le  texte  arabe  porte  exactement  la  même  chose  :  iVijr- 
'  Le  ms.  B.  porte  Hankou  ^Jol^  • 

*  Le  manuscrit  n^  334  porte  :  huit  journées. 


Feuillet  as  recto. 


MALAI. 


86  PREMIER  CLIMAT. 

«  Cette  dernière  est  située  dans  la  mer  deSenf;  die  est  flons^ 
«  santé  et  peuplée.  Elle  produit  du  blé,  du  riz,  des  figues  bananes 
«  en  quantité  et  du  sucre.  On  y  pèche  une  espèce  de  poisson 
«fort  gros,  d'un  goût  excellent  et  dont  la  chair  peut  remplacer 
«  la  (  meilleure  )  viande.  » 

De  l'île  de  Charnel  à  celle  de  Achoura  bj^^^  4  journées.  Celle-ci 
est  mal  peuplée.  Son  territoire  est  âpre,  stérile  et  montagneux. 
Il  y  a  beaucoup  de  scorpions  et  de  reptiles.  De  là  à  l'île  de  Malaî 
<^^ ,  une  petite  journée. 

L'île  de  Mala!  est  grande;  elle  s'étend  de  l'occident  &  l'orient. 
Son  roi  demeure  dans  une  ville ,  et  il  se  nomme  Melik-^^-Djezer 
ji^  «^Ui«:  Sa  monnaie  est  d'argent,  et  elle  est  conmte  sous  le 
nom  de  dirhem  eUtatanèh  jm/IoVUI  ^j^.  Il  a  beaucoup  de  trou- 
pes, d^éléphants  et  de  vaisseaux.  Les  productions  du  pays  sont 
la  banane,  la  noix  de  coco  et  la  canne  à  sucre.  D'après  le  rapport 
des  habitants,  cette  île  touche  à  la  mer  résineuse  <pJ)J(j^t, 
à  l'extrémhé  de  la  Chine.  La  mer  de  Senf  nourrit  une  grande 
quantité  de  poissons  grands  et  petits,  et  produit  diverses  sub* 
stances  curieuses,  utiles  ou  nuisibles,  dontnmis  ferons  mention , 
lorsque  nous  traiterons  des  extrémités  de  cette  mer,  dans  le 
second  dinnit,  et  que  nous  rapporterons,  autant  que  nos  forces 
noœ  le  permettront,  ce  qu'en  disent  les  voyageurs  ainsi  que  les 
marins,  et  (en  général)  les  choses  sur  lesquelles  leurs  relations 
s'accordent  avec  celles  dés  annalistes  et  des  géographes  anciens.  >■ 


DIXIÈME  SECTION.  87 


DIXIÈME  SECTION. 

Suite  de  la  Hier  des  Indes  et  dt  la  Chine.  «^  Ses  d*dJifoudja.  —  De  Soma, 

d*Âlina!d. 


Cette  section  comprend  les  dernières  terres  habitables  du  Feuillet  s  s  recto. 
côté  de  Torient,  au  delà  desquelles  tout  est  inconnu;  la  mer 
de  Chine  nommée  aussi  Sakha^^,  et,  par  quelques  personnes, 
mer  de  Senf;  c'est  un  bras  de  la  mer  Océane  appelée  mer 
obscure,  parce  qu'elle  l'est  en  effet,  et  qu'elle  est  presque  tou- 
jours agitée  par  des  vents  impétueux  et  couverte  d'épaisses 
ténèbres.  Cette  mer  touche  à  l'Océan  auprès  du  pays  de  Gog  et 
de  Magog,  et  par  sa  partie  inférieure  (  litt.  par  ce  qui  est  au- 
dessous  d'elle),  aux  terres  inhabitables  du  coté  du  nord.  Cette 
mer  des  ténèbres  s'étend  beaucoup  aussi  du  côté  de  l'occident, 
ainsi  que  nousl'iivons  dit  \  t  et  que  nous  en  avoios  tracé  le  dessin.  » 
Cette  mer  est  agitée  par  des  vents  impétueux  et  sujette  à  des 
pluies  abondantes.  Les  vents  maritimes  (la  moujsson]  soufflent 
durant  six  mois  dans  une  direction,  et  pendant  six  autres  dans  • 
une  direction  contraire. 

U  y  existe  im  grand  nombre  d'îles,  dont  les  unes- sont  visitées 
et  les  autres  non  fréquentées  par  les  négociants ,  «  à  cause  de  la 
«  difficulté  des  routes,  de  la  frayeur  qu'inspire  la  mer,  des 
«  variations  dans  le  cours  des  vents,  de  la  férocité  des  insulaires 

*  La  verMon  latine  ajoute  le  passage  suivant ,  qo  on  retrouve  dana  le  texte  arabe 
du  ms.  B.  :  protmditarqn$  ad  intuku  Vacvac  em  fart^meri&mali,  et  ai  than  mrpeniitm 
usque  ai  latas  aastrale  maris  terram  amhiéntU, 


Feuillet  sa  recto. 

ILS  BL-MOVDIA. 


Feuillet  a  3  Tervo. 


ILS  DB  SUM A. 


88  PREMIER  CLIMAT. 

et  du  manque  de  communication  et  de  relations  de  bon  voisinage 
avec  les  peuples  connus.  > 

«  L'île  nommée  el-Moudja  ^^yli^ ,  située  dans  la  mer  DaHarouî 
iSV^J^f  obéit  à  divers  rois  qui  sont  de  couleur  Blanche,  mais 
qui  ne  portent  pas  Tespèce  de  manteau  nommé  azar  jl>l.  Ils 
(les  habitants)  ont,  sous  le  rapport  du  costume  et  des  orne- 
ments ,  beaucoup  de  ressemblance  avec  les  Chinois.  Ils  ont  un 
grand  nombre  de  chevaux  dont  ils  se  servent  pour  aller 
combattre  les  rois  leiurs  voisins.  Cette  île  touche  aux  lieux  où 
le  soleil  se  lève.  On  y  trouve  l'animal  qui  porte  le  musc  et  la 
civette.  Les  femmes  y  sont  les  plus  belles  du  monde;  elles 
portent  toujours  les  cheveux  longs,  et  elles  ne  cherchent  en 
aucune  manière  à  les  cacher.  Elles  vont  tête  nue ,  ornée  (  seu- 
lement) de  bandelettes,  auxquelles  sont  suspendus  des  coquil- 
lages de  diverses  couleurs  et  des  fragments  de  nacre  de  perle.  » 
De  cette  île  à  celle  de  Suma  *^>^*,  2  journées. 

Cette  dernière  est  très-considérable ,  très-fertile  en  grains  et 
«  en  céréales.  On  y  trouve  diverses  espèces  d'oiseaux  bons  à 
«  manger,  qu'on  ne  voit  point  ailleurs  dans  l'Inde,  et  beaucoup 
<  de  cocotiers.  »  Elle  est  entourée  d'un  grand  nombre  d'îles 
petites,'  mais  peuplées.  Son  roi  se  nomme  Camroun  {j^j^^.  Il 
y  pleut  et  il  y  vente  beaucoup.  La  profondeur  de  la  mer  qui 
l'entoure  est  d'environ  ^o  brasses.  Les  montagnes  de  cette 
île  produisent  du  camphre  supérieur  à  celui  de  tous  les  autres 
pays.  «  Il  existe  dans  quelques-unes  d'entre  ces  îles  un  peuple 
«  nommé  el-Fondjetcu-^JLÎJ,  à  cheveux  noirs  et  crépus,  attaquant 
«  les  navires  avec  des  machines  de  guerre,  des  armes   et  des 


*  Ce»l  très-probablement  Samatra  ;  Voye*  le  Précis  de  la  Gèogr.  nniv.;  tem.  I , 
p.  379,  ettom.  IV,  pag.  255  et  suiv.  Gomme  le  paragraphe  précédent  avait  élé  omis 
par  rabiéviateur,  il  n'était  pas  possible  de  deviner  à  quoi  se  rapportaient  les  mots 
de.la  venion  latine  :  ab  hâc  inaUâ,  etc.  Au  reste,  d*après  les  mss.  n^"  334  et  B.,  U 
faudrait  lire  Soborma  jutiJUM .  au  lieu  de  Suma. 


^  DIXIÈME  SECTION.  89 

«  flèches  empoisonnées.  Il  est  difficile  de  résister  à  leurs  attaques, 
«  et  peu  d^entre  ceux  qui  passent  dans  leur  voisinage  ou  qui 

<  tombent  entre  leurs  mains  parviennent  à  se  sauver.  Chacun 
«  (  de  ces  hommes  )  porte  autour  du  cou  un  collier  de  fer,  de 
«  cuivre  ou  d'or.  »  A  Textrémité  de  cette  mer,  du  côté  de 
la  Chine,  est  Tile  d'Almaîd  «Ni^l,  éloignée  (  de  la  Chine) 
de  4  journées  de  navigation.  De  Tîle  de  Suma  à  celle  d'el-Aiam 
v^le^i  \  même  distance.  De  là  on  pénètre  à  la  mer  de  Senf. 

Parmi  toutes  les  mers  dont  nous  avons  fait  mention,  il  n'en 
est  point  où  les  pluies  soient  plus  fréquentes  et  les  vents  plus 
violents;  quelquefois  les  nuages  laissent  tomber  la  pluie  durant 
un  jour  ou  deux  sans  interruption.  Les  îles  de  la  mer  de  Senf 
produisent  du  bois  d'aloès  et  d'autres  parfums.  On  ne  connaît  ni 
l'extrémité  ni  l'étendue  de  cette  mer.  Sur  ses  rivages  sont  les 
domaines  d'un  roi  nonmié  Mihradj  s!^t^'  V^  possède  un 
grand  nombre  d'îles  bien  peuplées,  fertiles,  couvertes  de  champs 
et  de  pâturages ,  et  produisant  de  l'ivoire ,  du  camphre ,  de  la 
noix  muscade,  du  macb,  du  clou  de  gérofle,  du  bois  d'aloès, 
du  cardamome ,  du  kababé  et  autres  substances  (  litt.  graines  ) 
>  qui  s'y  trouvent  et  qui  y  sont  indigènes  ^.  Le  pays  de  ce  prince 
est  trè»-fréquenté ,  et  il  n'est  point  de  roi  dans  llnde  qui 
possède  rien  de  comparable  à  ces  îles,  dont  le  commerce 
est  considérable  et  bien  connu.  »  Au  nombre  de  ces  îles  est 
celle  d'Almaîd.  Elle  contient  un  grand  nombre  de  villes,  est 
plus  vaste  et  plus  fertile  que  celle  de  Moudja,  «  et  ses  habitants 

<  ressemblent  plus  aux  ChiAois  que  les  autres,  je  veux  dire  que 
«  la  population  de  tous  les  pays  voisins  de  la  Chine.  Les  rois 
«  possèdent  des  esclaves  noirs  et  blancs  et  de  beaux  eunuques.  » 
Leurs  îles  et  leurs  pays  touchent  à  la  Chine.  «  Us  envoyent  des 
«  ambassadeurs  et  des  présents  au  souverain  de  cet  empire,  v 


Feuillet  18  veno. 


ILB  D  AUUia 


'  Ou  Anam.  —  '  iuCtf 


12 


90 


PREMIER  CLIMAT. 


Feuillet  33  verso. 


Feuillet  33  recto. 


C'est  là  que  se  rassemblent  et  que  stationnent  les  navires  chinois 
venant  des  îles  de  la  Chine  ;  c'est  vers  cette  île  qu'ils  se  dirigent , 
et  de  ce  point  qu'ils  partent  pour  se  rendre  ailleurs*  Dé  l'ile  de 
Senf  aux  îles  de  Sendi  Foulât  *s»^jà  (^ou«o ,  10  journées.  «  L'île 
<  de  Sendi  Foulât  est  très-grande;  il  y  a  de  l'eau  douce,  des 
«  champs  cultivés,  du  riz  et  des  cocotiers  ^  Le  roi  s'appelle  Resed 
t  «K^^..  Les  habitants  portent  la  fouta  soit  en  manteau, *6oit  en 
«  ceinture  ^.  •  L'ile  de  Sendi  Foulât  est  entourée ,  du  côté  de  la 
Chine,  de  montagnes  d'un  difficile  accès,  et  où  soufflent  des 
vents  impétueux.  Cette  île  est  une  des  portes  de  la  Chine.  De 
là  à  la  ville  de  Khancou,  iyiîU.  ^,  ^  journées. 

«  Les  portes  de  la  Chine  sont  au  nombre  de  douze  ;  ce  sont 
des  montagnes  situées  dans  la  mer  :  entre  chaque  montagne, 
il  y  a  une  ouverture  par  laquelle  on  arrive  à  celle  des  villes 
maritimes  de  la  Chine  vers  laquelle  on  tend.  Toutes  les  échel- 
les de  la  Chine  sont  ainsi  placées  sur  des  golfes;  c'est  par-là 
que  montent  les  navires  ^.  * 
«  Le  peuple  possède  des  richesses  abondantes  et  defs  trcm- 
peaux  de  moutons.  Quant  aux  eaux  des  golfes,  elles  sont 
douces  jusqu'au  moment  des  marées;  alors  le  fleuve  se  rem-^^ 
plit  d'eau  de  mer,  ce  qui  arrive  deux  fois  pendant  les  2  4 
heures  (litt.  par  jour  et  par  nuit). 

«  Dans  ces  échelles  sont  des  marchés ,  des  négociants ,  des  gens 
qui  viennent,  d'autres  qui  partent,  des  bâtiments,  des  marchan- 
dises qu'on  charge,  d'autres  qu'on  déchaîne.  On  jouit  cons* 
tamment  dans  le  pays  d'une  sécurité  (  par&ite  )•  La  justice 

*  Ces  détails  sont  parfaitement  conformes  à  ce  qu  on  lit  dans  les  Ane.  Relut,  des 
Indes  et  de  la  Chine,  pag.  i^  et  suiv. 

*  Le  ms.  B  porte  Zenbid  «^^. 

*  Ou  plutôt  Khan-fou,  Khan-pou.  Voyez  le  Journal  Asiatique,  tom.  V,  pag.  37. 

*  Le  manuscrit  arabe  renferme  encore  qudqdes  mots  qui  présentent  de  Tobscu- 
rité;  les  voici:  j^l^^  i^U»-  ^v^  Ja^\^  jS^^\ yj^^\' 


DIXIÈME  SECTION.  91 

«  caractérise  leurs  monarques;  elle  est  la  base  de  leurs  lois  et  Feuillet  a3  recto. 
«  la  règle  de  leur  conduite.  C*est  pourquoi  les  habitations  se 
«r  touchent,  le  pays  est  florissant;  il  y  a  peu  de  sujets  de  tris- 
«  tesse  et  beaucoup  de  motifs  d'espoir;  on  ne  regarde  point  à 
«  la  dépense ,  et  Ton  feit  beaucoup  de  bien.  Tous  les  peuples 
«  de  la  Chine  et  des  Indes  punissent  de  mort  les  voleurs,  aiment 
«  la  tranquillité,  et  se  rendent  justice  à  eux-mêmes,  sans  avoir 
«  besoin  de  recourir  aux  magistrats  et  à  des  arbitres.  Tout  cela 
«  tient  à  leur  naturel ,  au  caractère  avec  lequel  ils  ont  été  créés , 
<  et  dont  ils  ont  été  empreints.  Le  roi  Camroun  tient  sous  son 
«  obéissance  deux  îles  qui  lui  appartiennent;  Tune  se  nomme 
«  Famousa  U?^  et  Tautre  Lasma  t^.,^^^^,  La  couleur  des  habf* 
«"tants  de  ces  îles  tire  sur  le  blanc;  les  femmes  y  sont  d'une 
«  beauté  ravissante.  (Quant  aux  hommes)  ils  sont  braves,  en- 
«  treprenants  ;  ils  se  livrent  à  la  piraterie  sur  des  vaisseaux  d'une 
«  marche  supérieure ,  particulièrement  lorsqu'ils  sont  en  guerre 
«  avec  les  Chinois ,  et  qu'il  n'existe  point  entre  eux  de  paix  (  ou 
«  de  trêve).  » 

De  l'île  de  Moudja  à  celle  des  Nuages  v^^^',  ^  journées  de 
navigation  et  plus.  Cette  dernière  île  est  ainsi  nommée  parce 
qu'il  s'élève  quelquefois  de  son  sein  des  nuées  blanches  très- 
dangereuses  pour  les  navires.  Il  en  sort  une  pointe  (litt.  une 
langue)  mince  et  longue ,  accompagnée  d'un  vent  impétueux.  * 

Lorsque  cette  pointé  atteint  la  surface  des  eaux  de  la  mer,  il 
en  résulte  une  sorte  d'ébullition  ;  les  eaux  sont  agitées  comme 
par  un  tourbillon  e£Broyable,  et  si  elle  (la  pointe)  atteint  des 
navires,  elle  les  engloutit.  Le  nuage  s'élève  ensuite  et  se  ré- 
sout en  pluie,  sans  qu'on  sache  si  c^tte  pluie  provient  des 
eaux  de  la  mer  ou  comment  la  chose  se  passe  ^  Il  y  dans  cette 
île  des  collines  d'un  sable  qui,  présenté  au  feu,  se  fond  et  de- 

Ce  phénomène  des  trombes  marines  est  décrit  à  peu  près  dans  les  mêmes 
termes  dans  les  Anciennes  Belat  des  Indes  et  de  h,  Chine. 


92  PREMIER  CLIMAT. 

FeoiUet  s3  verso,     vient  de  l'argent  pur.  Dans  la  partie  des  îles  de  Wacwac  ë|y>t^ 

voisine  de  celle-ci,  sont  des  lieux  coupés  d'îlots  et  de  mon- 
tagnes,  inacces»bles  aux  voyageurs,  à  cause  de  Textréme  diffi- 
cidté  des  communications.  Les  habitants  sont  des  infidèles  qui 
ne  connaissent  point  de  religion ,  et  qui  n'ont  point  reçu  de  loi. 
Les  femmes  vont  tête  nue ,  portant  seulement  des  peignes  d^ivoire 
ornés  (litt.  couronnés)  de  nacre.  Un^  seule  femme  porte  quel- 
quefois jusqu'à  vingt  de  ces  peignes.  Les  hommes  se  couvrent  la 
tète  d'une  coiffure  qui  ressemble  à  ce  que  nous  appelons  alcaa- 
nès  cr^lUIt ,  et  qui  s'appelle  en  langue  indienne  el-bouhari  tsj^^^  • 
Ils  restent  fortifiés  dans  leurs  montagnes  sans  en  sortir  et  sans 
permettre  qu'on  vienne  les  visiter;  cependant  ils  montent  sur 
les  hauteurs,  le  long  du  rivage,  pour  regarder  les  bâtiments, 
et  quelquefois  ils  leur  adressent  la  parole  dans  une  langue  inin- 
telligible. Telle  est  constanunent  leur  manière  d'être.  Auprès 
de  ce  pays  est  l'île  de  Wacwac,  aii  delà  de  laquelle  on  ignore 
ce  qui  existe.  «  Cependant  les  Chinois  y  abordent  quelquefois, 
t  mais  rarement;  c'est  un  assemblage  de  plusieurs  îles  inhabi- 
«  tées ,  si  ce  n'est  par  des  éléphants  et  une  multitude  d'oiseaux. 
«  Il  y  a  un  arbre  dont  Mas'oudi  rapporte  des  choses  tellement 
«  invraisemblables,  qu'il  n'est  pas  possible  de  les  raconter  :  au 
<  surplus,  le  Très-Haut  est  puissant  en  toutes  choses.  » 

De  l'île  de  Senf  à  celle  de  Malaî,  i  a  journées,  à  travers  des 
îles  et  des  rochers  qui  s'élèvent  au-dessus  de  la  mer.  L'île  de 

Malaï  est  très-vaste ^  «  C'est  la  plus  longue 

«  des  îles  sous  le  rapport  de  l'étendue,  la  plus  considérable  sous 
«  le  rapport  de  la  culture ,  la  plus  fertile  dans  ses  montagnes , 
«  renfermant  les  domaineif  les  plus  vastes.  On  se  livre  dans  cette 

*  Notre  manuscrit  offre  ici  une  lacune  que  la  version  latine  et  le  ms.  B.  permettent 
de  remplir  comme  il  suit  :  Hœc  insula  procarrit  ab  occidente  in  oriehtem,  sed  à  parie 
ocàJentali,  jungitur  cum  oris  maritimis  ZengiUuvm,  et  cona  trmwoeno  pergit  mmper 
cnm  oriente  ad  Aquiïonem  qaousqnè  attingat  Uttora  Sûi. 


DIXIÈME  SECTION.  95 

w  lie  au  commerce  le  plus  avantageux,  et  il  s'y  trouve  des  élé-     Feuillet  23  ?erao. 
«  phants,  des  rhinocéros  «  et  diverses  espèces  de  parfuma  et  d'épi-^ 
«  ceries,  telles  que   le  clou  de  gérofle,  la  cannelle,  le  nard, 

«  le ij9jU  ^,  et  la  noix  muscade.  Dans  les  montagnes  sont 

«  des  mines  d'or  d'une  excellente  qualité  ;  c'est  le  meilleur  de 
«  la  Chine.  Les  habitants  de  cette  île  possèdent  des  maisons  et 
«  ées  châteaux  construits  en  bois,  transportés  par  eau  aux  lieux 
r  de  leur  destination  ;  ils  ont  aussi  des  moulins  à  vent  (  litt. 
«  des  meules  tournant  par  le  vent  ),  où  [ils  réduisent  en  farine 
«  le  riz ,  le  blé  et  les  autres  céréales  dont  ils  se  nourrissent.  » 
De  l'île  d'Almaîd  o^\i\ ,  en  tirant  vers  l'est  à  celle  de  Sandji 
^^^«0,  3  journées  faibles.  «  C'est  une  île  fertile,  peuplée,  et 
c  où  l'on  trouve  de  l'eau  douce.  Leur  couleur  (des  habitants) 
«  est  intermédiaire  entre  le  blanc  et  le  fauve.  Us  portent  aux 
c  oreilles  des  ornements  de  cuivre.  Les  hommes  portent  une 
<  fouta,  et  les  femmes  deux.  Leiu*  nourriture  consiste  en  riz. 
«  Il  y  a  beaucoup  de  cannes  à  sucre  et  de  cocotiers ,  et  des 
c  mines  d'or  connues  par  l'abondance  et  la  qualité  de  ce  métal 
«  (qu'eUes  produisent).  >  On  Voit  dans  cette  île  diverses  statues 
placées  sur  le  bord  de  la  mer  ;  chacune  d'entre  elles  tient  le 
bras  droit  élevé  comme  pour  dire  au  spectateur  :  Retourne  au 
lieu  d'où  tu  es  venu,  car  il  n'existe  point  derrière  moi  de 
terres  où  il  soit  possible  de  pénétrer.  De  cette  île ,  on  peut 
se  rendre  aux  îles  de  Sila  ^uu»  ^,  lesquelles  sont  en  grand  nombre 
et  rapprochées  les  unes  des  autres.  Il  y  existe  une  ville  nommée 
Ânkouah  «pCit,  dont  le  territoire  est  tellement  fertile  et  abon- 
dant en  toute  sœrte  de  biens,  (pie  les  étrangers  qui  viennent 
pour  la  visiter  s'y  fixent  et  ne  veulent  plus  en  sortir.  Il  y  a 
de  l'or  en  si  grande  quantité ,  que  les  habitants  fabriquent  avec 

*  Ce  nom  spécifique  est,  comme  pliuiemv  autres,  écrit  d*ttne  main  peu  sûre  et 
d'un  caract^  d'écriture  qui  atteste  Tmoertitude  du  copiste.  -^  '  Ou  Saila. 
>  Ou  <d-Kiouah  «^1.  Ms.  B. 


Feuillet  23  verso. 


Feuillet  24  recto. 


94  PREMIER  CLIMAT. 

ce  métal  (jusquaux)  chaînes  de  leurs  cbienset  aux  colliers  de 
leurs  siniges.  «  Us  fabriquent  (aussi)  des  vêtements  tissus  d'or^ 
«  et  ils  le$  vendent.  Il  en*  est  de  même  (je  veux  parler  de  Ta* 
bondance  de  l'or)  dans  les  îles  de  Wacwac.  Les  marchands  y 
pénètrent  avec  ceux  qui  se  livrent  à  la  recherche  de  Tor  ;  ils 
y  opèrent  la  fonte  de  ce  métal  et  l'exportent  en  lingots.  Ils 
exportent  aussi  de  la  poudre  d'or,  quils  font  fondre  dans  leur 
pays  au  moyen  de  procédés  connus  d'eux.  Les  îles  de  Wacwac 
produisent  aussi  de  Téhène  d'une  incomrparable.  beauté. 
«  La  mer  de  la  Chine,  la  partie  de  la  mer  de  Setatf  qui  lui  est 
contiguë ,  la  mer  Darladeri  i^j^'iji^^  ainsi  que  celles  d'Herkend  et 
d'Oman,  sont  sujettes  au  flux  et  au  reflux.  On  rapporte  que, 
dans  les  mers  d'Oman  et  Fars  \  ce  phénomène  a  lieu  deux 
fois  dans  l'année,  en  sorte  qu'on  éprouve  le  flux  durant  les 
six  mois  d'été  dans  la  mer  orientale,  tandis  que  le  contraire  a 
lieu  dans  la  mer  occidentale  ;  puis  le  reflux  se  reporte  à  l'ouest 
durant  les  six  autres  mois. 

«  Comme  il  a  été  émis  un  grand  nombre  d'opinions  au  sujet 
desxnarées,  nous  nous  trouvons  .dans  l'obligation  de  raipporter 
sommairement  ce  qui  a  été  dit»  pour  compléter  l'explication 
de  ce  phénomène. 

«  Aristote  et  Archimède  ^  prétendent  qu'il  est  dû  à  Faction 
du  soleil  combinée  avec  celle  du  vent  et  des  vagues  (  comme  la 
chose  andve  dans  la  mer  Atlantique  (j>Juk»Uol ,  qui  est  l'Océan), 
ce  qui  produit  le  flux,  tandis  que,  lorsque  le  vent  tombe  et 
s'apaise ,  le  reflux  a  lieu. 
«  Mais  Satoios  (ji^^U  ^  pense  que  la  catise  du  flux  réiside 

'  Le  golfe  Perftique. 

*  Nous  sommes  redevables  de  cette  damière  leçon  au  ms.  B,  daas  lequel  on 
lit  très-distinctement,  pag.  46  recto,  ^«3^.#ju£^l- 

*  Le  nom  de  ce  philosophe,  probaUement  grec ,  est  indéchiffrable.  Notre  auteur 
voudrait^a  parler  de  Gtésias ,  ou  bien  de  Fosîdbnias ,  dont  le  système  se  rapprodiait 
en  effet  des  idées  dévdoppées  dans  ce  passage?  Voy.  Strabon,  liv.  m  /pag.  1 78-1 74. 


* 


DIXIÈME  SECTION.  96 

dans  raccroissëment  successif  de  la  lune  jusqu'à  son  plein,  et  Feuillet  24  recto. 
que  le  reflux  doit  être  attribué  à  la  diminution  des  phases  de 
cet  astre.  Cette  opinion  a  besoin  d'être  développée  et  expliquée 
en  détail.  Nous  disons  donc  au  sujet  du  flux  et  du  reflux  (que 
nous  avons  vu  de  nos  propres  yeux  dans  la  mer  des  ténèbres, 
c'est-à-dire,  dans  l'Océan  qui  baigne  les  côtes  occidentales 
de  l'Andalousie  et  de  la  Bretagne),  que  le  flux  commence  à 
avoir  lieu  dans  cette  mer  depuis  là  seconde  heure  du  jour 
jusqu'au'  conunencement  de  la  neuvième  ^  Eiv^uite  le  reflux 
a  lieu  pendant  six  heures  jusqu'à  la  fin  du  jour;  puis  la  mer 
s'élève  encore  durant  six  heures,  après  quoi  elle  s'abaisse  du- 
rant six  heures  ;  en  sorte  que  le  flux  et  le  reflux  se  font  chacun 
ressentir  une  fois  pendant  le  jour  et  une  fois  pendant  la  nuit. 
La  cause  de  cela  est  le  vent  qui  soulève  la  mer  au  commen- 
cement de  la  troisième  heure  du  jour.  Tant  que  le  soleil 
s'élève  sur  l'horizon,  le  flux  augmente  avec  le  vent.  Avant  la 
chute  du  jour,  le  vent  tombe,  parce  que  le  soleil  est  plus  sur 
son  déclin ,  et  le  reflux  a  lieu.  De  même ,  au  commencement 
de  la  nuit ,  le  vent  s'élève  (  de  nouveau  ),  et  le  calme  ne  s'éta- 
blit qu'à  la  fin  de  la  nuit.  Les  hautes  marées  ont  lieu  durant 
les  1 3*,  1 4',  1 5*  et  1 6*  nuits  du  mois  (  lunaire  )  ;  alors  les  eaux 
s'élèvent  excessivement  et  elles  atteignent  des  points  où  elles 
ne  parviennent  jamais,  si  ce  n'est  aux  jours  correspondants 
des  mois  subséquents.  C'est ,  dans  ces  mers ,  une  des  merveilles 
évidentes  du  Créateur  :  les  habitants  du  Moghreb  en  sont  té- 
moins et  n'en  peuvent  douter.  Ces  marées  se  nomment  feïdh 
ou  inondations. 
«  Tous  les  navires  chinois,  grands  ou  petits,  qui  naviguent 
«  dans  la  mer  de  la  Chine ,  sont  solidement  construits  en  bois. 

*  n  est  probable  que  notre  auteur  n*a  vu  le  phénomène  des  marées  que  durant 
quelques  jours;  car  autrement  il  aurait  remarqué  que  les  heures  du  plus  grand 
flux  ou  reflux  font  successivement  le  tour  de  la  journée. 


Feuillet  là  recto. 


Feuillet  94  verto. 


96  PREMIER  CLIMAT. 

Les  pièces  portant  les  unes  sur  les  autres  sont  disposées  géo- 
métriquement, garanties  (de  Tinfiltration)  au  moyen  de  fibret 
de  palmier,  et  calfatées  avec  de  la  farine  et  de  Thuile  (de 
poisson).  Il  existe  dans  la  mer  de  la  Chine  et  des  Indes  de 
grands  animaux  longs  de  cent  coudées  et  larges  de  vingt- 
quatre,  sur  le  dos  desquels  s'élèvent  en  bosse  et  comme  par 
végétation  \  des  rochers  d'écaillés  sur  lesquels  les  navires  se 
brisent  quelquefois.  Les  navigateurs  racontent  qu'ils  attaquent 
ces  animaux  à  coups  de  flèches  et  les  forcent  (  ainsi  )  à  se  dé- 
tourner de  leur  chemin.  Us  ajoutent  qu'ils  se  saisissent  des 
plus  petits,  qu'ils  les  font  cuire  dans  des  chaudrons  ^  que 
leur  chair  se  fond  et  se  change  en  graisse  liquide.  Cette  subs- 
tance huileuse  est  renommée  dans  l'Iémen,  dans  l'Âden,  sur 
les  côtes  du  Fars,  de  l'Oman,  et  dans  la  mer  des  Indes  et  de 
la  Chine.  Les  peuples  de  ces  régions  font  usage  de  cette  subs- 
tance pour  boucher  les  trous  des  navires. 
n  Au  nombre  des  choses  merveilleuses  qu'on  voit  dans  la  mer 
«  des  Indes  et  de  la  Chine,  et  dont  parlent  les  marchands  qui 
naviguent  dans  ces  parages,  sont  les  montagnes  et  les  détroits 
qui  se  trouvent  dans  ces  mers.  Il  en  sort  quelquefois  des  oi- 
seaux noirs,  grands  comme  des  enfants  de  quatre  mois,  qui 
entrent  dans  le  navire  sans  faire  de  mal  à  personne,  et  ne  le 
quittent  plus.  C'est  pour  les  navigateurs  un  signe  de  l'approche 
du  vent  qu'on  nomme  le  vent  trompeur^  et  qui  est  très-dan- 
gereux. Ils  cherchent  à  s'en  garantir  et  prennent  leurs  pré- 
cautions à  son  approche,  en  allégeant  le  navire  du  poids  de 
ses  marchandises,  en  jetant  à  la  mer  tout  ce  qui  en  provient , 
et  particiilièrement  le  poisson  et  le  sel ,  dont  ils  ne  gardent 
absolument  rien,  et  enfin  en  raccourcissant  leurs  mâts  de 
deux  coudées  et  plus,  de  peur  que  le  vaisseau  ne  se  brise.  En 


5o 


*  ouJk^.  —  *  En  arabe,  Kidroun^«Ki. 


DIXIÈME  SECTION.  97 

efiFet,  le  vent  ne  manque  pas  de  s'élever.  Alors  les  navigateurs  Feuillet  a 4  verso. 
essuient  la  tempête  en  se  confiant  à  la  protection  divine,  et 
ils  se  sauvent  ou  ils  périssent,  selon  qu'il  plaît  à  Dieu.  Us  ont 
un  autre  signe  de  salut ,  lorsque  Dieu  le  permet  ;  c'est  l'ap- 
parition au-dessus  d'un  de  leurs  mâts,  d'un  oiseau  de  couleur 
d'or  qui  brille  comme  une  flamme  de  feu,  et  qu'on  appelle 
el-Behmen  {^'^^^  ^  Lorsqu'ils  le  voient,  ils  savent  qu'ils  seront 
délivrés  ;  c'est  une  chose  qui  a  été  vue  très-distinctement ,  et 
de  la- réalité  de  laquelle  les  rapports  réitérés  (des  voyageurs) 
ne  laissent  aucun  motif  (  raisonnable  )  de  douter. 

«  Il  y  a  dans  la  mer  do  la  Chine  un  animal  connu  sous  le 
nom  d'el-Ghaîda  ««x^l .  Il  porte  deux  ailes  au  moyen  des- 
quelles il  s'élève  du  fond  (  de  la  mer  ),  et  se  transporte ,  mal- 
gré  son  poids,  sur  les  navires.  Il  est  long  de  100  coudées  ou 
environ.  Lorsque  les  marins  l'aperçoivent,  ils  font  du  bruit  au 
moyen  de  pièces  de  bois  frappées  les  unes  contre  les  autres  : 
l'animal  se  retire  et  leur  laisse  le  chemin  libre.  D'ailleurs, 
grâce  à  Dieu,  le  sort  de  ce  grand  animal  est  attaché  à  celui  d'un 
petit  poisson  nommé  el-Mabida  ««k^I  .  Lorsqu'il  l'aperçoit, 
il  s'éloigne  et  s'enfuit  dtns  les  abîmes  de  la  mer  jusqu'à  une 
profondeur  telle  qu'il  soit  à  l'abri  de  la  poursuite  de  ce  petit 
poisson. 

«  Les  rois  des  Indes  et  de  la  Chine  font  grand  cas  de  la  hau- 
teur de  la  taille  chez  les  éléphants  ;  ils  les  payent  fort  cher 
(  litt.  avec  beaucoup  d'or  ),  en  raison  de  cette  qualité.  La  taillç 
(  ordinaire  )  d'un  éléphant  est  de  neuf  coudées  ;  mais  les  élé- 
phants nommés  Khawar  j'j-^,  ont  dix  coudées  de  hauteur.  Le 
«  plus  grand  roi  des  Indes  est  le  Balhara  \ji^  ^,  ce  qui  signifie 
«  le  roi  des  rois.  Ensuite  vient  le  Mekemkem  f^^h  son  pays 

'  El-Behmen  désigne  le  feu  Saînt-Elme. 

*  Le  copiste  de  notre  ms.  a  évidemment  tracé  ici  divers  noms  dont  il  ignorait 
la  véritaUe  prononciation.  Nous  essayons  de  les  rétablir  diaprés  le  ms.  B. 

i3 


Feuillet  2 à  verso. 


98  PREMIER  CLIMAT. 

est  le  pays  de  Sadj  ^Uw.  Après  lui  vient  le  roi  de  Safen  ou  de 
Taben  ç^Ws  ;  puis  le  roi  de  Djaba  a^W  ^  ;  puis  le  roi  de  Djezer 
j^  ^  ;  puis  le  roi  nommé  Camroun  ul?^I^,  dont  les  états  tou- 
chent à  la  Chine. 

«  Les  Indiens  sont  divisés  en  sept  castes;  la  première  est 
celle  des  Sakerié  a^^^LJI.  Ce  sont  les  plus  nobles;  c'est  parmi 
eux,  et  non  ailleurs,  que  sont  choisis  les  rois  ^.  Toutes  les 
autres  se  prosternent  devant  eux,  et  eux  ne  se  prosternent 
devant  personne. 

«  Viennent  ensuite  les  Brahmes  **î/^ ,  qui  sont  les  religieux  de 
l'Inde  ;  ils  sont  vêtus  de  peaux  de  tigre  et  autres.  Quelquefois 
l'un  d'entre  eux ,  tenant  un  bâton  k  la  main ,  rasemble  autour  de 
lui  la  foule.  Debout  depuis  le  matin  jusqu'au  soir,  il  adresse 
la  parole  aux  assistants,  leur  parle  de  la  gloire  et  de.  la  puis- 
sance de  Dieu ,  et  leur  explique  les  événements  qui  ont  amené 
la  ruine  des  autres  peuples  anciens,  c'est-à-dire  du  peuple 
des  Brahmes.  Us  ne  boivent  ni  vin,  ni  liqueurs  fermentées.  Les 
objets  de  leur  adoration  sont  des  idoles  (considérées  par  eux 
comme  )  pouvant  intercéder  auprès  du  Très-Haut. 

«  La  troisième  caste  est  celle  des'  Kfcterié  *j;A«i5',  qui  peuvent 
boire  jusqu'à  trois  rotls  *  de  vin,  mais  non  davantage,  dé  peur 
que  leur  raison  ne  s'égare.  Cette  caste  peut  prendre  des  femmes 
en  mariage  chez  les  Brahmes,  mais  non  les  Brahmes  chez  eux. 

«  Viennent  ensuite  les  Cherdouïé  »^^^^  :  ils  sont  laboureurs 
et  agriculteurs  ;  puis  les  Besié  *a-«^  * ,  qui  sont  artisans  et  ou- 
vriers; puis  les  Sebdalié  Xèî'*>H^*,  qui  sont  chanteurs,  et  qui 


'  Probablement  Java.  —  '  Ou  de  Heicr 

*  La  caste  des  Chatria  est  bien  en  efiSet  celle  dans  laqudle  doivent  être  nés  tous 
les  princes  et  grands  vassaux  ;  mais ,  de  nos  jours  du  moins ,  elle  cède  le  pas  à 
celle  des  Brahmanes.  —  ^  Environ  trois  livres  pesant. 

*  Vaîchîès ,  Beisès  ou  Vassiès  ;  Précis  de  la  Géographie  universelle,  tom.  IV,  p  1 39. 

*  Ou  Sandalié  juJjOLim. 


DIXIÈME  SECTION.  99 

possèdent  des  femmes  renommées  pour  leur  beauté  ;  puis  ie&     Feuillet  25  recto. 
Zekié  èSS-j^  qui  sont  jongleurs,  bateleurs  et  joueurs  de  divers 
instruments. 

n  On  compte  parmi  les  principales  nations  de  llnde  qua- 
rante^eui  sectes.  Il  y  en  a  qui  reconnaissent  Texistence  du 
Créateur  et  rejettent  celle  des  prophètes;  d'autres  qui  nient 
Tune  et  l'autre  ;  d'autres  qui  admettent  l'intercession  des  pieiTes 
sculptées  (en  forme  d'idoles);  d'autres  qui  adorent  des  pierres 
augurales,  sur  lesquelles  ont  été  versées  de  la  graisse  et  de 
l'huile  ;  d'autres  qpii  sont  ignicoles  et  qui  se  précipitent  dans 
les  flammes;  d'autres  qui  adorent  le  soleil,  considérant  cet 
astre  comme  le  créateur  et  le  régulateur  du  monde  ;  d'autres 
qui  adorent  les  arbres  ;  d'autres  qui  adorent  les  serpents ,  les 
tiennent  dans  les  étables  et  les  nourrissent  aussi  bien  qu'il 
leur  est  possible ,  ce  qu'ils  considèrent  comme  une  bonne  œuvre; 
d'autres  enfin  qui  ne  se  mettent  en  peine  d'aucun  acte  de 
dévotion,  et  qui  nient  tout.  ^ 

«  Nous  nous  proposons  de  rapporter  une  à  une  toutes  les 
choses  qui  concernent  l'Inde ,  lorsque  nous  traiterons  de  cette 
{H*e8qu'île,  de  la  mer  qui  l'entoure  et  des  îles  qui  en  dépen- 
dent. Mais,  pour  rendre  nos  explications  plus  faciles,  nous 
avons  jugé  convenable  de  compléter  (  d'abord  )  ce  qui  nous  reste 
à  dire  au  sujet  des  ports  de  la  Chine  situés  sur  le  rivage  (de 
la  mer),  conmie  nous  l'avons  précédemment  indiqué. 

t  Le  premier  de  ces  ports  est,  comme  nous  l'avons  dit,  celui 
de  Khankou  )>iUl».  ^  :  c'est  le  plus  considérable.  Il  est  situé  sur 
un  fleuve  par  lequel  on  remonte  dans  la  majeure  partie  du 
pays  du  Baghbough  ^>aiuJI  «  qui  est  le  roi  de  la  Chine  et  de  ses 
dépendances.  Il  n'en  est  point  qui  lui  soit  supérieur,  mais,  au 
contraire,  tous  les  autres  rois  de  cette  contrée  lui  obéissent 

'  Pour  Khanfou  yU\^-  Voyez  Ane.  Reïai.  des  Indes,  et  Jonm.  Asiat  t.  V,  p.  38.  et 
le  ms.  B. 

i3. 


Feuillet  35  recto. 


100  PREMIER  CLIMAT. 

et  le  respectent.  De  Khankou  à  Djankou  >^V  (  la  distance 
manque  ).  Celle-ci  est  une  ville  célèbre,  remarquable  par  l'élé- 
gance de  ses  édifices ,  la  beauté  de  ses  bazars  et  la  fertilité  de 
ses  jardins  et  de  ses  vei^ers.  Les  fruits  y  sont  en  abondance. 
On  y  travaille  le  verre  chinois,  ainsi  que  toute  espèce  d'étoffes 
de  soie,  et  l'on  peut  s'y  procurer  tout  ce  qui  se  trouve  à 
Djanfou  >*jW  \  laquelle  est  située  auprès  d'un  grand  fleuve 
qui  l'entoure,  et  par  lequel  on  remonte  à  un  grand  nombre 
de  villes  chinoises,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut. 

«  On  rapporte  qu'il  existe  en  Chine  trois  cents  villes  floris* 
santés,  gouvernées  par  des  princes  qui  sont  tous  sous  l'obéis- 
sance du  Baghbough  ^^j^\  ^  qu'on  appelle,  ainsi  que  nous 
venons  de  le  dire ,  le  roi  des  rois.  C'est  un  prince  de  bonnes 
mœurs,  juste  envers  les  peuples,  doué  d'une  haute  sollici- 
tude, puissant  dans  son  gouvernement,  sage  dans  ses  projets, 
prévoyant  dans  ses  entreprises,  ferme  dans  ses  desseins,  facile 
dans  son  administration,  doux  dans  ses  commandements,  gé- 
néreux dans  ses  dons,  attentif  aux  affaires  des  étrangers  et 
des  pays  lointains ,  considérant  la  fin  des  choses ,  et  s'occupant 
des  intérêts  de  ses  sujets,  lesquels  peuvent  parvenir  jusqu'à 
lui  sans  intermédiaire  et  sans  empêchement. 

«  Ce  prince  a  une  salle  d'audience  dont  les  murs  et  la  toi- 
ture sont  construits  d'une  manière  également  solide  et  élé- 
gante. Dans  cette  salle  est  un  trône  d'or  où.  le  roi  s'assied 
entouré  de  tous  ses  vizirs  ;  au-dessus  de  sa  tête  est  une  cloche 
d'où  pend  ime  chaîne  d'or  disposée  avec  art,  qui  aboutit  à 
l'extérieur,  et  dont  le  bout  atteint  le  bas  dé  l'édifice.  Lors- 
qu'une personne  a  quelque  sujet  de  plainte  à  exposer,  elle  vient 
avec  une  requête  écrite  auprès  de  cette  chaîne,  et  la  tire.  Alors 

la  cloche  se  meut  ;  un  vizir  étend  la  main  hors  de  la  fenêtre , 

» 

^  Le  ms.  B.  porte  Khanfou ,  et  c  est,  je  crois ,  la  vraie  leçon. 


DIXIÈME  SECTION.  101 

ce  qui  veut  dire  au  plaignant  :  «  Montez  vers  nous.  >  Il  monte 
en  effet  par  un  escalier  expressément  destiné  à  cet  objet  (  litt. 
aux  opprimés).  Parvenu  en  présence  du  roi,  le  plaignant  se 
prosterne,  puis  se  relève.  Le  roi  lui  tend  la  main  et  reçoit  la 
requête,  l'examine,  la  remet  à  ses  vizirs,  et  rend  une  décision 
conforme  aux  lois  civiles  et  religieuses,  sans  autre  sollicitation, 
sans  délai ,  et  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  recourir  à  la  média- 
tion du  vizir ,  ni  à  celle  de  toute  autre  personne  ^ 

«  Ce  prince  est  fervent  dans  sa  piété,  ferme  dans  Tobservation 
des  lois  dont  il  est  l'interprète  et  le  gardien,  et  libéral  dans 
les  aumônes  qu'il  répand  sur  les  pauvres.  Sa  religion ,  qui  est 
le  culte  des  idoles  (ou  le  Boudhisme),  diffère  peu  de  celle 
des  Indiens;  car  ces  derniers,  comme  les  Chinois,  ne  nient 
point  l'existence  du  Créateur,  reconnaissent  sa  sagesse  et  sa 
puissance  étemelles,  et,  bien  qu'ils  n'admettent  ni  les  pro- 
phètes ni  les  livres  saints,  cependant  ils  ne  s'écartent  pas  des 
principes  de  la  justice  et  de  l'équité. 

«  Les  peuples  qui  vivent  sous  le  premier  climat  sont  les  uns 
basanés,  les  autres  noirs.  Dans  le  premier  cas  sont  les  habitants 
de  l'Inde,  du  Sind,  de  la  Chine  et  des  bords  de  la  mer.  Quant 
à  ceux  qui  errent  dans  les  déserts  du  Zenghebar,  de  l'Abys- 
sinie,  de  la  Nubie,  du  Soudan,  et  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
ceux-là ,  à  cause  du  défaut  de  l'humidité  maritime  et  par  suite 
de  l'intensité  de  la  chaleur  des  rayons  solaires  à  laquelle  iU 
sont  constamment  exposés  ;  ceux-là ,  disons-nous ,  ont  tous ,  les 
cheveux  crépus,  le  teint  noir,  la  transpiration  pu^inte  \  la  peau 
des  jambes  desséchée,  le  corps  difforme,  peu  d'industrie  et 
une  intelligence  bornée  (  litt.  :  viciée  ].  Ils  croupissent  dans 


Feoâiel  a  5  verso. 


^  Cet  usage  est  rapporté  dans  les  Ancien.  RelaL  des  Indes  et  delà  Chine,  pdg.  3a 
et  87,  mais  avec  moins  de  détails.  1    . 

*  On  sait  en  effet  que  les  nègres  exhalent  souvent  une  odeur  désàgtéaUe. 


Feuillet  a  S  vtrao. 


102  PREMIER  CLIMAT. 

«une  ignorance  extrême,  et  cest  souâ  ce  rapport  qu'on  les 
«  connaît.  On  ne  compte  point  parmi  eux  d'homme  de  génie  ni 
«  de  savoir,  et  tout  ce  que  leurs  rois  connaissent  en  fait  de 
«  règles  de  justice  et  de  gouvernement,  ils  Font  appris  d'hommes 
«  venus  du  quatrième  et  du  troisième  climat,  qui  avaient  lu 
«  les  annales  et  l'histoire  des  (  anciens  )  rois.  > 

Au  nomhre  des  animaux  existant  dans  ce  premier  climat 
et  qui  ne  se  trouvent  point  dans  les  six  autres,  il  faut  ranger 
l'éléphant,  le  rhinocéros,  la  girafe,  les  singes  à  queue,  le  hœuf 
et  le  buffle  sans  queue ,  «  et  les  nisanis  jw^Imû  ,  sorte  de  créa- 
«  tures  dont  nous  avon^  parlé  plus  haut  ^  et  qui  vivent  sur  des 
«  arbres  où  l'on  ne  peut  les  atteindre  ;  on  peut  encore  citer  le 
*  serpent  de  Zaledj  ^  dont  parlent  fi^n  Khordadébé  ^,  l'auteur  du 
«  livre  des.  Merveilles ,  et  divers  autres  écrivains  qui  s'accordent 
«  à  dire  qu'il  iexiste  dans  les  montagnes  de  Tile  de  Zaledj  une 
9  espèce  de  serpent  qui  attaque  l'éléphaitf  et  le  buffle ,  et  qui  ne 
«  les  abandonne  qu'après  les  avoir  vaincus.  »  C'est  sous  ce  climat 
seulement,  dans  les  mines  dont  nous  avons  fait  mention,  qu'on 
trouve  des  émeraudes,  et  non  ailleurs  dans  l'univers.  Quant  aux 
hyacinthes  de  divetses  sortes  et  variétés ,  il  n'en  existe  que  dans 
l'île  de  Serendih.  Il  en  est  de  même  de  l'animal  dit  el-Babé 
aj\aU  ,  particulier  à  la  mer  d'Iémen  eib  de  Herkend ,  et  qu'on  ne 
tjrottve  point  ailleurs,  non  plus  que  le  poisson  nommé  el--Ghaïda^. 
Quantaux  paissons  dont  on  extrait  la  coUe,  ces  mers  en  produisent 
epnsidéinblemeat.  Le  Sacancour  jjiÂiw  ne  se  trouve  également 
que  dans  la  partie  du  Nil  située  sous  le  premier  climat  On  doit 
en  dire  autant  de  diverses  drogues  ou  aromates,  tels  que  le 


'  Voyez  ci-dessus ,  pag.  5g ,  le  passage  où  il  est  question  de  la  chasse  aux  singes  ; 
je  remarque  seulement  que  le  nom  de  jmJLmJ  ne  s*y  trouve  pas. 
'  Le  feiàe  arabe  au  ms.  B.  pof te  ^]j. 

*  On  lit  dans  le  ms.  B.  âj^]^^^. 

*  Lemt.  0^.334  porte  ù3<jsi*  et  ia  teraion  latine  jrAeni/a.  Voy.  çi^detaos,  P-  97- 


DIXIÈME  section/  105 

clou  de  gérofle,  le  bois  de  sandal,  le  camphre,  le  bois  d'aloès, 
qu'on  ne  recueille  point  hors  du  premier  climat  où  les  jours 
sont  égaux  aux  nuits,  c'est-à-dire  composés  d'un  nombre  égal 
d'heures.  «  Si,  vers  les  extrémités  (de  la  zone)  en  latitude,  il 
«  existe  quelque  différence  (à  cet  égard),  elle  n'est  pas  percep- 
«  tible  aux  sens,  et  ne  peut  se   conclure  que  par  induction. 

«  Toutes  ces  particularités  sont  le  résultat  des  lois  de  la  sagesse 
«  divine  et  de  l'ordre  établi  par  le  Créateur  omniscient. 

«  Ce  que  nous  avons  rapporté  relativement  à  ce  climat,  pa- 
«  raîtra  sans  doute  suffisant  aux  personnes  amies  des  investiga- 
«  tions  et  de  l'étude.  Que  le  Tout-Puissant  soit  loué  au  com- 
«  mencement  et  à  la  fin  de  toutes  choses  !  » 


FIN    DU    PREMIER    CLIMAT. 


DEUXIÈME  CLIMAT. 


PREMIÈRE  SECTION. 

Afrique  occidentale.  —  Iles  Canaries.  —  Gamnourié.  -^  Désert  de  Nisir. 

Âudaghocht. 


Feuillet  s  5  veno. 


Feuillet  96  recto, 


Après  avoir  décrit  avec  les  détails  convenables ,  dans  chacune 
des  dix  sections  dont  se  compose  le  premier  climat ,  tout  ce  qu'il 
y  a  de  remarquable  en  fait  de  villes,  de  villages,  de  contrées 
cultivées  et  de  déserts,  ainsi  que  les  animaux ^  les  minéraux,  les 
mers  et  les  îles,  les  royaumes,  les  mœurs,  coutumes  et  reli- 
gions des  peuples ,  il  convient  de  donner ,  à  Taide  du  secours 
divin ,  dans  ce  deuxième  climat  ^  1^  description  des  pays ,  con- 
trées \  grandes  et  petites  villes,  des  lieux  incultes  et  déserts, 
des  mers,  des  îles,  leurs  noms  et  les  distances  qui  les  séparent, 
comme  nous  Tavons  fait  pour  le  premier  climat^ 

Nous  disons  donc  que  la  présente  section  du  deuxième  cli- 
mat commence  à  l'extrémité  de  l'occident,  c'est-à-dire  à  la  mer 
ténébreuse  ;  on  ignore  ce  qui  existe  au  delà  de  cette  mer.  A  cette 
section  appartiennent  les  îles  de  Masfahan  ylyWi*  et  de  Lam- 
ghoch  (^>*l  ^,  qui  font  partie  des  six  dont  nous  avons  parlé  sous 


*  Lems.  B.  porte:  ci^leaibr^^lUîi  aulieude^UL;.  -— '  Lems.  B.  porte:  jMyJ. 


PREMIÈRE  SECTION.  105 

la  désignation  des  (  îles)  étemelles  et  d'où  Ptolémée  commence  à     Feuillet  26  recto. 
compter  les  longitudes  des  pays.  Alexandre  le  Grand  alla  jusque- 
là  et  en  revint. 

«r  Quant  à  M asfahan ,  l'auteur  du  livre  des  Merveilles  rap- 
«  porte  qu'au  centre  de  cette  île  est  une  montagne  ronde ,  au-dês- 
«  sus  de  laquelle  .on  voit  une  statue  de  couleur  rouge,  élevée  par 
«  Esaad  abou-Kerb  el-Haïri  (Alexandre  dzoul'carneîn),  dont  il  sera 
«  question  ci-après ,  dans  son  expédition,. et  qu'on  donne  ce  nom 
«  (  d'abou-Kerh  el<*Haîri  )  à  tous  les  voyageurs  qui  sont  parvenus  aux 
«  deux  bouts  du  monde.  Abou-Kerb  el-Haïri  fit  placer  là  cette 
«  statue,  afin  d'indiquer  aux  navigateurs  qu'au  delà  de  ce  point 
«il  n'y  a  point  d'issue,  point  de  lieu  de  débarquement.  L'on 
«  ajoute  que  dans  Tile  de  Lamghoch  (ou  de  Lagos  (j^yii)  on  voit 
«  aussi  une  statue  de  construction  très-solide,  dont  l'accès  est 
<  impossible.  On  dit  que  celui  qui  la  fit  élever  y  mourut,  et  que 
«  ses  héritiers  lui  élevèrent  un  tombeau  dans  un  temple  bâti 
«  en  marbre  et  en  pierres  de  couleur.  Le  même  auteur  raconte 
«  que  cette  île  est  peuplée  de  bêtes  féroces,  et  qu'il  s'y  passe 
«  des  choses  qu'il  serait  trop  long  de  décrire ,  et  dont  l'admission 
«  répugne  à  la  raison* 

«  Sur  les  rivages  de  ces  îles  et  de  plusieurs  autres,  on  trouve 
«  de  l'ambre  de  qualité  supérieure,  ainsi  que  la  pierre  dite  el-  , 
«  behet  «^>^^  renommée  dans  l'Afrique  occidentale,  où  elle  se 
«  vend  à  très-haut  prix  pour  le  pays  de  Lamtouna ,  dont  les  ba- 
il bitants  prétendent  que  celui  qui  en  est  portexu*  réussit  dans 
«  toutes  ses  entreprbes.  On  dit  aussi  que  cette  pierre  jouit  de 
«  la  propriété  de  lier  la  langue. 

R  On  y  trouve  aussi  un  grand  nombre  d'autres  pierres  de  formes 
«  et  de  couleurs.variées,  qu'on  recherche  beaucoup  et  dont  on  fait 
«  le  commerce ,  attendu ,  dit-on ,  qu'elles  entrent  dans  la  compo- 
«  sition  de  plusieurs  remèdes  excellents.  Telles  sont  celles  qu'on 
«  emploie  à  combattre  les  humeurs  nuisibles  et  à  calmer  pfomp- 

U 


Ecuillet  16  recto. 


CAMNOURli. 

Feuillet  36  vereo. 


106  DEUXIÈME  CLIMAT. 

tement  les  douleurs  qui  en  résultent  ;  telles  sont  encore  celles 
qui  facilitent  les  accouchements;  celles  au  moyen  desquelles, 
en  faisant  un  signe  à  des  femmes  ou  à  des  enfants,  on  s'en  fait 
suivre.  Les  habitants  de  ces  îles  possèdent  beaucoup  de  pierres 
Semblables  et  sont  renommés  pour  les  opérations  magiques 
quils  pratiquent  (à  Taide  de  ces  pierres),  et  auxquelles  ils  sont 
initiés. 

«  La  présente  section  comprend  le  reste  de  l'Afrique  oecicjen- 
taie  c^^Âlt,  et  du  Soudan,  où,  comme  nous  l'avons  dit,  les  lieux 
habités  et  les  facilités  pour  voyager  sont  très-rares,  à  cause  du 
manque  d'eau ,  les  voyageurs  étant  obligés  d'emporter  avec  eux 
celle  qui  leur  est  nécessaire  pour  pénétrer,  soit  dans  cette 
contrée»  soit  dans  la  partie  limitrophe  du  pays  de  Camnourié 


"  «  Ce  dernier  pays  confine  du  côté  du  nord  aux  précédents; 
du  côté  de  l'o'ccident  à  l'océan,  et  du  côté  de  l'orient  au  désert 
de  Tiser>«H^  \  route  des  marchands  d'Aghmat,  de  Sedjelmasa, 
de  Dera',  du  Noul  le  plus  éloigné  *^,  qui  se  rendent  à  Ghana 
et  aux  fit)ntières  du  Wangara,  pays  de  l'or.  » 

«  Il  existait  (autrefois)  dans  le  Camnourié  des  villes  connues 
et  des  résidences  remarquables ,  mais  lesr  peuples  de  Zaghawa 
et  de  Lamtouna  du  désert,  qui  habitaient  les  deux  côtés  de 
ce  pays  (je  veux  dire  du  Camnourié),  en  entreprirent  la  con- 
quête ,  anéantirent  la  plupart  de  ces  villes  et  dispersèrent  ou 
détruisirent  leurs  tribus. 

«  Les  habitants  du  pays  de  Camnourié,  d'après  le  rapport 
des  marchands,  se  prétendent  Juifs.  Leur  croyance  est  un  mé- 
lange confus  de  toutes  choses;  ils  ne  reconnaissent  ni  rois  ni 

droit  de  propriété.  Ils  sont  repoussés  et  détruits  par  toutes 

•» 

'  Nesir  >ju«J  ou  Nîser  ^.Muii  d*aprè8  le  ms.  Assélin. 

'  ^ykoJ^t  J^.  Je  croîs  comme  Hartmann  qu*il  8*agit  ici  du  Wadinoun ,  si  connu 
par  1  wtéressaot  récit  du  naufrage  de  M.  Gockdet 


PREMIÈRE  SECTION.  107 

les  tribus  voisines.  Anciennement  il  existait  dans  ce  pays  deux  Feuillet  «6  fers©, 
villes  connues,  Tune  sous  le  nom  de  Camnourié,  Tautre  sous 
celui  de  Taghiza  |>*^  ^;  elles  étaient  l'une  et  l'autre  très-peu- 
plées ;  il  y  avait  des  chefs  et  des  vieillards  qui  administraient 
les  affaires^  rendaient  la  justice  dans  tous  les  cas  d'oppression 
et  autres  qui  pouvaient  se  présenter;  mais,  avec  le  temps, 
ces  institutions  se  perdirent;  la  discorde  et  l'esprit  de  pillage 
prévalurent;  le  pays  devint  désert  et  ses  habitants  s'enfuirent 
dans  les  montagnes,  se  dispersèrent  dans  les  déserts,  tcOn* 
bèrent  sous  le  joug  de  leurs  voisins  ou  se  cachèrent  dans  des 
retraites,  en  sorte  qu'il  ne  reste  plus  qu'un  petit  nombre  d'in- 
dividus appartenant  au  Camnourié,  et  vivant,  dans  ces  déserts 
ou  sur  le  rivage ,  de  laitage  et  de  poisson ,  ayant  à  peine  de 
quoi  subsister,  dans  la  plus  profonde  misère,  et  errant  sans 
cesse  pour  éviter  les  embûches  de  leurs  voisins. 

«  La  contrée  comprise  entre  le  pays  de  Camnourié  et  Sala 
et  Tokrour  est  inculte,  peu  frécpentée  et  déserte.  On  n'y 
trouve  de  l'eau  qu'à  de  grandes  profondeurs,  ainsi  que  le  . 
prouve  la  hauteur  des  déblais  autour  des  puits.  La  distance 
entre  Camnourié^  et  Sala  et  Tokrour  est  de  5  journées.  De 
Taghiza  à  Sala  on  compte  environ  1 2  journées  et  autant  de 
Tagbîza*  à  Azka  4>l  ^,  du  pays  de  Lamtouna.  L'eau  y  est  très- 
rare,  on  e&t  obligé  de  s'en  approvisionner  et  de  creuser  des 
puits  (pour  s'en  procurer),  m 

«  Dans  le  pays  de  Camnou^é  on  voit  la  montagne  de  Ma- 
nan  \^^  ^,  qui  touche  à  l'océan.  Elle  est  trè»*haute  et  de 
couleur  rouge.  On  y  trouve  des  pierres  brillantes  qui  éblouis- 
sent la  vue  à  tel  point,  qu'aut  rayons  du  soleil  il  est  impossible 

^  Ou  Taghk^Ajij  d'après  une  note  marginide  du  ms.  A.  et  LAib  d*aprèfi  la  carte. 
*  G^est  ainsi  qu'il  faut  lire  d'après  le  ms.  Asselia  et  d'après  Hartmann  pag.  i3a. 
Notre  ms.  porte  J^|  Arka. 

'  C'est  ainsi  qu'on  lit  dans  nos  deux  manuscrits  et  sur  la  carte  géographique  qui 

i4. 


Feuillet  s6  terso. 


DÉSEHT  OB  TISBB. 


Feuillet  37  recto. 


108  DEUXIÈME  CLIMAT. 

«  d'en  supporter  l'éclat  (comparable  à  celui  du  fer  rougi).  Au 
«  bas  dé  cette  montagne ,  on  trouve  des  sources  d'eau  douce  ;  on  se 
«  munit  de  cette  eau  et  on  ia  transporte  au  loin  dans  des  outres. 
«  Dans  le  pays  qui  dépend  de  Taghiza  et  au  sud-est  de  cette 
«  ville,  est  située  la  montagne  de  Benberan  ul>-w.\  l'une  des 
plus  hautes  du  globe.  Elle  est  stérile  et  de  couleur  blanche; 
il  n'y  croît  d'autres  végétaux  que  des  absinthes  et  des  alcalis 
épineux.  L'auteur  du  livre  des  Merveilles  rapporte  que  les 
nuages  ne  se  résolvent  en  pluie  que  dans  la  partie  inférieure 
de  cette  montagne. 

«  C'est  à  cette  contrée  qu'appartient  le  désert  de  Tiser  dont 
nous  avons  déjà  parlé  et  par  où  passent  les  voyageurs  qui  se 
rendent  à*  Audaghocht  c^mJU^^I  ^,  à  Ghana  et  ailleurs,  comme 
nous  l'avons  dit.  Ce  désert  est  peu  habité  et  aride.  On  n'y  trouve 
qu'un  peu  d'eau  qu'on  tire  des  puits,  parmi  lesquels  le  plus 
connu  est  celui  qu'on  nomme  le  puits  de  Tiser,  dont  nous 
avons  parié,  et  devant  lequel  est  un  espace 'totalement  inculte 
de  1 4  journées.  On  trouve  dans  ce  même  désert  des  serpents 
d'une  longueur  et  d'une  grosseur  énormes.  Les  nègres  les 
tuent  à  la  chasse ,  leur  coupent  la  tête  e|  mangent  le  reste 
accommodé  avec  de  l'eau,  du  sel  et  de  l'absinthe,  ce  qui  pour 
eux  est  un  régal.  • 

«  C'est  en  automne  que  les  caravanes  traversent  ce  désert. 
Voici  la  manière  de  voyager  :  ^  charge  les  chameaux  de  très- 
bonne  heure  et  on  marche  ju^i'au  moment  où  le  soleil  s'est 
élevé  sur  l'horizon ,  au  point  de  communiquer  à  la  terre  une 
chaleur  insupportable.  Alors  on  s'arrête,  on  déchaîne  les  cha- 
meaux et  on  les  entrave;  on  nftt  en  ordre  les  bagages  et  on 


accompagne  le  ms.  Asseliq  ;  la  leçon  de  HartmanA  (  Matoan  ]  ne  parait  donc  pas  de- 
voir être  admise.  —  *  Le  ma.  Assdin  et  la  carte  portent  Benbouaû  ^ji^jkxf' 

'  La  présence  des  points-voyelles  nous  met  à  portée  de  rétablir  la  vraie  pronon- 
ciation de  ce  mot. 


PREMIÈRE  SECTION.  109 

tâche  cfe  se  procurer  de  Tombre ,  afin  d'éviter  Tinflueuce  fâ-  Feuillet  i^  recto, 
cheuse  de  la  chaleur  des  rayons  solaires.  Â  trois  heures  après 
midi,  c'est-à-dire  lorsque  le  soleil  commence  à  baisser^  on 
repart  et  on  marche jùs€[u*après  la  nuit  close,  époque  à  la- 
quelle on  s'arrête  de  nouveau,  quelque,  part  qu'on  se  trouve, 
et  on  se  repose  durant  le  reste  de  la  nuit  :  tel  est  l'usage  cons- 
tamment suivi  par  les  voyageurs  qui  parcourent  le  Soudan, 

* 

car  les  rayons*  du  soleil  seraient  mortels  pour  quiconque  s'expo- 
serait à  leur  action  lorqu'ils  tombent  verticalement.  » 

A  cette  section  appartient  aussi  la  partie  septentrionale  du 
pays  de  Ghana  où  se  trouve  Audaghocht,  petite  ville  située  dans 
le  désert  et  où  l'eau  est  rare.  «  Elle  est,  comme  la  Mecque,  bâtie 
«  entré  deux  collines  :  la  population  en  est  peu  nombreuse  et 
•  le  commerce  misérable;  il  consiste  principalement  en  cha- 
t  meaux  •  » 

D' Audaghocht  à  Ghana,  on  compte  12  journées;  d'Auda- 
ghocht  aux  villes. du  Wardjelan,  3i  journées;  d' Audaghocht 
à  Djenna  a.«^»i  environ  a 5  journées;  d' Audaghocht  à  la  ville 
d'Oulil  \  où.  est  la  mine  de  sel,  3o  journées. 

«  Divers  voyageurs  dignes  de  foi  qui  ont  parcouru  le  Soudan , 
«  rapportent  que  dans  le  territoire  d' Audaghocht  on  trouve,  près 
«  des  eaux  stagnantes,  des  truffes  dont  le  poids  s'élève  jusqu'à 
c  trois  livres  ^  et  au  delà.  On  en  apporte  en  abondance  à  Auda- 
«  ghocht,  où  on  les  fait  cuire  avec  de  la  chair  de  chameau;  ce 
■  qui  compose,  dit-on ,  un  mets  excellent.  » 

'  Le  ms.  Asselin  porte  t  à  TOe.  ■  —  *  Rotls. 


110 


DEUXIÈME  CLIMAT. 


.1.      M  .llM4<u .♦.  ,    ■  I  ..  mu,     _'i    ■    ...1^ 


Oa 


DEUXIÈME  SECTIONS 


Continuation  du  désert  de  Tiser.  —  Zaghawa.  —  Pays  et  villes  du  Fezzan. 


Feuillet  27  recto. 

DiSERT  DE  TISER. 


Feuillet  37  verso. 


«  La  majeure  partie  des  contrées  dont  la  description  est  com-^ 
prise  dans  cette  seconde  section  se  compose  dedésertsrcontigus, 
de  solitudes  sauvages,  de  montagnes  Âpres ^  et  stériles  où  Teau 
est  très-rare.  Le  peu  quon  peut  s'en  procurer  (  litt.  y  puiser) 
ne  se  trouve  qu'au  pied  des  montagnes  et  dans  les  lieux  à  Fabri 
des  infiltrations  salines;  on  est  obligé  d'en  emporter  avec  soi. 
Les  habitants  de  ces  contrées  mènent  une  vie  errante. 
«  On  trouve  dans  les  plaines ,  diverses  peuplades  d^hommes 
très^i)raves  qui  y  font  paître  leurs  troupeaux.  Ils  n'ont  aucune 
demeure  fixe,  passant  leur  temps  à  voyager,  sans  toutefois  sortir 
des  limites  de  leur  territoire,  sans  s'allier  à  des  étrangers, 
sans  se  fier  &  ieurs  voisins.  Chacun  prend  garde  à  soi  et  ne 
s'inquiète  que  de  soi-même.  Les  habitants  des  villes  voisines, 
quÎBont  de  même  race,  dérobent  les  enfants  des  nomades  du  dé- 
sert, les  emmènent  chez  eux  dans  l'obscurité  de  la  nuit,  et 
les  tiennent  cachés  jusqu'au  moment  où  ils  peuvent  les  vendre 
à  vil  prix  aux  marchands  forains,  lesquels  les  transportent  aux 
extrémités  de  l'Afrique  occidentale,  où  il  s'en  vend  annuelle- 
«  nient  des  quantités  très-considérables.  Cette  coutume  de  déro- 
<  ber  les  enfants  est  générale  et  constante  dans  le  Soudan,  et  l'on 
«  n'y  voit  aucun  mal. 

'  On  lit  dans  Tédition  de  Paris:  deest  in  oaiginali  pars  secunda.  En  effets  cette 
section  n'avait  point  été  publiée  jusqu'à  ce  jour. 
*  {fi>^'  hurch,  en  anglais  harih. 


SA6HÀWA. 


DEUXIÈME  SECTION.  111 

» 

«  Ces  peupies  sont  en  générai  très-corrompBS  el;  polygames,  Feuillet  9^  ^«wo. 
et  ils  procréent  un  si  grand  nombre  d^enfants  des  deux  3exes, 
qu'il  est  rare  de  rencontrer  une  femme  qui  n*en  ait  pas  au  moins 
quatre.  Au  reste,  ils  vivent  comme  des  animaux,  sans  s'inquiéter 
en  rien  des  choses  du  monde ,  si  ce  n'est  de  satisfaire  à  leurs 
besoins  physiques. 

<  Les  deux  résidenees  les  plus  considérables  du  Zaghawa 
*3^>7  sont  celles  de  Sakouat  iiyu^,  et  de  Chameh  aaIZ.  On  y 
trouva  une  trihu  voyageuse  appelée  Sadraïet  iUtj4>Ma ,  qui  passe 
pour  é#e  Berbère.  Les  individus  qui  la  composent  ressemblent 
aux  Zaghawiens;  ils  ont  les  mêmes  habitudes,  ils  se  sont  iden- 
tifiés à  leurs  races  et  ils  ont  recours  à  eux  pour  tcnis  les  <>bjets 
qui  leur  sont  nécessaires,  et  pour  leur  négoce.  Chameh  est 
un  gros  bourg,  aujourd'hui  mal  peuplé,  dont  les  habitants  se 
sont  transportés  pour  la  plupart  à  Koukou  ^S^ ,  ville  située 
i  i6  journées  de  distance.  Us  boivent  beaucoup  de  lait,  leurs 
eaux  étant  saumâtres,  et  mangent  de  la  vî^mde  coupée  en  la- 
nières et  séchée  au  soleiL  Us  se  nourrissent  aussi  de  reptiles, 
dont  ils  font  une  chasse  abondante  et  qu'ils  font  cuire  après 
leur  avoir  coupé  la  tète  et  la  queue.  Ces  peuples  sont  très- 
sujets  à  la  gale ,  en  sorte  qu'à  ce  signe ,  dans  tout:  le  pays  et 
dans  toutes  les  tribus  du  Soudan,  on  reconnaît  un  Zaghawien. 
S'ils  s'abstenaient  de  manger  du  serpent^  ils  en  seraient  tota- 
lement exempts.  Us  vont  nus  et  cachent  seulement  iensrs  par- 
ties honteuses  au  moyen  de  cuirs  tannés  de  chameau  et  de 
chèvre  \  qui  s^nt  couverts  de  diverses  sortes  d'incisions  et 
d'ornements. 

c  U  y  a. dans  ce  pays  une  montagne  nommée  Loukia  Usy  \ 
très-haute  et  d'un  difficile  accès,  bfcn  qu'elle  soit  formée  d'une 
terre  blanche  et  moUe,  Nul  ne  peut,  sans  périr,  approcher  des 


'  Le  ma.  A  porte  t  de  cuirs  de  vache.  >  —  '  0«  Lounia  l^j^t 


FMÎUet  37  Tono. 


NEBLATA. 


Feuillet  98  recto. 


1 

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ff 
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t 
« 


« 
t 


12  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Gaver^es , (^i  se  trouvent  sur  son  sommet,  attendu,  d'après 
ce  quon  assure,  qu'on  y  trouve  des  serpents  d'une  grosseur 
énorme  qui  s'éiàncent  sur  quiconque  se  dirige  sans  le  savoir 
vers  leurs  retraites,  ce  qui  fait  que  les  habitants  du  pays  les 
redoutent. et  les  évitent.  Des  sources  d'eau  découlent  du  pied 
de  cette  montagne,  mais  leur  cours  ne  s'étend  pas  loin.  Les 
habitants  de  ce  canton  sont  Zaghawiens  et  leur  tribu  se  nomme 
Sakouat  ^;  ils  sont  très-sédentaires,  possèdent  de  nombreux  trou- 
peaux de  chameaux  de  race  estimée,  fabriquent  ieuffi  vête- 
ments et  lès  tentes  (  iitt.  les  maison^  )  où  ils  demeura  avec  le 
poil  de  ces  animaux,  et  se  nourrissent  de  leur  lait^  de  leur  beurre 
et  de  leur  chair.  Chez  eux  les  légumes  sont  rares;  cependant  ils 
cultivent  le  dhorra,  qui  (comme  on  sait)  est  la'principale  pro- 
duction du  Zaghawa  :  on  y  apporte  quelquefois  du  blé  de 
Wardjelan  et  d'ailleurs. 

«  A  huit  journées  vers  le  nord  du  canton  habité  par  la  tribu 
de  Sakouat,  est  une  ville  ruinée  quon  appelle  Neblata  AxLikî^. 
Elle  était  anciennement  très-connue;  mais,  d'après  ce  qu'on 
rapporte»  elle  a  été  envahie  par  les  sables,  qui  ont  couvert 
les  habitations  et  les  eaux,  en  sorte  qu'il  n'y  reste  plus  aujour- 
d'hui qu'un  pélit  nombre  d'habitants,  qui  se  sont  fixés  sur  ses  rui- 
nes. Au  nord  de  cette  ville  est  une  montagne  dite  Ghai^a  a^  , 
ou,  d'après  l'autetu*  du  livre  des  Merveilles,  on  trouve  des 
foumais  d'une  grosseur  prodigieuse  ^,  dont  se  nourrissent  les 
serpents  de  cette  montagne,  lesquels,  dit-on,  quoique  très- 
gros,  ne  sont  point  nuisibles.  Les  nègres  les  poursuivent  et 
s%n  nourrissent,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut. 

«  De  Neblata  à  Tirki  i^  du  Wangara,  pays  de  l'or,  on  compte 
1 7  journées.  • 

«  Dans  le  Zaghawa  est  compris  le  Fezzan,  où  sont  les  villes 

'  Vide  suprà,  pag.  111.  —  *  Ou  JUJ^  Nebranta  d*après  le  ms.  B. 
'  LitL  :  «  (te  la  grosseur  des  moineaux.» 


DEUXIÈME  SECTION.  113 

de  Djerma  *-y?-,  et  de  Tesawat  »^^.  Les  nègres  nomment 
cette  dernière  Djerma  la  petite.  Elles  sont  situées  à  un  peu 
moins  d'une  journée  de  distance  l'une  de  l'autre,  et  égales  en 
grandeur  et  en  population.  On  y  boit  de  l'eau  de  puits.  Il  y 
croît  des  palmiers ,  du  dhorra  et  de  l'orge  qu'on  arrose  au  moyen 
d'une  machine  qu'on  appelle  hiffa  *â^  ,  et  qui  est  connue  dans 
l'Afrique  occidentale  sous  le  nom  de  khithara  ij^^^*^.  ^  y  ^  ^^^ 
mine  d'argent  nommée  Djerdjis  fj**-f!^j^\  mais  cette  mine  est 
trop  peu  productive  pour  valoir  la  peine  d'être  exploitée  ;  elle 
est  située  à  environ  trois  journées  de  Tesawat.  De  ce  dernier 
lieu  à  la  tribu  berbère  appelée  Azkar  jl^J,  on  compte  1 2  jour- 
nées vers  l'orient.  Cette  tribu ,  qui  possède  beaucoup  de  cha- 
meaux et  de  laitage,  se  compose  d'hommes  très-bravès,  très- 
disposés  à  se  défendre ,  mais  vivant  en  paix  et  en  bonne  in- 
telligence avec  leurs  voisins.  11  passent  l'été  dans  les  environs 
de  la  montagne  dite  Tantana  AÂkÂt?,  de  laquelle  découlent 
diverses  sources  d'eau  vive  qui  sont  d'une  grande  utilité.  Les 
flancs  de  cette  montagne  sont  couverts  de  pâturages  où  les 
chameaux  trouvent  à  se  nourrir  jusqu'au  moment  où  la  peu- 
plade retourne  à  sa  demeure  habituelle. 

«  De  la  montagne  autour  de  laquelle  errent  les  Azkar  jusqu'à 
Beghama  ju«U#,  on  compte  20  journées  par  un  pays  désert, 
aride,  brûlant,  peu  fréquenté  et  peu  frayé.  Des  Azkar  à  Gha- 
damès  o**^'**^»  18  journées.  Des  mêmes  à  la  ville  de  Chameh 

*-*^,  9  journées.  On  trouve  dans  l'intervalle  deux  puits  peu 
abondants  et  qui  sont  totalement  à  sec  lorsque  le  vent  du  dé- 
sert vient  à  souffler. 

«  Les  Azkar  sont,  à  ce  qu'on  dit,  le  peuple  de  l'Afrique  le  plus 
instruit  dans  la  connaissance  des  caractères  attribués  au  pro- 
phète Daniel ,  sur  qui  soit  le  salut  !  Dans  tout  le  pays  des  Ber- 


Feuiilet  aS  recto. 


PBZZAN. 


TRIBU  DES  AKKAR. 


'  Ou  Kerkhifl 


diaprés  le  ms.  B. 


i5 


1 


Feaiiiet  98  rectp. 


Feuillet  38  verso. 


« 
« 
« 


14  DEUXIÈME  CLIMAT. 

bers  et  dans  leurs  nombreuses  tribus,  il  n'en  est  aucune  de 
plus  versée  dans  cette  science.  Lorsque  l'un  d'entre  eux,  grand 
ou  petit,  a  perdu  quelque  chose,  il  trace  des  lignes  dans  le 
sable,  et  au  moyen  de  ces  lignes  il  devine  où  est  l'objet  per- 
du ,  se  dirige  vers  ce  point  et  le  retrouve.  Si  un  voleur  dérobe 
un  objet  quelconque,  et  l'enfouit  sous  terre,  près  ou  loin,  le 
propriétaire  trace  des  lignes  pour  connaître  la  direction  qu'il 
doit  suivre,  puis  d'autres  pour  trouver  le  lieu  précis  de  la 
cachette ,  et  il  retrouve  ainsi  ce  qu'on  lui  a  pris.  H  y  a  plus  : 
les  cheikhs  de  la  tribu  se  rassemblent,  tracent  des  lignes  et 
discernent  par  ce  moyen  le  coupable  de  l'innocent.  L'opinion 
(de  la  réalité)  de  ces  faits  est  très-répandue  dans  toute  l'Afri- 
que. Divers  voyageurs  rapportent  avoir  vu  à  Sedjelmasa  un 
homme  de  cette  tribu  qui  se  soumit  à  trois  expériences  suc- 
cessives, et  qui  réussit  trois  fois  à  retrouver,  au  moyen  des 
lignes,  un  objet  caché  dans  un  lieu  qu'il  ne  connaissait  pas; 
et  c'est  une  chose  d'autant  plus  surprenante ,  que  ces  hommes 
sont  d'ailleurs  fort  ignorants  et  fort  grossiers.  Mais  en  voilà 
assez  sur  ce  sujet.  » 


TROISIÈME  SECTION. 


115 


TROISIÈME  SECTION. 

Suite  de  TAfrique  septentrionale.  —  Wadan.  —  Kawar.  —  Tadjerins. 


\ 


Les  pays  dont  la  description  est  contenue  dans  cette  troisième 
section  sont  ;  une  partie  du  Wadan  ^J^>^;  la  majeure  partie  du 
Kawar  jl^;  une  partie  du  pays  des  Tadjerins  (^j^b';  la  ma- 
jeure partie  du  Fezzan  yî>* . 

Le  Wadan  se  compose  d'oasis  plantées  de  dattiers  et  ayant  la 
mer  (  Méditerranée  )  au  nord-ouest.  «  Av^nt  l'époque  du  maho- 
métisme ,  ce  pays  était  très-peuplé  et  le  gouvernement  était  hé- 
réditaire. A  l'arrivée  des  musulmans,  la  crainte  qu'en  éprouvè- 
rent les  habitants  les  porta  à  fuir  et  à  se  disperser  dans  le  Saha- 
ra. Il  ne  subsiste  plus  actuellement  que  la  ville  de  Dawoud  ^^1^ , 
à  demi  ruinée  et  habitée  par  quelques  familles  du  Soudan, 
vivant  misérablement,  au  pied  de  la  montagne  de  Tantana 
AÂkJd»,  avec  un  petit  nombre  de  chameaux,  et  tirant  pour  la 
plupart  leur  nourriture  de  la  racine  d'une  plante  nommée  par 
eux  gharastas  (^r».h^j^,  et  par  les  Arabes  nedjil  ô^h^  ^  qui  se 
plaît  dans  les  terrains  sablonneux.  Ils  la  font  sécher^  la  rédui- 
sent en  farine  au  moyen  d'une  pierre ,  et  en  font  du  pain  pour 
se  sustenter.  Us  vivent  aussi  de  laitage,  mais  leur  principal 
régal  est  la  chair  de  chameau  séchée  au  soleil.  Ib  emploient 
la  fiente  de  ces  animaux  comme  combustible ,  cat  les  arbustes 
épineux  et  le  bois  sont  très-rares  parmi  eux.  » 
Au  nord  de  Wadan  est  Zawila  aK^^I)  ,  fondée  par  Abdallah 

^  L'orthographe  de  ce  nom  est  extrêmement  douteuse.  Hartmann  lit  Tadjwa  é%<^b 
au  lieu  de  Tai^era  «^b*  et  le  ms.  B.  semble  confirmer  celte  leçon.  Voyei  ci-^sus 
pag.  a&i  note  i .  —  *  Cette  plante  parait  être  une  variété  du  pourpier. 

i5. 


Feuillet  a  8  verso. 


WADAH. 


Feuillet  a 8  Yeroo. 


Feuillet  a  9  recto. 


116  DEUXIÈME  CLIMAT. 

ben-Khattab  el-Hawari ,  «  quiThabita,  lui  et  ses  neveux,  en  3 06  * 
«  de  l'hégire.  C'est  de  ce  personnage  qu'elle  tire  sa  célébrité. 
«  Elle  est  actuellement  florissante ,  et  nous  la  décrirons ,  s*il  plaît 
«  à  Dieu,  dans  le  trQisième  climat  du  présent  ouvrage.  Dans  la 
«  montagne  de  Tantana  il  existe  une  mine  de  fer  tr^abondante. 
«  Au  sud  sont  les  lieux  de  campement  et  les  pâturages  des  Az- 
«  kar,  peuplade  berbère  et  nomade  dont  nous  avons  déjà  parlé  ^, 
«  et  qui  fréquente  cette  contrée  avec  ses  chameaux.  Plus  au  sud 
«  encore  sont  le  Koukou  ^^  y  et  le  Demdem  ^*>^-^^  ',  où  se 
«  trouve  la  montagne  de  Loukia  *-^y ,  qui  est  de  couleur  blan- 
«  che,  et  où  l'on  voit,  dit-on,  des  serpents  à  deux  cornes,  et 
«  même  à  deux  têtes. 

«.Les  opinions  sont  très-partagées ,  parmi  les  habitants  du 
«  Soudan,  au  sujet  du  fleuve  de  Koukou.  Les  uns  disent  qu'il 
«  prend  sa  source  dans  les  montagnes  de  Lounia  *  et  qu'il  coule 
«  du  côté  du  sud  jusqu'à  Koukou,  où  il  fait  un  coude  pour  se 
«  diriger  ensuite  vers  le  Sahara;  d'autres  disent  que  ce  fleuve 
«  est  autre  que  celui  de  Koukou;  que  ce  dernier  prend  réelle- 
«  ment  sa  source  au  pied  d'une  montagne  dont  la  cime  est  voi- 
«  sine  du  Nil.  On  rapporte  que  le  Nil  se  perd  sous  cette  mon- 
«  tagne  pour  reparaître  de  l'autre  côté ,  qu'il  coule  ensuite  jus- 
«  qu'à  Koukou,  puis  se  dirige  vers  l'ouest  (de  cette  ville)  par 
«  le  Sahara,  et  qu'il  finit  par  se  perdre  dans  les  sables*. 


*  919  de  J.  G.  —  *  Voyez  ci-dessus,  pag.  1 13. 
'  Cest  ainsi  que  portent  les  deux  manuscrits. 

*  Les  mss.  portent  tantôt  Loukia  et  tantôt  Lounia. 
'Voici  le  texte  arabe  de  ce  passage  important  :j^.y^  ^j^^^  ^^  i_-"-r  -  «'^«  3 

e  (s^  ^y4  Vr  i  Jl^j  *^y  JW«-  (^  ^y^  **'  ^^^  u<«^  jS^T 

iyft^^J  \Sjt  yl  ipb  oiw#3  r^l  i>«3  4^Jl>*^  jS^ 

^j^^\    Af>U   ^    ^jJ^    3  J^    dUS    C^*  Jb^i   J^l    yl    lyj) 


(âA 


TROISIÈME  SECTION.  117 

•  Le  pays  limitrophe  de  cette  contrée  à  l'orient  est  en  grande 
«  partie  celui   de   Kawar   j!>^,   très-connu   et  très^fréquenté. 
C'est  de  là  qu'on  tire  l'alun  si  estimé  pour  sa  qualité  et  si 
connu  sous  le  nom  de  kawary.  On  voit  dans  le  Kawar  le  lit 
d'une  rivière  courant  du  sud  au  nord,  où  l'on  ne  trouve  point 
d'eau ,  si  ce  n'est  en  creusant  un  puits  qui  contient  des  sources 
abondantes.   Il  y  a  là  uife   petite   ville    nommée   el-Cassaba 
*Aj»ajJI ,  bien  bâtie  et  entourée  de  palmiers  et  d'autres  arbres 
du  désert.  Ses  habitants  sont  à  demeure  fixe  ;  ils  portent  pour 
vêtements  la  fouta,  le  manteau  dit  azar,  et  d'autres  tissus  de 
laine.  Ils  voyagent  pour  le  commerce  et  fréquentent  beaucoup 
les  contrées  étrangères.  Ils  boivent  de  l'eau  de  puits,  qui  chez 
eux  est  douce  et  très-abondante.  »  De  là  à  Casser-omm-Issa 
yuk     Ag  p' jjkâS  \  on  compte  2  journées  vers  le  sud.  «  C'est  une 
ville  peu  considérable,  mais  dont  la  population,  qui  est  très- 
nombreuse,  possède  beaucoup  de  chameaux  qui  lui  servent  à 
se  transporter  à  l'orient  et  à  l'occident.  Leur  principale  richesse 
est  l'alun.  Ils  ont  des  palmiers  et  de  l'eau  douce.  » 
De  là  à  Ankelas  crVi^l ,  on  compte  ào  milles ,  en  suivant  le 
lit  de  la  rivière.  «  Ankelas  est,  sans  contredit,  la  ville  là  plus 
considérable  du  Kawar.  Ses  habitants  se  livrent  au  commerce 
de  l'alun ,  dont  ils  possèdent  des  mines  abondantes  dans  leurs 
montagnes,  et  qui  est  de  qualité  supérieure.  Ils  vont  du  côté  de 
l'orient  jusqu'à  l'Egypte,  du  côté  de  l'occident  jusqu'à  Wardje- 
lan  et  jusqu'aux  extrémités  de  l'Afrique  ;  ils  portent  des  vête- 
ments tissus  de  laine ,  et  des  turbans  dont  les  bouts  leur  servent 
à  se  voiler  la  bouche.  C'est  un  usage  ancien  parmi  eux  et  dont 


Feuillet  29  recto. 

KAWAR. 


A  d^3-'  ■»  ^  }^^  A  ^J^J^.  f^I^ 


M* 


JL 


•V- 


Jl 


'  Ce  nom,  qui  avait  été  ]u  par  Galnid  Siounite  Medkwamrlta ,  signifie,  <  le 
chAteau  de  la  m^  de  Jésus.  >  °  . 


Feuiliet  39  recto. 


Feuillet  39  verso. 


118  DEUXIÈME  CLIMAT. 

«  ils  ne  s'écartent  jamais.  lis  ont  actuellement  un  chef  né  dans 
«  le  pays ,  entouré  d'une  famille  et  d'une  garde  qui  Taide  (  dans 
«  ses  entreprises).  Cest  un  personnage  honoré,  d'une  conduite 
«  irréprochable  et  qui  gouverne  légalement.  Il  est  musulman.  » 
D'Ânkelas  à  Abzar  j^K  village  situé  sur  un  monticule  de 
terre  entouré  de  palmiers  et  dépourvu  d'eau  douce,  a  jour- 
nées. 

«  Il  y  a ,  dans  le  voisinage ,  une  mine  d'alun  qui  serait  d'excel- 
lente qualité  s'il  n'était  mélangé  de  substances  étrangères.  Ses 
habitants  portent  la  fouta  et  le  mazar  \  et  vivent  du  commerce 
de  l'alun. 

«  D' Abzar  à  Telmelet  i^j  ^,  on  compte  i  journée  de  marche. 
Telmelet  est  également  un  village  de  peu  d'importance.  L'eau 
y  est  rare ,  ainsi  que  les  palmiers  ;  mais  les  dattes  y  sont  ex- 
cellentes. Il  y  a  une  mine  d'alun  peu  productive,  attendu 
qu'elle  est  sillonnée  par  diverses  veines  de  terre  ^.  Ce  village 
dépend  du  Kawar  :  nous  en  avons  parlé  dans  le  premier  cli* 
mat^.  L'alun  est,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  très-abondant  et 
d'une  qualité  supérieure.  Le  commerce  qu'on  en  fait  dans  cette 
contrée  est  immense,  et  cependant  les  mines  ne  s'épuisent 
pas.  Les  gens  du  pays  rapportent  que  cette  substance  croit 
et  végète,  tous  les  ans,  en  quantité  suffisante  pour  remplacer 
ce  qu'ils  en  extraient.  » 
Non  loin  et  à  l'ouest  d' Abzar  est  un  lac  considérable  et  profond  ; 
il  a  1 2  milles  de  longueur  sur  3  de  lai'geur.  On  y  pêche  un  poisson 
très-gros  qui  ressemble  à  l'el-boury  •  :  c'est  un  mets  délicieux. 


'  Voyez ,  relativement  au  sens  de  ces  mots ,  les  notes  ci-dessus  pag.  1  a  et  1 7. 

*  VAhrégé  et  le  ms.  B.  portent  Balmela. 

*  D  est  assez  curieux  que  cette  expression  technique  i^]j3  y^yj^  ^  retrouve 
dans  la  langue  arabe. 

*  G  Mi  le  même  qui  est  désigné  einlessus.  pag.  a3,  sous  le  nom  de  l«mlemèh,  ' 
ainsi  que  je  l*ai  vérifié  d*après  lej:iouveau  manuscrit.  —  *  Mugicepbalus. 


TADJRIlf. 


TROISIÈME  SECTION.  119 

On  appelle  ce  poisson  el-bin  (ijjhJI.  La  quantité  qu'on  en  pèche     Femliet  39  tewo. 
.est  tellement  considérable,  qu'on  le  transporte  dans  tout  le 
Kawar,  où  il  se  vend  à  très-bon  marché. 

«  Yis-à-vis  et  dans  le  voisinage  de  ce  pays,  est  celui  des  Ta- 
djerins  (j^^^sJs ,  dont  nous  avons  parlé ,  dans  la  description  du 
premier  climat,  comme  d'un  peuple  infidèle  et  sans  croyance. 
Us  sont  très-nombreux,  nomades,  braves  et  enclins  à  com- 
battre leurs  voisins,  auxquels  ils  portent  envie,  et  qu'ils  cher- 
chent ,  par  force  ou  par  rusé ,  à  réduire  en  "captivité.  Ils  n'ont 
que  deux  villes,  qui  sont  Tadjera  et  Semné  **«n«3  «^^lî  \ 
dont  nous  avons  parié  ci-dessus.  Il  y  a  dans  ce  pays  une  mon- 
tagne du  nom  de  Macoun  *  ^^yu ,  dont  la  couleur  est  grise 
tirant  sur  le  blanc,  et  qui  contient  des  veines  d'une  espèce 
de  terre  douce  qu'on  'applique  avec  succès  à  la  cure  des  oph- 
thalmies ,  de  même  qu'on  emploie  la  substance  dite  ramdj  el- 
ghar  jUJI  ^j  y  qui  vient  de  Talaveyra  en  Espagne ,  sous  la 
forme  d'une  poudre  verte ,  et  dont  on  se  sert  avec  beaucoup 
de  succès  contre  les  maladies  de  l'œil,  en  la  prenant  inté- 
rieurement, comme  tout  le  monde  sait. 

«  Cette  contrée  est  voisine  de  l'oasis  el-Khardjé ,  maintenant 
connue  sous  le  nom  de  Santarié  m^jSJ^^  à  cause  du  bourg 
qui  s'y  trouve  et  qui  a  été  fondé  dans  ces  derniers  temps  : 
nous  en  reparlerons  ci-après. 

«  Au  sud  de  Santarié  sont  les  ruines  d'une  ville  jadis  flo- 
rissante et  peuplée ,  nommée  Chour  j^^  ^  :  son  commerce ,  ses 
troupeaux ,  tout  a  disparu  ;  il  n'y  reste  que  des  monticules  cou- 
verts de  décombres ,  et  quelques  bosquets  de  palmiers  fréquen- 
tés par  les  Arabes  dans  leurs  excursions.  Au  nord  est  une  joion- 
tagne  de  peu  d'élévation,  mais  très-escarpée,  au  pied  de  laquelle 
est  un  lac  d'eau  douce  d'environ  20  milles  d'étendue,  mais 

*  Ou  plutàt  Tadiwja  et  Semiet  diaprés  le  nouveau  manuscrit  La  carte  porte 
Semnéh.  —  'Lé  ms.  Asselin  et  la  carte  portent  Tetsrou  jJLf  • 


120  DEUXIÈME  CLIMAT. 

m 

Feuillet  ag  verso.     «  peu  profoud,  au  milieu  duquel  croissent  des.  coseaux.  On  y 

«  trouve  une  sorte  de  poisson  désagréable  au  goût  et  rempli 
«  d'arêtes.  Ce  lac  est  alimente  par  une  source  d'eau  douce  ve- 
«  nant  du  sud.  Les  caravanes  du  Kawar  descendent  sur  ses  bords 
«  et  y  trouvent  souvent  des  troupes  d'Arabes  qui  leur  causent  du 
«  dommage.  Dans  le  même  pays  est  la  ville  de  Merenda  '«>4r^« 
«  subsistant  encore  de  nos  jours,  et  peuplée  autant  par  les 
«  voyageurs  qui  ne  font  qu'y  passer,  et  qui  sont  peu  nombreux 
«  à  cause  du  défaut  de  productions  et  du  peu  d'industrie  et 
«  de  commerce,  que  par  les  familles  qui  y  résident.  Cependant 
«  c'est  un  lieu  de  repos  et  un  asile  pour  les  personnes  qui  vien- 
«  nent  du  désert. 

«  Au  nord  de  cette  région  est  Zala  *J[>,  ville  fortifiée  et  gou- 
«  vernée  par  un  chef  indépendant  »  et  distante  de  9  journées 
au  sud-est  de  Sort  du  côté  de  la  mer  ^  De  Zala  à  Wadan,  on 
compte  8  journées ,  et  de  Zala  à  Zawila ,  1  o,  en  se  dirigeant  vers 
le  sud-ouest. 

*  Le  texte  porte  que  Sort  est  à  aeuf  journées  au  nord-ouest  de  Zala,  ce  qui  re* 
vient  au  même. 


QUATRIÈME  SECTION. 


121 


QUATRIÈME  SECTION. 

Oasis.  —  Littoral  de  la  Méditerranée.  —  Egypte. 


Cette  section  comprend  l'oasis  dite  el-Kharidjé  ou  Textérieure 
f^UtL  ^lyi  ;  le  pays  au  sud  limitrophe  de  celui  des  Tadjeiins  ; 
la  majeure  partie  d'el-Djofar  jU4 ,  et  de  BahreEn  {^j^^  en 
retournant  vers  Santasié  (  dont  nous  avons  parlé  plus  haut  ) , 
se  dirigeant  vers  les  demeures  des  Béni  Hélai  J>(^  <^ ,  et  des- 
cendant vers  la  montagne  dite  de  Goliath  le  Berber,  ainsi 
nommée  parce  que  Tannée  de  ce  géant  y  fut  dé&ite ,  et  qu'il 
y  vint  dbercher  un  refuge  avec  les  siens.  A  Test  de  cette  mon- 
tagne est  toute  rÉgypte  arrosée  par  le  Nil ,  qui  y  descend  de  la 
Nubie  supérieure.  Nous  décrirons  ce  dernier  pays  dans  le  plus 
grand  détail ^  et  tel  qu'il  est  actuellement,  s'il  plaît  à  Dieu, 
ainsi  que  tous  les  lieux  habités  dans  le  voisinage  du  Nil  jus- 
qu'à Âhrié  A^i ,  Cherouné  Ai^y» ,  et  Beiadh  opW^  ,  qui  dépend 
des  Bili  J^»  \  jusqu'aux  extrémités  du  Saîd  ^  et  jusqu'J^  el-Ala- 
ki  ^.  Enfin  nous  parlerons  des  Teîm  ioj  ,.  des  Nouhoum  p>^ ,  et 
des  Coptes  kjà»  ou  anciens  Egyptiens. 

«  Nous  disons  donc  que  l'extrémité  occidentale  de  la  contrée 
décrite  dans  cette  section  est  celle  qui  touche  au  pays  des 
Tadjerins,  désert  immense,  aride  et  pierreux,  où  l'on  ne 
trouve  point  d'habitants ,  à  cause  des  sables  mouvants  que  les 
vents  transportent  çà  et  là.  Nul  ne  peut  y  rester  à  demeure 
fixe,  à  cause  de  ces  sables  continuellement  poussés  par  les 

^  Tribu  d'Arabes  qui  existe  encore  et  qui  fut  presque  toujours  hostile  aux  Fran- 
çais durant lexpédilion  d'Egypte. 

'  La  Haute-Egypte.  —  '  Voyez  ci-dessus,  pag.  4i. 

16 


Feuillet  3o  recto. 


OASIS. 


122  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feailiei  3o  recto,     c  vents,  et  qui  envahissent  non  seulement  les  oasis,  mais  encore 

«  toutes  les  contrées  comprises  entre  Sedjelmasa  et  Toasis  ^  Ces 

«  déserts  aujourd'hui  si  arides  étaient  jadis  fertiles  en  palmiers, 

•  «  habités  et  fréquentés;  il  y  avait  jusqu'à    Ghana  des  routes 

«  frayées  et  des  aiguades  bien  connues,  mais  il  n'en  subsiste 
«  plus  rien. 

«  On  trouve  dans  l'oasis  intérieure  •aXâ.IoJI  ,  des  vaches  et  des 
«  moutons  devenus  sauvages,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus 
«  haut.  »  De  là  jusqu'aux  frontières  de  la  Nubie  on  compte  3 
journées  de  distance ,  par  une  contrée  stérile.  On  y  voit  une  mon- 
tagne dite  Ghalsani  «i^^Mip ,  dont  la  cime  est  élevée  M  d'une  lar- 
geur égale  à  celle  de  sa  base  ;  ^t  une  mine  de  lapis' lazidi ,  pierre 
qu'on  transporte  en  Egypte  pour  la  travailler.  »  On  y  voit  aussi 
des  serpents  tels  qu'il  n'en  existe  point  ailleurs.  «  Les  gens  du 
pays  disent  que  ces  reptiles  sont  d^une  grosseur  si  énorme, 
qu'ils  peuvent  avaler  un  mouton ,  un  veau ,  et  même  un  homme  ; 
qu'ils  ont  des  oreilles  proéminentes,  des  dents  canines  et  mo- 
laires, qu'ils ^  tiennent  dans  des  cavernes  ou  dans  les  sables, 
et  qu'ils  s'élancent  sur  quiconque  se  présente  devant  eux,  avec 
une  telle  force ,  qu'il  est  rare  qu'on  puisse  échapper  à  la  mort. 
C'est  un  fait  notoire  et  bien  connu. 

»  Quant  à  l'oasis  extérieure ,  çUe  est  habitée  par  ctes  Berbers 
mêlés  d'Arabes  qui  cultivent  l'indigo  dans  les  lieux  arrosés.  Cette 
substance  est  renommée  pour  sa  qualité  supérieure  et  connue 
sous  le  nom  àt  indigo  des  oasis.'he  pays,  jusqu'au  voisinage  d'Asou* 
an  o^y^ ,  produit  au$5i  une  espèce  d'ânesplus  petits  que  des  mou* 
tons  »  et  tachetés  de  blanc  et  de  noir.  Us  ne  sont  pas  susceptibles 
de  servir  de  monture,  et  ils  meurent  inévitablement  lorsqu'on 
les  fait  sortir  de  l'oasis.  Il  existe  dans  le  Saîd  une  variété  de 
ces  animaux  qui  est  très-maigre ,  mais  extrêmement  légère  et 

*  Dans  toute  cette  description  des  oasis,  nous  croyoos' devoir  suivre,  de  préfé- 
rence au  texte  de  l'ancien  manusorit ,  celui  du  manuscrit  Asselin. 


Feuillet  3o  verso. 


QUATRIÈME  SECTION.  125 

«  rapide.  On  trouve  dans  les  sables  voisins  d'el-I>jofar  beaucoup     Feuillet  ao  veno. 
«  de  serpents  très-dangereux  qu^  s'élancent  sur  les, chameaux 
n  des  caravanes  et  les  font  périr. 

«  Le  pays  de  Djofar  est  plus  bas  que  les  oasis.  Il  est  actuel- 
«  lement  désert ,  mais  autrefois  on  y  voyait  un  grand  nombre  djofar. 

«  d'habitations.  On  y  cultivait  le  safran,  l'indigo»  le  carthame 
«  et  la  canne  à  sucre.  Il  n'y  subsiste  plus  que  deux  bomrgs  : 
«  l'un  dit  el-Djofar  jU4  9  et  l'autre  Bahreîn  i^j^  ;  ils  sont  for- 
«  tifiés,  entourés  de  dattiers  et  pourvus  d'eau  douce.  » 

D'el-Djofar  à  Bahrein ,  on  compte  2  journées  ; 

Du. même  lieu  à  l'oasis ,  3  journées  sans  eau. 

«  Cette  oasis  est  celle  où  bous  connaissons  de  nos  jours  un  grand 
«  nombre  de  petits  villages  peuplés  de  racea  mêlées,  ou  l'on  cul- 
«  tive  la  canne  à  sucre  et  l'indigo ,  et  situés  sur  le  penchant  d'une 
«  montagne  qui  sépare  l'Egypte  du  désert  contigu  au  Soudan.  » 

De  Bahrein  à  Santarié  »  4  jouméesi. 

«>  La  ville  de  Santarié  s^jXXém  est  petite  ;  il  y  a  une  mosquée  ; 
«  elle  est  peuplée  de  Berbers  et  d'Arabes  à  demeure  fixe ,  et  si-  santariA. 

t  tuée  sur  les  confins  du  grand  désert,  à  9  journées  au  sud  de 
a  la  mer^.  On  y  trouve  le  lacca  (sorte  de  plante  dont  le  suc  sert 
«  à  teindre  le  maroquin  ) ,  un  peu  d'eau  de  puits ,  beaucoup  de 
«  dattiers.  » 

De  Santarié  à  la  montagne  de  Malmouni  ày^  ^1  *  ^ù  est  une 
«  mine  de  fer  j>,  on  compte  4  journées.  C'est  par  Santarié  qu'on 
passe  pour  aller,  soit  dans  le  Kawar,  soit  dans  le  reste  du  Soudan. 

De  Santarié  &  Audjek  4(k»»3i,  vers  l'ouest,  10  journées,   * 

«  C'est  dans  ses  environs  qu'on  voit  la  montagne  dite  Berim- 
«  el-Ahmar  j^^t  ^jw,  dans  laquelle  on  a,  diVon,  taillé  les  deux 
t  obélisques  d'Alexandrie^.  • 

^  Même  observation  que  ci-dessus ,  pag.  lao,  note  1. 

'  Le  ms.  AsaeUa  porte  Nidmncy  ^j^' 

'  Dans  le  texte  arabe ,  ces  obâisques  sont  désigxiés  sou4  le  nom  d*aiguilles  <jJliib4  ^ 


Feuillet  3o  verto. 

CAÎS. 


ACBMODm. 


Feuillet  3i  recto. 


AHSANA. 


124  DEUXIÈME  CLIMAT. 

La  ville  de  Caîs  (jm^aS  ,  située  sur  la  rive  occidentale  «  du  Nil , 
«  est  ancienne  et  bien  bâtie.  On  y  cultive  la  canne  à  sucre  et 
«  diverses  sortes  de  fruits  et  de  légumes.  » 

De  Caîs  à  Demrout  ^^-^^^  vers  le  nord,  on  compte  environ 
i8  milles. 

De  Caîs  i  Miniet  ebn-el-Khassib  i-^a»^^  (^^t  i^«,  «  ville  déli- 
«  cieuse  située  sur  la  rive  orientale  du  Nil,  entourée  de  jardins 
«  où  l'on  cultive  la  canne  i  sucre  et  la  vigne  » ,  une  demi-jour- 
«  née.  » 

De  Miniet  à  Achmouni  âjK^^'  9  <  petite  ville  abondante  en 
«  toutes  sortes  de  fruits  et  de  céréales,  et  où  Ton  fabrique  des 
«  étofifes  bien  connues  » ,  une  demi-journée. 

Vis-^-vis  est  Bousir  j^i»:^ ,  «  boui^  où  Ton  dit  que  Pharaon 
«  opérait  ses  prestiges,  et  dont  il  reste  des  monuments.  > 

De  Bousir  à  Ansana  Umi^I  ,  t  ville  ancienne ,  située  à  Torient 

«  du  Nil ,  entourée  de  cultures ,  et  connue  sous  la  dénomination 

«  de  ville  des  enchanteurs ,  parce  que  ce  fut  de  là  que  Pharaon  fit 

^  «  venir  ceux  qu'il  voulait  opposer  à  Moïse  (sur  qui  soit  le  salut) ,  » 

6  milles. 

A  deux  milles  de  distance  environ  du  Nil  sont  divers  petits 
villages,  parmi  lesquels  on  distingue  el-Nedjasié  Afri-l^l,  dont 
«  le  territoire  est  fécond;  et  vis-à-vis,  sur  la  rive  occidentale 
«  du  Nil ,  Minsawa  «^L^^JU  \  entouré  de  jardins  et  de  palmiers  »  ; 
«  puis,  au-dessous  d' Achmouni,  Takha  Làt,  «  où  l'on  fabrique 
«  diverses  éto£Pes  de  laine.  On  dit  que  le  crocodile  est  nuisible 
«  sur  la  rive  d' Achmouni ,  mais  non  point  sur  celle  d' Ansana.  » 

D' Ansana  à  el-Maragha  *^1;AI,  petit  village  entouré  de  jardins 
sur  la  rive  occidentale  du  Nil,  environ  5  milles. 

D'el-Maragha  à  Termend  *>^^>^,  sur  la  même  rive,  environ 
5  milles. 

De  là  à  Soûl  Jj-^ ,  boui^  commerçant  qui  abonde  en  fruits 

*  Ou  Minsara  ««UmJU  diaprés  le  ms.  Assdin. 


Feoillet  3i  recto. 


AKBinM. 


QUATRIÈME  SECTION.  '      125 

et  en  légumes,  et  qui  est  très-*- peuplé,  environ  une  journée. 

Soûl  est  situé  à  rembouchure  du  canal  dit  el-Menhi  i^^K 
qui  aboutit  à  l'orient  des  oasis,  qui  sert  à  Tarrosage  de  beau* 
coup  de  terres,  et  d'où  dérivent  les  canaux  du  Faioum  dont 
nous  parlerons  ci-après. 

Du  bourg  de  Soûl  à  Akhmim  |«^t ,  sur  la  rive  orientale ,  et 
à  2  milles  du  Nil,  environ  i  journée. 

Akhmim  et  el-BouUina  UaJ^I  sont  deux  villes  où  Ton  voit  un 
grand  nombre  d'édifices,  et  auprès  desquelles  on  cultive  les 
cannes  à  sucre  et  où  croissent  beaucoup  de  dattiers.  A  Akhmim 
on  voit  l'édifice  nommé  el-Berba  l^^Jt ,  «  construit  par  le  grand 
«  Hermès  avant  le  déluge.  Ce  personnage  avait  prévu  par  son  art 
«  que  le  monde  devait  périr  dans  une  catastrophe  ;  mais  il  ne  sa- 
it vait  pas  si  ce  serait  par  l'eau  ou  par  le  feu  :  il  fit  donc  cons^ 
«  traire  d'abord  des  maisons  de  terre,  sans  mélange  d'aucune  ma- 
«  tière  combustible ,  et  il  les  orna  de  peintures  et  d'emblèmes 
«  scientifiques,  dans  la  pensée  que,  si  le  monde  périssait  par  le 
«  feu,  ces  édifices  subsisteraient  et  gagneraient  même  en  solidité, 
«  et  que  la  postérité  pourrait  lire  ce  qu'il  avait  écrit.  Puis  il  or-  Feuillet  3i  veno. 
«  donna  qu'on  lui  construisit  des  édifices  de  pierre  très-dure  ;  il 
«  y  fit  représenter  toutes  les  sciences  qu'il  jugeait  être  nécessaires 
«  (aux  hommes),  et  il  dit  :  Si  la  catastrophe  a  lieu  par  les  eaux,  les 
«  édifices  de  terre  seront  dissous,  mais  ceux-ci  subsisteront,  et  les 
c  sciences  ne  périront  pas.* 

•  Lorsque  le  déluge  arriva ,  les  choses  se  passèrent  ainsi  qu'Her- 
«  mes  les  avait  prévues.  »  Du  reste,  il  existe  des  édifices  du 
^  même  genre  soit  à  Esné ,  soit  à  Dendera  ;  mais  celui  d'Akhmim 
est  le  plus  solidement  construit  et  le  plus  remarquable  par  la 
bettté  de  ses  sculptures;  et,  en  effet,  on  y  voit  non  seulement 
la  représentation  des  astres,  mais  encore  celle  de  divers  arts,  et 
un  grand  nombre  d'inscriptions.  L'édifice  est  situé  au  milieu 
d'Akhmim,  comme  nous  l'avons  dit. 


Feoiliet  3i  v<no. 


lAMAKHBR. 


SIODT. 


KBBT. 


126      '  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Au-des8Uft  de  rembouchure  du  canal ,  et  sur  la  rive  occiden- 
tale «du  Nil,  est  la  ville  de  Zam^^her  jj^l$j,  remarquable  par 
ses  édifices,  ses  eaux  courantes ,  ses  jardins  et  la  variété  de  ses 
productions.  Elle  est  extrêmement  jolie.  De  là,  toujours  sur  la 
même  rive  et  à  5  milles  de  distance ,  est  la  montagne  de  Taila* 
moun  (jx^M»  ,  qui,  venant  de  Touest,  obstrue  le  cours  du  Nil, 
en  sorte  que  les  eaux  ne  peuvent  franchir  cet  obstacle  qu'avec 
des  e£Ports  impétueux,  ce  qui  intercepte  la  navigation  entre  le 
Caire  et  Asouan. 

<  Les  gens  du  pays  disent  qu'il  y  avait  autrefois  sur  cette  mon- 
tagne, dans  im  château  dont  il  ne  reste  que  de  ËBÛbles  vestiges, 
un  génie  malfaisant  qui  adressait  la  parole  aux  navigateurs ,  et 
que  ceux-ci  ne  pouvaient  atteindre  à  cause  de  la  violence  du 
courant  et  des  tourbillons  qui  existent  autour  de  la  montagne. 
Aujourd'hui  même  ces  lieux  sont  d'un  accéstrèfrdifficile.  De  cette 
montagne  à  celle  de  Tansef  uujb,  on  compte  environ  2  jour- 
nées. Il  existe  dans  cette  dernière  une  caverne  où  l'on  voit  une 
fente  très-étroite.  Les  oiseaux  dits  boukir^^^  ^,  aquatiques  et 
de  couleur  mélangée,  se  rassemblent  un  certain  jour  de  l'année 
en  troupes  dans  cette  caverne;  et,  passant  leur  tète  à  travers  la 
fente ,  s'envolent  au  delà,  jusqu'à  ce  que  l'un  d'entr  eux,  s'y  trou- 
vant  pris,y  meure  et  ôte  ainsi  aux  autres  l'envie  d'y  passer.  C'est  un 
&it  trèfr-coimu  en  Egypte  et  constaté  dans  beaucoup  d'écrits. 
«  De  la  montagne  de  Taîlamoun  à  Assiput  (  Osiout  ou  Siout  ) 
i9^.^i,  ville  considérable  sur  la  rive  occidentale  du  Nil,  dont 
les  environs  sont  très-fertiles,  on  compte  une  journée  de  navi- 
gation. 

«  D'Assiout  à  Akhmim,  1  demi-journée  idem. 
«  D'AJkhmim  à  Kebt,  1  demi-journée.  • 

«  Kebt  est  une  ville  située  sur  la  rive  orientale  du  Nil,  peu- 

*  Le  boukir  paratt  appartenir  à  la  iamiBe  des  hérons.  Voyec  M:  El.  QiiatreiDère, 
Mémoires  tur  l'Egypte ,  t.  Il ,  pag.  61  et  6a. 


QUATRIÈME  SECTION.  127 

«  plée  de  diverses  races  mélangées  et  particulièrement  de  Grecs 
«  qui  y  cultivent  beaucoup  de  légumes,  entre  autres  des  raves  et 
«  des  laitues  dont  ils  recueillent  la  graine  pour  en  extraire  de 
«  Thuile ,  avec  laquelle  ils  fabriquent  diverses  sortes  de  savon 
«  très-estimé  qu'on  vend  au  Caire  et  qu'on  exporte  au  loin.  Femliet  3a  recto. 

«  De  là  à  Cous(jo^,  également  à  Test  du  Nil,  7  milles  <»^'- 

«  Cous  est  une  ville  considérable,  commerçante  et  de  beau* 
«  coup  de  ressources ,  mais  Tair  n'y  est  pas  sain ,  le  teint  des  habi- 
«  tants  est  pâle,  et  peu  d'étrangers  échappent  à  l'insalubrité 
«  du  climat.  » 

De  Cous  À  Demamil  Jn^^Ud ,  ville  de  construction  récente ,  en 
trèfr-bon  air,  sur  la  rive  orientale,  7  milles.  Les  habitants  de 
Demamil  sont  de  races  mélangées,  surtout  de  Mogrebins;  ils 
sont  très-hospitaliers.  De  là  à  Camoulé  AJ>i\  5  milles. 

«  Camoulé  est  un  bourg  considérable,  abondamment  pour- 
vu de  tout  ce  qui  contribue  au  bien-être  de  la  vie.  Un  voya* 
geur  digne  de  foi  rapporte  que ,  parmi  les  fruits  de  toute  espèce 
qu'on  y  recueille,  il  y  a  vu  des  raisins  d'un  goût,  d'une  beauté 
et  d'une  grosseur  incomparables;  il  ajoute  qu'il  lui  prit  l'en- 
vie d'en  peser  un  grain  qui  se  trouva  être  du  poids  de  1 2 
drachmes.  Il  y  a  aussi  beaucoup  de  melons,  diverses  sortes  de . 
figues  bananes  d'une  grosseur  extraordinaire,  des  grenades, 
des  pêches,  des  poires,  et  en  général  des  fruits  de  toute  espèce 
qui  se  vendent  à  trèfr4>as  prix. 

<i  Au  nord  de  ce  bourg  est  une  montagne  courant  nord  et 
sud  jusqu'à  Assiout,  ei  qui  s'appelle  Bouran  ^1^  ,  où  sont  les 
trésors  du  fils  d'Achmoun,  fils  de  Misraïm,  qui  sont  encore  de 
nos  jours  l'objet  de  redierohes. 
«  De  Camoulé  à  Esné  UmI  ,  sur  la  tiye  gauche  du  Nil,  une  jour-  ^j^f,, 

«  née  de  navigation.  > 

Esné  est  une  ville  des  plus  anciennes,  bfttie  par  les  Egyp- 

*  Le  ms.  B.  porte  Manoulé  jJi 


Feuillet  Sa  recto. 


SnMOlIT. 


BEHNESi. 


Feuillet  3  a  verso. 


128  DEUXIÈME  CLIMAT. 

tiens.  Elle  est  entourée  de  champs  labourés,  de  jardins  fer- 
tiles et  délicieux.  «  Le  raisin  y  est  ^^  telle  abondance  et  d'une 
«  qualité  si  supérieure ,  qu'on  le  fait  sécher  pour  le  transporter 
«  ensuite  dans  toute  TEgypte.  Il  existe  à  Esné  des  édifices  très- 
«  anciens ,  et  des  vestiges  trè&-curieux.  > 

De  là  à  Ermont  uaJU)!  ,  sur  la  rive  droite,  ville  également  an- 
cienne, produisant  des  fruits  excellents,  une  journée  de  navi- 
gation. 

D'Ermont  à  Âsouan  ^j\^ ,  dont  nous  avons  parlé  dans  le  pre- 
mier climat  \  une  journée  de  navigation. 

Pour  revenir  au  canal  dérivé  du  Nil  dont  il  a  déjà  été  ques- 
tion, nous  dirons  quil  a  son  origine  sur  la  rive  gauche  auprès 
de  la  ville  de  Soûl  Jjm«»  ,  où  il  porte  le  nom  d'el-Menhi  i^y^^  î 
qu  il  se  dirige  par  le  nord-ouest*vers  Behnesé  L^^JL^i ,  ville  floris- 
sante à  4  journées  de  distance  (  de  Soûl  )  sur  la  rive  occiden- 
tale ,  et  à  7  fortes  journées  du  Caire; 

«  C'est  à  Behnesé  qu  on  faj)rique  les  tissus  précieux  qui  tirent 
leur  nom  de  celui  de  cette  ville,  et  servent  à  faire  des  habits 
royaux  et  des  vêtements  pour  les  personnes  considérables.  On 
en  &brique  aussi  de  communs  dont  la  valeur  sert  de  base  pour 
établir  le  prix  des  plus  riches.  La  longueur  de  la  pièce  d'étofie 
est  de  3o  aunes,  plus  ou  moins,  et  le  prix  s^en  élève  à  en- 
viron !2oo  mitscal  la  paire.  On  ne  fabrique  aucun  de  ces  tissus, 
soit  en  laine ,  soit  en  coton ,  soit  riche ,  soit  commun ,  sans  y 
inscrire  la  désignation  de  l'espèce,  afin  que  le  chaland  sache 
bien  ce  qu'il  achète  :  c'est  un  usage  ancien  qui  subsiste  en- 
core de  nos  jours.  Du  reste,  ces  étoffes  sont  partout  très-es- 
timées ,  soit  pour  vêtements ,  soit  pour  meubles. 
«  Le  canal  descend  ensuite ,  vers  le  nord ,  à  Ahnas  ^\jJ^\  ,  pe- 
«  tite  ville  située  à  2  journées  (  de  la  précédente  ),  et  dont  le 
«  territoire  est  très-fertile  et  le  négoce  considérable.  De  là  à 

^  Voyez  ci-dessus,  pag.  35. 


QUATRIÈME  SECTION.  129 

«  Delass  ^Vd,  située  sur  la  rive  orientale  du  Nil,  et  à  a  milles  du 
«  fleuve,  on  compte  a  journées  de  marche. 

«  Delass  est  une  petite  ville  où  Ton  fabrique  des  mors  de 
«  cheval  et  divers  ouvrages  en  fer.  Du  temps  des  anciens  Égyp- 
A  tiens,  elle  était  comptée  au  nombre  des  villes  les  plus  flbris- 
ff  santés;  mais  les  Berbers,  par  leurs  violences,  et  les  Arabes, 
«  par  leur  méchanceté,  font  réduite,  ainsi  que  ses  environs,  à 
«  un  état  misérable.  » 

Le  canal  se  termine  au  Faîoum  p>è^' ,  et  déchaîne  ses  eaux 
dans  les  lacs  d'Akna  c^l ,  et  de  Tihmat  ^s^^t^  :  nous  en  par- 
lerons  dans  le  IIP  climat.  «  Terfet  *^^j^9  et  Semista  <  la.»»  cw .  sont 
«  deux  villages  fortifiés,  situés  à  2  milles  du  Nil.  On  y  cultive 
ff  la  canne  à  sucre  ;  on  y  fabrique  de  la  mélasse  et  du  sucre  en 
«  pains,  dont  la  majeure  partie  est  transportée  au  Caire. 

«  Ce  que  nous  venons  de  dire  (au  sujet  de  l'Egypte)  suffit  ^ 
«  Cette  contrée  est  tellement  peuplée ,  que  les  villes  ne  sont  dis- 
«  tantes  entre  elles  que  d'une  journée,  ou  de  deux  au  plus,  et 
•  que  les  villages  s'y  touchent  pour  ainsi  dire  de  tous  côtés  et 
«  sur  les  deux  rives  du  fleuve.  » 

Du  Caire  à  Asouan,  on  compte  a  5  journées  de  marche. 


Feuillet  32  verso. 


^  En  traduisant  ce  qui  concerne  la  fertilité  de  TEgypte  et  la  nature  de  ses  pro- 
ductions ,  nous  nous  sommes  permis  nous-même  de  supprimer  un  grand  nombre 
de  répétitions. 


»7 


130 


DEUXIÈME  CLIMAT. 


:grr 


SSE 


CINQUIÈME  SECTION. 

Littopal  de  la  mer  Rouge.  —  Mocattam.  —  Adiab  ou  Aidab.  —  Djîdda. 

La  Mecque.  —  Médine. 


Feuillet  Sa  veno.         Cette  section  Comprend  la  description  des  pays  situés  sur  les 

bords  de  la  mer  de  Çolzoum,  celle  de  la  ville  d'Adzab  c^tj^  \ 
du  désert  qui  porte  son  nom ,  «  qui  est  au  sud  de  cette  ville ,  et 
N  où  Ton  ne  peut  se  diriger  qu'au  moyen  des  montagnes  et  des 
«  collines,  le  sol  étant  généralement  plat,  stérile  et  composé  de 
«  sables  mouvants.  Souvent  le  guide  le  plus  habile  s  y  égare 
«  et  ne  parvient  à  retrouver  son  chemin  qu'à  l'aide  du  cours  du 
«  soleil  et  des  étoiles.  » 

Dans  cette  section  est  aussi  comprise  une  partie  de  la  mer 
de  Colzoum,  de  ses  îles  soit  désertes,  soit  habitées,  de  ses 
ports  les  plus  connus,  et  des  petits  districts  ^,  tels  que  ceux  de 
Sués  (j^^( ,  d'Essakia  iUJuJt ,  de  Djohfa  ^jà} ,  de  Djidda  0 j^ , 

et  d'Andjar  j\ :^f  ',  qu'on  y  trouve  ;  et  enfin  la  description  des 

villes  méditerranéçs  de  Sankian  (^(Cuo ,  de  la  Mecque  iUC* ,  de 
Taïf  vJblUl ,  de  Codeïd  ^^ ,  de  Médine  Aib jUI  ^  et  d'Adzab 
<^t  j^ .  Nous  donnerons  cette  description  aussi  complètement  et 

Feuillet  33  recto,     aussi  clairement  *  qu'il  nous  sera  possible. 

Nous  disons  donc  que  la  chaîne  du  Mocattam,  qui  s'étend 


VOCATTAM. 


^  La  véritable  orthographe  de  ce  nom  paraît  être  ç^lôwAfi. 

*  Le  texte  arabe  porte  :  jLmJI  j^U 

'  Le  mè.  B. ,  V Abrégé  et,  plus  loin ,  notre  ms.  lui-même  portent  d-Djar jlJI 

*  Le  ms.  B.  porte  :  «  aussi  exactement.  » 


CINQUIÈME  SECTION.  151 

depuis  le  Caire  jusqu  auprès  de  Syène,  en  traversant  le  désert,  FcuiHet  33  recto. 
est  d'une  longueur  remarquable  ;  quant  à  sa  hauteur,  elle  varie 
beaucoup.  «  La  surface  du  terrain  s'aplanit  même  en  certains 
«  lieux  bas  nommés  el-djamim  f^Jjji^  d'où  Ton  extrait  de  la 
«  terre  rouge  et  de  la  chaux.  Le  Mocattam  contient  de  Tor  en 
«  abondance,  et,  avec  de  l'art,  on  en  retire  de  très^pur  qui  s'y 
«  trouve  mêlé  avec  la  terre  »  Il  touche  d'une  part  à  TÊgypte , 
et  de  l'autre  à  la  Mer  Rouge,  qu'on  nomme  aussi  mer  du 
Hedjaz.  ■  Divers  rois  y  cachèrent  leurs  trésors.  On  y  voit  un 
«  grand  nombre  de  temples  et  des  monuments  très-curieux. 
«  De  cette  chaîne,  et  du  côté  de  la  mer,  dépend  une  mon* 
tagne  ronde,  taillée  à  pic\  et  dont  l'accès  est  impossible  à 
cause  du  poli  de  sa  surface  et  à  cause  de  sa  hauteur.  On  ra- 
conte que  là  sont  les  trésors  considérables  du  grand-prêtre 
dont  cette  montagne  porte  le  nom,  et  ceux  de  certains  rois 
d'Egypte,  consistant  en  or,  en  argent,  en  pierreries,  enterres 
travaillées,  en  figures  curieuses,  en  représentations  des  idoles 
figuratives  des  astres.  Ces  rois  apprirent  par  leur  art  qu'un 
roi  des  Francs  avait  formé  le  dessein  de  les  attaquer  d'après 
ce  qu'il  avait  entendu  dire  de  leurs  richesses  et  de  leur  habileté 
à  faire  de  l'or.  Ils  en  éprouvèrent  une  grande  firayeur.  En  effet 
ce  roi  franc  ayant  équipé  mille  vaisseaux ,  conquit  l'Egypte , 
dont  les  principaux  habitants  s'enfuirent  et  se  réfiigièrent  dans 
cette  montage,  et  les  autres  dans  les  oasis,  emportant  leurs 
richesses  avec  eux.  Le  motif  de  l'expédition  du  roi  fimnc  fut 
qu'un  grand- prêtre  ayant  été  obligé  de  se  réfi]^er  en  Europe 
pour  se  soustraire  aux  persécutions  d'un  prince  égyptien  «  il 
détermina  le  roi  à  entreprendre  cette  conquête  par  l'appât  des 
richesses  qu'il  y  trouverait.  La  conquête  eut  lieu  en  effet;  le 
grand-prêtre  l'accompagna  vers  la  montagne  en  question ,  mais 
n'ayant  pu  la  gravir,  et   déçu  dans  son  espérance,  i!  porta 


Feuillet  33  reclo. 


Feuillet  33  verso. 


132  DEUXIÈME  CLIMAT. 

«c  le  roi  franc  à  s'approprier  les  richesses  des  autres  habitants  de 
«  TEgypte,  et,  chargé  de  ces  dépouilles,  à  retourner  dans  son 
«  pays. 

ft  A  Touest  de  cette  montagne  sont  les  pays  d'Ahrié  a.^!, 
«  de  Chérouné  aî^j^,  de  Beiadh  js!U^,  et  de  Soûl  ôyo.  A  l'est 
ft  sont  les  demeures  des  Bili  Ji^^ ,  des  Djehiné  aâa.^  et  de  Sofa- 
«  ra  Sj\à^.  Ces  Bili,  qui  habitent  au  nord  de  Colzoum,  sont 
«  des  Arabes  capables  de  toute  sorte  d'actions  condamnables, 
«  avides,  de  mauvaise  foi,  d^  mœurs  dépravées,  et  sanguinaires 
«  au  dernier  point.  Si  vous  parvenez  à  les  vaincre ,  ils  se  dis^ 
«  persent  ;  si  vous  vous  fiez  à  leurs  paroles ,  ils  vous  tuent  sans 
«  miséricorde.  Enfin  ils  n'ont  aucune  sorte  de  respect  pour  rien, 
«  ni  de  religion.  Dieu  les  a  châtiés  par  un  grand  nombre  de 
«  misères  et  d'infirmités,  mais  ils  sont  incorrigibles  et  leur 
H  existence  est  dans  le  mal. 

R  A  Textrémité  des  contrées  décrites  dans  la  présente  sec- 
«  tion  ^,  est  le  désert  d'Adzab ,  qui  n'est  fréquenté  que  par  un 
«  petit  nombre  de  nomades  d'el-Bedja  xaNJ! ,  à  cause  du  manque 
«  d'eau.  La  traversée,  depuis  Cous  ^^  jusqu'à  Adzab,  est  au 
«  moins  de  ûo  journées. 

«  Il  y  a  dans  ce  désert  un  puits  dont  les  eaux  présentent  un 
R  phénomène  des  plus  singuliers  :  il  consiste  en  ce  que,  lors- 
«, qu'on  en  a  bu,  elles  ne  s'écoulent  point  par  les  voies  ordi- 
«  naires;  elles  ne  séjournent  pas  non  plus  dans  l'estomac  de 
«  l'homme,  mais  elles  sont  évacuées  très-promptement. 

«  La  traversée  de  ce  désert  est  impraticable  durant  la  saison 
«  des  grandes  chaleurs  et  pendant  le  semoum  d'été ,  à  cause  de 
«  l'aridité  qui  résulte  de  ce  vent  empoisonné,  et  parce  qu'alors 
«  le  sol  est  brûlant  au  point  d'occasionner  la  mort  :  les  voyageurs 

^  Notre  ma.  porte  Tili,  mais  cette  leçon  vicieuse  est  corrigée  par  le  ms.  B. ,  qui 
nous  donne  aussi  G)lzoum  au  lieu  de  ^Jî.    , 

*  Lisez  «4^  et  nnn      f^)\   comme  porte  notre  ms. 


CINQUIÈME  SECTION.  155 

1  préfèrent  donc  (pour  se  mettre  en  routp)  fes  derniers  jours  dé 
«  Tautomne.  »  A  l'extrémité  du  désert  et  sur  les  bords  de  la  Mer 
Salée  ^  est  la  ville  d'Adzab,  où  s'effectue  le  passage  à  Djidda,  qui 
est  d'un  jour  et  d'une  nuit  de  navigation. 

Aidab  ^  a  deux  gouverneurs ,  dont  l'un  est  nommé  par  le  chef 
des  Bedjah ,  et  l'autre  par  les  princes  d'Egypte.  Ces  deux  officiers 
perçoivent  chacun  par  moitié  les  revenus  de  cette  ville.  Le  gou-* 
verneur  égyptien  est  chaîné  de  faire  transporter  i  Aïdab  les 
vivres  et  toutes  les  espèces  de  provisions  «  et  celui  qui  com- 
mande au  nom  du  chef  des  Bedjah  se  charge  de  tirer  ces  diffé- 
rents objets  de  l'Abyssinie.  Ce  dernier,  qui  réside  dans  les  dé- 
serts, n'entre  que  rarement  dans  la  ville.  Les  habitants  d'Aîdab 
parcourent  continuellement  tous  les  cantons  du  pays  de  Bedjah 
pour  y  vendre  et  y  acheter  ;  ils  en  rapportent  du  beurre ,  du  maïs 
et  du  lait.  Ils  ont  un  grand  nombre  de  barques  qui  servent  pour 
la  pêche,  et  ils  prennent  quantité  de  poisson  d'un  goût  exquis. 
Aujourd'hui,  c'est  à  Aïdab  qu'on  lève  un  droit  de  8  dinars  sur 
chacun  des  pèlerins  du  Maghreb.  On  reçoit  en  payement,  et  in- 
différemment, l'or  en  morceaux  ou  monnayé. 

Nul  d'entre  les  voyageurs  qui  se  rendent  du  Maghreb  à 
Djidda,  pour  s'acquitter  du  pèlerinage,  ne  passe  sans  exhiber  sa 
quittance.  Lorsque  le  navire  a  traversé  la  mer  et  qu'il  est  par- 
venu à  bon  port  à  Djidda,  il  mouille  à  une  certaine  distance 
du  port,  et  des  vérificateui^  se  présentent  de  la  part  du  gou- 
verneur, examinent  tout  ce  qui  est  susceptible  du  payement 
des  droits  et  le  constatent  sur  leurs  registres;  ensuite  ils  des- 
cendent avec  tous  les  passagers,  et  ils  perçoivent  le  tribut.  S'il 
arrive  que  l'un  d'entre  eux  ne  soit  point  en  état  de  payer  ce 
qu'il  doit,  ils  l'exigent  du  capitaine.  Quelquefois  on  emprisonne 
le  voyageur  durant  un  espace  de  temps  tel  qu'il  manque  l'épo- 

'  Nous  empruntons  littéralement  ici  la  traduction  de  M.  Et.  Quatremère,  Voyes 
ses  excdlents  Mémoires  sur  VÉgypte^  t  II,  pag.  i6é* 


Feuillet  33  verso. 


AIDAB. 


13& 


DEUXIÈME  CLIMAT. 


«Feuillet  33  verso. 


ILES 
DE  LA  MER  RODOE. 


Feuillet  34  recto. 


que  du  pèlerinage  ;  d'autres  fois ,  par  faveur  divine ,  il  advient 
que  quelqu'un  paye  pour  lui. 

Ce  trihut  est  perçu  pour  la  compte  du  prince  de  la  Mecque, 
et  il  lui  sert  à  solder  ses  troupes,  attendu  que  ses  autres  re* 
venus  sont  insuffisants  pour  ses  besoins  et  pour  ceux  des  per- 
sonnes dont  il  est  entoxuré. 

«  La  mer  décrite  dans  la  présente  section  est  difficile  à  tra- 
«  verger,  remplie  d'abîmes,  de  bancs  de  sable  et  d'écueils.  Il  y 
«  existe  diverses  îles  inhabitées  en  hiver.  »  Mais  lorsque  la  navi- 
gation devient  praticable ,  ces  îles  sont  fréquentées  par  des  peu- 
plades au  teint  basané  qui  y  viennent,  au  moyen  de  barques, 
se  livrer  à  une  pêche  abondante;  Us  font  sécher  au  soleil  le 
«  poisson,  le  réduisent  en  Êrine  pour  en  faire  du  pain,  et 
«  s'en  nourrissent.  Leur  principale  industrie  consiste  dans  oette 
«  pêche ,  dans  celle  des  petites  perles ,  et  des  tortues  de  mer , 
«  dont  récaille  est  de  très4>elle  qualité.  » 

La  plus  considérable  de  ces  îles  est  celle  de  Na'aman  (^U«> , 
qui  est  peuplée.  Celle  dite  Samari  ^j^y^ ,  est  habitée  par  une 
peuplade  de  Juifs  samaritains  :  on  les  reconnaît  pour  tels  en  ce 
que,  lorsqu'un  d'eux  veut  en  injurier  un  autre,  il  lui  dit  la  me- 
sas  ( c^est^-dire ,  ne  me  touchei  pas).  Ils  descendent  des  Juifs 
qui  adorèrent  le  veau  dfor  au  temps  de  Moïse. 

«  On  pèche  dans  cette  mer  un  gros  poisson  de  forme  à  peu 
«  près  carrée,  presqu aussi  lai|;e  que  loi^  :  on  l'appelle  behar 
«  jUaII  .  Son  poids  s'élève  souvent  à  un  demi-^^anlar  ^  IL  est  de 
«  couleur  rouge  et  d  un  goût  excellent.  Il  y  en  a  un  autr&  de  la 
«  longueur  d^une  palme  et  demie,  qui  a  deux,  têtes  pourvues 
«  d'yeux  et  de  bouche ,  dont  il  fait  usage  alternativement  :  on 
«  appelle  ce  poisson  le  stylet^  ^  ,  itt.  On  pèdie  aussi  dans 
«  cette  mer  un  poisson  nommé  el**  fieras  ir*j^K  de  la  famille 
«  des  chiens  de  mer,  ayant  sept  rangs  de  dents  et  environ  i  o 

'  De  1 1  à  la  kilogr.  —  '  Voy#1a Ghresthom.  arabe  deM.  de  Sacy,  1. 1,  p.  3o5 


CINQUIÈME  SECTION.  156 

palmes  (  90  pouces  )  de  longueur.  Son  attaque  est  très^dange^ 


Feuillet  34  recto. 


reuse. 


«  Tous  les  bâtiments  qui  naviguent  dans  cette  mer  sont  com- 
posés de  planches  cousues  avec  des  cordes  de  palmier,  cal- 
fatées avec  de  la  résine  pilée ,  et  enduites  de  graisse  de  chien 
de  mer.  Le  capitaine  se  tient  assis  sur  la  proue,  muni  d'ins- 
truments nautiques  nombreux  et  convenables.  Il  examine  at- 
tentivement le  fonds  des  eaux  pour  reconnaître  lesécueils,  et 
il  indique  au  timonnier  la  direction  qu'il  faut  prendre.  Sans 
ces  précautions  I  il  serait  impossible  de  naviguer  dans  cette 
mer,  car  elle  est  tellement  périlleuse  pour  les  hommes  et 
pour  les  navires,  qu'on  n'y  navigue  point  la  nuit.  On  jnouille 
de  jour  dans  quelque  endroit  convenable  «  et  Ton  n'en  repart 
que  de  jour.  C'est  une  mer  sujette  k  des  orages  âffrdux,  se- 
mée d'îles  inhospitalières,  et  qui  enfin  n'o£Pre  rien  dé  bon, 
soit  dans  ses  profondeurs,  soit  à  sa  surface.  Elle  n'est  pas 
comme   la  mer  de    la    Chine   ou  l'Océan  indien,    dont   le 
fond  recèle  les   perles  les  plus  rares,  dont  les  montagnes 
contiennent  les  pierres  les  plus  précieuses,  dont  les  rivages 
sont  couverts  de  villes  florissantes  et  de  résidences  royales; 
où  croissent  l'ébéne,  le  bois  de  Brésil  iiJtiJI,  le  rdtting,  le  bois 
d'alols,  le  camphre  etxiivers  parftuns,  où  Ton  trouve  la  chèvre 
qui  porte  le  musc.  La  mer  de  Colzoum  ne  produit  que  l'am- 
bre ,  et  encore  vieftt^il  de  la  mer  de  llnde.  Nous  avons  indiqué 
son  étendue  dans  la  partie  du  présent  ouvrage  op  il  est  ques- 
tion des  mers  en  général  ^.  » 
Sur  la  rive  orientale  de  cette  mér,  dépendante  de  la  ô'  sec^ 
tion  du  IP  dimat  «  sont  les  points  fortifiés  de  Hali  (>^ ,  de  Ser^ 
vain  (^^,  de  Soàia  j^JU»,  de  Djidda  s^^  de  DjofË  #JL$,  et 
d'el^Djar  jL41^.  Hâli  esA  uûe  petite  vUlé  qui  dépend  du  gouver- 
nement de  Téhamd.  C'est  un  li^  de  relâche  tant  pour  les 

*  Voyëfeci-dMU^,  pâj^.  5.  -^  ^  VoycK  oMMiiê,  féf;.  tSo,  note  S. 


Feuillet  3i&  recto. 


5ANKIAN. 


Feuillet  34  verso. 


DJIDDA. 


136  DEUXIÈME  CLIMAT. 

«  navires  qui  viennent  de  l'Iémen  que  pour  ceux  qui  viennent 

«  de  Colzoum.  On  y  perçoit  des  droits  de  péage  à  Tentrée  et 

«  à  la  sortie ,  et  tout  y  est  apporté  du  dehors.  » 

De  là  y  par  IjS  désert ,  à  la  ville  de  Attour  ^^  \  on  compte 

5  journées  au  sud  ;  et  à  Sankian  (^\^ou0 ,  2  journées  faibles. 
«  Sankian  est  également  une  ville  peu  considérable ,  dont  les 
naturels  sont  tellement  sédentaires,  que,  lors  même  quil  y 
meurt  un  grand  nombre  d'individus,  personne  ne  sort  du  pays. 
Us  n'entreprennent  aucim  voyage  ni  pour  affaires ,  ni  par  plai- 
sir, mais  on  va  chez  eux.  Le  pays  produit  peu,  bien  que  les 
habitants  soient  riches  en  troupeaux.  Leur  industrie  est  gros- 
sière ,  leurs  mœurs  économes ,  leur  physionomie  laide  ;  cepen- 
dant leur  pays  a  part  aux  bienfaits  du  Très*haut. 
«  Serraîn  est  situé  sur  la  côte,  à  5  journées  au  sud  de  Hali. 
C'est  une  ville  bien  fortifiée,  bien  pourvue  d'eau,  et  bien  fré- 
quentée, comme  tout  le  monde  sait.  On  y  perçoit  des  droits 
sur  les  navires  qui  vont  dans  l'Iémen  ou  qui  en  reviennent 
chargés  de  provisions,  de  marchandises  ou  d'esclaves.  Une 
moitié  de  ce  droit  appartient  au  gouverneur  de  Tehama,  et 
l'autre  à  celui  de  la  Mecque,  » 
De  Sarraîn  à  Sakin ,  port  également  très-fréquenlé ,  on  compte 

3  journées  ;  de  là  à  Djidda,  en  suivant  la  côte,  3  journées. 
«  Djidda  est  le  port  de  la  Mecque  ;  il  en  est  à  4o  milles  de 
distance.  La  ville  est  très-peuplée  et  son  commerce  est  con- 
sidérable ;  aussi  les  habitants  sont-ils  riches.  La  mousson  qui 
souffle  avant  l'époque  du  pèlerinage  est  très-favorable  à  Djidda 
en  ce  qu'elle  y  amène  une  grande  quantité  de  provisions  et 
de  marchandises  de  prix.  C'est,  après  la  Mecque,  la  ville  la 
plus  importante  de  tout  le  Hedjaz,  Il  y  a  un  gouverneur  qui 
commande  au  nom  du  prince  de  la  Mecque,  et  qui  veille  à 
tous  les  besoins  de  l'administration,  Elle  possède   un  grand 

'  Dans  notre  manuscrit  ce  nom  est  presque  illisible;  ï Abrégé  portç  Atter. 


CINQUIÈME  SECTION.  157 

K  nombre  de  bâtiments  qui  naviguent  à  diverses  destinations, 
c  La  pêche  y  est  très-abondante ,  ainsi  que  la  récolte  des  lé- 
«  gumes.  C'est  là,  dit-on,  que  descendit  Eve  après  sa  sortie  du 
«  paradis  terrestre  ;  c'est  là  que  reposent  ses  restes  mortels.  » 

La  Mecque  *  est  une  ville  tellement  ancienne  que  son  origine 
se  perd  dans  la  nuit  des  temps  ;  elle  est  célèbre ,  florissante ,  et 
Ton  s'y  rend  de  tous  les  points  du  monde  musulman.  Située 
entre  deux  collines,  sa  longueur  du  nord  au  sud  est  d'environ 
deux  milles,  et  du  sommet  du  mont  Djiad  à  celui  du  mont 
Goaïcan  on  compte  un  mille  de  distance.  Elle  est  bâtie  d'argile 
et  de  pierres  extraites  de  ces  montagnes.  Elle  a  peu  de  rues ,  et 
au  milieu  se  trouve  la  mosquée  nommée  el-Haram,  bâtiment 
sans  toit,  qui  ressemble  à  une  clôture  circulaire,  renfermant  la 
Kaaba.  Ce  dernier  édifice  est  couvert;  et,  mesuré  à  l'extérieur,  il 
a  2  4  coudées  de  côté ,  tant  à  l'orient  qu'à  l'occident.  Sur  le  côté 
oriental  de  la  Kaaba ,  il  y  a  une  porte  à  peu  près  de  la  hauteur 
d'un  homme,  et  qui  est  de  niveau  avec  le  pavé  de  ce  sanctuaire, 
dans  un  des  coins  duquel  se  trouve  la  pierre  noire.  La  longueur 
du  mur  septentrional  regardant  la  Syrie ,  ainsi  que  celle  du  mur 
opposé  qui  regarde  l'Iémen ,  n'est  que  de  s  3  coudées.  De  ce  côté, 
règne  une  enceinte  consacrée ,  dont  la  longueur  est  de  5o  cou- 
dées et  dans  laquelle  on  voit  la  pierre  blanche,  tombeau  d'Ismaêl, 
fils  d'Abraham  (  que  le  salut  soit  sur  eux  deux  I  ).  A  l'orient  de  la 
mosquée  el-Haram  se  trouve  la  coupole  d'Abbas,  le  puits  de 
Zemzem  et  la  coupole  des  Juifs.  Le  mur  qui  entoure  la  Kaaba 
est  couvert,  pendant  la  nuit,  de  lampes  et  de  torches  allumées. 
Ce  monument  a  deux  toits  ^  dont  le  plus  élevé  sert  à  l'écoule- 
ment de  l'eau  des  pluies ,  par  une  gouttière  en  bois  qui  la  conduit 
sur  le  tombeau  d'Ismaël  dont  nous  avons  parlé.  Toute  la  partie 
extérieure  de  la  Kaaba  est  d'ailleurs  couverte  d'étoffes  de  soie 

*  Voyez  le  texte  et  la  traduction  de  ce  passage  dans  ÏEdrisii  Africa  de  Hartmann, 
pag.  458  et  suivantes. 

i8 


Feuillet  34  verso. 


LA  MECQUE. 


Feaillet  35  recto. 


158  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  35  recio      dlfâc  qui  la  dérobent  entièrement  à  la  vue.  Son  élévation  est  de 

2  7  coudées.  Ces  étoffes  sont  attachées  au  moyen  de  crochets  et 
d  agrafes.  Le  khalife  résidant  à  Bagdad  en  envoie  tous  les  ans 
de  nouvelles  pour  remplacer  les  anciennes  ;  nul  autre  que  lui  n'a 
ce  privilège. 

La  tradition  porte  que  la  Kaaba  fut  la  demeure  d'Adam,  et 
que ,  construite  de  pierre  et  d'argile ,  elle  fut  détruite  par  le  dé- 
luge, et  resta  en. ruines  jusqu'à  ce  que  Dieu  ordonnât  à  j^raham 
et  à  Ismâêl  de  la  reconstruire.  Ces  deux  patriarches  unirent  leurs 
efforts  et  la  reconstruisirent  avec  les  mêmes  matériaux. 

Dans  toute  la  ville  de  la  Mecque ,  il  n'y  a  d'eau  courante  que 
celle  qui  y  est  amenée  d'une  source  très-éloignée  ;  Moctader, 
prince  Ahbasside ,  acheva  cet  aqueduc.  Ces  eaux  sont  saumàtres 
et  désagréables  au  goût;  les  meilleures  sont  celles  du  puits  de 
Zemzem  ;  l'on  peut  en  boire ,  mais  il  ne  faut  cependant  pas  en 
Satire  un  usage  continu.  On  ne  trouve  pas  à  la  Mecque  d'arbres  à 
fruits  ;  on  n'y  voit  que  les  espèces  propres  aux  déserts.  Le  prince 
de  la  Mecque  habite  un  château  nommé  el-Marba'at  iu^jU ,  situé 
à  3  milles  environ  à  l'occident  de  la  ville.  C'est  un  édifice  en 
pierre,  auquel  est  joint  un  jardin  nouvellement  établi,  où  l'on 
voit  des  dattiers,  beaucoup  de  palmiers^oam  et  divers  arbres 
transportés  d'ailleurs. 

Le  prince  hachémite  qui  exerce  l'autorité  suprême  à  la  Mec^ 
que  n'a  point  de  cavalerie ,  mais  un  corps  de  fantassins  que  l'on 
nomme  hallebardiers  (  i^ij^  )•  U  porte  des  habits  et  un  turban 
de  couleur  blanche ,  et  parait  à  cheval  en  public.  Il  administre 
bien;  il  fait  preuve  de  justice  et  d'équité,  et  il  exerce  la  bienfait 
sance  autant  que  sa  position  le  lui  permet.  A  deux  époques  fixes, 

m 

au  commencement  du  mois  de  redjeb,  et  au  temps  où  l'on  s'y 
réunit  pour  le  pèlerinage ,  on  vend  à  la  Mecque  les  marchandises 
qui  y  sont  apportées  du  dehors.  La  plupart  des  habitants  sont 
riches,  tant  en  matières  d'or  et  d'argent,  qu'en  troupeaux  de 


CINQUIÈME  SECTION.  159 

toute  espèce.  Ils  n'ont  d'autres  céréales  que  celles  qu'on  leur 
apporte  de  différentes  contrées.  Les  dattes  leur  arrivent  de 
divers  pays  voisins,  et  les  raisins,  que  leur  territoire  ne  produit 
qu'en  très-petite  quantité ,  leur  viennent  de  Taïf.  Ceux  d'entre 
les  Mecquois  qui  n'ont  pas  de  fortune  soufirent  de  la  faim  et 
sont  exposés  à  bien  des  maux.  En  sortant  de  la  Mecque,  on  trouve 
de  tous  côtés  des  vallées  où  l'on  voit  des  eaux  courantes,  des 
sources  qui  ne  tarissent  jamais,  des  jardins  clos  de  murs  et  des 
champs  ensemencés. 

De  la  Mecque  k  Médine,  qu'on  appelle  aussi  lathrib  s^yt^,  on 
compte ,  par  la  route  la  plus  commode ,  6  journées  »  savoir  : 

De  la  Mecque  à  Batn-mer'i  ^  (^ ,  où  se  trouvent  une  source 
surgissant  du  lit  sablonneux  d'im  torrent,  et  des  bosquets  de  pal- 
miers fréquentés  par  les  Arabes ,  1 6  milles. 

De  Batn-mer'i  à  A'sfan  ^l — îum^ ,  fort  construit  à  i  o  milles  de 
distance  de  la  mer,  auprès  d'une  source  d'eau  douce ,  et  habité 
par  une  peuplade  dite  Djehiné  iKA»^^ ,  33  milles. 

D' A'sfan  à  Codeîd  <>s!«xs ,  petit  fort  à  5  milles  de  la  mer,  ha- 
bité par  des  Arabes  de  race  mélangée,  dont  la  principale  res- 
source consiste  dans  la  récolte  des  dattes,  et  entouré  de  déserts, 
2  4  milles. 

De  Codeîd  à  el-Djohfa  iUUi^,  village  bien  peuplé  >  quoique 
non  entouré  de  murs,  situé  à  4  milles  de  la  mer,  lieu  de  réu- 
nion pour  les  pèlerins  de  Syrie,  26  milles. 

D'el-Djohfa  à  el-Abra  i^ôll,  où  sont  des  puits,  27  milles. 

De  là  à  Essakia  IjuLJI  ,  lieu  situé  sur  les  bords  d'une  rivière , 
entouré  de  jardins  et  de  vergers  de  palmiers,  habité  par  des  Ara- 
bes de  la  tribu  de  Taï  Jo  et  par  d'autres,  27  milles* 

De  là  à  Rouîtha  R  i  f^ji\ ,  lieu  inhabité,  où  est  un  étang,  36 
milles. 

De  là  à  Sebala  jLJUu»  ,  lieu  peu  habité ,  où  sont  des  sources 
d'eau  potable,  34  milles. 

18. 


Feuillet  35  recto. 


Feuillet  35  verso. 


140  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  55  verso.         De  Sebala  à  Melel  S — 1^>  station  où  sont  des  sources  d'eau 

douce ,  1 7  milles. 

De  là  à  Chedjer^^^,  lieu  de  réunion  pour  les  habitants  de 
Médine,  peuplé  d'un  petit  nombre  d'Arabes,  i  a  milles. 

De  Chedjer  à  Médine,  6  milles. 

Total,  2  58  milles  ^ 

L'autre  route  de  la  Mecque  à  Médine  passe  par  des  monta- 
gnes et  des  défilés.  On  suit  le  précédent  itinéraire  jusqu'à  Codeid, 
puis  on  passe  par  les  lieux  suivants  :  el-Khowar  jlytt,  Seniet  el- 
Morat  i\jX\  iUÂ^,  Medlé  Mudjah  ^Us  id«K^,  Batn  Medhedj  ^\^ 
zOc«,  Batn  Dhat  Kechd  «x.û.â»  v^^ls  ^^ ,  Adjrad  d^^t ,  Dhi  Che* 
mir^;^  ^ô,  Batn  A^da  l^xil  ^^ ,  Medledjet  la'four  ^yUj» 
el-A'ïtha  UUnJl ,  Edhan  el-Cahet  a^iJâ  \j\s\ ,  Djebel  el-O'urdj 

JLil  ^  Theniet  el-A'ïar  jU^VI  aaâ5  ^  Rima  Uj ,  Haï  A  mr  ben 


A'ouf  c3>-^  {^  ^j^  S' 

Médine  est  située  dans  une  plaine  dont  le  sol  est  imprégné  de 
sel;  elle  était  autrefois  entourée  de  murailles  et  de  fossés.  De 
nos  jours,  ses  fortifications  consistent  en  murs  de  terre;  ils  furent 
construits  par  les  ordres  de  Cassim  eddaoulet  el-Ghari,  qui  peu- 
pla la  ville  et  pourvut  à  la  subsistance  de  ses  habitants.  La  popu- 
lation y  est  pauvre,  sans  industrie,  sans  commerce.  Autour  de 
Médine,  croissent,  en  grande  quantité,  des  dattiers  dont  les 
fruits  sont  excellents;  c'est  la  principale  ressource  des  Médi- 
nois  ;  car  ils  ne  possèdent  que  peu  de  bestiaux  et  peu  de  champs 
cultivés.  On  y  boit  de  l'eau  d'une  rivière  amenée  du  côté  de 
l'est,  par  les  soins  d'Omar  ben  el-Khattab  (que  Dieu  lui  soit 
favorable  I  ).  Cette  rivière  prend  sa  source  au  nord  de  la  ville;  on 
a  creusé  un  fossé  pour  la  détourner  de  son  cours.  Médine  est 
grande  comme  la  moitié  de  la  Mecque;  les  eaux  nécessaires  pour 
l'arrosement  des  dattiers  et  des  autres  cultures  sont  des  eaux 

*  Le  texte  du  ms.  B.  poite  par  erreur,  270. 

*  La  montagne  des  boiteux.  —  '  La  montée  des  ânes. 


CINQUIÈME  SECTION.  141 

de  source ,  puisées  par  des  esclaves.  Le  champ  des  ronces  ^  *  •: 
o^jàiS  (  le  cimetière  )  est  situé  à  Torient  de  M édine. 

Couba  Ui  est  hors  de  la  ville ,  à  deux  milles  de  distance  ;  il  y 
avait  autrefois  des  maisons  où  se  réunissaient  les  premiers  secta- 
teurs du  prophète  jUiiM.  C'est  maintenant  un  bourg  bien  peuplé; 
il  y  a  une  source  d'eau  courante. 

A  six  milles,  au  nord  de  la  ville,  est  le  mont  Ohod  «3<»-i,  le 
plus  voisin  de  Médine  ;  le  territoire  se  compose  de  champs  cul- 
tivés appartenant  aux  Médinois.  A  quatre  milles  au  sud,  et  sur  le 
chemin  de  la  Mecque,  est  une  rivière  nommée  Wadi  el-A'kik  ^^^îj, 
(J-IaâjJI  ,  dont  les  bords  sont  couverts  de  dattiers  et  de  cultures , 
et  habités  par  des  tribus  d'Arabes.  De  Médine  à  la  mer,  on 
compte  3  journées.  Le  port  de  cette  ville  se  nomme  el-Djar  jlJt, 
bourg  bien  peuplé ,  qui  était  jadis  la  ville  la  plus  voisine  de 
Djidda. 

L'itinéraire  de  Médine  à  Djidda  est  comme  il  suit  : 

De  Médine  à  Hassab  c/Mir^,  i  journée. 

De  Hassab  à  A^rib  v^^,  lieu  situé  au  pied  d'ime  montagne, 
et  près  d'une  source  d'eau  douce,  i  journée. 

D'A'rib  à  el-Djar  j\ — Â,  port  de  mer  où  abordent  les  navires, 
mais  peu  commerçant,  i  journée. 

D'el-Djar  à  Djidda  ô5^^,  environ  i  o  journées. 

On  suit  le  littoral  de  la  mer,  à  plus  ou  moins  de  distance , 
par  une  plage  sablonneuse,  à  travers  laquelle  on  se  dirige,  soit 
au  moyen  de  la  mer,  soit  en  observant  la  direction  des  monta- 
gnes. A  soixante  milles,  à  l'orient  de  la. Mecque,  est  Taïf  ublt. 
Voici  les  noms  des  lieux  par  lesquels  il  faut  passer  : 

De  la  Mecque  à  Cabr  ben  el-Murtefa'  jJU^t  ^jj^s  \  bourg  fré- 
quenté par  des  Arabes  vagabonds  ;  de  là  à  Cam  el-Menazel  ^^ 
JjUU ,  fort  situé  à  l'embranchement  de  deux  routes;  de  là  à  Taïf 

Quand  on  prend  par  el-Akik  ^>juu1J,  on  passe  par  A'rafat  i»U^, 

"  U  ma.  B.  porte,  f»  64  recto,  Berin  ou  Terin  d-Murtefa  ^JJi  ^jj  ou  ^^. 


Feuillet  35  verso. 


Feuillet  36  recto. 


142  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  36  neto.     lieu  situé  à  3  milles  de  la  Mecque,  p\iis  par  Batn  Na man 

^L.«jKji  lieu  planté  de  palmiers;  on  gravit  ensuite  la  montée  de 
Kouda  ^^  d'où  Ton  aperçoit  Taîf.  Cette  ville  fut  la  résidence  de 
la  tribu  de  Thakif.  Elle  est  petite,  bien  peuplée,  bien  pourvue 
d'eau  douce  ;  le  climat  y  est  tempéré,  les  fruits  abondants,  les 
champs  fertiles,  on  y  recueille  beaucoup  de  raisins;  les  raisins  secs 
de  Taïf  sont  très-estimés  et  on  en  exporte  au  loin  une  quantité 
considérable.  La  majeure  partie  des  fruits  consommés  à  la  Mecque 
provient  de  ce  lieu.  «  On  y  fait  beaucoup  de  commerce,  on  y  tra- 
«  vaille  le  cuir  parfaitement,  et  les  chaussures  de  Talf  sont  pro- 
'  «  verbialement  connues,  v  La  ville  est  bâtie  sur  le  penchant  du 

mont  Ghazwan  {j^yy^,  où  sont  les  habitations  des  Béni  Sa'd  4>gu«^, 
dont  le  nom  est  employé  proverbialement  pour  dire  une  famille 
très<nombreuse ,  et  celles  d'une  partie  de  la  tribu  de  Beni-Hodheïi 
J^«>^  c^.  Dans  tout  le  Hedjaz,  il  n  est  pas  de  lieu  dont  la  tem- 
pérature soit  plus  froide  que  ne  Test  le  sommet  de  cette  mon- 
tagne; Teau  y  gèle  quelquefois  en  plein  été.  Du  côté  de  l'orient, 
résident  les  Béni  Halal  J^k^  ^,  ainsi  que  les  Béni  Sa'd  et  les 
Hodheil;  du  côté  de  l'occident,  les  Modledj  ^«x.*  et  d'autres  qui 
font  partie  des  tribus  de  Modhar^^jiâ^. 

Les  districts  et  lieux  fortifiés  dépendants  de  la  Mecque  sont  : 
Nedjed  el-Taïf  u^lkJl  Ju^,  Nedjeran  {j}j-^y  Cam  el-Menazel  y^i 
J>UI,  A'kik  à^j^,  O'kadh  làliU,  Uma  iL-^,  Turba  iL,>i,  Bicha 
.*  tf>  i>,  Kicha  iS  Ah^^j  Djoras  ov^*  Serat  is»]^,^^;  et  dans  le 
Téhama  :  Sànkian  (^lCu> ,  Seraïn  (^j^ ,  Sakia  M. — f^jLJ\ ,  Ghachm 
fCû^ ,  Baïch  jr  A  i  et  A'k  J^.  Ceux  qui  sont  sous  la  dépendance 
de  Médine  sont  :  Taïma  U-^ ,  Daumet  el-Djand^l  J*>al  k^^ , 
Elfara  ^yJï,  Dhou'l-Merouet  i^jU  3S,  Wadi'l-Cora  \^-jÔ\  ^^1^, 
Madian  (j^*>wt,  Khaïber  j«wi-,  Fadak  liJ^xi,  Coura  O'rina  JUuj»  ^^yk, 
Wahida  i^Kn^yi,  Siara  ijU^\,  Rohba  il^yi,  Sebala  JIIUmJÎ, 


'  Variantes  d'après  Y  Abrégé,  Lia ,  Tarba.  Maisa,  Caisa,  Sahara. 


Sebaba 


CINOUIÈME  section.  143 

,  Rahet  k^lj,  A'dzab  v'*>^>  Akhal  J^l ,  Hamia     Feoaiei  36  Mcto. 


L'itinéraire  de  la  Mecque  à  San*a  Uu«9  est  comme  il  suit  :  De 
la  Mecque  à  Cabr  el-Murtefa  ^^  j-ei  S  où  est  un  puits  ;  de  là  à 
Cam  cl<-Menazel  4>U1I  ^jji ,  gros  boui^;  de  là  à  Safryu> ,  où  sont 
deux  sources  d'eau  douce  et  potable  ;  de  là  à  Keri  (^^^  où  Ton 
trouve  de  Teau  et  des  palmiers  ;  de  là  à  Rouîtha  <t  t  ^^j ,  gros 
bourg  dont  les  environs  sont  arrosés  d'eau  courante  et  plantés 
de  nombreux  palmiers;  de  là  à  Tebala  JilLiUf,  petite  ville  bâtie 
dans  un  bas  fonds  et  entourée  de  cbamps  cultivés  et  de  palmiers; 
puis  à  Bicha  Iaktan  (jJài^,  iU^ ,  petite  ville  bien  peuplée ,  bien 
bâtie,  où  sont  des  champs  ensemencés,  de  Teau  courante  et 
quelques  palmiers;  puis  à  Hasda  Iow^^im^  ^  où  il  y  a  un  puits  peu 
abondant  et  peu  d'habitants  ;  puis  à  Biat  is»l^  ^,  boui^  considé- 
rable dont  les  environs  sont  bien  plantés  de  palmiers,  et  où  l'on 
trouve  une  source  d'eau  douce  ;  puis  à  Sabkha  Ub^  ,  lieu  inha* 
bité;  de  là  à  Cacha  i^  .  A^,  bourg  considérable  où  l'on  trouve 
des  sources,  des  vignes,  de  beaux  palmiers  et  des  légumes:  de  là 
à  Nedjem  ^^^,  bourg  peuplé  ayant  un  puits;  de  là  à  Sadoum- 
Rah  ^\j  |f>«>MM,  boui^  considérable,  assez  peuplé,  et  dont  les 
constructions  sont  contiguês  les  unes  aux  autres  ;  il  y  a  des  sour- 
ces d'eau  douce  et  beaucoup  de  vignes.  Djoras  en  est  éloigné  de 
8  milles. 

Djoras  et  Nedjeran  sont  l'une  et  l'autre  d'une  grandeur  à  peu 
près  égale  ;  ces  deux  villes  sont  environnées  de  palmiers  ;  on  y 
prépare  des  cuirs.  Cet  article  forme  la  principale  ressource  du 
pays  et  est  l'objet  du  commerce  de  ses  habitants,  qui  ont  la  répu- 
tation d'être  très-habiles  dans  ce  genre  de  &brication.  De  Sa- 
doum  on  se  rend  à  Mehdjera  i^      iff     »,  gros  bouig  pourvu  de 

*  Ou  Tirin  d-Hurte(a  d'après  le  ms.  B. 

*  Ou  Gaxe  d'après  la  version  latine.  -^-  '  Ou  Djasda. 

*  La  version  latine  porte  Niab. 


Feuillet  36  verso. 


144  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  36  ferao.     sources  d'eau  et  d'un  puits  très-profond  et  très-abondant.  Il 

existe  à  Mehdjera  un  arbre  connu  sous  le  nom  de  Talhat  el-Me- 
lik  Jl-UI  A^i»,  et  qui  ressemble  à  un  saule  ^  excepté  qu'il  est 
plus  grand.  Cet  arbre  sert  de  limite  entre  le  territoire  de  la  Mec- 
que et  celui  de  llémen.  De  là  on  va  à  A'rca  iLS^  \  joli  boui^, 
puis  à  Sa'da  ft«Xjuo,  ville  petite  mais  bien  peuplée,  où  Ton  fa- 
briqué d'excellents  cuirs  qui  sont  exportés  dans  l'Iémen  et  dans 
le  Hedjaz.  De  là  à  Sana'  on  compte  1 80  milles.  De  là  on  va  à 
el-A'mechîé  a  a  &  ?^l ,  lieu  inhabité,  où  est  une  source  peu 
abondante;  de  là  à  Djenouan  {j^y^^  place  bien  fortifiée,  ren- 
fermant deux  mares  d'eau.  Ses  habitants  sont  des  O'marites  de 
race  mélangée.  Cet  endroit  abonde  en  vignes  qui  produisent 
des  raisins  d'une  grosseur  extraordinaire.  Les  raisins  secs  de  Dje- 
nouan sont  d'un  goût  excellent  et  d'un  prix  élevé.  On  en  exporte 
dans  les  pays  circonvoisins  ainsi  que  dans  les  pays  éloignés.  On 
compte  de  Djenouan  à  Sana',  7a  milles;  on  en  compte  48  de 
Djenouan  à  Sa'da.  De  Djenouan  dépendent  plusieurs  bourgs 
et  habitations,  des  champs  cultivés,  des  eaux  employées  à  l'agri- 
culture. La  population  se  compose  d'Arabes  de  la  tribu  de  Ghas- 
san ij  -  ^  et  d'autres.  A  l'ouest  de  Djenouan ,  est  situé  le 
pays  des  Abadhites  inn^l*'»  pays  très -peuplé,  pourvu  de  places 
bien  fortifiées,  de  champs  fertiles  et  de  nombreux  édifices. 

De  là  on  va  à  A'nafit  côU^ ,  ville  entourée  de  vignes ,  mais  de 
peu  de  palmiers.  Ses  habitants  boivent  de  l'eau  d'un  grand  étang 
qui  est  alimenté  par  des  sources;  de  là  à  Rabda  »«x^j,  petite  ville 
entourée  d'un  grand  nombre  de  vignes,  de  champs  bien  cultivés 
et  de  sources  d'eau.  Ses  habitants  possèdent  du  gros  bétail  et  des 
chameaux.  Il  y  a  à  Rabda  un  puits  abandonné  *  et  un  château 
dont  il  est  question  dans  les  anciennes  chroniques.  De  Rabda  à 
San'a  il  n'y  a  qu'une  station.  Nous  avons  parlé  de  cette  dernière 

'  La  version  latine  porte  Adhia. 

*  Les  deux  mss.  portent  'AJ^juê  ;  Ift  version  latine  porte  pat$us  altissimus. 


CINQUIÈME  SECTION.  145 

ville  dans  le  premier  climat.  La  route  que  nous  venons  de  tracer 
est  ordinairement  accomplie,  par  les  caravanes  »  en  ving^  stations. 
Quant  à  la  route  de  la  Mecque  à  Dhou-Sohaïm  |0 — ^  ^s ,  dans  le 
Khaulan  {j^^y  elle  traverse  les  pays  suivants  :  de  la  Mecque,  on 


Feuillet  36  verso. 


se  rend  à  MalLan  ^JXi U ,  où  les  voyageurs  font  habituellement 

halte;  de  là  à  lalamlam  Jkks!,  montagne  dont  la  direction  est  de 
Test  à  Touest,  et  qui  sert  de  rendez-vous  aux  habitants  du  Té- 
hama;  puis,  à  un  endroit  solitaire  pourvu  d'eau  de  source,  i 
journée. 

Puis  à  Caîna  iU^,  petite  ville  avec  deux  puits,  i  journée. 

Puis  à  Darca  J^a  et  à  O*lbob  c^^^J^ ,  bourgs  peuplés,  i  journée. 

Puis  à  Hachaba  ii  »&>■  \  petit  bourg  ayant  de  Teau  en  abon- 
dance ,  1  journée. 

De  là  à  Canoima  byi,  où  est  un  puits,  i  journée. 

De  là  à  Bicha-Haran  {j[)L^  iUuf ,  où  Ton  rencontre  des  Ara- 
bes nomades  et  une  source  d'eau  excellente,  i  journée. 

De  là  à  Hali  Jl»  ,  petite  ville  située  sur  le  bord  de  la  mer,  et 
dont  nous  avons  parlé  en  son  lieu,  i  journée. 

De  Hali  la  maritime  jusqu'à  la  rivière  de  Sankian  ^\<— Juo ,  qui 
coule  vers  la  ville  du  même  nom,  i  journée. 

De  là  à  Bichat-Iaktan ,  dont  il  a  été  question  dans  l'itinéraire 
de  San'a,  i  journée. 

De  là  à  Haran  el-Carïn,  (j^ji^il  ob^»  ^^^  petite,  bien  peu- 
plée ,  pourvue  d'eau  courante  et  entourée  de  quelques  paln;iiers , 
1  journée. 

De  là,  on  va  à  Khaulan  Dhi-Soheîm,  forteresse  bien  bâtie, 
dont  les  habitants  sont  connus  par  leur  fierté  et  jouissent  d'une 
grande  considération.  Tous  les  pays  que  nous  venons  de  nom- 
mer sont  situés  dans  le  Téhama,'  province  de  l'Iémen.  Le  Té- 
hama  est  couvert,  comme  d'un  réseau,  d'une  chaîne  de  monta- 
gnes qui  commencent  à  la  mer  de  Colzoum  qu'elles  dominent , 

'  La  version  latine  porte  Habascta. 

»9 


Feuillet  37  recto. 


146  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  dy  veno.     et  dont  UD  embranchement  se  dirige  vers  Torient.  Voici  quelles 

sont  les  limites  du  Téhama  :  à  Touest,  la  taer  de  Colzoum  ;  à  Test , 
une  chaîne  de  montagnes  se  dirigeant  du  sud  au  nord.  L'étendue 
de  cette  province ,  en  long ,  depuis  Sordja  i^j^  jusqu'à  A'den 
^jsA,  en  suivant  les  bords  de  la  mer,  est  de  la  journées;  sa  lar* 
geur  est  de  4  journées  de  marche,  depuis  les  montagnes  jus- 
qu'au territoire  d'A'labaca  iUL^^U  ^  Elle  a  au  levant  les  villes  de 
Sa'da,  de  Djoras  et  de  Nedjeran  ;  au  nord,  la  Mecque,  la  ville  de 
Djidda;  au  sud,  San'a,  éloignée  à  peu  près  de  lo  journées.  Des 
Arabes  de  diverses  tribus  viennent  camper  dans  le  Téhama.  Quant 
à  la  Mecque,  c'est  le  centre  et  le  lieu  de  réunion  de  tous  les 
peuples  de  la  presqu'île  d'Arabie ,  car,  de  la  Mecque  à  San'a ,  on 
compte  a  o  stations  ;  de  la  Mecque  à  Zebid  «>hk>  «  également  a  o  ; 
de  la  Mecque  à  lemamé,  a  i;  de  la  Mecque  à  Damas,  3o;  de  la 
Mecque  à  Bahrein,  a 5.  Nous  parierons  de  toutes  ces  contrées, 
en  temps  et  lieux  convenables. 


*  La  version  porte  ditionem  Alabaeonun. 


SIXIÈME  SECTION. 


147 


SIXIÈME  SECTION. 

Arabie.  —  Golfe  Persique.  —  Hadramaut.  —  Oman.  —  lémamé.' 


Nous  allons  d'abord,  selon  notre  usage,  énumérer  les  pays 
habités  et  les  provinces  connues,  qui  seront  ensuite  décrits  dans 
la  sixième  section  du  présent  ouvrage  :  ce  sont  Djoras  {/^j^  \ 
Bicha  MJS^,  Tebala  JJUs,  O'kadh  ib^,  Nedjeran  ^j\j^,  lahsseb 
la  supérieure  f^^>Muts  y^s ,  lahsseb  Tinférieure  «^^om?  JULm  ^,  Mareb 
V^U,  Chedjer^^,  Chibam  f\j^t  Hadramaut  i^j^^Ayi^»-^  ^  Sour 
jf^^  Calhat  oLyJii,  Mascat  bJu«Mt ,  Sohar  jlacp,  el*AkrjJUJI,  Dho&r 
jlàiây  Soal  JljMM,  Malkha  jLàLt,  Ser-0'man  {j\»j^y  Betsroun 
{jyj^  ^,  Hadjar  ^^,  Hadrama  k^jja^^  eUCarîataîn  ^^^1, 
Wadjera  «^^j.  Rama  iUl^,  Ma'aden  el-bacra  iijSjJ\  ^^o^ma,  Sal- 
mia  A^MM ,  Borca  i^ ,  Adih  ^1 ,  Hadjar  j^ ,  Berman  ^l^ ,  el- 
Djil  Ju4,  Djolfar^UX»-.  Dans  le  golfe  Persique,  les  îles  d'Âbroun 
U3^l  1  de  Hamerj^,  de  Keîch  (>5h^,  de  ben-Kawan  {ji^^  (^  *, 
Derdour  j>^«>JI  «  les  deux  montagnes  de  Kessaîr  et  de  A*ouaîr 
jj^yj^J^'^kk»'.  Dans  la  province  de  Kerman  :  Sabrïn  ^^UJ(  et 
les  montagnes  de  Maskan  ^^Cm^.  Toutes  ces  contrées  sont  habitées 
par  des  peuples  dont  nous  parlerons  ci-après. 

Les  villes  de  Djoras,  de  Hanwan  (jty^,  de  Nedjeran,  sont  à 
peu  près  égales  en  grandeur  et  en  population  ^.  C'est  là  qu'on 

^  Variantes  diaprés  VAhrigi  :  Djoras,  Ofor,  Manea,  Soroman,  Mâden,  Alnacaa, 
Assa ,  Hobal ,  Hd>nr. 

*  Ce  dernier  est  ajouté  ici  d*après  une  note  mai^nale  du  ms.  B. 

*  Le  ms.  A.  porte  j|j«^.  —  *  Notre  ms.  porte  <.|«xS^|. 

*  Les  deux  manuscrits  portent  j^L«uJ)j  jt«XÂll  «i  i^JjiX3\  c'est  donc  par  er- 
leur  qu'on  a  mis  dans  la  version  latine  :  dicinuu esse  regiones  vicinas. 

19. 


Feuillet  37  recto. 


Feuillet  3 7  veno. 


Feoillet  37  verso. 


DUOFAR. 


148  DEUXIÈME  CLIMAT. 

fabrique  les  peaux  dites  ïemamé ,  d'une  qualité  supérieure  à  toute 
autre,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit.  Le  pays  est  couvert  de  cul- 
tures et  de  villages.  Il  s'y  fait  beaucoup  de  commerce. 

De  Djoras  à^Hanwan  on  compte  4  journées. 

De  Hanwan  à  Nedjeran,  6  journées.  « 

De  Djoras  à  Nedjeran,  6  journées. 

Tebala  est  un  fort  dépendant  de  la  Mecque  :  il  en  est  éloigné 
de  Ajournées.  On  y  trouve  de  Teau  courante,  des  champs  cul- 
tivés et  des  palmiers. 

<  Il  est  situé  auprès  d'une  colline  de  terre.  Lorsque  el-Hedjadj 
«  ebn  loussuf  vint  prendre  possession  de  Tebala  au  nom  du  ca- 
«  life  Abd-ul-Melik  ben-Merwan,  n'apercevant  pas  cette  ville 
«  lorsqu'il  s'en  approchait,  il  demanda  où  elle  était  :  Devant 
«  nous,  lui  répondit-on,  au  bas  de  la  colline.  Certes,  dit-il,  une 
«  ville  qui  peut  être  cachée  par  un  tertre ,  est  chose  de  peu  d'im- 
«  portance,  et  il  s'éloigna.  On  a  dit  depuis,  proverbialement  :  C'est 
«  moins  que  Tebala  pour  el-Hedjadj.  » 

De  Tebala  à  Bicha  on  compte  5o  milles. 

De  Bicha  à  Djoras,  Ajournées. 

De  Tebala  au  marché  d'O'kadh  ]ô^  ^^^,  3  journées. 

Ce  dernier  lieu  est  un  gros  bourg  dont  les  environs  sont  fer- 
tiles, plantés  en  palmiers  et  bien  arrosés.  Il  s'y  tient,  tous  les 
dimanches,  un  marché  où  l'on  apporte  toute  sorte  d'objets 
utiles  aux  villageois  de  ce  canton.  Lorsque  la  nuit  arrive ,  cha- 
cun se  sépare  et  retourne  chez  soi.  D'O'kadh  à  Nedjeran,  on 
compte  6  journées: 

Dhofar  jUlô  est  la  capitale  du  district  de  lahsseb.  C'était  autre- 
fois une  des  villes  les  plus  considérables  et  les  plus  célèbres.  Les 
rois  de  l'Iémen  y  faisaient  leur  résidence,  et  «  on  y  voyait  les 
«  palais  de  Zeïdan.  Ces  édifices  sont  maintenant  en  ruines  et  la 
«  population  a  beaucoup  diminué.  Toutefois,  les  habitants  ont 
«  conservé  quelques  débris  de  leurs  anciennes  richesses;  ilspos» 


SIXIÈME  SECTION.  149 

«  sèdént  des  champs  cultivés  et  des  dattiers  en  assez  grand  nom* 
«  bre  pour  subvenir  à  leurs  besoins.  » 

De  lahsseb,  qui  s'appelle  aussi  Dhofar,  à  Damar  jU» ,  36  milles. 
De  Damar  à  Sana'  gJuo ,  Aô  milles. 

De  lahsseb  la  supérieure  «jumu?  ^  au  fort  de  Tsadjeb  jljt  \ 
36  milles. 

De  Tsadjeb  à  el-Hind  JoiL-,  27  milles. 

Hind  est  un  fort  construit  sur  une  haute  colline  où  sont  des 
puits,  et  habité  par  des  arabes  Khaulan  tj^y^  ;  il  est  situé  à  1 4o 
milles  de  San'a. 

De  Dhofar  au  fort  de  Alak  ^k  ^,  habité  par  des  Arabes  d'an- 
cienne race.  Sources  d'eau  douce  ;  quelques  palmiers.  1 4  milles. 
De  Dhofar  à  M areb  vj^  1  3  journées. 

t  Mareb,  qui  n'est  aujourd'hui  qu'un  bourg,  était  autrefois 
une  ville  très^célèbre  parmi  les  Arabes.  On  y  voit  les  ruines  de 
deux  châteaux,  dont  l'un  fut,  dit-on,  construit  par  ordre  de 
Salomon  fils  de  David ,  et  l'autre ,  par  celui  de  Belkis ,  femme 
de  ce  prince.  C'est  à  Mareb  que  î%A  élevée  cette  digue  si  fameuse 
par  l'utilité  dont  elle  était  pour  l'irrigation  de  la  contrée ,  et 
parce  que  sa  destruction  soudaine  fut  un  mémorable  exemple 
de  la  justice  divine  irritée  par  l'impiété  des  anciens  habitants.  » 
De  Mareb  à  la  ville  de  Chibam  «Uâ  ^,  qui  dépend  du  Hadra* 
maut,  Ajournées. 

Les  deux  villes  principales  de  cette  province  sont  Tarim  ^^ 
et  Chibam.  Nous  avons  déjà  parlé  de  la  première;  quant  à  Chi- 
bam, c'est  une  citadelle  très -forte,  bîea  peuplée,  construite 


'  Le  ms.  A.  porte  Nadjeh  Sjfi  et  Djend  «XJi^ ;  TiiMjfë  porte  i\x\cm  Khond. 

'  Notre  ms.  présente  ici  une  lacune  qui  se  trouve  remplie  par  YAhrigi  et  par  le  ms. 
B.  ainsi  qu*îl  suit  :  àh  hoc  ad  arcem  Sofl  iaseh  nii  sunt  pahnm  et  rivi  atiuaram  è  ina- 
wbusfontibus  tnanantiwn,  XVI  M.  P.  —  '  Cest  évidemment  la  même  ville  qui  a  été 
mentionnée  par  Niebuhr  [Descr.  de  T Arabie,  p.  a4o)  sous  le  nom  de  Schibam,  et 
dont  il  a  été  question  ci-dessus,  p.  53.  Il  faut  donc  considérer  comme  fautive  Fortho- 
graphe  du  ms.  A.  qui  porte  partout  Sabam  ^\j^» 


Feuillet  37  verso. 


Feuillet  38  recto. 


MAREB. 


HADRAMAUT 


FeaiUet38  Teeto. 


feuillet  38  verso. 


CUEDJER. 


150  .  DEUXIEME  CLIMAT. 

SUT  ie  penchant  de  la  montagne  du  même  nom,  dont  la  cime  est 
tellement  escarpée  qu'on  n'y  peut  parvenir  qu'avec  de  grands 
efiPorts.  Le  sommet  de  cette  montagne  est  couvert  de  villages,  de 
champs  cultivés ,  d'eaux  courantes  et  de  palmiers.  «  On  y  trouve 
«  des  cornalines ,  des  améthystes  et  des  onyx.  Au  premier  coup 
«  d'œil,  ces  pierres  semblent  n'avoir  que  peu  d'éclat.  Elles  sont 
«  "de  couleur  terreuse,  et  ne  peuvent  être  reconnues  que  par  les 
«  personnes  habituées  à  les  chercher;  mais,  travaillées  et  polies, 
«  elles  acquièrent  toute  leur  beauté  et  tout  leur  prix.  On  dit 
«  qu'on  les  trouve  dans  certaines  vallées  dont  les  cailloux  sont 
«  (de  couleurs  diverses,  parmi  lesquels  il  faut  les  choisir.  On  les 
«  apporte  ensuite  aux  ouvriers  chargés  de  Les  travailler,  et  elles 
«  passent  dans  le  commerce.  » 

A  l'orient  du  Hadramaut  touche  le  pays  de  Chedjer^^,  habité 
par  des  Arabes  de  Mehret  H^^a  ^  qui  sont  de  race  non  mélangée. 
«  Les  dromadaires  que  produit  ce  pays  n'OAt  point  leurs  pareils 
c  en  vitesse.  On  rapporte  même  qu'avec  très*peu  de  soins,  on 
«  parvient  à  leur  feire  comprendre  te  qu'on  veut  d'eux.  On  leur 
à  donne  des  noms  par  lesquels  on  les  appelle;  ils  viennent  et 
ft  obéissent  sans  le  moindre  retard.  Le  principal  bourg  de  Mehret 
n  est  Ghedjer.  Le  langage  des  habitants  est  tellement  corrompu 
(T  qu'on  a  de  la  peine  à  les  comprenait  :  c'est  l'ancien  hamiarite. 
«  Cette  contrée  est  très-pauvre.  Les  seules  ressources  de  ses  ha- 
«  bitants  consistent  dama  le  transport  des  mardiandises  et  dans 
«le  commerce  des  chèvres  et  des  chameaux.  Us  nourrissent 
«  leurs  bestiaux  d'une  ^eëpèce  de-  poisson  connu  sous  le  nom 
«  de  wark  jjjj^  \  qui  sp  pêche  dans  la  mer  d'Oman,  et  qu'on 
«  donne  aux  bestiaux  après  l'avoir  fait  sécher  au  soleil.  Les  ha- 
«  bitants  de  Mehret  ne  connaissent  ni  le  blé,  ni  le  pain.  Us 
«  vivent  de  poisson,  de  dattes,  de  laitage,  et  ne  boivent  que 
«  trèi^peu  d'eau  ;  ils  sont  tellement  accoutumés  à  ce  régime,  que 

^  Ou  ^^  j  Wazak  d'après  le  ma.  B. 


'  n  seiDUerAilfc,  d*aprèft  la  veraion  latine  (pag.  53  ) ,  que  Galbai  seul  est  sitaé  but 
le  bord  de  la  mer,  mais  nos  deux  manuscrits  ne  laissent  aucun  doute  à  cet  égard. 

*  Et  non  pas  quinze  comme  le  porte  Y  Abrégé  ;  au  surplus  le  fait  rapporté  par  notre 
auteur  te  trouve  confirmé  par  des  témoignages  plus  récents.  Voyez  Malte -Brun, 
PrécU  de  Ja  Géogr.  suiv.  tom.  III ,  pag.  ao6  (  anc.  édit  ). 


OMAN. 


SIXIÈME  SECTION.  151 

<  lorsque 9  voyageant  dans  une  contrée  voisine,  il  leur  arrive  Fanittei 38 wr». 
f  de  manger  un  peu  de  pain  ou  quelque  mets  farineux,  ils  en 
«  sont  incommodés  et  tombent  quelquefois  malades  sérieuse- 
«  ment.  On  dit  que  la  longueur  totale  du  pays  de  Mehret  est  de 
«  900  milles t  et  sa  lai^ur  de  i5  à  2  5.  Il  se  compose  en  entier 
«  de  sables  mouvants.  »  De  l'extrémité  du  pays  de  Chedjerj^ 
jusqu'à  A'den  (^^o^»  on  compte  3oo  milles. 

Le  pays  de  Mehret  est  contigu,  du  côté  du  nord,  à  celui 
d'O'man  ^\i.  «  Ce  dernier  est  indépendant,  uniquement  peu- 
«  plé  d'indigènes,  et  fertile  en  firuits  des  pays  chauds,  tels 
«  que  la  datte,  la  figue  banane,  la  grenade,  la  figue,  le  rai- 
«  sin  et  autres  semblables.  »  Les  deux  villes  de  Sour  j^^^  et  de 
Calhat  &  y  il  en  dépendent.  Elles  sont  situées  sur  les  bords 
du  golfe  Persique  \  «  petites,  mais  bien  peuplées;  pn  y  boit  de 
«  Teau  de  puits,  et  on  y  pèche  des  perles  en  petite  quantité.  » 
Elles  sont  à  une  forte  journée,  par  terre,  Tune  de  Tautre;  par 
mer,  la  distance  est  moindre.  De  Sour  ^^^^  au  cap  el-^Mahdjemé 
iU^',  par  terre  5  journées  ^,  et  par  mer,  2.  Ce  cap  s'élève  beau- 
coup au-*dessus  du  rivage,  <  mais  du  coté  de  l'orient,  il  se  couvre 
«  d'herbes  et  se  perd  sous  les  eaux  en  forme  de  banft,  sans  qu'on 
«  sache  jusqu'où  il  s'étend,  ce  qui  cause  souvent  des  naufrages.  » 
Il  y  a  sous  ce  cap  des  pêcheries  de  perles.  De  Calhat,  en  suivant 
la  côte,  jusqu'à  la  ville  de  Sohar^l^i»,  on  compte  a 00  milles, 
et  non  loin  de  là  (de  Calhat),  sur  le  rivage,  est  le  bourg  de 
Damar  ^Ud  «  de  peu  de  ressources  et  peu  habité  pendant  l'hiver, 
«  mais  qui  acquiert  pendant  Tété  Timportance  d'une  ville  popu- 
«  lense  à  cause  de  la  pêche  des  peries ,  car  Damar  est  renommée 


152  DEUXIÈME  CLIMAT. 

FeuiUet  Sg  recto.     «  par  la  beauté  de  celles  qu'elle  produit.  »  De  Mascat  yjkm^  à 

Sohar,  villes  Tune  et  Tautre  bien  peuplées,  on  compte  45o 
milles  sans  habitations.  Soharjl^9  est  située  sur  le  golfe  Persi- 
que.  C'est  Tune  des  villes  les  plus  anciennes  du  pays  d'O  man,  et 
«  des  plus  riches  en  biens  anciennement  ou  récemment  acquis.  ■ 
Anciennement ,  «  il  y  venait  des  marchands  de  toutes  les  parties 
«  du  monde,  pour  l'importation  des  productions  de  l'Iémen, 
«  et  l'exportation  de  toute  sorte  d'objets,  ce  qui  contribuait 
c  à  la  prospérité  du  pays  (  d'ailleurs  )  fertile  en  dattes,  en  fi<- 
«  gués  bananes,  en  grenades,  en  coings  et  autres  fi:iiits  de  quai- 
«  lité  supérieure.  »  Il  s'y  faisait  des  expéditions  pour  la  Chine  ; 
mais  cet  état  de  choses  a  cessé ,  et  voici  pourquoi.  Il  existe  au 
centre  du  golfe  Persique ,  vis-à-vis  de  Mascat ,  une  île  nommée  île 
de  Keîch  qî^,  de  forme  carrée ,  de  1 3  milles  de  long  sur  autant 
de  large.  «  Dans  cette  île  est  une  ville  aussi  nommée  Keich,  dont 
un  certain  gouverneur  de  l'Iémen  s'empara.  Il  la  fortifia ,  la 
peupla  et  y  équipa  une  flotte ,  à  l'sdde  de  laquelle  il  se  rendit 
maitre  du  littoral  de  l'Iémen.  Cet  homme  occasionna  beaucoup 
de  dommages  aux  voyageurs  et  aux  marchands,  dépouilla  cha- 
cun de  sotfbien ,  et  affaiblit  le  pays  tellement  que  le  commerce 
se  détourna  de  la  voie  d'O'man  et  se  reporta  vers  A'den  (jo^. 
Avec  sa  flotte ,  il  ravagea  les  côtes  du  Zendj  ^j ,  et  celles  de 
Gamran  (jj^^.  Les  habitants  de  l'Inde  le  redoutent  et  ne  lui 
résistent  qu'à  l'aide  ae  navires  dits  el-mechiat,  dont  nous  avons 
déjà  parlé  \  et  dont  quelques-uns  de  la  longueur  d'une  galère,. 
:' quoique  d'une  seule  pièce  de  bois ,  sont  susceptibles  de  porter 
2 Où  hommes.  Un  voyageur  contemporain  nous  a  rapporté  que 
le  gouverneur  de  Keîch  possède  cinquante  de  ces  navires  tous 
d'une  seule  pièce,  sans  compter  beaucoup  d'autres  qui  sont  de 
pièces  rapportées.  Cet  homme  continue  actuellement  encore 
ses  expéditions  déprédatrices;  il  est  fort  riche,  et  nul  ne  peut 

*  Voy .  ci-dessus ,  p.  7 1  de  la  présente  traduction.  Ici  les  deux  mss.  portent  ^^A.fir--T- 


SIXIÈME  SECTION.  155 

t  lui  résister.  On  trouve  à  Keich  des  champs  cultivés ,  des  bqpufs  *  Feuillet  39  recto. 
«  des  moutons,  des  vignes  et  des  pêcheries  de  belles  perles.  »  De 
Sohar  à  cette  île,  on  compte  2  journées  de  navigation.  «  Elle 
«  dépend  de  Tlémen  et  de  Mascat,  dont  elle  est  à  1  journée  de  '  * 
«  navigation.  £1-Mes ^«41  (ou  el-Tiz  jjoJI  )  et  Chat  kâ  sont  situées 
sur  la  côte  du  Kerman.Yis-à-vis  de  Sohar,  à  une  distance  de  2  jour- 
nées par  terre ,  sont  deux  villes  séparées  par  une  rivière  dite  el-Falh 
^oUi  :  Tune  de  ces  villes  se  nomme  So'al  J\  ■  mm ,  et  l'autre  O'fra 
Jifi.  Elles  sont  Tune  et  Tautre  peu  considérables ,  mais  bien  peu- 
plées, et  entourées  de  champs  cultivés  «t  de  palmiers.  Leurs  habi- 
tants boivent  les  eaux  de  la  rivière  dont  il  vient  d'être  fait  mention. 
La  contrée  dont  elles  dépendent  s'appelle  Nazoua  •^yj  \  A  une 
demi-journée  de  ces  villes  est  celle  de  Mandj  ^,  qui  est  de  peu 
d'importance,  et  située  au  pied  de  la  montagne  de  Charam  >%)-%^ , 
«  où  sont  les  sources  de  la  rivière  »  d'el-Falh  ^^l.  Cette  rivière 
est  considérable;  ses  bords  sont  couverts  de  champs  cultivés  et 
de  villages  jusqu'à  la  mer  où  elle  se  jette,  auprès  de  Djolfara 
•;LAX»-.  Beaucoup  d'habitants  du  pays  d'Oman  sont  des  disstidents 
il^,  «  dont  la  plupart  vivent  aujourd'hui  réunis  dans  un  petit 
pays  nommé  Bechroun  {jyj^y  à  l'ouest  d'Oman,  sur  une 
montagne  où  sont  leurs  villages  fortifiés  et  qui  leur  appartient  : 
Bechroun  est  situé  au  bas  de  cette  montagne.  D'après  ce  qu'on 
rapporte,  la  circonférence  du  pays  d'Oman  est  de  900  milles. 
Le  climat  y  est  trè^chaud,  et  il  paraît  que  sur  le  sommet 
(  même  )  du  mont  Charam  ^y^jJm  il  ne  tombe  que  peu  de  neige. 
Entre  le  Nedjd  «Kj^  ^  et  l'Oman,  il  n'y  a  que  des  déserts  con- 
tigus.  On  trouve  dans  ce  dernier  pays  une  espèce  de  serpent 
dite  el-I'rbad  ^jtiS  (d'où  provient  le  nom  de  mo'arbid  qu'on 
donne  aux  ivrognes  ) ,  qui  siffle  et  saute ,  mais  qui  ne  mord  pas. 
On  dit  que,  renfermé  dans  un  vase  dé  verre  dont  l'orifice  est 

*  Ou  «jj^  Taroua. 

*  Pays  très-oonnu  à  cause  de  la  beauté  des  races  de  chevaux  qu  il  produit. 

ao 


Feaiilet  39  veno. 


liuAui, 


154  DEUXIÈME  CLIMAT. 

«  bien  bouché,' puis  dans  une  boîte,  et  transporté  hors  du  pays 
«  d'Oman  9  il  s'échappe  du  vase  et  qu'on  ne  le  retrouve  pas. 
«  Cette  expérience  a  été  souvent  faite,  et  le  fait  est  de  notoriété 
8  publique.  Il  existe  aussi  dans  cette  contrée  un  petit  animal  ap- 
«  pelé  Courad  ^tyUt  qui ,  lorsqu'il  s'attache  avec  ses  ongles  à  un 
«  homme ,  lui  occasionne  une  tumeur  qui  s'accroît  au  point  que 
a  les  vers  s'y  mettent ,  et  que  ces  vers  pénétrant  dans  l'intérieur 
n  du  corps,  finissent  par  causer  la  mort.  H  y  a  dans  le  milieu  de 
«  l'Oman  une  grande  quantité  de  singes  très-nuisibles  qui  se 
«  réunissent  quelquefois  en  troupe ,  en  sorte  que ,  pour  s'en  dé- 
«  fendre ,  on  est  obligé  de  leur  faire  la  guerre  à  coups  de  flèches 
«  et  d'autres  armes  meurtrières.  » 

De  Sohar  à  Bahreîn  {^j^ ^  on  compte  environ  20  journées; 
mais  le  trajet  d'Oman,  soit  à  la  Mecque,  soit  à  d'autres  con- 
trées, est  très-difiicile ,  à  cause  de  l'aridité  des  déserts.  On  va  par 
mer  à  Aden ,  et  de  là  on  continue  sa  route  par  mer  ou  par  terre. 
Il  y  a  également  beaucoup  de  difficultés  à  se  rendre  de  Sohar, 
qui  dépend  de  l'Oman,  à  Bahreîn,  situé  du  côté  du  nord,  à 
cause  de  l'état  de  guerre  et  de  rixes  continuelles  dans  lequel 
vivent  les  Arabes,  et  qui  ne  laisse  aux  voyageurs  aucune  sécu- 
rité, soit  pour  leurs  personnes,  soit  pour  leurs  biens.  Le  pays 
d'Oman  est  limitrophe,  du  côté  du  nord- ouest,  à  celui  d'Ié- 
ff  marné  a^U,  gouverné,  avant  l'islamisme,  par  cette  reine  si  fa- 
c  meuse  et  si  souvent  mentionnée  dans  nos  livres,  qui  fut  dé- 
«  pouillée  de  ses  biens,  de  ses  esclaves,  et  mise  à  mort  par  ordre 
8  du  calife  Omar  ben-Alkhattab.  L'Iémamé  est  arrosé  par  une 
«  rivière  dite  Afnan  ^UjI  ,  sur  les  bords  de  laquelle  sont  des 
«  villages  et  des  champs  cultivés.  La  principale  résidence  s'ap- 
«  pelle  Hadrama  iL^jAiis^.  11  y  ^  beaucoup  de  palmiers  et  plus 
«  de  dattes  même  que  dans  le  Hedjaz  'J^.  » 

On  compte  également  au  nombre  des  villes  de  l'Iémamé, 
Hadjar^^ ,  aujourd'hui  ruioée,  qui  était  la  résidence  de  la  reine; 


SIXIÈME  SECTION.  155 

auprès  de  là ,  sont  les  deux  villes  de  Bourca  as^  et  de  Salamia     Feuiiitt  39  vena 
KfJk^ ,  à  peu  près  égales  en  grandeur  et  ep  population. 

L'itinéraire  de  llémamé  à  la  Mecque  est  celui-ci  : 

Dlémamé  à  AVdh  joj^f  une  journée. 

A  Khodaia'  iûM<>il,  idem. 

A  Tbania  iuyuJt ,  idem. 

A  Sofra  I^JUJi ,  idem. 

A  Sada  l<x^ ,  idem.     -^ 

Au  fort  de  Gariatem  (^^sJbji,  qui  est  sur  la  route  de  Bassbra, 
«  et  oà  les  deux  routes  se  séparent,  »  une  journée.: 

De  Gariatem  à  Dama  îUb,  même .  distance. 

A  Tandja  Ju^i»,  idem. 

A  Sarba  ib^iA»,  idem.  , 

A  Djadila  a)^«x»-  ,  idem.  t 

A  Falha  «Ja,  idem. 

A  Bocaîba  Mj^j  ^  idem. 

A  Couba  (.»,  idem; 

A  Maran  Jij^ ,  idem. 

A  Wadjera  i[;^3,  idem* 

A  Avytas  tr^^'  >  idem. 

A  Dhat  iVk  êî^  ^'^  f  qui  dépend  du  Téhama,  idem. 

Au  jardin  d'el»  A'mer  j.i«U  (^l  (^Um^,  idem. 

A  la  Mecque,  idem. 

S'il  plaît  à  DieUf  nous  décrirons  en  leur  lieu  toutes  ces  sta- 
tions dans  le  plus  grand  détail. 

«  Au  nombre  des  villes  de  llémamé  est  Hadjar,  dont  nous 
<  avons  déjà  parlé.  »  Entre  Hadjar  et  Hadrama ,  on  compte  a  JQui^ 
nées.  / 

La  dénomination  dlVdb  jb^x  s'applique,  «  dans  cette  contrée,  » 
à  la  rivière  d'Afnan  (^ImI,  qui  sépare  la  province,. en  haute  et 
en  basse,  et  sur  les  bords  de  laquelle  sont  des  villages  bien 
peuplés,  des  champs  cultivés,  des  palmiers,  et  d'autres  arbres. 

ao. 


156  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  4o  recto.  Les  noms  de  ces  villages  sont  :  Manboukha  ék^yAkA^  Wabra 

ilw.,  Carfa  iU^,  A'bra  \^,  Behicha  iLûuiyj,  Sal  JUJI,  Amena 
iî^j^U ,  Nisan  (jl-*Ai ,  Bourca-Dahek  J-^^l  i»  suijj  ,  Salamia  a.^  , 
Toudhih  ^y ,  Mecrat  c:»|yiU  et  M edjaza  IjLfil  ^ 

Tous  ces  villages ,  peu  éloignés  les  uns  des  autres ,  sont  à  des 
distances  à  peu  près  égales.  Entre  Salamia  et  Sal ,  on  compte 
une  journée;  et  entre  Sal  et  Hadrama  de  llémamé,  la  même 
distance.  «  Salamia  est  un  joli  bourg  entouré  de  vergers  et  de 
«  palmiers  dont  les  fruits  sont  d'une  belle  couleur  et  d  un  goût 
«  agréable.  Sal  est  également  un  lieu  peu  considérable,  habité 
«  par  de  misérables  Arabes  ;  il  y  a  des  puits  et  des  sources  d'eau 
«  thermale.  » 
^  Quand  on  veut  aller  de  l'Iémamé  à  Bassora  'iyaAi\ ,  on  se  rend 

d'abord  à  Sal ,  i  journée. 

Puis 9  à  Salamia,  i  journée. 

Puis,  par  le  désert,  à  Marab  vlr^t  ^^^^  habité  piar  des  Arabes, 
3  journées ,  pendant  lesquelles  on  tâche  de  se  procurer  de  Teau 
de  puits  dans  des  lieux  stériles. 

De  Marab  à  Saman  ^U^n-  ,  encore  3  journées. 

R  Saman  est  habité  par  des  Arabes  affamés ,  nus ,  et  que  leur 
«  pauvreté  met  à  l'abri  de  toute  attaque.  • 

De  Saman  à  Tandja  a^J»,  petit  village  dont  le  territoire  est 
limitrophe  à  celui  de  Bahreïn,  i  journée. 

De  là  à  la  ville  de  Kadhima  iuJôW',  fort  situé  sur  une  mon- 
tagne très-élevée,  4  journées  que  les  voyageurs  font,  accompa- 
gnés par  des  Arabes  qui  connaissent  les  puits  et  les  sources. 

De  Kadhima  à  Dahaman  (^l$5 ,  i  journée. 

De  là  à  Bassora,  i  journée. 

Total ,  1 5  journées. 

«  De  riémamé  à  Bahreïn,  on  en  compte  environ  i3. 

«  De  riémamé  à  l'Oman,  également  i3  journées. 

'  Voyez  pour  les  variantes  pag.  55  de  la  version  latine. 


SIXIÈME  SECTION.  157 

«  Il  existe  un  chemin  pour  se  rendre ,  en  suivant  le  littoral^ 
de  rOman  à  Bahreln.  Il  passe  par  Sohar,  Damar,  Mascat, 
el-Djebel  et  Djolfar,  lieux  où  sont  des  pêcheries  de  perles  ^ 
et  vis-^-vis  desquels  il  existe  en  mer  un  vaste  écueil,  tantôt 
un  peu  apparent,  tantôt  caché  sous  les  eaux.  Les  navigateurs 
qui  vont  de  Bassora  k  TOman,  lorsqu'ils  sont  parvenus  sur 
les  limites  de  cet  écueil ,  débarquent  leurs  marchandises  sur 
la  rive ,  afin  d'alléger  le  navire  ;  et  quand  ils  ont  franchi  l'obs- 
tacle/ ils  les  chaînent  de  nouveau  et  continuent  leur  route 
jusqu'à  l'Oman. 

•  Lorsque  vou^  voulez  vous  rendre  de  Djolfar  à  Bahreîn ,  vous 
pouvez  jeter  L'ancre  dans  le  port  de  Sabkha  a^ss^,  où  l'on  trouve 
de  l'eau  douce.  Ces  parages  sont  couverts  d'abîmes,  de  bancs 
de  sable  et  de  lieux  d'un  difficile  accès.  On  les  connaît  sous 
le  nom  de  mer  de  Kithr  jiài  ^  il  s'y  trouve  un  grand  nombre 
d'îlots  déserts,  fréquentés  seulement  par  des  oiseaux  aquati- 
ques ou  terrestres  qui  s'y  rassemblent  et  y  déposent  leurs 
fientes.  Lorsque  le  temps  le  permet ,  on  va  charger  ces  fientes 
avec  des  embarcations  et  on  les  transporte  à  Bassora  et  en  d'au- 
tres lieux ,  où  elles  se  vendent  à  très-haut  prix ,  attendu  qu'elles 
sont  considérées  comme  un  puissant  engrais  pour  la  vigne,  pour 
les  dattiers  et  en  général  pour  les  jardins.  Au  surplus,  cette  mer 
de  Kithr  est  peu  fréquentée  et  elle  est  redoutée  des  voyageurs 
et  des  marins.  On  fait  voile  de  là  vers  le  port  de  Macfoud  2»^jUU 
qui  ofire  un  excellent  hivernage ,  avec  de  l'eau  douce  ;  puis  vers 
la  côte  de  Hadjer^,  première  dépendance  de  Bahreîn;  puis 
vers  Bassora,  en  suivant  le  littoral  qui  est  désert,  et  dont  nous 
parlerons ,  s'il  plaît  à  Dieu ,  dans  la  description  du  troisième 
climat.  » 

Quant  à  Ma'aden  el-Bacra  ^  ijx^\  (^Owm,  c'est  un  bourg  grand 


FeaUlet  ào  recU>. 


FeniHet  ào  veno. 


^  V Abrégé  porte  Nacra;  mais  nos  deux  manuscrits  s^accordent  sur  Forthographe 
de  ce  nom. 


Feuillet  ào  verso. 


60LFB  PERSIQDE. 


158  DEUXIÈME  CLIMAT. 

6t  populeux  où  se  réunissent  les  pèlerins  de  Bassora  et  de  Koufa. 
Celui  qui  veut  se  rendre  à  Médine  prend  d'abord  par  Dhat  el* 
lémin  c:js-^i  <2>Ià,  puis  par  Casaîlé  J^UJ,  lieu  très^fréquenté 
par  les  Arabes,  et  où  Ton  trouve  de  l'eau  saumâtre;  A 7  milles. 

Puis ,  par  Batn  Nakhl  ^y^  ^^ ,  beaucoup  d  eau  douce  et  de 
palmiers;  36  milles. 

Ensuite ,  par  Taref  c3>l» ,  Heu  désert ,  fréquenté  de  temps  en 
temps  par  des  Arabes ,  et  où  sont  des  étangs  d'eau  pluviale  ;  2  2 
milles. 

De  là  à  Médine,  on  compte  1 5  milles. 

Relativement  au  golfe  Persique ,  nous  avons  dit  que  c'est  un 
canal  qui  dérive  de  la  grande  mer  des  Indes  3,  mais  qui  forme 
une  mer  séparée  et  différente  de  toute  autre  <  Sur  le  littoral  de 
l'Iémen  sont  les  deux  monts  Kessaïr  ^^JéS-  et  A'ouaîr  j^y^  d'où 
dépend  le  lieu  nommé  Derdour  j^d;^  où  la  mer  prend  le  nom 
de  Ghazra  «j^.  A  Derdour  les  eaux  tournent  sans  cesse  comme 
une  meule  de  moulin,  et  forment  im  tourbillon  continuel,  en 
torte  que,  si  un  navire  ou  tout  autre  objet  y  tombe,  il  est  iné- 
vitablement englouti.  Ce  lieu  est  situé  au  sud  de  l'île  d'Ebn- 
Kawan  J\J^  (^1,  laquelle  est  éloignée  de  celle  de  Kçîch  (j&^de 
5a  milles,  ce  qui  forme  une  demi-journée  de  navigation.  La 
longueur  de  l'île  d'£bn-*Kawan  est  (aussi)  de  Ô2  milles,  et  sa 
largeur  de  9.  Les  habitants  sont  dissidents,  de  la  secte  des  Aba- 
dhis;  «  ils  possèdent  des  champs  .cultivés ,  des  cocotiers  et  d'au- 
«  très  arbres.  »  De  là ,  on  aperçoit  les  montagnes  de  l'Iémen  et 
dans  le  voisinage  est  le  gouffre  de  Derdour  dont  nous  venons 
de  parler,  et  qui  forme,  vis-à-vis  des  monts  Kessaïr  et  A'ouaîr, 
un  détroit  qui  peut  bien  être  franchi  par  de  légères  embarcations, 
mais  non  pas  par  les  vaisseaux  de  la  Chine.  Kessaïr  et  A'ouaîr 
sont  deux  écueils  tellement  couverts  par  les  eaux  qu'on  ne  les 
voit  pas;  mais  la  mer  s'y  brise  avec  violence,  et  les  marins  ins- 

^  Voyez  ci-dessus,  pag.  A. 


SIXIÈME  SECTION. 


159 


truits  les  connaissent  et  les  évitent.  Il  existe  trois  gouffres  de  ce  Feuillet  ào  verso. 
genre  :  le  premier  est  celui  que  nous  décrivons;  le  deuxième, 
celui  qui  se  trouve  dans  le  voisinage  de  Comar  jU,  et  le  troisième, 
Derdour  j^^j^ ,  est  situé  à  l'extrémité  de  la  Chine ,  entre  Siraf 
i^\jXM0  et  Mascat-Seîf  ben-Essa£Paf  GUUâJi  ^  uUm»  himjè ,  vers  un 
cap  qui  s'avance  dans  la  mer  et  qui  se  termine  par  une  petite  île. 
«  On  trouve  dans  cette  mer  (  le  golfe  Persique  )  un  poisson 
nommé  defsin  (j^éi^^j  à  tête  carrée,  avec  deux  cornes  de  la  lon- 
gueur du  petit  doigt  et  très-minces.  Son  corps  est  grêle,  sa 
bouche  ressemble  à  un  entonnoir,  il  ne  Touvre  ni  ne  la  ferme. 
L'intérieur  de  cet  entonnoir  est  rouge  et  mou  ;  il  est  pourvu  de 
dents  dont  le  poisson  se  sert  pour,  couper  avant  d'avaler.  On  dit 
que  la  chair  de  ce  poisson  est  salutaire  aux  personnes  attaquées 
de  l'éléphantiasis  :  c'est  du  moins  ce  que  rapportent  les  habitants 
de  la  Perse  et  ceux  du  Kerman.  > 


160 


DEUXIÈME  CLIMAT, 


SEPTIÈME  SECTION. 


Feuillet  ho  Teno.  Suite  des  côtes  du  golfe  Persique.  —  Mekran.  —  Sedjestan.  —  Sind. 

Moultan. 


w--  f 


Feuillet  hi  recto. 


Les  villes  décrites  dans  cette  septième  section  sont  :  Kia 
Kir^j^,  Ermail  J^L>t«Jt ,  Gasri-bend  «Kjb^^,  Fira-bouz  j>j^, 
Khonr  jj..^ ,  Canbely  JukjS ,  Menhabery  «^^l^^^ ,  Dibal  J^^  ,  Ni- 
roun  ^jji/^,  Mansouria  A^jjjkoU,  Wandan  (^(«Kjtjy  Âsfaca  AjuudI, 
Darek  d;^,  Masourdjan  ^j^jy^l^ ,  Fardan  ^t^y  »  Kirkaîan  (jis)^«S^ 
Cadira  l^tXj ,  Besmek  kiiiçm^ ,  Touberan  ^j^j-iyio ,  Moultan  ^^UU , 
DjandourjjJUv»*^  Sandour  j^^xjum  ,  Dour^^à,  Atry  ^^^t,  Calery 
^y U ,  Nira  1^ ,  Masouam  f»l>.M<b« ,  Gharousan  ^L^^^ ,  Bania  a^I^  , 
Mamehel  J^U,  Kanbaîa  a^Uâ^,  Soubara  ijfy^^  Sebdan  ^Ioum» 
et  Seïmour  j(^4yM.  Dans  la  partie  de  la  mer  comprise  dans  la  pré- 
sente section ,  sont  :  Tîle  de  Thara  ijs ,  les  deux  écueils  Kessaîr 
et  A'ouaîr  j^^j^^Aàilâ,  le  Derdour  j^:»jd ,  Tile  de  Dibal  J^d, 
où  se  trouve  la  ville  de  Keskihar  J^XM5^  l'île  de  Aubkin  (js^^l. 

File  de  Mind  JJU ,  celle  de  Roulam*mely  Ju»  >J>â» ,  et  celle  de 
Sendan  ^IjoUi  ^.  Toutes  ces  contrées  sont  habitées  par  des  peu- 
ples de  religions ,  de  coutumes  et  de  mœurs  diverses.  Nous  rap- 
porterons à  ce  sujet  tout  ce  que  nous  en  avons  appris  de  cer- 
tain ,  nous  confiant  dans  le  secours  divin. 

Nous  disons  donc  que  le  commencement  de  la  présente  section 
comprend,  à  partir  de  Torient,  le  littoral  du  golfe  Persique,  et. 


'  Pour  lorthographe  de  ces  noms,  nous  avons  suivi  les  leçons  du  ms.  Asselin.Voy. 
au  surplus  la  version  latine,  pag.  56  et  67. 


SEPTIÈME  SECTION.  161 

vers  le  sud,  la  ville  de  Dibàl  Juj5,  «  qui  est  très-peuplée,  bien     Feuillet  41  recto. 
que  son  territoire  soit  peu  fertile  et  ne  produise  guère  d'autres  ï>»al. 

arbres  que  des  dattiers.  Les  montagnes  y  sont  arides  et  les 
plaines  stériles.  Les  maisons  y  sont  construites  en  terre  et 
en  bois,  mais  le  pays  n'est  habité  que  parce  que  c'est  une 
station  pour  les  vaisseaux  du  Sind  et  autres.  Le  commerce 
s'opère  sur  des  articles  très-variés  et  on  s'y  livre  avec  beaucoup 
d'intelligence.  11  vient  à  Dibal  des  navires  chargés  des  produc- 
tions de  l'Oman,  et  aussi  des  bâtiments  de  la  Chine  et  des 
Indes.  Us  apportent  des  étoffes  et  autres  objets  de  Chine,  ainsi 
que  des  parfums  et  aromates  de  l'Inde.  Les  habitants  (de  Dibal), 
qui  sont  en  général  fort  riches,  achètent  ces  marchandises  en 
gros  et  ils  les  gardent  jusqu'au  moment  où,  les  navires  étant 
partis,  elles  commencent  à  devenir  rares.  Alors  ils  en  opèrent 
la  vente ,  vont  trafiquer  dans  le  pays ,  placer  leurs  fonds  à  inté- 
rêt ,  ou  bien  employer  ces  fonds  comme  ils  l'entendent.  Entre 
l'embouchure  du  grand  Mehran  jxj^\  ^Ij-^  (  l'Indus  )  et  Dibal , 
on  compte  6  milles  \  en  se  dirigeant  vers  l'ouest  ;  de  Dibal  à 
Niroun  ^^j-^  à  l'ouest  duMehran ,  3  journées.  Niroun  est  à  moi- 
tié chemin  (  de  Dibal  )  à  Mansoura  •jy^^  ^.  C'est  là  que  les  per^ 
sonnes  qui  vont  de  l'une  à  l'autre  de  ces  villes  passent  le  fleuve.  » 
Niroun  ^  est  une  ville  peu  considérable ,  mais  elle  est  forti- 
fiée «  et  ses  habitants  sont  riches.  »  Les  arbres  y  sont  rares. 
De  là  à  Mansouria*  on  compte  un  peu  plus  de  3  journées. 

Cette  dernière  ville  (  Mansoura  ou  Mansouria  )  est  entourée 
par  un  bras  du  Mehran  dont  elle  est  cependant  éloignée.  Elle 
est  à  l'occident  de  la  principale  branche  de  ce  fleuve^  qui 
coule  depuis  sa  source  jusqu'à  Calery  ^sj^^*  ^^^  située  à  une 
journée  de  Mansouria.  A  Calery,  il  se  divise  en  deux  branches 

'  Et  non  point  trois  journées ,  comme  on  lit  dans  la  version  latine.  Cette  correc- 
tion est  essentielle. 

'  Le  ms.  Asselin  etT^ir^^  portent  partout  Mansoura.—'  VAhrigé  porte  Fairua. 

21 


Feuillet  ài  recto. 


Feuillet  ài  verso. 


MANSOURIA 

ou 

IfAHSODl^. 


162  DEUXIÈME  CLIMAT, 

dont  la  principale  se  dirige  vers  Mansouria;  l'autre  coule  vers 
le  nord  jusqu'à  Charousan  ^j^^^  «  P^^^  ^^  détourne  vers  Touest 
et  vient  rejoindre  la  principale  pour  ne  plus  former  qu'un  seul 
fleuve.  Cette  jonction  a  lieu  à  i  a  milles  au-dessous  de  Mansou* 
ria.  Le  Mebran  passe  ensuite  à  Niroun ,  puis  se  décharge  dans  la 
mer.  L'espace  occupé  par  Mansouria  est  d'un  mille  carré.  Le 
climat  y  est  chaud.  Le  pays  produit  des  dattes  en  abondance, 
ainsi  que  des  cannes  à  sucre.  Il  n'y  a  guère  d'autres  fruits,  si 
ce  n'est  cependant  une  espèce  de  fruit  gros  comme  une  pomme, 
qu'on  appelle  limouna,  dont  la  saveur  est  très-acide,  et  une 
autre  qui  se  rapproche  de  la  pêche,  soit  pour  la  forme,  soit 
pour  le  goût. 

«  Mansouria  fut  bâtie  au  commencement  du  règne  d'Al-Man- 
.  sour,  de  la  famille  des  Abbassides.  Ce  prince  donna  son  surnom 
(  de  victorieux  )  à  quatre  villes  difiérentes,  afin  de  leur  porter 
bonheur,  et  pour  qu'elles  subsistassent  toujours.  La  première 
est  Bagdad  dans  l'Irâc;  la  deuxième,  la  Mansoura  du  Sind,  qui  est 
celle  dont  il  est  ici  question  ;  la  troisième ,  celle  d'Almassissa 
iuduuâll  sur  la  Méditerranée;  la  quatrième,  celle  de  Mésopotamie, 
c  Celle  dont  nous  parlons  ici  est  grande,  populeuse,  riche  et 
commerçante.  Ses  environs  sont  fertiles ,  ses  édifices  construits 
en  briques ,  en  tuiles  et  en  plâtre  ;  c'est  un  lieu  de  délassements 
et  de  plaisirs.  Le  commerce  y  est  florissant ,  lés  bazars  remplis 
de  monde  et  bien  fournis  de  marchandises.  Le  bas  peuple  porte 
le  costume  persan ,  mais  les  princes  affectent  de  revêtir  la  tuni- 
que, et  de  laisser  tomber  leurs  cheveux  à  la  manière  des  princes 
indiens.  La  monnaie  est  d'argent  ou  de  cuivre  ;  le  poids  de  la 
drachme  locale  est  quintuple  de  celui  de  la  drachme  (ordinaire). 
On  y  voit  aussi  des  monnaies  tartares  a^^U»  qui  y  ont  cours.  Le 
poisson  y  est  abondant,  la  viande  à  bas  prix  et  les  fi:*uits  étran- 
gers ou  indigènes,  en  quantité.  Le  nom  de  la  ville  est,  en  indfien, 
Mirman  ^jl^jé^ .  Elle  est  comptée  au  nombre  des  dépendances 


« 
c 
« 
'« 
« 


SEPTIÈME  SECTION.  165 

du  Sind,  ainsi  que  Dibal,  Niroun ,  Bania,  Galery,  Alry,  Charou- 
san,  Djandour,  Menhabery,  Besmek  et  Moultàn. 

«  Bania  est  une  petite  ville  dont  les  habitants  sont  de  race 
mélangée  et  riches.  On  y  vit  à  bon  marché  et  très-agréable- 
ment. » 

De  Bania  à  Mansouria,  on  compte  3  journées. 

A  Mamehel,  6  idem. 

A  Dibal,  a  idem. 

«  De  là  à  Mamehel  et  à  Kanbaîa,  le  pays  n  ofire  qu'une  plage 
maritime  sans  habitations,  presque  sans  eau  et  par  conséquent 
impraticable  pour  les  voyageurs. 

«  Mamehel  est  situé  entre  le  Sind  et  l'Inde.  Sur  les  limites  du 
désert  dont  il  viçnt  d'être  parlé,  habite  une  peuplade  très-brave 
nommée  Mend  <xâI{  ,  qui  fait  paître  ses  troupeaux  jusqu'au- 
près de  Mamehel.  Elle  est  nombreuse,  possède  beaucoup  de 
montures  et  de  chameaux,  étend  ses  excursions  jusqu'à  Dour 
^3^  sur  les  bords  du  Meliran,  et  quelquefois  même  elle  pénètre 
jusqu'aux  limites  du  Mekran.  «« 

«  Dour  j34>Jt  est  située  sur  les  bords  du  Mehran,  qui  coule  à 
l'occident  de  cette  ville.  Elle  est  agréable  et  comparable  à 
Moultan  sous  le  rapport  de  la  grandeur. 

«  De  là  à  Besmek  ^l^w^,  3  journées. 

«  A  Atry  ç^j3\ ,  4  idem. 

«  De  cette  dernière  à  Calery  <^^b ,  a  idem. 

«  Calery  ^^1»)  sur  la  rive  occidentale  du  Mehran  du  Sind, 
est  une  jolie  ville,  bien  fortifiée  et  très-commerçante.  C'est  dans' 
son  voisinage  que  le  Mehran  se  partage  en  deux  branches  dont 
la  plus  grande  coule  vers  l'ouest  jusqu'auprès  de  Mansouria,  qui 
est  sur  la  rive  occidentale ,  et  la  seconde  vers  le  nord-ouest^ 
puis  vers  je  nord,  puis,,  en  continuant,  vers  l'ouest.  L'une  et 
l'autre  se  réunissent  ensuite  au-dessous  de  Mansouria  à  une  dis- 
tance d'environ  i  a  milles.  »  Bien  que  cette  ville  (  Calery  )  soit 

ai . 


Feuillet  hi  veno. 


CALKRT. 


Feuillet  h2  redo. 


GHAROtfSAN. 


MBKBAN. 


164  DEUXIÈME  CLIMAT. 

à  une  certaine  distance  de  la  route,  cependant  elle  est  très- 
fréquentée,  à  cause  de  la  bonté  des  opérations  commerciales 
qu'on  fait  avec  ses  habitants.  De  là  à  Mansouria ,  on  compte  une 
forte  journée  ou  4o  milles  ^. 

«  De  Calery  à  Charousan  {j^^jJ^^  3  journées. 

Cette  dernière  est  remarquable  par  sa  grandeur,  par  le  nom- 
bre de  ses  fontaines  et  de  ses  canaux ,  «  par  Tabondance  de  ses 
«  productions  et  par  la  richesse  de  son  commerce.  Elle  est  très- 
«  fréquentée.  »  De  Charousan  à  Menhabery  ^j^^WLt ,  ville  située 
dans  un  bas  fond,  «  bien  bâtie,  d'un  aspect  agréable,  entourée 
t  de  jardins,  de  sources  et  d'eaux  courantes,  »  on  compte  3  jour- 
nées,  et  de  cette  dernière  ville  à  Firabouz  ^j^julî,  6  journées. 

De  Menhabery  à  Dibal ,  2  idem. 

Pour  aller  de  Dibal  à  Firabouz ,  on  passe  par  Menhabery,  et 
entre  ces  deux  dernières,  par  une  petite  ville  nommée  Khour 
jy^j  qui  est  bien  peuplée. 

Quant  à  Firabouz ,  c'est  une  ville  dont  les  habitants  sont  ri- 
ches,  «  d'un  commerce  sûr,  gens  de  parole,  ennemis  de  la 
c  fraude ,  généreux  et  bienfaisants.  »  Elle  dépend  de  la  province 
du  Mekran,  ainsi  que  les  villes  de  Kir^H^»  de  Darek  J,^ ,  de  Rasek 
jl  m\j  (  habitée  par  des  schismatiques  ) ,  de  Beh  a^  ,  de  Bend 
ou^ ,  de  Casri-bend ,  d'Asfaca  juiiU>t ,  de  Fahlafahra  ^j^y^à^ ,  de 
Maskan  ^X^^,  de  Taïz>A3  ^*et  de  Balabac  ^j-J^  *. 

« 

«  Le  Mekran  est  un  pays  vaste,  mais  en  majeure  partie  désert 
«  et  misérable.  La  principale  de  ses  villes  est  Kirousî  ^^^^^a^,  qui 
*  est  grande  à  peu  près  comme  Moultan.  Les  palmiers  y  abon- 


'  n  résulte  da  paragraphe  précédent  et  de  la  répétition  même  du  fait  énoncé  par 
notre  auteur,  que  la  bifurcation  du  Sind  a  lieu  à  Calery  et  non  point  à  Mamehd ,  ainsi 
qu*il  faudrait  le  conclure  de  la  version  latine  pag.  57. 

'  Les  mss.  portent  tantôt  Firbouz  et  tantôt  Kirbouz;  ï Abrégé  porte  Firabuz. 

'  Les  cartes  anglaises  portent  Tiz. 

'  Ou  Bdin. 


Feuillet  4s  recto. 


SEPTIÈME  SECTION.  165 

«  dent,  ia  campagne  y  est  cultivée  et  il  s'y  fait  beaucoup  de 
«  commerce.  »  A  Toccident  est  Taîz,  petit  port  de  mer  fréquenté 
par  des  bâtiments  du  Fars  et  par  ceux  qui  viennent  du  pays 
d'Oman,  ainsi  que  de  Keîcb,  île  du  golfe  Persique,  située 
à  une  forte  journée  de  navigation.  De  Taiz  à  Kir,  on  compte  5 
journées. 

De  Kir  à  Firabouz,  ^  fortes  journées. 

Entre  Kir  et  Ermaîl  sont  deux  districts  qui  se  touchent ,  dont 
Tun ,  nommé  Rahoun  (jy^^j ,  dépend  de  Mansouria ,  et  l'autre , 
dit  Kelwan  (^Ip^,  dépend  du  Mekran.  «  Ces  deux  districts  sont 
<  assez  fertiles;  ils  produisent  des  dattes  eu  petite  quantité ,  mais 
«  la  principale  ressource  de  leurs  habitants  consiste  en  trou- 
«  peaux<  »  Celui  qui  veut  se  rendre  de  Firabouz  au  Mekran  doit 
passer  par  Kir.  De  là  à  Ermaîl ,  qui  dépend  du  Mekran ,  a  jour- 
nées. 

t  Ermaîl  S^^^J  est  à  peu  près  de  la  même  grandeur  que  Fira- 
t  bouz.  Elle  est  bien  peuplée  et  ses  environs  sont  très-agréables. 
«  Ses  habitants  sont  riches.  >  D'Ermaîl  à  Canbely  JLaâs,  3  journées.     Feuillet  4a  verso. 

Canbely  le  dispute  à  Ermaîl  en  grandeur,  en  richesse  et  en 
population.  Elle  est  située  à  un  mille  et  demi  de  la  mer.  L'une 
et  l'autre  sont  situées  entre  Dibal  et  le  Mekran.  De  Firabouz  à 
Darek  làj^ ,  ville  populeuse  et  commerçante ,  3  journées. 

«  Au  sud-ouest  de  Darek  est  une  montagne  très-haute ,  qu'on 
a  nomme  montagne  du  sel,  attendu  que  ses  eaux  sont,  en  e£Pet, 
«  presque  toutes  salées.  Il  y  a  des  habitations.  » 

De  Darek  iÔjù  à  Rasek  «ilU»!;,  3  joiu^nées. 

«  Les  habitants  de  Rasek  sont  schismatiques.  Leur  territoire 
«  se  subdivise  en  deux  districts  dont  l'un  porte  le  nom  d'el-Kha- 
«  roudj  g3^  et  l'autre,  celui  de  Kirkaîan  ^\j^jj^.  On  y  cultive 
«  beaucoup  dé  cannes  à  sucre  et  on  y  fabrique  du  faniz  ^  dont  il 
«  se  fait  un  grand  commerce.  Cette  culture  et  cette  fabrication 

^  Sorte  de  sucrerie. 


SKIIAÎL. 


Feaîllet  ai 


166  DEUXIÈME  CLIMAT. 

sont  aussi  trè^répanducs  à  Maskan  (^KmU  et  dans  le  district  de 

dasran  (jijj^ai.  Les  habitants  de  Maskan  ^  de  Djawran  ^j^jyr^  et 

de  Touberan  {j\^^  sont,  en  majeure  partie  i  schismatîques. 

Le  territoire  de  Maskan  touche  à  celui  de  la  province  de  Ker- 

man  ^U^ê>.  Ses  habitants  jouissent  d'une  grande  réputation 

de  bravoure.  Ils  ont  des  dattiers  et  des  chameaux,  des  céréales 

et  des  fruits  des  pays  froids.  Les  habitants  du  Mekran  parlent  le 

persan  et  un  dialecte  particulier  i  leur  province.  Ils  portent  la 

tunique ,  la  robe  à  manches,  lardié ,  la  fouta  et  le  mandil brodé 

en  or,  comme  les  habitants  de  Tlrâc  et  de  la  Perse.  » 

Fahlafahra  ^  Asfaca ,  Bend  et  Casri-bend  sont  des  dépendances 

du  Mekran,  «  qui  ont  entre  elles  beaucoup  de  ressemblance  sous  le 

t  rapport  de  Tétendue ,  de  la  nature  et  de  Timportance  du  com- 

'  «  merce,  et  de  Tétat  de  la  population.  » 

De  Fahlafahra  à  Rasek,  on  compte  2  journées. 
De  Fahlafahra  à  Asfaca,  2  idem. 
D* Asfaca  à  Bend ,  1  idem  vers  Touest. 
D' Asfaca  à  Darek>,  3  idem. 
De  Bend  à  Casri-bend,  1  idem. 
De  Casri-bend  à  Kia,  d  idem. 
De  Mansouria  à  Touberan,  environ  i5  idem. 
Touberan  (jl^>^  est  dans  le  voisinage  de  Fahradj  ^j^,  qui 
appartient  au  Kerman.  «  C'est  une  ville  bien  fortifiée  et  située 
c  sur  les  bords  d'une  rivière  du  même  nom  (  de  Touberan  )  qui 
«  sont  cultivés  et  fertiles.  »  De  là  à  Ferdan  (ji>^ ,  ville  commer- 
çante et  dont  le&  environs  sont  bien  peuplés,  on  compte  4  joun- 

née& 

A  Touest  de  Ferdan ,  et  sur  la  route  de  Touberan ,  est  la  ville 
de  Kirkaîan  «  dont  le  territoire  est  très-peuplé ,  très-fertile ,  et 
■  où  croissent  la  vigne  et  diverses  sortes  d  arbres  fruitiers;  mais 
c  on  n  y  trouve  pas  de  palmiers.  *  De  Touberan  à  la  ville  de  Mos- 


SEPTIÈME  SECTION.  167 

tah  ^a^t^  ^  située  au  milieu  du  désert ,  et  où  Ton  élève  beaucoup 
de  chamçàux  et  de  moutona,  on  compte  3  journées. 

De  Touberan  à  Moultan  ^^ULt,  sur  la  limite  du  Sind,    lo 
journées. 

«  Moultan  est  voisine  de  llnde ,  et  quelques  auteurs  même  la 
placent  dans  cette  contrée.  Elle  égale  Mansoura  ijy  *ftké  en 
grandeur,  et  elle  porte  le  surnom  de  maison  d*or.  On  y  voit 
une  idole  vénérée  par  les  Indiens,  qui  viennent  la  visiter  en  pè- 
lerinage des  points  les  plus  reculés  de  leur  pays,  et  lui  ofiBrir 
des  objets  précieux ,  des  ornements  et  des  parfums  en  quan- 
tité prodigieuse.  Cette  idole  est  entourée  de  serviteurs  et  d'es- 
claves qui  se  nourrissent  et  shabillent  du  produit  de  ces  riches 
ojQrandes.  Elle  est  de  forme  humaine  et  à  quatre  eûtes ,  assise 
sur  un  siège  construit  en  briques  et  en  plâtre ,  entièrement  cou- 
verte d  une  peau  qui  ressemble  à  du  maroquin  rouge ,  en  telle 
sorte  qu'on  ne  lui  voit  que  les  yeux.  Quelques  personnes  assu- 
rent que  Tintërieur  est  en  bois,  d'autres  le  nient.  Quoi  qu'il  en 
soit,  son  corps  est  entièrement  couvert,  ses  yeux  sont  formés 
de  pierres  précieuses ,  sa  tête  coiffée  d'une  couronne  d  or  enri- 
chie de  pierreries.  EUç  est,  comme  nous  l'avons  dit,  carrée, 
et  ses  bras,  au-dessus  des  coudes,  paraissent  au  nombre  de 
quatre. 

ir  Le  temple  habité  par  cette  idole  est  au  milieu  de  la  ville  de 
Moultan  et  dans  le  plus  fréquenté  de  ses  bazars»  Cet  édifice  est 
eii  forme  de  dôme;  la  partie  supérieure  du  dôme  est  dorée;  la 
coflistructioB  en  est  très-solide,  ainsi  que  les  portes;  les  colonnes 
sont  fort  hautes  «  les  murs  coloriés.  Autour  du  dôme ,  sont  les 
habitatioiia  des  desservants  de  l'idole,  et  de  ceux  qui  vivent 
sur  les  produits  du  culte  dont  elle  est  l'objet  II  n'y  en  a  aucune 
dans  l'Inde  ni  dans  le  Sind  qui  soit  plus  vénérée.  Elle  est,  pour 

*  V Abrégé  porte  Masnih.   . 


Feoillet  Ai  vena 


Feuillet  d3  recto. 


MOCLTAN. 


Feuillet  43  recto. 


Feuillet  hZ  veno. 


168  DEUXIÈME    CLIMAT. 

c  ces  peuples,  le  but  d'un  pèlerinage  pieux,  et  ils  se  font  une  loi 
«  de  lui  ohéir,  à  tel  point  que,  lorsque  les  princes  voisins  du 
c  Moultan  projettent  quelque  expédition  contre  ce  pays,  soit  pour 
«  le  ravager,  soit  pour  enlever  Tidole ,  ses  -prêtres  n'ont  qu'à  se 
«  rassembler,  à  faire  craindre  son  courroux  aux  agresseurs  et  à 
«  leur  prédire  leur  ruine ,  pour  que  ceux-ci  renoncent  à  leur  des- 
sein. Sans  cette  crainte,  la  ville  de  Moultan  serait  détruite.  Il 
n  est  donc  pas  étonnant  que  ses  habitants  vénèrent  l'idole,  exal- 
tent son  pouvoir  et  disent  que  sa  présence  est  l'effet  d'un  secours 
divin.  Dans  l'ignorance  où  ils  sont  du  nom  de  la  personne  qui 
Ta  érigée ,  ils  se  bornent  à  dire  que  c'est  une  merveille, 
t  Moultan  est  une  grande  ville  dominée  par  une  citadelle ,  mu- 
nie de  quatre  portes  et  entourée  d'un  £bssé.  Les  objets  nécessaires 
à  la  consommation  y  sont  abondants,  et  les  contributions  modi- 
ques; aussi  le  peuple  y  est-il  à  son  aise.  Elle  porte  le  nom  de 
la  maison  d'or  Farkh  ^^ ,  parce  que  Mohammed  ben  loussuf , 
frère  de  Hedjadj,  y  trouva  Ao  behars  d'or  (  le  behar  pèse  333 
mines  ^  )  renfermés  dans  une  maison.  Or,  farkh  et  behar  ont 
une  signification  identique.  Les  environs  de  la  ville  sont  ar- 
rosés par  une  petite  rivière  qui  se  jette  dans  le  Mehran  du 
Sind.  » 

A  un  mille  de  Moultan  est  Djandour  ^^«xjl»-  ,  réunion  de 
châteaux  très- solidement  construits,  très-hauts  et  bien  fournis 
d'eau  douce.  Le  gouverneur  y  passe  le  printemps  et  les  t^nps 
de  délassement.  Ebn  Haukal  rapporte  que ,  de  son  temps ,  le  gou- 
verneur se  rendait  tous  les  vendredis  de  ces  châteaux  à  Maukan, 
monté  sur  un  éléphant,  d'après  un  usage  ancien.  La  majeure 
partie  de  la  population  est  musulmane;  L'autorité  judiciaire  et 
l'administration  civile  le  sont  également. 


^  La.mine  est  un  poids  d*environ  deux  livres.  Notre  auteur,  pour  expliquer  le  sens 
du  mot  farkh ,  nous  parie  du  behar,  dont  la  valeur  malheureusement  n'est  pas  facile 
à  déterminer. 


SEPTIÈME  SECTION.  169 

Aju  sud  de  Moultan,  à  trois  journées  de  distance ,  est  Sandour  F«oiilet  43  versa 
jyùJijMy  ville  renommée  par  son  commerce,  ses  richesses,  le  luxe 
des  vêtements,  et  par  l'abondance  qui  règne  sur  les  tables  de  ses 
habitants.  Elle  est  censée  faire  partie  de  Tlnde  et  est  située  sur 
les  bords  d'une  rivière  qui  se  jette  dans  le  Mehran,  au-dessus  de 
Semend  ùJlç^.  De  Moultan,  en  se  dirigeant  vers  le  nord,  on 
trouve  un  désert  qui  s'étend  jusqu'à  la  limite  orientale  du  Tou- 
beran.  «  De  Moultan  jusqu'après  Mansoura,  le  pays  est  occupé  par 
«  une  peuplade  belliqueuse  qu'on  appelle  Nedha  a^jo  ^  Elle  se 
«  compose  de  tribus  nombreuses  qui  vivent  répandues  entre  le  . 
«  Tojaberan,  le  Mekran,  le  Moultan  et  Mansoura,  à  la  manière  des 
«  nomades  Berbers.  Les  Nedha  ont  des  résidences  particulières, 
«  des  marécages  où  ils  se  réfugient  et  qui  sont  situés  à  l'ouest  du 
«  Mehran.  Ils  possèdent  d'excellents  chameaux  et  ils  en  élèvent 
«  particulièrement  une  espèce  appelée  careh  ^jii^ ,  très-estimée 
«  dans  le  Khorasan  et  dans  le  reste  de  la  Perse,  et  qui  ressemble 
«  au  chameau  de  Balkh  et  à  la  chamelle  de  Samarcande,  en  ce 
<  qu'elle  est  d'un  bon  naturel  et  qu'elle  porte  deux  bosses ,  à  la 
«  dififérence  des  chameaux  de  nos  contrées,  qui  n'en  ont  qu'une.  » 

De  Mansoura  aux  limites  du  Nedha  ^ ,  on  compte  6  journées. 

Des  limites  du  Nedha  à  la  ville  de  Kir  ^jjS»  ,  environ  i  o  jour- 
nées. 

Du  Nedha  à  Taïz  y^ ,  à  l'extrémité  du  Mekran ,  1 6  journées. 

La  ville  que  les  Nedha  fréquentent  le  plus  pour  leurs  ventes , 
pour  leurs  achats  et  autres  affaires,  est  Candaîl  Ju^loo^^.  Kirkaîan 
^j\j^jji&f  est  un  canton  connu  sous  le  nom  de  Eil  Js^l  ^ ,  habité  par 
des  Musulmans  et  par  d'autres  peuplades  dépendantes  du  Nedha 

s. 

«I 

^  Le  1118.  A.  porte  Berha 

*  Neniz  suivant  ici  le  ms.  A. 

0 

*  Les  cartes  anglaises  portent  Kandabil. 

*  Et  non  point  Abil.  Nos  deux  manuscrits  sont  d*aocord  sur  Torthographe  de  ce 
nom,  qui  parait  d'origine  turque. 

22 


SIND. 


170  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  43  veria     «  dont  H  vient  d'être  question.  Ce  pays  produit  des  céréales,  du 

«  raisin,  des  fruits,  des  chameaux,  des  bœufs  et  des  moutons. 
«  Il  porte  le  nom  d'Eîl,  parce  qu'un  homme  de  ce  nom  le  con* 
«  quit  (anciennement)  et  en  fit  la  prospérité.  »  De  Candaïl  à  Man- 
soura ,  on  compte  environ  i  o  journées. 

Au  Sind  appartiennent  les  villes  de  Khour  Kekhlia  iUX^j^, 
de  Kousa  iu*^  et  de  Cadira  |^«X5.  Ces  deux  dernières  sont  à 
peu  près  d'égale  grandeur  et  fopt  quelque  commerce  avec  les* 
Nedha.  Du  Touheran  dépendent  Mehiak  <£)U^ ,  Kirkaïan  ^\j^jjS\ 
Soura  ^jyMé ,  Ferdan  'J^^j» ,  Kechran  ^jSjjtS'eX  Masourdjan  ^^W^j^^U. 
Entre  le  Touheran  et  Mansoura,  ce  sont  de  vastes  déserts,  ^  du 
côté  du  nord,  vers  le  Sedjestan,  des  contrées  également  stériles 
et  d'un  difficile  accès. 

K  Masourdjan  est  une  \îile  bien  peuplée,  commerçante,  en- 
<r  tourée  de  villages  et  bâtie  sur  les  bords  de  la  rivière  de  Toube- 
«  ran,  ville  dont  elle  est  éloignée  de  ^a  milles.  » 

De  Masourdjan  à  Darek-îamouna  a — \yAê  éj^^  on  compte  1 4i 
milles. 

De  Darek-ïamouna  k  Firabouz  jyij^^  qu'on  écrit  aussi  par  un 
sin  (Firabous),  176  milles. 

Les  pays  de  l'Inde  qui  touchent  au  Sind  sont  :  ceux  de  Ma- 
mehel  Jl^U  ,  de  Kanbaîa  joUaT,  de  Soubara  'ij\iy^ ,  de  Khabi- 
roun  ^^jj^\^ ,  de  Sendan  ^l  jju»  ,  de  Masouïa  a^j^U  ,  de  Seïmour 
jy4s*o  et  les  îles  maritimes  ^  d'Aubkin  {jj^^\^  de  Mend  «>uU,  de 
Koulam-mely  Jl^  >iy^^  et  de  Sendan  ^(«kju*.  Les  villes  de 
l'Inde  sont  en  très-grand  nombre  ;  nous  citerons  entre  autres  x 
Mamehel,   Kanbaia,   Soubera,   Asaoul  J3U1I,  Djenaoul  J^Uc^, 


Feuillet  kk  reoto. 


Sendan  ^1 


Seïmour 


Djandour  jy 


Sandour 


^^j<JU,  Roumelé  ^^jj;  dans  le  désert:  Kalbata  iCkfX,  Aughocht 
il,  Naharwarah  •;tjfMri  et  LehawourjjlyJ. 


Sic* 


SEPTIÈME  SECTION.  171 

«  Mamehei  est  compté  par  divers  auteurs  au  nombre  des  villes 
«  de  rinde,  et  par  d  autres  au  nombre  de  celles  du  Sind.  Elle  est 

•  située  à  Textrémité  du  désert  qui  s'étend'entre  Kanbaîa ,  Dibal  et 

•  Bania  ;  c'est  une  ville  de  médiocre  importance ,  sur  la  route  des 
«  voyageurs  qui  vont  du  Sind  à  ITnde.  Il  s'y  &it  un  peu  de  com- 
«  merce;  ses  environs  sont  habités  et  produisent  des  firuits  en  pe- 
ff  tite  quantité»  mais  il  y  a  beaucoup  de  troupeaux.  De  là  à  Man- 
«  soura,  par  Bania,  on  compte  9  journées.  » 

De  Mamehei  à  Kanbaîa ,  5  journées. 

Cette  dernière  ville,  située  à  trois  milles  de  la  mer,  est  très- 
jolie;  elle  est  réputée  station  maritime.  On  y  trouve  des  marchan-^ 
dises  de  tout  pays,  qu'on  expédie  ensuite  pour  d'autres  contrées. 
Elle  est  à  l'extrémité  d'un  golfe  ^  où  les  vaisseaux  peuvent  entrer 
et  jeter  l'ancre.  Il  y  a  beaucoup  d'eau  et  une  bonne  forteresse 
«  construite  par  le  gouvernement  de  l'Inde  pour  prévenir  les  in- 
c  cursions  des  habitants  de  l'île  de  Keïch  (jdu5^  »  De  Kanbaîa  à 
l'île  d'Aubkin  (jj^yi ,  une  journée  et  demie  de  navigation. 

D'Aubkin  à  Dibal  Ju^^ ,  2  journées. 

«  Kanbaîa  est  fertile  en  blé  et  en  riz.  Ses  montagnes  produi- 
t  sent  le  cana  indien^;  ses  habitants  sont  idolâtres  (boudhis- 
t  tes).  De  là  à  l'île  de  Mend,  dont  les  habitants  sont  voleurs,  le 
«  trajet  est  de  6  milles. 

A  Kouly  iiy^f  sur  le  rivage ,  également  6  milles. 

Et  à  Soubara,  environ  5  journées. 

Soubara  àj\fym ,  située  à  un  mille  et  demi  de  la  mer,  est  une 
ville  très-bien  peuplée ,  «  très-commerçante  et  considérée  comme 
«  un  des  entrepôts  de  l'Inde.  On  y  pêche  des  perles  et  elle  est 
«  voisine  de  l'île  de  Bara  iji^  laquelle  est  petite,  et  où  crois- 
■  sent  quelques  cocotiers  et  le  costus  (  sorte  de  racine  aromati- 
«  que  ).  » 

'  Et  non  point  sur  les  bords  d'un  fleuve,  ainsi  qu'il  résulterait  de  la  version  latine. 
*  La  version  latine  porte  :  cana  est  arhor  è  cajus  iesmnuntmr  hattm  lanoeamm, 

22. 


Feuillet  4A  rectoi» 


KANBAIA. 


Feuillet  44  recto. 


Feuillet  44  verso. 


172  DEUXIÈME  CLIMAT. 

De  Soubara  à  Sendan,  on  compte  également  5  journées. 

Sendan  ^IjOum,  à  un  mille  et  demi  de  la  mer,  «  est  bien  peu- 
«  plée,  et  ses  habitants  se  font  remarquer  par  leur  industrie  et  leur 
«  intelligence;  ils  sont  riches  et  d'humeur  belliqueuse.  La  ville  est 
«  grande;  elle  fait  un  grand  commerce  d'exportation  et  d'impor- 
«  tation.  »  A  l'est  de  Sendan  est  une  île  du  même  nom ,  grande , 
bien  cultivée ,  où  croissent  le  cocotier,  le  palmier,  le  cana  et  )e 
rotting,  et  qui  dépend  de  l'Inde. 

De  Sendan  à  Seïmour^j.4fwi0 ,  ville  grande,  bien  bâtie,  où  crois- 
sent des  cocotiers  en  quantité»  le  henné,  et  dont  les  montagnes 
produisent  beaucoup  de  plantes  aromatiques  qu'on  expédie  au 
loin ,  5  journées. 

A  cinq  milles  en  mer  (de  Koulam-mely  Jut  >iy^\  on  trouve 
l'île  de  Mely  Ju*  qui  est  grande  et  jolie  ;  elle  se  compose  d'un 
plateau  assez  élevé ,  mais  peu  montueux  et  couvert  de  végétation. 
L'arbre  à  poivre  croît  dans  cette  île,  ainsi  qu'à  Ganderina  jU^jOvâ» 
et  à  Djerbatan  cjrsj*  \  mais  on  ne  le  trouve  pas  ailleurs  que 
dans  ces  trois  pays.  C'est  un  arbrisseau  dont  le  tronc  ressemble 
à  un  cep  de  vigne,  la  feuille  à  celle  des  convolvulus,  mais  est 
plus  longue;  il  porte  des  grappes  semblables  aux  grappes  du  che- 
bouca  A«>xâ,  abritées  chacune  de  la  pluie  par  une  feuille,  qui 
se  recourbe  quand  le  fruit  est  mûr.  Le  poivre  blanc  est  celui 
qu'on  recueille  au  commencement  de  la  maturité  et  même  aupa- 
ravant. Ebn  Khordadbéh  rapporte  que  les  feuilles  se  recourbent 
au-dessus  de  la  grappe  pour  la  garantir  de  la  pluie,  et  qu'elles 
reviennent  à  leur  situation  naturelle  lorsque  la  pluie  a  cessé  ;  ce 
fait  serait  surprenant. 

Kanbaîa  jujU;;^,  Soubara  •j^y^^  Sendan  ^\à^J^  et  Seîmour 
j^  rr  t^  font  partie  de  l'Inde.  «  Cette  dernière  dépend  d'un  pays 
«  dont  le  roi  se  nomme  Belhara  i;L.»Jlj.  Son  royaume  est  vaste, 


^  "UAhrégi  porte  Candaria  et  Girabtan. 


SEPTIÈME  SECTION.  175 

bien  peuplé ,  très-commerçant ,  trèft-fertile ,  et  paie  des  impôts 
considérables,  en  sorte  que  ce  prince  est  immensément  riche. 
Ce  pays  produit  beaucoup  d'aromates  et  de  parfums. 

«  Le  nom  (  ou  plutôt  le  titre  )  de  Belhara  I^UJ^  signifie  roi  des 
rois,  et  il  est  héréditaire  ici,  comme  dans  les  autres  parties  de 
l'Inde,  où,  lorsqu'un  roi  monte  sur  le  trône,  il  prend  le  nom 
de  son  prédécesseur  et  le  transmet  à  son  héritier.  C'est  une 
coutume  constante  dont  ces  peuples  ne  s'écartent  jamais. 
Il  en  est  de  même  chez  les  rois  de  Nubie  Ktyi ,  du  Zendj  gj , 
de  Ghana  a.--jI^,  de  la  Perse  crjLà  et  dans  l'empire  romain, 
relativement ,  à  l'hérédité  des  noms.  L'ouvrage  d'Obeîd-allah 
ben-Khordadbéh  contient  à  cet  égard  un  passage  qui,  puisque 
l'occasion  s'en  présente,  mérite  d'être  cité.  » 

c  Les  rois,  dit-il,  portent  en  général  des  titres  héréditaires. 
C'est  ainsi  que  ceux  de  la  Chine  ^  s'appelent  tous  Baghbough 
ê^H^lf  (  ou  Baghboun  {jyj^\f  par  un  noun  ),  depuis  des  siècles; 
titre  qui  se  transmet  par  ordre  de  succession  chez  les  Chinois. 
Au  nombre  des  rois  de  l'Inde  sont  le  Belhara  Ijl^ ,  le  Djabé 
ibW,  le  Tafir  ylt,  le  Hazr  Jy^^,  l'A'bet  ibU,  le  Domi  ^:^  et 
le  Cameroun  (j^j^^.  Chacun  de  ces  noms  n'est  porté  que  par 
le  prince  qui  règne  sur  ime  province  ou  sur  une  contrée  ;  nul 
autre  n'a  le  droit  de  se  l'attribuer,  mais  quiconque  règne,  le 
prend.  Chez  les  Turks  fàj^,  les  Tibétains  ca^  et  les  Khazars  ^ 
,  le  roi  s'appelle  Khakan;  cependant  chez  les  Khizlidj 


« 

Feuillet  44  verso. 


ly^ ,  il  prend  le  titre  de  Khaï  khouîa  ê^,yà^^  ^  qui  est  héré- 
f  ditaire.  Dans  le  Raneh  ^\j ,  les  rois  s'appellent  Fandjab 


'  Pour  donner  une  idée  de  l'incorrection  du  ms.  de  la  bibliothèque  du  Roi,  re- 
marquons ici  que  le  copiste  a  substitué  Tlémen  à  la  Chine.  Heureusement  le  ms. 
Assdin  nous  met  à  portée  de  rectifier  cette  erreur. 

'  Voyez  le  mémoire  sur  les  Khazars  inséré  dans  le  Joum.  Asiat  (  t.  III,  pag.  1 56  ) 
par  M.  Klaproth.  * 

'  Ou  Caikhouié  d*après'le  ms.  B. 


174  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  dS  recto.     ■  dans  l'empire  romain,  ils  prennent  le  titre  de  Césaxjoa^^  titre 

«  héréditaire  pour  tous  ceux  qui  exercent  le  pouvoir  suprême. 
«  Chez  les  Ghoz  j^j^^),  celui  de  Chahi-chah  U  «U  c'est-à-dire,  roi 
«  des  rois ,  également  héréditaire  ;  chez  les  Persans  enfin  ^  celui 
«  de  Cosroês  i^^tCtl. 

t  Parmi  les  peuples  qui  habitent  le  Soudan,  les  noms  des 
•  rois  dérivent  de  ceux  des  pays;  ainsi  le  possesseur  de  Ghana 
«  AiU  s'appelle  Ghana  ;  le  roi  de.  Kaougha  Aà^S",  Kaougha.  Mais 
«  en  voilà  suffisamment  sur  ce  sujet.  » 

Au  nombre  des  villes  de  l'Inde  comprises  dans  la  présente 
section,  sont  celles  de  Khabiroun  ^j^j  ^  >U>  et  d'Asaoul  J^L-^ml , 
toutes  deux  bien  peuplées,  commerçantes ,  riches ,  industrieuses 
et  produisant  des  choses  utiles.  A  l'époque  où  nous  écrivons,  les 
musulmans  sont  parvenus  dans  la  plupart  de  ces  contrées  et  en 
ont  fait  la  conquête  ;  s'il  plaît  à  Dieu ,  nous  décrirons  par  la  suite 
celles  qui  leur  sont  limitrophes  et  plusieurs  autres. 


HUITIÈME  SECTION. 


175 


HUITIÈME  SECTION. 


Suite  du  Sind.  —  Partie  de  Tlnde.  —  Côtes  du  Guzarate  et  du.Malabar.  —  Malwa.      Feuillet  45  recto. 

Caboul.  —  Candahar. 


La  présente  section  contient  la  description  d  une  partie  du 
littoral  de  Tlnde  comprenant  Barouh  ç3^\  Sindapour^^l^xju», 
Bana  xîL,  Canderina  a  k  .o*>^  >  Djerabatan  ^J\  n^jj^^  Kal- 
kaian  ^lç\< )é^  Loulowa  !^^,  Ghendjé  * — i^v — S",  Semendiroun 

y^jiXJL^;  et  dans  Tintérieur  des  terres,  Daoulca  aJlI^^,  Dje- 
naoul  J^Us»-^  Nahrawara  'ij\^j^^  Candahar  jL—^JwJu(,  Roumelé 


•^j ,  Kalbata  ^  b — J^  et  Aughouchta  *  y  &*i\ ,  sur  la  limite 
des  déserts  ;  Kaboul  J — J^^  Khouas  ^i^_Â. ,  Hasek  A  m  tm  , 
Mourides  {j^o^^,jy^y  Madiar  jl^^U,  Tatta  aïs,  Dadda  •ôô,  Mani- 
barjLiuyU^  Malwa  o^,  Niaset  ^^ — »«Ui,  Atrasa  \ ^l;it,  Nidjeh 


M0kj,  Cachemire  Tinférieure  JJlmJ\  jx^cj^  ,  Meîdara  ijà^^f^^  Kar- 
moût  i^y^j^.  Cachemire  la  supérieure  \  a  Ull  jj^Mî ,  le  Canodj 
.yjj),  Rastané  Ajbuwlj,  et  les  îles  de  la  mer  des  Indes,  MuUen 
^^,  Balabac  ^j  .  »  b ,  Terwaklidj  ^1^^  »  M osnaha  j^u^y*  et  Se- 
mindar  jl<xjL«yM.  Nous  décrirons  tous  ces  pays,  sans  rien  omettre 
de  ce  qu'ils  offrent  de  remarquable  et  de  curieux. 

Barouh  ^^jj  est  une  ville  grande,  belle  et  bien  bâtie  en  bri- 
ques et  en  plâtre.  Ses  habitants  sont  riches,  commerçants,  et  se 
livrent  volontiers  à  des  spéculations  et  à  des  expéditions  lointai- 
nes. C'est  une  station  pour  les  navires  venant  de  Chine ,  comme 
pour  ceux  venant  du  Sind.  De  là  à  Seïmour  ^j^^uo ,  on  compte 


BAROUH. 


'  Baronch  dans  le  goUe  de  Cnnboge.  —  '  Malabar. 


Feoiilet  45  recto. 


Feuillet  44  veno. 


KABRAWARA. 


176  DEUXIÈME  CLIMAT. 

2  journées,  et  à  Nahrawara  •j^^j^f  8  journées  de  marche,  par  un 
pays  plat,  «  où  Ton  voyage  en  chariots  à  roues.  Dans  tout  ie 
«  Nahrawara  et  ses  environs,  on  ne  voyage  pas  autrement  que  sur 
«  des  chariots  traînés  par  des  bœufs  qu*on  dirige  à  volonté.  Ces 
«  chariots  sont  munis  de  liens  et  de  courroies,  Qt  servent  au  trans- 
«  port  des  marchandises.  » 

Entre  Barouh  et  Nahrawara  sont  deux  villes ,  dont  Tune  s'ap- 
pelle Henaoul  J^U^  ou  Djenaoul,  et  Tautre  Doulca  JUII35.  Elles 
sont  de  grandeur  à  peu  près  égale,  et  distantes  Tune  de  l'autre 
d'un  peu  moins  d'une  journée.  Doulca  est  sur  le  bord  d'un  fleuve 
qui  se  jette  dans  la  mer,  et  qui  y  forme  un  golfe  à  l'ouest  duquel 
est  Barouh  (dont  le  nom  se  prononce  aussi  Barons  ^^j^ )•  L'une 
et  l'autre  de  ces  villes  sont  situées  au  pied  d'une  chaîne  de  mon- 
tagnes qui  sont  au  nord ,  et  qu'on  nomme  Oundaran  ^^^x^-^f  ; 
«  elles  sont  de  couleur  blanche  tirant  sur  le  jaune.  Il  y  croît  du 
«  cana  ainsi  que  des  cocotiers  en  petite  quantité.  »  Dans  le  voisi- 
nage  de  Henaoul  est  la  ville  d'Asaoul  jy  aJ  ,  'qui  ressemble 
beaucoup  aux  deux  précédentes,  tant  sous  le  rapport  de  l'éten- 
due, que  sôus  celui  de  l'état  de  la  population.  On  fait,  dans  toutes 
les  trois,  de  bonnes  affaires  de  commerce. 

Quant  à  la  ville  de  Nahrawara  '^Jyj-o^ ,  elle  est  gouvernée  par 
un  grand  prince  qui  prend  le  titre  de  Belhara.  Il  a  des  troupes, 
des  éléphants,  adore  l'idole  de  Boudha,  porte  sur  sa  tête  une 
couronne  d'or,  et  s'habille  de  riches  étoffes;  il  monte  beaucoup  à 
cheval,  particulièrement  une  fois  la  semaine,  accompagné  uni- 
quement de  femmes  au  nombre  de  cent,  richement  vêtues,  por- 
tant aux  pieds  et  aux  mains  des  anneaux  d'or  et  d'argent,  les 
cheveux  en  tresses.  Elles  $e  livrent  à  des  jeux  et  k  des  combats 
simulés,  tandis  que  le  roi  les  précède.  Les  vizirs  et  les  com- 
mandants de  Iroupes  n'accompagaent  jamais  ie  roi,  que  lors- 
qu'il va  combattre  des  rebelles  ou  s'opposer  aux  entreprises  de 
ceux  d'entre  les  rois  ses  voisins  qui  empiéteraient  sur  le  terri- 


HUITIÈME  SECTION.  177 

loire  de  son  pays.  Il  possède  beaucoup  d'éléphants,  et  c'est  en  Feuillet  45  verw. 
cela  que  consiste  la  force  principale  de  son  armée.  Son  pouvoir 
est  héréditaire,  ainsi  que  le  titre  de  Belhara  qu'il  porte  et  qui  si«- 
gnifie  roi  des  rois.  La  ville  de  Nahrawara  est  fréquentée  par  un 
grand  nombre  de  négociants  musulmans  qui  s'y  rendent  pour 
leurs  affaires.  Us  y  sont  honorablement  accueillis  par  le  roi  et 
par  ses  ministres ,  et  y  trouvent  protection  et  sûreté. 

Les  Indiens  sont  natiu:ellement  portés  k  la  justice ,  et  ils  ne 
s'en  écartent  jamais  dans  leurs  actions.  Leur  bonne  foi,  leur 
loyauté,  leur  fidélité  aux  engagements  «ont  connues,  ils  sont  si 
renommés  pour  ces  bonnes  qualités,  qu'on  accourt  chez  eux  de 
partout ,  que  leur  pays  est  florissant  et  leur  situation  prospère. 
Entre  autres  traits  caractéristiques  de  leur  amour  pour  la  vérité  et 
de  leur  horreur  pour  le  vice ,  on  cite  celui-ci  :  lorsque  quelqu'un 
a  droit  d'exiger  quelque  chose  d'un  autre,  s'il  vient  à  le  rencon- 
trer, il  n'a  qu'à  tracer  sur  la  terre  une  ligne  circulaire  et  à  y 
faire  entrer  son  débiteur  (ce  à  quoi  celui-ci  ne  manque  jamais 
de  se  prêter),  le  débiteur  ne  sort  point  de  ce  cercle  sans  avoir 
satisfait  son  créancier  ou  obtenu  la  remise  de  la  dette. 

Les  habitants  de  Nahrawara  se  nourrissent  de  riz,  de  pois,  de 
fèves ,  de  haricots ,  de  lentilles ,  de  mach  S  de  poisson  et  d'ani- 
maux morts  de^mort  naturelle,  car  ils  ne  tuent  point  de  vola- 
tiles ni  d'autres  animaux.  Ils  ont  une  très-^grande  vénération  pour 
les  bœufs,  et,  par  un  privilège  particulier  à  leur  espèce,  ils  les 
enterrent  après  leur  mort.  Lorsque  ces  animaux  sont  afiaiblis  par 
l'âge  et  incapables  de  travailler,  ils  les  dispensent  de  tout  ou- 
vrage ,  en  ont  soin  et  leur  donnent  à  manger  sans  leur  imposer 
aucune  charge. 

Les  peuples  de  l'Inde  brûlent  leurs  morts  et  ne  leur  élèvent 
pas  de  tombeaux.  Lorsque  le  roi  meurt,  on  fsJbrîque  un  chariot 

'  Sorte  de  légume  sec  qu*on  nomme  en  portugais  mungo.  Le  nom  arabe  ou  persan 
de  cette  graine  rappdle  involontairement  cdui  de  matir. 

a3 


Feuillet  45  veno. 


Feuillet  46  recto. 


178  DEUXIÈME  CLIMAT. 

de  la  grandeur  convenable  et  élevé  d'environ  deux  palmes  au* 
dessus  du  sol  ;  on  y  met  le  catafalque  surmonté  d'une  couronne  ; 
on  y  dépose  le  corps  revêtu  de  ses  ornements  funèbres,  et  on 
le  promène  ainsi  dans  toute  la  ville,  traîné  par  des  esclaves,  la 
tête  nue  et  les  cheveux. traînant  jusqu'à  terre,  afin  que  tout  le 
monde  puisse  le  voir;  un  héraut  précède  et  prononce  en  indien 
des  paroles  dont  le  sens  est  :  «  Peuples ,  voici  votre  roi  un  tel , 
fils  d'un  tel.  Il  vécut  joyeux  et  puissant  durant  tant  d'années.  Il 
n'est  plus  :  il  a  laissé  échapper  de  ses  mains  tout  ce  qu'il  pos- 
sédait; il  ne  lui  reste  plus  rien  et  il  n'éprouvera  plus  aucun  mal. 
Souvenez*vous  qu'il  vous  a  montré  le  chemin  et  que  vous  devez 
nécessairement  le  suivre.  »  Cela  dit,  et  lorsque  toutes  les  cérémo- 
nies sont  achevées,  on  conduit  le  corps  à  l'endroit  où  l'on  a  cou- 
tume de  brûler  ceux  des  rois,  et  on  le  jette  dans  les  flammes. 
Ces  peuples  ne  s'affligent  ni  ne  se  lamentent  pas  beaucoup  dans 
ces  occasions. 

Dans  toutes  les  contrées  de  l'Inde  ou  du  Sind  où  il  se  trouve 
des  musulmans ,  ceux-ci  ensevelissent  leurs  morts  secrètement , 
de  nuit  et  dans  leurs  maisons;  mais,  non  plus  que  les  Indiens, 
ils  ne  se  livrent  pas  k  de  longues  lamentations. 

Dans  le  pays  du  Belhara,  le  concubinage  est  permis  entre 
toutes  personnes,  si  ce  n'est  avec  des  femmes  mariées.  Ainsi  un 
homme  peut  avoir  commerce  avec  sa  fille ,  sa  sœur,  sa  tante  pa- 
ternelle ou  maternelle ,  pourvu  qu'elle  soit  célibataire. 

Vis-à-vis  de  la  ville  maritime  de  Barouh  ^^j— -?  est  l'île  de 
MouUan  (^  qui  produit  du  poivre  en  quantité  et  qui  est  distante 
de  Sindan  (^«3wUi,  de  deux  journées.  De  cette  dernière  à  Balabac 
(^jJo,  on  compte  également  a  journées.  «  Balabac  produit  des 
«  noix  de  coco,  des  figues  bananes  et  du  riz.  »  C'est  ici  qu'a  lieu 
le  changement  des  directions  vers  les  différentes  îles  de. l'Inde. 
De  là  au  lieu  dit  le  grand  abîme,  on  compte  2  journées.  De 

'  Lia  version  latine  porte  Malac. 


179 
\  1  journée 


HUITIÈME  SECTION. 

cette  île  (  de  Balabac  )  à  celle  de  Serendib 
et  plus. 

De  la  ville  de  Barouh ,  en  suivant  la  côte ,  à  Sindapour  j^t 
4  journées. 

SindSipour  j^^-j!«x Lm  est  sur  un  grand  golfe  où  les  navires 


jettent  l'ancre.  C'est  une  ville  commerçante,  où  l'on  voit  de 

beaux  édifices  et  de  riches  bazars.  De  là  à  Banah  ajL  ^,  sur  la  côte, 
Iv  journées. 

Banah  est  une  jolie  ville  située  sur  un  grand  golfe,  où  les 
navires  mouillent,  et  d'où  ils  mettent  à  la  voile.  Dans  les  mon- 
tagnes environnantes  croissent  le  cana  Lu  et  le  tébachir  j^A^Uio  *. 
«  Les  racines  du  cana  qu'on  recueille  ici  sont  transportées  dans 
«  l'orient  et  dans  l'occident.  Quant  au  tébachir,  on  le  falsifie 
«  en  le  mélangeant  avec  de  la  cendre  d'ivoire;  mais  le  véritable 
«  est  celui  qu'on  extrait  des  racines  du  roseau  dit  el-cherky 
«  Sj^^ ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit.  »  De  Banah  à  Fanderina 
jUo^*XÂi,  on  compte  4  journées.  Fanderina  est  une  ville  bâtie  à 
l'embouchure  d'une  rivière  qui  vient  du  Manibar  *,  où  mouillent 
les  navires  venant  àes  îles  de  l'Inde  et  du  Sind.  «  Ses  habitants 
«  sont  riches,  ses  marchés  bien  approvisionnés  et  son  commerce 
«  florissant.  »  Au  nord  de  cette  ville  est  une  montagne  très-haute, 
couverte  d'arbres,  de  villages  et  de  troupeaux.  On  y  recueille 
le  cardamome  aJUUJI  ,  dont  il  se  fait  un  grand  commerce.  Le 
cardamome,  dont  la  végétation  ressemble  à  celle  des  graines 
du  chanvre,  porte  des  gousses  où  sont  renfermées  les  graines. 
De  Fanderina  à  Djerabatan,  ville  populeuse,  située  sur  une  pe- 
tite rivière,  «  fertile  en  riz  et  en  céréales,  et  qui,  dit-on,  appro- 
«  visionne  les  marchés  de  Serendib ,  »  5  journées.  «  Le  poivrier 
«  croît  dans  les  montagnes  voisines.  »  De  Djerabatan  à  Sandji 

'  Ceylan.  —  ^  Lems.  AsseHnetr^&n^^porteot  a^  Nanah. 
'  Sorte  de  roseau  dont  on  extrait  une  liqueur  suerée.  VoyoK  Gaseîtii  es  Aromat. 
liv.  I,  chap.  la.  -«  *  Maiabar. 

23. 


Feuillet  à%  recto. 


BANAH. 


DJERABATAN. 


Feuillet  46  verto. 


SEMINDAR. 


180  DEUXIÈME  CLIMAT. 

,«À40  '  et  à  Keïkasar  «LwXS',  villes  maritimes  et  voisines  Tune 
de  ràutre ,  dont  les  environs  «  produisent  du  riz  et  des  céréales  ;  » 
2  journées  ^.  De  là  à  Kelkaîan  yl»W^,  i  journée. 

De  Kelkaîan  à  Lo.uloju  ^^  et  à  Ghandjeh  xÂ^» ,  i  journée  '. 
Leurs  environs  sont  fertiles  «  en  riz  et  en  blé,  »  et  pr<Muisent 
abondamment  du  bresillet,  arbre  dont  la  végétation  ressemble 
à  celle  du  laurier  rose,  «  des  cocotiers  et  des  noix  de  coco.  »  De 
Ghandjeh  à  SemindarjlJsJUw,  3o  milles  \ 

Semindar  est  une  ville  grande,  commerçante,  riche,  et  où 
il  y  a  beaucoup  de  profits  à  faire.  C'est  une  station  maritime  dé- 
pendante du  Kanoudj  ^yS ,  roi  de  ce  pays.  Elle  est  située  sur 
une  rivière  qui  vient  du  pays  de  Cachmir  j^v^ûg».  «  On  peut  se  pro- 
«  curer  dans  cette  ville  du  riz ,  diverses  céréales  et  (  particulière- 
«  ment)  d'excellent  froment.  On  y  apporte  du  bois  d'aloès  du  pays 
«  de  Karamout  i^^J^f  distant  de  i5  journées,  par  un  fleuve  dont 
«  les  eaux  sont  douces.  Le  bois  d'aloèsquontire  de  ce  pays  est  de 
«  qualité  supérieure  et  d'un  parfum  délicieux.  Il  croît  dans  les 
«  montagnes  du  C^ren  ^jj\9.  De  cette  ville  dépend  une  île  distante 
«  d'une  journée  de  navigation,  grande,  peuplée,  fréquentée  par 
«  des  marchands  de  tous  les  pays,  laquelle  est  à  ^  journées  de 
«  l'île  de  Serendib.  »  Au  nord  et  à  7  Journées  de  distance  de  Se-- 
mindar  jl<xJuç<w,  est  la  ville  de  Cachmir  l'intérieure  iUJl^l  jJI^^.^^«cus, 
célèbre  dans  toute  l'Inde,  «  et  sous  la  domination  du  Kanoudj.  » 
De  Cachmir  à  Karamout,  4  journées. 

De  Cachmir  à  Kanoudj  ^yS'^  ville  belle  et  commerçante  qui 
donne  son  nom  au  roi  du  pays,  et  qui  est  bâtie  sur  les  bords 
d'une  grande  rivière  dont  les  eaux  tombent  dans  le  Mosela  JuM^t , 
environ  7  journées. 


'  L*i4&r^^  porte  Hangi.  —  *  Lems,  Ass.  eiYAbrégè  ne  portent  qu'une  journée. 
'  Le  ms.  A.  porte  deux  journées. 

*  Ici  se  trouve  dans  la  version  latine ,  pag.  65,  la  description  de  Tîle  donf  il  est 
question  un  peu  plus  bas  dans  Tun  et  Tautre  de  nos  manuscrits. 


HUITIÈME  SECTION.  181 

Ce  fleuve  de  M osela  est  désigné  par  Tauteur  du  livre  des  Feuillet  w  ve«o. 
Merveilles,  sous  le  nom  de  fleuve  des  parfums.  Il  prend  sa  source 
dans  les  montagnes  de  Caren  ^Ja ,  baigne  les  murs  de  la  ville 
d'Asnand  «xjUmI  \  passe  au  pied  de  la  montagne  de  Lounia 
juip,  puis  auprès  de  la  ville  de  Kelkaian  ^^UÛ^,  et  enfin  se  jette 
dans  la  mer.  Ses  bords  produisent  divers  aromates,  ainsi  que  l'in- 
dique son  nom.  Entre  Rasnand  «x^U*»;  et  Cachmir  l'extérieure 
iLa^j\Jiy  on  compte  4  journées.  Cachmir  j^^^cui  est  comptée  au 
nombre  des  villes  les  plus  célèbres.  Ses  habitants  sont  en  guerre 
avec  les  Turks  infidèles  ^,  <  et  ils  éprouvent  souvent  du  dommage 
«  de  la  part  des  Turks  Khizildjis  aa^L)^  J^jJt.  »  Au  nombre  des  dé- 
pendances du  Kanoudj  est  Atrasa  im\jio\ ,  distante  de  Cachmir  l'ex- 
térieure, de  6  journées,  et  située  sur  les  bords  du  Gange  indien 
«>JL^I  (>Mb^^>*.  Elle  est  grande,  bien  bâtie,  bien  arrosée,  et  c'est 
l'une  des  plus  fortes  places  du  Kanoudj ,  dont  les  limites  s'éten- 
dent jusqu'à  Kaboul  J^^  et  jusqu'à  Lahor  j^VyJ.  <  Le  Kanoudj 
«  est  un  roi  qui  dispose  de  nombreuses  armées,  d'un  vaste  em- 
«  pire,  d'un  grand  nombre  d'éléphants  (  il  n'est  aucun  prince 
«  de  rinde  qui  en  possède  autant  ).  Il  jouit  d'un  grand  pouvoir 
«  et  de  beaucoup  de  richesses,  et  il  est  redoutable  par  la  force 
«  de  ses  armes.  »  De  Atrasa  U»l;kl  à  lanaset  OMi«b\s  ^^  grande  ville , 
également  bâtie  sur  les  bords  du  Gange  indien,  5  journées. 

De  là  à  Madiar,  sur  le  Gange ,  7  journées. 

«  Madiar  est  une  ville  entourée  de  beaucoup  de  villages,  riche , 
<  commerçante  et  populeuse.  » 

De  là  à  Nahrawara  ^j^j^  y  dont  il  a  déjà  été  question ,  sur  la 
rive  occidentale  du  Gange ,  7  journées. 

De  Madiar  à  la  ville  de  Malwa  «p^,  5  journées. 

Malwa  est  une  ville  agréable,  trèfr-fréquentée ,  entourée  de 

'  V Abrégé  porte  Asnaband. 

*  La  version  latine  porte  Cafnr-tarac ,  ce  qui  ne  présente  aucnn  sens. 

'  L'ilir^^  porte  Tanazet 


Feuillet  h^  recto. 


MALWA. 


Feuillet  h^  recto. 


CANDAHAR. 


KABOUL. 


182  DEUXIÈME  CLIMAT. 

nombreux  villages,  de  constructions  et  de  métairies.  Au  nom- 
bre de  ses  dépendances,  on  compte  Dada  «d^  et  Tata  jcu. 
De  Malwa  à  Dada,  4  journées. 
De  Dada  à  Tata,  2  journées, 
c  Le  Lahor  est  un  pays  qui  confine  ^  au  précédent.  » 
De  Morides  ^jm*>^jyê  à  Tata,  3  journées. 
Mondes,  ville  de  commerce,  est  une  place  très^forte,  gardée 
par  les  troupes  de  Kaboul.  Elle  est  située  sur  le  penchant  d'une 
montagne  très-haute,  où  croissent  en  quantité  les  espèces  de 
plantes  connues  sous  les  noms  de  cana  et  de  khaîzoran,  à  la  dis- 
tance de  8  journées  de  Candahar  ^\  ..^<\  kï ,  ville  bâtie  dans  les 
montagnes  dont  il  vient  d'être  question ,  et  à  travers  lesquelles 
le  chemin  de  Tune  à  l'autre  de  ces  villes  est  tracé. 

«  Candahar  est  une  ville  considérable  et  très-peuplée.  Ses  ha- 
bitants sont  remarquables  par-  la  manière  dont  ils  laissent 
croître  leur  barbe  qui  leur  descend  jusqu'aux  genoux ,  et  qui 
est  large  et  très^touifue ,  ce  qui  a  donné  lieu  &  une  façon  de 
parler  proverbiale.  Leur  figure  est  ronde  ;  ils  portent  le  cos- 
tume turk.  Le  pays  produit  du  blé,  du  riz,  diverses  céréales, 
des  moutons  et  des  bœufs.  Ils  mangent  les  moutons  morts 
naturellement,  mais  jamais  de  bœufs,  comme  nous  l'avons  dit 
plus  .haut  ^.  »  De  Candahar  à  Nahrawara  ij^^j^  9  on  compte 
5  journées  en  chariot*  «  Les  peuples  de  Candahar  sont  souvent 
«  en  guerre  avec  ceux  de  Kaboul,  »  laquelle  est  une  ville  in- 
dienne voisine  du  Tokharestan  ^Ué^UIp  ,  grande  et  bien  bâtie. 
Ses  montagnes  produisent  du  bois  d'aloês  excellent,  et  ses  envi- 
rons, des  noix  de  coco  et  des  myrobolansde  l'espèce  qui  tire  son 
nom  (  Kabouli  )  de  celui  de  cette  ville,  et  qui  croît  dans  les  mon- 
tagnes. «  Dans  les  lieux  bas ,  on  sème  des  bulbes  de  safran  en 

'  Je  traduis  ainsi  par  conjecture,  car  le  mot  manque. 

'  Le  ms.  A.  présente  ici  une  lacune  que  nous  remplissons  au  moyen  du.ms.  As-  ' 
selin  et  de  Y  Abrégé.  , 


HUITIÈME  SECTION.  183 

«  quantité^  et  cette  substance  devient  l'objet  d'un  commerce     FeoUict  47  recto. 
«  d^exportation  considérable.  C'est  un  objet  d'un  produit  éventuel 

<  qui  dépend  de  l'état  de  l'atmosphère.  La  ville  de  Candahar  est 
«  défendue  par  une  citadelle  très-forte ,  située  sur  un  rocher  es- 
«  carpe  qui  n'est  accessible  que  par  un  seul  chemin  :  elle  est  habitée 
«  par  des  musulmans  ;  il  y  a  un  quartier  dont  la  population  est 
«juive  infidèle.  Aucun  roi  ne  peut  prendre  le  titre  de  Chah, 

<  si  ce  n'est  après  avoir  été  inauguré  à  Kaboul.  En  vertu  d'une 
«  ancienne  loi»  la  prise  de  possession  du  pouvoir  a  lieu  dans 
«  cette  ville,  où  l'on  accourt  des  pays  étrangers  et  de  très-loin. 
«  Dans  les  terres  fertiles  du  pays  de  Kaboul,  on  cultive  beau- 
«  coup  d'indigo  de  qualité  supérieure  à  toute  autre,  et  qui,  par 
«  ce  motif,  est  très-renommé  et  fait  l'objet  d'un  grand  com- 
«  merce.  On  y  fabrique  aussi  quantité  à^étoSe^e  coton  qui  s'ex- 
«  portent  en  Chine,  dans  le  Khorasan  et  dans  le  Sind.  »  Il  y  a 
dans  les  montagnes  de  Kaboul  des  mines  de  fer  très-connues.  Ce 
métal  est  d'une  couleur  grise,  marbrée,  et  devient  très-tran- 
chant *. 

Arzelan  {j^jU  Khaouas  o^t^  et  Khibar  ^^4â>*  sont ,  ainsi  que 
divers  villages  et  lieux  fortifiés,  des  dépendances  de  Kaboul.  De 
Kaboul  à  Khaouas ,  on  compte  4  journées. 

De  Khaouas  à  Hasek  dL^b». ,  5  journées. 

De  Hasek  k  Kaboul,  par  un  pays  assez  uni,  3  journées. 

De  Kaboul  àKalbata  i^kJ^,  4  journées. 

Kalbata  et  Roumela  «k — «^^  sont  sur  la  limite  du  désert  qui 
sépare  le  Moultan  du  Sedjestan.  Ce  sont  deux  pays  de  moyenne 
grandeur,  habités  par  des  Sindi ,  des  Indiens  et  un  petit  nombre 
de  Sedjestani.  Ils  produisent  du  blé,  du  riz  et  des  fruits  en 
petite  quantité.  «  On  y  boit  de  l'eau  de  source  et  de  puits,  et 
«  on  y  fabrique  des  étoffes  de  coton  qui  se  débitent  dans  le  voi- 

*  Ces  détails  sont  très-exacts,  mais  ils  n  ont  été  qu*impariaiteinent  rendus  par  les 
auteurs  de  la  version  latine. 


Feuillet  à  7  verso. 


Feuillet  47  veno. 


184  DEUXIÈME  CLIMAT. 

«  sinage.  A  l'orient  du  Moultan  est  la  ville  d'Aughocl^t 
■  située  k  4  journées  de  Candahar,  et  à  une  égale  distance  de 
«  Moultan.  Dans  ses  environs,  le  cana  croit  en  faible  quantité. 
«  Ses  habitants  sont  peu  nombreux ,  mais  riches.  >  D'Aughocht  à 
Roumela,  lo  journées. 

De  Roumela  à  Kalbata,  3  journées. 

« 

D'Aughocht  à  Sandour  j^OsJLm,  3  journées. 

Voilà  tout  ce  que  nous  avions  à  dire,  relativement  aux  pays  corn- 
piîs  dans  la  présente  section.  «  Quant  à  la  partie  maritime ,  ce  que 
nous  avons  rapporté  des  îles  qui  s'y  trouvent  parait  suffisant. 
Cependant,  il  est  bon  de  savoir  que  celui  qui  part  de  l'ile  de 
Serendib  4^4Xj^  (  Ceylan  )  dont  il  a  été  question  dans  le  pre- 
mier climat,  et  qui  désire  aborder  sur  le  continent  par  le  che- 
min le  plus  court,  doit  attérir  sur  la  côte  de  Djerabatan  (g^lfj» 
qui  n'en  est  qu'à  un  peu  moins  d'une  demi -journée.  S'il  est 
forcé  de  courir  vers  l'est,  il  abordera  soit  à  Knïlriîiîirj^nifjirrri , 
soit  au  pied  de  la  montagne  el-Omry  c^^^i,  laquelle  est  très- 
haute,  court  vers  le  nord  et  forme  un  grand  rescif  dans  la  mer. 
De  ce  rescif  à  Serendib,  on  compte  environ  4  journées.  Toute 
cette  montagne  fort  connue ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus 
haut,  est  couverte  de  bois  de  bresillet  qui  s'exporte  au  loin. 
La  racine  du  bresillet  calme  sur-le-champ  les  douleurs  occa- 
sionnées par  la  morsure  des  serpents.  »     , 


1  I  • 


h* Abrégé  porte  Arghoit 


NEUVIÈME  SECTION. 


185 


Il  ,  


T==5: 


'■    1     J'. 


NEUVIÈME  SECTION. 


Suite,  de  Tlnde.  —  Chine. 


*  ■ 


Cette  section  comprend  diverses  villes  de  llnde  et  de  la  Feuillet  47  verso. 
Chine  ;  les  premières  sont  Aourchin  ^js^jl  sur  le  bord  de  la 
mer ,  Loukin  c^jv-^y ,  Cakela  J^ — à\i ,  Atragha  Lil^l  ;  et  les  villes 
chinoises,  Tarighourghan  (j^jy^j^^  Cattighora  Ij^^ji^,  Kach- 
ghara  }j\à^^,  Khaîgoun  {jy^^  «  Asfiria  ^j-ajumI  ,  Asfira  \j  »  i^]  \ 
Boura  i;^,  Toukha  U^^,  Atraghan  (^]jio\  et  Carnaboul  Jyliji; 
dans  Tocéan,  les  îles  d' Aourchin  (ji^^ij^^  et  de  Senasa  \  ^\im. 
Chacune  de  ces  contrées  offre  des  particularités  que  nous  kllons 
décrire,  avec  le  secours  divin. 

Aourchin  (jv-^^l  est  une  petite  ville  sut  le  rivage  de  la  mer  ;  ils  d^aocrch». 
mais  ce  qui  lui  a  valu  quelque  célébrité ,  c'est  Tîle  du  même  nom , 
le  qui  est  d'une  vaste  étendue,  couverte  de  montagnes  et  de  forêts, 
où  Ton  voit  une  grande  quantité  d'éléphants,  à  la  chasse  desquels 
on  se  livre  pour  obtenir  l'ivoire ,  dont  il  se  fait  une  exportation 
considérable.  Les  rapports  au  sujet  de  la  manière  dont  se  fait 
cette  chasse  varient  beaucoup.  D'après  un  grand  nombte  de  re-  Feuillet  dS  recto, 
lations,  il  paraît  que  les  chasseurs  se  rendent  dans  les  lieux  où 
l'éléphant  a  coutume  de  passer  la  nuit  ou  qu'il  fréquente,  et 
y  creusent  des  fosses  semblables  à  celles  que  pratiquent  les 
Berbers  pour  la  chasse  au  lion.  L'ouverture  de  la  fosse  est 
large ,  et  le  fond  étroit.  Ils  en  couvrent  la  superficie  de  bran- 


*  Le  ms.  Â.  et  YAhrège  portent  Aurisin  (^ 


ft4 


186  DEUXIÈME  CLIMAT- 

Feuillet  48  recto.     «  che»  d  arbres ,  d'herbes  et  de  terre ,  afin  qu  elle  ne  soit  pas 

«  apparente.  Lorsque  les  éléphants  viennent,  soit  pour  passer  la 
«  nuit,  soit  pour  se  désaltérer  dans  les  lieux  où  ils  ont  coutume 
«  de  le  faire,  si  Tun  d'eux  vient  à  passer  au-dessus  de  la  fosse, 
«  il  y  tombe  et  les  autres  prennent  la  fuite.  Les  chasseurs  le 
«  voyant  tomber  dans  ce  piège ,  se  hâtent  de  sortir  de  leurs  re- 
«  traites,  accourent,  ouvrent  le  ventre  et  déchirent  les  entrailles 
«  de  ranimai ,  et  le  laissent  mourir  pour  revenir  ensuite  le  dé- 
■  pecer,  retirer  les  chairs  par  fragments  et  en  extraire  l'ivoire  et 
«  les  os  des  jambes.  D'autres  relations  de  l'Inde  portent  que  les  élé- 
«  phants,  dans  leur  pays,  marchent  en  troupes,  passent  la  nuit  dans 
«  les  forêts  au  nombre  de  deux,  de  trois  ou  de  quatre  ensemble, 
R  et  cherchent  quelque  arbre  pour  s'appuyer  et  dormir  les  uns 
«  sur  les  autres,  mais  debout,  à  cause  de  l'épaisseur  de  leur  tarse 
«  et  de  la  longueur  de  leurs  jambes.  Les  chasseurs  viennent  de 
«  jour,  coupent  la  majeure  partie  du  tronc  de  l'arbre ,  en  sorte 
«  qu'il  ne  tient  presque  plus  à  rien.  Lorsque  la  nuit  arrive  et  que 
«  les  éléphants  viennent,  selon  leur  coutume,  pour  reposer  adossés 
«  contre  l'arbre,  leur  poids  simultané  l'ébranlé,  le  fait  tomber  et 
«  occasionne  ainsi  leur  chute.  Alors  les  chasseurs  accourent  avec 
«  des  pieux ,  leur  brisent  la  tête  et  en  retirent  l'ivoire,  qui  se  vend 
«  dans  le  commerce  à  très-haut  prix ,  et  qui ,  transporté  au  loin , 
«  est  employé  à  la  fabrication  de  divers  objets.  On  dit  que  les 
«  deux  grosses  défenses  de  Téléphant  pèsent  quelquefois  1 6  can- 
«  tars  et  plus^ 

«  Quant  à  ce  qui  concerne  la  reproduction  de  l'éléphant,  les 
«  marchands  qui  font  les  voyages  de  l'Inde  racontent  que  la  fe-> 
«  m  elle  met  bas  ordinairement  dans  des  eaux  dormantes;  qu'aus- 
«  sitôt  que  le  petit  y  est  tombé,  la  mère  s'empresse  de  le  re- 
«  lever  sur  ses  jambes ,  de  le  faire  sortir  de  l'eau  et  de  le  lécher 
«  jusqu'à  ce  que  sa  peau  soit  bien  sèche,  et  qu'elle  lui. enseigne 

^  De  3  à  4oo  kilogrammes. 


NEUVIÈME  SECTION. 


187 


FeaiV9t  d8  i:«cto. 


ensuite  à  marcher  jusqu'à  ce  quil  ait  acquis  toute  sa  force. 
Béni  soit  le  créateur  de  toutes  choses!  On  ne  connaît  parniF 
les  quadrupèdes  aucun  animal  plus  intelligent  ni  plus  facile 
à  dresser.  Une  chose  qui  lui  est  particulière ,  c'est  qu'il  ne  porte 
jamais  ses  regards  sur  les  parties  sexuelles  de  l'homme. 

«  Les  princes  indiens  sont  jaloux  de  posséder  beaucoup  d'élé- 
phants. Us  les  payent  fort  cher,  en  ont  grand  soin,  en  élèvent 
de  jeunes  pour  les  accoutumer  à  la  compagnie  de  l'homme, 
et  en  mènent  de  grands  à  la  guerre,  chairs  de  douze  hommes 
armés  et  cuirassés  de  for.  Un  homme  s'assied  sur  le  cou  de 
l'animal,  armé  d'une  pique  au  lieu  de  bride,  le  frappe  suf  la  Feuillet  hs  veno. 
tête  avec  un  pieu  de  bois  ou  avec  tout  autre  instrument  dis^ 
posé  à  cet  e£Pet,  et  dirige  ainsi  l'animal.  Les  éléphants,  à  la 
guerre,  se  ruent  les  uns  sur  les  autres,  en  sorte  que  le  plus  fort 
abat  le  plus  faible.  Us  reviennent  volontiers  à  la  charge  après 
un  premier  assaut.  Toutes  ces  particularités  sont  très-connues 
dans  l'Inde.  Il  naît  beaucoup  de  ces  quadrupèdes  dans  Tile 
d'Aourchin  cij^^j^l  ;  on  les  transporte  de  là  dans  tout  l'Indos^ 
tan.  On  y  trouve  aussi  des  mines  de  fer  et  de  la  rhubarbe  qui 
croit  dans  les  montagnes  ;  on  sait  que  la  rhubarbe  de  Chine  est 
plus  estimée  que  toute  autre ,  attendu  qu'eUe  est  plus  dure , 
mieux  colorée  et  plus  efficace  dans  les  maladies  du  foie  et  au- 
tres. On  trouve  également  dans  cette  île  un  arbrisseau  qui  res- 
seipble  au  ricin  (  xf07»r  ) ,  si  ce  n'est  qu'il  porte  beaucoup  d'épi* 
nés  proéminentes  qui  empêchent  de  le  palper;  on  l'appelle 
Ghehghir  ^^^X^  ;  ses  racines  sont  noires.  Les  princes  chinois  et 
indiens  s'en  procurent  pour  en  extraire  un  poison  violent; 
c'est  une  dbose  connue.  En  effet,  lorsque  ces  princes  veulent 
faire  mourir  quelqu'une  de  leurs  femmes,  un  domestique  ou 
toute  autre  personne ,  ils  emploient  toujours  le  poison. 

«  Dans  tous  les  golfes  des  côtes  de  la  Chine  et  des  Indes,  on 
voit  dans  la  mer  des  reptiles  luisants,  de  couleurs  variées  et 


lACBGHABA. 


188  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feaiiieus  verso.     «  d'espèces  diverses»  Les  navigateurs  les  connaissent,  les  distin- 

«  guent ,  comprennent ,  par  la  distinction  de  leurs  espèces ,  à 
<  quel  golfe  ils  appartiennent,  et  se  dirigent  en  conséquence. 
«  C'est  un  fait  également  très-connu.  Ces  reptiles  se  nomment 
K  en  indien  Mizrat  ii|j|^l.  » 

D*Aourchin  à  Loukin  (^^J ,  jolie  ville  à  Tembouchure  d'une 
rivière  où  les  vaisseaux  mouillent ,  on  compte ,  en  suivant  le  ri- 
vage, 3  journées; 

De  k  à  Tarighourghan  {^j^j^ ,  ville  bien  bâtie  sur  le  bord 
de  la  mer,  4  journées» 

Vis-à-vis  de  Tarighourghan  et  à  une  demi-journée  de  naviga- 
tion, est  une  île  fréquentée  par  les  voyageurs.  On  dk  qu'il  y 
existe  un  puits  d'où  il  sort  des  flammes  qui  paraissent  et  dispa- 
raissent par  intervalles.  De  là  à  Cattigfaora  tj^ulij,  ville  située  sur 
les  bords  de  la  mer,  à  l'embouchure  d'une  rivière  et  où  l'on  fait 
de  bonnes  aflFaii^s  de  commerce.  6  journées. 

Cattighora  est  comptée  au  nombre  des  dépendances  de  la 
Chiné. 

De  là  à  Senf  vJUue ,  île  chinoise ,  dont  il  a  été  question  dans 
le  premier  climat  S  3  journées. 

De  là  à  Kachgara  tjÂâl^,  4  journéestf 

«  Kachghara  est  une  ville  chinoise^  florissante  et  bien  peuplée. 
Il  s'y  feit  un  commerce  considérable  de  toute  sorte  de  mar^ 
chaïidises  et  beaucoup  d'expéditions ,  en  sorte  que  c'est  une 
place  très-animée.  Elle  est  située  sur  une  petite  rivière  venant 
du  nord  et  prenant  sa  source  dans  la  montagne  de  Cattighor 
j^tiftto,  où  se  trouvent  des  mines  d'argent  dont  le  minerai  est 
de  qualité  supérieure,  et  facile  à  extraire  pur  de  sa  gangue.  » 
Feuillet  49  recto.         De  Kachghara  à  Khaîghoun  ^^»-ju^  ,  8  journées. 

«  Khaîghoun  est  une  ville  chinoise ,  commerçante  et  fréquen- 
K  tée.  On  trouve  dans  son  territoire  l'animal  qui  porte  le  musc 

'  Voyez  ci-dessus,  pag.  83. 


KUAIGBOUH. 


NEUVIÈME  SECTION.  189 

et  la  civette.  Le  premier  est  une  espèce  de  chèvre  ou  plutôt  de 
gazelle ,  mais  il  est  plus  petit  ;  sa  peau  est  de  couleur  fauve  ti-» 
rant  sur  le  rouge,  et  douce  au  toucher  ;  il  se  nourrit  de  plantes 
odoriférantes,  et  il  porte  une  poche  ou  vésicule  renfermant 
une  liqueur  qui  est  d^abord  rouge  comme  du  sang.,  et  qui  de- 
vient ensuite  violette;  cette  poche  tient  au  cordon  ombilical 
auquel  est  attaché  le  jeune  chevreau.  L'animal ,  fatigué  de  la 
porter,  la  déchire  tantôt  avec  ses  ongles,  tantôt  avec  ses  dents, 
et  elle  tombe  alors.  L'auteur  du  livre  des  Merveilles  rapporte 
qu'il  existe  dans  le  Tibet,  près  la  ville  de  Wahlan  (j^V^^,  deux 
montagnes  séparées  par  un  cours  d'eau,  où  croissent,  en  quan- 
tité, le  nard  JoJU»  et  d'autres  plantes  aromatiques,  et  où  paissent 
beaucoup  de  chevrettes  musquées  ;  elles  viennent  à  ce  cours 
d'eau  pour  enfler  leurs  vessies,  les  remplir  de  sang,  et  ensuite 
s'en  débarrasser.  La  chasse  de  cet  animal  a  lieu  à  des  époques 
déterminées  ;  on  le  poursuit  afin  d'en  obtenir  le  musc  ;  à  cet 
efiet ,  après  l'avdir  saisi ,  on  le  transporte  dans-  les  lieux  où  il 
a  été  chassé;  il  s'y  apprivoise  facilement,  car  il  n'est  pas  très- 
farouche. 

>  Quant  à  la  civette  «^Ifj,  on  la  trouve  dans  tous  les  pays 
compris  dans  le  second  climat  sans  exception.  C'est  un  ani» 
mal  qui  ressemble  entièrement  au  chat,  si  ce  n'est  qu'il  est 
plus  grand.  On  l'enferme  dans  de  grandes  cages  où  on  le, nour- 
rit de  viandes  ;  vers  la  fin  du  printemps  et  les  premiers  jours 
de  l'été,  il  commence  naturellement  à  transpirer  par  les  testi- 
cules; lorsqu'on  s'en  aperçoit,  on  recueille  le  produit  de  cette 
transpiration  dans  une  bourse  de  drap ,  et  c'est  là  la  civette  pure. 
On  remet  l'animal  en  cage  comme  auparavant,  jusqu'à  ce  qu'une 
seconde  et  une  troisième  transpirations  aient  lieu,  et  ainsi  de 
suite,  depuis  le  commencement  de  l'été  jusqu'à  la  fin  de  l'au- 
0  tomne.  On  trouve  des  civettes  en  quantité  dans  l'Afrique  occi- 
c  dentale,  et  particulièrement  aux  environs  de  Meltsemin  ^  i^U. 


Feuillet  49  recto. 


Feuillet  dg  recto. 


ASPIRIA. 


Feuillet  49  verso. 


190  DEUXIÈME  CLIMAT. 

C'est  un  animal  très^onnu;  nous  TavoUs  vu  de  nos  propres 
yeux. 

«  La  ville  de  Khaîghoun  (jyJ^A^  est  défendue  par  une  forte 
citadelle ,  et  entourée  de  jardins  qui  ne  produisent  ni  raisins , 
ni  figues,  sur  les  bords  dune  rivière  qui  se  jette  dans  le  Kham- 
dan  Ji^>u4r  chinois.  De  là  à  Asfiria  L^^-ajUI  ,  qui  dépend  de  la 
Chine ,  on  compte  4  journées. 

«  Asfiria  est  située  sur  une  rivière  qui  se  jette  dans  le  Kham- 
dan.  Elle  est  bien  peuplée  et  sert  de  résidence  à  des  princes 
et  à  d'autres  personnages  ou  agents  du  gouvernement.  C'est 
un  lieu  où  l'on  dépose  le  produit  net  des  tributs  destinés  au 
grand  roi.  Voici  comment  la  chose  se  passe  :  les  agents  du 
fisc  apportent  à  Asfiria  les  divers  tributs  provenant  du  terri-» 
toire  et  des  mers  de  la  Chine  ;  ils  versent  ces  sommes  entre  les 
mains  de  gens  de  confiance ,  les  font  enregistrer,  en  reçoivent 
les  comptes  et  s'en  retournent  chez  eux.  Lorsque  tous  ces  ver- 
sements ont  eu  lieu,  et  à  une  époque  déterminée  de  l'année, 
la  totalité  du  produit  est  portée  à  la  ville  de  Badja  il^I^  où  ré-» 
side  le  grand  roi,  et  déposée  dans  le  trésor  impérial  ;  c'est  une 
coutume  constante;  par  ce  moyen,  toutes  les  sommes  destinées 
aux  dépenses  publiques  parviennent,  sans  déduction  quelcon- 
que ,  à  leur  destination. 

«  Les  habitants  d' Asfiria  jettent  leurs  morts  dans  la  rivière  et 
ne  les  ensevelissent  jamais.  Nous  parlerons  ci--après  du  fleuve 
de  Khamdan  et  du  parti  qu'en  tirent  les  Chinois.  » 
D' Asfiria  à  Toukba  U^.^ ,  on  compte  6  journées. 
Toukha  est  une  ville  située  sur  les  bords  du  Kalhy  ^^ — yJ( 
chinois.  «  Elle  est  commerçante  et  industrieuse.  C'est  là  qu'on 
«  fabrique  les  soieries  précieuses  connues  sous  le  nom  de  Toukhy 
«  et  dont  il  se  fait  un  grand  commerce  ^  »  De  Toukha  à  Boura 
\j^ ,  en  descendant  le  Kalhy,  2  journées. 

'  n  paraîtrait  diaprés  le  ms.  Assdin  qu  il  8*agit  ici  d'étoffes  rayées  ou  à  fleurs. 


NEUVIÈME  SECTION.  191 

Et  par  terre,  4  journées. 

«  Boura  est  très-peuplée.  Son  territoire,  très-fertile,  produit 
«  du  blé ,  du  riz  et  une  espèce  de  palmier«<2oam  dont  le  fruit  est 
«  bon  à  manger.  » 

De  Boura  à  Kachgbara  l^—iUl^  dont  il  a  déjà  été  question,  8 
journées. 

D'Asfira  1^^^'  ^  Kachghara ,  8  journées. 

Asfira  est  sur  un  afiBuent  du  fleuve  nommé  Bahanek  Jljl^. 
«  Ses  habitants  sont  idolâtres  et  infitièles.  >  De  là  à  Tarighour- 
ghan  ij^jy^Atji»,  7  journées. 

D'Asfira  à  Atraghan  ^j\MjX9\ ,  à  journées. 

Cette  dernière  ville  est  bâtie  sur  les  bords  d'un  grand  lac 
d*eau  douce  dont  le  centre  est  d'une  profondeur  inconnue,  et 
dont  les  eaux  sont  d  un  bleu  très-foncé.  Il  produit  une  espèce 
de  poisson  dont  la  tète  ressemble  à  celle  d'une  chauve-souris 
et  est  surmontée  d'une  crête.  Les  habitants  du  pays  assurent  que 
la  chair  de  ce  poisson  est,  pour  l'homme  qui  s'en  nourrit,  émi- 
nemment aphrodisiaque,  ainsi  que  celle  du  sakankour ^^JULm  ^ 
D' Atraghan  à  Carnaboul  J^b;3,  /i  journées. 

t  Cette  dernière  ville  est  petite,  mais  peuplée.  Elle  est  située 

.«  au  pied  d'une  montagne  et  sur  les  bords  d'une  rivière  qui  a  son 

«  embouchure  dans  le  Kalhy;  elle  est  exposée  aux  incursions 

«  de  tribus  turkes  alliées  des  Rhizildjis  juJL>^  qui  pillent  sou- 

«  vent  ses  villages  et  ses  troupeaux.  » 

De  Carnaboul  à  Loukha»  «  dont<»  vient  de  parier,  »  6  journées. 

De  Loukin  (^ji,  sur  les  côtes  de  l'Indostan,  à  Cakela,  7  journées. 

Cakela  Mli  est  sur  le  bord  d'une  rivière  qui  se  jette  dans  le 
Bahanek  ^Uy^  indien.  Ses  habitants  élèvent  beaucoup  de  vers  à 
soie ,  voilà  pourquoi  l'on  donne  le  nom  de  Cakély  à  une  espèce 
de  soie  et  à  une  sorte  d'étofie.  De  là  à  Cachemire  »^m^us,  10 
journées. 

'  Voyei  ci-de88U8,  pag.  3i ,  not.  5. 


Feuillet  A9  teno. 


A8PIRA. 


Feuillet  49  verso. 

ATRAGHA. 


Feoillet  5o  recto. 


192  DEUXIÈME  CLIMAT. 

l^tà  Atragha,  ajournées.  > 

«  Atragha  Ut^l  est  une  grande  ville  qui  fait  partie  des  posses- 
«  sions  d'un  prince  indien.  Elle  est  gardée  par  de  nombreuses 
«  troupes  de  soldats  destinés  à  combattre  les  Turks  JI^j^I.  Ce 
«  pays  produit  du  riz  et  du  blé.  » 

D' Atragha  à  Atraghan  {j^]j^o\^xo  journées. 

Les  fleuves  indiens  (pii  coulent  dans  les  contrées  décrites  dans 
la  présente  section ,  sont  :  le  Bahanek  ^ — Ly> ,  le  Kalhy  ^^yii  et 
une  partie  du  grand  Khamdan  ^jl^x^  chinois.  Le  premier  prend 
sa  source  dans  les  montagnes  les  plus  septentrionales  de  Tlnde , 
coule  vers  Test,  dans  la  direction  d' Atragha,  où  il  se  réunit  à  la 
rivière  de  Cakela,  et  se  jette  dans  la  mer  auprès  de  la  ville  de 
Tarighourghan  ^^^^jyt^jio.  «  Les  Djehelkis  «iC_iy»  (  peuplade 
«  indienne  )  rapportent  que  leur  roi ,  après  s'être  précipité  dans^ 
«  ce  fleuve ,  leur  apparaît  de  temps  en  temps.  Lorsque  quelqu'un 
«  a  commis  un  crime ,  il  entre  dans  le  milieu  des  eaux  et  y  reste 
«  une  heure  et  plus,  tenant  dans  les  mains  diverses  herbes  odo- 
«  riférantes;  il  les  coupe  par  petits  morceaux,  les  jette  peu  à  peu 
«  sur  la  surface  des  eaux  du  fleuve,  en  faisant  des  prières  et  des 
«  invocations.  Lorsqu'il  veut  sortir,  il  agite  l'eau  avec  ses  mains, 
«  prend  un  peu  d'eau  (  mélangée  avec  les  herbes  '  ) ,  la  répand 
c  sur  sa  tête,  puis  s'incline  en  signe  d'adoration,  et  sort  de 
«  l'eau.  » 

Au  nombre  des  fleuves  de  Chine  est  le  Kalhy  ^^^.  Parmi  les 
Chinois  qui  habitent  sur  ses  bords,  >  à  une  certaine  époque 
«  consacrée  par  l'usage,  »  celui  qui  a  commis  un  crime  dont  il 
veut  se  purifier,  vient  vers  le  fleuve ,  accompagné  d'une  foule  de 
gens  qui  lui  souhaitent  gloire  et  bonheur  étemels,  puis  il  se  pré* 
cipite  dans  le  fleuve ,  et  il  périt  submergé  dans  ses  eaux. 


^  Les  mots  placés  entre  deux  parenthèses  manquent  dans  lems.  A,  mais  ils  se  trou- 
vent dans  le  ms.  Asselin. 


DIXIÈME  SECTION. 


195 


r  ■  ■  :     i       :  '  ■         I .    I  ■■  ■ 


DIXIÈME  SECTION 


Chine  orientale. 


Cette  section,  qui  complétera  ce  que  nous  avions  à  dire  sur  le 
second  climat,  comprend >  dans  la  Chine  orientale,  les  villes  de 
Sousa  de  la  Chine  (:jyâJI  Hmy^ ,  So'la  ^U^  ,  Taougha  U^ ,  Sinia 
de  la  Chine  (^.  mft  juju^q  ,  Askhara  t^l,  Chedzkhour  j^^4>wâ , 
Badjah  *  f^l»,  BechhiarjU^,  Cacha  V— «âb  et  Saoukha  U^^U  ; 
dans  la  mer  orientale  ^  les  iles  de  Namang  ^  et  de  Sahara  «^U^ , 
et  enfin  le  Rhamdan  chinois  c:5v^l  u*"^'  ^^^^  ^^^  fleuves  les 
plus  grands  et  les  plus  célèbres  dont  parlent  les  historiens  et  les 
géographes.  Nous  dirons  donc  ce  quon  en  sait,  sans  omettre 
aucun  détail. 

«  Sousa  Sijmy^  est  une  ville  très-grande  et  très-célèbre,  soit  à 
causé  du  nombre  de  ses  édifices ,  soit  à  cause  de  Timportance 
de  son  commerce.,  de  TabcHidance  de  ses  productions,  de  la  ri- 
chesse de  ses  habitants  qui  jouissent  d'un  grand  crédit  com- 
mercial dans  tout  Tunivers.  On  y  fabrique  le  jl«>^  ghazar  chi- 
nois, sorte  de  porcelaine  dont  rien  n égale  la  bonté,  et  des 
étoffes  de  soie  précieuses  à  cause  de  la  beauté  de  la  matière, 
et  de  la  solidité  comme  de  Télégance  du  travail.  Cette  ville 
est  située  sur  la  rive  orientale  du  Khamdan,  à  1 4  journées  de 
Caitowa  t^ls ,  &   16   de  Sinia  ^y^^  et  à  8  de  So'la  lAxl. 

«  Cette  dernière  ville  n'est  pas  très-considérable ,  mais  elle  est 
bien  bâtie,  bien  peuplée,  commerçante  et  fréquentée,  tant 
par  les  habitants  du  voisinage,  que  par  ceux  des  pays  plus 
éloignés  (  qui  viennent  s'y  approvisionner  de  divers  objets.  On 

35 


Feaillet  5o  recto. 


SOUSA. 


SOLA. 


Feuillet  5o  verso. 


SINTA. 


ASKHARA. 


194  DEUXIÈME  CLIMAT. 

«  y  fabrique  des  étoffes  de  soie  et  des  vases  d'argile.  »  De  Sola 
à  Sinia,  on  compte  17  journées;  et  à  Taougha,  ville  non  forti- 
fiée, mais  commerçante  et  distante  de  8  journées  de  Sinia,  8 
journées. 

«  Sinia  de  la  Chine  (^jvjkaJt  iûûjue  est  située  à  l'extrémité  de  cet 
«  empire.  Aucune  ville  ne  Inégale,  soit  sous  le  rapport  de  la  gran- 
«  deur,  soit  sous  celui  du  nombre  des  édifices,  de  l'importance 
«  du  commerce,  de  la  variété  de  marchandises  qu'on  y  trouve, 
«  du  nombre  de  négociants  qui  y  viennent  des  diverses  parties 
f(  de  rinde  situées  daùs  le  voisinage  de  la  Chine.  C'est  la  rési*- 
r  dence  d'un  prince  .  chinois  de  race  royale ,  niais  cependant 
«vassal  du  Baghbough  gj^  .  »  i.v,  lequel  est  le  grand  empereur, 
«  comme  nous  l'avons  dit  ^  »  De.  là  à  Askbara  t^l  ^,  8  journées. 

a  Cette  dernière  ville  est  bâtie  dans  une  plaine .  marécageuse 
«  d'une  vaste  étendue,  où  il  ne  croît  que  du  safran,  soit  cultivé, 
«  soit  sauvage.  Cette  substance  y  est  de  qualité  supérieure,  et  il 
«  s'en  fait  un  grand  débit  dans  toute  la  Chine.  On  travaille  la  soie 
«  dans  cette  ville  et  on  y  fabrique  des  vases  d'argile. 

«  Dans  les  pays  que  nous  décrivons,  il  n'est  poipt  d'arts  plus 
«  estimés  que  ceux  de  potier  d'argile  et  de  dessinateur  ;  mais  ce 
«  dernier  est  mis  au-dessus  de  tous  les  autres.  D'après  ce  que 
«  rapportent  les  auteurs  les  plus,  dignes  de  foi  »  les  princes  dûnois 
«  et  la  plupart  des  princes  indiens,  bien  loin  d^  négliger  le. des- 
«  sin ,  en  font  leur  principale  occupation ,  et  p'y  ap|)liquent  autant 
«  que  des  maîtres  et  des  artistes  de  pro^çssion  ^  à^el  poÎQt.que, 
<«  lorsqu'ils  OBt  un  gr^nd  nombre  d'enfants  y  ils  préfèceut  toujç^uri» 
«  celui  qui  excelle  le  plus  dans  l'art  du  des^iç  et  4e  la  pçjintwe , 
«  après  lequel  vient  immédiatemexit  L'art  de  labricpier  d^  vases 
«  d'argile.  Les  personxies  quiis'appjliquent  au  dj^?^  ppi^t^nt  le 
«  nom  Ae  grands^  et  les  potins  celui  de  petits at^^^^*  *    . 

*  Voyez  ci-dessus,  pag.  99  et  100.        -,  ..:.:.'..         1 

'  Lems.  A.  porte  Askhar,  etla^enionlii^e,  pag^6j9»AM]ihoj^As<iM 


DIXIEME  SECTION.  195 

D'Âskbara  à  Badjàb  jii:>'1^,  on  compte 4  journées! 

«  Badjah  est  la  résidence  au .  princâ  toorm  B6tas  lé  nom  de 
«  Baghbough  ^^jW*  Cest  là  que  sont  sa  garde,  ses  trésors,  son 
«  harem  et  seis  eselaires.  D  aprèâ  ce  que  rapporte  Taiiteur  du  livre 
«  intitulé  :  Hiitoiré  des  ptinces  au  monde ^  le  Baghbough  a  toujours 
«  cent  femmes  dotées  à  prix  d argent;  .et  lorsqu'il  ai'en  possède 
«  pas  un  tel  nombre',  il  fae  peut  prétendre  au  tkve  de  roi  des 
«  rois.  Il  doit  posséder  aussi  mille  éléphants  écpiipé»  pour  la 
«  guerre  et  montés  du  nombre  d'hommes  nécessaire  et  convè- 
«  nablement  armés,  pour  jofuir  de  cette  prénsigative;  Tune  et 
«  lautre  de  ces  oonditions  sont  indispensables^  En  Chine,  Tau* 
«  torité  royale  dérive  du  péxe  à  ses  irères  ou  aux; plus! proches 
«  parents  du  roi.  Ces  princes  sont  généraldmeiit  «quitables, 
«  compatissants  et  doués  dei:  qualités  les  plus  louables. 'La  ville 

•  de  Badjah  est  bâtie  sur  les  bords  du  Khanadau  ^Itx^  qu!oA 

•  remonte  quand  on  veut  se  rendre  à«Haîfouar  I^^JL»U»  ;  à  Djan- 
«  koua  l^i^^^^  et  autres  lieux  connus  de  la*  Chine.  »  De  Biidjah^à 
Charkhou  ^yî^  ville . situéîe  à.^jouniées  de. la  mer  orienliale^ 
sur  les  bords  d'une  rivière  qui  y  a  son  embouchure,  4.>JMuinées. 

De  Charkhou  à  Bechfaiar^l^L^^ ,  9  journées. 

«  Bechhiar  est  la  résidence  d'un  chef  qui  -goufremeuii'Vastô 
pays  au  nom  du  Baghbough ,  ayâiit  sous  ses  'ordres  de  la  ça* 
Valérie,  des  esclaves  et  d'autres  troupea  destinées. à  repousser 
le^  agression»  des  tribus  tùrkes.  du  voisinage,  connues. sous 
les  nomsi'de 'Hamanî  n.  .^M»  et  deiKhiaildji  a^JL^.  Le  gou^ 
veriieur  (  chimois  )  Eût  garder  par  de  la  cavalerie  les- portes 
des  hautes  montagnes  qui  séparent  sa  province  du  Turkestan. 
Ces  troupes  sont  vêtues  et  équipées  absolument  comme  les 
Turks.  » 

De  Bechhiar  à  Cacha  lâb ,  «  ville  habitée  par  une  secte  qui  ne 

*  Nous  suivons  ici  1* orthographe  des  mss. ,  qùdque  fautive  qu'elle  puisse  être. 

*  La  version  latine  porte  Sadcho. 

25, 


Fenillet  5o  v«no. 


fiADJAH. 


Feuillet  5i  recto. 

BBCHHIAR. 


196  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Fe«aiei  5i  recio.     «  professe  pas  les  mêmes  o^oyances  que  ies  Chinois  et  qui  brûie 

«  ses  morts,  selon  ia*  coutume  indienne,  >  S  journées. 

De  Saroukha  l^U»^  à  Badjah,  lo  journées.  < 

I^  Khamdan  chinois  (:)s-^l  e)'"^  ^^^  ^^  grand  fleuve  dont 
les  bords  sont  très-peuplés.  L'auteur  du  livre  des  Merveilles  rap- 
porte qu  on  y  voit  un  arbre  dit  arbre  de  fer  et  nommé ,  en  in- 
dien, Barchoul  Jj-â;l»; que  cet  arbre,  dont  le  diamètre  est  d'une 
coudée,  est  fixé  au  milieu  du  fleuve,  à  une  hauteur  d'environ 
dix  coudées  au-dessus  des  eaux,  et  terminé  vers  son  sommet  par 
trois  pointes  aiguës.  Cet  auteur  ajoute  qu'un  homme  se  tient 
assis  dans  le  voisinage,  tenant  un  livre  à  la  main,  et  récitant 
les  paroles-  suivantes  :  Fleuve  béni ,  sentier  du  paradis  d'où  ta 
'  source  découle  et  vers  lequel  tu  diriges  les  hommes  I  heureux 
celui  qui ,  monté  sur  la  cime  de  cet  arbre ,  se  précipitera  dans  tes 
eaux  I  Alors,  un  ou  plusieurs  d'entre  les  assistants,  émus  par  ces 
paroles,  montent  sur  l'arbre  et  se  précipitent  dans  le  fleuve,  ac- 
compagnés des  vœux  et  des  prières  de  la  foule.  On  dit  que  le 
Kank  SJk&  est  l'un  des  affluents  du  Khamdan. 

Quant  à  l'île  de  Namang  ^ ,  qui  se  trouve  dans  la  mer  orien- 
tale, elle  est  fréquentée  par  les  navigateurs  chinois,  qui  n'y  abor- 
dent que  lorsqu'ils  sont  en  troupes  nombreuses.  L'auteur  du 
livve  des  Merveilles  raconte  qu'elle  est  habitée  par  des  hommes 
à  queue  et  gouvernée  par  l'un  d'entre  eux. 

Persuadé  que  les  détails  dans  lesqueb  nous  venons  d'entrer 
paraîtront  suffisants  à  toute  personne  sensée,  c'est  ici  que  nous 
terminerons  la  description  des  pays  compris  dans  le  deuxième 
climat. 

'  Ou  plutôt  Charoukhia  juaâ^Lm  «  conformément  à  la  leçon  du  ms.  B. 


FIN    nU.DEUXliVS    CLIMAi*. 


TROISIÈME  CLIMAT. 


PREMIÈRE  SECTION. 

Suite  de  TAfirique  occidentale.  -^  Soi»  d-Acaa.  —  Pays  des  Ba*ben.  •**-  Noun. 
Sedyelmasa-  —  Dar*a.  —  Aghmat  —  liaroc.  —  Fèz.  — .  Meknès.  —  Sala. 
Tdemsan.  —  Melila.  —  Oran.  —  Alger.  — -  Bougie.  -—  CoDstantine. 


Après  avoir  décrit,  dans  les  livres  précédents,  les  pays  com- 
pris dans  les  deux  premiers  climats,  nous  avons  jugé  convenable 
d'observer  dans  celui-ci  la  même  méthode  relativement  aux 
bourgs,  aux  villes  et  aux  provinces,  en  indiquant  leurs  distances 
respectives  en  milles  et  en  journées,  «  Nous  traiterons  séparément 
de  chaque  pays ,  en  ayant  soiii  de  faire  connaître  son  état  ac- 
tuel f  les  courants  d'eau ,  les  rivières ,  les  lacs  et  les  étangs  qui 
s'y  trouvent ,  les  montagnes  qu'on  y  remarque ,  avec  l'indication 
de  leur  étendue;  nous  parlerons  aussi  des  plantes,. des  arbres, 
des  mines,  des  animaux;  nous  indiquerons  les  sources  des 
fleuves^  leurs  cours  et  leurs  embouchures,  d'après  les  notions 
et  les  relations  existante»  :  le  tout  en  son  lieu,  d^une  manière 
daire  et  précise ,  conformément  au  plan  que  nous  nous  sommes 
tracé ,  0l  avec  le  secours  du  l^out-Puissant.  > 
La  première  partie  du  troisième  climat  commence  à  l'océan 
ténébreux  qui  baigne  la  partie  occidentale  du  globe  terrestre. 


Feuillet  5i  recto. 


Feuillet  5i  verso. 


198  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  5 1  verso.     Du  nombre  des  îles  de  cet  océan  est  celle  de  Sara  ijumy  située 

près  de  la  mer  Ténébreuse.  On  raconte  que  Dhou  1  Camaîn  y 
aborda  avant  que  les  ténèbres  eussent  couvert  la  surface  de  la 
mer,  y  passa  une  nuit,  et  que  les  babitants  de  cette  île  assail- 
lirent ses  compagnons  de  voyage  à  coups  de  pierres  et  en  blessè- 
rent plusieurs.  Il  est  une  autre  île  qui  se  nomme  Saa'li  J\  nm , 
dont  les  habitants  ressemblent  plutôt  à  des  femmes  quà  des 
hommes  ;  les  dents  leur  sortent  de  la  bouche ,  leurs  yeux  étin- 
cellent  comme  des  éclairs  «t  leurs  jambes  .ont  lap^arence  de  bois 
brûlé  ^  ;  ils  parlent  un  langage  inintelligible  et  font  la  guerre 
aux  monstres  marins.  Sauf  les  parties  de  la  génération,  nulle 
différence  ne  caractérise  les  deux  sexes,  car  les  hommes  ti'ont 
pas  de  barbe;  leurs  vêtements  consistent  en  feuilles  d arbres. 
On  remarque  ensuite  Tîle  de  Hasran  J[y**^ ,  d'une  étendue  con- 
sidérable ,  dominéç  par  une  montagne  au  pied  de  laquelle  vivent 
des  hommes  de  couleur  brune ,  d'une  petite  taille  et  portant  une 
longue  barbe  qui  leur  descend  jusqu'afux  gemmx  ;  ils  ont  la  face 
large  et  les  oreilles  longues;,  ils  vivent  des  végétaux  que  la' terre 
produit  spontanément  et  qui  ne  diffèrent  galère  de  ceux  dont  se 
nourrissent  les  animaux.  H  y  a  dans  cette  île  une  petite  rivière 
d'eau  douce  qui  découle  de  la  montagne.  L'île  de  Ghour  j>^l, 
également  considérable,  abonde  en  hinrbes  et  en  plantes  dé  toute 
espèce^  H  y  a  des  rivières,  des  lac»  et  des  foitéts  qui  sei^ebt:de 
retraite  à  des  ânes  saiwages  et  k  des  beeisfs  qui  portent  des  cornes 
d'une  longueur- extraordinaire.  Nonioiu-  de  là  est  Tile  de  Mes- 
tachiin  (js^a;ûjUni«  .  •  On  dit  que  cette  île  est  peuplée,  qu'il  y  a 
«  des  montagnes,  des  rivières,iyeauooup' d'arbres,  de:  firuits;  de 
(^  champs  -cultivés.  »  La  ville  qiii  sy  trôuveesl  dominée  pai^  une 
citadelle.  «  On  raconte  qu'à  une  époque  antévieure  à  Alexancbre, 
«  il  y  avait  dans  cette  île  xm  dragon  qui  dévorait  tout  ce  qu'il 

^  ^  w-2^1  (^-lAiJ^V  fi^^Mé .  On  ne  sait  pourquoi  le»  auteurs  de  la  version  latine 
oni  traduit  ces' toot»  pa^  halitum  vehiti  lignàtk  cofhtufefu.  '     ^  '  • 


PREMIÈRE  SECTION.  IftO 

«  rencontrait,  hommes,  bœufs,  ânes  et  Autres  ammaux.  Lorsque  FeaiHet  Si  veno. 
•  Alexandre  y  aborda,  les  habitants  se  plaignirent  des  dommages 
«que  leur  causait  ce  dragon. et  ils  implorèrent  le  secours  du 
«  héros;  le  monstre  avait  déjà.déyoré  la  majeure  partie  de  leurs 
«  troupeaux;  chaque  jour  on  plaçait  auprès  de  sa  tanière  deux 
«  taureaux  tués;  il  sortait  pour  les  dévorer,  puis  se  retirait  jus- 
«  qu'au  lendemain;  en  attendant  un  nouveau  tribut.  Alexandre 
«  demanda  aux  habitants  si  le  monstre  était  dans  Tusage  de  sortir 
«  par  un  seul  endroit  ou  par  plusieurs;  ils  répondirent  qu'il  sor- 
«  tait  toujours  par  le  même.  Alors  Al»andre  ae  fit  indiquer  le 
«  lieu,  il  s'y  rendit  suivi  de  plusieurs  d'entre  les  habitants  et 
«  accompagné  de  deux  taureaux;  aussitôt  le  monstre  s'avança 
«  semblable  à  un  nuage  iioir;  ses  yeux  jetaient  étincelants  comme 
«.  dea  éclairs .  et  sa  gueule  vomissait  desi  •  flammes  ;  il  dévora  les 
«  taureaux  et  disparut.  Alexandre  fit  placer,  le  lendemain  et  le 
«  jour  suivant,  deux  veaux  auprès  de  «a  caveroie  ;  mai» cette  proie 
«  ne  suffit  pas  pour  apaiser  la  faim  du  monstre.  Alexandre  oi> 
«  donna  aux  insulaires  de  prendre  deux  taureaux,  de  les  écor-  Feuillet  53  recto. 
à  cher  et  de  remplir  leurs  peaux  d'un  mélange  d'huile,  de  soufre, 
«  de  chaux  et  d'arsenic,  et  de  les.expoaer  à-  l'endroit  indiqué.  Le 
«  dragon  sortit  de  sa  retraite  et  dévora  cette  nouvelle  proie  ;  quel- 
«  ques  instants  après,  se  sentant  empoisonné  par  cette  composi- 
«  tion,  où  l'on  avait,  d'ailleurs,  eu  soin  de  mettre  aussi  des  cro- 
it chats  en  fer,,  il  faisait  tous  les  efforts  imaginables  pour  la  vomir, 
«  mais  les  crochets  s^étant  embarrassés  dans  son  gosier,  il  se  cen- 
«  versa  la  gueula  béante.  Alors,  conformément  pux  dispositions 
«  faites. par  Alexandre,  on  fit  rougir  une  barre  de  fer  et.,  layant 
m  placée  sur  une  pkque  de  même  métal,  on  la  lança  dans  lit  gueule 
«  du  monstre  :  la  -  composition  a'enflamma  dans  ses.  entrailles»  et  il 
N  expira.  C'est  ainsi  que  Dieu  fit  cesser  le  fléau  qui  affligeait  les 
«  habitants  de  cette  île;  ils  en  remercièrent  Alexandre,  lui  témoi- 
«  gnèrent  une  grande  affection,  et  lui  offrirent  de$  présents  cq^^s- 


200  TROISIÈME  CLIMAT. 

F«iiUlet  59  recto.     «  tant  en  diverses  ciu'iosités  de  leur  île  ;  ils  lui  donnèrent,  entre 

«  autres  choses,  un  petit  animai  qid  ressemblait  à  un  lièvre, 
«  mais  dont  le  poil  était  d'un  jaune  brillant  comme  de  ror;«cet 
«  animal,  appelé  aradj  gl/»,  porte  une  corne  noire  et  fait  (îiir 
«  par  sa  seule  présence  les  lions,  les  serpents;  les  bêtes  sauvages 
«  et  les  oiseaux*  » 

Dans  la  même  mer  se  trouve  Tile  de  Galban  (jL^Jii,  dont  les 
habitants  sont  de  forme  humaine ,  mais  portent  des  têtes  d'ani- 
maux :  ils  plongent  dans  la  mer,  retirent  de  ses  abîmes  les  ani- 
maux dont  ils  ont  pu  se  saisir  et  s'en  nourrissent  ensuite.  Une 
autre  île  de  la  même  mer  s'appelle  l'île  des  deux  frères  magiciens 
(^^^UJI  (^jÂ.à^)  ho^^  Cherham  pU^  et  Cheram  p};^.  «  On 
«  raconte  que  ces  deux  frères  exerçaient  la  piraterie  sur  tous  les 
«  vaisseaux  qui  venaient  à  passer  auprès  de  l'île  ;  ils  réduisaient 
«  en  captivité  les  navigateurs  et  s'emparaient  de  leurs  biens  ;  mais 
«  Dieu ,  pour  les  punir,  les  métamorphosa  en  deux  rochers  que 
«  Ton  voit  s'élever  sur  les  bords  de  la  mer.  Après  cet  événement, 
«  l'île  redevint  peuplée  comme  auparavant.  >  Elle  est  située  en 
face  du  port  d'Asafi  J  m\ ,  et  à  une  distance  telle  que ,  lorsque 
l'atmosphère  qui  environne  la  mer  est  sans  brouillard,  on  peut, 
dit-on,  apercevoir  du  continent  la  fumée  qui  s'élève  de  l'île. 
«  €ette  particularité  a  été  racontée  par  Ahmed  ben  Omar  sur- 
«  nommé  Raccam  el<-Avez ,  qui ,  chargé  par  le  prince  des  fidèles 
«  Ali  ben-*Iousuf  ben*Taschfin  ^  du  commandement  de  sa  flotte , 
«  voulait  y  aborder  ;  mais  la  mort  le  surprit  avant  qu'il  eût  pu 
«  accomplir  ce  projet.  On  a  recueilli  des  détails  curieux,  relati- 
«  vement  à  cette  île ,  de  la  bouche  des  Maghrourin ,  voyageiirs  de 
«  la  ville  d'Achbouna  (Lisbonne)  en  Espagne,  lorsque  le  port 
«  d'Asafi  reçut  ce  nom  à  cause  d'eux.  Le  récit  (  de  cette  aven- 

'  Voyez,  au  sujet  .de  ce  prince,  le  quatrième  de  là  dynastie  des  Moravide»,  Ç!b- 
siri  hihliot.  ar.-hispana,  t.  II,  pag.  a  16  et  suiv.,  et  le  l^cchio  delVimpero  (fi  Marocco, 
récemment  publié  par  M.  Graberg  de  Hemso,  pag.  nb*]. 


PREMIÈRE  SECTION. 


201 


ft  ture  )  est  assez  long ,  et  nous  aurons  l'occasion  d^y  revenir 
«  quand  il  sera  question  de  Lisbonne^  » 

Dans  cette  mer  il  existe  également  une  île  d'une  vaste  éten^- 
due  et  couverte  d'épaisses  ténèbres^  On  l'appelle  l'île  des  mou«- 
tons  fiULi\  ijjjsr ,  parce  qu'il  y  en  a  beaucoup  en  effet  ;  mais  la 
chair  de  ces  animaux  est  amère,  À  tel  point  qu'il  n'est  pas  pos^ 
sible  d'en  manger,  s'il  faut  ajouter-  foi  au  récit  des  Maghrourin. 
Près  de  l'île  que  nous  venons  de  nommer,  se  trouve  celle  de 
Raca  bit;,  qui  est  l'île  des  oiseaux  jyfiûiS  ^>^.  On  dit  qu'il  s'y 
trouve  une  espèce  d'oiseaux  semblables  à  des  aigles,  rouges  et 
armés  de  griffes  ;  ils  se  nourrissent  de  coquillages  et  de  pois- 
sons, et  ne  s'éloignent  jamais  de  ces  parages.  On  dit  aussi  que 
l'île  de  Raca  produit  une  espèce  de  fruits  semblables  aux  figues 
de  la  grosse  espèce,  et  dont  on  se  sert  comme  d'un  antidote 
contre  les  poisons.  «  L'auteur  du  livre  des  Merveilles  rapporte 
«  qu'un  roi  de  France,  informé  de  ce  fait,  envoya  sur  les  lieux  un 
«  navire  pour  obtenir  le  firuit  et  les  oiseaux  en  question  ;  mais  le 
«  vaisseau  se  perdit,  et  depuis  on  n'en  entendit  plus  parler.  » 

A  la  présente  section  appartient  encore  l'île  de  Chaslend 
JuJUoUJI  \  dont  la  longueur  est  de  1 5  journées ,  sur  i  o  de  lar- 
geur. Il  y  avait  autrefois  trois  villes  grandes  '  et  bien  peuplées  ; 
des  navires  y  abordaient  et  s'arrêtaient  pour  y  acheter  de  l'ambre 
et  des  pierres  de  diverses  couleurs;  mais,  par  suite  des  révolutions 
et  des  guerres  qui. eurent  lieu  dans  ce  pays,  la  plupart  de  ses  ha- 
bitants périrent.  «  Beaucoup  d'entre  eux  franchirent  la  mer  pour 
«  se  transporter  sur  le  continent  de  l'Europe  ^^j ,  où  leur  race 
«  subsiste  encore  très-nombreuse^  à  l'époque  où  nous  écrivons; 
«  nous  en  reparlerons  quand  il  sera  question  de  l'île  d'Aralandà 

L'île  de  Laça  MSil  produit  beaucoup  de  bois  d'aloês;  on  pré- 

*  Le  iDB.  A.  porte ^Jl^L^ ;  la  venion  latine,  Sahelia. 

*  La  venion  latine  porte  :  très  parvm  Mrbes, 

26 


Feuillet  62  recio. 


Feuillet  5  a  verso. 


202  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  5?  recto,     tend  quil  est  sans  odeur  sur  les  lieux,  mais  quil  acquiert  du 

parfum  aussitôt  qu  il  est  exporté  et  qu'il  a  traversé  la  mer.  Ce 
bois  est  noir  et  très-lourd.  «  Les  marchands  se  rendent  k  cette 
«  île  pour  se  procurer  du  bois  d'aloës,  ils  en  exportent  au  loin. 
«  Les  rois  de  la  partie  la  plus  occidentale  de  TAfrique  l'ache^ 
«  taient  jadis  dans  ce  pays.  On  raconte  aussi  que  File  de  Laça 
«  était  autrefois  habitée ,  mais  qu  elle  a  cessé  de  Têtre ,  parce  que 
«  les  serpents  s  y  sont  excessivement  multipliés.  »  D'après  ce  que 
nous  apprend  Ptolémée  de  Peluse ,  la  mer  Ténébreuse  renferme 
vingt-sept  mille  iles  peuplées  et  non  peuplées.  Nous  ne  croyons 
devoir  parler  ici  que  de  quelques-unes  d'entre  celles  qui  sont 
situées  dans  le  voisinage  dé  la  terre  ferme  et  qui  jouissent  d'un 
certain  degré  de  culture  et  de  civilisation; 

La  présente  section  comprend  le  désert  de  Noul  ^  Lamta  J^ 
*m,  Tazekaghet  ouiS^b  et  Agharnou  ^j^^l  ;  les  villes  du  pays  de 
Sous  el-Acsa  ^^il\^  ir>-^i  savoir  :  Taroudant  is^^bj^lsr,  Tiouiouîn 
(^^y  et  Tamamet  oi^Ub.  Elle  comprend  aussi  le  pays  des  Ber- 
bers^ji^,  Sedjelmasa  sUJ^^,  Dar'a  iH^ji^  Daî  ^^b,  Tadela  Jibb, 
Gala't  Mehdi  ben  Tewala  M^j  ^  is^^  '^«^i  ^^  u^^t  Meknasa 
slJuXa  , ,  Sala  iLm  et  autres  ports  de  la  grande  mer  ;  les  villes  de 
T^lemsan  ^^U^^,  Tatan  ^^,  Gara  ly,  Safirava  i^x^^  Maghaîla 
i(K^ ,  Acarsif  Uu^J^ ,  Karnata  iCbLjS;  Wadjera  iy^^ ,  Melila  ii^JU , 

Wahran  ^l^^  (  Oran  ),  Tahart  isi^b,  Achir^jLât;  dans  le  pays  de 
Gharb  el-Awsat  (  Afrique  centrale  )  :  Tenès  (jnJs  ,  Berechk  A^jj  , 
les  îles  des  Béni  Mazghana  iliUv^  (s^j^^yr  (Alger),  Tadlas  (jJ^^  \ 
Bedjaïa  iUU??  (  Bougie  ),  Djidjel  J^-^ft^',  Meliana  iUUU,  Alca'la 
iLxXiUl,  Almasila  »hm-JL',  Ghadir  ^.XjiJI,  Mocra  «jJill,  Nacaous 
jj-^Uî,  Tbbna  iuut),  Gosantina  JUAki-iJtJI  (  Gonstantine  ),  Tandjes 


*  n  s'agit  ici,  sans  aucun  doute,  du  pays  de  Noun,  mais  nous  croyons  devoir 
suivre  Torlhographe  que  donnent  nos  deux  mss. 

*  Les  deux  mss. ,  la  version  latine  et  YEdrisii  Africa  de  Hartmann  portent  par- 
tout Andalos. 


PREMIÈRE  section:  203 

(jii^^^xJt,  Bagkaîa  mM^,  Ti£ais  o«.Ua3,  Dour-Medîn  (^«x^j^:»,  Be* 
lezma  iUyli,  Dar  Meloul  J^JU^b  et  Mila  jkV^, 

«  La  plupart  des  villes  que  nous  venons  d'énumérer  sont 
peuplées  d'hommes  d'origine  berbère.  Ces  peuples  habitaient 
anciennement  la  Palestine  (^jsjùmJI»  ,  à  Tépoque  où  régnait  Dja- 
lout  (  Goliath  )  fils  de  Duris,  fils  de  Djana,  autrement  appelé 
Abou  Zenana  le  Mogfarebin,  fils  de  Le\Va,  fils  de  Ber,  fils  de 
Caîs,  fils  d'Elias,  fils  <le  Mesr.  David  (  sur  qui  soit  la  paix'  ) 
ayant  tué  Djalout  le  berber^  les  Berbers  passèrent  dans  le 
Maghreb ,  parvinrent  jusqu'aux  extrémités  les  plus  reculées  de 
l'Afirique  et  s'y  répandirent.  Les  tribus  de  Mazana  iUt)^,  de 
Maghaila  «KajU  et  de  Darisa  iU^^^  s'établirent  dans  les  mon- 
tagnes; celle  de  Lewata  ^t^J,  dans  la  terre  de  Barca  à*^^  une 
portit>n  de  la  tribu  de  Haw^ara  i)!^^,  dans  les  montagnes  de 
Nafousa  iuM^jb,  et  les  autres,  dans  les  contrées  les  plus  recu- 
lées vers  l'occident.  D'autres  tribus  se  joignirent  à  celles  que 
nous  venons  de  nommer  et  peuplèrent  le  pays.  Voici  les  noms 
des  principales  tribus  berbères  :  Zenata  iî^rb),  Darisa 
Maghaila  3^  ■  ^>^ ,  Macdar  jOJu,  Benou  Âbdi-rabbihi 
«j^«  Wamedjoum  py^^^  Harra  ij^-J/^  \  Harawa  s^iy^,  Matmata 
Mk^J^,  Lamta  &  b  l,  Sanhadja  *.,iflt,  Jup;  Hawara  i^ly^,  Ketama 
iUwtU5^  Lewata  iLsl^,  Mazana  jU^I>^,  Cadrât  olj<x^,  Bedlasen 
(^^y^M^,  Madiouna  iU^4>wt,  Zioudja  i^>!>  Merasa  iL^tj^,  Ca- 
lema  Mi^,  Ourba  iy^^t,  Hatita  *k4si» ,  Walita  iM^,  Benou  Men- 
bous  {j^^  y^  )  Benou  Semdjoun  {jyfi^  y^ ,  Benou  Warcalan 
u^^j^^y^^  Benou  Basdaran  (^tj^x  mjy^,  Benou  Zidedji  ^ 
9«>st>i  Wazdaza  i^\>j^j  Warhoun  ^y^3.  »  Quant  aux  pays  de 
Noul  l'ultérieure  (^-j^in  Jy  et  de  Tazekaghet  ouiS^b ,  ils  appar- 
tiennent aux  Lamtouna  de  la  plaine  Î^^rJI  ibyl,  alliés  des  San- 
hadja. Sanhadj  et  Lamt  étaient  deux  fibres  dont  le  père  se  nom- 
mait Lamt  fils  d'Aza',  descendant  de  Himîar^^^v^,  et  la  mère, 

^  Ces  trois  dermen  noms  ne  se  trouvent  pas  dans  le  ms.  A. 

a6. 


Feniilet  52  veno. 


Feuillet  53  recto. 


204  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  53  recto.     Tazkaï  el-Asdja,  issue  de  la  famille  de  Zenata.  Sanhadj  et  Lamt 

avaient  un  frère  utérin  dont  le  père  se  nommait  al-Massour,  fils 
de  Mathni,  fils  de  Kela',  fils  d*E!men,  fils  de  Sa'id,  fils  de  Hi- 
mïar;  il  se  nommait  Hawar,  à  cause  d'une  expression  tirée  de  la 
langue  arabe  dont  il  fit  usage  dans  une  occasion.  Gomme  les 
tribus  arabes  campent  souvent  à  la  proximité  des  tribus  berbères, 
un  long  voisinage  a  fait  adopter  à  ces  dernières  Tusage  de  la 
langue  arabe,  de  sorte  que  les  deux  peuples  n'en  forment  plus 
qu'un. 

Il  arriva  qu'un  jour  un  émir  arabe  nommé  al-Massour,  qui 
habitait  avec  sa  tribu  dans  le  Hedjaz,  ayant  perdu  un  chameau, 
sortit  pour  aller  le  chercher;  il  passa  le  Nil  auprès  du  Caire 
[juiaa)^  alla  dans  le  Maghreb,  et,  s'étant  aventuré  jusque  dans 
les  montagnes  de  Tripoli  (jw^  h]j^ ,  il  demanda  à  l'esclave  qui 
l'accompagnait,  dans  quel  pays  ils  se  trouvaient,  à  quoi  l'autre 
répondit  qu'ils  étaient  dans  l'Afrikia.  En  ce  cas,  nous  sommes 
fous,  répondit  le  maître,  en  employant  le  mot  de  tehawama 
li;ji^,  qui  est  synonyme  de  hamaca  ^^.  Voilà  d'où  dérive  ce  nom 
d'Hawar.  Al-Massour  poursuivit  cependant  sa  route ,  alla  dans  la 
tribu  de  Zenata  et  conclut  avec  elle  une  alliance;  il  vit  Tazkaï, 
mère  de  Sanhadj  et  de  Lamt  dont  il  vient  d'être  fait  mention. 
Al-Massour  devint  éperduement  amoureux  de  cette  dame,  qui 
était  aussi  belle  que  sage,  la  demanda  en  mariage  et  l'obtint. 
A  l'époque  dont  il  est  question,  Tazka!  était  veuve  et  avait  au- 
près d'elle  ses  deux  fils  Sanhadj  et  Lamt.  Elle  mit  au  monde 
un  enfant  mâle  qui  fut  nommé  al-Mathni  (sJX^;  quelque  temps 
après,  al-Massour  mourut,  son  fils  Mathni  et  les  deux  frères 
Sanhadj  et  Lamt  restèrent  chez  leur  mère  et  chez  leurs  oncles 
de  la  famille  de  Zenata.  Lamt  et  Sanhadj  eurent  chacun  beau- 
coup d'enfants,  et  leur  famille  parvint  à  soumettre  de  nom- 
breuses peuplades;  ce  fut  alors  que  les  tribus  berbères. s'étant 
réunies  pour  s'opposer  à  ces  étrangers,  les  vainquirent  et  les 


PREMIÈRE  SECTION.  205 

refoulèrent  jusque  dans  les  déserts  voisins  de  la  mer  ténébreuse. 
Les  peuplades  de  cette  tribu  se  fixèrent  dans  ces  contrées,  où 
elles,  n'ont  cessé  de  mener  une  vie  nomade  jusqu'à  nos  jours. 
Elles  possèdent  beaucoup  de  chameaux  grands  et  prompts  à  la 
course,  et  changent  souvent  de  "campement.  Les  deux  sexes 
font  usage  de  vêtements  tissus  de  laine;  les  hommes  portent 
des  turbans  dits  el-kerasi  (^>|^;  ils  se  nourrissent  de  lait 
de  chameau  et  de  la  chair  de  ces  animaux  séchée  au  soleil. 
Les  marchands  étrangers  leur  apportent  du  blé  et  surtout  du 
raisin  sec  dont  ils  extraient  une  boisson  très«douce.  Leur  pays 
produit  beaucoup  de  miel;  les  mets  qu'ils  préparent  sont  d'un 
goût  exquis  ;  on  fait  cas  surtout  de  celui  qu'ils  nomment  el* 
berîêt  asoulwa  I^Lwl&^t,  et  qu'ils  préparent  de  la  manière 
suivante  :  ils  prennent  du  blé,  le  font  griller  à  un  degré  con- 
venable, le  broient  ensuite  grossièrement,  y  mettent  du  miel 
en  guise  de  graisse,  le  pétrissent  et  le  font  cuire;  lorsque 
cette  pâte  est  ainsi  préparée ,  ils  en  remplissent  leurs  besaces. 
C'est  un  mets  délicat  et  tellement  nourrissant,  qu'une  personne 
qui  n'en  aurait  mangé  le  matin  qu'une  poignée,  en  y  joignant 
un  peu  de  lait  pour  boisson,  pourrait  marcher  jusqu'au  soir 
sans  éprouver  la  moindre  faim.  > 
Il  n'existe  dans  le  pays  d'autre  ville  que  celle  de  Noui  Lamta, 
car  celle  d'Azca  éjî^  appartient  au  Lamta.  Noul  l'occidentale  est 
k.  la  distance  de  3  journées  de  la  mer.  On  compte,  de  Noul  à 
Sedjelmasa,  i3  journées. 

Noul  est  une  ville  bien  peuplée,  située  sur  une  rivière  qui 
vient  du  côté  de  l'orient,  et  dont  les  rivages  sont  habités  par  les 
tribus  de  Lamtouna  et  de  Lamta.  On  y  fabrique  des  boucliers 
connus  sous  le  nom  de  boucliers  de  Lamta ,  qui  sont  les  plus 
parfaits  qu'on  puisse  imaginer,  t  Ces  boucliers  étant  d'une  très* 
«  bonne  défense  et  très-légers  à  porter,  les  peuples  du  Maghreb 
<  s'en  servent  dans  les  combats.  On  fabrique  aussi  dans  la  même 


Femllet  b3i  recto. 


Feuillet  53  verso. 


MOUL   ou    NOU.M. 


Feuillet  53  recto. 


SKMELMAHA. 


206  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  ville  des  seiies,  des  mors  de  cheval  et  des  bâts  de  chameau. 
R  Les  habitants  de  Noul  Lamtà  possèdent  beaucoup  de  vaches  et 
«  de  moutons,  et  ont^  par  conséquent,  du  lait,  du  beurre  et 
«  dé  ia  graisse  en  abondance.  La  ville  de  Noul  sert  de  re&ige 
«  aux  peuples  de  cette  contrée  et  leur  offre  ûes  ressources  dans 
c.  les  circonstances  extraordinaires.  On  y  fabritpie  des  vêtements 
«  appelés  sefsariè  ktjLjuM  et  des  bamous  dont  une  paire  se  paye 
ft  environ  cinquante  dinars.  »  Parmi  les  tribus  de  Lamta»  on 
compte  celles  de  Masoufa  k  h^mj^ ,  de  Wedban  ^jLiy  et  de  Te- 
malta  joJU  ;  les  Benou  Mansour  j^ji^ju  jj^ ,  les  Maîa  jC,^^  les  Dje- 
dala  lilloc^,  les  Lamtouna  iOyd,  les  Benou  Ibrahim  ftiJ^\^\y^. 
Les  Benou  Taschfin  et  les  Benou  Mohammed  <v,#ii^^  dépen- 
dent de  la  tribu  de  Sanhadj.  La  ville  d'Azkai  S}^^  du  pays  de 
Lamta,  est  un  des  premiers  ports  du  désert;  de  là  à  Sedjel- 
masa,  on  compte  i3  journées,  et  à  Noul,  7  ^ 

Azkâî ,  quoique  petite ,  est  bien  peuplée  ;  ses  habitants  portent 
une  sorte  de  tunique  en  laine  qu^ils  nomment  al-cadawer  jjt<xJi]l. 
Les  voyageurs  qui  ont  visité  cette  ville  prétendent  que  les  filles, 
iorsqu  elles  ont  atteint  Tâge  de  quarante  ans,  se  prostituent  au 
premier  venu.  La  ville  s'appelle  Azoucai  4)1  en  langue  berbère, 
et  Cocadam  |*«>^>i  en  génois  ^.  Celui  qui  veut  se  rendre  k  Sala 
Jl«#^  à  Tekrour  j3ji^  et  à  Ghana  iuU  du  pays  destioirs,  doit  néces- 
èairement  passer  par  icL  Quant  à  Sedjelmasa,  c'est  une  capitale 
ornée  de  nombreux  édifices  et  firéquentée  par  des  voyageurs  de 
tous  les  pays;  elle  est  entourée  de  jardins^  de  vergers,  de  champs^ 
et  ses  environs  sont  très-agréables;  elle  n'a  point  de  citadelle ^ 
mais  elle  contient  un  grand  nombre  de  palais,  de  maisons  et 
d'édifices  de  toute  espèce  contigus  les  uns  aux  autres.  EUe  est  si* 
tuée  sur  les  bords,  d'un  fleuve  venant  du  côté  orientai  du  désert  ; 
la  crue  de  ce  fleuve,  pendant  l'été,  ressemble  à  celle  du  Nil,  et 
ses  eaux  sont  eknployées  pour  ragriculturè  de  la  même  manière 

'  Le  mi.  A.  porte  9.  — *  Xi^KxÀiâ  •    " 


PRRIiflÉRE  SECTION.  207 

que  le  sont  celles  du  Nil  chez  les  Egyptiens.  Les  récoltes  sont     Feudiet  sà  recto, 
abondantes  et  certaines  ;  il  arme  souvei:^  qu'après  quelques  an<^ 
nées  d'inondation,  la  terre  produit  spontanément  du  blé  Tannée 
suivante.  Ordinairement  cependant ^  après  l'inondation  annuelle, 
les  habitants  ensemencent  les  champs  et,  la  récolte  faite,  ils  les 
laissent  en  jachère.  «  Ebn  Haucal  raconte  qu'il  suffit  de  semer 
une  fois  pour  que  l'on  puisse  moissonner  ensuite  pendant  six 
années  consécutives ,  mais  il  ajoute  que  le  froment  ainsi  produit 
finit  par  dégénérer  en  une  espèce  de  grain  qui  tient  le  mi* 
lieu  entre  le  froment  et  Toige,  et  qui  s'appelle  ïerden  tizdad 
^^yja  {j^jJt'  On  peut  se  procurer  à  Sedjelmasa  toute  sorte  de 
fruits  en  abondance ,  et  notamment  une  espèctB  de  dattes  vertes 
nommée  el-bounî  ^yi] ,  dont  les  noyaux  sont  très^petits  et  qui 
surpasse  en  douceur  tous  le»  fruits.  Les  habitants  de  cette  ville 
cultivent  aussi  le  colon ,  le  cumin ,  le  panais  et  le  henna  ;  ils 
exportent  ces  divers  articles  dans  le  Maghreb  et  ailleurs.  Les 
constructions  de  Sedjelmasa  sont  fort  belles,  mais,  durant  les 
derniers  troubles,  une  grande  partie  a  été  ruinée.  Les  habi- 
tants mangent  du  chien  et  du  lézard  ^35^.,   ■■*>,  on  berbère 
aczim  M>2t«  Les  femmes  supposent  que  c'est  à  cette  nourriture 
qu'elles  doivent  l'embonpoint  qui  les  caractérise.  D'ailleurs, 
prescpie  tout  le  monde,  dans  ce  pays,  est  atteint  d'ophthal- 
mies  et  beaucoup  de  personnes  même  perdent  la  vue.  » 
La  distance  qui  sépare  Sedjelmasa  d'Aghmat-Warika  aJ^j^  c;»l»t 
est  d'environ  8  joiunées,  et  de  Sedjelmasa  à  Dar'a  iU^S,  on  en 
compte  3  fortes.  Cette  dernière  n'est  entourée  ni  de  murs,  ni 
de  fossés  ;  c'est  seulement  une  réunion  de  bourgs  rapprochés  les 
uns  des  autres  et  de  champs  cultivés.  Elle  est  habitée  par  des 
tribus  berbères  de  race  mélangée ,  et  est  située  sur  la  rivière  de 
Sedjelmasa.  «  On  y  cultive  le  henna,  le  cumin,  le  panais  et  l'in* 
t  digo.  Le  henna  y  réussit  surtout  et  parvient  à  la  hauteur  d'un 
«  atbre ,  de  sorte  que ,  pour  en  recueillir  la  graine ,  on  est  obligé 


DARA. 


208  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  54  reeto.     «  de  se  servir  d'échelies;  cette  graine  est  ensuite  exportée  dans 

«  tous  les  pays.  Ce  climat  (  le  troisième  )  est  le  seul  où  l'on  re* 
«  cueille  la  graine  du  henna.  Quant  à  Tindigo,  celui  que  l'on 
«  cultive  à  Dar'a  n'est  pas  très^bon,  mais  on  en  fait  usage  dans 
«  le  Maghreb  parce  qu'il  y  est  à  bas  prix  :  il  arrive  souvent  qu'on 
«  le  mêle  avec  de  l'indigo  étranger  de  cpialité  supérieure  et  qu'on 
«  le  vend  ainsi  Inélangé.  »  On  compte  à  journées  de  Dar'a  à  Sous 
S0D5  BL-AcaA.        cl-Acsa,  dout  la  ville  principale  est  Taroudant.  Le  pays  de  Sous 

contient  un  grand  nombre  de  boui^  dont  les  maisons  sont  rap- 
prochées les  unes  des  autres.  «  Il  produit  d'excellents  firuits  de 
«  toute  espèce,  savoir  :  des  noix,  des  figues,  du  raisin,  des  abri- 
«  cots,  des  grenades  ;  des  oranges  très-estimées ,  des  pèches,  des 
n  pommes  (  doubles  comme  les  mamelles  d'une  femme  )  et  la 

Feuillet  bà  veno.     «  canne  à  sucre  d'une  qualité  tellement  supérieure,  qu'on  n'en 

«  voit  nulle  part  ailleurs  qui  puisse  lui  être  comparée ,  soit  sous 
«  le  rapport  de  la  hauteur  et  de  l'épaisseur  de  la  tige,  soit  sous 
«  celui  de  la  douceur  et  de  f  abondance  du  suc.  On  fabricpie  dans 
«  le  pays  de  Sous,  du  sucre  qui  est  connu  dans  tout  l'univers;  il 
«  égale  en  qualité  les  sucres  appelés  suleîmani  et  teberûd,  et  il 
«  surpasse  toutes  les  autres  espèces  en  saveur  et  en  pureté.  Oh  fa- 
«  brique  dans  le  même  pays  des  étoffes  fines  et  des  vêtements  d'une 
«  valeur  et  d'une  beauté  incomparables.  Les  habitants  sont  de 
«  couleur  brune  ;  on  remarque  paimi  eux  beaucoup  de  femmes 
«  d'une  beauté  parfaite  qui  sont^  en  général ,  très^habiles  dans  les 
«  ouvrages  manuels.  Du  reste.  Sous  produit  du  blé,  de  l'orge, 
«  du  riz  et  diverses  autres  denrées  qui  se  vendent  à  très-bon 
«  marché.  Le  seul  reproche  qu'on  puisse  faire  à  ce  pays,  c'est  le 
«  défaut  d'urbanité ,  la  grossièreté  et  l'insolence  de  ses  habitants , 
«  car  toute  idée  de  subordination  leur  est  étrangère.  Ils  appar- 
«  tiennent  à  des  races  mélangées  de  Berbers  Masmoudis;  leur  ha- 
«  billement  consiste  en  un  manteau  de  laine  dans  lequel  ils  s'en- 
«  veloppent  entièrement;  ils  laissent  croître  leurs  cheveux,  dont 


PREMIÈRE  SECTION.  209 

Us  ont  an  tfèshgrand  soin;  ils  les  tei^ent  chaque  semaine  avec  FeniUet  5&  veno. 
du  henna  et  les  lavent  avec  du  blanc  d'œuf  et  de  la  terre  d'Es- 
pagne  ;  ils  s'entourent  le  milieu  du  corps  d'un  caleçon  de  laine 
qu'ils  appellent  esfakis  (j^^IJUt.  Les  hommes  sortent  constam- 
ment armés  d'un  javelot  muni,  à  son  extrémité,  d'une  pointe 
en  fer;  ils  mangent  beaucoup  de  sauterelles  frites.  Sous  le  rap- 
port des  opinions  religieuses,  les  habitants  du  pays  de  Sous  se 
divisent  en  deiix  classes  :  ceux  de  Taroudant  sont  Maleki  avec 
quelques  modifications;  ceux  de  Tioufouîn  (^,yi^  professent 
les  dogmes  de  Mousa  ben-Djafar  ^  au  surplus ,  ces  peuples  vivent 
dans  un  état  continuel  de  troubles,  de  combats,  de  vengeances 
et -de  représailles;  ils  sont  très-gourmands,  et  l'on  remarque 
chez  eux  beaucoup  de  personnes  grasses.  Us  font  usage  d'une 
boisson  appelée  anzis  >!>j>T,  agréable  au  goût  et  plus  enivrante 
encore  que  le  vin ,  parce  qu'elle  est  plus  forte  et  que  les  subs- 
tances dont  elle  se  compose  sont  plus  réduites  et  plus  con- 
centrées; pour  la  préparer,  ils  prennent  du  moût  de  raisin 
doux  et  le  font  bouillir  jusqu'à  ce  qu'il  n'en  reste  qu'un  tiers 
dans  le  vase  ;  ils  le  retirent  ensuite  et  le  boivent.  Il  n'y  a  qu'un 
habitant  de  Sous  qui  puisse  faire  impunément  usage  de  cette 
boisson.  Us  considèrent  comme  permis  tout  ce  qui  ne  cause 
pas  une  complète  ivresse. 

«  Entre  les  deux  villes  de  Taroudant  et  de  Tioulouïn,  on 
compte  une  journée  de  voyage  à  travers  des  jardins,  des  vignes, 
des  vei^ers  plantés  d'arbres  à  fruits  de  toute  espèce.  Du  pays  de 
Sous  à  Âghmat,  on  compte  6  journées;  on  passe  par  les  cam- 
pements des  tribus  berbères  Masmoudies  dites  :  Antali-Netat 
i:9U>  JM\ ,  Benou-Wasnou  yUt^  yu ,  Ankatoutaoun  (^^Uo^kC»! , 
Anstit  kftkMût ,  Ar'an  ^^1 ,  Aknafis  ^jm^aà^S]  et  Antourkit  4;;^yut. 
De  ce  pays  dépend  Nefis  el-Djebel  JljlJI  i^t^j  petite  ville  en- 
«  touréé  d'habitations  et  de  campements  de  tribus  connues  sous 
«  le  nom  de  Nefis,  qui  récoltent  du  blé ,  des  fruits,  et  qui  ont  de 

2^ 


210  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feainet  55  recto.     «  tout  eo  abondance.  Il  y  a  une  mosquée  et  un  baxar  bien  fouroi , 

«  particulièrement  en  raisins  secs  d'une  saveur  exquise  et  très* 
«  estimés  dans  tout  TOccident.  » 

Pour  se  rendre  de  Taroudant  es -Sous  &  Aghmat-Warika, 
on  passe  au  pied  de  la  montagne  dite  Djebel  Daran  el-A'dhem 
^yJiÀg.il\  ^\j\>  Jh^«  remarquable  par  sa  hauteur,  par  la  fertilité 
du  terrain  et  par  le  grand  nombre  d'habitations  dont  elle  est 
couverte;  elle  s'étend  vei*s  l'orient,  depuis  Sous,  sur  les  bords 
de  l'océan,  jusqu'à  la  chaîne  des  montagnes  Nefousa  &  ^^i» , 
dont  elle  prend  le  nom;  elle  se  confond  ensuite  avec  la  chaîne 
des   montagnes  de  Tripoli,  où  le  terrain  devient  tout  à  fait 

•  plat.  «  Plusieurs  personnes  assurent  cependant  que  ces  mon- 

te tagnes  s'étendent  jusqu'à  la  Méditerranée  et  qu'elles  se  ter- 
«  minent  vers  le  lieu  nommé  Awthan  ^b^\.  Quoi  qu'il  en  soit, 
«  elles  produisent  toute  sorte  de  fruits  et  sont  couvertes  de 
«  toute  espèce  d'arbres  rares.  Des  sources  d'eau  y  jaillissent  de 
«  toutes  parts  et  leurs  flancs  sont  embellis  par  des  plantes  ton-* 
K  jours  vertes.  »  Sur  les  points  culminants,  on  trouve  plus  de 
soixante -dix  citadelles,  parmi  lesquelles  il  en  est  une  placée 
d'une  manière  tellement  avantageuse  et  construite  si  solidement, 
qu'elle  est,  pour  ainsi  dire,  inexpugnable.  Située,  en  effet,  sur 
le  sommet  de  la  montagne,  quatre  hommes  suffisent  pour  en 
défendre  l'entrée,  chose  facile  à  concevoir,  car  le  seul  sentier 
qui  y  conduit  est  étroit,  escarpé  et  semblable  à  une  échelle; 
une  bête  de  somme  ne  saurait  y  monter  qu'avec  beaucoup  de 
peine.  Cette  citadelle  se  nomme  Tanimallat  cxJiLcb  ^  «  C'était  le 
«  quartier  général  du  Masmoudi  Mohammed  ben*-T6umert,  à 
«  l'époque  où  il  parut  dans  le  Maghreb  ;  il  la  fortifia  et  la  choisit 
«  pour  en  Ëiire  le  dépôt  de  ses  tréso;^  et  même  le  lieu  de  sa  se- 
«  pulture.  Lorsqu'il  mourut  à  Djebel  el-Kewakeb  «,^^.51^1 


'  La  version  latine,  pag.  76,  porte  Tanimal  ;  le  ms.  A.  ,Tanlalat. 


PREMIÈRE  SECTION.  211 

les  Masmoudis  y  transportèrent  son  corps  et  Vy  enterrèrent.  Feuillet  55  recto. 
De  nos  jours,  son  tombeau  est  considéré  par  les  Masmoudis 
comme  un  lieu  saint,  et  il  est  pour  eux  l'objet  d'un  pèleri- 
nage. Ce  tombeau  est  construit  en  forme  de  dôme,  mais  sans 
dorures  ni  ornements,  conformément  aux  lois  qui  régissent 
ces  peuples.  Sur  la  montagne  dont  il  est  question,  croissent 
des  figuiers  dont  le  fruit  est  d'une  douceur  extraordinaire,  et 
des  vignes  dont  le  raisin  est  de  forme  oblongue,  d'un  goât 
sudré  et  presque  toujours  sans  pépins;  on  en  sert  sur  les  tables 
des  rois  du  Maghreb  et  on  en  compose  .des  sorbets  ;  l'usage 
de  ce  raisin  est  aussi  salutaire  qu'agréable.  Il  s'y  trouve  éga- 
lement des  noix  et  des  amandes.  Quant  aux  coings  et  aux  gre- 
nades, l'abondance  en  est  telle  que,  pour  un  kirat  Uj^^  S 
on  peut  s'en  procurer  ime  chaire  d'homme.  Les  prunes»  les 
poires»  les  abricots,  les  oranges  et  la  canne  à  sucre  sont  telle- 
ment abondants,  que  les  habitants  n'en  fout  entre  eux  aucun 
commerce;  ils  possèdent  en  outre  l'olivier,  le  caroubier  et 
diverses  autres  espèces  d'arbres ,  parmi  lesquelles  on  remarque 
celle  qui  s'appelle  Ârcan  ^j^J^;  la  tige,  les  branches  et  les 
feuilles  de  cet  arbre  ressemblent  à  celles  du  prunier;  le  fruit, 
par  sa  forme  oblongue,  ressemble  à  l'olive  ;  lors  de  son  premier 
développement,  la  peau  en  est  mince  et  verte,  mais  elle  de- 
vient jaune  quand  le  firuit  est  mûr;  il  est  d'un  goût  âpre  et 
acide  et  n'est  point  mangeable  ;  on  le  recueille  cependant  vers 
la  fin  de  septembre  et  on  le  donne  aux  chèvres,  qui  broutent 
l'enveloppe  extérieure  et  laissent  le  noyau  intact;  après  l'avoir 
lavé  et  cassé,  on  le  presse  et  on  en  extrait  une  substance  grasse 

'  La  taleur  du  kirat  n*est  pas  connue  avec  précision  ;  elle  varie  depuis  le  vingtième 

jusqu'au  vingt-qQatxièaie  du  dinar.  Voyez  la  Chrestcmathie  arabe  de  M.  de  Sary , 

t.  I,  pag.  55 ,  deuxième  édition. 

'  Elœodendron  Argan.  Voyez,  au  sujet  de  cet  arbi^,  le  Specchio  dell'impero  di  Ma- 
rooco,  pag.  ii5. 

=»7- 


Feuiliet  55  recto. 


Feuillet  55  verso. 


AGHMAT-WARIKA. 


212  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  d'un  très-beau  noir,  mais  désagréable  au  goût.  Cette  huile  est 
«  très-connue  dans  TAfrique  occidentale,  où  elle  sert  pour  Téclai- 
«  rage.  Les  marchands  qui  vendent  de  Tisfendj  ^LJUl  (  sorte 
«  de  pâtisserie  )  dans  les  carrefours  remploient  pour  la  friture  ; 
«  lorsqu'elle  tombe  dans  le  feu,  elle  exhale  une  odeur  fétide ^ 
«  mais,  cuite  avec  Tisfoundj,  e;lle  n'est  pas  désagréable.  Les 
«  femmes  Masmoudies  s'en  servent  pour  faire  croître,  tresser  et 
«  teindre  leurs  cheveux;  par  ce  moyen,  ils  deviennent  lustrés 
a  et  d'un  très-beau  noir.  » 

La  ville  d'Aghmat-Warika  iU^^I^  ssAà\  est  bâtie ,  du  côté  du 
nord,  au  pied  de  la  montagne,  sur  un  sol  excellent,  couvert  de 
végétation,  et  sillonné  par  des  eaux  qui  coulent  dans  toutes  les 
directions.  Autour  de  la  ville,  sont  des  jardins  entourés  de  murs, 
et  des  vei^ers  remplis  d'arbres  toufius.  Le  site  de  cette  ville  est 
admirable,  et  son  territoire  ofire  un  coup^l'œil  ravissant;  les 
eaux  y  sont  excellentes  et  le  climat  très-sain.  Une  rivière  peu 
considérable,  qui  traverse  la  ville,  y  apporte  ses  eaux  du  côté 
du  midi  et  en  sort  au  nord.  Il  existe  des  moulins  à  farine  sur 
cette  rivière  dont  on  introduit  les  eaux  dans  la  ville,  le  jeudi, 
le  vendredi,  le  samedi  et  le  dimanche;  les  autres  jours  de  la  se- 
maine ,  on  les  détourne  pour  l'arrosement  des  jardins. 

«  La  ville  d'Aghmat  est  située,  ainsi  que  nous  venons  de  le 
«  dire ,  au  pied  de  la  montagne  de  Daran«  La  fonte  des  neiges  a 
«  lieu  vers  la  fin  de  l'hiver,  époque  à  laquelle  les  eaux  se  préci- 
«  pîtent  dans  les  vallons.  Il  arrive  souvent  qu'il  gèle  dans  l'inté- 
a  rieur  de  la  ville;  les  enfants  s'amusent  alors  à  glisser  sur  la 
«  glace  ;  elle  est  tellement  épaisse  qu'elle  ne  se  rompt  pas  ;  c'est 
«  un  fait  dont  nous  avons  été  plusieurs  fois  témoin.  »  Les  habi- 
tants d'Aghmat  sont  des  Hawara  i[;|^,  naturalisés  berbers  par 
suite  de  leur  voisinage  et  de  leurs  rapports  avec  les  indigènes, 
a  Ils  sont  riches  et  commerçants  ;  ils  envoient  dans  le  pays  des 
«  noirs  un  grand  nombre  de  chameaux  chargés  de  cuivre  rouge  et 


PREMIÈRE  SECTION.  215 

«  colorié  S  de  vêtements  et  tissus  de  laine,  de  chapelets  en  verre, 
«  en  nacre  et  en  pierres ,  de  différentes  drogues  et  parfums ,  et 
•  d^ustensiles  en  fer.  Celui  qui  confie  de  telles  commissions  à  ses 
«  serviteurs  ou  à  ses  esclaves  possède,  dans  la  caravane,  cent, 
«  quatre-vingts  ou  soixantedix  chameaux  chargés.  Durant  la  domi- 

«  nation  des  Mo^etsem  j^ Lxll  (des  Moravides),  il  n  était  pas  de 

«  gens  plus  riches  que  les  habitants  d'Aghmat.  Us  avaient  coutume 
c  de  placer j  aux  portes  de  leurs  maisons ,  des  signaux  destinés  à 
e  indiquer  Timportance  de  leurs  richesses.  Ainsi,  par  exemple, 
«  si  quelqu'un  d'entre  eux  possédait  4yOOO  dinars  pour  son  usage 
«  personnel  et  pouvait  disposer  de  4f0OO  autres  pour  les  besoins 
«  de  son  commerce,  il  plantait  à  droite  et  à  gauche  de  la  porte 
«  de  sa  maison  deux  lances  longues  et  flexibles,  qui  s'élevaient 
t  jusqu'au  toit.  (  Leurs  maisons  étaient,  pour  la  plupart,  con- 
«  struites  en  briques  et  en  terre.  )  Lorsqu'un  chaland  venait  à 

<  passer  devant  la  maison  et  qu'il  voyait  ces  lances  ainsi  plan- 
«  tées,  il  les  comptait,  et,  par  leur  nombre,  il  savait  quelle  était 

<  la  somme  d'ai^ent  que  possédait  le  propriétaire.  A  l'époque 
«  actuelle ,  la  conquête  du  pays  par  les  Masmoudis  a  fait  éprouver 
«  aux  habitants  d'Aghmat  des  pertes  considérables  ;  cependant , 
«  ils  sont  riches  et  conservent  un  crédit  qui  n'a  point  changé.  On 
«  est  fort  incommodé ,  dans*  cette  ville  y  par  les  scorpions ,  et  la  pi- 
«  qûre  de  cet  insecte  est  souvent  mortelle.  Les  vivres,  les  fruits 
c  y  sont  à  très-bas  prix  ;  on  y  élève  beaucoup  de  troupeaux.  » 

Au  qord  d'Aghmat ,  à  la  distance  de  1 2  milles,  est  Maroc  (jâ5|^ 
fondée  en  ^70,  par  lousuf  ben-Taschfin,  sur  un  emplacement 
qu'il  avait  acheté  fort  cher  des  habitants  d'Aghmat,  et  qu'il  choisit 
pour  être  le  lieu  de  sa  résidence.  Cette  ville  est  située  dans  un 
bas-fond,  où  l'on  ne  voit  qu'un  petit  monticule  appelé  Idjliz 
yi^^,  dont  le  prince  des  fidèles,  Ali  ben-Iousuf  ben-Taschfin, 
fit  extraire  des  pierres  pour  bâtir  son  palais  dit  Dar  el-Hadjar. 

*  Le  texte  porte  ^^^^X^* 


Feuillet  55  verso. 


UARAKCU 

ou 

MAROC. 


214  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  56  recto.     CoHime  le  terrain  sur  lequel  est  construite  la  ville  ne  renferme 

pas  d'autres  pierres,  les  maisons  sont  bâties  en  terre  et  en  bri- 
ques. L'eau  dont  les  habitants  ont  besoin  pour  arroser  leurs 
jardins  est  amenée  au  moyen  dun  procédé  ingénieux  dont  Tin- 
vention  est  due  à  Obeïd-^Uah  ben-Iounès  «  et  qui  fut  employé 
«  avec  succès,  attendu  qu*il  n'était  pas  nécessaire ^  pour  trouver 
ff  l'eau,  de  creuser  le  sol  à  une  grande  profondeur.  Lorsqu'il 
«  vint  i  Maroc  (  vers  l'époque  de  la  fondation  de  cette  ville  ) ,  il 
ff  n'y  existait  qu'un  seul  jardin  appartenant  à  Âbou'l-Fadbl ,  dîent 
«  du  prince  des  fidèles,  dont  il  vient  d'être  fait  mention.  Obeïd- 
«  allah  dirigea  ses  recherches  vers  la  partie  supérieure  du  ter- 
«  rain  attenant- à  ce  jardin;  il  y  creusa  un  puits  carré  de  larges 
«  dimensions,  d'où  il  fit  partir  une  tranchée  dingée  immédia- 
«  tement  vers  la  surface  du  sol;  il  continua  son  creusement  par 
«  degrés,  du  haut  en  bas,  en  ménageant  la  pente ^  de  telle  sorte, 
«  que,  parvenue  au  jardin,  l'eau  ôoulftt  sur  une  surface  plane 
«  et  se  répandit  sur  le  sol ,  ce  qui  n'a  pas  discontinué  (lepuis.  Au 
.  premier  abord,  on  n'observe  pas  une  difiérence  de  hauteur 
«  suffisante  pour  motiver  l'émanation  de  l'eau  du  fonds  à  la  su- 
perficie; mais,  en  y  apportant  plus  d'attention,  on  voit  que 
ce  phénomène  tient  au  juste  nivellement  du  terrain. 
«  Le  prince  des  fidèles  approuva  beaucoup  cette  invention,  et 
il  combla  son  auteur  de  présents  et  de  marques  de  considéra- 
tion. Les  habitants  de  la  ville ,  voyant  le  procédé  réussir,  s'em- 
pressèrent de  creuser  la  terre  et  d'amener  les  eaux  dans.les  jar- 
dins; dès  lors,  les  habitations  commencèrent  à  se  multiplier,  et 
la  ville  de  Maroc  prit  un  aspect  brillant.  A  l'époque  où  nous 
écrivons,  cette  ville,  l'uûe  des  plus  grandes  de  l'Afrique  occi- 
dentale, est  la  capitale  du  Lamtouna;  on  y  compte  un  grand 
nombre  de  palais  appartenant  à  divers  personnages  plus  ou 
moins  considérables;  les  rues  sont  laides,  les  places  publiques 
vastes,  les  édifices  hauts  et  solides,  et  les  marchés  bien  fournis. 


Feuillet  56  reclu. 


PREMIÈRE  SECTION.  215 

«  Il  y  existait  une  gi^ande  mosqjiée  construite  par  le  prince  lousuf 
«  ben-Taschfin;  mais,  lorsque  les  Masmoudis  se  rendirent  inaîtres 
*  de  la  ville,  ils  firent  fermer  la  porte  de  cette  mosquée ,  afin 
H  qu  il  ne  fût  pas  possible  (  aijuL  fidèles  )  d'y  remplir  les  devoirs 
«  qu  impose  la  religion;  ils  en  firent  construire  une  autre  pour 
«  leur  propre  culte.  Ces  changements  furent  accompagnés  de 
«  scènes  de  pillage,  de  meurtre  et  de  trafic  de  choses  illicites, 
«  car,  d'après  la  doctrine  qu'ils  professent,  tout  Iqut  est  permis. 

«  Les  habitants  de  Maroc  bpivent  de  Teau  d^s  puits,  lesquels 
«  sont  peu  profonds.  Ali  ben-Iousuf  ben-Taschfin  avait  entrepris 
«  de  faire  amener  à  Maroc  les  eaux  d'une  sourcjs  distante  de  quel- 
«  ques  milles  de  la  ville,  mais  il  ne  termina  pas  cet  ouvrage.  Ce 

<  furent  les  Masmoudis  qui,  après  la  conquête  du  pays,  achevèrent 
«  les  travaux  commencés,  amenèrent  les  eaux  dans  la.ville  et  établi- 
«  rent  des  réservoirs  du  côté  occidental  de  Dar  el-Hadjar,  enceinte 
«  isolée  de  la  ville,  où  se  trouve  le  palais  du  prince.  » 

Maroc  a  plus  d'un  mille  de  long  sur  à  peu  près  autant  de  large.  Feuillet  56  verso. 
A  trois  milles  de  distance,  coule  une  petite  rivière  appelée  Tansift 
ooUiib ,  qui  ne  tarit  jamais.  «  Durant  l'hiver,  c'est  im  torrent.  Ali 
«  ben-Iousuf  avait  fait  élever,  sur  cette  rivière,  un  pont  d'une 
«  construction  ingénieuse  et  singulière;  il  avait  fait  venir,  à  cet 
«  effet,  des  architectes  espagnols  et  d'autres  personnes  habiles; 
«  l'ouvrage  fut  construit  et  avec  toute  la  solidité  possible;  mais, 
«  au  bout  de  quelques  années,  les  eaux  emportèrent  la  ma- 
«  jeure  partie  des  piles  et  entraînèrent  les  matériaux  jusque 
«  dans  la  mer.  »  Cette  rivière  est  alimentée  par  des  sources  qui 
jaillissent  de  la  montagne  de  Daran,  du  côté  d'Aghmat-Allan. 
Aghmat-Aîlan  est  une  petite  ville ,  au  pied  de  la  montagne  de 
Daran  et  à  l'orient  d'Aghmat-Warika  dont  nous  venons  de  parier. 
Ces  deux  villes  sont  éloignées  de  6  milles  l'une  de  l'autre. 

«  Aghmat-Aïlan  ^^i  v^Lill  est  belle,  riche,  populeuse  et  ha- 

<  bitée  par  des  juifs.  Ali  ben-Iousuf  leur  avait  défendu  de  s'éta- 


aghmat-aIlan. 


216  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  56  veno.      «  biir  à  Maroc  et  même  d'y  passer  la  nuit,  sous  peine  des  chÂ-' 

«  timents  les  plus  sévères. 

«  Les  habitants  de  Maroc  mangent  des  sauterelles;  autrefois 
«  on  en  vendait  journellement  trente  charges,  plus  ou  moins,  et 
«  cette  vente  était  assujettie  À  la  taxe  ou  redevance  dite  kebala 
«  idUji ,  qui  se  percevait  sur  la  plupart  des  professions  et  sur  la 
«  vente  des  objets  de  première  nécessité,  tels  que  le  millet,  le 
«  savon,  le  cuivre,  les  fuseaux  à  filer,  quel  que  fdt  leur  volume 
«  et  selon  leurs  quantités.  Lorsque  les  Masmoudis  s'emparèrent 
«  du  pays,  ils  supprimèrent  entièrement  ces  sortes  de  taxes,  en 
<r  exemptèrent  (le  commerce)  et  condamnèrent  à  mort  quiconque 
«  les  exigerait;  c'est  pourquoi,  de  nos  jours,  on  n'entend  plus 
«  parler  de  kebala  ^  dans  les  poovinces  soumises  aux  Masmoudis.  » 
Au  midi  de  Maroc  habitent  des  tribus  berbères  qui  dépendent 
des  Masmoudis  et  qui  sont  connues  sous  les  dénominations  de 
Nefis  (jMU^,  Benou-Iadferji^x^yw,  Dokal  Jl^d,  Badjradja  a^I^j^^, 
Zouda  i^yjf  Haskoura  ij^dt^  et  Hazradja  i^j^.  Les  Masmou* 
dis-Warika  ^  habitent  à  l'orient  et  à  l'occident  d'Aghmat. 

De  Maroc  à  Sala ,  en  suivant  le  littoral  de  la  mer,  on  compte 
9  journées;  on  passe  par  Tounîn  (^j:^-^^^»  ville  située  à  l'entrée 
d'une  plaine  longue  de  a  journées  et  habitée-  par  les  tribus  ber- 
bères Cazoula,  Lamta  et  Sadrat.  De  Tounîn  on  va  à  Tictïn  cjîJaius  * 
et  au  bourg  de  Gha&ic  ^j.  .hmAà^  situé  à  l'autre  extrémité  de  la 
plaine,  où  croît  en  abondance  l'espèce  de  plante  épineuse  dite 
sidra  ij^>^^\ ,  dont  le  fruit  porte  le  nom  de  nabca  f^j^\.  On  y 
trouve  des  tortues  de  terre  d'un  volume  plus  considérable  *  que 

^  Ce  mot  kebala  ressemble  beaucoup  à  Tespagnol  alcabala  d'où  nous  avons  bit 
gabelk,  Cest  à  fobligeance  et  au  savoir  de  notre  confrère  M.  Etienne  Qaatremère , 
que  nous  sommes  redevable  de  Texplication  du  passage  qui  précède  et  de  ce  cu- 
rieux rapprochement. 

*  La  version  latine  porte  ici  :  Domini  varicœ. 

*  La  version  latine  porte  Jabactin  ;  le  ms.  A. 


PREMIÈRE  SECTION.  217 

celui  des  tortues  de  mer,  et  dont  les  écailles  sont  employées 
comme  cuvettes  et  comme  vases  à  pétrir  la  farine.  De  Ghafsic  à 
Omm*rebi'  ç-aj;  J^  bourg  considérable,  le  pays  est  habité  par 
des  berbers  de  diverses  tribus,  telles  que  les  Rahouna  JLi^j ,  une 
partie  de  celles  de  Zenata  et  de  Tamesna  IjLMMfb.  Il  existe  plusieurs 
tribus  comprises  sous  la  dénomination  de  Tamesna;  de  cette 
dernière,  dépendent  également  plusieurs  autres;  telles  sont  les 
Bei^hawata  iUoI^^ ,  les  Mitmata  àIouUi^,  les  Benou-Teslat  ^  à; 
y  >  V  mj^  les  Benou-Ouîcamran  ^Ij  ,♦  h^\  y^ ,  les  Zacara  ij^j  et  une 
partie  des  Zenata  dont  les  Benou-Iadjfas  j»J^,  y^  ^  font  partie. 
Toutes  ces  peuplades  sont  adonnées  à  l'agriculture,  élèvent  du 
bétail  et  des  chameaux,  et  fournissent  d'excellents  cavaliers.  L'ex- 
trême limite  du  pays  qu'elles  occupent  est  le .  port  de  Fedhala 
ilLjiâ»,  sur  l'océan;  la  distance  entre  ce  port  et  le  fleuve  d'Omm- 
rebi'  est  de  3  journées. 

Le  bourg  d'Omm-rebi'  est  situé  sur  un  fleuve  navigable  dont 
le  cours  est  rapide  et  bruyant  à  cause  de  la  pente  du  terrain,  et 
dont  le  lit  est  plein  de  rochers.  «  Les  habitants  de  ce  bourg  élè- 
«  vent  beaucoup  de  troupeaux,  cultivent  avec  succès  le  blé  et 
«  toute  espèce  de  céréales,  ainsi  que  le  coton  et  le  cumin.  Ce 
«  bourg  est  situé  au  midi  de  la  rivière  ;  après  l'avoir  traversée , 
«c  on  entre  dans  un  lieu  couvert  de  tamarins  et  de  broussailles 
«  où  vivent  des  lions  qui  attaquent  les  passants;  cependant,  les 
«  gens  du  pays  n'en  ont  aucune  frayeur;  ils  les  combattent  avec 
«  beaucoup  d'adresse  et  corps  à  corps  ;  ils  les  abordent  presque 
«  nus,  sans  autres  armes  que  des  bâtons  noueux  de  sidra  et  des 
«  couteaux.  Ces  animaux  sortent  quelquefois  des  forêts,  pénè- 
«  trent  jusque  dans  le. bourg  et  enlèvent  des  ânes  ou  des  bes- 
«  tiaux.  » 

D'Omm-rebi'  on  se  rend  i  Aïghisal  wMnm^I  ,  joli  bourg  pourvu 


Feuillet  56  verso. 


Feuillet  57  recto. 


^  Pour  les  variantes,  voyei  la  version  latine,  pag.  77. 


28 


FeaiUet  57  recto. 


Feuillet  87  veno. 


218  TROISIÈME  CLIMAT. 

de  sources  dont  Téau  jaillit  du  milieu  des  rochers  et  est  em- 
ployée à  Tarrosage,  une  journée. 

De  là  à  Ancal  JUbt ,  bourg  également  pourvu  d'eau  et  coimu 
sous  le  nom  de  Dar  el-Morabet!n ,  dans  un  site  agréable ,  en- 
touré de  champs  cultivés  et  dont  les  habitants  élèvent  des  cha- 
meaux et  du  bétail,  une  journée. 

«  Auprès  de  là  s'étend  une  longue  plaine  où  les  autruches  se 
«  réunissent  en  troupes,  paissent  librement  par  centaines  et  se 
«  répandent  sur  les  collines  environnantes;  on  les  chasse  à  cheval 
«  et  on  en  prend  une  quantité  considérable;  quant  aux  œufs,  le 
«  nombre  de  ceux  qu  on  trouve  dans  cette  plaine  est  vraiment 
«  incroyable.  On  en  exporte  au  dehors,  mais  cest  une  nour- 
«  riture  peu  saine.  La  chair  de  Tautruche  est  froide  et  sèche; 
«  on  emploie  la  graisse  avec  succès  contre  les  maux  d'estomac  et 
«  autres.  » 

D' Ancal  à  MaLoul  J^,  une  journée.  Makoul  est  situé  dans 
un  vallon,  auprès  de  la  plaine  de  Kharaz  jI^à.  ^jo^,  longue  de  1 2 
milles  et  sans  eau.  «  C'est  un  bourg  bien  fortifié  ^  peuplé  de  Ber- 
«  bess,  et  qui  offre  beaucoup  de  ressources.  » 

De  Makoul  à  Aksis  jm^ia^»  une  bible  journée  à  travers  la  plaine 
de  Khorax.  «  A  l'extrémité  de  cette  plaine,  coule  une  rivière  qui 
«  ne  tarit  jamais  ;  elle  est  entourée  de  forêts  peuplées  de  lions  ; 
«  on  rencontre  ces  animaux  nuit  et  jour  ;  il  existe  à  Aksîs  un  lieu 
«  destiné  à  leur  donner  la  chasse  et  où  l'on  en  tue  quelquefois 
«  trois  ou  quatre  dans  une  semaine.  Les  lions  craignent  beaucoup 
«  la  clarté  du  feu  et  ils  n'osent  jamais  attaquer  les  personnes  mu- 
ff  nies  de  flambeaux.  » 

D'Aksûs  à  la  ville  de  Sala  "X^,  une  journée.  Sala,  dite  la  neuve, 
est  située  sur  le  bord  de  la  mer.  Anciennement  cette  ville  (  qu'on 
nommait  Chaia  2lU  )  était  à  deux  milles  de  la  mer,  sur  les  bords 
de  la  rivière  d'Asmir^^A«wl,  qui,  de  nos  jours,  baigne  aussi  les  murs 
de  Sala  et  se  jette  dans  la  mer  auprès  de  cette  ville  ;  l'ancieiine  Sala 


PREMIERE  SECTION.  219' 

(  Cbaia  )  est  maintenant  inhabitée  ;  on  y  voit  seulement  quelques  Feuillet  57  two. 
restes  d'édifices  et  de  constructions  colossales,  entourés  de  pâ- 
turages et  de  champs  qui  appartiennent  aux  habitants  de  la  nou- 
velle ville.  Cette  dernière  est  située,  comme  nous  venons  de 
le  dire,  sur  le  bord  de  la  mer  et  fortifiée  de  ce  côté;  elle  est 
belle,  bien  que  bâtie  sur  un  t^rain  sablonneux,  et  possède  dé 
riches  bazars.  «  Le  commerce  d'exportation  et  d'importation  y  est 
«  florissant ,  les  vivres  k  bas  prix  et  en  abondance  ;  on  y  voit  des 
n  vignes ,  des  vei-gers ,  des  jardins ,  des  champs  cultivés.  Le  port 
«  est  firéquenté  par  des  navires  qui  viennent  de  Se  ville  *jçlu*St  et 
«  d'autres  lieux  de  l'Espagne;  le  principal  objet  d'importation  est 
«  l'fauîle  ;  on  prend ,  en  échange ,  toute  sorte  de  comestibles  des- 
«  tinés  pour  le  littoral  de  l'Espagne.  »  Les  navires  qui  abordent 
à  Sala  ne  jettent  point  l'ancre  dans  la  rade^  parce  qu'elle  est  trop 
découverte;  ils  pénètrent  dans  la  rivière  dont  il  vient  d'être 
question,  mais  jamais  sans  pilote ,  à  cause  des  écueils  qui*  ob- 
struent son  embouchure,  et  des  détours  qu'elle  forme.  «  La 
c  marée  y  monte  deux  fois  par  jour;  les  vaisseaux  entrent  au 
<  moment  de  la  haute  mer  et  ils  en  sortent  avec  le  reflux.  La 
«  pèche  est  tellement  abondante  que  le  poisson  ne  trouve  quel- 
«  quefois  pas  d'acheteurs*  » 

De  Sala  aux  iles  des  oiseaux ^^jdiJlj^[)^,  on  compte  1 2  milles, 
en  se  dirigeant  vers  le  sud,  et  de  Sala  à  Fedhala  llLj^,  égale- 
ment 1 2  milles.  «  Les  vaisseaux  d'Espagne  et  des  autres  points 
•  de  la  mer  méridionale  y  abordent  et  y  chargent  du  blé  y  de 
«  l'orge,  des  fèves  et  des  pois,  ainsi  que  des  brebis,  des  chèvres 
«  et  des  beeru&,  » 

De  Fedhala  à  Anfa  UiT,  4o  milles.  «  Anfa  est  un  port  égale- 
«  ment  visité  par  les  vaisseaux  marchands,  qui  viennent  y  cher- 
ff  cher  de  l'orge  et  du  blé.  Le  pays  environnai^  est  habité  par 
«  des  Berbers  des  tribus  de  Benon-kdhfarjlJLfrljyy,  de  Kai  J\^ 
«  et  autres.  » 

28. 


Feuillet  67  verso. 


Feuillet  58  recto. 


'220  TROISIÈME  CLIMAT. 

D'Anfa  à  Mazighan  (^jU,  port  de  mer,  60  ^  milles  en.  ligne 
directe. 

De  Mazighan  à  Beîdha-Djoun  ^y»-  Ui^u,  3o  milles. 

De  Beïdha  au  port  de  Ghait  ^xài\,  5o  millets. 

De  Ghaït  à  Asafi  ^y^\ ,  5o  milles. 

D'Anfa  au  cap  formé  par  la  içontagne  de  fer  ^Os  Jk»»» ,  60 
milles. 

De  ce  cap  à  Ghaït ,  dans  le  golfe ,  ôo  milles. 

Du  cap  Mazighan  à  Asafi,  en  ligne  directe,  85  milles;  en 
ligne  oblique,  i3o  milles. 

Asafi  était  anciennement  la  dernière  station  des  navires;  de 
nos  jours,  on  la  dépasse  de  plus  de  A  journées  maritimes. 
«  Le  pays  adjacent  est  cultivé  et  peuplé  de  Beii)ers  Radjradja, 
«  Zouda  et  autres;  les  vaisseaux  y  viennent  et,  après  avoir  opéré 
«  leur  chargement,  ils  remettent  à  la  voile  aussitôt  que  le  temps 
«  est  calme  et  le  vent  favorable.  Le  nom  d' Asafi  fut  donné  à  ce 
«  port,  à  cause  d'un  événement  que  nous  raconterons  quand 
«  nous  aurons  à  parler  de  la  ville  d'Achbouna  (  Lisbonne  ) ,  si- 
et  tuée  dans  la  partie  occidentale  de  TEspagne,  persuadés  que  nous 
«  sommes  que  le  mieux  est  de  traiter  chaque  chose  en  son  lieu. 

«  Du  port  d' Asafi  à  celui  de  Maset  ca  imU,  à  Textrémité  du 
ff  golfe  9  on  compte  i5o  milles. 

«  Ghaït  est  un  port  très-sûr,  où  l'on  vient  chercher  de  l'oi^e 
«  et  du  blé.  Parmi  les  tribus  berbères  les  plus  voisines,  on  cite 
«  celle  de  Dakala  ii)lfd,  d'origine  Masmoudie,  qui  s'adonne  à  l'agri- 
<:  culture  et  qui  élève  des  bestiaux;  les  possessions  de  cette  tribu 
«  s'étendent  jusqu'à  Maset;  elle  vit  sous  des  tentes,  dans  des  lieux 
«  fort  arides. 

«  D'Aghmat  on  se  rend,  en  suivant  la  direction  du  nord-est, 
«  aux  deux  villes  de  Daî  ^^b  et  de  Tadela  lAùk,  en  4  journées; 
«  ces  deux  villes  sont  à  la  distance  d'une  journée  l'une  de  l'autre. 

^  La  version  latine  porte  76  xniUes. 


PREMIÈRE  SECTION.  221 

«  Daî  est  située  au  pied  d'une  montagne  qui  fait  partie  de  ]a  Feuillet  58  recto. 
<  chaîne  du  Daran^  On  y  exploite  des  mines  de  cuivre;  le  mé- 
ff  tal  est  en  général  très-pur,  de  qualité  supérieure  et  de  couleur 
«  blanchâtre;  il  s'allie  facilement  avec  d'autres  métaux  et  on 
«  l'emploie  dans  la  fabrication  des  mors.  Lorsqu'on  le  bat,  sa 
«  qualité  s'améliore  et  il  n'est  pas  sujet  à  se  fendre  comme  les 
«  autres  cuivres  ^.  Plusieurs  personnes  supposent  que  les  mines 
«  de  cuivre  dont  ii  est  ici  question  dépendent  du  pays  de  Sous  : 
«  c'est  une  erreur,  car  la  ville  de  Daî  ne  fait  aucunement  partie 
«  de  ce  pays,  dont  elle  est  éloignée  de  plusieurs  journées  de  che- 
«  min.  Le  métal  qu'on  extrait  de  ces  mines  n'est  pas  seulement 
«  employé  sur  les  lieux  à  divers  usages,  on  l'exporte  aussi  au 
«  loin. 

«  La  ville  de  Daî  est  petite ,  mais  bien  peuplée  et  fréquem- 
«  ment  traversée  par  des  caravanes.  On  y  cultive  beaucoup  de 
«  coton ,  moins  cependant  qu'à  Tadela  qui  en  produit  une  quan- 
ti tité  considérable;  presque  tous  les  tissus  (  de  coton  )  dont  on 
a  fait  usage  dans  le  Maghreb  viennent  de  ces  pays.  Les  villes  de 
«  Daî  et  de  Tadela  possèdent  abondamment  tout  ce  qui  est  né- 
«  cessaire  à  la  vie;  elles  sont  habitées  par  des  Berbers  de  difFé- 
«  rentes  tribus.  A  l'est  de  Tadela  et  de  Daî  habitent  les  Berbers 
«  connus  sous  les  noms  de  Benou-Welihim  ^.y*-^^  y^ ,  Benou- 
n  Wizkoun  {jy^.^  ^  et  MendassT  ju^Ijou.  Sur  le  penchant  de 
«  la  montagne  qui  touche  à  la  ville  de  Daî,  vit  une  peuplade 
«  Sanhadja  appelée  Amlu  ^JUl. 

«  De  Tadela  à  Tatan-wa-Coura  ^^^  ^  ^^1^ ,  petite  ville  habitée  v 

«  par  des  Berbers  de  tribus  mélangées,  où  l'on  cultive  beau- 
«  coup  de  blé  et  où  l'on  élève  des  troupeaux,  Ajournées. 

«  De  Tatan-wa-Goura  à  Sala ,  2  journées.  » 


(JJ>  *y^^   <;H  S-^^  J^*^  tM-M»!    A 


Fmllet  5S  recto. 

F  AS  OU   F^Z. 


Feuillet  58  verso. 


222  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  SaU  à  Fèz  fjJè ,  4  journées.  La  ville  de  Fèz  peut  être  re- 
gardée comme  une  réunion  de  deux  villes  séparées  par  une 
rivière  dont  les  sources  sont  connues  sous  le  nom  de  San- 
badja ,  et  dont  les  eaux  font  tourner  un  grand  nombre  de  mou- 
lins à  farine. 

La  partie  septentrionale  de  la  ville  se  nomme  Garoubin 
(23!^3^^U)i ,  et  la  partie  méridionale,  Andalos  jniJ^Kil.  «  L eau 
est  rare  dans  ce  quartier,  quoiqu'un  canal  en  traverse  la  partie 
supérieure.  Quant  à  Garoubin,  Teau  circule  abondamment  dans 
les  rues,  et  les  habitants  s'en  servent  pour  laver  leurs  habita- 
tions durant  la  nuit^  de  sorte  que,  tous  les  matins,  les  mai- 
sons et  les  cours  sont  parfaitement  propres;  on  trouve,  d'ail- 
leurs, des  fontaines  dans  toutes  les  maisons.  Ghacun  des  deux 
quartiers  de  Garoubin  et  d' Andalos  a  sa  mosquée  et  son  imam 
particuliers;  les  habitants  d^  deux  quartiers  sont  en  rixes 
continuelles  les  uns  avec  les  autres  et  se  livrent  souvent  des 
combats  sanglants. 

«  La  ville  de  Fèz  renferme  beaucoup  de  maisons,  de  grands 
édifices  et  de  palais;  ses  habitants  sont  industrieux;  ils  ont 
des  troupeaux  en  abondance  ;  le  blé  et  les  fruits  sont  i  meil- 
leur marché  à  Fèz  qu'en  aucun  pays  de  l'Afrique.  On  y  voit  de 
toutes  parts  des  fontaines  surmontées  de  coupoles  ornées  de 
peintures;  les  alentours  soiït  très- peuplés,  les  jardins  et  les 
vergers  bien  cultivés,  et  les  habitants  opulents.  » 
De  Fèz  à  Sedjelmasa,  1 3  journées.  On  passe  par  Safrawa  c^^y^v, 
on  se  rend  eneuite  à  Gala't-Mehdi,  à  Tadela,  à  Daî,  à  Gha'b  es- 
Sa&  \Juai\  4fAȉ,  et  l'on  traverse  la  haute  montagne  qui  se  trouve 
au  sud. 

Safrawa  est  à  une  jtmmée  de  distance  de  Fès  et  à  deux  de 
Gala't  Mehdi  ;  c'est  un  boui^  bien  peuplé ,  •  mais  où  il  se  fait 
ff  peu  de  commerce.  La  plupart  des  habitants  sont  laboureurs 
«  et  élèvent  des  chameaux;  les  eaux  y  sent  douces  et  abondantes. 


PREMIÈRE  SECTION.  225 

»  Gala't  Mehdi  est  une  place  très^forte ,  située  au  sommet  d'une 
«  montagne  élevée;  il  y  a  des  bazars;  on  s  y  livre  à  Tagriculture 

•  et  à  réducation  des  troup^iux. 

«  De  GaiaH  Mehdi  à  Tadela,  2  journées.  Auprès  de  Cala't- 
ff  Mehdi  habitent  diverses  tribus  Zenata ,  savoir  :  les  Benou-^im- 
«  djoun  ^yfi^yj^^  les  Benou-O'djlan  ^^^^y^,  Itt  Benou^Tes- 
«  kedlet  <74Ja.Cj  yx> ,  les  Benou-Abd-alkb  dM  «ku»  y^ ,  les  Benou- 

•  Mousa  f^^^yjkj,  les  Benou-Marouni  4^>;U^,  les  Tekleman 
n^\  .yh,  les  Arilouchan  ^j^ykjj\y  les  Antacfakan  (j^iàSùai  et  les 
«  Benou^ameri  ^y^  y^*  » 

De  Fèz  à  Meknasa  ou  Meknès  jLm^UC»,  on  compte  4o  milles, 
en  se  dirigeant  vers  l'occident.  «  Meknasa  est  une  grande  viHe 
«  située  sur  la  route  de  Sala.  L'itinéraire  de  Pèz  à  Meknasa  est 
«  ccHnme  il  suit  : 

<  De  Fèz  on  se  rend  à  Maghaîla  aKm«,  ville  autrefois  popu- 
«  leuse,  commerçante,  bien  construite,  située  dans  une  plaine 
«  parfaitement  arrosée,  couverte  d'arbres  fruitiers,  mais  aujour- 
«  d'hui  ruinée.  » 

De  Maghaîla  à  la  rivière  de  Sanat  ^s>\km ,  puis  i  la  plaine  des 
palmiers  A^t  jâ^,  puis  à  Meknasa. 

<t  Cette  dernière  ville  porte  aussi  le  nom  de  Tacadart  ifi^«Mb  ; 
«  située  sur  une  hauteur,  elle  n'a  éprouvé  aucun  notable  chan- 
«  gement.  A  l'est  de  Meknasa  coule  une  petite  rivière  sur  !a- 
ff  quelle  sont  des  moulins;  tout  autour  on  voit  des  maisons, 

•  des  jardins  et  àes  champs  cultivés;  le  sol  y  est  très^fertile. 
^  Cette  ville  porte  le  nom  de  Meknas  le  berbère,  personnage 
«  qui  tint  s'établir  dans  le  Maghreb  avec  sa  £aimille  et  qui  mit 
«  en  état  de  culture 'divers  terrains  contigus.  Du  pays  de  Mék- 
«  nasa  dépend  Beni-Ziad  ^Lj  <^,  ville  peuplée,  renfermant  des 
«  bazars ,  des  bains  et  quelques  édifices  remarquables  ;  les  rues 
«  sont  arrosées  par  des  ruisseaux  d'eau  courante.  A  l'époque  des 

^  Béni  Ziad  était,  après  Tacadart,  la  ville  la  plus 


Feuillet  58  verso. 


Feuillet  Sg  recto. 


MEKNASA 

OU 
IIBUfàs. 


,    224  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  69  recio.     «  florissante  de  cette  contrée  ;  ces  deux  villes  sont  distantes  Tune 

«  de  l'autre  et  de  Béni  -Tawra  «^^b  ^ ,  d'un  quart  de  mille  ;  Beni- 
«  Tawra  était  autrefois  une  ville  populeuse  et  riche.  Le  pays 
'  produit  une  quantité  de  fruits  qui  excède  les  besoins  de  ses 
«  habitants;  une  grande  rivière  qui  vient  du  côté  du  midi  se 
n  divise,  au -dessus  de  la  ville,  en  deux  branches,  dont  l'une 
«  fournit  de  l'eau  dans  toutes  les  rues  et  d^ns  la  plupart  des 
«  maisons.  Entre  Tawra  et  Beni-Ziad  se  trouvent  deux  bourgs  : 
«  l'un  d'eux  s'appelle  el-Cassr  jj>aÀi\  ;  il  est  sur  la  route  de  T^- 
«  cadart  à  Souc  el-Cadimé  Ax;4XJi]l  dy^^  à  la  distance  de  deux 
«  jets  de  flèche.  Il  fut  fondé ,  entouré  de  murs  et  muni  d'un 
«  château  par  l'un  des  émirs  Moravides;  il  n'y  avait  que  quel- 
«  ques  bazars  et  l'on  y  faisait  peu  de  commerce,  lorsque  l'émir 
«  vint  s'y  établir.  L'autre  bourg,  situé  à  l'est  de  celui-ci,  porte 
«le  nom  de  Beni-A'touch  ^^k»  <^;  les  maisons  y  sont  nom- 
«  breuses  et  entourées  de  jardins.  Le  pays  produit  des  céréales , 
«  ainsi  que  des  olives,  des  figues  et  du  raisin  en  abondance.  Du 
«  dernier  de  ces  lieux,  on  se  rend',  en  suivant  le  cours  d'un  ruis- 
«  seau  qui  vient  de  Beni-A'touch,  à  Beni-Bernous  (j'^yj^  (s^^ 
«  campement  dépendant  de  Meknasa,  autour  duqueLon  cultive 
«  du  blé,  de  la  vigne,  beaucoup  d'oliviers  et  d'arbres  à  fruits. 

«  Au  nord  du  château  d'Abou-Mousa  ^^j-^  aj  j*-^^  ^^  trouve 
«  Souc  el-Gadimé  (  le  vieux  marché  ),  où  l'on  se  rend  tous  les 
«  jeudis  et  où  se  rassemblent  des  Beni-Meknas  et  des  marchands 
«  d'autres  pays.  Les  tribus  de  Beni-Meknas  qui  habitent  cette 
«  contrée  sont  les  Benou-Sa'id  tX  aw*»jâ^  et  les  Benou-Mousa 
■  (^y  yÀj.  Celles  qui  l'habitent  également,  mais  qui  ne  font  point 
«  partie  des  Meknasa,  sont  :  les  Bcnou-Besil  JuuMbiy^,  les  Ma- 
«  ghaïU  ^^^-AiU,  les  Benou-Mas'oud  :iyuf^yk9,  les  Benou-A'li 
«  Jlc  y^ ,  les  Wariaghel  J<i\ij3 ,  les  Demerw  jj^^ ,  les  Warba  Âjji^ 
«  et  les  Sabghawa  ft^b^yio. 

«  Le  territoire  que  nous  venons  de  décrire  est  remarquable 


PREMIÈRE  SECTION.  225 

«  par  la  fertilité  du  sol ,  la  richesse  de  la  végétation  et  la  bonté 
«  des  productions.  Ses  habitants  portent  des  vêtements  com- 
«  plets  et  des  turbans  ^  »  A  3  journées  de  distance  de  Meknasa 
est  Gassr  Abd-el-Kerim ,  petite  ville  habitée  par  une  tribu  ber- 
bère dite  Dftnhadja  a»*1^à  ,  et  située  sur  la  rivière  d'Olkos  jJS^t 
(  Luccus  )  qui ,  après  Tavoir  traversée ,  coule  dans  la  direction  du 
sud.  La  ville  est  éloignée  de  la  mer  d'environ  8  milles  ^.  <  La 
R  majeure  partie  du  territoire  est  sablonneuse  ;  cependant  il  y  a 
«  quelques  champs  cultivés  et  fertiles;  on  y  trouve  du  gibier  et 
ff  du  poisson.  Il  s'y  tient  un  marché  fréquenté;  les  habitants  se 
«  livrent  à  l'exercice  de  divers  métiers.  » 

De  Gassr  Abd-el*Kerim  à  Sala,  on  compte  2  journées,  savoir  : 
de  Gassr  à  Ma'moura  ij^êjii ,  une,  et  une  de  Ma'moura  à  Sala.  «  La 
«  rivière d'Olkos  est  une  des  plus  considérables  du  Maghreb;  elle 
«  reçoit  les  eaux  d'un  grand  nombre  d'affluents  ;  ses  rivages  sont 
«  couverts  de  champs  cultivés ,  de  bourgs  et  de  campements. 

«  Fèz  est  le  point  central  de  l'Âfirique  occidentale;  ses  en- 
«  virons  sont  habités  par  des  tribus  berbères  qui  parlent  l'arabe  ; 
«r  ce  sont  :  les  Benou-Iousuf  oU»^  yLf ,  les  Benou-Lawa  i^i^yk^, 
«  les  Bebloul  J^JL^,  les  Zawawa  if^lj^j,  les  Medjassa  iL-^ûs,  les 
«  Ghiata  asI^  et  les  Salalhoun  ^^^ILm.  La  ville  est  populeuise 
«  et  fréquentée  par  des  voyageurs  de  tous  les  pays;  il  y  vient 
«  des  caravanes  qui  y  apportent  de  belles  étoffes  et  des  marchan- 
N  dises  de  toute  espèce.  Les  habitants  sont  riches  et  jouissent  de 
«  toutes  les  recherches  du  luxe  et  de  toutes  les  commodités  de 
«  la  vie.  » 

De  Fèz  à  Sebta  JUa^  (  Geuta  ) ,  sur  le  détroit  de  Gibraltar  ^ 
^jfb^l,  en  se  dirigeant  vers  le  nord,  7  journées. 

De  Fèz  à  Telemsan,  9  journées;  voici  l'itinéraire  qu'on  suit. 

De  Fèz  on  se  rend  vers  la  rivière  de  Sebou  yum^  «  qui  vient 

*  Le  ms.  B.  porte  3  milles  seulement. 


Feaîliet  69  rocta. 


Feaiilet  69  verso. 


Feuillet  59  verso. 


TKLEMSAN 

OU 
TELU£SEM. 


226  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  des  environs  de  Djebel  el-^Cala'  a  n  XiUI  J^jl/^  et  poursuit  son 
«  cours  en  passant  à  6*  milles  à  l'orient  de  Fèz.  Dans  Tattgle 
>  formé  par  cette  rivière  et  par  celle  qui  couie  à  Fèz,  il  existe 
«  plusieurs  bourgs  et  villages.  » 

De  là  à  Tamala  iilie  \  1  journée,  a  Tamala  est  un«boui|;  situé 
•  sur  une  rivière  qui  vient  du  côté  du  midi  et  qui  s'appelle 
«  'Wadi-Enbaouz  j^UjI  t^^l^.  » 

Puis  à  Kemata  sio\jj&y  ville  ruinée,  dont  le  territoire  pro- 
duit, par  irrigation,  du  raisin,  du  blé  et  des  fruits,  1  journée. 

De  là  à  Bab-Zenata  a — sb;  c^\^,  rivière  voisine  de  celle  d'£n- 
baouzy  dont  les  bords  sont  parfaitement  cultivés  et  où  Ton  élève 
des  troupeaux ,  environ  i  o  milles. 

De  là  »u  fort  de  Kermata  9^j&  iUJâ,  qui  doihine  lès  bords 
de  la  rivière  d'Enbaouz,  1  journée. 

De  Kermata,  en  passant  au  bas  de  la  montagne,  à  Marawez 
jy\^^^  fort  de  peu  d'importance,  1  journée. 

De  là  à  la  rivière  de  Masoun  (j>mv*,  1  journée;  on  passe  par 
Tabrenda  ^  place  forte,  bâtie  sur  une  colline  qui  domine  les 
bords  de  la  rivière  de  Maloula  S^^^  laquelle  se  jette  dans  celle 
de  Sa'  ftUo  et  se  décharge  dan^  la  mer,  entre  Djerawa  ebn-Caïs 

a--*»  {^^  hW  et  Melila  ik^. 

De  là  à  Sa',  petite  ville  ruinée  par  les  Masmoudis,  située  au 
pied  d'une  colline,  sur  une  grande  rivière,  1  journée. 

De  là  à  Djerawa,  située  à  6  milles  de  la  mer,  1  journée. 

De  là  à  Barcana  iul^,  place  forte,  1  journée. 

De  Barcana  à  A'iawaîn  ^ ay^^^  «  gros  bourg  situé  sur  une 

«  grande  rivière  qui  vient  du  midi,  »  1  journée. 

De  là  à  Telemsan,  1  journée.  «  Telemsan  est  une  ville  .très- 
«  ancienne,  entourée  d'une  forte . muraille  et  divisée  en  deux 
«  quartiers.  Son  territoire  est  arrosé  par  une  rivière  qui  vient  de 

^  Le  ms.  B.  porte  Tamalta  juJUf-  —  *  UAhTégè  porte  Mezawaz. 
'  Les  mss.  A.  et  B.  portent  jltXLi>^b  ;  la  version ,  Taberida. 


PREMIÈRE  SECTION.  227 

«  Sakhrataîn  (^j'ài^  \  montagne  où  s'élève  un  fort  qu  avaient  fait  Feuiiiei  50  recto. 
«  construire  les  Masmoudis  et  où  ils  résidaient,  avant  de  s'être 
«  rendus  maîtres  de  Telemsan;  cette  rivière. passe  à  Test  de  la 
«  ville,  fait  tourner  plusieurs  moulins  et  arrose  las  champs  situés 
«  sur  ses  bords..  On  trouve  à  Telemsan  toutes  choses  en  abon- 
«  dasice  et  surtout  de  la  viande  excellente  ;  on  y  fabrique  des  ob- 
«  jets  d*un  débit  facile^  et  on  s'y  livre  avec  succès  au  commerce; 
n  ses  habitants  sont  les  plus  riches  du-  Maghreb,  en  exceptant 
«  ceux  d'Aghmat-Warika  et  ceux  de  Fèz  ;  il  est  vrai  toutefois  que 
«  Fèz  possède  un  territoire  plus  vaste,  des  ressources  plus  éten- 
«  dues  et  des  édifices  plu&  importants. 

«  De  Fèz  à  Beni-Tawda  ia^b  o^,  on  compte  2  journées.  C^tte 
«  ville  fut  fondée  par  un  émir  qui  vivait  antérieurement  à  el- 
a  Moletsem;  elle  est  située  dans  le  voisinage  de  la  montagne  de 
«  Ghamara  sjU  ;  son  territoire  était  autrefois  défendu  par  une 
«  forte  muraille  contre  les  incursions  des  brigands  de  Ghamara 
«  qui  infestaient  les  environs  de  la  ville.  Beni-Tawd»  est  à  la  dis- 
«  tance  de  3  milles  de  Ghamara.  Entre  Beni-T^wda  etJPèz  s  étend 
«  une  plaine  traversée  par  la  rivière  de  Sebou^^^».  D^  Sebou, 
«  sur  la  route,  de  Beni-Tawda,  à  Fèz,  on  compte  20  milles. 

«  La  plaine  est  habitée  par  des  tribus  berbères  connues  sous 
(  le  nom  de  Lamta.  Leur  territoire  s'étend  depuis  Taw-da  jusqu'à 
«  la  rivière  de  Sebou  et  jusqu'au  bourg  d'A'kacha  iU^\&.  Entre  ce 
«  bourg  et  Beni-Tawda ,  on  compte  une  journée  ;  entre  ce  même 

'  Ici  la  version  latine  contient  (  p.  79  )  un  passage  qui  manque  dans  nos  d«ux  mss. , 
et  que  nous  croyons  devoir  transcrire  :  «  Atque  in  isto  monte,  contra  meridionalem 
«  urbis  plagam  porrecto,  sunt  vineae  ;  et  ad  ejns  radices  molendine  secus  ingentem 
«  rivum  aquœ  dulcis  rapidœque,  qui  rivufl  appeOatur  Rivua  Ânnaarani  (christiani). 
•  Ad  hune  rivum  extructa  sunt  monasteria ,  oratoria  aliaque  religiosonun  aedificia, 
«  cum  viridariis  amplissimis ,  et  nominatur  ibi  rivus  ille  Alfuata  (  scaturigo  ),  et  indè 
«  ad  urbem  usque  se  extendit.  Non  longé  ab  eâdem  urbe  extat  fons  celebris,  Om-Iahia 
t  dictus,  è  quo  rivus  in  urbem  influens  conduditur  in  lacum-,  ac  tùm  dîspensatur  in 
t  domos,  irrigationes  hortorum,  balnea,  cauponas.et  simâia.  • 

^9- 


Feuillet  60  reeto. 


Feuillet  60  veno. 


228  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  bourg  et  la  ville  de  Fèz,  2  journées.  La  ville  de  Beni-Tawda 
«  (îit  la  première  du  Maghreb  où  s'établirent  des  hommes  qui , 
a  rebelles  à  la  loi  divine ,  déclarèrent  permis  les  crimes  les  plus 
«  abominables.  Les  Masmoudis  la  ruinèrent  de  fond  en  comble , 
«  renversèrent  ses  murs  et  rasèrent  ses  édifices,  de  sorte  qu'il 
«  n'en  reste  plus  que  l'emplacement.  Cependant,  à  l'époque  où 
«  nous  écrivons ,  une  centaine  d'individus  y  cultivent  les  champs 
0  à  cause  de  la  bonté  du  sol  et  de  la  richesse  de  la  végétation. 
«  Les  caravanes  qui  partent  de  Telemsan  pour  Sedjelmasa  vont 
«  d'abord  à  Fèz ,  de  là  à  Safrava  ou  Sofro ,  puis  à  Tadela ,  en- 
«  suite  à  Aghmat,  de  là  à  Dar'a,  et  enfin  à  Sedjelmasa. 

«  Jl  existe  une  seconde  route  par  le  désert  ;  bien  qu'elle  soit 
«  peu  fréquentée ,  nous  l'indiquerons  ici  : 

«  De  Telemsan  à  Tarou  ^^b,  1  journée. 

«  A  la  montagne  de  Tamerit  «uv^b,  1  journée. 

«  A  Ghaîat  «::»l!L&,  bourg  ruiné,  avec  un  puits  peu  profond, 
«  1  journée.» 

«  A  Sadr^t  c^ljiXdid  appartenant  à  une  tribu  berbère,. 1  journée. 

«  A  Djçbel-Tiwi  ^^y43  J^Aâ»-,  ville  ruinée,  au  pied  d'une  mon- 
«  tagne,  où  est  une  source  d'eau  jaillissante,  1  journée. 

«  A  Fatat  ^\  v  »,  où  est  un  puits  au  milieu  d'une  plaine, 
«  1  journée. 

«  A  Gha'b  es-Safa  UiJl  «^^utâ ,  lieu  situé  près  les  sources  d'une 
«.rivière,  à  une  journée  de  distance  des  montagnes  de  Daran, 
«  a  journées. 

«  A  Tendeli  JooLs,  bourg  habité,  1  journée. 

«  Au  bourg  de  Tesnan  (jU«mJ,  1  journée. 

«  A  Tacartab  ^^^^^jy^s^  1  journée. 

«  A  Sedjelmasa,  3  journées. 

«  La  ville  de  Telemsan  peut  être  considérée  comme  la  clé  de 
«  l'Afrique  occidentale.  C'est  un  lieu  de  passage  des  plus  fré- 
>  quentés  par  les  voyageurs.  » 


PREMIÈRE  SECTION.  229 

La  distance  de  Telemsan  à  Tenès^st  de  7  journées.  Feuillet  60  verso. 

«  On  se  rend  de  Telemsan  à  Alawaîn  (^jJUJt ,  boui^  considé- 
«  rabie;  de  là  à  Babeiout  i;:»yXÀf^  gros  bourg  bien  peuplé  et  bâti 
«  sur  les  bor|^  d'une  rivière  où  il  n'y  a  pas  de  moulins ,  mais 
«  qui  sert  à  Tarrosage  des  champs,  1  journée. 

«  De  là  à  Semni  ^^Lcw ,  bom^  situé  sur  les  bords  de  la  Marghit 
«  ii^^iA^,  1  journée. 

«  De  là  à  Rahl  es-Safassif  <,*  <n\i*rt)l  Jk*i^ ,  lieu  arrosé  par  les 
«  eaux  d'une  rivière  qui  vient  de  l'est,  cèst-à-dire,  du  côté  d'Ef- 
«  kan  ^^\.  De  Rahl  à  Efkan,  1  journée. 

«  Il  y  avait  autrefois  à  Efkan  des  moulins,  des  bains  et  des 
«  constructions  entourées  d'une  muraille  de  terre ,  mais  tout  cela 
<  est  actuellement  ruiné. 

«  De  là  on  se  rend  à  Tahart  i;:^\s. 

«  De  là  à  Me'asker^pCi«jM,  gros  bouTg  bien  arrosé,  1  journée. 

«  De  là  à  la  montagne  dite  Ferhan  Mara  I^U  ^l— .jh;^,  puis  à 
R  A'm  es-Safassif  oUrlJUait  (^^^  1  journée. 

«  De  là  à  lalal  JJ^ ,  où  l'on  trouve  de  l'eau  en  abondance. 

«  De  là  à  Ghada  14^—^,  ville  de  peu  d'étendue,  mais  remar- 
«  quable  par  une  foire  où  l'on  se  réunit  à  jour  fixe,  1  journée. 

«  De  là  à  Souc-Ibrahim  ftv^t^t  ^1^ ,  ville  située  sur  les  bords 
«  du  Chelif  vjOû. 

«  De  Souc-Ibrahim  à  Badja  iîa»*l» ,  1  journée. 

c  Badja  est  une  jolie  petite  ville  dont  les  environs  sont  plantés 
«  de  figuiers.  On  fait,  avec  les  fruits  de  cet  arbre*  une  espèce 
.  de  pâte  eu  forme  de  brique,  qui  s'ejporté  dans  les  pays  envi- 
«  ronnants. 

«  De  là  à  Tenès  ^mJ^,  1  journée. 

«  Tenès  est  à  3  milles  de  la  mer;  construite  en  partie  sur  une 
«  hauteur  entourée  de  murs,  c'est  une  ville  très-ancienne  dont 
«  les  habitants  boivent  de  l'eau  de  source.  A  l'est,  coule  une  ri- 
«  vière  qui  sert,  durant  l'hiver  et  durant  le  printemps,  aux  be- 


n 


Feuillet  61  recto. 


250  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  60  verso.     «  soios  publics.  Le  tenîtoive  de  cette  ville  est  fertile  ;  il  produit 

«  du  blé  et  d'autres  céréales;  le  port  est  fréquenté  par  des  na- 
ît vires;  on  y  trouve  des  fruits  de  toute  espèce,  et  surtout  des 
«  coings  d'une  grosseur  et  d'un  parfum  admirables. 

«  De  Telemsan  à  Wahran  u!/— ^3  (  Oran  ) ,  on  compte  deux 
■  fortes  journées,  et  même  trois.  Voici  comment  : 

«  En  quittant  Telemsan ,  on  se  dirige  vers  les  bords  de  la  ri- 
«  vière  de  War  jl^,  où  Ton  stationne,  i  journée. 

«  De  là  à  Tanit  ouub,  une  autre  journée. 

«  De  ce  bourg  on  se  rend  à  Wahran.  Cette  dernière  ville,  si- 
«  tuée  dans  le  voisinage  de  la  mer,  est  entourée  d'un  mur  de  terre 
«  construit  avec  art.  On  y  trouve  de  grands  bazars,  beaucoup 
«  de  fabriques;  le  commerce  y. est  florissant;  9  elle  est  située 
vis-à-vis  d'Almeria  k^jV ,  sur  la  côte  d'Espagne ,  dont  un  inter- 
valle de  2  journées  de  navigation  la  sépare.  C'est  de  Wahran 
qu'on  tire  en  grande  partie  les  approvisionnements  du  littoral 
de  l'Espagne.  Aux  portes  de  Wahran  est  un  port  trop  peu  consi- 
dérable pour  offrir  quelque  sécurité  aux  navires;  mais  à  a  milles 
de  là,  il  en  existe  un  plus  grand  (Mers  el-Kebir)  où  ils  peuvent 
mouiller  en  toute  sûreté;  il  n'en  est  pas  de  meilleur  ni  de  plus 
vaste  sur  toute  la  côte  du  pays  des  Berbers. 

«  Quant  à  la  ville  de  Wahran,  ses  habitants  boivent  de  l'eau 
«  d'une  rivière  qui  y  vient  de- l'intérieur  du  pays,  et  dont  les 
«  rives  sont  couvertes  de  jardins  et  de  vergers.  On  y  trouve  du 
«  miel,  *du  beurre,  du  bétail;  il  y  vient  d'Espagne  des  navires 
«  de  tout  tonnage.  Les  habitants  de  cette*  ville  sont  industrieux 
«  et  fiers,  et  ils  jouissent  de  beaucoup  de  crédit.  » 

Voici  l'itinéraire  de  Tenès  à  Almasila  ^  ^  m\\,  ville  qui  ap- 
partient aux  Beni-Hamad  dans  l'Afrique  moyenne  ^my^\  ljjà  i. 

De  Tenès  à  Beni-Wazlefen  (^j^^  <^,  une  faible  journée  par 
des  montagnes  escarpées. 

«  Benou -Wazlefen  est  un  gros  boui^g  entouré  de  vignes,  de 


WABRAN  OU   ORAN. 


PREMIÈRE  SECTION.  251 

«  jardins  et  de  champs  où  Ton  cultive  Toignon,  le  chanvre»  le     Feuillet  61  recio. 
«  henna  et  le  cumin.  Les  meilleurs  vignobles  se  trouvent  sur  le 
«  bord  de  la  rivière  de  Chelif  wâJL£.  »  * 

De  Tenès  à  Chelif,  on  compte  a  journées. 

De  Wazlefen  à  Khadra  ijj^^  1  journée. 

«  Khadra  est  une  petite  ville  fortifiée,  sur  le  bord  d'un  ruis- 
«  seau  qui  coule  dans  un  pays  cultivé.  jOn  y  trouve  des  bains  et 
«  un  marché  très-fréquenté  par.  les  habitants  de  ces  contrées. 

«  De  Khadra  à  Meliana  i^WU*  1  journée. 

«  Meliana  est  une  ville  très -ancienne,  située  dans  un  pays 
«  fertile  et  bien  cultivé  ;  il  y  coule  une  rivière  qui  arrose  %es  jar- 
«  dins,  ses  champs,  et  qui  fait 'tourner  des  moulins;  ses  environs 
«  sobt  baignés  par  les  eaux'  de  la  rivière  de  Chelif  » 

A  3  jours  de  chemin,  vers  le  sud,  s'étendent  les  montagnes 
de  Wanschiris  (jmitjAi\y ,  «  habitées  par  les  tribus  berbères  dont 
«  les  noms  suivent  :  Meknasa  a— ^LjlX«,  Harsoun  ^jy^js^f  Orba 
«  Kfj^K  Benou-Khalil  Jl^JI^^l^,  Ketama  àAsS'f  Mitmata  »h»h*, 
«  Benou-Melilat  cxXJl»  ^âj  ,  Benou-Wartedjan  ^j^j^y  y^ ,  Benou- 
«  Khalifa  iU^Oâ^yg,  ISlaten  (^:yUs^,  Zoulat  i:;>^j^j,  Benou-Wat- 
«  mesous  ^JmymJi\^  yo ,  Zawawa  i^\yj ,  Nesar  jt>— ^ ,  Matghoura 
a  ijyi^,  Wartedin  {^.^'iy^  Benou-Abi-Belal  J^  j}  y^,  Izkerou 
«  ^ji^y),  Benou-Abi-Hakim  i4^J^  a'>^  ^^  Hawara  ij^y^-  •  Ces 
montagnes  occupent  un  espace  de* 4^  journées  et  se  prolongent 
jusqu'au  ^voisinage  de  Tahart. 

De  I0fliana  à  Keznana  Aib)5",  1  journée. 

«  Keznana  est  une  place  forte  très -ancienne,  entourée  de 
«.champs  cultivés;  elle  est  située  sûr  la  rivière  de  Chelif;  il 
H  s'y  tient  un  marché  où  l'on  se  réunit  tous  les  vendredis  » 

De  Souc-Keznana  (marché  de  Keznana)  on  se  rend  au  bbui^ 
appelé  Righa  iûb^ ,  1  joimnée.  «  Ce  bourg  ressemble ,  sous  tous 
«  les  rapports,  au  précédent.  » 

De  là  à  Mawargha  i^^U,  bourg  peu  considérable,  1  journée. 


Feaillet  61  recto. 


Feuillet  6  a  veno. 


252  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  là  à  Asirzir  ^jj^  «  située  dans  un  pays  fertile ,  avec  un 
marché  à  jour  fixe,  3  journées. 

De  là  à  Tamerkida  ««x-XS^b ,  1  journée. 

De  là  à  Almasila  i^V-j^m ,  1  journée. 

«  La  ville  d' Almasila  fut  restaurée  par  les  soins  d'Ali  ben- 
«  Andalousi,  sous  le  règne  d*Edris  ben-Abd-allah ,  ben-el-Ha- 
«  san,  ben-el-Hose!n,  ben-A'li,  ben-Abi-Taleb.  Elle  est  située 
«  dans  une  plaine,  au  milieu  de  champs  cultivés  dont  les  pro- 
«  ductions  excèdent  les  besoins  des  habitants.  Les  Berbers  qui 
«  habitent  cette  plaine  sont  :  les  Benou-Berzal  J!)^  y^ ,  les  Ren- 
«  dah  çloo;,  les  Hawara,  les  Sadrat  et  les  Mezana  iUl)^.  Aima- 
«  sila  est  commerçante,  bien  peuplée,  »  et  bâtie  sur  les  bords 
d'une  rivière  peu  profonde  où  se  pêche  une  sorte  de  petit  pois- 
son couvert  de  raies  rouges,  d'uiie  espèce  particulière  à  cette 
contrée,  et  qu'on  vend  à  Cala't  Beni-Hamad;  les  deux  villes 
d' Almasila  et  de  Cala't  Beni-Hamad  sont  éloignées  de  1 2  milles 
Tune  de  l'autre.  Cala't  Beni-Hamad  est  une  des  villes  les  plus 
considérables  de  la  contrée;  «  elle  est  riche,  populeuse,  rem- 
«  plie  de  beaux  édifices  et  d'habitations  de  toute  espèce  ;  où  y 
«  trouve  de  tout  en  abondance  et  à  bas  prix.  »  Elle  est  située 
sur  le  penchant  d'un  monticule  d'un  accès  difficile  et  entouré 
de  murs.  «  Ce  monticule  s'appelle  Tacarbest  o^io^b  ;  au-dessus 
«  est  une  forteresse  qui  domine  toute  la  plaine.  » 

Le  pays  est  infesté  de  scorpions  grands ,  noirs  et  dont  la  mor*- 
sure  €^t  mortelle.  Les  habitants  font  usage,  pour  se  'Réserver 
de  leur  venin,  d'une  infusion  de  la  plante  dite  alfolion  aïharani 
à^jJL  u^y^t  :  il  suffit,  à  ce  qu'on  dit,  d*en  prendre  deux  drach- 
mes pour  se  garantir  de  toute  douleur  durant  une  année.  La 
personne  qui  m'a  raconté  cette  particularité  avait  été  dans  le  cas 
de  faire  elle-même  l'épreuve  du  remède.  Elle  me  dit  qu'ayant 
été  piquée  par  un  scorpion ,  elle  but  une  infusion  de  cette  plante 
et  ne  ressentit  qu'une  douleur  passagère;  et  que,  le  même  acci- 


PREMIÈRE  SECTION.  255 

dent  lui  étant  arrivé  trois  fois  dans  le  cours  de  Tannée ,  elle  n'en 
fut  nullement  incommodée.  L'alfolion  croît  abondamment  dans 
tes  environs  de  CalaH  Beni-Hamad. 

L'itinéraire  de  Telemsan  à  Almasila  est  comme  il  suit  : 

«  De  Telemsan  à  Tahart  i;:>^b,  4  journées,  savoir  : 

«  De  Telemsan  à  Tadara  âjdh ,  boui^  situé  au  bas  d'une  mon- 
«  tagne  où  se  trouve  une  source  d'eau,  une  journée. 

«  De  là  à  Nadaî  ^làb»  petit  bourg  situé  dans,  une  plaine  où 
«  sont  des  puits  peu  profonds,  une  journée. 

«  De  là  à  Tahart,  a  journées. 

«  Tahart  est  à  à  journées  de  la  mer.  Cette  ville  était  autre- 
«  fois  divisée  en  deux  grands  quartiers,  l'un  ancien,  l'autre  mo- 
■  derne.  L'ailcien  était  entouré  de  murs,  situé  sur  un  monticule 
«  peu  élevé,  et  habité  par  des  Berbers  qui  s'adonnaient  avec 
«  succès  au  commerce  et  à  l'agriculture;  ils  possédaient  des 
«  chevaux  de  race  pure,  du  gros  bétail  et  des  brebis;  ils  avaient 
«  aussi  du  beurre  et  du  miel  en  abondance.  La  ville  de  Tahart 
«  est  entourée  de  jardins  et  de  vergers  parfaitement  arrosés. 
ff  C'est  un  très-beau  pays:* 

t  De  Tahart  à  A'ber^^,  petit  boui^  situé  sur  les  bords  d'un 
«  ruisseau,  une  journée. 

«  De  là  à  Darast  cui^l^,  boui^  petit,  mais  où  se  trouvent  des 
«  chai^ips  cultivés  et  du  bétail ,  une  journée. 

«  De  là  à  Mama  UU,  petite  ville  entourée  d'ime  muraille  en 
«  briques  et  en  terre  et  d'un  fossé ,  2  journées. 

«  De  là  on  passe  au  boui^  d'ebn-Modjbir^^Mâ  ^\  â^jS  ,  habité 
«  par  des  Zenata. 

«  De  là  à  Âschirziri  t^jitj^^ ,  une  journée. 

«  De  là  à  Setib  fa<».ibi>«  ou  Setif  ci^tk*» ,  puis  au  bourg  de  Han 
«  ^U,  situé  dans  une  plaine  sablonneuse,  une  journée. 

<  De  là  à  Almasila  ^kV^umII,  on  compte  une  journée. 

<  Voici  les  tribus  qui  habitent  entre  Telemsan  et  Tahart  :  ce 

3o 


FeoiUel  62  tena 


Feuillet  6  a  recto. 


Feuillet  6f  recto» 


254  TROISIÈME  CLIMAT. 

• 

«  sont  les  Beaou*Medïn  0^«>wt  ^â^  ,  les  WarUgbirjjuikji^ ,  ies  Zeïr 
«  j^j,  les  Wartid  iK^^,  les  Mani  jU,  les  Oumanwa  l^uy,  les 
«  Sendjasa  JuXtd^y  les  Ghamda  ««Kjft,  les  lalouman  ^^^U^,  les 
«  Warmaksiz  jftioir^U;^^  les  Tadjîn  ^^jgb^isr,  les  Wachican  ^^U^j, 
«  les  Maghrawa  i^}j  w*,  les  Benou-Rachid  Jw-^ljy^,  les  Tam- 
«  talas  ^jm'^khJs,  les  Menan  ^^\  u,  les  Bacara  ùJSfj  et  les  Timàni 
«  ^^L_«^.  Toutes  ces  trihus  sont  issues  des  Zenata.  lilaîtres  de 
«  ces  plaines  «  ces  peuples  changent  souvent  leurs  campements; 
«  cependant  ils  possèdent  des  demeures  fiiies;  ce  sont  d  ailleurs 
«  des  cavaliers  dangereux  pour  la  sûreté  <les  voyageiu:s;  ils  sont 
«  remarquables  par  leur  sagacité,  par  leur  esprit  et  surtout  par 
leur  habileté  dans  Tart  de  lire  dans  lavenir  au  moyen  de  pro- 
nostics tirés  de  Tomoplate  des  moutons  ^.  Voici  la  généalc^e 
des  Zenata  telle  quon  la  rapporte.  Zenata  était  fils  de  Djana; 
celui-di,  fils  de  Dharis  ou  Djalout,  qui  fut  tué  par  David  (sur 
qui  soit  la  paix I)  ;  Dharis  était  fils  de  Levi»  fils  de  Nefha,  père 
de  tous  les  Nefzawa  s^lwb  ;  Nefha  et  Ebn^Leva  aîné  étaient  fils 
de.Ber,  fils  de  Caîs,  fils  d'Elias ,  fils  de  Modhar.  Les  Zenata 
étaient  originairement  des  arabes  d^race  pure,  mais,  par  suite 
des  alliances  qu'ils  ont  contractées  avec  les  Masmoudis  leurs 
voisins 9  ils  sont  devenus  eux-mêmes  Berbers.  » 


Revenons  maintenant  à  Wahran  :  nous  disons  que  cetti$  ville 
est  distante  de-Tenès  de  deux  joun^ées  de  navigation,  c'est-^- 
dire,  de  2.o4  milles. 

De  Tenès  à  Berechk  dL-JK^,  on  compte,  en  suivant  la  côte, 
66  milles. 

De  Tenès  à  Meliana,  par  terre,  2  journées. 

De  Meliana  à  Tahart,  3  journées. 


Telle  est  la  signification  des  mots  vJUdSt  L^  d'après  le  témoignage  de  Hamdan 
ben  Osiaaa  Khodja,  oonAimé  par  cdai  de  mon  savant  ami  M.  Et.  Quatremère. 


PREMIÈRE  SECTION.  255 

«  Berechk  est  une  petite  ville  bâtie  sur  une  colline  et  eiï-     Fciiaiet  6a  recto. 
«  tourée  d'une  muraille  de  terre;  elle  est  voisine  de  la  mer.  Ses 
n  habitants  boivent  de  Teau  de  source.  Elle  fut  prise  par  le  grand 
«  roi  Roger. 

«  De  là  à  Cherchai  JU^,  on  compte  se  milles.  Entre  ces 
a  deux  dernières  villes  est  une  montagne  d'un  difficile  accès,  ha- 
«  bitée  par  la  tribu  berbère  des  Rabia  kk»j.  * 

i  Cherchlil  est  une  ville  de  peu  d'étendue,  mais  peuplée;  on 
«  y  trouve  des  eaux  courantes  et  des  puits  peu  profonds >  beau-  Feuillet  62  veno. 
«  coup  de  fruits  et  notamment  des  coings  d'une  grosseur*  énorme 
n  (  litt  :  gros  comme  de  petites  citrouilles  )  et  d'une  qualité  très- 
«  estimée.  On  y  cultive  aussi  des  vignes  et  quelques  figuiers;  du 
«  reste ,  la  ville  est  entourée  de.  plaines  désertes  dont  les  habi- 
R  tants  élèvent  des  bestiaux  et  recueillent  du  miel  et  des  dattes; 
«  le  gros  bétail  forme  leur  principale  ressource;  ils  sèment  de 
<i  l'orge  et  du  blé,  et  ils  en  récoltent  plus  qu'ils  ne  peuvent  en 
K  consommer.  » 

De  Cherchai  à  Âldjezaîr  Beni-Mazghana  âM^a  (^j^^  {Alger), 
on  compte  70  milles. 

Aldjezaîr  est  située  sur  le  bord  de  la  mer;  ses  habitants 
boivent  de  l'eau  douce.  «  C'est  une  ville  très- peuplée,  dont  le 
«  commerce  est  florissant  et  les  bazars  très-fréquentés.*  Autour 
R  de  la  ville  s'étend  une  plaine  entourée  de  montagnes  habitées  par 
«  des  tribus  berbères  qui  cultivent  du  blé  et  de  Toi^e,  et  qui 
«  élèvent  des  bestiaux  et  des  abeilles.  Ils  exportent  du  beurre  et 
«  du  miel  au  loin.  Les  tribus  qui  occupent  ce  pays  sont  puis- 
ce  santés  et  belliqueuses. 

«  D'Alger  à  Tamedfos  ^j^y^^y^LJs  (  Matifou  )  ^  en  se  dirigeant  vers 
ff  l'est,  18  milles. 

«  Tamedfos  est  un  beau  port  auprès  d*une  ville  petite  et 
«  ruinée.  Les  murs  d'enceinte  sont  à  demi  renversés,  la  popula- 
«  tion  peu  nombreuse;  on  n'y  voit,* pour  ainsi  dire,  que  des  dé^ 

3o. 


ALGBil. 


Feuillet  6  a  venp. 


Feuillet  63  recto. 


BBDJAIA 

ou 

BOVGIC. 


236  TROISIÈME  CLIMAT. 

«'bris  de  maisons  »  de  grands  édifices  et  d'idoles  en  pierre<  On 
«  dit  que  c'était  autrefois  une  grande  ville. 

De  Tamedfos  à  Mers  el^Dedjadj  ^L».jJi  ^^^,  20  milles. 

•«•Cette  ville  est  d'une  étendue  considérable  et  entourée  de 
«  fortifications  ;  la  population  y  est  peu  nombreuse  ;  souvent 
«  même ,  pendant  Tété ,  les  habitants  prennent  la  fuite  et  se  re-- 
«  tirent  dans  l'intérieur  des  terres/  afin  d'éviter  les  attaques  des 
«  corsaires  qui  débarquent  sur  là  côte.  Il  y  a  un  lAn  port.* Le 
«  froment  réussit  à  merveille  dans  ses  environs;  les  viandes  et 
«  les  firuits  y  sont  excellents;  on  y  trouve  une  espèce  de  figues 
«  qui  s'exportent  au  loin,  soit  sèches,  soit  en  pAtes!  » 

De  Mers  el-Dedjadj  à  Tedlès  ^00  \  2  4  milles. 

«  Tedlès,  située  sur  une  hauteur,  est  entourée  d'une  muraille. 
«  Le  pays  environnant  présente  un  aspect  riant;  tous  les  objets 
«  de  consommation  y  sont  à  bas  prix.  » 

De  Tedlès  à  Bedjaîa  M^X:^  (  Bougie  ) ,  par  terre,  70  milles  ^. 

Bedjaïa,  située  près  de  la  mer,  sur  des  rochers  escarpés,  est 
abritée,  au  nord,  par  une  montagne  dite  Mesioun  w^"*^»  très- 
clevée,  d'un  difficile  accès  et  dont  les  flancs  sont  couverts  de 
plantes  utiles  en  médecine,  telles  que  le  bois  de  hadhadh  (jàj^, 
le  scolopendre  y^—^^^x — v>Jy^',  el-barbaris  ^^«^-^jl^jLeJI ,  la 
grande  «centaurée  j^\  ^^j^^kÂ&II ,  le  rezavend  *>^3|>jJ' ,  le  cas- 
toun  ^yJam3l\ ,  l'absinthe  (js^xJ^mk^i  et  autres  semblables.  «  On 
«  trouve,  dans  les  montagnes,  une  espèce  de  scorpions  de  cou- 
R  leur  jaune^  peu  dangereux. 

«  De  nos  jours,  Bedjaïa  fait  partie  de  l'Afrique  moyenne  et 
«  est  la  capitale  du  pays  de.  Beni-Hamad.  Les  vaisseaux  y  abor*. 
«  dent,  les  caravanes  y  viennent,  et  c'est  un  entrepôt  de  mai^ 


*  Nous  avons  suivi,  pour  le  nom  îde  cette  ville,  les  deux  mss.  V Abrégé  porte  An- 
dalos. 

L'Abrégé  porte  totidemque  itinere  maritimo.  Le  ms.  A.  ajoute  :  «  et  par  mer  go  >, 
ce  qui  ne  se  trouve  pas  dans  le  ms.  B. 


PREMIÈRE  SECTION.  257 

«  chandises.  Ses  habitants  sont  riches  et  plus  habiles  dans  divers  Femllet  63  recto. 
«  arts  et  ïnétiers  qu'on  ne  Test  généralement  ailleurs ,  en  sorte 
«  que  le  commerce  y  est  florissant.  Les  marchands  de  cette  ville 
«  sont  en  relation  avec  ceux  de  TAfrique  occidentale,  ainsi  qu'avec 
«  ceux  du  Sahara  et  de  Torient;  on  y  entrepose  bes^ucoup  de 
«  marchandises  de  toute  espèce.  Autour  de  la  ville  sont  des 
«  plaines  cultivées  où  Ton  recueille  du  blé ,  de  Torge  et  des 
«  firuits  en  abondance.  »  On  y  construit  de  gros  bâtiments,  des 
navires  et  des  galères,  cai^  les  montagnes  et  les  vallées  environ- 
nantes sont  très-boisées  et  produisent  de  la  résine  et  du  gou- 
dron d'excellente  qualité.  On  s'y  livre  à  l'exploitation  des  raines* 
de  fer  qui  donnent  à  bas  prix  de  très-bon  minerai;  en  un  mot, 
c'est  une  ville  très- industrieuse.  A  la  distance  d'un  mille  de 
Bedjaïa  coule  une  grande  rivière  qi^i  vient  du  côté  de  l'ouest, 
des  environs  de  la  montagne  de  Djerdjera  Bj.—a^^s^,  et  qui, 
près  des  bords  de  la  mer,  ne  peut  être  traversée  qu'en  bateau  ; 
plus  loin,  dans  l'intérieur  des  terres,  les  eaux  de  cette  rivière 
sont  moins  profondes  et  on  peut  la  passer  à  gué.  La  ville  de 
Bedjaïa  est  un  centre  de  communications. 

Bedjaia  est  éloignée  d'Arbedjan  (ji-^J ,  d'un  peu  plus  d'une 
journée; 

De  Belezma  sUjk»  (ou  Telezma),  de  a  fortes  journées; 

De  Setif  (juk«« ,  de  2  journées  ; 

De  Baghaîa  i^^tf»  de  8  journées; 
•    De  Cala't  Bechirj^y^  **1*  (ou  Achir),  de  5  journées.  (.Cette 
dernière  place  dépend  de  Bichkara  éjXà»^  ou  Biskara  ï^Cmo.  ) 

De  Tifas  (j»>\Joa ,  de  6  journées  ; 

De  Calema  ivHï,  de  8  journées; 

De  Tibsa  iuMos,  de  6  journées; 

De  Dour-Medîn  (j^^>^j^^9  de  1  1  journées; 

De  Cassraïn  (^jMudl ,  de  6  journées  ; 

De  Tobna  iUAb,  de  7  journées. 


FeaîMet  63  recto. 


Feuillet  63  verso. 


238  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  La  ville  de  Bedjaîa  est  située  sur  remplacement  d'une  for- 
«  teresse  qui  avait  été  construite  par  Hamad  ben-Belikih  ^  ^l^ 
ff  (j^XaX^.  C'était  là  que  résidaient  les  Beni<-Hamad;  avant  la  fon- 
«  dation  de  Bedjaîa,  c'était  la  capitale  de  leur  empire,  l'entre- 
«  pôt  de  leurs  trésors,  de  leurs  biens,  de  leurs  munitions  de 
«  guerre,  de  leurs  blés.  Il  s'écoula  de  nombreuses  années  sans 
«  qu'elle  éprouvât  de  révolutions  ni  de  changements.  On  y  trouve 
•  des  fruits  y  d'excellents  comestibles  à  prix  modique,  et  une 
«  grande  variété  de  viandes.  Dans  ce  {)ays,  ainsi  que  dans  ceux 
«  qui  en  dépendent,  le  bétail  et  les  troupeaux  réussissent  à  mer- 
V  veille,  et  les  récoltes  sont  tellement  abondantes,  qu'en  temps 
«  ordinaire,  elles  excèdent  les  besoins  des  consommateurs,  et 
«  qu'elles  suffisent  daos  les  années  de  stérilité  :  en  un  mot,  on 
«  n'y  éprouve  jamais  de  disette.  Nous  avons  parlé  plus  haut  de 
«  la  ville  en  elle-même  et  de  la  nature  de  se^  constructions;  il 
»  nous  reste  à  dire  qu'elle  est  adossée  à  un  mamelon  qui  la  do- 
it mine  et  qui  est  entouré  de  tous  côtés  par  les  murailles  de 
«  ia  ville.  Du  côté  du  midi  s'étendent  de  vastes  plaines  où  l'on  ne 
«  voit  ni  montagne ,  ni  colline  quelconque.  Ce  n'est  qu'à  une  cer- 
«  taine  distance,  et  même  après  avoir  parcouru  quatre  journées 
«:  de  chemin ,  que  l'on  commence  à  en  apercevoir  confusément. 

«  A  1 2  milles  à  l'ouest  de  Bedjaîa  et  de  Cala't  JUVS ,  et  d&ns 
«  la  province  de  Tibsa,  est  la  ville  d'Almasila  dont  nous  avons 
«  parlé  plus  haut.  A  l'est  de  Cala't  et  à  la  distance  de  8  milles 
«  est  située  Ghadir,  ville  dont  les  habitants  sont  des  Bédouins 
K  qui  se  livrent  aux  travaux  de  l'agriculture,  car  le  terrain  fier* 
(f  tile  et  partout  cultivé  produit  d'abondantes  récoltes.  Almasila 
«  est  distante  de  1 8  milles  de  Ghadir.  » 

Voici  l'itinéraire  de  Bedjaîa  k  Cala't. 

De  Bedjaîa  à  Almodhic  ^^ajaII  ;  puis  à  Souc  el-Ahad  •k^^I  ûj^^ 
(le  marché  du  dimanche);  à  Wadi-Waht  vï^^  j^^I^  ;  à  Hissn  Taki- 
lat  4^^)LâJj  /.%mi».  ,  où  l'on  fait  halte. 


PREMIÈRE  .SECTION.  259 

<«  Hissn  TâkUat  est  une  place  forte  située  sur  une  hauteur  qui  Feaîiiet  63  verso. 
«  domine  les  bords  de  la  rivière  de  Bedjaïa;  cest  un  lieu  de 
«  marché.  On  y  trouve  des  fruits  ainsi  que  de  la  viande  en 
ff  abondance.  Hissn  Takilat renfierœe  plusieurs  beaux  édifices,  des 
«  jardins  et  des  vergers  appartenant  en  majeure  partie  à  lahia 
«  ben^ri-^hadîr.  » 

De  Hissn  Takilat  on  se  rend  à  Tadrakt  <Mj[^b  ;  ensuite  à  Sotic 
el*<Khaxnîs  jf^h^^  ^y^  (  le  marché  du  jeudi  )  ;  de  là  à  Hissn  Bekr 

«  Cette  denûère  ville  est  au  giilieu  de  vastes  pâtaiages  et  sur 
«  les  bords  d une  livîére  qui  ooule  aa  midi*  Il  sy  tient  un  mar- 
«  ché.  » 

De  Hissn  Bekr  on  se  dirige  vers  Hissn  Warfou  ^1^  (j^o^ ,  que 
r<ni  appelle  aussi  Wafou. 

De  là  vers  Gassr ^.^..MjiJI ,  où  Ton  laisse  la  rivière  de  Bedjaïa  à 
Touest,  pour  se  tourner  vers  le  midi,  du  càté  de  Hissn  el-Hadid 
<>^«>Jl  (j^tf»» ,  une  journée. 

On  se  i-end  ensvûte  à  Cha'ra  \j  wiSk)i;  puis  à  Cabour  Béni* 
Berakech  (jâ^.-.5T^  (S-ij^  ^;  pais  à  Tawart  «^^^b^  gros  bourg 
peu|dé,  situé  sur  une  rivière  d^eau  salée,  et  où  Ton  fait  halte. 
«  Les  habitants  de  ce  bourg  boiv^ent  de  Teau  de  puits  creusés  * 
«  dans  le  lit  d'im  torrent  qui  vient  de  Test  et  qui  est  ordinai- 
«  remesnt  à  sec.  » 

De  Tawart  on  se  rend  aux  montagnes  d*Albab  vlJI ,  à  travers 
lesquelles  coule  la  rivière  salée  ;  c*est  un  défilé  dangereux  pour 
les  voyageurs,  à  cause  dea  fréquentes  attaques  des  Arabes;  puis 
k  Sacaif  uk^UuJi ,  plaoe  forte. 

De  là  à  Nadhour^^^feUit. 

Le  ms.  A.  porte  ^^^t,^9\j3  {£^  jya^.\  on  Ht  ensuite  dans  le  texte  arabe*:  ^( 
U  ^  ^:A^\  Iôu6^  (^j^^\  iLj^  ^  \^\^  ^^t^  ^^  «pu,*  ^^ 


Feaillet  65  verso. 


Feuillet  64  recto. 


240  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  là  à  Souc  el-Khamis  (j>#.»»4t  ^^^ ,  où  Ton  fiadt  halte  ;  tout 
le  pays  est  infesté  de  brigands. 

«  Souc  el-Khamis  est  une  place  forte  située  sur  le  sommet 
«  d'une  montagne  où  Ton  trouve  de  Teau  de  source.  Cette  place 
«  est  suffisamment  forte  pour  rendre  vains  les  efforts  des  Arabes 
N  qui  voudraient  s'en  emparer;  du  reste,  il  y  a  peu  de  sources 
«  et  peu  de  champs  cultivés. 

'  «  De  là  on  se  rend  à  Tamata  ilLUlaJt ,  qui  est  sur  un  plateau 
«  élevé. 

<(  De  là  à  Souc  el-Atsnaîn  (^yi^J^M  ^^i^  (  le  marché  du  lundi  ) , 
«  château  fort,  autour  duquel  rôdent  continurilement  les  Arabes, 
«  et  défendu  par  une  garnison. 

«  De  là  à  Tafelkat  oJSiib,  place  forte;  puis  à  Tarka  l^b,  petite 
«  forteresse  ;  puis  à  AHia  iUk» ,  fort  situé  sur  le  sommet  d'une 
«  montagne.  On  passe  ensuite  par  trois  lieux  fortifiés  et  Ton  par- 
ti vient  au  fort  de  Cala't. 

«  Les  habitants  de  tous  ces  lieux  vivent  avec  les  Arabes  dans 
«  un  état  de  trêve  qui  n'empêche  pas  qu'il  ne  s'élève  entre  eux 
«  des  rixes  individuelles  dans  lesquelles  l'avantage  reste  ordinai^ 
«  rement  aux  Arabes.  En  effet,  les  troupes  locales  ont  les  mains 
«  liées,  tandis  que  leurs  adversaires  peuvent  impunément  leur 
«  causer  du  dommage ,  d'où  il  suit  que  les  Arabes  exigent  con- 
«  tinuellement  le  prix  du  sang,  tandis  qu'eux-mêmes  ne  le  payent 
«  jamais.  » 

D'Almasila  on  se  rend  à  Tobna  en  a  journées. 

Tobna  iuub  est  une  ville  appartenant  au  pays  de  Zab  v[>J'  ^ 
elle  est  jolie,  pourvue  d'eau,  «  située  au  milieu  de  jardins,  de 
«  plantations  de  coton ,  de  champs  ensemencés  de  blé  et  d'orge , 
«  et  entourée  d'une  muraille  de  terre.  Ses  habitants,  qui  sont 
«  un  mélange  de  diverses  peuplades,  se  livrent  avec  succès  au 
«  négoce.  On  y  trouve  des  dattes  en  abondance,  ainsi  que  d'au- 
«  très  fruits.  • 


PREMIÈRE  SECTION.  241 

«  D'Aimasila  on  se  rend  à  M  ocra  ijJLM ,  petite  ville ,  où  l'on     Feuillet  64  pecio. 
«  cultive  des  céréales  et  beaucoup  de  lin.  » 

De  Mocra  à  Tobna,  on  compte  une  journée. 

De  Tobna  à  Bedjaïa,  6  journées.. 

De  Tobna  à  Baghai  (^Ul«,  à  journées. 

De  Tobna,  en  se  dirigeant  vers  Test  à  Dar-Maloul  J^jb, 
une  forte  journée. 

«  Cette  ville  était  autrefois  très-peuplée  et  très-commerçante  ; 
«  ses  champs  sont  cultivés ,  et  du  haut  de  la  citadelle  on  peut 

<  apercevoir  une  étendue  de  pijs  considérable.  Les  habitants  de 
^«  Dar-Maloul  boivent  de  Teau  de  source.  « 

Entre  Dar-^Maloul  et  Nacaous  ur^Ui,  3  journées.  A  une  forte 
journée  de  là,  s'élève  la  montagne  d'Âouras  omIjjI. 

La  distance  de  Dar-Maloui  à  Cala't  a     n\i  est  de  3  journées. 

Quant  à  l'Aouras,  on  considère  cette  chaîne  de  montagnes  comme 

^faisant  partie  de  celles  de  Daran  du  Maghreb.  «  Sa  configuration 

«  est  celle  d'un  lam  J  recourbé  vers  ses  extrémités  ;  elle  s'étend 

«  sur  1 2  journées  de  long.  On  y  trouve  beaucoup  d'eau ^  des  ha- 

<  bitations  nombreuses,  des  peuples  fiers,  belliqueux  et  redou- 
«  tables  k  leurs  voisins. 

«  De  Tobna  à  Nacaous,  bourg  dont  les  environs  sont  plantés 
«  de  noyers  dont  les  fruits  s'exportent  au  dehors,  2  journées. 

«  De  Nacaous  à  Almasila,  3  ou  ^  journées.  » 

De  Nacaous  à  Biskara  i[p^ ,  a  journées. 

«  Biskara  est  une  place  bien  fortifiée,  située  sur  une  émi- 
«  nence.  On  y  trouve  un  bazar  et  des  dattes  de  qualité  supé- 
«  rieure.  » 

De  là  au  fort  de  Naous  ^jL  \  situé  au  pied  de  la  montagne 
d'Aouras,  3  journées. 

«  Naous  est  une  belle  ville  peuplée   d'indigènes,   mais  les 

Le  ms.  B.  porte  ijMklf  • 

3i 


Feuillet  64  recto. 


CORSTANTIME. 


Feuillet  64  verso. 


242  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  Arabes,  depuis  peu,  s'en  sont  rendus  maîtres;  ils  ne  laissent 
«  sortir  les  habitants  qu  accompagnés  d'une  escorte.  » 

De  là  à  Almasila  on  compte  4  milles. 

A  4  journées  à  Test  de  .Cala't  Beni-Hamad  est  située  Mila 
fkfuè  \  ville  dont  les  environs  produisent  beaucoup  de  dattes  et 
d'autres  fruits.  Elle  est  peuplée  de  Berbers  de  difierentes  tri- 
bus, mais  les  Arabes  sont  maîtres  de  la  campagne.  Cette  ville 
était  autrefois  soumise  au  pouvoir  de  lahia  bcn-el-A  ziz ,  prince 
de  Bougie. 

De  Mila  à  Cosantinat  el-Hava^^l  j^ÂjtbJuyj  (  Constantine  ) ,  on 
compte  1 8  milles  à  travers  un  pays  de  montagnes. 

'  La  ville  de  Constantine  est  peuplée ,  commerçante  ;  ses  ha- 
«  bitants  sont  riches ,  font  le  commerce  avec  les  Arabes  et  s  asso- 
a  cient  entre  eux  pour  la  culture  des  terres  et  pour  la  conserva- 
ff  tion  des  récoltes.  Le  blé  qu  ils  conservent  dans  des  souterrains 
«  -y  reste  souvent  un  siècle  sans  éprouver  aucune  altération.  Ils 
«  recueillent  beaucoup  de  miel  et  de  beurre  qu'ils  exportent  à 
«  l'étranger.  Cette  ville  est  bâtie  sur  une  espèce  de  promontoire 
«  isolé ,  de  forme  carrée  ;  il  faut  faire  plusieurs  détours  pour  y 
«  monter;  on  pénètre  par  une  porte,  située  du  côté  de  l'ouest, 
«  dans  l'intérieur  de  la  place  qui  n'est  pas  très-grande;  on  y  re- 
«  marque  des  excavations  où  les  habitants  enterrent  leurs  morts , 
«  et,  de  plus,  un  édifice  très-ancien,  de  construction  romaine, 
«  dont  il  ne  reste  plus  que  les  ruines;  on  y  voit  également  un 
«  édifice  romain ,  jadis  destiné  aux  jeux  scéniques,  et  dont  l'ai^ 
«  chitecture  ressemble  à  celle  de  l'amphithéâtre  de  Termèh  aaj$  , 
«  (  Taurominium  )  en  Sicile.  » 

Constantine  est  entourée  de  tous  les  côtés  par  une  rivière; 
ses  murs  d'enceinte  n'ont  partout  que  trois  pieds  de  haut,  si  ce 
n'est  du  côté  de  Mila.  La  ville  a  deux  portes  :  Tune,  celle  de 


^  Le  ms.  A.  porte  partout  Hdila  JOv^wLt. 


PREMIÈRE  SECTION.  245 

Miia,  du  côté  de  Touest  ;  l'autre  (  Bab  el-Cantara  ),  la  porte  du  FenUiet  64  veno. 
pont /du  côté  de  Test.  Ce  pont  est  d'une  structure  remarquable. 
Sa  hauteur,  au-dessus  du  niveau  des  eaux,  esrt  d'environ  cent 
coudées  rechachi  (^l-^^.  i  C'est  aussi  l'un  des  monuments  de 
«  l'architecture  romaine.  Il  se  compose  d'arches  supérieures  et 
■  d'arches  inférieures  au  nombre  de  cinq,  qui  embrassent  la  lar- 
«  geur  de  la  vallée.  Trois  de  ces  arches ,  celles  qui  sont  situées 
n  du  côté  de  l'ouest,  à  deux  étages,  ainsi  que  nous  venons  de  le 
«  dire,  sont  destinées  au  passage  des  eaux,  tandis  que  leur  partie 
«  supérieure  (  litt  :  leur  dos  )  sert  à  la  communication  entre  les 
a  deux  rives.  Quant  aux  deux  autres ,  elles  sont  adossées  contre 
tt  la  montagne. 

«  Ces  arches  sont  supportées  par  des  piles  qui  brisent  la  vio- 
a  lence  du  courant  et  qui  sont  percées,  à  leur  sommet,  de  pe- 
c  tites  ouvertures  (ordinairement  inutiles).  Lors  des  crues  extra- 
«  ordinaires  qui  ont  lieu  de  temps  à  autr/î ,  les  eaux  qui  s'élèvent 
«  au-dessus  du  niveau  des  piles,  s'écoulent  par  ces  ouvertures. 
«  C'est,  nous  le  répétons,  l'une  des  constructions  les  plus' eu- 
«  rieuses  que  nous  ayons  jamais  vues. 

«  Il  existe  dans  toutes  les  maisons  ^  des  souterrains  creusés 
a  dans  le  roc  ;  la  température  constamment  fraîche  et  modérée 
«  qui  y  règne ,  contribue  à  la  conservation  des  grains,  >  Quant  à 
la  rivière ,  elle  vient  du  côté  du  midi ,  entoure  la  ville  du  côté 
de  l'ouest ,  poursuit  son  cours  vers  l'orient ,  puis  tourne  vers  le 
nord,  baigne  le  pied  de  la  montagne  à  l'occident  et  retourne  de 
nouveau  vers  le  nord,  pour  aller  se  jeter  enfin  dans  la  mer^  à 
l'ouest  de  la  rivière  de  Sahar^^^. 

c  Constantine  est  l'une  des  places  les  plus  fortes  du  monde  ; 

^  Ici  le  m».  B.  porte  ce  qui  smt  :  c  Dans  toute  la  ville,  il  nest  pas  de  porte  de 
c  maison ,  grande  ou  petite,  dont  le  seuil  ne  soit  formé  d*une  seule  pierre;  ey  général 
«  aussi  les  piliers  des  portes  se  composent  soit  de  deux,  soit  de  quatre  pierres.  Ces 
«  maisons  sont  coDStruitea  en  terre  et  le  rei-de-ekaassée  est  loi^oars  daHé.  » 

3i. 


Feuillet  64  verso. 


Feuillet  65  recto. 


244  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  elle  domine  des  plaines  étendues  et  de  vastes  campagnes  en- 
«  semencées  de  blé  et  d'orge.  Dans  l'intérieur  de  la  ville,  il 
«  existe  im  abreuvoir  dont  on  peut  tirer  parti  en  temps  de  siège.  » 

De  Constantine  à  Baghaï,  on  compte  3  journées. 

De  Constantine  à  Bougie ,  6  journées. 

De  Constantine  à  Djidjel ,  k  journées. 

De  Djidjel  à  Bougie,  5o  milles. 

De  Constantine  à  Abras  {j^jA ,  5  journées. 

D'Abras  à  Bougie,  4  journées. 

De  Bougie  au  fort  de  Bachar  j^ ,  2  journées. 

De  Bachar  à  Tifas  o<-Ua3,  a  fortes  journées. 

De  Tifas  à  Calema  aXIs,  même  distance. 

A  Cassraïn  ^,j*^\y  3  journées. 

A  Dour-Medïn,  6  journées. 

De  là  au  port  d'el-CoU  JuJt,  t2  journées,  en  traversant  une 
contrée  fréquentée  par  les  Arabes. 

«  Pour  se  rendre  de  Constantine  à  Bougie ,  on  passe  à  Nahr 

N  De  là  à  la  plaine  de  Fara  âjU. 

«  De  là  au  bourg  de  Beni-Khalef  u*     X^k  ^. 

«  Puis  à  Kaldis  jm^JsJ^,  place  forte. 

«  De  là  à  Bougie,  20  milles.  Il  n'y  a,  dans  cet  intervalle,  ni 
«  montagne,  ni  vallon. 

«  Kaldis  est  sur  une  hauteur  escarpée  et  dominant  les  bords 
«  de  la  rivière  dé  Constantine. 

«  De  Kaldis  à  la  montagne  de  Sahaw  jj^^^  8  milles. 

«  Au  haut  de  cette  montagne,  remarquable  par  sa  hauteur, 
«  est  ime  citadelle  ;  on  monte  durant  5  milles  environ ,  avant 
«  d'en  atteindre  le  sommet  qui  forme  un  plateau  dont  l'éten- 
«  due  est  de  3  milles.  Les  Arabes  qui  l'habitent  sont  pacifiques  ; 
«  ils  descendent.,  en  suivant  les  bords  de  la  rivière  de  Chai  JU, 
«  à  Souc  lousuf  UUiM^  ^  »^ ,  bourg  situé  au  pied  d'une  mon- 


PREMIÈRE  SECTION.  245 

«  tagne  d'où  jaillisent  diverses  sources,  et  à  la  distance  de  1 2     Feuille  65  recto. 
K  milles. 

«  De  là  on  se  rend  à  Souc  Beni-Zendoui  iS3^^j  <^  Â^^^  place 
•  forte ,  située  dans  une  plaine  peu  fertile ,  où  se  tient  un  mar- 
«  ché  à  jour  fixe. 

«  Les  Beni-Zendoui  sont  des  Berbers  très-farouches  qui  ne 
«  payent  dHmpôts  que  lorsqu'ils  y  sont  forcés  par  des  envois  de 
«  troupes;  ils  marchent  toujours  armés  de  pied  en  cap  et  cou- 
«  verts  de  boucliers  de  Lamta. 

-s 

«  De  là  on  se  rend  à  Tala  ii)b,  place  forte  »  actuellement  en 
«  ruines  y  où  Ton  fait  halte. 

«  De  là  à  Beghara  iij\  nhW ,  à  Sahel  el-Bahr  j_4^l  «>*»Lm ,  à 
«  Mesdjid  Behloul  J^J^  «^^^^^^^  à  Mezare'  ^jl>«,  puis  à  Djidjel 


_  .  » 


La  ville  de  Djidjel  est  située  sur  les  bords  de  la  mer,  dans 
une  presqu'île.  «  La  flotte  du  roi  Roger  s'en  étant  emparée,  les 
«  habitants  se  retirèrent  à  un  mille  de  distance,  dans  les  mon- 
«  tagnes;  ils  y  construisirent  un  fort;  durant  l'hiver,  ils  reve- 
«  naient  habiter  le  port;  mais«  à  l'époque  de  l'arrivée  de  la  flotte , 
«  ils  se  réfugiaient  presque  tous  dans  les  montagnes ,  ne  laissant 
«  dans  la  ville  qu'un  petit  nombre  d'individus  et  quelques  mar- 
>  chandises.  Depuis  cette  époque^  Djidjel  est  devenue  déserte 
«  et  ruinée.  Cependant  le  pays  est  très^fertile  et  la  côte  très- 
«  poissonneuse.  » 

De  Djidjel  on  se  rend  au  cap  de  Marghiten  ^^k^yi^  \  à  Dje- 
zaïr  el-A'fiéh  iUàUJI  j^]^^ ,  à  Fedj  ez-Zerzoun  {j^jjyi^  ^ ,  au  fort 
de  Mansouria  x^jyniU  «  sur  les  bords  de  la  mer. 

De  là  à  Matousa  iLmjsU ,  bourg  peuplé  d'où  l'on  fait  venir  du 
plâtre  destiné  pour  Bougie. 

De  Mansouria  à  Bougie ,  on  compte  5o  mdles. 

*  Le ms.  B.  porte,  ^^^.Â^iW^.  ^ 


Feuillet  65  recto. 


Feuillet  65  verso. 


246  TROISIÈME  CLIMAT. 

Pour  revenir  à  Djidjel,  cette  ville  a  deux  ports  :  Tun,  du 
côté  du  midi ,  d'un  abord  difficile  et  où  Ton  n'entre  jamais  sans 
pilote;  l'autre,  du  côté  du  nord,  appelé  Mers  es-Cha'ra,  par- 
faitement sûr  et  d'un  fond  de  sable ,  mais  où  il  ne  peut  entrer 
que  peu  de  navires. 

De  Djidjel  à  Coll  Juiil,  située  à  l'extrémité  du  pays  compris 
dans  la  présente  section,  70  milles. 

Coll,  ville  autrefois  petite,  mais  florissante,  possède  un  port 
fermé  par  des  montagnes,  et  où  l'on  voit  des  constructions. 

De  Coll  k  Constantine,  on  compte  2  journées,  en  se  diri- 
geant vers  le  sud  et  en  traversant  un  pays  soumis  au  pouvoir 
des  Arabes. 

Non  loin  de  Bougie,  du  côté  du  midi,  est  le  fort  de  Setif 
_* ^\%  -  ;  la  distance  qui  sépare  ces  deux  points  est  de  2  journées. 

<  Setif  est  une  place  forte  dont  les  environs  produisent  beau- 
«  coup  de  noix  excellentes.  > 

De  Setif  à  Constantine ,  on  compte  4  journées. 

Près  de  Setif  est  une  montagne  appelée  Atekdjan  ^L^Cst  \ 
habitée  par  la  tribu  de  Ketama  iUUS'.  On  y  voit  une  citadelle 
qui  appartenait  autrefois  aux  Beni-Hamad;  près  de  là,  vers 
l'ouest,  est  la  montagne  de  Halawa  «[5^^^,  distante  d'ime  jour- 
née et  demie  de  Bougie. 

Les  possessions  de  la  tribu  de  Ketama  s'étendent  au  delà  des 
pays  de  Coll  et  de  Bone  aj»^.  «  Cette  tribu  est  renommée  par 
«  sa  générosité  et  par  l'accueil  qu'elle  fait  aux  étrangers.  Ce 
«  sont  certainement  les  gens  du  monde  les  plus  hospitaliers, 
«  car  ils  9'ont  pas  honte  de  prostituer  leurs  enfants  mâles  aux 
«  hôtes  qui  viennent  les  visiter»  et,  loin  de  rougir  de  cette 
«  coutume,  ils  croiraient  manquer  à  leur  devoir  s'ils  né^i- 
«  geaient  de  s'y  conformer;  divers  princes  ont  cherché  i  les  y 
«  faire  renoncer,  mais  toutes  les  tentatives  qu'on  a  pu  faire  ont 

^  Le  ms.  A.  porte  ^laS^I  ;  la  version  latine  :  Ichegkn. 


PREMIÈRE  SECTION.  247 

été  gaines.  A  Topoque  où  nous  écrivons ,  il  ne  reste  plus ,  de 
la  tribu  de  Rétama,  jadis  très^nombreuse ,  qu'environ  quatre 
mille  individus ,  sans  y  comprendre  toutefois  quelques  familles 
qui  vivent  paisiblement  dans  les  environs  de  Sctif  et  qui  con- 
sidèrent comme  abominables  les  mœurs  des  Ketama  habitant 
les  environs  do  CoU  et  les  montagnes  ^i  touchent  à  la  pro- 
vince de  Constantine. 

%A  2  journées  de  cette  dernière  ville  est  une  place  forte  ap- 
pelée Belouca  iu»^,  lieu  de  marché  avec  un  faubourg  où  Ton 
trouve  des  puits  abondants. 

«  Belouca  est  bâtie  en  pierre  et  située  dans  une  plaine  ;  les 
maisons  y  sont  généralement  grandes  et  anciennes;  elle  était 
habitée  dès  Tavénement  du  Messie.  Vu  du  dehors \  le  mur  de 
cette  ville  parait  très-élevé  ;  mais ,  comme  le  sol  intérieur  est 
encombré  de  terre  et  de  pierres  jusqu'au  niveau  des  créneaux 
(  i;»U^  ),  dès  quon  est  entré  dans  la  place,  on  n aperçoit  plus 
aucun  mur.  Quant  à  Bachar  jA^ ,  c'est  une  forte  place  dépen- 
dante de  Biskara  i^SLms  et  qui  se  trouve  actuellement  au  pou- 
voir des  Arabes. 
«  On  compte  de  Bachar  à  Bougie  A  jours  de  chemin ,  et  2 
«  de  Bachar  à  Constantine.  » 

Nous  venons  d'énumérer  les  villes  et  les  pays  compris  dans 
la  présente  section,  et  nous  avons  décrit  avec  les  détails  conve- 
nables ce  qui  nous  a  paru  digne  d'être  remarqué.  Il  nous  reste 
à  parler  du  littoral  de  la  mer,  des  golfes,  des  caps,  et  à  indi- 
quer les  distances  en  milles,  soit  par  les  routes  directes,  soit 
par  les  chemins  détournés.  Comme  nous  ne  pouvons  compren- 
dre, dans  la  description  de  la  côte,  celles  de  ses  parties  qui 
font  partie  du  troisième  et  du  quatrième  climat,  nous  avons 
jugé  convenable  de  ne  nous  occuper  d'abord  que  des  lieux 
compris  dans  la  présente  section ,  dans  l'ordre  où  ib  se  présen- 
teront. 


Feuillet  65  veno. 


Feuillet  6^  recto. 


248  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  66  recto.          Nous  disons  donc  que  Wahran  t;Lr**^  (  Oran  )  est  situ^  sur 

le  bord  de  la  mer,  comme  nous  Favons  dit  plus  haut. 

'De  là  au  cap  de  Mechana  ÂiiA^  \  en  ligne  droite,  on  compte 
a 5  milles,  et  3a  en  ligne  oblique. 

De  Mechana  au  port  d'Arzew  ^jj\ ,  1 8  milles. 

Arzew  est  un  boui^ «considérable,  où  Ton  apporte  du  blé  que 
les  marchands  viennent  chercher  pour  Texportation. 

De  là  on  se  rend  à  IS^ostaghanem  ^ijUx^^,  jpetite  ville,  située 
«  dans  le  fond  d'un  golfe ,  avec  des  bazars ,  des  bains ,  des  jar- 
«  dinsy  des  vergers,  beaucoup  d'eau  et  une  muraille  bâtie  sur 
«  la  montagne  qui  s'étend  vers  l'ouest.  La  laideur  du  golfe  est 
«  de  34  milles  en  ligne  oblique,  et  de  a 4  en  ligne  directe.  > 

De  Mostaghanem  à  Houdh-Ferouh  ^^jà  d=j^  »  3  4  milles  en 
ligne  oblique,  et  1 5  en  ligne  directe.  C'est  une  belle  rade,  à 
l'extrémité  de  laquelle  est  un  bourg  peuplé. 

La  ville  la  plus  voisine  de  Houdh-Ferouh,  du  côté  de  l'est, 
est  Mazouna  iLî^jU ,  située  à  6  milles  de  la  mer,  «  et  au  milieu 
«  de  montagnes  d'où  découlent  des  sources.  Il  y  a  des  bazars 
R  très -fréquentés  et  de  hautes  maisons;  il  s'y  tient  aussi  une 
«  foire  où  les  habitants  des  environs  viennent  apporter  les  pro- 
«  ductions  du  pays.  > 

De  Houdh-Ferouh  au  cap  de  Djoudj  ^>»-,  a 4  milles,  en  ligne 
oblique,  et  la  milles,  par  terre.  A  partir  de  ce  cap,  le  golfe 
s'étend  en  forme  d'arc,  vers  le  midi. 

De  là  aux  îles  d'Alhamam  ^y%\^êA  jjja^ ,  a  4  milles  par  les  dé- 
tours ,  et  1 8  en  ligne  droite.    - 

Des  îles  d'Alhamam  jusqu'à  l'embouchure  de  la  rivière  de 
Chelif  uULâ ,  a  a  milles. 

De  là  à  Colou  el-Ferranïn  (ji>^\jJJ\  ^^5,  la  milles.  (Le  mot 
Colou'  signifie  algue  marine.  ) 

^  La  version  latine  porte  Mesafe. 


PREMIÈRE  SECTION.  249 

De  Coiou  à  Tenès  (jnJLj,  12  milles,  en  suivant  les  bords  du 
golfe. 

De  là  à  rextrémité  du  golfe ,  6  milles.  Ainsi ,  depuis  le  cap 
de  Djoudj  jusqu'à  Textrémité  du  golfe,  on  compte  76  milles 
en  ligne  oblique,  et  4o  en  ligne  droite. 

De  Textrémité  du  golfe  jusqu'au  port  d'Amtakou  l^oul,  10 
milles. 

D'Amtakou  à  Wacour^^^,  port  étroit,  situé  à  l'extrémité  du 
golfe ,  et  qui  n'est  abrité  que  contre  les  vents  d'est ,  on  compte , 
en  ligne  oblique,  4o  milles;  en  ligne  directe,  3o. 

De  Wacour  à  Berecbk,  20  milles. 

Nous  avons  déjà  parlé  de  Cherchai  :  dans  l'intervalle  compris 
entre  Cherchai  et  Berechk,  en  suivant  les  bords  de  la  mer,  est 
une  montagne  d'un  accès  difficile,  habitée  par  une  peuplade 
berbère  dite  Rebia,  JUa^  \ 

De  Cherchai  à  Battal  Jlk^ ,  cap  vis-à-vis  duquel  est  une  petite 
île ,  12  milles.  C'est  à  ce  cap  que  commence  le  golfe  de  Hour 
j^^  dont  l'étendue  est  de  ko  milles  en  ligne  directe,  et  de  60 
en  ligne  oblique. 

Hour  est  aussi  le  nom  d'un  petit  bourg  situé  dans  le  fond 
d'un  golfe,  à  quelque  distance  de  la  mer,  et  habité  par  des  pê- 
cheurs. Cet  endroit  est  trèfr-dangereux ^  une  fois  tombé,  on  y 
périt  sans  ressource. 

'     «  De  l'extrémité  du  golfe  de  Hour  à  Aldjezaîr  Beni-Mazghana 
«  (Alger),  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  18  milles. 

«  De  là  à  TamedfoSy  port  auquel  touchent  des  champs  cul- 
«  tivés ,  1 8  milles. 

«  De  là  à  Mers  el-Dedjadj,  dont  nous  avons  également  parlé, 
«20  milles. 

«  De  là  au  cap  de  Beni-Djènad  ^Ur?.  ^  ^  12  milles. 


'  V Abrégé  porte  Rebaîaa. 

*  L«  ms  A.  ne  met  pas  le  mot  ^. 


Feuillet  66  recto. 


Feaillet  66  yerso. 


3a 


250  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  66  verso.         «  De  là  à  Tedlës ,  1 2  milles. 

«  De  Tedlès  au  cap  dit  Beni-Abd-Allah ,  2  4  milles  en  i^ae 
«  oblique,  et  20  en  ligne  droite. 

«  De  là  au  golfe  de  Rafoun  ^j  ^,  20  milles  en  ligne  droite , 
«  et  3 o  en  ligne  oblique. 

«  De  là ^  à  Dahs  el-Kebir^  ■  A'^îTi  i^m^^y  en  ligne  oblique,  3o 
«  milles,  et  2  5  en  ligne  droite. 

«  De  là  à  Dabs  el-Sagfair  j-^mdoi]  (^à,  8  milles. 

«  De  là  au  cap  de  Djeria  ^js^ ,  5  milles. 

«  De  là  à  Bougie,  par  mer,  8  milles,  et  12  par  terre. 

«  De  Bougie  à  Matousa  JU*yU,  en  ligne  obliqu^e,  12  milles, 
«  et  8  en  ligne  droite. 

«  I^e  Matousa  à  Mansouria  M^jymiU.^  située  au  fond  d*un  golfe, 
«  1  o  milles  en  ligne  oblique. 

«  De  Mansouria  à  Fedj  ez-Zerzour  jxi)y^^  î^  ^^  milles. 

«  De  là  au  cap  de  Marghiten,  1 1  milles. 
,  «  De  ce  cap  à  Bougie ,  45  milles. 

«  De  Marghiten  à  Djidjil,  5  milles. 

«  De  Matousa  ^  à  Fedj  ez-Zerzour,  2  5  milles  en  ligne  droite. 

«  De  Fedj  ez-Zerzour  à  Djidjil,  en  ligne  oblique»  20  milles. 

«  De  Djidjel  J^^fi^tr  à  Tembouchure  de  la  rivière  dite  Wadi  el- 
«  Gassab  Lg»jiajil\  ^^1^ ,  qui  vient  de  Mila ,  en  suivant  la  direction  du 
«  midi ,  2  o  milles. 

«  De  Wadi  el- Gassab  au  port  dit  Mers  ez-Zeitoun  <9*;^— « 
«  {jyjtji^  ^>  3o  milles  en  ligne  oblique  et  ^o  en  li^e  directe. 

<«  Cest  ici  que  commencent  les  hautes  montagnes  d'Errahman 
«  (j^^l  JW^»  habitées  par  des  peuplades  qui  s  y  réftAgient  toutes 
«  les  fois  qu  arrive  la  flotte  (  probablement  du  roi  de  Sicile  ) , 

'  Le  ms.  A.  porte  ^j^yL^I* 

*  Le  ms.  A.  porte  ici  ^yij» 

'  Le  ms.  B.  porte  partout  A_^^JLt* 

^  Le  ms.  A.  porte  jk>jjCs>jJl  t^V^  *  ^^  °^'  ^'  P^^'^  pluA  bas  la  même  leçoD. 


PREMIÈRE  SECTION.  251 

«  ne  laissant  personne  sur  la  côte ,  ainsi  que  cela  a  lieu  à  CoU ,     Feuillet  66  veno. 
«  ville  qui  est  abandonnée  pendant  i'été. 

«  De  GoU  au  port  dit  Mers  Oustoura  ifjyLm\  ^^ja  ,  on  compte 
«  ao  milles. 

«  De  là  à  Mers  el-Roum  «^jJI  (9^»  ^^  milles  en  ligne  obli- 
c  que  et  18  en  ligne  droite. 

«  De  là  à  Takouch  ^^ ,  village  très-peuplé ,  1 8  milles. 

«  De  là  à  Ras  el-Hamra  \j^  (jmIj,  18  milles. 

«  De  Ras  el-Hamra  à  Bone  iU^ ,  située  au  fond  d'un  golfe ,  et 
«  dont  nous  donnerons  ailleurs  la  description,  s'il  plaît  à  Dieu, 
«  6  milles.  » 

La  distance  totale  de  Bone  à  Bougie  est,  en  ligne  directe,  de 
200  milles. 


Z%. 


252 


TROISIÈME  CLIMAT. 


DEUXIÈME  SECTION. 

Baghai. — Cabsa. — Bone. — Bizerte.  — Tabarca. — Cabes. — Sfaks. — Tunis. 
Ruines  de  Carthage. — Mahdia. — Tripoli. — Leptis. 


Baghai. 


Feuillet  66  verso.  Cette  sectioD  Comprend  des  villes ,  des  pays ,  des  forteresses , 

des  châteaux  et  des  peuples  d'origines  diverses.  Au  nombre  des 
pays  dont  nous  allons  traiter  sont  Camouda  H^yit  Baghai  ^1^1^, 

Feuillet  67  recto.     Meskiana  jL>U5C>Éiw,  Medjana  iUUs,  Badja  i^l^ ,  Bona  iLî^  (Bone), 

le  port  de  Kharaz  jj  ç^jj» ,  Benzert  c;>;)jJu ,  Arbes  o*-^^l ,  Mar- 
madjena  a_jl»-U^,  Castilia  ilJUkKwi,  Nilfan  ^LJLÀaj  (  ou  Bilcan 
^Uiu),  Takious  tfr5^9  Zaroud  ^^jj^  Cabsa  JUâ^  (ou  Cafsa  aaaâj), 
Nafta  jdajb,  Alhama  x^,  Tunis  o^Jy,  Aclibia  x-AA^IiK  Heraclia 
aUs^,  Sousa  Km^^  Mahdia  a^«x^I,  Sfaks  j^uiU.*»,  Cabes  (jm^^Is, 

Raghogha  V^yàj ,  Sabrât  %::*jj^  ,  Tripoli  (jmJI^IjI»  et  Lebda  iô<^ 
(Leptis).  Les  forts,  citadelles  et  habitations  situés  sur  le  littoral 
seront  décrits  à  la  fin  de  la  présente  section,  s'il  plaît  à  Dieu. 

Baghai  est  une  grande  ville  entourée  d'une  double  muraille 
en  pierre;  «  elle  a  un  faubourg  entouré  également  de  murs  où 
«  se  tenaient  autrefois  les  marchés  qui  se  tiennent  actuellement 
«  dans  la  ville  même,  le  faubourg  ayant  été  abandonné  par  suite 
n  des  fréquentes  incursions  des  Arabes.  >  C'est  un  pays  remar- 
quable par  la  quantité  de  dattes  qu'il  produit.  «  Il  y  coule  une 
«  rivière  qui  vient  du  côté  du  midi;  on  y  trouve  aussi  des  puits 
«  abondants,  mais  le  nombre  de  ces  puits  n'est  plus  aussi  con- 
«  sidérable  qu'il  l'était  jadis.  Autrefois  il  y  avait  beaucoup  d'eau 
t  de  source  et  un  grand  nombre  d'habitations.  Les  environs 
«  sont  habités  par  des  Berbers  qui  trafiquent  avec  les  Arabes; 


DEUXIÈME  SECTION.  255 

«  leurs  principales  ressourcesconsistent  en  blé  et  en  orge.  Ils     FeuHiet  67  recto. 
«  confient  la  gestion  de  leurs  affaires  à  des  cheikhs. 

«  Près  de  là,  à  la  distance  de  quelques  milles  seulement^  est 
«  la  montagne  d'Aouras  (j-lj^! ,  longue  à  peu  près  de  1 2  jour- 
«  nées,  et  habitée  par  des  peuplades  qui  exercent  une  grande 
«  influence  sur  leurs  voisins. 

>  De  Baghaî  à  Constantine,  on  compte  3  journées. 

«  De  Baghai  à  Tobna,  du  pays  de  Zab,  A  journées. 

«  De  Baghaî  à  Castilia ,  également  k  journées. 

«  Cette  dernière  ville,  appelée  aussi  Tawzer  jjy,  est  en- 
«  tourée  d^une  forte  muraille,  et  ses  environs  sont  couverts  de 
«  palmiers  qui  produisent  des  dattes  trè»-estimées  dans  toute 
«  l'Afrique.  On  y  trouve  également  de  beaux  citrons  d'un  goût 
«  excellent,  des  fruits  et  des  légumes  en  abondance;  mais  l'eau 
«  est  de  mauvais  goût,  indigeste  et  souvent  trè»-rare,  attendu 
«  qu'on  est  obligé  de  la  faire  venir  de  loin.  Le  blé  et  l'orge  n'y 
N  croissent  pas  abondamment.  > 

Non  loin  de  là,  au  sud-est  et  à  la  distance  d'une  petite  jour- 
née, est  située  la  ville  d'Alhama,  «  où  Teau  n'est  pas  non  plus 
«  de  trè^-bonne  qualité,  mais  où  l'on  trouve  beaucoup  de  pal- 
«  miers.  » 

De  là  à  Takious,  on  compte  à  peu  près  20  milles. 

«  Takious  est  située  entre  Alhama  et  Cabsa  juaaS.  On  y 
«  sème  des  céréales;  on  cultive  le  henna,  le  cumin  et  le  panais. 
«  Le  pays  produit  des  dattes  excellentes  et  des  légumes  en  abon- 
«  dance.  » 

On  compte  de  Takious  à  Cabsa,  une  journée. 

Cette  dernière  ville  est  entourée  d'un  mur  et  assez  jolie  ;  il  Cabsa. 

y  coule  une  rivière  dont  l'eau  est  meilleure  que  celle  de  Casti- 
lia. Au  milieu  de  la  ville  est  une  source  d'eau  dite  el-tarmiz 
*>>rti)WI.  a  Les  bazars  de  Cabsa  sont  très-fréquentés  et  les  fabri- 
«  ques  dans  un  état  prospère.  On  voit,  autour  de  la  ville,  de 


FeuUiet  67  recto. 


Feuillet  67  verso. 


254  TROISIÈME  CLIMAT. 

nombreuses  plantations  de  palmiers,  des  jardins,  des  vergers 
et  des  maisons  de  plaisance.  On  y  cultive  des  céréales  «  ainsi 
que  le  henna,  le  cumin  et  le  coton.  Les  habitants  de  cette 
ville  sont  devenus  Berbers,  et  la  plupart  d^entre  eux  parlent 
la  langue  latine^-grecque  ^.  ■ 

«  En  se  dirigeant  vers  le  sud-ouest,  la  ville  la  plus  voisine 
de  celle  que.  nous  venons  de  décrire  est  Cassira  «^amU,  &  Torient 
de  laquelle  sont  Nacaous  o*>Ub  et  Hamounes  ^y^,  pays  qui 
ont  entre  eux  beaucoup  de  ressemblance  y  tant  sous  le  rapport 
de  la  qualité  des  eaux,  que  sous  celui  de  la  nature  des  pro- 
dujctions.  On  y  recueille  beaucoup  de  dattes,  mais  le  blé  y 
esti  rare  et  Ton  est  obligé  d'en  Satire  venir  du  dehors. 
«  Gabsa  est  tm  Lieu  central  par  rapport  à  divers  autres,  ainsi, 
par  exemple  ;  de  Cabsa  k  Cairowan,  en  se  dirigeant  vers  le 
nord^  on.  compte  ajournées  au  sud^uest. 
«  De  Cabsa  à  Bilcan  (jUULu ,  v^le  pourvue  d'eau ,  mais  ruinée 
«  depuis  répoque  à  laquelle  les  Arabes  s'en  rendirent  maîtres»,  » 
à  joucnées  .au  midi. 

A  Zaroud  d^^,  située  auprès  de  la  montagne  de  No£ousa,  5 
journées* 

A  Nafta  £ki»,  «  ville  où  Ton  trouve  de  Teau  courante  et  dont 
«  les  habitants  s'adonnent  au  commerce  et  à  l'agriculture^  i  a  fai- 
bles jouniées.  , 

De  Cabsa  à  Ne&awa  (ou  Naczawa  ii^lyi),  dans  la  direction  du 
midi,  a  journées  et  quelcpie  chose. 

De  Tawzer  à  Nefzawa ,  une  forte  journée  et  demie. 
De  Cabsa,  en  se  dirigeant  vers  le  midi,  à  la  montagne  de 
Nofousa,  environ  6.  journées. 


^  Par  les  motifs  exposés  dans  la  relation  de  TEgypte  par  Abd-Allatif ,  traduction  de 
M.  de  Sacy,  pag.  AgG  et  Agg ,  et  d'après  Tavis  de  M.  Et.  Quatremère,  nous  croyons  de- 
voir substituer  le  mot  JL^]  agnki  au  mot  J^^l  f^f^U  qu'on  lit  bien  distincte- 
uent  dans  nos  deuxaaaniucrits. 


DEUXIÈME  SECTION.  265 

«  Cette  montagne  est  trè^-haute  et  elle  s'étend  sur  un  espace  Feofliet  67  ««no. 
«  d'environ  3  journées  de  longueur.  Là  sont  situées  deux  villes 
«  dont  Tune ,  appelée  Charous  {^^yS»  est  pourvue  d'eaux  cou- 
«  rantes,  entourée  de  vignes  qui  produisent  d'excellents  raisins, 
«  et  de  figuiers.  En  fait  de  céréales ,  on  y  cultive  de  l'oi^  avec 
«  lequel  on  fabrique  d'excellent  pain;  les  habitants  de  cette 
K  ville  ayant  d'ailleurs  la  réputation  d'être  d'habiles  boulangers.  • 

De  Cabsa  à  i^aks,  3  journées. 

•  Entre  les  montagnes  de  No£busa  et^la  ville  de  Ne&awa  est 
«  située  celle  de  Louhaoa  Jû^^j ,  à  l'ouest  de  laquelle ,  à  peu  de 
«  distance,  sont  Biskara* «^Xm^  et  Maous  o^^^U.  Toutes  ces  villes 
«  sont  à  peu  prés  également  grandes ,  populeuses  et  coramer* 
«  çantes.  » 

De  la  montagne  de  Nofousa  à  Waroalan  \j*<^J^^  (ou  Ward* 
jelan),  on  compte  12  journées. 

De  Nafta  à  Cabes  o^^t»,  une  journée  et  quelque  chose. 

Cabes  est  une  grande  ville  <  bien  peuplée ,  dont  les  environs 
«  sont  couverts  de  jardins  et  de  vergers  qui  produisent  plusieurs 
«  variétés  de  fruits  ;  on  y  trouve  du  blé ,  des  dattes  et  différents 
«  objets  manufacturés  que  l'on  chercherait- en  vain  ailleurs.  Les 
t  environs  de  Cabes  sont  plantés  dVliviers  et  la  ville  est  ceinte 
«  d'un  mur  trés^olide ,  et  entourée  de  fossés.  Les  bazars  offrent 
«  une  grande  diversité  de  marchandises.  On  fabriquait  autrefois 
«  de  belles  étoffes  de  soie  dans  cette  ville,  mais  aujourd'hui 
«  la  principale  industrie  consiste  dans  la  préparation  des  cuirs 
«  destinés  pour  l'exportation.  » 

La  rivière  qui  coule  à  Cabes  vient  d'un  grand  lac,  i  3 
milles  de  distance  et  sur  les  bords  duquel  est  situé  Cassr-Sadja 
ê^jj^,  bourg  bien  peuplé  ;  la  ville  de  Cabes  en  est  éloignée  de 
3  milles.  Quant  à  Cassr-Sadja,  c'est  une  petite  ville  dont  le 
«  bazar  est  situé  du  côté  de  la  mer,  et  où  l'on  compte  beaucoup 
«  de  fabricants  de  soie.  On  y  boit  de  l'eau  de  la  rivière -de Cabes; 


Feuitiet  67  verao. 


Cabbs. 


Feuillet  68  recto. 


Sfaks. 


256     .  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  cette  eau  n  est  pas  très-bonne,  mais  les  habitants  sont  obligés 
«  de  s'en  contenter. 

«  Cabes  est  située  à  la  distance  de  6  milles  de  la  mer,  du 
R  côté  du  nord  et  auprès  d'un  bois  limité  par  des  sables  con- 
«  tigus  d'un  mille  d'étendue.  Ce  bois  se  compose  d'une  réunion 
«  de  vergers,  de  vignes  et  d'oliviers  (  l'huile  étant  l'objet  d'an 
«  grand  commerce  ).  On  y  trouve  aussi  des  palmiers  qui  pro- 
«  duisent  des  dattes  d'uïie  bonté  et  d'une  douceur  au-dessus  de 
«  tout  éloge.  Les  habitants  de  Cabes  ont  coutume  de  les  cueillir 
«  fraîches  et  de  les  placer  dans  des  vases  ;  au  bout  d'un  certain 
<  temps,  il  en  découle  une  substance  mielleuse  qui  couvre  la 
«  superficie  du  vase.  On  ne  peut  manger  de  ces  dattes  avant 
«  que  ce  miel  ait  disparu,  mais  alors  il  n'est  pas  de  fruit,  même 
«  dans  les  pays  renommés  pour  leurs  dattes,  qui  soit  compa- 
«  rable  à  celui-ci,  » 

Le  port  de  Cabes  est  très-mauvais ,  car  on  n'y  est  pas  à  l'abri 
des  vents.  Les  bateaux  jettent  l'ancre  dans  une  petite  rivière  où 
l'on  éprouve  l'action  du  flux  et  du  reflux  ^  et  où  les  navires  d'un 
faible  tonnage  peuvent  mouiller.  «  La  marée  s'y  fait  ressentir 
«  jusqu'à  la  distance  d'un  jet  de  flèche.  Les  gens  du  pays  sont  diffi- 
«  ciles  à  vivre  ^  vains,  orgueilleux  et  voleurs  de  grand  chemin.  » 

De  Cabes  à  Sfaks  (jmJîU^,  on  compte,  en  suivant  les  bords 
du  golfe,  70  milles. 

«  De  Cabes  à  Cabsa,  en  se  dirigeant  vers  le  sud-ouest,  3  jour- 
«  nées. 

«  Sfaks  est  une  ville  ancienne  et  bien  peuplée;  ses  marchés 
«  sont  nombreux,  ses  édifices  vastes.  On  y  remarque  un  bazar 
«  construit  en  pierre  et  dont  les  portes  sont  revêtues  d'épaisse^ 
«  lames  de  fer.    Au-dessus  de .  ses  murs  sont  des  tours  des- 


/  Ce  fait  a  été  remarqué  par  Shaw  et  par  divers  autres  auteurs. 


Feoiliet  68  recto. 


DEUXIÈME  SECTION-  257 

«  tinées  au  logement  des  troupes.  On  y  boit  de  Teau  de  souree. 
«  Les  plus  beaux  fruits  y  sont  apportés  de  Cabes  et  Ton  peut 
«  s'en  procurer  à  bon  compte.  On  y  pèche  beaucoup  d'excellent 
«  poisson;  la  pêche  a  lieu  généralement  au  moyen  de  filets  dis- 
«  posés  avec  art  dans  les  eaux  mortes.  La  principale  production 
«  du  pays  consiste  en  olives;  il  est  impossible  de  trouver  de 
<  rhuile  supérieure  à  celle  de  Sfaks.  Le  port  est  très-bon ,  et , 
«  en  somme ,  le  pays  oSre  beaucoup  de  ressources  ;  les  habitants 
«  aiment  le  faste  et  la  dépense.  Cette  ville  fut  prise  par  Roger 
«  le  Grand  en  543  de  Thégire  (  ii48  de  J.  C.];  bien  qu'elle 
«  soit  encore  très-peuplée,  £(a  prospérité  n'est  plus  ce  qu'elle 
«  était  autrefois.  Le  roi  Roger  y  entretient  un  gouverneur.  » 

De  Sfaks  à  Mahdia  M^o^\ ,  on  compte  2  journées. 

«  Cette  dernière  ville  offre  un  port  des  plus  fréquentés  par 
«  les  navires  venant  de  l'orient  et  de  l'occident,  de  l'Espagne, 
«  de  la  Grèce  et  d'autres  contrées.  On  y  apportait  (autrefois)  des 
«  marchandises  en  quantité  et  pour  des  sommes  immenses.  A 
«  l'époque  présente  le  commerce  y  a  diminué.  Al-Mahdia  était 
«  le  port  et  l'entrepôt  de  Gaîrowan  (jtj^H^;  elle  fut  fondée  par 
«  al-Mahdi  Obeîd-Allah  qui  lui  donna  son  nom.  Située  sur  une 
«  presqu'île  qui  s'avance  dans  la  mer,  c'est  un  lieu  de  passage 
«  quand  on  veut  se  rendre  par  Raccada  i^\fj  à  Caîrowan.  La  dis- 
n  tance  entre  Caîrowan  et  Mahdia  ib^x^  est  de  2  journées. 

«  Cette  dernière  ville  était  autrefois  extrêmement  fréquentée  Feuillet  68  verso. 
«  et  le  commerce  y  était  très-florissant ,  car  les  voyageurs  s'y 
«  établissaient  souvent  ou  y  revenaient  volontiers  ^  ;  les  construo- 
«  tions  en  étaient  belles,  les  lieux  d'habitation  ou  de  prome- 
«  nade  agréables,  les  bains  magnifiques ,  les  caravansérails  nom- 
«  breux,  enfin  Mahdia  offrait  un  coup  d'œil  d'autant  plus  ravissant 
«  que  ses  habitants  étaient  généralement  beaux  et  proprement 

'  Nous  suivons  le  sens  le  plus  probable,  nos  deu^  manuscrits  étant  ici  très-dé- 
fectueux. 

33 


MAHDIA 

OU 

AL- MAHDIA. 


Feutilet  68  veno. 


258  TROISIÈME  CLIMAT. 

vêtus.  On  y  fabriquait  des  tissus  trè^fm$  et  très^beaux,  couous 
sous  le  nom  de  tissus  de  Mahdia  et  dont  il  se  faisait  en  tout 
temps  une  exportation  considérable,  car  ces  tissus  étaient  iiii* 
mitables  sous  tous  les  rapports. 

«  L'eau  de  puits  ou  de  citerne  qu  on  boit  à  Mahdia  n  est  pas 
de  bonne  qualité.  La  ville  est  entourée  de  murailles  en  pierre 
et  fermée  au  moyen  de  deux  portes  construites  en  lamea  de  fer 
superposées  sans  emploi  d'aucun  bois.  Il  n  en  existe  point  dans 
le  Maghreb  ni  ailleurs  d'aussi  habilement  ni  d'aussi  soUdenent 
fabriquées,  et  c'est  un  objet  très-curieux;  il  n'y  a  du  reste  à 
Mahdia  ni  jardins^  ni  vei^ers,  ni  plantations  de  dattiers;  les 
fruits  y  sont  apportés  des  châteaux  de  Monastir  jN^yUUll  j^^mu  , 
situés  à  3o  milles  par  mer.  Ces  châteaux,  au  monibre  de  trois, 
sont  habités  par  des  religieux  auxquels  les  Arabes  ne  font  au- 
cun mal  et  dont  ils  respectent  les  habitations  et  les  vergers. 
C'est  à  Monastir  que  les  habitants  de  Mahdia  vont ,  par  mer  et 
au  moyen  de  barques,  ensevelir  leurs  morts,  car  il  n'y  a  point 
«  de  cimetière  chez  eux. 

«  De  nos  jours,  Mahdia  se  compose  de  deux  villes;  savoir,  al- 
«  Mahdia  proprement  dite  et  Zawila  ^yj  \  La  première  sert  de 
résidence  au  sultan  et  à  ses  troupes;  elle  est  dominée  par  un 
château  construit  de  la  manière  la  plus  solide ,  et  dans  lequel 
on  voyait,  avant  la  conquête  de  cette  ville  par  le  grand  Roger 
en  5^3  (  1 148),  le  réservoir  dit  les  Voûtes  d'or  w^jJt  ^Uul» 
dont  les  princes  du  pays  tiraient  vanité.  Mahdia  avait  (ancienne- 
ment) été  prise  par  Hasan,  fils  d'Ali,  fils  de  Tcog^nin,  fila  de 
Moëa,  fils  de  Badis,  fils  d'al-Mansour,  fils  de  Belkin,  fils  de 
Zeïri  le  Sanbadji. 

«  Zawila  est  remarquable  par  la  beauté  de  ses  bazars  et  de 

*  Ceci  est  conforme  à  ce  qu*on  lit  dans  la  Chrestomathie  araJbe  de  M.  de  Sacy, 
lom.  I,  pag.  ^96,  et  dans  la  Notice  dLun  mantucrit  contenant  la  dtsçriptian  de  f  Afrique 
publiée  par  M.  Et.  Quatremère,  page  46. 


DEUXIÈME  SECTION.  259 

ses  édifices,  ainsi  que  par  la  largeur  de  ses  rues  et  de -ses  Feuillet  68  verso. 
carrefours.  On  y  compte  beaucoup  de  négociants  riches  et  intel- 
ligents. Les  habitants  de  cette  ville  portent  des  vêtements  de 
couleur  blanche,  en  sorte  que,  tant  sous  le  rapport  physique 
que  sous  le  rapport  moral,  ils  sont  des  modèles  de  perfection  ^; 
en  effet  leurs  connaissances  commerciales  sont  très-étendues  et 
leur  r^^larité  dans  les  affaires  est  au-dessus  de  tout  éloge. 

«  La  ville  est  entourée  tant  du  côté  de  la  terre  que  de  celui 
de  la  mer,  de  murailles  en  pierre,  et  le  long  du  premier  de 
ces  côtés,  règne  un  grand  fossé  qui  se  remplit  au  moyen  des 
eaux  pluviales.  Au  dehors  et  du  côté  de  Touest,  il  existait 
avant  Tinvasion  des  Arabes  en  Afrique,  un  vaste  enclos  re- 
marquable par  la  beauté  et  la  bonté  des  fruits  qu'il  produi- 
sait, mais  toutes  les  plantations  ont  disparu.  Auprès  de  Zawila 
sont  des  villages ,  des  châteaux ,  des  métairies  dont  les  habi- 
tants se  livrent  à  l'agriculture  et  à  l'éducation  des  bestiaux. 
Les  productions  du  pays  sont  le  charbon,  l'orge,  les  olives; 
on  en  exporte  beaucoup  d'huile  pour  le  levant.  Les  villes  Feuillet  68  bis  recto. 
de  Mahdia  et  de  Zawila  sont  séparées  l'une  de  l'autre  par  une 
aire  de  l'étendue  d'un  jet  de  flèche  et  qu'on  nomme  Ramlé 
Jik^^^j,  Gomme  Mahdia  est  la  capitale  de  l'Afrique,  c'est  par 
la  description  de  cette  ville  que  nous  terminons  celle  de  ce 
pays,  pour  passer  ensuite  au  Nefzawat  uit^ljii  ^. 

■  Nous  disons  donc  que  Sobeîtala  'A^xjui^  était  avant  l'isla- 
misme la  ville  de  Gerges ,  roi  (  ou  plutôt  de  Grégoire ,  préfet) 
des  Romains  d'Afrique;  elle  était  remarquable  par  son  étendue 
ainsi  que  par  la  beauté  de  son  aspect ,  par  l'abondance  de  ses 

'  Cette  observation  tient  à  ce  que,  d'après  les  idées  des  Orientaux,  la  couleur 
blancbe  est  de  toutes  la  plus  considérée. 

*  Ceci  manque  dans  le  ms.  A.  M.  Hartmann  écrit  Nekzawa.  Voyes  ce  qu  11  dit  au 
sujet  de  Sobeikala,  Eèris,  Afr.,  pag.  3&3,  aS^.  Voyes  aussi,  relativement  k  cette 
ville  (Tancienne  Sufetula),  Shaw,  page  269  de  la  traduction  finmçaise. 

33. 


Feuillet  68  l»f  recto. 


CAIROWAN. 


260  TROISIÈME  CLIMAT. 

eaux,  par  la  douceur  de  son  climat  et  par  ses  richesses.  Elle 
était  entourée  de  vergers  et  de  jardins.  Les  musulmans  s*en 
emparèrent  dès  les  premières  années  de  Thégire,  et  mirent  à 
mort  le  grand  roi  nommé  Gerges.  De  là  à  Cabsa  a  an  a»  on 
compte  un  peu  plus  d'une  journée,  et  à  Caîrowan,  70  milles. 
«  Cette  demièrç  capitale  (jlj^  ^  était  Tune  des  villes  les  plus 
importantes  du  Maghreb,  soit  à  cause  de  son  étendue,  soit  à 
raison  de  sa  population  et  de  ses  richesses,  de  la  solidité  de  ses 
édifices ,  des  avantages  que  présentait  son  commerce ,  de  Tabon- 
dance  de  ses  ressources  et  de  ses  revenus  avant  Tépoque  où 
les  révoltes ,  les  séditions ,  les  jalousies  se  manifestèrent  parmi 
ses  habitants.  Leurs  principales  vertus  étaient  la  bienfaisance, 
la  fidélité  aux  engagements,  l'abandon  des  choses  douteuses  et 
Téloignement  de  tout  vice  et  de  tout  désordre  propre  à  altérer 
les  bienfaits  des  sciences,  enfin  la  tendance  au  bien;  mais  Dieu, 
en  faisant  tomber  cette  ville  au  pouvoir  des  Arabes ,  a  répandu 
sur  elle  toute  sorte  de  calamités.  Actuellement  il  en  subsiste  à 
peine  quelques  ruines,  dont  une  partie  est  entourée  de  murs 
en  terre;  ce  sont  les  Arabes  qui  y  dominent  et  qui  mettent 
le  pays  à  contribution;  les  habitants  y  sont  peu  nombreux, 
et  leur  commerce  ainsi  que  leur  industrie  sont  misérables. 
D'après  l'opinion  des  personnes  prévoyantes,  cette  ville  ne  doit 
pas  tarder  à  recouvrer  son  ancienne  prospérité.  L'eau  y  est  abon- 
dante, et  celle  que  boivent  les  habitants  provient  d'un  grand  ré;:, 
servoir  qui  est  d'une  construction  remarquable  :  il  est  de  forme 
carrée;  au  centre  est  une  espèce  de  cloître  dont  chaque  face 
a  cent  coudées  et  qui  est  tout  rempli  d'eau.  Caïrowan  se  com- 
posait autrefois  de  deux  villes,  dont  l'une  était  Caïrowan  pro- 
prement dite,  et  l'autre  Sabra  ijjuio.  Cette  dernière  était  le 

*  L*ancien  viau  AuguslL  On  ne  reconnaît  par  Texact  et  judicieux  Shaw  dans 
TétymÔlogie  quil  propose,  page  259,  du  nom  moderne  de  cette  ville  ;  le  mot  cara- 
vane n*a  aucun  rapport  avec  le  nom  de  Caïrowan. 


DEUXIÈME  SECTION.  261 

siège  du  gouvernement ,  et  on  y  comptait  plus  de  trois  cents  Feuillet  66  bû  recto, 
bains  dans  les  maisons  particulières,  sans  compter  les  bains 
publics.  Elle  est  maintenant  totalement  ruinée  et  dépourvue 
d'habitants.  A  trois  milles  de  distance  étaient  les  cbàteaux  de 
Raccada  i^U;,  si  hauts,  si  magnifiques,  entourés  de  si  beaux 
jardins  du  temps  des  Aglabites  qui  y  passaient  la  belle  saison. 
Us  sont  actuellement  ruinés  de  fond  en  comble. 

«  De  Caîrowan  à  Tunis  j«J»y  on  compte  un  peu  plus  de  deux  ^^'"'^' 

journées  de  caravane;  cette  dernière  ville  est  de  toutes  parts 
entoui^e  de  murs.  Les  campagnes  environnantes  produisent 
des  céréales,  objet  principal  du  commerce  des  Tunisiens  avec 
les  Arabes.  De  nos  jours  cette  ville  est  florissante ,  peuplée  et 
firéquentée  par  les  populations  voisines  et  par  les  étrangers 
de  pays  lointains  ;  elle  est  environnée  de  solides  retranche* 
ment^  en  terre ,  et  elle  a  trois  portes.  Tous  les  jardins  sont 
ntués  dans  Tintérieur  de  la  ville;  il  n'y  a  rien  au  dehors  qui 
vaille  la  peine  d'être  cité*  Les  Arabes  de  la  contrée  y  apportent 
du  grain,  du  miel,  du  beurre  en  abondance^  de  sorte  que  le  Feuillet 68 bis veno. 
pain  et  les  pâtisseries  qu'on  y  fait  sont  d'excellente  qualité.  » 
Tunis  était  autrefois  une  place  très*forte  et  elle  portait  le  nom 
de  Tarchiz^^^;  ce  furent  Les  Musulmans  ({ui,  lorsqu'ils  s'en 
emparèrent,  la  .reconstruisirent  et  lui  imposèrent  son  nouveau 
nom.:  «  On  y  boit  de  l'eau  deoitevne;  mais  la  meilleure  provient 
€  de  deux  puits  très^vastes  et  irèi^abondants,  creusés  par  les  soins 
«  de  divers  pieux  Musulmans.  Cette  ville  n'est  pas  trës--éloignée 
«  de  la  célèbre  Carthage  dont  le  territoire  produisait  jadis  tant 
•  et  de  si  beaux  fruits,  et  de  plus  du  coton,  du  chanvre,  du  carvi, 
«  de  la  garance;  mais  Carthage  est  actuellement  ruinée.  > 

Tunis  est  bfttie  au  fond  d'un  golfe  qui  est  formé  par  la  mer 
et  auprès  d'un  lac  creusé  (de  main  d'homme);  ce  lac  est  plus 
large  que  long,  car  sa  largeur  est  de  huit  milles  et  sa  longueur 
n'est  que  de  six.  Il  communique  avec  la  mer  par  un  canal  dont 


Feuillet  68  bb  verso. 


CARTHAGE. 


26i  TROISIÈME  CLIMAT. 

l'embouchure  s'appelle  Foum-el-Wadî  ^^^l^l  m^*  Il  n'existait 
point  anciennement,  mais  on  le  creusa  dans  la  terre  ferme  de 
manière  à  l'amener  jusqu'auprès  de  Tunis,  vilie  qui,  comme 
nous  venons  de  le  dire,  est  distante  de  la  mer  de  six  milles. 

K  La  largeur  de  ce  canal  creasé  est  d'environ  4o  coudées;  Isa 
«  profondeur  de  trois  k  quatre  toises,  fond  de  vase.  La  ion- 
«  gueur  du  creusement  auquel  on  donne  le  nom  de  fleuve  j^l 
«  est  de  quatre  milles.  Lorsqu'on  y  introdui^t  les  eaux  de  la  mer, 
«  elles  s'élevèrent  au-dessus  du  niveau  (du  lac)  de  la  hauteur 
a  d'environ  un  quait  de  toise  \  puis  elles  devinrent  stationnaives. 
<i  A  l'extrémité  du  canal,  sa  sur&ce.s'agrapdit  et  sa  profondeur 
«  augmente.  On  appelle  ce  lieu  Wakour  jf^>  (ou  du  chargemait)  ; 
«  c'est  là  que  jettent  l'ancre  les  vaisseaux  chargés  de  bestiaux 
«ou  de  marchandises;  l'excédant  des  eaux  inti)oduites  d^ns  le 
«  canal  creusé  atteint  la  ville  de  Tunis  ^i  est  bâtie  sur  les' bcvrds 
é  du  lac.  Parvenus  au  Wakour,  les  navires  opèrent  leur  déckiar* 
«  gement  au  moyen  de  petites- barques  susceptibles  denavîgaep 
•  à  plus  basses  eaux;  l'introduction  dés  navires  de  la. mer  dans 
«  le  canal  et  jusqu'au  Wakour  ne  peut  avoir  libu  quTun  à .  un  « 
«  attendu  le  défaut  d'espace.  Une  partie  du  iae  s'étend  vers  l'ouest» 
^  en  sorte  que  ses  rives^de  ce  cotél  sont  à  trois  milles  let  demi 
«  de  Carthage,  ville  actuéllemenl;  ruinée ,  dont  il .  ne  >  sufasîale 
<  qu'une  portion  entourée  de  mtim  de  terre,  noiminée  Mo'allaea 
«  imJUU,  et  habitée- pai*  desictiefs  d'Arabes,  connus  sous  le  mim 
«  de  Beni*Ziad  ^Lj  ^.  '    •     •  .      . 


•  \  ' 


«  Quant  à  la  ville  de  Carihage  ^  JUd^-Up^,  au  temps  où  elle  flo* 
«  rissait,  c'était  Tune  des  plus  rendqimées  du  monde,  k  cause  de 
"  ses  étonnants  édifices  et  de  la>  grandeur  de  puissance  i]u  attès- 
«  talent  ses  nKmuments.  On  y  voit  encore  aujourd'hui  de  remar- 


'  Le  ms.  B.  porte  :  «  à  la  profondeur  d*une  loîse  JUU  ^ 

'  La  traduction  de  ce  passage  a  été  donnée  par  nous,  diaprés  le  ms.  A.,  dans  le 


DEUXIÈME  SECTION.  265 

4]ua]|ieâ  vestiges  4«  cooetrucûoiis  romaines ,  et  par  exemple  le  Feuîiiet  69  recto, 
théâtre,  qui  n'a  pn^  sQO  pareil  en  magnificence  dans  Tuni" 
vera*  En  effet  cet  édifiée  est  de  forme  qireulaîte  et  se  compose 
d'environ  cinquante  arcades  encore  su]:)$i3tantes  ;  chacune  de 
çea  arcade»  ^gafaprasse  un  ^pace  de  t  plus  de  trente  choubras 
(environ  vingl-troia  pieds);  enU^  chaque  arcade  et  sa  pareille 
(littér.  sa  sçeur)  est  im  pilWr  ausai  haut  que  large,  dont  les 
deiij^  pilastres  oi^t  quatre  cbouhras  et  demi  (  environ  trois  pieds 
tat  demi)  de  largeur.  Au-dessus  de  chacune  d'elles  s'élèvent 
cinq  rangs  d arcades  les  uns  auf»desaus(  des  autres,  de  mêmes 
formes  et  de  mâmes  dimeusions,  GO0s1r«it9S  en  pierres  calcaires 
dures  4e  Tespéce  dite  kedan  (^l«)i5îd'uilQ  incomparablie  bonté. 
Au  soœmet  de  cb^ue  arcade  est  un.  ciatre,  et  sur  le  cintre 
de  IVroade  inférieure  ^  on  voit  diverses  figuras  et  représenta* 
tioA$  curieuses  d'hommes,  d'animaux^  de  navÂres»  sculptées 
sur  la  pierre  avec  un  art  infini.  Les  autres  édifiées  de  oe  gemre , 
et  même  les  plus  hauts,  ne  sont  pour  ainsi  dire  rien  en  eom^ 
paraison  de  celui-ci.  U  était  ancieniiemeat  destiné»  d'après  ce 
qu'oie  rapporte ,  aux  jeux  et  aux;  speotiteles  publics. 
«  Parmi  les  curiosités  de  Gartbagâ,  sont  les  citernes  «  dont  le 
nombre  s'élève  à  vingt-quatre  sur  une  seule  ligne.  La  lanceur 
de  chactme  d'elles  est  de.  cent  trente  pas  et  sa  largeur  de  vingt- 
six4  Elles  sont  toutes  surmontées;  de  coupoles ,  et  dans  les  ioier^ 
vailles.. qui  les  sépareuit  les  vu}«s  des  autres,. sont  des  ouvertures 
et  des  conduits  pre^tiqués  fOMt  le  passage  des  eaux;  le  tout 
est  disposé  géométriquenient  aveo  bseaucoup  d'art.  Les  eaux 
venaient  àr  içetfe  citernf»  d'un.lieu  nommé  la  fontaine  de  Choukar 
j^ym  {jitM,  situé  4  3  jouf  nées  de  distance  ^  dans  le  voisinage 
I  de  Cairowan.  L'aqu^vo  s'étendait  depuis  cette  fontaine  jus^ 
qu'aux  eitemas  ^m  un  nombrei  infini  de  ponts  où  l'eau  coulait 

*  Ceci  manquait  dans  le  nif.  A. 
Cette  distance  manquait  également  daps  Je  ms.  A.         . 


Feuillet  69  recto. 


BIZERTE. 


264    ^  TROISIÈME  CLIMAT. 

d'une  manière  égale  et  réglée.  Ces  ponts  se  composaient  d'ar- 
ches construites  en  pierre  ^,  basses  et  d'une  hauteur  médiocre 
dans  les  lieux  élevés  \  mais  extrêmement  hautes  dans  les  vallées 
et  dans  les  bas-fonds. 

«  Cet  aqueduc  est  l'un  des  ouvrages  les  plus  remarquables 
qu'il  soit  possible  de  voir.  De  nos  jours  il  est  totalement  à  sec 
ainsi  que  les  citernes ,  l'eau  ayant  cessé  de  couler  par  suite  de 
la  dépopulation  de  Carthage,  et  parce  que,  depuis  l'époque  de 
la  chute  de  cette  ville  jusqu'à  ce  jour,  on  a  continuellement 
pratiqué  des  fouilles  dans  ses  débris  et  jusque  sous  les  fonde- 
ments de  ses  anciens  édifices.  On  y  a  découvert  des  marbres 
de  tant  d'espèces  différentes  qu'il  serait  impossible  de  les  dé- 
crire. Un  témoin  oculaire  rapporte  en  avoir  vu  extraire  des 
blocs  de  quarante  choubras  (  environ  trente  pieds)  de  haut ,  sur 
sept  (environ  soixante-trois  pouces)  de  diamètre.  Ces  fouilles 
ne  discontinuent  pas;  les  marbres  sont  transportés  au  loin 
dans  tous  les  pays ,  et  nul  ne  quitte  Carthage  sans  en  charger 
des  quantités  considérables  sur  des  navires  ou  autrement;  c'est 
un  fait  très-connu.  On  trouve  quelquefois  des  colonnes  en 
marbre  de  quarante  choubras  (environ  trente  pieds)  de  circon- 
férence. 

«  Autour  de  Carthage  sont  des  champs  cultivés  et  des  plaines 
qui  produisent  des  grains  et  divers  autres  objets  de  consom- 
mation. »  A  l'ouest  est  un  district  fertile  dont  le  chef-lieu  se 
nomme  Setfoura  ijyiA^ ,  et  qui  compte  trois  villes  peu  éloignées 
de  Tunis,  savoir  :  Achlouna  J^^JLât ,  Tebakha  Ue^s  et  Bizerte 
v»jyi^.  Cette  dernière,  bâtie  sur  les  bords  de  la  mer,  est  plus 
petite  que  Tunis,  dont  elle  est  distante  d'une  forte  journée  de 
marche.  «  Elle  est  florissante  et  peuplée,  on  y  trouve  (facilement) 
<  des  compagnons  de  voyage  et  il  y  a  un  marché  permanent.  « 

'  ydfi^JL  et  non  lj.^%jL  1  comme  on  lisait  dans  le  ms.  A. 


C^J 


^1 


^.  \ 


i  et  non  jbj^t 


/' 


DEUXIÈME  SECTION.  265 

A  Test  de  Bizerte  est  ie  lac  du  même  nom  dont  la  longueur     FeuUiei  69  veno. 
est  de  1 6  milles  et  la  largeur  de  8  ;  il  communique  par  une 
embouchure  avec  la  mer.  Plus  il  pénètre  dans  les  terres  plus  sa 
surface  s'agrandit,  et  plus  il  se  rapproche  du  rivage  plus  il  devient 
étroit. 

«  Ce  lac  offre  une  singularité  des  plus  remarquables.  Elle 
consiste  en  ce  qu  on  y  compte  douze  espèces  différentes  de 
poissons  ;  et  que,  durant  chacun  des  mois  de  Tannée ,  une  seule 
espèce  domine  sans  mélange  avec  aucune  autre.  Lorsque  le 
mois  est  écoulé ,  l'espèce  de  poisson  (  qui  lui  correspond  ) 
disparaît,  et  est  remplacée  par  une  nouvelle  également  distincte 
et  ne  se  confondant  point  avec  la  précédente  qui  a  disparu,  et 
ainsi  d^  suite  jusqu'à  la  fin  de  Tannée,  et  tous  les  ans.  Voici 
les  noms  de  ces  douze  poissons  :  ce.  sont  el-boury  <^j j^t  \  el- 
Cadjoudj  s^^Uil,  el-Mahaljai,  el-Talanta  iOiJJikJt,  el-Ach- 
bliniat  i^^^V^U^Xj-Wil ,  elrCheblé  a^l,  el-Caroudh  c^^^UJI,  el- 
Udj  giMI,  el-Djoudjé  x^^,  el-Kohla  ïCaÛI,  el-Tanialou 
«yuuLjl,  el-Kela  ^1. 

ft  Au  sud-ouest  de  ce  lac  et  sans  solution  de  continuité ,  il  en 
«  existe  un  autre  qui  s'appelle  le  lac  de  Tandja  a^  ,  et  dont  la 
«  longueur  est  de  4  milles  sur  3  de  largeur.  Les  eaux  commu*- 
«  niquent  de  Tun  à  Tautre  d'une  manière  singulière,  et  voici  corn- 
«  ment  :  celles  du  lac  de  Tandja  sont  douces  et  celles  du  lac  de 
«  Bizerte  salées.  Le  premier  verse  ses  eaux  dans  le  second  durant 
«  six  mois  de  Tannée,  puis  le  contraire  a  lieu;  le  courant  cesse 
«  de  se  diriger  dans  le  ixiême  sens  et  le  second  lac  s'écoule  dans 
I  le  premier  durant  six  mois^  sans  cependant  que  les  eaux  de 
«  celui  de  Bizerte  devieimënt  douces ,  ni  celles  du  lac  de  Tandja 
«  salées.  Ceci  est  encore  Tune  des  particularités  de  ce  pays^; 

'  Mugicephalus.  Voyez  ci-dessus ,1"  climat,  ii*  section,  page  3a. 
'  Voyez,  sur  ce  qu*il  y  a  de  réel  daus  ce  phénomène,  le  Voy.  de  Shaw,  tomçl, 
pag'e  180  de  la  traduction  firançaise« 

34 


266  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  69  veno.     «  à  Bizexte  comme  à  Tunis ,  le  poisson  est  peu  cher  et  très- 

«  abondant,  b 
TABARCA.  £)e  Bizerte  à  Tabanst  uï^At,  on  compte  70  milles.  «  Cette 

•  dernière  est  une  place  forte  maritime ,  médiocrement  peuplée 
«  et  dont  les  environs  sont  infestés  d'Arabes  misérables  qui.  n'ont 
«  point  d*amis  et  qui  ne  protègent  personne.  Il  y  a  un  port  re- 
«  cherché  par  les  navires  espagnob  ^  qu  ils  prennent  (pour  point 
il  de  reiâche)  dans  leuns  traversées  en  ligne  directe  \  »  A  peu  de 
distance  sur  le  chemin  qui  conduit  de  Tabarca  à  Tunis,  on  trouve 
Badja  iL^E^^lf  \  <  jolie  ville ,  bâtie  dans  une  plaine  extrêmement 
«  fsrtile  en  blé  et  en  orge ,  -en  sorte  qu'il  n'est  pas  dans  le  Magb- 
«  reb  de  ville  de  l'importance  de  Badja  qui  soit  plus  riche  en 
«  céréales.  Le  climat  y  est  sain ,  les  «commodités  de  la  vie  abon- 
^  dantes  et  les  sources  des  revenus  produ^ives  ;  les  Arabes  sont 
«  maîtres  de  la  oampa^ie.  Au  milieu  de  la  ville  est  une  fon- 
«  taine  dont  les  eaux  descendent  en  forme  de  cascade  et  ser- 
K  vent  aux  besoins  des  habitants.  Il  n'existe  pas  de  bois  dans  ses 
«  environs,  ce  sont  des  plaines  ensemencées.  Entre  Badja  et 
«  Tabarca  on  compte  une  journée  et  quelque  chose  de  plus.  Au 
R  nord,  vis^-vis,  et  à  une  forte  journée  de  Badja  sur  le  bord 
«  de  la  mer,  est  la  ville  dite  Mers  ei-Djoan  ^j^Â  ^jjê  (ie  port  du 

Feuillet  70  reclo.       «  golfc). 

c  Mers  el^Djoun  est  une  petite  ville,  entourée  d'une  forte 
«  muraille  et  munie  d'une  oassaba;  les  environs  sont  peuplés 
a  d'Ambes.  Les  habitants  vivent  des  produits  de  lia  pèche  du 
«  coraiL  Cette  pèohe  eA  très-abondante ,  et  le  corail  qu'on  trouve 
«  ici  est  supérieur  en  qualité  à  tous  les  coraux  «connus ,  notam- 
«  ment  à  celui  qu'on  pèche  à  Sebta  juu^  (Geula)  et  en  Sicile 


'  Nous  avons  préféré  le  sens  le  plus  probable  :  voici  au  surplus  le  texte  arabe  de 
ce  passage  embarrassant  :  L^uukS  i  l^J^Â^b^  lyJt  (guiaS  j«J<K3àfl  t^[y^ 

'  La  Vacca  de  Salluste ,  BelL  Jug.  La  Baga  de  Hntarqtte ,  in  Mario, 


DEUXIÈME  SECTION.  267 

.  (Nous  parierons  ci-après  de  Sebta,  ville  située  sur  le 
détroit  de  Gibraltar  auprès  de  Tocéan  téuébreux.)  Les  mar^ 
chauds  viennent  (à  Tabarca)  de  divers  pays  pour  y  faire  des 
achats  considérables  de  corail  destiné  pour  Texportation  à 
rétranger. 
«  Le  banc  (littéralement,  la  mine)  est  exf^oité  tous  les  ans. 
On  y  emploie  en  tout  temps  cinquante  barques  plus  ou  moins  ; 
chaque  barque  est  montée  d'environ  vingt  hommes.  Le  corail 
est  une  plante  qui  végète  comme  les  arbres  et  qui  se  pétrifie 
ensuite  au  fond  de  la  mer  entre  deux  montagnes  très-hautes. 
On  le  pêche  au  moyen  d'instruments  garnis  de  bourses  nom* 
breuses ,  lesquelles  sont  faites  de  chanvre  ;  on  fait  mouvoir  ces 
instruments  du  haut  des  navires;  les  fils  s'embarrassent  dans 
les  branches  de  corail  qu'ils  rencontrent  «  alors  les  pêcheurs 
retirent  l'instrument  et  en  extraient  le  corail  qui  s'y  trouve  en 
grande  abondance.  0»**en  vend  pour  des  sommes  d'ai|;ent 
considérables  t  et  c'est  la  principale  ressource  des  habitants. 
On  boit  (à  Tabarca)  de  l'eau  de  puits  «  et  comme  il  y  a  peu 
de  champs  ensemencés,  les  céréales  y  sont  apportées  par  les 
Arabes  des  campagnes  environnantes;  les  fruits  viennent  de 
Bone  et  d'ailleurs.  » 
Entre  Mers  el-Kharaz  jjJl  ^^  et  Bone  iu^,  on  compte  une 
journée  faible,  et  par  mer^  a 4  milles  rousié  i^^j. 

«  Bone  kjyf  est  une  ville  de  médiocre  étendue.  Elle  est  com- 
«  parable  sous  le  rapport  de  la  grandeur  à  Arbes  ^y^jS .  Elle  est 
«  située  auprès  de  la  mer  ^.  Elle  avait  autrefois  de  beaux  bazars 
«  et  son  commerce  était  florissant.  On  y  trouve  beaucoup  de 
«bois  d'excellente  qualité,  quelques  jardins,  quelques  arbres, 
«  et  diverses  espèces  de  fruits  destinés  à  la  consommation  locale, 

^  N(w  deux  manuscrits  oous  mettent  à  portée  d*éclaircir  ce  passage ,  qui  parait 
aYoir  embarrassé  M.  Hartmann.  Le  texte  porte  ^gg<}\  jOP  ^  et  non  p93jjsS  ^ 

34. 


Ki2uillcl  70  reclo. 


BOtfE. 


Feuillet  70  recto. 


AUBES. 


268  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  mais  la  majeure  partie  des  fruits  provient  des  campagnes  envi- 
«I  ronnantes.  Le  blé  y  est  abondant ,  ainsi  que  Torge ,  quand  les 
«  récoltes  sont  favorables,  ainsi  que  nous  Tavons  dit.  Il  s'y  trouve 
«  des  mines  de  très-bon  fer,  et  le  pays  produit  du  lin,  du  miel, 
«  du  beurre;  les  troupeaux  consistent  principalement  en  bœufs. 
«  Cette  ville  a  diverses  dépendances  et  un  territoire  considérable 
«  où  les  Arabes  dominent. 

«  Bone  fut  conquise  par  un  des  lieutenants  du  grand  roi 
«  Roger,  en  548  (  1 153);  elle  est  actuellement  pauvre,  médio- 
«  crement  peuplée ,  et  administrée  par  un  agent  du  grand  Roger, 
«  issu  de  la  famille  de  Hamad.  »  Cette  ville  est  dominée  ^  par  le 
djebel  iadoug  ê^«x^  Ju^»- ,  montagne  dont  les  cimes  sont  très-éle- 
vées,  et  où  se  trouvent  les  mines  de  fer  dont  nous  venons  de 
parler.  De  Bone  à  Arbes  j*^jl ,  on  compte  2  journées,  et  d'Arbes 
à  Caïrowan ,  3  ;  de  même  de  Badja  SLs^l  à  la  mer,  2  petites 
journées.  • 

«  Arbes  ou  Arbous  (j*^j^l  ou  cr>0^'  ^^^  située  dans  un  bas- 
«  fond  et  ceinte  de  bonnes  murailles  en  terre.  Au  milieu  de  la 
«  ville  sont  deux  sources  d'eau  courante  qui  ne  tarissent  jamais 
«  et  qui  servent  aux  besoins  des  habitants.  L'une  de  ces  sources 
«  s'appelle  la  source  de  Rebah  ^Lj  (js^^,  et  l'autre  la  source  de 
«  Ziad  àL j  (2^  ;  l'eau  de  cette  dernière ,  la  meilleure  des  deux , 
fl  est  parfaitement  saine.  Le  territoire  d'Arbes  contient  des 
R  mines  de  fer,  mais  on  n'y  voit  absolument  aucun  arbre.  On  y 
«  recueille  de  l'orge  et  du  blé  en  abondance  ;  à  1 2  milles  de  là 
«  et  à  l'ouest  d'Arbes  ^  est  située  la  ville  d'Abah  tu) ,  dont  le  ter- 
«  ritoire  produit  du  safran  qui,  sous  le  rapport  de  la  quantité 
«  (que  le  terrain  produit]  comme  sous  celui  de  la  qualité,  est 
«  comparable  au  safran.  d'Espagne.  Les  territoires  de  ces  deux 

^  La  Yersion  latine  porte  :  ex  parte  ipsius  tepientrionali ,  ce  qui  ne  se  lit  pas  dans 
le  texte  arabe  ;  c^est  évidemment  une  erreur. 
*  Le  ms.  A.  porte  Ames. 


DEUXIÈME  SECTION.  269 

villes  n'en  font  qu'un  et  se  con&ndent.  Au  centre  d'Abah  e&t  FeaîHei  70  recto. 
une  source  d'eau  douce  trèsrabondante  qui  sert  aux  besoins 
des  habitants.)  La  ville  était  autrefois  entourée  de  murs,  cons- 
truits en  terre,  et  le  prix  des  objets  de  consommation  y  était 
peu  élevé  ;  actuellement  tout  est  à  peu  près  en  ruines.  D'Aibes 
à  Tamadit  os!<>w*b ,  on.  compte  a  journées.  .Cette  dernière  ville 
est  entourée  de  murs  de  terre  ;  on  y  boit  de  l'eau  de.  source  ; 
on  y  recueille,  beaucoup  d'orge  et  beaucoup  de  blé.  Daos  l'in- 
tervalle compris  entre  Arbes  et  Tamadit  est  un  bourg  nonvié 
Merdjana  ajV^  dont  les  habitants  sont  en  rixes  continuelles 
avec  les  Arabes,  et  récoltent  du  blé  et  de  l'orge  en  quantité 
plus  que  suffisante  pour  leurs  besoins. 
«  D' Arbes  à  Caîrowan  y'j»^,  3  journées;  • 

«  D' Arbes  à  Tunis  o*^y ,  2  journées; 
«  De  Tandjis  (^m^j^-  à  Constantine  iix^téa^  ^  journées;- 
•  D' Arbes  à  Bedjaïa  .iL|l^ ,  12  journées; 
«  DeZemadjna  iU^U)  à  Medjana  iUUi^  .2.  faibles  journées,  ou 
«  plutôt  une  très-forte.  . 

«  Medjana  est  ime  petite  ville  dans  le  territoire  de  laqu^Lk 
«autrefois  on  cultivait  beaucoup  de  safraq.  Il  y  a  uagie  rivière 
i  dont  les  eaux  sont  excellentes  et  proviennent  d'une. nobontagne 
«  voisine  où  l'on; cultive  dss  céréales*  Cette  meop^tagné  c^t  triés- 
•  haute  et  l'on  en .  extrait  de^  pierres  de  moulin  d'une  :  qualité 
<r  tellement  parfaite ,/ que  leur  durée  égale  quelquefois. celle  de 
«  la  vie  d'un  homme,sans  qu'il  soit,  besoin  de  les  repiqi^ir^  ni 
c  de  les  travailler  eod^aucui^e  mamère,  àicause  de  la ^.dujeeté . du 
«  grain  et  de  là  oolhésib'ni  dés  inb^éculesoqui  le»  compos^ot.) t^es 
«  Arabes  dcutnineint  rà  Medjana  et  y  enuhagasiflieni;  leur^  <{XPOvi^ 
«  sioQS;  De  MedjaniL  :à  £l6n0tanAinç^  dn-r^pinptQ^  journée0i;.du 
«^  même  poîantà  Bedjaîà  elr^^flsiijà  <^^4«r)g^i#M)i9f^f^&:JA^  » 

^  La  version  latine  indique,  page  88,  la  distance  d*une  journée  entre  Bedjaîa 
et  la  mer;  cefle'iâcKcÉtîoii  fti'MiqiJNp'^ttM'iloé^diixtÉkiyaNukf^^  '  —  ;  ><s£.l  uO 


Feuillet  70  varso. 


270  TROISIÈME  CLIMATl 

FeuMici  7<^  «ene.     et '611^6  Tuiiift  et  el-^Hamamat  «oUl^l,  imé  forte  journée.  Cet 

espdce  est  égal  à  la  largeur  d'une  He  dite  Tiie  de  Bacbek  i^^èyr 
f^if^y  «  laqtielle  rat  tme  terre  de  béfetédiiHioii/  cotiveirte  d'babî* 
à  tâtîcms,  produisant  des  olives,  des  grains  et  toutes  choses  en 
«  abondance.  Il  y  a  peu  d'eau  courante  sur  fat  sur&ce  de  la  terre , 
«  mais  des  puits  en  quantité  suffisante;  en  somme  ie  territoire 
«  de  cette  île  est  très*fertile.  Elle  formait  un  district  dont  la  ca- 
R  pitale  était  Baehek,  ville  dont  il  ne- subsiste  pfus  que  les  ruiaies 
«  et  un  fort  encore  habité.  De  cette  île  dépend  un  autre  fort 
«  situé  sur  les  bords  de  la  mer  et  nommé  Nabel  Jl^U  (NapoE). 
«  Du  temps  des  Chrétiens  (du  des  Romains)  il  y  avait  anprè»  de 
fi  ce  dernier  fort  une  ville ,  mais  elle  est  aètueliement  ruinée. 
«  Le  fort  de  Nabel  est  peu  considérable,  mais  habité.  11  en  est 
«  de  même  du  fort  de  Tousihan  (^^^*^y ,  dans  le  voisinage  duquel 
«  on  voit  encore  les  vestiges  d'une  ville  qui  était  florissante  à 
«  Tépoque  de  la  domination  chrétienne.  >  Entre  Tunis  et  Caï- 
rowan  est  la  montagne  dite  de  Zaghwan  (jl^»  qui  est  très- 
haute,  et  qui,  par  ce  motif,  est  prise  par  les  viatisseaux  en  pleme 
n!iei*  pour  point  de  reconnaissance.  «  Les  flancs  de  cette  mon- 
«  tagne  sont  fortiles,  ensemencés  et  peuplés  en  certains  endroits 
«  de  Musulmans  non  nyêlés  (avec  d'autres  races)*  Il  en  est  de 
«-même  de  i:a  montagne  d'Esalalt  oJdu»l\  doM  la  longueurest de 
«a  journées  de  marche ,  qui  est  distante  de  Tunis  de  2  jouïnées, 
«  et  de  Caîrowan  de  1 5  millesv  On  y  trouve  de  l'eau  courante, 
i  un  gr^nd  ïiombre  d'habitations  et  divers  forts,  tels  que  Djouiat 
«  cifj^i  SalFbU;  el-Caitaua  iUkAjUt^  dar  eU)ao«kaib  «^t^^i^l^. 
*  Toute  cette' conirée*  est  peuplée  dé  tribus  berbères  qui  y^lè- 
^  vi^ittt  des  irbupieaux  de  hfjenfti  de  moutbiis  v  des  obevaux  et  des 
«  mutef&j' Quant' aui^  AriAies;,  ili^  dominent  dans  les  plaines. 
•  «^li'làou^liî^ste'Àsmiâiqi^  les  tmites^  fréquentée^  «faaEDs  cep«js  : 


Feuillet  71  recto. 


'  Ou  Basée.  —  '  .QmiiMklà,À'mpfk^^km^p^^M^  Voy. 


^  I 


w. 


t 


DEUXIÈME  SECTION.  571 

On  peut-  se  rendre  de  Caîrowan  à.  Tifaanl  ou  TaLarf  omJ  \  de  t^^^^^t  7 1  recto. 
Caîrowan  à  ei^Dj^natain  (jsJU^L^^-en  une  journée;  à  Sabiba 
Ajuuym,  en  une  journée.  Sabiba.  est  une  ville  ancienne,  bien 
arrosée ,  environnée  de  jardins^  pourvue  d'un  bazar  solide- 
ment construi%«n  pierres,  et4ontidépeod  on  £uiboYirg;où  sont 
des  caravansérails  et  où  se  tiennent  des  marchéa-ciLés  eaux 
qu'on  y  boit  sont  des  eaux  de  source;  elles  servent  à  Tirrigation 
des  jardins  et  à  eelle  dés  xhamps  où  Ton  tuaàthre  du  Ué,  du 
cumin,  du  carvi  et  des  légumes. 

«  De  lA  à  Merdjana  isjii»^,  bowg  appar^çnaai  aux  .Hawara, 
une  journée;       ' 

«  De  Merdjana  A .  JMedjana  jki^ ,  titie  dtmt  acms.  avons  déjà 
parlé,  3  journées; 

«  De  Medjana  4  Meskanii  xst^iMui ,  bourg  ancien,  pk»  grand  que 
Medjana,  dont  le  territoire  arrosé  d'eam  de  scnireé  est  bien* oâl- 
tivé,  et  'dont  ie  bazar  s'étend  en  Idnguetnr  sorime  seidefigne, 
une  journée. 

«  De  là  on*  se  rend  i  Bagbaï  ^[^ ,  viUe  flotîfisaiife  >qu6  ^nous 
avons  déjà  décrite  dans  la  présente  sectkm.  L^tinéraine  cle  Ti» 
madi  c^l^  4  Bagbai  et  à  Almasiia  iV(H^  ^est  tel  que  .nous 
Tavons  indiqué;  mais  il  existe  une.ronteii^  Gaîroysan  àAima- 
sila  autre  que  ceUeidont  nous  .avons  {)arlé  ;  la  void  z 

«  De  Cainowan  4  Djeioula  iilyiUp,  petit  bourg  éntoui^.  de  murs, 
eau*  oottraote ,  beaucoup  de  beaux  jardins  et  de  pahaiers ,  une 
joomée. 

«  De  là  à'  Abdi  ^o*^  ;  jgiî  boujtg,  »eau de  puils ,  (diamps  ense* 
menées  d'orge  et  de  blé,  une  journée. 

•  De  là  à  .Tanbana  JUa^  amptès  dune  grande  plaine  où  Ton 
cultive  Torge  et  le  blé 'en  abondance,  une  journée.. 

«  De  là  à^^^b^dh  (ji»^i  <une  jotnmée.  . 

\  '  ' 

*  La  distance  manque. 


Feuillet  71  recto. 


Feuillet  7 1  verso. 


272  TROISIÈME  CLIMAT. 

(K  D'el**Arbadh  i  Ti£aich  (^Ua3,  ville  ancienne,  entourée  de 
«  vieux  .murs. construits  en  pierres  et  en. chaux,  jardins,  vei^ers, 
«  grande  culture  dorge,  une  journée. 

4  De  Tifatch  à  Cassr  el-Afriki  JM^^t  y£m ,  bourg  non  entouré 
«de  murs,  dont  les  environs  produisent  du  blé  et  de  Torge, 
M  une  jouraée.  . 

•i  De  là  au  bourg  de  Azkou  ^t,  eaux  de  source ,  jardins, 
«  champs  ensemencé»  d'orge  et  de  blé,  et  très-fertiles,  une 
«  journée. 

«  De  là  au  bouig  de  Berdawan  (^1^:^ ,  qui  fut  autrefois  consi- 
«  dérable ,  culture  d'orge  et  de  blé ,  une  journée» 

«  De  là  à  elrBahrouned  >^yy^\^  bourg  situé  dans  un  bas- 
<  fond  où  sont  des  puits  d'eau  douce.  Il  y  avait  autrefois  un 
«  malrché.  Le  pays  est  en  majeure  partie  peuplé  de  Berbers 
«  Ketamâ  .et  Mazata.  Unie  journée. 

'V  De  4à  au  bouig  de  Masit  o^a^l^U»  aï^bres  et  habitations,  une 
«  journée. 

ft  De  là  à  Dekha ,  X4S^  où  est .  un  marché  fréquenté  par  les 
«  Ketama,  une  journée. 

«De  là  à  Ousmasa  iUib^w^l,  village  berber,  eaux  courantes, 
«blé  et  orge,  une  journée. 

«  De  là  à  Âlmasila  i)uum ,  un  peu  moins  d'une  journée. 

Cl  D'Almasik  à  Wardjelan  5j,iLai.jl^,  on  compte  12  jo«imées. 
«  Cette  dernière  ville  est  fréquentée  par  de  nombi^uses  tribus 
<r  et  habitée  par  des  négociants  fort  riches  qui  font  le  commerce 
*  du  Soudan,  du;  Ghana  et  du  Wangara  d'où  ils /tirent  de  Tor 
«  qui  est  ensuite  frappé  à  Wardjelan  et .  au  doia  de' cette  ville* 
«  Ils  sont  en  général  de.  la  secte  dite  Wahabia  înm^^v  c!est-4-dire 
«  qu'ils  sont  schismatiques  et  dissidents.     .  .  .         !;     . 

«  De  Wardjelan  à  Gbana^:  oui  compte  So.jdurn&ies;  /:.      1 

«  De  Wardjelan  à  Kaougha,  environ  un  mois  et  demi  de 
«  marche.  '  •      •  v     .A 


DEUXIÈME  SECTION.  275 

«  De  Wardjelan  à  lUougba  M^,  1 3  journées.  '      ' 

«  Revenons  maintenant  à  Cabes  (jM^b>  ville  d^Âfrique,  située 
«  sur  les  bords  de  la  mer  et  dont  nous  avons  déjà  fait  mention. 

«  De  Cabes  à  Fouwara  t^i^l»  ancien  boui^  actuellement  îuîné, 
«  3o  milles; 

«  De  Fouwara  à  Abar-Kbabet  cm^  ^l»t ,  3o  milles; 

«  De  là  à  Sabra  ijjuoy  ^4  milles;- 

«  Du  fort  de  Sabra  à  Tripoli  tr^b^»  ^^^  journée-. 

«  Tout  le  pays  que  nous  venons  de  décrire  est  désert  par 
«  suite  des  dévastations  qu'y  ont  commises  les  Arabes;  il  ne  sub- 

•  siste  plus  de  traces  des  anciennes  habitations;  les  fruits,  les 
«  biens  de  la  terre»  la  population,  tout  à  disparii;  le  pays  'est 
«  abandonné  à  des  tribus.  d'Arabes  dites  Merdas  (j«t:^  et  Rebah 

«  La  seconde  route  de  Cabes.  à  Tripoli  passe  par  Wadi*Hanes 
c  ^yJ\j^  ^d)^ ,  Bir  Zenata  èlsIjjj^^  Tamedfit  c^^jAù^b,  Bar  el-Abbas 
41  ijm\jiji\  j\t^  Masa  LyUy  Bir  es-Safa  UUaHjji^.  » 

Quant  à  Tripoli  •  (jà^I^  ,  c'est  une  ville  forte ,  entourée  d'une 
bonne  muraille,  située  sur  le  bord, de  la  mer;  ses  édifices  sont 
d'une,  blancheur  remarquable  et  la  ville  est  coupée  de  belles 
rues;  «  il  s'y* tient  des  marchés;  les  objets  du  commerce  et  les 
«  produits  de  Tindustriie  sont  exportés  au  loin^^  Avant  l'époque 
«  actuelle,. tous  ses  quartiers  étaient  bien  peuplés  et  ses  environs 
i  couverts  d'oliviers ,. de  figuiers,  de  dattiers  et  de  toute  sorte 
«  d'arbres  à  fruits  ;  mais  diverses  tribus  s'étant  répandues  dans  la 

•  campagne  et  ayant  cerné  la  ville,  la  population  réduite  à  la  mi- 
«  sère  fut  obligée  de  l'abandomier,  après  avoir  .-vu  ses  plantations 
«  détruites  par  les  Arabes  et  les  sources:  des  eaux  épuisées  par 
«  eux.  > 

En  5^0  ds  l'hégire  (i  i45  de  Jésus-Christ),  le  grand  roi  Roger 
prit  cette  ville  et  réduisit  en  esclavage  les  habitants;  «  il  en  est 
«  actuellement  possesseur  et  eUe  lût  partie  de  ses<  états.    Le 

35 


Feoiliel  7 1  verso. 


TRIPOLI. 


FeaiUet  7 1  verM^ 


Feaillet  73  recto. 


274  TROISIÈME  CUMAT. 

(  territoire  de  Tnpoli  est  fertilei  en  «énéalds  de  qualité  supé- 
«  rÎBtHTQ,  comme  tout  le  monde  sait.  ;»  •  •  r-      • 

Di9  Tripoli,  eu  se  dbnçeantveDD  L'est  jiAsqu'l  fe  vîHe  die  Sort  ou 
Serlii:»^  ^<«>^t  oa  compte  a3o  milles^  ou  il  journées^ savoir  : 

De  Tripoli  à  el-Medjeteni  c^Uatl,  qo  milles; 

D'el-Medjetem  à  Wardasa.  im»i^jy^.  %jx  milles; 

De  Wardasa  à  Raghoura  ijy»j^  ^5  miiks; 

De  Raghoura  à  Tawargba  Mi^\i^  a 5  milles;. 

De  Tawargha  à  el-Monessef  uJmûU  ^  1 5  millfifs^ 

D'el<*Monessef  à  Cossour  Hasftn  ben  eit^No'maii  el-Ghasanî, 
^jUiUI  ^Uwil  {jfi  ^jym^jyài,  io  milles^ 

De  ce  dernier  lieu  à  el-Assnam  |#Ui0M^  3o  milles; 

&'el-Assxiam  à  Soirt  c;»;^^ r  4o  miHes, 

«  La  route  qu'on  suit  pendant  ce  trajet  s'éloigne  ou  se  rap- 
proche pins  ou  mcHUSi  de  la  mer,  cM;  les  teires  ^œ  l'on  pai^ 
court  sont  occupées  par  les.  Oudabalx  ^^^ ,.  tribus  arabes. 

«  Sort  est  une  ville  ceinief  d'un  mur  de  terre ,  et  dituée  à  a 
milles  de  la  mer.  Elle  est  entourée  de  sables;  On  y  voit  des 
restes  de  plantations  de  dattiers  y  point  d'oliviers,  mais  beau- 
coup de  mûriers  et  de  figuiers.  Ces  arbres  y  seraient  encore 
en  plus  grand  nombre  sans  les  dévasÉations  coBtînueUes  des 
Arabes.  A  Sort,  l'heibe  est  plus  nare^qu^à  Auxljela  Sksf^y\\  et  lies 
dattiers  en  nombre  moins  grand  qu'à  Wadan  ^\^^.  Autrefois 
les  dattiers  y  sueffisaient  i  la  consommation  de  la  population;  il 
y  avait  aussi  des  jujubiers,  mai»  actuellement  il  ne  s'en  ren- 
contre plus  que*  d«n8  le  lit  des  torr«nt8>ou  sur  les  somnifets 
des-  collines^  les  £pnits  ont  entÈèreaftent  ^spaïu.  L'eau^  des 
puits  est  rare  et  r<m  ne  fait  usage  que  de  celle  qu'on  garde 
dans  les  citernes.  La  majeure  partie  des  habitants  de  la  ville 
de  Sort  est  berbère. 

a  De  Tripoli  «à  mont  Meferdasiur^Ja»»,  3^  journées; 

a  De  Tripoli'  au^moqt  NofoQsa  jOMybiwK»^',  6  journées;  »» 


DEUÎLIÈME  SECTION.  275 

Du  mont  Nafousa  4  S&l»^  1 9  journées.  F^uîiiei  7  a  lecto. 

«  De  Nofousa  à  Castîlfîâ  liatofami^  6  jouiaéea. 

«  Le»  hafaîtaBts  ^u  mont  NojCbusa .  eoDt  des  Musulmans  âchi»* 
matiques  de  la  secte  de  ben-Menbah  el-Yemani  jUJt  a.»m  ^, 
dont  nous  avons  déjà  parlé  Â  Hocftasioa  de  l'île  de  Djerbé  a*^^. 

«  De  Nofousa  à  la  montagne  de  Demar  j^>  J^e^  9  3  journéies 
par  un  pays  sablonneux^  çrtle  monta!glv&  ^est  peupUe  de.ber- 
bers  Rabana  aîU^  qui  y.^vënt  des!  chameaux;  ik  montent 
ordmmrem^ftt  ies  blanoà^  qulîb  préfèrent  comme  plus  légeirs  et 
vésifllant  mieux  (<|uel6l!9'airtnQ»)'à  là  &tigiie..Ils2s'en  servent  j^èur 
aiier  ali  loin  surpreiidie  'Jea  tiabtts  asabes.  qu  ils.  pleuveilt  ren- 
contrer dans  les  déserts,  s'emparer  de  leurs  chameauxii  et  re* 
tourner  dans  leurs. mentagnes  avec  le  butin  q^i'ils . ont  faîlt;)  ils 
n'ont  pas  d'autre  industrie;  il  n'est  aucune  des  tribus  torabea 
hafaiHant  dans  leur  votsîna^e  iqui  >n'ait  4  sd  plaindQe,d*eu9(;  et 
njsn  n'est  plus  diffîddeiqhè  de^teaiitt^iadre,  ^ûit  pasrQa^qtie  lêlurs 
tx>U]»efi'  scmt  trèa^rapidbsv  'Sdit  »paroei  q<u'îis*  corinaissent:  parfaite- 
meut  ie  paya  et  quîlsy  tiroaV€»pt  des  flieux  de  refuge  assurés.  Le 
mont  Demar^^  s'étend  du  côté  du^^midi  jusqu  au  Wadan  ^U^. 

«  Af^cèa  avoir «matdèoilit' les  payadép«|kdai«rtad4  Tripoli,  Aous 
aUotts  kidiquer  ks:  cpipa,  promontoires  ,.i;bâteaux  ;et  lieux  $ituéa 
sur  la  côte  qui  font  partie  de  la  présente  section ,  et  ce  d'après 
les  renseignemanta*  q[ue .  noUs  avon^^  obiffousw  Que ,  Dieu  nous 
assiste  dans  ce  travail! 

«  De  la  villa  de  Bone-.i^^^  à/^el^Tarf  tâ>bJt ,  .6}  Uiillea* 

«  De  cette  naéme  ville  Hu^golfe  d'Adu^ac^li^I^  4o.  Bailles.  ' 

t  Aacaïc  est  un  golfe. .&  l'^Ktrémité  diiqiiel  s)e  trwlve  le. port 
«  d'el-Kharaz  3^  (sv^'»  ^^^^  ^^  des  caps^  j'ayanne  dans  la  mer*  ^ 

D'el-Kharas  à  Tabarca  MA^,  2  4.millei»;!  et  da  là  au|kr4s  du  g/o^e , 
i5  milles,  èft  ligne  diioîte:^  et  9(4  mille$ien  awvaafties  ËontDurs. 
On  remarque  dans  caa  parages  une  dliQie  de  /^ah|e^disl|ti)^  dp  6 
milles  delà  mer  et  coomue  $bus  le  nom  d'ei-M^QiQb^^U4)  m^. 

35. 


I 
t 


Feuillet  7  a  recto. 


FeuiHet  72  verso. 


276  TROISIÈME  CLIMAT. 

D'el-Menchar  au  fort  d'Abi-Kh^lifii  gA»U  ^1,  lo  miiles. 

De. là,  en  traversant  directement  le  golfe,  20  milles,  et  en 
suivant  les  contours,  a 8  milles,  et  au  cap  d'el*Tarf  g^^K  12 
miilea. 

D'Abi-Khalifa  à  Benzert  (Biaerte)  o^y^,  dont  il  a  déjà  été 
question,  8  milles. 

De  Bizorte  à  beni-Wedjass  ij>^y  <^  «  i  ^  milles. 

De  là  au  cap  dit  Ras  el-Djebel  J^  ^jJj ,  en  côtoyant  une  baîe 
sur  les  rives  de  laquelle  on  remarque  divers  châteaux^  1 3  milles. 

Du  cap  de  Beni-Wedjass  à  MeiB  el^Wad  ^i^l  ^^^^  3  milles. 
'  «  Mers*  el-Wad  est  un  port  où  une  petite  rivière  vient  se  jeter 
«  dans  la  mer.  » 

De  Cas8r  Mers  el-Wad  à  Cassr  Tem  Daoud  ^y^  lu»^^^, 
3  milles. 

De  Cassr  Tersa  Daoud  à  Cassr  Sounin  (js^y^  j*^,  5  miiles. 
>  De  HtëW?  Sounin  au  cap  dit  Ras  el-Djcfael  J^a^  (jmIj,  2  milles. 

Ce  lieu  est  également  nommé  el-Kenisa  iuujJll  (l'église).  «  C'est 
«  à  el-Kenisa  que  commence  le  golfe  au  fond  duquel  se  trouvent 
«  le  lac  et  la  ville  de  Tunis.  ^ 

Du  pied  de  la  montagne ,  en  suivant  les  contours  du  golfe ,  jus- 
qu'à l'embouchure  de  la  rivière  dite  ei-Badjarda  isy^ ,  on  compte 
6  milles.  ■         ' 

De  ladite  embouchure  à  Cassr  Haila  sy^joai^  (ou  Djalia),  4 
milles. 

De  Cassr  Ilalla  à.  Cassr  Djerdân^^^l^^^^^,  2  miiles. 

De  Cassr  Djerdan.à  Carthage  iUr^^VW^S,  2  milles. 

i  La  ville  de  Carthage,  dont  nous'aions  déjà  parlé,  n'est  plus 
«  qii'un  lieu  couvert  domines.  >  * 

De  Carthage  à  Halk  et-Wad  dl>ll  ^^JU.  (la  Gouiette),  3  milles. 

«  La  Gouiette  est  Éitunée  Ma  fond  du  golfe  de  Tunist  >  <  1 

'  De  Ib' Gouiette  à  CàssrDjeham  À-^j^^    1 2 'milles.  ' 

A  Sàssr  Kelrbaë  'jojjèyéù»^  16  miiles;  et  à  Afiran'^t^l  (Porto- 


DEUXIÈME  SECTION.  277 

Farina)  où  est  un  cap  qui  s'avance  dans  la  mer,  1 4  milles.  Le     Feuillet  79  venô. 
contour  de  tout  le  golfe  est  de  74  milles;  mais,  en  allant  direc- 
tement de  Ras  el-Djebel  à  Airan,  la  distance  n*est  que  de  28 
milles. 

Du  fond  du  golfe ,  où  est  laGoulette,  au  cap  d'Afran,  2  8  milles 
•n  ligne  directe,  56  en  suivant  les  contours. 

D'Afran  à  Cassr  el*Nakhla  iO^^I^^,  6  milles. 

De  Cassr  el-Nakhla  à  Benzert  (Bizerte)  ^j^^j  12  milles. 

De  Bizerte  à  Bone  J^^ ,  3o  milles. 

De  la^Goulette  de  Tunis  à  Bone  \  70  milles. 

Yis-JHvis  de  Bone  se  trouvent  deux  montagnes  distantes  Tuné 
de  Tautre  de  7  milles.  L'une  se  nomme  Djamour  el-Kebir  j^^^ 
j^\  f  et  l'autre  Djamour  el-Soghair^^AJUâil  jy^  « 

De  Djamour  el-Kebir  à  Bone  iU^ ,  1 2  milles. 

De  Bone  au  cap  dit  Ras  el-Rakhima  i^Â^t,  par  la  rout^ 
directe ,  1  mille  (Rakhima  est  au  fond  d'un  golfe  dont  les  eaux 
sont  peu  profondes);  par  les  contours,  6  milles. 

Du  cap  d'el-Rakhima  k  Tarf  el-Baghla  IDu^l  c>>  ^  Tarf  el- 
Baghla  est  au  pied  de  la  montagne  dite  Adar^^l  (le  cap  Bon), 
située  du  côté  d'Aklibia  j^lmIsI  (Gallipoli  d'Afirique),  à  Test. 

De  Ras  cl-*Rakhima  à  Djamour  el-Soghaîr,  6  milles. 

«  Les  deux  Djamour  sont  des  montagnes  auprès  desquelles  on 
«  va  mouiller  en  cas  de  vent  contraire.  ' 

On  compte  d'Aklibia  à  Bone,  3o  milles; 

D'Aklibia  à  el-Monastir^^AîLMJvtl ,  un  jour  de  navigation; 

D'Aklibia  à  Cassr  Beni-Marzouk  ^^3^  ^^j-aaî,  7  milles; 

De  Cassr  Beni-Marzouk  à  Cassr  Lebna  êJ^joài^  8  milles; 

De  Cassr  Lebna  à  Cassr  Saad  ù^nmy^^  4  milles; 

De  Cassr  Saad  à  Cassr  Caria  Si^jsjioi^  8  milles; 

'  La  version  latine  porte  ici  ad  Nuham  au  lieu  de  ad  Bonam,  et  ailleurs  Nuba  au 
lieu  de  BmM,  mais  c  est  étidemment  par  erreur.  ' 

*  La  distance  manque. 


Feuillet  73  vcrto. 


Feuillet  1 1 3  veno 
du  ms.  B. 


278  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  Gassr  Saad  à  Tousihaa  ^l|.A^y  (^1;^  lo  milies. 

Tousihan  est  un  cap  qui  s'avaace  à  k  distance  d'un  mille  et 
demi  dans  la  mer,  ^  qui  a  la  forme  d'une  dsot  molaire;  il  est 
distant  du  fond  du  golfe  de  4  milles. 

De  Tousihan  4  Nabel  (Napoli  d'Afrique)  J^,  8  milles. 

«  Nabcl  était,  sous  les  Chrétiens,  une  ville  grande  et  hvttk 
«  peuplée;  mais  Tîle  de  Bachek  ^^If  étant  toukbée  au  pouvoir 
«  des  Musulmans  dès  les  |»remierB  temps  de  ll>égire,  Nabel 
•  perdit  sa  splendeur  et  son  état  Ûorissant ,  à  tel  point  qu'il  n'en 
«  reste  que  le  château  et  quelques  ruines.  Ces  vestiges/qui  em* 
«  brassent  une  grande  étendue  de  terrain,  prouvent  que  Nabel 
«  dut  êfbre  c<msidérable  autrelbis.  » 

De  Cassr  Nabel  à  Caasr  et-Khaiat  Ll«il^^>  fort  situé  à  près 
de  2  milles  de  la  mer,  8  milles; 

De  GasfiiT  el-CLhaiat  à  Cassr  el-îNaldbU  J^é^l  joai.,  6  milles  ; 

De  GasBr  ^l^akfail  à  el*Hamamat  c^Ui^'»  ^  milles. 

«  En  revenant  de  Hamamat  à  Tunis,  la  route  est  d'une  joiip* 
«née,  distailce  égale  à  l'étendue  en  largeur  de  l'île  de  Bachek, 
«  dont  il  a  déjà  été  question.  Cette  partie  de  la  côte  porte  le 
«  nom  de  Hamamat,  ainsi  qu'un  château  b&ti  sur  ua  terrain  qm 
«  s'avance. en  mer  à  près  d'un  mille.  « 

.  De  Hamamat  à  Almenar  jUXI ,  5  milles. 

Almenar  est  un  château  asses  éloigné  de  la  côte. 

D' Almenar  à  Cassr  el-Mi^rssad  4K««»yit  jm  ,  jëH  à  Cassr  «1-Afora- 
betîn  QxMi\jUjuay  6  milles.  Ce  château  se  trouve  va  fond  du 
golfe  dit  Djoun  el-Medfoun  {jykù4}  ^y^r  ^• 

De  Cassr  el^Morabetîn  au  cap  de  Djoun  el-iMedfoun,  6  milles  ; 

De  ce  cap  â  Hercalia  *èU^i  «  8  milles  ; 

D'Hercalia  à  Sousa  iU»^,  i8  milles. 

«  Sousa  ou  Sous  est  une  ville  bien  peuplée  ;  il  s'y  fait  beau- 

^  Il  existe  ici  dans  le  ms.  A.  une  lacune  coosidérabU  que  nous  i|iMioa  rom^ie 
au  moyen  du  ms.  B.  (Feuillets  1 13  verfo  et  suiv.) 


du  ma.  R 


DEUXIÈME  SECTION.  279 

«  coup  de  commerce.  Les  voyageurs  y  affluent  de  toutes  parts;     PcfoiMet  1 1 3 Teno 
«  on  en  exporte  divers  objets  fabriqués  ou  autres  cfae  Ton  ne 
«  peut  se  procurer  que  là^  et  notamment  certains  turbans  auï- 

•  quels  on  a  donné  le  nom  de  turbans  de  Sousa.  Il  s  y  tient  des 

•  marchés  ;  la  ville  est  environnée  d'une  forte  muraille  en  pierres 
«  de  taille;  on  n'y  boit  que  de  Teau  de  citerne.  » 

De  Sousa  à  Secanes  oM^Uiu*^  8  milles; 

De  Secanes  à  Cassr  Beni-*Djehad  s\^  (^jmès,  4  milles; 

De  Cassr  B^-Djebad  aux  châteaux  de  Monastir  j  ,  Atmkm , 
2  miUes; 

Du  fort  d^Aklibia  &  Monastir,  en  ligne  droite,  loo  milles  (une 
journée  de  nagivartion),  ou  120  milles^ en  suivant  les  contours; 

De ^  à  Monastir,  9  milles; 

De  cette  île  à  Cassr  Lamta  sULjUiài,  10  milles; 

A  el-Dimas  u~^:'^'«  ^^  milles; 

A  Mahdia  ^«Kyil  ^*>^,  ao  milles; 

De  Monastir  à  Mahdia ,  3o  milles  r 

De  Monastir  à  Cassr  Lamta ^  7  milles;: 

De  Cassr  Lamta  à  el-Dimas,  8  milles; 

D'el-Dimas  à  Mahdia,  8  milles. 

«  La  ville  de  Madidia,  dont  cm  a  déjà  donné  ia  description, 

•  est  environnée  par  les  eaux  de  la  mer  ;  elle  est  située  à  l'entrée 
«  d'un  goQe  qui  court  dans  la  direction  du  sud.  » 

De  Mahdia  à  Cassr  Selcata  MiûiLmjêoA,  6  miUes; 
De  Cassr  Selcata  à  Cassr  «l*A'lia  iUlU)i>jytf,  6  millesî 
De  Cassr  etA'lia  à  Casse  Caboudia  it^^^jb^iMS,  i3  milles. 
«  Caboudia  est  toi  château  situé  sur  le  bord  de  la  mer,  qui 
«  est  ici  très-poissonneuse.  » 

De  Caboudia  à  Cassr  Melian  (^V^UjjtâS,  8  milles; 

^  Ce  nom  de  lieu  manque,  mais  tout  porte  à  croire  qu'il  8*agit  de  Tiie  dite  Ku- 
rkt,  siiaiée  en  eibt  à  peu  de  diatance  de  la  eôte,  et  dont  il  est  fait  mention  dans 
la  version  latine,  page  go. 


280  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  1 1 4  recio         A  Cassr  el-Rihan  t,Uï?pi  >^,  4  milles  ; 

A  Cassr  Canata  «loUijjiâi,  4  milles. 

«  On  fabrique  à  Canata ,  avec  de  Targile  de  eouleur  rouge , 
«  beaucoup  de  poterie  que  Ton  transporte  à  Mahdia.  » 

De  Canata  à  Cassr  el-Lauza  ij^jjias,  4  milles. 

De  Cassr  el-Lauza  à  Cassr  ez-Ziad  5\pjJt  >^ ,  6  milles. 

De  Cassr  ez-Ziad  à  Cassr  Medjounès  ^yaAjjoi,  6  milles. 

De  Cassr  Medjounès  à  Cassr  Camnas  ijJjuJ»  jjiai  ^  8  milles. 

De  Cassr  Camnas  à  Cassr  Nezel  J^^jaS,  a  milles. 

De  Cassr  ez-Ziad  jusqu'aux  limites  du  territoire  de  Cassr  Nezel, 
i8  milles. 

De  là  à  Cassr  Habla  Skjk^jj^oÈ  \  a  milles»  en  suivant  la  cète. 

De  Cassr  Habla  à  Sfaks  jt*s\Xm^  5  milles. 

En  somme,  de  Caboudia  à  Sfaks,  on  compte  4o  milles  en 
suivant  les  contours  du  golfe,  ou  3o  milles  en  ligne  directe. 

Vis-à-vis  de  Cassr  ez-Ziad  en  mer,  vers  l'orient,  est  l'île  de 
Kerkené  aâj^,  située  entre  Cassr  ez-Ziad  et  Sfaks.  On  compte  de 
Caboudia  à  Kerkené  ao  milles,  et  de  Kerkené  à  Sfaks  environ 
i5  milles. 

«  Kerkené  est  une  île  jolie  et  bien  peuplée,  quoiqu'il  ne  s'y 
«  trouve  aucune  ville;  les  habitants  démeurent  sous  des  cabanes 
«  de  roseaux.  L'île  est  bien  fortifiée  ;  elle  produit  beaucoup  de 
«  raisin,  des  jujubes,  du  cumin,  et  de  l'anis.  Le  roi  Roger  s'en 
«  empara  l'an  548  de  l'hégire  (i  i53). 

«  On  voit,  près  d'un  château  qui  se  trouve  dans  l'île,  des  grot- 
«  tes  ou  cavernes  qui  servent,  aux  habitants,  de  re&ge  contre  les 
«invasions  auxquelles  ils  peuvent  être  exposés.  On  donne  à  ces 
«  grottes  le  nom  de  Kerbedi  (^«x^. 

«  De  Kerbedi  à  Beït  Cosseïr  jjuaS  ou^,  ao  milles. 

«  L'île  a  1 6  milles  de  long  sur  6  milles  de  large.  » 

^  Voyez,  pour  les  variantes  résultant  de  la  présence  ou  de  Tabsence  des  iMints 
diacritiques,  la  version  latine,  page  90  et  suiv. 


DEUXIÈME  SECTION.  281 

De  cette  ville  à  Tarf  el-Ramla  îau^l  c3>t,  4  milles.  FeuiUct  ni  wcio 

De  là,  revenant  au  midi  vers  le  point  où  commence  le  golfe, 
à  Cassr  Madjous  ^jéj^jf^l^ yas  ^  4  Jtnilles. 

De  là  à  Cassr  Nabka  jûuî  juâS,  lo  milles. 

De  Cassr  Nabka  à  Cassr  Tenida  iùijJSjj^,  8  milles. 

De  Cassr  Tenida.à  Cossour  el-Roum  ^^ji\  jyai ,  4  milles, 

De  Cossour  el-Roum  à  la  ville  de  Cabes  Qià^^ ,  précédemment 
décrite,  76  milles. 

De  Cabes,  en  suivant  la  côte,  jusqu'à  Cassr  ebn-A'îchoun >Mft-i 
^JyA^  (^,  8  milles, ^t  à  Cassr  Zadjouna  i^^»v>^9  ^  milles. 

De  ÇsLSST  Zadjouna  à  Cassr  Beni-M'amoun  {jy^W (^jjai,  20 
milles. 

De  Cassr  Beni-Mamoun  à  Amroud  dj^l ,  1 1  milles. 

D'Amroud  à  Cassr  el-Djarf  (jfjÂjjoây  18  milles. 

Ainsi ,  de  Ras  el-Ramla  lfk^jî\  qJj  ,  à  Cassr  el-Djarf,  par  le  dé- 
sert, on  compte  5o  milles,  et  en  faisant  des  détours^  i5o  milles. 

De  Cassr  el-Djarf  à  Tîle  de  Djerbé  i^^^^  ^ji>^^  ^  milles. 

«  Cette  île  est  peuplée  de  Berbers,  généralement  bruns  de 

couleur,  enclins  au  mal,  et  qui  ne  parient  aucune  autre  lan- 

* 

gue  que  le  berber.  Us  sont  toujours  disposés  à  se  révolter ,  ne 
voulant  recevoir  de  loi  de  personne.  Le  roi  Roger,  vers  la  fin 
de  Tan  52 9  de  Thégire  (en  1 134),  équipa  utie  flotte  qui  s'em- 
para de  cette  île.  Les  habitants  se  soumirent  d'abord  et  restè- 
rent tranquilles  jusqu'en  l'an  548  (1 153),  époque  à  laquelle 
il;  secouèrent  le  joug.  Roger,  .pour  les  punir,  y  envoya  une 
nouvelle  flotte.  L'île  fut  de  nouveau  conquise,  et  ses  habitants 
furent  réduits  en  esclavage  et  transportés  à  la  ville  ^ 

«  La  longueur  de  l'île  de  Djerbé  est,  de  l'est  à  l'ouest,  de  60 
milles,  et  sa  largeur,  à  partir  du  cap  oriental,  est  de  iS  milles. 
De  ce  cap  à  la  terre  ferme,  on  compte  20  milles.  La  partie  la 

^  Pirobablement  à  Mahdia. 

36 


Fettilief  1 1  é  re6to 
da  ms.  B. 


Feuillet  1 1 4  yeno 
(lu  ms.  B. 


282  TfiXHBIÈHE  CLIMAT. 

«  plus  étroite  de  Tiie  est  vers  le  cap  dit  Ras  Kerm*  (^JS!'  ^]j ,  et 
«  la  plus  large  vers  le  oap  dit  Ras  el-Tidjan  (^Usucll  um|^. 

«  Du  côté  de  l'est,  cette  île  touche,  à  celle  de  Zirou  ^^.—hij, 
«  qui  est  fertile  en  dattes  et  en  raisins.  On  compte  environ 
«  un  mille  de  distance  entre  la  terre  ferme  et  Tîle  de  Zirou.  Elle 
«  est  située  vis-à-vis  Gassr  Beni-Khattab  v^^  <^>^*  Les  babi- 
«  tants  de  cette  île  sont  des  musulmans  schismatiques  de  la  secte 
«  dite  Wahabia  iuAiBt^l  ;  ceux  des  forts  et  châteaux  voisins  de  ces 
«  deux  îles  appartiennent  à  la  même  secte.  Ils  pensent  que  leurs 
«  vêtements  seraient  souillés  par  le  contacr  de  ceux  d'un  étran- 
«  ger;  ils  ne  lui  prennent  pas  la  main,  ne  mangent  pas  ayec  lui; 
«  ils  le  font  manger  séparément  dans  de  la  vaisselle  réservée  ^  cet 
«  usage;  les  hommes  et  les  femmes  ae  purifient  tous  les  matins; 
«  ils  font  usage  d'eau  ou  de  sable  pour  leurs  ablutions.  Si  un 
«  voyageur  étranger  s'avise  de  tirer  de  l'eau  de  leurs  puits  pour 
«  boire,  et  qu'ils  s'en  aperçoivent,  ils  le  maltraitent,  le  chassent 
«  du  pays  et  mettent  le  puits  à  sec.  Les  vêtements  des  hommes 
«  impurs  ne  doivent  pas  être  mis  en  contact  avec  ceux  des  hom- 
«  mes  qui  sont  purs,  et  vice  vend;  ils  sont  néanmoins  hospitaliers; 
«  ils  invitent  les  étrangers  à  des  repas  et  les  traitent  bien.  Us  res- 
«  pectent  les  propriétés  des  personnes  qui  viennent  se  fixer  chez 
«  eux  et  sont  justèl  i  leur  égard. 

«  De  la  partie  de  l'île  de  Djerfaé^  nommée  el*Tidjan  ^^UauJI , 
«  à  Cosseïr  el-Beit  &k^\jj;ai^  on  compte  90  milles. 

«  D'el-Tidjan  au  pont  de  Kerkené  aâ#^,  62  milles.  « 

Revenons  maintenant  à  Tarf  el-Djarf  c^  gJo  ,  dont  nous 
avons  déjà  parlé.  De  ce  point,  en  suivant  le  rivage  de  la  nier, 
au  cap  dit  Ras  el-Awdia  h^^^\  (j^t;,  on  compte  a  4  milles. 

De  Ras  el-Awdia  aux  forts  ou  châteaux  dits  el-Zarat  *  %sjSj^\  \ 
ao  milles. 


Ici  se  termine  le  passage  omis  dans  le  m  s.  A. 


DEUXIÈME  SECTlbN.  285 

«  Ces  châteaux,  au  nombre  de  trois,  sont  situés  vis-à-vis  de     Feuillet  73  recto. 
«  nie  de  Djerbé,  et  n'en  sont  séparés  que  par  un  bras  de  mer  de 
«  Qo  milles  de  large.» 

De  ces  troîs  châteaux  à  Cassr  Beni-»Dakermïn  (ou  Dâkoumïn 
(:f«j5Tâ)  (^^S>  <^>^>  ^5  milles. 

De  Cassr  Beni-Dakermin  à  Cassr  el-Hara  ^^j^\jj^,  6  milles. 

De  Cassr  el-^Hara  à  Cassr  Djerdjis  ^jmjfrjfr  j*^  ^  6  milles. 

De  Cassr  Djerdjis  à  Cassr  Beni-Khattab  c^Ma^  (s^j*^^  26 
milles. 

Cassr  Beni-Khattab  est  situé  sur  les  confins ,  à  Touest ,  d'un 
lac  d'eau  saumAtre  nommé  Sabâkh  el-Kelâb  iJ^\  gW»  et  situé 
en  £aice  de  l'ile  de  Zirou  j^^,  «dont  la  longueur  est  de  46  milles 
«  sur  un  demi-mille  de  largeur.  Une  partie  de*  cette  île  ^  cou* 
«  verte  d'habitations,  produit  du  raisin  et. des  dattes;  Fautrë  est 
«  couverte  d'eau  à  la  profondeur  d'une  stature  d'homme.  «  ' 

.  De  Cassr  Beni-Khattab  à  Cassr  ei-Chammakh  ^\   „  »iu .,  \\ ,  2  5 
milles. 

Ces  deux  lieux  sont  séparés  par  une  baie  dite  Djoun  Solb  èl-- 
Himar  jl^t  ^^^Xio  u>^*' 

De  Cassr  el-Chammakh  à  Cassr  es-Saleh  ^UJI  jj^ai^io  milles. 

Cassr  efrSaleh  est  bâti  sur  un  cap  nommé  Ras  ei-Makhbez  ^\j 
y^\^  qui  court  de  l'est  à  l'ouest  sur  une  étendue,  de  5  milles. 

De  Cassr  Ras  ei-Makhbez  à  Cassr  Koutïn  (ji^^yo^j  a  o  milles* 

De  Cassr  Koutïn  à  Cassr  Beni-Ouloul  J^^l  ^^^,  20  milles. 

De  Cassr  Beni-Ouloul  au  port  dit  Mersa  Merkia  1-4^5^  iB^^'i 
20  milles. 

De  Mersa  ou  Cossour  Merkia  k  Cassr  A'&alat  ^s3^:kmà»yaà^  20 
milles. 

De  Cassr  Â'fsalat  à  Cassr  Serba  A^^j^i-Mj^,  4  milles..    '. 

De  Cassr  Serba  à  Cassr  Sinan  \^^^yàs^  a  milles. 

De  Cassr  Sinan  à  Cassr  Bendari  ^^j\^^yMa^  3  milles^. 

De  Cassr  Bendari  à  Cassr  Ghai^hara  ^j^jà^ye^^  lo  milles. 

36. 


Feuillet  73  recto. 


284  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  Cassr  Gharghàra  à  Cassr  Ssaîad  ^Ifu»^^,  6  milles. 
De  Cassr  Ssaîad  à  la  ville  de  Tripoli  (jié^]jL ,  dont  la  descrip- 
tion complète  vient  d'être  donnée ,  a  o  milles. 

De  Tripoli  au  cap  dit  Caliousa  jLi^tyiJ^,  2  4  milles. 
De  Cassr  Caliousa  à  Cassr  el-Kitab  o^'  >^  i  ^  milles. 
De  Cassr  el-Kitab  à  Cassr  Beni-Ghasan  ^l  ^  g  (S^-^j  *^  */ 13 
milles,  et  à  Tembouchure  de  la  rivière  dite  Wad-Lades  (jm^V  dij, 
i8  milles. 

De  Wad-Lades  au  cap  el-Cha'ara  Î^jl^JI  ^jJj  ,  1 4  milles. 
De  ce  dernier  cap  à  celui  de  Caliousa  iuM^b  on  compte  4o 
milles  en  ligne  droite  et  5 2  milles  en  ligne  oblique. 

De  Cassr  el-Cha'ara  au  cap  Chirikes  (jS^j^  ijJj^  4  milles,  et 
au  cap  el-Mesen  ^^j^\  fjJj^  qm/s'avance  dans  la  mer,  4  milles. 
D'el-Mesen  à  Lebda  ««xJ  (Leptis  m^gna),  4  milles. 
«  La  ville  de  Lebda  est  située  à  peu  de  distance  de  la  mer. 
Elle  était  autrefois  très-florissante  et  très-peuplée;  mais  les 
Arabes  étant  venus  camper  sur  son  territoire ,  s'emparèrent  des 
troupeaux  et  inquiétèrent  les  habitants  à  tel  point  que  ceux-ci 
furent  contraints  d'abandonner  la  ville.  Il  n'en  reste  plus  que 
deux  châteaux  àsses  considérables  où  des  Berbers  de  la  tribu 
de  Hawara  'ij\^  ont  établi  leur  domicile.  Indépendamment  de 
ces  châteaux,  on  voit  encore,  à  Lebda,  un  fort  situé  sur  le 
bord  de  la  mer  et  occupé  par  des  artisans  ;  il  s'y  tient  un  mar- 
-ché  qui  est  assez  fréquenté.  Le  territoire  de  Lebda  produit  des 
dattes  et  des  olives  dont  on  retire ,  dans  la  saison  convenable , 
d'assez  abondantes  récoltes  d'huile.  » 
De  Lebda  à  Cassr  Beni-Hasan  (j^m^  ^^^,  17  milles. 
De  Cassr  Beni-Hasan  à  Mersa  Makrou  j^pCt  ^^j*^,  bon  mouillage 
où  les  navires  sont  à.  l'abri  de  tous  les  vents,  1  mille. 

Du  port  de  Makrou  ^  à  Cassr  Hachem  ^\^  «j^i  et  à  Cassr  Sa- 
mia  iûutUi^^,  \2  milles. 

'  La  Yersîon  latine  porte  Nakdsdoib 


DEUXIÈME  SECTION.  285 

De  Cassr  Samia  à  Soueïca  ebn-Metskoud  :>^  ^\  »iiy^,  12     ^<^'"****  7^  ^^''^''' 
milles. 

De  Soueica  ebn-Metskoud  à  Kenan  ^U#-,  10  milles. 
De  Tripoli  i  Kenan,  on  compte  par  le  désert  180  milles,  et 
par  les  détours,  2 1  o. milles. 

«  Soueïca  ebn-Metskoud,  dont  il  est  parlé  ci-dessus,  tire  son 
nom  de  celui  d'une  tribu  d'Arabes  dite  Beni-Metskoud.  Le  pays 
est  peuplé  de  Berbers  de  la  tribu  des  Hawara  ij\y^^  qui  sont 
entièrement  sous  la  dépendance  des  Arabes.  Il  y  a  un  marché 
très-renommé  et  un  grand  nombre  de  forts  ou  châteaux.  Les 
habitants  cultivent  de  Toi^e  au  moyen  d'irrigations,  et  les  Ara- 
bes viennent  se  pourvoir  chez  eux  des  choses  nécessaires  à  leur 
subsistance.  » 

Ici  finit  la  seconde  section  du  troisième  climat^  contenant,  sur 
celles  d'entre  les  côtes  de  la  mer.  Méditerranée  qui  y  sont  com- 
prises ,  tous  les  renseignements  qu'il  nous  a  été  possible  de  nous  ' 
procurer. 


•       ■ 


S66 


^^^ 


TROISIÈME  CLIMAT: 


■«■U— *■ 


Il     .    I r..».  B j    ,^pj: 


s=« 


TROISIÈME  SECTION. 

Désert  de  Barca.  —  Adjedabia.  —  Atidje!a#  «--^  Z«wil«. 


Feuillet  73  verso. 


BARCA. 


La  contrée  oompnse  dans  cette  section  se  .compose,  en  b^t 
jeure  partie  ^  de  déserts  «  fréquentés  par  des  Ai^bes  méchants , 
«  vicieux,  et  jaloux  de  leurs  voisins.  9  Là  sont  Zawila  ebn-Klitt* 
tab  uiUsdU  ^t  iki^j,  Mestih  {#Xk«^,  Zak  lilt),  Audjela  2k^y,  et 
Barca  iU^j.  Sur  les  rivages  de  la  mer,  on  remarque  divers  ehâ^ 
teaux  dont  ^nous  donneorons  la  description.  Les  plus  èélèbres 
d'entre  ces  contrées  sont  celles  de  Sirt^  (ou  Sort)  c»^  et  d'Adfe* 
dabia  a^Iju^»!;  mais,  de  nos  jours v  elles  sont  devenues  misé* 
râbles  et  dépeuplées  à  tel  point  qu'il  n'en  subsiste  (pour  ainsi 
dire)  que  les  noms.  Cependant  il  y  aborde  des  navires  chaînés 
d'objets  de  consommation  et  le  pays  n'est  pas  entièrement 
improductif.  Nous  en  décrirons  les  villes,  les  territoires,  les 
châteaux,  les  fleuves,  tels  qu'ils  sont  actuellement.  Tout  secours 
et  toute  force  viennent  du  Très-haut.  ■ 
Barca  iU^^  est* une  ville  de  grandeur  moyenne,  dont  l'en- 
ceinte est  peu  habitée  et  les  marchés  peu  fréquentés;  autre- 
fois il  n  en  était  pas  de  même.  C'était  la  première  station  pour 
les  voyageurs  qui  se  rendaient  de  l'Egypte  à  Cairowan.  De 
Barca  dépendent  divers  villages  arabes  situés  dans  une  plaine 
«  d'une  journée  d'étendue ,  environnée  de  montagnes,  et  dont 
«  le  sol  est  naturellement  de  couleur  rouge.  Les  vêtements  des 
«  habitants  sont  de  cette  même  couleur,  en  sorte  qu'on  les 
«  reconnaît  à  ce  signe  dans  les  pays  environnants.  Le  concours 

'  Nous  écrivons  ce  mol  diaprés  la  pronoociation  actuelle  des  habitants  de  Tripoli. 


Feuillet  7^  recto. 


TROISIÈME  SECTION.  287 

de»  voyageurs  (  à  Bajrea  )  est  oomidérablQ  ii  >  cQfttilnesi  éqpoques,  FeuiHet  73  verso. 
parce  que  celte  ville  n'est  vaîsûie  d*aiucune  quipuissô  lui  être 
comparée  eu  fait  46  ressources,  et  <fiAe  d'aHJbuts  êUe  est  si- 
tuée sur  une  côte  .stérile*  Le  pays  produisait  autrefois  du  coton 
d'une  qualité  particulière  et  difiérente  de  toute  autne^  U  y  vivait 
et  il  y  ecdste  encore  des  tanneries  où  Ton  -prépare  des  'Cuirs  de 
boBuf  et  des  peaux  de  tigre  provenant  d- Audjêla»  Les  vaisseaux 
et  les  passagers  qui  viennent  d'Alexandrie  Hj^jS^i^l  ou  de 
l'Egypte  à  Barca^  y  a{^ortent  de  la  laine,,  du  miel  et  de  l'huile  » 
et  en  exportent  une  espèce  de  terre  utile  ^n  médeoine,  connue 
sous  le  nom  de  terre  de  Barca,  et  qpii,  médangée  avec  de  Thuile, 
est  employée  avec  succès  contre  la  gale ,  la  tfeigne ,  et  comme 
vermifuge.  Cette  terre  est  une  sorte  de  .poussière,  qui,  jetée  sur 
le  feu ,  exhale  une  odeur  de  soufre  et  une  fumée  puante  ;  elle 
est  d'une  saveur  également  très*désagréable. 

De  Barca  à  Audjela  ^^K^^l  on  compte,  par  le  désert,  10  jour* 
nées  de  caravane. 

De  Barca  à  Adjedabia.  a^I«Xj^^  6  journées  ou  i5»  milles. 
De  Barca^à  Alexandrie,  2 1  journées  ou  55o  milles  ^ 
«  Le  pays  compris  dans  cet  intervalle  se  nomme  p&ys  dé  Barkin 
«  (J3^  o^'  (ou  plutôt  de  Bamik  ^j^  ^). 

«  Adjedabia  iUji«x»t  est  une  ville  située  dans  un  lieu  couvert 
«  de  cailloux  roulés.  Elle  était  autrefois  entourée  de  murs,  mais 
«  il  n*en  subsiste  plus  que  deux  forts  dans  le  désert.  La  distance 
«  'qui  sépare  Adjedabia  de  la  mer  est  dé  4  milles.  Il  n'y  a  dans 
«  ses  environs  aucune  espèce  de  végétation.  La  population  se  com- 
«  pose  de  juifs  et  de  musulmans  dont  la  profession  est  celle  de 
«  marchands  forains.  Un  grand  nombre  d'Arabes  et  de  Berbers 
«  errent  dans  ces  solitudes.  Il  n'existe  aucun  cours  d'eau,  soit  dans 
«  le  pays  de  Barca,  soit  dans  celui  d'Adjedabia;  on  «Y boit  que 
«  de  l'eau  de  citerne  et  on  se  sert  d'eau  de  puits  pour  arroser 

^  Dans  le  ma.  A.  cette  distance  manque,  — '  Bérénice  P 


ADJEDACIA. 


Feuillet  74  recto. 


AtDJBtA. 


288  TROISIÈME  CLIMAT. 

R  le  peu  de  bié,   d'orge  et  de  menus  grains  qu'on  y  cultive. 

«  Lia  distance  d'Adjedabia  à  Zala  jill)  est  de  5  journées. 

«  Audjela  ^^^t  est  une  ville  petite,  mais  bien  peuplée,  et 
dont  les  nombreux  habitants  se  livrent  à  un  négoce  tel  que  le 
comportent  leurs  besoins  et  ceux  des  Arabes  (  leurs  voisins  ). 
Cette  ville  est  située  dans  im  pays  désert;  le  sol  qui  l'envi- 
ronne produit  des  dattes  et  des  légumes  pour  la  consommation 
des  habitants.  C'est  par  Audjela  qu'on  pénètre  dans  la  majeure 
partie  du  pays  des  noirs,  comme  par  exemple  dans  le  Kowar 
ji^  et  le  Koukou  ^^ .  (  Bâtie  )  sur  un  fonds  de  roche  très- 
dure  ^,  elle  est  très-fréquentée  par  les  allants  et  par  les  ve- 
nants. Les  territoires  d' Audjela  et  de  Barca  ne  forment  qu'une 
seule  province.  L'eau  y  est  rare,  et  l'on  n'y  boit  que  de  celle 
des  citernes  ^. 

«  D' Audjela  à  Zala  iiltj,  on  compte  i  o  journées,  en  se  dirigeant 
vers  l'ouest. 

«  Zala  est  un  bourg  où  se  trouve  un  bazar  fréquenté.  La  po- 
pulation se  compose  de  Berbers,  de  Hawara  «jt^,  et  de  mar- 
chands ;  on  y  trouve  bienveillance  et  protection  ^. 

<  De  Zala  à  Zawila  ^^>  i  o  journées,  en  passant  par  un  bourg 
nommé  Mestih 


^  Cest  par  conjecture  que  nous  traduisons  ainsi  les  mots  f*j>t  \-^t  ^j  A- 

'  La  description  d* Audjela  citée  par  Abulféd'a  n'étant  pas  comjdète,  nous  croyons 
devoir  joindre  ici  le  texte  arabe  d'Edrisi  : 

ijL-ftJt  y  jfi^  t»JiS.U  ^yi  ly*»  iy^ÀA  ijià^  &itô^  iaw^jj  iiiO^ 


;lj-Ê,  *5)^  J.U  Ji:>yJ\  çy,j\  CH  *>*SS.  JJ  J^O^  \^3  y^i»  ^5U, 


i 


tjpyij- 


■4-iL 


'  Le  ms.  B.  ajoute  qu  on  entre  aussi  par  Zala  dans  le  Soudan  ou  pays  des  noirs. 


TROISIÈME  SECTION.  289 

«  De  Zala  au  territoire  de  Wadan  {ji^^\  3  journées. 

«  Wadan  est  une  oasis  (litt.  une  île)  plantée  de  palmiers  toufius 
«  et  couverte  d'habitations. 

«  De  Zala  à  Sirt  c9^'(ou  Sort),  9  journées. 

«  De  Sirt  au  territoire  de  Wadan,  5  journées. 

«  Wadan  ^^t^lj  est  un  district  situé  au  midi  de  Sirt  «^9;^,  où 
sont  deux  châteaux  di.stants  Tun  de  Tautre  d*un  jet  de  flèche. 
Celui  de  tes  châteaux  qui  est  le  plus  voisin  de  la  plaine  est 
inhabité ,  celui  qui  touche  au  désert  est  habité.  Il  y  À  beaucoup 
de*  puits  dont  les  eaux  servent  à  Tarrosage  du  dhorra.  On  voit 
des  bois  à  Toccident  de  la  ville ,  qui  est  entourée  de  nombreu* 
ses  plantati<nis  de  mûriers ,  de  figuiers  de  Fespèce  dite  dhaheb 
4^1^,  et  de  palmiers  produisant  des  dattes  molles  et  douces; 
car  si  les  dattes  d'Audjela  sont  plus  abondantes,  celles  de  Wa- 
dan sont  supérieures  en  qualité. d'est  par  ici  qu  on  entre  dans 
le  pays  des  noirs  et  ailleurs. 

«  De  Zawila  ebn-Khattab  v^^^^  (j^^  ^3j  à -Sirt  (ou  Sort),  on 
compte  5  fortes  journées;  et  de  la  même  vilie  au  petit  marché 
dit  Soueica  ebn-Menkoud  ^^gU  ^^1  BS^ym  ou  ebn-Metskoud  ^^1 
â»p^,  i&  journées. 


iù^' 


w 


«  La  ville  de  Zawila  ebn-Khattab  du  désert  c 
\j^\  est  petite,  mais  il  y  a  des  bazars;  on  entre  (aussi)  par  là 
dans  le  pays  des  noirs.  On  y  boit  de  Teau  douce  provenant  de 
puits.  Il  y  croît  beaucoup  de  palmiers  dont  les  fruits  sont  excel- 
lents; c  est  un  lieu  firéquenté  par  des  voyageurs  qui  y  apportent 
toutes  les  marchandises  et  tous  les  objets  nécessaires  aux  habi- 
tants. Les  Arabes  erreni  dans  la  campagne  et  ils  y  commettent 
autant  de  dégât  qu'il  leur  est  possible.  Tout  le  pays  que  nous 
venons  de  décrire  est  soumis  à  leur  domination. 

«  De  Cossour  el-A'tech  gdJajJI  j^^jiâS  (on  se  rend)  à  Cafez  ^b, 
lieu  appartenant  aux  Nassrat  et  aux  A'mirat  ij^^  ftx^b»  tribus 
arabes  ;  de  là  à  Tolomietha  el^Zelk  éiyl\  aaa^j  ,  lieu  soumis  au 

37 


FcQÎllet  74  recto. 


Feuillet  74  verso. 


290  TROISIÈME  CU»f AT. 

Feuillet  74  verso.     «1  pouvoir  de  diverses  tribus  berbères  devenues  arabes,  et  portant 

«les  noms>  de  Mezata  i^  'i]y^  de  Zenata  iub),  et  de  Fazara  ijjà. 
«  Ces  Berbers  sont  des  cavaliers  très-braves,  très-orgueilleux; 
«  ils  font  usage  de  longues  lances  et  protègent  le  pays  contre 
«  les  incursions  des  (brigands)  Arabes. 

«  Letendue  du  littoral  compris  dans  la  présente  section  est , 
«  en 'ligné  directe,*de  ';^:joumées  dé  naivigation,  ou  de  700  milles; 
«  et  ein  suivant  les  contours  du  golfe^  de  lâ  jounlées,  ou  de 
•  i3^oo  miUeSy  savoir  : 

«  Du  cap  Canan  ^bU  à  Sirt  cj^^«9 ,  dont  nous  avons  déjà  parlé , 
«  3  journées  de  navigation. 

De  Sirt  à  Maghdach  ^I^Xm,  1  journée  et'denrie. 

De  là  à  nie  blanche  UàuuJI  àjaysr^  i  journée  et  demie. 

A  Cassr  Sarbioun  ^^ju^ ^jaj  ,  i  journée. 

A  Cassr  Cafez  jibîjjâj,  i  demi-journée. 

A uv^,  une  demi-journée^. 

,Aux  tours  de  Berouh  ^j^  sl^^'  ^  journées. 

A  Tewkara  ij-fy^  âo  milles. 

A  Tolomîetha  aSa^  ^  5o  milles. 

Au  cap  c>;liJi,  2  journées  de  navigation. 

Tel  est  ritinéraire  considéré  isolément  i  mais  no  Ire' intention 
«  est  de  le  complétera  au  moyen  de  Tindication  dM  ôbâtèaux.  »  Le 
voyageur  qui»  partant  du  cap  Canan,  veut  se  rendre  aux  châteaux 
de  Hasan  ^Im»>  j^^^oS,  a  quatre  fortes  journées  à  faire  dans  un 
désert  aride,  t  plat  et  monotone.  Ces . châteaux ,  de  nos* jours, 
«  sont  inhabités  et  il  n  en  subsiste  que  des  ruines  poudreuses  ; 
«  mais  on  y  trouvé  deux  puits-  peu  profonds  où  les  voyageurs  peu- 
«  vent  s'approvisionner  d-eau  en  quantité  suffisante  pour  leurs 
«  besoins.  » 

*  Le  ms.  B.  porte  une  journée  ;  ma» ,  soit  qu*on  adopte  cette  évaluation ,  soit 
qu*on  préfère  cdle  du  ms.  A. ,  Taddition  des  nombres  ne  donne  point  nn  total 
exact.  —  *  Ou  Tamina  aâ^IU»  d'après  le  ms.  B. . 


TROISIÈME  SECTION.  201 

De  là  à  Assnam  -luol ,  3o  Atnill«8.      -  .   *  Feufliet  74  verso. 

Le  'golfe  porte  le  nom  de  Zediq  ^6j.  Ëti  creusant  des  fosses 
dans  le  sable  et  dans  les  cailloux,  sur  les'boi^ds  dé  la  psier,  on 
trouve  de  l'eau.  «  On  appelle  ce  Heu  Âssnam ,  parce  qu'il  existe 
«  auprès  'dé  là,  danslé.jdésert,  un  grand  nombre  id/idoles^  ou- 
«  vrage  des  anciens4  Grecs.  »         •     - 

De  Assnam  on  va  à  el-Carnain!  ^^^vj^^ohàteau  cimsidérable 
bien  habité,  et  au  centre  duquel,  est  un  puits  profond,  de  nos 
jours  alimenté  par  les  eaUK  pluviales. 

«  De  là  à  Sirt  c^»^,  dont  nous  avons  suffisamment  fait  men- 
«  tion,  on  compte  i3  milles.  » 

De  là  à  Gassr  el-A'badé  i^lAjJt^^^ui^,  sur  le  bord  de  la  mer,  34 
milles. 

De  Gassr  el-A'badé  à  lahoudié  is?i^4i ,  «  lieu  habité  et  arrosé  ^ 

«  au  moyen  de  puits  dont  on  fait  tirer  l'eau  par  des  bêtes. de 
•  somme,  34  milles.  • 

De  lahoudié  à  Gassr  el-A'tech  ^jiJ^\jjAi  (le  château  de  la  Soif), 
«  où  sont  trois  puits  et  des  cultures,  34  milles.  » 

De  Gassr  el-A'tech  à  Manhoucha  iLâj.^,'3  journées  sans  eau, 
et  par  un  terrain  bas  et  imprégné  dé  sel.   . 

Manhoucha  est  située  sur  les  bords  de  ïa  mer;  on  s'y  procure 

"  ^  •        •  •  * 

de  Teau  en  creusant  des  trous  dans  les  cailloux  et  dans  le  sable 
«  du  rivaee  ^.  «  Ge  nom  de  Manhoucha  ou  de  mordue  lui  a  été 
«  donné  parce  qu'il  y  a  dans  les  sables  qui  l'environnent  une 
«  sorte  de' vipère  longue  tout  au  plus  d'un  empan,  dont  la  mor^ 

«  sure  est  nuisible  et  dangereuse,  surtout  durant  la  nuit,  pour 

I  ... 

*  Je  suppose  qu*il  s*agit  ici  de  Cyrène  :  l'indication  qui  précède  autorise  oe^te 
conjecture.  Au  surplus,  le  nom  est  fautivement  écrit  dans  la  version  latine,  pag. 
9a,  lig.  3o. 

*  Tel  est,  ce  me  semble,  le  sens  de  ces  mots  :  ^  j  av'^'^l  ^^\  î  L^l^j 
j^eC^\  f^  cK^t  ;  je  ^16  ^uis  donc  adopter  la- version  laCSne  qui  pôrfe,  pag:  gS, 
et  ejus  incolœ  hahent  aquam  in  cistemis» 

37. 


202  TROISIÈME  CLIMAT; 

Feuillet  78  recto.     «  celui  qui  n'y  prend  pas  garde.  On  y  rencontre  aussi  des  trou- 

«  peaux  de  bœufs  sauvages,  beaucoup  de  loups,  et  (même)  des 
d  lions  qui  attaquent  les  voyageurs ,  lorsque  ceux*ci  paraissent  les 
«  redouter.  » 

De  Manhoucha  à  Bir  el--Ghanam  fia — Il  j^  (le  puits  des  Mou- 
tons),, situé  à  l'extrémité  des  terrains  .salés  dépendants  de  Man- 
houcha jUm^Jl^,  environ  i3  milles. 

De  là  à  Faroukh  ^j^^U  ^  journée  de  3o  milles. 

De  Faroukh  à  Harcara  ij^j^^  2  5  milles. 

De  là  à  Tawsemt  ov«w^  \  2  o  milles. 

De  là  à  Solouc  o>^»  ^4  milles. 

De  là  à  Barca  iCi^ ,  1 5  milles. 

Quant  à  la  distance  qui  sépare  Solouc  ^^U  de  Cafez^ls,  elle 
est  d'une  journée. 

Cafez  est  un  château  construit  au  milieu  de  la  plaine  de  Ber- 
nie  àJiijj.  A  l'est  de  Cafez,  s'étend  un  bois  a^U,  qui  touche  à  la 
mer,  dont  Cafez  est  distante  elle-même  de  4  milles.  Du  même 
côté ,  et  auprès  de  Cafez ,  est  un  étang  qui  s'étend  le  long  de  la 
mer,  mais  qui  en  est  séparé  par  des  dunes  de  sable.  Cet  étang 
est  d'eau  douce,  sa  longueur  est  de  6  milles,  «  et  sa  largeur 
«  d'un  demi-mille.  C'est  vers  la  moitié  de  la  première  de  ces 
«  distances  que  commence  le  bois  dont  il  vient  d'être  parlé.  Le 
«  pays  est  occupé  p?ir  des  tribus  errantes  *.  » 

De  Cafez  à  Cassr  Tewkara  ijSySjèo»  (l'ancienne  Teuchira  ou 
Arsinoé),  2  journées. 

<  Ce  dernier  lieu  est  considérable  et  bien  habité.  Il  y  existe 
«  une  peuplade  berbère.  Les  champs  qui  l'environnent  sont  cul- 
«  tivés  et  arrosés;  on  y  cultive  des  menus  grains. 

« 

*  Nous  suiyons  ici  le  ms.  A.  et  la  version  latine  ;  le  ms.  B.  porte  Baousemt 
'  Après  le  mot  J^lfS,  il  existe  un  mot  illisible  dans  Tun  comme  dans  l'attire 
manuscrit. 


TROISIÈME  SECTION.  295 

De  là  (de  Gassr  Tewkara)  à  Gamanès  o-^U^  château,  lo     Feuillet  75  recto. 
milles. 

De  Gamanès  à  Awtelitk^^l,  château  habite,  1  demi-journée^. 

De  1&  à  Arba*  Boroudj  ^^  iug;!  (les  quatre  tours),  châ- 
teau, 1  journée. 

De  là  à  Gassr  el-A'în  (^\jàûi  (le  château  de  la  Fontaine),  1  o 
milles. 

De  là  à  Tolomîetha  iUU^,  «  place  très-forte,  ceinte  de  mu- 
«  railles  en  pierre ,  1  o  milles. 

«  Tolomîetha  (Tancienne  Ptolemaîs)  est  un  lieu  bien  habité 
«  et  fréquenté  par  les  navires.  On  y  apporte  de  bonnes  étoffes  de 
«  coton  et  de  lin  qu^on  y  échange  contre  du  miel ,  du  goudron  et 
«  du  beurre.  Les  navires  viennent  d'Alexandrie.  Autour  de  cette 
«  ville  campent  des  tribus  nomades,  savoir  :  vers  l'occident,  les 
«  Rawah  ^l^j ,  et  vers  Torient ,  les  Heîb  «^^j^. 

«  Nous  décrirons  par  la  suite,  s'il  plaît  à  Dieu,  les  pays  qui 
«  touchent  à  cette  contrée.  » 

'La  version  latine  porte  (p.  gS)  Mamacques.  —  *  Le  m3^A.  porte  a  journées. 


294  TROISIÈME  CLIMAT. 


QUATRIÈME  SECTIONS 

Alexandrie.  —  lEssr  ou  Fostat  —  Faïaum.  —  fira&ches  dâ  Nil. 

Lac  de  Tennis.  —  Damiette. 


Feuillet 75  recto.  La  présente  section  comprend,  indépendamment  de  la  des- 

cription de  Santarié  a^^juLm*  ,  des  déserts  qui  s'étendent  jusqu'au 
territoire  de  Barca  iiJjj  et  d'Alexandrie  a^jJoJC*-^!  ,  celle  de  di- 
verses parties  de  la  haute  et  de  la  basse  Egypte  jusqu'au  grand 
Nil,  celle  du  Faïoum  p>— ^i,  celle  du  Rif  m — jj  dans  l'Egypte 
moyenne  ^,  et  en  général  celle  des  districts  de  la  basse  Egypte , 
dépendants  de  Missr  ^jia^  ou  qui  font  partie  de  son  territoire.  S'il 
plait  à  Dieu  y  nous  décrirons  tous  ces  pays  en  détail,  avec  ordre, 
suite  et  clarté,  ainsi  que  les  monuments  et  les  curiosités  de 
l'Egypte ,  les  objets  d'exportation  et  d'importation ,  et  les  moyens 
d'obtenir  la  mesure  de  }a  hauteur  des  eaux. 

Nous  disons  donc  que  la  distance  en  ligne  directe  qui  sépare 
la  ville  de  Barca  iCj^  de  celle  d'Alexandrie  «^«xàXLm^I  est  de  2 1 
journées ,  et  voici  comment  : 

De  Barca  aS^j  àrCassr  Nedamé  iUtJo^^,  on  compte  6  milles; 

De  là  à  Takenest  rM,wî^k^  26  milles; 


'  Les  auteurs  de  Y  Abrégé  ont  mal  à  propos  compris  cette  section  dans  la  précé- 
dente; c*est  ce  qui  fait  qu*on  lit,  page  107  de  la  version  latine  :  de  quarta  parte 

NULLA  FIT  MENTIO. 

*  Voyez ,  au  sujet  du  Rif,  la  Relation  de  VEgypte  par  Abd-allatif,  traduction  de 
M.  de  Sacy,  pag.  897  ;  voyez  aussi  les  Recherches  critiques  et  historiqaes  sur  la  langue 
et  la  littérature  de  VEgypte,  pages  17g  et  suiv.  par  M.  Quatremère. 

'  La  version  latine  porte  Nachemest,  mais  ici  nos  deux  manuscrits  sont  d'accord. 


Feuillet  76  verso. 


it 


20 


QUATRIÈME  SECTION.  295 

De  là  à  Maghar  el-Rakim  -«i^l ^U*  (les  cavernes  inscrites),  où     Feuillet  75  recio 
la  présente  voie  rejoint  la  voie  supérieure,  2 5  milles^; 

De  là  au  puits  de  Ha  limé  iL^Jl»-  tf^^j  35  milles; 

De  là  à  Wadi  Makhil  Jukt  ^^1^,  35  milles  ^ 

De  là  au  puits  d'Almeîdan  (^(«x^l  m»-,  35  milles; 

De  là  à  Djenad  el-Saghir^^AïuâJI  ^Us»-,  35  milles; 

De  là  au  puits  d'Abdallah  M\  ô^j^a  4;4u>-  ,  3o  milles; 

De  là  à  Merdj  el-Cheikh  ^jSsJ\  ^j-«>  3o  milles; 

De  là  à  el-Akbàt  jujUJI  ,  2  o  milles  ; 

De  là  aux  boutiques  de  Abi.Halimé  i^JL».  j^l  u^^ 
milles; 

De  là  à  Djerbet  el-Goum  «yUt  a^^.»,  35  milles; 

De  là  à  Cassr  el-Ghammas  qmUûJI^^,  i5  milles; 

De  là  à  Sikket  el-Hamam  ^y\^  o<Xm  (le  chemin  des  Pig|pns), 
i5  milles; 

De  là  au  puits  d'el-A'ousedj  ^^t  4^4^ ,  3o  milles; 

De  là  à  Kenaîs  el-Harir  j^jJl  ^^M^iUâ»  et  aux  moulins,  34 
milles; 

De  là  à  Haniet  el^^oum  «j^t  ouOa»,  3o  milles; 

De  là  à  lAiat  el-Hammam  «Uil  %sj\^y  34  milles;  • 

De  là  à  Thounia  iu3^,  1 8  milles  ;  ' 

De  là  à  Alexandrie  kjijôuSimil\ ,  20  milles. 

Tel  est  ritinéraire  qu  on  suit  en  prenant  la  voie  supérieure 
par  le  désert  ;  quant  à  l'itinéraire  du  littoral ,  le  voici  : 

D'Alexandrie  au  cap  dit  Ras  el-Kenaîsé  jum^^UITi  ^]j  (ou  des 
Eglises),  on  compte  3  journées  de  navigation. 

De  ce  cap  au  port  dit  Mers  el-Tarfawi  ^^U^l  (^^,  une 
journée  ; 

De  là  au  commencement  du  golfe  dit  Djoun  Ramada  ^j 
iIdU;,  5o  milles; 

*  Cette  distance  est  omise  dans  le  ms.  B. 
'  Même  observation. 


296  TROISIÈME  CLIMAT. 

FeuîHet  yS  verw.         De  là  à  Akbat  es-Sollam  jb-JI  «4**^ 

D'Akbat  es-SolIam  à  Mers  A'mara  iij\t  ^^v^^  ^^  milles. 

De  là  à  Mellaha  iu>.>m,  3o  milles. 

De  là  à  Lakka  îjf,  1  o  milles. 

De  Lakka  dépendent  deux  châteaux  construits  dans  le  désert; 
l'un  d'eux  se  nomme  Keb  t^^^^» ,  et  Fautre  Cammar  jU. 

De  Lakka  au  port  de  Tabraca  US^  ^^jj^  (Tobrouk),  5o  milles. 

De  Tabraca  au  port  dit  Ras  Tini  (s^  ^\j  ,  1  journée  et  demie 
de  navigation. 

De  là  à  Boundarié  a^«xju  ,  2  journées. 

De  Boundarié ,  où  la  mer  forme  une  courbure  exactement  di- 
rigée vers  le  couchant,  au  cap  dit  Tarf  Ta'adia  i4>M  c^^J»,  deux 
journées  sans  habitations;  «  la  côte  se  compose  de  montagnes 
«  et  ^  ravins  où  personne  ne  passe,  à  cause  de  Taspérité,  de 
«  Tescarpement  et  de  la  stérilité  (des  lieux).  »  C'est  à  partir  du 
cap  Ta'adia  que  commence  le  golfe  de  Zedik  ou  de  Zedin  ^^j 
ou  {^^>y  La  longueur  de  ce  golfe ,  qui ,  passant  par  Boimdarié  ', 
s'étend  jusqu'à  Alexandrie ,  est,  en  ligne  directe,  de  6  journées 
de  navigation  ou  de  600  milles;  mais  en  suivant  les  contours  du 
littoral,  de  >]  journées  et  demie,  ou  de  11 56  milles \ 

«  A  partir  de  l'extrémité  des  dépendances  de  Tolomîetha 
«  i^M^9  dont  il  vient  d'être  question,  commencent  les  posses- 
«  sions  des  tribus  arabes  dites  Rawah  et  Heîb  ^Ij^  et  i^fj^ ,  qui 
«  sont  nombreuses  et  qui  possèdent  beaucoup  de  chameaux  et 
«  de  moutons.  Leur  pays  est  sûr  et  tranquille,  leurs  montagnes 
«  cultivées;  ils  s'y  livrent  à  l'exercice  de  la  chasse;  le  térébinthe, 
«  le  genévrier  et  le  pin  y  croissent  en  quantité  ;  on  y  voit  beaucoup 

'  n  y  a  lieu  de  croire  qu*il  s'agit  ici  dé'l  ancienne  Gitabathmus. 
'  La  version  latine  porte  lathna. 

•  Le  ms.  A.  porte  :  jv^^xâX^VI  JI  ^  yJ  Jï  isy^JUJI  jl^  ^jJt  ^  I J^^. 
ce  qui  nous  met  à  portée  de  rectifier  le  passage  de  la  version  latine  oà  on  lit  :  \\Uu 
verô  uivÀ  cajus  initium  constitaitur  in  Bondaria, 

*  Nous  suivons  ici  la  leçon  du  ms.  B.  feuillet  lao,  lig.  1. 


ALEXANDRIE. 

Feaiiiet  76  recto. 


QUATRIÈME  SECTION.  297 

de  champs  ensemencés,  de  terrains  fertiles  et  de  dattiers,  et     Feuiiict  75  veno. 
Ton  y  recueille  d'excellent  miel.  La  dernière  des  dépendances 
des  Heib  est  Lakka  aJT. 

«  A  10  milles  environ  de  Boundarié,  est  un  château  considé- 
rable, habité  par  une  peuplade  dite  Naham  ^^^\  le  château 
porte  le  même  nom.  Ces  hommes  s'occupent  beaucoup  de  Té* 
ducation  des  abeilles,  de  la  vente  du  miel  et  de  l'extraction 
du  goudron  qu'ils  obtiennent  du  genévrier  et  qu'ils  transpor- 
tent en  Egypte.  > 

Quant  à  Alexandrie  j; ^j<xjlX*i#^I  ,  c'est  une  ville  bâtie  par 

Alexandre ,  qui  lui  donna  son  nom.  Elle  est  située  sur  les  bprds 
de  la  Méditerranée ,  et.  l'on  y  remarque  d'étonnants  vestiges  et 
des  monuments  encore  subsistants,  «  qui  attestent  l'autorité  et 
la  puissance  de  celui  qui  les  éleva,  autant  que  sa  prévoyance 
et  son  savoir.  Cette  ville  est  entourée  deL'fortes  murailles  et  de 
beaux  vei^ers.  Elle  est  vaste,  couverte  de  hauts  et  nombreux 
édifices,  commerçante  et  riche.  Ses  rues  sont  larges  et  ses  cons- 
tructions solides;  les  maisons  y  sont  carrelées  en  marbre,  et 
les  voûtes  inférieures  des  édifices  soutenues  par  de  fortes  co- 
lonn^.-  Ses  marchés  sont  vastes  et  ses  campagnes  productives.  » 
Les  eaux  du  Nil,  qui  co\de  à  l'occident  de  cette  ville,  passent 
par  des  aqueducs  au-dessous  des  maisons ,  et  parviennent  à  des 
citernes  obscures  et  contiguês  les  unes  aux  autres;  quant  à  la 
ville,  elle  est  bien  éclairée  et  parfaitement  construite.  Il  y  existe 
un  minaret  (  ou  plutôt  un  phare  )  qui  n'a  pas  son  pareil  au  monde 
sous  le  rapport  de  la  structure  et  sous  celui  de  la  solidité;  car, 
indépendamment  de  ce  qu'il  est  fait  en  excellentes  pierres  de 
l'espèce  dite  Kedan  ^jlJ>  ^,  les  assises  de  ces  pierres  sont 
scellées  les  unes  contre  les  autres  avec  du  plomb  fondu  et 
les  jointures  tellement  adhérentes,  que  le  tout  est  indisso- 
luble, bien  que  les  flots  de  la  mer,  du  côté  du  nord,  frappent 
continuellement  cet  édifice.  La  distance  qui  sépare  le  phare 

38 


298  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fcmllti  76  recto,      de  la  Ville  est,  par  mer,  d'un  mille ,  et  par  terre  de  3  milles.  Sa 

hauteur  est  de*3oo  coudées  de  ia  mesure  dite  rechachi  t^Lô^, 
laquelle  équivaut  à  3  empans  ^  ce  qui  fait  donc  i  oo  brasses  £^t» 
de  haut,  dont  96  jusqu'à  la  coupole,  et  4  pour  la  hauteur  de 
ia  coupole.  Du  soi  à  ia  galerie  ^  du  milieu,  on  compte  exacte- 
ment 70  brasses;  et  de  cette  galerie  au  sommet  (du  phare),  26. 
On  monte  à  ce  sommet  par  un  escalier  construit  dans  Tintérieur, 
et  large  comme  le  sont  ordinairement  ceux  qu'on  pratique  dans 
ies  tours.  Cet  escalier  se  termine  vers  le  milieu  (du  phare),  et 
là  Tédifice  devient,  par  ses  quatre  côtés,  plus  étroit.  Dans  l'in- 
térieur et  SQUS  Tescalier,  on  a  construit  des  habitations.  A 
partir  de  la  galerie,  le  phare  s'élève  jusqu'à  son  sommet,  en  se 
rétrécissant  de  plus  en  plus  jusqu'au  point  de  pouvoir  être  em- 
brassé de  tous  les  côtés  par  un  homme  '.  De  cette  même  ga- 
lerie on  monte  de  nouveau,  pour  atteindre  le  sommet,  par  un 
escalier  de  dimensions  plus  étroites  que  celles  de  i'escaiier  infé- 
rieur; cet  escalier  est  percé,  dans  toutes  ses  parties,  de  fenêtres 
destinées  à  procurer  du  jour  aux  personnes  qui  montent,  «  et 
«  afin  qu'elles  puissent  placer  convenablement  leurs  pieds  en 
montant.  »  -# 

Cet  édifice  est  singulièrement  remarquable,  tant  à  cause  de 
sa  hauteur  qu'à  cause  de  sa  solidité  ;  il  est  très-utile  en  ce  qu'on 
•  y  allume  nuit  et  jour  du  feu  pour  servir  de  signal  aux  naviga- 

teurs durant  leurs  voyages;  ils  connaissent  ce  feu  et  se  dirigent 
en  conséquence ,  car  il  est  visible  d'une  journée  maritime  (  1 00 


*  Environ  27  pouces. 

'  Je  préfère  traduire  «K^  par  galerie  plutôt  que  par  étage,  La  leçon  suivie 
peur  le  savant  Hartmann ,  page  35o  (  ^^yM,  ) ,  ne  me  parait  admissible  sous  aucun 
rapport. 

'  Cest  ainsi  du  moins  que  j'entends  ces  niots  :  ^^  ^\^^\  j^ôJim^  U  jI<Ka^ 
iu^>.b  Jo'.  La  version  latine  adoptée  par  M.  Hartmann  t'et  detur  locus  cir- 
t  cumeandi  per  omnes  partes,  >  ne  me  présente  pas  un  sens  assez  clair. 


QUATRIÈME  SECTION.  299 

milles)  de  distance.  Durant  la  nuit  il  apparaît  comme  une  étoile;     Feuillet  76  recio. 
durant  le  jour  on  en  distingue  la  fumée. 

Alexandrie  est  située  au  fond  d'un  golfe  ^  et  entourée  d'une 
plaine  et  d'un  vaste  désert  où  il  n'existe  ni  montagne  ni  aucun 
objet  propre  à  servir  de  point  d<  reconnaissance.  Si  ce  n'était 
le  feu  dont  il  vient  d'être  parlé ,  la  majiure  partie  des  vaisseaux 
qui  se  dirigent  vers  ce  point  s'égareraient  dans  leur  route.  On 
appelle  ce  Seufanous  o^U,  et  l'on  dit  que  celui  qui  construisit 
le  phare  fut  le  même  (homme)  qui  fit  construire  les  pyramides 
existantes  sur  les  limites  du  territoire  de  Fostat  IoIUmjUI  ,  à  l'oc- 
cident  du  Nil;  d'autres  assurent  que  cet  édifice  est  du  nombre 
de  ceux  qui  furent  élevés  par  Alexandre  à  l'époque  de  la  fon- 
dation d'Alexandrie.  Dieu  seul  connaît  la  vérité  du  fait.  Auprès 
de  oette  ville  on  voit  les  deux  aiguilles  (obélisques).  Ce  sont  deux 
pierres  de  foriïie  quadrangulaire ,  et  plus  minces  à  leur  sommet 
qu'à  leur  base.  La  hauteur  de  l'un  de  ces  obélisques  e^t>de  Feuillet  76  veno. 
5  brasses  ^  et  la  largeur  de  chacune  des  faces  de  sa  base,  dé 
10  empans  (90  pouces),  ce  qui  donne  un  total  de  4o  empans 
de  circonférence.  On  y  voit  des  inscriptions  en  caractères  syriens 
ji^^jui».  L'auteur  du  Livre  des  Merveilles  rapporte  que  ces  obé- 
lisques ont  été  taillés  dans  la  montagne  de  Tarim  ou  làrim 
^^^  ou  ^^/¥-itj^. ,  à  l'ouest  du  pays  d'Egypte.  On  lit  sur  l'un  d'eux 
ce. qui  suit  :  .  • 

Moi  la'mor  dl<x^  (^jy^^^  ben-Cheddad,  j'ai  bâti  cette  ville  à 
un  âge  encore  éloigné  de  la  vieillesse,  ma  mort  ne  paraissant  point 
prochaine,  ni  mes  cheveux  blanchis  par  les  ans;  k  une  époque 
où  les  pierres  étaient  comme  de  l'argile ,  où  les  hommes  ne  con- 
naissaient d'autre  maître  «  que  la'mor  ^.  >  J'ai  élevé  les  portiques 


'  Les  deux  manuscrits  portent  ^  im^*  ^  non  pas 'quatre,  comme  on  lit  dans 
la  version  latine. 
^  Telle  est  la  leçon  donnée  par  le  ms.  B.,  bien  préférable,  sdon  nous,  à  ceUe  du 

38. 


300  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  76  verso,     j^  j^  ville  ;  j'ai  fait  couler  ses  fleuves ,  j'ai  planté  ses  arbres  ;  j'ai 

voulu  surpasser  les  ancieâs  rois  qui  la  gouvernèrent,  en  y  £ûsant 
construire  des  monuments  admirables.  J'ai  (donc)  envoyé  Tha- 
bout  ben-Mara ,  de  la  tribu  de  A'd,  et  Makdam  ben*el-0'mar  (  ou 
el^Ghomar),  ben-Abi  Réghal  le  Thamoudite,  à  la  montagne  de 
Tarim  de  couleur  rouge.  Ils  en  ont  extrait  deux  pierres  qu'ils 
ont  apportées  (ici)  sur  leur  dos;  et  comme  Thabout  eut  une 
côte  brisée,  je  lui  consacrai  les  peuples  de  mon  royaume.  Fedan 
ben-Djaroud  el-Moutefeki  m'érigea  ces  pierres  dans  im  temps 
de  prospérité. 

Cet  obélisque  se  voit  dans  un  angle  de  la  ville ,  du  côté  de  l'o- 
rient ;  l'autre  est  dans  l'intérieur  de  la  ville ,  à  quelque  distance. 

On  dit  qufB  la  salle  d'audience  de  Salomon,  fils  de  David,  qu'on 
voit  au  midi  d'Alexandrie,  fut  construite  par  le  même  la'mor  ben- 
Cheddad.  D'autres  en  attribuent  la  construction  à  Salomon.  Les 
colonnes  et  les  arcades  de  cet  édifice  subsistent  encore  de  nos 
jours.  Il  forme  un  carré  long;  à  cbaque  extrémité  sont  seize 
colonnes,  et  sur  les  deux  côtés  longitudinaux,  soixante*sept ; 
dans  l'angle  septentrional  est  une  colonne  de  très-grandes  di- 
mensions portant  un  chapiteau  et  assise  sur  un  entablement  en 
marbre,  dont  les  côtés  sont  de  forme  carrée,  et  ont  80  empans 
(environ  60  pieds)  de  circonférence. 'La  hauteur  de  la  colonne, 
depuis  sa  base  jusqu'à  son  chapiteau,  est  de  9  brasses.  Ce  chapi- 
teau est  sculpté,  ciselé  avec  beaucoup  d'art,  et  fixé  d'une  ma- 
nière très-solide.  Du  reste ,  cette  colonne  est  isolée ,  et  il'  n'est 
personne,  soit  à  Alexandrie,  soit  en  Egypte,  qui  sache  pourquoi 
elle  fut  mise  en  sa  place  isolément.  Elle  est,  de  nos  jours,  trè»- 

ms.  A.  et  à  cdle  de  la  vers,  latine  qui  porte  :  «  hominibus  nondùm  dominis  subjectis.  • 
Quelque  peu  de  foi  que  mérite  la  prétendue  inscription  ci-dessus  traduite ,  encore  est- 
il  juste  d'épargner  à  son  auteur  le  reproche  d*étte  tombé  dans  une  contradiction  aussi 
palpable  que  celle  qui  résulterait  de  ce  passage  comparé  avec  ce  qu'on  Ht  un  peu 
plus  bas. 


QUATRIÈME  SECTION.  501 

inclinée;  mais,  d'après  la  solidité  de  sa  construction,  elle  parait 
à  l'abri  du  danger  de  tomber. 

Alexandrie  fait  partie  de  l'Egypte  et  c'est  l'une  des  villes  ca- 
pitales de  ce  pays.  Les  confins  de  l'Egypte  sont,  au  sud,  la  Nu- 
bie; au  nord,  la  Méditerranée;  du  côté  de  la  Syrie,  le  désert  de 
l'Egarement;  à  l'est  la  mer  Rouge,  et  à  l'occident  les  oasis. 

La  longueur  du  cours  du  Nil  est ,  savoir  : 

Depuis  le  pvage  de  la  mer  où  ce  fleuve  a  son  embouchure, 
jusqu'aux  teires  de  Nubie ,  situées  derrière  les  oasis,  d'environ 
a  5  journées. 

Des  fi:ontières  de  la  Nubie  jusqu'à  la  partie  la  plus  méridio- 
nale de  ce  pays^  d'environ  8  journées. 

De  là  à  l'extrême  limite  dont  nous  avons  déjà  parié  ^,  d'environ 
1  a  journées. 

Quant  à  la  ville  de  Fostat  blki^J  ou  de  Missr  jjou^  ,  elle  reçut 
son  nom  de  Missraîm,  fils  de  Cham,  fils  de  Noé  (sur  qui  soit 
le  salutl),  qui  en  fut  le  fondateur  dès  son  origine  ^.  L'ancienne 
Missr  se  nommait  aussi  A'm  Chams  ^f$^  (ji^B.  ;  mais  lorsque ,  dans 
les  premiers  temps  de  l'islamisme,  Amrou  ben-el-A'ssy  et  les 
musulmans  qui  l'accompagnaient,  vinrent  et  s'emparèrent  de 
cette  ville ,  ils  campèrent  autour  de  Fostat  et  peuplèrent  le  lieu 
de  Missr,  c'est-à-dire  le  lieu  où  est  située  la  Missr  actuelle. 

On  dit  que  cette  ville  fut  appelée  Fostat,  parce  que  Amrou 
ben-el-A'ssy  s'étant  emparé  de  Missr,  et  ayant  voulu  se  rendre 
à  Alexandrie  ;  il  ordonna  que  sa  tente  fût  portée  et  dressée 
devant  lui.  Mais  une  colombe  descendit  sur  le  faite'  de  la 
tente,  et  y  pondit  ses  œufs.  Lorsque  Amrôu  fut  informé  de 

'  Voyei  ci-dessus,  l*^  climat,  iv*  section. 

'  Le  judicieux  Hartmann  a'  très-bien  démontré  les  contradictions  diverses  que 
présente  ici  le  texte  de  notre  auteur. 

'  Pour  comprendre  ceci,  il  est  bon  de  savoir  que  les  tentes  des  personnages 
considérables,  chez  les  Arabes,  ne  se  terminent  pas  en  pointe  comme  les  nôtres, 
mais  que  la  partie  supérieure  est  disposée  presqu'horiiontalement. 


Feuiilet  76  veno. 


MISSR  ou  POSTAT. 


FcuîUct77  recto. 


Feuillet  77  recio 


302  TROISIÈME  CLIMAT. 

cette  circonstance,  il  ordonna  qu*on  laissât  latente  dressée  coofime 
elle  Tétait,  jusqu'à  ce  que  la  colombe  eût  terminé  sa  ponte  :  ce 
qui  fut  fait.  Par  Dieu  1  dit-il ,  nous  ne  porterons  pas  préjudice  à 
celui  qui  nous  aime  et  qui  se  réfugie  auprès  de  nous,,  et  nous 
nous  garderons  d'affliger  cette  colombe  par  la  destruction  de 
ses  œuis.  Il  laissa  donc  subsister  là  tente,  alla  résider  à  Missr 
jusqu'à  l'éclosion  des  œufs ,  puis  il  .partit. 

a  La  ville  de  Missr  porte ,  en  langi^e  grecque  \  le  nom  de  Ban- 

•  blouna  i^ji^Àt  (Babylon).  Elle  est  trës-considérable^^soit  sous  le 
"  rapport  du  nombre  de  ses  édifices,  soit  sous  celui  de  l'abondance 
«  de  toutes  les  commodités  de  la  vie  et  de  tout  ce  qui  est  beau 

<  et  bon.  Les  rues  en  sont  larges,  les  édifices  solides,  les  mar- 
«  cbés  bien  fournis,  les  maisons  contiguês,  les  champs  renom- 
«  mes  par' leur  fertilité.  Quant  aux  habitants,  il  y  en  a  beaucoup 
«  d'éminents  par  leur  piété  aussi  bien  que  par  leur  rang  et  par 
«  leurs  richesses;  ils  ne  sont  ni  travaillés  par  les  sollicitudes,  ni 
«  dévorés  par  le  chagrin;  ils  jouissent  d'une  grande  sécurité,  d'un 
«  calme  parfait,  car  l'autorité  publique  lés  protège  et  la  justice 

<  règne  parmi  eux.  »  ÏJà  longueur  de  la  ville  est  de  3  parasanges. 
Le  Nil  y  vient  de  la  partie  supérieure  de  son  territoire,  passe 
auprès  et  au  midi  de  la  ville,  fait  un  long  détour  vers  l'occident, 
puis  se  divise  devant  Missr  en  deux  branches  ^  qui  se  réunissent 
enfin  pour  n'en  plus  former  qu'une  seule.  Dans  cette  île  on  voit 
beaucoup  de  jolies  habitations  et  d'édifices  construits  sur  les 
bords  du  fleuve.  Elle  s'appelle  Dar  el-Mekias  o^WlijI^t  ou  la 
maison  du  nilomètre  ;  nous  en  parlerons  ci^après.  Qn  y  passe 
au  moyen  d'un  pont  qui  est  supporté  par  une  trentaine  de  ba- 
teaux. L'autre  branche  est  beaucoup  plus  large,  et  on  la  traverse 

'  Le  ms.  A.  porte  en  langue  persane  :  ^^i^SJt  (^^UJtl^  • 

'  Ici  la  version  latine  porte  :  «  qui  conatituentes  parvam  insolam  runùs  conjun- 

•  guntur.  9  Cette  leçon,  qui  sans  doute  est  la  bonne,  manque  dans  nos  deuxiha^ 

nuscrits. 


QUATRIÈME  SECTION.  505 

au  iDoyei|p(run  pont  composé  d*un  nombre  double  de  bateaux     Feuiiiei  77  rccio. 
(c'est-ft-dire  d'environ  soixante).  Un  second  pont  donne  accès 
au  lieu  connu  sous  le  noui  de  Djizé  i[)Ac>*,  où  Ton  remarque 
d'élégantes  habitations,  de  hauts  édifices  et  des  bazars. 

t  Le  terrain  auprès  de  Missr^^^â.^  se  compose  d'argile  qui  n'est 
pas  pure,  mais  imprégnée  de  sel.  Les  édifices  et  les  châteaux 
qu'on  voit  dans  cette  ville  ou  dans  ses  environs  sont  à  plusieurs 
étages;  la  plupart  ont  cinq,  Six,  ou  même  sept  étages,  et  sou- 
vent elles  contiennent  cent  et  même  un  plus  grand  nombre  d'ha- 
bitants. Ebn-Haukal  rapporte,  dans  son  ouvrage,  qu'à  l'époque  où 
il  l'écrivait,  il  existait  dans  le  lieu  nommé  el-Mawkaf  UUjXI  \  une 
maison  connue  sous  le  nom  de  Dar  Âbd-el^Â'ziz^jjJt  Sj^j)^, 
où  l'on  apportait  journellement  quatre  cents  outres  d'eau  pour 
la  consommation  des  personnes  qui  y  étaient  logées,  et  qu'on 
y  comptait  cinq  mosquées ,  deux  bains  et  deux  fours. 
«  Les  plus  grands  édifices  de  Missr  jj^^j»  sont  construits  en  • 
briques.  Les  rez-de-chaussée  restent  ordinairement'  inhabités.* 
Il  y  a  dans  cette  ville  deux  grandes  mosquées  servant  à  la  réu- 
nion (des  fidèles)  et  à  la  khotba  i^fks..  L'une  d'elles  fut  bâtie  ^ 
par  ordre  de  Amrou  ben-el-Assy,  au  milieu  de  bazars  qui  l'en- 
tourent de  toutes  parts.  C'était  autrefois  une  église  grecque; 
elle  fut  convertie  en  mosquée  par  ordre  de  Amrou.  L'autre , 
située  au  sommet  du  Mawkaf,  fut  construite  par  Aboul-Abbas 
Ahmed  ben-Touloun.  Ce  personnage  en  bâtit  une  autre  dans 
le  quartier  dit  el-Kerafat  aîI^I,  habité  par  de  pieux  céno- 
bites. Il  en  existe  encore  une  dans  l'île  formée  par  les  deux 
bras  du  Nil  et  une  sur  la  rive  occidentale  du  Nil,  au  lieu  dit 
Djizé  «>*4. . 

■ 

'  Il  est  en  effet  question  de  ce  lieu  dans  la  traduction  d*ebn-Haukal  par  M.  W. 
Ouseley,  p.  3o  ;  mais  le  mot  UU»^ ,  pris  dans  une  acception  plus  générale ,  signifie 
«  an  Heu  de  réunion  ou  d*altente  pour  les  ouvriers.  » 

•  Sic. 


Feaiilet  77  reno. 


504  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  On  trouve  à  Missr  quantité  de  marchands  de  c^estibles , 
de  boissons  et  de  beaux  habits.  La  ville  est  abondante  en  res- 
sources et  en  douceurs  de  toute  espèce.  Elle  est  de  tous  côtés 
entourée  de  vergers,  de  jardins,  de  plantations  de  dattiers  et 
de  cannes  à  sucre,  arrosés  par  les  eaux  du  Nil  qui  fertilisent 
le  pays  depuis  Syène  jusqu'à  Alexandrie.  L'inondation  et  ie 
séjour  des  eaux  sur  les  terres  ont  lieu  depuis  le  commencement 
des  chaleurs  jusqu'à  la  fin  de  Fautomne  ;  alors  les  eaux  s'écou* 

« 

lent;  on  ensemence  les  champs,  et  l'on  n'a  plus  besoin  de  les 
arroser.  Il  ne  tombe  en  Egypte  ni  pluie  ni  neige,  et,  à  l'excep- 
tion du  Faîoum ,  il  n'y  a  point  dans  ce  pays  de  ville  où  l'on 
voie  de  l'eau  courante  qui  reste  sans  emploi. 

«  Le  Nil  coule,  en  général,  vers  le  nord,  et  la  largeur  des 
terrains  habités  sur  ses  rives  est,  depuis  Syène  jusqu'à  Fostat, 
entre  1  demi-journée  et  1  journée.  Au^iessous  de  Fostat,  cet  es- 
pace s'agrandit,  et  cette  largeur,  depuis  Alexandrie  jusquWx 
dernières  alluvions  qui  s'étendent  du  côté  de  la  mer  de  Col- 
zoum,  est  d'environ  8  journées  ^  A  l'exception  des  rives  du  Nil, 
tout  en  Egypte  est  stérile ,  mais-  dans  la  partie  cultivée  on  ne 
voit  que  jardins ,  vergers ,  arbres ,  villages ,  villes ,  population  et 
commerce.  L'espace  (cultivable)  compris  entre  les  deux  rives 
du  fleuve  est,  s'il  faut  en  croire  divers  «auteurs,  de  5634  nul- 
les. La  longueur  de  son  cours,  d'après  Tauteur  du  livre  inti- 
tulé Khazané  i^\j^,  est  de  4696  milles^.  Quant  à  sa  largeur 
(moyenne),  elle  est,  en  Nubie  et  en  Abyssinie,  de  moins  de 
3  milles,  et  en  Egypte,  de  3  milles.  C'est  un  fleuve  auquel 
nul  autre  ne  peut  être  comparé. 

«  Quant  à  l'île  située  en  face  de  Missr,  et  dont  nous  avons 


*  Nous  Buivons  ici  la  leçon  donnée  par  le  ms.  A.,  qui  porte  : 

.1*1  «*jU^  ^>ijui  ^^  joflïi  «gôJi  t^  ji  isyjuX-in 

'  Le  ms.  A.  porte  5596. 


QUATRIÈME  SECTION.  505 

«  déjà  indiqué  les  édifices,  les  agréments  et  le  mekias,  »  elle  Feuillet 77  verso. 
s'étend ,  en  largeur,  entre  les  deux  branches  du  Nil ,  de  Test  à 
Touest,  tandis  que  sa  longueur  est  du  sud  au  nord.  La  partie 
supérieure,  où  est  situé  le  nilomètre,  est  large;  le  milieu  plus 
large;  la  partie  inférieure  se  termine  en  pointe.  La  longueur 
de  cette  île,  dune  extrémité  à  Tautre,  est  de  2  milles,  et  sa  lar- 
geur (moyenne),  d'un  jet  de  flèche. 

Le  mekias  est  situé  vers  l'extrémité  la  plus  large  de  Tîle ,  du 
côté  de  Torient ,  et  non  loin  de  Fostat.  C'est  un  édifice  considé- 
rable, intérieurement  entouré  d'arcades  soutenues  par  des. co- 
lonnes ^.  Au  centre  est  un  bassin  vaste  et  profond  où  l'on  des* 
cend  par  un  escalier  de  marbre,  et  au  milieu  duquel  on  voit  une 
colonne  également  en  marbre ,  qui  porte  inscrite  une  graduation 
en  nombres  indiquant  des  coudées  et  des  doigts  (ou  firactions  de 
coudée).  Au-dessus  de  la  colonne  est  une  construction  solide  en 
pierres,  peinte  de  diverses  couleurs  où  l'or  et  l'azur  s'entremê- 
lent avec  d'autres  teintures  solides.  L'eau  parvient  à  ce  bassin  au 
moyen  d'un  large  canal  communiquant  avec  le  Nil  ;  elle  ne  ^pé* 
nètre  cependant  pas  dans  ce  bassin  avant  la  crue  du  fleuve^  or, 
cette  crue  a  lieu  au  mois  d'août  ^.  La  hauteur  nécessaire  pour 
arroser  convenablement  la  terre  du  sultan  est  de  16  coudées; 
lorsque  les  eaux  s'élèvent  à  18  coudées,  l'irrigation  s'étend  sur 
toutes  les  terres  des  deux  rives  '  ;  lorsque  la  crue  s'élève  à  a  o 
coudées,  elle  est  préjudiciable;  lorsqu'elle  n'est  que  de  la  cou- 
dées, elle  est  à  peine  suffisante.  «  La  coudée  équivaut  à  a  4  doigts.  » 

^  Le  texte  du  ms.  B.  porte  j^  au  pluriel  ;  il  est  donc  impossible  d*adopterla  version 
de  M.  Hartmann  qui  suppose  (  page  872  )  qu'il  s*agit  ici  de  la  colonne  du  Mekias. 

'  Le  savant  commentateur  remarque  avec  raison  que  cette  indication  est  fieiotive, 
puisque  la  crue  du  Nil  a  lieu,  coipme  tout  le  monde  sait,  vers  Tépoque  du  sol- 
stice d*été. 

*  Tel  est,  ce  me  semble,  le  sens  des  mots  d)L..J^  ^^t  ({^^«d;^!  b *.  T  <^jmI« 
Voyez,  iiu  sujet  de  ce  passage,  les  observations  de  M.  Hartmann,  Edrisii  Africa, 
p.  375  et  376. 

39 


306  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feniiiet  77  verso.  Le  dommage  résukant  d^une  crue  qui  excède  i  &  coudées  con- 
siste en  ce  qu  alors  les  eaux  emportait  les  arbres  et  ruinjesl  (  les 
constructions).  Celui  qu'occasionne  uiiecrue  inférieure  à  m  eou* 

FeaUiet  78  recto,     décs  cst  la  séchercssc  et  (par  suite)  la  stérilité. 

Au  midi  de  Fostat  est  le  bourg  de  Menf  sju« ,  et  au  nord  la 
ville  dhe  A'în  Chams  jM^«â  (j^  ;  l'un  et  l'autre  sont  peu  considé* 
râbles  et  situés  vis-à-vis  le  mont  Mocattam  iiImII  Jui^.  On  dit  que 
c'étaient  des  lieux  de  plaisance  du  tem]^  de  Pharaon  (sur  qui 
soit  la  malédiction  divine!). 

«  Menf  est  aujourd'hui,  en  majeure  partie,  ruinée.  A'în  Chams 
«  subsiste  en  bon  état  de  conservation.  Au  sommet  du  Mocattam 
«  est  un  Keu  connu  sous  le  nom  de  Fournaise  de  Pharaon.  Il  y 
n  avait  un  miroir  tournant  au  moyen  d'un  mécanisme.  Lorsqu'il 
«  (le  roi)  sortait^de  Tune  des  deux  villes,  c'est-à-dire,  de  Menf 
R  ou  d*A*în  Chams ,  il  faisait  monter  dans  cet  endroit  un  homme 
<t  qui  disposait  le  miroir  de  manière  que  l'image  du  roi  fut  tou- 
ff  jours  devant  les  yeux  des  habitants  et  qu'en  aucun  temps  la 
«  crainte  respectueuse  qu'il  inspirait,  ne  cessAt  d'exercer  sur  eux 
«  son  empire  ^ 

«  Aux  environs  de  Fostat  le  crocodile  n'est  point  un  animal 

r 

«  nuisible;  on  dit  m^e  que,  soit  qu'il  descende  de  l'Egypte  su- 
«  périeure,  soit  qu'il  remonte  le  Nil,  parvenu  vis-à-vis  de  Fostat, 
«  il  nage,  renversé  sur  son  dos,  jusqu'à  ce  quHl  ait  dépassé  cette 
«  ville.  On  ajoute  que  c'est  PefiPet  d'un  talisman  ;  c'est  ainsi  qu'il 
«  (le  crocodile)  n'est  point  nuisible  à  Boussir  ^^ju^^,  tandis  qu'il 
t  l'est  à  Achmouni  j^\ ,  bien  qu'il  n'y  ait  entre  ces  deux  lieux 


'  Voicile  texte  de  ce  passage  : 


03 


JOSt 


^^  u^^  jy^  ^j^  u^  f"***l'  «J^^  u*b  <1*3 


(j^  <^   É       mm\  (Jn^  (J^y^  sM^  (^^  (JSf^^jfi  4X.a»>l  (j^  <fTJ*^  '^'  U^ 


(jUf^  ou)  KiJuiA  àsita  a^  ëè^JCt  ^Ui^J  jIJ^ 


QUATRIÈME  SECTION.  507 

«  que  la  largeur  du  Nil  {qui  lesisépare).  Rien  n'e^t  plus  surpre-     Feuillet  78  recio. 

•  Haut.  » 

A  A'in  Chams,  du  côté  de  Fostttt,  croît  le  balsan  (^l»^,  plaute 
dont  on  extrait  le  baume.  On  ne  connaît  pas  au  monde  d'autre 
lieu  qui  produise  cette  substance.  «  Au-desaous  de  Postal  jBSt  le 
village  de  Sirwa  S^jj^ài»  iU^^ ,  très-«gréable ,  et  où  Ton  CsjJbrique 
de  rhydromel  trës^renommé.  Au  territoire  de  Fostat  touche  le 
Mocattam  où  sont  les  tombeaux  de  divers  prophètes,  tels 
que  Joseph,  Jacob,  et  autres  Israélites  (sur  qui  soit  le  salut  I). 
«  A  6  milles  de  Missr,  on  voit  les  pyramides*  Elles  furent 
construites  sur  un  plateau  uni,  et  Ton  ne  voit  dans  les  envi- 
rons aucune  montagne  contenant  de  la  pierre  à  bâtir.  La  hau- 
teur de  chacune  d'elles,  à  partir  du  sol,  est  de  4oo  coudées, 
et  sa  largeur,  tout  autour,  est  égale  à  la  hauteur  ^  Le  tout  est 
construit  avec  des  blocs  de  pierre  d^  5  empans  de  haut,  sur  1 5 
ou  10  de  long,  plus  ou  moins,  selon  que  l'architecture  Texige. 
Ces  blocs  sont  unis  (scellés)  les  uns  aux  autres,  et  à  mesure 
que  l'édifice  s'élève  au-dessus  du  niveau  du  sol,  ses  propor- 
tions se  rétrécissent ,  en  sorte  que  sa  cime  oSre  à  peine  l'es- 
pace nécessaire  pour  faire  reposer  un  chameau  \  ' 
«  Celni  qui  veut  se  rendre  aux  pyramides,  par  terre,  passe  à 
«  Djizé  par  le  pont,  puis  au  bourg  de  Dahchoim  ^^^â^^,  où  est 
«  la  prison  de  Joseph  (sur  qui  soit  la  paix  !  )  ;  3  milles. 

«  De  Dahchoun  aux  deux  pyramides ,  on  compte  5  milles ,  et 
«  des  pyramides  à  la  rive  la  plus  voisine  du  ^l)l,  5  milles. 

«  Sur  les  parois  de  leurs  murs ,  on  voit  quelques  inscriptions 
«  en  partie  efiFacées,  et  dans  l'intérieur  de  chacune  d'elles  est 
«  un  chemin  où  l'on  peut  passer.  Entre  les  deux  pyramides ,  il 

^  Ces  mesures  sont  d*autant  plus  défectueuses  que  les  mots ^4^  m  \sXJû))  sem- 
hlent indiquer  1»  hauteur  j^rpendioiilaîre.Voyes,  au ^urph»,  la  Relation  de  l'Egypte 
d'Âbdallatif,  trad.  de  M.  de  Sacy ,  p.  a  16  el  a  1 7. 

39. 


Feaillet  78  recto. 


FAIODM. 

Feaillet  78  verso. 


308  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  existe  un  caiiai  creusé  sous  terre  et  donnant  passage  de  Tune 
<  à  Tautre.  On  dit  que  ces  monuments  sont  des  tombeaux  de 
«  rois  V  et  qu  avant  d'être  employés  à  cet  usage ,  ils  servaient  de 
«  greniers  à  blé.  > 

A  Touest  de  Missr,  et  à  2  journées  de  distance  de  cette  ville, 
est  celle  de  Faioum  my*à ,  «  qui  est  grande  et  entourée  de  ver- 
«  gers,  de  jardins  et  de  champs  cultivés  ^.  Elle  est  bâtie  sur  les 
«  rives  de  la  rivière  d'EUahoqn  [jy^\  »  de  laquelle ,  d'après  ce 
«  qu'on  rapporte ,  Joseph  le  juste  dériva  deux  canaux  destinés  à 
«  recevoir  les  eaux  au  temps  de  la:  crue ,  et  à  les  conserver  cons- 
«  tamment.  Il  consolida  ces  ouvrages  au  moyen  de  pierres  de 
«  taille. 

«  Le  territoire  du  Faioumt  est  fertile ,  abondant  en  fruits,  en 
«  céréales,  et  particulièrement  en  riz.  L'air  y  est  pernicieux  à 
«  ceux  qui  viennent  des  contrées  lointaines',  et  (en  général)  aux 
«  étrangers. 

'  Nous  croyons  devoir  donner,  par  extraits,  le  texte  arabe  de  ee  passage  im- 
portant : 

k«jP3 lyJUI  £69?  «^  ^A4«^i^c^'  lyJTl^  iOax^t  àjUiJt  «Jok  «;;^l^^ 
yj-4JM^;_^jj  tffiL*  ^^  i»  U  XI  ^  yiH  JU^  J*  U>  ^^j  V**^  C***^ 

^U>l  c»b  c^^^  «141  V'I  «:*M3  «>i?  ^^1  ylTj  ,.^1  ^j,J^  MiaiU 

v>-^>»)  1^3  U^  «À«  &M>»  «»>i^l^  V^^  VyJL*  JJ&  *;X^  JiU  yl^3  <eid«i3 


QUATRIÈME  SECTION.  509 

«  On  voit  à  Faîoum  des  vestiges  de  grandes  constructions,  et     FcaiUet  78  veno. 
«  son  territoire  porte  le  même  nom  que  la  ville.  Ces  construc- 
«  tions  qui  entouraient  tout  le  Faîoimi ,  régnaient  au  pied  d'un 

■ 

«  mur  qui  renfermait  tous  les  districts  du  Faîoum ,  et  contenait 
«  dans  son  enceinte  toutes  ses  villes  et  tous  ses  lieux  habités.  Il 
«  reste  aujourd'hui  si  peu  de  chose  de  ce  mur  que  c'est  comme 
«  nen. 

«  La  rivière  d'EUahoun  fut  creusée  et  les  eaux  y  furent  ame- 
«  nées  par  Joseph  le  juste  (sur  qui  soit  le  salut  I). 

«  Comme  il  était  devenu  vieux,  le  roi  désirait  lui  procurer 
«  du  repos  et  le  dispenser  du  soin  des  affaires,  et  alors  le  nombre 
«  de  ses  domestiques  et  des  membres  de  sa  famille  et  de  la  fa- 
•  mille  de  son  père,  s'était  considérablement  accru.  Il  (le  roi) 
<  lui  concéda  le  territoire  de  Faîoum,  lequel  était  un  marais 
«  où  les  eaux  se  déversaient  et  où  croissaient  des  joncs  et  des 
«  roseaux  ;  chose  qui  déplaisait  au  roi ,  parce  que  ce  lac  était  dans 
«  son  voisinage. 

«  Lorsqu'il  en  eut  Êiit  don  à  Joseph ,  celid-ci  se  rendit  du  côté 

gJU^    LUX  c30UflH^    (JjJH^    ^\^    ij\d\9    ASS3I3    y^l    U,    ^   y^t 

CiH^  j1  JUi   p^l  g^U.  Gr*  Ajjx  ^  lôwyj  ^LaJU  ^j  ^Sfi^  JJij 

^ySi^i.  g^3  jujjj  ji 4<^4 àjAi\  ^^x ai 'jo^  f^ m g>t 

\àjiai\y  o^l^dVI  «XM3  lAmuA^  JU^<^t  é^MâJUt  )^^  AUAlt^t  ^  ijAM^ 

j;^3  UUU3  V^»  vil  jU^  ^^t  ^  Jt  Judlià  y>5>UI  J^3   ^^^ 

>  5ic.  >v  fl      I tl  <A       IS   e»    ,  (><\>^i  ^^3^  OUI  J4 


Feuillet  78  veno. 


510  TROISIÈME  CLIMAT. 

de  Soui  J^  \  où  il  fit  creuser  le  canal  connu  tous  le  nom  de 
Menhi  4^.  ,^  *■■#,  qu'il  amena  jusqu'à  remplacement  d'EUahoun 
ijy^\.  Ensuite  il  construbit  (la  digue)  d'Eilahoun,  et  la  conso- 
lida au  moy«Q  de  pierres  grosses  et  petites,  die  dbaux,  de  bri- 
ques et  de  coquillages,  (ce  qui  forma)  comme  un  haut  mur, 
au  sommet  et  vei»  le  milieu  duqud  il  fit  placer  une  porte^  Der- 
rière, il  creusa  un  canal  qui  s'étendait  au-dessus  du  Faïoiim, 
du  côté  de  Torient.  Il  en  fit  creuser  un  autre  vers  l'occident , 
«  qui  venait  rejoindï^e  le  premier  en  passant  par  les  dehors  du 
«  Faîoum,  (territoire)  qu'on  appelle  Tenbémet  \  L'eau  s'écoula  de 
«  la  vallée  au  canal  oriental ,  et  de  là  vers  le  Nil.  Quant  aux  eatix 
«  du  canal  occidental,  elles  s'écoulèrent  dans  le  désert  de  Tenhé- 
R  met  o^^^  à  l'occident,  et  il  n'en  resta  rien  absolument;  tout 
«cela  eut  lieu  en  peu  de  jours.  Alors  il  (Joseph)  ordonna  qu'on 
«  se  mît  à  l'œuvre.  On  coupa  les  roseaux,  les  plantes  aquatiques 
«  qui  se  trouvaient  là ,  ainsi  que  les  toûflPes  de  jonc  et  les  tanvi- 
«  riscs,  et  cela  durant  que  les  eaux  coulaient  dans  le  Nil.  Ces 
«  eaux  s'introduisirent  alors  dans  le  canal  de  Menhi ,  et  parvin- 
a  rent  à  EUahoun.  Ensuite  on  coupa  (la  digue)  vers  le  canal  du 
«  Faîoum.  Les  eaux  entrèrent  ainsi  dans  cette  province,  l'arro- 
«  sèrent,  et  en  couvrirent  toute  la  surface  <,  en  sorte  qu'elle  de- 
"1  vint  (  comme  )  une  nappe  d'eau.  Tout  ce  travail  fut  fait  en 
a  soixante-dix  jours;  et  lorsqu'il  fut  terminé,  le  roi  dit,  en  le 
«  considérant  :  Voilà  un -ouvrage  de  mille  jours.  C'est  de  là  que 
«  vienl  le  nom  à'Elfaïoum. 

«  Ensuite  Joseph  dit  au  roi  :  Le  bien  public  exige  que  tu  me 
«  confies  une  famille  par  chaque  district  de  l'Egypte.  Le  roi  y 
«  ayant  consenti ,  Joseph  ordonna  que  l'on  bâtit  un  village  pour 
«  chacune  de  ces  familles.  Il  y  avait  quatre-vingt-cinq  familles; 
«  il  y  eut  donc  autant  de  villages.  Lorsque  les  constructions  fu- 

*  n  y  a  probablement  une  erreur  dans  Tindication  de  ce  lieu.  Soûl  étant  situé  aa 
nord  du  FaSoum.  —  •^  Ou  4;;^^.^^  d'après  le  ms.  A. 


,     QUATRIÈME  SECTION.  311 

«  rent  achevées,  Joseph  assigna  à  chaque  village  une  quantité 
«  d'eau  suffisante  pour  arroser  les  terres,  mais  rien  au  delà;  puis 
«  il  assigna  à  chaque  peuplade  Teau  nécessaire  pour  sa  hoisson 
«  durant  le  temps  même  de  la  retraite  des  eaux.  Telle  est  la  des^ 
«  crîption  du  Faîoum.  • 

Quand  on  part  de  Missr  pour  se  rendre^  en  remontant  le  Nil, 
dans  l'Egypte  supérieure ,  on  va  de  Fostat  à  M iniet  el-Soudan 
^\^yiJi  iûuU,  joli  port  situé  sur  la  rivé  occidentale  du  Nil,  et 
environ  à  1 5  milles  de  Missr. 

De  là  à  Beiadh  ^J»\4^  ^,  boui^  entouré  de  champs  cultivés  et  de 
jardins  produisand  toute  sorte  de  fruits,  ao  milles. 

De  là  i  Hama  d^oghair ^.^uUâJt  ^^^,  ao  milles* 

De  là  à  Hama  di-Kebir  jjiJB^^,  houi^  situé  sur  la  rive  orien- 
tale ,  et  dont  le  territoire  est  cultivé  en  blé,  en  vergers,  ea  vignes 
et  en  cannes  à  sucre ,  i  o  milles. 

De  là  à  Deîp  el-Faîoum  ^^yMj^  ou  el-Batoum  i^ys^JI,  sur  la 
rive  orientale,  lo  milles. 

De  là  au  bourg  de  Tonnes  ou  de  lounes  ^y  J^^  ou  cr-*^ , 
sur  la  rive  occidentale  et  à  quelque  distance  du  Nil,  s  milles. 

De  là  à  Dahrout  ^yj^^^  sur  la  rive  occidentale,  i  demi- 
journée. 

De  là  à  Gais  (j»  iJO^ ,  ville  bâtie  sur  la  rive  occidentale ,  2  o 
milles. 

Caïs  (jfeib^l  est  une  ville  très-ancienne  dont  nous  avons  parlé 
dans  la  partie  de  la  description  de  l'Egypte  contenue  dans  le  11* 
climat.  Nous  avons  donné  Titinéraire  de  cette  ville  à  Asouan 
(^t^l  ^;  il  est  donc  inutile  de  revenir  là-dessus. 

Quant  aux  pays  situés  stu-^lessous  de  Missr  ^^^mm,  celui  qui  veut 


Feuillet  78  verso. 


Feuillet  79  recto. 


'  Ge  mot  mamicie  dansle  1110.  A.  et  dans  la  versicm  latine. 

*  Voyei  ci-deMOs,  p.  ia4  et  soiy.  Lea  ameora  de  la  venkm  latine  ont  penaé 
qne  notre  anlaiir  donnait  ici  cet  itinérake.  Ceit  one  inadrertance  de  laquelle  il  est 
f  urprenant  que  le  docte  Hartmann  ne  se  soit  paa  apwqa. 


512  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  79  recto.     S  y  rendre  en  descendant  le  Nil  doit  passer  d'abord  par  Miniet 

juJU;  5  milles; 

Puis  par  el4]a!d  OssUUi ,  ville  considérable,  entourée  de  jardins, 
5  milles; 

Puis  par  Choubra  ijjkA ,  gros  bourg  où  Ton  fabrique  de  Thy- 
xlromel  aromatisé  qui  est  très-renommé,  5  milles; 

Puis  par  lasous  (jm^^m^,  joli  boui^,  5  milles; 

Puis  par  Sarout  ss^j^^  ^,  5  milles; 

Puis  par  Salcan  (^UJU,  5  milles;. 

Puis  par  Zafita  aîl^j,  bourg  où  se  rassemblent  tous  les  navires 
destinés  à  la. pêche  du  gros  poisson,  et  situé  à  Textrémité  supé- 
rieure de  Tîle  où  le  Nil  se  partage  en  deux  branches ,  vis  A  vis  de 
la  ville  de  Santouf  (3>kJUf  {siq).  Cellen^i  est  au  sommet  du  canal 
qui  descend  à  Tennis  ^yt^  et  à  Damiette  Ll^^. 

Au-dessus  de  Chantouf  Oj  b»  m ,  le  Nil  se  partage  en  deux 
branches  dont  les  eaux  descendent  et  parviennent  à  la  mer.  De 
chacune  de  ces  branches  dérivent  deux  canaux  également  dirigés 
vers  la  mer.  L'un  de  ces  grands  bras ,  dont  le  point  de  partage 
est  auprès  de  Chantouf ,  court  du  côté  de  l'orient  et  parvient  & 
Tennis.  De  ce  bras  dérivent  trois  canaux.  L'un  d'eux  part  d'An- 
touhi  jyu»l ,  sur  la  rive  occidentale,  passe  à  Tabcouïs  (j^jkt$  ^, 
et  revient  à  la  branche  principale,  auprès  de  Damasis  ^jNbA«wytd. 
Au-dessous  de  ce  point  est  un  canal  creusé  sur  la  rive  occiden- 
tale ,  et  dont  les  eaux  parviennent  à  Damiette. 

Quant  à  l'autre  branche,  elle  se  dirige,  à  partir  de  Chantouf, 
vers  Toccident,  et  passe  auprès  de  Fais  el-Nahar^lyÂ)l  (jn^^^  Il 


'  Le  ms.  B.  porte  Seroudas  ^^^^jm$  et  Qudc(^  ^ 

*  La  version  latine  porte  Nicaus. 

'  V Abrégé  porte  •  auprès  de  Tennis.  •  Cette  leçon  fautive  a  beaucoup  embarrassé 
M.  Hartmann  ;  la  rectification  que  nous  fournissent  les  deux  manuscrits  est  loin  de 
lever  tous  nos  doutes ,  et  nous  ne  pouvoùs  que  dire  avec  l'habile  commeoialeur  :  •  lo 
t  descriptione  horum  canalium  omninè  hœreo  liœsitoque.  » 


QUATRIÈME  SECTION. 


515 


en  dérive  un  canal  passant  à  Touest,  formant  une  courbure  au- 
près du  bourg  de  Bebih  ^^  \  et  d'où  dérive  le  canal  qui  par- 
vient à  Alexandrie,  et  qui  porte  Je  nom  de  canal  de  Chabour 
j^  A  ^,  L'origine  (  ou  la  prise  d'eau )  de  celui-ci  est  au-dessous 
de  Bebih  ^  k  }.  L'eau  n'y  coule  pas  durant  toute  l'année, 
mais  seulement  durant  le  temps  de  l'inondation  du  Nil.  Lorsque 

* 

les  eaux  de  ce  fleuve  ont  baissé,  le  canal  reste  à  sec,  et  il  n'est 
aucunement  navigable. 

De  cette  grande  branche  qui  se  dirige  vers  Rachid  ^x     >  A; 
(Rosette),  au-dessous  de  Mandioun  {jy^^     ^  *,  de  Samounes 


^^.«w,  et  de  Fouah  •^  et  au-dessus  de  Rachid,  part  un  bras 
du  fleuve  qui  se  rend  vers  un  lac  permanent,  lequel  s'étend  le 
long  du  rivage  (de  la  mer),  vers  l'occident,  jusqu'à  6  milles 
environ  d'Alexandrie,  «  en  sorte  que  lesv marchandises  apportées 
«  par  les  navires  (du  lac)  sont  transportées  par  terre  à  Alexan- 
«  drie. 

«  Sur  ces  divers  canaux,  on  voit  de  toutes  parts  des  villes 
«I  florissantes  et  des  bourgs  très-peuplés.  Nous  en  décrirons  la 
«  majeure  partie,  s'il  plaît  à  Dieu.  » 

Celui  qui  veut  descendre  de  Missr  jj^jt  à  Tennis  j^hv^  ,  a  9 
journées  de  chemin  Â  faire. 

De  Tennis  à  Damiette ,  on  compte  1  journée  de  navigation. 

De  Damiette  à  Rachid,  a  journées. 

D'Alexandrie  à  Missr,  6  journées. 

De  Rachid  à  Alexandrie,  1  journée. 

De  Missr  on  se  rend  à  Zafita  1fc;Aj)^  «  dont  nous  avons  déjà 
ff  parlé  comme  d'un  lieu  où  se  rassemblent  les  navires  destinés 
«  à  la  pêche.  Ces  navires  sont  quelquefois  au  nombre  de  cent 
«  et  plus.  » 

Vis-à-vis.  de  Zafita  aaa*j,  sur  la  rive  gauche,   est  Chantouf 

*  La  version  latine  porte  Malig. 

*  La  même  version  porte  Rafina. 

4o 


Feniilet  79  verso. 


514  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  79  veno.     c2»>^*4S ,  jolie  ville.  De  là  à  Chenwan  {j^yJi^  on  compte  26  milles; 

car  on  descend  à  el-Chameîn  ^52^*^1  >  «  bourg  situé  sur  la  rive 
«  orientale  du  fleuve,  et  dans  le  territoire  duquel  on  cultive 
«  beaucoup  de  cannes  à  sucre,  d'oignons  et  de  concombres,  10 
«  milles  ;  »  vis*à-vis,  et  sur  la  rive  occidentale,  est  Tant  oot ,  «  joli 
«  bourg  dont  les  environs  sont  très^producti&  en  céréales;  »  de 
Tant  à  Chenwan ,  petite  ville ,  on  compte  1 5  milles. 

De  là  en  descendant  à  Cachrat  el-Abrah  ^^^1  i|^âJ,  environ 
1 2  milles,  ft  Ce  dernier  bourg  est  situé  vis-à-vis  de  Chirdjé 

De  là,  toujours  en  descendant,  à  Salahié  iLtM^^  environ 
10  milles. 

«  Salahié  est  une  ville  très-populeuse,  bien  bâtie  et  ^ont  le 
«  territoire  est  bien  cultivé;  mais  les  habitants  sont  voleurs, 
«  méchants  et  connus  par  leurs  mauvaises  mœurs.  » 

Au-dessous  est  Miniet  el-A'tafy  Jixxlt  Sié^  dans  la  province  de 
Gharbié. 

De  là  à  Chioudjé  ^^y^  \  i  o  milles. 

Puis  on  descend  à  Djedwa  i[>4S>,  «  petite  ville  où  sont  des 
«  marchés  très-fréquentés -et  très-bien  fournis,  et  où  l'on  voit 
«  beaucoup  de  navires  spécialement  destinés  au  passage  des 
«  troupes  ^;  »  1 5.  milles.  » 

De  Djiedwa  a^^^sr  à ^  20  milles. 

De  là  à  Miniet  el-A'ttar  jUajJl  4ùyv«,  «  bourg  entouré  de  vei^^ers 
«  et  de  jardins,  »  et  situé  vis-à-vis  d'Antouhi  <S>ul ,  «  autre  bouig 
«  sur  la  rive  gauche,  dont  Iti  territoire  est  également  bien  cul- 
«  tivé  et  où  se  tient  un  marché  à  jour  fixe,  »  20  milles.  » 


*  Le  ms.  A.  porte  Sioubé  i  la  version  latine ,  Siona. 

*  jiâiUMjJl  iijJijiXj  d'après  le  ms.  A.,  ou  ^^^LJI  il>JouJ  «des  habitants,  • 
d*après  le  ms.  B. 

'  Ce  nom  de  lieu  manque  dans  nos  manuscrits  ainsi  que  dans  V Abrégé. 


QUATRIÈME  SECTION.  515 

De  Miniet  eM'tafy  J1»jJI  a^JU,  dont  il  vient  d'être  que&tioa» 
à  Chamairac  ojH^  *  ^^^  ^^  ^^^^  gauche ,  i  o  milles. 

A  partir  d'un  peu  au-dessous  de  Chamaîrac,  boui^  situé  vis- 
à-vis  de  Djedwa  ii^^x^,  jusqu'à  Antouhi  J>£3l,  ci-dessus  indiqué, 
environ  lo  milles. 

Au-dessous  d' Antouhi  la  branche  du  Nil  se  subdivise  en  deux 
bras,  dont  l'un  se  dirige  vers  l'occident  et  l'autre  vers  l'orient; 
ils  forment  une  île ,  se  joignent  auprès  de  Choubra  i^^  et  de 
Damasis  (jMb^H*^^  *  coulent  ensemble  durant  un  court  intervalle , 
puis  se  subdivisent  (de  nouveau)  en  deux  branches  dont  l'ime, 
l'orientale ,  se  dirige  vers  Tennis  (j*iuû3 ,  et  l'autre ,  l'occidentale , 
vers  Damiette  UU-^s. 

Revenons  à  Antouhi  où  le  Nil  se  divise.  Celui  qui  veut  des- 
cendre par  le  bras  oriental  passe  d'abord  à  Miniet  A'ttar  jUai»  iUJU , 
bourg  situé  vis-à-vis  d' Antouhi,  puis  à  Bathat  el-A'sel  Ju^l  Mi^, 
joli  bourg  entouré  de  jardins,  vis-à-vis  duquel,  sur  la  rive  occi- 
dentale, est  situé  un  bourg  plus  grand,  (également)  connu  sous 
le  nom  de  Bathat  Mii  \  puis  à  Atrit  c^l  ^  sur  la  rive  orientale , 
puis  à  Djandjar  j^^ ,  lieu  dont  le  territoire  est  très-fertile  en 
céréales,  et  vis-à-vis  duquel  se  trouve  sur  la  rive  occidentale 
Miniet  Haufi  i>»  i^^,  bourg  considérable  ;  puis  à  Manbit  <j;^hs^», 
lieu  situé  sur  la  rive  orientajie  vis-à-vis  de  Waf  ouwa  Sjjfj^ ,  bourg 
très-peuplé  où  se  trouve  un  joli  bazar;  puis  à  Hamaria  i^^W*  vis- 
à-vis  de  Miniet  el-Haroun  ^jj^  c;huc»,  sur  la  rive  occidentale, 
d'où  l'on  descend  à  Saharecht  le  Grand  ^^^^t  r*  6^  -^q  sur  la  rive 
orientale,  puis  à  Saharecht  le  Petit  j^pjjuôJ^ oUS^  sur  la  rive 
occidentale ,  ■  où  l'on  cultive  avec  succès  diverses  plantes  et  no- 
«  tamment  le  sésame  et  le  chanvre  ;  »  puis  ti  Miniet  Ghamr 


Feuillet  79  verso. 


Feuillet  80  recto. 


^  Le  ms.  A.  porte  ax^  et  la  version  latine  Banna  ;  mais  cette  leçon  est  vicieuse , 
à  en  juger  diaprés  le  ms.  B.  où  les  noms  propres  de  lieux  sont,  en  général,  écrits 
d*une  manière  plus  correcte.  Voyez,  au  surplus,  ÏEdrisii  Africa,  page  SgS. 

*  La  version  latine  porte  Anzit. 

60. 


316  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  80  recto,    jà  (ou.Mit  Ghamrj^  ^ii^HV^),  bourg  sur  la  rive  orientale,  «  où  est 

«  un  marché  ;  il  s'y  fait  constamment  un  grand  commerce  d'im- 
«  portation  et  d'exportation.  »  Sur  la  rive  opposée  est  Miniet  Racba 
iUS;  iUJU;  de  là,  en  suivant  ]a  rive  occidentale,  on  descend  à  Miniet 
el-Firan  yl^jdl!  iUL»  ^  «  où  Ton  cultive  le  cumin ,  Toignon  et  l'ail 
«  sur  l'emplacement  de  l'ancien  château  du  prince.  » 

A  l'orient  de  ce  lieu  est  Dacarcous  (j^^J^ô  ,  «  bourg  très- 
«  considérable ,  entouré  de  vergers  et  de  champs  cultivés ,  et  où 
«  ^e  tient  une  foire  tous  les  mercredis.  »  De  là  on  descend  à 
Miniet  Fimas  \jJ^  ^^aju,  «  joli  bourg  dont  le  territoire  est  entiè- 
rement productif  et  fertile,  »  en  face  duquel ,  sur  la  rive  occiden- 
tale, est  situé  Hanout  vï>yL^ ,  «  bourg  arrosé  par  des  eaux  cou- 
«  rantes,  où  l'on  cultive  beaucoup  de  beau  lin.  Cette  culture  forme 
«  la  principale  ressource  des  habitants.  »  De  là  à  Miniet  Asna  iUJU 
UmI  à  l'orient  du  canal ,  puis  à  Damasis  ^jf».Km.m^ ,  dont  il  a  été 
déjà  fait  mention.  «  Damasis  est  un  bourg  très-peuplé  ;  il  s'y  tient 
a  tous  les  samedis  une  foire  très-fréquentée  par  les  marchands, 
«  où  l'on  vend  et  l'on  achète  des  étoffes  et  des  marchandises  dé 

«  toute  espèce.  « 

Celui  qui  se  propose  de  descendre  par  le  bras  occidental  va 
d'Antouhi  ^yLj\  à  Malih  ^JLt,  ville  commerçante,  située  vis-à-vis 
de  Miniet  A'bd-el-Melik  liUll  iK/^  iUJU,  gros  bourg  sur  la  rive  orien- 
tale, dont  le  territoire  est  très-productif;  20  milles. 

De  Malih  à  Tantana  tJ^iio ,  petite  ville  située  sur  la  rive  occi- 
dentale ,  «  dont  les  habitants  se  livrent  au  commerce  et  vivent 
«  dans  un  état  paisil>le  et  prospère  ;  »  1 5  milles. 

De  Tantana  à  Talti  jaJlb  sur  la  rive  occidentale ,  vis-à-vis  de 
Dja'faria  ii^yu^,  bourg  sur  la  rive  droite;  i5  milles. 

De  Talti  à  Belous  ^^  *  sur  la  rive  occidentale ,  vis-à-vis  de 
Santa,  «bourg  agréable  et  bien  peuplé.  » 

^  Le  ms.  A.  porte  Kirawan  i^\%yxi\  la  version  ialine,  Moniet  Âlamran. 

^  La  version  latine  porte  Foloiis,  mais  nos  deux  manuscrits  donnent  ^JL?  • 


QUATRIÈME  SECTION,  317 

De  Belous  à  Sounbat  UUjLm  ,  «  ville  dont  les  habitants  culti-     Feuillet  80  verso. 
«  vent  le  lin\  se  livrent  au  commerce  et  sont  fort  riches/  et  qui 
«  est  située  sur  la  rive  gauche  du  Nil ,  vis-à-vis  de  la  ville  de 
«  Wancassr^^Ub^.  » 

De  Sounbat  on  se  rend  à  Choubra  à^ ,  «  ville  située  à  Tem- 
«  bouchure  du  canal  qui  fait  face  à  Damasis  fjmmK,m,f^  ^  dont  nous 
«  avons  fait  mention  ci-dessus^.  » 

Celui  qui  veut  se  rendre  de  Damasis  à  Tennis  (jh^aâ?  par  le  Nil , 
descend  d'abord  jusqu'à  Miaiet  Bedr  ^«^  'Uâ^,  environ  2  milles. 
C'est  de  là  que  part,  du  côté  oriental ,  le  canal  de  Chancha Uôlâ , 
qui  passe  auprès  de  la  ville  de  ce  nom ,  <  ville  très^-agréable,  dont 
«  les  environs  sont  bien  cultivés  et  plantés  d'arbres  et  de  cannes 
«  à  sucre.  ■  * 

De  là  à  Aiboubat  i;»UyJI ,  ville  située  sur  la  rive  orientale , 
A  bien  peuplée,  possédant  des  bazars  et  ceinte  d'anciennes  mu- 
«  railles  en  pierre  ;  »  a  4  milles. 

De  là  à  Safnas  jJjJu», ,  «  petite  ville  bien  peuplée ,  »  1 8  milles. 

De  là  en  se  dirigeant  par  terre  vers  l'occident  à  Tanah  ^UIo , 
ville  siluée  sur  la  rive  orientale  du  canal  de  Tennis  ;  2  5  milles. 

De  là  au  lac  de  Zar  jtj,  situé  dans  le  voisinage  de  Farama  U^. 
Ce  lac  touche  au  lac  de  Tennis  ^j^uO?  qui  n'est  séparé  de  la  mer 
que  par  un  intervalle  de  5  millest  II  est  très-vaste^  et,  indépen- 
damment de  l'île  ^  de  Tennis ,  on  y  remarque  celle  de  Hissn  el- 
Ma  AU  (^Aâ> ,  située  vis-à-vis  et  non  loin  de  Farama.  Bardouin 
i:H3^ ,  qui  conquit  la  Syrie  à  une  époque  postérieure  à  l'hégire , 
parvint  jusque-là  ;  et  ayant  couru  le  risque  d'y  rester  submergé 
avec  son  cheval ,  il  revint  sur  ses  pas  *. 

^  Ceci  se  trouve  conforme  à  ce  qu*OD  lit  dans  l'îlinéraire  de  Benjamin  deTudèle, 
page  131. 

'  Et  non  de  la  ville,  ainsi  que  porte  la  Yérsion  latine. 

'  n  s'agit  ici  de  Baudouin,  frère  de  Godefroy  de  Bouillon,  qui,  .d*après  lé  récit 
d'Abulfaradj  (  Hist  dynast.  page  3(77),  mourut  à  Jérusalem  en  1 118  de  J.  C.  Voyes 
aussi  Abulfedœ  Annal,  maslem.  tome  III,  page  37a. 


Feuillet  80  verso. 


Feuillet  81  recto. 


318  TROISIÈME  CLIMAT. 

A  Test  de  Tennis,  en  tirant  tant  soit  peu  yers  le  sud  ^  et  dans 
le  lac  de  ce  nom ,  est  l'île  de  Touna  ASy  ;  au  midi  de  Tennis  est 
l'île  de  Nabalia  iUJLfj;  à  l'occident  du  canal  de  Chancha  l&iU, 
dont  nous  venons  de  parler,  il  existe  un  grand  nombre  de 
villages  et  de  bourgs,  lieux  cultivés  et  produisant  toute  sorte  de 
denrées  utiles. 

Celui  qui  veut  aller  de  Damasis  (jn-^i^^^  à  Tennis  ^^ê^  par  le 
grand  canal,  passe  d'abord  par  Miniet  Bedr ^Jo  i^yL«,  dont^il  a 
été  question  ci-dessus  ;  puis  il  se  rend  à  Bana  Iw  ^  boui^  situé 
sur  la  rive  occidentale  i  i  o  milles.  «  Bana  est  un  lieu  parfaite- 
«  ment  cultivé  et  très-fertile ,  »  au-dessus  duquel  le  Nil  se  partage 
en  deux  branches  qui  forment  une  petite  île,  à  l'occident  de  la- 
quelle est  le  boiirg  de  Boussir^^^u^^;  de  l'autre  côté,  c'est-à-dire 
sur  la  branche  orientale,  est  Rahl-djerah  ^]yf*  S»^j ,  ville  petite, 
mais  dont  le  territoire  est  riche  et  fertile.  Entre  Rahl-djerah  et 
l'embouchure  du  canal  de  Chancha  lâjlâ ,  on  compte  ào  milles. 

De  même,  de  Boussir ^juo^  et  de  Bana  U|  à  Miniet-ebn-Djerah 
zb^  (2^1  iuJU,  située  sur  la  rive  orientale,  et  à  Semenoud  ^>Uw, 
«  ville  jolie,  riche,  peuplée,  située  sur  la  rive  opposée,  et  où 
«  Ton  trouve  à  bon  marché  tout  ce  qui  est  nécessaire  à  la  vie  ;  • 
]  a  milles. 

De  Semenoud,  en  se  dirigeant  par  terre  vers  l'occident,  à  San- 
dafa  Ai«xjUi',  ville  située  sur  les  bords  du  canal  de  Bolkina  i^Â^, 
8  milles. 

De  Semenoud  c^yk^m  à  Tha'banié  iUiUnS,  «  ville  populeuse  et  com- 
«merçante,  »  située  sur  la  rive  occidentale  du  canal,  18  milles. 

De  là  à  Miniet  A'sas  (j«U^  iUJU,  «  bourg  dont  le  territoire  est 
«  très-fertile,  »  12  milles. 


*  Le  ma.  B.,  que  nous  suivons  ici,  oSre  une  leçon  qui  justifie  pleinement  la  con- 
jecture émise  par  M.  Hartmann,  EiriniAfmca,  page  &08. 

*  ^JAhrigi  porte  Sandaca. 


QUATRIÈME  SECTION.  519 

De  là  on  descend  à  Djondjar^j^jj^,  vis-à-vis  de  Wanch  el-     Feuillet  8 1  recto. 
Hadjar^'  cr^>  ^«  *  petite  ville  située  sur  la  rive  orientale ,  »  1 2 
milles. 

De  Wanch  el-Hadjar  à  la  ville  de  Toukba  U>.^  (ou  Tarkha 
U^  d  après  le  manuscrit  B.  ) ,  1  a  milles. 

Cette  dernière  ville  est  située  sur  la  rive  occidentale  du  Nil, 
à  1  a  milles  de  Djoudjar^^^^fi^.  C^est  au-dessous  de  là  que  le  Nil 
se  partage  en  deux  branches  dont  lune,  rorientale,  se  dirige 
vers  le  lac  de  Tennis  ^y»^ ,  et  Tautre ,  Toccidentale ,  vers  Da- 
miette  LV«^5.  Celui  qui,  de  Toukha,  veut  descendre  à  Tennis 
passe  d'abord  à  Miniet  Chahar  Ji^  i^^JU ,  ville  petite ,  mais 
populeuse,  commerçante  et  riche,  située  vid-à-vis  de  Mahallé 
Damnia  iUUd  ik^,  bourg  situé  sur  la  rive  orientale ,  «  à  5  milles 
«  de  distance.  > 
*  Miniet  Damnia  &AJut&  &^  est  au-dessous  de  Chahar  jl^X  ^. 

De   Mahallé  Damnia  X^uU^  «k^  à  Kibab  Baziar  JjtjU  v^^ , 
bourg  considérable  \  1 2  milles. 

De  là  en  descendant  à  Kibab  el-'AVif  vJ4;jJt  ol^i,  16  milles. 

De  là  au  bouig  de  Damou  >«» ,  1 5  milles. 

De  Damou  à  Tamakh  ^i^  ^,  «  ville  populeuse  et  commer- 
«  çante ,  sur  la  rive  orientale ,  2  milles.  » 

De  là  à  Chamous  ^^ ,  bourg ,  1  o  milles. 

De  là  à  Cariet  el-Anssar  jUâi^t  &i^  sur  la  rive  occidentale,  20 
milles. 

De  là  à  Cariet  Wabida  i«K«#>  V>*  sur  la  rive  orientale,  20 
milles. 

De  là  à  Bamabliz  y^^L^  sur  la  rive  occidentale ,  2  o  milles. 

Puis  à  Sebista  ÂXmj^^  4o  milles. 

*  Le  ma.  A.  porte  Waranch  d^Hadjar;  la  tersion  latine,  Nasc  d-Hadjiar. 

*  Nous  suivons  ici  le  ms.  B.,  feuillet  ia5,  recto  iet  verso, 

'  Le  XBS.  A.  porte jLlf  v^  *  ^  version  latine,  Gqebab  al-Bazbar.  « 

*  Noos  suivons  ici  nos  deux  manuscrits  :  Y  Abrégé  porte  Tanah  ^Ut . 


Feuillet  81  recto. 


Feuillet  81  verso. 


DAMIBTTR. 


520  TROISIÈME  CLIMAT. 

Enfin  au  lac  de  Tenais  qi*ms  i^  vers  Toccident,  i5  milles. 

Les  eaux  de  ce  lac.  sont  douces  en  été  lors  de  Tinondation 
du  Nil.  En  hiver  et  jusqu  à  la  saison  des  chaleurs,  les  eaux  de  la 
mer  prennent  le  dessus  et  communiquent  (à  celles  du  lac)  leur 
salure.  I]  y  existe  des  villes  entourées  d'eau  et  semblables  à  des 
îles ,  telles  que  Nafali  Juj ,  Touna  ajjS  ,  Samnat  «Llcw  ,  Hissn  el-Ma 
^m  ^j*ài^ ,  et  on  ne  peut  y  aborder  qu'au  moyen  de  barques.  «  On 
tire  de  Teimis ,  ainsi  que  de  Damiette ,  des  étoffes  fines  de  l'es- 
«  pèce  dite  Dabiki  Ju^d  et  Chorb  c^ .  Sous  le  rapport  de  la  tein- 
«  ture,  rien  n'égale  les  étoffes  de  Tennis,  et  elles  sont  tellement 
«  belles  et  précieuses,  qu'un  seul  manteau,  lorsqu'il  est  broché 
«  en  or,  vaut  quelquefois  mille  dinars,  et  sans  or,  cent  ou  deux 
«  cents  environ.  La  matière  principale  de  ces  étoffes  est  le  lin. 
«  Quant  à  celles  qu'on  fabrique  à  Chata  lk«^,  à  Dinwa  1^^  et 
«  à  Damira  ij^^^  et  dans  le  voisinage  de  ees  îles,  elles  sont 
K  sans  doute  très^fines;  mais  elles  n'approchent  pas  de  celles  de 
«  Tennis  \  » 

Ce  lac  a  peu  de  profondeur.  On  le  traverse  presque  jpartout 
sur  des  bacs.  On  y  rencontre  (quelquefois)  deux  bâtiments  s'é- 
loignantl'un  de  l'autre,  voguant  en  sens  contraire  à  pleines  voiles 
par  le  même  vent ,  et  se  croisant  avec  une  égale  vitesse. 

Quant  à  Damiette  Isby*^,  c'est  une  ville  bâtie  sur  les  bords  et  à 
une  certaine  distance  de  la  mer.  <  On  y  fabrique  des  étoffes  de  l'es- 
«  pèce  dite  Dabkié  i^uwd  et  d'autres  qui,  pour  la  perfection  du  tra- 
«  vail,  approchent  de  celles  de  Tennis^.  »  Le  bras  du  Nil  sur  lequel 
Damiette  est  située  est  dérivé  de  celui  qui  descend  à  la  viile  de 
Tennis  et  dont  le  point  de  départ  est  au-dessous  de  Toukha  U^^ 
dont  nous  avons  déjà  parlé.  Celui  qui,  partant  de  Missr,  désire  s'y 


^  Notre  texte  contient  ici  une  anecdote  fabuleuse  et  sans  intérêt  que  nous  nous 
abstenons  de  traduire. 

\  Voyez,  au  sujet  de  ces  étoffes,  les  Mèm.  géogr,  sur  V Egypte  de  M.  Qoatremère, 
t.  I,  p.  3o8  et  309. 


QUATRIÈME  SECTION.  521 

rendre,  passe  par  les  villes,  bourgs  et  lieux  habités •  dont  nous     Feuillet  Si  verso. 

avons  donné  rénumération,  jusqu'à  ce  qu  il  soit  parvenu  à  Toukha. 

Prenant  ensuite  la  branche  occidentale  du  Nil  qui  coule  vers  » 

Damiette,  il  parcourt,  en  descendant,  lo  milles  jusqu'à  Damira 

ïjA.^^  \  petite  ville  située  sur  la  rive  occidentale  du  canal,  «  où 

c  Ton  fabrique  de  jolies  étoffes  destinées  à  l'exportation,  et  où 

«  il  se  fait  beaucoup  de  commerce;  »  de  Damira,  en  descendant 

le  canal,  à  Cherencas  ^Uî^iâ,   «  ville  petite,   industrieuse  et 

«  commerçante ,  »  située  sur  la  rive  occidentale,  1 7  milles. 

De  là  à  Saremsah  ^\m^j^  (ou  Charemsah  ^LL^),  petite  ville 
située  sur  la  rive  oriental^ ,  a  o  milles. 

De  là  à  Miniet  el-Olouk  (j^\  i^uu,  «  bourg  bien  peuplé,  où 
ic  Ton  trouve  des  pressoirs  à  sucre  et  des  productions  de  la  terre 
«  en  abondance  et  qui  est  situé  sur  la  rive  orientale  du  canal ,  » 
ao  milles. 

De  là  à  Fareskou  jX^U  ^  sur  la  même  rive ,  1  o  milles. 

De  Fare^ou  à  Boura  ij^ ,  «  gros  bourg  dont  le  territoire  est 
•  très-productif,  »  1 5  milles. 

Et  de  Boura  à  Damiette  ^«  .  ,  .  . 

«  Ce  qui  fait ,  pour  la  distance  totale  de  Toukha  à  Damiette , 
io5  milles. 

«  De  même  de  Toukha  à  Damasis  (jM^yMb«À ,  on  compte  1 1  o 
«  milles. 

«  De  Damasis  àr Antoubi  fy^^  >  environ  90  milles. 

«De  l'embouchure  d'Antouhi  à  Chantouf  Oyh  âJS,  100 
«  milles. 

*  Le  ms.  A.  porte  Dahira  ^^^ . 

'  Nous  suivons  ici  l'orthographe  de  nos  deux  manuscrits,  quelque  vicieuse 
qu*elle  puisse  être.  Toutes  les  cartes  (  sauf  toutefois  celle  de  Paul  Lucas)  portent 
Fareskour,  et  c*est  ainsi  que  nous  avons  nous-méme  entendu  prononcer  ce  nom  sur 
les  lieux. 

'  L'addition  des  quantités  ci-dessus  ne  donne  que  ga  milles  :  on  peut  supposer 
que  la  distance  entre  Boura  et  Damiette  est  de  1 3  milles. 

4i 


Feuillet  81  verso. 


Feuillet  8  a  recto. 


522  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  Et  de  Ghantouf  à  Postât  ^lk«Mi,  5o  milles.  » 

Mais,  pour  revenir  au  canal  de  Mahalié  îi^l  ^^^  nous  disons 
que  son  point  de  départ  est  au-dessous  de  Tantana  ^gJai^  ^  et 
qu'il  coule  vers  l'occident  jusqu'à  Chermah  ^U^  ^  situé  sur  le  . 
canal  de  Damiette. 

De  ce  point  à  Miniet  Ghazal  J|>^  i^uU  à  l'orient,  on  compte  20 
milles. 

«  Ce  bourg,  très-agréable  et  offrant  beaucoup  de  ressources, 
«  est  situé  vis-à-vis  de  Mahallet-'Âbi'l-Heïthem  ^â^I  ^I  J^k^  sur 
R  la  rive  occidentale.  »  , 

De  Miniet  Ghazal  à  l'embouchure  du  canal  de  Bolkina  iU^ 
AÂxiU*  5"^  «  bourg  dont  le  territoire  est  couvert  de  jardins  et  de 
«f  cultures,»  i5  milles. 

A  partir  de  là,  commence  un  autre  canal  qui  coule  directe- 
ment à  l'ouçst,  «vers  Sakha  Lscp,  et  sur  lequel  on  voit  d'abord 
«  à  l'occident  Dar  el-Bacaryult  jtd;  »  plus  bas,  également  à  l'occi- 
dent, le  bourg  de  Ma'tamadié  iuOv40t«,  puis  celui  de  Matboul 
Jyyu  à  l'occident,  «  où  se  tient  un  marché  à  jour  fixe,  »  puis 
Sakha  I^p.  «  Sakha  est  dans  les  terres,  et  c'est  un  chef-lieu  de 
«  district.  »  De  là,  en  se  dirigeant  vers  le  midi ,  on  va  à  Mahalié 
Sirt  *^j^  xX^,  puis  à  Menouf  el-A'lia  UXikJI  c3>^,  «  bourg  dont  le 
«  territoire  est  fertile  et  les  dépendances  bien  peuplées  ;  »  puis  à 
Sekaf  (3^,  «joli  village  dont  les  habitants  vivent  dans  l'abon- 
«  dance  de  toutes  choses;  »  puis  enfin  à  Chantôuf  (3^1iÂi.â. 

Reprenons  notre  itinéraire  à  l'embouchure  du  canal  de  Bol- 
kina dont  nous  venons  de  parler.  De  là  on  descend  à  Mahalié 
aV^I,  «  grande  ville  où  sont  des  marchés  bien  fournis,  et  où  il 
«  se  fait  constamment  des  affaires  de  commerce  » 

A  45  milles  de  Mahalié  on  trouve  la  ville  de  Sanhour  j^^^u» 

^  Le  ms.  A  porte  Tanta.  — -  *  La  version  latioe  porte  Seremsah. 
*  Nos  deux  manuscrits  sont  d  accord  sur  1  orthographe  de  ce  nom.  La  conjecture 
émise  par  M.  Hartmann  {Edns.  Afr.  page  4aa)  se  trouve  donc  confirmée. 


/  QUATRIÈME  SECTION.  •     323 

OÙ  aboutit  le  canal  de  Bolkina.  Cette  ville  a  vis-à-vis  (Telle,     FevHUt  8a  recto. 
à  Torient  et  à  i  mille   et  demi  de  distance,  celle  de  Sendia 
i^JuUi  \  jolie  ville  située  à  1 5  milles  de  distance ,  par  terre ,  de 
Semenoud  ^yL^^ .  Cette  dernière  ville  est  sur  le  canal  de  Tennis 
et  de  Damiette. 

De  Sendia  on  se  rend  à  la  ville  de  Mahsdlé  SV^I  ;  de  là  à  Ma- 
hallet  el-Dakhel  J^loJI  iik^,  bourg  situé  à  l'occident  du  canal; 
de  là  à  Damira  ùjxa:>  ,  «  où  Ton  marque  d'un  signe  les  étoffes  dites 
Choroub  ^;  »  Tune  et  Tautre  sont  de  grandes  villes  «  où  Ton  £i- 
«  brique  (des  tissus)  pour  les  riches  et  pour  les  pauvres;  »  de  là 
on  se  rend  à  Damiette. . 

«  Nous  venons  de  décrire  ^i'une  manière  suffisante  les  canaux 
«  orientaux  (du  Nil),  ainsi  que  leurs  ramifications.  Il  nous  reste 
•  à  traiter  convenablement  des  canaux  occidentaux,  et  de  l'état 
«  des  pays  situés  sur  leurs  rives.  » 

Nous  disons  donc  que  le  voyageur  qui  désire  descendre  de 
Missr  à  Alexandrie  passe  d'abord  devant  l'île  d'Âncach  ^Ubl  et 
devant  Embabé  A^lf^'y  villes  situées  entre  les  deux  rives  du  Nil, 
c  et  où  l'on  avait  coutume  d'apprivoiser  les  bêtes  sauvages  à  l'é- 
«  poque  de  la  domination  du  prince  de  l'Egypte  ^  ;  »  i  o  milles. 

Puis  à  Akhssass  ^Ua^i^I  ,  «  lieu  couvert  de  vergers ,  d'édifices 
«  et  de  jardins  d'agrément;  «  20  milles. 

De  là  en  descendant  le  Nil  à  Dhorouat  iyjS,  5  milles. 

De  là  à  Chantouf  ùjUm»  ,  petite  ville  bien  peuplée  «  dont  le. 
«  territoire  est  fertile  »  et  qui  est  située  vis-à-vis  d'Omm-Dinar 
jU^d  l»l,  joli  bourg  sur  la  rive  occidentale ,  20  milles. 

De  là  à  Achmou  (ou  plutôt  Achmoun)  Djoreîch  (J^js^j^^U 
petite  ville  sur  la  même  rive,  1 5  milles. 

'  On  trouve  sur  la  carte  du  général  Reynier  un  lieu  du  nom  de  Seneta,  dont 
la  situation  parait  correspondre  à  cdle  de  la  ville  dont  il  est  ici  question. 

Il  vUaII  U4  (ou  ftCjS)  çi^  <$sJi-  —  '  Sic. 

.U  >aW  ^Ll  «Je*  i  UyAi  tft^jJ'  ^j3  f^ji  to^'. 

&1. 


Feiiiilat  82  recto. 


Feuillet  82  verso 


524  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  là  à  el-Khoreïch  ou  ei-Djoreïch  (^^^  ou  Jb^^  sur  la  rive 
orientale,  18  milles. 

«  Cette  dernière  ville  est  jolie ^  située  dans  un  vaste  et  beau 
(:  pays,  commerçante,  bien  bâtie  et  entourée  de  vignobles  et 
«  de  vergers.  » 

De  là  à  Remal  el-Sanim  |<NJuâ3l  JU^ 

Par  la  permission  du  Très-haut ,  il  s'opère  en  ce  lieu  un  pro- 
dige consistant  en  ce  que,  si  l'on  enterre  un  os  dans  le  sable,  au 
bout  de  six  jours  il  se  convertit  en  une  pierre  très-dure. 

De  Remal  el-Sanim  on  se  rend  i  Abi-Iahnes  (jêJ^  jjI  ,  gros 
bourg  entouré  de  jardins;  de  là  à  Tarnout  k^j^,  petite  ville 
bien  peuplée  où  il  se  fait  beaucoup  de  commerce;  et  de  Tar- 
nout  à  Chantouf,  5o  milles. 

Auprès  de  Tarnout  ^^  est  une  mine  de  sel  natron  d'une 
excellente  qualité;  on  en  expédie  dans  tous  les  pays.  Tarnout 
isyjj^  est  sur  le  canal  de  Cbabour  jyi\^  ;  en  e£Pet  lorsque  ce  bras 
du  Nil  est  parvenu  à  Remal  el-Sanim  |fiJuAll  JU; ,  il  se  subdivistî 
en  deux  canaux,  dont  l'un,  Y  occidental,  passe  à  Tarnout  193^,  à 
Bestama  iLtl:LMO,  àTanoutc;>yl9,  à  Cbabour j^Lfi,  gros  bourg,  à 
Mahallet  el-Seïda  ««XjuJI  aK^,  à  Resial  Jtu»;,  à  Caranta  ou 
Faranta  Aki^i  pu  aIûj^,  à  Souc  abi-Mena  lu  j<  ^^^,  à  Caranfil 
Juub^ ,  à  el-Karioun  ^y^^^ ,  à  Ssabar^^A^e ,  et  enfin  à  Alexandrie 

Ce  canal  n'est  rempli  d'eau  et  on  n'y  peut  naviguer  qu'à  l'épo- 
que de  la  crue  du  Nil ,  attendu  que  son  niveau  est  plus  élevé  que 
celui  des  basses  eaux  du  fleuve*  Ce  canal,  lorsqu'il  est  parvenu 
à  Ternout  ^yj^ ,  forme  une  courbure  et  se  dirige  vers  l'orient 
au  point  de  coïncider  avec  l'autre  auprès  de  Malig\  et  de  manière 
à  former  l'île  de  Biar ^U^ . 

Quant  au  point  de  départ  du  canal  orientaL  il  ^st  auprès  de 

^  Nos  deux  maouscrits  étant  à  peu  près  illisibles  ici,  nous' croyons  devoir  suivre 
la  version  latine. 


QUATRIÈME  SECTION.  525 

Remai  el-Sanim  joJuâJI  JU^.  Ce  canal  se  dirige  vers  le  nord,  et  Feoitiet  83  verso. 
va  rejoindre  Tautre  auprès  de  Bebih  ^  \  «  Dès  son  origine ,  au- 
«  dessous ,  on  trouve  sur  la  rive  orientale  des  champs  cultivés  et 
<i  de  nombreux  villages  qui  se  succèdent  sans  interruption  jus- 
«  qu'auprès  de  Menouf  el-Asfali.jLà^^  c3y-*.  »  De  là  il  (le  canal) 
passe  à  Thana  U$,  puis  à  Cabic'ba  Iû^aaS,  puis  à  Beîdaria  ajjIowv»  , 
lieu  situé  en  face  d'el-Menar  jUil  ou  Bebih  ^,  sur  la  rive  occiden- 
tale :  c'est  là  que  les  deux  canaux  se  réunissent  et  n'en  forment 
plus  qu'un.  Au-dessus  de  Bebih  est  un  bourg  dit  Colaïb  el-'O'm- 
mal  JUj(II  <^a^  .  Le  Nil  descend  ensuite  vers  le  nord  jusqu'à  Sa 
0U0  bourg  situé  sur  la  rive  orientale,  vis-à-vis  de  Chakla  ât(j^ 
sur  la  rive  occidentale ,  1 5  milles. 

«  De  Sa  aU»  à  Estafia  A^lkMet,  joli  bourg  bien  peuplé,  sur  la 
«  rive  orientale ,  2  o  milles. 

<  De  là  à  Mahallet  el-A'louï  (5;^^!  ^Uoâ ,  gros  bourg  entouré  de 
«  jardins  et  de  cultures ,  situé  vis-à-vis  de  Somabi  (£fj^ ,  autre 
n  bourg  sur  la  rive  occidentale ,  1 5  milles.  » 

De  Mahallet  el-A'louï  ^>i^l  *^^-^  à  Fouah  »>i ,  1 5  milles. 

«  Fouah  est  une  jolie  ville  dont  le  territoire  produit  des  fruits 
n  et  toutes  choses  en  abondance  ;  il  y  a  un  marché ,  et  c'est  un 
«  lieu  de  commerce.  »  Vis-à-vis  de  Fouah,  le  Nil  se  divise  en  deux 
branches  de  manière  à  former  l'île  dite  d'el-Raheb  4^tyt ,  à  l'ex- 
trémité de  laquelle  est  située  Sendioun  ^^«xju»,  «  qui  fut  jadis 
«  une  ville,  mais  qui  est  aujourd'hui  ruinée^,  et  dont  il  ne 
«  subsiste  que  les  vestiges  et  divers  villages  contigus.  »  De  Fouah 
ùyk  à  Sendioun  sur  la  rive  orientale,  on  compte  environ  i5 
milles.  .• 

Sur  la  rive  opposée  est  le  bourg  de  Samdisi  ^^«^o^^w  dbtant 
de  Somabi  (s^jj^^  de  i5  milles.  Un  peu  au-dessous  de  Samdisi 
t^u»jj4)ww,  dérive  un  bras  du  Nil  peu  considérable  qui  se  décharge 

*  La  version  latine  porte  Malig. 

*  Je  lis  ici  e\^>  U^- 


Feuillet  Sa  verso. 


Feuillet  83  recto. 


nACHID 

ou 

ROSETTE. 


526  TROISIÈME  CLIMAT. 

dans  le  lac  Mari  i^U  ^  situé  au  nord-ouest  et  dont  Tétendue  est 
à  peu  près  de  4o  milles  de  long  sur  3  milles  de  large.  €e  lac  a 
peu  de  profondeur  jusqu'auprès  du  rivage  de  la  mer  dont  il  suit 
les  contours.  A  une  distance  de  6  milles  de  Rachid  «Kxâ;  (Ro- 
sette), son  embouchure  est  d'en^ron  dix  brasses  de  longueur  sur 
une  laideur  égale  à  celle  d'un  jéf  de  pierre.  Ce  lac  communique 
avec  un  autre  qui  a  a  o  milles  de  long  et  une  largeur  moindre  que 
celle  du  premier.  Les  eaux  n'en  sont  point  profondes  «  «  cepen- 

•  dant  il  est  navigable  jusqu'à  son  extrémité.  »  De  ce  point  jus- 
qu'à Alexandrie,  on  compte  6  milles»  Les  voyageurs  quittent  (ici) 
les  navires  et  continuent  leur  route  par  terre  et  en  caravane 
jusqu'à  Alexandrie. 

Quant  à  la  descente  à  Rosette  par  le  grand  bras  du  Nil ,  en 
voici  l'itinéraire  :  de  Samdisi  ^pMi!«X4VM  à  Hafer  jiW,  bouig  situé 
vis-à-vis  de  Nessoubis  el-Romman  {j\^ji^  ly^y^  *  bourg  sur  la  rive 
orientale,  20  milles. 

De  Hafer^U.  à  el-Hadidia  is!«x^ jJt  \  1 5  milles. 

Et  de  là  à  Rachid  ^y^j  (Rosette) 

«Cette  dernière  ville  est  florissante.  Il  y  a  des  marchés,  du 
«  commerce,  de  l'industrie.  La  campagne  qui  Tenvironne  produit 
i  du  blé ,  de  l'orge ,  toute  sorte  de  légumes  «  des  dattes  et  des 
«  fruits  en  abondance;  on  y  trouve  en  quantité  du  poisson  de 
ft  mer  et  du  poisson  du  Nil  ;  on  y  pêche  le  Delis  ^nj^^  ',  on  le 
«  sale ,  on  le  transporte  au  loin ,  et  c'est  un  objet  de  commerce.  > 

«  La  plupart  des  bourgs  et  des  villages  de  TEgypte  sont  dans 

•  le  Djauf  Oyef^  (ou  plutôt  dans  le  Hauf  Oy^)  et  dans  le  Rif  o^; . 


*  Maréotis. 

*  La  version  latine  porte  Giodaidia,  mais  nos  deux  manuscrits  sont  d'accord  sur 
]*orthographe  que  nous  proposons. 

'  n  faut  probablement  lire  ici  ^jmJuJà  «  c'est-à-dire  \a  telîine,  sorte  de  coquillage 
bivalve  au  sujet  duquel  on  peut  consulter  la  Chresiomathiê  arabe  de  BL  de  Sacy,  1. 1* 
p.  là'],  et  la  traduction  d'Ahd-allatifpAr  le  même  auteur,  p.  1&7  et  3iÀ. 


QUATRIÈME  SECTION.  527 

«  Le  Rif  est  la  contrée  située  au  midi  du  Nil  \  La  majeure  partie     Feuillet  83  recto. 

«  des  habitants  de  ces  villages  sont  des  Coptes  chrétiens  et  jaco- 

«  bites.  Ils  possèdent  im  grand  nombre  d^églises.  C'est  un  peuple 

t  inoffensif  et  qui  vit  dans  l'abondance  de  tous  biens.  £bn*Hau- 

«  kal  rapporte,  dans  son  ouvrage,  que  les  femmes  coptes  accou- 

«  chent  souvent  de  deux  ou  de  trois  enfants  à  la  fois,  et  qu'on 

«  ne  peut  attribuer  une  telle  fécondité  qu'à  l'influence  de  l'eau 

«  du  Nil.  » 

De  Rachid  à  Alexandrie,  on  compte  60  milles,  savoir  : 

De  Rachid  aux  Sables  JU^t  et  à  Boukir^^^j^,  3o  milles. 

De  là  à  el-Cassreîn  ^j^ajJl  et  à  Alexandrie,  3o  milles. 

«  On  pèche  à  Alexandrie  une  espèce  de  poisson  rayé  dont  le 
«  goût  est  agréable ,  et  qui  s'appelle  el-A'rous  crjj^t  ^. 

«  Nous  avons  donné  l'itinéraire  de  Missr  ^y^^  à  Asouan 
«  ^I^^l  et  au  Saîd  «x^uumJI.  Nous  avons  également  décrit  la  route 
«  de  Missr.  à  Afiikia  iC^jil  '.  »  Notre  intention  est  maintenant 
d'indiquer,  station  par  station,  le  chemin  qui  conduit  de  Missr  ^ 

à  Sedjelmesa  par  Behnesa  U^bÂy^,  et  qui  fut  suivi  par  les  Mo- 
ravides  (j^|/ll,  en  53o  de  l'hégire  (  1  iSy  de  J.  C). 

De  Missr  à  Behnesa  Ujl^,  dn  compte  7  journées. 

De  Behnesa  à  Djob-Manad  dU«  v^i  ^  journée. 

PuisàFeîdia  is!<>^,  1  journée. 

Puis  a  journées  sans  eau. 

A  la  fontaine  de  Caïs  (jmhn»  (JSi^  «  1  journée. 

A  Ghaiat  c;»Uà ,  1  journée. 

A  la. montagne  d'Amtalas  (jm^UmI  J^»>,  1  journée. 

'  Voyes  sur  le  Hauf  et  sur  le  Rif,  la  même  traduction,  p.  397 ,  et  les  Recherchés 
critiques  et  historiques  sur  la  langue  et  la  Uttirature  de  VÉgypte^  pages  179  et  suiv. 

'  D*aprè8  notre  auteur,  Tusage  de  ce  poisson ,  rôti  ou  cuit  de  toute  autre  maniàre, 
procure  des  rêves  agréables  ;  mais  ce  conie,  dont  le  sens  est  difficile  à  comprendre, 
ne  nous  parait  pas  mériter  la  peine  d*être  traduit  en  entier. 

'  Ou  plutAt  à 


Feuillet  83  recto. 


Feuillet  83  verso. 


528  TROISIÈME  CLIMAT. 

A  Nasnat  i;;»UMu\  i  journée. 

A  la  rivière  de  Castara  jl^k^u»  ^^*l^,  i  journée. 

A  la  montagne  de  Sarwaï  i^^j^  J^*^,  i  journée. 

Au  désert  de  Tebdit  <^*Sa5  ÎJ^jc»  ,  3  journées  sans  eau. 

A  letang  de  Chenawa  iljl_jwû^.>^,  dont  l'eau  est  potable, 
1  journée. 

Au  mont  Tati  jb  Sj^,  i  journée. 

A  Samela  ^ULm,  i  journée. 

A  Sirou,  dans  la  montagne,  J^  ii3>^>  i  journée. 

Au  désert  de  Metalawat  oj^Uu,  6  journées  sans  eau. 

A  Necaou  ^Ui ,  i  journée. 

A  Salouban  ^l^^^,  montagne,  i  journée. 

Au  mont  Wedjad  ^\^^  J^jjof ,  i  journée. 

A  Nadrama  iul;<xi. 

Au  mont  Cozoul  Jf^ji  jLfL»- ,  i  journée. 

Au  mont  Aîdemour  ^«x^l  ^  3  journées  de  désert  sans  eau. 

A  Soulkaîa  iilOU,  a  journées. 

A  Tamet  o^b,  i  journée. 

A  Scdjelmasa  lUM^tXfg ,  i  journée. 

Ce  chenîiin  est  rarement  fréquenté.  «  Les  Moravides  ^^(^..^..4^11 , 
•  pour  le  parcourir,  prirent  des  guides.  » 

De  Missr  jjiâ^  à  Bagdad  dl^xig,  on  compte  S 70  parasanges, 
ce  qui  éqiiivaut  à  1 7 1  o  milles. 

Pour  aller  de  Missr  à  lathrib  «u^^  (Médine),  on  passe  par 
les  lieux  suivants  :  el-Djoub  <^,  el-Bouaîb  vs!yJt«  Menzil  ebn- 
Sadca  i^^x^o  ^^jI  Jyu,  A'djeroud  ^j»^,  Rouitha  aj^j^^JI,  &ersa 
^^Jfy  Hafar^^;  Aîlah  iA^\,  Madian  (^^>^^  A'ra  l^^t;  Kelaia 

*rf^,  Chaab  wolû,  Beïdha  \ ia^I,  Wadi'lcora  }jii\  ^dl^,  Ro- 

heïba  *axj>.j,  Dbi'l-Merwet  i^jU  ^^s,  Mor^,  Soueïda  \ù<j^\, 
Dhi-Khachab  <,.»Aâ>  (^^,  Médine  ou  latbrib. 

Il  existe  une  autre  route  qui  jsuit  les  bords  de  la  mer  de  CoL 
zoum,  savoir  :  de  Missr  à  A'ïn  Chams  ^«^«6  (ji^^  (  Héliopolis),  à 


QUATRIÈME  SECTION.  529 

Matarié  i^^MK  Birket  el-Djob  -t-Jt  oiSj^,  lac  où  se  déchargent  FeuiHei  83  verso. 
les  eaux  du  canal  du  Caire,  i|^UJI  ^^,  le  puits  d*A'djeroud  4f^w»> 
^^/^y  le  puits  d'el-A'djouz  j^^^  v^^,  Colzoum  f»y^y  ^^^^  ^^ 
ghaîra  i^juU  ^^ ,  port  auprès  duquel  il  existe  un  lac ,  le  golfe 
de  Faran  ^IjU  {jysf^^  Merbad  o^ja^  îathran  ^[^  ou  Bathran  {j}ji»y 
lieu  dangereux  où  se  perdent  souvent  les  navires  durant  la  tem- 
pête :  en  effet,  c'est  une  baie  quune  haute  montagne  domine; 
lorsque  le  vent  vient  à  souCQer  de  ce  côté ,  il  s*engou£Pre ,  descend 
vers  la  mer,  soulève  les  ondes ,  et  fait  périr  tous  les  navires  qui  s'y 
trouvent;  lorsque  c'est  le  vent  du  midi  qui  souffle,  il  n  y  a  aucun 
moyen  d'en  sortir.  Cette  baie  dangereuse  comprend  un  espace 
d'environ  6  milles;  on  dit  que  c'est  là  que  Pharaon  fut  sub- 
mergé. Auprès  de  Faran  (;)!;-— i»  il  existe  également  un  endroit 
difficile  à  traverser  lorsque  le  vent  souffle  de  l'est  à  l'ouest  ou  de 
l'ouest  à  l'est.  Cet  endroit  s'appelle  Djeîlan  ^^^lU». 

De  Djeîlan  on  se  rend  au  mont  Sinaîj^J»  4X4»- >  à  Ailah  A)sit, 
à  Hakel  JJiil,  à  Madian  ^^J^,  à  Hawra  •j^,  à  el-Djar^UL,  à  Kho- 
deîd  ^^y^i  à  A'sfan  (jUi«x,  à  Batn  Mer'i  ^  ^^,  et  à  la  Mecque 
iX.  ■  A .  «  L'itinéraire  de  Missr^^jia.^  à  Farama  U^JUi  est  comme  il 
suit: 

«  De  Missr  à  Belbeîs  (jnuuA»  ,  1  journée*  • 

«  De  là  à  Cabous  (j^j^t»,  ville,  1  journée* 

«  De  là  à  Kharkhir. ^,i>>ji  ^ ,  1  journée. 

c  Nous  parlerons  ci-après  de  l'état  actuel  de  Farama,  s'il  plaît 
«  à  Dieu.  » 


li2 


550  TROISIÈME  CLIMAT. 


s=r 


CINQUIÈME  SECTION. 

Suite  des  côtes  de  la  mer  Rouge.  —  Palestine.  — ^  Âscalon.  —  Jérusalem.  — 
Naplonëe.  —  Acre,  --i-  Tibériade.  —  Damas.  —  Ba'lbeck.  ^-  Seîde  —  Beîrout. 
—  Tripoli  de  Syrie.  —  Hems. 


.  Feuillet  83  verso.         Cette  section  comprend  une  partie  de  la  mer  de  Colzoum  et 

du  désert  de  l'Egarement,  une  partie  de  la  Méditerranée  et  des 
villes ,  ports  et  forteresses  situés  sur  son  littoral ,  la  Palestine , 
le  pays  de  Damas ,  le  Hedjaz  supérieur,  et  une  partie  du  désert 
e^iistant  à  Toccident  de  ces  provinces. 

Les  pays  les  plus  connus  (dans  ces  liniites)  sont  Colzoum 
|,y*,  Paran  ^^IjU,  Aïlah  a)oI,  Madian  (j^*>ui,  Khaîbar  jaaâ.  ,  Wadil 
Cora  ^^yLi^  ^^^î^»  el-Hadjar^^_jé',  Tabouk  iày-^^ks.  Douma  U30, 

Ma'den  el-Bacra  «^JuJI  ^jô^ju^,  el-Ghadi  (^OoOt,  Sçbala  SW uJI, 

Rahet  b       ^Ij,  Farama  U^,  Ascalan  ^iliuwbP,  Ghazza  ùjA,  Ramlé 

i(X ^1,  Jérusalem  (j^oudl  oui^,  Tabarié  iU^,  Naplouse  (^b, 

Damas  (^à^:>,  Ba'lbek  J^aJ^,  Hems  jo^,  Jafia  bL,  Césarée  a^^UoS, 
Arsouf  ô^i-jJ,  Acre  Ui,  Sourj^^-^,  Beîrout  c»>jjs*,  Na'ima  **Ut, 
Djobaîl  Julsj.,  Tripoli  ^^ — bl^l ,  Antartous  o»j  \ojM,  Belinas 
^UaXi,  Djebali  Jlm^»  Ladikié  M^5^l,  Soueîda  (ou  Soucîdié) 
»«>o>^  9  Antakié  iUSUsiP.  Nous  décrirons  en  détail,  s'il  plaît  à  Dieu, 
les  édifices,  les  curiosités  qu'on  y  remarque,  les  objets  d'in- 
dustrie qu'on  y  fabrique ,  ceux  qu'on  y  apporte  du  dehors ,  ceux 
qu'on  en  exporte ,  ainsi  que  les  distances  respectives  des  lieux, 
soit  en  parasanges,  soit  en  milles,  ainsi  que  leur  situation. 

«  La  mer 'de  Colzoum  s'étend,  en  longueur,  sur  un  espace 
«  d'environ  3o  journées,  et  sa  plus  grande  largeur  est  de  3  jour- 

'  Pour  Torthographe  de  ces  noms  nous  suivons ,  en  général ,  les  leçons  du  ms.  B. 


CINQUIÈME  SECTION.  551 

«  nées  ;  ensuite  elJe  se  rétrécit  au  point  que  d^une  rive  Ton     Feuillet  84  recto. 
«  peut  apercevoir  ia  rive«  opposée.  C'est  vers  l'endroit  le  plus 
«  large  qu  est  situé  Colzouni.  » 

Cette  mer  ressemble  à  un  fleuve.  Au-dessus  du  niveau  de  ses 
eaux  s'élèvent  des  montagnes  et  des  écueils  apparents  ;  au-des- 
sous ,  sont  des  écueils  cachés,  «  à  travers  lesquels  les  navires  ne 
peuvent  se  frayer  un  passage  que  par  des  voies  connues  seule- 
ment des  marins  expérimentés,  qui  joignent  à  la  connaissance 
de  leur  art  celle  des  lieux  dangereux.  La  navigation  n'a  lieu 
que  'de  jour;  durant  la  nuit,  personne  n'ose  s'y  hasarder,  à 
cause  des  bordées  qu'il  faut  faire  en  route ,  des  difficultés  à 
vaincre,  des  écueils  à  éviter. 

<  Le  nom  de  Colzoum  s'appliquait  autrefois  à  deux  villes ,  mais 
elles  ont  été  presque  entièrement  ruinées  par  les  Arabes  qui  s'en 
sont  emparés  et  ont  dépouillé  de  leurs  biens  les  habitants, 
en  sorte  qu'il  y  règne  une  profonde  misère.  Le  nombre  des 
maisons  a  progressivement  diminué  ;  les  voyageurs  ont  craint 
d'y  venir,  le  commerce  a  cessé,  et  toute  ressource  a  disparu. 
«  Les  habitants  boivent  de  l'eau  d'une  source  dite  el-Serbes  fjm^j^i^ 
«  située  au  milieu  des  sables;  mais  cette  eau  est  salée  au  point 
fl  qu'on  peut  à  peine  l'avaler.  » 

De  Missrjjkâ.«  à  Colzoum,  on  compte  90  milles. 
De  Colzoum  à  Farama  U^JUI,  vers  le  nord,  7  journées. 
Telle  est  également  la  distance  qu'il  y  a  entre  la  Méditerra- 
née et  la  mer  de  Colzoum.  Cet  espace  est  connu  sous  le  nom  de 
désert  de  l'Egarement ,  parce  que  ce  fut  là  qu'errèrent  les  enfants 
d'Israël  au  temps  de  Moïse  (sur  qui  soit  le  salut I). 

C'est  à  Colzoum  p^  qu'on  construit  les  bfttin^ents  destinés  à 
naviguer  sur  la  mer  Rouge  :  le  mode  de  fabrication  de  ces  na- 
vires est  très-curieux.  En  effet,  on  étend  d'abord  en  large  ia  ca- 
rène sur  la  terre,  et  l'on  n'adapte,  sur  les  portiotis  adhérentes  de 
cette  carène,  aucune  planche  avant  qu'elle  ait  été  parfaitement 

4a. 


Feuillet  84  recto. 


Feuille l  84  verso. 


532  TROISIÈME  CLIMAT. 

préparée  ;  ensuite  on  comprime  (  ces  planches  )  au  moyen  de 
cordes  faites  de  fibres  de  palmier,  et  l'^n  opère  leur  cohésion  au 
moyen  de  liens  solides;  cela  fait,  on  calfate  (le  navire)  avec 
de  l'huile  de  poisson  et  de  la  poix  pilée.  Le  fond  de  ces  navires 
est  plat  et  peu  profond,  aûn  quils  puissent  supporter  beau- 
coup de  charge  sans  se  briser  sur  les  écueils. 

De  Colzoum  à  Faran  Ahroun  ^j^l  (s>|;U,  4o  milles. 

Cette  ville ,  située  au  fond  d'im  golfe ,  est  fréquentée  par  les 
Arabes  de  la  contrée.  <  Auprès  de  Faran  ^IjU  1)1  et  du  côté  de  la 
«  mer,  est  un  lieu  creusé  par  ses  flots  dans  les  flancs  d'une  montagne 
«  de  roches  très-dures.  Les  vagues  s'y  brisent  et  forment  des  tour- 
«  billons,  en  sorte  que,  lorsque  le  vent  soufile  avec  violence,  il 
c  est  difficile  d'y  passer  ;  on  ne  traverse  ce  lieu  qu'avec  beaucoup 
«  de  peines  et  souvent  même  on  y  périt.  C'est,  d'après  ce  qu'on 
«  rapporte,  dans  cette  mer  que  Pharaon  fut  submergé.  » 

De  là  on  se  rend  au  mont  Sinaï,  Djebel-Tour  j^  J^*^,  peu 
éloigné  de  la  mer,  et  s'étendant  dans  la  même  direction  qu'elle. 
Il  existe  une  route  frayée  entre  la  mer  et  cette  montagne  qui  est 
très-haute,  et  où  l'on  monte  par  des  degrés.  On  trouve  au  sommet 
un  oratoire  iK^dà^^  et  un  puits  d'eau  courante  où  les  voyageurs  se 
désaltèrent.  De  Tour  j^  on  va  à  Massdef  o^sj^^j^j  lieu  agréable, 
quoique  sablonneux,  dont  les  eaux  sont  limpides  et  où  l'on  pêche 
des  perles.  De  là  à  Charm  el-Beît  cxuJ(  |^,  port  sans  eau  (po- 
table). De  là  au  cap  Abi-Mohammed  jJh^  j^l  qJj^  port  égale- 
ment sans  eau.  C'est  là  que  commence  la  montée  d'Aîlah  Sj.am 
ii^\.  Allah  est  une  petite  ville  fréquentée  par  des  Arabes  qui  y 
sont  les  maîtres.  De  là  on  peut  se  rendre  à  el-A'ouid  «XjyJI ,  port 
où  l'on  trouve  de  ]'eau,  et  qui  est  situé  vis-à-^vis  et  à  lo  milles 
de  distance  de  l'ile  de  No'man  ^jUiO.  «  Cette  île  est  peuplée  de 
K  misérables  Arabes  qui  vivent  des  produits  de  la  pêche.  »  De 
là  au  port  de  Tena  iUl»,  où  l'on  trouve  de  l'eau;  puis  à  A'touf 
ci^kfi;  puis  à  Hawra  \j^      r»»,  bourg  habité  par  des  chérifs  qui 


CINQUIÈME  SECTION.  555 

possèdent  dans  leur  voisinage  une  mine  où  ils  fabriquent  des  Feaîllet  84  verso 
vases  en  terre  qui  sont  un  objet  considérable  d'exportation.  Non 
loin  et  au  midi  de  ce  boui^,  est  la  montagne  de  Radhoua  ^^yàjy 
d'où  Ton  extrait  quantité  de  pierres  à  aiguiser,  qu'on  expédie 
en  orient  et  en  occident.  On  y  boit  de  Teau  de  puits  qui  est 
douce;  il  y  a  un  port  e^  un  château;  puis  à  Wadi'l-Safira  ^^df^ 
t^JuâJI ,  beau  port;  puis  à  Couaîa'  iL.jtJtyi\ ,  port  habité  où  Ton  est 
obligé  d'apporter  l'eau  de  loin;  puis  à  Djar  ou  el-Djar  jl4; 
puis  à  el-Djohfa  JUlA};  puis  à  Codeîd  «k—^iXj;  puis  à  A'sfan 
^VjUx;  puis  à  Djidda,  «  pays,  châteaux  et  lieux  de  reiîige  dont 
«  nous  avons  pailé  dans  la  description  du  deuxième  climat  \  et 
«  sur  lesquels  il  est  par  conséquent  inutile  de  revenir.  » 

Sur  les  bords  de  la  mer  de  Colzoum  est  la  ville  de  Madian 
^«x^,  plus  grande  que  Tabouk  «^^^,  et  le  puits  où  Moïse  (sur 
qud  soit  le  salut  I)  abreuva  le  troupeau  de  Jethro  u,>,»i»A.H.  «  On  dit 
«  que  ce  puits  est  (maintenant)  à  sec^  et  qu'on  a  élevé  au-desr 
«  sus  une  construction.  L'eau  nécessaire  aux  habitants  provient 
«  de  sources.  Le  nom  de  Madian  ^^«x^  dérive  de  celui  de  la 
«  tribu  à  laquelle  Jethro  appartenait.  Cette  ville  offre  très-peu 
«  de  ressources,  et  le  commerce  y  est  misérable.  » 

De  Madian  à  Aîlah  id<i\ ,  on  compte  5  journées. 

D'Aîlah  à  el-Djar  jL4t,  environ  %5  journées. 

De  Madian  à  Tabouk ,  en  se  dirigeant  vers  l'est  par  le  désert , 
6  journées. 

La  ville  de  Tabouk  i)^^  est  située  entre  el-Hadjar  j— 4^'  et 
l'extrême  limite  du  pays  de  Damas  ou  de  la  Syrie;  or,  cette  li- 
mite est  à  4  journées  (de  Tabouk),  c'est-à-dire  à  moitié  chemin 
de  Damas.  Tabouk  est  entourée  d'une  bonne  fortification.  Ses 

« 

habitants  boivent  de  l'eau  d'un  ruisseau  qui  coule  en  murmu- 

'  Voyez  ci-dessus,  pages  iSg  et  suiv. 

'  Je  lis  fl^kjCAi  comme  porte  le  ms.  B. ,  et  dod  iw«JôiM«  leçon  doifnéé  par  le 
manuscrit  A. 


Feuillet  S  h  veno. 


534  TROISIÈME  CLIMAT. 

ràût.  Il  y  a  beaucoup  de  palmiers.  On  dit  que  la  tribu  d'Ëlaîka , 
vers  laquelle  Dieu  envoya  Jethro,  demeurait  ici.  Jethro  était  né 
à  Madian. 

El-Hadjar^^'  est  à  i  journée  de  distance  de  Wadil-Gora 
(4^1  (^^Ij .  C'est  une  forteresse  située  dans  un  pays  de  monta- 
gnes. C'est  là  qu'étaient  les  demeures  des  Themoudites  :>y£j\i^. 
On  y  voit,  creusées  dans  le  roc,  des  cavernes  que  les  habitants 
d'el-Hadjar  et  des  contrées  environnantes  appellent  el-abalib 
4^lf^l.  Ces  montagnes,  au  premier  coup  d'œii,  paraissent  con- 
tiguês;  mais  lorsque  le  voyageur  est  parvenu  au  milieu  d'elles, 
il  voit  qu'elles  existent  séparément,  et  qu'on  peut  faire  le  tour 
de  chacune,  car  elles  ne  se  touchent  point.  C'est  là  qu'existe 
encore  aujourd'hui  le  puits  de  Theraoud.  £1-Hadjar  j^'  est  de 
tous  côtés  environné  de  montagnes  et  de  sables  qu'il  n'est  pos- 
sible de  gravir  qu'avec  beaucoup  de  di£Elcultés  et  de  peines. 

D'el-Hadjar^;.^'  à  Tima  L— ^,  on  compte  4  journées;  et  de 
Tima  \^  à  Khalbar^^^M^,  également  4  journées.  . 

Khaïbar  j.  »  ■»  >-k  est  une  petite  ville,  ou  plutôt  un  fort  en- 
touré de  palmiers  et  de  champs  cultivés.  C'était,  dans  les  pre- 
miers temps  de  l'islamisme,  la  résidence  des  Beni-Coraït  et  des 
Nodhaîr^^juâjJl3  k^  cp-f*  Samwa  ebn-Adia  L:»!^  ^I  i^^w,  person- 
nage auquel  le  proverbe  relatif  au  paiement  des  dettes  fait  allu- 
sion ,  y  demeurait  ^ 

De  là  à  Médine  iuu«KXI ,  on  compte  4  journées. 
Feuillet  8 à  bis  recto.        «  Auprès  de  Khaïbar  j     *ii>  s'élève  la  montagne  de  Radhoua 

«  i^iyiàj,  montagne  très-haute  dont  les  bifurcations,  les  vallées  et 
«  les  sommets  donnent  naissance  à  des*sources  d'eau  pure  et 
«  limpide,  et  favorisent  la  végétation  des  arbres.  On  en  extrait 
«  des  pierres  à  aiguiser  qui  sont  transportées  au  loin.  » 


'  n  s'agit  ici  de  Samuel,  juif  célèbre,  qui  reçut  en  dépôt  les  armuree  d'Âmri  ftl- 
kais  et  soufirit  tout  plutôt  que  de  les  livrer.  (  Note  de  M.  de  Sacy.  ) 


CINQUIÈME  SECTION.  555 

Dans  l'intervalle  compris  entre  cette  montagne,  le  territoire  des  Feuillet  84  bis  recio. 
Djoheîna  ^  AJUyf^  jL^  et  la  mer,  sont  des  habitations  où  réside 
une  peuplade  issue  de  là  race  de  Hasan,  fils  d'Aly,  fils  d'Abou- 
Taleb.  «  Ce  sont  des  tentes  tissues  de  poils.  Lia  peuplade  dont  il 
«  s'agit  est  nombreuse,  et  ses  mœurs  sont  semblables  k  celles  des 
«  Arabes.  Comme  les  Arabes,  cette  peuplade  subsiste  en  cheiv 
«  chant  des  pâturages  et  de  l'eau  pour  ses  troupeaux;  enfin  il 
«  n'existe  entre  elle  et  les  Arabes  aucune  difilèrence  sous  le  rap- 
«  port  du  genre  de  vie  et  des  mœurs. 

«  Ce  pays  est  limitrophe,  à  l'est,  avec  la  vallée  du  Jourdain 
«  ^\ùj\  (^^l^,  et  situé  à  i  journée  de  distance  d'el-Djohfa  aj^di.  » 

De  là  à  Abwa  l^i,  sur  le  chemin  des  Pèlerins  (de  la  Mecque), 
on  compte  6  milles. 

De  Tima  à  Doumat  el-Djandel  J<xâ4  ^j^«  ajournées. 

«  Doumat  el-Djandel  JjsâJI  jU^^  est  une  place  forte  et  un  lieu 
»  de  refiige  très#sûr  et  bien  habité.  Son  territoire  est  limité 

«  par  la  fontaine  dite  Aïn  el-Nemr  j^I  (j%^,  et  par  le  désert  de 
«  Khachab  c^l^  a^  ,  lequel  fait  partie  du  désert  de  Samawara 
«  »2^..4uJt  j^^L  (  ou  plutôt  de  Sémawa  S^Unm  ).  Le  désert  de  Kha- 
«  chah  s'étend  depuis  Racca  iCi;  jusqu'à  Baies  (jJL ,  sur  la  gauche 
«  du  voyageur  ^.  » 

Tima  \— ^  est  une  place  forte ,  de  construction  ancienne ,  et 
plus  peuplée  que  Tabouk  Jj  ii,  dont  elle  est  à  4  journées  de 
distance.  • 

De  Tima  \^  aux  confins  de  la  Syrie,  on  compte  3  journées. 

«  Il  existe  à  Tima  Uo  de  l'eau  et  des  palmiers;  c'est  un  lieu 
«  de  passage  par  le  désert  et  il  y  a  quelques  marchands.  Le  pays 
«  compris  entre  Aïlah  A-jl,  Tabouk  é^j^s^  et  Wadi'1-Cora  ^^^l^ 
«  ^^^t  est  habité  par  les  tribus  de  Lekhm  ^^^ ,  de  Djoudham 
«  J«K»,  de  Djoheîna  iuUy^,  et  de  Bili  Ju.  On  y  élève  des  cha- 


'  Nom  d*une  tribu  célèbre.  —  '  w<w^t  jJl  jLm^  u 


Feuillef  84  bis  recto. 


556  TROISIÈME  CLIMAT. 

meaux,  et  on  y  trouve  en  abondance  du  lait  et  du  beurre.  Ces 
tribus  sont  nomades,  hospitalières  et  généreuses;  elles  habitent 
sous  la  tente  et  se  transportent  d'un  lieu  à  un  autre ,  sans  pos- 
séder de  demeures  fixes;  elles  ont  des  pâturages  d*été  et  des 
pâturages  de  printemps,  quelles  fréquentent  périodiquement. 
«  Quant  à  la  montagne  d'el-Kiam  ^USl ,  nous  en  traiterons  ici , 
parce  qu'il  n'en  est  point  dans  l'univers  habité  qui  embrasse  une 
plus  grande  étendue.  En  effet,  cette  montagne  commence  auprès 
de  la  mer  de  Colzoum ,  se  prolonge  vers  la  Syrie  où  elle  prend 
le  nom  de  Liban  ^UJ ,  puis  vers  Hems  ^jo^r  »  où  elle  s'appelle 
mont  Behra  et  Natouh  ^>-JL>^  {^  J^^^;  elle  passe  à  Ladikié 
iU«^^  (Laodicée),  où  on  la  nomme  el-Kiam  i»l^l;  puis  à ..... .\ 

et  à  el-Harounié  iH^^Ji^]  ;  puis  à  Maràch  (/u^  ;  puis  à  Samisat 
LUb«w»  (Samosate),  qu'elle  domine;  puis  à  Amad  o^î^,  où  elle 
prend  le  nom  de  Djebel  el^Selselé  jiV_4JLJI  Ju^.  Là  elle  se 


divise  en  deux  branches,  dont  l'une  se  dirigea  l'orient,  vers  le 
fort  el-Mansour  jyaJJi^  (^j^o^  ,  et  Bab  el-Abwab  vl^^l  V^  ^  où 
elle  rejoint  le  mont  Gabc  (^'^\  l'autre  passe  de  Amad  Jw«Tà 
Miafarekîn  c^^^^bl^,  et  de  là  elle  se  dirige  au  sud,  vers  les  con- 
fins du  Barma  U^t^^,  où  elle  prend  le  nom  de  montagne  du 
Kiu*de  :^l  Sj^s^;  puis  vers  Chehrézour^j^^^^;  puis  vers  Hal- 
wan  {ji^^y^  ;  puis  vers  les  monts  Samirà  *^a.#^I  ^ij^l  <^  J^a^^  » 
au  sud  d'Ispahan  (^Lyiipl;  de  là  elle  se  recourbe  et  se  dirige 
vers  Cachan  yLûb ,  vers  Coun^  ^^ ,  et  vers  Raï  ^^yJI ,  où  elle 
atteint  les  montagnes  du  Dilem  ^J^^,  Elle  suit  les  bords  de 
la  mer  Caspienne  ^^JyÂJ^\ ,  touche  au  lac  d'Aral  pj^\jÂj^ , 
passe  au  sud  du  pays  des  Ghoz  is^t ,  et  parvient  à  Farab  vb^  « 
d'où  elle  court  vers  l'est,  joint  les  monts  Ferdahas  ^jn^»;^, 
qui  sortent  de  la  mer  de  la  Chine  ou  de  l'océan,  traverse  le 
Tibet  OH^I  par  son  milieu ,  passe  au  sud-est  du  pays  des  Khi- 

^  Ce  nom  de  lieu  est  illisible  dans  nos  manuscrits.-^  '  Amadia.—  '  Derbend. 
*  Caucase.  —  *  Nom  de  lieu  qui  m'est  inconnu. 


CINQUIÈME  SECTION.  557 

zildjis  iUaL)^ ,  en  sorte  qu'elle  embrasse  depuis  les  confins  des    F«wttet  sa  w»  verso. 
pays  de  l'islamisme  jnsqu'à  Ferghana  xSiàjà. 
<  Une  (autre)  branche  de  cette  montagne  se  dirige  au  midi 
de  Ferghana  ajU^  ,  vers  les  montagnes  d'el-Botem  ^1  \  dont 
elle  tire  son  nom.  Au  sud  d'Osrouchna  jLJUSg^^t  et  des  eaux  de 
Samarcande  «xâs^n^w  ùifuè,  dérivent  un  rameau  vers  Nesef 
au  midi  du  Soghd  «^..jbâJt  cj^Xe^  (}c,  vers  Kech  et  Nesef 
vJLmJ^  et  la  contrée  du  Zam  ^,  sur  le  Djihoun  ^jy     q/^-tt  ^; 
puis  deux  autres  embranchements,  dont  l'un  se  dirige  au  nord, 
vers  Djordjan  (^U>^25^'  s'étend  sur  le  pays  de  ce  nom,  empiète 
sur  le  Talcan  ^UlUaJty  passç  auprès  de  Merw  el-Roud  À^t  j^, 
auprès  de  Tous  ur^,  à  l'orient  de  Nisabour  ji^U*^  (cette  ville 
est  située  au  pied  de  la  montagne)  se  prolonge  jusqu'à  Rai 
f^\,  à  la  droite  du  voyageur  qui  se  rend  du  Khorasan  à  Tlrâc, 
et  se  réunit  enfin  à  la  chaîne  principale ,  ainsi  que  nous  l'avons 
dit  plus  haut.  » 

Les  limites  de  la  Palestine  (^jvixMii,  première  dépendance  de 
la  Syrie  y  comprennent  un  espace  qui  s'étend  sur  4  journées  de 
distance,  (de  l'est)  à  l'ouest,  c'est-à-dire  depuis  Refah  ^j*  jus- 
qu'à el-Laboun  {jiy^\ ,  et  en  largeur  sur  a  journées  de  marche, 
c'est-à-dire  depuis  lafa  UL  (JafiFa)  jusqu'à  leriha  la^  (Jéricho). 
«  Za'ra  V^j,  les  demeures  du  peuple  de  Loth  L?^  p^jl^,  le  lac 
«  Asphaltite  XjMU  ijx^ ,  et  les  monts  Charat  «l^  J;^»- ,  sont  com- 
«  pris  dans  cette  contrée  et  sont  censés  en  faire  partie  quant  à 
«  l'administration,  jusqu'aux  limites  d'Aîlàh  A)s»t  ^.  » 

Les  demeures  du  peuple  de  Loth ,  le  lac  Asphaltite ,  Za'ra  et 
tout  le  pays,  jusqu'à  Baisan  (^Uma^,  et  Tabarié  *^^  (Tibériade), 
sont  nommés  el-Ghaur  jyJt ,  parce  qu'en  effet  ils  forment  un 

^  Voyez,  au  sujet  de  ces  montagnes,  la  Géographie  Orientah  attribuée  à  Ebn- 
Haukal  et  traduite  par  sir  W.  Ouseley,  p.  8.  —  'Le  ms.  B.  porte  Zacah  ^j- 
*  Je  ne  sais  si  j*ai  bien  rendu  le  sens  de  ce  passage  dont  voici  le  texte;  arabe  : 

43 


558  TROISIÈME  CLIMAT. 

FcttiUct  84  bi» verso.  ]>as-fond  eatre  deux  montagnes.  Toutes  les  eaux  de  la  con- 
trée de  Damas  concourent ^  en  se  réunissant,  à  former  un  fleuve 
célèbre  (le  Jourdain)»  dont  Torigine  est  le  lac  de  Tibériade^ 
aupiDès  de  la  ville  de  ce  nom^  et  qui  reçoit  divers  affluents,  tels 
quelle  larolouk  «^^^ ,  ie  Ekid  «x^,  les  rivières  de  Baîsan  ^U-^l 
^jLm^  ,  et  celles  qui  descendent  du  Kowarmat  isyUjy^^  des  mon- 
tagnes  de  Jérusalem  o^^kâII  ova^  JUd^» ,  du  sépulcre  d'Abraham 
fty — A\j^]j^  (Hébron),  et  de  Naplouse  (j*J^L.  Toutes  ces  eaux 
se  réunissent  et  tombent  dans  le  lac  de  Za  ra  ^  i^>  ijxjç ,  aussi 
nommé  lac  de  Sodôme  et  de  Gomorrhe  «y^-^^U^  ^^^L»  ii;^^-^, 
villes  qui  furent  jadis  habitées  par  le  peuple  de  Loth,  submer- 
gées par  la  permission  de  Dieu,  et  dont  l'emplacement  est  oc- 
cupé par  un  lac  d'eau  fétide  qui  porte  le  nom  de  mer  Morte. 
En  effet,  il  n'y  existe  rien  d'animé,  aucun  poisson  »  aucun  reptile, 
aucun  de  ces  êtres  vivants  qui  peuplent  les  autres  eaux ,  soit  cou- 
rantes ,  soit  tranquilles  ;  celles  de  la  mer  Morte  sont  chaudes  et 
d'une  odeur  désagréable.  On  y  voit  de  petites  embarcations  des- 
tinées à  transporter  des  provisions  et  des.  fruits  «  de  Za'ra  ]j^j 
«  et  de  Dara  àjt^xJI  à  Jéricho  L^l^  et  aux  autres  dépendances 
«  du  Ghaur  jyd\  JUI^U^.  »  La  longueur  de  cette  mer  est  de 
60  milles,  et  sa  largeur  de  12  milles.. 

De  Jéricho  LaÇ;  à  Za'ra  [^3,  on  compte  a  journées. 

De  Za'ra  aux  montagnes  d'el-Charat  «^1^1  JU^^ 

Et  de  ces  montagnes  à  l'extrémité  d'el-Gharat  isAjjsJ\ ,  a  jour- 
nées. 

De  Jéricho  \^j  à  Jérusalem  om«>JIII  01^ ,  on  compte  1  journée. 

De  Jérusalem  à  A'san  ^U^^  '  et  à  Balca  UX«  ^,  2  journées. 

'  La  version  latine  porte  partout  Zoghar. 

*  Les  mss.  portent  tantôt  laç^sl  1  et  tantôt  liç^t  «  l^j*  ^^j^  ^^  ^^W.  * 

'  Le  ms.  A.  porte  A'man  et  la  version  latine,  Ghasan.  Cette  dernière  ne  donne 
qu'une  journée  de  distance  de  Jérusalem  à  Ghasan. 

*  Ou,  d*après  la  carte  de  M.  Paultre,  Balca. 


CINQUIÈME  SECTION.  559 

De  Jérusalem  à  Caîsarîé  aj^UoS  (Césarée),  i  forte  journée.       Femtlet  84  bis  veno. 
«  Riha  U?;  (  Jéricho  ) ,  dont  il  vient  d'être  fait  mention ,  est 
Tune  des  résidences  les  plus  agréables  des  pays  de  Ghaur  j^^, 


de 


^,  et  de  Baîsan 


u 


La  principale  production  du 


Ghaur  j^  est  l'indigo.  La  couleur  du  teint  des  habitants  est 
brune ,  tirant  sur  le  noir<  El-Haî  ^^JI  est  un  petit  pays  dépen- 
'dant  de  la  Palestine ,  où  les  eaux  sont  chaudes  et  l'air  malsain. 
Quant  à  la  ville  de  Baîsan  ^t-^^^,  elle  est  très-petite^  et  il  y 
croît  beaucoup  de  dattiers.  On  y  voit  aussi  la  plante  dite  Sa- 
man  ^^UUm,  dont  on  fait  les  nattes  dites  Samanié  iUîUUJI  j^yaJl. 
Cette  plante  ne  se  trouve  que  là;  dans  tout  le  reste  de  la  Syrie 
on  la  chercherait  vainement. 

«  La  Palestine  n'est  (en  général)  arrosée  que  par  des  eaux 
pluviales  et  par  des  torrents.  Il  y  a  peu  d'arbres;  cependant  ce 
pays  est  bien  cultivé,  et  c'est  peut-être  le  plus  fertile  de  la 
Syrie.  Les  deux  villes  principales  sont  Ramlé  iL-*,  et  Beït-  el-  FcdHei  85  recto. 
Mocaddas  u«4>Jdt  ^^^  (Jérusalem).  La  première  est  jolie,  bien 
peuplée;  il  y  a  des  marchés,  du  commerce,  du  revenu. 

«  De  là  (de  Ramlé)  à  Jaifa  UU,  située  sur  les  bords  de  la' Mé- 
diterranée, on  compte  1  demi-journée.  » 

De  Ramlé  à  Caïsarié  a^Ujn»  (Césarée),  1  forte  journée.     . 

•  Nablous  jJ^b  (Naplouse)  est  la  capitale  du  pays  de  Samarie; 
on  y  voit  un  puits  creusé  par  le  patriarche  Jacob  (  sur  qui  soit  la 
paix  !  ) ,  puits  auprès  duquel  le  seigneur  Messie  ^^t  a  h  m  Jl 
s'assit  et  demanda  de  Teau  à  la  Samaritaine;  il  y  existe  aujour- 
d'hui une  belle  église.  Les  habitants  de  Jérusalem  disent  que 
ce  n'est  que  là  (à  Naplouse)  et  dans  une  autre  ville  située  à 
3o  milles  de  Ghazza  ^  (Gaza)  sur  le  diemin  de  l'Egypte  ^ 
que  l'on  trouve  encore  des  Samaritains.  > 

'  Mot  illisible. 

*  Dans  une  note  marginale,  le  ms.  B.  porte  quii  ft*agit  ici  de  la  vallée  de  TÉga- 


MABLOUS 

00 

MAPLODSE. 


rement. 


43. 


Feuillet  85  recto. 


A9GALAN 

OU 
ASCALOH. 


540  TROISIÈME  CLIMAT, 

De  Palestine  («x^buJU^  à  A'scaian  (j^UUx  (Ascaion),  on  compte 
•une  forte  journée,  et  d'Ascalan  à  Ghazza  6>»,  environ  20  milles. 
«  Cette  dernière  ville  est  maintenant  au  pouvoir  des  chrétiens. 
I  Le  mouillage  de  Ghazza  s'étend  depuis  Misas  (j^U^t^  ^  jusqu'à 
«  A'scalan  ^'Ai.m^^  vers  Torient,  sur  un  espace  de  ao  milles. 

a  El-AVich  jd^^^jill  est  une  ville  où  Ton  voyait  deux  mosquées 
«  d'une  construction  remarquable.  Son  territoire  sablonneux  pro- 
«  duit  des  dattes  et  divers  autres  fruits  ;  elle  est  située  dans  le* 
«  voisinage  de  la  mer. 

c  Le  chemin  qui  conduit  de  Randé  ik^j  à 'est  comme 

«  il  suit  : 

n  A  Merdoud  ^35^^,  une  journée; 

«  De  Merdoud  à  Ghazza  «^i,  une  journée; 
. .  c  De  Ghazza  à  Refah  ^  (ou  Zecah  ^3),  ville  agréable,  iLw^K^ 
«.  ii^Lw,  une  journée; 

«  De  là  à  el-A'rich  ^fi^jtà)^  une  journée;  » 

D'el-A'rich  à  Warada  »:>|;'^,  station  près  de  la  mer,  une 
journée ; 

De  Warada  t^ijl^  à  Farama  U^J ,  ville  située  sur  les  bords  de 
la  Méditerranée,  et  dans  le  voisinage  du  lac  de  Tennis  ijé^ 
j«b«Âj,  ime  journée. 

«  A'scalan  ^j'^fJum^  (Ascalon)  est  une  ville  entourée  d'une  double 
«  enceinte  de  murailles;  il  y  a  des  marchés,  mais  point  de  jar- 
«  dins,  point  d'arbres  dans  ses  environs.  Le  roi  de  Jérusalem 
«  jmJoUI  Ç'^^Uo,  à  la  tête  d'une  armée  de  chrétiens,  de  Francs  et 
d'autres,  s'en  empara  en  54.8  de  l'hégire  (  1 1 53  de  Jésus-Christ), 
«  et  les  chrétiens  la  possèdent  encore  à  présent.  Cette  ville  est 
«  comptée  au  nombre  des  dépendances  de  la  Palestine;  elle  a 
ff  au  sud  deux  beaux  districts ,  savoir  :  Hamal  Jl^  dont  la  capitale 


'  Sic. 

*  Le  ms.  A.  porte  Nisan  «.I 

'  Mot  illisible,  probablement  el-Anch. 


CINQUIÈME  SECTION.  341 

est  Darab  vb^'  ^^  Cherat  ë\jJi  dont  la  capitale  est  Adrah  ^j^t  ^ 
Ces  deux  districts  sont  extrêmement  fertiles;  ils  produisent  en 
abondance  des  olives,  des  amandes,  des  figues  et  des  grenades. 
Toute  la  population  du  pays  appartient  à  la  trihu  de  Caïs 


??•• 


«  Au  sud-est  de  cette  contrée  ^  est  le  bourg  de  Mona  iv>^ . 

Pour  se  rendre  de  là  à  Ghasan  ^Uy^,  on  passe  par  un  défilé  *de 

montagnes  qu^on  nomme  el-Moudjab  v^^v^l  ;  il  y  coule  une 

rivière  large  et  profonde,  encaissée  entre  deux  mamelons  de 

montagnes  tellement  peu  éloignées  Tune  de  Tautre ,  que  deux 

bommes  placés  sur  une  rive  peuvent  se  parler  et  s'entendre. 

La  descente  (dans  cette  vallée)  est  de  6  milles,  et  la  montée 

d'une  égale  hauteur.  » 

D'A'scalan,  ville  maritinïe  dont  il  vient  d'être  fait  mention, 

au  fort  dit  Makhour  el-Ewel  J^A^I  j^U,  situé  sur  les  bords  de 

la  mer,  vis-à-vis  de  Koum  Zendjil  Ju^j  -jS"  et  de  Beït  Djebraïl 

S^\jj^  «N^,  25  milles; 

De  là  à  Makhour  el-Thani  «^U))  j^U,  s 5  milles; 

De  là  à  Ia&  Ul»  (Jaffa),  port  de  Jérusalem  distant  de  2  petites 

journées  de  cette  ville, (la  distance  manque ). 

Beit  el-Mocaddas  vr"^^'  «^^'H^  (Jérusalem)  est  une  ville  illustre, 
ancienne  et  pleine  dVntiques  monuments.  Elle  porta  le  nom 
d'Uia  1^1  '.  Située  sur  une  montagne  d'un  accès  facile  de  tous 
les  côtés ,  elle  s'étend  de  Touest  à  l'est.  A  l'occident  est  la  porte 
dite  d'el-Mihrab  vb^'  V^fî  au-dessous  est.  la  coupole  de  David 
(sur  qui  soit  le  salutl);  à  l'orient,  la  porte  dite  de  la  Miséri- 
corde ik^l  v^9  laquelle  est  ordinairement  fermée  et  ne  s'ouvre 
que  lors  de  la  fête  des  rameaux  ;  au  midi ,  la  porte  de  Seîhoun 
ijiy^^^\  v^r  (Sion);  au  nord,  la  porte  dite  d'Amoud  el«-Ghorab 

*  Ou  peut-être  Adra'  «j^I .  Le  ms.  A.  porte  Adradj  ^Ijàt . 

^  Les  quatre  premières  lignes  de  ce  paragraphe  manquent  dans  le  ms.  A. 

'  iElia  capitolina. 


Feuillet  85  recto. 


JÉliUSALEM. 


542  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  85  veno.     ljI^\  ^yS  lA*  .  En  partant  de  la  porte  occidentale  ou  d*el-Mihrab, 

on  se  dirige  vers  l'est  par  une  large  rue  et  l'on  parvient  à  la 
grande  église  dite  de  la  Résurrection  iUluil  siit*jjS'^  et  que  les 
Musulmans  appellent  Comamé  iUUf.  Cette  église  est  Tobjet  du 
pèlerinage  des  chrétiens  de  tous  les  pays  de  Torient  et  de  Toc- 
cident.  On  y  entre  par  la  porte  occidentale ,  et  l'on  parvient  sous 
le*  dôme  qui  couvre  toute  l'enceinte  et  qui  est  l'une  des  choses 
les  plus  remarquables  du  monde.  L'église  est  au-dessous  de 
cette  porte,  et  il  n'est  pas  possible  de  descendre  dans  la  partie 
inférieure  de  l'édifice  par  ce  côté;  on  y  descend  du  côté  du  nord 
par  une  porte  donnant  «sur  un  escalier  qui  a  trente  marches, 
laquelle  porte  s'appelle  Bab  Santa-Maria  a^  axâam  i^\f .  A  son 
entrée  dans  l'église,  le  spectateur  trouve  le  saint  sépulcre,  édi- 
fice considérable ,  ayant  deux  portes  et  surmonté  d'une  coupole 

I 

d'une  construction  très-solide ,  très-forte  et  faite  avec  un  art  ad- 
mirable ;  de  ces  deux  portes  l'une  fait  face ,  du  côté  du  nord ,  à 
la  porte  de  Santa-Maria ,  l'autre  fait  face  au  sud  et  se  nomme 
Bab  el-Saloubié  »joyiAai\  lj\»  (porte  du  crucifiement)  :  c'est  de 
ce  côté  qn'est  le  péristyle  de  l'église,  péristyle  vis-à-vis  duquel 
est,  vers  l'orient,  une  (autre)  église  considérable,  immense,  où 
les  chrétiens  célèbrent  leurs  saints  offices  et  font  leurs  prières 
et  leurs  oblations. 

A  l'orieBt  de  cette  église ,  en  descendant  par  une  pente  douce , 
on  parvient  à  la  prison  où  le  seigneur  Messie  fut  détenu  et  au 
lieu  où  il  fut  crucifié.  La  grande  coupole  esf  circulairement 
percée  à  ciel  ouvert,  et  l'on  y  voit  tout  autour  et  intérieure- 
ment des  peintures  représentant  les  prophètes,  le  seigneur 
Messie ,  sainte  Marie  sa  mère ,  et  saint  Jean-Baptiste.  Parmi  les 
lampes  qui  sont  suspendues  au-dessus  du  saint  sépulcre,  on  en 
distingue  trois  qui  sont  en  or  et  qui  sont  (placées)  dans  un  lieu 
particulier.  Si  vous  sortez  de  l'église  principale  en  vous  dirigeant 
vers  l'orient ,  vous  rencontrerez  la  sainte  demeure  qui  fut  bâtie 


CINQUIÈME  SECTION.  345 

par  Saiomon,  fils  de  David,  et  qui  fut  un  lieu  de  pèlerinage  du  Feuillet  85  verso. 
temps  de  la  puissance  des  Juifs.  Ce  temple  leur  fut  ensuite  ravi 
et  ils  en  iîirgnt  diassés  à  Tépoque  de  l'arrivée  des  Musulmans. 
Sous  la  domination  musoimane  il  fut  agrandi^  et  cest  (aujour- 
d'hui) la  grande  mosquée  connue  par  les  Musulmans  sous  le 
nom  de  Mesdjid  el-Acsa  ^mj^I  «x^û^s«^  .  Il  n  en  existe  pas  au  monde 
qui  l'égale  en  grandeur,  si  l'on  en  excepte  toutefois  la  grande 
mosq[uée  de  Cordoue  en  Andalousie;  car,  d'après  cp  qu'on  rap- 
porte, le  toit  de  cette  mosquée  est  plus  grand  que  celui  de  la 
Mesdjid  al-Acsa.  Au  surplus,  l'aire  de  cette  dernière  forme  un 
parallélogramme  dont  la  hauteur  est  de  deux  cents  brasses  «L, 
et  la  base  de  cent  quatre-vingts.  La  moitié  de  cet  espace,  celle 
qui  est  voisine  du  Mihrab  \  est  couverte  d'un  toit  (  ou  plutôt 
d'un  dôme)  en  pierres  soutenu  par  plusieurs  rangs  de  colonnes; 
l'autre  est  à  ciel  ouvert.  Au  centre  de  l'édifice  est  un  grand 
dôme  connu  sous  le  nom  de  Dôme  de  la  roche;  «  il  fut  orné 
«  d'arabesques  en  or  et  d'autres  beaux  ouvrages,  par  les  soins  de 
«  divers  califes  musulmans^.  »  Au-dessous  est  la  roche  tombante; 
cette  roche  est  de  forme  quadrangulaire  comme  un  bouclier; 
l'une  de  ses  extrémités  s'élève  au-dessus  du  sol  de  la  hauteur 
d'une  demi-brasse  ou  environ,  l'autre  est  adhérente  au  sol;  elle 
est  à  peu  près  cubique,  et  sa  largeur  égale  à  peu  près  sa  lon- 
gueur, c'est-à-dire  près  de  dix  coudées  ^j^jà»^ .  Au-dessous  est 
une  caverne  ou  une  retraite  obscure,  de  dix  coudées  de  long  sur 
cinq  de  large,  et  dont  la  hauteur  e^  de  plus  d'une  toise;  on 
n'y  pénètre  qu'à  la  clarté  des  flambeaux.  Le  dôme  est  percé  de 
quatre  portes;  en  face  de  celle  qui  est  à  l'occident,  on  voit 
l'autel  sur  lequel  les  enfants  d'Israël  ofiraient  leurs  sacrifices; 

^  Le  mihrab  est,  dans  les  mosquées,  le  lieu  destiné  à  indiquer  la  direction  de 
la  Ka*aba  de  la  Mecque ,  vers  laqudle  les  mustimans  doivent  se  tourner  pour  faire 
leurs  prières. 

'  (JiA^  UU^  lu  (^  Sij^^  JU^Ij  «^041  J^W  ^ÛM0^  Mil  •  J^j 


544  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  86  recto,     auprès  de  la  porte  orientale  est  Tégiise  ^  nommée  le  saint  des 

saints,  d'une  construction  élégante;  au  midi  est  .une  chapelle 
qui  était  à  Tusage  des  Musulmans;  mais  les  chrétîpns  s'en  sont 
emparés  de  vive  force  et  elle  est  restée  en  leur  pouvoir  jusqu'à 
l'époque  de  la  composition  du  présent  ouvrage.  Us  ont  converti 
cette  chapelle  en  un  couvent  où  résident  des  religieux  de  l'ordre 
des  templiers,  c'est-à-<lire  des  serviteurs  de  la  maison  de  Dieu^ 
Enfin  la  porte  septentrionale  est  située  vis-à-vis  d'un  jardin  bien 
planté  de  diverses  espèces  d'arbres  et  entouré  de  colonnes  en 
marbre  sculptées  avec  beaucoup  d'art.  Au  bout  du  jardin  est 
un  réfectoire  pour  les  prêtres  et  pour  ceux  qui  se  destinent  à 
entrer  dans  les  ordres. 

En  sortant  de  ce  lieu  d'adorations  et  en  vous  dirigeant  ^ers 
l'orient,  vous  parviendrez  à  la  porte  de  la  Miséricorde,  condamnée 
ainsi  que  nous  venons  de  le  dire ,  mais  auprès  de  laquelle  est 
une  autre  porte  par  laquelle  on^  peut  entrer  et  sortir,  et  qui  se 
nomme  Bab  el-Asbat  IdIxm*^^!  olf  (ou  des  tribus  israélites);  à  la 
distance  d'un  jet  de  flèche  de  cette  dernière  est  une  très^ande 
et  très-belle  église  sous  l'invocation  de  sainte  Marie  et  connue 
sous  le  nom  de  Djesmanié  iujUwbf^;  c*est  là  qu'est  le  tombeau 
(de  la  Vierge)  en  vue  de  la  montagne  des  Oliviers  {jyj^j  «Xh^,  dis- 
tante de  Bab  el-Asbat  IsU^^I  yl^  d'environ  im  mille.  Sur  le  che- 
min par  lequel  on  monte  à  cette  montagne  on  voit  «  une  autre 
«  église,  grande  et  solidement  construite,  qu'on  nomme  l'église 
«  de  Pater  Noster  jJUâi^lf;  >  sur  le  sommet  de  la  montagne, 
une  grande  église  où  des  hommes  et  des  femmes  demeurent 
cloîtrés,  attendant  ainsi  la  rémunération  divine;  au  sud-est  de  la 
montagne ,  le  tombeau  de  Lazare  qui  fut  ressuscité  par  le  sei- 
gneur Messie  ;  et  à  a  milles  du  mont  des  Oliviers ,  le  bourg  d'où 

Le  ms.  A.  porte  iQjut  ta  coupoh. 

'  ^1  «*^  pij.i.  .u*.^  iii^\^\,  t,y>ai  Jh>4  V^  ^^ 


CINQUIÈME  SECTION.  545 

fut  amenée  Tânesse  qui  servit  de  monture  au  seigneur  Messie 
lors  de  son  entrée  à  Jérusalem  f^j^\  ;  ce  bourg  est  actuellement 
désert  et  ruiné. 

C'est  à  partir  du  tombeau  de  Lazare  que  commence  la  voie  qui 
conduit  au  Jourdain  ^^jM  ^^^l^ ,  fleuve  éloigné  de  la  ville  sainte 
d'une  journée  de  distance.  Avant  d'arriver  sur  ses  bords,  vous 
rencontrez  la  ville  d'Erikha  UcTjt  (Jéricho),  située  à  3  milles  du 
fleuve.  Auprès  du  Jourdain  est  une  grande  église  sous  l'invoca- 
tion de  saint  Jean,  desservie  par  des  moines  grecs  (:jvi^^l  JU^. 
Le  Jourdain  sort  du  lac  de  Tibériade ,  et  verse  ses  eaux  dans  le 
lac  de  Sodôme  et  de  Gomorrhe ,  «  villes  que  le  Très-Haut  sub- 
«  mergea  en  punition  des  crimes  de  leurs  habitants.  »  Au  midi 
de  ce  fleuve  est  un  vaste  désert.    . 

En  ce  qui  touche  la  partie  méridionale  de  Jérusalem  :  en  sor- 
tant par  la  porte  de  Sion  ^jy^f^^  V^  «  vous  trouvez ,  à  la  distance 
d'un  jet  de  pierre,  l'église  de  Sion,  église  belle  et  fortifiée,  où 
se  trouve  la  salle  où  mangea  le  seigneur  Messie  avec  ses  disciples, 
ainsi  que  la  table,  encore  subsistante  de  nos  jours,  et  qu'on  va 
visiter  le  jeudi.  De  la  porte  de  Sion  on  descend  dans  un  fossé 
connu  sous  le  nom  de  vallée  de  l'Enfer  f^^^-^^  ^^'^  «  auprès  du- 
quel est  l'église  de  Saint-Pierre  (jM^liy  i^wl  ^.  C'est  dans  ce  fossé 
qu'est  la  source  de  Selwan  ^)^_JL.^  (de  Siloê),  où  le  seigneur 
Messie  donna  la  vue  à  un  aveugle  qui  auparavant  n'avait  jamais 
joui  de  la  lumière  du  jour.  Au  midi  de  cette  source  est  le  champ 
qui  fut  acheté  par  le  Messie  pour  la  sépulture  des  étrangers. 
Non  loin  de  là  sont  un  grand  nombre  de  maisons  creusées  dans 
le  roc,  et  habitées  par  de  pieux  cénobites. 

Bethlehem  ^»  lA  oh^?,  lieu  où  naquit  le  Messie,  est  situé  à 
6  milles  de  la  ville  sainte.  On  trouve  à  mi-chemin  le  tombeau 
de  Rachel,  mère  de  Jq3eph,  et  de  Benjamin,  fils  de  Jacob 
(sur  qui  soit  le  salut!).  Sur  ce  tombeau  sont  douze  pierres  pla- 
cées debout;  il  est  surmonté  d'un  dôme  construit  en  pierres. 

44 


Feuillet  86  recto. 


Feuillet  86  verso. 


54e  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  86  verso.     L'^ûe  de  Bethlehem  est  belle ,  solide ,  vaste  et  ornée  à  tel  point 

qu'il  n  est  pas  possible  d'en  voir  qui  lui  soit  comparable.  Elle 
est  bâtie  sur  un  terrain  plat  :  la  porte  «  est  située  du  cdté  de 
i  l'oocident,  »   et  Tintérieur   orné   de  très-belles  colonnes  en 

« 

marlHre.  Dans  Tangte  du  temple  qui  fait  face  au  septentrkm  et 
sous  le  temple ,  on  voit  la  grotte  dans  laquelle  naquit  le  seigneur 
Messie,  et  dans  cette  grotte,  la  crèche  où  il  était  placé.  En  sor^ 
tant  de  Bethlehem  on  voit,  vers  Torient,  Téglise  consacrée  aux 
anges  qui  annoncèrent  aux  bergers  l'arrivée  du  Messie. 

De  Bethlehem  à  la  mosquée  d'Ibrahim  |« — «1^1  ù^^^j^ik^  (ou 
temple  d'Abraham),  on  compte  8  milles,  dans  la  direction  du 
sud.  C'est  un  bourg  qui  tire  sa  célébrité  de  ce  que  les  restes 
mortels  d'Abraham ,  d'Isaac  et  de  Jacob  reposent  dans  la  mofr* 
quée  qui  s  y  trouve,  chacun  auprès  de  la  femme  qui  fût  son 
épouse.  Il  est  bâti  sur  le  penchant  d'une  colline  couverte  d'oli- 
viers, de  figuiers  I  de  sycomores  et  d'autres  arbres  à  fruits.  Au 
nord  de  Jérusalem ,  on  ne  voit  pas  de  constructions. 

De  la  ville  sainte  à  Nablous  (jJL^b  (Naplouse),  on  compte  a 
journées. 

De  Ramlé  SX^  à  Naplouse,  i  forte  journée. 

De  la  ville  sainte  à  Annan  ^^U»,  ou  Amman  (^U,  et  à  Balca 
UV,  un  peu  plus  de  a  journées. 

De  la  même  ville  à  Tabarié  i^^  (Tibériade),'90  milles. 

De  Tabarié  à  Ramlé,  3  journées. 

Tabarié  H^jj^  est  la  plus  grande  et  la  capitale  des  villes  du 
Jourdain. 

De  Tabarié  à  Sour  jy^  (  Tyr  ) ,  on  compte  a  fortes  journées. 

De  là  à  la  montée  d'Ablac  ^(  M^,  moins  d'une  journée. 

De  là  à  Baîsan  (jlm^ ,  moins  d'une  journée. 

De  là  à  Ghacha  \Mà  \  ville  du  paya,  de  Ghaur  j^^t 

Puis  aux  confins  du  pays  du  Jourdain. . . . 

^  La  version  latine  porte  Aana. 


CINQUIÈME  SECTION.  547 

Puis*  au  lieu  coanu  sous  le  nom  deDjemilé  idugir,  i  journée. 
D'Akka  l^  (Acre)  à  Tabarié  i^^  (Tibériade),  on  compte  a 
journées  faibles. 

Cette  dernière  ville  est  belle  et  construite  sur  une  colline  qui 
s'étend ,  en  longueur  plus  qu  en  largeur^  sur  un  espace  d'environ 
a  milles;  au  pied  cette  colline,  du  côté  de  Touest,  est  un  lac 
d'eau  douce.  La  longueur  de  ce  lac  est  de  i  a  milles,  et  sa  lar- 
geur d'une  égale  étendue.  «  On  y  voit  naviguer  des  bâtiments 
V  qui  transportent  des  provisions  à  la  ville  ;  celle-ci  est  entourée 
«  de  murailles  très-ibrtes.  On  y  fabrique  des  nattes  de  l'espèce 
«  dite  sammié,  d'une  beauté  qu'il  estidifiGlcile  de  surpasser..  On  y 
^  voit  des  bains  d'eaux  thermales  ;  ces  eaux  sont  chaudes  en  toute 
«  saison ,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  faire  du  feu  pour  les  échauf- 
«  fer.  L'un  des  ces  bains  est  très-grand ,  et  se  nomme  bain  d'el* 
«  Demaker^UoJI.  L'eau,  au  moment  où  elle  jaillit,  est  tellement 
n  chaude ,  qu'on  peut  l'employer  soit  à  épiler  un  chevreau ,  soit  à 
«  plumer  une  poule,  soit  à  durcir  un  œuf;  elle  est  salée.  Le  bain 
«  dit  d'elrLoulou  ^^1  (ou  des  Perles)  est  plus  petit  que  le  précé- 
«  dent ,  et  l'eau  en  est  douce  ;  mais  sa  chaleur  s'évapore  dans  les 
«  bassins  où  elle  est  reçue.  On  s'en  sert  pour  les  ablutions,  et  on 
«  l'emploie  à  d'autres  usages.  Quant  au  bain  dit  d'el-Mondjidet 
N  «Jmm^I,  l'eau  en  est  chaude  et  douce  (tout  à  la  fois).  A  l'excep- 
«  tion  du  bain  dit  le  Petit,  il  n'en  est  point  où  il  ^oit  nécessaire 
«  d'allumer  du. feu.  Ce  dernier  bain  fut  construit  par  un  prince 
«  musulman,  dans  sa  maison,  pour  son  usage  particulier,  et  pour 
«  celui  de  ^  famille  et  de  ses  clients.  A  sa  mort,  il  le  laissa  au 
«  public,  en  sorte  que  tout  le  monde  peut  y  entrer.  C'est  le  seul 
«  dont  l'eau  soit  échauffée  artificiellement.  Au  midi  de  ce  bain 
«  on  voit  diverses  autres  Sources,  telles  que  celle  des  Hommes 
«  blessés  \  ctelle  des  Chérifs,  etc.,  dont  les  eau;s  sont  naturelle- 


Fcoiliet  86  verso. 


TABAIUK 

OU 

TIBÉRIADE. 


*  Cest  par  conjecture  que  je  traduis  ainsi  ces  mots  ;  le  texte  j>orte  (23:^jû^l  (j^fA 


548  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feoiiiot  87  recto.     «  ment  chaudes,  et  où  accourent  de  tous  côtés  les  boiteux,  les 

«  paralytiques,  les  personnes  attaquées  d'affections  venteuses, 
«  d'ulcères  et  de  gale.  Ces  malades  restent  durant  trois  jours 
«  dans  Teau ,  et  se  rétablissent  par  la  permission  de  Dieu. 

c  Les  villes  maritimes  de  la  Palestine  sont  Ascalon  ^j^kXm^ , 
«  Arsouf  c3j^m;I  ,  et  Jaffa  bL  Elles  se  ressemblent  beaucoup  en  ce 
«  qui  touche  l'étendue ,  les  agréments ,  l'état  des  habitants  ;  outre 
«  qu'elles  sont  les  unes  et  les  autres  jolies,  bien  foitifiées  et 
«  bien  peuplées,  et  entourées  de  quantité  de  vignes  et  d'oliviers. 
«  Jaffa ,  en  particulier,  est  le  port  de  Jérusalem ,  ville  dont  elle 
«  est  à  3  faibles  journées  de  distance. 

«  De  Jaffa  à  Ramlé  ^^j^  on  compte  20  milles. 

«  Caïsarié  is|;U^  (Césarée)  est  une  grande  ville  entourée  d'un 
•  faubourg,  et  défendue  par  une  citadelle  très-forte. 

«  De  là  à  Jaffa,  on  compte  3o  milles.  » 

De  Césarée  à  Naplouse  (j<J«b,  1  journée. 
'  De  Césarée  à  Ramlé  «Lt^ ,  2  journées. 

De  Césarée  à  Khaifa  iU^ ,  sur  le  rivage ,  2  journées. 

Khaîfa  iuM».  est  située  au  pied  du  cap  (ou  mont)  Carmel  U^, 
cap  qui  s'avance  dans  la  mer  en  formant  un  port,  où  peuvent 
mouiller  en  sûreté  de  gros  navires  Qt  autres  :  c'est  le  port  de 
Tibériade  ii^^ ,  ville  qui  en  est  éloignée  de  3  petites  journées. 

De  Khaîfa  à  Acre  L5^,  on  compte,  par  terre,  3o  milles; 

Et  par  mer,  directement,  18  milles.  ^ 

AHKA  ou  Acns.  Akka  UXfc  (  Acre  ou  Saint-Jean-d'Acre  )  est  une  grande  ville 

dont  le  territoire  est  vaste  et  couvert  de  villages,  le  port  bon 
et  sûr,  et  dont  la  population  se  compose  de  races  diverses  et 
mélangées. 

D'Acre  à  Tibériade,  on  compte  a  journées. 

D'Acre  à  Hissn  el-Zeït  ca^I  ^^^mê^  ,  fort  situé  sur  les  bords  de 
la  mer,  12  milles. 

De  là  à  Nawakir  ^ly ,  montagnes  au  nombre  de  trois ,  de  cou- 


SOClt 


CINQUIÈME  SECTION.  549 

leur  blanche  \  très-hautes,  et  qui  se  prolongent  le  long  de  la     Feaiiiet  87  recto. 
mer,  on  compte  environ  1 8  milles. 

Du  centre  de  ces  montagnes  à  Alexandrie  Jî^o^âCmV!  ,  5  milles. 

D'Alexandrie  à  Sour-j^^  (Tancienne  Tyr),  i5  milles  ^ 

«  Sour  est  une  jolie  ville  sur  le  bord  de  la  mer,  avec  un  port 
«  où  Ton  jette  Tancre  et  d'où  Ton  met  à  la  voile.  Elle  est  ancienne 
«  et  forte,  et  la  mer  l'environne  de  trois  côtés.  Elle  a  un  faubourg. 
<  On  y  fabrique  de  très-beau  verre  et  de  la  vaisselle  d'aigle.  On 
i(  y  fait  aussi  des  étoffes  blanches  de  qualité  supérieure,  riches, 
*  précieuses,  et  qu'on  transporte  au  loin.  On  en  fabrique  rare- 
tt  ment  d'aussi  belles  dans  les  euviroos.  » 

De  Sour  à  Tabarié  s^y^  (Tibériade),  on  compte  a  fortes 
journées. 

De  là  (de  Sour)  on  se  rend  à  A'deloun  {jyi^^t  fort  construit 
auprès  de  la  mer. 

De  là  à  Sarfand  ^Jé^^  autre  fort,  ao  milles. 

De  là  à  Saïda  \^^j^  (Seîde),  10  milles. 

Entre  Sour  j^^o  et  Sarfand  *>Mr^  on  rencontre  la  rivière  de 
Lanta  iikJj  ^^ ,  qui  descend  des  montagnes  et  se  jette  ici  dans 
la  mer. 

De  Sour  à  Demechk  ^^js^^  (Damas),  on  compte  4  journées. 

Cette  dernière  ville  est  considérée  comme  l'une  des  plus 
nobles  de  la  Syrie.  La  situation  en  est  admirable,  le  climat  sain 
et  tempéré,  le  sol  fécond,  les  eaux  abondantes,  les  productions 
variées,  les  richesses  immenses,  les  troupes  nombreuses,  les  édi- 
fices superbes.  De  cette  ville  dépendent  un  territoire  montueux 
et  une  vallée  cultivée  et  fertile  qu'on  appelle  el-Ghauta  i^yH), 


DEMECHK 
OU 

DAMAS. 


'  S  ne  faut  point  entendre  par  là  que  ces  montagnes  sent  constamment  couvertes 
de  neige  ;  rien  ne  serait  moins  exact.  Notre  auteur  veut  seulement  parler  de  la  cou- 
leur du  sol. 

*  Il  eidste  en  effet,  dans  le  voisinage  de  Sour,  un  lieu  dont  le  nom  (Skanderoune) 
rappelle  cdui  d*A1exandrie. 


550  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  87  v«rs«.    «dofit  l«:ionguefl2r  est  de  2  journées  démarche/  et  ia  iai^ur 

d'une  journée.  Là  sont  des  villages  aussi  considérables  que  ém 
villes:  telsv'soûi  el-Mazzé  et  «es  fauboui^  ^jV^3  ff^K  Farda  tâ»^, 
Harsena  4kiiM^.j^-y  Koukia  l^jS^,  fialas  tr^t  Kafi>Sausana  ^^JlS 
tiyuA^^i  Beît  el^Hawa  1^1  oaju,  où  Ton  voit  une  mosquée  corn- 
fpairable  à  la  ikiosquée.  dfe  Damas.  C^est  à.  partir  de  là  que  corn- 
jRQencei  Id  vallée  d'el^Benefesedj  ^^JU^JI  (ou  des  violettes)»  dont  la 
longueur  est  de  i  a  millei»  sur  3  de  largeur,  e&tièrement  plantée 
daitbres  à  Smiis  et  arrosée  par  cinq  rivières.  «  La  population  de 
M' t^haeun  de  ces  villages  s'élève  de  mille  à  deux  mille  personnes. 
«  La  majeure  partie  d'el-Ghaula  ^yJI  se  compose  de  vergers  et 
«;de  jardins  traversés  par  des  cours  d'eau ,  en  sorte  que  la  quan- 
«  tité  et  la  bonté  des  fruits  que  produit  cette  vallée  sont  incom- 
l'^ptrablemieiit.  supérieures  à  tout  ce  qu'on  peut  imaginer,  et  que 
»  le  pays  de  Damas  est  l'un  des  plus  délicieux  qui  soient  sortis 
«  de  la  main  du  Créateur.  ^ 
-  Les  eaux  qui  arrosent  .el-Ghauta  XL>^I   proviîennent  d'une 

source  dite  el«^Faïdja  ms^I,  laquelle  surgit  du  sommet  d'une 
montagne;. elles  descendent  comme  une  grande  rivière  du  hauft 
de  cette  montagne  avec  un  bruit  et  un  fracas  surprenants 
»  qu'on  entend  de  fort  loin.  Dans  l'intervalle  compris  entre  le 
f  village  de.Ëïl  Jst^et  la  ville  «  cesi  eaux  se  partageât  en  divers 
f  canaux  connus  sous  les  noms  de  Nabr-Berid  iK^^  ^^ ,  Nabr- 
«iBoura  ùjy  ^^^  Nabr-Bardi  <^ô^  ^,  NabrrCanat  el-Marab  j^ 
«  YJLW'*U*,  Nahr-Banas  ^t  ^ ,  Nabr-Sàcatb  kiLu»  ^ ,  Nahrr 
*  Cheïkour  j^i^-û /4J  »  et  Nabr-A'dié  âj^^U^;  les  eaux  de  ce 
(i  dernier  i.ne.  sont  {ioint  potables,  parce  que  i^'est  là  qu'on  jette 
«  les  immondices,  les  ordures,  les  impuretés  de  la  ville;  il  la 
K  traverse  par  le  milieu  et  il  est  coupé  par  uu  pont  sur  lequel 
h  on  passe.  Les  autres  canaux  dont  nous  venons  de  parler  ser- 
«  vent  également  à  la  circulation  des  eaux  dans  les  rues,  dans  les 
»  marcbés ,  dans  les  maisons ,  dans  les  bains  et  dans  les  jardins. 


CINQUIÈME  SECTION.  551 

«  Od  voit  à  Damas  la  mosquée  la  plus  grande,  la  plus  belle,  Feuillet  67  veno. 
la  plus  solidement  construite ,  la  plus  curieuse  qui  existe  4^us 
l'univers,  tant  sous  le  rapport  du  dessin,  du  plan,. que  sous  celui 
de  Tart  qui  présida  à  Inexécution  des  ornements.  Ces  ornemepts 
se  composent  de  dorures,  de  ciselures  sur  briques^  et  de  mar- 
bres polis;  elle  est  de  forme  quadranguls^re  et  connue  $ous  le 
nom  de  mosquée  du  Mizab  v|>^  (  ou  du  canal  ).  Quand  on 
arrive  par  la  porte  .dite  d'el-Djeïroun  {jj^^^^r^  on  monte  par  un 
large  et  bel  escalier  de  marbre  qui  a  envirqn  trente  marches  ; 
mais  quand  on  vient  de^  côtés  de  Bab  el-Berid  «>s;^I  v^  (1^  • 
porte  du  courrier),  d'el-Coubbé  el-Khadhra  l^^r^  ^^'  (^^  ^o^' 
pôle  verte),  de  Cassr  el-Bakîn  (j^^a^JI  ^^  (le  château  des  bonnes 
œuvres),  de  Hadjar  el*Dheheb  ^^jJ\ ^^  (la  pierre  d'or),  et 
de  Bab  el-Faradis  (jné^^I^JUI  v^  (^^  porte  des  jardin$) ,  on  entre 
de  plain-pied  et  sans  être  obligé  de  monter  aucune  marche. 
«  On  remarque  dans  cette  mosquée  divers  monuments  curieux; 
A  entre  autres  le  sanctuaire  jlytl ,  et  la  coupole  qui  est  au-dessus 
«.  du  mihrab  v!^  ^  p^^^  ^^  ^^^^  ^^  P^^  secret  du  temple  JU^ 

«  On  dit  que  cet  édifice  fut  construit  par  les  Sabéens  iLn^l  ' 
n  et  que  c'était  poiu*  eux  un  lieu  de  prières.  Ensuite  il  passa  aux 
«  mains  des  Grecs  Ioniens  (j^b^l,  qui  y  exerçaient  leur  culte; 
«  puis  à  celui  des  princes  adorateurs  d'idoles  qui  y  consacraient 
«  leurs  simulacres;  puis  à  celui  des  Juifs,  vers  l'époque  du 
«  meurtre  de  lahia  fils  de  Zacharie ,  personnage  dont,  la  tête  fut 
«  exposée  auprès  de  la  porte  dite  Bab  Djelroun  (jji^u»»  w^  •  Les 
«  chrétiens  s'emparèrent  ensuite  de  cet  édifice,  qmi  devint  une 

'  j^^^t^  f^>^^ùJ^  fjJùaÂl]  ^\yj\i  Ck^J  aJU  ^^\  )i^  ^j  JUU  c^l  ^ 

*  Voyex  au  sujet  du  mihrab  la  note  ci-dessus ,  page  3&5. 

'  Ces  détails  sont  conformes  à  ce  qu*ou  lit  dans  là  Géographie  attribuée  a  d'Ebn- 
Haukal.Voj.  la  version  anglaise  de  cet  ouvrage,  p.  &a  et  43. 


Feuillet  87  verso. 


Feuillet  88  recto. 


552  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  église  consacrée  aux  cérémonies  de  leur  religion;  enfin  il  tomba 
«  au  pouvoir  des  Musulmans  qui  le  convertirent  en  mosquée. 
"  Sous  le  règne  du  calife  Walid,  fils  d'Abd-el-Melik ,  fils  de 
«  Merwan,  de  la  dynastie  des  Ommiade»,  il  fut  restauré  et  pavé 
«  en  marbre  ;  les  chapiteaux  des  colonnes  furent  dorés ,  ainsi  que 
«  le  mihrab ,  les  parois  des  mun»  incrustées  de  pierres  imitant 
«  les  pierres  précieuses  \  et  l'intérieur  du  dôme  fut  en  totalité 
«  couvert  d'inscriptions  (comme  il  est  d'usage  de  le  faire  sur  les 
«  murs  des  mosquées)  en  lettres  d'ôr  tracées  avec  un  art  et  une 
«  netteté  admirables;  on  ajoute  que  le  calife  fit  placer  au-dessus 
«  du  toit  de  la  mosquée  une  couverture  en  plomb  parfaitement 
«  construite  et  où  les  eaux  parvenaient  au  moyen  de  tuyaux  de 
«  plomb;  en  sorte  que,  lorsqu'on  avait  besoin  de  laver  la  mos- 
«  quée,  on  débouchait  (litt.  on  ouvrait)  ces  tuyaux  et  on  inondait 
«  le  pavé  du  temple  avec  toute  la  facilité  possible.  La  restauration 
«  de  cet  édifice  coûta  à  Walid-ben-Abd-el-melik,  à  ce  qu'on  assure, 
«  une  somme  égale  à  deux  années  du  revenu  de  toute  la  Syrie. 

«  Damas  (^js^^  est  une  ville  récente  ;  elle  portait  autrefois  le 
«  nom  d'un  de  ses  quartiers  (actuels),  el-Djabié  a^IJ^,  La  ville 
«  fut  fondée  en  ce  lieu  avant  l'époque  de  l'islamisme;  c'est  de 
«  là  que  dérive  le  nom  de  Bah  el-Djabié  JUjL^  v^»  porte  située 
«  vis-à-vis  d'un  terrain  couvert  d'habitations  et  de  vergers,  arrosé 
«  par  cinq  rivières  et  qui  s'étend  sur  un  espace  de  6  milles  en 
«  largeur  et  de  3  milles  de  long.  Parmi  ses  portes,  on  remarque 
«  Bab-Barma  U;L  vL,  Bah  el-Selamé  iU^UJI  ol^,  Bab  el-Faradis 
«  (jÉ^àl  jUI  oL  ,  située  vis-à-vis  du  couvent  des  Maronites  y I -•  -^^ , 
«  et  Bah  el-Soghaïr  ^^AÀwaJI  v'*  (  ^^  petite  porte  )• 

«  Cette  ville  présente  la  réunion  de  divers  arts  utiles  et  de 
«  diverses  industries;  on  y  fabrique  beaucoup  d'étoffes  de  soie 

^  Notre  texte  porte  j  ^K^  ù^x^I»  àju^y  j  assertion  plus  vraisemblable  que 
celle  qu'on  lit  p.  43  de  la  version  anglaise  de  la  Géographie  d'EIb-HaukaI  :  studded 
with  preciotts  stones. 


CINQUIÈME  SECTION.  555 

et  de  bourre  de  soie  j^ ,  et  notamment  des  èrocaiMb  d  un     F«oiU6t  ss  mto. 
prix  trè»4ievé  et  d'une  peirfection  de  travail  inimitable;  il  a  en 
fait  une  exportation  conttdérable  dans ' les  conta'ées  voiànes.et 
dans  les  pays  lointains.  Ces  •étofies  égalent  ce  qui  se:  Eût  de 


plus  beau  dans  Tempire  grec  y^yyiy  etapprocbent  des  produc- 
tions les  pltts  rares  des  fiémques  ^d'Ispaban  et  de  Misapoun 
Soit  en  &it  de  tisaus  de  couleurs  umi(|ues  oJUAolt ,  .soit  en  fait 
de  tissus  dans  le  genre  des  Nbes  de  Tennis  /  et  en  général  en 
tout  genre  de  fabrication^  il  est  impossible  de  rien  voir  de  phis 
parfait  qae  ce  qui  sort  des  mains  des  ou:mers  de  Damas. 

«  Sur  les  cours  d'eau  qui  circulent  dans  l'intérieur  de  b  voAle, 
on  a  établi  un  grand  ncmibre  de  meules  et  ée  moulins;  car  le 
blé  est  trés-^dnnidant  A  Damas-  ainsi  que  les  fruits.  Quant  aux 
confitures,  la  quantité  e(t  la  bcyaté  de  œlles  qu'on  y  fabrique 
sont  au-dessus  de  tout  éloge  conune  au-*dessus  de  toute  des- 
cription. Enfin  sous  les  rapports  du  bien-être,  de  la  sécurité, 
de  la  prospérité,  de  l'industrie  et.du.oQmmerce,  cett^  ville 
remporte  sur  tbutes  les  autres,  de  la  Syrie.  « 

.    De  Damas  à  Ba'lbek  <^J^,  en  se  dirigent  vers  ie  npr^v  on  baYbek. 

compte  lo  journées. 

Cette  dernière  ville  est  située  au  pîed  d'une  mpirtagihe^  elle 

est  forte^et  entourée  d'une  muraille  5  en  pierres  d^aocfa^ubras 
(envinm  i5  pieds)  d'épaisseur;  elle  est.  traversée  par  une  ri^ 
vière  qui  passe  au  milieu  de .  la  ville^  qui  prficuire  de*  l'eau  à 
un.  grand  nombre  de  maisons  et  qui  fait  tounner'  plusieurs 
moulins.  Son  tmiioîre  .produit  eu  abondance  iput  ce  /qui  est 
nécessaire. à  la  vie  et  beaucoup  de  fpjàfy;  les- vigpeft  ainsi  que 
les  atbres  fruitiers  y  doonept  une.  quantité  de  produits  ^ui 
excéMie  les  besoins  de  la  consommation. 
<  Ba'lbek  retifeime  des  monuments  curieux  qui,  tant  à  raison 
de  leur  élévation  qu'à  raison  de  leur  solidité,  exigent  une 
mention  particulière;  nous  voulons  parler  des  deux  édifices 

kS 


S.UDA 

OU 
SEIDE. 


554  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feniliet  ss  tavwK     «.  destiiié»  à-  domièr  des  jeiiB  (^^m^I  ,  '•a^ow^-iegniid  et  le  petit. 

«  On  rapporte  que  le  premier  fut  construit  du  teinpsi  de  Stlemou 
«  fHs  de  David  ;*  il  est  d'un  aspect  admirable.  On  employa  à  sa 
ff  constracti^dn  des  piecr^s  qt»tQnt'(Siaoane  plius'Ofi  «oins,  de 
«  dix  c^udèes^'Ujs  àt  long;  une  partie  de  l'édifiée  Fepbss  sur 
«  defl  ^cofonues'  d'unie  iiatitetir  ii»pds2aiie.>Le  seoend  est  k  peu 
«  prâsr  en'HiÎBeS'^  il  n^en  reste  debout  qu'Hun  '  mur  ;  long  de*  dix 
«  coudéefi^  sur  dix  coudées  de  harut;  et  sept  pierres  dont  une  i 
«  la  base  '  de  l'édite ,  deux  à  son  sommet ,  étî  quaiire  auftrce  au- 
«  dessus^  db  ceUes-ei.  H  y  a*  dans  cette  viHe  toute  sorte  d- édifices 
«  ftdtititableà ^ »  '■•  *'•',•■■'' 

De  DetÂas  à  Beîreut'  ^^jx^;  otè  oom|4;e  a:  fortes  journées; 

'I>e  Damas  lit  Saîdâ  $^^«40  (Seîde),  h)èirie'dîst»bce; 

'De  Dama^  à  Adra'àt  v^Ais^sl^^ru  Bfeithmà^  ituâiv  4  jouTnéée; 

De  Damas  ii  Naplouse^^^jJi^  en 'k  dirigeant  ven^  l'ouest,  6 
journées;      •'    -     '  *  '  ^''       "  ■ ''<  :*  ••  •      -'  '  "■  "   •• 

'  Et  dé  Daitiâis  A^  Tripoli-  â&  Syrie  Juk^^UJi  (jJUi;^,  5  journées. 

Saîda  t«XM>  (Seîde)>^st  tinel  ville  ^située  silrle  bordide  k  mer 
«  et  éntoutéê  dé  mura  en  pierre.  On  en  rappotto'la  fondation  i 
R  une  femme  qui  vivait  avant  Tépoque  de  ■  l'islamisme «.  £l|e'  est 
«  grande  et'bien>bAtiev  ses  marchés' steit  rdnrnis  de  toute  sorte 
«  dé  TMrcèaiidisesv  ses  jerdinisi  iplantés  d^bres<  et  abdndamintnt 
V  b^¥tfsé£l.  ^LeâT^  dépôndanceii'Hle  '  cette  vifte  sbnt  odnsMéraUes ; 
«  ell^s  se  divisent  en  ^atrè  districts  qui  touchent-am  pMM^t  Liban, 

<  savoii^'!  lexiisvrict  dé  Ukritj^,  arrosé  par  (la!riviâre<d?el*4Iar 
«t  jJt,  et  i^enommé  pour  sa  fertilité;  le.distK^ictnid'ëldierbéliij^l, 
«  également  très-^^éabiev  lé  district*  diâ  lkàf»^^i¥jàliw  \}fikif^ 
v'et  thxfin  le  dktritft  d'ël^Rami  (^[)J>i  y»om  d'udoivivii9reii|ui  des- 
«  cend  des  montagnes 'et  q^  se 'jette  dans 'la  mer;  Towtes  ces 

<  dépendanteik  4oihprennent  près^  de  six>'cents>^liagek{  dni^  boit 


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i  .  \\    I « ' » •  f  r •  *  I 


CraQVJÈMfi/SBeTION.  1I&5 

Saîda  une  source  cfui  jouit  de  beaucoup  de  célébrité. 'i'<ta<ise 
JDtttSaiijda  è^-ei^Aanb  ^fiMttt^r Jbrtlconétivftj  ara  faanl>4&la'<meir, 

9iiII|îUMt        Ul^'h  ^-'Ar^v  ÎMir:  >      '^.    ■'"     "i-    -^  .  î-  -î  '»*' 

:  Die  là,iuX^lsDau]i4^jiUv^  >^bhrt(i^  sm^^cvdVàB  li:n«èr,'â 

t. il  e$t^4JlkmbiJb<^tae»;défei»Uieb;a»B9tni0li  » 

I>e<k(à'Na^amiidL4iiy  Iplaof&ilfo  M  yîiàetisewEÊ&jéuDb  graàdMrf 
7  miliî^i.  .  •  '.  •  ^  •  •  r  •!  .1»   M.  ii(,  ! 

«  Le  caroubier  croit  en  abondance  à  Na*aniftf)èL(fes.  Cnûto'de 
1  pet^iur^rA;  wiilpafiiseAt  AU!  gposwiii;  .tft'fett:  bapté^  ikmè  oéus^  ^de 
«  même  espèce  qu*on  pMttiso  proiauet  ailleilv^  <in  Ips^  porte'  eu 
n  SyriB*€^.eii  ËglyptiÊ)  où  iàaiSoMtxowMis  ^ouk  1^  ifoms  dèfcanUbe 
«  de  Damas;  mais  si  cette  domine  coiktFés  èh:|iraiduilAi4âequati** 
«  tlté  OQH^ftdérahi^,  iML  pauVdite  quoa^  reouciUié)  éiMMfré' plus 
«  et  JliAhtù^  et  çphih  iSQnt  supéneufs  en  qualité.^  »  * 
.  De  îNa^'iuna  au/  <tap  de  fiteirout  ^j^^oi v  a  4*  imilés.  •  i .  !  ;.  ^ 
€  Bi$irout,a»j[>*««  wt  égalcnonnt  vîtaéeisur  le  bord  deria  mer,  beîaout. 

«.  entourée .  d'une  bonne:  et /iSurte  murailie,  et'doininée  par  une 
»  fii0n^ag*eicù  r><Éi.  trouve -de»»  mines  àè  (fer;;Ce  tnétalliest^sUs- 
«iceptibie  ide  prânidreiuoe  ttenape  excellent»  etdn 'en-^d^ite 
«-beaucoup  dm» ioutei Id  S^fm^AxÉ mtii  >de  Beitbut;;  il «uale  nùe 
«,£^^  d^)fpitls  Mpi»  s'étend  jtuqu^W  ntoilt'LiUiÉr«ttr^iini  eapOM^e  Peuiliet  89  recto. 
<  de  isiriuiUies  dfadS'lbuae.ks.aeaA.  OnboitJàBAirdutldtiJWv'de 


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.1    .,  i;/!"! 


'  AbuftlQKDyfmi  devoir  dkréger  «n  paMéga^D-^4PMtai^lM4i  i^^'itfêlébi^^iij  dési- 
ferait  plus  de  déuik  à  ce  sujet  peut  ooastidteftli^  >vttio»riilb^  i  jj^ge  g  iV^  - 
'  Le  ms.  B.  porte  el-Haiba  ^s^rH    -  '^'    '^   '  '  '"'  '" 


<■  '    • 


556  TROISIÈME  CLIMAT. 

FeuiiJet  89  recK^.         De  là  à  Nahr  ei-^^Kelii  t^^\  j^ ,  petit  ibrt  autprès  de  ia  mer, 

6  milles.  .        .       >  ^   '   ,  •  . 

De  là  à  DJôunié  iùu^,  «  ibrteresMf  censi^érabk  sîtoée  au^ 
«  près 'de  klmeir  et  peuplée  dé  durélMiiB  Jacobitesy  y^'k  milles. 

De  là  à  A'tfat  Selam  p^K^  iUk^,  grand  golfe  dont  la  longueur 
est  de  .10  milles;  puis  à  Madjmir  Djenb^l  J^.i.i»airj|>fl>*U'\  fort; 
puis  à  Tembouchure  de  la  rivière  dTbrahim  f(v^|^l  j^,  3  mitles. 

>De  cette  rivière  à  DjebaïlJ^H^.»»»',  «jolie  ville  sor  le  bord  de 
«  la  mèr,  eflûtouvée  de  boniiiesi  murailles  et  de  dépendances  vastes 
(t  plantées  d'arbres>  fruitim  et  de  vignobles  f  bon  mouillage  où 
«  Ton  ne  trouve  pas  d'eau  courante  y  mais  seulement  de  Teiau  de 
«  puits,  »  &  milles.  .    » 

De  DjebaâL  Jljuc^  la  maritime  at^  fort  de  Bathroun  ^jî^i  ^^ 
de  là.  au  cap  el*Hadjar^'  uiil/  6  miBes^; 

>  Du  fort  du  cap  el^Hadjarj^  uM  (^^jyax^  à  Tar^JK>lous  el-Gham 
l#UJl(^^i;^  (Tripoli  de  Syrie),  8  milles. 

K  Tripoli  de  Syrie  j/iVj6kJ\  ^yJbî^I»  est  une  ville  très-considé- 
«  rable ,  bien  fortifiée  •  et  environnée  de  villages  et  de  bourgs 
A  agréables  dont  le.  territoire  est  planté  en  oliviers  «  en  vignes, 
«  en  cannes  à  sucre  et  en  arbres  fruitiers.'  Les  étrangers  affluent 
«  dans  cette  ville  (|ue  la  mer  entouré  de  trois  côtés.  Cest  Tun 
n  des  entrepôts^  de  la  Syrie,,  c est-à-dire ' un  lieu  dix  Fo»  vieAt 
^  déposer  toute  sorte  de  marchandises,  de  richesses  et  d'objets 
«  de  ccmimerce^  Divers  fdrts  etiKeux  hâbitéài' dépendent  de  Tri- 
«  poli.  Tels  sont  ielDrtt  du  cap  sJb^l  (^^jio^  f  dont  il  tieiàt  d'être 
«  question»  le:£ort<Càlmoun  ^lati  (^^ja^i,  le  fort  Abil^AMas  jl 
«  fj»«kjJI  et  Armousié  a^uhj^I  .  Quant  aux  villages ,  on  compte 
«  parmi  les  plus  ^enominés,  el-Chakikié  a^J^b^^ 
«  ajji^^I  ^,  el-Ra  abié  iLxi^SjiS ,  el-Harth  ^j^  et  Amioun  ^^hs^I  , 


TARABOLOUS  EL-CUAM 

OU 

TRIPOU  DE  STIUE. 


'  Ou  Makhour-Djoubail  Jw.«fVi»i>'  ji^ÂtoU  »  d*après  le  ms.  A.  6t  daprès*l«' version 

latine.  —  ^  ^^.^J^I.JaljM  (:^  jijwt  ^j - 

*  Variantes  du  ms.  B.,  kf^ysùJiS  -  jd^-  • 


CINQUIÈME  SECTION.  557 

«  où  Ton  voit  plus  de  plantations  d'oliviers  et  d'arbres  fruitiers 
«  que  dans  les  autres.  A  ii  milles  au  midi  de  Tripoli ,  est  un  re- 
«  tranchement  qui  fut  construit  par  Ebn- Mikhaïl  le  Franc  (^t 
«  (j^^ifi  Jui0L^^  et  au  moyen  duquel  il  s'empara  de  la  ville.  Ce 
•  retrancbement  est  très^ort  et  situé  entre  deux  rivières. 

Vis-à-vis  de  Tripoli,  il  existe  quatre  îles  rangées  sur  une  seule 
ligne.  La  première  et  la  plus  voisine  du  rivage  est  Tile  de  Nar- 
djes  ^fu>jjJ\  (  ou  des  narcisses  )  :  «  elle  est  petite  et  déserte  ;  » 
puis  Tîle  d'el-A'moud  <>i  ■  ^t  (  des  colonnes  )  ;  puis  celle  d'el- 
Raheb  4^|pi  (  du  moine  )  ;  puis  celle  d'Ardekoun  o>^j'  • 

De  Tripoli ,  en  suivant  le  rivage  de  la  mer^  on  parvient  à  Ras 
el-Hissn  ç^*^  ^tj ,  petite  ville  située  à  l'extrémité  d'un  golfe 
dont  la  longueur  en  ligne  directe  est  de  1 5  milles ,  et  du  double 
en  suivant  les  contours.  On  le  nomme  golfe  d'A'rca  iU^  uy^i 
et  il  y  existe  y  vers  le  milieu,  trois  forts  peu  éloignés  les  uns 
des  autres,  savoir  :  Loteros  ij^^j3^\  situé  du  coté  de  Tripoli, 
Babîé  iuAjlf,  auprès  d'une  rivière  qui  porte  le  nom  de  rivière,  de 
Babîé  Mj^Ij^,  et  enfin  Hissn  el-Hamâm  J^Jl  (^^m».  (le  fort  des 
colombes).  De  là  on  se  rend  à  A'rca  i^,  ville  populeuse  «  bâtie 
«  au  pied  d'une  colline ,  avec  une  haute  citadelle  et  un  grand 
«  fauboui^  égal^Enent  très^euplé^  Il  s'y  fait  beaucoup  de  corn- 
«  merce.  Les  eaux  qu'on  y  boit  proviennent,  au  moyen  de  ca- 
fl  naùx,  d'une  rivière  qui  passe  tout  auprès  de  la  ville,  qui  arrose 
«  quantité  de  vergers  et  de  plantations  de  cannes  à  sucre ,  et  qui 
«  fait  tourner  des  moulins.  » 

A'rca  iL-..^  est  à  3  milles  de  la  mer.  La  citadelle  est  forte, 
«  les  ressources  abondantes  :  les  habitations  sont  construites,  en 
«  terre  et  en  plâtre.  » 

Quant  au  pays  de  Ilems  (jo^  \  il  a  pour  capitale  la  ville  de  ce 
nom,  «ville  agréable,  située  dans  une  plaine  populeuse,  fré- 

'  Volney  et  la  plupart  des  voyageurs  modernes  écrivent  Aoiiu. Teile  est,  en  effet, 
la  prononciation  actudle  du  nom  de  cette  vflle. 


Feuillet  89  recio 


Feuillet  8g  verso. 


UBUS 

ou 

EMESSE. 


558  TBOISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  89  veno.     «  quentée  par  des  voyageurs  qui  y  apporteht  des  marchaBidises 

K  de  toute  espèce,  en  sorte  que  ses  baiai's  sont  bien  folurnîb  e(  ses 
«  habitants  dans  une  situation  prospère.  Les  femmes  yLSOtAUé^ 
«  jolies.  On  y  boit  de  l'eau  dérivée  «  auprès  du  village'  de  E^sié 
a  Kfyms»',  d'une  rivière  qui  coule  à  une  journée  detdistatace  de  la 
«  ville  du  côté  de  Damas»  Quant  k  k  rivière  dite  el*Arbat  i»^VI  ^ 
«  ou  el-Macloub  Vi^  (  TOronte  ) ,  elle  co«le  à  un  jet  de  flècbe 
«  d  une  des  portes^  elle  est  peu  considièrable  ;  eependaat  il  y  ;a 
«  sur  ses  bords  de  nombreux  villages  et  dee  vergers  d*ôù  f  oo 
«  apporte  des  fruits  à  la  ville.  Du  temps  de  la  'doitiinatioil,mu«- 
t  sulmane  ^  il  y  avait  beaucoup  de  v^es,  mais,  eliesr  ôot  été 
«  presque  entièrement  détruites.  Le  territoire  de  ^ems  est  extrè- 
«  mement  fertile  et  le  climat  Tim  des  pfa»  tempérée  de  U  Syriie..  > 
Hems  est  préservée  par  un  talisman,  de  lapproehe  des  sorpeafts 
et  des  scorpions,  en  sorte  ique,  lorsqu'un  de  ces^anioNiux  touche 
à  la  porte  de  la  ville ,  il  périt  sur4eHdiamp.  On  y  voit,  aii«desstts 
d'un  dame,  une  statue  en  bronze  reponésenlant  un  homme  àdu^ 
val  et  tournant  au  gré  des  vents,  et,  sur  les  parcis  des  Ariuts 
de  ce  dôme ,  une  pierre  où  est  séiâptée  l'image  d'Un  scdrpion^ 
Lorsqu'une  personne  a  été  mordue  ou  piquée ,  elle  prend  avec 
de  l'argile  l'empreinte  de  cette  image,  applique  cette  argile  sur 
la  blessure,  et  est  guérie  à'l'ineta»t.  «  Lee  rofs  et  les  chemins  (de 
«  Hems  )  sont  tous  pavés  ea  piètres  trè^^ures.  On  y  voit  l'une 
«  des  mosquées  les  plus  grandes  qui  existent  en  Syrie,  t 

De  Hems  jo^  à  Haleb  «,JU.  (  Alep)^  on  coopte  6.  journées. 

De  Home  à  Antarsous  omy^jki\  (  Tortose }  \  sur  les  borda  de 
la  mev,  9  journées. 

Pour  se  rendre  d'A'rca  iCi^^  à  Antarsous  ^/éj.î  wyhrf ,  on. passe 

*  kjtl  àok  être  une  faute  pour  joiit* 

'  Ceci  prouve  qu*à  Tépoque  où  notre  auteur  écrivait,  cette  partie  de  la  Sjiie  était 
au  pouvoir  deé  CMaéi. 

'  Les  ms8.  portent  tantôt  Antartouaitaolâil.  Aatanou»  et  .taatôt  AntacdKKU- 


CINQUIÈME   SECTION.  559 

par  une  place  forte  nommée  Sendj  ^^ ,  et  Ton  arrive  à  Ântar- 
sous,  ville  située  au  fond  d'un  golfe,  en  grande  partie  entouré  de 
motitagnes  et  dont  la  iai^enr  en  ligne  directe  est  de  1 5  milles. 
Antarsous  est  une  ville  maritime  peu  considérable  mais  forte. 
A  peu  de  distaace  dans^  la  mer,  il  existe  une  île  dite  d'Arwad 
>lj^jt,  île  considérable ,  bien  habitée,  où  ron  voit  une  église 
tt  très-grande,  très-haute,  toès^farte  et  dont  les  portes  sont  en 
«  fer,  en  sorte  que  c'est  une  espèce  de  citadelle.  » 

D' Antarsous,  en  se  dirigeant  par  terre  vecsle  midi,  au  fort 
d'el-Khawabi  ^1^  {^^^^^  i  b&ti  sur  le  sommet  de  la  montagne , 
on  compte  i5  malles. 

'  «  tlette  dernière  piace  ^s1  txAsrlbrte  ;  elle  est  habitée  par  des 
.  Hachichis  \  sorte  de  gens  (jui  ne  sont  pas  musulmans.  <pii  ne 
«  croient  à  aucune  révélation  ni  à  la  résurrection  des  morts  (  que 
«  leur  MCte  soit  maudite  I  ).       : 

«  Antartous  {y»y)^  M  est  le  port  de  Hems  (j«^.  » 
De  cette  dernière  ville  à' Damas,  on  compte. 5  jolimées* 
De-Tripoli  de  Syrie  à  Damas^  ^bmient  5  journées. 
L'îtiiiéFaire  de  Donaas  à  lathreb  taji^,  (  Médine  )  est  comme  il 
suit  : 

De* Damas  à  une  petite  rhâère ,  et  de  Ut  à  Da'ah  na»,  i  jour- 
nee^         t  •  •  •     *    .  ■   • 

De  Da'ah  à  Dhat  el^MemaeL  J>lii(  «î»b^  bmiigi  peuplé  ;  puis  à 
Imou^  ^yo,  I  journée;. 

De  là  à  el-Bathnié  i^a&Jr^  j  jouméa      . 
I>eilàà  Di»nilaiUM&(paDàmA^^iUd.)v<^  journée. 

Delàà!Tafcohkd^v!viUe^B:jauFhée.  ^ 

Delà  à  d-Mohaddatha.  »S^L^.  .\     .    > 


Feuillet  89  verso. 


Feuillet  90  reclo. 


*  Vcttcr  le.  tarte  de  ce  panage  doot  le  conteou  confique  les  isâ^tats  obtenus  par 
M.  de  Sacy  dans  «es  savantes >t  curieuses  recherches  sur  les  Hachidiis  ou  Assas- 


Feuillet  90  recto. 


360  TROISIÈME  CLIMAT. 

Puis  à  el-Acra'  ^ji^\ ,  i  journée. 

A  el-Hanifia  âJujJL,  i  journée. 

A  el-Hadjar  ju^' ,  forte  citadelle  dans  les  montagnes  du  pays 
des  Themoudites,  i  journée. 

De  là  à  Wadi  ^^^l^,  trèfr-petite  ville  sur  une  petite  rivière. 

Puis  à  Rohba  £a».j,  i  journée. 

A  Dhi'l-Merwet  ij^jii  ^^s,  i  journée. 

A  el-Mar^I,  i  journée. 

A  Soueïda  » j^^«JI  ,  i  journée. 

A  Dhi-Khachab  u^Am  ^s  ,  i  journée. 

Et  enfin  à  Médine  ou  lathreb  c^,  i  journée. 

La  distance  de  Damas  (^  a.#^  à  Racca  M3^\  est  d'enviro^  1 8 
journées. 

«  Le  pays  qu'on  nomme  Cham  ^/«Lâ  (la  Syrie)  comprend  di- 
verses provinces  ou  districts ,  tels  que  la  Palestine  (j^la^J^  ^^ , 
ses  dépendances  et  Jérusalem  (jiiJJUt ,  les  pays  d'A'mran  ijy-^ 
(^1^,  de  Lak  dJ,  dTebna  U^,  dTafa  Ul«  (Jaffa),  de  Caïsarié 
j(^Uj^  (  Césarée  ) ,  de  Nablous  iy»^\i  (  Napiouse  ) ,  de  Sebista 
Aim^.Au  (  Sebaste ) ,  d'A'scalan  ^j^iAms^  (  Ascalon  ) ,  de  Gbazza  «^ 
(Gaza),  et  de  Beit  Djebrain  {^jj^af-  oi^. 

«  Au  midi  de  ces  contrées,  est  la  terre  d*el-Tih  a^I  (ou  de 
rÈgarement),  dans  laquelle  les  Israélites  errèrent  durant  qua- 
rante ans ,  sans  entrer  dans  aucune  ville ,  dans  aucun  lieu  ha- 
bité, dans  aucune  maison ,  sans  changer  de  vêtements  et  sans 
qu'aucun  d'eux  cependant  contractât  dfi  souillure. 

«  La  longueur  de  cette  terre  de  l'Égarement  est  d'environ  6 
joiunées.  Elle  touche  à  la  Palestine  du  côté  du  midi. 

«  De  la  Syrie  dépendent  encore  le  pays  du  Jourdain,  dont  la 
principale  ville  est  Tabarié  iL-^^  ab  (  Tibériade  ),  el-Lahoun 
{jy^\,  le  district  de  Samaria  il^U»  ij^,  cest4-dire  Nablous 
jM^li  (Napiouse),  Beîsan  ^Umusi,  Erikha  li^l  (Jéricho),  Zo'ra 
Sj^j,  A'cha  Lû^,  Djesen  {^f^ar^  Khadrawil  Jk^j<x^.  et  Sousqa, 


CINQUIÈME  SECTION.  361 

*  districts  d*Akka  M^^  (  Acre  y,  de  Nassra  i^\i  (  Nazareth  )  et  de  Feuillet  90  recto. 
«  Sour,  auxquels  touche,  du  côté  de  forient,  le  pays  de  Damas 
«  dont  les  dépendances  sont  :  el-Ghauta  iU^yJI,  le  pays  de  Ba'lbek 
«  dLaJUf  ;  ei-Beca'a  ^UuJl ,  la  contrée  du  Liban  ^UJ  ^olàS  et  les  dis- 
«  tricts  de  Hawia  Éi^^  ijyf^  de  Tarabolous  {j»é^\yio  (  Tripoli),  de 
«  Djebaïl  J^^H^fl>- ,  de  Beîrout  ^^^/i^^  de  Saïda  I^Va-^o  (  Seïde  ),  de 
«  Bathnia  jLaJuù,  de  Djoul  J^^,  de  Djolan  [j^yr^  de  Tahira 
«  \jâMo,  d'ei-Balca  UU^JI,  de  Djirïn  el-Ghaur^^I  ^jx^,  de  Ka- 
«  far  Tab  d^j^,  tfAman  yU,  d'el-Serat  c;»I^t,  de  Sabra  \jj^ 
«  et  d'el-Djabié  k^M  • 

«  Cette  contrée  est  bornée  i  l'orient  par  des  déserts,  et  au 
«  midi  par  les  pays  de  Samara  ij^ç^  et  de  A'd  >U .  Le  territoire 

«  de  Damas  touche  à  ceux  de ^  ^/«^'  >^'  ^^  ^^  Canasrîn 

«  ^^jmM  dont  nous  reparlerons  dans  la  description  du  quatrième 
«  climat. 

«  Damas  ^Aj^:*  est  le  pôle  et  la  capitale  de  la  Syrie.  De  cette 
«  ville  à  Balbek  JL^J^ ,  on  compte  2  journées. 

a  A  Hems  ^jo;^ ,  1 5  journées. 

«  A  Tabarié  ^^^  ajournées. 

t  A  Tripoli  tr>J^|^9  sur  la  Méditerranée,  5  journées. 

<  A  Textrëmité  d'el-Ghauta  iU>yiit  (s^%  où  commence  le  dé- 
.  sert.  1  journée. 

«  A  Beîrout,  a  journées. 
«  A  Seîde,  a  journées. 

<  A  Adhra'at  s:»\s^jti\^  autrement  dite  Bathnia  jUàa^,  k  journées. 

•  A  el-Djoul  J^,  a  journées. 

•  La  plus  grande  longueur  de  la  Syrie  est  depuis  Malatia 
«  kJà^A  jusqu'à  Refah  ^  ^,  savoir  : 

<  De  Malatia  i^^UU  à  Mendj  ^ ,  4  journées. 

t  De  Mendj  à  Haleb  4^JU*  (  Alep),  a  journées. 


*  MotiDîsiUe.  —  *  Voyei,  sur  ce  nom  de  lieu,  la  note  a ,  page  337  cî-dessu». 

&6 


Feuillet  90  recto. 


362  TROISIÈME  CLIMAT 

«  De  Haleb  à  Hems  «jA^'t  ^  journées. 
«  De  Hems  à  Damas  ^j6»^^j  5  journées. 
«  De  Damas  à  Tabarié  i4H^,  4  journées. 
«  De  Tabarié  à  Ramlé  iV^(  y  3  journées. 
«  Et  de  Ramié  à  Refah  ^j,  2  journées. 
Total,  a5 ajournées. 


'  Not  deux  manuscrits  portent  (siuis  doute  par  erreur)  35. 


I 


SIXIÈME  SECTION.  563 


:=c 


SIXIÈME  SECTION. 

Irâc  (Babylonie).  —  Cadesia.  —  Koufa.  —  Wasit.  —  Obolla.  —  Bassora.  — 
Khmwifttan .(  Suiiàoe  ).  *^  Muchircao.  «-*  Ahwaz.  «*-«  Sous.  —  Asker-Mokarram. 

—  Tusier  ou  Ghustar.  —  Fars.  —  Qiiraz.  —  Istakhar  (  Penépolis  ).  —  Djour. 

—  Darabdjerd  —  Siraf.  —  Sabour  ou  Giapour. 


La  présente  section  comprend,  dans  la  partie  occidentale  des  Feuillet  90  verso. 
contrées  qu'elle  est  destinée  à  décrire,  une  portion  des  déserts 
où  sont  situés  Feîd  «x^i,  Taghlabia  iû^J^I  (ou  Thalabia  iû^J^), 
Remala  ilU; ,  Hira  8^ ,  Cadesia  a^um^UII  ,  Samman  ^U^o ,  Fara'a 
tft^UJt,  Kadhema  iuJél'fy  et  là,  au  nord  du  pays  de  Bahrem  j^j) 
^j^  ^,  el-Cathif  Uk^^^iJI,  Raza  ij)j\  el-Ahsa  U^^l,  A'fir^^M, 
Hordj  g^,  Bicha  juu*,  (ou  Bisa  jU^),  et  l'île  d'Awâl  JI3I  i^j^. 
Le  reste  des  contrées  comprises  entre  le  Bahreîn  (^j^^  ^^  et 
rO'man  ^^U,  se  compose  de  déserts  arides  et  habités  par  les 
Arabes.  C'est  là  que  se  termine  la  mer  du  Fars  (Jm;UJI  j^  ,  sur 
les  bords  de  laquelle  sont  les  pays  d'A'badan  ^t^lA»,  d'OboUa 
iiKj^i,  de  Mehra  ]j^i  de  Nan^  ^b,  de  Siniz  ^^jU^um  ^  de  Hanana 
bU^,  de  Nedjirem  p^y  de  Samar^U^io,  de  Siraf  ii]/à^j  et  de 
Missn  A'mara  iJJi  ^^a^  ,  qui  tous  dépendent  du  Fars,  et  auxquels 
touchent,  sur  le  littoral  du  Kerman  (jU;^,  Choura  Hjy^,  Hormuz 

*  Rien  de  plus  clair  que  ce  passage  dont  les  auteurs  de  la  version  latine  ne  pa- 
raissent pas  avoir  bien  compris  le  sens. 

*  Le  ms.  A.  porte  Zaza;  la  version  ktine,  Zara.. 
'  Le  ms.  A.  porte  Ghafir. 

*  La  version  latine  porte  Can. 

*  Le  ms.  A.  porte  Senbes  fmjyum ;  la  version  latine  Sembin;  la  carte  de  Guill. 
Delisle  indique,  dans  ces  parages,  un  lieu  du  nom  de  Gbiniz. 

46. 


564  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fcuinei  90  verso,    y^êj^  (  Onnuz  ),  et  les  déserts  des  montagnes  de  Cofs  JUa*-  i^^^yf 

jâiJLJt  ^  Au  nombre  des  iles  de  cette  mer,  on  compte  l'île  de 

Kharek  ifl^l^  ^^^y^  1*^1^  à^'  L^bet  ^i;^ »^  ^,  laquelle  est  vis-à-vis 

et  auprès  de  Siraf  c3l;ju«  et  du  cap  Safan  ^UmaJI  (3^,  et  Tile 
d'Awâi  JI3I. 

Cette  section  contient  (donc)  la  description  deâ'  lieux  habités 
de  rirâc  0!/^' ^  Hîra  iy^^,  Cadesia  iUm:>\9,  Koufa  iHhy^,  Soura 
Ij3^ ,  el-Cassr  jjkoiUI ,  Nahr  el-Melik  liUll  j^  (  le  fleuve  royal  ), 
Kartaria  [tj^J^'^y  Wasit  k«»l3,  ël-Batalh  ^UÎ^It  (les  marécages), 
Foum  el-Silh  ^uâJ)  ^,  Madar^lo^  (ou  Madhar  jl«>wt),  Macnah 
^Uill  ^,  Beîan  ^ûf ,  Suleïmanan  (jbU>JU»,  Obolla  xVj^t ,  Bassra  «^^aJi 
(Bassora),  A'badan  ^l^t — k-a,  Harharaî  ^^^Ja^J,^^^  et  de  plus,  sur 
les  limites  du  Khouzistan  ^jUé^  ,  la  ville  de  Nachian  (jUfib ,  Haï 
S ,  el-Zaroun  {j^jji^,  Daïra  1^^,  Achek  *iLûl,  Azem  p>î,  Sebil  Juwmi»  ^, 
Aîdakh  ^Oot,  Dar-Hormuz  ^^^jld,  Souc  el-Arba'  \jo^^\  ^^  (le 
marché  du  mercredi  ),  Hormuz  yê^  (  Ormuz  ) ,  qui  porte  aussi  le 
nom  d'Ahwaz  jt^t,  Asker-Mokarram  pX«^^X^,  Djondi-Sabour 

j^Um  ^4Xâ>  ,  Touster  jjim3  (  ou  Chuster  ) ,  Karkha  ^  «^j  ^=- ,  Sous 
(j-^f ,  Corcoub  v>îr*  »  'ï'^^  <r^.*>Jt ,  Metoub  v>^  »  Bardoun  ^^3;^^ , 
Bassinna  Ua^^. 

Parmi  les  dépendances  dTspahan  ^jLf^\ ,  Bendedjan  ^lj^«XÂf , 
Beïdha  Lâu^,  et  Ispahan  ^L^^iot,  et  parmi  celles  du  Fars  ^^U, 
Redjan  ^W-^l,  Karoun  {jjj^,  Noubendedjan  ^L...>ja^,  Djour 

j^s0-,  Chiras;  jl;^,  Ahwaz  jt^I,  Babeïn  (j^jlf,Kisa  Uufi^  Kham  ^, 
et  Djorhom  m^^j^-  Nous  traiterons  de  ces  contrées  et  nous  dé- 
crirons ce  qui  s'y  trouve,  après  avoir  invoqué  le  secours  divin. 

'  La  version  latine  porte  G>&  ou  Cafas. 

*  La  version  latine  porte  Lameth. 

'  L^ancienne  Babylonie  et  Tancienne  Ghaldée. 

*  Le  ms.  A.  porte^b^^ ,  et  la  version  latine,  Kotharia. 

*  Miftah  ^ULt ,  d*après  le  ms.  A.  ;  Manbeg,  d'après  la  version  latine. 

*  Ms.  A. ,  ^\^ja^  ;  version  latine ,  Giargiarai. 

^  lia  version  latine  et  la  carte  de  Guillaume  Delisle  portent  Sambil. 


SIXIÈME  SECTION.  565 

Nous  disons  donc  que  la  ville  de  Faid  Os^  est  située  au  milieu  Feuillet  90  veno. 
des  déserts,  entre  Bagdad  ef  la  Mecque.  «  des  déserts  sont  ha- 
Jbités  par  les  Azarat  Hj^yà^  \  les.Djoheîna  iuAy^,  les  Lalhm  ^ , 
leis  Bili  Jsr ,  et  par  d  autres  tribus  mélangées  de  llemen ,  c  est- 
à-dire  par  les  Rebia,  m^  et  les  Modhar^;jiâ^9  issus  pour  la  plu- 
part des  :  ^  et  des  Benou-Asad  o^  y^  ^.  Ces  déserts , 
connus  sous  le  ndm  d'eUIahîr  ji4!4li  (ou  des  Sables),  sont  ceux 
qui  s'étendent  par  ondulations  (litt.  par  fentes),  en  lai^ur,  jus- 
qu'à Adjmar  jiJTi  ^,  et  en  longueur,  depuis  la  monts^ne  de  Tabi^ 
^^  jusqu'à  la  mer  du  Fars  (le  golfe  Persique),  vers  l'orient, 
et  qui,  depuis  la  montagne  de  Tabi,  se  prolongent  jusqu'à  el* 
Djo£ir^U4»  dépendance  de  rÉgyptê. 

«Au  nombre  des  villes  qui  s'y  trouvent,  on  remarque  Taghia- 
bia  a«a1k^(  (ou  Tha'labia  a^j^)^  lieu  où  se  réunissent  les 
Arabes  et  où  se  tient  un  marché  très-fréquenté ,  et  Zebaia  A\ij , 
jadis  peupla,  mais  dont  il  ne  reste  que  les  vestiges;  c'est  un  Feuillet  91  reciu. 
lieu  de  station  et  de  refuge  pour  les  voyageurs,  qui  ne.  mérite 
«  ni  le  nom  de  ville  ni  celui  de  fort.  » 

Quant  à  Cadesia  J^uv^Uil ,  c'est  une  ville  située  sur  les  limites 
du  désert;  «  elle  fut  bâtie  par  les  Chosroês,  rois  du  Fars.  Elle 
«  est  petite;  il  y  a  des  palmiers,  de  l'eau,  et  la  majeure  partie 
N  des  cultures  consiste,  en  herbages.  Les  voyageurs  s'y  approvi- 
«  sîonnent  de  fourrages  pour  la  nourriture  des  chameaux  qui  y 
«  passent,  soit  en  allant  au  Hedjaz,  soit  en  revenant  de  cette  pro- 
«  vince.  »  Cette  ville  (Cadesia)  est  située  à  l'occident  de  Bagdad, 
et  c'est  l'une  des  places  fortes  de  ja  frontière  de  l'Irâc.  De  Ca- 
desia à  Kx>ufa  JUjJii,  on  compte  2  journées,  et  de  Cadesia  à  la 
ville  de  la  paix  (Bagdad),  6 1 .  parasai^es. 


r:ADEMA. 


*  ProbaUement  pour  ij\yM  •  Voyez  Pocockii  Spécimen  hisêona  Arahum,  p.  4 9 
'  Mot  iUisible. 

*  Nom  de  deux  jumeaux  célèbres  dans  l'histoire  deà  Arabes. 

*  Voyei  sur  ce  nom,  Niebuhr,  Detdriftiandé  VArahie,  p*  ^fg. 


KOrFA. 


366  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuiiieigi  recto.  Koufa  est  bâtie  WF-  les  rives  de  TEuphrate.  «  On  y  voit  de 

n  beaux  édifices,  des  basars  bien  fournis^  des  foitificatioius  res- 
a  peotables;  dans  les  environs^  une  infinité  dé  villages^  des  dbanvps 
«  cultivés,  des  plantations  de  dattiers.  Ses  habitants  sont  ndies. 
«  Les  constructions  de  cette  ville  ressemblent  à  celles  de  Bas- 
ff  sera,  sous  les  rapports  de  la  solidité  et  de  Télégance.  L'eai]|  y 
«  est  douce,  le  climat  saiii<  la  population  de  pure  race  arabe 
.  devenue  sédentaire. . 

^  A  six  milles  de  Koufa  J^yS\  est  un  grand  dôme,  supporté  de  tous 
côtés  par  des  piliers  d'une  hauteur  considéraUe,  et  muni  dfime 
porte  qui  reste  constfimment  fermée.  Il  est  en  totalité  couvert 
de  voiles  ou  d'étoffes  prédreuses ,  et  le  sol  est  tapissa  -de  nattes 
Samanié.  On  dit  que  c'est  là  qu  est  le  tombeau  d'Aly,  fils  d'Abou-* 
Taleb ,  et  que  le  terrain  qui  environne  le  dôme  servit  à  la  sépul- 
ture de  sa  famille.  *  Ce  dôme  fut  construit  par  Abou  l*«Haidja 
«  Obeïd- Allah,  fils  de  Jtlamdan,  durant  le  règne  des  Abhassides, 
«  le  lien  de  la  sépulture  d'Aly  étant  resté  caché  durant  la  domi- 
«  nation  des  Ommiades. 

«  Cadesia  iLA^^liOt  et  el^Hira  i^^  sont  sur  la  lisière  du  désert, 
<  du  côté  du  couchant;  à  Torient  (au  contraire)  ce  ne  sont  qu'eaux 
«  courantes ,  jardins  contîgus  et  plantations  de  dattiers  ■  dont  les 
a  fruits^  sont  excellents.  Ces  deux  villes ,  ainsi  que  Koufa  Mi^\ , 
«  sont  entre  elles  à  un  peru  moins  d'une  journée  de  distance. 
«  Hira  ijJi  est  une  ville  petite ,  bien  bâtie ,  elur  un  sol  fertUe;  et 
«  pleine  (Fédifices.  E31e  étaii^  aîutrefois  plus  considérable  qnfelle 
«  ne  l'est  aujourd'hui  ;  mais  un  grand  nombre  de  sea  habitants , 
«  ainsi  que  de  ceux  de  Gadesia  k^x  ^^UDl ,  s'éiant  ti^nsportés 
«  à  Koufa  Ai^Jfl,  la  popudation  de  ces  deux  villes  a  diminué; 
«  elles  dépendent  l'une  et  l'autre  du  gouvernement  de  l'Irâc. 
«  Le  montant  de  leurs  contributions  est  porté  au  divan  de  Bag- 
«  dad,  et  les  intendants  de  l'administration  sont  sous  l^s  opdres 
«  de  ceux  de  cette  dernière  résidence.  >» 


SIXIÈME  SECTION.  367 

Les  deuK  villes  de  Wa^H  la^^  ^«>^  sont  con9trtiite6  sur  les 
bords  du  Dedjlé  li^a  (du-Tîgre),  i<ét  séparées  (mr  un  grand 
pont  de  bateaux  qui  facilite  la  communication  de  Tune  à  l'autre 
ville^  dâçs  Gfai«n3uiâ  dfiGk|WIe9  on  voit  une  mosquée  où  Ton 
prononcé'  ia  kkùtba  '.  Là  vilie  occidentade  porte  le  nom  de 
Kaskar  jXmS^;  la  construction  en  est  due  à  Hedjadj  beo-Iousouf 
el^Maksi^-  ffiUeiest  entourée  de  cultures,  de  dattiers  et  de  ver- 
^côss  «t  les  habitatioas: «y  touidievt^  L'autre , isituée  sur  la  rive 
oxteittale,  s'appelle  Waait  de  Tli'âc  gl^i  l^^l^i  et/  comme  sa 
sœur,  elle  est  parfaitement  bâtie  ;  ses  rues-  soiit  larges ,  ses  édi- 
ifixtês  c^une  hauteur  remarquaUe,  ses  jardins  nombreuse,  ses 
xidiesses  considérables;  sear  habîtfliltB)  de  belle  appareoee,  or-^ 
dinairement  vâtus  de  biancy  et  pmtailt  de  laides  tqrbans  (sur 
la  tète),  sont  un  mélange  de  raees  de  llràt  et  d'autres.  Il  ny 
a  point  de  marécages  à  Wasiit;  le  sol  y  est  de  bonne  qualité, 
2e  territoire  vaste ,  crt  le  climat  plus  sain  que  n'est  celui  de 
BasBôra  iydAlL  C'est  une  dépeoidanoe  de  l'Irâc,  et  elle  ressortit 
au  gouvemeHsrart  de  Bagdad.  Le  territoire  de  Wasit  forme 
cepeikdant  an<  district  particulier  et  distinct  des  autres  distriots 
de  riràc.  Le  |>rôdttit  des  contributions  dst  porté  à  la  ville  de 
la  paix;(Bagdad),  et  c'est  de  cette  ville  que  vient  toujours  l'ins- 
titutioÉk<hi  gouvôrnenient  de  Wasit  » 

De  là  à  Bagdad^  on  compté  8  journées  ; 

A  Bassoi^a,  7  journées  i 

A  Koufv ,  6  journées ,  en  pai^ssAt  par.  les  miorais. 

De  Koufa à Bassora ,  environ  la  journées; 

De  Koufa  à  Médine  m^OsU ,  environ  3  o  journées  ; 

De  Koufa  à  Bagdad,  5  journées; 

De  Kou&  à  Gadesia ,  2  journées. 
^e  Gadesia  à  el-0'daïb  t^4XjtJI,  lieu  où  commence  le  désert, 
6  tailles.  -  *  ^^^     -       -..,....       .     •<      - 


Feujlkst  91  recto. 

WASIT. 


Feuillet  91  verso. 


'  Oiii^^^rAiedéVémlfeA: 


t 

i    : 


Feuillet  9 1  vei*so. 


BASSRA 

ou 

B\S90RA. 


368  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  Wasit  on  descend,  par  le  Tigre,  à  Nahraban  J^^j^  ^ 
c  est  un  trajet,  par  eau,  d'une  demi-journi^ ,  et  par  terre,  d'une 
journée. 

De  là  (de  Wasit)  on  ise  rend  à  Dedjlet  el-GhauEa  i^t  iW^^; 
puis  à  Nahr  Ma'akel  JJîm j^  ;  puîâ  enfin  dans  le  grand  fleuve  de 
Bassora  iyûjk}\  ^j^* 

«  Cette  importante  ville  n existait  pas  du  temps^dès  (anciens) 
«  Persans.  Le  plan  en  fut  tracé,  par  les  musaiixians  sous  ie  caliiat 
<i  d'Omar;  elle  fut  fondée  par  O^tba  ben^Gazwan  ij^j^y^  (^  i^*  A 
a  l'ouest,  elle  est  bornée  par  le  désert;  à  l'est,  par  un  très-grand 
«  nombre  (plus  de  cent  mille)  canau'x,  sur  chacun  desquel»  flottent 
«  des  nacelles,  et  qui' portent  les  noms,  soit  de  celui  qui  les  creusa, 
«  soit  du  quartier  auquel  ils  aboutissent  ^.  La  ville  est  bâtie  sur 
«  un  terrain  plat  ;  il  n'y  a  ni  montagnes  ni  rien  qui  intercepte  la 
«  vue.  Ahmed  ben-Ia'coub«  auteur  du  livre  intitulé  cl-Mesalek 
«  ive'l  Memalekf  raconte  qu'il  y  avait  à  Bassora  plus  de  sept  mille 
«  mosquées;  mais  aujourd'hui  la  plupart  d'entre  elles  sont  abiûi- 
«  données  et  il  ne  subsiste  que  quelques  édifices  construits  :aju- 
«  tour  de  la  grande  mosquée.  Divers  marchands  qui  ont  visité 
«  cette  ville  rapportent  qu'en  536  (  i  i4i  de  J.  C.)^  on  pouvait 
«  s'y  procurer  Ôoo.mtls^  de  dattes  pour  unxlinar.  On  y  voit<ùn 
«  canal  connu  sous  le  nom  dé^Nahr  OboUa  «k^d^l  j^,  donA  la* Ion* 
«  gueur  est  de  12  milles;  telle  est.  aussi  la  distance: qui  sépare 
«  Bassora  d'OboUa.  Sur  les  rives  de  ce  t^nal,  sont  des  maisons 
«  de  plaisance  «t  des  verger^  centigus.dç  telle  sorte  qu'ils: sem- 

^  Le  oift.  A.  porte  Nahraman. 

'  Le  même  ms.  porte  Dedjlet  el-Ghaur. 

'  Voici  le  texte  de  ce  passage  :       ' 

Environ  5oo  livre».  ^^  Vi*^  <^  *é^W,;«i  i 


SIXIÈME  SECTION.  569 

«  bleat  ne  former  qu un  seul  jardin,  et  (en  effet)  ils  sont  tous  FcuUict  91  verso. 
«  compris  dans  une  seule  enceinte  de  murs.  Divers  autres  canaux 
«  plus  ou  moins  considérables  communiquent  avec  celui-ci ,  et 
«  quant  aux  palmiers,  ils  sont  tellement  semblables  les  uns  aux 
"  autres  sous  le  rapport  de.  la  hauteur  et  de  la  beauté  de  la  végé- 
>  tation,  qu'on  les  croirait  tous  coulés  dans  le  même  moule,  ou 
«  (plutôt)  plantés  à  la  même  époque. 

^  Tous  les  coiu^  d'eau  qui  environnent  Bassora,  du  côté  de 
«  Torient,  communiquent  les  uns  avec  les  autres,  et  se  subdi- 
visent en  divers  canaux,  dans. la  plupart  desquels  le  flux  et  le 
reflux  de- la  mer  se  font  sentir.  A  la  marée  montante,  les  eaux 
(  douces)  des  canaux  sont  refoulées  sur  les  vergers  et  les  champs 
cultivés,  et  les  arrosent.  A  la  marée  descendante,  ces  eaux  des<- 
cendent  et .  reprennent  leur  cours  naturel.  Il  y  a  un  grand 
nombre  de  canaux  creusés  (de  main  d'homme)  où  l'eau  ne 
coule  pas,  mais  qui  sont  destinés  à  recevoir  l'excédant  des 
eaux  amenées  par  la  marée.  Ces  eaux,  pour  la  plupart,  sont 
salées.  » 

OboUa  ikfM  a  l'un  de  ses  quartiers  bâti  sur  ce  canal,  duxôté 
du  nord,  et  l'autre,  l'oriental,  sur  la  rive  occidentale  du  Dedjlé 
iUkx»»^  (  du  Tigre  ).  <  Cette  ville ,  quoique  petite ,  est  ornée  de 
«  grands  et  beaux  édifices ,  entourée  de  jardins ,  bien  peuplée , 
«  et  florissante  sous  tous  les  rapports.  »  Au-dessous  d'Obolla  sont 
el-Meftah  ^  ^M  et  el«-Madar ^1  om  ^  sur  les  bords  du  Tigre,  villes 
comparables  entre  elles  «  sous  le  rapport  de  l'étendue ,  du  genre 
«  des  constructions  et  du  commerce.  Mais  Obolla  est  plus  grande, 
«  plus  peuplée,  plus  riche,  et  ornée  d'édifices  plus  vastes. 

'  «  A  l'extrémité  du  territoire  de  Bassora  iyAiJi  d^iX^  i ,  et  entre 
«  les  villages  et  lieux  cultivés  qui  en  dépendent,  on  voit  beau* 
«  coup  de  roseaux  et  de  marais  habités  au  milieu  desquels  les 


OBOLLA. 


y     *• 


*  La  version  latine  porte  Mànbeg.  -^-  '  Ou  plutôt  «|«K^ 


47 


Feaillet  93  recto. 


570  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  bateaux  et  les  naœllefi  naviguent  au  moyen  de  perches^,  à 
«  cause  du  peu  de  prc^oadeiur  des  eaui ,  et  parce  que  leur  cours 
«  est  obstrué  par  la  fange.  Quelquefois,  lorsque  le  Tigre  et  l'Eu- 
«  phrate  cfi»|^t>  jlki».jj{  gitississent  emcessivement  par  suite  des 
«  pluies  d'hiver  et  versent  leurs  eaux  par  torrents  dans  ces  ma- 
ie rais,  divers  lieux  se  trouvent  creusés  (outre  mesure),  et  d'autres 
«  bouchés  par  la  vase.  » 

De  Bassora  à  A'badan  ^bl^»,  on  compte  a  journées  ou  36 
milles. 

A'badan  est  une  place  petite ,  mais  forte ,  bitie  sur  les  bords 
de  la  mer,  «  à  l'endroit  où  se  réunissent  toutes  les  eaux  du  Dedjlé 
«  'A^b  (du  Tigre).  >^  C'est  un  lieu  de  Mardié  et  de  refitge  pour 
ceux  qui  naviguent  dans  cette  mer.  H  est  «tué  sur  la  rive  occi- 
dentale du  fleuve,  qui  s'élargit  ici  beaucoup,  et  couvre  quantité 
de  terrains. 

D'A'badan  à  Khachabat  <:;»l,Uit,  6  milles, 

Khaehabat  est  précisément  à  fendroit  où  le  Dedjlé  XW^ 
décharge  ses  eaux  dans  la  mer  du  Fars  (le  golfe  Persique).  Ce 
sont  des  pilotis^  au-dessus  desquels  s'élèvent  des  cabanes  où 
se  tiennent  les  garde -*câtes  munis  de  bateauai,  pour  pouvoir 
monter  dans  ces  cabanes  ou  descendre  sur  le  rivage.  L.a  eéte 
occidentale  (litt.  la  droite)  de  k  mer  du  Fars  dépend  de  l'Ara- 
bie, et  Torientale  (litt.  la  droite),  du  Fars.  La  largeur  de  cette 
mer  est  de  210  milles ,  et  sa  profondeur,  de  70  à  80  brasses. 

De  Khachabat  cjLUâ.  à  H  ville  de  Bahreln  ^^^^  iU,!Ok^,  située 
sur  la  côte  occidentale ,  on  compte  a  1  o  milles. 


^  CsU  par  coBJecture  que  noua  tmduboiM  wm  If  aipt  gt^^JH.  Au  yurplùs, 
voici  ie  passade  en  entier  : 

vi^jJi?  i^M  r'^-^'->  ^j^  "o^  e*'^'?  eu'jî>^'-> 

*  Le  mot  c:»LU»Â»  signifie  en  eilet  «  des  pièces  de  bois.  • 


SIXIÈME  SECTION.  571 

De  Bassora  à  Bahreîn,  par  la  grande  route,  ii  journées;     Feaiiiet  92  recto 
«  mais  en  suivant  les  contoiors  du  rivage,  1 8  journées  sans  eau, 
«  à  travers  des  tribus  d'Arabes  habitués  à  transporter  de  l'eau 
•  avec  eux.  Cette  route  est  fréquentée,  mais  elle  est  dangereuse.  » 

De  Bassora  à  Médine,  environ  ao  journées  :  on  rejoint  le  che* 
min  de  Koufii  iU^T  auprès  de  Ma'aden  el-Bacra  fi^JLiJI  (^^^.m^ 

L'itinétaire  de  Bassora  à  Babreîn,  par  A'badan,  est  comme  ii 
suit  : 

D'A'badaa  à  '.  ,  une  journée  sans  eau  et  sans  habita- 

tions; 

Puis  à  Hadouba  in^AJt,  une  journée; 

A  A'rma<iya  Ui^i^f  ime  journée; 

A  Hanîan  (^Um^-^  une  joiunée; 

A  ei«-Goira  ^jiX\^  une  journée; 

A  MeslaLbat  iuLu-»,  une  journée; 

A  el^Ahsa  Lm^M,  une  journée; 

A  Hems  oo^,  une  journée; 

Puis  au  rivage  de  la  mer,  une  journée. 

Toutes  ces  stations  sont  des  ports  ou  des  lieux  dépourvus 
d'eau.  «  Ils  sont  fréquentés  par  des  Arabes  nomades.  » 

El-Ahsa  Lm^M  cependant  est  une  petite  ville  située  sur  les 
bords  du  golie  Peisîque,  vis-infis  d^Awil  Jt^l,  et  dans  le  pays 
des  Garmathes^;  elle  est  peu  considérable,  mais  jolie,  «  et  Ton    . 
«  y  trouve  des  baurs  oà  il  est  possible  de  s'approvisionner  des    ( 
i  choses  nécessaires  à  la  vie.  » 

El-Cathif  «JUlftiJl  est  une  ville  assez  considérable ,  située  dans 
le  voisinage  de  la  mer  ^. 

'  La  vertioD  Isftine  porte  llaadsu  d-Noen. 

*  Ce  nom  de  lieu  manque  dans  nos  manuscrits  ainsi  que  dans  la  verwsii 
latîiie. 

*  Le  ms.  A.  porte  :  ■  dans  le  voisÎDaft  de  Bahnin.  • 

47. 


Feuillet  92  recto. 


Feuillet  92  verso. 


572  TROISIÈME  CLIMAT. 

D'ei-Cathif  à  el-Ahsa  U^^l ,  2  journées. 

D*el-Ahsa  à  Hems  jo^  sur  les  bords  du  golfe  Persique,  2 

journées. 

D'el-Cathif  à  Bicha  iuu^  (ou  plutôt  Bisa  iCm^),  une  forte 

journée. 

A  partir  d'el-Catbif ,  le  pays  qui  s'étend  jusqu'à  Bassora  est  un 
vaste  désert  où  l'on  ne  trouve  point  d'eau ,  point  de  villes ,  point 
de  places  fortes  ;  il  est  fréquenté  particulièrement  par  une  tribu 
d'Arabes  qui  porte  le  nom  de  A'mer  Rebia'  iûu^^U.  Les  villes 
du  Babreîn  sont  Hadjar  jJ^ ,  Hems  «ja^  ,  el-Catbif  U^^^^xit ,  el- 
Ahsa  L.^^1,  Bicha  iUUf ,  el-Zara  i^ipt,  el-Khatha  ^,  où  Ton 
fabrique  les  lances  connues  sous  le  nom  de  khatfaié.  «  L'île  prin- 
«  cipale  du  Babreîn  se  nomme  île  d'Awâl  Jl^l  1[^^>^.  La  distance 
«  qui  la  sépare  du  territoire  du  Fars  ij^j\ài]  ^  est  d'une  journée 
«  de  navigation,  et  de  cette  île.  au  continent  de  l'Arabie  s>^t>^f 
«  on  compte  la  même  distance  ^  La  longueur  et  la  laigeur  de 
«  l'île  d'Awâl  sont  de  6  milles. 

«  De  là  à  Bassora,  la  distance  est  de  .54o  milles,  car  de  Tîle 
«  d' Awàl  à  celle  de  Kbarek  «4)^  «  on  compte  2  ào  milles  ^. 

«  Cette  dernière  île  a  3  milles  d'étendue  dans  tous  les  sens. 
«  La  plupart  des  céréales  et  le  riz  y  croissent  en  abondance.  Il  y 
«  a  des  vignobles ,  des  plantations  de  dattiers ,  enfin  c'est  une  île 
«  agréable  et  couverte  de  pâturages.  Quant  à  l'île  d'Awâl  ',  sa 
«  capitale  se  nomme  Babreîn  ^^j^l ,  et  c'est  une  ville  bien  peu- 
«  plée  dont  les  environs  sont  fertiles  et  produisent  du  grain  et 

'  11  y  a  certainement  ici  quelque  erreur  de  copiste.  En  effet,  la  distance  qui  se» 
pare  file  d*Awâl  de  la  côte  d* Arabie  est  de  à  lieues  marines  tout  au  plus,  tandis 
que  de  cette  île  au  cap  Bardistân  (sur  la  côte  du  Fars),  on  compte  près  de  5o  lieues. 

*  Apparemment  la  distance  de  Bassora  à  Tile  de  Kharek  est  évaluée  à  3oo 
milles. 

'  Nous  suivons  le  ms.  B. ,  car  ce  passage  manque  dans  le  ms.  A.  A  s'en  rap- 
porter à  la  leçon  fournie  par  ce  dernier,  il  s'agirait  ici  de  YÛe  de  Kharek  et  non 
de  celle  d*Awâl  ;  or,  la  chose  est  invraiseroUaUe. 


« 


SIXIÈME  SECTION.  573 

des  dattes  en  abondance.  Il  y  a  beaucoup  de  sources  dont  les 
eaux  sont  douces,  çt  paisni  lesquelles  on  remarque  les  sources 
dites  A'în  bou*Zeîdan  ^^^j^  (:3^«,  A'ïn  Marilgha  &Mioj^  (j^, 
et  A'in  Ghadar  j{«>jt  (2^,.  toutes  situées  au  milieu  du  pays. 
Plusieurs  d'entre  elles  forment  des  cascades  d'une  force  su£Ei- 
santé  pour  fiiire  tourner  des  meules  de  moidin.  Celle  qu  on 
appelle  A'în  Ghadar  jliXiè  (^  offre  un  phénomène  singulier, 
qui  consiste;  en  ceci  :  c'est  une  source  considérable  dont  l'ori- 
fice est  circulaire,  et  a  6o.choubras  (environ  4  pieds  et  demi) 
de  diamètre  ;  l'eau  qui  en  découle  s'élance  du  fond  à  la  super- 
ficie à  une  hauteur  de  5o  brasses;  divers  géomètres  et  savants 
habiles  ont  mesuré  la  hauteur  de  cet  orifice  et  en  ont  trouvé 
le  niveau  égal  à  celui  de  la  mer.  Les  gens  du  pays  aflirment 
tous,  d'un  commun  accord, 'qu'il  existe  une  cemmunicatioD 
entre  la  source  et  la  mer,  mais  c'est  une  erreur  ;  la  chose 
est  absolument  impossible,  car  les  eaux  de  la  source  sont 
douces,  agréables  à  boire  et  fraîches ^  tandis  que  celles  de  la 
mer  sont  chaudes  et  amères.  Si  la  chose  était  telle  que  le  rap- 
portent les  gens  du  pa'ys,  certes  les  eaux  de  la  source  seraient 
aussi  salées  t[ue  le  sont  celles  de  la  mer. 

«  L'île  est  gouvernée  par  un  chef  indépendant.  Les  habitants 
des  deux  rives  sont  satisfaits -dé  sb,  justice  et  de  sa  piété,  et 
quand  il  meurt,  il  n'est  remplacé'  que  par  une  personne  qui 
l'égale. en  vertus  et  en  équité. 

«  C'est  dans  cette  île  que. résident  des  navigateurs  qui  se  livrent 
à  la  pêdie  des  peries.  Us  habitent  la  ville,  où  des  marchands, 
porteurs  de  sommes  considérables,  se  rendent,  de  toutes  les 
parties  du  monde,  et  séjournent  durant  dee  mois  entiers,  en 
attendant  la  saison  de  la  pêche.  Ces  marchands  louent  des 
plongeurs  ihoyennant  un  salaire  dont  le  taux  est  fixé ,  mais  qui 
s'accroît  en  raison  de  la  bonté  de  la  pèche  et  du  degré  de  con- 
fiance (que  mérite  le  plongeur).  La  pêche  a  lieu  en  août  et  en 


Feuillet  9a  verso. 


PECHE    DES   PEKLES. 


Feuillet  93  Teno. 


Feuillet  93  recto. 


574  TROISIÈME  CLIMAT. 

septembre  \  et  même  avant  cette  époque ,  si  tes  eaux  sont  assez 
limpides.  Chaque  marchand  est  accompagné  du  pioi^ur  qu'il 
a  loué ,  et  toute  la  flottille  sort  de  la  ville  a\i  nombre  de  plus 
de  deux  cents  doundj  ^^st;  la  donndj  est  une  sorte  de  barque 
plus  grosse  qu'une  barque  ordinaire,  construite  avec  un  entre- 
pont que  les  marchands  divisent  en  cabidiies  au  nombre  de  cinq 
ou  de  six^  aucun  d^entre  eux  ne  devant  empiéter  sur  la  cabine 
d'un  autre,  dans  le  navire.  Chaque  plongeur  a  un  compagnon 
qui  lui  est  attadbufc  pour  Toimrage,  et  qui,  à  raison  de  ses  ser- 
vices, a  part  au  salaire,  quelque  faible  qu'il  puisse  être;  cet 
aide  se  nomme  le  moussfi  JoaII.  Les  pêcheurs  sortent  donc 
tous  ensemble  de  la  ville  accompagnés  d'un  guide  habile.  Il  y 
a  certains  lieux  qu'ils  eounaiseent  et  où  ils  savent ,  à  n'en  pou- 
voir douter,  qu'ils  trouveront  des  huîtres  à  perles;  car  l'huHre 
a  des  bancs  autour  desquels  elle  tourne ,  oix  elle  pénto^e ,  d^où 
elle  sort,  selon  les  divers  temps  et  lieux  qu'elle  connaît  préci- 
sément. Lorsque  les  pêcheurs  sortent  d'Awâl  JI5I  ^  \  ils  sont 
précédés  du  guide,  et  ils  le  suivent  dans  leuts  navires  avec 
ordre,  sans  le  dépasser  ni  sans  s*écaiter  de  sa  route.  Parvenu 
à  celui  d'entre  les  lieux  où  l'on  pèche  les  huîtres  à  perles,  le 
guide  se  dépouille  de  ses  vêtements,  ]^cnge  dans  la  mer  et 
regarde.  S'il  titiuve  ce. qui  lui  convient,  au  sortir  de  l'eau  il 
£siit  abattre  la  voile  de  sa  doundj  et  jeter  l'ancre;  les  autres  na- 
vires s'arrêtent  également,  jettent  autour  de  lui  leurs  ancres, 
et  tous  les  plongeurs  se  mettent  à  l'œuvre.  La  profondeur 
de  ces  bancs  varie  depuis  moins  de  deux  jusqu'à  trois  brasses. 
Lorsque  le  plongeur  s'est  dépouiUé  de  ses  vêtements,  ne  con- 
servant que  ce  cpiii  fimt  pour  cadber  sies  parties  génitaleB,  il 
«  se  bouche  les  narines  avec  du  khilindjil  S^»à^^  Mrte  d*on- 
«  guent  composé  de  cire  fofidtte  avec  de  l'hanle  de  sésame  ç  il 


•  ••  •% 


•  Le  tns.  A.  porte,  par  erreur,  J^ï  ^ 


SIXIÈME  SECTION.  375 

prend  «vec  lui  on  eouteaiji  «t  im  p«lit  .Mc  ^^taié  i.  contenir  F^^uîiiet  93  recto. 
las  huîtres  qu'il  ponna  timiveh  Cb^UQ  .piat^ar  est  muni 
d'une  pierre  pesant  ({mtre  <|utmt«ip»ii}u  toyÀron^.  kqtteile  est 
attaokée  à  une  corde  iniiiee>  .maî^tftoiî^^»  et  .dMtiaée  k  Hre 
jetée  dans  Teau  de  lun  des  <)ûtés  d^  U  barque.  LVide  0^  conv- 
paffnan  toeni  aiiee^  fome  cellle  CMÔ^^^lM^q^.  i^.  pkw^eyr, 
plaçant  ses  pieds  sur  k  pîerre  ^  eerraiit  aV^c  f?s  maJus  k  cK^^de , 
s'apprête  à  s-'élaibcer  dam  k  iMir.  Alop  ie  wmfn^^m  l4^e  k 
cqrde,  et  k  {dongeisr  et  k  pi^noedjeKipeuflenlk  i^apÀdemwt  au 
fond  de  l'aau,  k  plbngieiir  (  lèu^wrt  )  plf^  ^ut  k  pierre  et 
tenant  (toiqotirs)  k  «ordÂ*  Lorsqu'il  restipmrrwn'W  fwA  de 
k  aaer,  îl  s'aesied,  ouvre  ies-youx;  regaird^i »utoMr  de  lui,  et 
ramaaseiavec.firQiiiptitiide  et  agilité  toutes  im  f^uUres  qu'il 
peuttoouver.  S'il  pejnri^at  à  mnapbr ^^ rsa^i»  !e!est  fi  merveiUe  ; 
sinott ,  il  tAcfae  de  s^écarter  un  peu  »  s4ua  ^uîuer  k  pi#rr^  ni.  la 
corde;  s'il  est  ktigui»  il  wm^nte  k  k  l^urfatoe  de  l'eau,  reprend 
hakine,  at  plonge  de  noiivieau  fioiur  CaÛK.  de»  AQweUe^  i^e^h^r- 
cbes.  Lorsque,  la  sac  est  ^%m^  k  çompagnoA  k  tire  du  iiaut 
de  k  kuque^  le  ride  dans  aa  ^eaUnev  ^  k  penviDie  a^  plongeur 
qui  est  dfns  k  mer;  tcw  s'il  y  «a  Iwaticoiikp  d'huitms,  ceiui*-cî 
continua  ses  redieoehea  en  raîaon  d&cette  aktincil^noe*  Lorsqi> 'ils 
setsont  Uvnds  à  cet  exetciaa  dui4nit.iku9,.Jbe¥ms«  ksplopgewrs 
remontent^  se/rbalûiknft  et  ae  UYieivt  au  aK^nwfieil;  k  ippttasfi 
se  met  alors  à  ouvrir  les  huitMSi^rik  aiarabfud  asaiste  i  l'opé- 
iniian.)depui&ift  sontmencemaut  jitsK^'iijkÂ^..  iW  r^ueîlle  le 
produit:,  et  an  ppaàd  *ot«  par  imA^W^  quatre .  beuires  après 
^  midi»  en  aeiupe  et  on  se  «ouabei  onvdiarit  t4^\^h  vmh  Qt  le 
lendemain,  après  k  dégeHikeri  au>  moniflfA  ilinrcmMei  pAW  k 
pèdia,  Qik  sddéabatiUe,  an  plonge  .d^  nOuvettu;  ist^aii^i  de  swte 
tons  les  îanrs.  Lors^'o*  arépuiaér*wi  bane,  on  ;se  ^tsansporte 
sur  un  autre.  La  pêche  dure  jusqu'à  k  fin  du  mois  d'août,  époque 
à  laquelle  les  pécheurs  retournent  ensei^hk  à  Hk  d'Awâl  Jl^l , 


Feuillet  $3  recto. 


Feuillet  gS  verso. 


576  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  rapportent  toutes  les  perles  qu'ib  ont  obtenues,  renfermées 
<r  dans^  des  bourses;  chac«uie  de  ces  bourses  porte  une  étiquette 
«  indiquant  le  nom  du  propriétaire  et  est  scellée  d'un  cachet.  Au 
«  moment  du  débarquement,  ^toutes  les  bourses  sont  retirées 
"  des  mains  des  marchands  et  mises  en  la  possession  et  sous  .la 
«  responsabilité  du  gouverneur.  Au  jour  de  ia  vente,  tous  les 
«  marchands  se  réunissent  dans 'le  lieu  à  ce<.de8tii|é,  et  .chacun 
«  prend  sa  place;  on  apporte- les  bourses  et  on > appelle  par  son 
«  nom  chaeiiito  des  propriétaires.; On  brise  les  cachets  Tun  après 
«  i'autre,  et  Fon  verse  cha>que  lot  de  perles  dans  uni  crible  sous 
ft  lequel  est  un^  autre  crible,  et  puis  un  troisièmie.  Gesl. cribles 
«  sont  percés  de  trous  de  dimensions  telles,  qu'ils  donnent  pas- 
«  sage  aux  petites  peries  et  dut  moyennes,  ep  sorte  qu'il  ne 
«  re$te  sur  le  crible  supérièûif  que  'les  grosses,  surie  8eo0nd  qjue 
«  les  moyennes,  et  que  les  petites  demeurent  au-^dessus. du  der^ 
«  nier.  On  sépare  ainsi  les  espèces  v  on  les  estime  et  on;  les 'met 
«  à  prix  à  haute 'Vok.  Si  le  'mairehavid  désire  garder  sa.  mârdian- 
^'dise,'oii  l'inscrit sou^  son  nom;  s'i)  préfère  la  vendrei  il  la  vend 
«  et  en  reçoit  le  prix.  Dw^^touB  les  cas,  celui  qui  achète  paye 
«(comptant)  ce  qili'il  doit -payer,  de  telle  sorte  que  le  mar- 
<r  chand  reste  quitte  entiers  -  le  plongeur,  et  réciproquement,  et 
<(  qu'ib  s|e  séparent  satiâlAîts  les  uns  des  autres.  Us  eei  retirent 
«alors  pour  revenir  au-  mème^  lieu  l'anniée  suivant^.:  c'est  <  ainsi 
<t  que  la  chose  sepasiietoujoux^  ^ 

«  Le  gouverneur  cle  lUli<ii  o^mS",  île  du-  golfe  Persique;ilont 
«  nous  avons  donqé  la  lïitùation -dans  le-  ékmisième  clitiiaft\  est 
«  en  postession  dé  percotoir 'un  droit  ou  un  tribut  doiït  Tim- 
«  porteince  est  détei'minéei  et  qus  lui  pst  payé  pflpr  les  marcfauids 
<r  qui  se* livrent; à  la  péûbe<  des'pëtles.  Le  ibontant  de  ce  tril^ut 
«  est  perçuvpour'Son<cofflp«ev^M^moittent  de  la  veote,^et  lui  est 


•  Mii 


/  • 


I  «^ 


'  Voyez  cr-des^iis ,  page  1 62 


/•/»  '•!        V  *  X 


f  I 


II 


y 


SIXIÈME  SECTION.  577 

«  «avoyé.  S'il  .se  trovYe^  dans  la  tècolte,  quelque  peirle  d'une     Feuiiiet93  vem. 

«•beauté  rare^,  le  gouverneur '(d'AiwAi).ia  néaerve  et  Tinscrît  de 
lui-mé«ie  au  nomda  Pnnœ  des.Groyawls;  mais  Téquité  pré- 
side toujours  à  ces  sortes  de  marohés;  persohne  n  est  molesté 
et  il  n'y  a  sMcun*  légitin^e  eujet.  de  plainte.  -    -  • 
«  La  perle  est  Imri  pwduetioDiqui* croît  naturellement  dans 
l'espèce  de  coquillage  dont <  nous  venolis.de  parler;  Cette  pro- 
duction, d'après  le  rapport  des  riyefain3  du  golfe  Persâque, 
résulte  prmcipaieioaant  des  pluies  dé  fétrier;  s'il  ne  pleut  pas 
dans  cette  saison ,  les  plongeum  n'jen  trmurent  point  de  toute 
l'année.  C'est  un  fait  considéré  comme  inceotestabie  et  dont 
la  réalité  ne  former  dans  le  pays;*  la  mati&re.  d'aucun  doute. 
«  L'art  du  plongeur  est ,  dans  le  Fars,  un  art  qui  est  euseigi^é 
et  pour  l'apprentissage  duquel  6n.  dépense  de  l'aigent.  Le  plon- 
geur doit  s'habituer  à  respirer  par  les  .oreilles  \  et  il  arrive  sou- 
vent que,  daqs  les  commencements  dei l'appceatissage ,  cet  or- 
gane est  affecté  de  fluxions  violentes,  d'où  découle  une:.hu«* 
meur;  on  parvient  à  guérir  cette  inflammation  au  moyBU  de 
certains  remèdes.  Les  pk>ngeun  les  inieux  payés  sont  ceux 
qui  restent  le.  plus ilonglempB  sous  l'eau.  Chacun  d'eus. saÂt  y 
distinguer  son)  camarade ,  nul  n'empiète  sur  les  limites  }de  son 
voisin,  ne.  conteste  sa.  sapérionté,  mai&  toue  cherchent  à  se 
surpasser  en  industrie  et  en  patience. 
«  C'est  dans  le  golfe  PeiBkpiiB'i{u'exiatent  presque  toutes», les 
pêcheries  de  perles.  Il  y  en  a  environ  trois  cents  qui  s<mt  fré- 
quentées et  renommées.  .Nous  .avons  fait.i»^ntiQn  de  la! plu- 
part d*entre  elles  quand  '  l'occasion  s'en  est  présentée;,  c'est-*à- 
dire,  quand  il  s^est  agi  des  rivages  des  mers  et  des  iles.  Les 
pêcheries  de  ce  golfe -sont  plus- riches  et  plus  productives  que 
celles  des  mers  de  l'Inde  et  de  l'Iémen;  c*est' pdurqùoi  nous 
nous  sommes,  beaucoup  étendu  sur  ce  sujet.  Ile  venons  main- 

'  Simple  traducteur,  je  transcris  la  remarcpie  saas  garantir  Texactiluda  du  Mi, 

/i8 


578  TROISIÈME  CLIMAT^ 

Feoittet  95  vêno.     «  tenant  à  nos  déscriptidlis  de  lieux  et  à  nos  itinéraires,  en  com» 

«  mençant  par  ia  roate  ^ui  ootiduit  de  Baaaora  i^Jt«iJt  à  Babreïn 
«  (jjtjj^  «  p^i*  l^  désert,  route  fréquentée  par  les  Ambee^  mais 
«  peu  suivie  par  1er  négociants^  t 

En  sortant  donc  de  BaesOra,  on  parcourt  une. journée  par 
une  contrée  ^déwlrte  où  i'on  trcniTe^  cependant  une  source. 

De  là  à  Kadhema  UkJsfi^  i  journée; 
'  Puis  par  le  désert,  5  jouméei^; 

Ptiis  à  Faria  iL»jb)  lien  habité  par  des  Arabes,  i  journée; 

Puis  i  Tadja'aiUui^S  I  journée; 

Puis  à  Samma»  ^^Cm^^  >  journée; 

Puis  à  une  station  où  fon  trouve  de  l'eau,  i  journée; 

Puis  à  une  autre ,  i  jouriiée  ; 

Puis  à  Selimé  jmJu»,  %  journée; 

Puis  à  Sial  JWlt,  i  journée; 

Puis  aux  pMnrièreB  terres  de  rièmaaaé  iUW,  pays  doût  nous 
avons  déjà  parié;  i  joumâs» 

A  r>ovient  de  Tenibouchure  du  Dedjié  J^d  (  do  Tigre  )  dans 
la  mer  <i'A'badan  ^blMS^â^r,  eet  b  fihouuatan  ^U^jUr^^^  dont 
dépend  Ahwat^l^J^,  r  ville  'située. dteiB  le  voisinage  du  fleuve 
«  de  HeABh»  j..ySyA  et  capitale^e  la  province.  Elle  est  très* 
•I  peuplée;  nés  environs  sont  beaux  et  dÎTers  districts. en  dépen* 
«  dent.  Il  y  a  des  marchés^  du  commerce,  des  édifices  eontigus, 
«  des  tiisheasqs  considérables  et  beaucoup  de  ressonrces  en  tout 
t  genre.» 

Ahwaa  eM'  (  «omme  noua  venons  de  le  dire  )  la  ca{Milak  du 
Khouiistan,  pays<ltatt4e  temain  est  biia,  uni  et  trèa&rtile,  et  le 


AHWAZ. 

Feuillet  9^  recto. 


^  Gft  noiù  de  Haa  at  liirels  atttn».iDaBqaBotdaD0»k.ias.  A,  ii«ua  çroy^at  de- 
voir Auivre  la  im.  B..     -        . 

*  Les  deux  maQuscritt  et  ia  version  latine  portent  constamment  Khourestan; 
mais  fl  est  évident  qu*il  s^agit  ici  de  Tancienne  Sttsiane  ou  iu  p^ys  'actui^ement 
cdnnU  MUS  la  tumi  Je  Khounslan. 


SlXlàMË  SECTION.  379 

oliinat  par&ilement  nin^  OA  y  Uouve>die  Teau  en  abondance  et  Feuillet  94  recto. 
le  niveau  des  aùiif oe»  «è  des  'parts  est  par  oofliséquant  peu  pr<v 
fond,  i^anm  les  i^îiUes  de-  cette  provûice  on  remarque  Ahwaz 
jt^l»  Asker-MokàTrain  ^^jiéÊtMyTvgtérjJmJt^  I>jottdir&ibour 
jyJ^  ^ jw-Jutt»  ^  '  âoni  ifi^^i  Blan-»Hormus  y^  Jj^  Muchirtan 
^b^âyi,  Serir  yjMà  appèUe  muÀ  .DfHOK  ^^i^*  ^  Fais  ^v^  ^  Aiàeàj 
ç^l  \  Benui  (^W|  Iiai^\  Hasgiïins*UJLia^»  Soukî-âuiibttl  ^^ 
J^.  A^km,  Menadher  h  grande  j^^i  >&U^  Mênadher  la  petite ^^Iju 
^^J^MJûi\ ^^€xmx^vi%  v;^uJ^J  Tib  «enfiis»  Kekvan  ^J'^y)i.  Nahsotka  ^ 
(^^,  Memout  ua^  %  Bevdooa  ex^^j^»  Karlcha  Mi^Jf^  Aaem  |ijl  ^ 
Smic  el^Arba'a  iuu^M  «s^un  ;  IfisM  Mebdâ  { toit  de  Mfihdî  )  ^ym^ 
^/K4* ,  Miné  sur  iei  botd  do  ila.  mor^  Njadûan  i^l^Utl ,  Selaman 

«  Le  Khouiîstan  est  tssrpsé;  oommb  lions  Tavons  dît  plus  baui, 
t  par  un  grand  nombre  d)caux  oonrantes^  de  torrents  et  de  tî**- 
«  vières.  Paimi  •ces  dernières  «  la.plusremarqnaUe  est  celle  qui 
«  coule  à  Tttster  et^'on  «mnmé  k'DDdjail  d'Ahwstf  >■■■.» jys 
«  jt^^.jMn. Elle  prend  sa  souix^e  dans  les  montagoM  de  Lour^>J 
«  et  c'est  ftàr  ste  bords  qu'on  voit  k  fiMueuse  dérimtîon  des 
«  eaux  *  qui  ftil^ticptiie  par  oufégé  dniroiClbabOnr  j^^M  (Sapor). 
«  La  ooiaefrnètton  de  oet  omrtige  eut  lieu  de  k  manière  sui- 
t  vante  t  on^  coiiMruisit  des  deux  «étés  de  la  rrrièra  un  aquednc 
«  frè^baut,  puist  9ni  fasilÎMi  rmèàm  <kt  cours  de  l'esxi,  une  digue 

..'  OuCJiustfx,'    ..,,..,    ;.  .,, 

^^  Lç  ms.  A.  portç  ^riarf^  ^^  àj^  *  '^  v^^îo>^  laiins  Sorrac  et  Daurac. 
'  Le  1^9.  A.  jforte  af*^^ffi^  «  au  Ij^u  de  (j»jjklt- 
^  ^  Le  ms.  A.  porte  ^  kjl  Anouh. 

e  est  1  orlhograplie  du  man.  B.  et  de  la  version  latine.  Le  man.  A.  porte 


*  La  version  latine  porte  ici  Mathutb.  Le  ms.  A.,  Mj^Jk^- 

"*  La  version  latine  porte  Axam,  le  ms.  B.  Aram.  , .. 

*  Le  texte  porte  ^Ij^&Lfi,  ce  qui  aignifie. Httéimbnieit  «un  jaid'éaux* 

Â8. 


580 


TROISIÈME  CLIMAT. 


Feuillet  94  recto.     •<  solide  en  pierres  énormes  soutenues  par.  des  piliers  qu'on 

«  éleva  jusqu!ati  ovveau  des  eonatrijurtioiis  pratiquées  des  deux 
«  côtés.  L'eau  se  trou^rant  arrêtée  tout  à  cénp.dàns  son  cours, 
•  se  frayait  un  passage  dëns  Taqueduc,  .et  la  ri-viére  s'éievait  au^ 
«  dessus  du  sol  à  une  hauteur  étoniiantç.  La  irivièce  de  Tuster  ^ 
«  coule  auprès  d'Asker^Mokarvaiii,  toaversef  la  .villa.  d'Abwaa  ^^1 , 
«  rejoint  la  rivière  deSidreh  ii^jmJI  j^  et  ae  jette  dans  la  mer.  » 
De  la  rivière  de  Tuster  dérive  un  emhi^nchement  nommé 
Mucfaircan  ^b;^!  t  qui  se. dirige  vers  râue0l>  et  trarefse  Asker- 
Mokarram;  ici  on  voit  un  grand  pont  construit  «iriune  vingtaine 
de  bateaux;  des  navires  d'un  fort  tonnage,  peuvent  flotter  sur 
cette  rivière  et  pénétrer  jusqu'à  Ah waz.  La  dsétanee  entre  Asker- 
Mokarram  et  Ahwaz,  si  l'on  va  par  eau,  est  de  3o  milles.  Pen- 
dant le  flux  de  la  mer  et  durant  lés  pnemiera  jours  de  chaque 
lune,  époque  à  laquelle iesi eaux  sont  le<plufr  hautes,  de  grands 
bâtiments  peuvent  parvenir  jusqu'à  la  ville;  ce  qui  n'a  point  lieu 
pendant  le  reflux,  car  alors  les  eamx  tarissent  et  il  n'en  reste 
plus  qu'un  étang  où  le  courant  die  la  marée  ne  parvient  pas. 
*  t  Au  surplus ,  les  eaux  de  oetle  rivière  servent  à ,  l'arrosement 
«  des  champs  et  à  celui  des  dattiers  et  des  jardins.  ». 

La  rivière  de  Tab  %»\k  qui  sert  de<  limite  entre.  Ic^ILhouzi^tan 
et  le  Fars,  baigne  la  partte  méridionale  de;  ceK^  dewièi^e,  pro- 
vince dont  toutes  les  eaux  se  jettent  dans  la.  merf  auprès  4u  fort 
de  Mahrouian  {j^aji/é^t  non  loin  du  fort  de  Mehdi.  «  Du  reste, 
«  le  Khouzistan  confine  k  la  mer,  seulement  par  l'un  des  côtés 
«  de  l'angle  qui  s'étend  depuis  Mahrouian  jusqu'auprès  de  Su- 
«  leïmanan  vis-è-vis  d'A'badan,  ville  située  sur  les  bords  du  golfe 
«  Persique'.  Le  terrain  du  Khouzistan  est  sablonneux  et  plat;  il 
«  n'y  a  d'autres  montagnes  que  celles  qu'on  voit  dans  les  environs 

Feuillet  q4  verso.      «  de  TuStCr. 

'  Le  ms.  B.  porte  «jumJ  et^x^^.  '' 

'  Le  ms.  A.  porte  ?  la  mer  d*A*badan.'    *  ..     c     '  > 


SIXIÈME  SECTION.  581 

«  Muchircan  ^^H^  ^^^  ^^  ^^^  ^^^^  peu{dée  et  fréquentée 
par  les  habitante  des  pays  voisins.  Les  palmiers  qui  croissent 
abondamment  dans  ce  pays  produisent  une  espèce  particulière 
de  dattes  nommée  tenu  /X»  Après  en  avoir  mangé,  Teau  qu  on 
boit  contracte  une  saveur  et  un  parfum  qui  rappellent  ceux 
du  vin*  Les  habitants  de  Mudoiircan  sèmetit  beaucoup  de  blé, 
d*oi^e  et  surtout  de  ris;  ils  réduisent  cet.te  dernière  graine  en 
farine  dont  ils  font  une  espèce  de  pain  qu'ils  préfèrent  au  pain 
de  froment*  On  cultive  aussi  la. canne  à  sucre  avec  beaucoup 
de  succès  dans  les  envii^ons  de  Muchircan.  » 
Sous  (ji>^  :  m^  est  une  ville  considérable,  «  riche  et  florissante, 
dont  les  habitants  sont  de  race  mélangée.  La  campagne  qui 
Tenvironne  produit  du  sucre  :  dans  la  ville ,  on  fabrique  toute 
sorte  d'objets  et  notamment  de  belles  étoffes  de  soie  qui 
sont  exportées  dans  les  pays  étrangers  et  jusqu'aux  extrémités 
du  Kborasan.  Le  pays  produit  beaucoup  de  fruits.  » 
Âsker-Mokarram  J^S^jS^  est  également  une  grande  et  belle 
ville  située  sur  les  bords  de  la  rivière  de  Muchircan  ^^1»^  a  .U  . 
«  On  y  voit  un  pont  dont  nous  avons  déjà  fait  mention.  Cette 
«  ville  est  peuplée  de  mardiands  et  de  gens  issus  de  races  di- 
«  verses.  Elle  abonde  en  ressources  de  tout  genre ,  possède  diffé- 
«  rentes  fabriques,  et  le  pays  qui  en  dépend  est  bien  cultivé.  » 
On  y  est  incommodé  par  des  scorpions  d'une  espèce  particu- 
lière qui  ressemblent  par  leur  forme  aux  feuilles  de  l'andjodan 
^\à^^^\  (ou  de  Tassa  fœtida);  ceux  qui  sont  de  couleur  jaune 
portent  le  nom  de  djerrara  Sjt^;  quiconque  en  ^st  mordu  meurt 
sur4eK:hamp.  La  distance  qui  sépare  Asker^Mokarram  de  Tuster 
jÀmS  ou  jAmià  est  d'une  journée. 

De  Asker-rMokarram  à  Ram-Hormuz  ^j^  ^j  »  on  compte 
3  journées. 

*  Probablement  l'antique  Suse.  Voyez  Kinneirs  Geograpkical  Memoir  on  the  Persian 
empire,  p.  99  et  suiv. 


Feuillet  94  vtTM). 

IIL'CHIRCAK. 


soc»  ou  srsE. 


ASKER-MÛkARKAM. 


FfiiîHet  gl  verso. 


TlsTKR    ou    OHISTER. 


582  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  Cette  dernière  ville  est  peuplée  et  asses  considérable  ;  on  y 
«  débite  différentes  marehandises  et  Ton  y  fabrkjiie  des  soieries 
»  destinées  à  reiportation.  » 

De  Asker-Mokarram  à  Dorac  ($tji^>,  on  Kîompte  entiroo  ajour- 
nées; la  méhie  distance  sépare  Dôtac  d'Ahwâis. 

(f  Dorac  est  peuplée  d'indigènes  et  d'étrange^»  qui  se  Ëvtent 
«  beaucoup  au  commerce.  Cette  tille  s'appelle  aussi  Mééihet 
«  el*Rôustae  ^jU-éjP»  iikiO^s^ . 

«  Nachian  (jUxb,  ville  d'une  ffMiAear  moyenne,  bien  peu« 
n  plée  et  arrosée  par  une  rivière  qui  )a  partage  en  èem.  parties 
•c  égales,  est  située  à  ^  joiiméet»  de  distance  à  l'euest  de  Rous- 
fc  tac  ^^  --j"  Lintérieurdiê  cette  villes  âînsi  que  ses  alentevirs, 
«  présente  uii  aspect  agréable.  » 

Entre  Nachian  et  le  fort  deMehdi  on  compte  i  journées' de 
distance  dans  la  directio^i  de  l'ouest. 

«  Quant  à  la  ville  de  Tust^,  Duster  ^^.mIémï  ^jx^^  ou  Chusier, 
«  elle  est,  comme  hous  l'avOM  déjft  dit,  bâtie  sur  une  éminenee.  A 
»  ses  poHes  l'eau  s^élève  au  moyei^  d'une  écluse  jusqn'i  1  aque^ 
«  duc.  On  dit  que  le  prophète  Daniel  fut  enseveli  dans  la  ri- 
te vière  de  Tuster.  Ebttrîlaukai  rapporte  *  que  ce  lut  Abou-Mimsa 
«  el-A'chari  qui  trouva  le  cercueil  de  ce  prophète.  Les  Jui&  le 
«  vénéraient  dans  lêUM  synagogues  et  te  considéraient  comme  un 
«  talisman  su  moyen  duquel  ils  eâfpérbi^nl,  au  lèMpS  de  séchë^ 
«  resse ,  obtenir  dé  là  |^uie. 

«  Ab<yu-M6usa  retira  ce  cercueil  du  fond  de  h  rivière  -de  Kab 
«  c^  et  le  tt-ansportèt  par  un  canal  à  Sotts  or^t  ^  î*  fi*  <**^ 
«  traite  et  eiiduiw  dé  èhàux  trois  tombes  dans  une  desquelles 
«  il  plaça  le  cercueil.  Il  fit  murer  le?  fO<rt  d*une  manièw  wlide^^ 
«  puis ,  ayant  dirigé  vers  Ce  point  uhe  partie  déS  eaui  iie  fa  ri- 
«  vière,  il  submergea  les  tombes.  Elles  subsistent  encore  de  nos 


'  Voyez  la  traduction  anglaise  de  sir  W.  Ouseley,  page  76. 


Feuillet  95  recto. 


SIXIÈME  SECTION.  383 

«  jours  au  fond  dea  eaux,  et  Ton  assure  que  quiconque  $  y  plonge     Feuillet  94  verso. 
«  est  certain  de  les  retrouver.  » 

La  yille  d'Acbek  «duKt  est  située  sur  les  limites  de  la  province 
de  Fars,  et  non  loin  de  la  montagne  d^Aderewan  ^tj^t  qui  vomit 
des  flanimes  et  des  nuages  d$  £ainée.  Les  feux  de  ce  volcan  res- 
senJilent  beaucoup  à  oeui  du  volcan  qu'on  voit  en  Sicile  ;  ils  ne 
s'éteignent  jamais. 

•  On  &hnque  à  Tustw  de  bdUes  étoffes  de  soie.  C'était  des 
«  ateliers  de  cette  ville  que  sortait  l'étoffis  destinée  k  couvrir  la 
n  Ka'aba.  De  nos  jours,  on  fabrique  cette  élpffe  dans  l'Irâc,  d'où 
«  on  l'envoie  à  la  Mecque  tous  les  ans. 

D'Asker  k  Aidedj  g^Mj^t ,  en  suivant  la  direction  de  l'est ,  on 
compte  4  jouméesw 

«  Aidedj  est  une  ville  située  dans  ie  voisinage  des  montagnes 
«  dont  la  chaîne  se  prolonge  jusqu'à  Ispaban.  Le  commerce  des 
■  articles  importés  du  dehors  s'y  £ut  avec  beaucoup  d'activité.  » 

De  Tusiter  à  Djondi*Sabour  jt^««^U  ^  Jw-^i^ ,  on  compte  une 
forte  journée. 

«  Cette  dnmike  ville  est  bfttie  sur  un^  éoûnence  et  forte  par 
«  sa  posHioQ»  Ses  environs  SMbt  plantés  en  dattiers  et  en  autres 
«  arbres  à  fruits  «  bien  arrosés  et  bien  cultivés  i;  ses  marchés  of- 
«  frent  en  abondance  divers  artiides  de  commerce.  » 

De  E^ondi-S^our  à  Sous,  1  journée. 

«  Cette  dernière  ville,  bi^n  que  peu  can8idéra))le ,  est  cepen- 
«  da^t  M6ez  peuplée.  Elle  est  eatoui:^  de  jardins»  de  plantations 
«  (jb  diittîers  et  de  cannes  à  ^sucre.  » 
.)[)6  SoQs  à  Corcoub  <%^#^t  }  journée. 

C'est  ici  qu'on  &hrique  les  éfto&s  peintes  et  rayées  connues 
sous  le  nom  de  racm  el-Corcoubi  a^^l  f^j\  «ainsi  que  les 
«  riches  brocards  nommés  kharad  :^jà^j  d*une  beauté  tellement 


^  Le  mt.  porte  ici  a^<>ol. 

*  L^espagnol  et  TitaUen  recamare  semUent  dériver  4e  Tarabe 


584  TROISIÈME  CLIMAT. 

Foiiiiiet  95  recfo.     «  rare ,  qu'on  en  trouve  peu  de  «pareils  dans  tout  Tunivers.  Cest 

«  à  Corcoub ,  comme  à  Sous  ^^ym  «  qu'on  fabrique  les  diverses 
'<  étoffes  destinées  à  Thabiliement  des  princes  «  et  qui  se  vendent 
«  à  si  haut  prix. 

A  la  distance  d'une  journée  de  Corcoub ^  vers  le  noni,  est  si- 
tuée la  ville  de  Tib  t,^  a  bJl ,  petite,  mais  riche  et  belle.  «On  y 
«  fabrique  des  ceinturons  ^  semblables  à  ceux  qui  se  travaillent 
<t  en  Arménie,' lesquels  sont  supérieurs  à  tous  ceux  qu'on  fait 
«  dans  les  pays  musulmans,  et  des  manteaux  noirs  ^  dont  le 
«  prix  est  très-élevé.  Il  existe  à  Aîdedj  ^à^\  diverses  autres  manu* 
n  factures  ;  l'habileté  et  l'adresse  des  ouvriers  de  cette  ville  sont 
<i  au-dessus  de  tout  éloge  et  de  toute  comparaison.  » 

De  Tib  4;^  à  Wasit  la^t^,  on  compte  2  journées. 

En  se  dirigeant  vers  l'est,  non  loin  de  Tib,  on  trouve  Menout 
if  oyU',  ville  située  dans  une  piaine,  o£Brant  des  ressources  de 
«  toute  espèce ,  et  dont  les  environs  sont  très-pittoresques. 

«  De  Menout  à  Sous  o^y»»f  on  compte  une  journée  vers  l'otci* 
M  dent. 

«  En  suivant  la  même  direction  et  à  peu  de  distance  de  Sous, 
«  on  trouve  Berdoun  {j^^jf ,  ville  petite ,  mais  bien  peujdée  ;  plus 
«c  loin,  Bassinna  u^  ',  ville  distante  d'une  journée  de  Sous.  La 
«  même  distance  sépare  Sous  de  Berdoun. 

«  Bassinna  \l^^  est  peu  considérable,  mais  populeuse.  On  y 
«  travaille  de  riches  éto£Pes  ainsi  que  des  voiles  de  femme,  qui 
«  sont  connus  partout  ;  le  nom  de  Bassinna  est  brodé  en  toutes 
«  lettres  sur  les  lisières  de  ces  tissus.  Il  se  fabrique  à  Berdoun,  i 
<t  Kelwan  ^ V^,  et  autres  villes  environnantes,  des  voiles  sur  les- 
«  quels  on  a  soin  d'inscrire  le  même  nom  (de  Bassinna).  • 

*  m:»\jS^'  Le  ms.  B.  porte  c;»\jiS^,  ce  qui  est  une  faute. 

'  La  version  latine  porte  partout  Mattuth.  Nos  deux  mas.  donneal  Menottl. 

*  La  version  latine  porte  Basanna. 


ïixiEMi:  bection:  *  sss 

.<  Ahwaz  et  Asker-Mokarram  ^oàtidhms  la  lulme:  dîréétiaBi 
«iAbwaz  est  an  tnà)  d^AAàT^îéok^ai^  Jj 

«I  étr  W;  dekui  vllteft(ip^àAHM9SiiÉUft?.sittiéeg  aiiftvfiBglés  dTan 
•^iJQal3gie^iijb/l»)tnM8'isà^  ')m  •  •  i>^     i      i   >    > 

^P^  ^ïyn»*  qu'oBrrvpf^Ëlfeiaanr (Souc  2  elnAhitttz  >  vfi^M  >g^'{  ^'  jw|Ke 
«  ville  avec  marchés  A. jour  fike^t»ifusaaE^4ifi'Comaiene  d'expor* 
<  tation  et  d'importation  tvèsKiMiBidéiiidrfé.t»'-^^'^    >;  !      .  !    C! 

De  Souc  d*Akvvaz.nà(]E>nyic:  g^y>d\'ôn-c^ 
KBÔilèss  et.pafterDév'^^HL-^  ,l..>^.ir  I^      •,  ■' -^--^  •'  ■    'îv*  *• 

On  vti;d^  6oujl)eMliv^z  àu'ftitt  dé  Meh4i\^4i^*Qj«^  pkrtt» 

-^^«iOette ^enûète.^pitfGe ««efeMifièd^el  bèâfi i)toîo.'CéfA<i»Tè»iâe 
I»  làiqii'o^t'lb  QoiifltiMrt^4^lK>ôle»  lés  ea:rt(  du'^yA'que  Tttms^dé^ 
«  crivons  (du  Khousistan)  formant  une  napipie  id'enu  dé  3  tailles 
•  de  largie;)!   ^^     *  '  ..       iï  '^  <»  "   '^  /îf.i»' ..^î'*  •• 

;  DeKSôuo  fel4ibwaa  à'Aïâm  '>v^l,i  vitlè  sitBéé  séfr^lei^  l)ords 
dIùiienyâèM;!i|uiif)  se  {jette  4ans<  lé  fleuve  de 'TiiMér,  1  journée. 
.  «  AMf,m  ^  tthe'  viUe»ipoipâléteé  et  .coîiiiâér^Ate;  ^t  où  se 
«  TénoMitreiitiies  fàattibinds-veAattt  du  Pws  dam  ilrâc.  Eâ  face 
c  do  ftetteivillè^;)de  l'autre 'cÀté  dé  ist  rrvière:  et  sur  le  cheikûn 
«  An  Farsi  «stisilué^^Atckék  <iUtf  «  village  bien  peuplé.  » 
D'Ahvvw  àNiihrotiri^^^j^/  1  jo^omée. 
«  Nahrotira  est '4jliie : vîite  -de*  quelque  importance,  bien  peu- 
plée,-et. offirantUiais  9eê  ù<)mii!<ètix^tt]larebé$  itfne  glrànde  abon* 
.dance  d'aitixèes>^>c(riMiiiik^i^Ôiii'y  fabriq      de  belles  étoffes: 
i Cette  ville > àbmi-  consfid&r^é < txitnine^ tiité^iépietidfttice  du' Fârs , 
t*noul>en  rëpakleroiiSf  s'ii^^lt-à  Dieu;  dans^la  âé$criptâon  de 
«  cette  province.  » 


Feuiliet  95  recto. 


Feuillet  95  verso. 


«...  •  i«  .1*    ♦  »  'I.    •  .'■  .     t  I 


Le'ms.  A.  ^  à<l>ii4ilj 


t'O    r    r     I 


49 


586  TftOUSaibfË  KbLIMAT. 

FcttiiieisS  mtÊû.         De  Nahrotir»<à>fiûîi)f  v)^*'^^^'^^^^'  suTr^kî^rivA  oiienthle  i  du 

DttdjlÀ(.duyTt^e)vi2<'.jaÉritàeft.   .....ô/^o./    i-.. ..-./.  »^  \^f4Ai 

«  d'ardeur  quon  ne  k.j£nt;,;îiaiiis>iQ&>ipay8i(dl*Q(flàvbifi3^ 

t  btiyJd'cQi]î»)£aabnt0\j  d«flts.l!obYi»g6>4i]lkiilètfMA6«ifiU 

«)  i^'il  px^^el  iàd^bhxotîi^  deux  •  mdaiaw  i coèbtqipinfMt '  dés^éisf  <0t 

«•noi^/ildnM]W)eattiQitrpaflfiMrKudid'B€^^  mb^.i»  '.'ilrib:".  ^wi-   >.  j  ' 

De  Beïan  à  Obolla.«iMMi;>)i'îo<inHiéei  iiolii  J  h»yiii'i^-  i'»  n.)i.(.* 
ri!.DQ)3eï«o:|aar<f0flrt»ideiMeb4iv  i>jtwûfaAe.\;//il/.-i"    )iiO^;   .vl 

Moghandj  g,  .i  H  et  ^  Madar  ^lo^l  soii^  Si^taéM  ]v^âl'jd*idbdAi 
Sr<ir:l^s.l]!iu:d&jdu:,T%rier>^  La  yiU)e.disvl4bgbdn(^iesl  pbtite^  imais 
«  bien  peuplée  ;  et  quoiqu'elle  ne  puisse  être  considévâe  cbmMt 
i..U9^iQapt4â(])e yjQ^lieftdftM'i&^xmli^Aws  fmopMiità^ sûBtHrèfr- 
1  4teiMikMe8H j|;U^a^ti  l^iilM»r4t»lcb^KhwBips  toiltlkéev  dk  ijordînâlet 

De  Moghandj  à  Madar,  on  compte  une  faible  joura^- 1  « 
.:  5,|(i}Q^)|dQwii  lâtik^  s«My  p^esi.i^i/eej;r«MAÉdblentirbéaiitèup 
«  e«i4l)B  i9Uep,/itmt  i^oUf  l^iiÇ4i|>ppitiâ«  réHiiduie;nii6fÂMiSLcali)â 
fl  .de.la  )>^tiw«id/  4llrDi9ipQrtaiK0  jltifi  «pojqtiimeatft.  Mftdm  possède 
i^  p<>Mir  Ici,  i«[0iii«t;  «uliiM  (de  jQ[iwclfté0.i«tiide>;i£iI»îqM0iKpie(>Mo- 
«  gb^ildj.  l^;JbafaitsMi4$/d^S)de^a  viUQSjsejjalbuteoflibstMjeiiiLlIls 
«  se  font  redi^nmer  par  Leiûr  i^tdiîgMCe/.etJiAUC<MtÎ!«i^é  dans 
«  les  affaires,  et  passebt  p^r  être  esu^ç^YtefiM^r'aisaMsiv.  y.  ^  \ 

De, JNa(:biffcil  i^^^.^  Djcibi^  i^WH»  t^A/aiîlbs«  )    .m'.i!(.  / 

.  «  Dj^Hfti:  £f  ^)fwpo$e  dWiit^  yîl&^<«il  d'Mi>(VÎUage> dbnt  les  miâ* 

«^  s{m$  sMt  0atourf^e6:d^,pdii]â)si9ijdflt!çiaio^  d'aorfares 

«^frû|itÎ0rs;  A^;kabît4^to.ii^vfmtftb^»rftitHinM^  G'8ift>  dû  I  cette: irille 

«;qWa0l|Orig^aire:iAJboi>rAli  eliD$a^<  inAm>idieii«  isecteodes 

'  Ou  plutôt ,  d*aprè8  la  remarque  de  M.  de  Secy,  une  ville  où  1  on  fait  la  kh^Ûta 
^  ou  le  prône  du  Vendredi. 

^  La  yenion  latine  porte  Mabeg ;  nous  suivons  lortbagnitfiÉ  dès  deux  mas. 


rSI£fJt:AIBHSBG!iïieFNL  ^Sfl7 

>  Motazelites  et  le  plus  £nà9n»d|iéo)o|^  >«ioliisiî(^e  <di>é  ^son     Feuillet  gs  rerso. 

')  '  '  miStMk  idiiriîifaQ^ vi^B;cpalriîteée9fcuii  dftsobordd'Kla  \  -^îg^o  ;  <  au 
hrixttiieà  A'iié)  pll^jjiiaâ<6et Aatri»it ^efefcrftaHne^^ fcb  ficàssany  k 
F  .nafld[e(pt<ieaf(]|)j«ter^p^^  a^nbfat^ofaènéuits:  «m         ^^"'"""^  ^^  ^^^"^ 

.]N0Mis^far|Itam' i<^?'jtf«fflb  peMrriJiUB  beiitqBti  sîte^  éu.Êoôiîeu 
rxjl^'^fHi^  tiési»£sBtfitf;)L^.ldk«tagkeB)Uedi.cifPf«jc>9tiieil  faiAie 
«  dédertes  et  en  partie  couvertes  de  villages  et.dU^oftiiinp4<«B^i- 

^1  ^.i]^£»iqiroè| 'Eusiefv <»JdMi|yief<S):jaB||iiéb.  /îJ)!)  hio?  ^'^^^  . 
-I  'cfAii  ^wlMf'fliei  oyfllèftjqui  ^e»Uènt[iaf)HiEtettmf)l^yt!!au 
,¥  ;tekiriéttiïi/dliiifan«fffiiï%ÊlijûiAitoI^ 

p!l>ftlki^^#iar;  ^â^f]ibiB)ieu^éer«lfii(B^eoén ièÈmj^mn^Im^  ^>JI  et 
«  Haberan  ^[h^,  villes  bien  peuplées^  se  ressemblant ^taiisoup 
f  «enlise  ^Uetttt^iikiidk  dtei&oÉvMnl  ([^^bj^iii&ll  «^viiteodépeodante  du 
.0  i^enffir  )9t  ^t'.J^nifiiidbieiiicbf  A'fepàka&^liii;  tempéèatttB  >  dei  Vair 
^>y  eirt>:i)6piiliAe^»fr.enAfe|ii^.eDt>e|^  i^à^  l—hrldecih  9iai|p>«n 
.^.lH¥ip«iD^iyitBUuim)iw^tbliaD^^  dbu[l»iagtl|iduféielul¥e'«t  |du 
«iihtfdifPS'yfé^vp  i»eaii^«|)ji'^eîiiesLrp  ot!>f)lf;il>  «rrtrjf  on  t. 
y'}U  Atk^hi^^i^-iMJAitesâjÈmy^^  il 

^iftlesbAe  msaitttrQUaîfegiinit  Usrf9édîi)alibpsâiÉladiiBfeaB«s.4rll  y 
^(aidesfîaidbis  «yiâbiréB^q(ibnfl^'adei(]ittfgeirf)defidyi^tîeifc  «t'des 

•M faillie  Èom^Aiitm  wmkfUntfoe a^ itâliff ■  f to^ntsign •  îfailHK' ' h'^nfurirtle ^HK' •  P^  ^poînt 
■yril  hl'ii  I  ili  rJaoniniMrih'nitoÉiiinr  t     i  nr    l' i    i^  >'*•'.  l'tfi;'  i;/   .''luuu,  .}i 
•  Voyez  k  noie  i  p.  386.  K  /  ♦^  ^'  ■ 

'  Ardjan  ou  Aradjan.  Voyez,  sur  le  pTemièhie.%mmùmi5^4ï€hinàmlsf8tfjtaphy, 

P'  9e,  91,  96  et  8uiv.  •'♦•;•*•  '^•'   fo  î  '.»,  'jri  (inoirnrfT  ol»  'jl:.  f* 

49. 


5«8  TROBSlàME  CLIUiAT. 

Feuillet  96  recto.  D'Acbek:A>DaMK:'(5<J;ydit)3i  jbUinénJ       !    -       ^    *••    ->»;:»       .li'-/- 

«  On  exporte  d'Achek  des  joncs  avec  lesquels,  dans  rii]âOy'on 
«  fabrupàërdes  «iaMe8i/€e8<>joBéft-80jiitiparéfièr&8uà.oéiM 
<  ainsi  .qu'à  cetix^de  tous  les  'afUarei»"paj^Âi  /  Ari»tk  ifitt  éèP^éâtre 
.«.  d un  tût  dlArmesiâmiai*pa.vïiA»yAttéldB^fia^  éosk  il  eàt&it 
«  xnentioii  dabs.diveps  oo^i^ages  l^teriquâiiitOiï  éafipoTttr que 
«  quaraAte  i  de .  ces  béi^éti^fB^^  s'éten^  Éèta^cl^és  i^>i^^d'Abhek 
«furent  attaqués  parleb  troùp«l>:dtt-  Fàddjel  ^;  dy^ais'  tèAnncS  fu- 
i«  rënrt,  à  deu>x>  reprises  diffi&reiriiéSv,:  di3&ntes''6i 'C«iilplè|eiBC0t, 
«  que  toutv  jusi{it*au  ^dernier.  soldatvFut'paséé'^iBDa  filr4e:^épée 

'«  Meiîadber  elT-kokfa  (^>^-j^iiVjbtf'elAiénadheti  elHsdghm^jéAju 
«  (^jjuâJt  sont  deux  .viiiages  con8]4évabl6B>  (^  Ikieii  pesplé^ptiiais 
«  il  n'y  existe  aucifAe*  ctiaJffe^-aAa^^.tLe  tetritoiinG;  de  «es  vil- 
«  lages  88É  d'une  certâitte  iéiendue  6t«uffifanimeni'«arrb0é;  14  y  a 
«  des  jai*dins  plfOKlésfde^^afaiM      epiéfBi'AéBïpBf  catwértb  ide 

«'Cldturés.-  '     ♦•.^-' rt   '.>'.   ,./r'\r>     '     '      «î  .«:'.....   '        i    /;  '•!! 

.  «  li  nous*te9tef/à  4«aciér  h»'iîtiiitM  ^  ^iUioùiistab  ;  c'est  ^ce 
'H(«^e  nous  ferons *piiks^<taid;;s*ii  |)lait  à  Dieu.  Oetie  contrée, 
«•coiiinie  nous  l'avenu  dé jà  dit,  e8t>agréaUe,  fertile,  bien  peu- 
«  piée  ettibièn  xuhvrée;  <  Les  hadbiiant^tparieiifeil^atabev  leipenian 
ff  et  un  autre  dialecte  qui'  leur  est  |mipi>e  jet  quiî  n^esli<ni  hnbe, 
<c  nij  syritfpie  'jl^^A^ii^.Lieur'OOstadtie^ est  ll^'>niftiiM-qiiel  oéiéi  des 
«  habitante  de  TkâG)  ils  pbrtei^t  k  tODÎqiiev'i^^taÉMan»^  A  le^tiip^ 
«  ban.  Les  gens  du  )pevple  eeimlop|>eBtiiPiliM  scnltejdeiknan^ 
«  teau  qu'ils  ferment  au  moyen  d'une  ceintuM.  i(j]itMml»{à«iéors 
«  qualitéB morales'^  jils  9Cti9t;niécinilt^^^victti;.)e<!jdobid  iés^ 


^  Képoqtte  à  ^MiuèUe  vivait  ce  .psnennage  efc  aen  nqpndqAiiie  asu^^flaBl.  eddère- 
ment  inconnus.  Au  sujet  des  Airékis,  voyez  d^Hesbcloi»  BiMj  ane^f;  ààxmBOiB  àan- 

racah  et  Nqfi.  .  )  -".  '  .  r  */  \ci  (»/  * 

V.Voy^,«cirdefluiils,  kmte.p.«>&8ê«       <-  '>i  .1-    .v>.o''  .-.  ; .     '  im  (,i.[i)T/ 
*  Sorte  de  manteau  fait  de  poil  de  chèvre.  •  •  •  r ..  ,  i .    •  ^/   -t 


« 


SIXIÈME  SECTION.  589 

des  autres;  leur  teint  est  basané.  Le  pays  produit  en  abon- 
dance des  fruits  de  toute  espèce,  excepté  des  noix.  Les  détails 
dans  lesquels  nous  venons  d*entrer  devant  paraître  suffisants, 
nous  aUoiift4iflciHer.W8-itiiiéraiFM:  ;    '     * 

«  De  Redjan  ;^W^I-à  Acbek  «jL^t»  oncompte  a  journées. 

9  D'Achek  à  Dhira  t^5 ,  vîUage ,  i  journée. 

«  De  Dhira  à  Dorac  ^Ij^d ,  i  journée. 

«  De  Dorac  à  une  stations  connue  :sô!iiw  le:-^M(n-de  Khan  \j\^ 
(  la  distance  manque  ). 

«  De  là  à  Nachian  (jWtU,  i  joyamée,.- 

«  De  Nachian  au  fort  de  Mehdi  '^«k....4^  (û^'^^  >  ^^  ^^  trouve 
une  chaire  j  jkim  et  où  Ton  a  coutume  de  s'embarquer  pour 
voyager  connuDdémeiit,  l' journée. 

«  Du  fort  de  Mehdi  à  Beîan  ^U^,  par  terre,  i  journée. 

«  BeîanI  «s*  située  sur  ies  bords  du  Tigre.  De  là  on  peut  aller 
à  OboUa  SV — >M, isoit  par 4eiTe,.  soit  par  eau,  pour  passer  en- 
suite dans  riràc. 

«  Voici  une  sèjsonde  route  qui ,  passant  par  Wasit  k^lj ,  con- 
duit à  Bagdad. 

«  De  Redjan  à  Souc-Senbii  Jk^uJUw.j|^*i»,'  i  jouraée. 

«  De  là  à  Ram*Hormuz  yj^  >!;  9  ^  journées. 

«  Puis  à  Asker^Mokarpam  pfUjSiêtM ,  a  journées: 

«  De  là  à  Tuster  jjuj,  1  journée. 

«  A  Djondi-Sabourj^UM^ooA^,!' journée.  ' 

«  A  Sous  jii^ ,  '  1  jouiipée. 
y^  A  Çokrcoub  <t«^4  li  jownée.  -  ' 
^  AiTib  4^.^,  i  journée.'*  '  ?  ••"  <^ 

«  De  là  à  Wasit  k^ti,  2  journées. 

«Il  y  a,  pour  se  rendre  d-'Asker-^Mokarram  à. Wasit;  une 
route  plus  courte ,  mais  elle  est  moins  facile  que  celle  que 
nous  venons  d'indiquer.  ,  ^ .  ^   . 


Feuill«t  9jG  recto. 


Feuillet  9C  verso. 


500  TAOISIÈMë.  CLIMAT. 


FeiiHlét  96  verso. 


•     •  1  '    r 


«  D*Aîdedj  ^o^A  à  Khan-AdarjM^Ubi,  «lai'ndUias^  :     ^.iu> 
«  De  là  à  )[lesiiia*D^erd<  ^;i»ic Ui»>-^;  i^^iilimu       ;'  -t     (I  > 
.  A  Selend  ooJU^  ^tUi«e;  liaiîHeîk.     .   i     I  r  .[    ! ./  Vî 
«  A  Bouberjijf^,   i5  miliu;  j  1  ,  ^      "*  h  ;  '  '  *  .*(\  > 

«  A  Djèwàer L^^a» ,  vîUage,  lîfirnttUj».;*^  •:  i  »'i  <I 
«  A  Robat  tlij,  18  milles.  :    w  •  ^    "    •.  .r,v  a  lii  1 

<  A  Khan  el-Abrar^l^M^^W,.  m  ,aiiUes.i.'>'  I  '>/•  'i    '  '*n  > 

<  A  I^ahao^-4^V|i^I,. i'&,miila&.      »  lu  :    <>;  ..;.i  •   i/   )(!  -> 

s» 
ITINÉRAIRE  DE  Âàli£iil&rAfi^Afi>Ai.«hUUZ;iO!;    if»v..  /m/ 

«  I>e  U  à  Ki^addeiii^M»«,.vUiflÇQi:(|ifii (Jiiilfea.^^    .  !(  !'    1 
«  A  Zat  l»^!,  18  milles.  i'.!!'!  r^  t  \^  -«''i-' 

«  Au.  poQi.sitf*  U  pîivîèff^  C|^|to.(^:^li  <^^il)kÀi^ni!8iiiQlle6. 
«  A  Redjan  qui  dépend  du  Fars,  18  milles,   ii .!  yW  1.  ilr/ 

<  A  Assfan  i^li  YiUagg».j.â/j(nttlto*:\  .:  -'.  v-  /:  :'  >\\  i 
«  A  Deidjourekrs^jiH^n'^i^  inil^.>jri.:n  :  :  1  ;^  li  /*  i! 
«  A  la  ville  de  Jlkkiidbenjded^n  .j^Uit^Kiv^  il 
«  A  Djerden  [j^jsf^y  i5  ixûUei»:  'j  i  .<*.  ..^  >î^m  i  1  »>I  »•  ♦ 
«  D'ici  à  Chiraz^t^,  i5:ipilias^» .  .^     u  .l./vi' ':  >;'/  / 

La  distance  qui  sépare  Mahrouim<^|Jti^j|;^  les 

bords  du  golfe  Persique  et  HissBiAInAljel  »^^^«0«^r%deiriq^if com- 
prend en  longueur  tout  le  littoral  dit!FAmy|^est,db.^4otiih'iUe«! 

'  Dans  le  m».  A.,  pps  «rob  ç^ernièrçs.  çta^pps  ^j^j^l^/jini^i^.,^^.^   ^iilcj'  mMjoi 
'  Nous  donnons  cette  orthographe  par  conjecture ,  Te.  moi  étant  dépourvu  de 
points  diacritiques  dans  les  deux  mss. 
*  Ou  Hissn  ebn-A'maret. 


SIXIÈME  SECTION.  591 

.  De  il»98»nât'maret  à  SÂraf  ^\jé^ ,  ^  journées.  Feuillet  96  verso. 

.  De  là.  à  Nedjirem  p*^^  36  nûllea. 

"  .La  pcesente. section  du  tcoi&ième  climat  cooipread  une  grande 
partie  du  Far»,  savoir  ;  les  pa.]fs  ou  villes  de  Chmizj  ^r^A,A^  de 
Sjenabé.jiclUu^v  de  Nedjirem  ^j4^i  de  Siraf  ^jl^-^^u^ ,  de  Hi»sn 
ahiimâLinaret  iJJi  ^\  ^^^a»»,  de  Djohrom  ^^^^^  de  Djourj^f^i  de 
Fesa  Uâ ,  dâ.  Darabdjerà  >>9?)>b ,  de  Sabour  ^^^L^  »  de  Rendjan 
^U^jJi,  de  Bareni  p^%  de  SLoustac  el-Roustac  ij^U^jJI  o^^  de 
Fettdjan  ci^!S«ii  \  de  Houristan  ^U-wj^^^jim  ^  de  Kaaeroua  ^ju)^', 
46  Kawaa  ei^i^*  de  Djenœn  4r^^  d'Istakharyku»)  (Persépolis), 
daJiobat  eir^Saim^can  ^^X^jmiV  Uij^  d'AcUd  «x^^JUi.,  de  Meuûd 
<H^.\  deiBtibeîa  cjch^lfi,  de  Kiah  «^\  de  Roudbaa  (^^Uj^  ^  de  Sahek 
Aâ^to^  de  Ye&d  >yà\  de  0*cda  ïm^uU*  de  Serwan  ^^Ij^;^,  de 
Toudj  5>5  \  de  Beidfaa  Ui4« ,  de  Manein  ^j^^U ,  de  Houran  (j^jy^ , 
et  divers  autres  lieux  fortifiés  <{ue  aous  nous  proposons  de 
décQjDe. 

Le  Fars  ^J^  est  Umité  vers  Torient  par  une  vaste  plaine  dont 
la  partie  su}>éneure  touche  au  Sind  «xju» ,  et  rinJSirieure  au  pays 
devRei  ^j»  à  rocoid^a*  par  le  golfe  Persique  (ji^UIl^,  au  midi 
par  le  Mekran  ^^ipC^»  et: au  UMd  par  ie  KJkouûstan  (jLumj^* 
«  Cette  province  se  divise  en  cinq  districts  dont  ie  moins  consi- 
m  durable. est  celui  de.Red|an  ^^ji\  qui  a  pour  capitale  Sahour 
«  j^U.  Ainsi  que  nous  IVvOns  déjà  dit,  de  ce  district  dépendent 
^  laa  villes  de  Mènd  iXm,  de  Nopbendedjan  ^jW^J^y  et  de  Kase- 
«  rpun  ^^yji*  Le  district  de  Redjan  porte  aussi  le  nom  de  sa 
«  capitale,  dont  le  fondateur  fut  Sabour  (ou  Sapor),  et  où  Ton 


'  lia  tenkmlàtiûe  {>6He  Aidgiâa.  • 

*  La  Tersion  latine  porte  HurmaD. 

'  La  version  latine  porte  MaioDMI^- 

*  Le  ms.  B.  porte  rrn^n  Kabah,  la  version  laliiia.  lUtha* 

*  Les  deux  mss.  portent  Berdk  -  >  1  '    <    .  > 

*  La  .vanieii  laliiie  pocte  TaAag. 


•  I 


Feuillet  97  recto 


CHIRAZ. 


592  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  fabrique  des  étoffes  connues  sous  le  nom  de  Sâbourîé  f^^^im . 
«  Les  villes  de  Chiniz  >»Juug ,  dlldjan  (jV^I,  d'Àlmêdjaik  ^J^\, 
t  de  Coul  ^yS  et  de  Bas  ^Ir  en  dépendent;  Un  autre  district  est 

«  celui  de  Darabdjerd  d;^ ^^^t^  qui  ne  le^  cède  en  importance 

«  quau  précédent.  On  y  remarque  les  villes  ci-après,  savoii;^  : 
«  Belseman  ^UJ^ ,  Koudian  jL^ipr,  Berid  «Kj^  \  Fesidjan  (^t^^M^i, 
«  Amdjoud  ^y^^^  f  Aïdian  (^^«XHt^t ,  Hawim  a  ■  ^>y  ^i^ ,  Marewan 
«  y IjjU  ?^  Haswan  yJ>-«^ ,  Nouh  ^^  ',  Barem  ^^l^ . 

«  Quant  au  district  dlstakhar,  les  villes  qui  en  dépegidentsont 

ff  Beïdha  Ua^,  Behv^aré  «jl^,  Toudj  ^^y ,  Mai}in'0>X^U,  Nedan*- 

«c  djan  ^U^f  JwJI,  Metadewan  ^t^dUl^t  KasLian^tiU^W',  Kerem  fj^, 

«  Herazé  a)!^!»  Roudhan  jtSj^t,  Arkian  (;;I(>>U  et  Ircoùîéh  i^yf^\^. 

«  Le  district  de  Sabour  comprend  entre  autres  villes  :  Ne«i^ 

bendedjan  ^\^àJ^y*^  Sedouman  (jU^Ow*» ,  Destbadîn  ^^\f^^M^^, 

Hindidjan  (^U-jo^JI  ,  Djidjan  ^^Uç^ ,  Tenfouk  àyiM ,  Oar  Kha*>- 

wend  «>w^..^jt4KJI,  Meltoun  ^^^aJL^,  Derendjidjan  (jU%4^^» 

Djoundan  ^jO^^sf-y  Mendareh  ^^(«xjlIII,  Maman  (jU\X^y  Rasidjan 

^Ux^l^l,  Rinidjan  ^Usu^t,  Chahidjan  ^v^LAUg,  Ghahboiuran 

^tj^  eUJI,  Mourj^3^,  Khanan^an  la  ^upéfieure  UUir^Li^U.Â. 

et  Khanandjan  l'inférieure  JJLJl  ^U^Uâ.  . 

«  Du  district  d'Ardechir*Khouré  i^^^d;!,  dépendent  Chirac 
>l^,  Djourj^.  Babek  ^L.  M^mï4>K^,  A'Aian\j»<UJJt,  Bei- 
djan  yWv^»  Kernidjain  ^!;yçk»;-jfe,  Kiiewan  ^»>:4/Sian  ^j^é*-i-i 
Kewan  ^^1^,  Siipaf  Gl^^«l* ,  Nedjirem  j^^^dJ^^  Chiniz  yJ^,  Djeh 
te.,  Kir^;^  KebirjjwfjT,  Kouran  i:;ljt^9  Kiam^-Firoua g^j^  ^/tK' 
ef  Rewidjan  {^^.jfji^ . 
«  Chiraz  est  la  capitale  du  Fars,  la  résidence  du  gouverneur 
«  et  de  l'intendant  des  finances,  et  lesîjpge  du  dii^9n..iCett^  ville, 


i   . 


*  Le  iDs.  B.  porte  j^jyj^  «  sans  points  diacrlliquw: 

*  Le  ms.  A.  porte  ^j\^j\f  Barewan.  ^  '       .    ^ 

*  Le  ins.  A.  porte  ^  «j»  sans  points  diacritique».  'i      '  •        ^  "*• 

*  Le  ms.  A.  porte  Abercounèh  i^yê^\  ;  la  carl»4«  M«  >Kif|iistrv  Aberkoubi 


SIXIÈME  SECTION.;  595 

d'origine  musulmane ,  fiit  b&tie  pai]  les  ordres  de  Mohammed  F«uiU«t  97  r^^- 
ben--el-^asem.»b'en^Abi^U^ffllvnev«Ufide»H0djadj. iLie;inQt  Ghi- 
raz  signifie  ventre  de  lion.  Elle  fut  ainsi  nommée  parce  que 
c'était  un  lieu  de  consommation ^^  mais  tnoa  de.  pmldlictîon. 
Lorsque  les  IMhiaidmaiis  conqikiréntiie  Bwsr  leur  lanméejâkressa 
ses  tentes  sur  remplacement  Q(ù)e8l(;aiïtâellfimènt.Ckira:&,  et  y 
séjourna  jusqu  i'époifue 'da .  lai  pi^lse  d'IstAh'â-.  Ge  campe- 
ment ayant  (été  ^.oonétdéréoomme.fd'unfavimil^  on  y 
construi»t'(peuà|]4u)  dle&  édifices!  et  ii  deviàtmneville  qui  est 
aujourd'hui  très^onsîdérabléi^  JËorâronnée  dhtfv  tervitoim.  1er* 
tile,  elle  s!étead  sur  u^  espace  d  environ  ^&  milles.  Quoiqu'elle 
ne  soit  point  eùtoutéerde^muro,  p^peutla  compacet.àMissr; 
ii  y  a  plusieurs  basars.  G'pst  un  Heu.  de  caatonnement  pour 
les  troupes,  et  oÙTésidênties^hefâeiyilB  et  militaires -du'pays; 
on  y  boit  d^eXeau  )de  puitb.        >  s!  < .   ;      . 

^  Istakbar^^4ewiol'e8ft  également  une  .Yiilei  importante'  où  Ton 
voit  pdusieurs  basars  etioù  Ton  Iroùifieàcacheter.  toute  espèce 
de  marchanjdiaes.  Lesmaisous  ytsantcQi»tirmtes  en  pierre,  en 
terre  et  en  plâtre;  cette  ville; est  irune  des.  plus  anciennes  et 
des  plus  célèbres  du.Fars^  elle. fut  ia  capitale  de  la  Perse  jus- 
qu'à l'époque  où  Ardechir,  ayant  pris  possession  du  pouvoir 
suprême,  établit  sa  résidenceàiDjour.  On  lit  dana'de  vieilles 
chroniques  que  Suleîmaa,  fils  de  David  (Salomon),  se  rendait 
en  un  jour  de  Tabarié  à  Istakbar.  Il  y  eadste  une  mosquée 
connue  sous  le  nom  de  Suleîmanié.  La  ville  est  bâtie  sur  les 
bords  du  Merwab  v'^;»—^  \  rivière  que  l'an  tiraverse  sur  le 
pont  dit  de  Khorasan,  auprès  duquel. on  voit  des  construc- 
tions dont  l'époque  est  postérieure^  à  celle  de  l'islamisme.  > 
D'Istakhar  à  Ghiraz  on  compte  36  milles. 

«  Le  climat  d'Istakhar  est  malsain;  dans  la  contrée  on  trouve 


ISTAKHAR 

oa 

PERSÉPOLIS. 


Feaillet  97  veno. 


'  La  version  latinie •  p.  \%à  •  portp.Gq^cûab. 


5o 


Feuillet '97  verso. 


DJODR. 


394  TROISIÈME  CLIMAT. 

k>  une  i  espace  de  pommes  iquî|offi'e  cette  singttlffrrlèf  «qoe  la  moi- 
n'tiè  du^frnit est  douce iaiiiMsiqpael<rarutïre ieiit  «f Un  goèt  encemive- 
«  ment  aMier*  •    ••  •-•  >■  ■■!•  ■  • 

.  DeiCbirfiz  4>D^aiir  j^^  Oo^milles^    < 

-<t&  Djounfîft  toonstnifte  ^iatYiArd^obir  danMi  wi>  lieu  Irds^oiaréca- 
«^  geux^,  ori^^iiitôtsûf 'l'eniplaceroefat'dW  èlâng'queoe^jifm 
«  )4essécbel*. .  G'éAi' (uli!e  ville;  odn9idén4rfe;  ceibtcf  dHm  hwt  en 
n  terre  «t  ^unkksé  \  avee  t^atve  portes  ;  eHe  «st  cortiparabte*,  en 
k- étei|due ,  '  à)  fatàkhar,  à  Sabour-età  Dajtabdjerd;  les  constrac- 
«îtioasy-eont  vaaieset  lesxsoiuxs  dés  maisons  spadeusésvelie  est 
t«^  entourée,  de  jardins  et  de  vergeps;.'  Le  voyageur^  en  pârcouTabt 
«  :cetté  ville  et  ses»  envipcms',  peut  contempler  detbute^  parts^  de 
«  bepiuiE  édifices^  des  maisbne  d^  piàisanoe  et  des^  promenades 
u  chamiantes;  'ife  clitaat  y  est  irô»-saib.  On  voyait  autrefois  à  Djour 
n  un  belvédère  connu  sous  le  nom  dë'7\'r6Ji/  J\fjiÀi\^  élev^  parles 
«  soins  d'Avdteh^ry  et  Construit  de  telle  manière  que ,  d\i  haut  de 
«  ce  lien  ^  une  personne  pût  dpercb voir  d'un  coup  d'ceîl  toute  la 
«1  ville  et  sc8>  enVivotis';  aU<  sommet  était- uâ  autel  consacré  au 
t  culte  d»' feu/  A  f époque*  de 'la*  conquête',  les  Musulmans 
«  d^truisU^ent  cet  édifice  e!t  iLn'én-  subsiste^  de  nos  jours,  que 
<  les  ruineb.  > 

«  On  £aibriqti&  k  Djour  dé  Fean  dé  rose  très^ure,  répandant 
t  une  odeur  reuave  et  coosertant  longtemps  son>  parfum  sans 
«  éprouver,  poui^  ainsi  dire,  d*àltération.  Elle  est  connue  sous 
tf  le  nom  d^eaU;  doTOse  ijfa«n«  kr .    ' 

DeChiraz  à  Darabdjerdi  onicompte  i&  mittes^ 
«Darabdjérd  d;^l)b  fut  construite  par  DaariUss  ainsi  que  Tin- 
«  dique  sota  nom;  là  signifipoation  de  Dftrabdj^  est  Darafêcit\ 
«  Cette  ville  importante  êi  bien  peuplée  est  un  dentre  de  oom-^ 


^  ^jjCf  Ijld .  La  permutation  du  if)  en  ^  et  du  ^  en  if)  est  en  effet  très-com- 
une  en  persan,  ex.  •  .  <frj5"pt^iTr  .ifr^  J-i^J}^  ?^^  y^i^J^t^  ^^* 


fiIKJIÉA»Ë  «SIEOTION.  '  505 

«  nnimcatioii^^onif  lài  ntardhaiids  qiiî  font  k»cofmierée  jdu  Fafô. 
«Elle  est,  cosBiBe^Djtmr^  ëntooM^ -d'ofllé'fo  mumik  autour 
«'de  laqiBsUe  r^gfné  ud>  ftosé'^qui'^se'v^mptitidefrieauK  devenues 
«  inutiles  à^j'ayrogemetit  des  datèicrg^  dt^où  ^cnîiBatat  l>eauo6Jup 
«d'heibes  et>4e.pla^l|cs  ipanUftes.  Du  y  tttniye  auiè  sorte  :ide 
«  poîsaoQ'i^  piW ^int  dWêtielb ,  poîp^  de>¥£fartèbres!  et  pcnnt  d'é* 
«  cailles,  «a  sorts f<j|u}il ^esfe  tinfL  «ntnr:  boh  >àr  man^.  Davab- 
»  djerd.a»qiHi^e:pdrtb9«  Aaroèoiite  dé) la  Tiilel s'élève  ^uue  nnén- 
•  tague'totale«ieM)isdlée'«fktde  lonilB  oofiînpre.''Les:maÎBbns'j8iHit 
«  oenstrmtès  en  fiavm^''eii  «erte  Qo^^ébf^ldtitt;;  ^  j 
De  DasftbUjdiid  â'Pliin  Us'\ton  râm{ite  64.  iàilk»; ' ^ 
«  Dans^intlfeifderbièré  rn^e>  ilflB>  édifioM  sonti'éjnrsv  les  rues 
«  larges  et  les  maisons  plds  spâtoîeuéQs^ejt  qphisliaiitësj^ë  eelles 
«  de  Chirac.  Biles  scmtoehRttiwtesieiil 'terni out«n  Jam  de.iapin 
«  et  de  o^^ès/  Fesai  e^'x^nidnierpihtd^  bien  peuplée  et  d'upe 
«  importance  à  peu  près  égale  à  celle  de  Ghbaa^^leUe  i^oq^jd'tin 
«  climat  plus'sàin.  C^st'Ufie «place  feite  d0nt!lésr|Mirtes.iibBt!re- 
n  Têtues  db  Sàîr  et  il#»  Ï9^i^  i^ès^et  profond!.  Dans  ifu 'vaste 
«  fafubouf  g  »est  le  i  mavcbé'  priteipiè  aix-  Ton  troUipe  étaléeb ;  toutes 
«  sortes  de  céréales  et  de  fraiÉsntels  tpie  làiioixi^le^oilKoa^Je 
«  ooô^,  ia'datite  ToKe,  lai  dâtie  aiùre^  lâk^^MMe  àisècre/,  etc.  » 
DeFein'.à  Cbâràzf  *6o  inîllés;i  '    w '-     .  - 


^  DiwdrB  bo  urgs  -  et  village»  i^\iuj  od^pnodeAI  de  :  jpànibdjetd  ; 
«  tels  sont  Kcbm  .p^',  Sébrsin  .|^;'Tebçîe;  q;^;  Sehan  v^^UrUI, 
«  Alabdjerd  :^jjfi^\ ,  Aidian  çj\i^^ ,  Hawim  m>»-  i  Ferh  ^y ,  Ba* 
•  rem  plf«  Taaani^Ui»*  Ibusicbs  lienoci  sent  florissants  et  très- 
«  peuplée.'  "■  '       '/ ;i' :,;^..>.   ^î    .     . 

«  Onlire  de  IWides  vilbges'dépeiniaBU  deiDaraM^  de 
t  la  mtinue  ^jU  (  swte  xle^pétifolié  )  idfuaé'iuoom^mble.q 


FeniUet  97  reno. 

DARABJEfU). 


^ 


PESA. 


t    .     •»- 


.     •  « 


'  la  cartjfAiGniHÉimw  Ddisle^poplt  Amb.;  bdfe  f{ui'asooatpa|^t /k^toyil^  de 
M.  Fraser  dans  le  Khorasan ,  Feza  ;  M.  Macdonald  Kinneir  écrit ,  cominaiioils ,  i 

5o. 


Feaîllet  98  reclo. 


XAZEROCN. 


596  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  lité,  qui  :  «.'exporte  au  loin  -  el  doat  i  Fe&trMl^on  appartient 
«  exclusivement  »U;  skiltan.  .Cette  substance  î  se  trouve  dans  les 
«  flancs  d'une  imontagne  peu- élevée  et.  aU'  tfmâ  d'une;  caverne 
«  dont  les  ettvirQOs  aont  gardés,  et  dont  raccès. est  fenné  au 
te  moyen  d'une  porte  suri  laquelle,  on  ^appose, 'par  précaution^ 
«  divers  scellés: et  divers  feignes.  (Couvre  cqtte  porte  une  £bis 
«  l'an  et  on  ramasse,  lee  piônres  qui'Se:Sont.!^rntées  dans  le  fond 
n.àe  la^scaveme;  chacune  dé  cespierros  esti  de  ;  la>gi»8seur  d'une 
«  grenad«i  9 .  on  '  les  m^que  d' imë  en^fMreiiite  r  efea  opréèence  d'offi- 
«  ciers  préposés  par  lië  (sultan.^  et  on  les,  envoie  à:  CfairazpoiH'  y 
«  être  vendued. i iCettè  mumie  .est.ia.jiréniable  et  [il  n'en  existe 
«( nou&  Ib' répétons .)  aucune  antre; qni  régale;bn'bcmA4.  »  ■ 
'    De  Fesarà'Kafierou^  "(jyji^î  Â6:>inill€ls,  ^    •<'•    .  ^   ! 

•  «  Kazenâuïi  >estiano 'vfllie  £m1»^  Milouréer>de.iriurs,  close  de 
«  portes  eabpis  revêtu  de  fer;  il  y  existe  une  citadelle,  un  fau- 
«  bourg  e(t  im  bazar,  i  ,  «. 

•  De  Kaeerouai^à  Djour  j^j»*,  on  compte  48'miUe&. 

-^t  Auprès»  db.  Kazeroup  «ont  Djidjan  ;jUbl4)  ville  dépendante 
«  de  Saboùr,  entourée  de j .murs ieft. commerçante,  et.Damkljan 
K  ^^iLAjéfiJV^IviUe  entourée  de  mm»  !     .       .  >  -* 

«  Djaweodan;  (^tiiu^-8.^  petite  ville  induabrieuM  et  ^^commor- 
«  çante,  renferme  dans  son  sein  des.  bazars  bien  achalandés  et 
t.des  £d>riques.  On. compte  au  pombré  de  sea  dépendances  le 
■  district  de  MoHrs^n:  {j^j^\  «M,  où  exislte  ime  chaire  pour  la 

'  «  Hura  i;^^  ville  entourée  d'une  forte  mumiilérea  terre  et 
«  d'un  territoire  assez  considérable,  fait  également  partie  des 
«  dépendances  de  Sabottr,  ainsi  que  Dar-SLhawend  Ajyàu  Ji^\ , 
«  Tenbouk  ^y^jjiai,  Mendarec^  g^ta  ,  k\\ ,  bourgs  situés  dans  un 

'  Voyez  ci-dessus,  p.  386. 
>  '  On  troove  mr  la  carte  de  M^Kinatir  m»  lyeudo  noni>de'Kburrab,  titoé  non 
lom  de  Cihirai.  '  • 


SIXIÈME  SECTION.  597 

pays  fertile  et  atbondant  en  ressources.  li  ea  est  de  même  de 
Ratindjan  ^^l  i^jgjpt,  de  Chahidjan  ^l  Al  Ail,  d^Anboudan 
^l\»^  \  de  Cfaadrewan  ^lj;alAJt,  de  Khanandjan  ^^U^U^  le 
supérieur  et  Tinférieur,  et  de  Benou-Merdewan  {j^^s^^y^- 

«  Le  territoire  de  Sabour  est  limité  vers  le  sud  et  vers  Tocci- 
dent  par  celui  d'Ardeehir  j^^^d^l .  dont  dépendent  la  ville  de 
D^ur  précédemment  décrite,  Babeîn  (^\^^  la  forteresse  de 
Samkian  ^ItU^âJI,  Djoursian  ^j\i^jy^\  ville,  fortifiée  et  lieu  de 
marché,  Goundjan  ^^L^yU!,  bourg  commerçant,  et  Kewan 
^l>r,  ville  petite,  mais  forte,  où  Ton  trouve  une  espèce  de 
terre  de  couleur  verte  comme  de  Therbe ,  qui  est  très-bonne  à 
manger.  .    . 

«  Parmi  les  dépendances  dé  la  province  d'Ardechir,  on  re- 
marque également  Siraf  <il^x«i»,  ville  considérable,  située  sur 
les  bords  du  golfe  Persique,  riche  et  commerçante,  et  dont 
les  habitants  sont  connus  par  leur  ardeur  pour  le  gain  et  par 
leur  activité  dans  les  afiiadres.  La  majeure  partie  d'entre  eux, 
quoique  très-pieux,  sont  tellement  enclins  à  s'absenter  de  leur 
pays  et  à  courir  le  monde,  que  souvent  il  arrive  quun  mar- 
chand de  Siraf  reste  vingt  ans  sans  retourner  dans  ses  foyers, 
ni  sans  s'inquiéter  de  ce  qu'il  y  a  laissé.  Cette  ville  est  le 
grand  marché  du  Fars.  Les  maisons  y  sont  construites  en  bois 
de  sadj  ^Xm  (  platane  de  l'Inde  ) ,  bien  habitées  et  très-régu- 
lières, car  les  habitants  de  Siraf  mettent  beaucoup  de  soin  et 
dépensent  des  sommes  considérables  à  la  construction  et  à  Tem- 
bellissement  de  leurs  maisons.  Les  eaux  et  les  légumes  pro- 
viennent des  montagnes  de  Kbam  ^  qui  dominent  la  ville  et 
dont  la  chaîne  s'étend  le  long  des  bords  du  golfe  Persique, 
mais  où  il  n'existe  point  de  cultures.  Le  climat  de  Siraf  est 


Feuillet  98  recto. 


SIIIAF. 


Feuillet  98  verso. 


^  Le  m».  B.  semble  porter  Abiwedanr  ^td>^t 
'  Le  ma.  A.  porto  u\Amjy^- 


396  TROISIÈME  CLIMAT. 

FeaiiieiQS  yerso.     «  d'une  chaleoT  e9tc6ssi^re«  Be- cette  viite  dépendent  i  deux  Jieux 

«  où>i'on£iit  l&iJk6^\  SBnoir  l'Jie^iéem  p^s  petite rviUetsitiiée 
«  sur  les  bords  de  >  la  mer,  et  A^ïdedjan  (^mM^^  pbcé  fitMrte  et 
«  lieu  de  marché  dont  le  (^rrkoipe  se  nomme  iDèst 'Banne  ^€te*»^ 


«  «  1  « 


«  La  ville  maritime  de  S'oar  ^jm. est  petite, aiuds' «es* Inbi* 
«  tants  sont  riches  et  ik  pesbèdent  un  tenitohte  •  Imbu  peuplé 
«  dont  le  nom ^A  Rousfan  fj^J^j^.  *     ' 

«  De  la  provmce  d^Ârdeehir  dépefiNleiit  aussi^ie  fort  de  Tonh 
«  ^y,  Djermac  ^>yfl  ^,  &i^^^^  tillé  aisan  peuplée. et  dont  le 
«  territoire  est  considérable;  Abourj^^t,  grosfbouf^  et  lieu  de 
«  marché  ;  Semiran  ^I^HHfN» ,  petite  ville  dont  les  environs  «sont 
«  bien  cultivés  «ft  bien  pevplés;  Kewani^ljS'^,  ville  de  moyenne 
«  grandeur,  ceinte  d'une  muraille  ^n  terre,  renfermant  des  baiars 
«  où  se  réunissent  les  marchands,  et  entourée  d'un  roustac  ou 
«  territoire  considérable;  car  en  persan > le' mM  routoc\9^<*M^  aert 
«  à  désigner  ce  qu'on  appelle  <fmel  JJt  eiiAlim  fM  en  arabe. 

«  L'île  d'Ebn-'Kevvan  ^^tjS^^j^l  :i|.^)^jfe^^  dont  la  capitale  dépend 
«  de  la  province  d'Ardechir,  est  dansiegolCePémique^  non  Ibin 
«  de  Tile  d'Awftl  Jl^l  où  sont  une  ville,  unae  anmquée  et  des 
«  marchés.  Ces  dteux  îles  sont  l'une  et  l'autre  situées  à  peu  de 
«  distance  du  toiitilnent  Immédiatement  opcpds  la  coofCrée  i{ue 
«  nous  venons  de  déofcire,  vient  ie  district  de  IWdjan  ^jLa^yJ]  '^ 

'  Voyet  ci-dessus,  p.  386. 

'  Ou  Dest  HjKnn ,  d*après  le  ms.  A. 

'  Ou  Rous*an ,  d*après  le  même  manuscrit. 

*  Ou  Djenaen,  d*après  le  même  manuscrit.  •      .      , 
^  Le  ms.  A.  porte  «^^ 

*  Le  ms.  A.  ne  fidt  aucune  mention  de  Kewan;  mais  il  rapporte  à  Semiran  les  dé- 
tails qui ,  dans  le  ms.  B. ,  concerneat  la  première  «de  ces  villes. 

^  Le  ms.  A.  porte  constamment  Dedjan,  mais,  ainai^piejiois'l'ivoas  fidtxemar- 


V 


SIXIÈME  section:  309 

dont  nov3.  avons  dé}à  £ut  mention^  et  qui:  compte  ud  grand  FeaHietgS  veno. 
nombre  de  yillas  de  grandeurs  idiyerseB  que  nous  allons  indi- 
(fuer  ici  avant  i  de  donner  1^}  itméraices.  Nous  disons  donc  cpue 
Redjan,  située . sur.  les^nûtes  dn  Kkoutistan.  et  dn  Fars,  est 
une  Ytlle  beile,  nehev  offiranldea  ressources  de  tout  genre  et 
environnée  d'uri  tezritpire:  qiiif.  produit  .du  raisin^  despêdies 
et  des  olives.  Les  eaux  cependant  j  sent  d)e  mauvaise  qualité 
et  à  peine  potables.  Près  de  la  porte  de  Redjan,  du  côté  du 
Khouzistant,  on:  voit  sur  la  riviève  de.Tab  tM^  un  pont  appelé 
Deïlemi  ^^a^  surnoa^  du  médecin:  de  Hedjadj  ben^nsouf. 
Ce  pont  n'a  qu'une. arche- soutenue  par^deux  piles  distantes 
entre  elles  de  quaUre^^vimgts  pas;  la  hauteur  de  cette  arche  est 
à  peu  pcèi-ëgale  à  s^  longueur. 

«  Là  ville:  de  Sabonr  j^.fl.  >n>  ^  fut  construite  par  le  roi  de  ce 
•  nom.  Elle  ressen;ible  beaucoup  ^  sous  le  rapport  de  la  configu^ 
ration  et  de  la  construction  des  édifices,  à  Istalhar^  mais  elle 
est  infiniment  plus  florissante  et  plus  peuplée;   il  .y  a  une 

a  grande  mosquée  et:  une  chaire  pour  fidre  la  khotba. 

«  Reîcheher^^.^  \^j  est  une  ville  petite,  mais  populeuse,  dont 

«  les  dépendances  sont  considéarabies.  Il  en  est  de  m^e  de 

«  Wandj  ^1^^  jdace  forte  et  chaire  poiu*  la  khotba^  d'où  dépen* 

■  dent  divers  villages  et  champs  cultivés. 

«  Nedjabé  a^^  est  une  ville  importante  oui  l'on  fabrique  des 

«  tissus  dé  lin  très-estimés  et  où  l'on, se  livre  à  divers  négoces. 
«  Chiniz>»Ji.A  A  est  une  ville  située  auprès  de  la  mer.  On  y 

«  fabrique  dee  tissue.  de  lin  comius  sous  le  nom  de  toiles  de 


SABOUR 

OU 

CHAPODR. 


quer  plus  haut  (voyez  ci-deaus,  page  387  ),  il  est  éyident  que  notre  auteur  a  voulu 
parler  d^Ardjan  ou  d*Âradjan.  M.  Rinneir  écrit  Regan. 

^  Bien  que  nos  deux  manuscrits  portent  partout  Sabour,  leçon  que  nous  croyons 
devoir  respecter,  il  est  évident  qu^il  faudrait  la  rectifier  et  lire  partout  j^.jkA  Cha- 
pour. 

*  Le  ms.  A.  porte  ^]j. 


400  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  99  recio.     ,  Chiniz,  et  généraiement  estimés  tant  sous  le  rapport  de  la 

«  solidité  que  sous  celui  de  la  finesse;  ces  toiles  ont  cela  de 
«  particulier  que,  placées  en  contact  avec  d'autres  étoffes,  eUes 
«  n'y  restent  point  adhérentes,  ainsi  que  la  chose  a  ordinaire* 
«  ment  lieu  pour  les  tissus  de  lin  ^  Au  nombre .  dès  dépendances 
«  de  Chiniz  sont  Udjan  ç^L«k^t,  Medjan  ^^L^fit ,  Carzal  Jr^^  Bach 
«  c/ilf  ^9  places  fortifiées  et  lieux  de  prédication  et  de  réunion 
«  pour  les  fidèles. 

«  Il  nous  reste  à  traiter  de  divers  pays  également  compris 
«  dans  le  Fars;  c'est  ce  que  nous  nous  proposons  de  faire  dans 
«  la  section  suivante,  s'il  plaît  à  Dieu.  »  Quant  à  celle  qui  nous 
occupe ,  elle  comprend  la  partie  du  Kerman  où  sont  les  villes  de 
Souria  lej^^-M»,  d'Hormuz  ^^;.«;^  et  les  m^mtagnès  d'el-Cofs  jauJI^, 
dont  nous  parlerons  après  avoir  donné  les  itinéraires  du  Fars, 
ou  du  moins  les  routes  les  plus  connues  qui  conduisent  aux 
villes  principales  de  ce  pays. 

ITINERAIRE   DE    GHIRA2    A    SIRAF. 

De  Chiraz  à  Kafi:*a  HyS^^  village ,  1 5  milles. 

De  là  à  Nadjed  «xj^,  1 5  milles.  De  Nadjed  à  Kéwan  ^1^  ville 
située  à  moitié  chemin  de  Nadjed  au  bourg  de  lanemdjan  (2;W^J^J^ 
6  milles  ;  de  Nadjed  à  lanemdjan  on  compte  donc  i  a  milles. 

De  lanemdjan  à  Djour,  dont  il  a  été  précédemment  fait  men- 
tion, i8  milles. 

De  Djour  au  roustac  de  Dest  Sourab  vlx^^  «£«^^d,  i5  milles. 


'  (Test  ainsi  du  moins  que  nous  entendons  ce  passage  : 

(5_H( UxJt  S  ^U.^  KS\i>  i  ^UlTl  Jodâ>  J^l  i^XMXjt  y  A3l   AiU  ^j 

*  Le  ms.  A.  porte  Jj^à, 
'  Le  ms.  A.  porte  ^J^^, 

*  Voyei  ci-après  p.  4a  8. 


SIXIÈME  SECTION.  401 

De  là* à  Rhar  jLâ.,  village  situé  au  milieu  d'une  plaine  toute     F©oiHet  99  recto. 
couverte  de  narcisses,  9  milles. 

De  Khar  à  Kfaan-Azadmerd  ^j^^\ji  ^j^^  village,  18  milles. 

De  là  à  Kabrend  ^y^jjS',  village ,  1 8  milles. 

De  Kabrend  à  la  ville  de  Mai  ^  iUs!«>w» ,  1 8  milles. 

De  là  à  Ras  el-A'cbet  êijjud)  ^1^ ,  où  Ton  fait  halte  dans  un  lieu 
nommé  Adrekian  {j^j^^  «  1 8  milles. 

D'Adrekian  à  Khan  Berkiané  ^\(^  ^^U. ,  1 8  milles. 

De  là  à  Siraf  o}^4i^ ,  environ  2 1  milles. 

Total,  180^  milles. 

«  * 

ITINÉRAIRE    DE    CHIRAC    A   DJENASi    ib W  «    LIBU    SVTJji    PRÉS 

DE    LA    MER. 

\ 

De  Chiraz  à  Khan  el-Asad  «x^^l  ^L^,  lieu  situé  sur  les  bords 
de  la  rivière  de  Sekian  ^j)CJ] ,  1 8  milles. 

De  là  à  Khan  Dest  Arden  ^d^l  oi^m^  ^l^ ,  1 2  milles. 

De  là  à  Tirzet  ^^jji^  ^  village ,  1 2  milles. 

De  Tirzet  à  Kazeroun  {jxL)^f  ^^^^  nous  avons  déjà  parlé ,  1 8 
milles. 

De  Kazeroun  au  village  de  Zezïn  ç^jj^^  12  milles. 

De  là  à  Toudj  j^y»  ^4  milles. 

De  Toudj  à  I^enabé  i^Ua.,  36  milles. 

Total  de  Chiraz  à  Djenabé,  182  milles. 

ITINÉRAIRE    DE    CHIRAZ    A    ISPAHAN  {jiyJ^\ . 

De  Chiraz  à  la  ville  de  Hazan  {j\y^^  ^*^^  1  1 3  milles. 

'  Ou  plutôt  1 77  milles ,  si  les  nombres  partiels  sont  exacts. 

*  La  version  latine  porte  Tuberot. 

*  Cette  station  est  omise  dans  le  ms.  A.  La  Tersion  latine  porte  Roiaic  au  lieu  de 
Zeân. 

5i 


402  TROISIÈME  CLIMAT. 

FeaUiet  99  recto.         De  li  à  Bas  Mekrineh  t^j^  u»*lf  »  1 1  milles. 

De  là  à  Fesa  Uj  ,  1 8  milles. 

De  là  à  Kian  ^^l^,  village  ,12  milles. 

De  là  à  Cassr  A*am  (jv^l  yai  «  village ,  2 1  milles. 

De  là  à  Istakhar  jJa^i,  village  «  a  1  milles. 

De  là  à  Khan-Rous  jmjij  ^J^^  ,  village ,  3 1  milles. 

De  là  à  Kird  2»j5^,  village,  ji  milles. 

De  là  à  Kirdet  i^^y  village,  a4  milles. 

De  là  à  Khan-Bidjan  (^Us^  ^jU».,  ai  milles. 

De  là  à  Ispahan  (^I^hoI  ,  a  1  milles. 

D'où  il  suit  que  de  Chiraz  à  Khan-Rous  on  compte  7  a  milles, 
et  de  là  à  Ispahan,  93  milles. 

La  route  que  nous  venons  de  tracer  embrasse  une  distance 
totale  de  aa5  milles  ^ 

ITINÉRAIRE    DB    CHIRAZ    A    &HOUZISTAN  ^. 

De  Chiraz  à  Hawim  m^  %  1  ^  milles. 

De  là  à  Khalan  (;|^i^,  village  considérable,  la  milles. 

De  là  à  E^eraré  ijSj  "tf,  village  où  Ton  ne  trouve  que  peu 
d'eau,  i5  milles. 

De  là  à  Kerkman  ^1^! ,  village ,  1 5  milles. 

De  là  à  Noubendedjan  Jl»JUv^j^«  «  ville  importante  dont  le 
«  commerce  est  florissant,  et  dont  il  a  déjà  été  question,  »  18 
milles. 

De  là  à  Djerendan  ^jt^Ni^^^»  village,  la  milles. 

De  là  à  Zaîdé  iàs^j^  village,  la  milles. 

De  là  à  Khan-Hammad  ^zXJl^  o^^^»  village  très-peuplé,  ta 
milles. 

'  Ou  plutôt  de  i65  milles,  en  rectifiant  Taddiftion. 

*  N^oobUons  pas  ([ne  noire  autour  considéra  Redjaii  eomikie  la  ville  principale 
de  cette  proyince.  Voyes  ci-dessus,  page  391. 


SIXIÈME  SECTION.  403 

De  là  à  Rasen  ^^^jJ\  »  lieu  situé  sur  ia  limite  du  Redjan     Feuillet  99  verso. 

{j^jiK  3  1  milles. 

De  là  à  Bendel  Joa«  \  9  milles. 

De  là  au  village  des  Scorpions  c^UU)!  £^  ou  Tecouf  Bebira 
1;^  (3yJi3j  12  milles. 

De  Redjan  à  Souc-Senbil  J^xaJym  ^^^y^ ,  on  compte  1 8  milles. 

On  parvient  ensuite  au  pont  de  Bekiar,  construit  à  la  distance 
d'un  jet  de  flèche  de  Redjan. 

La  distance  totale  qui  sépare  Chiraz  de  Redjan  est  donc  de 
i3o  milles  ^ 

En  se  dirigeant  de  Chir&z  vers  Torient  on  peut  se  rendre  à 
Yezd  ^  ville  située  sur  les  confins  du  désert  du  Khorasan.  Nous 
nous  bornerons  à  indiquer  ici  les  distances,  nous  réservant 
d'entrer  ultérieurement  dans  plus  de  détails. 

De  Chiraz  à  Zerkian  {j^^  station  située  auprès  d'un  ruisseau 
dont  les  eaux  sont  douces  et  agréables  à  boire ,  1 8  milles. 

De  là  à  la  ville  dlstakhar  ^^Ja^f  iUo,ù^,  18  milles. 

De  là  à  Tiz^,  village,  12  milles. 

De  là  à  Kehmend  «xÂ^yT,  village,  2 A  milles. 

De  là  à  Bend  4XJ^ ,  village ,  a  4  milles. 

De  là  à  Ircouîéh  ^yj^^  ville,  36  milles. 

De  là  à  Asad  «x^^l ,  village  et  lieu  bien  fortifié ,  3  9  milles. 

De  là  à  Cala'at  el-Madjous  ij^yrk)  iUXi,  18  milles. 

De  là  à  Kethah  «Sâi,  ville  qui  dépend  de  Yezd,  i5  milles. 

De  là  à  Yezd,  dont  nous  traiterons  dans  la  section  suivante, 
3  G  milles. 

*  Le  mi.  A.  porte  J«X^. 

*  UadditioD  des  nombres  ci-dessus  donne  171  milles. 

'  Les  deux  mss.  portent  partout  ^j^  ;  mais  il  y  a  évidemment  absence  de  deux 
points  diacritiques.  Les  auteurs  de  la  version  latine  ont  In  Yeid. 


5i. 


404  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  99  verso.  ITINÉRAIRE  DE  GHIRAZ  A  CHIRDJAN  ^Up^xàJI ,   VILLE  DU  KERMAN. 

De  Chiraz  à  Istakhar,  36  milles. 

A  Wadi  Alad  ^i»!  is^^^^  dépendance  du  pays  de  Djour,  là 
milles. 

A  Kelwan  ^|^,  1 4  milles. 

A  Khoubaîan  ^ielf^Â.  \  boui^  situé  sur  les  bords  d'un  lac,  18 
milles. 

Cette  ville  porte  aussi  le  nom  de  Zobeîda  iù^  ;  nous  aurons 
^  occasion  d'en  reparler. 

De  là  à  Noubendedjan  ^j^oj^y^^  18  milles. 

De  là  à  Sahek  di^Uo,  ville  populeuse,  a 4  milles. 
.    De  là  à  Robat  el-Sarmacan  ^^Uu^^^m^JI  ^\^),  «  l'intervalle  de  2^ 
«  milles  qui  sépare  l'un  et  l'autre  de  ces  lieux  est  entièrement 
«  désert.  » 

A  Robat  Seif  Kham  ^  Ubun  kt^^ ,  2  7  milles. 

Robat  el-Sarmacan  dépend  du  Fars,  et  la  contrée  située  au 
delà  fait  partie  du  Kerman. 

Total  de  la  distance  de  Chiraz  à  Sarmacan,  180  milles^. 

De  là  à  Chirdjan  ^j\^r^^f  on  compte  2  a  milles. 

ITINÉRAIRE  DE  GHIRAZ  A  BAREM  pjlf,  VILLE  DU  KERMAN. 


De  Chiraz  à  Kharmim  fO^L^ ,  qui  dépend  du  Kerman  ^  2  i 
milles. 

De  là  à  Djoursian  (^W«^.^^  i 

De  Djoursian  '  à  la  station  dite  Robat  Ul*;,  12  milles. 
De  là  à  Kera  \j£9 ,  village ,  1 2  milles. 


'  Le  ms.  A.  porte  ^jlàimy^' 
*  L'addition  des  nombres  ne  donne  que  i58  milles. 

'  Les  mss.  et  la  version  latine  sont  peu  d  accord  entre  eux  sur  Torthographe  de  ce 
nom. 


SIXIÈME  SECTION.  405 

De  là  à  Fesa  Là ,  lieu  dont  il  a  déjà  été  question ,  1 5  milles. 

De  là  à  Tasan  ^UL ,  ville ,  1 2  milles. 

De  là  à  Fesidjan  (^U^uâJt ,  1 8  milles. 

A  Nazkian  ^J^JJ^i  \  1 2  milles. 

Puis  à  Berkian  (;|)(^— ^  »  ville  bien  peuplée  et  florissante ,  1 2 
milles.   ^ 

A  Sian  0W^  12  milles. 

De  Sian  à  Darabdjerd  :^jjfi)j\^^  3  milles. 

De  là  à  Ram  el-Mehdi  (^«x^lt  «j,  belle  ville  et  place  forte ,  i5 
milles. 

A  Roustac  el-Roustac  ^3^^^!  ë^j  *  ^  ^  milles. 

A  Foredj  gJ^^  ville  considérable,  2  4  milles. 

A  Barem  «jlf ,  ville ,  42  milles. 

Total  de  la  distance  de  Chiraz  à  Barem,  2^6  milles^. 

«  Il  nous  reste  k  indiquer  les  distances  respectives  des  villes 
dans  le  Fars.  Ainsi  de  Chiraz  à  Kawan  ^t^l^  (ou  Kewan  Jl^), 
joli  village  où  se  trouve  une  mine  de  laquelle  on  extrait  une 
sorte  de  terre  de  couleur  verte  comme  de  Therbe,  et  même 
d'un  vert  plus  foncé  (cette  terre  est  comestible  et  d'une  saveur 
trés-agréable  ) ,  on  compte  3o  milles.  » 

De  Chiraz  à  Beîdha  Uâuj ,  2  4  milles. 

De  Chiraz  à  Toudj  j^y ,  96  milles. 

De  Chiraz^  à  Houma  iU^». ,  42  milles. 

De  Siraf  oI^h»  à  Nedjirem  çj^f  36  milles. 

De  Roudhan  ^l^^^  à  Aban  ^^1^1 ,  54  milles. 

De  Aban  à  Fohredj  ^j^,  7  5  -milles. 

De  Fohredj  à  Kethah  aSS',  36  milles. 


FeaiHet  99  verso. 


Feuillet  1 00  recto 


^  La  version  latine  porte  Narckan.  Dans  le  ms.  A.  le  nom  de  Berkian  est  omis. 
*  La  yersion  latine  porte  Seban.  —  '  Le  ms.  B.  porte  ^js,  peut-être  au  lieu 

^  L*addition  ne  donne  que  i83  milles;  pour  qu*dle  fut  exacte,  il  faudrait  éva- 
luer à  53  milles  la  distance  qui  sépare  Kharmim  de  Djoursian. 


Feuillet  loo  recto. 


406  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  Kethah  à  Meîmend  «kjl<ç«,  et  de  là  à  O'cda  i#xJ^,  3o  milles. 

De  Ô*cda  à  Babeîn  (^^ ,  65  milles  ^. 

«  Il  ^existe  dans  le  Fars  quatre  arrondissements  connus  sous 
le  nom  de  zem  ^j  (pluriel  f»>^),  cest^à-dire  cantonnements 
de  Kurdes.  Chacun  de  ces  zem  se  forme  de  la  réunion  d'un 
certain  nombre  de  villages  et  de  villes,  et  est  sous  le  ^ommaiH 
dément  d'un  chef  pris  parmi  les  Kurdes ,  lequel  est  chargé  de 
réparer,  les  accidents  fiicheux  qui  ont  lieu  dans  sa  circonscrip- 
tion ,  et  de  veiller  tant  à  la  sûreté  des  routes  qu'à  ce  que  per- 
sonne n'éprouve  de  vexation  ^. 

«  Le  premier  de  ces  arrondissements  se  nomme  Zem  el-Ha- 
San  ben-Khalwiéh  iu^Uk»  (^  (^r^  tv  ^^  Remidjan  (^Vfiw^t  ;  c'est 
le  plus  voisin  d'Ispahan.  Il  confine  d'une  part  au  territoire  de 
Sabour  jj-^t^ ,  et  de  l'autre  à  celui  de  Redjan  (^Ld^I  ,  de 
manière  à  comprendre  tout  le  pays  entre  Beîdha  liâA«  et  Ispaban. 
Toutes  les  villes  et  tous  les  villages  qui  se  trouvent  compris 
dans  ce  territoire  sont  considérés  comme  Élisant  partie  de 
celui  d'Ispahan.  Cependant  les  habitants  sont  en  état  hostile 
avec  les  Nabidjan  qui,  dans  cette  même  contrée,  vivent  aux 
environs  de  Chehriar  jl^^^. 

"  Du  Zem  dont  il  est  ici  question,  à  Chiraz,  on  compte  72 
milles. 

«  Le  second  arrondissement  est  Zem  el^Div^an  ^\^^y  p ,  éga- 
lement connu  sous  les  noms  de  Hosein  ben*Saleh  ^  (^  «Ê^.r^ 
}^ILi0 ,  de  Souran  ^Ij^^^mJ!  ,  et  faisant  partie  des  dépendances  de 
Sabour.  Il  confine  d'un  côté  au  territoire  d'Ardechir,  et  des 

'  La  version  latine  porte  390  milles,  et  termine  ici  la  sixième  section. 

'  Nous  croyons  devoir  transcrire  ici  le  texte  arabe  de  ce  passage  intéressant  : 

\i  i  iCjuUl]!  «^tyJt  Jjft  ^yi\  dt^l  (^  J^  l^^  iU4^  (^jm3 


SIXIÈME  SECTION.  407 

trois  autres  à  celui  de  Sabour.  La  limite  de  ce  zem  la  plus    Feuillet  loo  recto. 
voisine  de  Ghiraz  en  est  éloignée  de  a  i  milles. 

«  Le  troisième  est  le  zem  de  Loudjan  iJ^yAS  mj  ou  d* Ahmed 
ben-EUeith  (^«^t  ^  Oi^-^l.  Compris  dans  les  dépendances  d'Ar- 
dechir,  d'une  part  il  est  borné  par  la  mer,  et  des  trois  autres 
par  ces  dépendances.  La  plus  courte  distance  de  ses  limites  à 
Chiraz  est  de  A^  milles. 

«  Le  quatrième  ^  a  potir  limites  i"*  Maridjan  (^L»jfE?^u,  a"*  le 
Kerman,  y  ie  territoire  d'Ardecbir;  il  dépend  entièrement  de 
cette  dernière  province. 

«  Les  Khoua  il^  et  les  Yezid  «x^  ^,  tribus  Kurdes  qui  fré- 
quentent cette  contrée ,  sont  au  nombre  de  cinq  cents  familles. 
Chacune  de  ces  tribus  peut  mettre  sur  pied  environ  mille 
cavaliers ,  et  la  plupart  d'entre  elles  mènent  paître  leurs  trou- 
peaux dans  les  champs,  Thiver  comme  Tété.  Aucune  de  ces 
tribus  ne  s'éloigne  de  son  zem  isolément,  mais  elles  décam- 
pent toutes  ensemble  pour  se  rendre  aux  cantons  qui  leur  sont 
assignés,  sans  empiéter  sur  le  territoire  d'autrui.  Ebn-Doreïd 
rapporte  que  ce  sont  des  Arabes  issus  des  Kurdes  ben-Marrat , 
«  ben-0'mar,  ben-A'mer. 

«  Les  Kurdes  du  Fars  possèdent  des  troupeaux  de  moutons, 
de  chameaux  et  de  chevaux  communs;  en  effet,  loin  d'être  de 
belle  race,  la  plupart  de  ces  chevaux  ne  sont  employés  que 
comme  bêtes  de  somme.  Mais  k  Houma  n  *»■■■»>,  dans  le  Ma- 
ridjan ^U#^jU,  on  élève  des  chevau^L  de  race  pure  qui  se  vendent 
à  très-haut  prix,  tant  à  cause  de  la  beauté  de  leurs  formes  qu'à 
raison  de  leurs  qualités  généreuses. 

'  Les  manuscrits  nous  paraissent  présenter  une  lacune;  c*est  par  conjecture  que 
nous  ijontotts  ces  mots  :  «le  quatrième.  > 

'  Ou  Yezidis.  Voyez,  au  sujet  de  ces  sectaires,  Hyde,  Hut  reî.  vet  pen.,  p.  5^9 
et  suiv.,  Niebubr,  Voyage  en  Arahie,  t.  Il,  p.  379  et  suiv.,  la  notice  imprimée  k 
la  suite  de  la  description  du  pachalik  de  Bagdad,  p.  191  et  suir.,  et  mon  Voyage  en 
Arménie  et  en  Perse,  pages  19,  ia3,  ia&  et  12b. 


408  TROISIÈME  CLIMAT. 

Peuiiicfioo  ver».         «  Qn  remarque  dans  le  Fars  divers  châteaux-forts  construits 

K  sur  des  montagnes  très-hautes,  et  considérés  comme  impre- 
«  nahles  (du  moins  de  vive  force)  pour  quelque  prince  que  ce 
«  puisse  être.  On  compte  au  nombre  de  ces  forts  : 

«  Nakianah  sLIa^I  ^  sur  une  montagne  à  triple  sommet,  sur 
«  chacun  desquels  est  un  fort  inaccessible  de  tous  côtés,  excepté 
«  du  côté  de  la  mer.  C'est  un  point  culminant  vers  lequel  se 
«  dirigent  les  navires,  car  on  l'aperçoit  de  très-loin  et  on  peut, 
«  en  l'observant  avec  soin ,  reconnaître  par  là  les  côtes  et  les  ports 
«  du  Fars.  On  dit  que  cette  forteresse  fut  construite  par  Dje- 
«  lendi,  fils  de  Kana'an. 

«  Kanian  ^Uîl<  sur  une  montagne  ai^illeuse  dont  on  ne  peut 
«  atteindre  le  sonmiet  que  par  un  sentier  étroit  semblable  à  ceux 
«  que  pratiquent  les  fourmis. 

n  Isfidiadh  sLos  ,.m  m\  dépendant  d'Istakhar,  siu-  une  haute 
«  montagne  qu'on  ne  gravit  que  par  un  chemin  difficile  dont  la 
«  longueur  est  de  3  milles..  Ce  fort  est  imprenable  si  l'assiégé 
•  veut  s'y  défendre  ;  mais  il  n'y  a  d'autre  eau  que  de  l'eau  de 
«  pluie ,  on  ne  peut  donc  le  prendre  qu'en  le  bloquant  et  par 
«  famine. 

«  Iskiwan  (^I^aCmI,  dépendance  de  Bach  ^l^,  fort  construit  sur 
«  un  point  excessivement  élevé  et  d'un  accès  très-difficile.  Il  y 
«  a  une  source  d'eau  vive. 

«  Hawdan  ij^y^^  ^  situé  dans  un  lieu  connu  sous  le  nom  de 
«  Soueîca  de  Kiam-Firouz  j^jé»  p^  (j^  ^^^  •  C'est  un  fort  qu'il 
«  n'est  possible  d'apercevoir  que  d'un  côté  et  dont  l'accès  est 
«  très-difficile. 

«  Bendares  (^jIJm^,  place  très-forte  et  pour  ainsi  dire  inexpu- 
«  gnable ,  située  du  côté  de  la  province  de  Redjan  et  habitée  par 


'  Ou  Dakianah ,  diaprés  le  ms^  A. 
*  Le  ms.  A.  porte  ^^^jj^.  <  i 


I 


SIXIÈME  SECTION.  409 

€  une  peuplade  d'ignicoles  (j**^    jtf  -^J.  Il  y  a  une  source  d'eau    FeaîHei  loo  ver». 
«  courante. 

«  Aîdadj  ^«x^t,  place  comparable  sous  tous  les  rapports  à  la 
«  précédente. 

«  Le  Fars  est  sillonné  par  un  grand  nontibre  de  rivières,  de 
«  ruisseaux  et  de  torrents,  dont  nous  allons  donner  la  nomen* 
«  clature  autant  du  moins  que  nous  le  permettront  nos  connais- 
<  sances  et  nos  forces,  car  toute  perfection  comme  toute  puissance 
«  résident  en  Dieu  seul.  Les  cours  d'eau  du  Fars  prennent  tous 
«  leurs  sources  dans  les  montagnes  voisines  dlspahan  et  se  jet- 
«  tent  dans  le  golfe  Persique  (ji^UIi  j^, .  Ces  eaux  sont  générale- 
«  ment  douces  et  agréables  à  boire;  en  voici  la  désignation, 
«  savoir  : 

«  La  rivière  de  Mesin  ^^mj^  dont  les  sources  dérivent  des  envi- 
rons dlspahan  et  de  Serdan  ^^j^^  ^,  se  réunissent  auprès  du 
village  de  Mesin  ^^mj^  ^  où  elles  servent  aux  besoins  de  la  popu- 
lation, se  dirigent  vers  Bab  el-Redjan  (^U^l  v^»  ^^  coident 
sous  le  pont  de  Bekiar  J^j^\  'ij  Wh  i ,  pont  qui  sert  de  limite 
entre  le  Khouzistan  et  le  Fars,  et  qui  est  très-remarquable: 
car  il  ressembla  à  celui  de  Cordoue  en  Espagne  dont  la  cons- 
truction est  si  belle  et  si  curieuse.  Le  Mesin  arrose  ensuite  les 
campagnes  de  Rousiher  j.yXMM»^  et  va  se  jeter  dans  la  mer  au- 
près de  Ghiniz  ^y^^ÂAiâ . 
«  Le  Sirin  ^..^^hu^  '  qui  sort  des  montagnes  de  Danian  ^Ujd 
du  pays  de  Bazih  ^^l^,  arrose  les  campagnes  <^  Badrik  ^j^ 
et  de  Kbaladjan  ^U^^IL^,  traverse  et  sillonne  rapidement  le 

territoire  ^e ^,  pui»  se  jette  dans  la  mer  auprès  de 

Rahabé  iv^Wj. 

'  Le  ms.  A.  porte  ^^ym^ 

^  Dans  le  ms.  B. ,  cette  particularité  est  omise. 

'  Ou  Chiria  d*après  la  géographie  attribuée  à  Ebn-Haukal. 

^  Ce  nom  de  lieu  a  été  laissé  en  blanc  dans  nos  deux  manuscrits. 

Sa 


410  TROISIÈME  CLIMAT. 

FemH«i  loi  recto.         «  Le  Sadikian  ^^V^Lm  sort  des  montagnes  de  Bazih,  pénètre 

«  dans  le  Nizek  *ày^  \  arrose  les  territoires  de  Khan  Hammad 
«  dlV  (j^^^^-^f  ^^  Ziraberd  ^^^^l^^,  de  Thabir^^^b,  de  Kerkman 
«  J^y^,  s  étend  sur  le  Dest  el-Restcan  ^UU^I  om»5  ,  puis  se  jette 
n  dans  la  mer. 

«  Le  Derdjend  «xJL^jd  prend  sa  source  dans  le  Djerendan 
«  ç^I«Xj^^^  arrose  ce  pays,  passe  à  Banbouran  {j\jy^\fj  puis,  divisé 
«  en  plusieurs  branches,  coule  vers  le  Ejiladkhan  ^j\j^^^k  et  a 
<  son  embouchure  dans  la  mer* 

«  Le  Warch  ^j^  prend  sa  source  dans  le  Khanandjan  supé- 
«  rieur  1*XjJI  ^U^Ua.  ,  se  dirige  vers  Berzian  y ij)^ ,  réunit  ses 
«  eaux  à  celles  de  la  rivière  de  Sabour  j^U  ,^sse  à  Nouh  ^y  * 
«  ou  du  moins  près  Tune  des  portes  de  cette  ville,  et  puis  se  jette 
•  dans  un  lac. 

«  L*AhseIn  (jsi»^l  sort  de  Khilal  Wadeïn  ^^,i>\^  JyJl;  parvenue 
«  à  Djifan  (^Ua4,  cette  rivière  se  jette  dans  celle  de  Nouh  ^y  '. 

•  Le  Soukian  ^)Cm  surgit  des  campagnes  de  Rouidjan  ^J^jfji^ 
«  auprès  d*un  village  nommé  Sarcari  isjh^  «  traverse  les  terri- 
«  toires  de  Siah  tXjjm  et  de  Bewan  ^^t^ ,  se  dirige  ensuite  vers  le 
«  village  d'Âsek  iiL»!  dont  il  prend  le  nom,  puis  se  jette  dans 
«  la  mer.  Il  n  y  a  pas  dans  le  Fars  de  rivière  plus  utile  à  Tagri- 
«  culture ,  car  ses  eaux  fertilisent  les  champs  d'un  grand  nombre 
<t  de  bourgs,  villages,  et  autres  lieux  habités. 

«  Le  Bousein  ^i^^  a  son  origine  dans  les  campagnes  de  Ma- 
«  cherem  |^l|  et  de  Nedjirem  ^j-ff^,  se  dirige  vers  le  Mustedjar 
K^l^SgiMj»,  coule  sotts  un  pont  connu  $ous  le  nom  de  Seboul 
«  J^AM,  pénètre  dans  le  Khouré  iy^  et  dans  le  Dareïn  (^^f^,  puis 
«  a  son  confluent  dans  la  rivière  d*Ahseîn  (jv^m^^I. 


^  Le  ms.  A.  porte  (^Ka^'- 
'  Ou  peut-être  Toudj  ^^ 
*  Même  observation. 


SIXIÈME  SECTION.  411 

«  Le  Ker  ^^  prend  sa  source  à  Kerwan  auprès  d'Azd  j>)ill;    FeuUiet  loi  recio. 
on  rappelle  aussi  Nekerwan  {^j^y^  ou  rivière  de  Kerwan,  dé- 
pendance du  Bewan  ^y^^  pays  très-connu  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut;  cette  rivière  arrose  le  territoire  de  Kiam-Firouz 

j)j^  J6  et  celui  des  villages  de  Wandjerd  :y^l3,  de  Kasikian 
^^iéik  et  de  Soutouh  ^^  \\m  tl ,  puis  verse  %eà  eaux  dans  le  lac 
d'Andjikian  ^^i^\  ij^ . 
<  Le  Ferwab  yl};^  ^®  reçoit  ce  nom  que  lorsqu'il  est  parvenu 
à  la  hauteur  de  Djewizcan  {^y^^  •  Ce  cours  d'eau  passe  auprès 
dlstakharjikiot  sous  le  pont  de  Khorasan  (^^UmI^â.  i^aÂS,  puis 
se  réunit  au  Kerj.^. 

tt  Le  Niréh  ^^^  prend  isa  source  dans  la  contrée  de  Dardjan- 
Siah  «W  (siW-^b,  arrose  les  territoires  de  Khaifecan  ^^l  ,iil»,  jk  , 
de  Djour  ^y^t^  et  d'Ardechir  Khouré  ij-^^  j^^JL^^ ,  puis  va  se 

«  perdre  dans  la  mer. 

I  II  existe  en  outre,  dans  le  Fars,  beaucoup  de  cours  d'eau  de 

«  peu  d'importance  et  dont  nous  nous  abstenons  de  parler  de 

«  peur  de  causer  à  nos  lecteurs  de  la  fatigue  et  de  l'ennui, 
e  U  y  a  dans  cette  même  contrée  (  le  Fars)  divers  lacs  dont 
les  bords  sont  couverts  de  villages,  d'habitations  et  de  cul- 
tures. Nous  décrirons  les  plus  considérables  et  ceux  dont  les 
bords  sont  les  plus  peuplés  et  les  plus  productifs ,  savoir  : 

I  Le  lac  de  Henkian  (jktX^  ^j-^s^  T^^  reçoit  les  eaux  de  la 
rivière  de  Ker  j..^» .  Il  est  situé  dans  le  pays  de  Dja'r^^ju^  et 
s*étend  jusqu'auprès  de  Sahek  du  Kerman  ^^JS^  «âUUo  sur  un 
espace  d'environ  60  milles  de  long  et  de  6  milles  de  large; 
ses  eaux  sont  salées.  Durant  les  vents  chauds  de  l'été,  on  re* 
cueille  sur  ses  rives  une  grande  quantité  de  sel  utile  à  la  con- 
sommation ;  on  y  voit  une  infinité  de  villages  et  de  champs 
cultivés  qui  s'étendent  jusqu'aux  dépendances  d'Istakhar. 

*  Il  &  agît  probaUeoient  ici  de  la  rivière  que  M.  Kinneir  désigne  soas  le  nom  de 
Kerah. 

5a. 


Feuillet  loi  recto. 


Feuillet  loi  verso. 


412  TROISIÈME  CLIMAT. 

K  Le  lac  de  Bedest  Ârden  ^j^j\  c;4^<x^  dans  le  pays  de  Sabour 
«j^Um.  Sa  longueur  est  d'environ  3o  milles;  ses  eaux  sont 
«  douces  «  mais  il  est  sujet  à  se  dessécher  presque  entièrement 
quand  les  vents  d'été  soufflent,  et  durant  les  chaleurs  de  la 
canicule;  alors  il  n'y  reste  que  très-peu  d'eau.  Lorsqu'il  est 
plein  (  au  contraire  ) ,  la  profondeur  de  l'eau  est  de  près  de  six 
brasses,  et  le  lac  est  couvert  de  bateaux,  car  omy  pêc^e  en 
abondance  de  gros  et  excellent  poisson.  Les  produits  de  cette 
pêche  sont  transportés  à  Ghiraz  où  ib  excèdent  les  besoins  de 
la  consommation. 
«  Le  lac  de  Kour  j^  dans  le  pays  de  Sabour  j>»U» ,  auprès 
du  lieu  connu  sous  le  nom  de  Kazeroun.  La  longueur  de  ce 
lac,  dont  les  eaux  sont  salées  et  qui  s'étend  jusqu'auprès  de 
Mourac  \^[^^^^  est  d'environ  3o  milles.  On  y  voit  des  bateaux 
pécheurs.  Le  poisson  se  vend  dans  la  contrée  environnante. 
«  Le  lac  de  Hemkian  ^\^  \  dont  les  eaux  sont  salées  et  dont 
la  longueur  est  d'environ  36  milles.  On  en  extrait  beaucoup 
de  sel  et  on  y  pêche  beaucoup  de  poisson.  Sur  ces  rives  sont 
les  villages  de  Teherdjan  ^J\s^^^  dépendants  d'Ardechir  Khouré 
ir^j^A.âd;l.  Ce  lac,  situé  à  la  distance  de  6  milles  de  Chiraz, 
«  se  prolonge  du  côté  opposé  jusqu'auprès  de  Djoxu*  Sian  jy^ 

«  Le  lac  de  Tasferié  i^;jL»b  auprès  duquel  est  le  monastère 
«  du  même  nom;  sa  longueur  est  d'environ  a 4  milles;  ses  eaux 
«  sont  salées  et  très-poissonneuses,  ses  bords  très*marécageux 
K  sont  couverts  de  roseaux,  de  papyrus  «^^^^  de  plantes  aquati- 
«  ques  UL».  et  autres  dont  les  riverains  savent  tirer  parti.  Il  est 
«  situé  dans  la  province  d'Istakhar  et  confine  avec  le  territoire 


*  Le  ms.  B.  porte  Henldam,  mais  il  y  a  lieu  de  craindre  ^*3  n'y  ait  dans  Tune 
et  dans  Tautre  leçon  quelque  erreur  de  copiste,  car  ce  nom  ressemble  beaucoup  à 
celui  d*un  autre  lac  dont  il  vient  d*étre  fait  mention.  D*après  la  carte  jointe  au 
Narrative  ofa  Joumey  into  Khorasan  par  M.  Fraser,  il  faut  lire  Baktegaun. 


SIXIÈME  SECTION.  415 

de  Zorcan  {J^jjiU  dépendance  de  Hérat  c;»!;^^  Il  ne  nous  pa-    FeuHiet  loi  xerw. 
raît  pas  nécessaire  dHnsister  sur  Tutilité  et  les  ressources  que 
présentent  ces  divers  lacs. 

«  Il  existe  en  tous  liexix,  dans  la  province  de  Fars^  des  tem- 
ples consacrés  au  culte  du  feu  {jijj^  c:>.a^; -plusieurs  d'entre 
eux  sont  d'une  beauté  remarquable  ;  tel  est  celui  de  Kazeroun 
UVJ^*  grand  édifice  où  le  feu  brûle  depuis  plus  de  mille  ans  ; 
tel  est  encore  celui  de  Nedjré  iy^  (ou  Bedjeré  Hj^-^)  dont  la 
construction  est  attribuée  à  Dara,  fils  de  Darouîé,  et  tellement 
vénéré  ^es  Persans  qu'ils  jurent  par  ce  temple  et  que  c  est  là 
l'un  de  leurs  plus  grands  serments  ;  ils  y  font  leurs  adorations. 
Tels  sont  le*  pyrée  de  Madaîn  ^^^U  ^  situé  sur  les  bords  de 
l'étang  de  Djour^  et  celui  qu'on  voit  auprès  de  la  porte  de  Sa- 
bour,  près  du  lieu  connu  sous  le  nom  de  Seîr  Hussein  ^^^^^ 
(jitéM,^ .  U  existe  un  autre  dôme  consacré  au  culte  du  feu  près 
la  porte  de  la  même  ville ,  dite  porte  des  Sassanides  ;  ce  der- 
nier est  connu  sous  le  nom  de  Hethil  Kelnous  o^yLi^  <>aS».  ^. 

«  Un  autre  pyrée  en  grande  vénération  est  celui  de  Bekia- 
roun  {jyj^ .  Un  autre  très^onsidérable  et  que  les  habitants  du 
pays  prennent  à  témoin  de  la  vérité  de  leurs  serments,  est 
celui  de  Siran  {j]j^  ■*»,  Un  autre,  celui  qu'on  appelle  Nahri 
Mard  ^^j^,  est  situé  près  de  Chiraz,  dans  un  village  connu 
sous  le  nom  de  Nizkian  {j^^  et  sur  une  éminence  que  les 
habitants  de  Siraf  cSI^-jm**  peuvent  apercevoir  de  chez  eux.  Ce 
village  de  Nizkian  est  à  un  mille  au  nord  de  Chiraz  sur  la 
«  route  qu'on  prend  pour  se  rendre ,  par  Yezd ,  dans  le  Kho- 
«  rasan. 

«  U  y  avait  autrefois  dans  le  Fars  un  grand  nombre  de  temples 

^  J'ai  bien  de  la  peine  à  croire  qn*il  s'agisse  ici  de  la  ville  de  Hérat  en  Kho- 
rasan. 

'  Le  ms.  A.  semble  porter  /^^t^- 

'  n  n  est  pas  question  de  ce  temple  dans  le  ms.  A. 


Feuillet  loi  verso. 


Feuillet  loa  recto. 


414  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  consacrés  au  culte  du  feu;  devenus  inutiles  par  le  retour^  à 
«  rislamisme  de  la  majorité  des  Persans  «  les  lieux  où  ils  s'éle- 
«  vaient  subsistent  de  nos  jours  abandonnés  et  déserts. 

«  Le  territoire  du  Fars  forme  un  espèce  de  parallélogramme 
«  dont  chacun  des  côtés  est  de  45o  milles  en  suivant  une  ligne 
«  droite  qui  s'étend  depuis  Redjan  jusqu'à  Noubendedjan 
«  ;^U^4Xjy^>,  à  Kazeroun  {j^J^eX  k  Khouré  s^,  et  qui  embrasse  les 
«  cantonnements  ou  zem  ^j ,  Darabdjerdj  ^^l^b ,  Toudj  ^y 
«  et  Barem  p\»^.  La  partie  occidentale  de  cette  contrée  est  cou- 
«  sidérée  comme  sujette  à  des  chaleurs  excessives  f*^^»  la  partie 
«  orientale  comme  jouissant  d'un  climat  frais  ^yj^ .  Dans  la  pre- 
mière catégorie  sont  compris  Redjan  (jt^^,  Noubendedjan 
(^U-Ouy^,  Mehrouian  e;^?!^-*^»  Chinizj     %     \    ^,  a,  Djenabé 


iuU» ,  Toudj  j^y ,  Dest  el-Restcan  (^Ux-m^I  u^^^  ,  Khouré  r 
Darem  (g^^l^,  Kazeroun  {j^j^^^  Dest  Bareîn  ^Jà  ii:A^:>^  Djebi- 
rein  ^^^^j^s^  ,  Dest  el-Mousican  ^liU^jXt  c^^vd ,  Ram  el-Lewadjan 
^U.1^1  1^,  Kir^^,  Kenderîn  (^«XJ^T,  Aberd  ^j^\,  Semiran 
yI^A4w,  Khanandjan  ^^\x^^  Kewan  ^j\^,  Siraf  c3t>A4»,  Nedjirem 
^jjfjff  Hissn  A'maret  syï  {^*a^  et  divers  autres  lieux. 
«  Dans  la  seconde  sont  Istakhar  yki^l ,  Beidha  Lâu^ ,  Babeîn 
(25!^(f,  Aîdadj  ^Osst,  Kiam-Firouz  jj^  «i^»  Kird  i^jS^  Khalan 
(j^  "^i ,  Serousîn  cjv^j;;-**»,  Isfidjan  (^UsUUl,  Azd  ^j^\^  Zouz 
3j2>JI,  Saram  A/^^  Bazrendj  ^j^)!?,  Serdan  (^^^,  Houma  iu^, 
Carin  ^^t,  Meskianat  c;»b(tlJll,  Andj  ^'^1,  Sahandiat  i;;»l«oaiftUi)l, 
Barem  |^L,  Rehnan  (^^U^,  Bewan  ^\yi^  Tarekhchan  (^l&Âi^^t, 
Djewizcan  (jl^>4i  Aclid  «kJIjI,  Sourmac  e^^^^^t,  Ircouîéh  aj^I, 
«  Berdoukhan  (jl^^^^j^  ^,  Fanïn  (^\i . 

*  D'après  Topinion  de  divers  docteurs  orientaux,  tous  les  hommes  qui,  même 
avant  la  prétendue  révélation  du  mahométisme ,  croyaient  à  Tunité  de  Dieu ,  sont 
réputés  musulmans. 

'  Ou  plutôt  Tarem. 

*  Le  ms.  A.  porte  {j^jj^j^  \  le  nas.  B. ,  fjyjj^' 

*  Peut-être  au  lieu  de  y— ,  w^^  r^^r  Yesdekhast. 


SIXIÈME  SECTION.  415 

«  Le  climat  de  la  contrée  froide  ^^j;— -w  est  sain  et  tempéré,  FeuiHei  loa  recto. 
«  celui  du  pays  chaud  «j^^  est  au  contraire  lourd  et  insalubre. 
«  Ce  que  nous  venons  de  dire  du  Fars  paraîtra  sans  doute 
«  su£Gisant  aux  personnes  douées  d'intelligence  et  de  savoir.  La 
«  présente  section  comprend  les  villes  de  Hormuz  y^j-^  et  de 
«  Moutkhan  {^JH^  le  village  de  Sovlt  jym  «^  et  les  montagnes 
«  des  Bolous  \y»^^  JIjl»-  qui  dépendent  du  Kerman;  mais  nous 
«  traiterons  séparément  de  tout  ce  qui  nous  reste  à  dire  de  cette 
<  dernière  province,  dans  la  section  suivante,  s'il  plaît  à  Dieu.  » 


416  TROISIÈME  CLIMAT. 


SEPTIÈME  SECTION. 


Suite  du  Fars  et  du  Kerman. — Rethah. — Yezd.  — Chirdjan.  —  Djîreft. — Bam.  — 
Hormuz  ou  Ormuz. — Khabiss.— We}asgherd.-~Sedje5taii. — Zarendj. — Lac  de 
Derrah  ou  de  Zerrah.— Khorasan*-— Gandn  ou  Gain. — Zouzan.  —  Tubbus. 


t. 


Feuillet  loi  veno.         Au  nombre  des  pays  habités  qui  seront  décrits  dans  cette 

septième  section,  il  faut  comprendre  Tarrondissement  d'Istakhar 
jJkiol,  «  c  est-à-dire  les  villes  qui,  comme  Kethah  aS5",  Babeïn 
«  (:^lf)  Fohredj  ^j^^^  et  Roudhan  (^^l^j^l,  faisaient,  à  ce  qu'on 
«  dit,  partie  des  dépendances  du  Kerman,  mais  dont  ladminis- 
«  tration  a  passé  dans  le  département  du  Fars,  contrée  qui  s'étend 
«  sur  un  espace  d'environ  cent  quatre-vingts  milles,  et  où  l'on 
«  remarque  les  villes  suiyantes  :  Lrcouîéh  a^^^I  S  Aclid  «x-jJiit , 
a  Surmac  (^'«^^v  Djewizcan  {J^ytyr'^  Meskian  (^\CiMt,  Ardjiman 
«  u^^'«  Barem,  ville  d'Abdul-Rahman  ^^:^^\  ù^j^  S^ù^  ^j^  ^ 
«  Mehrirdjan  {J<^jJt^^^  Sahek-el-Kobra  ^^JJiS^  d^ — cbL»,  Mehrah 
ff  ôl^^,  Arkian  ^>éj^\^  Hirah  ^j4Â^  Aidadj  gOs!^  Houma  iU^, 
«  Serdan  ^b^^Jt,  Keïber^^^eiAS^  Bedjéh  jl^,  Kerd  ;^  et  Lourdjan 

La  présente  section  contient  donc  la  description  de  la  partie 
du  Kerman  située  au  midi  des  pays  ci-dessus  indiqués,  savoir  : 
Moundjan  yU^^I,  Wardest  ow*-:^;!^,  Welasgherd  ^^j^s^^!^,  Djezer- 
raan  yUjj^,  Roudhan  ^li^ji^ï,  Roustac-el-Roustac  ^jU-wj^jJl  ^jU^jy , 
Chirdjan  ^U»^,  Yezdechir^^5>^,  Zerhend  <xâ^3,  Mahan  (jUU, 
Khabiss  (joAAâi.,  Djenab  oU»-,  Djireft  r^     hj  wfy»,  Hormuz  >^, 


'  Je  suis  porté  à  croire  qu*il  s*agit  ici  de  la  ville  indiquée  sous  le  nom  d*Aberkouh 
sur  la  carte  de  M.  Kînneir  et  ailleurs,  mais  les  mss.  portent  As»^^«;^t  ou  A^^K^t- 


417 
,  Fohredj 


SEPTIÈME  SECTION. 
Setourah  •jy^y  «  Nakiz^)^\  »  Rifan  ^LjL^t,  Bam 
^j^j  Barmachm  (ji!^\^j\i,  et  Bouchindj  f^^^. 

A  Torient  du  Fars  et  du  Rerman  commencent  des  déserts 
dont  l'immensité  est  telle  qu  il  n  en  existe  pas  de  pareils  dans 
Tunivers  habité.  Cependant  on  y  trouve  des  villages /et,  sur  les 
lisières,  des  villes  dont  nous  donnerons  la  description  en  temps 
et  lieu.  A  ces  déserts  touche  la  majeure  partie  du  Sedjestan 
^U^fg ,  dont  les  villes  les  plus  connues  sont  Zarendj  ^jj,  el- 
Tâc  (^)J^\ ,  el-Fars  o^H^'  «  ELhawas  u«I^-â.  ,  Sarwan  ijij^^^*»* ,  Bost 
«;amo,  Raîcan  (jU^t^t  (ou  Zacan  ^\Aj)  Bendjewaî  (^l>^,  Esfendjaî 
^l^JUt,  Tira  «^^  Chebek  «iUâ,  Baghnem  (j^sJu^^  Khouré  ijA^^ 

Cart  4^,  Derrah  Sj^,  Dorac  (jj^.  Calai  ^^M,  Koukouîeh  a^j5^, 
Meîchoum  |*>&^  et  Bachwerd  :^^lf . 

La  partie  septentrionale  de  cette  contrée  touche  au  Khorasan 
^Um|^  ,  et  comprend  quelques-unes  des  villes  de  cette  dernière 
province,  parmi  lesquelles  on  remarque  Ganem(^b  (ou  Caîn  (^^)i 
Zouzan  (^tj^j,  Sawamak  «2)Ul^,  «  Baïand  4>oU^^  »  Malin  (^U,  Wadi- 
can  (^Uj^yi,  Sarakhs  (^^s^;^',  Bourendjan  {j\j^jy9,  et  divers  lieux 
du  Couhestan  jLu^jf,  tels  que  Bachîn  c:r^lf ,  Kourïn  (^jjf,  Tab- 
nîn  (:jvJul9 ,  Hâsikîn  {^4^^  et  Bostaderan  ^IjdUu^ .  Nous  décri- 
rons tous  ces  pays  un  à  un ,  en  les  distinguant  soigneusement  par 
leurs  traits  caractéristiques,  selon  Tusage  que  nous  avons  suivi 
précédemment. 

Istakhar  surpasse ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit ,  toutes  les  autres 
villes  du  Fars  en  fait  d'étendue  de  territoire ,  de  nombre  d'édi- 
fices et  de  population.  Elle  est  située  à  96  milles  d'Ircouiéh 
\  «place  forte,  abondante  en  ressources ,  très-peuplée , 


Feuillet  102  recto. 


Feuillet  10a  verso. 


IRCOUliu 

ou 

ABERKOCH. 


'  Le  ms.  A.  porte  Bousib  f^^^yf» 

*  Ce  nom  de  lieu  manque  dans  la  version  latine,  p.  ia8. 
'  M.  Fraser  (Joamey  into  Khorasan^  page  a  A3)  écrit  Serrukhs;  M.  W.  Ouseley 
Sarkhes. 

^  Ou  Aberkouh.  Voyet,  à  Tégard  de  ce  nom  de  lieu,  la  note  p.  &16  ci-dessus. 

53 


Fenillet  loa  veno. 


KETilAH. 


418  TROISIÈME  CLIMAT. 

fréquentée  par  les  marchands,  ceinte  d'un  mur  en  terre,  et 
dont  les  maisons  sont  pour  la  plupart  construites  en  briques 
et  en  argile.  Il  n'y  a  pas,  à  Ircouîéh,  d'eatl  courante,  et  ses 
environs,  dépourvus  d'arbres  ainsi  que  d'édifices,  se  cofnposefit 
de  champs  où  l'on  cultive  le  froment  et  diverses  sortes  de  cé- 
réales. Les  grains  y  sont  à  bon  marché.  On  remarque,  dans 
le  voisinage  d'Ircouîék ,  des  dunes  de  sable  et  même  de  hautes 
montagnes  dont  la  longueur  est  de  plus  de  2  milles.  >  A 
moitié  chemin,  entre  Istakhar  et  Ircouîéh,  est  un  bourg  nommé 
Bedjéh  jw?  ,  «  dont  le  territoire,  très-peuplé,  porte  le  nom  d'Azd 
«  3)1 .  >  D'Ircôuîéh  à  Kethah  itSS^  on  compte  1 3  ^  milles. 

a  Cette  dernière  ville  (Kethah)  est  belle ^  populeuse,  corn- 
«  merçante  et  bien  bâtie.  Située  dans  le  voisinage  du  désert,  on 
«  y  respire  un  air  pur  et  salubre.  Du  reste,  son  territoire  est  des 
«  pins  producti£i  et  des  plus  fertiles,  et  les  cuhures  s'étendent 
«  jusqu'aux  &ubourgs>.  La  plupart  des  maisons  sont  construites 
■  en  briques  séchées  au  soleil  Ml  y  a  une  citadelle  très-forte  où 

•  l'oi^  pénètre  par  deux  portes  en  fer,  dont  Tune  s'appelle  k 

•  porte  d'Andour  ^>o^l  v^  ^  ^^  l'autre  la  porte  de  la  Mosquée 
«  ^«idtfNU  cJ^ ,  ainsi  nommée  à  cause  de  sa  situation  auprès  de  la 
«  mosquée  prîncipaie ,  laquelle  est  daas  le  faubourg.  Comme  il 
«  n'y  a  point  de  rivière  auprès  de  Ketbah ,  l'eau  y  est  amenée  au 
1  moyen  d'un  canal  souterrain  qui  part  d'un  lieu  situé  à  1 8  milles 
«  à  l'ouest  de  la  citadelle.  Auprès  de  là  est  un  viUage,  connu 
ff  sous  le  nom  de  Bidendj  ^«^9  où  se  trouve  une  mine  d'étaifi. 
«  On  exploite  cette  mine  et  on  en  exporte  au  loin  les  produits. 
«  Le  viUage  est  ^s«4igréable.  Le  territoire  d4  Kelhah  ^  vaste  et 
«  fertile ,  comme  nous  venons  de  le  dire ,  est  planté  de  quantité 
«  d'arbres  qui  produisent  d'excellents  fruits;  on  en  fait  sécher 
«  la  majeure  partie  pour  la  consommation  des  pays  voisins,  et 


io^  65sJ  v^^  "^^  ^^y 


SEPTIÈME  SECTION.  419 

«  notamment  pour  celle  de  la  province  dTspaban;  les  montagnes 
c:  environnantes  sont  également  très"4)obées.  Autour  de  la  ville 
«  est  un  faubourg  renfermant  des  bazars  par£stitement  bien  con»- 
«  truits.  Les  habitants  de  Kethah  se  font  remarquer  par  leur 
(I  pcditesse  et  par  leur  amour  pour  Tinstruction.  » 

De  Kethah  à  Yezd  \  en  se  dirigeant  vers  l'orient,  on  compte 
3o  milles.  Yezd  est  «  une  ville  de  grandeur  moyenne,  bien  peuplée 
«  et  où  Ton  peut  vivre  à  bon  marché.  >  De  là  à  Hira  ]yJi\  3  à  milles. 
«  On  remarque  i  Hira  diverses  coupoles  et  une  fontaine.  >  Hira 
est  situé  siur  la  lisière  du  désert,  et  c  est  là  quon  prend  la  route 
du  Khorasan.  De  Kethah  siS'k  O'cda  iJsttS  on  compte  3o  milles. 

•  Cette  dernière  ville  est  petite ,  mais  florissante  et  populeuse. 
«  Elle  est ,  comme  Ircouîéh ,  bâtie  en  briques  séchées  au  soleil , 
«  et  abondante  en  ressources  de  toute  espèce.  »  De  là  à  Babeîn 
(je^l» ,  ■  jolie  ville  ceinte  de  murs  en  terre ,  commerçante  et 
«  riche,  »  76  milles.  De  Babeîn  à  Ispahan,  78  milles.  De  Kethah 
à  Fohredj  jrjif^  9  ^^  ^^  dirigeant  vers  le  sud ,  1 5  milles.  «  Foh- 

•  redj  est  une  petite  ville  bien  peuplée ,  dont  les  habitants  se 
«  font  remarquer  par  leur  intelligence  et  leur  sagacité.  »  De  là  à 
Aban  ^Ll ,  petite  ville  non  entourée  de  murs ,  7  5  milles  ;  d' Aban 
à  Roudhan  {j^^jH  y  5o  milles. 

Du  boui^  de  Aban  à  Chirdjan  ^\^ja£  \  «  pkce  forte ,  lieu  de 
«  garnison  et  de  perception  d'impôts,  »  sur  la  limite  du  désert , 
tme  faible  j  ournée . 

«Roudhan  (^l^jj  est  une  ville  grande,  bien  bâtie,  commet^ 
«  çante ,  populeuse ,  possédant  un  territoire  considérable  et  plu- 
«  sieurs  mosquées  oà  Ton  fait  la  khotba,  et  ccmiparable  à  Lrcouiéh 
«  Aj^^l  sous  le  rapport  de  Tétendue  et  de  la  beauté  des  édi- 

'  Nos  deux  manuscrits  portent  toujours  Berd. 

'  Ou  Djira ,  d'après  le  ms.  B. 

'  La  carte  jointe  à  la  relation  do  voyage  de  M.  Fraser  porte  Oogda. 

*  La  Tevsioti  latine  et  le  ma.  A.  portent  Mouidjan. 

53. 


Feaîlletiioa  verso. 


YEZD. 


Feuillet  i  o3  recto. 


420  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  io3  kcio.    «  fices;  moins  cependant  que  Houma  iU^^*,  ville  dont  la  gran- 

«  deur  et  Timportance  commerciale  égalent  celles  dTrcouîéh.  > 
De  là  à  Ghiraz,  on  compte  36  milles.  «De  Houma  a  •^  t^»  dé- 
«  pend  un  territoire  connu  sous  le  nom  de  Tasouh  ^yt^\ . 

«  Memid  «xaj^,  Kethah  aSS',  Babein  (j^l?  et  Fohredj  ^j-^,  dont 
t  il  vient  d'être  question ,  sont  quatre  villes  formant  un  seul  dis- 
«  trict ,  qui  possède ,  par  exception  à  tous  autres ,  quatre  chaires 
«  où  Ton  prononce  la  khotba^. 

«  Dans  le  voisinage  dlrcouïéh  on  remarque  les  villes  d'Adid 
«  «X-^lJljI  et  de  Surmac  (>-«;-^  (cette  dernière,  environnée  d'un 
«  territoire  vaste ,  fertile  et  boisé ,  est  populeuse  et  coouner- 
«  çante  )  ;  et  Meskian  ^^^Cm^  ,  bourg  où  Ton  trouve  également  un 
«  marché  bien  approvisionné.  » 

Au  nombre  des  dépendances  dlstakhar  j-ikcioi  il  faut  compter 
1  ""  Sahek  dL^W ,  «  ville  ceinte  de  murs  de  terre ,  dont  les  habi- 
R  tants,  riches  et  vivant  dans  un  état  prospère,  voyagent  beau- 
«  coup;  »  de  là  à  Ghiraz  jl^,  on  compte  i38  milles.  Sahek 
Jl^Uo  est  sur  la  route  qui  conduit  de  Chiraz  au  Kerman;  de  là 
à  Chirdjan  ^j\  yj  ^  6,  capitale  de  cette  dernière  province , 
90  milles;  la  distance  totale  de  Chiraz  à  Chirdjan,  en  passant 
par  Sahek,  est  donc  de  228  milles.  2""  Beîdha  Uâuu,  place  for- 
tifiée avec  un  faubourg;  c'est  la  ville  la  plus  considérable  du  pays 
d'Istakhar;  elle  est  nommée  blanche  parce  que  son  château, 
qu'on  aperçoit  de  très-loin ,  est  de  cette  couleur  ;  en  persan ,  on' 
la  nomme  Nichabek  JL^lâô  ;  «  elle  est  comparable ,  en  grandeur, 
«  à  Istakhar;  les  maisons  y  sont  construites  en  terre,  et  les 
«  champs  qui  l'entourent  sont  d'une  telle  fertilité,  que  la  ma- 
«  jeure  partie  des  fruits  qu'on  vend  à  Chiraz  viennent  de  là;  ses 
«  habitants  sont  riches  et  ils  portent  le  même  costume  et  le 

^  Voici  le  texte  de  ce  passage ,  que  nous  abrégeons  en  le  traduisant  : 

.UJI  »J^^^U#  S^j\  \^  iU-^b  is\yi\  j-JTi  cf^^ 


SEPTIÈME  SECTION.  421 

même  turban  que  ceux  de  Tlrâc.  »  De  Beidha  \àhxt  à  Chiraz 
,  2  4  milles.  3'  Ardjiman  y W^'  »  ville  dont  le  territoire , 


CHIliDJAN. 


Feaîliet  io3  rectu. 


vaste  et  fertile ,  s'appelle  Maridjan  ^L^i^.  4^  Le  district  de  Feuillet  io3  verso. 
Serdan  ^\y^,  dont  les  villes  principales,  Houma  iU^^  et 
Krïhrr  j  mi^i  ,  possèdent  des  mosquées  et  des  chaires  où  Ton 
fait  la  khotba.  S*"  Bedjéh  a^,  bourg  dont  le  territoire  se 
nomme  el-Azd  :^^) .  6^  Kird  :^j.^9 ,  petite  ville  bien  peuplée , 
avec  une  chaire  et  des  dépendances  peu  considérables.  7^  Lour- 
djan  (jW^jtP'^  j^^^^  petite  ville  dont  le  territoire  se  nomme 
Serdan  ^l^;.^ .  »  Telles  sont  les  dépendances  de  l'arrondisse- 
ment dlstakhar  j..stEWt ,  ville  du  Fars  dont  le  territoire  touche 
au  Rerman. 

Cette  dernière  province  est  située  entre  le  Fars  et  le  Mekran, 
et  sa  capitale  se  nomme  Chirdjan  ^j^jx^.*  Chirdjan  est  en  effet 
le  siège  du  gouvernement  et  la  résidence  des  agents  chargés 
de  la  perception  des  taxes.  Cette  ville  est  entourée  de  fortes 
murailles  de  terre ,  mais  les  édifices  sont  construits  en  pierre 
dure  f  à  cause  de  la  rareté  du  bois.  Les  bazars  y  sont  nombreux 
et  très-fréquentés ,  la  population  riche;  on  y  boit  de  l'eau  de 
puits;  c'est  la  ville  la  plus  considérable  du  Kerman;  ses  habi- 
tants se  font  remarquer  par  la  pureté  de  leurs  mœurs  et  l'amé- 
nité de  leur  caractère,  et^  les  négociants  surtout,  par  une 
bienveillance,  une  sincérité,  une  docilité  supérieures  à  ce 
qu'on  peut  trouver  de  plus  louable,  en  ce  genre  de  qualités, 
dans  d'autres  contrées.  »  De  là  à  Djireft  ^^^^j-^^s^  \  en  passant 
par  Nadjia  i^u^'b,  on  compte  6  journées.  Djireft  est  une  ville 
considérable  et  populeuse  qui  s'étend  en  longueur  sur  un  espace 
de  2  milles.  «  Elle  est  environnée  de  beaucoup  de  champs  ense- 
«  mencés  qu'on  cultive  au  moyen  d'arrosages.  L'eau  employée  à 


DJIRBPT. 


*  La  version  latine  porte  Girost.  M.  W.  Oasdey,  Oriental  Geography,  p.  i3g  et 
suiv. ,  écrit  Jireft. 


422  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feqiiiet  loH  verso.    «  cet  usage  et  à  1^  çoasommatiop  d^s  habitaiiils  provient  d'une 

«  rivière  nommée  Meri  Roud  >j^  «ig^»  lnquelie  e$t  ptititç»  mais 
c  d'usi  eovrs  iftpide  gt  bruyAnt,  çj»r  eiU  ooule  à  travers  dea  ro- 
«  chers  qui  ne  permettent  pfis  de  ia  traverser  autrement  qu'à 
«  gué;  elle  fait  tourner  cinquante  moulina.  Auprès  dfi  Pjir eft  est 
«  une  montagne ,  qu'on  nomme  Mijan  (jtj,èU  «  cultivée  en  jardins. 
«  C'est  de  là  et  d'un  lieu  uommé  DariîFared  >j\tj\¥  qu'on  tire 
a  la  majeure  partie  des  fruits  et  du  bois  qui  se  consonment  à 
«  Djireft.  On  y  apporte  cependant  d'ailleurs  des  dattes  fraîches 
«  ou  conservées,  des  noix,  des  cédrats,  du  raisin  et  des  cannes 
«  à  sucre.  Les  habitants  de  Djireft  sont  bien  vêtus  et  bien  nour- 
«  ris;  c'est  un  lieu  d'importation  des  marchandises  du  Khorasan 
«  et  du  Sedjest^n;  h  ville  est  joli^  et  agréable  sous  tous  les 
«  rapports  ;  cent  mines  de  dattes  ne  coûtent  à  Djireft  que  deXix 
c  drachmes;  on  y  met  en  pratique  un  très4;K>n  usage,  qui  consiste 
•  «  à  ue  point  recueillir  ceux  de  ces  fruits  que  le  vent  a  fait  tom- 
«  ber,  en  sorte  que  lea  voyageurs  peuvent  en  prendre  autant  qu'ils 
«  en  ont  besoiu,  et  même  au  delà,  i 

On  compte  au  nombre  des  villes  du  )$^erman, 

«  Meimend  ^hM^,  viUe  de  grandeur  naoyenne,  distante  de 
c  a5  milles  de  Cbirdjan,  biisn  peuplée,  avec  un  nMirché;  des 
«  sources  nombreuses  et  desjardins  fruitiers  parfaitement  arrosés.  » 

Nadjia  iss^^US  ville  peu  considérable,  mais  jolie,  ornée  de 
beaux  édifices,  eommerçaute  et  industrieuse.  De  Nadjia  à  Chir- 
djdn,  en  se  dirigeant  vers  te  nord,  la  distance  est  de  103  milles, 
et  du  même  lieu  à  Djireft,  en  allant  au  sud,  de  ^0  milles.  «  Au 
«  sud  de  Nadjia  est  le  boui^  de  Khir>^^  si^ué  à  71  milles  de 
«  Djiref^  et  à  1 8  milles  de  Nadjia.  On  s'y  liwe  à  f  agriculture  et 
«  on  y  fait  un  peu  de  commerce,  n 

Entre  Djireft  ^s^iy^  et  Fohredj  ^j^  est  Hormuz  el-Melik 

^  Le  ms.  A.  et  la  version  latine  portent  Nahia. 


^  Les  cartes  anglaises  portent  Bumm;  la  version  latine  Bamm;  M.  W.  Ouseley 
écrit  Bam. 
'  La  version  latine  porte  Gqermasin. 


BAM. 


SEPTIÈME  SECTION.  425 

,éJi)yfj^^  àtijoùi'd'htii  cofidu  sous  le  nom  àe  Cariet  ël^Djouz  Feuillet  i  o^  recto. 
\^  Âgji.  *  Ce  fut  uûe  résidence  royale  jtisqu  à  Tépaqûe  où  le 
«  Âége  du  goûvetudiiietit  fut  transféré  à  Chirdjan  ^j\^jjJê  ;  ac- 
«  tudlemënt  ôétte  ville  est  de;  peu  d'iïnfportance.  Peuplée  de 
9  races  mélangées,  elle  est  jolie  et  fréquentée  par  les  étrangers; 
c  il  y  a  beaucoup  d^ean^  des  bazars,  et  on  y  fait  un  peu  de  côni- 
«  merce.  *  De  HormUE  à  Djireft  oO^aîm,  vers  Touest,  on  compte 
I  jofUrnée,  et  à  la  tille  de  Bàn^  d^\  i  jourïiée. 

«Cette  deAiière  (Ëaffi  m)  est  grande,  comme^nte  et  riche; 
on  y  cuhivé  là  yigne  et  le  palmier;  beaucoup  de  villages  en 
dépendent.  L*air  <(n'on  y  reipire  eât  plus  salnbre  que  celui  de 
Djireft.  Il  y  d  un  chftteàtl  dont  les  fortifications  sont  réputées 
léA  ineilieui^eâ  de  toutes  téûe^  du  Kerman;  sei  habitants  se 
livreiit  au  négoce  et  à  Tindustrie^  on  y  fabrique  quantité  de 
beilé^  étoffes  dé  Coton,  ce  qui  fofme  tin  objet  considéi^able 
d'exportation;  des  manteaux  en  poil  dé  chèvre  qui  égalent  en 
finesse  ce  qu'il  est  possible  de  voir  de  plus  beau  (il  en  est 
dont  le  prît  se  monté  à  3o  dinai^);  enfin  on  y  fait  aussi  des 
tissus  d'une  grande  finesse  pour  turbans.  Toutes  ces  étoffer 
sont  d'un  travail  admii^le  et  d'une  solidité  telle  qu'elles  ne 
s'usent  et  ne  ié  détfuièent  qu'au  bout  d^un  tf ès-long  laps  de 
temps;  les^  toîé  s'enorgueillissent  de  les  porter,  les  considèrent 
comme  frès^précieu^es  et  les  l'ont  conserver  avec  soin  dans  leur 
trésor.  • 

De  Bam  &  Djireft,  2  fortes  journées  ou  60  milles. 
De  Bem  à  Bannechin  (^Ji^j\f  ^  petite  ville  située  à  l'entrée 
(litt.  AU  vestibule)  dn  déiërt,  fréquentée,  commerçante  et  po- 
puleuse ,  1  jotrnée. 

On  compte  également  au  nombre  âtÉ  villes  du   Kérman 


HOUIOZ 
OU 

oroiuK. 


424  TROISIÈME  CLIMAT. 

FeiiîHet  io4  recto.    Hormuz  la  maritime  iuJU.LJI  j.«^  (Ormuz),  située  sur  les  bords 

du  golfe  Persique.  <  C'est  le  principal  marché  du  Kerman  et 
c  une  ville  grande  et  bien  bâtie.  Le  climat  étant  trèsr-chaud,  les 
>  palmiers  croissent  en  abondance  dans  ses  environs  ;  on  y  cultive 
«  aussi  le  cumin  et  Tindigo  ;  cette  dernière  substance  est  d'une 
«  bonté  telle  que  nulle  ne  lui  est  comparable  et  qu'elle  a  passé 
«  pour  ainsi  dire  en  proverbe;  on  en  expédie  des  quantités  con- 
«  sidérables  à  l'étranger.  Les  habitants  de  Ma'oun  (j[yL«  ^  et  de 
«  Welasdjerd  ^^-^^j  se  livrent  beaucoup  à  la  culture  de  cette 
«  plante,  et  ils  y  apportent  d'autant  plus  de  soins  qu'elle  est 
«  pour  eux  une  source  de  profits  très-considérable.  On  fabrique 
«  dans  ces  contrées  beaucoup  de  sucre  de  oanne  et  de  sucre 
«  candi  ;  l'orge  forme  la  base  de  la  nourriture  des  habitants  et  le 
«  principal  objet  de  leur  agriculture.  Le  pays  produit  d'excellentes 
t  dattes.  ».  Hormuz  est  bâtie  sur  les  bords  d'un  canal  dérivé  du 
golfe  Persique  et  qu'on  nomme  el-Heîz  y^Jl  ^.  Les  vaisseaux  par- 
viennent par  le  canal  jusqu'à  la  ville. 

Fohredj  ^y^yi  est  une  ville  entourée  de  murs  de  terre  et  si* 
tuée  sur  la  limite  du  désert  qui  touche  au  Sedjestan  ^|\.v>»ifg. 
Elle  est  éloignée  du  Sedjestan  de  aie  milles,  c'est-A-dire  de 
toute  l'étendue ,  en  largeur,  (lu  désert  qui  sépare  ces  deux  villes. 
De  Fohredj  à  Barmechïn  (^ntA^J^,  ville  ci-dessus  nommée,  on 
compte  1  journée.  Les  autres  lieux  du  Kerman  étant  de  peu 
d'importance ,  nous  allons  nous  borner  à  donner  les  itinéraires 
les  plus  connus..    . 

Celui  de  Chirdjan  ^j\^j>^  à  Roustac  el-Roustac  ^\x^ji\  ^\sLmj , 
sur  la  frontière  du  Fars,  comprend  un  intervalle  de  4  journées, 
savoir  :  de  Chirdjan  à  Kiahoun  {j^^^  «  joli  pays,  planté  de  dat- 
«  tiers,  où  l'on  fait  de  bonnes  afiPaires  de  commerce,  »  2  journées. 


Feuillet  lo/i  veno. 


^  La  carte  de  M.  Kinneir  porte  Memaun. 
*  La  version  latine  (p.  lag)  porte  Hamz. 


SEPTIÈME  SECTION.  425 

De  Kiahoun  à  KhochabadT  ^I^U^â.,  i  journée.  Feuillet  io&  veno. 

De  là  à  Roustac  el-Roustac,  i  journée. 

Celui  de  Chirdjan  à  Roudhan  (jt^jfj,  compris  dans  les  limites 
du  Fars,  est  de  k  journées,  savoir  :  de  Chirdjan  à  Meindh  «kJuut  \ 
ville  c  entourée  de  murs  de  terre,  industrieuse  et  commerçante,  » 
2  journées. 

De  Meindh  à  Kerdekian  {j^:>^^  ville  «  dont  le  territoire  est 
•  très-productif  et  tres-fertile ,  »  6  milles. 

De  là  à  Âîas  fJ^^ ,  <  ville  de  moyenne  grandeur,  dont  les  ba- 
■  zars  sont  bien  construits,  les  rues  larges,  et  où  Ton  voit  divers 
<  édifices,  •  i  forte  journée. 

De  là  à  Roudhan,  dans  le  Fars,  i  faible  journée. 

Celui  de  Chirdjan  à  Robat  el-Sarmacan  ^Uu^t  \s\4j  est  de 
2  fortes  journées,  sans  lieu  habité  où  Ton  puisse  stationner. 
Robat  el-Sarmacan  n'est  qu'un  village  dépourvu  de  mosquée. 
'    L'itinéraire  de  Chirdjan  à  Bam  ^^^ ,  ville  dont  il  a  déjà  été 
question ,  est  ainsi  qu'il  suit  : 

De  Chirdjan  à  Chamat  i::»UU,  1  journée. 

«  Entre  ces  deux  lieux  est  un  territoire  vaste ,  fertile  et  peu- 
«  plé ,  connu  sousr  le  nom  de  Kouhestan  ^\xmJ^^^  où  l'on  trouve 
«  un  village  du  nom  de  Sultanié  &AiUQJL> . 

De  Chamat  à  Behar  jly^,  petite  ville,  1  journée. 

De  Behar  à  Djennab  0^1  petite  ville,  1  faible  journée. 

De  là  à  A'bira  \jm^  ou  A'bida  I<>uh^,  «  ville  petite,  mais  com- 
«  merçante  et  industrieuse ,  »  1  faible  journée. 

D'A'bira  à  Djouein  {^i>ye^ ,  «  ville  située  dans  une  plaine  et 
«  entourée  d'un  paysage  agréable ,  »  3  milles. 

De  Djoueîn  à  Babeîn  (^jj^l^,  «ville  en  tout  semblable  à  la 
«  précédente ,  »  1  journée. 

De  là  à  Choursian  ^Jif^jyij  «ville  bien  peuplée,  bien  bâtie, 

'  La  version  latine  porte  Maitedh. 

5/i 


Feuillet  io3  recto. 


426  TROISIÈME  CLIMAT. 

FeuHiei  104  vcrao.    «commerçante  et  evAoiurée   d'im  territoire  fertile»»   i  jour- 
née. 

De  là  à  DardjxQ  (^tf-s^^J^y  «  ville  très-jolie  et  remarquable  par 
«  ses  édifices  et  ses.  fabriques ,  ^  1  journée. 

De  Dardjîn  à  Bam  ^h»  i  journée. 

Distance  totale ,  9  journées. 

De  Cboursisoi  ^WM>>â  k  Djireft  v>à^»^ii ,  on  compte  2  journées. 

De  Çhirdjan  à  Djireft  >  en  passant  par  Nad^iba  ii^^^b  \  ville 
dont  il  a  déjà  été  question,  4  journées,  savoir  : 

De  Çhirdjan  à  Hir^^i^^^ ,  1  journée. 

De  Hir  jA».  à  la  montagne  d'Argent  îLÂÂÏi  JjLtm ,  1  journée. 

De  là  à  Dari^Fared  ^j^j^^t  lieu  ferlôle  et  peuplé,  1  journée. 

De  là  à  Djireft,  1  journée. 

De  Çhirdjan  à  Khabiss.  jo^^ ,  ville,  6  jaurnées,  savoir  : 

De  Çhirdjan  à  Kaii^  ^  JT,  village ,  1  journée. 

De  là  à  FardiB  (j^s^^ ,  «  ville  et  lieu  de  marché ,  entouoée  dé 
ff  murs  en  terre  et  d'un  faxiboui^ ,  >  1  journée. 

De  là  à  Mahan  ^UU ,  «  petite  ville  entourée  de  cultures  où 
«  sont  des  sources  d'eau  coumnte,  »  1  journée. 

De  là  à  Nada*  ^«w,  bourg,  1  journée. 

De  là  à  Rarou  jjlj,  village,  1  journée. 

De  là  à  Khabiss.  {j^m^  y  i  journée. 

«  Cette  dernière  viile,  située  siu*  la  frontière  du  grand  désert, 
«  dans  la  partie  du  Keroiaxt  dont  le  ciimal  est  le  plus  chaud, 
«  est  peu  considérable,  naais^  bien  peu|Jiée.  D  y  a  de  Teau  cou- 
•  rante ,  beaucoup  de.  palmiers ,  des  fortifications  et  des  res- 
«  sources.  » 

De  Çhirdjan  à  Zarond  ^^jj^^  on  compte  4  jounnées,  savoir  : 

De  Çhirdjan  à  Yezdechir  jjlA^^^ ,  «jolie  ville,  offirant  beau- 


KIIABJSS. 


^  La  version  latine  porte  Nahiam. 
*  La  version  latine  porte  Ranand. 


SEPTIÈME  SECTION.  427 

«  coup  de  ressources,  entourée  de  murs  et  de  fossés,  munie  de     Feuillet  lo.s  recto. 
«  portes  et  possédant  plusieurs  bazars,  »  2  journées. 

De  là  k  Djiroud  à^jh^c».  y  ville  considérable ,  industrieuse  et 
commerçante,  1  journée. 

De  là  à  Zarend  «Kjj),  1  journée. 

«  Zarend  est  une  ville  de  moyenne  grandeur,  située  auptrès  du 
«  grand  désert,  entourée  de  murs  et  de  champs  cidtivés,  et  où 
«  l'on  fait  un  beau  commerce.  Il  y  a  des  ateliers  de  corroyage , 
«  OÙ  Ton  fabrique  des  sangles  (pour  les  montures),  lesquelles 
«  sont  transportées  dans  Tlrâc  et  jusqu'en  Egypte.  » 

L'itinéraire  de  Djireft  à  Roustac  dans  le  Fars  ^1  çj^  ^U^l 
(j»;U,  est  comme  il  suit  : 

De  Djireft  à  Canat  el-Cham  ^\uekJ\  c»Ljls,  roustac  \  1  jour- 
née. 

De  là  à  Ma'oun  ^j^yt^,  «  petite  ville  avec  marché ,  »  1  journée. 

De  là  à  Welasgherd  ^^jfr^^^,  yiUe  dont  le  nom  s'écrit  aussi 
Welaskerd  ^^X*w^j  par  un  iï'e/^ciWlj,  i  journée. 

«  Quoique  peu  considérable  en  étendue ,  cette  ville  est  très- 
«  florissante  et  très-peuplée.  »  C'est  là  qu'on  prend  la  route  qui 
conduit  à  Hormuz. 

De  Welasgherd  à  Adarkian  (jl^^^l,  petite  ville,  1  journée. 

De  là  à  Djeïrouman  ^Uj^>l>,  «jolie  ville,  lieu  de  réunion, 
«  de  marché  et  d'approvisionnement,  »  1  journée. 

De  là  à  Kechestan  ^U^yâ^âi ,  «  bourg  bien  peuplé ,  »  1  faible 
journée. 

De  là  à  Roustac  ^Vx^,  2  journées. 

«  Pour  se  rendre  de  Djireft  à  Hormuz  la  maritime  iUX>-LJI  j.«^, 
«  on  passe  d'abord  à  Canat  el-Cham  j»UJt  oUs ,  1  journée. 


WBLASOHERD. 


^  Voyez,  au  sujet  du  mot  raoïtac^  le  passage  traduit  p.  3g8  ci-dessus. 
'  Cette  viQe  est  généralement  indiquée,  sur  les  cartes,  sous  le  nom  de  Welaz- 
gherd. 

54. 


428     .  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  io5  recto.         «  Puis  à  Welasgherd  ^^^^^  où  la  route  se  dirige  vers  Touest, 

«  1  journée. 

«  Puis  à  Kouneîn  cj^jS",  ville  de  moyenne  grandeur,  très-bien 
«  bâtie  et  très-agréable ,  i  journée. 

«  Puis  à  Metouban  ^^Wydl ,  2  journées ,  dont  une  jusqu'à  la 
«  rivière  de  Welkian  ylCJ^  j^yi,  et  Tautre  de  cette  rivière  à  Me- 
«  touhan. 

«Puis  à  Hormuz^y*^,  ville  dont  nous  avons  donné  une  des- 
«  cription  sur  laquelle  il  est  par  conséquent  inutile  de  revenir, 
«  3  journées.  » 

L'itinéraire  d'Hormuz  à  Barem  «;L  ^  est  comme  il  suit  : 

D'Hormuz  à  Choura  tj^,  «village  situé  sur  les  bords  de  la 

«  mer,  sans  murs  de  circonvallation  et  sans  mosquée ,  dont  les 

Feuillet  io5  verso.    «  habitants  se  livrent  à  la  pêche,  car  la  côte  est  très-poisson* 

«  neuse ,  »  3  journées. 

De  là  à  Rouaîset  ca«mu^j,  ville,  3  jouméesr. 

De  là  à  Barem  |^lf ,  3  journées. 

«  Rouaîset  est  une  ville  agréable,  dont  les  environs  se  com- 
«  posent  de  jardins  et  de  vergers  de  palmiers. 

•  Le  persan  est  la  langue  de  tous  les  habitants  du  Kerman ,  à 
«  l'exception  des  Cofs  ^jaÀii\  ^,  qui  parlent  une  langue  différente. 
«  Quant  aux  montagnes  qui  confinent  avec  le  Mekran,  et  qui 
«  sont  connues  sous  la  dénomination  de  montagnes  froides,  elles 
«  sont  habitées  par  des  peuples  qu'on  appelle  Ahwas  (j»l^.^l  ou 
<c  Hawas  cr t^^ .  Agriculteurs  et  nomades ,  ils  possèdent  des  cha- 
«  meaux ,  des  troupeaux ,  des  propriétés  qu'ils  viennent  habiter  et 
«  beaucoup  de  palmiers.  On  tire ,  du  pays  des  Ahwas  et  des  en- 


'  La  version  latine  porte  Fares. 

'  Les  mss.  portent  itâJuJI  el-ATs  ou  fjaÂiiJt  el-Cafs.  Pour  faire  disparaître  toute 
incertitude,  un  annotateur  a  mis  en  marge  du  ms.  B.  :  g^jàilt  joAiUti  Cofs  par  un 
dhamma.  Nous  adoptons  volontiers  cette  leçon. 


SEPTIÈME  SECTION.  429 

virons,  du  sucre  qu'on  transporte  dans  le  Sedjestan  et  ailleurs.     Feuillet  io5  verso. 

«  Les  monnaies  qui  ont  cours  dans  le  Kerman  sont  le  dirhem 
et  le  dinar. 

«  Il  existe  »  dans  cette  province ,  des  montagnes  hautes  et  es- 
carpées, telles  que  les  montagnes  de  Cofs  jaJuUI  JIas^,  les 
montagnes  froides  i^jUIl  Jlf»-  et  celles  qui  contiennent  des 
mines  d'argent  SUaJlJ)  (j^^a^  JUr»- .  Le  pays  est  coupé  par  de 
vastes  déserts  et  des  solitudes  arides,  et  les  cultures  et  lieux 
habités  n'y  sont  pas  contigus  comme  ils  le  sont  dans  le  Fars. 

«  Les  montagnes  de  Cofs  s'étendent  jusqu'au  golfe  Persique. 
Elles  sont  bornées  au  nord  par  le  pays  de  Nadjirman  ^^^ — ^ 
^U^H^L;  au  sud,  par  la  mer  et  par  une  partie  des  déserts 
du  Mekran;  à  l'ouest,  par  la  mer  et  par  une  portion  du  Bo- 
lous  ^j^i  y  et  des  districts  de  Matihan  ^l^U  ^  et  d'Hormuz  ^. 
On  dit  que  ces  montagnes  sont  au  nombre  de  sept,  et  que 
chacune  d'elles  est  gouvernée  par  un  chef  particulier.  Les 
peuples  qui  les  habitent  sont  une  espèce  de  Kurdes  très- 
braves  et  très-farouches,  de  complexion  maigre  et  de  couleur 
basanée.  Ils  possèdent  des  troupeaux ,  des  essaims  d'abeilles  et 
des  palmiers.  Au  nord  sont  les  Bolous  ^^^^  «  peuples  qui  ha- 
bitent tout  à  fait  au  pied  des  montagnes  et  qui  sont  remar- 
quables par  leur  bravoure ,  leur  puissance ,  le  nombre  de  leurs 
troupes  et  la  sécurité  qui  règne  sur  leurs  chemins.  Us  jouissent 
d'une  existence  prospère,  vivent  sous  des  tentes  de  poil  comme 
les  Arabes ,  et  sont  redoutés  de  leurs  voisins  '. 

«  Les  montagnes  froides  ïù^jXaI]  Jl^^  forment  divers  rameaux 
d'une  chaîne  qui  s'étend  au  nord-ouest  de  Djireft.  Elles  sont 
fertiles,  productives  et  boisées.  C'est  une  contrée  où  il  tombe 

« 

'  Le  ms.  A.  porte  Mertedjan,  ^j\s^^  • 
*  Le  même  ms.  porte  Farmes ,  (jt^jà- 

'  Voyes,  au  ^ujet  des  Balous  ou  des  Bolous,  les  auteurs  cités  par  M.  W.  Ouseley 
dans  son  appendice  à  YOriental  Geography,  page  a88  et  suivantes. 


Feuillet  io5  verso. 


430  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  de  la  neige  tous  les  ans ,  et  dont  les  habitants  sont  vertueux  et 
«  innocents  en  paroles  comme  en  àttions.  On  y  troti^rfe  ttes  mines 
«  de  fer  dont  les  produits  sont  d'excellente  qualité. 

«  A  ces  montagnes  touchent  les  knontàgne^  ilfes  tninès  d*ar- 
«  gent  sùàiS)  ^<Xm  JUi>*  ,  situées  au  înidi  de  Djireft  uo^.^^^^  ^ 
«  et  à  1  journée  du  Darifared  ^j^î)'^,  district  mûntueui»  fertile, 
«  couvert  de  villages  et  d*habitatioû$:  » 

Quant  au  grand  désert,  on  appelle  ainsi  celui  ijul  s'étend 
entre  le  Kerman,  le  Fars,  le  Moultan,  le  Sedjestiain,  lé  tou- 
hestan,  une  partie  du  Khorasan  et  jusqu'auprès  des  pays  de 
Coumes  (j-wr^i  :>'^  et  de  Reï  ^^j.  H  y  existe  peu  d'habitants, 
«  mais  beaucoup  de  malfaiteurs  et  de  brigands,  attendu  i^ab- 
«  sence  de  toute  administration  tutélaire.  Ce  désert  est  envi- 
«  ronné  de  peuplades  qui  diffèrent  entre  elles  soUs  \e  rapport 
«  des  langues  et  du  costume,  et  qui  proviennent  soit  des  dé- 
«  pendances  du  Khorasan,  du  Coumes  et  du  Sedjestan,  soit  de 
«  celles  du  Kerman ,  du  Pars ,  d'Ispahah ,  de  Cachan  et  de  Reï. 
«  Vu  la  difficulté  qu*il  y  a  de  voyager  k  cheVal,  on  traverse  la  con- 
Feuillet  io6  recto.     «  tréc  avcc  dcs  chameaux  de  charge,  et  cela  non  sans  éprouver 

«  de  grandes  peines,  par  des  chemins  connus  et  dont  on  ne 
«  saurait  s'écarter  sans  courir  le  risque  de  périr,  à  cause  de  là 
«  quantité  d'aventuriers  et  de  voleurs  qui  vont  se  réfugier  dans 
«  ces  déserts.  Leurs  retraites  les  plus  assurées  sont  les  montagnes 
«  connues  sous  les  noms  de  Kerkech-Kouh  àjffj^SjS^et  de  Siah- 
«  Kouh  ôjS^dLu»»,  où  ils  enterrent  leurs  richesses  et  cachent  leurs 
«  approvisionnements.  La  première,  Kerkech-Kouh  àjS^fjS^y  est 
«  peu  considérable,  mais  isolée  et  séparée  *  de  toutes  les  autres  qui 
«  environnent  le  désert.  On  dit  que  la  circonférence  de  sa  base 
«  est  d'environ  6  milles;  il  en  surgit  quelque  peu  d'eau.  Au 


^  Cet  isolement  de  montagnes  8*éleyant  abruptes  da  milieu  des  plaines  est  en 
effet  un  trait  caractéristique  de  certaines  parties  de  la  Perse. 


SEPTIÈME  SECTION.  451 

«  sommet  de  la  montagne  est  un  plateau  dont  les  pentes  sont    Feuillet  io6  rccio. 
«  esc^ées  et  de  difficile  accès.  Quiconque  dt^erchf^  1491  ^ile  dans 
«  le  flanc  de  ces  rochers  est  sûr  ^  A  y  être  ps^:  décQMyert*  La 
«  moQta^e  dite  Siafahl^ouh  «p  « W  i  V^V^  ^Ipig^ëe  4^  la  pfécé-    . 
«  dente ,  est  également  un  repaire  de  voleurs.  » 

Les  chemins  connus  et  frayés  qui  çxistei:\t  dans,  c^  désert  $ont 
en  petit  nombre.  Nous  allons  CQp4o4^pt  |e3  ind^^i^r  en  4^^1- 

Le  premier  est  celui  qui  cond^;^  4§  Fphfedj  ^J^^vi^e  dé- 
pendante du  Kerman ,  au  pays  de  Se<]y<çst^n  ^  x  f^^f^  j^\  Jl . 

De  Fobrec^  s>^  à  el-4i«  Uf^«i«fc  et.  à  el-Abarjl|iH^,  on 
cpMpt^  9  L  willes. 

De  là  ji  \hvâ^  d-M^açé  jib^tf  ç^^.  ^  i.  wUesi^ 

D^.  Ik  k  B^9^t  MA'bqtd  4i4f^  Mi;»  3 1  wiUe^r 

De;  lia,  h  Asnid  «Nôâ^I  ,  3  7  pailles* 

De.  là  4  Bera'an  Jif^ji  (911  IcicaW  yU^),  a4  ïpiUe^ 

De.  U  à  Bir  êl-Cadhi  <^UiI>w,  a  4  n^illes. 

De.  là  il  Haai^k  4tUt>»  i.B  mWm, 

De  là  à  Kiaroulseîf  UbuJ^jlâi  (  cfu  l^i^rQul^elf  ui^j^l^  \y 
13  milles. 

De  là  h  Bamrdin  ^^^ ,  1 4  milie;. 

De  là  à  DjarovA  (jijt^i  ^4  miUe^. 

De  là  à  la  viUft.  dfr  S^djealw  y)*-^  W^^,  4  8  «ïiUf/»- 

Le  second  itinéraire  ds^iOf^i  i.e  Banpachîl^  <is>4U^>^  à.Se4jes- 
tan,  savoir  :  de  Barmachïn  à  B0rban\^U^(ou  Bfli^P  o^^)^ 
oà  imet  source  jaillit  du  pied  de  la  i»Qlit;ignQ>  1  j^ui^ée» 

De  là  à  Mçdrs^  iljd»^  où  Foa  trouve  smafli  4e  Teaiii,  1  journée. 

A  I^mrah  Abaid^  :>{$  «1)^^,  i  joufn^»    , 

A  Boliat  elrGadhi  (^\iil  H^^  1  journ^ée» 

A  Darek  «d^b ,  1  journée. 

^  Cette  station  mancpie  dans  le  m».  &»       . 
*  La  version  latine  porte  Cqermasin. 


452  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  1 06  recto.         \  Djaroun  y^jW^,  1  joumée. 

A  Sedjestan  ^bu^,  i  joumée. 

Toutes  ces  jourilées  sofit  faibles. 

En  partant  de  Bartnachin  on  peut  prendre  par  Kerwah 
1  journée. 

De  là  à  Nedbah  dl^-Xj  \  i  journée. 

Puis  à  Cherwa  ïj»^,  i  joumée. 

A  Temanih  ^Uv  i  journée. 

A  Mastikh  ^^^^a^  i  journée. 

Mastikh  est  une  petite  ville  située  au  milieu  du  désert  et  dé- 
pendante du  Kerman,  bien  qu  elle  soit  séparée  de  cette  province. 
Cette  ville  est  populeuse  et  entourée  de  champs  cultivés  et  de 
palmiers,  en  quantité  suffisante  pour  la  consommation  de  ses 
habitants.  Il  y  a  ici  deux  routes:  Tune,  celle  de  droite,  qui 
conduit,  en  7  journées,  à  Sedjestan;  l'autre ,  celle  de  gauche, 
qui  se  dirige  vers  Hérat  i\j^.  Quand  on  prend  la  première,  on 
se  rend ,  par  le  désert ,  de  Mastikh  à  Diren  ^^^ ,  où  est  une 
source  d'eau  vive,  1  journée. 

Puis  au  puits  de  Kerdoudj  ^3^^ {on  Kerdouh),  1  joumée. 

A  Robat  Naberdj  ^j^U  U{;^  lieu  inhabité,  1  joumée. 

A  Tarest  Bad  ^l^  o^jb  (ou  Narest  Bad),  aiguade,  1  joumée. 

A  Basbiad  dlf^lf  ^  station  inhabitée,  1  joumée. 
"  'A  Sadah  ^(«x^»  (ou  Madah),  1  joumée. 

A  Sedjestan  ^J\Xm:ft^  1  journée. 

Pour  se  rendre  de  Mastikh  ^^UMy«  à  Hérat  ïl^ib,  on  prend  à 
gauche  et  Ton  parcourt  deux  stations  désertes,  2  journées. 

Puis  l'on  parvient  à  une  troisième ,  dite  Robat  Tzzet  i^  bl^ , 
qui  quelquefois  est  habitée  et  quelquefois  déserte;  1  joumée. 


^  Ou,  d*après  la  version  latine,  Godma. 

*  La  version  latine  porte  «  hospitium  lanouh  ». 

'  Ibid.  Fesad. 


SEPTIÈME  SECTION.  435 

De  là  à  Medarjiîoi,  i  journée. 

Puis  à  Cariât  Salem  ^  ii^,  grand  village  entouré  de  champs 
cultivés,  1  journée. 

A  Robat  Hasak  Slm^  lot^,  i  journée. 

A  Nadem  |»<>o,  i  journée. 

A  Semendjan  ^l^Uyi*,  i  journée. 

A  l'étang  de  Nadjah  to-b  \  i  journée. 

A  Medhan  ^jU-o^  (ou  Merdjan  ^jU*-^),  i  journée. 

A  Soudan  ^j\:>ym  (ou  Serdan  ^î^^),  i  journée. 

A  Nechet  CA^àJ,  i  journée, 

A  Kerderem  pj>J^j  i  journée. 

A  A'tiah  «Uk^ ,  i  journée. 

A  Courra  iji^  dépendance  du  Sedjestan,  où  a  lieu  la  jonction 
de  la  présente  route  avec  celle  qui  conduit  de  Sedjestan  à  Hé- 
rat ,  i  journée. 

De  Courra  à  Derrah  $j:> ,  i  journée. 

De  Demih  Kouîskan  ^j^<mJt^  «^^  à  Her^chan  y Uî;^  ^,  dépen- 
dance d'Asferan  yt^^JL^wt,  place  frontière  du  pays  de  Hérat, 
1  journée. 

De  là  à  Taqueduc  de  Sora  ^j^  «^Us,  i  journée. 

De  cet  aqueduc  à  la  montagne  noire  i>ym^\  Sj^s^-^  \  journée. 

De  là  à  Madman  ^Uà^  (ou  MadmarjUOw»),  i  journée. 

Et  enfin  à  Hérat  'i\jA^  i  journée. 

Pour  se  rendre  de  Barmachïn  c:XHâU^  à  Cariât  Salem  y^  xjji , 
on  prend  une  route  nouvelle  qui  passe  par  Darsenan  ^U^^b, 
«  village  où  il  existe  des  sources  d'eau  vive,  beaucoup  de  pal- 
«^miers,  et  au  delà  duquel  on  ne  trouve  pas  de  lieux  habités,  » 
1  journée. 


Feuillet  106  recto. 


Feuillet  106  verso. 


'  La  version  latine  porte  lafa,  Mergian,  Serdan,  Bost  et  d'autres  variantes  qu'on 
trouvera  à  la  page  iSa  de  cette  version. 

*  Le  ms.  A.  et  la  version  latine  portent  Khorasan.  Il  existe  en  effet,  soit  en  Ai-    * 
çiénie.^oit  en  Perse,  ilivers  villages  de  ce  nom.  Ce  nom  est  écrit  ^LâL^  p.  46 1. 

55 


Û34  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuiiiet  106  veno.        De  là  à  Ras  cl-Ma  \JLI  ^\j,   i  journée.  Ras  el-Ma  est  une 

«  source  dont  les  eaux  s'écoulent  dans  un  grand  lac.  » 

«  A  partir  de  là,  on  a  4  journées  de  déserts  à  traverser.  Ces 
«journées  sont  fortes,  les  déserts  contigus  et  la  route  dange- 
«  reuse.  » 

De  Cariât  Salem  ^^.«JU  a^  à  Sedjestan  ^Uu«u^,  on  compte 
lo  journées. 

Et  du  même  lieu  à  Derrah  Sj^,  lo  journées. 

«  Derrah  o)^^  est  un  grand  village  situé  dans  le  voisinage  du  lac 
<  où  s'écoulent  les  eaux  du  Hindmend  «)cJU««xjl^  (principal), 
«  fleuve  du  Sedjestan.  » 

ITINÉRAIRE    DE    RHABISS    (joaa».    AC    KHORASAN    ^LmI;^. 


«  Khabiss  est  une  petite  ville  dépendante  du  Kerman  et  située 
«  sur  la  lisière  du  désert.  Il  y  a  de  Teau  courante,  beaucoup 
R  de  dattiers,  et  les  céréales  y  sont  à  bon  compte.  De  Khabiss  à 
«  un  lieu  nommé  Dowarec  v3j'^«^t  i  on  compte  i  journée.  Ce  lieu 
«  est  couvert  de  constructions  ruinées ,  sur  un  espace  aussi  grand 
«  que  la  vue  peut  s'étendre.  Il  y  a  des  monticules  qui  prouvent 
«  que  ce  lieu  était  jadis  habité ,  et  cependant  on  n'y  voit  ni  puits, 
«  ni  fontaine ,  ni  source ,  ni  aucun  indice  d'eau  ^  ;  de  là  à  Sour 

'  Ou  Zerrah.  Cette  indication,  qui  8*accorde  avec  les  observations  modernes,  est 
précisée  par  notre  auteur  dans  les  termes  suivants  : 


.%\      X, 


u 


^Mt^ 


*  Voici  également  le  texte  de  ce  passage,  qui  n*est  pas  sans  intérêt  : 


SEPTIÈME  SECTION.  455 

«  Roud  ^3jjj>-»»\  lit  de  torrent  dont  le  sol  est  couvert  de  sel  et    FeuiHci  106  verso. 
«  où  coulent  seulement  des  eaux  pluviales.  Les  terrains  de  ce 
«  désert  sont  (en  général)  salés. 

«  De  là  à  la  montagne  de  Narsak  «flUwjby  1  journée. 

«  Puis  à  un  lieu  connu  sous  le  nom  d'el-Houdh  ^^Â ,  où  se 
«  rassemblent  les  eaux  pluviales,  1  journée. 

«  A  Ras  el-Ma  U)  ^1; ,  source  dont  les  eaux  tombent  dans  un 
«  étang  et  arrosent  quelques  cultures  suffisantes  à  peine  pour  la 
«  subsistance  d'une  ou  de  deux  personnes  au  plus ,  a  journées. 

«  A  Kourkouré  Sj^^j  lieu  dépendant  du  Kouhestan  ^bu^^, 
«  sur  la  frontière  du  désert, (la  distance  manque). 

«  A  Houseb  v«^>>  9  petit  château  fort ,  2  journées. 

«A  Khourj^,  2  journées. 

«  A  Gain  (^1»  ^,  ville  capitale  du  Kouhestan ,  dans  le  Khorasan , 
«  1  journée.  » 

ITINÉBAIRE    DE    DOWAR  j\^^    A    XORIN    {^j^^,    BANS     LE     KHORASAN. 

«Dowarjljd  est  une  ville  bien  peuplée  et  dominée  par  deux 
«  châteaux-forts.  Il  y  a  de  Teau  courante,  des  palmiers  et  quel* 
«  ques  champs  cultivés.  Cette  ville  est  dans  les  limites  du  Ker- 
«  man. 

«  De  là  à  un  lieu  nommé  Koudra  ^^j^^.,g> ,  misérable  station 
«  sans  maisons ,  avec  une  source  peu  abondante ,  1  journée. 

«  Puis  à  Sebward  (Sebzawar?)  j^a^,  fort  ruiné,  avec  quelques 
«  palmier^  qui  a  été  délaissé  par  crainte  des  voleurs. 

«  A  Derdan  (jt:^>,  lieu  sans  habitations,  1  journée. 

«  A  Rend  o<jj ,  lieu  inhabité  où  se  trouve  une  citerne  qui  re- 
«  çoit  les  eaux  pluviales,  1  journée. 

Je  présume  qu*il  faut  lire  ^^jjy&^  ce  qui  signifie,  en  persan  «  rivière  saumâtre. 
1^8 1D88.  portent  ^b,  ^U  et  ^fe.  Nous  adoptons  cette  dernière  leçon  comme  * 
la  plus  conforme  aux  indications  données  par  les  cartes. 

55. 


Feuillet  106  verso. 


Feuillet  107  recto. 


436  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  De  cet  étang  à  Banend  «XÂjlf ,  hameau  fortifié  qui  se  compose 
«  d'une  vingtaine  de  maisons  et  où  se  trouve  un  cours  d'eau 
«  qui  fait  tourner  une  petite  meule;  palmiers  et  champs  cultivés; 
1  journée. 

n  A  2  farsakhs  ^  avant  d  arriver  à  Banend  on  trouve  tine  source 
«  entourée  de  plantations  de  palmiers  et  de  quelques  maisons 
qui  ne  sont  fréquentées  que  par  des  voleurs.  Les  habitants  de 
Banend  s'entendent  entre  eux  pour  protéger  ces  plantations. 
«  De  Banend  à  Arda'a  a^>)I,  misérable  station,  i  journée. 
«  De  là  au  puits  de  Chek  ^iLSij^,  qui  fournit  de  très-bonne 
eau,  1  journée. 
«  De  là  à  Khourj^^,  lieu  inhabité  et  situé  à  2  journées  de 
Houseb  u.%^^^,  1  journée. 

«  De  Khoùr  à  Korîn  (^ji^,  dépendance  de  Nisabourj^^Lû  dans 
le  Khorasan,  3  journées.  » 


ITINÉRAIRE    DE    TEZD    d>^^    A   BARGHIN    (:^j4 


« 


«  De  Yezd  à  Hira  Hj-^t^"^  «  source  et  citerne  où  tombent  les 
eaux  pluviales;  pays  désert  :  1  journée. 

«  De  là  à  Khorané  joI^  ,  bourg  bien  peuplé ,  pouvant  mettre 
sur  pied  plus  de  200  hommes  armés;  cultures,  jardins*  eau 
courante,  château-fort  construit  sur  une  colline  de  forme 
ronde,  dont  le  pied  est  baigné  par  une  rivière  qui  arrose  les 
vignes  et  les  jardins;  lieu  connu  de  toute  ancienneté  par  sa 
fertilité  :  1  journée. 

«  De  là  à  la  colline  de  Chah  Sind  JOU  »U  J^ ,  station  déserte 
où  Ton  ne  trouve  que  deux  citernes  destinées  à  recevoir  les 
eaux  pluviales,  1  journée. 


'  Environ  3  lieues  communes. 

'  Les  manuscrits  portent  ^j^  Berd  ;  mais  il  n  existe  en  Perse,  du  moins  à  notre 
connaissance,  aucune  ville  de  ce  nom.  Voyez  ci-dessus  «  p.  419* 


SEPTIÈME  SECTION.  457 

«De  là,  par  le  désert,  à  Sa'inda  I^xjl^U,,  fort  contenant  en-    ^^«uiiiei  107  recio 
«  virôn   100   hommes;  source  d^eau  courante,  cultures,  aque- 
«  ducs,  jardins;  bien  moins  peuplé  et  moins  bien  fortifié  que 
«  Khorané,  dont  il  vient  d*être  question  :  1  journée. 

«  De  là,  par  le  désert,  à  Bost  Barem  ^^l^  ou*^,  lieu  inhabité; 
<  khan  ou  caravansérail;  eau  de  puits  :  1  forte  journée. 

«  De  là  à  Robat  Mohammed  «x^  Ll^ ,  fort  habité  par  une 
«  trentaine  d'hommes;  sources,  cultures  :  1  faible  journée. 

«  A  Rik  Jl»;,  lieu  inhabité  où  est  un  canal  destiné  à  conduire 
K  les  eaux  dans  une  citerne;  sables  qui  couvrent  un  espace  de 
«  6  milles  d'étendue  :  1  journée. 

«  A  Mehleb  4fJlylt,  lieu  désert;  caravansérail,  source  :  1  jour- 
«  née. 

«  A  Robat  Houran  ^j^jy^  ^lf;«  fort  construit  en  pierres  et  en 
«  plâtre,  gardé  par  trois  ou  quatre  hommes;  source;  point  de 
«  cultures  :  1  journée. 

«  A  Zad  Adjret  à^l  ^Ij,  lieu  inhabité;  puits  et  caravansérail: 
«  1  journée. 

«A  Bostaderan  (^^Ij^Um^,  1  journée. 

«  A  Bann  ^^  village  contenant  au  moins  5oo  âmes;  eau  cou- 
•  rante,  cultures,  pâturages  et  troupeaux  :  1  journée. 

«De  là,  par  le  désert,  à  Radouïé  iy^^lj^;  eau  courante,  mais 
«  point  d'habitants  :  1  journée. 

«De  là,  également  par  le  désert,  à  Riken  ^^j^  fort;  cul- 
«  tures,  sources  d'eau  courante,  lieu  presque  toujours  inhabité  : 
«  1  journée. 

«A  Ansist  cMy>i>.5<i>jl ,  lieu  désert,  1  journée. 

A  Enfin  à  Barchïn  {jifAjj^  auprès  de  Nisabour,  i  journée. 


'  Cette  station  et  la  suivante  manquent  dans  le  ms.  A. 


458  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  1 07  recto.  AUTRE    ITINÉBAIBE,    PASSANT    PAR    YEZD,    ISPAHAN    ET    BABEIN. 

«  Les  trois  routes  se  réunissent  à  Korïn  {^J^^  gros  village  non 
«c  entouré  de  murs,  dont  la  population  s'élève  à  près  de  2000  in- 
«  dividus.  Ce  village ,  dont  le  territoire  est  considérable ,  est  si- 
«  tué  à  9  milles  de  Tubbus  ^y^jio . 

«  De  Yezd  à  Chour  j^ ,  puits  d'eau  salée  sur  la  frontière  du 
«  désert,  1  journée. 

«  A  Biré  ijxi ,  hameau  dépendant  du  Kerman  et  peuplé  d'une 
«  dizaine  d'individus,  1  journée. 

«  A  A'ïn  Mo'oul  iyu^  (jv^  S  1  journée, 

«  A  A'mou  Souh  ^yjm  ^ ,  source  considérable  jaillissant  d'un 
«  fond  d'argile  rouge.  Les  montagnes  environnantes  sont  de  la 
«  même  couleur  :  2  journées. 

«A  Bir  Hâd  ^l».^,  source,  lieu  inhabité,  1  journée. 

«A  Zardjouïn  (^4^j[>,  citerne  recevant  les  eaux  pluviales, 
«  1  journée. 

«A  Chourj^,  source  d'eau  saumâtre,  lieu  désert  où  sont 
«  des  voûtes  inhabitées,  1  journée. 

«  A  A'in  Mo'oul  àyuè  (jvx^,  source,  sans  habitations,  1  journée. 

«  A  Korïn  ^^'i  2  joiunées. 

«  A  1  2  milles  de  cette  dernière  station  est  un  grand  lac  qui 
«  reçoit  les  eaux  de  pluie  et  les  torrents. 

«Toute  cette  route  est  dangereuse.  Les  journées  sont  en  gé- 
«  néral  fortes,  et  on  ne  voyage  qu'avec  appréhension  et  en  toute 
«  hâte.  Dans  le  désert,  entre  Cbour^^  et  Biréh  a^,  à  droite  et 
«  à  2  farsakhs  de  la  route  qui  mène  du  Khorasan  au  Kerman,  on 

Le  ms.  A.  porte  2»%Ajt.«  mv^  • 
*  Même  observation. 

Le  même  ms.  porte  ici  ^w^Sl  au  surplus,  la  plupart  de  ces  noms  de  lieux  ne 
se  trouvant  indiqués  ni  sur  les  cartes,  ni  dans  les  relations  de  voyage,  il  devient 
très-difficile  de  les  transcrire  exactement 


SEPTIÈME  SECTION.  439 

■  voit  des  sculptures  en  pierre  représentant  toute  sorte  de  fruits,     FeuiUei  107  recto. 
«  tels  que  des  noix ,  des  amandes ,  des  pommes ,  des  poires ,  des 
«  oranges,  etc.  » 

ITIMSRAIBE    DE    BABBIM    ^js^lf    A    NISABOUR  J{>^UjiJ  . 

«De  Babeïn  à  Darmoud  ^y^Ji^^  lien  désert,  1  journée. 

«  A  Houmlé  ikMyM^ ,  citerne ,  1  journée. 

«A  Badan  ^blf,  constructions  vodtées  et  en  ruines;  puits, 
«  1  journée. 

«  A  Dehek  Jl^^  ,  sables  ;  colline  de  terre  rouge  et  dure  ;  puits , 
«  1  journée. 

«  A  Ba'alik  Jh^Juuj  ,  source  peu  abondante  ;  lieu  inhabité , 
«  1  journée. 

«  A  Send  Bend  «xjo  «XJU» ,  fort  ruiné ,  peu  d'eau ,  i  journée. 

«A  Rechdad  di4)Uv;,  lieu  situé  au  pied  d'une  montagne,  fort 
«  où  se  trouve  un  puits,  lieu  désert 

«A  Derné  iijj>  (ou  Derié  ^j^)^  petit  village  situé  sur  une 
<i  éminence,  1  journée. 

«  A  Nimkethroud  ù^^^J^C^^,  citerne,  1  journée. 

«  A  Korïn  (^^i  1  journée. 

«  La  route  d'Ispaban  à  Korïn  est  dangereuse  ^  peu  habitée  et 
«  peu  fréquentée  à  cause  des  déserts,  des  montagnes*  et  des 
«  voleurs  qu'on  est  exposé  à  y  rencontrer. 

«  On  passe  par  les  lieux  suivants  : 

«D'Ispahan  à  Andra  i[;«>wt,  montagne  au  milieu  d^un  désert,    FeuHiei  107  verso. 
«  puits,  1  journée. 

«  A  Neder  Sar^L^jOw  (ou  Beder  Sar  jL-i»  j*K-j),  lieu  désert, 
•  puits,  1  journée. 

«A  Afchout  ^yAà\j  citerne,  1  journée. 


'  Le  ms.  A.  porte  ^j^^^SJi  Temkiroud. 


440  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  j  07  verso.         «  A  Jaderan  ob^'j  1  montagne  au  pied  de  laquelle  est  une 

«  source;  repaire  de  voleurs,  i  journée. 

n  A  Badkhan  Bad  ^If  (^«x^,  lieu  ruiné  et  désert,  i  journée. 

«  A  Khaïdidjîn  (jjvj»-«Ka^,  lieu  désert,  source,  i  journée. 

R  A  Demindar^i4>JîMtd,  source  dans  un  bas-fond,  i  journée. 

«  A  Adan  Bad  ^L  ^^l^xx,  i  journée. 

0  A  Korîn  {^^^  2  journées. 

«  On  peut  prendre  de  Khaïdidjîn  (^  i^i».^^  par  Marsan  ;^U*;U, 
«  défilé  de  montagnes  où  Ton  trouve  de  l'eau  dans  une  ca- 
«  verne  :  1  journée. 

«  De  là  à  Na'ïs  (j^ny^,  1  journée. 

ff  A  Dema'dîn  (^iXA«â,  fort  de  peu  d'importance,  1  journée. 

«(  A  Badmé  iU>lf ,  source ,  1  journée* 

«  A  Hasekïn  (^^vJ^U. ,  1  journée. 

«  A  Bedrest  ouM^«Kr,  1  journée. 

^  A  Cabresah  a^j^,  1  journée. 

a  A  Nisabour  j^Uoii  18  milles^ 


ITINERAIRE    d'iSPAHAN    A    BEI. 


D'Ispahan  à  Dalhi  ^Is  \  village,  1  journée. 

De  là  à  Robat  A'mer^U  IsU),  «  lieu  aujourd'hui  désert,  mais 
«  précédemment  occupé  par  une  peuplade  qui  veillait  à  la  sûreté 
«  du  chemin.  Il  y  a  une  citerne  où  s'écoulent  les  eaux  d'un 
«  ruisseau  venant  de  l'occident.  » 

Puis  à  Robat  abi-Aly  ben-Rustem  f^j  {^  ^  (^  ^}^  1  Y^^^^ 
née. 
.  A  Derrah  dj* ,  place  petite ,  mais  forte ,  i  journée. 

A  la  ville  de  Cachan  (^l^âls,  par  des  lieux  déserts,  stériles- cl 
dangereux,  2  journées.  .. 


'   La  version  latipe  porte  Dalge. 


*  t 


SEPTIÈME  SECTION.  441 

À  Cariet  el-'Mac^ous  ur>^^  ^^  *  village  dont  les  habitants    FeoiUet  107  veno. 
«  sont  ignicoles,  »  1  journée. 

A  Coiim  a2,  belle  ville  entourée  d'habitations,  1  journée. 

<r  Le  pays  compris  entre  Coum  et  Cariet  el-Madjbus  est  par- 
«  semé  de  villages  et  de  lieux  habités.  > 

A  Kadj  jrl^S  «  village  à  demi  ruiné  où  Ton  n*a  que  de  Teau  de 
«  pluie,  »  1  journée. 

Par  le  désert,  à  Deir  el-Hissn  ^  m  A ^^,  «château-fort,  bien 
«  construit  en  bricpies  et  en  plâtre ,  contenant  des  habitants  et 
«  une  garnison,  »  1  journée. 

A  Dorza  f^»,  «ville  de  grandeur  moyenne,  possédant- une 
«  mosquée,  des  édifices'^  des  champs  cultivés  et  de  Teau  coii-- 
«  rante,  »  1  journée. 

«  (La  route  passe  entre  les  montagnes  dites  Kerkecfa-Kouh 

1  ^yS'fjiS^et  Siah-Kouh  •^û\4^).  » 

De  là  à  Reî  ^^1 ,  grande  ville  dont  nous  donnerons  plus  tard 
la  description,  s'il  plaît  à  Dieu,  1  journée. 

Il  existe  une  autre  route  dTspahan  à  Reî,  par  le  désert,  pas-* 
sant  adtre  les  deux  montagnes  dont  il  vient  d'être  question.  A 
partir  de  Deîr  el-Hissn  ^jmJLj^:^  ,  vous  prenez  k  gauche  à  travers 
les  montagnes  ;  de  ce  lieu  à  Siah-Koub  •>-&  «^hm»  »  on  compte 
12  milles.  *  ' 

(  D'une  montagne  à  l'autre  l'intervalle  est  de  1 7  milles.  ) 

Vous  revenez  ensuite,  en  prenant  k  droite,  1  Dorza  f^d, 

2  1  milles. 

Et  ensuite  à  Reî. 

Telles  sont  toutes  les  routes  existantes  dans  ce  désert.  Après 
nous  être  efforcé  de  lés  décrire  aussi  bien  qu'il  dépendait  de 
nous,  nous  allons  passer  à  ce  que  la  présente  section  embrasse 
de  relatif  au  Sedjestan.  Nous  disons  donc  que  les  (principales) 

I. 

'  La  version  latine  porte  ad  civitatem  Kas. 

56 


Fenîllet  107  verso. 


ZAHElfDI  '. 


Feuillet  108  recto. 


442  TROISIÈME  CLIMAT. 

villes  de  cette  proviaee  sont  :  Zarendj  ^jj ,  Kîrouîeh  •^y^-,  el- 


Tàc  ^UaJl,  el-Fars  \^j^\y  Khawas  (j»ly^;  Courra  ïjky  Djerra 
Bost\  Zerdan  [J^>jjy  Zalecan^UUl),  Baghneîn  (:j&J^l?,  Darghach 
{^j^^  Derthel  J^»,  Bechenk  JuLâ^,  Bendjewai  ^^y^fi^^  Kemk 
JJb,  Gharia  ii^,  el-Cassr  j^oiity  Ghiwa  ^syA^y  Esfendjaî  (^U^JUl 
et  Hamam  |A«U.  «  ^ 

«La  principale  ville  (du  Sedjestan)  s'appelle  Zarendj  ^^. 
Elle  est  grande,  bien  bâtie,  commerçante.  Ses  bazars  entourent 
la  grande  mosquée..  Ses  faubourgs  sont  populeux  et  remar- 
quables par  la  belle  construction  des  marchés.  La  ville  est  en- 
tourée de  bonnes  murailles  et  de  fossés,  ainsi  que  les  fau- 
boui^.  Les  fossés  qui  régnent  autour  des  murs  d'enceinte 
sont  alimentés  par  des  sources  d'eau  vive  et  par  les  eaux  qui 
excèdent  les  besoins  de  la  consommation.  La  ville  a  cinq  portes 
et  les  faubourgs  treize;  ces  portes  sont  enduites  en  ai^e 
mêlée  de  vitriol,  car  le  bois  ^ui  s  y  trouve  serait,  sans  cette 
précaution ,  exposé  à  être  rongé  et .  détérioré  par  les  vers.  La 
grande  mosquée  est  bâtie  dans  la  ville ,  sur  un  terrain  dont  le 
«  niveau  est  inférieur  à  celui  du  faubourg.  Zarendj  est  arrosée 
%  p£^r  trois  cours  d'eau ,  qui  y  pénètrent  par  trois  portes  diffé- 
«  rentes,  c est-à-dire,  1^  par  la  porte  vieille  t^è^^l  vif*  ^°  P^^  i& 
«  porte  neuve  ^«MI  oL ,  3"*  par  la  porte  au  blé  ^«UkJt  iJ^ .  Ces 
«  cou;rs  d'eau,  de  peu  d'importance,  servent  à  l'arrosage  des  jar- 
«  dins  e^stant  autour  de  la  ville  et  à  l'approvisionnement  des 


'  Variantes  du  ms.  A.  :  oJs».  Hadda,  i^^^^à^^  Dost,  {^^yA  Mewdaoi  ^  f^.^ 
Dérapas,  J^  Bel ,  ^^l^jCaj  Techkik,  etc.  Pour  cdles  de  la  version  latine,  voy.  p.  i33 
de  celle  version.  ' 

*  U  es(  souvent  quçftion  dans  Strabon  d'im  peuple  connu  sous  iB^dénomiiiation 
de  Drangi  et  d^uoe  province  dite  Drangiane  qui,  selon  le  sentiment  commun,  ré-, 
pond  à  ce  que  Ton  appelle  aujourd'hui  le  Sedjestan.  D'après  la  carte  dressée  en 
iSSii  pour  le  voyage  de  M.  Bûmes,  la  position  de  Zarendj  répond  à  celle  de  la 
moderne  Djelal-Âbad.  Voyei  cette  carte  et  la  traduction  française  de  Strabon,  t.  IV, 
p.  367,  et  t.  V,  p.  98  et  99.  ,.    . 


SEPTIÈME  SECTION.  444 

bains.  1%  sol  du  pays  est  en  général  sabionnenx  et  plat  (on  n*y 
voit  aucune  montagne),  et  le  climat  chaud.  Il  n'y  tombe  jamais 
de  neige,  mais  des  vents  violents  y  soufflent  avec  une  telle 
continuité ,  que ,  pour  moudre  le  grain ,  on  y  a  construit  des 
moulins  mus  par  cette  force.  Les  habitants  de  ce  pays  sont 
constamment  incommodés  par  le  sable. 

«  Les  cours  d'eau  qui  parviennent  à  Zarcndj  et  traversent  cette 
ville  dérivent  de  THindmend  ôj^^ôj^^  ,  grand  fleuve  qui  prend 
sa  source  dans  les  sommets  du  Ghaur  j^JrJI  \  parvient  aux  li- 
mites du  Rahedj  xj  et  du  pays  de  *Derawas  \j>»^x)^  (  ou  Da- 
warch  j^l^5  )  »  puis  coule  vers  Bost  i^j^^ ,  longe  les  limites 
du  Sedjestan  et  se  jette  dans  le  lac  de  Derrah  Bj>  ijx^  ^. 

«  L'étendue  et  la  profondeur  des  eaux  de  ee  lac  augmentent 
ou  diminuent  selon  l'accroissement  ou  la  diminution  de  ses 
affluents.  Il  y  a  sur  ses  bords  des  villages  et  des  champs  cul- 
tivés. Son  étendue,  en  longueur,  est  d'environ  90  milles  de- 
puis  Korm  {^J^^  sur  la  route  du  Kouhestan  (jV^u^jft^ ^^^  Je, 
jusqu'au  pont  de  Kerman  ^U^^^kÂS,  sur  la  route  du  Fars  ^ 
u^l*  (K;^-  Ses  eaux  sont  douces  et  on  y  pèche  beaucoup  de 
poisson.  A  l'exception  de  la  partie  de  ses  bords  qui  touche  au 
désert,  toutes  les  autres  sont  habitées. 

«  Quant  aux  cours  d'eau  qui  dérivent  de  l'Hindmetid  «kâ^oo^, 
ils  se  répandent  sur  le  sol  de  la  contrée  qu'ils  traversent,  et  il 
n'en  parvient  aucune  partie  dans  le  lac. 

«Le  Sedjestan  comprend,  indépendamment  de  Zarendj,  di- 
vers autres  lieux,  dont  le  territoire  produit  en  quantité  du 
blé,  des  dattes,  de  l'encens  (jUJtl'  et  du  raisin,  et  dont  les 


FeuHlet  106  recto. 


LAC  DE  DERRAH. 

OU 

DB  XERRAH. 


*  Ces  montagnes ,  indiquées  sur  les  caries  souâ  le  nom  de  Ghoor  ou  de  Gaur, 
paraissent  être  les  anciennes  Paropamisades.  Voyez  â*Anville,  Géographie  ancienne, 
t,  II,  p.  agi. 

'  Cest  cdui  qu  on  appelle  aujourd'hui  lac  de  Zerrah:  Voy.  ci-dessus  p.  434. 

'  Cette  particularité  est  omise  dans  fems.  B. 

56, 


444  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fettiiiet  108 recto.    «  habitaots  viveot  dans  laisance  et  vendent  à  crédit  l'excédant 

n  de  leurs  récoltes.  Ce  pays  est  borné,  du  côté  du  midi,  par 
«  le  district  de  Balis  (/i^^lf  iLju^b,  situé  entre  le  Sedjestan  et 
%  le  district  de  Sind  «XJUJI  S^*j^^^  ,  qui  a  pour  capitale  Siwa  ^^^a^my 
«  bien  que  le  gouverneur  réside  dans  un  lieu  nommé  el-Cassr 
«  jj^l ,  à  deux  journées  de  la  ville. 

«Rahedj  x^  (ou  Radjam  ^)  est  le  nom  d*une  province, 
f^  foJUi ,  dont  les  deux  villes  principales  sont  Bendjewaï  ^^yp^ 
«  et  Kehek  jJu5^  Cette  province  est  située  entre  celle  dite  el- 
aDawarj^b^  et  Balis  [y^^K^,  El-Dawar  est  un  pays  fertile, 
«  limitrophe  d'el-Ghaur  jyJi ,  de  Baghnein  c:^tf ,  de  Khilkh  ^^ 
«  de  Bechenk  ifLuu^,  et  d'où  dépend  la  ville  de  Bek  db  et  celle 
«  de  Darghach  ^  é)^,  Tune  et  Tautre  bâties  sur  les  rives  de 
«  THindmend.  «  Quant  à  Baghnein ,  à  Khilkh  et  à  Bechenk ,  ces 
«  pays  confinent  avec  le  Ghaur.  » 

«  Les  Khilkhs  ^^^.^  (ou  Khildjis  ^>^-d^)  sont  des  peuples  de  race 
«  turque,  qui,  dés  les  temps  anciens,  parvinrent  aux  frontières 
«  de  rinde  et  à  celles  du  Sedjestan  et  du  Ghaur.  Us  descendirent 
R  dans  ces  contrées,  les  cultivèrent,  les  fertilisèrent  et  y  éta- 
t  blirent  leiurs  demeures.  Ils  possèdent  des  troupeaux  de  mou* 
«  tons,  des  bœufs,  des  chevaux  et  toute  sorte  de  biens  en 
«  abondance,  et  ils  ont  conservé  le  costume  et  la  physionomie 
t  des  Turks  ^. 

t  Parmi  les  villes  situées  dans  les  environs  de  Zarendj,  on  re- 
«  marque  el-Tâc  ^LkJI ,  à  une  journée  de  distance  de  Zarendj , 
«  sur  la  droite  du  voyageur  qui  se  rend  dans  le  Rhorasan.  Elle 

'  Le  ms  B.  porte  âtjj* 
*  Voici  le  texte  : 


Feuillet  108  recto» 


SEPTIÈME  SECTION.  445 

est  petite ,  mais  bien  peuplée  et  entourée  d*un  territoire  fertile 
e1  produisant  beaucoup  de  raisin  et  de  fruits  qui  servent  à  la 
consommation  des  habitants  du  Sedjestan. 

«  El-Fars  (>m^I  est  une  ville  de  grandeur  moyenne ,  ceinte  de 
murs  et  possédant  des  marchés.  C'était  autrefois  la  résidence 
de  Rustem  le  Fort  et  la  capitale  de  son  royaume.  On  y  voit 
encore  les  vestiges  du  lieu  où  l'on  attachait  ses  chevaux  ^  Cette 
ville  est  entourée  de  villages  et  d'habitations  et  située  à  une 
journée  de  distance  de  Sedjestan  (c'est-^-dire  de  la  capitale 
du  Sedjestan),  sur  la  gauche  du  voyageur  qui  va  à  Bost  omh^^. 

«Khawas  u^l^^  est  plus  grande  et  mieux  b&tie  qu'el-Fars 
(jM^JLtl;  entourée  de  murs  en  terre,  elle  possède  des  bazars 
où  Ton  fait  un  bon  commerce  et  où  Ton  peut  se  procurer 
toute  sorte  de  marchandises.  Khawas  est  à  une  journée  d'el- 
Fars,  sur  la  gauche  du  voyageur  qui  se  rend  à  Bost,  et  à  un 
mille  et  demi  de  Caraa'  iU^ls.  Son  territoire  est  bien  peuplé  ^ 
bien  cultivé,  couvert  de  palmiers  et  d'autres  arbres  produi* 
sant  des  fruits  en  abondance,  arrosé  par  des  ruisseaux  et  des 
canaux.  Ses  habitants  vivent  dans  l'aisance. 

«  Djerra  ija^-  est  une  ville  dont  les  dépendances  touchent  à 
celles  de  CouiTa  il>J^  dont  elle  est  éloignée  d'une  journée  en-  Feuillet  108  verso. 
viron,  à  droite  du  voyageur  qui  se  rend  du  Sedjestan  au  Kho- 
rasan.  Ses  dépendances  sont  agréables  et  leur  étendue  est  à 
peu  près  ^ale  à  celle  des  dépendances  d'el-Fars  (j»^t  •  U  y  a 
beaucoup  de  villages,  d'habitations  et  de  lieux  cultivés  et  fer* 
tiles.  Les  maisons  sont  construites  en  pierre  et  en  aigile;  on 
y  boit  de  l'eau  amenée  par  des  canaux. 

*  Les  cartes  anglaises  portent  Tindication  d*une  ville  da  nom  de  Khoos. 

'  En  admettant  le  déplacement  d*un  point  diacritique,  on  retrouverait  ici  le  nom 
de  la  ville  de  Furrah,  située  par  ^i""  5o'  de  latitude  et  59*  lo'de  longitude  à  Test 
du  méridien  de  Parb. 


Fenillet  lod  verso. 


446  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  De  Djerra  à  Sedjestan,  on  compte  3  journées,  et  à  Courra, 

«  1  journée. 

•  ^^ 

c  Djerra  est  située  entre  ei-Fars  et  Courra. 

«  Cette  dernière  ville  (  Courra  iji  )  est  plus  grande  que  Djerra 
et  qu'el-Fars.  Elle  est  jolie ,  ceinte  de  murs  en  terre,  bfttie 
sur  un  terrain  plat  ;  les  maisons  y  sont  construites  en  argile  ; 
son  territoire  contient  près  de  soixante  villages;  on  y  recueille 
des  dattes,  du  raisin  et  toute  sorte  de  firuits  en  abondance. 
Il  est  traversé  et  arrosé  par  une  rivière  qui  porte  le  même 
nom  que  la  ville,  et  dont  l'excédant  des  eaux  se  jette  dans 
le  lac  de  Derrah  «j^s^j^,  situé  à  une  journée  de  distance. 
Non  loin  de  Courra  ^  est  une  ville  dite  Beh  a^  ,  et  (  également) 
connue  sous  le  nom  de  Rahedja  ikêt\j .  Cette  dernière  ville  est 
de  peu  d'importance,  à  peu  près  aussi  grande  et  aussi  bien 
bâtie  qu  el-Fars;  mais  il  en  dépend  un  territoire  considérable, 
des  villages  et  des  champs  produisant  du  raisin  et  du  fruit  en 
quantité.  Elle  est  située  à  2  journées  de  Bost  <,»n^-^.  Le  nom 
de  la  première  station  est  Firouz-Bend  ù^j^  ^,  et  celui  de 
la  seconde,  la  rivière  de  Sarwan  {j^^j^j^^  p^ys  qui  touche 
au  Dawar  ji^t^xJt  et  au  Rahedj  k^I  . 

«  Quant  à  la  ville  de  Zalecan  ^Ullpl ,  située  à  une  journée  de 
Bost  oiiAMb^ ,  elle  est  bien  peuplée ,  entourée  de  murs ,  pourvue 
de  marchés,  d'eau  courante,  de  vergers,  de  palmiers,  de  vignes, 
de  champs  cultivés ,  de  pâturages  et  '  de  troupeaux  ;  elle  est  i 
peu  près  de  la  même  étendue  qu'el-Fars;  la  plupart  de  ses 
habitants  sont  tisserands,  et  leur  principal  .commerce  consiste  en 
étoffes  qu'on  vend  et  qu'on  exporte  au  loin  en  quantité  con* 
sidérable.  Les  maisons  sont  construites  en  briques  et  en  ar-< 
gile. 


'  Le  ms.  B.  porte  :  t  à  une  forte  journée  sur  la  frontière  du  désert.  ■ 
•  VOnental  Geography,  p.  a 08  et  aie,  porte  Firouimend, 


SEPTIÈME  SECTION.  447       , 

«  Sarwan  (s^i^j-^  ^  est  une  ville  petite,  entourée  de  murs  et  dont  FeuiUet  io8  verso. 
les  maisons  sont  construites  en  argile  ;  elle  est  moins  considé- 
rable quel-Fars,  et  elle  portait  autrefois  le  nom  de  Firouz- 
Bend  Jsâ;  jj^  (ou  Firouz-Mend  «XJUjj^).  Elle  est  située  à  la 
droite  du  voyageur  qui  se  rend  à  Rahedj  xj;  son  territoire 
produit  du  raisin,  des  fruits,  des  céréales  et,  en  particulier, 
du  bendj  ^^;  il  est  arrosé  par  des  eaux  courantes.  » 
«Keles  ^fJi  est  également  une  ville  de  peu  d'importance, 
mais  entourée  de  murs,  commerçante  et  industrieuse.  Ses  ha- 
bitants sont  artisans  et  voyageurs.  Ils  exercent  pour  la  plupart 
le  métier  de  tisserands.  De  là  à  Zarendj  ^^,  on  compte 
90  milles.  Keles  est  sur  les  bords  de  THindmend  et  sur  la  li- 
sière du  désert.  Il  y  a  quelques  cultures  dans  ses  environs.  » 

ITINERAIRE    DE    SEDJE5TAN    A    Hl&RAT '. 

La  première  station  se  nomme  Kerkouîa  A,(^5|/r. 

De  là  à  Dostar^^À,  où  Ion  passe,  sur  un  pont,  un  cours 
d^eau  dérivé  de  THindmend,  1:2  milles. 

A  Djouïn  (^ya^y  village,  1  journée. 

A  Ansant  ouUût,  1  journée.* 

A  Kerkara  HjS^^  1  journée. 

A  Cherchek  ifLâ^,  1  journée. 

Au  pont  sur  la  rivière  de  Courra,  1  journée. 

De  ce  pont  ^  au  fort  de  Derrah  «Jd ,  sur  les  bords  du  lac  dans 
lequel  se  jette  THindmend,  1  journée. 

De  Derrah  à  Kouskian  ^j^jS^^  1  journée. 

*  Les  cartes  indiquent  une  ville  du  nom  de  Sarawan  environ  à  60  lieues  au 
sud-est  de  THindmend. 

'  Sorte  de  racine  ^employée  comme  soporifique,  et  {dus  généralement  connue 
sous  le  nom  de  beng  dUf- 

'  Pour  les  variantes  des  noms  de  lieux,  voyez  la  version  latine,  p.  i33,  i34  et  i35. 

^  Le  ma.  B.  porte  de  Courra. 


448  TROISIÈME  CLIMAT. 

FeoHiet  108  veno.         A  Djachan  (^UWy  lieu  qui  dépend  du  Asfaran  ^jl^JUVI,  dans 

le  pays  de  Hérat,  i  journée. 

De  là  au  canal  Sari  ^ym  «  i  journée. 

A  la  montagne  noire  ^y»»^\  Juj^,  i  journée. 

A  Djidoian  (2)U«>^,  i  journée. 

A  Hérat  ï\j^ ,  i  journée. 

ITINÉRÂUIE   DE    SEDJESTÀN    A   BOST  ^ 

A  Zinoun  tj[>Â^,  i  journée. 

A  Sirouroun  ^jj^j^^^,  village  florissant  et  résidence  royale, 
1  journée. 
Haroura  euv^»  idem,  i  journée, 

On  traverse,  dans  Tintervalle,  la  rivière  de  B.elechk  JuûJb^^ 
sur  un  pont  construit  en  briques. 

A  Dehek  Jl^^,  lieu  fortifié  dans  le  désert,  i  journée. 
A  Ab  Chour  j(^  c->t,  i  journée. 
A  Kerourïn  {^jj^j  lieu  fortifié,  i  journée. 
A  Hafchian  ^Luu^,  idem,  i  journée. 
Feuillet  10g  recto.         A  Robat  Abdallah  4Mt«x.jbft  ^Lj,  idem,  i  journée. 

A  Bost  iiiJutê^ ,  1  journée. 

ITINERAIRE    DE    BOST    A   GHARIAH    «i!^*. 


c  Du  câté  du  sud-est  ^  de  Bost  o^^mm  k  un  fort  dit  Firouz 
«  1  journée. 

«  A  Ma'oun  [jyu^,  lieu  fortifié,  i  journée. 
«A  Kirjj5',  1  journée. 

'  La  latitude  de  Bost,  d*après  la  carte  d* Arrowsmitli ,  est  d^envîron  3i*  5o'. 

*  Les  manuscrits  portent  «^^  Ghariah ,  aj^  Ghana  et  Â^O^  A*dia.  Les  auteurs 
de  la  version  latine  ont  lu  Araba.  Je  pense  que  la  vraie  leçon  est  ëùyà^  Ghacna  ou 
j  yà  Ghizni. 

'  Le  ms.  B.,  feuillet  i64  recto,  porte  (jyLJ^  "-- 1^  ^i  du  cdté  du  sud. 


SEPTIÈME  SECTION.  449 

R  A  Rahedj  gj,  i  journée.  Feuillet  109  iccio. 

«  Rahedj  9j^K  ville  qui  se  nomme  aussi  Bendjewaï  ^t^^^,  est 
«  l'une  des  principales  des  pays  de  Dawar  jjJoJl  ^  et  de  Balis 
n  (fJi;  il  y  A  des  marchés  très-fréquentés  pour  les  grains,  les 
«  bestiaux  et  toute  sorte  de  productions  avantageuses.  Le  pre- 
«  mier  de  ces  pays  (le  Dawar  jjloJI)  est  très-fertile,  et  il  est 
«  considéré  comme  une  frontière  fortifiée  du  côté  du  Ghaur 
«  jyiil,  de  Baghneïn  ojvi^lf,  de  Khildj  ^^â.  et  de  Bechenk  Juuo.  » 

De  Bendjewaï  à  Mekin-Abad,  1  journée. 

De  là  à  el-Aouc  ^J^^ï,  village,  1  journée,  ^ 

A  Djeïkel-Abad  :>U  JCas?»  ,  1  journée. 

A  A'zïr^j^,  1  journée. 

A  Djabost  iSAMê^\s^,  station,  1  journée. 

A  Houma  a.«^^,  1  journée. 

AHabesan^Wl^,  première  limite  du  pays  de  Gharia,  1  journée. 

A  Djesradji  ^Ij-^^:*- ,  1  journée. 

A  Haroua  (SJfj^y  bourg  peuplé,  1  journée. 

A  Gharia  iy^  (ou  plutôt  Ghazna^),  1  journée. 

ti  Cette  dernière  ville  est  belle  et  populeuse;  elle  possède  de 
«  nombreux  marchés  et  fait  un  commerce  considérable.  »  C'est 
par  là  qu  on  entre  dans  ITnde.  En  suivant  cette  route,  et  en  venant 
de  Bendjewaï  ^^'j-^ ,  si  vous  voulez ,  vous  pouvez ,  en  prenant  à 
droite,  vous  rendre  à  la  ville  de  Balis  jJL,  située  à  l'extrémité 
du  désert.  De  Bendjewaï  à  Robat  el-Uadjar^  tL^,  on  compte 
1  journée. 

De  là  à  Robat  Kankar^Xj^tLj,  1  journée. 

De  là  à  Ro.bat  Ber  jo  iol#j,  1  journée. 

De  là  à  Esfendjaï  ^^Vj^xJU»!  ,  1  journée. 

Distance  totale  de  Robat  el-Hadjar  à  Esfendjaï,  Ajournées. 

^  On  trouve  en  effet,  sur  les  cartes  anglaises,  une  contrée  indiquée  sous  la  déno- 
mination de  Zemin  Dewar. 

*  Voyez  la  note  2 ,  p.  Aà8  ci-dessus. 

57 


450  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  1 09  recto.         Cette  dernière  place  est  très-forte  ;   elle  est  entourée   de 

champs  cultivés  et  possède  des  troupeaux.  Non  loin ,  à  3  milles 
de  distance ,  est  el-Gassr  jj^ajUI  ,  château-fort.  D*Esfendjaï  à  Sari 
csL^  '  place  forte,  bien  habitée  et  située  à  l'extrémité  des  déserts 
du  Sind  oouJt  ji^bU,  2  journées* 

Le  pays  produit  de  Tassa  faetida  la^^xAit  de  qualité  supérieure, 
et  on  en  recueille  en  quantité  prodigieuse. 

De  Bendjewaî  à  Kehek  jLy^^  en  se  dirigeant  vers  l'orient, 
3  milles. 

De  la  ville  de  Bost  à  celle  de  Sarwan ,  également  vers  Torient , 
a  journées. 

«  Sarwan  {j^j^^  ^  est  une  ville  jolie,  entourée  de  murs,  riche 
«  et  commerçante.  »  De  là,  en  prenant  au  nord«  jusqu'aux  bords 
de  THindmendy  1  journée. 

Après  avoir  passé  ce  fleuve ,  on  parvient  à  Derthel  J^> ,  ville 
située  sur  ses  bords ,  «  d'un  aspect  agréable ,  forte  par  sa  posi-* 
«  tion  ^,  possédant  des  bazars  d'une  construction  solide  où  l'on 
«  se  livre  au  négoce  et  où  l'on  trouve  d'abondantes  ressources.  » 

De  Derthel  à  Darghach  j&U^^,  «  en  suivant  les  bord  du  fleuve,  > 
1  journée. 

«  Darghach  tfi^j^  est  tme  ville  jolie,  bien  bfttie,  entourée  de 
«  nrars  et  faisant  constamment  du  commerce.  Elle  est  située  sur 
«  les  bords  de  THindmend'.  L'une  et  l'autre  de  ces  villes  font 
«  partie  du  pays  de  Dawarj^l^.  De  Derthel  J^— ^^  à  Baghneîn 
«  (j^H^lf  9  &  travers  les  tribus  de  Bechenk  dUU^  JJuki  i ,  on  compte 
i  journée. 

«  Hach  (^U.  est  une  ville  dépendant  du  Bechenk  JUuli  ,  grande , 
«  populeuse ,  non  entourée  de  murs ,  mais  défendue  par  une 
«  citadelle.  » 

*  Notre  auteur  a  déjà  parié  d*une  ville  de  ce  nom.  Voyez  ci-dessus,  p.  447. 


SEPTIÈME  SECTION.  451 

De  Hérat  ssAj^^  ville  dont  on  trouvera  plus  loin  la  description,    Feoillei  109  recto. 
à  Bourendjan  [j^^jyi ,  ville  du  Khorasan ,  «  possédant  des  mar- 
«  chés,  des  bains  et  des  édifices  contigus,  »  on  compte  8  jour- 
nées. 

De  là  à  Nisabourj^jUbAj  (ou  Nichapour),  6  journées. 

«  Cette  dernière  ville  est  située  dans  une  plaine  ;  il  n  y  a  d'autre 
»  eau  courante  que  celle  d'un  ruisseau  qui  tarit  durant  une 
^  partie  de  Tannée  et  qui  n'est  qu'une  dérivation  des  eaux  de 
«  Hérat.  Dans  la  campagne,  on  sème  des  légumes.  Nisabour 
«  égale  en  étendue  la  moitié  de  Mcrw  ^j^  ^ 

Quant  à  Sarakhs  ^  i^j  m^  elle  possède  un  sol  fertile  et  un 
climat  tempéré.  «  Cependant  elle  n'a  point  un  territoire  ni  des 
ff  dépendances  considérables.  Les  habitants  de  ces  campagnes 
.  s'entendent  parfaitement  au  choix  et  à  la  production  des  bonnes 
»  races  de  chameaux  ;  ils  boivent  de  l'eau  de  puits  et  font  moudre  Feuîiiei  109  verso. 
<i  leurs  grains  au  moyen  de  manèges  mus  par  des  bêtes  de 
<«  somme.  Leurs  maisons  sont  bâties  en  aigile  et  en .  briques 
«  cuites  au  soleil.  » 

De  Sarakhs  {j^^j^  à  Hérat  i\jAj  en  se  dirigeant  vers  le  sud- 
est,  5  journées. 

De  Sarakhs  à  Bourendjan  {J^jyi ,  k  journées. 

De  Bourendjan  à  Baîand  «Xil^ ,  5  journées ,  savoir  : 

De  Bourendjan  à  Malin  (^U,  qu'on  appelle  aussi  Malin  Koua- 


*  Cette  description  de  raocienoe  capitale  du  Khorasan  répond  peu  à  Tidée  que 
donnent  de  Timportance  de  Nisapour  la  plupart  des  géographes  orientaux.  On  lit 
dans  le  Nozhat  el-CoIouh  (mss.  persans  de  la  Bibliothèque  du  roi,  n"  137,  p.  aaA) 
que  les  eaux  nécessaires  à  la  consommation  de  cette  ville  proviennent  d*une  haute 
montagne  située  à  deux  parasanges  à  Test  de  la  ville,  et  que  sur  cet  espace  de 
terrain  la  force  du  cours  d  eau  est  telle  qu'die  fait  tourner  quarante  moulins.  Voici 
le  texte  du  passage  dont  il  s*agit  : 

3»^  «4^1  OsâL  os^U  ù^JS^j^lS^  ij^  ^^  êy^'J^  ^jy  vL 


57. 


Feuillet  109  veno. 


CANEIN 

on 

GAIN. 


ZOCZAN 


452  TROISIÈME  CLIMAT. 

Ishonr  jyÀ.\y^9  ^JU,  et  qui  ne  dépend  pas  de  Hérat,  i  jour-' 
née. 

De  Malin  à  Haïman  (^^W,  territoire  vaste  et  bien  habité, 
1  journée. 

De  Haïman  à  Sikian  ^ti^,  i  journée. 

De  là  à  Baïand  o^W)  ^  journées. 

«Cette  dernière  ville,  plus  considérable  que  Khour  j^^  est 
«  cependant  petite.  Ses  constructions  sont  en  ai^le;  ses  mar- 
«  chés  sont  constamment  ouverts;  des  champs  cultivés  et  des 
a  villages  en  dépendent;  les  eaux  y  parviennent  au  moyen  de 
a  canaux  d'irrigation,  y 

De  là  à  Caneîn  (^1»  ^  ou  Caïn  ^^Is ,  a  journées. 

a  Caneîn  est  une  ville  florissante  et  peuplée ,  ceinte  île  murs 
«  en  terre  et  construite  en  argile;  il  y  a  un  château  entouré 
«  d'un  fossé  et  une  grande  mosqpée;  ce  château  est  le  siège  de 
«  l'administration;  l'eau  est  amenée  dans  la  ville  par  des  canaux;. 
«  il  y  a  peu  de  jardins  et  les  villages  sont  clairsemés.  Cette  ville 
«  est  à  peu  près  de  la  même  importance  que  Sarakhs  fj^^i-^j^; 
«  c'est  la  capitale  du  Kouhestan  ^J^iJiêA^  et  du  Houma  iU^^ .  A 
«  deux  journées  de  distance  de  Caneîn,  sur  la  route  de  Nisa- 
n  bour,  on  trouve  l'espèce  d'argile  dite  tîn  el-mehadji  ^\A\  (jnIs, 
«  qu'on  transporte  au  loin  pour  être  mangée  :  elle  est  d'une 
a  blancheur  éblouissante.  » 

De  Caneîn  (^b  à  Zouzan  yïjyy,  «ville  considérable,  forte, 
«  populeuse  et  commerçante ,  »  3  journées. 


ITINÉRAIRE    DE    ZOUZAN    A    HÉRAT. 


De  Zouzan  à  Kharkara  ij^jj^ ,  jolie  petite  ville ,  i  journée. 


^  La  version  latine  porte  Babeîn,  mais  nos  deux  manuscrits  sont  d'accord  sur 
l'orthographe  que  nous  transcrivons  sans  en  garantir  l'exactitude.  Presque  toutes 
les  cartes  portent  Kayn;  M.  Ouseley  lit  Kaein.  Voyez  XOriental  Geography,  p.  !ia3. 


SEPTIÈME  SECTION.  453 

De  là  à  Carkerda  i^J^^  place  forte,  mosquée, -bazar,  2  jour-    Feuiiiei  109  verso. 


nées. 


Puis  à  Bousih  ^^  (ou  Bouchindj  ^yi)y  ville,  2  journées. 

Puis  à  Hérat  i\j^,  pays  dont  nous  donnerons  plus  tard  une 
ample  description,  s'il  plaît  à  Dieu,  1  journée. 

De  Ganeîn  à  Tubbus  omuL,  on  compte  3  journées. 

Tubbus  jMbfls  ^  est  plus  considérable  que  Baiand  et  plus  petite 
que  Ganeîn;  c'est  un  pays  chaud  où  croît  le  palmier;  «  il  y  a  divers 
«  édifices,  un  mur  d'enceinte  en  terre;  les  maisons  sont  égale- 
'■  ment  bâties  en  argile ,  et  les  eaux  y  sont  amenées  au  moyen 
«  de  canaux;  il  y  a  plus  de  jardins  qu'à  Ganeîn,  mais  il  n'y  a 
•  point  de  château.  » 

De  Tubbus  j^^  â  Khour  jy^ ,  «  petite  ville  située  à  l'extré- 
«  trémité  du  désert  qu'on  nomme  désert  de  Houseb  <,,».»>y»»  j^UU, 
«  2  fortes  journées. 

a  De  Khour  j^  à  Houâeb  s.%4«r^  1  ^  journées. 

«De  Ganeîn  c^^l»  à  Khour,  2  journées. 

«  Khour  j^  est  une  ville  moins  considérable  que  Tubbus  ;  les 
«  maisons  y  sont  construites  en  terre;  il  n'y  a  ni  fort,  ni  châ- 
«  teau  ;  les  jardins  et  les  plantations  de  palmiers  y  sont  rares  ; 
«  les  eaux  y  parviennent  au  moyen  d'aqueducs  construits  en 
«  pierres^.  Houseb  (^»^wy^  est  plus  grande  que  Khour;  il  y  a  une 
«  mosquée  et  une  chaire  pour  la  khotba,  de  beaux  bazars,  et  on 
«  y  fait  beaucoup  de  commerce. 

«  De  Houseb  à  Korîn  (jJt^,  ville  ou  plutôt  gros  bourg  sans 
«  murailles,  environné  d'un  vaste  territoire,  environ  3  jour- 
ci  nées. 

«  De  Korîn  à  Tubbus  jm^aI^,  1 2  milles.  » 

Au  nombre  des  villes  du  pays  de  Nisabour,  il  faut  compter 

'  Nous  suivons  1  orthographe  donnée  par  les  cartes  d*Arrowsinith  et  de  Kinneir. 
'  Le  texte  porlc  :  ^^  SL^jm^^j^  ^  i  JsJLaJI  J^^<X^  U3U  • 


TUBBCS. 


454  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  109  verso.  Celle  de  BarchîD  (js^-^â^^  qui  est  florissante,  bien  peuplée ,  en- 
tourée de  murailles  très-fortes ,  de  fossés  et  de  jardins.  «  Cette 
«  ville  commerçante  est  située  à  A  journées  de  Nisabour  et  à  2 
«  de  Baland,  dont  il  a  déjà  été  question.  »  On  se  rend  en  efiet 
de  Barchîn  à  Kaîderm  ^^j^a^  en  une  journée;  puis  à  Baïand. 
n  Kaîderm  est  un  lieu  de  marché,  bien  peuplé  et  fortifié.  »  De 
Zouzan  {jij^j,  ci*-dessus  mentionnée,  à  Sawahek  oU^Lm  (ou  Sa* 
wamek  du^U»),  sur  la  gauche  de  Sikian  ^I^a^m^U^  ^,  2  jour- 
nées. 

De  Sikian  i  Baïand  43oUf ,  2  journées. 

La  distance  totale  qui  sépare  Caneîn  (^b  de  Nisabour  ^^U^ 
est  de  10  journées.  «  En  effet,  de  Nisabour  à  Malin  ^Uy  on 
«  compte  4  journées. 

«  De  Malin  à  Sikian ,  2  journées. 

n  De  Sikian  à  Baïand,  2  journées. 

«  Et  de  Baïand  à  Caneîn,  2  journées. 

«  Total,  10  journées. 

«  De  Nisabour  à  Zouzan  yl>3[>,  on  compte  également  10  jour- 
«  nées,  savoir: 

«  De  Nisabour  à  Malin,  4  journées. 

«  De  Malin  à  Sikian,  2  journées. 

«De  Sikian  à  Sawahek  Jl^^U*  (ou  Sawamek  Jut^U*),  2  jour- 
«  nées. 

«  Et  de  là  à  Zouzan,  2  journées. 

«  Total ,  1  o  journées. 

«De  Barchîn  à  Hasikîn  (js-^^^^^  petite  ville  possédant  une 
•  mosquée  et  une  chaire,  des  champs  cultivés  et  des  édifices 
«  contigus,  4  journées. 
FfaiHet  110  recto.         «  De  là  à  Nisabour,  66  milles. 


^  Je  soupçonne  qu'il  8*agit  ici  de  Turchîz,  viUe  située  entre  Tubbus  et  Nichapour; 
mais  les  deux  manuscrits  et  la  version  s*aocordent  et  portent  Barchîn. 


SEPTIÈME  SECTION.  455 

•  De  Caneïn  à  Barchïn,  5  journées.  FcuUiet  no  wcto. 

•  De  Barchïn  à  Baîand,  3  journées. 

«  De  Barchïn  au  village  de  Salem  i^  â^js,  6  journées. 
«  Ce  village  est  situé  dans  le  désert  dont  nous  avons  déjà  fait 
«  mention.  » 


456 


TROISIEME  CLIMAT. 


HUITIÈME  SECTION. 


Suite  du  Sedjestan  et  du  Khorasan.  —  Nord  de  llnde.  —  Dawar.  —  Ghaur. — 
Ghana  ou  Ghazna. — Kaboul. — Hérat. — Bousih  ou  Bouchindj. — Merw  el-Roud. 
— Talecan. —  Le  Djihoun  ou  TOxus. —  Termed. —  Balkh. —  Bamian. — Badakh- 
chan.  — Saghanian. -— Wasdjerd  ou  Wasgherd. — Nasef.— Montagnes  de  Botm. 
— Bikind.  —  Ouch.  —  Casan. 


DAWAR. 


Fcuînet  ICI  recto'.        Cette  huitième  section  contient  ce  qui  tious  reste  à  décrire 

du  Sedjestan  jusqu'aux  limites  du  pays  de  Namian  ^U^b^  et  du 
GhdLUT  jyii\  qui  sont  situées  vis-à-vis  de  cette  province,  et  de 
plus  la  description  des  pays  de  Badakhchan  ^Iûâ.«x^,  de  DjiP 
J<xsr,  de  Balkh  ^,  de  Hérat  i)j^j  de  Merwj»^;  le  reste  du 
Khorasan  ^UmI^  jusqu'à  l'autre  rive  du  Djihoun  {jy^^t^  (TOxus); 
les  pays  de  Boukhara  tjl3? ,  de  Samarcande  iyJJj^w ,  d'Osrouchna 
*,  kx^j^j^\ ,  de  Ferghanah  ajU^  ;  le  Tibet  ouJSJI  ;  et  ce  qui ,  dépen- 

dant du  Chach  ^^Uï*  et  du  Farab  vb^»  touche  à  cette  der- 
nière contrée  (le  Tibet).  Il  existe  dans  ces  divers  pays  un  grand 
nombre  de  villes,  de  places  fortes,  de  lieux  florissants  et  peu- 
.  plés.  Nous  en  parlerons,  s'il  plaît  à  Dieu,  en  suivant  la  même 
méthode  que  nous  avons  adoptée  dans  les  précédentes  sections. 
Nous  disons  donc  que  la  partie  orientale  du  Sedjestan  con- 
fine avec  le  Ghaur,  et  que  la  province  qui  touche  au  Ghaur  se 

'  A  partir  du  feuillet  107  jusqu'au  feuillet  lao,  le  ma.  A.  est  d*une  écriture  dont 
les  caractères,  d'une  époque  plus  récente,  ne  sont  point  arabes-afincains. 
Ml  y  a  tout  lieu  de  croire  qu  il  s'agit  ici  du  pays  de  Bamian. 
'  Le  man.  A.  porte  J^jyilt  ô^. 
*  Ou  i^Uî*  d'après  le  même  manuscrit. 


HUITIÈME  SECTION.  457 

nomme  le  Dawarj^jJI^.  «Cette  province  est  vaste,  riche  et    Feuillet  uo  recto. 

«  fertile  ;  c'est  la  frontière  et  la  ligne  de  défense  Jl$  du  côté 

«  4^  Ghaur,   de  Bagneîn  c^j^n^Vt  de   Khilkh  ^k&.,  de  Bechenk 

«  xA     :%     A    '}  et  de  Hach  (^U->.  Baghneîn  est  un  pays  agréable, 

«  fertile  et  abondant  en  fruits;  de  là  à  Derthel  J^d,  on  compte 

«  1  journée  à  travers  les  tribus  nomades  des  Bechenks  dULâo. 

«  Derthel  est  une  ville  située  sur  les  bords  de  THindmend  et 

«  Tune  des  principales  du  Dawar.  On  y  remarque  des  édifices, 

«  des  champs  ensemencés;  mais  elle  nest  point  entourée  de 

<  murs.  Du  Dawar  dépendent  aussi  les  villes  de  Bek  di^  et  de 

«  Badghich  ^fi^ù^  ^,  dont  il  a  déjà  été  fait  mention.  Le  pays  est 

«  habité  par  une  peuplade  nommée  Khilkh  ^^.  Les  Khilkhs 

«  sont  des  gens  de  race  turque,  qui,  dès  une  époque  reculée, 

«  envahirent  cette  contrée,  et  dont  les  habitations  se  sont  ré- 

«  pandues  au  nord  de  llnde ,  sur  les  flancs  du  Ghaur  et  dans  une 

«  partie,  du  Sedjestan  occidental;  ils  possèdent  des  troupeaux, 

«  des  richesses  et  divers  produits  de  Tagriculture  ;  ils  ont  toute 

«  Tapparence  des  Turks,  tant  sous  le  rapport  du  vêtement,  des 

a  traits  caractéristiques  et  de  toutes  les  habitudes,  que  sous  ce- 

«  lui  de  la  manière  de  faire  la  guerre  et  de  Tarmement;  ils  sont 

«  pacifiques,  ne  font  et  ne  pensent  rien  de  mal^.  » 

On  traverse  le  fleuve  à  Derthel  pour  se  rendre  à  Sarwan 

*  C'est  ainsi  qu'il  faut  certainement  lire,  et  non  Rawar.  Voyez  ci-dessus,  p.  449. 
'  Qu  plutôt  Badghis.  Voyez  VHistoire  des  Mongols,  tome  I,  page  2i4a;  Briggs, 

History  of  the  mehometan  power  in  Jndia,  tome  IV,  page  61 1,  etc. 

•  Voici  le  texte  de  ce  passage  : 


u^*-^3j^'j^^  <>^l  JU«  Jl  f-i(b^  cJLiâ3t3  j^jJI  ^ù^  i  ^tai 

58 


Feuillet  1 1  o  rectoé 


6HA0R. 


Feuillet  1 1  o  verso. 


458  TROISIÈME  CLIMAT. 

^tg^,  ville  située  à  une  journée  de  distance,  «  dune  grandeur 
«  médiocre,  mais  florissante  et  peuplée,  dont  dépendent  des 
«  villages  et  un  territoire  qui  produit  toutes  choses  avec  abon* 
«  dance.  Sarwan  est  plus  considérable  qu'el-Fars  (ji»^JLil  et  plus 
«  riche  en  fruits  et  en  productions  de  teut  genre;  le  raisin  qu'on 
«  y  recueille  est  transporté  à  Bost  li:^^^ ,  ville  située  à  a  joiu*- 
t  nées,  en  passant  par  Firouzend  à^ijj^,  bourg  bien  peuplé, 
«  possédant  un.  marché  dont  l'importance  est  en  proportion  avec 
«  celle  du  lieu;  ce  bourg  (Firouzend)  est  situé  sur  la  droite  du 
«  voyageur  qui  se  rend  dans  le  Rahedj  gj-Jt ,  province  dont  la 
«  ville  principale  est  Bendjewaî  is^yf^^  dont  nous  avons  £3iit 
«  mention  et  qui  se  trouve  sur  les  limites  du  Sedjestan,  vis*à- 
«  vis  de  Derthel  J^.  Sur  la  rive  méridionale  de  l'Hindmend  est 
«  Roudhan  (^l^j^j,  ville  petite,  mais  florissante.  Quant  à  la  ville 
«  de  Bek  Ji^,  elle  est  limitrophe  du  Ghaur  et  est  également  de 
<  peu  d'importance. 

«  Le  Ghaur  j^\  est  une  contrée  montagneuse  et  bien  ha- 
«  bitée ,  où  Ton  trouve  des  sources ,  des  rivières  et  des  jardins  ; 
«  cette  contrée  est  facile  à  défendre  et  très-fertile;  il  y  a  beau- 
«  coup  de  champs  cultivés  et  de  troupeaux  ;  les  habitants  parlent 
«  une  langue  qui  n  est  point  celle  des  habitants  du  Khorasan  et 
«  ils  ne  sont  pas  musulmans.  Les  pays  circonvoisins  du  Ghaur 
kj^^âJI  sont  :  les  dépendances  de  Hérat  «^l^,  le  Djouzdjan 
«  {j^j^r  9  le  Garawat  ^s^t^  ^  y  le  pays  de  Daoud  ben-Abbas 


«c  yy^  ^  à^là  €>Jl^,  le  fort  de  Kerwan  t)'jy^tlt>  et  le  Ghurdjes- 
<r  tan  ^Ui«w9^  ^  Ces  pays  sont  en  général  fertiles  et  la  popula- 
«  tion  y  est  musulmane.  La  majeure  partie  des  esclaves  qu'on 
«  tire  du  Ghaur  est  menée  à  Hérat  et  dans  le  Sedjestan,  car  les 
«  habitants  des  contrées  voisines  dérobent  et  emmènent  chez 
«  eux  les  femmes  et  les  enfants. 

'  La  plupart  de  ces  noms  de  lieu  étant  écrits  sans  points  diacritiques  dans  le 
m».  A  y  nous  suivons  le  ms.  B. 


« 


ft 


HUniÈME  SECTION.  459 

«c  De  Bendjewaï  à  Ghana  <^^S  on  compte  9  journées,  en  se     FewîUet  no  veno. 
dirigeant  vers  Torient;  savoir  :  de  Bendjewai  à  Mekîn  Abad 

>M  (:5:»^9  1  journée. 

«  De  ià  i  Robat  el-Aouc  ^^^1  iJâj ,  1  journée. 

«  De  là  au  fort  de  Djeîkel  Abad  dUt  JCv^Ufj,  i  journée. 

«  De  là  à  Cariât  A!zvLyity^  iL^j3,  1  journée. 

«  De  là  à  Haset  c^^l».,  1  journée. 

«  De  là  à  Cariât  Houma  t^y^  ib^,  1  journée.  ^ 

(t  De  là  à  Cariât  Habsan  ^^UoU.  jûji  (ou  Djabestan  ^U^a^^I»), 
première  dépendance  de  Gharia ,  1  journée. 

«  De  là  à  Djesradji  gl;.  *»»■  r^  (  ou  Djeradji  ^|;— »-  ) ,  i  jour- 
née. 

a  De  là  au  fort  de  Hedwà  l^<x^  ^If;,  lieu  bien  peuplé,  1  jour- 
née. 

«  De  là  à  Gharia ,  1  faible  journée. 

«  Gharia  a^jÀ  est  une  belle  et  grande  ville  entourée  de  mu- 
railles en  terre  et  d*un  fossé  ;  il  y  a  beaucoup  d^édifices  bien 
habités  et  des  marchés  permanents;  on  y  perçoit  les  contri- 
butions et  on  y  fait  beaucoup  de  commerce;  cette  ville  est 
riche  et  c  est  l'un  des  entrepôts  de  llnde  oOyil  ii^.  Au  terri- 
toire de  Gharia  confine  celui  de  Kaboul  J^^^  qui  est  située  à 
9  journées  de  distance. 

«  Kaboul  J<^-^^^  Tune  des  grandes  villes  de  Tlnde,  est  une 
place  forte  entourée  de  murs;  il  y  existe,  dans  l'intérieur,  une 
bonne  citadelle,  et  au  dehors  divers  faubourgs.  Les  rois  (de 
la  contrée)  ne  jouissent  complètement  du  droit  de  souverai- 
neté qu'après  avoir  été  reconnus  rois  à  Kaboul.  S'ils  se  trouvent 
absents  de  cette  ville,  il  faut  absolument  qu'ils  y  viennent 


GHARIA 

oa 

GHAZNA. 


KABOUL. 


^  Le  ms.  A.  porte  A*dia  ib^V^  et  le  ms.  B.  Gharia  fi^yi;  mais  ni  Tune  ni  Tautre 
de  ces  leçons  n'étantsatîsfaisaiile,  et  le  dé^aceuMDt  des  p«»ttl8  diacritiques  per- 
mettant de  lire  Ghazna  jCj^ ,  je  prt^Eiose,  ainsi  qaoïD  a  pu  le  yoir.ci-deasas  p. 463 , 
d'adopter  cette  dernière  leçon. 

58. 


1 


460  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  i  lo  veno.    «  pour  y  être  invefttis  de  Tautorité  royale ^  A  Kaboul,  à  Khourîab 

«  iJij^  (ou  Khouîab  vle^),  et  à  Sekarend  J^l^  (ou  Seka-- 
«  wend  «xj^WIim),  le  climat  est  chaud;  cependant  le  palmier  ny 
«  croît  pas  et  il  y  tombe  de  la  neige  en  hiver  ^/Sekarend  J^tC» 
«  est  une  ville  florissante ,  peuplée ,  riche  et  commerçante ,  située 
«  à  7  journées  de  Kaboul  et  à  7  journées  de  Khourîab.  » 

ITINÉRAIRE    nu    PAYS    DE    GHAUR    A    HÉRAT. 

Après  avoir  franchi  la  frontière  du  Ghaur,  on  rencontre,  à 
une  faible  journée,  la  ville  de  Housab  uk.m^. 

De  là  à  Auca  iU^I,  jolie  ville  entourée  de  murs  en  terre, 

2  journées. 

Puis  à  Marabad  dLl^U,  «petite  ville,  comparable  en  grandeur 
«  à  Malin  ^U ,  environnée  de  quelques  jardins  et  de  cultures ,  » 
1  journée. 

De  là  à  Astar  Abad  ^M^lx*»!,  «ville  moins  grande  que  Ma-^^ 
«  lin,  située  au  milieu  des  montagnes,  avec  beaucoup  d'e^Hx 
«  vives,  quelques  jardins,  quantité  de  champs  cultivés  et  de 
«  vignes  sur  les  coteaux;  1  faible  journée. 

De  là  à  Badjitan  (jlA^^£>-lf  (ou  Nadjitan  (jVj^^^^b),  «ville  à  res- 
«  sources  abondantes  et  d'une  étendue  considérable,  »  1  journée. 

De  là  à  Nachan  ij\^\à,  «jolie  petite  ville  possédant  des  bazars 
«  et  des  fabriques,  »  1  journée. 
HÉRAT.  ^^  ^^  ^  Hérat  il^,  1  journée. 

«  C.ette  dernière  ville  est  grande  et  florissante  ;  elle  est  dé-* 
«  fendue  à  Tintérieur  par  une  citadelle,  et  à  Textérieur  en- 

*  Voici  le  texte  ardbe  : 

La  même  particularité  se  retrouve  dans  ÏOrientàl  Gfogrofky,  traduite  du  persan 
par  M.  W.  Ouseley,  p.  aa6. 


Feuillet  1 1  o  verso. 


HUITIÈME  SECTION.  461 

vironnée  de  faubourgs;  il  y  a  un  grand  nombre  de  portes 
toutes  en  bois  revêtu  de  fer,  à  l'exception  de  la  porte  dite 
Bab  Sari  ^j^  c^lf,  qui  est  entièrement  en  fer.  La  grande  mos- 
quée qu'on  remarque  dans  la  Ville  est  située  au  milieu  des  ba- 
zars ;  la  prison  est  vis^-vis  ;  cette  mosquée  est  vaste  et  d'une  cons- 
truction élégante;  elle  est  desservie  par  un  grand  nombre  de 
prêtres  et  de  docteurs  musulmans.  Hérat  est  Un  point  central 
de  communications»  ^^/^>  entre  le  Khorasan^  le  Sedjestan  et 
le  Fars.  Il  y  a,  à  6  milles  de  distance  sur  la  route  de  cette 
ville  à  Balkh  ^^  une  montagne  entourée  de  déserts  dans  la 
direction  de  Asfaran  ^I^JumJ;  cette  montagne  n'o£B:e  aucune 
ressource  soit  en  bois,  soit  en  pâturages  »  mais  on  en  extrait 
des  pierres  de  moidin  et  des  dalles  pour  le  pavage  des  maisons. 
Les  jardins  qui  embellissent  les  environs  de  Hérat  s'étendent 
à  ime  journée  de  distance  sur  la  route  du  Sedjestan,  le  long 
de  la  rivière. 

«  Avant  que  Hérat  devînt  ce  qu'elle  est  aujourd'hui ,  on  s'ar- 
rêtait de  préférence  dans  un  lieu  nommé  Kharacban  Âbad 
dlft  (jLâl^ ,  situé  à  environ  g  milles  de  cette  ville  sur  la  route 
de  Bousih  ^^^  ^%  à  l'occident  de  Hérat.  Ce  lieu  contenait  des  FeuUlet  1 1 1  recto. 
maisons  construites  en  terre,  un  château -fort,  une  grande 
mosquée,  et  les  habitations  s'étendaient  sur  un  espace  dun 
mille  et  demi  dans  tous  les  sens. 

t  La  rivière  de  Hérat  prend  sa  source  dans  les  montagnes  du 
Ghaur,  auprès  d'un  village  fortifié  qu'on  nomme  Robat  Tarwan 
u'jL^^;-  A  peine  sortie  de  ces  montagnes,  la  rivière  se  di- 
vise en  diverses  branches  ou  canaux  qui  servent  à  l'arrosage 
des  champs.  En  voici  la  nomenclature»  : 


^  Ou  plutAl  Boudùndj  Âm^« 

*  Pour  éviter  les  répétitions,  nous  avons  cru  devoir  réduire  en  taUeau  la  no- 
menclature de  ces  noms.  Nous  avons  suivi  les  leçons  données  par  le  ms.  B. 


Feuillet  1 1 1  reclo. 


462  TROISIÈME  CLIMAT. 


Noms  des  diverses  branche»  de  la  rivi^e 

de  Hérat  f^^Mï»  to  iiètti  qii*eli«3  arrosent. 


«  La  rivière  de  Wahri  iSj^'^j-v^  -  *  «  Sendasné  iUÉwt<XJuM. 
«  Id.  de  Arast  cu^t  j^ Sousan  ^Lm»^. 

<Id.  de  Chakoukan  ^V^^"  *  -  ^^^'^^  ^^'^*^- 

■  Id.  de  Kera'  ^jSjj^ Kourkian  ^^^^ 

«  Id.  de  ObousidjAi  ^^^c^^^j^. .  Kouk  lil^ 

«  Id.  de  Keok  ^àiS j^. .........  Ghaznan  ^b^  et  Kerenkerd  ^^jS^^ 

«  Id.  de  Ghighr^^j^iâ  y^ Sarakhs  ^  .ik^   m  jusqu'à  Boasik 

^MM^  ou  plutôt  Bouchindj. 

«  Id.  de  Djir^^.Ai>.^ La  ville  de  Hérat  ll^uft  iU,>- 


«  A  3  journées  de  distance  de  cette  ville ,  on  remarque  Ka- 
«t  roudj  r3^i  ville  entourée  de  forts  retranchements,  bâtie  en 
«  terre  et  située  dans  une  gorge  de  montagnes;  elle  est  envi* 
«  ronnée  de  jardins  plantés  de  quantité  d'arbres  fruitiers  et  de 
fl  vignes  produisant  le  kichmich  ^  <\^> i ,  c'est-à-dire  le  raisin  sec , 
«  qu'on  exporte  au  loin  et  qui  est  si  renommé  pour  la  bonté  de 
«  son  goût  et  si  estimé  dans  Tlràc  et  ailleurs.  On  en  fait  venir 
«  aussi  de  Malin  Hérat  ï\y^  (j^U ,  ville  située  à  une  journée  de 
«  distance  de  Hérat,  entourée  de  jardins  où  Ton  cultive  une  in- 
«  nombrable  quantité  de  vignes. 

«  Nachan  ylûb  (ou  Cachan  yl-ûb)  est  une  ville  considérable 
«  (moins  cependant  que  Malin),  commerçante  et  manufacturière, 
«et  dont  les  habitants,  qui  sont  fort  riches,  s'habillent  avec 
«  beaucoup  de  recherche  et  de  soin  ;  ils  sont  orthodoxes  Ml  y  a 
peu  d'arbres  et  peu  de  fruits;  on  compte  une  journée  de  dis- 
tance de  ïà  à  Hérat. 

«  Il  faut  ranger  au  nombre  des  dépendances  de  cette  dernière 
«  ville  Auca  aS^I  ^,  centre  d'un  commerce  considérable  et  ville 


a 


a 


r      m. 


'  Le  ms.  A',  porte  -j.r 


I 


HUITIÈME  SECTION.  465 

«  entourée  de  vignobieB  et  de  vergers,  distante  de  3  journées 
«  de  Nadjitan  (^Uè^b  \ 

Non  loin  de  Hérat  et  sur  le  chemin  qui  conduit  au  Sedjestan 
sont  quatre  villes  compTÎsea  sous  la  dénomination  d'Asfaran 
^1^1  \  savoir  : 

i""  Kerasan  ^L»!^;  c'est  la  plus  considérable  de  toutes,  «  bien 
«  qu'elle  le  soit  moins  que  Karoudj  gjjS";  elle  est  entourée  de 
«  nombreux  jardins.  » 

2""  Kouaran  {jiji^j  «  petite  ville  commerçante  et  manufactu* 
•  riére*  « 

3"*  Kouehed  «Xiâ^,  «jolie  ville  comparable  à  la  précédente 
«I  sous  le  rapport  de  Tétendue  et  des  constructions.  » 

4^  Adrachkœi  (s^lj^l ,  «  petite  ville  avec  cultures ,  jardins  et 
«  beaucoup  d'eau  douce.  » 

Tous  ces  lieux  sont  florissants,  d'une  importance  à  peu  près 
égale,  et  éloignés  de  moins  d'une  journée  de  chemin  les  uns 
des  autres.  De  Asfaran  à  Hérat,  on  compte  3  journées.  * 

«  De  Hérat  à  Caneîn  du  Gouhestan  ^ju^^y  (j^  cjs^li^,  8  journées. 

«  De  Hérat  à  Merw  el^Roud  ^^j}\  ^^,  6  journées. 

«  De  Hérat  à  Sarakhs  ^n^*^^,  5  journées. 

«  Bousih  ^yi  (  ou  Bouchindj  ^^  ) ,  l'une  des  dépendances 
«  de  Hérat,  é^e  ep  étendue  la  moitié  de  cette  dernière  ville; 
«  l'une  et  l'autre  sont  bâties  sur  un  terrain  plat.  Bousih  est  si- 
«  tuée  à  6  mHles  de  distance  de  la  montagne  ;  elle  est  entourée 
«  d'un  mur  et  d'un  fossé  et  elle  a  trois  portes;  les  maisons  y 
«  sont  construites  en  briques  et  en  plâtre  avec  beaucoup  de 
«  soin;  les  habitants  se  livrent  au  négoce,  sont  riches  et  pos« 
«  sèdent  beaucoup  d'eau,  beaucoup  de  jardins;  ils  tirent  de  la 
«  montagne  quantité  de  a'ra'r^^is^ ,  sorte  de  bois  de  qualité  supé- 

^  La  version  latine  porte  (p.  l36)  Bagitan. 

'  La  version  latine  porte  Esferan;  le  ois.  A«  Aateumi  ^\yim\' 


Feuillet  1 1 1  recto. 


BOCSIH 

ou 

BOUCUimDJ. 


Feuillet  1 1 1  verso.      « 


A64  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  1 1 1  recto.    «  rieure  à  toute  autre  ^  et  qu'on  transporte  au  loin;  ib  boivent  de 

«  l'eau  d'une  rivière  qui  passe  à  Sarakhs  (^m^j^,  ville  au  milieu 
«  de  laquelle  on  a  jeté  sur  cette  rivière  divers  ponts. 

«  A  l'occident  de  Bousih  ^J^  (ou  Bouchindj  ^yf)  sont  Khar- 
«  kerdé  à^j^S^,^  et  Djerkeré  il^JS^-^  ;  on  compte  2  journées  de 
«  Bousih  à  cette  dernière  ville,  qui  est  bien  peuplée,  plus  petite 
que  Kouseri  ^sj^^'*  ^^^^  où  il  y  a  beaucoup  d'eaù  et  beau- 
«  coup  de  cultures.  De^  Djerkeré -à  Kharkerdé,  on  compte  a  JQur- 
M  nées. 

«  De  Kharkerdé  à  Roudban  ^ts^j  (ou  Zouzan  (jljit>)«  ^  journée. 

«  Kharkerdé  l^^^  est  une  ville  de  peu  d'étendue ,  mais  ex* 
«  trêmement  peuplée;  il  y  a  des  bazars,  divers  édifices  et  de 
«  l'eau  courante  en  petite  quantité  ;  ses  habitants  possèdent  des 
«  troupeaux. 

«  En  partant  de  Bousih  pour  vous  rendre  à  Djerkeré  i^jor , 
«  vous  rencontrez ,  à  1 2  milles  de  distance  sur  la  gauche  du 
«  voyageur  qui  se  rend  à  NisaboUr,  Kouré  i^^  ville  où  l'on  trouve 
«  en  abondance  de  l'eau,  des  habitations,  des  vex^ers  et  des 
<c  jardins.  KouY^é  est  à  3  milles  environ  de  la  grande  route  ^jio 

m 

«  La  ville  la  plus  considérable  (  de  cette  contrée  ] ,  après  Bou- 
«  sih ,  est  Kouseri  ^j^^S",  place  très-forte  dont  l'étendue  est  égale 
«  à  peu  près  au  tiers  de  celle  de  Bousih.  Il  y  a  de  l'eau  courante 
n  et  des  jardins.  A  l'ouest  de  Bousih  sont  Badgbich  jas^ù^^^  et 
«  ses  dépendances,  la  montagne  d'argent  iUAiJI  jk^^,  Koua  i^, 
«  Koughanabad  ^lUi^^,  Bost  ou«^,  Djadhwa  t^^W,  Kanowour 
R  ji^ytr,  Kalowoun  ^^^  et  Dahestan  ^U^j^^. 

«  Cette  dernière  ville  est  considérable  ;  elle  s'élend  en  Ion- 


^  D*après  le  Barhan  i  Catï,  cité  par  M.  W.  Ooseley  [OrienM  gêography,  p,  219), 
le jj^^  est  une  sorte  d*arbre  résineux  qui  se  nomme  en  persan  ^«5^ j«<m  t  cyprès 
des  montagnes. 

*  Ou  Badghis.  Voyez  ci-dessus,  page  457,  note  a. 


HUITIÈME  SECTION.  465 

«  gueur  sur  un  espace  d'un  mille  et  demi  ;  construite  en  briques    Feuillet  1 1 1  verso. 
«  et  en  terre  sur  le  haut  d'une  montagne ,  elle  ne  possède  ni 
«  vignobles  ni  jardins,  mais  on  y  trouve  du  plomb  c^^l  et  un 
<  peu  d'eau  courante  qui  surgit  du  pied  de  la  montagne. 

«  La  montagne  d'argent  est  située  sur  la  route  de  Hérat  à 
«  Sarakhs,  non  loin  des  lieux  nommés  Kau^^^et  KawakirjjkStjS"; 
«  elle  porte  ce  nom  parce  qu'il  existe  sur  son  sommet  une  mine 
«  d'argent  très-riche,  très-productive,  mais  qu'on  a  cessé  d'ex- 
«  ploiter  à  cause  de  la  profondeur  de  la  mine  et  du  manque  du 
R  bois  nécessaire  pour  la  fusion  du  métal. 

«  Kau^  est  un  bourg  qui  s'élève  dans  la  plaine  et  où  l'on 
trouve  un  bazar  et  des  habitations.  Il  en  est  de  môme  de 
Koughanabad  dl^lÂi>^â>,  de  Bost  <••<  éé^  >  et  de  Djadwa  I^^U^, 
bourgs  dont  l'étendue,  la  population,  le  commerce,  les  cons- 
tructions sont  de  même  nature  et  d'importance  égale;  il  y  a 
de  l'eau  et  des  jardins ,  mais  la  plupart  des  champs  sont  arrosés 
par  les  eaux  de  pluie. 
«  Kaoowour  jjiy)^  et  Kalowoun  {^^^^  sont  des  lieux  situés  à 
3  milles  de  distance  l'un  de  l'autre;  il  n'y  a  dans  l'intervalle 
ni  eau  courante  ni  jardins;  on  y  boit  de  Teau  de  puits  et  de 
pluie  ;  les  habitants  de  ces  lieux  possèdent  des  champs  culti- 
vés, des  moutons  et  des  bœufs  en  quantité.  » 
En  se  dirigeant  vers  l'orient,   du   côté    de  Balkh  ^^,  on 
trouve  le   district  de  Keneh  ^i5",  comprenant  trois  villes,  qui 
sont  :  Tir^,  Kenef  oUT  et  Lacschour  jyfcJU^  «C'est  dans  la 
c  première  que  réside  le  prince  de  la  contrée  A^h».UJt  ^IULm.  Plus 
«considérable  t^ùe  Bousih,  Tir. est  une  ville  riche,  commer- 
c  çante  et  bien  peuplée;  il  y  a.  de  l'eau  et  des  jardins;  les  mai- 
•  sons  y  sont  construites  en  briques  cuites  au  soleil  et  en  argile. 
«  Keûef  UU^est  une  ville  agréable ,  fréquentée  par  les  étrangers, 

'  La  version  latine  (p.  i36)  porte  Lacsur. 

59 


Feuillet 


111  verso. 


MEnw   EL-nOt'D. 


4M  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  et  dont  les  habitants  jouissent  d'un  bien-être  et  d'une  aisance 
«  qu'ils  doivent  à  leurs  divers  genres  de  commerce.  Les  maisons 
«  y  sont  en  argile;  il  y  a  beaucoup  d'eau  courante,  des  jardins  « 
«  des  vignoJ)les^  des  champs  cultives.  Enfin  Lacschour  jyJiJ  est 
n  une  ville  dont  la  grandeur  est  à  peu  près  égale  k  celle  de 
«  Bousih  et  de  Kenef;  on  y  remarque  des  jardins ,  des  vergers, 
«  des  lieux  de  délassement  c^U^yJot;  ses  habitants  sont  riches  et 
«  le  commerce  y  est  dans  un  état  prospère,  le  territoire  fertile, 
n  le  climat  tempéré;  la  plupart  des  champs  sont  arrosés  par  les 
«  eaux  pluviales;  on  y  boit  de  l'eau  de  puits.  « 

De  Hérat  à  Tir,  i  journée. 

De  Tir  à  Kenef,  i  journée. 

De  Kenef  à  Lacs(^our,  i  journée. 

Cette  contrée  est  bornée  k  l'occident  par  le  Merw  el-^Roud 
>j^jJI  j^,  province  très-florissante  et  bien  peuplée  dont  la  capi- 
tale est  Merw  el-Roud  ^^ji\  ^^^  «ville  ancienne,  plus  considé- 
«  rable  que  Bousih  ^^^  et  située  dans  une  plaine,  à  une  (grande  ) 
«  distance  des  montagnes;  le  territoire  en  est  fertile  mais  sa- 
«  blonneux;  les  maisons  y  sont  construites  en  terre  et  à  la  dis- 
«  tance  d'un  jet  de  flèche  du  fleuve;  on  y  remarque  trois  grandes 
tt  mosquées  et  un  château  bâti  sur  une  éminence;  l'eau  est  ame- 
a  née  par  un  grand  nombre  de  canaux  k  la  ville,  qui  compte 
f  quatre  portes. 

«  Le  fleuve  qui  baigne  les  murs  de  Merw  ^^  est  considérable 
«  et  il  en  dérive .  divers  cours  d'eau  qui  servent  à  l'arrosage  des 
«  terre.  Ce  fleuve,  dont  le  nom  est  Moui^hab  v^Kt  prend  sa 
«  source  au  nord  dans  les  montagnes  de  Nàmiali  (jlfJià  ^  puis  il 
a  coule  vers  Merw  3^.  On  voit  sur  ses  bords  divers  villages  dont 
«  la  construction  est  aussi  solide  qu'élégante ,  un  grftnd  nombre 
«  d'habitations  agréables  et  de  châteaux^forts.  Le  climat  de  Merw 
«  est  sain  et  tempéré.  Ebn-Haukal  rapporte  qu'on  y  fait  sécher 

'  Probablement  Bamian. 


HUITIÈME  SECTION.  467 

des  tranches  de  melon,  pour  les  transporter  au  loin  ^  On  tire  FenHiehno  reeto. 
de  ce  pays  quantité  de  soie  et  de  bourre  de  soie,  ainsi  qiie  du 
coton  de  qualité  supérieure ,  connu  sous  le  nom  de  coton  de 
Merw  et  extrêmement  moelleux;  c'est  avec  ce  coton  qu'on  £91- 
brique  diverses  éto£Pes  destinées  pour  Texportation. 
«  De  cette  ville  dépendent  divers  lieux  circonvoisins  où  Ton 
fait  la  kkotba,  tels  sont  :  1^  Kechmehïn  (^ji^^y^Oi^y  lieu  situé  à 
une  journée  (de  Merw),  sur  les  bords  do  fleuve,  avec  des  jar- 
dins, des  vergers,  des  bazars,  des  caravansérails  et  des  bains, 
a®  Hormuz  Gawah  f^^y^y  à  une  parasange  vers  la  gauche  de 
Kechmehïn ,  à  travers  les  déserts  de  Senca  Uxm  jl)bu  \  sur  la 
route  qui  conduit  au  Khowarezm  ivjl^;  c'est  une  ville  de 
moyenne  grandeur  qui  possède  divers  édifices  et  des  marchés 

• 

fréquentés  par  les  voyageurs.  3^  Mesiha  ^rv^,  ville  comparable 
à  la  précédente,  située  à  une  journée  à  l'ouest  de  Merw  et 
entourée  de  cultures  et  de  jardins.  4^  Djirenah  ^^a^,  petite 
ville  très-K^ommerçante  à  9  milles  de  Merw  et  à  3  milles  de 
Dorac  ^j^,  lieu  situé  sur  les  bords  du  fleuve.  5®  Dendalean 
^UJt«>âd  ',  jolie  ville  à  2  journées  de  Merw,  sur  le  chemin  de 
Sarakhs;  c'est  une  place  forte  entourée  de  murs,  où  l'on 
trouve  des  bazars,  des  caravansérails,  des  bains,  et  où  l'on  re- 
marque une  grande  mosquée.  6^  Ghazneîn  (jv>>^l  1  ville  (  éga- 
lement) forte,  abondante  en  ressources,  possédant  un  bazar, 
une  grande  mosquée,  de  l'eau  courante  et  de^ardins.  De  là 
à  Merw,  on  compte  h  journées.  7^  Nadian  ^^lâb,  jolie  ville 
dont  les  bazars  sont  solidement  bfttis,  possédant  une  grande 
mosquée,  des  caravansérails  et  des  bains,  et  située  à  3  milles 
de  Hormuz  Gawah  •jsyj^.  8°  Sarmacan  ^UU^\  vîUe  consi- 

*  Ou  de  Secaia  a^ULmi  d*après  le  ms.  B. 
'  Le  ms.  A.  porte  Deloula*n  «^\jJJd. 
^  Ou  peut-être  Sarescan  riVfSiri  w 

69- 


TALECAN. 


468  TROISIÈME  CLIMAT. 

« 

Feuillet  i>2  recto.    «  dérable,  florissante  et  riche,  et  dont  le  territoire  est  arrosé  par 

«  des  eaux  courantes  ;  située  à  gauche  de  Dorac  ^^^ ,  elle  est  plus 
«  éloignée  (de  Merw)  de  3  milles,  Dorac  étant  située  sur  les 
«  bords  du  fleuve ,  &  1 2  milles  de  Merw,  dans  la  direction  de 
«  Sarakhs  jm  ■■Lj^  et  d'Abiwerd  <>jt^l.  »  9^  Cassr  Akhif  j,  t^  ê 
vJuÂ.1,  petite  ville  située  à  une  journée  ou  à  i5  milles  de  dis- 
tance sur  la  route  de  Merw  à  Balkh  ^;  «elle  est  entourée 
«  de  murs  en  terre  et  de  jardins  bien  arrosés  qui  produisent 
«  beaucoup  .de  fruits.  »  10®  Derah  0^3^,  petite  ville  située  à  12 
milles  de  la  précédente  ;  «  dont  le  territoire  produit  des  fruits 
«  et  (surtout)  du  raisin.  Le  fleuVe  de  Mei'w  la  divise  en  deux 
«  parties  qui  communiquent  entre  elles  au  moyen  d'un  pont.  » 

Talecan  ^UUUs  est  une  ville  dont  l'importance  égale  à  peu  près 
celle  de  Merw  el-Roud  djj^t  ^j^;  «  il  y  a  de  Teau  courante,  des 
«  édifices  contigus  et  quelques  jardins;  les  maisons  y  sont  cons- 
«  truites  en  terre  et  l'air  y  est  plus  pur  et  plus  salubre  que  ne  l'est 
«  celui  de  Merw  el-Roud,  dont  elle  est  à  72  milles  de  distance.  » 
Talecan  est  bâtie  au  pied  d'une  montagne  qui  fait  partie  de  la 
chaîne  de  Djourcan  (jl^>4  JW^  ^9  «  et  où  ses  habitants  possèdent 
«  diverses  métairies;  on  y  fabrique  des  feutres  de  laine  partout 
«  renonjmés;  il  n'en  est  point  d'aussi  solides  ni  d'aussi  compacts 
«  que  ceux-ci.  Talecan  est  située  sur  la  route  pavée  qui  conduit 
«  de  Merw  à  Balkh ^  »  à  60  milles  de  Carbat  i:;*lf^U;i\ 

Cette  derni^e  ville  (Carbat  c:»LjUJt),  dépendante  du  Ejouz- 
djan  {j^jy*'  ^j  «  est  moins  considérable  en  étendue ,  mais  plus 
«  florissante  et  plus  peuplée  que  Talecan;  il  y  a  de  l'eau  cou- 

*  La  version  latine  (p.  i36)  porte  Dorra. 

*  Ou  Horcan,  d'flfprès  la  même  version. 
'  Cesi  ainsi  du  moins  que  j'entends  ces  mots  :  ^^^JûJ\  Uuy^j  Je  /jU^^t  % 

*  La  version  latine  porte  Fariab. 
^  Le  ms.  A.  porte  ^\s>jy^.  Le  ms.  B.  porte  Khouzdjan  ^jit^y 


HUITIÈME  SECTION.  469 

«  rante  et  douce,  des  jardins,  diverses  fabriques,  et  il  s'y  fait  Feuillet  1 1 2  recto. 
«  beaucoup  de  commerce;  les  maisons  y  sont  construites  en 
«  terre;  on  y  remarque  une  grande  mosquée  sans  minarets.  » 
De  là  à  Talecan  ^UJU»,  on  compte  a  fortes  journées,  et  à  As- 
pourcan  {Jsjy^^  \  dépendance  du  Djouzdjan,  54  milles,  en  se 
dirigeant  vers  Torient.  Djouzdjan  {j^j^s^  est  le  nom  d'ime 
contrée  et  non  d'une  ville. 

«  Aspourcan  {Jojy^  est  une  ville  dont  le  territoire  est  arrosé 
«  par  un  cours  d'eau  de  peu  d'importance;  il  y  a  peu  de  popu- 
«  lation,  peu  de  jardins  et  peu  de  fruits;  on  y  apporte  Teau  du 
«  pays  environnant.  »  De  là  à  Balkh  ^,  on  compte  54  milles. 

Au  nombre  des  villes  comprises  dans  le  Djouzdjan  est  Anbar 
jIajI  ,  située  à  une  journée  au  sud-ouest  d' Aspourcan.  «  Cette 
ville  est  grande  et  plus  considérable  en  ^tendue  que  Merw  el- 
Roud;  son  territoire,  parfaitement  arrosé  et  fertile,  se  com- 
pose de  vignobles  et  de  jardins;  il  y  a  divers  édifices  et  des 
ateliers  où  Ton  fabrique  des  étoffes  destinées Ji  l'exportation; 
les  maisons  sont  bâties  en  terre,  mais  la  ville  est  jolie  et  c'est 
là  que  réside ,  en  hiver  comme  en  été ,  le  prince  de  la  contrée 
iU».USI  (^IkJLi.  »  D' Aspourcan  à  lehoudia  My^ ,  on  compte  un 
peu  plus  de  a  journées,  et  de  Carbat  à  lehoudia,  «  ville  en- 
tourée de  murs,  commerçante,  industrieuse  et  possédant  une 
grande  mosquée  à  deux  minarets,  »  1  journée. 
De  lehoudia  à  CharjLâ,  «petite  ville  entourée  de  jardins  et 
«  située  dans  la  montagne,  »  1  journée. 

Kaîderm  |v«>^  est  également  une  ville  agréable  et  bien  peu- 
plée «  dont  le  territoire  produit  du  raisin  et  des  fruits  de  toute 
«  espèce.  Cette  ville  o£Bre  beaucoup  de  ressources  et  est  bâtie 

^  Les  deux  manuscrits  portent  Astourcan;  M.  Qaatremère  pense  qu'il  faut  lire 
Aspourcan,  et  nous  adoptons  d*autant  plus  volontiers  cette  orthographe,  que  nous 
trouvons  sur  les  cartes  de  MM.  Kinneir,  Fraser  et  Bûmes  une  ville  dont  le  nom 
(  Shibbergan  )  et  la  situation  se  rapportent  à  celle-ci. 


470  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feailiet  iia  verso.  «  dans  la  montagne,  »  à  4  journées  d*Aspourcan  et  à  une  jour- 
née de  Char,  dans  la  direction  du  sud-est.  Marcan  ^b^  e%t  une 
ville  populeuse  située  entre  lehoudia  et  Carbat. 

«  Djourcan  {j^j^^  est  une  ville  construite  entre  deux  mon- 
«  tagnes,  à  peu  près  comme  la  Mecque;  il  y  a  peu  de  champs 
«  cultivés,  peu  de  jardins,  de  Teau  courante  et  quelques  sources. 
«  De  là  à  Aspourcan,  on  compte  3  Êiibles  journées,  et  d'As- 
«  pourcan  à  Zakhar  j*^,  au  sud-est,  2  journées.  On  tire  de 
«  Djourcan  quantité  de  cuirs  destinés  pour  le  Kborasan.  Le  pays 
«  est  fertile,  paisible,  abondant  en  fruits  et  commerçant;  on  y 
«  trouve  facilement  des  compagnons  de  voyage,  des  marchands 
«  forains  et  toute  sorte  d'articles  de  négoce.  » 

Sur  les  limites  occidentales  dq/Merw  on  trouve  le  A'rh  ^jjOI  , 
ou  plutôt  deux  villes,  dont  Tunes^appelle  Bachïn  (^^yâ^  et  Tautre 
Cbourmïn  (:js«^;  Time  et  Tautre  de  grandeur  à  peu  près  égale. 
«  Le  chef  de  ia  contrée  n'y  réside  pas^  mais  il  habite  la  mon- 
«  tagne  de  Lokman  (^-^  à^j^ie^  \  où  Ton  trouve  des  eaux  courantes 
«  et  de  vastes  cultures;  Bachïn  produit  beaucoup  de  riz  d'ex- 
«  cellente  qualité  qu'on  transporte  à  Balkh  et  ailleurs.  On  tire 
«  de  Ghourmîn  du  raisin  sec  très-doux,  presque  sans  pépins  et 
«  dont  on  exporte  au  loin  des  quantités  considérables.  « 

De  BachiD  c:5v^,  ville  située  à  une  portée  de  flèche^  sur  la 
rive  orientale  du  fleuve,  à  Dorac  (^j:>  et  à  Merw  el-Roud,  on 
compte  une  journée  de  marche.  Dorac  est  également  dans  le 
voisinage  du  fleuve. 

De  Bachïn  à  Cbourmïn  (j>f^jy&f  en  se  dirigeant  vers  le  sud, 
une  journée.  -Cbourmïn  est  dans  la  montagne  de  Lokman. 

De  Merw  el-Roud  à  Anbourd^rjyjl  (ou  Abiwerd^;^^!),  6  journées. 

*  Il  existe  au  sud  de  THindo-Kouch,  sous  le  35*  parallèle,  des  moutagnes  dési- 
gnées dans  les  cartes  sous  le  nom  de  montagnes  de  Lughman. 

'  D*après  la  version  latine,  Bachïn  serait  située  à  luu  tteue  du  fleuve.  Nos  deux 
manuscrits  portent  HJS'  Je- 


Feuillet  ii3  recto. 


HUITIÈME  SECTION.  471 

De  la  même  ville  à  Merw  el-Chahidjan  (^UçkikUJi  ^2^  «  6  jour-    Feuillet  113  tenou 
nées. 

En  sorte  que  de  Merw  el-Chahidjan  à  Hérat  i\j^  on  compte 
1 Q  journées. 

De  Merw  el-Roud  à  Hérat,  6  journées. 

De  Merw  el-Roud  à  Balkh,  6  journées. 

De  Merw  el-Roud  à  Sarakhs,  5  journées. 

De  Merw  el-Roud  à  Amol  Jc«t ,  ville  située  à  peu  de  distance 
du  Djihoun  çj^^^fs^  (de  rOxus),  6  journées  faibles  ou  1 2  4  milles. 

Amol  est  une  ville  de  grandeur  moyenne,  bâtie  i  3  milles 
des  rives  du  Djihoun;  «  il  y  a  des  jardins,  des  édifices,  une  po- 
«  pulation  nombreuse,  beaucoup  de  commerce,  des  ressources 
«  et  des  revenus  publics^;  elle  est  sur  la  lisière  du  désert.  »  De 
là  à  Kfaowarezm  f^j^^y^,  qu'on  nomme  aussi  Djordjanié  à^\»^, 
12  journées. 

De  Djordjanié  au  lac  qui  porte  son  nom  (le  lac  d'Aral), 
6  journées. 

D'Amol  Jc^t  à  Zem  ^^3,  en  remontant  le  cours  du  fleuve, 
4  journées. 

De  2^m  à  Termed  «x^,  par  le  fleuve,  5  journées. 

De  Termed  à  Badakhchan  ^Lduâi.4>w,  par  la  même  voie, 
i3  journées. 

Ce  qui  forme,  pour  la  longueur  totale  des  parties  du  Kho- 
warezm  et  du  Khorasan  qui  longent  les  bords  du  fleuve,  un  in- 
tervalle de  4o  journées. 

«  Zem  f^j  est  une  ville  comparable  à  Amol  à^\  sous  le  rapport 
«  de  rétendue;  il  y  a  de  Teau  courante,  des  jardins,  des  cul- 
ft  tures ,  du  commerce  et  de  Tindustrie  proportionnellement  aux 
«  besoins  locaux.  »  C'est  là  que  se  rassemblent  les  voyageurs  qui 
se  rendent  au  Khorasan;  car  Amol  Jw«l  est  le  lieu  de  passage  le 


^lîW»" 


Feuillet  1 1 3  recto. 


LE    DJIHOUN 

ou 
r'oxrs. 


472  TROISIÈME  CLIMAT 

plus  fréquenté  du  Mawar  el-Nahar  j^t  Ij^U,  pays  entouré  de 
déserts,  en  grande  partie  sablonneux,  qui  s'étendent  depuis  Balkh 
jusquau  lac  de  Khowarezm.  Zem  ^  est  située  à  4  journées, 
par  eau,  de  Terined  ^y^^  ville  bâtie  sur  la  rive  orientale  du 
fleuve. 

Le  Djihoun  {jy^l^^  (rOxus)  prend  sa  source  dans  le  pays  de 
Oudjan  ^^Wr^  \  sur  les  frontières  du  Badakhchan  ^LâÂ. Jo ,  et  là 
il  porte  le  nom  de  Kharîab  vk/^  ^  ^^  reçoit  cinq  affluents  consi- 
dérables qui  proviennent  des  pays  de  Djil  J^a^  et  de  Wakbch 
jâkÂ.^  ;  alors  il  devient  un  fleuve  supérieur  à  tous  les  fleuves  du 
monde ,  tant  sous  le  rapport  du  volume  et  de  la  profondeur  des 
eaux  que  sous  celui  de  la  largeur  du  lit. 

Le  Kharîab  reçoit  les  eaux  d'une  rivière  qu  on  appelle  TAkh- 
soua  |^MiÂ.t^  ou  le  Menk  Jju^^j^^,  celles  de  Than  ^1^  ou  Be- 
lian  (jW^,  de  Farghan  {j^Jiy  de  Andjara'a  ^J^U  de  Wakhchab 
4^l&^^;  un  grand  nombre  d'affluents  provenant  des  montagnes 
de  Botm  ^  et  d'autres  rivières,  telles  que  celles  du  Saghanian 
^UÂpUâJt  jiyj\  et  du  Cawadian  (jL^lytil ,  qui  se  réunissent  toutes 
dans  cette  dernière  province  et  se  déchargent  dans  le  Djihoun. 

Le  Wakhchab  i^\jsik^^  prend  sa  source  dans  le  pays  des  Turks; 
parvenu  dans  le  pays  de  Wakhch  (jd^i^^,  il  se  perd  sous  une 
haute  montagne  où  l'on  peut  le  passer  comme  sur  un  pont;  on 
ignore  quelle  est  l'étendue  de  son  cours  souterrain;  il  sort  en- 
suite de  la  montagne,  longe  les  frontières  du  pays  de  Balkh, 
puis  atteint  Termed.  Le  pont  (ou  plutôt  le  lieu  de  la  perte  du 
fleuve  )  dont  nous  venons  de  parler  sert  de  limite  entre  le  Djil 
et  Wasdjerd  i^j^^y- 

Ce  fleuve  (le  Djihoun)  passe  à  Termed  «x^^^,  à  Kilif  vjUUT,  à 


^  Nous  croyons  devoir  suivre  ici,  de  préférence  à  toute  antre,  les  leçons  qui 
nous  sont  donne  es  par  le  ms.  B. 

'  ProbaUement  pour  Aksou  ^j,aj\  «  mot  qui  signifie,  en  turk,  eau  ou  rivière 
blanche. 


HUITIÈME  SECTION.  475 

Zem  mj ,  à  Amol  J^l ,  et  finit  par  décharger  ses  eaux  dans  le  iac 
de  Khowarezm    ^'))l#â.  J[^^;  «il  n'est  d'aucune  utilité  pour 


^JJ 


«  l'agriculture  depuis  sa  source  jusqu'à  Zem  ^  et  à  Amol  S^\  « 
«  où  ijpn  tire  peu  de  parti  de  ses  eaux.  Ce  n'est  que  lorsqu'il  a 
t  atteint  le  pays  des  Ghoz  i^ydl  qu'on  s'en  sert  pour  Tarrosage 
«  des  terres  et  pour  d'autres  travaux  utiles.  ■ 

Termed  Jc«^  est  une  ville  située  sur  les  bords  du  Djihoun 
(les  eaux  de  ce  fleuve  baignent  ses  murs),  et  sur  la  route  qui 
conduit  au  Saghanian  ^l^Uuo.  •  Un  vaste  faubourg  ceint  de  mu- 
railles l'environne  de  toutes  parts  ;  l'on  y  remarque  un  château 
destiné  à  la  résidence  du  chef  du  gouvernement,  divers  édi- 
fices et  des  bazars.  Cette  ville  est  agréable,  florissante  et  peu- 
plée ;  ses  places  publiques  et  ses  rues  sont  pavées  en  briques  ^  ; 
c'est  le  grand  marché  de  cette  partie  des  rives  du  Djihoun; 
on  y  boit  les  eaux  de  ce  fleuve  ainsi  que  celles  du  Kera  (^^, 
rivière  qui  vient  du  Saghanian  et  qui  se  jette  dans  le  Djihoun 


auprès  de  Termed.  Mendji  (^^  et  Hachem-Djend  <xâs»>  ^iA 


sont  au  nombre  des  dépendances  de  cette  ville.  De  là  à  Balkh , 
on  compte  2  fortes  journées. 

«  Balkh  ^,  située  dans  une  plaine  à  1 1  milles  des  montagnes, 
est  la  capitale  du  pays  des  Turks^;  c'est  le  quartier  général  de 
leurs  armées  et  le  lieu  de  résidence  des  princes,  des  juges, 
des  intendants  de  l'administration;  il  y  a  de  beaux  bazars  où 
il  se  fait  beaucoup  de  commerce  et  où  l'on  trouve  toute  sorte 
de  marchandises  et  de  richesses;  la  ville  est  construite  en  terre 
et  en  briques  cuites  au  soleil;  elle  a  sept  portes;  les  murs  qui 
l'entourent  sont  en  terre;  ses  faubourgs  florissants,  peuplés, 
industrieux  et  commerçants.  La  grande  mosquée  bâtie  au 
centre  de  la  ville  est  environnée  de  bazars.  Balkh  est  située 


Feuille 1 1 1 3  recto. 


TERMBD. 


KBALH. 

Feuillet  1 1 3  verso. 


iuyi 


60 


474  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  1 1 3  verso.     «  sur  ies  bords  d'une  petite  rivière  dont  les  eaux  font  tourner 

K  une  dizaine  de  moulins;  cette  rivière  coule  auprès  de  la  porte 
«  dite  New-'Bebar  jU^  y  et  elle  arrose  les  environs  de  la  ville , 
«  où  Ton  voit  de  toutes  parts  des  vignobles,  des  vergeB|,  des 
«  jardins  et  des  maisons  de  plaisance.  On  remarque  à  Balkh  des 
«  collèges  où  Ton  enseigne  lessciences,  des  fondations  (ou  bourses) 
«  pour  les  étudiants  et  tous  les  moyens  d'iti&truction  qu'il  est 
«  possible  de  désirer^;  il  y  a  dans  cette  ville  beaucoup  de  ri* 
«  chesses,  des  personnes  d'un  rang  éleva,  des  négociants  opulents 
R  et  en  général  beaucoup  d'aisance  et  de  prospérité.  >  Le  pays 
de  Balkb  est  borné  au  midi  par  le  Tokharestan  ^J\JU»J\Jt^  le  Ba- 
kbestàn  (jU«»^l  et  le  Namian  ^U«b^;  et  au  nord^  en  tirant  vers 
l'ouest,  par  le  Merw^^  et  par  le  Djouzdjan  t)Wi>».*.  Cette  ville 
est  un  centre  de  communications  pour  tous  les  pays  environnants 
et  un  lieu  de  passage  pour  les  personnes  qui  se  rendent  au  To- 
kharestan et  au  Badakhchan. 

On  compte  au  nombre  des  dépendances  de  oettè  denùère 
province  (le  Badakhchan  ^U^Os^)  ks  villes  de  Houlm  j^\  de 
Semendjan  ^Ui>^^,  de  Tha'lan  ^)l^,  de  Sekelkend  ùJjQiiié^  de 

Warawalin  m — a— Jljii^,  de  Ezherouzewan  (j^yjyj^ji^  de  Talecan 

^  u  ^ 

^j\jMo\  de  Sekimest  «l^mm^oês^,  de  Warwaser ^^^^ ,  de  Uonseb 
fa^ntu»*»  de  Anderab  uy|j«Kil  et  de  Madroukà  bS'^jO^. 

De  Balkh  à  Warwalin ,  «  ville  agréaUe  et  commerçante ,  dont 
«  dépendent  divers  villages,  »  a  journées. 

'  Voici  le  tejile  : 

'  Je  luii  toujours  porté  à  Otoïtt  qu'il  s'agit  ici  de  Atmûui;  eetle  lefOii  éàt  d^n-* 
forme  à  ce  qu'on  lit  dans  Y  Oriental  Geçgraphy,  pages  ai3,  i^S  el  suivantes;  buûs 
tous  les  manuscrits  portent  Namian. 

*  Les  mss.  portent  ij^s^^jy^, 

*  La  carte  de  M.  Bûmes  porte  HouUoum. 

*  Ou  Talighan ,  d'après  la  même  carte. 


HUITIÈME  SECTION.  475 

De  Warwaiin  à  Tdecan  ^^UW»,  2  journées.  FeuiHei  1 1 3  vejpw. 

A  Talecan  ^  est  une  ville  dont  la  grandeur  est  égale  au  quart 

•  de  Balkb.  Ses  nnirailles  sont  construites  en  terre  et  ses  mai- 
t  sons  en  terre  et  en  chaux  vive;  elle  est  située  sur  les  bords 
«  d'une  grande  rivière  et  dans  une  plaine  où  sont  des  vignobles 
«  et  des  habitations;  il  y  a  dans  la  ville  des  bazars  où  il  se  fait 
«  un  bon  commerce ,  et  où  Ton  voit  beaucoup  d'artisans.  » 

De  Balkh  à  Houlm  J^ ,  ville  située  k  1  journées  à  Touest  de 
Warwaiin,  on  a  d  journées  de  chemin  à  faire.  «Houlm  est  un 
«lieu  très-agréabie,  dont  les  productions  et  les  ressources  sont 
<  trèft-abondantes ;  il  y  a  de  Teau  courante,  des  champs  cultivés 
«  et  toute  sorte  de  biens  de  la  terre.  »  De  là  à  Semendjan  (^Ut^ , 
«jolie  ville  en  tout  comparable  à  la  précédente,  commerçante, 

•  peuplée  et  ceinte  de  murs  en  terre,  »  1  journées. 

De  Semendjan  à  Talecan,  a  journées. 

De  Semendjan  à  Anderab  vIjJoI  ^,  5  journées. 

Cette  dernière  ville  est  bâtie  au  pied  d'une  montagne.  «  C'est 
«  là  qu'on  emmagasine  l'argent  provenant  de  Hariana  iU^jU-  et 
«  de  Bendjehir  jx^^d^.  >  Située  au  confluent  de  deux  rivières 
dont  l'une  s'appelle  Anderab  et  l'autre  Kiasan  ^U»K^^,  «  cdle 
«  est  entourée  de  jardins,  de  vergers  et  d^enclos  plantés  en 
«  vignes  et  en  arbres  fruitiers.  » 

De  Talecan  à  la  ville  de  Badakhchan  ^^U^J^,  7  journées. 

De  Anderab  à  la  même  ville,  en  se  dirigeant  vers  l'orient, 
k  journées. 

De  Anderab  à  Hariana  lf^\i}>»m. ,  en  se  dirigeant  vers  le  midi , 
3  journées. 

^  Notre  auteur  a  déjà  décrit  la  ville  de  Talecan  (voyez  ci-dMSU9 ,  page  468),  Ceci 
semble  donc  faire  double  emploi. 

'  Les  manuscrits  portent  tantôt  Anderab  ç^l««Xj|  et  tantôt  Anderabé  A^IjOOl  : 
le  premier  de  ces  noms  semble  être  plus  aoaveut  donné  k  la  rivière  et  le  second  à 
la  ville.  La  carte  dressée  pour  le  voyage  de  M.  Bûmes  porte  Inderab. 

60. 


Feuillet  1 1 3  veiso. 


Feuillet  1 1  k  recto. 


476  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  Hariana  est  une  petite,  viiie  bâtie  au  pied  d'une  montagne 
et  sur  les  bords  d*une  rivière  qui,  prenant  sa  source  auprès 
de  Bendjehir  jjiy^ ,  traverse  cette  ville  sans  être  employée  (à 
i  arrosage  des  champs  )  jusqu  au  moment  où ,  parvenue  à  Car- 
wan  Ji^j^,  elle  entre  dans  les  terres  de  ITnde  et  verse  ses 
eaux  dans  le  Nahrwara  ijjjir^' 
«  Les  habitants  de  Hariana  iîi^ijl»-  ne  possèdent  ni  arbres  ni  jar- 
dins fruitiers;  ils  ne  cultivent  que  quelques  légumes;  mais  ils 
se  livrent  à  Texploitation  des  mines.  Il  est  impossible  en  effet 
de  voir  rien  de  plus  parfait  que  le  métal  qu'on  en  extrait  et 
que  celui  qu  on  tire  des  mines  de  Bendjebir  ji^l^âj  ^  petite 
ville  située  sur  une  éminence  à  une  journée  de  distance  de  la 
précédente  et  dont  les  habitants  se  font  remarquer  par  la  vio- 
lence et  la  méchanceté  de  leur  caractère.  La  rivière  qui  sort 
des  montagnes  de  Bendjehir  coule  vers  Hariana,  ainsi  que 
nous  venons  de  le  dire. 

«  Les  ouvriers  qui  travaillent  à  Tune  et  à  Tautre  de  ces  mines 
s'occupent  avec  beaucoup  de  persévérance ,  d'industrie  et  d'ha- 
bileté de  cette  exploitation,  de  la  fonte,  de  l'extraction  du 
métal  des  scories,  et  en  général  de  ce  qui  concerne  leur 
art.  »  De  là  à  Garwan  (Jjjè^'en  se  dirigeant  vers  le  midi, 
2  journées. 

«  La  ville  de  Garwan  (jlj^  est  peu  considérable,  mais  jolie; 
«  ses  environs  sont  agréables,  ses  bazars  fréquentés,  ses  habitants 
«  riches;  les  maisons  y  sont  construites  en  ai^le  et  en  briques. 
«  Située  sur  les  bords  de  la  rivière  qui  vient  de  Bendjehir 
«^^ifLi^i^,  »  cette  ville  est  l'un  des  principaux  marchés  de  l'Inde. 
De  Anderab,  dont  il  vient  d'être  fait  mention,  à  Tha'lan 
^j^hô,  a  journées. 


'  n  est  soavent  question  de  Bendjekir  ou  de  Pèndjehir  dans  les  Mémoires  de 
Baber. 


HUITIÈME  SECTION.  477 

De  Tha'lan  à  Semendjan  ;jIà4>m,  2  journées. 

De  Thalan  à  Baikh  j^ ,  6  journées. 

Tba'lan  ^j^<iù  est  une  yilie  florissante  et  bien  peuplée,  dont 
le  territoire,  arrosé  par  divers  cours  d'eau,  est  planté  d'arbres 
et  couvert  de  villages  et  d'habitations;  «  on  y  fait  beaucoup  de 
«  commerce  et  Ton  y  trouve  de  tout  en  abondance.  »  De  là  à  Na- 
mian ,  en  se  dirigeant  vers  l'occident,  on  compte  3  journées. 

«  Namian  ^^^V-A^b  (ou  plutôt  Bamian)  est  une  ville  dont  l'éten- 
«  due  est  égale  à  peu  près  au  tiers  de  Balkh  ^  ;  elle  est  bAtie  $ur 
«  le  sommet  de  la  montagne  de  Namian^,  et  il  n'y  a  pas  dans 
«  la  contrée  d'autre  ville  qui  soit  située  à  une  telle  élévation. 
«  De  cette  montagne  découlent  diverses  rivières  et  divers. cours 
•  d'eau  qui  se  jettent  dans  l'Anderab  ol^jol.  Cette  ville  est 
t  ceinte  de  murs  et  possède  un  château,  une  grande  mosquée  et 
c  un  vaste  faubourg.  De  Namian  dépendent  Sighourcand  *>M)yif^^ 
«  Sekawend  «Xi^lC*»,  Kaboul  J^^)^,  Bohra  [^ ,  Carwan  ^^Ij^h^  et 
I  Gharia  f^j^-  L^  deux  premières  de  ces  villes  (Sighourcand 
«  et  Sekavrend)  sont  à  peu  près  d'égale  importance;  elles  sont 
«  l'une  et  l'autre  populeuses  et  commerçantes.  Quant  à  Kaboul, 
«  à  Carwan  et  à  Gharia  (ou  Gbazna),  nous  en  avons  donné  ailleurs 
«  la  description.  » 

L'itinéraire  de  Balkh  à  Namian  est  comme  il  suit  : 

De  Balkh  à  Meder  j«)Sd«,  petite  ville  bfttie  dans  une  plaine  à 
peu  de  distance  de  la  montagne,  3  journées. 

De  Meder  à  Kah  i5",  bourg  bien  peuplé, «avec  bazar  et  mos^ 
quée  où  l'on  fait  la  khotba,  1  journée. 

De  Kah  à  Namian,  5  journées. 


Feuillet  1 1 4  recto. 


NAMIAN 

ou 

BAMIAN. 


*  Le  ms.  A.  contient  ici  une  leçon  que  nous  croyons  devoir  signaler  à  nos  lec- 
teurs; au  lieu  de  A4  t&Jù  ^  ^j^  e;^^'  *  ^  inanuscrit  porte  i^jà  çji$  ^^. 
ce  qui  signifie  environ  un  iiên  de  farasange. 

'  t  The  name  of  Bamean  is  said  to  be  derived  from  iti  élévation.  •  BumeSi  Traveb 
into  Bokhara,  volume  I ,  page  1 84. 


Fenîllf't  1 1 4  recto. 


BADAkUCHAN. 


478  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  Balkh  à  Badakhchân,  on  compte  i3  journées,  savoir: 

De  Balkb  à  Taiecan ,  4>  journées  ^; 
'    Et  de  Taiecan  à  Badakhchan,  7  journées. 

«Ebn-Haukal,  dans  son  ouvrage  (géographique),  compte  de 
«  Balkb  à  Aspourkhan^  ^U^^amI,  3  journées. 

«  D'Aspourkhan  à  Carban  (^l^UU!  (ou  Garwan  (^^fj^),  3  journées. 

«  Et  de  Tale<lan  &  Merw  el-Roud  ^j^^Jt  yj^^  3  journées*  Mais 
ce  sont  de  £3iibles  journées  :  nous  les  avons  indiquées  précé- 
deitfiinênt.  La  distance  en  milles  qui  sépare  Merw  de  Balkh 
est  de  348  milles.  Revenons  à  la  description  de  Badakhchan 

«  Cette  viHe  est  peu  considérable,  mais  elle  possède  beau* 
coup  de  dépendances  et  son  territoire  est  fertile;  la  vigne  et 
divers  autres  arbres  y  croissent  abondananent»  et  le  pays  est 
arrosé  par  des  eaux  courantes;  la  ville  est  défendue  par  de 
fortes  murailles  en  texre;  il  y  a  des  marchés,  des  caravansé* 
rafls,  des  bains;  il  s^y  &it  beaucoup  de  conmierce.  Elle  est 
bÉtie  snar  la  rive  ocoidentaie  du  Kbariab  ^y^ ,  la  plus  consi* 
dérable  d'entre  les  rivières  qui  se  jettent  dans  le  Djihoun. 
Dans  les  montagnes  environnantes,  on  élève  beauooop  de  bes^ 
tiaux;  il  en  provient  quantité  de  chevaux  de  prix,  de  juments 
de  trait  et  de  mulets;  on  tire  également: de  ces  nK>ntagnes ,  des 
pierres  de  couleur  trè&-p(récieuses ,  telles  que  le  rubis  d'un 
rouge  vif,  le  rubis  couleur  de  grains  de  grenade  '  et  autres, 
n  annsi  que  bèatieoup  de  lapis  lazuli.  Ces  pierres  sont  transpor- 


'  L*additioa  De  donne  que  onze  journées  ;  mais  voici  comment  s^exprime  la  ver- 
sion latine  :  t  A  Balch  ad  Taiecan  sex  censentur  stationes  et  à  Taiecan  ad  Badhach- 
«  scian  sèptem  stationes;.  >  ITapTès  la  catîtf  de  M.  Bilmes,  il  faudrait  au  contraire 
rêhiir^  jt  quatre  jouYnées  laf  distaïDce^  TalecM»  à  Bodakheban. 

*  Les  manuscrits  portent  toujours  Astourean..  Voyesk  note  p.  469  cî^dsssut. 
'  *  Rubinns  hahs^as  ou  le  rtlbis  bahù,  dé»igaalioa  f{ui,  comme' 0»  le  sait,  dérive 
du  nom  de  la  province  de  Badakhchan. 


HUITIÈME  SECTION.  470 

«  tées  dans  tous  les  pays  du  monde,  et  il  est  impossible  d'en  FeuiiUi  1 1 4  recio. 
<  voir  de  plus  belles.  On  apporte  à  Badakhchan  le  musc  des  envi- 
«  rons  de  Wakhan  {j^^,  dans  le  Tibet.  «  Badakhchan  confine  avec 
le  Canoudj  ^^âs,  dépendance  de  ITnde.  Les  deux  provinces 
qu'on  trouve  d'abord  au  delà  du  Djihoun  sont  le  Djil  Ju»-»  et 
le  Wakhch  (>^j;  bien  que  distinctes  et  séparées,  elles  sont  sou^ 
mises  à  un  seul  et  même  gouvernement.  «  Elles  sont  situées  entre 

•  le  Kharîab  vl?^  ^^  ^^  Wakhchab  fJis»^^ ,  rivières  dont  la  pre- 
«  mièrè  baigne  la  partie  orientale  du  Djii  J^aj^  et  Tautre  le  pays 
«  de  Wakhch  (Ji^^y ,  dont  il  vient  d'être  fait  mention.  »  Du  Wakhch 
j^^M^^  dépendent  Helawerd  ^^:^,  Lakend  «xiSJ  et  Hanîk  ^\jb. 
Karbek  ^ilfJ^,  Neheltan  ^VxJL^j,  Sekendré  àj>>iA(gti..\  Menk  iLu, 
Andidjaraa'  ^I^U^trool,  Taighie^b  et  Koustac^Bek  ^b  jU«r^^  font 
partie  du  Djil  Ju^,  province  partout  très-montagneuse,  excepté 
auprès  du  Wakheh  js^^^  et  du  pays  de  Akdjer  j^l  qui  confine 
avec  celui  de  Menk  «iUu«  dépendance  du  Djil. 

«  Helawerd  y^y^f^  est  une  ville  agréablei,  populeuse,  commer*- 
«  çant^e  et  fréquentée  par  les  voyageurs.  On  peut  en  dire  autant 
de  Lakend  jwUE»^.  Quant  à  Hanek  liUU ,  c'est  une  ville  agréa- 
blement située  au  milieu  de  jardins,  de  vergers  et  autres  lieux 
de  délassement.  Les  maisons  y  sont  construites  en  terre,  en# 
briques  et  en  chaux  ;  il  y  a  plusieurs  marchés  et  beaucoup  de 
gens  riches.  C'est  le  lieu  de  la  résidence  du  sultan.  »  De  Hanek 
à  Menk,  on  compte  a  jouméeSv 

«  Menk  idUu  est  une  ville  de  grandeur  moyenne  ;  \eê  murs 

•  dénd  elle  est  entourée  sont  en  pierre  et  «n  plâtre;  il  y  a  des 
n  édifices,  des  bazars  et  beaucoup  de  population;  plus  oonsidé^ 
«  rable  que  Handc  oUU,  elle  est  comparable,  en  éteiidue,  à 

•  Wiakhan  (jljk.3  et  à  Kerfiin  ^^t^,  Ëeux  où  ion  feit  beaucoup  de 
n  commerce  et  où  l'on  se  livre  très-activement  à  l'industrie.  » 

^  La  version  lalipe  p^rte  Kam,  Bdemtan,  AUxandraM  Haoc.  etc. 


Fpiiiilet  1 1 4  verso. 


SAGHANIAN. 


480  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  Ma'aberar^l^jjM,  petite  ville,  à  Helawerd  :>j3y^ ,  2  journées. 

De  Ma  aberar  à  Hanek  ^U ,  s  journées. 

Kawendj  ^^^  est  une  ville  située  à  environ  3  milles  au- 
dessus  de  Ma'aberar,  en  remontant  le  Khariab. 

La  ville  de  Telmetan  ^\j^  est  à  12  milles  de  Cantarat  el- 
Hadjar^'  'ij!^j^  (ou  du  pont  de  pierre),  sur  le  chemin  de  Menk 
JgU.  Du  pont  de  Badakhchan  au  chemin  de  Menk,  on  compte 
a  journées. 

Sorti  de  Roustac  Menk  Jkju  ^buojj,  vous  traversez  d'abord  la 
rivière  d'Andidjaraa'  ^ljls>.<Xjl,  puis  la  ville  de  ce  nom,  distante 
de  Menk  d'une  journée. 

Andîdjaraa'  eljL>>4Xjt  est  une  très-jolie  et  très-agréable  ville  t  où 
«  Ton  trouve  des  édifices,  des  marchés  et  des  ressources  de  toute 
«  espèce.  » 

Sorti  de  là,  vous  traversez  la  rivière  de  Fawghan  (j^^U»  située 
à  une  journée  de  distance,  puis  la  rivière  de  Balsan  ^^^UJ^^  et 
vous  arrivez  à  Menk  dUu.  • 

De  Termed  «>wt^  à  Cawadîan  ^L^iy^,  on  compte  2  journées. 

«  La  seconde  de  ces  deux  villes  (  Cawadîan  )  est  moins  grande 
«  que  la  première  ;  elle  est  cependant  entourée  de  murs  ;  il  y  a 
^«  des  bazars  où  les  marchands  vivent  dans  Taisance;  il  en  dé- 
«  pend  des  métairies,  des  champs  très*fertiles ,  des  villages  et 
«  même  une  petite  ville  du  nom  de  Souran  (jji^^,  située  à  une 
«  journée  de  distance  et  très-commerçante. 

De  Cawadîan  à  Saghanian  ^Ia^Ijuo,  on  compte  3  journées. 

«  Saghanian  ^UjUk»  ^  est  une  ville  plus  considérable  que  Ter- 
«  med  4>^w^,  en  ce  sens  quelle  est  entoiu^ée  d'un  faubourg  et 
«  de  fortes  murailles,  et  que  les  habitations  et  les  rues  y  sont 
«  plus  vastes;  mais  la  population  en  est  moindre.  Les  habitants 


'  Le  ms.  A.  contient  ici  trois  lignes  de  texte  deux  fois  transcrites  par  erreur.  Sagh- 
anian ou  Chaghanian  est  aussi  le  nom  d*une  province  très-connue  et  dont  il  est 
souvent  question  dans  Thistoire  des  invasions  de  llxtiour  et  de  Paber. 


HUITIÈME  SECTION.  481 

V  de  Termed  sont  plus  noriabreux,  plus  riches  et  plus  eindiiifi  à 
la  dépense.  Il  existe  à  Saghanian  un  château  très-fort^,  une 
grande  mosquée  où  Ton  fait  la  khotba,  et  Ton  y  trouve  clés 
docteurs  et  des  personnes  qui  se  livrent  à  l'étude  des*  sciences. 
Il  en  dépend  divers  bourgs  et  villages  dont  le  territoire  est 
arrosé  par  des  cours  d'eau  et  par  des  rivières  qui  se  jettent 
dans  la  rivière  de  Cawadîan,  auprès  delà  ville  de  ce  nom  et 
au-dessous  de  Termed.  »  !  . 

De  Termed  à  Saghanian ^  on  compte  h  journées,  savoir  s    . 
De  Termed  à  Kharmicar  jU^u;^,  «  petite  ville  comraérçvnte, 
«  dont  les  maisons  sont  jolies  et  le  territoire  arrosé  par  des  èàux 
«  courantes,  »  i  journée.  • 

De  Kharmicar  à  Sarmankha  ^^Êtàuè^ ,  <  petite  ville  bien  peu- 
«  plée,  commerçante  et  fréquentée  par  les  allants  et  les  venants,  » 
1  journée. 

De  là  à  Darzandji  (^'jj^^i  «ville  agréable ^  abondante  en  res- 
•  sources  de  toute  espèce,  possédant  des  bazars  solidement  cons* 
«  truits,  de  belles  rues,  des  quartiers  florissants,  des  habitations 
«  durables  et  une  population  riche  et  commerçante ,  »  i  journée 
ou  2 1  milles.  , 

De  là  à  Saghanian  ^^UilM ,  i  journée  ^. 


Feuillet  iiA  verso. 


•        ,' 


ITINÉRAIRE    DE    SAGHANIAN    A    WASDJERD    ^j^^y 


Feuillet  1 1 5  recto. 


De  Saghanian  à  Terbed  «k^,  9  milles. 
De  Terbed  à  Hamouran  yî;>$,  2  1  milles. 
On  rencontre,  entre  ces  deux  lieux,  la  rivière  de  Wakhchab 
iJ^A^^^  dont  la  largeur  est  ici  d'environ  3  milles.  «  La  ville  de 


'  On  lit^dans  le  ms.  B.  :  ^j^^jia^  y 
*  Nous  suivons  ici  la  version  latine,  nos  deux  manntaHls  indi^dnt  dflox  Jour- 
nées,  sans  doute  par  erreur. 

61 


WASDJERO 

OU 
WASGHBRD. 


482  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  1 15 reetoi.     «  Haifuitiran  [^^J^^  située  à  Toccident  de  cette  rivière,  est  popu* 

«  leufife  et  riche  ;  le  commerce  qu'on  y  fait  est  considérable  et 
€  f  industrie  très-^ctive;  il  y  a  des  édifices  contigus,  des  jardins 
il  et  des  lieux  de  iproôienade  agréables.  > 

De  là-  à  Abàri-Kaobra  \jjs^,.^pj\»\y  gros  bourg  bien  peuplé, 
â  4  ttiHles. 

De  ce  bourg  i  Soùman  ^^U^-m»»  «  ville,  de  moyenne  grandeur, 
«  bien  peuplée,  bien  bâtie,  possédant  des  bazars  et  défendue 
«  par  de  forte»  muraiUeSi  «  lô  milles. 

De  Souman  à  Andlan  (^Is^^il,  «  petite  ville,  »  \  journée. 

De  là  à  Wasdjecd  d^it>v  j  faible  journée,  ou  lô  milles. 

«  Wasdjerd  :y^t^  (ou  Wasgherd)  est  une  ville  importante  où 
«  Ton  remarque  beaucoyp  d'édifices,  où  Ton  fait  un  grand  com- 
«  meree,  et  dont  les. habitants  sont  riches;  il  y  a  beaucoup  d*é- 
«  trangers;  les  femmes  y  sont  trè^belles  et  les  produits  de  Tin- 
*-  dustrie  avantageux.  On  tire  de  Souman  ^U^     m  et  de  Was- 

•  djerd  ^  .\ifA^  beaucoup  de  safran  d'excellente  qualité,   et 

•  cette  substance  sexpovte  au  loin.  On  apporte  die  Cawadian 

•  (jL^I^mj  à  Wasdjerd,  du  ouflain,  du  coton  et  du ^  *  , 
«  avec  lequel  on  fabrique  la  couleur  rouge  et  dont  il  se  fait 
d  une  exportation  considérable  pour  FInde.  Le  sultan  perçoit 
«  un  droit  (  en  nature  )  sur  ces  diverses  productions.  »  De  Was- 
djerd ^j^^jj^  jusqu'au  lieu  où  le  Wakhchab  oUu^^  se  perd  sous 
une  montagne,  pour  reparaître  ensuite  dans  le  pays  de  Was- 
djerd, on  compte  i  faible  journée. 

Celui  qui  veut  se  rendre  à  Kaset  oc^l;  s'écarte  im  peu  de 
l'orient  et  parvient  en  une  journée  à  Dernik  Juûj^ ,  «  petite  ville 
«  bien  peuplée,  avec  bazar,  et  dont  les  habitants  vivent  dans 
«  l'aisance.  » 

De  là  à  Harkan  ^((^^  (ou  Djarcan  {j^J^)f  «ville  comparable 

!  Le  iHiin  de  cette  sufaslaiiec  est  mailieuraiMeineai  iUîsible  dâas  l*im  et  dans 
Tautre  de  nos  manuscrits. 


1 1 


HUITIÈME  SECTION.  485 

«  à  la  précédente,  tant  mus  le  rapport  de  Tétendne  que  sous    Feuillet  nS  recto. 
«  celui  de  la  population  et  du  oominerce,  •  i  journée. 

De  Harcan  à  el-Cala'  &MÔJii\ ,  place  ibctë  située  .svàr)  la  frontière 
du  «  pays  de  Rasei,  du  cdté  dâ  ^aya  des  Turks,  et  sur  le  som- 
«  met  d'une  haute  montagne  «  «...  (la  distance  n^nqne).  La 
«  garnison  de  cette  {dace  est  obligée  de  se  leair  sur  ses  gardes 
"  contre  les  attaques  des  Turks.  » 

Raset  cM^lpi,  irilie  bâtie  sur  Textrânie  limite  de  ce  côté  du 
Khorasan,  est  située  entre  deux  môiiftagbes;4C  était  par  là  i{ue 
les  Turks  pénétraient  pour  sçi  livrer  4  leèrs  déprédalîons cubais 
Fadhel,  fils  de  lahia,  fils  de  Khaled  le  Barmécide,  fit  dore  ce 
défilé  au  moyen  d'une  porte  dottt  il  commit  la  garde  À  des 
troupes;  depuis  cette  époque  jusqu'à  cp  jt^vùr,  les  princes  du  pays 
ont  continué  d'y  tenir  garnison.  Sur-  les  limites  du  Wakbch  i^f^^^ 
et  du  Djil  Juâta.  sont  Wakhan  J^y^  et  Sacnia  ImI^»  dépen- 
dances du  pays  des  Turks.  De  Wàkhan  ^U.^  à  Tibet  ôv^j^r^.  on 
compte  18  journées.  Wakhan  {j^y  possède  des.minefi  d'asgent 
très-riches  et  produisant  du  minerai  d'exceUeùte.  qiAalité^i  on 
troute  de  l'or  dans  les  vallées  lorsque  les  eaus  davienlMUt  tor- 
rentueuses; ooa  recueille  ce  métal  et  on  l'explMrte  ensuite,  au 
loin.  «  On  tire  aiissi  de  ce  pays  du  musc  et  .dids^  esclaves.  Sacnia 
«  XOJUi,  ville  qui  dépend  du  pays  des  Turkd  Khizimisi  lost  4 
«  6  journées  de  Wakhan!,  et  son  tenvtoire  touché ;aiiXiiposse6siims 
«  ehiooîses  *»  j»  '  '      •  1  '  *  -../'•' 

Dans  ]a  voisiliage  de  Sajghanian  il  esîs^e<  unjgoand  Aombre 
de  viiles  populeuses  ^  et  entre  autfés  Basèhd  r^^J^l^  vitie  située 
à  2' journées  de  distance,  Kdont  le» > quartiers  aeuii-JBûf^sstfintfit 
«  les  édifices  odntî|;us  eties^Hesboureesisqciales/lrès^Qi^aiMM.  » 

A  une  journée  au  sud-est  de  Saghanian  on  trouve  Tourab 

,•       .  •   ,  f        ,1,1 

'■  Nous  «nivoos  k  U^  qui  noua  ^i:  k^uim^y^^,\f^,jsffi^,^,i  ^yyl ^U»  Sy 

61. 


Feuillet  1 1 5  recto. 


Feuillet  1 1 5  verso. 


NASEP 

ou 

NAKIICHEB. 


484  TROISIÈME  CLIMAT. 

vl^9  «jolie  ville  trè»*Gominerçante  dont  les  habitants  sont  ridies 
«  et  se  livrent  au  travail  des  fabriques  et  à  diverses  industries.  » 

De  Tourab  à  Basend  ùj^^ï^  ,  i  journée. 

A  3  milles  de  Saghanian  est  Rankalsa  iuJKi;^  petite  ville. 

De  là  à  Zeînoun  (ji^^j^  en  se  dirigeant  vers  Torient,  i  journée. 

De  Termed  (Xj^^s  à  Boukhara  «^jU^,  on  compte  1 1  journées, 
savoir  : 

De  Termed  à  Hachem-Djerdd^  i^^t  «  petite  ville,  »  i  journée. 

De  là  à  Robat^Darak  Jtjb  l^l^j,  i  journée. 
;  De  là  à  la  Porte  de  fer  ù^^yJi  olf  y  '  petite  vflle  bien  peuplée,  > 
1  journée. 

De  là  à  Keidek  d)4K^  (ou  Keîrek  ^jjS^)  <  petite  ville  bien  peu- 
«  plée,  comparable  à  la  précédente  en  fait  d'industrie,  de  re- 
«  -^é9U8  et  de  ressourcés ,  ■  i  journée. 

De  là  à  Racadkend  J«j5ja;,  i  jounnée. 

•  i  '  De  là  à  Surundj  ^^y»  «  «  jolie  petite  ville  ornée  de  beaux  édi- 
«  fices  et  de  bazars,  »  i  journée. 

^   De  là  à  Nasef  uuj ,  i  journée. 

.«  Nasef  vJLm  ^  est  une  grande  ville  bâtie  sur  un  terrain  plat,  en* 
«  tourée  de  muf  s  et  d'un  grand  faubourg  également  clos  de  murs, 

•  avec  quatre  portes  ;  il  y  a  dans  la  ville  un  château  j^^j^  non 
ft  fortifié,  et  dans  le  faubourg  une  grande  mosquée,  ainsi  que  des 
4  bazars  ooiistpuits  entre  la  mosquée  et  Thôtel  du  gouvernement 
«  S;U^I  jb.  9  La  ville  a  peu  de  territoire  et  de  dépendances;  les 
nnèntagnesisont  à  2  journées  de  distance  du  côté  de  Kedi  (jsS^j 
vers  Torient.  A  l'occident  est  un  désert  qui  se  termine  au  Dji*^ 
hôun  (jt>»'  et  où  il  n'existe  alucune  montagne,  t  Nasef  est  trar 
«  ve^  par  tne  rivière  qui,  venant  du  cAté  de  Kech,  coule  auprès 


I . 


'  La  version  latine  porte  Rancasa. 

*  n  s*agit  ici  de  la  ville  généralement  connue  sous  le  nom  de  Nakhcheb  ^ 
(  '*  KecV  oq  Kicfa  porte'  actudlimient  le  nom  de  Oiehri-SebE  ;  ce  iot'U  qae  naquit 
le  fameux  Timour. 


HUITIÈME  SECTION.  485 

de  Thôtel  du  gouvernement,  puis  est  employée  pour  les  besoins 
de  l'agriculture.  Il  n'y  a  soit  à  Nasef,  soit  dans  ses  environs, 
aucun  autre  cours  d'eau,  et  encore  celui-ci  tarit-il  durant  les 
années  de  sécheresse  ;  cependant  on  trouve  dans  le  pays  des 
sources  qui  servent  à  l'arrosage  des  vei^ers  et  des  jardins  pota- 
gers, et  l'on  y  vit,  presque  sans  interruption,  dans  une  abon- 
dance, une  tranquillité  et  une  sécurité  parfaites.  »  C'est  là 
qu'on  rejoint  la  route  de  Samarcande  «xâS^^w,  «route  sur  la- 
quelle on  trouve  deux  lieux  où  l'on  ùàt  la  khotba;  l'un  d'eux 
se  nomme  Berda  »d^,  et  l'autre  Kecha  iLsS:  ce  sont  deux 
petites  villes  bien  peuplées,  possédant  des  mosquées  et  autres 
lieux  de  réunion.  » 


De  Nasef  uuj  à  Maîamra'  ^^U,  i  journée. 

De  là  à  Monabekak  d)\<»U#,  i  journée.. 

De  là  à  Carahoun  ^j^^\jm^  bourg  peuplé,  i  journée. 

Et  de  là  à  Boukhara  ^j\j0Ç  ,  i  journée. 


Feuillet  1 1 5  verso. 


ITINiRAISB   b'âMOL  JuI    A   BOUXHABA  ^ 


«  Vous  sortez  d'Amol  et  vous  parvenez  au  fleuve ,  3  milles. 

«Vous  le  traversez  sur  une  embarcation  et  vous  arrivez  à 
Carberj.^,  ville  florissante,  située  sur  la  rive  orientale;  les 
édifices  y  sont  beaux ,  ainsi  que  les  rues  et  les  places  publiques, 
le  territoire  cultivé;  c'est  une  place  fortifiée.  De  Carber  vous 
allez  à  Bikend  JcJL  1»-^ ,  ville  de  moyenne  grandeur,  située 
à  moitié  chemin  de  Boukhara,  remplie  d'édifices  et  de  mar- 
chés, entourée  de  murailles  très-fortes  et  de  champs  cultivés; 
on  y  voit  une  grande  mosquée  dont  les  constructions,  et 
notamment  la  kibla  Si^\  sont  très-omées;  il  n'existe  nulle 


^  Cet  itiDéraire^manque  dans  le  ms.  A. ,  ainsi  que  dans  la  vmvîon  latine. 
'  .Cest  le  lieu  situé  dans  la  direction  de  h  Mecque  et  Yen  leqoiel  les  miMulsians 
se  tournent  pour  faire  leurs  prières. 


BIKEMD. 


Feuillet  1 1 5  veno. 


MONTAG.XES  DE   BOTU. 


486  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  part  d'édifice  plus  beau.  De  là  à  Boukhara  ^^^ y  i  journée. 
«  Boukhara  est  une  ville  qui  surpasse  toutes  les  autres  «  soit 
«  en  fait  d'étendue,  soit  en  £aiit  de  S|dendeur  et  d'agréments. 
«  Nous  en  parlerons  en  son  lieu ,  c  est-à-dire  quand  nous  ferons 
«  la  description  des  pays  compris  dans  le  quatrième  climat;  il 
«  en  sera  de  même  de  Saroarcande  ^My^^  de  tout  le  pays  de 

•  Soghd  «>uU*JI  ^ji  iik^r  (ou  de  la  Sogdiane)  et  d'Osrouchna 
«  iULX^^-^^l  ^  Nous  restreignant  donc  à  la  description  des  pays 

•  compris  dans  la  présente  section ,  nous  passons  à  celle  des  mon- 
<  tagnes  de  Botm  |JU)I  JL^»».  » 

Ces  montagnes  sont  hautes,  escarpées  et  dun  difficile  accès; 
elles  sont  couvertes  de  places  fortes,  de  villages  florissants,  «  de 
«  troupeaux  de  moutons,  de  boeufs  et  de  chevaux;  »  il  y  a  des 
mines  d'or,  d'argent,  de  vitriol  et  de  sel  ammoniac;  dans  les 
flancs  de  ces  montagnes,  on  trouve  par  intervalles  un  grand 
nombre  de  soupiraux  d'où  s'exhalent  des  vapeurs  semblables, 
de  jour,  à  de  la  fumée,  et  à  de  la  flamme  pendant  la  nuit;  c'est 
là  qu'on  recueille  le  sel  ammoniac  de  la  meilleure  qualité.  Il  y  a 
dans  le  Botm  trois  régions  :  rinférieiu*e ,  la  moyenne  et  la  su- 
périeure. C'est  de  la  moyenne  et  d'un  lieu  dit  Nandji  ^\è  (ou 
Banhi  i^V)  que  découlent  presque  toutes^  les  eaux  qui  arrosent 
le  pays  de  Soghd.  Après  avoir  parcouru  rapidement  un  espace  de 
90  milles,  ces  eaux  parviennent  à  Tera'an  (^ya^  ^,  puis  à  Mendje^ 
keth  it^i^gk^^  puis  à  Samarcande  ^Myi^^.  Il  en  est  d'autres  qui, 
provenant  du  Mes'ha  \jés^^  se  réunissent  aux  premières  à  Te* 
ra'an  #.«d»^ ,  dont  elles  arrosent  le  territoire ,  et  se  mêlent  aux 


'  Cette  Actcrîptîoa  se  trouve  en  efiet  pagti  167  et  imvanttt  du  ms.  A..Ce8t 
doec  par  erreur  qu*ene  est  transporlée  au  fisuillet  1 7a  vetfo  du  ma^  B. 

*  Le»  manuscrits  portent  toatet  LJtS;  mais  cette  assertion  est  contredite  par  notre 
auteur  lui-métne  un  peu  plus  bas. 

'  Dana  la  version  latine ,  il  est  ici  qaesliwi  d*«n  grand  lac  dont  nos  oiuiuscrits 
ne  font  aucune  mention. 


HUITIÈME  SECTION.  487 

eaux  de  Samarcande.  Le»  rivières  du  Saghanian  (j)U>Ui#  et  du    Feuillet  1 1 5  tem. 
Feigbanah  AiU^  proviennent  également  du  Mes'ha,  lieu  voisin 
de  Nandji  (5^l#,  où,  comme  nous  Tavons  dit,  la  rivière  de  Sa- 
marcande prend  sa  source  ^ 

Chebek  ^^jJi  est  une  place  très-forte  située  dans  la  partie 
septentrionale  des  montagnes  de  Botm  f»o  Jlu»* ,  t  et  entourée 
de  dépendances  peuplées  et  fertiles;  c'est  de  Ik  et  de  Semendah 
•Ja4w  qu  on  tire  la  majeure  partie  des  ustensiles  en  fer  qu'on 
emploie  dans  le  Khorasan  et  dans  les  pays  circonvoisins,  tels 
que  le  Fars  et  Tlrftc. 
«  Ces  montagnes  sont  bornées,  à  l'orient,  par  une  partie  du 
Ferghanah  a>U^  ,  pays  considérable  qui  comprend  au  nombre 
de  ses  dépendances  Bosta  Tinférieure  ^IUUmJI  çf^m  j,  pre- 
mier pays  qu'on  rencontre  en  venant  du  côté  de  Khodjend 
JO^;  »  Ankath  <ûXl,  lasoukh  ^yi^,,  Aderkend  «xXS^dl,  Houstan 
^ijUfjl^,  Bosta  la  supérieure  l^t  (^-^^  et  de  plus  Mara'chan 
^{jSk^jjè,  Aidkian  (^tf<>^l,  Zenderach  ifi^j^^^j,  Bedjrenk  d^i^, 
Asican  (^U^^m.!  et  Heli  Jjt^*  Ce  sont,  en  général,  dés  plaines  et 
des  pâturages  où  l'on  ne  voit  aucune  montagne;  la  contrée  de 
Sabra  ëjAM^  est  cependant  en  partie'  plate  et  en  partie  mon- 
tueuse;  Tabakhs  ^^^ \.»b ,  Bamkiakhs  ^,  ■  ^^iJ^  et  Kena  Ui  en 
dépendent.  ■  Cette  dernière  ville  (Kena),  qui  est  l'une  des  plus 
agréables  du  Fei^hanah  jl_jU(^  ^^  éj^\  <^,  est  ceinte  de 
hautes  murailles ,  vaste ,  commerçante ,  très-fréquentée  par  les 
voyageurs  et  abondante  en  ressources  de  toute  espèce;  il  y 
a  un  grand  faubourg  rempli  de  bazars,  clos  de  murs  en  bon 
état  de  conservation,  et  beaucoup  de  ruisseaux  qui  arrosent 
quantité  de  jardins,  de  vergers  et  de  maisons  de  plaisance;  le 
territoire  de  Kena  s'étend  jusqu'aux  bords  du  fleuve  Achas 
^jJJAj^^^  sur  un  espace  qui  comprend  1  journée  de  marchie.  » 

*  Ce  dernier  paragraphe  manque  dans  le  ms.  A. 

*  Je  pense  que  Achas  est  Tun  des  noms  du  Sir  ou  de  Téncieii  Jaxartes. 


FeoiHet  1 1 6  recto. 


OCCH. 


488  TROISIÈME  CLIMAT. 

Cette  ville  fut  foadee  par  Nouchirewan  {j^^j^^ ,  qui ,  Tayaut 
peuplée  de  diverses  familles^  lui  imposa  le  nom  de  Ez-her-Khané 
AiU.j^jl,  c'est-^à-dire  de  toutes  maisons^.  Quant  à  Khodjend 
JO»^,  dépendance  de  Ferghanah,  c'est  une  ville  bâtie  sur  les 
bords  d*un  fleuve  qui  vient  du  côté  du  midi.  De  Kena  à  Kho- 
djend, on  compte  57  milles. 

De  Bakhsan  ^U^le  à  Kena  Uî,  3o  milles. 

De  Kena  à  lasoukh  ^y^,  «  2  journées  ou  4ô  milles. 

lasoukh  est  une  ville  isolée  et  éloignée  des  routes  (com- 
merciales); «soixante  villages,  dont  le  territoire  est  fertile  et 
«  abondant  en  toutes  choses,  en  dépendent;  le  pays  produit  du 
«  mercure.  » 

De  lasoukh  à  Roustan  ^j^sjêêj^  1  journée. 

De  Roustan ,  <  ville  agréable ,  *  à  Kena ,  2  faibles  journées. 

De  Kena  à  Ouch  ^^^l  ^  1  forte  journée  ou  3o  milles. 

«Cette  dernière  ville  est  jolie;  bâtie  sur  les  bords  du  fleuve 
«  qui  porte  son  nom,  elle  possède  un  vaste  faubourg  entouré 
«  de  fortes  murailles  qui  touchent  à  celles  de  la  ville,  un  châ* 
«  teau-fort  et  des  marchés  considérables.  Â  peu  près  de  la  gran* 
«  deur  de  Kena,  Ouch  ^y\  a  trois  portes  en  fer  très-solides; 
«  elle  est  adossée  contre  une  montagne  voisine  des  Turks  Tibé- 
«  tains  ^;  sur  le  sommet  de  cette  montagne  est  un  lieu  d'ob- 
«  servation  destiné  à  surveiller  les  Turks  et  à  préserver  (la  ville) 
«  de  leurs  déprédations.  >  De  là  à  Aderkent  as^kJ^j^j^]  ,  qu  on 
nomme  aussi  Aderkend  jul^^^I  ,  dernière  ville  du  Fei^hanah 
vers  l'orient,  du  côté  des  Turks,  1  journée. 

*  La  version  latine  porte  très-mal  à  propos ,  ce  me  semble  :  •  Misitque  ad  eam 
t  populum  è  cunctis  domibus  Arennerdjane.  > 

*  Cette  version  porte  Hanjeara. 

'  Cette  ville  est  indiquée  sous  le  nom  de  Usli  dans  la  carte  jointe  à  Timportant 
ouvrage  publié  à  Londres  en  18a  6,  sous  le  titre  de  MemoinofZehir  ei-âin  Mohammed 
Baber, 

•  iuxAxJi  Ji^^  ijj^]  ju4. 


*l 


CASA!C. 


HUITIÈME  SECTION.  489 

«Aderkent  est 'une  ville  grande  et  populeuse  où  il  y  a  des     Feuillet  ne  recto. 
«  troupes  (  en  garnison  )  ;  ses  habitants  sont  doués  de  vigilance , 
«  de  fermeté  et  de  bravoure;  il  y  a  beaucoup  de  villages,  mais 
«  il  n  existe  nulle  autre  ville  sous  sa  dépendance.  » 

Près  de  là,  du  côté  du  nord,  est  Casan  ^^Uib^  «place  forte 
«  dont  le  territoire  est  très-fertile.  ■  Casan  ^U*l»  est  le  nom  de 
la  ville  et  également  celui  du  district,  qui  comprend  un  grand 
nombre  de  villages.  La  distance  qui  eiiste  entre  Carber^^^, 
en  suivant  les  bords  du  Djihoun ,  et  Aderkent  c ■••»  iiSij^t ,  est  de 
a  4  journées. 

Ce  district  confine,  du  côté  du  nord,  à  celui  de  Manaz-Rou- 
dan  (jtd^j  jU«,  dont  la  ville  principale  se  nomme  Kbilam  f^^kfJ^, 
et  qui  est  couvert  de  villages.  Nous  en  reparlerons  plus  loin, 
s'il  plaît  à  Dieu.  De  Aderkent  à  la  descente  de  la  grande  mon- 
tagne, 1  journée. 

De  cette  descente  à  la  ville  de  Atas  (j^lLI ,  i  journée. 

De  là  à  Tibet  c;a.a3,  en  se  dirigeant  vers  le  sud-est,  7  journées. 

«  Atas  \)Ê,\U  est  un  lieu  situé  au  sommet  d'une  montagne  es- 
«  carpée;  ses  habitants  sont  toujours  prêts  à  combattre,  toujours 
«  fermes,  toujours  vigilants.  » 


'  Casan  ou  Kâsân  est  le  nom  d'une  TÎlle  située  sous  le  4a*  parallèle ,  k  peu  de 
distance,  au  nord,  du  Sir  ou  du  Jazaries.  Voyei  les  Mémoires  de  Baber,  introduc- 
tion, p.  xxxix,  et  la  carte  jointe  à  cet  ouvrage. 

'  La  version  latine  porte  Concar  ;  mais  ni  Tun  ni  Tautre  de  ces  noms  ne  me  sont 
connus. 


61 


490  TROISIÈME  CLIMAT. 


^=S 


NEUVIÈME  SECTION. 

Tibet.  —  Bagharghar.  ^  TanUa.  — i-  Ikdchwan.  —  Djermao.  —  Buthinkh. 

Lac  de  Berwao.  —  Oudj. 


Feuillet  1 1 6  recto.         Cette  section  comprend  la  description  du  pays  de  Tibet  j^\ 

LiA^\ ,  d'une  partie  du  Bagh^rghar>»;jw  ^  et  du  pays  des  Khiiil- 
djis  àUy^  ^jS. 

Les  villes  les  plus  remarquables  de  la  première  de  qes  coi^- 
trées  sont  :  Tibet  c;^,  Cbâ^nfikh  j^ijUî,  W^khan  (^U^j^,  Sa^kjta 
xùJU,  Boudan  {j\:>y»^  Oudj  g^t,  Ramhakh  ^U*;  et  P^lakhwa 

Au  nqmbre  des  p^iys  soumis  au  kb^l^aq  de  Baghfirgh^Mr,  il 
faut  con^pter  sa^  capitale,  qui  se  ^omme  Xa^î^'  fi^»  Maçha 
KâU ,  Djermac  ifi^y^'  et  Bakhwan  ^\|^lf  * 

Dans  la  Chine  extérieure  s^jJi  ^y^ll ,  Tqkh4  ^ ,  Darklj wu 
^j^^b  ;  et  dans  le  pays  des  Khizildjis  ^^^^  ^^ ,  Bersadjan  la 
supérieure  m«JI  y^^^  et  T^wake^h  *r*^j?. 

Dans  ces  diverses  contrées  on  trouve  des  lacs  d'eau  douce, 

des  rivières ,  «  des  pâturages  et  des  lieux  de  campement  d'été 

pour  les  Turks.  »  Notre  intention  est  d*en  indiquer  la  situation. 

Feuillet  1 1 6  verso,    les  distauccs  respcctivcs  et  les  limites.  Nous  en  parlerons  d'après 

ce  qu'ofirent  de  plus  certain  et  de  plus  authentique  les  livres 
écrits  «  et  composés  sous  la  dictée  de  Turks  qui ,  ayant  traversé 

'  Le  m».  A.  porte  Tagharghar;  od  lit  dans  divers  ouvrages  géographiques  taghaz^ 
ghaz. 

*  Latitude  Sg®  5o',  longitude  70^  i5'à  Test  du  méridien  de  Greenwich.  Cette 
ville  est  quelquefois  désignée  sous  le  nom  de  Oukhan. 


TANBIA  . 


NEUVIÈME  SECTION.  491 

«  ces  pays  ou  ayant  habité  dans  leur  voisinage,  ont  pu  rapporter    Feuillet  1 16  recto 
«  ce  qu'ils  en  savaient.  » 

Nous  disons  donc  que  la  Chine  extérieure  a  pour  limites  le 
pays  de  Bagharghar  jj^ ,  lequel  est  voisin  de  la  mer  orientale  ; 
du  côté  du  Fei^hanah ,  le  pays  de  Tibet  «mj  ,  lequel  touche  à 
là  Chine  (proprement  dite)  et  à  diverses  parties  de  ITnde,  ^et 
du  côté  du  nord,  le  pays  des  Khizildjis  AjAj  joj\. 

La  principale  ville  du  Bagharghar ji^^^b ,  située  à  Torient  de  la 
contrée  qui  nous  occupe ,  s'appelle  Tanbia'  ^yj ,  et  elle  a  douze 
portes  en  fer.  Ses  habitants  suivent  le  culte  impie  de  Zoroastre  ; 
car  il  existe  parmi  les  Turks  de  Bagharghar  une  peuplade  pro* 
fessant  le  magisme  et  adorant  le  feu.  «  Le  khakan  réside  à  Tan* 
«  bia\  très-grande  ville  entourée  de  fortes  murailles ,  »  située  sur 
les  bords  d'un  fleuve  qui  coule  vers  l'orient  \  et  séparée  de 
Bersadjan  la  supérieure  UWI  (jV^^ ,  dépendance  du  Ferghanah , 
par  un  intervalle  de  deux  mois  de  route.  Le  pays  de  Baghar- 
ghar s'étend  jusqu'à  la  mer  orientale  et  ténébreuse.  De  Tanbia' 
^Ja  à  Bakhwan  ^1^1^  «  on  compte  1  a  journées ,  dans  la  direc- 
tion du  nord-ouest. 

«  Bakhwan  JiyàJf  est  une  ville  dépendante  du  Bagharghar  et 
«  gouvernée  par  un  prince  appartenant  à  la  famille  du  khakan 
«  de  cette  contrée.  Ce  prince  a  des  troupes,  des  places  fortes  et 
«  une  administration;  la  ville  est  ceinte  de  fortes  murailles;  il  y 
«f  a  des  bazars  où  l'on  fait  toute  sorte  d'ouvrages  en  fer  avec 
(1  une  rare  perfection;  on  y  fabrique  aussi  diverses  espèces  de 

<r ^.  Bakhwan  est  bâtie  sur  les  bords  d'une  ri- 

«  vière  qui  coule  vers  l'orient  ;  ses  bords  sont  couverts  de  cul- 
«  tures  et  de  pâturages  pour  les  Turks;  la  ville  elle-même  est 


BAKH\TAII. 


*  Ces  diverses  indications  portent«à  croire  qu*îl  8*agit  ici  de  la  Ville  de  Cachgbar. 

'  Le  ms.  A.  présente  ici  trois  mots  illisibles  ;  dans  le  ms.  B.  le  feuillet  est  malheu- 
reusement mutilé  :  je  présume,  d*après  ce  qui  suit,  qu*il  s*agit  d^armes  ou  d*ar« 
mures  de  guerre. 

63. 


Feuillet  116  ver90. 


DJBRIiAC. 


TIBET. 


492  TROISIÈME  CLIMAT. 

traversée  par  des  cours  d'eau;  la  majeure  partie  des  ouvrages 
en  fer  qu  on  y  fabrique  est  destinée  pour  le  Tibet  et  pour  ia 
Chine.  »  Dans  les  montagnes  environnantes,  on  trouve  l'animal 

ou  plutôt  la  chèvre  sauvage  qui  porte  le  musc.  «  Nous  avons  dit 
dans  le  second  climat^  comment  on  se  procure  cette  subs- 
tance ;  il  est  donc  inutile  de  revenir  là-dessus.  »  De  Bakhwan 

à  Djermac  {^j^^  on  compte  4  journées,  «à  travers  des  lieux 
cultivés,  des  villages  et  des  habitations  contiguês,  dans  la  di- 
rection du  midi,  en  déclinant  tant  soit  peu  vers  l'occident. 
«  Djermac  ij'^^^^  est  une  belle  ville  et  une  place  forte,  ceinte 
de  murailles  en  terre,  entre  lesquelles  est  un  fossé  profond 
et  lai^e  de  soixante  et  dix  pas,  et  munie  de  quatre  portes  en 
fer.  Il  n'y  a  point,  dans  la  ville,  de  bazar  autre  que  celui  où 
l'on  fabrique  les  armes.  Le  gouverneur  qui  réside  à  Djermac 
a  sous  ses  ordres  de  la  cavalerie  et  d'autres  troupes;  il  est 
chargé  de  la  défense  de  la  place  contre  les  attaques  des  princes 
tibétains.  >»  De  Bakhwan  à  la  ville  de  Tibet,  1 4  journées, 
c  De  Djermac  à  Bersadjan  la  supérieure  1^1  {j^^ ,  i  o  jour- 
nées. 
«  La  ville  de  Tibet  caaxjI  iU>o^  est  grande ,  et  le  pays  dont 
elle  est  la  capitale  porte  son  nom.  Ce  pays  est  celui  des  Turks 
Tibétains.  Ses  habitants  entretiennent  des  relations  avec  ceux 
du  Ferghanah,  du  Botm  et  avec  les  sujets  du  khakan;  ils 
voyagent  dans  la  majeure  partie  de  ces  contrées  et  ils  y  portent 
du  fer,  de  l'argent,  des  pierres  de  couleur,  des  peaux  de  léo- 
pard et  du  musc  du  Tibet.  Cette  ville  est  bâtie  sur  une  émi- 
nence  au  pied  de  laquelle  coule  une  rivière  qui  va  se  jeter 
dans  le  lac  de  Berwan  ^lj>^  ij>i^f  situé  vers  l'orient;  elle  est 
ceinte  de  fortes  murailles  et  sert  de  résidence  à  un  prince 


^  Voyes  ci-dessus,  pages  i88  et  189. 
'  Ou  Khennac  fj^j^  1  d'après  le  ms.  A. 


NEUVIÈME  SECTION.  495 

qui  a  beaucoup  de  troupes  et  beaucoup  de  cavalerie  revêtue  Feuillet  116  veno. 
de  cottes  de  mailles  et  armée  de  pied  en  cap;  on  y  Êtbrique 
un  grand  nombre  d'objets  et  on  en  exporte  des  trobes  ou 
des  étoffes  dont  le  tissu  est  épais ,  rude  et  durable;  chacune 
de  ces  robes  coûte  une  somme  d'argent  considérable  »  car  c'est 
de  la  soie  de  couleur  rouge  ^;  on  en  tire  également  des  es- 
claves et  du  musc  destinés  pour  le  Fei^^faanah  et  pour  llnde; 
il  n'existe  pas,  dans  le  monde  connu,  de  créatures  douées 
d'un  teint  plus  beau,  d'une  taille  plus  svelte,  de  traits  plus 
parfaits,  de  formes  plus  agréables  que  ne  le  sont  ceux  des 
esclaves  turks.  Les  Turks  se  les  dérobent  les  uns  aux  autres  et 
les  vendent  aux  marchands  :  il  est  telle  ûUe  dont  le  prix  s'élève 
à  3 00  dinars.  Le  pays  de  Bagharghar  est  situé  entre  le  Tibet 
et  la  Chine,  et  limité  au  nord  par  le  pays  des  Khirkhirsj^^*^^  ^. 

«  Au  ifombre  des  dépendances  du  Tibet  est  Buthinkh  ^u2f , 
ville. de  moyenne  grandeur,  bâtie  sur  une  éminence,  ceinte 
d'une  forte  muraille  en  pierre  et  munie  d'une  seule  porte;  il 
y  a  des  fabriques  et  il  s'y  £ut  un  commerce  très-actif  avec  les 
pays  environnants,  c'est-à-dire  avec  le  Kaboul  Jl^I^,  le  Wakhan 
^U.^,  le  Djil  SiÂj  le  Wakhch  ^fi^^y  et  le  pays  de  Raset  ^^ 
cA^lj  ;  on  en  tire  du  fer  renommé  et  du  musc. 

«  On  rapporte  que  le  nard  indien  croît  en  grande  abondance 
dans  les  montagnes  voisines  de  Buthinkh  ^^j  et  qu'au  sein 
des  forêts  qui  les  couvrent,  on  trouve  des  chevrettes  k  musc 
en  quantité;  on  ajoute  que  ces  animaux  broutent  la  cime  de 
la  plante,  boivent  de  l'eau  de  la  rivière  qui  coule  k  Buthinkh, 


BCTHINKH. 


Feuillet  1 1 7  recto. 


*'i 


^  Voici  le  texte  de  ce  passage  assez  embarrassaiit  : 


*  Probablement  pour  Kirghis;  le  nu.  B.  porte  Kbixildjis. 


Feuillft  117  recto. 


LAC    DE    BEBWAN. 


494  TROISIÈME  CLIMAT. 

et  que  c  est  k  cette  noarriture  qu'on  doit  attribuer  la  forina- 
tion  du /musc. 
«  Ou  voit  ftussi ,  dans  ces  montagne»,  une  grotte  extrêmement 
profonde  au  fond  de  laquelle  on  entend  le  bruit  d'un  terrent  ; 
il  est  absolument  im|)osabIe  d'atteindre  le  fond  de  cet  abîme , 
et  quant  au  bruit  que  fonrt  les  eaui^  on  l'entend  très-distinc- 
tement. Le  Très*-fatut  sait  quelle  est  la  cause  de  ce  pfaéno- 
onène. 

«  C'est  également  là  que  croit  la  rhubarbe  de  Chine  ^^^4^  «Kij^  ; 
on  y  troute  cette  racine  en  abondance  ;  on  l'exporte  en  beau- 
coup de  contrées  orientales  et  occidentales ,  où  elle  se  vend  ; 
elle  est  très-eonnue.  Chermakh  ^\^jM  est  le  nom  de  la  rivière 
cpii  coule  i  Buthtnkb  ^^  (ville),  éloignée  de  S  journées  de 
distance  du  lac  de  Berwan  Jiyjj  ijjg^.  Cet  intervalle  est  cou- 
vert de  pâturage»,  de  fbrôts  et  de  châteaux-forts  appartenant 
aux  Turks  Tibétains.  »  Le  lac  s'étend,  en  longueur,  sur  un 
espace  de  ^o  parasanges;  sa  largeur  est  de  7 1»  milles;  ses  eanx 
sont  douces  ;  «  les  habitants  de  Berwan  et  d'Oudj  JMy  Jl^j^  Jt^l 
«  g^  y  pèchent  beaucoup  de  poisson. 

«  Ces  deux  dernières  villes,  comprises  dans  le  Tibet,  sont  si- 
«  tuées  sur  les  bords  du  Ise,  à  la  distance  de  I7t  parasanges 
•  sindi;  or  chacune  de  ces  parasanges  équivaut  à  5  milles.  L'une 

» 

«  et  l'autre  sont  à  peu  près  d'égale  grandeur  et  bâties  sur  des 
«  coitines  riveraines  du  lac,  dont  les  habitants  de  ces  deux  villes 
«  boivent  les  eaux.  Ce  sont  deu*x  pays  indépendant»  de  toute 
«  autre  contrée ^  Il  y  a  de»  bazars,  des  fabriques  suffisamment 
«  pour  les  besoins  des  habitants^  et  sans  que  ceux-ci  soient 
«  obligésde  recourir  aux  étrangers  pour  se  procurer  des  objets 
«  manufacturés.  Le  lac  de  Berwan  (j^jj^  reçoit  de  tous  côtés  un 
«  grand  nombre  de  rivières  considérables. 


'   If^l*  t;Ub  O^àJa  M 


NEUVIÈME  SECTION.  495 

Non  loin  des  villes  de  Berwan  et  de  Oudj ,  du  cAté  du  midi ,  FeuHiet  117  wcid. 
est  une  montagne  recourbée  en  £prme  de  dal  h ,  ei  teU^ment 
haute,  que  ce  n^est  qu'avec  beaucoup  de  peine  qa'oD  peut  at**- 
teindre  son  sommet  dont  le  revers  touche  aux  montagnes  de 
rinde.  Sur  ce  sommet  est  un  plateau  fertile  où  Ton  vcxit  tsn 
édifice  carré  dépourvu  de  porte.  Quicompie  parvient  à  cet-  édi- 
fice ou  passe  dans  son  voisinage  éprouve  en  loi-mémuB  un  senti'^ 
ment  de  joie  et  de  bien-être  pareil  à  celui  quon  ressent  après 
avoir  bu  du  vin  ;  pn  ajoute  même  cpie  les  persoiines  qui ,  après 
de  longs  efforts,  sont  parvenues  à  monter  au  faite  de  i'édifiçe; 
ne  cessent  pas  de  rire  jusqu'au  mommit  où  elles^  dispai««sent 
en  se  précipitant  dans  rintérieur.  «liais  je  pense  que  ceeiqst 
«  un  conte  forgé  à  plaisir  et  qu  il  n'y  a  rien  de  vrai  *  ;  ce  n'en 
«  est  pas  moins  une  chose  de  notoriété  publique.  » 

Tokha  Uie  ^  est  une  ville  de  Chine  située  au  delà  des  mon- 
tagnes qui  environnent  cet  empire  ;  «  quoique  peu  considérable , 
«  elle  est  commerçante  et  bien  peuplée.  >  De  Oudj  ^^1  à  Tokha, 
on  compte  10  journées  de  marche  de  chameau.  A  l'orient  de 
Tokha  est  Darkhoun  [jy^j^^ ,  ville  «  de  grandeur  moyenne,  »  dé- 
pendante de  la  Chine  et  la  dernière  d'entre  les  possessions  chi- 
noises du  côté  du  nord.  Son  territoire  habité  confine  avec  celui 
des  Turks  de  Bagharghar  '.  Quant  à  Atas  j^lLl ,  c'est  une  ville 
forte  et  un  point  de  défense  contre  les  attaques  des  Turks.  De 
là  au  Tibet,  on  compte  10  journées,  et  de  même  d'Atas  à  Ber- 
sadjan  la  supérieure  ^ift^l  {j^j^^  6  jours  de  route. 

«  Cette  dernière  ville  appartient  au  pays  des  Turks  ;  elle  est 
«  forte,  entourée  de  bonnes  murailles,  et  c'est  là  que  la  majeure 
«  partie  des  Turks  qui  habitent  la  contrée  viennent  se  réfugier 

*  Le  ms.  B.  porte  Kokha  \^, 


496  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  117  recto.     «  et  SB  procurer  les  objets  dont  ils  peuvent  avoir  besoin.  »  De 

Bersadjan  à  Nowaketh  e^^^ly ,  sur  la  limite  du  pays  des  Khizil* 
djis,  on  compte  environ  lo  journées  de  marche  de  caravane  ou 
5:  journées  à  travers  les  déserts  des  Turks.  Nous  en  reparlerons 
ci-après. 

En  ce  qui  concerne  Mâcha  iUtU  (  ou  Masa  JumU  ) ,  c  est  une 
ville  située  à  5  journées  de  la  ville  du  khakan  de  Bagharghar, 
«  auquel  elle  obéit  ;  elle  est  florissante  et  on  y  fsJ^rique  un  grand 
«  nombre  d'objets.  »  De  Mâcha  à  Bakhwan  ^^l^lf,  on  compte 
8  journées  dans  la  direction  de  Toccident.  Tels  sont  les  pays 
compris  dans  cette  neuvième  section.  «  Louanges  au  Dieu  unique  I 
t  paix  et  salut  sur  le  dernier  des  prophètes  !  » 


DIXIÈME  SECTION.  497 


DIXIÈME  SECTION. 


Suite  du  Bagharghar.  ^-  Pays  des  Khirkhirs.  — Possessions  chinoises  voisines 

du  pays  des  Turics. 


Cette  section,  qui  termine  la  description  des  pays  compris 
dans  le  troisième  climat  du  côté  de  l'orient,  embrasse  la  partie  F«ttili«t  117  verso. 
de  la  Chine  méridionale  dans  laquelle  sont  situées  quatre  villes, 
dont  Tune  se  nomme  Satrouba  iJo^;  les  noms  des  trois  autres 
(nous)  sont  inconnus;  de  plus  la  portion  centrale  du  pays  de 
Bagharghar  jj^^\  où  sont  trois  villes;  et  une  portion  considé- 
rable du  pays  des  Khirkhirs  j.  ^^y^  voisins  de  la  mer,  qui 
possèdent  quatre  villes  florissantes  comprises  dans  la  présente 
section.  Nous  compléterons  ainsi  la  description  de  ces  pays, 
en  faisant  mention  de  tout  ce  qui  concerne  leur  situation, 
leur  configuration  et  l'appréciation  de  leurs  distances  respec- 
tives. 

Le  pays  de  Bagharghar^^ii;«JI  d^,  dont  nous  avons  déjà  in- 
diqué la  situation,  confine,  du  côté  de  l'orient,  avec  le  pays 
des  Khirkhirs  j^k»^^  d^,  qui  n'est  pas  éloigné  de  la  mer  de 
Chine  (j^lj.^1.  Les  firontières  chinoises  touchent  à  la  partie 
méridionale  de  ce  pays,  qui,  du  côté  du  nord,  est  borné  par  le 
Kimakié  iUSl^ 

La  totalité  du  pays  des  Turks  est  (  donc  )  située  au  delà  du 
fleuve  ^  et  dans  les  parties  les  plus  reculées  du  Ferghanah ,  du  ^ 

'  Le  ms.  A.  porte  toujours  Tagharghar. 

*  Le  texte  porte  :  w^t  vjUL^  (^*  Notre  auteur  veut  dire,  je  crois,  à  Torient 
du  Sir  ou  du  Sihoun. 

63 


Feuillet  1 1 7  verso. 


498  TROISIÈME  CLIMAT. 

Chas  u«U  et  du  Touran  ^^l^.  Il  est  impossible  de  se  faire  une 
idée  du  nombre  de  ces  Turks,  tant  il  est  immense.  «Us  sont 
gouvernés  par  des  chefs  auxquels  ils  recourent  en  cas  de  be- 
soin, sous  la  surveillance  et  la  protection  desquels  ils  vivent, 
et  auxquels  ils  soumettent  les  difficultés  qui  peuvent  survenir 
dans  leurs  affaires.  Ces  peuples  sont  nomades  et  errants  ;  ils  ne 
résident  jamais  dans  des  demeures  fixes,  mais  ils  se  transportent 
continuellement  d'un  lieu  vers  un  autre,  cherchant  leur  sub- 
sistance là  où  ils  peuvent  la  trouver.  Us  possèdent  des  cha- 
meaux, des  moutons,  des  bœufs  en  quantité;  leurs  tentes 
sont  tissues  de  poil  comme  les  tentes  des  Arabes;  ils  cultivent 
cependant  la  terre,  sèment  et  moissonnent.  On  trouve  chez 
eux  du  lait,  de  la  crème  et  du  beurre  abondamment.  Us 
élèvent  beaucoup  de  chevaux  et  mangent  la  chair  de  ces  ani- 
maux ;  il  la  préfèrent  même  à  toute  autre.  Leurs  princes  sont 
(en  général)  belliqueux,  prévoyants,  fermes,  justes  et  de 
bonnes  mœurs;  le  peuple  est  dur  de  caractère,  sauvage,  gros- 
sier et  ignorant.  » 
Il  y  a  des  Turks  de  races  très-diverses;  tels  sont  les  Tibé- 
tains iUxiiJJI,  les  Bagharghars^^4^^t,  les  Khirkhirs  i^^AÂ^ ,  les 
Kimakis  i^5L^i,  les  Khizildjis  Sià4^jÂ,  les  Khafaz  yUL,  les  Ma- 
khamats  c:»UUI^I,  les  Turkechs  jd5^,  les  Arkechs  j&5JVI ,  les  Khif- 
chakhs  ^Uôâ^  les  Khilkhs  ^,  les  Ghourbas  &^l  et  les  Bul- 
ghares  iL^^UULJt  ;  tous  habitent  les  pays  au  delà  du  fleuve,  du 
côté  de  Tôcéan  oriental  et  ténébreux  ;  leurs  croyances  sont  éga- 
lement diverses,  «  mais  ils  respectent  les  musulmans;  quant  aux 
«  Turks  qui  ont  embrassé  Tislamisme,  ils  font  la  guerre  aux 
«  autres  et  leur  ravissent  des  esclaves,  car  tous  les  musulmans  de 
«  race  turque  qui  habitent  au  delà  du  fleuve  Ont  coutume  de 
«  se  réunir  en  masses  pour  porter  la  terreur  chez  leurs  enne- 


Kiptchaks  ? 


DIXIÈME  SECTION.  499 

mis,  bien  que  ceux-ci  soient  très-courageux,  très-forts  et  très-    FcuiHei  117  verso. 
nombreux;  et  ils  (les  musulmans)  ne  craignent  en  aucune 
façon  les  Turks.  Quant  à  la  ville  du  khakan  des  Khizildjis, 
c'est  un  lieu  de  commerce  et  d'affaires  pour  les  musulmans 
et  pour  les  Turks.  Dans  la  description  des  villes  turques 
dont  nous  avons  fait  mention ,  nous  avons  suivi  Abou'l  Casem- 
Abdallah  ben-Khordadbèh ,  qui,  dans  son  ouvrage,  rapporte 
que  ces  villes  sont  au  nombre  de  seize  habitées  \  florissantes, 
entourées  de  murs  et  de  fortifications  respectables.  Toutes, 
sans  exception,  sont  construites  sur  des  sommets  de  montagnes 
de  difficile  accès  et  environnées  de  champs  où  Ton  cultive  des 
céréales.  On  en  tire  des  peaux  de  léopard,  d'hermine  et  de 
renard,  du  fer,  du  musc,  des  esclaves  et  de  la  soie. 
«  La  partie  des  possessions  chinoises  qui  confine  avec  le  pays 
de  Bagharghar  est  gouvernée  par  des  princes  appartenant  à  la 
£aimille  qui  règne  en  Chine;  ces  princes  ont  des  troupes  nom- 
breuses et  des  richesses  considérables;  ils  surveillent  et  re- 
poussent avec  vigueiu*  les  entreprises  des  Turks,  les  combattent 
et  mettent  le  pays  à  l'abri  de  leurs  déprédations.  Les  habitants 
de  cette  partie  de  la  Chine  ont  toute  l'apparence  extérieure 
des  Turks,  la  même  manière  de  se  vêtir  et  de  monter  à  che- 
val, les  mêmes  instruments  et  armes  de  guerre.  Ils  possèdent 
beaucoup  d'éléphants  et  se  servent  de  ces  animaux  dans  leurs    Feuillet  118  recto. 
expéditions  militaires.  Les  Turks  redoutent  leurs  attaques, 
respectent  leur  puissance  et  s'abstiennent  d'excursions  dans 
leiu*  territoire  ;  ils  portent  n^ême  en  Chine  ce  dont  ils  peuvent 
disposer  en  ùit  d'objets  fabriqués ,  de  la  laine ,  du  beurre ,  du 
sel,  beaucoup  d'armes  et  d'armures,  telles  que  des  cottes  de 
mailles,  des  cuirasses,  des  boucliers  et  des  javelots,  ainsi  que 


*  On  lit  dans  ï Histoire  générale  des  Voyages,  t.  VIII,  p.  33a ,  que  «la  géographie 
«  officidle  chinoise  compte,  dans  le  Tibet,  seize  villes.  > 

63. 


500  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  i  j  8  recio.     «  des  étoffes  et  du  iDusc  ;  à  cause  de  cela  les  Chinois  ont  pour 

«  eux  des  ménagements  et  vivent  avec  eux  en  état  de  paix ,  tout 
«  en  se  tenant  toujours  sur  leurs  gardes.  » 

PAYS  DES  KHiRKiiiRs.        Le  pays  des  Khirkhirsj^y»;^  ^^  est  vaste,  fertile,  fréquenté 

par  les  voyageurs,  bien  pourvu  d'eau  et  sillonné  par  diverses 
rivières  qui  viennent  du  côté  des  frontières  chinoises;  la  princi- 
pale d'entre  ces  rivières  portée  le  nom  de  Menkhaz  3U^^  '  ;  elle 
est  considérable  et  d'un  cours  très-rapide;  coulant  presque  tou- 
jours sur  des  roches,  ses  eaux  sont  rarement  tranquilles  comme 
le  sont  celles  de  la  plupart  des  fleuves.  Les  habitants  du  pays 
ont  construit,  sur  le  Menkhaz,  des  moulins  où  ils  réduisent  le 
blé,  le  riz  et  diverses  autres  céréales  en  farine,  dont  ils  font 
du  pain ,  ou  qu'ils  mangent  cuites  de  toute  autre  manière ,  et 
dont  ils  se  nourrissent.  L'arbre  d'aloês  dyJI  j^  et  le  costus  doux 
yXÂ  k^JUt  ^  croissent  sur  les  bords  de  cette  rivière ,  dans  les  eaux 
de  laquelle  on  trouve  une  espèce  de  poisson  dit  chetroun 
{j^j^^^j  qui,  au  moment  de  la  copulation,  agit  comme  le  sa- 
kankour  j^JUJUM  du  Nil  d'Egypte;  on  dit  que  ce  poisson  n'a  que 
peu  d'arêtes,  que  sa  chair  est  articulée  (ou  striée)  et  qu'il  n'exhale 
pas  la  même  odeur  qu'exhale  en  général  le  poisson. 

La  ville  qu'habite  le  roi  des  Khirkhirs  est  forte,  entourée  de 
murs,  de  fossés  et  de  retranchements;  elle  est  située  dans  le 
voisinage  de  la  presqu'île  des  Hyacinthes  u»^LJt  |yj^,  qui  est 
séparée  du  continent  par  un  isthme  et  de  toutes  parts  entourée 
par  une  montagne  ronde,  d'un  accès  tellement  difficile  qu'on 
ne  peut  atteindre  son  sommet  qu'avec  des  efforts  inouis;  quant 
au  sol  inférieur  de  la  presqu'île ,  il  est  impossible  d'y  parvenir. 
On  dit  qu'il  s'y  trouve  des  serpents  dont  la  piqûre  est  mortelle 

^  La  version  latine  porte  Menhar. 

'  Probablement  le  chian  fou  des  Chinois.  Voyez  Valmont  de  Bomare,  Dictionnaire 
d'histoire  naturelle,  au  mot  costus, 
'  StunoP 


DIXIÈME  SECTION.  501 

et  quantité  de  hyacinthes.  Les  habitants  du  pays  emploient  une  Feuillet  i  iS  recto. 
industrie  et  des  ruses  particulières  pour  se  procurer  ces  pierres 
précieuses.  La  distance  qui  sépare  la  ville  de  la  mer  qui  ceint 
la  presqu'île  est  d'environ  3  journées.  Toutes  les  villes  du  pays 
des  Khirkhirs  sont  comprises  dans  un  territoire  dont  l'étendue 
est  d'environ  3  journées.  Elles  sont  au  nombre  de  quatre,  » 

grandes,  «  entourées  de  murs  et  de  fortifications  et  habitées 
par  des  peuples  zélés,  braves  et  courageux,  qui  ont  surtout  à 
redouter  les  entreprises  du  roi  des  Kimakis  iuiSl^l  «£JJLe,  prince 
belliqueux  qui  est  presque  toujours  en  état  de  guerre  avec 
ses  voisins. 

«  On  élève  dans  ce  pays  beaucoup  de  chevaux,  de  bœufs  et 
de  moutons.  Les  chevaux  ont  le  cou  très-court  et  beaucoup 
d'embonpoint;  on  les  engraisse  pour  les  manger;  et  quant  aux 
bœufs,  on  les  emploie  généralement  pour  le  transport  des 
fardeaux. 
«  Les  femmes  se  livrent  à  toute  sorte  d'occupations,  et  les 
hommes  n'ont  à  travailler  qu'au  labourage  et  à  la  moisson, 
rien  de  plus.  Ces  femmes  sont  dans  l'usage  de  s'appliquer  des 
ventouses  aux  mamelles  afin  de  les  empêcher  de  grossira  Elles 
sont  douées  d'une  agilité ,  d'une  force  et  d'ime  audace  tout  à 
fait  viriles.  « 

«  Les  Khirkhirs  brûlent  leurs  morts  et  ils  en  jettent  les  cendres 
dans  le  Menkhaz  jlàs^  ;  ceux  qui  sont  à  une  trop  grande  dis- 
tance de  ce  fleuve  ramassent  ces  cendres  dans  la  poussière  et 
les  jettent  au  vent.  » 
La  principale  ville  du  Bagharghar  ^^r-^^-^  est  Khizkhiraketh 
^ùS\j,^j^  ;  elle  est  séparée  de  la  ville  du  khakan  ou  roi  de  la 
contrée  par  une  faible  journée  d'intervalle  ;  «  elle  est  abondante 

'  Miàjû  ^  i^yfn^  ij}jio)  (g^-#^  U^  UmJJI  3 .  Cest  à  M.  Kaximirski  que  je 
dois  Tintelligence  de  ce  passage  curieux. 


»>. 


Fcuiiipi  118  verso. 


502  TROISIÈME  CLIMAT. 

a  en  ressources  de  toute  espèce  et  industrieuse;  on  y  porte 
n  beaucoup  de  fer  qui  est  ensuite  transporté  dans  les  autres 
«  dépendances  du  pays  des  Turks.  >  De  ELhiskhiraketh  «â^Sl^jk»^ 
à  Nadhwa  l>^Ai,  on  compte  4  journées. 

«  Cette  dernière  ville  est  bâtie  sur  les  bords  d'un  grand  lac 
ff  qu'on  appelle  lac  de  Kowareth  ts^Ji^ijj^,  et  dont  les  eaux 
«  sont  douces.  On  voit  voler  au-dessus  de  sa  surface  quantité 
•  d'oiseaux  d'une  espèce  particulière,  qui  pond  et  qui  fait  ses 
«  petits  au-dessus  de  l'eau.  Cet  oiseau  ressemble  à  la  buppe 
«  1X^0^,  et  son  plumage  est  de  diverses  couleurs.  Les  bords  de 
>  ce  lac  sont  fréquentés  par  un  grand  nombre  de  Turks,  à  cause 
«  de  l'abondance  et  de  la  bonté  des  pâturages.  » 

De  Nadbwa  I^joU  à  la  ville  du  khakan,  on  compte  4  faibles 
journées  «  à  travers  un  pays  habité  par  des  peuplades  nomades.  > 
De  cette  ville  à  Nachran  fjijAi  \  en  se  dirigeant  vers  le  nord , 
6  journées. 

«  Nachran  est  une  grande  et  belle  ville  dépendante  du  Ba- 
ghargfaar  et  située  sur  un  fleuve  dont  les  deux  rives  sont  très- 
fertiles.  Les  troupeaux  des  habitants  paissent  sur  ses  bords  et 
dans  les  environs.  Il  y  a  de  l'industrie  et  il  s'y  ùàt  du  com- 
merce. On  trouve  auprès  de  cette  rivière  du  lapis  lazuli;  on 
recueille  en  abondance  ^ette  substance  et  on  en  fait  des  en- 
vois dans  le  Khorasan ,  dans  l'Irâc  et  dans  les  autres  contrées 
de  l'occident. 

«  Ici  se  termine  la  section  dixième  du  troisième  climat.  Louanges 
au  Dieu  unique!  que  les  prières  et  le  salut  soient  sur  N.  S. 
Mohammed,  sur  sa  fiunille  et  sur  ses  compagnons  jusqu'au 
jour  du  jugement  I  » 


^  La  venion  latine  porte  Nasvan. 


FIN    DU    TOME    PREMIER. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


CONTENUES  DANS  CE  VOLUME. 


A*badan  ^lâU«,  &«  363,  364,  370, 

371. 
A*badan  (mer  d'),  378. 
Abadhites  iwA^let  (secte),  i4A,  i5S. 
Abah  ji^l,  a68,  269. 
Aban  ^l^t,  4o5,  A 19. 
Abar  Kachra  LâS^I^I ,  4Sa. 
Abar  Khabet  ca^Ui»  «I^K  373. 
A*ber j^l ,  a33. 
Abercouh   ou  Aberkonh,  &16.  Voyes 

Iroouieh. 
Aberd  â»wl  •  &i4* 
A*bet  A^U  (titre  de  roi),  173. 
A*bida.  Voyei  A*bîin. 
AJndos  «4X^1 ,  7. 
Abi  lakoes  ^yt^ia/e  j^l  1 39&. 

AUKhalifa.iuJà.  a' 

Abila  id^^l ,  Â. 

Abin  (js:j\,  5i,  5a. 

A*bira  JFuw^  ou  Al>ida  IiKaa^,  Ai  5. 

Abiwerd  ^ijai^I  «  468. 

Abkc  ^^1 ,  346. 

Abou  1-HastMi  el-Massbafi ^  a^\ 

J^«U.ï6, 
Abouna  (  île  d*  )  a>^|  ,  67. 
AbouFj^l ,  398. 
A*bra  lw^«  i56. 


Abra  twôR,  139. 

Abras  ^1^1,344. 

Abroun  (île  d*)  Miwt «  ^^7- 

Ab  Sour jMf  4^1  «  448. 

Abwa  1^1 ,  335. 

Abyssinie  M^jS^^aJI^  5,  27,  33,  34,  35, 

37,  38,  39, 4i,  4a,  49,  55. 
Acbat.  Voyes  A*kbat. 
Aclibouna  R  jmj^^\  (Lisbonne),  aoo. 


aao. 


Achek  ^âLâl,  364i  383,  385,  387.  388, 

389. 
Acbir  v^l,  aoa. 
Acbirziri    r  1  jj  1  Viit^  i  a  33. 
Achkala  nJ\^f ,  7. 
Acblouna  iUjJLâl,  a 64. 
Achmou  Djoreicb  ||àhj«»^4â1i  3a3. 
Achmouni  ^^4^1,  ia4i  3o6. 
A*choura  \jy£\^,  86. 
Aclibia  iUiuOil,  a5o,  377,  a79. 
Adid  «K^l,  391,  4i4,  4i6,  4ao. 
Acre.  Voyez  Akka. 
El-Acra  ^y if! ,  36o. 
A*d  dl^,  36 1. 

A*d  àU  (Iribu  de),  48,  49,  54. 
Adam  (pie  d*),  71. 
A*daa  Abad  ^l^t  ^l«X«,  44o. 


504 


Adarkian  ou  Adrekan  ^\^^\,  4oi,  427. 
A*den  ^4Xx,  49*  5i,  i46,  i5i,  i5a. 

G>inmeroe  de  ce  pays,  5a,  64. 
Aderkent  i^KjS^^] ,  48g. 
Adjedabia  iûul«Xj^li  a86,  aSy,  a88. 
Adjeroud  ^^jj^,  3a 8,  3a g. 
Adjmar^^:! ,  365. 
Adjoud  djj>>l  (montagne)  ,57. 
Adjrad  :^%»l  «  i4o. 
Adra*  cjdl  «  34 1- 
Adra*at  c;»life%5l  *  354»  36 1. 
Adrachken  /jCât i^l »  463. 
Adrekan.  Voyez  Adarkian. 
Adrewan  iA\%j^\  (montagne  volcanique) , 

383. 
A*dzabou  Aîdhab  4^\ô^,  i3o,  i3a. 
Afchout  ^yjS^\ ,  43g. 
A'fir^^l ,  363. 
Afnan  ^\Xi\  (rivière),  i54«  i55. 
Afran  ^j\jà\,  376,  a77. 
Afrikia  K(ji^\l  5,  3a 7. 
Afirique  centrale  kuu^^l  s^>  a  1 ,  aoa . 

—  occidentale,  10,  106,  ig7. 

—  orientale,  44. 
Agharnou^i^t,  aoa. 
Aghlabites  (dynastie),  a6i. 
Aghmat  i^l^l  ,106. 

Aghmat  Aîlan  <^^)  c;»\4l  «  3i4. 
Aghmat  Warika  aJo^^  c:»l$l«  a 07,  a  10. 

—  G>mmerce  et  richesses  de  celte 

ville,  ai3,  ai5,  aa7,  aa8. 

AghnaUil.  7a. 
Aghzaz^l^l ,  g. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

Aias  ^^t ,  4a5. 


Ahdi 


I,  371. 


Ahnas  ^U^l,  ia8. 

Ahrié  isij^l,  i3a. 

El-Ahsa  i  ^  f^  Mt .  363,  371,  37a,  43 1. 

Ahsein  (^jv^m».  I  (  rivière  ) ,  4 1  o 

Ahwas  ^\y^\  (peuplade),  4a 8. 

Ahwaz^l^l ,  364,  378,  37g,  385. 

A!am(iled*)^|^^|,8g. 


Aidedj  ^4>^t,  Aidadj  ou  Aidakh  «J^l. 

364,  37g,  383,  374,  390,  4i4i 
A*îdedjan  ^\»4X^,  3g8. 
Aidemour  ^•«Xjl  (montagne),  3a 8. 

Aidian  ^^4>^l ,  3ga,  3g5. 

Aîghisal  Jun^t ,  a  17. 

El-A*îkian  J^^^ ,  3ga. 

Allah  Aj}l,  5,  3a8,  3ag,  33o,  33a,  333. 

335,  337. 
Aimant  (montagnes  d'),  46,  57. 
A*m  Caîs  .Mua  ^tv^«  3a 7. 
A*!n  Chems   tm^  (jv^  (Héliopolis), 

3oi,  3o6,  307,  3a  8. 
A*in  el-Safasif  vJL^Uuâ)!  (jts^n  3ag. 
A*m  Ma*oul  Jjaa  (^^^^  •  438. 
m-A-itha  ULuJt 
Ajan  (pays  d*),  45. 
A*k  oU,  i4a. 
A*kacha  Lfil^  •  a  a  7 . 
El-AlLbat  iûJuJt ,  a  95. 
A^kbat  es-SoUam  liMJt  i^M.  a96. 
AkdjeTj^l,  477. 

Akent  oiJat ,  38,  4o,  46.  / 

Akhal  Jjll,i43. 
Akhmim  ^«^t ,  ia5,  ia6. 
Akhsas  ^Uo^l ,  3a 3. 
El-Akik  ^jJu)| ,  i4i,  i4a. 
Akka  ^  (Saint-Jean  d  Acre),  347,  348, 

36i. 
Akna  (lac  d')  ^pj|,  lag. 

Alabaca  iU^^^,  i46. 

Alabdjerd  ^^^^1,  395. 

A*lac  ^^Aft,  i&g. 

A*laki  j^un  (montagne),  35 

A*lawa!n  ^^^^1*  3^^*  ^^9* 
Albab  c^UIl  (montagnes),  339. 
Albouhat  cv^yJI,  317. 
Alcala*  iuJJUl«  aoa. 
Alep.  Voyez  Haleb. 


TABLE  DES 

Alexandrie  ÂjjtSjSimM.  287.  agA^  ^9^% 
396,  397,  398,  399,  3iS,  336,  337, 

349. 
Alexandre  le  Grand,  47,  io5,  198. 
Alger  SLjUy^  (^j^]y9'^  ^35,  3^9. 
Alhooma  iuJI«  ^^a,  353. 
Alhami.  Voyex  Andjemi. 
Ali  (  tombeau  d*  ) ,  366. 
Almaid  (fle  d*)  Jk^UI*  89,  93. 
Almasila  iVouMbll ,  303,  33o,  333,  333, 

335,  338,  34o,  34i.  371,  373. 
Almedjan  ^lj|4l ,  393. 
Almenar  jUll ,  378. 
Almodhic  ^*^t<i  338. 
Aloès  (bois  d*),  45,  47*  5oo. 
Aloès  (drogue  médicinale  ) ,  48,  53, 83, 

83,  180,  303. 

-Alun,  117,  118. 
Amad  «x^l ,  336. 
A*mara  i[%LS,  i5. 
Ambre  (gris),  64t  io5,  i35. 
Amdjoud  d^j^^t  t  393. 
El-Amechié  JUâJIÔII,  i44. 
Amioun  ^jyA^it  356* 
Amli  Ju«|,  11. 
AmlilJuJUtVoyexOuia. 
Amol  Jv^l,  471,  473,  485. 
Ea-Amoud  (île  d*)  J^^i,  367. 
A*moii  Soah  ^3^  ylt  438. 
A*mraQ  {j\>i*  36o. 
Amroud  djw«l ,381. 
Amtakou^^Ml,  389. 
Amlalas  ^^ILk^l  (  montagne  ),  337. 
A*nafit  oUUs  t  i44- 
Anberia  Aj^I •  67,  68,  70*  71. 
Auboudan  ^lâ»^l,  397. 
Ancach  ^Ûilt  333. 
Ancal  JÛil .  3 18. 
Ancône,  6. 

Andalos  ^mJ^XjI.  Voyea  Féz. 
Andidjaraa*  ^  «Wj^l,  48o« 


MATIÈRES.  505 

Anderab  t^lj J^l ,  475,  477. 

Andj  ^M.  4i4. 

Andjar  jU^t ,  1 3o. 

Andjebeh  (Ile  d*)  jus^^l,  59,  60. 

Andjemi  ^^^1  ou  Alhami  ^^«JI,  3 1 ,  34- 

Andjikan  (lacd*)  ^J^jj^\,  4n. 

Andra  jl^«Xil  «  439. 

Anfa  ULsT.  319,  330. 

Anfoudja  (île  d*)  as^  Jb^l  ou  Anfirandje 

AJ^jÀj^ .  59,  60,  61 . 
Anfour  el-Radini  ^^iJt  jiybl»  37- 
Animaux  monstrueux  dans  les  mers  de 

Cbine,  96,  97. 
Ankelas  ^^t^t,  117,  ti8. 
Ankouab  a*5k»t« 
Ansana  Luâili  134. 
Ansant  i;àAjuHj| .  447- 
Antakia  iUâïlkil  (Antioche),  6,  33o. 


Antartous 


or 


it  ou  Antarsous 


^.^^l^vt  (Tortose),  33o, 358, 359. 
Anthropophages,  77. 
Antioche.  Voyez  Antakia. 
Antidote  contre  le  poison,  301 .— GonU-e 

la  morsure  des  scorpions,  333. 
Antouhi  fyjii\t  3i3,  3i4«  3i5,  3i6, 

331. 

Aouaîr  wi^,  i47,  i58. 

Aouc  ^^^1 ,  449. 

A*ouid  «KayKJt ,  333. 

Aouras  ^î^^l  (montagne),  43 1,  353. 

Aourchin  (^jv-ûj^I.  i85,  187. 

Aquilée  j^^^ ,  6. 

ElAVaV^ôH.338. 

Arabes  (les)  de  la  tribn  de  A'd ,  48,  49« 

54. 
Arabes  (les)  très-respectéacheiles  Zendjs, 

58. 
Arabe  (langue)  parlée  par  les  chrétiens 

de  Gotroba,  ,63. 
Arabie ,  i3o  ^  «uiv. ,.  147  et  auiv. 
Arabie  heureuse.  Voyes  lémen. 

64 


506  Table  des 

A*rafat  i::>Ut  %^  «  1 4 1  • 

Aral  (  lac  d')  ^^^S^j^ ,  336. 

Aralanda  (9e  d*)  iliKjjKU  aoi. 

El-Arbadh  jâj^M,  271,  27». 

Arbedjan  ^^L^^t.  287. 

Arbes  j*^»^!,  a5a,  367,  a68,  aôg.  • 

Arbre  de  fer,  196. 

Arbre  appelé  talhatel-melik  JlXU  }kÀ^^ 

Arca  J^l,  12. 

A*rca  JU^,  i&4-  —  Golfe  d*Arca,  357, 
358. 

Arcbimède  cité,  94. 
Arda*a  B^^^ ,  436. 
Ardecbir^Adâ:»^!  (roi),  3^5,  396. 
Ardecbir  (pays),  397,  398»  4o6,  407. 
Ardechir  Kbouré  %\y^  juAjw» jt .  39a, 

4i  1. 
ArdeLonA  (ile  d')  ijj^SSjl  t  367. 
A^rdh^jo^f  i55. 
Ardjiman  ^JCTjtàS^  4i6,  4at. 
Argent  (mines  d*),  36,  ii3,  464,  465. 
Argent  quon  extrait  du  sable,  91. 
A^rib  i^\^  9 1 4 1  • 
El-AVîch  ^dojjjl ,  34ot 
Aristote  cité,  47,  48,  94. 
Arkian  ^j^\  y  391,  4i6. 
Armadja  LsSit ,  37 1 . 
Armes  des  noirs,  i4- 
ArmouBÎé  jwumi^%1  i  356. 
A'rous  ^jl^Jl ,  33.7.   ' 
Arsouf  (^ym^  I  33o,  347- 
Arwad  (île  d')  âl^J*  369. 
Anelan  ^ô[)^t  s  i83.  < 
Ariew  j^j^!,  248. 
Asad  «x^^t ,  4o3. 
Asafi      kj^  (port  d*),  200,  220. 
A'san  yU«J>,  3^^ 
Asaoul  J^U«t,  170,  174,  'i'76. 


Ascalofi  ou  A^BCalan 
34 1.  347,  36o. 


O 


,  33o^ 


MATIÈRES. 

Ascaran  ^lyLiMM  ouAsfaran  ^l 

448. 
Asek  Jui,t,  4 10. 
Asfaca  jUbL^I ,  160,  i64,  166. 
Asbn  /JL^t ,  390. 
A*8fan  ^ULm^,  139,  329,  335. 
Asferan  ^I^JLémI,  433,  46i,  463. 
Asfira  \y^Xàié\y  i85,  191. 

Asfiria  UjJLmI  •  i^^>  ^9<>* 

Asirrir^jj^ju»! ,  a32 . 

A*sker   Mokarram  ou  A^sker  Mokrem 

pj^jS^M^s^ I  364,  379,  38o,  38i, 

382 ,  383,  389. 
Askhara  LdtffI ,  193,  i94t  195. 
Asmir  wwwt«  218. 
Asnand  «XiUiMil,  18 1. 
Asnid  «3uJLm»I  «  43 1 . 
Asouan  (Syène) ,  27,  35,  36, 122, 128, 

129,  3ii,  327. 
Aspbaltite  (lac)  iuUUt  ëyfjtS .  337. 
Aspoiircan  ^JèjyhMtS ,  469,  470,  478. 
Assiout  Wj^MwJI  »  126. 
El-Assnam  ^Un^^l*  274. 
AstarabadoLljUiMfti  46o. 
Atas  jmI^I  ,  489. 
A'tfat  Selam  J^^  XAid*  *  366. 
A*tia  iUkiftt  24o.  ' 

A'tiah  «UiiAt  433. 
Atlantique  (Océan)  ^jmS;.h.^^M  «  94* 
A*touf  (jj^^,  332. 
Atragha  l^L^t,  i85,  192. 
Atraghan  ^\^\  et  ^LâI^I,  i85» 

191. 
Atrasa  LmI^I*  181.  .     . 

Atrit  cMijjtt  3i5. 
Alry  4c*jK  160,  i65. 
A^ttour^j;^,  i36. 
Aubkin  (j^^\%  rfo,  17a,  171. 
Auca  Ai^l ,  460,  462 . 
Audagliocht  — 1  rfrrirj!  ■  xo8, 109. 
Audjela  itK^^h  ^qh^-^lA^  287,  288. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

Aughocht  v^^â^l    170,  186. 

AugbouchU  ji&mâI.  17&. 

Autruches,  a  18. 

Awal  (Betf)  JJ^I,  S63,  364  871,  5731, 

373,  S98. 
Awthaa  ^l^^lf  a  18. 
Awtas  ^Ib^t,  i55. 
A'zab  00  Aïdab  c»t4>i^«  5,  49. 
A*zair  w>v£,  449* 


507 


Azam  oa  Azem  «^1 ,  364,  385. 


A*zarat  ii;|^i  (tribu  arabe),  365. 

Axcac  ^^j\,  375. 

Azd  ^j^\,  4iL,  4l4,  4i8,  4^1- 

Aierbaidjaii  ^^Ij^L^jI  .  7< 

Aïka  ^1,  107,  so5. 

Azkaî  ^\\ ,  ao6. 

Azkar  j^l  (tribu  berbère),  11 3,  11&, 

116. 
Azkou  j5)l.  373. 
Azrekis  (les)  aS^Ij^I,  388. 


B 


/ 


Ba*alik  AAm^  ,  43g. 

BabeîD  (jv^L.  364,  39»,  397,  4o6, 

4i4,  4i6,  419,  4aa,  4a5,  439. 
Babek  dl^l^,  39a. 
Bab  el-Abwab  i^\^^\  i^\t ,  ^36. 
Bab  el-Mandeb  cl«XJ^ll  ol#i  4*  5,  3g. 
Babelout  i:;»^1f  »  ^^g- 
Bab  d-Redjan  ^\»pl  (^  «  409. 
Babié  ju^l^ ,  3^7. 
Bab  Zenata  Asbj  v^*  ^^^' 
Bach  jfiL,  4o8. 
BachaTj^,  a 44.  247. 
Bachek  (île  de)  ^If ,  370,  278. 
Bachîn  (jjyûlf,  417. 
Bachwerd  ^jytSii^^  417. 
Badakbchan  ^UUâi»  j^ ,  456, 474*  478. 
Badan  /^ldL«  439. 
Badgfaich  J^*>^t  467,  464- 
Badja  As^l#,  191,  igS,  igS,  aag,  a6a, 

a66,  a68. 
Badjarda  Bz^jjfi  (rivière),  276. 
Badjitan  ^Ua»L,  46o,  463.  Voyei  Na- 

djitan. 
Badkhan  Bad  5L  fiif->>j ,  44o, 
Badmé  iL«âL ,  44o. 
Badrik  d);«>^.  409. 
Bagdad  :il  «Xjv«  3a8, 365. 466, 367, 389. 


Baghai  ^^Ul;  ou  ^^U#»  a44,  a5a,  371. 
Baghaîa  i^lil;  *  aoa,  337. 
Bagharghar^^j^ ,  490, 4gi ,  493, 4g5, 

496,  497,  499.  Voyez  aussi  Taghar- 

ghar. 

Baghbough  ê.  hju  (titre  du  souverain 
de  la  Gbine),  84>  99, 100,  173,  195. 
Bagbdad.  Voyez  Bagdad. 

Baghneîn  (jj^jU*»  4i7»  44a,  444,  AAg, 

457. 
Bahanek  dUi^  (fleuve),  191,  19a. 
Bahreîo  ^^j^  (eu  Afrique),  la  1,  ia3. 
Bahreîn  ^j^  (pays  d'Arabie) ,  4.  6a. 

i46,  i53,  i54,  i56,  157,  363.  37a. 

378. 
^^^ïï*  {^.j^  (ville),  37Q,  371. 
El-Bahrouued  ékijj!.^!.  273. 
Baîand  J^^La-j.  417,  45 1,  45a,  454, 

455. 


Baïch 


cr^ 


,  i4a. 


Baie  de  Zebid,  49. 

Baîsan  ou  Bèisan  yl  -t-  .'.-j  .  337,  ^^9« 

346,  36o. 
Bakhouan  (^Ij^L  •  490,  491,  496. 
Balabac  ^jio%  i64,  178. 
Balanc  ^jj^  ou  Balabaç  ^^Ku  73,  76. 
Balbek  jju^ ,  33o.  353,  36 1. 

64. 


508  TABLE  DES 

BalcaUi>.338,  346.  36i. 

Baies  imJI^ «  335. 

Balis  Jjlf  ou  jMbJlf ,  44A,  ààg- 

BalkK  ^.  456^  46i,  469,  473.— 
Description  de  cette  ville ,  473  et  sui- 
vantes. 

Bam  ^,  4i7f  4^3,  4^5. 

Bamian  /jlA^lf  •  456.  Voyez  Namian. 

Bana  \ju,  3 18. 

Banah  aâ^,  179. 

Bananes.  Voyez  figues  bananes. 

Banbouran  ijUyû\jt  4 10. 

Banend  «XJulfi  435. 

El-Banes  jMjlJt  ou  el-Baies  ^m^jUJI, 
57,  59. 

BaniaUjLt  160,  i63,  171. 

Bann  ^,  Mf. 

Bara  (île  de)  ojït  ou  Tfira  ùJs,  171. 

Barca  aS^,  5,  a86,  287,  394. 

Barcana  Mj^j^  ;  aa6. 

Barcfaîn  (^j^^^â^ ,  436,  437,  454.  455. 

Bardouin  /jjjôw  (Baudouin,  frère  de 
Godefroy  de  Bouillon  )  «  *3 1 7 . 

Bardoun  {j^^jj  «  364.  379,  384- 

Bar  d-A*bbas  ^Uxll  jl#«  a  73. 

Barem  ^l^,  391,  393,  395,  4o4,  4o5, 
4i4i  4^8. 

Bari  ^^jl*.  6. 

Barkin  (j^^  ou  Bernik  ,jjJ»j^*  287. 

Barma  U«Li  336. 

Barmachin  ^j^^^â^^,  417.  4^3,  433. 

Barnabliz  vaXajw  ^  319. 

Barouh  ^jw.  17^»  176.  170- 

Bas  ^L,  39a. 

Basbad  ^Ia^mL.  43a. 

Bas  Mekrineh  9Jk»jSi^  (jmI^  .  4oa. 

Bassra  (Bassora)  ij^^JA»,  1%  i56,  157, 
364,  367,  371,  37a,  378.— Descrip- 
tion de  cette  viUe ,  368,  369. 

Bassinna  Uaa^  «  364.  379,  384. 

Bassora.  Voyez  Bassra. 


MATIÈRES. 

Batn  Aghda  («xé)  /Ji^,  i4o. 
Batn  Dhat  Rechd  «KJU^  ciil^ 

i4o. 
Bain  Medhedj  zO^^  ^J^ ,  i4o. 
Batn  Meri  ^^/^Lj.  139,  539. 
Batn  Moghaira  iyjJuè  tJ^*  339. 
Batn  NakhI  J^^  ^ ,  i58. 
Batn  Na*aman  /jl.#jij  tjià^ ,  1 58. 
Ea-Bataîh  ^UaaJI  .  364. 
Bathat  el-^sel  JuiuiJt  aSj.  3i5. 
Q-Bathnié  iUÂJùJl ,  359,  ^^^• 
Bathran  ijlJù.  339. 
Bathroun  çjyjS^ .  356. 
Batta  Ik^,  38,  4o,  43. 
BatUl  JUi^,  349. 
Bazardin  (jW^v*  43i. 
Bazih  ^jlf ,  409,  4 10. 

Bazrendj  «f^jjlf  «  4i4. 

Bebih  ^gLo .  3i3,  335. 

m-Bcca  ^UuJl ,  36 1. 

Becbek  jJL&j  •  444. 

Bechenk  JjU^.  457- 

Bechhiar  ^Ix-^^âb^  ,  1 93,  1 95. 

Bechkenk  jLjjC^ ,  443 . 

Bechlîk  JlJU^>  ,  449- 

Becfaroun  0^  v«m^«  ^53. 

Bedest  Arden  ^^^t  iij^ô^j  (  lac ) ,  4 1  a . 

BedjaX^,4i6,  4i8,  4ai. 

El-Bedja  (peuplade),  i33,  i33. 

Bedjaîa  a^U^  (Bougie),  303,  336,  337, 

338,341,245,340,358.369. 
Bedlasen  ^^^^^)lj<^  (tribu  berbère). 

3o3. 
Bedouna  a3^«>o.  45,  55. 
Bedrest  oiéam;«X^,  44i. 
Beghama  iUljb.  19.  ai,  ii3. 
Beghara  s^UJt,  a  44. 
Beh  jg,  164,  446. 
Beharjlyj,4a5. 

BehichaiUU^.  i56. 

Behnesa  (ou  Behnesé)  UmJUj  ,  ia8, 337. 


TABLE  DES 

Behra  jL^  (montagne),  336. 

Behram  àt,y^  %  3û5. 

Bekwaré  Bj\y^,  Sga. 

Beiadk  ijAi^*  i3i,  i3a,  3ii. 

Bcîan  ^j[xf%  364,  379,  386,  387,  38g. 

Beîdaria  iyit^XA^t  3!i5. 

Beidha  Uâuu,  3a 8. 

Beidha  U^ ,  364,  391,  39a,  4o5, 4o6, 

4i4. — Origine  de  ce  nom,  4ao. 
Beirout  «^jwu,  33o,  354,  355, 36 1. 
Beît  Djebraîl  J^Li^bJ^  «^^aju«  34 1. 
Beît  Djebrain  t^jjke^  itaaj  ,  36o. 
BekjLo,  444,  457.458. 
Bekiar  (pont  de),  409. 
Bekiaroun  (^j^l^«  4i3. 
Belac  ^i^,  a5,  37,  33,  34,  36,  37. 
Belbeis  |mjh^,  339. 
Belezma  iUyXif  aoa,  337. 
Belhara  Ijl^  (titre  des  rois  de  llnde) , 

17a. 
Bdkis  (la  reine),  53. 
Q-Belin  (^^JLJI  ou  el-Belioun  ^^^1 

(cavaliers  noirs),  35,  4a- 
Belkina  ou  Bolkina  (  canal  de)  AJbuUj  « 

3i8,  3aa,3a3. 
Belouca  iU^  •  a  44. 
Belous  tuàh)o*  3i6,  317. 
Belseman  «jl^uJL^»  39a. 
Benberan  ^\jJiJ^  (montagne),  108. 
Benchek  y^K^rr  %  45o. 
Bend  JObi  i64,  166. 
Bend  00u«  4o3. 
Bendares  ^A^Jk» ,  4o8. 
Bendedjan  «.l^JOb,  364. 
Beiidel  Jjuu  ou  Bidel  J«Ka«  ,  4o3. 
Bendjewai  ^^\yf<f*  4 17,  44a,  444, 

449,  458,  459. 
Beni-A*touch  lâ^ia^  ^^>  a  a  4* 
Beni-Bernous  ^^j^  (fi^*  a  4a. 
Beni-Helal  J^lUb  ^,  lai,  i4a. 
Beni-Hodeil  J^O^  /A»,  i4a. 


MATIERES.  509 

Beni-Hamad  ^l^  (^,  a3i,  a33,  a3G, 

a  38,  a  46. 
Beni-Sa*ad  «Xjum  (^ 
Beni-Tawra  jL^b  ^,  aa4. 
Beni-Tawda  ij^^b  ;^«  337. 
Beni-Warcalan  (j^^iU  ^^L^,  ao3. 
Beni-Wedjas  (jmW^  ^^t  a 76. 
Beni-Zidedji  ^«X^j  ^^  ,  ao3. 
Beni-Ziad  ^bj  (£^  t  aa4. 
Benou-A*bdirrabbihi  aI^j^a»  yX»  (tiibii 

berbère),  ao3. 
Benou-Asad  Jc^l  yu ,  365. 
Benou-Basdaran  ^LOom^  «Ju   (tribu 

berbère),  ao3. 
Benou-Merdewan  (j\^^j>a  »Âf ,  397. 
Benou-Menhous  ^yçju^  yX»,  ao3. 
Benou-Semdjoun  q^^suw  ^îj  ,  ao3. 
Benou-Wazlefen  (svAisU  jJLf,  a3o,  a3i. 
Benzert  ou  Bizerte ,  a5a,  a64,  a 65,  376, 

a77. 
Bera*an  Êj\sy»  •  43 1 . 
El-Berba  LjjiJt   (édifice  remarquable  à 

Akhmin),  ia5. 
Berbat  ^l^^ ,  46. 


Berbera 


•ji/i 


,  4o,  .4a,  44. 


Berbers  (pays  des)  ^^Jt  ^^4,  5,  19, 
ai,  aa,  55,  ii3,  1  a  a. —Origine  de 
ce  peuple,  aoa,  ao3. —  I^angue  ber- 
bère, ao4,  ao5. — Tribus  berbère.s  et 
leurs  mœurs,  ao3,  ao4,  ao5,  ao6, 
ao7,  ao9,  ai6,  ai7,  ai9,  aao,  aai, 
aa4t  aa5,  aa7,  a3i,  a33,  a34,  a35. 

Berdawan  ^1^^*  a7a. 

Berdoukhan  ^1*»^^^,  4i4. 
Berechk  Jl^,  aoa,  a34,  a35,  a49. 


Bericha 


<^«stH 


,  10.  11. 


Berid  Jsij^i  39a. 
Berim  el-Abmar^^.^^1 

tagne),  ia3. 
Berisa  ..A«^ ,^  •  la,  i3. 


(mon- 


\ 


510  TABLE  DES 

Beriscora  ^^JJLm^  •  7». 

Berisli  Jumj-i  ou  Bournichli  ^Ju&J%4« 

7a. 
Berkian  m^^  •  ^o^> 
Bennan  ^Uj^*  1A7. 
fierwan  ijl^  w  (Iac),  492  • 
BersadjaD  ^L:^S^,  A90,  491,  493, 

496. 
Benian  (jl»Wi4io. 
Besmek  t'^^wvji  1601  16a. 
Beslama  kAjiM^t  5a  4- 
Bétel  (  plante)  •  70. 
Bethlehem  ^  ca^  .  345,  346. 
Betsroun  mjA»  *A7' 
Bewan  ^l^.4io,  4ii.4i4. 
Biar  \j^%  3a  4- 
Bîat  «^U^,  i43. 
Bicha  iL^âb-^^L^,  i4^i  i47t  i4S,  363, 

37a, 
Bicha  Haran  ^IjW  ^^A^*  ^àb, 
Bicha*Iactan  «.ilUb  ^.rg^  vr .  i43,  i45. 
Bilcan  ^^UIa^,  aSa,  a54-  Voyes  Nilbn. 
Bili  Jlj  (tribu  arabe),  lai,  i3a,  335, 

365.* 
Binan  (île  de)  ^LUf  •  76. 
Bir  Chek  du5^^,  436. 
Birel-Cadhi^JjUt^ 
Bir  es-Safa  \jUâJt  %a^,  373. 
Biret  «^ ,  438. 
BirHadiu.^^,438. 
Birket  ei-Djob  ç^  cuSo»  319. 
Bir  Zenata  iisl^  «^,  393. 
Biskara  BjS^,  a4i,  a47. 
Bizerte  (lac  de),  a 65,  a66.  — Particu* 

larités  rdatives  à  ce  lac ,  ibii,  Voyei 

Beniert. 
Bodja  i^,  5,  35,  4i«  4a. 
Bois  de  serpent ,  a3. 
Bokht«;;,^.3a. 


RftATIÈRES. 

Bokrour  j*«J^ ,  11. 

Bolotis^^  (peuplade),  439. 

Bone  iL3^ ,  a46,  aSi,  a5a,  367,  a68, 

275,  377. 
BorcaiU^,i47. 
Bordjan  ^Lt^j^  ou  Borhaa  yL*^^  • 

43i. 

Bost  cu.-.^,  417,  44a,  443,  445,  446, 

448,  45o,  458,  464. 
Bostaderan  ^^Ijàbu-k^,  417,  437. 
Bost  Barem  ^^l^  '  '-rtfi  437. 
ElBotm  ^1  (monUgnes),  357,  48o. 
Bouail  cAjyJI ,  3a8. 
Bouber^^,  890. 
Bouchindj  fX^yj  ou  Bousih  ^  ^j  » , 

453,463,464.' 
Boudan  yt^^,  490. 
Boucliers  de  Lanita,  ao5. 
Bougie.  Voyes  Bedjaia. 
Boukba  Aâ»^,  66. 
Boukhara  j^U?,  456. 
Boud  (Bouddha),  88.— Son  culte,  176. 
Boukir  ^^j^j.Sa?. 
BouUina  UJyJt ,  135. 
Boundarié  ibjl  JOf ,  396. 
Boura  «jj^,  3a  1. 
Boura  \j^,  i85,  190, 191. 
Bouran  ^1^,  127. 
Bouroa  Dahek  i£t*.L^  iUw,  i56. 
Bourendjan  (^U^^,  4i7,  45i. 
Bouseîn  (j:^^^,  4 10. 
Bousih  4^^-  Voyes  Bouchindj  gJiu 
Boussir^^juo^ ,  ia4»  3o6,  3 18. 
Brahmes  et  leurs  croyances ,  71 . 
Brésil  (bois  de) ,  75.— Ses  propriétés , 

ihid, 
Bresillet  (bois),  i84. 
Bretagne,  95. 
Bulhinkh  y^ ,  498»  494. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


511 


Cabc  ^^Ai  (montagne),  336. 

Cabeia  (Qede)  ^jkji.  à6. 

Gahes  jn     t^^i  ^Sa,  aSS,  356,  973, 

a8i. 
Giboudia  jC^â^^li,  ayg. 
Cabons  jmj^Ij,  3a g. 
Cabr  ben  Mortefa*  *à3jjè  {ji  j^^  ^^i* 

M3. 
Cahresah  t^mjjyjx  ÂAo. 
Cabsa  iûâjû»  ou  Cafsa  iùâii*  a5a,  a53, 

aS4«  a 60. 
Cacha  iuSiS'%  i&3. 
Cacha  Lâllîf  193,  196. 
^Cachan  ^Lâb*  336,  44o. 

Cacbemir.  ou    Cachemire    rmtérieiire 

iUJU.I.>JI  «M&bi.  180: 

rertérieure  iU^^Utl,  181. 

'         la  supérieure  UXaII*  ly^. 

imfièrieure  JuLmJI,  175. 

Cachemire^j^CUi«  191- 
Gacbratel-Abrah  ^jSi\  %>JUs%  3iA. 
Cadesia  ju^^ljUK  363,  364,  365,  366, 

367. 
Cadira  i^4>ij,  i6o»  170. 
Cafires  (  peuf^ade  )  «  55 . 
£3-Caîd  j^jJiHt  3ia. 
Gain.  Voyes  CanéÎB. 
Caire  (ville),  ia6«  ia8,  lag. 
Cairowan  ^^y*lk%  a54«  a57.  a6o,  a63, 

a68.  370,  371,  a86. 
Caîs^jMj^,  ia4t  3ii. 
Caisarié  (Césarée),  33o,  339,    348, 

36o. 
Caitana  jûIaAiJ),  370. 
Caitowa  t^la^l»*  igS. 
Cakela  jLib.i85.  191. 
Calât  d-Madjons  ^^1  iUili.  4o3. 


Cala>  Mehdi  ben  Tewida  ^«X^^ 

iiîJy  ^yj,  jioa,  aaa,  aa3. 
Calabre  iL>«Jli  â^,  6. 
Calai  ^>Kj,  417- 
Calât  jûda,  a38,a4i. 
Cala*t  béni  Hamad  &L^  ^^L^ 

a4a. 
Cala  t  Becbir^^^u^  iUAa,  a  37. 
Cddjoun  \Ay^  •  38,  4o. 
Calema  i^  (tribu  berbère) ,  ao3. 
Calema  Alla  ou  iill$( ville),  a37,  a44. 
Calery  ^  Jb»  160, 161,  i63. 
Calhan  f^l|JlSi  3  00. 
Calhat  «:;>lyJiâf  i47,  i5i. 
Cdiousa  iu««^lï ,  a  84. 
Calmoun  ^JÙà%  355. 
GaBseroun,  ^jrwtb  (titre  de  roi),  88, 

90,  98, 173. 
CammaTjU*,  396. 
Camnourié  Jb«Jk4i  106^  107. 
Camoulé  jjyl,  137. 
Camphre  (arbre  de),  80. 
Canasrin  ^ymj^%  36 1. 
Canat  el-Cham  |*LâJ|  c;»Ujf  437. 
Canaux  du  Nil.  Voyez  Nil. 
Canbely  JuRJUt  160,  i65. 
Candahar  jLib4>JLi,    175,   183.  ]83, 

i84. 
Candaîl  Joul  «XÂj  I  1 69,  1 70. 
Canderina  juLij«>wÂj»,  17a,  i^S.  Voyez 

aussi  Fanderina.* 
Caneîn  (^U  ou  Caîn  /j^U,  4 17»  436, 

45a,  &53,  454,  455,  463. 
Canodj  ^ya«  175,  180,  181.  (Oo  écrit 

aussi  ^ykS^ou  Kanoudj).. 

Canouna  |jtyha«  i45. 

Gap  Bon  (le).  Vçyex  Tarf  el BagUa. 


5J2  TABLE  DES 

Cara  Li,  aoa. 

Cara  a  ai^I»  .  445. 

Caractères  mystérieux ,  1 1 4- 

Caranfil  JuubJ»«  3a 4- 

Caranla  A.b.jJ»,  3a 4-  Voyei  aussi  Fa- 

ranta. 
Carawal  i:;»ljJî,  456. 
Carbadi.  Voyez  Kerbedi. 
Carcana.  Voyez  Kerkené. 
Giren  ^«b  (montagnes),  i8o,  i8i. 
Carfa  aâ^,  i56. 
Carfouna  iHj^iyi^  44f  45. 
El-Cariatain  (jjijJjâI]*  i47t  i55. 
Cariât  A*zizw\^  AïM^*  459. 
Cariât  d-AnssarjUof^l  sLfjSf  319. 
Cariât  el-Madjous  ^ji„y^\  A^*  44 1. 
Cariai  Habsan  ^LmjL»»  *^*it  459. 
Cariât  Houma  iU^»»  Aj  J»,  459- 
Cariai  Salem   J^^^  i^yè.  433,  434, 

455. 
Cariât  el-Djouz  jySL  iu^.  Voyez  Hor- 

muz  el-Melik. 
Carin  (j^jJill.  4i4. 
Carkerda  ï:^«5j»t  453. 
Carmalhes  (pays  des),  371. 
Carnaboul  J^bjit  i85,  191. 
Carn  el-Menazel  J)U1I  ^^.  i4i«  i4a, 

i43. 
Caix>ubier  (pays  où  croit  cet  arbre),  355. 
Cai-oubîn  (^jvjjyUJi.  Voyez  Fèz. 
Cart  c;^»  417. 
Carthage  (Tancienne),  "261,  a 6a,  a 63, 

a64,  a76. 
Canal  J^,4oo. 
Casailé  XK^IimJ»  i58. 
Casan  ^LmU,  489. 
Caspienne  (mer),  son  étendue,  7,  8. 
Cassira  il«juâ#,  a 54. 
Cassri  Bend  «KJL^  .  vr  t    160,  i64. 

166. 

Cassr  (ou  château  fort)  ^lAJiJK  a39,.a44. 


U 


iS^ 


MATfÈRES. 

Cassr jjiaaII  ,  364i 

Cassr  Abd  el-Kerim    j^  JTI  JoI 

3a5. 
Cassr  A*aîn  Mvftl  ytâj  1  4oa . 
Cassraîn  /^jj^aJI,  a 37,  a 44* 
Cassraîn  ou  Cassrein  t^ytojiS  «  3 
Cassr  béni  Merzouk  ij^jwi  <^ 

»77- 
Cassr  béni  Djehad  yj  #    **-  ^^  iT^^* 

^79- 
Cassr  béni  Kbattab  t 

a83. 
Cassr  béni  Mamoun 

a8i. 

Cassr  béni  Ouloul  JJ3I  ^  >^ •  « 83 . 
Cassr  Caria  jL>«jjj^t  377- 
Cassr  Djeham  ^u^a^  jj^%  376. 
Cassr  Djerdan  ^1^%^  «jifljt  376. 
Cassr  el-Afriki  JjjTf>n  ,^}^  373. 
Cassr  el-A'lia  tJUJi  j^AAjf  279. 
Cassr  el-Caboudia  iLj»âi^ljUI«i4Aj,  379. 
Cassr  el-Chanunas  i|MUâJI  «j^oj*  395. 
Cassr  el-Khaîat  ^UÎL  jjiaj,  378. 
Cassr  el-Marssad  «Kit^^l  jjiAjt  378. 
Cassr  el-Morabel!n  (j!^Ll(  j.Aâ5*  378. 
Cassr  el-Nabla  aVâJI  y^  %^11' 
Cassr  el-Nakhil  jAifcUt  1  w.  378. 
Cassr  Halla  Ak*»  ijifli,  376. 
Cassr  Kerbas  .ytj^y^^y,  376. 
Cassr  Lamla  aUI  «j^*  279- 
Cassr  Lebna  aJUJ  %>Ai«  377* 
Cassr  Mdian  ^UJU  jji^«  379. 
Cassr  Mers  eI«Wad  ^t^Jl  jMwwt  jjia#, 

376. 
Cassr  Nabel  J^^b  «jiém-  Voyez  Nabel. 
Cassr  NaUia  aaaJjjmûI,  381. 
Cassr  Omm  Fsa  ^p^A*  ^  y^%  117. 
Cassr  Sa'ad  «>juim  jjt^ûit  377,  378. 
Cassr  Selcata  ÂkJULw  jd^»  379. 
Cassr  Sounîn  {j^yo  y^%  376. 
Cassr  Tersa  Daoaddjl»  \m^yeà^  376. 


TABLE  DES 

Castara  I^a^mJ»  (S^^^'  ^^^' 

Castes  chez  les  Indiens,  87,  89. 

Casdlîa  iLULAk^^J,  a5a,  !i53. 

Ea-Cathif  vJULUUl ,  363,  371,  37a. 

Cattighora  tjyUkS.  i85,  188. 

Césarée.  Voyez  Caîsarié. 

Ceata.  Voyez  Sebta. 

Cha*abooU,3!i8. 

Cha'b  es-Safa  \Jua}\  ooU.  aaa,  a88. 

Chaboan  «^Lâ  (en  Egypte),  3i3,  3a 4- 

Ghach  ^Lâ«  456. 

Chahar  jL^.  Voyez  Miniet  Chahar. 

Chadrewan  yljij^UJI,  397. 

Chahbouran  ^j^jyi  dLâJI  «  39a. 

Chahidjan  ^l^Lâ*  39a. 

Chah  Sind  joLm*  «là  «  436.  • 

Chakikié  iuJUiLâJI,  a  56. 

Cha]drjS\â-  Voyez  Mikhlaf  Chakir. 

Chalda^l^X,  3a5. 

Chai  JU,  a44. 

Chala  JilU.  a  18. 

Cham  ^LàJI-  Voyez  Syrie. 

Ghamairac  1%  ijk«â  «315. 

Chamat  c;>ULâ«  4a  5, 

Chameaux  des  Abyssins,  ài. — ^Pays  ou 
se  trouvent  les  meilleurs,  4a.  — Es- 
pèce particulière  de  chameaux,  169. 

Çhameh  iL*Lâf  1 1 1  •  1 13. 

E^-Chamein  ^jvw«CàJit  3i4. 

Chamous  ^my4A  «  3 1 9. 

Chancha  LmJUv  f  3 17,  3 18. 

Chanfikh  j^uLUm,  490. 

Chantouf  ô^kJLâ  ou  Santouf  ^^ 
3ia,  3i3,  3i4, 3ai,  3aa,  3a4. 

Chapour  (ville  et  district).  Voy.  Sabonr.  ' 

ChaVa  LjumJI  »  a39. 

Charkhou  jÂijUâ,  195. 

Charam  ^y^^  (montagne),  i53. 

Charet.  Voyez  Cherat. 

Chann  el-Beit  ouuJI  «^ ,  33a . 

Charous  iy»%j>^t  355. 


MATIÈRES.  515 

Charousan  yL-An^^^^,  160,  16a,  i63, 

164. 
Chas  ^\Ji ,  497. 
Chaslend  JkjJLiwLâJI ,  aoi. 
Chasse  aux  singes,  6a. — Aux  élépliantâ, 

i85. 186. 
Chatk^,i53. 
Ghatalii^,  3a  o. 
Chebek  liLuÛ.  417. 
Chedjer^,  47,48, 147,  i5o,  i5i. 
Chcdzkhour  «^jcâ,  193. 
Chehrezour j * \w.-^ ,  336. 
Chehriar^L^^,  4o6. 
ChelifuUU  (rivière),  a3i,  a48. 
Chenawa  iljUâ^«X^  (étong),  3a8. 
Chenwan  ^lyLS,3i3. 
Cheram.  Voyez  Cherham. 
Cherat  ou  Charat  i^\j^  (montagnes) , 
•     337, 337. 

Cherat  4;:,L^  (P»y*)»  34i. 
Cherbé  kjjjsJ\ ,  354. 
Cherboua  (île  de),  i#f)«ât  59. 
Cherchek  iiJLô%-û.  447- 
Chercha]  JUv^.  a35,  a49- 
Cherencas  ^jjjkjj^,  3a  1. 
Cherham  (île  de)  et  Cheram  Jj^jjS^, 

a  00. 
Chérif  (le)  ou  prince  de  la  Mecque, 

i36, i38. 
Chermah  .U^,  3a a. 
Chermakh  ^U^,  494. 


Chermi 


i^r^ 


,  i5. 


Cherourié  aj^^,  lai,  i3a. 
Cherwa  'àm^^  43a. 


Chetroun  ^j^jJau&  (espèce  de  poisson). 


^99- 
Cheveux  des  femmes  nubiennes,  i5. 
Chevaux  kurdes,  407.  —  Pays  dépoui^ 

vus  de  chevaux,  57,  58,  66. 
Chèvres  i  musc,  188, 189. 
Chibam  Jjk^,  147,  149. 

65 


514  TABLE  DES 

Chibir^.|yûJI  (  pobson  ]  •  Si . 

Chine  (la),  60,  8g,  90,  i85,  igS,  497 

et  suivantes.  —  Administration  de 

la  justice  en  Chine»  89,  90.-— Villes 

de  ce  pays,  100. — Marchandîies  chi- 
noises ,  5o. 
Chiniz jjuUriM ,  363,  89 1 ,  39a,  399, 4oo, 

^09,  4iÂ- — On  y  fabrique  des  tisaus 

estimés,  399,  44o. 
Chioudjé  jLj-â^  t  3 1 4- 
Chirai^l^A-Û,  364,  390,  39a,  393, 394, 

365,  4oi,  4oa,  4o3,  4o4t  4o5,  4o6, 

407,41a.  4ao. 
Chirdjan  ^U»*^juûJI,  4o4.  419,  43 1. 

4a3,  4^3,  4a4,  4a5. 
Chiwa  ,r»A^,  44i. 
Chrétiens,  35,  4a*  47*  48, 6s,  7a. 
Citernes  de  Carthage,  a  63% 
Cvette,  189. 
Chorb^^^^,  3ao. 
Chorma.  Voyez  Chouma. 
Choubra  ixjyji  3ia,  3i5,  317. 
Chouma  R  ^^  ou  Choumna 

53,  64,  83. 
Chour  j^  !  ^  1 9>  ^^^* 
Choura  Uymt  4a  8. 
Choura  ijyii%  363. 
Choursian  mIjuw^^,  4a  5,  4a  6. 
Chuster.  Voyez  Tuster. 
Cobour  béni  Berakech  («mSTw 

a39. 
Cocadam  f*«vjjî,  ao6. 
Cocotier.  Culture  de  cet  arbre,  74. 
Codeid  «x^tXj,  i3o,  139, 333. 
Cofs  jmjUUI  (  montagnes } ,  364* 
Cofs   jnJUJI   (pays),   4oo.  —  Langue 

quon  y  parle,  4a 8. 
Colaib  el-0*mmal  JL«ji]|  <«ai^,  3a  5. 
Ea^ll  jij|,a43.  a46,  a5i, 
Colou*  el-Ferranîn  (jj^LJLil  «^^JLj< 

4a8. 


MATIÈRES. 

Colzoum  ( mer  de)  ^y%y)Jii\  y^ ,  5,  39, 

47,  i3o,  i34,  i35,  33o,  33 1,  333. 
Colzoum  (  golfe  de  ) ,  5. 
Colzoum  (vifle  de),  5. 
Comar^U.  73,  «3,  i58. 
Commerce  de  la  ville  d*A*den,  5i;^ 

Des  Arabes  avec  la  Chine,  60;^*- 

Avec  Tile  de  Serendib,  73. 
Comor  (ile  de)  ^..jLit,  67,  69,  78.—* 

Particularités  rdativés  au  roi  de  cette 

Se,  69. 
Concubinage  dans  l'Inde,  178. 
Constantine ou  Cosantina  ^    }\  rln-rrr , 

a4a,  a43,  a44«  a46,  369. 
Coptes,  35,  3a 7. 
Coquillages  servant  de  nourriture,  4o, 

69. — Employés  comme  monnaie,  68. 
El-Cora  ^^^1 ,.  37 1 . 
Corafl  (p^he  du),  a 66,  367. 
Corcoubcjr^KS,  364, 379, 383, 384, 389. 
Cosantina.  Voyez  Constantine. 
Cossour  Hassan  ben  el-No'man  d-Ghas- 

sani  ^^l  ,»  w  À  11    ^  ^^m^  yytài 

jL-jJI,a74.  . 
Cotroba  (île  de)  S^j^S ,  6a.* 
CouAîa*  iuo^t ,  33a . 
CoubaU*,  i4i,  i55. 
Couhestan  ^^'-V^jr  ,417. 
ConlJy,39a. 
Coum    J^^  336,  44 1- 
Coumes  jM^t^i,  43o. 
Coundjan  yljfyiîl ,  397. 

Coura  0*rina  AÂj«i^  c^^*  ^^^' 
Courra  jLi,  433,  44a,  445,  446. 
*Cous  ^^,  ia7,  i3a. 
Cozoul  J«yj,  3a 8. 
Cristal  de  roche,  7a. 
Crocodiles,  3i,  3a,  3o6. 
Croatie  juumIa «n^ ,  6. 
Cuivre  (mines  de>,  aa. — Préféré  èTor, 
66. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


515 


D 


Da  a  i^A5 ,  359- 

Dabiki  Jj^^  (sorte  d*étofie),  Sao. 

Dacarcous  ^jfjs^*  3i6^ 

Dada  é^^  •  189. 

Daghouta  aL^I^,  79. 

Dahaman  ^^d,  i56. 

Dahas  ^r-!>i  Sa. 

Dahchoun  riaf-^^ ,  307. 

Dahrout  ^«y^^t  3i  i. 

Dahs  el-Kebir^,^yjjri  j^> ,  3&o. 

Dai  ^Idi  aoa,  aao,  aai. 

Daira  Iw5  •  364. 

Dalakhoua  r^> ,  490. 

Dalhi  ^^ ,  44o. 

Dallhatie  a^umU^  •  6. 

Dama  iUldi  i55. 

Damar jUd,  5o,  Si. 

Damas  j  r^  ^>i  1&6,  33o,  333,  349« 

35o,  35a,  354,  359,  36o,  36i,  36a. 

— Mosquée  de  Damas ,  35 1 . 
Damasis  «MUiMb^dt  3ia,  3i5»  3i6,  317, 

3i8,  3ai. 
Damghala  Syjuê^  >  a  1 . 
Damidjan  ^Iri^k^l  jjl ,  396. 
DamieUe  ^Lau^à*  3i3,  3i3,  3i5,  319, 

3ao,  3a  1,  3a3. 
Damira  ijju^,  3ao,  3a  1,  3a 3. 
Damna  iLtft  ou  Dama  iU^  •  359. 
Damrah  Abad  ^1^1  ûyê^ ,  43 1 . 
Damou^5«  319. 
Danian  «^Iaj^  (montagnes),  409. 
Daniel  (le  prophète),  11 3,  11 4.— Son 

tombeau  près  de  Chuster,  38a. 
Daoujdt  i3. 

Daoulca  ou  Doulca  iUJ^d»  175,  176. 
DaratfJloJI,  338. 
Dar'a  iU^d,  aoa,  307,  aa8. 


Darab  oljl^,  34 1. 

Darabdjerd  ^^..^1^1^,  391,  Sga.  394. 

4o5,  4i4. 
Daran  (montagnes),  a  10,  aia,  ai5. 

aai,  a4i. 
Darast  cu^td,  a  33. 
Darca  aj^>,  i45. 
Dardjan  Siah  ôIum  (jW^td*  4i  1. 
Dardjîn  (j^jp^lô,  4a  6. 
Darein  /^là,  4io,  4i4. 
Dafek  A5.  160,  i64,  t65. 
Darek  J^b,  43i. 

Dar  el-Bacar  JuJl^td.  3aa. 
Dar  el-Daouaîb  4-*rflj^|^ld,  370. 
Dar  el-MorabeUn  (^jvivl^l  jb .  a  18. 
Darek  lamouna  UyÀ^  t^j^i  170. 
Dargha  iC^^  ou  Daghdagka  iL^ J^5 , 

79- 
Dargach  (JiJ^j^f  44a,  45o. 

Dar  Hormux^y«^  jtd,  364. 

Dari  Fared  5jUjld«  4aa,  4a6,  43o. 

Darisa  iUsr^  (tribu  berbère),  ao3. 

Dar  Khawend  «Kjjâ^  j|>,  39a,  396. 

Darkhoun  (^^jtâ«  490,  495. 

Darladeri  (mer  de)  ^^^^U  ou  Dar* 

laroui  ^^^j^U,  78,  88,  94. 
Dar  Meloul  J^^U,  ao3,  a4i' 
Darmoud  ^yêj\>.  439. 
Darsenan  ^\kmj\^ ,  433. 
Darzandji  ^jj\^,  48 1. 
Daumet  d-Djandd  JoOlJI  iU^d*  i4i. 
Dattes.  Leur  abondance  à  Bassora^  368. 
Dawar  ou  Dowar^l^^.  435,  444,  449* 

45o,  456. 
Dawoud  d>jlâ  (ville),  ii5. 
Dedjlet  el-Ghauia  »^l  iJU^ ,  368. 
DehekHsUd,439,  448. 

65. 


516 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Dehestan  ^UiMb^d .  464- 
Deïdjourek  Sjyff^ ,  3go. 
Dellem  (mer  de)  1^5 «  5,  «S36. 
Deîlemi   .  ^^s  (médecin  de  Hedjadj 

ben  lousouf],  399. 
Delr  el-Faîoum  «#aAJ{  j^à  ,  3 1 1 . 
Deîr  el-His8D  ^ytôil  wâ  f  44 1 . 
Dekha  iC^S^.  aya. 
Ddas  ^^âi  129. 
Ddphinos  (poisson),  3a. 
Dema*diQ  /w>«KjL«âi  44o- 

Demamil  Ju.«U3 .  127 
DemarjUâ  (montagne),  a 7*5. 


Demdem 


,  116. 


Demhera  ùju^^  (la  reine),  67,  68. 

Demindar  «I  jsj^5 ,  44o. 

Demrout  J^jw*^ ,  ia4. 

Dendalcan  ^UJtJOât  467. 

Dendema  iûtJO^  «  65,  66. 

Dendera,  13  5. 

Dcra'  ej5,  106. 

Derah  «.5  •  468. 

Derdan  /jI^m:^.  435. 

Derdjend  ùJks»^j^  (rivière),  4 10. 

Derdour  (gouffre  de)  j^5%d«  1,47 •  i58. 

Derendjidjan  ^\^Kjfj^,  39a. 

Demé  Mjj^  ou  Derié  jy^^ ,  439. 

Derou^jà,  79. 

Derrah  ^Jà,  417.  433,  434,  44o,  447- 

Voyez  aussi  Zerrah. 
Derrah  Kouiskan  ^j\Cm^jS" •j^  ^  433. 
Derlhel  J3j^,  44a,  45o,  458. 
Derwas  (jnI^^^  ou  Dewareck  «^tjd, 

443. 
Désert  à  Torient  du  Fars,  417.  43o. 
Désert  de  Tiser.  Voyez  Tiscr. 
Désert  d*Adzab.  Voyez  Adzab. 
Desi  Badïn  /w^l^  ocm^i  39a. 
Dest  Bareîn  /wjlf  5I-mh/> •  4i4- 


Dest  Barnik 


(i^^ 


,398. 


Dest el-Mousican  «j\JtuM«Xl  o^i*Md«  Ai 4* 


Dest  d-Restcan  ^j\MMji\  cmmmà,  4 10, 

4i4. 
Dest  Sourab  c^Ijmm  ovama  i  4oo. 
Dhat  d-IJammam  A^\  i:;»ls,  395. 
Dhatdiemin  (js^t  c:>t5,  i58. 
Dhat  d'Menazel  J)Ull  c:>l6,  359. 
Dhairrk^5^4sȔi,  i55. 
Dhi  Chemirjj^^  ^5,  i4o. 
Dhi  Khachab  ç^^^^-  ^i^,  3a8,  36o. 
Dhi*l  merouet  iuJli  ^À  ou  Dhou*l  me- 

rouet  'i^jX\  3^*  i4a,  3a8,  36o. 
Dhira  ou  Daîra  lw»S ,  389. 
Dhofar^Ub,  i47,  i48,  149. 
Dhoulcarnaîn.  Voyez  Alexandre. 
Dhou  Sohaim  ^«^  ^À,  i45. 
Digue  de  Saba,  53,  149. 
Dilem.  Voyez  Deilem. 
E3-Dimas  ^Lc<>JI*  379. 
Dinwa  \yt^^%  3a  o.  * 

Diren  ^jj^à,  43a. 
Djaba  iL^U^  ou  Java  (île),  80,  81, 

98. 
Djabai  ^IJI ,  386. 
Djabiéiûulî,  35a,  36i. 
Djabost  ' -^mj^*:"  •  449* 
I>jachan  yLûU»-.  448. 
Djadila  a)s;J^»,  i55. 
Djahinataîn  (^jyuuL^.  371. 
Djalous  (île  de)  ^ji\sf^,  77,  79. 
Djalout  %^ji\s^.  Voyez  Goliat. 
Dj amour  el-Kebir^AAlll  j*^\»  «  277. 
Dj amour d-Soghaîr^juÂ-^A-Jl  iv«^ • 

377. 
Djanaoul  ou  DJQpaoul  J^l  >V  r^ ,  1 70, 

175.  Voyez  Henaoul. 
Djandjar  w^La^ ,  3 1 5.  ' 
Djandour jtt«XÂ>«  160,  i63,  168. 
Pjankou^Cl:>>,  85,  100. 
Djankoua  t^âiU^t  175.  Voyez  Han- 

koua. 
Djar  .yi,  i35,  i4i»  Sag,  333. 


TABLE  DES 

DjarouD  ij  «jU^  i  43a . 

Djawendan  ^l^xjyjl,  896. 

Djauran  {j\jya^^  166. 

Djebaîl.  Voyez  Djobail. 

Djebali  Jla:^  t  33o. 

Djebel  el<Cak*  iUXiJt  Jul>,  216. 

Djebel  elKewakeb^^  ^^i^ M«)* 

aïo. 
Djebd  e!-0*urdj  g -jJt  Ju**.,  i4o. 
Djebel  Tiwi  ^^^  i>-!tf?-.  îïî^S. 
Djedwa  S^Jw^,  3i4t  3i5. 
Djebesta  ^hYr^*^  on  Djesta  aI^^_^-, 

78,  79. 
Djebireïn  j^jj^.  4i4. 
Djebelki  (^k^s^  (peuplade),  19a. 
Djehineteîn.  Voyez.  Djahinataîn. 
Djehiné  ou  Djoheîna  s.  1  ».  ^^  (tribu 

arabe),  i3a,  335,  365. 
Djeikel  Abad  ou  Heîkel  Abad  JCju^ 

^U .  449. 

I^eîlan  ^^Va&-,329. 
Djelrouman  /jUjtjks^,  427. 
Djeloula  ji]^Jb^  1371- 
Djemilé  Skfj^.^àj. 
Djenab  oU^-t  4 16,  4a 5. 
Djenabé  a^LLs^,  391,  4oi,  4i4. 
Djenad  el-SaghirjjuuâJI  ^U»»  •  39^. 
Djenadil  JdU»  (montagne),  34. 
Djenaoul.  Voyez  Djanaoul. 
Djenbié  iùuÂ^ .  37,  38,  39. 
Djenouan  ^Ljî^  ou  Hanwan  (jUâ^  t 

i44.  * 

Djentama  ^  thf'T' ,  65,  66. 
Djerawa  i^Lf^,  a  a  6. 
Djerabatan  ou  Djerbàtan  (^^..fjja^t  i7a« 

176,  179,  184. 
Djerbé  k^jsf^  (ile),  a8i,  a8a,  a83. 
Djerbet  dl-Coum  i*JU)  *fw>>«  395. 
{^erden  ^^5^*  390. 
Djerdjera  iys^js^  1  335. 
Djjerdjis  ^j^m^jo^  (^i),  11 3. 


^ 


a45. 


,  a48. 


MATIÈRES.  517 

Djerendan  ^l«X3^,  4oa,  4io- 
Djerkeré  ïS^s^^  464. 
Djerma  iU^»,  109,  ii3. 
Djermac  ^^1,4^»  398,  490,  493 
Djermen  {jj^ys^  «391. 
E^erra  ii^,  443,  445,  446. 
Dîesen  /,p«Mb^,  36o. 
Djesradji  ^\j*t*^ ,  449.  ^^9- 
Djèsta.  Voyez  Djebesta. 
E^ewizcan  ^\ayj^,  4ii,  4t4,  4i6. 
Djewserj^iM^^,  390. 
Diezaïr  â-A*fieh  aaAjJI  %jV 
Djezaîr  beni-Mazghana 

Si^ys.  Voyez  Alger. 
Djezair  el-Hamam  ^l^t  ^|^ 
Djezer^j^^ ,  98. 
Pjezennan  yU^^s^,  4io. 
.Djidda  j(!x^,49,  ^^>  ^^^*  ^^3,  i35, 

i36,  i4i«  i46,  333. 
E^idjan  ^UjJt,  39a,  396. 
EHidjd  Juick.^,  aoa,  a 44,  a 45,  a 46, 

a5o. 
Djidmal  JU<X^,448. 
I^ifan  ybUit»  4 10. 
Djihani  jL^  (nom  d*auteur),  75. 
Djîhoun  ^y^^s^s^  (fleuve),  337,  47a, 

473,  489. 

Djaju4, 147.456,493. 

Djiladkhan  ^^U^^iÛl,  4 10. 

Djireft  ç-ô^çj^ ,  4i6,  43 1,  43a,  433, 

436,  437,  43o. 
Djirenah  ^^,j^>.,  467. 
Djirîn  d-GÏiaur jiyUI  #w>jAr^ ,  36 1 . 
Djiroud  ^mjj^^  436. 
Djizé  ikA£>-.  3o3,  307.     ' 
Djobail  ou  Djebaîl  Julx^  1  33o,  356, 

36i. 
Djob  Manad  ^\Xa  ca^^-.  3a7. 
Djofaljbtt,  i35. 
DjoTàrjU^l.  131.  133,  365. 


Djohfa  iU^,  i3o,  139,  333,  335. 


518 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Djohroin  f^j^^^  et  |»^^^,  391- 

Djolan  M^>^«  ^^'* 

Djolfar  jUls»- ,  147,  1&7. 

Djondi  Saboor  y^L^  ^«KjL»i  36d« 

579,  383,  389. 
Djoras  ^jm%»«  i43t  i43,  i46, 147,  i48. 
Djordjan  (  mer  de)  ^Vs^^^^rsT  .7. 
Djoreîch  iA^j^*  334« 
Djorhom  J^ya^t  364. 
Djoflié  iuL^ ,  358. 
Djouah  a^»,  4o,  43.  44. 
Djoob  Abdallah  ^t  «Ka*  çj-Lr-i  ^95. 
Djouda  ddyjL»  49* 


Djoudham  «|«x»»  335. 

Djoudj  g^^^*  348,  349- 

Djoudjar^^^^ ,  319. 

Pjoueîn  (gW^^t  435,  447- 

DioulJ^,36i. 

Djoulan.  Voyez  Djolan. 

Djoiindan  ^ù^ys^*  393. 

Djoun  el-Medfoun  ^^ «xXl  u%ys^%  378. 

ITjoun  d-Melîk  JlUI  (;;,^>  ^• 

Djounié  Sijù^s  356. 

Djoun  Ramada  il^U^  ijyf^*  ^9^- 

Djour  j^»  (capitale  de  la  Perse  à  Té- 


poque  d*Ardechir),  364.  393,  393, 

394»  395,  399,  4oo. 
l^oun\àn'^[AMtjy^,  397,  4o4,  4 13. 
Djouzat  «^Iji^^,  370. 
Djouxdjan  ^Wj^^*  337. 
Dodjail  el-Ahwaz^t^^f  jL.^u»d  (ri- 

vière),  379. 
Domi  ^^  (titre  de  roi),  173. 
DoDgda  J&A*^,  37,  33. 
Dorac  ^1^^^,  379, 383,  385, 388,  389. 

468. 

Dorwî  (J^.  417. 

Dona  ij^ô,  44i. 

Dostaç^^ô,  447. 

Douma  iUj5  «  33o. 

Doumat  d-Djandd  ou  Daumat  el-Djan- 

dd  JjjJL  iU^d,335. 
DouTj^d,  160,  i63. 
Dour  Medin  /w^K.^  ji^5 1 303, 337,  a44. 
Dowar jl^d.  Voyei  Dawar. 
Dawarac  ^Jjï^jJI»  434. 
Dragon  tué  par  Aleiandre,  199. 
Dromadaires,  i5o. 
Droits  perçus  sur  les   pderins  de  la 

Mecque,  i33. 


E 


Eau  (Rare  dans  le  Souda»),  1 1  .«—Moyens 
employés  pour  8*en  procurer,  dies  les 
Berbers,  aa. 

Eau  de  roses,  394. 

Eaux  thermales,  53,  357* 

_j 

Ebène  (bois  d*),  94* 

Ebn  Haukal  cité,  36,  168,  307,  3o3, 

383,  466,  478. 
Ebn  Kew^n  (île  d')  ^^\^^^^  *M>^' 

398. 
Ebn  Khordadbèh  cité,  173,  173. 
Écaille  de  tortue,  49,  68. 


Echelles  de  la  Qiine,  90. 

Ecueils  de  la  mer  d^Omao,  157,  i58. 

Edhau  el-Cahet  iC^Uti  ^iSl .  'i4o. 

Édifices  remarquables,  13 5. 

Egarement  (désert  de  ï  ).  Voyez  eM'ieb. 

Bfkan  ^I^K  339. 

Egypte,  394. — Ses  limites,  3oi. — 
Description  de  ce  peys*  394  et  suiv. 

EUJ^I,i69. 

Eléphants,  33,  97. '— Chassé  aux  4àé^ 
phants  et  autres  particoiarités  rela- 
tives à  ces  animaux,  i85,  186. 


TABLE  DES 

Eiiaken.  Voyei  laken. 

EUahoun  (digue  d*),  M»yJtt  3o8,  3og, 

3io. 
Elraheb.  Voyes  Raheb. 
Embabé  jl,U«|,3a3. 
Emeraudes,  36,  loa. 
Encens  «  54* 

Enf  d-Hadjar^  v-àit.  356. 
Enfants  dérobés  dans  le  Soudan,  iio. 
Eratostbènes  cité,  3. 
Erikha  liç^jl,  345»  36o.  Voyez  Jéricho. 
Ermail  Jk>U)l.  t6o,  i65. 
Ermont  cxJU^I*  ia8. 
Esalalt  ciULi^i  (montagne),  270. 
Escalier  des  opprimés  ,101. 
Esclaves  (commerce  des),  a 5,  39,  49, 

458,  459. 


MATIÈRES.  519 

Esclaves  nubiennes  (recherchées),  a 5. 

Esdavonie  JuS^ALw»!  »  6. 

Esfendjaî  ^l^JU»lt  4 17»  44a,  449. 

EsoéliU»!,  137. 

Elspagne.  Son  eomnaerce  avec  TAfrique, 

319. 
Essakia  UiuJI  on  iUJuJi,  i3o,  \^. 
Estafia  Lak^t ,  3a&. 
Élain  (mines  d*),  80,  4 18. 
Etoffes  fabriquas  dans  Tîle  de  Malai, 

70. 
Étoffes  ou  tissus  de  lin,  399,  4oo. 
Étoffes  précieuses  (&brii{ueB  d*),  198. 
Euphrate  (fleuve),  366,  370. 
Expédition  d*un  roi  franc  en  Egypte, 

i3i. 
Expiation   des    crimes   chez   quelques 

peuplades  indiennes,  19a. 


Fadak  ^«Xi,  i43.  « 

FaUafahra  JL^jUU^.  i64«  166. 
Fahradj.  Voyez  Fohredj. 
El-Faioum  (canal  d*),  ia5,  139,  394. 
3d8, 309.— -Origine  de  oe  nom,  3 10. 
Fais  el-Naharjl^t  jjstvrh.  3i3. 
El-Falh.^l  (rivière),  i53. 
FalhaiLjâ,  i55. 
Famousa  (tle  de)  \^yi^  91. 
Fanan  ^bk,  3i. 

179.  Voyes  aussi 


Fanderina  SJ^j 

Ganderina. 
Fanin  (^^,  4i4. 
Fara  'àjé.  a44. 
Fara*  ^^.  Voyei  ISiidc^. 
Fara'aSfijUJt .  363. 
Farab(^|^U.336,456. 
Farama  U«i,  339,  33o,  33 1,  34o. 


fwTBXï  (golfe  de)  y|;.-iJI  ^j^^-^.  5, 
339. 

Faran  (ville),  33o. 

Faran  Ahroun  {j^j^S  {^Jày  ^33. 

Fardan  ^l:^i  160,  166,  170. 

Fardahas  ^j$.^^jà  (montagnes),  336. 

Fardîn  ^^^^5^,436. 

Fareskou  ou  Fareskour  JCw^U ,  33 1 . 
•  Faria  \jjU ,  378. 

Fars  ^MiUJt  (pAys)t  4t  363.  —  Ses  li- 
mites ,391.— Ses  subdivisions ,  ihii. 
Son  étendue,  4 1 4* — Villes  de  ce  pays, 
393  et  suivantes.  -^  Mer  de  Fers , 
363,  365,  370.  ^ 

Fars  ^yi\  (ville),  417.  443,  445, 
446,  458. 

Fatat  u;»lxif  338. 

Fawghan  ^U^U  (rivi>n«),  48o. 


520  TABLE  DES 

Fécondité  des  femmes  coptes,  397. 

Fedhala  iJiJUâi,  219. 

Fedj  ez-ZenouD  ij3jm|vII  i  ûu  Zenour 

jy'jJÎ)'  245,  a5o. 
Feid  «x^,  363,  365. 
Feidia  i^i«KA^«  3^7. 
Femmes  de  File  d'Anberia,  68. — Leur 

parère,  ihid. — Femmes  berbères,  a  07 . 

— Femmes  des  Khirkhirs,  Soi. 
Fer  (mines  de),  67,  55,   116,  i83, 

355. 
Ferdehas.  Voyez  Fardahas. 
Ferghana  S^ji  ou  Ferghanah  ajU^, 

337,  456,  491,  49a,  493. 
Ferh  ^y ,  395. 
Ferhan  Mara  I^U  (^^^^  (montagne), 

a3i. 
Fertilité  de  sol  extraordinaire,  207. 
Ferwab  c-ytj«i  (rivière),  4ii. 
Feu  (temples  du).  Voyex  Pyrée. 
Fèz  ^li»  aoa,  aaa,  aa3,  aa5,  3a6, 

aa7,  aaS. 


MATIÈRES. 

Fezzan  ^kj,  11a,  ii5. . 

Fiente  de  certains  oiseaux  empk>yée 

comme  engrais,  167. 
Figues  bananes,  59. 
Firabôuzji^j^,  160,  i64t  i65. 
Firouzbend  ù^^jy^^à  ou  Firouzmend 

JOUj^yij.446,  447- 
Flotte  d'un  prince  de  Tlémen,  i5a. 

Fohredj  ^  %i<|i«  166,  4o5,  4i6,  417. 

419,  4ao,  4aa,  4a4«  43i. 
Ei-Fondjet  c;A.^sJdl  (peuple).  88. 
Foredj  ^ -à-  Voyez  Fohredj. 
Fostat  ^LUmJUIi  3^991  3oi,  3o6.  307, 

3a  1. 
Fouah  ô^t  3i3,  3a 5. 
Foum  el-Silh  ou  el-Soulh  ^^^^t  ^ , 

364. 
Fourmis  d'une  grosseur  énorme,  11a. 
Fouwara  àjl^i,  a 7a. 
Froment  (espèce  particulière  de),  307. 
Funérailles  des   rois  de  l'Inde,    177, 

178. 


G 


Gabelle.  Etymologie  de  ce  mot,  a  16. 
Gale.  Maladie  commune  cher  les  Za« 

ghawiens,  111. 
Gallipoli  d'Afrique.  Voyez  Adibia. 
Gararan  /^I^là*  i5s|. 
Gange  Osû^Jt  ^mjf<a^  (fleuve),  181. 
Gaza.  Voyez  Ghazza. 
Gerges  (le  roi),  a 59,  a 60. 
Giroflier,  8a. 
GhachaU^,346. 
^hachm  xûi^«  i4a. 
Ghada  ï^x^,  aa9. 
Ghadamès  ^mJl^ «X^ ,  1 1 3. 
ElGhadi^joJ|,33o. 
Ghadir  w«Xff]l«  aoa,  a38. 


Ghafeic  ^AJuJL^i  a  16. 

Ghaîara  «iVA^t  Ghounara  ««Uà outSho- 

bara  «^U^  t  ao. 
Ghaiat  c;>LIp*  aa8. 
Ghaiat  i:;»V^i  3a  7. 
Ghalsani  ^LJlà  (montagne),  laa. 
Ghalwa  A^Aà,  33. 
Ghamara  ijs^  (montagne),  aa7. 
Ghana  ajL^,  11,  i3,  i5,  16,  a3,  106, 

109,  173,  174,  ao6,  a7a^.— Rois  de 

ce  pays,  16,  17. — Leur  autorité,  16, 

19.  ao. 
Ghandjé.  Voyez  Ghendjé. 
Gharbil  Juf^,  i5,  19.  • 

Gharghâ  £^^,  11a. 


TABLE  DES 

Ghana  ib«^.  Voyei  Ghazna. 
Ghaurj^t  (dans  la  Palestine).  346. 
GhauTjl^t  (pays  montagneux)»  M3, 

Hàh,  449,  456,  457. 
Ei-Ghauto  Mioyài) ,  349,  3^^*  ^^^' 
Ghaxna  ou  Ghixni,  448,  449,  459. 
Ghazneîn  (ville),  467. 
Ghaxra  (mer  de)  ii>à,  i^S* 
Ghazwan  ^\^^  (montagne),  i4a. 
Ghazza  ly^  (Gaza),  33o,  36o. 
Ghendjé  on  Ghandjah  n  tf    Vi    175, 

180. 
Ghurdjestan  ij\xmaf^%  458. 
Ghour^yJ!  (Afrique),  198. 
Gibraltar,  5,  a  a  5,  267. 
Girafes.  Communes  en  Nubie  i  l'époque 

où  Tauteor  écrivait,  33. 


MATIÈRES. 


521 


Gob  d-Camar  JJt  «^ ,  54- 

Golfe  d*Aicac,  275. 

Golfe  de  Colsoum,  5. 

Golfe  des  Herbes  sfi a^^  uy^ *  ^^* 
46,  48,  54. 

Golfe  Persique,  4, 47  et  suivantes,  i58. 

Golfe  Vert  Voyez  golfe  Persique. 

Goliath  le  Philistin  réputé  père  des  Ber- 
bers,  ao3. 

Gouffres  marins,  159. 

Goulette  (la).  Voyez  Halk  elWad. 

Grecs  d'Afrique,  35. — Grecs  habitant 
File  de  Socotra,  47,  48. 

Grenouilles  employées  comme  comes- 
tible, 45,  55. 

Grotte  dans  le  mont  Houroukein,  47. 

Guardafiii  (cap),  44,  45. 


H 


Haberan  ^l%i^,  387. 
Habeth  (île  de)  k^U,  83. 
Habir  (désert  de)  wy^yK,  365. 
Hach  jftl». ,  45o,  457. 
Hachaba  ikiy&^ ,  i45. 
Hachem  Djerd  ^^^  |^l^,  484. 
Hachichis  (les  Assassins),  359. 
HadtK*»  (rivière),  338. 
Hadidia  £^«x^«Kate,  3a 6. 

Hadié  a^iX^ ,  44. 

E3-Hadjar  ^^,  147,  i54t  33o,  333, 

334,  36o. 
Hadjar  J^,  147,  157. 
Hadouba  iy^tX^ ,  37 1 . 
Hadrama  suêyA^.  147,  i54,  i55. 
Hadramaut  «^^.«^ji^i^  (pAy&)i  Â7,  53, 

147,  i5o. 
Haferjil^ ,  3a  6. 
El-Ha&ryLJl,  3a8. 
Haï  3,  364,  379. 


H-Haî  ^,  339. 

HaiAmr  benA*ouf^^  {^ji  S*  ^^^' 

Haîfoua  IJ^V»»,  195. 

Haiman  ^%xl^ ,  45a. 

Haîran  qLajw,  5a. 

Hakd  jULl,  3a9. 

Haleb  <^JU.  (Alep),  358,  36i,  36a. 

Hali  JL^,  i35,  i45. 

HalL el-Wad  (la  Goulette),  :>l^l  ^^, 

376,  377. 
Halwan  ^ip».,  336. 
El-Hama  i^\ ,  355. 
Hama  d-Kebir^AAjTl  /«^t  3ii. 
Hama  el-Saghir^juuâJt  /«^,  3ii. 
Hamal  Jl^,  34o. 
Hamam  |*Ul^,  442. 
Hamamat  c:»UC^,  270,  278. 
Hamaria  iCijl^,  3i5. 
Hamer^^,  147. 
Hamia  iU^,  i43. 

66 


522 


TABLE  DES 


Hamounes  ijuJyi^%  3^A< 
Hamouran  /jli^i  48 1. 
Hamri  ;<^^»  7^' 
Hanana  bU>'«  363. 
Hanian 


yvA*».,37i. 
Haniet  el-Roum  «jJI  «;aaJL^«  a  96. 
El-Hanîfia  iUAxÂil,  36o. 
Hanîk  JLjU,  ^79,  58o. 
Hanout  (^jil^.,  3 16. 
Hanwan  (jl^Âa^  «  iA7- 
El-Har^  (rivière),  354* 
Haran  el-Carïn  ^wJiJI  m|;^«  ^45. 
Harawa  B^\j^  (tribu  berbère),  ao3. 
Harharai  i^U-^y^  «  364* 
Hariana  J^iLjl^  ,  476,  476. 
Harizj.jwJL,  354. 

Harkan  ou  Djarkan  J^J^>  483,  483. 
Haroua  ^^yJ^^  449- 
Harounié  iUij^^Jt .  336. 
Haroura  ^^j^jj^ ,  448. 
Harra  ^^  (tribu  berbère),  ao3. 
H-HarJh  ,±yil,  356. 
Hasab  luwjb-  g  i4it  46o. 
Hasda|jv,M«».,  i43. 
Hasek  J^U. ,  46.  54,  64. 
Hasek  ^,,^^,  176,  i83. 
Haset  cxMfl^ ,  45g. 
Hasikîn  (jjvX*yU.  ,417,  44o,  454. 
Hasran  ^t^-^r^ ,  198. 
Hasran  yU  y^p^  ou  Haswan  ^1, 

392. 
Hassan  ben  el-Mondar  dté,  38. 
Hathil  Kelnous  \^yjJi  JuyU- 1 
Hatita  iLuk^,  ao3. 
Hauf  (3^^,,  3a 6. 
Hawanit  abi  Halima  j^|  ^-^     *    }\ 
,  295. 


Hawar  etHawara  ij\y^  (tribu  berbère), 

ao4t  a  10. 
Hawas  ^1^^^  (peuplade),  4a 8. 


Hawdan  ^Idy»*,  4o8. 


MATIÈRES. 

Hawim  ^^^j^.,  39a,  395,  4oa. 

Hawla  ji}^ai.,36i. 

Hawra  •j^,  3a  9. 

Hawral^jfc,  33a. 

Hazan  ^Vy^S,  4oi. 

Hazr  ji^  (  titre  de  nn  ) ,  173. 

Hébron ,  338. 

Hedjadj  ben-Iousouf  uU»^  ^  ^V#* , 

i48,  367,  399. 
Hedja2J^la/^  5,  49. 
Heîb  CAiJk^  (tribu  arabe),  a 96. 
HeïzjAit,  4a  4. 
Helawerd  ^^^ILib,  479,  &80. 
Hemkian  ^jK^,  4ia. 
Hems  ou  Homs  ^o^  (Émesse),  33o, 

336,  357. 358,  36i.  36a,  371, 37a. 
Heuaoul  J^lj^ ,  176.  Voyei  I>jenaoul. 
Henkian  (lac  de)  ^I^Câ^,  4i  1. 
Henna  iU».  (plante),  ao8. 
Herachan  ^LâLj^ ,  433. 
Héraclia  iûJi^  ou  Hercalia  JUJl5*ibt , 

a5a,  378. 
Hérat  c:>|^  et  jlt^  (ville),  4i3,  43a, 

433,  447,  448,  45o,  453,  456, 46o, 

46i,46a,  463,  465,  466. 
Hérat  (rivière  de)  ss>\y^%  46a. 
Herazé  ij\y^\  t  39a. 
Hercalia.  Voyez  Heradia. 
Hérédité  du  titre  de  roi  en  diverses  con* 

trées,  173. 
Heridj  ^^  ou  Hemedj  ^^,  80, 81 . 
Herkend  (mer  de)  <kà^«^,  63,  69, 

94. 
Hermès  le  Grand,  ia5. 
Hind  JOiJt,  149. 
Hind  JiJL^JI.  Voyez  Inde. 
Hindidjan  ^U^-JOUjK  Sga. 
Hindmend  a    rL-*iVJv,J^  ou  Helmend 

(fleuve),  434»  453»  444,  447,  45o, 

458. 
Hira  t^jJL,  419. 


1 


TABLE  DES 

Hira  ïh^IL.  363,  36A«  366,  A 16,  436. 
Hissn  abi*l  A*da8  ^«XiJt  j^l  ^^Jin^-^ 
396. 

Hissn  A*mara  ij\i  lA^f^  •  ^^^«  ^9^- 
HissD  ebn   Amâra  i^lf  ^^1  qjia^. 

391. 
Hissn  BekrjJ^  (gV^A»»  «  339. 
Hissn  d-Enf  uti^l  ^^^jtA»* ,  356. 
Hissn  Ea£  d-Hadjar  ^^  «Jbl  (^yAâ^  « 

356. 
Hissn  el-Hadid  J<i4XJt  ix^r^i  a3q. 
Hissn  el-Hamam  «Ij^l  m^—  t  357. 
Hissn  d-Khawabi  jfJt  m^*-    357. 
Hissn  d-Ma  lU  #^y4â^>,  3 17,  3a o. 
Hissn  Mehdi ^«X^^  m^i—  ,  379,  38o, 

38a,  385,  386,  389. 
Hissn  Teldlat  1  il^  .1.  rrif  /^^iâ^*  3a 8, 

3^9. 
Hit(vaiederirâc).64. 


MATIÈRES. 


525 


Hnrmiizj^  ^  A^  363,  364i  4oo,  4i5, 

4i6,  4a8. 
Hormiu  la  maritime  iuiX^UJI  \.4«^ .  / 

424,  427. 
Honnuz  el-Mdik  dUiXt^y,*^,  4a a. 
Honnuz  Qiwa  •»»  wtW^«  467. 
Houd  5j^  (tribu  arabe),  54. 
El-Houd>^,43i. 
Houd  Ferouh  ^yjÀ  lyyy^"»  a 48. 
Houma  j^  .^  f^,  4o5,  407,  4i4,  4i6, 

4ao,  4a  1,  45a. 
Hour  jA^ ,  a 48. 
Houran  ,A  1^». ,  3q  1 . 
Houristan  ijImv})^,  391. 
Houseb  t_y>rw>*- 1  435,  436,  453,  474. 
Hura  iL^,  396. 
Hyacinthes  (fle  des)  o^VJt  iy 

5oo. 
Hydromel  fabriqué  en  Egypte,  307. 


I 


lafa  ou  Jafiai  Ul^t  33o,  337,  339,  34 1, 

347 f  36o. 
lahoudié  ou  lehoudia  ^  ,;^3  Q  j^  291, 

469. 
lahseb  la  supérieure  L-rmt^  Jl^  t  147, 

149. 
labseb  Finférieure  ç^  jwuf  JULmi  i47, 

i48. 
El-Ia*ken  /JguJti  5a. 
lalac  ^^o,  a 5.  Voyez  Belac. 
lalamlam  ibt^«  i45. 
lanaset  cx^bl»  «  181. 
Ia*mour  ben  CheddadÀl4X«M  jA^jj-tAt 

399- 
lanemdjan  ^l^^JUll ,  4oo. 

lannouk  «iL^  (rivière),  338. 

lasous  ^j-j-r^i  3ia. 

lathrib  Cj^J^.  Voyes  Médine. 


Ibrahim  el-Mehdi  ^<X.^t  (4V^^t  •  64. 
Idoles  des  bords  du  Nil,  a 8. — ^De  Moul- 

tan,    167.  —  Des  îles  Fortunées, 

10. 
lebna  Uaj*  36o. 
lemamé  iuWt  4«  i54i  i55,  i56,  378. 

— Villages  de  ce  pays,  i56. 
lémen  /^c*  4«  39,  45,  46,  47,  49«  5o, 

5a ,  6 1 ,  66,  1 5a .  —  L*un  des  princes 

de  ce  pays  s'empare  de  Tile  de  Keich, 

i5a. 
leriha  Uç?^  (Jéricho).  Voyei  ce  mot. 
Ddjan  ^l^^^t,  39a,  4oo. 
Des  de  Khartan  et  de  Martan.  Voyes  ces 

mots.  —  Productions  de  ces  fies,  49, 

54,  61. 
lie  des  Frères  magiciens  ij 

66. 


524  TABLE  DES 

lie  des  Singes,  61. 

Be  des  Moutons  lAjUt  8w^;<^«  aoi. 

Ile  des  Oiseaux  là  *  Vi  "  ^1  '•'^t  soi* 

219. 
Des  de  TOcéan  ténébreux,  io4«  198^ 

199,  aoo. 
Des  du  premier  climat,  d9«  54,  61,  66, 

67,  68. 
Iles  de  la  mer  Rouge,  i34. 
Iles  du  golfe  Persique,  i47«  364. 
Iles.  Leur  grand  nombre  dans  la  mer 

de  Chine,  67. 
Inde,  160,  i84  et  suiv. 
Indiens  (diverses  castes  p«ini  les),  98. 
Indiens  (mœurs  des),  177. 
Indigo  et  sa  culture,  laa.  i83,  a 08, 

339. 
Indus.  Voyez  Mehran. 
Inscription  de  Tobélisque  d'Alexandrie» 

3oo. 


MATIÈRES. 

lousouf  ben  Taschefin 

^jg^jLûJ  t  a  i3.  —  Son  palais  à  Maroc , 

ai4»  ai5. 
Irâc  ^Lft«  363,  364. 
Iroouié  ^  ::y  H  j^  «  Abercouh  on  Aber- 

kouh  ^^^  K  jt I  39a,  4o3,  4i4t  4i6, 

417. 
Frdh  j^,  i55. 
Irescore,  7a. 
Isfidiad  ^^  JuJLmiI  •  4o8. 
Isfidjan  ^UaJUfl.  4i4. 
bkiwan  ^]ySiJ ,  4o8. 
Ispahan  ^jV^juo\  «  336,  364«  387,  390, 

4oi  4oa,  4o6,  409,  419»  439,  44o, 

44i. 
Istakhar^,iEC»|  (district),  391,  391. 
Istakhar  (ville),  393,  394»  4ii*  4i4t 

4i6,  4i7>  —  Ses  dépendances,  4ao, 

4ai. 
Istakhar  (vSlage),  4oa. 


Jacobites  (chrétiens),  35,  4a. 

Jaderan  yî^Mji  44o. 

Jéricho.  Voyez  Erikha  et  Riha,  338, 

339. 
Jérusalem  (jmJuUI  c^h^  ou  ^4>JJt, 

33o,  338,  3491  34i»  34a,  345, 


36o,^-  (églises  principales  de),  343, 

344. 
Jourdain  ^jù^jHi  «^^1^  (rivière),  345. 
Jui6,  106,  i34«  ai5.-— Juib  de  Lem- 

lem,  i3  —  DeTile  de  Serendib,  7a. 
Justice  en  Chine.  100,  101. 


K 


Kaaba  (temple  de  la),  137. 

Kaboul  (pays  et  ville),  175,  i8i,  18a, 

i83,  459,  477. 
Kabrend  O^^jyS]  4oi. 
Kachgara  Ijtât^,  i85,  188,  191. 
Kadhema  ou  Kadhima  s.  ^  fel^^  i56, 

363,  370. 


Kadj  Ji^,  44 1. 

Kafar  Tab  J^jjS.  36i. 

Kafr  Keilan  ^^k^^S\i5^  354- 

Kafra  ëJiS\  4oo. 

Kah  lui  477. 

Kahoun.  Voyez  Kiahoun. 

Kaiderm  ^«X.^  454. 


TABLE  DES 

Kalbata  S3ûj^*  170,  l^b,  i83. 
Kaldis  «MhjOj^,  a4&. 
Kalhy  ^^^,  191,  19a. 
Kalkaian  fj^lû^t  i7&f  180. 
Kalowoun  {j^^^  &6&. 
Kam  (chaîne  de  montagnes).  Voy.  Kiam. 
Kam  Firouz.  Voyez  Kiam  Firouz. 
Kamil  J^^  (titre  des  rois  de  Nubie), 

33. 
Kanbaîa  JLjij^^  160,  i63,  170,  171, 

17a. 
Kanem  ^\f,  ai,  a4,  3&. 
Kanian  /jl^l^»  4o8. 
Kank  Jlj5^  196. 
Kanowour  jijl^)^,  464. 
Kaougha  as^^*  Ht  ai,  a7a,  a73. 
Karamout  nj^yJijS]  180. 
Karh  ^y5^  4a  6. 
KarkhalÂ^^S^  364,  379. 
Kamatha  iU^li^,  aoa,  aa6. 
Karoudj  «f  jm5^  46a,  463. 
Karoan  {jyj^^  364- 
Kartaria  U  «b^  364- 
Kaskian  ou  Kasikan  ^j\iijJi%  39a,  4oi. 
Kaskar  JCmmS^  367. 
Kau^^*  465. 
KawiJdr  wÇ^I^  465. 
Kawar^l^S^  a4,  36,  ii5,  117. 
Kawan  ^j\J^%  45o.  Voyez  Kewan. 
Kawendj  ^^K',  48o. 
Kazeroun  ^^j'Ji,  391, 396,  4oi,  4ia, 

4i3,  4i4. 
Keb  4,^,  a  96. 
Kebir^A^iS^,  39a. 
KebtkAj,  ia6. 
Kech  ^^i5^  337. 
Kechestan  ^j\jU»A^,  4a  7. 

Kechmehïn  (^jw^^^^*  ^^7* 
Kechran  ^1^  r  ^1    170. 
Kehek  J^^5^  444,  45o. 
Kehmend  ou^^,  4o3. 


MATIÈRES.  525 

Keîber^,(«aS^  4i6,  4a  1. 

Kdch  (île  de)  j^  %  ^\    59,  147,  i53, 

i58,  i65,  171. 
Keîch  (ville),  i5a. 
Reîdek  (fliX^S^ou  Keirek  dL^.  484. 
KeikasarjLJa5^  180,  i84. 
Kelaia  L^,  3a8. 
Keléij!r(fle),77,  79. 
Keles  ^JJC^  447- 
Kdmadi  ^^Uj,  7a. 
Kelwan  ^t^,  i65,  379,  384,  4o4. 
Kembdi  ou  Kembele  Aj^iS'x  7a. 
Kena  ju5^,  477.  —  Fondation  de  cette 

ville,  478. 
Kenauj^US^  a 85. 
Kenderîn  q^jJuS'i  4i4. 
Kenef  vJUS",  465,  466. 
Keneh  ^|5^( district),  465. 
Kenisa  }kmxS^  a 76. 

(rivière),  4ii« 


Kera  LS^  4o4. 
Kerasan  /,LmL5^  463. 
Kerbedi.  Voyez  Garbadi. 
Kerdekian  m^<>^  ^^^• 
Kerderan  \^j^S^%  43a. 
Kerdoudj  v^y^S^t  43a. 


Keri  ^«^,  i43. 


Kerkara  'iS^%  447- 

Kerkené  (ile),  a  80. 

KerkechKouh  «jS^jàS^^ (montagne), 
43o,  44 1. 

Kerkman  {J^S^^  4oa,  4 10. 

Kerrn  <#jS,  395. 

Kerman  ^U^.^,  4,  363,  4o4,  4a  1, 
43a,  434,  435. — Langue  pariée  par 
les  habitants  de  cette  province,  4a 8. 

Kermedet.  Voyez  Kemouat 

Kernidjan  m^^^iS^*  39a. 

Kemouat  i^i^STKermedet  ïù'^^oyy 

Kermebet  iuL««5\  60. 
Kerourîn  {Mjy^*  ^^^' 


526  TABLE  DES 

Kersa  /4mw\  3 a  8. 
Kenef  uuS^  465,  466. 
Kerkouié.  Voyez  Koukouié. 

KeskihaTjL^XMS^  i6o. 

Kesli  JUb^,  78. 

KessBlTj^K^,  147,  i58. 

Ketama  g  iIy^i  (tribu  berbère),  ao3, 

aft6. 
Kethah  aa5,  4o3,  4o5,  4o6,  4i6,  4i7« 

4i8,  4i9i  4ao. 
Kewan  Jlj^,  391,  39a,  397,  4i4. 
Keznana  iUli)ST  33i. 
Khabiroun  ^j^jjv^l^,  170,  174. 
Khabiss  noAAii^f  4a  6,  434- 
Khachabat  .-Jjl^^  ,  470. 
Khaddeîn  /o<X^,  390. 
Khadra  iyiiÂ%  a3i. 
Khadrawil  Joj^^j^iL,  36o. 
Kbaiber^^AA^  «  i4a,  33o,  334- 
Khaididjîn  (^^^^«XAdk ,  44o. 
Khaifa  iju^ ,  348. 
Khaîfecan  ^\jJu^  «  4 1 1 . 
Khaîghoun  ^  â,»^ ,  i85,  188,  189, 

190. 
Khakouî  ^^^l^  «  44. 
Khaladjan  ^lc>.^l^,  409. 
Khalan  ^^Ik^,  54. 
Kham  ^y,^j^  (montagne),  397. 
Khamdan  y^A.      ^  ou  Rbamendan 

^jlJO^,  190,  19a,  193,  196. 
Khan  Adar^l^l  yl^,  390. 
Khanandjan  ^Urlj^,  397,  4 10. 
Khanandjan  supérieur  et  inférieur,  39a . 
Khan  Azadmerd  ^^1)1  ^l^,  4oi. 
Khan  Bidjan  ^j\^  ^l».,  4oa. 
Khancou  ^jiil^  «  Khankou^i^^^l^  ou 

Khanfou  yJûià^ ,  84,  90,  99. 
Khan  Dest  Arden  y^jl  ^-^^^  m^^» 

4oi. 
Khan  d-Abrar^t^^l  ^l^,  390. 
Khan  el-Asad  «Xi^^t  ^^U»..  4oi. 


MATIÈRES. 

Khan  Hammad  :^V^  cj^*  ho^^  4 10. 
Khan  Rous  ^j^  {j^^  4oa. 
KharjUi,,  4oi. 

Kharachan  Abad  ^\f\  ^L£Lâ»,  46 1. 
Kharaz^^^  ^j^  (port),  a  75. 
Kharek  (île  de)  J^U.,  364,  37a. 
Kharkara  jL5l^,  45a. 
Kharkerdé  •^JSt^,  464. 

Kharkhir^Ai:^^  ^  3a g. 

Khannicarj\JU,,4^,  48 1. 

Kharmim  fO^lL ,  4o4. 

Khartan  (île  de),  45,  48. 

Khata  JpJL  (ville  où  Ion  fabrique  des 
lances),  37a. 

Khaulan  ^^3^,  i45,  149. 

KhawaTjlyll,  i4o. 

Kbawas  (j-l^,  417,  44a,  445. 

Khazané  àij\y^ ,  3o4. 

Khewan  ylj^,  Sga. 

Khilam  «^Uâi. ,  489. 

Khirkhirs  (pays  de«)  ^  ^  ^  4gy^ 
499,  5oi. 

Khilkhis  Aâ.  ou  Khildjift  Aji»  (  peu- 
plade), 444,  449, 457.  —  (Mœurs  et 
coutumes  des),  457. 

Khizildjis  ^    'fj'^^  ^9^*  ^9^- 

Khir  %jiÂ.,  4aa. 

Khizkhiraketh i^i-^it,  t  jà  ,  5o  1 ,  5oa . 

Khochabad  ^LUUâi.,  4a5. 

Khodaïa  Aju«xil,  i55. 

Khodeîd  «\»dfti^,  339. 

Khorané  jol^,  437,  446. 

Khorasan  ^L»!^,  434,  456. 

KhorazjL^,  a  18. 

Khoua  ï^âte,  407. 

Khouas  ou   Khaouas  imIi 

i83. 
Khoubaîan  ,  «UL»dîto>,  4o4. 


175, 


Khour  j^...^,  160»  i64,  435,  436, 

453. 
Khouré  ïy^^  4iO,  4i4t  4i7* 


TABLE  DES 

Khoarîab  4«»L«^  ou  Khoulab  c^L*i^* 

4  60. 
Khour  Kahlia  Kf)^  jymm ,  1 70. 
Rhouzistan  ^^jJti'^y^  (p^y^)'  ^6^*  ^7^> 

38o,  387, 388,  389,  399._Villes  de 

ce  pays,  379.  —  Ses  limites,  Aog. — 

Langue  parlée  par  les  habitants  du 

Khouzistan,  388. 
Kiah  aa5",  160,  166»  391. 
Kiahouu  ij^^*  A^A»  4^5. 
E3-KiaiD  ^Ufl  (chaîne  de  montagnes), 

335,  336,  337. 
Kiam  Firouz  s«  «as  Jit  3qa,  4i  it  4i4. 
Kian  ^US^  4o2. 
Kiaroulseîf  \Ju*êJ^X  ou  Kiaroulcheîf 

oUûJj^jW',  43i. 
Kicha  HjùjS]  i4a. 
Kimakié  iuS\«^  (  peuplade  ) ,  497  • 
Kir^^jtST  39a,  398,  4i4,  448. 
Kir  w^S^  160,  i64,  i65,  169. 
Kiraber  o«i,  489. 
Kird  d^^,  ào2,  4i4,  4a  1- 
Kirdit  tfd%5^,  4oa. 
Kirkaian  ^[f^^^.  160,  i65, 166,  169, 

170. 
Kirouîeh  J^jw^*  Â4a. 
Kirousi  ^jkjjS'y  ^64- 
Kisa  iUMu£T364' 
Kitab  ul-Tebib  (ouvrage  composé  par 

Ibrahim  d-Mehdi  ) ,  64. 


MATIÈRES.  527 

Koua  iS^^  464- 

Kouaran  (j\j\^,  463. 

Kouched  o^^S^  463. 

Kouda  ^^v<g* ,  1 4) . 

Koudian  mL^iaS^  39a. 

Koudra  ^^^^]^^  435. 

Koufa  Ai^  364,  365,  366,  367,  371. 

Koughanabad  ^LUàftS^  464t  465. 

Kouhestan  ^t^^A^-  435. 

Koukou  j5^^  ai,  aa,  36,  111.  —  Boi 

de  ce  pays,  a 3. 
Koukou  (fleuve  de)  «5*S^«  116. 
Koukouié  A^ftSaS^ou  Kerkouié  ajj^^S^ 

417,  447. 
Koulam  Mely  ^jLt  >sLS^  1 60, 1 70,  17a. 
Kouly  (j^5^  171. 
Kouneîn  (^^^  4a 8. 
Kourj^(lac),  4ia. 
Kouran  ^^S^^  39a. 
Kouré  îLST  464. 
Kourïn  ^w jfcS^ou  Korîn  t^^jS^%  417. 

435,  436.  438,  439,  44o,  453. 
Kourkouré  ^jS\S%  435. 
Kousa  juw^  a6,  a7,  170. 
Kouseri  ^CfMt^t  464. 
Kouskian  ylCn»j5^  447- 
Kouwareth  «^1^5^,  5oa. 
Rowar  ou  Kawar  «LS^  a 88. 
Kowarmat  c^jUi^TT  338. 
Kurdes  (pays  habité  par  les),  4o6. 


Labet(ilede)  0^^,364. 

Laça  (île  de)  bô^,  aoi. 

Lacs  du  deuxième  climat,  118,  119, 
1  a  9 .  —  Du  troisième  clim at ,  a  65 , 
317,  3ao,  3a6,  34o,  345,  34 1,  494. 

Lacschour^^^AjiJ,  465,  466. 

Ladikié  jùuudMI  (Laodicée),33o,336. 


Lagos  (île  de)  (j«yJ,  io5. 
Lahawour  ou  Lahor  j^l      ,       > ,   1 70 

181. 
E3-Lahoun  q^  ^\ ,  337,  36o. 
Lak  JJ,  36o. 
Lakhm  ou  Lekhm  r^A  (inbu  arabe), 

335,365.    '       '^ 


528  TABLE  DES 

Lakka  aIT,  ag6,  297. 

Lamghoch  ^jà^Âl  ou  Lagos  ^^JiJ* 
io4,  io5. 

Lamta  «kl  (tribu  berbère),  ao3,  ao6. 

Lamta  jdil  (ville),  ao5. 

Lamtouna  iîjyXt  i3,  106,  107,  ai4. 

Liandjalous  ^jJLi^LJ  ou  Lankialous 
^yUXil  (île),  76,  77.  79. 

Lanla  mi^  (rivière),  iàg. 

Lapis-lazuli,  laa. 

Las*a  UuwJ,  5a. 

Liasma  (île  de)  a<nm^,  91. 

Lebda  ôcXaJ  (Leptis),  a5a,  a84- 

Lekhm.  Voyez  Lakhm. 

Lemlem  kJt,  la,  i3. — Langue  des  ha- 
bitants de  ce  pays,  ihid,  —  Leurs 
usages,  16,  a  G. 

Lemlemèh  aKI*  ^^t  ^3. 

Leptis.  Voyes  Lebda. 


MATIÈRES. 

Léxards   (pays  où  Ton  mange  des), 

55. 
Liban  ^UJ  (mont),  336,  355,  36 1. 
Lima  ^^,  i4a. 
Lions  (pays  où  Ion  voit  beaucoup  de), 

317,  a  18. 
Lisbonne.  Voyez  Achbouna. 
Loteros  (jMjijJt  357. 
Louhaca  aa»»J,  a 55. 
Loukin  (^jvSJi  84«  i85,  188. 
Loukia  JuiJ  ou  Lounia  Bxjji^  5. 
Loukia  l^I)  (montagne),  111,  116. 
Loulou  ^J^  ou  Loulouwa  IjJ^t  i75, 

180,  18a. 
LourjiP  (pays),  379. 
Lour  (ville),  387. 
Lourdjan  ^j\s>j^U  4i6,  4a  1. 
Lous  ^^  (monti^e),  54. 
Lune  (montagnes  de  la),  37,  a8,  54- 


M 


Maaden  el-Bacra  ijjLô\  ^J^jm.  147, 

157,  33o,  371. 
MacdarjlOoU  (tribu  berbère),  ao3. 
Macfoud  5jULt«  157. 
Mâcha  L£U  ou  Masa  U«U  1  490,  496. 
Macherem  |^^Ut  4 10. 
Macnah  ^Jl«,  364- 
Macoun 


(montagne),  119. 
Madain  /o^U*  4i3. 
Madarjl  Js^,  364,  369,  386. 
Madian  /^«>wti  5,  i4a,  3a8,  339,  33o, 

333.   ' 
Madiar^L^Ut  175,  181. 
Madjar  et  Mobdar  jl  «X^jut^  «dâ ,  5 1  » 
Madjour  Djenbel  J^i4Â:>>  j^c^U  «  356. 
Madman  ^U^U  %  433. 
Maghadera  S^àVm,  a  5. 
Maghaâa  AajUi  aoa,  ao3,  aa3. 


Maghar  el-Raldm  i^^j^l  jIm,  395. 
Haghraouat  o^^tJU,  10. 
Maghrourin  (les  firères),  301. 
Maghzara  ij]yMt  i^- 
Mahallé  iS^,3aa,  3a3. 
Mahallé  (canal  de)  iOc^l  ffM^^  ^33. 
MahaUé  Damnia  iUJutd  SX^«  319. 
Mahallet  Abi  Heithem  JV^  ^|  SÎ^, 

333. 

Mahallet el-DakhelJ^ljJl  ^,  333. 
Mahallet  d-Seïda  iOyuJI  A^,  334. 
Mahan  ^l^U«  436. 
Mahdia  i^s«Kylt«  353,  357,  358,  359, 

^79- 
Mahdjemé  JL^jfF]  •  i5i. 

Mahouloun  ^^^^.U*  73. 

Mahrouian  {j\^%yy^^  38o,  390,  434. 


TABLE  DES 

Mai  ^,  601. 

Maîlin  (jvl^U,  3ga. 

MaîtbjUt  81,8a. 

MakhouTj^^U.  34i. 

Makoui  J^Ct,  a  18. 

Makrou  ^^^  (port  de  mer) ,  a84. 

Malabar  ou  Manibar,  179* 

Malaî  ^^lU  (ville) ,  69. 

Malai  (île  de)  ^^,  86,  9a. 

Malatia  A^iUUt  36 1. 

Mcdin  ^U,  417,  &5i,  45a,  454,  46o. 

Malih  4^JU,  3i6. 

Malkan  ^UCi.  i45. 

Malkha  jiâ^,  147. 

Malmouni  j^^lut  (montagne),  laS. 

Malouia  i^^JU,  aa6. 

Malwa  «yu,  175,  181,  18a. 

Marna  UU«  a33. 

Maman  ijLvLv ,  39a . 

Mamehel  Jl^U.  160,  i63,  170,  171. 

Ma*moura  ijyt^y  aa5. 

Manan  fjbU  (montagne),  107. 

Manan  ^bU  ou  Mathan  ^bU,  ai,  a4. 

Manai  Roudhan  ^^yj  jLu,  489. 

Manbit  ouuJLt,  3i5. 

Manboukha  j^mJU*  i56. 

Mancouba  JbJU^*  4o. 

Mandeb  o^lOU  (montagne),  46. 

Mandioan  (^j^^XJU,  3i3. 

Mandj  «,  i53. 

Maneîn  (^^U.  391. 

Mansouraou  Mansouriai^jjyAÀXI,  160, 

161,  16a,  167,  a4o,  a5o^ 
Ma  oun  yyt*,  4a  4,  437.  448. 
Maoos  (^^Ut  a55. 
Marabad  âl^l^U,  46o. 
Mara^ch  ^dj^wt,  369. 
Marab  o1^,  i56. 
Maragha  ikil^t,  ia4. 
Marakebé  iUîI^dt ,  6. 
Maran  yl^j»,  i55. 


MATIÈRES.  529 

Marasa  iU»t^f  i5,  19. 

Mar^  S^û,  53,  i47«  149. 

Marées  (opinions  des  Arabes  sur  les 
causes  des),  94. 

Marewan  ylj^U,  39a. 

Marghit  ouo^,  a  a  9. 

Marghiten  ^Jto^jj^,  a45,  a5o. 

Mariages  chei  les  Nègres,  i5.  — Et  ail- 
leurs, 76,  77, 

Maridjan  yUfgjUI  ou  yU?^,  407, 
4a  1. 

Marka  iSy,,  44,  45. 

Markada  £|fl5^  ou  Markata  ji^^, 
37,  36,  39. 

MarmadjenaiUï^U^U  (peut-être  au  lieu 
de  iU^-U»^  ou  de  Cartbage),  a5a. 

Maroc  j&^l^,  ai3,  ai4,  a  16. 

Marsan  ^Um>U.  44o. 

Mart  (lac  de)  c:»^U.  3a6. 

Martan  (Ile  de)  ^b^.  45,  48. 

Masa  LmU«  373. 

Masa.  Voyez  Mâcha. 

Masakh  ^^  ou  Masnah  Âi«b«t  a8. 

MascatUiUKb««  i48,  i5a,  i53. 


Maset  ^A.iwWi  aao. 

Masfahan  (îles  de)  ^Li^yt,  io4t  10! 

108. 
Masit  Ok^unUt  a7a. 
Maskan  ^^^Co^*,  147. 
Maskan  ^Xy^  et  ^..tCyU,  i64,  166. 


Masmoudis ^Vj  r  mi  -* et  ^ 

(tribu  berbère),  ao9«  aie,  an,  ai5, 

a  16,  aao,  aa6,  aa8. 
Masouan  ^yàtJê^  160. 
Masouîa  a^^^U*  170. 
Masoun  ^jl^.MbA  (rivière),  aa 6. 
Masourdjan  ^1»j|^mU«  x6o,  170. 
Massdef  c3«>ua4,  333. 
Mastikh  ^u^yt*  43a. 
Ma*tamedîé  ^\Mhi^jtrt.  3aa. 
Matariéi^^|,3a9. 

67 


550  TABLE  DES 

Matifou  (cap).  Voyez  Taiii8d£)t. 

Matihan  «.l^'U*  429. 

Matmata  j^Vi^h-*  (Iribn  berbère),  aoS. 

Matousa  iuw^Ui  a&4i  a5o. 

Matriga  ou  Métraha  A»»%k^«  7. 

Mawargha  iî^^Uf  a3i. 

Mawkaf  «JU*^  •  3o3. 

Mazana  àjI^  (tribu  berbère),  3o3. 

Mazighan  ^%i^Ut  aao. 

Maiouna  lU^jU*  a  48. 

Me'asker  wXmjm,  339. 

Mechana  iLjLs»^,  248. 

Meoque  (la),  i3o,  137,  tà^^  i45,  i46» 
i48.  —  Description  de  cette  riUe, 
i38,  i48.--*SesdépfiBdanceB,  i49. 

Mecrati^l,  i56. 

Medar  .^^,433. 

Médine  ou  lathrib  ç^wjL^t  i3o,  iSg, 
i4i.  —  Description  de  oetlé  viHe, 
3a8,  359,  3£o«  367,  371.  — Ses  dé- 
pendances, i4o,  i43. 
Medjan  ^Lf&l ,  4oo. 
Medjana  iUljâ.  a5a,  269,  271. 
Medjaza  i[)Li&li  i56. 
Medjeteni  ^^Jw|it ,  274. 
Medledjet  Ia*fi>ur  i^iii^  iUL4X.«,  i4o. 
Medlè  Mudjah  -Us  jAù^,  lâo. 
Medouna  kj^j^  et  b^O^*  5&«  ^6,  73. 
Medra  illj«>wt»  43 1. 
Meferda  i:^Jut  (montagne),  374. 
Ea^Meftah  ^\ ,  369. 
Mebdjem  m^SJJ^  5a. 
Mehdjera  iyfiAf  i43. 
Mehiak  t^U^,  170. 
Mehleb  «^JLc^t  437. 
Mehra  lii^«  363. 
Mehrah  9L^»  4 16. 
Mehran  ^1^^  (fleuve),  161, 16a,  169. 
Mehret  gj^  (pays),  i5o,  i5i. 
Mebrirdjan  {j^B^riyif^*  4 16.    > 
Mehrouian,  Voyez  Mahroulan. 


MATIÈRES. 


,  417. 


Heichoum 
Melda  jlj^,  38. 
Meîdara  Jl^Jsjut.  175. 
Meîmend  4X«mw«,  4o6,4aa. 
Meîndh  ÂJLyt.  435. 
Mekias  ou  nilomètre,  3o5. 
Mekin  Abad  ^l^l  (sj&JCt,  449»  469. 
Meknasa  ou  Meknès  ^^iw^Â^yf,  aoa  • 

ao3. 
Mekran  J\j  ^  1  (province  delà  Perse), 

4«  164.  1^6,  391. 
Metel  ou  Mdlel  JJU.  i3,  i5,  i4o. 
Meliana  iljUJU,  aoa,  a3i«  a34- 
Melila  aK^,  ao3,  aa6. 
Mdinde  ««kjJU,  4?,  56. 
Mellaha  iC».^! ,  396. 
Meltoun  ^jyXk^%  393. 
Mely  (île  de)  JL^t*  173. 
Memid  Jyu^t  391,  39a,  4ao. 
Bfemout  i^yl  f  379. 
Menadhir  la  grande ^  mIÛ  jlSrUrti  379. 

388. 
Menadhir  la  petite  ^  wjUmJI  jJ^Lu* 

379,  388. 
Q-Menar  jUll ,  3a5. 
E3-Menar.  Voyez  Alaienar. 
MenchaTjL&Âlt  iy^«A75. 
Mend  ou  Mind  <XJL.«  (^)i  160,  170, 

171. 
Mend  OOU  (ville),  391. 
Mend  «XJU  (peuplade),  ifiS- 
Mendaredj  gj(«K*jL»«  ««  Ifondereh 

2»jt«>JU«  3934  396. 
Mendj  «*36i. 
Menf  iJU««  3o6. 


Menbabery  ^^lÂ^,  160,  i63,  i64. 
El-Menhi  (ccmal  du  Nil)«  laS,  ia8, 

139,  3io. 
Menk  Juu«  479,  48o. 

(  rivière  ) ,  499. 

•  333. 


Menkhaz 

Menouf  el-A*lia  UXjJI 


TABLE  DES 

lienouf  d-Asfali  ^^jui^t  Oy^*  ^^^* 

Menout  4â»yu.  38i^ 

Meniil  ebn-Sadoa  JUI^K-^»  ^\  J)JU« 
3a8. 

Mers.  4»  8.-^ Mers  sQJettès  aa  flox  et 
au  reflux,  gA.*-^Mer  de  la  Chine,  4« 
78,  94.  '^  Mer  Bouge,  i35.«^  Mer 
d'Oman,  68.«<->-M0r  occidentale  ou 
des  Ténèbres,  10,  loâ.; — Mer  de 
Sjrrie,  5.-^Mer  de  Senf,  86,  87,  gh* 
Mer  Résineuse,  86. «^ Mer  de  Daria- 
deri,  78, 88,  g^.^Mer  Salée,  i58. 

Merasa  iUiL^  (tribu  berb^) ,  ftoS. - 

Merbad  «Xjw*«  3a g. 

Merbat  i^%A  ou  Berbat  h^j^  •  46,  53, 
54,  74. 

Merdj  d-CheSkh  ifkAJI  r  j^«  ^9^* 

Merdjana  £3W^,  a6g,  271. 

Merdoud  5^^w«,  34o. 

Menmda  aoOwt«  1^0. 

Meri  Roud  ^^j  ^^^t  4^3. 

Mernaba  l^bw»  ou  àfemiiSA  ttj^.  7^. 


a44. 


Merouat  lljftwti  55. 

Merouna.  Voyez  Medduna. 

Mers  A*mara  ju\j^  {gx^j^^  ^96. 

Mers  d^Dedjadj  ^\j^«)JI  ^1^.  ^36, 

a4g. 
Mers  d-Djoun  ^jyiL  i^j^^  ^^6. 
Mers  ei-Kebir  wAjiJII  lOfv^f  ^o. 
Mers  el-Roum  1*3  Jl  ^^j^.  95i 
Bfers  d<€!hara  ^^jma1\  ^y^\  ^h^*^ 
Mers  dr-Tar&wi  (^yKiall  (g**y^'*  ^9^* 
Mers  el-Wad  dipl  (^k«w«t  a 76. 
Mers  ez-Zeitoun  M^*^r>^  ^iS^)^*  ^^^*  ' 
Mers  Oustoura  (Stora)  iiyJUmy\  {SV^^ 

a5i.  f.  . 

Merw  j^j^,  45i,  456« 
Merwad  ^\yjj^  (xiviàre),  3g3. 
Merveilles  (Livre  des)  cité,  a  g,  38,  46, 

loa;  lia,  i83,'i8g,  lofi,  3oo. 
Merw  d-Roud  ^yji\  ^  >^,  337,  683.  ' 


MATIÈRES.  531 

ElMes  ^yJi,  i53. 
Mesdjid  Behlottl  J^ 

Mesen  i^mj^  (<^p)«  ^^A* 
Mesin  t^àm^  (rivière),  4og. 
Meskana  ki)Ct^^  271, 
MesUan  ^^^^^^  4 16,  âao. 
Meskiana  ^A.v^im-i  a&a. 
Meskianatci»bKiat,4i4. 
Meslakhat  SjjL^t^^  371. 
Mestih  x;  "w  -*  f  386,  a88. 
Metadewan  ^I^^Ull*  3g9. 
Metalawat  i:;»!^^^^,  3a  8. 
Metoub  c/yu,  3o4. 
Metouhan  ^^Wyu«  4^8. 
Metskoud  5«JuUi  ^85. 
Mezaré'  ^^ly**  ^44- 
Mezkeher  wTSvtt  378. 

Miafarekîn  (jMiUI^i  336* 

Mihradj  ou  Maharadja  «f K-^-^  (titre  de 
roi  dans  VInde),  8g. 

Mikhlaf  Àbin  ^j^l  (3>lk^,  5i. 

Mikfalaf  Chakirj.fi,U  O^l^,  5a. 

Mikhlaf  d-Djouda  i^yà  <3^l^,  4g. 

Mikhlaf  Ghalabeka  kif"^  ô^Uâ ,  4g. 

Mikhlaf  Hakem  ^»5U)  O^V^,  46. 

Mila  £)igL««  aoa,  a4a. 

Miniet  kgJuê^  3ia. 

Miniet  Àibd  d-Mdik  JJX\ 
3 16. 

Miniet  A^sas  ^L^ft  fvjvmtt  3 18. 

Miniet  Asna  IJUl  iUJU,  5i6f 

Miniet  Bedrjj^  JUiU,  817,  3i8. 

Miniet  Qiahar  jly.£  k\k^,  3ig. 

Miniet  ebn-Djerah  mA^^^  ««^^1 
3i8. 

Miniet  ebnrd«>Khassib  rj      ^'^  L 
«^uuââH,  ia4. 

Miniet  d^Ataû  ^|.kiJI  Juuut,3L4.3i5. 

Miniet  el-Attar^lkn]!  JûyU,  3i4,  3i5. 

Miniet  d-Firan  ^1^1  iUJU,  3i6. 

Miniet  el-Haroun  ^jyy^  ^^i^t  3i5. 

67." 


532 

Miniet  ei-0*louk  J^l  a^«  3a  i. 
Miniet  el-Soudan  ^i5^«JI  iuJutt  3ii. 
Miniet  Fimas  ^\m^  i^Â*«  3 16. 
Miniet  Ghazal  jyi  Â^.  3aa. 
Miniet  Ghamr jj|  iûuU  oa  Mit  Ghamr 

ji  «4^,  3i6. 
Miniet  Haufi  ^^».  ^j^f,-*-  3i5. 
Miniet  Racba  M^  i^^M^«  3 16. 
Minsawa  r^Wr-i  la^* 
Mirman  ^U^^i  163, 
Misan  ^Um^.  5i. 
Misas  ipUM^t  34o. 
Missr^^Aâ^  (capitale  de  TEgypte),  agi, 

3oi,  3oa,  3a7,  3a8,  33i.— Ses  édi- 

fices,  3o3,  3oA,  3ii,  3i3. 
Mocattam  (montagne)  aJûJU  J^ij^«  &3o, 

i3i,  3o6, 307. 
Mocnefa  IJUillt ,  56. 
Mocra  iijii\^  aoa,  aÂi. 
Modar  ou  Modhar^^^iâ^  (  tribu  arabe) , 

i4a,  365. 
Modledj  JLùikA  (peufdade),  i4a. 
Modrah  ^jO^t  10. 
Moghaqdj  ^âm«  386. 
Mohaddatbâ  iL3ù^\  *  359. 
Mohammed  ben-Toumert 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


s^j^^t  a  10. 

Mohammed  ben-d-Casem  ben-AbiO^keîl 


Mona  aJu^,  34i. 
Monastiryu*UU .  a58,  277,  279. 
Monbasa  j^M^eJU  ou  Manisa  JUm^i  àj, 

56,  58. 
Monessef  i_*i^t< ,  374* 
Monnaies  de  cuivre,  16a. 
Monnaies  tartares  iU^lklb*  16a. 
Montagne  brûlante,  60. 
Montagne  d*ai^ent  juaAII  Jlu^  t  4a6, 

43o,  464. 
Montagne  noire  ^^-i^^l  S^J^'f^^  433, 

448. 


Montagnes  de  Kessaîr  et  de  A*oQÛr 

^>f»u-5":iLMr,  147.  i58. 
Montagnes  firoides  ëùtj\jd\  JLu^t  à%9- 
Montagnes  du  Kerman,  439. 
Montagnes  du  premier  climat,  39,  44. 

46,  5o,  54.  57,  59,  60,  65,  71. 
Montagnes  du  d«axième  dimat,  107, 

108,  111,  ii3,  119,  laa,  ia3, 147, 

176,  i83. 
Montagnes  du  troisième  climat,  a  10, 

aia,  ai5,  aai,  aa7,a3i,  a39,  a4i> 

a44,  336.  4i5,  42^9«  43o,  464. 
Mor  j««,  3a 8. 

El-Moradesié  i;^uwÀi;.U  «  355. 
Moravides  (  dynastie  des  )  (^HfJûmj^jJii  • 

ai3,  aa3,  3a7,  3a8. 
Mosela  J  -f ->  (ririère),  180,  181. 
Mosnaba  ^_w  ^  ou  Mostab  ^Um»i  i^?* 

175. 
Mosquée  d*Abrabam  f^^.^\  «K4r^^« 

346. 
Mosquée  de  Damas,  35i.  —  Dépenses 
qu'occasionna  sa  construction ,  35a. 

Mostachiin  (jigéAXmi^*  ^9^- 
Mostaghanem  ^UjU^tf  a48. 
Mostah  /g  rr  ^  Voyes  Moanaha. 
Motazelites  (secte),  a87. 
Moudja  Ktrjii  (âe),  88«  91. 
Moudjab  4e<^sr>lt>  34 1. 
Moullan  ^JUt  ^78* 
Moultan  ^^^UJU  (payi)»  160,  166,  169. 
Moultan  ^UJU  (ville) ,  167,  168. 
Moumia  U*^l.  Voyei  Pétrole 
Moundjan  ^j\jf^jfit  ài6. 
Mourji^,  39a. 
Mourac  ^|j^«  4ia. 
Mourides  ^4>4j^t  i?^»  *^^- 
Mourouktin  (jit^^jy^  (  ooontagne  ) , 

46. 
Moursan  ^Uj^  (district),  396. 
MootkfaaD  ^U^^t  Al 5. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


555 


Muchirctn  J^y^j%i  37g,  38o,  38i. 
Musc,  188,  189. 


Hostedjarj^ 
Myrobolans,  182. 


,  4io. 


N 


Naa  ma  JUtlè  *  355. 

Na*aman  (3e  de)  ^LtJO  ^V^*  ^34. 

Voyez  aussi  No*man. 
NabaUa(aede)  iv4^,3i8. 
Nabcl  J^bt  270,  278. 
Nabli  JLj^ ,  320. 
Nacaous  uM^Uît  202,  24i,  254. 
Nachan  ^Lâb«  46o,  462. 
Nachian  ^L^bt  364i  379,  382,  386, 

389. 
Nachran  ^Kj^j,  5o2. 
Naciawa.  Voyes  Nefiuiwa. 


Nada*  ^«Xj ,  426. 
Nadai  ^t^b.  235. 
Nadem  ««Xj,  433. 
Nadhoua  {^.^1^,  5o2. 


Nadhour  j^bt  239. 
Nadjia  Â^^£^b«  42 1,  422. 
Nadjed  «>u^,  4oo. 
Nadjinnan  ^U^^^c^b*  429. 
Nadjitan.  Voyes  Badjitan. 
Nadrama  iUl^OO ,  326. 
Nafousa  ÂMàJù  (tribu  berbère),  2o3. 
Nafta  ivkAâv  252,  254,  255. 
Naham  ^^^  (peuplade),  297. 
Nahr  Aban  mI#I  >v^*  3^^- 
Nahrawara  iji^'ij^*  170,  175,  176. 
— Roi  de  ce  pays,  176,  181,  i83. 
Nahr  el-Kelb  ^^\^,  356. 
Nahr  el-Mdik  ^LUI^,  364. 
Nahr  Ibrahim  i«b.^L^|  w^,  356 . 
Nahr  Ma*akd  JUtuèyd^^  368. 
Nahr  OboQa  S^^l j^  (canal),  368. 
Nahrotira^^^i^ij^,  379,  385,  386. 
Nais  iMbAAît  44o. 


Naketi  ^b,  38,  4o,  42,  46. 

Nakhcheb  t,^_^  Nasef  ou  Nesef 
137,  484,  485. 

Nalâanah  «bU^b  «  4o8. 

Namang  ^Lc«  193.  196. 

Naous  (jMjb*  24i,  242. 

Naploose  jiJl^bi  33o,  338,  339,  346, 
354,  36o. 

Narbonne,  6. 

Narcisses  (ile  des).  Voyes  el-Nardjis. 

Nard  ou  naid  indien  (plante),  189, 
493. 

Q-Nardjis  ^jM,«>*^t  iijjtj^  (&e),  357. 

Narest  Bad.  Voyez  Tarest  Bad. 

Narsak  JU^b*  435. 

Nasef.  Voyez  Nakhcheb. 

Nasnat  c:»UmJ,  328. 

Nassra  jL^^j  (Nazareth),  36i. 

Nattes  (fabrique  de),  347- 

Nawakir^ly,  348. 

Navires  (construction  des),  33 1. 

Navigation  en  Chine,  96.— -Chez  les 
Nègres,  34, 35, 39,  4o.  —  De  la  mer 
Rouge,  i35.  •—  Navigation  dange- 
reuse, 46,  57. 

Nazareth.  Voyez  Nassra. 

Nazkan  «^VT^UII ,  4o5. 

Nazoua  «jût  i53. 

Nebhena  aJU^*  79. 

Neblata  juJL«i,  112. 

Necaou^ljLî,  328. 

Nechet  ts/^Ajf  433. 

Nedandjan  ^li^t^Xi,  392. 

Nedbah  «t^j^,  432. 

Nedha  M^o^  (peuplade),  169. 


554  TABLE  DES 

Nedja  lÂ)t ,  /i&,  /|5. 

Nedjaat  gs\^,  37,  37,  38,  39. 

Nedjabé  ibU^,  3gg. 

Nedjasié  a^umVâJIi  laÂ- 

Nedjd  Ju^,  i53. 

Nedjed  d-Ta!f  u^|lWl  Oo^.  i^^. 

Nedjem  |iJ!^*  i&3. 

Nedjeran  ^ji^^  i4a«  i43,  ii6,  1&7, 

i48. 
Nedjiba  Kk^^  &i* 
Nedjirem  ^j^\  363^  390,  39a,  398, 

4o5,  4 10,  4i&- 
Ne&awa  ijt^JU  ou  Naciawa  i^KjLj, 

a54t  a55. 
Ne&awat  4^ljlyL>«  a  59. 
Nefousa  Km^  (montagne),  310,  sâ&, 

a55,  375. 
Nègres  (Içs),  i5. — Leurs  mariages,  Aûl 
Nekerwan  (^^UpCli  4i  1.  Voyes  KerjS^ 
Nerbin  (^ji^ib^,  60. 
Nessoubis  d-Romman  i^A^Jt  jrttf^jvt>i 

3a6. 
Niberi  ^^y^,  7a. 
Nichabek  -^  ^^  (nom  penan  de  la 

ville  de  Beîdha),  4ao.  / 
Nichapour.  Voyez  Nisabour. 
Nigritie,  34.  ^ 

Nfl  (le),  II,  la,  i3,  17,  18,  19,  a^, 

33,  35, 37,  3971  Sia,  3i&,  3iOt  3a4« 

3a 5. —-Ses  sources,  37. -«—Longueur 

de  son  cours,  3oi,  3o4,  Soô^-^Ses 


MATIÈRES. 

diverses  branches^  a8.  —  Canaux  du 

Nil,  3aa,  3a3,  3a4. 
Nilfan  ^UA^,  a  5a. 
Nilomètre.  Voyez  Mekias. 
Nimkethroud  ^j^JUC^<  439. 
Nira  1^,  160. 
Niréb  ^^  (rivière),  4ii' 
Niroun  MèJL*«  161,  i63. 
Nisabour  j^Lma3  (Nichapour);  337. 
Nisan  ^LJ^i  i56. 
Nîzek  iÙy^%  4io. 
Nizkian  mI^W«  4i3. 
Nofousa.  Voyea  Nefimsa. 
Noirs  (pays  des)  ^Sym%  11,  i3,  i4. 

34t  35.  Voyez  Soudan. 
Noman  (lie  de)  ^^l  .»  m  »  H  'iJ^yam^^ 

33a. 
Nouabé  Jk^^  ou  NoUabîé  lkxi^^^  ^^' 
Noubendedjan  ^Wjuy^,  364^  $90, 

391,  39a,  4oa,  4o4,  4i4. 
Nouhoum  f»j^,  lai. 
Noul  le  plus  éloigné  ^^dSi\  J^  (pay>)« 

106,  ao3. 
Noul  Jy  (ville),  ao5,  ao6. 
Noul  Lamta  aLI  Jy«  aoa. 
Nuages  (iles  des)  yU^Jt  ijiyr^  ^« 

91. — Origine  de  ce  nom,  iW. 
Nubie,  a4«  a5,  39,  35,  3oi.*-^Étendue 

de  ce  pays,  34,  37, 
Nubiennes  (femmes).  Beauté  de  leur 

chevelure,  a5. 


o 


Oasis  i^L^I^I,  iir5,  119,  131,  laa 

ia5. 
Oasis  intérieures  JOLÂ.|jK(Jt  u^WtJd 

37,  36. 
O'beid-AIlah  ben-Iounes  ^  •  JiMt 

cHi^'  ai4. 


Obeid-AUah  ben-Khoitladbéfa.  Voy .  Ebn- 

Khordadbéh. 
Obélisques  d^Âlexaiukiej  ta3,  399. 
Obkin.  Voyez  Aubkin. 

Obcllâ  JÎLyt ,  363,  364,  369.  386, 
389. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


535 


Ocda  ««xju,  3ga,  4o6,  419. 

Océan  ténébreux,  197. 

Oudeghacht  t:-\jfii^L^jV  i3.  Voyez  Au- 

daghocht 
0*fira  ou  0*far  wi^,  i53. 
Ohod  «X4^|,  i4i* 
Oiseaux  noirs  dans  les  mers  de  ChÎBe, 

96»  97- 
O'kadh  l&t^,  i4a,  147,  i48. 

O^lbob  waxX»,  i45. 

CHkos  ^jtî\^  aa5. 

Oman  ^U  (pays),  4,  4o,  53,  59,  6a, 
63,  74,  i53,  i54,  i55,  i56,  167, 
363.— Mer  d*0'niaii,  63, 147,  160. 

Omm  Rebi*  %^j  ^t,  217, 

H-Omry  ^^^"i\  (montagne),  i84. 

Ophthaimie,  119. 


Or  (pays  de  T),  16,  18,  67.  —  Mines 
d'or,  36,  39,  4i,  66,  67,  76.  78,  gS, 
94i  i3i. 

Oran.  Voyes  Wahran. 

Otrante,  6. 

Osrouchna  RÀmym^S  t  3^7,  456. 

Ouars  ^ms^  (plante),  5i< 

Oudabab  ^l^^^,  274. 

Ouch^^y,  488. 

Oodj  ^3! ,  490,  494. 


Oukban  ^J<^y  483,  493. 

Oulil  JuJy,  10,  109. 

Oundaran  (jl^OO^I  (montagnes),  176. 

Ourba  L^^t  (tribu  berbère),  ao3. 

Ourchin.  Voyez  Aourcbin. 

Ousmasa  kj^t^fm^^  37a. 

Oxus.  Voyez  Djihoun. 


Palestine  ^  Km^  d^«  33o,  36o.  — - 

Ses  limites,  337. 
Papyrus  ^^.  70,  4ia. 
Parure  des  femmes,  68. 
Pêcheries,  54--^ Singulière  manière  de 

pêcher,  55. 
Pèlerinage  de  la  Mecque,  i33. 

Péloponèse  ^^yXi  '[m>*^*  ^* 
Perles  (pêche  des),  378,  374*  377. 
Persépolis.  Voyec  Istakhar. 
Pétrification  des  os  dans  le  sable,  3a4- 
Pétrole    (d-moumia  ^  ^  ^  [^),  3^5, 

396. 
Pharaon.   Lieu   où   il   lut  mbmergé, 

3a  9. 
Pierre  miraculeuse  c;>l^l,  io5. 


Pierres  précieuses,  io5. 106,  187,  108, 
i5o,  5oo,  5oi. 

Poisson  monstrueux,  a 8.— Poissons  du 
Nil,  ag,  3i,  4a. — De  kmerd'0*man, 
63. — Du  lac  de  Bizerte,  a65.  — Es- 
pèces diverses  de  poissons,  i33,  ii4, 
i5o,  159. 

PontrEuxin  j^diÂj,  7. 

Poroelaipe  de  Chine^t^kàt  193. 

Porto-Farina,  376,  377.  Voyez  Afipan. 

Portes  ou  Parts  de  la  Chine,  90. 

Ptolémée.cité,  9,  10,  a8,  38,  àoa. 

Pyramides,  307. 

Pyrées  du  Fars,  4i3. 

Pyrénées  i^b^l  J^xe^ ,  6. 

F^rèthre  ULyiU,  a3. 


556 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


R 


El-Ra  abié  iC^^Upt ,  356. 
Rabda  iù<jj%  i44* 
Raca  (ilede)  btj,  aoi. 


Racadkend 


484. 


Racca  Uj  •  335,  36o. 

Raccada  i^b^.  267. 

Rachidjyçâ;  (Rosette),  3a,  3i3,  396. 

Radhoua  ^r*^!  334. 

Radouié  M^^>\jy  Mj- 

Rafoun  ^jJtj^  aSo. 

Raghogha  U»^»  a  52. 

Raghoura  ijjij*  274. 

Rahabé* 


,  409. 
Rahana  iUl^,  275. 
ElRaheb  (île  d')  «^1^1  i^>i^.  325, 

357. 
Rahedj  xj  ou  Radjam  xj,  444i  446, 

449,  458. 
Rahedja  iki^lj,  446. 
Rahestan  ^\£mMj,  464. 
Rahet  c;*^!;,  i43,  33o. 
Rahl  Djerah  ^Uc^  J^^«  3 18. 
Rahl  es-Safassif  OL^ImJI  S^^j^  229. 
Rafaouk  ^yOl  ou  RahouD  q^^I*  71- 
Rahoun  M^t;i  i64. 
Rai  ^  Jf.  Voye»  Reî. 
Raican  yli^l^l  ou  Zacao  ylst^,  417. 
Raisins  d*une  espèce  particulière,  127. 
Ram  el-Lewadjan  ^U^IJtl  ^,  4i4. 
Ram  el'Mehdi  ^^4>.^i  «j,  4i4. 
Ram  Hormuzj.^^  Jj,  359,  379. 
El-Rami  ^1^1  (district),  354. 
ElRami  ^ipi  B^ys^  (fle),  74,  75. 
Ramlé  aX^  (en  Syrie),  33o,  339,  346, 

348,  362. 
Ramlé  «K^  (en  Afrique),  259. 
Raneb  ou  Ranah  ^|«,  59,  173.  Voyei 

Zaledj  et  Zanedj. 


Ranid  ùk^j  (titre  du  roi  de  Senf),  84. 

Rankalsa  kmJ^j,  484. 

Ranidjan  m^^M^  •  ^^^' 

Rasak,^UI;,43i. 

Rasek  liLmlji  i64t  i65,  166. 

Ras  el-Awdia  ki^yi\  ^tj,  282. 

Ras  d-Djebd  J^  ^jJj,  276,  277. 

Ras  d-Hamra  L^l  j«)jf  25 1. 

Ras  d-Hissn  i^jio  {f»U*  357- 

Ras  el-Ma  Ut  ^tj,  434,  435. 

Ras  el-Rakbima  iL^iÂ^I  (jjj^  277. 

Ras  d-Ramla  JOu^l  ^|j,  281. 

Ras  d-Tidjan  ^^IjMdi  ^\j ,  282 .  Voyez 

d-Tidjan. 
Rasen  /^^tJI  %  4o3. 
Raset  oii^mI^,  493. 
Rasidjau  ^UXmUI,  392. 
Ras  Kerîn  (Mj!j{^\)^  282. 
Rasnaûd  OoUm);,  181. 
Ras  Tini  ^^^  u^Ij*  ^9^- 
Ratindjan  ^j\jgij\j3],  397. 
Rawah  Ji^j  (tribu  arabe),  296. 
Raza  S^)^,  363. 
Rebia*  iU^«  365. 
Rechdad  ^Ij^,  439. 
Redjan  ^Ut^l,  364,  387,  389,  390, 

391,  398,  4o2,  4o3,  4i4. 
Refab  Aj,  337,  34o,  362. 
Rehmerj.^  (montagne),  5i. 
Rehnan  ^lLl^«4i4. 
Rei  ou  Rai  ^] ,  336,  337,  391,  43o, 

44o»  44i. 
Reicheberj.^  ^j,  399. 
Rdigion  des  Indiens,  99. 
—  De  divers  autres  peuples,  55,  57, 

101. 
Remala  JilU^,  363. 
Remal  el-Sanim  i«JyiAJI  jU;i  324. 


TABLE  DES 

Rend  «Ki^,  &35. 

Rendjan  ^J<JfJ\%  Sgi. 

Resiid  Jl^,  3a &. 

Resma  Djerd  ^jo^  U^  «  Sgo. 

Rhinocéros.  Traditions  &buleiises  au  su- 
jet de  cet  animal,  7 A»  yS.. 

Rhubarbe,  ilgA- 

Rif  tj^j,  ag4»  3a6. 

Riha  Uc«.  Voyei  Jéricho. 

RikdLi],,&37. 

Riken  Jjs!^»  437- 

Rima  l^,,  i4o. 

Rinidjan.  Voyei  Ratindjan. 

Rivières  de  la  Chine,  192. — Du  Fars, 
4og,  AiOt  4ii. 

Robat  ^l^,  390,  4o4. 

Robat  A*bdaUah  4»!  Jy^  \o\fj.  448. 

Robat  abi-Ali  ben-Rustem  ^  j^l  ^(^ 

Robat  Ber^  kt^^,  449. 
Robat  el-Aouc  ^^M  ^l^«  469. 
Robat  el-Hadjar^'  l»!^*  449. 
Jlobatel-Sarmacan^lJl^MJl  Ll^«39i, 

4o4i  4a5. 
Robat  Hasak  JU^  Ll^^,  433. 
Robat  Houran  ^^jy^^  Iblf;  «  437* 
Robat  RankarjJi^Ulf^ ,  449. 
Robat  Kerwan  (jtj»jS"LL;>  458. 
Robat  Ma*bed  «XiikiM  ^l^.  43 1. 


MATIÈRES.  537 

Robat  Mohammed  j^  ^U,  437. 
Robat  Nab«râj  «^  wb  ^l^,  43a. 
Robat  Seif  Kham  ^  ObuM  tLi  %  4o4. 
Robat  Tarwan  ylj^  tly,  46i. 
Rocaiba  iLuj)i  i55. 
Roger  (le  grand),  a44, 367,  a58,  a68, 

373,  a8o,  a8i. 
Rohba  iU»^l ,  36o. 
Rois  de  Koukou,  a3. — Dé  Nubie,  33. 

—Des  Indes,  97. —  De  Ghana,  16. 
Roibahat  sJ^^^^jJS  (Ses),  67,  68, 

69. 
Rome,  6. 
Roseau  orientid  j^j.J^\  <^  ja  iJl»  i3, 

i4. 
Rosette.  Voyez  Rachid. 


Rouaîset 


OUé*^J 


,  4a8. 


Roudhan  ^j\^^jl\  1  Sg  1 ,  39a,  4 1 6, 4 1 9, 

4a5,  458,  464. 
Rouidjan  yliÇjjJI,  4io. 
Rouitha  iU^^jJl,  139,  i43,  3a8. 
Rouindéou  RoumdaSk^j,  170, 175, 

i83. 
Rousfan  yU*^ ,  398. 
Rousiher  w^jUMjj ,  409. 
Roustac  ^Ui*w^.  Signification  de  ce  mot, 

398. 
Roustacel-Roustac  ^buv^l  ^Um^,  39 1 , 

4o5,  4i6,  4a4,  4a5. 


Sa*  2^0,  aa6. 

Sa  «l^,  3a5. 

Sa*ali  (Qe  de)  JUuw,  198. 

Saba  LftriM  f  53. 

Sabakh  d-Kdab  oîbUl  9i.Uiy ,  a83. 

Sahara  (île  de)  i^j^^  193. 

Sabiba  jguuu»,  371. 

Sabkha  iuîss^,  i43-i  157. 


Sabar  ou  Ssabar  u»^ ,  3a4. 

Sables  mouvants,  4i* 

Sable  argentifière,  91. 

Sabour  (territoire  de)j^LMt  39a,  395, 

396,  397,  4o6,  407,  4ia. 
Sabour  ou  Chapourj^^LiM  (viUe),  391, 

394,  396,  397,  399. 
Sabour  (rivière  de)j^Liw.  4io. 

'68 


558 

Sabra  IUai^  «  273. 

Sabra  luw«,  36i. 

Sahrin  ^j^^  i47- 

Sabrât  ukhIm^ •  à5a. 

Sacancour  .ylÀitMi  (poîssoD  dtt  Nil)^  Si, 

loa. 
Sacaîf  vJ^Uuw  t  339. 
Sada  14X^0,  i55. 
Sa*da  («Xjuw>»  iM. 
Sadah  ^{«x^,  A3a. 
Sadikan  /jK^Lmi  4io. 
Sadj  — U»> ,  98. 
Sadoum  Rah  ^1,  ««««X^*  i43. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Sadrûet  A,;)j4X^  (tribu),  \x\, 
Sadrat  i^ljJuo  (tribu  berbère),  ao3. 

aaS. 
Safan  ^Iw  (cap)»  364- 
Safikajs  ^LULm»  Si^.  \    . 
Safr  JLtf ,  i43. 

Safran,  a68.— ^(CoDunanoe  da),  i8â. 
Safrawa  ^kJLot  aoa,  Oda,  aaS. 
SaghoMnra  «JUâm»»  i&,  19. 
Sahandiat  i^LjvÀ^UâJt»  4i4- 
Sahar^,,^,gkM  (rivière),  a 43*. 
Sahara  IjL^,  11&,  116. 
Sahaw  ^1^9  (moDtagne) ,  244- 
Saharecht  le  graDd^,Ai^  u 

Sabarecht  le  petit^^AiMtl  tt. 

3i5. 
Sahek  Jl^L«,  391,  4o4,  4 16,  4ao. 
Sahel  el-Bahr j^^t  J^^Lm  ,  a44. 
Sa*îd  JwuuâJt  (Haute-Egypte),  5,  35, 

337. 
Saîda  I^Xaio.  349i  354,  355,  36 1. 
Sa^înda  («XÂftLiM,  437. 
Saint- Ange,  6. 

Saint-Jean  d*.€re.  Voyttt  Akka. 
Sakka  /^iCP,  87» 
Sakha  lâûP,  3aa. 
Sakhratain  i^f^^ySP^  3^7. 
Sakin  {JiA^^  a  36. 


et 


Sakita  ajùuuw,  490. 

Sakouat  jLJLiw,  111. 

SalJLJl,i56. 

Sala  ^)L«<M»»  10,  107»  aoa,  a  16,  318, 

a  19,  aaa,  aaâ.  Voyes  aussi  Ghala. 
Salahié  iU^Uo»  314- 
Salamia.  Voyez  Salmia. 
Salcan  yUJL#,  3ia. 
Salines  d*Ouli],  10. 
Salmia  iU^,  147. 
Salouban  ^Jsààê^  3a8. 
Saman  «jv^^wt  i56. 
Samar  jV^i^^ ,  363. 
Somara  j|«Lcw«  36 1. 
Samarcande  Jsâ«ii«w«  337.  456. 
Samari  (île  de)  ^^Lmi  i34. 
Samurié  i^^UM^.339,  86d. 
Sàmaritaîas,  aâ4> 
Samdisi  ^^mm^X^wi  3aâ,  3a6. 
Samela  >IL«Um  «  3a8-        ' 
Samira  «wu^i^  (mont^^oe),  336. 
Samisat  ^Lm,«m  (SamoMte),  336. 
Samkan  ^>fc»j^M ,  397. 
Samman  rjVr  ig  «  363,  378. 
Samnat  «2»Ll«w«  3ao. 
Samoimes  «mJmm*  3i3. 
Sana'  ou  Sana'a  Ujy»  (viUft.d Arabie  )« 

5o,  5a«  53,  i43«,  i44«  i46. 
Sanat  «^Um»  (ri^ère).  a  33. 
Sandji  ^^.^L.©  (île),  93. 
Sandji  .  m^^  (ville),  180. 
Sandourj^Owuwf  160,  169,  170,  i84. 
Sanhadja  îLJLmo  (tribu  berbère),  ao3, 

ao4.  ^  ^ 

Sanhour  j^.^jytf ,  3a3. 
Sankian  ^^I^âm  (ville)» a3o,  t36,  i43. 
Sankian  yi6uo  (rivière).  i45^  ,^ 
Santariéii^yU^di^  .119,  ia3,  ^94. 
Santouf.  Voyez  Cbdotouf.  > 
Saoukha  L^^Lm,  ^^»  ou  SarQukbe 

L^Lm»  196.. 


TABLE  DES 

&ra(aede)  i^U>  198. 
Sarakhs  ^mâi^^,  45i,  45a,  463. 
Saram  *\jdo,  4i4. 
Sarbai^^,  i55. 
Sarcari^^Uy4io. 
Sar&nd  JOà^,  349. 
Sari  .^w^,  448. 


Sarout  i^^ymt  3ia. 
Sarwaî  ^^^JM»  (montagne}.  3a 8. 
Sarwan  yljj^  (ville)»  417,  4A7,  45o, 
457. 

Sarwan  ^\yjMà  trivièw  ) ,  446- 
Satoîos  (jh^^Lm,  94* 
Satrouba  {^JieLm  ^  kyr] . 
Sauterelles,  a  16. 

Sawamak  «jiUt^^i  4l7t  4^4. 
Savon  (fabriques  de),  ia7.  . 
Savone,  6. 
Scoq>ions,  a  9,  a33.^-*RQinède  contve 

leur  piqûre,  75, 
Sculptures,  43o. 
Sebaba  a^WmJII  ,  l43* 
Sebala  ji)l«yiMt  iSg,  i4o,  i4a«  33o. 
Sebdan  ^Iochm.!  t6ov 

Sebista  îUuh^  (Seba9^),J;d»  36o. 

Seboul  JftX4M«  4io. 

Sebta  B£j^  (Ceuta),  sia5,  %66. 

Sebeu^.;uM  (rivière)»  a?j&i  Aa7» 

Seoanes  ^Uum»  979* 

Sedi  ^«XdiM.  7a. 

Sedjdmasa  fcUj^^^r»  n.  106,  aoa,  ao6, 

aû7,  aa8,  3a7,  3a8, 
Sedjestan  ylu«^  (pay»).  i83,  417, 

4a4,  44i*  44a,  444»  445. 
Sedjestan  ^Uim^^R  SJ^^Ôuà  (ville),  43 1, 

43a. 
Sedoumao  ^(^34X41».  399.    . 
Seîda.  Voye^  $aîda.   . 
SttmouTjj^^,  17Q.  17*«  175-     ^ 
Seir  Hussein  ^T^4Mb^  «jum*  4i3. 


MATIÈRES.  559 

Sekaf  (^KiM»  3aa. 

Sekan  ou  Sekian  ^WImJK  4oi' 

Sekawend  «X^ICi*  ou  Sekarend  Jô^lf^, 

46o. 
Sel,  11,  4ii,  4ia- — Mines  de  sd  na- 

tron,  3a4. 
Selahat  Ib^^IW  (tle  vdkanique),  80, 

8a. 
Sdend  «KjJLm,  390. 
Sdiméi^JU.»378. 
Sdwan  ^^U  (Siloê),  345. 
Semaghda  S^JiAfw,  i5,  19. 
Semend  JOUwwi  169. 
Semendiroun  tA%j^>J^^^y  175. 
Semendjan  ^Iâcm  ,  433. 
Semenoud  ^^Jk^m^  3i8,  3a3. 
Semindar^IjO^wi»,  175,  180. 
*®™^^  uLh^c^.*.  398,  4i4- 
Semista  ou  Samosate  U»NWb«vw  t  1  ag. 
S^omé  »X^m%  a5,  119. 
Semni  ^^L«Wf  aag. 
Senbedouna  ou  Sanbadona  bi 

7a. 

Senba  Jk^MjU»,387, 
Sendan  ou  Sindan  «jt«XÂ.Mv,  160,  170, 

17a,  178. 
Sendbend  JOUJOU»,  439. 
Sendeiçiulftttou.  3endifoulat 

(île).  84.  90. 
Sendia  iî^JwU»,  ^%Z> 
Sendioun  y^^JOU .  3a5. 
Sendj  Âm  ,  359. 
Sen^Quma  U3«XJ^.  731. 
Sendoura|^^«XJUM,  7a. 
Senf  uUi9. 83,  84.— Mer  de  Senf,  89. 

— De  de  Senf^.  9;^,  188. 
Seniet  e)-Mpf at  «l^j  g^j^',  1 4o. 
Ea-3erati;;,|^J,363i,  ' 
Serat  ca^l^.  iJla. 
Scrbe^^j^,,»^^,  33i. 
Serdan  ^1^^,  409,  4i4,  4i6,  4ai. 

6j5. 


540  TABLE  DES 

Serendib  i^,ù<ij^  (âe),  66,  6g.— 
(Roi  de),  7a. —Villes  principales 
et  description  de  cette  tle,  78,  ji, 
75,  76,  77,  179,  189,  i84. 

SerOman  ^j\Jtj^%  147. 

Serousîn  (^jymjj^,  AU. 

Serpents  (manière  de  prendre  les),  a 3. 
— (Peuples  qui  mangent  des),  45, 55, 
1 1 1 . — Très-venimeux,  ag.^Espèces 
particulières,  10a,  111,  116,  laa, 
i53. 

Serraîn  «gWjwwi  i35,  i36. 

Serwj^^,  379. 

Serwan  Ji^^mJ^  »  ^87,  39 1 . 

Setfoura  ijyà^^y  364- 

Setib  t_-;^—  ou  Setif  sJlaJ^^\  ^33, 
287,  a46. 

Setourah  «j^yu»,  417. 

Séville  judâl.  a  19- 

Sfaks  ^  r^*-i  a5a,  a55,  a56,  357, 
275,  a8o. 

Siah  «Lum»  4 10. 

Siah  Kouh«^«l^uM  (montagne),  43o, 

44i. 
Sial  J\^^,  378. 
Sian  ^^\jum,  39a,  4o5. 
Siara  »;l^t,  i4a. 
Sibam,  Sabam  Jjk^  ou  Ghibam  AaA « 

53.  *   ' 

Sicile  JLgJju^t  6,  a66,  367. 
Sidreh  ëj^y^  (rivière),  38o. 
Sikian  ^\<^,  45a,  454. 
Sikket  d-Hamam  Jj^\  &Simi  295. 
Sila  ^Kxmf  93. 
Siloë.  Voyez  Seiwan. 
Sinaîj^  J^j^a^  (mont),  33a. 
Sind  >.Âjw  (p&ys),  4,  5i,  66,  167, 

170,  175  et  suivantes,  3.91,  444. 
Sindapourj^lOvJUf*  175,  179. 
Singes  (manière  de  preodi^  les),  6a, 

i53. 


MATIÈRES. 

Sinia  de  la  Chine  (j^^  iujuuo,  igS, 

194. 
Siniz.  Voyez  Chiniz. 

Sîon  ^^^^jUâJl  olf ,  345. 
Siouna  Âiy^ ,  66. 

Siraf  <3l^ju«,  363,  391,  39a,  397, 4oi. 
4o5,  4i3,  4i4. 

Siran  ^IwuMt  4i3. 

Sirîn  /  o  vAM  «  4oQ. 

SuTou  jjjuw*  3a8. 

Sirouroun  y^jj^^»  448. 

Sirt  ou  Sort  C9%dtf ,  a74t  a86. 

Sirwa  U«jum,  3o7. 

So*al  JUum,  147,  i53. 

So  ar  j^ju0 ,  398. 

Sobeîtala  ^Vjgj\j\^  (Tancien  Sufetuia), 
a59. 

Soborma  K^ryfyMti  88. 

Sobour  jyu»«  435. 

Socotra  «jJdJU  (tle),  45,  46,  47.  48, 
61. 

Sodome  et  Gomorrhe  iy^y  ^/«^Lm. 
338,  545. 

Sofala  «HjU,  57,  58,  65,  78,  79.— 
Montagnes  de  Sofala ,  65. 

Sofara  i\km%  i3a. 
Sofral^juJt,  i55. 
Soghd  «Sjm  ,  337. 
Soghda  SJuu0,  5a. 
Sohar  jl^p,  i47«  i5i,  i5a,i53,  i54. 
Sokia  i^^JLM,  i35. 
Solay^iMf,  193,  194. 
Sora  ^jM%  433. 
Sordjaiu;^^,  i46. 
Somabi  ^.i^jwi  3a5.     1 
Souakçn  ^^ÊAym  (tte)«  5, 
Souafi  j^yéMy  5o. 

Soubara  %\^ytà%  i6o«  170,  171,  17a. 
Souc  abi-Mena  \JU  jl  ^ya ,  3a4. 
S^uc  beni-Zendov!  ^^^KJ)  ^  {^yêm , 
a44. 


TABLE  DES 

Souc  el-Abad  «X^^l  ^ymt  338. 
Souc  d-Ahwaz  ^l^^^t  ^55-^  t  385, 

390. 
Souc  d-Arba*a  Liu^^t  Qy  r>¥i  364 1 

279- 
Souc  d-Atsnain  (^yôM  ^^ym  $  a4o. 

Souc  d-Gidimé  JurOsjJI  ci^*  ^^^' 
Souc  d-Khamis  ««MiAJ^I  i%%am t  a&o. 
Souc  Ibrahim  foJ^I  13^^)  a^g. 
Souc  lousouf  OLiM  \j|»AM«  a&4* 
Souc  Senbii  J  ^^  ^  h  w  ^1^  ou  Souki 

Sunbul  Jk.»  Â  gtw  4j|3-^*»«  379,  389, 

4o3. 
Soudan  ^td^  (l^y^  ^  Noirs),  10, 

17,  18,  io6«  109. 
Soueica  dl>n-Met8koud  ^.^1  F  ^  j^  y^ 

d^uU,  a85. 
Souddal^^s^^l,  3a6. 
Soueida  SOn^^,  Souddié  ou  Souiâdié 

Hiù^^jfymt  6,  33o,  36o. 
Soukan  ^}£m  (rivière),  &10. 
Soui  J^,  ia4t  ia5,  ia8,  i3a,  Sic. 
Soula  Siyné,  37. 
Soulkaîa  \iljd>  3a8. 
Souma  Hêym,  88. 
SouabatLlfÂ-Mf  317. 
Sour  %»^,  147,  i5i. 


MATIÈRES.  541 

Sour^j^,^  (Tandenne  Tyr),  346,  349. 
36i. 

Soura  ij^Mé,  170. 

Sources  d  eau  présentant  un  phéno- 
mène singulier,  373. 

Soures  {yàjyié  (montagne),  S9. 

Sourmac  ou  Sunnac  ^^idA^^JI ,  4 1 4, 4 1 6, 
4ao. 

Sour  Roud  ^^jjyMi%  435. 

Souria  lis^^iMif  4oo. 


Sous  ^ym  (rancienne  Suse),  363, 379, 

38 1,  383,  384,  389. 
Sous  d-Acsa  ^^aSM  {y»ym  (pays),  20a, 

ao8. 
Sous  d-Acsa  ^^iaSM  \jêym  (ville),  ao8, 

231. 

Sous  g-j         ou  Sousa  ^  ^^    ^  (en 

Afirique),  252,  270,  279. 
Sousa  de  la  Chine  ^jy^Jl  ^,iv>iw  1  193. 
Sonsna  \lmym%  36o. 
Soutouh  ^^IimJI,  4ii. 
Suleîmanan  ^Ll^JLnwt  364t  387. 
Sultanié  /s^r^h^iw  (dans  le  Kouhestan), 

4a  5. 
Sumatra  (Se),  88. 
Syène.  Voyei  Assouan. 
Syrie,  33o,  333,  36o. 


Ta  adia.  Voyes  Tarf  Ta*adia. 
Tab  c/l^  (rivière),  39g. 
Tabarca  Si3jj^%  a66,  267*  375. 
Tabarié  j^^  (Tibériade),  33o,  337, 

3g3. 
Tabaristan  ^Uoy^bi  7. 
Tabcouîs  jm^i^jLm,  3ia. 
Taben  ^Vbi  g8. 
Tabi  f^  (montagne),  365. 
Tabnin  (js^H^*  &^7* 


Taboue  «f)^,  33o,  333,  335,  35g. 
TabracaouTobrouk  SiSjJi^  i^j^^  ^9^* 
Tabrenda  ««Ki^b*  aa6. 
Tâc^Vyi,4i7*^a*&44. 
Tacadart  %ajù^^  a23. 
Tacarbest  "-Amijlhi  a 32. 
Tacartab  ^jta^  aa8. 
Tadda  Jildbt  aoa,  aao,  221, 222, 223, 

228. 
TadjaaUife,  378. 


542  TABLE  DES 

Tadjera  il^b.  ii9< 

Tadjerîns  /jj«»b  (peuple),  ii5,  iig, 

lai. 
Taciyira  iks^b*  ai«  a5. 
Tadias  ou  Tedles  ^^<X3»  aoa,  ii36, 

a5o. 
Tadrakt  CAi>àb.  aSg. 
Tafelket  oj£»b.  aâo. 
Tafirylb,  173. 
Taghîzakjg^,  107,  108. 
Taehlabia  g>*^t*»  ou  Tha*labia  jLuJii^. 

363,  365. 
Tahart  c;»^^»  aoa,  a33,  271. 
Tahira»^UaJl,36i. 
Tai  ^  (tribu  arabe),  139. 
Taîf  u^V^t,  i3o,  i4i,  i4a. 
TaîlamouB  ^jyl^^n  ia6. 
Taïma  L^j*  i&a* 
Taîz^^,  i64«  i65. 
^nVrnrnt  ci  mî^'ily,  394* 
TakhaLàt.  ia4. 
Takious  tyttJJù*  a5a«  a53. 
TaJkûuch  j&^Jj*  aSi. 
Tala  2i]bf  3/i4. 
Talecan  ^Ull^,  337,  ^^^' 
Talismans,  358. 
Talti  JJOa,  3i6. 
Tamadit  cu^Jo^bi  269. 
Tamah  -p^  ^t?,  319. 
Tamala  jjLS,  a  a  6. 
Tamamet  cxi^Ub»  aoa. 
Taïuan  (presquile  de),  7. 
Tamata  il^UJûJI ,  a&o. 
Tambour  dit  eUrahimM  57, 
Tamedfit  i^^^jàù^^t  a 73. 
Tamedfos  ou  Matifou  UÉ»^4)c«b*  a35, 

aiig. 
Tamerit  osiwtb  (montagne),  asS. 
Tamerldda  iîOy^S^b*  a3a. 
Tamet  oc«b,  3a 8. 
Tamhana  ajV^IW,  371. 


MATIÈRES. 

Tanah  ^U^  317. 

Tanbia*  ^aâ3»  Agô. 

Tandja  a^LL,  i55,  i56. 

Tandja  aâj,  a65. 

Tandji»  jmJ^h,  369. 

Tandjes  jm^àûéH,  ao3. 

TanimaHat  «sJiLcUt  aïo. 

Tanit  i:!ruobi  ^So. 

Tanout  o»  J^  3a  &. 

Tansef  u^<w>b  (moDtagne),  ia6. 

Tansift  c^AJLMùb  (rivière),  ai 5. 

Tant  vs^uW»  3i4. 

Tantana  Ajd&Ât«  3 16,  3aa. 

Tantana  ^'h^b  (montagne),  1 13, 1 1&, 

116. 
Taiougha  U^,  19S,  19&. 
Tara  (île  de)  »jb.  160. 
Tarcbiz  wufi^i  a6i. 
Taiefci^.  i58. 
Tarekhchan  ^Uu^*^,  Aiâ. 
Tarest  Bad  ou  Narest  Bad  ^t^  c;»^b  » 

iSa. 
Ea-Tarfc3^l,  376,  376. 
Tarf  d-Baghla  iî)uUJ(  C^jJo  (le  cap 

Bon),  377. 
Tarf  el-Djarf  43^  <3^  aSa. 
Tarf  el-Ramla  JOi^  c3^,  aSi. 
Tarf  Ta^adia  k^ù^jo  ô%^t  agS. 
Tarfi  i^,  a8. 

Tarighourghan  ^l^;3J^>^1  i^^»  ^88, 

191. 
Tarim  ^jS^  là^, 

Tarim  ^%3  (montagne),  agg,  3oo. 
Tarka  |^b«  aAo* 
TamoQt  ^^>«J«  39&. 
Tarou  jjbi  a  a  8. 

Taroudant  cxildj^jbi  ^a,  a  09,  a  10 
Tasan  ^L^,  âgS,  4o6. 
Tasferié  kjjLmJ  (lac),  Aia. 
Tata,  18a. 
Tatan  z^^^,  aoa. 


/ 


TABLE  DES 

Tatanwa«Coura  ^j**^  t^l^t  ^3i. 

Tati  jb  (montagne),  3a8. 

Tawargha  i^éj^b.  iiy^l. 

Tawart  ^^j^\3%  aSg. 

Tawzer^jb*  a 53,  a5Â. 

Tazekaghet  ou(S\bi  9oa. 

Tebakha  jL^,  a6il. 

Tebala  idUs.  iA3,  1A7,  lAS. 

Tebdit  ^i^ô^,  3a8. 

Tecouf  Befaira  #wloj  x^JUt  Ao3. 

Tehaxoa  ^uLj  (province),  5,  5a,  i35, 

làb,  —  Ses  limites»  1&6. 
Teherdjan  ^^^>4^»  Ai^- 
Teim  ^oJ,  lai. 
Tekrour  ou  Tokfour  j^J^,  10,  107, 

ao6. 
Telemsan  ^\  f^\  ?  (Tlemesen),  aoa, 

aa5,  aa6,  aa7,  aa8,  aag,  a33. 
Telmadi  ^^iJ^Jt  72 • 
Tdmeiet  aV^,  118. 
Temanih  ^Uf •  &3fl. 
Temples  de  Bouddha,  81.     . 
Tena  iUl»,  33a. 
Tenbouk  J^ ,  Sg^. 
Tendeli  ^idOS*  9a8. 
Tenfouk  ij)^«3<  Sga» 
Tenes  ^j^Ss,  aoa,  aag,  a3o,  aSÂ,  a^g. 
Teniet  eMOfir jLVt  Ji^Â?,  lAô. 
Tenhemet  ««%cAJ>  3}o. 
Tennis  ^^^muçâs  (ville),  3ia,  3i3,  3i5, 

317,  3i8,  3ig,  3ao. 
Tennis  (lac  de),  39 o,  3£o. 
Tepouma  jUyâ,  8». 
Terfet  c>i^«  lag* 
Termeh  a«««j,  âA- 
Termed  J^^,  473,  A80,  48i. 
Termend  OOU^,  laA. 
Terwaklidj  ^Iji^,  175. 
Tesawat  i^ûj,  1)3. 
Tesnan  ^Umai?*  aaS. 
Tewaketh  rtn  Tit  ;t ,  A70. 


MATIÈRES.  545 

Tha*bamé  Â^Ujid.  3 18. 

Thabir  «Afbi  &10. 

Tbana  U^,  3a5. 

Thania  JUjUIl ,  i55. 

ThemoadUes  ^y£  (tribu  arabe),  33&, 

36o. 
Thounia  &4^j$%  dg5. 
Tib  4-*^!»  364.  37g,  38A.  38g. 
Tibériade  (lac  de),  3A5. 
Tibériade  (ville),  3&6,  3&7,  348,  34g, 

36o,  36 1,  36a.  Voyez  aussi  Tabarié. 
Tibet  Qm^  (p^p)»  366,  3go,  4gi. 
Tibet  (ville),  4ga. 
Tibsa  iU*49,  a37,  a38. 
Tifach  ^{ifJ  ou  Tifas  julJLù*,  ao3, 

a37,  a44,  a7a. 
H-TidjanyUwdt,a8a. 
Tigre  «Xâ^5  (fleuve),  367,  36g,  378. 
Q-Tih  A^l  ou  le  désert  de  TÉgare- 

meut,  36o. 

Tihnmt  (lac  de)  «£m^»  ^^9- 

Tictîn  #^iiju3,  a  16. 

Tima  \,^,  334,  335* 

Timadi  ^^L^f  a7i. 

Tira  ^j^kSt  Ai?. 

Tirbal  jï^    U   W  (édifiée  construit  à 

Djour),  39A. 
Tirtet  u)^^.  Aoi. 

Tirki  ^U^^  11a. 

Tiser  (désert  de)  mmh^,  106,  108,  110. 
Tizjjj,  Ao3. 

ToboA  JuL^r  90a,  a37,  a&o,  aAi. 
Tobrouk.  VojfiK  Tabraca. 
TohnelJU^,57,  58. 
Tokha  lik ,  Ag A. 
Tokharestan  ^U^UIp.  18a. 
Tokrour.  Voye^  T^our. 
Tokroori  (prince),  ta. 
Tortose.  Voyez  Antartous. 
Tortues  marines,  4A,  63.— -Terrestres, 
ai7. 


544  TABLE  DES 

Touberan  m|w>U«  160,  166,  169. 

Toudhili  ^éà^y  1^6. 

Toudj  »^  ou  Touh  .^,  Sgi,  Sga. 

398,  Âoi,  &o5,  &10,  Ail. 
Toukha  U.^  ou  TarUm  U^i  i85, 

190,  319,  3ao,  3ai. 
Touna  (fle  de)  B^^,  3 18,  390. 
Tounin  ^jy>^i  a  16. 
Touran  ^tjj^»  A97* 
Tous  (jM^i  337. 
Tousihan  ^U^AiMiyi  270. 
Touster  ou  CShuster  «jUwJ  (vSie),  36&, 

379,  38a,  383,  389. 
Touster  (rivière).  Voye»  Tuater. 
Tripoli  de  Syrie  ^^L&Jt  (^Jk|UL  ou 


MATIÈRES. 

M».UJI  ^1^,  33o,  35Â,  356, 

357,  359,  36 1. 
Tripoli  \jJ^\jJ^  (en  Afrique),  aSa, 

a73,  a7&,  a75,  a85. 
Truffes,  109. 
Tsadjeh  A»bf  1A9. 
Tubbufl  ^^maL*  A37,  &53. 
Tunis  ^y^yS  (ville),  a5a,  a6i,  a6Â, 

a66,  a69,  ayo,  a78. 
Tunis  (lac  de),  376. 
Turks,  71,  &97,  A98.  — Turiu  Kbinl* 

djis  Ik^^  éjÙSy  181,  191,  19a, 

195,  A98. 
Tuster  jlmJ  (rivière),  38o. 
Tyr  (Taucienne).  Voyes  Sour. 


Vet  W 


Vallée  de  TEnfer  d»^  ^^:^y  345. 
Volcans,  68,  8a. 
Wabra  iv^i  59,  i56. 
WacouFj^^,  3^9. 
Wadan  ^^y  ii5,  ia8,  a7&,  376. 
El-Wadi  ^;aSA\ ,  36o. 
Wadi  Aiad  ^  4$^l^«  ^A- 
Wadn-Cora  ^^\  ^^^\y  3a8,  33o 

33&,  335. 
Wadil-A'laki  JSUll  ^^1^,  Ai,  &a. 
Wadri-A'kik  ^MiS  «^^l^t  i&i- 
Wadil-Gassab  c^ImmUI  ^£^^y  ^^o. 
Wadi  Hanes  jmJIj^  c^^b*  ^7^' 
WadiH  Safra  ^£Jk^^\  ^^1^ ,  333. 
Wadi  Waht  k^^  ^:»|^ ,  a38. 
Wadjera  ïjn^y  ^hr]%  i55,  aoa. 
Wad  Lados  ^^^  dt^ ,  a8&. 
Wahabia  JL^ça^^  (secte  musulmane) 

a7a,  a8a. 
Wahida  il«XA»>Jt,  lAa. 


Wahlan 


U 


.  189- 


Wahran  ^ji^^  (Oran),  aoa,  a3o. 

a3&,  ad8. 
Wakhan  ^Và»^«  &90. 
Wakhch  jf-f-j,  A93. 
Wakwak  ^^  ^|^|,  4,  79,  9a. 
Walita  jJa^^  (tribu  berbère),  ao3. 
WancassFjjtâAit^i  317. 
Wancbiris  jMkj^Édjr^  (montagnes),  a3i . 
Wancb  d-Hadjar^^  u^^'  ^^9* 
Wandan  ^l«Xil^t  160. 
Wandj^!^,  399. 
Wandjerd  ^j^\y  4ii. 
Wangara  iJlil^  (P^P  ^  1*<M*),  11,  i3, 

16,  18,  ai,  106,  lia,  373. 
WaTjl^,  a3o. 
Warada  i^t^tj,  34o. 
Warcalan  mÂ3)3«  a 55. 
Warch  ^j^  (rivière),  4io. 
Wardest  çj^m^^^',  4 16. 
Wardjelan  {^is^^y  i  3,  18,  a  3,  109, 

lia,  117,  a55,  373,  373. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


545 


Warhoun  m^^j  (tribu  berbère )t  ao3. 
Warouwa   i^j^   ou   Waroura  iJ^J^^ 

3i5. 
Wasit  ii^t^,  364,  367»  368,  384,  SSg. 
Wasdasa  juwl>)^  (tribu  berbère),  ao3. 


Wadefen  mâI)!^*  a3o,  a3i. 
Wedjad  ^V»>^  (montagne),  3a8. 
Welasdjerd  ou  Wdasgherd  ^ 

4i6,  4^4,  4^7,  4a8. 
Wdkian  ^(^j  (rivière),  4a 8. 


Yezd  d«ij,  3gi,  4o3,  419,  436,  438.  Yezdechir  w^^,  4i6,  4a6. 

Yezid  ou  Yesidis  «K^  (peuplade),  407.   '    Yezdekhast  ca<iwI^:»w,  4i6. 


Zab  wl^l  ^^  (pc^ys)*  i3,  a4o. 

Zab  (l»|jj|  (rivière),  38a. 

Zabi  (sorte  d^écaille  de  tortue),  68. 

Zad  Adjret  i^V  ^Ij,  437. 

Zafita  A*^,  3ia,  3i3. 

Zagbawa  i^V^j  (P^l^)^  ^^*  ^^  ^^ 
106,  m. 

Zaghwan  ^\yàj  (montagne),  270. 

Zakak  (mer  de)  ^L-i)iJt.  Voyez  Gi- 
braltar. 

Zala  ill),  a88. 

Zidecan  ^UUlj,  446. 

Zaledj  (îles  de)  l]j  ou  Zanedj  g^y 
58.  65. 

Zalegh  «  ^>j  5,  36,  38,  Sg,  4o, 
46. 

Zam^  (pays),  337. 

Zamakher^^U^,  ia5,  ia6. 

Zar  »|j  (lac),  317. 

Zar'a  Lit^  (ville),  337. 

Zar*a  Ui^  (lac),  338. 

Zarat  «^LJI,  a8a. 

Zardjouin  t^ye^j^j*  438. 

Zarend  «Xi;t)>  4a6,  4a 7. 


Zarendj  ^jl)«  417,  44a,  444,  447. 

Zaroud  ^^jj*  a  53,  a  54. 

E3-24aroun  ^3 jJt «  364. 

Zat  1^1 ,  387,  390. 

Zawila  Sl^I),  11 5,  lao,  a58,  a59, 

a88. 
Zawila  ebn-Khattab  oUi^  /wt  SXjjh, 
Zebala  jilljj,  365. 
Zebid  «Ka^,  49,  i46. 
Zedik  (^5)  ou  Zedin  i^:»),  396. 
Zem^^  (mot  désignant  une  division 

territoriale  ches  les  Kurdes)  ,416. 
Zemadjna  jOc^'U).  a 69. 
Zenata  j^b^  (tribu  berbère),  aoa,  aa3, 

a34. 
Zenbourié  a^jmjUI,  356. 
Zendj  ^j  (pays) t  45,  56,  58,  59,  66, 

79- 
Zenghebar  on  Zanguebar.  Voyei  Zendj. 

Zerdan  ^tdjj.  44a. 

Zerkan  ^Jé^j^  4o3. 

Zerrah  i^À,  434,  443.  Voyez  lac  de 

Derrah. 


Zeân 


iÙ^JJ 


,  4oi. 


69 


546 


TABLE  DÉS  MATIÈRES. 


Zi-Djeblé  iilo»  ^^J^  &io. 
Zinoun  fjy^y  ^^' 
Zï(Mê^9^y»'j  (tribu  b«rbèr6),  do3. 

Ziraberd  ^>AyJtj%  ^^o* 
Zîroii  ^jj\  (ile),  a8a. 


Zo^reUit),  S6o. 
Zorcan  ^)b;jJli  Aiî. 

ZoA^^  abij*  ^^^>  ^^^<  ^^ 


PIN    DE    LA    TABLE    DES    MATIÈRES. 


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