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RECUEIL
DE
VOYAGES ET DE MEMOIRES.
OUVRAGES PUBLIÉS PAR LA SOQÉTÉ DE GÉOGRAPHIE,
QUI 8B TEOUTEHT CflBZ LB HÉMB UBEAIRB.
RECUEIL DE VOYAGES ET DE MÉMOIRES.
( Chaque Yoliime se vend séparément. )
Tome P**, contenant les Voyages de Marco Polo: un volume in 4'* Prii, i5 fr:
ToMK II ( x'* et 1* parties ), avec i8 planches. Prii , i8 ir.
Tontenant : i** Une relation de Ghanat et des coutumes de ses babitans;
a** Des Relations inédites de la Cyrénaîque;
3" Une Notice sur la mesure géométrique de la hauteur de quelques sommités
des Alpes ;
4* Les Résultats des questions adressées k un Maure de Tischit et k un nègre
de Walet;
5^ Des Réponses aux questions de la Société sur TAfrique septentrionale ;
6* Un Itinéraire de Constantinople à la Mecque ;
7*^ Une Description des ruines découvertes près de Palenqué; suivie de Re-
cherches sur ranctenne population de TAmérique ;
8^ Une Notice sur la carte générale des pachalicksde Hhaleb, Orfa et Bagdad;
9^ Un Mémoire sur la géographie de la Perse;
10^ Des Recherches sur les antiquités des États-Unis de l'Amérique septentrionale.
Tome III. Contenant TOrographie de TEurope, par M. L. BauouiàRB, ouvrage couronné par
la Sodété dans sa séance générale du 3i mars x8i6, avec une carte orographique
et x5 tableaux synoptiques , et vues des principales chaînes de montagnes.
Prix, 90 fr.
Tome !▼. Contenant : i* Description des merveilles d*utte partie de TAsie, par le P. Jordanus;
a° Relation d'un voyage à Tile d*Amat , d'après les manuscrits de M. Henri Teroanx ;
3* Vocabulaires de plusieurs contrées de l'Afrique , d'après M. Koenig.
4* Voyages de Guillaume de Rubruk, Plan Carpin , Bernard et Sœvulff, etc.
RULLEim DE LA SOaÉTË.
Ce Recueil parait tous les mois, par numéros de quatre à cinq feuilles : les douze caliiers for-
ment, à la 6n de l'année , deux volumes in-S", avec planches.
Prix: pour Paris, la fr ; pour les dèpartemens, i5 fr.; pour Tétranger, x8fr.
La première série du Bulletin se compose de vingt volumes, et comprend douze années de iSai
à i833.
Il a paru six volumes de la a** série du i*' jtnvîwr (834 au âi décembre i836.
RECUEIL
DE
VOYAGES ET DE MÉMOIRES,
PUBLIÉ
PAR LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.
TOME CINQUIÈME.
PARIS,
CHEZ ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ,
nOF. HAITTEFECILLE , h" a3.
H DC.CC XXXVI.
GÉOGRAPHIE D'ÉDRISI
TOME PREMIER.
GÉOGRAPHIE D'ÉDRISI
TRADUITE DE L'ARABE EN FRANÇAIS
D APRàs DEUX UANCSCRIT9 DE LA BIBLIOTHEQUE DC ROI
ET ACCOMPAGNÉE DE NOTES
PAR P. AMÉDÉE JAUBERT
CHEVALIBR DB LA LteiOl d'uONNBQH, DE l'aISLE BODflE DE riHUI, DU UON ET DO M)LEIr. DE PEM.^E
COMBIU.» o'bUT EN UBVICB BXTUOBDINAinE
KIUBBB DB l'iNSTITIIT ( ACADEMIE BOTALB DBS IHKMPTIOHS BT aBLLBS-LETTRES )
FROrEHEOB DB TDHE A l'ÉCOLE BOTALB BT SpéciALE DBS LAUAOBS OBIEWTALBS TIVAitTES
ETC. Etc. BTC,
TOME PREMIER
PARIS
IMPRIMÉ PAR AUTORISATION DU ROI
A L'IMPRIMERIE ROYALE
M DCCC XXXVI
A MONSIEUR
ETIENNE QUATREMÈRE
MKMBIŒ D£ LINSTITUT
(académie royale des mSGHlPTlOliS ET BBLLKS-LBTTRES )
PROFESSEUR d'hEBREU AD COLLEGE DE FRANCE
PROFESSEUR DE PERSAN
A L*ÉCOLe ROYALE KT SPECIALE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES
ETC. ETC. ETC.
Monsieur et cher Confrère,
Parvenu à la moitié de la tâche que m'imposa, il y a
près de dix ans, la confiance d'une Société savante, je crois
devoir faire hommage de ce premier résultat de mes eflPoits
à Tune des personnes de France dont les doctes recherches
éclairent de la lumière la plus vive l'histoire et la géo-
graphie de l'antique Orient.
Vous ofifrir la traduction française de TÉdrisi, c'est vous
dire tout le prix que j'attache à votre suffrage , c'est vous
témoigner toute ma gratitude pour vos bons conseils, c'est
enfin saisir une favorable occasion de vous renouveler Tas-
sumiioe des sentibriieDts de hante estinie et de sinoèrd atta-
chement avec lesquels j'ai l'honneur d'être,
Monsieur et cher Confrère,
Votre très-humUe et très-obéissant serviteur,
P. AMÉDÉE JAUBERT.
PRÉFACE DU TRADUCTEUR.
Durant le cours de mes voyages en Orient, et surtout
depuis celui que j'entrepris en 1818, pour procurer à
Tindustrie française les moyens de fabriquer, en temps
de guerre comme en temps de paix, les tissus dits de
Cachemire, le contraste existant entre les mœurs asiatiques
et les mœurs européemnes s est souvent présenté à mon
esprit. Je me suis demandé, d'une part, à quoi tient une
mollesse toujours croissante; et de l'autre, jusqu'à quel
point il est raisonnable de croire à la possibilité d'une
régénération. Dans un premier ouvrage accueilli par le
public avec trop d'indulgence, j'avais essayé de peindre,
sous ce point de vue , l'état des contrées comprises entre
Constailtinople et la nouvelle capitale de la Perse, et je
m'occupais d'un travail à peu près semblable relativement
aux steppes qui bornent au nord et à Touest la mer
Caspienne, et aux fertiles vallées qu arrosent le Tanaîs, le
Terek et le Volga, lorsqu'un incident imprévu vint pour
quelque temps me détourner de ce projet.
Tout le monde sait avec quelle obligeance sont accueil**
lies les personnes que l'amour de l'étude attire à la Biblio-
thèque royale, et avec quel empressement les secours et
les encouragements de tout genre leur sont o£Ferts. Ce
B
\
viii PRÉFACE
n*est pas Tun des caractères les moins distinctifs de notre
patrie et de notre siècle, que cette noble hospitalité qui
se consacre au développement de la pensée humaine, et
dont les soins ont pour objet l'illustration de tous les faits
utiles ou même simplement curieux.
Tandis que, profitant de cet avantage, je me livrais, au
cabinet des manuscrits, à des recherches dont le résultat
devait être d'éclaircir quelques points douteux de la géo-
graphie orientale, le hasard me fit tomber sous la main
un volume écrit en arabe, assez peu lisible, non encore
catalogué, mais dont le titre, le nombre des pages et la
forme des caractères excitèrent d abord, puis finirent par
captiver tout à fait mon attention.
Je n'ignorab pa;s Texistence, dans la Bibliothèque Bod-
leyenne d'Oxford, de deux manuscrits rapportés, l'un d'É-^
gypte par Greaves , l'autre de Syrie par Pococke , et con-
tenant, selon toute apparence, l'ouvrage complet du célèbre
géographe arabe Abou-Abd-allah-Mohammed ben*Moham^
^ed el-'Édb^L Je savais, par les témoignages de Bochart,
de d'Anville, de Reiske, de Casiri, de M. Hartmann et de
M. Walckenaër, quelle lumière avait répandue sur la géo-
graphie de plusieurs parties du monde, et particulièrement
sur celle de l'Afrique , l'apparition de Y abrégé tronqué qui
fut publié en . arabe, à Rome, en 1 592 , et en latin à Paris,
en 1619; mais je ne pouvais comprendre comment un
ouvrage de cette importance avait jusqu'à ce jour échappé
aux recherches des amateurs des lettres orientales, et à
celles des savants français dont les élucubrations ont rendju
presque populaire la connaissance d'un nombi^ prodigieux
de faits inconnus à leurs devanciers.
DU TRADUCTEUR. ix
Si je n avais consulté que mes forces, me bornant à
extraire de cet ouvragé les passages propres à jeter du jour
sur les contrées que j'étudiais, je n aurais point pensé à
le reproduire en entier dans notre langue, alors surtout
que d'habiles commentateurs^ parmi lesquels le savant
Hartmann tient sans doute le premier rang, avaient tiré
tout le parti possible de Y abrégé. Une simple notice, offrant
les variantes les plus saillante^ et les détails les moins con-
nus, eût pu suffire pour donner au public instruit une
idée exacte de la partie inédite de Touvrage, et du moins
j'eusse évité de me jeter dans des incertitudes sans nombre
sur les distances et les véritables situations des lieux, dans
des répétitions fastidieuse^, dans des fables absurdes, dans
des digressions sans fin.
Toutefois, plus j'apportais d'attention à démêler le vrai
du faux, plus je restais convaincu que les passages omis
par l'abréviateur étaient en général ceux qui pouvaient ré-
pandre le plus de lumière sur l'état des connaissances géo-
graphiques au moyen âge, sur l'histoire des productions na-
turelles et des monuments des pays décrits, sur les mœurs,
les coutumes et l'industrie des habitants. J'étais d'ailleurs
frappé de la naïveté du style, du ton de bonne loi et de
l'esprit de défiance et de doute qui caractérisent l'Ëdrisi, et
il m'était facile de voir à chaque page j que l'auteur écri-
vait en conscience, et qu'il Ae donnait pour certain que
ce qu'il croyait être la vérité.
Plein de ces idées, je Consultai plusieurs personnes amies
des science^, et membres, soit de la Société de géographie^
soit de la Société asiatique^ sur la question de savoir si
la publicbtion d'un tel livt^ devait, pour être agréable et
B.
X PRÉFACE
utile, être faite en totalité ou par extraits. Les opinions
furent partagées. Les uns pensèrent qu'il n en était point
d'un travail de ce genre comme d'une production pure-
ment littéraire et classique, digne d'être reproduite dans
son ensemble avec une scrupuleuse fidélité. D'autres, au
contraire, furent d'avis qu'avec quelque soin que pût être
fait le choix des fragments, les lecteurs qui se livrent à
des études spéciales seraient toujours tentés de craindre
qu'on ne leur eût dérobé la connaissance d'un trop grand
nombre de faits curieux.
Cette dernière considération ne pouvait manquer de
frapper surtout la Société de géographie, dont les travaux
n'ont pas seulement pour objet l'acquisition de notions
nouvelles sur l'état du globe, mais qui comprend aussi
dans ses investigations l'histoire générale de la science,
ainsi que le prouve la récente publication des voyages de
Marco Polo.
Je fus donc invité , par la Commission centrale de cette
Société, à entreprendre une version française du texte
arabe de l'Edrisi complète en ce sens que rien d'essentiel
n'y serait omis. Quant aux obscurités^ aux motifs de doute
qui pourraient s'offrir, on pensa qu'il ne serait vraiment
utile de provoquer les éclaircissements, les commentaires
et les remarques auxquels cette version pourrait donner
lieu , qu'alors que sa publication aurait permis aux adeptes
de prendre une idée générale du système géographique
dé mon auteur. En acceptant cette tâche honorable, je
ne me suis dissimulé ni l'importance de l'entreprise, ni
l'étendue des difficultés à vaincre; à la vérité j'avais en
perspective l'honneur de mettre au jour un livre qui,
X
DU TRADUCTEUR. xi
durant plusieurs sièeles, a fait autorité, en géographie,
comme d'Anvillè, Rennell et Ritter le foM dé nos-jours;
mais cette haute réputation n était^^elie. pas? un obstacle au
succès de m<Hi entiieprise, et pouyaisnje:me flattter de ne
pas nuire à rÉdrisi lui-même, en mettant soûs les ^eux du
public instruit des descriptions souvent monôtones^-des dé*
tails toujours suranné?? D'un autre côté,. le traVaSi de nion
géographe ' n étant pas £bndé sur des . observations célestes
et Ile présentant pas même approximativement, comme
ceux de Gazwîni, d'Aboulféda et autres, la détermination
des longitudes et des latitudes des lieux, comment ne pas
craindre des erreurs notables sur les distances, et comment
donner aux personnes qui s occupent de géographie posi-
tive les moyens de reconnaître ces ermursP Enfin, la ver-
sion elle-même, quoique exacte et fidèle, devait cependant
être exempte de cette sécheresse qui naît de la servilité,
et qui n est le plus souvent propre qu à rebuter ies lecteurs
les plus patients.
Tandis que j'étais livré à ces réflexions, occupé à surmon-^
ter ces obstacles; le gouvernement de Charles X, voulant
mettre un terme aux embarras de toute espèce qu occa-
sionnait la question grecque, me prescrivit de retourner
à Gonstantinople, avec la mission de faire, s'il était pos-
sible, accepter aux Turks le protocole du 16 novembre
i8a8i protocole ayant pour objet de fixer définitivement
les limites de l'état grec. Ce nouveau voyage iMerrompit
durant deux ans le cours de mes travaux littéraires, sans
ralentir toutefois le zèle de la Société de géographie dont
Imfluence protectrice avait si puissammem secondé mes
premiers efibrts. Grâce à ses soins, en effet, grâce à lobli-
XII PRÉFACE
geance et au savoir de mon confrère M. Beinaud^ conser-
vateur-adjoint des manuscrits de la Bibliothèque royale,
rimprefisioD du premier climat fut terminée non point
telle qu elle parait aujourd'hui, mà^ telle quelle pouvait
être publiée à Tépoque dont il s'agit, cest-àndire lorsqu'on
ne possédait à Paris qu'un seul manuscrit.
Feu M. Asselin, chantielierHsiterprète du consulat gé-»
néral de Frakice au Caire, avait profité des facilitée que lui
donnaient et les connaissances qu'il avait acquises, et les
fonctions qu'il remplit dUracît longues années. en Egypte,
pour se former une collection de manuscrits orientaux,
au nombre desquels se trouvait uike copie de l'ouvrage de
l'Édrisi , accompagnée de s&ixante-'neuf tableaux ou cartes
géographiques ^ Cette circonstance^ jointe à l'importance
de la collection , ayant déterminé le gouvemeinont à faire
l'acquisition des manuscrits Asselin pour la Bibliothèque
royale, à mon retour de Constantinople en i83i, je dus
recommencer mon travail, et je le repris al eflfet avec une
nouvelle ardeur.
Taurais voulu pouvcÀr faire, pour cette cosmographie,
ce que M. de Sacy a si heureusement exécuté pour l'Egypte
d'Abdallatif. Là sont réunis les di£Pérents genres de mé**
rite qu'on peut souhaiter dans une version : saine critique.
^ On trouvera i la fin de ce volârtiet <!omtne spécimen , troiâ de ces cartdf , con-
tenant l'indication des pays compris , dans ]a première « dans la deuxièdue et dans
la troisième section du premier climat. En attendant (pi*il devienne possible de
tracer avec quelque précision un planisphère comparatif présentant la situation
réelle des lieux et la rectification des erreurs' commises par le géogiraphe arabe,
mon savant conGrère M. Jomard a bien vovdu se char^ de dresser, pour être joint
à la présente version , un tableau général d*assemblage des soixante-neuf cartes du
manuscrit.
DU TRADUCTEUR. xm
érudition variée et solide, élégante fidélité; mais il n'en
est pas d'une description du monde entier comme de celle
d'une province, et d'ailleurs j'ai trop, de motifs de croire
à mon insuffisance personnelle pour prétendre à l'illus-
tration complète d'un traité de géographie générale, alors
surtout qu*un tel ouvrage, composé dans les ténèbres du
xiï^ siècle, ne nous est parvenu qu'infônbe, mutilé et trans*
crit par d'ignorants çc^ûstes, en caractères d'écriture où le
déplacement' des points diacritiques suffît pour dénaturer
le sens des mots. Lorsque ma bonne étoile m'eut fait exhu-
mer ^ ce monument de la poussière des bibliothèques, mon
premier, mon unique soin dut être de le dégrossir, non
de le restaurer; je mis la main à l'œuvre, persuadé que,
malgré ses imperfections, le public accorderait quelque
estime à un travail protégé par le souvenir des Arabes amis
des lettrés pour elles-mêmes, et par celîii des Normands
qui, dès le xi^ siècle de notre ère^ portaient au delà des
mers nos armes^ nos mœurs et nos lois.
Si j'atteins ce but honorable , si mes efforts sont couron-
nés de quelque succès, je le devrai surtout aux bienveillants
conseils des savants illustres que j'ai eu si souvent l'occasion
de citer durant le cours de la présente version. Avec leur
secours, avec les ressources de toute espèce que m'offrait
le zèle éclairé de M. le Directeur de l'Imprimerie royale,
il m'eût été possible sans doute d'entreprendre la publi-
cation du texte arabe de l'Ëdrisi ; mais une telle publica-
tion, utile seulement aux personnes qui font des langues
orientales l'objet spécial de leurs études, ne pouvait entrer
dans le plan que la Société de géographie s'était proposé.
Je me suis donc borné à transcrire en caractères arabes
XIV PRÉFACE DU TRADUCTEUR.
la partie de l'ouvrage la plus susceptible de variantes,
c est-à-dire les noms de lieuK. Pour représenter avec quel-r
que exactitude la prononciation de ces noms, j'ai cru devoir
me conformer autant que possible aux usages locaux,
usages qui, dans TOrient comme ailleurs, varient beau*
coup selon les régions. J'ai fait plus : mu par le désir de
reproduire avec fidélité les opinions de mon auteur, je les
ai respectées alors même qu elles me paraissaient peu d'ac-
cord entre elles ou même évidemment fautives. De ces
erreurs plus ou moins grossières, de ces contradictions
plus ou moins manifestes, jaillira peut-être un jour l'ap-
préciation exacte de l'état des sciences géographiques chez
les Arabes du moyen âge. D'après ce qu'ils tentèrent dès
cette époque déjà reculée, on jpourra juger sainement des
découvertes où les auraient conduits leur esprit entre-
prenant et leurs habitudes aventureuses, s'ils avaient joint
à la connaissance qu'ils possédaient de la direction de
la boussole, celle de l'imprimerie, des effets de la poudre à
canon , et des admirables propriétés de la vapeur.
PRÉFACE DE L'AUTEUR'.
Grâces soient rendues à Dieu, être essentiellement grand
et puissant, incorporel, doué de bonté, de bienfaisance
et de longanimité, juge souverain qui peut tout, qui est
clément et miséricordieux, qui gouverne tout, qui possède
une science infinie , qui a donné à tout ce qu il a créé des
formes parfaites, dont la connaissance est gravée dans tous
les cœurs et repose dans les esprits sur des preuves visibles
et incontestables.
Sa force et sa puissance sont des indices certains et évi-
dents de sa gloire. Toutes les langues publient sa bonté
que confirme la foi. La conformation parfaite des êtres,
qui émane de sa divine volonté, force à reconnaître son
existence et son éternité. Parmi les chefs-d'œuvre de cette
volonté, le ciel et la terre sont, pour Thomme qui a l'es-
prit juste et le sens droit, des signes de haute instruction.
Il admire d'abord le ciel , son immense élévation , la beauté
des astres et la régularité de leur cours; parmi ces astres,
' Je suis redevable de la première ébauche de la traduction de cette préface à
robligeante amitié de M. Delaporte , mon ancien compagnon de voyage en Egypte ,
aujoaid*hai consul de France à Mogador.
G
XVI PRÉFACE
le soleil et la lune qui brillent dans le firmament; le
soleil, foyer de lumière qui produit le jour; la lune qui,
comme un flambeau, dissipe l'obscurité des nuits. Ces
signes miraculeux Tinstruisent de la marche des saisons
et des révolutions des siècles. Il remarque ensuite la terre
dont cette même volonté fixa le berceau , détermina Téten-
due, des entrailles de laquelle elle fit jaillir les eaux, prin-
cipes vitaux de la végétation et aliments nécessaires de
la fertilité des campagnes et de la fraîcheur des prairies;
la terre qu elle permit à la jouissance et à la demeure de
l'homme , objet de prédilection dans les mouvements im-
primés à tous les corps célestes, de Thomme à qui cette di-
vine volonté inspira Tinstinçt nécessaire pour distinguer le
bien du mal et l'utile du dangereux, et accorda la facilité
de se transporter là où il lui plairait, par terre et par mer,
à travers Timmensité des espaces. Tout prouve Texistence
du Créateur.
Au nombre des êtres formés par cette divine volonté,
l'œil ne peut en remarquer, ni l'esprit en imaginer un
plus accompli que l'illustre Roger, roi de Sicile, d'Italie,
de Lombardie et de Calabre, prince romain [^j). Ce
grand roi, que le ciel a comblé de gloire et de puissance,
protecteur de la religion du Christ, est le plus célèbre et le
meilleur d'entre tous les monarques. Sa volonté absolue
est le mobile de sa conduite dans les afiFaires. Il lie et délie
suivant son caprice; il gouverne et juge avec équité et
impartialité ses peuples, et écoute leurs plaintes avfft pa-
tience et attention. Il a établi dans l'administration de ses
états l'ordre le plus admirable et les éléments du bonheur
le plus parfait; il a porté ses armes victorieuses de l'aurore
DE L'AUTEUR. xvii
au couchant, témoin les contrées voisines ou lointaines
qu'il a soumises à son obéissance; témoin les souverains
du même culte que le sien, dont il a humilié lorgueiL
Il doit ces étonnants succès à la valeur de ses armées
bien pourvues de toutes choses, à la puissance de ses
flottes dont le ciel protège les opérations. Sa gloire
brille aux yeux de tous; son nom remplit le monde, est
dans toutes les bouches, retentit dans toutes les oreilles»
Quel désir forme-t^il qui ne soit suivi du plus prompt
accomplissement? Quel projet, tout difficile qu^il puisse
paraître, ne parvient-il pas à exécuter?
Les honneurs et les^ dignités sont le partage de ses par*
tisans et de ses amis, la ruine et Thumiliation celui de ses
antagonistes et de ses adversaires. De combien de gran-
deurs n a-t*il pas jeté les fondements ? Le lustre dont il
environne ces dignités brille dans le monde de Téclat des
fleui^s dans un parterre, est beau comme la verdure des
arbustes, ornement des bosquets.
Ce grand monarque joint les belleà qualités du cœur
à la noblesse de la naif^ance, la pureté des mœi](rs à la
beauté des actions, le courage à Télévation des sentiments,
la profondeur du jugement à la douceur du caractère, la
justesse de lesprit à une admirable intelligence des affaires
et à un coup d*ceil pénétrant qui, comme un trait rapide,
va droit âu but, et lui fait juger de tout sans erreur. Les
portes des événements futurs, fermées pour les autres,
s'ouvrent devant lui. Tout l'art de gouverner est venu se
fixer en sa personne; les rêves de son sommeil même sont
des bienfaits pour l'avenir ; la justice et l'impartialité sont
les bases de son administration; ses libéralités, semblables
G.
xvin PRÉFACE
aux vagues de Tocéan, sont aussi bienfaisantes que les
pluies qui fécondent la terre ; ses connaissances en mathé-
matiques et en littérature sont immenses; Fétude appro-
fondie qu'il a faite des sciences Ta conduit aux découvertes
les plus extraordinaires; enfin, la réputation dont jouit ce
grand prince est tellement supérieuife à celle des autres
souverains, qu'il est inutile de chercher à prouver une
telle vérité par des exemples; les principales cités de la
terre sont remplies de son nom. S'il fallait énumérer
les merveilles qu'il a produites, mes poumons seraient
fatigués et ma respiration ne pourrait suffire. Quel est
celui qui, voulant compter tous les cailloux de l'univers,
parviendrait à en connaître le nombre d'une manière
précise?
Lorsque l'étendue de ses possessions se fut agrandie,
que le respect qu'on portait à ses sujets se fut partout ac-
cru, et qu'il eut soumis à sa puissance des domaines conquis
sur des princes chrétiens, ce prince, par suite de l'intérêt
qu'il portait aux études nobles et curieuses, s'occupa de la
statistique de ses vastes états. 11 voulut non-seulement con-
naître d'une manière positive les limites dans lesquelles
ils étaient circonscrits, les routes de terre et de mer qui
les traversaient, les climats dans lesquels ils se trouvaient
situés; les mers qui baignaient leurs rivages, les canaux
et les fleuves qui les arrosaient ; mais encore ajouter à cette
connaissance celle des pays autres que ceux qui dépen^r
daient de son autorité, dans tout l'espace qu'on s'est accordé
à diviser en sept climats, en s'appuyant sur l'autorité des
écrivains qui avaient traité de la géographie et qui avaient
cherché à déterminer l'étendue, les subdivisions et les
DE UAUTEUR. xu
dépendances de chaque climat; à cet effet il fit consulter
les ouvrages suivants :
Le livre des Merveilles de Mas oudi ^ ;
Le livre d'Abou-Nasser Saïd-el-Djihani ^ ;
Le livré d*Abou l-Casem Ahdallah-ben-Khordadbèh ' ;
Le livre d' Abmed*ben-el-A'*4ri * ;
Le livre d'Abou l-^Casem Mohammed el*Haukali el-Bagh-
dadi * ; -
Le livre de Djanakh ben-Khacan el-Kimaki ^ ;
Le livre de Mousa ben-^asesd el-Gardi "^ ;
Le livre d* Ahmed ben-Ia*cottb, connu sous le nom de
lacfouli^; ; • : • i .
Le livre dis h^k bctt-el-Hasaa , rastronome ^ ;
Le livre de Kedamah el-rBâssri ^^ ;
. Le Kvre de Ptdéméie de Glaùdias " ;
, I » . • "I,,
-"^\..i^),.^^\ ^idr'-' '
•■ il
• a>***Jif i3jy«y J>*w (^ d^rL.udr
■ • • • » . .1
Comagène, non loin de l'Euphrate. Voyez d'AnviUe, Géographie ancitimg, tome II,
PWe 137.
XX PRÉFACE
Le livre d'Érésios d*Antioche ^
Au lieu de trouver dans ces ouvrages des renseignements
clairs*, précis et détaillés, n y ayant rencontré que des obs-
curités et des motifs de doute ^ il fit venir auprès de lui des
personnes spécialement au fait de ces mâilières, et leur pro-
posa des questions qu il dîscàt& avec elles; mais il nen dbtint
pas plus de lumière. Voyant qu il en était ainsi, il prit la
détermination de faire rechercher dans tous ses états des
voyageurs instruits ; il les fit appeler en sA présence et les
interrogea par le moyen d'interprètes^ soit ensemble, soit
séparément. Toutes les fois qu'iktombaien/t daeeord, et
que leur rapport était unanime sur un point,; ce point
était admis et Considéré comme certain/ Qbaiid il en était
autrement, leur avis était rejeté' et ïnis'de eôté.
Il s occupa de ce travââ pendant rpius de quinile ans,
sans relâche , sans cesser d'examiner par lui-même toutes
les questions géographiques, d'en chéfcheT la :S(]fltïtiûii et
de vérifier l'exactitude d^s faits, ^fin d'obtenir ^(knpléte-
ment la connaissance qu'ii désirait. , ^, ^ .,-.-:'
Ensuite il voulut savoir d'une manière positive ,les lon-
gitudes, les latitudes des. lieux et les distapces respectives
des points sur lesquels les personnes susdites étaient tom-
bées d'accord. A cet efiFet, il fit préplatier niïc plattciw à
dessiner fr**'^^^ ^pî î^ y fi* tracer>tia44jn, aili^ttyes de
compas en fer, les points indiqués d?in3: les, ouvrées con-
sultés et ceux sur lesquels on s'était fixé d'après les asser-
tions diverses de leurs auteurs, et dont la conn*ontation
générale avait prouvé la parfaite exactitude.' En£^, il
f f »
' «^Uai^t ur^^^l V^
« • '.t
DE UAUTEUR. xxi
ordonna qu on coulât en argent pur et sans alliage un
planisphère S^»'^ ^ d'une grandeur énorme et du poids de
quatre cent cinquante livres romaines, chaque livre pe-
sant cent douze drachmes. Il y fit graver, par des ouvriers
habiles, la configuration des sept climats avec celle des ré-
gions , des pays , des rivages voisins ou éloignés de la mer,
des bras de mer, des mers et des cours d*eau ; Tindication
des pays déserts et des pays cultivés, de leurs distances
respectives par les routes fréquentées , soit en milles dé-
terminés, soit en (autres) mesures connues, et la désigna-
tion des ports, en prescrivant à ces ouvriers de se con-
former scrupuleusement au modèle tracé sur la planche
à dessiner, sans s'écarter en aucune manière des configu-
rations qui s'y trouvaient indiquées.
Il fit composer, pour l'intelligence de ce planisphère,
un livre contenant la description complète des villes et
des territoires, de la nature des cultures et des habitations,
de l'étendue des mers, des montagnes, des fleuves, des
plaines et des bas-fonds. Ce livre devait traiter en outre des
espèces de grains, de fruits, de plantes que produit chaque
pays, des propriétés de ces plantes, des arts et des métiers
dans lesquels excellent les habitants, de leur commerce
d'exportation et d'importation, des objets curieux qu'on
remarque ou qui ont de la célébrité dans les sept climats,
de l'état des populations, de leurs formes extérieures, de
leurs mœurs, de leurs coutumes, de leui^ religions, de
leurs habillements et de leurs idiomes.
J'ai donné à cet ouvrage le titre de : Délassements de
' Le mot iiwid signifie cercle ou table ronde, mais non point gU^, ainsi que
l*ont cru les premiers traducteurs de TEdrisi.
XXII PRÉFACE DE L'AUTEUR.
ïhomme désireux de connaître à fond les diverses contrées du
monde.
Cet ouvrage a été terminé dans les derniers jours du
mois de chewâl, Tan 548 de Thégire (correspondant à
la mi-janvier de Tan 1 1 54 de J. C).
NOTE EXPLICATIVE
DES PRINCIPALES ABREVIATIONS ET DU SYSTÈME DE TRANSCRIPTION
ADOPTÉS DANS LA PRÉSENTE VERSION.
ABREVIATIONS.
Par ms. A. nous avons voulu désigner le manuscrit primitivement
découvert à la Bibliothèque royale : il est in-folio et se compose de
deux cent trente-six feuillets en papier de coton; récriture en est assez
belle, mais dans les noms propres de lieux on remarque souvent
l'omission des points diacritiques , ce qui poite à croire que le copiste
ne connaissait pas bien la véritable prononciation de ces noms. Sauf
les douze feuillets qui terminent le troisième climat, tout le manuscrit
est en caractères dits arabes-africains. On lit au bas du deux cent trente-
sixième feuillet l'indication suivante :
ikJUMJi^^ (J!Mjl^ ^^1 p^ à^^S JlyKj-^ vJbâJU i JJ^^ iu^ êdiiaXi JU3
«Ce livre a été fini (de copier), grâce au secours divin (puisse la
« miséricorde de Dieu s'étendre sur le dernier des prophètes , sur sa fa-
« mille et sur ses compagnons ; que le salut soit sur eux ! ] , par Mo-
« hammed , fils d'Abdallah , fils d'Abd-el-Motalleb, dans la ville d'Âlméria
tt ( puisse le Très-Haut la défendre et la couvrir de sa généreuse protec-
« tion!); et cela vers le milieu du mois béni de chewâl, l'an ydA (cor-
« respondant aux premiers jours du mois de mars, l'an 1 iUà de J.-C). »
Le ms. B. est celui qui provient de la collection Âsselin : il ressemble,
D
XXIV NOTE EXPLICATIVE.
par son format, à un in-4** et se compose de trois cent cinquante-trois
feuillets en papier de coton. Ecrit en caractères neskbis, il parait avoir
été copiée soit en ^[ypte, soit en Syrie, avec plus de soin que le pré-
cédent. D est seulement à regretter qu un grand nombre de feuillets
aient été déchirés, salis ou usés; que les premières pages soient entiè-
rement illisibles , et que le manuscrit s'arrête à la huitième section du
septième climat. Le planisphère et les tableaux ou cartes géographiques
qui raccompagnent sont d'une exécution on ne peut plus grossière. On
y remarque cependant quelques indications des longitudes et des lati-
tudes des lieux.
Sous la dénomination d'abrégé nous avons voulu désigner le texte
arabe imprimé à Rome en iSgti, selon toute apparence, d'après le
manuscrit n"^ 33& de la Bibliothèque du Roi.
Par version latine nous entendons l'ouvrage publié à Paris, en 1619,
par Gabriel Sionite et Jean Hesronite, sous le titre de Geographia
Nubiensis, id est accuratissima totitis orbis^ in septem cUmata divisi^ descriptio.
Les passages compris entre guillemets sont ceux qui, du moins à
notre connaissance, n'avaient jamais été traduits soit en italien, soit en
espagnol, soit en latin, soit en français.
TRANSCRIPTION.
Pour la transcription des caractères arabes nous avons adopté les
valeurs suivantes :
( A OU E.
C9 B.
*
c;», T.
i^ TB OU TS.
DJ OU DJI.
H.
• XH.
d P.
S
.
LtttfM d« l'alphabet ithe. Valèan ftdopUti.
6 DH, DZ OU D.
«• ••..•.■••*•. R.
j ■ «•
j '•
(J» S-
^ GR OU 8CH.
o^
J°
86.
DU.
J
NOTE EXPLICATIVE.
Lettres 4« TtlphaLet anbe.
)o
\b
t
t
tj ou <j
Vakwf adiytj—.
T.
DH.
t t 1
A , O, 1 .
GH.
F.
c dur ou K.
K OU Kl.
L«iirM d« r«lpb«b0t anU.
t2)
J
>^
3-
4^
XXV
Valcurt adoptai.
GH OU GHI.
L.
M.
N.
H.
OU OU W.
1 , î OU Y.
Les points diacritiques de la lettre i (par laquelle se terminent un
très-grand nombre de noms de lieux) ont été souvent omis par les
copistes. Nous avons représenté cette terminaison par un à ou par
un É.
Pour l'indication des voyelles nous avons suivi Torthographe donnée
parles manuscrits; ainsi nous avons écrit Hems au lieu de Homs, To-
hrour au lieu de Tekroar, Telemsan au lieu de Tlemsen, etc.
o.
TABLE DES SOMMAIRES
DU TOME PREMIER.
Préface du Tradacteur Page vij
Plréface de TAuteur xv
Note explicative des principales abréviations et du système de transcription
adoptés dans la présente version • xxiij
Prolégomènes. Figure de la terre. — Division du gjobe en hémisphères, en de-
grés et en climats. — Mers et golfes i
I" CLIMAT. !*• sEcnon. Afrique occidentale. — Oulil. ^Sala. — Tokrour.
— Berisa. — Lemlem. — Pays des noirs '. lo
2* SECTION. Afrique centrale. — Mellel. — Ghana. ■ — Wangara. — Tirki. —
Marasa. — Samghad. — Gharbil. • . . . , 1 5
3* SECTION. Suite de l'Afrique centrale. -^Kaougah. — Berbers.-^Koukou. —
Lemlemèh. — Zaghawa. — Mathan. — Nouabé. — Femmes nubiennes .... ai
à* SECTION. Suite de l'Afrique centrale. — Sources et poissons du Nil. — Kousa.
-— Dongola. — Galwa.— Asouan, — Oasis. — Markata 37
5* SECTION. Abyssinie. — Djenbié. — Rivières qui se jettent dans le Nil. —
El-Nedja at.— Zalegh.— Naketi.— Batta.— Wadi-'l-Alaki. — Bodja 37
6* SECTION. Afrique orientale. — Garfouna. — Bab-d-Mandeb.— De de Socotra
et autres.— Côtes de TArabie heureuse. — Culture de Taloès. — Sana^a. —
Aden. — Commerce de cette viUe. — Hasek A4
7* SECTION. Suite de l'Afrique orientale. — Medouna. — Singulière manière dé
pécher. — Côtes du Zenghebar. — Mdinde. — Monbasa. — El-Banes. — De
de Zaledj ou de Zanedj. — Be des Singes. — El-Cotroba. — Curiosités de la
mer d'Oman 55
8* SECTION. Suite et fin de l'Afrique orientale. — Sofala. — Mines de fer et d'or.
— Des Roibahat. — Comor. — Malai. — Serendjb 65
9* SECTION. Mer des Indes et de la Chine. — Djesta ou Djebesta. — Daghouta.
— 'Hede Djalous. — Arbre du caipphre. — Iles de Djaba ou deDjava, de Se-
lahat et de Heridj. — Bayadères. — Tenouma ou Chouma. — De de Senf. —
Khankou ou Khanfou. — De de Malaî • 78
xxvm TABLE
lo' SECTION. Suite de la mer des Indes et de la Chine. — Des d*El-Moadja,
de Suina, d^Almaid Page 87
11^ CLIMAT. 1'* SECTION. Afrique occidentale.— Bes Canaries. — Camnouné.
— Désert de Tiser. — Audagfaocht io4
a* SECTION. Continuation du désert de Tiser. — Zaghawa. — Pays et ville du
Fezzan 110
3' SECTION. Suite de l'Afrique occidentale.^Wadan. — Rawar. — ^Tadjerins. . . 1 15
A* SECTION. Oasis. — littoral de la Méditerranée. — Egypte 1 a 1
5' SECTION. Littoral de la mer Rouge.— Mocattam.—Adzab ou Aidab. —
Djidda. — la Mecque. — Médine i3o
6* SECTION. Arabie. — Golfe Persique. — Hadramaut. — Oman. — lémamé. . . 167
7* SECTION. Suite des côtes du golfe Persique. — Mekran. — r Sedjestan. —
Sind. — Moultan 1 60
8* SECTION. Suite du Sind. — Partie de Ttnde. — Côtes du Guzarate et du Ma-
labar.— Malwa. — Kaboul. — Candahar 176
g* SECTION. Suite de Tlnde. — Chine i85
10' SECTION. Chine orientale « igS
Iir CLIMAT. 1** SECTION. Suite de l'Afrique occidentale. — rSous-d-Acsa.-—
Pays des Berbers. — Noun. — Sedjelmasa. — Dara'. — Aghmat. — Maroc.-*-
Fèz. — Meknèz. — Sala. — Telemsan. — Melila. — Oran. — Alger.— -Bougie.
Constantine 197
1 ' SECTION . Baghaî. — Cabsa. — Bone.— Bizerte. — Tabarca.— Cabes. — SfaLs.
— Tunis. — Ruines de Carthage.— Mahdia. — Tripoli.*— Leptis a5a
3* SECTION. Désert de Barca. — Adjedabia. — Audjela. — Zawila. • a86
l^* SECTION. Alexandrie. — Missr ou Postât.— Faioum.— Branches du NiL —
Lac de Tennis. — Damiette • ag&
5' SECTION. Suite des côtes de la mer Rouge. — Palestine.— Ascalon. — Jéru-
salem. — Naplouse. — Acre. — Tibériade. — Damas. — Ba'lbek. — Seide. —
Beîrout. — Tripoli de Syrie. — Héros ; 33o
6* SECTION. Irâc (Babylonie). — Cadesia. — Koufa.— Wasit. — Obolla.-^Bas-
sora. — Khouzistan ( Susiane). — • Muchirkan. — Ahwaz. — Sous. — Asker-
Mokarram. — Tuster ou Chuster. — Fars. — Chiraz.— Istakhar (PersépoUs).
— Djour. — Darabdjerd. — Siraf. — Sabour ou Chapour 363
7* SECTION. Suite du Fars et du Kerman.— Kethah. — Yezd. — Chirdjan. — .
Djireft. — Bam. — ^Hormuz ou Ormuz. — ^Khabiss. — ^Welasgherd. — Sedjestan.
— Zarendj. — Lac de Derrah ou de Zerrah. — Khorasan. — Canein ou Cain.
Zouzan. — Tubbus * . hi6
8' SECTION. Suite du Sedjestan et du Khorasan. — Nord de Tlnde^ — Dawar. —
Ghaur. — Gharia ou Ghazna. — Kaboul.— Hérat. — Bousih ou Bouchindj.
— Merw el-Roud. — Talecan. — Le Djihoun ou TOxus.— Termed. — Balkh.
DES SOMMAIRES. xxix
— Baœian.-— Badakhchan.^-Saghanian. — Wasdjerd ou Wasgherd. — Nasef.
— Montagnes de Botm. — Bikend. — Ouch. — Casan. Page ib6
9* SBGTiON. Tibet. — Bagharghar. — Tanbia* . — Bakhwan . — Djermac. — Bu-
think. — Lac de Berwan. — Oudj A90
10* SBCTiON. Suite du Bagharghar. — Pays des Rhirkhirs. — Possessions chi-
noises voisines du pays des Turks 607
GÉOGRAPHIE
D'ÉDRISI.
PROLÉGOMÈNES.
Figure de la terre. ^- Division du globe ea hémisphères , en degrés
et en climats. — Mers et golfes.
Nous commencerons par traiter de la figure de la terre , dont Feuillet 3 du ms.
la description est désignée par Ptolémée sous le nom de Géogra*
phie, en invoquant l'e secours , la faveur et la protection de Dieu
dans toutes les voies et dans toutes les circonstances ; car Dieu
a manifesté sa gloire par sa grandeur, et il est puissant en toutes
choses.
Ce qui résulte des opinions des philosophes , des savants illus-
tres et des observateurs habiles dans la connaissance des corps
célestes , c'est que la terre est ronde comme une sphère , et que
les eaux sont adhérentes et maintenues sur elle au moyen d'un
équilibre naturel qui n éprouve aucune variation.
La terre est, ainsi que les eaux, plongée dans Tespace comme
le jaime Test au milieu de l'œuf, c'est-à-dire dans une position
centrale. L'air l'environne de tous les côtés, il l'attire vers l'es-
pace ou l'en repousse ; Dieu sait ce qui est la vérité sur ce point.
\
2 PROLÉGOMÈNES.
Feuillet 3 recto. La terre est stable au milieu de Tespace , et tous les corps créés
sont stables sur la surface de la terre, Tair attirant vers lui ce
qui est léger, et la terre attirant vers elle ce qui est pesant, de
même que Taimant attire le fer.
Le globe terrestre est divisé en deux parties égales par la ligne
équinoxiale, qui se prolonge de Toccident à Torient; c'est la lon-
gueur de la terre et la ligne la plus considérable -de la sphère
terrestre, de même que le zodiaque est la plus considérable de
la sphère céleste. La circonférence de la terre se divise en 3 60
degrés sous la ligne équinoxiale; chaque degré vaut 2 5 para-
sanges; chaque parasange, 12,000 coudées; chaque coudée,
a 4 doigts, et chaque doigt, 6 grains d'orge rangés et adhérents
les uns aux autres (litt.dos à dos). D'après ces rapports, la cir-
conférence de la terre est de 182,000,000 coudées ou de 1 1,000
parasanges ^ Tel est le calcul des Indiens. Mais, d'après Hérates^
qui mesura cette circonférence, et qui la divisa en parties égales,
chacune composée de 100 milles, elle serait de 3 6,000 milles
ou de i3»woclo parasiang)^. A partir de la ligne étcpùnoxiale, en
se dirigeant vers l'ua ou l'autxe pôlje, on compte 90 degrés, et
toutes les latitudes jcorrespofidatites soat die: mèoie dimension,
Maî^ U n'existe ^de terres iiabitables, à ipartir xle la ligne, que
jusqu'au 64^ degré ^ : lé reste est entièrement désert à cause de
l'intensité du froid et de l'abondance des neiges.
La totalité 4^ U populaf(ion du globe habite la partie septen-
trionale; les régioas qui sont.au sud sont abandonnées et dé^
sertes à cause de la cbaletgrdes rayons du. soleiL Ces régions
* n faut lire ici 108,000,000 coudées et g,ooo parasanges. Mais ce qu'il y a
d'assez remarquable, c est Tideatité du rapport existant entre les nombres indiquée
dans le texte et ces deux derniers,
ratosthènes?
' Dans la Géographie de Plolémée , la largeur de la terre habitée , depuis Téqua-
teur, s*étend jusqu'au 63* parallèle. (Géograph. de Ptol, trad. de H-Tabbé Halina,
pag. i5i.)
PROLÉGOMÈNES. 5
étant situées dans la partie inférieure de l'orbite de cet astre \ Feuillet 3 veno.
il en résulte que les eaux se dessèchent, et qu'il y a absence
de toute espèce d'êtres vivants; car les animaux, non plus que
les plantes, ne peuvent vivre que là où il se trouve de l'eau et
de la fraîcheur.
La terre est essentielletnent ronde, mais non point d'tuie ro*
tondité parfaite, puisqu'il y a des élévations et des bas-fonds,
et que les eauX' coulent des unes aux autres. La mer Océane
entoure la moitié du globe sans interruption connue une zone
circulaire, en sorte qu'il n'en apparaît qu'une moitié , comme si
c'était, par exemple, un œuf plongé dans de l'eau laquelle serait
contenue dans une coupe : c'est ainsi que la moitié de la terre
est plongée dans la mer. La mer est elle-même- entourée d'air,
et l'air éprouve fes attractions et les répulsions dont nous ve-
nons de parler. . '
La partie habitable de la terre a été divisée par les savants en
sept climats, dont chacun s*étend de l'occident à l'orient^. Cette
division n'est point établie d'après des lignes naturellement exis-
tantes, mais bien d'après des lignes idéales imaginées par les
astronomes. Il y ^ ^^^ chaque climat un grand nombre de
villes, de forts, de villages et de peuples qui ne se ressemblent
point entre eux. On y trouve aussi de hautes montagnes^ de
vastes plaines^ des sources, des cours d'eau, des lacs tranquilles,
des mines, des végétaux et des animaux d'espèces diverses ^.
Ces sept climats sont traversés par sept mers dont nous par-
' Le ma. n** 334 1 contenant ÏAhrégi du présent outrage , s^eiEpHine en ces termes :
* *y <w ^ lyJKà JJU*i «i ^3 fjit^iCJki\ jJt^ *^J^ * ^ cause de la chaleur
« qu on y éprouve, et parce que le soleil y passe au lénith, lorsquil est au plus
« bas de son orbite. »
' Les motsjaxta Uneam œqmnoxialemt qu*oi4 lit dans la version latine, ne se trou-
vent pas dans notre texte.
' Ces derniers mots sont transposés mal à propos dans le texte arabe.
1 .
4 PROLÉGOMÈNES.
Feuillet 3 verso. lerons par la suite , s'il plaît à Dieu. Ces sept mers s'appellent
(aussi) golfes. Six d'entre elles sont contiguês; une seule est
séparée et sans communication avec les autres.
La première de ces mers, située dans la partie habitable du
globe , est la mer de la Chine et des Indes , du Sind et de Hé-
men. Elle s'étend, à partir de l'orient et du i3* degré de lati-
tude, au-dessus et le long de la ligne équinoxiale; elle baigne
la Chine, puis l'Inde, puis le Sind, puis le midi de l'Iémen, et
se tennine au détroit de Bab el Mandeb ^«xjm c^lr ^ C'est là sa
longueur, et d'après le rapport des voyageurs dignes de foi, des
navigateurs qui s'y sont hasardés, et des personnes qui ont fait
voile d'un pays à un autre depuis la mer Rouge jusqu'au Wak-
wak 13)3 ê>!^'* ^^^ longueur est de 4^500 parasanges^. Il s'y
trouve environ trois cents îles, soit désertes, soit habitées, dont
nous dirons subséquemment ce que nous en avons appris de
plus certain , et ce que l'histoire en rapporte.
De cette mer de la Chine , dérive le Golfe- Vert qui est le golfe
de Perse et d'Abila ^^i ; il s'étend du sud au nord, en tirant
un peu vers l'ouest ; baigne les côtes occidentales du Sind «xjum,
du Mekran ^|^, du Kerman {j^ji^ et du Fars ^jU, et se ter-
mine à Âbila, près A'badan ^^bU^. Se détournant du côté du
midi, les eaux de ce golfe baignent le pays de Bahreîn {^j^ et
du lémamet i^Lc, atteignent celui d'Oman JUt, les rivages de
l'Iémen^, et là, touchent à la mer des Indes ^. La longueur de
cette mer est de ^^o parasanges; il y a beaucoup d'écueils et de
bas-fonds. Sa profondeur est de 70 à 80 brasses. On y compte
neuf îles habitées ou inhabitées dont nous parlerons ci-après.
•
* Sic. Ce détroit est en effet situé par 12^ 48* de latit. nord.
* Ou de la moitié de la circonférence du globe. Voyez ci-dessus, pag. a , note 1'*.
* On lit, dans le ms. n^ 534* (gWfJI d^ cj^ j^ iJ=D^3 * ^^^^ ^"^ ^^ Chedjer
(qui dépend) de llémen. »
* Les mss. n? 354 et B portent de la Chine.
PROLÉGOMÈNES. 6
De cette mer de la Chine dérive encore le golfe de Colzoum FeuïUet 4 recio
^^XiUI ^â-J^ \ qui comipence à Bab el Mandeb, au point où se
termine la mer des Indes. Il s'étend au nord, en inclinant un
peu vers l'occident , en longeant les rivages occidentaux de Tlé-^
men^ le Téhama *A^, rHedjax^UjIt, jusqu'aux pays de Madian
^Owt, d'Âila Ak^t» et de Faran ^\j\^^ et se termine à la ville de
Colzoum, dont il tire son nom. Se détournant ensuite vers le
sud, ses eaux baignent la côte orientale du Sa'ïd «k^^uoII, Djoun
el-Melik dULU ^jj^^jt, Azab v'^ '^ ^'^i^ de Souaken (^^1^, Za-
legh ^3, le pays de Bodjah a^, et enfin TAbyssinie *A.»it, où elles
rejoignent la mer des Indes. La longueur de la mer de Colzoum
est de 1 4oo milles. Lies profondeurs de cette mer sont remplies
de bancs de sable sur lesquels périssent les navires, en sorte -
qu'il n'y a que les navigateurs expérimentés et connaissant ces
écueils cachés et les passages praticables, qui osent s'y hasarder.
Il existe dans cette mer des îles au nombre de quinze ; nous en
ferons mention en leur lieu.
La seconde grande mer, connue sous le nom de mer de
Syrie ^, tire son origine de la partie de l'Océan qui est au
couchant. Elle commence sous le quatrième climat, où elle
porte le nom de mer de Zakak ou de Cul-de^ac ^b)Jl ^ , parce
que sa laideur en cet endroit n'est que de 1 8 milles. « La dis-
« tance de Tarifa à l'île Verte ^ est également de 1 8 milles. »
Cette mer a au levant les côtes du pays des Berbers ^^t >^
au nord de l'extrême Afirique. Elle longe l'Afrique moyenne,
l'Afrikia proprement dite A^Ji^àn jcmI jusqu'à la rivière des Sables
Ju^t dl^, le pays de Barca aS^, de Lounia AAj»y^, de Marakebe
' La mer Rouge.-— ' Ou Aidab. — * La Méditerranée. — * Le détroit de Gibraltar.
* Algézîras. Ce renseignement, aussi important qu'exact, manque dans le ms.
n^* 334- Nous Tavons placé entre guillemets; nous en userons de même, dans la
présente version, pour tous les j>assages qi^i contiennent des variantes, et pour
ceux qui n'avaient jamais été traduits.
* Le ms. n^ 33& porte Loukia KwAjip. M. de Sacy pense qu il est ici question de
6 PROLÉliOMÈNES.
Feuillet 4 recto. iMuil^ ^ et cT Alexandrie , la partie septentrionale du désert ( entre
rÉgypte et la Syrie), la Palestine et le re^te de la Syrie, jusqu'à
Souaîdiè A|4>s(^l ^ ({ui est à Textrémité de cette mer. La cdtt
forme ensuite un coude et se dirî|^ vers le cQttohant < en passant
« auprès d'Antioche Hiftffiihîl, » atteint le détroit de Constantinople,
puis le Péloponèse (jmJ^ hii^'^ Otrante, où est Tentrée du
golfe de Venise ^ les terres de Sôcile , de Rome ; de Savone et
de Narbonne, longe les Pyrénées ob^l J^^^ , passe à Torient de
l'Espagne, puis au midi (de la Péninsule), et rejoint les deux îles?
où son point de départ a été fixé-. Là longueur de la mer de
Syrie, depuis Tuné jusqua Taulire de ses extar6mrtés, est.de 1 1 36
parasanges. U y a environ cent îles- grandes ou petites, désertes
ou habitées, que nous déorirons, s^il plaît à Dieii.
Deux golfes considérables dérivent de cette «mer. de Syrie.
L un est la golfe de Vemsè , qui commence à f est de la Galabre
A^j^ ;^^, dépendance de lltalie^ passe auprès de iamer d'Ot
trante, se dirige vers le nord-nord-nmest du côté > defiari ^^If ;
sur la côte de SaintrAnge, puis à Touest vers Ancéne, longe .les
côt» de Venise et d' Aquilée im^lifSL^I où il. se termine ; de là , toui^
nant à Test , vers les rivages de la Croatie , de la Dslmatie et de
TEsclavonie ^ , j^^^Ai^l^ k««wUd s^^ysf^ , il atteint la grande mer
où il avait commencé. La longueur du golfe de Venise, de Tume
à lautre de ses extrémités, est de i.ioo milles; il contient quinze
îles , dont six sont habitées et les autres désertes ; nous en re*
parlerons.
la Libye. Nous adoptons d'autant plus volontiers cette leçon , qu'elle s'accorde avec
le témoignage de Léon TAfricain , qui , dans la fixation des limites de TEgypte ,
platée la Libye immédiatement après le pays de Barca. Voyez Hartmann j £dHf. Afr.
pag. 5^5.
^ Ou Maraldé J^u»!^. -^ * Séleucie?
' L'auteur n'a point. encore fait mention de ces lies, mais tout porte à croire
qu'il s'agit ici d'Algéxiras et non de Cadix.
* Et non point de la Macédoine, ainsi qu'il est dit dans la version latine.
PROLÉGOMÈNES. 7
-. L^ second de ces golfes s'appelle la mer du Pont (fJ^ ; il Feuillet 4 verso.
aoipEoe^uce au détroit d'Âbidos S dont la lai^ur n'est à son cm-
bouehura que de la diataBce d'un jet de flèche, « se prolonge
« sur une étendue de troîft journées de liayigation ou de 3 00
< milles, » et passe devant Constantinoplnv auprès de laquelle sa
largeur éail de quatre milleé. Le Pont.(Euxin) s'étend ensuite vers
l'orient, attemt, du <)âté(duimidi, l^payç d'H^clée, de Sinope,
de Trébizonde, d'Achkala jlKât, des Alains ', et seicriùine là où
habitat les.KJMMw^. A cet endroit sa direotion change : les eaux
du. Font se ppiient vens. Métràba Mm-J^^ ', touèbent au pays des
Rujsusesi \ du> fierdjdn > jj^j4 » i l'ettbout^hure du Dnieper ^j^\é^
et à.^Ue du Danube^,, parviennent 'ai l'entrée du détroit de
Ccmstantînopla et longent la oôfce orientale de la Macédoine
A«,i»5iKM.4^ juaiqu'au' point d'où noib l'avons fait partir. La lon-
gueur du Posit est, de^puis ie défroit jusqu'à scm: extrémité , de
i 3 oo milles* Çh^ y compte* sii: îles, dont nous ferons une plus
ansiple awKtieo./i .^ ■ . ; ».
La^^mer de Djoi^djan et de Dilem fi^^3 {^Wj^^ est isolée et
saoa aucune oommunicaftioti avec les autres; un grand nombre
de fleuves et de cours d'eau s'y jettent. Du côté de l'occident ,
cqtte flfuer est bornée ;par i'Azerbaîdjan (^Miq^^^iet le Dilein; à
l'esté pai; le pays des Aghaazjty^l ^ ; au nord,, par celui des Kho-
sara^; au midi, pat le Tâbanstan ^\a^jj^. Sa longueur, du
G^té de la Khosarie , jusqu'à .la source du Timour j^éUI (^v^ ^ , est
* Cest ainsi du moins que j^entends le mot ««Sy ) , traduit dans la version latine
par €ehii'd*il^; le nom d'AïAe s'était conservé dans le moyen-âge. Voyec ViUehar-
d^uin.., etc. :
* Le texte^ porte A^^.r— ' C'e9t Matnga , ande^ noip de la presquile de Taman.
* Kkmê^j}] d^. — * V Abrégé ]poTle\yj^ i notre manuscrit, L^d-
* La Gûpiçnpe.. -^ ^ Oif des Gbo»es, peuple bien connu. t/
V U\.^x\ç porte^jj^^ ; mais le joa^. B. porte^j^ji»^.
* Le ins. i\? 334 porte A*in-Elbam rr^ît <^y-i»«
8 PROLÉGOMÈNES.
Feuillet h verso, de 1 ooo miiies , et sa largeur , depuis la côte de Djordjan jus-
qu'à Tembouchure du Volga, de 65o milles. On y compte quatre
îles dont nous parlerons ci-après, ainsi que des autres mers
indiquées plus haut, lorsque nous ferons la description détaillée
des pays et des habitants.
Ces mers contiennent diverses espèces de poissons, d'animaux
et de choses curieuses, dont nous ferons également mention,
s'il plaît à Dieu.
« Maintenant que nous avons terminé la description abrégée
« de la figure de la terre et sa division en climats ; celle de ses
< mers , dont nous avons fait connaître l'étendue et les limites , et
« celle des rivages , dont nous avons indiqué sommairement les
(T noms et le» habitants, nous liions commencer à décrire les sept
« climats, les pays, les peuples et les raretés qu^ils contiennent,
t climat par climat et contrée par contrée , sans rien omettre de
« ce qui concerne les chemins et les routes, les distances en
« parasanges et en milles, le cours des fleuves, la profondeur des
« mers, les moyens de communication dans les déserts, le tout
« expliqué dans le plus grand détail et avec tout le' soin pos*
« sible.
« Lorsque nous avons voulu tracer les noms des villes et indi- ^
« quer les distances, nous nous sommes aperçu que chaque cli-
« mat devait, & cause de sa longueur, se subdiviser en dix sections
« proportionnées , soit en latitude , soit en longitude , et que
« toutes les villes , les pays , les lieux habités , devaient être indi-
« qués dans chaque section, de telle manière que le lecteur pût,
« d'un, coup d'oeil et sans peine , acquérir la connaissance des
« voies et des peuples , et s'assurer de la justesse de ses obser-
« vations. Le nombre des tableaux suivants ^ s'est donc élevé à
' Ces tableaux ou cartes géographiques maYiquaient dans le premier manuscrit;
mais nous avons été assez heureux pour les retrouver, au nombre de soixante-neuf
(sans compter le planisphère), dans le manuscrit dont la Bibliothèque du roi vient
PROLÉGOMÈNES. 9
soixante et dix, sans compter les deux extrémités, dont Tune
forme la limite des lieux habités du côté du sud et la majeure
partie de ceux que Textrême chaleur et laridité rendent entiè*
rement déserts, etTautre, la limite des lieux habités du côté
du nord , où le froid excessif produit un semblable e£Pet. Au
moyen de cette méthode, le lecteur verra dans les tableaux
la situation véritable et la forme exacte des pays; mais il lui
resterait à connaître Tétat des contrées, la conformation, les
habitudes, le costume des habitans, les routes frayées, ainsi
que les distances en imlles et en parasan^s, et les curiosités
dont Texistence a été attestée par les voyageurs , les marins et
les historiens. D'sfprès cela, no\is avons jugé convenable de
faire suivre chaque tableau de la description des lieux qu*il
indique ; et c'est ce que nous nous proposons de faire dans le
présent ouvrage , autant que nos forces pourront nous le per«*
mettre, et en implorant le secours divin. >
Feuillet 4 verso.
Feuillet 5 rectp.
de fiiire racquisition. Elles existât ëgf^emeai daoft les exemplaires de la Géogra-
phie d^Édrisi ^i se conservent à Oxford. On peut consulter à ce sujet Hartmfoip ,
Edris. Afr. pag. Lxxii , et M* Walckenaêr, Biographie universelle, article Edrisi,
PREMIER CLIMAT.
PREMIÈRE SECTION.
Afrique oocidentaie. — Oulil. -^ Sa}a. — Tokrour. -<»- BerÎM. — Lemlem. -«•
Pays des noirs.
l«Vi«*MWMa^Bi<«
Ce climat commeoce à Touest de la mer occidentale, quW
appelle austt la mer des ténèbpes. C'est 1:6116 au-^delà de laquelle
Feuillet 5 recto, personne ne sait ce qui existe; li y a deux îlesy aonmées les Iles
Fortunées, d'où Ptolémée commence à compter les longitudes.
On dit qu'il se trouve dans chacune de ces îles un tertre cons^
truit en pierres , et de cent coudées de haut. Sur chacun d'eux
est une statue en bronze qui indique de la main l'espace qui
s'étend derrière elle. Les idoles de cette espèce sont, d'après ce
qu'on rapporte, au nombre de six. L'une d'entre elles est celle
de Cadix, à l'ouest de l'Andalousie; personne ne connaît de
terres habitables au-delà.
Dans cette section « que nous avons tracée » sont les villes
de Amlil JuJUI \ de Sala V^i-, de Tokrour j^ji^y de Daou j^, de
Bericha ^^j^ ^ et de Modrah ùjù^. Elles appartiennent au pays
de Maghraouat »jIj-m ^ du Soudan. L'île d'Oulil est située dans
la mer *, non loin du rivage. C'est là (dans cette île) qu'on
' Certainement d'après le nouveau ms. Oulil. JuJ^I — * Pour Berisa.
* Le ms. n^ 334 porte Mourah «13^, et Maghzara ùj\yjuê ou Makzarah ùj\yL9*
* Voyez , au sujet du problème géographique que présente la situation d'Oulil ,
PREMIÈRE SECTION. Il
trouve cette saline si renommée , la seule qu!on connaisse dans Feaiiiet s recto
le pays des noirs. On en tire le sel qui se transporte dans toutes ouliu
ces contrées au moyen de navires venant de l'île où s'opère
le chai^ment du sel, et d'où dn le dirige vers l'embouchure
du Nil, située à une journée de distance \ et ensuite vers Amli
jUtI, Bokroiir j^^o ^, Bericha (^t^, Ghana asU et autres pays
du Wangara «^UUI^ , Kaougha Aà^ et autres pays du Soudan ,
qui pour la plupart n'ont d'autre eau pour s'abreuver que l'eau
du Nil et <ïelle des rivières qui se jettent dans ce fleuve. Le reste
des contrées qui avoisinent le Nil est désert et sans habitations;
il y existe èepéndant des mares d'eau de pluie qu'on rencontre
après deux, quatre, cinq ou douEC journées de marche, sem-
blables à celles du désert situé sur la route de Sedjelmasa nL^L^
À Ghana , et où l'on ne trouve de l'eau qu'au bout de quatorze
jours de marche , en^orte que les caravsoies sont obligées d'en
porter dans des vsdses à dos de chameau. Il y a beaucoup de lieux
pareils dans le Soudan, dont la majeure partie se compose de
sables soulevés et transportés çà et là par les vents : pays aride
et où la chaleur est extrême , tellement que les habitants du pre-
mier climat , du second et d'une partie du troisième , brûlés par
le soleil, sont de couleur noire et ont les cheveux crépus, con-
trairement à ce qui a lieu oheas les peuples qui vivent sous le
sixième et sous, le septième climat* De l'île d'Oulil à la ville de
Sala, on compte seize journées de marche.
Sala est située sur la rive septentrionale du Nil. C'est une ^ala.
ville populeuse et im lieu de réunion pour les noirs. On y fait
un bon commerce et les habitants sont courageux. C'est une
dépendance du Tokrouri , prince puissant qui possède des escla- .
Hartmann, Edrisii Africa, pag. 3o. B est bien évident que par iVi7 Tauteur entend
le N3 des noirs.
' Le texte porte ^^ wçS ; une jonraée de navigatioQ ou cent iniBes.
' Lisez Sala et Tokrour.
a.
Feuillet 6 recto.
TOKROUR.
Feuillet 5 verso.
BEIUSA.
LEMLBM.
12 PREMIER CLIMAT.
ves et des troupes, et qui est connu par ia fermeté, la sévérité
et ia justice de son caractère. Son pays est sûr et tranquille;
le lieu de sa résidence et sa capitale est la ville de Tokrour,
située au midi du Nil, à deux journées de marche de Sala, sent
par terre, soit- par le fleuve.
Cette ville de Tokrour est plus grande et plus commerçante
que Sala. Les habitants de Textrême Afrique occidentale y por-
tent « de la laine ,' » du cuivre , < des coquilles marines \ » et en
retirent de Tor « et des esclaves. » Les habitants de Sala et de
Tokrour se nourrissent de dhorra ^ , de poisson et de laitages ;
leurs troupeaux se composent de chameaux et de chèvres. Les
personnes du commun se vêtent de peaux de mouton, et
portent sur leurs têtes des bonnets de laine; les gens riches
portent des vêtements de coton et le voile ^. De Sala et de Tok-
rour à Sedjelmasa, on compte quarante jfumées de marche de
caravane. Le pays le plus voisin, du côté de Lamtouna juyl du
désert, est Arca iji ^; on compte entre ces deux pays vingt-cinq
journées. On s'approvisionne d'eau pour deux , quatre , cinq ou
six jours. De même, de TUe d'Oulil à Sedj^elmasa, on compte
environ quarante journées, et de Tokrour à Barisa (^m*^, située
sur le bord du Nil à l'orient, douze journées.
Berisa est une ville petite, non entourée de murs; ses ha-
bitants sont marchands ambulants. C'est un lieu très-peuplé, qui
qui est sous la dépendance du sultan de Tokrour. Au sud de
Berisa 9 est le pays de Lemlem Jk-l* éloigné d'environ dix jour-
nées. Les peuples de Berisa, de Sala, de Tokrour et de Ghaiia
font des incursions dans le Lemlem, réduisent en captivité les
habitants, les transportent dans leur propre pays, et les vendent
aux marchands qui y viennent, lesquels les font passer ailleurs.
^ yyJl' — ' Espèce de grand millet (Holcus). Le texte porte •j^.
* £l-niazar j^m , d*où dérive le mot itaUen m^zzaro.
* L'Abrégé porte Azka ^1.
PREMIÈRE SECTION. 13
Il n'y a dans tout le Lemlem que deux villes, qui ne sont pas
plus grandes que des bourgs. L'une d'elles s'appelle Mellel JU,
et l'autre Daou ^à. Elles sont éloignées l'une de l'autre de quatre
journées. D'après ce qu'on rapporte , les habitants sont juifs , et
pour la plupart plongés dans l'ignorance et dans l'impiété. Lors-
qu'ils sont parvenus à l'âge de puberté , ils se stigmatisent la
figure et les tempes au moyen du feu. Ce sont des signes qui
servent à les fiedre reconnaître « eux et leur patrie. » Toutes les
habitations sont construites sur les bords d'une rivière qui se
jette dans le Nil. Au-d^à du Lemlem, vers le sud, on ne con-
naît pas de pays habité. Celui de Lemlem toudie du côté de
l'ouest au Maghaara •JlyL^, à l'est au Wangara •j\ij^^ au nord au
Ghana ajL», au sud à des déserts. La langue des habitants du
Lemlem diffère de celles des Maghzariens et des Ghaniens.
De Berisa à Ghana', on compte douze journées. Berisa est
située à mi-chemin vers Sala et Tokrour. De Berisa à Oud-,
^acht iShjBkà^y\ douze journées. Cette dernière est au nord de
Berisa.
On ne voit dans le pays des noirs aucuns firuits, ni frais ni
secs, autres que les dattes provenant de Sedjelmasa et du pays
de Zab v!pl ^^» qui sont apportées par les habitants du désert
de Wardjelan (^i^l^l^. Le Nil coule dans cette contrée de l'orient
à l'occident. Le roseau orientai , l'ébénier, le cèdre, le saule
et diverses sortes de tamarisc croissent sur les bords du fleuve
en forêts épaisses; c'est là que les bestiaux habitent et qu'ils se
mettent à l'abri de l'excessive chaleur. On y voit des lions, des
girafes, des gazelles, des hyènes ^, « des éléphants, » des lièvres
et des belettes.
Il y a dans le Nil diverses espèces de poissons, soit grands,
' Notre texte porte mUa/^ * àLaiprèB Léon rAfincain , liv. 9 , pag. 38a , c est
une bête féroce qui dévore les cadavres durant la nuit.
Feailiet 5 vei'so.
PATS DES NOIRS^
14 PREMIER CLIMAT.
Feoiiiete recto, soit petîts y dont la plupart des noirs se. nourriâsent; Us les pè-
chent et les salent; ces poissons sont extrêmement huileux et
épais.
Les armes dont ces peuples font usage sont Tare et les flè«
eh es ^ ; c'est sur elles qu'ils fondent leur sécurité. Ils s^ servent
aussi de massues qu'ils fabriquent de bois d'ébène avec beau-
coup d'art et d'intelligence. Quant aux arcs, aux flèches et aux
cordes d'arc ^, ils les tirent de l'espèce de roseau nommée
« cherki «^^t. > Leurs maisons sont construites en terre., « les
« pièces de bois larges et longues étant, rares parmi eux. » Ils
se parent d'ornements en cuivre ^ dé. coquilles marines , de cot*
liers de verre, de graines, de pierres nommées la'ab ul cheikh
^^^t V'^^ 6t de diverses espèces de faux onyx fabriqués avec
du verre. Ce que nous venons de dire de leurs mœurs et cou-*
tûmes, et de leur manière de se nourrir,, de se désaltérer, de se
vêtir et de s'orner, s'applique à la majeure partie du pays des
noirs , pays extrêmement aride et brûlant. Quant à l'agricultiu^e ,
ceux qui habitent des villes, cultivent l'oignon, la courge, le
melon d'eau, qui deviennent d'une grosseur énonne. Us n'ont
guère de blé ni de céréales autres que le dhorra, dont ils reti-
rent une espèce de boisson. Leiu* principale nourriture consiste
en poisson et en chair de chameau séchée au aoleil.
Notre manu3c. porte i:;»UMUM^t mot dont le sens nous est inconnu ; <m lit dans
V Abrégé, comme dans le ms. B., cj
En arabe wjj, en hébreu "nn*.
DEUXIÈME SECTION.
15
DEUXIÈME SECTION.
Suite de I*Âfrîque centrale. — Mellel. — Ghana. — Wangara — Tirki. —
Marasa. — Samghad. — Gharbil.
Les villes comprises dans cette section sont Mellel JU, Ghana
ajU, Chermi ^jm ^. Marasa Km\jA, Saghmara «^Ujum, Amara •jL»^
Gharbil Ju^ et Senieghda «JoUfW. « Quant à la ville de Mellel,
« qui dépend du pays de Lemlem , et que nous avons mentionnée
« plus haut', c'est une ville qui n'est ni considérable , ni en-
« tourée de murs; elle est construite sur une colline de terre
« de couleur rouge, et forte par sa position. Les habitants s'y
« mettent à l'abri des attaques des autres noirs ; l'eau qu'ils boi*
« vent sort d'une montagne située au milieu de la ville; mais,
« loin d*être d'une douceur parfaite, cette eau est très-saumâtre.
« A l'ouest de Mellel et sur les bords de ce cours d'eau jusqu'au
«I point où il se jette dans le Nil , on trouve plusieurs peuplades
« de nègres qui vont tout nus, et qui se marient sans dot et sans
« légitime. 11 n'existe pas d'homnies qui donnent le jour à un
« plus grand nombre d'enfants. Us possèdent des chameaux et
« des chèvres dont le lait sert à les nourrir; ils mangent aussi
« du gibier et de la chair de chameau séchée au soleil; ils ont
« pour voisins d'autres peuples qui les réduisent en captivité ,
« au moyen de diverses ruses, et qui les emmènent dans leur
« pays, pour les revendre à des marchands; il en sort annuel-
' On fdutôt TirHy comme on le verra plus bas.
* V Abrégé [XMrte Abara.#^\4»;lem8. B. Ghaiara •jifjà- — * Voy. ci-dessus, p. i5
Feuillet 6 recto.
MELLRL.
Feuillet 6 recto.
GHANA.
16 PREMIER CLIMAT.
« iement un nombre considérable , destinés pour l'extrémité de
« TAfrique occidentale. Tous les habitants du Lemiem portent
« à la figure une marque (ou un stigmate) de feu; et c'est un
« signe auquel on les reconnaît , ainsi que nous l'avons déjà dit
a plus haut \ »
De la ville de Mellel i celle de Ghana la grande , on compte
environ douze journées de marche dans des sables plus ou moins
mouvants. Ghana se compose de deux villes situées sur les deux
rives du fleuve d'eau douce, et c'est la ville la plus considé-
rable y la plus peuplée et la plus commerçante du pays des noirs.
Il y vient de riches marchands de tous les pays environnants et
des extrémités de l'Occident ; ses habitants sont musulmans , et
son roi, d'après ce qu'o;i rapporte, tire son origine de Saleh,
fils d'Abdallah, fils d'Hassan, fils d'Aly, fils d'Abou Taleb; il
gouverne de sa propre autorité : mais toutefois il prête obéis-
sance au prince des croyants de la race des Abbassides; il pos-
sède sur le bord du Nil un château solidement construit, bien
fortifié, et dont l'intérieur est orné de diverses sculptures et
peintures, et fenêtres vitrées; ce château fut construit en l'an 5 1 o
de l'hégire (i i i6«de J.-C). Le territoire et les domaines de ce
roi sont limitrophes au Wangara ou pays de l'or, dont nous
avons déjà parlé, et qui est renommé à cause de la quantité et
de la qualité de ce métal qu'il produit. Ce que les habitants de
l'Afrique occidentale savent d'une manière certaine et incontes-
table, c'est que ce roi possède dans son château un bloc d'or
du poids de trente livres et d'une seule pièce ^. C'est une pro-
duction entièrement naturelle, et qui n'a été ni fondue ni tra-
vaillée par la main des hommes; on y a cependant pratiqué un
trou, et on l'a attachée au trône du roi; c'est une chose curieuse
^ Voyez ci-dessus , pag. 1 3.
* Ceci n*a rien d'incroyable : il a été trouvé, dit-on, dans le voisinage de
des masses dor pesant 45, et même 64 marcs {EmytL au mot Or).
DEUXIÈME SECTION, 17
et une particularité unique , dont le monarque se glorifie auprès Feuillet 6 verso.
des rois du Soudan. Du reste , ce prince passe pour être le plus
juste des hommes; car (en ce qui touche sa conduite à Tégard
de ses sujets et la justice qu'il exerce envers eux) on rapporte ^
qu'il a des officiers qui se rendent tous les matins à cheval à son
château , chacun portant sur sa tête un tambour dont il bat. Ar-
rivés à la porte de cet édifice , ils cessent le bruit, et lorsqu'ils
sont tous réunis auprès du roi , ce prince monte à cheval , et ,
précédant sa troupe, se rend « dans les lieux les plus étroits,
« les plus mfisérables de la ville , » et dans les faubourgs. Si quel-
qu'un a & se plaindre de quelque injustice, le roi s'arrête, or-
donne qu'on répare le mal, et reste là présent,. jusqu'à ce que
l'afiaire soit terminée; ensuite il retourne au château, et ses offi-
ciers se dispersent. A trois heures après midi , lorsque la chaleur
du jour commence à tomber, il remonte à cheval , accompagné
de gardes; mais alors personne ne peut l'aborder ni s'approcher
de lui. Cet usage de monter à cheval tous les jours pour rendre
la justice, est une chose connue et certaine. ILporte un voile de
soie pour se draper, ou un manteau pour s'envelopper et se cou-
vrir , des caleçons et des souliers garnis de courroies , « soit
• quand il marche à pied, soit quand il monte à cheval ^. » Il
se pare de beaux ornements et de riches habits, qu'il fait porter
au-devant 4^ lui les jours de fête. 11 a plusieurs bannières *,
mais il n'a qu'un seul drapeau. Il se fait précéder par des élé-r
phants , des girafes et jpar d'autres animaux sauvages des espèces
qu'on trouve dans le Soudan. Ces peuples ont, dans le Nil, des
barques solidement construites, dont ils se servent po]ur la pêche,
et pour communiquer d'une ville à l'autre. Les vêtements des
habitants de Ghana sont le manteau et la fouta ^ , « obtfcun sui-
' Notre texte porte a,^ ^j^ aaO^ i
* Benoud, pluriel de bend: *«* espagnol bandera.
* ScMte de vétpex»!^ ou de ceinture ; en espagnol ybUa et en provençal/oon^ia.
3
18 PREMIER CLIMAT.
Feuillet 6 verso. « vant SCS facultés. > Le pays de Ghana touche du côté de Touest
à celui de Maghzara, à Test au Wangara^ au nord aux plaines
désertes du Soudan et des Beil>ers , au sud au pays des infidèles
du Lemlem et autres.
wANGAit\. Depuis la ville de Ghana jusqu'aux {»*emières terres du Wan*
gara, on compte huit journées. Ce dernier pays est celui qui est
renommé à cause de la quantité et de la bonté de Tor qu'il pro*
duit. II forme une île de 3oo milles de longueur sur i5o de
lai^e, que le Nil entoure de tous cotés et en tout temps. Vers
le mois daout, lorsque la chaleur est extrême et que le Nil est
sorti de son lit, Tîle ou la majeure partie de Tile est inondée
durant le temp3 accoutumé ; ensuit^, le fleuve commence à dé-
croître. Les nègres de tout le Soudan.se rassemblent, et viennent
vers cette contrée, pour y faire des recKerchea, durant tout le
temps de la baisse du Nil; chacun ramasse la. quantité d'or,
grande ou petite, que Dieu lui a accordé^, ^ans que ptersonne
soit entièrement privé du fruit de ses peines. Lorsque le fleuve
est rentré dans son lit, chacun vend Tor qui lui est échu en
partage^ et ils se le revendent les uns aux. autres. La majeure
partie est achetée par les habitants du Wardjelan xj'^^J^ t et
par ceux de Textrémitè de T Afrique occidentaie, où cet or est
porté dans les hôtels des monnaies, frappé en dinars, et échangé
dans le commeroe. contre des ^ marchandises. C'est ^insi que la
chose se pa|sse tous les ans» % C'est la principale production du
« pays des noirs: grands et petits, ils en tirent leur subsistance.
« Il y a dans le pays du Wangara des villes flonssan;tes. et des
« forteresses renommées. Ses habitante sont riches ; ils poasè^
*» dent de l'or en abondance , et reçoivent les productions qui
« leur somA apportées des autres parties les plus éloignées de la
« terre. Ils se convient de manteaux, de voiles et d'autres sortes
« de vêtements ; ils sont entiëreuiont noirs. »
TiRKi. Au nombre des villes du Wangara ^t celle x)i» Tirki 4^ , qui
DEUXIÈME SECTION. 19
est très-grande. « Quoique populeuse, elle n'est pas dans un
état florissaiit ni prospère. Elle est sous Tobéissance du roi
dé Ghana, au nom duquel on fait TinVocation ( la khotba), et
au nom duquel on gouverne. De Ghana à Tirki, six journées de
marche en isuivant le Nil ; » de Tirki , à Marasa , six journées.
« Marasa a*«I^ est une ville de médiocre grandeur, trè^
peuplée, très-comnfierçante et dont les habitants sont indus-
trieux. Elle est située sur le bord septentrional du Nil , dont
ils boivent les eaul ; il y croît du riz , du dhorra ^ et beaucoup
de grains; les habitants se livrent au négoce. La base de leur
nourriture est le poisson qu'ils pèchent ; ils font le commerce
de l'or. ■
De la ville de Marasa à celle de Saghmara «jUjU. six jour-
nées.
ff En se dirigeant de Marasa et de Saghmara vers le nord
« par le désert, on trouve une peuplade qui se nomme Beghama
« a^\à9 ; ce sont des Berbers nomades qui ne résident en aucun
« lieu, et qui font paître leurs chameaux sur les bords d'une
«rivière venant du côté de l'est, et se jetant dans le Nil.
« Il y a dans ce pays beaucoup de laitages , qui servent à la
« subsistance des habitants. » De Saghmara à Samghada àù^^^w ,
huit journées ; cette ville de Samghada est très-agréable et située
sur les bords d'un fleuve d'eau douce. De là à Gharbil cX^j^,
on compte neuf journées. De Saghmara à Gharbil, six journées,
en se dirigeant vers le sud.
« La ville de Gharbil est située au bord du Nil ; ses habitants
Il se vêtent de laine. Elle est agréablement placée au pied
c d'une montagne qui domine cett^ ville du côté du midi ; ses
« habitants boivent de l'eau du Nil, se. nourrissent de dhorra ^,
Feuillet 7 reclo.
MAnASA.
SAMGHADA.
GHARBIL
' Le ms. B. porte : lUo U^U^ JÂJL i
une nourriture excellente. >
' leî se trouve une répétition évidemment fautive.
« dont le grain très-gros fournit
3.
Feuillet 7 rçcto.
20 • PREMIER CLIMAT.
<t de poisson et de laitage, et se livrent au commerce des di-
« vers objets qui ont cours parmi eux. » De Ral)il J^hj^j , en se
dirigeant vers Touest, à Ghàiara «^W^^ onze journées. « Les
« habitants de ce dernier pays montent de très^beaux chameaux. >
Cette ville de Ghaiara est située sur le bord du Nil ; elle est en-
tourée d'un fossé. Ses habitants sont nombreux et braves. « Ils
n font des incursions dans le pays de Lemlem , d'où ib enlèvent
« des captifs qu'ils emmènent chez eux, et qu'ils vendent aux
« marchands de Ghana. Entre Ghaiara et Lemlem, on compte
« treize journées. Ces peuples montent des chameaux excellents ;
« ils s'approvisionnent d'eau, marchent de nuit, arrivent de jour,
« se livrent au pillage, puis retournent dans leur pays avec le
« B(Mnbre des esclaves du Lemlem qui, par la permission de
« Dieu, leur sont échus en partage. De Ghaiara à Ghana, on
compte onze journées, durant lesquelles on trouve peu d'eau.
Tout le pays dont nous venons de parler x>béit au sultan de
Ghana. « C'est à lui qu'ils payent les impots, et c'est lui qui les
« protège. •
' Le ma. B. porte Gharbîl Jk^ut^ et Ghoonara «^U^ ; sur la carte géographique
on litGhoubaraô
TROISIÈME SECTION.
21
■ t ■ 1 1 1 *-
TROISIÈME SECTION.
Suite de TAfrique centrale. — Kaougha. — Berbers. — Koukou. ** Lemlemèh.
— Zaghawa. — Mathan. — Nouabé. — * Femmes Nubiennes*
Les villes les plus renommées de cette section sont Kaougha
È^S", Koukou ^^ j Lemlemèh aW , Zaghawa •>'— J^J> , Fanan
ybl* ^ Alhamy ^ S Nouabié A^Iy *, et Tadjira •j^b \
Kaougha est située .sûr le bord septentrional du Nil, dont ses
habitants boivent les eaux. C'est une dépendance du Wangara,
mais quelques-uns d'entre les noirs la placent dans le Kanem
^^^^. C'est une ville bien peuplée , non entourée de murs , com-
merçante, industrieuse, et où Ton trouve les produits des arts
et métiers nécessaires à ses habitants. Les feimnes de ce pays se
livrent à l'exercice de la magie, et l'on dit quelles sont très-
versées, très-habiles et très-renommées dans cet art. De Kaougha
à Samghada, on compte dix journées en se dirigeant vers l'ouest ;
de Kaougha à Damghala Am^ , ub mois ; de Kaougha à Chameh
A^^, moins d'un mois; de Kaougha à Koukou, en se dirigeant
vers le nord, vingt journées de marche de chameau.
« Le chemin passe à travers le pays de Beghama. Les Begha-
■ miens sont des Berbers noirs, brûlés par le soleil, ce qui a
« changé la couleur de leur peau. Us parlent la langue berbère ,
c sont braves, et boivent l'eau des puits qu'ils creusent de leurs
' liatfaan ^bU i d'après Hartmann ; Manan ^bU t d'après le ms. B.
* Ou plutôt Addjemy ^^\ t d'après les mss. B. et 3<'i4*
* Ou Nouabé a«I^. — * Ou Tadjoua a^^b. d'après le ms. B.
Feuillet 7 recto.
KAOUGHA.
Feuillet 7 \erso.
KOCKOU.
22 PREMIER CLIMAT.
« mains dans la terre ^ d'après la connaissance qu'ils possèdent
« des sources : c'est une chose éprouvée et connue d'une manière
« certaine. »
« Un voyageur digne de foi rapporte qu'en parcourant le pays
« des noirs, il y a environ vingt ans, il pénétra dans ce pays,
« c'est-à-dire dans le pays de Beghama; qu'il y vit un de ces
« Berbers marchant avec lui dans un terrain sablonneux,. désert,
« et où il n'existait aucune trace d'eau ni rien de semblable;
« que le Berber prit une poignée de terre, l'approcha de son nez,
« et l'ayant flairée , se mit à rire et dit aux voyageurs de la cara-
« vane : Descendez, l'eau est avec vous. Ceux-ci descendirent,
« déchargèt^ent leurs bagages , entravèrent leurs chameaux et les
n laissèrent paître. Alors le Berber se dirigea vers un certain lieu ,
« et dit : Creusez ici la terre. Les hommes (de la caravane) se
« mirent à l'œuvre, fouillèrent à moins d'une demi-brasse, et
« trouvèrent de l'eau tirès-douce, ce qui les étonna beaucoup.
« Ce fait est notoire et connu des marchands du pays, qui s'en
« entretiennent souvent. Sur la route dont nous venons de par-
« 1er de Kaougha à Koukou, par le pays de Beghama *-»l«^, on
« voit deux citernes sans eau, éloignées l'une de l'autre de cinq
« à six journées de distance ^ »
La ville de Koukou ^S^ est l'une des plus renommées du
pays des noirs; elle est grande, située sur le bord d'une rivière
qui , venant du côté du nord , passe par Koukou , et dont les eaux
servent aux besoins des habitants. Plusieurs d'entre les noirs
affirment que cette ville est située sur les bords d'un canal ;
d'autres disent que c'est sur une rivière qui se décharge dans
le Nil : mais ce qu'il y a de plus certain , c'est qu'avant d'arriver
' Ce passage a été transcrit en arabe par Hartmann , pag. lxxii , d'après un fac-
simUe pris sur le ms. n*> 487 de ia biblîo^. d*Oxford , rapporté <le Syrie par Pococke.
Lems. dont a est question . ayant été transcrit en 906 de l'hégire (i5oode J.-C.).
est de i55 ans plus récent que le n6tre.
TROISIÈME SECTION. 25
à Koukou, cette mière coule duiaol un grand nombre de. jouii,
■
et qu'easuite elle se perd dans des plaiaes de sable et des dé-
serts, de même que TEtjqpkrate, qui traverse rirâc.; mais la
perle de. ce dernier a lieu dans ies imfurais des Nabathéens ^
Au surplus^ le roi dé la.\âlle de Koukou est absolu et in-
dépendabt; il a beaucoup idéi dome8ti({ues^ de reveiius^ d'offi-
ciers et de ^oldati^ ; il s*entoure d'un grand éclat, et d'un gralid
appareil. Ces peuples monlei|t de&cb^^mu^ et desxbameaiixv et
ils soiit ttès^redoutables et supéii^ui» en force à ieiiJns ^ iKiisins.
Les habitants 4^ Kdukou se servent de peaux pourcoiivrir. leur
nudité; mais les marchands portent dès tuniqueé; et' . drauires
vètemehts, des ))oànéts sur lai tète et des ûiheinéntB i^or; quant
aux pèrsbinnes coiisidéria(bl)es e* notables; eUes portent le voile et
le mant^eauv.visitebt'lea marchands, ^'asseyent auprèsî dieux let
font avec eux djes échanges da jnarcfhandiéesk II croit dans le pays
de Koukou une espàoe de bcâs quon appelle bois dés sexpanls.
Ce qui caractérise ce bois:cost que, ^i otac.le place aunieseus idif
lieu où un serpent «stldiché^jb repidle^sort aussitôt, et que la
personne qui toeDrt^«e boîsopeut prendre avise la main les setv
pents sans en éprouver aucun. ijioihmi^e. Au contraire,. elle sent
nftîta*e en elle imiQ .force stq>éiîeure à celle qu^elle pbuViit avbir.
Cest une chose Mconnue pasmi les peuples de TAirique occi-^
dentale etiilu Wardjdbein, que les serpents n'approchent pas de
celui qui tient' ce bois /à sa main v ou qui le suspend, & son cou.
Ce bois peasemble an plyrèthre ?, éa ce qu il est couvert de rides
et.tortu, ma» il ^Ab couleur nbîre.
De là ville de Koukou k celle, de Ghana» on compte, un mois
et demi de marchov!et, dû même point à Leiplemèbt quatorze
journées. Cette demîèré ville: est petite ; eHe dépend du pays
* Entre Wassit et Bàssora. ' '
Feuillet 7 ^erso.
LEMLEIlàe.
* On lit dans Foriginal ULil^i et le mot pyrithreg par lequel nous lavons tra-
duit, désigne une espèce de planta, à racij^afdivaine.
Feaiiiet 7 verso.
Feuillet 8 recto.
MATHAN.
ZAGHAWA.
24 PREMIER CLIMAT.
de Kawar ^^ . « C'est un iieu de réunion où se rassemblent
« beaucoup d'individus. Il n'est point entouré de murs. Il y a
« un homme qui commande de sa propre autorité. Lemleméh
« est située sur une montagne de peu d'élévation > mais d'un
« difficile accès à cause des fossés qui l'entourent de tous côtés.
« U y a des. palmiers et des bestiaux dans le pays ; les habi*
« tants sont tout noirs ; ils boivent de l'eau des puits qu'Us sont
« obligés de creuser à une grande profondeur. Ils possèdent des
« mines d'alun de médiocre qualité , qu'on vend dans le Kawar,
« après l'avoir mêlé avec du bon alun. On transporte cette mar-
« chandise de tous côtés. »
De Lemlemèh à Mathan i^^ qui dépend du pays de Kanem,
12 journées. Mathan est une ville petite , de peu d'industrie
et de peu de commerce. Ses habitants possèdent des chameaux
et des chèvres. De Mathan à Alhamy (^ S huit journées. Cette
dernière ville dépend du Kanem; elle est très-*petite et a un
petit nombre d'habitants, d'un naturel sauvage. Gé pays avoisine
la Nubie du côté de l'est. On compte d' Alhamy au Nil trois jour-
nées en se dirigeant vers le sud, et du même lieu à Zaghawa six
joiunées. On y boit de l'eau de puits.
La ville de Zaghawa «j^) est entourée de villages peuplés où
l'on boit de l'eau de puits. Autour d'eux sont des hommes de
même race qui ont soin de leurs chameaux. Ils font un bon
commerce, fabriquent divers objets, boivent de Teau de puits,
se nourrissent de dhorra, de viande de chameau séchée, du
poisson qu'ils peuvent prendre, et de laitages qui sont très^
abondants parmi eux. Ils s'habillent de peaux tannées. Ce sont
les coureurs les plus agiles d'entre les noirs.
De Zaghawa à Manan ^^^ ^i l^^i* journées. C'est à Manan
que réside le prince ou le chef du pays ; la plupart de ses sol-
* Voyez ci-dessus , pag. ai, note a.
* Ou peut-être Mathan. Voyez ci-dessus, pag. ai, note 1
re
TROISIÈME SECTION. 25
dats sont nus et armés d'arcs et de flèche. De Manan à Ta*
djera ù^h i3 journées. Ce^ ià capitale des TadjerinsS peuple
infidèle, sans croyance aucune, et dont le pays touche à la
Nubie. Semnah a*^^ est une petite ville qui dépend de ce pays.
Diverses personnes qui ont voyagé dans le Kawar rapportent
qu'un chef nommé Belac o^ ^ commandant au nom du roi de
la Nubie, s'est rendu à Semnah, la ravagée et en a dispersé
les habitants de tous cdtés. Cette ville est acthellement ruinée.
De Tadjera à Semnah, 6 journées. De Tadjera à Nouabé *#!>»,
1 8 journées. C'est de cette ville que la Nubie tire son nom ^.
c Elle est. petite, mais très -peuplée. Ses habitants se vêtent
« de peaux tannées et de manteaux dé lain'e. De là au Nil, on
« compte quatre journées. On y boit de l'eau de puits; on s'y
« nourrit d'orge et de dhorra ; les 'dattes y sont apportées du
« dehors, mais le laitage y est abondant. Les femmes y sont
« d'une beauté ravissante (littéralement, de phénix) et circon-
« cises. Elles sont d'une bonne race , qui n'est aucunement la
« race des noirs. Dans toute la Nubie, les femmes sont d'une
« beauté parfaite; elles ont les lèvres minces, la bouche petite,
« les dents blanches, les cheveux lisses et non crépus. On ne trouve
« aucune chevelure comparable à celle des Nubiennes, ni dans le
« Maghadera «j^U* i^* ni dans le pays de Ghana, ni ailleurs,
« comme par exemple chez les Kanemiens (habitants du Kanem),
K chez les Zendjes, les Abyssins, et les habitants du Bodja «Vi^l ;
« on dit que cette beauté de la chevelure est une chose particu-
« lière aux Nubiennes. Au surplus, il n'est point de femmes qui
« leur soient préférables pour le mariage ; c'est ce qui fait que le
« prix d'une esclave de ce pays s'élève jusqu'à 3oo dinars ou en-
* Ou Tadjwins ^w^f^b^B^près ie ms. B.
' Le ms. B. porte : ^^ 4;Aiâ^L« « ie chef du lalac »
' Voir sur Nouba, le voyage de M. Cailliaud , t. m, pag. 310.
* Le ms. B. porte d«5\jLt-
Feuillet 8 recto.
NOCABÉ.
Feuillet 8 verso.
26 PREMIER CLIMAT.
> viron, et c'est à cause de ces qualités que les princes de
« l'Egypte désirent tant en posséder , et les acbète&t à des prix
« très^levés, afin d'en obtenir des enfants beaux et gracieux
« comme leurs mères. On raconte qu'un vizir d'Andalousie,
« ndmmé Abou'l Hassan el Masshafy» possédait une de ces Nu-
it biennes telle qu'on n'en n'avait jan\ais vu de pareille, sous'k
< rapport de l'élégance de sa taille, de b beauté des joues ^ de
« la grâce du sourire, enfin une beauté accomplie. Ce vizir
« était tellement amoureux d'elle , qu'il ne pouvait presque pais
« la quitter. Il l'avait achetée 2&0 dinars marabouts. Indépen-^
« damment de toutes les perfections dont cette fille était ornée ,
« elle parlait de matùére à ravir d'admiration ceux qui l'écdu-
« taient, soit à cause die la pureté de son accents soit ^ cause de
« la <loûceuT de sa prononciation. Ayant été élevée en Egypte ,
« elle s'était singulièrement pezfectionnée sous tous les rapports. »
« De la viUe dé Nouabé à celle de Kousa a^jI^, on compte huit
« petites journées. «
•
QUATRIÈME SECTION.
27
«i**i^«
'■II.
QUATRIÈME SECTION.
Suite de TAfiîqoe centrale. — Sources et poissons du NU. — Kousa. — Dongo)a.
•— iGalwa. -— iUouan , oasis. — * Mariuta.
Cette section cpippreoct la description de la Nubie, d'une
partie de TAbyssinie, du reste du pays des Tadjerins^ et d'une
partie des oasis intérieures, aLâ.|4>JI 4â»Wi^i .
Les résidences les pliis connues et les villes les plus renom-
mées sont, dans la Nubie,- Kousa f^^ ^ Aiwa •^^y Dongola
iUi>, Bilac ou Boulac ^3)l^\ Soula à^^^ : Dans TAbyssinie,
Markbada aIsS^ et el Nedja a «^l^t. Dans les oasis et dans une
partie dje TEgypte supérieure , Asouan ^S^Ji et Anfbur el-Radini
Cest à cette section qu appartient le lieu où s'opère la sépa-
ration des deux branches du Nil ; c'est-à-dire i "" du Nil d'Egypte ,
cpii traverse ce pays« en coulant du sud au nord; la plupart des
yiUes de l'Egypte sont bâties sur ses bords et dans les îles que
forme ce fleuve; et 3** de la branche qui coule à partir de l'est,
et se dirige vers l'extrémité la plus reculée de l'occident; c'est
sur cette branche du Nil que sont situées toutes ou du moins la
majeure partie des villes du Soudan.
La source de ces deux branches du- Nil est dans la.montagme
de la Lune ^, dont le commencement est à 16 degrés au delà ^y ^
^ Kouclial£^, Gfaalva aJ^ et lalac ^^, d*aprè8 le ms. B.
* Ou de JKbmr, Voyes la Rdation de TÉgypte d*Al)d«AllAtif, traduite par M. de
* Nous B*igiioPons pas que ce mot ^^ pourrait à la rigueur sa traduire par m
dspà^et nous désirerions , pour Thonneur de notre Géographe, quetd fiH le sens
résultant de son assertion. Mais les cartes jointes au ms. B. ne laissent aucun doute
4.
Feuillet 6 verso.
SOURCES DD NIL.
28 PREMIER CLIMAT.
Feuillet 8 verso. de la ligne équinoxiale. Le Nil tire son origine de cette montagne
par dix fontaines, dont cinq s'écoulent « et se rassemblent » dans
un grand lac ; les autres descendent également de la montagne
vers un autre grand lac. De chacun de ces deux lacs sortent trois
« rivières qui finissent par se réunir et par s'écouler dans un trèa»
grand lac près duquel est située une ville nommée Tarfi ijio^
populeuse , et dont les environs sont fertiles en riz. Sur le bord
de ce lac est une idole tenant les mains élevées vers la poitrine :
on dit que c'est Masakh ^ ( ou Masnah ^umm* ), et qu'il fut ainsi
transformé parce que c'était un méchant homme.
On trouve dans ce lac un poisson dont la tête, ayant un
bec, ressemble à celle d'un oiseau; il y a aussi d'autres ani-
maux dangereux. Ce lac est situé au-dessus, mais très^près de la
ligne équinoxiale. Dans sa partie inférieure , là où se rassemblent
les rivières, est une montagne « transversale » qui sépare en deux
la majeure partie du lac, et qui s'étend ensuite vers le nord-
ouest. Il sort de cette montagne un bras du Nil qui couler du
côté de l'ouest, et c'est là le Nil du pays des Noirs, sur les
bords duquel s'élèvent la plupart des villes de ce pays. Du revers
oriental de la montagne sort l'autre bras. Celui-ci coule vers le
nord, traverse la nubie et l'Egypte et se divise, dans l'Egypte
inférieure , en quatre branches dont trois se jettent dans la mer
Méditerranée, et la quatrième dans le lac salé qui se termine
auprès, c'est-à-dire à six milles d'Alexandrie. Ce dernier lac n'est
point contigu à la mer, mais il est formé par l'inondation du Nil ;
il est à peu de distance du rivage ; nous en parlerons en son lieu ,
s'il plait à Dieu. Au-dessous de la montagne de la Lune, c'es^à-dire
dans l'espace compris entre les dix sources et les lacs, le Nil
coule vers le nord, jusqu'au point où il se déchaîne dans le grand
sur la position qu*il assigne aux montagnes de la Lune et aux sources du Nil ; po-
sition conforme aux idées dePtolémée, qui paraissent avoir été adoptées avec des
modifications plus ou moins grandes par les géographes' arabes.
I
I
QUATRIÈME SECTION. 29
iac, sur une étendue de dix journées de marche ^ Dans, le pays
qui' vieot .d'être décrit, il existe trois montagnes, dont la direc-
tion est de Test à Touest. La première , qui touche au mont de
la Lune, fut appelée par les prêtres de TÉgypte le Temple des
imatges» La seconde, qui touche à la même montagne, du côté
du nord , ii reçu Je nom de Mant d'or, parce qu'il s'y trouve
des mines de ce métal. La troisième, voisine de la seoonde,
s'appelle , ainsi que le ^ys où elle est située , la Terre des ser--
petits. Les habitants du pays rapportent qu'on y voit. des seipents
qui tuent par leur seul aspect. Il y a aussi des scorpions , gcos
comme des moineaux; de couleur noire, et dont la morsure
est mortelle. « Ceci est rapporté par l'auteur du livre des Mer-
veilles. Kedamet, auteur du livre intitulé /e> Trésor, dit que le
cours du Nil , depuis sa source jusqu'à son embouchure dans
la Méditerranée, est de 5634 milles. La largeur de ce fleuve
dans la Nubie est d'un mille, d'après ce que rapporte encoa'e
l'auteur du livre des Merveilles; cette largeur, vis-à-vis du
Caire, est de 3 milles. Dans les petits lacs, et au-dessous dans
le Nil , on trouve des crocodiles. On y trouve aussi un poisson
nommé le porc, el-kbamâr j^/^y dont le museau est plus
grand que celui du buffle ; il sort Vers les lieux voisins du
Nil, se nourrit dei végétaux qui y croissent, et retourne au
fleuve. On trouve aussi dans le Nil : i"" un poisson rond à
queue rouge, nommé el-lach «j^^.t; il est trèsK^harnu, bon
à manger, mais rare, a"* El-abarmis cr^^^t , poisson blanc à
queue rouge : on l'appelle le roi des poissons; il est très-bon
à manger, frais ou salé; il est de la. longueur d'un palme ^
et lai^ de moitié. 3° El-rai (^|pt , grand poisson de couleur
Feuillet 9 recto.
POISSONS DU NIL.
* La verdon latine ajoute : et îatitndo, qnœ inter duos panxa hcus intercipitar ah
oriente in occidentem, e$t vx itationam,
* Intervalle compriB entre lextrémité du ponoe et celle de l'index , lorsque la
main est étendue.
Feuillet 9 recto.
30 PREMIER CLIMAT.
« rouge. Il y en 3i de grands et de petits : ies graiids pèsent
enriron 3 livres. Il estbeii à manger, à peu près à l'égal de
rabarmis. d"" El-bouny <i^i >, grand poisson d un goût très^
délicat; on eb trouve du poids de 6 à lo . livres ^ plus où
moins ^ S"* Ël-iolty J^^ poisson rdnd de Tespèee du ia'£ir
j^^, qu'en trouve dans le lac de Tibériade ; il a peu d'arêtes
M est bdn à manger ; on en trouve du poids de 5 livres.
6'' E14outis o^^^XI^ poisson qu'cm jtomme el-farab f^^ en
^SyP^^^^ bon k manger^ du poids de loo lifvres, plus ou
moins ; rare. 7"" El^ebis ^ <hh^' ? poissons trè^^bon à manger,
d'un goût agréable 5 et ne ooùservant pas^ loi^qu'il est cuit,
Todeur du poisson. On l'emploie dans la cuisine de la même
manière que toute espèce de viande. Sa cludr est ferme. Il y
en a de grands et de petits. Il est du poids de 1 o livres ; il
a des écailles. On trouve ( dans le Nil ) des poissons qui n'en
ont pad. 8'' El-samous o**>^' - c*»t un poisson dont la tête
est grosse ; il est très-grand , et attcdnt quelquefois le poids
d'un cantar, plus ou inoins; on vend sa chair coupée par mor^
ceaux. g" Ël^nikariat ii>I^UU^! \ poisson long^ à museau alongé
comme le bec d'uu oiseau. 1 0° Ommou abid ® *>*^-«*^>/*l ( mère
des escikrves ) , poiston semblable au précédent et sans écailles»
1 1*" Ëi-djelbira v^9 poisson sasis écailles, du poids dVne
livre plus ou moins; venimeux, la^ Ëschai ^ JUi^l, poisson
qui porte sur son dos une arête dont la piqûre est prompte-
ment mortelle. 1 S"" Ël-ebklis (jn^aA^^^I , poisson qui ressemble
' Cyprinas binny ou bemiy (Geofl(r.-St.-Ha.) ? — * Le mé. B. porte Bdty ^, et
Afar Jkft'.
* Cest le Latus de Strabon , et le Perça nilotica Linn. ; Perça latus (Geoft.-St.-Hil.) .
Note communiquée » ainsi que la plupart des suivantes , par M. Geof[r.-St.-Hilaire.
* Cyprinus nUoticus. — * Mormyrus oxjrynchus.
* Espèce du genre monnyre.
' Ces poissons sont des Pimelodes (Geofiroy-Saint-Hilaire).
QUATRIÈME SECTION. 51
à UB serpent, et qui est v^meux. 1 4"* £l*djeri ou djevi xsj^ FeuiUet 9 verso.
ou <^>4, poisson dont le dos est noir, ayant des moustaofaes,
la tête grosse et la queue mince. 1 5* Elrra ada ' ^>U>il , pois-
son rond à écailles rudes, venimeux à un tel point que,, si
une personne le touohe , là main de cette personne reçoit
une vive secousse, et qu'elle est oMigée de lâcher prise. Il
conserve cette pibpriété ( fftcbeùse] tant 'qu il est vivant. 1 6"* El-
cafouré ou ghafouré ^, «ji^b ou «ji^UJI ^ poisson rond qui a
une peau rude et hérissée dont les femmes se servent pour
carder le Un. 1 7'' Kelah el^ma ' ^ v^ ( les chiens aquatiques) ;
il a rapparenee dun cbien de couleurs variées. nSf" Faraa el-
>ma ^ Ui' c^yi ( le dheval aquatique) ; il pessesoMe au cheval sous
le rapport du oaradère, qu'il a très-deiir&.'Ses pattes sont comme
celles de Toie; il lee contracte quand il ve4it s élever, et les
ouvre quand il veut descendre ;^ il porte une longue qiieue.
1 g"* Ël-salanfcou^ ^ j^jUS^I : 0 est «ne espèce de crocodile. Il ,
dîff&re des poissons en ce qu'il a d^s pieds, et des mains, et
dm crocodile en ce qu'il porte une queue mhbice ei arrondie,
tandisque celle du crocodile est aigûé et renflée. Sa graisse ^t
comj^ée parmi les remèdes a|ihrodi6saques, ainsi que le sel
qu'on eîttfdoie pour la conserver. Le sakankour ne se trmnre
nulle part ailleurs que dan» le Nil, depuis (ou jusqu'à Syène).
ao^ Le crocodile Elntemsab gJ»*M»Jtv^ qui n'existe non plus dans
aicun fleuve m dans aucune mer autres que le Nil d'Egypte,
il a la tête ailongéede, telle tovte, que la longueur de cette
tête est à peu près égaie k celle de If autre moitié de son corps ;
sa queue est égalemenit allongée. II a des dents au moyen des^
quelles il saisit l'homme et les animaux, mais seulement lors^
qu'il est dans l'ëau;. S est amphibie ; il descend à lierre durant
' Mahptemms eUctricus ( Geofiroy-Saint-Hîlaire).
' TetrodoikUdeataft ou Fahaka (Geoffiroy-Saiai-Hilaîi^).
* Characinm dmtax.— * ^EspAee de SyngnaÀus. »-« * Lacerta monîtor.
32 PREMIER CLIMAT.
Feaiiieft 9 verso. « le jôuT, et marche durant la nuit avec ses pieds et ses mains.
< Il a besoin de vivre à terre, mais son plus grand besoin est
« Teau. Dieu lui a suscité un ennemi puissant dans un petit
«animal, du nombre des animaux du Nil, appelé el^fechk
« ^U4lt ( ou el-mechk dL&U ) , qui l'examine et Tobserve au mo-
« ment où il ouvre la gueule ; alors il s y introduit, pénètre dans
« ses entrailles, lui dévore le foie ainsi que les intestins, et le^.
« fait périr.
« Il existe un poisson remontant de la mer salée dans le Nil;
«( on l'appelle el-boury ^ c^j^-e^' ; il est dune jolie couleur, bon
« à manger à T^al du rai, et il pèse de 3 À 3 -livres. Il en est
« un autre, venant également de la mer au Nil, et qu'on appelle
« el-schabel^ «I^UJI; il est long d'une coudée, et même davan-
« tage; il est bon à manger et très^huileux. Enfin un troisièitie,
« rémontant aussi le fleuve, et nommé es-chanbout «^^IfiJi ^:
.« c'est une variété de l'alose , si ce n'est qu^il est plus petit. Il
«1^ est de la longueur du chibir j-A4U}i ^. Au reste, plusieurs autres
« espèees de poissons pénètrent de la mer dans le fleuve. On
« prend encore dans le Nil inférieur, entre Rosette à^j et Fouah
« ùy» , une espèce, de poisson appelée sarf Oj^ ^. Il fraie k l'em-
« bouchure du fleuve^ c'est^^re au point où s'opère le mélange
f^ de l'eau douce avec l'eau salée. Ce poisson s'appelle aussi del-
*finos; c'est une petite espèce. 11 porte soûs le ventre une ex-
« croissance marquée d'une tache noire : c'est lÀ sa tête. Les
n habitants de Rosette le salent et en expédient une quantité
« considérable dans toutes les provinces de l'Egypte. Nous donne-
« rons plus loin, s'il plaît i Dieu, des détails plus circonstanciés
• sur le Nil et sur les choses curieuses qui caractérisent ce fleuve. »
Quant à la Nubie , dont nous avons déjà parlé , on compte au
* Mugicephalus — ' Espèce d^alose — VLe maaii5crit porte L^^àJt .
* Espèce voisine de la sardine. — r ' Sparus sarba (espèce de sargue).-
QUATRIÈME SECTION. 35
nombre de ses villes Kousa a^>^ rintérieure, distante de 6
journées de Nouabié A^ly. Cette viiie, peu éloignée du Nil,
est située en deçà de la ligne équinoxiale. « Elle n'est ni trè^
peuplée ni très-commerçante ; son territoire est aride et brûlant.
On y boit de Teau de puits, quoique le Nil traverse la contrée.
Elle obéit à un roi de Nubie , dont le nom est Kiamil J^^^,
nom qui passe en héritage à tous les rois de Nubie, dont la
capitale est Dongola aKaî^. Cette ville est située à l'occident ^
du Nil , sur le bord du fleuve , dont les habitants boivent les
eaux. Ils sont noirs, mais les plus beaux d'entre les noirs,
tant sous le rapport de la figure que sous celui des formes du
corps. Us se nourrissent d'orge et de dhorra ; les dattes leur
sont apportées du voisinage ; ils font usage d'une boisson ex-
traite du dhorra, et de viande de chameau fraîche ou séchée
au soleil et pilée, et qu'ils font cuire avec du lait de chamelle.
Le poisson est très«abondant chez eux. Il y a dans ce pays des
girafes, des éléphants' et des chevaux. »
Au nombre des villes de la Nubie est celle de Ghalwa «^ *\
située sur le bord du Nil, au-dessous de Dongok, à 5 journées
en descendant le fleuve, « dont les riverains boivent les eaux, et
« sur les bords duquel ils . cultivent Torge, le dhorra. et divers
< légumes, tels que le navet, l'cAgnon, le raifort, le concombre
« et le melon d'eau. L'apparence et la construction de Ghalwa,
« les mœurs et le commerce de ses habitants, sont semblables k
« ceux de Dongola. » Les habitants de Ghalwa viennent en
Egypte. La distance qui sépare Ghalwa de Boulac est, par terre,
de 1 G journées, et moins longue quand on descend le fleuve.
Feuillet lo recto.
KOUSA.
DONGOLA.
GHALWA.
' Toutes les cartes placent oette ville à rorient du fleuve, mais il y a aussi an
lieu du nom de Dongola sur le bord opposé.
* n parait, d*après la description de M. Caifliaud, que ces raciss d*anioiaux ont
dispara. Voyes le Voyage à Miroêf tom. Il, pag. a 3.
* Voir, sur Galoga Af^^Xà, le voyage de M. GaiUiaud, tom. III, pag. 71»
5
Feuillet lo recto.
54 PREMIER CLIMAT.
La longueur totale de la Nubie, le long du Nil, est de deux
mois de marche. • Les Nubiens vivent dans un état heureux, et
« se nouirrissent bien. Le bled leur est apporté du dehors, mais
« Toi^e etle dborra sonttrès-abondantschez eux. Les marchands de
« ce pays, ceux de TAbyssinie et de TEgypte se rassemblent à
« Boulac \5>^ \ lorsque la paix règne entre ces peuples. Leur ha-
« facilement se compose de tuniques et de manteamx. Le pays
« est traversé par le Nil et par le ficuve qui vient de TAbyssinie ,
« lequel est considérable, et se décharge dans le Nil, dans le
« voisinage de la viUe de Boulae. Parmi les champ» cultivés que
« renferme le pays et que baigne le fleuve , sont cettx des Abyssins
• et un grand nxmibre de villages dont nous pairlerons chaprès.
« Il ne tombe ir' Boulac ni pluie fine ni pluie d'orage, et il en
« est de même dans le reste du pays des Noirs qui dépend ^ de
«la Nubie, de TAbyssinie, du Kanem, du Zaghawaet autres où
t il ne pleut pas , et dont ies habitants n*ont reçu de la Divinité
« d'autre bienfait et d'autres moyens < d'irrigation que la crue* du
« Nil, qui leur permet de cultiver leurs terres, et d'obtenir leur
< nOYirnfture, soit en dhôri^, soit en légumes, soit en laitages,
« soit en poissons, toutes choses très-abondantes àBonlac. De
« oette ville à la montagne de Djenadii J^Lâc^, on xompte 6
■ journées par terre, et 4 en descendant le Nil*. » C'est à la
montagne de Djenadii qu'est le terme dç la navigation des noirs;
c'est de 14 qu'ils rétrogradent, ne pouvant pénétrer jusqu'en
Egypte. La cause de cette impossibilité est que Dieu a créé et
interposé cette montagne de peu d'élévation du côté de la Ni*
* Ce nom de Boulac existe dans TOasis de Selimé; Cailliaud , tom. III, pag. a46.
-t^ Les mss. n** 53A et B. portent partout ^^ , laiaL
' Ou peut-être « qui touche k la Nubie. > C*eftt à regret que je transcris ces obser-
vaiiona si contraires au témoignage des voyageurs les plus dignes de foi.
' Notre ms. présente ici une lacune sur laquelle on peut consulter la version
latine, pag. 17*
QUATRIÈME SECTION. 35
gritiei mai» trèshliaute du câté de l'Egypte. Le Nîl se ]>récipite
du haut en bas de cette montagne .par> une. cataiiracte el&ayable^
à travers des pierres et des rochers énormes. Lorsque, les oavires
des noirs sont parvenus i ce point du Nil, ils ne. peuvent passer
outoe à cause dé ce danger. Al^rs les mitrchands débarquent
leurs marchandises , les chargent à dos dé chameau y . et les
transportent à Asouan {j\y^i (Syene) par île déserU Depu^ cette
montagne jusqu'à Asouan, on compte environ la journées de
marche de chameau. « Cette villa d'Asouaci est. une place frontière
« du côté des Nubiens, qui la {^upart du temps vivent ^.paii
« (avec leurs voisins ). » De leur côté, les navires de l'Egypte ne
remontent le Nil que jusqu'à Asouan, qui est la limite du Sa'ïd
*5^-ft«^' . Cette ville ( d' Asouan ) est petite , mais peuplée ; on y
trouve beaucoup de blé et d'antres céréafe^^ de fruits,, de lé*
gumes ,. de bœufs , de gateUes , de chèvres , et autres viandes ex^
cellaites, toujours à bon marché. On y fait. le commerce des
marchandises destinées pour la Nubie. Lee environs de ce pays
sont quelquefois sujets aux incursions des cavaliers noirs connus
s(ous le nom d'el-Belïn c:^^' ^ On dit que ce sont des Grecs, qui
professent la rdlîgion chrétienne depuis le temps des Coptes,
antérieurement à l'apparition de l'islamisme, à cela près qu'ils
sont hétérodoxes et jacobites. Ils errent dans le pays d'el-Bodja
Ai-^t et l'Abyssinic, et viennent jusqu'en Nubie; ce sont des
hommes très-braves, nomades et sans résidence fixe, comme
ceux du Lamtouna ^iy!, dans les déserts de TAfirique occi-
dentale.
A l'orient d' Asouan, les Musulmans n'ont d'autre pays limi-
trophe que ia montagne d'el-Alaki i^^i au bas de laquelle est
une vallée profonde et sans eau; mais en creusant la terre on
trouve des sources abondantes. Il existe dans cette montagne des
Feiiiiiei lo yeno.
A80UAN.
* Sic. Ce mot est écrit ailleum jja^Mt elBelioan.
5.
Feuillet lo verso.
OA5IS.
MARK ATA.
Feuillet 1 1 recto.
36 PREMIER CLIMAT.
mines d*or et d'argent; diverses tribus s*y rendent « et se livrent
à la recherche de ces métaux.
Non loin d'Asouan; « au midi du Nil, > est une montagne, au
pied de laquelle se trouve une mine d'émeraudes. Elle est située
dans un désert éloigné de toute habitation. Il n'existe dans l'uni-
vers aucune mine d'émeraudes autre que celle-ci , qui est exploi-
tée par un grand nombre d'individus ; les produits de cette mine
sont ensuite exportés ailleurs.
Quant aux mines d'or (ci-dessus indiquées), elles sont situées
à 1 5 journées au nord-est d'Asouan dans le pays d'el-Bodja. A
l'ouest de cette ville, sont Jes oasis aujourd'hui désertes et sans
habitants, jadis florissantes et arrosées; on y voit encore quel-
ques arbres et des vestiges de villages ruinés. De ce point, jus-
qu'au pays de Kawar J^^ et de Koukou j^^ ^ on ne cesse de
trouver des oasis plantées de palmiers et des ruines d'habitations.
Ebn-Haukal rapporte qu'on y trouve encore des chèvres et des
moutons devenus sauvages , fuyant l'approche des hommes, et
qu'on chasse comme toute autre espèce de gibier. La majeure
partie des oasis a la même pente que le terrain de l'Egypte \
et on y voit diverses ruines d'édifices dont nous parlerons ci-
après.
De la ville de Boulac à celle de Markata a^^, on compte
3o journées. Cette dernière est peu considérable et sans murs
d'enceinte , mais très-peuplée ; on y trouve de l'orge , du poisson
et des laitages en abondance, et c'est li qu'arrivent les mar-
chands de Zalegh ^Ij, ville située sur le bord de la mer Rouge,
et dont nous parlerons en son lieu , s'il plait à Dieu.
* Cest ainsi du moins que j^entends ces mots ',yàAA ^jatl %a Jihl^
CINQUIÈME SECTION. ' 37
CINQUIÈME SECTION.
Abyssinie. — Djenbié. — Rivière» qui se jettent dans le Nil. — E3-Nedja'at.
Zalegh. — Naleti. — Batta. — Wadi-1-Alaki. — Bodja.
Cette section comprend la description de la majeure partie
de TAbyssinie iUuit ^1 , et de l'ensemble de ses provinces. Feuillet 1 1 recto.
La plus considérable de toutes les villes de ce pays est Djen- djknbié.
bié AAdUfi^ \ ville florissante, bien qu'elle soit située dans le dé-
sert et loin de tous les lieux habités. Ses maisons et ses champs
sont sur les bords d'une rivière qui traverse FAbyssinie et se
jette dans le Nil, après avoir baigné les murs de la ville de Mar-
kada aIûS^* et tfel-Nedja'at iUWJI . Cette rivière a sa source
en deçà de la ligne équînoxiale , à l'extrémité des terres habitées
du côté du midi ; elle coule au nord-ouest jusqu'en Nubie , et
décharge ensuite ses eaux dans la branche du Nil qui entoure la
ville de Boulac, comme nous l'avons expliqué. Elle est large,
profonde et d'un cours lent; c'est sur ses bords que sont les
habitations des Abyssins.
La plupart des voyageurs se sont trompés lorsqu'ils ont pris
cette rivière pour le Nil, voyant que sa crue, ses inondations
et sa diminution avaient lieu à la même époque. Bien que ce
phénomène ait lieu à une époque et d'une manière identiques,
ces personnes ont commis une erreur lorsqu'elles ont confondu
avec le Nil la rivière en question, par suite des observations
' Les mss. n° 33A et B. portent i^XAAÂff- DjenUta. Vojes sur ce nom Hartmann,
Edrisii Afric. , pag. 88. — ' Sic. ,
58 • PREMIER CLIMAT.
qu'elles avaient faites des particularités qui caractérisent le Nil ,
ainsi que nous Tavons expliqué. La vérité de notre assertion
( que ce n'est point le Nil ) est confirmée par les ouvrages qui
traitent de cette matière et pilent de cette rivière, de son cours
et de son embouchure dans un bras du Nil auprès de la ville de
Boulac. C'est ainsi que s'explique Ptolémée dans son livre inti-
tulé Géographie, et Hassan ben al-Mondar, dans l'endroit du
livre des Merveilles où il traite des rivières, de leurs sources
et des lieux où elles déchargent leurs eaux. « C'est une chose
« qui ne peut former l'objet d'un doute pour les personnes ins-
« truites , et relativement à laquelle ne sauraient errer celles qui
« ont jeté les yeux sur les ouvrages où la matière est discutée.
« C'est sur ce bras ( du Nil ) que sont bâties la plupart des villes
« des Abyssins, dont la nourriture se compose en majeure partie
« de dhorra, de millet, de haricots et de lentilles, qu'ils em-
« magasinent pour s'en servir au besoin. Cette rivière est très-
« considérable; on ne la traverse qu'au moyen d'embarcations,
« et il y a sur ses bords, comme nous l'avons dit, beaucoup de
« villages et d'édifices d'Abyssins. Au nombre de ces villages sont
« ceux de Meïda •*>»^^, de Djenbié *A*^*^, de Caldjoun {jy^^
« de Batta '^ , et autres situés dans le désert. Quant aux villes
« maritimes, elles s'approvisionnent de dattes par eau. ■
Au nombre de ces villes, il faut compter Zalegh ^!), Man-
couba xjyÂJ^ , Akent c;xJuil , et Naketi ^^b , au territoire de la-
quelle touchent les villages du désert. Tous les habitants de ces
villes se nourrissent du produit de leur pèche, de laitages, et
de céréales apportées des villes situées sur les bords de la ri-
vière dont il vient d'être fait mention.
EL-NErjA*AT El-Ncdja'dt mI^vJI est une petite ville située sur les bords de
cette rivière. Ses habitants sont agriculteurs; ils cultivent le
dhorra et l'orge dont ils se nourrissent. Le comiperce y est
peu considérable, et l'industrie à peu près nulle. On y trouve
CINQUIÈME SECTION. 39
beaucoup de laitages et de poisson^. 0» va d*elnNedja'«t k Mar*
kada aIû^, ci-dessus indiqué, en 6 jours, quand on descend
la rivière : il ett £iut plus de i o esi la. remontant. Les. banques
stot petites, k cause de ia rareté du hojis. Il nlexiste aurdelàr de
ces deux viUies^ dû côté du midi , ni habitations ni choses dignes
de' remarque/* ' ' -^ ' .
DlBirNèdja'ajt à Djenbié, & journées.
De llai^ada à Djenbiè, 8: jouméea.
Cette deirnière est, comme' nofus L'avons dit, située dans le
désert et isolée de la- terre dullivée. Ses habitapts- ne boivent que
de leau dé puit|s,* « et encore: ces* sources sënt-elles pour là pliî*
• part du teu^ps.à sec. Lamajeuve partie de la :papalatibii decqs
t oontk*ées se iîvrc àTexplbitation des iràies d'or etdiarg^nt; cest
« leur principale occupation et leur ressource la plus kpporianie.
t Ces mines sont plâcées^dans la-montagné de Soures cn;,^^'\
« laquelle est à 4 journées de Djenbié.
« De ces mines à Asouan, on compte environ i:Ô journéies ;
« et de Djenbîé à Zalegh ^*— ^l> > ^^^^ située sur les limités de
«L'Âbyssinié, environ 1 4 journées. » r:
•Zalegh est sur les bords de^la mer salée, qui touche à ceUe
de Colzoum- (la mer rouge), : Lé fend de cette mer eA telle*
ment rempli d'écuëiis jusqu'à Bâb el-»Mandeb v^VUI v^:, que
les grands bitiments n-y peiivettt' naviguer, e(b que souvent,; lors-
que le^ petits s y hasardeni, ils y périssent surpiris par la tem-
pête. De Zaiegh à U c6té de îlémen % il y ti juiMe:3oo mille».
• Zalegli ' iest une ville ; d'une étendue • peu . coiMsidérable , mais
très-peuplée. On y voit beaucoup de voyageurs étrangers , car
la phipiart d!es navires de Colzoum y abordent avec les diverses
sortes de ma)r^andises. qui conviennent à TAbys^nie. L'expor-
tation consiste « en esclaves » et eii| argent. « Quant à l'or, il y
* Le ma, B. poM cf^4;t^ Mwru*
* Notre manusc. porte (jsll'« '(aaift Tancien dopoe la vraie leçon: ^h^I-
Feuillet 1 1 verso.
ZALEr.H
Feuillet 1 1 verso.
MAKETl.
40 PREMIER CLIMAT.
« est rare. Les habitants boivent. . . .^. Us portent des yètementA
« de laine et de coton. ».
On va de Z^iegh à Manconba A^ybL* en 5 journées: par terre ,
et en moins de temps par mer. On trouve à 1 2 journées de
distance, dans le désert, une ville qui s appelle CaldjouH {^i^^i
De Mancouba à Akent «^^^1 4 journées par terre. Cette dernière
est située sur le bord de la mer au midi. Les barques d'un faible
tonnage et peu chargées peuvent seules y aborder ; car toute cette
mer, du côté de TAbyssinie, est semée d'éeueils et debas^fonds
contigus qui s'opposent à la navigation, ainsi cpie nous l'avons
dit plus haut. La ville d' Akent est ^petite, mal peuplée et pres-
que totalement ruinée. « Ses habitants se nourrissent, en ma-
« jeure partie, d'orge, de dhorra et de poisson; ils se livrent
« beaucoup à la pèche. Le bas peuple vit de la chair des co^
« quillages cachés dans les récifs sous-marins; on les sale pour
« s'en servir au besoin. »
D' Akent à Naketi ^b^, 5 journées.
« Naketi est une petite ville ou un gros bourg non entouré
de murs , mais construit sur une colline de sable à une portée
de flèche de la mer. Ses habitants voyagent peu et ne voient
aborder chez eux que peu d'étrangers, à cause du défaut de
ressources de ce pays. Les vivres et' les objets de commerce y
sont apportés ( du dehors ). Les déserts y sont stériles et les
montagnes au^si arides que celles des contrées situées plus au
sud; point de villages, point d'habitations. La seule industrie
et le seul commerce consistent dans l'éducation des chameaux. »
A 8 journées de Naketi , on trouve Batta U«# , dont le terri-
toire touche à celui de Berbera ù^jj , pays dont la première ville
est Djouah a^^, qui n'est pas très-éloignée . de Batta.
' n existe ici une omiftsion dans notre ms.; le ms. B. porte': « de Teau dé paits. »
* Ou Buketi, d'après les manuscrits n** 33/1 ^tB.
CINQUIÈME SECTION. 41
« Tous les peuples de rAbyssinie élèvent des chameaux, en
font commerce , boivent leur lait, s*en servent comme de bêtes
de somme et en ont le plus grand soin. C'est chez eux la mar-
chandise la plus estimée; il se les dérobent entre eux, et les
vendent à des marchands qui les conduisent en Egypte, par
terre et par eau.
« L'Âbyssinie confine du côté du nbrd avec le pays de Bodja
n aflkli, lequel est situé entre TÂbyssinie, la Nubie et le Sa'îd.
C'est une contrée dans laquelle il n'existe ni villages ni lieux
cultivés, enfin un vrai désert qiû sert de passée ou de lieu
de réunion pour les marchands qui se rendent à Wadi-'l-Alaki
j^LjJI (^dij, où se fait le coinmerce entre les habitants de la
haute Egypte et ceux de Bodja. Celte vallée ( Wadi-T-Alaki )
est très^peuplée et Irè^fertile.
« El-Alaki n est en soi qu'un village ou un bourg. ,L'eau qu'on
y boit et qui est douce, provient de puits. Les mines d'or,
dont nous avons *parlé plus haut et qui sont célèbres, sont
situées au milieu de ce pays, dans une plaine qui n'est point
entourée dé montagnes et qui est couverte de sables mou-
vants ^ Dans les premières et dans les dernières nuits du
mois ^, les chercheurs d'or se mettent en campagne durant la
nuit. Us regardent de tous côtés vers ce qui brille sur la terre ;
lorsqu'ils aperçoivenjt des scintillations dans l'obscurité, ils en
concluent d'une manière certaine qu'il y a de l'or dans cet
endroit. Us y passent la nuit, et, lorsque le jour survient,
chacun se met à l'œuvre dans la portion de sable qu'il a re-
connue, prend ce sable et le transporte à Nedjibé aiuu^, auprès
des puits qui s'y trouvent. Ensuite on procède au lavage dans
* AJ^uiféda fait aussi mention de ces mines. Voyez Tab. JEgypt, pag. 35 et 36 ;
mais il n entre pas dans autant de détails qae notre auteur.
* Cest-à-dire probablement ■ lorsque la lune est nouvelle ou vers la fin de son
« dernier quartier. »
6
Feuillet i a recto.
WADI- L-ALAKL
I
42 PREMIER CLIMAT.
FeuiJiet 12 recto. « dcs baquets de bois, d*où on retire le métal; puis; on le mêle
« avec du mercure et on le fait fondre. Après cette opération,
« ils se vendent et s'achètent les uns aux autres ce qu ils ont pu
« recueillir, et les marchands transportent Tor dans les contrées
« étrangères. C'est l'occupation habituelle de ces peuples ; ils ne
« cessent pas de s'y livrer, et ils en retirent leur subsistance et
« leur bien-être.
« De Wadi-'l-Alaki à Adzab c^l «x« , qui dépend du pays de
« Bodja \ on compte 1 2 journées.
« Du pays de Bodja dépend aussi le pays de Bokht «^^«^i^ ^.
« Bokht est un bourg habité ; on y trouve un marché peu sûr.
« Autour de ce pays, sont des peuplades qui élèvent des cha*
« meaux et qui en tirent la plus grande partie de leurs profits et
« leur subsistance. On n'en connaît pas dans l'univers de plus
n beaux, de meilleurs, de plus patients à supporter la fatigue, ni
« de plus rapides. Ils sont renommés en Egypte à cause de ces
« diverses qualités.
<t Entre le pays de Bodja et la Nubie, il existe un peuple très-
«brave, qu'on, appelle el-Belioun ^jyikii\. Ces hommes sont
«I méchants, audacieux; tous ceux qui Jes entourent leur sont
« soumis et les craignent. Ils sont chrétiens jacobites, ainsi que
« tous les peuples de la Nubie , de l'Abyssinie et la plupart de
H ceux du Bodja , comme nous l'avons déjà dit.
« L'Abyssinie confine du côté de la mer ( ou du fleuve ) avec
« le pays de Berbera, qui obéit aux Abyssiniens, et où Ton
« trouve un grand nombre de villages, dont le premier est Djouah
.De là à Naketi ^b on compte six journées; à Batta \J^
n ô
* Ces mots A^JI ^«1 (^ c^liV^ semblent résoudre la question élevée par Hart-
mann , qui était celle de savoir si Adab dépendait ou non du gouvernement de TE-
gypte. D'Anville, d après Abolféda (Mém. sur l'Egypte, pag. aS4)i penchait vers
cette dernière opinion.
' Le nom de ce pays est omis dans toutes les éditions et commentaires d*Edrisi.
CINQUIÈME SECTION. 45
t du désert s^pt. La ville de Batta est celle dont nous avons fait
« mention ci-dessus. Elle est située en deçà de la ligne équi-
« noxiale, à Textrcmité des terres habitées. »
6.
44
PREMIER CLIMAT.
■ I ■ ' I II I i ■ ' I ■ I I »,
SIXIÈME SECTION.
Afrique orientale. — Carfouna. — Bab el-Mandeb. — Ue de Socoira et autres. —
Côtes de F Arabie Heureuse. — Culture de Taloès. — Sana^a. — Aden. — Com-
merce de cette rille. •— Hasek.
Feuillet 1 3 verso.
CARPOUNA.
Cette section comprend la description^ du côté du midi, de»
villes de Carfouna ^yj^ \ de Markah f^j^ et d'el-Nedja <^l.
Ces trois pays dépendent de celui de Berbera, forment la
limite de ses dépendances , et sont situés sur les bords de la mer
d'Iémen. Les habitants de Berbera se nourrissent, en grande
partie , de la chair des tortues marines , « qui portent chez eux le
c nom de lebeh A^i . »
On peut se rendre par mer, en deux jours, de Djouah à Car-
founa ^. Ce pays est dominé par une haute montagne qui s'étend
vers le sud. De Carfouna à Termeh ' *^j^^ 3 journées par mer.
C'est ici que commence la montagne de Khakouî i^^ , laquelle
a sept cimes très-hautes et se prolonge sous les eaux de la mer
durant l'espace de 44 milles. Auprès de ces cimes sont des vil-
lages connus sous le nom d'el-Hadyé »^^W^ . De Khakouî à Mar-
* Le ms. n^ 33A porte Carcouna ê^jfjj.
* Je suppose que Carfouna répond au cap Guardaiui ; et Djouah , au point in-
diqué sur les cartes de d*Anv31e et de Berghaus, sous le nom de Bandel-fAgoa.
La distance indiquée autorise cette hypothèse, puisqu'on trouve en efiet 60 lieues
marines à Touverture du compas. On sait de plus que le cap Guardafiii est très-
âevé, et que la direction des montagnes dont il est formé est du nord au smd, ce
qui s*accoide parfaitement avec le témoignage de notre auteur.
' Ras Terma , ou le cap de Terma , est situé sur la côte occidentale de la mer
Rouge, à 160 lieues environ du cap Guardafui.
SIXIÈME SECTION. 45
kah\ on compte par mer 3 petites journées, et 7 par terre. Feuillet 1 1 vewo.
A a journées de Markah, dans le désert, est une rivière qui
est sujette à des crues comme le Nil , et sur les bords de laquelle
on sème du dhorra^. De Markah à el-Nedja, 1 jour et demi
par mer, et k par terre.
El-Nedja est la dernière terre dépendante de Berbera '.
D'el-Nedja & Karfouna 8 journées. El^Nedja est une petite ville
située sur le bord de la mer. De là à Bedouna a^^ <>y ^, 6 journées.
C'est un bourg considérable et très-peuplé. Les naturels de
ce pays mangent des grenouilles, des serpents et d'autres ani*
maux dont Thommë a généralement horreur. Ce pays est li-
mitrophe à celui des Zendjes ^. Carfouna et Bedouna sont
infidèles; leur territoire touche à celui des Zendjes, le long
du rivage de lajoaer^lée. Toute cette contrée a vis-à-vis d'elle,
du côté du nord, l'Iémen, dont elle est séparée par un bras
de mer de 600 milles d'étendue, plus ou moins, selon la pro-
fondeur des golfes dans l'intérieur des terres , et l'extension des
caps dans le sein des mers.
Dans cette section sont également comprises quatre îles dont
deux, situées du côté de l'orient, dans le golfe de9 Herbes
ifi^^A^ u>^ ' ^^^ connues sous les noms de Khartan {^^j^ et
de Mertan {J^^j^.
La troisième est celle de Socotra «^jJ^â^ , connue par l'aloès
qu'elle produit,* et éloignée du rivage de deux journées de navi*
gation par un vent favorable. Vis-à-vis de cette île, sur la côte
* Ce nom de Markah ou de Markat se retrouve sur les cartes.
On trouve en effet une rivière du nom de Jubo dans le pays de Markat.
Q-Nedja semble répondre au pays d*Ajan , situé sur la ix>ute du cap Guar-
dafui au Zenghebar. Ce nom d*Ajan lui-même semble être une corruption de
jH*J' ^ ( Voyei Chtest ar. de M. de Sacy , a« éd., tom. 1, pa^. 454 et 455 ; voyei
également la note insérée dans la carte de Berghaus. )
* n est probaUe que Ëedouna répond au cap Bédouin de Berghaus.
Feuillet i 7 veno
BAB-EL-UANDBB.
Feuillet i3 recto.
46 PREMIER CLIMAT.
de riémen, e6t la ville de Berbat loi^Hi 6t Hasek eL»U.\ dont
nous re|KirleTons en détail, s'il plaît à Dieti.
La quatrième île s'appelle Cabela 5M^; elle est située dans
)a partie occidentale de cette section, déserte, mais ombragée
d'arbres. On y trouve des montagnes hautes et escarpées « diverses
espèces d'animaux féroces et autres , et une source dont les eaux
s'écoulent dans la mer. Elle est quelquefois visitée par ceux
qui viennent de l'Iémen et pat les navires de Côlzoum et de
l'Abyssinie, « qui viennent y faire de l'eau. > Elle est située en
face de la forteresse connue sous le nom de Mikhlaf Hakem
^X». J>-^ sur la côte d'Iémen. De cette île à la montagne de
Mandeb v«^^, on compte q journées par mer. El-Mandeb est
une montagne environnée de toutes parts par la mer, et dont
la partie méridionale 'est la plus haute. Sa dii^ction est nord-
ouest, et sa longueur de 1 3 -milles. Celui de ses côtés qui touche
à l'Abyssinie est rempli d'écueils et d'îles qui se succèdent jus^
qu'à Zalegh, Akent et Naketi,' ensorte que cette partie de la
mer n'est pas navigable. « Au milieu de ces écueils et de ces
« îles, il existe une montagne qui s'étend transversalement jus-
« qu'auprès de Zalegh, du côté du midi ; on l'appelle Mourou-
ff keîn i^ijy^ ; elle n'est pas très-élevée au-dessus du niveau de
« la mer, mais elle la domine dans une certaine étendue : ailleurs
« elle est cachée sous les eaux ; c'est une masse continue de ro-
« chers. ■ L'auteur du Livre des Merveilles raconte qu'aucun
vaisseau garni de clous de fer ne peut passer auprès de cette
montagne sans être attiré et retenu par elle au point de ne
pouvoir plus s'en tirer. La montagne d'el- Mandeb s'étend,
comme nous l'avons dit, dans la même direction que la côte
' D'Anville a retrouvé la véritable orùiographe du premier de ces noms : c'est
Merbat ou Merbata qfàii faut Ike. Hasek se trouve aussi sur la carte dans le Djotkit
el-Hachich, ou golfe des Herbes > dont il vient d*ètre question.
' h* Abrégé porte Caœbela
SIXIÈME SECTION. 47
de riémen, et les navires de Colzoum destinés pour cette pro- FcoiMei 1 3 recto
vince ( Tlémen ) doivent nécessairement passer par- là , soit en
allant, soit au retour; car le canal est tellement étroit , quun
homme peut en apercevoir un autre sav la rive opposée. Il y a
sur le sommet de cette montagne une grotte d'où il est impos-
sible de sortir quand on y est entré , tant à cause des précipices
qui s y trouvent, que des bètes féroces qui dévorent les explo-
rateurs. Quelques personnes ayant été averties de ce danger, s'y
rendirent et boudièrent l'ouverture de Tantre avec des pierres
et de la terre, en sorte qu'on n'y peut plus pénétrer aujour-
d'hui.
Quant à Tile de Socotra ^^jhim^ elle est grande» renommée, socotra.
belle et couverte d'arbres. Sa principale production végétale est
l'arbre qui produit Taloès, et qui n'existe ni dans l'Hadramaut
^yjàà^ , ni dans Tlémen, ni dans le Sahar j^ \ ni ailleurs, ccltcrb de l'aj^o^s
aloès qui égale en bonté celui, de Socotra. Cette île est, comme
nous l'avons Ait, voisine du côté du nord et de l'ouest, de la
province d'Iémen, dont elle est une dépendance et une appar-
tenance. Elle est située en face des villes de Melipde ««xâI^
et de Monbasa ^u^^jl* , dans le Zenghebar. La majeure partie
des habitants de File de Socotra sont chrétiens; en voici la
raison : lorsqu' Alexandre eut vaincu le jroi des Perses, que ses
flottes eurent conquis les îles de l'Inde et qu'il eut tué Poar jy»
roi des Indes ', son maître Aristote lui recommanda de rechen-
chef l'île qui produit l'aloès.
Alexandre conserva le souvenir de cette recommandation, et
lorsqu'il eut achevé la conquête des autres îles de l'Inde, et
qu'il les eut réduites sous sa domination, ainsi que leurs rois,
il effectua son retour de la mer d'Inde à celle d'Oman, en
* Sic. On lit plus bas .j^ Chedjer (pag. &8) , et cest la leçon que porte cons-
tamment le ms. n® 334.
' ProbaUement Parus,
Feuillet 1 3 recto.
Feuillet i3 versow
48 PREMIER CLIMAT.
conquit les îles, et, parvenu enfin à celle de Socotra, il admira
la fertilité du teivain et la douceur de la température de lair.
D'après Tavis qu'il en donna par une lettre à Aristote , le philo*
sophe lui conseilla de transporter ailleurs les habitants de l'île ,
et de leur substituer des Grecs, en enjoignant à ceux-ci de con*
server et de soigner la culture de l'arbre d'aloès, à cause de
toutes les propriétés utiles de cette substance , et parce que , sans
aloès, il n'est pas possible de confectionner complètement les
remèdes souverains. Il pensait d'ailleurs que le commerce et
l'emploi de ce noble médicament seraient d'un grand avantage
pour tous les peuples en général. Alexandre fit donc ce qui lui
était prescrit; il éloigna les habitants primitifs de Socotra, éta-
blit dans cette île une colonie d'Ioniens auxquels il ordonna de
veiller constamment à la conservation et à la culture de l'aloès :
« ce qu'ils firent. Us restèrent sous la protection ( de ce prince et
« de ses successeurs) , et acquirent de grandes richesses, jusqu'au
« moment où la religion du Messie apparut et fut embrassée
« par ces peuples. Alors ceux de Socotra devinrent chrétiens,
« et leurs ^Is sont demeurés tels, ainsi que les autres habitants
« de l'île, jusqu'à l'époque actuelle.» Au mois de juillet, on
recueille les feuilles de l'aloès; on en extrait le suc qu'on fait
cuire dans des vases de .cuivre et autres, après l'avoir fait sécher
aux rayons du soleil; et, au mois d'août, on le dépose dans
des outres. « On le vend dans cette île par quintaux, et on
« l'exporte dans les diverses contrées que Dieu ^ créées à l'orient
« et à l'occident. C'est de cette production que Socotra tire sa
« célébrité. »
Quant aux îles de Khartan ^^
et de Martan {^y^^ dont
nous avons déjà fait mention, elles sont situées dans le golfe des
Herbes, et dépendent du pays de Chedjer ^ , où croît l'encens.
Elles sont dans un état florissant, habitées par une peuplade
d'Arabes « qui s y sont établis et y sont restée t^ et qui parlent
SIXIÈME SECTION. 49
la langue du peuple de Ad \ ancienne et inconnue aux Arabes Feuillet 1 3 veno.
de nos jours. « Les habitants de ces îles vivent dans un état de
dénûment et de misère extrêmes durant Thiver ; mais lorsque
l'époque de la navigation est arrivée , ils s'embarquent sur leurs
navires et se dirigent vers les terres d'Oman {j\9y et d'Aden
^«v», et vers les côtes de ^'Arabie Heureuse. Alors leur situa-
tion s'améliore , et ils subsistent un peu moins misérablement.
Il leur arrive souvent de trouver du trèsrbel ambre qu'ils
vendent aux marchands étrangers qui viennent chez eux. Quel-
quefois, ils le transportent eux-mêmes sur la côte de l'Iémen ,
où ils le vencknt à un très -haut prix. » Ces îles produisent de
'écaille dp tortue , du detilghan ^U^^ , sorte d'écaillé , et des
conques de tortue dont les habitants de l'Iémen se servent en
guise de vases pour les ablutions, et de huches pour pétrir le pain.
Au nombre des pays de l'Iémen compris dans la présente
section, est Mikhlaf el-Djouda «^3-4 c3^k-i^^ château fort, situé côtes de l^iémen.
sur le bord de la mer (car les Arabes appellent mikhlaf un châ-
teau fort^). El-Djouda est peu considérable et mal peuplé; on y
vit de viande, de laitages et de dattes, mais trèsrmisérablement.
De là à Mikhlaf Ghélabeka aS^^ gAî^ , on compte 4 journées
par terre. Ce dernier boui^ est très^peuplé; il est situé sur la
baie de Zebid, à 5o milles de cette ville.
La ville de Zebid «N^J^, est grande, très-peuplée, très-opu-
lente. Il y a un grand concours d'étrangers et de marchands de zebid.
l'Hedjaz, de l'Abyssinie et de l'Egypte supérieure , qui y arrivent
par les bâtiments de Djidda «o^^ . Les Abyssins y amènent de^
esclaves '. On en exporte diverses espèces d'aromates de l'Inde,
* Notre ms. porte i^dU; mai» le ms. B. porte À^dlft* et cest la vraie leçon,
ainsi que Tavait déjà conjecturé M. de Sacy.
' Le mot (3^)^* d'après Reiske (Ahalf, Ann. mosl, k. II, pag. 1 14 )« signifie, dans
riémen : Certam qaondam oppiéhrum et pagortun corpas, unius aXœujtu intpectionitohâitam .
' Et non point nMnoM $aa$, comme il est dit dans la version latine, pag. 2à-
7
50 PREMIER CLIMAT.
Feuillet 1 3 verso, diverses marchandises chinoises et autres. Cette ville est située
sur les bords d^une petite rivière à i32 milles de Sana'aUiUo ^.
Tout le pays est couvert de villages, non point considérables
à la vérité , mais bien peuplés et fréquentés par des voyageurs et
par des marchands.
samVa. La ville de Sana a Ump ofire en tout genre des ressources
abondantes; elle est bien bâtie (litt. les maisons s'y touchent);
et il n'y en a pas dans llémen de plus célèbre, de plus con-
sidérable, ni de plus peuplée; elle est placée au centre du
premier climat. Les environs en sont fertiles, la température
de Tair douce , la chaleur et le froid modérés* « C'était la rési-
« dence des rois de tout l'Iémen et la capitale de l'Arabie. Ces
« rois y possédaient un palais aussi célèbre que vaste et bien for*
« tific. Ce palais est aujourd'hui ruiné, et il n'en reste que les
« débris, qui forment une haute colline. La plupart des maisons
« sont construites en bois et en planches : il y en a une où
« l'on fabri(}ue les éto£Ges connues sous le nom d'étofies de
« Sana'a.
« Cette ville est le chef-lieu de la province d'Iémen. Elle est
« bâtie sur une petite rivière qui vient des terres septentrionales
« de la montagne de Souafi i^^ . Cette rivière se dirige ensuite
« vers la ville de Damar j\ — au , et verse ses eaux dans la mer
N d'Iémen.
« Au nord de Sana'a , on trouve la montagne de Rehmer ^
' Notre manuscrit offre ici une lacune que nous croyons convenable de remplir.
Uancien texte et )e ms. B. s'expriment ainsi :
De Z«]>id à Djeilan ^^lU». 36 mifles
De Djeilan à el-Han ^UJl 4a
D*ei-Hanà Aden et ei-O'rf 0;jilt 3o
D'el-O'rf à Sanaa. 24
Total pareil i33
* Les pcànta diacritiques manquent sur ce mot, dont 1 orthographe et la pronon-
ciation sont par conséquent douteuses. Le ms. B. porte j^^ V i>*^'
SIXIÈME SECTION. 51
» >?V 9 m^ ^^ très-élevée et qui a 60 milles de circonférence.
« Cette montagne est cultivée. On y trouve des arbres à fruit,
«ainsi que la plante nommée ouare^ u^^. Cette plante est
« jaune comme le safran ; on s'en sert pour teindre les vête*
« ments. «
De Sana'a à Damar jUd , on compte dS milles.
Damar est une viile petite , d'une faible population et de peu
de ressources. De Sana'a k la viile de ... .^ loA milles. De Da-
mar à Mikhlaf-Misan {j^-'*^^ ô>^î^ , a 4 milles. De là à Madjar
et Mobdar ji^^^3 j^^ qui sont deux petits bourgs voisina Tun de
l'autre 9 Go milles. De là à Mikhlaf-Abîn csjwl c3^^^, 72 milles;
et d'Abin à Aden u"^^» 1 2 milles.
La ville d'Aden est petite , mais renommée à cause de son port
de mer^ d'où partent des navires destinés pour le Sind, l'Inde
et la Chine. « On y apporte de ce dernier pays des marchandises
telles que le fer, les lames de sabre damasquinées, les peaux
de chagrin^, le musc, le bois d'aloès, les selles de chevaux,
la vaisselle de terre, le poivre odorant et non odorant, la noix
de coco, le hemout (graine parfumée), le cardamome, la can-
nelle, le gaianga^, le macis, les myroboians , l'ébène, l'écailie
de tortue, le camphre, la muscade, le clou de girofle, les
cubèbes ' , diverses étoffes tissues d'herbes , et d'autres riches
et veloutées, des dents d'éléphant, de l'étain, des rottangs et
autres roseaux, ainsi que la majeure partie de l'aloès amer des-
tiné pour le conunerce. » La ville d'Aden est entourée, au nord
Feuillet i k vetAo.
ADEN.
COMMERCE
DE CETTE VILLE.
Golius dit que c est une plante qui ressemble au sésame , qui ne vient que dans
r Arabie Heureuse , et dont on se sert pour teindre les étoffes en jaune. Guikel ajoute
que Oman est aussi le nom du curcuma.
' Le nom de cette ville manque. \^ Abrégé et le ms. B. portent Adeo.
' Ce mot français est dérivé du turc f^yJLto saghri,
* Sorte d'herbe odoriférante.
* Sorte de graine aromatique provetiant de Ttle de Java.
7-
52 PREMIER CLIMAT.
Feaiiiet i à recto, et A une ceitainc distance , d'une montagne qui forme une en-
ceinte de la mer à la mer, et dans laquelle se trouvent deux
ouvertures oU deux portes par lesquelles on entre et on sort.
De Tun à Tautre de ces passages , on compte 4 journées de
marche. Les habitans d'Aden n'ont pas d'autre moyen, pour
pénétrer dans leur pays ou pour en sortir, que ces portes et la
voie de mer. La ville est commerçante. « En face d'Aden , à une
« journée dans le désert , il existe une très^grande ville nommée
« Zi-djeblé A4» ^6 ; elle est dominée par une citadelle connue
« sous le nom d'El-ïa'ken (g^J^t. »
D'Aden à el-Mahdjem ^sêlÛ on compte 8 petites journées, en
passant par le pays de Dâhas ^jMb.*^U. El-Mahdjem n'est pas plus
considérable qu'un fort ; il est cependant asses peuplé. C'est la
limite entre le district du Tehama jul^s et l'Iémen. De là à
Sana'a on compte 7 journées; d'El-Mahdjem k Hairan (jI^m»,
4 journées. Cette dernière ville est très-petite. Son territoire
comprend des villages, des champs cultivés et des eaux cou-
rantes, auprès desquelles sont construites les maisons des habi-
tants. Elle est située dans une plaine , à 3 journées de Sana'a.
Sa population se compose de diverses tribus de Flémen. De Hal-
ran à Soghda •ù^jùù , 48 milles.
«A 18 milles, & l'ouest de Sana'a, est le Mikhlaf-Chakir
•j^LSi O^lâ^, dont le principal commerce consiste en maro-
« quins; c'est à Soghda que l'on fabrique le plus beau : il n'en
c existe pas de mieux fabriqué. C'est un lieu de réunion com-
« merciale dont les habitants sont très-riches, et où l'on trouve
« beaucoup d'objets et de marchandises. » D'Aden, en suivant
le rivage du côté de l'orient , au bourg d'Abîn ^jv^t , on compte
1 a milles. Ce bourg est situé sur le bord de la mer d'Iémen,
et ses habitants passent pour être versés dans la magie. D'Abm
à Las'a buJ, on compte par mer 1 jour 1/2 , et par terre 5 jour-
nées. Il existe entre ces deux points une montagne qui , s'éten-
SIXIÈME SECTION. 55
dftnt le long du rivage , sépare la mer des plaines et intercepte Feuillet i d vewo.
le chemin. Las'a est une petite ville située sur le bord de la
mer» à deux journées de distance de Chouma a«^ ^ On trouve
sur la route un grand bourg auprès duquel est une source et
un bassin d'eau chaude, où les habitants font leurs ablutions et
transportent leurs malades. Ceux-ci y trouvent un remède salu-
taire contre diverses infirmités. Les deux villes de Las*a et de
Chouma sont sur la côte d'Hadramaut i:»yAj..jh^ à 2 journées par
le désert.
Dans ce dernier pays» il existe deux villes éloignées Tune de
Tautre d'une journée : ce sont celles de Sabam Jj^m» et de Ma-
riam m^ '. Au nombre des villes de THadramaut est aussi celle
de ^ qui est actuellement en ruines ; c'était la ville de Saba \j^,
d'où était issue Beikis, épouse de Salomon , fils de David (que
le salut soit sur euxl). D'Hadramaut i Djidda^, on compte
a4o milles, et de Sana'a à Djidda 120 milles; d'Aden à Hadra-
maut, qui est à l'orient, 5 journées.
Il existe ici des sables contigus, connus sous le nom d'el-Ahcaf
gU».ô^I ; peu d'habitations , peu de commerce. Ce pays produit
l'aloès connu sous le nom d'hadramauti, lequel e^t d'une qua-
lité inférieure à celle de l'aloès socotrin. « Des falsificateurs le
« mêlent quelquefois, au moyen de la fiision, avec ce dernier. »
La ville de Saba est habitée par des tribus d'Arabes de l'Iémen
et du pays d'Oman ^jLi. C'est là qu'était la digue («x^JI), cé-
lèbre chez les Arabes avant leur dispersion. De Choiuna iu»y£ ,
dont il vient d'être fait mention, à Merbat^l^, en suivant la
* Ou Chomia tuê^ , coimne portent les ms. n? 334 et B.
■ Le manuBcrit n» 334 porte Siabam ^^U^um ; le ms. B. porte Schîam Aj^.
Quant au nom du second de ces deux lieux, les deux mss. portent Tarim AJib*
Is nom a été omis et la place même manque. Le manuscrit n^ 3o4 porte
Marob c^U « et le ms. B. Marib «^
* Le ms. n^ 334 porte Saada |
54
PREMIER CLIMAT.
Feuillet là verso.
HASEK.
côte, par terre, 6 journées. On trouve sur la route Ghob-ei;-
Camar^^l «^ , ou la vallée de la Lune. Au fond de cette vallée
est un pays nommé Khalfat u»m^, et à son extrémité une
montagne ronde et blanche présentant Taspect de la lune. C'est
de cette coiu^bure en forme de croissant et de cette blan-
cheur, que cette montagne tire son nom de mont de la lune.
L*arbre de Tencens croît dans les montagnes de Merbat et c'est
de là que cette gomme est transportée dans Torient et dans Toc-
cident. « La population de Merbat se compose d'habitante de lié-
« men et d'autres tribus d'Arabes. » De là au bourg de Hasek
JUmU. , le long de la mer et par terre « ^ journées ; par mer ,
3 journées.
En face de Hasek, sont les deux îles de Khartan et de Martan ,
dont il a déjà été question ^ Au-dessus de Hasek, est une haute
montagne nommée Lous ^y, qui domine la mer. La terre du
peuple de Ad dU est situéq vis4-vis de cette montagne. De Hasek
au tombeau de Houd ^ ^y^ , on compte 2 milles. Hasek est uû
bourg peu considérable, mais peuplé. Il existe une pêcherie
très-productive dans le golfe dit Golfe des Herbes, qui est trèsr-
profond. Lorsque des navires s'y engagent, ils n'en peuvent sor-
tir qu'avec beaucoup de peine et qu'autant qu'ils sont aidés par
un vent favorable; mais il en est peu qui aient ce bonheur.
' Voyez ci-deft8U8 , pag. &5.
* Le nom du peuple de Ad et celui du prophète Houd sont très-célèbres pa^mi
les Arabes. Cest à tort que le traducteur latin a mis Gad et Juda. Voye» à ce
sujet les excellentes notes de Pocoke [Speémen historim Arahum, pag. S6 ).
SEPTIÈME SECTION.
55
SEPTIÈME SECTION.
Suite de l'Afrique orientale. — Medouna. — Singulière manière de pêcher. — Côte
du Zenghebar. — Melinde. — Monbasa. — Q-Banes. — Des de Zaledj ou de
Zanedj. — Ile des Smg«B. — E3-Cotroba. — Cmositéâ de la mer d'Oman.
Feuillet i5 recto
Cette section comprend la description d'une partie de la mer Feuillet i à verso.
des Indes et de la totalité des îles qui s'y trouvent , et qui sont
habitées par des peuples de races diverses. Au midi des pays
compris dans cette section sont le restant de la région des Cafres
noirs, et divers pays voisins de la mer; notre intention est de
décrire toutes ces choses avec clarté. « Nous disons donc que
« cette mer est la mer des Indes, » et que sur son rivage est
située la ville de Merouat Sj^^ , à l'extrémité du pays des Cafres ,
peuples sans foi qui n'adorent que des pierres enduites d'huile
de poisson. « Tel est le degré de stupidité où sont tombés ces
peuples , et l'absurdité de leurs infâmes croyances. Une partie
de ce pays obéit au roi des Berbers, et l'autre dépend de
l'Âbyssinie. » De Merouat îh^^, située sur la côte, à Medouna
A»^«K^\ on compte 3 journées par mer. « Cette dernière ville
est ruinée, presque déserte, sale et désagréable à habiter. Ses
habitants vivent de poissons, de coquillages, de grenouilles , de
serpents, de rats, de lézards et d'autres reptiles dégoûtants.
Ces peuples se livrent à l'exercice de la pêche maritime sans
embarcations, et sans se tenir constamment sur le rivage. Ils
pèchent à la nage (ou en plongeant) avec de petits filets tissus
MBDOUNA.
SIKGDLliRE MAHIÀRR
DB pfiCHBR.
* Le manaacrit n** 334 porte Beroaa «^^ et Nedouba j^^ou* Le ms. B. Berouat
iy^ , et BedooDa Aà^^-
COTES DU ZENGHEBAR.
MELINDE.
56 PREMIER CLIMAT.
Feuillet i5 recto. . d'herbes, et fabriqués par eux. Us attachent ces filets à leurs
« pieds; au moyen de liens et de nœuds coulants quils tiennent
« avec les mains, ils ressentent le filet aussitôt qu'ils sentent que
« le poisson y est entré , et cela avec un art dans lequel ils ex-
« cellent, et avec des ruses dont ils ont une longue expérience.
« Pour attirer le poisson, ils se servent de reptiles terrestres.
« Bien qu'ils vivent dans un état de détresse et de misère pro-
« fondes, cependant ces peuples (Dieu aime cexi^ qui résident
« dans leurs foyers domestiques) sont satisfaits de leur sort, et
« se contentent de ce qu'ils ont. Ils obéissent au gouvernement
« du Zendj ^j ^- *
On va de cette ville (Medouna) en suivant la côte, à Melinde
, ville du Zendj , en trois jours et trois nuits par mer. Me-
linde est située sur le bord de la mer ^, à l'embouchure d'une
rivière d'eau douce. « C'est une grande ville dont les habitants
« se livrent à la chasse et à la pêche. Sur terre ils chassent le
« tigre et d'autres animaux féroces. Us tirent de la mer diverses
« espèces de poissons qu'ils salent, et dont ils font commerce. »
Us possèdent et exploitent des mines de fer, et c'est pour eux
un objet de commerce et la source de leurs plus grands béné-
fices. Us prétendent connaître l'art d'enchanter les serpents les
plus venimeux , au point de les rendre sans danger pour tout le
monde, excepté pour ceux à qui ils souhaitent du mal, « ou
« contre lesquels ils veulent exercer quelque vengeance. Us pré-
« tendent aussi qu'au moyen de ces enchantements , les tigres et
« les lions ne peuvent leur nuire. Ces enchanteurs portent dans
• la langue de ces peuples le nom d'cl-Mocnefa UaJUI, » De cette
ville à Manisa ' iu^uU , sur la côte , â journées. Celle-ci est petite
et dépend du Zendj. Ses habitants s'occupent de l'exploitation
MONBASA.
' Du Zenghebar. •
' C'est évidemment par erreur c|ae le cofMte a mit ici JujJI au lieu dej^sJI.
' Pour Monbasa A^^yiJU, comme portent le d° Zià et le ms. B.
Feuillet i5 recto.
SEPTIÈME SECTION. 57
des mines de fer et de ia chasse aux tigres. Us ont des chiens de
couleur rouge qui combattent et vainquent toute espèce de bétes
féroces et même les lions. Cette ville est située sur le bord de
la mer, et près d'un grand golfe que les navires remontent du*
rant im espace de deux journées, < et sur les rives duquel il
« n'existe point d'habitations, à cause des bêtes féroces qui y
« vivent dans des forêts, où lesZendjes vont les poiursuivre, ainsi
« que nous venons de le rapporter. C'est dans cette ville que
« réside le roi du Zenghebar. Ses gardes vont à pied , parce qu'il
« n'y a point dans ce pays de montures ; elles ne sauraient y
« vivre. » De Manisa au bourg d'el-Banès (jMilfJl parterre, 6 jour-
nées, et par mer, i5o milles. El-Banès est un boui^ très^grand
et trèsrpeuplé. « Les habitants adorent un tambour nommé erra^
n him |0«^<, aussi grand que .... j^t \ couvert de peau d'un
« seul côté , et auquel est suspendue une corde au moyen de la^
n quelle on frappe le tambour. Il en résulte un bruit effiroyable
fi qui se fait entendre à trois milles de distance ou environ. »
El-Banès ^ est la dernière dépendance du Zendj ; elle touche bl-ban^s.
^u Sofaia jIUU , pays de l'or. D'el-Banès à la côte de la ville nom- Femllet » 5 verso.
mée T<^net iU^ , par mer, i5o milles, et par terre, 8 journées,
attendu que dans l'intervalle il existe un grand golfe qui , s'éten-
dant vers le midi , oblige les voyageurs à se détourner du droit
chemin, et une haute montagne nommée Adjoud ây^, dont les
flancs ont été creusés de tous côtés par les eaux qui tombent avec
un bruit épouvantable. Cette montagne attire à elle les vaisseaux
qui s'en approchent J^, et les navigateurs ont soin de s'en écarter
et de la fuir. «
' Mot dont 3 n*a pas été possible de déterminer la signification.
* Hartmann pense qa*ii faut lire eUBaies. Nous suivons littéralement lortho-
graphe de notre manuscrit , qui est ici conforme à cdle du ms. B.*
' L'auteur veut probablement parier des courants qui peuvent porter «ur ja -
eôte (Voy. d*Herbelot, fii(/. or. au mot aguird ) ; peut^tre aussi fait-il allusion aux
prétendues montagnes d*aimant (Hartmann, Edris. Afr., pag. ici ).
8
Feuillet i5 verto.
58 PREMIER CLIMAT.
a La ville de Tohnet iUyj dépend aussi du pays de Sofala , et
touche à celui des Zendjes. Il y a beaucoup de villages, et ils sont
tous placés sur le bord des rivières ^ Dans tout le Zendj, les prin-*
cipales productions sont le fer et les peaux de tigres du Zen*
ghebar. La couleur de ces peaux tire sur le rouge, et elles sont
très-souples. Comme il n'existe pas de bètes de somme chez
ces peuples, ils sont obligés de porter sur leurs tètes et sur
leurs dos les objets destinés pour les deux villes de Melinde
et de Molbasa iuu^U, où se font les ventes et les achats. Les
Zendjes n'ont point de navires dans lesquels ils puissent voya-
ger; mais il aborde chez eux des bâtiments du pays d'Oman
et autres, destinés pour les lies de Zaledj '^\j qui dépexident
des Indes; ces étrangers vendent (au Zenghebar) leurs mar-
chandises, et achètent les productions du pays. Les habitants
des îles de Raledj ^\j ^ vont au Zenghebar dans de grands et
de petits navires, et ils s'en servent pour le commerce de leurs
marchandises, attendu qu'ils comprennent le langage les uns
des auti^s. Les Zendjes ont au fond du cœur un grand respect
et beaucoup de vénération pour les Arabes '. C'est pour cela
que, lorsqu'ils voient un Arabe, soit voyageur, soit négociant,
ils se prosternent devant lui , exaltent sa dignité , et lui disent
dans leur langue : Soyez le bien-venu , d fils de l'Iémen I Les
voyageurs qui vont dans ce pays dérobent les enfants, et les
trompent au moyen des fruits (litt. des dattes) qu'ils leur don-
nent. Ils les emmènent çà et là , et finissent par s'emparer de
« leurs personnes, et par les transporter dans leur propre pays;
« car les habitants du Zenghebar forment une population nom*
' Le mot {j^ tignifie golfe ou vallée, d*aprèi Ciétet. liais nous avons tout lieu
de croire que da&s la tangue de notre auteur le sens de ce mot a jdus d*eitension.
* Sic. Le ms. B. porte Zanedj ^*1).
' Cette partîcidarité se retrouve avec moins de détaib dans les anciennes rda-
tions des Indes, pag. i la.
SEPTIÈME SECTION. 59
« breùse , et maiiquent de ressources ^ Le prince de l*île de
« Keich ja^> située dans la mer d'Oman , entreprend avec ses
« vaisseaux des expéditions militaires contre le Zendj , et y fait
« beaucoup de capti&. *
En face des rivages du Zendj sont les îles de Zale^ ^ ; elles
sont nombreuses et vastes; leurs habitants sont très-basanés, et
tout ce qu'on y cultive de fruits , de dhorra , de cannes à sucre
et d'arbres de camphre, y est de couleur noire. Au nombre de
ces îles esl celle de Cherboua o^y& '; dont la circonférence est,
à ce qu'on dit, de i aoo milles, et où l'on trouve des pêcheries
de perles et diverses sortes d'ai^mates et de parfums, ce qui y
attire des marchands. Parmi les îles de Zaledj comprises dans la
présente section, on compte aussi celle d'el-Andjebeh am^M,
dont la ville principale se nomme , dans la langue du Zenghebar,
el*Anfoudja ju^yu^), et dont les habitants, quoique mélangés,
sont actuellement pour la plupart musulmans. La distance qui la
sépare d'el-Banès (j^jUIt, sur la côte du Zendj , est de i oo milles;
cette île à 4oo milles de tour ; on s'y nourrit principalement de
figues bananes. Il y en a de cinq espèces , savoir : la banane dite
el-kend Ja&)) , l'el-fili JudUt , dont le poids s'élève quelquefois à
douze onces; l'omani «^Uji)! ^, et enfin l'elHSokri (j;^^CJI.
C'est une nourriture saine , douce et agréable. « Cette île est tra-
it versée par une montagne nommée Wabra •j^y , où se réfugient
« les vagabonds chassés de la ville , formant une brave et nom-
« breuse population , qui infeste souvent les environs de la cité ,
* n y a ici un jeu de mots assez difficile à traduire en français : ^jJl ^^ J^t
;^jJk]I IjJUli dJv«}i \^jiJ^.
* Notre manuscrit porte tantôt J.1^ tantôt ISj et tantôt ^t^ , ce sont les fies que
d'Herbdot, «Hartmann et autres ont décrites, d après les géographes arabes, sous
le noms de Ranek et de Rumah.
* Le ms. n® 534 porte Saranda ««Xô^- Mais le ms. B. est ici d*accord avec le nôtre.
* Le nom de la quatrième espèce manque ici; mais d*après Tabrégé, et d*aprè
le ms. Bm c*est el-moriaoi jL%iXt 4^*11 &ut lire.
8.
Feuillet i5 verso.
ILBS DB ZALEDJ
ou DE ZANEDJ.
Feuillet 16 recto.
Feuillet 16 recto.
60 PREMIER CLIMAT.
c et qui se maintient sur le sommet de cette montagne dans un
état de défense contre le souverain de Tîle. Ils sont courageux
et redoutables par leurs armes et par leur nombre.
« Cette île est très-peuplée ; il y a beaucoup de villages et de
bestiaux. On y cultive le riz. Il s*y fait un grand commerce,
et Ton y porte annuellement diverses productions et marchan-
dises desdnées au négoce et k la consommation. On dit que,
lorsque Tétat des a£Paires de la Chine fut troublé par les rebei*
lions, et que la tyrannie et la confusion devinrent 'excessives
dans rinde , les habitants de la Chine transportèrent leur com-
merce à Zanedj ^i^ et dans les autres iles qui en dépendent ;
entrèrent en relations et se familiarisèrent avec ses habitants,
à cause de leur équité, de la bonté de leur conduite, de
Taménité de leurs mœurs et de leur facilité dans les affaires.
C'est pour cela que cet^e île est si peuplée, et qu'elle est si
fréquentée par les étrangers. »
Auprès de cette île, il en existe une autre peu considérable,
dominée par une haute montagne, dont le sommet et les flancs
sont inaccessibles, parce qu'elle brûle tout ce qui s'en appro-
che. Durant le jour, il s'en élève une épaisse fumée, et durant
la nuit, un feu ardent. De sa base coulent des sources, les unes
d'eau froide et douce , les autres chaudes et salées. .
Auprès de l'île de Zanedj ^1), susmentionnée, on en trouve
une autre nommée Kermedet i Js^t^, dont les habitants sont de
couleur noire. On les appelle Nerhin (^jA ^ « Ils portent le
« manteau nommé azar j^l et la fouta «Wy ^. C'est une peuplade
« audacieuse, brave, et marchant toujours armée. Quelquefois
« ils s'embarquent sur des navires et attaquent les bâtiments de
■ commerce, dont ils pillent les marchandises. Us ne laissent
* Le manuscrit n® 334 porte Karnoa iyjyA ^^ Boun^n
mebet gi i^^i , et el-Boundn (js«^l*
* Sorte de vêtement. Voyez ci-de8su& , pag. 17, n<^ 3.
; le ms. B. Ker-
Feuillet 16 recto.
ILB DBS SINGES.
SEPTIÈME SECTION. 61
c entrer chez eux que leurs compatriotes, et ne redoutent au-
« cun ennemi. » Entre cette île et le rivage maritime , on compte
un jour et demi de navigation; entre elle et Tîle de Zanedj ^I>,
nommée el-Anfrandje m^jJù^^ , on compte i journée. A une dis-
tance d'environ 3 milles de cette îiei et i deux petites journées
du continent qui touche à l'Ahyssinie, est Tile des Singes, qui
est très-grande, très-boisée et remplie de prédpices d'un difficile
accès. On y trouve diverses sortes de fruits. Les singes s'y sont
multipliés à tel point qu'ils en sont totalement maîtres. « On
« prétend même qu'ils ont un chef auquel ils obéissent, qu'ils
« portent sur leur cou, et qiû les régit de fiaiçon à ce qu'ils ne
« puissent se nuire entre eux. On assure que ces singes s<mt d'une
« couleur tirant sur le rouge , qu'ils portent des queues , et qu'ils
« sont doués de beaucoup d'intelligence et de sagacité. Lorsque
« quelque navire se brise sur cette île , et qu'un individu quel-
« conque y cherche un refuge, ils lui font éprouver de cruels
« tourments par leurs morsures. Mus par la haine dont ils sont
« animés contre les hommes, ils les vexent , les fatiguent, et
« finissent par les tuer promptement ; et lors même que les mal-
« heureux peuvent supporter ces jeux cruels, ils ne tardent pas à
« périr de faim \ Les habitants des deux îles de Kbaitan et de
« Martan, emploient contre ces nnges diverses ruses, les pour-
« chassent, et les transportent dans l'Iémen, où ils les vendent
« fort cher. Les habitants de cette province (je veux dire les mar-
« chands de l'Iémen) s'en servent en guise d'esclaves pour gar- Feuillet 16 verso.
« der leurs marchandises et leur argent dans leurs boutiques. Per-
t sonne alors ne peut toucher à ce que gardent les singes , ni rien
« dérober de ce qu'ils ont , soit dans les mains , soit devant eux ;
« car ils sont extrêmement intelligents. » De cette île à celle de
Socotra, on compte par mer 2 journées. « Les Socotrins font
* Le texte arabe o£Bne ici qudque obscurité. Nou8 ayons cm devoir suivre le ^ns
le plus probable. «
Feuillet 16 veno.
EL-GOTROBA.
62 PREMIER CLIMAT.
(également) la chasse aux singes, au moyen d'une ruse assez
singulière. Voici en quoi elle consiste : ils fabriquent pour cette
chasse, des barques extrêmement petites, mais longues, quils
placent sur leurs navires; la chasse se fait en tendant des
filets au*dessus de ces barques, au moyen de cordes dis-
posées avec art. Ils disposent ces filets le long des côtés des
barques, afin que les singes ne se doutent de rien; puis ils se
cachent. Lorsqu'ils sont arrivés auprès de Tîle , ils poussent les
barques vers la terre , après avoir eu soin d'y mettre pour appât
des choses que mangent ces animaux. Les singes jettent des
pierres aux chasseurs; et ceux-ci, abandonnant les petites bar-
ques sur le rivage , s'éloignent sur leurs vaisseaux. Les singes ,
trouvant la nourriture qu'ils préfèrent, se précipitent au fond
(des barques). Alors les chasseurs, au moyen des cordes sus^
mentionnées , tirent doucement les filets qui , peu à peu ^ cou-
vrent (litt. habillent) la partie supérieure des embarcations.
Celles-ci , quoique tirées par les chasseurs , ne sont point dé-
sertées par les singes , qui ne voient pas les filets. Aussitôt on
les effarouche avec des bâtons , et on use de supercheries , jus-
qu'à ce qu'ils se prennent par le col dans les mailles des filets,
d'où on les retire vivants, à moins qu'on ne préfère les tuer pour
les écorcher et vendre ensuite leurs peaux dans l'Iémen. »
Au nord de l'île des Singes est une île qu'on nomme el-Co«
troba ê^j^ûjù\. Elle est florissante et habitée par une peuplade
« chrétienne, qui a cependant conservé les usages arabes, qui
« parle arabe , et se dit issue de cette nation. Ce sont des gens
« très-entreprenants et très^braves. Us attaquent les navires qui
« vont et viennent aux environs de Bahreîn (^j^ , de Bassora et
« jusqu'auprès d'Oman. Ce sont les ennemis les plus dangereux
• qu'on puisse rencontrer sur la mer. li y a auprès de cette île
« des pêcheries de perles, qui étaient autrefois fréquentées et
« exploitées par les Arabes de l'Iémen ; mais les habitants de l'île
Feuillet 16 verso
SEPTIÈME SECTION. 63
« ayant dépouillé de leurs propriétés les pêcheurs, les marchands,
« et en général tous les étrangers , ceux-ci cessèrent ahsolument
« d'y venir. »
La mer décrite dans la présente section et dans la précédente ,
c'est-à-dire la mer d'Oman, se nomme en langue indienne
Herkend «xjlS^. Elle renferme beaucoup de choses curieuses et
de poissons dont les formes sont variées aussi bien que les cou-
leurs. 1 "" Il y en a une espèce dont la longueur est de cent cou-*
dées ou environ. « On l'appelle el--waly ^ iit^t ; il est blanc. Ce
grand poisson est ordinairement accompagné d'im autre qu'on
nomme lechk^ iâLaJ, qui, lorsqu'il est poursuivi par la ba-
leine, la combat et la tue inévitablement; a"" il en existe, un
autre qui est de forme aplatie (litt. large ) , et dans le ventre du-
quel on en trouve un second , et ainsi de suite jusqu'à quatre ;
3^ des tortues dç vingt coudées de long , contenant dans leurs
entrailles jusqu'à mille œu& qui éclosent et qui produisent.
C'est de cette tortue que provient la meilleure écaille ; 4" un Feuillet 1 7 recto.
poisson fait comme im bœuf, mettant^bas, allaitant (ses petits),
^t dont la ^au sert à &ire des boucliers ; Ô** un poisson long
d'une coudée , ayant la face d'une chouette , qu'on appelle el-
sabh jjuJt ou le plongeon. Il vole au-de^us de l'eau par bon-
heur pour lui , car il y en a un autre , nommé el-a'ncris jM^yUuJI
qui en fait sa proie , et qui le dévore quand il tombe dans l'eau ;
ô"" d'autres poissons volants et nommés el-battak ^jJ^) , dont le
fiel peut être employé pour écrire ; lorsque l'écriture est séchée,
on la lit dans l'obscurité de la nuit aussi bien qu'on pourrait le
faire à la clarté des rayons du soleil ; 7"" un autre nommé el-nes «
ijjj\ , qui, depuis son thorax jusqu'à sa tête, ressemble à un bou-
clier; cette partie de son corps est entourée d'yeux par lesquels
* La baleine. Ce-mot d*origine arabe s'est consei^é en an^ais et en allemand.
* Ce nom ressemble beaucoup à cdui que notre auteur donne à Tichneumon.
Voyez cvdessus , pag. 3a.
64 PREMIER CLIMAT.
Fcuiiiei 17 recio. « il voit; sa taille sélèvc, comme celle du serpent, jusqu'à vingt
« coudées; il est, depuis la poitrine jusqu'à Textrémité de la
« queue , armé de défenses qui ressemblent aux dents d'une scie,
« et dont les atteintes sont mortelles. »
On tire de cette mer de l'ambre (gris) d'un parfum excellent,
par pièces d'i^ quintal plus ou moins. C'est une substance qui
coule des sources situées au fond de la mer, de même que la
naphte coule des sources de Hit ^ Lorsque les vagues de la mer
sont soulevées par la tempête, l'ambre est jeté sur la côte. « Quel-»'
« ques perçonnes^ont cru que c'était l'excrément d'un animal ,
« mais il n'en est pas ainsi; la chose est comme nous l'avons rap-
« portée. Et, en effet, Ibrahim el-rMahdi, dans son livre intitulé
« Kitab ul-Tebib «f^AAlolt lAxà, ou Livra du médecin, dit que
« Haroun Raschid envoya dans llémen des individus chargés de
« prendre des informations positives au sujet de l'ambre. Les
« riverains des pays d'Aden, de Chounma jUuyK et de Hasek, ré-
« pondirent que cette substance était produite par des sources
« au fond de la mer, et rejetée par les vagues sur le rivage,
« soit en petits, soit en gros morceaux. L'ambre n'est pas autre
« chose. »
^ Ville bien connue de Tlrâc arabique. Voy. d*Herbelot , au mot Hit.
HUITIÈME SECTION.
65
HU'ITIÈME SECTION.
Suite et fin de TAfiriq^ue orientale. — Sofala. — Mines de fer et d'or. — Dee Roibahat.
Gnnor. — Mala!. — Serendib.
Cette section comprenid ia description du restant du pays de
Sofala.
On y trouve (d'abord) deux villes ou plutôt deux bourgs, entre
lesquels sont des villages et des lieux de campement semblables
à ceux des Ârab^. Ces bourgs se nomment Dj entama a.«Iiâ» et
Dendema A^«xjd. Ils sont situés sur les bords de la mer, et peu
considérables. « Les habitants sont pauvres, misérables, et n*ont
d'autre ressource pour vivre <jue le fer; en effet, il existe un
grand nombre de mines de ce métal dans les montagnes du
Sofala. Les habitants des îles de Zanedj ^\j ^ et des autres îles
environnantes viennent chercher ici du fer pour le transporter
sur le continent et dans les îles de Tlnde , où ils le vendent à
un boQ prix, car cest un objet de grand commerce et de
grande consommation dans Tlnde; et, bien qu'il en existe
dans les îles et dans les mines de ce pays , cependant il n'é-
gale pas le fer du Sofala, tant sous le rapport de l'abondance
que sous celui de la bonté et de la malléabilité. Les Indiens
excellent dans l'art de le fabriquer , dans celui de préparer le
mélange des substances au moyen desquelles, par la fusion,
on obtient le fer doux qu'on a coutume de désigner sous
le nom de fer de l'Inde. Ils ont des manufactures où l'on
fabrique les sabres les plus estimés de l'univers; c'est ainsi
Feuillet 17 recto.
90PALA.
HIHBS DE F£R.
* Le nift. B. porte les îles de Banièh ytpl wlv^
Feuillet 17 terso.
COMMERCE DE L OB.
66 . PREMIER CLIMAT:
« que les fers du Sind, xle Serendib et de riémen ^^.i k ^>l
« jL^gjJI^ j^Jô^l^ , rivalisent entre eux sous le rapport de la
« qualité résultant de l'atmosphère locale , %ussi bien que sous
« celui de l'art de la fabrication, de la Ibnte, de la forge, de
« la beauté du poli et de l'éclat ; mais il est impossible de trouver
« rien de plus tranchant que le fer. de l'Inde. C'est une chose
« universellement reconnue, et que personne ne peut nier. »
De Djentama à Dendema, on compte par mer 2 journées; par
terre 7 journées.
Dendema est une des principales villes du Sofala; trois autres
touchent au territoire de ce pays. L'une d'elles est Siouna aj^hh^ 9
ville de médiocre grandeur, dont la population se compose d'In-
diens, de Zendjes et autres. Elle est située sur un golfe où les
vaisseaux étrangers viennent mouillera De Siouift à Boukha a^^^,
sur le rivage de la mer, 3 journées; de là même à Dendema du
Sofala vers l'ouest, par mer 3 journées, et par terre, environ
2 0 journées, parce qu'il y a, dans l'intervalle, un grand golfe
qui s'étend vers le midi, et qui oblige à un détour considérable.
De Boukha à Djentama par mer 1 journée , par terre 4^ journées.
Dans tout le pays de Sof^da, on trouve de l'or en abondance, et
d'excellente qualité. « Cependant les habitants préfèrent le cui-
« vre, et ils font leurs ornements avec ce dernier métal.
« L'or qu'on trouve dans le territoire de Sofala surpasse en
« quantité comme en grosseur celui des autres pays, puisqu'on
ff en rencontre des morceaux d'un ou de deux mithcal, plus ou
« moins, et quelquefois même d'un rotl. On le fait fondre dans
t le désert au moyen d'un feu alimenté par de la fieiite de vache ,
« sans qu'il soit nécessaire de recourir, pour cette opération,
« au mercure , ainsi que la chose a lieu dans l'Afrique occiden-
* Le mB. B. «joute : • c'est }à que réside le gouverneur ; il a des soldats , mais
« il n*y a point de chevaux dans le pays. »
* Le même ms. porte barkha iHi^j^ •
HUITJttME SECTION. 67
K taie; car les kabîiaaits de œ derfaiar paiys réuniesest* leurs frag-
«•meiiAs d'or^ iesméleiit avec dil. mercure., mettent le mélidnge
« en fiisîoB arof m&jfen du feu de charbon , eu aorte que le nber-
<*cure s'éyapore, et qu'il ue reste que* ie notps de* Tôr 'fbndu et
< pur. L or de Sofaia n'eidge pas remploi de ce ynoédé^ mais
• on le fesd sans aucun artifice qui l'altère. Nous terminerons ci-
« après œque nous avmis à dîne de ce pays, s'ii platt à Idieu. *
A cette bedîon lapportiennent les îles indiqiiées en leur lieu ,
et entre autres celles dites el-Ik>â)aliât c;^U^jJt ^ ;, qui soiit très^oi-
sines'lefip uiîes dés autres, et innombrables. La majeure- partie
de ces ilea est déserta Cependant la plus grande d'entre elies,
qui se nomme Abonna aj^I^, est florissante* t et petq)lée d'un
t grand nombre ^habitants qui la cultivent et qui cultiveiit aubsi
«les phiB ' considérables d'entre leé îles environnantes. » Elles
sont situées *dans le voisinage de- l'île el^^^onior^^l. Tous les
habitants de ces îles sont soumis à la domination d'un chef qui
les rassemble y les protège et les défend autant qu!il est en son
pouvoir. C'est sa femme qui Teiid la justice et qui parle au pu-
blic sans , être voilée, d'après uto' coutume constante dont on
ne s'écarte jamais. « Le nom- de cette reine ' est Demhera ^j^^^
« Elle porte des ornements tissus d'or, et sur sa tête utoe cou-
« ronne du même métal, enrichie de perles et de pierres pré-
« cieuses. Elle chaussé des brodequins d'or, et personne autre
« qu'elle ne peut porter aucune chaussure ^ sous peine d'avoir
• les pieds coupés. Cette reine , dans les occasions et les fêtes
« s<dénnelles, paraît en public, ainsi tjtie .les filles de sa suite ,
« avec un grand appareil d'^éphants, de trbmpettes et de dra-
Feuiliet 1 7 verso.
iLBS roIbahat.
ILE DB COMOR.
^ On croit que ce aont lee Maldives. Voyet M^dte-BniOt PrècU de la $éogr. Jinjfv. «
tom. I, pag. 378 , et tom. IV , pag. ia5.
Le ms. B. porte Anberia A^yjkj\ « et je crois que c*e8t la vraie leçon.
' Le ms: A. porUf. «de teit&lSe , > mais c'est «ine" erreur que ractifié 4» fexte du
' ms. B. • . ' ! •
68 PREMIER CLIMAT.
« peaux. SoQ époux ainsi que les vizirs la suivent à une certaine
« distance. Cette reine possède des richesses qu'elle renferme
« dans des caveaux , pour les distribuer ensuite aux pauvres de
« ses états. On ne fait aucune de ces aumônes sans que ce soit
« en sa présence et sous ses yeux. Les habitants du pays sont
• dans lusage de suspendre des étoffes de soie sur son chemin
Feuillet 1 8 recto. « et sur les licux de son passage ) car elle a beaucoup de ma-
« gnificence, ainsi que nous Tavons expliqué. Le roi et la reine de
« ces îles habitent l'île d'Anberia a^I.
« La principale production de ces. îles est Técaille de tortue
« nommée zabl Jo) , qui peut se partager en sept morceaux , dont
« quatre pèsent une mine, c'est-à-dire 260 drachmes. Les plus
« lourds pèsent une demi-mine chacun. C'est avec cette écaille
« qu'on fait divers ornements pour la parure des femmes , et des
« peignes , attendu qu elle est épaisse , transparente et bien va-
« riée dans ses couleurs.
« Les femmes de cette île vont la tète découverte « portent les
« cheveux tressés , et chacune d'elles emploie dix peignes dans sa
« coiffure, plus ou moins; c'est leur principal ornement, de même
« que chez les femmes des îles el-Sahab c^l^Oi (ou des nuages),
« dont les habitants sont sans croyance religieuse , comme nous
« le dirons ci-après. »
Les îles connues sous le nom d'el-Roîbahat sont peuplées.
On y cultive le cocotier et la canne à sucre. Le commerce s'y
fait au moyen de coquillages ^ Elles sont distantes les unes des
autres d'environ six milles. « Leur roi conserve les coquillages
« dans son trésor, et c'est lui qui en possède le plus. Les habi-
« tants sont industrieux, adroits et intelligents. Us fabriquent
« des tuniques très-amples, ouvertes par en haut et garnies de
' Ce &oai les cauria (cypnaa mooeU) , employés en Afrique en guise de monnaie.
Précis de la géogr. anrô., tom. IV, pag. 98.
HUITIÈME SECTION. 69
« pèches. Ils construisent des navires avec des pièces de bois
« trèsHOfiinces; leurs maisons et leurs é(Ufices les plus remar-
« quables sont en pierres trè^^dures, mais ils emploient aussi,
« à la construction de leurs demeures^ des bois venus par eau et
« quelquefois même des bois odoriférants ^ »
« On dit que les coquillages marins dont se compose le trésor
« royal se trouvent sur la surfiaice des eaux en temps calme. On
« jette dans la merdes pièces de bois de cocotier, et le coquillage
« s'attache à ce bois. On l'appelle el*kendj ^I. On trouve dans
« quelques-4ines de oes îles une substance qui ressemble à de la
«''p(M3(*résine liquide, qui brûle les poissons au fond de Teau,
« et qui s'éteint à sa sur&ce. » La dernière de ces îles touche à
celle de Serendib \ « par un de ses cÂtés les plus élevés , » dans la
mer nommée Herkend «xâ5^. L'île nonunée Comor ^ est éloi-
gnée des îles el-Roîbahat de 7 journées de navigation. Cette
dernière île est longue. Son roi demeure dans la ville de Malaï
^^Lt. Les habitants disent qu'elle s'étend en longueur sur un es-
pace de 4 journées ^ vers l'est. Elle ccMEumence auprès des îles
Roîbahat et se termine en face des îles de la Chine , du côté du
nord *. Le roi de ce pays n'est entouré ni servi , soit pour boire ,
soit pour manger, que par des jeunes gens prostitués, vêtus d'é-
toffes précieuses tiswes en soies de la Chine et de la Perse, et
portant au bras droit des bracelets d'or. Ces bracelets /en langue
de l'Inde, s'appellent tanfouc (>iUx)t^; les prostitués tenbabéh a^UàîJJ.
Dans ce pays , on épouse des hommes au lieu de femmes. Ceux-
ci, durant le jour, servent le roi, et la nuit ils retournent au-
* Les deux manuscrits ofErent ici qudques mots qu'il n'est pas possible de dé-
chuErer.
* S'il y avait Sarandah, nous pourrions adopter l'opinioa d'Hartmann, EJr.
Afric, pag. 1 15 ; mais les deux manuscrits portent Serendib.
' Les mss. B. et n^ 334 portent 4 mois.
' Le manuscrit n^" 334 porte « du côté du sud. •
* Le ms. B. porte lekankour jj^JaJj.
Feuillet iS recto
MALAI.
70 PREMIER CLIMAT.
près de leuos femmes « Ou cukive. dans cett« île de^ gnuQQ»>, le
« cocotier ,' la caafie à suens et le tanboul J>fib . Cette deciiière
«plante est qelle qui ccoît le. {dus abondanuBent danj» l'iW. »
K Le tapboui est màe plante dont la 4ige est semblaUe è celle de
Feuillet 1 8 verso. « Ja vigne ; elle est grimpante dl s attache aux ^ arbres voî^in^ La
» feuille res9^Bble*Àt»lledù:De0doiJ»:;.mais>6lle.estpluft âiince
« (litti plus transparente); lie godt^aa.est âore (litt. brukni)
« comme celui du clou de gérofle« Celui qui ^en veut mâcl^er
« (litt. en tnanger) prend de là. chauk ;vive jl^ pétrie ai90c ^e
« Teau, et la mêle à chaque feuiUe dans la proportjOB-d'iui qi^ait
« de dirbeni. On ne peut en faire uéage, .que de cette manière ;
« celui qiû en mâche lui tooiive le goût du sucre; et son hftleine
«I répand un parfuin agréable. Cet usage est côdnudans les don^
« trées de Tlnde et dans les régions voisines ^ »
« On figd>rique dans cette, lie des étoffes avec une herbe dont
« la, végétation ressemble à celle du papyrus ^^;^K Gelle^îi est
«le cartas (>L^|;jU{, qu'on appelle ainsi parce que les habitants
«• de TEgypte s'en servent pouï Êiire du papier. Les ouvriers preur
K nent la meilleure partie (de cette hwbe), et l'emploient à la
« fabrication d'étoffes comparables en beauté' aux étoffes de sme
« coloriées. Ces étoffes sont transportées dans toutes les. autres
«parties de Tlnde, quelquefois même dans • i'Iémea/ où elles
« servent à, £iire des habillements. Des voyageurs rapportent eif
« avoir vu des quantités çonsidér^les' dans ce dernier paysl On
« fabrique. ausSsi dans cette île des nattes blanches ornées de
« peintures (ou de dessins) admirables. Les personnages consi-
« dérables les font étendre dans leurs maisons en place de tapis
« de soie et autres. Il croît dans cette île un arbre qu'on appelle
« el-bel (el-tel ou el-nel) JuJI, qui est une variété du palmier
« doum , et sous lequel dix personnes peuvent se mettre à l'om-
■m *
' n 8*agit ici du béteh végétal dont il est paiié dan» toutes les relations de Tlnde.
HUiTIÈMfi SECTION. 71
• bre. » 11 -sort aussi de toeile lie des navires nommés el-4nechiat
<aiU«AéXt S semblables' ami ighaxwamé K^^yà, solidement cous*
tniits, longs de-toixante cordées, £aiits d'une seule pièce (de
boia)^ et.]^0uvant dontenir cetit cinquanto bommes. ^ Un voyageur
« medemë rapporte qull a vu, dans oette contrée , une table fa-
«^•briqikée d'une seule ^pièce ( de bois) et autoui* de laquelle deux
« cents personnes pouvaient manger^ Il existe dans cette île des
«^boîs telsquoi|i n'en voit point de semblables ailleurs. Les babi-
« tants sont blancs, peu barbus; ils ressemblent aux Turks, et
« l'on r^iporte qu'ils, sont d'oHgine turqu^e. )»
•Parmi les lies les pb» . célèbres de cette mer d'Herkend est
l'île de SerencKb «^.«^«x^ ^, qui est tvés-^grande et très-renom-
mée4 Son étendue est de 60 parasabges dans tous les sens. Il
s'y trouve une montagne, « sur laquelle descendit Adam^^ (sur
qui* sok lie sabitl). » La cime de cette montagne est si élevée,
qu'elle peut éjtre . aperçue des navigateurs à plusieurs journées
de distance. Elle se nommé la montagne d'el-][lahouk ^y^l ^.
« Les Braihmes, qui tout des religieux indiens, rapportent que
« sup oette 'montage en voit le vestige d'un des pieds d'Adam
«^empreint sur ia pierre, et dont la longueur ^st de 70 coudées;
« que sujr ee vestige on voit toujomis^ briller une lumière sem-
« blable à un éelair; ils ajoutent que le'decond pied^ dans l'in-
« tervalle d'un pas, parvint joisques à la mer. Or, entre la mon-^
« tagne et ia mér, la distance est de q à 3 journées. » Au^
deseus' et autour de cette montagne, on trouve des pierres
précieuses et autres', de toute espèce, et dans les vallées, le dia-
Feuillet 18 veno.
SBR&RDIB.
* Le manuscrit n® 334 porte cvUJLm^I et le ms. B. «^
* Ceylan.
* Le paMSge rdâtif à cette tràditioii a ^té barré dans le manuscrit n® 334; on
retrouve mention de la même tradition doin* les camnmes relatiom dâ finie et de h,
Ckae, tradiiites de Tarabe» par Tabbé Réaa^dbt, pag. 3.
^' Le ms. B. porte el-Raboun {jy^\ -
72 PREMIER CLIMAT.
mant, « au moyen duquel on grave les>chatons debagues de pierres
« de toute nature. » On trouve également sur cette monti^ie
des aromates et diverses sortes de parfumsiy tels que le bois d'a^
loès et autres, Tanimal qui porte le musc et la. civette. On y
, cultive « le riz », le cocotier et la oanne à sucre. Les rivières de
cette île produisent du cristal de r6che. remarquable sousie rap-
port de la qualité et soùs celui de. la grosseur (des morceaux*).
Feoiiiet 19 recto Enfin sur toutes les côtes sont des pêcheries de périra magnifi-
ques et d'im très^and prix.
Au nombre des villes principales de Tîle de Sereixdib, on
compte celles de Memaba Ll#^, d'Aghna U^l, de.Berescouri
i^ji^j4 \ de Aîdi (^«x^'» deMahouIpim ^j^^^U, deHamri^j^Uii,
de Telmadi ^^Lk^, de Sei)douma U^i^cJU», de Sedi ^^«x^ , de Kesli
«
JwM^, de Berisli Jum^j^, et de Medouna jii34k.d«.
L^ rpi de cette île fait sa résidence à Aghna , où est un châ-
teau, qui est le siège du gouvernement. C'est un prince ami de
la justice, qui règne avec vigueur, vigilant, s'occupant beaucoup
des intérêts de sçs sujets , et les protégeant avec soin. Il a seize
vizirs^ dont quatre sont de sa nation, cpiatre Chrétiens, quatre
Musidnians et quatre Juifs. Il leur a assigné un lieu où se réu-
nissent les personnes appartenant à ces nations, et où Fon écrit
leurs actes judiciaires et leur histoire. Auprès des docteurs de
toutes ces sectes (je veux dire des Indiens, des Grecs, des Mu-
sulmans et des Juifs) se réunissent divers individus et grand
nonibre d'hommes (de races différentes) qui apprennent ée bonne
heure à écrire les actes de leurs prophètes et l'histoire de leurs
anciens rois, et qui s'instruisent dans la science des lois et en
^ Uauteur de la traduction latine, faite sur le n® 334 . a lu plusieurs de ces noms
comme il suit : Irescore, Âbde, ÇaUnadhe, SiaQbadona, Sere* Kembele, Merdba;
les variantes du ms. B. sont Meng^aia \^\à^ , Foresoouri ^^jyX^ « Kdmadi ^Sl^*!^ *
Senbedouna b^JoJU»* Sendoura |j^4KJU»« Nîberi ^^jJ^j^^ Keiibdi J irKfh»
Bournichli jUUjwi Merouna iOj^-
HUITIÈME SECTION. 75
général des chfoses qu'ils ignorent. Ce roi tient à la main une
idole d'or enrichie de perles, de rubis et de pierres d'un prix
dont personne ne peut se faire une juste idée. Il n'existe dans
i'Inde autun prince aussi riche que le roi de Serendib en perles
d'une beauté rare et çn pierres précieuses de toute espèce ; car
la majeure partie de ces richesses ise trouvent dans les montagnes,
dans les vallées et dans la mer de son- île , où ( d'ailleurs) abor-
dent des nafvires de la Chine et d'autres royaumes circonvoisins.
On lui apporte des vins de l'Irâc et du Fars/qu'il aishète de son Feuillet 19 recto.
aigent et qu'il fait vendre dans ses états; car il boit du vin et
défend le libertinage , tanilis que les autres rois de l'Inde per-
mettent le libertinage et prohibent l'usage des liqueurs eni-
vrantes, i l'exception toutefois du roi de ComarjLI ^, qui défend
l'un et l'autre. On exporte de Serendib de la soie, des pierreries
de toute couleur, du cristal de rocbe, du diamant, et beaucoup
de parfums. Entre cette tle et le continent de l'Inde , il n'y a
qu'une petite journée de navigation. La même distance la sépare
de l'île de Balanc (^JJ^ ^, dite riveraine. Cette île dépend des
terres de l'Inde , ainsi que les vallées ' par lesquelles se déchar-
gent les rivières, et qu'on nomme vallées de Serendib. Les
navires y mouillent, et les navigateurs « y passent un mois ou
c deux dans i'abondance et dans les plaisirs. Le climat y est tern-
it péré. On peut s'y procurer un mouton pour une demi-drachme,
« et de quoi régaler une assemblée , de vin doux cuit avec du car-
« damome frais, moyennant la même somme d'argent. Les habi-
« tants de Serendib jouent aux échecs, au trictrac et à divers jeux
n de hasard. Ils s'occupent avec un soin particulier de la culture
\ S*agiVil ici de file désignée plus haut ( pag. 67,01 6g ) , sous le nom de Comor,
s*agit-il a une autre ? C^est une question que ni le ms. A. , ni le ms. B. ne mettent
à portée de résoudre. L*un et l!autre nort^nt les deux liiçons.
' Les manuscrits n® ^34. et B. portent. Balabac ^^jkXf^
' On lit dans le manuscrit n^ 334 c^l^l Aghhab.
10
FeuHlel 19 recto.
ILB DBL-llAyi.
Feuillet 19 verso.
74 PREMIER CLIMAT.
« du cocotier dans le» petites îles environnanftes* Ib veilieut à
r la conservation de cet arbre, et TofiBrent aux allants et Tenants
t dans Tespoir d'une récompense; car les habitants d'Cknan^^U-»
i( et de Merbat i^j^, dans llémea, viennent souvent, aux îles
< où croît le cocotier, coitpent les pièces de cette espèce d'arbre
« qui leur plaisent, fiaibriqaefnt des cordages aveo les fibres du
« bois, et (avec le tronc) construisent des navires et façomient
« des mâts. Ils fiient aussi des cordes avec ses feuilles ^, puis
« disffgent leurs qavires de ce même bois et le transportent doÉs
« leur pays, où ils le vendent. »
Auprès de Tiie de- Serendib , on trouve celle d'elHami ^ji\ ;
{ei-Rami est aussi le nom dune ville de ilnde). Dans eette.ile
il y a plusieurs rois. Elle est cultivée, aboatiiànte en minéraux
et en parfums. Sa longueur est, à ce qu'on dit, de 700 para*
sanges. On y trouve l'animal nommé kerkedan ^I«x5^i^ ( le rhi-»-
noeéros). Il est moins grand que l'éléphant, mais il l'est plus
que le buffle. Son cou est courbé comme l'est celui du chaineau}»
mais dans un sens inverse , puisque sa tête touche presque à aas
pîeds de devant. Il porte au milieu du front une corne longue et
d'une épaisseur telle , qu'où ne peut l'embrasser avec les deux
maias« On dit que dans quelques-unea de ces' cornes, lorsqu'elles
ont été fendues, on voit des figures d'hommes, d'oiseauk ert autres^
parfaitement dessinées en blanc, et qu'avec ces dernières on
fiibrique des ceinturons d'un grand prix. Les figures qu on y
remarque occupent toute la longueur (iitt. d'une extarémité' k
l'autre ) des cornes.
« Ël-Djahes lâ#»*U!i , dans son livre, des Animaux, rapporte que
« le (jeune) rhinocéros reste durant sept ans dans le ventre de
« sa mère; mais que (pendant le temps de la gestation )^îl sort
' Peut-être avec Tétovipe renfermée daaf la noix de coco. Voyisi la Qirestûqia-
thie arabe de M. de Sacy, i** édit tom. IH, pag. 37S. GependAnt on trcmye des
détails pareils dans les Ane, RBkaj ies kmle$, pag. 111.
HUITIÈME SECTION. 75
sa tète et son cou hors de la vulfre, qti'ii mange de l'herbe, FeuîUet 19 veno.
puis retatre dans la matrice; que, lorscpie sa c6me Tempèche
de ressortir la tète |K>ur prendre sa nourriture accoutumée , il
frappe Tintérieur de la matrice, au point de la perforer, qu'il
tort ensuite, et que la mère meurt : mais cela n'est pas pos-
sible ; c'est une fable qui n'est pas digne d'être écoutée ; car si
la chose était comme on la rapporte, certes l'espèce périrait,
puisqu'il ne resterait plus, qiie.de&.mélesv » £1-Djihani ^^-^
rapporte aussi dans son livre qu'avec cette corne on &brique
pour les ]^is de l'Inde ^es manches de couteau de table, qui
se ockiTrent d'humidité lorsqu'on apipdrte devant ces rois quel-
que inets dans lequel il entre du poison ; en sorte qu'on connaît
aussitôt que Taliment est empoisonné.*
Le territoire de l'île d'el^-Raml'est fertile , le climat tempéré
et l'eau eieellente. Il y a beaucoup de villes, de villages et de
efaiteaux. E^e produit* le bekem mâ^ S dont la plante ressemble
exactement à celle du latuier^înose. Ce boi^ est rouge et ses ra-
cines sont employées oomme remède, contre la. morsure des
vipères et des serpents. C'«st une chose constatée par l'expérience^
On trouve aussi dans cette île des buflBes sans-queue* et^ dans
i^s forêts, des hommes, tout nus, et dont le langage est in-
intelligible. Ils fiiient lei antres hommear. Leur taille est de. 4
chilira ( environ 36 pouces ); les parties génitales ches les
deux sexes sont de petites dimensions, leurs cheveux sont
toux et ci^épu5« Us grimpent sur les arbres avec les mains sans
le* secours ded pieds , ot on né peut les atteindre à cause de la
rapidité de leur course.- Il existe aussi sur les rivages dé cette
ile. une peuplade d^hommes qui peuvent atteindre & la nage les
vaisseaux, lors même que ceux-ci sont fevorisés parmi bon vent.
Us échangent, avçc les navigateurs, des perlés contre de l'ambre
qu'ils portent chez eux. On fait dans cette île le commerce de
' B0Î8 de Brésil. «
10.
Feuillet ao recto.
76 PREMIER CLIMAT.
« Tor (car il s y trouve beaucoup.de mines' de ce métal), d*ex-
« celient camphre, de diverses sortes de parfums et de peries
« d^une rare beauté. » De là à Serendib, on compte 3 journées.
Celui qui veut aller de Tîle susmentionnée de Balanc ^jJ^ ^ à la
Chine, laisse l'île de Serendib à sa droite. De Serendib à TMe
de Lankialious ^^\^JgJ le voyage est de i o journées. Cette ile
s'appelle aussi Landjalious ^^^L^, par un djim. < Elle est
grande, et peuplée de blancs. Les hommes et les femmes y
vont nus; ces dernières, toutefois, se voilent avec des feuilles
d'arbre. Les marchands s'y rendent avec de gros et de petits
navires , et s'y procurent de l'ambre et des noix de coco moyen-
nant du fer. La majeure partie des habitants achètent des étoffes
dont ils s'habillent dans certaines circonstances. Le froid ^ et le
chaud ont peu d'intensité dsTns cette île , à cause du voisinage
de l'équateur. La nourritiu^e des habitants se compose de figues
bananes, de poisson frais et de noix de coco. L'objet le plus
estimé chez eux est le fer. Us accueillent bien les étrangers. »
Au midi de l'île d'el-Rami, il en est une autre bien peuplée
qu'on nomme el-Binan ', où se trouve une grande ville. On y
mange des noix de coco; i c'est un mets dont on fait (grand)
« usage. La population est très-brave, très-couràgeuse , et parmi
I ses usages il en est xin qui se perpétue de père en fils , et qui
«consiste en ce que, lorsqu'un homme veut se marier, sa
« famille ne le lui permet pas, à moins qu'il n'apporte la tête
< d'un ennemi tué par lui , en sorte que le prétendu se met à
« rôder dans tous les environs, jusqu'au moment où il peut par-
« venir à tuer un homme et à en apporter la tête ; alors il épouse
« la femme à laquelle il avait été fiancé. S'il apporte deux têtes,
« il peut épouser deux femmes; s'il en apporte trois, il épouse
* Ou de Balabac. Voyez ci-dessus, pag. 73.
* n y a probablement ici une faute de copiste.
' Les deux autres manuscrits portent Albinoman ^^L^^^t.
HUITIÈME SECTION. 77
« trois femmes; et dans le cas où il aurait tué cinquante hommes, Feaiiiet ao/ecto.
« il pourrait avoir cinquante épouses. (Alors) il jouit dans le pays
« de beaucoup de considération ; on l'honore comme un brave ,
« et c'est une obligation à tous de le respecter ^ Cette île est
« peuplée d'un grand nombre de tribus. Elle produit le bois de
« Brésil, le rotang et la canne à sucre. » Non loin de là et à s
journées de distance est Tîle de Djalous jm^JL»-, dont les habi-
tants sont noirs, tout nus et antropophages , « c'est-à-dire que
lorsqu'il leur tombe dans les mains un étranger; ils le suspen-
dent par les pieds, le coupent en morceaux et le mangent. Un
capitaine de navire raconte que , les habitants de cette île ayant
surpris un de- ses compagnons , il observa qu'ils le pendirent ,
le coupèrent en morceaux et le dévorèrent. Ces peuples n'ont
point de roi. Ils vivent principalement de poisson, de figues
bananes, de noix de coco, de cannes à sucre; ils choisissent
pour demeures et pour asiles des bois fourrés et des marais.
La plante la plus commune chez eux est le rotang. Us vont tout
nus, hommes et femmes, sans se voiler en aucune manière,
e;t ne se cachent pas même au moment de la copulation ; ils ne
trouvent aucun inconvénient à ce que cet acte ait lieu publi-
quement. Quelquefois un homme l'accomplit avec sa fille ou
avec sa sœur , sans que personne trouve la chose blâmable bu
honteuse. Ces peuples sont noirs, de figure désagréable; ils
ont les cheveux noirs et crépus, le cou long ainsi que les
jambes, et la figure très-maigre. »
D'el-Binan à Serendib , 3 journées de navigation. De Serendib
à l'île de Lankialious ou de Landjalious, lo journées. De Land-
jalious à l'île de Keleh »^ dont nous parlerons ci-après, 6 journées.
^ Cette coutume est rapportée dans les Anciennei Relations des Indes et de la Chine,
pag. 4 1 et dans une rdation de Bomeo qui se lit pag. 1 55 des Nowelles Annales des
Voyages^ août i8a8.
78
PREMIER <3LtMAT.
NEUVIÈME SECTION.
Mer des Indes et de la Chine. — Djesta ou Djebesta. — Dagboiita. — fie de Cjalous.
Arbre du Oâlt^hre. ->« Qes de Djalba on de Javti; d6 8èle3bat et de< Heridj. ^
Bayadèlnes. -^ Tenouma ou Chouma. -*«- He de Sen£ *— Khankou t>a Uui&fau.
— De de Malai.
Feuillet ao recto.
DJESTA.
Feuillet ao verso.
Cette section comprend la description dé la partie de la mer
des Indes connue sous le nom de mer de la Chine , et d'une
partie de la mer nommée Darlazour fsi)^J^^ ^* Dans cette mer
sont diverses îles dont nous ferons mention ci-après.
Nous disons donc qu'au midi de cette mer est une partie du
Sb&la ( dont nous avons déjà parlé ), et qu'eau nombre des lieux
habités de ce pays est la ville de Djesta Alâui«b£>>, peu considérable.
« Ony Wouve de Tor en quantité; son exploitation est la seule
■ itidustrie et la principale ressource des habitants. Ils mangent
t des t'(^rtués marines et des coquillages. Le dourah est peu abôn-
« dant panhî eux. » Cette ville est située sur un grand golfe où
jîeùvént entrer les navires. « Les habitants de Djebesta aL^^l^^
« n'ayaùt iiî navires ni bétes de somme pour porter leurs far-
ce deaux , sont obligés de les porter eux-mêmes , et de se rendre
<* service réciproquement. Ceux de Comor jJi et les mar-
« chaïids du pays de Mehradj gî/y-« ' viennent chez eux, en sont
« bien accueillis, et trafiquent avec eux. » De la ville de Djebesta
* Darlaroui d*après le ms. B. , ou Darlaouï , d'après l'Abrégé.
* Le ms. B. porte constamment Djesta.
* Il est question des pays de Mehradj et de G>nior, dans les Ancienmu Rghtians,
pag. 78 et suiv.
NEUVIÈME SECTION. 79
i oc^ ie Déboute n^yM^ 3 jonjn^t 3 iwîts page mes; ^t à i'iie
de Comôr^ i pus.
La yilU de Dn^b^ta wX U dernière du Sofaila, pays de Tor ;
elle est située sur un gnuad golfe. « Ses habitants vont nus; ce-
% pendant ils cachent avec leurs miûn» (leurs parties sexuelles),
à rapjm>cbe des marchanda qui viennent ckev mx dis autres
lies voisines. Leurs femmes ont de la pudeur , et ne se mon-
trent ai ààJàs les marchés» ni dans les lieux de réunion» à cause
de- leur nudité; c est pourqucH elles restent fixées dans leurs
demeures. On trouve de Tor dans cette ville et dans sa» terri:-
toire» plus xpxe partout ailleurs dan» le Sofala. i Ce pays, touche
à ccdtti de Wacwac oljJ^i» où sont deux villes « mbérables et
mal peuplées» à cause de la rareté des subsistances et du peu
de ressources en tout genre. » L'une se nomme Derou j^^ . et
autre Nebhe&a aj^ ^ Dtans son voisinage est \m grand bourg
nonmoé Da'j^ha A»^4(^^ « Les» naturels sont noirs, de figure
hideuse» de complexion diJBTorme.; leur buagage est une espèce
de stfBement. Ils sont absoliunent nus et sont peu visités (par
les étiai^ers). Ib vivent de poissons » de coquillages et de tor*
tues. > Us sont (comme il vient d'être dit)y vôiainis de Tile de
Wacwac • don^t nous reparlearoas, s il pbdt à Dieu. Chacun de ces
p^ys et de ces ile& est ^i^ué sur un grand golfe. On n'y trouve
ni qr» ni comwerce» ni navire, ni bétea de somme. Quant à
rile de Djalous. u^^U^ » ses habitants sont Zendjes, ii»vçnt nua,
et vivent» comme ikous lavonp dit« de ce qui leur tombe entre
les mains. Il existe chee eux upe montagne dont la terre est
(mêlée) d'argent. Si on approche cette terre du feu» elle se dîa-^
sout.et devient argent » De \k.k file de Lankialious on compte
a journées» et 5 de cette dernière à Tile de Keleh iJ^, «qui
* Onlitdaus lems. n'' 334, I>adott l^d» et Jgpssna jJuûy^ et dsns.lemi. B.
Dadoua Ij^^ et Nebhena ^ ^^^ . . -
' Ou Daghdagha
Feuillet ao verso.
DAGHOOTA.
ILE DE DIALOVS.
Feuillet 30 verso.
aubrs du campurk.
ILES DB IMABA ,
DE SELàHAT,
ET DE HBRIDJ.
ftO PREMIER CLIMAT.
« est très-grande et où demeure un roi qu'on nomme le Djaba
t ou prince indien. Il y a dans cette île une mine abondante d'é'
< tain. Le métal est très- pur et très -brillant; mais les mar-
t chauds le mêlent frauduleusement après son extraction de la
« mine , et le transportent ensuite partout ailleurs. Le rètement
« des habitants est la tunique ; elle est de même fonne pour
«les hommes et pour les femmes. » L'tle produit le rotang et
d'excellent camphre. L'arbre qui donne cette résine ressemble
au saule ) à cela près qu'il est très^grand: plus de cent personnes
peuvent se mettre sous son ombre. Le camphre s'obtient au
moyen d'une incision qu'on fait à la partie supérieure de l'arbre ,
d'où il découle en assez grande quantité pour qu'on puisse en
remplir plusieurs jarres \ Lorsqu'il a cessé de couler par cette
ouverture , on en pratique une inférieure vers le milieu de l'arbre
d'où s'écoulent les gouttes du camphre; car c'est une gomme
produite par cet arbre , et qui s'épaissit dans le bois. Après cette
opération , l'arbre devient inutile ; on le laisse et on passe à un
autre. Le bois de l'arbre du camphre est blanc et léger. On ra*
conte , relativement à cette île , des merveilles dont la description
paraîtrait excessivement fabuleuse.
Dans le voisinage de cette île sont celles de Djaba a^U> ^ , de
Selahat b^U^ et de Heridj ^^ ^. Elles sont éloignées les unes
des autres (litt. chacune est éloignée de sa sœur) d'environ 2
parasanges plus ou moins. Elles obéissent toutes au même roi.
« Ce prince se nomme Djaba; il porte la chlamyde et la tiare en
« or, enrichie de peries et de pierres précieuses. Ses monnaies
« portent l'empreinte de ses traits (litt. de sa figure). Il a beau-
« coup de dévotion pour les Boud. Ce^ mot boad (pi. boudoud)
• signifie temple ^ en langue indienne. Celui du roi est très-beau
* Ge mot dérive de Tarabt i^^- — * Java ?
' Ou Hatdèk, sdon la traduction latine de l'Abrégé.
BATADERU.
NEDVIÈME SECTION. 81
et revêtu extérieurement de marbre. Dans ^intérieur et tout Feufliet ai recto,
autour du boud, on voit des idoles faites de marbre blanc, la
tête ornée de couronnes dW ^ et autres. Les prières , dans ces
temples, sont accompagnées de chants, et ont lieu avec beau-
coup de pompe et d'ordre. De jeunes et belles filles y exé-
cutent des danses et autres jeux agréables , et cela devant les
personnes cpii prient et qui sont rassemblées dans le temple.
A chaque boud sont attachées un certain nombre de ces jeunes
filles, qui sont nourries et vêtues aux frais de rétablissement.
C'est pour cela que, lorsqu'une femme est accouchée d'une
fille remarquable par sa taille et par sa beauté , elle en fait
présent au boud. Parvenue à l'âge de l'adolescence, la jeune
personne est revêtue dès vêtements les plus beaux qu'il a été
possible de se procurer, et, accompagnée de sa famille et de ses
parents dès deux sexes, elle est conduite par la main de sa
mère au boud auquel elle a été consacrée. On la confie aux
serviteurs (du temple), et on se retire. De là elle passe aux
mains de femmes instruites dans l'art de la danse, de la mimi-
que et autres jeux qu'il lui est nécessaire de savoir. Lorsqu'elle
est devenue suffisamment habile , on la revêt d'habits magni-
fiques et de riches ornements, et elle est attachée d'une ma-
nière indissoluble au service du temple. Elle ne peut plus en
sortir, ni cesser désormais (ses fonctions). Telle est la loi des
Indiens qui adorent les boud.
« Cette lie produit en grande abondance des noix de coco,
des figues bananes excellentes, du riz et du sucre. Il existé
dans l'île de Hemedj ^^ (ou de Heridj ) un grand précipice dont
personne n'a pu mesurer la profondeur; c'est une particula-
rité remarquable.
« Tout auprès de l'île de Djaba est celle de Malt kiU ; ellj^ est
' Le ms. B. ajoute : et revêtues de brocart et d'éloffas rayées ( de llémen ).
11
Feuiliet 21 rtcto.
82 PREMIER CUMAT.
% sous la dépendance du roi de Djaba, et produit aussi des noix
« de coco, des hananes, du sucre et du riz.
« Uîle de Selabat kib^iu» produit beaucoup de bois de sandal,
« du nard et du ciou de gérofle. Le géroflier est un arbre qui
« ressemble au henné ^ sous le rappoirt de la végétation et de la
« ténuité de ses branches. Elles, portent une fleur qui s'ouvre en
« un calice exact^nent semblable au (à celui du) cocotier. Lors*
« que la feuille tombe, on cueille le calice avec précaution pour
fi pouvoir remployer à lusage qu'on désire; ensuite on l'expose
« (à l'air )« on le fait sécher tout acre et grossier (qu'il est), et
« on le vend aux marchands étrangers « qui le transportent dans
« tou? les pays de la teire. ■
Il existe dans cette ile un borkan ^>(^ ^ de feu , qui brûle et
qui s'élève à la hauteur de i oo coudées. Durant le jour on ne
voit que la fumée , et la nuit c'est un feu trèsrardent. A gauche
de l'île de Hahet W^ est celle de Tenouma 9u$ya ; entre cette
dernière et celle de Maît la^U ', on compte une journée de dis-
tance. « Celle-ci est très-peuplée ; les habitants portent l'espèce
« de vêtement nommé azar jjt. On y trouve de l'eau douce, du
« rû, du sucre, des noix de coco et des pêcheries de perles.
« L'île de Tenouma produit le bois d'aloès indien «s^xâ^JI d»^!
« et le camphre.
« Le bois d'aloès a les braniches et les feuilles exactement sem-^
« blables aux feuilles et aux bran/ches de la plante appelée sas
« ^UaJt . On extrait ses racines à une époque particulière, et plu-
« sieurs mois après qu'on lui a coupé les branches : ensuite on
^ Arbuste bieo connu , d*oà proTÎent ]» couleur rouge qu on emploie dan» le
Lerant pour teindre les ongles , la barbe et les cheveux.
* Ce mot est traduit, on ne sait pourquoi, par palpai dans la version latine; il
semblt être une corruption du mot volcan. • *
* L'absence des points diacritiques porte à penser que Habet et Mait ne font
qu*une seulti et même fiable ms. B. porte conatammeat Blabet 1aj»U •
NEUVIÈME SECTION. 85
« taille sa partie supérieiire ; on enlève la partie tesÉre , et on prend P«>iii** ^ « ^cwo.
« le bois dur (litt. le cœur) quon râpe avec Veskamadj ^U^^l \
« qui est comme la lime de bois d'aloès , jusqu'à ce qu'il soit net-
« toyé ; ensuite on le frotte avec du verre ; puis on le met dms des
« sacs de toile grossière , et on» lui donne beaucoup de pèli :
« enfin on le tifc des sacs, et on le vend aux marchands qui
« affluent dans le pays et qui le répandent partout^ .
« De Cbouma ^^yi * à l'île de Gomor jU , 6 journées.
« Le bois d'aloès que produisent ces îles^ est bon; mats celui
« qu'on nomme sanfi J-Â40 est encore meilleur. On trouve -à
« Choun^a du bois de sandal et du riz ; les habitants portant
« le vêtement nommé fouta : ils accueillent bien et honorant les
« marchander étrangers. Ce sont des hommes juste» , purs et re^
« nommés pour leur bienfaisance et pour leur équité parfietite.
« Ils ^.dQrent les idoles et les boud , et ils brûlent leurs morts. »
L'île de Senf vJU.^* est voisine de l'île de Gomar jUt; il n'y «.edesihf.
a que 3 milles d'intervalle* « On trouve à Senf du bois d'aloès
« 5upérienr à celui de Gomar, car, ploi^é dans l'eau ^ il ne sur^
« nage pas , tant il est lourd et excellent. Il y a , dans cette île ,
« des bœufs et des buffles sans queue, d6s cocotiers, des bana*
« niers, des cannes à sucre et du riz. »Les habitants n'égorgent
aucune espèce de quadrupèdes, ni d'autres animaux tels> que les
reptiles , etc. « Ils peuvent bien manger de la bhair des animaux
« morts naturellement, mais la plupart d'entre eux répugnent à
* Ôo pourrait lire aussi eskarbadj,
* On voit qu*il s*agit ici , non du suc proprement dit de l'alôès , mais du bois
d*un arbre qui porte le même nom. Il y a plusieurs sortes de bois d*aloés ; M. Guil-
lemin, sayant botaniste, pense queVauteur arabe veut parler d*one des espèces du
genre a^aiTaria dçs auteurs modernes, sur lesquefles oo tarouve beaucoup de dé-
tails dans Rumphitts, Herbarium Ambobunse, tom. XI, psg» a g et«ui?itDtetf.
* Les mss. n** 354 et B. pckHent Tenoma. . '
* Le ma. B. porte : cCette dernière ile. « *^ * B est 4pieAioii decette 9e sous le
nom de Sejief, dans les Andenaês BêkU,y etc: pag. tk^iM^
1 1 .
8d PREMIER CLIMAT.
Feuillet ai verso.
« le faire , et Asn mangent pas. Celui qui tue une vache est puni
« de mort, ou du moins il a la main coupée. Lorsqu'une vache est
• hors d'état de servir, on la parque dans une étable et on Ty laisse
« jusqu'à ce qu'elle meure de sa mort naturelle. Il y a dans cette
« île un roi qui se nomme RanM «XjOj , et sa famille Semer ^;-«v«.
« L'habillement de chacun des habitants se compose de deux
*fouta: l'une employée comme manteau traînant, et l'autre ser-
« vaut à voiler et à couvrir le corps. Il y a de l'eau douce. »
De cette île ( de Chouma ou de Tenoma ) à celle de Sendéfou-
lat c»^y *xi-w , 1 o journées. De celle de Senfy à la ville de Lou-
kïn (j?ï3y 3 journées. C'est la première échelle de la Chine *. « On
« y fabrique diversea riches "étoffes de soie de la Chine qui sont
« exportées au dehors, et notamment le ghazar^smi <^"A-»^b*,
« dont on fait commerce dans les pays voisins aussi bien qu au loin.
« On y trouve du riz , des céréales , des noix de coco , des cannes
« à sucre. Les habitants portent la fouta ; ils accueillent bien les
« étrangers; ils sont très-magnifiques, et font un plus grand
« usage de parfums que les autres habitants de l'Inde. »De Loukin
(j^y à Khancou ^Jtii^ ^, 4 journées de navigation, et 20 par
terre. Cette dernière échelle est la plus considérable de la Chine.
KHAH-Fou. " Ce pays est gouverné par un roi puissant et glorieux, qui
« a beaucoup de sujets, de troupes et d'armes. On a'y nourrit
< de riz, de noix de coco, de lait, de sucre et de n^okl ^. La ville
« est située sur un golfe ( ou à l'embouchure d'un fleuve ) qu'on
« remonte durant deux mois de marche jusqu'à la ville de Badja
•l» , qui appartient au baghbough- g^^ * , lequel est le roi de
* Le texte arabe porte (^j^jtâJt Jl^ J^l « ce qui signifie exactement la pre-
mière des échdies de la Chine. *— ' Ou plutôt Khan-fou JlÀ^ -
' G*e8t le fruit du palmier doum. Voyes, à ce svrjet, la ChrettamaAie arabe de
M. de Sacy, i'* édition, tom. III, pag. 454 et suivantes.
^ Ce nom parait être le même qaefaghfour, jJbU dont il est si souvent question
dans les géographes orie0taux qui ont traité de la Chine.
NEUVIÈME SECTION. 86
toate la Chine. Cette ville est le terme des voyages des Occi-
denta/ux; on y trouve toute espèce de fruits et de légumes , dii
blé , de Torge et du riz. » On ne trouve ni raisin ni figues dans
la totalité de la Chine et des Indes ^ « mais bien le firuit d'un
arbre quon nomme el-cheki «^^Jl et el-berki J[^t. Cet arbre
croît particulièrement dans le pays du poivre. C'est un arbre ^
dont les fruits sont durs, et dont les feuilles» d'un vert éclatant,
ressemblent à celles du chou ; il porte un fruit de la longueur
de quatre palmes , rond , semblable à une conque marine , couvert
d'une écorce rouge , et dans l'intérieur duquel est une graine
ou un gland qui ressemble à celui du chêne; bouilli au feu,
on le mange comme la châtaigne, dont il a exactement le
goût. La pulpe de ce fruit forme un aliment très-doux et très-
agréable, qui réunit au goût de la pomme celui de la poire,
et quelque chose même de la saveur de la banane et du mokl.
C'est un fruit appétissant, admirable, et le plus recherché de
tous ceux qu'on niange dans l'Inde. On trouve également dans
ce pays un arbre qu'on appelle el-i'nba \j^\ ; iLest grand comme
le noyer, ses feuilles ressemblent aux feuilles de cet arbre,
et son firuit à celui du palmier doulù. Lorsque ce firuit est
noué ^, il est tendre; alors on le met dans du vinaigre, et son
goût ressemble exactement à celui des olives. C'est chez les
Indiens un hors-d'œuvre destiné à exciter l'appétit. »
De la ville de Khancou ' à la ville de Djankou^^W, on compte
3 journées ^. ( Nous en reparlerons dans la dixième section , s'il
plaît à Dieu. )
De la ville de Senf la riveraine à l'île de Charnel J^^, ajournées.
Feuillet 33 recio.
' Je crois qae c'est du jacquier ou de Tarbre à pain qu'il est ici question. Du
reste, le mot ne se trouve pas dans les dictionnaires.
* Le texte arabe porte exactement la même chose : iVijr-
' Le ms. B. porte Hankou ^Jol^ •
* Le manuscrit n^ 334 porte : huit journées.
Feuillet as recto.
MALAI.
86 PREMIER CLIMAT.
« Cette dernière est située dans la mer deSenf; die est flons^
« santé et peuplée. Elle produit du blé, du riz, des figues bananes
« en quantité et du sucre. On y pèche une espèce de poisson
«fort gros, d'un goût excellent et dont la chair peut remplacer
« la ( meilleure ) viande. »
De l'île de Charnel à celle de Achoura bj^^^ 4 journées. Celle-ci
est mal peuplée. Son territoire est âpre, stérile et montagneux.
Il y a beaucoup de scorpions et de reptiles. De là à l'île de Malaî
<^^ , une petite journée.
L'île de Mala! est grande; elle s'étend de l'occident & l'orient.
Son roi demeure dans une ville , et il se nomme Melik-^^-Djezer
ji^ «^Ui«: Sa monnaie est d'argent, et elle est conmte sous le
nom de dirhem eUtatanèh jm/IoVUI ^j^. Il a beaucoup de trou-
pes, d^éléphants et de vaisseaux. Les productions du pays sont
la banane, la noix de coco et la canne à sucre. D'après le rapport
des habitants, cette île touche à la mer résineuse <pJ)J(j^t,
à l'extrémhé de la Chine. La mer de Senf nourrit une grande
quantité de poissons grands et petits, et produit diverses sub*
stances curieuses, utiles ou nuisibles, dontnmis ferons mention ,
lorsque nous traiterons des extrémités de cette mer, dans le
second dinnit, et que nous rapporterons, autant que nos forces
noœ le permettront, ce qu'en disent les voyageurs ainsi que les
marins, et (en général) les choses sur lesquelles leurs relations
s'accordent avec celles dés annalistes et des géographes anciens. >■
DIXIÈME SECTION. 87
DIXIÈME SECTION.
Suite de la Hier des Indes et dt la Chine. «^ Ses d*dJifoudja. — De Soma,
d*Âlina!d.
Cette section comprend les dernières terres habitables du Feuillet s s recto.
côté de Torient, au delà desquelles tout est inconnu; la mer
de Chine nommée aussi Sakha^^, et, par quelques personnes,
mer de Senf; c'est un bras de la mer Océane appelée mer
obscure, parce qu'elle l'est en effet, et qu'elle est presque tou-
jours agitée par des vents impétueux et couverte d'épaisses
ténèbres. Cette mer touche à l'Océan auprès du pays de Gog et
de Magog, et par sa partie inférieure ( litt. par ce qui est au-
dessous d'elle), aux terres inhabitables du coté du nord. Cette
mer des ténèbres s'étend beaucoup aussi du côté de l'occident,
ainsi que nousl'iivons dit \ t et que nous en avoios tracé le dessin. »
Cette mer est agitée par des vents impétueux et sujette à des
pluies abondantes. Les vents maritimes (la moujsson] soufflent
durant six mois dans une direction, et pendant six autres dans •
une direction contraire.
U y existe im grand nombre d'îles, dont les unes- sont visitées
et les autres non fréquentées par les négociants , « à cause de la
« difficulté des routes, de la frayeur qu'inspire la mer, des
« variations dans le cours des vents, de la férocité des insulaires
* La verMon latine ajoute le passage suivant , qo on retrouve dana le texte arabe
du ms. B. : protmditarqn$ ad intuku Vacvac em fart^meri&mali, et ai than mrpeniitm
usque ai latas aastrale maris terram amhiéntU,
Feuillet sa recto.
ILS BL-MOVDIA.
Feuillet a 3 Tervo.
ILS DB SUM A.
88 PREMIER CLIMAT.
et du manque de communication et de relations de bon voisinage
avec les peuples connus. >
« L'île nommée el-Moudja ^^yli^ , située dans la mer DaHarouî
iSV^J^f obéit à divers rois qui sont de couleur Blanche, mais
qui ne portent pas Tespèce de manteau nommé azar jl>l. Ils
(les habitants) ont, sous le rapport du costume et des orne-
ments , beaucoup de ressemblance avec les Chinois. Ils ont un
grand nombre de chevaux dont ils se servent pour aller
combattre les rois leiurs voisins. Cette île touche aux lieux où
le soleil se lève. On y trouve l'animal qui porte le musc et la
civette. Les femmes y sont les plus belles du monde; elles
portent toujours les cheveux longs, et elles ne cherchent en
aucune manière à les cacher. Elles vont tête nue , ornée ( seu-
lement) de bandelettes, auxquelles sont suspendus des coquil-
lages de diverses couleurs et des fragments de nacre de perle. »
De cette île à celle de Suma *^>^*, 2 journées.
Cette dernière est très-considérable , très-fertile en grains et
« en céréales. On y trouve diverses espèces d'oiseaux bons à
« manger, qu'on ne voit point ailleurs dans l'Inde, et beaucoup
< de cocotiers. » Elle est entourée d'un grand nombre d'îles
petites,' mais peuplées. Son roi se nomme Camroun {j^j^^. Il
y pleut et il y vente beaucoup. La profondeur de la mer qui
l'entoure est d'environ ^o brasses. Les montagnes de cette
île produisent du camphre supérieur à celui de tous les autres
pays. « Il existe dans quelques-unes d'entre ces îles un peuple
« nommé el-Fondjetcu-^JLÎJ, à cheveux noirs et crépus, attaquant
« les navires avec des machines de guerre, des armes et des
* Ce»l très-probablement Samatra ; Voye* le Précis de la Gèogr. nniv.; tem. I ,
p. 379, ettom. IV, pag. 255 et suiv. Gomme le paragraphe précédent avait élé omis
par rabiéviateur, il n'était pas possible de deviner à quoi se rapportaient les mots
de.la venion latine : ab hâc inaUâ, etc. Au reste, d*après les mss. n^" 334 et B., U
faudrait lire Soborma jutiJUM . au lieu de Suma.
^ DIXIÈME SECTION. 89
« flèches empoisonnées. Il est difficile de résister à leurs attaques,
« et peu d^entre ceux qui passent dans leur voisinage ou qui
< tombent entre leurs mains parviennent à se sauver. Chacun
« ( de ces hommes ) porte autour du cou un collier de fer, de
« cuivre ou d'or. » A Textrémité de cette mer, du côté de
la Chine, est Tile d'Almaîd «Ni^l, éloignée ( de la Chine)
de 4 journées de navigation. De Tîle de Suma à celle d'el-Aiam
v^le^i \ même distance. De là on pénètre à la mer de Senf.
Parmi toutes les mers dont nous avons fait mention, il n'en
est point où les pluies soient plus fréquentes et les vents plus
violents; quelquefois les nuages laissent tomber la pluie durant
un jour ou deux sans interruption. Les îles de la mer de Senf
produisent du bois d'aloès et d'autres parfums. On ne connaît ni
l'extrémité ni l'étendue de cette mer. Sur ses rivages sont les
domaines d'un roi nonmié Mihradj s!^t^' V^ possède un
grand nombre d'îles bien peuplées, fertiles, couvertes de champs
et de pâturages , et produisant de l'ivoire , du camphre , de la
noix muscade, du macb, du clou de gérofle, du bois d'aloès,
du cardamome , du kababé et autres substances ( litt. graines )
> qui s'y trouvent et qui y sont indigènes ^. Le pays de ce prince
est trè»-fréquenté , et il n'est point de roi dans llnde qui
possède rien de comparable à ces îles, dont le commerce
est considérable et bien connu. » Au nombre de ces îles est
celle d'Almaîd. Elle contient un grand nombre de villes, est
plus vaste et plus fertile que celle de Moudja, « et ses habitants
< ressemblent plus aux ChiAois que les autres, je veux dire que
« la population de tous les pays voisins de la Chine. Les rois
« possèdent des esclaves noirs et blancs et de beaux eunuques. »
Leurs îles et leurs pays touchent à la Chine. « Us envoyent des
« ambassadeurs et des présents au souverain de cet empire, v
Feuillet 18 veno.
ILB D AUUia
' Ou Anam. — ' iuCtf
12
90
PREMIER CLIMAT.
Feuillet 33 verso.
Feuillet 33 recto.
C'est là que se rassemblent et que stationnent les navires chinois
venant des îles de la Chine ; c'est vers cette île qu'ils se dirigent ,
et de ce point qu'ils partent pour se rendre ailleurs* Dé l'ile de
Senf aux îles de Sendi Foulât *s»^jà (^ou«o , 10 journées. « L'île
< de Sendi Foulât est très-grande; il y a de l'eau douce, des
« champs cultivés, du riz et des cocotiers ^ Le roi s'appelle Resed
t «K^^.. Les habitants portent la fouta soit en manteau, *6oit en
« ceinture ^. • L'ile de Sendi Foulât est entourée , du côté de la
Chine, de montagnes d'un difficile accès, et où soufflent des
vents impétueux. Cette île est une des portes de la Chine. De
là à la ville de Khancou, iyiîU. ^, ^ journées.
« Les portes de la Chine sont au nombre de douze ; ce sont
des montagnes situées dans la mer : entre chaque montagne,
il y a une ouverture par laquelle on arrive à celle des villes
maritimes de la Chine vers laquelle on tend. Toutes les échel-
les de la Chine sont ainsi placées sur des golfes; c'est par-là
que montent les navires ^. *
« Le peuple possède des richesses abondantes et defs trcm-
peaux de moutons. Quant aux eaux des golfes, elles sont
douces jusqu'au moment des marées; alors le fleuve se rem-^^
plit d'eau de mer, ce qui arrive deux fois pendant les 2 4
heures (litt. par jour et par nuit).
« Dans ces échelles sont des marchés , des négociants , des gens
qui viennent, d'autres qui partent, des bâtiments, des marchan-
dises qu'on charge, d'autres qu'on déchaîne. On jouit cons*
tamment dans le pays d'une sécurité ( par&ite )• La justice
* Ces détails sont parfaitement conformes à ce qu on lit dans les Ane. Relut, des
Indes et de la Chine, pag. i^ et suiv.
* Le ms. B porte Zenbid «^^.
* Ou plutôt Khan-fou, Khan-pou. Voyez le Journal Asiatique, tom. V, pag. 37.
* Le manuscrit arabe renferme encore qudqdes mots qui présentent de Tobscu-
rité; les voici: j^l^^ i^U»- ^v^ Ja^\^ jS^^\ yj^^\'
DIXIÈME SECTION. 91
« caractérise leurs monarques; elle est la base de leurs lois et Feuillet a3 recto.
« la règle de leur conduite. C*est pourquoi les habitations se
«r touchent, le pays est florissant; il y a peu de sujets de tris-
« tesse et beaucoup de motifs d'espoir; on ne regarde point à
« la dépense , et Ton feit beaucoup de bien. Tous les peuples
« de la Chine et des Indes punissent de mort les voleurs, aiment
« la tranquillité, et se rendent justice à eux-mêmes, sans avoir
« besoin de recourir aux magistrats et à des arbitres. Tout cela
« tient à leur naturel , au caractère avec lequel ils ont été créés ,
< et dont ils ont été empreints. Le roi Camroun tient sous son
« obéissance deux îles qui lui appartiennent; Tune se nomme
« Famousa U?^ et Tautre Lasma t^.,^^^^, La couleur des habf*
«"tants de ces îles tire sur le blanc; les femmes y sont d'une
« beauté ravissante. (Quant aux hommes) ils sont braves, en-
« treprenants ; ils se livrent à la piraterie sur des vaisseaux d'une
« marche supérieure , particulièrement lorsqu'ils sont en guerre
« avec les Chinois , et qu'il n'existe point entre eux de paix ( ou
« de trêve). »
De l'île de Moudja à celle des Nuages v^^^', ^ journées de
navigation et plus. Cette dernière île est ainsi nommée parce
qu'il s'élève quelquefois de son sein des nuées blanches très-
dangereuses pour les navires. Il en sort une pointe (litt. une
langue) mince et longue , accompagnée d'un vent impétueux. *
Lorsque cette pointé atteint la surface des eaux de la mer, il
en résulte une sorte d'ébullition ; les eaux sont agitées comme
par un tourbillon e£Broyable, et si elle (la pointe) atteint des
navires, elle les engloutit. Le nuage s'élève ensuite et se ré-
sout en pluie, sans qu'on sache si c^tte pluie provient des
eaux de la mer ou comment la chose se passe ^ Il y dans cette
île des collines d'un sable qui, présenté au feu, se fond et de-
Ce phénomène des trombes marines est décrit à peu près dans les mêmes
termes dans les Anciennes Belat des Indes et de h, Chine.
92 PREMIER CLIMAT.
FeoiUet s3 verso, vient de l'argent pur. Dans la partie des îles de Wacwac ë|y>t^
voisine de celle-ci, sont des lieux coupés d'îlots et de mon-
tagnes, inacces»bles aux voyageurs, à cause de Textréme diffi-
cidté des communications. Les habitants sont des infidèles qui
ne connaissent point de religion , et qui n'ont point reçu de loi.
Les femmes vont tête nue , portant seulement des peignes d^ivoire
ornés (litt. couronnés) de nacre. Un^ seule femme porte quel-
quefois jusqu'à vingt de ces peignes. Les hommes se couvrent la
tète d'une coiffure qui ressemble à ce que nous appelons alcaa-
nès cr^lUIt , et qui s'appelle en langue indienne el-bouhari tsj^^^ •
Ils restent fortifiés dans leurs montagnes sans en sortir et sans
permettre qu'on vienne les visiter; cependant ils montent sur
les hauteurs, le long du rivage, pour regarder les bâtiments,
et quelquefois ils leur adressent la parole dans une langue inin-
telligible. Telle est constanunent leur manière d'être. Auprès
de ce pays est l'île de Wacwac, aii delà de laquelle on ignore
ce qui existe. « Cependant les Chinois y abordent quelquefois,
t mais rarement; c'est un assemblage de plusieurs îles inhabi-
« tées , si ce n'est par des éléphants et une multitude d'oiseaux.
« Il y a un arbre dont Mas'oudi rapporte des choses tellement
« invraisemblables, qu'il n'est pas possible de les raconter : au
< surplus, le Très-Haut est puissant en toutes choses. »
De l'île de Senf à celle de Malaî, i a journées, à travers des
îles et des rochers qui s'élèvent au-dessus de la mer. L'île de
Malaï est très-vaste ^ « C'est la plus longue
« des îles sous le rapport de l'étendue, la plus considérable sous
« le rapport de la culture , la plus fertile dans ses montagnes ,
« renfermant les domaineif les plus vastes. On se livre dans cette
* Notre manuscrit offre ici une lacune que la version latine et le ms. B. permettent
de remplir comme il suit : Hœc insula procarrit ab occidente in oriehtem, sed à parie
ocàJentali, jungitur cum oris maritimis ZengiUuvm, et cona trmwoeno pergit mmper
cnm oriente ad Aquiïonem qaousqnè attingat Uttora Sûi.
DIXIÈME SECTION. 95
w lie au commerce le plus avantageux, et il s'y trouve des élé- Feuillet 23 ?erao.
« phants, des rhinocéros « et diverses espèces de parfuma et d'épi-^
« ceries, telles que le clou de gérofle, la cannelle, le nard,
« le ij9jU ^, et la noix muscade. Dans les montagnes sont
« des mines d'or d'une excellente qualité ; c'est le meilleur de
« la Chine. Les habitants de cette île possèdent des maisons et
« ées châteaux construits en bois, transportés par eau aux lieux
r de leur destination ; ils ont aussi des moulins à vent ( litt.
« des meules tournant par le vent ), où [ils réduisent en farine
« le riz , le blé et les autres céréales dont ils se nourrissent. »
De l'île d'Almaîd o^\i\ , en tirant vers l'est à celle de Sandji
^^^«0, 3 journées faibles. « C'est une île fertile, peuplée, et
c où l'on trouve de l'eau douce. Leur couleur (des habitants)
« est intermédiaire entre le blanc et le fauve. Us portent aux
c oreilles des ornements de cuivre. Les hommes portent une
< fouta, et les femmes deux. Leiu* nourriture consiste en riz.
« Il y a beaucoup de cannes à sucre et de cocotiers , et des
c mines d'or connues par l'abondance et la qualité de ce métal
« (qu'eUes produisent). > On Voit dans cette île diverses statues
placées sur le bord de la mer ; chacune d'entre elles tient le
bras droit élevé comme pour dire au spectateur : Retourne au
lieu d'où tu es venu, car il n'existe point derrière moi de
terres où il soit possible de pénétrer. De cette île , on peut
se rendre aux îles de Sila ^uu» ^, lesquelles sont en grand nombre
et rapprochées les unes des autres. Il y existe une ville nommée
Ânkouah «pCit, dont le territoire est tellement fertile et abon-
dant en toute sœrte de biens, (pie les étrangers qui viennent
pour la visiter s'y fixent et ne veulent plus en sortir. Il y a
de l'or en si grande quantité , que les habitants fabriquent avec
* Ce nom spécifique est, comme pliuiemv autres, écrit d*ttne main peu sûre et
d'un caract^ d'écriture qui atteste Tmoertitude du copiste. -^ ' Ou Saila.
> Ou <d-Kiouah «^1. Ms. B.
Feuillet 23 verso.
Feuillet 24 recto.
94 PREMIER CLIMAT.
ce métal (jusquaux) chaînes de leurs cbienset aux colliers de
leurs siniges. « Us fabriquent (aussi) des vêtements tissus d'or^
« et ils le$ vendent. Il en* est de même (je veux parler de Ta*
bondance de l'or) dans les îles de Wacwac. Les marchands y
pénètrent avec ceux qui se livrent à la recherche de Tor ; ils
y opèrent la fonte de ce métal et l'exportent en lingots. Ils
exportent aussi de la poudre d'or, quils font fondre dans leur
pays au moyen de procédés connus d'eux. Les îles de Wacwac
produisent aussi de Téhène d'une incomrparable. beauté.
« La mer de la Chine, la partie de la mer de Setatf qui lui est
contiguë , la mer Darladeri i^j^'iji^^ ainsi que celles d'Herkend et
d'Oman, sont sujettes au flux et au reflux. On rapporte que,
dans les mers d'Oman et Fars \ ce phénomène a lieu deux
fois dans l'année, en sorte qu'on éprouve le flux durant les
six mois d'été dans la mer orientale, tandis que le contraire a
lieu dans la mer occidentale ; puis le reflux se reporte à l'ouest
durant les six autres mois.
« Comme il a été émis un grand nombre d'opinions au sujet
desxnarées, nous nous trouvons .dans l'obligation de raipporter
sommairement ce qui a été dit» pour compléter l'explication
de ce phénomène.
« Aristote et Archimède ^ prétendent qu'il est dû à Faction
du soleil combinée avec celle du vent et des vagues ( comme la
chose andve dans la mer Atlantique (j>Juk»Uol , qui est l'Océan),
ce qui produit le flux, tandis que, lorsque le vent tombe et
s'apaise , le reflux a lieu.
« Mais Satoios (ji^^U ^ pense que la catise du flux réiside
' Le golfe Perftique.
* Nous sommes redevables de cette damière leçon au ms. B, daas lequel on
lit très-distinctement, pag. 46 recto, ^«3^.#ju£^l-
* Le nom de ce philosophe, probaUement grec , est indéchiffrable. Notre auteur
voudrait^a parler de Gtésias , ou bien de Fosîdbnias , dont le système se rapprodiait
en effet des idées dévdoppées dans ce passage? Voy. Strabon, liv. m /pag. 1 78-1 74.
*
DIXIÈME SECTION. 96
dans raccroissëment successif de la lune jusqu'à son plein, et Feuillet 24 recto.
que le reflux doit être attribué à la diminution des phases de
cet astre. Cette opinion a besoin d'être développée et expliquée
en détail. Nous disons donc au sujet du flux et du reflux (que
nous avons vu de nos propres yeux dans la mer des ténèbres,
c'est-à-dire, dans l'Océan qui baigne les côtes occidentales
de l'Andalousie et de la Bretagne), que le flux commence à
avoir lieu dans cette mer depuis là seconde heure du jour
jusqu'au' conunencement de la neuvième ^ Eiv^uite le reflux
a lieu pendant six heures jusqu'à la fin du jour; puis la mer
s'élève encore durant six heures, après quoi elle s'abaisse du-
rant six heures ; en sorte que le flux et le reflux se font chacun
ressentir une fois pendant le jour et une fois pendant la nuit.
La cause de cela est le vent qui soulève la mer au commen-
cement de la troisième heure du jour. Tant que le soleil
s'élève sur l'horizon, le flux augmente avec le vent. Avant la
chute du jour, le vent tombe, parce que le soleil est plus sur
son déclin , et le reflux a lieu. De même , au commencement
de la nuit , le vent s'élève ( de nouveau ), et le calme ne s'éta-
blit qu'à la fin de la nuit. Les hautes marées ont lieu durant
les 1 3*, 1 4', 1 5* et 1 6* nuits du mois ( lunaire ) ; alors les eaux
s'élèvent excessivement et elles atteignent des points où elles
ne parviennent jamais, si ce n'est aux jours correspondants
des mois subséquents. C'est , dans ces mers , une des merveilles
évidentes du Créateur : les habitants du Moghreb en sont té-
moins et n'en peuvent douter. Ces marées se nomment feïdh
ou inondations.
« Tous les navires chinois, grands ou petits, qui naviguent
« dans la mer de la Chine , sont solidement construits en bois.
* n est probable que notre auteur n*a vu le phénomène des marées que durant
quelques jours; car autrement il aurait remarqué que les heures du plus grand
flux ou reflux font successivement le tour de la journée.
Feuillet là recto.
Feuillet 94 verto.
96 PREMIER CLIMAT.
Les pièces portant les unes sur les autres sont disposées géo-
métriquement, garanties (de Tinfiltration) au moyen de fibret
de palmier, et calfatées avec de la farine et de Thuile (de
poisson). Il existe dans la mer de la Chine et des Indes de
grands animaux longs de cent coudées et larges de vingt-
quatre, sur le dos desquels s'élèvent en bosse et comme par
végétation \ des rochers d'écaillés sur lesquels les navires se
brisent quelquefois. Les navigateurs racontent qu'ils attaquent
ces animaux à coups de flèches et les forcent ( ainsi ) à se dé-
tourner de leur chemin. Us ajoutent qu'ils se saisissent des
plus petits, qu'ils les font cuire dans des chaudrons ^ que
leur chair se fond et se change en graisse liquide. Cette subs-
tance huileuse est renommée dans l'Iémen, dans l'Âden, sur
les côtes du Fars, de l'Oman, et dans la mer des Indes et de
la Chine. Les peuples de ces régions font usage de cette subs-
tance pour boucher les trous des navires.
n Au nombre des choses merveilleuses qu'on voit dans la mer
« des Indes et de la Chine, et dont parlent les marchands qui
naviguent dans ces parages, sont les montagnes et les détroits
qui se trouvent dans ces mers. Il en sort quelquefois des oi-
seaux noirs, grands comme des enfants de quatre mois, qui
entrent dans le navire sans faire de mal à personne, et ne le
quittent plus. C'est pour les navigateurs un signe de l'approche
du vent qu'on nomme le vent trompeur^ et qui est très-dan-
gereux. Ils cherchent à s'en garantir et prennent leurs pré-
cautions à son approche, en allégeant le navire du poids de
ses marchandises, en jetant à la mer tout ce qui en provient ,
et particiilièrement le poisson et le sel , dont ils ne gardent
absolument rien, et enfin en raccourcissant leurs mâts de
deux coudées et plus, de peur que le vaisseau ne se brise. En
5o
* ouJk^. — * En arabe, Kidroun^«Ki.
DIXIÈME SECTION. 97
efiFet, le vent ne manque pas de s'élever. Alors les navigateurs Feuillet a 4 verso.
essuient la tempête en se confiant à la protection divine, et
ils se sauvent ou ils périssent, selon qu'il plaît à Dieu. Us ont
un autre signe de salut , lorsque Dieu le permet ; c'est l'ap-
parition au-dessus d'un de leurs mâts, d'un oiseau de couleur
d'or qui brille comme une flamme de feu, et qu'on appelle
el-Behmen {^'^^^ ^ Lorsqu'ils le voient, ils savent qu'ils seront
délivrés ; c'est une chose qui a été vue très-distinctement , et
de la- réalité de laquelle les rapports réitérés (des voyageurs)
ne laissent aucun motif ( raisonnable ) de douter.
« Il y a dans la mer do la Chine un animal connu sous le
nom d'el-Ghaîda ««x^l . Il porte deux ailes au moyen des-
quelles il s'élève du fond ( de la mer ), et se transporte , mal-
gré son poids, sur les navires. Il est long de 100 coudées ou
environ. Lorsque les marins l'aperçoivent, ils font du bruit au
moyen de pièces de bois frappées les unes contre les autres :
l'animal se retire et leur laisse le chemin libre. D'ailleurs,
grâce à Dieu, le sort de ce grand animal est attaché à celui d'un
petit poisson nommé el-Mabida ««k^I . Lorsqu'il l'aperçoit,
il s'éloigne et s'enfuit dtns les abîmes de la mer jusqu'à une
profondeur telle qu'il soit à l'abri de la poursuite de ce petit
poisson.
« Les rois des Indes et de la Chine font grand cas de la hau-
teur de la taille chez les éléphants ; ils les payent fort cher
( litt. avec beaucoup d'or ), en raison de cette qualité. La taillç
( ordinaire ) d'un éléphant est de neuf coudées ; mais les élé-
phants nommés Khawar j'j-^, ont dix coudées de hauteur. Le
« plus grand roi des Indes est le Balhara \ji^ ^, ce qui signifie
« le roi des rois. Ensuite vient le Mekemkem f^^h son pays
' El-Behmen désigne le feu Saînt-Elme.
* Le copiste de notre ms. a évidemment tracé ici divers noms dont il ignorait
la véritaUe prononciation. Nous essayons de les rétablir diaprés le ms. B.
i3
Feuillet 2 à verso.
98 PREMIER CLIMAT.
est le pays de Sadj ^Uw. Après lui vient le roi de Safen ou de
Taben ç^Ws ; puis le roi de Djaba a^W ^ ; puis le roi de Djezer
j^ ^ ; puis le roi nommé Camroun ul?^I^, dont les états tou-
chent à la Chine.
« Les Indiens sont divisés en sept castes; la première est
celle des Sakerié a^^^LJI. Ce sont les plus nobles; c'est parmi
eux, et non ailleurs, que sont choisis les rois ^. Toutes les
autres se prosternent devant eux, et eux ne se prosternent
devant personne.
« Viennent ensuite les Brahmes **î/^ , qui sont les religieux de
l'Inde ; ils sont vêtus de peaux de tigre et autres. Quelquefois
l'un d'entre eux , tenant un bâton k la main , rasemble autour de
lui la foule. Debout depuis le matin jusqu'au soir, il adresse
la parole aux assistants, leur parle de la gloire et de. la puis-
sance de Dieu , et leur explique les événements qui ont amené
la ruine des autres peuples anciens, c'est-à-dire du peuple
des Brahmes. Us ne boivent ni vin, ni liqueurs fermentées. Les
objets de leur adoration sont des idoles (considérées par eux
comme ) pouvant intercéder auprès du Très-Haut.
« La troisième caste est celle des' Kfcterié *j;A«i5', qui peuvent
boire jusqu'à trois rotls * de vin, mais non davantage, dé peur
que leur raison ne s'égare. Cette caste peut prendre des femmes
en mariage chez les Brahmes, mais non les Brahmes chez eux.
« Viennent ensuite les Cherdouïé »^^^^ : ils sont laboureurs
et agriculteurs ; puis les Besié *a-«^ * , qui sont artisans et ou-
vriers; puis les Sebdalié Xèî'*>H^*, qui sont chanteurs, et qui
' Probablement Java. — ' Ou de Heicr
* La caste des Chatria est bien en efiSet celle dans laqudle doivent être nés tous
les princes et grands vassaux ; mais , de nos jours du moins , elle cède le pas à
celle des Brahmanes. — ^ Environ trois livres pesant.
* Vaîchîès , Beisès ou Vassiès ; Précis de la Géographie universelle, tom. IV, p 1 39.
* Ou Sandalié juJjOLim.
DIXIÈME SECTION. 99
possèdent des femmes renommées pour leur beauté ; puis ie& Feuillet 25 recto.
Zekié èSS-j^ qui sont jongleurs, bateleurs et joueurs de divers
instruments.
n On compte parmi les principales nations de llnde qua-
rante^eui sectes. Il y en a qui reconnaissent Texistence du
Créateur et rejettent celle des prophètes; d'autres qui nient
Tune et l'autre ; d'autres qui admettent l'intercession des pieiTes
sculptées (en forme d'idoles); d'autres qui adorent des pierres
augurales, sur lesquelles ont été versées de la graisse et de
l'huile ; d'autres qpii sont ignicoles et qui se précipitent dans
les flammes; d'autres qui adorent le soleil, considérant cet
astre comme le créateur et le régulateur du monde ; d'autres
qui adorent les arbres ; d'autres qui adorent les serpents , les
tiennent dans les étables et les nourrissent aussi bien qu'il
leur est possible , ce qu'ils considèrent comme une bonne œuvre;
d'autres enfin qui ne se mettent en peine d'aucun acte de
dévotion, et qui nient tout. ^
« Nous nous proposons de rapporter une à une toutes les
choses qui concernent l'Inde , lorsque nous traiterons de cette
{H*e8qu'île, de la mer qui l'entoure et des îles qui en dépen-
dent. Mais, pour rendre nos explications plus faciles, nous
avons jugé convenable de compléter ( d'abord ) ce qui nous reste
à dire au sujet des ports de la Chine situés sur le rivage (de
la mer), conmie nous l'avons précédemment indiqué.
t Le premier de ces ports est, comme nous l'avons dit, celui
de Khankou )>iUl». ^ : c'est le plus considérable. Il est situé sur
un fleuve par lequel on remonte dans la majeure partie du
pays du Baghbough ^>aiuJI « qui est le roi de la Chine et de ses
dépendances. Il n'en est point qui lui soit supérieur, mais, au
contraire, tous les autres rois de cette contrée lui obéissent
' Pour Khanfou yU\^- Voyez Ane. Reïai. des Indes, et Jonm. Asiat t. V, p. 38. et
le ms. B.
i3.
Feuillet 35 recto.
100 PREMIER CLIMAT.
et le respectent. De Khankou à Djankou >^V ( la distance
manque ). Celle-ci est une ville célèbre, remarquable par l'élé-
gance de ses édifices , la beauté de ses bazars et la fertilité de
ses jardins et de ses vei^ers. Les fruits y sont en abondance.
On y travaille le verre chinois, ainsi que toute espèce d'étoffes
de soie, et l'on peut s'y procurer tout ce qui se trouve à
Djanfou >*jW \ laquelle est située auprès d'un grand fleuve
qui l'entoure, et par lequel on remonte à un grand nombre
de villes chinoises, comme nous l'avons dit plus haut.
« On rapporte qu'il existe en Chine trois cents villes floris*
santés, gouvernées par des princes qui sont tous sous l'obéis-
sance du Baghbough ^^j^\ ^ qu'on appelle, ainsi que nous
venons de le dire , le roi des rois. C'est un prince de bonnes
mœurs, juste envers les peuples, doué d'une haute sollici-
tude, puissant dans son gouvernement, sage dans ses projets,
prévoyant dans ses entreprises, ferme dans ses desseins, facile
dans son administration, doux dans ses commandements, gé-
néreux dans ses dons, attentif aux affaires des étrangers et
des pays lointains , considérant la fin des choses , et s'occupant
des intérêts de ses sujets, lesquels peuvent parvenir jusqu'à
lui sans intermédiaire et sans empêchement.
« Ce prince a une salle d'audience dont les murs et la toi-
ture sont construits d'une manière également solide et élé-
gante. Dans cette salle est un trône d'or où. le roi s'assied
entouré de tous ses vizirs ; au-dessus de sa tête est une cloche
d'où pend ime chaîne d'or disposée avec art, qui aboutit à
l'extérieur, et dont le bout atteint le bas dé l'édifice. Lors-
qu'une personne a quelque sujet de plainte à exposer, elle vient
avec une requête écrite auprès de cette chaîne, et la tire. Alors
la cloche se meut ; un vizir étend la main hors de la fenêtre ,
»
^ Le ms. B. porte Khanfou , et c est, je crois , la vraie leçon.
DIXIÈME SECTION. 101
ce qui veut dire au plaignant : « Montez vers nous. > Il monte
en effet par un escalier expressément destiné à cet objet ( litt.
aux opprimés). Parvenu en présence du roi, le plaignant se
prosterne, puis se relève. Le roi lui tend la main et reçoit la
requête, l'examine, la remet à ses vizirs, et rend une décision
conforme aux lois civiles et religieuses, sans autre sollicitation,
sans délai , et sans qu'il soit nécessaire de recourir à la média-
tion du vizir , ni à celle de toute autre personne ^
« Ce prince est fervent dans sa piété, ferme dans Tobservation
des lois dont il est l'interprète et le gardien, et libéral dans
les aumônes qu'il répand sur les pauvres. Sa religion , qui est
le culte des idoles (ou le Boudhisme), diffère peu de celle
des Indiens; car ces derniers, comme les Chinois, ne nient
point l'existence du Créateur, reconnaissent sa sagesse et sa
puissance étemelles, et, bien qu'ils n'admettent ni les pro-
phètes ni les livres saints, cependant ils ne s'écartent pas des
principes de la justice et de l'équité.
« Les peuples qui vivent sous le premier climat sont les uns
basanés, les autres noirs. Dans le premier cas sont les habitants
de l'Inde, du Sind, de la Chine et des bords de la mer. Quant
à ceux qui errent dans les déserts du Zenghebar, de l'Abys-
sinie, de la Nubie, du Soudan, et dont nous avons déjà parlé,
ceux-là , à cause du défaut de l'humidité maritime et par suite
de l'intensité de la chaleur des rayons solaires à laquelle iU
sont constamment exposés ; ceux-là , disons-nous , ont tous , les
cheveux crépus, le teint noir, la transpiration pu^inte \ la peau
des jambes desséchée, le corps difforme, peu d'industrie et
une intelligence bornée ( litt. : viciée ]. Ils croupissent dans
Feoâiel a 5 verso.
^ Cet usage est rapporté dans les Ancien. RelaL des Indes et delà Chine, pdg. 3a
et 87, mais avec moins de détails. 1 .
* On sait en effet que les nègres exhalent souvent une odeur désàgtéaUe.
Feuillet a S vtrao.
102 PREMIER CLIMAT.
«une ignorance extrême, et cest souâ ce rapport qu'on les
« connaît. On ne compte point parmi eux d'homme de génie ni
« de savoir, et tout ce que leurs rois connaissent en fait de
« règles de justice et de gouvernement, ils Font appris d'hommes
« venus du quatrième et du troisième climat, qui avaient lu
« les annales et l'histoire des ( anciens ) rois. >
Au nomhre des animaux existant dans ce premier climat
et qui ne se trouvent point dans les six autres, il faut ranger
l'éléphant, le rhinocéros, la girafe, les singes à queue, le hœuf
et le buffle sans queue , « et les nisanis jw^Imû , sorte de créa-
« tures dont nous avon^ parlé plus haut ^ et qui vivent sur des
« arbres où l'on ne peut les atteindre ; on peut encore citer le
* serpent de Zaledj ^ dont parlent fi^n Khordadébé ^, l'auteur du
« livre des. Merveilles , et divers autres écrivains qui s'accordent
« à dire qu'il iexiste dans les montagnes de Tile de Zaledj une
9 espèce de serpent qui attaque l'éléphaitf et le buffle , et qui ne
« les abandonne qu'après les avoir vaincus. » C'est sous ce climat
seulement, dans les mines dont nous avons fait mention, qu'on
trouve des émeraudes, et non ailleurs dans l'univers. Quant aux
hyacinthes de divetses sortes et variétés , il n'en existe que dans
l'île de Serendih. Il en est de même de l'animal dit el-Babé
aj\aU , particulier à la mer d'Iémen eib de Herkend , et qu'on ne
tjrottve point ailleurs, non plus que le poisson nommé el--Ghaïda^.
Quantaux paissons dont on extrait la coUe, ces mers en produisent
epnsidéinblemeat. Le Sacancour jjiÂiw ne se trouve également
que dans la partie du Nil située sous le premier climat On doit
en dire autant de diverses drogues ou aromates, tels que le
' Voyez ci-dessus , pag. 5g , le passage où il est question de la chasse aux singes ;
je remarque seulement que le nom de jmJLmJ ne s*y trouve pas.
' Le feiàe arabe au ms. B. pof te ^]j.
* On lit dans le ms. B. âj^]^^^.
* Lemt. 0^.334 porte ù3<jsi* et ia teraion latine jrAeni/a. Voy. çi^detaos, P- 97-
DIXIÈME section/ 105
clou de gérofle, le bois de sandal, le camphre, le bois d'aloès,
qu'on ne recueille point hors du premier climat où les jours
sont égaux aux nuits, c'est-à-dire composés d'un nombre égal
d'heures. « Si, vers les extrémités (de la zone) en latitude, il
« existe quelque différence (à cet égard), elle n'est pas percep-
« tible aux sens, et ne peut se conclure que par induction.
« Toutes ces particularités sont le résultat des lois de la sagesse
« divine et de l'ordre établi par le Créateur omniscient.
« Ce que nous avons rapporté relativement à ce climat, pa-
« raîtra sans doute suffisant aux personnes amies des investiga-
« tions et de l'étude. Que le Tout-Puissant soit loué au com-
« mencement et à la fin de toutes choses ! »
FIN DU PREMIER CLIMAT.
DEUXIÈME CLIMAT.
PREMIÈRE SECTION.
Afrique occidentale. — Iles Canaries. — Gamnourié. -^ Désert de Nisir.
Âudaghocht.
Feuillet s 5 veno.
Feuillet 96 recto,
Après avoir décrit avec les détails convenables , dans chacune
des dix sections dont se compose le premier climat , tout ce qu'il
y a de remarquable en fait de villes, de villages, de contrées
cultivées et de déserts, ainsi que les animaux ^ les minéraux, les
mers et les îles, les royaumes, les mœurs, coutumes et reli-
gions des peuples , il convient de donner , à Taide du secours
divin , dans ce deuxième climat ^ 1^ description des pays , con-
trées \ grandes et petites villes, des lieux incultes et déserts,
des mers, des îles, leurs noms et les distances qui les séparent,
comme nous Tavons fait pour le premier climat^
Nous disons donc que la présente section du deuxième cli-
mat commence à l'extrémité de l'occident, c'est-à-dire à la mer
ténébreuse ; on ignore ce qui existe au delà de cette mer. A cette
section appartiennent les îles de Masfahan ylyWi* et de Lam-
ghoch (^>*l ^, qui font partie des six dont nous avons parlé sous
* Lems. B. porte: ci^leaibr^^lUîi aulieude^UL;. -— ' Lems. B. porte: jMyJ.
PREMIÈRE SECTION. 105
la désignation des ( îles) étemelles et d'où Ptolémée commence à Feuillet 26 recto.
compter les longitudes des pays. Alexandre le Grand alla jusque-
là et en revint.
«r Quant à M asfahan , l'auteur du livre des Merveilles rap-
« porte qu'au centre de cette île est une montagne ronde , au-dês-
« sus de laquelle .on voit une statue de couleur rouge, élevée par
« Esaad abou-Kerb el-Haïri (Alexandre dzoul'carneîn), dont il sera
« question ci-après , dans son expédition,. et qu'on donne ce nom
« ( d'abou-Kerh el<*Haîri ) à tous les voyageurs qui sont parvenus aux
« deux bouts du monde. Abou-Kerb el-Haïri fit placer là cette
« statue, afin d'indiquer aux navigateurs qu'au delà de ce point
«il n'y a point d'issue, point de lieu de débarquement. L'on
« ajoute que dans Tile de Lamghoch (ou de Lagos (j^yii) on voit
« aussi une statue de construction très-solide, dont l'accès est
< impossible. On dit que celui qui la fit élever y mourut, et que
« ses héritiers lui élevèrent un tombeau dans un temple bâti
« en marbre et en pierres de couleur. Le même auteur raconte
« que cette île est peuplée de bêtes féroces, et qu'il s'y passe
« des choses qu'il serait trop long de décrire , et dont l'admission
« répugne à la raison*
« Sur les rivages de ces îles et de plusieurs autres, on trouve
« de l'ambre de qualité supérieure, ainsi que la pierre dite el- ,
« behet «^>^^ renommée dans l'Afrique occidentale, où elle se
« vend à très-haut prix pour le pays de Lamtouna , dont les ba-
il bitants prétendent que celui qui en est portexu* réussit dans
« toutes ses entreprbes. On dit aussi que cette pierre jouit de
« la propriété de lier la langue.
R On y trouve aussi un grand nombre d'autres pierres de formes
« et de couleurs.variées, qu'on recherche beaucoup et dont on fait
« le commerce , attendu , dit-on , qu'elles entrent dans la compo-
« sition de plusieurs remèdes excellents. Telles sont celles qu'on
« emploie à combattre les humeurs nuisibles et à calmer pfomp-
U
Ecuillet 16 recto.
CAMNOURli.
Feuillet 36 vereo.
106 DEUXIÈME CLIMAT.
tement les douleurs qui en résultent ; telles sont encore celles
qui facilitent les accouchements; celles au moyen desquelles,
en faisant un signe à des femmes ou à des enfants, on s'en fait
suivre. Les habitants de ces îles possèdent beaucoup de pierres
Semblables et sont renommés pour les opérations magiques
quils pratiquent (à Taide de ces pierres), et auxquelles ils sont
initiés.
« La présente section comprend le reste de l'Afrique oecicjen-
taie c^^Âlt, et du Soudan, où, comme nous l'avons dit, les lieux
habités et les facilités pour voyager sont très-rares, à cause du
manque d'eau , les voyageurs étant obligés d'emporter avec eux
celle qui leur est nécessaire pour pénétrer, soit dans cette
contrée» soit dans la partie limitrophe du pays de Camnourié
" « Ce dernier pays confine du côté du nord aux précédents;
du côté de l'o'ccident à l'océan, et du côté de l'orient au désert
de Tiser>«H^ \ route des marchands d'Aghmat, de Sedjelmasa,
de Dera', du Noul le plus éloigné *^, qui se rendent à Ghana
et aux fit)ntières du Wangara, pays de l'or. »
« Il existait (autrefois) dans le Camnourié des villes connues
et des résidences remarquables , mais lesr peuples de Zaghawa
et de Lamtouna du désert, qui habitaient les deux côtés de
ce pays (je veux dire du Camnourié), en entreprirent la con-
quête , anéantirent la plupart de ces villes et dispersèrent ou
détruisirent leurs tribus.
« Les habitants du pays de Camnourié, d'après le rapport
des marchands, se prétendent Juifs. Leur croyance est un mé-
lange confus de toutes choses; ils ne reconnaissent ni rois ni
droit de propriété. Ils sont repoussés et détruits par toutes
•»
' Nesir >ju«J ou Nîser ^.Muii d*aprè8 le ms. Assélin.
' ^ykoJ^t J^. Je croîs comme Hartmann qu*il 8*agit ici du Wadinoun , si connu
par 1 wtéressaot récit du naufrage de M. Gockdet
PREMIÈRE SECTION. 107
les tribus voisines. Anciennement il existait dans ce pays deux Feuillet «6 fers©,
villes connues, Tune sous le nom de Camnourié, Tautre sous
celui de Taghiza |>*^ ^; elles étaient l'une et l'autre très-peu-
plées ; il y avait des chefs et des vieillards qui administraient
les affaires^ rendaient la justice dans tous les cas d'oppression
et autres qui pouvaient se présenter; mais, avec le temps,
ces institutions se perdirent; la discorde et l'esprit de pillage
prévalurent; le pays devint désert et ses habitants s'enfuirent
dans les montagnes, se dispersèrent dans les déserts, tcOn*
bèrent sous le joug de leurs voisins ou se cachèrent dans des
retraites, en sorte qu'il ne reste plus qu'un petit nombre d'in-
dividus appartenant au Camnourié, et vivant, dans ces déserts
ou sur le rivage , de laitage et de poisson , ayant à peine de
quoi subsister, dans la plus profonde misère, et errant sans
cesse pour éviter les embûches de leurs voisins.
« La contrée comprise entre le pays de Camnourié et Sala
et Tokrour est inculte, peu frécpentée et déserte. On n'y
trouve de l'eau qu'à de grandes profondeurs, ainsi que le .
prouve la hauteur des déblais autour des puits. La distance
entre Camnourié^ et Sala et Tokrour est de 5 journées. De
Taghiza à Sala on compte environ 1 2 journées et autant de
Tagbîza* à Azka 4>l ^, du pays de Lamtouna. L'eau y est très-
rare, on e&t obligé de s'en approvisionner et de creuser des
puits (pour s'en procurer), m
« Dans le pays de Camnou^é on voit la montagne de Ma-
nan \^^ ^, qui touche à l'océan. Elle est trè»*haute et de
couleur rouge. On y trouve des pierres brillantes qui éblouis-
sent la vue à tel point, qu'aut rayons du soleil il est impossible
^ Ou Taghk^Ajij d'après une note marginide du ms. A. et LAib d*aprèfi la carte.
* G^est ainsi qu'il faut lire d'après le ms. Asselia et d'après Hartmann pag. i3a.
Notre ms. porte J^| Arka.
' C'est ainsi qu'on lit dans nos deux manuscrits et sur la carte géographique qui
i4.
Feuillet s6 terso.
DÉSEHT OB TISBB.
Feuillet 37 recto.
108 DEUXIÈME CLIMAT.
« d'en supporter l'éclat (comparable à celui du fer rougi). Au
« bas dé cette montagne , on trouve des sources d'eau douce ; on se
« munit de cette eau et on ia transporte au loin dans des outres.
« Dans le pays qui dépend de Taghiza et au sud-est de cette
« ville, est située la montagne de Benberan ul>-w.\ l'une des
plus hautes du globe. Elle est stérile et de couleur blanche;
il n'y croît d'autres végétaux que des absinthes et des alcalis
épineux. L'auteur du livre des Merveilles rapporte que les
nuages ne se résolvent en pluie que dans la partie inférieure
de cette montagne.
« C'est à cette contrée qu'appartient le désert de Tiser dont
nous avons déjà parlé et par où passent les voyageurs qui se
rendent à* Audaghocht c^mJU^^I ^, à Ghana et ailleurs, comme
nous l'avons dit. Ce désert est peu habité et aride. On n'y trouve
qu'un peu d'eau qu'on tire des puits, parmi lesquels le plus
connu est celui qu'on nomme le puits de Tiser, dont nous
avons parié, et devant lequel est un espace 'totalement inculte
de 1 4 journées. On trouve dans ce même désert des serpents
d'une longueur et d'une grosseur énormes. Les nègres les
tuent à la chasse , leur coupent la tête e| mangent le reste
accommodé avec de l'eau, du sel et de l'absinthe, ce qui pour
eux est un régal. •
« C'est en automne que les caravanes traversent ce désert.
Voici la manière de voyager : ^ charge les chameaux de très-
bonne heure et on marche ju^i'au moment où le soleil s'est
élevé sur l'horizon , au point de communiquer à la terre une
chaleur insupportable. Alors on s'arrête, on déchaîne les cha-
meaux et on les entrave; on nftt en ordre les bagages et on
accompagne le ms. Asseliq ; la leçon de HartmanA ( Matoan ] ne parait donc pas de-
voir être admise. — * Le ma. Assdin et la carte portent Benbouaû ^ji^jkxf'
' La présence des points-voyelles nous met à portée de rétablir la vraie pronon-
ciation de ce mot.
PREMIÈRE SECTION. 109
tâche cfe se procurer de Tombre , afin d'éviter Tinflueuce fâ- Feuillet i^ recto,
cheuse de la chaleur des rayons solaires. Â trois heures après
midi, c'est-à-dire lorsque le soleil commence à baisser^ on
repart et on marche jùs€[u*après la nuit close, époque à la-
quelle on s'arrête de nouveau, quelque, part qu'on se trouve,
et on se repose durant le reste de la nuit : tel est l'usage cons-
tamment suivi par les voyageurs qui parcourent le Soudan,
*
car les rayons* du soleil seraient mortels pour quiconque s'expo-
serait à leur action lorqu'ils tombent verticalement. »
A cette section appartient aussi la partie septentrionale du
pays de Ghana où se trouve Audaghocht, petite ville située dans
le désert et où l'eau est rare. « Elle est, comme la Mecque, bâtie
« entré deux collines : la population en est peu nombreuse et
• le commerce misérable; il consiste principalement en cha-
t meaux • »
D' Audaghocht à Ghana, on compte 12 journées; d'Auda-
ghocht aux villes. du Wardjelan, 3i journées; d' Audaghocht
à Djenna a.«^»i environ a 5 journées; d' Audaghocht à la ville
d'Oulil \ où. est la mine de sel, 3o journées.
« Divers voyageurs dignes de foi qui ont parcouru le Soudan ,
« rapportent que dans le territoire d' Audaghocht on trouve, près
« des eaux stagnantes, des truffes dont le poids s'élève jusqu'à
c trois livres ^ et au delà. On en apporte en abondance à Auda-
« ghocht, où on les fait cuire avec de la chair de chameau; ce
■ qui compose, dit-on , un mets excellent. »
' Le ms. Asselin porte t à TOe. ■ — * Rotls.
110
DEUXIÈME CLIMAT.
.1. M .llM4<u .♦. , ■ I .. mu, _'i ■ ...1^
Oa
DEUXIÈME SECTIONS
Continuation du désert de Tiser. — Zaghawa. — Pays et villes du Fezzan.
Feuillet 27 recto.
DiSERT DE TISER.
Feuillet 37 verso.
« La majeure partie des contrées dont la description est com-^
prise dans cette seconde section se compose dedésertsrcontigus,
de solitudes sauvages, de montagnes Âpres ^ et stériles où Teau
est très-rare. Le peu quon peut s'en procurer ( litt. y puiser)
ne se trouve qu'au pied des montagnes et dans les lieux à Fabri
des infiltrations salines; on est obligé d'en emporter avec soi.
Les habitants de ces contrées mènent une vie errante.
« On trouve dans les plaines , diverses peuplades d^hommes
très^i)raves qui y font paître leurs troupeaux. Ils n'ont aucune
demeure fixe, passant leur temps à voyager, sans toutefois sortir
des limites de leur territoire, sans s'allier à des étrangers,
sans se fier & ieurs voisins. Chacun prend garde à soi et ne
s'inquiète que de soi-même. Les habitants des villes voisines,
quÎBont de même race, dérobent les enfants des nomades du dé-
sert, les emmènent chez eux dans l'obscurité de la nuit, et
les tiennent cachés jusqu'au moment où ils peuvent les vendre
à vil prix aux marchands forains, lesquels les transportent aux
extrémités de l'Afrique occidentale, où il s'en vend annuelle-
« nient des quantités très-considérables. Cette coutume de déro-
< ber les enfants est générale et constante dans le Soudan, et l'on
« n'y voit aucun mal.
' On lit dans Tédition de Paris: deest in oaiginali pars secunda. En effets cette
section n'avait point été publiée jusqu'à ce jour.
* {fi>^' hurch, en anglais harih.
SA6HÀWA.
DEUXIÈME SECTION. 111
»
« Ces peupies sont en générai très-corrompBS el; polygames, Feuillet 9^ ^«wo.
et ils procréent un si grand nombre d^enfants des deux 3exes,
qu'il est rare de rencontrer une femme qui n*en ait pas au moins
quatre. Au reste, ils vivent comme des animaux, sans s'inquiéter
en rien des choses du monde , si ce n'est de satisfaire à leurs
besoins physiques.
< Les deux résidenees les plus considérables du Zaghawa
*3^>7 sont celles de Sakouat iiyu^, et de Chameh aaIZ. On y
trouva une trihu voyageuse appelée Sadraïet iUtj4>Ma , qui passe
pour é#e Berbère. Les individus qui la composent ressemblent
aux Zaghawiens; ils ont les mêmes habitudes, ils se sont iden-
tifiés à leurs races et ils ont recours à eux pour tcnis les <>bjets
qui leur sont nécessaires, et pour leur négoce. Chameh est
un gros bourg, aujourd'hui mal peuplé, dont les habitants se
sont transportés pour la plupart à Koukou ^S^ , ville située
i i6 journées de distance. Us boivent beaucoup de lait, leurs
eaux étant saumâtres, et mangent de la vî^mde coupée en la-
nières et séchée au soleiL Us se nourrissent aussi de reptiles,
dont ils font une chasse abondante et qu'ils font cuire après
leur avoir coupé la tète et la queue. Ces peuples sont très-
sujets à la gale , en sorte qu'à ce signe , dans tout: le pays et
dans toutes les tribus du Soudan, on reconnaît un Zaghawien.
S'ils s'abstenaient de manger du serpent^ ils en seraient tota-
lement exempts. Us vont nus et cachent seulement iensrs par-
ties honteuses au moyen de cuirs tannés de chameau et de
chèvre \ qui s^nt couverts de diverses sortes d'incisions et
d'ornements.
c U y a. dans ce pays une montagne nommée Loukia Usy \
très-haute et d'un difficile accès, bfcn qu'elle soit formée d'une
terre blanche et moUe, Nul ne peut, sans périr, approcher des
' Le ma. A porte t de cuirs de vache. > — ' 0« Lounia l^j^t
FMÎUet 37 Tono.
NEBLATA.
Feuillet 98 recto.
1
«
«
ff
«
a
«
i
t
«
«
t
12 DEUXIÈME CLIMAT.
Gaver^es , (^i se trouvent sur son sommet, attendu, d'après
ce quon assure, qu'on y trouve des serpents d'une grosseur
énorme qui s'éiàncent sur quiconque se dirige sans le savoir
vers leurs retraites, ce qui fait que les habitants du pays les
redoutent. et les évitent. Des sources d'eau découlent du pied
de cette montagne, mais leur cours ne s'étend pas loin. Les
habitants de ce canton sont Zaghawiens et leur tribu se nomme
Sakouat ^; ils sont très-sédentaires, possèdent de nombreux trou-
peaux de chameaux de race estimée, fabriquent ieuffi vête-
ments et lès tentes ( iitt. les maison^ ) où ils demeura avec le
poil de ces animaux, et se nourrissent de leur lait^ de leur beurre
et de leur chair. Chez eux les légumes sont rares; cependant ils
cultivent le dhorra, qui (comme on sait) est la'principale pro-
duction du Zaghawa : on y apporte quelquefois du blé de
Wardjelan et d'ailleurs.
« A huit journées vers le nord du canton habité par la tribu
de Sakouat, est une ville ruinée quon appelle Neblata AxLikî^.
Elle était anciennement très-connue; mais, d'après ce qu'on
rapporte» elle a été envahie par les sables, qui ont couvert
les habitations et les eaux, en sorte qu'il n'y reste plus aujour-
d'hui qu'un pélit nombre d'habitants, qui se sont fixés sur ses rui-
nes. Au nord de cette ville est une montagne dite Ghai^a a^ ,
ou, d'après l'autetu* du livre des Merveilles, on trouve des
foumais d'une grosseur prodigieuse ^, dont se nourrissent les
serpents de cette montagne, lesquels, dit-on, quoique très-
gros, ne sont point nuisibles. Les nègres les poursuivent et
s%n nourrissent, ainsi que nous l'avons dit plus haut.
« De Neblata à Tirki i^ du Wangara, pays de l'or, on compte
1 7 journées. •
« Dans le Zaghawa est compris le Fezzan, où sont les villes
' Vide suprà, pag. 111. — * Ou JUJ^ Nebranta d*après le ms. B.
' LitL : « (te la grosseur des moineaux.»
DEUXIÈME SECTION. 113
de Djerma *-y?-, et de Tesawat »^^. Les nègres nomment
cette dernière Djerma la petite. Elles sont situées à un peu
moins d'une journée de distance l'une de l'autre, et égales en
grandeur et en population. On y boit de l'eau de puits. Il y
croît des palmiers , du dhorra et de l'orge qu'on arrose au moyen
d'une machine qu'on appelle hiffa *â^ , et qui est connue dans
l'Afrique occidentale sous le nom de khithara ij^^^*^. ^ y ^ ^^^
mine d'argent nommée Djerdjis fj**-f!^j^\ mais cette mine est
trop peu productive pour valoir la peine d'être exploitée ; elle
est située à environ trois journées de Tesawat. De ce dernier
lieu à la tribu berbère appelée Azkar jl^J, on compte 1 2 jour-
nées vers l'orient. Cette tribu , qui possède beaucoup de cha-
meaux et de laitage, se compose d'hommes très-bravès, très-
disposés à se défendre , mais vivant en paix et en bonne in-
telligence avec leurs voisins. 11 passent l'été dans les environs
de la montagne dite Tantana AÂkÂt?, de laquelle découlent
diverses sources d'eau vive qui sont d'une grande utilité. Les
flancs de cette montagne sont couverts de pâturages où les
chameaux trouvent à se nourrir jusqu'au moment où la peu-
plade retourne à sa demeure habituelle.
« De la montagne autour de laquelle errent les Azkar jusqu'à
Beghama ju«U#, on compte 20 journées par un pays désert,
aride, brûlant, peu fréquenté et peu frayé. Des Azkar à Gha-
damès o**^'**^» 18 journées. Des mêmes à la ville de Chameh
*-*^, 9 journées. On trouve dans l'intervalle deux puits peu
abondants et qui sont totalement à sec lorsque le vent du dé-
sert vient à souffler.
« Les Azkar sont, à ce qu'on dit, le peuple de l'Afrique le plus
instruit dans la connaissance des caractères attribués au pro-
phète Daniel , sur qui soit le salut ! Dans tout le pays des Ber-
Feuiilet aS recto.
PBZZAN.
TRIBU DES AKKAR.
' Ou Kerkhifl
diaprés le ms. B.
i5
1
Feaiiiet 98 rectp.
Feuillet 38 verso.
«
«
«
14 DEUXIÈME CLIMAT.
bers et dans leurs nombreuses tribus, il n'en est aucune de
plus versée dans cette science. Lorsque l'un d'entre eux, grand
ou petit, a perdu quelque chose, il trace des lignes dans le
sable, et au moyen de ces lignes il devine où est l'objet per-
du , se dirige vers ce point et le retrouve. Si un voleur dérobe
un objet quelconque, et l'enfouit sous terre, près ou loin, le
propriétaire trace des lignes pour connaître la direction qu'il
doit suivre, puis d'autres pour trouver le lieu précis de la
cachette , et il retrouve ainsi ce qu'on lui a pris. H y a plus :
les cheikhs de la tribu se rassemblent, tracent des lignes et
discernent par ce moyen le coupable de l'innocent. L'opinion
(de la réalité) de ces faits est très-répandue dans toute l'Afri-
que. Divers voyageurs rapportent avoir vu à Sedjelmasa un
homme de cette tribu qui se soumit à trois expériences suc-
cessives, et qui réussit trois fois à retrouver, au moyen des
lignes, un objet caché dans un lieu qu'il ne connaissait pas;
et c'est une chose d'autant plus surprenante , que ces hommes
sont d'ailleurs fort ignorants et fort grossiers. Mais en voilà
assez sur ce sujet. »
TROISIÈME SECTION.
115
TROISIÈME SECTION.
Suite de TAfrique septentrionale. — Wadan. — Kawar. — Tadjerins.
\
Les pays dont la description est contenue dans cette troisième
section sont ; une partie du Wadan ^J^>^; la majeure partie du
Kawar jl^; une partie du pays des Tadjerins (^j^b'; la ma-
jeure partie du Fezzan yî>* .
Le Wadan se compose d'oasis plantées de dattiers et ayant la
mer ( Méditerranée ) au nord-ouest. « Av^nt l'époque du maho-
métisme , ce pays était très-peuplé et le gouvernement était hé-
réditaire. A l'arrivée des musulmans, la crainte qu'en éprouvè-
rent les habitants les porta à fuir et à se disperser dans le Saha-
ra. Il ne subsiste plus actuellement que la ville de Dawoud ^^1^ ,
à demi ruinée et habitée par quelques familles du Soudan,
vivant misérablement, au pied de la montagne de Tantana
AÂkJd», avec un petit nombre de chameaux, et tirant pour la
plupart leur nourriture de la racine d'une plante nommée par
eux gharastas (^r».h^j^, et par les Arabes nedjil ô^h^ ^ qui se
plaît dans les terrains sablonneux. Ils la font sécher^ la rédui-
sent en farine au moyen d'une pierre , et en font du pain pour
se sustenter. Us vivent aussi de laitage, mais leur principal
régal est la chair de chameau séchée au soleil. Ib emploient
la fiente de ces animaux comme combustible , cat les arbustes
épineux et le bois sont très-rares parmi eux. »
Au nord de Wadan est Zawila aK^^I) , fondée par Abdallah
^ L'orthographe de ce nom est extrêmement douteuse. Hartmann lit Tadjwa é%<^b
au lieu de Tai^era «^b* et le ms. B. semble confirmer celte leçon. Voyei ci-^sus
pag. a&i note i . — * Cette plante parait être une variété du pourpier.
i5.
Feuillet a 8 verso.
WADAH.
Feuillet a 8 Yeroo.
Feuillet a 9 recto.
116 DEUXIÈME CLIMAT.
ben-Khattab el-Hawari , « quiThabita, lui et ses neveux, en 3 06 *
« de l'hégire. C'est de ce personnage qu'elle tire sa célébrité.
« Elle est actuellement florissante , et nous la décrirons , s*il plaît
« à Dieu, dans le trQisième climat du présent ouvrage. Dans la
« montagne de Tantana il existe une mine de fer tr^abondante.
« Au sud sont les lieux de campement et les pâturages des Az-
« kar, peuplade berbère et nomade dont nous avons déjà parlé ^,
« et qui fréquente cette contrée avec ses chameaux. Plus au sud
« encore sont le Koukou ^^ y et le Demdem ^*>^-^^ ', où se
« trouve la montagne de Loukia *-^y , qui est de couleur blan-
« che, et où l'on voit, dit-on, des serpents à deux cornes, et
« même à deux têtes.
«.Les opinions sont très-partagées , parmi les habitants du
« Soudan, au sujet du fleuve de Koukou. Les uns disent qu'il
« prend sa source dans les montagnes de Lounia * et qu'il coule
« du côté du sud jusqu'à Koukou, où il fait un coude pour se
« diriger ensuite vers le Sahara; d'autres disent que ce fleuve
« est autre que celui de Koukou; que ce dernier prend réelle-
« ment sa source au pied d'une montagne dont la cime est voi-
« sine du Nil. On rapporte que le Nil se perd sous cette mon-
« tagne pour reparaître de l'autre côté , qu'il coule ensuite jus-
« qu'à Koukou, puis se dirige vers l'ouest (de cette ville) par
« le Sahara, et qu'il finit par se perdre dans les sables*.
* 919 de J. G. — * Voyez ci-dessus, pag. 1 13.
' Cest ainsi que portent les deux manuscrits.
* Les mss. portent tantôt Loukia et tantôt Lounia.
'Voici le texte arabe de ce passage important :j^.y^ ^j^^^ ^^ i_-"-r - «'^« 3
e (s^ ^y4 Vr i Jl^j *^y JW«- (^ ^y^ **' ^^^ u<«^ jS^T
iyft^^J \Sjt yl ipb oiw#3 r^l i>«3 4^Jl>*^ jS^
^j^^\ Af>U ^ ^jJ^ 3 J^ dUS C^* Jb^i J^l yl lyj)
(âA
TROISIÈME SECTION. 117
• Le pays limitrophe de cette contrée à l'orient est en grande
« partie celui de Kawar j!>^, très-connu et très^fréquenté.
C'est de là qu'on tire l'alun si estimé pour sa qualité et si
connu sous le nom de kawary. On voit dans le Kawar le lit
d'une rivière courant du sud au nord, où l'on ne trouve point
d'eau , si ce n'est en creusant un puits qui contient des sources
abondantes. Il y a là uife petite ville nommée el-Cassaba
*Aj»ajJI , bien bâtie et entourée de palmiers et d'autres arbres
du désert. Ses habitants sont à demeure fixe ; ils portent pour
vêtements la fouta, le manteau dit azar, et d'autres tissus de
laine. Ils voyagent pour le commerce et fréquentent beaucoup
les contrées étrangères. Ils boivent de l'eau de puits, qui chez
eux est douce et très-abondante. » De là à Casser-omm-Issa
yuk Ag p' jjkâS \ on compte 2 journées vers le sud. « C'est une
ville peu considérable, mais dont la population, qui est très-
nombreuse, possède beaucoup de chameaux qui lui servent à
se transporter à l'orient et à l'occident. Leur principale richesse
est l'alun. Ils ont des palmiers et de l'eau douce. »
De là à Ankelas crVi^l , on compte ào milles , en suivant le
lit de la rivière. « Ankelas est, sans contredit, la ville là plus
considérable du Kawar. Ses habitants se livrent au commerce
de l'alun , dont ils possèdent des mines abondantes dans leurs
montagnes, et qui est de qualité supérieure. Ils vont du côté de
l'orient jusqu'à l'Egypte, du côté de l'occident jusqu'à Wardje-
lan et jusqu'aux extrémités de l'Afrique ; ils portent des vête-
ments tissus de laine , et des turbans dont les bouts leur servent
à se voiler la bouche. C'est un usage ancien parmi eux et dont
Feuillet 29 recto.
KAWAR.
A d^3-' ■» ^ }^^ A ^J^J^. f^I^
M*
JL
•V-
Jl
' Ce nom, qui avait été ]u par Galnid Siounite Medkwamrlta , signifie, < le
chAteau de la m^ de Jésus. > ° .
Feuiliet 39 recto.
Feuillet 39 verso.
118 DEUXIÈME CLIMAT.
« ils ne s'écartent jamais. lis ont actuellement un chef né dans
« le pays , entouré d'une famille et d'une garde qui Taide ( dans
« ses entreprises). Cest un personnage honoré, d'une conduite
« irréprochable et qui gouverne légalement. Il est musulman. »
D'Ânkelas à Abzar j^K village situé sur un monticule de
terre entouré de palmiers et dépourvu d'eau douce, a jour-
nées.
« Il y a , dans le voisinage , une mine d'alun qui serait d'excel-
lente qualité s'il n'était mélangé de substances étrangères. Ses
habitants portent la fouta et le mazar \ et vivent du commerce
de l'alun.
« D' Abzar à Telmelet i^j ^, on compte i journée de marche.
Telmelet est également un village de peu d'importance. L'eau
y est rare , ainsi que les palmiers ; mais les dattes y sont ex-
cellentes. Il y a une mine d'alun peu productive, attendu
qu'elle est sillonnée par diverses veines de terre ^. Ce village
dépend du Kawar : nous en avons parlé dans le premier cli*
mat^. L'alun est, ainsi que nous l'avons dit, très-abondant et
d'une qualité supérieure. Le commerce qu'on en fait dans cette
contrée est immense, et cependant les mines ne s'épuisent
pas. Les gens du pays rapportent que cette substance croit
et végète, tous les ans, en quantité suffisante pour remplacer
ce qu'ils en extraient. »
Non loin et à l'ouest d' Abzar est un lac considérable et profond ;
il a 1 2 milles de longueur sur 3 de lai'geur. On y pêche un poisson
très-gros qui ressemble à l'el-boury • : c'est un mets délicieux.
' Voyez , relativement au sens de ces mots , les notes ci-dessus pag. 1 a et 1 7.
* VAhrégé et le ms. B. portent Balmela.
* D est assez curieux que cette expression technique i^]j3 y^yj^ ^ retrouve
dans la langue arabe.
* G Mi le même qui est désigné einlessus. pag. a3, sous le nom de l«mlemèh, '
ainsi que je l*ai vérifié d*après lej:iouveau manuscrit. — * Mugicepbalus.
TADJRIlf.
TROISIÈME SECTION. 119
On appelle ce poisson el-bin (ijjhJI. La quantité qu'on en pèche Femliet 39 tewo.
.est tellement considérable, qu'on le transporte dans tout le
Kawar, où il se vend à très-bon marché.
« Yis-à-vis et dans le voisinage de ce pays, est celui des Ta-
djerins (j^^^sJs , dont nous avons parlé , dans la description du
premier climat, comme d'un peuple infidèle et sans croyance.
Us sont très-nombreux, nomades, braves et enclins à com-
battre leurs voisins, auxquels ils portent envie, et qu'ils cher-
chent , par force ou par rusé , à réduire en "captivité. Ils n'ont
que deux villes, qui sont Tadjera et Semné **«n«3 «^^lî \
dont nous avons parié ci-dessus. Il y a dans ce pays une mon-
tagne du nom de Macoun * ^^yu , dont la couleur est grise
tirant sur le blanc, et qui contient des veines d'une espèce
de terre douce qu'on 'applique avec succès à la cure des oph-
thalmies , de même qu'on emploie la substance dite ramdj el-
ghar jUJI ^j y qui vient de Talaveyra en Espagne , sous la
forme d'une poudre verte , et dont on se sert avec beaucoup
de succès contre les maladies de l'œil, en la prenant inté-
rieurement, comme tout le monde sait.
« Cette contrée est voisine de l'oasis el-Khardjé , maintenant
connue sous le nom de Santarié m^jSJ^^ à cause du bourg
qui s'y trouve et qui a été fondé dans ces derniers temps :
nous en reparlerons ci-après.
« Au sud de Santarié sont les ruines d'une ville jadis flo-
rissante et peuplée , nommée Chour j^^ ^ : son commerce , ses
troupeaux , tout a disparu ; il n'y reste que des monticules cou-
verts de décombres , et quelques bosquets de palmiers fréquen-
tés par les Arabes dans leurs excursions. Au nord est une joion-
tagne de peu d'élévation, mais très-escarpée, au pied de laquelle
est un lac d'eau douce d'environ 20 milles d'étendue, mais
* Ou plutàt Tadiwja et Semiet diaprés le nouveau manuscrit La carte porte
Semnéh. — 'Lé ms. Asselin et la carte portent Tetsrou jJLf •
120 DEUXIÈME CLIMAT.
m
Feuillet ag verso. « peu profoud, au milieu duquel croissent des. coseaux. On y
« trouve une sorte de poisson désagréable au goût et rempli
« d'arêtes. Ce lac est alimente par une source d'eau douce ve-
« nant du sud. Les caravanes du Kawar descendent sur ses bords
« et y trouvent souvent des troupes d'Arabes qui leur causent du
« dommage. Dans le même pays est la ville de Merenda '«>4r^«
« subsistant encore de nos jours, et peuplée autant par les
« voyageurs qui ne font qu'y passer, et qui sont peu nombreux
« à cause du défaut de productions et du peu d'industrie et
« de commerce, que par les familles qui y résident. Cependant
« c'est un lieu de repos et un asile pour les personnes qui vien-
« nent du désert.
« Au nord de cette région est Zala *J[>, ville fortifiée et gou-
« vernée par un chef indépendant » et distante de 9 journées
au sud-est de Sort du côté de la mer ^ De Zala à Wadan, on
compte 8 journées , et de Zala à Zawila , 1 o, en se dirigeant vers
le sud-ouest.
* Le texte porte que Sort est à aeuf journées au nord-ouest de Zala, ce qui re*
vient au même.
QUATRIÈME SECTION.
121
QUATRIÈME SECTION.
Oasis. — Littoral de la Méditerranée. — Egypte.
Cette section comprend l'oasis dite el-Kharidjé ou Textérieure
f^UtL ^lyi ; le pays au sud limitrophe de celui des Tadjeiins ;
la majeure partie d'el-Djofar jU4 , et de BahreEn {^j^^ en
retournant vers Santasié ( dont nous avons parlé plus haut ) ,
se dirigeant vers les demeures des Béni Hélai J>(^ <^ , et des-
cendant vers la montagne dite de Goliath le Berber, ainsi
nommée parce que Tannée de ce géant y fut dé&ite , et qu'il
y vint dbercher un refuge avec les siens. A Test de cette mon-
tagne est toute rÉgypte arrosée par le Nil , qui y descend de la
Nubie supérieure. Nous décrirons ce dernier pays dans le plus
grand détail ^ et tel qu'il est actuellement, s'il plaît à Dieu,
ainsi que tous les lieux habités dans le voisinage du Nil jus-
qu'à Âhrié A^i , Cherouné Ai^y» , et Beiadh opW^ , qui dépend
des Bili J^» \ jusqu'aux extrémités du Saîd ^ et jusqu'J^ el-Ala-
ki ^. Enfin nous parlerons des Teîm ioj ,. des Nouhoum p>^ , et
des Coptes kjà» ou anciens Egyptiens.
« Nous disons donc que l'extrémité occidentale de la contrée
décrite dans cette section est celle qui touche au pays des
Tadjerins, désert immense, aride et pierreux, où l'on ne
trouve point d'habitants , à cause des sables mouvants que les
vents transportent çà et là. Nul ne peut y rester à demeure
fixe, à cause de ces sables continuellement poussés par les
^ Tribu d'Arabes qui existe encore et qui fut presque toujours hostile aux Fran-
çais durant lexpédilion d'Egypte.
' La Haute-Egypte. — ' Voyez ci-dessus, pag. 4i.
16
Feuillet 3o recto.
OASIS.
122 DEUXIÈME CLIMAT.
Feailiei 3o recto, c vents, et qui envahissent non seulement les oasis, mais encore
« toutes les contrées comprises entre Sedjelmasa et Toasis ^ Ces
« déserts aujourd'hui si arides étaient jadis fertiles en palmiers,
• « habités et fréquentés; il y avait jusqu'à Ghana des routes
« frayées et des aiguades bien connues, mais il n'en subsiste
« plus rien.
« On trouve dans l'oasis intérieure •aXâ.IoJI , des vaches et des
« moutons devenus sauvages, ainsi que nous l'avons dit plus
« haut. » De là jusqu'aux frontières de la Nubie on compte 3
journées de distance , par une contrée stérile. On y voit une mon-
tagne dite Ghalsani «i^^Mip , dont la cime est élevée M d'une lar-
geur égale à celle de sa base ; ^t une mine de lapis' lazidi , pierre
qu'on transporte en Egypte pour la travailler. » On y voit aussi
des serpents tels qu'il n'en existe point ailleurs. « Les gens du
pays disent que ces reptiles sont d^une grosseur si énorme,
qu'ils peuvent avaler un mouton , un veau , et même un homme ;
qu'ils ont des oreilles proéminentes, des dents canines et mo-
laires, qu'ils ^ tiennent dans des cavernes ou dans les sables,
et qu'ils s'élancent sur quiconque se présente devant eux, avec
une telle force , qu'il est rare qu'on puisse échapper à la mort.
C'est un fait notoire et bien connu.
» Quant à l'oasis extérieure , çUe est habitée par ctes Berbers
mêlés d'Arabes qui cultivent l'indigo dans les lieux arrosés. Cette
substance est renommée pour sa qualité supérieure et connue
sous le nom àt indigo des oasis.'he pays, jusqu'au voisinage d'Asou*
an o^y^ , produit au$5i une espèce d'ânesplus petits que des mou*
tons » et tachetés de blanc et de noir. Us ne sont pas susceptibles
de servir de monture, et ils meurent inévitablement lorsqu'on
les fait sortir de l'oasis. Il existe dans le Saîd une variété de
ces animaux qui est très-maigre , mais extrêmement légère et
* Dans toute cette description des oasis, nous croyoos' devoir suivre, de préfé-
rence au texte de l'ancien manusorit , celui du manuscrit Asselin.
Feuillet 3o verso.
QUATRIÈME SECTION. 125
« rapide. On trouve dans les sables voisins d'el-I>jofar beaucoup Feuillet ao veno.
« de serpents très-dangereux qu^ s'élancent sur les, chameaux
n des caravanes et les font périr.
« Le pays de Djofar est plus bas que les oasis. Il est actuel-
« lement désert , mais autrefois on y voyait un grand nombre djofar.
« d'habitations. On y cultivait le safran, l'indigo» le carthame
« et la canne à sucre. Il n'y subsiste plus que deux bomrgs :
« l'un dit el-Djofar jU4 9 et l'autre Bahreîn i^j^ ; ils sont for-
« tifiés, entourés de dattiers et pourvus d'eau douce. »
D'el-Djofar à Bahrein , on compte 2 journées ;
Du. même lieu à l'oasis , 3 journées sans eau.
« Cette oasis est celle où bous connaissons de nos jours un grand
« nombre de petits villages peuplés de racea mêlées, ou l'on cul-
« tive la canne à sucre et l'indigo , et situés sur le penchant d'une
« montagne qui sépare l'Egypte du désert contigu au Soudan. »
De Bahrein à Santarié » 4 jouméesi.
«> La ville de Santarié s^jXXém est petite ; il y a une mosquée ;
« elle est peuplée de Berbers et d'Arabes à demeure fixe , et si- santariA.
t tuée sur les confins du grand désert, à 9 journées au sud de
a la mer^. On y trouve le lacca (sorte de plante dont le suc sert
« à teindre le maroquin ) , un peu d'eau de puits , beaucoup de
« dattiers. »
De Santarié à la montagne de Malmouni ày^ ^1 * ^ù est une
« mine de fer j>, on compte 4 journées. C'est par Santarié qu'on
passe pour aller, soit dans le Kawar, soit dans le reste du Soudan.
De Santarié & Audjek 4(k»»3i, vers l'ouest, 10 journées, *
« C'est dans ses environs qu'on voit la montagne dite Berim-
« el-Ahmar j^^t ^jw, dans laquelle on a, diVon, taillé les deux
t obélisques d'Alexandrie^. •
^ Même observation que ci-dessus , pag. lao, note 1.
' Le ms. AsaeUa porte Nidmncy ^j^'
' Dans le texte arabe , ces obâisques sont désigxiés sou4 le nom d*aiguilles <jJliib4 ^
Feuillet 3o verto.
CAÎS.
ACBMODm.
Feuillet 3i recto.
AHSANA.
124 DEUXIÈME CLIMAT.
La ville de Caîs (jm^aS , située sur la rive occidentale « du Nil ,
« est ancienne et bien bâtie. On y cultive la canne à sucre et
« diverses sortes de fruits et de légumes. »
De Caîs à Demrout ^^-^^^ vers le nord, on compte environ
i8 milles.
De Caîs i Miniet ebn-el-Khassib i-^a»^^ (^^t i^«, « ville déli-
« cieuse située sur la rive orientale du Nil, entourée de jardins
« où l'on cultive la canne i sucre et la vigne » , une demi-jour-
« née. »
De Miniet à Achmouni âjK^^' 9 < petite ville abondante en
« toutes sortes de fruits et de céréales, et où Ton fabrique des
« étofifes bien connues » , une demi-journée.
Vis-^-vis est Bousir j^i»:^ , « boui^ où Ton dit que Pharaon
« opérait ses prestiges, et dont il reste des monuments. >
De Bousir à Ansana Umi^I , t ville ancienne , située à Torient
« du Nil , entourée de cultures , et connue sous la dénomination
« de ville des enchanteurs , parce que ce fut de là que Pharaon fit
^ « venir ceux qu'il voulait opposer à Moïse (sur qui soit le salut) , »
6 milles.
A deux milles de distance environ du Nil sont divers petits
villages, parmi lesquels on distingue el-Nedjasié Afri-l^l, dont
« le territoire est fécond; et vis-à-vis, sur la rive occidentale
« du Nil , Minsawa «^L^^JU \ entouré de jardins et de palmiers » ;
« puis, au-dessous d' Achmouni, Takha Làt, « où l'on fabrique
« diverses éto£Pes de laine. On dit que le crocodile est nuisible
« sur la rive d' Achmouni , mais non point sur celle d' Ansana. »
D' Ansana à el-Maragha *^1;AI, petit village entouré de jardins
sur la rive occidentale du Nil, environ 5 milles.
D'el-Maragha à Termend *>^^>^, sur la même rive, environ
5 milles.
De là à Soûl Jj-^ , boui^ commerçant qui abonde en fruits
* Ou Minsara ««UmJU diaprés le ms. Assdin.
Feoillet 3i recto.
AKBinM.
QUATRIÈME SECTION. ' 125
et en légumes, et qui est très-*- peuplé, environ une journée.
Soûl est situé à rembouchure du canal dit el-Menhi i^^K
qui aboutit à l'orient des oasis, qui sert à Tarrosage de beau*
coup de terres, et d'où dérivent les canaux du Faioum dont
nous parlerons ci-après.
Du bourg de Soûl à Akhmim |«^t , sur la rive orientale , et
à 2 milles du Nil, environ i journée.
Akhmim et el-BouUina UaJ^I sont deux villes où Ton voit un
grand nombre d'édifices, et auprès desquelles on cultive les
cannes à sucre et où croissent beaucoup de dattiers. A Akhmim
on voit l'édifice nommé el-Berba l^^Jt , « construit par le grand
« Hermès avant le déluge. Ce personnage avait prévu par son art
« que le monde devait périr dans une catastrophe ; mais il ne sa-
it vait pas si ce serait par l'eau ou par le feu : il fit donc cons^
« traire d'abord des maisons de terre, sans mélange d'aucune ma-
« tière combustible , et il les orna de peintures et d'emblèmes
« scientifiques, dans la pensée que, si le monde périssait par le
« feu, ces édifices subsisteraient et gagneraient même en solidité,
« et que la postérité pourrait lire ce qu'il avait écrit. Puis il or- Feuillet 3i veno.
« donna qu'on lui construisit des édifices de pierre très-dure ; il
« y fit représenter toutes les sciences qu'il jugeait être nécessaires
« (aux hommes), et il dit : Si la catastrophe a lieu par les eaux, les
« édifices de terre seront dissous, mais ceux-ci subsisteront, et les
c sciences ne périront pas.*
• Lorsque le déluge arriva , les choses se passèrent ainsi qu'Her-
« mes les avait prévues. » Du reste, il existe des édifices du
^ même genre soit à Esné , soit à Dendera ; mais celui d'Akhmim
est le plus solidement construit et le plus remarquable par la
bettté de ses sculptures; et, en effet, on y voit non seulement
la représentation des astres, mais encore celle de divers arts, et
un grand nombre d'inscriptions. L'édifice est situé au milieu
d'Akhmim, comme nous l'avons dit.
Feoiliet 3i v<no.
lAMAKHBR.
SIODT.
KBBT.
126 ' DEUXIÈME CLIMAT.
Au-des8Uft de rembouchure du canal , et sur la rive occiden-
tale «du Nil, est la ville de Zam^^her jj^l$j, remarquable par
ses édifices, ses eaux courantes , ses jardins et la variété de ses
productions. Elle est extrêmement jolie. De là, toujours sur la
même rive et à 5 milles de distance , est la montagne de Taila*
moun (jx^M» , qui, venant de Touest, obstrue le cours du Nil,
en sorte que les eaux ne peuvent franchir cet obstacle qu'avec
des e£Ports impétueux, ce qui intercepte la navigation entre le
Caire et Asouan.
< Les gens du pays disent qu'il y avait autrefois sur cette mon-
tagne, dans im château dont il ne reste que de ËBÛbles vestiges,
un génie malfaisant qui adressait la parole aux navigateurs , et
que ceux-ci ne pouvaient atteindre à cause de la violence du
courant et des tourbillons qui existent autour de la montagne.
Aujourd'hui même ces lieux sont d'un accéstrèfrdifficile. De cette
montagne à celle de Tansef uujb, on compte environ 2 jour-
nées. Il existe dans cette dernière une caverne où l'on voit une
fente très-étroite. Les oiseaux dits boukir^^^ ^, aquatiques et
de couleur mélangée, se rassemblent un certain jour de l'année
en troupes dans cette caverne; et, passant leur tète à travers la
fente , s'envolent au delà, jusqu'à ce que l'un d'entr eux, s'y trou-
vant pris,y meure et ôte ainsi aux autres l'envie d'y passer. C'est un
&it trèfr-coimu en Egypte et constaté dans beaucoup d'écrits.
« De la montagne de Taîlamoun à Assiput ( Osiout ou Siout )
i9^.^i, ville considérable sur la rive occidentale du Nil, dont
les environs sont très-fertiles, on compte une journée de navi-
gation.
« D'Assiout à Akhmim, 1 demi-journée idem.
« D'AJkhmim à Kebt, 1 demi-journée. •
« Kebt est une ville située sur la rive orientale du Nil, peu-
* Le boukir paratt appartenir à la iamiBe des hérons. Voyec M: El. QiiatreiDère,
Mémoires tur l'Egypte , t. Il , pag. 61 et 6a.
QUATRIÈME SECTION. 127
« plée de diverses races mélangées et particulièrement de Grecs
« qui y cultivent beaucoup de légumes, entre autres des raves et
« des laitues dont ils recueillent la graine pour en extraire de
« Thuile , avec laquelle ils fabriquent diverses sortes de savon
« très-estimé qu'on vend au Caire et qu'on exporte au loin. Femliet 3a recto.
« De là à Cous(jo^, également à Test du Nil, 7 milles <»^'-
« Cous est une ville considérable, commerçante et de beau*
« coup de ressources , mais Tair n'y est pas sain , le teint des habi-
« tants est pâle, et peu d'étrangers échappent à l'insalubrité
« du climat. »
De Cous À Demamil Jn^^Ud , ville de construction récente , en
trèfr-bon air, sur la rive orientale, 7 milles. Les habitants de
Demamil sont de races mélangées, surtout de Mogrebins; ils
sont très-hospitaliers. De là à Camoulé AJ>i\ 5 milles.
« Camoulé est un bourg considérable, abondamment pour-
vu de tout ce qui contribue au bien-être de la vie. Un voya*
geur digne de foi rapporte que , parmi les fruits de toute espèce
qu'on y recueille, il y a vu des raisins d'un goût, d'une beauté
et d'une grosseur incomparables; il ajoute qu'il lui prit l'en-
vie d'en peser un grain qui se trouva être du poids de 1 2
drachmes. Il y a aussi beaucoup de melons, diverses sortes de .
figues bananes d'une grosseur extraordinaire, des grenades,
des pêches, des poires, et en général des fruits de toute espèce
qui se vendent à trèfr4>as prix.
<i Au nord de ce bourg est une montagne courant nord et
sud jusqu'à Assiout, ei qui s'appelle Bouran ^1^ , où sont les
trésors du fils d'Achmoun, fils de Misraïm, qui sont encore de
nos jours l'objet de redierohes.
« De Camoulé à Esné UmI , sur la tiye gauche du Nil, une jour- ^j^f,,
« née de navigation. >
Esné est une ville des plus anciennes, bfttie par les Egyp-
* Le ms. B. porte Manoulé jJi
Feuillet Sa recto.
SnMOlIT.
BEHNESi.
Feuillet 3 a verso.
128 DEUXIÈME CLIMAT.
tiens. Elle est entourée de champs labourés, de jardins fer-
tiles et délicieux. « Le raisin y est ^^ telle abondance et d'une
« qualité si supérieure , qu'on le fait sécher pour le transporter
« ensuite dans toute TEgypte. Il existe à Esné des édifices très-
« anciens , et des vestiges trè&-curieux. >
De là à Ermont uaJU)! , sur la rive droite, ville également an-
cienne, produisant des fruits excellents, une journée de navi-
gation.
D'Ermont à Âsouan ^j\^ , dont nous avons parlé dans le pre-
mier climat \ une journée de navigation.
Pour revenir au canal dérivé du Nil dont il a déjà été ques-
tion, nous dirons quil a son origine sur la rive gauche auprès
de la ville de Soûl Jjm«» , où il porte le nom d'el-Menhi i^y^^ î
qu il se dirige par le nord-ouest*vers Behnesé L^^JL^i , ville floris-
sante à 4 journées de distance ( de Soûl ) sur la rive occiden-
tale , et à 7 fortes journées du Caire;
« C'est à Behnesé qu on faj)rique les tissus précieux qui tirent
leur nom de celui de cette ville, et servent à faire des habits
royaux et des vêtements pour les personnes considérables. On
en &brique aussi de communs dont la valeur sert de base pour
établir le prix des plus riches. La longueur de la pièce d'étofie
est de 3o aunes, plus ou moins, et le prix s^en élève à en-
viron !2oo mitscal la paire. On ne fabrique aucun de ces tissus,
soit en laine , soit en coton , soit riche , soit commun , sans y
inscrire la désignation de l'espèce, afin que le chaland sache
bien ce qu'il achète : c'est un usage ancien qui subsiste en-
core de nos jours. Du reste, ces étoffes sont partout très-es-
timées , soit pour vêtements , soit pour meubles.
« Le canal descend ensuite , vers le nord , à Ahnas ^\jJ^\ , pe-
« tite ville située à 2 journées ( de la précédente ), et dont le
« territoire est très-fertile et le négoce considérable. De là à
^ Voyez ci-dessus, pag. 35.
QUATRIÈME SECTION. 129
« Delass ^Vd, située sur la rive orientale du Nil, et à a milles du
« fleuve, on compte a journées de marche.
« Delass est une petite ville où Ton fabrique des mors de
« cheval et divers ouvrages en fer. Du temps des anciens Égyp-
A tiens, elle était comptée au nombre des villes les plus flbris-
ff santés; mais les Berbers, par leurs violences, et les Arabes,
« par leur méchanceté, font réduite, ainsi que ses environs, à
« un état misérable. »
Le canal se termine au Faîoum p>è^' , et déchaîne ses eaux
dans les lacs d'Akna c^l , et de Tihmat ^s^^t^ : nous en par-
lerons dans le IIP climat. « Terfet *^^j^9 et Semista < la.»» cw . sont
« deux villages fortifiés, situés à 2 milles du Nil. On y cultive
ff la canne à sucre ; on y fabrique de la mélasse et du sucre en
« pains, dont la majeure partie est transportée au Caire.
« Ce que nous venons de dire (au sujet de l'Egypte) suffit ^
« Cette contrée est tellement peuplée , que les villes ne sont dis-
« tantes entre elles que d'une journée, ou de deux au plus, et
• que les villages s'y touchent pour ainsi dire de tous côtés et
« sur les deux rives du fleuve. »
Du Caire à Asouan, on compte a 5 journées de marche.
Feuillet 32 verso.
^ En traduisant ce qui concerne la fertilité de TEgypte et la nature de ses pro-
ductions , nous nous sommes permis nous-même de supprimer un grand nombre
de répétitions.
»7
130
DEUXIÈME CLIMAT.
:grr
SSE
CINQUIÈME SECTION.
Littopal de la mer Rouge. — Mocattam. — Adiab ou Aidab. — Djîdda.
La Mecque. — Médine.
Feuillet Sa veno. Cette section Comprend la description des pays situés sur les
bords de la mer de Çolzoum, celle de la ville d'Adzab c^tj^ \
du désert qui porte son nom , « qui est au sud de cette ville , et
N où Ton ne peut se diriger qu'au moyen des montagnes et des
« collines, le sol étant généralement plat, stérile et composé de
« sables mouvants. Souvent le guide le plus habile s y égare
« et ne parvient à retrouver son chemin qu'à l'aide du cours du
« soleil et des étoiles. »
Dans cette section est aussi comprise une partie de la mer
de Colzoum, de ses îles soit désertes, soit habitées, de ses
ports les plus connus, et des petits districts ^, tels que ceux de
Sués (j^^( , d'Essakia iUJuJt , de Djohfa ^jà} , de Djidda 0 j^ ,
et d'Andjar j\ :^f ', qu'on y trouve ; et enfin la description des
villes méditerranéçs de Sankian (^(Cuo , de la Mecque iUC* , de
Taïf vJblUl , de Codeïd ^^ , de Médine Aib jUI ^ et d'Adzab
<^t j^ . Nous donnerons cette description aussi complètement et
Feuillet 33 recto, aussi clairement * qu'il nous sera possible.
Nous disons donc que la chaîne du Mocattam, qui s'étend
VOCATTAM.
^ La véritable orthographe de ce nom paraît être ç^lôwAfi.
* Le texte arabe porte : jLmJI j^U
' Le mè. B. , V Abrégé et, plus loin , notre ms. lui-même portent d-Djar jlJI
* Le ms. B. porte : « aussi exactement. »
CINQUIÈME SECTION. 151
depuis le Caire jusqu auprès de Syène, en traversant le désert, FcuiHet 33 recto.
est d'une longueur remarquable ; quant à sa hauteur, elle varie
beaucoup. « La surface du terrain s'aplanit même en certains
« lieux bas nommés el-djamim f^Jjji^ d'où Ton extrait de la
« terre rouge et de la chaux. Le Mocattam contient de Tor en
« abondance, et, avec de l'art, on en retire de très^pur qui s'y
« trouve mêlé avec la terre » Il touche d'une part à TÊgypte ,
et de l'autre à la Mer Rouge, qu'on nomme aussi mer du
Hedjaz. ■ Divers rois y cachèrent leurs trésors. On y voit un
« grand nombre de temples et des monuments très-curieux.
« De cette chaîne, et du côté de la mer, dépend une mon*
tagne ronde, taillée à pic\ et dont l'accès est impossible à
cause du poli de sa surface et à cause de sa hauteur. On ra-
conte que là sont les trésors considérables du grand-prêtre
dont cette montagne porte le nom, et ceux de certains rois
d'Egypte, consistant en or, en argent, en pierreries, enterres
travaillées, en figures curieuses, en représentations des idoles
figuratives des astres. Ces rois apprirent par leur art qu'un
roi des Francs avait formé le dessein de les attaquer d'après
ce qu'il avait entendu dire de leurs richesses et de leur habileté
à faire de l'or. Ils en éprouvèrent une grande firayeur. En effet
ce roi franc ayant équipé mille vaisseaux , conquit l'Egypte ,
dont les principaux habitants s'enfuirent et se réfiigièrent dans
cette montage, et les autres dans les oasis, emportant leurs
richesses avec eux. Le motif de l'expédition du roi fimnc fut
qu'un grand- prêtre ayant été obligé de se réfi]^er en Europe
pour se soustraire aux persécutions d'un prince égyptien « il
détermina le roi à entreprendre cette conquête par l'appât des
richesses qu'il y trouverait. La conquête eut lieu en effet; le
grand-prêtre l'accompagna vers la montagne en question , mais
n'ayant pu la gravir, et déçu dans son espérance, i! porta
Feuillet 33 reclo.
Feuillet 33 verso.
132 DEUXIÈME CLIMAT.
«c le roi franc à s'approprier les richesses des autres habitants de
« TEgypte, et, chargé de ces dépouilles, à retourner dans son
« pays.
ft A Touest de cette montagne sont les pays d'Ahrié a.^!,
« de Chérouné aî^j^, de Beiadh js!U^, et de Soûl ôyo. A l'est
ft sont les demeures des Bili Ji^^ , des Djehiné aâa.^ et de Sofa-
« ra Sj\à^. Ces Bili, qui habitent au nord de Colzoum, sont
« des Arabes capables de toute sorte d'actions condamnables,
« avides, de mauvaise foi, d^ mœurs dépravées, et sanguinaires
« au dernier point. Si vous parvenez à les vaincre , ils se dis^
« persent ; si vous vous fiez à leurs paroles , ils vous tuent sans
« miséricorde. Enfin ils n'ont aucune sorte de respect pour rien,
« ni de religion. Dieu les a châtiés par un grand nombre de
« misères et d'infirmités, mais ils sont incorrigibles et leur
H existence est dans le mal.
R A Textrémité des contrées décrites dans la présente sec-
« tion ^, est le désert d'Adzab , qui n'est fréquenté que par un
« petit nombre de nomades d'el-Bedja xaNJ! , à cause du manque
« d'eau. La traversée, depuis Cous ^^ jusqu'à Adzab, est au
« moins de ûo journées.
« Il y a dans ce désert un puits dont les eaux présentent un
R phénomène des plus singuliers : il consiste en ce que, lors-
«, qu'on en a bu, elles ne s'écoulent point par les voies ordi-
« naires; elles ne séjournent pas non plus dans l'estomac de
« l'homme, mais elles sont évacuées très-promptement.
« La traversée de ce désert est impraticable durant la saison
« des grandes chaleurs et pendant le semoum d'été , à cause de
« l'aridité qui résulte de ce vent empoisonné, et parce qu'alors
« le sol est brûlant au point d'occasionner la mort : les voyageurs
^ Notre ma. porte Tili, mais cette leçon vicieuse est corrigée par le ms. B. , qui
nous donne aussi G)lzoum au lieu de ^Jî. ,
* Lisez «4^ et nnn f^)\ comme porte notre ms.
CINQUIÈME SECTION. 155
1 préfèrent donc (pour se mettre en routp) fes derniers jours dé
« Tautomne. » A l'extrémité du désert et sur les bords de la Mer
Salée ^ est la ville d'Adzab, où s'effectue le passage à Djidda, qui
est d'un jour et d'une nuit de navigation.
Aidab ^ a deux gouverneurs , dont l'un est nommé par le chef
des Bedjah , et l'autre par les princes d'Egypte. Ces deux officiers
perçoivent chacun par moitié les revenus de cette ville. Le gou-*
verneur égyptien est chaîné de faire transporter i Aïdab les
vivres et toutes les espèces de provisions « et celui qui com-
mande au nom du chef des Bedjah se charge de tirer ces diffé-
rents objets de l'Abyssinie. Ce dernier, qui réside dans les dé-
serts, n'entre que rarement dans la ville. Les habitants d'Aîdab
parcourent continuellement tous les cantons du pays de Bedjah
pour y vendre et y acheter ; ils en rapportent du beurre , du maïs
et du lait. Ils ont un grand nombre de barques qui servent pour
la pêche, et ils prennent quantité de poisson d'un goût exquis.
Aujourd'hui, c'est à Aïdab qu'on lève un droit de 8 dinars sur
chacun des pèlerins du Maghreb. On reçoit en payement, et in-
différemment, l'or en morceaux ou monnayé.
Nul d'entre les voyageurs qui se rendent du Maghreb à
Djidda, pour s'acquitter du pèlerinage, ne passe sans exhiber sa
quittance. Lorsque le navire a traversé la mer et qu'il est par-
venu à bon port à Djidda, il mouille à une certaine distance
du port, et des vérificateui^ se présentent de la part du gou-
verneur, examinent tout ce qui est susceptible du payement
des droits et le constatent sur leurs registres; ensuite ils des-
cendent avec tous les passagers, et ils perçoivent le tribut. S'il
arrive que l'un d'entre eux ne soit point en état de payer ce
qu'il doit, ils l'exigent du capitaine. Quelquefois on emprisonne
le voyageur durant un espace de temps tel qu'il manque l'épo-
' Nous empruntons littéralement ici la traduction de M. Et. Quatremère, Voyes
ses excdlents Mémoires sur VÉgypte^ t II, pag. i6é*
Feuillet 33 verso.
AIDAB.
13&
DEUXIÈME CLIMAT.
«Feuillet 33 verso.
ILES
DE LA MER RODOE.
Feuillet 34 recto.
que du pèlerinage ; d'autres fois , par faveur divine , il advient
que quelqu'un paye pour lui.
Ce trihut est perçu pour la compte du prince de la Mecque,
et il lui sert à solder ses troupes, attendu que ses autres re*
venus sont insuffisants pour ses besoins et pour ceux des per-
sonnes dont il est entoxuré.
« La mer décrite dans la présente section est difficile à tra-
« verger, remplie d'abîmes, de bancs de sable et d'écueils. Il y
« existe diverses îles inhabitées en hiver. » Mais lorsque la navi-
gation devient praticable , ces îles sont fréquentées par des peu-
plades au teint basané qui y viennent, au moyen de barques,
se livrer à une pêche abondante; Us font sécher au soleil le
« poisson, le réduisent en Êrine pour en faire du pain, et
« s'en nourrissent. Leur principale industrie consiste dans oette
« pêche , dans celle des petites perles , et des tortues de mer ,
« dont récaille est de très4>elle qualité. »
La plus considérable de ces îles est celle de Na'aman (^U«> ,
qui est peuplée. Celle dite Samari ^j^y^ , est habitée par une
peuplade de Juifs samaritains : on les reconnaît pour tels en ce
que, lorsqu'un d'eux veut en injurier un autre, il lui dit la me-
sas ( c^est^-dire , ne me touchei pas). Ils descendent des Juifs
qui adorèrent le veau dfor au temps de Moïse.
« On pèche dans cette mer un gros poisson de forme à peu
« près carrée, presqu aussi lai|;e que loi^ : on l'appelle behar
« jUaII . Son poids s'élève souvent à un demi-^^anlar ^ IL est de
« couleur rouge et d un goût excellent. Il y en a un autr& de la
« longueur d^une palme et demie, qui a deux, têtes pourvues
« d'yeux et de bouche , dont il fait usage alternativement : on
« appelle ce poisson le stylet^ ^ , itt. On pèdie aussi dans
« cette mer un poisson nommé el** fieras ir*j^K de la famille
« des chiens de mer, ayant sept rangs de dents et environ i o
' De 1 1 à la kilogr. — ' Voy#1a Ghresthom. arabe deM. de Sacy, 1. 1, p. 3o5
CINQUIÈME SECTION. 156
palmes ( 90 pouces ) de longueur. Son attaque est très^dange^
Feuillet 34 recto.
reuse.
« Tous les bâtiments qui naviguent dans cette mer sont com-
posés de planches cousues avec des cordes de palmier, cal-
fatées avec de la résine pilée , et enduites de graisse de chien
de mer. Le capitaine se tient assis sur la proue, muni d'ins-
truments nautiques nombreux et convenables. Il examine at-
tentivement le fonds des eaux pour reconnaître lesécueils, et
il indique au timonnier la direction qu'il faut prendre. Sans
ces précautions I il serait impossible de naviguer dans cette
mer, car elle est tellement périlleuse pour les hommes et
pour les navires, qu'on n'y navigue point la nuit. On jnouille
de jour dans quelque endroit convenable « et Ton n'en repart
que de jour. C'est une mer sujette k des orages âffrdux, se-
mée d'îles inhospitalières, et qui enfin n'o£Pre rien dé bon,
soit dans ses profondeurs, soit à sa surface. Elle n'est pas
comme la mer de la Chine ou l'Océan indien, dont le
fond recèle les perles les plus rares, dont les montagnes
contiennent les pierres les plus précieuses, dont les rivages
sont couverts de villes florissantes et de résidences royales;
où croissent l'ébéne, le bois de Brésil iiJtiJI, le rdtting, le bois
d'alols, le camphre etxiivers parftuns, où Ton trouve la chèvre
qui porte le musc. La mer de Colzoum ne produit que l'am-
bre , et encore vieftt^il de la mer de llnde. Nous avons indiqué
son étendue dans la partie du présent ouvrage op il est ques-
tion des mers en général ^. »
Sur la rive orientale de cette mér, dépendante de la ô' sec^
tion du IP dimat « sont les points fortifiés de Hali (>^ , de Ser^
vain (^^, de Soàia j^JU», de Djidda s^^ de DjofË #JL$, et
d'el^Djar jL41^. Hâli esA uûe petite vUlé qui dépend du gouver-
nement de Téhamd. C'est un li^ de relâche tant pour les
* Voyëfeci-dMU^, pâj^. 5. -^ ^ VoycK oMMiiê, féf;. tSo, note S.
Feuillet 3i& recto.
5ANKIAN.
Feuillet 34 verso.
DJIDDA.
136 DEUXIÈME CLIMAT.
« navires qui viennent de l'Iémen que pour ceux qui viennent
« de Colzoum. On y perçoit des droits de péage à Tentrée et
« à la sortie , et tout y est apporté du dehors. »
De là y par IjS désert , à la ville de Attour ^^ \ on compte
5 journées au sud ; et à Sankian (^\^ou0 , 2 journées faibles.
« Sankian est également une ville peu considérable , dont les
naturels sont tellement sédentaires, que, lors même quil y
meurt un grand nombre d'individus, personne ne sort du pays.
Us n'entreprennent aucim voyage ni pour affaires , ni par plai-
sir, mais on va chez eux. Le pays produit peu, bien que les
habitants soient riches en troupeaux. Leur industrie est gros-
sière , leurs mœurs économes , leur physionomie laide ; cepen-
dant leur pays a part aux bienfaits du Très*haut.
« Serraîn est situé sur la côte, à 5 journées au sud de Hali.
C'est une ville bien fortifiée, bien pourvue d'eau, et bien fré-
quentée, comme tout le monde sait. On y perçoit des droits
sur les navires qui vont dans l'Iémen ou qui en reviennent
chargés de provisions, de marchandises ou d'esclaves. Une
moitié de ce droit appartient au gouverneur de Tehama, et
l'autre à celui de la Mecque, »
De Sarraîn à Sakin , port également très-fréquenlé , on compte
3 journées ; de là à Djidda, en suivant la côte, 3 journées.
« Djidda est le port de la Mecque ; il en est à 4o milles de
distance. La ville est très-peuplée et son commerce est con-
sidérable ; aussi les habitants sont-ils riches. La mousson qui
souffle avant l'époque du pèlerinage est très-favorable à Djidda
en ce qu'elle y amène une grande quantité de provisions et
de marchandises de prix. C'est, après la Mecque, la ville la
plus importante de tout le Hedjaz, Il y a un gouverneur qui
commande au nom du prince de la Mecque, et qui veille à
tous les besoins de l'administration, Elle possède un grand
' Dans notre manuscrit ce nom est presque illisible; ï Abrégé portç Atter.
CINQUIÈME SECTION. 157
K nombre de bâtiments qui naviguent à diverses destinations,
c La pêche y est très-abondante , ainsi que la récolte des lé-
« gumes. C'est là, dit-on, que descendit Eve après sa sortie du
« paradis terrestre ; c'est là que reposent ses restes mortels. »
La Mecque * est une ville tellement ancienne que son origine
se perd dans la nuit des temps ; elle est célèbre , florissante , et
Ton s'y rend de tous les points du monde musulman. Située
entre deux collines, sa longueur du nord au sud est d'environ
deux milles, et du sommet du mont Djiad à celui du mont
Goaïcan on compte un mille de distance. Elle est bâtie d'argile
et de pierres extraites de ces montagnes. Elle a peu de rues , et
au milieu se trouve la mosquée nommée el-Haram, bâtiment
sans toit, qui ressemble à une clôture circulaire, renfermant la
Kaaba. Ce dernier édifice est couvert; et, mesuré à l'extérieur, il
a 2 4 coudées de côté , tant à l'orient qu'à l'occident. Sur le côté
oriental de la Kaaba , il y a une porte à peu près de la hauteur
d'un homme, et qui est de niveau avec le pavé de ce sanctuaire,
dans un des coins duquel se trouve la pierre noire. La longueur
du mur septentrional regardant la Syrie , ainsi que celle du mur
opposé qui regarde l'Iémen , n'est que de s 3 coudées. De ce côté,
règne une enceinte consacrée , dont la longueur est de 5o cou-
dées et dans laquelle on voit la pierre blanche, tombeau d'Ismaêl,
fils d'Abraham ( que le salut soit sur eux deux I ). A l'orient de la
mosquée el-Haram se trouve la coupole d'Abbas, le puits de
Zemzem et la coupole des Juifs. Le mur qui entoure la Kaaba
est couvert, pendant la nuit, de lampes et de torches allumées.
Ce monument a deux toits ^ dont le plus élevé sert à l'écoule-
ment de l'eau des pluies , par une gouttière en bois qui la conduit
sur le tombeau d'Ismaël dont nous avons parlé. Toute la partie
extérieure de la Kaaba est d'ailleurs couverte d'étoffes de soie
* Voyez le texte et la traduction de ce passage dans ÏEdrisii Africa de Hartmann,
pag. 458 et suivantes.
i8
Feuillet 34 verso.
LA MECQUE.
Feaillet 35 recto.
158 DEUXIÈME CLIMAT.
Feuillet 35 recio dlfâc qui la dérobent entièrement à la vue. Son élévation est de
2 7 coudées. Ces étoffes sont attachées au moyen de crochets et
d agrafes. Le khalife résidant à Bagdad en envoie tous les ans
de nouvelles pour remplacer les anciennes ; nul autre que lui n'a
ce privilège.
La tradition porte que la Kaaba fut la demeure d'Adam, et
que , construite de pierre et d'argile , elle fut détruite par le dé-
luge, et resta en. ruines jusqu'à ce que Dieu ordonnât à j^raham
et à Ismâêl de la reconstruire. Ces deux patriarches unirent leurs
efforts et la reconstruisirent avec les mêmes matériaux.
Dans toute la ville de la Mecque , il n'y a d'eau courante que
celle qui y est amenée d'une source très-éloignée ; Moctader,
prince Ahbasside , acheva cet aqueduc. Ces eaux sont saumàtres
et désagréables au goût; les meilleures sont celles du puits de
Zemzem ; l'on peut en boire , mais il ne faut cependant pas en
Satire un usage continu. On ne trouve pas à la Mecque d'arbres à
fruits ; on n'y voit que les espèces propres aux déserts. Le prince
de la Mecque habite un château nommé el-Marba'at iu^jU , situé
à 3 milles environ à l'occident de la ville. C'est un édifice en
pierre, auquel est joint un jardin nouvellement établi, où l'on
voit des dattiers, beaucoup de palmiers^oam et divers arbres
transportés d'ailleurs.
Le prince hachémite qui exerce l'autorité suprême à la Mec^
que n'a point de cavalerie , mais un corps de fantassins que l'on
nomme hallebardiers ( i^ij^ )• U porte des habits et un turban
de couleur blanche , et parait à cheval en public. Il administre
bien; il fait preuve de justice et d'équité, et il exerce la bienfait
sance autant que sa position le lui permet. A deux époques fixes,
m
au commencement du mois de redjeb, et au temps où l'on s'y
réunit pour le pèlerinage , on vend à la Mecque les marchandises
qui y sont apportées du dehors. La plupart des habitants sont
riches, tant en matières d'or et d'argent, qu'en troupeaux de
CINQUIÈME SECTION. 159
toute espèce. Ils n'ont d'autres céréales que celles qu'on leur
apporte de différentes contrées. Les dattes leur arrivent de
divers pays voisins, et les raisins, que leur territoire ne produit
qu'en très-petite quantité , leur viennent de Taïf. Ceux d'entre
les Mecquois qui n'ont pas de fortune soufirent de la faim et
sont exposés à bien des maux. En sortant de la Mecque, on trouve
de tous côtés des vallées où l'on voit des eaux courantes, des
sources qui ne tarissent jamais, des jardins clos de murs et des
champs ensemencés.
De la Mecque k Médine, qu'on appelle aussi lathrib s^yt^, on
compte , par la route la plus commode , 6 journées » savoir :
De la Mecque à Batn-mer'i ^ (^ , où se trouvent une source
surgissant du lit sablonneux d'im torrent, et des bosquets de pal-
miers fréquentés par les Arabes , 1 6 milles.
De Batn-mer'i à A'sfan ^l — îum^ , fort construit à i o milles de
distance de la mer, auprès d'une source d'eau douce , et habité
par une peuplade dite Djehiné iKA»^^ , 33 milles.
D' A'sfan à Codeîd <>s!«xs , petit fort à 5 milles de la mer, ha-
bité par des Arabes de race mélangée, dont la principale res-
source consiste dans la récolte des dattes, et entouré de déserts,
2 4 milles.
De Codeîd à el-Djohfa iUUi^, village bien peuplé > quoique
non entouré de murs, situé à 4 milles de la mer, lieu de réu-
nion pour les pèlerins de Syrie, 26 milles.
D'el-Djohfa à el-Abra i^ôll, où sont des puits, 27 milles.
De là à Essakia IjuLJI , lieu situé sur les bords d'une rivière ,
entouré de jardins et de vergers de palmiers, habité par des Ara-
bes de la tribu de Taï Jo et par d'autres, 27 milles*
De là à Rouîtha R i f^ji\ , lieu inhabité, où est un étang, 36
milles.
De là à Sebala jLJUu» , lieu peu habité , où sont des sources
d'eau potable, 34 milles.
18.
Feuillet 35 recto.
Feuillet 35 verso.
140 DEUXIÈME CLIMAT.
Feuillet 55 verso. De Sebala à Melel S — 1^> station où sont des sources d'eau
douce , 1 7 milles.
De là à Chedjer^^^, lieu de réunion pour les habitants de
Médine, peuplé d'un petit nombre d'Arabes, i a milles.
De Chedjer à Médine, 6 milles.
Total, 2 58 milles ^
L'autre route de la Mecque à Médine passe par des monta-
gnes et des défilés. On suit le précédent itinéraire jusqu'à Codeid,
puis on passe par les lieux suivants : el-Khowar jlytt, Seniet el-
Morat i\jX\ iUÂ^, Medlé Mudjah ^Us id«K^, Batn Medhedj ^\^
zOc«, Batn Dhat Kechd «x.û.â» v^^ls ^^ , Adjrad d^^t , Dhi Che*
mir^;^ ^ô, Batn A^da l^xil ^^ , Medledjet la'four ^yUj»
el-A'ïtha UUnJl , Edhan el-Cahet a^iJâ \j\s\ , Djebel el-O'urdj
JLil ^ Theniet el-A'ïar jU^VI aaâ5 ^ Rima Uj , Haï A mr ben
A'ouf c3>-^ {^ ^j^ S'
Médine est située dans une plaine dont le sol est imprégné de
sel; elle était autrefois entourée de murailles et de fossés. De
nos jours, ses fortifications consistent en murs de terre; ils furent
construits par les ordres de Cassim eddaoulet el-Ghari, qui peu-
pla la ville et pourvut à la subsistance de ses habitants. La popu-
lation y est pauvre, sans industrie, sans commerce. Autour de
Médine, croissent, en grande quantité, des dattiers dont les
fruits sont excellents; c'est la principale ressource des Médi-
nois ; car ils ne possèdent que peu de bestiaux et peu de champs
cultivés. On y boit de l'eau d'une rivière amenée du côté de
l'est, par les soins d'Omar ben el-Khattab (que Dieu lui soit
favorable I ). Cette rivière prend sa source au nord de la ville; on
a creusé un fossé pour la détourner de son cours. Médine est
grande comme la moitié de la Mecque; les eaux nécessaires pour
l'arrosement des dattiers et des autres cultures sont des eaux
* Le texte du ms. B. poite par erreur, 270.
* La montagne des boiteux. — ' La montée des ânes.
CINQUIÈME SECTION. 141
de source , puisées par des esclaves. Le champ des ronces ^ * •:
o^jàiS ( le cimetière ) est situé à Torient de M édine.
Couba Ui est hors de la ville , à deux milles de distance ; il y
avait autrefois des maisons où se réunissaient les premiers secta-
teurs du prophète jUiiM. C'est maintenant un bourg bien peuplé;
il y a une source d'eau courante.
A six milles, au nord de la ville, est le mont Ohod «3<»-i, le
plus voisin de Médine ; le territoire se compose de champs cul-
tivés appartenant aux Médinois. A quatre milles au sud, et sur le
chemin de la Mecque, est une rivière nommée Wadi el-A'kik ^^^îj,
(J-IaâjJI , dont les bords sont couverts de dattiers et de cultures ,
et habités par des tribus d'Arabes. De Médine à la mer, on
compte 3 journées. Le port de cette ville se nomme el-Djar jlJt,
bourg bien peuplé , qui était jadis la ville la plus voisine de
Djidda.
L'itinéraire de Médine à Djidda est comme il suit :
De Médine à Hassab c/Mir^, i journée.
De Hassab à A^rib v^^, lieu situé au pied d'ime montagne,
et près d'une source d'eau douce, i journée.
D'A'rib à el-Djar j\ — Â, port de mer où abordent les navires,
mais peu commerçant, i journée.
D'el-Djar à Djidda ô5^^, environ i o journées.
On suit le littoral de la mer, à plus ou moins de distance ,
par une plage sablonneuse, à travers laquelle on se dirige, soit
au moyen de la mer, soit en observant la direction des monta-
gnes. A soixante milles, à l'orient de la. Mecque, est Taïf ublt.
Voici les noms des lieux par lesquels il faut passer :
De la Mecque à Cabr ben el-Murtefa' jJU^t ^jj^s \ bourg fré-
quenté par des Arabes vagabonds ; de là à Cam el-Menazel ^^
JjUU , fort situé à l'embranchement de deux routes; de là à Taïf
Quand on prend par el-Akik ^>juu1J, on passe par A'rafat i»U^,
" U ma. B. porte, f» 64 recto, Berin ou Terin d-Murtefa ^JJi ^jj ou ^^.
Feuillet 35 verso.
Feuillet 36 recto.
142 DEUXIÈME CLIMAT.
Feuillet 36 neto. lieu situé à 3 milles de la Mecque, p\iis par Batn Na man
^L.«jKji lieu planté de palmiers; on gravit ensuite la montée de
Kouda ^^ d'où Ton aperçoit Taîf. Cette ville fut la résidence de
la tribu de Thakif. Elle est petite, bien peuplée, bien pourvue
d'eau douce ; le climat y est tempéré, les fruits abondants, les
champs fertiles, on y recueille beaucoup de raisins; les raisins secs
de Taïf sont très-estimés et on en exporte au loin une quantité
considérable. La majeure partie des fruits consommés à la Mecque
provient de ce lieu. « On y fait beaucoup de commerce, on y tra-
« vaille le cuir parfaitement, et les chaussures de Talf sont pro-
' « verbialement connues, v La ville est bâtie sur le penchant du
mont Ghazwan {j^yy^, où sont les habitations des Béni Sa'd 4>gu«^,
dont le nom est employé proverbialement pour dire une famille
très<nombreuse , et celles d'une partie de la tribu de Beni-Hodheïi
J^«>^ c^. Dans tout le Hedjaz, il n est pas de lieu dont la tem-
pérature soit plus froide que ne Test le sommet de cette mon-
tagne; Teau y gèle quelquefois en plein été. Du côté de l'orient,
résident les Béni Halal J^k^ ^, ainsi que les Béni Sa'd et les
Hodheil; du côté de l'occident, les Modledj ^«x.* et d'autres qui
font partie des tribus de Modhar^^jiâ^.
Les districts et lieux fortifiés dépendants de la Mecque sont :
Nedjed el-Taïf u^lkJl Ju^, Nedjeran {j}j-^y Cam el-Menazel y^i
J>UI, A'kik à^j^, O'kadh làliU, Uma iL-^, Turba iL,>i, Bicha
.* tf> i>, Kicha iS Ah^^j Djoras ov^* Serat is»]^,^^; et dans le
Téhama : Sànkian (^lCu> , Seraïn (^j^ , Sakia M. — f^jLJ\ , Ghachm
fCû^ , Baïch jr A i et A'k J^. Ceux qui sont sous la dépendance
de Médine sont : Taïma U-^ , Daumet el-Djand^l J*>al k^^ ,
Elfara ^yJï, Dhou'l-Merouet i^jU 3S, Wadi'l-Cora \^-jÔ\ ^^1^,
Madian (j^*>wt, Khaïber j«wi-, Fadak liJ^xi, Coura O'rina JUuj» ^^yk,
Wahida i^Kn^yi, Siara ijU^\, Rohba il^yi, Sebala JIIUmJÎ,
' Variantes d'après Y Abrégé, Lia , Tarba. Maisa, Caisa, Sahara.
Sebaba
CINOUIÈME section. 143
, Rahet k^lj, A'dzab v'*>^> Akhal J^l , Hamia Feoaiei 36 Mcto.
L'itinéraire de la Mecque à San*a Uu«9 est comme il suit : De
la Mecque à Cabr el-Murtefa ^^ j-ei S où est un puits ; de là à
Cam cl<-Menazel 4>U1I ^jji , gros boui^; de là à Safryu> , où sont
deux sources d'eau douce et potable ; de là à Keri (^^^ où Ton
trouve de Teau et des palmiers ; de là à Rouîtha <t t ^^j , gros
bourg dont les environs sont arrosés d'eau courante et plantés
de nombreux palmiers; de là à Tebala JilLiUf, petite ville bâtie
dans un bas fonds et entourée de cbamps cultivés et de palmiers;
puis à Bicha Iaktan (jJài^, iU^ , petite ville bien peuplée , bien
bâtie, où sont des champs ensemencés, de Teau courante et
quelques palmiers; puis à Hasda Iow^^im^ ^ où il y a un puits peu
abondant et peu d'habitants ; puis à Biat is»l^ ^, boui^ considé-
rable dont les environs sont bien plantés de palmiers, et où l'on
trouve une source d'eau douce ; puis à Sabkha Ub^ , lieu inha*
bité; de là à Cacha i^ . A^, bourg considérable où l'on trouve
des sources, des vignes, de beaux palmiers et des légumes: de là
à Nedjem ^^^, bourg peuplé ayant un puits; de là à Sadoum-
Rah ^\j |f>«>MM, boui^ considérable, assez peuplé, et dont les
constructions sont contiguês les unes aux autres ; il y a des sour-
ces d'eau douce et beaucoup de vignes. Djoras en est éloigné de
8 milles.
Djoras et Nedjeran sont l'une et l'autre d'une grandeur à peu
près égale ; ces deux villes sont environnées de palmiers ; on y
prépare des cuirs. Cet article forme la principale ressource du
pays et est l'objet du commerce de ses habitants, qui ont la répu-
tation d'être très-habiles dans ce genre de &brication. De Sa-
doum on se rend à Mehdjera i^ iff », gros bouig pourvu de
* Ou Tirin d-Hurte(a d'après le ms. B.
* Ou Gaxe d'après la version latine. -^- ' Ou Djasda.
* La version latine porte Niab.
Feuillet 36 verso.
144 DEUXIÈME CLIMAT.
Feuillet 36 ferao. sources d'eau et d'un puits très-profond et très-abondant. Il
existe à Mehdjera un arbre connu sous le nom de Talhat el-Me-
lik Jl-UI A^i», et qui ressemble à un saule ^ excepté qu'il est
plus grand. Cet arbre sert de limite entre le territoire de la Mec-
que et celui de llémen. De là on va à A'rca iLS^ \ joli boui^,
puis à Sa'da ft«Xjuo, ville petite mais bien peuplée, où Ton fa-
briqué d'excellents cuirs qui sont exportés dans l'Iémen et dans
le Hedjaz. De là à Sana' on compte 1 80 milles. De là on va à
el-A'mechîé a a & ?^l , lieu inhabité, où est une source peu
abondante; de là à Djenouan {j^y^^ place bien fortifiée, ren-
fermant deux mares d'eau. Ses habitants sont des O'marites de
race mélangée. Cet endroit abonde en vignes qui produisent
des raisins d'une grosseur extraordinaire. Les raisins secs de Dje-
nouan sont d'un goût excellent et d'un prix élevé. On en exporte
dans les pays circonvoisins ainsi que dans les pays éloignés. On
compte de Djenouan à Sana', 7a milles; on en compte 48 de
Djenouan à Sa'da. De Djenouan dépendent plusieurs bourgs
et habitations, des champs cultivés, des eaux employées à l'agri-
culture. La population se compose d'Arabes de la tribu de Ghas-
san ij - ^ et d'autres. A l'ouest de Djenouan , est situé le
pays des Abadhites inn^l*'» pays très -peuplé, pourvu de places
bien fortifiées, de champs fertiles et de nombreux édifices.
De là on va à A'nafit côU^ , ville entourée de vignes , mais de
peu de palmiers. Ses habitants boivent de l'eau d'un grand étang
qui est alimenté par des sources; de là à Rabda »«x^j, petite ville
entourée d'un grand nombre de vignes, de champs bien cultivés
et de sources d'eau. Ses habitants possèdent du gros bétail et des
chameaux. Il y a à Rabda un puits abandonné * et un château
dont il est question dans les anciennes chroniques. De Rabda à
San'a il n'y a qu'une station. Nous avons parlé de cette dernière
' La version latine porte Adhia.
* Les deux mss. portent 'AJ^juê ; Ift version latine porte pat$us altissimus.
CINQUIÈME SECTION. 145
ville dans le premier climat. La route que nous venons de tracer
est ordinairement accomplie, par les caravanes » en ving^ stations.
Quant à la route de la Mecque à Dhou-Sohaïm |0 — ^ ^s , dans le
Khaulan {j^^y elle traverse les pays suivants : de la Mecque, on
Feuillet 36 verso.
se rend à MalLan ^JXi U , où les voyageurs font habituellement
halte; de là à lalamlam Jkks!, montagne dont la direction est de
Test à Touest, et qui sert de rendez-vous aux habitants du Té-
hama; puis, à un endroit solitaire pourvu d'eau de source, i
journée.
Puis à Caîna iU^, petite ville avec deux puits, i journée.
Puis à Darca J^a et à O*lbob c^^^J^ , bourgs peuplés, i journée.
Puis à Hachaba ii »&>■ \ petit bourg ayant de Teau en abon-
dance , 1 journée.
De là à Canoima byi, où est un puits, i journée.
De là à Bicha-Haran {j[)L^ iUuf , où Ton rencontre des Ara-
bes nomades et une source d'eau excellente, i journée.
De là à Hali Jl» , petite ville située sur le bord de la mer, et
dont nous avons parlé en son lieu, i journée.
De Hali la maritime jusqu'à la rivière de Sankian ^\<— Juo , qui
coule vers la ville du même nom, i journée.
De là à Bichat-Iaktan , dont il a été question dans l'itinéraire
de San'a, i journée.
De là à Haran el-Carïn, (j^ji^il ob^» ^^^ petite, bien peu-
plée , pourvue d'eau courante et entourée de quelques paln;iiers ,
1 journée.
De là, on va à Khaulan Dhi-Soheîm, forteresse bien bâtie,
dont les habitants sont connus par leur fierté et jouissent d'une
grande considération. Tous les pays que nous venons de nom-
mer sont situés dans le Téhama,' province de l'Iémen. Le Té-
hama est couvert, comme d'un réseau, d'une chaîne de monta-
gnes qui commencent à la mer de Colzoum qu'elles dominent ,
' La version latine porte Habascta.
»9
Feuillet 37 recto.
146 DEUXIÈME CLIMAT.
Feuillet dy veno. et dont UD embranchement se dirige vers Torient. Voici quelles
sont les limites du Téhama : à Touest, la taer de Colzoum ; à Test ,
une chaîne de montagnes se dirigeant du sud au nord. L'étendue
de cette province , en long , depuis Sordja i^j^ jusqu'à A'den
^jsA, en suivant les bords de la mer, est de la journées; sa lar*
geur est de 4 journées de marche, depuis les montagnes jus-
qu'au territoire d'A'labaca iUL^^U ^ Elle a au levant les villes de
Sa'da, de Djoras et de Nedjeran ; au nord, la Mecque, la ville de
Djidda; au sud, San'a, éloignée à peu près de lo journées. Des
Arabes de diverses tribus viennent camper dans le Téhama. Quant
à la Mecque, c'est le centre et le lieu de réunion de tous les
peuples de la presqu'île d'Arabie , car, de la Mecque à San'a , on
compte a o stations ; de la Mecque à Zebid «>hk> « également a o ;
de la Mecque à lemamé, a i; de la Mecque à Damas, 3o; de la
Mecque à Bahrein, a 5. Nous parierons de toutes ces contrées,
en temps et lieux convenables.
* La version porte ditionem Alabaeonun.
SIXIÈME SECTION.
147
SIXIÈME SECTION.
Arabie. — Golfe Persique. — Hadramaut. — Oman. — lémamé.'
Nous allons d'abord, selon notre usage, énumérer les pays
habités et les provinces connues, qui seront ensuite décrits dans
la sixième section du présent ouvrage : ce sont Djoras {/^j^ \
Bicha MJS^, Tebala JJUs, O'kadh ib^, Nedjeran ^j\j^, lahsseb
la supérieure f^^>Muts y^s , lahsseb Tinférieure «^^om? JULm ^, Mareb
V^U, Chedjer^^, Chibam f\j^t Hadramaut i^j^^Ayi^»-^ ^ Sour
jf^^ Calhat oLyJii, Mascat bJu«Mt , Sohar jlacp, el*AkrjJUJI, Dho&r
jlàiây Soal JljMM, Malkha jLàLt, Ser-0'man {j\»j^y Betsroun
{jyj^ ^, Hadjar ^^, Hadrama k^jja^^ eUCarîataîn ^^^1,
Wadjera «^^j. Rama iUl^, Ma'aden el-bacra iijSjJ\ ^^o^ma, Sal-
mia A^MM , Borca i^ , Adih ^1 , Hadjar j^ , Berman ^l^ , el-
Djil Ju4, Djolfar^UX»-. Dans le golfe Persique, les îles d'Âbroun
U3^l 1 de Hamerj^, de Keîch (>5h^, de ben-Kawan {ji^^ (^ *,
Derdour j>^«>JI « les deux montagnes de Kessaîr et de A*ouaîr
jj^yj^J^'^kk»'. Dans la province de Kerman : Sabrïn ^^UJ( et
les montagnes de Maskan ^^Cm^. Toutes ces contrées sont habitées
par des peuples dont nous parlerons ci-après.
Les villes de Djoras, de Hanwan (jty^, de Nedjeran, sont à
peu près égales en grandeur et en population ^. C'est là qu'on
^ Variantes diaprés VAhrigi : Djoras, Ofor, Manea, Soroman, Mâden, Alnacaa,
Assa , Hobal , Hd>nr.
* Ce dernier est ajouté ici d*après une note mai^nale du ms. B.
* Le ms. A. porte j|j«^. — * Notre ms. porte <.|«xS^|.
* Les deux manuscrits portent j^L«uJ)j jt«XÂll «i i^JjiX3\ c'est donc par er-
leur qu'on a mis dans la version latine : dicinuu esse regiones vicinas.
19.
Feuillet 37 recto.
Feuillet 3 7 veno.
Feoillet 37 verso.
DUOFAR.
148 DEUXIÈME CLIMAT.
fabrique les peaux dites ïemamé , d'une qualité supérieure à toute
autre, ainsi que nous l'avons déjà dit. Le pays est couvert de cul-
tures et de villages. Il s'y fait beaucoup de commerce.
De Djoras à^Hanwan on compte 4 journées.
De Hanwan à Nedjeran, 6 journées. «
De Djoras à Nedjeran, 6 journées.
Tebala est un fort dépendant de la Mecque : il en est éloigné
de Ajournées. On y trouve de Teau courante, des champs cul-
tivés et des palmiers.
< Il est situé auprès d'une colline de terre. Lorsque el-Hedjadj
« ebn loussuf vint prendre possession de Tebala au nom du ca-
« life Abd-ul-Melik ben-Merwan, n'apercevant pas cette ville
« lorsqu'il s'en approchait, il demanda où elle était : Devant
« nous, lui répondit-on, au bas de la colline. Certes, dit-il, une
« ville qui peut être cachée par un tertre , est chose de peu d'im-
« portance, et il s'éloigna. On a dit depuis, proverbialement : C'est
« moins que Tebala pour el-Hedjadj. »
De Tebala à Bicha on compte 5o milles.
De Bicha à Djoras, Ajournées.
De Tebala au marché d'O'kadh ]ô^ ^^^, 3 journées.
Ce dernier lieu est un gros bourg dont les environs sont fer-
tiles, plantés en palmiers et bien arrosés. Il s'y tient, tous les
dimanches, un marché où l'on apporte toute sorte d'objets
utiles aux villageois de ce canton. Lorsque la nuit arrive , cha-
cun se sépare et retourne chez soi. D'O'kadh à Nedjeran, on
compte 6 journées:
Dhofar jUlô est la capitale du district de lahsseb. C'était autre-
fois une des villes les plus considérables et les plus célèbres. Les
rois de l'Iémen y faisaient leur résidence, et « on y voyait les
« palais de Zeïdan. Ces édifices sont maintenant en ruines et la
« population a beaucoup diminué. Toutefois, les habitants ont
« conservé quelques débris de leurs anciennes richesses; ilspos»
SIXIÈME SECTION. 149
« sèdént des champs cultivés et des dattiers en assez grand nom*
« bre pour subvenir à leurs besoins. »
De lahsseb, qui s'appelle aussi Dhofar, à Damar jU» , 36 milles.
De Damar à Sana' gJuo , Aô milles.
De lahsseb la supérieure «jumu? ^ au fort de Tsadjeb jljt \
36 milles.
De Tsadjeb à el-Hind JoiL-, 27 milles.
Hind est un fort construit sur une haute colline où sont des
puits, et habité par des arabes Khaulan tj^y^ ; il est situé à 1 4o
milles de San'a.
De Dhofar au fort de Alak ^k ^, habité par des Arabes d'an-
cienne race. Sources d'eau douce ; quelques palmiers. 1 4 milles.
De Dhofar à M areb vj^ 1 3 journées.
t Mareb, qui n'est aujourd'hui qu'un bourg, était autrefois
une ville très^célèbre parmi les Arabes. On y voit les ruines de
deux châteaux, dont l'un fut, dit-on, construit par ordre de
Salomon fils de David , et l'autre , par celui de Belkis , femme
de ce prince. C'est à Mareb que î%A élevée cette digue si fameuse
par l'utilité dont elle était pour l'irrigation de la contrée , et
parce que sa destruction soudaine fut un mémorable exemple
de la justice divine irritée par l'impiété des anciens habitants. »
De Mareb à la ville de Chibam «Uâ ^, qui dépend du Hadra*
maut, Ajournées.
Les deux villes principales de cette province sont Tarim ^^
et Chibam. Nous avons déjà parlé de la première; quant à Chi-
bam, c'est une citadelle très -forte, bîea peuplée, construite
' Le ms. A. porte Nadjeh Sjfi et Djend «XJi^ ; TiiMjfë porte i\x\cm Khond.
' Notre ms. présente ici une lacune qui se trouve remplie par YAhrigi et par le ms.
B. ainsi qu*îl suit : àh hoc ad arcem Sofl iaseh nii sunt pahnm et rivi atiuaram è ina-
wbusfontibus tnanantiwn, XVI M. P. — ' Cest évidemment la même ville qui a été
mentionnée par Niebuhr [Descr. de T Arabie, p. a4o) sous le nom de Schibam, et
dont il a été question ci-dessus, p. 53. Il faut donc considérer comme fautive Fortho-
graphe du ms. A. qui porte partout Sabam ^\j^»
Feuillet 37 verso.
Feuillet 38 recto.
MAREB.
HADRAMAUT
FeaiUet38 Teeto.
feuillet 38 verso.
CUEDJER.
150 . DEUXIEME CLIMAT.
SUT ie penchant de la montagne du même nom, dont la cime est
tellement escarpée qu'on n'y peut parvenir qu'avec de grands
efiPorts. Le sommet de cette montagne est couvert de villages, de
champs cultivés , d'eaux courantes et de palmiers. « On y trouve
« des cornalines , des améthystes et des onyx. Au premier coup
« d'œil, ces pierres semblent n'avoir que peu d'éclat. Elles sont
« "de couleur terreuse, et ne peuvent être reconnues que par les
« personnes habituées à les chercher; mais, travaillées et polies,
« elles acquièrent toute leur beauté et tout leur prix. On dit
« qu'on les trouve dans certaines vallées dont les cailloux sont
« (de couleurs diverses, parmi lesquels il faut les choisir. On les
« apporte ensuite aux ouvriers chargés de Les travailler, et elles
« passent dans le commerce. »
A l'orient du Hadramaut touche le pays de Chedjer^^, habité
par des Arabes de Mehret H^^a ^ qui sont de race non mélangée.
« Les dromadaires que produit ce pays n'OAt point leurs pareils
c en vitesse. On rapporte même qu'avec très*peu de soins, on
« parvient à leur feire comprendre te qu'on veut d'eux. On leur
à donne des noms par lesquels on les appelle; ils viennent et
ft obéissent sans le moindre retard. Le principal bourg de Mehret
n est Ghedjer. Le langage des habitants est tellement corrompu
(T qu'on a de la peine à les comprenait : c'est l'ancien hamiarite.
« Cette contrée est très-pauvre. Les seules ressources de ses ha-
« bitants consistent dama le transport des mardiandises et dans
«le commerce des chèvres et des chameaux. Us nourrissent
« leurs bestiaux d'une ^eëpèce de- poisson connu sous le nom
« de wark jjjj^ \ qui sp pêche dans la mer d'Oman, et qu'on
« donne aux bestiaux après l'avoir fait sécher au soleil. Les ha-
« bitants de Mehret ne connaissent ni le blé, ni le pain. Us
« vivent de poisson, de dattes, de laitage, et ne boivent que
« trèi^peu d'eau ; ils sont tellement accoutumés à ce régime, que
^ Ou ^^ j Wazak d'après le ma. B.
' n seiDUerAilfc, d*aprèft la veraion latine (pag. 53 ) , que Galbai seul est sitaé but
le bord de la mer, mais nos deux manuscrits ne laissent aucun doute à cet égard.
* Et non pas quinze comme le porte Y Abrégé ; au surplus le fait rapporté par notre
auteur te trouve confirmé par des témoignages plus récents. Voyez Malte -Brun,
PrécU de Ja Géogr. suiv. tom. III , pag. ao6 ( anc. édit ).
OMAN.
SIXIÈME SECTION. 151
< lorsque 9 voyageant dans une contrée voisine, il leur arrive Fanittei 38 wr».
f de manger un peu de pain ou quelque mets farineux, ils en
« sont incommodés et tombent quelquefois malades sérieuse-
« ment. On dit que la longueur totale du pays de Mehret est de
« 900 milles t et sa lai^ur de i5 à 2 5. Il se compose en entier
« de sables mouvants. » De l'extrémité du pays de Chedjerj^
jusqu'à A'den (^^o^» on compte 3oo milles.
Le pays de Mehret est contigu, du côté du nord, à celui
d'O'man ^\i. « Ce dernier est indépendant, uniquement peu-
« plé d'indigènes, et fertile en firuits des pays chauds, tels
« que la datte, la figue banane, la grenade, la figue, le rai-
« sin et autres semblables. » Les deux villes de Sour j^^^ et de
Calhat & y il en dépendent. Elles sont situées sur les bords
du golfe Persique \ « petites, mais bien peuplées; pn y boit de
« Teau de puits, et on y pèche des perles en petite quantité. »
Elles sont à une forte journée, par terre, Tune de Tautre; par
mer, la distance est moindre. De Sour ^^^^ au cap el-^Mahdjemé
iU^', par terre 5 journées ^, et par mer, 2. Ce cap s'élève beau-
coup au-*dessus du rivage, < mais du coté de l'orient, il se couvre
« d'herbes et se perd sous les eaux en forme de banft, sans qu'on
« sache jusqu'où il s'étend, ce qui cause souvent des naufrages. »
Il y a sous ce cap des pêcheries de perles. De Calhat, en suivant
la côte, jusqu'à la ville de Sohar^l^i», on compte a 00 milles,
et non loin de là (de Calhat), sur le rivage, est le bourg de
Damar ^Ud « de peu de ressources et peu habité pendant l'hiver,
« mais qui acquiert pendant Tété Timportance d'une ville popu-
« lense à cause de la pêche des peries , car Damar est renommée
152 DEUXIÈME CLIMAT.
FeuiUet Sg recto. « par la beauté de celles qu'elle produit. » De Mascat yjkm^ à
Sohar, villes Tune et Tautre bien peuplées, on compte 45o
milles sans habitations. Soharjl^9 est située sur le golfe Persi-
que. C'est Tune des villes les plus anciennes du pays d'O man, et
« des plus riches en biens anciennement ou récemment acquis. ■
Anciennement , « il y venait des marchands de toutes les parties
« du monde, pour l'importation des productions de l'Iémen,
« et l'exportation de toute sorte d'objets, ce qui contribuait
c à la prospérité du pays ( d'ailleurs ) fertile en dattes, en fi<-
« gués bananes, en grenades, en coings et autres fi:iiits de quai-
« lité supérieure. » Il s'y faisait des expéditions pour la Chine ;
mais cet état de choses a cessé , et voici pourquoi. Il existe au
centre du golfe Persique , vis-à-vis de Mascat , une île nommée île
de Keîch qî^, de forme carrée , de 1 3 milles de long sur autant
de large. « Dans cette île est une ville aussi nommée Keich, dont
un certain gouverneur de l'Iémen s'empara. Il la fortifia , la
peupla et y équipa une flotte , à l'sdde de laquelle il se rendit
maitre du littoral de l'Iémen. Cet homme occasionna beaucoup
de dommages aux voyageurs et aux marchands, dépouilla cha-
cun de sotfbien , et affaiblit le pays tellement que le commerce
se détourna de la voie d'O'man et se reporta vers A'den (jo^.
Avec sa flotte , il ravagea les côtes du Zendj ^j , et celles de
Gamran (jj^^. Les habitants de l'Inde le redoutent et ne lui
résistent qu'à l'aide ae navires dits el-mechiat, dont nous avons
déjà parlé \ et dont quelques-uns de la longueur d'une galère,.
:' quoique d'une seule pièce de bois , sont susceptibles de porter
2 Où hommes. Un voyageur contemporain nous a rapporté que
le gouverneur de Keîch possède cinquante de ces navires tous
d'une seule pièce, sans compter beaucoup d'autres qui sont de
pièces rapportées. Cet homme continue actuellement encore
ses expéditions déprédatrices; il est fort riche, et nul ne peut
* Voy . ci-dessus , p. 7 1 de la présente traduction. Ici les deux mss. portent ^^A.fir--T-
SIXIÈME SECTION. 155
t lui résister. On trouve à Keich des champs cultivés , des bqpufs * Feuillet 39 recto.
« des moutons, des vignes et des pêcheries de belles perles. » De
Sohar à cette île, on compte 2 journées de navigation. « Elle
« dépend de Tlémen et de Mascat, dont elle est à 1 journée de ' *
« navigation. £1-Mes ^«41 (ou el-Tiz jjoJI ) et Chat kâ sont situées
sur la côte du Kerman.Yis-à-vis de Sohar, à une distance de 2 jour-
nées par terre , sont deux villes séparées par une rivière dite el-Falh
^oUi : Tune de ces villes se nomme So'al J\ ■ mm , et l'autre O'fra
Jifi. Elles sont Tune et Tautre peu considérables , mais bien peu-
plées, et entourées de champs cultivés «t de palmiers. Leurs habi-
tants boivent les eaux de la rivière dont il vient d'être fait mention.
La contrée dont elles dépendent s'appelle Nazoua •^yj \ A une
demi-journée de ces villes est celle de Mandj ^, qui est de peu
d'importance, et située au pied de la montagne de Charam >%)-%^ ,
« où sont les sources de la rivière » d'el-Falh ^^l. Cette rivière
est considérable; ses bords sont couverts de champs cultivés et
de villages jusqu'à la mer où elle se jette, auprès de Djolfara
•;LAX»-. Beaucoup d'habitants du pays d'Oman sont des disstidents
il^, « dont la plupart vivent aujourd'hui réunis dans un petit
pays nommé Bechroun {jyj^y à l'ouest d'Oman, sur une
montagne où sont leurs villages fortifiés et qui leur appartient :
Bechroun est situé au bas de cette montagne. D'après ce qu'on
rapporte, la circonférence du pays d'Oman est de 900 milles.
Le climat y est trè^chaud, et il paraît que sur le sommet
( même ) du mont Charam ^y^jJm il ne tombe que peu de neige.
Entre le Nedjd «Kj^ ^ et l'Oman, il n'y a que des déserts con-
tigus. On trouve dans ce dernier pays une espèce de serpent
dite el-I'rbad ^jtiS (d'où provient le nom de mo'arbid qu'on
donne aux ivrognes ) , qui siffle et saute , mais qui ne mord pas.
On dit que, renfermé dans un vase dé verre dont l'orifice est
* Ou «jj^ Taroua.
* Pays très-oonnu à cause de la beauté des races de chevaux qu il produit.
ao
Feaiilet 39 veno.
liuAui,
154 DEUXIÈME CLIMAT.
« bien bouché,' puis dans une boîte, et transporté hors du pays
« d'Oman 9 il s'échappe du vase et qu'on ne le retrouve pas.
« Cette expérience a été souvent faite, et le fait est de notoriété
8 publique. Il existe aussi dans cette contrée un petit animal ap-
« pelé Courad ^tyUt qui , lorsqu'il s'attache avec ses ongles à un
« homme , lui occasionne une tumeur qui s'accroît au point que
a les vers s'y mettent , et que ces vers pénétrant dans l'intérieur
n du corps, finissent par causer la mort. H y a dans le milieu de
« l'Oman une grande quantité de singes très-nuisibles qui se
« réunissent quelquefois en troupe , en sorte que , pour s'en dé-
« fendre , on est obligé de leur faire la guerre à coups de flèches
« et d'autres armes meurtrières. »
De Sohar à Bahreîn {^j^ ^ on compte environ 20 journées;
mais le trajet d'Oman, soit à la Mecque, soit à d'autres con-
trées, est très-difiicile , à cause de l'aridité des déserts. On va par
mer à Aden , et de là on continue sa route par mer ou par terre.
Il y a également beaucoup de difficultés à se rendre de Sohar,
qui dépend de l'Oman, à Bahreîn, situé du côté du nord, à
cause de l'état de guerre et de rixes continuelles dans lequel
vivent les Arabes, et qui ne laisse aux voyageurs aucune sécu-
rité, soit pour leurs personnes, soit pour leurs biens. Le pays
d'Oman est limitrophe, du côté du nord- ouest, à celui d'Ié-
ff marné a^U, gouverné, avant l'islamisme, par cette reine si fa-
c meuse et si souvent mentionnée dans nos livres, qui fut dé-
« pouillée de ses biens, de ses esclaves, et mise à mort par ordre
8 du calife Omar ben-Alkhattab. L'Iémamé est arrosé par une
« rivière dite Afnan ^UjI , sur les bords de laquelle sont des
« villages et des champs cultivés. La principale résidence s'ap-
« pelle Hadrama iL^jAiis^. 11 y ^ beaucoup de palmiers et plus
« de dattes même que dans le Hedjaz 'J^. »
On compte également au nombre des villes de l'Iémamé,
Hadjar^^ , aujourd'hui ruioée, qui était la résidence de la reine;
SIXIÈME SECTION. 155
auprès de là , sont les deux villes de Bourca as^ et de Salamia Feuiiitt 39 vena
KfJk^ , à peu près égales en grandeur et ep population.
L'itinéraire de llémamé à la Mecque est celui-ci :
Dlémamé à AVdh joj^f une journée.
A Khodaia' iûM<>il, idem.
A Tbania iuyuJt , idem.
A Sofra I^JUJi , idem.
A Sada l<x^ , idem. -^
Au fort de Gariatem (^^sJbji, qui est sur la route de Bassbra,
« et oà les deux routes se séparent, » une journée.:
De Gariatem à Dama îUb, même . distance.
A Tandja Ju^i», idem.
A Sarba ib^iA», idem. ,
A Djadila a)^«x»- , idem. t
A Falha «Ja, idem.
A Bocaîba Mj^j ^ idem.
A Couba (.», idem;
A Maran Jij^ , idem.
A Wadjera i[;^3, idem*
A Avytas tr^^' > idem.
A Dhat iVk êî^ ^'^ f qui dépend du Téhama, idem.
Au jardin d'el» A'mer j.i«U (^l (^Um^, idem.
A la Mecque, idem.
S'il plaît à DieUf nous décrirons en leur lieu toutes ces sta-
tions dans le plus grand détail.
« Au nombre des villes de llémamé est Hadjar, dont nous
< avons déjà parlé. » Entre Hadjar et Hadrama , on compte a JQui^
nées. /
La dénomination dlVdb jb^x s'applique, « dans cette contrée, »
à la rivière d'Afnan (^ImI, qui sépare la province,. en haute et
en basse, et sur les bords de laquelle sont des villages bien
peuplés, des champs cultivés, des palmiers, et d'autres arbres.
ao.
156 DEUXIÈME CLIMAT.
Feuillet 4o recto. Les noms de ces villages sont : Manboukha ék^yAkA^ Wabra
ilw., Carfa iU^, A'bra \^, Behicha iLûuiyj, Sal JUJI, Amena
iî^j^U , Nisan (jl-*Ai , Bourca-Dahek J-^^l i» suijj , Salamia a.^ ,
Toudhih ^y , Mecrat c:»|yiU et M edjaza IjLfil ^
Tous ces villages , peu éloignés les uns des autres , sont à des
distances à peu près égales. Entre Salamia et Sal , on compte
une journée; et entre Sal et Hadrama de llémamé, la même
distance. « Salamia est un joli bourg entouré de vergers et de
« palmiers dont les fruits sont d'une belle couleur et d un goût
« agréable. Sal est également un lieu peu considérable, habité
« par de misérables Arabes ; il y a des puits et des sources d'eau
« thermale. »
^ Quand on veut aller de l'Iémamé à Bassora 'iyaAi\ , on se rend
d'abord à Sal , i journée.
Puis 9 à Salamia, i journée.
Puis, par le désert, à Marab vlr^t ^^^^ habité piar des Arabes,
3 journées , pendant lesquelles on tâche de se procurer de Teau
de puits dans des lieux stériles.
De Marab à Saman ^U^n- , encore 3 journées.
R Saman est habité par des Arabes affamés , nus , et que leur
« pauvreté met à l'abri de toute attaque. •
De Saman à Tandja a^J», petit village dont le territoire est
limitrophe à celui de Bahreïn, i journée.
De là à la ville de Kadhima iuJôW', fort situé sur une mon-
tagne très-élevée, 4 journées que les voyageurs font, accompa-
gnés par des Arabes qui connaissent les puits et les sources.
De Kadhima à Dahaman (^l$5 , i journée.
De là à Bassora, i journée.
Total , 1 5 journées.
« De riémamé à Bahreïn, on en compte environ i3.
« De riémamé à l'Oman, également i3 journées.
' Voyez pour les variantes pag. 55 de la version latine.
SIXIÈME SECTION. 157
« Il existe un chemin pour se rendre , en suivant le littoral^
de rOman à Bahreln. Il passe par Sohar, Damar, Mascat,
el-Djebel et Djolfar, lieux où sont des pêcheries de perles ^
et vis-^-vis desquels il existe en mer un vaste écueil, tantôt
un peu apparent, tantôt caché sous les eaux. Les navigateurs
qui vont de Bassora k TOman, lorsqu'ils sont parvenus sur
les limites de cet écueil , débarquent leurs marchandises sur
la rive , afin d'alléger le navire ; et quand ils ont franchi l'obs-
tacle/ ils les chaînent de nouveau et continuent leur route
jusqu'à l'Oman.
• Lorsque vou^ voulez vous rendre de Djolfar à Bahreîn , vous
pouvez jeter L'ancre dans le port de Sabkha a^ss^, où l'on trouve
de l'eau douce. Ces parages sont couverts d'abîmes, de bancs
de sable et de lieux d'un difficile accès. On les connaît sous
le nom de mer de Kithr jiài ^ il s'y trouve un grand nombre
d'îlots déserts, fréquentés seulement par des oiseaux aquati-
ques ou terrestres qui s'y rassemblent et y déposent leurs
fientes. Lorsque le temps le permet , on va charger ces fientes
avec des embarcations et on les transporte à Bassora et en d'au-
tres lieux , où elles se vendent à très-haut prix , attendu qu'elles
sont considérées comme un puissant engrais pour la vigne, pour
les dattiers et en général pour les jardins. Au surplus, cette mer
de Kithr est peu fréquentée et elle est redoutée des voyageurs
et des marins. On fait voile de là vers le port de Macfoud 2»^jUU
qui ofire un excellent hivernage , avec de l'eau douce ; puis vers
la côte de Hadjer^, première dépendance de Bahreîn; puis
vers Bassora, en suivant le littoral qui est désert, et dont nous
parlerons , s'il plaît à Dieu , dans la description du troisième
climat. »
Quant à Ma'aden el-Bacra ^ ijx^\ (^Owm, c'est un bourg grand
FeaUlet ào recU>.
FeniHet ào veno.
^ V Abrégé porte Nacra; mais nos deux manuscrits s^accordent sur Forthographe
de ce nom.
Feuillet ào verso.
60LFB PERSIQDE.
158 DEUXIÈME CLIMAT.
6t populeux où se réunissent les pèlerins de Bassora et de Koufa.
Celui qui veut se rendre à Médine prend d'abord par Dhat el*
lémin c:js-^i <2>Ià, puis par Casaîlé J^UJ, lieu très^fréquenté
par les Arabes, et où Ton trouve de l'eau saumâtre; A 7 milles.
Puis , par Batn Nakhl ^y^ ^^ , beaucoup d eau douce et de
palmiers; 36 milles.
Ensuite , par Taref c3>l» , Heu désert , fréquenté de temps en
temps par des Arabes , et où sont des étangs d'eau pluviale ; 2 2
milles.
De là à Médine, on compte 1 5 milles.
Relativement au golfe Persique , nous avons dit que c'est un
canal qui dérive de la grande mer des Indes 3, mais qui forme
une mer séparée et différente de toute autre < Sur le littoral de
l'Iémen sont les deux monts Kessaïr ^^JéS- et A'ouaîr j^y^ d'où
dépend le lieu nommé Derdour j^d;^ où la mer prend le nom
de Ghazra «j^. A Derdour les eaux tournent sans cesse comme
une meule de moulin, et forment im tourbillon continuel, en
torte que, si un navire ou tout autre objet y tombe, il est iné-
vitablement englouti. Ce lieu est situé au sud de l'île d'Ebn-
Kawan J\J^ (^1, laquelle est éloignée de celle de Kçîch (j&^de
5a milles, ce qui forme une demi-journée de navigation. La
longueur de l'île d'£bn-*Kawan est (aussi) de Ô2 milles, et sa
largeur de 9. Les habitants sont dissidents, de la secte des Aba-
dhis; « ils possèdent des champs .cultivés , des cocotiers et d'au-
« très arbres. » De là , on aperçoit les montagnes de l'Iémen et
dans le voisinage est le gouffre de Derdour dont nous venons
de parler, et qui forme, vis-à-vis des monts Kessaïr et A'ouaîr,
un détroit qui peut bien être franchi par de légères embarcations,
mais non pas par les vaisseaux de la Chine. Kessaïr et A'ouaîr
sont deux écueils tellement couverts par les eaux qu'on ne les
voit pas; mais la mer s'y brise avec violence, et les marins ins-
^ Voyez ci-dessus, pag. A.
SIXIÈME SECTION.
159
truits les connaissent et les évitent. Il existe trois gouffres de ce Feuillet ào verso.
genre : le premier est celui que nous décrivons; le deuxième,
celui qui se trouve dans le voisinage de Comar jU, et le troisième,
Derdour j^^j^ , est situé à l'extrémité de la Chine , entre Siraf
i^\jXM0 et Mascat-Seîf ben-Essa£Paf GUUâJi ^ uUm» himjè , vers un
cap qui s'avance dans la mer et qui se termine par une petite île.
« On trouve dans cette mer ( le golfe Persique ) un poisson
nommé defsin (j^éi^^j à tête carrée, avec deux cornes de la lon-
gueur du petit doigt et très-minces. Son corps est grêle, sa
bouche ressemble à un entonnoir, il ne Touvre ni ne la ferme.
L'intérieur de cet entonnoir est rouge et mou ; il est pourvu de
dents dont le poisson se sert pour, couper avant d'avaler. On dit
que la chair de ce poisson est salutaire aux personnes attaquées
de l'éléphantiasis : c'est du moins ce que rapportent les habitants
de la Perse et ceux du Kerman. >
160
DEUXIÈME CLIMAT,
SEPTIÈME SECTION.
Feuillet ho Teno. Suite des côtes du golfe Persique. — Mekran. — Sedjestan. — Sind.
Moultan.
w-- f
Feuillet hi recto.
Les villes décrites dans cette septième section sont : Kia
Kir^j^, Ermail J^L>t«Jt , Gasri-bend «Kjb^^, Fira-bouz j>j^,
Khonr jj..^ , Canbely JukjS , Menhabery «^^l^^^ , Dibal J^^ , Ni-
roun ^jji/^, Mansouria A^jjjkoU, Wandan (^(«Kjtjy Âsfaca AjuudI,
Darek d;^, Masourdjan ^j^jy^l^ , Fardan ^t^y » Kirkaîan (jis)^«S^
Cadira l^tXj , Besmek kiiiçm^ , Touberan ^j^j-iyio , Moultan ^^UU ,
DjandourjjJUv»*^ Sandour j^^xjum , Dour^^à, Atry ^^^t, Calery
^y U , Nira 1^ , Masouam f»l>.M<b« , Gharousan ^L^^^ , Bania a^I^ ,
Mamehel J^U, Kanbaîa a^Uâ^, Soubara ijfy^^ Sebdan ^Ioum»
et Seïmour j(^4yM. Dans la partie de la mer comprise dans la pré-
sente section , sont : Tîle de Thara ijs , les deux écueils Kessaîr
et A'ouaîr j^^j^^Aàilâ, le Derdour j^:»jd , Tile de Dibal J^d,
où se trouve la ville de Keskihar J^XM5^ l'île de Aubkin (js^^l.
File de Mind JJU , celle de Roulam*mely Ju» >J>â» , et celle de
Sendan ^IjoUi ^. Toutes ces contrées sont habitées par des peu-
ples de religions , de coutumes et de mœurs diverses. Nous rap-
porterons à ce sujet tout ce que nous en avons appris de cer-
tain , nous confiant dans le secours divin.
Nous disons donc que le commencement de la présente section
comprend, à partir de Torient, le littoral du golfe Persique, et.
' Pour lorthographe de ces noms, nous avons suivi les leçons du ms. Asselin.Voy.
au surplus la version latine, pag. 56 et 67.
SEPTIÈME SECTION. 161
vers le sud, la ville de Dibàl Juj5, « qui est très-peuplée, bien Feuillet 41 recto.
que son territoire soit peu fertile et ne produise guère d'autres ï>»al.
arbres que des dattiers. Les montagnes y sont arides et les
plaines stériles. Les maisons y sont construites en terre et
en bois, mais le pays n'est habité que parce que c'est une
station pour les vaisseaux du Sind et autres. Le commerce
s'opère sur des articles très-variés et on s'y livre avec beaucoup
d'intelligence. 11 vient à Dibal des navires chargés des produc-
tions de l'Oman, et aussi des bâtiments de la Chine et des
Indes. Us apportent des étoffes et autres objets de Chine, ainsi
que des parfums et aromates de l'Inde. Les habitants (de Dibal),
qui sont en général fort riches, achètent ces marchandises en
gros et ils les gardent jusqu'au moment où, les navires étant
partis, elles commencent à devenir rares. Alors ils en opèrent
la vente , vont trafiquer dans le pays , placer leurs fonds à inté-
rêt , ou bien employer ces fonds comme ils l'entendent. Entre
l'embouchure du grand Mehran jxj^\ ^Ij-^ ( l'Indus ) et Dibal ,
on compte 6 milles \ en se dirigeant vers l'ouest ; de Dibal à
Niroun ^^j-^ à l'ouest duMehran , 3 journées. Niroun est à moi-
tié chemin ( de Dibal ) à Mansoura •jy^^ ^. C'est là que les per^
sonnes qui vont de l'une à l'autre de ces villes passent le fleuve. »
Niroun ^ est une ville peu considérable , mais elle est forti-
fiée « et ses habitants sont riches. » Les arbres y sont rares.
De là à Mansouria* on compte un peu plus de 3 journées.
Cette dernière ville ( Mansoura ou Mansouria ) est entourée
par un bras du Mehran dont elle est cependant éloignée. Elle
est à l'occident de la principale branche de ce fleuve^ qui
coule depuis sa source jusqu'à Calery ^sj^^* ^^^ située à une
journée de Mansouria. A Calery, il se divise en deux branches
' Et non point trois journées , comme on lit dans la version latine. Cette correc-
tion est essentielle.
' Le ms. Asselin etT^ir^^ portent partout Mansoura.—' VAhrigé porte Fairua.
21
Feuillet ài recto.
Feuillet ài verso.
MANSOURIA
ou
IfAHSODl^.
162 DEUXIÈME CLIMAT,
dont la principale se dirige vers Mansouria; l'autre coule vers
le nord jusqu'à Charousan ^j^^^ « P^^^ ^^ détourne vers Touest
et vient rejoindre la principale pour ne plus former qu'un seul
fleuve. Cette jonction a lieu à i a milles au-dessous de Mansou*
ria. Le Mebran passe ensuite à Niroun , puis se décharge dans la
mer. L'espace occupé par Mansouria est d'un mille carré. Le
climat y est chaud. Le pays produit des dattes en abondance,
ainsi que des cannes à sucre. Il n'y a guère d'autres fruits, si
ce n'est cependant une espèce de fruit gros comme une pomme,
qu'on appelle limouna, dont la saveur est très-acide, et une
autre qui se rapproche de la pêche, soit pour la forme, soit
pour le goût.
« Mansouria fut bâtie au commencement du règne d'Al-Man-
. sour, de la famille des Abbassides. Ce prince donna son surnom
( de victorieux ) à quatre villes difiérentes, afin de leur porter
bonheur, et pour qu'elles subsistassent toujours. La première
est Bagdad dans l'Irâc; la deuxième, la Mansoura du Sind, qui est
celle dont il est ici question ; la troisième , celle d'Almassissa
iuduuâll sur la Méditerranée; la quatrième, celle de Mésopotamie,
c Celle dont nous parlons ici est grande, populeuse, riche et
commerçante. Ses environs sont fertiles , ses édifices construits
en briques , en tuiles et en plâtre ; c'est un lieu de délassements
et de plaisirs. Le commerce y est florissant , lés bazars remplis
de monde et bien fournis de marchandises. Le bas peuple porte
le costume persan , mais les princes affectent de revêtir la tuni-
que, et de laisser tomber leurs cheveux à la manière des princes
indiens. La monnaie est d'argent ou de cuivre ; le poids de la
drachme locale est quintuple de celui de la drachme (ordinaire).
On y voit aussi des monnaies tartares a^^U» qui y ont cours. Le
poisson y est abondant, la viande à bas prix et les fi:*uits étran-
gers ou indigènes, en quantité. Le nom de la ville est, en indfien,
Mirman ^jl^jé^ . Elle est comptée au nombre des dépendances
«
c
«
'«
«
SEPTIÈME SECTION. 165
du Sind, ainsi que Dibal, Niroun , Bania, Galery, Alry, Charou-
san, Djandour, Menhabery, Besmek et Moultàn.
« Bania est une petite ville dont les habitants sont de race
mélangée et riches. On y vit à bon marché et très-agréable-
ment. »
De Bania à Mansouria, on compte 3 journées.
A Mamehel, 6 idem.
A Dibal, a idem.
« De là à Mamehel et à Kanbaîa, le pays n ofire qu'une plage
maritime sans habitations, presque sans eau et par conséquent
impraticable pour les voyageurs.
« Mamehel est situé entre le Sind et l'Inde. Sur les limites du
désert dont il viçnt d'être parlé, habite une peuplade très-brave
nommée Mend <xâI{ , qui fait paître ses troupeaux jusqu'au-
près de Mamehel. Elle est nombreuse, possède beaucoup de
montures et de chameaux, étend ses excursions jusqu'à Dour
^3^ sur les bords du Meliran, et quelquefois même elle pénètre
jusqu'aux limites du Mekran. ««
« Dour j34>Jt est située sur les bords du Mehran, qui coule à
l'occident de cette ville. Elle est agréable et comparable à
Moultan sous le rapport de la grandeur.
« De là à Besmek ^l^w^, 3 journées.
« A Atry ç^j3\ , 4 idem.
« De cette dernière à Calery <^^b , a idem.
« Calery ^^1») sur la rive occidentale du Mehran du Sind,
est une jolie ville, bien fortifiée et très-commerçante. C'est dans'
son voisinage que le Mehran se partage en deux branches dont
la plus grande coule vers l'ouest jusqu'auprès de Mansouria, qui
est sur la rive occidentale , et la seconde vers le nord-ouest^
puis vers je nord, puis,, en continuant, vers l'ouest. L'une et
l'autre se réunissent ensuite au-dessous de Mansouria à une dis-
tance d'environ i a milles. » Bien que cette ville ( Calery ) soit
ai .
Feuillet hi veno.
CALKRT.
Feuillet h2 redo.
GHAROtfSAN.
MBKBAN.
164 DEUXIÈME CLIMAT.
à une certaine distance de la route, cependant elle est très-
fréquentée, à cause de la bonté des opérations commerciales
qu'on fait avec ses habitants. De là à Mansouria , on compte une
forte journée ou 4o milles ^.
« De Calery à Charousan {j^^jJ^^ 3 journées.
Cette dernière est remarquable par sa grandeur, par le nom-
bre de ses fontaines et de ses canaux , « par Tabondance de ses
« productions et par la richesse de son commerce. Elle est très-
« fréquentée. » De Charousan à Menhabery ^j^^WLt , ville située
dans un bas fond, « bien bâtie, d'un aspect agréable, entourée
t de jardins, de sources et d'eaux courantes, » on compte 3 jour-
nées, et de cette dernière ville à Firabouz ^j^julî, 6 journées.
De Menhabery à Dibal , 2 idem.
Pour aller de Dibal à Firabouz , on passe par Menhabery, et
entre ces deux dernières, par une petite ville nommée Khour
jy^j qui est bien peuplée.
Quant à Firabouz , c'est une ville dont les habitants sont ri-
ches, « d'un commerce sûr, gens de parole, ennemis de la
c fraude , généreux et bienfaisants. » Elle dépend de la province
du Mekran, ainsi que les villes de Kir^H^» de Darek J,^ , de Rasek
jl m\j ( habitée par des schismatiques ) , de Beh a^ , de Bend
ou^ , de Casri-bend , d'Asfaca juiiU>t , de Fahlafahra ^j^y^à^ , de
Maskan ^X^^, de Taïz>A3 ^*et de Balabac ^j-J^ *.
«
« Le Mekran est un pays vaste, mais en majeure partie désert
« et misérable. La principale de ses villes est Kirousî ^^^^^a^, qui
* est grande à peu près comme Moultan. Les palmiers y abon-
' n résulte da paragraphe précédent et de la répétition même du fait énoncé par
notre auteur, que la bifurcation du Sind a lieu à Calery et non point à Mamehd , ainsi
qu*il faudrait le conclure de la version latine pag. 57.
' Les mss. portent tantôt Firbouz et tantôt Kirbouz; ï Abrégé porte Firabuz.
' Les cartes anglaises portent Tiz.
' Ou Bdin.
Feuillet 4s recto.
SEPTIÈME SECTION. 165
« dent, ia campagne y est cultivée et il s'y fait beaucoup de
« commerce. » A Toccident est Taîz, petit port de mer fréquenté
par des bâtiments du Fars et par ceux qui viennent du pays
d'Oman, ainsi que de Keîcb, île du golfe Persique, située
à une forte journée de navigation. De Taiz à Kir, on compte 5
journées.
De Kir à Firabouz, ^ fortes journées.
Entre Kir et Ermaîl sont deux districts qui se touchent , dont
Tun , nommé Rahoun (jy^^j , dépend de Mansouria , et l'autre ,
dit Kelwan (^Ip^, dépend du Mekran. « Ces deux districts sont
< assez fertiles; ils produisent des dattes eu petite quantité , mais
« la principale ressource de leurs habitants consiste en trou-
« peaux< » Celui qui veut se rendre de Firabouz au Mekran doit
passer par Kir. De là à Ermaîl , qui dépend du Mekran , a jour-
nées.
t Ermaîl S^^^J est à peu près de la même grandeur que Fira-
t bouz. Elle est bien peuplée et ses environs sont très-agréables.
« Ses habitants sont riches. > D'Ermaîl à Canbely JLaâs, 3 journées. Feuillet 4a verso.
Canbely le dispute à Ermaîl en grandeur, en richesse et en
population. Elle est située à un mille et demi de la mer. L'une
et l'autre sont situées entre Dibal et le Mekran. De Firabouz à
Darek làj^ , ville populeuse et commerçante , 3 journées.
« Au sud-ouest de Darek est une montagne très-haute , qu'on
a nomme montagne du sel, attendu que ses eaux sont, en e£Pet,
« presque toutes salées. Il y a des habitations. »
De Darek iÔjù à Rasek «ilU»!;, 3 joiu^nées.
« Les habitants de Rasek sont schismatiques. Leur territoire
« se subdivise en deux districts dont l'un porte le nom d'el-Kha-
« roudj g3^ et l'autre, celui de Kirkaîan ^\j^jj^. On y cultive
« beaucoup dé cannes à sucre et on y fabrique du faniz ^ dont il
« se fait un grand commerce. Cette culture et cette fabrication
^ Sorte de sucrerie.
SKIIAÎL.
Feaîllet ai
166 DEUXIÈME CLIMAT.
sont aussi trè^répanducs à Maskan (^KmU et dans le district de
dasran (jijj^ai. Les habitants de Maskan ^ de Djawran ^j^jyr^ et
de Touberan {j\^^ sont, en majeure partie i schismatîques.
Le territoire de Maskan touche à celui de la province de Ker-
man ^U^ê>. Ses habitants jouissent d'une grande réputation
de bravoure. Ils ont des dattiers et des chameaux, des céréales
et des fruits des pays froids. Les habitants du Mekran parlent le
persan et un dialecte particulier i leur province. Ils portent la
tunique , la robe à manches, lardié , la fouta et le mandil brodé
en or, comme les habitants de Tlrâc et de la Perse. »
Fahlafahra ^ Asfaca , Bend et Casri-bend sont des dépendances
du Mekran, « qui ont entre elles beaucoup de ressemblance sous le
t rapport de Tétendue , de la nature et de Timportance du com-
' « merce, et de Tétat de la population. »
De Fahlafahra à Rasek, on compte 2 journées.
De Fahlafahra à Asfaca, 2 idem.
D* Asfaca à Bend , 1 idem vers Touest.
D' Asfaca à Darek>, 3 idem.
De Bend à Casri-bend, 1 idem.
De Casri-bend à Kia, d idem.
De Mansouria à Touberan, environ i5 idem.
Touberan (jl^>^ est dans le voisinage de Fahradj ^j^, qui
appartient au Kerman. « C'est une ville bien fortifiée et située
c sur les bords d'une rivière du même nom ( de Touberan ) qui
« sont cultivés et fertiles. » De là à Ferdan (ji>^ , ville commer-
çante et dont le& environs sont bien peuplés, on compte 4 joun-
née&
A Touest de Ferdan , et sur la route de Touberan , est la ville
de Kirkaîan « dont le territoire est très-peuplé , très-fertile , et
■ où croissent la vigne et diverses sortes d arbres fruitiers; mais
c on n y trouve pas de palmiers. * De Touberan à la ville de Mos-
SEPTIÈME SECTION. 167
tah ^a^t^ ^ située au milieu du désert , et où Ton élève beaucoup
de chamçàux et de moutona, on compte 3 journées.
De Touberan à Moultan ^^ULt, sur la limite du Sind, lo
journées.
« Moultan est voisine de llnde , et quelques auteurs même la
placent dans cette contrée. Elle égale Mansoura ijy *ftké en
grandeur, et elle porte le surnom de maison d*or. On y voit
une idole vénérée par les Indiens, qui viennent la visiter en pè-
lerinage des points les plus reculés de leur pays, et lui ofiBrir
des objets précieux , des ornements et des parfums en quan-
tité prodigieuse. Cette idole est entourée de serviteurs et d'es-
claves qui se nourrissent et shabillent du produit de ces riches
ojQrandes. Elle est de forme humaine et à quatre eûtes , assise
sur un siège construit en briques et en plâtre , entièrement cou-
verte d une peau qui ressemble à du maroquin rouge , en telle
sorte qu'on ne lui voit que les yeux. Quelques personnes assu-
rent que Tintërieur est en bois, d'autres le nient. Quoi qu'il en
soit, son corps est entièrement couvert, ses yeux sont formés
de pierres précieuses , sa tête coiffée d'une couronne d or enri-
chie de pierreries. EUç est, comme nous l'avons dit, carrée,
et ses bras, au-dessus des coudes, paraissent au nombre de
quatre.
ir Le temple habité par cette idole est au milieu de la ville de
Moultan et dans le plus fréquenté de ses bazars» Cet édifice est
eii forme de dôme; la partie supérieure du dôme est dorée; la
coflistructioB en est très-solide, ainsi que les portes; les colonnes
sont fort hautes « les murs coloriés. Autour du dôme , sont les
habitatioiia des desservants de l'idole, et de ceux qui vivent
sur les produits du culte dont elle est l'objet II n'y en a aucune
dans l'Inde ni dans le Sind qui soit plus vénérée. Elle est, pour
* V Abrégé porte Masnih. .
Feoillet Ai vena
Feuillet d3 recto.
MOCLTAN.
Feuillet 43 recto.
Feuillet hZ veno.
168 DEUXIÈME CLIMAT.
c ces peuples, le but d'un pèlerinage pieux, et ils se font une loi
« de lui ohéir, à tel point que, lorsque les princes voisins du
c Moultan projettent quelque expédition contre ce pays, soit pour
« le ravager, soit pour enlever Tidole , ses -prêtres n'ont qu'à se
« rassembler, à faire craindre son courroux aux agresseurs et à
« leur prédire leur ruine , pour que ceux-ci renoncent à leur des-
sein. Sans cette crainte, la ville de Moultan serait détruite. Il
n est donc pas étonnant que ses habitants vénèrent l'idole, exal-
tent son pouvoir et disent que sa présence est l'effet d'un secours
divin. Dans l'ignorance où ils sont du nom de la personne qui
Ta érigée , ils se bornent à dire que c'est une merveille,
t Moultan est une grande ville dominée par une citadelle , mu-
nie de quatre portes et entourée d'un £bssé. Les objets nécessaires
à la consommation y sont abondants, et les contributions modi-
ques; aussi le peuple y est-il à son aise. Elle porte le nom de
la maison d'or Farkh ^^ , parce que Mohammed ben loussuf ,
frère de Hedjadj, y trouva Ao behars d'or ( le behar pèse 333
mines ^ ) renfermés dans une maison. Or, farkh et behar ont
une signification identique. Les environs de la ville sont ar-
rosés par une petite rivière qui se jette dans le Mehran du
Sind. »
A un mille de Moultan est Djandour ^^«xjl»- , réunion de
châteaux très- solidement construits, très-hauts et bien fournis
d'eau douce. Le gouverneur y passe le printemps et les t^nps
de délassement. Ebn Haukal rapporte que , de son temps , le gou-
verneur se rendait tous les vendredis de ces châteaux à Maukan,
monté sur un éléphant, d'après un usage ancien. La majeure
partie de la population est musulmane; L'autorité judiciaire et
l'administration civile le sont également.
^ La.mine est un poids d*environ deux livres. Notre auteur, pour expliquer le sens
du mot farkh , nous parie du behar, dont la valeur malheureusement n'est pas facile
à déterminer.
SEPTIÈME SECTION. 169
Aju sud de Moultan, à trois journées de distance , est Sandour F«oiilet 43 versa
jyùJijMy ville renommée par son commerce, ses richesses, le luxe
des vêtements, et par l'abondance qui règne sur les tables de ses
habitants. Elle est censée faire partie de Tlnde et est située sur
les bords d'une rivière qui se jette dans le Mehran, au-dessus de
Semend ùJlç^. De Moultan, en se dirigeant vers le nord, on
trouve un désert qui s'étend jusqu'à la limite orientale du Tou-
beran. « De Moultan jusqu'après Mansoura, le pays est occupé par
« une peuplade belliqueuse qu'on appelle Nedha a^jo ^ Elle se
« compose de tribus nombreuses qui vivent répandues entre le .
« Tojaberan, le Mekran, le Moultan et Mansoura, à la manière des
« nomades Berbers. Les Nedha ont des résidences particulières,
« des marécages où ils se réfugient et qui sont situés à l'ouest du
« Mehran. Ils possèdent d'excellents chameaux et ils en élèvent
« particulièrement une espèce appelée careh ^jii^ , très-estimée
« dans le Khorasan et dans le reste de la Perse, et qui ressemble
« au chameau de Balkh et à la chamelle de Samarcande, en ce
< qu'elle est d'un bon naturel et qu'elle porte deux bosses , à la
« dififérence des chameaux de nos contrées, qui n'en ont qu'une. »
De Mansoura aux limites du Nedha ^ , on compte 6 journées.
Des limites du Nedha à la ville de Kir ^jjS» , environ i o jour-
nées.
Du Nedha à Taïz y^ , à l'extrémité du Mekran , 1 6 journées.
La ville que les Nedha fréquentent le plus pour leurs ventes ,
pour leurs achats et autres affaires, est Candaîl Ju^loo^^. Kirkaîan
^j\j^jji&f est un canton connu sous le nom de Eil Js^l ^ , habité par
des Musulmans et par d'autres peuplades dépendantes du Nedha
s.
«I
^ Le 1118. A. porte Berha
* Neniz suivant ici le ms. A.
0
* Les cartes anglaises portent Kandabil.
* Et non point Abil. Nos deux manuscrits sont d*aocord sur Torthographe de ce
nom, qui parait d'origine turque.
22
SIND.
170 DEUXIÈME CLIMAT.
Feuillet 43 veria « dont H vient d'être question. Ce pays produit des céréales, du
« raisin, des fruits, des chameaux, des bœufs et des moutons.
« Il porte le nom d'Eîl, parce qu'un homme de ce nom le con*
« quit (anciennement) et en fit la prospérité. » De Candaïl à Man-
soura , on compte environ i o journées.
Au Sind appartiennent les villes de Khour Kekhlia iUX^j^,
de Kousa iu*^ et de Cadira |^«X5. Ces deux dernières sont à
peu près d'égale grandeur et fopt quelque commerce avec les*
Nedha. Du Touheran dépendent Mehiak <£)U^ , Kirkaïan ^\j^jjS\
Soura ^jyMé , Ferdan 'J^^j» , Kechran ^jSjjtS'eX Masourdjan ^^W^j^^U.
Entre le Touheran et Mansoura, ce sont de vastes déserts, ^ du
côté du nord, vers le Sedjestan, des contrées également stériles
et d'un difficile accès.
K Masourdjan est une \îile bien peuplée, commerçante, en-
<r tourée de villages et bâtie sur les bords de la rivière de Toube-
« ran, ville dont elle est éloignée de ^a milles. »
De Masourdjan à Darek-îamouna a — \yAê éj^^ on compte 1 4i
milles.
De Darek-ïamouna k Firabouz jyij^^ qu'on écrit aussi par un
sin (Firabous), 176 milles.
Les pays de l'Inde qui touchent au Sind sont : ceux de Ma-
mehel Jl^U , de Kanbaîa joUaT, de Soubara 'ij\iy^ , de Khabi-
roun ^^jj^\^ , de Sendan ^l jju» , de Masouïa a^j^U , de Seïmour
jy4s*o et les îles maritimes ^ d'Aubkin {jj^^\^ de Mend «>uU, de
Koulam-mely Jl^ >iy^^ et de Sendan ^(«kju*. Les villes de
l'Inde sont en très-grand nombre ; nous citerons entre autres x
Mamehel, Kanbaia, Soubera, Asaoul J3U1I, Djenaoul J^Uc^,
Feuillet kk reoto.
Sendan ^1
Seïmour
Djandour jy
Sandour
^^j<JU, Roumelé ^^jj; dans le désert: Kalbata iCkfX, Aughocht
il, Naharwarah •;tjfMri et LehawourjjlyJ.
Sic*
SEPTIÈME SECTION. 171
« Mamehei est compté par divers auteurs au nombre des villes
« de rinde, et par d autres au nombre de celles du Sind. Elle est
• située à Textrémité du désert qui s'étend'entre Kanbaîa , Dibal et
• Bania ; c'est une ville de médiocre importance , sur la route des
« voyageurs qui vont du Sind à ITnde. Il s'y &it un peu de com-
« merce; ses environs sont habités et produisent des firuits en pe-
ff tite quantité» mais il y a beaucoup de troupeaux. De là à Man-
« soura, par Bania, on compte 9 journées. »
De Mamehei à Kanbaîa , 5 journées.
Cette dernière ville, située à trois milles de la mer, est très-
jolie; elle est réputée station maritime. On y trouve des marchan-^
dises de tout pays, qu'on expédie ensuite pour d'autres contrées.
Elle est à l'extrémité d'un golfe ^ où les vaisseaux peuvent entrer
et jeter l'ancre. Il y a beaucoup d'eau et une bonne forteresse
« construite par le gouvernement de l'Inde pour prévenir les in-
c cursions des habitants de l'île de Keïch (jdu5^ » De Kanbaîa à
l'île d'Aubkin (jj^yi , une journée et demie de navigation.
D'Aubkin à Dibal Ju^^ , 2 journées.
« Kanbaîa est fertile en blé et en riz. Ses montagnes produi-
t sent le cana indien^; ses habitants sont idolâtres (boudhis-
t tes). De là à l'île de Mend, dont les habitants sont voleurs, le
« trajet est de 6 milles.
A Kouly iiy^f sur le rivage , également 6 milles.
Et à Soubara, environ 5 journées.
Soubara àj\fym , située à un mille et demi de la mer, est une
ville très-bien peuplée , « très-commerçante et considérée comme
« un des entrepôts de l'Inde. On y pêche des perles et elle est
« voisine de l'île de Bara iji^ laquelle est petite, et où crois-
■ sent quelques cocotiers et le costus ( sorte de racine aromati-
« que ). »
' Et non point sur les bords d'un fleuve, ainsi qu'il résulterait de la version latine.
* La version latine porte : cana est arhor è cajus iesmnuntmr hattm lanoeamm,
22.
Feuillet 4A rectoi»
KANBAIA.
Feuillet 44 recto.
Feuillet 44 verso.
172 DEUXIÈME CLIMAT.
De Soubara à Sendan, on compte également 5 journées.
Sendan ^IjOum, à un mille et demi de la mer, « est bien peu-
« plée, et ses habitants se font remarquer par leur industrie et leur
« intelligence; ils sont riches et d'humeur belliqueuse. La ville est
« grande; elle fait un grand commerce d'exportation et d'impor-
« tation. » A l'est de Sendan est une île du même nom , grande ,
bien cultivée , où croissent le cocotier, le palmier, le cana et )e
rotting, et qui dépend de l'Inde.
De Sendan à Seïmour^j.4fwi0 , ville grande, bien bâtie, où crois-
sent des cocotiers en quantité» le henné, et dont les montagnes
produisent beaucoup de plantes aromatiques qu'on expédie au
loin , 5 journées.
A cinq milles en mer (de Koulam-mely Jut >iy^\ on trouve
l'île de Mely Ju* qui est grande et jolie ; elle se compose d'un
plateau assez élevé , mais peu montueux et couvert de végétation.
L'arbre à poivre croît dans cette île, ainsi qu'à Ganderina jU^jOvâ»
et à Djerbatan cjrsj* \ mais on ne le trouve pas ailleurs que
dans ces trois pays. C'est un arbrisseau dont le tronc ressemble
à un cep de vigne, la feuille à celle des convolvulus, mais est
plus longue; il porte des grappes semblables aux grappes du che-
bouca A«>xâ, abritées chacune de la pluie par une feuille, qui
se recourbe quand le fruit est mûr. Le poivre blanc est celui
qu'on recueille au commencement de la maturité et même aupa-
ravant. Ebn Khordadbéh rapporte que les feuilles se recourbent
au-dessus de la grappe pour la garantir de la pluie, et qu'elles
reviennent à leur situation naturelle lorsque la pluie a cessé ; ce
fait serait surprenant.
Kanbaîa jujU;;^, Soubara •j^y^^ Sendan ^\à^J^ et Seîmour
j^ rr t^ font partie de l'Inde. « Cette dernière dépend d'un pays
« dont le roi se nomme Belhara i;L.»Jlj. Son royaume est vaste,
^ "UAhrégi porte Candaria et Girabtan.
SEPTIÈME SECTION. 175
bien peuplé , très-commerçant , trèft-fertile , et paie des impôts
considérables, en sorte que ce prince est immensément riche.
Ce pays produit beaucoup d'aromates et de parfums.
« Le nom ( ou plutôt le titre ) de Belhara I^UJ^ signifie roi des
rois, et il est héréditaire ici, comme dans les autres parties de
l'Inde, où, lorsqu'un roi monte sur le trône, il prend le nom
de son prédécesseur et le transmet à son héritier. C'est une
coutume constante dont ces peuples ne s'écartent jamais.
Il en est de même chez les rois de Nubie Ktyi , du Zendj gj ,
de Ghana a.--jI^, de la Perse crjLà et dans l'empire romain,
relativement , à l'hérédité des noms. L'ouvrage d'Obeîd-allah
ben-Khordadbéh contient à cet égard un passage qui, puisque
l'occasion s'en présente, mérite d'être cité. »
c Les rois, dit-il, portent en général des titres héréditaires.
C'est ainsi que ceux de la Chine ^ s'appelent tous Baghbough
ê^H^lf ( ou Baghboun {jyj^\f par un noun ), depuis des siècles;
titre qui se transmet par ordre de succession chez les Chinois.
Au nombre des rois de l'Inde sont le Belhara Ijl^ , le Djabé
ibW, le Tafir ylt, le Hazr Jy^^, l'A'bet ibU, le Domi ^:^ et
le Cameroun (j^j^^. Chacun de ces noms n'est porté que par
le prince qui règne sur ime province ou sur une contrée ; nul
autre n'a le droit de se l'attribuer, mais quiconque règne, le
prend. Chez les Turks fàj^, les Tibétains ca^ et les Khazars ^
, le roi s'appelle Khakan; cependant chez les Khizlidj
«
Feuillet 44 verso.
ly^ , il prend le titre de Khaï khouîa ê^,yà^^ ^ qui est héré-
f ditaire. Dans le Raneh ^\j , les rois s'appellent Fandjab
' Pour donner une idée de l'incorrection du ms. de la bibliothèque du Roi, re-
marquons ici que le copiste a substitué Tlémen à la Chine. Heureusement le ms.
Assdin nous met à portée de rectifier cette erreur.
' Voyez le mémoire sur les Khazars inséré dans le Joum. Asiat ( t. III, pag. 1 56 )
par M. Klaproth. *
' Ou Caikhouié d*après'le ms. B.
174 DEUXIÈME CLIMAT.
Feuillet dS recto. ■ dans l'empire romain, ils prennent le titre de Césaxjoa^^ titre
« héréditaire pour tous ceux qui exercent le pouvoir suprême.
« Chez les Ghoz j^j^^), celui de Chahi-chah U «U c'est-à-dire, roi
« des rois , également héréditaire ; chez les Persans enfin ^ celui
« de Cosroês i^^tCtl.
t Parmi les peuples qui habitent le Soudan, les noms des
• rois dérivent de ceux des pays; ainsi le possesseur de Ghana
« AiU s'appelle Ghana ; le roi de. Kaougha Aà^S", Kaougha. Mais
« en voilà suffisamment sur ce sujet. »
Au nombre des villes de l'Inde comprises dans la présente
section, sont celles de Khabiroun ^j^j ^ >U> et d'Asaoul J^L-^ml ,
toutes deux bien peuplées, commerçantes , riches , industrieuses
et produisant des choses utiles. A l'époque où nous écrivons, les
musulmans sont parvenus dans la plupart de ces contrées et en
ont fait la conquête ; s'il plaît à Dieu , nous décrirons par la suite
celles qui leur sont limitrophes et plusieurs autres.
HUITIÈME SECTION.
175
HUITIÈME SECTION.
Suite du Sind. — Partie de Tlnde. — Côtes du Guzarate et du.Malabar. — Malwa. Feuillet 45 recto.
Caboul. — Candahar.
La présente section contient la description d une partie du
littoral de Tlnde comprenant Barouh ç3^\ Sindapour^^l^xju»,
Bana xîL, Canderina a k .o*>^ > Djerabatan ^J\ n^jj^^ Kal-
kaian ^lç\< )é^ Loulowa !^^, Ghendjé * — i^v — S", Semendiroun
y^jiXJL^; et dans Tintérieur des terres, Daoulca aJlI^^, Dje-
naoul J^Us»-^ Nahrawara 'ij\^j^^ Candahar jL—^JwJu(, Roumelé
•^j , Kalbata ^ b — J^ et Aughouchta * y &*i\ , sur la limite
des déserts ; Kaboul J — J^^ Khouas ^i^_Â. , Hasek A m tm ,
Mourides {j^o^^,jy^y Madiar jl^^U, Tatta aïs, Dadda •ôô, Mani-
barjLiuyU^ Malwa o^, Niaset ^^ — »«Ui, Atrasa \ ^l;it, Nidjeh
M0kj, Cachemire Tinférieure JJlmJ\ jx^cj^ , Meîdara ijà^^f^^ Kar-
moût i^y^j^. Cachemire la supérieure \ a Ull jj^Mî , le Canodj
.yjj), Rastané Ajbuwlj, et les îles de la mer des Indes, MuUen
^^, Balabac ^j . » b , Terwaklidj ^1^^ » M osnaha j^u^y* et Se-
mindar jl<xjL«yM. Nous décrirons tous ces pays, sans rien omettre
de ce qu'ils offrent de remarquable et de curieux.
Barouh ^^jj est une ville grande, belle et bien bâtie en bri-
ques et en plâtre. Ses habitants sont riches, commerçants, et se
livrent volontiers à des spéculations et à des expéditions lointai-
nes. C'est une station pour les navires venant de Chine , comme
pour ceux venant du Sind. De là à Seïmour ^j^^uo , on compte
BAROUH.
' Baronch dans le goUe de Cnnboge. — ' Malabar.
Feoiilet 45 recto.
Feuillet 44 veno.
KABRAWARA.
176 DEUXIÈME CLIMAT.
2 journées, et à Nahrawara •j^^j^f 8 journées de marche, par un
pays plat, « où Ton voyage en chariots à roues. Dans tout ie
« Nahrawara et ses environs, on ne voyage pas autrement que sur
« des chariots traînés par des bœufs qu*on dirige à volonté. Ces
« chariots sont munis de liens et de courroies, Qt servent au trans-
« port des marchandises. »
Entre Barouh et Nahrawara sont deux villes , dont Tune s'ap-
pelle Henaoul J^U^ ou Djenaoul, et Tautre Doulca JUII35. Elles
sont de grandeur à peu près égale, et distantes Tune de l'autre
d'un peu moins d'une journée. Doulca est sur le bord d'un fleuve
qui se jette dans la mer, et qui y forme un golfe à l'ouest duquel
est Barouh (dont le nom se prononce aussi Barons ^^j^ )• L'une
et l'autre de ces villes sont situées au pied d'une chaîne de mon-
tagnes qui sont au nord , et qu'on nomme Oundaran ^^^x^-^f ;
« elles sont de couleur blanche tirant sur le jaune. Il y croît du
« cana ainsi que des cocotiers en petite quantité. » Dans le voisi-
nage de Henaoul est la ville d'Asaoul jy aJ , 'qui ressemble
beaucoup aux deux précédentes, tant sous le rapport de l'éten-
due, que sôus celui de l'état de la population. On fait, dans toutes
les trois, de bonnes affaires de commerce.
Quant à la ville de Nahrawara '^Jyj-o^ , elle est gouvernée par
un grand prince qui prend le titre de Belhara. Il a des troupes,
des éléphants, adore l'idole de Boudha, porte sur sa tête une
couronne d'or, et s'habille de riches étoffes; il monte beaucoup à
cheval, particulièrement une fois la semaine, accompagné uni-
quement de femmes au nombre de cent, richement vêtues, por-
tant aux pieds et aux mains des anneaux d'or et d'argent, les
cheveux en tresses. Elles $e livrent à des jeux et k des combats
simulés, tandis que le roi les précède. Les vizirs et les com-
mandants de Iroupes n'accompagaent jamais ie roi, que lors-
qu'il va combattre des rebelles ou s'opposer aux entreprises de
ceux d'entre les rois ses voisins qui empiéteraient sur le terri-
HUITIÈME SECTION. 177
loire de son pays. Il possède beaucoup d'éléphants, et c'est en Feuillet 45 verw.
cela que consiste la force principale de son armée. Son pouvoir
est héréditaire, ainsi que le titre de Belhara qu'il porte et qui si«-
gnifie roi des rois. La ville de Nahrawara est fréquentée par un
grand nombre de négociants musulmans qui s'y rendent pour
leurs affaires. Us y sont honorablement accueillis par le roi et
par ses ministres , et y trouvent protection et sûreté.
Les Indiens sont natiu:ellement portés k la justice , et ils ne
s'en écartent jamais dans leurs actions. Leur bonne foi, leur
loyauté, leur fidélité aux engagements «ont connues, ils sont si
renommés pour ces bonnes qualités, qu'on accourt chez eux de
partout , que leur pays est florissant et leur situation prospère.
Entre autres traits caractéristiques de leur amour pour la vérité et
de leur horreur pour le vice , on cite celui-ci : lorsque quelqu'un
a droit d'exiger quelque chose d'un autre, s'il vient à le rencon-
trer, il n'a qu'à tracer sur la terre une ligne circulaire et à y
faire entrer son débiteur (ce à quoi celui-ci ne manque jamais
de se prêter), le débiteur ne sort point de ce cercle sans avoir
satisfait son créancier ou obtenu la remise de la dette.
Les habitants de Nahrawara se nourrissent de riz, de pois, de
fèves , de haricots , de lentilles , de mach S de poisson et d'ani-
maux morts de^mort naturelle, car ils ne tuent point de vola-
tiles ni d'autres animaux. Ils ont une très-^grande vénération pour
les bœufs, et, par un privilège particulier à leur espèce, ils les
enterrent après leur mort. Lorsque ces animaux sont afiaiblis par
l'âge et incapables de travailler, ils les dispensent de tout ou-
vrage , en ont soin et leur donnent à manger sans leur imposer
aucune charge.
Les peuples de l'Inde brûlent leurs morts et ne leur élèvent
pas de tombeaux. Lorsque le roi meurt, on fsJbrîque un chariot
' Sorte de légume sec qu*on nomme en portugais mungo. Le nom arabe ou persan
de cette graine rappdle involontairement cdui de matir.
a3
Feuillet 45 veno.
Feuillet 46 recto.
178 DEUXIÈME CLIMAT.
de la grandeur convenable et élevé d'environ deux palmes au*
dessus du sol ; on y met le catafalque surmonté d'une couronne ;
on y dépose le corps revêtu de ses ornements funèbres, et on
le promène ainsi dans toute la ville, traîné par des esclaves, la
tête nue et les cheveux. traînant jusqu'à terre, afin que tout le
monde puisse le voir; un héraut précède et prononce en indien
des paroles dont le sens est : « Peuples , voici votre roi un tel ,
fils d'un tel. Il vécut joyeux et puissant durant tant d'années. Il
n'est plus : il a laissé échapper de ses mains tout ce qu'il pos-
sédait; il ne lui reste plus rien et il n'éprouvera plus aucun mal.
Souvenez*vous qu'il vous a montré le chemin et que vous devez
nécessairement le suivre. » Cela dit, et lorsque toutes les cérémo-
nies sont achevées, on conduit le corps à l'endroit où l'on a cou-
tume de brûler ceux des rois, et on le jette dans les flammes.
Ces peuples ne s'affligent ni ne se lamentent pas beaucoup dans
ces occasions.
Dans toutes les contrées de l'Inde ou du Sind où il se trouve
des musulmans , ceux-ci ensevelissent leurs morts secrètement ,
de nuit et dans leurs maisons; mais, non plus que les Indiens,
ils ne se livrent pas k de longues lamentations.
Dans le pays du Belhara, le concubinage est permis entre
toutes personnes, si ce n'est avec des femmes mariées. Ainsi un
homme peut avoir commerce avec sa fille , sa sœur, sa tante pa-
ternelle ou maternelle , pourvu qu'elle soit célibataire.
Vis-à-vis de la ville maritime de Barouh ^^j— -? est l'île de
MouUan (^ qui produit du poivre en quantité et qui est distante
de Sindan (^«3wUi, de deux journées. De cette dernière à Balabac
(^jJo, on compte également a journées. « Balabac produit des
« noix de coco, des figues bananes et du riz. » C'est ici qu'a lieu
le changement des directions vers les différentes îles de. l'Inde.
De là au lieu dit le grand abîme, on compte 2 journées. De
' Lia version latine porte Malac.
179
\ 1 journée
HUITIÈME SECTION.
cette île ( de Balabac ) à celle de Serendib
et plus.
De la ville de Barouh , en suivant la côte , à Sindapour j^t
4 journées.
SindSipour j^^-j!«x Lm est sur un grand golfe où les navires
jettent l'ancre. C'est une ville commerçante, où l'on voit de
beaux édifices et de riches bazars. De là à Banah ajL ^, sur la côte,
Iv journées.
Banah est une jolie ville située sur un grand golfe, où les
navires mouillent, et d'où ils mettent à la voile. Dans les mon-
tagnes environnantes croissent le cana Lu et le tébachir j^A^Uio *.
« Les racines du cana qu'on recueille ici sont transportées dans
« l'orient et dans l'occident. Quant au tébachir, on le falsifie
« en le mélangeant avec de la cendre d'ivoire; mais le véritable
« est celui qu'on extrait des racines du roseau dit el-cherky
« Sj^^ , comme nous l'avons déjà dit. » De Banah à Fanderina
jUo^*XÂi, on compte 4 journées. Fanderina est une ville bâtie à
l'embouchure d'une rivière qui vient du Manibar *, où mouillent
les navires venant àes îles de l'Inde et du Sind. « Ses habitants
« sont riches, ses marchés bien approvisionnés et son commerce
« florissant. » Au nord de cette ville est une montagne très-haute,
couverte d'arbres, de villages et de troupeaux. On y recueille
le cardamome aJUUJI , dont il se fait un grand commerce. Le
cardamome, dont la végétation ressemble à celle des graines
du chanvre, porte des gousses où sont renfermées les graines.
De Fanderina à Djerabatan, ville populeuse, située sur une pe-
tite rivière, « fertile en riz et en céréales, et qui, dit-on, appro-
« visionne les marchés de Serendib , » 5 journées. « Le poivrier
« croît dans les montagnes voisines. » De Djerabatan à Sandji
' Ceylan. — ^ Lems. AsseHnetr^&n^^porteot a^ Nanah.
' Sorte de roseau dont on extrait une liqueur suerée. VoyoK Gaseîtii es Aromat.
liv. I, chap. la. -« * Maiabar.
23.
Feuillet à% recto.
BANAH.
DJERABATAN.
Feuillet 46 verto.
SEMINDAR.
180 DEUXIÈME CLIMAT.
,«À40 ' et à Keïkasar «LwXS', villes maritimes et voisines Tune
de ràutre , dont les environs « produisent du riz et des céréales ; »
2 journées ^. De là à Kelkaîan yl»W^, i journée.
De Kelkaîan à Lo.uloju ^^ et à Ghandjeh xÂ^» , i journée '.
Leurs environs sont fertiles « en riz et en blé, » et pr<Muisent
abondamment du bresillet, arbre dont la végétation ressemble
à celle du laurier rose, « des cocotiers et des noix de coco. » De
Ghandjeh à SemindarjlJsJUw, 3o milles \
Semindar est une ville grande, commerçante, riche, et où
il y a beaucoup de profits à faire. C'est une station maritime dé-
pendante du Kanoudj ^yS , roi de ce pays. Elle est située sur
une rivière qui vient du pays de Cachmir j^v^ûg». « On peut se pro-
« curer dans cette ville du riz , diverses céréales et ( particulière-
« ment) d'excellent froment. On y apporte du bois d'aloès du pays
« de Karamout i^^J^f distant de i5 journées, par un fleuve dont
« les eaux sont douces. Le bois d'aloèsquontire de ce pays est de
« qualité supérieure et d'un parfum délicieux. Il croît dans les
« montagnes du C^ren ^jj\9. De cette ville dépend une île distante
« d'une journée de navigation, grande, peuplée, fréquentée par
« des marchands de tous les pays, laquelle est à ^ journées de
« l'île de Serendib. » Au nord et à 7 Journées de distance de Se--
mindar jl<xJuç<w, est la ville de Cachmir l'intérieure iUJl^l jJI^^.^^«cus,
célèbre dans toute l'Inde, « et sous la domination du Kanoudj. »
De Cachmir à Karamout, 4 journées.
De Cachmir à Kanoudj ^yS'^ ville belle et commerçante qui
donne son nom au roi du pays, et qui est bâtie sur les bords
d'une grande rivière dont les eaux tombent dans le Mosela JuM^t ,
environ 7 journées.
' L*i4&r^^ porte Hangi. — * Lems, Ass. eiYAbrégè ne portent qu'une journée.
' Le ms. A. porte deux journées.
* Ici se trouve dans la version latine , pag. 65, la description de Tîle donf il est
question un peu plus bas dans Tun et Tautre de nos manuscrits.
HUITIÈME SECTION. 181
Ce fleuve de M osela est désigné par Tauteur du livre des Feuillet w ve«o.
Merveilles, sous le nom de fleuve des parfums. Il prend sa source
dans les montagnes de Caren ^Ja , baigne les murs de la ville
d'Asnand «xjUmI \ passe au pied de la montagne de Lounia
juip, puis auprès de la ville de Kelkaian ^^UÛ^, et enfin se jette
dans la mer. Ses bords produisent divers aromates, ainsi que l'in-
dique son nom. Entre Rasnand «x^U*»; et Cachmir l'extérieure
iLa^j\Jiy on compte 4 journées. Cachmir j^^^cui est comptée au
nombre des villes les plus célèbres. Ses habitants sont en guerre
avec les Turks infidèles ^, < et ils éprouvent souvent du dommage
« de la part des Turks Khizildjis aa^L)^ J^jJt. » Au nombre des dé-
pendances du Kanoudj est Atrasa im\jio\ , distante de Cachmir l'ex-
térieure, de 6 journées, et située sur les bords du Gange indien
«>JL^I (>Mb^^>*. Elle est grande, bien bâtie, bien arrosée, et c'est
l'une des plus fortes places du Kanoudj , dont les limites s'éten-
dent jusqu'à Kaboul J^^ et jusqu'à Lahor j^VyJ. < Le Kanoudj
« est un roi qui dispose de nombreuses armées, d'un vaste em-
« pire, d'un grand nombre d'éléphants ( il n'est aucun prince
« de rinde qui en possède autant ). Il jouit d'un grand pouvoir
« et de beaucoup de richesses, et il est redoutable par la force
« de ses armes. » De Atrasa U»l;kl à lanaset OMi«b\s ^^ grande ville ,
également bâtie sur les bords du Gange indien, 5 journées.
De là à Madiar, sur le Gange , 7 journées.
« Madiar est une ville entourée de beaucoup de villages, riche ,
< commerçante et populeuse. »
De là à Nahrawara ^j^j^ y dont il a déjà été question , sur la
rive occidentale du Gange , 7 journées.
De Madiar à la ville de Malwa «p^, 5 journées.
Malwa est une ville agréable, trèfr-fréquentée , entourée de
' V Abrégé porte Asnaband.
* La version latine porte Cafnr-tarac , ce qui ne présente aucnn sens.
' L'ilir^^ porte Tanazet
Feuillet h^ recto.
MALWA.
Feuillet h^ recto.
CANDAHAR.
KABOUL.
182 DEUXIÈME CLIMAT.
nombreux villages, de constructions et de métairies. Au nom-
bre de ses dépendances, on compte Dada «d^ et Tata jcu.
De Malwa à Dada, 4 journées.
De Dada à Tata, 2 journées,
c Le Lahor est un pays qui confine ^ au précédent. »
De Morides ^jm*>^jyê à Tata, 3 journées.
Mondes, ville de commerce, est une place très^forte, gardée
par les troupes de Kaboul. Elle est située sur le penchant d'une
montagne très-haute, où croissent en quantité les espèces de
plantes connues sous les noms de cana et de khaîzoran, à la dis-
tance de 8 journées de Candahar ^\ ..^<\ kï , ville bâtie dans les
montagnes dont il vient d'être question , et à travers lesquelles
le chemin de Tune à l'autre de ces villes est tracé.
« Candahar est une ville considérable et très-peuplée. Ses ha-
bitants sont remarquables par- la manière dont ils laissent
croître leur barbe qui leur descend jusqu'aux genoux , et qui
est large et très^touifue , ce qui a donné lieu & une façon de
parler proverbiale. Leur figure est ronde ; ils portent le cos-
tume turk. Le pays produit du blé, du riz, diverses céréales,
des moutons et des bœufs. Ils mangent les moutons morts
naturellement, mais jamais de bœufs, comme nous l'avons dit
plus .haut ^. » De Candahar à Nahrawara ij^^j^ 9 on compte
5 journées en chariot* « Les peuples de Candahar sont souvent
« en guerre avec ceux de Kaboul, » laquelle est une ville in-
dienne voisine du Tokharestan ^Ué^UIp , grande et bien bâtie.
Ses montagnes produisent du bois d'aloês excellent, et ses envi-
rons, des noix de coco et des myrobolansde l'espèce qui tire son
nom ( Kabouli ) de celui de cette ville, et qui croît dans les mon-
tagnes. « Dans les lieux bas , on sème des bulbes de safran en
' Je traduis ainsi par conjecture, car le mot manque.
' Le ms. A. présente ici une lacune que nous remplissons au moyen du.ms. As- '
selin et de Y Abrégé. ,
HUITIÈME SECTION. 183
« quantité^ et cette substance devient l'objet d'un commerce FeoUict 47 recto.
« d^exportation considérable. C'est un objet d'un produit éventuel
< qui dépend de l'état de l'atmosphère. La ville de Candahar est
« défendue par une citadelle très-forte , située sur un rocher es-
« carpe qui n'est accessible que par un seul chemin : elle est habitée
« par des musulmans ; il y a un quartier dont la population est
«juive infidèle. Aucun roi ne peut prendre le titre de Chah,
< si ce n'est après avoir été inauguré à Kaboul. En vertu d'une
« ancienne loi» la prise de possession du pouvoir a lieu dans
« cette ville, où l'on accourt des pays étrangers et de très-loin.
« Dans les terres fertiles du pays de Kaboul, on cultive beau-
« coup d'indigo de qualité supérieure à toute autre, et qui, par
« ce motif, est très-renommé et fait l'objet d'un grand com-
« merce. On y fabrique aussi quantité à^étoSe^e coton qui s'ex-
« portent en Chine, dans le Khorasan et dans le Sind. » Il y a
dans les montagnes de Kaboul des mines de fer très-connues. Ce
métal est d'une couleur grise, marbrée, et devient très-tran-
chant *.
Arzelan {j^jU Khaouas o^t^ et Khibar ^^4â>* sont , ainsi que
divers villages et lieux fortifiés, des dépendances de Kaboul. De
Kaboul à Khaouas , on compte 4 journées.
De Khaouas à Hasek dL^b». , 5 journées.
De Hasek k Kaboul, par un pays assez uni, 3 journées.
De Kaboul àKalbata i^kJ^, 4 journées.
Kalbata et Roumela «k — «^^ sont sur la limite du désert qui
sépare le Moultan du Sedjestan. Ce sont deux pays de moyenne
grandeur, habités par des Sindi , des Indiens et un petit nombre
de Sedjestani. Ils produisent du blé, du riz et des fruits en
petite quantité. « On y boit de l'eau de source et de puits, et
« on y fabrique des étoffes de coton qui se débitent dans le voi-
* Ces détails sont très-exacts, mais ils n ont été qu*impariaiteinent rendus par les
auteurs de la version latine.
Feuillet à 7 verso.
Feuillet 47 veno.
184 DEUXIÈME CLIMAT.
« sinage. A l'orient du Moultan est la ville d'Aughocl^t
■ située k 4 journées de Candahar, et à une égale distance de
« Moultan. Dans ses environs, le cana croit en faible quantité.
« Ses habitants sont peu nombreux , mais riches. > D'Aughocht à
Roumela, lo journées.
De Roumela à Kalbata, 3 journées.
«
D'Aughocht à Sandour j^OsJLm, 3 journées.
Voilà tout ce que nous avions à dire, relativement aux pays corn-
piîs dans la présente section. « Quant à la partie maritime , ce que
nous avons rapporté des îles qui s'y trouvent parait suffisant.
Cependant, il est bon de savoir que celui qui part de l'ile de
Serendib 4^4Xj^ ( Ceylan ) dont il a été question dans le pre-
mier climat, et qui désire aborder sur le continent par le che-
min le plus court, doit attérir sur la côte de Djerabatan (g^lfj»
qui n'en est qu'à un peu moins d'une demi -journée. S'il est
forcé de courir vers l'est, il abordera soit à Knïlriîiîirj^nifjirrri ,
soit au pied de la montagne el-Omry c^^^i, laquelle est très-
haute, court vers le nord et forme un grand rescif dans la mer.
De ce rescif à Serendib, on compte environ 4 journées. Toute
cette montagne fort connue , ainsi que nous l'avons dit plus
haut, est couverte de bois de bresillet qui s'exporte au loin.
La racine du bresillet calme sur-le-champ les douleurs occa-
sionnées par la morsure des serpents. » ,
1 I •
h* Abrégé porte Arghoit
NEUVIÈME SECTION.
185
Il ,
T==5:
'■ 1 J'.
NEUVIÈME SECTION.
Suite, de Tlnde. — Chine.
* ■
Cette section comprend diverses villes de llnde et de la Feuillet 47 verso.
Chine ; les premières sont Aourchin ^js^jl sur le bord de la
mer , Loukin c^jv-^y , Cakela J^ — à\i , Atragha Lil^l ; et les villes
chinoises, Tarighourghan (j^jy^j^^ Cattighora Ij^^ji^, Kach-
ghara }j\à^^, Khaîgoun {jy^^ « Asfiria ^j-ajumI , Asfira \j » i^] \
Boura i;^, Toukha U^^, Atraghan (^]jio\ et Carnaboul Jyliji;
dans Tocéan, les îles d' Aourchin (ji^^ij^^ et de Senasa \ ^\im.
Chacune de ces contrées offre des particularités que nous kllons
décrire, avec le secours divin.
Aourchin (jv-^^l est une petite ville sut le rivage de la mer ; ils d^aocrch».
mais ce qui lui a valu quelque célébrité , c'est Tîle du même nom ,
le qui est d'une vaste étendue, couverte de montagnes et de forêts,
où Ton voit une grande quantité d'éléphants, à la chasse desquels
on se livre pour obtenir l'ivoire , dont il se fait une exportation
considérable. Les rapports au sujet de la manière dont se fait
cette chasse varient beaucoup. D'après un grand nombte de re- Feuillet dS recto,
lations, il paraît que les chasseurs se rendent dans les lieux où
l'éléphant a coutume de passer la nuit ou qu'il fréquente, et
y creusent des fosses semblables à celles que pratiquent les
Berbers pour la chasse au lion. L'ouverture de la fosse est
large , et le fond étroit. Ils en couvrent la superficie de bran-
* Le ms. Â. et YAhrège portent Aurisin (^
ft4
186 DEUXIÈME CLIMAT-
Feuillet 48 recto. « che» d arbres , d'herbes et de terre , afin qu elle ne soit pas
« apparente. Lorsque les éléphants viennent, soit pour passer la
« nuit, soit pour se désaltérer dans les lieux où ils ont coutume
« de le faire, si Tun d'eux vient à passer au-dessus de la fosse,
« il y tombe et les autres prennent la fuite. Les chasseurs le
« voyant tomber dans ce piège , se hâtent de sortir de leurs re-
« traites, accourent, ouvrent le ventre et déchirent les entrailles
« de ranimai , et le laissent mourir pour revenir ensuite le dé-
■ pecer, retirer les chairs par fragments et en extraire l'ivoire et
« les os des jambes. D'autres relations de l'Inde portent que les élé-
« phants, dans leur pays, marchent en troupes, passent la nuit dans
« les forêts au nombre de deux, de trois ou de quatre ensemble,
R et cherchent quelque arbre pour s'appuyer et dormir les uns
« sur les autres, mais debout, à cause de l'épaisseur de leur tarse
« et de la longueur de leurs jambes. Les chasseurs viennent de
« jour, coupent la majeure partie du tronc de l'arbre , en sorte
« qu'il ne tient presque plus à rien. Lorsque la nuit arrive et que
« les éléphants viennent, selon leur coutume, pour reposer adossés
« contre l'arbre, leur poids simultané l'ébranlé, le fait tomber et
« occasionne ainsi leur chute. Alors les chasseurs accourent avec
« des pieux , leur brisent la tête et en retirent l'ivoire, qui se vend
« dans le commerce à très-haut prix , et qui , transporté au loin ,
« est employé à la fabrication de divers objets. On dit que les
« deux grosses défenses de Téléphant pèsent quelquefois 1 6 can-
« tars et plus^
« Quant à ce qui concerne la reproduction de l'éléphant, les
« marchands qui font les voyages de l'Inde racontent que la fe->
« m elle met bas ordinairement dans des eaux dormantes; qu'aus-
« sitôt que le petit y est tombé, la mère s'empresse de le re-
« lever sur ses jambes , de le faire sortir de l'eau et de le lécher
« jusqu'à ce que sa peau soit bien sèche, et qu'elle lui. enseigne
^ De 3 à 4oo kilogrammes.
NEUVIÈME SECTION.
187
FeaiV9t d8 i:«cto.
ensuite à marcher jusqu'à ce quil ait acquis toute sa force.
Béni soit le créateur de toutes choses! On ne connaît parniF
les quadrupèdes aucun animal plus intelligent ni plus facile
à dresser. Une chose qui lui est particulière , c'est qu'il ne porte
jamais ses regards sur les parties sexuelles de l'homme.
« Les princes indiens sont jaloux de posséder beaucoup d'élé-
phants. Us les payent fort cher, en ont grand soin, en élèvent
de jeunes pour les accoutumer à la compagnie de l'homme,
et en mènent de grands à la guerre, chairs de douze hommes
armés et cuirassés de for. Un homme s'assied sur le cou de
l'animal, armé d'une pique au lieu de bride, le frappe suf la Feuillet hs veno.
tête avec un pieu de bois ou avec tout autre instrument dis^
posé à cet e£Pet, et dirige ainsi l'animal. Les éléphants, à la
guerre, se ruent les uns sur les autres, en sorte que le plus fort
abat le plus faible. Us reviennent volontiers à la charge après
un premier assaut. Toutes ces particularités sont très-connues
dans l'Inde. Il naît beaucoup de ces quadrupèdes dans Tile
d'Aourchin cij^^j^l ; on les transporte de là dans tout l'Indos^
tan. On y trouve aussi des mines de fer et de la rhubarbe qui
croit dans les montagnes ; on sait que la rhubarbe de Chine est
plus estimée que toute autre , attendu qu'eUe est plus dure ,
mieux colorée et plus efficace dans les maladies du foie et au-
tres. On trouve également dans cette île un arbrisseau qui res-
seipble au ricin ( xf07»r ) , si ce n'est qu'il porte beaucoup d'épi*
nés proéminentes qui empêchent de le palper; on l'appelle
Ghehghir ^^^X^ ; ses racines sont noires. Les princes chinois et
indiens s'en procurent pour en extraire un poison violent;
c'est une dbose connue. En effet, lorsque ces princes veulent
faire mourir quelqu'une de leurs femmes, un domestique ou
toute autre personne , ils emploient toujours le poison.
« Dans tous les golfes des côtes de la Chine et des Indes, on
voit dans la mer des reptiles luisants, de couleurs variées et
lACBGHABA.
188 DEUXIÈME CLIMAT.
Feaiiieus verso. « d'espèces diverses» Les navigateurs les connaissent, les distin-
« guent , comprennent , par la distinction de leurs espèces , à
< quel golfe ils appartiennent, et se dirigent en conséquence.
« C'est un fait également très-connu. Ces reptiles se nomment
K en indien Mizrat ii|j|^l. »
D*Aourchin à Loukin (^^J , jolie ville à Tembouchure d'une
rivière où les vaisseaux mouillent , on compte , en suivant le ri-
vage, 3 journées;
De k à Tarighourghan {^j^j^ , ville bien bâtie sur le bord
de la mer, 4 journées»
Vis-à-vis de Tarighourghan et à une demi-journée de naviga-
tion, est une île fréquentée par les voyageurs. On dk qu'il y
existe un puits d'où il sort des flammes qui paraissent et dispa-
raissent par intervalles. De là à Cattigfaora tj^ulij, ville située sur
les bords de la mer, à l'embouchure d'une rivière et où l'on fait
de bonnes aflFaii^s de commerce. 6 journées.
Cattighora est comptée au nombre des dépendances de la
Chiné.
De là à Senf vJUue , île chinoise , dont il a été question dans
le premier climat S 3 journées.
De là à Kachgara tjÂâl^, 4 journéestf
« Kachghara est une ville chinoise^ florissante et bien peuplée.
Il s'y feit un commerce considérable de toute sorte de mar^
chaïidises et beaucoup d'expéditions , en sorte que c'est une
place très-animée. Elle est située sur une petite rivière venant
du nord et prenant sa source dans la montagne de Cattighor
j^tiftto, où se trouvent des mines d'argent dont le minerai est
de qualité supérieure, et facile à extraire pur de sa gangue. »
Feuillet 49 recto. De Kachghara à Khaîghoun ^^»-ju^ , 8 journées.
« Khaîghoun est une ville chinoise , commerçante et fréquen-
K tée. On trouve dans son territoire l'animal qui porte le musc
' Voyez ci-dessus, pag. 83.
KUAIGBOUH.
NEUVIÈME SECTION. 189
et la civette. Le premier est une espèce de chèvre ou plutôt de
gazelle , mais il est plus petit ; sa peau est de couleur fauve ti-»
rant sur le rouge, et douce au toucher ; il se nourrit de plantes
odoriférantes, et il porte une poche ou vésicule renfermant
une liqueur qui est d^abord rouge comme du sang., et qui de-
vient ensuite violette; cette poche tient au cordon ombilical
auquel est attaché le jeune chevreau. L'animal , fatigué de la
porter, la déchire tantôt avec ses ongles, tantôt avec ses dents,
et elle tombe alors. L'auteur du livre des Merveilles rapporte
qu'il existe dans le Tibet, près la ville de Wahlan (j^V^^, deux
montagnes séparées par un cours d'eau, où croissent, en quan-
tité, le nard JoJU» et d'autres plantes aromatiques, et où paissent
beaucoup de chevrettes musquées ; elles viennent à ce cours
d'eau pour enfler leurs vessies, les remplir de sang, et ensuite
s'en débarrasser. La chasse de cet animal a lieu à des époques
déterminées ; on le poursuit afin d'en obtenir le musc ; à cet
efiet , après l'avdir saisi , on le transporte dans- les lieux où il
a été chassé; il s'y apprivoise facilement, car il n'est pas très-
farouche.
> Quant à la civette «^Ifj, on la trouve dans tous les pays
compris dans le second climat sans exception. C'est un ani»
mal qui ressemble entièrement au chat, si ce n'est qu'il est
plus grand. On l'enferme dans de grandes cages où on le, nour-
rit de viandes ; vers la fin du printemps et les premiers jours
de l'été, il commence naturellement à transpirer par les testi-
cules; lorsqu'on s'en aperçoit, on recueille le produit de cette
transpiration dans une bourse de drap , et c'est là la civette pure.
On remet l'animal en cage comme auparavant, jusqu'à ce qu'une
seconde et une troisième transpirations aient lieu, et ainsi de
suite, depuis le commencement de l'été jusqu'à la fin de l'au-
0 tomne. On trouve des civettes en quantité dans l'Afrique occi-
c dentale, et particulièrement aux environs de Meltsemin ^ i^U.
Feuillet 49 recto.
Feuillet dg recto.
ASPIRIA.
Feuillet 49 verso.
190 DEUXIÈME CLIMAT.
C'est un animal très^onnu; nous TavoUs vu de nos propres
yeux.
« La ville de Khaîghoun (jyJ^A^ est défendue par une forte
citadelle , et entourée de jardins qui ne produisent ni raisins ,
ni figues, sur les bords dune rivière qui se jette dans le Kham-
dan Ji^>u4r chinois. De là à Asfiria L^^-ajUI , qui dépend de la
Chine , on compte 4 journées.
« Asfiria est située sur une rivière qui se jette dans le Kham-
dan. Elle est bien peuplée et sert de résidence à des princes
et à d'autres personnages ou agents du gouvernement. C'est
un lieu où l'on dépose le produit net des tributs destinés au
grand roi. Voici comment la chose se passe : les agents du
fisc apportent à Asfiria les divers tributs provenant du terri-»
toire et des mers de la Chine ; ils versent ces sommes entre les
mains de gens de confiance , les font enregistrer, en reçoivent
les comptes et s'en retournent chez eux. Lorsque tous ces ver-
sements ont eu lieu, et à une époque déterminée de l'année,
la totalité du produit est portée à la ville de Badja il^I^ où ré-»
side le grand roi, et déposée dans le trésor impérial ; c'est une
coutume constante; par ce moyen, toutes les sommes destinées
aux dépenses publiques parviennent, sans déduction quelcon-
que , à leur destination.
« Les habitants d' Asfiria jettent leurs morts dans la rivière et
ne les ensevelissent jamais. Nous parlerons ci--après du fleuve
de Khamdan et du parti qu'en tirent les Chinois. »
D' Asfiria à Toukba U^.^ , on compte 6 journées.
Toukha est une ville située sur les bords du Kalhy ^^ — yJ(
chinois. « Elle est commerçante et industrieuse. C'est là qu'on
« fabrique les soieries précieuses connues sous le nom de Toukhy
« et dont il se fait un grand commerce ^ » De Toukha à Boura
\j^ , en descendant le Kalhy, 2 journées.
' n paraîtrait diaprés le ms. Assdin qu il 8*agit ici d'étoffes rayées ou à fleurs.
NEUVIÈME SECTION. 191
Et par terre, 4 journées.
« Boura est très-peuplée. Son territoire, très-fertile, produit
« du blé , du riz et une espèce de palmier«<2oam dont le fruit est
« bon à manger. »
De Boura à Kachgbara l^—iUl^ dont il a déjà été question, 8
journées.
D'Asfira 1^^^' ^ Kachghara , 8 journées.
Asfira est sur un afiBuent du fleuve nommé Bahanek Jljl^.
« Ses habitants sont idolâtres et infitièles. > De là à Tarighour-
ghan ij^jy^Atji», 7 journées.
D'Asfira à Atraghan ^j\MjX9\ , à journées.
Cette dernière ville est bâtie sur les bords d'un grand lac
d*eau douce dont le centre est d'une profondeur inconnue, et
dont les eaux sont d un bleu très-foncé. Il produit une espèce
de poisson dont la tète ressemble à celle d'une chauve-souris
et est surmontée d'une crête. Les habitants du pays assurent que
la chair de ce poisson est, pour l'homme qui s'en nourrit, émi-
nemment aphrodisiaque, ainsi que celle du sakankour ^^JULm ^
D' Atraghan à Carnaboul J^b;3, /i journées.
t Cette dernière ville est petite, mais peuplée. Elle est située
.« au pied d'une montagne et sur les bords d'une rivière qui a son
« embouchure dans le Kalhy; elle est exposée aux incursions
« de tribus turkes alliées des Rhizildjis juJL>^ qui pillent sou-
« vent ses villages et ses troupeaux. »
De Carnaboul à Loukha» « dont<» vient de parier, » 6 journées.
De Loukin (^ji, sur les côtes de l'Indostan, à Cakela, 7 journées.
Cakela Mli est sur le bord d'une rivière qui se jette dans le
Bahanek ^Uy^ indien. Ses habitants élèvent beaucoup de vers à
soie , voilà pourquoi l'on donne le nom de Cakély à une espèce
de soie et à une sorte d'étofie. De là à Cachemire »^m^us, 10
journées.
' Voyei ci-de88U8, pag. 3i , not. 5.
Feuillet A9 teno.
A8PIRA.
Feuillet 49 verso.
ATRAGHA.
Feoillet 5o recto.
192 DEUXIÈME CLIMAT.
l^tà Atragha, ajournées. >
« Atragha Ut^l est une grande ville qui fait partie des posses-
« sions d'un prince indien. Elle est gardée par de nombreuses
« troupes de soldats destinés à combattre les Turks JI^j^I. Ce
« pays produit du riz et du blé. »
D' Atragha à Atraghan {j^]j^o\^xo journées.
Les fleuves indiens (pii coulent dans les contrées décrites dans
la présente section , sont : le Bahanek ^ — Ly> , le Kalhy ^^yii et
une partie du grand Khamdan ^jl^x^ chinois. Le premier prend
sa source dans les montagnes les plus septentrionales de Tlnde ,
coule vers Test, dans la direction d' Atragha, où il se réunit à la
rivière de Cakela, et se jette dans la mer auprès de la ville de
Tarighourghan ^^^^jyt^jio. « Les Djehelkis «iC_iy» ( peuplade
« indienne ) rapportent que leur roi , après s'être précipité dans^
« ce fleuve , leur apparaît de temps en temps. Lorsque quelqu'un
« a commis un crime , il entre dans le milieu des eaux et y reste
« une heure et plus, tenant dans les mains diverses herbes odo-
« riférantes; il les coupe par petits morceaux, les jette peu à peu
« sur la surface des eaux du fleuve, en faisant des prières et des
« invocations. Lorsqu'il veut sortir, il agite l'eau avec ses mains,
« prend un peu d'eau ( mélangée avec les herbes ' ) , la répand
c sur sa tête, puis s'incline en signe d'adoration, et sort de
« l'eau. »
Au nombre des fleuves de Chine est le Kalhy ^^^. Parmi les
Chinois qui habitent sur ses bords, > à une certaine époque
« consacrée par l'usage, » celui qui a commis un crime dont il
veut se purifier, vient vers le fleuve , accompagné d'une foule de
gens qui lui souhaitent gloire et bonheur étemels, puis il se pré*
cipite dans le fleuve , et il périt submergé dans ses eaux.
^ Les mots placés entre deux parenthèses manquent dans lems. A, mais ils se trou-
vent dans le ms. Asselin.
DIXIÈME SECTION.
195
r ■ ■ : i : ' ■ I . I ■■ ■
DIXIÈME SECTION
Chine orientale.
Cette section, qui complétera ce que nous avions à dire sur le
second climat, comprend > dans la Chine orientale, les villes de
Sousa de la Chine (:jyâJI Hmy^ , So'la ^U^ , Taougha U^ , Sinia
de la Chine (^. mft juju^q , Askhara t^l, Chedzkhour j^^4>wâ ,
Badjah * f^l», BechhiarjU^, Cacha V— «âb et Saoukha U^^U ;
dans la mer orientale ^ les iles de Namang ^ et de Sahara «^U^ ,
et enfin le Rhamdan chinois c:5v^l u*"^' ^^^^ ^^^ fleuves les
plus grands et les plus célèbres dont parlent les historiens et les
géographes. Nous dirons donc ce quon en sait, sans omettre
aucun détail.
« Sousa Sijmy^ est une ville très-grande et très-célèbre, soit à
causé du nombre de ses édifices , soit à cause de Timportance
de son commerce., de TabcHidance de ses productions, de la ri-
chesse de ses habitants qui jouissent d'un grand crédit com-
mercial dans tout Tunivers. On y fabrique le jl«>^ ghazar chi-
nois, sorte de porcelaine dont rien n égale la bonté, et des
étoffes de soie précieuses à cause de la beauté de la matière,
et de la solidité comme de Télégance du travail. Cette ville
est située sur la rive orientale du Khamdan, à 1 4 journées de
Caitowa t^ls , & 16 de Sinia ^y^^ et à 8 de So'la lAxl.
« Cette dernière ville n'est pas très-considérable , mais elle est
bien bâtie, bien peuplée, commerçante et fréquentée, tant
par les habitants du voisinage, que par ceux des pays plus
éloignés ( qui viennent s'y approvisionner de divers objets. On
35
Feaillet 5o recto.
SOUSA.
SOLA.
Feuillet 5o verso.
SINTA.
ASKHARA.
194 DEUXIÈME CLIMAT.
« y fabrique des étoffes de soie et des vases d'argile. » De Sola
à Sinia, on compte 17 journées; et à Taougha, ville non forti-
fiée, mais commerçante et distante de 8 journées de Sinia, 8
journées.
« Sinia de la Chine (^jvjkaJt iûûjue est située à l'extrémité de cet
« empire. Aucune ville ne Inégale, soit sous le rapport de la gran-
« deur, soit sous celui du nombre des édifices, de l'importance
« du commerce, de la variété de marchandises qu'on y trouve,
« du nombre de négociants qui y viennent des diverses parties
f( de rinde situées daùs le voisinage de la Chine. C'est la rési*-
r dence d'un prince . chinois de race royale , niais cependant
«vassal du Baghbough gj^ . » i.v, lequel est le grand empereur,
« comme nous l'avons dit ^ » De. là à Askbara t^l ^, 8 journées.
a Cette dernière ville est bâtie dans une plaine . marécageuse
« d'une vaste étendue, où il ne croît que du safran, soit cultivé,
« soit sauvage. Cette substance y est de qualité supérieure, et il
« s'en fait un grand débit dans toute la Chine. On travaille la soie
« dans cette ville et on y fabrique des vases d'argile.
« Dans les pays que nous décrivons, il n'est poipt d'arts plus
« estimés que ceux de potier d'argile et de dessinateur ; mais ce
« dernier est mis au-dessus de tous les autres. D'après ce que
« rapportent les auteurs les plus, dignes de foi » les princes dûnois
« et la plupart des princes indiens, bien loin d^ négliger le. des-
« sin , en font leur principale occupation , et p'y ap|)liquent autant
« que des maîtres et des artistes de pro^çssion ^ à^el poÎQt.que,
<« lorsqu'ils OBt un gr^nd nombre d'enfants y ils préfèceut toujç^uri»
« celui qui excelle le plus dans l'art du des^iç et 4e la pçjintwe ,
« après lequel vient immédiatemexit L'art de labricpier d^ vases
« d'argile. Les personxies quiis'appjliquent au dj^?^ ppi^t^nt le
« nom Ae grands^ et les potins celui de petits at^^^^* * .
* Voyez ci-dessus, pag. 99 et 100. -, ..:.:.'.. 1
' Lems. A. porte Askhar, etla^enionlii^e, pag^6j9»AM]ihoj^As<iM
DIXIEME SECTION. 195
D'Âskbara à Badjàb jii:>'1^, on compte 4 journées!
« Badjah est la résidence au . princâ toorm B6tas lé nom de
« Baghbough ^^jW* Cest là que sont sa garde, ses trésors, son
« harem et seis eselaires. D aprèâ ce que rapporte Taiiteur du livre
« intitulé : Hiitoiré des ptinces au monde ^ le Baghbough a toujours
« cent femmes dotées à prix d argent; .et lorsqu'il ai'en possède
« pas un tel nombre', il fae peut prétendre au tkve de roi des
« rois. Il doit posséder aussi mille éléphants écpiipé» pour la
« guerre et montés du nombre d'hommes nécessaire et convè-
« nablement armés, pour jofuir de cette prénsigative; Tune et
« lautre de ces oonditions sont indispensables^ En Chine, Tau*
« torité royale dérive du péxe à ses irères ou aux; plus! proches
« parents du roi. Ces princes sont généraldmeiit «quitables,
« compatissants et doués dei: qualités les plus louables. 'La ville
• de Badjah est bâtie sur les bords du Khanadau ^Itx^ qu!oA
• remonte quand on veut se rendre à«Haîfouar I^^JL»U» ; à Djan-
« koua l^i^^^^ et autres lieux connus de la* Chine. » De Biidjah^à
Charkhou ^yî^ ville . situéîe à.^jouniées de. la mer orienliale^
sur les bords d'une rivière qui y a son embouchure, 4.>JMuinées.
De Charkhou à Bechfaiar^l^L^^ , 9 journées.
« Bechhiar est la résidence d'un chef qui -goufremeuii'Vastô
pays au nom du Baghbough , ayâiit sous ses 'ordres de la ça*
Valérie, des esclaves et d'autres troupea destinées. à repousser
le^ agression» des tribus tùrkes. du voisinage, connues. sous
les nomsi'de 'Hamanî n. .^M» et deiKhiaildji a^JL^. Le gou^
veriieur ( chimois ) Eût garder par de la cavalerie les- portes
des hautes montagnes qui séparent sa province du Turkestan.
Ces troupes sont vêtues et équipées absolument comme les
Turks. »
De Bechhiar à Cacha lâb , « ville habitée par une secte qui ne
* Nous suivons ici 1* orthographe des mss. , qùdque fautive qu'elle puisse être.
* La version latine porte Sadcho.
25,
Fenillet 5o v«no.
fiADJAH.
Feuillet 5i recto.
BBCHHIAR.
196 DEUXIÈME CLIMAT.
Fe«aiei 5i recio. « professe pas les mêmes o^oyances que ies Chinois et qui brûie
« ses morts, selon ia* coutume indienne, > S journées.
De Saroukha l^U»^ à Badjah, lo journées. <
I^ Khamdan chinois (:)s-^l e)'"^ ^^^ ^^ grand fleuve dont
les bords sont très-peuplés. L'auteur du livre des Merveilles rap-
porte qu on y voit un arbre dit arbre de fer et nommé , en in-
dien, Barchoul Jj-â;l»; que cet arbre, dont le diamètre est d'une
coudée, est fixé au milieu du fleuve, à une hauteur d'environ
dix coudées au-dessus des eaux, et terminé vers son sommet par
trois pointes aiguës. Cet auteur ajoute qu'un homme se tient
assis dans le voisinage, tenant un livre à la main, et récitant
les paroles- suivantes : Fleuve béni , sentier du paradis d'où ta
' source découle et vers lequel tu diriges les hommes I heureux
celui qui , monté sur la cime de cet arbre , se précipitera dans tes
eaux I Alors, un ou plusieurs d'entre les assistants, émus par ces
paroles, montent sur l'arbre et se précipitent dans le fleuve, ac-
compagnés des vœux et des prières de la foule. On dit que le
Kank SJk& est l'un des affluents du Khamdan.
Quant à l'île de Namang ^ , qui se trouve dans la mer orien-
tale, elle est fréquentée par les navigateurs chinois, qui n'y abor-
dent que lorsqu'ils sont en troupes nombreuses. L'auteur du
livve des Merveilles raconte qu'elle est habitée par des hommes
à queue et gouvernée par l'un d'entre eux.
Persuadé que les détails dans lesqueb nous venons d'entrer
paraîtront suffisants à toute personne sensée, c'est ici que nous
terminerons la description des pays compris dans le deuxième
climat.
' Ou plutôt Charoukhia juaâ^Lm « conformément à la leçon du ms. B.
FIN nU.DEUXliVS CLIMAi*.
TROISIÈME CLIMAT.
PREMIÈRE SECTION.
Suite de TAfirique occidentale. -^ Soi» d-Acaa. — Pays des Ba*ben. •**- Noun.
Sedyelmasa- — Dar*a. — Aghmat — liaroc. — Fèz. — . Meknès. — Sala.
Tdemsan. — Melila. — Oran. — Alger. — - Bougie. -— CoDstantine.
Après avoir décrit, dans les livres précédents, les pays com-
pris dans les deux premiers climats, nous avons jugé convenable
d'observer dans celui-ci la même méthode relativement aux
bourgs, aux villes et aux provinces, en indiquant leurs distances
respectives en milles et en journées, « Nous traiterons séparément
de chaque pays , en ayant soiii de faire connaître son état ac-
tuel f les courants d'eau , les rivières , les lacs et les étangs qui
s'y trouvent , les montagnes qu'on y remarque , avec l'indication
de leur étendue; nous parlerons aussi des plantes,. des arbres,
des mines, des animaux; nous indiquerons les sources des
fleuves^ leurs cours et leurs embouchures, d'après les notions
et les relations existante» : le tout en son lieu, d^une manière
daire et précise , conformément au plan que nous nous sommes
tracé , 0l avec le secours du l^out-Puissant. >
La première partie du troisième climat commence à l'océan
ténébreux qui baigne la partie occidentale du globe terrestre.
Feuillet 5i recto.
Feuillet 5i verso.
198 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 5 1 verso. Du nombre des îles de cet océan est celle de Sara ijumy située
près de la mer Ténébreuse. On raconte que Dhou 1 Camaîn y
aborda avant que les ténèbres eussent couvert la surface de la
mer, y passa une nuit, et que les babitants de cette île assail-
lirent ses compagnons de voyage à coups de pierres et en blessè-
rent plusieurs. Il est une autre île qui se nomme Saa'li J\ nm ,
dont les habitants ressemblent plutôt à des femmes quà des
hommes ; les dents leur sortent de la bouche , leurs yeux étin-
cellent comme des éclairs «t leurs jambes .ont lap^arence de bois
brûlé ^ ; ils parlent un langage inintelligible et font la guerre
aux monstres marins. Sauf les parties de la génération, nulle
différence ne caractérise les deux sexes, car les hommes ti'ont
pas de barbe; leurs vêtements consistent en feuilles d arbres.
On remarque ensuite Tîle de Hasran J[y**^ , d'une étendue con-
sidérable , dominéç par une montagne au pied de laquelle vivent
des hommes de couleur brune , d'une petite taille et portant une
longue barbe qui leur descend jusqu'afux gemmx ; ils ont la face
large et les oreilles longues;, ils vivent des végétaux que la' terre
produit spontanément et qui ne diffèrent galère de ceux dont se
nourrissent les animaux. H y a dans cette île une petite rivière
d'eau douce qui découle de la montagne. L'île de Ghour j>^l,
également considérable, abonde en hinrbes et en plantes dé toute
espèce^ H y a des rivières, des lac» et des foitéts qui sei^ebt:de
retraite à des ânes saiwages et k des beeisfs qui portent des cornes
d'une longueur- extraordinaire. Nonioiu- de là est Tile de Mes-
tachiin (js^a;ûjUni« . • On dit que cette île est peuplée, qu'il y a
« des montagnes, des rivières,iyeauooup' d'arbres, de: firuits; de
(^ champs -cultivés. » La ville qiii sy trôuveesl dominée pai^ une
citadelle. « On raconte qu'à une époque antévieure à Alexancbre,
« il y avait dans cette île xm dragon qui dévorait tout ce qu'il
^ ^ w-2^1 (^-lAiJ^V fi^^Mé . On ne sait pourquoi le» auteurs de la version latine
oni traduit ces' toot» pa^ halitum vehiti lignàtk cofhtufefu. ' ^ ' •
PREMIÈRE SECTION. IftO
« rencontrait, hommes, bœufs, ânes et Autres ammaux. Lorsque FeaiHet Si veno.
• Alexandre y aborda, les habitants se plaignirent des dommages
«que leur causait ce dragon. et ils implorèrent le secours du
« héros; le monstre avait déjà.déyoré la majeure partie de leurs
« troupeaux; chaque jour on plaçait auprès de sa tanière deux
« taureaux tués; il sortait pour les dévorer, puis se retirait jus-
« qu'au lendemain; en attendant un nouveau tribut. Alexandre
« demanda aux habitants si le monstre était dans Tusage de sortir
« par un seul endroit ou par plusieurs; ils répondirent qu'il sor-
« tait toujours par le même. Alors Al»andre ae fit indiquer le
« lieu, il s'y rendit suivi de plusieurs d'entre les habitants et
« accompagné de deux taureaux; aussitôt le monstre s'avança
« semblable à un nuage iioir; ses yeux jetaient étincelants comme
«. dea éclairs . et sa gueule vomissait desi • flammes ; il dévora les
« taureaux et disparut. Alexandre fit placer, le lendemain et le
« jour suivant, deux veaux auprès de «a caveroie ; mai» cette proie
« ne suffit pas pour apaiser la faim du monstre. Alexandre oi>
« donna aux insulaires de prendre deux taureaux, de les écor- Feuillet 53 recto.
à cher et de remplir leurs peaux d'un mélange d'huile, de soufre,
« de chaux et d'arsenic, et de les.expoaer à- l'endroit indiqué. Le
« dragon sortit de sa retraite et dévora cette nouvelle proie ; quel-
« ques instants après, se sentant empoisonné par cette composi-
« tion, où l'on avait, d'ailleurs, eu soin de mettre aussi des cro-
it chats en fer,, il faisait tous les efforts imaginables pour la vomir,
« mais les crochets s^étant embarrassés dans son gosier, il se cen-
« versa la gueula béante. Alors, conformément pux dispositions
« faites. par Alexandre, on fit rougir une barre de fer et., layant
m placée sur une pkque de même métal, on la lança dans lit gueule
« du monstre : la - composition a'enflamma dans ses. entrailles» et il
N expira. C'est ainsi que Dieu fit cesser le fléau qui affligeait les
« habitants de cette île; ils en remercièrent Alexandre, lui témoi-
« gnèrent une grande affection, et lui offrirent de$ présents cq^^s-
200 TROISIÈME CLIMAT.
F«iiUlet 59 recto. « tant en diverses ciu'iosités de leur île ; ils lui donnèrent, entre
« autres choses, un petit animai qid ressemblait à un lièvre,
« mais dont le poil était d'un jaune brillant comme de ror;«cet
« animal, appelé aradj gl/», porte une corne noire et fait (îiir
« par sa seule présence les lions, les serpents; les bêtes sauvages
« et les oiseaux* »
Dans la même mer se trouve Tile de Galban (jL^Jii, dont les
habitants sont de forme humaine , mais portent des têtes d'ani-
maux : ils plongent dans la mer, retirent de ses abîmes les ani-
maux dont ils ont pu se saisir et s'en nourrissent ensuite. Une
autre île de la même mer s'appelle l'île des deux frères magiciens
(^^^UJI (^jÂ.à^) ho^^ Cherham pU^ et Cheram p};^. « On
« raconte que ces deux frères exerçaient la piraterie sur tous les
« vaisseaux qui venaient à passer auprès de l'île ; ils réduisaient
« en captivité les navigateurs et s'emparaient de leurs biens ; mais
« Dieu , pour les punir, les métamorphosa en deux rochers que
« Ton voit s'élever sur les bords de la mer. Après cet événement,
« l'île redevint peuplée comme auparavant. > Elle est située en
face du port d'Asafi J m\ , et à une distance telle que , lorsque
l'atmosphère qui environne la mer est sans brouillard, on peut,
dit-on, apercevoir du continent la fumée qui s'élève de l'île.
« €ette particularité a été racontée par Ahmed ben Omar sur-
« nommé Raccam el<-Avez , qui , chargé par le prince des fidèles
« Ali ben-*Iousuf ben*Taschfin ^ du commandement de sa flotte ,
« voulait y aborder ; mais la mort le surprit avant qu'il eût pu
« accomplir ce projet. On a recueilli des détails curieux, relati-
« vement à cette île , de la bouche des Maghrourin , voyageiirs de
« la ville d'Achbouna (Lisbonne) en Espagne, lorsque le port
« d'Asafi reçut ce nom à cause d'eux. Le récit ( de cette aven-
' Voyez, au sujet .de ce prince, le quatrième de là dynastie des Moravide», Ç!b-
siri hihliot. ar.-hispana, t. II, pag. a 16 et suiv., et le l^cchio delVimpero (fi Marocco,
récemment publié par M. Graberg de Hemso, pag. nb*].
PREMIÈRE SECTION.
201
ft ture ) est assez long , et nous aurons l'occasion d^y revenir
« quand il sera question de Lisbonne^ »
Dans cette mer il existe également une île d'une vaste éten^-
due et couverte d'épaisses ténèbres^ On l'appelle l'île des mou«-
tons fiULi\ ijjjsr , parce qu'il y en a beaucoup en effet ; mais la
chair de ces animaux est amère, À tel point qu'il n'est pas pos^
sible d'en manger, s'il faut ajouter- foi au récit des Maghrourin.
Près de l'île que nous venons de nommer, se trouve celle de
Raca bit;, qui est l'île des oiseaux jyfiûiS ^>^. On dit qu'il s'y
trouve une espèce d'oiseaux semblables à des aigles, rouges et
armés de griffes ; ils se nourrissent de coquillages et de pois-
sons, et ne s'éloignent jamais de ces parages. On dit aussi que
l'île de Raca produit une espèce de fruits semblables aux figues
de la grosse espèce, et dont on se sert comme d'un antidote
contre les poisons. « L'auteur du livre des Merveilles rapporte
« qu'un roi de France, informé de ce fait, envoya sur les lieux un
« navire pour obtenir le firuit et les oiseaux en question ; mais le
« vaisseau se perdit, et depuis on n'en entendit plus parler. »
A la présente section appartient encore l'île de Chaslend
JuJUoUJI \ dont la longueur est de 1 5 journées , sur i o de lar-
geur. Il y avait autrefois trois villes grandes ' et bien peuplées ;
des navires y abordaient et s'arrêtaient pour y acheter de l'ambre
et des pierres de diverses couleurs; mais, par suite des révolutions
et des guerres qui. eurent lieu dans ce pays, la plupart de ses ha-
bitants périrent. « Beaucoup d'entre eux franchirent la mer pour
« se transporter sur le continent de l'Europe ^^j , où leur race
« subsiste encore très-nombreuse^ à l'époque où nous écrivons;
« nous en reparlerons quand il sera question de l'île d'Aralandà
L'île de Laça MSil produit beaucoup de bois d'aloês; on pré-
* Le iDB. A. porte ^Jl^L^ ; la venion latine, Sahelia.
* La venion latine porte : très parvm Mrbes,
26
Feuillet 62 recio.
Feuillet 5 a verso.
202 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 5? recto, tend quil est sans odeur sur les lieux, mais quil acquiert du
parfum aussitôt qu il est exporté et qu'il a traversé la mer. Ce
bois est noir et très-lourd. « Les marchands se rendent k cette
« île pour se procurer du bois d'aloës, ils en exportent au loin.
« Les rois de la partie la plus occidentale de TAfrique l'ache^
« taient jadis dans ce pays. On raconte aussi que File de Laça
« était autrefois habitée , mais qu elle a cessé de Têtre , parce que
« les serpents s y sont excessivement multipliés. » D'après ce que
nous apprend Ptolémée de Peluse , la mer Ténébreuse renferme
vingt-sept mille iles peuplées et non peuplées. Nous ne croyons
devoir parler ici que de quelques-unes d'entre celles qui sont
situées dans le voisinage dé la terre ferme et qui jouissent d'un
certain degré de culture et de civilisation;
La présente section comprend le désert de Noul ^ Lamta J^
*m, Tazekaghet ouiS^b et Agharnou ^j^^l ; les villes du pays de
Sous el-Acsa ^^il\^ ir>-^i savoir : Taroudant is^^bj^lsr, Tiouiouîn
(^^y et Tamamet oi^Ub. Elle comprend aussi le pays des Ber-
bers^ji^, Sedjelmasa sUJ^^, Dar'a iH^ji^ Daî ^^b, Tadela Jibb,
Gala't Mehdi ben Tewala M^j ^ is^^ '^«^i ^^ u^^t Meknasa
slJuXa , , Sala iLm et autres ports de la grande mer ; les villes de
T^lemsan ^^U^^, Tatan ^^, Gara ly, Safirava i^x^^ Maghaîla
i(K^ , Acarsif Uu^J^ , Karnata iCbLjS; Wadjera iy^^ , Melila ii^JU ,
Wahran ^l^^ ( Oran ), Tahart isi^b, Achir^jLât; dans le pays de
Gharb el-Awsat ( Afrique centrale ) : Tenès (jnJs , Berechk A^jj ,
les îles des Béni Mazghana iliUv^ (s^j^^yr (Alger), Tadlas (jJ^^ \
Bedjaïa iUU?? ( Bougie ), Djidjel J^-^ft^', Meliana iUUU, Alca'la
iLxXiUl, Almasila »hm-JL', Ghadir ^.XjiJI, Mocra «jJill, Nacaous
jj-^Uî, Tbbna iuut), Gosantina JUAki-iJtJI ( Gonstantine ), Tandjes
* n s'agit ici, sans aucun doute, du pays de Noun, mais nous croyons devoir
suivre Torlhographe que donnent nos deux mss.
* Les deux mss. , la version latine et YEdrisii Africa de Hartmann portent par-
tout Andalos.
PREMIÈRE section: 203
(jii^^^xJt, Bagkaîa mM^, Ti£ais o«.Ua3, Dour-Medîn (^«x^j^:», Be*
lezma iUyli, Dar Meloul J^JU^b et Mila jkV^,
« La plupart des villes que nous venons d'énumérer sont
peuplées d'hommes d'origine berbère. Ces peuples habitaient
anciennement la Palestine (^jsjùmJI» , à Tépoque où régnait Dja-
lout ( Goliath ) fils de Duris, fils de Djana, autrement appelé
Abou Zenana le Mogfarebin, fils de Le\Va, fils de Ber, fils de
Caîs, fils d'Elias, fils <le Mesr. David ( sur qui soit la paix' )
ayant tué Djalout le berber^ les Berbers passèrent dans le
Maghreb , parvinrent jusqu'aux extrémités les plus reculées de
l'Afirique et s'y répandirent. Les tribus de Mazana iUt)^, de
Maghaila «KajU et de Darisa iU^^^ s'établirent dans les mon-
tagnes; celle de Lewata ^t^J, dans la terre de Barca à*^^ une
portit>n de la tribu de Haw^ara i)!^^, dans les montagnes de
Nafousa iuM^jb, et les autres, dans les contrées les plus recu-
lées vers l'occident. D'autres tribus se joignirent à celles que
nous venons de nommer et peuplèrent le pays. Voici les noms
des principales tribus berbères : Zenata iî^rb), Darisa
Maghaila 3^ ■ ^>^ , Macdar jOJu, Benou Âbdi-rabbihi
«j^« Wamedjoum py^^^ Harra ij^-J/^ \ Harawa s^iy^, Matmata
Mk^J^, Lamta & b l, Sanhadja *.,iflt, Jup; Hawara i^ly^, Ketama
iUwtU5^ Lewata iLsl^, Mazana jU^I>^, Cadrât olj<x^, Bedlasen
(^^y^M^, Madiouna iU^4>wt, Zioudja i^>!> Merasa iL^tj^, Ca-
lema Mi^, Ourba iy^^t, Hatita *k4si» , Walita iM^, Benou Men-
bous {j^^ y^ ) Benou Semdjoun {jyfi^ y^ , Benou Warcalan
u^^j^^y^^ Benou Basdaran (^tj^x mjy^, Benou Zidedji ^
9«>st>i Wazdaza i^\>j^j Warhoun ^y^3. » Quant aux pays de
Noul l'ultérieure (^-j^in Jy et de Tazekaghet ouiS^b , ils appar-
tiennent aux Lamtouna de la plaine Î^^rJI ibyl, alliés des San-
hadja. Sanhadj et Lamt étaient deux fibres dont le père se nom-
mait Lamt fils d'Aza', descendant de Himîar^^^v^, et la mère,
^ Ces trois dermen noms ne se trouvent pas dans le ms. A.
a6.
Feniilet 52 veno.
Feuillet 53 recto.
204 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 53 recto. Tazkaï el-Asdja, issue de la famille de Zenata. Sanhadj et Lamt
avaient un frère utérin dont le père se nommait al-Massour, fils
de Mathni, fils de Kela', fils d*E!men, fils de Sa'id, fils de Hi-
mïar; il se nommait Hawar, à cause d'une expression tirée de la
langue arabe dont il fit usage dans une occasion. Gomme les
tribus arabes campent souvent à la proximité des tribus berbères,
un long voisinage a fait adopter à ces dernières Tusage de la
langue arabe, de sorte que les deux peuples n'en forment plus
qu'un.
Il arriva qu'un jour un émir arabe nommé al-Massour, qui
habitait avec sa tribu dans le Hedjaz, ayant perdu un chameau,
sortit pour aller le chercher; il passa le Nil auprès du Caire
[juiaa)^ alla dans le Maghreb, et, s'étant aventuré jusque dans
les montagnes de Tripoli (jw^ h]j^ , il demanda à l'esclave qui
l'accompagnait, dans quel pays ils se trouvaient, à quoi l'autre
répondit qu'ils étaient dans l'Afrikia. En ce cas, nous sommes
fous, répondit le maître, en employant le mot de tehawama
li;ji^, qui est synonyme de hamaca ^^. Voilà d'où dérive ce nom
d'Hawar. Al-Massour poursuivit cependant sa route , alla dans la
tribu de Zenata et conclut avec elle une alliance; il vit Tazkaï,
mère de Sanhadj et de Lamt dont il vient d'être fait mention.
Al-Massour devint éperduement amoureux de cette dame, qui
était aussi belle que sage, la demanda en mariage et l'obtint.
A l'époque dont il est question, Tazka! était veuve et avait au-
près d'elle ses deux fils Sanhadj et Lamt. Elle mit au monde
un enfant mâle qui fut nommé al-Mathni (sJX^; quelque temps
après, al-Massour mourut, son fils Mathni et les deux frères
Sanhadj et Lamt restèrent chez leur mère et chez leurs oncles
de la famille de Zenata. Lamt et Sanhadj eurent chacun beau-
coup d'enfants, et leur famille parvint à soumettre de nom-
breuses peuplades; ce fut alors que les tribus berbères. s'étant
réunies pour s'opposer à ces étrangers, les vainquirent et les
PREMIÈRE SECTION. 205
refoulèrent jusque dans les déserts voisins de la mer ténébreuse.
Les peuplades de cette tribu se fixèrent dans ces contrées, où
elles, n'ont cessé de mener une vie nomade jusqu'à nos jours.
Elles possèdent beaucoup de chameaux grands et prompts à la
course, et changent souvent de "campement. Les deux sexes
font usage de vêtements tissus de laine; les hommes portent
des turbans dits el-kerasi (^>|^; ils se nourrissent de lait
de chameau et de la chair de ces animaux séchée au soleil.
Les marchands étrangers leur apportent du blé et surtout du
raisin sec dont ils extraient une boisson très«douce. Leur pays
produit beaucoup de miel; les mets qu'ils préparent sont d'un
goût exquis ; on fait cas surtout de celui qu'ils nomment el*
berîêt asoulwa I^Lwl&^t, et qu'ils préparent de la manière
suivante : ils prennent du blé, le font griller à un degré con-
venable, le broient ensuite grossièrement, y mettent du miel
en guise de graisse, le pétrissent et le font cuire; lorsque
cette pâte est ainsi préparée , ils en remplissent leurs besaces.
C'est un mets délicat et tellement nourrissant, qu'une personne
qui n'en aurait mangé le matin qu'une poignée, en y joignant
un peu de lait pour boisson, pourrait marcher jusqu'au soir
sans éprouver la moindre faim. >
Il n'existe dans le pays d'autre ville que celle de Noui Lamta,
car celle d'Azca éjî^ appartient au Lamta. Noul l'occidentale est
k. la distance de 3 journées de la mer. On compte, de Noul à
Sedjelmasa, i3 journées.
Noul est une ville bien peuplée, située sur une rivière qui
vient du côté de l'orient, et dont les rivages sont habités par les
tribus de Lamtouna et de Lamta. On y fabrique des boucliers
connus sous le nom de boucliers de Lamta , qui sont les plus
parfaits qu'on puisse imaginer, t Ces boucliers étant d'une très*
« bonne défense et très-légers à porter, les peuples du Maghreb
< s'en servent dans les combats. On fabrique aussi dans la même
Femllet b3i recto.
Feuillet 53 verso.
MOUL ou NOU.M.
Feuillet 53 recto.
SKMELMAHA.
206 TROISIÈME CLIMAT.
« ville des seiies, des mors de cheval et des bâts de chameau.
R Les habitants de Noul Lamtà possèdent beaucoup de vaches et
« de moutons, et ont^ par conséquent, du lait, du beurre et
« dé ia graisse en abondance. La ville de Noul sert de re&ige
« aux peuples de cette contrée et leur offre ûes ressources dans
c. les circonstances extraordinaires. On y fabritpie des vêtements
« appelés sefsariè ktjLjuM et des bamous dont une paire se paye
ft environ cinquante dinars. » Parmi les tribus de Lamta» on
compte celles de Masoufa k h^mj^ , de Wedban ^jLiy et de Te-
malta joJU ; les Benou Mansour j^ji^ju jj^ , les Maîa jC,^^ les Dje-
dala lilloc^, les Lamtouna iOyd, les Benou Ibrahim ftiJ^\^\y^.
Les Benou Taschfin et les Benou Mohammed <v,#ii^^ dépen-
dent de la tribu de Sanhadj. La ville d'Azkai S}^^ du pays de
Lamta, est un des premiers ports du désert; de là à Sedjel-
masa, on compte i3 journées, et à Noul, 7 ^
Azkâî , quoique petite , est bien peuplée ; ses habitants portent
une sorte de tunique en laine qu^ils nomment al-cadawer jjt<xJi]l.
Les voyageurs qui ont visité cette ville prétendent que les filles,
iorsqu elles ont atteint Tâge de quarante ans, se prostituent au
premier venu. La ville s'appelle Azoucai 4)1 en langue berbère,
et Cocadam |*«>^>i en génois ^. Celui qui veut se rendre k Sala
Jl«#^ à Tekrour j3ji^ et à Ghana iuU du pays destioirs, doit néces-
èairement passer par icL Quant à Sedjelmasa, c'est une capitale
ornée de nombreux édifices et firéquentée par des voyageurs de
tous les pays; elle est entourée de jardins^ de vergers, de champs^
et ses environs sont très-agréables; elle n'a point de citadelle ^
mais elle contient un grand nombre de palais, de maisons et
d'édifices de toute espèce contigus les uns aux autres. EUe est si*
tuée sur les bords, d'un fleuve venant du côté orientai du désert ;
la crue de ce fleuve, pendant l'été, ressemble à celle du Nil, et
ses eaux sont eknployées pour ragriculturè de la même manière
' Le mi. A. porte 9. — * Xi^KxÀiâ • "
PRRIiflÉRE SECTION. 207
que le sont celles du Nil chez les Egyptiens. Les récoltes sont Feudiet sà recto,
abondantes et certaines ; il arme souvei:^ qu'après quelques an<^
nées d'inondation, la terre produit spontanément du blé Tannée
suivante. Ordinairement cependant ^ après l'inondation annuelle,
les habitants ensemencent les champs et, la récolte faite, ils les
laissent en jachère. « Ebn Haucal raconte qu'il suffit de semer
une fois pour que l'on puisse moissonner ensuite pendant six
années consécutives , mais il ajoute que le froment ainsi produit
finit par dégénérer en une espèce de grain qui tient le mi*
lieu entre le froment et Toige, et qui s'appelle ïerden tizdad
^^yja {j^jJt' On peut se procurer à Sedjelmasa toute sorte de
fruits en abondance , et notamment une espèctB de dattes vertes
nommée el-bounî ^yi] , dont les noyaux sont très^petits et qui
surpasse en douceur tous le» fruits. Les habitants de cette ville
cultivent aussi le colon , le cumin , le panais et le henna ; ils
exportent ces divers articles dans le Maghreb et ailleurs. Les
constructions de Sedjelmasa sont fort belles, mais, durant les
derniers troubles, une grande partie a été ruinée. Les habi-
tants mangent du chien et du lézard ^35^., ■■*>, on berbère
aczim M>2t« Les femmes supposent que c'est à cette nourriture
qu'elles doivent l'embonpoint qui les caractérise. D'ailleurs,
prescpie tout le monde, dans ce pays, est atteint d'ophthal-
mies et beaucoup de personnes même perdent la vue. »
La distance qui sépare Sedjelmasa d'Aghmat-Warika aJ^j^ c;»l»t
est d'environ 8 joiunées, et de Sedjelmasa à Dar'a iU^S, on en
compte 3 fortes. Cette dernière n'est entourée ni de murs, ni
de fossés ; c'est seulement une réunion de bourgs rapprochés les
uns des autres et de champs cultivés. Elle est habitée par des
tribus berbères de race mélangée , et est située sur la rivière de
Sedjelmasa. « On y cultive le henna, le cumin, le panais et l'in*
t digo. Le henna y réussit surtout et parvient à la hauteur d'un
« atbre , de sorte que , pour en recueillir la graine , on est obligé
DARA.
208 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 54 reeto. « de se servir d'échelies; cette graine est ensuite exportée dans
« tous les pays. Ce climat ( le troisième ) est le seul où l'on re*
« cueille la graine du henna. Quant à Tindigo, celui que l'on
« cultive à Dar'a n'est pas très^bon, mais on en fait usage dans
« le Maghreb parce qu'il y est à bas prix : il arrive souvent qu'on
« le mêle avec de l'indigo étranger de cpialité supérieure et qu'on
« le vend ainsi Inélangé. » On compte à journées de Dar'a à Sous
S0D5 BL-AcaA. cl-Acsa, dout la ville principale est Taroudant. Le pays de Sous
contient un grand nombre de boui^ dont les maisons sont rap-
prochées les unes des autres. « Il produit d'excellents firuits de
« toute espèce, savoir : des noix, des figues, du raisin, des abri-
« cots, des grenades ; des oranges très-estimées , des pèches, des
n pommes ( doubles comme les mamelles d'une femme ) et la
Feuillet bà veno. « canne à sucre d'une qualité tellement supérieure, qu'on n'en
« voit nulle part ailleurs qui puisse lui être comparée , soit sous
« le rapport de la hauteur et de l'épaisseur de la tige, soit sous
« celui de la douceur et de f abondance du suc. On fabricpie dans
« le pays de Sous, du sucre qui est connu dans tout l'univers; il
« égale en qualité les sucres appelés suleîmani et teberûd, et il
« surpasse toutes les autres espèces en saveur et en pureté. Oh fa-
« brique dans le même pays des étoffes fines et des vêtements d'une
« valeur et d'une beauté incomparables. Les habitants sont de
« couleur brune ; on remarque paimi eux beaucoup de femmes
« d'une beauté parfaite qui sont^ en général , très^habiles dans les
« ouvrages manuels. Du reste. Sous produit du blé, de l'orge,
« du riz et diverses autres denrées qui se vendent à très-bon
« marché. Le seul reproche qu'on puisse faire à ce pays, c'est le
« défaut d'urbanité , la grossièreté et l'insolence de ses habitants ,
« car toute idée de subordination leur est étrangère. Ils appar-
« tiennent à des races mélangées de Berbers Masmoudis; leur ha-
« billement consiste en un manteau de laine dans lequel ils s'en-
« veloppent entièrement; ils laissent croître leurs cheveux, dont
PREMIÈRE SECTION. 209
Us ont an tfèshgrand soin; ils les tei^ent chaque semaine avec FeniUet 5& veno.
du henna et les lavent avec du blanc d'œuf et de la terre d'Es-
pagne ; ils s'entourent le milieu du corps d'un caleçon de laine
qu'ils appellent esfakis (j^^IJUt. Les hommes sortent constam-
ment armés d'un javelot muni, à son extrémité, d'une pointe
en fer; ils mangent beaucoup de sauterelles frites. Sous le rap-
port des opinions religieuses, les habitants du pays de Sous se
divisent en deiix classes : ceux de Taroudant sont Maleki avec
quelques modifications; ceux de Tioufouîn (^,yi^ professent
les dogmes de Mousa ben-Djafar ^ au surplus , ces peuples vivent
dans un état continuel de troubles, de combats, de vengeances
et -de représailles; ils sont très-gourmands, et l'on remarque
chez eux beaucoup de personnes grasses. Us font usage d'une
boisson appelée anzis >!>j>T, agréable au goût et plus enivrante
encore que le vin , parce qu'elle est plus forte et que les subs-
tances dont elle se compose sont plus réduites et plus con-
centrées; pour la préparer, ils prennent du moût de raisin
doux et le font bouillir jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un tiers
dans le vase ; ils le retirent ensuite et le boivent. Il n'y a qu'un
habitant de Sous qui puisse faire impunément usage de cette
boisson. Us considèrent comme permis tout ce qui ne cause
pas une complète ivresse.
« Entre les deux villes de Taroudant et de Tioulouïn, on
compte une journée de voyage à travers des jardins, des vignes,
des vei^ers plantés d'arbres à fruits de toute espèce. Du pays de
Sous à Âghmat, on compte 6 journées; on passe par les cam-
pements des tribus berbères Masmoudies dites : Antali-Netat
i:9U> JM\ , Benou-Wasnou yUt^ yu , Ankatoutaoun (^^Uo^kC»! ,
Anstit kftkMût , Ar'an ^^1 , Aknafis ^jm^aà^S] et Antourkit 4;;^yut.
De ce pays dépend Nefis el-Djebel JljlJI i^t^j petite ville en-
« touréé d'habitations et de campements de tribus connues sous
« le nom de Nefis, qui récoltent du blé , des fruits, et qui ont de
2^
210 TROISIÈME CLIMAT.
Feainet 55 recto. « tout eo abondance. Il y a une mosquée et un baxar bien fouroi ,
« particulièrement en raisins secs d'une saveur exquise et très*
« estimés dans tout TOccident. »
Pour se rendre de Taroudant es -Sous & Aghmat-Warika,
on passe au pied de la montagne dite Djebel Daran el-A'dhem
^yJiÀg.il\ ^\j\> Jh^« remarquable par sa hauteur, par la fertilité
du terrain et par le grand nombre d'habitations dont elle est
couverte; elle s'étend vei*s l'orient, depuis Sous, sur les bords
de l'océan, jusqu'à la chaîne des montagnes Nefousa & ^^i» ,
dont elle prend le nom; elle se confond ensuite avec la chaîne
des montagnes de Tripoli, où le terrain devient tout à fait
• plat. « Plusieurs personnes assurent cependant que ces mon-
te tagnes s'étendent jusqu'à la Méditerranée et qu'elles se ter-
« minent vers le lieu nommé Awthan ^b^\. Quoi qu'il en soit,
« elles produisent toute sorte de fruits et sont couvertes de
« toute espèce d'arbres rares. Des sources d'eau y jaillissent de
« toutes parts et leurs flancs sont embellis par des plantes ton-*
K jours vertes. » Sur les points culminants, on trouve plus de
soixante -dix citadelles, parmi lesquelles il en est une placée
d'une manière tellement avantageuse et construite si solidement,
qu'elle est, pour ainsi dire, inexpugnable. Située, en effet, sur
le sommet de la montagne, quatre hommes suffisent pour en
défendre l'entrée, chose facile à concevoir, car le seul sentier
qui y conduit est étroit, escarpé et semblable à une échelle;
une bête de somme ne saurait y monter qu'avec beaucoup de
peine. Cette citadelle se nomme Tanimallat cxJiLcb ^ « C'était le
« quartier général du Masmoudi Mohammed ben*-T6umert, à
« l'époque où il parut dans le Maghreb ; il la fortifia et la choisit
« pour en Ëiire le dépôt de ses tréso;^ et même le lieu de sa se-
« pulture. Lorsqu'il mourut à Djebel el-Kewakeb «,^^.51^1
' La version latine, pag. 76, porte Tanimal ; le ms. A. ,Tanlalat.
PREMIÈRE SECTION. 211
les Masmoudis y transportèrent son corps et Vy enterrèrent. Feuillet 55 recto.
De nos jours, son tombeau est considéré par les Masmoudis
comme un lieu saint, et il est pour eux l'objet d'un pèleri-
nage. Ce tombeau est construit en forme de dôme, mais sans
dorures ni ornements, conformément aux lois qui régissent
ces peuples. Sur la montagne dont il est question, croissent
des figuiers dont le fruit est d'une douceur extraordinaire, et
des vignes dont le raisin est de forme oblongue, d'un goât
sudré et presque toujours sans pépins; on en sert sur les tables
des rois du Maghreb et on en compose .des sorbets ; l'usage
de ce raisin est aussi salutaire qu'agréable. Il s'y trouve éga-
lement des noix et des amandes. Quant aux coings et aux gre-
nades, l'abondance en est telle que, pour un kirat Uj^^ S
on peut s'en procurer ime chaire d'homme. Les prunes» les
poires» les abricots, les oranges et la canne à sucre sont telle-
ment abondants, que les habitants n'en fout entre eux aucun
commerce; ils possèdent en outre l'olivier, le caroubier et
diverses autres espèces d'arbres , parmi lesquelles on remarque
celle qui s'appelle Ârcan ^j^J^; la tige, les branches et les
feuilles de cet arbre ressemblent à celles du prunier; le fruit,
par sa forme oblongue, ressemble à l'olive ; lors de son premier
développement, la peau en est mince et verte, mais elle de-
vient jaune quand le firuit est mûr; il est d'un goût âpre et
acide et n'est point mangeable ; on le recueille cependant vers
la fin de septembre et on le donne aux chèvres, qui broutent
l'enveloppe extérieure et laissent le noyau intact; après l'avoir
lavé et cassé, on le presse et on en extrait une substance grasse
' La taleur du kirat n*est pas connue avec précision ; elle varie depuis le vingtième
jusqu'au vingt-qQatxièaie du dinar. Voyez la Chrestcmathie arabe de M. de Sary ,
t. I, pag. 55 , deuxième édition.
' Elœodendron Argan. Voyez, au sujet de cet arbi^, le Specchio dell'impero di Ma-
rooco, pag. ii5.
=»7-
Feuiliet 55 recto.
Feuillet 55 verso.
AGHMAT-WARIKA.
212 TROISIÈME CLIMAT.
« d'un très-beau noir, mais désagréable au goût. Cette huile est
« très-connue dans TAfrique occidentale, où elle sert pour Téclai-
« rage. Les marchands qui vendent de Tisfendj ^LJUl ( sorte
« de pâtisserie ) dans les carrefours remploient pour la friture ;
« lorsqu'elle tombe dans le feu, elle exhale une odeur fétide ^
« mais, cuite avec Tisfoundj, e;lle n'est pas désagréable. Les
« femmes Masmoudies s'en servent pour faire croître, tresser et
« teindre leurs cheveux; par ce moyen, ils deviennent lustrés
a et d'un très-beau noir. »
La ville d'Aghmat-Warika iU^^I^ ssAà\ est bâtie , du côté du
nord, au pied de la montagne, sur un sol excellent, couvert de
végétation, et sillonné par des eaux qui coulent dans toutes les
directions. Autour de la ville, sont des jardins entourés de murs,
et des vei^ers remplis d'arbres toufius. Le site de cette ville est
admirable, et son territoire ofire un coup^l'œil ravissant; les
eaux y sont excellentes et le climat très-sain. Une rivière peu
considérable, qui traverse la ville, y apporte ses eaux du côté
du midi et en sort au nord. Il existe des moulins à farine sur
cette rivière dont on introduit les eaux dans la ville, le jeudi,
le vendredi, le samedi et le dimanche; les autres jours de la se-
maine , on les détourne pour l'arrosement des jardins.
« La ville d'Aghmat est située, ainsi que nous venons de le
« dire , au pied de la montagne de Daran« La fonte des neiges a
« lieu vers la fin de l'hiver, époque à laquelle les eaux se préci-
« pîtent dans les vallons. Il arrive souvent qu'il gèle dans l'inté-
a rieur de la ville; les enfants s'amusent alors à glisser sur la
« glace ; elle est tellement épaisse qu'elle ne se rompt pas ; c'est
« un fait dont nous avons été plusieurs fois témoin. » Les habi-
tants d'Aghmat sont des Hawara i[;|^, naturalisés berbers par
suite de leur voisinage et de leurs rapports avec les indigènes,
a Ils sont riches et commerçants ; ils envoient dans le pays des
« noirs un grand nombre de chameaux chargés de cuivre rouge et
PREMIÈRE SECTION. 215
« colorié S de vêtements et tissus de laine, de chapelets en verre,
« en nacre et en pierres , de différentes drogues et parfums , et
• d^ustensiles en fer. Celui qui confie de telles commissions à ses
« serviteurs ou à ses esclaves possède, dans la caravane, cent,
« quatre-vingts ou soixantedix chameaux chargés. Durant la domi-
« nation des Mo^etsem j^ Lxll (des Moravides), il n était pas de
« gens plus riches que les habitants d'Aghmat. Us avaient coutume
c de placer j aux portes de leurs maisons , des signaux destinés à
e indiquer Timportance de leurs richesses. Ainsi, par exemple,
« si quelqu'un d'entre eux possédait 4yOOO dinars pour son usage
« personnel et pouvait disposer de 4f0OO autres pour les besoins
« de son commerce, il plantait à droite et à gauche de la porte
« de sa maison deux lances longues et flexibles, qui s'élevaient
t jusqu'au toit. ( Leurs maisons étaient, pour la plupart, con-
« struites en briques et en terre. ) Lorsqu'un chaland venait à
< passer devant la maison et qu'il voyait ces lances ainsi plan-
« tées, il les comptait, et, par leur nombre, il savait quelle était
< la somme d'ai^ent que possédait le propriétaire. A l'époque
« actuelle , la conquête du pays par les Masmoudis a fait éprouver
« aux habitants d'Aghmat des pertes considérables ; cependant ,
« ils sont riches et conservent un crédit qui n'a point changé. On
« est fort incommodé , dans* cette ville y par les scorpions , et la pi-
« qûre de cet insecte est souvent mortelle. Les vivres, les fruits
c y sont à très-bas prix ; on y élève beaucoup de troupeaux. »
Au qord d'Aghmat , à la distance de 1 2 milles, est Maroc (jâ5|^
fondée en ^70, par lousuf ben-Taschfin, sur un emplacement
qu'il avait acheté fort cher des habitants d'Aghmat, et qu'il choisit
pour être le lieu de sa résidence. Cette ville est située dans un
bas-fond, où l'on ne voit qu'un petit monticule appelé Idjliz
yi^^, dont le prince des fidèles, Ali ben-Iousuf ben-Taschfin,
fit extraire des pierres pour bâtir son palais dit Dar el-Hadjar.
* Le texte porte ^^^^X^*
Feuillet 55 verso.
UARAKCU
ou
MAROC.
214 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 56 recto. CoHime le terrain sur lequel est construite la ville ne renferme
pas d'autres pierres, les maisons sont bâties en terre et en bri-
ques. L'eau dont les habitants ont besoin pour arroser leurs
jardins est amenée au moyen dun procédé ingénieux dont Tin-
vention est due à Obeïd-^Uah ben-Iounès « et qui fut employé
« avec succès, attendu qu*il n'était pas nécessaire ^ pour trouver
ff l'eau, de creuser le sol à une grande profondeur. Lorsqu'il
« vint i Maroc ( vers l'époque de la fondation de cette ville ) , il
ff n'y existait qu'un seul jardin appartenant à Âbou'l-Fadbl , dîent
« du prince des fidèles, dont il vient d'être fait mention. Obeïd-
« allah dirigea ses recherches vers la partie supérieure du ter-
« rain attenant- à ce jardin; il y creusa un puits carré de larges
« dimensions, d'où il fit partir une tranchée dingée immédia-
« tement vers la surface du sol; il continua son creusement par
« degrés, du haut en bas, en ménageant la pente ^ de telle sorte,
« que, parvenue au jardin, l'eau ôoulftt sur une surface plane
« et se répandit sur le sol , ce qui n'a pas discontinué (lepuis. Au
. premier abord, on n'observe pas une difiérence de hauteur
« suffisante pour motiver l'émanation de l'eau du fonds à la su-
perficie; mais, en y apportant plus d'attention, on voit que
ce phénomène tient au juste nivellement du terrain.
« Le prince des fidèles approuva beaucoup cette invention, et
il combla son auteur de présents et de marques de considéra-
tion. Les habitants de la ville , voyant le procédé réussir, s'em-
pressèrent de creuser la terre et d'amener les eaux dans.les jar-
dins; dès lors, les habitations commencèrent à se multiplier, et
la ville de Maroc prit un aspect brillant. A l'époque où nous
écrivons, cette ville, l'uûe des plus grandes de l'Afrique occi-
dentale, est la capitale du Lamtouna; on y compte un grand
nombre de palais appartenant à divers personnages plus ou
moins considérables; les rues sont laides, les places publiques
vastes, les édifices hauts et solides, et les marchés bien fournis.
Feuillet 56 reclu.
PREMIÈRE SECTION. 215
« Il y existait une gi^ande mosqjiée construite par le prince lousuf
« ben-Taschfin; mais, lorsque les Masmoudis se rendirent inaîtres
* de la ville, ils firent fermer la porte de cette mosquée , afin
H qu il ne fût pas possible ( aijuL fidèles ) d'y remplir les devoirs
« qu impose la religion; ils en firent construire une autre pour
« leur propre culte. Ces changements furent accompagnés de
« scènes de pillage, de meurtre et de trafic de choses illicites,
« car, d'après la doctrine qu'ils professent, tout Iqut est permis.
« Les habitants de Maroc bpivent de Teau d^s puits, lesquels
« sont peu profonds. Ali ben-Iousuf ben-Taschfin avait entrepris
« de faire amener à Maroc les eaux d'une sourcjs distante de quel-
« ques milles de la ville, mais il ne termina pas cet ouvrage. Ce
< furent les Masmoudis qui, après la conquête du pays, achevèrent
« les travaux commencés, amenèrent les eaux dans la.ville et établi-
« rent des réservoirs du côté occidental de Dar el-Hadjar, enceinte
« isolée de la ville, où se trouve le palais du prince. »
Maroc a plus d'un mille de long sur à peu près autant de large. Feuillet 56 verso.
A trois milles de distance, coule une petite rivière appelée Tansift
ooUiib , qui ne tarit jamais. « Durant l'hiver, c'est im torrent. Ali
« ben-Iousuf avait fait élever, sur cette rivière, un pont d'une
« construction ingénieuse et singulière; il avait fait venir, à cet
« effet, des architectes espagnols et d'autres personnes habiles;
« l'ouvrage fut construit et avec toute la solidité possible; mais,
« au bout de quelques années, les eaux emportèrent la ma-
« jeure partie des piles et entraînèrent les matériaux jusque
« dans la mer. » Cette rivière est alimentée par des sources qui
jaillissent de la montagne de Daran, du côté d'Aghmat-Allan.
Aghmat-Aîlan est une petite ville , au pied de la montagne de
Daran et à l'orient d'Aghmat-Warika dont nous venons de parier.
Ces deux villes sont éloignées de 6 milles l'une de l'autre.
« Aghmat-Aïlan ^^i v^Lill est belle, riche, populeuse et ha-
< bitée par des juifs. Ali ben-Iousuf leur avait défendu de s'éta-
aghmat-aIlan.
216 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 56 veno. « biir à Maroc et même d'y passer la nuit, sous peine des chÂ-'
« timents les plus sévères.
« Les habitants de Maroc mangent des sauterelles; autrefois
« on en vendait journellement trente charges, plus ou moins, et
« cette vente était assujettie À la taxe ou redevance dite kebala
« idUji , qui se percevait sur la plupart des professions et sur la
« vente des objets de première nécessité, tels que le millet, le
« savon, le cuivre, les fuseaux à filer, quel que fdt leur volume
« et selon leurs quantités. Lorsque les Masmoudis s'emparèrent
« du pays, ils supprimèrent entièrement ces sortes de taxes, en
<r exemptèrent (le commerce) et condamnèrent à mort quiconque
« les exigerait; c'est pourquoi, de nos jours, on n'entend plus
« parler de kebala ^ dans les poovinces soumises aux Masmoudis. »
Au midi de Maroc habitent des tribus berbères qui dépendent
des Masmoudis et qui sont connues sous les dénominations de
Nefis (jMU^, Benou-Iadferji^x^yw, Dokal Jl^d, Badjradja a^I^j^^,
Zouda i^yjf Haskoura ij^dt^ et Hazradja i^j^. Les Masmou*
dis-Warika ^ habitent à l'orient et à l'occident d'Aghmat.
De Maroc à Sala , en suivant le littoral de la mer, on compte
9 journées; on passe par Tounîn (^j:^-^^^» ville située à l'entrée
d'une plaine longue de a journées et habitée- par les tribus ber-
bères Cazoula, Lamta et Sadrat. De Tounîn on va à Tictïn cjîJaius *
et au bourg de Gha&ic ^j. .hmAà^ situé à l'autre extrémité de la
plaine, où croît en abondance l'espèce de plante épineuse dite
sidra ij^>^^\ , dont le fruit porte le nom de nabca f^j^\. On y
trouve des tortues de terre d'un volume plus considérable * que
^ Ce mot kebala ressemble beaucoup à Tespagnol alcabala d'où nous avons bit
gabelk, Cest à fobligeance et au savoir de notre confrère M. Etienne Qaatremère ,
que nous sommes redevable de Texplication du passage qui précède et de ce cu-
rieux rapprochement.
* La version latine porte ici : Domini varicœ.
* La version latine porte Jabactin ; le ms. A.
PREMIÈRE SECTION. 217
celui des tortues de mer, et dont les écailles sont employées
comme cuvettes et comme vases à pétrir la farine. De Ghafsic à
Omm*rebi' ç-aj; J^ bourg considérable, le pays est habité par
des berbers de diverses tribus, telles que les Rahouna JLi^j , une
partie de celles de Zenata et de Tamesna IjLMMfb. Il existe plusieurs
tribus comprises sous la dénomination de Tamesna; de cette
dernière, dépendent également plusieurs autres; telles sont les
Bei^hawata iUoI^^ , les Mitmata àIouUi^, les Benou-Teslat ^ à;
y > V mj^ les Benou-Ouîcamran ^Ij ,♦ h^\ y^ , les Zacara ij^j et une
partie des Zenata dont les Benou-Iadjfas j»J^, y^ ^ font partie.
Toutes ces peuplades sont adonnées à l'agriculture, élèvent du
bétail et des chameaux, et fournissent d'excellents cavaliers. L'ex-
trême limite du pays qu'elles occupent est le . port de Fedhala
ilLjiâ», sur l'océan; la distance entre ce port et le fleuve d'Omm-
rebi' est de 3 journées.
Le bourg d'Omm-rebi' est situé sur un fleuve navigable dont
le cours est rapide et bruyant à cause de la pente du terrain, et
dont le lit est plein de rochers. « Les habitants de ce bourg élè-
« vent beaucoup de troupeaux, cultivent avec succès le blé et
« toute espèce de céréales, ainsi que le coton et le cumin. Ce
« bourg est situé au midi de la rivière ; après l'avoir traversée ,
«c on entre dans un lieu couvert de tamarins et de broussailles
« où vivent des lions qui attaquent les passants; cependant, les
« gens du pays n'en ont aucune frayeur; ils les combattent avec
« beaucoup d'adresse et corps à corps ; ils les abordent presque
« nus, sans autres armes que des bâtons noueux de sidra et des
« couteaux. Ces animaux sortent quelquefois des forêts, pénè-
« trent jusque dans le. bourg et enlèvent des ânes ou des bes-
« tiaux. »
D'Omm-rebi' on se rend i Aïghisal wMnm^I , joli bourg pourvu
Feuillet 56 verso.
Feuillet 57 recto.
^ Pour les variantes, voyei la version latine, pag. 77.
28
FeaiUet 57 recto.
Feuillet 87 veno.
218 TROISIÈME CLIMAT.
de sources dont Téau jaillit du milieu des rochers et est em-
ployée à Tarrosage, une journée.
De là à Ancal JUbt , bourg également pourvu d'eau et coimu
sous le nom de Dar el-Morabet!n , dans un site agréable , en-
touré de champs cultivés et dont les habitants élèvent des cha-
meaux et du bétail, une journée.
« Auprès de là s'étend une longue plaine où les autruches se
« réunissent en troupes, paissent librement par centaines et se
« répandent sur les collines environnantes; on les chasse à cheval
« et on en prend une quantité considérable; quant aux œufs, le
« nombre de ceux qu on trouve dans cette plaine est vraiment
« incroyable. On en exporte au dehors, mais cest une nour-
« riture peu saine. La chair de Tautruche est froide et sèche;
« on emploie la graisse avec succès contre les maux d'estomac et
« autres. »
D' Ancal à MaLoul J^, une journée. Makoul est situé dans
un vallon, auprès de la plaine de Kharaz jI^à. ^jo^, longue de 1 2
milles et sans eau. « C'est un bourg bien fortifié ^ peuplé de Ber-
« bess, et qui offre beaucoup de ressources. »
De Makoul à Aksis jm^ia^» une bible journée à travers la plaine
de Khorax. « A l'extrémité de cette plaine, coule une rivière qui
« ne tarit jamais ; elle est entourée de forêts peuplées de lions ;
« on rencontre ces animaux nuit et jour ; il existe à Aksîs un lieu
« destiné à leur donner la chasse et où l'on en tue quelquefois
« trois ou quatre dans une semaine. Les lions craignent beaucoup
« la clarté du feu et ils n'osent jamais attaquer les personnes mu-
ff nies de flambeaux. »
D'Aksûs à la ville de Sala "X^, une journée. Sala, dite la neuve,
est située sur le bord de la mer. Anciennement cette ville ( qu'on
nommait Chaia 2lU ) était à deux milles de la mer, sur les bords
de la rivière d'Asmir^^A«wl, qui, de nos jours, baigne aussi les murs
de Sala et se jette dans la mer auprès de cette ville ; l'ancieiine Sala
PREMIERE SECTION. 219'
( Cbaia ) est maintenant inhabitée ; on y voit seulement quelques Feuillet 57 two.
restes d'édifices et de constructions colossales, entourés de pâ-
turages et de champs qui appartiennent aux habitants de la nou-
velle ville. Cette dernière est située, comme nous venons de
le dire, sur le bord de la mer et fortifiée de ce côté; elle est
belle, bien que bâtie sur un t^rain sablonneux, et possède dé
riches bazars. « Le commerce d'exportation et d'importation y est
« florissant , les vivres k bas prix et en abondance ; on y voit des
n vignes , des vei-gers , des jardins , des champs cultivés. Le port
« est firéquenté par des navires qui viennent de Se ville *jçlu*St et
« d'autres lieux de l'Espagne; le principal objet d'importation est
« l'fauîle ; on prend , en échange , toute sorte de comestibles des-
« tinés pour le littoral de l'Espagne. » Les navires qui abordent
à Sala ne jettent point l'ancre dans la rade^ parce qu'elle est trop
découverte; ils pénètrent dans la rivière dont il vient d'être
question, mais jamais sans pilote , à cause des écueils qui* ob-
struent son embouchure, et des détours qu'elle forme. « La
c marée y monte deux fois par jour; les vaisseaux entrent au
< moment de la haute mer et ils en sortent avec le reflux. La
« pèche est tellement abondante que le poisson ne trouve quel-
« quefois pas d'acheteurs* »
De Sala aux iles des oiseaux ^^jdiJlj^[)^, on compte 1 2 milles,
en se dirigeant vers le sud, et de Sala à Fedhala llLj^, égale-
ment 1 2 milles. « Les vaisseaux d'Espagne et des autres points
• de la mer méridionale y abordent et y chargent du blé y de
« l'orge, des fèves et des pois, ainsi que des brebis, des chèvres
« et des beeru&, »
De Fedhala à Anfa UiT, 4o milles. « Anfa est un port égale-
« ment visité par les vaisseaux marchands, qui viennent y cher-
ff cher de l'orge et du blé. Le pays environnai^ est habité par
« des Berbers des tribus de Benon-kdhfarjlJLfrljyy, de Kai J\^
« et autres. »
28.
Feuillet 67 verso.
Feuillet 58 recto.
'220 TROISIÈME CLIMAT.
D'Anfa à Mazighan (^jU, port de mer, 60 ^ milles en. ligne
directe.
De Mazighan à Beîdha-Djoun ^y»- Ui^u, 3o milles.
De Beïdha au port de Ghait ^xài\, 5o millets.
De Ghaït à Asafi ^y^\ , 5o milles.
D'Anfa au cap formé par la içontagne de fer ^Os Jk»»» , 60
milles.
De ce cap à Ghaït , dans le golfe , ôo milles.
Du cap Mazighan à Asafi, en ligne directe, 85 milles; en
ligne oblique, i3o milles.
Asafi était anciennement la dernière station des navires; de
nos jours, on la dépasse de plus de A journées maritimes.
« Le pays adjacent est cultivé et peuplé de Beii)ers Radjradja,
« Zouda et autres; les vaisseaux y viennent et, après avoir opéré
« leur chargement, ils remettent à la voile aussitôt que le temps
« est calme et le vent favorable. Le nom d' Asafi fut donné à ce
« port, à cause d'un événement que nous raconterons quand
« nous aurons à parler de la ville d'Achbouna ( Lisbonne ) , si-
et tuée dans la partie occidentale de TEspagne, persuadés que nous
« sommes que le mieux est de traiter chaque chose en son lieu.
« Du port d' Asafi à celui de Maset ca imU, à Textrémité du
ff golfe 9 on compte i5o milles.
« Ghaït est un port très-sûr, où l'on vient chercher de l'oi^e
« et du blé. Parmi les tribus berbères les plus voisines, on cite
« celle de Dakala ii)lfd, d'origine Masmoudie, qui s'adonne à l'agri-
<: culture et qui élève des bestiaux; les possessions de cette tribu
« s'étendent jusqu'à Maset; elle vit sous des tentes, dans des lieux
« fort arides.
« D'Aghmat on se rend, en suivant la direction du nord-est,
« aux deux villes de Daî ^^b et de Tadela lAùk, en 4 journées;
« ces deux villes sont à la distance d'une journée l'une de l'autre.
^ La version latine porte 76 xniUes.
PREMIÈRE SECTION. 221
« Daî est située au pied d'une montagne qui fait partie de ]a Feuillet 58 recto.
< chaîne du Daran^ On y exploite des mines de cuivre; le mé-
ff tal est en général très-pur, de qualité supérieure et de couleur
« blanchâtre; il s'allie facilement avec d'autres métaux et on
« l'emploie dans la fabrication des mors. Lorsqu'on le bat, sa
« qualité s'améliore et il n'est pas sujet à se fendre comme les
« autres cuivres ^. Plusieurs personnes supposent que les mines
« de cuivre dont ii est ici question dépendent du pays de Sous :
« c'est une erreur, car la ville de Daî ne fait aucunement partie
« de ce pays, dont elle est éloignée de plusieurs journées de che-
« min. Le métal qu'on extrait de ces mines n'est pas seulement
« employé sur les lieux à divers usages, on l'exporte aussi au
« loin.
« La ville de Daî est petite , mais bien peuplée et fréquem-
« ment traversée par des caravanes. On y cultive beaucoup de
« coton , moins cependant qu'à Tadela qui en produit une quan-
ti tité considérable; presque tous les tissus ( de coton ) dont on
a fait usage dans le Maghreb viennent de ces pays. Les villes de
« Daî et de Tadela possèdent abondamment tout ce qui est né-
« cessaire à la vie; elles sont habitées par des Berbers de difFé-
« rentes tribus. A l'est de Tadela et de Daî habitent les Berbers
« connus sous les noms de Benou-Welihim ^.y*-^^ y^ , Benou-
n Wizkoun {jy^.^ ^ et MendassT ju^Ijou. Sur le penchant de
« la montagne qui touche à la ville de Daî, vit une peuplade
« Sanhadja appelée Amlu ^JUl.
« De Tadela à Tatan-wa-Coura ^^^ ^ ^^1^ , petite ville habitée v
« par des Berbers de tribus mélangées, où l'on cultive beau-
« coup de blé et où l'on élève des troupeaux, Ajournées.
« De Tatan-wa-Goura à Sala , 2 journées. »
(JJ> *y^^ <;H S-^^ J^*^ tM-M»! A
Fmllet 5S recto.
F AS OU F^Z.
Feuillet 58 verso.
222 TROISIÈME CLIMAT.
De SaU à Fèz fjJè , 4 journées. La ville de Fèz peut être re-
gardée comme une réunion de deux villes séparées par une
rivière dont les sources sont connues sous le nom de San-
badja , et dont les eaux font tourner un grand nombre de mou-
lins à farine.
La partie septentrionale de la ville se nomme Garoubin
(23!^3^^U)i , et la partie méridionale, Andalos jniJ^Kil. « L eau
est rare dans ce quartier, quoiqu'un canal en traverse la partie
supérieure. Quant à Garoubin, Teau circule abondamment dans
les rues, et les habitants s'en servent pour laver leurs habita-
tions durant la nuit^ de sorte que, tous les matins, les mai-
sons et les cours sont parfaitement propres; on trouve, d'ail-
leurs, des fontaines dans toutes les maisons. Ghacun des deux
quartiers de Garoubin et d' Andalos a sa mosquée et son imam
particuliers; les habitants d^ deux quartiers sont en rixes
continuelles les uns avec les autres et se livrent souvent des
combats sanglants.
« La ville de Fèz renferme beaucoup de maisons, de grands
édifices et de palais; ses habitants sont industrieux; ils ont
des troupeaux en abondance ; le blé et les fruits sont i meil-
leur marché à Fèz qu'en aucun pays de l'Afrique. On y voit de
toutes parts des fontaines surmontées de coupoles ornées de
peintures; les alentours soiït très- peuplés, les jardins et les
vergers bien cultivés, et les habitants opulents. »
De Fèz à Sedjelmasa, 1 3 journées. On passe par Safrawa c^^y^v,
on se rend eneuite à Gala't-Mehdi, à Tadela, à Daî, à Gha'b es-
Sa& \Juai\ 4fAȉ, et l'on traverse la haute montagne qui se trouve
au sud.
Safrawa est à une jtmmée de distance de Fès et à deux de
Gala't Mehdi ; c'est un boui^ bien peuplé , • mais où il se fait
ff peu de commerce. La plupart des habitants sont laboureurs
« et élèvent des chameaux; les eaux y sent douces et abondantes.
PREMIÈRE SECTION. 225
» Gala't Mehdi est une place très^forte , située au sommet d'une
« montagne élevée; il y a des bazars; on s y livre à Tagriculture
• et à réducation des troup^iux.
« De GaiaH Mehdi à Tadela, 2 journées. Auprès de Cala't-
ff Mehdi habitent diverses tribus Zenata , savoir : les Benou-^im-
« djoun ^yfi^yj^^ les Benou-O'djlan ^^^^y^, Itt Benou^Tes-
« kedlet <74Ja.Cj yx> , les Benou-Abd-alkb dM «ku» y^ , les Benou-
• Mousa f^^^yjkj, les Benou-Marouni 4^>;U^, les Tekleman
n^\ .yh, les Arilouchan ^j^ykjj\y les Antacfakan (j^iàSùai et les
« Benou^ameri ^y^ y^* »
De Fèz à Meknasa ou Meknès jLm^UC», on compte 4o milles,
en se dirigeant vers l'occident. « Meknasa est une grande viHe
« située sur la route de Sala. L'itinéraire de Pèz à Meknasa est
« ccHnme il suit :
< De Fèz on se rend à Maghaîla aKm«, ville autrefois popu-
« leuse, commerçante, bien construite, située dans une plaine
« parfaitement arrosée, couverte d'arbres fruitiers, mais aujour-
« d'hui ruinée. »
De Maghaîla à la rivière de Sanat ^s>\km , puis i la plaine des
palmiers A^t jâ^, puis à Meknasa.
<t Cette dernière ville porte aussi le nom de Tacadart ifi^«Mb ;
« située sur une hauteur, elle n'a éprouvé aucun notable chan-
« gement. A l'est de Meknasa coule une petite rivière sur !a-
ff quelle sont des moulins; tout autour on voit des maisons,
• des jardins et àes champs cultivés; le sol y est très^fertile.
^ Cette ville porte le nom de Meknas le berbère, personnage
« qui tint s'établir dans le Maghreb avec sa £aimille et qui mit
« en état de culture 'divers terrains contigus. Du pays de Mék-
« nasa dépend Beni-Ziad ^Lj <^, ville peuplée, renfermant des
« bazars , des bains et quelques édifices remarquables ; les rues
« sont arrosées par des ruisseaux d'eau courante. A l'époque des
^ Béni Ziad était, après Tacadart, la ville la plus
Feuillet 58 verso.
Feuillet Sg recto.
MEKNASA
OU
IIBUfàs.
, 224 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 69 recio. « florissante de cette contrée ; ces deux villes sont distantes Tune
« de l'autre et de Béni -Tawra «^^b ^ , d'un quart de mille ; Beni-
« Tawra était autrefois une ville populeuse et riche. Le pays
' produit une quantité de fruits qui excède les besoins de ses
« habitants; une grande rivière qui vient du côté du midi se
n divise, au -dessus de la ville, en deux branches, dont l'une
« fournit de l'eau dans toutes les rues et d^ns la plupart des
« maisons. Entre Tawra et Beni-Ziad se trouvent deux bourgs :
« l'un d'eux s'appelle el-Cassr jj>aÀi\ ; il est sur la route de T^-
« cadart à Souc el-Cadimé Ax;4XJi]l dy^^ à la distance de deux
« jets de flèche. Il fut fondé , entouré de murs et muni d'un
« château par l'un des émirs Moravides; il n'y avait que quel-
« ques bazars et l'on y faisait peu de commerce, lorsque l'émir
« vint s'y établir. L'autre bourg, situé à l'est de celui-ci, porte
«le nom de Beni-A'touch ^^k» <^; les maisons y sont nom-
« breuses et entourées de jardins. Le pays produit des céréales ,
« ainsi que des olives, des figues et du raisin en abondance. Du
« dernier de ces lieux, on se rend', en suivant le cours d'un ruis-
« seau qui vient de Beni-A'touch, à Beni-Bernous (j'^yj^ (s^^
« campement dépendant de Meknasa, autour duqueLon cultive
« du blé, de la vigne, beaucoup d'oliviers et d'arbres à fruits.
« Au nord du château d'Abou-Mousa ^^j-^ aj j*-^^ ^^ trouve
« Souc el-Gadimé ( le vieux marché ), où l'on se rend tous les
« jeudis et où se rassemblent des Beni-Meknas et des marchands
« d'autres pays. Les tribus de Beni-Meknas qui habitent cette
« contrée sont les Benou-Sa'id tX aw*»jâ^ et les Benou-Mousa
■ (^y yÀj. Celles qui l'habitent également, mais qui ne font point
« partie des Meknasa, sont : les Bcnou-Besil JuuMbiy^, les Ma-
« ghaïU ^^^-AiU, les Benou-Mas'oud :iyuf^yk9, les Benou-A'li
« Jlc y^ , les Wariaghel J<i\ij3 , les Demerw jj^^ , les Warba Âjji^
« et les Sabghawa ft^b^yio.
« Le territoire que nous venons de décrire est remarquable
PREMIÈRE SECTION. 225
« par la fertilité du sol , la richesse de la végétation et la bonté
« des productions. Ses habitants portent des vêtements com-
« plets et des turbans ^ » A 3 journées de distance de Meknasa
est Gassr Abd-el-Kerim , petite ville habitée par une tribu ber-
bère dite Dftnhadja a»*1^à , et située sur la rivière d'Olkos jJS^t
( Luccus ) qui , après Tavoir traversée , coule dans la direction du
sud. La ville est éloignée de la mer d'environ 8 milles ^. < La
R majeure partie du territoire est sablonneuse ; cependant il y a
« quelques champs cultivés et fertiles; on y trouve du gibier et
ff du poisson. Il s'y tient un marché fréquenté; les habitants se
« livrent à l'exercice de divers métiers. »
De Gassr Abd-el*Kerim à Sala, on compte 2 journées, savoir :
de Gassr à Ma'moura ij^êjii , une, et une de Ma'moura à Sala. « La
« rivière d'Olkos est une des plus considérables du Maghreb; elle
« reçoit les eaux d'un grand nombre d'affluents ; ses rivages sont
« couverts de champs cultivés , de bourgs et de campements.
« Fèz est le point central de l'Âfirique occidentale; ses en-
« virons sont habités par des tribus berbères qui parlent l'arabe ;
«r ce sont : les Benou-Iousuf oU»^ yLf , les Benou-Lawa i^i^yk^,
« les Bebloul J^JL^, les Zawawa if^lj^j, les Medjassa iL-^ûs, les
« Ghiata asI^ et les Salalhoun ^^^ILm. La ville est populeuise
« et fréquentée par des voyageurs de tous les pays; il y vient
« des caravanes qui y apportent de belles étoffes et des marchan-
N dises de toute espèce. Les habitants sont riches et jouissent de
« toutes les recherches du luxe et de toutes les commodités de
« la vie. »
De Fèz à Sebta JUa^ ( Geuta ) , sur le détroit de Gibraltar ^
^jfb^l, en se dirigeant vers le nord, 7 journées.
De Fèz à Telemsan, 9 journées; voici l'itinéraire qu'on suit.
De Fèz on se rend vers la rivière de Sebou yum^ « qui vient
* Le ms. B. porte 3 milles seulement.
Feaîliet 69 rocta.
Feaiilet 69 verso.
Feuillet 59 verso.
TKLEMSAN
OU
TELU£SEM.
226 TROISIÈME CLIMAT.
« des environs de Djebel el-^Cala' a n XiUI J^jl/^ et poursuit son
« cours en passant à 6* milles à l'orient de Fèz. Dans Tattgle
> formé par cette rivière et par celle qui couie à Fèz, il existe
« plusieurs bourgs et villages. »
De là à Tamala iilie \ 1 journée, a Tamala est un«boui|; situé
• sur une rivière qui vient du côté du midi et qui s'appelle
« 'Wadi-Enbaouz j^UjI t^^l^. »
Puis à Kemata sio\jj&y ville ruinée, dont le territoire pro-
duit, par irrigation, du raisin, du blé et des fruits, 1 journée.
De là à Bab-Zenata a — sb; c^\^, rivière voisine de celle d'£n-
baouzy dont les bords sont parfaitement cultivés et où Ton élève
des troupeaux , environ i o milles.
De là »u fort de Kermata 9^j& iUJâ, qui doihine lès bords
de la rivière d'Enbaouz, 1 journée.
De Kermata, en passant au bas de la montagne, à Marawez
jy\^^^ fort de peu d'importance, 1 journée.
De là à la rivière de Masoun (j>mv*, 1 journée; on passe par
Tabrenda ^ place forte, bâtie sur une colline qui domine les
bords de la rivière de Maloula S^^^ laquelle se jette dans celle
de Sa' ftUo et se décharge dan^ la mer, entre Djerawa ebn-Caïs
a--*» {^^ hW et Melila ik^.
De là à Sa', petite ville ruinée par les Masmoudis, située au
pied d'une colline, sur une grande rivière, 1 journée.
De là à Djerawa, située à 6 milles de la mer, 1 journée.
De là à Barcana iul^, place forte, 1 journée.
De Barcana à A'iawaîn ^ ay^^^ « gros bourg situé sur une
« grande rivière qui vient du midi, » 1 journée.
De là à Telemsan, 1 journée. « Telemsan est une ville .très-
« ancienne, entourée d'une forte . muraille et divisée en deux
« quartiers. Son territoire est arrosé par une rivière qui vient de
^ Le ms. B. porte Tamalta juJUf- — * UAhTégè porte Mezawaz.
' Les mss. A. et B. portent jltXLi>^b ; la version , Taberida.
PREMIÈRE SECTION. 227
« Sakhrataîn (^j'ài^ \ montagne où s'élève un fort qu avaient fait Feuiiiei 50 recto.
« construire les Masmoudis et où ils résidaient, avant de s'être
« rendus maîtres de Telemsan; cette rivière. passe à Test de la
« ville, fait tourner plusieurs moulins et arrose las champs situés
« sur ses bords.. On trouve à Telemsan toutes choses en abon-
« dasice et surtout de la viande excellente ; on y fabrique des ob-
« jets d*un débit facile^ et on s'y livre avec succès au commerce;
n ses habitants sont les plus riches du- Maghreb, en exceptant
« ceux d'Aghmat-Warika et ceux de Fèz ; il est vrai toutefois que
« Fèz possède un territoire plus vaste, des ressources plus éten-
« dues et des édifices plu& importants.
« De Fèz à Beni-Tawda ia^b o^, on compte 2 journées. C^tte
« ville fut fondée par un émir qui vivait antérieurement à el-
a Moletsem; elle est située dans le voisinage de la montagne de
« Ghamara sjU ; son territoire était autrefois défendu par une
« forte muraille contre les incursions des brigands de Ghamara
« qui infestaient les environs de la ville. Beni-Tawd» est à la dis-
« tance de 3 milles de Ghamara. Entre Beni-T^wda etJPèz s étend
« une plaine traversée par la rivière de Sebou^^^». D^ Sebou,
« sur la route, de Beni-Tawda, à Fèz, on compte 20 milles.
« La plaine est habitée par des tribus berbères connues sous
( le nom de Lamta. Leur territoire s'étend depuis Taw-da jusqu'à
« la rivière de Sebou et jusqu'au bourg d'A'kacha iU^\&. Entre ce
« bourg et Beni-Tawda , on compte une journée ; entre ce même
' Ici la version latine contient ( p. 79 ) un passage qui manque dans nos d«ux mss. ,
et que nous croyons devoir transcrire : « Atque in isto monte, contra meridionalem
« urbis plagam porrecto, sunt vineae ; et ad ejns radices molendine secus ingentem
« rivum aquœ dulcis rapidœque, qui rivufl appeOatur Rivua Ânnaarani (christiani).
• Ad hune rivum extructa sunt monasteria , oratoria aliaque religiosonun aedificia,
« cum viridariis amplissimis , et nominatur ibi rivus ille Alfuata ( scaturigo ), et indè
« ad urbem usque se extendit. Non longé ab eâdem urbe extat fons celebris, Om-Iahia
t dictus, è quo rivus in urbem influens conduditur in lacum-, ac tùm dîspensatur in
t domos, irrigationes hortorum, balnea, cauponas.et simâia. •
^9-
Feuillet 60 reeto.
Feuillet 60 veno.
228 TROISIÈME CLIMAT.
« bourg et la ville de Fèz, 2 journées. La ville de Beni-Tawda
« (îit la première du Maghreb où s'établirent des hommes qui ,
a rebelles à la loi divine , déclarèrent permis les crimes les plus
« abominables. Les Masmoudis la ruinèrent de fond en comble ,
« renversèrent ses murs et rasèrent ses édifices, de sorte qu'il
« n'en reste plus que l'emplacement. Cependant, à l'époque où
« nous écrivons , une centaine d'individus y cultivent les champs
0 à cause de la bonté du sol et de la richesse de la végétation.
« Les caravanes qui partent de Telemsan pour Sedjelmasa vont
« d'abord à Fèz , de là à Safrava ou Sofro , puis à Tadela , en-
« suite à Aghmat, de là à Dar'a, et enfin à Sedjelmasa.
« Jl existe une seconde route par le désert ; bien qu'elle soit
« peu fréquentée , nous l'indiquerons ici :
« De Telemsan à Tarou ^^b, 1 journée.
« A la montagne de Tamerit «uv^b, 1 journée.
« A Ghaîat «::»l!L&, bourg ruiné, avec un puits peu profond,
« 1 journée.»
« A Sadr^t c^ljiXdid appartenant à une tribu berbère,. 1 journée.
« A Djçbel-Tiwi ^^y43 J^Aâ»-, ville ruinée, au pied d'une mon-
« tagne, où est une source d'eau jaillissante, 1 journée.
« A Fatat ^\ v », où est un puits au milieu d'une plaine,
« 1 journée.
« A Gha'b es-Safa UiJl «^^utâ , lieu situé près les sources d'une
«.rivière, à une journée de distance des montagnes de Daran,
« a journées.
« A Tendeli JooLs, bourg habité, 1 journée.
« Au bourg de Tesnan (jU«mJ, 1 journée.
« A Tacartab ^^^^^jy^s^ 1 journée.
« A Sedjelmasa, 3 journées.
« La ville de Telemsan peut être considérée comme la clé de
« l'Afrique occidentale. C'est un lieu de passage des plus fré-
> quentés par les voyageurs. »
PREMIÈRE SECTION. 229
La distance de Telemsan à Tenès^st de 7 journées. Feuillet 60 verso.
« On se rend de Telemsan à Alawaîn (^jJUJt , boui^ considé-
« rabie; de là à Babeiout i;:»yXÀf^ gros bourg bien peuplé et bâti
« sur les bor|^ d'une rivière où il n'y a pas de moulins , mais
« qui sert à Tarrosage des champs, 1 journée.
« De là à Semni ^^Lcw , bom^ situé sur les bords de la Marghit
« ii^^iA^, 1 journée.
« De là à Rahl es-Safassif <,* <n\i*rt)l Jk*i^ , lieu arrosé par les
« eaux d'une rivière qui vient de l'est, cèst-à-dire, du côté d'Ef-
« kan ^^\. De Rahl à Efkan, 1 journée.
« Il y avait autrefois à Efkan des moulins, des bains et des
« constructions entourées d'une muraille de terre , mais tout cela
< est actuellement ruiné.
« De là on se rend à Tahart i;:^\s.
« De là à Me'asker^pCi«jM, gros bouTg bien arrosé, 1 journée.
« De là à la montagne dite Ferhan Mara I^U ^l— .jh;^, puis à
R A'm es-Safassif oUrlJUait (^^^ 1 journée.
« De là à lalal JJ^ , où l'on trouve de l'eau en abondance.
« De là à Ghada 14^—^, ville de peu d'étendue, mais remar-
« quable par une foire où l'on se réunit à jour fixe, 1 journée.
« De là à Souc-Ibrahim ftv^t^t ^1^ , ville située sur les bords
« du Chelif vjOû.
« De Souc-Ibrahim à Badja iîa»*l» , 1 journée.
c Badja est une jolie petite ville dont les environs sont plantés
« de figuiers. On fait, avec les fruits de cet arbre* une espèce
. de pâte eu forme de brique, qui s'ejporté dans les pays envi-
« ronnants.
« De là à Tenès ^mJ^, 1 journée.
« Tenès est à 3 milles de la mer; construite en partie sur une
« hauteur entourée de murs, c'est une ville très-ancienne dont
« les habitants boivent de l'eau de source. A l'est, coule une ri-
« vière qui sert, durant l'hiver et durant le printemps, aux be-
n
Feuillet 61 recto.
250 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 60 verso. « soios publics. Le tenîtoive de cette ville est fertile ; il produit
« du blé et d'autres céréales; le port est fréquenté par des na-
ît vires; on y trouve des fruits de toute espèce, et surtout des
« coings d'une grosseur et d'un parfum admirables.
« De Telemsan à Wahran u!/— ^3 ( Oran ) , on compte deux
■ fortes journées, et même trois. Voici comment :
« En quittant Telemsan , on se dirige vers les bords de la ri-
« vière de War jl^, où Ton stationne, i journée.
« De là à Tanit ouub, une autre journée.
« De ce bourg on se rend à Wahran. Cette dernière ville, si-
« tuée dans le voisinage de la mer, est entourée d'un mur de terre
« construit avec art. On y trouve de grands bazars, beaucoup
« de fabriques; le commerce y. est florissant; 9 elle est située
vis-à-vis d'Almeria k^jV , sur la côte d'Espagne , dont un inter-
valle de 2 journées de navigation la sépare. C'est de Wahran
qu'on tire en grande partie les approvisionnements du littoral
de l'Espagne. Aux portes de Wahran est un port trop peu consi-
dérable pour offrir quelque sécurité aux navires; mais à a milles
de là, il en existe un plus grand (Mers el-Kebir) où ils peuvent
mouiller en toute sûreté; il n'en est pas de meilleur ni de plus
vaste sur toute la côte du pays des Berbers.
« Quant à la ville de Wahran, ses habitants boivent de l'eau
« d'une rivière qui y vient de- l'intérieur du pays, et dont les
« rives sont couvertes de jardins et de vergers. On y trouve du
« miel, *du beurre, du bétail; il y vient d'Espagne des navires
« de tout tonnage. Les habitants de cette* ville sont industrieux
« et fiers, et ils jouissent de beaucoup de crédit. »
Voici l'itinéraire de Tenès à Almasila ^ ^ m\\, ville qui ap-
partient aux Beni-Hamad dans l'Afrique moyenne ^my^\ ljjà i.
De Tenès à Beni-Wazlefen (^j^^ <^, une faible journée par
des montagnes escarpées.
« Benou -Wazlefen est un gros boui^g entouré de vignes, de
WABRAN OU ORAN.
PREMIÈRE SECTION. 251
« jardins et de champs où Ton cultive Toignon, le chanvre» le Feuillet 61 recio.
« henna et le cumin. Les meilleurs vignobles se trouvent sur le
« bord de la rivière de Chelif wâJL£. » *
De Tenès à Chelif, on compte a journées.
De Wazlefen à Khadra ijj^^ 1 journée.
« Khadra est une petite ville fortifiée, sur le bord d'un ruis-
« seau qui coule dans un pays cultivé. jOn y trouve des bains et
« un marché très-fréquenté par. les habitants de ces contrées.
« De Khadra à Meliana i^WU* 1 journée.
« Meliana est une ville très -ancienne, située dans un pays
« fertile et bien cultivé ; il y coule une rivière qui arrose %es jar-
« dins, ses champs, et qui fait 'tourner des moulins; ses environs
« sobt baignés par les eaux' de la rivière de Chelif »
A 3 jours de chemin, vers le sud, s'étendent les montagnes
de Wanschiris (jmitjAi\y , « habitées par les tribus berbères dont
« les noms suivent : Meknasa a— ^LjlX«, Harsoun ^jy^js^f Orba
« Kfj^K Benou-Khalil Jl^JI^^l^, Ketama àAsS'f Mitmata »h»h*,
« Benou-Melilat cxXJl» ^âj , Benou-Wartedjan ^j^j^y y^ , Benou-
« Khalifa iU^Oâ^yg, ISlaten (^:yUs^, Zoulat i:;>^j^j, Benou-Wat-
« mesous ^JmymJi\^ yo , Zawawa i^\yj , Nesar jt>— ^ , Matghoura
a ijyi^, Wartedin {^.^'iy^ Benou-Abi-Belal J^ j} y^, Izkerou
« ^ji^y), Benou-Abi-Hakim i4^J^ a'>^ ^^ Hawara ij^y^- • Ces
montagnes occupent un espace de* 4^ journées et se prolongent
jusqu'au ^voisinage de Tahart.
De I0fliana à Keznana Aib)5", 1 journée.
« Keznana est une place forte très -ancienne, entourée de
«.champs cultivés; elle est située sûr la rivière de Chelif; il
H s'y tient un marché où l'on se réunit tous les vendredis »
De Souc-Keznana (marché de Keznana) on se rend au bbui^
appelé Righa iûb^ , 1 joimnée. « Ce bourg ressemble , sous tous
« les rapports, au précédent. »
De là à Mawargha i^^U, bourg peu considérable, 1 journée.
Feaillet 61 recto.
Feuillet 6 a veno.
252 TROISIÈME CLIMAT.
De là à Asirzir ^jj^ « située dans un pays fertile , avec un
marché à jour fixe, 3 journées.
De là à Tamerkida ««x-XS^b , 1 journée.
De là à Almasila i^V-j^m , 1 journée.
« La ville d' Almasila fut restaurée par les soins d'Ali ben-
« Andalousi, sous le règne d*Edris ben-Abd-allah , ben-el-Ha-
« san, ben-el-Hose!n, ben-A'li, ben-Abi-Taleb. Elle est située
« dans une plaine, au milieu de champs cultivés dont les pro-
« ductions excèdent les besoins des habitants. Les Berbers qui
« habitent cette plaine sont : les Benou-Berzal J!)^ y^ , les Ren-
« dah çloo;, les Hawara, les Sadrat et les Mezana iUl)^. Aima-
« sila est commerçante, bien peuplée, » et bâtie sur les bords
d'une rivière peu profonde où se pêche une sorte de petit pois-
son couvert de raies rouges, d'uiie espèce particulière à cette
contrée, et qu'on vend à Cala't Beni-Hamad; les deux villes
d' Almasila et de Cala't Beni-Hamad sont éloignées de 1 2 milles
Tune de l'autre. Cala't Beni-Hamad est une des villes les plus
considérables de la contrée; « elle est riche, populeuse, rem-
« plie de beaux édifices et d'habitations de toute espèce ; où y
« trouve de tout en abondance et à bas prix. » Elle est située
sur le penchant d'un monticule d'un accès difficile et entouré
de murs. « Ce monticule s'appelle Tacarbest o^io^b ; au-dessus
« est une forteresse qui domine toute la plaine. »
Le pays est infesté de scorpions grands , noirs et dont la mor*-
sure €^t mortelle. Les habitants font usage, pour se 'Réserver
de leur venin, d'une infusion de la plante dite alfolion aïharani
à^jJL u^y^t : il suffit, à ce qu'on dit, d*en prendre deux drach-
mes pour se garantir de toute douleur durant une année. La
personne qui m'a raconté cette particularité avait été dans le cas
de faire elle-même l'épreuve du remède. Elle me dit qu'ayant
été piquée par un scorpion , elle but une infusion de cette plante
et ne ressentit qu'une douleur passagère; et que, le même acci-
PREMIÈRE SECTION. 255
dent lui étant arrivé trois fois dans le cours de Tannée , elle n'en
fut nullement incommodée. L'alfolion croît abondamment dans
tes environs de CalaH Beni-Hamad.
L'itinéraire de Telemsan à Almasila est comme il suit :
« De Telemsan à Tahart i;:>^b, 4 journées, savoir :
« De Telemsan à Tadara âjdh , boui^ situé au bas d'une mon-
« tagne où se trouve une source d'eau, une journée.
« De là à Nadaî ^làb» petit bourg situé dans, une plaine où
« sont des puits peu profonds, une journée.
« De là à Tahart, a journées.
« Tahart est à à journées de la mer. Cette ville était autre-
« fois divisée en deux grands quartiers, l'un ancien, l'autre mo-
■ derne. L'ailcien était entouré de murs, situé sur un monticule
« peu élevé, et habité par des Berbers qui s'adonnaient avec
« succès au commerce et à l'agriculture; ils possédaient des
« chevaux de race pure, du gros bétail et des brebis; ils avaient
« aussi du beurre et du miel en abondance. La ville de Tahart
« est entourée de jardins et de vergers parfaitement arrosés.
ff C'est un très-beau pays:*
t De Tahart à A'ber^^, petit boui^ situé sur les bords d'un
« ruisseau, une journée.
« De là à Darast cui^l^, boui^ petit, mais où se trouvent des
« chai^ips cultivés et du bétail , une journée.
« De là à Mama UU, petite ville entourée d'ime muraille en
« briques et en terre et d'un fossé , 2 journées.
« De là on passe au boui^ d'ebn-Modjbir^^Mâ ^\ â^jS , habité
« par des Zenata.
« De là à Âschirziri t^jitj^^ , une journée.
« De là à Setib fa<».ibi>« ou Setif ci^tk*» , puis au bourg de Han
« ^U, situé dans une plaine sablonneuse, une journée.
< De là à Almasila ^kV^umII, on compte une journée.
< Voici les tribus qui habitent entre Telemsan et Tahart : ce
3o
FeoiUel 62 tena
Feuillet 6 a recto.
Feuillet 6f recto»
254 TROISIÈME CLIMAT.
•
« sont les Beaou*Medïn 0^«>wt ^â^ , les WarUgbirjjuikji^ , ies Zeïr
« j^j, les Wartid iK^^, les Mani jU, les Oumanwa l^uy, les
« Sendjasa JuXtd^y les Ghamda ««Kjft, les lalouman ^^^U^, les
« Warmaksiz jftioir^U;^^ les Tadjîn ^^jgb^isr, les Wachican ^^U^j,
« les Maghrawa i^}j w*, les Benou-Rachid Jw-^ljy^, les Tam-
« talas ^jm'^khJs, les Menan ^^\ u, les Bacara ùJSfj et les Timàni
« ^^L_«^. Toutes ces trihus sont issues des Zenata. lilaîtres de
« ces plaines « ces peuples changent souvent leurs campements;
« cependant ils possèdent des demeures fiiies; ce sont d ailleurs
« des cavaliers dangereux pour la sûreté <les voyageiu:s; ils sont
« remarquables par leur sagacité, par leur esprit et surtout par
leur habileté dans Tart de lire dans lavenir au moyen de pro-
nostics tirés de Tomoplate des moutons ^. Voici la généalc^e
des Zenata telle quon la rapporte. Zenata était fils de Djana;
celui-di, fils de Dharis ou Djalout, qui fut tué par David (sur
qui soit la paix I) ; Dharis était fils de Levi» fils de Nefha, père
de tous les Nefzawa s^lwb ; Nefha et Ebn^Leva aîné étaient fils
de.Ber, fils de Caîs, fils d'Elias , fils de Modhar. Les Zenata
étaient originairement des arabes d^race pure, mais, par suite
des alliances qu'ils ont contractées avec les Masmoudis leurs
voisins 9 ils sont devenus eux-mêmes Berbers. »
Revenons maintenant à Wahran : nous disons que cetti$ ville
est distante de-Tenès de deux joun^ées de navigation, c'est-^-
dire, de 2.o4 milles.
De Tenès à Berechk dL-JK^, on compte, en suivant la côte,
66 milles.
De Tenès à Meliana, par terre, 2 journées.
De Meliana à Tahart, 3 journées.
Telle est la signification des mots vJUdSt L^ d'après le témoignage de Hamdan
ben Osiaaa Khodja, oonAimé par cdai de mon savant ami M. Et. Quatremère.
PREMIÈRE SECTION. 255
« Berechk est une petite ville bâtie sur une colline et eiï- Fciiaiet 6a recto.
« tourée d'une muraille de terre; elle est voisine de la mer. Ses
n habitants boivent de Teau de source. Elle fut prise par le grand
« roi Roger.
« De là à Cherchai JU^, on compte se milles. Entre ces
a deux dernières villes est une montagne d'un difficile accès, ha-
« bitée par la tribu berbère des Rabia kk»j. *
i Cherchlil est une ville de peu d'étendue, mais peuplée; on
« y trouve des eaux courantes et des puits peu profonds > beau- Feuillet 62 veno.
« coup de fruits et notamment des coings d'une grosseur* énorme
n ( litt : gros comme de petites citrouilles ) et d'une qualité très-
« estimée. On y cultive aussi des vignes et quelques figuiers; du
« reste , la ville est entourée de. plaines désertes dont les habi-
R tants élèvent des bestiaux et recueillent du miel et des dattes;
« le gros bétail forme leur principale ressource; ils sèment de
<i l'orge et du blé, et ils en récoltent plus qu'ils ne peuvent en
K consommer. »
De Cherchai à Âldjezaîr Beni-Mazghana âM^a (^j^^ {Alger),
on compte 70 milles.
Aldjezaîr est située sur le bord de la mer; ses habitants
boivent de l'eau douce. « C'est une ville très- peuplée, dont le
« commerce est florissant et les bazars très-fréquentés.* Autour
R de la ville s'étend une plaine entourée de montagnes habitées par
« des tribus berbères qui cultivent du blé et de Toi^e, et qui
« élèvent des bestiaux et des abeilles. Ils exportent du beurre et
« du miel au loin. Les tribus qui occupent ce pays sont puis-
ce santés et belliqueuses.
« D'Alger à Tamedfos ^j^y^^y^LJs ( Matifou ) ^ en se dirigeant vers
ff l'est, 18 milles.
« Tamedfos est un beau port auprès d*une ville petite et
« ruinée. Les murs d'enceinte sont à demi renversés, la popula-
« tion peu nombreuse; on n'y voit,* pour ainsi dire, que des dé^
3o.
ALGBil.
Feuillet 6 a venp.
Feuillet 63 recto.
BBDJAIA
ou
BOVGIC.
236 TROISIÈME CLIMAT.
«'bris de maisons » de grands édifices et d'idoles en pierre< On
« dit que c'était autrefois une grande ville.
De Tamedfos à Mers el^Dedjadj ^L».jJi ^^^, 20 milles.
•«•Cette ville est d'une étendue considérable et entourée de
« fortifications ; la population y est peu nombreuse ; souvent
« même , pendant Tété , les habitants prennent la fuite et se re--
« tirent dans l'intérieur des terres/ afin d'éviter les attaques des
« corsaires qui débarquent sur là côte. Il y a un lAn port.* Le
« froment réussit à merveille dans ses environs; les viandes et
« les firuits y sont excellents; on y trouve une espèce de figues
« qui s'exportent au loin, soit sèches, soit en pAtes! »
De Mers el-Dedjadj à Tedlès ^00 \ 2 4 milles.
« Tedlès, située sur une hauteur, est entourée d'une muraille.
« Le pays environnant présente un aspect riant; tous les objets
« de consommation y sont à bas prix. »
De Tedlès à Bedjaîa M^X:^ ( Bougie ) , par terre, 70 milles ^.
Bedjaïa, située près de la mer, sur des rochers escarpés, est
abritée, au nord, par une montagne dite Mesioun w^"*^» très-
clevée, d'un difficile accès et dont les flancs sont couverts de
plantes utiles en médecine, telles que le bois de hadhadh (jàj^,
le scolopendre y^—^^^x — v>Jy^', el-barbaris ^^«^-^jl^jLeJI , la
grande «centaurée j^\ ^^j^^kÂ&II , le rezavend *>^3|>jJ' , le cas-
toun ^yJam3l\ , l'absinthe (js^xJ^mk^i et autres semblables. « On
« trouve, dans les montagnes, une espèce de scorpions de cou-
R leur jaune^ peu dangereux.
« De nos jours, Bedjaïa fait partie de l'Afrique moyenne et
« est la capitale du pays de. Beni-Hamad. Les vaisseaux y abor*.
« dent, les caravanes y viennent, et c'est un entrepôt de mai^
* Nous avons suivi, pour le nom îde cette ville, les deux mss. V Abrégé porte An-
dalos.
L'Abrégé porte totidemque itinere maritimo. Le ms. A. ajoute : « et par mer go >,
ce qui ne se trouve pas dans le ms. B.
PREMIÈRE SECTION. 257
« chandises. Ses habitants sont riches et plus habiles dans divers Femllet 63 recto.
« arts et ïnétiers qu'on ne Test généralement ailleurs , en sorte
« que le commerce y est florissant. Les marchands de cette ville
« sont en relation avec ceux de TAfrique occidentale, ainsi qu'avec
« ceux du Sahara et de Torient; on y entrepose bes^ucoup de
« marchandises de toute espèce. Autour de la ville sont des
« plaines cultivées où Ton recueille du blé , de Torge et des
« firuits en abondance. » On y construit de gros bâtiments, des
navires et des galères, cai^ les montagnes et les vallées environ-
nantes sont très-boisées et produisent de la résine et du gou-
dron d'excellente qualité. On s'y livre à l'exploitation des raines*
de fer qui donnent à bas prix de très-bon minerai; en un mot,
c'est une ville très- industrieuse. A la distance d'un mille de
Bedjaïa coule une grande rivière qi^i vient du côté de l'ouest,
des environs de la montagne de Djerdjera Bj.—a^^s^, et qui,
près des bords de la mer, ne peut être traversée qu'en bateau ;
plus loin, dans l'intérieur des terres, les eaux de cette rivière
sont moins profondes et on peut la passer à gué. La ville de
Bedjaïa est un centre de communications.
Bedjaia est éloignée d'Arbedjan (ji-^J , d'un peu plus d'une
journée;
De Belezma sUjk» (ou Telezma), de a fortes journées;
De Setif (juk«« , de 2 journées ;
De Baghaîa i^^tf» de 8 journées;
• De Cala't Bechirj^y^ **1* (ou Achir), de 5 journées. (.Cette
dernière place dépend de Bichkara éjXà»^ ou Biskara ï^Cmo. )
De Tifas (j»>\Joa , de 6 journées ;
De Calema ivHï, de 8 journées;
De Tibsa iuMos, de 6 journées;
De Dour-Medîn (j^^>^j^^9 de 1 1 journées;
De Cassraïn (^jMudl , de 6 journées ;
De Tobna iUAb, de 7 journées.
FeaîMet 63 recto.
Feuillet 63 verso.
238 TROISIÈME CLIMAT.
« La ville de Bedjaîa est située sur remplacement d'une for-
« teresse qui avait été construite par Hamad ben-Belikih ^ ^l^
ff (j^XaX^. C'était là que résidaient les Beni<-Hamad; avant la fon-
« dation de Bedjaîa, c'était la capitale de leur empire, l'entre-
« pôt de leurs trésors, de leurs biens, de leurs munitions de
« guerre, de leurs blés. Il s'écoula de nombreuses années sans
« qu'elle éprouvât de révolutions ni de changements. On y trouve
• des fruits y d'excellents comestibles à prix modique, et une
« grande variété de viandes. Dans ce {)ays, ainsi que dans ceux
« qui en dépendent, le bétail et les troupeaux réussissent à mer-
V veille, et les récoltes sont tellement abondantes, qu'en temps
« ordinaire, elles excèdent les besoins des consommateurs, et
« qu'elles suffisent daos les années de stérilité : en un mot, on
« n'y éprouve jamais de disette. Nous avons parlé plus haut de
« la ville en elle-même et de la nature de se^ constructions; il
» nous reste à dire qu'elle est adossée à un mamelon qui la do-
it mine et qui est entouré de tous côtés par les murailles de
« ia ville. Du côté du midi s'étendent de vastes plaines où l'on ne
« voit ni montagne , ni colline quelconque. Ce n'est qu'à une cer-
« taine distance, et même après avoir parcouru quatre journées
«: de chemin , que l'on commence à en apercevoir confusément.
« A 1 2 milles à l'ouest de Bedjaîa et de Cala't JUVS , et d&ns
« la province de Tibsa, est la ville d'Almasila dont nous avons
« parlé plus haut. A l'est de Cala't et à la distance de 8 milles
« est située Ghadir, ville dont les habitants sont des Bédouins
K qui se livrent aux travaux de l'agriculture, car le terrain fier*
(f tile et partout cultivé produit d'abondantes récoltes. Almasila
« est distante de 1 8 milles de Ghadir. »
Voici l'itinéraire de Bedjaîa k Cala't.
De Bedjaîa à Almodhic ^^ajaII ; puis à Souc el-Ahad •k^^I ûj^^
(le marché du dimanche); à Wadi-Waht vï^^ j^^I^ ; à Hissn Taki-
lat 4^^)LâJj /.%mi». , où l'on fait halte.
PREMIÈRE .SECTION. 259
<« Hissn TâkUat est une place forte située sur une hauteur qui Feaîiiet 63 verso.
« domine les bords de la rivière de Bedjaïa; cest un lieu de
« marché. On y trouve des fruits ainsi que de la viande en
ff abondance. Hissn Takilat renfierœe plusieurs beaux édifices, des
« jardins et des vergers appartenant en majeure partie à lahia
« ben^ri-^hadîr. »
De Hissn Takilat on se rend à Tadrakt <Mj[^b ; ensuite à Sotic
el*<Khaxnîs jf^h^^ ^y^ ( le marché du jeudi ) ; de là à Hissn Bekr
« Cette denûère ville est au giilieu de vastes pâtaiages et sur
« les bords d une livîére qui ooule aa midi* Il sy tient un mar-
« ché. »
De Hissn Bekr on se dirige vers Hissn Warfou ^1^ (j^o^ , que
r<ni appelle aussi Wafou.
De là vers Gassr ^.^..MjiJI , où Ton laisse la rivière de Bedjaïa à
Touest, pour se tourner vers le midi, du càté de Hissn el-Hadid
<>^«>Jl (j^tf»» , une journée.
On se i-end ensvûte à Cha'ra \j wiSk)i; puis à Cabour Béni*
Berakech (jâ^.-.5T^ (S-ij^ ^; pais à Tawart «^^^b^ gros bourg
peu|dé, situé sur une rivière d^eau salée, et où Ton fait halte.
« Les habitants de ce bourg boiv^ent de Teau de puits creusés *
« dans le lit d'im torrent qui vient de Test et qui est ordinai-
« remesnt à sec. »
De Tawart on se rend aux montagnes d*Albab vlJI , à travers
lesquelles coule la rivière salée ; c*est un défilé dangereux pour
les voyageurs, à cause dea fréquentes attaques des Arabes; puis
k Sacaif uk^UuJi , plaoe forte.
De là à Nadhour^^^feUit.
Le ms. A. porte ^^^t,^9\j3 {£^ jya^.\ on Ht ensuite dans le texte arabe*: ^(
U ^ ^:A^\ Iôu6^ (^j^^\ iLj^ ^ \^\^ ^^t^ ^^ «pu,* ^^
Feaillet 65 verso.
Feuillet 64 recto.
240 TROISIÈME CLIMAT.
De là à Souc el-Khamis (j>#.»»4t ^^^ , où Ton fiadt halte ; tout
le pays est infesté de brigands.
« Souc el-Khamis est une place forte située sur le sommet
« d'une montagne où Ton trouve de Teau de source. Cette place
« est suffisamment forte pour rendre vains les efforts des Arabes
N qui voudraient s'en emparer; du reste, il y a peu de sources
« et peu de champs cultivés.
' « De là on se rend à Tamata ilLUlaJt , qui est sur un plateau
« élevé.
<( De là à Souc el-Atsnaîn (^yi^J^M ^^i^ ( le marché du lundi ) ,
« château fort, autour duquel rôdent continurilement les Arabes,
« et défendu par une garnison.
« De là à Tafelkat oJSiib, place forte; puis à Tarka l^b, petite
« forteresse ; puis à AHia iUk» , fort situé sur le sommet d'une
« montagne. On passe ensuite par trois lieux fortifiés et Ton par-
ti vient au fort de Cala't.
« Les habitants de tous ces lieux vivent avec les Arabes dans
« un état de trêve qui n'empêche pas qu'il ne s'élève entre eux
« des rixes individuelles dans lesquelles l'avantage reste ordinai^
« rement aux Arabes. En effet, les troupes locales ont les mains
« liées, tandis que leurs adversaires peuvent impunément leur
« causer du dommage , d'où il suit que les Arabes exigent con-
« tinuellement le prix du sang, tandis qu'eux-mêmes ne le payent
« jamais. »
D'Almasila on se rend à Tobna en a journées.
Tobna iuub est une ville appartenant au pays de Zab v[>J' ^
elle est jolie, pourvue d'eau, « située au milieu de jardins, de
« plantations de coton , de champs ensemencés de blé et d'orge ,
« et entourée d'une muraille de terre. Ses habitants, qui sont
« un mélange de diverses peuplades, se livrent avec succès au
« négoce. On y trouve des dattes en abondance, ainsi que d'au-
« très fruits. •
PREMIÈRE SECTION. 241
« D'Aimasila on se rend à M ocra ijJLM , petite ville , où l'on Feuillet 64 pecio.
« cultive des céréales et beaucoup de lin. »
De Mocra à Tobna, on compte une journée.
De Tobna à Bedjaïa, 6 journées..
De Tobna à Baghai (^Ul«, à journées.
De Tobna, en se dirigeant vers Test à Dar-Maloul J^jb,
une forte journée.
« Cette ville était autrefois très-peuplée et très-commerçante ;
« ses champs sont cultivés , et du haut de la citadelle on peut
< apercevoir une étendue de pijs considérable. Les habitants de
^« Dar-Maloul boivent de Teau de source. «
Entre Dar-^Maloul et Nacaous ur^Ui, 3 journées. A une forte
journée de là, s'élève la montagne d'Âouras omIjjI.
La distance de Dar-Maloui à Cala't a n\i est de 3 journées.
Quant à l'Aouras, on considère cette chaîne de montagnes comme
^faisant partie de celles de Daran du Maghreb. « Sa configuration
« est celle d'un lam J recourbé vers ses extrémités ; elle s'étend
« sur 1 2 journées de long. On y trouve beaucoup d'eau ^ des ha-
< bitations nombreuses, des peuples fiers, belliqueux et redou-
« tables k leurs voisins.
« De Tobna à Nacaous, bourg dont les environs sont plantés
« de noyers dont les fruits s'exportent au dehors, 2 journées.
« De Nacaous à Almasila, 3 ou ^ journées. »
De Nacaous à Biskara i[p^ , a journées.
« Biskara est une place bien fortifiée, située sur une émi-
« nence. On y trouve un bazar et des dattes de qualité supé-
« rieure. »
De là au fort de Naous ^jL \ situé au pied de la montagne
d'Aouras, 3 journées.
« Naous est une belle ville peuplée d'indigènes, mais les
Le ms. B. porte ijMklf •
3i
Feuillet 64 recto.
CORSTANTIME.
Feuillet 64 verso.
242 TROISIÈME CLIMAT.
« Arabes, depuis peu, s'en sont rendus maîtres; ils ne laissent
« sortir les habitants qu accompagnés d'une escorte. »
De là à Almasila on compte 4 milles.
A 4 journées à Test de .Cala't Beni-Hamad est située Mila
fkfuè \ ville dont les environs produisent beaucoup de dattes et
d'autres fruits. Elle est peuplée de Berbers de difierentes tri-
bus, mais les Arabes sont maîtres de la campagne. Cette ville
était autrefois soumise au pouvoir de lahia bcn-el-A ziz , prince
de Bougie.
De Mila à Cosantinat el-Hava^^l j^ÂjtbJuyj ( Constantine ) , on
compte 1 8 milles à travers un pays de montagnes.
' La ville de Constantine est peuplée , commerçante ; ses ha-
« bitants sont riches , font le commerce avec les Arabes et s asso-
a cient entre eux pour la culture des terres et pour la conserva-
ff tion des récoltes. Le blé qu ils conservent dans des souterrains
« -y reste souvent un siècle sans éprouver aucune altération. Ils
« recueillent beaucoup de miel et de beurre qu'ils exportent à
« l'étranger. Cette ville est bâtie sur une espèce de promontoire
« isolé , de forme carrée ; il faut faire plusieurs détours pour y
« monter; on pénètre par une porte, située du côté de l'ouest,
« dans l'intérieur de la place qui n'est pas très-grande; on y re-
« marque des excavations où les habitants enterrent leurs morts ,
« et, de plus, un édifice très-ancien, de construction romaine,
« dont il ne reste plus que les ruines; on y voit également un
« édifice romain , jadis destiné aux jeux scéniques, et dont l'ai^
« chitecture ressemble à celle de l'amphithéâtre de Termèh aaj$ ,
« ( Taurominium ) en Sicile. »
Constantine est entourée de tous les côtés par une rivière;
ses murs d'enceinte n'ont partout que trois pieds de haut, si ce
n'est du côté de Mila. La ville a deux portes : Tune, celle de
^ Le ms. A. porte partout Hdila JOv^wLt.
PREMIÈRE SECTION. 245
Miia, du côté de Touest ; l'autre ( Bab el-Cantara ), la porte du FenUiet 64 veno.
pont /du côté de Test. Ce pont est d'une structure remarquable.
Sa hauteur, au-dessus du niveau des eaux, esrt d'environ cent
coudées rechachi (^l-^^. i C'est aussi l'un des monuments de
« l'architecture romaine. Il se compose d'arches supérieures et
■ d'arches inférieures au nombre de cinq, qui embrassent la lar-
« geur de la vallée. Trois de ces arches , celles qui sont situées
n du côté de l'ouest, à deux étages, ainsi que nous venons de le
« dire, sont destinées au passage des eaux, tandis que leur partie
« supérieure ( litt : leur dos ) sert à la communication entre les
a deux rives. Quant aux deux autres , elles sont adossées contre
tt la montagne.
« Ces arches sont supportées par des piles qui brisent la vio-
a lence du courant et qui sont percées, à leur sommet, de pe-
c tites ouvertures (ordinairement inutiles). Lors des crues extra-
« ordinaires qui ont lieu de temps à autr/î , les eaux qui s'élèvent
« au-dessus du niveau des piles, s'écoulent par ces ouvertures.
« C'est, nous le répétons, l'une des constructions les plus' eu-
« rieuses que nous ayons jamais vues.
« Il existe dans toutes les maisons ^ des souterrains creusés
a dans le roc ; la température constamment fraîche et modérée
« qui y règne , contribue à la conservation des grains, > Quant à
la rivière , elle vient du côté du midi , entoure la ville du côté
de l'ouest , poursuit son cours vers l'orient , puis tourne vers le
nord, baigne le pied de la montagne à l'occident et retourne de
nouveau vers le nord, pour aller se jeter enfin dans la mer^ à
l'ouest de la rivière de Sahar^^^.
c Constantine est l'une des places les plus fortes du monde ;
^ Ici le m». B. porte ce qui smt : c Dans toute la ville, il nest pas de porte de
c maison , grande ou petite, dont le seuil ne soit formé d*une seule pierre; ey général
« aussi les piliers des portes se composent soit de deux, soit de quatre pierres. Ces
« maisons sont coDStruitea en terre et le rei-de-ekaassée est loi^oars daHé. »
3i.
Feuillet 64 verso.
Feuillet 65 recto.
244 TROISIÈME CLIMAT.
« elle domine des plaines étendues et de vastes campagnes en-
« semencées de blé et d'orge. Dans l'intérieur de la ville, il
« existe im abreuvoir dont on peut tirer parti en temps de siège. »
De Constantine à Baghaï, on compte 3 journées.
De Constantine à Bougie , 6 journées.
De Constantine à Djidjel , k journées.
De Djidjel à Bougie, 5o milles.
De Constantine à Abras {j^jA , 5 journées.
D'Abras à Bougie, 4 journées.
De Bougie au fort de Bachar j^ , 2 journées.
De Bachar à Tifas o<-Ua3, a fortes journées.
De Tifas à Calema aXIs, même distance.
A Cassraïn ^,j*^\y 3 journées.
A Dour-Medïn, 6 journées.
De là au port d'el-CoU JuJt, t2 journées, en traversant une
contrée fréquentée par les Arabes.
« Pour se rendre de Constantine à Bougie , on passe à Nahr
N De là à la plaine de Fara âjU.
« De là au bourg de Beni-Khalef u* X^k ^.
« Puis à Kaldis jm^JsJ^, place forte.
« De là à Bougie, 20 milles. Il n'y a, dans cet intervalle, ni
« montagne, ni vallon.
« Kaldis est sur une hauteur escarpée et dominant les bords
« de la rivière dé Constantine.
« De Kaldis à la montagne de Sahaw jj^^^ 8 milles.
« Au haut de cette montagne, remarquable par sa hauteur,
« est ime citadelle ; on monte durant 5 milles environ , avant
« d'en atteindre le sommet qui forme un plateau dont l'éten-
« due est de 3 milles. Les Arabes qui l'habitent sont pacifiques ;
« ils descendent., en suivant les bords de la rivière de Chai JU,
« à Souc lousuf UUiM^ ^ »^ , bourg situé au pied d'une mon-
PREMIÈRE SECTION. 245
« tagne d'où jaillisent diverses sources, et à la distance de 1 2 Feuille 65 recto.
K milles.
« De là on se rend à Souc Beni-Zendoui iS3^^j <^ Â^^^ place
• forte , située dans une plaine peu fertile , où se tient un mar-
« ché à jour fixe.
« Les Beni-Zendoui sont des Berbers très-farouches qui ne
« payent dHmpôts que lorsqu'ils y sont forcés par des envois de
« troupes; ils marchent toujours armés de pied en cap et cou-
« verts de boucliers de Lamta.
-s
« De là on se rend à Tala ii)b, place forte » actuellement en
« ruines y où Ton fait halte.
« De là à Beghara iij\ nhW , à Sahel el-Bahr j_4^l «>*»Lm , à
« Mesdjid Behloul J^J^ «^^^^^^^ à Mezare' ^jl>«, puis à Djidjel
_ . »
La ville de Djidjel est située sur les bords de la mer, dans
une presqu'île. « La flotte du roi Roger s'en étant emparée, les
« habitants se retirèrent à un mille de distance, dans les mon-
« tagnes; ils y construisirent un fort; durant l'hiver, ils reve-
« naient habiter le port; mais« à l'époque de l'arrivée de la flotte ,
« ils se réfugiaient presque tous dans les montagnes , ne laissant
« dans la ville qu'un petit nombre d'individus et quelques mar-
> chandises. Depuis cette époque^ Djidjel est devenue déserte
« et ruinée. Cependant le pays est très^fertile et la côte très-
« poissonneuse. »
De Djidjel on se rend au cap de Marghiten ^^k^yi^ \ à Dje-
zaïr el-A'fiéh iUàUJI j^]^^ , à Fedj ez-Zerzoun {j^jjyi^ ^ , au fort
de Mansouria x^jyniU « sur les bords de la mer.
De là à Matousa iLmjsU , bourg peuplé d'où l'on fait venir du
plâtre destiné pour Bougie.
De Mansouria à Bougie , on compte 5o mdles.
* Le ms. B. porte, ^^^.Â^iW^. ^
Feuillet 65 recto.
Feuillet 65 verso.
246 TROISIÈME CLIMAT.
Pour revenir à Djidjel, cette ville a deux ports : Tun, du
côté du midi , d'un abord difficile et où Ton n'entre jamais sans
pilote; l'autre, du côté du nord, appelé Mers es-Cha'ra, par-
faitement sûr et d'un fond de sable , mais où il ne peut entrer
que peu de navires.
De Djidjel à Coll Juiil, située à l'extrémité du pays compris
dans la présente section, 70 milles.
Coll, ville autrefois petite, mais florissante, possède un port
fermé par des montagnes, et où l'on voit des constructions.
De Coll k Constantine, on compte 2 journées, en se diri-
geant vers le sud et en traversant un pays soumis au pouvoir
des Arabes.
Non loin de Bougie, du côté du midi, est le fort de Setif
_* ^\% - ; la distance qui sépare ces deux points est de 2 journées.
< Setif est une place forte dont les environs produisent beau-
« coup de noix excellentes. >
De Setif à Constantine , on compte 4 journées.
Près de Setif est une montagne appelée Atekdjan ^L^Cst \
habitée par la tribu de Ketama iUUS'. On y voit une citadelle
qui appartenait autrefois aux Beni-Hamad; près de là, vers
l'ouest, est la montagne de Halawa «[5^^^, distante d'ime jour-
née et demie de Bougie.
Les possessions de la tribu de Ketama s'étendent au delà des
pays de Coll et de Bone aj»^. « Cette tribu est renommée par
« sa générosité et par l'accueil qu'elle fait aux étrangers. Ce
« sont certainement les gens du monde les plus hospitaliers,
« car ils 9'ont pas honte de prostituer leurs enfants mâles aux
« hôtes qui viennent les visiter» et, loin de rougir de cette
« coutume, ils croiraient manquer à leur devoir s'ils né^i-
« geaient de s'y conformer; divers princes ont cherché i les y
« faire renoncer, mais toutes les tentatives qu'on a pu faire ont
^ Le ms. A. porte ^laS^I ; la version latine : Ichegkn.
PREMIÈRE SECTION. 247
été gaines. A Topoque où nous écrivons , il ne reste plus , de
la tribu de Rétama, jadis très^nombreuse , qu'environ quatre
mille individus , sans y comprendre toutefois quelques familles
qui vivent paisiblement dans les environs de Sctif et qui con-
sidèrent comme abominables les mœurs des Ketama habitant
les environs do CoU et les montagnes ^i touchent à la pro-
vince de Constantine.
%A 2 journées de cette dernière ville est une place forte ap-
pelée Belouca iu»^, lieu de marché avec un faubourg où Ton
trouve des puits abondants.
« Belouca est bâtie en pierre et située dans une plaine ; les
maisons y sont généralement grandes et anciennes; elle était
habitée dès Tavénement du Messie. Vu du dehors \ le mur de
cette ville parait très-élevé ; mais , comme le sol intérieur est
encombré de terre et de pierres jusqu'au niveau des créneaux
( i;»U^ ), dès quon est entré dans la place, on n aperçoit plus
aucun mur. Quant à Bachar jA^ , c'est une forte place dépen-
dante de Biskara i^SLms et qui se trouve actuellement au pou-
voir des Arabes.
« On compte de Bachar à Bougie A jours de chemin , et 2
« de Bachar à Constantine. »
Nous venons d'énumérer les villes et les pays compris dans
la présente section, et nous avons décrit avec les détails conve-
nables ce qui nous a paru digne d'être remarqué. Il nous reste
à parler du littoral de la mer, des golfes, des caps, et à indi-
quer les distances en milles, soit par les routes directes, soit
par les chemins détournés. Comme nous ne pouvons compren-
dre, dans la description de la côte, celles de ses parties qui
font partie du troisième et du quatrième climat, nous avons
jugé convenable de ne nous occuper d'abord que des lieux
compris dans la présente section , dans l'ordre où ib se présen-
teront.
Feuillet 65 veno.
Feuillet 6^ recto.
248 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 66 recto. Nous disons donc que Wahran t;Lr**^ ( Oran ) est situ^ sur
le bord de la mer, comme nous Favons dit plus haut.
'De là au cap de Mechana ÂiiA^ \ en ligne droite, on compte
a 5 milles, et 3a en ligne oblique.
De Mechana au port d'Arzew ^jj\ , 1 8 milles.
Arzew est un boui^ «considérable, où Ton apporte du blé que
les marchands viennent chercher pour Texportation.
De là on se rend à IS^ostaghanem ^ijUx^^, jpetite ville, située
« dans le fond d'un golfe , avec des bazars , des bains , des jar-
« dinsy des vergers, beaucoup d'eau et une muraille bâtie sur
« la montagne qui s'étend vers l'ouest. La laideur du golfe est
« de 34 milles en ligne oblique, et de a 4 en ligne directe. >
De Mostaghanem à Houdh-Ferouh ^^jà d=j^ » 3 4 milles en
ligne oblique, et 1 5 en ligne directe. C'est une belle rade, à
l'extrémité de laquelle est un bourg peuplé.
La ville la plus voisine de Houdh-Ferouh, du côté de l'est,
est Mazouna iLî^jU , située à 6 milles de la mer, « et au milieu
« de montagnes d'où découlent des sources. Il y a des bazars
R très -fréquentés et de hautes maisons; il s'y tient aussi une
« foire où les habitants des environs viennent apporter les pro-
« ductions du pays. >
De Houdh-Ferouh au cap de Djoudj ^>»-, a 4 milles, en ligne
oblique, et la milles, par terre. A partir de ce cap, le golfe
s'étend en forme d'arc, vers le midi.
De là aux îles d'Alhamam ^y%\^êA jjja^ , a 4 milles par les dé-
tours , et 1 8 en ligne droite. -
Des îles d'Alhamam jusqu'à l'embouchure de la rivière de
Chelif uULâ , a a milles.
De là à Colou el-Ferranïn (ji>^\jJJ\ ^^5, la milles. (Le mot
Colou' signifie algue marine. )
^ La version latine porte Mesafe.
PREMIÈRE SECTION. 249
De Coiou à Tenès (jnJLj, 12 milles, en suivant les bords du
golfe.
De là à rextrémité du golfe , 6 milles. Ainsi , depuis le cap
de Djoudj jusqu'à Textrémité du golfe, on compte 76 milles
en ligne oblique, et 4o en ligne droite.
De Textrémité du golfe jusqu'au port d'Amtakou l^oul, 10
milles.
D'Amtakou à Wacour^^^, port étroit, situé à l'extrémité du
golfe , et qui n'est abrité que contre les vents d'est , on compte ,
en ligne oblique, 4o milles; en ligne directe, 3o.
De Wacour à Berecbk, 20 milles.
Nous avons déjà parlé de Cherchai : dans l'intervalle compris
entre Cherchai et Berechk, en suivant les bords de la mer, est
une montagne d'un accès difficile, habitée par une peuplade
berbère dite Rebia, JUa^ \
De Cherchai à Battal Jlk^ , cap vis-à-vis duquel est une petite
île , 12 milles. C'est à ce cap que commence le golfe de Hour
j^^ dont l'étendue est de ko milles en ligne directe, et de 60
en ligne oblique.
Hour est aussi le nom d'un petit bourg situé dans le fond
d'un golfe, à quelque distance de la mer, et habité par des pê-
cheurs. Cet endroit est trèfr-dangereux ^ une fois tombé, on y
périt sans ressource.
' « De l'extrémité du golfe de Hour à Aldjezaîr Beni-Mazghana
« (Alger), dont nous avons parlé plus haut, 18 milles.
« De là à TamedfoSy port auquel touchent des champs cul-
« tivés , 1 8 milles.
« De là à Mers el-Dedjadj, dont nous avons également parlé,
«20 milles.
« De là au cap de Beni-Djènad ^Ur?. ^ ^ 12 milles.
' V Abrégé porte Rebaîaa.
* L« ms A. ne met pas le mot ^.
Feuillet 66 recto.
Feaillet 66 yerso.
3a
250 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 66 verso. « De là à Tedlës , 1 2 milles.
« De Tedlès au cap dit Beni-Abd-Allah , 2 4 milles en i^ae
« oblique, et 20 en ligne droite.
« De là au golfe de Rafoun ^j ^, 20 milles en ligne droite ,
« et 3 o en ligne oblique.
« De là ^ à Dahs el-Kebir^ ■ A'^îTi i^m^^y en ligne oblique, 3o
« milles, et 2 5 en ligne droite.
« De là à Dabs el-Sagfair j-^mdoi] (^à, 8 milles.
« De là au cap de Djeria ^js^ , 5 milles.
« De là à Bougie, par mer, 8 milles, et 12 par terre.
« De Bougie à Matousa JU*yU, en ligne obliqu^e, 12 milles,
« et 8 en ligne droite.
« I^e Matousa à Mansouria M^jymiU.^ située au fond d*un golfe,
« 1 o milles en ligne oblique.
« De Mansouria à Fedj ez-Zerzour jxi)y^^ î^ ^^ milles.
« De là au cap de Marghiten, 1 1 milles.
, « De ce cap à Bougie , 45 milles.
« De Marghiten à Djidjil, 5 milles.
« De Matousa ^ à Fedj ez-Zerzour, 2 5 milles en ligne droite.
« De Fedj ez-Zerzour à Djidjil, en ligne oblique» 20 milles.
« De Djidjel J^^fi^tr à Tembouchure de la rivière dite Wadi el-
« Gassab Lg»jiajil\ ^^1^ , qui vient de Mila , en suivant la direction du
« midi , 2 o milles.
« De Wadi el- Gassab au port dit Mers ez-Zeitoun <9*;^— «
« {jyjtji^ ^> 3o milles en ligne oblique et ^o en li^e directe.
<« Cest ici que commencent les hautes montagnes d'Errahman
« (j^^l JW^» habitées par des peuplades qui s y réftAgient toutes
« les fois qu arrive la flotte ( probablement du roi de Sicile ) ,
' Le ms. A. porte ^j^yL^I*
* Le ms. A. porte ici ^yij»
' Le ms. B. porte partout A_^^JLt*
^ Le ms. A. porte jk>jjCs>jJl t^V^ * ^^ °^' ^' P^^'^ pluA bas la même leçoD.
PREMIÈRE SECTION. 251
« ne laissant personne sur la côte , ainsi que cela a lieu à CoU , Feuillet 66 veno.
« ville qui est abandonnée pendant i'été.
« De GoU au port dit Mers Oustoura ifjyLm\ ^^ja , on compte
« ao milles.
« De là à Mers el-Roum «^jJI (9^» ^^ milles en ligne obli-
c que et 18 en ligne droite.
« De là à Takouch ^^ , village très-peuplé , 1 8 milles.
« De là à Ras el-Hamra \j^ (jmIj, 18 milles.
« De Ras el-Hamra à Bone iU^ , située au fond d'un golfe , et
« dont nous donnerons ailleurs la description, s'il plaît à Dieu,
« 6 milles. »
La distance totale de Bone à Bougie est, en ligne directe, de
200 milles.
Z%.
252
TROISIÈME CLIMAT.
DEUXIÈME SECTION.
Baghai. — Cabsa. — Bone. — Bizerte. — Tabarca. — Cabes. — Sfaks. — Tunis.
Ruines de Carthage. — Mahdia. — Tripoli. — Leptis.
Baghai.
Feuillet 66 verso. Cette sectioD Comprend des villes , des pays , des forteresses ,
des châteaux et des peuples d'origines diverses. Au nombre des
pays dont nous allons traiter sont Camouda H^yit Baghai ^1^1^,
Feuillet 67 recto. Meskiana jL>U5C>Éiw, Medjana iUUs, Badja i^l^ , Bona iLî^ (Bone),
le port de Kharaz jj ç^jj» , Benzert c;>;)jJu , Arbes o*-^^l , Mar-
madjena a_jl»-U^, Castilia ilJUkKwi, Nilfan ^LJLÀaj ( ou Bilcan
^Uiu), Takious tfr5^9 Zaroud ^^jj^ Cabsa JUâ^ (ou Cafsa aaaâj),
Nafta jdajb, Alhama x^, Tunis o^Jy, Aclibia x-AA^IiK Heraclia
aUs^, Sousa Km^^ Mahdia a^«x^I, Sfaks j^uiU.*», Cabes (jm^^Is,
Raghogha V^yàj , Sabrât %::*jj^ , Tripoli (jmJI^IjI» et Lebda iô<^
(Leptis). Les forts, citadelles et habitations situés sur le littoral
seront décrits à la fin de la présente section, s'il plaît à Dieu.
Baghai est une grande ville entourée d'une double muraille
en pierre; « elle a un faubourg entouré également de murs où
« se tenaient autrefois les marchés qui se tiennent actuellement
« dans la ville même, le faubourg ayant été abandonné par suite
n des fréquentes incursions des Arabes. > C'est un pays remar-
quable par la quantité de dattes qu'il produit. « Il y coule une
« rivière qui vient du côté du midi; on y trouve aussi des puits
« abondants, mais le nombre de ces puits n'est plus aussi con-
« sidérable qu'il l'était jadis. Autrefois il y avait beaucoup d'eau
t de source et un grand nombre d'habitations. Les environs
« sont habités par des Berbers qui trafiquent avec les Arabes;
DEUXIÈME SECTION. 255
« leurs principales ressourcesconsistent en blé et en orge. Ils FeuHiet 67 recto.
« confient la gestion de leurs affaires à des cheikhs.
« Près de là, à la distance de quelques milles seulement^ est
« la montagne d'Aouras (j-lj^! , longue à peu près de 1 2 jour-
« nées, et habitée par des peuplades qui exercent une grande
« influence sur leurs voisins.
> De Baghaî à Constantine, on compte 3 journées.
« De Baghai à Tobna, du pays de Zab, A journées.
« De Baghaî à Castilia , également k journées.
« Cette dernière ville, appelée aussi Tawzer jjy, est en-
« tourée d^une forte muraille, et ses environs sont couverts de
« palmiers qui produisent des dattes trè»-estimées dans toute
« l'Afrique. On y trouve également de beaux citrons d'un goût
« excellent, des fruits et des légumes en abondance; mais l'eau
« est de mauvais goût, indigeste et souvent trè»-rare, attendu
« qu'on est obligé de la faire venir de loin. Le blé et l'orge n'y
N croissent pas abondamment. >
Non loin de là, au sud-est et à la distance d'une petite jour-
née, est située la ville d'Alhama, « où Teau n'est pas non plus
« de trè^-bonne qualité, mais où l'on trouve beaucoup de pal-
« miers. »
De là à Takious, on compte à peu près 20 milles.
« Takious est située entre Alhama et Cabsa juaaS. On y
« sème des céréales; on cultive le henna, le cumin et le panais.
« Le pays produit des dattes excellentes et des légumes en abon-
« dance. »
On compte de Takious à Cabsa, une journée.
Cette dernière ville est entourée d'un mur et assez jolie ; il Cabsa.
y coule une rivière dont l'eau est meilleure que celle de Casti-
lia. Au milieu de la ville est une source d'eau dite el-tarmiz
*>>rti)WI. a Les bazars de Cabsa sont très-fréquentés et les fabri-
« ques dans un état prospère. On voit, autour de la ville, de
FeuUiet 67 recto.
Feuillet 67 verso.
254 TROISIÈME CLIMAT.
nombreuses plantations de palmiers, des jardins, des vergers
et des maisons de plaisance. On y cultive des céréales « ainsi
que le henna, le cumin et le coton. Les habitants de cette
ville sont devenus Berbers, et la plupart d^entre eux parlent
la langue latine^-grecque ^. ■
« En se dirigeant vers le sud-ouest, la ville la plus voisine
de celle que. nous venons de décrire est Cassira «^amU, & Torient
de laquelle sont Nacaous o*>Ub et Hamounes ^y^, pays qui
ont entre eux beaucoup de ressemblance y tant sous le rapport
de la qualité des eaux, que sous celui de la nature des pro-
dujctions. On y recueille beaucoup de dattes, mais le blé y
esti rare et Ton est obligé d'en Satire venir du dehors.
« Gabsa est tm Lieu central par rapport à divers autres, ainsi,
par exemple ; de Cabsa k Cairowan, en se dirigeant vers le
nord^ on. compte ajournées au sud^uest.
« De Cabsa à Bilcan (jUULu , v^le pourvue d'eau , mais ruinée
« depuis répoque à laquelle les Arabes s'en rendirent maîtres», »
à joucnées .au midi.
A Zaroud d^^, située auprès de la montagne de No£ousa, 5
journées*
A Nafta £ki», « ville où Ton trouve de Teau courante et dont
« les habitants s'adonnent au commerce et à l'agriculture^ i a fai-
bles jouniées. ,
De Cabsa à Ne&awa (ou Naczawa ii^lyi), dans la direction du
midi, a journées et quelcpie chose.
De Tawzer à Nefzawa , une forte journée et demie.
De Cabsa, en se dirigeant vers le midi, à la montagne de
Nofousa, environ 6. journées.
^ Par les motifs exposés dans la relation de TEgypte par Abd-Allatif , traduction de
M. de Sacy, pag. AgG et Agg , et d'après Tavis de M. Et. Quatremère, nous croyons de-
voir substituer le mot JL^] agnki au mot J^^l f^f^U qu'on lit bien distincte-
uent dans nos deuxaaaniucrits.
DEUXIÈME SECTION. 265
« Cette montagne est trè^-haute et elle s'étend sur un espace Feofliet 67 ««no.
« d'environ 3 journées de longueur. Là sont situées deux villes
« dont Tune , appelée Charous {^^yS» est pourvue d'eaux cou-
« rantes, entourée de vignes qui produisent d'excellents raisins,
« et de figuiers. En fait de céréales , on y cultive de l'oi^ avec
« lequel on fabrique d'excellent pain; les habitants de cette
K ville ayant d'ailleurs la réputation d'être d'habiles boulangers. •
De Cabsa à i^aks, 3 journées.
• Entre les montagnes de No£busa et^la ville de Ne&awa est
« située celle de Louhaoa Jû^^j , à l'ouest de laquelle , à peu de
« distance, sont Biskara* «^Xm^ et Maous o^^^U. Toutes ces villes
« sont à peu prés également grandes , populeuses et coramer*
« çantes. »
De la montagne de Nofousa à Waroalan \j*<^J^^ (ou Ward*
jelan), on compte 12 journées.
De Nafta à Cabes o^^t», une journée et quelque chose.
Cabes est une grande ville < bien peuplée , dont les environs
« sont couverts de jardins et de vergers qui produisent plusieurs
« variétés de fruits ; on y trouve du blé , des dattes et différents
« objets manufacturés que l'on chercherait- en vain ailleurs. Les
t environs de Cabes sont plantés dVliviers et la ville est ceinte
« d'un mur trés^olide , et entourée de fossés. Les bazars offrent
« une grande diversité de marchandises. On fabriquait autrefois
« de belles étoffes de soie dans cette ville, mais aujourd'hui
« la principale industrie consiste dans la préparation des cuirs
« destinés pour l'exportation. »
La rivière qui coule à Cabes vient d'un grand lac, i 3
milles de distance et sur les bords duquel est situé Cassr-Sadja
ê^jj^, bourg bien peuplé ; la ville de Cabes en est éloignée de
3 milles. Quant à Cassr-Sadja, c'est une petite ville dont le
« bazar est situé du côté de la mer, et où l'on compte beaucoup
« de fabricants de soie. On y boit de l'eau de la rivière -de Cabes;
Feuitiet 67 verao.
Cabbs.
Feuillet 68 recto.
Sfaks.
256 . TROISIÈME CLIMAT.
« cette eau n est pas très-bonne, mais les habitants sont obligés
« de s'en contenter.
« Cabes est située à la distance de 6 milles de la mer, du
R côté du nord et auprès d'un bois limité par des sables con-
« tigus d'un mille d'étendue. Ce bois se compose d'une réunion
« de vergers, de vignes et d'oliviers ( l'huile étant l'objet d'an
« grand commerce ). On y trouve aussi des palmiers qui pro-
« duisent des dattes d'uïie bonté et d'une douceur au-dessus de
« tout éloge. Les habitants de Cabes ont coutume de les cueillir
« fraîches et de les placer dans des vases ; au bout d'un certain
< temps, il en découle une substance mielleuse qui couvre la
« superficie du vase. On ne peut manger de ces dattes avant
« que ce miel ait disparu, mais alors il n'est pas de fruit, même
« dans les pays renommés pour leurs dattes, qui soit compa-
« rable à celui-ci, »
Le port de Cabes est très-mauvais , car on n'y est pas à l'abri
des vents. Les bateaux jettent l'ancre dans une petite rivière où
l'on éprouve l'action du flux et du reflux ^ et où les navires d'un
faible tonnage peuvent mouiller. « La marée s'y fait ressentir
« jusqu'à la distance d'un jet de flèche. Les gens du pays sont diffi-
« ciles à vivre ^ vains, orgueilleux et voleurs de grand chemin. »
De Cabes à Sfaks (jmJîU^, on compte, en suivant les bords
du golfe, 70 milles.
« De Cabes à Cabsa, en se dirigeant vers le sud-ouest, 3 jour-
« nées.
« Sfaks est une ville ancienne et bien peuplée; ses marchés
« sont nombreux, ses édifices vastes. On y remarque un bazar
« construit en pierre et dont les portes sont revêtues d'épaisse^
« lames de fer. Au-dessus de . ses murs sont des tours des-
/ Ce fait a été remarqué par Shaw et par divers autres auteurs.
Feoiliet 68 recto.
DEUXIÈME SECTION- 257
« tinées au logement des troupes. On y boit de Teau de souree.
« Les plus beaux fruits y sont apportés de Cabes et Ton peut
« s'en procurer à bon compte. On y pèche beaucoup d'excellent
« poisson; la pêche a lieu généralement au moyen de filets dis-
« posés avec art dans les eaux mortes. La principale production
« du pays consiste en olives; il est impossible de trouver de
< rhuile supérieure à celle de Sfaks. Le port est très-bon , et ,
« en somme , le pays oSre beaucoup de ressources ; les habitants
« aiment le faste et la dépense. Cette ville fut prise par Roger
« le Grand en 543 de Thégire ( ii48 de J. C.]; bien qu'elle
« soit encore très-peuplée, £(a prospérité n'est plus ce qu'elle
« était autrefois. Le roi Roger y entretient un gouverneur. »
De Sfaks à Mahdia M^o^\ , on compte 2 journées.
« Cette dernière ville offre un port des plus fréquentés par
« les navires venant de l'orient et de l'occident, de l'Espagne,
« de la Grèce et d'autres contrées. On y apportait (autrefois) des
« marchandises en quantité et pour des sommes immenses. A
« l'époque présente le commerce y a diminué. Al-Mahdia était
« le port et l'entrepôt de Gaîrowan (jtj^H^; elle fut fondée par
« al-Mahdi Obeîd-Allah qui lui donna son nom. Située sur une
« presqu'île qui s'avance dans la mer, c'est un lieu de passage
« quand on veut se rendre par Raccada i^\fj à Caîrowan. La dis-
n tance entre Caîrowan et Mahdia ib^x^ est de 2 journées.
« Cette dernière ville était autrefois extrêmement fréquentée Feuillet 68 verso.
« et le commerce y était très-florissant , car les voyageurs s'y
« établissaient souvent ou y revenaient volontiers ^ ; les construo-
« tions en étaient belles, les lieux d'habitation ou de prome-
« nade agréables, les bains magnifiques , les caravansérails nom-
« breux, enfin Mahdia offrait un coup d'œil d'autant plus ravissant
« que ses habitants étaient généralement beaux et proprement
' Nous suivons le sens le plus probable, nos deu^ manuscrits étant ici très-dé-
fectueux.
33
MAHDIA
OU
AL- MAHDIA.
Feutilet 68 veno.
258 TROISIÈME CLIMAT.
vêtus. On y fabriquait des tissus trè^fm$ et très^beaux, couous
sous le nom de tissus de Mahdia et dont il se faisait en tout
temps une exportation considérable, car ces tissus étaient iiii*
mitables sous tous les rapports.
« L'eau de puits ou de citerne qu on boit à Mahdia n est pas
de bonne qualité. La ville est entourée de murailles en pierre
et fermée au moyen de deux portes construites en lamea de fer
superposées sans emploi d'aucun bois. Il n en existe point dans
le Maghreb ni ailleurs d'aussi habilement ni d'aussi soUdenent
fabriquées, et c'est un objet très-curieux; il n'y a du reste à
Mahdia ni jardins^ ni vei^ers, ni plantations de dattiers; les
fruits y sont apportés des châteaux de Monastir jN^yUUll j^^mu ,
situés à 3o milles par mer. Ces châteaux, au monibre de trois,
sont habités par des religieux auxquels les Arabes ne font au-
cun mal et dont ils respectent les habitations et les vergers.
C'est à Monastir que les habitants de Mahdia vont , par mer et
au moyen de barques, ensevelir leurs morts, car il n'y a point
« de cimetière chez eux.
« De nos jours, Mahdia se compose de deux villes; savoir, al-
« Mahdia proprement dite et Zawila ^yj \ La première sert de
résidence au sultan et à ses troupes; elle est dominée par un
château construit de la manière la plus solide , et dans lequel
on voyait, avant la conquête de cette ville par le grand Roger
en 5^3 ( 1 148), le réservoir dit les Voûtes d'or w^jJt ^Uul»
dont les princes du pays tiraient vanité. Mahdia avait (ancienne-
ment) été prise par Hasan, fils d'Ali, fils de Tcog^nin, fila de
Moëa, fils de Badis, fils d'al-Mansour, fils de Belkin, fils de
Zeïri le Sanbadji.
« Zawila est remarquable par la beauté de ses bazars et de
* Ceci est conforme à ce qu*on lit dans la Chrestomathie araJbe de M. de Sacy,
lom. I, pag. ^96, et dans la Notice dLun mantucrit contenant la dtsçriptian de f Afrique
publiée par M. Et. Quatremère, page 46.
DEUXIÈME SECTION. 259
ses édifices, ainsi que par la largeur de ses rues et de -ses Feuillet 68 verso.
carrefours. On y compte beaucoup de négociants riches et intel-
ligents. Les habitants de cette ville portent des vêtements de
couleur blanche, en sorte que, tant sous le rapport physique
que sous le rapport moral, ils sont des modèles de perfection ^;
en effet leurs connaissances commerciales sont très-étendues et
leur r^^larité dans les affaires est au-dessus de tout éloge.
« La ville est entourée tant du côté de la terre que de celui
de la mer, de murailles en pierre, et le long du premier de
ces côtés, règne un grand fossé qui se remplit au moyen des
eaux pluviales. Au dehors et du côté de Touest, il existait
avant Tinvasion des Arabes en Afrique, un vaste enclos re-
marquable par la beauté et la bonté des fruits qu'il produi-
sait, mais toutes les plantations ont disparu. Auprès de Zawila
sont des villages , des châteaux , des métairies dont les habi-
tants se livrent à l'agriculture et à l'éducation des bestiaux.
Les productions du pays sont le charbon, l'orge, les olives;
on en exporte beaucoup d'huile pour le levant. Les villes Feuillet 68 bis recto.
de Mahdia et de Zawila sont séparées l'une de l'autre par une
aire de l'étendue d'un jet de flèche et qu'on nomme Ramlé
Jik^^^j, Gomme Mahdia est la capitale de l'Afrique, c'est par
la description de cette ville que nous terminons celle de ce
pays, pour passer ensuite au Nefzawat uit^ljii ^.
■ Nous disons donc que Sobeîtala 'A^xjui^ était avant l'isla-
misme la ville de Gerges , roi ( ou plutôt de Grégoire , préfet)
des Romains d'Afrique; elle était remarquable par son étendue
ainsi que par la beauté de son aspect , par l'abondance de ses
' Cette observation tient à ce que, d'après les idées des Orientaux, la couleur
blancbe est de toutes la plus considérée.
* Ceci manque dans le ms. A. M. Hartmann écrit Nekzawa. Voyes ce qu 11 dit au
sujet de Sobeikala, Eèris, Afr., pag. 3&3, aS^. Voyes aussi, relativement k cette
ville (Tancienne Sufetula), Shaw, page 269 de la traduction finmçaise.
33.
Feuillet 68 l»f recto.
CAIROWAN.
260 TROISIÈME CLIMAT.
eaux, par la douceur de son climat et par ses richesses. Elle
était entourée de vergers et de jardins. Les musulmans s*en
emparèrent dès les premières années de Thégire, et mirent à
mort le grand roi nommé Gerges. De là à Cabsa a an a» on
compte un peu plus d'une journée, et à Caîrowan, 70 milles.
« Cette demièrç capitale (jlj^ ^ était Tune des villes les plus
importantes du Maghreb, soit à cause de son étendue, soit à
raison de sa population et de ses richesses, de la solidité de ses
édifices , des avantages que présentait son commerce , de Tabon-
dance de ses ressources et de ses revenus avant Tépoque où
les révoltes , les séditions , les jalousies se manifestèrent parmi
ses habitants. Leurs principales vertus étaient la bienfaisance,
la fidélité aux engagements, l'abandon des choses douteuses et
Téloignement de tout vice et de tout désordre propre à altérer
les bienfaits des sciences, enfin la tendance au bien; mais Dieu,
en faisant tomber cette ville au pouvoir des Arabes , a répandu
sur elle toute sorte de calamités. Actuellement il en subsiste à
peine quelques ruines, dont une partie est entourée de murs
en terre; ce sont les Arabes qui y dominent et qui mettent
le pays à contribution; les habitants y sont peu nombreux,
et leur commerce ainsi que leur industrie sont misérables.
D'après l'opinion des personnes prévoyantes, cette ville ne doit
pas tarder à recouvrer son ancienne prospérité. L'eau y est abon-
dante, et celle que boivent les habitants provient d'un grand ré;:,
servoir qui est d'une construction remarquable : il est de forme
carrée; au centre est une espèce de cloître dont chaque face
a cent coudées et qui est tout rempli d'eau. Caïrowan se com-
posait autrefois de deux villes, dont l'une était Caïrowan pro-
prement dite, et l'autre Sabra ijjuio. Cette dernière était le
* L*ancien viau AuguslL On ne reconnaît par Texact et judicieux Shaw dans
TétymÔlogie quil propose, page 259, du nom moderne de cette ville ; le mot cara-
vane n*a aucun rapport avec le nom de Caïrowan.
DEUXIÈME SECTION. 261
siège du gouvernement , et on y comptait plus de trois cents Feuillet 66 bû recto,
bains dans les maisons particulières, sans compter les bains
publics. Elle est maintenant totalement ruinée et dépourvue
d'habitants. A trois milles de distance étaient les cbàteaux de
Raccada i^U;, si hauts, si magnifiques, entourés de si beaux
jardins du temps des Aglabites qui y passaient la belle saison.
Us sont actuellement ruinés de fond en comble.
« De Caîrowan à Tunis j«J»y on compte un peu plus de deux ^^'"'^'
journées de caravane; cette dernière ville est de toutes parts
entoui^e de murs. Les campagnes environnantes produisent
des céréales, objet principal du commerce des Tunisiens avec
les Arabes. De nos jours cette ville est florissante , peuplée et
firéquentée par les populations voisines et par les étrangers
de pays lointains ; elle est environnée de solides retranche*
ment^ en terre , et elle a trois portes. Tous les jardins sont
ntués dans Tintérieur de la ville; il n'y a rien au dehors qui
vaille la peine d'être cité* Les Arabes de la contrée y apportent
du grain, du miel, du beurre en abondance^ de sorte que le Feuillet 68 bis veno.
pain et les pâtisseries qu'on y fait sont d'excellente qualité. »
Tunis était autrefois une place très*forte et elle portait le nom
de Tarchiz^^^; ce furent Les Musulmans ({ui, lorsqu'ils s'en
emparèrent, la .reconstruisirent et lui imposèrent son nouveau
nom.: « On y boit de l'eau deoitevne; mais la meilleure provient
€ de deux puits très^vastes et irèi^abondants, creusés par les soins
« de divers pieux Musulmans. Cette ville n'est pas trës--éloignée
« de la célèbre Carthage dont le territoire produisait jadis tant
• et de si beaux fruits, et de plus du coton, du chanvre, du carvi,
« de la garance; mais Carthage est actuellement ruinée. >
Tunis est bfttie au fond d'un golfe qui est formé par la mer
et auprès d'un lac creusé (de main d'homme); ce lac est plus
large que long, car sa largeur est de huit milles et sa longueur
n'est que de six. Il communique avec la mer par un canal dont
Feuillet 68 bb verso.
CARTHAGE.
26i TROISIÈME CLIMAT.
l'embouchure s'appelle Foum-el-Wadî ^^^l^l m^* Il n'existait
point anciennement, mais on le creusa dans la terre ferme de
manière à l'amener jusqu'auprès de Tunis, vilie qui, comme
nous venons de le dire, est distante de la mer de six milles.
K La largeur de ce canal creasé est d'environ 4o coudées; Isa
« profondeur de trois k quatre toises, fond de vase. La ion-
« gueur du creusement auquel on donne le nom de fleuve j^l
« est de quatre milles. Lorsqu'on y introdui^t les eaux de la mer,
« elles s'élevèrent au-dessus du niveau (du lac) de la hauteur
a d'environ un quait de toise \ puis elles devinrent stationnaives.
<i A l'extrémité du canal, sa sur&ce.s'agrapdit et sa profondeur
« augmente. On appelle ce lieu Wakour jf^> (ou du chargemait) ;
« c'est là que jettent l'ancre les vaisseaux chargés de bestiaux
«ou de marchandises; l'excédant des eaux inti)oduites d^ns le
« canal creusé atteint la ville de Tunis ^i est bâtie sur les' bcvrds
é du lac. Parvenus au Wakour, les navires opèrent leur déckiar*
« gement au moyen de petites- barques susceptibles denavîgaep
• à plus basses eaux; l'introduction dés navires de la. mer dans
« le canal et jusqu'au Wakour ne peut avoir libu quTun à . un «
« attendu le défaut d'espace. Une partie du iae s'étend vers l'ouest»
^ en sorte que ses rives^de ce cotél sont à trois milles let demi
« de Carthage, ville actuéllemenl; ruinée , dont il . ne > sufasîale
< qu'une portion entourée de mtim de terre, noiminée Mo'allaea
« imJUU, et habitée- pai* desictiefs d'Arabes, connus sous le mim
« de Beni*Ziad ^Lj ^. ' • • . .
• \ '
« Quant à la ville de Carihage ^ JUd^-Up^, au temps où elle flo*
« rissait, c'était Tune des plus rendqimées du monde, k cause de
" ses étonnants édifices et de la> grandeur de puissance i]u attès-
« talent ses nKmuments. On y voit encore aujourd'hui de remar-
' Le ms. B. porte : « à la profondeur d*une loîse JUU ^
' La traduction de ce passage a été donnée par nous, diaprés le ms. A., dans le
DEUXIÈME SECTION. 265
4]ua]|ieâ vestiges 4« cooetrucûoiis romaines , et par exemple le Feuîiiet 69 recto,
théâtre, qui n'a pn^ sQO pareil en magnificence dans Tuni"
vera* En effet cet édifiée est de forme qireulaîte et se compose
d'environ cinquante arcades encore su]:)$i3tantes ; chacune de
çea arcade» ^gafaprasse un ^pace de t plus de trente choubras
(environ vingl-troia pieds); enU^ chaque arcade et sa pareille
(littér. sa sçeur) est im pilWr ausai haut que large, dont les
deiij^ pilastres oi^t quatre cbouhras et demi ( environ trois pieds
tat demi) de largeur. Au-dessus de chacune d'elles s'élèvent
cinq rangs d arcades les uns auf»desaus( des autres, de mêmes
formes et de mâmes dimeusions, GO0s1r«it9S en pierres calcaires
dures 4e Tespéce dite kedan (^l«)i5îd'uilQ incomparablie bonté.
Au soœmet de cb^ue arcade est un. ciatre, et sur le cintre
de IVroade inférieure ^ on voit diverses figuras et représenta*
tioA$ curieuses d'hommes, d'animaux^ de navÂres» sculptées
sur la pierre avec un art infini. Les autres édifiées de oe gemre ,
et même les plus hauts, ne sont pour ainsi dire rien en eom^
paraison de celui-ci. U était ancieniiemeat destiné» d'après ce
qu'oie rapporte , aux jeux et aux; speotiteles publics.
« Parmi les curiosités de Gartbagâ, sont les citernes « dont le
nombre s'élève à vingt-quatre sur une seule ligne. La lanceur
de chactme d'elles est de. cent trente pas et sa largeur de vingt-
six4 Elles sont toutes surmontées; de coupoles , et dans les ioier^
vailles.. qui les sépareuit les vu}«s des autres,. sont des ouvertures
et des conduits pre^tiqués fOMt le passage des eaux; le tout
est disposé géométriquenient aveo bseaucoup d'art. Les eaux
venaient àr içetfe citernf» d'un.lieu nommé la fontaine de Choukar
j^ym {jitM, situé 4 3 jouf nées de distance ^ dans le voisinage
I de Cairowan. L'aqu^vo s'étendait depuis cette fontaine jus^
qu'aux eitemas ^m un nombrei infini de ponts où l'eau coulait
* Ceci manquait dans le nif. A.
Cette distance manquait également daps Je ms. A. .
Feuillet 69 recto.
BIZERTE.
264 ^ TROISIÈME CLIMAT.
d'une manière égale et réglée. Ces ponts se composaient d'ar-
ches construites en pierre ^, basses et d'une hauteur médiocre
dans les lieux élevés \ mais extrêmement hautes dans les vallées
et dans les bas-fonds.
« Cet aqueduc est l'un des ouvrages les plus remarquables
qu'il soit possible de voir. De nos jours il est totalement à sec
ainsi que les citernes , l'eau ayant cessé de couler par suite de
la dépopulation de Carthage, et parce que, depuis l'époque de
la chute de cette ville jusqu'à ce jour, on a continuellement
pratiqué des fouilles dans ses débris et jusque sous les fonde-
ments de ses anciens édifices. On y a découvert des marbres
de tant d'espèces différentes qu'il serait impossible de les dé-
crire. Un témoin oculaire rapporte en avoir vu extraire des
blocs de quarante choubras ( environ trente pieds) de haut , sur
sept (environ soixante-trois pouces) de diamètre. Ces fouilles
ne discontinuent pas; les marbres sont transportés au loin
dans tous les pays , et nul ne quitte Carthage sans en charger
des quantités considérables sur des navires ou autrement; c'est
un fait très-connu. On trouve quelquefois des colonnes en
marbre de quarante choubras (environ trente pieds) de circon-
férence.
« Autour de Carthage sont des champs cultivés et des plaines
qui produisent des grains et divers autres objets de consom-
mation. » A l'ouest est un district fertile dont le chef-lieu se
nomme Setfoura ijyiA^ , et qui compte trois villes peu éloignées
de Tunis, savoir : Achlouna J^^JLât , Tebakha Ue^s et Bizerte
v»jyi^. Cette dernière, bâtie sur les bords de la mer, est plus
petite que Tunis, dont elle est distante d'une forte journée de
marche. « Elle est florissante et peuplée, on y trouve (facilement)
< des compagnons de voyage et il y a un marché permanent. «
' ydfi^JL et non lj.^%jL 1 comme on lisait dans le ms. A.
C^J
^1
^. \
i et non jbj^t
/'
DEUXIÈME SECTION. 265
A Test de Bizerte est ie lac du même nom dont la longueur FeuUiei 69 veno.
est de 1 6 milles et la largeur de 8 ; il communique par une
embouchure avec la mer. Plus il pénètre dans les terres plus sa
surface s'agrandit, et plus il se rapproche du rivage plus il devient
étroit.
« Ce lac offre une singularité des plus remarquables. Elle
consiste en ce qu on y compte douze espèces différentes de
poissons ; et que, durant chacun des mois de Tannée , une seule
espèce domine sans mélange avec aucune autre. Lorsque le
mois est écoulé , l'espèce de poisson ( qui lui correspond )
disparaît, et est remplacée par une nouvelle également distincte
et ne se confondant point avec la précédente qui a disparu, et
ainsi d^ suite jusqu'à la fin de Tannée, et tous les ans. Voici
les noms de ces douze poissons : ce. sont el-boury <^j j^t \ el-
Cadjoudj s^^Uil, el-Mahaljai, el-Talanta iOiJJikJt, el-Ach-
bliniat i^^^V^U^Xj-Wil , elrCheblé a^l, el-Caroudh c^^^UJI, el-
Udj giMI, el-Djoudjé x^^, el-Kohla ïCaÛI, el-Tanialou
«yuuLjl, el-Kela ^1.
ft Au sud-ouest de ce lac et sans solution de continuité , il en
« existe un autre qui s'appelle le lac de Tandja a^ , et dont la
« longueur est de 4 milles sur 3 de largeur. Les eaux commu*-
« niquent de Tun à Tautre d'une manière singulière, et voici corn-
« ment : celles du lac de Tandja sont douces et celles du lac de
« Bizerte salées. Le premier verse ses eaux dans le second durant
« six mois de Tannée, puis le contraire a lieu; le courant cesse
« de se diriger dans le ixiême sens et le second lac s'écoule dans
I le premier durant six mois^ sans cependant que les eaux de
« celui de Bizerte devieimënt douces , ni celles du lac de Tandja
« salées. Ceci est encore Tune des particularités de ce pays^;
' Mugicephalus. Voyez ci-dessus ,1" climat, ii* section, page 3a.
' Voyez, sur ce qu*il y a de réel daus ce phénomène, le Voy. de Shaw, tomçl,
pag'e 180 de la traduction firançaise«
34
266 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 69 veno. « à Bizexte comme à Tunis , le poisson est peu cher et très-
« abondant, b
TABARCA. £)e Bizerte à Tabanst uï^At, on compte 70 milles. « Cette
• dernière est une place forte maritime , médiocrement peuplée
« et dont les environs sont infestés d'Arabes misérables qui. n'ont
« point d*amis et qui ne protègent personne. Il y a un port re-
« cherché par les navires espagnob ^ qu ils prennent (pour point
il de reiâche) dans leuns traversées en ligne directe \ » A peu de
distance sur le chemin qui conduit de Tabarca à Tunis, on trouve
Badja iL^E^^lf \ < jolie ville , bâtie dans une plaine extrêmement
« fsrtile en blé et en orge , -en sorte qu'il n'est pas dans le Magb-
« reb de ville de l'importance de Badja qui soit plus riche en
« céréales. Le climat y est sain , les «commodités de la vie abon-
^ dantes et les sources des revenus produ^ives ; les Arabes sont
« maîtres de la oampa^ie. Au milieu de la ville est une fon-
« taine dont les eaux descendent en forme de cascade et ser-
K vent aux besoins des habitants. Il n'existe pas de bois dans ses
« environs, ce sont des plaines ensemencées. Entre Badja et
« Tabarca on compte une journée et quelque chose de plus. Au
R nord, vis^-vis, et à une forte journée de Badja sur le bord
« de la mer, est la ville dite Mers ei-Djoan ^j^Â ^jjê (ie port du
Feuillet 70 reclo. « golfc).
c Mers el^Djoun est une petite ville, entourée d'une forte
« muraille et munie d'une oassaba; les environs sont peuplés
a d'Ambes. Les habitants vivent des produits de lia pèche du
« coraiL Cette pèohe eA très-abondante , et le corail qu'on trouve
« ici est supérieur en qualité à tous les coraux «connus , notam-
« ment à celui qu'on pèche à Sebta juu^ (Geula) et en Sicile
' Nous avons préféré le sens le plus probable : voici au surplus le texte arabe de
ce passage embarrassant : L^uukS i l^J^Â^b^ lyJt (guiaS j«J<K3àfl t^[y^
' La Vacca de Salluste , BelL Jug. La Baga de Hntarqtte , in Mario,
DEUXIÈME SECTION. 267
. (Nous parierons ci-après de Sebta, ville située sur le
détroit de Gibraltar auprès de Tocéan téuébreux.) Les mar^
chauds viennent (à Tabarca) de divers pays pour y faire des
achats considérables de corail destiné pour Texportation à
rétranger.
« Le banc (littéralement, la mine) est exf^oité tous les ans.
On y emploie en tout temps cinquante barques plus ou moins ;
chaque barque est montée d'environ vingt hommes. Le corail
est une plante qui végète comme les arbres et qui se pétrifie
ensuite au fond de la mer entre deux montagnes très-hautes.
On le pêche au moyen d'instruments garnis de bourses nom*
breuses , lesquelles sont faites de chanvre ; on fait mouvoir ces
instruments du haut des navires; les fils s'embarrassent dans
les branches de corail qu'ils rencontrent « alors les pêcheurs
retirent l'instrument et en extraient le corail qui s'y trouve en
grande abondance. 0»**en vend pour des sommes d'ai|;ent
considérables t et c'est la principale ressource des habitants.
On boit (à Tabarca) de l'eau de puits « et comme il y a peu
de champs ensemencés, les céréales y sont apportées par les
Arabes des campagnes environnantes; les fruits viennent de
Bone et d'ailleurs. »
Entre Mers el-Kharaz jjJl ^^ et Bone iu^, on compte une
journée faible, et par mer^ a 4 milles rousié i^^j.
« Bone kjyf est une ville de médiocre étendue. Elle est com-
« parable sous le rapport de la grandeur à Arbes ^y^jS . Elle est
« située auprès de la mer ^. Elle avait autrefois de beaux bazars
« et son commerce était florissant. On y trouve beaucoup de
«bois d'excellente qualité, quelques jardins, quelques arbres,
« et diverses espèces de fruits destinés à la consommation locale,
^ N(w deux manuscrits oous mettent à portée d*éclaircir ce passage , qui parait
aYoir embarrassé M. Hartmann. Le texte porte ^gg<}\ jOP ^ et non p93jjsS ^
34.
Ki2uillcl 70 reclo.
BOtfE.
Feuillet 70 recto.
AUBES.
268 TROISIÈME CLIMAT.
« mais la majeure partie des fruits provient des campagnes envi-
«I ronnantes. Le blé y est abondant , ainsi que Torge , quand les
« récoltes sont favorables, ainsi que nous Tavons dit. Il s'y trouve
« des mines de très-bon fer, et le pays produit du lin, du miel,
« du beurre; les troupeaux consistent principalement en bœufs.
« Cette ville a diverses dépendances et un territoire considérable
« où les Arabes dominent.
« Bone fut conquise par un des lieutenants du grand roi
« Roger, en 548 ( 1 153); elle est actuellement pauvre, médio-
« crement peuplée , et administrée par un agent du grand Roger,
« issu de la famille de Hamad. » Cette ville est dominée ^ par le
djebel iadoug ê^«x^ Ju^»- , montagne dont les cimes sont très-éle-
vées, et où se trouvent les mines de fer dont nous venons de
parler. De Bone à Arbes j*^jl , on compte 2 journées, et d'Arbes
à Caïrowan , 3 ; de même de Badja SLs^l à la mer, 2 petites
journées. •
« Arbes ou Arbous (j*^j^l ou cr>0^' ^^^ située dans un bas-
« fond et ceinte de bonnes murailles en terre. Au milieu de la
« ville sont deux sources d'eau courante qui ne tarissent jamais
« et qui servent aux besoins des habitants. L'une de ces sources
« s'appelle la source de Rebah ^Lj (js^^, et l'autre la source de
« Ziad àL j (2^ ; l'eau de cette dernière , la meilleure des deux ,
fl est parfaitement saine. Le territoire d'Arbes contient des
R mines de fer, mais on n'y voit absolument aucun arbre. On y
« recueille de l'orge et du blé en abondance ; à 1 2 milles de là
« et à l'ouest d'Arbes ^ est située la ville d'Abah tu) , dont le ter-
« ritoire produit du safran qui, sous le rapport de la quantité
« (que le terrain produit] comme sous celui de la qualité, est
« comparable au safran. d'Espagne. Les territoires de ces deux
^ La Yersion latine porte : ex parte ipsius tepientrionali , ce qui ne se lit pas dans
le texte arabe ; c^est évidemment une erreur.
* Le ms. A. porte Ames.
DEUXIÈME SECTION. 269
villes n'en font qu'un et se con&ndent. Au centre d'Abah e&t FeaîHei 70 recto.
une source d'eau douce trèsrabondante qui sert aux besoins
des habitants.) La ville était autrefois entourée de murs, cons-
truits en terre, et le prix des objets de consommation y était
peu élevé ; actuellement tout est à peu près en ruines. D'Aibes
à Tamadit os!<>w*b , on. compte a journées. .Cette dernière ville
est entourée de murs de terre ; on y boit de l'eau de. source ;
on y recueille, beaucoup d'orge et beaucoup de blé. Daos l'in-
tervalle compris entre Arbes et Tamadit est un bourg nonvié
Merdjana ajV^ dont les habitants sont en rixes continuelles
avec les Arabes, et récoltent du blé et de l'orge en quantité
plus que suffisante pour leurs besoins.
« D' Arbes à Caîrowan y'j»^, 3 journées; •
« D' Arbes à Tunis o*^y , 2 journées;
« De Tandjis (^m^j^- à Constantine iix^téa^ ^ journées;-
• D' Arbes à Bedjaïa .iL|l^ , 12 journées;
« DeZemadjna iU^U) à Medjana iUUi^ .2. faibles journées, ou
« plutôt une très-forte. .
« Medjana est ime petite ville dans le territoire de laqu^Lk
«autrefois on cultivait beaucoup de safraq. Il y a uagie rivière
i dont les eaux sont excellentes et proviennent d'une. nobontagne
« voisine où l'on; cultive dss céréales* Cette meop^tagné c^t triés-
• haute et l'on en . extrait de^ pierres de moulin d'une : qualité
<r tellement parfaite ,/ que leur durée égale quelquefois. celle de
« la vie d'un homme,sans qu'il soit, besoin de les repiqi^ir^ ni
c de les travailler eod^aucui^e mamère, àicause de la ^.dujeeté . du
« grain et de là oolhésib'ni dés inb^éculesoqui le» compos^ot.) t^es
« Arabes dcutnineint rà Medjana et y enuhagasiflieni; leur^ <{XPOvi^
« sioQS; De MedjaniL :à £l6n0tanAinç^ dn-r^pinptQ^ journée0i;.du
«^ même poîantà Bedjaîà elr^^flsiijà <^^4«r)g^i#M)i9f^f^&:JA^ »
^ La version latine indique, page 88, la distance d*une journée entre Bedjaîa
et la mer; cefle'iâcKcÉtîoii fti'MiqiJNp'^ttM'iloé^diixtÉkiyaNukf^^ ' — ; ><s£.l uO
Feuillet 70 varso.
270 TROISIÈME CLIMATl
FeuMici 7<^ «ene. et '611^6 Tuiiift et el-^Hamamat «oUl^l, imé forte journée. Cet
espdce est égal à la largeur d'une He dite Tiie de Bacbek i^^èyr
f^if^y « laqtielle rat tme terre de béfetédiiHioii/ cotiveirte d'babî*
à tâtîcms, produisant des olives, des grains et toutes choses en
« abondance. Il y a peu d'eau courante sur fat sur&ce de la terre ,
« mais des puits en quantité suffisante; en somme ie territoire
« de cette île est très*fertile. Elle formait un district dont la ca-
R pitale était Baehek, ville dont il ne- subsiste pfus que les ruiaies
« et un fort encore habité. De cette île dépend un autre fort
« situé sur les bords de la mer et nommé Nabel Jl^U (NapoE).
« Du temps des Chrétiens (du des Romains) il y avait anprè» de
fi ce dernier fort une ville , mais elle est aètueliement ruinée.
« Le fort de Nabel est peu considérable, mais habité. 11 en est
« de même du fort de Tousihan (^^^*^y , dans le voisinage duquel
« on voit encore les vestiges d'une ville qui était florissante à
« Tépoque de la domination chrétienne. > Entre Tunis et Caï-
rowan est la montagne dite de Zaghwan (jl^» qui est très-
haute, et qui, par ce motif, est prise par les viatisseaux en pleme
n!iei* pour point de reconnaissance. « Les flancs de cette mon-
« tagne sont fortiles, ensemencés et peuplés en certains endroits
« de Musulmans non nyêlés (avec d'autres races)* Il en est de
«-même de i:a montagne d'Esalalt oJdu»l\ doM la longueurest de
«a journées de marche , qui est distante de Tunis de 2 jouïnées,
« et de Caîrowan de 1 5 millesv On y trouve de l'eau courante,
i un gr^nd ïiombre d'habitations et divers forts, tels que Djouiat
« cifj^i SalFbU; el-Caitaua iUkAjUt^ dar eU)ao«kaib «^t^^i^l^.
* Toute cette' conirée* est peuplée dé tribus berbères qui y^lè-
^ vi^ittt des irbupieaux de hfjenfti de moutbiis v des obevaux et des
« mutef&j' Quant' aui^ AriAies;, ili^ dominent dans les plaines.
• «^li'làou^liî^ste'Àsmiâiqi^ les tmites^ fréquentée^ «faaEDs cep«js :
Feuillet 71 recto.
' Ou Basée. — ' .QmiiMklà,À'mpfk^^km^p^^M^ Voy.
^ I
w.
t
DEUXIÈME SECTION. 571
On peut- se rendre de Caîrowan à. Tifaanl ou TaLarf omJ \ de t^^^^^t 7 1 recto.
Caîrowan à ei^Dj^natain (jsJU^L^^-en une journée; à Sabiba
Ajuuym, en une journée. Sabiba. est une ville ancienne, bien
arrosée , environnée de jardins^ pourvue d'un bazar solide-
ment construi%«n pierres, et4ontidépeod on £uiboYirg;où sont
des caravansérails et où se tiennent des marchéa-ciLés eaux
qu'on y boit sont des eaux de source; elles servent à Tirrigation
des jardins et à eelle dés xhamps où Ton tuaàthre du Ué, du
cumin, du carvi et des légumes.
« De lA à Merdjana isjii»^, bowg appar^çnaai aux .Hawara,
une journée; '
« De Merdjana A . JMedjana jki^ , titie dtmt acms. avons déjà
parlé, 3 journées;
« De Medjana 4 Meskanii xst^iMui , bourg ancien, pk» grand que
Medjana, dont le territoire arrosé d'eam de scnireé est bien* oâl-
tivé, et 'dont ie bazar s'étend en Idnguetnr sorime seidefigne,
une journée.
« De là on* se rend i Bagbaï ^[^ , viUe flotîfisaiife >qu6 ^nous
avons déjà décrite dans la présente sectkm. L^tinéraine cle Ti»
madi c^l^ 4 Bagbai et à Almasiia iV(H^ ^est tel que .nous
Tavons indiqué; mais il existe une.ronteii^ Gaîroysan àAima-
sila autre que ceUeidont nous .avons {)arlé ; la void z
« De Cainowan 4 Djeioula iilyiUp, petit bourg éntoui^. de murs,
eau* oottraote , beaucoup de beaux jardins et de pahaiers , une
joomée.
« De là à' Abdi ^o*^ ; jgiî boujtg, »eau de puils , (diamps ense*
menées d'orge et de blé, une journée.
• De là à .Tanbana JUa^ amptès dune grande plaine où Ton
cultive Torge et le blé 'en abondance, une journée..
« De là à^^^b^dh (ji»^i <une jotnmée. .
\ ' '
* La distance manque.
Feuillet 71 recto.
Feuillet 7 1 verso.
272 TROISIÈME CLIMAT.
(K D'el**Arbadh i Ti£aich (^Ua3, ville ancienne, entourée de
« vieux .murs. construits en pierres et en. chaux, jardins, vei^ers,
« grande culture dorge, une journée.
4 De Tifatch à Cassr el-Afriki JM^^t y£m , bourg non entouré
«de murs, dont les environs produisent du blé et de Torge,
M une jouraée. .
•i De là au bourg de Azkou ^t, eaux de source , jardins,
« champs ensemencé» d'orge et de blé, et très-fertiles, une
« journée.
« De là au bouig de Berdawan (^1^:^ , qui fut autrefois consi-
« dérable , culture d'orge et de blé , une journée»
« De là à elrBahrouned >^yy^\^ bourg situé dans un bas-
< fond où sont des puits d'eau douce. Il y avait autrefois un
« malrché. Le pays est en majeure partie peuplé de Berbers
« Ketamâ .et Mazata. Unie journée.
'V De 4à au bouig de Masit o^a^l^U» aï^bres et habitations, une
« journée.
ft De là à Dekha , X4S^ où est . un marché fréquenté par les
« Ketama, une journée.
«De là à Ousmasa iUib^w^l, village berber, eaux courantes,
«blé et orge, une journée.
« De là à Âlmasila i)uum , un peu moins d'une journée.
Cl D'Almasik à Wardjelan 5j,iLai.jl^, on compte 12 jo«imées.
« Cette dernière ville est fréquentée par de nombi^uses tribus
<r et habitée par des négociants fort riches qui font le commerce
* du Soudan, du; Ghana et du Wangara d'où ils /tirent de Tor
« qui est ensuite frappé à Wardjelan et . au doia de' cette ville*
« Ils sont en général de. la secte dite Wahabia înm^^v c!est-4-dire
« qu'ils sont schismatiques et dissidents. . . . !; .
« De Wardjelan à Gbana^: oui compte So.jdurn&ies; /:. 1
« De Wardjelan à Kaougha, environ un mois et demi de
« marche. ' • • v .A
DEUXIÈME SECTION. 275
« De Wardjelan à lUougba M^, 1 3 journées. ' '
« Revenons maintenant à Cabes (jM^b> ville d^Âfrique, située
« sur les bords de la mer et dont nous avons déjà fait mention.
« De Cabes à Fouwara t^i^l» ancien boui^ actuellement îuîné,
« 3o milles;
« De Fouwara à Abar-Kbabet cm^ ^l»t , 3o milles;
« De là à Sabra ijjuoy ^4 milles;-
« Du fort de Sabra à Tripoli tr^b^» ^^^ journée-.
« Tout le pays que nous venons de décrire est désert par
« suite des dévastations qu'y ont commises les Arabes; il ne sub-
• siste plus de traces des anciennes habitations; les fruits, les
« biens de la terre» la population, tout à disparii; le pays 'est
« abandonné à des tribus. d'Arabes dites Merdas (j«t:^ et Rebah
« La seconde route de Cabes. à Tripoli passe par Wadi*Hanes
c ^yJ\j^ ^d)^ , Bir Zenata èlsIjjj^^ Tamedfit c^^jAù^b, Bar el-Abbas
41 ijm\jiji\ j\t^ Masa LyUy Bir es-Safa UUaHjji^. »
Quant à Tripoli • (jà^I^ , c'est une ville forte , entourée d'une
bonne muraille, située sur le bord, de la mer; ses édifices sont
d'une, blancheur remarquable et la ville est coupée de belles
rues; « il s'y* tient des marchés; les objets du commerce et les
« produits de Tindustriie sont exportés au loin^^ Avant l'époque
« actuelle,. tous ses quartiers étaient bien peuplés et ses environs
i couverts d'oliviers ,. de figuiers, de dattiers et de toute sorte
« d'arbres à fruits ; mais diverses tribus s'étant répandues dans la
• campagne et ayant cerné la ville, la population réduite à la mi-
« sère fut obligée de l'abandomier, après avoir .-vu ses plantations
« détruites par les Arabes et les sources: des eaux épuisées par
« eux. >
En 5^0 ds l'hégire (i i45 de Jésus-Christ), le grand roi Roger
prit cette ville et réduisit en esclavage les habitants; « il en est
« actuellement possesseur et eUe lût partie de ses< états. Le
35
Feoiliel 7 1 verso.
TRIPOLI.
FeaiUet 7 1 verM^
Feaillet 73 recto.
274 TROISIÈME CUMAT.
( territoire de Tnpoli est fertilei en «énéalds de qualité supé-
« rÎBtHTQ, comme tout le monde sait. ;» • • r- •
Di9 Tripoli, eu se dbnçeantveDD L'est jiAsqu'l fe vîHe die Sort ou
Serlii:»^ ^<«>^t oa compte a3o milles^ ou il journées^ savoir :
De Tripoli à el-Medjeteni c^Uatl, qo milles;
D'el-Medjetem à Wardasa. im»i^jy^. %jx milles;
De Wardasa à Raghoura ijy»j^ ^5 miiks;
De Raghoura à Tawargba Mi^\i^ a 5 milles;.
De Tawargha à el-Monessef uJmûU ^ 1 5 millfifs^
D'el<*Monessef à Cossour Hasftn ben eit^No'maii el-Ghasanî,
^jUiUI ^Uwil {jfi ^jym^jyài, io milles^
De ce dernier lieu à el-Assnam |#Ui0M^ 3o milles;
&'el-Assxiam à Soirt c;»;^^ r 4o miHes,
« La route qu'on suit pendant ce trajet s'éloigne ou se rap-
proche pins ou mcHUSi de la mer, cM; les teires ^œ l'on pai^
court sont occupées par les. Oudabalx ^^^ ,. tribus arabes.
« Sort est une ville ceinief d'un mur de terre , et dituée à a
milles de la mer. Elle est entourée de sables; On y voit des
restes de plantations de dattiers y point d'oliviers, mais beau-
coup de mûriers et de figuiers. Ces arbres y seraient encore
en plus grand nombre sans les dévasÉations coBtînueUes des
Arabes. A Sort, l'heibe est plus nare^qu^à Auxljela Sksf^y\\ et lies
dattiers en nombre moins grand qu'à Wadan ^\^^. Autrefois
les dattiers y sueffisaient i la consommation de la population; il
y avait aussi des jujubiers, mai» actuellement il ne s'en ren-
contre plus que* d«n8 le lit des torr«nt8>ou sur les somnifets
des- collines^ les £pnits ont entÈèreaftent ^spaïu. L'eau^ des
puits est rare et r<m ne fait usage que de celle qu'on garde
dans les citernes. La majeure partie des habitants de la ville
de Sort est berbère.
a De Tripoli «à mont Meferdasiur^Ja»», 3^ journées;
a De Tripoli' au^moqt NofoQsa jOMybiwK»^', 6 journées; »»
DEUÎLIÈME SECTION. 275
Du mont Nafousa 4 S&l»^ 1 9 journées. F^uîiiei 7 a lecto.
« De Nofousa à Castîlfîâ liatofami^ 6 jouiaéea.
« Le» hafaîtaBts ^u mont NojCbusa . eoDt des Musulmans âchi»*
matiques de la secte de ben-Menbah el-Yemani jUJt a.»m ^,
dont nous avons déjà parlé Â Hocftasioa de l'île de Djerbé a*^^.
« De Nofousa à la montagne de Demar j^> J^e^ 9 3 journéies
par un pays sablonneux^ çrtle monta!glv& ^est peupUe de.ber-
bers Rabana aîU^ qui y.^vënt des! chameaux; ik montent
ordmmrem^ftt ies blanoà^ qulîb préfèrent comme plus légeirs et
vésifllant mieux (<|uel6l!9'airtnQ»)'à là &tigiie..Ils2s'en servent j^èur
aiier ali loin surpreiidie 'Jea tiabtts asabes. qu ils. pleuveilt ren-
contrer dans les déserts, s'emparer de leurs chameauxii et re*
tourner dans leurs. mentagnes avec le butin q^i'ils . ont faîlt;) ils
n'ont pas d'autre industrie; il n'est aucune des tribus torabea
hafaiHant dans leur votsîna^e iqui >n'ait 4 sd plaindQe,d*eu9(; et
njsn n'est plus diffîddeiqhè de^teaiitt^iadre, ^ûit pasrQa^qtie lêlurs
tx>U]»efi' scmt trèa^rapidbsv 'Sdit »paroei q<u'îis* corinaissent: parfaite-
meut ie paya et quîlsy tiroaV€»pt des flieux de refuge assurés. Le
mont Demar^^ s'étend du côté du^^midi jusqu au Wadan ^U^.
« Af^cèa avoir «matdèoilit' les payadép«|kdai«rtad4 Tripoli, Aous
aUotts kidiquer ks: cpipa, promontoires ,.i;bâteaux ;et lieux $ituéa
sur la côte qui font partie de la présente section , et ce d'après
les renseignemanta* q[ue . noUs avon^^ obiffousw Que , Dieu nous
assiste dans ce travail!
« De la villa de Bone-.i^^^ à/^el^Tarf tâ>bJt , .6} Uiillea*
« De cette naéme ville Hu^golfe d'Adu^ac^li^I^ 4o. Bailles. '
t Aacaïc est un golfe. .& l'^Ktrémité diiqiiel s)e trwlve le. port
« d'el-Kharaz 3^ (sv^'» ^^^^ ^^ des caps^ j'ayanne dans la mer* ^
D'el-Kharas à Tabarca MA^, 2 4.millei»;! et da là au|kr4s du g/o^e ,
i5 milles, èft ligne diioîte:^ et 9(4 mille$ien awvaafties ËontDurs.
On remarque dans caa parages une dliQie de /^ah|e^disl|ti)^ dp 6
milles delà mer et coomue $bus le nom d'ei-M^QiQb^^U4) m^.
35.
I
t
Feuillet 7 a recto.
FeuiHet 72 verso.
276 TROISIÈME CLIMAT.
D'el-Menchar au fort d'Abi-Kh^lifii gA»U ^1, lo miiles.
De. là, en traversant directement le golfe, 20 milles, et en
suivant les contours, a 8 milles, et au cap d'el*Tarf g^^K 12
miilea.
D'Abi-Khalifa à Benzert (Biaerte) o^y^, dont il a déjà été
question, 8 milles.
De Bizorte à beni-Wedjass ij>^y <^ « i ^ milles.
De là au cap dit Ras el-Djebel J^ ^jJj , en côtoyant une baîe
sur les rives de laquelle on remarque divers châteaux^ 1 3 milles.
Du cap de Beni-Wedjass à MeiB el^Wad ^i^l ^^^^ 3 milles.
' « Mers* el-Wad est un port où une petite rivière vient se jeter
« dans la mer. »
De Cas8r Mers el-Wad à Cassr Tem Daoud ^y^ lu»^^^,
3 milles.
De Cassr Tersa Daoud à Cassr Sounin (js^y^ j*^, 5 miiles.
> De HtëW? Sounin au cap dit Ras el-Djcfael J^a^ (jmIj, 2 milles.
Ce lieu est également nommé el-Kenisa iuujJll (l'église). « C'est
« à el-Kenisa que commence le golfe au fond duquel se trouvent
« le lac et la ville de Tunis. ^
Du pied de la montagne , en suivant les contours du golfe , jus-
qu'à l'embouchure de la rivière dite ei-Badjarda isy^ , on compte
6 milles. ■ '
De ladite embouchure à Cassr Haila sy^joai^ (ou Djalia), 4
milles.
De Cassr Ilalla à. Cassr Djerdân^^^l^^^^^, 2 miiles.
De Cassr Djerdan.à Carthage iUr^^VW^S, 2 milles.
i La ville de Carthage, dont nous'aions déjà parlé, n'est plus
« qii'un lieu couvert domines. > *
De Carthage à Halk et-Wad dl>ll ^^JU. (la Gouiette), 3 milles.
« La Gouiette est Éitunée Ma fond du golfe de Tunist > < 1
' De Ib' Gouiette à CàssrDjeham À-^j^^ 1 2 'milles. '
A Sàssr Kelrbaë 'jojjèyéù»^ 16 miiles; et à Afiran'^t^l (Porto-
DEUXIÈME SECTION. 277
Farina) où est un cap qui s'avance dans la mer, 1 4 milles. Le Feuillet 79 venô.
contour de tout le golfe est de 74 milles; mais, en allant direc-
tement de Ras el-Djebel à Airan, la distance n*est que de 28
milles.
Du fond du golfe , où est laGoulette, au cap d'Afran, 2 8 milles
•n ligne directe, 56 en suivant les contours.
D'Afran à Cassr el*Nakhla iO^^I^^, 6 milles.
De Cassr el-Nakhla à Benzert (Bizerte) ^j^^j 12 milles.
De Bizerte à Bone J^^ , 3o milles.
De la^Goulette de Tunis à Bone \ 70 milles.
Yis-JHvis de Bone se trouvent deux montagnes distantes Tuné
de Tautre de 7 milles. L'une se nomme Djamour el-Kebir j^^^
j^\ f et l'autre Djamour el-Soghair^^AJUâil jy^ «
De Djamour el-Kebir à Bone iU^ , 1 2 milles.
De Bone au cap dit Ras el-Rakhima i^Â^t, par la rout^
directe , 1 mille (Rakhima est au fond d'un golfe dont les eaux
sont peu profondes); par les contours, 6 milles.
Du cap d'el-Rakhima k Tarf el-Baghla IDu^l c>> ^ Tarf el-
Baghla est au pied de la montagne dite Adar^^l (le cap Bon),
située du côté d'Aklibia j^lmIsI (Gallipoli d'Afirique), à Test.
De Ras cl-*Rakhima à Djamour el-Soghaîr, 6 milles.
« Les deux Djamour sont des montagnes auprès desquelles on
« va mouiller en cas de vent contraire. '
On compte d'Aklibia à Bone, 3o milles;
D'Aklibia à el-Monastir^^AîLMJvtl , un jour de navigation;
D'Aklibia à Cassr Beni-Marzouk ^^3^ ^^j-aaî, 7 milles;
De Cassr Beni-Marzouk à Cassr Lebna êJ^joài^ 8 milles;
De Cassr Lebna à Cassr Saad ù^nmy^^ 4 milles;
De Cassr Saad à Cassr Caria Si^jsjioi^ 8 milles;
' La version latine porte ici ad Nuham au lieu de ad Bonam, et ailleurs Nuba au
lieu de BmM, mais c est étidemment par erreur. '
* La distance manque.
Feuillet 73 vcrto.
Feuillet 1 1 3 veno
du ms. B.
278 TROISIÈME CLIMAT.
De Gassr Saad à Tousihaa ^l|.A^y (^1;^ lo milies.
Tousihan est un cap qui s'avaace à k distance d'un mille et
demi dans la mer, ^ qui a la forme d'une dsot molaire; il est
distant du fond du golfe de 4 milles.
De Tousihan 4 Nabel (Napoli d'Afrique) J^, 8 milles.
« Nabcl était, sous les Chrétiens, une ville grande et hvttk
« peuplée; mais Tîle de Bachek ^^If étant toukbée au pouvoir
« des Musulmans dès les |»remierB temps de ll>égire, Nabel
• perdit sa splendeur et son état Ûorissant , à tel point qu'il n'en
« reste que le château et quelques ruines. Ces vestiges/qui em*
« brassent une grande étendue de terrain, prouvent que Nabel
« dut êfbre c<msidérable autrelbis. »
De Cassr Nabel à Caasr et-Khaiat Ll«il^^> fort situé à près
de 2 milles de la mer, 8 milles;
De GasfiiT el-CLhaiat à Cassr el-îNaldbU J^é^l joai., 6 milles ;
De GasBr ^l^akfail à el*Hamamat c^Ui^'» ^ milles.
« En revenant de Hamamat à Tunis, la route est d'une joiip*
«née, distailce égale à l'étendue en largeur de l'île de Bachek,
« dont il a déjà été question. Cette partie de la côte porte le
« nom de Hamamat, ainsi qu'un château b&ti sur ua terrain qm
« s'avance. en mer à près d'un mille. «
. De Hamamat à Almenar jUXI , 5 milles.
Almenar est un château asses éloigné de la côte.
D' Almenar à Cassr el-Mi^rssad 4K««»yit jm , jëH à Cassr «1-Afora-
betîn QxMi\jUjuay 6 milles. Ce château se trouve va fond du
golfe dit Djoun el-Medfoun {jykù4} ^y^r ^•
De Cassr el^Morabetîn au cap de Djoun el-iMedfoun, 6 milles ;
De ce cap â Hercalia *èU^i « 8 milles ;
D'Hercalia à Sousa iU»^, i8 milles.
« Sousa ou Sous est une ville bien peuplée ; il s'y fait beau-
^ Il existe ici dans le ms. A. une lacune coosidérabU que nous i|iMioa rom^ie
au moyen du ms. B. (Feuillets 1 13 verfo et suiv.)
du ma. R
DEUXIÈME SECTION. 279
« coup de commerce. Les voyageurs y affluent de toutes parts; PcfoiMet 1 1 3 Teno
« on en exporte divers objets fabriqués ou autres cfae Ton ne
« peut se procurer que là^ et notamment certains turbans auï-
• quels on a donné le nom de turbans de Sousa. Il s y tient des
• marchés ; la ville est environnée d'une forte muraille en pierres
« de taille; on n'y boit que de Teau de citerne. »
De Sousa à Secanes oM^Uiu*^ 8 milles;
De Secanes à Cassr Beni-*Djehad s\^ (^jmès, 4 milles;
De Cassr B^-Djebad aux châteaux de Monastir j , Atmkm ,
2 miUes;
Du fort d^Aklibia & Monastir, en ligne droite, loo milles (une
journée de nagivartion), ou 120 milles^ en suivant les contours;
De ^ à Monastir, 9 milles;
De cette île à Cassr Lamta sULjUiài, 10 milles;
A el-Dimas u~^:'^'« ^^ milles;
A Mahdia ^«Kyil ^*>^, ao milles;
De Monastir à Mahdia , 3o milles r
De Monastir à Cassr Lamta ^ 7 milles;:
De Cassr Lamta à el-Dimas, 8 milles;
D'el-Dimas à Mahdia, 8 milles.
« La ville de Madidia, dont cm a déjà donné ia description,
• est environnée par les eaux de la mer ; elle est située à l'entrée
« d'un goQe qui court dans la direction du sud. »
De Mahdia à Cassr Selcata MiûiLmjêoA, 6 miUes;
De Cassr Selcata à Cassr «l*A'lia iUlU)i>jytf, 6 millesî
De Cassr etA'lia à Casse Caboudia it^^^jb^iMS, i3 milles.
« Caboudia est toi château situé sur le bord de la mer, qui
« est ici très-poissonneuse. »
De Caboudia à Cassr Melian (^V^UjjtâS, 8 milles;
^ Ce nom de lieu manque, mais tout porte à croire qu'il 8*agit de Tiie dite Ku-
rkt, siiaiée en eibt à peu de diatance de la eôte, et dont il est fait mention dans
la version latine, page go.
280 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 1 1 4 recio A Cassr el-Rihan t,Uï?pi >^, 4 milles ;
A Cassr Canata «loUijjiâi, 4 milles.
« On fabrique à Canata , avec de Targile de eouleur rouge ,
« beaucoup de poterie que Ton transporte à Mahdia. »
De Canata à Cassr el-Lauza ij^jjias, 4 milles.
De Cassr el-Lauza à Cassr ez-Ziad 5\pjJt >^ , 6 milles.
De Cassr ez-Ziad à Cassr Medjounès ^yaAjjoi, 6 milles.
De Cassr Medjounès à Cassr Camnas ijJjuJ» jjiai ^ 8 milles.
De Cassr Camnas à Cassr Nezel J^^jaS, a milles.
De Cassr ez-Ziad jusqu'aux limites du territoire de Cassr Nezel,
i8 milles.
De là à Cassr Habla Skjk^jj^oÈ \ a milles» en suivant la cète.
De Cassr Habla à Sfaks jt*s\Xm^ 5 milles.
En somme, de Caboudia à Sfaks, on compte 4o milles en
suivant les contours du golfe, ou 3o milles en ligne directe.
Vis-à-vis de Cassr ez-Ziad en mer, vers l'orient, est l'île de
Kerkené aâj^, située entre Cassr ez-Ziad et Sfaks. On compte de
Caboudia à Kerkené ao milles, et de Kerkené à Sfaks environ
i5 milles.
« Kerkené est une île jolie et bien peuplée, quoiqu'il ne s'y
« trouve aucune ville; les habitants démeurent sous des cabanes
« de roseaux. L'île est bien fortifiée ; elle produit beaucoup de
« raisin, des jujubes, du cumin, et de l'anis. Le roi Roger s'en
« empara l'an 548 de l'hégire (i i53).
« On voit, près d'un château qui se trouve dans l'île, des grot-
« tes ou cavernes qui servent, aux habitants, de re&ge contre les
«invasions auxquelles ils peuvent être exposés. On donne à ces
« grottes le nom de Kerbedi (^«x^.
« De Kerbedi à Beït Cosseïr jjuaS ou^, ao milles.
« L'île a 1 6 milles de long sur 6 milles de large. »
^ Voyez, pour les variantes résultant de la présence ou de Tabsence des iMints
diacritiques, la version latine, page 90 et suiv.
DEUXIÈME SECTION. 281
De cette ville à Tarf el-Ramla îau^l c3>t, 4 milles. FeuiUct ni wcio
De là, revenant au midi vers le point où commence le golfe,
à Cassr Madjous ^jéj^jf^l^ yas ^ 4 Jtnilles.
De là à Cassr Nabka jûuî juâS, lo milles.
De Cassr Nabka à Cassr Tenida iùijJSjj^, 8 milles.
De Cassr Tenida.à Cossour el-Roum ^^ji\ jyai , 4 milles,
De Cossour el-Roum à la ville de Cabes Qià^^ , précédemment
décrite, 76 milles.
De Cabes, en suivant la côte, jusqu'à Cassr ebn-A'îchoun >Mft-i
^JyA^ (^, 8 milles, ^t à Cassr Zadjouna i^^»v>^9 ^ milles.
De ÇsLSST Zadjouna à Cassr Beni-M'amoun {jy^W (^jjai, 20
milles.
De Cassr Beni-Mamoun à Amroud dj^l , 1 1 milles.
D'Amroud à Cassr el-Djarf (jfjÂjjoây 18 milles.
Ainsi , de Ras el-Ramla lfk^jî\ qJj , à Cassr el-Djarf, par le dé-
sert, on compte 5o milles, et en faisant des détours^ i5o milles.
De Cassr el-Djarf à Tîle de Djerbé i^^^^ ^ji>^^ ^ milles.
« Cette île est peuplée de Berbers, généralement bruns de
couleur, enclins au mal, et qui ne parient aucune autre lan-
*
gue que le berber. Us sont toujours disposés à se révolter , ne
voulant recevoir de loi de personne. Le roi Roger, vers la fin
de Tan 52 9 de Thégire (en 1 134), équipa utie flotte qui s'em-
para de cette île. Les habitants se soumirent d'abord et restè-
rent tranquilles jusqu'en l'an 548 (1 153), époque à laquelle
il; secouèrent le joug. Roger, .pour les punir, y envoya une
nouvelle flotte. L'île fut de nouveau conquise, et ses habitants
furent réduits en esclavage et transportés à la ville ^
« La longueur de l'île de Djerbé est, de l'est à l'ouest, de 60
milles, et sa largeur, à partir du cap oriental, est de iS milles.
De ce cap à la terre ferme, on compte 20 milles. La partie la
^ Pirobablement à Mahdia.
36
Fettilief 1 1 é re6to
da ms. B.
Feuillet 1 1 4 yeno
(lu ms. B.
282 TfiXHBIÈHE CLIMAT.
« plus étroite de Tiie est vers le cap dit Ras Kerm* (^JS!' ^]j , et
« la plus large vers le oap dit Ras el-Tidjan (^Usucll um|^.
« Du côté de l'est, cette île touche, à celle de Zirou ^^.—hij,
« qui est fertile en dattes et en raisins. On compte environ
« un mille de distance entre la terre ferme et Tîle de Zirou. Elle
« est située vis-à-vis Gassr Beni-Khattab v^^ <^>^* Les babi-
« tants de cette île sont des musulmans schismatiques de la secte
« dite Wahabia iuAiBt^l ; ceux des forts et châteaux voisins de ces
« deux îles appartiennent à la même secte. Ils pensent que leurs
« vêtements seraient souillés par le contacr de ceux d'un étran-
« ger; ils ne lui prennent pas la main, ne mangent pas ayec lui;
« ils le font manger séparément dans de la vaisselle réservée ^ cet
« usage; les hommes et les femmes ae purifient tous les matins;
« ils font usage d'eau ou de sable pour leurs ablutions. Si un
« voyageur étranger s'avise de tirer de l'eau de leurs puits pour
« boire, et qu'ils s'en aperçoivent, ils le maltraitent, le chassent
« du pays et mettent le puits à sec. Les vêtements des hommes
« impurs ne doivent pas être mis en contact avec ceux des hom-
« mes qui sont purs, et vice vend; ils sont néanmoins hospitaliers;
« ils invitent les étrangers à des repas et les traitent bien. Us res-
« pectent les propriétés des personnes qui viennent se fixer chez
« eux et sont justèl i leur égard.
« De la partie de l'île de Djerfaé^ nommée el*Tidjan ^^UauJI ,
« à Cosseïr el-Beit &k^\jj;ai^ on compte 90 milles.
« D'el-Tidjan au pont de Kerkené aâ#^, 62 milles. «
Revenons maintenant à Tarf el-Djarf c^ gJo , dont nous
avons déjà parlé. De ce point, en suivant le rivage de la nier,
au cap dit Ras el-Awdia h^^^\ (j^t;, on compte a 4 milles.
De Ras el-Awdia aux forts ou châteaux dits el-Zarat * %sjSj^\ \
ao milles.
Ici se termine le passage omis dans le m s. A.
DEUXIÈME SECTlbN. 285
« Ces châteaux, au nombre de trois, sont situés vis-à-vis de Feuillet 73 recto.
« nie de Djerbé, et n'en sont séparés que par un bras de mer de
« Qo milles de large.»
De ces troîs châteaux à Cassr Beni-»Dakermïn (ou Dâkoumïn
(:f«j5Tâ) (^^S> <^>^> ^5 milles.
De Cassr Beni-Dakermin à Cassr el-Hara ^^j^\jj^, 6 milles.
De Cassr el-^Hara à Cassr Djerdjis ^jmjfrjfr j*^ ^ 6 milles.
De Cassr Djerdjis à Cassr Beni-Khattab c^Ma^ (s^j*^^ 26
milles.
Cassr Beni-Khattab est situé sur les confins , à Touest , d'un
lac d'eau saumAtre nommé Sabâkh el-Kelâb iJ^\ gW» et situé
en £aice de l'ile de Zirou j^^, «dont la longueur est de 46 milles
« sur un demi-mille de largeur. Une partie de* cette île ^ cou*
« verte d'habitations, produit du raisin et. des dattes; Fautrë est
« couverte d'eau à la profondeur d'une stature d'homme. « '
. De Cassr Beni-Khattab à Cassr ei-Chammakh ^\ „ »iu ., \\ , 2 5
milles.
Ces deux lieux sont séparés par une baie dite Djoun Solb èl--
Himar jl^t ^^^Xio u>^*'
De Cassr el-Chammakh à Cassr es-Saleh ^UJI jj^ai^io milles.
Cassr efrSaleh est bâti sur un cap nommé Ras ei-Makhbez ^\j
y^\^ qui court de l'est à l'ouest sur une étendue, de 5 milles.
De Cassr Ras ei-Makhbez à Cassr Koutïn (ji^^yo^j a o milles*
De Cassr Koutïn à Cassr Beni-Ouloul J^^l ^^^, 20 milles.
De Cassr Beni-Ouloul au port dit Mersa Merkia 1-4^5^ iB^^'i
20 milles.
De Mersa ou Cossour Merkia k Cassr A'&alat ^s3^:kmà»yaà^ 20
milles.
De Cassr Â'fsalat à Cassr Serba A^^j^i-Mj^, 4 milles.. '.
De Cassr Serba à Cassr Sinan \^^^yàs^ a milles.
De Cassr Sinan à Cassr Bendari ^^j\^^yMa^ 3 milles^.
De Cassr Bendari à Cassr Ghai^hara ^j^jà^ye^^ lo milles.
36.
Feuillet 73 recto.
284 TROISIÈME CLIMAT.
De Cassr Gharghàra à Cassr Ssaîad ^Ifu»^^, 6 milles.
De Cassr Ssaîad à la ville de Tripoli (jié^]jL , dont la descrip-
tion complète vient d'être donnée , a o milles.
De Tripoli au cap dit Caliousa jLi^tyiJ^, 2 4 milles.
De Cassr Caliousa à Cassr el-Kitab o^' >^ i ^ milles.
De Cassr el-Kitab à Cassr Beni-Ghasan ^l ^ g (S^-^j *^ */ 13
milles, et à Tembouchure de la rivière dite Wad-Lades (jm^V dij,
i8 milles.
De Wad-Lades au cap el-Cha'ara Î^jl^JI ^jJj , 1 4 milles.
De ce dernier cap à celui de Caliousa iuM^b on compte 4o
milles en ligne droite et 5 2 milles en ligne oblique.
De Cassr el-Cha'ara au cap Chirikes (jS^j^ ijJj^ 4 milles, et
au cap el-Mesen ^^j^\ fjJj^ qm/s'avance dans la mer, 4 milles.
D'el-Mesen à Lebda ««xJ (Leptis m^gna), 4 milles.
« La ville de Lebda est située à peu de distance de la mer.
Elle était autrefois très-florissante et très-peuplée; mais les
Arabes étant venus camper sur son territoire , s'emparèrent des
troupeaux et inquiétèrent les habitants à tel point que ceux-ci
furent contraints d'abandonner la ville. Il n'en reste plus que
deux châteaux àsses considérables où des Berbers de la tribu
de Hawara 'ij\^ ont établi leur domicile. Indépendamment de
ces châteaux, on voit encore, à Lebda, un fort situé sur le
bord de la mer et occupé par des artisans ; il s'y tient un mar-
-ché qui est assez fréquenté. Le territoire de Lebda produit des
dattes et des olives dont on retire , dans la saison convenable ,
d'assez abondantes récoltes d'huile. »
De Lebda à Cassr Beni-Hasan (j^m^ ^^^, 17 milles.
De Cassr Beni-Hasan à Mersa Makrou j^pCt ^^j*^, bon mouillage
où les navires sont à. l'abri de tous les vents, 1 mille.
Du port de Makrou ^ à Cassr Hachem ^\^ «j^i et à Cassr Sa-
mia iûutUi^^, \2 milles.
' La Yersîon latine porte Nakdsdoib
DEUXIÈME SECTION. 285
De Cassr Samia à Soueïca ebn-Metskoud :>^ ^\ »iiy^, 12 ^<^'"**** 7^ ^^''^'''
milles.
De Soueica ebn-Metskoud à Kenan ^U#-, 10 milles.
De Tripoli i Kenan, on compte par le désert 180 milles, et
par les détours, 2 1 o. milles.
« Soueïca ebn-Metskoud, dont il est parlé ci-dessus, tire son
nom de celui d'une tribu d'Arabes dite Beni-Metskoud. Le pays
est peuplé de Berbers de la tribu des Hawara ij\y^^ qui sont
entièrement sous la dépendance des Arabes. Il y a un marché
très-renommé et un grand nombre de forts ou châteaux. Les
habitants cultivent de Toi^e au moyen d'irrigations, et les Ara-
bes viennent se pourvoir chez eux des choses nécessaires à leur
subsistance. »
Ici finit la seconde section du troisième climat^ contenant, sur
celles d'entre les côtes de la mer. Méditerranée qui y sont com-
prises , tous les renseignements qu'il nous a été possible de nous '
procurer.
• ■
S66
^^^
TROISIÈME CLIMAT:
■«■U— *■
Il . I r..». B j ,^pj:
s=«
TROISIÈME SECTION.
Désert de Barca. — Adjedabia. — Atidje!a# «--^ Z«wil«.
Feuillet 73 verso.
BARCA.
La contrée oompnse dans cette section se .compose, en b^t
jeure partie ^ de déserts « fréquentés par des Ai^bes méchants ,
« vicieux, et jaloux de leurs voisins. 9 Là sont Zawila ebn-Klitt*
tab uiUsdU ^t iki^j, Mestih {#Xk«^, Zak lilt), Audjela 2k^y, et
Barca iU^j. Sur les rivages de la mer, on remarque divers ehâ^
teaux dont ^nous donneorons la description. Les plus èélèbres
d'entre ces contrées sont celles de Sirt^ (ou Sort) c»^ et d'Adfe*
dabia a^Iju^»!; mais, de nos jours v elles sont devenues misé*
râbles et dépeuplées à tel point qu'il n'en subsiste (pour ainsi
dire) que les noms. Cependant il y aborde des navires chaînés
d'objets de consommation et le pays n'est pas entièrement
improductif. Nous en décrirons les villes, les territoires, les
châteaux, les fleuves, tels qu'ils sont actuellement. Tout secours
et toute force viennent du Très-haut. ■
Barca iU^^ est* une ville de grandeur moyenne, dont l'en-
ceinte est peu habitée et les marchés peu fréquentés; autre-
fois il n en était pas de même. C'était la première station pour
les voyageurs qui se rendaient de l'Egypte à Cairowan. De
Barca dépendent divers villages arabes situés dans une plaine
« d'une journée d'étendue , environnée de montagnes, et dont
« le sol est naturellement de couleur rouge. Les vêtements des
« habitants sont de cette même couleur, en sorte qu'on les
« reconnaît à ce signe dans les pays environnants. Le concours
' Nous écrivons ce mol diaprés la pronoociation actuelle des habitants de Tripoli.
Feuillet 7^ recto.
TROISIÈME SECTION. 287
de» voyageurs ( à Bajrea ) est oomidérablQ ii > cQfttilnesi éqpoques, FeuiHet 73 verso.
parce que celte ville n'est vaîsûie d*aiucune quipuissô lui être
comparée eu fait 46 ressources, et <fiAe d'aHJbuts êUe est si-
tuée sur une côte .stérile* Le pays produisait autrefois du coton
d'une qualité particulière et difiérente de toute autne^ U y vivait
et il y ecdste encore des tanneries où Ton -prépare des 'Cuirs de
boBuf et des peaux de tigre provenant d- Audjêla» Les vaisseaux
et les passagers qui viennent d'Alexandrie Hj^jS^i^l ou de
l'Egypte à Barca^ y a{^ortent de la laine,, du miel et de l'huile »
et en exportent une espèce de terre utile ^n médeoine, connue
sous le nom de terre de Barca, et qpii, médangée avec de Thuile,
est employée avec succès contre la gale , la tfeigne , et comme
vermifuge. Cette terre est une sorte de .poussière, qui, jetée sur
le feu , exhale une odeur de soufre et une fumée puante ; elle
est d'une saveur également très*désagréable.
De Barca à Audjela ^^K^^l on compte, par le désert, 10 jour*
nées de caravane.
De Barca à Adjedabia. a^I«Xj^^ 6 journées ou i5» milles.
De Barca^à Alexandrie, 2 1 journées ou 55o milles ^
« Le pays compris dans cet intervalle se nomme p&ys dé Barkin
« (J3^ o^' (ou plutôt de Bamik ^j^ ^).
« Adjedabia iUji«x»t est une ville située dans un lieu couvert
« de cailloux roulés. Elle était autrefois entourée de murs, mais
« il n*en subsiste plus que deux forts dans le désert. La distance
« 'qui sépare Adjedabia de la mer est dé 4 milles. Il n'y a dans
« ses environs aucune espèce de végétation. La population se com-
« pose de juifs et de musulmans dont la profession est celle de
« marchands forains. Un grand nombre d'Arabes et de Berbers
« errent dans ces solitudes. Il n'existe aucun cours d'eau, soit dans
« le pays de Barca, soit dans celui d'Adjedabia; on «Y boit que
« de l'eau de citerne et on se sert d'eau de puits pour arroser
^ Dans le ma. A. cette distance manque, — ' Bérénice P
ADJEDACIA.
Feuillet 74 recto.
AtDJBtA.
288 TROISIÈME CLIMAT.
R le peu de bié, d'orge et de menus grains qu'on y cultive.
« Lia distance d'Adjedabia à Zala jill) est de 5 journées.
« Audjela ^^^t est une ville petite, mais bien peuplée, et
dont les nombreux habitants se livrent à un négoce tel que le
comportent leurs besoins et ceux des Arabes ( leurs voisins ).
Cette ville est située dans im pays désert; le sol qui l'envi-
ronne produit des dattes et des légumes pour la consommation
des habitants. C'est par Audjela qu'on pénètre dans la majeure
partie du pays des noirs, comme par exemple dans le Kowar
ji^ et le Koukou ^^ . ( Bâtie ) sur un fonds de roche très-
dure ^, elle est très-fréquentée par les allants et par les ve-
nants. Les territoires d' Audjela et de Barca ne forment qu'une
seule province. L'eau y est rare, et l'on n'y boit que de celle
des citernes ^.
« D' Audjela à Zala iiltj, on compte i o journées, en se dirigeant
vers l'ouest.
« Zala est un bourg où se trouve un bazar fréquenté. La po-
pulation se compose de Berbers, de Hawara «jt^, et de mar-
chands ; on y trouve bienveillance et protection ^.
< De Zala à Zawila ^^> i o journées, en passant par un bourg
nommé Mestih
^ Cest par conjecture que nous traduisons ainsi les mots f*j>t \-^t ^j A-
' La description d* Audjela citée par Abulféd'a n'étant pas comjdète, nous croyons
devoir joindre ici le texte arabe d'Edrisi :
ijL-ftJt y jfi^ t»JiS.U ^yi ly*» iy^ÀA ijià^ &itô^ iaw^jj iiiO^
;lj-Ê, *5)^ J.U Ji:>yJ\ çy,j\ CH *>*SS. JJ J^O^ \^3 y^i» ^5U,
i
tjpyij-
■4-iL
' Le ms. B. ajoute qu on entre aussi par Zala dans le Soudan ou pays des noirs.
TROISIÈME SECTION. 289
« De Zala au territoire de Wadan {ji^^\ 3 journées.
« Wadan est une oasis (litt. une île) plantée de palmiers toufius
« et couverte d'habitations.
« De Zala à Sirt c9^'(ou Sort), 9 journées.
« De Sirt au territoire de Wadan, 5 journées.
« Wadan ^^t^lj est un district situé au midi de Sirt «^9;^, où
sont deux châteaux di.stants Tun de Tautre d*un jet de flèche.
Celui de tes châteaux qui est le plus voisin de la plaine est
inhabité , celui qui touche au désert est habité. Il y À beaucoup
de* puits dont les eaux servent à Tarrosage du dhorra. On voit
des bois à Toccident de la ville , qui est entourée de nombreu*
ses plantati<nis de mûriers , de figuiers de Fespèce dite dhaheb
4^1^, et de palmiers produisant des dattes molles et douces;
car si les dattes d'Audjela sont plus abondantes, celles de Wa-
dan sont supérieures en qualité. d'est par ici qu on entre dans
le pays des noirs et ailleurs.
« De Zawila ebn-Khattab v^^^^ (j^^ ^3j à -Sirt (ou Sort), on
compte 5 fortes journées; et de la même vilie au petit marché
dit Soueica ebn-Menkoud ^^gU ^^1 BS^ym ou ebn-Metskoud ^^1
â»p^, i& journées.
iù^'
w
« La ville de Zawila ebn-Khattab du désert c
\j^\ est petite, mais il y a des bazars; on entre (aussi) par là
dans le pays des noirs. On y boit de Teau douce provenant de
puits. Il y croît beaucoup de palmiers dont les fruits sont excel-
lents; c est un lieu firéquenté par des voyageurs qui y apportent
toutes les marchandises et tous les objets nécessaires aux habi-
tants. Les Arabes erreni dans la campagne et ils y commettent
autant de dégât qu'il leur est possible. Tout le pays que nous
venons de décrire est soumis à leur domination.
« De Cossour el-A'tech gdJajJI j^^jiâS (on se rend) à Cafez ^b,
lieu appartenant aux Nassrat et aux A'mirat ij^^ ftx^b» tribus
arabes ; de là à Tolomietha el^Zelk éiyl\ aaa^j , lieu soumis au
37
FcQÎllet 74 recto.
Feuillet 74 verso.
290 TROISIÈME CU»f AT.
Feuillet 74 verso. «1 pouvoir de diverses tribus berbères devenues arabes, et portant
«les noms> de Mezata i^ 'i]y^ de Zenata iub), et de Fazara ijjà.
« Ces Berbers sont des cavaliers très-braves, très-orgueilleux;
« ils font usage de longues lances et protègent le pays contre
« les incursions des (brigands) Arabes.
« Letendue du littoral compris dans la présente section est ,
« en 'ligné directe,*de ';^:joumées dé naivigation, ou de 700 milles;
« et ein suivant les contours du golfe^ de lâ jounlées, ou de
• i3^oo miUeSy savoir :
« Du cap Canan ^bU à Sirt cj^^«9 , dont nous avons déjà parlé ,
« 3 journées de navigation.
De Sirt à Maghdach ^I^Xm, 1 journée et'denrie.
De là à nie blanche UàuuJI àjaysr^ i journée et demie.
A Cassr Sarbioun ^^ju^ ^jaj , i journée.
A Cassr Cafez jibîjjâj, i demi-journée.
A uv^, une demi-journée^.
,Aux tours de Berouh ^j^ sl^^' ^ journées.
A Tewkara ij-fy^ âo milles.
A Tolomîetha aSa^ ^ 5o milles.
Au cap c>;liJi, 2 journées de navigation.
Tel est ritinéraire considéré isolément i mais no Ire' intention
« est de le complétera au moyen de Tindication dM ôbâtèaux. » Le
voyageur qui» partant du cap Canan, veut se rendre aux châteaux
de Hasan ^Im»> j^^^oS, a quatre fortes journées à faire dans un
désert aride, t plat et monotone. Ces . châteaux , de nos* jours,
« sont inhabités et il n en subsiste que des ruines poudreuses ;
« mais on y trouvé deux puits- peu profonds où les voyageurs peu-
« vent s'approvisionner d-eau en quantité suffisante pour leurs
« besoins. »
* Le ms. B. porte une journée ; ma» , soit qu*on adopte cette évaluation , soit
qu*on préfère cdle du ms. A. , Taddition des nombres ne donne point nn total
exact. — * Ou Tamina aâ^IU» d'après le ms. B. .
TROISIÈME SECTION. 201
De là à Assnam -luol , 3o Atnill«8. - . * Feufliet 74 verso.
Le 'golfe porte le nom de Zediq ^6j. Ëti creusant des fosses
dans le sable et dans les cailloux, sur les'boi^ds dé la psier, on
trouve de l'eau. « On appelle ce Heu Âssnam , parce qu'il existe
« auprès 'dé là, danslé.jdésert, un grand nombre id/idoles^ ou-
« vrage des anciens4 Grecs. » • -
De Assnam on va à el-Carnain! ^^^vj^^ohàteau cimsidérable
bien habité, et au centre duquel, est un puits profond, de nos
jours alimenté par les eaUK pluviales.
« De là à Sirt c^»^, dont nous avons suffisamment fait men-
« tion, on compte i3 milles. »
De là à Gassr el-A'badé i^lAjJt^^^ui^, sur le bord de la mer, 34
milles.
De Gassr el-A'badé à lahoudié is?i^4i , « lieu habité et arrosé ^
« au moyen de puits dont on fait tirer l'eau par des bêtes. de
• somme, 34 milles. •
De lahoudié à Gassr el-A'tech ^jiJ^\jjAi (le château de la Soif),
« où sont trois puits et des cultures, 34 milles. »
De Gassr el-A'tech à Manhoucha iLâj.^,'3 journées sans eau,
et par un terrain bas et imprégné dé sel. .
Manhoucha est située sur les bords de ïa mer; on s'y procure
" ^ • • • *
de Teau en creusant des trous dans les cailloux et dans le sable
« du rivaee ^. « Ge nom de Manhoucha ou de mordue lui a été
« donné parce qu'il y a dans les sables qui l'environnent une
« sorte de' vipère longue tout au plus d'un empan, dont la mor^
« sure est nuisible et dangereuse, surtout durant la nuit, pour
I ...
* Je suppose qu*il s*agit ici de Cyrène : l'indication qui précède autorise oe^te
conjecture. Au surplus, le nom est fautivement écrit dans la version latine, pag.
9a, lig. 3o.
* Tel est, ce me semble, le sens de ces mots : ^ j av'^'^l ^^\ î L^l^j
j^eC^\ f^ cK^t ; je ^16 ^uis donc adopter la- version laCSne qui pôrfe, pag: gS,
et ejus incolœ hahent aquam in cistemis»
37.
202 TROISIÈME CLIMAT;
Feuillet 78 recto. « celui qui n'y prend pas garde. On y rencontre aussi des trou-
« peaux de bœufs sauvages, beaucoup de loups, et (même) des
d lions qui attaquent les voyageurs , lorsque ceux*ci paraissent les
« redouter. »
De Manhoucha à Bir el--Ghanam fia — Il j^ (le puits des Mou-
tons),, situé à l'extrémité des terrains .salés dépendants de Man-
houcha jUm^Jl^, environ i3 milles.
De là à Faroukh ^j^^U ^ journée de 3o milles.
De Faroukh à Harcara ij^j^^ 2 5 milles.
De là à Tawsemt ov«w^ \ 2 o milles.
De là à Solouc o>^» ^4 milles.
De là à Barca iCi^ , 1 5 milles.
Quant à la distance qui sépare Solouc ^^U de Cafez^ls, elle
est d'une journée.
Cafez est un château construit au milieu de la plaine de Ber-
nie àJiijj. A l'est de Cafez, s'étend un bois a^U, qui touche à la
mer, dont Cafez est distante elle-même de 4 milles. Du même
côté , et auprès de Cafez , est un étang qui s'étend le long de la
mer, mais qui en est séparé par des dunes de sable. Cet étang
est d'eau douce, sa longueur est de 6 milles, « et sa largeur
« d'un demi-mille. C'est vers la moitié de la première de ces
« distances que commence le bois dont il vient d'être parlé. Le
« pays est occupé p?ir des tribus errantes *. »
De Cafez à Cassr Tewkara ijSySjèo» (l'ancienne Teuchira ou
Arsinoé), 2 journées.
< Ce dernier lieu est considérable et bien habité. Il y existe
« une peuplade berbère. Les champs qui l'environnent sont cul-
« tivés et arrosés; on y cultive des menus grains.
«
* Nous suiyons ici le ms. A. et la version latine ; le ms. B. porte Baousemt
' Après le mot J^lfS, il existe un mot illisible dans Tun comme dans l'attire
manuscrit.
TROISIÈME SECTION. 295
De là (de Gassr Tewkara) à Gamanès o-^U^ château, lo Feuillet 75 recto.
milles.
De Gamanès à Awtelitk^^l, château habite, 1 demi-journée^.
De 1& à Arba* Boroudj ^^ iug;! (les quatre tours), châ-
teau, 1 journée.
De là à Gassr el-A'în (^\jàûi (le château de la Fontaine), 1 o
milles.
De là à Tolomîetha iUU^, « place très-forte, ceinte de mu-
« railles en pierre , 1 o milles.
« Tolomîetha (Tancienne Ptolemaîs) est un lieu bien habité
« et fréquenté par les navires. On y apporte de bonnes étoffes de
« coton et de lin qu^on y échange contre du miel , du goudron et
« du beurre. Les navires viennent d'Alexandrie. Autour de cette
« ville campent des tribus nomades, savoir : vers l'occident, les
« Rawah ^l^j , et vers Torient , les Heîb «^^j^.
« Nous décrirons par la suite, s'il plaît à Dieu, les pays qui
« touchent à cette contrée. »
'La version latine porte (p. gS) Mamacques. — * Le m3^A. porte a journées.
294 TROISIÈME CLIMAT.
QUATRIÈME SECTIONS
Alexandrie. — lEssr ou Fostat — Faïaum. — fira&ches dâ Nil.
Lac de Tennis. — Damiette.
Feuillet 75 recto. La présente section comprend, indépendamment de la des-
cription de Santarié a^^juLm* , des déserts qui s'étendent jusqu'au
territoire de Barca iiJjj et d'Alexandrie a^jJoJC*-^! , celle de di-
verses parties de la haute et de la basse Egypte jusqu'au grand
Nil, celle du Faïoum p>— ^i, celle du Rif m — jj dans l'Egypte
moyenne ^, et en général celle des districts de la basse Egypte ,
dépendants de Missr ^jia^ ou qui font partie de son territoire. S'il
plait à Dieu y nous décrirons tous ces pays en détail, avec ordre,
suite et clarté, ainsi que les monuments et les curiosités de
l'Egypte , les objets d'exportation et d'importation , et les moyens
d'obtenir la mesure de }a hauteur des eaux.
Nous disons donc que la distance en ligne directe qui sépare
la ville de Barca iCj^ de celle d'Alexandrie «^«xàXLm^I est de 2 1
journées , et voici comment :
De Barca aS^j àrCassr Nedamé iUtJo^^, on compte 6 milles;
De là à Takenest rM,wî^k^ 26 milles;
' Les auteurs de Y Abrégé ont mal à propos compris cette section dans la précé-
dente; c*est ce qui fait qu*on lit, page 107 de la version latine : de quarta parte
NULLA FIT MENTIO.
* Voyez , au sujet du Rif, la Relation de VEgypte par Abd-allatif, traduction de
M. de Sacy, pag. 897 ; voyez aussi les Recherches critiques et historiqaes sur la langue
et la littérature de VEgypte, pages 17g et suiv. par M. Quatremère.
' La version latine porte Nachemest, mais ici nos deux manuscrits sont d'accord.
Feuillet 76 verso.
it
20
QUATRIÈME SECTION. 295
De là à Maghar el-Rakim -«i^l ^U* (les cavernes inscrites), où Feuillet 75 recio
la présente voie rejoint la voie supérieure, 2 5 milles^;
De là au puits de Ha limé iL^Jl»- tf^^j 35 milles;
De là à Wadi Makhil Jukt ^^1^, 35 milles ^
De là au puits d'Almeîdan (^(«x^l m»-, 35 milles;
De là à Djenad el-Saghir^^AïuâJI ^Us»-, 35 milles;
De là au puits d'Abdallah M\ ô^j^a 4;4u>- , 3o milles;
De là à Merdj el-Cheikh ^jSsJ\ ^j-«> 3o milles;
De là à el-Akbàt jujUJI , 2 o milles ;
De là aux boutiques de Abi.Halimé i^JL». j^l u^^
milles;
De là à Djerbet el-Goum «yUt a^^.», 35 milles;
De là à Cassr el-Ghammas qmUûJI^^, i5 milles;
De là à Sikket el-Hamam ^y\^ o<Xm (le chemin des Pig|pns),
i5 milles;
De là au puits d'el-A'ousedj ^^t 4^4^ , 3o milles;
De là à Kenaîs el-Harir j^jJl ^^M^iUâ» et aux moulins, 34
milles;
De là à Haniet el^^oum «j^t ouOa», 3o milles;
De là à lAiat el-Hammam «Uil %sj\^y 34 milles; •
De là à Thounia iu3^, 1 8 milles ; '
De là à Alexandrie kjijôuSimil\ , 20 milles.
Tel est ritinéraire qu on suit en prenant la voie supérieure
par le désert ; quant à l'itinéraire du littoral , le voici :
D'Alexandrie au cap dit Ras el-Kenaîsé jum^^UITi ^]j (ou des
Eglises), on compte 3 journées de navigation.
De ce cap au port dit Mers el-Tarfawi ^^U^l (^^, une
journée ;
De là au commencement du golfe dit Djoun Ramada ^j
iIdU;, 5o milles;
* Cette distance est omise dans le ms. B.
' Même observation.
296 TROISIÈME CLIMAT.
FeuîHet yS verw. De là à Akbat es-Sollam jb-JI «4**^
D'Akbat es-SolIam à Mers A'mara iij\t ^^v^^ ^^ milles.
De là à Mellaha iu>.>m, 3o milles.
De là à Lakka îjf, 1 o milles.
De Lakka dépendent deux châteaux construits dans le désert;
l'un d'eux se nomme Keb t^^^^» , et Fautre Cammar jU.
De Lakka au port de Tabraca US^ ^^jj^ (Tobrouk), 5o milles.
De Tabraca au port dit Ras Tini (s^ ^\j , 1 journée et demie
de navigation.
De là à Boundarié a^«xju , 2 journées.
De Boundarié , où la mer forme une courbure exactement di-
rigée vers le couchant, au cap dit Tarf Ta'adia i4>M c^^J», deux
journées sans habitations; « la côte se compose de montagnes
« et ^ ravins où personne ne passe, à cause de Taspérité, de
« Tescarpement et de la stérilité (des lieux). » C'est à partir du
cap Ta'adia que commence le golfe de Zedik ou de Zedin ^^j
ou {^^>y La longueur de ce golfe , qui , passant par Boimdarié ',
s'étend jusqu'à Alexandrie , est, en ligne directe, de 6 journées
de navigation ou de 600 milles; mais en suivant les contours du
littoral, de >] journées et demie, ou de 11 56 milles \
« A partir de l'extrémité des dépendances de Tolomîetha
« i^M^9 dont il vient d'être question, commencent les posses-
« sions des tribus arabes dites Rawah et Heîb ^Ij^ et i^fj^ , qui
« sont nombreuses et qui possèdent beaucoup de chameaux et
« de moutons. Leur pays est sûr et tranquille, leurs montagnes
« cultivées; ils s'y livrent à l'exercice de la chasse; le térébinthe,
« le genévrier et le pin y croissent en quantité ; on y voit beaucoup
' n y a lieu de croire qu*il s'agit ici dé'l ancienne Gitabathmus.
' La version latine porte lathna.
• Le ms. A. porte : jv^^xâX^VI JI ^ yJ Jï isy^JUJI jl^ ^jJt ^ I J^^.
ce qui nous met à portée de rectifier le passage de la version latine oà on lit : \\Uu
verô uivÀ cajus initium constitaitur in Bondaria,
* Nous suivons ici la leçon du ms. B. feuillet lao, lig. 1.
ALEXANDRIE.
Feaiiiet 76 recto.
QUATRIÈME SECTION. 297
de champs ensemencés, de terrains fertiles et de dattiers, et Feuiiict 75 veno.
Ton y recueille d'excellent miel. La dernière des dépendances
des Heib est Lakka aJT.
« A 10 milles environ de Boundarié, est un château considé-
rable, habité par une peuplade dite Naham ^^^\ le château
porte le même nom. Ces hommes s'occupent beaucoup de Té*
ducation des abeilles, de la vente du miel et de l'extraction
du goudron qu'ils obtiennent du genévrier et qu'ils transpor-
tent en Egypte. >
Quant à Alexandrie j; ^j<xjlX*i#^I , c'est une ville bâtie par
Alexandre , qui lui donna son nom. Elle est située sur les bprds
de la Méditerranée , et. l'on y remarque d'étonnants vestiges et
des monuments encore subsistants, « qui attestent l'autorité et
la puissance de celui qui les éleva, autant que sa prévoyance
et son savoir. Cette ville est entourée deL'fortes murailles et de
beaux vei^ers. Elle est vaste, couverte de hauts et nombreux
édifices, commerçante et riche. Ses rues sont larges et ses cons-
tructions solides; les maisons y sont carrelées en marbre, et
les voûtes inférieures des édifices soutenues par de fortes co-
lonn^.- Ses marchés sont vastes et ses campagnes productives. »
Les eaux du Nil, qui co\de à l'occident de cette ville, passent
par des aqueducs au-dessous des maisons , et parviennent à des
citernes obscures et contiguês les unes aux autres; quant à la
ville, elle est bien éclairée et parfaitement construite. Il y existe
un minaret ( ou plutôt un phare ) qui n'a pas son pareil au monde
sous le rapport de la structure et sous celui de la solidité; car,
indépendamment de ce qu'il est fait en excellentes pierres de
l'espèce dite Kedan ^jlJ> ^, les assises de ces pierres sont
scellées les unes contre les autres avec du plomb fondu et
les jointures tellement adhérentes, que le tout est indisso-
luble, bien que les flots de la mer, du côté du nord, frappent
continuellement cet édifice. La distance qui sépare le phare
38
298 TROISIÈME CLIMAT.
Fcmllti 76 recto, de la Ville est, par mer, d'un mille , et par terre de 3 milles. Sa
hauteur est de*3oo coudées de ia mesure dite rechachi t^Lô^,
laquelle équivaut à 3 empans ^ ce qui fait donc i oo brasses £^t»
de haut, dont 96 jusqu'à la coupole, et 4 pour la hauteur de
ia coupole. Du soi à ia galerie ^ du milieu, on compte exacte-
ment 70 brasses; et de cette galerie au sommet (du phare), 26.
On monte à ce sommet par un escalier construit dans Tintérieur,
et large comme le sont ordinairement ceux qu'on pratique dans
ies tours. Cet escalier se termine vers le milieu (du phare), et
là Tédifice devient, par ses quatre côtés, plus étroit. Dans l'in-
térieur et SQUS Tescalier, on a construit des habitations. A
partir de la galerie, le phare s'élève jusqu'à son sommet, en se
rétrécissant de plus en plus jusqu'au point de pouvoir être em-
brassé de tous les côtés par un homme '. De cette même ga-
lerie on monte de nouveau, pour atteindre le sommet, par un
escalier de dimensions plus étroites que celles de i'escaiier infé-
rieur; cet escalier est percé, dans toutes ses parties, de fenêtres
destinées à procurer du jour aux personnes qui montent, « et
« afin qu'elles puissent placer convenablement leurs pieds en
montant. » -#
Cet édifice est singulièrement remarquable, tant à cause de
sa hauteur qu'à cause de sa solidité ; il est très-utile en ce qu'on
• y allume nuit et jour du feu pour servir de signal aux naviga-
teurs durant leurs voyages; ils connaissent ce feu et se dirigent
en conséquence , car il est visible d'une journée maritime ( 1 00
* Environ 27 pouces.
' Je préfère traduire «K^ par galerie plutôt que par étage, La leçon suivie
peur le savant Hartmann , page 35o ( ^^yM, ) , ne me parait admissible sous aucun
rapport.
' Cest ainsi du moins que j'entends ces niots : ^^ ^\^^\ j^ôJim^ U jI<Ka^
iu^>.b Jo'. La version latine adoptée par M. Hartmann t'et detur locus cir-
t cumeandi per omnes partes, > ne me présente pas un sens assez clair.
QUATRIÈME SECTION. 299
milles) de distance. Durant la nuit il apparaît comme une étoile; Feuillet 76 recio.
durant le jour on en distingue la fumée.
Alexandrie est située au fond d'un golfe ^ et entourée d'une
plaine et d'un vaste désert où il n'existe ni montagne ni aucun
objet propre à servir de point d< reconnaissance. Si ce n'était
le feu dont il vient d'être parlé , la majiure partie des vaisseaux
qui se dirigent vers ce point s'égareraient dans leur route. On
appelle ce Seufanous o^U, et l'on dit que celui qui construisit
le phare fut le même (homme) qui fit construire les pyramides
existantes sur les limites du territoire de Fostat IoIUmjUI , à l'oc-
cident du Nil; d'autres assurent que cet édifice est du nombre
de ceux qui furent élevés par Alexandre à l'époque de la fon-
dation d'Alexandrie. Dieu seul connaît la vérité du fait. Auprès
de oette ville on voit les deux aiguilles (obélisques). Ce sont deux
pierres de foriïie quadrangulaire , et plus minces à leur sommet
qu'à leur base. La hauteur de l'un de ces obélisques e^t>de Feuillet 76 veno.
5 brasses ^ et la largeur de chacune des faces de sa base, dé
10 empans (90 pouces), ce qui donne un total de 4o empans
de circonférence. On y voit des inscriptions en caractères syriens
ji^^jui». L'auteur du Livre des Merveilles rapporte que ces obé-
lisques ont été taillés dans la montagne de Tarim ou làrim
^^^ ou ^^/¥-itj^. , à l'ouest du pays d'Egypte. On lit sur l'un d'eux
ce. qui suit : . •
Moi la'mor dl<x^ (^jy^^^ ben-Cheddad, j'ai bâti cette ville à
un âge encore éloigné de la vieillesse, ma mort ne paraissant point
prochaine, ni mes cheveux blanchis par les ans; k une époque
où les pierres étaient comme de l'argile , où les hommes ne con-
naissaient d'autre maître « que la'mor ^. > J'ai élevé les portiques
' Les deux manuscrits portent ^ im^* ^ non pas 'quatre, comme on lit dans
la version latine.
^ Telle est la leçon donnée par le ms. B., bien préférable, sdon nous, à ceUe du
38.
300 TROISIEME CLIMAT.
Feuillet 76 verso, j^ j^ ville ; j'ai fait couler ses fleuves , j'ai planté ses arbres ; j'ai
voulu surpasser les ancieâs rois qui la gouvernèrent, en y £ûsant
construire des monuments admirables. J'ai (donc) envoyé Tha-
bout ben-Mara , de la tribu de A'd, et Makdam ben*el-0'mar ( ou
el^Ghomar), ben-Abi Réghal le Thamoudite, à la montagne de
Tarim de couleur rouge. Ils en ont extrait deux pierres qu'ils
ont apportées (ici) sur leur dos; et comme Thabout eut une
côte brisée, je lui consacrai les peuples de mon royaume. Fedan
ben-Djaroud el-Moutefeki m'érigea ces pierres dans im temps
de prospérité.
Cet obélisque se voit dans un angle de la ville , du côté de l'o-
rient ; l'autre est dans l'intérieur de la ville , à quelque distance.
On dit qufB la salle d'audience de Salomon, fils de David, qu'on
voit au midi d'Alexandrie, fut construite par le même la'mor ben-
Cheddad. D'autres en attribuent la construction à Salomon. Les
colonnes et les arcades de cet édifice subsistent encore de nos
jours. Il forme un carré long; à cbaque extrémité sont seize
colonnes, et sur les deux côtés longitudinaux, soixante*sept ;
dans l'angle septentrional est une colonne de très-grandes di-
mensions portant un chapiteau et assise sur un entablement en
marbre, dont les côtés sont de forme carrée, et ont 80 empans
(environ 60 pieds) de circonférence. 'La hauteur de la colonne,
depuis sa base jusqu'à son chapiteau, est de 9 brasses. Ce chapi-
teau est sculpté, ciselé avec beaucoup d'art, et fixé d'une ma-
nière très-solide. Du reste , cette colonne est isolée , et il' n'est
personne, soit à Alexandrie, soit en Egypte, qui sache pourquoi
elle fut mise en sa place isolément. Elle est, de nos jours, trè»-
ms. A. et à cdle de la vers, latine qui porte : « hominibus nondùm dominis subjectis. •
Quelque peu de foi que mérite la prétendue inscription ci-dessus traduite , encore est-
il juste d'épargner à son auteur le reproche d*étte tombé dans une contradiction aussi
palpable que celle qui résulterait de ce passage comparé avec ce qu'on Ht un peu
plus bas.
QUATRIÈME SECTION. 501
inclinée; mais, d'après la solidité de sa construction, elle parait
à l'abri du danger de tomber.
Alexandrie fait partie de l'Egypte et c'est l'une des villes ca-
pitales de ce pays. Les confins de l'Egypte sont, au sud, la Nu-
bie; au nord, la Méditerranée; du côté de la Syrie, le désert de
l'Egarement; à l'est la mer Rouge, et à l'occident les oasis.
La longueur du cours du Nil est , savoir :
Depuis le pvage de la mer où ce fleuve a son embouchure,
jusqu'aux teires de Nubie , situées derrière les oasis, d'environ
a 5 journées.
Des fi:ontières de la Nubie jusqu'à la partie la plus méridio-
nale de ce pays^ d'environ 8 journées.
De là à l'extrême limite dont nous avons déjà parié ^, d'environ
1 a journées.
Quant à la ville de Fostat blki^J ou de Missr jjou^ , elle reçut
son nom de Missraîm, fils de Cham, fils de Noé (sur qui soit
le salutl), qui en fut le fondateur dès son origine ^. L'ancienne
Missr se nommait aussi A'm Chams ^f$^ (ji^B. ; mais lorsque , dans
les premiers temps de l'islamisme, Amrou ben-el-A'ssy et les
musulmans qui l'accompagnaient, vinrent et s'emparèrent de
cette ville , ils campèrent autour de Fostat et peuplèrent le lieu
de Missr, c'est-à-dire le lieu où est située la Missr actuelle.
On dit que cette ville fut appelée Fostat, parce que Amrou
ben-el-A'ssy s'étant emparé de Missr, et ayant voulu se rendre
à Alexandrie ; il ordonna que sa tente fût portée et dressée
devant lui. Mais une colombe descendit sur le faite' de la
tente, et y pondit ses œufs. Lorsque Amrôu fut informé de
' Voyei ci-dessus, l*^ climat, iv* section.
' Le judicieux Hartmann a' très-bien démontré les contradictions diverses que
présente ici le texte de notre auteur.
' Pour comprendre ceci, il est bon de savoir que les tentes des personnages
considérables, chez les Arabes, ne se terminent pas en pointe comme les nôtres,
mais que la partie supérieure est disposée presqu'horiiontalement.
Feuiilet 76 veno.
MISSR ou POSTAT.
FcuîUct77 recto.
Feuillet 77 recio
302 TROISIÈME CLIMAT.
cette circonstance, il ordonna qu*on laissât latente dressée coofime
elle Tétait, jusqu'à ce que la colombe eût terminé sa ponte : ce
qui fut fait. Par Dieu 1 dit-il , nous ne porterons pas préjudice à
celui qui nous aime et qui se réfugie auprès de nous,, et nous
nous garderons d'affliger cette colombe par la destruction de
ses œuis. Il laissa donc subsister là tente, alla résider à Missr
jusqu'à l'éclosion des œufs , puis il .partit.
a La ville de Missr porte , en langi^e grecque \ le nom de Ban-
• blouna i^ji^Àt (Babylon). Elle est trës-considérable^^soit sous le
" rapport du nombre de ses édifices, soit sous celui de l'abondance
« de toutes les commodités de la vie et de tout ce qui est beau
< et bon. Les rues en sont larges, les édifices solides, les mar-
« cbés bien fournis, les maisons contiguês, les champs renom-
« mes par' leur fertilité. Quant aux habitants, il y en a beaucoup
« d'éminents par leur piété aussi bien que par leur rang et par
« leurs richesses; ils ne sont ni travaillés par les sollicitudes, ni
« dévorés par le chagrin; ils jouissent d'une grande sécurité, d'un
« calme parfait, car l'autorité publique lés protège et la justice
< règne parmi eux. » ÏJà longueur de la ville est de 3 parasanges.
Le Nil y vient de la partie supérieure de son territoire, passe
auprès et au midi de la ville, fait un long détour vers l'occident,
puis se divise devant Missr en deux branches ^ qui se réunissent
enfin pour n'en plus former qu'une seule. Dans cette île on voit
beaucoup de jolies habitations et d'édifices construits sur les
bords du fleuve. Elle s'appelle Dar el-Mekias o^WlijI^t ou la
maison du nilomètre ; nous en parlerons ci^après. Qn y passe
au moyen d'un pont qui est supporté par une trentaine de ba-
teaux. L'autre branche est beaucoup plus large, et on la traverse
' Le ms. A. porte en langue persane : ^^i^SJt (^^UJtl^ •
' Ici la version latine porte : « qui conatituentes parvam insolam runùs conjun-
• guntur. 9 Cette leçon, qui sans doute est la bonne, manque dans nos deuxiha^
nuscrits.
QUATRIÈME SECTION. 505
au iDoyei|p(run pont composé d*un nombre double de bateaux Feuiiiei 77 rccio.
(c'est-ft-dire d'environ soixante). Un second pont donne accès
au lieu connu sous le noui de Djizé i[)Ac>*, où Ton remarque
d'élégantes habitations, de hauts édifices et des bazars.
t Le terrain auprès de Missr^^^â.^ se compose d'argile qui n'est
pas pure, mais imprégnée de sel. Les édifices et les châteaux
qu'on voit dans cette ville ou dans ses environs sont à plusieurs
étages; la plupart ont cinq, Six, ou même sept étages, et sou-
vent elles contiennent cent et même un plus grand nombre d'ha-
bitants. Ebn-Haukal rapporte, dans son ouvrage, qu'à l'époque où
il l'écrivait, il existait dans le lieu nommé el-Mawkaf UUjXI \ une
maison connue sous le nom de Dar Âbd-el^Â'ziz^jjJt Sj^j)^,
où l'on apportait journellement quatre cents outres d'eau pour
la consommation des personnes qui y étaient logées, et qu'on
y comptait cinq mosquées , deux bains et deux fours.
« Les plus grands édifices de Missr jj^^j» sont construits en •
briques. Les rez-de-chaussée restent ordinairement' inhabités.*
Il y a dans cette ville deux grandes mosquées servant à la réu-
nion (des fidèles) et à la khotba i^fks.. L'une d'elles fut bâtie ^
par ordre de Amrou ben-el-Assy, au milieu de bazars qui l'en-
tourent de toutes parts. C'était autrefois une église grecque;
elle fut convertie en mosquée par ordre de Amrou. L'autre ,
située au sommet du Mawkaf, fut construite par Aboul-Abbas
Ahmed ben-Touloun. Ce personnage en bâtit une autre dans
le quartier dit el-Kerafat aîI^I, habité par de pieux céno-
bites. Il en existe encore une dans l'île formée par les deux
bras du Nil et une sur la rive occidentale du Nil, au lieu dit
Djizé «>*4. .
■
' Il est en effet question de ce lieu dans la traduction d*ebn-Haukal par M. W.
Ouseley, p. 3o ; mais le mot UU»^ , pris dans une acception plus générale , signifie
« an Heu de réunion ou d*altente pour les ouvriers. »
• Sic.
Feaiilet 77 reno.
504 TROISIÈME CLIMAT.
« On trouve à Missr quantité de marchands de c^estibles ,
de boissons et de beaux habits. La ville est abondante en res-
sources et en douceurs de toute espèce. Elle est de tous côtés
entourée de vergers, de jardins, de plantations de dattiers et
de cannes à sucre, arrosés par les eaux du Nil qui fertilisent
le pays depuis Syène jusqu'à Alexandrie. L'inondation et ie
séjour des eaux sur les terres ont lieu depuis le commencement
des chaleurs jusqu'à la fin de Fautomne ; alors les eaux s'écou*
«
lent; on ensemence les champs, et l'on n'a plus besoin de les
arroser. Il ne tombe en Egypte ni pluie ni neige, et, à l'excep-
tion du Faîoum , il n'y a point dans ce pays de ville où l'on
voie de l'eau courante qui reste sans emploi.
« Le Nil coule, en général, vers le nord, et la largeur des
terrains habités sur ses rives est, depuis Syène jusqu'à Fostat,
entre 1 demi-journée et 1 journée. Au^iessous de Fostat, cet es-
pace s'agrandit, et cette largeur, depuis Alexandrie jusquWx
dernières alluvions qui s'étendent du côté de la mer de Col-
zoum, est d'environ 8 journées ^ A l'exception des rives du Nil,
tout en Egypte est stérile , mais- dans la partie cultivée on ne
voit que jardins , vergers , arbres , villages , villes , population et
commerce. L'espace (cultivable) compris entre les deux rives
du fleuve est, s'il faut en croire divers «auteurs, de 5634 nul-
les. La longueur de son cours, d'après Tauteur du livre inti-
tulé Khazané i^\j^, est de 4696 milles^. Quant à sa largeur
(moyenne), elle est, en Nubie et en Abyssinie, de moins de
3 milles, et en Egypte, de 3 milles. C'est un fleuve auquel
nul autre ne peut être comparé.
« Quant à l'île située en face de Missr, et dont nous avons
* Nous Buivons ici la leçon donnée par le ms. A., qui porte :
.1*1 «*jU^ ^>ijui ^^ joflïi «gôJi t^ ji isyjuX-in
' Le ms. A. porte 5596.
QUATRIÈME SECTION. 505
« déjà indiqué les édifices, les agréments et le mekias, » elle Feuillet 77 verso.
s'étend , en largeur, entre les deux branches du Nil , de Test à
Touest, tandis que sa longueur est du sud au nord. La partie
supérieure, où est situé le nilomètre, est large; le milieu plus
large; la partie inférieure se termine en pointe. La longueur
de cette île, dune extrémité à Tautre, est de 2 milles, et sa lar-
geur (moyenne), d'un jet de flèche.
Le mekias est situé vers l'extrémité la plus large de Tîle , du
côté de Torient , et non loin de Fostat. C'est un édifice considé-
rable, intérieurement entouré d'arcades soutenues par des. co-
lonnes ^. Au centre est un bassin vaste et profond où l'on des*
cend par un escalier de marbre, et au milieu duquel on voit une
colonne également en marbre , qui porte inscrite une graduation
en nombres indiquant des coudées et des doigts (ou firactions de
coudée). Au-dessus de la colonne est une construction solide en
pierres, peinte de diverses couleurs où l'or et l'azur s'entremê-
lent avec d'autres teintures solides. L'eau parvient à ce bassin au
moyen d'un large canal communiquant avec le Nil ; elle ne ^pé*
nètre cependant pas dans ce bassin avant la crue du fleuve^ or,
cette crue a lieu au mois d'août ^. La hauteur nécessaire pour
arroser convenablement la terre du sultan est de 16 coudées;
lorsque les eaux s'élèvent à 18 coudées, l'irrigation s'étend sur
toutes les terres des deux rives ' ; lorsque la crue s'élève à a o
coudées, elle est préjudiciable; lorsqu'elle n'est que de la cou-
dées, elle est à peine suffisante. « La coudée équivaut à a 4 doigts. »
^ Le texte du ms. B. porte j^ au pluriel ; il est donc impossible d*adopterla version
de M. Hartmann qui suppose ( page 872 ) qu'il s*agit ici de la colonne du Mekias.
' Le savant commentateur remarque avec raison que cette indication est fieiotive,
puisque la crue du Nil a lieu, coipme tout le monde sait, vers Tépoque du sol-
stice d*été.
* Tel est, ce me semble, le sens des mots d)L..J^ ^^t ({^^«d;^! b *. T <^jmI«
Voyez, iiu sujet de ce passage, les observations de M. Hartmann, Edrisii Africa,
p. 375 et 376.
39
306 TROISIÈME CLIMAT.
Feniiiet 77 verso. Le dommage résukant d^une crue qui excède i & coudées con-
siste en ce qu alors les eaux emportait les arbres et ruinjesl ( les
constructions). Celui qu'occasionne uiiecrue inférieure à m eou*
FeaUiet 78 recto, décs cst la séchercssc et (par suite) la stérilité.
Au midi de Fostat est le bourg de Menf sju« , et au nord la
ville dhe A'în Chams jM^«â (j^ ; l'un et l'autre sont peu considé*
râbles et situés vis-à-vis le mont Mocattam iiImII Jui^. On dit que
c'étaient des lieux de plaisance du tem]^ de Pharaon (sur qui
soit la malédiction divine!).
« Menf est aujourd'hui, en majeure partie, ruinée. A'în Chams
« subsiste en bon état de conservation. Au sommet du Mocattam
« est un Keu connu sous le nom de Fournaise de Pharaon. Il y
n avait un miroir tournant au moyen d'un mécanisme. Lorsqu'il
« (le roi) sortait^de Tune des deux villes, c'est-à-dire, de Menf
R ou d*A*în Chams , il faisait monter dans cet endroit un homme
<t qui disposait le miroir de manière que l'image du roi fut tou-
ff jours devant les yeux des habitants et qu'en aucun temps la
« crainte respectueuse qu'il inspirait, ne cessAt d'exercer sur eux
« son empire ^
« Aux environs de Fostat le crocodile n'est point un animal
r
« nuisible; on dit m^e que, soit qu'il descende de l'Egypte su-
« périeure, soit qu'il remonte le Nil, parvenu vis-à-vis de Fostat,
« il nage, renversé sur son dos, jusqu'à ce quHl ait dépassé cette
« ville. On ajoute que c'est PefiPet d'un talisman ; c'est ainsi qu'il
« (le crocodile) n'est point nuisible à Boussir ^^ju^^, tandis qu'il
t l'est à Achmouni j^\ , bien qu'il n'y ait entre ces deux lieux
' Voicile texte de ce passage :
03
JOSt
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(j^ <^ É mm\ (Jn^ (J^y^ sM^ (^^ (JSf^^jfi 4X.a»>l (j^ <fTJ*^ '^' U^
(jUf^ ou) KiJuiA àsita a^ ëè^JCt ^Ui^J jIJ^
QUATRIÈME SECTION. 507
« que la largeur du Nil {qui lesisépare). Rien n'e^t plus surpre- Feuillet 78 recio.
• Haut. »
A A'in Chams, du côté de Fostttt, croît le balsan (^l»^, plaute
dont on extrait le baume. On ne connaît pas au monde d'autre
lieu qui produise cette substance. « Au-desaous de Postal jBSt le
village de Sirwa S^jj^ài» iU^^ , très-«gréable , et où Ton CsjJbrique
de rhydromel trës^renommé. Au territoire de Fostat touche le
Mocattam où sont les tombeaux de divers prophètes, tels
que Joseph, Jacob, et autres Israélites (sur qui soit le salut I).
« A 6 milles de Missr, on voit les pyramides* Elles furent
construites sur un plateau uni, et Ton ne voit dans les envi-
rons aucune montagne contenant de la pierre à bâtir. La hau-
teur de chacune d'elles, à partir du sol, est de 4oo coudées,
et sa largeur, tout autour, est égale à la hauteur ^ Le tout est
construit avec des blocs de pierre d^ 5 empans de haut, sur 1 5
ou 10 de long, plus ou moins, selon que l'architecture Texige.
Ces blocs sont unis (scellés) les uns aux autres, et à mesure
que l'édifice s'élève au-dessus du niveau du sol, ses propor-
tions se rétrécissent , en sorte que sa cime oSre à peine l'es-
pace nécessaire pour faire reposer un chameau \ '
« Celni qui veut se rendre aux pyramides, par terre, passe à
« Djizé par le pont, puis au bourg de Dahchoim ^^^â^^, où est
« la prison de Joseph (sur qui soit la paix ! ) ; 3 milles.
« De Dahchoun aux deux pyramides , on compte 5 milles , et
« des pyramides à la rive la plus voisine du ^l)l, 5 milles.
« Sur les parois de leurs murs , on voit quelques inscriptions
« en partie efiFacées, et dans l'intérieur de chacune d'elles est
« un chemin où l'on peut passer. Entre les deux pyramides , il
^ Ces mesures sont d*autant plus défectueuses que les mots ^4^ m \sXJû)) sem-
hlent indiquer 1» hauteur j^rpendioiilaîre.Voyes, au ^urph», la Relation de l'Egypte
d'Âbdallatif, trad. de M. de Sacy , p. a 16 el a 1 7.
39.
Feaillet 78 recto.
FAIODM.
Feaillet 78 verso.
308 TROISIÈME CLIMAT.
« existe un caiiai creusé sous terre et donnant passage de Tune
< à Tautre. On dit que ces monuments sont des tombeaux de
« rois V et qu avant d'être employés à cet usage , ils servaient de
« greniers à blé. >
A Touest de Missr, et à 2 journées de distance de cette ville,
est celle de Faioum my*à , « qui est grande et entourée de ver-
« gers, de jardins et de champs cultivés ^. Elle est bâtie sur les
« rives de la rivière d'EUahoqn [jy^\ » de laquelle , d'après ce
« qu'on rapporte , Joseph le juste dériva deux canaux destinés à
« recevoir les eaux au temps de la: crue , et à les conserver cons-
« tamment. Il consolida ces ouvrages au moyen de pierres de
« taille.
« Le territoire du Faioumt est fertile , abondant en fruits, en
« céréales, et particulièrement en riz. L'air y est pernicieux à
« ceux qui viennent des contrées lointaines', et (en général) aux
« étrangers.
' Nous croyons devoir donner, par extraits, le texte arabe de ee passage im-
portant :
k«jP3 lyJUI £69? «^ ^A4«^i^c^' lyJTl^ iOax^t àjUiJt «Jok «;;^l^^
yj-4JM^;_^jj tffiL* ^^ i» U XI ^ yiH JU^ J* U> ^^j V**^ C***^
^U>l c»b c^^^ «141 V'I «:*M3 «>i? ^^1 ylTj ,.^1 ^j,J^ MiaiU
v>-^>») 1^3 U^ «À« &M>» «»>i^l^ V^^ VyJL* JJ& *;X^ JiU yl^3 <eid«i3
QUATRIÈME SECTION. 509
« On voit à Faîoum des vestiges de grandes constructions, et FcaiUet 78 veno.
« son territoire porte le même nom que la ville. Ces construc-
« tions qui entouraient tout le Faîoimi , régnaient au pied d'un
■
« mur qui renfermait tous les districts du Faîoum , et contenait
« dans son enceinte toutes ses villes et tous ses lieux habités. Il
« reste aujourd'hui si peu de chose de ce mur que c'est comme
« nen.
« La rivière d'EUahoun fut creusée et les eaux y furent ame-
« nées par Joseph le juste (sur qui soit le salut I).
« Comme il était devenu vieux, le roi désirait lui procurer
« du repos et le dispenser du soin des affaires, et alors le nombre
« de ses domestiques et des membres de sa famille et de la fa-
• mille de son père, s'était considérablement accru. Il (le roi)
< lui concéda le territoire de Faîoum, lequel était un marais
« où les eaux se déversaient et où croissaient des joncs et des
« roseaux ; chose qui déplaisait au roi , parce que ce lac était dans
« son voisinage.
« Lorsqu'il en eut Êiit don à Joseph , celid-ci se rendit du côté
gJU^ LUX c30UflH^ (JjJH^ ^\^ ij\d\9 ASS3I3 y^l U, ^ y^t
CiH^ j1 JUi p^l g^U. Gr* Ajjx ^ lôwyj ^LaJU ^j ^Sfi^ JJij
^ySi^i. g^3 jujjj ji 4<^4 àjAi\ ^^x ai 'jo^ f^ m g>t
\àjiai\y o^l^dVI «XM3 lAmuA^ JU^<^t é^MâJUt )^^ AUAlt^t ^ ijAM^
j;^3 UUU3 V^» vil jU^ ^^t ^ Jt Judlià y>5>UI J^3 ^^^
> 5ic. >v fl I tl <A IS e» , (><\>^i ^^3^ OUI J4
Feuillet 78 veno.
510 TROISIÈME CLIMAT.
de Soui J^ \ où il fit creuser le canal connu tous le nom de
Menhi 4^. ,^ *■■#, qu'il amena jusqu'à remplacement d'EUahoun
ijy^\. Ensuite il construbit (la digue) d'Eilahoun, et la conso-
lida au moy«Q de pierres grosses et petites, die dbaux, de bri-
ques et de coquillages, (ce qui forma) comme un haut mur,
au sommet et vei» le milieu duqud il fit placer une porte^ Der-
rière, il creusa un canal qui s'étendait au-dessus du Faïoiim,
du côté de Torient. Il en fit creuser un autre vers l'occident ,
« qui venait rejoindï^e le premier en passant par les dehors du
« Faîoum, (territoire) qu'on appelle Tenbémet \ L'eau s'écoula de
« la vallée au canal oriental , et de là vers le Nil. Quant aux eatix
« du canal occidental, elles s'écoulèrent dans le désert de Tenhé-
R met o^^^ à l'occident, et il n'en resta rien absolument; tout
«cela eut lieu en peu de jours. Alors il (Joseph) ordonna qu'on
« se mît à l'œuvre. On coupa les roseaux, les plantes aquatiques
« qui se trouvaient là , ainsi que les toûflPes de jonc et les tanvi-
« riscs, et cela durant que les eaux coulaient dans le Nil. Ces
« eaux s'introduisirent alors dans le canal de Menhi , et parvin-
a rent à EUahoun. Ensuite on coupa (la digue) vers le canal du
« Faîoum. Les eaux entrèrent ainsi dans cette province, l'arro-
« sèrent, et en couvrirent toute la surface <, en sorte qu'elle de-
"1 vint ( comme ) une nappe d'eau. Tout ce travail fut fait en
a soixante-dix jours; et lorsqu'il fut terminé, le roi dit, en le
« considérant : Voilà un -ouvrage de mille jours. C'est de là que
« vienl le nom à'Elfaïoum.
« Ensuite Joseph dit au roi : Le bien public exige que tu me
« confies une famille par chaque district de l'Egypte. Le roi y
« ayant consenti , Joseph ordonna que l'on bâtit un village pour
« chacune de ces familles. Il y avait quatre-vingt-cinq familles;
« il y eut donc autant de villages. Lorsque les constructions fu-
* n y a probablement une erreur dans Tindication de ce lieu. Soûl étant situé aa
nord du FaSoum. — •^ Ou 4;;^^.^^ d'après le ms. A.
, QUATRIÈME SECTION. 311
« rent achevées, Joseph assigna à chaque village une quantité
« d'eau suffisante pour arroser les terres, mais rien au delà; puis
« il assigna à chaque peuplade Teau nécessaire pour sa hoisson
« durant le temps même de la retraite des eaux. Telle est la des^
« crîption du Faîoum. •
Quand on part de Missr pour se rendre^ en remontant le Nil,
dans l'Egypte supérieure , on va de Fostat à M iniet el-Soudan
^\^yiJi iûuU, joli port situé sur la rivé occidentale du Nil, et
environ à 1 5 milles de Missr.
De là à Beiadh ^J»\4^ ^, boui^ entouré de champs cultivés et de
jardins produisand toute sorte de fruits, ao milles.
De là i Hama d^oghair ^.^uUâJt ^^^, ao milles*
De là à Hama di-Kebir jjiJB^^, houi^ situé sur la rive orien-
tale , et dont le territoire est cultivé en blé, en vergers, ea vignes
et en cannes à sucre , i o milles.
De là à Deîp el-Faîoum ^^yMj^ ou el-Batoum i^ys^JI, sur la
rive orientale, lo milles.
De là au bourg de Tonnes ou de lounes ^y J^^ ou cr-*^ ,
sur la rive occidentale et à quelque distance du Nil, s milles.
De là à Dahrout ^yj^^^ sur la rive occidentale, i demi-
journée.
De là à Gais (j» iJO^ , ville bâtie sur la rive occidentale , 2 o
milles.
Caïs (jfeib^l est une ville très-ancienne dont nous avons parlé
dans la partie de la description de l'Egypte contenue dans le 11*
climat. Nous avons donné Titinéraire de cette ville à Asouan
(^t^l ^; il est donc inutile de revenir là-dessus.
Quant aux pays situés stu-^lessous de Missr ^^^mm, celui qui veut
Feuillet 78 verso.
Feuillet 79 recto.
' Ge mot mamicie dansle 1110. A. et dans la versicm latine.
* Voyei ci-deMOs, p. ia4 et soiy. Lea ameora de la venkm latine ont penaé
qne notre anlaiir donnait ici cet itinérake. Ceit one inadrertance de laquelle il est
f urprenant que le docte Hartmann ne se soit paa apwqa.
512 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 79 recto. S y rendre en descendant le Nil doit passer d'abord par Miniet
juJU; 5 milles;
Puis par el4]a!d OssUUi , ville considérable, entourée de jardins,
5 milles;
Puis par Choubra ijjkA , gros bourg où Ton fabrique de Thy-
xlromel aromatisé qui est très-renommé, 5 milles;
Puis par lasous (jm^^m^, joli boui^, 5 milles;
Puis par Sarout ss^j^^ ^, 5 milles;
Puis par Salcan (^UJU, 5 milles;.
Puis par Zafita aîl^j, bourg où se rassemblent tous les navires
destinés à la. pêche du gros poisson, et situé à Textrémité supé-
rieure de Tîle où le Nil se partage en deux branches , vis A vis de
la ville de Santouf (3>kJUf {siq). Cellen^i est au sommet du canal
qui descend à Tennis ^yt^ et à Damiette Ll^^.
Au-dessus de Chantouf Oj b» m , le Nil se partage en deux
branches dont les eaux descendent et parviennent à la mer. De
chacune de ces branches dérivent deux canaux également dirigés
vers la mer. L'un de ces grands bras , dont le point de partage
est auprès de Chantouf , court du côté de l'orient et parvient &
Tennis. De ce bras dérivent trois canaux. L'un d'eux part d'An-
touhi jyu»l , sur la rive occidentale, passe à Tabcouïs (j^jkt$ ^,
et revient à la branche principale, auprès de Damasis ^jNbA«wytd.
Au-dessous de ce point est un canal creusé sur la rive occiden-
tale , et dont les eaux parviennent à Damiette.
Quant à l'autre branche, elle se dirige, à partir de Chantouf,
vers Toccident, et passe auprès de Fais el-Nahar^lyÂ)l (jn^^^ Il
' Le ms. B. porte Seroudas ^^^^jm$ et Qudc(^ ^
* La version latine porte Nicaus.
' V Abrégé porte • auprès de Tennis. • Cette leçon fautive a beaucoup embarrassé
M. Hartmann ; la rectification que nous fournissent les deux manuscrits est loin de
lever tous nos doutes , et nous ne pouvoùs que dire avec l'habile commeoialeur : • lo
t descriptione horum canalium omninè hœreo liœsitoque. »
QUATRIÈME SECTION.
515
en dérive un canal passant à Touest, formant une courbure au-
près du bourg de Bebih ^^ \ et d'où dérive le canal qui par-
vient à Alexandrie, et qui porte Je nom de canal de Chabour
j^ A ^, L'origine ( ou la prise d'eau ) de celui-ci est au-dessous
de Bebih ^ k }. L'eau n'y coule pas durant toute l'année,
mais seulement durant le temps de l'inondation du Nil. Lorsque
*
les eaux de ce fleuve ont baissé, le canal reste à sec, et il n'est
aucunement navigable.
De cette grande branche qui se dirige vers Rachid ^x > A;
(Rosette), au-dessous de Mandioun {jy^^ ^ *, de Samounes
^^.«w, et de Fouah •^ et au-dessus de Rachid, part un bras
du fleuve qui se rend vers un lac permanent, lequel s'étend le
long du rivage (de la mer), vers l'occident, jusqu'à 6 milles
environ d'Alexandrie, « en sorte que lesv marchandises apportées
« par les navires (du lac) sont transportées par terre à Alexan-
« drie.
« Sur ces divers canaux, on voit de toutes parts des villes
«I florissantes et des bourgs très-peuplés. Nous en décrirons la
« majeure partie, s'il plaît à Dieu. »
Celui qui veut descendre de Missr jj^jt à Tennis j^hv^ , a 9
journées de chemin  faire.
De Tennis à Damiette , on compte 1 journée de navigation.
De Damiette à Rachid, a journées.
D'Alexandrie à Missr, 6 journées.
De Rachid à Alexandrie, 1 journée.
De Missr on se rend à Zafita 1fc;Aj)^ « dont nous avons déjà
ff parlé comme d'un lieu où se rassemblent les navires destinés
« à la pêche. Ces navires sont quelquefois au nombre de cent
« et plus. »
Vis-à-vis. de Zafita aaa*j, sur la rive gauche, est Chantouf
* La version latine porte Malig.
* La même version porte Rafina.
4o
Feniilet 79 verso.
514 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 79 veno. c2»>^*4S , jolie ville. De là à Chenwan {j^yJi^ on compte 26 milles;
car on descend à el-Chameîn ^52^*^1 > « bourg situé sur la rive
« orientale du fleuve, et dans le territoire duquel on cultive
« beaucoup de cannes à sucre, d'oignons et de concombres, 10
« milles ; » vis*à-vis, et sur la rive occidentale, est Tant oot , « joli
« bourg dont les environs sont très^producti& en céréales; » de
Tant à Chenwan , petite ville , on compte 1 5 milles.
De là en descendant à Cachrat el-Abrah ^^^1 i|^âJ, environ
1 2 milles, ft Ce dernier bourg est situé vis-à-vis de Chirdjé
De là, toujours en descendant, à Salahié iLtM^^ environ
10 milles.
« Salahié est une ville très-populeuse, bien bâtie et ^ont le
« territoire est bien cultivé; mais les habitants sont voleurs,
« méchants et connus par leurs mauvaises mœurs. »
Au-dessous est Miniet el-A'tafy Jixxlt Sié^ dans la province de
Gharbié.
De là à Chioudjé ^^y^ \ i o milles.
Puis on descend à Djedwa i[>4S>, « petite ville où sont des
« marchés très-fréquentés -et très-bien fournis, et où l'on voit
« beaucoup de navires spécialement destinés au passage des
« troupes ^; » 1 5. milles. »
De Djiedwa a^^^sr à ^ 20 milles.
De là à Miniet el-A'ttar jUajJl 4ùyv«, « bourg entouré de vei^^ers
« et de jardins, » et situé vis-à-vis d'Antouhi <S>ul , « autre bouig
« sur la rive gauche, dont Iti territoire est également bien cul-
« tivé et où se tient un marché à jour fixe, » 20 milles. »
* Le ms. A. porte Sioubé i la version latine , Siona.
* jiâiUMjJl iijJijiXj d'après le ms. A., ou ^^^LJI il>JouJ «des habitants, •
d*après le ms. B.
' Ce nom de lieu manque dans nos manuscrits ainsi que dans V Abrégé.
QUATRIÈME SECTION. 515
De Miniet eM'tafy J1»jJI a^JU, dont il vient d'être que&tioa»
à Chamairac ojH^ * ^^^ ^^ ^^^^ gauche , i o milles.
A partir d'un peu au-dessous de Chamaîrac, boui^ situé vis-
à-vis de Djedwa ii^^x^, jusqu'à Antouhi J>£3l, ci-dessus indiqué,
environ lo milles.
Au-dessous d' Antouhi la branche du Nil se subdivise en deux
bras, dont l'un se dirige vers l'occident et l'autre vers l'orient;
ils forment une île , se joignent auprès de Choubra i^^ et de
Damasis (jMb^H*^^ * coulent ensemble durant un court intervalle ,
puis se subdivisent (de nouveau) en deux branches dont l'ime,
l'orientale , se dirige vers Tennis (j*iuû3 , et l'autre , l'occidentale ,
vers Damiette UU-^s.
Revenons à Antouhi où le Nil se divise. Celui qui veut des-
cendre par le bras oriental passe d'abord à Miniet A'ttar jUai» iUJU ,
bourg situé vis-à-vis d' Antouhi, puis à Bathat el-A'sel Ju^l Mi^,
joli bourg entouré de jardins, vis-à-vis duquel, sur la rive occi-
dentale, est situé un bourg plus grand, (également) connu sous
le nom de Bathat Mii \ puis à Atrit c^l ^ sur la rive orientale ,
puis à Djandjar j^^ , lieu dont le territoire est très-fertile en
céréales, et vis-à-vis duquel se trouve sur la rive occidentale
Miniet Haufi i>» i^^, bourg considérable ; puis à Manbit <j;^hs^»,
lieu situé sur la rive orientajie vis-à-vis de Waf ouwa Sjjfj^ , bourg
très-peuplé où se trouve un joli bazar; puis à Hamaria i^^W* vis-
à-vis de Miniet el-Haroun ^jj^ c;huc», sur la rive occidentale,
d'où l'on descend à Saharecht le Grand ^^^^t r* 6^ -^q sur la rive
orientale, puis à Saharecht le Petit j^pjjuôJ^ oUS^ sur la rive
occidentale , ■ où l'on cultive avec succès diverses plantes et no-
« tamment le sésame et le chanvre ; » puis ti Miniet Ghamr
Feuillet 79 verso.
Feuillet 80 recto.
^ Le ms. A. porte ax^ et la version latine Banna ; mais cette leçon est vicieuse ,
à en juger diaprés le ms. B. où les noms propres de lieux sont, en général, écrits
d*une manière plus correcte. Voyez, au surplus, ÏEdrisii Africa, page SgS.
* La version latine porte Anzit.
60.
316 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 80 recto, jà (ou.Mit Ghamrj^ ^ii^HV^), bourg sur la rive orientale, « où est
« un marché ; il s'y fait constamment un grand commerce d'im-
« portation et d'exportation. » Sur la rive opposée est Miniet Racba
iUS; iUJU; de là, en suivant ]a rive occidentale, on descend à Miniet
el-Firan yl^jdl! iUL» ^ « où Ton cultive le cumin , Toignon et l'ail
« sur l'emplacement de l'ancien château du prince. »
A l'orient de ce lieu est Dacarcous (j^^J^ô , « bourg très-
« considérable , entouré de vergers et de champs cultivés , et où
« ^e tient une foire tous les mercredis. » De là on descend à
Miniet Fimas \jJ^ ^^aju, « joli bourg dont le territoire est entiè-
rement productif et fertile, » en face duquel , sur la rive occiden-
tale, est situé Hanout vï>yL^ , « bourg arrosé par des eaux cou-
« rantes, où l'on cultive beaucoup de beau lin. Cette culture forme
« la principale ressource des habitants. » De là à Miniet Asna iUJU
UmI à l'orient du canal , puis à Damasis ^jf».Km.m^ , dont il a été
déjà fait mention. « Damasis est un bourg très-peuplé ; il s'y tient
a tous les samedis une foire très-fréquentée par les marchands,
« où l'on vend et l'on achète des étoffes et des marchandises dé
« toute espèce. «
Celui qui se propose de descendre par le bras occidental va
d'Antouhi ^yLj\ à Malih ^JLt, ville commerçante, située vis-à-vis
de Miniet A'bd-el-Melik liUll iK/^ iUJU, gros bourg sur la rive orien-
tale, dont le territoire est très-productif; 20 milles.
De Malih à Tantana tJ^iio , petite ville située sur la rive occi-
dentale , « dont les habitants se livrent au commerce et vivent
« dans un état paisil>le et prospère ; » 1 5 milles.
De Tantana à Talti jaJlb sur la rive occidentale , vis-à-vis de
Dja'faria ii^yu^, bourg sur la rive droite; i5 milles.
De Talti à Belous ^^ * sur la rive occidentale , vis-à-vis de
Santa, «bourg agréable et bien peuplé. »
^ Le ms. A. porte Kirawan i^\%yxi\ la version ialine, Moniet Âlamran.
^ La version latine porte Foloiis, mais nos deux manuscrits donnent ^JL? •
QUATRIÈME SECTION, 317
De Belous à Sounbat UUjLm , « ville dont les habitants culti- Feuillet 80 verso.
« vent le lin\ se livrent au commerce et sont fort riches/ et qui
« est située sur la rive gauche du Nil , vis-à-vis de la ville de
« Wancassr^^Ub^. »
De Sounbat on se rend à Choubra à^ , « ville située à Tem-
« bouchure du canal qui fait face à Damasis fjmmK,m,f^ ^ dont nous
« avons fait mention ci-dessus^. »
Celui qui veut se rendre de Damasis à Tennis (jh^aâ? par le Nil ,
descend d'abord jusqu'à Miaiet Bedr ^«^ 'Uâ^, environ 2 milles.
C'est de là que part, du côté oriental , le canal de Chancha Uôlâ ,
qui passe auprès de la ville de ce nom , < ville très^-agréable, dont
« les environs sont bien cultivés et plantés d'arbres et de cannes
« à sucre. ■ *
De là à Aiboubat i;»UyJI , ville située sur la rive orientale ,
A bien peuplée, possédant des bazars et ceinte d'anciennes mu-
« railles en pierre ; » a 4 milles.
De là à Safnas jJjJu», , « petite ville bien peuplée , » 1 8 milles.
De là en se dirigeant par terre vers l'occident à Tanah ^UIo ,
ville siluée sur la rive orientale du canal de Tennis ; 2 5 milles.
De là au lac de Zar jtj, situé dans le voisinage de Farama U^.
Ce lac touche au lac de Tennis ^j^uO? qui n'est séparé de la mer
que par un intervalle de 5 millest II est très-vaste^ et, indépen-
damment de l'île ^ de Tennis , on y remarque celle de Hissn el-
Ma AU (^Aâ> , située vis-à-vis et non loin de Farama. Bardouin
i:H3^ , qui conquit la Syrie à une époque postérieure à l'hégire ,
parvint jusque-là ; et ayant couru le risque d'y rester submergé
avec son cheval , il revint sur ses pas *.
^ Ceci se trouve conforme à ce qu*OD lit dans l'îlinéraire de Benjamin deTudèle,
page 131.
' Et non de la ville, ainsi que porte la Yérsion latine.
' n s'agit ici de Baudouin, frère de Godefroy de Bouillon, qui, .d*après lé récit
d'Abulfaradj ( Hist dynast. page 3(77), mourut à Jérusalem en 1 118 de J. C. Voyes
aussi Abulfedœ Annal, maslem. tome III, page 37a.
Feuillet 80 verso.
Feuillet 81 recto.
318 TROISIÈME CLIMAT.
A Test de Tennis, en tirant tant soit peu yers le sud ^ et dans
le lac de ce nom , est l'île de Touna ASy ; au midi de Tennis est
l'île de Nabalia iUJLfj; à l'occident du canal de Chancha l&iU,
dont nous venons de parler, il existe un grand nombre de
villages et de bourgs, lieux cultivés et produisant toute sorte de
denrées utiles.
Celui qui veut aller de Damasis (jn-^i^^^ à Tennis ^^ê^ par le
grand canal, passe d'abord par Miniet Bedr ^Jo i^yL«, dont^il a
été question ci-dessus ; puis il se rend à Bana Iw ^ boui^ situé
sur la rive occidentale i i o milles. « Bana est un lieu parfaite-
« ment cultivé et très-fertile , » au-dessus duquel le Nil se partage
en deux branches qui forment une petite île, à l'occident de la-
quelle est le boiirg de Boussir^^^u^^; de l'autre côté, c'est-à-dire
sur la branche orientale, est Rahl-djerah ^]yf* S»^j , ville petite,
mais dont le territoire est riche et fertile. Entre Rahl-djerah et
l'embouchure du canal de Chancha lâjlâ , on compte ào milles.
De même, de Boussir ^juo^ et de Bana U| à Miniet-ebn-Djerah
zb^ (2^1 iuJU, située sur la rive orientale, et à Semenoud ^>Uw,
« ville jolie, riche, peuplée, située sur la rive opposée, et où
« Ton trouve à bon marché tout ce qui est nécessaire à la vie ; •
] a milles.
De Semenoud, en se dirigeant par terre vers l'occident, à San-
dafa Ai«xjUi', ville située sur les bords du canal de Bolkina i^Â^,
8 milles.
De Semenoud c^yk^m à Tha'banié iUiUnS, « ville populeuse et com-
«merçante, » située sur la rive occidentale du canal, 18 milles.
De là à Miniet A'sas (j«U^ iUJU, « bourg dont le territoire est
« très-fertile, » 12 milles.
* Le ma. B., que nous suivons ici, oSre une leçon qui justifie pleinement la con-
jecture émise par M. Hartmann, EiriniAfmca, page &08.
* ^JAhrigi porte Sandaca.
QUATRIÈME SECTION. 519
De là on descend à Djondjar^j^jj^, vis-à-vis de Wanch el- Feuillet 8 1 recto.
Hadjar^' cr^> ^« * petite ville située sur la rive orientale , » 1 2
milles.
De Wanch el-Hadjar à la ville de Toukba U>.^ (ou Tarkha
U^ d après le manuscrit B. ) , 1 a milles.
Cette dernière ville est située sur la rive occidentale du Nil,
à 1 a milles de Djoudjar^^^^fi^. C^est au-dessous de là que le Nil
se partage en deux branches dont lune, rorientale, se dirige
vers le lac de Tennis ^y»^ , et Tautre , Toccidentale , vers Da-
miette LV«^5. Celui qui, de Toukha, veut descendre à Tennis
passe d'abord à Miniet Chahar Ji^ i^^JU , ville petite , mais
populeuse, commerçante et riche, située vid-à-vis de Mahallé
Damnia iUUd ik^, bourg situé sur la rive orientale , « à 5 milles
« de distance. >
* Miniet Damnia &AJut& &^ est au-dessous de Chahar jl^X ^.
De Mahallé Damnia X^uU^ «k^ à Kibab Baziar JjtjU v^^ ,
bourg considérable \ 1 2 milles.
De là en descendant à Kibab el-'AVif vJ4;jJt ol^i, 16 milles.
De là au bouig de Damou >«» , 1 5 milles.
De Damou à Tamakh ^i^ ^, « ville populeuse et commer-
« çante , sur la rive orientale , 2 milles. »
De là à Chamous ^^ , bourg , 1 o milles.
De là à Cariet el-Anssar jUâi^t &i^ sur la rive occidentale, 20
milles.
De là à Cariet Wabida i«K«#> V>* sur la rive orientale, 20
milles.
De là à Bamabliz y^^L^ sur la rive occidentale , 2 o milles.
Puis à Sebista ÂXmj^^ 4o milles.
* Le ma. A. porte Waranch d^Hadjar; la tersion latine, Nasc d-Hadjiar.
* Nous suivons ici le ms. B., feuillet ia5, recto iet verso,
' Le XBS. A. porte jLlf v^ * ^ version latine, Gqebab al-Bazbar. «
* Noos suivons ici nos deux manuscrits : Y Abrégé porte Tanah ^Ut .
Feuillet 81 recto.
Feuillet 81 verso.
DAMIBTTR.
520 TROISIÈME CLIMAT.
Enfin au lac de Tenais qi*ms i^ vers Toccident, i5 milles.
Les eaux de ce lac. sont douces en été lors de Tinondation
du Nil. En hiver et jusqu à la saison des chaleurs, les eaux de la
mer prennent le dessus et communiquent (à celles du lac) leur
salure. I] y existe des villes entourées d'eau et semblables à des
îles , telles que Nafali Juj , Touna ajjS , Samnat «Llcw , Hissn el-Ma
^m ^j*ài^ , et on ne peut y aborder qu'au moyen de barques. « On
tire de Teimis , ainsi que de Damiette , des étoffes fines de l'es-
« pèce dite Dabiki Ju^d et Chorb c^ . Sous le rapport de la tein-
« ture, rien n'égale les étoffes de Tennis, et elles sont tellement
« belles et précieuses, qu'un seul manteau, lorsqu'il est broché
« en or, vaut quelquefois mille dinars, et sans or, cent ou deux
« cents environ. La matière principale de ces étoffes est le lin.
« Quant à celles qu'on fabrique à Chata lk«^, à Dinwa 1^^ et
« à Damira ij^^^ et dans le voisinage de ees îles, elles sont
K sans doute très^fines; mais elles n'approchent pas de celles de
« Tennis \ »
Ce lac a peu de profondeur. On le traverse presque jpartout
sur des bacs. On y rencontre (quelquefois) deux bâtiments s'é-
loignantl'un de l'autre, voguant en sens contraire à pleines voiles
par le même vent , et se croisant avec une égale vitesse.
Quant à Damiette Isby*^, c'est une ville bâtie sur les bords et à
une certaine distance de la mer. < On y fabrique des étoffes de l'es-
« pèce dite Dabkié i^uwd et d'autres qui, pour la perfection du tra-
« vail, approchent de celles de Tennis^. » Le bras du Nil sur lequel
Damiette est située est dérivé de celui qui descend à la viile de
Tennis et dont le point de départ est au-dessous de Toukha U^^
dont nous avons déjà parlé. Celui qui, partant de Missr, désire s'y
^ Notre texte contient ici une anecdote fabuleuse et sans intérêt que nous nous
abstenons de traduire.
\ Voyez, au sujet de ces étoffes, les Mèm. géogr, sur V Egypte de M. Qoatremère,
t. I, p. 3o8 et 309.
QUATRIÈME SECTION. 521
rendre, passe par les villes, bourgs et lieux habités • dont nous Feuillet Si verso.
avons donné rénumération, jusqu'à ce qu il soit parvenu à Toukha.
Prenant ensuite la branche occidentale du Nil qui coule vers »
Damiette, il parcourt, en descendant, lo milles jusqu'à Damira
ïjA.^^ \ petite ville située sur la rive occidentale du canal, « où
c Ton fabrique de jolies étoffes destinées à l'exportation, et où
« il se fait beaucoup de commerce; » de Damira, en descendant
le canal, à Cherencas ^Uî^iâ, « ville petite, industrieuse et
« commerçante , » située sur la rive occidentale, 1 7 milles.
De là à Saremsah ^\m^j^ (ou Charemsah ^LL^), petite ville
située sur la rive oriental^ , a o milles.
De là à Miniet el-Olouk (j^\ i^uu, « bourg bien peuplé, où
ic Ton trouve des pressoirs à sucre et des productions de la terre
« en abondance et qui est situé sur la rive orientale du canal , »
ao milles.
De là à Fareskou jX^U ^ sur la même rive , 1 o milles.
De Fare^ou à Boura ij^ , « gros bourg dont le territoire est
• très-productif, » 1 5 milles.
Et de Boura à Damiette ^« . , . .
« Ce qui fait , pour la distance totale de Toukha à Damiette ,
io5 milles.
« De même de Toukha à Damasis (jM^yMb«À , on compte 1 1 o
« milles.
« De Damasis àr Antoubi fy^^ > environ 90 milles.
«De l'embouchure d'Antouhi à Chantouf Oyh âJS, 100
« milles.
* Le ms. A. porte Dahira ^^^ .
' Nous suivons ici l'orthographe de nos deux manuscrits, quelque vicieuse
qu*elle puisse être. Toutes les cartes ( sauf toutefois celle de Paul Lucas) portent
Fareskour, et c*est ainsi que nous avons nous-méme entendu prononcer ce nom sur
les lieux.
' L'addition des quantités ci-dessus ne donne que ga milles : on peut supposer
que la distance entre Boura et Damiette est de 1 3 milles.
4i
Feuillet 81 verso.
Feuillet 8 a recto.
522 TROISIÈME CLIMAT.
« Et de Ghantouf à Postât ^lk«Mi, 5o milles. »
Mais, pour revenir au canal de Mahalié îi^l ^^^ nous disons
que son point de départ est au-dessous de Tantana ^gJai^ ^ et
qu'il coule vers l'occident jusqu'à Chermah ^U^ ^ situé sur le .
canal de Damiette.
De ce point à Miniet Ghazal J|>^ i^uU à l'orient, on compte 20
milles.
« Ce bourg, très-agréable et offrant beaucoup de ressources,
« est situé vis-à-vis de Mahallet-'Âbi'l-Heïthem ^â^I ^I J^k^ sur
R la rive occidentale. » ,
De Miniet Ghazal à l'embouchure du canal de Bolkina iU^
AÂxiU* 5"^ « bourg dont le territoire est couvert de jardins et de
«f cultures,» i5 milles.
A partir de là, commence un autre canal qui coule directe-
ment à l'ouçst, «vers Sakha Lscp, et sur lequel on voit d'abord
« à l'occident Dar el-Bacaryult jtd; » plus bas, également à l'occi-
dent, le bourg de Ma'tamadié iuOv40t«, puis celui de Matboul
Jyyu à l'occident, « où se tient un marché à jour fixe, » puis
Sakha I^p. « Sakha est dans les terres, et c'est un chef-lieu de
« district. » De là, en se dirigeant vers le midi , on va à Mahalié
Sirt *^j^ xX^, puis à Menouf el-A'lia UXikJI c3>^, « bourg dont le
« territoire est fertile et les dépendances bien peuplées ; » puis à
Sekaf (3^, «joli village dont les habitants vivent dans l'abon-
« dance de toutes choses; » puis enfin à Chantôuf (3^1iÂi.â.
Reprenons notre itinéraire à l'embouchure du canal de Bol-
kina dont nous venons de parler. De là on descend à Mahalié
aV^I, « grande ville où sont des marchés bien fournis, et où il
« se fait constamment des affaires de commerce »
A 45 milles de Mahalié on trouve la ville de Sanhour j^^^u»
^ Le ms. A porte Tanta. — - * La version latioe porte Seremsah.
* Nos deux manuscrits sont d accord sur 1 orthographe de ce nom. La conjecture
émise par M. Hartmann {Edns. Afr. page 4aa) se trouve donc confirmée.
/ QUATRIÈME SECTION. • 323
OÙ aboutit le canal de Bolkina. Cette ville a vis-à-vis (Telle, FevHUt 8a recto.
à Torient et à i mille et demi de distance, celle de Sendia
i^JuUi \ jolie ville située à 1 5 milles de distance , par terre , de
Semenoud ^yL^^ . Cette dernière ville est sur le canal de Tennis
et de Damiette.
De Sendia on se rend à la ville de Mahsdlé SV^I ; de là à Ma-
hallet el-Dakhel J^loJI iik^, bourg situé à l'occident du canal;
de là à Damira ùjxa:> , « où Ton marque d'un signe les étoffes dites
Choroub ^; » Tune et Tautre sont de grandes villes « où Ton £i-
« brique (des tissus) pour les riches et pour les pauvres; » de là
on se rend à Damiette. .
« Nous venons de décrire ^i'une manière suffisante les canaux
« orientaux (du Nil), ainsi que leurs ramifications. Il nous reste
• à traiter convenablement des canaux occidentaux, et de l'état
« des pays situés sur leurs rives. »
Nous disons donc que le voyageur qui désire descendre de
Missr à Alexandrie passe d'abord devant l'île d'Âncach ^Ubl et
devant Embabé A^lf^'y villes situées entre les deux rives du Nil,
c et où l'on avait coutume d'apprivoiser les bêtes sauvages à l'é-
« poque de la domination du prince de l'Egypte ^ ; » i o milles.
Puis à Akhssass ^Ua^i^I , « lieu couvert de vergers , d'édifices
« et de jardins d'agrément; « 20 milles.
De là en descendant le Nil à Dhorouat iyjS, 5 milles.
De là à Chantouf ùjUm» , petite ville bien peuplée « dont le.
« territoire est fertile » et qui est située vis-à-vis d'Omm-Dinar
jU^d l»l, joli bourg sur la rive occidentale , 20 milles.
De là à Achmou (ou plutôt Achmoun) Djoreîch (J^js^j^^U
petite ville sur la même rive, 1 5 milles.
' On trouve sur la carte du général Reynier un lieu du nom de Seneta, dont
la situation parait correspondre à cdle de la ville dont il est ici question.
Il vUaII U4 (ou ftCjS) çi^ <$sJi- — ' Sic.
.U >aW ^Ll «Je* i UyAi tft^jJ' ^j3 f^ji to^'.
&1.
Feiiiilat 82 recto.
Feuillet 82 verso
524 TROISIÈME CLIMAT.
De là à el-Khoreïch ou ei-Djoreïch (^^^ ou Jb^^ sur la rive
orientale, 18 milles.
« Cette dernière ville est jolie ^ située dans un vaste et beau
(: pays, commerçante, bien bâtie et entourée de vignobles et
« de vergers. »
De là à Remal el-Sanim |<NJuâ3l JU^
Par la permission du Très-haut , il s'opère en ce lieu un pro-
dige consistant en ce que, si l'on enterre un os dans le sable, au
bout de six jours il se convertit en une pierre très-dure.
De Remal el-Sanim on se rend i Abi-Iahnes (jêJ^ jjI , gros
bourg entouré de jardins; de là à Tarnout k^j^, petite ville
bien peuplée où il se fait beaucoup de commerce; et de Tar-
nout à Chantouf, 5o milles.
Auprès de Tarnout ^^ est une mine de sel natron d'une
excellente qualité; on en expédie dans tous les pays. Tarnout
isyjj^ est sur le canal de Cbabour jyi\^ ; en e£Pet lorsque ce bras
du Nil est parvenu à Remal el-Sanim |fiJuAll JU; , il se subdivistî
en deux canaux, dont l'un, Y occidental, passe à Tarnout 193^, à
Bestama iLtl:LMO, àTanoutc;>yl9, à Cbabour j^Lfi, gros bourg, à
Mahallet el-Seïda ««XjuJI aK^, à Resial Jtu»;, à Caranta ou
Faranta Aki^i pu aIûj^, à Souc abi-Mena lu j< ^^^, à Caranfil
Juub^ , à el-Karioun ^y^^^ , à Ssabar^^A^e , et enfin à Alexandrie
Ce canal n'est rempli d'eau et on n'y peut naviguer qu'à l'épo-
que de la crue du Nil , attendu que son niveau est plus élevé que
celui des basses eaux du fleuve* Ce canal, lorsqu'il est parvenu
à Ternout ^yj^ , forme une courbure et se dirige vers l'orient
au point de coïncider avec l'autre auprès de Malig\ et de manière
à former l'île de Biar ^U^ .
Quant au point de départ du canal orientaL il ^st auprès de
^ Nos deux maouscrits étant à peu près illisibles ici, nous' croyons devoir suivre
la version latine.
QUATRIÈME SECTION. 525
Remai el-Sanim joJuâJI JU^. Ce canal se dirige vers le nord, et Feoitiet 83 verso.
va rejoindre Tautre auprès de Bebih ^ \ « Dès son origine , au-
« dessous , on trouve sur la rive orientale des champs cultivés et
<i de nombreux villages qui se succèdent sans interruption jus-
« qu'auprès de Menouf el-Asfali.jLà^^ c3y-*. » De là il (le canal)
passe à Thana U$, puis à Cabic'ba Iû^aaS, puis à Beîdaria ajjIowv» ,
lieu situé en face d'el-Menar jUil ou Bebih ^, sur la rive occiden-
tale : c'est là que les deux canaux se réunissent et n'en forment
plus qu'un. Au-dessus de Bebih est un bourg dit Colaïb el-'O'm-
mal JUj(II <^a^ . Le Nil descend ensuite vers le nord jusqu'à Sa
0U0 bourg situé sur la rive orientale, vis-à-vis de Chakla ât(j^
sur la rive occidentale , 1 5 milles.
« De Sa aU» à Estafia A^lkMet, joli bourg bien peuplé, sur la
« rive orientale , 2 o milles.
< De là à Mahallet el-A'louï (5;^^! ^Uoâ , gros bourg entouré de
« jardins et de cultures , situé vis-à-vis de Somabi (£fj^ , autre
n bourg sur la rive occidentale , 1 5 milles. »
De Mahallet el-A'louï ^>i^l *^^-^ à Fouah »>i , 1 5 milles.
« Fouah est une jolie ville dont le territoire produit des fruits
n et toutes choses en abondance ; il y a un marché , et c'est un
« lieu de commerce. » Vis-à-vis de Fouah, le Nil se divise en deux
branches de manière à former l'île dite d'el-Raheb 4^tyt , à l'ex-
trémité de laquelle est située Sendioun ^^«xju», « qui fut jadis
« une ville, mais qui est aujourd'hui ruinée^, et dont il ne
« subsiste que les vestiges et divers villages contigus. » De Fouah
ùyk à Sendioun sur la rive orientale, on compte environ i5
milles. .•
Sur la rive opposée est le bourg de Samdisi ^^«^o^^w dbtant
de Somabi (s^jj^^ de i5 milles. Un peu au-dessous de Samdisi
t^u»jj4)ww, dérive un bras du Nil peu considérable qui se décharge
* La version latine porte Malig.
* Je lis ici e\^> U^-
Feuillet Sa verso.
Feuillet 83 recto.
nACHID
ou
ROSETTE.
526 TROISIÈME CLIMAT.
dans le lac Mari i^U ^ situé au nord-ouest et dont Tétendue est
à peu près de 4o milles de long sur 3 milles de large. €e lac a
peu de profondeur jusqu'auprès du rivage de la mer dont il suit
les contours. A une distance de 6 milles de Rachid «Kxâ; (Ro-
sette), son embouchure est d'en^ron dix brasses de longueur sur
une laideur égale à celle d'un jéf de pierre. Ce lac communique
avec un autre qui a a o milles de long et une largeur moindre que
celle du premier. Les eaux n'en sont point profondes « « cepen-
• dant il est navigable jusqu'à son extrémité. » De ce point jus-
qu'à Alexandrie, on compte 6 milles» Les voyageurs quittent (ici)
les navires et continuent leur route par terre et en caravane
jusqu'à Alexandrie.
Quant à la descente à Rosette par le grand bras du Nil , en
voici l'itinéraire : de Samdisi ^pMi!«X4VM à Hafer jiW, bouig situé
vis-à-vis de Nessoubis el-Romman {j\^ji^ ly^y^ * bourg sur la rive
orientale, 20 milles.
De Hafer^U. à el-Hadidia is!«x^ jJt \ 1 5 milles.
Et de là à Rachid ^y^j (Rosette)
«Cette dernière ville est florissante. Il y a des marchés, du
« commerce, de l'industrie. La campagne qui Tenvironne produit
i du blé , de l'orge , toute sorte de légumes « des dattes et des
« fruits en abondance; on y trouve en quantité du poisson de
ft mer et du poisson du Nil ; on y pêche le Delis ^nj^^ ', on le
« sale , on le transporte au loin , et c'est un objet de commerce. >
« La plupart des bourgs et des villages de TEgypte sont dans
• le Djauf Oyef^ (ou plutôt dans le Hauf Oy^) et dans le Rif o^; .
* Maréotis.
* La version latine porte Giodaidia, mais nos deux manuscrits sont d'accord sur
]*orthographe que nous proposons.
' n faut probablement lire ici ^jmJuJà « c'est-à-dire \a telîine, sorte de coquillage
bivalve au sujet duquel on peut consulter la Chresiomathiê arabe de BL de Sacy, 1. 1*
p. là'], et la traduction d'Ahd-allatifpAr le même auteur, p. 1&7 et 3iÀ.
QUATRIÈME SECTION. 527
« Le Rif est la contrée située au midi du Nil \ La majeure partie Feuillet 83 recto.
« des habitants de ces villages sont des Coptes chrétiens et jaco-
« bites. Ils possèdent im grand nombre d^églises. C'est un peuple
t inoffensif et qui vit dans l'abondance de tous biens. £bn*Hau-
« kal rapporte, dans son ouvrage, que les femmes coptes accou-
« chent souvent de deux ou de trois enfants à la fois, et qu'on
« ne peut attribuer une telle fécondité qu'à l'influence de l'eau
« du Nil. »
De Rachid à Alexandrie, on compte 60 milles, savoir :
De Rachid aux Sables JU^t et à Boukir^^^j^, 3o milles.
De là à el-Cassreîn ^j^ajJl et à Alexandrie, 3o milles.
« On pèche à Alexandrie une espèce de poisson rayé dont le
« goût est agréable , et qui s'appelle el-A'rous crjj^t ^.
« Nous avons donné l'itinéraire de Missr ^y^^ à Asouan
« ^I^^l et au Saîd «x^uumJI. Nous avons également décrit la route
« de Missr. à Afiikia iC^jil '. » Notre intention est maintenant
d'indiquer, station par station, le chemin qui conduit de Missr ^
à Sedjelmesa par Behnesa U^bÂy^, et qui fut suivi par les Mo-
ravides (j^|/ll, en 53o de l'hégire ( 1 iSy de J. C).
De Missr à Behnesa Ujl^, dn compte 7 journées.
De Behnesa à Djob-Manad dU« v^i ^ journée.
PuisàFeîdia is!<>^, 1 journée.
Puis a journées sans eau.
A la fontaine de Caïs (jmhn» (JSi^ « 1 journée.
A Ghaiat c;»Uà , 1 journée.
A la. montagne d'Amtalas (jm^UmI J^»>, 1 journée.
' Voyes sur le Hauf et sur le Rif, la même traduction, p. 397 , et les Recherchés
critiques et historiques sur la langue et la Uttirature de VÉgypte^ pages 179 et suiv.
' D*aprè8 notre auteur, Tusage de ce poisson , rôti ou cuit de toute autre maniàre,
procure des rêves agréables ; mais ce conie, dont le sens est difficile à comprendre,
ne nous parait pas mériter la peine d*être traduit en entier.
' Ou plutAt à
Feuillet 83 recto.
Feuillet 83 verso.
528 TROISIÈME CLIMAT.
A Nasnat i;;»UMu\ i journée.
A la rivière de Castara jl^k^u» ^^*l^, i journée.
A la montagne de Sarwaï i^^j^ J^*^, i journée.
Au désert de Tebdit <^*Sa5 ÎJ^jc» , 3 journées sans eau.
A letang de Chenawa iljl_jwû^.>^, dont l'eau est potable,
1 journée.
Au mont Tati jb Sj^, i journée.
A Samela ^ULm, i journée.
A Sirou, dans la montagne, J^ ii3>^> i journée.
Au désert de Metalawat oj^Uu, 6 journées sans eau.
A Necaou ^Ui , i journée.
A Salouban ^l^^^, montagne, i journée.
Au mont Wedjad ^\^^ J^jjof , i journée.
A Nadrama iul;<xi.
Au mont Cozoul Jf^ji jLfL»- , i journée.
Au mont Aîdemour ^«x^l ^ 3 journées de désert sans eau.
A Soulkaîa iilOU, a journées.
A Tamet o^b, i journée.
A Scdjelmasa lUM^tXfg , i journée.
Ce chenîiin est rarement fréquenté. « Les Moravides ^^(^..^..4^11 ,
• pour le parcourir, prirent des guides. »
De Missr jjiâ^ à Bagdad dl^xig, on compte S 70 parasanges,
ce qui éqiiivaut à 1 7 1 o milles.
Pour aller de Missr à lathrib «u^^ (Médine), on passe par
les lieux suivants : el-Djoub <^, el-Bouaîb vs!yJt« Menzil ebn-
Sadca i^^x^o ^^jI Jyu, A'djeroud ^j»^, Rouitha aj^j^^JI, &ersa
^^Jfy Hafar^^; Aîlah iA^\, Madian (^^>^^ A'ra l^^t; Kelaia
*rf^, Chaab wolû, Beïdha \ ia^I, Wadi'lcora }jii\ ^dl^, Ro-
heïba *axj>.j, Dbi'l-Merwet i^jU ^^s, Mor^, Soueïda \ù<j^\,
Dhi-Khachab <,.»Aâ> (^^, Médine ou latbrib.
Il existe une autre route qui jsuit les bords de la mer de CoL
zoum, savoir : de Missr à A'ïn Chams ^«^«6 (ji^^ ( Héliopolis), à
QUATRIÈME SECTION. 529
Matarié i^^MK Birket el-Djob -t-Jt oiSj^, lac où se déchargent FeuiHei 83 verso.
les eaux du canal du Caire, i|^UJI ^^, le puits d*A'djeroud 4f^w»>
^^/^y le puits d'el-A'djouz j^^^ v^^, Colzoum f»y^y ^^^^ ^^
ghaîra i^juU ^^ , port auprès duquel il existe un lac , le golfe
de Faran ^IjU {jysf^^ Merbad o^ja^ îathran ^[^ ou Bathran {j}ji»y
lieu dangereux où se perdent souvent les navires durant la tem-
pête : en effet, c'est une baie quune haute montagne domine;
lorsque le vent vient à souCQer de ce côté , il s*engou£Pre , descend
vers la mer, soulève les ondes , et fait périr tous les navires qui s'y
trouvent; lorsque c'est le vent du midi qui souffle, il n y a aucun
moyen d'en sortir. Cette baie dangereuse comprend un espace
d'environ 6 milles; on dit que c'est là que Pharaon fut sub-
mergé. Auprès de Faran (;)!;-— i» il existe également un endroit
difficile à traverser lorsque le vent souffle de l'est à l'ouest ou de
l'ouest à l'est. Cet endroit s'appelle Djeîlan ^^^lU».
De Djeîlan on se rend au mont Sinaîj^J» 4X4»- > à Ailah A)sit,
à Hakel JJiil, à Madian ^^J^, à Hawra •j^, à el-Djar^UL, à Kho-
deîd ^^y^i à A'sfan (jUi«x, à Batn Mer'i ^ ^^, et à la Mecque
iX. ■ A . « L'itinéraire de Missr^^jia.^ à Farama U^JUi est comme il
suit:
« De Missr à Belbeîs (jnuuA» , 1 journée* •
« De là à Cabous (j^j^t», ville, 1 journée*
« De là à Kharkhir. ^,i>>ji ^ , 1 journée.
c Nous parlerons ci-après de l'état actuel de Farama, s'il plaît
« à Dieu. »
li2
550 TROISIÈME CLIMAT.
s=r
CINQUIÈME SECTION.
Suite des côtes de la mer Rouge. — Palestine. — ^ Âscalon. — Jérusalem. —
Naplonëe. — Acre, --i- Tibériade. — Damas. — Ba'lbeck. ^- Seîde — Beîrout.
— Tripoli de Syrie. — Hems.
. Feuillet 83 verso. Cette section comprend une partie de la mer de Colzoum et
du désert de l'Egarement, une partie de la Méditerranée et des
villes , ports et forteresses situés sur son littoral , la Palestine ,
le pays de Damas , le Hedjaz supérieur, et une partie du désert
e^iistant à Toccident de ces provinces.
Les pays les plus connus (dans ces liniites) sont Colzoum
|,y*, Paran ^^IjU, Aïlah a)oI, Madian (j^*>ui, Khaîbar jaaâ. , Wadil
Cora ^^yLi^ ^^^î^» el-Hadjar^^_jé', Tabouk iày-^^ks. Douma U30,
Ma'den el-Bacra «^JuJI ^jô^ju^, el-Ghadi (^OoOt, Sçbala SW uJI,
Rahet b ^Ij, Farama U^, Ascalan ^iliuwbP, Ghazza ùjA, Ramlé
i(X ^1, Jérusalem (j^oudl oui^, Tabarié iU^, Naplouse (^b,
Damas (^à^:>, Ba'lbek J^aJ^, Hems jo^, Jafia bL, Césarée a^^UoS,
Arsouf ô^i-jJ, Acre Ui, Sourj^^-^, Beîrout c»>jjs*, Na'ima **Ut,
Djobaîl Julsj., Tripoli ^^ — bl^l , Antartous o»j \ojM, Belinas
^UaXi, Djebali Jlm^» Ladikié M^5^l, Soueîda (ou Soucîdié)
»«>o>^ 9 Antakié iUSUsiP. Nous décrirons en détail, s'il plaît à Dieu,
les édifices, les curiosités qu'on y remarque, les objets d'in-
dustrie qu'on y fabrique , ceux qu'on y apporte du dehors , ceux
qu'on en exporte , ainsi que les distances respectives des lieux,
soit en parasanges, soit en milles, ainsi que leur situation.
« La mer 'de Colzoum s'étend, en longueur, sur un espace
« d'environ 3o journées, et sa plus grande largeur est de 3 jour-
' Pour Torthographe de ces noms nous suivons , en général , les leçons du ms. B.
CINQUIÈME SECTION. 551
« nées ; ensuite elJe se rétrécit au point que d^une rive Ton Feuillet 84 recto.
« peut apercevoir ia rive« opposée. C'est vers l'endroit le plus
« large qu est situé Colzouni. »
Cette mer ressemble à un fleuve. Au-dessus du niveau de ses
eaux s'élèvent des montagnes et des écueils apparents ; au-des-
sous , sont des écueils cachés, « à travers lesquels les navires ne
peuvent se frayer un passage que par des voies connues seule-
ment des marins expérimentés, qui joignent à la connaissance
de leur art celle des lieux dangereux. La navigation n'a lieu
que 'de jour; durant la nuit, personne n'ose s'y hasarder, à
cause des bordées qu'il faut faire en route , des difficultés à
vaincre, des écueils à éviter.
< Le nom de Colzoum s'appliquait autrefois à deux villes , mais
elles ont été presque entièrement ruinées par les Arabes qui s'en
sont emparés et ont dépouillé de leurs biens les habitants,
en sorte qu'il y règne une profonde misère. Le nombre des
maisons a progressivement diminué ; les voyageurs ont craint
d'y venir, le commerce a cessé, et toute ressource a disparu.
« Les habitants boivent de l'eau d'une source dite el-Serbes fjm^j^i^
« située au milieu des sables; mais cette eau est salée au point
fl qu'on peut à peine l'avaler. »
De Missrjjkâ.« à Colzoum, on compte 90 milles.
De Colzoum à Farama U^JUI, vers le nord, 7 journées.
Telle est également la distance qu'il y a entre la Méditerra-
née et la mer de Colzoum. Cet espace est connu sous le nom de
désert de l'Egarement , parce que ce fut là qu'errèrent les enfants
d'Israël au temps de Moïse (sur qui soit le salut I).
C'est à Colzoum p^ qu'on construit les bfttin^ents destinés à
naviguer sur la mer Rouge : le mode de fabrication de ces na-
vires est très-curieux. En effet, on étend d'abord en large ia ca-
rène sur la terre, et l'on n'adapte, sur les portiotis adhérentes de
cette carène, aucune planche avant qu'elle ait été parfaitement
4a.
Feuillet 84 recto.
Feuille l 84 verso.
532 TROISIÈME CLIMAT.
préparée ; ensuite on comprime ( ces planches ) au moyen de
cordes faites de fibres de palmier, et l'^n opère leur cohésion au
moyen de liens solides; cela fait, on calfate (le navire) avec
de l'huile de poisson et de la poix pilée. Le fond de ces navires
est plat et peu profond, aûn quils puissent supporter beau-
coup de charge sans se briser sur les écueils.
De Colzoum à Faran Ahroun ^j^l (s>|;U, 4o milles.
Cette ville , située au fond d'im golfe , est fréquentée par les
Arabes de la contrée. < Auprès de Faran ^IjU 1)1 et du côté de la
« mer, est un lieu creusé par ses flots dans les flancs d'une montagne
« de roches très-dures. Les vagues s'y brisent et forment des tour-
« billons, en sorte que, lorsque le vent soufile avec violence, il
c est difficile d'y passer ; on ne traverse ce lieu qu'avec beaucoup
« de peines et souvent même on y périt. C'est, d'après ce qu'on
« rapporte, dans cette mer que Pharaon fut submergé. »
De là on se rend au mont Sinaï, Djebel-Tour j^ J^*^, peu
éloigné de la mer, et s'étendant dans la même direction qu'elle.
Il existe une route frayée entre la mer et cette montagne qui est
très-haute, et où l'on monte par des degrés. On trouve au sommet
un oratoire iK^dà^^ et un puits d'eau courante où les voyageurs se
désaltèrent. De Tour j^ on va à Massdef o^sj^^j^j lieu agréable,
quoique sablonneux, dont les eaux sont limpides et où l'on pêche
des perles. De là à Charm el-Beît cxuJ( |^, port sans eau (po-
table). De là au cap Abi-Mohammed jJh^ j^l qJj^ port égale-
ment sans eau. C'est là que commence la montée d'Aîlah Sj.am
ii^\. Allah est une petite ville fréquentée par des Arabes qui y
sont les maîtres. De là on peut se rendre à el-A'ouid «XjyJI , port
où l'on trouve de ]'eau, et qui est situé vis-à-^vis et à lo milles
de distance de l'ile de No'man ^jUiO. « Cette île est peuplée de
K misérables Arabes qui vivent des produits de la pêche. » De
là au port de Tena iUl», où l'on trouve de l'eau; puis à A'touf
ci^kfi; puis à Hawra \j^ r»», bourg habité par des chérifs qui
CINQUIÈME SECTION. 555
possèdent dans leur voisinage une mine où ils fabriquent des Feaîllet 84 verso
vases en terre qui sont un objet considérable d'exportation. Non
loin et au midi de ce boui^, est la montagne de Radhoua ^^yàjy
d'où Ton extrait quantité de pierres à aiguiser, qu'on expédie
en orient et en occident. On y boit de Teau de puits qui est
douce; il y a un port e^ un château; puis à Wadi'l-Safira ^^df^
t^JuâJI , beau port; puis à Couaîa' iL.jtJtyi\ , port habité où Ton est
obligé d'apporter l'eau de loin; puis à Djar ou el-Djar jl4;
puis à el-Djohfa JUlA}; puis à Codeîd «k—^iXj; puis à A'sfan
^VjUx; puis à Djidda, « pays, châteaux et lieux de reiîige dont
« nous avons pailé dans la description du deuxième climat \ et
« sur lesquels il est par conséquent inutile de revenir. »
Sur les bords de la mer de Colzoum est la ville de Madian
^«x^, plus grande que Tabouk «^^^, et le puits où Moïse (sur
qud soit le salut I) abreuva le troupeau de Jethro u,>,»i»A.H. « On dit
« que ce puits est (maintenant) à sec^ et qu'on a élevé au-desr
« sus une construction. L'eau nécessaire aux habitants provient
« de sources. Le nom de Madian ^^«x^ dérive de celui de la
« tribu à laquelle Jethro appartenait. Cette ville offre très-peu
« de ressources, et le commerce y est misérable. »
De Madian à Aîlah id<i\ , on compte 5 journées.
D'Aîlah à el-Djar jL4t, environ %5 journées.
De Madian à Tabouk , en se dirigeant vers l'est par le désert ,
6 journées.
La ville de Tabouk i)^^ est située entre el-Hadjar j— 4^' et
l'extrême limite du pays de Damas ou de la Syrie; or, cette li-
mite est à 4 journées (de Tabouk), c'est-à-dire à moitié chemin
de Damas. Tabouk est entourée d'une bonne fortification. Ses
«
habitants boivent de l'eau d'un ruisseau qui coule en murmu-
' Voyez ci-dessus, pages iSg et suiv.
' Je lis fl^kjCAi comme porte le ms. B. , et dod iw«JôiM« leçon doifnéé par le
manuscrit A.
Feuillet S h veno.
534 TROISIÈME CLIMAT.
ràût. Il y a beaucoup de palmiers. On dit que la tribu d'Ëlaîka ,
vers laquelle Dieu envoya Jethro, demeurait ici. Jethro était né
à Madian.
El-Hadjar^^' est à i journée de distance de Wadil-Gora
(4^1 (^^Ij . C'est une forteresse située dans un pays de monta-
gnes. C'est là qu'étaient les demeures des Themoudites :>y£j\i^.
On y voit, creusées dans le roc, des cavernes que les habitants
d'el-Hadjar et des contrées environnantes appellent el-abalib
4^lf^l. Ces montagnes, au premier coup d'œii, paraissent con-
tiguês; mais lorsque le voyageur est parvenu au milieu d'elles,
il voit qu'elles existent séparément, et qu'on peut faire le tour
de chacune, car elles ne se touchent point. C'est là qu'existe
encore aujourd'hui le puits de Theraoud. £1-Hadjar j^' est de
tous côtés environné de montagnes et de sables qu'il n'est pos-
sible de gravir qu'avec beaucoup de di£Elcultés et de peines.
D'el-Hadjar^;.^' à Tima L— ^, on compte 4 journées; et de
Tima \^ à Khalbar^^^M^, également 4 journées. .
Khaïbar j. » ■» >-k est une petite ville, ou plutôt un fort en-
touré de palmiers et de champs cultivés. C'était, dans les pre-
miers temps de l'islamisme, la résidence des Beni-Coraït et des
Nodhaîr^^juâjJl3 k^ cp-f* Samwa ebn-Adia L:»!^ ^I i^^w, person-
nage auquel le proverbe relatif au paiement des dettes fait allu-
sion , y demeurait ^
De là à Médine iuu«KXI , on compte 4 journées.
Feuillet 8 à bis recto. « Auprès de Khaïbar j *ii> s'élève la montagne de Radhoua
« i^iyiàj, montagne très-haute dont les bifurcations, les vallées et
« les sommets donnent naissance à des*sources d'eau pure et
« limpide, et favorisent la végétation des arbres. On en extrait
« des pierres à aiguiser qui sont transportées au loin. »
' n s'agit ici de Samuel, juif célèbre, qui reçut en dépôt les armuree d'Âmri ftl-
kais et soufirit tout plutôt que de les livrer. ( Note de M. de Sacy. )
CINQUIÈME SECTION. 555
Dans l'intervalle compris entre cette montagne, le territoire des Feuillet 84 bis recio.
Djoheîna ^ AJUyf^ jL^ et la mer, sont des habitations où réside
une peuplade issue de là race de Hasan, fils d'Aly, fils d'Abou-
Taleb. « Ce sont des tentes tissues de poils. Lia peuplade dont il
« s'agit est nombreuse, et ses mœurs sont semblables k celles des
« Arabes. Comme les Arabes, cette peuplade subsiste en cheiv
« chant des pâturages et de l'eau pour ses troupeaux; enfin il
« n'existe entre elle et les Arabes aucune difilèrence sous le rap-
« port du genre de vie et des mœurs.
« Ce pays est limitrophe, à l'est, avec la vallée du Jourdain
« ^\ùj\ (^^l^, et situé à i journée de distance d'el-Djohfa aj^di. »
De là à Abwa l^i, sur le chemin des Pèlerins (de la Mecque),
on compte 6 milles.
De Tima à Doumat el-Djandel J<xâ4 ^j^« ajournées.
« Doumat el-Djandel JjsâJI jU^^ est une place forte et un lieu
» de refiige très#sûr et bien habité. Son territoire est limité
« par la fontaine dite Aïn el-Nemr j^I (j%^, et par le désert de
« Khachab c^l^ a^ , lequel fait partie du désert de Samawara
« »2^..4uJt j^^L ( ou plutôt de Sémawa S^Unm ). Le désert de Kha-
« chah s'étend depuis Racca iCi; jusqu'à Baies (jJL , sur la gauche
« du voyageur ^. »
Tima \— ^ est une place forte , de construction ancienne , et
plus peuplée que Tabouk Jj ii, dont elle est à 4 journées de
distance. •
De Tima \^ aux confins de la Syrie, on compte 3 journées.
« Il existe à Tima Uo de l'eau et des palmiers; c'est un lieu
« de passage par le désert et il y a quelques marchands. Le pays
« compris entre Aïlah A-jl, Tabouk é^j^s^ et Wadi'1-Cora ^^^l^
« ^^^t est habité par les tribus de Lekhm ^^^ , de Djoudham
« J«K», de Djoheîna iuUy^, et de Bili Ju. On y élève des cha-
' Nom d*une tribu célèbre. — ' w<w^t jJl jLm^ u
Feuillef 84 bis recto.
556 TROISIÈME CLIMAT.
meaux, et on y trouve en abondance du lait et du beurre. Ces
tribus sont nomades, hospitalières et généreuses; elles habitent
sous la tente et se transportent d'un lieu à un autre , sans pos-
séder de demeures fixes; elles ont des pâturages d*été et des
pâturages de printemps, quelles fréquentent périodiquement.
« Quant à la montagne d'el-Kiam ^USl , nous en traiterons ici ,
parce qu'il n'en est point dans l'univers habité qui embrasse une
plus grande étendue. En effet, cette montagne commence auprès
de la mer de Colzoum , se prolonge vers la Syrie où elle prend
le nom de Liban ^UJ , puis vers Hems ^jo^r » où elle s'appelle
mont Behra et Natouh ^>-JL>^ {^ J^^^; elle passe à Ladikié
iU«^^ (Laodicée), où on la nomme el-Kiam i»l^l; puis à ..... .\
et à el-Harounié iH^^Ji^] ; puis à Maràch (/u^ ; puis à Samisat
LUb«w» (Samosate), qu'elle domine; puis à Amad o^î^, où elle
prend le nom de Djebel el^Selselé jiV_4JLJI Ju^. Là elle se
divise en deux branches, dont l'une se dirigea l'orient, vers le
fort el-Mansour jyaJJi^ (^j^o^ , et Bab el-Abwab vl^^l V^ ^ où
elle rejoint le mont Gabc (^'^\ l'autre passe de Amad Jw«Tà
Miafarekîn c^^^^bl^, et de là elle se dirige au sud, vers les con-
fins du Barma U^t^^, où elle prend le nom de montagne du
Kiu*de :^l Sj^s^; puis vers Chehrézour^j^^^^; puis vers Hal-
wan {ji^^y^ ; puis vers les monts Samirà *^a.#^I ^ij^l <^ J^a^^ »
au sud d'Ispahan (^Lyiipl; de là elle se recourbe et se dirige
vers Cachan yLûb , vers Coun^ ^^ , et vers Raï ^^yJI , où elle
atteint les montagnes du Dilem ^J^^, Elle suit les bords de
la mer Caspienne ^^JyÂJ^\ , touche au lac d'Aral pj^\jÂj^ ,
passe au sud du pays des Ghoz is^t , et parvient à Farab vb^ «
d'où elle court vers l'est, joint les monts Ferdahas ^jn^»;^,
qui sortent de la mer de la Chine ou de l'océan, traverse le
Tibet OH^I par son milieu , passe au sud-est du pays des Khi-
^ Ce nom de lieu est illisible dans nos manuscrits.-^ ' Amadia.— ' Derbend.
* Caucase. — * Nom de lieu qui m'est inconnu.
CINQUIÈME SECTION. 557
zildjis iUaL)^ , en sorte qu'elle embrasse depuis les confins des F«wttet sa w» verso.
pays de l'islamisme jnsqu'à Ferghana xSiàjà.
< Une (autre) branche de cette montagne se dirige au midi
de Ferghana ajU^ , vers les montagnes d'el-Botem ^1 \ dont
elle tire son nom. Au sud d'Osrouchna jLJUSg^^t et des eaux de
Samarcande «xâs^n^w ùifuè, dérivent un rameau vers Nesef
au midi du Soghd «^..jbâJt cj^Xe^ (}c, vers Kech et Nesef
vJLmJ^ et la contrée du Zam ^, sur le Djihoun ^jy q/^-tt ^;
puis deux autres embranchements, dont l'un se dirige au nord,
vers Djordjan (^U>^25^' s'étend sur le pays de ce nom, empiète
sur le Talcan ^UlUaJty passç auprès de Merw el-Roud À^t j^,
auprès de Tous ur^, à l'orient de Nisabour ji^U*^ (cette ville
est située au pied de la montagne) se prolonge jusqu'à Rai
f^\, à la droite du voyageur qui se rend du Khorasan à Tlrâc,
et se réunit enfin à la chaîne principale , ainsi que nous l'avons
dit plus haut. »
Les limites de la Palestine (^jvixMii, première dépendance de
la Syrie y comprennent un espace qui s'étend sur 4 journées de
distance, (de l'est) à l'ouest, c'est-à-dire depuis Refah ^j* jus-
qu'à el-Laboun {jiy^\ , et en largeur sur a journées de marche,
c'est-à-dire depuis lafa UL (JafiFa) jusqu'à leriha la^ (Jéricho).
« Za'ra V^j, les demeures du peuple de Loth L?^ p^jl^, le lac
« Asphaltite XjMU ijx^ , et les monts Charat «l^ J;^»- , sont com-
« pris dans cette contrée et sont censés en faire partie quant à
« l'administration, jusqu'aux limites d'Aîlàh A)s»t ^. »
Les demeures du peuple de Loth , le lac Asphaltite , Za'ra et
tout le pays, jusqu'à Baisan (^Uma^, et Tabarié *^^ (Tibériade),
sont nommés el-Ghaur jyJt , parce qu'en effet ils forment un
^ Voyez, au sujet de ces montagnes, la Géographie Orientah attribuée à Ebn-
Haukal et traduite par sir W. Ouseley, p. 8. — 'Le ms. B. porte Zacah ^j-
* Je ne sais si j*ai bien rendu le sens de ce passage dont voici le texte; arabe :
43
558 TROISIÈME CLIMAT.
FcttiUct 84 bi» verso. ]>as-fond eatre deux montagnes. Toutes les eaux de la con-
trée de Damas concourent ^ en se réunissant, à former un fleuve
célèbre (le Jourdain)» dont Torigine est le lac de Tibériade^
aupiDès de la ville de ce nom^ et qui reçoit divers affluents, tels
quelle larolouk «^^^ , ie Ekid «x^, les rivières de Baîsan ^U-^l
^jLm^ , et celles qui descendent du Kowarmat isyUjy^^ des mon-
tagnes de Jérusalem o^^kâII ova^ JUd^» , du sépulcre d'Abraham
fty — A\j^]j^ (Hébron), et de Naplouse (j*J^L. Toutes ces eaux
se réunissent et tombent dans le lac de Za ra ^ i^> ijxjç , aussi
nommé lac de Sodôme et de Gomorrhe «y^-^^U^ ^^^L» ii;^^-^,
villes qui furent jadis habitées par le peuple de Loth, submer-
gées par la permission de Dieu, et dont l'emplacement est oc-
cupé par un lac d'eau fétide qui porte le nom de mer Morte.
En effet, il n'y existe rien d'animé, aucun poisson » aucun reptile,
aucun de ces êtres vivants qui peuplent les autres eaux , soit cou-
rantes , soit tranquilles ; celles de la mer Morte sont chaudes et
d'une odeur désagréable. On y voit de petites embarcations des-
tinées à transporter des provisions et des. fruits « de Za'ra ]j^j
« et de Dara àjt^xJI à Jéricho L^l^ et aux autres dépendances
« du Ghaur jyd\ JUI^U^. » La longueur de cette mer est de
60 milles, et sa largeur de 12 milles..
De Jéricho LaÇ; à Za'ra [^3, on compte a journées.
De Za'ra aux montagnes d'el-Charat «^1^1 JU^^
Et de ces montagnes à l'extrémité d'el-Gharat isAjjsJ\ , a jour-
nées.
De Jéricho \^j à Jérusalem om«>JIII 01^ , on compte 1 journée.
De Jérusalem à A'san ^U^^ ' et à Balca UX« ^, 2 journées.
' La version latine porte partout Zoghar.
* Les mss. portent tantôt laç^sl 1 et tantôt liç^t « l^j* ^^j^ ^^ ^^W. *
' Le ms. A. porte A'man et la version latine, Ghasan. Cette dernière ne donne
qu'une journée de distance de Jérusalem à Ghasan.
* Ou, d*après la carte de M. Paultre, Balca.
CINQUIÈME SECTION. 559
De Jérusalem à Caîsarîé aj^UoS (Césarée), i forte journée. Femtlet 84 bis veno.
« Riha U?; ( Jéricho ) , dont il vient d'être fait mention , est
Tune des résidences les plus agréables des pays de Ghaur j^^,
de
^, et de Baîsan
u
La principale production du
Ghaur j^ est l'indigo. La couleur du teint des habitants est
brune , tirant sur le noir< El-Haî ^^JI est un petit pays dépen-
'dant de la Palestine , où les eaux sont chaudes et l'air malsain.
Quant à la ville de Baîsan ^t-^^^, elle est très-petite^ et il y
croît beaucoup de dattiers. On y voit aussi la plante dite Sa-
man ^^UUm, dont on fait les nattes dites Samanié iUîUUJI j^yaJl.
Cette plante ne se trouve que là; dans tout le reste de la Syrie
on la chercherait vainement.
« La Palestine n'est (en général) arrosée que par des eaux
pluviales et par des torrents. Il y a peu d'arbres; cependant ce
pays est bien cultivé, et c'est peut-être le plus fertile de la
Syrie. Les deux villes principales sont Ramlé iL-*, et Beït- el- FcdHei 85 recto.
Mocaddas u«4>Jdt ^^^ (Jérusalem). La première est jolie, bien
peuplée; il y a des marchés, du commerce, du revenu.
« De là (de Ramlé) à Jaifa UU, située sur les bords de la' Mé-
diterranée, on compte 1 demi-journée. »
De Ramlé à Caïsarié a^Ujn» (Césarée), 1 forte journée. .
• Nablous jJ^b (Naplouse) est la capitale du pays de Samarie;
on y voit un puits creusé par le patriarche Jacob ( sur qui soit la
paix ! ) , puits auprès duquel le seigneur Messie ^^t a h m Jl
s'assit et demanda de Teau à la Samaritaine; il y existe aujour-
d'hui une belle église. Les habitants de Jérusalem disent que
ce n'est que là (à Naplouse) et dans une autre ville située à
3o milles de Ghazza ^ (Gaza) sur le diemin de l'Egypte ^
que l'on trouve encore des Samaritains. >
' Mot illisible.
* Dans une note marginale, le ms. B. porte quii ft*agit ici de la vallée de TÉga-
MABLOUS
00
MAPLODSE.
rement.
43.
Feuillet 85 recto.
A9GALAN
OU
ASCALOH.
540 TROISIÈME CLIMAT,
De Palestine («x^buJU^ à A'scaian (j^UUx (Ascaion), on compte
•une forte journée, et d'Ascalan à Ghazza 6>», environ 20 milles.
« Cette dernière ville est maintenant au pouvoir des chrétiens.
I Le mouillage de Ghazza s'étend depuis Misas (j^U^t^ ^ jusqu'à
« A'scalan ^'Ai.m^^ vers Torient, sur un espace de ao milles.
a El-AVich jd^^^jill est une ville où Ton voyait deux mosquées
« d'une construction remarquable. Son territoire sablonneux pro-
« duit des dattes et divers autres fruits ; elle est située dans le*
« voisinage de la mer.
c Le chemin qui conduit de Randé ik^j à 'est comme
« il suit :
n A Merdoud ^35^^, une journée;
« De Merdoud à Ghazza «^i, une journée;
. . c De Ghazza à Refah ^ (ou Zecah ^3), ville agréable, iLw^K^
«. ii^Lw, une journée;
« De là à el-A'rich ^fi^jtà)^ une journée; »
D'el-A'rich à Warada »:>|;'^, station près de la mer, une
journée ;
De Warada t^ijl^ à Farama U^J , ville située sur les bords de
la Méditerranée, et dans le voisinage du lac de Tennis ijé^
j«b«Âj, ime journée.
« A'scalan ^j'^fJum^ (Ascalon) est une ville entourée d'une double
« enceinte de murailles; il y a des marchés, mais point de jar-
« dins, point d'arbres dans ses environs. Le roi de Jérusalem
« jmJoUI Ç'^^Uo, à la tête d'une armée de chrétiens, de Francs et
d'autres, s'en empara en 54.8 de l'hégire ( 1 1 53 de Jésus-Christ),
« et les chrétiens la possèdent encore à présent. Cette ville est
« comptée au nombre des dépendances de la Palestine; elle a
ff au sud deux beaux districts , savoir : Hamal Jl^ dont la capitale
' Sic.
* Le ms. A. porte Nisan «.I
' Mot illisible, probablement el-Anch.
CINQUIÈME SECTION. 341
est Darab vb^' ^^ Cherat ë\jJi dont la capitale est Adrah ^j^t ^
Ces deux districts sont extrêmement fertiles; ils produisent en
abondance des olives, des amandes, des figues et des grenades.
Toute la population du pays appartient à la trihu de Caïs
??••
« Au sud-est de cette contrée ^ est le bourg de Mona iv>^ .
Pour se rendre de là à Ghasan ^Uy^, on passe par un défilé *de
montagnes qu^on nomme el-Moudjab v^^v^l ; il y coule une
rivière large et profonde, encaissée entre deux mamelons de
montagnes tellement peu éloignées Tune de Tautre , que deux
bommes placés sur une rive peuvent se parler et s'entendre.
La descente (dans cette vallée) est de 6 milles, et la montée
d'une égale hauteur. »
D'A'scalan, ville maritinïe dont il vient d'être fait mention,
au fort dit Makhour el-Ewel J^A^I j^U, situé sur les bords de
la mer, vis-à-vis de Koum Zendjil Ju^j -jS" et de Beït Djebraïl
S^\jj^ «N^, 25 milles;
De là à Makhour el-Thani «^U)) j^U, s 5 milles;
De là à Ia& Ul» (Jaffa), port de Jérusalem distant de 2 petites
journées de cette ville, (la distance manque ).
Beit el-Mocaddas vr"^^' «^^'H^ (Jérusalem) est une ville illustre,
ancienne et pleine dVntiques monuments. Elle porta le nom
d'Uia 1^1 '. Située sur une montagne d'un accès facile de tous
les côtés , elle s'étend de Touest à l'est. A l'occident est la porte
dite d'el-Mihrab vb^' V^fî au-dessous est. la coupole de David
(sur qui soit le salutl); à l'orient, la porte dite de la Miséri-
corde ik^l v^9 laquelle est ordinairement fermée et ne s'ouvre
que lors de la fête des rameaux ; au midi , la porte de Seîhoun
ijiy^^^\ v^r (Sion); au nord, la porte dite d'Amoud el«-Ghorab
* Ou peut-être Adra' «j^I . Le ms. A. porte Adradj ^Ijàt .
^ Les quatre premières lignes de ce paragraphe manquent dans le ms. A.
' iElia capitolina.
Feuillet 85 recto.
JÉliUSALEM.
542 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 85 veno. ljI^\ ^yS lA* . En partant de la porte occidentale ou d*el-Mihrab,
on se dirige vers l'est par une large rue et l'on parvient à la
grande église dite de la Résurrection iUluil siit*jjS'^ et que les
Musulmans appellent Comamé iUUf. Cette église est Tobjet du
pèlerinage des chrétiens de tous les pays de Torient et de Toc-
cident. On y entre par la porte occidentale , et l'on parvient sous
le* dôme qui couvre toute l'enceinte et qui est l'une des choses
les plus remarquables du monde. L'église est au-dessous de
cette porte, et il n'est pas possible de descendre dans la partie
inférieure de l'édifice par ce côté; on y descend du côté du nord
par une porte donnant «sur un escalier qui a trente marches,
laquelle porte s'appelle Bab Santa-Maria a^ axâam i^\f . A son
entrée dans l'église, le spectateur trouve le saint sépulcre, édi-
fice considérable , ayant deux portes et surmonté d'une coupole
I
d'une construction très-solide , très-forte et faite avec un art ad-
mirable ; de ces deux portes l'une fait face , du côté du nord , à
la porte de Santa-Maria , l'autre fait face au sud et se nomme
Bab el-Saloubié »joyiAai\ lj\» (porte du crucifiement) : c'est de
ce côté qn'est le péristyle de l'église, péristyle vis-à-vis duquel
est, vers l'orient, une (autre) église considérable, immense, où
les chrétiens célèbrent leurs saints offices et font leurs prières
et leurs oblations.
A l'orieBt de cette église , en descendant par une pente douce ,
on parvient à la prison où le seigneur Messie fut détenu et au
lieu où il fut crucifié. La grande coupole esf circulairement
percée à ciel ouvert, et l'on y voit tout autour et intérieure-
ment des peintures représentant les prophètes, le seigneur
Messie , sainte Marie sa mère , et saint Jean-Baptiste. Parmi les
lampes qui sont suspendues au-dessus du saint sépulcre, on en
distingue trois qui sont en or et qui sont (placées) dans un lieu
particulier. Si vous sortez de l'église principale en vous dirigeant
vers l'orient , vous rencontrerez la sainte demeure qui fut bâtie
CINQUIÈME SECTION. 345
par Saiomon, fils de David, et qui fut un lieu de pèlerinage du Feuillet 85 verso.
temps de la puissance des Juifs. Ce temple leur fut ensuite ravi
et ils en iîirgnt diassés à Tépoque de l'arrivée des Musulmans.
Sous la domination musoimane il fut agrandi^ et cest (aujour-
d'hui) la grande mosquée connue par les Musulmans sous le
nom de Mesdjid el-Acsa ^mj^I «x^û^s«^ . Il n en existe pas au monde
qui l'égale en grandeur, si l'on en excepte toutefois la grande
mosq[uée de Cordoue en Andalousie; car, d'après cp qu'on rap-
porte, le toit de cette mosquée est plus grand que celui de la
Mesdjid al-Acsa. Au surplus, l'aire de cette dernière forme un
parallélogramme dont la hauteur est de deux cents brasses «L,
et la base de cent quatre-vingts. La moitié de cet espace, celle
qui est voisine du Mihrab \ est couverte d'un toit ( ou plutôt
d'un dôme) en pierres soutenu par plusieurs rangs de colonnes;
l'autre est à ciel ouvert. Au centre de l'édifice est un grand
dôme connu sous le nom de Dôme de la roche; « il fut orné
« d'arabesques en or et d'autres beaux ouvrages, par les soins de
« divers califes musulmans^. » Au-dessous est la roche tombante;
cette roche est de forme quadrangulaire comme un bouclier;
l'une de ses extrémités s'élève au-dessus du sol de la hauteur
d'une demi-brasse ou environ, l'autre est adhérente au sol; elle
est à peu près cubique, et sa largeur égale à peu près sa lon-
gueur, c'est-à-dire près de dix coudées ^j^jà»^ . Au-dessous est
une caverne ou une retraite obscure, de dix coudées de long sur
cinq de large, et dont la hauteur e^ de plus d'une toise; on
n'y pénètre qu'à la clarté des flambeaux. Le dôme est percé de
quatre portes; en face de celle qui est à l'occident, on voit
l'autel sur lequel les enfants d'Israël ofiraient leurs sacrifices;
^ Le mihrab est, dans les mosquées, le lieu destiné à indiquer la direction de
la Ka*aba de la Mecque , vers laqudle les mustimans doivent se tourner pour faire
leurs prières.
' (JiA^ UU^ lu (^ Sij^^ JU^Ij «^041 J^W ^ÛM0^ Mil • J^j
544 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 86 recto, auprès de la porte orientale est Tégiise ^ nommée le saint des
saints, d'une construction élégante; au midi est .une chapelle
qui était à Tusage des Musulmans; mais les chrétîpns s'en sont
emparés de vive force et elle est restée en leur pouvoir jusqu'à
l'époque de la composition du présent ouvrage. Us ont converti
cette chapelle en un couvent où résident des religieux de l'ordre
des templiers, c'est-à-<lire des serviteurs de la maison de Dieu^
Enfin la porte septentrionale est située vis-à-vis d'un jardin bien
planté de diverses espèces d'arbres et entouré de colonnes en
marbre sculptées avec beaucoup d'art. Au bout du jardin est
un réfectoire pour les prêtres et pour ceux qui se destinent à
entrer dans les ordres.
En sortant de ce lieu d'adorations et en vous dirigeant ^ers
l'orient, vous parviendrez à la porte de la Miséricorde, condamnée
ainsi que nous venons de le dire , mais auprès de laquelle est
une autre porte par laquelle on^ peut entrer et sortir, et qui se
nomme Bab el-Asbat IdIxm*^^! olf (ou des tribus israélites); à la
distance d'un jet de flèche de cette dernière est une très^ande
et très-belle église sous l'invocation de sainte Marie et connue
sous le nom de Djesmanié iujUwbf^; c*est là qu'est le tombeau
(de la Vierge) en vue de la montagne des Oliviers {jyj^j «Xh^, dis-
tante de Bab el-Asbat IsU^^I yl^ d'environ im mille. Sur le che-
min par lequel on monte à cette montagne on voit « une autre
« église, grande et solidement construite, qu'on nomme l'église
« de Pater Noster jJUâi^lf; > sur le sommet de la montagne,
une grande église où des hommes et des femmes demeurent
cloîtrés, attendant ainsi la rémunération divine; au sud-est de la
montagne , le tombeau de Lazare qui fut ressuscité par le sei-
gneur Messie ; et à a milles du mont des Oliviers , le bourg d'où
Le ms. A. porte iQjut ta coupoh.
' ^1 «*^ pij.i. .u*.^ iii^\^\, t,y>ai Jh>4 V^ ^^
CINQUIÈME SECTION. 545
fut amenée Tânesse qui servit de monture au seigneur Messie
lors de son entrée à Jérusalem f^j^\ ; ce bourg est actuellement
désert et ruiné.
C'est à partir du tombeau de Lazare que commence la voie qui
conduit au Jourdain ^^jM ^^^l^ , fleuve éloigné de la ville sainte
d'une journée de distance. Avant d'arriver sur ses bords, vous
rencontrez la ville d'Erikha UcTjt (Jéricho), située à 3 milles du
fleuve. Auprès du Jourdain est une grande église sous l'invoca-
tion de saint Jean, desservie par des moines grecs (:jvi^^l JU^.
Le Jourdain sort du lac de Tibériade , et verse ses eaux dans le
lac de Sodôme et de Gomorrhe , « villes que le Très-Haut sub-
« mergea en punition des crimes de leurs habitants. » Au midi
de ce fleuve est un vaste désert. .
En ce qui touche la partie méridionale de Jérusalem : en sor-
tant par la porte de Sion ^jy^f^^ V^ « vous trouvez , à la distance
d'un jet de pierre, l'église de Sion, église belle et fortifiée, où
se trouve la salle où mangea le seigneur Messie avec ses disciples,
ainsi que la table, encore subsistante de nos jours, et qu'on va
visiter le jeudi. De la porte de Sion on descend dans un fossé
connu sous le nom de vallée de l'Enfer f^^^-^^ ^^'^ « auprès du-
quel est l'église de Saint-Pierre (jM^liy i^wl ^. C'est dans ce fossé
qu'est la source de Selwan ^)^_JL.^ (de Siloê), où le seigneur
Messie donna la vue à un aveugle qui auparavant n'avait jamais
joui de la lumière du jour. Au midi de cette source est le champ
qui fut acheté par le Messie pour la sépulture des étrangers.
Non loin de là sont un grand nombre de maisons creusées dans
le roc, et habitées par de pieux cénobites.
Bethlehem ^» lA oh^?, lieu où naquit le Messie, est situé à
6 milles de la ville sainte. On trouve à mi-chemin le tombeau
de Rachel, mère de Jq3eph, et de Benjamin, fils de Jacob
(sur qui soit le salut!). Sur ce tombeau sont douze pierres pla-
cées debout; il est surmonté d'un dôme construit en pierres.
44
Feuillet 86 recto.
Feuillet 86 verso.
54e TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 86 verso. L'^ûe de Bethlehem est belle , solide , vaste et ornée à tel point
qu'il n est pas possible d'en voir qui lui soit comparable. Elle
est bâtie sur un terrain plat : la porte « est située du cdté de
i l'oocident, » et Tintérieur orné de très-belles colonnes en
«
marlHre. Dans Tangte du temple qui fait face au septentrkm et
sous le temple , on voit la grotte dans laquelle naquit le seigneur
Messie, et dans cette grotte, la crèche où il était placé. En sor^
tant de Bethlehem on voit, vers Torient, Téglise consacrée aux
anges qui annoncèrent aux bergers l'arrivée du Messie.
De Bethlehem à la mosquée d'Ibrahim |« — «1^1 ù^^^j^ik^ (ou
temple d'Abraham), on compte 8 milles, dans la direction du
sud. C'est un bourg qui tire sa célébrité de ce que les restes
mortels d'Abraham , d'Isaac et de Jacob reposent dans la mofr*
quée qui s y trouve, chacun auprès de la femme qui fût son
épouse. Il est bâti sur le penchant d'une colline couverte d'oli-
viers, de figuiers I de sycomores et d'autres arbres à fruits. Au
nord de Jérusalem , on ne voit pas de constructions.
De la ville sainte à Nablous (jJL^b (Naplouse), on compte a
journées.
De Ramlé SX^ à Naplouse, i forte journée.
De la ville sainte à Annan ^^U», ou Amman (^U, et à Balca
UV, un peu plus de a journées.
De la même ville à Tabarié i^^ (Tibériade),'90 milles.
De Tabarié à Ramlé, 3 journées.
Tabarié H^jj^ est la plus grande et la capitale des villes du
Jourdain.
De Tabarié à Sour jy^ ( Tyr ) , on compte a fortes journées.
De là à la montée d'Ablac ^( M^, moins d'une journée.
De là à Baîsan (jlm^ , moins d'une journée.
De là à Ghacha \Mà \ ville du paya, de Ghaur j^^t
Puis aux confins du pays du Jourdain. . . .
^ La version latine porte Aana.
CINQUIÈME SECTION. 547
Puis* au lieu coanu sous le nom deDjemilé idugir, i journée.
D'Akka l^ (Acre) à Tabarié i^^ (Tibériade), on compte a
journées faibles.
Cette dernière ville est belle et construite sur une colline qui
s'étend , en longueur plus qu en largeur^ sur un espace d'environ
a milles; au pied cette colline, du côté de Touest, est un lac
d'eau douce. La longueur de ce lac est de i a milles, et sa lar-
geur d'une égale étendue. « On y voit naviguer des bâtiments
V qui transportent des provisions à la ville ; celle-ci est entourée
« de murailles très-ibrtes. On y fabrique des nattes de l'espèce
« dite sammié, d'une beauté qu'il estidifiGlcile de surpasser.. On y
^ voit des bains d'eaux thermales ; ces eaux sont chaudes en toute
« saison , sans qu'il soit nécessaire de faire du feu pour les échauf-
« fer. L'un des ces bains est très-grand , et se nomme bain d'el*
« Demaker^UoJI. L'eau, au moment où elle jaillit, est tellement
n chaude , qu'on peut l'employer soit à épiler un chevreau , soit à
« plumer une poule, soit à durcir un œuf; elle est salée. Le bain
« dit d'elrLoulou ^^1 (ou des Perles) est plus petit que le précé-
« dent , et l'eau en est douce ; mais sa chaleur s'évapore dans les
« bassins où elle est reçue. On s'en sert pour les ablutions, et on
« l'emploie à d'autres usages. Quant au bain dit d'el-Mondjidet
N «Jmm^I, l'eau en est chaude et douce (tout à la fois). A l'excep-
« tion du bain dit le Petit, il n'en est point où il ^oit nécessaire
« d'allumer du. feu. Ce dernier bain fut construit par un prince
« musulman, dans sa maison, pour son usage particulier, et pour
« celui de ^ famille et de ses clients. A sa mort, il le laissa au
« public, en sorte que tout le monde peut y entrer. C'est le seul
« dont l'eau soit échauffée artificiellement. Au midi de ce bain
« on voit diverses autres Sources, telles que celle des Hommes
« blessés \ ctelle des Chérifs, etc., dont les eau;s sont naturelle-
Fcoiliet 86 verso.
TABAIUK
OU
TIBÉRIADE.
* Cest par conjecture que je traduis ainsi ces mots ; le texte j>orte (23:^jû^l (j^fA
548 TROISIÈME CLIMAT.
Feoiiiot 87 recto. « ment chaudes, et où accourent de tous côtés les boiteux, les
« paralytiques, les personnes attaquées d'affections venteuses,
« d'ulcères et de gale. Ces malades restent durant trois jours
« dans Teau , et se rétablissent par la permission de Dieu.
c Les villes maritimes de la Palestine sont Ascalon ^j^kXm^ ,
« Arsouf c3j^m;I , et Jaffa bL Elles se ressemblent beaucoup en ce
« qui touche l'étendue , les agréments , l'état des habitants ; outre
« qu'elles sont les unes et les autres jolies, bien foitifiées et
« bien peuplées, et entourées de quantité de vignes et d'oliviers.
« Jaffa , en particulier, est le port de Jérusalem , ville dont elle
« est à 3 faibles journées de distance.
« De Jaffa à Ramlé ^^j^ on compte 20 milles.
« Caïsarié is|;U^ (Césarée) est une grande ville entourée d'un
• faubourg, et défendue par une citadelle très-forte.
« De là à Jaffa, on compte 3o milles. »
De Césarée à Naplouse (j<J«b, 1 journée.
' De Césarée à Ramlé «Lt^ , 2 journées.
De Césarée à Khaifa iU^ , sur le rivage , 2 journées.
Khaîfa iuM». est située au pied du cap (ou mont) Carmel U^,
cap qui s'avance dans la mer en formant un port, où peuvent
mouiller en sûreté de gros navires Qt autres : c'est le port de
Tibériade ii^^ , ville qui en est éloignée de 3 petites journées.
De Khaîfa à Acre L5^, on compte, par terre, 3o milles;
Et par mer, directement, 18 milles. ^
AHKA ou Acns. Akka UXfc ( Acre ou Saint-Jean-d'Acre ) est une grande ville
dont le territoire est vaste et couvert de villages, le port bon
et sûr, et dont la population se compose de races diverses et
mélangées.
D'Acre à Tibériade, on compte a journées.
D'Acre à Hissn el-Zeït ca^I ^^^mê^ , fort situé sur les bords de
la mer, 12 milles.
De là à Nawakir ^ly , montagnes au nombre de trois , de cou-
SOClt
CINQUIÈME SECTION. 549
leur blanche \ très-hautes, et qui se prolongent le long de la Feaiiiet 87 recto.
mer, on compte environ 1 8 milles.
Du centre de ces montagnes à Alexandrie Jî^o^âCmV! , 5 milles.
D'Alexandrie à Sour-j^^ (Tancienne Tyr), i5 milles ^
« Sour est une jolie ville sur le bord de la mer, avec un port
« où Ton jette Tancre et d'où Ton met à la voile. Elle est ancienne
« et forte, et la mer l'environne de trois côtés. Elle a un faubourg.
< On y fabrique de très-beau verre et de la vaisselle d'aigle. On
i( y fait aussi des étoffes blanches de qualité supérieure, riches,
* précieuses, et qu'on transporte au loin. On en fabrique rare-
tt ment d'aussi belles dans les euviroos. »
De Sour à Tabarié s^y^ (Tibériade), on compte a fortes
journées.
De là (de Sour) on se rend à A'deloun {jyi^^t fort construit
auprès de la mer.
De là à Sarfand ^Jé^^ autre fort, ao milles.
De là à Saïda \^^j^ (Seîde), 10 milles.
Entre Sour j^^o et Sarfand *>Mr^ on rencontre la rivière de
Lanta iikJj ^^ , qui descend des montagnes et se jette ici dans
la mer.
De Sour à Demechk ^^js^^ (Damas), on compte 4 journées.
Cette dernière ville est considérée comme l'une des plus
nobles de la Syrie. La situation en est admirable, le climat sain
et tempéré, le sol fécond, les eaux abondantes, les productions
variées, les richesses immenses, les troupes nombreuses, les édi-
fices superbes. De cette ville dépendent un territoire montueux
et une vallée cultivée et fertile qu'on appelle el-Ghauta i^yH),
DEMECHK
OU
DAMAS.
' S ne faut point entendre par là que ces montagnes sent constamment couvertes
de neige ; rien ne serait moins exact. Notre auteur veut seulement parler de la cou-
leur du sol.
* Il eidste en effet, dans le voisinage de Sour, un lieu dont le nom (Skanderoune)
rappelle cdui d*A1exandrie.
550 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 87 v«rs«. «dofit l«:ionguefl2r est de 2 journées démarche/ et ia iai^ur
d'une journée. Là sont des villages aussi considérables que ém
villes: telsv'soûi el-Mazzé et «es fauboui^ ^jV^3 ff^K Farda tâ»^,
Harsena 4kiiM^.j^-y Koukia l^jS^, fialas tr^t Kafi>Sausana ^^JlS
tiyuA^^i Beît el^Hawa 1^1 oaju, où Ton voit une mosquée corn-
fpairable à la ikiosquée. dfe Damas. C^est à. partir de là que corn-
jRQencei Id vallée d'el^Benefesedj ^^JU^JI (ou des violettes)» dont la
longueur est de i a millei» sur 3 de largeur, e&tièrement plantée
daitbres à Smiis et arrosée par cinq rivières. « La population de
M' t^haeun de ces villages s'élève de mille à deux mille personnes.
« La majeure partie d'el-Ghaula ^yJI se compose de vergers et
«;de jardins traversés par des cours d'eau , en sorte que la quan-
« tité et la bonté des fruits que produit cette vallée sont incom-
l'^ptrablemieiit. supérieures à tout ce qu'on peut imaginer, et que
» le pays de Damas est l'un des plus délicieux qui soient sortis
« de la main du Créateur. ^
- Les eaux qui arrosent .el-Ghauta XL>^I proviîennent d'une
source dite el«^Faïdja ms^I, laquelle surgit du sommet d'une
montagne;. elles descendent comme une grande rivière du hauft
de cette montagne avec un bruit et un fracas surprenants
» qu'on entend de fort loin. Dans l'intervalle compris entre le
f village de.Ëïl Jst^et la ville « cesi eaux se partageât en divers
f canaux connus sous les noms de Nabr-Berid iK^^ ^^ , Nabr-
«iBoura ùjy ^^^ Nabr-Bardi <^ô^ ^, NabrrCanat el-Marab j^
« YJLW'*U*, Nahr-Banas ^t ^ , Nabr-Sàcatb kiLu» ^ , Nahrr
* Cheïkour j^i^-û /4J » et Nabr-A'dié âj^^U^; les eaux de ce
(i dernier i.ne. sont {ioint potables, parce que i^'est là qu'on jette
« les immondices, les ordures, les impuretés de la ville; il la
K traverse par le milieu et il est coupé par uu pont sur lequel
h on passe. Les autres canaux dont nous venons de parler ser-
« vent également à la circulation des eaux dans les rues, dans les
» marcbés , dans les maisons , dans les bains et dans les jardins.
CINQUIÈME SECTION. 551
« Od voit à Damas la mosquée la plus grande, la plus belle, Feuillet 67 veno.
la plus solidement construite , la plus curieuse qui existe 4^us
l'univers, tant sous le rapport du dessin, du plan,. que sous celui
de Tart qui présida à Inexécution des ornements. Ces ornemepts
se composent de dorures, de ciselures sur briques^ et de mar-
bres polis; elle est de forme quadranguls^re et connue $ous le
nom de mosquée du Mizab v|>^ ( ou du canal ). Quand on
arrive par la porte .dite d'el-Djeïroun {jj^^^^r^ on monte par un
large et bel escalier de marbre qui a envirqn trente marches ;
mais quand on vient de^ côtés de Bab el-Berid «>s;^I v^ (1^ •
porte du courrier), d'el-Coubbé el-Khadhra l^^r^ ^^' (^^ ^o^'
pôle verte), de Cassr el-Bakîn (j^^a^JI ^^ (le château des bonnes
œuvres), de Hadjar el*Dheheb ^^jJ\ ^^ (la pierre d'or), et
de Bab el-Faradis (jné^^I^JUI v^ (^^ porte des jardin$) , on entre
de plain-pied et sans être obligé de monter aucune marche.
« On remarque dans cette mosquée divers monuments curieux;
A entre autres le sanctuaire jlytl , et la coupole qui est au-dessus
«. du mihrab v!^ ^ p^^^ ^^ ^^^^ ^^ P^^ secret du temple JU^
« On dit que cet édifice fut construit par les Sabéens iLn^l '
n et que c'était poiu* eux un lieu de prières. Ensuite il passa aux
« mains des Grecs Ioniens (j^b^l, qui y exerçaient leur culte;
« puis à celui des princes adorateurs d'idoles qui y consacraient
« leurs simulacres; puis à celui des Juifs, vers l'époque du
« meurtre de lahia fils de Zacharie , personnage dont, la tête fut
« exposée auprès de la porte dite Bab Djelroun (jji^u»» w^ • Les
« chrétiens s'emparèrent ensuite de cet édifice, qmi devint une
' j^^^t^ f^>^^ùJ^ fjJùaÂl] ^\yj\i Ck^J aJU ^^\ )i^ ^j JUU c^l ^
* Voyex au sujet du mihrab la note ci-dessus , page 3&5.
' Ces détails sont conformes à ce qu*ou lit dans là Géographie attribuée a d'Ebn-
Haukal.Voj. la version anglaise de cet ouvrage, p. &a et 43.
Feuillet 87 verso.
Feuillet 88 recto.
552 TROISIÈME CLIMAT.
« église consacrée aux cérémonies de leur religion; enfin il tomba
« au pouvoir des Musulmans qui le convertirent en mosquée.
" Sous le règne du calife Walid, fils d'Abd-el-Melik , fils de
« Merwan, de la dynastie des Ommiade», il fut restauré et pavé
« en marbre ; les chapiteaux des colonnes furent dorés , ainsi que
« le mihrab , les parois des mun» incrustées de pierres imitant
« les pierres précieuses \ et l'intérieur du dôme fut en totalité
« couvert d'inscriptions (comme il est d'usage de le faire sur les
« murs des mosquées) en lettres d'ôr tracées avec un art et une
« netteté admirables; on ajoute que le calife fit placer au-dessus
« du toit de la mosquée une couverture en plomb parfaitement
« construite et où les eaux parvenaient au moyen de tuyaux de
« plomb; en sorte que, lorsqu'on avait besoin de laver la mos-
« quée, on débouchait (litt. on ouvrait) ces tuyaux et on inondait
« le pavé du temple avec toute la facilité possible. La restauration
« de cet édifice coûta à Walid-ben-Abd-el-melik, à ce qu'on assure,
« une somme égale à deux années du revenu de toute la Syrie.
« Damas (^js^^ est une ville récente ; elle portait autrefois le
« nom d'un de ses quartiers (actuels), el-Djabié a^IJ^, La ville
« fut fondée en ce lieu avant l'époque de l'islamisme; c'est de
« là que dérive le nom de Bah el-Djabié JUjL^ v^» porte située
« vis-à-vis d'un terrain couvert d'habitations et de vergers, arrosé
« par cinq rivières et qui s'étend sur un espace de 6 milles en
« largeur et de 3 milles de long. Parmi ses portes, on remarque
« Bab-Barma U;L vL, Bah el-Selamé iU^UJI ol^, Bab el-Faradis
« (jÉ^àl jUI oL , située vis-à-vis du couvent des Maronites y I -• -^^ ,
« et Bah el-Soghaïr ^^AÀwaJI v'* ( ^^ petite porte )•
« Cette ville présente la réunion de divers arts utiles et de
« diverses industries; on y fabrique beaucoup d'étoffes de soie
^ Notre texte porte j ^K^ ù^x^I» àju^y j assertion plus vraisemblable que
celle qu'on lit p. 43 de la version anglaise de la Géographie d'EIb-HaukaI : studded
with preciotts stones.
CINQUIÈME SECTION. 555
et de bourre de soie j^ , et notamment des èrocaiMb d un F«oiU6t ss mto.
prix trè»4ievé et d'une peirfection de travail inimitable; il a en
fait une exportation conttdérable dans ' les conta'ées voiànes.et
dans les pays lointains. Ces •étofies égalent ce qui se: Eût de
plus beau dans Tempire grec y^yyiy etapprocbent des produc-
tions les pltts rares des fiémques ^d'Ispaban et de Misapoun
Soit en &it de tisaus de couleurs umi(|ues oJUAolt , .soit en fait
de tissus dans le genre des Nbes de Tennis / et en général en
tout genre de fabrication^ il est impossible de rien voir de phis
parfait qae ce qui sort des mains des ou:mers de Damas.
« Sur les cours d'eau qui circulent dans l'intérieur de b voAle,
on a établi un grand ncmibre de meules et ée moulins; car le
blé est trés-^dnnidant A Damas- ainsi que les fruits. Quant aux
confitures, la quantité e(t la bcyaté de œlles qu'on y fabrique
sont au-dessus de tout éloge conune au-*dessus de toute des-
cription. Enfin sous les rapports du bien-être, de la sécurité,
de la prospérité, de l'industrie et.du.oQmmerce, cett^ ville
remporte sur tbutes les autres, de la Syrie. «
. De Damas à Ba'lbek <^J^, en se dirigent vers ie npr^v on baYbek.
compte lo journées.
Cette dernière ville est située au pîed d'une mpirtagihe^ elle
est forte^et entourée d'une muraille 5 en pierres d^aocfa^ubras
(envinm i5 pieds) d'épaisseur; elle est. traversée par une ri^
vière qui passe au milieu de . la ville^ qui prficuire de* l'eau à
un. grand nombre de maisons et qui fait tounner' plusieurs
moulins. Son tmiioîre .produit eu abondance iput ce /qui est
nécessaire. à la vie et beaucoup de fpjàfy; les- vigpeft ainsi que
les atbres fruitiers y doonept une. quantité de produits ^ui
excéMie les besoins de la consommation.
< Ba'lbek retifeime des monuments curieux qui, tant à raison
de leur élévation qu'à raison de leur solidité, exigent une
mention particulière; nous voulons parler des deux édifices
kS
S.UDA
OU
SEIDE.
554 TROISIÈME CLIMAT.
Feniliet ss tavwK «. destiiié» à- domièr des jeiiB (^^m^I , '•a^ow^-iegniid et le petit.
« On rapporte que le premier fut construit du teinpsi de Stlemou
« fHs de David ;* il est d'un aspect admirable. On employa à sa
ff constracti^dn des piecr^s qt»tQnt'(Siaoane plius'Ofi «oins, de
« dix c^udèes^'Ujs àt long; une partie de l'édifiée Fepbss sur
« defl ^cofonues' d'unie iiatitetir ii»pds2aiie.>Le seoend est k peu
« prâsr en'HiÎBeS'^ il n^en reste debout qu'Hun ' mur ; long de* dix
« coudéefi^ sur dix coudées de harut; et sept pierres dont une i
« la base ' de l'édite , deux à son sommet , étî quaiire auftrce au-
« dessus^ db ceUes-ei. H y a* dans cette viHe toute sorte d- édifices
« ftdtititableà ^ » '■• *'•',•■■''
De DetÂas à Beîreut' ^^jx^; otè oom|4;e a: fortes journées;
'I>e Damas lit Saîdâ $^^«40 (Seîde), h)èirie'dîst»bce;
'De Dama^ à Adra'àt v^Ais^sl^^ru Bfeithmà^ ituâiv 4 jouTnéée;
De Damas ii Naplouse^^^jJi^ en 'k dirigeant ven^ l'ouest, 6
journées; •' - ' * ' ^'' " ■ ''< :* •• • -' ' "■ " ••
' Et dé Daitiâis A^ Tripoli- â& Syrie Juk^^UJi (jJUi;^, 5 journées.
Saîda t«XM> (Seîde)>^st tinel ville ^située silrle bordide k mer
« et éntoutéê dé mura en pierre. On en rappotto'la fondation i
R une femme qui vivait avant Tépoque de ■ l'islamisme «. £l|e' est
« grande et'bien>bAtiev ses marchés' steit rdnrnis de toute sorte
« dé TMrcèaiidisesv ses jerdinisi iplantés d^bres< et abdndamintnt
V b^¥tfsé£l. ^LeâT^ dépôndanceii'Hle ' cette vifte sbnt odnsMéraUes ;
« ell^s se divisent en ^atrè districts qui touchent-am pMM^t Liban,
< savoii^'! lexiisvrict dé Ukritj^, arrosé par (la!riviâre<d?el*4Iar
«t jJt, et i^enommé pour sa fertilité; le.distK^ictnid'ëldierbéliij^l,
« également très-^^éabiev lé district* diâ lkàf»^^i¥jàliw \}fikif^
v'et thxfin le dktritft d'ël^Rami (^[)J>i y»om d'udoivivii9reii|ui des-
« cend des montagnes 'et q^ se 'jette dans 'la mer; Towtes ces
< dépendanteik 4oihprennent près^ de six>'cents>^liagek{ dni^ boit
' j
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i . \\ I « ' » • f r • * I
CraQVJÈMfi/SBeTION. 1I&5
Saîda une source cfui jouit de beaucoup de célébrité. 'i'<ta<ise
JDtttSaiijda è^-ei^Aanb ^fiMttt^r Jbrtlconétivftj ara faanl>4&la'<meir,
9iiII|îUMt Ul^'h ^-'Ar^v ÎMir: > '^. ■'" "i- -^ . î- -î '»*'
: Die là,iuX^lsDau]i4^jiUv^ >^bhrt(i^ sm^^cvdVàB li:n«èr,'â
t. il e$t^4JlkmbiJb<^tae»;défei»Uieb;a»B9tni0li »
I>e<k(à'Na^amiidL4iiy Iplaof&ilfo M yîiàetisewEÊ&jéuDb graàdMrf
7 miliî^i. . • '. • ^ • • r •! .1» M. ii(, !
« Le caroubier croit en abondance à Na*aniftf)èL(fes. Cnûto'de
1 pet^iur^rA; wiilpafiiseAt AU! gposwiii; .tft'fett: bapté^ ikmè oéus^ ^de
« même espèce qu*on pMttiso proiauet ailleilv^ <in Ips^ porte' eu
n SyriB*€^.eii ËglyptiÊ) où iàaiSoMtxowMis ^ouk 1^ ifoms dèfcanUbe
« de Damas; mais si cette domine coiktFés èh:|iraiduilAi4âequati**
« tlté OQH^ftdérahi^, iML pauVdite quoa^ reouciUié) éiMMfré' plus
« et JliAhtù^ et çphih iSQnt supéneufs en qualité.^ » *
. De îNa^'iuna au/ <tap de fiteirout ^j^^oi v a 4* imilés. • i . ! ;. ^
€ Bi$irout,a»j[>*«« wt égalcnonnt vîtaéeisur le bord deria mer, beîaout.
«. entourée . d'une bonne: et /iSurte murailie, et'doininée par une
» fii0n^ag*eicù r><Éi. trouve -de»» mines àè (fer;;Ce tnétalliest^sUs-
«iceptibie ide prânidreiuoe ttenape excellent» etdn 'en-^d^ite
«-beaucoup dm» ioutei Id S^fm^AxÉ mtii >de Beitbut;; il «uale nùe
«,£^^ d^)fpitls Mpi» s'étend jtuqu^W ntoilt'LiUiÉr«ttr^iini eapOM^e Peuiliet 89 recto.
< de isiriuiUies dfadS'lbuae.ks.aeaA. OnboitJàBAirdutldtiJWv'de
?- ..î
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' AbuftlQKDyfmi devoir dkréger «n paMéga^D-^4PMtai^lM4i i^^'itfêlébi^^iij dési-
ferait plus de déuik à ce sujet peut ooastidteftli^ >vttio»riilb^ i jj^ge g iV^ -
' Le ms. B. porte el-Haiba ^s^rH - '^' '^ ' ' '"' '"
<■ ' •
556 TROISIÈME CLIMAT.
FeuiiJet 89 recK^. De là à Nahr ei-^^Kelii t^^\ j^ , petit ibrt autprès de ia mer,
6 milles. . . > ^ ' , • .
De là à DJôunié iùu^, « ibrteresMf censi^érabk sîtoée au^
« près 'de klmeir et peuplée dé durélMiiB Jacobitesy y^'k milles.
De là à A'tfat Selam p^K^ iUk^, grand golfe dont la longueur
est de .10 milles; puis à Madjmir Djenb^l J^.i.i»airj|>fl>*U'\ fort;
puis à Tembouchure de la rivière dTbrahim f(v^|^l j^, 3 mitles.
>De cette rivière à DjebaïlJ^H^.»»»', «jolie ville sor le bord de
« la mèr, eflûtouvée de boniiiesi murailles et de dépendances vastes
(t plantées d'arbres> fruitim et de vignobles f bon mouillage où
« Ton ne trouve pas d'eau courante y mais seulement de Teiau de
« puits, » & milles. . »
De DjebaâL Jljuc^ la maritime at^ fort de Bathroun ^jî^i ^^
de là. au cap el*Hadjar^' uiil/ 6 miBes^;
> Du fort du cap el^Hadjarj^ uM (^^jyax^ à Tar^JK>lous el-Gham
l#UJl(^^i;^ (Tripoli de Syrie), 8 milles.
K Tripoli de Syrie j/iVj6kJ\ ^yJbî^I» est une ville très-considé-
« rable , bien fortifiée • et environnée de villages et de bourgs
A agréables dont le. territoire est planté en oliviers « en vignes,
« en cannes à sucre et en arbres fruitiers.' Les étrangers affluent
« dans cette ville (|ue la mer entouré de trois côtés. Cest Tun
n des entrepôts^ de la Syrie,, c est-à-dire ' un lieu dix Fo» vieAt
^ déposer toute sorte de marchandises, de richesses et d'objets
« de ccmimerce^ Divers fdrts etiKeux hâbitéài' dépendent de Tri-
« poli. Tels sont ielDrtt du cap sJb^l (^^jio^ f dont il tieiàt d'être
« question» le:£ort<Càlmoun ^lati (^^ja^i, le fort Abil^AMas jl
« fj»«kjJI et Armousié a^uhj^I . Quant aux villages , on compte
« parmi les plus ^enominés, el-Chakikié a^J^b^^
« ajji^^I ^, el-Ra abié iLxi^SjiS , el-Harth ^j^ et Amioun ^^hs^I ,
TARABOLOUS EL-CUAM
OU
TRIPOU DE STIUE.
' Ou Makhour-Djoubail Jw.«fVi»i>' ji^ÂtoU » d*après le ms. A. 6t daprès*l«' version
latine. — ^ ^^.^J^I.JaljM (:^ jijwt ^j -
* Variantes du ms. B., kf^ysùJiS - jd^- •
CINQUIÈME SECTION. 557
« où Ton voit plus de plantations d'oliviers et d'arbres fruitiers
« que dans les autres. A ii milles au midi de Tripoli , est un re-
« tranchement qui fut construit par Ebn- Mikhaïl le Franc (^t
« (j^^ifi Jui0L^^ et au moyen duquel il s'empara de la ville. Ce
• retrancbement est très^ort et situé entre deux rivières.
Vis-à-vis de Tripoli, il existe quatre îles rangées sur une seule
ligne. La première et la plus voisine du rivage est Tile de Nar-
djes ^fu>jjJ\ ( ou des narcisses ) : « elle est petite et déserte ; »
puis Tîle d'el-A'moud <>i ■ ^t ( des colonnes ) ; puis celle d'el-
Raheb 4^|pi ( du moine ) ; puis celle d'Ardekoun o>^j' •
De Tripoli , en suivant le rivage de la mer^ on parvient à Ras
el-Hissn ç^*^ ^tj , petite ville située à l'extrémité d'un golfe
dont la longueur en ligne directe est de 1 5 milles , et du double
en suivant les contours. On le nomme golfe d'A'rca iU^ uy^i
et il y existe y vers le milieu, trois forts peu éloignés les uns
des autres, savoir : Loteros ij^^j3^\ situé du coté de Tripoli,
Babîé iuAjlf, auprès d'une rivière qui porte le nom de rivière, de
Babîé Mj^Ij^, et enfin Hissn el-Hamâm J^Jl (^^m». (le fort des
colombes). De là on se rend à A'rca i^, ville populeuse « bâtie
« au pied d'une colline , avec une haute citadelle et un grand
« fauboui^ égal^Enent très^euplé^ Il s'y fait beaucoup de corn-
« merce. Les eaux qu'on y boit proviennent, au moyen de ca-
fl naùx, d'une rivière qui passe tout auprès de la ville, qui arrose
« quantité de vergers et de plantations de cannes à sucre , et qui
« fait tourner des moulins. »
A'rca iL-..^ est à 3 milles de la mer. La citadelle est forte,
« les ressources abondantes : les habitations sont construites, en
« terre et en plâtre. »
Quant au pays de Ilems (jo^ \ il a pour capitale la ville de ce
nom, «ville agréable, située dans une plaine populeuse, fré-
' Volney et la plupart des voyageurs modernes écrivent Aoiiu. Teile est, en effet,
la prononciation actudle du nom de cette vflle.
Feuillet 89 recio
Feuillet 8g verso.
UBUS
ou
EMESSE.
558 TBOISIÈME CLIMAT.
Feuillet 89 veno. « quentée par des voyageurs qui y apporteht des marchaBidises
K de toute espèce, en sorte que ses baiai's sont bien folurnîb e( ses
« habitants dans une situation prospère. Les femmes yLSOtAUé^
« jolies. On y boit de l'eau dérivée « auprès du village' de E^sié
a Kfyms»', d'une rivière qui coule à une journée detdistatace de la
« ville du côté de Damas» Quant k k rivière dite el*Arbat i»^VI ^
« ou el-Macloub Vi^ ( TOronte ) , elle co«le à un jet de flècbe
« d une des portes^ elle est peu considièrable ; eependaat il y ;a
« sur ses bords de nombreux villages et dee vergers d*ôù f oo
« apporte des fruits à la ville. Du temps de la 'doitiinatioil,mu«-
t sulmane ^ il y avait beaucoup de v^es, mais, eliesr ôot été
« presque entièrement détruites. Le territoire de ^ems est extrè-
« mement fertile et le climat Tim des pfa» tempérée de U Syriie.. >
Hems est préservée par un talisman, de lapproehe des sorpeafts
et des scorpions, en sorte ique, lorsqu'un de ces^anioNiux touche
à la porte de la ville , il périt sur4eHdiamp. On y voit, aii«desstts
d'un dame, une statue en bronze reponésenlant un homme àdu^
val et tournant au gré des vents, et, sur les parcis des Ariuts
de ce dôme , une pierre où est séiâptée l'image d'Un scdrpion^
Lorsqu'une personne a été mordue ou piquée , elle prend avec
de l'argile l'empreinte de cette image, applique cette argile sur
la blessure, et est guérie à'l'ineta»t. « Lee rofs et les chemins (de
« Hems ) sont tous pavés ea piètres trè^^ures. On y voit l'une
« des mosquées les plus grandes qui existent en Syrie, t
De Hems jo^ à Haleb «,JU. ( Alep)^ on coopte 6. journées.
De Home à Antarsous omy^jki\ ( Tortose } \ sur les borda de
la mev, 9 journées.
Pour se rendre d'A'rca iCi^^ à Antarsous ^/éj.î wyhrf , on. passe
* kjtl àok être une faute pour joiit*
' Ceci prouve qu*à Tépoque où notre auteur écrivait, cette partie de la Sjiie était
au pouvoir deé CMaéi.
' Les ms8. portent tantôt Antartouaitaolâil. Aatanou» et .taatôt AntacdKKU-
CINQUIÈME SECTION. 559
par une place forte nommée Sendj ^^ , et Ton arrive à Ântar-
sous, ville située au fond d'un golfe, en grande partie entouré de
motitagnes et dont la iai^enr en ligne directe est de 1 5 milles.
Antarsous est une ville maritime peu considérable mais forte.
A peu de distaace dans^ la mer, il existe une île dite d'Arwad
>lj^jt, île considérable , bien habitée, où ron voit une église
tt très-grande, très-haute, toès^farte et dont les portes sont en
« fer, en sorte que c'est une espèce de citadelle. »
D' Antarsous, en se dirigeant par terre vecsle midi, au fort
d'el-Khawabi ^1^ {^^^^^ i b&ti sur le sommet de la montagne ,
on compte i5 malles.
' « tlette dernière piace ^s1 txAsrlbrte ; elle est habitée par des
. Hachichis \ sorte de gens (jui ne sont pas musulmans. <pii ne
« croient à aucune révélation ni à la résurrection des morts ( que
« leur MCte soit maudite I ). :
« Antartous {y»y)^ M est le port de Hems (j«^. »
De cette dernière ville à' Damas, on compte. 5 jolimées*
De-Tripoli de Syrie à Damas^ ^bmient 5 journées.
L'îtiiiéFaire de Donaas à lathreb taji^, ( Médine ) est comme il
suit :
De* Damas à une petite rhâère , et de Ut à Da'ah na», i jour-
nee^ t • • • * . ■ •
De Da'ah à Dhat el^MemaeL J>lii( «î»b^ bmiigi peuplé ; puis à
Imou^ ^yo, I journée;.
De là à el-Bathnié i^a&Jr^ j jouméa .
I>eilàà Di»nilaiUM&(paDàmA^^iUd.)v<^ journée.
Delàà!Tafcohkd^v!viUe^B:jauFhée. ^
Delà à d-Mohaddatha. »S^L^. .\ . >
Feuillet 89 verso.
Feuillet 90 reclo.
* Vcttcr le. tarte de ce panage doot le conteou confique les isâ^tats obtenus par
M. de Sacy dans «es savantes >t curieuses recherches sur les Hachidiis ou Assas-
Feuillet 90 recto.
360 TROISIÈME CLIMAT.
Puis à el-Acra' ^ji^\ , i journée.
A el-Hanifia âJujJL, i journée.
A el-Hadjar ju^' , forte citadelle dans les montagnes du pays
des Themoudites, i journée.
De là à Wadi ^^^l^, trèfr-petite ville sur une petite rivière.
Puis à Rohba £a».j, i journée.
A Dhi'l-Merwet ij^jii ^^s, i journée.
A el-Mar^I, i journée.
A Soueïda » j^^«JI , i journée.
A Dhi-Khachab u^Am ^s , i journée.
Et enfin à Médine ou lathreb c^, i journée.
La distance de Damas (^ a.#^ à Racca M3^\ est d'enviro^ 1 8
journées.
« Le pays qu'on nomme Cham ^/«Lâ (la Syrie) comprend di-
verses provinces ou districts , tels que la Palestine (j^la^J^ ^^ ,
ses dépendances et Jérusalem (jiiJJUt , les pays d'A'mran ijy-^
(^1^, de Lak dJ, dTebna U^, dTafa Ul« (Jaffa), de Caïsarié
j(^Uj^ ( Césarée ) , de Nablous iy»^\i ( Napiouse ) , de Sebista
Aim^.Au ( Sebaste ) , d'A'scalan ^j^iAms^ ( Ascalon ) , de Gbazza «^
(Gaza), et de Beit Djebrain {^jj^af- oi^.
« Au midi de ces contrées, est la terre d*el-Tih a^I (ou de
rÈgarement), dans laquelle les Israélites errèrent durant qua-
rante ans , sans entrer dans aucune ville , dans aucun lieu ha-
bité, dans aucune maison , sans changer de vêtements et sans
qu'aucun d'eux cependant contractât dfi souillure.
« La longueur de cette terre de l'Égarement est d'environ 6
joiunées. Elle touche à la Palestine du côté du midi.
« De la Syrie dépendent encore le pays du Jourdain, dont la
principale ville est Tabarié iL-^^ ab ( Tibériade ), el-Lahoun
{jy^\, le district de Samaria il^U» ij^, cest4-dire Nablous
jM^li (Napiouse), Beîsan ^Umusi, Erikha li^l (Jéricho), Zo'ra
Sj^j, A'cha Lû^, Djesen {^f^ar^ Khadrawil Jk^j<x^. et Sousqa,
CINQUIÈME SECTION. 361
* districts d*Akka M^^ ( Acre y, de Nassra i^\i ( Nazareth ) et de Feuillet 90 recto.
« Sour, auxquels touche, du côté de forient, le pays de Damas
« dont les dépendances sont : el-Ghauta iU^yJI, le pays de Ba'lbek
« dLaJUf ; ei-Beca'a ^UuJl , la contrée du Liban ^UJ ^olàS et les dis-
« tricts de Hawia Éi^^ ijyf^ de Tarabolous {j»é^\yio ( Tripoli), de
« Djebaïl J^^H^fl>- , de Beîrout ^^^/i^^ de Saïda I^Va-^o ( Seïde ), de
« Bathnia jLaJuù, de Djoul J^^, de Djolan [j^yr^ de Tahira
« \jâMo, d'ei-Balca UU^JI, de Djirïn el-Ghaur^^I ^jx^, de Ka-
« far Tab d^j^, tfAman yU, d'el-Serat c;»I^t, de Sabra \jj^
« et d'el-Djabié k^M •
« Cette contrée est bornée i l'orient par des déserts, et au
« midi par les pays de Samara ij^ç^ et de A'd >U . Le territoire
« de Damas touche à ceux de ^ ^/«^' >^' ^^ ^^ Canasrîn
« ^^jmM dont nous reparlerons dans la description du quatrième
« climat.
« Damas ^Aj^:* est le pôle et la capitale de la Syrie. De cette
« ville à Balbek JL^J^ , on compte 2 journées.
a A Hems ^jo;^ , 1 5 journées.
« A Tabarié ^^^ ajournées.
t A Tripoli tr>J^|^9 sur la Méditerranée, 5 journées.
< A Textrëmité d'el-Ghauta iU>yiit (s^% où commence le dé-
. sert. 1 journée.
« A Beîrout, a journées.
« A Seîde, a journées.
< A Adhra'at s:»\s^jti\^ autrement dite Bathnia jUàa^, k journées.
• A el-Djoul J^, a journées.
• La plus grande longueur de la Syrie est depuis Malatia
« kJà^A jusqu'à Refah ^ ^, savoir :
< De Malatia i^^UU à Mendj ^ , 4 journées.
t De Mendj à Haleb 4^JU* ( Alep), a journées.
* MotiDîsiUe. — * Voyei, sur ce nom de lieu, la note a , page 337 cî-dessu».
&6
Feuillet 90 recto.
362 TROISIÈME CLIMAT
« De Haleb à Hems «jA^'t ^ journées.
« De Hems à Damas ^j6»^^j 5 journées.
« De Damas à Tabarié i4H^, 4 journées.
« De Tabarié à Ramlé iV^( y 3 journées.
« Et de Ramié à Refah ^j, 2 journées.
Total, a5 ajournées.
' Not deux manuscrits portent (siuis doute par erreur) 35.
I
SIXIÈME SECTION. 563
:=c
SIXIÈME SECTION.
Irâc (Babylonie). — Cadesia. — Koufa. — Wasit. — Obolla. — Bassora. —
Khmwifttan .( Suiiàoe ). *^ Muchircao. «-* Ahwaz. «*-« Sous. — Asker-Mokarram.
— Tusier ou Ghustar. — Fars. — Qiiraz. — Istakhar ( Penépolis ). — Djour.
— Darabdjerd — Siraf. — Sabour ou Giapour.
La présente section comprend, dans la partie occidentale des Feuillet 90 verso.
contrées qu'elle est destinée à décrire, une portion des déserts
où sont situés Feîd «x^i, Taghlabia iû^J^I (ou Thalabia iû^J^),
Remala ilU; , Hira 8^ , Cadesia a^um^UII , Samman ^U^o , Fara'a
tft^UJt, Kadhema iuJél'fy et là, au nord du pays de Bahrem j^j)
^j^ ^, el-Cathif Uk^^^iJI, Raza ij)j\ el-Ahsa U^^l, A'fir^^M,
Hordj g^, Bicha juu*, (ou Bisa jU^), et l'île d'Awâl JI3I i^j^.
Le reste des contrées comprises entre le Bahreîn (^j^^ ^^ et
rO'man ^^U, se compose de déserts arides et habités par les
Arabes. C'est là que se termine la mer du Fars (Jm;UJI j^ , sur
les bords de laquelle sont les pays d'A'badan ^t^lA», d'OboUa
iiKj^i, de Mehra ]j^i de Nan^ ^b, de Siniz ^^jU^um ^ de Hanana
bU^, de Nedjirem p^y de Samar^U^io, de Siraf ii]/à^j et de
Missn A'mara iJJi ^^a^ , qui tous dépendent du Fars, et auxquels
touchent, sur le littoral du Kerman (jU;^, Choura Hjy^, Hormuz
* Rien de plus clair que ce passage dont les auteurs de la version latine ne pa-
raissent pas avoir bien compris le sens.
* Le ms. A. porte Zaza; la version ktine, Zara..
' Le ms. A. porte Ghafir.
* La version latine porte Can.
* Le ms. A. porte Senbes fmjyum ; la version latine Sembin; la carte de Guill.
Delisle indique, dans ces parages, un lieu du nom de Gbiniz.
46.
564 TROISIÈME CLIMAT.
Fcuinei 90 verso, y^êj^ ( Onnuz ), et les déserts des montagnes de Cofs JUa*- i^^^yf
jâiJLJt ^ Au nombre des iles de cette mer, on compte l'île de
Kharek ifl^l^ ^^^y^ 1*^1^ à^' L^bet ^i;^ »^ ^, laquelle est vis-à-vis
et auprès de Siraf c3l;ju« et du cap Safan ^UmaJI (3^, et Tile
d'Awâi JI3I.
Cette section contient (donc) la description deâ' lieux habités
de rirâc 0!/^' ^ Hîra iy^^, Cadesia iUm:>\9, Koufa iHhy^, Soura
Ij3^ , el-Cassr jjkoiUI , Nahr el-Melik liUll j^ ( le fleuve royal ),
Kartaria [tj^J^'^y Wasit k«»l3, ël-Batalh ^UÎ^It (les marécages),
Foum el-Silh ^uâJ) ^, Madar^lo^ (ou Madhar jl«>wt), Macnah
^Uill ^, Beîan ^ûf , Suleïmanan (jbU>JU», Obolla xVj^t , Bassra «^^aJi
(Bassora), A'badan ^l^t — k-a, Harharaî ^^^Ja^J,^^^ et de plus, sur
les limites du Khouzistan ^jUé^ , la ville de Nachian (jUfib , Haï
S , el-Zaroun {j^jji^, Daïra 1^^, Achek *iLûl, Azem p>î, Sebil Juwmi» ^,
Aîdakh ^Oot, Dar-Hormuz ^^^jld, Souc el-Arba' \jo^^\ ^^ (le
marché du mercredi ), Hormuz yê^ ( Ormuz ) , qui porte aussi le
nom d'Ahwaz jt^t, Asker-Mokarram pX«^^X^, Djondi-Sabour
j^Um ^4Xâ> , Touster jjim3 ( ou Chuster ) , Karkha ^ «^j ^=- , Sous
(j-^f , Corcoub v>îr* » 'ï'^^ <r^.*>Jt , Metoub v>^ » Bardoun ^^3;^^ ,
Bassinna Ua^^.
Parmi les dépendances dTspahan ^jLf^\ , Bendedjan ^lj^«XÂf ,
Beïdha Lâu^, et Ispahan ^L^^iot, et parmi celles du Fars ^^U,
Redjan ^W-^l, Karoun {jjj^, Noubendedjan ^L...>ja^, Djour
j^s0-, Chiras; jl;^, Ahwaz jt^I, Babeïn (j^jlf,Kisa Uufi^ Kham ^,
et Djorhom m^^j^- Nous traiterons de ces contrées et nous dé-
crirons ce qui s'y trouve, après avoir invoqué le secours divin.
' La version latine porte G>& ou Cafas.
* La version latine porte Lameth.
' L^ancienne Babylonie et Tancienne Ghaldée.
* Le ms. A. porte^b^^ , et la version latine, Kotharia.
* Miftah ^ULt , d*après le ms. A. ; Manbeg, d'après la version latine.
* Ms. A. , ^\^ja^ ; version latine , Giargiarai.
^ lia version latine et la carte de Guillaume Delisle portent Sambil.
SIXIÈME SECTION. 565
Nous disons donc que la ville de Faid Os^ est située au milieu Feuillet 90 veno.
des déserts, entre Bagdad ef la Mecque. « des déserts sont ha-
Jbités par les Azarat Hj^yà^ \ les.Djoheîna iuAy^, les Lalhm ^ ,
leis Bili Jsr , et par d autres tribus mélangées de llemen , c est-
à-dire par les Rebia, m^ et les Modhar^;jiâ^9 issus pour la plu-
part des : ^ et des Benou-Asad o^ y^ ^. Ces déserts ,
connus sous le ndm d'eUIahîr ji4!4li (ou des Sables), sont ceux
qui s'étendent par ondulations (litt. par fentes), en lai^ur, jus-
qu'à Adjmar jiJTi ^, et en longueur, depuis la monts^ne de Tabi^
^^ jusqu'à la mer du Fars (le golfe Persique), vers l'orient,
et qui, depuis la montagne de Tabi, se prolongent jusqu'à el*
Djo£ir^U4» dépendance de rÉgyptê.
«Au nombre des villes qui s'y trouvent, on remarque Taghia-
bia a«a1k^( (ou Tha'labia a^j^)^ lieu où se réunissent les
Arabes et où se tient un marché très-fréquenté , et Zebaia A\ij ,
jadis peupla, mais dont il ne reste que les vestiges; c'est un Feuillet 91 reciu.
lieu de station et de refuge pour les voyageurs, qui ne. mérite
« ni le nom de ville ni celui de fort. »
Quant à Cadesia J^uv^Uil , c'est une ville située sur les limites
du désert; « elle fut bâtie par les Chosroês, rois du Fars. Elle
« est petite; il y a des palmiers, de l'eau, et la majeure partie
N des cultures consiste, en herbages. Les voyageurs s'y approvi-
« sîonnent de fourrages pour la nourriture des chameaux qui y
« passent, soit en allant au Hedjaz, soit en revenant de cette pro-
« vince. » Cette ville (Cadesia) est située à l'occident de Bagdad,
et c'est l'une des places fortes de ja frontière de l'Irâc. De Ca-
desia à Kx>ufa JUjJii, on compte 2 journées, et de Cadesia à la
ville de la paix (Bagdad), 6 1 . parasai^es.
r:ADEMA.
* ProbaUement pour ij\yM • Voyez Pocockii Spécimen hisêona Arahum, p. 4 9
' Mot iUisible.
* Nom de deux jumeaux célèbres dans l'histoire deà Arabes.
* Voyei sur ce nom, Niebuhr, Detdriftiandé VArahie, p* ^fg.
KOrFA.
366 TROISIÈME CLIMAT.
Feuiiieigi recto. Koufa est bâtie WF- les rives de TEuphrate. « On y voit de
n beaux édifices, des basars bien fournis^ des foitificatioius res-
a peotables; dans les environs^ une infinité dé villages^ des dbanvps
« cultivés, des plantations de dattiers. Ses habitants sont ndies.
« Les constructions de cette ville ressemblent à celles de Bas-
ff sera, sous les rapports de la solidité et de Télégance. L'eai]| y
« est douce, le climat saiii< la population de pure race arabe
. devenue sédentaire. .
^ A six milles de Koufa J^yS\ est un grand dôme, supporté de tous
côtés par des piliers d'une hauteur considéraUe, et muni dfime
porte qui reste constfimment fermée. Il est en totalité couvert
de voiles ou d'étoffes prédreuses , et le sol est tapissa -de nattes
Samanié. On dit que c'est là qu est le tombeau d'Aly, fils d'Abou-*
Taleb , et que le terrain qui environne le dôme servit à la sépul-
ture de sa famille. * Ce dôme fut construit par Abou l*«Haidja
« Obeïd- Allah, fils de Jtlamdan, durant le règne des Abhassides,
« le lien de la sépulture d'Aly étant resté caché durant la domi-
« nation des Ommiades.
« Cadesia iLA^^liOt et el^Hira i^^ sont sur la lisière du désert,
< du côté du couchant; à Torient (au contraire) ce ne sont qu'eaux
« courantes , jardins contîgus et plantations de dattiers ■ dont les
a fruits^ sont excellents. Ces deux villes , ainsi que Koufa Mi^\ ,
« sont entre elles à un peru moins d'une journée de distance.
« Hira ijJi est une ville petite , bien bâtie , elur un sol fertUe; et
« pleine (Fédifices. E31e étaii^ aîutrefois plus considérable qnfelle
« ne l'est aujourd'hui ; mais un grand nombre de sea habitants ,
« ainsi que de ceux de Gadesia k^x ^^UDl , s'éiant ti^nsportés
« à Koufa Ai^Jfl, la popudation de ces deux villes a diminué;
« elles dépendent l'une et l'autre du gouvernement de l'Irâc.
« Le montant de leurs contributions est porté au divan de Bag-
« dad, et les intendants de l'administration sont sous l^s opdres
« de ceux de cette dernière résidence. >»
SIXIÈME SECTION. 367
Les deuK villes de Wa^H la^^ ^«>^ sont con9trtiite6 sur les
bords du Dedjlé li^a (du-Tîgre), i<ét séparées (mr un grand
pont de bateaux qui facilite la communication de Tune à l'autre
ville^ dâçs Gfai«n3uiâ dfiGk|WIe9 on voit une mosquée où Ton
prononcé' ia kkùtba '. Là vilie occidentade porte le nom de
Kaskar jXmS^; la construction en est due à Hedjadj beo-Iousouf
el^Maksi^- ffiUeiest entourée de cultures, de dattiers et de ver-
^côss «t les habitatioas: «y touidievt^ L'autre , isituée sur la rive
oxteittale, s'appelle Waait de Tli'âc gl^i l^^l^i et/ comme sa
sœur, elle est parfaitement bâtie ; ses rues- soiit larges , ses édi-
ifixtês c^une hauteur remarquaUe, ses jardins nombreuse, ses
xidiesses considérables; sear habîtfliltB) de belle appareoee, or-^
dinairement vâtus de biancy et pmtailt de laides tqrbans (sur
la tète), sont un mélange de raees de llràt et d'autres. Il ny
a point de marécages à Wasiit; le sol y est de bonne qualité,
2e territoire vaste , crt le climat plus sain que n'est celui de
BasBôra iydAlL C'est une dépeoidanoe de l'Irâc, et elle ressortit
au gouvemeHsrart de Bagdad. Le territoire de Wasit forme
cepeikdant an< district particulier et distinct des autres distriots
de riràc. Le |>rôdttit des contributions dst porté à la ville de
la paix;(Bagdad), et c'est de cette ville que vient toujours l'ins-
titutioÉk<hi gouvôrnenient de Wasit »
De là à Bagdad^ on compté 8 journées ;
A Bassoi^a, 7 journées i
A Koufv , 6 journées , en pai^ssAt par. les miorais.
De Koufa à Bassora , environ la journées;
De Koufa à Médine m^OsU , environ 3 o journées ;
De Koufa à Bagdad, 5 journées;
De Kou& à Gadesia , 2 journées.
^e Gadesia à el-0'daïb t^4XjtJI, lieu où commence le désert,
6 tailles. - * ^^^ - -..,.... . •< -
Feujlkst 91 recto.
WASIT.
Feuillet 91 verso.
' Oiii^^^rAiedéVémlfeA:
t
i :
Feuillet 9 1 vei*so.
BASSRA
ou
B\S90RA.
368 TROISIÈME CLIMAT.
De Wasit on descend, par le Tigre, à Nahraban J^^j^ ^
c est un trajet, par eau, d'une demi-journi^ , et par terre, d'une
journée.
De là (de Wasit) on ise rend à Dedjlet el-GhauEa i^t iW^^;
puis à Nahr Ma'akel JJîm j^ ; puîâ enfin dans le grand fleuve de
Bassora iyûjk}\ ^j^*
« Cette importante ville n existait pas du temps^dès (anciens)
« Persans. Le plan en fut tracé, par les musaiixians sous ie caliiat
<i d'Omar; elle fut fondée par O^tba ben^Gazwan ij^j^y^ (^ i^* A
a l'ouest, elle est bornée par le désert; à l'est, par un très-grand
« nombre (plus de cent mille) canau'x, sur chacun desquel» flottent
« des nacelles, et qui' portent les noms, soit de celui qui les creusa,
« soit du quartier auquel ils aboutissent ^. La ville est bâtie sur
« un terrain plat ; il n'y a ni montagnes ni rien qui intercepte la
« vue. Ahmed ben-Ia'coub« auteur du livre intitulé cl-Mesalek
« ive'l Memalekf raconte qu'il y avait à Bassora plus de sept mille
« mosquées; mais aujourd'hui la plupart d'entre elles sont abiûi-
« données et il ne subsiste que quelques édifices construits :aju-
« tour de la grande mosquée. Divers marchands qui ont visité
« cette ville rapportent qu'en 536 ( i i4i de J. C.)^ on pouvait
« s'y procurer Ôoo.mtls^ de dattes pour unxlinar. On y voit<ùn
« canal connu sous le nom dé^Nahr OboUa «k^d^l j^, donA la* Ion*
« gueur est de 12 milles; telle est. aussi la distance: qui sépare
« Bassora d'OboUa. Sur les rives de ce t^nal, sont des maisons
« de plaisance «t des verger^ centigus.dç telle sorte qu'ils: sem-
^ Le oift. A. porte Nahraman.
' Le même ms. porte Dedjlet el-Ghaur.
' Voici le texte de ce passage : '
Environ 5oo livre». ^^ Vi*^ <^ *é^W,;«i i
SIXIÈME SECTION. 569
« bleat ne former qu un seul jardin, et (en effet) ils sont tous FcuUict 91 verso.
« compris dans une seule enceinte de murs. Divers autres canaux
« plus ou moins considérables communiquent avec celui-ci , et
« quant aux palmiers, ils sont tellement semblables les uns aux
" autres sous le rapport de. la hauteur et de la beauté de la végé-
> tation, qu'on les croirait tous coulés dans le même moule, ou
« (plutôt) plantés à la même époque.
^ Tous les coiu^ d'eau qui environnent Bassora, du côté de
« Torient, communiquent les uns avec les autres, et se subdi-
visent en divers canaux, dans. la plupart desquels le flux et le
reflux de- la mer se font sentir. A la marée montante, les eaux
( douces) des canaux sont refoulées sur les vergers et les champs
cultivés, et les arrosent. A la marée descendante, ces eaux des<-
cendent et . reprennent leur cours naturel. Il y a un grand
nombre de canaux creusés (de main d'homme) où l'eau ne
coule pas, mais qui sont destinés à recevoir l'excédant des
eaux amenées par la marée. Ces eaux, pour la plupart, sont
salées. »
OboUa ikfM a l'un de ses quartiers bâti sur ce canal, duxôté
du nord, et l'autre, l'oriental, sur la rive occidentale du Dedjlé
iUkx»»^ ( du Tigre ). < Cette ville , quoique petite , est ornée de
« grands et beaux édifices , entourée de jardins , bien peuplée ,
« et florissante sous tous les rapports. » Au-dessous d'Obolla sont
el-Meftah ^ ^M et el«-Madar ^1 om ^ sur les bords du Tigre, villes
comparables entre elles « sous le rapport de l'étendue , du genre
« des constructions et du commerce. Mais Obolla est plus grande,
« plus peuplée, plus riche, et ornée d'édifices plus vastes.
' « A l'extrémité du territoire de Bassora iyAiJi d^iX^ i , et entre
« les villages et lieux cultivés qui en dépendent, on voit beau*
« coup de roseaux et de marais habités au milieu desquels les
OBOLLA.
y *•
* La version latine porte Mànbeg. -^- ' Ou plutôt «|«K^
47
Feaillet 93 recto.
570 TROISIÈME CLIMAT.
« bateaux et les naœllefi naviguent au moyen de perches^, à
« cause du peu de prc^oadeiur des eaui , et parce que leur cours
« est obstrué par la fange. Quelquefois, lorsque le Tigre et l'Eu-
« phrate cfi»|^t> jlki».jj{ gitississent emcessivement par suite des
« pluies d'hiver et versent leurs eaux par torrents dans ces ma-
ie rais, divers lieux se trouvent creusés (outre mesure), et d'autres
« bouchés par la vase. »
De Bassora à A'badan ^bl^», on compte a journées ou 36
milles.
A'badan est une place petite , mais forte , bitie sur les bords
de la mer, « à l'endroit où se réunissent toutes les eaux du Dedjlé
« 'A^b (du Tigre). >^ C'est un lieu de Mardié et de refitge pour
ceux qui naviguent dans cette mer. H est «tué sur la rive occi-
dentale du fleuve, qui s'élargit ici beaucoup, et couvre quantité
de terrains.
D'A'badan à Khachabat <:;»l,Uit, 6 milles,
Khaehabat est précisément à fendroit où le Dedjlé XW^
décharge ses eaux dans la mer du Fars (le golfe Persique). Ce
sont des pilotis^ au-dessus desquels s'élèvent des cabanes où
se tiennent les garde -*câtes munis de bateauai, pour pouvoir
monter dans ces cabanes ou descendre sur le rivage. L.a eéte
occidentale (litt. la droite) de k mer du Fars dépend de l'Ara-
bie, et Torientale (litt. la droite), du Fars. La largeur de cette
mer est de 210 milles , et sa profondeur, de 70 à 80 brasses.
De Khachabat cjLUâ. à H ville de Bahreln ^^^^ iU,!Ok^, située
sur la côte occidentale , on compte a 1 o milles.
^ CsU par coBJecture que noua tmduboiM wm If aipt gt^^JH. Au yurplùs,
voici ie passade en entier :
vi^jJi? i^M r'^-^'-> ^j^ "o^ e*'^'? eu'jî>^'->
* Le mot c:»LU»Â» signifie en eilet « des pièces de bois. •
SIXIÈME SECTION. 571
De Bassora à Bahreîn, par la grande route, ii journées; Feaiiiet 92 recto
« mais en suivant les contoiors du rivage, 1 8 journées sans eau,
« à travers des tribus d'Arabes habitués à transporter de l'eau
• avec eux. Cette route est fréquentée, mais elle est dangereuse. »
De Bassora à Médine, environ ao journées : on rejoint le che*
min de Koufii iU^T auprès de Ma'aden el-Bacra fi^JLiJI (^^^.m^
L'itinétaire de Bassora à Babreîn, par A'badan, est comme ii
suit :
D'A'badaa à '. , une journée sans eau et sans habita-
tions;
Puis à Hadouba in^AJt, une journée;
A A'rma<iya Ui^i^f ime journée;
A Hanîan (^Um^-^ une joiunée;
A ei«-Goira ^jiX\^ une journée;
A MeslaLbat iuLu-», une journée;
A el^Ahsa Lm^M, une journée;
A Hems oo^, une journée;
Puis au rivage de la mer, une journée.
Toutes ces stations sont des ports ou des lieux dépourvus
d'eau. « Ils sont fréquentés par des Arabes nomades. »
El-Ahsa Lm^M cependant est une petite ville située sur les
bords du golie Peisîque, vis-infis d^Awil Jt^l, et dans le pays
des Garmathes^; elle est peu considérable, mais jolie, « et Ton .
« y trouve des baurs oà il est possible de s'approvisionner des (
i choses nécessaires à la vie. »
El-Cathif «JUlftiJl est une ville assez considérable , située dans
le voisinage de la mer ^.
' La vertioD Isftine porte llaadsu d-Noen.
* Ce nom de lieu manque dans nos manuscrits ainsi que dans la verwsii
latîiie.
* Le ms. A. porte : ■ dans le voisÎDaft de Bahnin. •
47.
Feuillet 92 recto.
Feuillet 92 verso.
572 TROISIÈME CLIMAT.
D'ei-Cathif à el-Ahsa U^^l , 2 journées.
D*el-Ahsa à Hems jo^ sur les bords du golfe Persique, 2
journées.
D'el-Cathif à Bicha iuu^ (ou plutôt Bisa iCm^), une forte
journée.
A partir d'el-Catbif , le pays qui s'étend jusqu'à Bassora est un
vaste désert où l'on ne trouve point d'eau , point de villes , point
de places fortes ; il est fréquenté particulièrement par une tribu
d'Arabes qui porte le nom de A'mer Rebia' iûu^^U. Les villes
du Babreîn sont Hadjar jJ^ , Hems «ja^ , el-Catbif U^^^^xit , el-
Ahsa L.^^1, Bicha iUUf , el-Zara i^ipt, el-Khatha ^, où Ton
fabrique les lances connues sous le nom de khatfaié. « L'île prin-
« cipale du Babreîn se nomme île d'Awâl Jl^l 1[^^>^. La distance
« qui la sépare du territoire du Fars ij^j\ài] ^ est d'une journée
« de navigation, et de cette île. au continent de l'Arabie s>^t>^f
« on compte la même distance ^ La longueur et la laigeur de
« l'île d'Awâl sont de 6 milles.
« De là à Bassora, la distance est de .54o milles, car de Tîle
« d' Awàl à celle de Kbarek «4)^ « on compte 2 ào milles ^.
« Cette dernière île a 3 milles d'étendue dans tous les sens.
« La plupart des céréales et le riz y croissent en abondance. Il y
« a des vignobles , des plantations de dattiers , enfin c'est une île
« agréable et couverte de pâturages. Quant à l'île d'Awâl ', sa
« capitale se nomme Babreîn ^^j^l , et c'est une ville bien peu-
« plée dont les environs sont fertiles et produisent du grain et
' 11 y a certainement ici quelque erreur de copiste. En effet, la distance qui se»
pare file d*Awâl de la côte d* Arabie est de à lieues marines tout au plus, tandis
que de cette île au cap Bardistân (sur la côte du Fars), on compte près de 5o lieues.
* Apparemment la distance de Bassora à Tile de Kharek est évaluée à 3oo
milles.
' Nous suivons le ms. B. , car ce passage manque dans le ms. A. A s'en rap-
porter à la leçon fournie par ce dernier, il s'agirait ici de YÛe de Kharek et non
de celle d*Awâl ; or, la chose est invraiseroUaUe.
«
SIXIÈME SECTION. 573
des dattes en abondance. Il y a beaucoup de sources dont les
eaux sont douces, çt paisni lesquelles on remarque les sources
dites A'în bou*Zeîdan ^^^j^ (:3^«, A'ïn Marilgha &Mioj^ (j^,
et A'in Ghadar j{«>jt (2^,. toutes situées au milieu du pays.
Plusieurs d'entre elles forment des cascades d'une force su£Ei-
santé pour fiiire tourner des meules de moidin. Celle qu on
appelle A'în Ghadar jliXiè (^ offre un phénomène singulier,
qui consiste; en ceci : c'est une source considérable dont l'ori-
fice est circulaire, et a 6o.choubras (environ 4 pieds et demi)
de diamètre ; l'eau qui en découle s'élance du fond à la super-
ficie à une hauteur de 5o brasses; divers géomètres et savants
habiles ont mesuré la hauteur de cet orifice et en ont trouvé
le niveau égal à celui de la mer. Les gens du pays aflirment
tous, d'un commun accord, 'qu'il existe une cemmunicatioD
entre la source et la mer, mais c'est une erreur ; la chose
est absolument impossible, car les eaux de la source sont
douces, agréables à boire et fraîches ^ tandis que celles de la
mer sont chaudes et amères. Si la chose était telle que le rap-
portent les gens du pa'ys, certes les eaux de la source seraient
aussi salées t[ue le sont celles de la mer.
« L'île est gouvernée par un chef indépendant. Les habitants
des deux rives sont satisfaits -dé sb, justice et de sa piété, et
quand il meurt, il n'est remplacé' que par une personne qui
l'égale. en vertus et en équité.
« C'est dans cette île que. résident des navigateurs qui se livrent
à la pêdie des peries. Us habitent la ville, où des marchands,
porteurs de sommes considérables, se rendent, de toutes les
parties du monde, et séjournent durant dee mois entiers, en
attendant la saison de la pêche. Ces marchands louent des
plongeurs ihoyennant un salaire dont le taux est fixé , mais qui
s'accroît en raison de la bonté de la pèche et du degré de con-
fiance (que mérite le plongeur). La pêche a lieu en août et en
Feuillet 9a verso.
PECHE DES PEKLES.
Feuillet 93 Teno.
Feuillet 93 recto.
574 TROISIÈME CLIMAT.
septembre \ et même avant cette époque , si tes eaux sont assez
limpides. Chaque marchand est accompagné du pioi^ur qu'il
a loué , et toute la flottille sort de la ville a\i nombre de plus
de deux cents doundj ^^st; la donndj est une sorte de barque
plus grosse qu'une barque ordinaire, construite avec un entre-
pont que les marchands divisent en cabidiies au nombre de cinq
ou de six^ aucun d^entre eux ne devant empiéter sur la cabine
d'un autre, dans le navire. Chaque plongeur a un compagnon
qui lui est attadbufc pour Toimrage, et qui, à raison de ses ser-
vices, a part au salaire, quelque faible qu'il puisse être; cet
aide se nomme le moussfi JoaII. Les pêcheurs sortent donc
tous ensemble de la ville accompagnés d'un guide habile. Il y
a certains lieux qu'ils eounaiseent et où ils savent , à n'en pou-
voir douter, qu'ils trouveront des huîtres à perles; car l'huHre
a des bancs autour desquels elle tourne , oix elle pénto^e , d^où
elle sort, selon les divers temps et lieux qu'elle connaît préci-
sément. Lorsque les pêcheurs sortent d'Awâl JI5I ^ \ ils sont
précédés du guide, et ils le suivent dans leuts navires avec
ordre, sans le dépasser ni sans s*écaiter de sa route. Parvenu
à celui d'entre les lieux où l'on pèche les huîtres à perles, le
guide se dépouille de ses vêtements, ]^cnge dans la mer et
regarde. S'il titiuve ce. qui lui convient, au sortir de l'eau il
£siit abattre la voile de sa doundj et jeter l'ancre; les autres na-
vires s'arrêtent également, jettent autour de lui leurs ancres,
et tous les plongeurs se mettent à l'œuvre. La profondeur
de ces bancs varie depuis moins de deux jusqu'à trois brasses.
Lorsque le plongeur s'est dépouiUé de ses vêtements, ne con-
servant que ce cpiii fimt pour cadber sies parties génitaleB, il
« se bouche les narines avec du khilindjil S^»à^^ Mrte d*on-
« guent composé de cire fofidtte avec de l'hanle de sésame ç il
• •• •%
• Le tns. A. porte, par erreur, J^ï ^
SIXIÈME SECTION. 375
prend «vec lui on eouteaiji «t im p«lit .Mc ^^taié i. contenir F^^uîiiet 93 recto.
las huîtres qu'il ponna timiveh Cb^UQ .piat^ar est muni
d'une pierre pesant ({mtre <|utmt«ip»ii}u toyÀron^. kqtteile est
attaokée à une corde iniiiee> .maî^tftoiî^^» et .dMtiaée k Hre
jetée dans Teau de lun des <)ûtés d^ U barque. LVide 0^ conv-
paffnan toeni aiiee^ fome cellle CMÔ^^^lM^q^. i^. pkw^eyr,
plaçant ses pieds sur k pîerre ^ eerraiit aV^c f?s maJus k cK^^de ,
s'apprête à s-'élaibcer dam k iMir. Alop ie wmfn^^m l4^e k
cqrde, et k {dongeisr et k pi^noedjeKipeuflenlk i^apÀdemwt au
fond de l'aau, k plbngieiir ( lèu^wrt ) plf^ ^ut k pierre et
tenant (toiqotirs) k «ordÂ* Lorsqu'il restipmrrwn'W fwA de
k aaer, îl s'aesied, ouvre ies-youx; regaird^i »utoMr de lui, et
ramaaseiavec.firQiiiptitiide et agilité toutes im f^uUres qu'il
peuttoouver. S'il pejnri^at à mnapbr ^^ rsa^i» !e!est fi merveiUe ;
sinott , il tAcfae de s^écarter un peu » s4ua ^uîuer k pi#rr^ ni. la
corde; s'il est ktigui» il wm^nte k k l^urfatoe de l'eau, reprend
hakine, at plonge de noiivieau fioiur CaÛK. de» AQweUe^ i^e^h^r-
cbes. Lorsque, la sac est ^%m^ k çompagnoA k tire du iiaut
de k kuque^ le ride dans aa ^eaUnev ^ k penviDie a^ plongeur
qui est dfns k mer; tcw s'il y «a Iwaticoiikp d'huitms, ceiui*-cî
continua ses redieoehea en raîaon d&cette aktincil^noe* Lorsqi> 'ils
setsont Uvnds à cet exetciaa dui4nit.iku9,.Jbe¥ms« ksplopgewrs
remontent^ se/rbalûiknft et ae UYieivt au aK^nwfieil; k ippttasfi
se met alors à ouvrir les huitMSi^rik aiarabfud asaiste i l'opé-
iniian.)depui&ift sontmencemaut jitsK^'iijkÂ^.. iW r^ueîlle le
produit:, et an ppaàd *ot« par imA^W^ quatre . beuires après
^ midi» en aeiupe et on se «ouabei onvdiarit t4^\^h vmh Qt le
lendemain, après k dégeHikeri au> moniflfA ilinrcmMei pAW k
pèdia, Qik sddéabatiUe, an plonge .d^ nOuvettu; ist^aii^i de swte
tons les îanrs. Lors^'o* arépuiaér*wi bane, on ;se ^tsansporte
sur un autre. La pêche dure jusqu'à k fin du mois d'août, époque
à laquelle les pécheurs retournent ensei^hk à Hk d'Awâl Jl^l ,
Feuillet $3 recto.
Feuillet gS verso.
576 TROISIÈME CLIMAT.
« rapportent toutes les perles qu'ib ont obtenues, renfermées
<r dans^ des bourses; chac«uie de ces bourses porte une étiquette
« indiquant le nom du propriétaire et est scellée d'un cachet. Au
« moment du débarquement, ^toutes les bourses sont retirées
" des mains des marchands et mises en la possession et sous .la
« responsabilité du gouverneur. Au jour de ia vente, tous les
« marchands se réunissent dans 'le lieu à ce<.de8tii|é, et .chacun
« prend sa place; on apporte- les bourses et on > appelle par son
« nom chaeiiito des propriétaires.; On brise les cachets Tun après
« i'autre, et Fon verse cha>que lot de perles dans uni crible sous
ft lequel est un^ autre crible, et puis un troisièmie. Gesl. cribles
« sont percés de trous de dimensions telles, qu'ils donnent pas-
« sage aux petites peries et dut moyennes, ep sorte qu'il ne
« re$te sur le crible supérièûif que 'les grosses, surie 8eo0nd qjue
« les moyennes, et que les petites demeurent au-^dessus. du der^
« nier. On sépare ainsi les espèces v on les estime et on; les 'met
« à prix à haute 'Vok. Si le 'mairehavid désire garder sa. mârdian-
^'dise,'oii l'inscrit sou^ son nom; s'i) préfère la vendrei il la vend
« et en reçoit le prix. Dw^^touB les cas, celui qui achète paye
«(comptant) ce qili'il doit -payer, de telle sorte que le mar-
<r chand reste quitte entiers - le plongeur, et réciproquement, et
<( qu'ib s|e séparent satiâlAîts les uns des autres. Us eei retirent
«alors pour revenir au- mème^ lieu l'anniée suivant^.: c'est < ainsi
<t que la chose sepasiietoujoux^ ^
« Le gouverneur cle lUli<ii o^mS", île du- golfe Persique;ilont
« nous avons donqé la lïitùation -dans le- ékmisième clitiiaft\ est
« en postession dé percotoir 'un droit ou un tribut doiït Tim-
« porteince est détei'minéei et qus lui pst payé pflpr les marcfauids
<r qui se* livrent; à la péûbe< des'pëtles. Le ibontant de ce tril^ut
« est perçuvpour'Son<cofflp«ev^M^moittent de la veote,^et lui est
• Mii
/ •
I «^
' Voyez cr-des^iis , page 1 62
/•/» '•! V * X
f I
II
y
SIXIÈME SECTION. 577
« «avoyé. S'il .se trovYe^ dans la tècolte, quelque peirle d'une Feuiiiet93 vem.
«•beauté rare^, le gouverneur '(d'AiwAi).ia néaerve et Tinscrît de
lui-mé«ie au nomda Pnnœ des.Groyawls; mais Téquité pré-
side toujours à ces sortes de marohés; persohne n est molesté
et il n'y a sMcun* légitin^e eujet. de plainte. - - •
« La perle est Imri pwduetioDiqui* croît naturellement dans
l'espèce de coquillage dont < nous venolis.de parler; Cette pro-
duction, d'après le rapport des riyefain3 du golfe Persâque,
résulte prmcipaieioaant des pluies dé fétrier; s'il ne pleut pas
dans cette saison , les plongeum n'jen trmurent point de toute
l'année. C'est un fait considéré comme inceotestabie et dont
la réalité ne former dans le pays;* la mati&re. d'aucun doute.
« L'art du plongeur est , dans le Fars, un art qui est euseigi^é
et pour l'apprentissage duquel 6n. dépense de l'aigent. Le plon-
geur doit s'habituer à respirer par les .oreilles \ et il arrive sou-
vent que, daqs les commencements dei l'appceatissage , cet or-
gane est affecté de fluxions violentes, d'où découle une:.hu«*
meur; on parvient à guérir cette inflammation au moyBU de
certains remèdes. Les pk>ngeun les inieux payés sont ceux
qui restent le. plus ilonglempB sous l'eau. Chacun d'eus. saÂt y
distinguer son) camarade , nul n'empiète sur les limites }de son
voisin, ne. conteste sa. sapérionté, mai& toue cherchent à se
surpasser en industrie et en patience.
« C'est dans le golfe PeiBkpiiB'i{u'exiatent presque toutes», les
pêcheries de perles. Il y en a environ trois cents qui s<mt fré-
quentées et renommées. .Nous .avons fait.i»^ntiQn de la! plu-
part d*entre elles quand ' l'occasion s'en est présentée;, c'est-*à-
dire, quand il s^est agi des rivages des mers et des iles. Les
pêcheries de ce golfe -sont plus- riches et plus productives que
celles des mers de l'Inde et de l'Iémen; c*est' pdurqùoi nous
nous sommes, beaucoup étendu sur ce sujet. Ile venons main-
' Simple traducteur, je transcris la remarcpie saas garantir Texactiluda du Mi,
/i8
578 TROISIÈME CLIMAT^
Feoittet 95 vêno. « tenant à nos déscriptidlis de lieux et à nos itinéraires, en com»
« mençant par ia roate ^ui ootiduit de Baaaora i^Jt«iJt à Babreïn
« (jjtjj^ « p^i* l^ désert, route fréquentée par les Ambee^ mais
« peu suivie par 1er négociants^ t
En sortant donc de BaesOra, on parcourt une. journée par
une contrée ^déwlrte où i'on trcniTe^ cependant une source.
De là à Kadhema UkJsfi^ i journée;
' Puis par le désert, 5 jouméei^;
Ptiis à Faria iL»jb) lien habité par des Arabes, i journée;
Puis i Tadja'aiUui^S I journée;
Puis à Samma» ^^Cm^^ > journée;
Puis à une station où fon trouve de l'eau, i journée;
Puis à une autre , i jouriiée ;
Puis à Selimé jmJu», % journée;
Puis à Sial JWlt, i journée;
Puis aux pMnrièreB terres de rièmaaaé iUW, pays doût nous
avons déjà parié; i joumâs»
A r>ovient de Tenibouchure du Dedjié J^d ( do Tigre ) dans
la mer <i'A'badan ^blMS^â^r, eet b fihouuatan ^U^jUr^^^ dont
dépend Ahwat^l^J^, r ville 'située. dteiB le voisinage du fleuve
« de HeABh» j..ySyA et capitale^e la province. Elle est très*
•I peuplée; nés environs sont beaux et dÎTers districts. en dépen*
« dent. Il y a des marchés^ du commerce, des édifices eontigus,
« des tiisheasqs considérables et beaucoup de ressonrces en tout
t genre.»
Ahwaa eM' ( «omme noua venons de le dire ) la ca{Milak du
Khouiistan, pays<ltatt4e temain est biia, uni et trèa&rtile, et le
AHWAZ.
Feuillet 9^ recto.
^ Gft noiù de Haa at liirels atttn».iDaBqaBotdaD0»k.ias. A, ii«ua çroy^at de-
voir Auivre la im. B.. - .
* Les deux maQuscritt et ia version latine portent constamment Khourestan;
mais fl est évident qu*il s^agit ici de Tancienne Sttsiane ou iu p^ys 'actui^ement
cdnnU MUS la tumi Je Khounslan.
SlXlàMË SECTION. 379
oliinat par&ilement nin^ OA y Uouve>die Teau en abondance et Feuillet 94 recto.
le niveau des aùiif oe» «è des 'parts est par oofliséquant peu pr<v
fond, i^anm les i^îiUes de- cette provûice on remarque Ahwaz
jt^l» Asker-MokàTrain ^^jiéÊtMyTvgtérjJmJt^ I>jottdir&ibour
jyJ^ ^ jw-Jutt» ^ ' âoni ifi^^i Blan-»Hormus y^ Jj^ Muchirtan
^b^âyi, Serir yjMà appèUe muÀ .DfHOK ^^i^* ^ Fais ^v^ ^ Aiàeàj
ç^l \ Benui (^W| Iiai^\ Hasgiïins*UJLia^» Soukî-âuiibttl ^^
J^. A^km, Menadher h grande j^^i >&U^ Mênadher la petite ^^Iju
^^J^MJûi\ ^^€xmx^vi% v;^uJ^J Tib «enfiis» Kekvan ^J'^y)i. Nahsotka ^
(^^, Memout ua^ % Bevdooa ex^^j^» Karlcha Mi^Jf^ Aaem |ijl ^
Smic el^Arba'a iuu^M «s^un ; IfisM Mebdâ { toit de Mfihdî ) ^ym^
^/K4* , Miné sur iei botd do ila. mor^ Njadûan i^l^Utl , Selaman
« Le Khouiîstan est tssrpsé; oommb lions Tavons dît plus baui,
t par un grand nombre d)caux oonrantes^ de torrents et de tî**-
« vières. Paimi •ces dernières « la.plusremarqnaUe est celle qui
« coule à Tttster et^'on «mnmé k'DDdjail d'Ahwstf >■■■.» jys
« jt^^.jMn. Elle prend sa souix^e dans les montagoM de Lour^>J
« et c'est ftàr ste bords qu'on voit k fiMueuse dérimtîon des
« eaux * qui ftil^ticptiie par oufégé dniroiClbabOnr j^^M (Sapor).
« La ooiaefrnètton de oet omrtige eut lieu de k manière sui-
t vante t on^ coiiMruisit des deux «étés de la rrrièra un aquednc
« frè^baut, puist 9ni fasilÎMi rmèàm <kt cours de l'esxi, une digue
..' OuCJiustfx,' ..,,.., ;. .,,
^^ Lç ms. A. portç ^riarf^ ^^ àj^ * '^ v^^îo>^ laiins Sorrac et Daurac.
' Le 1^9. A. jforte af*^^ffi^ « au Ij^u de (j»jjklt-
^ ^ Le ms. A. porte ^ kjl Anouh.
e est 1 orlhograplie du man. B. et de la version latine. Le man. A. porte
* La version latine porte ici Mathutb. Le ms. A., Mj^Jk^-
"* La version latine porte Axam, le ms. B. Aram. , ..
* Le texte porte ^Ij^&Lfi, ce qui aignifie. Httéimbnieit «un jaid'éaux*
Â8.
580
TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 94 recto. •< solide en pierres énormes soutenues par. des piliers qu'on
« éleva jusqu!ati ovveau des eonatrijurtioiis pratiquées des deux
« côtés. L'eau se trou^rant arrêtée tout à cénp.dàns son cours,
• se frayait un passage dëns Taqueduc, .et la ri-viére s'éievait au^
« dessus du sol à une hauteur étoniiantç. La irivièce de Tuster ^
« coule auprès d'Asker^Mokarvaiii, toaversef la .villa. d'Abwaa ^^1 ,
« rejoint la rivière deSidreh ii^jmJI j^ et ae jette dans la mer. »
De la rivière de Tuster dérive un emhi^nchement nommé
Mucfaircan ^b;^! t qui se. dirige vers râue0l> et trarefse Asker-
Mokarram; ici on voit un grand pont construit «iriune vingtaine
de bateaux; des navires d'un fort tonnage, peuvent flotter sur
cette rivière et pénétrer jusqu'à Ah waz. La dsétanee entre Asker-
Mokarram et Ahwaz, si l'on va par eau, est de 3o milles. Pen-
dant le flux de la mer et durant lés pnemiera jours de chaque
lune, époque à laquelle iesi eaux sont le<plufr hautes, de grands
bâtiments peuvent parvenir jusqu'à la ville; ce qui n'a point lieu
pendant le reflux, car alors les eamx tarissent et il n'en reste
plus qu'un étang où le courant die la marée ne parvient pas.
* t Au surplus , les eaux de oetle rivière servent à , l'arrosement
« des champs et à celui des dattiers et des jardins. ».
La rivière de Tab %»\k qui sert de< limite entre. Ic^ILhouzi^tan
et le Fars, baigne la partte méridionale de; ceK^ dewièi^e, pro-
vince dont toutes les eaux se jettent dans la. merf auprès 4u fort
de Mahrouian {j^aji/é^t non loin du fort de Mehdi. « Du reste,
« le Khouzistan confine k la mer, seulement par l'un des côtés
« de l'angle qui s'étend depuis Mahrouian jusqu'auprès de Su-
« leïmanan vis-è-vis d'A'badan, ville située sur les bords du golfe
« Persique'. Le terrain du Khouzistan est sablonneux et plat; il
« n'y a d'autres montagnes que celles qu'on voit dans les environs
Feuillet q4 verso. « de TuStCr.
' Le ms. B. porte «jumJ et^x^^. ''
' Le ms. A. porte ? la mer d*A*badan.' * .. c ' >
SIXIÈME SECTION. 581
« Muchircan ^^H^ ^^^ ^^ ^^^ ^^^^ peu{dée et fréquentée
par les habitante des pays voisins. Les palmiers qui croissent
abondamment dans ce pays produisent une espèce particulière
de dattes nommée tenu /X» Après en avoir mangé, Teau qu on
boit contracte une saveur et un parfum qui rappellent ceux
du vin* Les habitants de Mudoiircan sèmetit beaucoup de blé,
d*oi^e et surtout de ris; ils réduisent cet.te dernière graine en
farine dont ils font une espèce de pain qu'ils préfèrent au pain
de froment* On cultive aussi la. canne à sucre avec beaucoup
de succès dans les envii^ons de Muchircan. »
Sous (ji>^ : m^ est une ville considérable, « riche et florissante,
dont les habitants sont de race mélangée. La campagne qui
Tenvironne produit du sucre : dans la ville , on fabrique toute
sorte d'objets et notamment de belles étoffes de soie qui
sont exportées dans les pays étrangers et jusqu'aux extrémités
du Kborasan. Le pays produit beaucoup de fruits. »
Âsker-Mokarram J^S^jS^ est également une grande et belle
ville située sur les bords de la rivière de Muchircan ^^1»^ a .U .
« On y voit un pont dont nous avons déjà fait mention. Cette
« ville est peuplée de mardiands et de gens issus de races di-
« verses. Elle abonde en ressources de tout genre , possède diffé-
« rentes fabriques, et le pays qui en dépend est bien cultivé. »
On y est incommodé par des scorpions d'une espèce particu-
lière qui ressemblent par leur forme aux feuilles de l'andjodan
^\à^^^\ (ou de Tassa fœtida); ceux qui sont de couleur jaune
portent le nom de djerrara Sjt^; quiconque en ^st mordu meurt
sur4eK:hamp. La distance qui sépare Asker^Mokarram de Tuster
jÀmS ou jAmià est d'une journée.
De Asker-rMokarram à Ram-Hormuz ^j^ ^j » on compte
3 journées.
* Probablement l'antique Suse. Voyez Kinneirs Geograpkical Memoir on the Persian
empire, p. 99 et suiv.
Feuillet 94 vtTM).
IIL'CHIRCAK.
soc» ou srsE.
ASKER-MÛkARKAM.
FfiiîHet gl verso.
TlsTKR ou OHISTER.
582 TROISIÈME CLIMAT.
« Cette dernière ville est peuplée et asses considérable ; on y
« débite différentes marehandises et Ton y fabrkjiie des soieries
» destinées à reiportation. »
De Asker-Mokarram à Dorac ($tji^>, on Kîompte entiroo ajour-
nées; la méhie distance sépare Dôtac d'Ahwâis.
(f Dorac est peuplée d'indigènes et d'étrange^» qui se Ëvtent
« beaucoup au commerce. Cette tille s'appelle aussi Mééihet
« el*Rôustae ^jU-éjP» iikiO^s^ .
« Nachian (jUxb, ville d'une ffMiAear moyenne, bien peu«
n plée et arrosée par une rivière qui )a partage en èem. parties
•c égales, est située à ^ joiiméet» de distance à l'euest de Rous-
fc tac ^^ --j" Lintérieurdiê cette villes âînsi que ses alentevirs,
« présente uii aspect agréable. »
Entre Nachian et le fort deMehdi on compte i journées' de
distance dans la directio^i de l'ouest.
« Quant à la ville de Tust^, Duster ^^.mIémï ^jx^^ ou Chusier,
« elle est, comme hous l'avOM déjft dit, bâtie sur une éminenee. A
» ses poHes l'eau s^élève au moyei^ d'une écluse jusqn'i 1 aque^
« duc. On dit que le prophète Daniel fut enseveli dans la ri-
te vière de Tuster. Ebttrîlaukai rapporte * que ce lut Abou-Mimsa
« el-A'chari qui trouva le cercueil de ce prophète. Les Jui& le
« vénéraient dans lêUM synagogues et te considéraient comme un
« talisman su moyen duquel ils eâfpérbi^nl, au lèMpS de séchë^
« resse , obtenir dé là |^uie.
« Ab<yu-M6usa retira ce cercueil du fond de h rivière -de Kab
« c^ et le tt-ansportèt par un canal à Sotts or^t ^ î* fi* <**^
« traite et eiiduiw dé èhàux trois tombes dans une desquelles
« il plaça le cercueil. Il fit murer le? fO<rt d*une manièw wlide^^
« puis , ayant dirigé vers Ce point uhe partie déS eaui iie fa ri-
« vière, il submergea les tombes. Elles subsistent encore de nos
' Voyez la traduction anglaise de sir W. Ouseley, page 76.
Feuillet 95 recto.
SIXIÈME SECTION. 383
« jours au fond dea eaux, et Ton assure que quiconque $ y plonge Feuillet 94 verso.
« est certain de les retrouver. »
La yille d'Acbek «duKt est située sur les limites de la province
de Fars, et non loin de la montagne d^Aderewan ^tj^t qui vomit
des flanimes et des nuages d$ £ainée. Les feux de ce volcan res-
senJilent beaucoup à oeui du volcan qu'on voit en Sicile ; ils ne
s'éteignent jamais.
• On &hnque à Tustw de bdUes étoffes de soie. C'était des
« ateliers de cette ville que sortait l'étoffis destinée k couvrir la
n Ka'aba. De nos jours, on fabrique cette élpffe dans l'Irâc, d'où
« on l'envoie à la Mecque tous les ans.
D'Asker k Aidedj g^Mj^t , en suivant la direction de l'est , on
compte 4 jouméesw
« Aidedj est une ville située dans ie voisinage des montagnes
« dont la chaîne se prolonge jusqu'à Ispaban. Le commerce des
■ articles importés du dehors s'y £ut avec beaucoup d'activité. »
De Tusiter à Djondi*Sabour jt^««^U ^ Jw-^i^ , on compte une
forte journée.
« Cette dnmike ville est bfttie sur un^ éoûnence et forte par
« sa posHioQ» Ses environs SMbt plantés en dattiers et en autres
« arbres à fruits « bien arrosés et bien cultivés i; ses marchés of-
« frent en abondance divers artiides de commerce. »
De E^ondi-S^our à Sous, 1 journée.
« Cette dernière ville, bi^n que peu can8idéra))le , est cepen-
« da^t M6ez peuplée. Elle est eatoui:^ de jardins» de plantations
« (jb diittîers et de cannes à ^sucre. »
.)[)6 SoQs à Corcoub <%^#^t } journée.
C'est ici qu'on &hrique les éfto&s peintes et rayées connues
sous le nom de racm el-Corcoubi a^^l f^j\ «ainsi que les
« riches brocards nommés kharad :^jà^j d*une beauté tellement
^ Le mt. porte ici a^<>ol.
* L^espagnol et TitaUen recamare semUent dériver 4e Tarabe
584 TROISIÈME CLIMAT.
Foiiiiiet 95 recfo. « rare , qu'on en trouve peu de «pareils dans tout Tunivers. Cest
« à Corcoub , comme à Sous ^^ym « qu'on fabrique les diverses
'< étoffes destinées à Thabiliement des princes « et qui se vendent
« à si haut prix.
A la distance d'une journée de Corcoub ^ vers le noni, est si-
tuée la ville de Tib t,^ a bJl , petite, mais riche et belle. «On y
« fabrique des ceinturons ^ semblables à ceux qui se travaillent
<t en Arménie,' lesquels sont supérieurs à tous ceux qu'on fait
« dans les pays musulmans, et des manteaux noirs ^ dont le
« prix est très-élevé. Il existe à Aîdedj ^à^\ diverses autres manu*
n factures ; l'habileté et l'adresse des ouvriers de cette ville sont
<i au-dessus de tout éloge et de toute comparaison. »
De Tib 4;^ à Wasit la^t^, on compte 2 journées.
En se dirigeant vers l'est, non loin de Tib, on trouve Menout
if oyU', ville située dans une piaine, o£Brant des ressources de
« toute espèce , et dont les environs sont très-pittoresques.
« De Menout à Sous o^y»»f on compte une journée vers l'otci*
M dent.
« En suivant la même direction et à peu de distance de Sous,
« on trouve Berdoun {j^^jf , ville petite , mais bien peujdée ; plus
«c loin, Bassinna u^ ', ville distante d'une journée de Sous. La
« même distance sépare Sous de Berdoun.
« Bassinna \l^^ est peu considérable, mais populeuse. On y
« travaille de riches éto£Pes ainsi que des voiles de femme, qui
« sont connus partout ; le nom de Bassinna est brodé en toutes
« lettres sur les lisières de ces tissus. Il se fabrique à Berdoun, i
<t Kelwan ^ V^, et autres villes environnantes, des voiles sur les-
« quels on a soin d'inscrire le même nom (de Bassinna). •
* m:»\jS^' Le ms. B. porte c;»\jiS^, ce qui est une faute.
' La version latine porte partout Mattuth. Nos deux mas. donneal Menottl.
* La version latine porte Basanna.
ïixiEMi: bection: * sss
.< Ahwaz et Asker-Mokarram ^oàtidhms la lulme: dîréétiaBi
«iAbwaz est an tnà) d^AAàT^îéok^ai^ Jj
«I étr W; dekui vllteft(ip^àAHM9SiiÉUft?.sittiéeg aiiftvfiBglés dTan
•^iJQal3gie^iijb/l»)tnM8'isà^ ')m • • i>^ i i > >
^P^ ^ïyn»* qu'oBrrvpf^Ëlfeiaanr (Souc 2 elnAhitttz > vfi^M >g^'{ ^' jw|Ke
« ville avec marchés A. jour fike^t»ifusaaE^4ifi'Comaiene d'expor*
< tation et d'importation tvèsKiMiBidéiiidrfé.t»'-^^'^ >; ! . ! C!
De Souc d*Akvvaz.nà(]E>nyic: g^y>d\'ôn-c^
KBÔilèss et.pafterDév'^^HL-^ ,l..>^.ir I^ •, ■' -^--^ •' ■ 'îv* *•
On vti;d^ 6oujl)eMliv^z àu'ftitt dé Meh4i\^4i^*Qj«^ pkrtt»
-^^«iOette ^enûète.^pitfGe ««efeMifièd^el bèâfi i)toîo.'CéfA<i»Tè»iâe
I» làiqii'o^t'lb QoiifltiMrt^4^lK>ôle» lés ea:rt( du'^yA'que Tttms^dé^
« crivons (du Khousistan) formant une napipie id'enu dé 3 tailles
• de largie;)! ^^ * ' .. iï '^ <» " '^ /îf.i»' ..^î'* ••
; DeKSôuo fel4ibwaa à'Aïâm '>v^l,i vitlè sitBéé séfr^lei^ l)ords
dIùiienyâèM;!i|uiif) se {jette 4ans< lé fleuve de 'TiiMér, 1 journée.
. « AMf,m ^ tthe' viUe»ipoipâléteé et .coîiiiâér^Ate; ^t où se
« TénoMitreiitiies fàattibinds-veAattt du Pws dam ilrâc. Eâ face
c do ftetteivillè^;)de l'autre 'cÀté dé ist rrvière: et sur le cheikûn
« An Farsi «stisilué^^Atckék <iUtf « village bien peuplé. »
D'Ahvvw àNiihrotiri^^^j^/ 1 jo^omée.
« Nahrotira est '4jliie : vîite -de* quelque importance, bien peu-
plée,-et. offirantUiais 9eê ù<)mii!<ètix^tt]larebé$ itfne glrànde abon*
.dance d'aitixèes>^>c(riMiiiik^i^Ôiii'y fabriq de belles étoffes:
i Cette ville > àbmi- consfid&r^é < txitnine^ tiité^iépietidfttice du' Fârs ,
t*noul>en rëpakleroiiSf s'ii^^lt-à Dieu; dans^la âé$criptâon de
« cette province. »
Feuiliet 95 recto.
Feuillet 95 verso.
«... • i« .1* ♦ » 'I. • .'■ . t I
Le'ms. A. ^ à<l>ii4ilj
t'O r r I
49
586 TftOUSaibfË KbLIMAT.
FcttiiieisS mtÊû. De Nahrotir»<à>fiûîi)f v)^*'^^^'^^^^' suTr^kî^rivA oiienthle i du
DttdjlÀ(.duyTt^e)vi2<'.jaÉritàeft. .....ô/^o./ i-.. ..-./. »^ \^f4Ai
« d'ardeur quon ne k.j£nt;,;îiaiiis>iQ&>ipay8i(dl*Q(flàvbifi3^
t btiyJd'cQi]î»)£aabnt0\j d«flts.l!obYi»g6>4i]lkiilètfMA6«ifiU
«) i^'il px^^el iàd^bhxotîi^ deux • mdaiaw i coèbtqipinfMt ' dés^éisf <0t
«•noi^/ildnM]W)eattiQitrpaflfiMrKudid'B€^^ mb^.i» '.'ilrib:". ^wi- >. j '
De Beïan à Obolla.«iMMi;>)i'îo<inHiéei iiolii J h»yiii'i^- i'» n.)i.(.*
ri!.DQ)3eï«o:|aar<f0flrt»ideiMeb4iv i>jtwûfaAe.\;//il/.-i" )iiO^; .vl
Moghandj g, .i H et ^ Madar ^lo^l soii^ Si^taéM ]v^âl'jd*idbdAi
Sr<ir:l^s.l]!iu:d&jdu:,T%rier>^ La yiU)e.disvl4bgbdn(^iesl pbtite^ imais
« bien peuplée ; et quoiqu'elle ne puisse être considévâe cbmMt
i..U9^iQapt4â(])e yjQ^lieftdftM'i&^xmli^Aws fmopMiità^ sûBtHrèfr-
1 4teiMikMe8H j|;U^a^ti l^iilM»r4t»lcb^KhwBips toiltlkéev dk ijordînâlet
De Moghandj à Madar, on compte une faible joura^- 1 «
.: 5,|(i}Q^)|dQwii lâtik^ s«My p^esi.i^i/eej;r«MAÉdblentirbéaiitèup
« e«i4l)B i9Uep,/itmt i^oUf l^iiÇ4i|>ppitiâ« réHiiduie;nii6fÂMiSLcali)â
fl .de.la )>^tiw«id/ 4llrDi9ipQrtaiK0 jltifi «pojqtiimeatft. Mftdm possède
i^ p<>Mir Ici, i«[0iii«t; «uliiM (de jQ[iwclfté0.i«tiide>;i£iI»îqM0iKpie(>Mo-
« gb^ildj. l^;JbafaitsMi4$/d^S)de^a viUQSjsejjalbuteoflibstMjeiiiLlIls
« se font redi^nmer par Leiûr i^tdiîgMCe/.etJiAUC<MtÎ!«i^é dans
« les affaires, et passebt p^r être esu^ç^YtefiM^r'aisaMsiv. y. ^ \
De, JNa(:biffcil i^^^.^ Djcibi^ i^WH» t^A/aiîlbs« ) .m'.i!(. /
. « Dj^Hfti: £f ^)fwpo$e dWiit^ yîl&^<«il d'Mi>(VÎUage> dbnt les miâ*
«^ s{m$ sMt 0atourf^e6:d^,pdii]â)si9ijdflt!çiaio^ d'aorfares
«^frû|itÎ0rs; A^;kabît4^to.ii^vfmtftb^»rftitHinM^ G'8ift> dû I cette: irille
«;qWa0l|Orig^aire:iAJboi>rAli eliD$a^< inAm>idieii« isecteodes
' Ou plutôt , d*aprè8 la remarque de M. de Secy, une ville où 1 on fait la kh^Ûta
^ ou le prône du Vendredi.
^ La yenion latine porte Mabeg ; nous suivons lortbagnitfiÉ dès deux mas.
rSI£fJt:AIBHSBG!iïieFNL ^Sfl7
> Motazelites et le plus £nà9n»d|iéo)o|^ >«ioliisiî(^e <di>é ^son Feuillet gs rerso.
') ' ' miStMk idiiriîifaQ^ vi^B;cpalriîteée9fcuii dftsobordd'Kla \ -^îg^o ; < au
hrixttiieà A'iié) pll^jjiiaâ<6et Aatri»it ^efefcrftaHne^^ fcb ficàssany k
F .nafld[e(pt<ieaf(]|)j«ter^p^^ a^nbfat^ofaènéuits: «m ^^"'"""^ ^^ ^^^"^
.]N0Mis^far|Itam' i<^?'jtf«fflb peMrriJiUB beiitqBti sîte^ éu.Êoôiîeu
rxjl^'^fHi^ tiési»£sBtfitf;)L^.ldk«tagkeB)Uedi.cifPf«jc>9tiieil faiAie
« dédertes et en partie couvertes de villages et.dU^oftiiinp4<«B^i-
^1 ^.i]^£»iqiroè| 'Eusiefv <»JdMi|yief<S):jaB||iiéb. /îJ)!) hio? ^'^^^ .
-I 'cfAii ^wlMf'fliei oyfllèftjqui ^e»Uènt[iaf)HiEtettmf)l^yt!!au
,¥ ;tekiriéttiïi/dliiifan«fffiiï%ÊlijûiAitoI^
p!l>ftlki^^#iar; ^â^f]ibiB)ieu^éer«lfii(B^eoén ièÈmj^mn^Im^ ^>JI et
« Haberan ^[h^, villes bien peuplées^ se ressemblant ^taiisoup
f «enlise ^Uetttt^iikiidk dtei&oÉvMnl ([^^bj^iii&ll «^viiteodépeodante du
.0 i^enffir )9t ^t'.J^nifiiidbieiiicbf A'fepàka&^liii; tempéèatttB > dei Vair
^>y eirt>:i)6piiliAe^»fr.enAfe|ii^.eDt>e|^ i^à^ l—hrldecih 9iai|p>«n
.^.lH¥ip«iD^iyitBUuim)iw^tbliaD^^ dbu[l»iagtl|iduféielul¥e'«t |du
«iihtfdifPS'yfé^vp i»eaii^«|)ji'^eîiiesLrp ot!>f)lf;il> «rrtrjf on t.
y'}U Atk^hi^^i^-iMJAitesâjÈmy^^ il
^iftlesbAe msaitttrQUaîfegiinit Usrf9édîi)alibpsâiÉladiiBfeaB«s.4rll y
^(aidesfîaidbis «yiâbiréB^q(ibnfl^'adei(]ittfgeirf)defidyi^tîeifc «t'des
•M faillie Èom^Aiitm wmkfUntfoe a^ itâliff ■ f to^ntsign • îfailHK' ' h'^nfurirtle ^HK' • P^ ^poînt
■yril hl'ii I ili rJaoniniMrih'nitoÉiiinr t i nr l' i i^ >'*•'. l'tfi;' i;/ .''luuu, .}i
• Voyez k noie i p. 386. K / ♦^ ^' ■
' Ardjan ou Aradjan. Voyez, sur le pTemièhie.%mmùmi5^4ï€hinàmlsf8tfjtaphy,
P' 9e, 91, 96 et 8uiv. •'♦•;•*• '^•' fo î '.», 'jri (inoirnrfT ol» 'jl:. f*
49.
5«8 TROBSlàME CLIUiAT.
Feuillet 96 recto. D'Acbek:A>DaMK:'(5<J;ydit)3i jbUinénJ ! - ^ *•• ->»;:» .li'-/-
« On exporte d'Achek des joncs avec lesquels, dans rii]âOy'on
« fabrupàërdes «iaMe8i/€e8<>joBéft-80jiitiparéfièr&8uà.oéiM
< ainsi .qu'à cetix^de tous les 'afUarei»"paj^Âi / Ari»tk ifitt éèP^éâtre
.«. d un tût dlArmesiâmiai*pa.vïiA»yAttéldB^fia^ éosk il eàt&it
« xnentioii dabs.diveps oo^i^ages l^teriquâiiitOiï éafipoTttr que
« quaraAte i de . ces béi^éti^fB^^ s'éten^ Éèta^cl^és i^>i^^d'Abhek
«furent attaqués parleb troùp«l>:dtt- Fàddjel ^; dy^ais' tèAnncS fu-
i« rënrt, à deu>x> reprises diffi&reiriiéSv,: di3&ntes''6i 'C«iilplè|eiBC0t,
« que toutv jusi{it*au ^dernier. soldatvFut'paséé'^iBDa filr4e:^épée
'« Meiîadber elT-kokfa (^>^-j^iiVjbtf'elAiénadheti elHsdghm^jéAju
« (^jjuâJt sont deux .viiiages con8]4évabl6B> (^ Ikieii pesplé^ptiiais
« il n'y existe aucifAe* ctiaJffe^-aAa^^.tLe tetritoiinG; de «es vil-
« lages 88É d'une certâitte iéiendue 6t«uffifanimeni'«arrb0é; 14 y a
« des jai*dins plfOKlésfde^^afaiM epiéfBi'AéBïpBf catwértb ide
«'Cldturés.- ' ♦•.^-' rt '.>'. ,./r'\r> ' ' «î .«:'..... ' i /; '•!!
. « li nous*te9tef/à 4«aciér h»'iîtiiitM ^ ^iUioùiistab ; c'est ^ce
'H(«^e nous ferons *piiks^<taid;;s*ii |)lait à Dieu. Oetie contrée,
«•coiiinie nous l'avenu dé jà dit, e8t>agréaUe, fertile, bien peu-
« piée ettibièn xuhvrée; < Les hadbiiant^tparieiifeil^atabev leipenian
ff et un autre dialecte qui' leur est |mipi>e jet quiî n^esli<ni hnbe,
<c nij syritfpie 'jl^^A^ii^.Lieur'OOstadtie^ est ll^'>niftiiM-qiiel oéiéi des
« habitante de TkâG) ils pbrtei^t k tODÎqiiev'i^^taÉMan»^ A le^tiip^
« ban. Les gens du )pevple eeimlop|>eBtiiPiliM scnltejdeiknan^
« teau qu'ils ferment au moyen d'une ceintuM. i(j]itMml»{à«iéors
« qualitéB morales'^ jils 9Cti9t;niécinilt^^^victti;.)e<!jdobid iés^
^ Képoqtte à ^MiuèUe vivait ce .psnennage efc aen nqpndqAiiie asu^^flaBl. eddère-
ment inconnus. Au sujet des Airékis, voyez d^Hesbcloi» BiMj ane^f; ààxmBOiB àan-
racah et Nqfi. . ) -". ' . r */ \ci (»/ *
V.Voy^,«cirdefluiils, kmte.p.«>&8ê« <- '>i .1- .v>.o'' .-. ; . ' im (,i.[i)T/
* Sorte de manteau fait de poil de chèvre. • • • r .. , i . • ^/ -t
«
SIXIÈME SECTION. 589
des autres; leur teint est basané. Le pays produit en abon-
dance des fruits de toute espèce, excepté des noix. Les détails
dans lesquels nous venons d*entrer devant paraître suffisants,
nous aUoiift4iflciHer.W8-itiiiéraiFM: ; ' *
« De Redjan ;^W^I-à Acbek «jL^t» oncompte a journées.
9 D'Achek à Dhira t^5 , vîUage , i journée.
« De Dhira à Dorac ^Ij^d , i journée.
« De Dorac à une stations connue :sô!iiw le:-^M(n-de Khan \j\^
( la distance manque ).
« De là à Nachian (jWtU, i joyamée,.-
« De Nachian au fort de Mehdi '^«k....4^ (û^'^^ > ^^ ^^ trouve
une chaire j jkim et où Ton a coutume de s'embarquer pour
voyager connuDdémeiit, l' journée.
« Du fort de Mehdi à Beîan ^U^, par terre, i journée.
« BeîanI «s* située sur ies bords du Tigre. De là on peut aller
à OboUa SV — >M, isoit par 4eiTe,. soit par eau, pour passer en-
suite dans riràc.
« Voici une sèjsonde route qui , passant par Wasit k^lj , con-
duit à Bagdad.
« De Redjan à Souc-Senbii Jk^uJUw.j|^*i»,' i jouraée.
« De là à Ram*Hormuz yj^ >!; 9 ^ journées.
« Puis à Asker^Mokarpam pfUjSiêtM , a journées:
« De là à Tuster jjuj, 1 journée.
« A Djondi-Sabourj^UM^ooA^,!' journée. '
« A Sous jii^ , ' 1 jouiipée.
y^ A Çokrcoub <t«^4 li jownée. - '
^ AiTib 4^.^, i journée.'* ' ? ••" <^
« De là à Wasit k^ti, 2 journées.
«Il y a, pour se rendre d-'Asker-^Mokarram à. Wasit; une
route plus courte , mais elle est moins facile que celle que
nous venons d'indiquer. , ^ . ^ .
Feuill«t 9jG recto.
Feuillet 9C verso.
500 TAOISIÈMë. CLIMAT.
FeiiHlét 96 verso.
• • 1 ' r
« D*Aîdedj ^o^A à Khan-AdarjM^Ubi, «lai'ndUias^ : ^.iu>
« De là à )[lesiiia*D^erd< ^;i»ic Ui»>-^; i^^iilimu ;' -t (I >
. A Selend ooJU^ ^tUi«e; liaiîHeîk. . i I r .[ ! ./ Vî
« A Bouberjijf^, i5 miliu; j 1 , ^ "* h ; ' ' * .*(\ >
« A Djèwàer L^^a» , vîUage, lîfirnttUj».;*^ •: i »'i <I
« A Robat tlij, 18 milles. : w • ^ " •. .r,v a lii 1
< A Khan el-Abrar^l^M^^W,. m ,aiiUes.i.'>' I '>/• 'i ' '*n >
< A I^ahao^-4^V|i^I,. i'&,miila&. » lu : <>; ..;.i • i/ )(! ->
s»
ITINÉRAIRE DE Âàli£iil&rAfi^Afi>Ai.«hUUZ;iO!; if»v.. /m/
« I>e U à Ki^addeiii^M»«,.vUiflÇQi:(|ifii (Jiiilfea.^^ . !( !' 1
« A Zat l»^!, 18 milles. i'.!!'! r^ t \^ -«''i-'
« Au. poQi.sitf* U pîivîèff^ C|^|to.(^:^li <^^il)kÀi^ni!8iiiQlle6.
« A Redjan qui dépend du Fars, 18 milles, ii .! yW 1. ilr/
< A Assfan i^li YiUagg».j.â/j(nttlto*:\ .: -'. v- /: :' >\\ i
« A Deidjourekrs^jiH^n'^i^ inil^.>jri.:n : : 1 ;^ li /* i!
« A la ville de Jlkkiidbenjded^n .j^Uit^Kiv^ il
« A Djerden [j^jsf^y i5 ixûUei»: 'j i .<*. ..^ >î^m i 1 »>I »• ♦
« D'ici à Chiraz^t^, i5:ipilias^» . .^ u .l./vi' ': >;'/ /
La distance qui sépare Mahrouim<^|Jti^j|;^ les
bords du golfe Persique et HissBiAInAljel »^^^«0«^r%deiriq^if com-
prend en longueur tout le littoral dit!FAmy|^est,db.^4otiih'iUe«!
' Dans le m». A., pps «rob ç^ernièrçs. çta^pps ^j^j^l^/jini^i^.,^^.^ ^iilcj' mMjoi
' Nous donnons cette orthographe par conjecture , Te. moi étant dépourvu de
points diacritiques dans les deux mss.
* Ou Hissn ebn-A'maret.
SIXIÈME SECTION. 591
. De il»98»nât'maret à SÂraf ^\jé^ , ^ journées. Feuillet 96 verso.
. De là. à Nedjirem p*^^ 36 nûllea.
" .La pcesente. section du tcoi&ième climat cooipread une grande
partie du Far», savoir ; les pa.]fs ou villes de Chmizj ^r^A,A^ de
Sjenabé.jiclUu^v de Nedjirem ^j4^i de Siraf ^jl^-^^u^ , de Hi»sn
ahiimâLinaret iJJi ^\ ^^^a»», de Djohrom ^^^^^ de Djourj^f^i de
Fesa Uâ , dâ. Darabdjerà >>9?)>b , de Sabour ^^^L^ » de Rendjan
^U^jJi, de Bareni p^% de SLoustac el-Roustac ij^U^jJI o^^ de
Fettdjan ci^!S«ii \ de Houristan ^U-wj^^^jim ^ de Kaaeroua ^ju)^',
46 Kawaa ei^i^* de Djenœn 4r^^ d'Istakharyku») (Persépolis),
daJiobat eir^Saim^can ^^X^jmiV Uij^ d'AcUd «x^^JUi., de Meuûd
<H^.\ deiBtibeîa cjch^lfi, de Kiah «^\ de Roudbaa (^^Uj^ ^ de Sahek
Aâ^to^ de Ye&d >yà\ de 0*cda ïm^uU* de Serwan ^^Ij^;^, de
Toudj 5>5 \ de Beidfaa Ui4« , de Manein ^j^^U , de Houran (j^jy^ ,
et divers autres lieux fortifiés <{ue aous nous proposons de
décQjDe.
Le Fars ^J^ est Umité vers Torient par une vaste plaine dont
la partie su}>éneure touche au Sind «xju» , et rinJSirieure au pays
devRei ^j» à rocoid^a* par le golfe Persique (ji^UIl^, au midi
par le Mekran ^^ipC^» et: au UMd par ie KJkouûstan (jLumj^*
« Cette province se divise en cinq districts dont ie moins consi-
m durable. est celui de.Red|an ^^ji\ qui a pour capitale Sahour
« j^U. Ainsi que nous IVvOns déjà dit, de ce district dépendent
^ laa villes de Mènd iXm, de Nopbendedjan ^jW^J^y et de Kase-
« rpun ^^yji* Le district de Redjan porte aussi le nom de sa
« capitale, dont le fondateur fut Sabour (ou Sapor), et où Ton
' lia tenkmlàtiûe {>6He Aidgiâa. •
* La Tersion latine porte HurmaD.
' La version latine porte MaioDMI^-
* Le ms. B. porte rrn^n Kabah, la version laliiia. lUtha*
* Les deux mss. portent Berdk - > 1 ' < . >
* La .vanieii laliiie pocte TaAag.
• I
Feuillet 97 recto
CHIRAZ.
592 TROISIÈME CLIMAT.
« fabrique des étoffes connues sous le nom de Sâbourîé f^^^im .
« Les villes de Chiniz >»Juug , dlldjan (jV^I, d'Àlmêdjaik ^J^\,
t de Coul ^yS et de Bas ^Ir en dépendent; Un autre district est
« celui de Darabdjerd d;^ ^^^t^ qui ne le^ cède en importance
« quau précédent. On y remarque les villes ci-après, savoii;^ :
« Belseman ^UJ^ , Koudian jL^ipr, Berid «Kj^ \ Fesidjan (^t^^M^i,
« Amdjoud ^y^^^ f Aïdian (^^«XHt^t , Hawim a ■ ^>y ^i^ , Marewan
« y IjjU ?^ Haswan yJ>-«^ , Nouh ^^ ', Barem ^^l^ .
« Quant au district dlstakhar, les villes qui en dépegidentsont
ff Beïdha Ua^, Behv^aré «jl^, Toudj ^^y , Mai}in'0>X^U, Nedan*-
«c djan ^U^f JwJI, Metadewan ^t^dUl^t KasLian^tiU^W', Kerem fj^,
« Herazé a)!^!» Roudhan jtSj^t, Arkian (;;I(>>U et Ircoùîéh i^yf^\^.
« Le district de Sabour comprend entre autres villes : Ne«i^
bendedjan ^\^àJ^y*^ Sedouman (jU^Ow*» , Destbadîn ^^\f^^M^^,
Hindidjan (^U-jo^JI , Djidjan ^^Uç^ , Tenfouk àyiM , Oar Kha*>-
wend «>w^..^jt4KJI, Meltoun ^^^aJL^, Derendjidjan (jU%4^^»
Djoundan ^jO^^sf-y Mendareh ^^(«xjlIII, Maman (jU\X^y Rasidjan
^Ux^l^l, Rinidjan ^Usu^t, Chahidjan ^v^LAUg, Ghahboiuran
^tj^ eUJI, Mourj^3^, Khanan^an la ^upéfieure UUir^Li^U.Â.
et Khanandjan l'inférieure JJLJl ^U^Uâ. .
« Du district d'Ardechir*Khouré i^^^d;!, dépendent Chirac
>l^, Djourj^. Babek ^L. M^mï4>K^, A'Aian\j»<UJJt, Bei-
djan yWv^» Kernidjain ^!;yçk»;-jfe, Kiiewan ^»>:4/Sian ^j^é*-i-i
Kewan ^^1^, Siipaf Gl^^«l* , Nedjirem j^^^dJ^^ Chiniz yJ^, Djeh
te., Kir^;^ KebirjjwfjT, Kouran i:;ljt^9 Kiam^-Firoua g^j^ ^/tK'
ef Rewidjan {^^.jfji^ .
« Chiraz est la capitale du Fars, la résidence du gouverneur
« et de l'intendant des finances, et lesîjpge du dii^9n..iCett^ ville,
i .
* Le iDs. B. porte j^jyj^ « sans points diacrlliquw:
* Le ms. A. porte ^j\^j\f Barewan. ^ ' . ^
* Le ins. A. porte ^ «j» sans points diacritique». 'i ' • ^ "*•
* Le ms. A. porte Abercounèh i^yê^\ ; la carl»4« M« >Kif|iistrv Aberkoubi
SIXIÈME SECTION.; 595
d'origine musulmane , fiit b&tie pai] les ordres de Mohammed F«uiU«t 97 r^^-
ben--el-^asem.»b'en^Abi^U^ffllvnev«Ufide»H0djadj. iLie;inQt Ghi-
raz signifie ventre de lion. Elle fut ainsi nommée parce que
c'était un lieu de consommation ^^ mais tnoa de. pmldlictîon.
Lorsque les IMhiaidmaiis conqikiréntiie Bwsr leur lanméejâkressa
ses tentes sur remplacement Q(ù)e8l(;aiïtâellfimènt.Ckira:&, et y
séjourna jusqu i'époifue 'da . lai pi^lse d'IstAh'â-. Ge campe-
ment ayant (été ^.oonétdéréoomme.fd'unfavimil^ on y
construi»t'(peuà|]4u) dle& édifices! et ii deviàtmneville qui est
aujourd'hui très^onsîdérabléi^ JËorâronnée dhtfv tervitoim. 1er*
tile, elle s!étead sur u^ espace d environ ^& milles. Quoiqu'elle
ne soit point eùtoutéerde^muro, p^peutla compacet.àMissr;
ii y a plusieurs basars. G'pst un Heu. de caatonnement pour
les troupes, et oÙTésidênties^hefâeiyilB et militaires -du'pays;
on y boit d^eXeau )de puitb. > s! < . ; .
^ Istakbar^^4ewiol'e8ft également une .Yiilei importante' où Ton
voit pdusieurs basars etioù Ton Iroùifieàcacheter. toute espèce
de marchanjdiaes. Lesmaisous ytsantcQi»tirmtes en pierre, en
terre et en plâtre; cette ville; est irune des. plus anciennes et
des plus célèbres du.Fars^ elle. fut ia capitale de la Perse jus-
qu'à l'époque où Ardechir, ayant pris possession du pouvoir
suprême, établit sa résidenceàiDjour. On lit dana'de vieilles
chroniques que Suleîmaa, fils de David (Salomon), se rendait
en un jour de Tabarié à Istakbar. Il y eadste une mosquée
connue sous le nom de Suleîmanié. La ville est bâtie sur les
bords du Merwab v'^;»—^ \ rivière que l'an tiraverse sur le
pont dit de Khorasan, auprès duquel. on voit des construc-
tions dont l'époque est postérieure^ à celle de l'islamisme. >
D'Istakhar à Ghiraz on compte 36 milles.
« Le climat d'Istakhar est malsain; dans la contrée on trouve
ISTAKHAR
oa
PERSÉPOLIS.
Feaillet 97 veno.
' La version latinie • p. \%à • portp.Gq^cûab.
5o
Feuillet '97 verso.
DJODR.
394 TROISIÈME CLIMAT.
k> une i espace de pommes iquî|offi'e cette singttlffrrlèf «qoe la moi-
n'tiè du^frnit est douce iaiiiMsiqpael<rarutïre ieiit «f Un goèt encemive-
« ment aMier* • •• •-• >■ ■■!• ■ •
. DeiCbirfiz 4>D^aiir j^^ Oo^milles^ <
-<t& Djounfîft toonstnifte ^iatYiArd^obir danMi wi> lieu Irds^oiaréca-
«^ geux^, ori^^iiitôtsûf 'l'eniplaceroefat'dW èlâng'queoe^jifm
« )4essécbel*. . G'éAi' (uli!e ville; odn9idén4rfe; ceibtcf dHm hwt en
n terre «t ^unkksé \ avee t^atve portes ; eHe «st cortiparabte*, en
k- étei|due , ' à) fatàkhar, à Sabour-età Dajtabdjerd; les constrac-
«îtioasy-eont vaaieset lesxsoiuxs dés maisons spadeusésvelie est
t«^ entourée, de jardins et de vergeps;.' Le voyageur^ en pârcouTabt
« :cetté ville et ses» envipcms', peut contempler detbute^ parts^ de
« bepiuiE édifices^ des maisbne d^ piàisanoe et des^ promenades
u chamiantes; 'ife clitaat y est irô»-saib. On voyait autrefois à Djour
n un belvédère connu sous le nom dë'7\'r6Ji/ J\fjiÀi\^ élev^ parles
« soins d'Avdteh^ry et Construit de telle manière que , d\i haut de
« ce lien ^ une personne pût dpercb voir d'un coup d'ceîl toute la
«1 ville et sc8> enVivotis'; aU< sommet était- uâ autel consacré au
t culte d»' feu/ A f époque* de 'la* conquête', les Musulmans
« d^truisU^ent cet édifice e!t iLn'én- subsiste^ de nos jours, que
< les ruineb. >
« On £aibriqti& k Djour dé Fean dé rose très^ure, répandant
t une odeur reuave et coosertant longtemps son> parfum sans
« éprouver, poui^ ainsi dire, d*àltération. Elle est connue sous
tf le nom d^eaU; doTOse ijfa«n« kr . '
DeChiraz à Darabdjerdi onicompte i& mittes^
«Darabdjérd d;^l)b fut construite par DaariUss ainsi que Tin-
« dique sota nom; là signifipoation de Dftrabdj^ est Darafêcit\
« Cette ville importante êi bien peuplée est un dentre de oom-^
^ ^jjCf Ijld . La permutation du if) en ^ et du ^ en if) est en effet très-com-
une en persan, ex. • . <frj5"pt^iTr .ifr^ J-i^J}^ ?^^ y^i^J^t^ ^^*
fiIKJIÉA»Ë «SIEOTION. ' 505
« nnimcatioii^^onif lài ntardhaiids qiiî font k»cofmierée jdu Fafô.
«Elle est, cosBiBe^Djtmr^ ëntooM^ -d'ofllé'fo mumik autour
«'de laqiBsUe r^gfné ud> ftosé'^qui'^se'v^mptitidefrieauK devenues
« inutiles à^j'ayrogemetit des datèicrg^ dt^où ^cnîiBatat l>eauo6Jup
«d'heibes et>4e.pla^l|cs ipanUftes. Du y tttniye auiè sorte :ide
« poîsaoQ'i^ piW ^int dWêtielb , poîp^ de>¥£fartèbres! et pcnnt d'é*
« cailles, «a sorts f<j|u}il ^esfe tinfL «ntnr: boh >àr man^. Davab-
» djerd.a»qiHi^e:pdrtb9« Aaroèoiite dé) la Tiilel s'élève ^uue nnén-
• tague'totale«ieM)isdlée'«fktde lonilB oofiînpre.''Les:maÎBbns'j8iHit
« oenstrmtès en fiavm^''eii «erte Qo^^ébf^ldtitt;; ^ j
De DasftbUjdiid â'Pliin Us'\ton râm{ite 64. iàilk»; ' ^
« Dans^intlfeifderbièré rn^e> ilflB> édifioM sonti'éjnrsv les rues
« larges et les maisons plds spâtoîeuéQs^ejt qphisliaiitësj^ë eelles
« de Chirac. Biles scmtoehRttiwtesieiil 'terni out«n Jam de.iapin
« et de o^^ès/ Fesai e^'x^nidnierpihtd^ bien peuplée et d'upe
« importance à peu près égale à celle de Ghbaa^^leUe i^oq^jd'tin
« climat plus'sàin. C^st'Ufie «place feite d0nt!lésr|Mirtes.iibBt!re-
n Têtues db Sàîr et il#» Ï9^i^ i^ès^et profond!. Dans ifu 'vaste
« fafubouf g »est le i mavcbé' priteipiè aix- Ton troUipe étaléeb ; toutes
« sortes de céréales et de fraiÉsntels tpie làiioixi^le^oilKoa^Je
« ooô^, ia'datite ToKe, lai dâtie aiùre^ lâk^^MMe àisècre/, etc. »
DeFein'.à Cbâràzf *6o inîllés;i ' w '- . -
^ DiwdrB bo urgs - et village» i^\iuj od^pnodeAI de : jpànibdjetd ;
« tels sont Kcbm .p^', Sébrsin .|^;'Tebçîe; q;^; Sehan v^^UrUI,
« Alabdjerd :^jjfi^\ , Aidian çj\i^^ , Hawim m>»- i Ferh ^y , Ba*
• rem plf« Taaani^Ui»* Ibusicbs lienoci sent florissants et très-
« peuplée.' "■ ' '/ ;i' :,;^..>. ^î . .
« Onlire de IWides vilbges'dépeiniaBU deiDaraM^ de
t la mtinue ^jU ( swte xle^pétifolié ) idfuaé'iuoom^mble.q
FeniUet 97 reno.
DARABJEfU).
^
PESA.
t . •»-
. • «
' la cartjfAiGniHÉimw Ddisle^poplt Amb.; bdfe f{ui'asooatpa|^t /k^toyil^ de
M. Fraser dans le Khorasan , Feza ; M. Macdonald Kinneir écrit , cominaiioils , i
5o.
Feaîllet 98 reclo.
XAZEROCN.
596 TROISIÈME CLIMAT.
« lité, qui : «.'exporte au loin - el doat i Fe&trMl^on appartient
« exclusivement »U; skiltan. .Cette substance î se trouve dans les
« flancs d'une imontagne peu- élevée et. aU' tfmâ d'une; caverne
« dont les ettvirQOs aont gardés, et dont raccès. est fenné au
te moyen d'une porte suri laquelle, on ^appose, 'par précaution^
« divers scellés: et divers feignes. (Couvre cqtte porte une £bis
« l'an et on ramasse, lee piônres qui'Se:Sont.!^rntées dans le fond
n.àe la^scaveme; chacune dé cespierros esti de ; la>gi»8seur d'une
« grenad«i 9 . on ' les m^que d' imë en^fMreiiite r efea opréèence d'offi-
« ciers préposés par lië (sultan.^ et on les, envoie à: CfairazpoiH' y
« être vendued. i iCettè mumie .est.ia.jiréniable et [il n'en existe
«( nou& Ib' répétons .) aucune antre; qni régale;bn'bcmA4. » ■
' De Fesarà'Kafierou^ "(jyji^î Â6:>inill€ls, ^ •<'• . ^ !
• « Kazenâuïi >estiano 'vfllie £m1»^ Milouréer>de.iriurs, close de
« portes eabpis revêtu de fer; il y existe une citadelle, un fau-
« bourg e(t im bazar, i , «.
• De Kaeerouai^à Djour j^j»*, on compte 48'miUe&.
-^t Auprès» db. Kazeroup «ont Djidjan ;jUbl4) ville dépendante
« de Saboùr, entourée de j .murs ieft. commerçante, et.Damkljan
K ^^iLAjéfiJV^IviUe entourée de mm» ! . . > -*
« Djaweodan; (^tiiu^-8.^ petite ville induabrieuM et ^^commor-
« çante, renferme dans son sein des. bazars bien achalandés et
t.des £d>riques. On. compte au pombré de sea dépendances le
■ district de MoHrs^n: {j^j^\ «M, où exislte ime chaire pour la
' « Hura i;^^ ville entourée d'une forte mumiilérea terre et
« d'un territoire assez considérable, fait également partie des
« dépendances de Sabottr, ainsi que Dar-SLhawend Ajyàu Ji^\ ,
« Tenbouk ^y^jjiai, Mendarec^ g^ta , k\\ , bourgs situés dans un
' Voyez ci-dessus, p. 386.
> ' On troove mr la carte de M^Kinatir m» lyeudo noni>de'Kburrab, titoé non
lom de Cihirai. ' •
SIXIÈME SECTION. 597
pays fertile et atbondant en ressources. li ea est de même de
Ratindjan ^^l i^jgjpt, de Chahidjan ^l Al Ail, d^Anboudan
^l\»^ \ de Cfaadrewan ^lj;alAJt, de Khanandjan ^^U^U^ le
supérieur et Tinférieur, et de Benou-Merdewan {j^^s^^y^-
« Le territoire de Sabour est limité vers le sud et vers Tocci-
dent par celui d'Ardeehir j^^^d^l . dont dépendent la ville de
D^ur précédemment décrite, Babeîn (^\^^ la forteresse de
Samkian ^ItU^âJI, Djoursian ^j\i^jy^\ ville, fortifiée et lieu de
marché, Goundjan ^^L^yU!, bourg commerçant, et Kewan
^l>r, ville petite, mais forte, où Ton trouve une espèce de
terre de couleur verte comme de Therbe , qui est très-bonne à
manger. . .
« Parmi les dépendances dé la province d'Ardechir, on re-
marque également Siraf <il^x«i», ville considérable, située sur
les bords du golfe Persique, riche et commerçante, et dont
les habitants sont connus par leur ardeur pour le gain et par
leur activité dans les afiiadres. La majeure partie d'entre eux,
quoique très-pieux, sont tellement enclins à s'absenter de leur
pays et à courir le monde, que souvent il arrive quun mar-
chand de Siraf reste vingt ans sans retourner dans ses foyers,
ni sans s'inquiéter de ce qu'il y a laissé. Cette ville est le
grand marché du Fars. Les maisons y sont construites en bois
de sadj ^Xm ( platane de l'Inde ) , bien habitées et très-régu-
lières, car les habitants de Siraf mettent beaucoup de soin et
dépensent des sommes considérables à la construction et à Tem-
bellissement de leurs maisons. Les eaux et les légumes pro-
viennent des montagnes de Kbam ^ qui dominent la ville et
dont la chaîne s'étend le long des bords du golfe Persique,
mais où il n'existe point de cultures. Le climat de Siraf est
Feuillet 98 recto.
SIIIAF.
Feuillet 98 verso.
^ Le m». B. semble porter Abiwedanr ^td>^t
' Le ma. A. porto u\Amjy^-
396 TROISIÈME CLIMAT.
FeaiiieiQS yerso. « d'une chaleoT e9tc6ssi^re« Be- cette viite dépendent i deux Jieux
« où>i'on£iit l&iJk6^\ SBnoir l'Jie^iéem p^s petite rviUetsitiiée
« sur les bords de > la mer, et A^ïdedjan (^mM^^ pbcé fitMrte et
« lieu de marché dont le (^rrkoipe se nomme iDèst 'Banne ^€te*»^
« « 1 «
« La ville maritime de S'oar ^jm. est petite, aiuds' «es* Inbi*
« tants sont riches et ik pesbèdent un tenitohte • Imbu peuplé
« dont le nom ^A Rousfan fj^J^j^. * '
« De la provmce d^Ârdeehir dépefiNleiit aussi^ie fort de Tonh
« ^y, Djermac ^>yfl ^, &i^^^^ tillé aisan peuplée. et dont le
« territoire est considérable; Abourj^^t, grosfbouf^ et lieu de
« marché ; Semiran ^I^HHfN» , petite ville dont les environs «sont
« bien cultivés «ft bien pevplés; Kewani^ljS'^, ville de moyenne
« grandeur, ceinte d'une muraille ^n terre, renfermant des baiars
« où se réunissent les marchands, et entourée d'un roustac ou
« territoire considérable; car en persan > le' mM routoc\9^<*M^ aert
« à désigner ce qu'on appelle <fmel JJt eiiAlim fM en arabe.
« L'île d'Ebn-'Kevvan ^^tjS^^j^l :i|.^)^jfe^^ dont la capitale dépend
« de la province d'Ardechir, est dansiegolCePémique^ non Ibin
« de Tile d'Awftl Jl^l où sont une ville, unae anmquée et des
« marchés. Ces dteux îles sont l'une et l'autre situées à peu de
« distance du toiitilnent Immédiatement opcpds la coofCrée i{ue
« nous venons de déofcire, vient ie district de IWdjan ^jLa^yJ] '^
' Voyet ci-dessus, p. 386.
' Ou Dest HjKnn , d*après le ms. A.
' Ou Rous*an , d*après le même manuscrit.
* Ou Djenaen, d*après le même manuscrit. • . ,
^ Le ms. A. porte «^^
* Le ms. A. ne fidt aucune mention de Kewan; mais il rapporte à Semiran les dé-
tails qui , dans le ms. B. , concerneat la première «de ces villes.
^ Le ms. A. porte constamment Dedjan, mais, ainai^piejiois'l'ivoas fidtxemar-
V
SIXIÈME section: 309
dont nov3. avons dé}à £ut mention^ et qui: compte ud grand FeaHietgS veno.
nombre de yillas de grandeurs idiyerseB que nous allons indi-
(fuer ici avant i de donner 1^} itméraices. Nous disons donc cpue
Redjan, située . sur. les^nûtes dn Kkoutistan. et dn Fars, est
une Ytlle beile, nehev offiranldea ressources de tout genre et
environnée d'uri tezritpire: qiiif. produit .du raisin^ despêdies
et des olives. Les eaux cependant j sent d)e mauvaise qualité
et à peine potables. Près de la porte de Redjan, du côté du
Khouzistant, on: voit sur la riviève de.Tab tM^ un pont appelé
Deïlemi ^^a^ surnoa^ du médecin: de Hedjadj ben^nsouf.
Ce pont n'a qu'une. arche- soutenue par^deux piles distantes
entre elles de quaUre^^vimgts pas; la hauteur de cette arche est
à peu pcèi-ëgale à s^ longueur.
« Là ville: de Sabonr j^.fl. >n> ^ fut construite par le roi de ce
• nom. Elle ressen;ible beaucoup ^ sous le rapport de la configu^
ration et de la construction des édifices, à Istalhar^ mais elle
est infiniment plus florissante et plus peuplée; il .y a une
a grande mosquée et: une chaire pour fidre la khotba.
« Reîcheher^^.^ \^j est une ville petite, mais populeuse, dont
« les dépendances sont considéarabies. Il en est de m^e de
« Wandj ^1^^ jdace forte et chaire poiu* la khotba^ d'où dépen*
■ dent divers villages et champs cultivés.
« Nedjabé a^^ est une ville importante oui l'on fabrique des
« tissus dé lin très-estimés et où l'on, se livre à divers négoces.
« Chiniz>»Ji.A A est une ville située auprès de la mer. On y
« fabrique dee tissue. de lin comius sous le nom de toiles de
SABOUR
OU
CHAPODR.
quer plus haut (voyez ci-deaus, page 387 ), il est éyident que notre auteur a voulu
parler d^Ardjan ou d*Âradjan. M. Rinneir écrit Regan.
^ Bien que nos deux manuscrits portent partout Sabour, leçon que nous croyons
devoir respecter, il est évident qu^il faudrait la rectifier et lire partout j^.jkA Cha-
pour.
* Le ms. A. porte ^]j.
400 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 99 recio. , Chiniz, et généraiement estimés tant sous le rapport de la
« solidité que sous celui de la finesse; ces toiles ont cela de
« particulier que, placées en contact avec d'autres étoffes, eUes
« n'y restent point adhérentes, ainsi que la chose a ordinaire*
« ment lieu pour les tissus de lin ^ Au nombre . dès dépendances
« de Chiniz sont Udjan ç^L«k^t, Medjan ^^L^fit , Carzal Jr^^ Bach
« c/ilf ^9 places fortifiées et lieux de prédication et de réunion
« pour les fidèles.
« Il nous reste à traiter de divers pays également compris
« dans le Fars; c'est ce que nous nous proposons de faire dans
« la section suivante, s'il plaît à Dieu. » Quant à celle qui nous
occupe , elle comprend la partie du Kerman où sont les villes de
Souria lej^^-M», d'Hormuz ^^;.«;^ et les m^mtagnès d'el-Cofs jauJI^,
dont nous parlerons après avoir donné les itinéraires du Fars,
ou du moins les routes les plus connues qui conduisent aux
villes principales de ce pays.
ITINERAIRE DE GHIRA2 A SIRAF.
De Chiraz à Kafi:*a HyS^^ village , 1 5 milles.
De là à Nadjed «xj^, 1 5 milles. De Nadjed à Kéwan ^1^ ville
située à moitié chemin de Nadjed au bourg de lanemdjan (2;W^J^J^
6 milles ; de Nadjed à lanemdjan on compte donc i a milles.
De lanemdjan à Djour, dont il a été précédemment fait men-
tion, i8 milles.
De Djour au roustac de Dest Sourab vlx^^ «£«^^d, i5 milles.
' (Test ainsi du moins que nous entendons ce passage :
(5_H( UxJt S ^U.^ KS\i> i ^UlTl Jodâ> J^l i^XMXjt y A3l AiU ^j
* Le ms. A. porte Jj^à,
' Le ms. A. porte ^J^^,
* Voyei ci-après p. 4a 8.
SIXIÈME SECTION. 401
De là* à Rhar jLâ., village situé au milieu d'une plaine toute F©oiHet 99 recto.
couverte de narcisses, 9 milles.
De Khar à Kfaan-Azadmerd ^j^^\ji ^j^^ village, 18 milles.
De là à Kabrend ^y^jjS', village , 1 8 milles.
De Kabrend à la ville de Mai ^ iUs!«>w» , 1 8 milles.
De là à Ras el-A'cbet êijjud) ^1^ , où Ton fait halte dans un lieu
nommé Adrekian {j^j^^ « 1 8 milles.
D'Adrekian à Khan Berkiané ^\(^ ^^U. , 1 8 milles.
De là à Siraf o}^4i^ , environ 2 1 milles.
Total, 180^ milles.
« *
ITINÉRAIRE DE CHIRAC A DJENASi ib W « LIBU SVTJji PRÉS
DE LA MER.
\
De Chiraz à Khan el-Asad «x^^l ^L^, lieu situé sur les bords
de la rivière de Sekian ^j)CJ] , 1 8 milles.
De là à Khan Dest Arden ^d^l oi^m^ ^l^ , 1 2 milles.
De là à Tirzet ^^jji^ ^ village , 1 2 milles.
De Tirzet à Kazeroun {jxL)^f ^^^^ nous avons déjà parlé , 1 8
milles.
De Kazeroun au village de Zezïn ç^jj^^ 12 milles.
De là à Toudj j^y» ^4 milles.
De Toudj à I^enabé i^Ua., 36 milles.
Total de Chiraz à Djenabé, 182 milles.
ITINÉRAIRE DE CHIRAZ A ISPAHAN {jiyJ^\ .
De Chiraz à la ville de Hazan {j\y^^ ^*^^ 1 1 3 milles.
' Ou plutôt 1 77 milles , si les nombres partiels sont exacts.
* La version latine porte Tuberot.
* Cette station est omise dans le ms. A. La Tersion latine porte Roiaic au lieu de
Zeân.
5i
402 TROISIÈME CLIMAT.
FeaUiet 99 recto. De li à Bas Mekrineh t^j^ u»*lf » 1 1 milles.
De là à Fesa Uj , 1 8 milles.
De là à Kian ^^l^, village ,12 milles.
De là à Cassr A*am (jv^l yai « village , 2 1 milles.
De là à Istakhar jJa^i, village « a 1 milles.
De là à Khan-Rous jmjij ^J^^ , village , 3 1 milles.
De là à Kird 2»j5^, village, ji milles.
De là à Kirdet i^^y village, a4 milles.
De là à Khan-Bidjan (^Us^ ^jU»., ai milles.
De là à Ispahan (^I^hoI , a 1 milles.
D'où il suit que de Chiraz à Khan-Rous on compte 7 a milles,
et de là à Ispahan, 93 milles.
La route que nous venons de tracer embrasse une distance
totale de aa5 milles ^
ITINÉRAIRE DB CHIRAZ A &HOUZISTAN ^.
De Chiraz à Hawim m^ % 1 ^ milles.
De là à Khalan (;|^i^, village considérable, la milles.
De là à E^eraré ijSj "tf, village où Ton ne trouve que peu
d'eau, i5 milles.
De là à Kerkman ^1^! , village , 1 5 milles.
De là à Noubendedjan Jl»JUv^j^« « ville importante dont le
« commerce est florissant, et dont il a déjà été question, » 18
milles.
De là à Djerendan ^jt^Ni^^^» village, la milles.
De là à Zaîdé iàs^j^ village, la milles.
De là à Khan-Hammad ^zXJl^ o^^^» village très-peuplé, ta
milles.
' Ou plutôt de i65 milles, en rectifiant Taddiftion.
* N^oobUons pas ([ne noire autour considéra Redjaii eomikie la ville principale
de cette proyince. Voyes ci-dessus, page 391.
SIXIÈME SECTION. 403
De là à Rasen ^^^jJ\ » lieu situé sur ia limite du Redjan Feuillet 99 verso.
{j^jiK 3 1 milles.
De là à Bendel Joa« \ 9 milles.
De là au village des Scorpions c^UU)! £^ ou Tecouf Bebira
1;^ (3yJi3j 12 milles.
De Redjan à Souc-Senbil J^xaJym ^^^y^ , on compte 1 8 milles.
On parvient ensuite au pont de Bekiar, construit à la distance
d'un jet de flèche de Redjan.
La distance totale qui sépare Chiraz de Redjan est donc de
i3o milles ^
En se dirigeant de Chir&z vers Torient on peut se rendre à
Yezd ^ ville située sur les confins du désert du Khorasan. Nous
nous bornerons à indiquer ici les distances, nous réservant
d'entrer ultérieurement dans plus de détails.
De Chiraz à Zerkian {j^^ station située auprès d'un ruisseau
dont les eaux sont douces et agréables à boire , 1 8 milles.
De là à la ville dlstakhar ^^Ja^f iUo,ù^, 18 milles.
De là à Tiz^, village, 12 milles.
De là à Kehmend «xÂ^yT, village, 2 A milles.
De là à Bend 4XJ^ , village , a 4 milles.
De là à Ircouîéh ^yj^^ ville, 36 milles.
De là à Asad «x^^l , village et lieu bien fortifié , 3 9 milles.
De là à Cala'at el-Madjous ij^yrk) iUXi, 18 milles.
De là à Kethah «Sâi, ville qui dépend de Yezd, i5 milles.
De là à Yezd, dont nous traiterons dans la section suivante,
3 G milles.
* Le mi. A. porte J«X^.
* UadditioD des nombres ci-dessus donne 171 milles.
' Les deux mss. portent partout ^j^ ; mais il y a évidemment absence de deux
points diacritiques. Les auteurs de la version latine ont In Yeid.
5i.
404 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 99 verso. ITINÉRAIRE DE GHIRAZ A CHIRDJAN ^Up^xàJI , VILLE DU KERMAN.
De Chiraz à Istakhar, 36 milles.
A Wadi Alad ^i»! is^^^^ dépendance du pays de Djour, là
milles.
A Kelwan ^|^, 1 4 milles.
A Khoubaîan ^ielf^Â. \ boui^ situé sur les bords d'un lac, 18
milles.
Cette ville porte aussi le nom de Zobeîda iù^ ; nous aurons
^ occasion d'en reparler.
De là à Noubendedjan ^j^oj^y^^ 18 milles.
De là à Sahek di^Uo, ville populeuse, a 4 milles.
. De là à Robat el-Sarmacan ^^Uu^^^m^JI ^\^), « l'intervalle de 2^
« milles qui sépare l'un et l'autre de ces lieux est entièrement
« désert. »
A Robat Seif Kham ^ Ubun kt^^ , 2 7 milles.
Robat el-Sarmacan dépend du Fars, et la contrée située au
delà fait partie du Kerman.
Total de la distance de Chiraz à Sarmacan, 180 milles^.
De là à Chirdjan ^j\^r^^f on compte 2 a milles.
ITINÉRAIRE DE GHIRAZ A BAREM pjlf, VILLE DU KERMAN.
De Chiraz à Kharmim fO^L^ , qui dépend du Kerman ^ 2 i
milles.
De là à Djoursian (^W«^.^^ i
De Djoursian ' à la station dite Robat Ul*;, 12 milles.
De là à Kera \j£9 , village , 1 2 milles.
' Le ms. A. porte ^jlàimy^'
* L'addition des nombres ne donne que i58 milles.
' Les mss. et la version latine sont peu d accord entre eux sur Torthographe de ce
nom.
SIXIÈME SECTION. 405
De là à Fesa Là , lieu dont il a déjà été question , 1 5 milles.
De là à Tasan ^UL , ville , 1 2 milles.
De là à Fesidjan (^U^uâJt , 1 8 milles.
A Nazkian ^J^JJ^i \ 1 2 milles.
Puis à Berkian (;|)(^— ^ » ville bien peuplée et florissante , 1 2
milles. ^
A Sian 0W^ 12 milles.
De Sian à Darabdjerd :^jjfi)j\^^ 3 milles.
De là à Ram el-Mehdi (^«x^lt «j, belle ville et place forte , i5
milles.
A Roustac el-Roustac ^3^^^! ë^j * ^ ^ milles.
A Foredj gJ^^ ville considérable, 2 4 milles.
A Barem «jlf , ville , 42 milles.
Total de la distance de Chiraz à Barem, 2^6 milles^.
« Il nous reste k indiquer les distances respectives des villes
dans le Fars. Ainsi de Chiraz à Kawan ^t^l^ (ou Kewan Jl^),
joli village où se trouve une mine de laquelle on extrait une
sorte de terre de couleur verte comme de Therbe, et même
d'un vert plus foncé (cette terre est comestible et d'une saveur
trés-agréable ) , on compte 3o milles. »
De Chiraz à Beîdha Uâuj , 2 4 milles.
De Chiraz à Toudj j^y , 96 milles.
De Chiraz^ à Houma iU^». , 42 milles.
De Siraf oI^h» à Nedjirem çj^f 36 milles.
De Roudhan ^l^^^ à Aban ^^1^1 , 54 milles.
De Aban à Fohredj ^j^, 7 5 -milles.
De Fohredj à Kethah aSS', 36 milles.
FeaiHet 99 verso.
Feuillet 1 00 recto
^ La version latine porte Narckan. Dans le ms. A. le nom de Berkian est omis.
* La yersion latine porte Seban. — ' Le ms. B. porte ^js, peut-être au lieu
^ L*addition ne donne que i83 milles; pour qu*dle fut exacte, il faudrait éva-
luer à 53 milles la distance qui sépare Kharmim de Djoursian.
Feuillet loo recto.
406 TROISIÈME CLIMAT.
De Kethah à Meîmend «kjl<ç«, et de là à O'cda i#xJ^, 3o milles.
De Ô*cda à Babeîn (^^ , 65 milles ^.
« Il ^existe dans le Fars quatre arrondissements connus sous
le nom de zem ^j (pluriel f»>^), cest^à-dire cantonnements
de Kurdes. Chacun de ces zem se forme de la réunion d'un
certain nombre de villages et de villes, et est sous le ^ommaiH
dément d'un chef pris parmi les Kurdes , lequel est chargé de
réparer, les accidents fiicheux qui ont lieu dans sa circonscrip-
tion , et de veiller tant à la sûreté des routes qu'à ce que per-
sonne n'éprouve de vexation ^.
« Le premier de ces arrondissements se nomme Zem el-Ha-
San ben-Khalwiéh iu^Uk» (^ (^r^ tv ^^ Remidjan (^Vfiw^t ; c'est
le plus voisin d'Ispahan. Il confine d'une part au territoire de
Sabour jj-^t^ , et de l'autre à celui de Redjan (^Ld^I , de
manière à comprendre tout le pays entre Beîdha liâA« et Ispaban.
Toutes les villes et tous les villages qui se trouvent compris
dans ce territoire sont considérés comme Élisant partie de
celui d'Ispahan. Cependant les habitants sont en état hostile
avec les Nabidjan qui, dans cette même contrée, vivent aux
environs de Chehriar jl^^^.
" Du Zem dont il est ici question, à Chiraz, on compte 72
milles.
« Le second arrondissement est Zem el^Div^an ^\^^y p , éga-
lement connu sous les noms de Hosein ben*Saleh ^ (^ «Ê^.r^
}^ILi0 , de Souran ^Ij^^^mJ! , et faisant partie des dépendances de
Sabour. Il confine d'un côté au territoire d'Ardechir, et des
' La version latine porte 390 milles, et termine ici la sixième section.
' Nous croyons devoir transcrire ici le texte arabe de ce passage intéressant :
\i i iCjuUl]! «^tyJt Jjft ^yi\ dt^l (^ J^ l^^ iU4^ (^jm3
SIXIÈME SECTION. 407
trois autres à celui de Sabour. La limite de ce zem la plus Feuillet loo recto.
voisine de Ghiraz en est éloignée de a i milles.
« Le troisième est le zem de Loudjan iJ^yAS mj ou d* Ahmed
ben-EUeith (^«^t ^ Oi^-^l. Compris dans les dépendances d'Ar-
dechir, d'une part il est borné par la mer, et des trois autres
par ces dépendances. La plus courte distance de ses limites à
Chiraz est de A^ milles.
« Le quatrième ^ a potir limites i"* Maridjan (^L»jfE?^u, a"* le
Kerman, y ie territoire d'Ardecbir; il dépend entièrement de
cette dernière province.
« Les Khoua il^ et les Yezid «x^ ^, tribus Kurdes qui fré-
quentent cette contrée , sont au nombre de cinq cents familles.
Chacune de ces tribus peut mettre sur pied environ mille
cavaliers , et la plupart d'entre elles mènent paître leurs trou-
peaux dans les champs, Thiver comme Tété. Aucune de ces
tribus ne s'éloigne de son zem isolément, mais elles décam-
pent toutes ensemble pour se rendre aux cantons qui leur sont
assignés, sans empiéter sur le territoire d'autrui. Ebn-Doreïd
rapporte que ce sont des Arabes issus des Kurdes ben-Marrat ,
« ben-0'mar, ben-A'mer.
« Les Kurdes du Fars possèdent des troupeaux de moutons,
de chameaux et de chevaux communs; en effet, loin d'être de
belle race, la plupart de ces chevaux ne sont employés que
comme bêtes de somme. Mais k Houma n *»■■■»>, dans le Ma-
ridjan ^U#^jU, on élève des chevau^L de race pure qui se vendent
à très-haut prix, tant à cause de la beauté de leurs formes qu'à
raison de leurs qualités généreuses.
' Les manuscrits nous paraissent présenter une lacune; c*est par conjecture que
nous ijontotts ces mots : «le quatrième. >
' Ou Yezidis. Voyez, au sujet de ces sectaires, Hyde, Hut reî. vet pen., p. 5^9
et suiv., Niebubr, Voyage en Arahie, t. Il, p. 379 et suiv., la notice imprimée k
la suite de la description du pachalik de Bagdad, p. 191 et suir., et mon Voyage en
Arménie et en Perse, pages 19, ia3, ia& et 12b.
408 TROISIÈME CLIMAT.
Peuiiicfioo ver». « Qn remarque dans le Fars divers châteaux-forts construits
K sur des montagnes très-hautes, et considérés comme impre-
« nahles (du moins de vive force) pour quelque prince que ce
« puisse être. On compte au nombre de ces forts :
« Nakianah sLIa^I ^ sur une montagne à triple sommet, sur
« chacun desquels est un fort inaccessible de tous côtés, excepté
« du côté de la mer. C'est un point culminant vers lequel se
« dirigent les navires, car on l'aperçoit de très-loin et on peut,
« en l'observant avec soin , reconnaître par là les côtes et les ports
« du Fars. On dit que cette forteresse fut construite par Dje-
« lendi, fils de Kana'an.
« Kanian ^Uîl< sur une montagne ai^illeuse dont on ne peut
« atteindre le sonmiet que par un sentier étroit semblable à ceux
« que pratiquent les fourmis.
n Isfidiadh sLos ,.m m\ dépendant d'Istakhar, siu- une haute
« montagne qu'on ne gravit que par un chemin difficile dont la
« longueur est de 3 milles.. Ce fort est imprenable si l'assiégé
• veut s'y défendre ; mais il n'y a d'autre eau que de l'eau de
« pluie , on ne peut donc le prendre qu'en le bloquant et par
« famine.
« Iskiwan (^I^aCmI, dépendance de Bach ^l^, fort construit sur
« un point excessivement élevé et d'un accès très-difficile. Il y
« a une source d'eau vive.
« Hawdan ij^y^^ ^ situé dans un lieu connu sous le nom de
« Soueîca de Kiam-Firouz j^jé» p^ (j^ ^^^ • C'est un fort qu'il
« n'est possible d'apercevoir que d'un côté et dont l'accès est
« très-difficile.
« Bendares (^jIJm^, place très-forte et pour ainsi dire inexpu-
« gnable , située du côté de la province de Redjan et habitée par
' Ou Dakianah , diaprés le ms^ A.
* Le ms. A. porte ^^^jj^. < i
I
SIXIÈME SECTION. 409
€ une peuplade d'ignicoles (j**^ jtf -^J. Il y a une source d'eau FeaîHei loo ver».
« courante.
« Aîdadj ^«x^t, place comparable sous tous les rapports à la
« précédente.
« Le Fars est sillonné par un grand nontibre de rivières, de
« ruisseaux et de torrents, dont nous allons donner la nomen*
« clature autant du moins que nous le permettront nos connais-
< sances et nos forces, car toute perfection comme toute puissance
« résident en Dieu seul. Les cours d'eau du Fars prennent tous
« leurs sources dans les montagnes voisines dlspahan et se jet-
« tent dans le golfe Persique (ji^UIi j^, . Ces eaux sont générale-
« ment douces et agréables à boire; en voici la désignation,
« savoir :
« La rivière de Mesin ^^mj^ dont les sources dérivent des envi-
rons dlspahan et de Serdan ^^j^^ ^, se réunissent auprès du
village de Mesin ^^mj^ ^ où elles servent aux besoins de la popu-
lation, se dirigent vers Bab el-Redjan (^U^l v^» ^^ coident
sous le pont de Bekiar J^j^\ 'ij Wh i , pont qui sert de limite
entre le Khouzistan et le Fars, et qui est très-remarquable:
car il ressembla à celui de Cordoue en Espagne dont la cons-
truction est si belle et si curieuse. Le Mesin arrose ensuite les
campagnes de Rousiher j.yXMM»^ et va se jeter dans la mer au-
près de Ghiniz ^y^^ÂAiâ .
« Le Sirin ^..^^hu^ ' qui sort des montagnes de Danian ^Ujd
du pays de Bazih ^^l^, arrose les campagnes <^ Badrik ^j^
et de Kbaladjan ^U^^IL^, traverse et sillonne rapidement le
territoire ^e ^, pui» se jette dans la mer auprès de
Rahabé iv^Wj.
' Le ms. A. porte ^^ym^
^ Dans le ms. B. , cette particularité est omise.
' Ou Chiria d*après la géographie attribuée à Ebn-Haukal.
^ Ce nom de lieu a été laissé en blanc dans nos deux manuscrits.
Sa
410 TROISIÈME CLIMAT.
FemH«i loi recto. « Le Sadikian ^^V^Lm sort des montagnes de Bazih, pénètre
« dans le Nizek *ày^ \ arrose les territoires de Khan Hammad
« dlV (j^^^^-^f ^^ Ziraberd ^^^^l^^, de Thabir^^^b, de Kerkman
« J^y^, s étend sur le Dest el-Restcan ^UU^I om»5 , puis se jette
n dans la mer.
« Le Derdjend «xJL^jd prend sa source dans le Djerendan
« ç^I«Xj^^^ arrose ce pays, passe à Banbouran {j\jy^\fj puis, divisé
« en plusieurs branches, coule vers le Ejiladkhan ^j\j^^^k et a
< son embouchure dans la mer*
« Le Warch ^j^ prend sa source dans le Khanandjan supé-
« rieur 1*XjJI ^U^Ua. , se dirige vers Berzian y ij)^ , réunit ses
« eaux à celles de la rivière de Sabour j^U ,^sse à Nouh ^y *
« ou du moins près Tune des portes de cette ville, et puis se jette
• dans un lac.
« L*AhseIn (jsi»^l sort de Khilal Wadeïn ^^,i>\^ JyJl; parvenue
« à Djifan (^Ua4, cette rivière se jette dans celle de Nouh ^y '.
• Le Soukian ^)Cm surgit des campagnes de Rouidjan ^J^jfji^
« auprès d*un village nommé Sarcari isjh^ « traverse les terri-
« toires de Siah tXjjm et de Bewan ^^t^ , se dirige ensuite vers le
« village d'Âsek iiL»! dont il prend le nom, puis se jette dans
« la mer. Il n y a pas dans le Fars de rivière plus utile à Tagri-
« culture , car ses eaux fertilisent les champs d'un grand nombre
<t de bourgs, villages, et autres lieux habités.
« Le Bousein ^i^^ a son origine dans les campagnes de Ma-
« cherem |^l| et de Nedjirem ^j-ff^, se dirige vers le Mustedjar
K^l^SgiMj», coule sotts un pont connu $ous le nom de Seboul
« J^AM, pénètre dans le Khouré iy^ et dans le Dareïn (^^f^, puis
« a son confluent dans la rivière d*Ahseîn (jv^m^^I.
^ Le ms. A. porte (^Ka^'-
' Ou peut-être Toudj ^^
* Même observation.
SIXIÈME SECTION. 411
« Le Ker ^^ prend sa source à Kerwan auprès d'Azd j>)ill; FeuUiet loi recio.
on rappelle aussi Nekerwan {^j^y^ ou rivière de Kerwan, dé-
pendance du Bewan ^y^^ pays très-connu dont nous avons
parlé plus haut; cette rivière arrose le territoire de Kiam-Firouz
j)j^ J6 et celui des villages de Wandjerd :y^l3, de Kasikian
^^iéik et de Soutouh ^^ \\m tl , puis verse %eà eaux dans le lac
d'Andjikian ^^i^\ ij^ .
< Le Ferwab yl};^ ^® reçoit ce nom que lorsqu'il est parvenu
à la hauteur de Djewizcan {^y^^ • Ce cours d'eau passe auprès
dlstakharjikiot sous le pont de Khorasan (^^UmI^â. i^aÂS, puis
se réunit au Kerj.^.
tt Le Niréh ^^^ prend isa source dans la contrée de Dardjan-
Siah «W (siW-^b, arrose les territoires de Khaifecan ^^l ,iil», jk ,
de Djour ^y^t^ et d'Ardechir Khouré ij-^^ j^^JL^^ , puis va se
« perdre dans la mer.
I II existe en outre, dans le Fars, beaucoup de cours d'eau de
« peu d'importance et dont nous nous abstenons de parler de
« peur de causer à nos lecteurs de la fatigue et de l'ennui,
e U y a dans cette même contrée ( le Fars) divers lacs dont
les bords sont couverts de villages, d'habitations et de cul-
tures. Nous décrirons les plus considérables et ceux dont les
bords sont les plus peuplés et les plus productifs , savoir :
I Le lac de Henkian (jktX^ ^j-^s^ T^^ reçoit les eaux de la
rivière de Ker j..^» . Il est situé dans le pays de Dja'r^^ju^ et
s*étend jusqu'auprès de Sahek du Kerman ^^JS^ «âUUo sur un
espace d'environ 60 milles de long et de 6 milles de large;
ses eaux sont salées. Durant les vents chauds de l'été, on re*
cueille sur ses rives une grande quantité de sel utile à la con-
sommation ; on y voit une infinité de villages et de champs
cultivés qui s'étendent jusqu'aux dépendances d'Istakhar.
* Il & agît probaUeoient ici de la rivière que M. Kinneir désigne soas le nom de
Kerah.
5a.
Feuillet loi recto.
Feuillet loi verso.
412 TROISIÈME CLIMAT.
K Le lac de Bedest Ârden ^j^j\ c;4^<x^ dans le pays de Sabour
«j^Um. Sa longueur est d'environ 3o milles; ses eaux sont
« douces « mais il est sujet à se dessécher presque entièrement
quand les vents d'été soufflent, et durant les chaleurs de la
canicule; alors il n'y reste que très-peu d'eau. Lorsqu'il est
plein ( au contraire ) , la profondeur de l'eau est de près de six
brasses, et le lac est couvert de bateaux, car omy pêc^e en
abondance de gros et excellent poisson. Les produits de cette
pêche sont transportés à Ghiraz où ib excèdent les besoins de
la consommation.
« Le lac de Kour j^ dans le pays de Sabour j>»U» , auprès
du lieu connu sous le nom de Kazeroun. La longueur de ce
lac, dont les eaux sont salées et qui s'étend jusqu'auprès de
Mourac \^[^^^^ est d'environ 3o milles. On y voit des bateaux
pécheurs. Le poisson se vend dans la contrée environnante.
« Le lac de Hemkian ^\^ \ dont les eaux sont salées et dont
la longueur est d'environ 36 milles. On en extrait beaucoup
de sel et on y pêche beaucoup de poisson. Sur ces rives sont
les villages de Teherdjan ^J\s^^^ dépendants d'Ardechir Khouré
ir^j^A.âd;l. Ce lac, situé à la distance de 6 milles de Chiraz,
« se prolonge du côté opposé jusqu'auprès de Djoxu* Sian jy^
« Le lac de Tasferié i^;jL»b auprès duquel est le monastère
« du même nom; sa longueur est d'environ a 4 milles; ses eaux
« sont salées et très-poissonneuses, ses bords très*marécageux
K sont couverts de roseaux, de papyrus «^^^^ de plantes aquati-
« ques UL». et autres dont les riverains savent tirer parti. Il est
« situé dans la province d'Istakhar et confine avec le territoire
* Le ms. B. porte Henldam, mais il y a lieu de craindre ^*3 n'y ait dans Tune
et dans Tautre leçon quelque erreur de copiste, car ce nom ressemble beaucoup à
celui d*un autre lac dont il vient d*étre fait mention. D*après la carte jointe au
Narrative ofa Joumey into Khorasan par M. Fraser, il faut lire Baktegaun.
SIXIÈME SECTION. 415
de Zorcan {J^jjiU dépendance de Hérat c;»!;^^ Il ne nous pa- FeuHiet loi xerw.
raît pas nécessaire dHnsister sur Tutilité et les ressources que
présentent ces divers lacs.
« Il existe en tous liexix, dans la province de Fars^ des tem-
ples consacrés au culte du feu {jijj^ c:>.a^; -plusieurs d'entre
eux sont d'une beauté remarquable ; tel est celui de Kazeroun
UVJ^* grand édifice où le feu brûle depuis plus de mille ans ;
tel est encore celui de Nedjré iy^ (ou Bedjeré Hj^-^) dont la
construction est attribuée à Dara, fils de Darouîé, et tellement
vénéré ^es Persans qu'ils jurent par ce temple et que c est là
l'un de leurs plus grands serments ; ils y font leurs adorations.
Tels sont le* pyrée de Madaîn ^^^U ^ situé sur les bords de
l'étang de Djour^ et celui qu'on voit auprès de la porte de Sa-
bour, près du lieu connu sous le nom de Seîr Hussein ^^^^^
(jitéM,^ . U existe un autre dôme consacré au culte du feu près
la porte de la même ville , dite porte des Sassanides ; ce der-
nier est connu sous le nom de Hethil Kelnous o^yLi^ <>aS». ^.
« Un autre pyrée en grande vénération est celui de Bekia-
roun {jyj^ . Un autre très^onsidérable et que les habitants du
pays prennent à témoin de la vérité de leurs serments, est
celui de Siran {j]j^ ■*», Un autre, celui qu'on appelle Nahri
Mard ^^j^, est situé près de Chiraz, dans un village connu
sous le nom de Nizkian {j^^ et sur une éminence que les
habitants de Siraf cSI^-jm** peuvent apercevoir de chez eux. Ce
village de Nizkian est à un mille au nord de Chiraz sur la
« route qu'on prend pour se rendre , par Yezd , dans le Kho-
« rasan.
« U y avait autrefois dans le Fars un grand nombre de temples
^ J'ai bien de la peine à croire qn*il s'agisse ici de la ville de Hérat en Kho-
rasan.
' Le ms. A. semble porter /^^t^-
' n n est pas question de ce temple dans le ms. A.
Feuillet loi verso.
Feuillet loa recto.
414 TROISIÈME CLIMAT.
« consacrés au culte du feu; devenus inutiles par le retour^ à
« rislamisme de la majorité des Persans « les lieux où ils s'éle-
« vaient subsistent de nos jours abandonnés et déserts.
« Le territoire du Fars forme un espèce de parallélogramme
« dont chacun des côtés est de 45o milles en suivant une ligne
« droite qui s'étend depuis Redjan jusqu'à Noubendedjan
« ;^U^4Xjy^>, à Kazeroun {j^J^eX k Khouré s^, et qui embrasse les
« cantonnements ou zem ^j , Darabdjerdj ^^l^b , Toudj ^y
« et Barem p\»^. La partie occidentale de cette contrée est cou-
« sidérée comme sujette à des chaleurs excessives f*^^» la partie
« orientale comme jouissant d'un climat frais ^yj^ . Dans la pre-
mière catégorie sont compris Redjan (jt^^, Noubendedjan
(^U-Ouy^, Mehrouian e;^?!^-*^» Chinizj % \ ^, a, Djenabé
iuU» , Toudj j^y , Dest el-Restcan (^Ux-m^I u^^^ , Khouré r
Darem (g^^l^, Kazeroun {j^j^^^ Dest Bareîn ^Jà ii:A^:>^ Djebi-
rein ^^^^j^s^ , Dest el-Mousican ^liU^jXt c^^vd , Ram el-Lewadjan
^U.1^1 1^, Kir^^, Kenderîn (^«XJ^T, Aberd ^j^\, Semiran
yI^A4w, Khanandjan ^^\x^^ Kewan ^j\^, Siraf c3t>A4», Nedjirem
^jjfjff Hissn A'maret syï {^*a^ et divers autres lieux.
« Dans la seconde sont Istakhar yki^l , Beidha Lâu^ , Babeîn
(25!^(f, Aîdadj ^Osst, Kiam-Firouz jj^ «i^» Kird i^jS^ Khalan
(j^ "^i , Serousîn cjv^j;;-**», Isfidjan (^UsUUl, Azd ^j^\^ Zouz
3j2>JI, Saram A/^^ Bazrendj ^j^)!?, Serdan (^^^, Houma iu^,
Carin ^^t, Meskianat c;»b(tlJll, Andj ^'^1, Sahandiat i;;»l«oaiftUi)l,
Barem |^L, Rehnan (^^U^, Bewan ^\yi^ Tarekhchan (^l&Âi^^t,
Djewizcan (jl^>4i Aclid «kJIjI, Sourmac e^^^^^t, Ircouîéh aj^I,
« Berdoukhan (jl^^^^j^ ^, Fanïn (^\i .
* D'après Topinion de divers docteurs orientaux, tous les hommes qui, même
avant la prétendue révélation du mahométisme , croyaient à Tunité de Dieu , sont
réputés musulmans.
' Ou plutôt Tarem.
* Le ms. A. porte {j^jj^j^ \ le nas. B. , fjyjj^'
* Peut-être au lieu de y— , w^^ r^^r Yesdekhast.
SIXIÈME SECTION. 415
« Le climat de la contrée froide ^^j;— -w est sain et tempéré, FeuiHei loa recto.
« celui du pays chaud «j^^ est au contraire lourd et insalubre.
« Ce que nous venons de dire du Fars paraîtra sans doute
« su£Gisant aux personnes douées d'intelligence et de savoir. La
« présente section comprend les villes de Hormuz y^j-^ et de
« Moutkhan {^JH^ le village de Sovlt jym «^ et les montagnes
« des Bolous \y»^^ JIjl»- qui dépendent du Kerman; mais nous
« traiterons séparément de tout ce qui nous reste à dire de cette
< dernière province, dans la section suivante, s'il plaît à Dieu. »
416 TROISIÈME CLIMAT.
SEPTIÈME SECTION.
Suite du Fars et du Kerman. — Rethah. — Yezd. — Chirdjan. — Djîreft. — Bam. —
Hormuz ou Ormuz. — Khabiss.— We}asgherd.-~Sedje5taii. — Zarendj. — Lac de
Derrah ou de Zerrah.— Khorasan*-— Gandn ou Gain. — Zouzan. — Tubbus.
t.
Feuillet loi veno. Au nombre des pays habités qui seront décrits dans cette
septième section, il faut comprendre Tarrondissement d'Istakhar
jJkiol, « c est-à-dire les villes qui, comme Kethah aS5", Babeïn
« (:^lf) Fohredj ^j^^^ et Roudhan (^^l^j^l, faisaient, à ce qu'on
« dit, partie des dépendances du Kerman, mais dont ladminis-
« tration a passé dans le département du Fars, contrée qui s'étend
« sur un espace d'environ cent quatre-vingts milles, et où l'on
« remarque les villes suiyantes : Lrcouîéh a^^^I S Aclid «x-jJiit ,
a Surmac (^'«^^v Djewizcan {J^ytyr'^ Meskian (^\CiMt, Ardjiman
« u^^'« Barem, ville d'Abdul-Rahman ^^:^^\ ù^j^ S^ù^ ^j^ ^
« Mehrirdjan {J<^jJt^^^ Sahek-el-Kobra ^^JJiS^ d^ — cbL», Mehrah
ff ôl^^, Arkian ^>éj^\^ Hirah ^j4Â^ Aidadj gOs!^ Houma iU^,
« Serdan ^b^^Jt, Keïber^^^eiAS^ Bedjéh jl^, Kerd ;^ et Lourdjan
La présente section contient donc la description de la partie
du Kerman située au midi des pays ci-dessus indiqués, savoir :
Moundjan yU^^I, Wardest ow*-:^;!^, Welasgherd ^^j^s^^!^, Djezer-
raan yUjj^, Roudhan ^li^ji^ï, Roustac-el-Roustac ^jU-wj^jJl ^jU^jy ,
Chirdjan ^U»^, Yezdechir^^5>^, Zerhend <xâ^3, Mahan (jUU,
Khabiss (joAAâi., Djenab oU»-, Djireft r^ hj wfy», Hormuz >^,
' Je suis porté à croire qu*il s*agit ici de la ville indiquée sous le nom d*Aberkouh
sur la carte de M. Kînneir et ailleurs, mais les mss. portent As»^^«;^t ou A^^K^t-
417
, Fohredj
SEPTIÈME SECTION.
Setourah •jy^y « Nakiz^)^\ » Rifan ^LjL^t, Bam
^j^j Barmachm (ji!^\^j\i, et Bouchindj f^^^.
A Torient du Fars et du Rerman commencent des déserts
dont l'immensité est telle qu il n en existe pas de pareils dans
Tunivers habité. Cependant on y trouve des villages /et, sur les
lisières, des villes dont nous donnerons la description en temps
et lieu. A ces déserts touche la majeure partie du Sedjestan
^U^fg , dont les villes les plus connues sont Zarendj ^jj, el-
Tâc (^)J^\ , el-Fars o^H^' « ELhawas u«I^-â. , Sarwan ijij^^^*»* , Bost
«;amo, Raîcan (jU^t^t (ou Zacan ^\Aj) Bendjewaî (^l>^, Esfendjaî
^l^JUt, Tira «^^ Chebek «iUâ, Baghnem (j^sJu^^ Khouré ijA^^
Cart 4^, Derrah Sj^, Dorac (jj^. Calai ^^M, Koukouîeh a^j5^,
Meîchoum |*>&^ et Bachwerd :^^lf .
La partie septentrionale de cette contrée touche au Khorasan
^Um|^ , et comprend quelques-unes des villes de cette dernière
province, parmi lesquelles on remarque Ganem(^b (ou Caîn (^^)i
Zouzan (^tj^j, Sawamak «2)Ul^, « Baïand 4>oU^^ » Malin (^U, Wadi-
can (^Uj^yi, Sarakhs (^^s^;^', Bourendjan {j\j^jy9, et divers lieux
du Couhestan jLu^jf, tels que Bachîn c:r^lf , Kourïn (^jjf, Tab-
nîn (:jvJul9 , Hâsikîn {^4^^ et Bostaderan ^IjdUu^ . Nous décri-
rons tous ces pays un à un , en les distinguant soigneusement par
leurs traits caractéristiques, selon Tusage que nous avons suivi
précédemment.
Istakhar surpasse , ainsi que nous l'avons dit , toutes les autres
villes du Fars en fait d'étendue de territoire , de nombre d'édi-
fices et de population. Elle est située à 96 milles d'Ircouiéh
\ «place forte, abondante en ressources , très-peuplée ,
Feuillet 102 recto.
Feuillet 10a verso.
IRCOUliu
ou
ABERKOCH.
' Le ms. A. porte Bousib f^^^yf»
* Ce nom de lieu manque dans la version latine, p. ia8.
' M. Fraser (Joamey into Khorasan^ page a A3) écrit Serrukhs; M. W. Ouseley
Sarkhes.
^ Ou Aberkouh. Voyet, à Tégard de ce nom de lieu, la note p. &16 ci-dessus.
53
Fenillet loa veno.
KETilAH.
418 TROISIÈME CLIMAT.
fréquentée par les marchands, ceinte d'un mur en terre, et
dont les maisons sont pour la plupart construites en briques
et en argile. Il n'y a pas, à Ircouîéh, d'eatl courante, et ses
environs, dépourvus d'arbres ainsi que d'édifices, se cofnposefit
de champs où l'on cultive le froment et diverses sortes de cé-
réales. Les grains y sont à bon marché. On remarque, dans
le voisinage d'Ircouîék , des dunes de sable et même de hautes
montagnes dont la longueur est de plus de 2 milles. > A
moitié chemin, entre Istakhar et Ircouîéh, est un bourg nommé
Bedjéh jw? , « dont le territoire, très-peuplé, porte le nom d'Azd
« 3)1 . > D'Ircôuîéh à Kethah itSS^ on compte 1 3 ^ milles.
a Cette dernière ville (Kethah) est belle ^ populeuse, corn-
« merçante et bien bâtie. Située dans le voisinage du désert, on
« y respire un air pur et salubre. Du reste, son territoire est des
« pins producti£i et des plus fertiles, et les cuhures s'étendent
« jusqu'aux &ubourgs>. La plupart des maisons sont construites
■ en briques séchées au soleil Ml y a une citadelle très-forte où
• l'oi^ pénètre par deux portes en fer, dont Tune s'appelle k
• porte d'Andour ^>o^l v^ ^ ^^ l'autre la porte de la Mosquée
« ^«idtfNU cJ^ , ainsi nommée à cause de sa situation auprès de la
« mosquée prîncipaie , laquelle est daas le faubourg. Comme il
« n'y a point de rivière auprès de Ketbah , l'eau y est amenée au
1 moyen d'un canal souterrain qui part d'un lieu situé à 1 8 milles
« à l'ouest de la citadelle. Auprès de là est un viUage, connu
ff sous le nom de Bidendj ^«^9 où se trouve une mine d'étaifi.
« On exploite cette mine et on en exporte au loin les produits.
« Le viUage est ^s«4igréable. Le territoire d4 Kelhah ^ vaste et
« fertile , comme nous venons de le dire , est planté de quantité
« d'arbres qui produisent d'excellents fruits; on en fait sécher
« la majeure partie pour la consommation des pays voisins, et
io^ 65sJ v^^ "^^ ^^y
SEPTIÈME SECTION. 419
« notamment pour celle de la province dTspaban; les montagnes
c: environnantes sont également très"4)obées. Autour de la ville
« est un faubourg renfermant des bazars par£stitement bien con»-
« truits. Les habitants de Kethah se font remarquer par leur
(I pcditesse et par leur amour pour Tinstruction. »
De Kethah à Yezd \ en se dirigeant vers l'orient, on compte
3o milles. Yezd est « une ville de grandeur moyenne, bien peuplée
« et où Ton peut vivre à bon marché. > De là à Hira ]yJi\ 3 à milles.
« On remarque i Hira diverses coupoles et une fontaine. > Hira
est situé siur la lisière du désert, et c est là quon prend la route
du Khorasan. De Kethah siS'k O'cda iJsttS on compte 3o milles.
• Cette dernière ville est petite , mais florissante et populeuse.
« Elle est , comme Ircouîéh , bâtie en briques séchées au soleil ,
« et abondante en ressources de toute espèce. » De là à Babeîn
(je^l» , ■ jolie ville ceinte de murs en terre , commerçante et
« riche, » 76 milles. De Babeîn à Ispahan, 78 milles. De Kethah
à Fohredj jrjif^ 9 ^^ ^^ dirigeant vers le sud , 1 5 milles. « Foh-
• redj est une petite ville bien peuplée , dont les habitants se
« font remarquer par leur intelligence et leur sagacité. » De là à
Aban ^Ll , petite ville non entourée de murs , 7 5 milles ; d' Aban
à Roudhan {j^^jH y 5o milles.
Du boui^ de Aban à Chirdjan ^\^ja£ \ « pkce forte , lieu de
« garnison et de perception d'impôts, » sur la limite du désert ,
tme faible j ournée .
«Roudhan (^l^jj est une ville grande, bien bâtie, commet^
« çante , populeuse , possédant un territoire considérable et plu-
« sieurs mosquées oà Ton fait la khotba, et ccmiparable à Lrcouiéh
« Aj^^l sous le rapport de Tétendue et de la beauté des édi-
' Nos deux manuscrits portent toujours Berd.
' Ou Djira , d'après le ms. B.
' La carte jointe à la relation do voyage de M. Fraser porte Oogda.
* La Tevsioti latine et le ma. A. portent Mouidjan.
53.
Feaîlletiioa verso.
YEZD.
Feuillet i o3 recto.
420 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet io3 kcio. « fices; moins cependant que Houma iU^^*, ville dont la gran-
« deur et Timportance commerciale égalent celles dTrcouîéh. >
De là à Ghiraz, on compte 36 milles. «De Houma a •^ t^» dé-
« pend un territoire connu sous le nom de Tasouh ^yt^\ .
« Memid «xaj^, Kethah aSS', Babein (j^l? et Fohredj ^j-^, dont
t il vient d'être question , sont quatre villes formant un seul dis-
« trict , qui possède , par exception à tous autres , quatre chaires
« où Ton prononce la khotba^.
« Dans le voisinage dlrcouïéh on remarque les villes d'Adid
« «X-^lJljI et de Surmac (>-«;-^ (cette dernière, environnée d'un
« territoire vaste , fertile et boisé , est populeuse et coouner-
« çante ) ; et Meskian ^^^Cm^ , bourg où Ton trouve également un
« marché bien approvisionné. »
Au nombre des dépendances dlstakhar j-ikcioi il faut compter
1 "" Sahek dL^W , « ville ceinte de murs de terre , dont les habi-
R tants, riches et vivant dans un état prospère, voyagent beau-
« coup; » de là à Ghiraz jl^, on compte i38 milles. Sahek
Jl^Uo est sur la route qui conduit de Chiraz au Kerman; de là
à Chirdjan ^j\ yj ^ 6, capitale de cette dernière province ,
90 milles; la distance totale de Chiraz à Chirdjan, en passant
par Sahek, est donc de 228 milles. 2"" Beîdha Uâuu, place for-
tifiée avec un faubourg; c'est la ville la plus considérable du pays
d'Istakhar; elle est nommée blanche parce que son château,
qu'on aperçoit de très-loin , est de cette couleur ; en persan , on'
la nomme Nichabek JL^lâô ; « elle est comparable , en grandeur,
« à Istakhar; les maisons y sont construites en terre, et les
« champs qui l'entourent sont d'une telle fertilité, que la ma-
« jeure partie des fruits qu'on vend à Chiraz viennent de là; ses
« habitants sont riches et ils portent le même costume et le
^ Voici le texte de ce passage , que nous abrégeons en le traduisant :
.UJI »J^^^U# S^j\ \^ iU-^b is\yi\ j-JTi cf^^
SEPTIÈME SECTION. 421
même turban que ceux de Tlrâc. » De Beidha \àhxt à Chiraz
, 2 4 milles. 3' Ardjiman y W^' » ville dont le territoire ,
CHIliDJAN.
Feaîliet io3 rectu.
vaste et fertile , s'appelle Maridjan ^L^i^. 4^ Le district de Feuillet io3 verso.
Serdan ^\y^, dont les villes principales, Houma iU^^ et
Krïhrr j mi^i , possèdent des mosquées et des chaires où Ton
fait la khotba. S*" Bedjéh a^, bourg dont le territoire se
nomme el-Azd :^^) . 6^ Kird :^j.^9 , petite ville bien peuplée ,
avec une chaire et des dépendances peu considérables. 7^ Lour-
djan (jW^jtP'^ j^^^^ petite ville dont le territoire se nomme
Serdan ^l^;.^ . » Telles sont les dépendances de l'arrondisse-
ment dlstakhar j..stEWt , ville du Fars dont le territoire touche
au Rerman.
Cette dernière province est située entre le Fars et le Mekran,
et sa capitale se nomme Chirdjan ^j^jx^.* Chirdjan est en effet
le siège du gouvernement et la résidence des agents chargés
de la perception des taxes. Cette ville est entourée de fortes
murailles de terre , mais les édifices sont construits en pierre
dure f à cause de la rareté du bois. Les bazars y sont nombreux
et très-fréquentés , la population riche; on y boit de l'eau de
puits; c'est la ville la plus considérable du Kerman; ses habi-
tants se font remarquer par la pureté de leurs mœurs et l'amé-
nité de leur caractère, et^ les négociants surtout, par une
bienveillance, une sincérité, une docilité supérieures à ce
qu'on peut trouver de plus louable, en ce genre de qualités,
dans d'autres contrées. » De là à Djireft ^^^^j-^^s^ \ en passant
par Nadjia i^u^'b, on compte 6 journées. Djireft est une ville
considérable et populeuse qui s'étend en longueur sur un espace
de 2 milles. « Elle est environnée de beaucoup de champs ense-
« mencés qu'on cultive au moyen d'arrosages. L'eau employée à
DJIRBPT.
* La version latine porte Girost. M. W. Oasdey, Oriental Geography, p. i3g et
suiv. , écrit Jireft.
422 TROISIÈME CLIMAT.
Feqiiiet loH verso. « cet usage et à 1^ çoasommatiop d^s habitaiiils provient d'une
« rivière nommée Meri Roud >j^ «ig^» lnquelie e$t ptititç» mais
c d'usi eovrs iftpide gt bruyAnt, çj»r eiU ooule à travers dea ro-
« chers qui ne permettent pfis de ia traverser autrement qu'à
« gué; elle fait tourner cinquante moulina. Auprès dfi Pjir eft est
« une montagne , qu'on nomme Mijan (jtj,èU « cultivée en jardins.
« C'est de là et d'un lieu uommé DariîFared >j\tj\¥ qu'on tire
a la majeure partie des fruits et du bois qui se consonment à
« Djireft. On y apporte cependant d'ailleurs des dattes fraîches
« ou conservées, des noix, des cédrats, du raisin et des cannes
« à sucre. Les habitants de Djireft sont bien vêtus et bien nour-
« ris; c'est un lieu d'importation des marchandises du Khorasan
« et du Sedjest^n; h ville est joli^ et agréable sous tous les
« rapports ; cent mines de dattes ne coûtent à Djireft que deXix
c drachmes; on y met en pratique un très4;K>n usage, qui consiste
• « à ue point recueillir ceux de ces fruits que le vent a fait tom-
« ber, en sorte que lea voyageurs peuvent en prendre autant qu'ils
« en ont besoiu, et même au delà, i
On compte au nombre des villes du )$^erman,
« Meimend ^hM^, viUe de grandeur naoyenne, distante de
c a5 milles de Cbirdjan, biisn peuplée, avec un nMirché; des
« sources nombreuses et desjardins fruitiers parfaitement arrosés. »
Nadjia iss^^US ville peu considérable, mais jolie, ornée de
beaux édifices, eommerçaute et industrieuse. De Nadjia à Chir-
djdn, en se dirigeant vers te nord, la distance est de 103 milles,
et du même lieu à Djireft, en allant au sud, de ^0 milles. « Au
« sud de Nadjia est le boui^ de Khir>^^ si^ué à 71 milles de
« Djiref^ et à 1 8 milles de Nadjia. On s'y liwe à f agriculture et
« on y fait un peu de commerce, n
Entre Djireft ^s^iy^ et Fohredj ^j^ est Hormuz el-Melik
^ Le ms. A. et la version latine portent Nahia.
^ Les cartes anglaises portent Bumm; la version latine Bamm; M. W. Ouseley
écrit Bam.
' La version latine porte Gqermasin.
BAM.
SEPTIÈME SECTION. 425
,éJi)yfj^^ àtijoùi'd'htii cofidu sous le nom àe Cariet ël^Djouz Feuillet i o^ recto.
\^ Âgji. * Ce fut uûe résidence royale jtisqu à Tépaqûe où le
« Âége du goûvetudiiietit fut transféré à Chirdjan ^j\^jjJê ; ac-
« tudlemënt ôétte ville est de; peu d'iïnfportance. Peuplée de
9 races mélangées, elle est jolie et fréquentée par les étrangers;
c il y a beaucoup d^ean^ des bazars, et on y fait un peu de côni-
« merce. * De HormUE à Djireft oO^aîm, vers Touest, on compte
I jofUrnée, et à la tille de Bàn^ d^\ i jourïiée.
«Cette deAiière (Ëaffi m) est grande, comme^nte et riche;
on y cuhivé là yigne et le palmier; beaucoup de villages en
dépendent. L*air <(n'on y reipire eât plus salnbre que celui de
Djireft. Il y d un chftteàtl dont les fortifications sont réputées
léA ineilieui^eâ de toutes téûe^ du Kerman; sei habitants se
livreiit au négoce et à Tindustrie^ on y fabrique quantité de
beilé^ étoffes dé Coton, ce qui fofme tin objet considéi^able
d'exportation; des manteaux en poil dé chèvre qui égalent en
finesse ce qu'il est possible de voir de plus beau (il en est
dont le prît se monté à 3o dinai^); enfin on y fait aussi des
tissus d'une grande finesse pour turbans. Toutes ces étoffer
sont d'un travail admii^le et d'une solidité telle qu'elles ne
s'usent et ne ié détfuièent qu'au bout d^un tf ès-long laps de
temps; les^ toîé s'enorgueillissent de les porter, les considèrent
comme frès^précieu^es et les l'ont conserver avec soin dans leur
trésor. •
De Bam & Djireft, 2 fortes journées ou 60 milles.
De Bem à Bannechin (^Ji^j\f ^ petite ville située à l'entrée
(litt. AU vestibule) dn déiërt, fréquentée, commerçante et po-
puleuse , 1 jotrnée.
On compte également au nombre âtÉ villes du Kérman
HOUIOZ
OU
oroiuK.
424 TROISIÈME CLIMAT.
FeiiîHet io4 recto. Hormuz la maritime iuJU.LJI j.«^ (Ormuz), située sur les bords
du golfe Persique. < C'est le principal marché du Kerman et
c une ville grande et bien bâtie. Le climat étant trèsr-chaud, les
> palmiers croissent en abondance dans ses environs ; on y cultive
« aussi le cumin et Tindigo ; cette dernière substance est d'une
« bonté telle que nulle ne lui est comparable et qu'elle a passé
« pour ainsi dire en proverbe; on en expédie des quantités con-
« sidérables à l'étranger. Les habitants de Ma'oun (j[yL« ^ et de
« Welasdjerd ^^-^^j se livrent beaucoup à la culture de cette
« plante, et ils y apportent d'autant plus de soins qu'elle est
« pour eux une source de profits très-considérable. On fabrique
« dans ces contrées beaucoup de sucre de oanne et de sucre
« candi ; l'orge forme la base de la nourriture des habitants et le
« principal objet de leur agriculture. Le pays produit d'excellentes
t dattes. ». Hormuz est bâtie sur les bords d'un canal dérivé du
golfe Persique et qu'on nomme el-Heîz y^Jl ^. Les vaisseaux par-
viennent par le canal jusqu'à la ville.
Fohredj ^y^yi est une ville entourée de murs de terre et si*
tuée sur la limite du désert qui touche au Sedjestan ^|\.v>»ifg.
Elle est éloignée du Sedjestan de aie milles, c'est-A-dire de
toute l'étendue , en largeur, (lu désert qui sépare ces deux villes.
De Fohredj à Barmechïn (^ntA^J^, ville ci-dessus nommée, on
compte 1 journée. Les autres lieux du Kerman étant de peu
d'importance , nous allons nous borner à donner les itinéraires
les plus connus.. .
Celui de Chirdjan ^j\^j>^ à Roustac el-Roustac ^\x^ji\ ^\sLmj ,
sur la frontière du Fars, comprend un intervalle de 4 journées,
savoir : de Chirdjan à Kiahoun {j^^^ « joli pays, planté de dat-
« tiers, où l'on fait de bonnes afiPaires de commerce, » 2 journées.
Feuillet lo/i veno.
^ La carte de M. Kinneir porte Memaun.
* La version latine (p. lag) porte Hamz.
SEPTIÈME SECTION. 425
De Kiahoun à KhochabadT ^I^U^â., i journée. Feuillet io& veno.
De là à Roustac el-Roustac, i journée.
Celui de Chirdjan à Roudhan (jt^jfj, compris dans les limites
du Fars, est de k journées, savoir : de Chirdjan à Meindh «kJuut \
ville c entourée de murs de terre, industrieuse et commerçante, »
2 journées.
De Meindh à Kerdekian {j^:>^^ ville « dont le territoire est
• très-productif et tres-fertile , » 6 milles.
De là à Âîas fJ^^ , < ville de moyenne grandeur, dont les ba-
■ zars sont bien construits, les rues larges, et où Ton voit divers
< édifices, • i forte journée.
De là à Roudhan, dans le Fars, i faible journée.
Celui de Chirdjan à Robat el-Sarmacan ^Uu^t \s\4j est de
2 fortes journées, sans lieu habité où Ton puisse stationner.
Robat el-Sarmacan n'est qu'un village dépourvu de mosquée.
' L'itinéraire de Chirdjan à Bam ^^^ , ville dont il a déjà été
question , est ainsi qu'il suit :
De Chirdjan à Chamat i::»UU, 1 journée.
« Entre ces deux lieux est un territoire vaste , fertile et peu-
« plé , connu sousr le nom de Kouhestan ^\xmJ^^^ où l'on trouve
« un village du nom de Sultanié &AiUQJL> .
De Chamat à Behar jly^, petite ville, 1 journée.
De Behar à Djennab 0^1 petite ville, 1 faible journée.
De là à A'bira \jm^ ou A'bida I<>uh^, « ville petite, mais com-
« merçante et industrieuse , » 1 faible journée.
D'A'bira à Djouein {^i>ye^ , « ville située dans une plaine et
« entourée d'un paysage agréable , » 3 milles.
De Djoueîn à Babeîn (^jj^l^, «ville en tout semblable à la
« précédente , » 1 journée.
De là à Choursian ^Jif^jyij «ville bien peuplée, bien bâtie,
' La version latine porte Maitedh.
5/i
Feuillet io3 recto.
426 TROISIÈME CLIMAT.
FeuHiei 104 vcrao. «commerçante et evAoiurée d'im territoire fertile»» i jour-
née.
De là à DardjxQ (^tf-s^^J^y « ville très-jolie et remarquable par
« ses édifices et ses. fabriques , ^ 1 journée.
De Dardjîn à Bam ^h» i journée.
Distance totale , 9 journées.
De Cboursisoi ^WM>>â k Djireft v>à^»^ii , on compte 2 journées.
De Çhirdjan à Djireft > en passant par Nad^iba ii^^^b \ ville
dont il a déjà été question, 4 journées, savoir :
De Çhirdjan à Hir^^i^^^ , 1 journée.
De Hir jA». à la montagne d'Argent îLÂÂÏi JjLtm , 1 journée.
De là à Dari^Fared ^j^j^^t lieu ferlôle et peuplé, 1 journée.
De là à Djireft, 1 journée.
De Çhirdjan à Khabiss. jo^^ , ville, 6 jaurnées, savoir :
De Çhirdjan à Kaii^ ^ JT, village , 1 journée.
De là à FardiB (j^s^^ , « ville et lieu de marché , entouoée dé
ff murs en terre et d'un faxiboui^ , > 1 journée.
De là à Mahan ^UU , « petite ville entourée de cultures où
« sont des sources d'eau coumnte, » 1 journée.
De là à Nada* ^«w, bourg, 1 journée.
De là à Rarou jjlj, village, 1 journée.
De là à Khabiss. {j^m^ y i journée.
« Cette dernière viile, située siu* la frontière du grand désert,
« dans la partie du Keroiaxt dont le ciimal est le plus chaud,
« est peu considérable, naais^ bien peu|Jiée. D y a de Teau cou-
• rante , beaucoup de. palmiers , des fortifications et des res-
« sources. »
De Çhirdjan à Zarond ^^jj^^ on compte 4 jounnées, savoir :
De Çhirdjan à Yezdechir jjlA^^^ , «jolie ville, offirant beau-
KIIABJSS.
^ La version latine porte Nahiam.
* La version latine porte Ranand.
SEPTIÈME SECTION. 427
« coup de ressources, entourée de murs et de fossés, munie de Feuillet lo.s recto.
« portes et possédant plusieurs bazars, » 2 journées.
De là k Djiroud à^jh^c». y ville considérable , industrieuse et
commerçante, 1 journée.
De là à Zarend «Kjj), 1 journée.
« Zarend est une ville de moyenne grandeur, située auptrès du
« grand désert, entourée de murs et de champs cidtivés, et où
« l'on fait un beau commerce. Il y a des ateliers de corroyage ,
« OÙ Ton fabrique des sangles (pour les montures), lesquelles
« sont transportées dans Tlrâc et jusqu'en Egypte. »
L'itinéraire de Djireft à Roustac dans le Fars ^1 çj^ ^U^l
(j»;U, est comme il suit :
De Djireft à Canat el-Cham ^\uekJ\ c»Ljls, roustac \ 1 jour-
née.
De là à Ma'oun ^j^yt^, « petite ville avec marché , » 1 journée.
De là à Welasgherd ^^jfr^^^, yiUe dont le nom s'écrit aussi
Welaskerd ^^X*w^j par un iï'e/^ciWlj, i journée.
« Quoique peu considérable en étendue , cette ville est très-
« florissante et très-peuplée. » C'est là qu'on prend la route qui
conduit à Hormuz.
De Welasgherd à Adarkian (jl^^^l, petite ville, 1 journée.
De là à Djeïrouman ^Uj^>l>, «jolie ville, lieu de réunion,
« de marché et d'approvisionnement, » 1 journée.
De là à Kechestan ^U^yâ^âi , « bourg bien peuplé , » 1 faible
journée.
De là à Roustac ^Vx^, 2 journées.
« Pour se rendre de Djireft à Hormuz la maritime iUX>-LJI j.«^,
« on passe d'abord à Canat el-Cham j»UJt oUs , 1 journée.
WBLASOHERD.
^ Voyez, au sujet du mot raoïtac^ le passage traduit p. 3g8 ci-dessus.
' Cette viQe est généralement indiquée, sur les cartes, sous le nom de Welaz-
gherd.
54.
428 . TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet io5 recto. « Puis à Welasgherd ^^^^^ où la route se dirige vers Touest,
« 1 journée.
« Puis à Kouneîn cj^jS", ville de moyenne grandeur, très-bien
« bâtie et très-agréable , i journée.
« Puis à Metouban ^^Wydl , 2 journées , dont une jusqu'à la
« rivière de Welkian ylCJ^ j^yi, et Tautre de cette rivière à Me-
« touhan.
«Puis à Hormuz^y*^, ville dont nous avons donné une des-
« cription sur laquelle il est par conséquent inutile de revenir,
« 3 journées. »
L'itinéraire d'Hormuz à Barem «;L ^ est comme il suit :
D'Hormuz à Choura tj^, «village situé sur les bords de la
« mer, sans murs de circonvallation et sans mosquée , dont les
Feuillet io5 verso. « habitants se livrent à la pêche, car la côte est très-poisson*
« neuse , » 3 journées.
De là à Rouaîset ca«mu^j, ville, 3 jouméesr.
De là à Barem |^lf , 3 journées.
« Rouaîset est une ville agréable, dont les environs se com-
« posent de jardins et de vergers de palmiers.
• Le persan est la langue de tous les habitants du Kerman , à
« l'exception des Cofs ^jaÀii\ ^, qui parlent une langue différente.
« Quant aux montagnes qui confinent avec le Mekran, et qui
« sont connues sous la dénomination de montagnes froides, elles
« sont habitées par des peuples qu'on appelle Ahwas (j»l^.^l ou
<c Hawas cr t^^ . Agriculteurs et nomades , ils possèdent des cha-
« meaux , des troupeaux , des propriétés qu'ils viennent habiter et
« beaucoup de palmiers. On tire , du pays des Ahwas et des en-
' La version latine porte Fares.
' Les mss. portent itâJuJI el-ATs ou fjaÂiiJt el-Cafs. Pour faire disparaître toute
incertitude, un annotateur a mis en marge du ms. B. : g^jàilt joAiUti Cofs par un
dhamma. Nous adoptons volontiers cette leçon.
SEPTIÈME SECTION. 429
virons, du sucre qu'on transporte dans le Sedjestan et ailleurs. Feuillet io5 verso.
« Les monnaies qui ont cours dans le Kerman sont le dirhem
et le dinar.
« Il existe » dans cette province , des montagnes hautes et es-
carpées, telles que les montagnes de Cofs jaJuUI JIas^, les
montagnes froides i^jUIl Jlf»- et celles qui contiennent des
mines d'argent SUaJlJ) (j^^a^ JUr»- . Le pays est coupé par de
vastes déserts et des solitudes arides, et les cultures et lieux
habités n'y sont pas contigus comme ils le sont dans le Fars.
« Les montagnes de Cofs s'étendent jusqu'au golfe Persique.
Elles sont bornées au nord par le pays de Nadjirman ^^^ — ^
^U^H^L; au sud, par la mer et par une partie des déserts
du Mekran; à l'ouest, par la mer et par une portion du Bo-
lous ^j^i y et des districts de Matihan ^l^U ^ et d'Hormuz ^.
On dit que ces montagnes sont au nombre de sept, et que
chacune d'elles est gouvernée par un chef particulier. Les
peuples qui les habitent sont une espèce de Kurdes très-
braves et très-farouches, de complexion maigre et de couleur
basanée. Ils possèdent des troupeaux , des essaims d'abeilles et
des palmiers. Au nord sont les Bolous ^^^^ « peuples qui ha-
bitent tout à fait au pied des montagnes et qui sont remar-
quables par leur bravoure , leur puissance , le nombre de leurs
troupes et la sécurité qui règne sur leurs chemins. Us jouissent
d'une existence prospère, vivent sous des tentes de poil comme
les Arabes , et sont redoutés de leurs voisins '.
« Les montagnes froides ïù^jXaI] Jl^^ forment divers rameaux
d'une chaîne qui s'étend au nord-ouest de Djireft. Elles sont
fertiles, productives et boisées. C'est une contrée où il tombe
«
' Le ms. A. porte Mertedjan, ^j\s^^ •
* Le même ms. porte Farmes , (jt^jà-
' Voyes, au ^ujet des Balous ou des Bolous, les auteurs cités par M. W. Ouseley
dans son appendice à YOriental Geography, page a88 et suivantes.
Feuillet io5 verso.
430 TROISIÈME CLIMAT.
« de la neige tous les ans , et dont les habitants sont vertueux et
« innocents en paroles comme en àttions. On y troti^rfe ttes mines
« de fer dont les produits sont d'excellente qualité.
« A ces montagnes touchent les knontàgne^ ilfes tninès d*ar-
« gent sùàiS) ^<Xm JUi>* , situées au înidi de Djireft uo^.^^^^ ^
« et à 1 journée du Darifared ^j^î)'^, district mûntueui» fertile,
« couvert de villages et d*habitatioû$: »
Quant au grand désert, on appelle ainsi celui ijul s'étend
entre le Kerman, le Fars, le Moultan, le Sedjestiain, lé tou-
hestan, une partie du Khorasan et jusqu'auprès des pays de
Coumes (j-wr^i :>'^ et de Reï ^^j. H y existe peu d'habitants,
« mais beaucoup de malfaiteurs et de brigands, attendu i^ab-
« sence de toute administration tutélaire. Ce désert est envi-
« ronné de peuplades qui diffèrent entre elles soUs \e rapport
« des langues et du costume, et qui proviennent soit des dé-
« pendances du Khorasan, du Coumes et du Sedjestan, soit de
« celles du Kerman , du Pars , d'Ispahah , de Cachan et de Reï.
« Vu la difficulté qu*il y a de voyager k cheVal, on traverse la con-
Feuillet io6 recto. « tréc avcc dcs chameaux de charge, et cela non sans éprouver
« de grandes peines, par des chemins connus et dont on ne
« saurait s'écarter sans courir le risque de périr, à cause de là
« quantité d'aventuriers et de voleurs qui vont se réfugier dans
« ces déserts. Leurs retraites les plus assurées sont les montagnes
« connues sous les noms de Kerkech-Kouh àjffj^SjS^et de Siah-
« Kouh ôjS^dLu»», où ils enterrent leurs richesses et cachent leurs
« approvisionnements. La première, Kerkech-Kouh àjS^fjS^y est
« peu considérable, mais isolée et séparée * de toutes les autres qui
« environnent le désert. On dit que la circonférence de sa base
« est d'environ 6 milles; il en surgit quelque peu d'eau. Au
^ Cet isolement de montagnes 8*éleyant abruptes da milieu des plaines est en
effet un trait caractéristique de certaines parties de la Perse.
SEPTIÈME SECTION. 451
« sommet de la montagne est un plateau dont les pentes sont Feuillet io6 rccio.
« esc^ées et de difficile accès. Quiconque dt^erchf^ 1491 ^ile dans
« le flanc de ces rochers est sûr ^ A y être ps^: décQMyert* La
« moQta^e dite Siafahl^ouh «p « W i V^V^ ^Ipig^ëe 4^ la pfécé- .
« dente , est également un repaire de voleurs. »
Les chemins connus et frayés qui çxistei:\t dans, c^ désert $ont
en petit nombre. Nous allons CQp4o4^pt |e3 ind^^i^r en 4^^1-
Le premier est celui qui cond^;^ 4§ Fphfedj ^J^^vi^e dé-
pendante du Kerman , au pays de Se<]y<çst^n ^ x f^^f^ j^\ Jl .
De Fobrec^ s>^ à el-4i« Uf^«i«fc et. à el-Abarjl|iH^, on
cpMpt^ 9 L willes.
De là ji \hvâ^ d-M^açé jib^tf ç^^. ^ i. wUesi^
D^. Ik k B^9^t MA'bqtd 4i4f^ Mi;» 3 1 wiUe^r
De; lia, h Asnid «Nôâ^I , 3 7 pailles*
De. là 4 Bera'an Jif^ji (911 IcicaW yU^), a4 ïpiUe^
De. U à Bir êl-Cadhi <^UiI>w, a 4 n^illes.
De. là il Haai^k 4tUt>» i.B mWm,
De là à Kiaroulseîf UbuJ^jlâi ( cfu l^i^rQul^elf ui^j^l^ \y
13 milles.
De là h Bamrdin ^^^ , 1 4 milie;.
De là à DjarovA (jijt^i ^4 miUe^.
De là à la viUft. dfr S^djealw y)*-^ W^^, 4 8 «ïiUf/»-
Le second itinéraire ds^iOf^i i.e Banpachîl^ <is>4U^>^ à.Se4jes-
tan, savoir : de Barmachïn à B0rban\^U^(ou Bfli^P o^^)^
oà imet source jaillit du pied de la i»Qlit;ignQ> 1 j^ui^ée»
De là à Mçdrs^ iljd»^ où Foa trouve smafli 4e Teaiii, 1 journée.
A I^mrah Abaid^ :>{$ «1)^^, i joufn^» ,
A Boliat elrGadhi (^\iil H^^ 1 journ^ée»
A Darek «d^b , 1 journée.
^ Cette station mancpie dans le m». &» .
* La version latine porte Cqermasin.
452 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 1 06 recto. \ Djaroun y^jW^, 1 joumée.
A Sedjestan ^bu^, i joumée.
Toutes ces jourilées sofit faibles.
En partant de Bartnachin on peut prendre par Kerwah
1 journée.
De là à Nedbah dl^-Xj \ i journée.
Puis à Cherwa ïj»^, i joumée.
A Temanih ^Uv i journée.
A Mastikh ^^^^a^ i journée.
Mastikh est une petite ville située au milieu du désert et dé-
pendante du Kerman, bien qu elle soit séparée de cette province.
Cette ville est populeuse et entourée de champs cultivés et de
palmiers, en quantité suffisante pour la consommation de ses
habitants. Il y a ici deux routes: Tune, celle de droite, qui
conduit, en 7 journées, à Sedjestan; l'autre , celle de gauche,
qui se dirige vers Hérat i\j^. Quand on prend la première, on
se rend , par le désert , de Mastikh à Diren ^^^ , où est une
source d'eau vive, 1 journée.
Puis au puits de Kerdoudj ^3^^ {on Kerdouh), 1 joumée.
A Robat Naberdj ^j^U U{;^ lieu inhabité, 1 joumée.
A Tarest Bad ^l^ o^jb (ou Narest Bad), aiguade, 1 joumée.
A Basbiad dlf^lf ^ station inhabitée, 1 joumée.
" 'A Sadah ^(«x^» (ou Madah), 1 joumée.
A Sedjestan ^J\Xm:ft^ 1 journée.
Pour se rendre de Mastikh ^^UMy« à Hérat ïl^ib, on prend à
gauche et Ton parcourt deux stations désertes, 2 journées.
Puis l'on parvient à une troisième , dite Robat Tzzet i^ bl^ ,
qui quelquefois est habitée et quelquefois déserte; 1 joumée.
^ Ou, d*après la version latine, Godma.
* La version latine porte « hospitium lanouh ».
' Ibid. Fesad.
SEPTIÈME SECTION. 435
De là à Medarjiîoi, i journée.
Puis à Cariât Salem ^ ii^, grand village entouré de champs
cultivés, 1 journée.
A Robat Hasak Slm^ lot^, i journée.
A Nadem |»<>o, i journée.
A Semendjan ^l^Uyi*, i journée.
A l'étang de Nadjah to-b \ i journée.
A Medhan ^jU-o^ (ou Merdjan ^jU*-^), i journée.
A Soudan ^j\:>ym (ou Serdan ^î^^), i journée.
A Nechet CA^àJ, i journée,
A Kerderem pj>J^j i journée.
A A'tiah «Uk^ , i journée.
A Courra iji^ dépendance du Sedjestan, où a lieu la jonction
de la présente route avec celle qui conduit de Sedjestan à Hé-
rat , i journée.
De Courra à Derrah $j:> , i journée.
De Demih Kouîskan ^j^<mJt^ «^^ à Her^chan y Uî;^ ^, dépen-
dance d'Asferan yt^^JL^wt, place frontière du pays de Hérat,
1 journée.
De là à Taqueduc de Sora ^j^ «^Us, i journée.
De cet aqueduc à la montagne noire i>ym^\ Sj^s^-^ \ journée.
De là à Madman ^Uà^ (ou MadmarjUOw»), i journée.
Et enfin à Hérat 'i\jA^ i journée.
Pour se rendre de Barmachïn c:XHâU^ à Cariât Salem y^ xjji ,
on prend une route nouvelle qui passe par Darsenan ^U^^b,
« village où il existe des sources d'eau vive, beaucoup de pal-
«^miers, et au delà duquel on ne trouve pas de lieux habités, »
1 journée.
Feuillet 106 recto.
Feuillet 106 verso.
' La version latine porte lafa, Mergian, Serdan, Bost et d'autres variantes qu'on
trouvera à la page iSa de cette version.
* Le ms. A. et la version latine portent Khorasan. Il existe en effet, soit en Ai- *
çiénie.^oit en Perse, ilivers villages de ce nom. Ce nom est écrit ^LâL^ p. 46 1.
55
Û34 TROISIÈME CLIMAT.
Feuiiiet 106 veno. De là à Ras cl-Ma \JLI ^\j, i journée. Ras el-Ma est une
« source dont les eaux s'écoulent dans un grand lac. »
« A partir de là, on a 4 journées de déserts à traverser. Ces
«journées sont fortes, les déserts contigus et la route dange-
« reuse. »
De Cariât Salem ^^.«JU a^ à Sedjestan ^Uu«u^, on compte
lo journées.
Et du même lieu à Derrah Sj^, lo journées.
« Derrah o)^^ est un grand village situé dans le voisinage du lac
< où s'écoulent les eaux du Hindmend «)cJU««xjl^ (principal),
« fleuve du Sedjestan. »
ITINÉRAIRE DE RHABISS (joaa». AC KHORASAN ^LmI;^.
« Khabiss est une petite ville dépendante du Kerman et située
« sur la lisière du désert. Il y a de Teau courante, beaucoup
R de dattiers, et les céréales y sont à bon compte. De Khabiss à
« un lieu nommé Dowarec v3j'^«^t i on compte i journée. Ce lieu
« est couvert de constructions ruinées , sur un espace aussi grand
« que la vue peut s'étendre. Il y a des monticules qui prouvent
« que ce lieu était jadis habité , et cependant on n'y voit ni puits,
« ni fontaine , ni source , ni aucun indice d'eau ^ ; de là à Sour
' Ou Zerrah. Cette indication, qui 8*accorde avec les observations modernes, est
précisée par notre auteur dans les termes suivants :
.%\ X,
u
^Mt^
* Voici également le texte de ce passage, qui n*est pas sans intérêt :
SEPTIÈME SECTION. 455
« Roud ^3jjj>-»»\ lit de torrent dont le sol est couvert de sel et FeuiHci 106 verso.
« où coulent seulement des eaux pluviales. Les terrains de ce
« désert sont (en général) salés.
« De là à la montagne de Narsak «flUwjby 1 journée.
« Puis à un lieu connu sous le nom d'el-Houdh ^^Â , où se
« rassemblent les eaux pluviales, 1 journée.
« A Ras el-Ma U) ^1; , source dont les eaux tombent dans un
« étang et arrosent quelques cultures suffisantes à peine pour la
« subsistance d'une ou de deux personnes au plus , a journées.
« A Kourkouré Sj^^j lieu dépendant du Kouhestan ^bu^^,
« sur la frontière du désert, (la distance manque).
« A Houseb v«^>> 9 petit château fort , 2 journées.
«A Khourj^, 2 journées.
« A Gain (^1» ^, ville capitale du Kouhestan , dans le Khorasan ,
« 1 journée. »
ITINÉBAIRE DE DOWAR j\^^ A XORIN {^j^^, BANS LE KHORASAN.
«Dowarjljd est une ville bien peuplée et dominée par deux
« châteaux-forts. Il y a de Teau courante, des palmiers et quel*
« ques champs cultivés. Cette ville est dans les limites du Ker-
« man.
« De là à un lieu nommé Koudra ^^j^^.,g> , misérable station
« sans maisons , avec une source peu abondante , 1 journée.
« Puis à Sebward (Sebzawar?) j^a^, fort ruiné, avec quelques
« palmier^ qui a été délaissé par crainte des voleurs.
« A Derdan (jt:^>, lieu sans habitations, 1 journée.
« A Rend o<jj , lieu inhabité où se trouve une citerne qui re-
« çoit les eaux pluviales, 1 journée.
Je présume qu*il faut lire ^^jjy&^ ce qui signifie, en persan « rivière saumâtre.
1^8 1D88. portent ^b, ^U et ^fe. Nous adoptons cette dernière leçon comme *
la plus conforme aux indications données par les cartes.
55.
Feuillet 106 verso.
Feuillet 107 recto.
436 TROISIÈME CLIMAT.
« De cet étang à Banend «XÂjlf , hameau fortifié qui se compose
« d'une vingtaine de maisons et où se trouve un cours d'eau
« qui fait tourner une petite meule; palmiers et champs cultivés;
1 journée.
n A 2 farsakhs ^ avant d arriver à Banend on trouve tine source
« entourée de plantations de palmiers et de quelques maisons
qui ne sont fréquentées que par des voleurs. Les habitants de
Banend s'entendent entre eux pour protéger ces plantations.
« De Banend à Arda'a a^>)I, misérable station, i journée.
« De là au puits de Chek ^iLSij^, qui fournit de très-bonne
eau, 1 journée.
« De là à Khourj^^, lieu inhabité et situé à 2 journées de
Houseb u.%^^^, 1 journée.
« De Khoùr à Korîn (^ji^, dépendance de Nisabourj^^Lû dans
le Khorasan, 3 journées. »
ITINÉRAIRE DE TEZD d>^^ A BARGHIN (:^j4
«
« De Yezd à Hira Hj-^t^"^ « source et citerne où tombent les
eaux pluviales; pays désert : 1 journée.
« De là à Khorané joI^ , bourg bien peuplé , pouvant mettre
sur pied plus de 200 hommes armés; cultures, jardins* eau
courante, château-fort construit sur une colline de forme
ronde, dont le pied est baigné par une rivière qui arrose les
vignes et les jardins; lieu connu de toute ancienneté par sa
fertilité : 1 journée.
« De là à la colline de Chah Sind JOU »U J^ , station déserte
où Ton ne trouve que deux citernes destinées à recevoir les
eaux pluviales, 1 journée.
' Environ 3 lieues communes.
' Les manuscrits portent ^j^ Berd ; mais il n existe en Perse, du moins à notre
connaissance, aucune ville de ce nom. Voyez ci-dessus « p. 419*
SEPTIÈME SECTION. 457
«De là, par le désert, à Sa'inda I^xjl^U,, fort contenant en- ^^«uiiiei 107 recio
« virôn 100 hommes; source d^eau courante, cultures, aque-
« ducs, jardins; bien moins peuplé et moins bien fortifié que
« Khorané, dont il vient d*être question : 1 journée.
« De là, par le désert, à Bost Barem ^^l^ ou*^, lieu inhabité;
< khan ou caravansérail; eau de puits : 1 forte journée.
« De là à Robat Mohammed «x^ Ll^ , fort habité par une
« trentaine d'hommes; sources, cultures : 1 faible journée.
« A Rik Jl»;, lieu inhabité où est un canal destiné à conduire
K les eaux dans une citerne; sables qui couvrent un espace de
« 6 milles d'étendue : 1 journée.
« A Mehleb 4fJlylt, lieu désert; caravansérail, source : 1 jour-
« née.
« A Robat Houran ^j^jy^ ^lf;« fort construit en pierres et en
« plâtre, gardé par trois ou quatre hommes; source; point de
« cultures : 1 journée.
« A Zad Adjret à^l ^Ij, lieu inhabité; puits et caravansérail:
« 1 journée.
«A Bostaderan (^^Ij^Um^, 1 journée.
« A Bann ^^ village contenant au moins 5oo âmes; eau cou-
• rante, cultures, pâturages et troupeaux : 1 journée.
«De là, par le désert, à Radouïé iy^^lj^; eau courante, mais
« point d'habitants : 1 journée.
«De là, également par le désert, à Riken ^^j^ fort; cul-
« tures, sources d'eau courante, lieu presque toujours inhabité :
« 1 journée.
«A Ansist cMy>i>.5<i>jl , lieu désert, 1 journée.
A Enfin à Barchïn {jifAjj^ auprès de Nisabour, i journée.
' Cette station et la suivante manquent dans le ms. A.
458 TROISIEME CLIMAT.
Feuillet 1 07 recto. AUTRE ITINÉBAIBE, PASSANT PAR YEZD, ISPAHAN ET BABEIN.
« Les trois routes se réunissent à Korïn {^J^^ gros village non
«c entouré de murs, dont la population s'élève à près de 2000 in-
« dividus. Ce village , dont le territoire est considérable , est si-
« tué à 9 milles de Tubbus ^y^jio .
« De Yezd à Chour j^ , puits d'eau salée sur la frontière du
« désert, 1 journée.
« A Biré ijxi , hameau dépendant du Kerman et peuplé d'une
« dizaine d'individus, 1 journée.
« A A'ïn Mo'oul iyu^ (jv^ S 1 journée,
« A A'mou Souh ^yjm ^ , source considérable jaillissant d'un
« fond d'argile rouge. Les montagnes environnantes sont de la
« même couleur : 2 journées.
«A Bir Hâd ^l».^, source, lieu inhabité, 1 journée.
«A Zardjouïn (^4^j[>, citerne recevant les eaux pluviales,
« 1 journée.
«A Chourj^, source d'eau saumâtre, lieu désert où sont
« des voûtes inhabitées, 1 journée.
« A A'in Mo'oul àyuè (jvx^, source, sans habitations, 1 journée.
« A Korïn ^^'i 2 joiunées.
« A 1 2 milles de cette dernière station est un grand lac qui
« reçoit les eaux de pluie et les torrents.
«Toute cette route est dangereuse. Les journées sont en gé-
« néral fortes, et on ne voyage qu'avec appréhension et en toute
« hâte. Dans le désert, entre Cbour^^ et Biréh a^, à droite et
« à 2 farsakhs de la route qui mène du Khorasan au Kerman, on
Le ms. A. porte 2»%Ajt.« mv^ •
* Même observation.
Le même ms. porte ici ^w^Sl au surplus, la plupart de ces noms de lieux ne
se trouvant indiqués ni sur les cartes, ni dans les relations de voyage, il devient
très-difficile de les transcrire exactement
SEPTIÈME SECTION. 439
■ voit des sculptures en pierre représentant toute sorte de fruits, FeuiUei 107 recto.
« tels que des noix , des amandes , des pommes , des poires , des
« oranges, etc. »
ITIMSRAIBE DE BABBIM ^js^lf A NISABOUR J{>^UjiJ .
«De Babeïn à Darmoud ^y^Ji^^ lien désert, 1 journée.
« A Houmlé ikMyM^ , citerne , 1 journée.
«A Badan ^blf, constructions vodtées et en ruines; puits,
« 1 journée.
« A Dehek Jl^^ , sables ; colline de terre rouge et dure ; puits ,
« 1 journée.
« A Ba'alik Jh^Juuj , source peu abondante ; lieu inhabité ,
« 1 journée.
« A Send Bend «xjo «XJU» , fort ruiné , peu d'eau , i journée.
«A Rechdad di4)Uv;, lieu situé au pied d'une montagne, fort
« où se trouve un puits, lieu désert
«A Derné iijj> (ou Derié ^j^)^ petit village situé sur une
<i éminence, 1 journée.
« A Nimkethroud ù^^^J^C^^, citerne, 1 journée.
« A Korïn (^^i 1 journée.
« La route d'Ispaban à Korïn est dangereuse ^ peu habitée et
« peu fréquentée à cause des déserts, des montagnes* et des
« voleurs qu'on est exposé à y rencontrer.
« On passe par les lieux suivants :
«D'Ispahan à Andra i[;«>wt, montagne au milieu d^un désert, FeuHiei 107 verso.
« puits, 1 journée.
« A Neder Sar^L^jOw (ou Beder Sar jL-i» j*K-j), lieu désert,
• puits, 1 journée.
«A Afchout ^yAà\j citerne, 1 journée.
' Le ms. A. porte ^j^^^SJi Temkiroud.
440 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet j 07 verso. « A Jaderan ob^'j 1 montagne au pied de laquelle est une
« source; repaire de voleurs, i journée.
n A Badkhan Bad ^If (^«x^, lieu ruiné et désert, i journée.
« A Khaïdidjîn (jjvj»-«Ka^, lieu désert, source, i journée.
R A Demindar^i4>JîMtd, source dans un bas-fond, i journée.
« A Adan Bad ^L ^^l^xx, i journée.
0 A Korîn {^^^ 2 journées.
« On peut prendre de Khaïdidjîn (^ i^i».^^ par Marsan ;^U*;U,
« défilé de montagnes où Ton trouve de l'eau dans une ca-
« verne : 1 journée.
« De là à Na'ïs (j^ny^, 1 journée.
ff A Dema'dîn (^iXA«â, fort de peu d'importance, 1 journée.
«( A Badmé iU>lf , source , 1 journée*
« A Hasekïn (^^vJ^U. , 1 journée.
« A Bedrest ouM^«Kr, 1 journée.
^ A Cabresah a^j^, 1 journée.
a A Nisabour j^Uoii 18 milles^
ITINERAIRE d'iSPAHAN A BEI.
D'Ispahan à Dalhi ^Is \ village, 1 journée.
De là à Robat A'mer^U IsU), « lieu aujourd'hui désert, mais
« précédemment occupé par une peuplade qui veillait à la sûreté
« du chemin. Il y a une citerne où s'écoulent les eaux d'un
« ruisseau venant de l'occident. »
Puis à Robat abi-Aly ben-Rustem f^j {^ ^ (^ ^}^ 1 Y^^^^
née.
. A Derrah dj* , place petite , mais forte , i journée.
A la ville de Cachan (^l^âls, par des lieux déserts, stériles- cl
dangereux, 2 journées. ..
' La version latipe porte Dalge.
* t
SEPTIÈME SECTION. 441
À Cariet el-'Mac^ous ur>^^ ^^ * village dont les habitants FeoiUet 107 veno.
« sont ignicoles, » 1 journée.
A Coiim a2, belle ville entourée d'habitations, 1 journée.
<r Le pays compris entre Coum et Cariet el-Madjbus est par-
« semé de villages et de lieux habités. >
A Kadj jrl^S « village à demi ruiné où Ton n*a que de Teau de
« pluie, » 1 journée.
Par le désert, à Deir el-Hissn ^ m A ^^, «château-fort, bien
« construit en bricpies et en plâtre , contenant des habitants et
« une garnison, » 1 journée.
A Dorza f^», «ville de grandeur moyenne, possédant- une
« mosquée, des édifices'^ des champs cultivés et de Teau coii--
« rante, » 1 journée.
« (La route passe entre les montagnes dites Kerkecfa-Kouh
1 ^yS'fjiS^et Siah-Kouh •^û\4^). »
De là à Reî ^^1 , grande ville dont nous donnerons plus tard
la description, s'il plaît à Dieu, 1 journée.
Il existe une autre route dTspahan à Reî, par le désert, pas-*
sant adtre les deux montagnes dont il vient d'être question. A
partir de Deîr el-Hissn ^jmJLj^:^ , vous prenez k gauche à travers
les montagnes ; de ce lieu à Siah-Koub •>-& «^hm» » on compte
12 milles. * '
( D'une montagne à l'autre l'intervalle est de 1 7 milles. )
Vous revenez ensuite, en prenant k droite, 1 Dorza f^d,
2 1 milles.
Et ensuite à Reî.
Telles sont toutes les routes existantes dans ce désert. Après
nous être efforcé de lés décrire aussi bien qu'il dépendait de
nous, nous allons passer à ce que la présente section embrasse
de relatif au Sedjestan. Nous disons donc que les (principales)
I.
' La version latine porte ad civitatem Kas.
56
Fenîllet 107 verso.
ZAHElfDI '.
Feuillet 108 recto.
442 TROISIÈME CLIMAT.
villes de cette proviaee sont : Zarendj ^jj , Kîrouîeh •^y^-, el-
Tàc ^UaJl, el-Fars \^j^\y Khawas (j»ly^; Courra ïjky Djerra
Bost\ Zerdan [J^>jjy Zalecan^UUl), Baghneîn (:j&J^l?, Darghach
{^j^^ Derthel J^», Bechenk JuLâ^, Bendjewai ^^y^fi^^ Kemk
JJb, Gharia ii^, el-Cassr j^oiity Ghiwa ^syA^y Esfendjaî (^U^JUl
et Hamam |A«U. « ^
«La principale ville (du Sedjestan) s'appelle Zarendj ^^.
Elle est grande, bien bâtie, commerçante. Ses bazars entourent
la grande mosquée.. Ses faubourgs sont populeux et remar-
quables par la belle construction des marchés. La ville est en-
tourée de bonnes murailles et de fossés, ainsi que les fau-
boui^. Les fossés qui régnent autour des murs d'enceinte
sont alimentés par des sources d'eau vive et par les eaux qui
excèdent les besoins de la consommation. La ville a cinq portes
et les faubourgs treize; ces portes sont enduites en ai^e
mêlée de vitriol, car le bois ^ui s y trouve serait, sans cette
précaution , exposé à être rongé et . détérioré par les vers. La
grande mosquée est bâtie dans la ville , sur un terrain dont le
« niveau est inférieur à celui du faubourg. Zarendj est arrosée
% p£^r trois cours d'eau , qui y pénètrent par trois portes diffé-
« rentes, c est-à-dire, 1^ par la porte vieille t^è^^l vif* ^° P^^ i&
« porte neuve ^«MI oL , 3"* par la porte au blé ^«UkJt iJ^ . Ces
« cou;rs d'eau, de peu d'importance, servent à l'arrosage des jar-
« dins e^stant autour de la ville et à l'approvisionnement des
' Variantes du ms. A. : oJs». Hadda, i^^^^à^^ Dost, {^^yA Mewdaoi ^ f^.^
Dérapas, J^ Bel , ^^l^jCaj Techkik, etc. Pour cdles de la version latine, voy. p. i33
de celle version. '
* U es( souvent quçftion dans Strabon d'im peuple connu sous iB^dénomiiiation
de Drangi et d^uoe province dite Drangiane qui, selon le sentiment commun, ré-,
pond à ce que Ton appelle aujourd'hui le Sedjestan. D'après la carte dressée en
iSSii pour le voyage de M. Bûmes, la position de Zarendj répond à celle de la
moderne Djelal-Âbad. Voyei cette carte et la traduction française de Strabon, t. IV,
p. 367, et t. V, p. 98 et 99. ,. .
SEPTIÈME SECTION. 444
bains. 1% sol du pays est en général sabionnenx et plat (on n*y
voit aucune montagne), et le climat chaud. Il n'y tombe jamais
de neige, mais des vents violents y soufflent avec une telle
continuité , que , pour moudre le grain , on y a construit des
moulins mus par cette force. Les habitants de ce pays sont
constamment incommodés par le sable.
« Les cours d'eau qui parviennent à Zarcndj et traversent cette
ville dérivent de THindmend ôj^^ôj^^ , grand fleuve qui prend
sa source dans les sommets du Ghaur j^JrJI \ parvient aux li-
mites du Rahedj xj et du pays de *Derawas \j>»^x)^ ( ou Da-
warch j^l^5 ) » puis coule vers Bost i^j^^ , longe les limites
du Sedjestan et se jette dans le lac de Derrah Bj> ijx^ ^.
« L'étendue et la profondeur des eaux de ee lac augmentent
ou diminuent selon l'accroissement ou la diminution de ses
affluents. Il y a sur ses bords des villages et des champs cul-
tivés. Son étendue, en longueur, est d'environ 90 milles de-
puis Korm {^J^^ sur la route du Kouhestan (jV^u^jft^ ^^^ Je,
jusqu'au pont de Kerman ^U^^^kÂS, sur la route du Fars ^
u^l* (K;^- Ses eaux sont douces et on y pèche beaucoup de
poisson. A l'exception de la partie de ses bords qui touche au
désert, toutes les autres sont habitées.
« Quant aux cours d'eau qui dérivent de l'Hindmetid «kâ^oo^,
ils se répandent sur le sol de la contrée qu'ils traversent, et il
n'en parvient aucune partie dans le lac.
«Le Sedjestan comprend, indépendamment de Zarendj, di-
vers autres lieux, dont le territoire produit en quantité du
blé, des dattes, de l'encens (jUJtl' et du raisin, et dont les
FeuHlet 106 recto.
LAC DE DERRAH.
OU
DB XERRAH.
* Ces montagnes , indiquées sur les caries souâ le nom de Ghoor ou de Gaur,
paraissent être les anciennes Paropamisades. Voyez â*Anville, Géographie ancienne,
t, II, p. agi.
' Cest cdui qu on appelle aujourd'hui lac de Zerrah: Voy. ci-dessus p. 434.
' Cette particularité est omise dans fems. B.
56,
444 TROISIÈME CLIMAT.
Fettiiiet 108 recto. « habitaots viveot dans laisance et vendent à crédit l'excédant
n de leurs récoltes. Ce pays est borné, du côté du midi, par
« le district de Balis (/i^^lf iLju^b, situé entre le Sedjestan et
% le district de Sind «XJUJI S^*j^^^ , qui a pour capitale Siwa ^^^a^my
« bien que le gouverneur réside dans un lieu nommé el-Cassr
« jj^l , à deux journées de la ville.
«Rahedj x^ (ou Radjam ^) est le nom d*une province,
f^ foJUi , dont les deux villes principales sont Bendjewaï ^^yp^
« et Kehek jJu5^ Cette province est située entre celle dite el-
aDawarj^b^ et Balis [y^^K^, El-Dawar est un pays fertile,
« limitrophe d'el-Ghaur jyJi , de Baghnein c:^tf , de Khilkh ^^
« de Bechenk ifLuu^, et d'où dépend la ville de Bek db et celle
« de Darghach ^ é)^, Tune et Tautre bâties sur les rives de
« THindmend. « Quant à Baghnein , à Khilkh et à Bechenk , ces
« pays confinent avec le Ghaur. »
« Les Khilkhs ^^^.^ (ou Khildjis ^>^-d^) sont des peuples de race
« turque, qui, dés les temps anciens, parvinrent aux frontières
« de rinde et à celles du Sedjestan et du Ghaur. Us descendirent
R dans ces contrées, les cultivèrent, les fertilisèrent et y éta-
t blirent leiurs demeures. Ils possèdent des troupeaux de mou*
« tons, des bœufs, des chevaux et toute sorte de biens en
« abondance, et ils ont conservé le costume et la physionomie
t des Turks ^.
t Parmi les villes situées dans les environs de Zarendj, on re-
« marque el-Tâc ^LkJI , à une journée de distance de Zarendj ,
« sur la droite du voyageur qui se rend dans le Rhorasan. Elle
' Le ms B. porte âtjj*
* Voici le texte :
Feuillet 108 recto»
SEPTIÈME SECTION. 445
est petite , mais bien peuplée et entourée d*un territoire fertile
e1 produisant beaucoup de raisin et de fruits qui servent à la
consommation des habitants du Sedjestan.
« El-Fars (>m^I est une ville de grandeur moyenne , ceinte de
murs et possédant des marchés. C'était autrefois la résidence
de Rustem le Fort et la capitale de son royaume. On y voit
encore les vestiges du lieu où l'on attachait ses chevaux ^ Cette
ville est entourée de villages et d'habitations et située à une
journée de distance de Sedjestan (c'est-^-dire de la capitale
du Sedjestan), sur la gauche du voyageur qui va à Bost omh^^.
«Khawas u^l^^ est plus grande et mieux b&tie qu'el-Fars
(jM^JLtl; entourée de murs en terre, elle possède des bazars
où Ton fait un bon commerce et où Ton peut se procurer
toute sorte de marchandises. Khawas est à une journée d'el-
Fars, sur la gauche du voyageur qui se rend à Bost, et à un
mille et demi de Caraa' iU^ls. Son territoire est bien peuplé ^
bien cultivé, couvert de palmiers et d'autres arbres produi*
sant des fruits en abondance, arrosé par des ruisseaux et des
canaux. Ses habitants vivent dans l'aisance.
« Djerra ija^- est une ville dont les dépendances touchent à
celles de CouiTa il>J^ dont elle est éloignée d'une journée en- Feuillet 108 verso.
viron, à droite du voyageur qui se rend du Sedjestan au Kho-
rasan. Ses dépendances sont agréables et leur étendue est à
peu près ^ale à celle des dépendances d'el-Fars (j»^t • U y a
beaucoup de villages, d'habitations et de lieux cultivés et fer*
tiles. Les maisons sont construites en pierre et en aigile; on
y boit de l'eau amenée par des canaux.
* Les cartes anglaises portent Tindication d*une ville da nom de Khoos.
' En admettant le déplacement d*un point diacritique, on retrouverait ici le nom
de la ville de Furrah, située par ^i"" 5o' de latitude et 59* lo'de longitude à Test
du méridien de Parb.
Fenillet lod verso.
446 TROISIÈME CLIMAT.
« De Djerra à Sedjestan, on compte 3 journées, et à Courra,
« 1 journée.
• ^^
c Djerra est située entre ei-Fars et Courra.
« Cette dernière ville ( Courra iji ) est plus grande que Djerra
et qu'el-Fars. Elle est jolie , ceinte de murs en terre, bfttie
sur un terrain plat ; les maisons y sont construites en argile ;
son territoire contient près de soixante villages; on y recueille
des dattes, du raisin et toute sorte de firuits en abondance.
Il est traversé et arrosé par une rivière qui porte le même
nom que la ville, et dont l'excédant des eaux se jette dans
le lac de Derrah «j^s^j^, situé à une journée de distance.
Non loin de Courra ^ est une ville dite Beh a^ , et ( également)
connue sous le nom de Rahedja ikêt\j . Cette dernière ville est
de peu d'importance, à peu près aussi grande et aussi bien
bâtie qu el-Fars; mais il en dépend un territoire considérable,
des villages et des champs produisant du raisin et du fruit en
quantité. Elle est située à 2 journées de Bost <,»n^-^. Le nom
de la première station est Firouz-Bend ù^j^ ^, et celui de
la seconde, la rivière de Sarwan {j^^j^j^^ p^ys qui touche
au Dawar ji^t^xJt et au Rahedj k^I .
« Quant à la ville de Zalecan ^Ullpl , située à une journée de
Bost oiiAMb^ , elle est bien peuplée , entourée de murs , pourvue
de marchés, d'eau courante, de vergers, de palmiers, de vignes,
de champs cultivés , de pâturages et ' de troupeaux ; elle est i
peu près de la même étendue qu'el-Fars; la plupart de ses
habitants sont tisserands, et leur principal .commerce consiste en
étoffes qu'on vend et qu'on exporte au loin en quantité con*
sidérable. Les maisons sont construites en briques et en ar-<
gile.
' Le ms. B. porte : t à une forte journée sur la frontière du désert. ■
• VOnental Geography, p. a 08 et aie, porte Firouimend,
SEPTIÈME SECTION. 447 ,
« Sarwan (s^i^j-^ ^ est une ville petite, entourée de murs et dont FeuiUet io8 verso.
les maisons sont construites en argile ; elle est moins considé-
rable quel-Fars, et elle portait autrefois le nom de Firouz-
Bend Jsâ; jj^ (ou Firouz-Mend «XJUjj^). Elle est située à la
droite du voyageur qui se rend à Rahedj xj; son territoire
produit du raisin, des fruits, des céréales et, en particulier,
du bendj ^^; il est arrosé par des eaux courantes. »
«Keles ^fJi est également une ville de peu d'importance,
mais entourée de murs, commerçante et industrieuse. Ses ha-
bitants sont artisans et voyageurs. Ils exercent pour la plupart
le métier de tisserands. De là à Zarendj ^^, on compte
90 milles. Keles est sur les bords de THindmend et sur la li-
sière du désert. Il y a quelques cultures dans ses environs. »
ITINERAIRE DE SEDJE5TAN A Hl&RAT '.
La première station se nomme Kerkouîa A,(^5|/r.
De là à Dostar^^À, où Ion passe, sur un pont, un cours
d^eau dérivé de THindmend, 1:2 milles.
A Djouïn (^ya^y village, 1 journée.
A Ansant ouUût, 1 journée.*
A Kerkara HjS^^ 1 journée.
A Cherchek ifLâ^, 1 journée.
Au pont sur la rivière de Courra, 1 journée.
De ce pont ^ au fort de Derrah «Jd , sur les bords du lac dans
lequel se jette THindmend, 1 journée.
De Derrah à Kouskian ^j^jS^^ 1 journée.
* Les cartes indiquent une ville du nom de Sarawan environ à 60 lieues au
sud-est de THindmend.
' Sorte de racine ^employée comme soporifique, et {dus généralement connue
sous le nom de beng dUf-
' Pour les variantes des noms de lieux, voyez la version latine, p. i33, i34 et i35.
^ Le ma. B. porte de Courra.
448 TROISIÈME CLIMAT.
FeoHiet 108 veno. A Djachan (^UWy lieu qui dépend du Asfaran ^jl^JUVI, dans
le pays de Hérat, i journée.
De là au canal Sari ^ym « i journée.
A la montagne noire ^y»»^\ Juj^, i journée.
A Djidoian (2)U«>^, i journée.
A Hérat ï\j^ , i journée.
ITINÉRÂUIE DE SEDJESTÀN A BOST ^
A Zinoun tj[>Â^, i journée.
A Sirouroun ^jj^j^^^, village florissant et résidence royale,
1 journée.
Haroura euv^» idem, i journée,
On traverse, dans Tintervalle, la rivière de B.elechk JuûJb^^
sur un pont construit en briques.
A Dehek Jl^^, lieu fortifié dans le désert, i journée.
A Ab Chour j(^ c->t, i journée.
A Kerourïn {^jj^j lieu fortifié, i journée.
A Hafchian ^Luu^, idem, i journée.
Feuillet 10g recto. A Robat Abdallah 4Mt«x.jbft ^Lj, idem, i journée.
A Bost iiiJutê^ , 1 journée.
ITINERAIRE DE BOST A GHARIAH «i!^*.
c Du câté du sud-est ^ de Bost o^^mm k un fort dit Firouz
« 1 journée.
« A Ma'oun [jyu^, lieu fortifié, i journée.
«A Kirjj5', 1 journée.
' La latitude de Bost, d*après la carte d* Arrowsmitli , est d^envîron 3i* 5o'.
* Les manuscrits portent «^^ Ghariah , aj^ Ghana et Â^O^ A*dia. Les auteurs
de la version latine ont lu Araba. Je pense que la vraie leçon est ëùyà^ Ghacna ou
j yà Ghizni.
' Le ms. B., feuillet i64 recto, porte (jyLJ^ "-- 1^ ^i du cdté du sud.
SEPTIÈME SECTION. 449
R A Rahedj gj, i journée. Feuillet 109 iccio.
« Rahedj 9j^K ville qui se nomme aussi Bendjewaï ^t^^^, est
« l'une des principales des pays de Dawar jjJoJl ^ et de Balis
n (fJi; il y A des marchés très-fréquentés pour les grains, les
« bestiaux et toute sorte de productions avantageuses. Le pre-
« mier de ces pays (le Dawar jjloJI) est très-fertile, et il est
« considéré comme une frontière fortifiée du côté du Ghaur
« jyiil, de Baghneïn ojvi^lf, de Khildj ^^â. et de Bechenk Juuo. »
De Bendjewaï à Mekin-Abad, 1 journée.
De là à el-Aouc ^J^^ï, village, 1 journée, ^
A Djeïkel-Abad :>U JCas?» , 1 journée.
A A'zïr^j^, 1 journée.
A Djabost iSAMê^\s^, station, 1 journée.
A Houma a.«^^, 1 journée.
AHabesan^Wl^, première limite du pays de Gharia, 1 journée.
A Djesradji ^Ij-^^:*- , 1 journée.
A Haroua (SJfj^y bourg peuplé, 1 journée.
A Gharia iy^ (ou plutôt Ghazna^), 1 journée.
ti Cette dernière ville est belle et populeuse; elle possède de
« nombreux marchés et fait un commerce considérable. » C'est
par là qu on entre dans ITnde. En suivant cette route, et en venant
de Bendjewaï ^^'j-^ , si vous voulez , vous pouvez , en prenant à
droite, vous rendre à la ville de Balis jJL, située à l'extrémité
du désert. De Bendjewaï à Robat el-Uadjar^ tL^, on compte
1 journée.
De là à Robat Kankar^Xj^tLj, 1 journée.
De là à Ro.bat Ber jo iol#j, 1 journée.
De là à Esfendjaï ^^Vj^xJU»! , 1 journée.
Distance totale de Robat el-Hadjar à Esfendjaï, Ajournées.
^ On trouve en effet, sur les cartes anglaises, une contrée indiquée sous la déno-
mination de Zemin Dewar.
* Voyez la note 2 , p. Aà8 ci-dessus.
57
450 TROISIEME CLIMAT.
Feuillet 1 09 recto. Cette dernière place est très-forte ; elle est entourée de
champs cultivés et possède des troupeaux. Non loin , à 3 milles
de distance , est el-Gassr jj^ajUI , château-fort. D*Esfendjaï à Sari
csL^ ' place forte, bien habitée et située à l'extrémité des déserts
du Sind oouJt ji^bU, 2 journées*
Le pays produit de Tassa faetida la^^xAit de qualité supérieure,
et on en recueille en quantité prodigieuse.
De Bendjewaî à Kehek jLy^^ en se dirigeant vers l'orient,
3 milles.
De la ville de Bost à celle de Sarwan , également vers Torient ,
a journées.
« Sarwan {j^j^^ ^ est une ville jolie, entourée de murs, riche
« et commerçante. » De là, en prenant au nord« jusqu'aux bords
de THindmendy 1 journée.
Après avoir passé ce fleuve , on parvient à Derthel J^> , ville
située sur ses bords , « d'un aspect agréable , forte par sa posi-*
« tion ^, possédant des bazars d'une construction solide où l'on
« se livre au négoce et où l'on trouve d'abondantes ressources. »
De Derthel à Darghach j&U^^, « en suivant les bord du fleuve, >
1 journée.
« Darghach tfi^j^ est tme ville jolie, bien bfttie, entourée de
« nrars et faisant constamment du commerce. Elle est située sur
« les bords de THindmend'. L'une et l'autre de ces villes font
« partie du pays de Dawarj^l^. De Derthel J^— ^^ à Baghneîn
« (j^H^lf 9 & travers les tribus de Bechenk dUU^ JJuki i , on compte
i journée.
« Hach (^U. est une ville dépendant du Bechenk JUuli , grande ,
« populeuse , non entourée de murs , mais défendue par une
« citadelle. »
* Notre auteur a déjà parié d*une ville de ce nom. Voyez ci-dessus, p. 447.
SEPTIÈME SECTION. 451
De Hérat ssAj^^ ville dont on trouvera plus loin la description, Feoillei 109 recto.
à Bourendjan [j^^jyi , ville du Khorasan , « possédant des mar-
« chés, des bains et des édifices contigus, » on compte 8 jour-
nées.
De là à Nisabourj^jUbAj (ou Nichapour), 6 journées.
« Cette dernière ville est située dans une plaine ; il n y a d'autre
» eau courante que celle d'un ruisseau qui tarit durant une
^ partie de Tannée et qui n'est qu'une dérivation des eaux de
« Hérat. Dans la campagne, on sème des légumes. Nisabour
« égale en étendue la moitié de Mcrw ^j^ ^
Quant à Sarakhs ^ i^j m^ elle possède un sol fertile et un
climat tempéré. « Cependant elle n'a point un territoire ni des
ff dépendances considérables. Les habitants de ces campagnes
. s'entendent parfaitement au choix et à la production des bonnes
» races de chameaux ; ils boivent de l'eau de puits et font moudre Feuîiiei 109 verso.
<i leurs grains au moyen de manèges mus par des bêtes de
<« somme. Leurs maisons sont bâties en aigile et en . briques
« cuites au soleil. »
De Sarakhs {j^^j^ à Hérat i\jAj en se dirigeant vers le sud-
est, 5 journées.
De Sarakhs à Bourendjan {J^jyi , k journées.
De Bourendjan à Baîand «Xil^ , 5 journées , savoir :
De Bourendjan à Malin (^U, qu'on appelle aussi Malin Koua-
* Cette description de raocienoe capitale du Khorasan répond peu à Tidée que
donnent de Timportance de Nisapour la plupart des géographes orientaux. On lit
dans le Nozhat el-CoIouh (mss. persans de la Bibliothèque du roi, n" 137, p. aaA)
que les eaux nécessaires à la consommation de cette ville proviennent d*une haute
montagne située à deux parasanges à Test de la ville, et que sur cet espace de
terrain la force du cours d eau est telle qu'die fait tourner quarante moulins. Voici
le texte du passage dont il s*agit :
3»^ «4^1 OsâL os^U ù^JS^j^lS^ ij^ ^^ êy^'J^ ^jy vL
57.
Feuillet 109 veno.
CANEIN
on
GAIN.
ZOCZAN
452 TROISIÈME CLIMAT.
Ishonr jyÀ.\y^9 ^JU, et qui ne dépend pas de Hérat, i jour-'
née.
De Malin à Haïman (^^W, territoire vaste et bien habité,
1 journée.
De Haïman à Sikian ^ti^, i journée.
De là à Baïand o^W) ^ journées.
«Cette dernière ville, plus considérable que Khour j^^ est
« cependant petite. Ses constructions sont en ai^le; ses mar-
« chés sont constamment ouverts; des champs cultivés et des
a villages en dépendent; les eaux y parviennent au moyen de
a canaux d'irrigation, y
De là à Caneîn (^1» ^ ou Caïn ^^Is , a journées.
a Caneîn est une ville florissante et peuplée , ceinte île murs
« en terre et construite en argile; il y a un château entouré
« d'un fossé et une grande mosqpée; ce château est le siège de
« l'administration; l'eau est amenée dans la ville par des canaux;.
« il y a peu de jardins et les villages sont clairsemés. Cette ville
« est à peu près de la même importance que Sarakhs fj^^i-^j^;
« c'est la capitale du Kouhestan ^J^iJiêA^ et du Houma iU^^ . A
« deux journées de distance de Caneîn, sur la route de Nisa-
n bour, on trouve l'espèce d'argile dite tîn el-mehadji ^\A\ (jnIs,
« qu'on transporte au loin pour être mangée : elle est d'une
a blancheur éblouissante. »
De Caneîn (^b à Zouzan yïjyy, «ville considérable, forte,
« populeuse et commerçante , » 3 journées.
ITINÉRAIRE DE ZOUZAN A HÉRAT.
De Zouzan à Kharkara ij^jj^ , jolie petite ville , i journée.
^ La version latine porte Babeîn, mais nos deux manuscrits sont d'accord sur
l'orthographe que nous transcrivons sans en garantir l'exactitude. Presque toutes
les cartes portent Kayn; M. Ouseley lit Kaein. Voyez XOriental Geography, p. !ia3.
SEPTIÈME SECTION. 453
De là à Carkerda i^J^^ place forte, mosquée, -bazar, 2 jour- Feuiiiei 109 verso.
nées.
Puis à Bousih ^^ (ou Bouchindj ^yi)y ville, 2 journées.
Puis à Hérat i\j^, pays dont nous donnerons plus tard une
ample description, s'il plaît à Dieu, 1 journée.
De Ganeîn à Tubbus omuL, on compte 3 journées.
Tubbus jMbfls ^ est plus considérable que Baiand et plus petite
que Ganeîn; c'est un pays chaud où croît le palmier; « il y a divers
« édifices, un mur d'enceinte en terre; les maisons sont égale-
'■ ment bâties en argile , et les eaux y sont amenées au moyen
« de canaux; il y a plus de jardins qu'à Ganeîn, mais il n'y a
• point de château. »
De Tubbus j^^ â Khour jy^ , « petite ville située à l'extré-
« trémité du désert qu'on nomme désert de Houseb <,,».»>y»» j^UU,
« 2 fortes journées.
a De Khour j^ à Houâeb s.%4«r^ 1 ^ journées.
«De Ganeîn c^^l» à Khour, 2 journées.
« Khour j^ est une ville moins considérable que Tubbus ; les
« maisons y sont construites en terre; il n'y a ni fort, ni châ-
« teau ; les jardins et les plantations de palmiers y sont rares ;
« les eaux y parviennent au moyen d'aqueducs construits en
« pierres^. Houseb (^»^wy^ est plus grande que Khour; il y a une
« mosquée et une chaire pour la khotba, de beaux bazars, et on
« y fait beaucoup de commerce.
« De Houseb à Korîn (jJt^, ville ou plutôt gros bourg sans
« murailles, environné d'un vaste territoire, environ 3 jour-
ci nées.
« De Korîn à Tubbus jm^aI^, 1 2 milles. »
Au nombre des villes du pays de Nisabour, il faut compter
' Nous suivons 1 orthographe donnée par les cartes d*Arrowsinith et de Kinneir.
' Le texte porlc : ^^ SL^jm^^j^ ^ i JsJLaJI J^^<X^ U3U •
TUBBCS.
454 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 109 verso. Celle de BarchîD (js^-^â^^ qui est florissante, bien peuplée , en-
tourée de murailles très-fortes , de fossés et de jardins. « Cette
« ville commerçante est située à A journées de Nisabour et à 2
« de Baland, dont il a déjà été question. » On se rend en efiet
de Barchîn à Kaîderm ^^j^a^ en une journée; puis à Baïand.
n Kaîderm est un lieu de marché, bien peuplé et fortifié. » De
Zouzan {jij^j, ci*-dessus mentionnée, à Sawahek oU^Lm (ou Sa*
wamek du^U»), sur la gauche de Sikian ^I^a^m^U^ ^, 2 jour-
nées.
De Sikian i Baïand 43oUf , 2 journées.
La distance totale qui sépare Caneîn (^b de Nisabour ^^U^
est de 10 journées. « En effet, de Nisabour à Malin ^Uy on
« compte 4 journées.
« De Malin à Sikian , 2 journées.
n De Sikian à Baïand, 2 journées.
« Et de Baïand à Caneîn, 2 journées.
« Total, 10 journées.
« De Nisabour à Zouzan yl>3[>, on compte également 10 jour-
« nées, savoir:
« De Nisabour à Malin, 4 journées.
« De Malin à Sikian, 2 journées.
«De Sikian à Sawahek Jl^^U* (ou Sawamek Jut^U*), 2 jour-
« nées.
« Et de là à Zouzan, 2 journées.
« Total , 1 o journées.
«De Barchîn à Hasikîn (js-^^^^^ petite ville possédant une
• mosquée et une chaire, des champs cultivés et des édifices
« contigus, 4 journées.
FfaiHet 110 recto. « De là à Nisabour, 66 milles.
^ Je soupçonne qu'il 8*agit ici de Turchîz, viUe située entre Tubbus et Nichapour;
mais les deux manuscrits et la version s*aocordent et portent Barchîn.
SEPTIÈME SECTION. 455
• De Caneïn à Barchïn, 5 journées. FcuUiet no wcto.
• De Barchïn à Baîand, 3 journées.
« De Barchïn au village de Salem i^ â^js, 6 journées.
« Ce village est situé dans le désert dont nous avons déjà fait
« mention. »
456
TROISIEME CLIMAT.
HUITIÈME SECTION.
Suite du Sedjestan et du Khorasan. — Nord de llnde. — Dawar. — Ghaur. —
Ghana ou Ghazna. — Kaboul. — Hérat. — Bousih ou Bouchindj. — Merw el-Roud.
— Talecan. — Le Djihoun ou TOxus. — Termed. — Balkh. — Bamian. — Badakh-
chan. — Saghanian. -— Wasdjerd ou Wasgherd. — Nasef.— Montagnes de Botm.
— Bikind. — Ouch. — Casan.
DAWAR.
Fcuînet ICI recto'. Cette huitième section contient ce qui tious reste à décrire
du Sedjestan jusqu'aux limites du pays de Namian ^U^b^ et du
GhdLUT jyii\ qui sont situées vis-à-vis de cette province, et de
plus la description des pays de Badakhchan ^Iûâ.«x^, de DjiP
J<xsr, de Balkh ^, de Hérat i)j^j de Merwj»^; le reste du
Khorasan ^UmI^ jusqu'à l'autre rive du Djihoun {jy^^t^ (TOxus);
les pays de Boukhara tjl3? , de Samarcande iyJJj^w , d'Osrouchna
*, kx^j^j^\ , de Ferghanah ajU^ ; le Tibet ouJSJI ; et ce qui , dépen-
dant du Chach ^^Uï* et du Farab vb^» touche à cette der-
nière contrée (le Tibet). Il existe dans ces divers pays un grand
nombre de villes, de places fortes, de lieux florissants et peu-
. plés. Nous en parlerons, s'il plaît à Dieu, en suivant la même
méthode que nous avons adoptée dans les précédentes sections.
Nous disons donc que la partie orientale du Sedjestan con-
fine avec le Ghaur, et que la province qui touche au Ghaur se
' A partir du feuillet 107 jusqu'au feuillet lao, le ma. A. est d*une écriture dont
les caractères, d'une époque plus récente, ne sont point arabes-afincains.
Ml y a tout lieu de croire qu il s'agit ici du pays de Bamian.
' Le man. A. porte J^jyilt ô^.
* Ou i^Uî* d'après le même manuscrit.
HUITIÈME SECTION. 457
nomme le Dawarj^jJI^. «Cette province est vaste, riche et Feuillet uo recto.
« fertile ; c'est la frontière et la ligne de défense Jl$ du côté
« 4^ Ghaur, de Bagneîn c^j^n^Vt de Khilkh ^k&., de Bechenk
« xA :% A '} et de Hach (^U->. Baghneîn est un pays agréable,
« fertile et abondant en fruits; de là à Derthel J^d, on compte
« 1 journée à travers les tribus nomades des Bechenks dULâo.
« Derthel est une ville située sur les bords de THindmend et
« Tune des principales du Dawar. On y remarque des édifices,
« des champs ensemencés; mais elle nest point entourée de
< murs. Du Dawar dépendent aussi les villes de Bek di^ et de
« Badghich ^fi^ù^ ^, dont il a déjà été fait mention. Le pays est
« habité par une peuplade nommée Khilkh ^^. Les Khilkhs
« sont des gens de race turque, qui, dès une époque reculée,
« envahirent cette contrée, et dont les habitations se sont ré-
« pandues au nord de llnde , sur les flancs du Ghaur et dans une
« partie, du Sedjestan occidental; ils possèdent des troupeaux,
« des richesses et divers produits de Tagriculture ; ils ont toute
« Tapparence des Turks, tant sous le rapport du vêtement, des
a traits caractéristiques et de toutes les habitudes, que sous ce-
« lui de la manière de faire la guerre et de Tarmement; ils sont
« pacifiques, ne font et ne pensent rien de mal^. »
On traverse le fleuve à Derthel pour se rendre à Sarwan
* C'est ainsi qu'il faut certainement lire, et non Rawar. Voyez ci-dessus, p. 449.
' Qu plutôt Badghis. Voyez VHistoire des Mongols, tome I, page 2i4a; Briggs,
History of the mehometan power in Jndia, tome IV, page 61 1, etc.
• Voici le texte de ce passage :
u^*-^3j^'j^^ <>^l JU« Jl f-i(b^ cJLiâ3t3 j^jJI ^ù^ i ^tai
58
Feuillet 1 1 o rectoé
6HA0R.
Feuillet 1 1 o verso.
458 TROISIÈME CLIMAT.
^tg^, ville située à une journée de distance, « dune grandeur
« médiocre, mais florissante et peuplée, dont dépendent des
« villages et un territoire qui produit toutes choses avec abon*
« dance. Sarwan est plus considérable qu'el-Fars (ji»^JLil et plus
« riche en fruits et en productions de teut genre; le raisin qu'on
« y recueille est transporté à Bost li:^^^ , ville située à a joiu*-
t nées, en passant par Firouzend à^ijj^, bourg bien peuplé,
« possédant un. marché dont l'importance est en proportion avec
« celle du lieu; ce bourg (Firouzend) est situé sur la droite du
« voyageur qui se rend dans le Rahedj gj-Jt , province dont la
« ville principale est Bendjewaî is^yf^^ dont nous avons £3iit
« mention et qui se trouve sur les limites du Sedjestan, vis*à-
« vis de Derthel J^. Sur la rive méridionale de l'Hindmend est
« Roudhan (^l^j^j, ville petite, mais florissante. Quant à la ville
« de Bek Ji^, elle est limitrophe du Ghaur et est également de
< peu d'importance.
« Le Ghaur j^\ est une contrée montagneuse et bien ha-
« bitée , où Ton trouve des sources , des rivières et des jardins ;
« cette contrée est facile à défendre et très-fertile; il y a beau-
« coup de champs cultivés et de troupeaux ; les habitants parlent
« une langue qui n est point celle des habitants du Khorasan et
« ils ne sont pas musulmans. Les pays circonvoisins du Ghaur
kj^^âJI sont : les dépendances de Hérat «^l^, le Djouzdjan
« {j^j^r 9 le Garawat ^s^t^ ^ y le pays de Daoud ben-Abbas
«c yy^ ^ à^là €>Jl^, le fort de Kerwan t)'jy^tlt> et le Ghurdjes-
<r tan ^Ui«w9^ ^ Ces pays sont en général fertiles et la popula-
« tion y est musulmane. La majeure partie des esclaves qu'on
« tire du Ghaur est menée à Hérat et dans le Sedjestan, car les
« habitants des contrées voisines dérobent et emmènent chez
« eux les femmes et les enfants.
' La plupart de ces noms de lieu étant écrits sans points diacritiques dans le
m». A y nous suivons le ms. B.
«
ft
HUniÈME SECTION. 459
«c De Bendjewaï à Ghana <^^S on compte 9 journées, en se FewîUet no veno.
dirigeant vers Torient; savoir : de Bendjewai à Mekîn Abad
>M (:5:»^9 1 journée.
« De ià i Robat el-Aouc ^^^1 iJâj , 1 journée.
« De là au fort de Djeîkel Abad dUt JCv^Ufj, i journée.
« De là à Cariât A!zvLyity^ iL^j3, 1 journée.
« De là à Haset c^^l»., 1 journée.
« De là à Cariât Houma t^y^ ib^, 1 journée. ^
(t De là à Cariât Habsan ^^UoU. jûji (ou Djabestan ^U^a^^I»),
première dépendance de Gharia , 1 journée.
« De là à Djesradji gl;. *»»■ r^ ( ou Djeradji ^|;— »- ) , i jour-
née.
a De là au fort de Hedwà l^<x^ ^If;, lieu bien peuplé, 1 jour-
née.
« De là à Gharia , 1 faible journée.
« Gharia a^jÀ est une belle et grande ville entourée de mu-
railles en terre et d*un fossé ; il y a beaucoup d^édifices bien
habités et des marchés permanents; on y perçoit les contri-
butions et on y fait beaucoup de commerce; cette ville est
riche et c est l'un des entrepôts de llnde oOyil ii^. Au terri-
toire de Gharia confine celui de Kaboul J^^^ qui est située à
9 journées de distance.
« Kaboul J<^-^^^ Tune des grandes villes de Tlnde, est une
place forte entourée de murs; il y existe, dans l'intérieur, une
bonne citadelle, et au dehors divers faubourgs. Les rois (de
la contrée) ne jouissent complètement du droit de souverai-
neté qu'après avoir été reconnus rois à Kaboul. S'ils se trouvent
absents de cette ville, il faut absolument qu'ils y viennent
GHARIA
oa
GHAZNA.
KABOUL.
^ Le ms. A. porte A*dia ib^V^ et le ms. B. Gharia fi^yi; mais ni Tune ni Tautre
de ces leçons n'étantsatîsfaisaiile, et le dé^aceuMDt des p«»ttl8 diacritiques per-
mettant de lire Ghazna jCj^ , je prt^Eiose, ainsi qaoïD a pu le yoir.ci-deasas p. 463 ,
d'adopter cette dernière leçon.
58.
1
460 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet i lo veno. « pour y être invefttis de Tautorité royale ^ A Kaboul, à Khourîab
« iJij^ (ou Khouîab vle^), et à Sekarend J^l^ (ou Seka--
« wend «xj^WIim), le climat est chaud; cependant le palmier ny
« croît pas et il y tombe de la neige en hiver ^/Sekarend J^tC»
« est une ville florissante , peuplée , riche et commerçante , située
« à 7 journées de Kaboul et à 7 journées de Khourîab. »
ITINÉRAIRE nu PAYS DE GHAUR A HÉRAT.
Après avoir franchi la frontière du Ghaur, on rencontre, à
une faible journée, la ville de Housab uk.m^.
De là à Auca iU^I, jolie ville entourée de murs en terre,
2 journées.
Puis à Marabad dLl^U, «petite ville, comparable en grandeur
« à Malin ^U , environnée de quelques jardins et de cultures , »
1 journée.
De là à Astar Abad ^M^lx*»!, «ville moins grande que Ma-^^
« lin, située au milieu des montagnes, avec beaucoup d'e^Hx
« vives, quelques jardins, quantité de champs cultivés et de
« vignes sur les coteaux; 1 faible journée.
De là à Badjitan (jlA^^£>-lf (ou Nadjitan (jVj^^^^b), «ville à res-
« sources abondantes et d'une étendue considérable, » 1 journée.
De là à Nachan ij\^\à, «jolie petite ville possédant des bazars
« et des fabriques, » 1 journée.
HÉRAT. ^^ ^^ ^ Hérat il^, 1 journée.
« C.ette dernière ville est grande et florissante ; elle est dé-*
« fendue à Tintérieur par une citadelle, et à Textérieur en-
* Voici le texte ardbe :
La même particularité se retrouve dans ÏOrientàl Gfogrofky, traduite du persan
par M. W. Ouseley, p. aa6.
Feuillet 1 1 o verso.
HUITIÈME SECTION. 461
vironnée de faubourgs; il y a un grand nombre de portes
toutes en bois revêtu de fer, à l'exception de la porte dite
Bab Sari ^j^ c^lf, qui est entièrement en fer. La grande mos-
quée qu'on remarque dans la Ville est située au milieu des ba-
zars ; la prison est vis^-vis ; cette mosquée est vaste et d'une cons-
truction élégante; elle est desservie par un grand nombre de
prêtres et de docteurs musulmans. Hérat est Un point central
de communications» ^^/^> entre le Khorasan^ le Sedjestan et
le Fars. Il y a, à 6 milles de distance sur la route de cette
ville à Balkh ^^ une montagne entourée de déserts dans la
direction de Asfaran ^I^JumJ; cette montagne n'o£B:e aucune
ressource soit en bois, soit en pâturages » mais on en extrait
des pierres de moidin et des dalles pour le pavage des maisons.
Les jardins qui embellissent les environs de Hérat s'étendent
à ime journée de distance sur la route du Sedjestan, le long
de la rivière.
« Avant que Hérat devînt ce qu'elle est aujourd'hui , on s'ar-
rêtait de préférence dans un lieu nommé Kharacban Âbad
dlft (jLâl^ , situé à environ g milles de cette ville sur la route
de Bousih ^^^ ^% à l'occident de Hérat. Ce lieu contenait des FeuUlet 1 1 1 recto.
maisons construites en terre, un château -fort, une grande
mosquée, et les habitations s'étendaient sur un espace dun
mille et demi dans tous les sens.
t La rivière de Hérat prend sa source dans les montagnes du
Ghaur, auprès d'un village fortifié qu'on nomme Robat Tarwan
u'jL^^;- A peine sortie de ces montagnes, la rivière se di-
vise en diverses branches ou canaux qui servent à l'arrosage
des champs. En voici la nomenclature» :
^ Ou plutAl Boudùndj Âm^«
* Pour éviter les répétitions, nous avons cru devoir réduire en taUeau la no-
menclature de ces noms. Nous avons suivi les leçons données par le ms. B.
Feuillet 1 1 1 reclo.
462 TROISIÈME CLIMAT.
Noms des diverses branche» de la rivi^e
de Hérat f^^Mï» to iiètti qii*eli«3 arrosent.
« La rivière de Wahri iSj^'^j-v^ - * « Sendasné iUÉwt<XJuM.
« Id. de Arast cu^t j^ Sousan ^Lm»^.
<Id. de Chakoukan ^V^^" * - ^^^'^^ ^^'^*^-
■ Id. de Kera' ^jSjj^ Kourkian ^^^^
« Id. de ObousidjAi ^^^c^^^j^. . Kouk lil^
« Id. de Keok ^àiS j^. ......... Ghaznan ^b^ et Kerenkerd ^^jS^^
« Id. de Ghighr^^j^iâ y^ Sarakhs ^ .ik^ m jusqu'à Boasik
^MM^ ou plutôt Bouchindj.
« Id. de Djir^^.Ai>.^ La ville de Hérat ll^uft iU,>-
« A 3 journées de distance de cette ville , on remarque Ka-
«t roudj r3^i ville entourée de forts retranchements, bâtie en
« terre et située dans une gorge de montagnes; elle est envi*
« ronnée de jardins plantés de quantité d'arbres fruitiers et de
fl vignes produisant le kichmich ^ <\^> i , c'est-à-dire le raisin sec ,
« qu'on exporte au loin et qui est si renommé pour la bonté de
« son goût et si estimé dans Tlràc et ailleurs. On en fait venir
« aussi de Malin Hérat ï\y^ (j^U , ville située à une journée de
« distance de Hérat, entourée de jardins où Ton cultive une in-
« nombrable quantité de vignes.
« Nachan ylûb (ou Cachan yl-ûb) est une ville considérable
« (moins cependant que Malin), commerçante et manufacturière,
«et dont les habitants, qui sont fort riches, s'habillent avec
« beaucoup de recherche et de soin ; ils sont orthodoxes Ml y a
peu d'arbres et peu de fruits; on compte une journée de dis-
tance de ïà à Hérat.
« Il faut ranger au nombre des dépendances de cette dernière
« ville Auca aS^I ^, centre d'un commerce considérable et ville
a
a
r m.
' Le ms. A', porte -j.r
I
HUITIÈME SECTION. 465
« entourée de vignobieB et de vergers, distante de 3 journées
« de Nadjitan (^Uè^b \
Non loin de Hérat et sur le chemin qui conduit au Sedjestan
sont quatre villes compTÎsea sous la dénomination d'Asfaran
^1^1 \ savoir :
i"" Kerasan ^L»!^; c'est la plus considérable de toutes, « bien
« qu'elle le soit moins que Karoudj gjjS"; elle est entourée de
« nombreux jardins. »
2"" Kouaran {jiji^j « petite ville commerçante et manufactu*
• riére* «
3"* Kouehed «Xiâ^, «jolie ville comparable à la précédente
«I sous le rapport de Tétendue et des constructions. »
4^ Adrachkœi (s^lj^l , « petite ville avec cultures , jardins et
« beaucoup d'eau douce. »
Tous ces lieux sont florissants, d'une importance à peu près
égale, et éloignés de moins d'une journée de chemin les uns
des autres. De Asfaran à Hérat, on compte 3 journées. *
« De Hérat à Caneîn du Gouhestan ^ju^^y (j^ cjs^li^, 8 journées.
« De Hérat à Merw el^Roud ^^j}\ ^^, 6 journées.
« De Hérat à Sarakhs ^n^*^^, 5 journées.
« Bousih ^yi ( ou Bouchindj ^^ ) , l'une des dépendances
« de Hérat, é^e ep étendue la moitié de cette dernière ville;
« l'une et l'autre sont bâties sur un terrain plat. Bousih est si-
« tuée à 6 mHles de distance de la montagne ; elle est entourée
« d'un mur et d'un fossé et elle a trois portes; les maisons y
« sont construites en briques et en plâtre avec beaucoup de
« soin; les habitants se livrent au négoce, sont riches et pos«
« sèdent beaucoup d'eau, beaucoup de jardins; ils tirent de la
« montagne quantité de a'ra'r^^is^ , sorte de bois de qualité supé-
^ La version latine porte (p. l36) Bagitan.
' La version latine porte Esferan; le ois. A« Aateumi ^\yim\'
Feuillet 1 1 1 recto.
BOCSIH
ou
BOUCUimDJ.
Feuillet 1 1 1 verso. «
A64 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 1 1 1 recto. « rieure à toute autre ^ et qu'on transporte au loin; ib boivent de
« l'eau d'une rivière qui passe à Sarakhs (^m^j^, ville au milieu
« de laquelle on a jeté sur cette rivière divers ponts.
« A l'occident de Bousih ^J^ (ou Bouchindj ^yf) sont Khar-
« kerdé à^j^S^,^ et Djerkeré il^JS^-^ ; on compte 2 journées de
« Bousih à cette dernière ville, qui est bien peuplée, plus petite
que Kouseri ^sj^^'* ^^^^ où il y a beaucoup d'eaù et beau-
« coup de cultures. De^ Djerkeré -à Kharkerdé, on compte a JQur-
M nées.
« De Kharkerdé à Roudban ^ts^j (ou Zouzan (jljit>)« ^ journée.
« Kharkerdé l^^^ est une ville de peu d'étendue , mais ex*
« trêmement peuplée; il y a des bazars, divers édifices et de
« l'eau courante en petite quantité ; ses habitants possèdent des
« troupeaux.
« En partant de Bousih pour vous rendre à Djerkeré i^jor ,
« vous rencontrez , à 1 2 milles de distance sur la gauche du
« voyageur qui se rend à NisaboUr, Kouré i^^ ville où l'on trouve
« en abondance de l'eau, des habitations, des vex^ers et des
<c jardins. KouY^é est à 3 milles environ de la grande route ^jio
m
« La ville la plus considérable ( de cette contrée ] , après Bou-
« sih , est Kouseri ^j^^S", place très-forte dont l'étendue est égale
« à peu près au tiers de celle de Bousih. Il y a de l'eau courante
n et des jardins. A l'ouest de Bousih sont Badgbich jas^ù^^^ et
« ses dépendances, la montagne d'argent iUAiJI jk^^, Koua i^,
« Koughanabad ^lUi^^, Bost ou«^, Djadhwa t^^W, Kanowour
R ji^ytr, Kalowoun ^^^ et Dahestan ^U^j^^.
« Cette dernière ville est considérable ; elle s'élend en Ion-
^ D*après le Barhan i Catï, cité par M. W. Ooseley [OrienM gêography, p, 219),
le jj^^ est une sorte d*arbre résineux qui se nomme en persan ^«5^ j«<m t cyprès
des montagnes.
* Ou Badghis. Voyez ci-dessus, page 457, note a.
HUITIÈME SECTION. 465
« gueur sur un espace d'un mille et demi ; construite en briques Feuillet 1 1 1 verso.
« et en terre sur le haut d'une montagne , elle ne possède ni
« vignobles ni jardins, mais on y trouve du plomb c^^l et un
< peu d'eau courante qui surgit du pied de la montagne.
« La montagne d'argent est située sur la route de Hérat à
« Sarakhs, non loin des lieux nommés Kau^^^et KawakirjjkStjS";
« elle porte ce nom parce qu'il existe sur son sommet une mine
« d'argent très-riche, très-productive, mais qu'on a cessé d'ex-
« ploiter à cause de la profondeur de la mine et du manque du
R bois nécessaire pour la fusion du métal.
« Kau^ est un bourg qui s'élève dans la plaine et où l'on
trouve un bazar et des habitations. Il en est de môme de
Koughanabad dl^lÂi>^â>, de Bost <••< éé^ > et de Djadwa I^^U^,
bourgs dont l'étendue, la population, le commerce, les cons-
tructions sont de même nature et d'importance égale; il y a
de l'eau et des jardins , mais la plupart des champs sont arrosés
par les eaux de pluie.
« Kaoowour jjiy)^ et Kalowoun {^^^^ sont des lieux situés à
3 milles de distance l'un de l'autre; il n'y a dans l'intervalle
ni eau courante ni jardins; on y boit de Teau de puits et de
pluie ; les habitants de ces lieux possèdent des champs culti-
vés, des moutons et des bœufs en quantité. »
En se dirigeant vers l'orient, du côté de Balkh ^^, on
trouve le district de Keneh ^i5", comprenant trois villes, qui
sont : Tir^, Kenef oUT et Lacschour jyfcJU^ «C'est dans la
c première que réside le prince de la contrée A^h».UJt ^IULm. Plus
«considérable t^ùe Bousih, Tir. est une ville riche, commer-
c çante et bien peuplée; il y a. de l'eau et des jardins; les mai-
• sons y sont construites en briques cuites au soleil et en argile.
« Keûef UU^est une ville agréable , fréquentée par les étrangers,
' La version latine (p. i36) porte Lacsur.
59
Feuillet
111 verso.
MEnw EL-nOt'D.
4M TROISIÈME CLIMAT.
« et dont les habitants jouissent d'un bien-être et d'une aisance
« qu'ils doivent à leurs divers genres de commerce. Les maisons
« y sont en argile; il y a beaucoup d'eau courante, des jardins «
« des vignoJ)les^ des champs cultives. Enfin Lacschour jyJiJ est
n une ville dont la grandeur est à peu près égale k celle de
« Bousih et de Kenef; on y remarque des jardins , des vergers,
« des lieux de délassement c^U^yJot; ses habitants sont riches et
« le commerce y est dans un état prospère, le territoire fertile,
n le climat tempéré; la plupart des champs sont arrosés par les
« eaux pluviales; on y boit de l'eau de puits. «
De Hérat à Tir, i journée.
De Tir à Kenef, i journée.
De Kenef à Lacs(^our, i journée.
Cette contrée est bornée k l'occident par le Merw el-^Roud
>j^jJI j^, province très-florissante et bien peuplée dont la capi-
tale est Merw el-Roud ^^ji\ ^^^ «ville ancienne, plus considé-
« rable que Bousih ^^^ et située dans une plaine, à une (grande )
« distance des montagnes; le territoire en est fertile mais sa-
« blonneux; les maisons y sont construites en terre et à la dis-
« tance d'un jet de flèche du fleuve; on y remarque trois grandes
tt mosquées et un château bâti sur une éminence; l'eau est ame-
a née par un grand nombre de canaux k la ville, qui compte
f quatre portes.
« Le fleuve qui baigne les murs de Merw ^^ est considérable
« et il en dérive . divers cours d'eau qui servent à l'arrosage des
« terre. Ce fleuve, dont le nom est Moui^hab v^Kt prend sa
« source au nord dans les montagnes de Nàmiali (jlfJià ^ puis il
a coule vers Merw 3^. On voit sur ses bords divers villages dont
« la construction est aussi solide qu'élégante , un grftnd nombre
« d'habitations agréables et de châteaux^forts. Le climat de Merw
« est sain et tempéré. Ebn-Haukal rapporte qu'on y fait sécher
' Probablement Bamian.
HUITIÈME SECTION. 467
des tranches de melon, pour les transporter au loin ^ On tire FenHiehno reeto.
de ce pays quantité de soie et de bourre de soie, ainsi qiie du
coton de qualité supérieure , connu sous le nom de coton de
Merw et extrêmement moelleux; c'est avec ce coton qu'on £91-
brique diverses éto£Pes destinées pour Texportation.
« De cette ville dépendent divers lieux circonvoisins où Ton
fait la kkotba, tels sont : 1^ Kechmehïn (^ji^^y^Oi^y lieu situé à
une journée (de Merw), sur les bords do fleuve, avec des jar-
dins, des vergers, des bazars, des caravansérails et des bains,
a® Hormuz Gawah f^^y^y à une parasange vers la gauche de
Kechmehïn , à travers les déserts de Senca Uxm jl)bu \ sur la
route qui conduit au Khowarezm ivjl^; c'est une ville de
moyenne grandeur qui possède divers édifices et des marchés
•
fréquentés par les voyageurs. 3^ Mesiha ^rv^, ville comparable
à la précédente, située à une journée à l'ouest de Merw et
entourée de cultures et de jardins. 4^ Djirenah ^^a^, petite
ville très-K^ommerçante à 9 milles de Merw et à 3 milles de
Dorac ^j^, lieu situé sur les bords du fleuve. 5® Dendalean
^UJt«>âd ', jolie ville à 2 journées de Merw, sur le chemin de
Sarakhs; c'est une place forte entourée de murs, où l'on
trouve des bazars, des caravansérails, des bains, et où l'on re-
marque une grande mosquée. 6^ Ghazneîn (jv>>^l 1 ville ( éga-
lement) forte, abondante en ressources, possédant un bazar,
une grande mosquée, de l'eau courante et de^ardins. De là
à Merw, on compte h journées. 7^ Nadian ^^lâb, jolie ville
dont les bazars sont solidement bfttis, possédant une grande
mosquée, des caravansérails et des bains, et située à 3 milles
de Hormuz Gawah •jsyj^. 8° Sarmacan ^UU^\ vîUe consi-
* Ou de Secaia a^ULmi d*après le ms. B.
' Le ms. A. porte Deloula*n «^\jJJd.
^ Ou peut-être Sarescan riVfSiri w
69-
TALECAN.
468 TROISIÈME CLIMAT.
«
Feuillet i>2 recto. « dérable, florissante et riche, et dont le territoire est arrosé par
« des eaux courantes ; située à gauche de Dorac ^^^ , elle est plus
« éloignée (de Merw) de 3 milles, Dorac étant située sur les
« bords du fleuve , & 1 2 milles de Merw, dans la direction de
« Sarakhs jm ■■Lj^ et d'Abiwerd <>jt^l. » 9^ Cassr Akhif j, t^ ê
vJuÂ.1, petite ville située à une journée ou à i5 milles de dis-
tance sur la route de Merw à Balkh ^; «elle est entourée
« de murs en terre et de jardins bien arrosés qui produisent
« beaucoup .de fruits. » 10® Derah 0^3^, petite ville située à 12
milles de la précédente ; « dont le territoire produit des fruits
« et (surtout) du raisin. Le fleuVe de Mei'w la divise en deux
« parties qui communiquent entre elles au moyen d'un pont. »
Talecan ^UUUs est une ville dont l'importance égale à peu près
celle de Merw el-Roud djj^t ^j^; « il y a de Teau courante, des
« édifices contigus et quelques jardins; les maisons y sont cons-
« truites en terre et l'air y est plus pur et plus salubre que ne l'est
« celui de Merw el-Roud, dont elle est à 72 milles de distance. »
Talecan est bâtie au pied d'une montagne qui fait partie de la
chaîne de Djourcan (jl^>4 JW^ ^9 « et où ses habitants possèdent
« diverses métairies; on y fabrique des feutres de laine partout
« renonjmés; il n'en est point d'aussi solides ni d'aussi compacts
« que ceux-ci. Talecan est située sur la route pavée qui conduit
« de Merw à Balkh ^ » à 60 milles de Carbat i:;*lf^U;i\
Cette derni^e ville (Carbat c:»LjUJt), dépendante du Ejouz-
djan {j^jy*' ^j « est moins considérable en étendue , mais plus
« florissante et plus peuplée que Talecan; il y a de l'eau cou-
* La version latine (p. i36) porte Dorra.
* Ou Horcan, d'flfprès la même version.
' Cesi ainsi du moins que j'entends ces mots : ^^^JûJ\ Uuy^j Je /jU^^t %
* La version latine porte Fariab.
^ Le ms. A. porte ^\s>jy^. Le ms. B. porte Khouzdjan ^jit^y
HUITIÈME SECTION. 469
« rante et douce, des jardins, diverses fabriques, et il s'y fait Feuillet 1 1 2 recto.
« beaucoup de commerce; les maisons y sont construites en
« terre; on y remarque une grande mosquée sans minarets. »
De là à Talecan ^UJU», on compte a fortes journées, et à As-
pourcan {Jsjy^^ \ dépendance du Djouzdjan, 54 milles, en se
dirigeant vers Torient. Djouzdjan {j^j^s^ est le nom d'ime
contrée et non d'une ville.
« Aspourcan {Jojy^ est une ville dont le territoire est arrosé
« par un cours d'eau de peu d'importance; il y a peu de popu-
« lation, peu de jardins et peu de fruits; on y apporte Teau du
« pays environnant. » De là à Balkh ^, on compte 54 milles.
Au nombre des villes comprises dans le Djouzdjan est Anbar
jIajI , située à une journée au sud-ouest d' Aspourcan. « Cette
ville est grande et plus considérable en ^tendue que Merw el-
Roud; son territoire, parfaitement arrosé et fertile, se com-
pose de vignobles et de jardins; il y a divers édifices et des
ateliers où Ton fabrique des étoffes destinées Ji l'exportation;
les maisons sont bâties en terre, mais la ville est jolie et c'est
là que réside , en hiver comme en été , le prince de la contrée
iU».USI (^IkJLi. » D' Aspourcan à lehoudia My^ , on compte un
peu plus de a journées, et de Carbat à lehoudia, « ville en-
tourée de murs, commerçante, industrieuse et possédant une
grande mosquée à deux minarets, » 1 journée.
De lehoudia à CharjLâ, «petite ville entourée de jardins et
« située dans la montagne, » 1 journée.
Kaîderm |v«>^ est également une ville agréable et bien peu-
plée « dont le territoire produit du raisin et des fruits de toute
« espèce. Cette ville o£Bre beaucoup de ressources et est bâtie
^ Les deux manuscrits portent Astourcan; M. Qaatremère pense qu'il faut lire
Aspourcan, et nous adoptons d*autant plus volontiers cette orthographe, que nous
trouvons sur les cartes de MM. Kinneir, Fraser et Bûmes une ville dont le nom
( Shibbergan ) et la situation se rapportent à celle-ci.
470 TROISIÈME CLIMAT.
Feailiet iia verso. « dans la montagne, » à 4 journées d*Aspourcan et à une jour-
née de Char, dans la direction du sud-est. Marcan ^b^ e%t une
ville populeuse située entre lehoudia et Carbat.
« Djourcan {j^j^^ est une ville construite entre deux mon-
« tagnes, à peu près comme la Mecque; il y a peu de champs
« cultivés, peu de jardins, de Teau courante et quelques sources.
« De là à Aspourcan, on compte 3 Êiibles journées, et d'As-
« pourcan à Zakhar j*^, au sud-est, 2 journées. On tire de
« Djourcan quantité de cuirs destinés pour le Kborasan. Le pays
« est fertile, paisible, abondant en fruits et commerçant; on y
« trouve facilement des compagnons de voyage, des marchands
« forains et toute sorte d'articles de négoce. »
Sur les limites occidentales dq/Merw on trouve le A'rh ^jjOI ,
ou plutôt deux villes, dont Tunes^appelle Bachïn (^^yâ^ et Tautre
Cbourmïn (:js«^; Time et Tautre de grandeur à peu près égale.
« Le chef de ia contrée n'y réside pas^ mais il habite la mon-
« tagne de Lokman (^-^ à^j^ie^ \ où Ton trouve des eaux courantes
« et de vastes cultures; Bachïn produit beaucoup de riz d'ex-
« cellente qualité qu'on transporte à Balkh et ailleurs. On tire
« de Ghourmîn du raisin sec très-doux, presque sans pépins et
« dont on exporte au loin des quantités considérables. «
De BachiD c:5v^, ville située à une portée de flèche^ sur la
rive orientale du fleuve, à Dorac (^j:> et à Merw el-Roud, on
compte une journée de marche. Dorac est également dans le
voisinage du fleuve.
De Bachïn à Cbourmïn (j>f^jy&f en se dirigeant vers le sud,
une journée. -Cbourmïn est dans la montagne de Lokman.
De Merw el-Roud à Anbourd^rjyjl (ou Abiwerd^;^^!), 6 journées.
* Il existe au sud de THindo-Kouch, sous le 35* parallèle, des moutagnes dési-
gnées dans les cartes sous le nom de montagnes de Lughman.
' D*après la version latine, Bachïn serait située à luu tteue du fleuve. Nos deux
manuscrits portent HJS' Je-
Feuillet ii3 recto.
HUITIÈME SECTION. 471
De la même ville à Merw el-Chahidjan (^UçkikUJi ^2^ « 6 jour- Feuillet 113 tenou
nées.
En sorte que de Merw el-Chahidjan à Hérat i\j^ on compte
1 Q journées.
De Merw el-Roud à Hérat, 6 journées.
De Merw el-Roud à Balkh, 6 journées.
De Merw el-Roud à Sarakhs, 5 journées.
De Merw el-Roud à Amol Jc«t , ville située à peu de distance
du Djihoun çj^^^fs^ (de rOxus), 6 journées faibles ou 1 2 4 milles.
Amol est une ville de grandeur moyenne, bâtie i 3 milles
des rives du Djihoun; « il y a des jardins, des édifices, une po-
« pulation nombreuse, beaucoup de commerce, des ressources
« et des revenus publics^; elle est sur la lisière du désert. » De
là à Kfaowarezm f^j^^y^, qu'on nomme aussi Djordjanié à^\»^,
12 journées.
De Djordjanié au lac qui porte son nom (le lac d'Aral),
6 journées.
D'Amol Jc^t à Zem ^^3, en remontant le cours du fleuve,
4 journées.
De 2^m à Termed «x^, par le fleuve, 5 journées.
De Termed à Badakhchan ^Lduâi.4>w, par la même voie,
i3 journées.
Ce qui forme, pour la longueur totale des parties du Kho-
warezm et du Khorasan qui longent les bords du fleuve, un in-
tervalle de 4o journées.
« Zem f^j est une ville comparable à Amol à^\ sous le rapport
« de rétendue; il y a de Teau courante, des jardins, des cul-
ft tures , du commerce et de Tindustrie proportionnellement aux
« besoins locaux. » C'est là que se rassemblent les voyageurs qui
se rendent au Khorasan; car Amol Jw«l est le lieu de passage le
^lîW»"
Feuillet 1 1 3 recto.
LE DJIHOUN
ou
r'oxrs.
472 TROISIÈME CLIMAT
plus fréquenté du Mawar el-Nahar j^t Ij^U, pays entouré de
déserts, en grande partie sablonneux, qui s'étendent depuis Balkh
jusquau lac de Khowarezm. Zem ^ est située à 4 journées,
par eau, de Terined ^y^^ ville bâtie sur la rive orientale du
fleuve.
Le Djihoun {jy^l^^ (rOxus) prend sa source dans le pays de
Oudjan ^^Wr^ \ sur les frontières du Badakhchan ^LâÂ. Jo , et là
il porte le nom de Kharîab vk/^ ^ ^^ reçoit cinq affluents consi-
dérables qui proviennent des pays de Djil J^a^ et de Wakbch
jâkÂ.^ ; alors il devient un fleuve supérieur à tous les fleuves du
monde , tant sous le rapport du volume et de la profondeur des
eaux que sous celui de la largeur du lit.
Le Kharîab reçoit les eaux d'une rivière qu on appelle TAkh-
soua |^MiÂ.t^ ou le Menk Jju^^j^^, celles de Than ^1^ ou Be-
lian (jW^, de Farghan {j^Jiy de Andjara'a ^J^U de Wakhchab
4^l&^^; un grand nombre d'affluents provenant des montagnes
de Botm ^ et d'autres rivières, telles que celles du Saghanian
^UÂpUâJt jiyj\ et du Cawadian (jL^lytil , qui se réunissent toutes
dans cette dernière province et se déchargent dans le Djihoun.
Le Wakhchab i^\jsik^^ prend sa source dans le pays des Turks;
parvenu dans le pays de Wakhch (jd^i^^, il se perd sous une
haute montagne où l'on peut le passer comme sur un pont; on
ignore quelle est l'étendue de son cours souterrain; il sort en-
suite de la montagne, longe les frontières du pays de Balkh,
puis atteint Termed. Le pont (ou plutôt le lieu de la perte du
fleuve ) dont nous venons de parler sert de limite entre le Djil
et Wasdjerd i^j^^y-
Ce fleuve (le Djihoun) passe à Termed «x^^^, à Kilif vjUUT, à
^ Nous croyons devoir suivre ici, de préférence à toute antre, les leçons qui
nous sont donne es par le ms. B.
' ProbaUement pour Aksou ^j,aj\ « mot qui signifie, en turk, eau ou rivière
blanche.
HUITIÈME SECTION. 475
Zem mj , à Amol J^l , et finit par décharger ses eaux dans le iac
de Khowarezm ^'))l#â. J[^^; «il n'est d'aucune utilité pour
^JJ
« l'agriculture depuis sa source jusqu'à Zem ^ et à Amol S^\ «
« où ijpn tire peu de parti de ses eaux. Ce n'est que lorsqu'il a
t atteint le pays des Ghoz i^ydl qu'on s'en sert pour Tarrosage
« des terres et pour d'autres travaux utiles. ■
Termed Jc«^ est une ville située sur les bords du Djihoun
(les eaux de ce fleuve baignent ses murs), et sur la route qui
conduit au Saghanian ^l^Uuo. • Un vaste faubourg ceint de mu-
railles l'environne de toutes parts ; l'on y remarque un château
destiné à la résidence du chef du gouvernement, divers édi-
fices et des bazars. Cette ville est agréable, florissante et peu-
plée ; ses places publiques et ses rues sont pavées en briques ^ ;
c'est le grand marché de cette partie des rives du Djihoun;
on y boit les eaux de ce fleuve ainsi que celles du Kera (^^,
rivière qui vient du Saghanian et qui se jette dans le Djihoun
auprès de Termed. Mendji (^^ et Hachem-Djend <xâs»> ^iA
sont au nombre des dépendances de cette ville. De là à Balkh ,
on compte 2 fortes journées.
« Balkh ^, située dans une plaine à 1 1 milles des montagnes,
est la capitale du pays des Turks^; c'est le quartier général de
leurs armées et le lieu de résidence des princes, des juges,
des intendants de l'administration; il y a de beaux bazars où
il se fait beaucoup de commerce et où l'on trouve toute sorte
de marchandises et de richesses; la ville est construite en terre
et en briques cuites au soleil; elle a sept portes; les murs qui
l'entourent sont en terre; ses faubourgs florissants, peuplés,
industrieux et commerçants. La grande mosquée bâtie au
centre de la ville est environnée de bazars. Balkh est située
Feuille 1 1 1 3 recto.
TERMBD.
KBALH.
Feuillet 1 1 3 verso.
iuyi
60
474 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 1 1 3 verso. « sur ies bords d'une petite rivière dont les eaux font tourner
K une dizaine de moulins; cette rivière coule auprès de la porte
« dite New-'Bebar jU^ y et elle arrose les environs de la ville ,
« où Ton voit de toutes parts des vignobles, des vergeB|, des
« jardins et des maisons de plaisance. On remarque à Balkh des
« collèges où Ton enseigne lessciences, des fondations (ou bourses)
« pour les étudiants et tous les moyens d'iti&truction qu'il est
« possible de désirer^; il y a dans cette ville beaucoup de ri*
« chesses, des personnes d'un rang éleva, des négociants opulents
R et en général beaucoup d'aisance et de prospérité. > Le pays
de Balkb est borné au midi par le Tokharestan ^J\JU»J\Jt^ le Ba-
kbestàn (jU«»^l et le Namian ^U«b^; et au nord^ en tirant vers
l'ouest, par le Merw^^ et par le Djouzdjan t)Wi>».*. Cette ville
est un centre de communications pour tous les pays environnants
et un lieu de passage pour les personnes qui se rendent au To-
kharestan et au Badakhchan.
On compte au nombre des dépendances de oettè denùère
province (le Badakhchan ^U^Os^) ks villes de Houlm j^\ de
Semendjan ^Ui>^^, de Tha'lan ^)l^, de Sekelkend ùJjQiiié^ de
Warawalin m — a— Jljii^, de Ezherouzewan (j^yjyj^ji^ de Talecan
^ u ^
^j\jMo\ de Sekimest «l^mm^oês^, de Warwaser ^^^^ , de Uonseb
fa^ntu»*» de Anderab uy|j«Kil et de Madroukà bS'^jO^.
De Balkh à Warwalin , « ville agréaUe et commerçante , dont
« dépendent divers villages, » a journées.
' Voici le tejile :
' Je luii toujours porté à Otoïtt qu'il s'agit ici de Atmûui; eetle lefOii éàt d^n-*
forme à ce qu'on lit dans Y Oriental Geçgraphy, pages ai3, i^S el suivantes; buûs
tous les manuscrits portent Namian.
* Les mss. portent ij^s^^jy^,
* La carte de M. Bûmes porte HouUoum.
* Ou Talighan , d'après la même carte.
HUITIÈME SECTION. 475
De Warwaiin à Tdecan ^^UW», 2 journées. FeuiHei 1 1 3 vejpw.
A Talecan ^ est une ville dont la grandeur est égale au quart
• de Balkb. Ses nnirailles sont construites en terre et ses mai-
t sons en terre et en chaux vive; elle est située sur les bords
« d'une grande rivière et dans une plaine où sont des vignobles
« et des habitations; il y a dans la ville des bazars où il se fait
« un bon commerce , et où Ton voit beaucoup d'artisans. »
De Balkh à Houlm J^ , ville située k 1 journées à Touest de
Warwaiin, on a d journées de chemin à faire. «Houlm est un
«lieu très-agréabie, dont les productions et les ressources sont
< trèft-abondantes ; il y a de Teau courante, des champs cultivés
« et toute sorte de biens de la terre. » De là à Semendjan (^Ut^ ,
«jolie ville en tout comparable à la précédente, commerçante,
• peuplée et ceinte de murs en terre, » 1 journées.
De Semendjan à Talecan, a journées.
De Semendjan à Anderab vIjJoI ^, 5 journées.
Cette dernière ville est bâtie au pied d'une montagne. « C'est
« là qu'on emmagasine l'argent provenant de Hariana iU^jU- et
« de Bendjehir jx^^d^. > Située au confluent de deux rivières
dont l'une s'appelle Anderab et l'autre Kiasan ^U»K^^, « cdle
« est entourée de jardins, de vergers et d^enclos plantés en
« vignes et en arbres fruitiers. »
De Talecan à la ville de Badakhchan ^^U^J^, 7 journées.
De Anderab à la même ville, en se dirigeant vers l'orient,
k journées.
De Anderab à Hariana lf^\i}>»m. , en se dirigeant vers le midi ,
3 journées.
^ Notre auteur a déjà décrit la ville de Talecan (voyez ci-dMSU9 , page 468), Ceci
semble donc faire double emploi.
' Les manuscrits portent tantôt Anderab ç^l««Xj| et tantôt Anderabé A^IjOOl :
le premier de ces noms semble être plus aoaveut donné k la rivière et le second à
la ville. La carte dressée pour le voyage de M. Bûmes porte Inderab.
60.
Feuillet 1 1 3 veiso.
Feuillet 1 1 k recto.
476 TROISIÈME CLIMAT.
« Hariana est une petite, viiie bâtie au pied d'une montagne
et sur les bords d*une rivière qui, prenant sa source auprès
de Bendjehir jjiy^ , traverse cette ville sans être employée (à
i arrosage des champs ) jusqu au moment où , parvenue à Car-
wan Ji^j^, elle entre dans les terres de ITnde et verse ses
eaux dans le Nahrwara ijjjir^'
« Les habitants de Hariana iîi^ijl»- ne possèdent ni arbres ni jar-
dins fruitiers; ils ne cultivent que quelques légumes; mais ils
se livrent à Texploitation des mines. Il est impossible en effet
de voir rien de plus parfait que le métal qu'on en extrait et
que celui qu on tire des mines de Bendjebir ji^l^âj ^ petite
ville située sur une éminence à une journée de distance de la
précédente et dont les habitants se font remarquer par la vio-
lence et la méchanceté de leur caractère. La rivière qui sort
des montagnes de Bendjehir coule vers Hariana, ainsi que
nous venons de le dire.
« Les ouvriers qui travaillent à Tune et à Tautre de ces mines
s'occupent avec beaucoup de persévérance , d'industrie et d'ha-
bileté de cette exploitation, de la fonte, de l'extraction du
métal des scories, et en général de ce qui concerne leur
art. » De là à Garwan (Jjjè^'en se dirigeant vers le midi,
2 journées.
« La ville de Garwan (jlj^ est peu considérable, mais jolie;
« ses environs sont agréables, ses bazars fréquentés, ses habitants
« riches; les maisons y sont construites en ai^le et en briques.
« Située sur les bords de la rivière qui vient de Bendjehir
«^^ifLi^i^, » cette ville est l'un des principaux marchés de l'Inde.
De Anderab, dont il vient d'être fait mention, à Tha'lan
^j^hô, a journées.
' n est soavent question de Bendjekir ou de Pèndjehir dans les Mémoires de
Baber.
HUITIÈME SECTION. 477
De Tha'lan à Semendjan ;jIà4>m, 2 journées.
De Thalan à Baikh j^ , 6 journées.
Tba'lan ^j^<iù est une yilie florissante et bien peuplée, dont
le territoire, arrosé par divers cours d'eau, est planté d'arbres
et couvert de villages et d'habitations; « on y fait beaucoup de
« commerce et Ton y trouve de tout en abondance. » De là à Na-
mian , en se dirigeant vers l'occident, on compte 3 journées.
« Namian ^^^V-A^b (ou plutôt Bamian) est une ville dont l'éten-
« due est égale à peu près au tiers de Balkh ^ ; elle est bAtie $ur
« le sommet de la montagne de Namian^, et il n'y a pas dans
« la contrée d'autre ville qui soit située à une telle élévation.
« De cette montagne découlent diverses rivières et divers. cours
• d'eau qui se jettent dans l'Anderab ol^jol. Cette ville est
t ceinte de murs et possède un château, une grande mosquée et
c un vaste faubourg. De Namian dépendent Sighourcand *>M)yif^^
« Sekawend «Xi^lC*», Kaboul J^^)^, Bohra [^ , Carwan ^^Ij^h^ et
I Gharia f^j^- L^ deux premières de ces villes (Sighourcand
« et Sekavrend) sont à peu près d'égale importance; elles sont
« l'une et l'autre populeuses et commerçantes. Quant à Kaboul,
« à Carwan et à Gharia (ou Gbazna), nous en avons donné ailleurs
« la description. »
L'itinéraire de Balkh à Namian est comme il suit :
De Balkh à Meder j«)Sd«, petite ville bfttie dans une plaine à
peu de distance de la montagne, 3 journées.
De Meder à Kah i5", bourg bien peuplé, «avec bazar et mos^
quée où l'on fait la khotba, 1 journée.
De Kah à Namian, 5 journées.
Feuillet 1 1 4 recto.
NAMIAN
ou
BAMIAN.
* Le ms. A. contient ici une leçon que nous croyons devoir signaler à nos lec-
teurs; au lieu de A4 t&Jù ^ ^j^ e;^^' * ^ inanuscrit porte i^jà çji$ ^^.
ce qui signifie environ un iiên de farasange.
' t The name of Bamean is said to be derived from iti élévation. • BumeSi Traveb
into Bokhara, volume I , page 1 84.
Fenîllf't 1 1 4 recto.
BADAkUCHAN.
478 TROISIÈME CLIMAT.
De Balkh à Badakhchân, on compte i3 journées, savoir:
De Balkb à Taiecan , 4> journées ^;
' Et de Taiecan à Badakhchan, 7 journées.
«Ebn-Haukal, dans son ouvrage (géographique), compte de
« Balkb à Aspourkhan^ ^U^^amI, 3 journées.
« D'Aspourkhan à Carban (^l^UU! (ou Garwan (^^fj^), 3 journées.
« Et de Tale<lan & Merw el-Roud ^j^^Jt yj^^ 3 journées* Mais
ce sont de £3iibles journées : nous les avons indiquées précé-
deitfiinênt. La distance en milles qui sépare Merw de Balkh
est de 348 milles. Revenons à la description de Badakhchan
« Cette viHe est peu considérable, mais elle possède beau*
coup de dépendances et son territoire est fertile; la vigne et
divers autres arbres y croissent abondananent» et le pays est
arrosé par des eaux courantes; la ville est défendue par de
fortes murailles en texre; il y a des marchés, des caravansé*
rafls, des bains; il s^y &it beaucoup de conmierce. Elle est
bÉtie snar la rive ocoidentaie du Kbariab ^y^ , la plus consi*
dérable d'entre les rivières qui se jettent dans le Djihoun.
Dans les montagnes environnantes, on élève beauooop de bes^
tiaux; il en provient quantité de chevaux de prix, de juments
de trait et de mulets; on tire également: de ces nK>ntagnes , des
pierres de couleur trè&-p(récieuses , telles que le rubis d'un
rouge vif, le rubis couleur de grains de grenade ' et autres,
n annsi que bèatieoup de lapis lazuli. Ces pierres sont transpor-
' L*additioa De donne que onze journées ; mais voici comment s^exprime la ver-
sion latine : t A Balch ad Taiecan sex censentur stationes et à Taiecan ad Badhach-
« scian sèptem stationes;. > ITapTès la catîtf de M. Bilmes, il faudrait au contraire
rêhiir^ jt quatre jouYnées laf distaïDce^ TalecM» à Bodakheban.
* Les manuscrits portent toujours Astourean.. Voyesk note p. 469 cî^dsssut.
' * Rubinns hahs^as ou le rtlbis bahù, dé»igaalioa f{ui, comme' 0» le sait, dérive
du nom de la province de Badakhchan.
HUITIÈME SECTION. 470
« tées dans tous les pays du monde, et il est impossible d'en FeuiiUi 1 1 4 recio.
< voir de plus belles. On apporte à Badakhchan le musc des envi-
« rons de Wakhan {j^^, dans le Tibet. « Badakhchan confine avec
le Canoudj ^^âs, dépendance de ITnde. Les deux provinces
qu'on trouve d'abord au delà du Djihoun sont le Djil Ju»-» et
le Wakhch (>^j; bien que distinctes et séparées, elles sont sou^
mises à un seul et même gouvernement. « Elles sont situées entre
• le Kharîab vl?^ ^^ ^^ Wakhchab fJis»^^ , rivières dont la pre-
« mièrè baigne la partie orientale du Djii J^aj^ et Tautre le pays
« de Wakhch (Ji^^y , dont il vient d'être fait mention. » Du Wakhch
j^^M^^ dépendent Helawerd ^^:^, Lakend «xiSJ et Hanîk ^\jb.
Karbek ^ilfJ^, Neheltan ^VxJL^j, Sekendré àj>>iA(gti..\ Menk iLu,
Andidjaraa' ^I^U^trool, Taighie^b et Koustac^Bek ^b jU«r^^ font
partie du Djil Ju^, province partout très-montagneuse, excepté
auprès du Wakheh js^^^ et du pays de Akdjer j^l qui confine
avec celui de Menk «iUu« dépendance du Djil.
« Helawerd y^y^f^ est une ville agréablei, populeuse, commer*-
« çant^e et fréquentée par les voyageurs. On peut en dire autant
de Lakend jwUE»^. Quant à Hanek liUU , c'est une ville agréa-
blement située au milieu de jardins, de vergers et autres lieux
de délassement. Les maisons y sont construites en terre, en#
briques et en chaux ; il y a plusieurs marchés et beaucoup de
gens riches. C'est le lieu de la résidence du sultan. » De Hanek
à Menk, on compte a jouméeSv
« Menk idUu est une ville de grandeur moyenne ; \eê murs
• dénd elle est entourée sont en pierre et «n plâtre; il y a des
n édifices, des bazars et beaucoup de population; plus oonsidé^
« rable que Handc oUU, elle est comparable, en éteiidue, à
• Wiakhan (jljk.3 et à Kerfiin ^^t^, Ëeux où ion feit beaucoup de
n commerce et où l'on se livre très-activement à l'industrie. »
^ La version lalipe p^rte Kam, Bdemtan, AUxandraM Haoc. etc.
Fpiiiilet 1 1 4 verso.
SAGHANIAN.
480 TROISIÈME CLIMAT.
De Ma'aberar^l^jjM, petite ville, à Helawerd :>j3y^ , 2 journées.
De Ma aberar à Hanek ^U , s journées.
Kawendj ^^^ est une ville située à environ 3 milles au-
dessus de Ma'aberar, en remontant le Khariab.
La ville de Telmetan ^\j^ est à 12 milles de Cantarat el-
Hadjar^' 'ij!^j^ (ou du pont de pierre), sur le chemin de Menk
JgU. Du pont de Badakhchan au chemin de Menk, on compte
a journées.
Sorti de Roustac Menk Jkju ^buojj, vous traversez d'abord la
rivière d'Andidjaraa' ^ljls>.<Xjl, puis la ville de ce nom, distante
de Menk d'une journée.
Andîdjaraa' eljL>>4Xjt est une très-jolie et très-agréable ville t où
« Ton trouve des édifices, des marchés et des ressources de toute
« espèce. »
Sorti de là, vous traversez la rivière de Fawghan (j^^U» située
à une journée de distance, puis la rivière de Balsan ^^^UJ^^ et
vous arrivez à Menk dUu. •
De Termed «>wt^ à Cawadîan ^L^iy^, on compte 2 journées.
« La seconde de ces deux villes ( Cawadîan ) est moins grande
« que la première ; elle est cependant entourée de murs ; il y a
^« des bazars où les marchands vivent dans Taisance; il en dé-
« pend des métairies, des champs très*fertiles , des villages et
« même une petite ville du nom de Souran (jji^^, située à une
« journée de distance et très-commerçante.
De Cawadîan à Saghanian ^Ia^Ijuo, on compte 3 journées.
« Saghanian ^UjUk» ^ est une ville plus considérable que Ter-
« med 4>^w^, en ce sens quelle est entoiu^ée d'un faubourg et
« de fortes murailles, et que les habitations et les rues y sont
« plus vastes; mais la population en est moindre. Les habitants
' Le ms. A. contient ici trois lignes de texte deux fois transcrites par erreur. Sagh-
anian ou Chaghanian est aussi le nom d*une province très-connue et dont il est
souvent question dans Thistoire des invasions de llxtiour et de Paber.
HUITIÈME SECTION. 481
V de Termed sont plus noriabreux, plus riches et plus eindiiifi à
la dépense. Il existe à Saghanian un château très-fort^, une
grande mosquée où Ton fait la khotba, et Ton y trouve clés
docteurs et des personnes qui se livrent à l'étude des* sciences.
Il en dépend divers bourgs et villages dont le territoire est
arrosé par des cours d'eau et par des rivières qui se jettent
dans la rivière de Cawadîan, auprès delà ville de ce nom et
au-dessous de Termed. » ! .
De Termed à Saghanian ^ on compte h journées, savoir s .
De Termed à Kharmicar jU^u;^, « petite ville comraérçvnte,
« dont les maisons sont jolies et le territoire arrosé par des èàux
« courantes, » i journée. •
De Kharmicar à Sarmankha ^^Êtàuè^ , < petite ville bien peu-
« plée, commerçante et fréquentée par les allants et les venants, »
1 journée.
De là à Darzandji (^'jj^^i «ville agréable ^ abondante en res-
• sources de toute espèce, possédant des bazars solidement cons*
« truits, de belles rues, des quartiers florissants, des habitations
« durables et une population riche et commerçante , » i journée
ou 2 1 milles. ,
De là à Saghanian ^^UilM , i journée ^.
Feuillet iiA verso.
• ,'
ITINÉRAIRE DE SAGHANIAN A WASDJERD ^j^^y
Feuillet 1 1 5 recto.
De Saghanian à Terbed «k^, 9 milles.
De Terbed à Hamouran yî;>$, 2 1 milles.
On rencontre, entre ces deux lieux, la rivière de Wakhchab
iJ^A^^^ dont la largeur est ici d'environ 3 milles. « La ville de
' On lit^dans le ms. B. : ^j^^jia^ y
* Nous suivons ici la version latine, nos deux manntaHls indi^dnt dflox Jour-
nées, sans doute par erreur.
61
WASDJERO
OU
WASGHBRD.
482 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 1 15 reetoi. « Haifuitiran [^^J^^ située à Toccident de cette rivière, est popu*
« leufife et riche ; le commerce qu'on y fait est considérable et
€ f industrie très-^ctive; il y a des édifices contigus, des jardins
il et des lieux de iproôienade agréables. >
De là- à Abàri-Kaobra \jjs^,.^pj\»\y gros bourg bien peuplé,
â 4 ttiHles.
De ce bourg i Soùman ^^U^-m»» « ville, de moyenne grandeur,
« bien peuplée, bien bâtie, possédant des bazars et défendue
« par de forte» muraiUeSi « lô milles.
De Souman à Andlan (^Is^^il, « petite ville, » \ journée.
De là à Wasdjecd d^it>v j faible journée, ou lô milles.
« Wasdjerd :y^t^ (ou Wasgherd) est une ville importante où
« Ton remarque beaucoyp d'édifices, où Ton fait un grand com-
« meree, et dont les. habitants sont riches; il y a beaucoup d*é-
« trangers; les femmes y sont trè^belles et les produits de Tin-
*- dustrie avantageux. On tire de Souman ^U^ m et de Was-
• djerd ^ .\ifA^ beaucoup de safran d'excellente qualité, et
• cette substance sexpovte au loin. On apporte die Cawadian
• (jL^I^mj à Wasdjerd, du ouflain, du coton et du ^ * ,
« avec lequel on fabrique la couleur rouge et dont il se fait
d une exportation considérable pour FInde. Le sultan perçoit
« un droit ( en nature ) sur ces diverses productions. » De Was-
djerd ^j^^jj^ jusqu'au lieu où le Wakhchab oUu^^ se perd sous
une montagne, pour reparaître ensuite dans le pays de Was-
djerd, on compte i faible journée.
Celui qui veut se rendre à Kaset oc^l; s'écarte im peu de
l'orient et parvient en une journée à Dernik Juûj^ , « petite ville
« bien peuplée, avec bazar, et dont les habitants vivent dans
« l'aisance. »
De là à Harkan ^((^^ (ou Djarcan {j^J^)f «ville comparable
! Le iHiin de cette sufaslaiiec est mailieuraiMeineai iUîsible dâas l*im et dans
Tautre de nos manuscrits.
1 1
HUITIÈME SECTION. 485
« à la précédente, tant mus le rapport de Tétendne que sous Feuillet nS recto.
« celui de la population et du oominerce, • i journée.
De Harcan à el-Cala' &MÔJii\ , place ibctë située .svàr) la frontière
du « pays de Rasei, du cdté dâ ^aya des Turks, et sur le som-
« met d'une haute montagne « «... (la distance n^nqne). La
« garnison de cette {dace est obligée de se leair sur ses gardes
" contre les attaques des Turks. »
Raset cM^lpi, irilie bâtie sur Textrânie limite de ce côté du
Khorasan, est située entre deux môiiftagbes;4C était par là i{ue
les Turks pénétraient pour sçi livrer 4 leèrs déprédalîons cubais
Fadhel, fils de lahia, fils de Khaled le Barmécide, fit dore ce
défilé au moyen d'une porte dottt il commit la garde À des
troupes; depuis cette époque jusqu'à cp jt^vùr, les princes du pays
ont continué d'y tenir garnison. Sur- les limites du Wakbch i^f^^^
et du Djil Juâta. sont Wakhan J^y^ et Sacnia ImI^» dépen-
dances du pays des Turks. De Wàkhan ^U.^ à Tibet ôv^j^r^. on
compte 18 journées. Wakhan {j^y possède des.minefi d'asgent
très-riches et produisant du minerai d'exceUeùte. qiAalité^i on
troute de l'or dans les vallées lorsque les eaus davienlMUt tor-
rentueuses; ooa recueille ce métal et on l'explMrte ensuite, au
loin. « On tire aiissi de ce pays du musc et .dids^ esclaves. Sacnia
« XOJUi, ville qui dépend du pays des Turkd Khizimisi lost 4
« 6 journées de Wakhan!, et son tenvtoire touché ;aiiXiiposse6siims
« ehiooîses *» j» ' ' • 1 ' * -../'•'
Dans ]a voisiliage de Sajghanian il esîs^e< unjgoand Aombre
de viiles populeuses ^ et entre autfés Basèhd r^^J^l^ vitie située
à 2' journées de distance, Kdont le» > quartiers aeuii-JBûf^sstfintfit
« les édifices odntî|;us eties^Hesboureesisqciales/lrès^Qi^aiMM. »
A une journée au sud-est de Saghanian on trouve Tourab
,• . • , f ,1,1
'■ Nous «nivoos k U^ qui noua ^i: k^uim^y^^,\f^,jsffi^,^,i ^yyl ^U» Sy
61.
Feuillet 1 1 5 recto.
Feuillet 1 1 5 verso.
NASEP
ou
NAKIICHEB.
484 TROISIÈME CLIMAT.
vl^9 «jolie ville trè»*Gominerçante dont les habitants sont ridies
« et se livrent au travail des fabriques et à diverses industries. »
De Tourab à Basend ùj^^ï^ , i journée.
A 3 milles de Saghanian est Rankalsa iuJKi;^ petite ville.
De là à Zeînoun (ji^^j^ en se dirigeant vers Torient, i journée.
De Termed (Xj^^s à Boukhara «^jU^, on compte 1 1 journées,
savoir :
De Termed à Hachem-Djerdd^ i^^t « petite ville, » i journée.
De là à Robat^Darak Jtjb l^l^j, i journée.
; De là à la Porte de fer ù^^yJi olf y ' petite vflle bien peuplée, >
1 journée.
De là à Keidek d)4K^ (ou Keîrek ^jjS^) < petite ville bien peu-
« plée, comparable à la précédente en fait d'industrie, de re-
« -^é9U8 et de ressourcés , ■ i journée.
De là à Racadkend J«j5ja;, i jounnée.
• i ' De là à Surundj ^^y» « « jolie petite ville ornée de beaux édi-
« fices et de bazars, » i journée.
^ De là à Nasef uuj , i journée.
.« Nasef vJLm ^ est une grande ville bâtie sur un terrain plat, en*
« tourée de muf s et d'un grand faubourg également clos de murs,
• avec quatre portes ; il y a dans la ville un château j^^j^ non
ft fortifié, et dans le faubourg une grande mosquée, ainsi que des
4 bazars ooiistpuits entre la mosquée et Thôtel du gouvernement
« S;U^I jb. 9 La ville a peu de territoire et de dépendances; les
nnèntagnesisont à 2 journées de distance du côté de Kedi (jsS^j
vers Torient. A l'occident est un désert qui se termine au Dji*^
hôun (jt>»' et où il n'existe alucune montagne, t Nasef est trar
« ve^ par tne rivière qui, venant du cAté de Kech, coule auprès
I .
' La version latine porte Rancasa.
* n s*agit ici de la ville généralement connue sous le nom de Nakhcheb ^
( '* KecV oq Kicfa porte' actudlimient le nom de Oiehri-SebE ; ce iot'U qae naquit
le fameux Timour.
HUITIÈME SECTION. 485
de Thôtel du gouvernement, puis est employée pour les besoins
de l'agriculture. Il n'y a soit à Nasef, soit dans ses environs,
aucun autre cours d'eau, et encore celui-ci tarit-il durant les
années de sécheresse ; cependant on trouve dans le pays des
sources qui servent à l'arrosage des vei^ers et des jardins pota-
gers, et l'on y vit, presque sans interruption, dans une abon-
dance, une tranquillité et une sécurité parfaites. » C'est là
qu'on rejoint la route de Samarcande «xâS^^w, «route sur la-
quelle on trouve deux lieux où l'on ùàt la khotba; l'un d'eux
se nomme Berda »d^, et l'autre Kecha iLsS: ce sont deux
petites villes bien peuplées, possédant des mosquées et autres
lieux de réunion. »
De Nasef uuj à Maîamra' ^^U, i journée.
De là à Monabekak d)\<»U#, i journée..
De là à Carahoun ^j^^\jm^ bourg peuplé, i journée.
Et de là à Boukhara ^j\j0Ç , i journée.
Feuillet 1 1 5 verso.
ITINiRAISB b'âMOL JuI A BOUXHABA ^
« Vous sortez d'Amol et vous parvenez au fleuve , 3 milles.
«Vous le traversez sur une embarcation et vous arrivez à
Carberj.^, ville florissante, située sur la rive orientale; les
édifices y sont beaux , ainsi que les rues et les places publiques,
le territoire cultivé; c'est une place fortifiée. De Carber vous
allez à Bikend JcJL 1»-^ , ville de moyenne grandeur, située
à moitié chemin de Boukhara, remplie d'édifices et de mar-
chés, entourée de murailles très-fortes et de champs cultivés;
on y voit une grande mosquée dont les constructions, et
notamment la kibla Si^\ sont très-omées; il n'existe nulle
^ Cet itiDéraire^manque dans le ms. A. , ainsi que dans la vmvîon latine.
' .Cest le lieu situé dans la direction de h Mecque et Yen leqoiel les miMulsians
se tournent pour faire leurs prières.
BIKEMD.
Feuillet 1 1 5 veno.
MONTAG.XES DE BOTU.
486 TROISIÈME CLIMAT.
« part d'édifice plus beau. De là à Boukhara ^^^ y i journée.
« Boukhara est une ville qui surpasse toutes les autres « soit
« en fait d'étendue, soit en £aiit de S|dendeur et d'agréments.
« Nous en parlerons en son lieu , c est-à-dire quand nous ferons
« la description des pays compris dans le quatrième climat; il
« en sera de même de Saroarcande ^My^^ de tout le pays de
• Soghd «>uU*JI ^ji iik^r (ou de la Sogdiane) et d'Osrouchna
« iULX^^-^^l ^ Nous restreignant donc à la description des pays
• compris dans la présente section , nous passons à celle des mon-
< tagnes de Botm |JU)I JL^»». »
Ces montagnes sont hautes, escarpées et dun difficile accès;
elles sont couvertes de places fortes, de villages florissants, « de
« troupeaux de moutons, de boeufs et de chevaux; » il y a des
mines d'or, d'argent, de vitriol et de sel ammoniac; dans les
flancs de ces montagnes, on trouve par intervalles un grand
nombre de soupiraux d'où s'exhalent des vapeurs semblables,
de jour, à de la fumée, et à de la flamme pendant la nuit; c'est
là qu'on recueille le sel ammoniac de la meilleure qualité. Il y a
dans le Botm trois régions : rinférieiu*e , la moyenne et la su-
périeure. C'est de la moyenne et d'un lieu dit Nandji ^\è (ou
Banhi i^V) que découlent presque toutes^ les eaux qui arrosent
le pays de Soghd. Après avoir parcouru rapidement un espace de
90 milles, ces eaux parviennent à Tera'an (^ya^ ^, puis à Mendje^
keth it^i^gk^^ puis à Samarcande ^Myi^^. Il en est d'autres qui,
provenant du Mes'ha \jés^^ se réunissent aux premières à Te*
ra'an #.«d»^ , dont elles arrosent le territoire , et se mêlent aux
' Cette Actcrîptîoa se trouve en efiet pagti 167 et imvanttt du ms. A..Ce8t
doec par erreur qu*ene est transporlée au fisuillet 1 7a vetfo du ma^ B.
* Le» manuscrits portent toatet LJtS; mais cette assertion est contredite par notre
auteur lui-métne un peu plus bas.
' Dana la version latine , il est ici qaesliwi d*«n grand lac dont nos oiuiuscrits
ne font aucune mention.
HUITIÈME SECTION. 487
eaux de Samarcande. Le» rivières du Saghanian (j)U>Ui# et du Feuillet 1 1 5 tem.
Feigbanah AiU^ proviennent également du Mes'ha, lieu voisin
de Nandji (5^l#, où, comme nous Tavons dit, la rivière de Sa-
marcande prend sa source ^
Chebek ^^jJi est une place très-forte située dans la partie
septentrionale des montagnes de Botm f»o Jlu»* , t et entourée
de dépendances peuplées et fertiles; c'est de Ik et de Semendah
•Ja4w qu on tire la majeure partie des ustensiles en fer qu'on
emploie dans le Khorasan et dans les pays circonvoisins, tels
que le Fars et Tlrftc.
« Ces montagnes sont bornées, à l'orient, par une partie du
Ferghanah a>U^ , pays considérable qui comprend au nombre
de ses dépendances Bosta Tinférieure ^IUUmJI çf^m j, pre-
mier pays qu'on rencontre en venant du côté de Khodjend
JO^; » Ankath <ûXl, lasoukh ^yi^,, Aderkend «xXS^dl, Houstan
^ijUfjl^, Bosta la supérieure l^t (^-^^ et de plus Mara'chan
^{jSk^jjè, Aidkian (^tf<>^l, Zenderach ifi^j^^^j, Bedjrenk d^i^,
Asican (^U^^m.! et Heli Jjt^* Ce sont, en général, dés plaines et
des pâturages où l'on ne voit aucune montagne; la contrée de
Sabra ëjAM^ est cependant en partie' plate et en partie mon-
tueuse; Tabakhs ^^^ \.»b , Bamkiakhs ^, ■ ^^iJ^ et Kena Ui en
dépendent. ■ Cette dernière ville (Kena), qui est l'une des plus
agréables du Fei^hanah jl_jU(^ ^^ éj^\ <^, est ceinte de
hautes murailles , vaste , commerçante , très-fréquentée par les
voyageurs et abondante en ressources de toute espèce; il y
a un grand faubourg rempli de bazars, clos de murs en bon
état de conservation, et beaucoup de ruisseaux qui arrosent
quantité de jardins, de vergers et de maisons de plaisance; le
territoire de Kena s'étend jusqu'aux bords du fleuve Achas
^jJJAj^^^ sur un espace qui comprend 1 journée de marchie. »
* Ce dernier paragraphe manque dans le ms. A.
* Je pense que Achas est Tun des noms du Sir ou de Téncieii Jaxartes.
FeoiHet 1 1 6 recto.
OCCH.
488 TROISIÈME CLIMAT.
Cette ville fut foadee par Nouchirewan {j^^j^^ , qui , Tayaut
peuplée de diverses familles^ lui imposa le nom de Ez-her-Khané
AiU.j^jl, c'est-^à-dire de toutes maisons^. Quant à Khodjend
JO»^, dépendance de Ferghanah, c'est une ville bâtie sur les
bords d*un fleuve qui vient du côté du midi. De Kena à Kho-
djend, on compte 57 milles.
De Bakhsan ^U^le à Kena Uî, 3o milles.
De Kena à lasoukh ^y^, « 2 journées ou 4ô milles.
lasoukh est une ville isolée et éloignée des routes (com-
merciales); «soixante villages, dont le territoire est fertile et
« abondant en toutes choses, en dépendent; le pays produit du
« mercure. »
De lasoukh à Roustan ^j^sjêêj^ 1 journée.
De Roustan , < ville agréable , * à Kena , 2 faibles journées.
De Kena à Ouch ^^^l ^ 1 forte journée ou 3o milles.
«Cette dernière ville est jolie; bâtie sur les bords du fleuve
« qui porte son nom, elle possède un vaste faubourg entouré
« de fortes murailles qui touchent à celles de la ville, un châ*
« teau-fort et des marchés considérables. Â peu près de la gran*
« deur de Kena, Ouch ^y\ a trois portes en fer très-solides;
« elle est adossée contre une montagne voisine des Turks Tibé-
« tains ^; sur le sommet de cette montagne est un lieu d'ob-
« servation destiné à surveiller les Turks et à préserver (la ville)
« de leurs déprédations. > De là à Aderkent as^kJ^j^j^] , qu on
nomme aussi Aderkend jul^^^I , dernière ville du Fei^hanah
vers l'orient, du côté des Turks, 1 journée.
* La version latine porte très-mal à propos , ce me semble : • Misitque ad eam
t populum è cunctis domibus Arennerdjane. >
* Cette version porte Hanjeara.
' Cette ville est indiquée sous le nom de Usli dans la carte jointe à Timportant
ouvrage publié à Londres en 18a 6, sous le titre de MemoinofZehir ei-âin Mohammed
Baber,
• iuxAxJi Ji^^ ijj^] ju4.
*l
CASA!C.
HUITIÈME SECTION. 489
«Aderkent est 'une ville grande et populeuse où il y a des Feuillet ne recto.
« troupes ( en garnison ) ; ses habitants sont doués de vigilance ,
« de fermeté et de bravoure; il y a beaucoup de villages, mais
« il n existe nulle autre ville sous sa dépendance. »
Près de là, du côté du nord, est Casan ^^Uib^ «place forte
« dont le territoire est très-fertile. ■ Casan ^U*l» est le nom de
la ville et également celui du district, qui comprend un grand
nombre de villages. La distance qui eiiste entre Carber^^^,
en suivant les bords du Djihoun , et Aderkent c ■••» iiSij^t , est de
a 4 journées.
Ce district confine, du côté du nord, à celui de Manaz-Rou-
dan (jtd^j jU«, dont la ville principale se nomme Kbilam f^^kfJ^,
et qui est couvert de villages. Nous en reparlerons plus loin,
s'il plaît à Dieu. De Aderkent à la descente de la grande mon-
tagne, 1 journée.
De cette descente à la ville de Atas (j^lLI , i journée.
De là à Tibet c;a.a3, en se dirigeant vers le sud-est, 7 journées.
« Atas \)Ê,\U est un lieu situé au sommet d'une montagne es-
« carpée; ses habitants sont toujours prêts à combattre, toujours
« fermes, toujours vigilants. »
' Casan ou Kâsân est le nom d'une TÎlle située sous le 4a* parallèle , k peu de
distance, au nord, du Sir ou du Jazaries. Voyei les Mémoires de Baber, introduc-
tion, p. xxxix, et la carte jointe à cet ouvrage.
' La version latine porte Concar ; mais ni Tun ni Tautre de ces noms ne me sont
connus.
61
490 TROISIÈME CLIMAT.
^=S
NEUVIÈME SECTION.
Tibet. — Bagharghar. ^ TanUa. — i- Ikdchwan. — Djermao. — Buthinkh.
Lac de Berwao. — Oudj.
Feuillet 1 1 6 recto. Cette section comprend la description du pays de Tibet j^\
LiA^\ , d'une partie du Bagh^rghar>»;jw ^ et du pays des Khiiil-
djis àUy^ ^jS.
Les villes les plus remarquables de la première de qes coi^-
trées sont : Tibet c;^, Cbâ^nfikh j^ijUî, W^khan (^U^j^, Sa^kjta
xùJU, Boudan {j\:>y»^ Oudj g^t, Ramhakh ^U*; et P^lakhwa
Au nqmbre des p^iys soumis au kb^l^aq de Baghfirgh^Mr, il
faut con^pter sa^ capitale, qui se ^omme Xa^î^' fi^» Maçha
KâU , Djermac ifi^y^' et Bakhwan ^\|^lf *
Dans la Chine extérieure s^jJi ^y^ll , Tqkh4 ^ , Darklj wu
^j^^b ; et dans le pays des Khizildjis ^^^^ ^^ , Bersadjan la
supérieure m«JI y^^^ et T^wake^h *r*^j?.
Dans ces diverses contrées on trouve des lacs d'eau douce,
des rivières , « des pâturages et des lieux de campement d'été
pour les Turks. » Notre intention est d*en indiquer la situation.
Feuillet 1 1 6 verso, les distauccs respcctivcs et les limites. Nous en parlerons d'après
ce qu'ofirent de plus certain et de plus authentique les livres
écrits « et composés sous la dictée de Turks qui , ayant traversé
' Le m». A. porte Tagharghar; od lit dans divers ouvrages géographiques taghaz^
ghaz.
* Latitude Sg® 5o', longitude 70^ i5'à Test du méridien de Greenwich. Cette
ville est quelquefois désignée sous le nom de Oukhan.
TANBIA .
NEUVIÈME SECTION. 491
« ces pays ou ayant habité dans leur voisinage, ont pu rapporter Feuillet 1 16 recto
« ce qu'ils en savaient. »
Nous disons donc que la Chine extérieure a pour limites le
pays de Bagharghar jj^ , lequel est voisin de la mer orientale ;
du côté du Fei^hanah , le pays de Tibet «mj , lequel touche à
là Chine (proprement dite) et à diverses parties de ITnde, ^et
du côté du nord, le pays des Khizildjis AjAj joj\.
La principale ville du Bagharghar ji^^^b , située à Torient de la
contrée qui nous occupe , s'appelle Tanbia' ^yj , et elle a douze
portes en fer. Ses habitants suivent le culte impie de Zoroastre ;
car il existe parmi les Turks de Bagharghar une peuplade pro*
fessant le magisme et adorant le feu. « Le khakan réside à Tan*
« bia\ très-grande ville entourée de fortes murailles , » située sur
les bords d'un fleuve qui coule vers l'orient \ et séparée de
Bersadjan la supérieure UWI (jV^^ , dépendance du Ferghanah ,
par un intervalle de deux mois de route. Le pays de Baghar-
ghar s'étend jusqu'à la mer orientale et ténébreuse. De Tanbia'
^Ja à Bakhwan ^1^1^ « on compte 1 a journées , dans la direc-
tion du nord-ouest.
« Bakhwan JiyàJf est une ville dépendante du Bagharghar et
« gouvernée par un prince appartenant à la famille du khakan
« de cette contrée. Ce prince a des troupes, des places fortes et
« une administration; la ville est ceinte de fortes murailles; il y
«f a des bazars où l'on fait toute sorte d'ouvrages en fer avec
(1 une rare perfection; on y fabrique aussi diverses espèces de
<r ^. Bakhwan est bâtie sur les bords d'une ri-
« vière qui coule vers l'orient ; ses bords sont couverts de cul-
« tures et de pâturages pour les Turks; la ville elle-même est
BAKH\TAII.
* Ces diverses indications portent«à croire qu*îl 8*agit ici de la Ville de Cachgbar.
' Le ms. A. présente ici trois mots illisibles ; dans le ms. B. le feuillet est malheu-
reusement mutilé : je présume, d*après ce qui suit, qu*il s*agit d^armes ou d*ar«
mures de guerre.
63.
Feuillet 116 ver90.
DJBRIiAC.
TIBET.
492 TROISIÈME CLIMAT.
traversée par des cours d'eau; la majeure partie des ouvrages
en fer qu on y fabrique est destinée pour le Tibet et pour ia
Chine. » Dans les montagnes environnantes, on trouve l'animal
ou plutôt la chèvre sauvage qui porte le musc. « Nous avons dit
dans le second climat^ comment on se procure cette subs-
tance ; il est donc inutile de revenir là-dessus. » De Bakhwan
à Djermac {^j^^ on compte 4 journées, «à travers des lieux
cultivés, des villages et des habitations contiguês, dans la di-
rection du midi, en déclinant tant soit peu vers l'occident.
« Djermac ij'^^^^ est une belle ville et une place forte, ceinte
de murailles en terre, entre lesquelles est un fossé profond
et lai^e de soixante et dix pas, et munie de quatre portes en
fer. Il n'y a point, dans la ville, de bazar autre que celui où
l'on fabrique les armes. Le gouverneur qui réside à Djermac
a sous ses ordres de la cavalerie et d'autres troupes; il est
chargé de la défense de la place contre les attaques des princes
tibétains. >» De Bakhwan à la ville de Tibet, 1 4 journées,
c De Djermac à Bersadjan la supérieure 1^1 {j^^ , i o jour-
nées.
« La ville de Tibet caaxjI iU>o^ est grande , et le pays dont
elle est la capitale porte son nom. Ce pays est celui des Turks
Tibétains. Ses habitants entretiennent des relations avec ceux
du Ferghanah, du Botm et avec les sujets du khakan; ils
voyagent dans la majeure partie de ces contrées et ils y portent
du fer, de l'argent, des pierres de couleur, des peaux de léo-
pard et du musc du Tibet. Cette ville est bâtie sur une émi-
nence au pied de laquelle coule une rivière qui va se jeter
dans le lac de Berwan ^lj>^ ij>i^f situé vers l'orient; elle est
ceinte de fortes murailles et sert de résidence à un prince
^ Voyes ci-dessus, pages i88 et 189.
' Ou Khennac fj^j^ 1 d'après le ms. A.
NEUVIÈME SECTION. 495
qui a beaucoup de troupes et beaucoup de cavalerie revêtue Feuillet 116 veno.
de cottes de mailles et armée de pied en cap; on y Êtbrique
un grand nombre d'objets et on en exporte des trobes ou
des étoffes dont le tissu est épais , rude et durable; chacune
de ces robes coûte une somme d'argent considérable » car c'est
de la soie de couleur rouge ^; on en tire également des es-
claves et du musc destinés pour le Fei^^faanah et pour llnde;
il n'existe pas, dans le monde connu, de créatures douées
d'un teint plus beau, d'une taille plus svelte, de traits plus
parfaits, de formes plus agréables que ne le sont ceux des
esclaves turks. Les Turks se les dérobent les uns aux autres et
les vendent aux marchands : il est telle ûUe dont le prix s'élève
à 3 00 dinars. Le pays de Bagharghar est situé entre le Tibet
et la Chine, et limité au nord par le pays des Khirkhirsj^^*^^ ^.
« Au ifombre des dépendances du Tibet est Buthinkh ^u2f ,
ville. de moyenne grandeur, bâtie sur une éminence, ceinte
d'une forte muraille en pierre et munie d'une seule porte; il
y a des fabriques et il s'y £ut un commerce très-actif avec les
pays environnants, c'est-à-dire avec le Kaboul Jl^I^, le Wakhan
^U.^, le Djil SiÂj le Wakhch ^fi^^y et le pays de Raset ^^
cA^lj ; on en tire du fer renommé et du musc.
« On rapporte que le nard indien croît en grande abondance
dans les montagnes voisines de Buthinkh ^^j et qu'au sein
des forêts qui les couvrent, on trouve des chevrettes k musc
en quantité; on ajoute que ces animaux broutent la cime de
la plante, boivent de l'eau de la rivière qui coule k Buthinkh,
BCTHINKH.
Feuillet 1 1 7 recto.
*'i
^ Voici le texte de ce passage assez embarrassaiit :
* Probablement pour Kirghis; le nu. B. porte Kbixildjis.
Feuillft 117 recto.
LAC DE BEBWAN.
494 TROISIÈME CLIMAT.
et que c est k cette noarriture qu'on doit attribuer la forina-
tion du /musc.
« Ou voit ftussi , dans ces montagne», une grotte extrêmement
profonde au fond de laquelle on entend le bruit d'un terrent ;
il est absolument im|)osabIe d'atteindre le fond de cet abîme ,
et quant au bruit que fonrt les eaui^ on l'entend très-distinc-
tement. Le Très*-fatut sait quelle est la cause de ce pfaéno-
onène.
« C'est également là que croit la rhubarbe de Chine ^^^4^ «Kij^ ;
on y troute cette racine en abondance ; on l'exporte en beau-
coup de contrées orientales et occidentales , où elle se vend ;
elle est très-eonnue. Chermakh ^\^jM est le nom de la rivière
cpii coule i Buthtnkb ^^ (ville), éloignée de S journées de
distance du lac de Berwan Jiyjj ijjg^. Cet intervalle est cou-
vert de pâturage», de fbrôts et de châteaux-forts appartenant
aux Turks Tibétains. » Le lac s'étend, en longueur, sur un
espace de ^o parasanges; sa largeur est de 7 1» milles; ses eanx
sont douces ; « les habitants de Berwan et d'Oudj JMy Jl^j^ Jt^l
« g^ y pèchent beaucoup de poisson.
« Ces deux dernières villes, comprises dans le Tibet, sont si-
« tuées sur les bords du Ise, à la distance de I7t parasanges
• sindi; or chacune de ces parasanges équivaut à 5 milles. L'une
»
« et l'autre sont à peu près d'égale grandeur et bâties sur des
« coitines riveraines du lac, dont les habitants de ces deux villes
« boivent les eaux. Ce sont deu*x pays indépendant» de toute
« autre contrée ^ Il y a de» bazars, des fabriques suffisamment
« pour les besoins des habitants^ et sans que ceux-ci soient
« obligésde recourir aux étrangers pour se procurer des objets
« manufacturés. Le lac de Berwan (j^jj^ reçoit de tous côtés un
« grand nombre de rivières considérables.
' If^l* t;Ub O^àJa M
NEUVIÈME SECTION. 495
Non loin des villes de Berwan et de Oudj , du cAté du midi , FeuHiet 117 wcid.
est une montagne recourbée en £prme de dal h , ei teU^ment
haute, que ce n^est qu'avec beaucoup de peine qa'oD peut at**-
teindre son sommet dont le revers touche aux montagnes de
rinde. Sur ce sommet est un plateau fertile où Ton vcxit tsn
édifice carré dépourvu de porte. Quicompie parvient à cet- édi-
fice ou passe dans son voisinage éprouve en loi-mémuB un senti'^
ment de joie et de bien-être pareil à celui quon ressent après
avoir bu du vin ; pn ajoute même cpie les persoiines qui , après
de longs efforts, sont parvenues à monter au faite de i'édifiçe;
ne cessent pas de rire jusqu'au mommit où elles^ dispai««sent
en se précipitant dans rintérieur. «liais je pense que ceeiqst
« un conte forgé à plaisir et qu il n'y a rien de vrai * ; ce n'en
« est pas moins une chose de notoriété publique. »
Tokha Uie ^ est une ville de Chine située au delà des mon-
tagnes qui environnent cet empire ; « quoique peu considérable ,
« elle est commerçante et bien peuplée. > De Oudj ^^1 à Tokha,
on compte 10 journées de marche de chameau. A l'orient de
Tokha est Darkhoun [jy^j^^ , ville « de grandeur moyenne, » dé-
pendante de la Chine et la dernière d'entre les possessions chi-
noises du côté du nord. Son territoire habité confine avec celui
des Turks de Bagharghar '. Quant à Atas j^lLl , c'est une ville
forte et un point de défense contre les attaques des Turks. De
là au Tibet, on compte 10 journées, et de même d'Atas à Ber-
sadjan la supérieure ^ift^l {j^j^^ 6 jours de route.
« Cette dernière ville appartient au pays des Turks ; elle est
« forte, entourée de bonnes murailles, et c'est là que la majeure
« partie des Turks qui habitent la contrée viennent se réfugier
* Le ms. B. porte Kokha \^,
496 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet 117 recto. « et SB procurer les objets dont ils peuvent avoir besoin. » De
Bersadjan à Nowaketh e^^^ly , sur la limite du pays des Khizil*
djis, on compte environ lo journées de marche de caravane ou
5: journées à travers les déserts des Turks. Nous en reparlerons
ci-après.
En ce qui concerne Mâcha iUtU ( ou Masa JumU ) , c est une
ville située à 5 journées de la ville du khakan de Bagharghar,
« auquel elle obéit ; elle est florissante et on y fsJ^rique un grand
« nombre d'objets. » De Mâcha à Bakhwan ^^l^lf, on compte
8 journées dans la direction de Toccident. Tels sont les pays
compris dans cette neuvième section. « Louanges au Dieu unique I
t paix et salut sur le dernier des prophètes ! »
DIXIÈME SECTION. 497
DIXIÈME SECTION.
Suite du Bagharghar. ^- Pays des Khirkhirs. — Possessions chinoises voisines
du pays des Turics.
Cette section, qui termine la description des pays compris
dans le troisième climat du côté de l'orient, embrasse la partie F«ttili«t 117 verso.
de la Chine méridionale dans laquelle sont situées quatre villes,
dont Tune se nomme Satrouba iJo^; les noms des trois autres
(nous) sont inconnus; de plus la portion centrale du pays de
Bagharghar jj^^\ où sont trois villes; et une portion considé-
rable du pays des Khirkhirs j. ^^y^ voisins de la mer, qui
possèdent quatre villes florissantes comprises dans la présente
section. Nous compléterons ainsi la description de ces pays,
en faisant mention de tout ce qui concerne leur situation,
leur configuration et l'appréciation de leurs distances respec-
tives.
Le pays de Bagharghar^^ii;«JI d^, dont nous avons déjà in-
diqué la situation, confine, du côté de l'orient, avec le pays
des Khirkhirs j^k»^^ d^, qui n'est pas éloigné de la mer de
Chine (j^lj.^1. Les firontières chinoises touchent à la partie
méridionale de ce pays, qui, du côté du nord, est borné par le
Kimakié iUSl^
La totalité du pays des Turks est ( donc ) située au delà du
fleuve ^ et dans les parties les plus reculées du Ferghanah , du ^
' Le ms. A. porte toujours Tagharghar.
* Le texte porte : w^t vjUL^ (^* Notre auteur veut dire, je crois, à Torient
du Sir ou du Sihoun.
63
Feuillet 1 1 7 verso.
498 TROISIÈME CLIMAT.
Chas u«U et du Touran ^^l^. Il est impossible de se faire une
idée du nombre de ces Turks, tant il est immense. «Us sont
gouvernés par des chefs auxquels ils recourent en cas de be-
soin, sous la surveillance et la protection desquels ils vivent,
et auxquels ils soumettent les difficultés qui peuvent survenir
dans leurs affaires. Ces peuples sont nomades et errants ; ils ne
résident jamais dans des demeures fixes, mais ils se transportent
continuellement d'un lieu vers un autre, cherchant leur sub-
sistance là où ils peuvent la trouver. Us possèdent des cha-
meaux, des moutons, des bœufs en quantité; leurs tentes
sont tissues de poil comme les tentes des Arabes; ils cultivent
cependant la terre, sèment et moissonnent. On trouve chez
eux du lait, de la crème et du beurre abondamment. Us
élèvent beaucoup de chevaux et mangent la chair de ces ani-
maux ; il la préfèrent même à toute autre. Leurs princes sont
(en général) belliqueux, prévoyants, fermes, justes et de
bonnes mœurs; le peuple est dur de caractère, sauvage, gros-
sier et ignorant. »
Il y a des Turks de races très-diverses; tels sont les Tibé-
tains iUxiiJJI, les Bagharghars^^4^^t, les Khirkhirs i^^AÂ^ , les
Kimakis i^5L^i, les Khizildjis Sià4^jÂ, les Khafaz yUL, les Ma-
khamats c:»UUI^I, les Turkechs jd5^, les Arkechs j&5JVI , les Khif-
chakhs ^Uôâ^ les Khilkhs ^, les Ghourbas &^l et les Bul-
ghares iL^^UULJt ; tous habitent les pays au delà du fleuve, du
côté de Tôcéan oriental et ténébreux ; leurs croyances sont éga-
lement diverses, « mais ils respectent les musulmans; quant aux
« Turks qui ont embrassé Tislamisme, ils font la guerre aux
« autres et leur ravissent des esclaves, car tous les musulmans de
« race turque qui habitent au delà du fleuve Ont coutume de
« se réunir en masses pour porter la terreur chez leurs enne-
Kiptchaks ?
DIXIÈME SECTION. 499
mis, bien que ceux-ci soient très-courageux, très-forts et très- FcuiHei 117 verso.
nombreux; et ils (les musulmans) ne craignent en aucune
façon les Turks. Quant à la ville du khakan des Khizildjis,
c'est un lieu de commerce et d'affaires pour les musulmans
et pour les Turks. Dans la description des villes turques
dont nous avons fait mention , nous avons suivi Abou'l Casem-
Abdallah ben-Khordadbèh , qui, dans son ouvrage, rapporte
que ces villes sont au nombre de seize habitées \ florissantes,
entourées de murs et de fortifications respectables. Toutes,
sans exception, sont construites sur des sommets de montagnes
de difficile accès et environnées de champs où Ton cultive des
céréales. On en tire des peaux de léopard, d'hermine et de
renard, du fer, du musc, des esclaves et de la soie.
« La partie des possessions chinoises qui confine avec le pays
de Bagharghar est gouvernée par des princes appartenant à la
£aimille qui règne en Chine; ces princes ont des troupes nom-
breuses et des richesses considérables; ils surveillent et re-
poussent avec vigueiu* les entreprises des Turks, les combattent
et mettent le pays à l'abri de leurs déprédations. Les habitants
de cette partie de la Chine ont toute l'apparence extérieure
des Turks, la même manière de se vêtir et de monter à che-
val, les mêmes instruments et armes de guerre. Ils possèdent
beaucoup d'éléphants et se servent de ces animaux dans leurs Feuillet 118 recto.
expéditions militaires. Les Turks redoutent leurs attaques,
respectent leur puissance et s'abstiennent d'excursions dans
leiu* territoire ; ils portent n^ême en Chine ce dont ils peuvent
disposer en ùit d'objets fabriqués , de la laine , du beurre , du
sel, beaucoup d'armes et d'armures, telles que des cottes de
mailles, des cuirasses, des boucliers et des javelots, ainsi que
* On lit dans ï Histoire générale des Voyages, t. VIII, p. 33a , que «la géographie
« officidle chinoise compte, dans le Tibet, seize villes. >
63.
500 TROISIÈME CLIMAT.
Feuillet i j 8 recio. « des étoffes et du iDusc ; à cause de cela les Chinois ont pour
« eux des ménagements et vivent avec eux en état de paix , tout
« en se tenant toujours sur leurs gardes. »
PAYS DES KHiRKiiiRs. Le pays des Khirkhirsj^y»;^ ^^ est vaste, fertile, fréquenté
par les voyageurs, bien pourvu d'eau et sillonné par diverses
rivières qui viennent du côté des frontières chinoises; la princi-
pale d'entre ces rivières portée le nom de Menkhaz 3U^^ ' ; elle
est considérable et d'un cours très-rapide; coulant presque tou-
jours sur des roches, ses eaux sont rarement tranquilles comme
le sont celles de la plupart des fleuves. Les habitants du pays
ont construit, sur le Menkhaz, des moulins où ils réduisent le
blé, le riz et diverses autres céréales en farine, dont ils font
du pain , ou qu'ils mangent cuites de toute autre manière , et
dont ils se nourrissent. L'arbre d'aloês dyJI j^ et le costus doux
yXÂ k^JUt ^ croissent sur les bords de cette rivière , dans les eaux
de laquelle on trouve une espèce de poisson dit chetroun
{j^j^^^j qui, au moment de la copulation, agit comme le sa-
kankour j^JUJUM du Nil d'Egypte; on dit que ce poisson n'a que
peu d'arêtes, que sa chair est articulée (ou striée) et qu'il n'exhale
pas la même odeur qu'exhale en général le poisson.
La ville qu'habite le roi des Khirkhirs est forte, entourée de
murs, de fossés et de retranchements; elle est située dans le
voisinage de la presqu'île des Hyacinthes u»^LJt |yj^, qui est
séparée du continent par un isthme et de toutes parts entourée
par une montagne ronde, d'un accès tellement difficile qu'on
ne peut atteindre son sommet qu'avec des efforts inouis; quant
au sol inférieur de la presqu'île , il est impossible d'y parvenir.
On dit qu'il s'y trouve des serpents dont la piqûre est mortelle
^ La version latine porte Menhar.
' Probablement le chian fou des Chinois. Voyez Valmont de Bomare, Dictionnaire
d'histoire naturelle, au mot costus,
' StunoP
DIXIÈME SECTION. 501
et quantité de hyacinthes. Les habitants du pays emploient une Feuillet i iS recto.
industrie et des ruses particulières pour se procurer ces pierres
précieuses. La distance qui sépare la ville de la mer qui ceint
la presqu'île est d'environ 3 journées. Toutes les villes du pays
des Khirkhirs sont comprises dans un territoire dont l'étendue
est d'environ 3 journées. Elles sont au nombre de quatre, »
grandes, « entourées de murs et de fortifications et habitées
par des peuples zélés, braves et courageux, qui ont surtout à
redouter les entreprises du roi des Kimakis iuiSl^l «£JJLe, prince
belliqueux qui est presque toujours en état de guerre avec
ses voisins.
« On élève dans ce pays beaucoup de chevaux, de bœufs et
de moutons. Les chevaux ont le cou très-court et beaucoup
d'embonpoint; on les engraisse pour les manger; et quant aux
bœufs, on les emploie généralement pour le transport des
fardeaux.
« Les femmes se livrent à toute sorte d'occupations, et les
hommes n'ont à travailler qu'au labourage et à la moisson,
rien de plus. Ces femmes sont dans l'usage de s'appliquer des
ventouses aux mamelles afin de les empêcher de grossira Elles
sont douées d'une agilité , d'une force et d'ime audace tout à
fait viriles. «
« Les Khirkhirs brûlent leurs morts et ils en jettent les cendres
dans le Menkhaz jlàs^ ; ceux qui sont à une trop grande dis-
tance de ce fleuve ramassent ces cendres dans la poussière et
les jettent au vent. »
La principale ville du Bagharghar ^^r-^^-^ est Khizkhiraketh
^ùS\j,^j^ ; elle est séparée de la ville du khakan ou roi de la
contrée par une faible journée d'intervalle ; « elle est abondante
' Miàjû ^ i^yfn^ ij}jio) (g^-#^ U^ UmJJI 3 . Cest à M. Kaximirski que je
dois Tintelligence de ce passage curieux.
»>.
Fcuiiipi 118 verso.
502 TROISIÈME CLIMAT.
a en ressources de toute espèce et industrieuse; on y porte
n beaucoup de fer qui est ensuite transporté dans les autres
« dépendances du pays des Turks. > De ELhiskhiraketh «â^Sl^jk»^
à Nadhwa l>^Ai, on compte 4 journées.
« Cette dernière ville est bâtie sur les bords d'un grand lac
ff qu'on appelle lac de Kowareth ts^Ji^ijj^, et dont les eaux
« sont douces. On voit voler au-dessus de sa surface quantité
• d'oiseaux d'une espèce particulière, qui pond et qui fait ses
« petits au-dessus de l'eau. Cet oiseau ressemble à la buppe
« 1X^0^, et son plumage est de diverses couleurs. Les bords de
> ce lac sont fréquentés par un grand nombre de Turks, à cause
« de l'abondance et de la bonté des pâturages. »
De Nadbwa I^joU à la ville du khakan, on compte 4 faibles
journées « à travers un pays habité par des peuplades nomades. >
De cette ville à Nachran fjijAi \ en se dirigeant vers le nord ,
6 journées.
« Nachran est une grande et belle ville dépendante du Ba-
ghargfaar et située sur un fleuve dont les deux rives sont très-
fertiles. Les troupeaux des habitants paissent sur ses bords et
dans les environs. Il y a de l'industrie et il s'y ùàt du com-
merce. On trouve auprès de cette rivière du lapis lazuli; on
recueille en abondance ^ette substance et on en fait des en-
vois dans le Khorasan , dans l'Irâc et dans les autres contrées
de l'occident.
« Ici se termine la section dixième du troisième climat. Louanges
au Dieu unique! que les prières et le salut soient sur N. S.
Mohammed, sur sa fiunille et sur ses compagnons jusqu'au
jour du jugement I »
^ La venion latine porte Nasvan.
FIN DU TOME PREMIER.
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CE VOLUME.
A*badan ^lâU«, &« 363, 364, 370,
371.
A*badan (mer d'), 378.
Abadhites iwA^let (secte), i4A, i5S.
Abah ji^l, a68, 269.
Aban ^l^t, 4o5, A 19.
Abar Kachra LâS^I^I , 4Sa.
Abar Khabet ca^Ui» «I^K 373.
A*ber j^l , a33.
Abercouh ou Aberkonh, &16. Voyes
Iroouieh.
Aberd â»wl • &i4*
A*bet A^U (titre de roi), 173.
A*bida. Voyei A*bîin.
AJndos «4X^1 , 7.
Abi lakoes ^yt^ia/e j^l 1 39&.
AUKhalifa.iuJà. a'
Abila id^^l , Â.
Abin (js:j\, 5i, 5a.
A*bira JFuw^ ou Al>ida IiKaa^, Ai 5.
Abiwerd ^ijai^I « 468.
Abkc ^^1 , 346.
Abou 1-HastMi el-Massbafi ^ a^\
J^«U.ï6,
Abouna ( île d* ) a>^| , 67.
AbouFj^l , 398.
A*bra lw^« i56.
Abra twôR, 139.
Abras ^1^1,344.
Abroun (île d*) Miwt « ^^7-
Ab Sour jMf 4^1 « 448.
Abwa 1^1 , 335.
Abyssinie M^jS^^aJI^ 5, 27, 33, 34, 35,
37, 38, 39, 4i, 4a, 49, 55.
Acbat. Voyes A*kbat.
Aclibouna R jmj^^\ (Lisbonne), aoo.
aao.
Achek ^âLâl, 364i 383, 385, 387. 388,
389.
Acbir v^l, aoa.
Acbirziri r 1 jj 1 Viit^ i a 33.
Achkala nJ\^f , 7.
Acblouna iUjJLâl, a 64.
Achmou Djoreicb ||àhj«»^4â1i 3a3.
Achmouni ^^4^1, ia4i 3o6.
A*choura \jy£\^, 86.
Aclibia iUiuOil, a5o, 377, a79.
Adid «K^l, 391, 4i4, 4i6, 4ao.
Acre. Voyez Akka.
El-Acra ^y if! , 36o.
A*d dl^, 36 1.
A*d àU (Iribu de), 48, 49, 54.
Adam (pie d*), 71.
A*daa Abad ^l^t ^l«X«, 44o.
504
Adarkian ou Adrekan ^\^^\, 4oi, 427.
A*den ^4Xx, 49* 5i, i46, i5i, i5a.
G>inmeroe de ce pays, 5a, 64.
Aderkent i^KjS^^] , 48g.
Adjedabia iûul«Xj^li a86, aSy, a88.
Adjeroud ^^jj^, 3a 8, 3a g.
Adjmar^^:! , 365.
Adjoud djj>>l (montagne) ,57.
Adjrad :^%»l « i4o.
Adra* cjdl « 34 1-
Adra*at c;»life%5l * 354» 36 1.
Adrachken /jCât i^l » 463.
Adrekan. Voyez Adarkian.
Adrewan iA\%j^\ (montagne volcanique) ,
383.
A*dzabou Aîdhab 4^\ô^, i3o, i3a.
Afchout ^yjS^\ , 43g.
A'fir^^l , 363.
Afnan ^\Xi\ (rivière), i54« i55.
Afran ^j\jà\, 376, a77.
Afrikia K(ji^\l 5, 3a 7.
Afirique centrale kuu^^l s^> a 1 , aoa .
— occidentale, 10, 106, ig7.
— orientale, 44.
Agharnou^i^t, aoa.
Aghlabites (dynastie), a6i.
Aghmat i^l^l ,106.
Aghmat Aîlan <^^) c;»\4l « 3i4.
Aghmat Warika aJo^^ c:»l$l« a 07, a 10.
— G>mmerce et richesses de celte
ville, ai3, ai5, aa7, aa8.
AghnaUil. 7a.
Aghzaz^l^l , g.
TABLE DES MATIÈRES.
Aias ^^t , 4a5.
Ahdi
I, 371.
Ahnas ^U^l, ia8.
Ahrié isij^l, i3a.
El-Ahsa i ^ f^ Mt . 363, 371, 37a, 43 1.
Ahsein (^jv^m». I ( rivière ) , 4 1 o
Ahwas ^\y^\ (peuplade), 4a 8.
Ahwaz^l^l , 364, 378, 37g, 385.
A!am(iled*)^|^^|,8g.
Aidedj ^4>^t, Aidadj ou Aidakh «J^l.
364, 37g, 383, 374, 390, 4i4i
A*îdedjan ^\»4X^, 3g8.
Aidemour ^•«Xjl (montagne), 3a 8.
Aidian ^^4>^l , 3ga, 3g5.
Aîghisal Jun^t , a 17.
El-A*îkian J^^^ , 3ga.
Allah Aj}l, 5, 3a8, 3ag, 33o, 33a, 333.
335, 337.
Aimant (montagnes d'), 46, 57.
A*m Caîs .Mua ^tv^« 3a 7.
A*!n Chems tm^ (jv^ (Héliopolis),
3oi, 3o6, 307, 3a 8.
A*in el-Safasif vJL^Uuâ)! (jts^n 3ag.
A*m Ma*oul Jjaa (^^^^ • 438.
m-A-itha ULuJt
Ajan (pays d*), 45.
A*k oU, i4a.
A*kacha Lfil^ • a a 7 .
El-AlLbat iûJuJt , a 95.
A^kbat es-SoUam liMJt i^M. a96.
AkdjeTj^l, 477.
Akent oiJat , 38, 4o, 46. /
Akhal Jjll,i43.
Akhmim ^«^t , ia5, ia6.
Akhsas ^Uo^l , 3a 3.
El-Akik ^jJu)| , i4i, i4a.
Akka ^ (Saint-Jean d Acre), 347, 348,
36i.
Akna (lac d') ^pj|, lag.
Alabaca iU^^^, i46.
Alabdjerd ^^^^1, 395.
A*lac ^^Aft, i&g.
A*laki j^un (montagne), 35
A*lawa!n ^^^^1* 3^^* ^^9*
Albab c^UIl (montagnes), 339.
Albouhat cv^yJI, 317.
Alcala* iuJJUl« aoa.
Alep. Voyez Haleb.
TABLE DES
Alexandrie ÂjjtSjSimM. 287. agA^ ^9^%
396, 397, 398, 399, 3iS, 336, 337,
349.
Alexandre le Grand, 47, io5, 198.
Alger SLjUy^ (^j^]y9'^ ^35, 3^9.
Alhooma iuJI« ^^a, 353.
Alhami. Voyex Andjemi.
Ali ( tombeau d* ) , 366.
Almaid (fle d*) Jk^UI* 89, 93.
Almasila iVouMbll , 303, 33o, 333, 333,
335, 338, 34o, 34i. 371, 373.
Almedjan ^lj|4l , 393.
Almenar jUll , 378.
Almodhic ^*^t<i 338.
Aloès (bois d*), 45, 47* 5oo.
Aloès (drogue médicinale ) , 48, 53, 83,
83, 180, 303.
-Alun, 117, 118.
Amad «x^l , 336.
A*mara i[%LS, i5.
Ambre (gris), 64t io5, i35.
Amdjoud d^j^^t t 393.
El-Amechié JUâJIÔII, i44.
Amioun ^jyA^it 356*
Amli Ju«|, 11.
AmlilJuJUtVoyexOuia.
Amol Jv^l, 471, 473, 485.
Ea-Amoud (île d*) J^^i, 367.
A*moii Soah ^3^ ylt 438.
A*mraQ {j\>i* 36o.
Amroud djw«l ,381.
Amtakou^^Ml, 389.
Amlalas ^^ILk^l ( montagne ), 337.
A*nafit oUUs t i44-
Anberia Aj^I • 67, 68, 70* 71.
Auboudan ^lâ»^l, 397.
Ancach ^Ûilt 333.
Ancal JÛil . 3 18.
Ancône, 6.
Andalos ^mJ^XjI. Voyea Féz.
Andidjaraa* ^ «Wj^l, 48o«
MATIÈRES. 505
Anderab t^lj J^l , 475, 477.
Andj ^M. 4i4.
Andjar jU^t , 1 3o.
Andjebeh (Ile d*) jus^^l, 59, 60.
Andjemi ^^^1 ou Alhami ^^«JI, 3 1 , 34-
Andjikan (lacd*) ^J^jj^\, 4n.
Andra jl^«Xil « 439.
Anfa ULsT. 319, 330.
Anfoudja (île d*) as^ Jb^l ou Anfirandje
AJ^jÀj^ . 59, 60, 61 .
Anfour el-Radini ^^iJt jiybl» 37-
Animaux monstrueux dans les mers de
Cbine, 96, 97.
Ankelas ^^t^t, 117, ti8.
Ankouab a*5k»t«
Ansana Luâili 134.
Ansant i;àAjuHj| . 447-
Antakia iUâïlkil (Antioche), 6, 33o.
Antartous
or
it ou Antarsous
^.^^l^vt (Tortose), 33o, 358, 359.
Anthropophages, 77.
Antioche. Voyez Antakia.
Antidote contre le poison, 301 .— GonU-e
la morsure des scorpions, 333.
Antouhi fyjii\t 3i3, 3i4« 3i5, 3i6,
331.
Aouaîr wi^, i47, i58.
Aouc ^^^1 , 449.
A*ouid «KayKJt , 333.
Aouras ^î^^l (montagne), 43 1, 353.
Aourchin (^jv-ûj^I. i85, 187.
Aquilée j^^^ , 6.
ElAVaV^ôH.338.
Arabes (les) de la tribn de A'd , 48, 49«
54.
Arabes (les) très-respectéacheiles Zendjs,
58.
Arabe (langue) parlée par les chrétiens
de Gotroba, ,63.
Arabie , i3o ^ «uiv. ,. 147 et auiv.
Arabie heureuse. Voyes lémen.
64
506 Table des
A*rafat i::>Ut %^ « 1 4 1 •
Aral ( lac d') ^^^S^j^ , 336.
Aralanda (9e d*) iliKjjKU aoi.
El-Arbadh jâj^M, 271, 27».
Arbedjan ^^L^^t. 287.
Arbes j*^»^!, a5a, 367, a68, aôg. •
Arbre de fer, 196.
Arbre appelé talhatel-melik JlXU }kÀ^^
Arca J^l, 12.
A*rca JU^, i&4- — Golfe d*Arca, 357,
358.
Arcbimède cité, 94.
Arda*a B^^^ , 436.
Ardecbir^Adâ:»^! (roi), 3^5, 396.
Ardecbir (pays), 397, 398» 4o6, 407.
Ardechir Kbouré %\y^ juAjw» jt . 39a,
4i 1.
ArdeLonA (ile d') ijj^SSjl t 367.
A^rdh^jo^f i55.
Ardjiman ^JCTjtàS^ 4i6, 4at.
Argent (mines d*), 36, ii3, 464, 465.
Argent quon extrait du sable, 91.
A^rib i^\^ 9 1 4 1 •
El-AVîch ^dojjjl , 34ot
Aristote cité, 47, 48, 94.
Arkian ^j^\ y 391, 4i6.
Armadja LsSit , 37 1 .
Armes des noirs, i4-
ArmouBÎé jwumi^%1 i 356.
A'rous ^jl^Jl , 33.7. '
Arsouf (^ym^ I 33o, 347-
Arwad (île d') âl^J* 369.
Anelan ^ô[)^t s i83. <
Ariew j^j^!, 248.
Asad «x^^t , 4o3.
Asafi kj^ (port d*), 200, 220.
A'san yU«J>, 3^^
Asaoul J^U«t, 170, 174, 'i'76.
Ascalofi ou A^BCalan
34 1. 347, 36o.
O
, 33o^
MATIÈRES.
Ascaran ^lyLiMM ouAsfaran ^l
448.
Asek Jui,t, 4 10.
Asfaca jUbL^I , 160, i64, 166.
Asbn /JL^t , 390.
A*8fan ^ULm^, 139, 329, 335.
Asferan ^I^JLémI, 433, 46i, 463.
Asfira \y^Xàié\y i85, 191.
Asfiria UjJLmI • i^^> ^9<>*
Asirrir^jj^ju»! , a32 .
A*sker Mokarram ou A^sker Mokrem
pj^jS^M^s^ I 364, 379, 38o, 38i,
382 , 383, 389.
Askhara LdtffI , 193, i94t 195.
Asmir wwwt« 218.
Asnand «XiUiMil, 18 1.
Asnid «3uJLm»I « 43 1 .
Asouan (Syène) , 27, 35, 36, 122, 128,
129, 3ii, 327.
Aspbaltite (lac) iuUUt ëyfjtS . 337.
Aspoiircan ^JèjyhMtS , 469, 470, 478.
Assiout Wj^MwJI » 126.
El-Assnam ^Un^^l* 274.
AstarabadoLljUiMfti 46o.
Atas jmI^I , 489.
A'tfat Selam J^^ XAid* * 366.
A*tia iUkiftt 24o. '
A'tiah «UiiAt 433.
Atlantique (Océan) ^jmS;.h.^^M « 94*
A*touf (jj^^, 332.
Atragha l^L^t, i85, 192.
Atraghan ^\^\ et ^LâI^I, i85»
191.
Atrasa LmI^I* 181. . .
Atrit cMijjtt 3i5.
Alry 4c*jK 160, i65.
A^ttour^j;^, i36.
Aubkin (j^^\% rfo, 17a, 171.
Auca Ai^l , 460, 462 .
Audagliocht — 1 rfrrirj! ■ xo8, 109.
Audjela itK^^h ^qh^-^lA^ 287, 288.
TABLE DES MATIÈRES.
Aughocht v^^â^l 170, 186.
AugbouchU ji&mâI. 17&.
Autruches, a 18.
Awal (Betf) JJ^I, S63, 364 871, 5731,
373, S98.
Awthaa ^l^^lf a 18.
Awtas ^Ib^t, i55.
A'zab 00 Aïdab c»t4>i^« 5, 49.
A*zair w>v£, 449*
507
Azam oa Azem «^1 , 364, 385.
A*zarat ii;|^i (tribu arabe), 365.
Axcac ^^j\, 375.
Azd ^j^\, 4iL, 4l4, 4i8, 4^1-
Aierbaidjaii ^^Ij^L^jI . 7<
Aïka ^1, 107, so5.
Azkaî ^\\ , ao6.
Azkar j^l (tribu berbère), 11 3, 11&,
116.
Azkou j5)l. 373.
Azrekis (les) aS^Ij^I, 388.
B
/
Ba*alik AAm^ , 43g.
BabeîD (jv^L. 364, 39», 397, 4o6,
4i4, 4i6, 419, 4aa, 4a5, 439.
Babek dl^l^, 39a.
Bab el-Abwab i^\^^\ i^\t , ^36.
Bab el-Mandeb cl«XJ^ll ol#i 4* 5, 3g.
Babelout i:;»^1f » ^^g-
Bab d-Redjan ^\»pl (^ « 409.
Babié ju^l^ , 3^7.
Bab Zenata Asbj v^* ^^^'
Bach jfiL, 4o8.
BachaTj^, a 44. 247.
Bachek (île de) ^If , 370, 278.
Bachîn (jjyûlf, 417.
Bachwerd ^jytSii^^ 417.
Badakbchan ^UUâi» j^ , 456, 474* 478.
Badan /^ldL« 439.
Badgfaich J^*>^t 467, 464-
Badja As^l#, 191, igS, igS, aag, a6a,
a66, a68.
Badjarda Bz^jjfi (rivière), 276.
Badjitan ^Ua»L, 46o, 463. Voyei Na-
djitan.
Badkhan Bad 5L fiif->>j , 44o,
Badmé iL«âL , 44o.
Badrik d);«>^. 409.
Bagdad :il «Xjv« 3a8, 365. 466, 367, 389.
Baghai ^^Ul; ou ^^U#» a44, a5a, 371.
Baghaîa i^lil; * aoa, 337.
Bagharghar^^j^ , 490, 4gi , 493, 4g5,
496, 497, 499. Voyez aussi Taghar-
ghar.
Baghbough ê. hju (titre du souverain
de la Gbine), 84> 99, 100, 173, 195.
Bagbdad. Voyez Bagdad.
Baghneîn (jj^jU*» 4i7» 44a, 444, AAg,
457.
Bahanek dUi^ (fleuve), 191, 19a.
Bahreîo ^^j^ (eu Afrique), la 1, ia3.
Bahreîn ^j^ (pays d'Arabie) , 4. 6a.
i46, i53, i54, i56, 157, 363. 37a.
378.
^^^ïï* {^.j^ (ville), 37Q, 371.
El-Bahrouued ékijj!.^!. 273.
Baîand J^^La-j. 417, 45 1, 45a, 454,
455.
Baïch
cr^
, i4a.
Baie de Zebid, 49.
Baîsan ou Bèisan yl -t- .'.-j . 337, ^^9«
346, 36o.
Bakhouan (^Ij^L • 490, 491, 496.
Balabac ^jio% i64, 178.
Balanc ^jj^ ou Balabaç ^^Ku 73, 76.
Balbek jju^ , 33o. 353, 36 1.
64.
508 TABLE DES
BalcaUi>.338, 346. 36i.
Baies imJI^ « 335.
Balis Jjlf ou jMbJlf , 44A, ààg-
BalkK ^. 456^ 46i, 469, 473.—
Description de cette ville , 473 et sui-
vantes.
Bam ^, 4i7f 4^3, 4^5.
Bamian /jlA^lf • 456. Voyez Namian.
Bana \ju, 3 18.
Banah aâ^, 179.
Bananes. Voyez figues bananes.
Banbouran ijUyû\jt 4 10.
Banend «XJulfi 435.
El-Banes jMjlJt ou el-Baies ^m^jUJI,
57, 59.
BaniaUjLt 160, i63, 171.
Bann ^, Mf.
Bara (île de) ojït ou Tfira ùJs, 171.
Barca aS^, 5, a86, 287, 394.
Barcana Mj^j^ ; aa6.
Barcfaîn (^j^^^â^ , 436, 437, 454. 455.
Bardouin /jjjôw (Baudouin, frère de
Godefroy de Bouillon ) « *3 1 7 .
Bardoun {j^^jj « 364. 379, 384-
Bar d-A*bbas ^Uxll jl#« a 73.
Barem ^l^, 391, 393, 395, 4o4, 4o5,
4i4i 4^8.
Bari ^^jl*. 6.
Barkin (j^^ ou Bernik ,jjJ»j^* 287.
Barma U«Li 336.
Barmachin ^j^^^â^^, 417. 4^3, 433.
Barnabliz vaXajw ^ 319.
Barouh ^jw. 17^» 176. 170-
Bas ^L, 39a.
Basbad ^Ia^mL. 43a.
Bas Mekrineh 9Jk»jSi^ (jmI^ . 4oa.
Bassra (Bassora) ij^^JA», 1% i56, 157,
364, 367, 371, 37a, 378.— Descrip-
tion de cette viUe , 368, 369.
Bassinna Uaa^ « 364. 379, 384.
Bassora. Voyez Bassra.
MATIÈRES.
Batn Aghda («xé) /Ji^, i4o.
Batn Dhat Rechd «KJU^ ciil^
i4o.
Bain Medhedj zO^^ ^J^ , i4o.
Batn Meri ^^/^Lj. 139, 539.
Batn Moghaira iyjJuè tJ^* 339.
Batn NakhI J^^ ^ , i58.
Batn Na*aman /jl.#jij tjià^ , 1 58.
Ea-Bataîh ^UaaJI . 364.
Bathat el-^sel JuiuiJt aSj. 3i5.
Q-Bathnié iUÂJùJl , 359, ^^^•
Bathran ijlJù. 339.
Bathroun çjyjS^ . 356.
Batta Ik^, 38, 4o, 43.
BatUl JUi^, 349.
Bazardin (jW^v* 43i.
Bazih ^jlf , 409, 4 10.
Bazrendj «f^jjlf « 4i4.
Bebih ^gLo . 3i3, 335.
m-Bcca ^UuJl , 36 1.
Becbek jJL&j • 444.
Bechenk JjU^. 457-
Bechhiar ^Ix-^^âb^ , 1 93, 1 95.
Bechkenk jLjjC^ , 443 .
Bechlîk JlJU^> , 449-
Becfaroun 0^ v«m^« ^53.
Bedest Arden ^^^t iij^ô^j ( lac ) , 4 1 a .
BedjaX^,4i6, 4i8, 4ai.
El-Bedja (peuplade), i33, i33.
Bedjaîa a^U^ (Bougie), 303, 336, 337,
338,341,245,340,358.369.
Bedlasen ^^^^^)lj<^ (tribu berbère).
3o3.
Bedouna a3^«>o. 45, 55.
Bedrest oiéam;«X^, 44i.
Beghama iUljb. 19. ai, ii3.
Beghara s^UJt, a 44.
Beh jg, 164, 446.
Beharjlyj,4a5.
BehichaiUU^. i56.
Behnesa (ou Behnesé) UmJUj , ia8, 337.
TABLE DES
Behra jL^ (montagne), 336.
Behram àt,y^ % 3û5.
Bekwaré Bj\y^, Sga.
Beiadk ijAi^* i3i, i3a, 3ii.
Bcîan ^j[xf% 364, 379, 386, 387, 38g.
Beîdaria iyit^XA^t 3!i5.
Beidha Uâuu, 3a 8.
Beidha U^ , 364, 391, 39a, 4o5, 4o6,
4i4. — Origine de ce nom, 4ao.
Beirout «^jwu, 33o, 354, 355, 36 1.
Beît Djebraîl J^Li^bJ^ «^^aju« 34 1.
Beît Djebrain t^jjke^ itaaj , 36o.
BekjLo, 444, 457.458.
Bekiar (pont de), 409.
Bekiaroun (^j^l^« 4i3.
Belac ^i^, a5, 37, 33, 34, 36, 37.
Belbeis |mjh^, 339.
Belezma iUyXif aoa, 337.
Belhara Ijl^ (titre des rois de llnde) ,
17a.
Bdkis (la reine), 53.
Q-Belin (^^JLJI ou el-Belioun ^^^1
(cavaliers noirs), 35, 4a-
Belkina ou Bolkina ( canal de) AJbuUj «
3i8, 3aa,3a3.
Belouca iU^ • a 44.
Belous tuàh)o* 3i6, 317.
Belseman «jl^uJL^» 39a.
Benberan ^\jJiJ^ (montagne), 108.
Benchek y^K^rr % 45o.
Bend JObi i64, 166.
Bend 00u« 4o3.
Bendares ^A^Jk» , 4o8.
Bendedjan «.l^JOb, 364.
Beiidel Jjuu ou Bidel J«Ka« , 4o3.
Bendjewai ^^\yf<f* 4 17, 44a, 444,
449, 458, 459.
Beni-A*touch lâ^ia^ ^^> a a 4*
Beni-Bernous ^^j^ (fi^* a 4a.
Beni-Helal J^lUb ^, lai, i4a.
Beni-Hodeil J^O^ /A», i4a.
MATIERES. 509
Beni-Hamad ^l^ (^, a3i, a33, a3G,
a 38, a 46.
Beni-Sa*ad «Xjum (^
Beni-Tawra jL^b ^, aa4.
Beni-Tawda ij^^b ;^« 337.
Beni-Warcalan (j^^iU ^^L^, ao3.
Beni-Wedjas (jmW^ ^^t a 76.
Beni-Zidedji ^«X^j ^^ , ao3.
Beni-Ziad ^bj (£^ t aa4.
Benou-A*bdirrabbihi aI^j^a» yX» (tiibii
berbère), ao3.
Benou-Asad Jc^l yu , 365.
Benou-Basdaran ^LOom^ «Ju (tribu
berbère), ao3.
Benou-Merdewan (j\^^j>a »Âf , 397.
Benou-Menhous ^yçju^ yX», ao3.
Benou-Semdjoun q^^suw ^îj , ao3.
Benou-Wazlefen (svAisU jJLf, a3o, a3i.
Benzert ou Bizerte , a5a, a64, a 65, 376,
a77.
Bera*an Êj\sy» • 43 1 .
El-Berba LjjiJt (édifice remarquable à
Akhmin), ia5.
Berbat ^l^^ , 46.
Berbera
•ji/i
, 4o, .4a, 44.
Berbers (pays des) ^^Jt ^^4, 5, 19,
ai, aa, 55, ii3, 1 a a. —Origine de
ce peuple, aoa, ao3. — I^angue ber-
bère, ao4, ao5. — Tribus berbère.s et
leurs mœurs, ao3, ao4, ao5, ao6,
ao7, ao9, ai6, ai7, ai9, aao, aai,
aa4t aa5, aa7, a3i, a33, a34, a35.
Berdawan ^1^^* a7a.
Berdoukhan ^1*»^^^, 4i4.
Berechk Jl^, aoa, a34, a35, a49.
Bericha
<^«stH
, 10. 11.
Berid Jsij^i 39a.
Berim el-Abmar^^.^^1
tagne), ia3.
Berisa ..A«^ ,^ • la, i3.
(mon-
\
510 TABLE DES
Beriscora ^^JJLm^ • 7».
Berisli Jumj-i ou Bournichli ^Ju&J%4«
7a.
Berkian m^^ • ^o^>
Bennan ^Uj^* 1A7.
fierwan ijl^ w (Iac), 492 •
BersadjaD ^L:^S^, A90, 491, 493,
496.
Benian (jl»Wi4io.
Besmek t'^^wvji 1601 16a.
Beslama kAjiM^t 5a 4-
Bétel ( plante) • 70.
Bethlehem ^ ca^ . 345, 346.
Betsroun mjA» *A7'
Bewan ^l^.4io, 4ii.4i4.
Biar \j^% 3a 4-
Bîat «^U^, i43.
Bicha iL^âb-^^L^, i4^i i47t i4S, 363,
37a,
Bicha Haran ^IjW ^^A^* ^àb,
Bicha*Iactan «.ilUb ^.rg^ vr . i43, i45.
Bilcan ^^UIa^, aSa, a54- Voyes Nilbn.
Bili Jlj (tribu arabe), lai, i3a, 335,
365.*
Binan (île de) ^LUf • 76.
Bir Chek du5^^, 436.
Birel-Cadhi^JjUt^
Bir es-Safa \jUâJt %a^, 373.
Biret «^ , 438.
BirHadiu.^^,438.
Birket ei-Djob ç^ cuSo» 319.
Bir Zenata iisl^ «^, 393.
Biskara BjS^, a4i, a47.
Bizerte (lac de), a 65, a66. — Particu*
larités rdatives à ce lac , ibii, Voyei
Beniert.
Bodja i^, 5, 35, 4i« 4a.
Bois de serpent , a3.
Bokht«;;,^.3a.
RftATIÈRES.
Bokrour j*«J^ , 11.
Bolotis^^ (peuplade), 439.
Bone iL3^ , a46, aSi, a5a, 367, a68,
275, 377.
BorcaiU^,i47.
Bordjan ^Lt^j^ ou Borhaa yL*^^ •
43i.
Bost cu.-.^, 417, 44a, 443, 445, 446,
448, 45o, 458, 464.
Bostaderan ^^Ijàbu-k^, 417, 437.
Bost Barem ^^l^ ' '-rtfi 437.
ElBotm ^1 (monUgnes), 357, 48o.
Bouail cAjyJI , 3a8.
Bouber^^, 890.
Bouchindj fX^yj ou Bousih ^ ^j » ,
453,463,464.'
Boudan yt^^, 490.
Boucliers de Lanita, ao5.
Bougie. Voyes Bedjaia.
Boukba Aâ»^, 66.
Boukhara j^U?, 456.
Boud (Bouddha), 88.— Son culte, 176.
Boukir ^^j^j.Sa?.
BouUina UJyJt , 135.
Boundarié ibjl JOf , 396.
Boura «jj^, 3a 1.
Boura \j^, i85, 190, 191.
Bouran ^1^, 127.
Bouroa Dahek i£t*.L^ iUw, i56.
Bourendjan (^U^^, 4i7, 45i.
Bouseîn (j:^^^, 4 10.
Bousih 4^^- Voyes Bouchindj gJiu
Boussir^^juo^ , ia4» 3o6, 3 18.
Brahmes et leurs croyances , 71 .
Brésil (bois de) , 75.— Ses propriétés ,
ihid,
Bresillet (bois), i84.
Bretagne, 95.
Bulhinkh y^ , 498» 494.
TABLE DES MATIÈRES.
511
Cabc ^^Ai (montagne), 336.
Cabeia (Qede) ^jkji. à6.
Gahes jn t^^i ^Sa, aSS, 356, 973,
a8i.
Giboudia jC^â^^li, ayg.
Cabons jmj^Ij, 3a g.
Cabr ben Mortefa* *à3jjè {ji j^^ ^^i*
M3.
Cahresah t^mjjyjx ÂAo.
Cabsa iûâjû» ou Cafsa iùâii* a5a, a53,
aS4« a 60.
Cacha iuSiS'% i&3.
Cacha Lâllîf 193, 196.
^Cachan ^Lâb* 336, 44o.
Cacbemir. ou Cachemire rmtérieiire
iUJU.I.>JI «M&bi. 180:
rertérieure iU^^Utl, 181.
' la supérieure UXaII* ly^.
imfièrieure JuLmJI, 175.
Cachemire^j^CUi« 191-
Gacbratel-Abrah ^jSi\ %>JUs% 3iA.
Cadesia ju^^ljUK 363, 364, 365, 366,
367.
Cadira i^4>ij, i6o» 170.
Cafires ( peuf^ade ) « 55 .
£3-Caîd j^jJiHt 3ia.
Gain. Voyes CanéÎB.
Caire (ville), ia6« ia8, lag.
Cairowan ^^y*lk% a54« a57. a6o, a63,
a68. 370, 371, a86.
Caîs^jMj^, ia4t 3ii.
Caisarié (Césarée), 33o, 339, 348,
36o.
Caitana jûIaAiJ), 370.
Caitowa t^la^l»* igS.
Cakela jLib.i85. 191.
Calât d-Madjons ^^1 iUili. 4o3.
Cala> Mehdi ben Tewida ^«X^^
iiîJy ^yj, jioa, aaa, aa3.
Calabre iL>«Jli â^, 6.
Calai ^>Kj, 417-
Calât jûda, a38,a4i.
Cala*t béni Hamad &L^ ^^L^
a4a.
Cala t Becbir^^^u^ iUAa, a 37.
Cddjoun \Ay^ • 38, 4o.
Calema i^ (tribu berbère) , ao3.
Calema Alla ou iill$( ville), a37, a44.
Calery ^ Jb» 160, 161, i63.
Calhan f^l|JlSi 3 00.
Calhat «:;>lyJiâf i47, i5i.
Cdiousa iu««^lï , a 84.
Calmoun ^JÙà% 355.
GaBseroun, ^jrwtb (titre de roi), 88,
90, 98, 173.
CammaTjU*, 396.
Camnourié Jb«Jk4i 106^ 107.
Camoulé jjyl, 137.
Camphre (arbre de), 80.
Canasrin ^ymj^% 36 1.
Canat el-Cham |*LâJ| c;»Ujf 437.
Canaux du Nil. Voyez Nil.
Canbely JuRJUt 160, i65.
Candahar jLib4>JLi, 175, 183. ]83,
i84.
Candaîl Joul «XÂj I 1 69, 1 70.
Canderina juLij«>wÂj», 17a, i^S. Voyez
aussi Fanderina.*
Caneîn (^U ou Caîn /j^U, 4 17» 436,
45a, &53, 454, 455, 463.
Canodj ^ya« 175, 180, 181. (Oo écrit
aussi ^ykS^ou Kanoudj)..
Canouna |jtyha« i45.
Gap Bon (le). Vçyex Tarf el BagUa.
5J2 TABLE DES
Cara Li, aoa.
Cara a ai^I» . 445.
Caractères mystérieux , 1 1 4-
Caranfil JuubJ»« 3a 4-
Caranla A.b.jJ», 3a 4- Voyei aussi Fa-
ranta.
Carawal i:;»ljJî, 456.
Carbadi. Voyez Kerbedi.
Carcana. Voyez Kerkené.
Giren ^«b (montagnes), i8o, i8i.
Carfa aâ^, i56.
Carfouna iHj^iyi^ 44f 45.
El-Cariatain (jjijJjâI]* i47t i55.
Cariât A*zizw\^ AïM^* 459.
Cariât d-AnssarjUof^l sLfjSf 319.
Cariât el-Madjous ^ji„y^\ A^* 44 1.
Cariai Habsan ^LmjL»» *^*it 459.
Cariât Houma iU^»» Aj J», 459-
Cariai Salem J^^^ i^yè. 433, 434,
455.
Cariât el-Djouz jySL iu^. Voyez Hor-
muz el-Melik.
Carin (j^jJill. 4i4.
Carkerda ï:^«5j»t 453.
Carmalhes (pays des), 371.
Carnaboul J^bjit i85, 191.
Carn el-Menazel J)U1I ^^. i4i« i4a,
i43.
Caix>ubier (pays où croit cet arbre), 355.
Cai-oubîn (^jvjjyUJi. Voyez Fèz.
Cart c;^» 417.
Carthage (Tancienne), "261, a 6a, a 63,
a64, a76.
Canal J^,4oo.
Casailé XK^IimJ» i58.
Casan ^LmU, 489.
Caspienne (mer), son étendue, 7, 8.
Cassira il«juâ#, a 54.
Cassri Bend «KJL^ . vr t 160, i64.
166.
Cassr (ou château fort) ^lAJiJK a39,.a44.
U
iS^
MATfÈRES.
Cassr jjiaaII , 364i
Cassr Abd el-Kerim j^ JTI JoI
3a5.
Cassr A*aîn Mvftl ytâj 1 4oa .
Cassraîn /^jj^aJI, a 37, a 44*
Cassraîn ou Cassrein t^ytojiS « 3
Cassr béni Merzouk ij^jwi <^
»77-
Cassr béni Djehad yj # **- ^^ iT^^*
^79-
Cassr béni Kbattab t
a83.
Cassr béni Mamoun
a8i.
Cassr béni Ouloul JJ3I ^ >^ • « 83 .
Cassr Caria jL>«jjj^t 377-
Cassr Djeham ^u^a^ jj^% 376.
Cassr Djerdan ^1^%^ «jifljt 376.
Cassr el-Afriki JjjTf>n ,^}^ 373.
Cassr el-A'lia tJUJi j^AAjf 279.
Cassr el-Caboudia iLj»âi^ljUI«i4Aj, 379.
Cassr el-Chanunas i|MUâJI «j^oj* 395.
Cassr el-Khaîat ^UÎL jjiaj, 378.
Cassr el-Marssad «Kit^^l jjiAjt 378.
Cassr el-Morabel!n (j!^Ll( j.Aâ5* 378.
Cassr el-Nabla aVâJI y^ %^11'
Cassr el-Nakhil jAifcUt 1 w. 378.
Cassr Halla Ak*» ijifli, 376.
Cassr Kerbas .ytj^y^^y, 376.
Cassr Lamla aUI «j^* 279-
Cassr Lebna aJUJ %>Ai« 377*
Cassr Mdian ^UJU jji^« 379.
Cassr Mers eI«Wad ^t^Jl jMwwt jjia#,
376.
Cassr Nabel J^^b «jiém- Voyez Nabel.
Cassr NaUia aaaJjjmûI, 381.
Cassr Omm Fsa ^p^A* ^ y^% 117.
Cassr Sa'ad «>juim jjt^ûit 377, 378.
Cassr Selcata ÂkJULw jd^» 379.
Cassr Sounîn {j^yo y^% 376.
Cassr Tersa Daoaddjl» \m^yeà^ 376.
TABLE DES
Castara I^a^mJ» (S^^^' ^^^'
Castes chez les Indiens, 87, 89.
Casdlîa iLULAk^^J, a5a, !i53.
Ea-Cathif vJULUUl , 363, 371, 37a.
Cattighora tjyUkS. i85, 188.
Césarée. Voyez Caîsarié.
Ceata. Voyez Sebta.
Cha*abooU,3!i8.
Cha'b es-Safa \Jua}\ ooU. aaa, a88.
Chaboan «^Lâ (en Egypte), 3i3, 3a 4-
Ghach ^Lâ« 456.
Chahar jL^. Voyez Miniet Chahar.
Chadrewan yljij^UJI, 397.
Chahbouran ^j^jyi dLâJI « 39a.
Chahidjan ^l^Lâ* 39a.
Chah Sind joLm* «là « 436. •
Chakikié iuJUiLâJI, a 56.
Cha]drjS\â- Voyez Mikhlaf Chakir.
Chalda^l^X, 3a5.
Chai JU, a44.
Chala JilU. a 18.
Cham ^LàJI- Voyez Syrie.
Ghamairac 1% ijk«â «315.
Chamat c;>ULâ« 4a 5,
Chameaux des Abyssins, ài. — ^Pays ou
se trouvent les meilleurs, 4a. — Es-
pèce particulière de chameaux, 169.
Çhameh iL*Lâf 1 1 1 • 1 13.
E^-Chamein ^jvw«CàJit 3i4.
Chamous ^my4A « 3 1 9.
Chancha LmJUv f 3 17, 3 18.
Chanfikh j^uLUm, 490.
Chantouf ô^kJLâ ou Santouf ^^
3ia, 3i3, 3i4, 3ai, 3aa, 3a4.
Chapour (ville et district). Voy. Sabonr. '
ChaVa LjumJI » a39.
Charkhou jÂijUâ, 195.
Charam ^y^^ (montagne), i53.
Charet. Voyez Cherat.
Chann el-Beit ouuJI «^ , 33a .
Charous iy»%j>^t 355.
MATIÈRES. 515
Charousan yL-An^^^^, 160, 16a, i63,
164.
Chas ^\Ji , 497.
Chaslend JkjJLiwLâJI , aoi.
Chasse aux singes, 6a. — Aux élépliantâ,
i85. 186.
Chatk^,i53.
Ghatalii^, 3a o.
Chebek liLuÛ. 417.
Chedjer^, 47,48, 147, i5o, i5i.
Chcdzkhour «^jcâ, 193.
Chehrezour j * \w.-^ , 336.
Chehriar^L^^, 4o6.
ChelifuUU (rivière), a3i, a48.
Chenawa iljUâ^«X^ (étong), 3a8.
Chenwan ^lyLS,3i3.
Cheram. Voyez Cherham.
Cherat ou Charat i^\j^ (montagnes) ,
• 337, 337.
Cherat 4;:,L^ (P»y*)» 34i.
Cherbé kjjjsJ\ , 354.
Cherboua (île de), i#f)«ât 59.
Cherchek iiJLô%-û. 447-
Chercha] JUv^. a35, a49-
Cherencas ^jjjkjj^, 3a 1.
Cherham (île de) et Cheram Jj^jjS^,
a 00.
Chérif (le) ou prince de la Mecque,
i36, i38.
Chermah .U^, 3a a.
Chermakh ^U^, 494.
Chermi
i^r^
, i5.
Cherourié aj^^, lai, i3a.
Cherwa 'àm^^ 43a.
Chetroun ^j^jJau& (espèce de poisson).
^99-
Cheveux des femmes nubiennes, i5.
Chevaux kurdes, 407. — Pays dépoui^
vus de chevaux, 57, 58, 66.
Chèvres i musc, 188, 189.
Chibam Jjk^, 147, 149.
65
514 TABLE DES
Chibir^.|yûJI ( pobson ] • Si .
Chine (la), 60, 8g, 90, i85, igS, 497
et suivantes. — Administration de
la justice en Chine» 89, 90.-— Villes
de ce pays, 100. — Marchandîies chi-
noises , 5o.
Chiniz jjuUriM , 363, 89 1 , 39a, 399, 4oo,
^09, 4iÂ- — On y fabrique des tisaus
estimés, 399, 44o.
Chioudjé jLj-â^ t 3 1 4-
Chirai^l^A-Û, 364, 390, 39a, 393, 394,
365, 4oi, 4oa, 4o3, 4o4t 4o5, 4o6,
407,41a. 4ao.
Chirdjan ^U»*^juûJI, 4o4. 419, 43 1.
4a3, 4^3, 4a4, 4a5.
Chiwa ,r»A^, 44i.
Chrétiens, 35, 4a* 47* 48, 6s, 7a.
Citernes de Carthage, a 63%
Cvette, 189.
Chorb^^^^, 3ao.
Chorma. Voyez Chouma.
Choubra ixjyji 3ia, 3i5, 317.
Chouma R ^^ ou Choumna
53, 64, 83.
Chour j^ ! ^ 1 9> ^^^*
Choura Uymt 4a 8.
Choura ijyii% 363.
Choursian mIjuw^^, 4a 5, 4a 6.
Chuster. Voyez Tuster.
Cobour béni Berakech («mSTw
a39.
Cocadam f*«vjjî, ao6.
Cocotier. Culture de cet arbre, 74.
Codeid «x^tXj, i3o, 139, 333.
Cofs jmjUUI ( montagnes } , 364*
Cofs jnJUJI (pays), 4oo. — Langue
quon y parle, 4a 8.
Colaib el-0*mmal JL«ji]| <«ai^, 3a 5.
Ea^ll jij|,a43. a46, a5i,
Colou* el-Ferranîn (jj^LJLil «^^JLj<
4a8.
MATIÈRES.
Colzoum ( mer de) ^y%y)Jii\ y^ , 5, 39,
47, i3o, i34, i35, 33o, 33 1, 333.
Colzoum ( golfe de ) , 5.
Colzoum (vifle de), 5.
Comar^U. 73, «3, i58.
Commerce de la ville d*A*den, 5i;^
Des Arabes avec la Chine, 60;^*-
Avec Tile de Serendib, 73.
Comor (ile de) ^..jLit, 67, 69, 78.—*
Particularités rdativés au roi de cette
Se, 69.
Concubinage dans l'Inde, 178.
Constantine ou Cosantina ^ }\ rln-rrr ,
a4a, a43, a44« a46, 369.
Coptes, 35, 3a 7.
Coquillages servant de nourriture, 4o,
69. — Employés comme monnaie, 68.
El-Cora ^^^1 ,. 37 1 .
Corafl (p^he du), a 66, 367.
Corcoubcjr^KS, 364, 379, 383, 384, 389.
Cosantina. Voyez Constantine.
Cossour Hassan ben el-No'man d-Ghas-
sani ^^l ,» w À 11 ^ ^^m^ yytài
jL-jJI,a74. .
Cotroba (île de) S^j^S , 6a.*
CouAîa* iuo^t , 33a .
CoubaU*, i4i, i55.
Couhestan ^^'-V^jr ,417.
ConlJy,39a.
Coum J^^ 336, 44 1-
Coumes jM^t^i, 43o.
Coundjan yljfyiîl , 397.
Coura 0*rina AÂj«i^ c^^* ^^^'
Courra jLi, 433, 44a, 445, 446.
*Cous ^^, ia7, i3a.
Cozoul J«yj, 3a 8.
Cristal de roche, 7a.
Crocodiles, 3i, 3a, 3o6.
Croatie juumIa «n^ , 6.
Cuivre (mines de>, aa. — Préféré èTor,
66.
TABLE DES MATIÈRES.
515
D
Da a i^A5 , 359-
Dabiki Jj^^ (sorte d*étofie), Sao.
Dacarcous ^jfjs^* 3i6^
Dada é^^ • 189.
Daghouta aL^I^, 79.
Dahaman ^^d, i56.
Dahas ^r-!>i Sa.
Dahchoun riaf-^^ , 307.
Dahrout ^«y^^t 3i i.
Dahs el-Kebir^,^yjjri j^> , 3&o.
Dai ^Idi aoa, aao, aai.
Daira Iw5 • 364.
Dalakhoua r^> , 490.
Dalhi ^^ , 44o.
Dallhatie a^umU^ • 6.
Dama iUldi i55.
Damar jUd, 5o, Si.
Damas j r^ ^>i 1&6, 33o, 333, 349«
35o, 35a, 354, 359, 36o, 36i, 36a.
— Mosquée de Damas , 35 1 .
Damasis «MUiMb^dt 3ia, 3i5» 3i6, 317,
3i8, 3ai.
Damghala Syjuê^ > a 1 .
Damidjan ^Iri^k^l jjl , 396.
DamieUe ^Lau^à* 3i3, 3i3, 3i5, 319,
3ao, 3a 1, 3a3.
Damira ijju^, 3ao, 3a 1, 3a 3.
Damna iLtft ou Dama iU^ • 359.
Damrah Abad ^1^1 ûyê^ , 43 1 .
Damou^5« 319.
Danian «^Iaj^ (montagnes), 409.
Daniel (le prophète), 11 3, 11 4.— Son
tombeau près de Chuster, 38a.
Daoujdt i3.
Daoulca ou Doulca iUJ^d» 175, 176.
DaratfJloJI, 338.
Dar'a iU^d, aoa, 307, aa8.
Darab oljl^, 34 1.
Darabdjerd ^^..^1^1^, 391, Sga. 394.
4o5, 4i4.
Daran (montagnes), a 10, aia, ai5.
aai, a4i.
Darast cu^td, a 33.
Darca aj^>, i45.
Dardjan Siah ôIum (jW^td* 4i 1.
Dardjîn (j^jp^lô, 4a 6.
Darein /^là, 4io, 4i4.
Dafek A5. 160, i64, t65.
Darek J^b, 43i.
Dar el-Bacar JuJl^td. 3aa.
Dar el-Daouaîb 4-*rflj^|^ld, 370.
Dar el-MorabeUn (^jvivl^l jb . a 18.
Darek lamouna UyÀ^ t^j^i 170.
Dargha iC^^ ou Daghdagka iL^ J^5 ,
79-
Dargach (JiJ^j^f 44a, 45o.
Dar Hormux^y«^ jtd, 364.
Dari Fared 5jUjld« 4aa, 4a6, 43o.
Darisa iUsr^ (tribu berbère), ao3.
Dar Khawend «Kjjâ^ j|>, 39a, 396.
Darkhoun (^^jtâ« 490, 495.
Darladeri (mer de) ^^^^U ou Dar*
laroui ^^^j^U, 78, 88, 94.
Dar Meloul J^^U, ao3, a4i'
Darmoud ^yêj\>. 439.
Darsenan ^\kmj\^ , 433.
Darzandji ^jj\^, 48 1.
Daumet d-Djandd JoOlJI iU^d* i4i.
Dattes. Leur abondance à Bassora^ 368.
Dawar ou Dowar^l^^. 435, 444, 449*
45o, 456.
Dawoud d>jlâ (ville), ii5.
Dedjlet el-Ghauia »^l iJU^ , 368.
DehekHsUd,439, 448.
65.
516
TABLE DES MATIÈRES.
Dehestan ^UiMb^d . 464-
Deïdjourek Sjyff^ , 3go.
Dellem (mer de) 1^5 « 5, «S36.
Deîlemi . ^^s (médecin de Hedjadj
ben lousouf], 399.
Delr el-Faîoum «#aAJ{ j^à , 3 1 1 .
Deîr el-His8D ^ytôil wâ f 44 1 .
Dekha iC^S^. aya.
Ddas ^^âi 129.
Ddphinos (poisson), 3a.
Dema*diQ /w>«KjL«âi 44o-
Demamil Ju.«U3 . 127
DemarjUâ (montagne), a 7*5.
Demdem
, 116.
Demhera ùju^^ (la reine), 67, 68.
Demindar «I jsj^5 , 44o.
Demrout J^jw*^ , ia4.
Dendalcan ^UJtJOât 467.
Dendema iûtJO^ « 65, 66.
Dendera, 13 5.
Dcra' ej5, 106.
Derah «.5 • 468.
Derdan /jI^m:^. 435.
Derdjend ùJks»^j^ (rivière), 4 10.
Derdour (gouffre de) j^5%d« 1,47 • i58.
Derendjidjan ^\^Kjfj^, 39a.
Demé Mjj^ ou Derié jy^^ , 439.
Derou^jà, 79.
Derrah ^Jà, 417. 433, 434, 44o, 447-
Voyez aussi Zerrah.
Derrah Kouiskan ^j\Cm^jS" •j^ ^ 433.
Derlhel J3j^, 44a, 45o, 458.
Derwas (jnI^^^ ou Dewareck «^tjd,
443.
Désert à Torient du Fars, 417. 43o.
Désert de Tiser. Voyez Tiscr.
Désert d*Adzab. Voyez Adzab.
Desi Badïn /w^l^ ocm^i 39a.
Dest Bareîn /wjlf 5I-mh/> • 4i4-
Dest Barnik
(i^^
,398.
Dest el-Mousican «j\JtuM«Xl o^i*Md« Ai 4*
Dest d-Restcan ^j\MMji\ cmmmà, 4 10,
4i4.
Dest Sourab c^Ijmm ovama i 4oo.
Dhat d-IJammam A^\ i:;»ls, 395.
Dhatdiemin (js^t c:>t5, i58.
Dhat d'Menazel J)Ull c:>l6, 359.
Dhairrk^5^4sȔi, i55.
Dhi Chemirjj^^ ^5, i4o.
Dhi Khachab ç^^^^- ^i^, 3a8, 36o.
Dhi*l merouet iuJli ^À ou Dhou*l me-
rouet 'i^jX\ 3^* i4a, 3a8, 36o.
Dhira ou Daîra lw»S , 389.
Dhofar^Ub, i47, i48, 149.
Dhoulcarnaîn. Voyez Alexandre.
Dhou Sohaim ^«^ ^À, i45.
Digue de Saba, 53, 149.
Dilem. Voyez Deilem.
E3-Dimas ^Lc<>JI* 379.
Dinwa \yt^^% 3a o. *
Diren ^jj^à, 43a.
Djaba iL^U^ ou Java (île), 80, 81,
98.
Djabai ^IJI , 386.
Djabiéiûulî, 35a, 36i.
Djabost ' -^mj^*:" • 449*
I>jachan yLûU»-. 448.
Djadila a)s;J^», i55.
Djahinataîn (^jyuuL^. 371.
Djalous (île de) ^ji\sf^, 77, 79.
Djalout %^ji\s^. Voyez Goliat.
Dj amour el-Kebir^AAlll j*^\» « 277.
Dj amour d-Soghaîr^juÂ-^A-Jl iv«^ •
377.
Djanaoul ou DJQpaoul J^l >V r^ , 1 70,
175. Voyez Henaoul.
Djandjar w^La^ , 3 1 5. '
Djandour jtt«XÂ>« 160, i63, 168.
Pjankou^Cl:>>, 85, 100.
Djankoua t^âiU^t 175. Voyez Han-
koua.
Djar .yi, i35, i4i» Sag, 333.
TABLE DES
DjarouD ij «jU^ i 43a .
Djawendan ^l^xjyjl, 896.
Djauran {j\jya^^ 166.
Djebaîl. Voyez Djobail.
Djebali Jla:^ t 33o.
Djebel el<Cak* iUXiJt Jul>, 216.
Djebel elKewakeb^^ ^^i^ M«)*
aïo.
Djebd e!-0*urdj g -jJt Ju**., i4o.
Djebel Tiwi ^^^ i>-!tf?-. îïî^S.
Djedwa S^Jw^, 3i4t 3i5.
Djebesta ^hYr^*^ on Djesta aI^^_^-,
78, 79.
Djebireïn j^jj^. 4i4.
Djebelki (^k^s^ (peuplade), 19a.
Djehineteîn. Voyez. Djahinataîn.
Djehiné ou Djoheîna s. 1 ». ^^ (tribu
arabe), i3a, 335, 365.
Djeikel Abad ou Heîkel Abad JCju^
^U . 449.
I^eîlan ^^Va&-,329.
Djelrouman /jUjtjks^, 427.
Djeloula ji]^Jb^ 1371-
Djemilé Skfj^.^àj.
Djenab oU^-t 4 16, 4a 5.
Djenabé a^LLs^, 391, 4oi, 4i4.
Djenad el-SaghirjjuuâJI ^U»» • 39^.
Djenadil JdU» (montagne), 34.
Djenaoul. Voyez Djanaoul.
Djenbié iùuÂ^ . 37, 38, 39.
Djenouan ^Ljî^ ou Hanwan (jUâ^ t
i44. *
Djentama ^ thf'T' , 65, 66.
Djerawa i^Lf^, a a 6.
Djerabatan ou Djerbàtan (^^..fjja^t i7a«
176, 179, 184.
Djerbé k^jsf^ (ile), a8i, a8a, a83.
Djerbet dl-Coum i*JU) *fw>>« 395.
{^erden ^^5^* 390.
Djerdjera iys^js^ 1 335.
Djjerdjis ^j^m^jo^ (^i), 11 3.
^
a45.
, a48.
MATIÈRES. 517
Djerendan ^l«X3^, 4oa, 4io-
Djerkeré ïS^s^^ 464.
Djerma iU^», 109, ii3.
Djermac ^^1,4^» 398, 490, 493
Djermen {jj^ys^ «391.
E^erra ii^, 443, 445, 446.
Dîesen /,p«Mb^, 36o.
Djesradji ^\j*t*^ , 449. ^^9-
Djèsta. Voyez Djebesta.
E^ewizcan ^\ayj^, 4ii, 4t4, 4i6.
Djewserj^iM^^, 390.
Diezaïr â-A*fieh aaAjJI %jV
Djezaîr beni-Mazghana
Si^ys. Voyez Alger.
Djezair el-Hamam ^l^t ^|^
Djezer^j^^ , 98.
Pjezennan yU^^s^, 4io.
.Djidda j(!x^,49, ^^> ^^^* ^^3, i35,
i36, i4i« i46, 333.
E^idjan ^UjJt, 39a, 396.
EHidjd Juick.^, aoa, a 44, a 45, a 46,
a5o.
Djidmal JU<X^,448.
I^ifan ybUit» 4 10.
Djihani jL^ (nom d*auteur), 75.
Djîhoun ^y^^s^s^ (fleuve), 337, 47a,
473, 489.
Djaju4, 147.456,493.
Djiladkhan ^^U^^iÛl, 4 10.
Djireft ç-ô^çj^ , 4i6, 43 1, 43a, 433,
436, 437, 43o.
Djirenah ^^,j^>., 467.
Djirîn d-GÏiaur jiyUI #w>jAr^ , 36 1 .
Djiroud ^mjj^^ 436.
Djizé ikA£>-. 3o3, 307. '
Djobail ou Djebaîl Julx^ 1 33o, 356,
36i.
Djob Manad ^\Xa ca^^-. 3a7.
Djofaljbtt, i35.
DjoTàrjU^l. 131. 133, 365.
Djohfa iU^, i3o, 139, 333, 335.
518
TABLE DES MATIÈRES.
Djohroin f^j^^^ et |»^^^, 391-
Djolan M^>^« ^^'*
Djolfar jUls»- , 147, 1&7.
Djondi Saboor y^L^ ^«KjL»i 36d«
579, 383, 389.
Djoras ^jm%»« i43t i43, i46, 147, i48.
Djordjan ( mer de) ^Vs^^^^rsT .7.
Djoreîch iA^j^* 334«
Djorhom J^ya^t 364.
Djoflié iuL^ , 358.
Djouah a^», 4o, 43. 44.
Djoob Abdallah ^t «Ka* çj-Lr-i ^95.
Djouda ddyjL» 49*
Djoudham «|«x»» 335.
Djoudj g^^^* 348, 349-
Djoudjar^^^^ , 319.
Pjoueîn (gW^^t 435, 447-
DioulJ^,36i.
Djoulan. Voyez Djolan.
Djoiindan ^ù^ys^* 393.
Djoun el-Medfoun ^^ «xXl u%ys^% 378.
ITjoun d-Melîk JlUI (;;,^> ^•
Djounié Sijù^s 356.
Djoun Ramada il^U^ ijyf^* ^9^-
Djour j^» (capitale de la Perse à Té-
poque d*Ardechir), 364. 393, 393,
394» 395, 399, 4oo.
l^oun\àn'^[AMtjy^, 397, 4o4, 4 13.
Djouzat «^Iji^^, 370.
Djouxdjan ^Wj^^* 337.
Dodjail el-Ahwaz^t^^f jL.^u»d (ri-
vière), 379.
Domi ^^ (titre de roi), 173.
DoDgda J&A*^, 37, 33.
Dorac ^1^^^, 379, 383, 385, 388, 389.
468.
Dorwî (J^. 417.
Dona ij^ô, 44i.
Dostaç^^ô, 447.
Douma iUj5 « 33o.
Doumat d-Djandd ou Daumat el-Djan-
dd JjjJL iU^d,335.
DouTj^d, 160, i63.
Dour Medin /w^K.^ ji^5 1 303, 337, a44.
Dowar jl^d. Voyei Dawar.
Dawarac ^Jjï^jJI» 434.
Dragon tué par Aleiandre, 199.
Dromadaires, i5o.
Droits perçus sur les pderins de la
Mecque, i33.
E
Eau (Rare dans le Souda»), 1 1 .«—Moyens
employés pour 8*en procurer, dies les
Berbers, aa.
Eau de roses, 394.
Eaux thermales, 53, 357*
_j
Ebène (bois d*), 94*
Ebn Haukal cité, 36, 168, 307, 3o3,
383, 466, 478.
Ebn Kew^n (île d') ^^\^^^^ *M>^'
398.
Ebn Khordadbèh cité, 173, 173.
Écaille de tortue, 49, 68.
Echelles de la Qiine, 90.
Ecueils de la mer d^Omao, 157, i58.
Edhau el-Cahet iC^Uti ^iSl . 'i4o.
Édifices remarquables, 13 5.
Egarement (désert de ï ). Voyez eM'ieb.
Bfkan ^I^K 339.
Egypte, 394. — Ses limites, 3oi. —
Description de ce peys* 394 et suiv.
EUJ^I,i69.
Eléphants, 33, 97. '— Chassé aux 4àé^
phants et autres particoiarités rela-
tives à ces animaux, i85, 186.
TABLE DES
Eiiaken. Voyei laken.
EUahoun (digue d*), M»yJtt 3o8, 3og,
3io.
Elraheb. Voyes Raheb.
Embabé jl,U«|,3a3.
Emeraudes, 36, loa.
Encens « 54*
Enf d-Hadjar^ v-àit. 356.
Enfants dérobés dans le Soudan, iio.
Eratostbènes cité, 3.
Erikha liç^jl, 345» 36o. Voyez Jéricho.
Ermail Jk>U)l. t6o, i65.
Ermont cxJU^I* ia8.
Esalalt ciULi^i (montagne), 270.
Escalier des opprimés ,101.
Esclaves (commerce des), a 5, 39, 49,
458, 459.
MATIÈRES. 519
Esclaves nubiennes (recherchées), a 5.
Esdavonie JuS^ALw»! » 6.
Esfendjaî ^l^JU»lt 4 17» 44a, 449.
EsoéliU»!, 137.
Elspagne. Son eomnaerce avec TAfrique,
319.
Essakia UiuJI on iUJuJi, i3o, \^.
Estafia Lak^t , 3a&.
Élain (mines d*), 80, 4 18.
Etoffes fabriquas dans Tîle de Malai,
70.
Étoffes ou tissus de lin, 399, 4oo.
Étoffes précieuses (&brii{ueB d*), 198.
Euphrate (fleuve), 366, 370.
Expédition d*un roi franc en Egypte,
i3i.
Expiation des crimes chez quelques
peuplades indiennes, 19a.
Fadak ^«Xi, i43. «
FaUafahra JL^jUU^. i64« 166.
Fahradj. Voyez Fohredj.
El-Faioum (canal d*), ia5, 139, 394.
3d8, 309.— -Origine de oe nom, 3 10.
Fais el-Naharjl^t jjstvrh. 3i3.
El-Falh.^l (rivière), i53.
FalhaiLjâ, i55.
Famousa (tle de) \^yi^ 91.
Fanan ^bk, 3i.
179. Voyes aussi
Fanderina SJ^j
Ganderina.
Fanin (^^, 4i4.
Fara 'àjé. a44.
Fara* ^^. Voyei ISiidc^.
Fara'aSfijUJt . 363.
Farab(^|^U.336,456.
Farama U«i, 339, 33o, 33 1, 34o.
fwTBXï (golfe de) y|;.-iJI ^j^^-^. 5,
339.
Faran (ville), 33o.
Faran Ahroun {j^j^S {^Jày ^33.
Fardan ^l:^i 160, 166, 170.
Fardahas ^j$.^^jà (montagnes), 336.
Fardîn ^^^^5^,436.
Fareskou ou Fareskour JCw^U , 33 1 .
• Faria \jjU , 378.
Fars ^MiUJt (pAys)t 4t 363. — Ses li-
mites ,391.— Ses subdivisions , ihii.
Son étendue, 4 1 4* — Villes de ce pays,
393 et suivantes. -^ Mer de Fers ,
363, 365, 370. ^
Fars ^yi\ (ville), 417. 443, 445,
446, 458.
Fatat u;»lxif 338.
Fawghan ^U^U (rivi>n«), 48o.
520 TABLE DES
Fécondité des femmes coptes, 397.
Fedhala iJiJUâi, 219.
Fedj ez-ZenouD ij3jm|vII i ûu Zenour
jy'jJÎ)' 245, a5o.
Feid «x^, 363, 365.
Feidia i^i«KA^« 3^7.
Femmes de File d'Anberia, 68. — Leur
parère, ihid. — Femmes berbères, a 07 .
— Femmes des Khirkhirs, Soi.
Fer (mines de), 67, 55, 116, i83,
355.
Ferdehas. Voyez Fardahas.
Ferghana S^ji ou Ferghanah ajU^,
337, 456, 491, 49a, 493.
Ferh ^y , 395.
Ferhan Mara I^U (^^^^ (montagne),
a3i.
Fertilité de sol extraordinaire, 207.
Ferwab c-ytj«i (rivière), 4ii.
Feu (temples du). Voyex Pyrée.
Fèz ^li» aoa, aaa, aa3, aa5, 3a6,
aa7, aaS.
MATIÈRES.
Fezzan ^kj, 11a, ii5. .
Fiente de certains oiseaux empk>yée
comme engrais, 167.
Figues bananes, 59.
Firabôuzji^j^, 160, i64t i65.
Firouzbend ù^^jy^^à ou Firouzmend
JOUj^yij.446, 447-
Flotte d'un prince de Tlémen, i5a.
Fohredj ^ %i<|i« 166, 4o5, 4i6, 417.
419, 4ao, 4aa, 4a4« 43i.
Ei-Fondjet c;A.^sJdl (peuple). 88.
Foredj ^ -à- Voyez Fohredj.
Fostat ^LUmJUIi 3^991 3oi, 3o6. 307,
3a 1.
Fouah ô^t 3i3, 3a 5.
Foum el-Silh ou el-Soulh ^^^^t ^ ,
364.
Fourmis d'une grosseur énorme, 11a.
Fouwara àjl^i, a 7a.
Froment (espèce particulière de), 307.
Funérailles des rois de l'Inde, 177,
178.
G
Gabelle. Etymologie de ce mot, a 16.
Gale. Maladie commune cher les Za«
ghawiens, 111.
Gallipoli d'Afrique. Voyez Adibia.
Gararan /^I^là* i5s|.
Gange Osû^Jt ^mjf<a^ (fleuve), 181.
Gaza. Voyez Ghazza.
Gerges (le roi), a 59, a 60.
Giroflier, 8a.
GhachaU^,346.
^hachm xûi^« i4a.
Ghada ï^x^, aa9.
Ghadamès ^mJl^ «X^ , 1 1 3.
ElGhadi^joJ|,33o.
Ghadir w«Xff]l« aoa, a38.
Ghafeic ^AJuJL^i a 16.
Ghaîara «iVA^t Ghounara ««Uà outSho-
bara «^U^ t ao.
Ghaiat c;>LIp* aa8.
Ghaiat i:;»V^i 3a 7.
Ghalsani ^LJlà (montagne), laa.
Ghalwa A^Aà, 33.
Ghamara ijs^ (montagne), aa7.
Ghana ajL^, 11, i3, i5, 16, a3, 106,
109, 173, 174, ao6, a7a^.— Rois de
ce pays, 16, 17. — Leur autorité, 16,
19. ao.
Ghandjé. Voyez Ghendjé.
Gharbil Juf^, i5, 19. •
Gharghâ £^^, 11a.
TABLE DES
Ghana ib«^. Voyei Ghazna.
Ghaurj^t (dans la Palestine). 346.
GhauTjl^t (pays montagneux)» M3,
Hàh, 449, 456, 457.
Ei-Ghauto Mioyài) , 349, 3^^* ^^^'
Ghaxna ou Ghixni, 448, 449, 459.
Ghazneîn (ville), 467.
Ghaxra (mer de) ii>à, i^S*
Ghazwan ^\^^ (montagne), i4a.
Ghazza ly^ (Gaza), 33o, 36o.
Ghendjé on Ghandjah n tf Vi 175,
180.
Ghurdjestan ij\xmaf^% 458.
Ghour^yJ! (Afrique), 198.
Gibraltar, 5, a a 5, 267.
Girafes. Communes en Nubie i l'époque
où Tauteor écrivait, 33.
MATIÈRES.
521
Gob d-Camar JJt «^ , 54-
Golfe d*Aicac, 275.
Golfe de Colsoum, 5.
Golfe des Herbes sfi a^^ uy^ * ^^*
46, 48, 54.
Golfe Persique, 4, 47 et suivantes, i58.
Golfe Vert Voyez golfe Persique.
Goliath le Philistin réputé père des Ber-
bers, ao3.
Gouffres marins, 159.
Goulette (la). Voyez Halk elWad.
Grecs d'Afrique, 35. — Grecs habitant
File de Socotra, 47, 48.
Grenouilles employées comme comes-
tible, 45, 55.
Grotte dans le mont Houroukein, 47.
Guardafiii (cap), 44, 45.
H
Haberan ^l%i^, 387.
Habeth (île de) k^U, 83.
Habir (désert de) wy^yK, 365.
Hach jftl». , 45o, 457.
Hachaba ikiy&^ , i45.
Hachem Djerd ^^^ |^l^, 484.
Hachichis (les Assassins), 359.
HadtK*» (rivière), 338.
Hadidia £^«x^«Kate, 3a 6.
Hadié a^iX^ , 44.
E3-Hadjar ^^, 147, i54t 33o, 333,
334, 36o.
Hadjar J^, 147, 157.
Hadouba iy^tX^ , 37 1 .
Hadrama suêyA^. 147, i54, i55.
Hadramaut «^^.«^ji^i^ (pAy&)i Â7, 53,
147, i5o.
Haferjil^ , 3a 6.
El-Ha&ryLJl, 3a8.
Haï 3, 364, 379.
H-Haî ^, 339.
HaiAmr benA*ouf^^ {^ji S* ^^^'
Haîfoua IJ^V»», 195.
Haiman ^%xl^ , 45a.
Haîran qLajw, 5a.
Hakd jULl, 3a9.
Haleb <^JU. (Alep), 358, 36i, 36a.
Hali JL^, i35, i45.
HalL el-Wad (la Goulette), :>l^l ^^,
376, 377.
Halwan ^ip»., 336.
El-Hama i^\ , 355.
Hama d-Kebir^AAjTl /«^t 3ii.
Hama el-Saghir^juuâJt /«^, 3ii.
Hamal Jl^, 34o.
Hamam |*Ul^, 442.
Hamamat c:»UC^, 270, 278.
Hamaria iCijl^, 3i5.
Hamer^^, 147.
Hamia iU^, i43.
66
522
TABLE DES
Hamounes ijuJyi^% 3^A<
Hamouran /jli^i 48 1.
Hamri ;<^^» 7^'
Hanana bU>'« 363.
Hanian
yvA*».,37i.
Haniet el-Roum «jJI «;aaJL^« a 96.
El-Hanîfia iUAxÂil, 36o.
Hanîk JLjU, ^79, 58o.
Hanout (^jil^., 3 16.
Hanwan (jl^Âa^ « iA7-
El-Har^ (rivière), 354*
Haran el-Carïn ^wJiJI m|;^« ^45.
Harawa B^\j^ (tribu berbère), ao3.
Harharai i^U-^y^ « 364*
Hariana J^iLjl^ , 476, 476.
Harizj.jwJL, 354.
Harkan ou Djarkan J^J^> 483, 483.
Haroua ^^yJ^^ 449-
Harounié iUij^^Jt . 336.
Haroura ^^j^jj^ , 448.
Harra ^^ (tribu berbère), ao3.
H-HarJh ,±yil, 356.
Hasab luwjb- g i4it 46o.
Hasda|jv,M«»., i43.
Hasek J^U. , 46. 54, 64.
Hasek ^,,^^, 176, i83.
Haset cxMfl^ , 45g.
Hasikîn (jjvX*yU. ,417, 44o, 454.
Hasran ^t^-^r^ , 198.
Hasran yU y^p^ ou Haswan ^1,
392.
Hassan ben el-Mondar dté, 38.
Hathil Kelnous \^yjJi JuyU- 1
Hatita iLuk^, ao3.
Hauf (3^^,, 3a 6.
Hawanit abi Halima j^| ^-^ * }\
, 295.
Hawar etHawara ij\y^ (tribu berbère),
ao4t a 10.
Hawas ^1^^^ (peuplade), 4a 8.
Hawdan ^Idy»*, 4o8.
MATIÈRES.
Hawim ^^^j^., 39a, 395, 4oa.
Hawla ji}^ai.,36i.
Hawra •j^, 3a 9.
Hawral^jfc, 33a.
Hazan ^Vy^S, 4oi.
Hazr ji^ ( titre de nn ) , 173.
Hébron , 338.
Hedjadj ben-Iousouf uU»^ ^ ^V#* ,
i48, 367, 399.
Hedja2J^la/^ 5, 49.
Heîb CAiJk^ (tribu arabe), a 96.
HeïzjAit, 4a 4.
Helawerd ^^^ILib, 479, &80.
Hemkian ^jK^, 4ia.
Hems ou Homs ^o^ (Émesse), 33o,
336, 357. 358, 36i. 36a, 371, 37a.
Heuaoul J^lj^ , 176. Voyei I>jenaoul.
Henkian (lac de) ^I^Câ^, 4i 1.
Henna iU». (plante), ao8.
Herachan ^LâLj^ , 433.
Héraclia iûJi^ ou Hercalia JUJl5*ibt ,
a5a, 378.
Hérat c:>|^ et jlt^ (ville), 4i3, 43a,
433, 447, 448, 45o, 453, 456, 46o,
46i,46a, 463, 465, 466.
Hérat (rivière de) ss>\y^% 46a.
Herazé ij\y^\ t 39a.
Hercalia. Voyez Heradia.
Hérédité du titre de roi en diverses con*
trées, 173.
Heridj ^^ ou Hemedj ^^, 80, 81 .
Herkend (mer de) <kà^«^, 63, 69,
94.
Hermès le Grand, ia5.
Hind JOiJt, 149.
Hind JiJL^JI. Voyez Inde.
Hindidjan ^U^-JOUjK Sga.
Hindmend a rL-*iVJv,J^ ou Helmend
(fleuve), 434» 453» 444, 447, 45o,
458.
Hira t^jJL, 419.
1
TABLE DES
Hira ïh^IL. 363, 36A« 366, A 16, 436.
Hissn abi*l A*da8 ^«XiJt j^l ^^Jin^-^
396.
Hissn A*mara ij\i lA^f^ • ^^^« ^9^-
HissD ebn Amâra i^lf ^^1 qjia^.
391.
Hissn BekrjJ^ (gV^A»» « 339.
Hissn d-Enf uti^l ^^^jtA»* , 356.
Hissn Ea£ d-Hadjar ^^ «Jbl (^yAâ^ «
356.
Hissn el-Hadid J<i4XJt ix^r^i a3q.
Hissn el-Hamam «Ij^l m^— t 357.
Hissn d-Khawabi jfJt m^*- 357.
Hissn d-Ma lU #^y4â^>, 3 17, 3a o.
Hissn Mehdi ^«X^^ m^i— , 379, 38o,
38a, 385, 386, 389.
Hissn Teldlat 1 il^ .1. rrif /^^iâ^* 3a 8,
3^9.
Hit(vaiederirâc).64.
MATIÈRES.
525
Hnrmiizj^ ^ A^ 363, 364i 4oo, 4i5,
4i6, 4a8.
Hormiu la maritime iuiX^UJI \.4«^ . /
424, 427.
Honnuz el-Mdik dUiXt^y,*^, 4a a.
Honnuz Qiwa •»» wtW^« 467.
Houd 5j^ (tribu arabe), 54.
El-Houd>^,43i.
Houd Ferouh ^yjÀ lyyy^"» a 48.
Houma j^ .^ f^, 4o5, 407, 4i4, 4i6,
4ao, 4a 1, 45a.
Hour jA^ , a 48.
Houran ,A 1^». , 3q 1 .
Houristan ijImv})^, 391.
Houseb t_y>rw>*- 1 435, 436, 453, 474.
Hura iL^, 396.
Hyacinthes (fle des) o^VJt iy
5oo.
Hydromel fabriqué en Egypte, 307.
I
lafa ou Jafiai Ul^t 33o, 337, 339, 34 1,
347 f 36o.
lahoudié ou lehoudia ^ ,;^3 Q j^ 291,
469.
lahseb la supérieure L-rmt^ Jl^ t 147,
149.
labseb Finférieure ç^ jwuf JULmi i47,
i48.
El-Ia*ken /JguJti 5a.
lalac ^^o, a 5. Voyez Belac.
lalamlam ibt^« i45.
lanaset cx^bl» « 181.
Ia*mour ben CheddadÀl4X«M jA^jj-tAt
399-
lanemdjan ^l^^JUll , 4oo.
lannouk «iL^ (rivière), 338.
lasous ^j-j-r^i 3ia.
lathrib Cj^J^. Voyes Médine.
Ibrahim el-Mehdi ^<X.^t (4V^^t • 64.
Idoles des bords du Nil, a 8. — ^De Moul-
tan, 167. — Des îles Fortunées,
10.
lebna Uaj* 36o.
lemamé iuWt 4« i54i i55, i56, 378.
— Villages de ce pays, i56.
lémen /^c* 4« 39, 45, 46, 47, 49« 5o,
5a , 6 1 , 66, 1 5a . — L*un des princes
de ce pays s'empare de Tile de Keich,
i5a.
leriha Uç?^ (Jéricho). Voyei ce mot.
Ddjan ^l^^^t, 39a, 4oo.
Des de Khartan et de Martan. Voyes ces
mots. — Productions de ces fies, 49,
54, 61.
lie des Frères magiciens ij
66.
524 TABLE DES
lie des Singes, 61.
Be des Moutons lAjUt 8w^;<^« aoi.
Ile des Oiseaux là * Vi " ^1 '•'^t soi*
219.
Des de TOcéan ténébreux, io4« 198^
199, aoo.
Des du premier climat, d9« 54, 61, 66,
67, 68.
Iles de la mer Rouge, i34.
Iles du golfe Persique, i47« 364.
Iles. Leur grand nombre dans la mer
de Chine, 67.
Inde, 160, i84 et suiv.
Indiens (diverses castes p«ini les), 98.
Indiens (mœurs des), 177.
Indigo et sa culture, laa. i83, a 08,
339.
Indus. Voyez Mehran.
Inscription de Tobélisque d'Alexandrie»
3oo.
MATIÈRES.
lousouf ben Taschefin
^jg^jLûJ t a i3. — Son palais à Maroc ,
ai4» ai5.
Irâc ^Lft« 363, 364.
Iroouié ^ ::y H j^ « Abercouh on Aber-
kouh ^^^ K jt I 39a, 4o3, 4i4t 4i6,
417.
Frdh j^, i55.
Irescore, 7a.
Isfidiad ^^ JuJLmiI • 4o8.
Isfidjan ^UaJUfl. 4i4.
bkiwan ^]ySiJ , 4o8.
Ispahan ^jV^juo\ « 336, 364« 387, 390,
4oi 4oa, 4o6, 409, 419» 439, 44o,
44i.
Istakhar^,iEC»| (district), 391, 391.
Istakhar (ville), 393, 394» 4ii* 4i4t
4i6, 4i7> — Ses dépendances, 4ao,
4ai.
Istakhar (vSlage), 4oa.
Jacobites (chrétiens), 35, 4a.
Jaderan yî^Mji 44o.
Jéricho. Voyez Erikha et Riha, 338,
339.
Jérusalem (jmJuUI c^h^ ou ^4>JJt,
33o, 338, 3491 34i» 34a, 345,
36o,^- (églises principales de), 343,
344.
Jourdain ^jù^jHi «^^1^ (rivière), 345.
Jui6, 106, i34« ai5.-— Juib de Lem-
lem, i3 — DeTile de Serendib, 7a.
Justice en Chine. 100, 101.
K
Kaaba (temple de la), 137.
Kaboul (pays et ville), 175, i8i, 18a,
i83, 459, 477.
Kabrend O^^jyS] 4oi.
Kachgara Ijtât^, i85, 188, 191.
Kadhema ou Kadhima s. ^ fel^^ i56,
363, 370.
Kadj Ji^, 44 1.
Kafar Tab J^jjS. 36i.
Kafr Keilan ^^k^^S\i5^ 354-
Kafra ëJiS\ 4oo.
Kah lui 477.
Kahoun. Voyez Kiahoun.
Kaiderm ^«X.^ 454.
TABLE DES
Kalbata S3ûj^* 170, l^b, i83.
Kaldis «MhjOj^, a4&.
Kalhy ^^^, 191, 19a.
Kalkaian fj^lû^t i7&f 180.
Kalowoun {j^^^ &6&.
Kam (chaîne de montagnes). Voy. Kiam.
Kam Firouz. Voyez Kiam Firouz.
Kamil J^^ (titre des rois de Nubie),
33.
Kanbaîa JLjij^^ 160, i63, 170, 171,
17a.
Kanem ^\f, ai, a4, 3&.
Kanian /jl^l^» 4o8.
Kank Jlj5^ 196.
Kanowour jijl^)^, 464.
Kaougha as^^* Ht ai, a7a, a73.
Karamout nj^yJijS] 180.
Karh ^y5^ 4a 6.
KarkhalÂ^^S^ 364, 379.
Kamatha iU^li^, aoa, aa6.
Karoudj «f jm5^ 46a, 463.
Karoan {jyj^^ 364-
Kartaria U «b^ 364-
Kaskian ou Kasikan ^j\iijJi% 39a, 4oi.
Kaskar JCmmS^ 367.
Kau^^* 465.
KawiJdr wÇ^I^ 465.
Kawar^l^S^ a4, 36, ii5, 117.
Kawan ^j\J^% 45o. Voyez Kewan.
Kawendj ^^K', 48o.
Kazeroun ^^j'Ji, 391, 396, 4oi, 4ia,
4i3, 4i4.
Keb 4,^, a 96.
Kebir^A^iS^, 39a.
KebtkAj, ia6.
Kech ^^i5^ 337.
Kechestan ^j\jU»A^, 4a 7.
Kechmehïn (^jw^^^^* ^^7*
Kechran ^1^ r ^1 170.
Kehek J^^5^ 444, 45o.
Kehmend ou^^, 4o3.
MATIÈRES. 525
Keîber^,(«aS^ 4i6, 4a 1.
Kdch (île de) j^ % ^\ 59, 147, i53,
i58, i65, 171.
Keîch (ville), i5a.
Reîdek (fliX^S^ou Keirek dL^. 484.
KeikasarjLJa5^ 180, i84.
Kelaia L^, 3a8.
Keléij!r(fle),77, 79.
Keles ^JJC^ 447-
Kdmadi ^^Uj, 7a.
Kelwan ^t^, i65, 379, 384, 4o4.
Kembdi ou Kembele Aj^iS'x 7a.
Kena ju5^, 477. — Fondation de cette
ville, 478.
Kenauj^US^ a 85.
Kenderîn q^jJuS'i 4i4.
Kenef vJUS", 465, 466.
Keneh ^|5^( district), 465.
Kenisa }kmxS^ a 76.
(rivière), 4ii«
Kera LS^ 4o4.
Kerasan /,LmL5^ 463.
Kerbedi. Voyez Garbadi.
Kerdekian m^<>^ ^^^•
Kerderan \^j^S^% 43a.
Kerdoudj v^y^S^t 43a.
Keri ^«^, i43.
Kerkara 'iS^% 447-
Kerkené (ile), a 80.
KerkechKouh «jS^jàS^^ (montagne),
43o, 44 1.
Kerkman {J^S^^ 4oa, 4 10.
Kerrn <#jS, 395.
Kerman ^U^.^, 4, 363, 4o4, 4a 1,
43a, 434, 435. — Langue pariée par
les habitants de cette province, 4a 8.
Kermedet. Voyez Kemouat
Kernidjan m^^^iS^* 39a.
Kemouat i^i^STKermedet ïù'^^oyy
Kermebet iuL««5\ 60.
Kerourîn {Mjy^* ^^^'
526 TABLE DES
Kersa /4mw\ 3 a 8.
Kenef uuS^ 465, 466.
Kerkouié. Voyez Koukouié.
KeskihaTjL^XMS^ i6o.
Kesli JUb^, 78.
KessBlTj^K^, 147, i58.
Ketama g iIy^i (tribu berbère), ao3,
aft6.
Kethah aa5, 4o3, 4o5, 4o6, 4i6, 4i7«
4i8, 4i9i 4ao.
Kewan Jlj^, 391, 39a, 397, 4i4.
Keznana iUli)ST 33i.
Khabiroun ^j^jjv^l^, 170, 174.
Khabiss noAAii^f 4a 6, 434-
Khachabat .-Jjl^^ , 470.
Khaddeîn /o<X^, 390.
Khadra iyiiÂ% a3i.
Khadrawil Joj^^j^iL, 36o.
Kbaiber^^AA^ « i4a, 33o, 334-
Khaididjîn (^^^^«XAdk , 44o.
Khaifa iju^ , 348.
Khaîfecan ^\jJu^ « 4 1 1 .
Khaîghoun ^ â,»^ , i85, 188, 189,
190.
Khakouî ^^^l^ « 44.
Khaladjan ^lc>.^l^, 409.
Khalan ^^Ik^, 54.
Kham ^y,^j^ (montagne), 397.
Khamdan y^A. ^ ou Rbamendan
^jlJO^, 190, 19a, 193, 196.
Khan Adar^l^l yl^, 390.
Khanandjan ^Urlj^, 397, 4 10.
Khanandjan supérieur et inférieur, 39a .
Khan Azadmerd ^^1)1 ^l^, 4oi.
Khan Bidjan ^j\^ ^l»., 4oa.
Khancou ^jiil^ « Khankou^i^^^l^ ou
Khanfou yJûià^ , 84, 90, 99.
Khan Dest Arden y^jl ^-^^^ m^^»
4oi.
Khan d-Abrar^t^^l ^l^, 390.
Khan el-Asad «Xi^^t ^^U».. 4oi.
MATIÈRES.
Khan Hammad :^V^ cj^* ho^^ 4 10.
Khan Rous ^j^ {j^^ 4oa.
KharjUi,, 4oi.
Kharachan Abad ^\f\ ^L£Lâ», 46 1.
Kharaz^^^ ^j^ (port), a 75.
Kharek (île de) J^U., 364, 37a.
Kharkara jL5l^, 45a.
Kharkerdé •^JSt^, 464.
Kharkhir^Ai:^^ ^ 3a g.
Khannicarj\JU,,4^, 48 1.
Kharmim fO^lL , 4o4.
Khartan (île de), 45, 48.
Khata JpJL (ville où Ion fabrique des
lances), 37a.
Khaulan ^^3^, i45, 149.
KhawaTjlyll, i4o.
Kbawas (j-l^, 417, 44a, 445.
Khazané àij\y^ , 3o4.
Khewan ylj^, Sga.
Khilam «^Uâi. , 489.
Khirkhirs (pays de«) ^ ^ ^ 4gy^
499, 5oi.
Khilkhis Aâ. ou Khildjift Aji» ( peu-
plade), 444, 449, 457. — (Mœurs et
coutumes des), 457.
Khizildjis ^ 'fj'^^ ^9^* ^9^-
Khir %jiÂ., 4aa.
Khizkhiraketh i^i-^it, t jà , 5o 1 , 5oa .
Khochabad ^LUUâi., 4a5.
Khodaïa Aju«xil, i55.
Khodeîd «\»dfti^, 339.
Khorané jol^, 437, 446.
Khorasan ^L»!^, 434, 456.
KhorazjL^, a 18.
Khoua ï^âte, 407.
Khouas ou Khaouas imIi
i83.
Khoubaîan , «UL»dîto>, 4o4.
175,
Khour j^...^, 160» i64, 435, 436,
453.
Khouré ïy^^ 4iO, 4i4t 4i7*
TABLE DES
Khoarîab 4«»L«^ ou Khoulab c^L*i^*
4 60.
Khour Kahlia Kf)^ jymm , 1 70.
Rhouzistan ^^jJti'^y^ (p^y^)' ^6^* ^7^>
38o, 387, 388, 389, 399._Villes de
ce pays, 379. — Ses limites, Aog. —
Langue parlée par les habitants du
Khouzistan, 388.
Kiah aa5", 160, 166» 391.
Kiahouu ij^^* A^A» 4^5.
E3-KiaiD ^Ufl (chaîne de montagnes),
335, 336, 337.
Kiam Firouz s« «as Jit 3qa, 4i it 4i4.
Kian ^US^ 4o2.
Kiaroulseîf \Ju*êJ^X ou Kiaroulcheîf
oUûJj^jW', 43i.
Kicha HjùjS] i4a.
Kimakié iuS\«^ ( peuplade ) , 497 •
Kir^^jtST 39a, 398, 4i4, 448.
Kir w^S^ 160, i64, i65, 169.
Kiraber o«i, 489.
Kird d^^, ào2, 4i4, 4a 1-
Kirdit tfd%5^, 4oa.
Kirkaian ^[f^^^. 160, i65, 166, 169,
170.
Kirouîeh J^jw^* Â4a.
Kirousi ^jkjjS'y ^64-
Kisa iUMu£T364'
Kitab ul-Tebib (ouvrage composé par
Ibrahim d-Mehdi ) , 64.
MATIÈRES. 527
Koua iS^^ 464-
Kouaran (j\j\^, 463.
Kouched o^^S^ 463.
Kouda ^^v<g* , 1 4) .
Koudian mL^iaS^ 39a.
Koudra ^^^^]^^ 435.
Koufa Ai^ 364, 365, 366, 367, 371.
Koughanabad ^LUàftS^ 464t 465.
Kouhestan ^t^^A^- 435.
Koukou j5^^ ai, aa, 36, 111. — Boi
de ce pays, a 3.
Koukou (fleuve de) «5*S^« 116.
Koukouié A^ftSaS^ou Kerkouié ajj^^S^
417, 447.
Koulam Mely ^jLt >sLS^ 1 60, 1 70, 17a.
Kouly (j^5^ 171.
Kouneîn (^^^ 4a 8.
Kourj^(lac), 4ia.
Kouran ^^S^^ 39a.
Kouré îLST 464.
Kourïn ^w jfcS^ou Korîn t^^jS^% 417.
435, 436. 438, 439, 44o, 453.
Kourkouré ^jS\S% 435.
Kousa juw^ a6, a7, 170.
Kouseri ^CfMt^t 464.
Kouskian ylCn»j5^ 447-
Kouwareth «^1^5^, 5oa.
Rowar ou Kawar «LS^ a 88.
Kowarmat c^jUi^TT 338.
Kurdes (pays habité par les), 4o6.
Labet(ilede) 0^^,364.
Laça (île de) bô^, aoi.
Lacs du deuxième climat, 118, 119,
1 a 9 . — Du troisième clim at , a 65 ,
317, 3ao, 3a6, 34o, 345, 34 1, 494.
Lacschour^^^AjiJ, 465, 466.
Ladikié jùuudMI (Laodicée),33o,336.
Lagos (île de) (j«yJ, io5.
Lahawour ou Lahor j^l , > , 1 70
181.
E3-Lahoun q^ ^\ , 337, 36o.
Lak JJ, 36o.
Lakhm ou Lekhm r^A (inbu arabe),
335,365. ' '^
528 TABLE DES
Lakka aIT, ag6, 297.
Lamghoch ^jà^Âl ou Lagos ^^JiJ*
io4, io5.
Lamta «kl (tribu berbère), ao3, ao6.
Lamta jdil (ville), ao5.
Lamtouna iîjyXt i3, 106, 107, ai4.
Liandjalous ^jJLi^LJ ou Lankialous
^yUXil (île), 76, 77. 79.
Lanla mi^ (rivière), iàg.
Lapis-lazuli, laa.
Las*a UuwJ, 5a.
Liasma (île de) a<nm^, 91.
Lebda ôcXaJ (Leptis), a5a, a84-
Lekhm. Voyez Lakhm.
Lemlem kJt, la, i3. — Langue des ha-
bitants de ce pays, ihid, — Leurs
usages, 16, a G.
Lemlemèh aKI* ^^t ^3.
Leptis. Voyes Lebda.
MATIÈRES.
Léxards (pays où Ton mange des),
55.
Liban ^UJ (mont), 336, 355, 36 1.
Lima ^^, i4a.
Lions (pays où Ion voit beaucoup de),
317, a 18.
Lisbonne. Voyez Achbouna.
Loteros (jMjijJt 357.
Louhaca aa»»J, a 55.
Loukin (^jvSJi 84« i85, 188.
Loukia JuiJ ou Lounia Bxjji^ 5.
Loukia l^I) (montagne), 111, 116.
Loulou ^J^ ou Loulouwa IjJ^t i75,
180, 18a.
LourjiP (pays), 379.
Lour (ville), 387.
Lourdjan ^j\s>j^U 4i6, 4a 1.
Lous ^^ (monti^e), 54.
Lune (montagnes de la), 37, a8, 54-
M
Maaden el-Bacra ijjLô\ ^J^jm. 147,
157, 33o, 371.
MacdarjlOoU (tribu berbère), ao3.
Macfoud 5jULt« 157.
Mâcha L£U ou Masa U«U 1 490, 496.
Macherem |^^Ut 4 10.
Macnah ^Jl«, 364-
Macoun
(montagne), 119.
Madain /o^U* 4i3.
Madarjl Js^, 364, 369, 386.
Madian /^«>wti 5, i4a, 3a8, 339, 33o,
333. '
Madiar^L^Ut 175, 181.
Madjar et Mobdar jl «X^jut^ «dâ , 5 1 »
Madjour Djenbel J^i4Â:>> j^c^U « 356.
Madman ^U^U % 433.
Maghadera S^àVm, a 5.
Maghaâa AajUi aoa, ao3, aa3.
Maghar el-Raldm i^^j^l jIm, 395.
Haghraouat o^^tJU, 10.
Maghrourin (les firères), 301.
Maghzara ij]yMt i^-
Mahallé iS^,3aa, 3a3.
Mahallé (canal de) iOc^l ffM^^ ^33.
MahaUé Damnia iUJutd SX^« 319.
Mahallet Abi Heithem JV^ ^| SÎ^,
333.
Mahallet el-DakhelJ^ljJl ^, 333.
Mahallet d-Seïda iOyuJI A^, 334.
Mahan ^l^U« 436.
Mahdia i^s«Kylt« 353, 357, 358, 359,
^79-
Mahdjemé JL^jfF] • i5i.
Mahouloun ^^^^.U* 73.
Mahrouian {j\^%yy^^ 38o, 390, 434.
TABLE DES
Mai ^, 601.
Maîlin (jvl^U, 3ga.
MaîtbjUt 81,8a.
MakhouTj^^U. 34i.
Makoui J^Ct, a 18.
Makrou ^^^ (port de mer) , a84.
Malabar ou Manibar, 179*
Malaî ^^lU (ville) , 69.
Malai (île de) ^^, 86, 9a.
Malatia A^iUUt 36 1.
Mcdin ^U, 417, &5i, 45a, 454, 46o.
Malih 4^JU, 3i6.
Malkan ^UCi. i45.
Malkha jiâ^, 147.
Malmouni j^^lut (montagne), laS.
Malouia i^^JU, aa6.
Malwa «yu, 175, 181, 18a.
Marna UU« a33.
Maman ijLvLv , 39a .
Mamehel Jl^U. 160, i63, 170, 171.
Ma*moura ijyt^y aa5.
Manan fjbU (montagne), 107.
Manan ^bU ou Mathan ^bU, ai, a4.
Manai Roudhan ^^yj jLu, 489.
Manbit ouuJLt, 3i5.
Manboukha j^mJU* i56.
Mancouba JbJU^* 4o.
Mandeb o^lOU (montagne), 46.
Mandioan (^j^^XJU, 3i3.
Mandj «, i53.
Maneîn (^^U. 391.
Mansouraou Mansouriai^jjyAÀXI, 160,
161, 16a, 167, a4o, a5o^
Ma oun yyt*, 4a 4, 437. 448.
Maoos (^^Ut a55.
Marabad âl^l^U, 46o.
Mara^ch ^dj^wt, 369.
Marab o1^, i56.
Maragha ikil^t, ia4.
Marakebé iUîI^dt , 6.
Maran yl^j», i55.
MATIÈRES. 529
Marasa iU»t^f i5, 19.
Mar^ S^û, 53, i47« 149.
Marées (opinions des Arabes sur les
causes des), 94.
Marewan ylj^U, 39a.
Marghit ouo^, a a 9.
Marghiten ^Jto^jj^, a45, a5o.
Mariages chei les Nègres, i5. — Et ail-
leurs, 76, 77,
Maridjan yUfgjUI ou yU?^, 407,
4a 1.
Marka iSy,, 44, 45.
Markada £|fl5^ ou Markata ji^^,
37, 36, 39.
MarmadjenaiUï^U^U (peut-être au lieu
de iU^-U»^ ou de Cartbage), a5a.
Maroc j&^l^, ai3, ai4, a 16.
Marsan ^Um>U. 44o.
Mart (lac de) c:»^U. 3a6.
Martan (Ile de) ^b^. 45, 48.
Masa LmU« 373.
Masa. Voyez Mâcha.
Masakh ^^ ou Masnah Âi«b«t a8.
MascatUiUKb«« i48, i5a, i53.
Maset ^A.iwWi aao.
Masfahan (îles de) ^Li^yt, io4t 10!
108.
Masit Ok^unUt a7a.
Maskan ^^^Co^*, 147.
Maskan ^Xy^ et ^..tCyU, i64, 166.
Masmoudis ^Vj r mi -* et ^
(tribu berbère), ao9« aie, an, ai5,
a 16, aao, aa6, aa8.
Masouan ^yàtJê^ 160.
Masouîa a^^^U* 170.
Masoun ^jl^.MbA (rivière), aa 6.
Masourdjan ^1»j|^mU« x6o, 170.
Massdef c3«>ua4, 333.
Mastikh ^u^yt* 43a.
Ma*tamedîé ^\Mhi^jtrt. 3aa.
Matariéi^^|,3a9.
67
550 TABLE DES
Matifou (cap). Voyez Taiii8d£)t.
Matihan «.l^'U* 429.
Matmata j^Vi^h-* (Iribn berbère), aoS.
Matousa iuw^Ui a&4i a5o.
Matriga ou Métraha A»»%k^« 7.
Mawargha iî^^Uf a3i.
Mawkaf «JU*^ • 3o3.
Mazana àjI^ (tribu berbère), 3o3.
Mazighan ^%i^Ut aao.
Maiouna lU^jU* a 48.
Me'asker wXmjm, 339.
Mechana iLjLs»^, 248.
Meoque (la), i3o, 137, tà^^ i45, i46»
i48. — Description de cette riUe,
i38, i48.--*SesdépfiBdanceB, i49.
Mecrati^l, i56.
Medar .^^,433.
Médine ou lathrib ç^wjL^t i3o, iSg,
i4i. — Description de oetlé viHe,
3a8, 359, 3£o« 367, 371. — Ses dé-
pendances, i4o, i43.
Medjan ^Lf&l , 4oo.
Medjana iUljâ. a5a, 269, 271.
Medjaza i[)Li&li i56.
Medjeteni ^^Jw|it , 274.
Medledjet Ia*fi>ur i^iii^ iUL4X.«, i4o.
Medlè Mudjah -Us jAù^, lâo.
Medouna kj^j^ et b^O^* 5&« ^6, 73.
Medra illj«>wt» 43 1.
Meferda i:^Jut (montagne), 374.
Ea^Meftah ^\ , 369.
Mebdjem m^SJJ^ 5a.
Mehdjera iyfiAf i43.
Mehiak t^U^, 170.
Mehleb «^JLc^t 437.
Mehra lii^« 363.
Mehrah 9L^» 4 16.
Mehran ^1^^ (fleuve), 161, 16a, 169.
Mehret gj^ (pays), i5o, i5i.
Mebrirdjan {j^B^riyif^* 4 16. >
Mehrouian, Voyez Mahroulan.
MATIÈRES.
, 417.
Heichoum
Melda jlj^, 38.
Meîdara Jl^Jsjut. 175.
Meîmend 4X«mw«, 4o6,4aa.
Meîndh ÂJLyt. 435.
Mekias ou nilomètre, 3o5.
Mekin Abad ^l^l (sj&JCt, 449» 469.
Meknasa ou Meknès ^^iw^Â^yf, aoa •
ao3.
Mekran J\j ^ 1 (province delà Perse),
4« 164. 1^6, 391.
Metel ou Mdlel JJU. i3, i5, i4o.
Meliana iljUJU, aoa, a3i« a34-
Melila aK^, ao3, aa6.
Mdinde ««kjJU, 4?, 56.
Mellaha iC».^! , 396.
Meltoun ^jyXk^% 393.
Mely (île de) JL^t* 173.
Memid Jyu^t 391, 39a, 4ao.
Bfemout i^yl f 379.
Menadhir la grande ^ mIÛ jlSrUrti 379.
388.
Menadhir la petite ^ wjUmJI jJ^Lu*
379, 388.
Q-Menar jUll , 3a5.
E3-Menar. Voyez Alaienar.
MenchaTjL&Âlt iy^«A75.
Mend ou Mind <XJL.« (^)i 160, 170,
171.
Mend OOU (ville), 391.
Mend «XJU (peuplade), ifiS-
Mendaredj gj(«K*jL»« «« Ifondereh
2»jt«>JU« 3934 396.
Mendj «*36i.
Menf iJU«« 3o6.
Menbabery ^^lÂ^, 160, i63, i64.
El-Menhi (ccmal du Nil)« laS, ia8,
139, 3io.
Menk Juu« 479, 48o.
( rivière ) , 499.
• 333.
Menkhaz
Menouf el-A*lia UXjJI
TABLE DES
lienouf d-Asfali ^^jui^t Oy^* ^^^*
Menout 4â»yu. 38i^
Meniil ebn-Sadoa JUI^K-^» ^\ J)JU«
3a8.
Mers. 4» 8.-^ Mers sQJettès aa flox et
au reflux, gA.*-^Mer de la Chine, 4«
78, 94. '^ Mer Bouge, i35.«^ Mer
d'Oman, 68.«<->-M0r occidentale ou
des Ténèbres, 10, loâ.; — Mer de
Sjrrie, 5.-^Mer de Senf, 86, 87, gh*
Mer Résineuse, 86. «^ Mer de Daria-
deri, 78, 88, g^.^Mer Salée, i58.
Merasa iUiL^ (tribu berb^) , ftoS. -
Merbad «Xjw*« 3a g.
Merbat i^%A ou Berbat h^j^ • 46, 53,
54, 74.
Merdj d-CheSkh ifkAJI r j^« ^9^*
Merdjana £3W^, a6g, 271.
Merdoud 5^^w«, 34o.
Menmda aoOwt« 1^0.
Meri Roud ^^j ^^^t 4^3.
Mernaba l^bw» ou àfemiiSA ttj^. 7^.
a44.
Merouat lljftwti 55.
Merouna. Voyez Medduna.
Mers A*mara ju\j^ {gx^j^^ ^96.
Mers d^Dedjadj ^\j^«)JI ^1^. ^36,
a4g.
Mers d-Djoun ^jyiL i^j^^ ^^6.
Mers ei-Kebir wAjiJII lOfv^f ^o.
Mers el-Roum 1*3 Jl ^^j^. 95i
Bfers d<€!hara ^^jma1\ ^y^\ ^h^*^
Mers dr-Tar&wi (^yKiall (g**y^'* ^9^*
Mers el-Wad dipl (^k«w«t a 76.
Mers ez-Zeitoun M^*^r>^ ^iS^)^* ^^^* '
Mers Oustoura (Stora) iiyJUmy\ {SV^^
a5i. f. .
Merw j^j^, 45i, 456«
Merwad ^\yjj^ (xiviàre), 3g3.
Merveilles (Livre des) cité, a g, 38, 46,
loa; lia, i83,'i8g, lofi, 3oo.
Merw d-Roud ^yji\ ^ >^, 337, 683. '
MATIÈRES. 531
ElMes ^yJi, i53.
Mesdjid Behlottl J^
Mesen i^mj^ (<^p)« ^^A*
Mesin t^àm^ (rivière), 4og.
Meskana ki)Ct^^ 271,
MesUan ^^^^^^ 4 16, âao.
Meskiana ^A.v^im-i a&a.
Meskianatci»bKiat,4i4.
Meslakhat SjjL^t^^ 371.
Mestih x; "w -* f 386, a88.
Metadewan ^I^^Ull* 3g9.
Metalawat i:;»!^^^^, 3a 8.
Metoub c/yu, 3o4.
Metouhan ^^Wyu« 4^8.
Metskoud 5«JuUi ^85.
Mezaré' ^^ly** ^44-
Mezkeher wTSvtt 378.
Miafarekîn (jMiUI^i 336*
Mihradj ou Maharadja «f K-^-^ (titre de
roi dans VInde), 8g.
Mikhlaf Àbin ^j^l (3>lk^, 5i.
Mikfalaf Chakirj.fi,U O^l^, 5a.
Mikhlaf d-Djouda i^yà <3^l^, 4g.
Mikhlaf Ghalabeka kif"^ ô^Uâ , 4g.
Mikhlaf Hakem ^»5U) O^V^, 46.
Mila £)igL«« aoa, a4a.
Miniet kgJuê^ 3ia.
Miniet Àibd d-Mdik JJX\
3 16.
Miniet A^sas ^L^ft fvjvmtt 3 18.
Miniet Asna IJUl iUJU, 5i6f
Miniet Bedrjj^ JUiU, 817, 3i8.
Miniet Qiahar jly.£ k\k^, 3ig.
Miniet ebn-Djerah mA^^^ ««^^1
3i8.
Miniet ebnrd«>Khassib rj ^'^ L
«^uuââH, ia4.
Miniet d^Ataû ^|.kiJI Juuut,3L4.3i5.
Miniet el-Attar^lkn]! JûyU, 3i4, 3i5.
Miniet d-Firan ^1^1 iUJU, 3i6.
Miniet el-Haroun ^jyy^ ^^i^t 3i5.
67."
532
Miniet ei-0*louk J^l a^« 3a i.
Miniet el-Soudan ^i5^«JI iuJutt 3ii.
Miniet Fimas ^\m^ i^Â*« 3 16.
Miniet Ghazal jyi Â^. 3aa.
Miniet Ghamr jj| iûuU oa Mit Ghamr
ji «4^, 3i6.
Miniet Haufi ^^». ^j^f,-*- 3i5.
Miniet Racba M^ i^^M^« 3 16.
Minsawa r^Wr-i la^*
Mirman ^U^^i 163,
Misan ^Um^. 5i.
Misas ipUM^t 34o.
Missr^^Aâ^ (capitale de TEgypte), agi,
3oi, 3oa, 3a7, 3a8, 33i.— Ses édi-
fices, 3o3, 3oA, 3ii, 3i3.
Mocattam (montagne) aJûJU J^ij^« &3o,
i3i, 3o6, 307.
Mocnefa IJUillt , 56.
Mocra iijii\^ aoa, aÂi.
Modar ou Modhar^^^iâ^ ( tribu arabe) ,
i4a, 365.
Modledj JLùikA (peufdade), i4a.
Modrah ^jO^t 10.
Moghaqdj ^âm« 386.
Mohaddatbâ iL3ù^\ * 359.
Mohammed ben-Toumert
TABLE DES MATIÈRES.
s^j^^t a 10.
Mohammed ben-d-Casem ben-AbiO^keîl
Mona aJu^, 34i.
Monastiryu*UU . a58, 277, 279.
Monbasa j^M^eJU ou Manisa JUm^i àj,
56, 58.
Monessef i_*i^t< , 374*
Monnaies de cuivre, 16a.
Monnaies tartares iU^lklb* 16a.
Montagne brûlante, 60.
Montagne d*ai^ent juaAII Jlu^ t 4a6,
43o, 464.
Montagne noire ^^-i^^l S^J^'f^^ 433,
448.
Montagnes de Kessaîr et de A*oQÛr
^>f»u-5":iLMr, 147. i58.
Montagnes firoides ëùtj\jd\ JLu^t à%9-
Montagnes du Kerman, 439.
Montagnes du premier climat, 39, 44.
46, 5o, 54. 57, 59, 60, 65, 71.
Montagnes du d«axième dimat, 107,
108, 111, ii3, 119, laa, ia3, 147,
176, i83.
Montagnes du troisième climat, a 10,
aia, ai5, aai, aa7,a3i, a39, a4i>
a44, 336. 4i5, 42^9« 43o, 464.
Mor j««, 3a 8.
El-Moradesié i;^uwÀi;.U « 355.
Moravides ( dynastie des ) (^HfJûmj^jJii •
ai3, aa3, 3a7, 3a8.
Mosela J -f -> (ririère), 180, 181.
Mosnaba ^_w ^ ou Mostab ^Um»i i^?*
175.
Mosquée d*Abrabam f^^.^\ «K4r^^«
346.
Mosquée de Damas, 35i. — Dépenses
qu'occasionna sa construction , 35a.
Mostachiin (jigéAXmi^* ^9^-
Mostaghanem ^UjU^tf a48.
Mostah /g rr ^ Voyes Moanaha.
Motazelites (secte), a87.
Moudja Ktrjii (âe), 88« 91.
Moudjab 4e<^sr>lt> 34 1.
Moullan ^JUt ^78*
Moultan ^^^UJU (payi)» 160, 166, 169.
Moultan ^UJU (ville) , 167, 168.
Moumia U*^l. Voyei Pétrole
Moundjan ^j\jf^jfit ài6.
Mourji^, 39a.
Mourac ^|j^« 4ia.
Mourides ^4>4j^t i?^» *^^-
Mourouktin (jit^^jy^ ( ooontagne ) ,
46.
Moursan ^Uj^ (district), 396.
MootkfaaD ^U^^t Al 5.
TABLE DES MATIÈRES.
555
Muchirctn J^y^j%i 37g, 38o, 38i.
Musc, 188, 189.
Hostedjarj^
Myrobolans, 182.
, 4io.
N
Naa ma JUtlè * 355.
Na*aman (3e de) ^LtJO ^V^* ^34.
Voyez aussi No*man.
NabaUa(aede) iv4^,3i8.
Nabcl J^bt 270, 278.
Nabli JLj^ , 320.
Nacaous uM^Uît 202, 24i, 254.
Nachan ^Lâb« 46o, 462.
Nachian ^L^bt 364i 379, 382, 386,
389.
Nachran ^Kj^j, 5o2.
Naciawa. Voyes Nefiuiwa.
Nada* ^«Xj , 426.
Nadai ^t^b. 235.
Nadem ««Xj, 433.
Nadhoua {^.^1^, 5o2.
Nadhour j^bt 239.
Nadjia Â^^£^b« 42 1, 422.
Nadjed «>u^, 4oo.
Nadjinnan ^U^^^c^b* 429.
Nadjitan. Voyes Badjitan.
Nadrama iUl^OO , 326.
Nafousa ÂMàJù (tribu berbère), 2o3.
Nafta ivkAâv 252, 254, 255.
Naham ^^^ (peuplade), 297.
Nahr Aban mI#I >v^* 3^^-
Nahrawara iji^'ij^* 170, 175, 176.
— Roi de ce pays, 176, 181, i83.
Nahr el-Kelb ^^\^, 356.
Nahr el-Mdik ^LUI^, 364.
Nahr Ibrahim i«b.^L^| w^, 356 .
Nahr Ma*akd JUtuèyd^^ 368.
Nahr OboQa S^^l j^ (canal), 368.
Nahrotira^^^i^ij^, 379, 385, 386.
Nais iMbAAît 44o.
Naketi ^b, 38, 4o, 42, 46.
Nakhcheb t,^_^ Nasef ou Nesef
137, 484, 485.
Nalâanah «bU^b « 4o8.
Namang ^Lc« 193. 196.
Naous (jMjb* 24i, 242.
Naploose jiJl^bi 33o, 338, 339, 346,
354, 36o.
Narbonne, 6.
Narcisses (ile des). Voyes el-Nardjis.
Nard ou naid indien (plante), 189,
493.
Q-Nardjis ^jM,«>*^t iijjtj^ (&e), 357.
Narest Bad. Voyez Tarest Bad.
Narsak JU^b* 435.
Nasef. Voyez Nakhcheb.
Nasnat c:»UmJ, 328.
Nassra jL^^j (Nazareth), 36i.
Nattes (fabrique de), 347-
Nawakir^ly, 348.
Navires (construction des), 33 1.
Navigation en Chine, 96.— -Chez les
Nègres, 34, 35, 39, 4o. — De la mer
Rouge, i35. •— Navigation dange-
reuse, 46, 57.
Nazareth. Voyez Nassra.
Nazkan «^VT^UII , 4o5.
Nazoua «jût i53.
Nebhena aJU^* 79.
Neblata juJL«i, 112.
Necaou^ljLî, 328.
Nechet ts/^Ajf 433.
Nedandjan ^li^t^Xi, 392.
Nedbah «t^j^, 432.
Nedha M^o^ (peuplade), 169.
554 TABLE DES
Nedja lÂ)t , /i&, /|5.
Nedjaat gs\^, 37, 37, 38, 39.
Nedjabé ibU^, 3gg.
Nedjasié a^umVâJIi laÂ-
Nedjd Ju^, i53.
Nedjed d-Ta!f u^|lWl Oo^. i^^.
Nedjem |iJ!^* i&3.
Nedjeran ^ji^^ i4a« i43, ii6, 1&7,
i48.
Nedjiba Kk^^ &i*
Nedjirem ^j^\ 363^ 390, 39a, 398,
4o5, 4 10, 4i&-
Ne&awa ijt^JU ou Naciawa i^KjLj,
a54t a55.
Ne&awat 4^ljlyL>« a 59.
Nefousa Km^ (montagne), 310, sâ&,
a55, 375.
Nègres (Içs), i5. — Leurs mariages, Aûl
Nekerwan (^^UpCli 4i 1. Voyes KerjS^
Nerbin (^ji^ib^, 60.
Nessoubis d-Romman i^A^Jt jrttf^jvt>i
3a6.
Niberi ^^y^, 7a.
Nichabek -^ ^^ (nom penan de la
ville de Beîdha), 4ao. /
Nichapour. Voyez Nisabour.
Nigritie, 34. ^
Nfl (le), II, la, i3, 17, 18, 19, a^,
33, 35, 37, 3971 Sia, 3i&, 3iOt 3a4«
3a 5. —-Ses sources, 37. -«—Longueur
de son cours, 3oi, 3o4, Soô^-^Ses
MATIÈRES.
diverses branches^ a8. — Canaux du
Nil, 3aa, 3a3, 3a4.
Nilfan ^UA^, a 5a.
Nilomètre. Voyez Mekias.
Nimkethroud ^j^JUC^< 439.
Nira 1^, 160.
Niréb ^^ (rivière), 4ii'
Niroun MèJL*« 161, i63.
Nisabour j^Lma3 (Nichapour); 337.
Nisan ^LJ^i i56.
Nîzek iÙy^% 4io.
Nizkian mI^W« 4i3.
Nofousa. Voyea Nefimsa.
Noirs (pays des) ^Sym% 11, i3, i4.
34t 35. Voyez Soudan.
Noman (lie de) ^^l .» m » H 'iJ^yam^^
33a.
Nouabé Jk^^ ou NoUabîé lkxi^^^ ^^'
Noubendedjan ^Wjuy^, 364^ $90,
391, 39a, 4oa, 4o4, 4i4.
Nouhoum f»j^, lai.
Noul le plus éloigné ^^dSi\ J^ (pay>)«
106, ao3.
Noul Jy (ville), ao5, ao6.
Noul Lamta aLI Jy« aoa.
Nuages (iles des) yU^Jt ijiyr^ ^«
91. — Origine de ce nom, iW.
Nubie, a4« a5, 39, 35, 3oi.*-^Étendue
de ce pays, 34, 37,
Nubiennes (femmes). Beauté de leur
chevelure, a5.
o
Oasis i^L^I^I, iir5, 119, 131, laa
ia5.
Oasis intérieures JOLÂ.|jK(Jt u^WtJd
37, 36.
O'beid-AIlah ben-Iounes ^ • JiMt
cHi^' ai4.
Obeid-AUah ben-Khoitladbéfa. Voy . Ebn-
Khordadbéh.
Obélisques d^Âlexaiukiej ta3, 399.
Obkin. Voyez Aubkin.
Obcllâ JÎLyt , 363, 364, 369. 386,
389.
TABLE DES MATIÈRES.
535
Ocda ««xju, 3ga, 4o6, 419.
Océan ténébreux, 197.
Oudeghacht t:-\jfii^L^jV i3. Voyez Au-
daghocht
0*fira ou 0*far wi^, i53.
Ohod «X4^|, i4i*
Oiseaux noirs dans les mers de ChÎBe,
96» 97-
O'kadh l&t^, i4a, 147, i48.
O^lbob waxX», i45.
CHkos ^jtî\^ aa5.
Oman ^U (pays), 4, 4o, 53, 59, 6a,
63, 74, i53, i54, i55, i56, 167,
363.— Mer d*0'niaii, 63, 147, 160.
Omm Rebi* %^j ^t, 217,
H-Omry ^^^"i\ (montagne), i84.
Ophthaimie, 119.
Or (pays de T), 16, 18, 67. — Mines
d'or, 36, 39, 4i, 66, 67, 76. 78, gS,
94i i3i.
Oran. Voyes Wahran.
Otrante, 6.
Osrouchna RÀmym^S t 3^7, 456.
Ouars ^ms^ (plante), 5i<
Oudabab ^l^^^, 274.
Ouch^^y, 488.
Oodj ^3! , 490, 494.
Oukban ^J<^y 483, 493.
Oulil JuJy, 10, 109.
Oundaran (jl^OO^I (montagnes), 176.
Ourba L^^t (tribu berbère), ao3.
Ourchin. Voyez Aourcbin.
Ousmasa kj^t^fm^^ 37a.
Oxus. Voyez Djihoun.
Palestine ^ Km^ d^« 33o, 36o. — -
Ses limites, 337.
Papyrus ^^. 70, 4ia.
Parure des femmes, 68.
Pêcheries, 54--^ Singulière manière de
pêcher, 55.
Pèlerinage de la Mecque, i33.
Péloponèse ^^yXi '[m>*^* ^*
Perles (pêche des), 378, 374* 377.
Persépolis. Voyec Istakhar.
Pétrification des os dans le sable, 3a4-
Pétrole (d-moumia ^ ^ ^ [^), 3^5,
396.
Pharaon. Lieu où il lut mbmergé,
3a 9.
Pierre miraculeuse c;>l^l, io5.
Pierres précieuses, io5. 106, 187, 108,
i5o, 5oo, 5oi.
Poisson monstrueux, a 8.— Poissons du
Nil, ag, 3i, 4a. — De kmerd'0*man,
63. — Du lac de Bizerte, a65. — Es-
pèces diverses de poissons, i33, ii4,
i5o, 159.
PontrEuxin j^diÂj, 7.
Poroelaipe de Chine^t^kàt 193.
Porto-Farina, 376, 377. Voyez Afipan.
Portes ou Parts de la Chine, 90.
Ptolémée.cité, 9, 10, a8, 38, àoa.
Pyramides, 307.
Pyrées du Fars, 4i3.
Pyrénées i^b^l J^xe^ , 6.
F^rèthre ULyiU, a3.
556
TABLE DES MATIÈRES.
R
El-Ra abié iC^^Upt , 356.
Rabda iù<jj% i44*
Raca (ilede) btj, aoi.
Racadkend
484.
Racca Uj • 335, 36o.
Raccada i^b^. 267.
Rachidjyçâ; (Rosette), 3a, 3i3, 396.
Radhoua ^r*^! 334.
Radouié M^^>\jy Mj-
Rafoun ^jJtj^ aSo.
Raghogha U»^» a 52.
Raghoura ijjij* 274.
Rahabé*
, 409.
Rahana iUl^, 275.
ElRaheb (île d') «^1^1 i^>i^. 325,
357.
Rahedj xj ou Radjam xj, 444i 446,
449, 458.
Rahedja iki^lj, 446.
Rahestan ^\£mMj, 464.
Rahet c;*^!;, i43, 33o.
Rahl Djerah ^Uc^ J^^« 3 18.
Rahl es-Safassif OL^ImJI S^^j^ 229.
Rafaouk ^yOl ou RahouD q^^I* 71-
Rahoun M^t;i i64.
Rai ^ Jf. Voye» Reî.
Raican yli^l^l ou Zacao ylst^, 417.
Raisins d*une espèce particulière, 127.
Ram el-Lewadjan ^U^IJtl ^, 4i4.
Ram el'Mehdi ^^4>.^i «j, 4i4.
Ram Hormuzj.^^ Jj, 359, 379.
El-Rami ^1^1 (district), 354.
ElRami ^ipi B^ys^ (fle), 74, 75.
Ramlé aX^ (en Syrie), 33o, 339, 346,
348, 362.
Ramlé «K^ (en Afrique), 259.
Raneb ou Ranah ^|«, 59, 173. Voyei
Zaledj et Zanedj.
Ranid ùk^j (titre du roi de Senf), 84.
Rankalsa kmJ^j, 484.
Ranidjan m^^M^ • ^^^'
Rasak,^UI;,43i.
Rasek liLmlji i64t i65, 166.
Ras el-Awdia ki^yi\ ^tj, 282.
Ras d-Djebd J^ ^jJj, 276, 277.
Ras d-Hamra L^l j«)jf 25 1.
Ras d-Hissn i^jio {f»U* 357-
Ras el-Ma Ut ^tj, 434, 435.
Ras el-Rakbima iL^iÂ^I (jjj^ 277.
Ras d-Ramla JOu^l ^|j, 281.
Ras d-Tidjan ^^IjMdi ^\j , 282 . Voyez
d-Tidjan.
Rasen /^^tJI % 4o3.
Raset oii^mI^, 493.
Rasidjau ^UXmUI, 392.
Ras Kerîn (Mj!j{^\)^ 282.
Rasnaûd OoUm);, 181.
Ras Tini ^^^ u^Ij* ^9^-
Ratindjan ^j\jgij\j3], 397.
Rawah Ji^j (tribu arabe), 296.
Raza S^)^, 363.
Rebia* iU^« 365.
Rechdad ^Ij^, 439.
Redjan ^Ut^l, 364, 387, 389, 390,
391, 398, 4o2, 4o3, 4i4.
Refab Aj, 337, 34o, 362.
Rehmerj.^ (montagne), 5i.
Rehnan ^lLl^«4i4.
Rei ou Rai ^] , 336, 337, 391, 43o,
44o» 44i.
Reicheberj.^ ^j, 399.
Rdigion des Indiens, 99.
— De divers autres peuples, 55, 57,
101.
Remala JilU^, 363.
Remal el-Sanim i«JyiAJI jU;i 324.
TABLE DES
Rend «Ki^, &35.
Rendjan ^J<JfJ\% Sgi.
Resiid Jl^, 3a &.
Resma Djerd ^jo^ U^ « Sgo.
Rhinocéros. Traditions &buleiises au su-
jet de cet animal, 7 A» yS..
Rhubarbe, ilgA-
Rif tj^j, ag4» 3a6.
Riha Uc«. Voyei Jéricho.
RikdLi],,&37.
Riken Jjs!^» 437-
Rima l^,, i4o.
Rinidjan. Voyei Ratindjan.
Rivières de la Chine, 192. — Du Fars,
4og, AiOt 4ii.
Robat ^l^, 390, 4o4.
Robat A*bdaUah 4»! Jy^ \o\fj. 448.
Robat abi-Ali ben-Rustem ^ j^l ^(^
Robat Ber^ kt^^, 449.
Robat el-Aouc ^^M ^l^« 469.
Robat el-Hadjar^' l»!^* 449.
Jlobatel-Sarmacan^lJl^MJl Ll^«39i,
4o4i 4a5.
Robat Hasak JU^ Ll^^, 433.
Robat Houran ^^jy^^ Iblf; « 437*
Robat RankarjJi^Ulf^ , 449.
Robat Kerwan (jtj»jS"LL;> 458.
Robat Ma*bed «XiikiM ^l^. 43 1.
MATIÈRES. 537
Robat Mohammed j^ ^U, 437.
Robat Nab«râj «^ wb ^l^, 43a.
Robat Seif Kham ^ ObuM tLi % 4o4.
Robat Tarwan ylj^ tly, 46i.
Rocaiba iLuj)i i55.
Roger (le grand), a44, 367, a58, a68,
373, a8o, a8i.
Rohba iU»^l , 36o.
Rois de Koukou, a3. — Dé Nubie, 33.
—Des Indes, 97. — De Ghana, 16.
Roibahat sJ^^^^jJS (Ses), 67, 68,
69.
Rome, 6.
Roseau orientid j^j.J^\ <^ ja iJl» i3,
i4.
Rosette. Voyez Rachid.
Rouaîset
OUé*^J
, 4a8.
Roudhan ^j\^^jl\ 1 Sg 1 , 39a, 4 1 6, 4 1 9,
4a5, 458, 464.
Rouidjan yliÇjjJI, 4io.
Rouitha iU^^jJl, 139, i43, 3a8.
Rouindéou RoumdaSk^j, 170, 175,
i83.
Rousfan yU*^ , 398.
Rousiher w^jUMjj , 409.
Roustac ^Ui*w^. Signification de ce mot,
398.
Roustacel-Roustac ^buv^l ^Um^, 39 1 ,
4o5, 4i6, 4a4, 4a5.
Sa* 2^0, aa6.
Sa «l^, 3a5.
Sa*ali (Qe de) JUuw, 198.
Saba LftriM f 53.
Sabakh d-Kdab oîbUl 9i.Uiy , a83.
Sahara (île de) i^j^^ 193.
Sabiba jguuu», 371.
Sabkha iuîss^, i43-i 157.
Sabar ou Ssabar u»^ , 3a4.
Sables mouvants, 4i*
Sable argentifière, 91.
Sabour (territoire de)j^LMt 39a, 395,
396, 397, 4o6, 407, 4ia.
Sabour ou Chapourj^^LiM (viUe), 391,
394, 396, 397, 399.
Sabour (rivière de)j^Liw. 4io.
'68
558
Sabra IUai^ « 273.
Sabra luw«, 36i.
Sahrin ^j^^ i47-
Sabrât ukhIm^ • à5a.
Sacancour .ylÀitMi (poîssoD dtt Nil)^ Si,
loa.
Sacaîf vJ^Uuw t 339.
Sada 14X^0, i55.
Sa*da («Xjuw>» iM.
Sadah ^{«x^, A3a.
Sadikan /jK^Lmi 4io.
Sadj — U»> , 98.
Sadoum Rah ^1, ««««X^* i43.
TABLE DES MATIÈRES.
Sadrûet A,;)j4X^ (tribu), \x\,
Sadrat i^ljJuo (tribu berbère), ao3.
aaS.
Safan ^Iw (cap)» 364-
Safikajs ^LULm» Si^. \ .
Safr JLtf , i43.
Safran, a68.— ^(CoDunanoe da), i8â.
Safrawa ^kJLot aoa, Oda, aaS.
SaghoMnra «JUâm»» i&, 19.
Sahandiat i^LjvÀ^UâJt» 4i4-
Sahar^,,^,gkM (rivière), a 43*.
Sahara IjL^, 11&, 116.
Sahaw ^1^9 (moDtagne) , 244-
Saharecht le graDd^,Ai^ u
Sabarecht le petit^^AiMtl tt.
3i5.
Sahek Jl^L«, 391, 4o4, 4 16, 4ao.
Sahel el-Bahr j^^t J^^Lm , a44.
Sa*îd JwuuâJt (Haute-Egypte), 5, 35,
337.
Saîda I^Xaio. 349i 354, 355, 36 1.
Sa^înda («XÂftLiM, 437.
Saint- Ange, 6.
Saint-Jean d*.€re. Voyttt Akka.
Sakka /^iCP, 87»
Sakha lâûP, 3aa.
Sakhratain i^f^^ySP^ 3^7.
Sakin {JiA^^ a 36.
et
Sakita ajùuuw, 490.
Sakouat jLJLiw, 111.
SalJLJl,i56.
Sala ^)L«<M»» 10, 107» aoa, a 16, 318,
a 19, aaa, aaâ. Voyes aussi Ghala.
Salahié iU^Uo» 314-
Salamia. Voyez Salmia.
Salcan yUJL#, 3ia.
Salines d*Ouli], 10.
Salmia iU^, 147.
Salouban ^Jsààê^ 3a8.
Saman «jv^^wt i56.
Samar jV^i^^ , 363.
Somara j|«Lcw« 36 1.
Samarcande Jsâ«ii«w« 337. 456.
Samari (île de) ^^Lmi i34.
Samurié i^^UM^.339, 86d.
Sàmaritaîas, aâ4>
Samdisi ^^mm^X^wi 3aâ, 3a6.
Samela >IL«Um « 3a8- '
Samira «wu^i^ (mont^^oe), 336.
Samisat ^Lm,«m (SamoMte), 336.
Samkan ^>fc»j^M , 397.
Samman rjVr ig « 363, 378.
Samnat «2»Ll«w« 3ao.
Samoimes «mJmm* 3i3.
Sana' ou Sana'a Ujy» (viUft.d Arabie )«
5o, 5a« 53, i43«, i44« i46.
Sanat «^Um» (ri^ère). a 33.
Sandji ^^.^L.© (île), 93.
Sandji . m^^ (ville), 180.
Sandourj^Owuwf 160, 169, 170, i84.
Sanhadja îLJLmo (tribu berbère), ao3,
ao4. ^ ^
Sanhour j^.^jytf , 3a3.
Sankian ^^I^âm (ville)» a3o, t36, i43.
Sankian yi6uo (rivière). i45^ ,^
Santariéii^yU^di^ .119, ia3, ^94.
Santouf. Voyez Cbdotouf. >
Saoukha L^^Lm, ^^» ou SarQukbe
L^Lm» 196..
TABLE DES
&ra(aede) i^U> 198.
Sarakhs ^mâi^^, 45i, 45a, 463.
Saram *\jdo, 4i4.
Sarbai^^, i55.
Sarcari^^Uy4io.
Sar&nd JOà^, 349.
Sari .^w^, 448.
Sarout i^^ymt 3ia.
Sarwaî ^^^JM» (montagne}. 3a 8.
Sarwan yljj^ (ville)» 417, 4A7, 45o,
457.
Sarwan ^\yjMà trivièw ) , 446-
Satoîos (jh^^Lm, 94*
Satrouba {^JieLm ^ kyr] .
Sauterelles, a 16.
Sawamak «jiUt^^i 4l7t 4^4.
Savon (fabriques de), ia7. .
Savone, 6.
Scoq>ions, a 9, a33.^-*RQinède contve
leur piqûre, 75,
Sculptures, 43o.
Sebaba a^WmJII , l43*
Sebala ji)l«yiMt iSg, i4o, i4a« 33o.
Sebdan ^Iochm.! t6ov
Sebista îUuh^ (Seba9^),J;d» 36o.
Seboul JftX4M« 4io.
Sebta B£j^ (Ceuta), sia5, %66.
Sebeu^.;uM (rivière)» a?j&i Aa7»
Seoanes ^Uum» 979*
Sedi ^«XdiM. 7a.
Sedjdmasa fcUj^^^r» n. 106, aoa, ao6,
aû7, aa8, 3a7, 3a8,
Sedjestan ylu«^ (pay»). i83, 417,
4a4, 44i* 44a, 444» 445.
Sedjestan ^Uim^^R SJ^^Ôuà (ville), 43 1,
43a.
Sedoumao ^(^34X41». 399. .
Seîda. Voye^ $aîda. .
SttmouTjj^^, 17Q. 17*« 175- ^
Seir Hussein ^T^4Mb^ «jum* 4i3.
MATIÈRES. 559
Sekaf (^KiM» 3aa.
Sekan ou Sekian ^WImJK 4oi'
Sekawend «X^ICi* ou Sekarend Jô^lf^,
46o.
Sel, 11, 4ii, 4ia- — Mines de sd na-
tron, 3a4.
Selahat Ib^^IW (tle vdkanique), 80,
8a.
Sdend «KjJLm, 390.
Sdiméi^JU.»378.
Sdwan ^^U (Siloê), 345.
Semaghda S^JiAfw, i5, 19.
Semend JOUwwi 169.
Semendiroun tA%j^>J^^^y 175.
Semendjan ^Iâcm , 433.
Semenoud ^^Jk^m^ 3i8, 3a3.
Semindar^IjO^wi», 175, 180.
*®™^^ uLh^c^.*. 398, 4i4-
Semista ou Samosate U»NWb«vw t 1 ag.
S^omé »X^m% a5, 119.
Semni ^^L«Wf aag.
Senbedouna ou Sanbadona bi
7a.
Senba Jk^MjU»,387,
Sendan ou Sindan «jt«XÂ.Mv, 160, 170,
17a, 178.
Sendbend JOUJOU», 439.
Sendeiçiulftttou. 3endifoulat
(île). 84. 90.
Sendia iî^JwU», ^%Z>
Sendioun y^^JOU . 3a5.
Sendj Âm , 359.
Sen^Quma U3«XJ^. 731.
Sendoura|^^«XJUM, 7a.
Senf uUi9. 83, 84.— Mer de Senf, 89.
— De de Senf^. 9;^, 188.
Seniet e)-Mpf at «l^j g^j^', 1 4o.
Ea-3erati;;,|^J,363i, '
Serat ca^l^. iJla.
Scrbe^^j^,,»^^, 33i.
Serdan ^1^^, 409, 4i4, 4i6, 4ai.
6j5.
540 TABLE DES
Serendib i^,ù<ij^ (âe), 66, 6g.—
(Roi de), 7a. —Villes principales
et description de cette tle, 78, ji,
75, 76, 77, 179, 189, i84.
SerOman ^j\Jtj^% 147.
Serousîn (^jymjj^, AU.
Serpents (manière de prendre les), a 3.
— (Peuples qui mangent des), 45, 55,
1 1 1 . — Très-venimeux, ag.^Espèces
particulières, 10a, 111, 116, laa,
i53.
Serraîn «gWjwwi i35, i36.
Serwj^^, 379.
Serwan Ji^^mJ^ » ^87, 39 1 .
Setfoura ijyà^^y 364-
Setib t_-;^— ou Setif sJlaJ^^\ ^33,
287, a46.
Setourah «j^yu», 417.
Séville judâl. a 19-
Sfaks ^ r^*-i a5a, a55, a56, 357,
275, a8o.
Siah «Lum» 4 10.
Siah Kouh«^«l^uM (montagne), 43o,
44i.
Sial J\^^, 378.
Sian ^^\jum, 39a, 4o5.
Siara »;l^t, i4a.
Sibam, Sabam Jjk^ ou Ghibam AaA «
53. * '
Sicile JLgJju^t 6, a66, 367.
Sidreh ëj^y^ (rivière), 38o.
Sikian ^\<^, 45a, 454.
Sikket d-Hamam Jj^\ &Simi 295.
Sila ^Kxmf 93.
Siloë. Voyez Seiwan.
Sinaîj^ J^j^a^ (mont), 33a.
Sind >.Âjw (p&ys), 4, 5i, 66, 167,
170, 175 et suivantes, 3.91, 444.
Sindapourj^lOvJUf* 175, 179.
Singes (manière de preodi^ les), 6a,
i53.
MATIÈRES.
Sinia de la Chine (j^^ iujuuo, igS,
194.
Siniz. Voyez Chiniz.
Sîon ^^^^jUâJl olf , 345.
Siouna Âiy^ , 66.
Siraf <3l^ju«, 363, 391, 39a, 397, 4oi.
4o5, 4i3, 4i4.
Siran ^IwuMt 4i3.
Sirîn / o vAM « 4oQ.
SuTou jjjuw* 3a8.
Sirouroun y^jj^^» 448.
Sirt ou Sort C9%dtf , a74t a86.
Sirwa U«jum, 3o7.
So*al JUum, 147, i53.
So ar j^ju0 , 398.
Sobeîtala ^Vjgj\j\^ (Tancien Sufetuia),
a59.
Soborma K^ryfyMti 88.
Sobour jyu»« 435.
Socotra «jJdJU (tle), 45, 46, 47. 48,
61.
Sodome et Gomorrhe iy^y ^/«^Lm.
338, 545.
Sofala «HjU, 57, 58, 65, 78, 79.—
Montagnes de Sofala , 65.
Sofara i\km% i3a.
Sofral^juJt, i55.
Soghd «Sjm , 337.
Soghda SJuu0, 5a.
Sohar jl^p, i47« i5i, i5a,i53, i54.
Sokia i^^JLM, i35.
Solay^iMf, 193, 194.
Sora ^jM% 433.
Sordjaiu;^^, i46.
Somabi ^.i^jwi 3a5. 1
Souakçn ^^ÊAym (tte)« 5,
Souafi j^yéMy 5o.
Soubara %\^ytà% i6o« 170, 171, 17a.
Souc abi-Mena \JU jl ^ya , 3a4.
S^uc beni-Zendov! ^^^KJ) ^ {^yêm ,
a44.
TABLE DES
Souc el-Abad «X^^l ^ymt 338.
Souc d-Ahwaz ^l^^^t ^55-^ t 385,
390.
Souc d-Arba*a Liu^^t Qy r>¥i 364 1
279-
Souc d-Atsnain (^yôM ^^ym $ a4o.
Souc d-Gidimé JurOsjJI ci^* ^^^'
Souc d-Khamis ««MiAJ^I i%%am t a&o.
Souc Ibrahim foJ^I 13^^) a^g.
Souc lousouf OLiM \j|»AM« a&4*
Souc Senbii J ^^ ^ h w ^1^ ou Souki
Sunbul Jk.» Â gtw 4j|3-^*»« 379, 389,
4o3.
Soudan ^td^ (l^y^ ^ Noirs), 10,
17, 18, io6« 109.
Soueica dl>n-Met8koud ^.^1 F ^ j^ y^
d^uU, a85.
Souddal^^s^^l, 3a6.
Soueida SOn^^, Souddié ou Souiâdié
Hiù^^jfymt 6, 33o, 36o.
Soukan ^}£m (rivière), &10.
Soui J^, ia4t ia5, ia8, i3a, Sic.
Soula Siyné, 37.
Soulkaîa \iljd> 3a8.
Souma Hêym, 88.
SouabatLlfÂ-Mf 317.
Sour %»^, 147, i5i.
MATIÈRES. 541
Sour^j^,^ (Tandenne Tyr), 346, 349.
36i.
Soura ij^Mé, 170.
Sources d eau présentant un phéno-
mène singulier, 373.
Soures {yàjyié (montagne), S9.
Sourmac ou Sunnac ^^idA^^JI , 4 1 4, 4 1 6,
4ao.
Sour Roud ^^jjyMi% 435.
Souria lis^^iMif 4oo.
Sous ^ym (rancienne Suse), 363, 379,
38 1, 383, 384, 389.
Sous d-Acsa ^^aSM {y»ym (pays), 20a,
ao8.
Sous d-Acsa ^^iaSM \jêym (ville), ao8,
231.
Sous g-j ou Sousa ^ ^^ ^ (en
Afirique), 252, 270, 279.
Sousa de la Chine ^jy^Jl ^,iv>iw 1 193.
Sonsna \lmym% 36o.
Soutouh ^^IimJI, 4ii.
Suleîmanan ^Ll^JLnwt 364t 387.
Sultanié /s^r^h^iw (dans le Kouhestan),
4a 5.
Sumatra (Se), 88.
Syène. Voyei Assouan.
Syrie, 33o, 333, 36o.
Ta adia. Voyes Tarf Ta*adia.
Tab c/l^ (rivière), 39g.
Tabarca Si3jj^% a66, 267* 375.
Tabarié j^^ (Tibériade), 33o, 337,
3g3.
Tabaristan ^Uoy^bi 7.
Tabcouîs jm^i^jLm, 3ia.
Taben ^Vbi g8.
Tabi f^ (montagne), 365.
Tabnin (js^H^* &^7*
Taboue «f)^, 33o, 333, 335, 35g.
TabracaouTobrouk SiSjJi^ i^j^^ ^9^*
Tabrenda ««Ki^b* aa6.
Tâc^Vyi,4i7*^a*&44.
Tacadart %ajù^^ a23.
Tacarbest "-Amijlhi a 32.
Tacartab ^jta^ aa8.
Tadda Jildbt aoa, aao, 221, 222, 223,
228.
TadjaaUife, 378.
542 TABLE DES
Tadjera il^b. ii9<
Tadjerîns /jj«»b (peuple), ii5, iig,
lai.
Taciyira iks^b* ai« a5.
Tadias ou Tedles ^^<X3» aoa, ii36,
a5o.
Tadrakt CAi>àb. aSg.
Tafelket oj£»b. aâo.
Tafirylb, 173.
Taghîzakjg^, 107, 108.
Taehlabia g>*^t*» ou Tha*labia jLuJii^.
363, 365.
Tahart c;»^^» aoa, a33, 271.
Tahira»^UaJl,36i.
Tai ^ (tribu arabe), 139.
Taîf u^V^t, i3o, i4i, i4a.
TaîlamouB ^jyl^^n ia6.
Taïma L^j* i&a*
Taîz^^, i64« i65.
^nVrnrnt ci mî^'ily, 394*
TakhaLàt. ia4.
Takious tyttJJù* a5a« a53.
TaJkûuch j&^Jj* aSi.
Tala 2i]bf 3/i4.
Talecan ^Ull^, 337, ^^^'
Talismans, 358.
Talti JJOa, 3i6.
Tamadit cu^Jo^bi 269.
Tamah -p^ ^t?, 319.
Tamala jjLS, a a 6.
Tamamet cxi^Ub» aoa.
Taïuan (presquile de), 7.
Tamata il^UJûJI , a&o.
Tambour dit eUrahimM 57,
Tamedfit i^^^jàù^^t a 73.
Tamedfos ou Matifou UÉ»^4)c«b* a35,
aiig.
Tamerit osiwtb (montagne), asS.
Tamerldda iîOy^S^b* a3a.
Tamet oc«b, 3a 8.
Tamhana ajV^IW, 371.
MATIÈRES.
Tanah ^U^ 317.
Tanbia* ^aâ3» Agô.
Tandja a^LL, i55, i56.
Tandja aâj, a65.
Tandji» jmJ^h, 369.
Tandjes jm^àûéH, ao3.
TanimaHat «sJiLcUt aïo.
Tanit i:!ruobi ^So.
Tanout o» J^ 3a &.
Tansef u^<w>b (moDtagne), ia6.
Tansift c^AJLMùb (rivière), ai 5.
Tant vs^uW» 3i4.
Tantana Ajd&Ât« 3 16, 3aa.
Tantana ^'h^b (montagne), 1 13, 1 1&,
116.
Taiougha U^, 19S, 19&.
Tara (île de) »jb. 160.
Tarcbiz wufi^i a6i.
Taiefci^. i58.
Tarekhchan ^Uu^*^, Aiâ.
Tarest Bad ou Narest Bad ^t^ c;»^b »
iSa.
Ea-Tarfc3^l, 376, 376.
Tarf d-Baghla iî)uUJ( C^jJo (le cap
Bon), 377.
Tarf el-Djarf 43^ <3^ aSa.
Tarf el-Ramla JOi^ c3^, aSi.
Tarf Ta^adia k^ù^jo ô%^t agS.
Tarfi i^, a8.
Tarighourghan ^l^;3J^>^1 i^^» ^88,
191.
Tarim ^jS^ là^,
Tarim ^%3 (montagne), agg, 3oo.
Tarka |^b« aAo*
TamoQt ^^>«J« 39&.
Tarou jjbi a a 8.
Taroudant cxildj^jbi ^a, a 09, a 10
Tasan ^L^, âgS, 4o6.
Tasferié kjjLmJ (lac), Aia.
Tata, 18a.
Tatan z^^^, aoa.
/
TABLE DES
Tatanwa«Coura ^j**^ t^l^t ^3i.
Tati jb (montagne), 3a8.
Tawargha i^éj^b. iiy^l.
Tawart ^^j^\3% aSg.
Tawzer^jb* a 53, a5Â.
Tazekaghet ou(S\bi 9oa.
Tebakha jL^, a6il.
Tebala idUs. iA3, 1A7, lAS.
Tebdit ^i^ô^, 3a8.
Tecouf Befaira #wloj x^JUt Ao3.
Tehaxoa ^uLj (province), 5, 5a, i35,
làb, — Ses limites» 1&6.
Teherdjan ^^^>4^» Ai^-
Teim ^oJ, lai.
Tekrour ou Tokfour j^J^, 10, 107,
ao6.
Telemsan ^\ f^\ ? (Tlemesen), aoa,
aa5, aa6, aa7, aa8, aag, a33.
Telmadi ^^iJ^Jt 72 •
Tdmeiet aV^, 118.
Temanih ^Uf • &3fl.
Temples de Bouddha, 81. .
Tena iUl», 33a.
Tenbouk J^ , Sg^.
Tendeli ^idOS* 9a8.
Tenfouk ij)^«3< Sga»
Tenes ^j^Ss, aoa, aag, a3o, aSÂ, a^g.
Teniet eMOfir jLVt Ji^Â?, lAô.
Tenhemet ««%cAJ> 3}o.
Tennis ^^^muçâs (ville), 3ia, 3i3, 3i5,
317, 3i8, 3ig, 3ao.
Tennis (lac de), 39 o, 3£o.
Tepouma jUyâ, 8».
Terfet c>i^« lag*
Termeh a«««j, âA-
Termed J^^, 473, A80, 48i.
Termend OOU^, laA.
Terwaklidj ^Iji^, 175.
Tesawat i^ûj, 1)3.
Tesnan ^Umai?* aaS.
Tewaketh rtn Tit ;t , A70.
MATIÈRES. 545
Tha*bamé Â^Ujid. 3 18.
Thabir «Afbi &10.
Tbana U^, 3a5.
Thania JUjUIl , i55.
ThemoadUes ^y£ (tribu arabe), 33&,
36o.
Thounia &4^j$% dg5.
Tib 4-*^!» 364. 37g, 38A. 38g.
Tibériade (lac de), 3A5.
Tibériade (ville), 3&6, 3&7, 348, 34g,
36o, 36 1, 36a. Voyez aussi Tabarié.
Tibet Qm^ (p^p)» 366, 3go, 4gi.
Tibet (ville), 4ga.
Tibsa iU*49, a37, a38.
Tifach ^{ifJ ou Tifas julJLù*, ao3,
a37, a44, a7a.
H-TidjanyUwdt,a8a.
Tigre «Xâ^5 (fleuve), 367, 36g, 378.
Q-Tih A^l ou le désert de TÉgare-
meut, 36o.
Tihnmt (lac de) «£m^» ^^9-
Tictîn #^iiju3, a 16.
Tima \,^, 334, 335*
Timadi ^^L^f a7i.
Tira ^j^kSt Ai?.
Tirbal jï^ U W (édifiée construit à
Djour), 39A.
Tirtet u)^^. Aoi.
Tirki ^U^^ 11a.
Tiser (désert de) mmh^, 106, 108, 110.
Tizjjj, Ao3.
ToboA JuL^r 90a, a37, a&o, aAi.
Tobrouk. VojfiK Tabraca.
TohnelJU^,57, 58.
Tokha lik , Ag A.
Tokharestan ^U^UIp. 18a.
Tokrour. Voye^ T^our.
Tokroori (prince), ta.
Tortose. Voyez Antartous.
Tortues marines, 4A, 63.— -Terrestres,
ai7.
544 TABLE DES
Touberan m|w>U« 160, 166, 169.
Toudhili ^éà^y 1^6.
Toudj »^ ou Touh .^, Sgi, Sga.
398, Âoi, &o5, &10, Ail.
Toukha U.^ ou TarUm U^i i85,
190, 319, 3ao, 3ai.
Touna (fle de) B^^, 3 18, 390.
Tounin ^jy>^i a 16.
Touran ^tjj^» A97*
Tous (jM^i 337.
Tousihan ^U^AiMiyi 270.
Touster ou CShuster «jUwJ (vSie), 36&,
379, 38a, 383, 389.
Touster (rivière). Voye» Tuater.
Tripoli de Syrie ^^L&Jt (^Jk|UL ou
MATIÈRES.
M».UJI ^1^, 33o, 35Â, 356,
357, 359, 36 1.
Tripoli \jJ^\jJ^ (en Afrique), aSa,
a73, a7&, a75, a85.
Truffes, 109.
Tsadjeh A»bf 1A9.
Tubbufl ^^maL* A37, &53.
Tunis ^y^yS (ville), a5a, a6i, a6Â,
a66, a69, ayo, a78.
Tunis (lac de), 376.
Turks, 71, &97, A98. — Turiu Kbinl*
djis Ik^^ éjÙSy 181, 191, 19a,
195, A98.
Tuster jlmJ (rivière), 38o.
Tyr (Taucienne). Voyes Sour.
Vet W
Vallée de TEnfer d»^ ^^:^y 345.
Volcans, 68, 8a.
Wabra iv^i 59, i56.
WacouFj^^, 3^9.
Wadan ^^y ii5, ia8, a7&, 376.
El-Wadi ^;aSA\ , 36o.
Wadi Aiad ^ 4$^l^« ^A-
Wadn-Cora ^^\ ^^^\y 3a8, 33o
33&, 335.
Wadil-A'laki JSUll ^^1^, Ai, &a.
Wadri-A'kik ^MiS «^^l^t i&i-
Wadil-Gassab c^ImmUI ^£^^y ^^o.
Wadi Hanes jmJIj^ c^^b* ^7^'
WadiH Safra ^£Jk^^\ ^^1^ , 333.
Wadi Waht k^^ ^:»|^ , a38.
Wadjera ïjn^y ^hr]% i55, aoa.
Wad Lados ^^^ dt^ , a8&.
Wahabia JL^ça^^ (secte musulmane)
a7a, a8a.
Wahida il«XA»>Jt, lAa.
Wahlan
U
. 189-
Wahran ^ji^^ (Oran), aoa, a3o.
a3&, ad8.
Wakhan ^Và»^« &90.
Wakhch jf-f-j, A93.
Wakwak ^^ ^|^|, 4, 79, 9a.
Walita jJa^^ (tribu berbère), ao3.
WancassFjjtâAit^i 317.
Wancbiris jMkj^Édjr^ (montagnes), a3i .
Wancb d-Hadjar^^ u^^' ^^9*
Wandan ^l«Xil^t 160.
Wandj^!^, 399.
Wandjerd ^j^\y 4ii.
Wangara iJlil^ (P^P ^ 1*<M*), 11, i3,
16, 18, ai, 106, lia, 373.
WaTjl^, a3o.
Warada i^t^tj, 34o.
Warcalan mÂ3)3« a 55.
Warch ^j^ (rivière), 4io.
Wardest çj^m^^^', 4 16.
Wardjelan {^is^^y i 3, 18, a 3, 109,
lia, 117, a55, 373, 373.
TABLE DES MATIÈRES.
545
Warhoun m^^j (tribu berbère )t ao3.
Warouwa i^j^ ou Waroura iJ^J^^
3i5.
Wasit ii^t^, 364, 367» 368, 384, SSg.
Wasdasa juwl>)^ (tribu berbère), ao3.
Wadefen mâI)!^* a3o, a3i.
Wedjad ^V»>^ (montagne), 3a8.
Welasdjerd ou Wdasgherd ^
4i6, 4^4, 4^7, 4a8.
Wdkian ^(^j (rivière), 4a 8.
Yezd d«ij, 3gi, 4o3, 419, 436, 438. Yezdechir w^^, 4i6, 4a6.
Yezid ou Yesidis «K^ (peuplade), 407. ' Yezdekhast ca<iwI^:»w, 4i6.
Zab wl^l ^^ (pc^ys)* i3, a4o.
Zab (l»|jj| (rivière), 38a.
Zabi (sorte d^écaille de tortue), 68.
Zad Adjret i^V ^Ij, 437.
Zafita A*^, 3ia, 3i3.
Zagbawa i^V^j (P^l^)^ ^^* ^^ ^^
106, m.
Zaghwan ^\yàj (montagne), 270.
Zakak (mer de) ^L-i)iJt. Voyez Gi-
braltar.
Zala ill), a88.
Zidecan ^UUlj, 446.
Zaledj (îles de) l]j ou Zanedj g^y
58. 65.
Zalegh « ^>j 5, 36, 38, Sg, 4o,
46.
Zam^ (pays), 337.
Zamakher^^U^, ia5, ia6.
Zar »|j (lac), 317.
Zar'a Lit^ (ville), 337.
Zar*a Ui^ (lac), 338.
Zarat «^LJI, a8a.
Zardjouin t^ye^j^j* 438.
Zarend «Xi;t)> 4a6, 4a 7.
Zarendj ^jl)« 417, 44a, 444, 447.
Zaroud ^^jj* a 53, a 54.
E3-24aroun ^3 jJt « 364.
Zat 1^1 , 387, 390.
Zawila Sl^I), 11 5, lao, a58, a59,
a88.
Zawila ebn-Khattab oUi^ /wt SXjjh,
Zebala jilljj, 365.
Zebid «Ka^, 49, i46.
Zedik (^5) ou Zedin i^:»), 396.
Zem^^ (mot désignant une division
territoriale ches les Kurdes) ,416.
Zemadjna jOc^'U). a 69.
Zenata j^b^ (tribu berbère), aoa, aa3,
a34.
Zenbourié a^jmjUI, 356.
Zendj ^j (pays) t 45, 56, 58, 59, 66,
79-
Zenghebar on Zanguebar. Voyei Zendj.
Zerdan ^tdjj. 44a.
Zerkan ^Jé^j^ 4o3.
Zerrah i^À, 434, 443. Voyez lac de
Derrah.
Zeân
iÙ^JJ
, 4oi.
69
546
TABLE DÉS MATIÈRES.
Zi-Djeblé iilo» ^^J^ &io.
Zinoun fjy^y ^^'
Zï(Mê^9^y»'j (tribu b«rbèr6), do3.
Ziraberd ^>AyJtj% ^^o*
Zîroii ^jj\ (ile), a8a.
Zo^reUit), S6o.
Zorcan ^)b;jJli Aiî.
ZoA^^ abij* ^^^> ^^^< ^^
PIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.
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00-»
yji.
fi^éf ^^tnf9t
C 4»