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Full text of "Recueil de Voyages et de Mémoires publié de la Société de Geographie"

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RECUEIL 


DE 


VOYAGES  ET   DE   MEMOIRES. 


OLVRACES  PUBLIÉS  PAR  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE, 

QUI  SE  TROUVENT  CHEZ  LE  MÊME  LIBRAIRE. 


RECUEIL   DE    VOYAGES  ET  DE    MEMOIRES. 

C  chaque  volume  se  vend  séparément.  ) 

ToMï  l*"',  runicnaal  les  Voyages  de  Marco  Polo:  un  volume  in  4",  Prix,  i5   fr. 
1  QUE  II  (  i'*'  et  2*'  parties),  avec  18  planches.  Prix,  iS  fr. 
TontCDant  :    1°  Une  relaliou  de  Ghanat  et  des  coutumes  de  ses  bahi:ans  ; 
1°  Des  Relations  inédites  de  la  Cyrénaïque; 
3°  Une  Notire  sur  la  mesure  gèométricpie   de  la  hauteur  de  queliiucs  sommité* 

des  Alpes  ; 
4**  Les  Résultats  des  questions  adressées  à   un  Maure   de   Tischit  et  à    ni*  nëf;re 

de  VValet  ; 
5°  Des  Réponses  .^ux  questions  delà  Koclété  sur  l'Afrique  septenlrionale; 
ô**  Un  Itinéraire  de  Conslantinople  à  la  Mecque; 

7"  Une  Description    des    ruines  découvertes    près   de  Palenqué  ;    suivie  de  Re- 
cherches sur  l'auciennc  population  de  l'Amérique; 
8°  Une  Notice  sur  la  carte  générale  des  pachalirksde  Hhaleb,  Orfa  et   Bagdad; 
9"^  Un  Mémoire  sur  la  géographie  de  la  Perse; 

t()°  Des  Recherches  sur  les  antiquités  des  F.tats-Unis  de  l'Amérique  septentrionale. 
ToiiE  in.  Contenant  l'Orographie  de  l'Europe,  par  M.  L.  Brcgoière,  ouvrage  couronné  par 
la  Société  dans  sa  séance  générale  du  3ï   mars  iSafi,  avec  une  carte  orographique 
et    1 5    tableaux    synoptiques  ,    et    vues   des    principales    chaînes    de    nmntagnes. 
Prix,  20  fr. 
ToMK  IV.  Contenant:  i"  Description  des  merveilles  d'une  partie  de  l'Asie,  par  le  P.  Jordanus; 

a"  Relation  d'un  voyage  à  l'ile  d'Amat,  d'après  les  manuscrits  de  M.  Henri  Ternau.T  ; 

3°  Vocabulaires  de  plusieurs  contrées  de  rAfricjue,  d'après  M.  Kmnig. 

4**   Voyages  de  Ouillaunic  de  Rubruk,  l'Iau  Cnpin  ,  Bernard  et  S(rvulfi",  etc. 

BULLETIN  DE  LA  SOCIÉTÉ. 

(  c  Recueil  parait  tous  les  mois,  par  numéros  de  quatre  à  cinq  feuilles:  les  douze  cahiers  for- 
ment, à  ia  fin  de  l'année  ,  dent  volumes  in-8",  avec  planches. 

Pris:  pour  Paris,  xi  fr.;  pour  les  départemens,  f  5   fr.;  pour  létraiiger,  18  fr. 

I.a  première  série  du  Bullilin  se  rompose.  de  vingt  \olnmcs,  et  compreud  douze  années  de  1  Sa  i 
à  iS33. 

Il  a  paru  six  ^olumes  de  la   1'  série  du  1*^''  janvier  i8j4  au  îi   décembre  iS3G. 


RECUEIL 


DE 


VOYAGES   ET    DE   MÉMOIRES 


PUBLIE 


PAR  LA  SOCIÉTÉ  DE  GÉOGRAPHIE. 


TOME    CINQUIEME. 


pîMf 


CHEZ  ARTHUS  BERTRAND,  LIBRAIRE  DE  LA  SOCIETE, 

nui:    IIAIJTEFKUILLE  ,    n"   a3. 


M  DCCC  XXXVI. 


GÉOGRAPHIE  D'ÉDRISI. 


TOME  PREMIER. 


GÉOGRAPHIE  D  ÉDRISI 


TRADUITE  DE  L'ARABE  KN  FRANÇAIS 

DAI'BF.S     DEUX     MANISCRITS     DE     LA      DIBLIOTHÈOIIE     Di:     ROI 

ET  ACCOMPAGNÉE  DE  NOTES 

PAR  P.  AMÉDÉE  JAUBERT 

CHEVALIER   DE  LA  LÉGION   d'hONNEUR,   DE  l'aIGLE  BOUGE  DE  PliUSSE,  DU   LION  ET   DU  sOLEIl.   IlE   l'Ell-E 

CONSEILLER  d'ÉTAT  EN  SERVICE  EXTRAORDINAIRE 

MEMBRE  DE  l'iNSTITOT   (  ACADÉMIE  ROÏALE   DES  INSCRIPTIONS  ET   BELLES-LETTRES  ) 

PROFESSEUR    DE    ILRK    A    l'ÉCOI.E    ROYALE    ET   SPECIALE   DES    LANGUES   ORIENTALES    VIVANTES 

ETC.   ETC.   ETC. 

TOMR   PREMIEH 


PARIS 

IMPRIME  P\P,    \UTORIS\TION  DCJ  fiOI 

A   LIMPRIMERIE   ROY\LE 


M  DCCC  XXXVI 


A  MONSIEUR 

ETIENNE  QUATREMÈRE 

MEMBRE     DK     L'iNSTirUl 

(académie    BOSAl.E    DES    INSCRIPTIONS    ET    BELLES-LETTRES  ) 

PROFESSEIIB^DHÉBHEIJ    AU    COLLEGE    DE    FRANCE 

PBOFESSEUR  DE  PERSAN 

A  l'École  royale  et  spéciale  des  langues  orientales  vivantes 

ETC.    ETC.    ETC. 


Monsieur  et  cher  Confrère, 


Parvenu  à  la  moitié  de  la  tâche  que  m'imposa,  il  y  a 
près  de  dix  ans,  la  confiance  d'une  Société  savante,  je  crois 
devoir  faire  hommage  de  ce  premier  résultat  de  mes  elfoits 
à  l'une  des  pei'sonnes  de  France  dont  les  doctes  recherches 
éclairent  de  la  lumière  la  plus  vive  l'histoire  et  la  géo- 
grapliie  de  fantique  Orient. 

Vous  offrir  la  traduction  française  de  l'Edrisi,  c'est  vous 
dire  tout  le  prix  que  j'attache  à  votre  suffrage,  c'est  vous 


teiiioit;iicr  tt)uto  ma  gratitude  pour  vos  bons  conseils,  c'est 
enfin  saisir  une  favorable  occasion  de  vous  renouveler  l'as- 
suiBuoe  des  sentiments  de  haute  estime  et  de  sincère  atta- 
chement avec  lesquels  j'ai  l'honneur  d'être, 


Monsieur  et  cher  Confrère, 


Votre  très-humble  et  très-obéissant  serviteur, 

P.  AMÉDÉE  JAUBERT. 


PRÉFACE  DU  TRADUCTEUR. 


Durant  le  cours  de  mes  voyages  en  Orient,  et  surtoul 
depuis  celui  que  j'eiilrejiris  en  1818,  pour  procurer  à 
l'industrie  française  les  moyens  de  fabriquer,  en  temps 
de  guerre  comme  en  temps  de  paix,  les  tissus  dits  de 
Cachemire,  le  contraste  existant  entre  les  mœurs  asiatiques 
et  les  mœurs  européennes  s'est  souvent  présenté  à  mon 
esprit.  Je  me  suis  demandé,  d'une  part,  à  quoi  tient  une 
mollesse  toujours  croissante;  et  de  l'autre,  jusqu'à  quel 
point  il  est  raisonnable  de  croire  à  la  possibilité  d'une 
régénération.  Dans  un  premier  ouvrage  accueilli  j^ar  le 
public  avec  trop  d'indulgence,  j'avais  essayé  de  peindre, 
sous  ce  point  de  vue,  l'état  des  contrées  comprises  entre 
Constantinople  et  la  nouvelle  capitale  de  la  Perse,  et  je 
m'occupais  d'un  travail  à  peu  près  semblable  relativement 
aux  steppes  qui  bornent  au  nord  et  à  l'ouest  la  mei- 
Caspienne,  et  aux  fertiles  vallées  qu'arrosent  le  Tanaïs,  le 
Terek  et  le  Volga,  lorsqu'un  incident  imprévu  vint  pour 
quelque  temps  me  détourner  de  ce  projet. 

Tout  le  monde  sait  avec  quelle  obligeance  sont  accueil- 
lies les  personnes  que  l'amour  de  l'étude  attire  à  la  Biblio- 
thèque royale,  et  avec  quel  empressement  les  secours  et 
les  encouragements  de  tout  genre  leur    sont  offerts.  Ce 


vril  PRÉFACE 

nVst  pas  l'un  dos  caractères  les  moins  distinclifs  di-  notre 
pairie  et  de  notre  siècle,  que  cette  noble  hospitalité  qui 
se  consacre  au  développement  de  la  pensée  luimaine,  et 
dont  les  soins  ont  pour  objet  l'illustration  de  tous  les  faits 
utiles  ou  même  simplement  curieux. 

Taudis  que,  profitant  de  cet  avantage,  je  me  livrais,  au 
rnbinet  des  manuscrits,  à  des  reclierches  dont  le  résultat 
devait  être  d'éclaircir  quelques  points  douteux  de  la  géo- 
graphie orientale,  le  hasard  me  fit  tomber  sous  la  main 
un  volume  écrit  en  arabe,  assez  peu  lisible,  non  encore 
catalogué,  mais  dont  le  litre,  le  nombre  des  pages  et  la 
forme  des  caractères  excitèrent  d'abord,  puis  finirent  par 
captiver  tout  à  fait  mon  attention. 

Je  n'ignorais  pas  l'existence,  dans  la  Bibliothèque  Jjod- 
leyenne  d'Oxford,  de  deux  manuscrits  rapportés,  l'un  d'E- 
gypte par  (ireaves,  fautre  de  Syrie  par  Pococke ,  et  con- 
tenant, selon  toute  apparence,  fouvrage  complet  du  célèbre 
géographe  arabe  Abou-Abd-allah-Mohammed  ben-Mohani- 
uïed  el-Edrisi.  Je  savais,  par  les  témoignages  de  Bochart, 
de  d'Auville,  de  Reiske,  de  Casiri,  de  M.  Hartmann  et  de 
M.  Walckenaër,  quelle  lumière  avait  répandue  sur  la  géo- 
graphie de  plusieurs  parties  du  monde,  et  particulièrement 
sur  celle  de  l'Afrique,  lapparition  de  Vahrécjc  tronqué  qui 
fut  publié  en  arabe  à  Rome,  en  1692  ,  et  en  latin  à  Paris, 
en  1619;  mais  je  ne  pouvais  comprendre  comment  un 
ouvrage  de  cette  importance  avait  jusqu'à  ce  jour  échappé 
aux  recherches  des  amateurs  des  lettres  orientales,  et  à 
celles  (\éfi  savants  français  dont  les  élucubrations  ont  rendu 
presque  populaire  la  connaissance  d  un  nombre  prodigieux 
de  laits  inconnus  à  leurs  devanciers. 


DU   TRADUCTEUR.  rx 

Si  je  n'avais  consulté  que  mes  forces,  me  bornant  à 
extraire  de  cet  ouvrage  les  passages  propres  à  jeter  du  jour 
sur  les  contrées  que  j'étudiais,  je  n'aurais  point  pensé  à 
le  reproduire  en  entier  dans  notre  langue,  alors  surtout 
que  d'habiles  commentateui^s,  parmi  lesquels  le  savant 
Hartmann  tient  sans  doute  le  premier  rang,  avaient  tiré 
tout  le  parti  possible  de  Yabrétjé.  Une  simple  notice,  oUrant 
les  variantes  les  plus  saillantes  et  les  détails  les  moins  con- 
nus, eût  pu  suffire  pour  donner  au  public  instruit  luir 
idée  exacte  de  la  partie  inédite  de  l'ouvrage,  et  du  moins 
j'eusse  évité  de  me  jeter  dans  des  incertitudes  sans  nombre 
sur  les  distances  et  les  véritables  situations  des  lieux,  dans 
des  répétitions  fastidieuses,  dans  des  tables  absurdes,  dans 
des  digressions  sans  fin. 

Toutefois,  plus  j'apportais  d'attention  à  démêler  le  vrai 
du  laux,  plus  je  restais  convaincu  que  les  passages  omis 
par  l'abréviateur  étaient  en  général  ceux  qui  pouvaient  ré- 
pandre le  plus  de  lumière  sur  l'état  des  connaissances  géo- 
graphiques au  moyen  âge,  sur  l'histoire  des  productions  na- 
turelles et  des  monuments  des  pays  décrits,  sur  les  mœurs, 
les  coutumes  et  l'industrie  des  habitants.  J'étais  d'ailleurs 
frappé  de  la  naïveté  du  style,  du  ton  de  bonne  foi  et  de 
l'esprit  de  défiance  et  de  doute  qui  caractérisent  l'Edrisi,  et 
il  m'était  facile  de  voir  à  chaque  page,  que  l'auteur  écri- 
vait en  conscience,  et  qu'il  ne  donnait  pour  certain  (pie 
ce  qu'il  croyait  être  la  vérité. 

Plein  de  ces  idées,  je  consultai  plusieurs  personnes  amies 
des  sciences,  et  membres,  soit  de  la  Société  de  géographie, 
soit  de  la  Société  asiatique,  sur  la  question  de  savoir  si 
la  publication  d'un  tel  livre  devait,  pour  être  agréable  et 


X  PRÉFACE 

utile,  être  faite  en  totalité  ou  par  extraits.  Les  opiniuu.>< 
lurent  partagées.  Les  uns  pensèrent  qu'il  n'en  était  point 
d'un  travail  de  ce  genre  comme  d'une  production  pure- 
ment littéraire  et  classique,  digne  d'être  repi-odulte  dans 
son  ensemble  avec  une  scrupuleuse  fidélité.  D'autres,  au 
contraire,  furent  d'avis  qu'avec  quelque  soin  que  pût  être 
fait  le  choix  des  fragments,  les  lecteurs  qui  se  livrent  à 
des  études  spéciales  seraient  toujours  tentés  de  craindre 
qu'on  ne  leur  eût  dérobé  la  connaissance  d'un  trop  grand 
nombre  de  faits  curieux. 

Cette  dernière  con.sidération  ne  pouvait  manquer  de 
l'rapper  surtout  la  Société  de  géographie,  dont  les  travaux 
n'ont  pas  seulement  jDOur  objet  l'acquisition  de  notions 
nouvelles  sur  l'état  du  globe,  mais  qui  comprend  aussi 
flans  ses  investigations  l'histoire  générale  de  la  science, 
ainsi  que  le  prouve  la  récente  publication  des  voyages  de 
Marco  Polo. 

Je  fus  donc  invité,  par  la  Commission  centrale  de  cette 
Société,  à  entreprendre  une  version  française  du  texte 
arabe  de  l'Édrisi  complète  eu  ce  sens  que  rien  d'essentiel 
n'y  serait  omis.  Quant  aux  obscurités,  aux  motifs  de  doute 
qui  pourraient  s'offrir,  on  pensa  qu'il  ne  serait  vraiment 
utile  de  provoquer  les  éclaircissements,  les  commentaires 
et  les  remarques  auxquels  cette  version  pourrait  donner 
lieu,  qu'alors  que  sa  publication  aurait  permis  aux  adeptes 
de  prendre  une  idéc^  générale  du  système  géographique 
de  mon  auteur.  En  acceptant  cette  tâche  honorable,  je 
ne  me  suis  dissimulé  ni  l'importance  de  l'entreprise,  ni 
l'étendue  des  difficultés  à  vaincre;  à  la  vérité  j'avais  en 
perspective  l'honneur  de   mettre   au   jour  un  livre   qui, 


DU  TRADUCTEUR.  m 

durant  plusieurs  siècles,  a   l'ait  autorité   en  géographie, 
comme  d'Anville,  Rennell  et  Ritter  le  font  de  nos  jours; 
mais  cette  haute  réputation  n'était-elle  pas  un  obstacle  au 
succès  de  mon  entreprise,  et  pouvais-je  me  flatter  de  ne 
pas  nuire  à  l'Edrisi  lui-même,  en  mettant  sous  les  yeux  du 
public  instruit  des  descriptions  souvent  monotones,  des  dé- 
tails toujours  surannés?  D'un  autre  côté,  le  travail  de  mon 
géographe  n'étant  pas  fondé  sur  des  observations  célestes 
et  ne  présentant  pas  même  approximativement,  comme 
ceux  de  Cazwini,  d'Abou'lféda  et  autres,  la  détermination 
des  longitudes  et  des  latitudes  des  lieux,  comment  ne  pas 
craindre  des  erreurs  notables  sur  les  distances,  et  comment 
donner  aux  personnes  qui  s'occupent  de  géographie  posi- 
tive les  moyens  de  reconnaître  ces  erreurs?  Enfin,  la  ver- 
sion elle-même,  quoique  exacte  et  fidèle,  devait  cejiendant 
être  exempte  de  cette  sécheresse  qui  naît  de  la  servilité, 
et  qui  n'est  le  plus  souvent  propre  qu'cà  rebuter  les  lecteurs 
les  plus  patients. 

Tandis  que  j'étais  livré  à  ces  réflexions,  occupé  à  surmon- 
ter ces  obstacles,  le  gouvernement  de  Charles  X,  voulant 
mettre  un  terme  aux  embarras  de  toute  espèce  qu'occa- 
sionnait la  question  grecque,  me  prescrivit  de  retourner 
à  Constantinople,  avec  la  mission  de  faire,  s'il  était  pos- 
sible, accepter  aux  Turks  le  protocole  du  16  novembre 
1828,  protocole  ayant  pour  objet  de  fixer  définitivement 
les  limites  de  l'état  grec.  Ce  nouveau  voyage  interrompit 
durant  deux  ans  le  cours  de  mes  travaux  littéraires,  sans 
ralentir  toutefois  le  zèle  de  la  Société  de  géographie  dont 
l'influence  protectrice  avait  si  puissamment  secondé  mes 
premiers  efforts.  Grâce  à  ses  soins,  on  effet,  grâce  à  l'obli- 


xii  PKKFACE 

y;eance  el  au  savoir  «le  mou  coiilrère  M.  Pieinaud,  coiisei- 
vateur-adjoinl  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  ro>,ale, 
l'impression  du  premier  climat  fut  terminée  non  point 
telle  qu'elle  paraît  aujourd'hui,  mais  telle  qu'elle  pouvait 
être  publiée  à  l'époque  dont  il  s'agit,  c'est-à-dire  lorsqu'on 
ne  possédait  à  Paris  qu'un  seul  manuscrit. 

Feu  M.  Assclin,  chancelier-interprète  du  consulat  gé- 
néral de  France  au  Caire,  avait  profité  des  facilités  que  lui 
donnaient  et  les  connaissances  qu'il  avait  acquises,  et  les 
fonctions  qu'il  remplit  durant  longues  années  en  Egypte, 
pour  se  former  une  collection  de  manuscrits  orientaux, 
au  nombre  desquels  se  trouvait  une  copie  de  fouvrage  de 
l'Ediisi,  accompagnée  de  soixante-neuf  tableaux  ou  cartes 
géographiques  '.  Cette  circonstance,  jointe  à  fimportance 
de  la  collection,  ayant  déterminé  le  gouvernement  à  faire 
l'acquisition  des  manuscrits  Asselin  pour  la  Bibliothèque 
royale,  à  mon  retour  de  Constantinople  en  i83i,  je  dus 
lecommencer  mon  travail,  et  je  le  repris  en  effet  avec  une 
nouvelle  ardeur. 

J'aurais  voulu  pouvoir  faire,  pour  cette  cosmographie, 
ce  que  M.  de  Sacy  a  si  heureusement  exécuté  pour  f  Egypte 
d'Abdallatif.  Là  sont  réunis  les  diflerents  genres  de  mé- 
rite qu'on  peut  souhaiter  dans  une  version  :  saine  critique, 


'  On  trouvera  à  la  fin  de  ce  volume,  comme  spécimen,  trois  de  ces  cartes,  con- 
tenant l'indication  des  pays  compris  dans  la  première,  dans  la  deuxième  et  dans 
la  troisième  section  du  premier  climat.  En  attendant  qu  il  devienne  possible  de 
tracer  avec  quelque  précision  un  planisphère  comparatif  présentant  la  situation 
réelle  des  lieux  et  la  rectification  des  erreurs  commises  par  le  géographe  arabe, 
mon  savant  confrère  M.  Jomard  a  bien  voulu  se  charger  de  dresser,  pour  être  joint 
à  la  présente  version,  un  tableau  général  d'assemblage  des  soixante-neuf  cartes  du 
manuscrit. 


DU  TRADUCTEUR.  xm 

érudition  variée  et  solide,  élégante  fidélité;  mais  il  neu 
est  pas  d'une  description  du  monde  entier  comme  de  celle 
'd'une  province,  et  d'ailleurs  j'ai  trop  de  motifs  de  croire 
à  mon  insuffisance  personnelle  pour  prétendre  à  l'illus- 
tration complète  d'un  traité  de  géographie  générale,  alors 
surtout  qu'un  tel  ouvrage ,  compose  dans  les  ténèbres  du 
xii''  siècle,  ne  nous  est  parvenu  qu'informe,  mutilé  et  trans- 
crit par  d'ignorants  copistes,  en  caractères  d'écriture  où  le 
déplacement  des  points  diacritiques  suffit  pour  dénaturer 
le  sens  des  mots.  Lorsque  ma  bonne  étoile  m'eutfait  exhu- 
mer ce  monument  de  la  poussière  des  bibliothèques,  mon 
premier,  mon  unique  soin  dut  être  de  le  dégrossir,  non 
de  le  restaurer;  je  mis  la  main  à  fœuvre,  persuadé  que, 
malgré  ses  imperfections,  le  public  accorderait  quelque 
estime  à  un  travail  protégé  par  le  souvenir  des  Arabes  amis 
des  lettres  pour  elles-mêmes,  et  par  celui  des  Normands 
qui,  dès  le  xf  siècle  de  notre  ère,  portaient  au  delà  des 
mers  nos  armes,  nos  mœuis  et  nos  lois. 

Si  j'atteins  ce  but  honorable,  si  mes  efforts  sont  couron- 
nés de  quelque  succès,  je  le  devrai  surtout  aux  bienveillants 
conseils  des  savants  illustres  que  j'ai  eu  si  souvent  f  occasion 
de  citer  durant  le  cours  de  la  présente  version.  Avec  leur 
secours,  avec  les  ressources  de  toute  espèce  que  m'offrait 
le  zèle  éclairé  de  M.  le  Diiecteur  de  l'Imprimerie  royale, 
il  m'eût  été  possible  sans  doute  d'entreprendre  la  publi- 
cation du  texte  arabe  de  fEdrisi  ;  mais  une  telle  publica- 
tion, utile  seulement  aux  personnes  qui  font  des  langues 
orientales  l'objet  spécial  de  leurs  études,  ne  pouvait  entrer 
dans  le  plan  que  la  Société  de  géographie  s'était  proposé. 
Je  me  suis  donc  borné  à  transcrire  en  caractères  arabes 


Mv  PRÉFACE  DU  TRADUCTEUR, 

la  partie  de  l'ouvrage  la  plus  susceptible  de  variantes, 
c'est-à-dire  les  noms  de  lieux.  Pour  représenter  avec  quel- 
que exactitude  la  prononciation  de  ces  noms,  j'ai  cru  devoir 
me  conformer  autant  que  possible  aux  usages  locaux , 
usages  qui,  dans  l'Orient  comme  ailleurs,  varient  beau- 
coup selon  les  régions.  J'ai  fait  plus  :  mu  par  le  désir  de 
reproduire  avec  fidélité  les  opinions  de  mon  auteur,  je  les 
ai  respectées  alors  même  qu'elles  me  paraissaient  peu  d'ac- 
cord entre  elles  ou  même  évidemment  fautives.  De  ces 
erreurs  plus  ou  moins  grossières,  de  ces  contradictions 
plus  ou  moins  manifestes,  jaillira  peut-être  un  jour  l'ap- 
préciation exacte  de  l'état  des  sciences  géographiques  chez 
les  Ai'abes  du  moyen  âge.  D'après  ce  qu'ils  tentèrent  dès 
cette  époque  déjà  reculée,  on  pourra  juger  sainement  des 
découvertes  où  les  auraient  conduits  leur  esprit  entre- 
prenant et  leurs  habitudes  aventureuses,  s'ils  avaient  joint 
à  la  connaissance  cju'ils  possédaient  de  la  direction  de 
la  boussole,  celle  de  l'imprimerie,  des  effets  de  la  poudre  à 
canon,  et  des  admirables  propriétés  de  la  vapeur. 


PRÉFACE  DE  L'AUTEUR  . 


Grâces  soient  rendues  à  Dieu,  être  essentiellement  grand 
et  puissant,  incorporel,  doué  de  bonté,  de  bienfaisance 
et  de  longanimité,  juge  souverain  cjui  peut  tout,  qui  est 
clément  et  miséricordieux,  qui  gouverne  tout,  qui  possède 
une  science  infinie ,  qui  a  donné  à  tout  ce  qu'il  a  créé  des 
formes  parfaites,  dont  la  connaissance  est  gravée  dans  tous 
les  cœurs  et  repose  dans  les  esprits  sur  des  preuves  visibles 
et  incontestables. 

Sa  force  et  sa  puissance  sont  des  indices  certains  et  évi- 
dents de  sa  gloire.  Toutes  les  langues  publient  sa  bonté 
que  confirme  la  foi.  La  conformation  parfaite  des  êtres, 
qui  émane  de  sa  divine  volonté,  force  à  reconnaître  son 
(>xistence  et  son  éternité.  Parmi  les  chefs-d'œuvre  de  cette 
volonté,  le  ciel  et  la  terre  sont,  pour  l'homme  qui  a  l'es- 
prit juste  et  le  sens  droit,  des  signes  de  haute  instruction. 
Il  admire  d'abord  le  ciel,  son  immense  élévation,  la  beauté 
des  astres  et  la  régularité  de  leur  cours;  parmi  ces  astres, 

'  Je  suis  redevable  de  la  première  ébauche  de  la  traduction  de  cette  préface  à 
l'obligeante  amitié  de  M.  Delaporte ,  mon  ancien  compagnon  de  voyage  en  Egypte, 
aujourd  luii  consul  de  France  à  Mogador. 


XVI  PRÉFACE 

lo  soleil  et  la  lune  qui  brillent  dans  le  firmament  ;  le 
soleil,  loyer  de  lumière  qui  ])roduit  le  jour;  la  lune  qui, 
comme  un  flambeau,  dissipe  l'obscurité  des  nuits.  Ces 
signes  miraculeux  l'instruisent  de  la  marche  des  saisons 
et  des  révolutions  des  siècles.  11  remarque  ensuite  la  terre 
dont  cette  même  volonté  fixa  le  berceau,  détermina  l'éten- 
due, des  entrailles  de  laquelle  elle  fit  jaillir  les  eaux,  prin- 
cipes vitaux  de  la  végétation  et  aliments  nécessaires  de 
la  fertilité  des  campagnes  et  de  la  fraîcheur  des  prairies; 
la  terre  qu'elle  permit  à  la  jouissance  et  à  la  demeure  fie 
l'homme,  objet  de  prédilection  dans  les  mouvements  im- 
primés à  tous  les  corps  célestes,  de  fhomme  à  qui  cette  di- 
vine volonté  inspira  l'instinct  nécessaire  pour  distingue!-  le 
bien  du  mal  et  l'utile  du  dangereux,  et  accorda  la  facilité 
de  se  transporter  là  où  il  lui  plairait,  par  terre  et  par  mer, 
à  travers  f  immensité  des  espaces.  Tout  prouve  l'existence 
du  Créateur. 

Au  nombre  des  êtres  formés  par  cette  divine  volonté, 
l'œil  ne  peut  en  remarquer,  ni  l'esprit  en  imaginej-  un 
plus  accompli  que  l'illustre  Roger,  roi  de  Sicile,  d  Italie, 
de  Lombardie  et  de  Calabre,  prince  romain  (<^j).  Ce 
grand  roi,  que  le  ciel  a  comblé  de  gloire  et  de  puissance, 
protecteur  de  la  religion  du  Christ,  est  le  plus  célèbre  et  le 
meilleur  d'entre  tous  les  monarques.  Sa  volonté  absolue 
est  le  mobile  de  sa  conduite  dans  les  affaires.  Il  lie  et  délie 
suivant  son  caprice;  il  gouverne  et  juge  avec  équité  et 
impartialité  ses  peuples,  et  écoute  leurs  plaintes  avec  pa- 
tience et  attention.  Il  a  établi  dans  l'administration  de  ses 
états  Tordre  le  plus  admirable  et  les  éléments  du  bonheur 
le  plus  parfait  ;  il  a  porté  ses  armes  victorieuses  de  l'aurore 


DE  L'AUTEUR.  xvii 

au  couchant,  témoin  les  contrées  voisines  ou  lointaines 
qu'il  a  soumises  à  son  obéissance;  témoin  les  souverains 
du  même  culte  que  le  sien,  dont  il  a  humilié  l'orgueil. 
I]  doit  ces  étonnants  succès  à  la  valeur  de  ses  armées 
bien  pourvues  de  toutes  choses,  à  la  puissance  de  ses 
flottes  dont  le  ciel  protège  les  opérations.  Sa  gloire 
brille  aux  yeux  de  tous;  son  nom  remplit  le  monde,  est 
dans  toutes  les  bouches,  retentit  dans  toutes  les  oreilles. 
Quel  désir  forme-t-il  qui  ne  soit  suivi  du  plus  prompt 
accomplissement?  Quel  projet,  tout  difficile  qu'il  puisse 
paraître,  ne  parvient-il  pas  à  exécuter? 

Les  honneurs  et  les  dignités  sont  le  partage  de  ses  par- 
tisans et  de  ses  amis,  la  ruine  et  l'humiliation  celui  de  ses 
antagonistes  et  de  ses  adversaires.  De  comjnen  de  gran- 
deurs n'a-t-il  pas  jeté  les  fondements?  Le  lustre  dont  il 
environne  ces  dignités  brille  dans  le  monde  de  l'éclat  des 
fleurs  dans  un  parterre,  est  beau  comme  la  vei'dure  des 
arbustes,  ornement  des  bosquets. 

Ce  grand  monarque  joint  les  belles  qualités  du  cœur 
à  la  noblesse  de  la  naissance,  la  pureté  des  mœurs  à  la 
beauté  des  actions,  le  courage  à  l'élévation  des  sentiments, 
la  profondeur  du  jugement  à  la  douceur  du  caractère,  la 
justesse  de  l'esprit  à  une  admirable  intelligence  des  affaires 
et  à  un  coup  d'œil  j^énétrant  qui,  comme  un  trait  rapide, 
va  droit  au  but,  et  lui  fait  juger  de  tout  sans  erreur.  Les 
portes  des  événements  futurs,  fermées  pour  les  autres, 
s'ouvrent  devant  lui.  Tout  l'art  de  gouverner  est  venu  se 
fixer  en  sa  personne;  les  rêves  de  son  sommeil  même  sont 
des  bienfaits  pour  l'avenir;  la  justice  et  l'impartialité  sont 
les  bases  de  son  administration;  ses  libéralités,  semblables 

c. 


xvm  PRÉFACE 

aux  vagues  dp  l'océan,  sont  aussi  bienfaisantes  que  les 
pluies  qui  fécondent  la  terre;  ses  connaissances  en  niatlié- 
niatiques  et  en  littérature,  sont  immenses;  l'étude  appro- 
fondie qu'il  a  faite  des  sciences  l'a  conduit  aux  découvertes 
les  plus  extraordinaires;  enfin,  la  réputation  dont  jouit  ce 
grand  prince  est  tellement  supérieure  à  celle  des  autres 
souverains,  qu'il  est  inutile  de  chercher  à  prouver  une 
telle  vérité  par  des  exemples;  les  principales  cités  de  la 
terre  sont  remplies  de  son  nom.  S'il  fallait  énumérer 
les  merveilles  qu'il  a  produites,  mes  poumons  seraient 
fatigués  et  ma  respiration  ne  pourrait  suffire.  Quel  est 
celui  qui,  voulant  compter  tous  les  cailloux  de  l'univers, 
parviendrait  à  en  connaître  le  nombre  d'une  manière 
précise } 

Lorsque  l'étendue  de  ses  possessions  se  fut  agrandie, 
que  le  respect  qu'on  portait  à  ses  sujets  se  fut  partout  ac- 
cru, et  qu'il  eut  soumis  à  sa  puissance  des  domaines  conquis 
sur  des  princes  chrétiens,  ce  prince,  par  suite  de  l'intérêt 
qu'il  portait  aux  études  nobles  et  curieuses,  s'occupa  de  la 
statistique  de  ses  vastes  états.  11  voulut  non-seulement  con- 
naître d'une  manière  positive  les  limites  dans  lesquelles 
ils  étaient  circonscrits,  les  routes  de  terre  et  de  mer  qui 
les  traversaient,  les  climats  dans  lesquels  ils  se  trouvaient 
situés;  les  mers  qui  baignaient  leurs  rivages,  les  canaux 
et  les  fleuves  qui  les  arrosaient  ;  mais  encore  ajouter  à  cette 
connaissance  celle  des  pays  autres  que  ceux  qui  dépen- 
daient de  son  autorité,  dans  tout  l'espace  qu'on  s'est  accordé 
à  diviser  en  sept  climats,  en  s'appuyant  sur  fautorité  des 
écrivains  qui  avaient  traité  de  la  géographie  et  qui  avaient 
cherché  à  déterminer   l'étendue,   les   subdivisions  et  les 


DE   L'AUTEUh.  xix 

dépendances  de  chaque  climat;  à  cet  eflet  il  fit  consvdter 
les  ouvrages  suivants  : 

Le  livre  des  Merveilles  de  Mas'oudi  '  ; 

Le  livre  d'Abou-Nasser  Said-el-Djiliani -; 

Le  livre  d'Abou'l-Casem  Abdallah-hen-Khordadbèh  '"  ; 

Le  livre  d'Alimed-ben-el-A'dri '' ; 

Le  livre  d'Abou'l-Casem  Mohammed  el-Haukali  el-Bagh- 
dadi^ 

Le  livre  de  Djanakh  ben-Khacan  el-Kimaki  "^  ; 

Le  livre  de  Mousa  ben-Casem  el-Cardi  '  ; 

Le  livre  d'Ahmed  ben-Ia'coub,  connu  sous  le  nom  de 
Licfouli^; 

Le  livre  d'Is'hak  bcn-el-Hasan ,  l'astronome  ^  ; 

Le  livre  de  Kedamah  cl-Bassri  '°  ; 

Le  livre  de  Ptolémée  de  Claudias  "; 

"  (JyUuJlj  ôjMjtll  ç:>yiju  /w>  vX^I  tjLiS 

'"  (^jjaJI  «_«i.>vi  oLx5' 

(^ijJiil!  (j~j.i»*kj  «_)US^  La  ville  de  Claudias  était  située  dans  l'ancienne 
Comagène,  non  loin  de  l'Euphrate.  Voyez  dAnville,  Géot/raphie  ancienne,  tome  II, 
page  137. 


11  PRÉFACE 

Le  livre  d'Érésios  d'Anlioche  '. 

Au  lieu  de  trouver  dans  ces  ouvrages  des  renseignements 
clairs,  précis  et  détailles,  n'y  ayant  rencontré  que  des  obs- 
curités et  des  motifs  de  doute,  il  fit  venir  auprès  de  lui  des 
personnes  spécialement  au  fait  de  ces  matières,  et  leur  pro- 
posa des  questions  qu'il  discuta  avec  elles;  mais  il  n'en  obtint 
pas  plus  de  lumière.  Voyant  qu'il  en  était  ainsi,  il  prit  la 
déteiuiination  de  faire  rechercber  dans  tous  ses  états  des 
voyageurs  instruits;  il  les  fit  appeler  en  sa  présence  et  les 
interrogea  par  le  moyen  d'interprètes,  soit  ensemble,  soit 
séparément.  Toutes  les  fois  qu'ils  tombaient  d'accord,  et 
que  leur  rapport  était  unanime  sur  un  point,  ce  point 
était  admis  et  considéré  comme  certain.  Quand  il  en  était 
autrement,  leur  avis  était  rejeté  et  mis  de  côté. 

Il  s'occupa  de  ce  travail  pendant  plus  de  quinze  ans, 
sans  relâche,  sans  cesser  d'examiner  par  lui-même  toutes 
les  questions  géographiques,  d'en  chercher  la  solution  et 
de  vérifier  l'exactitude  des  faits,  afin  d'obtenir  complète- 
ment la  connaissance  qu'il  désirait. 

Ensuite  il  voulut  savoir  d'une  manière  positive  les  lon- 
gitudes, les  latitudes  des  lieux  et  les  distances  respectives 
des  points  sur  lesquels  les  personnes  susdites  étaient  tom- 
bées d'accord.  A  cet  effet,  il  fit  préparer  une  planche  à 
dessiner  s:r*"j^^  ^J^'->  il  y  fit  tracer  un  à  un,  au  moyen  de 
compas  en  fer,  les  points  indiqués  dans  les  ouvrages  con- 
sultés et  ceux  sur  lesquels  on  s'était  fixé  d'après  les  asser- 
tions diverses  de  leurs  auteurs,  et  dont  la  confrontation 
générale   avait   prouvé    la    parfaite   exactitude.    Enfin,    il 


DE  L'AUTEUR.  xxr 

ordonna  qu'on  coulât  en  argent  pur  et  sans  alliage  un 
planisphère  ^j-i\^  '  d'une  grandeur  énorme  et  du  poids  de 
quatre  cent  cinquante  livres  romaines,  chaque  livre  pe- 
sant cent  douze  drachmes.  Il  y  fit  graver,  par  des  ouvriers 
habiles,  la  configuration  des  sept  climats  avec  celle  des  ré- 
gions, des  pays,  des  rivages  voisins  ou  éloignés  de  la  mei-, 
des  bras  de  mer,  des  mers  et  des  cours  d'eau;  l'indication 
des  pays  déserts  et  des  pays  cultivés,  de  leurs  distances 
respectives  par  les  routes  fréquentées,  soit  en  milles  dé- 
terminés, soit  en  (autres)  mesures  connues,  et  la  désigna- 
tion des  ports,  en  prescrivant  à  ces  ouvriers  de  se  con- 
former scrupuleusement  au  modèle  tracé  sur  la  planche 
à  dessiner,  sans  s'écarter  en  aucune  manière  des  configu- 
rations qui  s'y  trouvaient  indiquées. 

Il  fit  composer,  pour  l'intelligence  de  ce  planisphère, 
un  livre  contenant  la  description  complète  des  villes  et 
des  territoires,  de  la  nature  des  cultures  et  des  habitations, 
de  l'étendue  des  mers,  des  montagnes,  des  fleuves,  des 
plaines  et  des  bas-fonds.  Ce  livre  devait  traiter  en  outre  des 
espèces  de  grains,  de  fruits,  de  plantes  que  produit  chaque 
pays,  des  propriétés  de  ces  plantes,  des  arts  et  des  métiers 
dans  lesquels  excellent  les  habitants,  de  leur  commerce 
d'exportation  et  d'importation,  des  objets  curieux  qu'on 
remarque  ou  qui  ont  de  la  célébrité  dans  les  sept  climats, 
de  l'état  des  populations,  de  leurs  formes  extérieures,  de 
leurs  mœurs,  de  leurs  coutumes,  de  leurs  religions,  de 
leurs  habillements  et  de  leurs  idiomes. 

J'ai  donné  à  cet  ouvrage  le   titre  de  :  Délassements  Je 

Le  mot  a^Ii  signifie  cercle  ou  table  ronde,  mais  non  point  globe,  ainsi  que 
l'ont  cru  les  premiers  traducteurs  de  l'Edrisi. 


xxH  PRÉFACE  DE  L'AUTEUR. 

l'homme  désireux  de  connaître  à  fond  les  diverses  contrées  du 
monde. 

Cet  ouvrage  a  été  terminé  dans  les  derniers  jours  du 
mois  de  cliewâl,  l'an  548  de  l'hégire  (correspondant  à 
la  mi-janvier  de  l'an  i  i5/i  de  J.  C). 


NOTE  EXPLICATIVE 

DES  inUNCII'AI.ES   AGl'.ÉV  lATlONS  ET  DL    SYSTÈME   DE   TIUNSCHIPTION 
ADOI'TÉS    DANS  LA   l'HF.SENTE  VERSION. 


ABREVIATIONS 

Par  ms.  A.  nous  avons  voulu  désigner  le  manuscrit  primitivement 
découvert  à  la  Bibliotlièque  royale  :  il  est  in-folio  et  se  compose  de 
deux  cent  trenle-si\  i'euillets  en  papier  de  coton;  l'écriture  en  est  assez 
belle,  mais  dans  les  noms  propres  de  lieux  on  remarque  souvent 
l'omission  des  points  diacritiques ,  ce  qui  porte  à  croire  que  le  copiste 
ne  connaissait  pas  bien  la  véritable  prononciation  de  ces  noms.  Sauf 
les  douze  feuillets  qui  terminent  le  Iroisième  climat,  tout  le  manuscrit 
est  en  caractères  dits  arabes-africains.  On  lit  au  bas  du  deux  cent  trente- 
sixième  feuillet  findication  suivante  ; 

JS)l**A<»j  (J:*^j'j  ^^j'  f^  >iyWi'  J'^*"  )-f(-»>'  ^-^"^^  i  ^Ji_}  ^^^i  *-»i3^  <jl*J 

«Ce  livre  a  été  fini  (de  copiei),  grâce  au  secours  divin  (puisse  la 
«  miséricorde  de  Dieu  s'étendre  sur  le  dernier  des  propbètes,  sur  sa  fa- 
((  mille  et  sur  ses  compagnons;  que  le  salut  soit  sur  eux!),  par  Mo- 
<(  hanmied,  fils  d'Abdallah,  fils  d'Abd-el-Motalleb,  dans  la  ville  d'Aiméria 
(1  (  puisse  le  Très-Haut  la  défendre  et  la  couvrir  de  sa  généreuse  prolec- 
(c  tion!);  et  cela  vers  le  milieu  du  mois  béni  de  cbewâl ,  fan  y/i/i  (cor 
«  respondant  aux  premiers  jours  du  mois  de  mars,  fan  i  3/|/i  de  J.-C).  » 

Le  ms.  B.  est  celui  qui  provient  de  la  collection  Asselin  ;  il  ressemble, 

D 


XXIV  NOTE  EXPLICATIVE. 

par  son  format,  à  un  in-i°  et  se  compose  de  trois  cent  cinquante-trois 
f'euiliels  en  papier  de  coton.  Ecrit  en  caractères  neskhis,  il  parait  a\oir 
été  copié,  soit  en  Egypte,  soit  en  Syrie,  avec  plus  de  soin  que  le  pré- 
cédent. D  est  seulement  à  regretter  qu'un  gi-and  nombre  de  feuillets 
aient  été  déchirés,  salis  ou  usés;  que  les  premières  pages  soient  entiè- 
rement illisibles,  et  que  le  manuscrit  s'an'ête  à  la  buitième  section  du 
septième  climat.  Le  planisphère  et  les  tableaux  ou  cartes  géographiques 
qui  l'accompagnent  sont  d'une  exécution  on  ne  peut  plus  grossière.  On 
y  remai'que  cependant  quelques  indications  des  longitudes  et  des  lati- 
tudes des  heux. 

Sous  la  dénomination  d'abrégé  nous  avons  voidu  désigner  le  texte 
arabe  imprimé  à  Rome  en  iSgs,  selon  toute  apparence,  d'après  le 
manuscrit  n°  33i  de  la  Bibliothèque  du  Roi. 

Par  version  latine  nous  entendons  l'ouvrage  publié  à  Paris,  en  161  9, 
par  Gabriel  Sionite  et  Jean  Hesronite,  sous  le  titre  de  Geographia 
Nubiensis,  id  est  acciiratissima  totiiis  orbis,  in  septem  climata  divisi,  descriptio. 

Les  passages  compris  entre  guillemets  sont  ceux  qui,  du  moins  à 
notre  connaissance,  n'avaient  jamais  été  traduits  soit  en  italien,  soit  en 
espagnol,  soit  en  latin,  soit  en  français. 


TRANSCRIPTION. 

Pour  la  transcription  des  caractères  arabes  nous  avons  adopté  les 
valeurs  suivantes  : 


Lettres  de  l'alphabet  arake.  Valeurs  adoptccs. 

I A   OU   E. 

CJ E. 


S' 


T. 

TB  OU  T5. 
DJ  OU  DJl. 

n. 

EH. 
D. 


Lettres  An  Talpliabet  arabe.  Valears  adoptcts. 

â DH.DZOU  D. 

J «• 

j '■■ 

3 '■ 

ij" ^' 

ir 

(jp 

t> 


CH  OU  SCII. 

ss. 

DH. 


NOTE  EXPLICATIVE. 


\xv 


Lottres  de  l'alpliabct  arabe. 

J» 

là... 

t 

é 

O  ou    O f 

jij     ('.  dur  ou  K. 

li) K  ou   Kl, 


Voleurs  ajoptéi 

T. 

DH. 

a',  o',  r 

GII. 


Letlrea  de  l'alpliabet  aralie. 

3 

J 

^' 


i 

t5  ■ 


Valeurs  adopféci 

GH 

ou 

CHI 

M. 

N. 

H. 

OU 

ou 

w. 

I,  ■ 

ou 

Y. 

Les  points  diacritiques  de  la  lettre  »  (par  laquelle  se  terminent  un 
très-grand  nombre  de  noms  de  lieux)  ont  été  souvent  omis  par  les 
copistes.  Nous  avons  représenté  cette  terminaison  par  un  .\  ou  par 
un  ?.. 

Pour  l'indication  des  voyelles  nous  avons  suivi  l'orthographe  donnée 
parles  manuscrits;  ainsi  nous  avons  écrit  Hems  au  lieu  de  Hoins,  To- 
hrour  au  lieu  de  Tekrour,  Telemsan  au  lieu  de  Tlemsen,  etc. 


0. 


TABLE  DES  SOMMAIRES 


DU  TOME  PREMIER. 


Préface  du  Traducteur Page     vlj 

Préface  de  l'Auteur xv 

Note  explicative  des  principales  abréviations  et  du  sjistème  de  transcription 
adoptés  dans  la  présente  version xxiij 

Prolégomènes.  Figure  de  la  terre. — Division  du  globe  en  hémisphères,  en  de- 
grés et  en  climats.  —  Mers  et  golfes i 

i"  CLIM.4T.  1''°  SECTION.  Afrique  occidentale.  —  Oulil. —  Sala.  —  Tokrour. 
— Berisa.  — Lemlem.  — Pays  des  noirs i  o 

■>.'  SECTION.  Afrique  centrale.  —  Mcllel.  — Ghana.  —  Wangara.  — Tirki. — 
Marasa.  — Samghad. — Gharbil 1 5 

3'  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  centrale.  —  Kaougah.  —  Berbers. —  Koukon. — 
Lemlemèh.  —  Zaghawa.  — Mathan.  —  Nouabé.  —  Femmes  nubiennes ....      21 

4°  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  centrale. — Sources  et  poissons  du  Nil. — Kousa. 
— Dongola.  —  Galwa. — Asouan. — Oasis.  —  Markala -i-^ 

5'  SECTION.  Abyssinie. —  Djenbié. —  Rivières  qui  se  jettent  dans  le  NU.  — 
El-Nedja'at.  —  Zalegh.  —  Naketi. — Batta. — Wadi'l-Alaki.  —  Bodja 07 

6'  SECTION.  Afrique  orientale. — Carfouna.  —  Bab-el-Mandeb.  —  Ile  de  Socoira 
et  autres.  —  Côtes  de  l'Arabie  heureuse. — Culture  de  l'aloès.  —  Sana'a. — 
Aden.  —  Commerce  de  cette  ville.  —  Hasek /i/i 

-j°  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  orientale.  —  Medouna. — Singulière  manière  de 
pêcher.  —  Côtes  du  Zenghebar.  —  Melinde.  —  Monbasa. —  El-Bancs.  — Ile 
de  Zaledj  ou  de  Zanedj. — Ile  des  Singes.  —  ElCotroba. — Curiosités  de  la 
mer  d'Oman 55 

8'  SECTION.  Suite  et  fin  de  l'Afrique  orientale. — Sofala. — Mines  de  fer  et  d'or. 
—  Des  Roïbahat. — Comor.  —  Malaï. —  Sercndib 65 

9'  SECTION.  Mer  des  Indes  et  de  la  Ciiine.  —  Djesta  ou  Djebesta. — Daghouta. 
— Ile  de  Djalous. — Arbre  du  camphre. — Des  de  Djaha  ou  deDjava,  de  Se- 
lahat  et  de  Ileridj.  —  Bayadères. — Tenouma  ou  Cliouma. —  Ile  de  Senf — 
Khankou  ou  Khanfou.  —  Ile  de  Malaï 78 


\xviir  TABLE 

lo"  SPcTiON.  Suile  (le  la  mri  ries  Indes  el  île  la  Cliine  — Iles  il'El  Moiidja , 

de  Suiiia,  d'Almaid l'âge     87 

II'  CLIMAT.  I"  SECTION.  Afrique  occidentale.  —  lies  Canaries. — Camnourié. 

—  Désert  de  Tiser. —  Audagliocht lo/i 

t'  SECTION.  Continuation  du  désert  de  Tiser.  —  Zaghawa. — Pays  et  ville  du 

Ferzan 110 

3'  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  occidentale. — \\  adan. — Kawar. — Tadjerins. .  .    11 5 

!i'  SECTION.  Oasis.  —  Littoral  de  la  Méditerranée. — Egypte lai 

5'  svxTioN.   Littoral  de  la  mer  Rouge. —  Mocattam.  —  Adiab  ou   Aîdab. — 

Djidda.  —  la  Mecque.  —  Médine 1 3o 

6'  SECTION.  Arabie. — Golfe  Persique. — Hadramaul.  —  Oman. — lémamé.  .  .    \à-] 
-'  SECTION.  Suite  des  côtes   du  golfe   Persique.  —  Mekran.  —  Sedjeslan. — 

Sind.  —  Moullan 1 60 

8'  SECTION.  Suite  du  Sind.  —  Partie  de  l'Inde.  —  Côtes  du  Guzarate  et  du  Ma- 
labar.—  Malwa. — Kaboul.  —  Candahar iy5 

9'  SECTION.  Suite  de  l'Inde. — Chine i85 

10'  SECTION.  Chine  orientale iq3 

111'  CLIMAT.  1"  SECTION.  Suite  de  l'Afrique  occidentale. — Sous-el-.\csa. — 
Pays  des  Berbers. — Noun.  —  Sedjeluiasa.  —  Dara'.  —  ."^ghmat.  —  Maroc. — 
Fez.  — .Meknèz.  — Sala.  — Telemsan.  —  Melila. — Oran. — Alger. — Bougie. 

(jonslantine igy 

■y.'  SECTION.  Baghaï.  —  Cabsa. — Bone. — Bizerte. —  Tabarca. — Cabes.  —  Sfaks. 

— Tunis.  —  Ruines  de  Carthage.  —  Mahdia. — Tripoli.  —  Leptis 262 

3'  SECTION.   Désert  de  Barca.  —  Adjedabia.  —  Audjela. — Zawila 286 

W  SECTION.  Alexandrie.  —  Missr  ou  Fostat.  —  Faioum. — Branches  du  Nil. — 

Lac  de  Tennis.  —  Damiette 29^ 

b'  SECTION.  Suite  des  côtes  de  la  mer  Rouge.  —  Palestine.  —  Ascalon. — Jéru- 
.salem.  —  Naplouse.  —  Acie.  —  Tibériade.  —  Damas.  —  Ba'lbek.  —  Seîde.  — 

Beîroul. — Tripoli  de  Syrie.  —  Heras , 33o 

6'  SECTION.  Irâc  (Babylonie).  —  Cadesia. —  Koufa.  —  Wasit.  —  Obolla.  —  Ba.s- 
sora.  —  Khouzistan  (  Susiane). —  Muchirkan. —  Ahwaz. —  Sous.  —  Asker- 
Mokanam. — Tusler  ou  Chuster. —  Fars.  —  Cliiraz. —  Istakhar  (Persépolis). 

—  Djour.  —  Darabdjerd.  —  Siraf.  —  Sabour  ou  Chapour 363 

-'  SECTION.  Suile  du  Fars  et  du  Kemian.  —  Kethah.  —  Yezd. — Chirdjan. — 

Ujireft — Bani. — Hormuz  ou  Ormuz. — KJiabiss. — VVelasgherd. — Sedjcstau. 
— /.areiulj — Lac  de  Derruh  ou  de  Zerrali. —  khorasau.  —  Caueïn  ou  Cain. 

Zouzan.  —  Tubbus ii6 

8'  SECTION.  Suile  du  Sedjeslan  et  du  Khorasan. — Nord  de  l'Inde. — Dawor. — 
Ghaur. — Ghana  ou  Ghazna.  —  Kaboul.  —  Héral. — Bousih  ou  Bouchindj. 

—  Merw  cl-Roud — T;decan. — Le  Djihoun  ou  l'Oxus. — Tenned — Balldi. 


DES  SOMMAIRES.  xxrv 

— Bam!an. — Badakhchaii. — Saglianian. — Wasdjertl  ou  Wasgheifl. — INasef. 

—  Montagnes  de  Botm. — Bikeiul. — Ouch. — Casan l'âge  /i56 

g'  SECTION.  Tibel. — Baghargliar. — Tanbia'  — Bakhwan. — Djermac.  — Bu- 
think.  —  Lac  de  Berwan.  —  Oudj igo 

lo'  SECTION.  Suite  du  Baghargliar.  — Pays  des  Khirkhirs.  —  Possessions  chi- 
noises voisines  du  pays  des  Turks boy 


GÉOGRAPHIE 


DE  DR  I  SI. 


PROLÉGOMÈNES. 


Figure  de  la  terre.  —  Division  du  globe  en  hémisphères ,  en  degrés 
et  en  climats.  —  Mers  et  golfes. 


Nous  commencerons  par  traiter  de  la  figure  de  la  terre,  dont  f'uiiiet  3  du  m? 
la  description  est  désignée  par  Ptolémée  sous  le  nom  de  Géogra- 
phie, en  invoquant  le  secours,  la  faveur  et  la  protection  de  Dieu 
dans  toutes  les  voies  et  dans  toutes  les  circonstances;  car  Dieu 
a  manifesté  sa  gloire  par  sa  grandeur,  et  il  est  puissant  en  toutes 
choses. 

Ce  qui  résuite  des  opinions  des  philosophes,  des  savants  illus- 
tres et  des  observateurs  habiles  dans  la  connaissance  des  corps 
célestes ,  c'est  que  la  terre  est  ronde  comme  une  sphère ,  et  que 
les  eaux  sont  adhérentes  et  maintenues  sur  elle  au  moyen  d'un 
équilibre  naturel  qui  n'éprouve  aucune  variation. 

La  terre  est,  ainsi  que  les  eaux,  plongée  dans  l'espace  comme 
le  jaune  Test  au  milieu  de  l'œuf,  c'est-à-dire  dans  une  position 
centrale.  L'air  fenvironne  de  tous  les  côtés ,  il  l'attire  vers  fes- 
pace  ou  fen  repousse;  Dieu  sait  ce  qui  est  la  vérité  sur  ce  point. 


2  PROLÉGOMÈNES, 

Feullld  3  recto.  La  teiTC  Gst  Stable  au  milieu  de  l'espace,  et  tous  les  corps  créés 
sont  stables  sur  la  surface  de  la  terre,  l'air  attirant  vers  lui  ce 
([iii  est  léger,  et  la  terre  attirant  vers  elle  ce  qui  est  pesant,  de 
même  que  l'aimant  attire  le  fer. 

Le  globe  terrestre  est  divisé  en  deux  parties  égales  par  la  ligne 
équinoxiale,  qui  se  prolonge  de  l'occident  à  l'oiient;  c'est  la  lon- 
gueur de  la  terre  el  la  ligne  la  plus  considérable  de  la  spbère 
terrestre,  de  même  que  le  zodiaque  est  la  plus  considérable  de 
la  sphère  céleste.  La  circonférence  de  la  terre  se  divise  en  3  60 
degrés  sous  la  ligne  équinoxiale;  chaque  degré  vaut  26  para- 
sanges;  cluupie  parasangc,  12,000  coudées;  chaque  coudée, 
24  doigts,  et  chaque  doigt,  6  grains  d'orge  rangés  et  adiiérenls 
les  uns  aux  autres  (litt.  dos  à  dos).  D'après  ces  rapports,  la  cir- 
conférence de  la  terre  est  de  1  82,000,000  coudées  ou  de  1  1 ,000 
parasanges'.  Tel  est  le  calcul  des  Indiens.  Mais,  d'après  Hérates ' 
qui  mesura  cette  circonférence,  et  qui  la  divisa  en  parties  égales, 
chacune  composée  dp  100  milles,  elle  serait  de  36, 000  milles 
ou  de  12,000  parasanges.  A  partir  de  la  ligne  équinoxiale,  en 
se  dirigeant  vers  l'un  ou  l'autre  pôle,  on  compte  90  degrés,  et 
toutes  les  latitudes  correspondantes  sont  de  même  dimension. 
Mais  il  n'existe  de  terres  habitables,  à  partir  de  la  ligne,  que 
jusqu'au  64'  degré  '  :  le  reste  est  entièrement  désert  à  cause  de 
l'intensité  du  froid  et  de  l'abondance  des  neiges. 

La  totalité  de  la  population  du  globe  habite  la  partie  septen- 
trionale; les  régions  qui  sont  au  sud  sont  abandonnées  et  dé- 
sertes à   cause  de  la  chaleur  des  rayons  du  soleil.  Ces  régions 

'  Il  faut  lire  ici  108,000,000  coudées  et  9,000  parasanges.  Mais  ce  qu'il  y  a 
d'assez  remarquable,  c'est  l'identité  du  rapport  existant  entre  les  nombres  indiqués 
dans  le  texte  el  ces  deux  derniers, 

'  Eralosthènes  ? 

'  Dans  la  Géographie  de  Ploli'Uiée,  la  lajgeur  de  la  terre  habitée,  dojjiiis  l'équa- 
teur,  s'étend  jusqu'au  63' parallèle.  [Géoijruph .  ilc  Plot.,  Irad.  de  M  l'abbé  Halma, 
pag.  i.")].) 


PROLÉGOMÈNES  ^ 

étant  situées  dans  la  partie  inférieure  de  l'orbite  de  cet  astre  ',       Fiuillet  3  verso 
il    en    résulte  que  les  eaux  se  dessèchent,  et  qu'il  y  a  absence 
du  toute  espèce  d'êtres  vivants;  car  Jes  animaux,  non  ])lus  que 
les  plantes,  ne  peuvent  vivre  que  là  où  il  se  trouve  (\v  l'eau  et 
<]e  la  fraîcheur. 

La  terre  est  essentiellement  ronde,  mais  non  jjoint  d'une  ro- 
tondité parfaite,  puisqu'il  y  a  des  élévations  et  des  bas-fonds, 
et  que  les  eaux  coulent  des  unes  aux  autres.  La  mer  Océane 
entoure  la  moitié  du  globe  sans  interruption  comme  une  zone 
circulaire,  en  sorte  qu'il  n'en  apparaît  qu'une  moitié,  comme  si 
c'était,  par  exemple,  un  œuf  plongé  clans  de  l'eau  laquelle  serait 
contenue  dans  une  coupe  :  c'est  ainsi  que  la  moitié  de  la  terre 
est  plongée  dans  la  mer.  La  mer  est  elle-mêine  entourée  d'air, 
et  l'air  éprouve  les  attractions  et  les  répulsions  dont  nous  ve- 
nons de  parler. 

La  partie  habitable  de  la  terre  a  été  divisée  par  les  savants  en 
sept  climats,  dont  chacun  s'étend  de  l'occident  à  l'orient^.  Cette 
division  n'est  point  établie  d'après  des  lignes  naturellement  exis- 
tantes, mais  bien  d'après  des  lignes  idéales  imaginées  par  les 
astronomes.  H  y  a  dans  chacjue  climat  un  grand  nombre  de 
villes,  de  forts,  de  villages  et  de  peuples  qui  ne  se  ressemblent 
point  entre  eux.  On  y  trouve  aussi  de  hautes  montagnes,  de 
vastes  plaines,  des  sources,  des  cours  d'eau,  des  lacs  tranquilles, 
des  mines,  des  végétaux  et  des  animaux  d'espèces  diverses '. 

Ces  sept  climats  sont  traversés  par  sept  mers  dont  nous  par- 

Le  ms.  11°  33/i ,  contenant  XAhrkjé  du  présent  ouvrage ,  s'exprime  en  ces  termes  : 
A — «— — sw  i_^  W^  ,:KjUu)  i  ^_5  (j«— piJIJltfj  ^  J-i  «  A  cause  de  la  chaleur 
«  qu  on  y  éprouve,  et  parce  que  le  soleil  y  passe  au  zénith,  lorsqu'il  est  au  plus 
Il  bas  de  son  orbite.  » 

Les  mol»  juxla  lineam  wqumoxudcm ,  qu  on  lit  dans  la  version  latine,  ne  se  trou- 
vent pas  dans  notre  texte. 

Ces  derniers  mots  sont  transposés  mal  à  propos  dans  le  texte  arabe. 

I  . 


4  PROLÉGOMÈNES. 

Feuillet  3  verso.  leroDs  par  la  suite,  s'il  plaît  à  Dieu.  Ces  sept  mers  s'appellent 
(aussi)  golfes.  Six  d'entre  elles  sont  contiguës;  une  .seule  est 
séparée  et  sans  communication  avec  les  autres. 

La  première  de  ces  mers,  située  dans  la  partie  habitable  du 
globe,  est  la  mer  de  la  Chine  et  des  Indes,  du  Sind  et  de  Tlé- 
men.  Elle  s'étend,  à  partir  de  l'orient  et  du  i3°  degré  de  lati- 
tude, au-dessus  et  le  long  de  la  ligne  équinoxiale;  elle  baigne 
la  Chine,  puis  l'Inde,  puis  le  Sind,  puis  le  midi  de  l'Iémen,  et 
se  termine  au  détroit  de  Bab  el  Mandeb  jJ^-U  oi.  '.  C'est  là  sa 
longueur,  et  d'après  le  rapport  des  voyageurs  dignes  de  foi,  des 
navigateurs  qui  s'y  sont  hasardés,  et  des  personnes  (jui  ont  lait 
voile  d'un  pays  à  un  autre  depuis  la  mer  Piouge  jusqu'au  Wak- 
wak  ijij  ^ijlj-Ji,  cette  longueur  est  de  A,5oo  pai-asanges '" .  11  s'y 
trouve  environ  trois  cents  iles,  soit  désertes,  soit  habitées,  dont 
nous  dirons  suliséquemment  ce  que  nous  en  avons  appris  de 
plus  certain,  et  ce  que  l'histoire  en  rapporte. 

De  cette  mer  de  la  Chine ,  dérive  le  Golfe-Vert  qui  est  le  golfe 
de  Perse  et  d'Abila  Ajill  ;  il  s'étend  du  sud  au  nord,  en  tirant 
un  peu  vers  l'ouest;  baigne  les  côtes  occidentales  du  Sind  >k^w, 
du  Mekran  y^C»,  du  Kerman  yU^^=  et  du  Fars  u.jli,  et  se  ter- 
mine à  Abila,  près  A'badan  ybU*.  Se  détournant  du  côté  du 
midi,  les  eaux  de  ce  golfe  baignent  le  pays  de  Bahreïn  (^j-*r  et 
du  lémamet  *^Lc,  atteignent  celui  d'Oman  yLi,  les  rivages  de 
l'Iémen  ",  et  là,  touchent  à  la  mer  des  Indes  \  La  longueur  de 
cette  mer  est  de  àho  parasanges;  il  y  a  beaucoup  d'écueils  et  de 
bas-fonds.  Sa  profondeur  est  de  70  à  80  brasses.  On  y  compte 
neul  îles  habitées  ou  inhabitées  dont  nous  parlerons  ci-après. 

Sic.  Ce  détroit  est  en  effet  situé  par  12"  /i8'  de  lalit.  nord. 
Ou  de  la  moitié  de  la  circonférence  du  globe.  \'oyez  ci-dessus,  pas».  2  ,  note  i". 
On  lit.  dans  le  ms.  n»  334  ,  y_jj|  ^y^  (^j^  (jrcjij  «  et  la  terre  de  Cliedjer 
(qui  dépend)  de  l'Iémen.  « 

Les  mss.  n»   334  et  B  portent  de  la  Chine. 


PROLÉGOMÈNES.  5 

De  cette  mer  de  la  Chine  dérive  encore  le  goli'e  de  Colzoum  Kemii.i  i  recto 
-jJùiJl  ^s-l^  ',  qui  commence  à  Bab  el  Mandeb,  au  point  où  se 
termine  la  mer  des  Indes.  Il  s'étend  au  nord,  en  inclinant  un 
peu  vers  l'occident,  en  longeant  les  rivages  occidentaux  de  l'Ié- 
tnen,  le  Téhama  a.*>.j,j,  rHcdjazj,\.-jSi ,  jusqu'aux  pays  de  Madian 
yjj^-»,  d'Aïla  aK-j!,  et  de  Faran  y'ju,  et  se  termine  à  la  ville  de 
Colzoum,  dont  il  tire  son  nom.  Se  détournant  ensuite  vers  le 
sud,  ses  eaux  baignent  la  côte  orientale  du  Sa'ïd  »Xa*uiJI,  Djoun 
el-Melik  é.JJ,S  u^-»-,  Azab  cjIJvc",  l'île  de  Souaken  (j^>l^^,  Za- 
legh  ^Ij,  le  pays  de  Bodjah  ajc",  et  enfin  l'AJ^yssinie  iU.j<Â,  où  elles 
rejoignent  la  mer  des  Indes.  La  longuevir  de  la  mer  de  Colzoum 
est  de  1  /ioo  milles.  Les  profondeurs  de  cette  mer  sont  remplies 
de  bancs  de  sable  sur  lesquels  périssent  les  navires,  en  sorte 
qu'il  n'y  a  que  les  navigateurs  expérimentés  et  connaissant  ces 
écueils  cachés  et  les  passages  praticables,  qui  osent  s'y  hasarder. 
Il  existe  dans  cette  mer  des  îles  au  nombre  de  quinze  ;  nous  en 
ferons  mention  en  leur  lieu. 

La  seconde  grande  mer,  connue  sous  le  nom  de  mer  de 
Syrie  ',  tire  son  origine  de  la  partie  de  l'Océan  qui  est  au 
couchant.  Elle  commence  sous  le  quatrième  climat,  où  elle 
porte  le  nom  de  mer  de  Zakak  ou  de  Cul-dc-Sac  jlïjJl  ",  parce 
que  sa  largeur  en  cet  endroit  n'est  que  de  i  8  milles.  «  La  dis- 
«  tance  de  Tarifa  à  l'île  Verte'  est  également  de  i8  milles.» 
Cette  mer  a  au  levant  les  côtes  du  pays  des  Berbers  ^j-jJ'  ^2^ 
au  nord  de  l'extrême  Afrique.  Elle  longe  l'Afrique  moyenne, 
l'Afrikia  proprement  dite  Ajob^ii)!  jjo,i  jusqu'à  la  rivière  des  Sables 
J-«pi  ilj,  le  pays  de  Barca  *j*;-j,  de  Lounia  ■îu-'^'',   de  Marakebe 

'  La  nier  Rouge. —  '  Ou  Aiclab. —  '  La  M(jditerran('e.  —  '  Le  tlétroit  de  Gibraltar. 

Algéziras.  Ce  renseignement,  aussi  important  qu'exact,  manque  dans  le  ms. 
n"  334-  Nous  l'avons  placé  entre  guillemets;  nous  en  userons  de  même,  dans  la 
présente  version,  pour  tous  les  passages  qui  contiennent  des  variantes,  et  pour 
ceux  qui  n'avaient  jamais  été  traduits. 

Le  ms.  n"  334  porte  Ijoukia  x.^  J.  M.  de  Sacy  pense  qu'il  est  ici  f|uestion  de 


6  PROLÉGOMÈNES. 

Fcuillei  ^  lecio.  «jJil;-»  '  et  d' Alexandrie,  la  partie  septentrionale  du  désert  (entre 
l'Egypte  et  la  Svrie),  la  Palestine  et  le  reste  de  la  Syrie,  jusqu'à 
Souaïdiè  Aj,Xjj-Jt  -  qui  est  à  l'extrémité  de  cette  mer.  La  côte 
("orme  ensuite  un  coude  et  se  dirige  vers  le  couchant  «  en  passant 
"  auprès  d'Antioche  *A^>Uaj!,  »  atteint  le  détroit  de  Constantinople, 
puis  le  Péloponèse  u-jyJ^  s^^^.=- et  Otrante,  où  est  l'entrée  du 
golfe  de  Venise,  les  terres  de  Sicile,  de  Rome,  de  Savone  et 
de  Narbonne,  longe  les  Pyrénées  «ol^jJ!  J.x_»-,  passe  à  l'orient  de 
l'Espagne,  puis  au  midi  (de  la  Péninsule),  et  rejoint  les  deux  îles'* 
où  son  point  de  départ  a  été  fixé.  La  longueur  de  la  mer  de 
Syrie,  depuis  l'une  jusqu'à  l'autre  de  ses  extrémités,  est  de  i  i36 
parasanges.  11  y  a  environ  cent  îles  grandes  ou  petites,  désertes 
ou  habitées,  que  nous  décrirons,  s'il  plaît  à  Dieu. 

Deux  golfes  considérables  dérivent  de  cette  mer  de  Syrie. 
L'un  est  le  golfe  de  Venise,  qui  commence  à  l'est  de  la  Calabre 
>^j^  iiVj,  dépendance  de  l'Italie,  passe  auprès  de  la  mer  d'O- 
trante,  se  dirige  vers  le  nord-nord-ouest  du  côté  de  Bari  j^jIj, 
sur  la  côte  de  Saint-Ange,  puis  à  l'ouest  vers  Ancône,  longe  les 
côtes  de  Venise  et  d'Aquilée  xj'y^ji  où  il  se  termine;  de  là,  tour- 
nant à  l'est,  vers  les  rivages  de  la  Croatie,  de  la  Dalmatie  et  de 
l'Esclavonie  '' ,  «jujii*«lj  «^v».lli  au^lj^j.- ,  il  attcmt  la  grande  mer 
où  il  avait  commencé.  La  longueur  du  golfe  de  Venise,  de  l'une 
à  l'autre  de  ses  extrémités,  est  de  i  loo  milles;  il  contient  quinze 
îles,  dont  six  sont  habitées  et  les  autres  désertes:  nous  en  re- 
parlerons. 

la  Libye.  .Nous  adoptons  d  autant  plus  volontiers  cette  leçon  ,  qu  elle  s'accorde  avec 
le  témoignage  de  Léon  l'Africain,  qui,  dans  la  fixation  des  limites  de  l'Egypte, 
place  la  Libye  immédiatement  après  le  pays  de  Barca.  Voyez  ll.irtmann  ,  Edris.  Afr. 
pag.  325. 

Ou  Marakié  t^\y».  —  '  Séleucie  ? 
'  L'auteur  n'a  point  encore  fait  mention  de  ces  îles,  mais  tout  porte  a  croire 
qu  il  s'agit  ici  d'Algéziras  et  non  de  Cadix. 

Et  non  point  de  la  Macédoine,  ainsi  qu'il  est  dit  dans  la  version  latine. 


PROLÉGOMÈNES.  7 

Le  second  de  ces  golfes  s'appelle  la  niei- du  PonI  ^j«.Uàj;  \\  lenilirt /i  vois... 
commence  au  détroit  d'Abidos  \  dont  la  largeur  n'est  à  son  em- 
bouchure que  de  la  distance  d'un  jet  de  flèche,  «  se  prolonge 
"  sur  une  étendue  de  trois  journées  de  navigation  ou  de  ,'kio 
"  milles,  »  et  passe  devant  Constantinople,  auprès  de  laquelle  sa 
largeur  est  de  quatre  milles.  Le  Pont  (Euxin)  s'étend  ensuite  vers 
l'orient,  atteint,  du  côté  du  midi,  les  pays  d'Héraclée,  de  Sinope, 
de  Trébizonde,  d'Achkala  *3ljiit,  des  Alains",  et  se  termine  là  où 
habitent  les  Khozars.  A  cet  endroit  sa  direction  change  :  les  eaux 

et 

du  Pont  se  portent  vers  Métraha  *r^jJa^  ',  touchent  au  pays  des 
Russes  " ,  du  Berdjan  yl=>^ ,  à  l'embouchure  du  Dnieper  ij«;-?lji 
et  à  celle  du  Danube  ^,  parviennent  à  l'entrée  du  détroit  de 
Constantinople  et  longent  la  côte  orientale  de  la  Macédoine 
xojJoU  iS^j  jusqu'au  point  d'où  nous  l'avons  fait  partir.  La  lon- 
gueur du  Pont  est,  depuis  le  détroit  jusqu'à  son  extrémité ,  de 
i3oo  milles.  On  y  compte  six  îles,  dont  nous  ferons  ime  plus 
ample  mention. 

La  mer  de  Djordjan  et  de  Dilem  ioi^  u^j-=-  "  est  isolée  et 
sans  aucune  comnuinication  avec  les  autres;  un  grand  nondire 
de  fleuves  et  de  cours  d'eau  s'y  jettent.  Du  côté  de  l'occident, 
cette  mer  est  bornée  par  l' Azerbaïdjan  y^s^J^il  et  le  Dilem  ;  à 
l'est,  par  le  pays  des  Aghzazjl;^!  ';  au  nord,  par  celui  des  Kho- 
zars *;  au  midi,  par  le  Tabaristan  yU-u^jis.  Sa  longueur,  du 
côté  de  la  Khozarie ,  jusqu'à  la  source  du  Timour  j-«Jl  (j>_c  ' ,  est 


C'est  ainsi  du  moins  que  j'enlentls  le  mot  6»Xjl ,  IracUiit  dans  la  version  latine 
par  celui  d'.4nrfa;  le  nom  d'Avie  s'était  conservé  dans  le  moyen-àge.  Voyez  Villeliar- 
douin,  etc. 

Le  texte  porte  a^j^. — '  C'est  Matriga  ,  ancien  nom  de  la  presqu'île  de  Taman. 

Aa.<«jJI  j>3^j-    —  '  L'/ltm^e  porte  l»_ii  ,  noire  manuscrit,  ivji 

La  Caspienne.   —  '   Ou  des  Ghozzes,  peuple  bien  connu. 

Le  texte  porte  .y.;».  ;  mais  le  ms.  B.  porte  .y».. 
'  Le  ms.  n"  334  porte  A'ïn-Elham  ^^  gll  (j\_c. 


s  PROLÉGOMÈNES. 

Feuillpi  i  verso  de  1  ooo  milles,  et  sa  largeur,  depuis  la  côte  de  Djordjan  jus- 
qu'à rembouchure  du  Volga,  de  600  milles.  On  y  compte  quatre 
îles  dont  nous  parlerons  ci-après,  ainsi  que  des  autres  mers 
indiquées  plus  haut,  lorsqiie  nous  ferons  la  description  détaillée 
des  pays  et  des  habitants. 

Ces  mers  contiennent  diverses  espèces  de  poissons,  d'animaux 
et  de  choses  curieuses,  dont  nous  ferons  également  mention, 
s'il  plaît  à  Dieu. 

«  Maintenant  que  nous  avons  terminé  la  description  abrégée 
«  de  la  figure  de  la  terre  et  sa  division  en  climats;  celle  de  ses 
«  mers,  dont  nous  avons  fait  connaître  l'étendue  et  les  limites,  et 
«  celle  des  rivages,  dont  nous  avons  indiqué  sommairement  les 
«  noms  et  les  habitants,  nous  allons  commencer  à  décrire  les  sept 
«  climats,  les  pays,  les  peuples  et  les  raretés  qu'ils  contiennent, 
"  climat  par  climat  et  contrée  par  contrée,  sans  rien  omettre  de 
«  ce  qui  concerne  les  chemins  et  les  routes,  les  distances  en 
«  parasanges  et  en  milles,  le  cours  des  fleuves,  la  profondeur  des 
II  mers,  les  moyens  de  communication  dans  les  déserts,  le  tout 
«  expliqué  dans  le  plus  grand  détail  et  avec  tout  le  soin  pos- 
«  sible. 

«  Lorsque  nous  avons  voulu  tracer  les  noms  des  villes  et  indi- 
«  quer  les  distances,  nous  nous  sommes  aperçu  que  chaque  cli- 
«  mat  devait,  à  caiise  de  sa  longueur,  se  subcUviser  en  dix  sections 
«proportionnées,  soit  en  latitude,  soit  en  longitude,  et  que 
<■  toutes  les  villes,  les  pays,  les  lieux  habités,  devaient  être  indi- 
«  qués  dans  chaque  section,  de  telle  manière  que  le  lecteur  pût, 
«  d'un  coup  d'œil  et  sans  peine,  acquérir  la  connaissance  des 
«  voies  et  des  peuples,  et  s'assurer  de  la  justesse  de  ses  obser- 
«  vations.  Le  nombre  des  tableaux  suivants  '  s'est  donc  élevé  à 

'  Ces  tableaux  ou  cartes  géograpliiques  manquaient  clans  le  premier  manustnl , 
mais  nous  avons  été  assez  heureux  pour  les  retrouver,  au  nombre  de  soixante-neul 
(sans  compter  le  planisphère),  dans  le  manuscrit  dont  la  Bibhollicque  du  roi  vient 


PROLÉGOMÈNES.  0 

«  soixante  et  dix,  sans  compter  les  deux  extrémités,  dont  l'une       rvuillei  /i  verso. 

«  forme  la  limite  des  lieux  habités  du  côté  du  sud  et  la  majeure 

«  partie  de  ceux  que  l'extrême  chaleur  et  l'aridité  rendent  entiè- 

"  rement  déserts,  et  l'acre,  la  limite  des  lieux  habités  du  côté 

«  du  nord ,   où  le  froia  excessif  produit  un  semblable  effet.  Au 

«  moyen  de  cette  méthode,  le  lecteur  verra  dans  les  tableaux 

«  la  situation  véritable  et  la  forme  exacte  des  pays;  mais  il  lui 

«  resterait  à  connaître   l'état  des  contrées,  la  conformation,  les 

«habitudes,   le   costume  des  habitans,  les  routes  frayées,  ainsi       Fouillfi  ,^  rccio. 

«  que  les  distances  en  milles  et  en  parasanges,  et  les  curiosités 

«  dont  l'existence  a  été  attestée  par  les  voyageurs,  les  marins  et 

«  les  historiens.  D'après  cela,  nous  avons  jugé  convenable  de 

li  faire  suivre  chaque  tableau   de  la   description  des  lieux  qu'il 

«  indique;  et  c'est  ce  que  nous  nous  proposons  de  faire  dans  le 

«  présent  ouvrage ,  autant  que  nos  forces  pourront  nous  le  per- 

"  mettre,  et  en  implorant  le  secours  divin.  ■• 

de  faire  l'acquisition.  Elles  existent  également  clans  les  exemplaires  de  la  Géogra- 
phie d'Édiisi  qui  se  conservent  à  Oxford.  On  peut  consulter  à  ce  suje(  Hartmann, 
Edris.  Afr.  pag.  Lxxii ,  et  M.  Walckenaër,  Biographie  universelle,  article  Edrisi. 


PREMIER  CLIMAT. 

PREMIÈRE  SECTION. 

Afrique  occidentale.  —  Oulil.  —  Sala.  —  Tokrour.  —  Berisa.  —  Lemlem. 

Pays  des  noirs. 


Ce  climat  commence  à  l'ouest  de  la  mer  occidentale,  qu'on 
appelle  aussi  la  mer  des  ténèbres.  C'est  celle  au-delà  de  laquelle 
Feuillet  .">  recto  personne  ne  sait  ce  qui  existe.  Il  y  a  deux  îles,  nommées  les  Iles 
Fortunées,  d'où  Ptolémée  commence  à  compter  les  longitudes. 
On  dit  qu'il  se  trouve  dans  chacune  de  ces  îles  un  tei'tre  cons- 
truit en  pierres,  et  de  cent  coudées  de  haut.  Sur  chacun  d'eux 
est  une  statue  en  bronze  qui  indique  de  la  main  l'espace  qui 
s'étend  derrière  elle.  Les  idoles  de  cette  espèce  sont,  d'après  ce 
qu'on  rapporte,  au  nombre  de  six.  L'une  d'entre  elles  est  celle 
de  Cadix,  à  l'ouest  de  l'Andalousie;  personne  ne  connaît  de 
terres  habitables  au-delà. 

Dans  cette  section  «  que  nous  avons  tracée  >>  sont  les  villes 
de  Amlil  ^M-*i  ',  de  Sala  "^Lm,  de  Tokrour  jj^,  de  Daouja,  de 
Bericha  ^j->  -  et  de  Modrah  «jO^.  Elles  appartiennent  au  pays 
de  Maghraouat  «jI^jm  '  du  Soudan.  L'île  d'Oulil  est  située  dans 
la  mer  ",  non   loin  du  rivage.  C'est  là  (dans  cette  île)  qu'on 

Certainement  d'après  le  nouveau  ms.  Oulil.  JoJ,!  —  '  Pour  Berisa. 
'  Le  ms.  n°  334  porte  Mourah  a<v«<  et  Maghzara  tAyu»  ou  Makzarah  ôjlyL*. 
'  Voyez ,  au  sujet  du  problème  géographique  que  présente  la  situation  d'Oulil , 


PREMIÈRE  SECTION.  11 

trouve  cette  saline  si  renommée,  la  seule  qu'on  connaisse  dans      Feuillet  ,i  recio. 
le  pays  des  noirs.  On  en  tire  le  sel  qui  se  transporte  dans  toutes  oci.il. 

ces  contrées  au  moyen  de  navires  venant  de  l'île  où  s'opère 
le  chargement  du  sel,  et  d'où  on  le  dirige  vers  l'embouchure 
du  Nil,  située  à  une  journée  de  distance  ',  et  ensuite  vers  Amli 
J.-<l,  Bokrour  j^yô -,  Bericha  i^j~>,  Ghana  ajU  et  autres  pays 
du  Wangara  ojULjij ,  Kaougha  Ai^  et  autres  pays  du  Soudan , 
qui  pour  la  plupart  n'ont  d'autre  eau  pour  s'abreuver  que  l'eau 
du  Nil  et  celle  des  rivières  qui  se  jettent  dans  ce  fleuve.  Le  reste 
des  contrées  qui  avoisinent  le  Nil  est  désert  et  sans  habitations; 
il  y  existe  cependant  des  mares  d'eau  de  pluie  qu'on  rencontre 
après  deux,  quatre,  cinq  ou  douze  journées  de  marche,  sem- 
blables à  celles  du  désert  situé  sur  la  route  de  Sedjelmasa  A-«L.t^ 
à  Ghana,  et  où  l'on  ne  trouve  de  l'eau  qu'au  bout  de  quatorze 
jours  de  marche ,  en  sorte  que  les  caravanes  sont  obligées  d'en 
porter  dans  des  vases  à  dos  de  chameau.  Il  y  a  beaucoup  de  lieux 
pareils  dans  le  Soudan,  dont  la  majeure  partie  se  compose  de 
sables  soulevés  et  transportés  çà  et  là  par  les  vents  :  pays  aride 
et  où  la  chaleur  est  extrême ,  tellement  que  les  habitants  du  pre- 
mier climat,  du  second  et  d'une  partie  du  troisième,  brûlés  par 
le  soleil,  sont  de  couleur  noire  et  ont  les  cheveux  crépus,  con- 
trairement à  ce  qui  a  lieu  chez  les  peuples  qui  vivent  sous  le 
sixième  et  sous  le  septième  climat.  De  l'île  d'Oulil  à  la  ville  de 
Sala,  on  compte  seize  journées  de  marche. 

Sala  est  située  sur  la  rive  septentrionale  du  Nil.  C'est  une  s*"-* 

ville  populeuse  et  un  lieu  de  réunion  pour  les  noirs.  On  y  fait 
un  bon  commerce  et  les  habitants  sont  courageux.  C'est  une 
dépendance  du  Tokrouri ,  prince  puissant  qui  possède  des  escla- 

Hartmann,  Edristi  Africu,  pag.  3o.  D  est  bien  évident  que  par  iViV  1  auteur  entend 
le  Nil  des  noirs. 

'  Le  te.\te  porte  (^ jj^  ;  une  journée  de  navigation  ou  cent  milles. 

'  Lisez  Sala  et  Tokrour 


12  PREMIER  CLIMAT. 

iViuii.i  r,  recto  vcs  et  tlcs  troupcs ,  et  qui  est  connu  par  la  lernieté,  la  sévérité 
et  la  justice  de  son  caractère.  Son  pays  est  sûr  et  tranquille; 
le  lieu  fie  sa  résidence  et  sa  capitale  est  la  ville  de  Tokrour, 
située  au  midi  du  Nil,  à  deux  journées  de  marche  de  Sala,  soit 
par  terre,  soit  par  le  fleuve. 

Cette  ville  de  Tokrour  est  plus  grande  et  plus  commerçante 
roKiïocB  que  Sala.  Les  habitants  de  l'extrême  Afrique  occidentale  y  por- 

Keuillet  5 verso  tent  «  de  la  laine,  »  du  cuivre,  «  des  coquilles  marines',  »  et  en 
retirent  de  l'or  «  et  des  esclaves.  »  Les  habitants  de  Sala  et  de 
Tokrour  se  nourrissent  de  dhorra'',  de  poisson  et  de  laitages; 
leurs  troupeaux  se  composent  de  chameaux  et  de  chèvres.  Les 
personnes  du  commun  se  vêtent  de  ])eaux  de  mouton,  et 
portent  sur  leurs  têtes  des  bonnets  de  laine;  les  gens  riches 
poilent  des  vêtements  de  coton  et  le  voile  •".  De  Sala  et  de  Tok- 
rour à  Sedjelmasa,  on  compte  quarante  journées  de  marche  de 
caravane.  Le  pays  le  plus  voisin,  du  côté  de  Lamtouna  «jjjd  du 
désert,  est  Arca  ïj\  ';  on  compte  entre  ces  deux  pays  vingt-cinq 
journées.  On  s'approvisionne  d'eau  pour  deux,  quatre,  cinq  ou 
six  jours.  De  même,  de  Tile  d'Oulil  à  Sedjelmasa,  on  compte 
environ  quarante  journées,  et  de  Tokrour  à  Berisa  (p»s>j,  située 
sur  le  bord  du  Nil  à  l'orient,  douze  journées. 
BERISA.  Berisa   est  une  ville  petite,    non  entourée  de  murs;  ses  ha- 

bitants sont  marchands  ambulants.  C'est  un  lieu  très-peuplé,  qui 
qui  est  sous  la  dépendance  du  sultan  de  Tokrour.  Au  sud  de 
LtMLKM.  Berisa,  est  le  pays  de  Lemlem  ^twl,  éloigné  d'environ  dix  jour- 

nées. Les  peuples  de  Berisa,  de  Sala,  de  Tokrour  et  de  Ghana 
font  des  incursions  dans  le  Lemlem ,  réduisent  en  captivité  les 
habitants,  les  transportent  dans  leur  propre  pays,  et  les  vendent 
aux  marchands  qui  y  viennent,  lesquels  les  font  passer  ailleurs. 

'  -yyJi.-  —  '  Espèce  de  grand  miUel  [IJulciu).  Le  texte  porte  "jï. 
'  Kl-mazar  j-j^l ,  d'où  dérive  le  mot  italien  mezzaro. 
'  L'Abrégé  porte  Azka  X,'- 


PREMIÈRE  SECTION.  13 

Il  n'y  a  dans  tout  le  Lemlem  que  deux  villes,  qui  ne  sont  pas  iiniiici  5  verso. 
plus  grandes  que  des  bourgs.  L'une  d'elles  s'appelle  Mellei  JU, 
et  l'autre  Daoujj.  Elles  sont  éloignées  l'une  de  l'autre  de  quatre 
journées.  D'après  ce  qu'on  rapporte,  les  habitants  sont  juifs,  et 
pour  la  plupart  plongés  dans  l'ignorance  et  dans  l'inipiété.  Lors- 
qu'ils sont  parvenus  à  l'âge  de  puberté,  ils  se  stigmatisent  la 
figure  et  les  tempes  au  moyen  du  feu.  Ce  sont  des  signes  cpii 
servent  à  les  faire  reconnaître  «  eux  et  leur  patrie.  »  Toutes  les 
habitations  sont  construites  sur  les  bords  d'une  rivière  qui  se 
jette  dans  le  Nil.  Au-delà  du  Lemlem,  vers  le  sud,  on  ne  con- 
naît pas  de  pays  habité.  Celui  de  Lemlem  touche  du  côté  de 
l'ouest  au  Maghzara  «jljji-*,  à  l'est  au  Wangara  «jUij,  au  nord  au 
Ghana  ajLs,  au  sud  à  des  déserts.  La  langue  des  habitants  du 
Lemlem   diffère  de  celles  des  Maghzaricns  et  des  Ghaniens. 

De  Berisa  à  Ghana,  on  compte  douze  journées.  Berisa  est 
située  à  mi-chemin  veis  Sala  et  Tokrour.  De  Berisa  à  Oufl- 
ghacht  «-^-istijl  douze  journées.  Cette  dernière  est  au  nord  de 
Berisa. 

On  ne  voit  dans  le  pays  des  noirs  aucuns  fruits,  ni  frais  ni  païs  uEsNoms. 
secs,  autres  que  les  dattes  provenant  de  Sedjelmasa  et  du  pays 
de  Zab  <-i\ji\  iiVj,  qui  sont  apportées  par  les  habitants  du  désert 
de  Wardjelan  y^o-^ij.  Le  Nil  coule  dans  cette  contrée  de  l'orient 
à  l'occident.  Le  roseau  oriental',  l'ébénier,  le  cèdre,  le  saule 
et  diverses  sortes  de  tamarisc  croissent  sur  les  bords  du  fleuve 
en  forêts  épaisses;  c'est  là  que  les  bestiaux  habitent  et  qu'ils  se 
mettent  à  l'abri  de  l'excessive  chaleur.  On  y  voit  des  lions,  des 
girafes,  des  gazelles,  des  hyènes  '",  «  des  éléphants,  »  des  lièvres 
et  des  belettes. 

Il  y  a  dans  le  Nil  diverses  espèces  de  poissons,  soit  grands, 

^j.àjl  ,_<.<a.i)l- 

Notre  texte  porte  (jU«*i  :   d'après    Léon   l'Africain ,   liv.   9  ,  pag.   382 ,  c'est 
une  bète  féroce  qui  dévore  les  cadavres  durant  la  nuit. 


14  PREMIER  CLIMAT. 

Feuilleté  lecto.  soit  petits,  (loiit  ia  plupart  des  noirs  se  nourrissent;  ils  les  pè- 
chent et  les  salent;  ces  poissons  sont  extrêmement  huileux  et 
épais. 

Les  armes  dont  ces  peuples  font  usage  sont  l'arc  et  les  flè- 
ches'; c'est  sur  elles  qu'ils  fondent  leur  sécurité.  Ils  se  servent 
aussi  de  massues  qu'ils  fabriquent  de  bois  débène  avec  beau- 
coup d'art  et  d'intelligence.  Quant  aux  arcs,  aux  flèches  et  aux 
cordes  d'arc  ^,  ils  les  tirent  de  l'espèce  de  roseau  nommée 
"  cherki  J^-èJI.  »  Leurs  maisons  sont  construites  en  terre,  «  les 
"  pièces  de  bois  larges  et  longues  étant  rares  parmi  eux.  »  Ils 
se  parent  d'ornements  en  cuivre,  de  coquilles  marines,  de  col- 
liers de  verre,  de  graines,  de  pierres  nommées  la'ab  ul  cheikh 
gi-ùJI  4->-*J,  et  de  diverses  espèces  de  faux  onyx  fabriqués  avec 
du  verre.  Ce  que  nous  venons  de  dire  de  leurs  mœurs  et  cou- 
tumes, et  de  leur  manière  de  se  nourrir,  de  se  désaltérer,  de  se 
vêtir  et  de  s'orner,  s'applique  à  la  majeure  partie  du  pays  des 
noirs,  pays  extrêmement  aride  et  brûlant.  Quant  à  l'agriculture, 
ceux  qui  habitent  des  villes,  cultivent  l'oignon,  la  courge,  le 
melon  d'eau,  qui  deviennent  d'une  grosseur  énorme.  Ils  n'ont 
guère  de  blé  ni  de  céréales  autres  que  le  dhorra,  dont  ils  reti- 
rent une  espèce  de  boisson.  Leur  principale  nourriture  consiste 
en  poisson  et  en  chair  de  chameau  séchée  au  soleil. 

'  Notre  manusc.  porte  ■■■■>  nlmif  ,  mot  dont  le  sens  nous  est  inconnu  ;  on  lit  dans 
i'Abrègé,  comme  dans  le  ms.  B.,  (_>LiJ- 
En  arabe  j^. .  en  hébreu  ir' 


DEUXIÈME  SECTION.  15 


DEUXIÈME  SECTION. 

Suite  de  l'Afrique  centrale.  —  Mellel.  —  Ghana.  —  VVangara  —  Tirki. 
Marasa.  —  Samghad.  —  Gharbil. 


Les  villes  comprises  dans  cette  section  sont  Mellel  Jt»,  Ghana      hVuiiiei  6  recto 
«jU,  Chcrmi  ^j-H^-  Marasa  x«i_^,  Saghmara  «jUjU-,  Amara  ojLs'-, 
Gharbil  J-j^js-  et  Semeghda  ôjoi_<s«.  «  Quant  à  la  ville  de  Mellel,  mei.lf.l. 

»  qui  dépend  du  pays  de  Lemlem,  et  que  nous  avons  mentionnée 
«  plus  haut^,  c'est  une  ville  qui  n'est  ni  considérable,  ni  en- 
«  tourée  de  murs;  elle  est  construite  sur  une  colline  de  terre 
«  de  couleur  rouge,  et  forte  par  sa  position.  Les  habitants  s'y 
«  mettent  à  l'abri  des  attaques  des  autres  noirs  ;  l'eau  qu'ils  boi- 
«  vent  sort  d'une  montagne  située  au  milieu  de  la  ville;  mais, 
«  loin  d'être  d'une  douceur  parfaite,  cette  eau  est  très-saumâtre. 
«  A  l'ouest  de  Mellel  et  sur  les  bords  de  ce  cours  d'eau  jusqu'au 
«  point  où  il  se  jette  dans  le  Nil ,  on  trouve  plusieurs  peuplades 
«  de  nègres  qui  vont  tout  nus,  et  qui  se  marient  sans  dot  et  sans 
«  légitime.  11  n'existe  pas  d'hommes  qui  donnent  le  jour  à  im 
»  plus  grand  nombre  d'enfants.  Ils  possèdent  des  chameaux  et 
«  des  chèvres  dont  le  lait  sert  à  les  nourrir;  ils  mangent  aussi 
«  du  gibier  et  de  la  chair  de  chameau  séchée  au  soleil;  ils  ont 
«  pour  voisins  d'autres  peuples  qui  les  réduisent  en  captivité, 
«  au  moyen  de  diverses  ruses,  et  qui  les  emmènent  dans  leur 
"  P'^y^'  pour  les  revendre  à  des  marchands;  il  en  sort  annuel- 

'  Ou  plutôt  Tirki,  comme  on  le  verra  plus  bas. 

'  L' Abrégé  porte  Abara  «jl**  ;  le  nis.  B.  Ghaïara  «jU».  —  '  Voy.  ci-dessus ,  p.  1 3 


16  PREMIER  CLIMAT. 

Feiiillei  fi  recto.  «  lenient  un  nombre  considérable,  destinés  pour  l'extrémité  de 
«  l'Afrique  occidentale.  Tous  les  habitants  du  Lemlem  portent 
«  à  la  figure  une  marque  (ou  un  stigmate)  de  feu;  et  c'est  un 
»  signe  auquel  on  les  reconnaît,  ainsi  que  nous  i'avons  déjà  dit 
"  plus  haut  '.  " 
GHAN»  De  la  ville  de  Mellel  à  celle  de  Ghana  la  grande ,  on  compte 

environ  douze  journées  de  marche  dans  des  sables  plus  ou  moins 
mouvants.  Ghana  se  compose  de  deux  villes  situées  sur  les  deux 
rives  du  fleuve  d'eau  douce,  et  c'est  la  ville  la  plus  considé- 
rable, la  plus  peuplée  et  la  plus  commerçante  du  pays  des  noirs. 
Il  y  vient  de  riches  marchands  de  tous  les  pays  environnants  et 
des  extrémités  de  l'Occident;  ses  habitants  sont  musulmans,  et 
son  roi,  d'après  ce  qu'on  rapporte,  tire  son  origine  de  Saleh , 
fils  d'Aljdallah,  fils  d'Hassan,  fils  d'Aly,  fils  d'AJjou  Taleb;  il 
gouverne  de  sa  propre  autorité  :  mais  toutefois  il  prête  obéis- 
sance au  prince  des  croyants  de  la  race  des  Abbassides;  il  pos- 
sède sur  le  bord  du  Nil  un  château  solidement  construit,  bien 
fortifié ,  et  dont  l'intérieur  est  orné  de  diverses  sculptures  et 
peintures,  et  fenêtres  vitrées;  ce  château  fut  construit  en  l'an  5 1  o 
de  l'hégire  (1116  de  J.-C).  Le  territoire  et  les  domaines  de  ce 
roi  sont  limitrophes  au  Wangara  ou  pays  de  l'or,  dont  nous 
avons  déjà  parlé,  et  qui  est  renommé  à  cause  de  la  quantité  et 
de  la  qualité  de  ce  métal  qu'il  produit.  Ce  que  les  habitants  de 
l'Afrique  occidentale  savent  d'une  manière  certaine  et  incontes- 
table, c'est  que  ce  roi  possède  dans  son  château  un  bloc  d'or 
du  poids  de  trente  livres  et  d'une  seule  pièce  ".  C'est  une  pro- 
duction entièrement  naturelle,  et  qui  n'a  été  ni  fondue  ni  tra- 
vaillée par  la  main  des  hommes;  on  y  a  cependant  pratiqué  un 
trou,  et  on  l'a  attachée  au  trône  du  roi;  c'est  une  chose  curieuse 

'  Voyez  ci-dessus ,  pag.  1  3. 

'  Ceci  n'a  rien  d'incroyable  :  il  a  été  trouvé ,  dit-on ,  dans  le  voisinage  de  Lima , 
des  masses  d'or  pesant  àb,  et  même  6i  marcs  [EncYcl.  au  mot  Or). 


DEUXIEME  SECTION.  17 

et  unu  particularilo  uni(jue,  dont  le  monarque  se  glorilio  auprès  Feuillet  6  veiso. 
des  rois  du  Soudan.  Du  reste,  ce  prince  passe  pour  être  le  ])lus 
juste  des  hommes;  car  (en  ce  qui  touche  sa  conduite  à  l'égard 
de  ses  sujets  et  la  justice  qu'il  exerce  envers  eux)  on  rapporte 
qu'il  a  des  officiers  qui  se  rendent  tous  les  matins  à  cheval  à  son 
château,  chacun  portant  sur  sa  tète  un  tambour  dont  il  bat.  Ar- 
rivés à  la  porte  de  cet  édifice,  ils  cessent  le  bruit,  et  lorsqu'ils 
sont  tous  réunis  auprès  du  roi,  ce  prince  monte  à  cheval,  et, 
précédant  sa  troupe,  se  rend  '<  dans  les  lieux  l'es  plus  étroits, 
"  les  plus  misérables  de  la  ville,  »  et  dans  les  faubourgs.  Si  quel- 
qu'un a  à  se  plaindre  de  quelque  injustice,  le  roi  s'arrête,  or- 
donne qu'on  répare  le  mal,  et  reste  là  présent,  jusqu'à  ce  que 
l'affaire  soit  terminée;  ensuite  il  retourne  au  château,  et  ses  offi- 
ciers se  dispersent.  A  trois  heures  après  midi ,  lorsque  la  chaleur 
du  jour  commence  à  tomber,  il  remonte  à  cheval,  accompagné 
de  gardes;  mais  alors  personne  ne  peut  l'aborder  ni  s'approcher 
de  lui.  Cet  usage  de  monter  à  cheval  tous  les  jours  pour  rendre 
la  justice,  est  une  chose  connue  et  certaine.  Il  porte  un  voile  de 
soie  pour  se  draper,  ou  un  manteau  pour  s'envelopper  et  se  cou- 
vrir, des  caleçons  et  des  souliers  garnis  de  courroies,  «  soit 
«  quand  il  marche  à  pied,  soit  quand  il  monte  à  cheval  \  »  11 
se  pare  de  beaux  ornements  et  de  riches  habits,  qu'il  fait  porter 
au-devant  de  lui  les  jours  de  fête.  11  a  plusieurs  bannières  " , 
mais  il  n'a  qu'un  seul  drapeau.  11  se  fait  précéder  par  des  élé- 
phants, des  girafes  et  par  d'autres  animaux  sauvages  des  espèces 
qu'on  trouve  dans  le  Soudan.  Ces  peuples  ont,  dans  le  Nil,  des 
barques  solidement  construites,  dont  ils  se  servent  pour  la  pêche, 
et  pour  communiquer  d'une  ville  à  l'autre.  Les  vêtements  des 
habitants  de  Ghana  sont  le  manteau  et  la  fouta  " ,  »  chacun  sui-     '  ^  . 

Notre  texte  porte  Kj^j  i^  A^Ovi  ^. 
Benoud,  pluriel  de  bend  ;  en  espagnol  hanikru. 
'  Sorte  Je  vêtement  ou  de  ceinture  ;  en  espagnol /aWa  et  en  proven(^al  /àou(/u- 

3 


liMiillfi  )i  versi 


18  PKF.MIEK  CLIMAT. 

"  vaut  SCS  tacullés.  »  Le  pays  de  Ghana  touclie  du  côté  de  l^ouest 
à  celui  (K'  Maglizara,  à  lest  au  Wang;ara,  au  noid  aux  plaines 
désertes  du  Soudan  et  des  Berbers,  au  sud  au  pays  des  inl'idèles 
du  Lemlem  ot  autres. 

Depuis  la  vdle  de  Ghana  |us(|uau\  pieuueres  terres  du  Wan- 
gara,  on  compte  huit  journées.  Ce  dernier  pays  est  celui  qui  est 
renommé  à  cause  de  la  quantité  et  de  la  bonté  de  l'or  qu'il  pro- 
duit. Il  forme  une  Ile  de  3oo  milles  de  longuein-  sur  i  5o  de 
large,  que  le  Nil  entoure  de  tous  côtés  et  en  tout  temps.  Vers 
le  mois  d'août,  lors([ue  la  chaleur  est  extrême  et  que  le  Nil  est 
sorti  de  son  lit,  l'île  ou  la  majeure  partie  de  l'île  est  inondée 
durant  le  temps  accoutumé  ;  ensuite  le  fleuve  commence  à  dé- 
croître. Les  nègres  de  tout  le  Soudan  se  rassemblent,  et  viennent 
vers  cette  contrée,  pour  y  taire  des  recherches,  durant  tout  le 
temps  de  la  baisse  du  Nil  ;  chacun  ramasse  la  quantité  d  or, 
grande  ou  petite,  que  Dieu  lui  a  accordée,  sans  que  personne 
soit  entièrement  privé  du  Irait  de  ses  peines.  Loi'sque  le  fleuve 
est  rentré  dans  son  lit,  chacun  vend  l'or  qui  lui  est  échu  en 
partage,  et  ils  se  le  revendent  les  uns  aux  autres.  La  majeure 
partie  est  achetée  par  les  habitants  du  VVardjelan  yî*'»-^'^  ,  et 
par  ceux  de  l'extrémité  de  l'Afrique  occidentale,  où  cet  or  est 
porté  dans  les  hôtels  des  monnaies,  frappé  en  dinars,  et  échangé 
dans  le  commerce  contre  des  marchandises.  C'est  ainsi  cpie  la 
chose' 'Se  -passe  tous  les  ans.  «  C'est  la  principale  production  du 
«^pays  des  noirs  :  grands  et  petits,  ils  en  tirent  leur  subsistance. 
«  Il  y  a  dans  le  pays  du  Wangara  des  villes  florissantes  et  des 
«  forteresses  renommées.  Ses  habitants  sont  riches  ;  ils  possè- 
«  dent  de  l'or  en  abondance,  et  reçoivent  les  productions  qui 
«  leur  sont  apportées  des  autres  parties  les  |)lus  éloignées  de  la 
«  terre.  Us  se  couvrent  de  manteaux,  de  voiles  et  d'autres  sortes 
«  de  vêtements  ;  ils  sont  entièrement  noirs.  •> 

Au  nombre  des  villes  du  Wangara  est  celle  de  Tirki  ijj ,  qui 


DEUXIÈME   SECTION.  19 

est  très-grande.  «   Quoique  populeuse,   elle  n'est  pas  dans   un       i  euiiln  - 
«  état  florissant  ni    prospère.    Elle  est  sous  l'oliéissance  du   roi 
«  de  Ghana,  au  nom  duquel  on  fait  rinvocation  (  la  khotba),  et 
«  au  nom  duquel  on  gouverne.  De  Giiana  à  Tirki,  six  journées  de 
«  marche  en  suivant  le  INil;  »  de  Tirki,  à  Marasa,  six  journées. 

«  Marasa   a-«|_^    est   une   ville   de   médiocre    grandeur,    très-  mvkam 

«  peuplée,  très-commerçante  et  dont  les  habitants  sont  indus- 
n  trieux.  Elle  est  située  sur  le  bord  septentrional  du  Nil,  dont 
«  ils  boivent  les  eaux;  il  y  croît  du  riz,  du  dhorra  '  et  beaucoup 
«  de  grains;  les  habitants  se  livrent  au  négoce.  La  base  de  leur 
«  nourriture  est  le  poisson  qu'ils  pèchent  ;  ils  font  le  conunerce 
«  de  l'or.  » 

De  la  ville  de  Marasa  à  celle  de  Saghmara  ojU.«-w  six  jour- 
nées. 

"  En  se  dirigeant  de  Marasa  et  de  Saghmara  vers  le  nord 
n  par  le  désert,  on  trouve  une  peuplade  qui  se  nomme  Beghama 
«  «-«U<  ;  ce  sont  des  Berbers  nomades  qui  ne  résident  en  aucun 
«  lieu ,  et  qui  font  paître  leurs  chameaux  sur  les  bords  d'une 
«  rivière  venant  du  côté  de  l'est,  et  se  jetant  dans  le  Nil. 
"Il  y  a  dans  ce  pays  beaucoup  de  laitages,  qui  servent  à  la 
«  subsistance  des  habitants.  »  De  Saghmaia  à  Samghada  ««xàjw  ,  sAMr.iun 

huit  journées;  cette  ville  de  Samghada  est  très-agréable  et  située 
sur  les  bords  d'un  fleuve  d'eau  douce.  De  là  à  Gharbil  S-^j^ . 
on  compte  neuf  journées.  De  Saghmara  à  Gharbil,  six  journées, 
en  se  dirigeant  vers  le  sud. 

«  La  ville  de  Gharbil  est  située  au  bord  du  Nil;  ses  iiabilants  .;i;viinii 

«  se  vêtent  de  laine.  Elle  est  agréablement  placée  au  ])ie(l 
"  d'une  montagne  qui  domine  cette  ville  du  côté  du  midi  ;  ses 
«  habitants  boivent  de  l'eau  du  Nil,  se  nourrissent  de  dhorra  -, 

'    Le  ms.  B.  poiie  :  i.Uo   l..(.^\jtl3  l^Â  Ïjm^^d   "  donl  le  j^iain   lies-gios  foumil 
«  une  nourriture  excellente.  » 

'  Ici  se  trouve  une  répétition  évidemment  faulive 


20  PREMIER  CLIMAT. 

F.  uillci  7  lecio  <^  de  poissoii  L't  dc  laitage ,  et  se  livrent  au  conuiierce  des  di- 
a  vers  objets  qui  ont  cours  parmi  eux.  »  De  Ra'bil  J>*-«*),  en  se 
dirigeant  vers  l'ouest,  à  Ghaiara  «jU-**',  onze  journées.  »  Les 
.'  Iiajiitaiits  de  ce  dernier  pays  montent  do  très-beaux  ciiameaux.  » 
Cette  ville  do  Ghaiara  est  située  sur  le  bord  du  Nil;  elle  est  en- 
tourée d'un  lossc.  Ses  habitants  sont  nombreux  et  braves.  «  Ils 
«  font  des  incursions  dans  le  pays  de  Lemlem,  d'où  ils  enlèvent 
«  des  captifs  qu'ils  emmènent  chez  eux,  et  qu'ils  vendent  aux 
«  marchands  de  Ghana.  Entre  Ghaiai-a  et  Lemlem,  on  compte 
'  treize  journées.  Ces  peuples  montent  des  chameaux  excellents: 
"  ils  s'approvisionnent  d'eau,  marchent  de  nuit,  arrivent  de  jour. 
»  se  livrent  au  pillage,  puis  retournent  dans  leur  pays  avec  le 
«  nombre  des  esclaves  du  Lemlem  qui,  par'  la  permission  de 
«  Dieu,  leur  sont  échus  en  partage.  De  Ghaiara  à  Ghana,  on 
compte  onze  journées,  durant  lesquelles  on  trouve  ])eu  d'eau. 
Tout  le  pays  dont  nous  venons  de  parler  obéit  au  sultan  de 
Ghana.  «C'est  à  lui  qu'ils  payent  les  impôts,  et  c'est  lui  (|ui  les 
«  protège.  1 

'   Le ms.  B.  porte  Gharbil  Jkjo»*  et  Gliounara  aAXi;  siii  la  carte  gé<)giaplii(|iie 
on  lit  Gliotiljara  o.IaC 


TROISIÈME  SECTION.  21 


TROISIÈME  SECTION. 

Siiile  de  l'Afrique  centrale.  —  Kaougba.  —  Beibers.  —  Koiikou.  —  Lemlenièli. 
—  Zaghawa.  —  Mathan.  —  Nouabé.  —  Femmes  Nubiennes. 


Les  villes  les  plus  renommées  de  cette  section  sont  Kaoïigha      F^niiiti  7  khu. 
A-tjS',  Koukou  j5^,  Lemlemèh  *W,  Zaghawa   «j* — *j,  Fanan 
ybls  ',  Alliamy  c^  ',  Nouabié  3u.jly  ^  et  Tadjira  «j^^  ". 

Kaougha  est  située  sur  le  bord  septentrional  du  Nil,  dont  ses  kaoogha 

habitants  boivent  les  eaux.  C'est  une  dépendance  du  Wangara, 
mais  quelques-uns  d'entre  les  noirs  la  placent  dans  le  Kanem 
^,,t~>^.  C'est  une  ville  bien  peuplée,  non  entourée  de  murs,  com- 
merçante, industrieuse,  et  où  l'on  trouve  les  produits  des  arts 
et  métiers  nécessaires  à  ses  habitants.  Les  femmes  de  ce  pays  se 
livrent  à  l'exercice  de  la  magie,  et  l'on  dit  qu'elles  sont  très- 
versées,  très-habiles  et  très-renommées  dans  cet  art.  De  Kaougha 
à  Samghada,  on  compte  dix  journées  en  se  dirigeant  vers  l'ouest; 
de  Kaougha  à  Danio-hala  aIvà^^  ,  un  mois;  de  Kaougha  à  Chameh 
*-«Uî ,  moins  d'un  mois;  de  Kaougha  à  Koukou,  en  se  dirigeant 
vers  le  nord,  vingt  journées  de  marche  de  chameau. 

«  Le  chemin  passe  à  travers  le  pays  de  Begliama.  Les  Beglia- 
«  miens  sont  des  Berbers  noirs,  brûlés  par  le  soleil,  ce  qui  a 
«  changé  la  couleur  de  leur  peau.  Ils  parlent  la  langue  berbère, 
«  sont  braves,  et  boivent  l'eau  des  puits  qu'ils  creusent  de  leurs 

'  Malban  yliU  ,  d'après  Hartmann  ;  Manan  ybU  .  J'apics  le  ms.  B. 

'  Ou  plutôt  Andjemy  /-rfî*!  .  d'après  les  niss.  B.  et  Xià- 

'  Ou  Nouabé  *j!»j.  —  '  Ou  Tadjoua  ey^^k ,  d'après  le  ras.  B. 


22  PUEMJEll  CLIMAT. 

KcmiLt  -  xerM.  "  maiDS  dans  la  terre,  d'après  la  connaissance  qu'ils  possèdent 
'  des  sources  :  c'est  une  chose  éprouvée  et  connue  d'iuie  manière 
>■  certaine.  » 

<■  Lu  voyageur  digne  de  foi  rapporte  qu'en  parcourant  le  pays 
"  des  noirs,  il  y  a  environ  vingt  ans,  il  pénétra  dans  ce  pays, 
«  c'est-à-dire  dans  le  pays  de  Beghama;  qu'il  y  vit  un  de  ces 
«  Berbers  marchant  avec  lui  dans  un  terrain  sablonneux,  désert, 
■I  et  où  il  n'existait  aucune  trace  d'eau  ni  rien  de  semblable; 
«  que  le  Berber  prit  une  poignée  de  terre,  l'approcha  de  son  nez, 
«  et  l'avant  flairée ,  se  mit  à  rire  et  dit  aux  voyageurs  de  la  cara- 
«  vane  :  Descendez,  l'eau  est  avec  vous.  Ceux-ci  descendirent, 

■  déchargèrent  leurs  bagages,  entravèrent  leurs  chameaux  et  les 
"  laissèrent  paître.  Alors  le  Berber  se  dirigea  vers  un  certain  lieu, 
n  et  dit  :  Creusez  ici  la  terre.  Les  hommes  (de  la  caravane)  se 
"  mirent  à  l'œuvre,  fouillèrent  à  moins  d'une  demi-brasse,  et 
■■  trouvèrent  de  l'eau  très-douce,  ce  qui  les  étonna  beaucoup. 
"  Ce  fait  est  notoire  et  connu  des  marchands  du  pays,  qui  s'en 
'<  entretiennent  souvent.  Sur  la  route  dont  nous  venons  de  par- 
«  1er  de  Kaougha  à  Koukou,  par  le  pays  de  Beghama  a^'jv  ,  on 

■  voit  deux  citernes  sans  eau,  éloignées  l'une  de  l'autre  de  cinq 
'■■  à  six  journées  de  distance  '.  ■>  • 

La  ville  de  Koukou  jS^  est  l'une  des  plus  renonmiées  du 
pays  des  noirs;  elle  est  grande,  située  sur  le  bord  d'une  rivière 
qui.  venant  du  côté  du  nord,  passe  par  Koukou,  et  dont  les  eaux 
servent  aux  besoins  des  habitants.  Plusieurs  d'entre  les  noirs 
affirment  que  cette  ville  est  située  sur  les  bords  d'un  canal  ; 
d'autres  disent  que  c'est  sur  une  rivière  qui  se  décharge  dans 
le  Nil  :  mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  certain ,  c'est  qu'avant  d'arriver 

'  Ce  passage  a  été  transcrit  en  aialie  par  Hartmann ,  pag.  LX.xii ,  <1  après  iin  far- 
siniile  pris  sur  le  ms.  n°  487  de  la  biblioth.  d'Oxford,  rapporté  de  Syrie  par  Pococke. 
Le  ms.  dont  il  est  (picstion ,  avant  été  transcrit  en  906  de  l'hégire  f  1  5oo  de  J.-C), 
est  de  i55  ans  plus  récent  que  le  notre. 


TROISIÈME  SECTION.  25 

à  Koukou,  cette  rivière  coule  durant  un  grand  nombre  de  jours,       i.uiilii  7  virs,,. 
et  qu'ensuite  elle  se  pei-d  dans  des  plaines  de  sable  et  des  dé- 
serts,   de   même  que    FEuphrate,  qui   traverse    ITrâc  ;    mais    la 
perte  de  ce  dernier  a  lieu  dans  les  marais  des  Nabatbéens  '. 

Au  surplus,  le  roi  de  la  ville  de  Koukou  est  absolu  et  in- 
dépendant ;  il  a  beaucoup  de  domestiques ,  de  revenus ,  d'offi- 
ciers et  de  soldats  ;  il  s'entoure  d'un  giand  éclat  et  d'un  granf! 
appareil.  Ces  peuples  montent  des  cbevaux  et  des  chameaux,  et 
ils  sont  très-redoutables  et  supérieurs  en  force  à  leurs  voisins. 
Les  habitants  de  Koukou  se  servent  de  peaux  pour  couvrir  leur 
nudité  ;  mais  les  marchands  portent  des  tuniques  et  d'autres 
vêtements,  des  bonnets  sur  la  tête  et  des  ornements  en  oi-;  quant 
aux  personnes  considérables  et  notables,  elles  portent  le  voile  et 
le  manteau,  visitent  les  marchands,  s'asseyent  auprès  d'eux  et 
font  avec  eux  des  échanges  de  marchandises.  11  croît  dans  le  pays 
de  Koukou  une  espèce  de  bois  qu'on  appelle  bois  des  serpents. 
Ce  qui  caractérise  ce  bois  c'est  que,  si  on  le  place  au-dessus  du 
lieu  où  un  serpent  est  caché,  le  reptile  sort  aussitôt,  et  que  la 
personne  (|ui  tient  ce  bois  peut  ])rendre  avec  la  main  les  ser- 
pents sans  en  éprouver  aucun  dommage.  Au  contraire,  elle  sent 
naître  en  elle  ime  force  supérieure  à  celle  qu'elle  pouvait  avoir. 
C'est  une  chose  reconnue  parmi  les  peuples  de  l'Afrique  occi- 
dentale et  du  Wardjelan,  que  les  serpents  n'approchent  pas  de 
celui  qui  tient  ce  bois  à  sa  main,  ou  qui  le  suspend  à  son  cou. 
Ce  bois  ressemble  au  pyrèthre"-,  en  ce  qu'il  est  couvert  de  rides 
et  tortu,  mais  il  est  de  couleur  noire. 

De  la  ville  de  Koukou  à  celle  de  Ghana,  on  compte  un  mois 
et  demi  de  marche,  et,  du  même  pointa  Lemlemèh,  quatorze 
journées.  Cette  dernière  ville  est  petite  ;  elle  dépend  du  pays 

'  Entre  Wassit  et  Bassoia. 

'  On  lit  dans  l'original  LïoLs;  et  le  mot  pyrèthre ,  par  lequel  nous  l'avons  Ira- 
(Init,  désigne  une  espèce  de  plante  à  racine  salivaire. 


Lt.Ml.l.,\IEII. 


Feuilli'l  7  verso 


Feuillet  8  rcclo. 


2'i  PREMIER  CLIMAT, 

de  Kawar  jV  .  «  C'est  un  lieu  de  réunion  ou  se  lassembleul 
«  beaucoup  d'individus.  Il  n'est  point  entouré  de  murs.  Il  y  a 
«  un  homme  qui  commande  de  sa  propre  autorité.  Lemlemèli 
«  est  située  sur  une  montagne  de  peu  d'élévation,  mais  dun 
"  didicile  accès  à  cause  des  fossés  ([ui  l'entourent  de  tous  côtés. 
"  Il  y  a  des  palmiers  et  des  bestiaux  dans  le  pays  ;  les  habi- 
«  tants  sont  tout  noirs  ;  ils  boivent  de  l'eau  des  puits  qu'ils  sont 
'  obligés  de  creuser  à  une  grande  profondeur.  Ils  possèdent  des 
«  mines  d'alun  de  médiocre  qualité,  qu'on  vend  dans  le  Kawar, 
'  après  l'avoir  mêlé  avec  du  bon  alun.  On  transporte  cette  mar- 
«  chandise  de  tous  côtés.  » 

De  Lemlemèh  à  Mathan  y^L.  qui  dépend  du  pays  de  Kaneni, 
12  journées.  Mathan  est  une  ville  petite,  de  peu  d'industrie 
et  de  peu  de  commerce.  Ses  habitants  possèdent  des  chameaux 
et  des  chèvres.  De  Mathan  à  Alhamy  (^  \  huit -journées.  Cette 
dernière  ville  dépend  du  Kanem;  elle  est  très-petite  et  a  un 
petit  nombre  d'habitants,  d'un  naturel  sauvage.  Ce  pays  avoisine 
la  Nubie  du  côté  de  l'est.  On  compte  d' Alhamy  au  Nil  trois  jour- 
nées en  se  dirigeant  vers  le  sud,  et  du  même  lieu  à  Zaghawa  six 
journées.  On  y  boit  de  l'eau  de  puits. 

La  ville  de  Zaghawa  «j^j  est  entourée  de  villages  peuplés  où 
ion  boit  de  l'eau  de  puits.  AutjOur  d'eux  sont  des  hommes  de 
même  race  qui  ont  soin  de  leurs  chameaux.  "Ils  font  un  bon 
commerce,  fabriquent  divers  objets,  boivent  de  l'eau  de  puits, 
se  nourrissent  de  dhorra,  de  viande  de  chameau  séchée,  du 
■poisson  qu'ils  peuvent  prendre ,  et  de  laitages  qui  sont  très- 
abondants  parmi  eux.  Ils  s'habillent  de  peaux  tannées.  Ce  sont 
les  coureurs  les  plus  agiles  d'entre  les  noirs. 

De  Zaghawa  à  Manan  yl>U  -,  huit  journées.  C'est  à  Manan 
que  réside  le  prince  ou  le  chef  du  pays  ;  la  plupart  de  ses  sol- 

'  Voyez  ci-dessus ,  pag.  21,  note  2. 
Ou  peut-être  Mathan.  Voyez  ci-dessus,  pag.  21,  note  1". 


TROISIEME  SECTION.  25 

dats  sont  nus  et  armés  d'arcs  et  de  flèches.  De  Manan  à  Ta-  Feuillet  s  recio. 
djera  •>■=-*  i  3  journées.  C'est  la  capitale  des  Tadjerins  ',  peuple 
infidèle,  sans  croyance  aucune,  et  dont  le  pays  touche  à  la 
Nubie.  Semnali  *^-«>-  est  une  petite  ville  qui  dépend  de  ce  pays. 
Diverses  personnes  qui  ont  voyagé  dans  le  Kawar  rapportent 
qu'un  chef  nommé  Belac  (i'^  -  commandant  au  nom  du  roi  de 
la  Nubie,  s'est  rendu  à  Semnah,  l'a  ravagée  et  en  a  dispersé 
les  habitants  de  tous  côtés.  Cette  ville  est  actuellement  ruinée.  noiabé. 

De  Ta  djera  à  Semnah,  6  journées.  De  Tadjera  à  Nouabé  *jly, 
1  8  journées.  C'est  de  cette  ville  que  la  Nubie  tire  son  nom  ''. 
«  Elle  est  petite,  mais  très -peuplée.  Ses  habitants  se  vêtent 
«  de  peaux  tannées  et  de  manteaux  de  laine.  De  là  au  Nil,  on 
"  compte  quatre  journées.  On  y  boit  de  l'eau  de  puits;  on  s'y 
«  nourrit  d'orge  et  de  dhorra;  les  dattes  y  sont  apportées  du 
«  dehors,  mais  le  laitage  y  est  abondant.  Les  femmes  y  sont 
«  d'une  beauté  ravissante  (  littéralement,  de  phénix  )  et  circon- 
"  cises.  Elles  sont  d'une  bonne  race , .  qui  n'est  aucunement  la 
«  race  des  noirs.  Dans  toute  la  Nubie,  les  femmes  sont  d'une 
«  beauté  parfaite;  elles  ont  les  lèvres  minces,  la  bouche  petite, 
«  les  dents  blanches,  les  cheveux  lisses  et  non  crépus.  On  ne  trouve 
«  aucune  chevelure  comparable  à  celle  des  Nubiennes,  ni  dans  le 
«  Maghadera  «j^Ià*  i^o'»  ni  dans  le  pays  de  Ghana,  ni  ailleurs, 
«  comme  par  exemple  chez  les  Kanemiens  (habitants  du  Kanem), 
"  chez  les  Zendjes,  les  Abyssins,  et  les  habitants  du  Bodja  «l^l  ; 
«  on  dit  que  cette  beauté  de'  la  chevelure  est  une  chose  particu- 
«  lière  aux  Nubiennes.  yUi  surplus,  il  n'est  point  de  femmes  qui 
»  leur  soient  préférables  pour  le  mariage  ;  c'est  ce  qui  fait  que  le 
«  prix  d'une  esclave  de  ce  pays  s'élève  jusqu'à  3oo  dinars  ou  en- 

'  Ou  Tadjwins  (jj_^=-li  ,  d'après  le  ms.  B. 

'  Lems.  B.  porte  :  jîVj  t^^ws-Lu  «  le  chef  du  lalac  » 

Voir  sur  iSoubu,  le  voyage  de  M.  Cailliaud,  t.  III,  pag.  2  10. 

Le  ms.  B.  porte  o.iljw 

4 


26  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  8  verso.  «  viron ,  et  c'est  à  cause  de  ces  qualités  que  les  princes  de 
"  ^^^yP^*^  désirent  tant  en  posséder,  et  les  achètent  à  des  prix 
«  très-élevés,  afin  d'en  obtenir  des  enfants  beaux  et  gracieux 
•  comme  leurs  mères.  On  raconte  qu'un  vizir  d'Andalousie, 
«  nommé  Abou'l  Hassan  el  Masshaiy,  possédait  une  de  ces  iNu- 
«  biennes telle  qu'on  n'en  n'avait  jamais  vu  de  pareille,  sous  le 
«  rapport  de  l'élégance  de  sa  taille,  de  la  beauté  des  joues,  de 
'<  la  grâce  du  sourire,  enfin  une  beauté  accomplie.  Ce  vizir 
■<  était  tellement  amoureux  d'elle,  qu'il  ne  pouvait  presque  pas 

■  la  quitter.  Il  l'avait  achetée  260  dinars  marabouts.  Indépen- 

■  damment  de  toutes  les  perfections  dont  cette  fille  était  ornée , 
"  elle  parlait  de  manière  à  ravir  d'admiration  ceux  qui  l'écou- 
'  taient,  soit  à  cause  de  la  pureté  de  son  accent,  soit  à  cause  de 
>  la  douceur  de  sa  prononciation.  Ayant  été  élevée  en  Egypte, 
«  elle  s'était  singulièrement  perfectionnée  sous  tous  les  rapports,  » 

«  De  la  ville  de  Nouabé  à  celle  de  Kousa   "^j^,  on  lompte  huit 
'■  petites  journées.  « 


QUATRIÈME  SECTION.  27 


QUATRIÈME  SECTION. 

Suite  de  l'Afrique  centrale.  —  Sources  et  poissons  du  Nil.  —  Kousa.  —  Dongoli 
—  Galwa.  —  Asouan  ,  oasis.  —  Markata. 


Cette  section  comprend  la  description  de  la  Nubie,  d'une 
partie  de  l'Abyssinie,  du  reste  du  pays  des  Tadjerins,  et  d'une 
partie  des  oasis  intérieures,  xV,_a>IjJI  v::.U-!^I . 

Les  résidences  les  plus  connues  et  les  villes  les  plus  renom-      Feuillet  a  nis,. 
mées  sont ,    dans  la  Nubie ,   Kousa   a.~}S^  ,  Aiwa  »>A« ,  Dongola 
*)o«ji ,  Bilac  ou  Boulac  (^'^K—i  ' ,  Soula  *!j_w  .  Dans  l'Abyssinie , 
Markbada  xiaSj^  et  el  Nedja'a  *fii^l.  Dans  les  oasis  et  dans  une 
partie  de  l'Egypte  supérieure,  Asouan  yi^-vl    et  Anfour  el-Radini 

C'est  à  cette  section  qu'appartient  le  lieu  où  s'opère  la  sépa- 
ration des  deux  branches  du  Nil  ;  c'est-à-dire  i°du  Nil  d'Egypte, 
qui  traverse  ce  pays,  en  coulant  du  sud  au  nord;  la  plupart  des 
villes  de  l'Egypte  sont  bâties  sur  ses  bords  et  dans  les  îles  que 
forme  ce  fleuve;  et  2"  de  la  branche  qui  coule  à  partir  de  l'est, 
et  se  dirige  vers  l'extrémité  la  plus  reculée  de  l'occident;  c'est 
sur  cette  branche  du  Nil  que  sont  situées  toutes  ou  du  moins  la 
majeure  partie  des  villes  du  Soudan. 

La  source  de  ces  deux  branches  du  Nil  est  dans  la  montagne       sodkces  uu  nu.. 
de  la  Lune  ^,  dont  le  commencement  est  à  16  degrés  au  delà  (^y  ^ 

Koucha  LijS',  Ghalva  a  As.  el  lalac  ^5)kj  ,  d'après  le  ms.  B. 

Ou  de  komr,  Voyez  la  Relation  de  l'iigypte  d'Abd-Allatif,  traduite  par  M.  de 
Sacy,  pag,  7. 

Nous  n'ignorons  pas  que  ce  mot  ^^  pourrait  à  la  rigueur  se  traduire  par  en 
deçà.el  nous  désirerions,  pour  l'honneur  de  notre  Géographe,  que  tel  fût  le  sens 
résultantde  son  assertion.  Mais  les  cartes  jointes  au  ms.  B.  ne  laissent  aucun  doute 

4. 


28  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  8  verso  de  la  ligne  équinoxiale.  Le  Nil  tire  son  origine  de  cette  montagne 
par  dix  fontaines,  dont  cinq  s'écoulent  «  et  se  rassemblent  «  dans 
un  grand  lat  ;  les  autres  descendent  également  de  la  montagne 
vers  un  autre  crand  lac.  De  chacun  de  ces  deux  lacs  sortent  trois 
rivières  qui  finissent  par" se  réunir  et  jjar  s'écouler  dans  un  très- 
grand  lac  près  duquel  est  située  une  ville  nommée  Tarli  i^, 
populeuse,  et  dont  les  environs  sont  fertiles  en  riz.  Sur  le  bord 
de  ce  lac  est  ime  idole  tenant  les  mains  élevées  vers  la  poitrine  : 
on  dit  que  c'est  Masakh  a:^  (ou  Masnah  g>— -«),  et  qu'il  bit  ainsi 
transformé  parce  que  c'était  un  méchant  homme. 

On  trouve  dans  ce  lac  un  poisson  dont  la  tête,  ayant  un 
bec,  ressemble  à  celle  d'un  oiseau;  il  y  a  aussi  d'autres  ani- 
maux dangereux.  Ce  lac  est  situé  au-dessus,  mais  très-près  de  la 
ligne  équinoxiale.  Dans  sa  partie  inférieure,  là  où  se  rassemblent 
les  rivières,  est  une  montagne  «  transversale  »  qui  sépare  en  deux 
la  majeure  partie  du  lac,  et  qui  s'étend  ensuite  vers  le  nord- 
ouest.  Il  sort  de  cette  montagne  un  bras  du  Nil  qui  coule  du 
côté  de  l'ouest,  et  c'est  là  le  Nil  du  pays  des  Noirs,  sur  les 
bords  duquel  s'élèvent  la  plupart  des  villes  de  ce  pays.  Du  revers 
oriental  de  la  montagne  sort  l'autre  bras.  Celui-ci  coule  vers  le 
nord,  traverse  la  nubie  et  l'Egypte  et  se  divise,  dans  l'Egypte 
inférieure,  en  quatre  Ijrancbes  dont  trois  se  jettent  dans  la  mer 
Méditerranée,  et  la  quatrième  dans  le  lac  salé  qui  se  termine 
auprès,  c'est-à-dire  à  six  milles  d'Alexandrie.  Ce  dernier  lac  n'est 
point  contigu  à  la  mer,  mais  il  est  formé  par  l'inondation  du  Nil  ; 
il  est  à  peu  de  distance  du  rivage;  nous  en  parlerons  en  son  lieu, 
s'il  plaît  à  Dieu.  Au-dessous  de  la  montagne  de  la  Lune,  c'est-à-dire 
dans  l'espace  compris  entre  les  dix  sources  et  les  lacs,  le  Nil 
coule  vers  le  nord  ,  jusqu'nu  poiht  où  il  se  décharge  dans  le  grand 

sur  la  position  qu'il  assigne  aux  montagnes  de  la  Lune  cl  aux  sources  du  Nil  ;  no- 
silion  conforme  aii\  idccs  de  Ptolcmée,  qui  paraissent  avoir  été  adoptées  avec  des 
modifications  plus  ou  moins  grandes  par  les  géographes  arabes. 


QUATRIÈME  SECTION.  29 

lac,  sur  une  étendue  de  dix  journées  de  marche  '.  Dans  le  pays  hVi.illii  y  recto 
qui  vient  d'être  décrit,  il  existe  trois  montagnes,  dont  la  direc- 
tion est  de  l'est  à  l'ouest.  La  première,  qui  louche  au  mont  de 
la  Lune,  fut  appelée  par  les  prêtres  de  l'Egypte  le  Temple  des 
images.  La  seconde,  qui  touche  à  la  même  montagne,  du  côté 
du  nord ,  à  reçu  le  nom  de  Mont  d'or,  parce  qu'il  s'y  trouve 
des  mines  de  ce  métal.  La  troisième,  voisine  de  la  seconde, 
s'appelle,  ainsi  que  le  pays  où  elle  est  située,  la  Terre  des  ser- 
pents. Les  habitants  du  pays  rapportent  qu'on  y  voit  des  serpents 
qui  tuent  par  leur  seul  aspect.  Il  y  a  aussi  des  scorpions,  gros 
comme  des  moineaux,  de  couleur  noire,  et  dont  la  morsure 
est  mortelle.  «  Ceci  est  rapporté  par  l'auteur  du  livre  des  Mer- 
veilles. Kedamet,  auteur  du  livre  intitulé  le  Trésor,  dit  que  le 
cours  du  Nil,  depuis  sa  source  jusqu'à  son  embouchure  dans 
la  Méditerranée,  est  de  5634  milles.  La  largeur  de  ce  fleuve 
dans  la  Nidjie  est  d'un  mille,  d'après  ce  que  rapporte  encore 
l'auteur  du  livre  des  Merveilles;  cette  largeur,  vis-à-vis  du 
Caire,  est  de  3  milles.  Dans  les  petits  lacs,  et  au-dessous  dans 
le  Nil ,  on  trouve  des  ciocodiles.  On  y  trouve  aussi  un  poisson 
nommé  le  porc,  el-khanzir  ^/*=^,  dont  le  museau  est  plus 
grand  que  celui  du  buffle  ;  il  sort  vers  les  lieux  voisins  du 
Nil,  se  nourrit  des  végétaux  qui  y  croissent,  et  retourne  au 
fleuve.  On  trouve  aussi  dans  le  Nil  :  i°  un  poisson  rond  à  imh^sons  uc  nil. 
queue  rouge,  nommé  el-lach  o^^^' ;  il  est  très-charnu,  bon 
à  manger,  mais  rare.  2°  El-abarmis  u-Hy^ji" ,  poisson  blanc  à 
queue  rouge  :  on  l'appelle  le  roi  des  poissons;  il  est  très-bon 
à  manger,  frais  ou  salé;  il  est  de  la  longueur  d'un  palme  ^, 
et  large  de  moitié.  3"  El-raï  ts'^' ,  grand  ])oisson  de  couleur 

La  version  latine  ajonle  :  ci  tatitudo ,  quœ  inter  duos  piiri'os  laciis  mterrlpitnr  ah 
oriente  in  occiilenlem ,  est  vi  stationum. 

'  Intervalle  compris  entre  l'extrémili  du  ponce  et  celle  île  l'index ,  lorsque  la 
main  est  étendue. 


50  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  9  recin  «  FOugc.  Il  \  en  a  de  grands  et  de  petits  :  les  grands  pèsent 
"  environ  3  livres.  Il  est  bon  à  manger,  à  peu  près  à  l'égal  de 
«  l'abarmis.  lx°  El-bouny  «s*^' ,  grand  poisson  d'un  goût  très- 
«  délicat;  on  en  trouve  du  poids  de  5  à  lo  livTes,  plus  ou 
«  moins'.  5°  El-ialty  J»^,  poisson  rond  de  l'espèce  du  ia'far 
<■  jjuw-,  qu'on  trouve  dans  le  lac  de  Tibériade;  il  a  peu  d'arêtes 
«  et  est  bon  à  manger  ;  on  en  trouve  du  poids  de  5  livres. 
«  6"  El-loutis  (j-^aIsj^I  ,  poisson  qu'on  nomme  el-farah  j/^'  en 
"  Egypte  \  bon  à  manger,  du  poids  de  loo  livres,  plus  ou 
«  moins;  rare.  7°  El-lebis  '  (j<»***îl ,  poisson  très-bon  à  manger, 
«  d'un  goût  agréable,  et  ne  conservant  pas,  lorsqu'il  est  cuit, 
«  l'odeur  du  poisson.  On  lemploie  dans  la  cuisine  de  la  même 
«  manière  que  toute  espèce  de  viande.  Sa  chair  est  ferme.  Il  y 
«  en  a  de  grands  et  de  petits.  Il  est  du  poids  de  1  o  livres  ;  il 
«  a  des  écailles.  On  trouve  (  dans  le  Nil  )  des  poissons  qui  n'en 
<i  ont  pas.  8°  El-samous  wy^^  •  c'est  un  poisson  dont  la  tête 
"  est  grosse  ;  il  est  très-grand ,  et  atteint  quelquefois  le  poids 
«  d'un  cantar,  plus  ou  moins;  on  vend  sa  chair  coupée  par  mor- 
«  ceaux.  9°  Ei-nikariat  *:^l>j>-*A^I  ^  poisson  long,  à  museau  alongé 
«  comme  le  bec  d'un  oiseau.  1 0°  Ommou  abid  *■  •>hs-<*,x«'  (  mère 
«  des  esclaves),  poisson  semblable  au  précédent  et  sans  écailles. 
«  11°  El-djelbira  "j^ ,  poisson  sans  écailles,  du  poids  d'une 
«  livre  plus  ou  moins;  venimeux.  12°  Eschal  '  Jt^i ,  poisson 
«  qui  porte  sur  son  dos  une  arête  dont  la  piqûre  est  prompte- 
«  ment  mortelle.    1  3"  El-ebklis  (j--s^^' ,  poisson  qui  ressemble 

'  Cyprinus  biiiiiy  ou  benny  (Geoffr.-St.-Hil.)  ?  —  'Le  ms.  B.  porte  Bally  JiX>,  el 
.•Vfar  _»6- 

■'  C'est  le  Ladis  de Strabon,  et\e  Perninihtica  Linn.;  l'crca  latut  (Geoflr.  St.-Hil.). 
Note  communiquée  ,  aiusi  que  la  plupart  des  suivantes  ,  par  M.  Geoflr -St.-Hilaire. 

*  Cyprinus  niloticus.  —  '   Mormyrus  oxyrynchus. 

'  Espèce  du  genre  mormyre. 

'  Ces  poissons  sont  des  Pimelodes  (GeofIroy-SaintHilaire). 


QUATRIÈME  SECTION.  51 

«  à  un  serpent,  et  qui  est  venimeux,  i  4°  Ei-djeri  ou  djevi  t^j^  icniii.i  t,  verso. 
«  ou  isy^,  poisson  dont  le  dos  est  noir,  ayant  des  moustaclies, 
«  la  tête  grosse  et  la  queue  mince.  1 5°  El-ra'ada  '  oiLc^l ,  pois- 
«  son  rond  à  écailles  rudes,  venimeux  à  im  tel  point  que,  si 
"  une  personne  le  touche,  la  main  de  cette  personne  reçoit 
n  une  vive  secousse,  et  qu'elle  est  obligée  de  lâcher  prise.  Il 
«  conserve  cette  propriété  (fâcheuse)  tant  qu'il  est  vivant,  i  6°  El- 
«  cafouré  ou  ghafouré  ",  'j^^  ou  «yjUJl ,  poisson  rond  qui  a 
«  une  peau  rude  et  hérissée  dont  les  femmes  se  servent  pour 
«  carder  le  lin.  i  7°  Kelah  cl-nia  "  Ul  v^  (  les  chiens  aquatiques  )  ; 
«  il  a  l'apparence  d'un  chien  de  couleurs  variées,  i  8°  Faras  el- 
«  ma*  Ui  (j~vi  (le  cheval  aquatique)  ;  il  ressemble  au  cheval  sous 
a  le  rapport  du  caractère,  qu'il  a  très-doux.  Ses  pattes  sont  comme 
"  celles  de  l'oie;  il  les  contracte  quand  il  veut  s'élever,  et  les 
«  ouvre  quand  il  veut  descendre  ;  il  porte  une  longue  queue. 
«  I  9°  El-sakankour  ^  jyUi-J!  ;  c'est  une  espèce  de  crocodile.  11 
"  diffère  des  poissons  en  ce  qu'il  a  des  pieds  et  des  mains,  et 
«  du  crocodile  en  ce  qu'il  porte  une  queue  mince  et  arrondie, 
«  tandis  que  celle  du  crocodile  est  aiguë  et  renflée.  Sa  graisse  est 
»  comptée  parmi  les  remèdes  aphrodisiaques,  ainsi  que  le  sel 
■I  qu'on  emploie  pour  la  conserver.  Le  sakankour  ne  se  trouve 
«  nulle  part  ailleurs  que  dans  le  Nil,  depuis  (ou  jusqu'à  Syène). 
«  20°  Le  crocodile  El-temsah  j-U»s<Ji,  qui  n'existe  non  plus  dans 
«  aucun  fleuve  ni  dans  aucune  mer  autres  que  le  Nil  d'Egypte. 
«  Il  a  la  tète  allongée  de  telle  sorte,  que  la  longueur  de  cette 
«  tête  est  à  peu  près  égale  à  celle  de  l'autre  moitié  de  son  corps  ; 
1  sa  queue  est  également  allongée.  Il  a  des  dents  au  moyen  des- 
«  quelles  il  saisit  l'homme  et  les  animaux,  mais  seulement  lors- 
«  qu'il  est  clans  l'eau.  Il  est  amphibie  ;  il  descend  à  terre  durant 

'   Mahipterums  electriciis  (GeoffroySaint-Hilaire). 

'  Telrodon  lineatus  o«  Fahaka  (GeolTroy-Saint-Hilaire). 

'  Characinus  dentex.  —  '  Espèce  de  Syngnathus.   —  '  Lacerta  monitor. 


52  PREMIER  CLIMAT. 

Feoiiici  i|  vors..  •  le  jour,  ct  marche  durant  la  nuit  avec  ses  pieds  et  ses  mains. 
«  Il  a  besoin  de  vivre  à  terre,  mais  son  plus  grand  besoin  est 
"  l'eau.  Dieu  lui  a  suscité  un  ennemi  puissant  dans  un  petit 
•  animal,  du  nombre  des  animaux  du  Nil,  appelé  el-fechk 
»  liLi^l  (ou  el-meclik  Js^l),  qui  l'examine  et  l'observe  au  mo- 
«  ment  où  il  ouvre  la  gueule  ;  alors  il  s'y  introduit,  pénètre  dans 
«  ses  entrailles,  lui  dévore  le  foie  ainsi  que  les  intestins,  et  le 
«  fait  périr. 

«  Il  existe  uu  poisson  remontant  de  la  mer  salée  dans  le  Nil; 
«  on  l'appelle  el-bouny'  '  tsj^-*^'  ;  il  est  d'une  jolie  couleur,  bon 
«  à  manger  à  l'égal  du  rai,  et  il  pèse  de  2  à  3  livres.  11  en  est 
■  un  autre,  venant  également  de  la  mer  au  Nil,  et  qu'on  appelle 
«  el-schabel  ^  J>?^l  ;  il  est  long  d'une  coudée,  et  même  davan- 
"  tage  ;  il  est  bon  à  manger  et  très-huileux.  Enfin  un  troisième , 
11  remontant  aussi  le  fleuve,  et  nommé  es-chanbout  cjiyjLiJI  ^: 
«  c'est  une  variété  de  l'alose,  si  ce  n'est  qu'il  est  plus  petit.  Il 
«  est  de  la  longueur  du-chibir  j-yiJ'  \  Au  reste,  plusieurs  autres 
n  espèces  de  poissons  pénètrent  de  la  mer  dans  le  fleuve.  On 
«  prend  encore  dans  le  Nil  inférieur,  entre  Rosette  «Ns«;  et  Fouah 
1  «y  ,  une  espèce  de  poisson  appelée  sarf  (j>jm  ^.  H  fraie  à  l'em- 
«  bouchure  du  fleuve,  c'est-à-dire  au  point  où  s'opère  le  mélange 
«  de  l'eau  douce  avec  l'eau  salée.  Ce  poisson  s'appelle  aussi  del- 
<•  finos  ;  c'est  une  petite  espèce.  11  porte  sous  le  ventre  une  ex- 
«  croissance  marquée  d'une  tache  -noire  :  c'est  là  sa  tète.  Les 
«  habitants  de  Rosette  le  salent  et  en  expédient  une  quantité 
«  considéraldc  dans  toutes  les  provinces  de  l'Egypte.  Nous  donne- 
«  rons  plus  loin,  s'il  plaît  à  Dieu,  des  détails  plus  circonstanciés 
«  sur  le  Nil  et  sur  les  choses  curieuses  qui  caractérisent  ce  fleuve.  » 
Quant  à  la  Nubie,  dont  nous  avons  déjà  parlé,  on  compte  au 

Mugiceplialus  —  '  Espèce  d'alose.  —  '  Le  manuscrit  porte  tp»*-iJi 
Espèce  voisioe  de  la  sardine.  —   '  Sparus  sarba  (espèce  de  sargue  j. 


QUATRIÈME   SECTION.  33 

nombre  de  ses  villes  Kousa  i>^-mp    l'intérieure,   distante  de   6 
journées  de   Nouabié  >^->.^y.  Cette    ville,  peu  éloignée  du  Nil, 
est  située  en  deçà  de  la  ligne  équinoxiale.   «  Elle  n'est  ni  très- 
peuplée  ni  très-commerçante  ;  son  territoire  est  aride  et  brûlant. 
On  y  boit  de  l'eau  de  puits,  quoique  le  Nil  traverse  la  contrée. 
Elle  obéit  à  un  roi  de  Nubie,  dont  le  nom  est  Kiamil  J^^^>, 
nom  qui  passe  en  héritage  à  tous  les  rois  de  Nubie,   dont  la 
capitale  est  Dongola  aNJus.  Cette  ville  est  située  à  l'occident  ' 
du  Nil,  sur  le  bord  du  fleuve,  dont  les  habitants  boivent  les 
eaux.  Ils  sont   noirs,    mais   les   plus  beaux   d'entre  les  noirs, 
tant  sous  le  rapport  de  la  figure  que  sous  celui  des  formes  du 
corps.  Ils  se  nourrissent  d'orge  et  de  dhorra  ;  les  dattes  leur 
sont  apportées  du  voisinage  ;  ils  font  usage  d'une  boisson  ex- 
traite du  dhorra,  et  de  viande  de  chameau  fraîche  ou  séchée 
au  soleil  et  pilée,  et  qu'ils  font  cuire  avec  du  lait  de  chamelle. 
Le  poisson  est  très-abondant  chez  eux.  H  y  a  dans  ce  pays  des 
girafes,  des  éléphants'"  et  des  chevaux.  » 
Au  nombre  des  villes  de  la  Nubie  est  celle  de  Ghalwa  «j^  '', 
située  sur  le  bord  du  Nil,  au-dessous  de  Dongola,  à  5  journées 
en  descendant  le  fleuve,  «  dont  les  riverains  boivent  les  eaux,  et 
«  sur  les  bords  duquel  ils  cultivent  l'orge,  le  dhorra  et  divers 
«  légumes,  tels  que  le  navet,  l'oignon,  le  raifort,  le  concombre 
«  et  Ir  i'ueiôn  u'eaa.  L'apparence  et  la  construction  de  Ghalwa, 
n  les  mœurs  et  le  commerce  de  ses  habitants,  sont  semblables  à 
«  ceux    de    Dongola.   »    Les    habitants   de   Ghalwa   viennent  en 
Egypte.  La  distance  qui  sépare  Ghalwa  de  Boulac  est,  par  terre, 
de  10  journées,  et  moins  longue  quand  on  descend  le  fleuve. 


Feuillet   lo  reclo. 


qua 


Toutes  les  cartes  placent  cette  ville  à  l'orient  du  fleuve,  mais  il  y  a  aussi  un 
lieu  du  nom  de  Dongola  sur  le  bord  opposé. 

Il  paraît,  d'après  la  description  de  M.  Cailliaud,  que  ces  races  d'animaux  ont 
disparu.  Voyez  le    \'oyage  à  Méroë.iom.  II,  pag.  23. 

Voir,  êur  Galoga  i^iAs-,  le  voyage  de  M.  Cailliaud,  tom.  III,  pag.  71. 

5 


54  PRKMIER   CLIMAT. 

Fcuiiiei  lorecio  La  longueur  totale  de  la  Nubie,  le  long  du  Nil,  est  de  deux 

mois  de  marche.  (<  Les  Nubiens  vivent  dans  un  état  heureux,  et 
«  se  nourrissent  bien.  Le  bled  leur  est  apporté  du  dehors,  mais 
«  l'orge  et  le  dhorra  sont  très-abondants  chez  eux.  Les  marcliands  de 
«  ce  pays,  ceux  de  l'Abyssinie  et  de  l'Egypte  se  rassemblent  à 
«  Boulac  0^  '>  lorsque  la  paix  règne  entre  ces  peuples.  Leur  ha- 
«  billement  se  compose  de  tuniques  et  de  manteaux.  Le  pays 
"  est  traversé  par  le  Nil  et  par  le  fleuve  qui  vient  de  l'Abyssinie, 
«  lequel  est  considérable,  et  se  décharge  dans  le  Nil,  dans  le 
«  voisinage  de  la  ville  de  Boulac.  Parmi  les  champs  cultivés  que 
«  renferme  le  pays  et  que  baigne  le  fleuve,  sont  ceux  des  Abyssins 
«  et  un  grand  nombre  de  villages  dont  nous  parlerons  ci-après. 
«  Il  ne  tomlje  à  Boulac  ni  pluie  line  ni  pluie  d'orage,  et  il  en 
«  est  de  même  dans  le  reste  du  pays  des  Noirs  qui  dépend  -  de 
«  la  Nubie,  de  l'Abyssinie,  du  Kanem,  du  Zaghawa  et  autres  où 
>i  il  ne  pleut  pas,  et  dont  les  habitants  n'ont  reçu  de  la  Divinité 
«  d'autre  bienfait  et  d'autres  moyens  d'irrigation  que  la  crue  du 
«  Nil,  qui  leur  permet  de  cultiver  leurs  terres,  et  d'obtenir  leur 
«  nourriture,  soit  en  dhorra,  soit  en  légumes,  soit  en  laitages, 
"  soit  en  poissons,  toutes  choses  très-abondantes  à  Boulac.  De 
i>  cette  ville  à  la  montagne  de  Djenadil  Jù^-à»-,  on  compte  6 
«  journées  par  terre,  et  4  en  descendant  le  NiP.  »  C'est  à  la 
montagne  de  Djenadil  qu'est  le  ternie  de  la  navigation  des  noirs; 
c'est  de  là  qu'ils  rétrogradent,  ne  pouvant  pénétrer  jusqu'en 
Egypte.  La  cause  de  cette  impossibilité  est  que  Dieu  a  créé  et 
interposé  cette  montagne  de  peu  d'élévation  du  côté  de  la  Ni- 

'  Ce  nom  de  Boulac  existe  tlans  l'Oasis  de  Selimé;  Cailliaud,  tora.  III,  pag.  246. 
—  Les  mss.  n"  334  et  B.  portent  parlout  j5)Li.  lalak. 

'  Ou  peut-être  «  qui  touche  à  la  Nubie.  »  Cest  à  regret  que  je  transcris  ces  obser- 
vations si  contraires  au  témoignage  des  voyageurs  les  plus  dignes  de  foi. 

'  Notre  ms.  présente  ici  une  lacune  sur  laquelle  on  peut  considter  la  version 
latine,  pag.  17. 


QUATRIÈME   SECTION.  35 

gritie,  mais  très-haute  du  côté  de  l'Egypte.  Le  Nil  se  précipite  Feuillet  lo  vers» 
du  haut  en  bas  de  cette  montagne  par  une  cataracte  effroyable, 
à  travers  des  pierres  et  des  rochers  énormes.  Lorsque  les  navires 
des  noirs  sont  parvenus  à  ce  point  du  Nil,  ils  ne  peuvent  passer 
outre  à  cause  de  ce  danger.  Alors  les  marchands  débarquent 
leurs  marchandises,  les  chargent  à  dos  de  chameau,  et  les 
transportent  à  Asouan  y'>*«'l  (Syene)  par  le  désert.  Depuis  cette 
montagne  jusqu'à  Asouan,  on  compte  environ  12  journées  de 
marche  de  chameau.  «  Cette  ville  d' Asouan  est  une  place  frontière  asouan. 

«  du  côté  des  Nubiens,  qui  la  plupart  du  temps  vivent  en  paix 
«  (avec  leurs  voisins).  »  De  leur  côté,  les  navires  de  l'Egypte  ne 
remontent  le  Nil  que  jusqu'à  Asouan,  qui  est  la  limite  du  Sa'ïd 
<>^^^«^1 .  Cette  ville  (  d' Asouan  )  est  petite ,  mais  peuplée  ;  on  y 
trouve  beaucoup  de  blé  et  d'autres  céréales,  de  fruits,  de  lé- 
gumes, de  bœufs,  de  gazelles,  de  chèvres,  et  autres  viandes  ex- 
cellentes, toujours  à  bon  marché.  On  y  fait  le  commerce  des 
marchandises  destinées  pour  la  Nubie.  Les  environs  de  ce  pays 
sont  quelquefois  sujets  aux  incursions  des  cavaliers  noirs  connus 
sous  le  nom  d'el-Belïn  cj-M'  '.  On  dit  que  ce  sont  des  Grecs  qui 
professent  la  religion  chrétienne  depuis  le  temps  des  Coptes, 
âiilérieurenient  à  l'apparition  de  l'islamisme,  à  cela  près  qu'ils 
sont  hétérodoxes  et  jacobites.  Ils  errent  dans  le  pays  d'el-Bodja 
«-s^sJi  et  l'Abyssinie,  et  viennent  jusqu'en  Nubie;  ce  sont  des 
hommes  très-braves,  nomades  et  sans  résidence  fixe,  comme 
ceux  du  Lamtouna  Ajy'l,  dans  les  déserts  de  l'Afrique  occi- 
dentale. 

A  l'orient  d' Asouan,  les  Musulmans  n'ont  d'autre  pays  limi- 
trophe que  la  montagne  d'el-Alaki  .s^oJ!  au  bas  de  laquelle  est 
une  vallée  profonde  et  sans  eau;  mais  en  creusant  la  terre  on 
trouve  des  sources  abondantes.  Il  existe  dans  cette  montagne  des 


!-i 


Sic.  Ce  mot  est  écrit  ailleurs  ^^aJUI!  d-BcUoun. 


36  PREMIER   CLIMAT. 

Feuillet  lo  verso.  mincs  d'or  et  d'argent;  diverses  tribus  s'y  rendent,  et  se  iivilent 
à  la  recherche  de  ces  métaux. 

Non  loin  d'Asouan,  «  an  midi  du  Nil,  »  est  une  montagne,  an 
pied  de  laquelle  se  trouve  une  mine  d'émerandes.  Elle  est  située 
dans  un  désert  éloigné  de  toute  habitation.  Il  n'existe  dans  l'uni- 
vers aucune  mine  d'émeraudes  autre  que  celle-ci,  qui  est  exploi- 
tée par  un  o-rand  nombre  d'individus;  les  produits  de  cette  mine 
sont  ensuite  exportés  ailleurs. 

Quant  aux  mines  d'or  (ci-dessus  indiquées),  elles  sont  situées 
à   i5  journées  au  nord-est  d'Asouan  dans  le  pays  d'el-Bodja.  A 
OASIS.  l'ouest  de  cette  ville,  sont  les  oasis  aujourd'hui  désertes  et  sans 

habitants,  jadis  florissantes  et  arrosées;  on  y  voit  encore  quel- 
ques arbres  et  des  vestiges  de  villages  ruinés.  De  ce  point,  jus- 
qn'au  pays  de  Kawar  jV  et  de  Koukou  .j^p  ,  on  ne  cesse  de 
trouver  des  oasis  plantées  de  palmiers  et  des  ruines  d'habitations. 
Ebn-Haukal  rapporte  qu'on  y  trouve  encore  des  chèvres  et  des 
moutons  devenus  sauvages,  fuyant  l'approche  des  hommes,  et 
qu'on  chasse  comme  toute  autre  espèce  de  gibier.  La  majeure 
partie  des  oasis  a  la  même  pente  que  le  terrain  de  l'Egypte  \ 
et  on  y  voit  diverses  ruines  d'édifices  dont  nous  parlerons  ci- 
après. 
MAi.KAT.i.  De  la  ville  de  Boulac  à  celle  de  Markata  *ij5^ ,  on  compte 

.Se  journées.  Cette  dernière  est  peu  considérable  et  sans  miirs 
d'enceinte,  mais  très-peuplée  ;  on  y  trouve  de  l'orge,  du  poisson 

Feuillet  1 1  rccio.  et  (Ics  laitages  en  abondance,  et  c'est  là  qu'arrivent  les  mar- 
chands de  Zalegh  ijJ'j.  ville  située  sur  le  bord  de  la  mer  Rouge, 
et  dont  nous  parlerons  en  son  lieu ,  s'il  plaît  à  Dieu. 

'  C'est  ainsi  du  moins  que  j'entends  ces  mois  .  jja-«    .bjl   ii.«  *!jL. 


CINQUIÈME   SECTION.  37 


CINQUIÈME  SECTION. 

Abyssinie.  —  Djenbié.  —  Rivières  qui  se  jettent  dans  le  Nil.  —  El-Nedja'at. 
Zalegh.  —  Naketi  —  Batta.  —  Wadi-"1-Alaki.  —  Bodja 


Cette  section  comprend  la  description  de  la  majeure  partie 
de  l'Abyssinie  iUij.il  ^^=^1 ,  et  de  l'ensemble  de  ses  provinces.         ivuilict  i  j  leciu 

La  plus  considérable  de  toutes  les  villes  de  ce  pays  est  Djen-  rutuBiÉ. 

bié  *!VS«?-  ',  ville  florissante,  bien  qu'elle  soit  située  dans  le  dé- 
sert et  loin  de  tous  les  lieux  habités.  Ses  maisons  et  ses  champs 
sont  sur  les  bords  d'une  rivière  qui  traverse  l'Aiyssinie  et  se 
jette  dans  le  Nil,  après  avoir  baigné  les  murs  de  la  ville  de  Mar- 
kada  *là5^  -  et  d'el-Nedja'at  iicU^S  .  Cette  rivière  a  sa  source 
en  deçà  de  la  ligne  équinoxiale,  à  l'extrémité  des  terres  habitées 
du  côté  du  midi;  elle  coule  au  nord-ouest  jusqu'en  Nubie,  et 
décharge  ensuite  ses  eaux  dans  la  branche  du  Nil  qui  entoure  la 
ville  de  Boulac,  comme  nous  l'avons  expliqué.  Elle  est  large, 
profonde  et  d'un  cours  lent;  c'est  sur  ses  bords  que  sont  les 
habitations  des  Abyssins. 

La  plupart  des  voyageurs  se  sont  trompés  lorsqu'ils  ont  pris 
cette  rivière  pour  le  Nil,  voyant  que  sa  crue,  ses  inondations 
et  sa  diminution  avaient  lieu  à  la  même  époque.  Bien  que  ce 
phénomène  ait  lieu  à  une  époque  et  d'une  manière  identiques, 
ces  personnes  ont  commis  une  erreur  lorsqu'elles  ont  confondu 
avec  le  Nil  la  rivière  en  question,  par  suite  des    observations 

'  Les  mss.  n"  334  et  B.  portent  Aaaaà»-  Djenbita.  Voyez  sur  ce  nom  Hartmann, 
Edrisii  Afric,  pag.  88.  —  '  Sic.  ^1:1;/;, 


Ô8  PREMIER   CLIMAT, 

qu'eiles  avaient  faites  des  particularités  qui  caractérisent  le  Nil , 
ainsi  que  nous  l'avons  expliqué.  La  vérité  de  notre  assertion 
(  que  ce  n'est  point  le  Nil  )  est  confirmée  par  les  ouvrages  qui 
traitent  de  cette  matière  et  parlent  de  cette  rivière,  de  son  cours 
et  de  son  embouchure  dans  un  bras  du  Nil  auprès  de  la  ville  de 
Boulac.  C'est  ainsi  que  s'explique  Ptolémée  dans  son  livre  inti- 
tulé Géographie,  et  Hassan  ben  al-Mondar,  dans  l'endroit  du 
livre  des  Merveilles  où  il  traite  des  rivières,  de  leurs  sources 
et  des  lieux  où  elles  déchargent  leurs  eaux.  «  C'est  une  chose 
«  qui  ne  peut  former  l'objet  d'un  doute  pour  les  personnes  ins- 
«  truites ,  et  relativement  à  laquelle  ne  sauraient  errer  celles  qui 
"  ont  jeté  les  yeux  sur  les  ouvrages  où  la  matière  est  discutée. 
"  C'est  sur  ce  bras  { du  Nil  )  que  sont  bâties  la  plupart  des  villes 
«  des  j\byssins,  dont  la  nourriture  se  compose  en  majeure  partie 
"  de  dhorra,  de  millet,  de  haricots  et  de  lentilles,  qu'ils  em- 
«  magasinent  pour  s'en  servir  au  besoin.  Cette  rivière  est  très- 
»  considérable;  on  ne  la  traverse  qu'au  moyen  d'embarcations, 
«  et  il  y  a  sur  ses  bords,  comme  nous  l'avons  dit,  beaucoup  de 
«  villages  et  d'édifices  d'Abyssins.  Au  nombre  de  ces  villages  sont 
"  ceux  de  Meïda  •«>>-*-»,  de  Djenbié  *x-t^* ,  de  Caldjoun  o.^=?^ . 
«  de  Batta  '^  ,  et  autres  situés  dans  le  désert.  Quant  aux  villes 
«  maritimes,  elles  s'approvisionnent  de  dattes  par  eau.  » 

Au  nombre  de  ces  villes,  il  faut  compter  Zalegh  ijJ'j .  Man- 
couba  i^JiJ^,  Akent  i_jiil ,  et  Naketi  ^jkïb ,  au  territoire  de  la- 
quelle touchent  les  villages  du  désert.  Tous  les  habitants  de  ces 
villes  se  nourrissent  du  produit  de  leur  pêche,  de  laitages,  et 
de  céréales  appoilées  des  ville»  situées  sur  les  bords  de  la  ri- 
vière  dont  il  vient  d'être  fait  mention. 

El-Nedja'at  i^*'^l  est  une  petite  ville  située  sur  les  bords  de 
cette  rivière.  Ses  habitants  sont  agriculteurs;  ils  cultivent  le 
dhorra  et  l'orge  dont  ils  se  nourrissent.  Le  commerce  y  est 
peu  considérable,  et  l'industrie  à  peu  près  nulle.  On  y  trouve 


CINQUIÈME   SECTION.  39 

beaucoup  de  laitages  et  de  poisson.  On  va  d'el-Nedja'at  à  Mar- 
kada  aIsS^,  ci-dessus  indiqué,  en  6  jours,  quand  on  descend 
la  rivière  :  il  en  faut  plus  de  i  o  en  la  remontant.  Les  barques 
sont  petites ,  à  cause  de  la  rareté  du  bois.  Il  n'existe  au-delà  de 
ces  deux  villes,  du  côté  du  midi,  ni  habitations  ni  choses  dignes 
de  remarque. 

D'el-Nedja'at  à  Djenbié,  8  journées.  iVuiiiet  n  verso. 

De  Markada  à  Djenbié,  8  journées. 

Cette  dernière  est,  comme  nous  l'avons  dit,  située  dans  le 
c^ésert  et  isolée  de  la  terre  cultivée.  Ses  habitants  ne  boivent  que 
fie  l'eau  de  puits,  «  et  encore  ces  sources  sont-elles  pour  la  plu- 
«  part  du  temps  à  sec.  La  majeure  partie  de  la  population  de  ces 
«  contrées  se  livre  à  l'exploitation  des  mines  d'or  et  d'argent  ;  c'est 
«  leur  principale  occupation  et  leur  ressource  la  plus  importante. 
«  Ces  mines  sont  placées  dans  la  montagne  de  Soures  u«j_>-«  ', 
"  laquelle  est  à  k  journées  de  Djenbié. 

«  De  ces  mines  à  Asouan,  on  compte  environ  1 5  joui'née.s  ; 
«  et  de  Djenbié  à  Zalegh  j — Jlj ,  ville  située  sur  les  limites  d(- 
«  l'Abyssjnie,  environ  i/i  journées.  » 

Zalegh  est  sur  les  bords  de  la  mer  salée,  qui  touche  à  celle  /.ai,h:u 

de  Colzoum  (la  mer  rouge).  Le  fond  de  cette  mer  est  telle- 
ment rempli  d'écueils  jusqu'à  Bab  el-Mandeb  v^^'  V^ ,  que 
les  grands  bâtiments  n'y  peuvent  naviguer,  et  que  souvent,  lors- 
que les  petits  s'y  hasardent,  ils  y  périssent  surpris  par  la  tem- 
pête. De  Zalegh  à  la  côte  de  l'Iémen  -,  il  y  a  juste  3oo  milles. 

Zalegh  est  une  ville  d'une  étendue  peu  considérable,  mais 
très-peuplée.  On  y  voit  beaucoup  de  voyageurs  étrangers,  car 
la  plupart  des  navires  de  Colzoum  y  abordent  avec  les  diverses 
sortes  de  marchandises  qui  conviennent  à  l'Abyssinie.  L'expor- 
tation consiste  «  en  esclaves  «  et  en  argent.  »  Quant  à  l'or,  il  y 

'  Le  ms.  B.  porte  u^jy*  Mouris. 
Notre  manusc.  porte  (jJLI .  mais  l'ancien  donne  la  vraie  leçon  :  (..<>J1- 


Fetiillel 


40  PREx\llEI\   CLIMAT 

"  est  rare.  Les  habitants  boivent. . . .'.  ils  portent  des  vêtements 

'<  de  laine  et  de  coton.  » 

On  va  de  Zalegh  à  Mancouba  «jyu-o  en  5  journées  par  terre, 
et  en  moins  de  temps  par  mer.  On  trouve  à  i  2  journées  de 
distance,  dans  le  désert,  une  ville  qui  s'appelle  Caldjoun  tu^. 
De  Mancouba  à  Akent  o>^I  l^  journées  par  terre.  Cette  dernière 
est  située  sur  le  bord  de  la  mer  au  midi.  Les  barques  d'un  faible 
tonnage  et  peu  chargées  peuvent  seules  y  aborder  ;  car  toute  cette 
mer,  du  côté  de  l'Abyssinie,  est  semée  d'écueils  et  de  bas-fonds 
contigus  qui  s'opposent  à  la  navigation,  ainsi  que  nous  l'avons 
dit  plus  haut.  La  ville  d' Akent  est  petite,  mal  peuplée  et  pres^ 
que  totalement  ruinée.  «  Ses  habitants  se  nourrissent,  en  nia- 
«  jeure  partie,  d'orge,  de  dhorra  et  de  poisson;  ils  se  livrent 
«  beaucoup  à  la  pêche.  Le  bas  peuple  vit  de  la  chair  des  co- 
«  quillages  cachés  dans  les  récifs  sous-marins;  on  les  sale  pour 
«  s'en  servir  au  besom.  » 

D' Akent  à  Naketi  jiib^  5  journées. 

«  Naketi  est  une  petite  ville  ou  un  gros  bourg  non  entouré 
«  de  murs,  mais  construit  sur  une  colline  de  sable  à  ui)e  portée 
de  flèche  de  la  mer.  Ses  habitants  voyagent  peu  et  ne  voient 
aborder  chez  eux  que  peu  d'étrangers,  à  cause  du  défaut  de 
ressources  de  ce  pays.  Les  vivres  et  les  objets  de  commerce  y 
sont  apportés  (du  dehors).  Les  déserts  y  sont  stériles  et  les 
montagnes  aussi  arides  que  celles  des  contrées  situées  plus  au 
sud:  point  de  villages,  point  d'habitations.  La  seule  industrie 
et  le  seul  commerce  consistent  dans  l'éducation  des  chameaux.  " 


A  8  journées  de  Naketi ,  on  trouve  Batta  Ikj ,  dont  le  terri- 
toire touche  à  celui  de  Berbera  «^^ ,  pays  dont  la  première  ville 
est  Djounh  o^j» .  qui  n'est  pas  très-éloignée  de  Batta. 

'  Il  existe  ici  une  omission  dans  notre  ms.-,  le  ms.  B.  porte  :  «  de  l'eau  de  puits.  « 
Ou  Baketi ,  d'après  les  manuscrits  n°  33.'i  et  B 


l'cuillei  i  ■}.  lecto. 


CINQUIEME   SECTION.  k\ 

«  Tous  les  peuples  de  l'Abyssinie  clèvenl  des  chameaux,  en 
font  commerce,  boivent  leur  lail,  s'en  servent  comme  de  bêles 
de  somme  et  en  ont  le  plus  grand  soin.  C'est  chez  eux  la  mar- 
chandise la  plus  estimée;  il  se  les  dérobent  entre  eux,  et  les 
vendent  à  des  marchands  qui  les  conduisent  en  Egypte,  pai 
terre  et  par  eau. 

«  L'Abyssinie  confine  du  côté  du  nord  avec  le  pays  de  Bodja 
*-^i ,  lequel  est  situé  entre  l'Abyssinic,  la  Nubie  et  le  Sa'ïd. 
C'est  une  contrée  dans  laquelle  il  n'existe  ni  villages  ni  lieux 
cultivés,  dnfin  un  vrai  désert  qui  sert  de  passage  ou  de  lieu 
de  réunion  pour  les  marchands  qui  se  rendent  à  Wadi-'l-Alaki 
^5>^_«JI  (jiî^,  où  se  fait  le  commerce  entre  les  habitants  de  la 
haute  Egypte  et  ceux  de  Bodja.  Cette  vallée  (Wadi-'l-Alaki) 
est  très-peupiée  et  très-fertile. 
"  El-Aiaki  n'est  en  soi  qu'un  village  ou  un  bourg.  L'eau  qu'on  «uu-'l-aiaki. 
y  boit  et  qui  est  douce ,  provient  de  puits.  Les  mines  d'or, 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut  et  qui  sont  célèbres,  sont 
situées  au  milieu  de  ce  pays,  dans  une  plaine  qui  n'est  point 
entourée  de  montagnes  et  qui  est  couverte  de  sables  mou-  . 
vants  \  Dans  les  premières  et  dans  les  dernières  nuits  A\\ 
mois  -,  les  chercheurs  d'or  se  mettent  en  campagne  durant  la 
nuit.  Ils  regardent  de  tous  côtés  vers  ce  qui  brille  sur  la  terre  ; 
lorsqu'ils  aperçoivent  des  scintillations  dans  l'obscurité,  ils  en 
concluent  d'une  manière  certaine  qu'il  y  a  de  l'or  dans  cet 
endroit.  Ils  y  passent  la  nuit,  et,  lorsque  le  jour  survient, 
chacun  se  met  à  l'œuvre  dans  la  portion  de  sable  qu'il  a  re- 
connue, prend  ce  sable  et  le  transporte  à  Nedjibé  «aa;*",  auprès 
des  puits  qui  s'y  trouvent.  Ensuite  on  procède  au  lavage  dans 

Abulféda  fait  aussi  menlion  de  ces  mines.  Voyez  Tah.  yEgyjil,  pag.  35  el  36  ; 
mais  il  n'entre  pas   dans  autant  de   détails  que  notre  auteur. 

C'est-à-dire  probablement  «  lorsque  In  hinc  est  nouvelle  ou  vers  la  fin  de  son 
»  dernier  quartier.  » 

6 


42  IMIKMIKII   CLIMAT. 

Feuillet  urecio  „  des  biuiiR'ts  clc  Jjois ,  il'ou  OU  retire  le  métal;  puis  nu  le  mêle 
«  avec  cki  mercure  et  on  le  fait  fondre.  Après  cette  O|)ératioii, 
«  ils  se  vendent  et  s'achètent  les  uns  aux  autres  ce  ([uils  ont  pu 
«  recueillir,  et  les  marchands  transportent  l'or  dans  les  contrées 

•  étrangères.  C'est  l'occupation  hal)itiieile  de  ces  peuples:  ils  ne 
«  cessent  pas  de  s'y  livrej-,  et  ils  en  retirent  leur  subsistance  et 
'  leur  bien-être. 

"De  Wadi-'l-Alaki  à  Adzab  v'-*^-  ^I"'  dépend  du  pays  de 
«  Bodja  ',  on  compte  i  2  journées. 

•<  Du  pays  de  Bodja  dépend  aussi  le  pays  de  liokht  >-*-*  ". 

«  Bokht  est  un  bourg  habité;  on  y  trouve  un  marché  peu  sûr. 
«  Autour  de  ce  pays,  sont  des  peuplades  qui  élèvent  des  cha- 
'«  nieaux  et  qui  en  tirent  la  plus  grande  partie  de  leurs  proBts  et 
«  leur  subsistance.  On  n'eu  connaît  pas  dans  l'univers  de  plus 
"  beaux,  de  meilleurs,  de  plus  patients  à  supporter  la  fatigue,  ni 
«  de  plus  rapides.  Ils  sont  renommés  en  Egypte  à  cause  de  ces 
i>  diverses  qualités. 

«  Entre  le  pays  de  Bodja  et  la  Nubie,  il  existe  un  peuple  très- 
"  brave,  qu'on  appelle  el-Belioun  y^AJI .  Ces  hommes  sont 
«  méchants,  audacieux;  tous  ceux  qui  les  entourent  leur  sont 
»  soumis  et  les  craignent.  Ils  sont  chrétiens  jacobites,  ainsi  que 
.«  tous  les  peuples  de  la  Nubie ,  de  l'Abyssinie  et  la  plupart  de 
«  ceux  du  Bodja,  comme  nous  l'avons  déjà  dit. 

■I  L'Abyssinie  confine  du  côté  de  la  mer  (  ou  du  fleuve  )  avec 

•  le  pays  de  Berbera,  qui  obéit  aux  Abyssiniens,  et  où  l'on 
'■  trouve  un  grand  nombre  de  villages,  dont  le  premier  est  Djouali 
«   oy=r-  De  là  à  Naketi  Jaib  on  compte  six  journées;  à  Batta  Uoj 

'  Ces  mots  «^yjt  .^,1  ^j^  <_iljv£  semblent  résoudre  la  question  élevée  par  Hart- 
mann ,  qui  était  celle  de  savoir  si  Adab  dépendait  ou  non  du  gouvernement  de  l'E- 
pvpte.  D'Anville,  d'après  Abulicda  \Mem.  sur  VK(jyplc,  pag.  2.îi),  penchait  vers 
cette  dernière  opinion. 

'  Le  nom  de  ce  pays  est  omis  dans  toutes  les  éditions  et  commentaires  d  Edrisi. 


CINQUIEME   SECTION.  45 

«  (kl  désert  sept.  La  ville  de  Batta  est  celle  dont  nous  avons  fait 
«  mention  ci-dessus.  Elle  est  située  en  deçà  de  la  ligne  équi- 
«  noxiale,  à  l'extrémité  des  terres  liahitées.  " 


li'i  PREMIER  CLIMAT. 


SIXIÈME  SECTION. 

Afrique  orientale.  —  Carfouna.  —  Bab  el-Mandcb.  —  Ile  de  Socotra  et  autres.  — 
Cotes  de  i'.Arabie  Heureuse. —  Culture  de  l'aloés.  —  Saiia'a.  —  .\den  — Com- 
merce de  cette  ville.  —  Hasek 


Peuillei  12  verso  Cette  sectioii  comprend  la  description,  du  côté  du  midi,  des 

villes  de  Carfouna  *Jj*/J>  ',  de  Markah  «^3^  et  d'el-Nedja  W^*-". 

Ces  trois  -pays  dépendent  de  celui  de  Berbera ,  forment  la 
limite  de  ses  dépendances ,  et  sont  situés  sur  les  bords  de  la  mer 
d'Iémen.  Les  babitants  de  Berbejra  se  nourrissent,  en  grande 
partie,  de  la  chair  des  tortues  marines,  «  qui  portent  chez  eux  le 
«  nom  de  lebch  *-*^!  .  « 
cABFocsA.  On  peut  se  rendre  par  mer,  en  deux  jours,  de  Djouah  à  Car- 

founa ■-.  Ce  pays  est  dominé  par  une  haute  montagne  qui  s'étend 
vers  le  sud.  De  Carfouna  à  Termeh  '  *^^,  3  journées  par  mer. 
C'est  ici  que  commence  la  montagne  de  Khakouï  tsy»^ ,  laquelle 
a  sept  cimes  très-hautes  et  se  prolonge  .sous  les  eaux  de  la  mer 
durant  l'espace  de  hh  milles.  Auprès  de  ces  cimes  sont  des  vil- 
lages connus  squs  le  nom  d'el-Hadyé  aj^W  •  De  Kiiakouï  à  Mar- 

'  Le  ms.  n"  334  porte  Carcouna  fjiiyj. 

'  Je  suppose  que  Carfouna  répond  au  cap  Guardafui;  et  Djouah,  au  point  in- 
diqué sur  les  cartes  de  d'.Anville  et  de  Berghaus,  sous  le  nom  de  Bandcl-d'Agoa. 
La  distance  indiquée  autorise  cette  hypothèse,  puisqu'on  trouve  en  effet  6o  lieues 
marines  à  l'ouverture  du  compas.  On  sait  de  plus  que  le  cap  Guardaftii  est  frès- 
élevé,  et  que  la  direction  des  montagnes  dont  il  est  formé  est  du  nord  au  sud,  ce 
qui  s'accorde  parfaitement  avec  le  témoignage  de  notre  auteur. 

'  Ras  Terraa ,  ou  le  cap  de  Terma,  est  situé  sut;  la  côte  occidentale  de  la  mer 
Rouge,  à  i6o  lieues  environ  du  cap  Guardafui. 


SIXIÈME  SECTION.  45 

kali ',  on  compte  par  mer  3  petites  journées,  et   7   par  terre.      Fi»iiiei  iiveiso. 
A  2  journées   de  Markah,  dans   le   désert,  est  une  rivière  qui 
est  sujette  à. des  crues  comme  le  Nil,  et  sur  les  bords  de  laquelle 
on  sème  du  dhorra -.  De  Markah  à  el-Nedja,    1  jour    et   demi 
par  mer,  et  k  par  terre. 

El-Nedja  est  la  dernière  terre  dépendante  de  Beri)era  '. 
D'el-Nedja  à  Karfouna  8  journées.  El-Nedja  est  vme  ])etite  ville 
située  sur  le  bord  de  la  mer.  De  là  à  Bedouna  Wj>Xj",  6  journées. 
C'est  un  bourg  considérable  et  très-peuplé.  Les  naturels  de 
ce  pays  mangent  des  grenouilles,  des  serpents  et  d'autres  ani- 
maux dont  l'homme  a  généralement  horreur.  Ce  pays  est  \\- 
mitrophe  à  celui  des  Zendjes  g-j .  Carfouna  et  Bedouna  ^ont 
infidèles;  leur  territoire  touche  à  celui  des  Zendjes,  le  long 
du  rivage  de  la  mer  salée.  Toute  cette  contrée  a  vis-à-vis  d'elle, 
du  côté  du  nord,  l'Iémen,  dont  elle  est  séparée  par  un  bras 
de  mer  de  600  milles  d'étendue,  plus  ou  moins,  selon  la  pro- 
fondeur des  golfes  dans  l'intérieur  des  terres ,  et  l'extension  des 
caps  dans  le  sein  des  mers. 

Dans  cette  section  sont  également  comprises  quatre  îles  doni 
deux,  situées  du  côté  de  l'orient,  dans  le  golfe  des  Herbes 
(jSoyiiwil  ^y»  ,  sont  connues  sous  les  noms  de  Kharlan  o^>à.  et 
de  Mertan   [j^j-». 

La  troisième  est  celle  de  Socotra  t^jJaJi-v ,  connue  par  l'aloès 
qu'elle  produit ,  et  éloignée  du  rivage  de  deux  journées  de  navi- 
gation par  un  vent  favorable.  Vis-à-vis  cïte.  cette  île,  sur  la  côte 

Ce  nom  de  Markah  ou  de  Markat  se  retrouve  sur  les  cartes. 
Ou  trouve  eu  effet  une  rivière  du  nom  de  Jubo  dans  le  pays  de  Markat. 
El-Nedja  semble  répondre  au  pays   d'Ajan ,  situé  sur  la  route  du  cap  Guaj- 
dafui  au  Zengbebar.   Ce  nom  d'Ajan  lui-même  semlile  être  une  corruption   de 

j»-^'^  (Voyez  Chrest.  ar.  de  M.  de  Sacy,  a"  éd.,  tom.   i,  pag.  àbà  et  /jùTi;  voyez 
également  la  note  insérée  dans  la  carte  de  Berghaus.  ) 

Il  est  probable  que  Bedouna  répond  au  cap  Bédouin  de  Berghaus 


'ifi  PKKMIEH   CLIMAT 

Feuillet  12  veno  ,|e  I'Ilmiicii  ,  osl  la  ville  de  Berbat  Isl^j-j ,  et  Hasek  ^-.Is-'.dont 
nous  reparlerons  en  détail,  s'il  plait  à  Dieu. 

La  c|uatriènie  île  s'appelle  Cabela '5*-**  ■  ;  elle  est  située  dans 
la  partie  orcidenlale  de  cette  section,  déserte,  mais  ombragée 
d'arbres.  On  y  trouve  des  montagnes  liantes  et  escarpées,  diverses 
espèces  d'animaux  féroces  et  autres,  et  une  source  dont  les  eaux 
s'écoulent  dans  la  mer.  Klle  est  quelquefois  visitée  par  ceux 
qui  \iennent  de  l'Iémen  et  par  les  navires  de  Colzoum  et  de 
lAbyssinie,  «  qui  viennent  y  faire  de  l'eau.  »  Elle  est  située  en 
lace  de  la  forteresse  connue  sous  le  nom  de  Mikblaf  Uakem 
r^  o-'-J^  sur  la  côte  d'Iémen.  De  cette  île  à  la  montagne  de 

i-.AB-EL.MAM>EB  Mandfb  cj«>^^,  on  compte  2  journées  par  mer.  El-Mandeb  est 
une  montagne  environnée  de  tontes  parts  par  la  mer,  et  dont 
la  partie  méridionale  est  la  plus  baute.  Sa  direction  est  nord- 

Fcuiiiet  .3  icoto  ouest,  et  sa  longueur  de  1  2  milles.  Celui  de  ses  côtés  qui  touche 
à  l'Abyssinie  est  rempli  d'écueils  et  d'îles  qui  se  succèdent  jus- 
qu'à Zalegh,  Akent  et  iSaketi,  ensorte  que  cette  partie  de  la 
mer  n'est  pas  navigable.  «  Au  milieu  de  ces  écueils  et  de  ces 
«  îles,  il  existe  une  montagne  qui  s'étend  transversalement  jus- 
«  qu'auprès  de  Zalegh,  du  côté  du  midi  ;  on  l'appelle  Mourou- 
«  keïn  cj^^jdV  :  el'e  n'est  pas  très-élevée  au-dessus  du  niveau  de 
«  la  mer,  mais  elle  la  domine  dans  une  certaine  étendue  :  ailleurs 
«  elle  est  caciuée  sous  les  eaux;  c'est  une  masse  continue  de  ro- 
"  chers.  »  L'auteur  du  Livre  des  Merveilles  raconte  qu'aucun 
vaisseau  garni  de  clouS  de  fer  ne  peut  passer  auprès  de  cette 
montagne  sans  être  attiré  et  retenu  par  elle  au  point  de  ne 
pouvoir  plus  s'en  tirer.  La  montagne  d'el-Mandeb  s'étend, 
comme  nous  l'avons  dit,  dans  la  même   direction  que  la  côte 

'  D'Aiiville  a  retrouvé  la  vérilahle  orlliograplio  du  premier  de  ces  noms  :  c'est 
Merbat  ou  Merbala  qu'il  faut  lire.  Hasek  se  trouve  aussi  sur  la  carte  dans  le  Djoun 
el-Hachich,  ou  golfe  des  Herbes,  dont  il  vient  d'être  question 

'   h'Ahrvijé  porte  Cambela  5)LjlJ. 


SIXIÈME   SECTION.  47 

de  l'Iénien,  et  les  navires  de  Colzouni  destinés  pour  celte  pri)-  Femiiei  i  :5  lecio 
vince  (  l'Iémen  )  doivent  nécessairement  passer  par-là,  soit  en 
allant,  soit  au  retour;  car  le  canal  est  tellement  étroit,  (priin 
homme  peut  en  a])ercevoir  un  autre  sui'  la  rive  opposée.  11  y  a 
sur  le  sommet  de  cette  montagne  une  grotte  d'où  il  est  impos- 
sible de  sortir  quand  on  y  est  entré,  tant  à  cause  des  précipices 
qui  s'y  trouvent,  que  des  bêtes  féroces  qui  dévorent  les  explo- 
rateurs. Quelques  personnes  ayant  été  averties  de  ce  danger,  s'y 
rendirent  et  bouchèrent  l'ouverture  de  l'antre  avec  des  pierres 
et  de  la  terre,  en  sorte  qu'on  n'y  peut  plus  pénétrer  aujoiu- 
d'hui. 

Quant  à  l'île  de  Socotra  tsjiuU ,  tdle  est  grande,  renommée,  socotba 

belle  et  couverte  d'arbres.  Sa  principale  production  végétale  est 
l'arbre  qui  produit  l'aloès,  et  qui  n'existe  ni  dans  l'Hadraniaut 
^ytjMua~  ^  ni- dans  l'Iémen,  ni  dans  le  Saliar  j^  ',  ni  ailleurs,  (^iltibkbe  l'aloks 
aloès  qui  égale  en  bonté  celui  de  Socotra.  Cette  île  est,  comme 
nous  l'avons  dit,  voisine  du  côté  du  nord  et  de  l'ouest,  de  la 
province  d'Iémen,  dont  elle  est  une  dépendance  et  une  appar- 
tenance. Elle  est  située  en  face  des  villes  de  Melinde  »>XjJu 
et  de  Monbasa  a«~a**  ,  dans  le  Zenghebar.  La  majeure  partie 
des  habitants  de  l'île  de  Socotra  sont  chrétiens;  en  voici  la 
raison  :  lorsqu'Alexandre  eut  vaincu  ie  roi  des  Perses,  que  ses 
flottes  eurent  conquis  les  îles  de  l'Inde  et  qu'il  eut  tué  Pour  jy 
roi  des  Indes  ^,  son  maître  Aristote  lui  reconuuanda  de  recher- 
cher l'île  qui  produit  l'aloès. 

Alexandre  conserva  le  souvenir  de  cette  recounnandalion ,  et 
lorsqu'il  etit  achevé  la  conquête  des  autres  îles  de  l'Inde,  et 
qu'il  les  eut  réduites  sous  sa  domination,  ainsi  que  leurs  rois, 
il  effectua   son    retour    de    la   mer  d'Inde  à  celle  d'Oman,  en 

Sic.  On  lit  plus  bas  w:âi  Chedjer  (pag. /i8),el  c'csl  la  leçon  que  porte  cons- 
tamment le  ms.  n"  33/4. 
■  Probablement  l'orus. 


Fciiillel  l'^  roclo 


IVniliet  1 3  verso. 


'18  PREMIER   CLIMAT. 

conquit  les  iles,  et,  parvenu  enfin  à  celle  de  Socotra,  il  admira 
la  fertilité  du  terrain  et  la  douceur  de  la  température  de  l'air. 
D'après  l'avis  qu'il  en  donna  par  une  lettre  à  Aristote,  le  philo- 
sophe lui  conseilla  de  lrans])orter  ailleurs  les  habitants  de  l'île, 
et  de  leur  substituer  des  Grecs,  en  enjoignant  à  ceux-ci  de  con- 
server et  de  soigner  la  culture  de  l'arbre  d'aloès,  à  cause  de 
toutes  les  propriétés  utiles  de  cette  substance,  et  parce  que,  sans 
aloès,  il  n'est  pas  possible  de  confectionner  complètement  les 
remèdes  souverains.  Il  pensait  d'ailleurs  que  le  commerce  et 
i'em])loi  de  ce  noble  médicament  seraient  d'un  grand  avantage 
])our  tous  les  peuples  en  général.  Alexandre  fit  donc  ce  qui  lui 
était  prescrit;  il  éloigna  les  habitants  primitifs  de  Socotra,  éta- 
blit dans  cette  île  une  colonie  d'Ioniens  auxquels  il»  ordonna  de 
veiller  constamment  à  la  conservation  et  à  la  culture  de  l'aloès  : 
«  ce  qu'ils  firent.  Ils  restèrent  sous  la  ])rotection  (de  ce  prince  et 
"  de  ses  successeurs) ,  et  acquirent  de  grandes  richesses,  jusqu'au 
.«  moment  où  la  religion  du  Messie  apparut  et  fut  embrassée 
"  par  ces  peuples.  Alors  ceux  de  Socotra  devinrent  chrétiens, 
«  et  leurs  fils  sont  demeurés  tels,  ainsi  que  les  autres  habitants 
«de  l'île,  jusqu'à  l'époque  actuelle.»  Au  mois  de  juillet,  on 
recueille  les  feuilles  de  l'aloès;  on  en  extrait  le  suc  qu'on  fait 
cUire  dans  des  vases  de  cuivre  et  autres,  après  l'avoir  fait  sécher 
aux  rayons  du  soleil;  et,  au  mois  d'août,  on  le  dépose  dans 
des  outres.  «  On  le  vend  dans  cette  île  par  quintaux,  et  on 
'<  l'exporte  dans  les  diverses  contrées  que  Dieu  a  créées  à  l'orient 
«  et  à  l'occident.  C'est  de  cette  production  que  Socotra  lire  sa 
«  célébrité.  » 

Quant  aux  îles  de  Khartan  ^1 ij-i^  et  de  Martan  ^J[iy ,  dont 

nous  avons  déjà  fait  mention,  elles  sont  situées  dans  le  golfe  des 
Herbes,  et  dépendent  du  pays  de  Chcdjcr  ^  ,  où  croît  l'encens. 
Elles  sont  dans  un  état  floris.sant,  habitées  par  une  peuplade 
d'Arabes  »  qui  .s'y  sont  établis  et  y  sont  restés  »,  et  qui  parlent 


ri'iiiiici  1. 


SIXIÈME  SECTION.  49 

la  langue  du  peuple  de  Ad  ',  ancienne  et  inconnue  aux  Arabes 
de  nos  jours.  «  Les  habitants  de  ces  îles  vivent  dans  un  état  de 
'<  dcnûment  et  de  misère  extrêmes  durant  l'hiver;  mais  lorsrjue 
«  répoque  de  la  navigation  est  arrivée,  ils  s'embarquent  sur  leurs 
"  navires  et  se  dirigent  vers  les  terres  d'Oman  yU,  et  d'Aden 
«  (j'>>-c,  et  vers  les  côtes  de  l'Arabie  Heureuse.  Alors  leur  situa- 
"  tion  s'améliore,  et  ils  subsistent  un  peu  moins  misérablement. 
"  Il  leur  arrive  souvent  de  trouver  du  très-bel  ambre  qu'ils 
«  vendent  aux  marchands  étrangers  cjui  viennent  chez  eux.  Quel- 
'•  quefois,  ils  le  transportent  eux-mêmes  sur  la  côte  de  l'Iémen , 
»  où  ils  le  vendent  à  un  très-haut  prix.  »  Ces  îles  produisent  de 
l'écaillé  de  tortue,  du  detilglian  yU-bi  ,  sorte  d'écaillé,  et  des 
conques  de  tortue  dont  les  habitants  de  l'Iémen  se  servent  en 
guise  de  vases  pour  les  ablutions,  et  de  huches  pour  pétrir  le  pain. 

Au  nombre  des  pays  de  l'Iémen  compris  dans  la  présente 
section,  est  Mikhlaf  el-Djouda  «i.>-4-  o5*--^,  château  fort,  situé  côtes  de  l'iémek 
sur  le  bord  de  la  mer  (car  les  Arabes  appellent  mikhlaf  un  châ- 
teau fort").  El-Djouda  est  peu  considérable  et  mal  peuplé;  on  y 
vit  de  viande,  de  laitages  et  de  dattes,  mais  très-misérablement. 
De  là  à  Mikhlaf  Ghélabeka  ^Jb^Vc  o5*^ ,  on  compte  l\.  journées 
par  terre.  Ce  dernier  bourg  est  très-peuplé;  il  est  situé  sur  la 
baie  de  Zebid,  à  5o  milles  de  cctie  ville. 

La  ville  de  Zebid  "^^j;,  est  grande,  tpès-peuplée ,  très-opu- 
lente. Il  y  a  un  grand  concours  d'étrangers  et  de  marchands  de  zei;iu 
l'IIedjaz,  de  l'Al^yssinie  et  de  l'Egypte  supérieure,  cjui  y  arrivent 
par  les  bâtiments  de  Djidda  ••>-»-.  Les  Abyssins  y  amènent  des 
esclaves  '.  On  en  exporte  diverses  espèces  d'aromates  de  l'Inde, 

'  Notre  ms.  porte  «jils  ;  mais  le  ms.  B.  porte  ibil*,  et  c'est  la  vraie  leijon , 
ainsi  que  l'avait  déjà  coiijectiuT  M.  de   Sacy. 

'  Le  mot  (j5X^,  d'après  Reiske  [AbidJ.  Ann.  mosi,  [t.  Il,  pag.  i  lA  ),  signifie,  dans 
l'Iémen  :  Certam  quomhm  oppulorum  et  pagorum  corpus,  unius  alicujus  impectJonisuhdiltim. 

'  Et  non  point  merces  suas,  comme  il  est  dit  dans  la  version  latine,  pag.  24. 

7 


,50  PREMIER  CLIMAT. 

l-puiilei  1 0  verso  diverses  niarcliandises  chinoises  et  autres.  Cette  ville  est  située 
sur  les  bords  d'une  petite  rivière  à  182  milles  de  Sana'a  \mm>  '. 
Tout  le  pays  est  couvert  de  villages,  non  point  considérables 
à  la  vérité ,  mais  bien  peuplés  et  fréquentés  par  des  voyageurs  et 
par  des  marchands. 
5*s*"*-  La  ville  de  Sana'a  ^-«*-o   ollrc  en   tout  genre   des    ressources 

abondantes;  elle  est  bien  bâtie  (litt.  les  maisons  s'y  touchent); 
et  il  n'y  en  a  pas  dans  l'Iémen  de  plus  célèbre,  de  plus  con- 
sidérable, ni  de  plus  peuplée;  elle  est  placée  au  centre  du 
premier  climat.  Les  environs  en  sont  fertiles,  la  température 
de  l'air  douce,  la  chaleur  et  le  froid  modérés.  «C'était  la  rési- 
«  dence  des  rois  de  tout  l'Iémen  et  la  capitale  de  l'Arabie.  Ces 
"  rois  y  possédaient  un  palais  aussi  célèbre  que  vaste  et  bien  for- 
«  tifié.  Ce  palais  est  aujourd'hui  ruiné,  et  il  n'en  reste  que  les 
«  débris,  qui  forment  une  haute  colline.  La  plupart  des  maisons 
■I  sont  construites  en  bois  et  en  planches  :  il  y  en  a  une  où 
"  l'on  fabrique  les  étoffes  connues  sous  le  nom  d'étoffes  de 
«  Sana'a. 

«  Cette  ville  est  le  chef-lieu  de  la  province  d'Iémen.  Elle  est 
«  bâtie  sur  une  petite  rivière  qui  vient  des  terres  septentrionafes 
«  de  la  montagne  de  Souafi  i'.»— .  Cette  rivière  se  dirige  ensuite 
«  vers  la  ville  de  Dainar  j\ — «i  ,  et  verse  ses  eaux  dans  la  mer 
«  d'Iémen. 

«  Au  nord  de  Sana'a ,  on  trouve  la  montagne  de  Rehmer  ^ 

Notre  manuscrit  offre  ici  une  lacune  que  nous  croyons  convenable  de  rempli]- 
L  ancien  texte  et  le  ms.  B.  s'expriment  ainsi  : 

De  Zebid  à  Djeilan  y^Vm». 36  milles 

De  Djeilan  à  el-Han  yUJ! ds 

D'el-Han  à  Aden  et  eWrl'  (j^l 3o 

D'el-O'rf  à  Sana'a 2i 

Total  pareil 1 3  2 

Les  points  diacritiques  manquent  sur  ce  mot,  dont  l'ortliographe  et  la  pronon- 
ciation sont  par  conséquent  douteuses.  Le  ms.  B.  porte  ,;-!S^<^~i' 


SIXIÈME  SECTION.  51 

«  j^j  ,  f|ui  est  très-élevée  et  qui  a  60  milles  de  circonférence. 
«  Cette  montagne  est  cultivée.  On  y  trouve  des  arbres  ù  fruit, 
«  ainsi  que  la  plante  nommée  ouars  '  u"jJ  •  Cette  plante  est 
«  jaune  comme  le  safran  ;  on  s'en  sert  pour  teindre  les  vête- 
«  ments.  » 

De  Sana'a  à  Damar  jUi ,  on  compte  48  milles. 

Damar  est  une  ville  petite,  d'une  faible  population  et  de  peu 
de  ressources.  De  Sana'a  à  la  ville  de . . .  .'  io4  milles.  De  Da- 
mar à  Mikhlaf-Misan  y^-«~A^  o^J^  ,  2  4  milles.  De  là  à  Madjar 
et  Mobdar  jl'>v^j  j~s2,  qui  sont  deux  petits  bourgs  voisins  l'un  de 
l'autre,  (3o  milles.  De  là  à  Mikhlaf-Abïn  cj-ji  ô^V^,  y 2  milles; 
et  d'Abïn  à  Aden  y^^,   i  2  milles. 

La  ville  d'Aden  est  petite ,  mais  renommée  à  cause  de  son  port 
de  mer,  d'où  partent  des  navires  destinés  pour  le  Sind,  llnde 
et  la  Chine.  «  On  y  apporte  de  ce  dernier  pays  des  marchandises 
«  telles  que  le  fer,  les  lames  de  sabre  damasquinées,  les  peaux 
«  de  chagrin  ^  le  musc,  le  bois  d'aloès,  les  selles  de  chevaux, 
«  la  vaisselle  de  terre,  le  poivre  odorant  et  non  odorant,  la  noix 
«  de  coco,  le  hernout  (graine  parfumée),  le  cardamome,  la  can- 
«  nelle,  le  galanga  \  le  macis,  les  myrobolans ,  l'ébène,  l'écaillé 
«  de  tortue,  le  caïuphre,  la  muscade,  le  clou  de  girofle,  les 
«  cubèbes  %  diverses  étoffes  tissues  d'herbes,  et  d'autres  riches 
»  et  veloutées,  des  dents  d'éléphant,  de  l'étain,  des  rottangs  et 
«  autres  roseaux,  ainsi  que  la  majeure  partie  de  l'aloès  amer  des- 
"  tiné  pour  le  commerce.  »  La  ville  d'Aden  est  entourée,  au  non! 


I'"fiii!|pt  1 1\  recto. 


COMMEBCE 
DE   CETTE  VII.I.E 


Golius  dil  que  c'pl  une  plante  qui  ressemble  au  sésame ,  qui  ne  vient  que  dans 
l'Arabie  Heureuse,  et  dont  on  se  sert  pour  teindre  les  étoffes  en  jaune.  Castel  ajoute 
que  ouars  est  aussi  le  nom  du  curcuma. 

Le  nom  de  cette  ville  manque.  Vi Ahrèf^è  et  le  ms.  B.  portent  Aden. 

Ce  mol  français  est  dérive  du  turc  ^yXio  siic/hn. 
'  Sorte   d'herbe  odoriférante. 

Sorte  de  graine  aromatique  provenant  de  lile  de  Java 

7- 


52  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  1  i  recto.  et  à  uiic  certaine  distance,  d'une  montagne  qui  forme  une  en- 
ceinte de  la  mer  à  la  mer,  et  dans  laquelle  se  trouvent  deux 
ouvertures  ou  deux  portes  par  lesquelles  on  entre  et  on  sort. 
De  l'un  ;'t  l'autre  de  ces  passages,  on  compte  !x  journées  de 
marche.  Les  habitans  d'Aden  n'ont  pas  d'autre  moyen,  pour 
pénétrer  dans  leur  pays  ou  pour  en  sortir,  que  ces  portes  et  la 
voie  de  mer.  La  ville  est  commerçante.  »  En  face  d'Aden,  i  une 
«  journée  dans  le  désert.,  il  existe  une  très-grande  ville  nommée 
«  Zi-dieblé  «J^a=-  tsi  ;  elle  est  dominée  par  une  citadelle  connue 
«  sous  le  nom  d'El-ïa'ken  (jXxJî.  " 

D'Aden  à  el-Mahdjem  -s^^Jli  on  compte  8  petites  journées,  en 
passant  par  le  pays  de  Dàhas  (j«-»-li.  El-Malidjem  n'est  pas  plus 
considérable  qu'un  fort;  il  est  cependant  assez  peuplé.  C'est  la 
limite  entre  le  district  du  Teliama  a^L^j  et  l'Iémen.  De  là  à 
Sana'a  on  compte  7  journées;  d'El-Mabdjem  à  Haïran  yi^A^ , 
Ix  journées.  Cette  dernière  ville  est  très-petite.  Son  territoire 
comprend  des  villages,  des  chamjjs  cultivés  et  des  eaux  cou- 
rantes ,  auprès  desquelles  sont  construites  les  maisons  des  habi- 
tants. Elle  est  située  dans  une  plaine ,  à  3  journées  de  Sana'a. 
Sa  population  se  compose  de  diverses  tribus  de  l'Iémen.  De  Haï- 
ran à  Soghda  «xXjUs,  48  milles. 

«A  18  milles,  à  l'ouest  de  Sana'a,  est  le  Mikhlaf-Chakir 
«j-ÊsUi  cjy^,  dont  le  principal  commerce  consiste  en  maro- 
«  quins;  c'est  à  Soghda  que  l'on  fabrique  le  plus  beau  :  il  n'en 
«  existe  pas  de  mieux  fabriqué.  C'est  un  lieu  de  réunion  com- 
"  merciale  dont  les  habitants  sont  très-riches,  et  où  l'on  trouve 
.(  beaucoup  d'objets  et  de  marchandises.  »  D'Aden,  en  suivant 
le  rivage  du  côté  de  l'orient ,  au  bourg  d'Abïn  yyjl ,  on  compte 
12  milles.  Ce  bourg  est  situé  sur  le  bord  de  la  mer  d'Iémen, 
et  ses  habitants  passent  pour  être  versés  dans  la  magie.  D'Abïn 
à  Las'a  U.J,  on  compte  par  mer  1  jour  1/2  ,  et  par  terre  5  jour- 
nées. Il  existe  entre  ces  deux  points  une  montagne  qui ,  s'éten- 


SIXIÈME  SECTION.  53 

dant  le  long  du  rivage,  sépare  la  mer  des  plaines  et  intercepte  FeuiHut  1 4  virso. 
le  chemin.  Las'a  est  une  petite  ville  srtuée  sur  le  bord  de  la 
mer,  à  deux  journées  de  distance  de  Chounia  x»^  '.  On  trouve 
sur  la  route  un  grand  bourg  auprès  duquel  est  une  source  et 
un  bassin  d'eau  chaude,  où  les  habitants  font  leurs  ablutions  et 
transportent  leurs  malades.  Ceux-ci  y  trouvent  un  remède  salu- 
taire contre  diverses  infirmités.  Les  deux  villes  de  Las'a  et  de 
Chouma  sont  sur  la  côte  d'Hadramaut  >^yij~tà.^  à  2  journées  pai 
le  désert. 

Dans  ce  dernier  pays,  il  existe  deux  villes  éloignées  l'une  de 
l'autre  d'une  journée  :  ce  sont  celles  de  Sabam  -U-»  et  de  Ma- 
riam  ^j^  '^.  Au  nombre  des  villes  de  l'tladramaut  est  aussi  celle 
de  ^,  qui  est  actuellement  en  ruines;  c'était  la  ville  de  Saba  Lv«,, 
d'où  était  issue  Belkis ,  épouse  de  Salomon,  fils  de  David  (que 
le  salut  soit  sur  eux!).  D'Hadramaut  à  Djidda ',  on  compte 
2/io  milles,  et  de  Sana'a  à  Djidda  120  milles;  d'Aden  à  Hadra- 
maut,  qui  est  à  l'orient,  5' journées. 

Il  existe  ici  des  sables  contigus,  connus  sous  le  nom  d'cl-Ahcaf 
tiUia-i)!;  peu  d'habitations,  peu  de  commerce.  Ce  pays  produit 
l'aloès  connu  sous  le  nom  d'hadramauti,  lequel  est  d'une  qua- 
lité inférieure  à  celle  de  l'aloès  socotrin.  «  Des  falsificateurs  le 
«  mêlent  quelquefois,  au  moyen  de  la  fusion,  avec  ce  dernier.  » 
La  ville  de  Saba  est  habitée  par  des  tribus  d'Arabes  de  l'Iémen 
et  du  pays  d'Oman  yLs.  C'est  là  qu'était  la  digue  (j^l),  cé- 
lèbre chez  les  Arabes  avant  leur  dispersion.  De  Chouma  *^y: , 
dont  il  vient  d'être  fait  mention,  à  McrbatLl^,  en  suivant  la 

Ou  Chorma  g,»^,  comme  portent  les  ms.  n"  33^  et  B. 

Le  manuscrit  n°  33A  porte  Siabam  ^^\m^;  le  ms.  B.  porte  Schiani  ^Ui. 
Quant  au  nom  du  second  de  ces  deux  lieux,  les  deux  mss.  portent  Tarim  ajjIï- 

Le  nom  a  été  omis  et  la  place  même  manque.  Le  manuscrit  n"  3j/i  porte 
Marob  «_r,U ,  et  le  ms.  B.  Marib  t^,U 

Le  ms.  n°  334  porte  Sa'ada  !*>>.jto- 


54  PUKMIER   CLIMAT. 

ivuillft  l'i  «erso  (ôte ,  parterre,  6  journées.  On  trouve  sur  la  route  Ghob-el- 
Camar^^l  ^,  ou  la  vîrilée  de  la  Lune.  Au  fond  de  cette  vallée 
est  un  pays  nommé  Kliall\it  t:>\_iUà.,  et  à  son  extrémité  une 
montagne  ronde  et  blanche  présentant  l'aspect  de  la  lune.  C'est 
de  cette  courbure  en  forme  de  croissant  et  de  cotte  blan- 
cheur, que  cette  montagne  tire  son  nom  de  morti  de  la  tune. 
L'arbre  de  l'encens  croît  dans  les  montagnes  de  Merbat  et  c'est 
de  là  que  cette  gomme  est  transportée  dans  l'orient  et  dans  l'oc- 
cident. «  La  population  de  Merbat  se  compose  d'habitants  de  l'Ié- 
<•  men  et  d'autres  tribus  d'Arabes.  »  De  là  au  bourg  de  Hasek 
iLu,la-,  le  long  de  la  mer  et  par  terre,  ajournées;  par  mer, 
3  journées. 

En  face  de  Hasek,  sont  les  deux  îles  de  Khartan  et  de  Martan, 
dont  il  a  déjà  été  question  '.  Au-dessus  de  Hasek,  est  une  haute 
montagne  nommée  Lous  ,j«^,  qui  domine  la  mer.  La  terre  du 
peuple  de  Ad  si*  est  située  vis-à-vis  de  cette  montagne.  De  Hasek 
BASEE.  au  tombeau  de  Hoad'  ^^,  on  compte  a  milles.  Hasek  est  un 

bourg  peu  considérable,  mais  peuplé.  Il  existe  une  pèclierie 
très-productive  dans  le  golfe  dit  Golfe  des  Herbes,  qui  est  très- 
jjrofond.  Lorsque  des  navires  s'y  engagent,  ils  n'en  peuvent  sor- 
tir qu'avec  beaucoup  de  peine  et  qu'autant  qu'ils  sont  aidés  par 
un  vent  favorable;  mais  il  en  est  peu  qui  aient  ce  bonheur. 

'  Voyez  ci-dessus ,  pag.  45. 

'  Le  nom  du  peuple  de  Ad  et  celui  du  prophète  Houd  sont  tres-iéicbres  parmi 
les  Arabes.  C'est  à  tort  que  le  traducteur  latin  a  mis  Gad  et  Juda.  Voyez  à  ce 
Mijcl   les  excellentes  notes  de  Pocoke  {Spécimen  historiée  Arabam,  pag.  36  '. 


SEPTIÈME  SECTION. 


55 


SEPTIÈME  SECTION. 

Suite  fie  lAfrique  orientale.  —  Medouna.  —  Singulière  manière  de  pêciier.  —  Cote 
du  Zenghebar.  —  Melinde.  —  Monbasa.  —  El-Banes.  —  Iles  de  Zaledj  ou  de 
Zanedj.  —  Ile  des  Singes.  —  El-Cotroba.  —  Curiosités  de  la  mer  d'Oman 


Cette  section  comprend  la  description  d'une  partie  de  la  nier  Feuillet  14  verso. 
des  Indes  et  de  la  totalité  des  îles  qui  s'y  trouvent,  et  qui  sont 
habitées  par  des  peuples  de  races  diverses.  Au  midi  des  pays 
compris  dans  cette  section  sont  le  restant  de  la  région  des  Cafres 
noirs,  et  divers  pays  voisins  de  la  mer;  notre  intention  est  de 
décrire  toutes  ces  choses  avec  clarté.  «  Nous  disons  donc  que 
»  cette  mer  est  la  mer  des  Indes,  »  et  que  sur  son  rivage  est 
située  la  ville  de  Merouat  »j^,  à  l'extrémité  du  pays  des  Cafres, 
peuples  sans  foi  qui  n'adorent  que  des  pierres  enduites  d'huile 
de  poisson.  «  Tel  est  le  degré  de  stupidité  ot!i  sont  tombés  ces  Heuiilct  is  recto 
«  peuples,  et  l'absurdité  de  leurs  infâmes  croyances.  Une  partie 
"  de  ce  pays  obéit  au  roi  des  Berbers,  et  l'autre  dépend  de 
«  l'AJjyssinie.  »  De  Merouat  Sjj^,  située  sur  la  côte,  à  Medouna 
AjjOo.',  on  compte  3  journées  par  mer.  «  Cette  dernière  ville  mbdouna. 

«  est  ruinée,  presque  déserte,  sale  et  désagréable  à  habiter.  Ses 
«  habitants  vivent  de  poissons,  de  coquillages,  de  grenouilles,  de 
«  serpents,  de  rats,  de  lézards  et  d'autres  reptiles  dégoiitants. 
"  Ces  peuples  se  livrent  à  l'exercice  de  la  pêche  maritime  sans 
«  embarcations,  et  sans  se  tenir  constamment  sur  le  rivage.  Ils 
«  pèchent  à  la  nage  (ou  en  plongeant)  avec  de  petits  filets  tissus 


llli    PÉCHER. 


Le  manuscrit  n"  334  porte  Beroua  «j^  et  Nedouba  «jj.x.j.  Le  ras.  B  BeroïKil 
ïtj^  .  et  Bedouna  «j,^. 


l'cuillel   1  5  rec (o. 


COTES  DC  ZENCIICBAR. 
HELINRE 


5fi  PREMIER  CLIMAT. 

«  d'herbes,  et  luhriqués  par  eux.  Ils  attachent  ces  lilets  à  leurs 
«  pieds;  au  moyen  de  liens  et  de  nœuds  coulants  qu'ils  tiennent 
«  avec  les  mains,  ils  resserrent  le  (ilct  aussitôt  qu'ils  sentent  que 
«  le  poi.sson  y  est  entré,  et  cela  avec  un  art  dans  lequel  ils  ex- 
"  cellent,  et  avec  des  ruses  dont  ils  ont  une  longue  expérience. 
"  Pour  attirer  le  poisson,  ils  se  sei-vcnt  de  reptiles  terrestres. 
«  Bien  qu'ils  vivent  dans  un  état  de  détresse  et  de  misère  pro- 
«  fondes,  cependant  ces  peuples  (Dieu  aime  ceux  qui  résident 
»  dans  leurs  foyers  domestiques)  sont  satisfaits  de  leur  sort,  et 
«  se  contentent  de  ce  qu'ils  ont.  Ils  obéissent  au  gouvernement 
«  du  Zendj  g^j  '•  » 

On  va  de  cette  ville  (Medouna)  en  suivant  la  côte,  à  Melinde 
i>o>jLU,  ville  du  Zendj,  en  trois  jours  et  trois  nuits  par  mer.  Me- 
linde est  située  sur  le  bord  de  la  mer",  à  l'embouchure  d'une 
rivière  d'eau  douce.  «  C'est  une  grande  ville  dont  les  habitants 
«  se  livrent  à  la  chasse  et  à  la  pêche.  Sur  terre  ils  chassent  le 
«  tigre  et  d'autres  animaux  féroces.  Ils  tirent  de  la  mer  diverses 
"  espèces  de  poissons  qu'ils  salent ,  et  dont  ils  font  commerce.  » 
Us  possèdent  et  exploitent  des  mines  de  fer,  et  c'est  pour  eux 
un  objet  de  commerce  et  la  source  de  leurs  plus  grands  béné- 
fices. Ils  prétendent  connaître  l'art  d'enchanter  les  serpents  les 
plus  venimeux ,  au  point  de  les  rendre  sans  danger  pour  tout  le 
monde,  excepté  pour  ceux  à  qui  ils  souhaitent  du  mal,  «  ou 
«  contre  lesquels  ils  veulent  exercer  quelque  vengeance.  Ils  pré- 
n  tendent  aussi  qu'au  moyen  de  ces  enchantements ,  les  tigres  et 
<i  les  lions  ne  peuvent  leur  nuire.  Ces  enchanteurs  portent  dans 
"  la  langue  de  ces  peuples  le  nom  d'el-Mocncfa  UiJLl!.  »  De  cette 
ville  à  Manisa  ■'  amoià*,  sur  la  côte,  2  journées.  Celle-ci  est  petite 
et  dépend  du  Zendj.  Ses  habitants  s'occupent  de  l'exploitation 


'  Du  Zengliebar. 

'  C'est  évidemment  par  erreur  que  le  copiste  a  mis  ici  Jkjyjl  au  lieu  de  w^OI 

'  Pour  Monhasa  xaim^  ,  comme  portent  le  n"  334  et  le  ms.  B 


SEPTIEME   SECTION.  57 

(les  mines  de  fer  el  de  la  chasse  aux  tigres.  Ils  ont  des  cliiens  de  i'ouili<-i  i."!  inm 
couleur  rouge  qui  combattent  et  vainquent  toute  espèce  de  bêtes 
féroces  et  même  les  lions.  Cette  ville  est  située  sur  le  bord  de 
la  mer,  et  près  d'un  grand  golfe  que  les  navires  remontent  du- 
rant un  espace  de  deux  journées,  «  et  sur  les  rives  duquel  il 
«  n'existe  point  d'habitations,  à  cause  des  bêtes  féroces  qui  y 
«  vivent  dans  des  forêts,  où  les  Zendjes  vont  les  poursuivre,  ainsi 
«  que  nous  venons  de  le  rapporter.  C'est  dans  celte  ville  que 
«  réside  le  roi  du  Zengbebar.  Ses  gardes  vont  à  pied,  parce  qu'il 
«  n'y  a  point  dans  ce  pays  de  montures  ;  elles  ne  sauraient  y 
«  vivre.  «  De  Manisa  au  bourg  d'el-Banès  (j.'-jUJi  parterre,  6  jour- 
nées, et  par  mer,  i5o  milles.  El-Banès  est  un  bourg  très-grand 
et  trè.s-peuplé.  "  Les  habitants  adoient  un  tambour  nommé  erra- 
«  bim  rfNï-j-li,  aussi  grand  que  ....  a+aJI  ',  couvert  de  peau  d'un 
«  seul  côté ,  et  auquel  est  suspendue  luie  corde  au  moyen  de  la- 
»  quelle  on  frappe  le  tambour.  Il  en  résulte  un  biiiit  effroyable 
»  qui  se  fait  entendre  à  trois  milles  de  distance  ou  environ.  » 

El-Banès '"  est  la  dernière  dépendance  duZendj;  elle  touche  KL-uAsiis 

au  Sofala  «JUa-  ,  pays  de  l'or.  D'el-Banès  à  la  côte  de  la  ville  nom-  Ffuillct  i.î  vcisc. 
mée  Tohnet  &x^j ,  par  mer,  1 5o  milles,  et  par  terre,  8  journées, 
attendu  que  dans  l'intervalle  il  existe  un  grand  golfe  qui,  s'éten- 
dant  vers  le  midi,  oblige  les  voyageurs  à  se  détoiirner  du  droit 
chemin,  et  une  haute  montagne  nommée  Adjoud  ^^,  dont  les 
flancs  ont  été  creusés  de  tous  côtés  par  les  eaux  qui  tombent  avec 
un  Jnuit  épouvantable.  Cette  montagne  attire  à  elle  les  vaisseaux 
qui  s'en  approchent  %  et  les  navigateurs  ont  soin  de  s'en  écarter 
et  de  la  fuir. 


Mol  dont  il  n'a  pas  été  possible  de  déterminer  la  signification. 

Hartmann  pense  qu'il  faut  lire  el-Baies.  Nous  suivons  littéralement  l'orllio- 
graphe  de  notre  manuscrit ,  qui  est  ici  conforme  à  celle  du  ms.  B. 

L'auteur  veut  probablement  parler  des  courants  qui  peuvent  porter  sur  la 
côte  (Voy.  d'Hcrbeiot,  Bibl.  or.  au  mol  aymnl);  peut-être  aussi  fait-il  allusion  aux 
prétendues  montagnes  d'aimant  (Ilarlmann,  Edm.  AJ'r.,  pag.  loi  ). 


58  PRlvMIER  CLIMAT. 

Kc.niiei  i5  VI ISO.  „  La  ville  (le  Tolinet  iJ^  dépend  aussi  du  pays  de  .*>ofala,  et 

«  touche  à  celui  des  Zendjes.  Il  y  a  beaucoup  de  villages,  et  ils  sont 
«  tous  placés  sur  le  bord  des  rivières\  Dans  tout  le  Zendj,  les  prin- 
"  cipales  productions  sont  le  fer  et  les  peaux  de  tigres  du  Zen- 
"  ghebar.  La  couleur  de  ces  peaux  tire  sur  le  rouge,  et  elles  sont 
"  très-souples.  Comme  il  n'exi.ste  pas  de  bêtes  de  somme  chez 
"  ces  peuples,  ils  sont  obligés  de  porter  sur  leurs  têtes  et  sur 
«  leurs  dos  les  objets  destinés  pour  les  deux  villes  de  Melinde 
«  et  de  Molbasa  a«»jX«,  où  se  font  les  ventes  et  les  achats.  Les 
«  Zendjes  n'ont  point  de  navires  dans  lesquels  ils  puissent  voya- 
«  ger;  mais  il  aborde  chez  eux  des  bâtiments  du  pays  d'Oman 
«  et  autres,  destinés  pour  les  îles  de  Zaledj  l\j  qui  dépendent 
«  des  Indes;  ces  étrangers  vendent  (au  Zenghebar)  leurs  mar- 
"  chandises,  et  acliètcnt  les  productions  du  pays.  Les  habitants 
«  des  iles  de  Raledj  l^j  "  vont  au  Zenghebar  dans  de  grands  et 
«  de  petits  navires,  et  ils  s'en  servent  pour  le  commerce  de- leurs 
><  marchandises,  attendu  qu'ils  comprennent  le  langage  les  uns 
«  (les  autres.  Les  Zendjes  ont  au  fond  du  cœur  un  grand  respect 
«  et  beaucoup  de  vénération  pour  les  Arabes".  C'est  pour  cela 
«  que ,  lorsqu'ils  voient  un  Arabe ,  soit  voyageur,  soit  négociant , 
«  ils  se  prosternent  devant  lui,  exaltent  sa  dignité,  et  lui  disent 
'1  dans  leur  langue:  Soyez  le  bien-venu,  à  fils  de  l'Iémen  !  Les 
"  voyageurs  qui  vont  dans  ce  pays  dérobent  les  enfants,  et  les 
"  trompent  au  moyen  des  fruits  (litt.  des  dattes)  qu'ils  leur  don- 
'<  nent.  Ils  les  emmènent  çà  et  là ,  et  finissent  par  s'emparer  de 
«  leurs  personnes,  et  par  les  transporter  dans  leur  propre  pays; 
«  car  les  habitants  du  Zenghebar  forment  une  population  nom- 

■  Le  mot  {jy^  .signifie  golfe  ou  vallée,  d'après  Castel.  Mais  nous  avons  tout  lieii 
rie  croire  que  dans  la  langue  de  notre  auteur  le  sens  de  ce  mot  a  plus  d'extension. 

'  Sic.  Le  nis.  B.  porte  Zanedj  gy 

'  Celte  particularité  se  retrouve  avec  moins  de  détails  dans  les  anciennes  rela- 
I ions  des  Indes,  pag.  115. 


SEPTIEME   SECTION.  59 

"breuse,  et  manquent    de    ressources  '.  Le   prince  de  l'île   de      iiu'iui  i  >  verso. 
«  K.eich  lt-aS  ,  située   dans   la  njer  d'Oman ,  entreprend  avec  ses 
«  vaisseaux  des  expéditions  militaires  contie  le  Zendj ,  et  y  fail 
«  beaucovip  de  captifs.  » 

En  face  des  rivages  du  Zendj  sont  les  îles  de  Zaledj  '-;  elles  iLts  ut /.\LtDj 
sont  nombreuses  et  vastes;  leurs  habitants  sont  très-Lasanés,  el 
tout  ce  qu'on  y  cultive  de  fruits ,  de  dhorra ,  de  cannes  à  sucre 
et  d'arbres  de  camphre,  y  est  de  couleur  noire.  Au  nombre  de 
ces  îles  est  celle  de  Cherboua  «jj,-i  %  dont  la  circonférence  est, 
à  ce  qu'on  dit,  de  1700  milles,  et  où  l'on  trouve  des  pêcheries 
de  perles  et  diverses  sortes  d'aromates  et  de  parfums,  ce  qui  y 
attire  des  marchands.  Parmi  les  îles  de  Zaledj  comprises  dans  la 
présente  section,  on  compte  aussi  celle  d'el-Andjcbeh  \t^^\ , 
dont  la  ville  principale  se  nomme,  dans  la  langue  duZenghebar, 
ei-Anfoudja  Aj-yiji'l ,  et  dont  les  habitants,  quoique  mélangés, 
sont  actuellement  pour  la  plupart  musulmans.  La  distance  qui  la 
sépare  d'el-Banès  u-oUJ!,  sur  la  côte  du  Zendj,  est  de  100  milles; 
cette  île  a  /toc  milles  de  tour;  on  s'y  nourrit  principalement  de 
ligues  bananes.  Il  y  en  a  de  cinq  espèces,  savoir:  la  banane  dite 
el-kend  .XÀJiJl ,  l'el-fdi  J^a-OI,  dont  le  poids  s'élève  quelquefois  à 

douze   onces;   l'omani  jl**ll  *,  et    enlin   l'ei-sokri  ^£jX^\. 

C'est  une  nourriture  saine,  douce  et  agréable.  «  Cette  île  est  tra-      Kfuili.i  iii  recio. 
"  versée  par  une  montagne  nommée  Wabra  <>j-i),  où  se  réfugient 
"  les  vagabonds  chassés  de  la  ville,  formant  une  brave  et  nom- 
«  breuse  population ,  qui  infeste  .souvent  les  environs  de  la  cité , 

'  11  y  a  ici  un  jeu  de  mots  assez  didicile  à  liaduire  en  français  :  ^ Ul  i^o  J^' 
i^«JI  t_jXsAi  .iiXi!!  \jjM^s. 

'  Notre  manuscrit  porte  tantôt  Jh  tantôt  ±\.  et  tantôt  ^i , ,  ce  sont  les  îles  que 
d'Herlielot,  Hartmann  et  autres  ont  décrites,  d'après  les  géographes  arabes,  sous 
le  noms  de /ianWi  et  de /!«no/i 

'  Le  ms.  n°33/i  porte  Saranda  oJvJwu..  Mais  le  nis.B.  est  ici  d  accord  avec  le  notre 
Le  nom  de  la  quatrième  espèce  manque  ici;  mais  d'après  l'abrégé,  et  d'aprè 
le  ms.  B..  c  est  el-moriani  jl.}_ll  qu  il  faut  lire. 

8. 


60  PREMIER  CLIMAT. 

Feuiilci  16  rccio  r.  et  qui  sc  maintient  sur  le  sommet  de  cette  montagne  clans  un 
"  état  de  tléfense  contre  le  souverain  de  l'île.  Ils  sont  courageux 
•>  et  redoutables  par  leurs  armes  et  par  leur  nombre. 

«  Cette  île  est  très-peuplée;  il  y  a  beaucoup  de  villages  et  de 
"  bestiaux.* On  y  cultive  le  riz.  Il  s'y  l'ait  un  grand  conmierce, 
«  et  l'on  y  porte  annuellement  diverses  productions  et  marclian- 
«  dises  destinées  au  négoce  et  à  la  consommation.  On  dit  que, 
«  lorsque  l'état  des  affaires  de  la  Cbine  fut  troublé  par  les  rebel- 
«  lions,  et  que  la  tyrannie  et  la  confusion  devinrent  excessives 
«  dans  l'Inde,  les  habitants  de  la  Cbine  transportèrent  leur  coni- 
«  mcrce  à  Zanedj  ^'ij  et  dans  les  autres  îles  qui  en  dépendent; 
«  entrèrent  en  relations  et  se  familiarisèrent  avec  ses  habitants, 
«à  cause  de  leur  équité,  de  la  bonté  de  leur  conduite,  de 
"  l'aménité  de  leurs  mœurs  et  de  leur  ficilité  dans  les  affaires. 
«  C'est  pour  cela  que  cette  île  est  si  peuplée,  et  qu'elle  est  si 
«  fréquentée  par  les  étrangers.  » 

Auprès  de  cette  île,  il  en  existe  une  autre  peu  considérable, 
dominée  par  une  haute  montagne ,  dont  le  sommet  et  les  flancs 
sont  inaccessibles,  parce  qu'elle  brûle  tout  ce  qui  s'en  appro- 
che. Durant  le  jour,  il  .s'en  élève  une  épaisse  fumée,  et  durant 
la  nuit,  un  feu  ardent.  De  sa  base  coulent  des  sources ,  les  unes 
d'eau  froide  et  douce ,  les  autres  chaudes  et  salées. 

Auprès  de  l'île  de  Zanedj  ^jj,  susmentionnée,  on  en  trouve 
une  autre  nommée  Kcrmedet  »  j^-»^,  dont  les  habitants  sont  de 
couleur  noire.  On  les  appelle  Nerhin  (jv*;j  ^  «  Ils  portent  le 
«  manteau  nommé  azar  jj!  et  la  fouta  nisy  '.  C'est  une  peuplade 
«  audacieuse,  brave,  et  marchant  toujours  armée.  Quelquefois 
«  ils  s'embarquent  sur  des  navires  et  attaquent  les  bâtiments  de 
«  commerce,  dont  ils  pillent  les  marchandises.  Ils  ne  laissent 

'  Le  manuscril  n"  ,^34  porte  Karnoa  »«jvfe  el  Boumîii  y>_*j^  ;  le  ms  B-  J^er- 
mebel  Huf^j^s  ,  et  el-Boumïn  (jv<j.Jt- 

'  Sorte  de  vêtement.  Voyez  ci-dessus ,  pag.  1 7 ,  n"  3. 


SEPTIÈME  SECTION.  61 

«  entrer  chez  eux  que  leurs  compatriotes,  et  ne  redoutent  au-      Kcmllci  lO  recto. 
«  cun  ennemi.  »  Entre  cette  île  et  le  rivage  maritirne,  on  compte 
un  jour  et  demi  de  navigation;  entre  elle  et  l'île  de  Zanedj  ^j, 
nommée  el-Anfrandje  &ji?yb.y! ,  on  compte  i  journée.  A  une  dis- 
tance d'environ  3  milles  de  cette  île,  et  à  deux  petites  journées 
du  continent  qui  touche  à  l'Atyssinie ,  est  l'île  des  Singes,  qui        île  ms  singes. 
est  trè.s-grande,  très-boisée  et  remplie  de  précipices  d'un  difficile 
accès.  On  y  trouve  diverses  sortes  de  fruits.   Les  singes  s'y  sont 
multipliés  à  tel  point  qu'ils  en   sont  totalement  maîtres.    •  On 
«  prétend  même  qu'ils  ont  un  chef  auquel  ils  obéissent,  qu'ils 
"  portent  sur  leur  cou,  et  qui   les  régit  de  façon  à  ce  qu'ils  ne 
■<  puissent  se  nuire  entre  eux.  On  assure  que  ces  singes  sont  d'une 
«  couleur  tirant  sur  le  rouge,  qu'ils  portent  des  queues,  et  qu'ils 
«  sont  doués  de  beaucoup  d'intelligence  et  de  sagacité.  Lorsque 
«  quelque  navire  se  brise  sur  cette  île,  et  qu'un  individu  quel- 
«  conque  y  cherche  un  refuge,  ils  lui  font  éprouver  de  cruels 
«  tourments  par  leurs  morsures.  Mus  par  la  haine  dont  ils  sont 
«  animés  contre  les  hommes,  ils  les  vexent,  les  fatisuent    et 
«  finissent  par  les  tuer  promptement;  et  lors  même  que  les  mal- 
0  heureux  peuvent  supporter  ces  jeux  cruels ,  ils  ne  tardent  pas  à 
«  périr  de  faim  ^  Les  habitants  des  deux  îles  de  Khartan  et  de 
"  Martan,  emploient  contre  ces  siuges  diverses  ruses,  les  pour- 
«  chassent,  et  les  transportent  dans  î'Iémen,  où  ils  les  vendent 
«  fort  cher.  Les  habitants  de  cette  province  (je  veux  dire  les  mar- 
«  chands  de  I'Iémen)  s'en  servent  en  guise  d'esclaves  pour  gar-     Ftuiiici  k,  verso. 
'■  der  leurs  marchandises  et  leur  argent  dans  leurs  boutiques.  Per- 
"  sonne  alors  ne  peut  toucher  à  ce  que  gardent  les  singes,  ni  rien 
«  dérober  de  ce  qu'ils  ont,  soit  dans  les  mains,  soit  devant  eux: 
«  car  ils  sont  extrêmement  intelligents.  »  De  cette  île  à  celle  de 
Socotra,  on  compte  par  mer  2  journées.  «  Les  Socotrins  font 

Le  lexle  arabe  offre  ici  quelque  obscurité.  Nous  avons  cru  devoir  suivre  le  sens 
le  plus  probable. 


Feuillet   i(i  venKi 


EL-COTROBA. 


(52  PREMIER  CLIMAT. 

«  (également]  la  cliasse  aux  singes,  au  moyen  d'ime  ruse  assez 
"  singulière.  Voici  en  quoi  elle  consiste  :  ils  fabriquent  pour  cette 
«  chasse,  des  barques  extrêmement  petites,  mais  longues,  qu'ils 
«  placent  sur  leurs  navires;  la  chasse  se  fait  en  tendant  des 
«  (ilets  au-dessus  de  ces  barques,  au  moyen  de  cordes  dis- 
"  pesées  avec  art.  Ils  disposent  ces  lUets  le  long  des  côtés  des 
«  barques,  alin  que  les  singes  ne  se  doutent  de  rien;  puis  ils  se 
«  cachent.  Lorsqu'ils  sont  arrivés  auprès  de  l'île,  ils  poussent  les 
"  barques  vers  la  terre,  après  avoir  eu  soin  d'y  mettre  pour  appât 
«  des  choses  que  mangent  ces  animaux.  Les  singes  jettent  des 
«  pierres  aux  chasseurs;  et  ceux-ci,  abandonnant  les  petites  bar- 
«  ques  sur  le  rivage,  s'éloignent  sur  leurs  vaisseaux.  Les  .singes, 
"  trouvant  la  nourriture  qu'ils  préfèrent,  se  précipitent  au  fond 
«  (des  barques).  Alors  les  chasseurs,  au  moyen  des  cordes  sus- 
"  mentionnées,  tirent  doucement  les  filets  qui,  peu  à  peu,  cou- 
«  vrent  (litt.  habillent)  la  partie  supérieure  des  embarcations. 
«  Celles-ci,  quoique  tirées  par  les  chasseurs,  ne  sont  point  dé- 
«  sertées  par  les  singes ,  qui  ne  voient  pas  les  filets.  Aussitôt  on 
«  les  effarouche  avec  des  bâtons,  et  on  use  de  supercheries,  jus- 
«  qu'à  ce  qu'ils  se  prennent  par  le  col  dans  les  mailles  des  filets, 
«  d'où  on  les  retire  vivants,  à  moins  qu'on  ne  préfère  les  tuer  poui 
«  les  écorcher  et  vendre  ensuite  leurs  peaux  dans  l'Iémen.  » 

Au  nord  de  l'île  des  Singes  est  une  île  qu'on  nomme  el-Co- 
troba  i^j  W%1\.  Elle  est  florissante  et  habitée  par  xuie  peuplade 
»  chrétienne,  qui  a  cependant  conservé  les  usages  arabes,  qui 
«  parle  arabe,  et  se  dit  issue  de  cette  nation.  Ce  sont  des  gens 
«  très-entreprenants  et  très-braves.  Ils  attaquent  les  navires  qui 
"  vont  et  viennent  aux  environs  de  Bahrein  (jj^*?,  de  Bassora  el 
«  jusqu'auprès  d'Oman.  Ce  sont  les  ennemis  les  plus  dangereux 
«  qu'on  puisse  rencontrer  sur  la  mer.  Il  y  a  auprès  de  cette  île 
«  des  pêcheries  de  perles,  qui  étaient  autrefois  fréquentées  et 
«  exploitées  par  lés  Arabes  de  l'Iémen;  mais  les  habitants  de  l'île 


SEPTIÈME  SECTION.  65 

Cl  ayant  dépouillé  de  leurs  propriétés  les  pêcheurs,  les  marchands,      Keniii^t  .g  \osn 
«  et  en  général  tous  les  étrangers,  ceux-ci  cessèrent  absolument 
■c  d'y  venir.  » 

La  mer  décrite  dans  la  présente  section  et  dans  la  précédente , 
c'est-à-dire  la  mer  d'Oman,  se  nomme  en  langue  indienne 
Herkend  .XÀJSyft.  Elle  renferme  beaucoup  de  choses  curieuses  et 
de  poissons  dont  les  formes  sont  varices  aussi  bien  que  les  cou- 
leurs. 1°  Il  y  en  a  une  espèce  dont  la  longueur  est  de  cent  cou- 
dées ou  environ.  «  On  l'appelle  el-waly  '  Jl^l  ;  il  est  blanc.  Ce 
«  grand' poisson  est  ordinairement  accompagné  d'un  autre  qu'on 
«  nomme  lechk"  tiLiJ,  qui,  lorscju'il  est  poursuivi  par  la  b.i- 
'I  leine,  la  combat  et  la  tue  inévitalilement;  2°  il  en  existe  un 
«  autre  qui  est  de  forme  aplatie  (litt.  large),  et  dans  le  ventre  du- 
«  quel  on  en  trouve  un  second,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  quatre; 
«  3°  des  tortues  de  vingt  coudées  de  long,  contenant  dans  leuis 
«  entrailles  jusqu'à  mille  œufs  qui  éclosent  et  qui  produisent. 
"  C'est  de  cette  tortue  que  provient  la  meilleure  écaille;  4°  un  Keuiiiet  17  recto. 
"  poisson  fait  comme  un  bœuf,  mettant  bas,  allaitant  (ses  petits), 
«  et  dont  la  peau  sert  à  faire  des  boucliers;  5°  un  poisson  long 
«  d'une  coudée ,  ayant  la  face  d'une  chouette ,  qu'on  appelle  el- 
«  sabh  g»->«Jl  ou  le  plongeon.  Il  vole  au-dessus  de  l'eau  par  jjon- 
"  heur  pour  lui ,  car  il  y  en  a  un  autre ,  nommé  el-a'ncris  ^j^j.'xXk1\ 
«  qui  en  fait  sa  proie,  et  qui  le  dévore  quand  il  tombe  dans  l'eau; 
■c  6°  d'autres  poissons  volants  et  nommés  el-battak  j  u.li  ^  Jont  le 
"  fiel  peut  être  employé  pour  écrire;  lorsque  l'ccriUire  est  séchée, 
«  on  la  lit  dans  l'obscurité  de  la  nuit  aussi  bien  qu'on  pourrait  le 
«  faire  à  la  clarté  des  rayons  du  soleil;  7°  un  autre  nommé  el-nes 
«  ^j^l ,  qui,  depuis  son  thorax  jusqu'à  sa  tête,  ressemble  à  ini  bou- 
«  cher;  cette  partie  de  son  corps  est  entourée  d'yeux  par  lesquels 

La  baleine.  Ce  mot  d'origine  arabe  s'est  conservé  en  anglais  et  en  allemand. 
Ce  nom  ressemble  beaucoup   à  celui  que  notre  auteur  donne  à  l'ichneumon. 
Voyez  cidessiis  ,  pag.  il. 


(U  PREMIER   CLIMAT. 

Feiiiiici  17  recio.  ,  i|  voit;  Sa  taille  séiève,  comme  celle  du  serpent,  jusqu'à  vingt 
"  coudées;  il  est,  depuis  la  poitrine  jusqu'à  rextréniilé  de  la 
«  queue,  armé  de  défenses  qui  ressemblent  aux  dents  d'une  scie, 
"  et  dont  les  atteintes  sont  mortelles.  » 

On  tire  de  cette  mer  de  l'ambre  (gris)  d'un  jjarlnm  excellent, 
par  pièces  d'un  quintal  plus  ou  moins.  C'est  une  substance  qui 
coule  des  sources  situées  au  fond  de  la  mer,  de  même  que  la 
naphte  coule  des  sources  de  Hif  '.  Lorsque  les  vagues  de  la  mer 
sont  soulevées  par  la  tempête,  l'ambre  est  jeté  sur  la  côte.  «  Quel- 
"  ques  personnes  ont  cru  que  c'était  l'excrément  d'un  animal , 
«  mais  il  n'en  est  pas  ainsi;  la  chose  est  comme  nous  l'avons  rap- 
"  portée.  Et,  en  effet,  Ibrahim  el-Mahdi,  dans  son  livre  intitulé 
<'  Kitab  ul-Tebib  (-«-iSAkJI  oUfe ,  ou  Livre  du  médecin,  dit  que 
«  Haroun  Rascliid  envoya  dans  l'iémen  des  incUvidus  chargés  de 
«  prendre  des  informations  positives  au  sujet  de  l'ambre.  Les 
«  riverains  des  pays  d'Aden ,  de  Choumna  »x*y£,  et  de  Hasek ,  ré- 
«  pondirent  cjue  cette  substance  était  produite  par  des  sources 
!■  au  fond  de  la  mer,  et  rejetée  par  les  vagues  sur  le  rivage, 
«  soit  en  petits,  soit  en  gros  morceaux.  L'ambre  n'est  pas  autre 
«  chose.  » 

'  Ville  bien  i  onnue  de  l'Irâc  arabique.  Voy.  d'HerbeloI ,  au  mot  Hit 


HUITIÈME   SECTION.  65 


HUITIÈME  SECTION. 

Suite  el  fin  de  l'Afipique  orientale.  —  Sofala.  —  Mines  de  fer  et  d'or.  —  Iles  Roibahat 
Comor.  —  Malaï.  —  Screndib. 


Cette  section  comprend  la  description  du  restant  du  pays  de 

oOlala.  KeuiHet  17  recto. 

On  y  trouve  (  d'abord)  deux  villes  ou  plutôt  deux  bourgs,  entre  sofala. 

lesquels  sont  des  villages  et  des  lieux  de  campement  semblables 
à  ceux  des  Arabes.  Ces  bourgs  se  nomment  Djentama  x«JaÀ=-  et 
Dendema  x«j^ji.  Ils  sont  situés  sur  les  bords  de  la  mer,  et  peu 
considérables."  Les  habitants  sont  pauvres,  misérables,  et  n'ont 
'<  d'autre  ressource  pour  vivre  que  le  fer;  en  effet,  il  existe  un 
«  grand  nombre  de  mines  de  ce  métal  dans  les  montagnes  du 
«  Sofala.  Les  habitants  des  îles  de  Zanedj  g^!)  '  et  des  autres  îles 
«  environnantes  viennent  chercher  ici  du  fer  pour  le  transporter 
«  sur  le  continent  et  dans  les  îles  de  l'Inde ,  où  ils  le  vendent  à  "'"es  de  feb. 
«  un  bon  prix,  car  c'est  un  objet  de  grand  commerce  et  de 
«grande  consommation  dans  l'Inde;  et,  bien  qu'il  en  existe 
«  dans  les  îles  et  dans  les  mines  de  ce  pays,  cependant  il  n'é- 
«  gale  pas  le  fer  du  Sofala,  tant  sous  le  rapport  de  l'abondance 
«  que  sous  celui  de  la  bonté  et  de  la  malléabilité.  Les  Indiens 
«  excellent  dans  l'art  de  le  fabriquer,  dans  celui  de  préparer  le 
«  mélange  des  substances  au  moyen  desquelles,  par  la  fusion, 
«  on  obtient  le  fer  doux  qu'on  a  coutume  de  désigner  sous 
"  le  nom  de  fer  de  l'Inde.  Ils  ont  des  manufactures  où  l'on 
«fabrique  les   sabres  les  plus   estimés  de  l'univers;  c'est  ainsi 


'   Le  nis.  B.  porte  les  iles  de  Ranèh   «rlDl 


Feuillet 


COMUESCE  DE  L  OU. 


66  PREMIER  CLIMAT. 

«  que  les  fers  du  Sind,  de  Serendib  et   de  i'Iémen  j^>x *— Jl 

»  jl_çJlj  j.Xj^...«Jlj ,  rivalisent  entre  eux  sons  le  rapport  de  la 
"  qualité  résultant  de  l'atmosphère  locale,  aussi  bien  que  sous 
"  celui  de  l'art  de  la  fabrication,  de  la  fonte,  de  la  forge,  de 
«  la  beauté  du  poli  et  de  l'éclat;  mais  il  est  impossible  de  trouver 
«  rien  de  plus  tranchant  que  le  fer  de  l'Inde.  C'est  une  chose 
«  universellement  reconnue,  et  que  personne  ne  peut  nier.  » 

De  Djentama  à  Dendema,  on  compte  par  mer  2  journées;  par 
terre  -j  journées. 

Dendema  est  une  des  principales  villes  du  Sofala;  trois  autres 
touchent  au  territoire  de  ce  pays.  L'une  d'elles  est  Siouna  ajj.jv«=  • 
ville  de  médiocre  grandeur,  dont  la  population  se  compose  d'In- 
diens, de  Zendjes  et  autres.  Elle  est  située  sur  un  golfe  où  les 
vaisseaux  étrangers  viennent  mouiller'.  De  Siouna  à  Boukha  «i^j^', 
sur  le  rivage  de  la  mer,  3  journées;  de  là  même  à  Dendema  du 
Sofala  vers  l'ouest,  par  mer  3  journées,  et  par  terre,  environ 
20  journées,  parce  qu'il  y  a,  dans  l'intervalle,  un  grand  golfe 
qui  s'étend  vers  le  midi,  et  qui  oblige  à  un  détour  considérable. 
De  Boukha  à  Djentama  par  mer  1  journée,  par  terre  4  journées. 
Dans  tout  le  pays  de  Sofala,  on  trouve  de  l'or  en  abondance,  et 
d'excellente  qualité.  «  Cependant  les  habitants  préfèrent  le  cui- 
«  yre,  et  ils  font  leurs  ornements  avec  ce  dernier  métal. 

»  L'or  qu'on  trouve  dans  le  territoire  de  Sofala  surpasse  en 
«  quantité  comme  en  grosseur  celui  des  autres  pays,  puisqu'on 
«  en  rencontre  des  morceaux  d'un  ou  de  deux  mithcal,  plus  ou 
n  nïoins,  et  quelquefois  même  d'un  rotl.  On  le  fait  fondre  dans 
«  le  désert  au  moyen  d'un  feu  alimenté  par  de  la  fiente  de  vache, 
«sans  qu'il  soit  nécessaire  de  recourir,  pour  cette  opération, 
«  au  mercure,  ainsi  que  la  chose  a  lieu  dans  l'Afrique  occiden- 

'  Le  ms.  B.  ajoute  :  «  c'est  là  que  réside  le  gouverneur  ;  il  a  des  soldats ,  mais 
«  il  n'y  a  point  de  chevaux  dans  le  pays.  » 
'  Le  même  ms.   porte  barklia  ii.^j^  ■ 


HUITIÈME  SECTION.  67 

0  taie  ;  car  les  habitants  de  ce  dernier  pays  réunissent  leurs  frag- 
«  ments  d'or,  les  mêlent  avec  du  mercure,  mettent  le  mélange 
«  en  fusion  au  moyen  du  feu  de  charbon,  en  sorte  que  le  mcr- 
«  cure  s'évapore,  et  qu'il  ne  reste  que  le  corps  de  l'or  fondu  et 
«  pur.  L'or  de  Sofala  n'exige  pas  l'emploi  de  ce  procédé,  mais 
«  on  le  fond  sans  aucun  artifice  qui  l'altère.  Nous  terminerons  ci- 
«  après  ce  que  nous  avons  à  dire  de  ce  pays,  s'il  plaît  à  Dieu.  » 

A  cette  section  appartiennent  les  îles  indiquées  en  leur  lieu, 
et  entre  autres  celles  dites  el-Roïbabat  vJUs^)^i  \  qui  sont  très-voi- 
sines les  unes  des  autres,  et  innombrables.  La  majeure  partie 
de  ces  îles  est  déserte.  Cependant  la  plus  grande  d'entre  elles, 
qui  se  nomme  Abonna  ajj-jI-,  est  florissante  «  et  peuplée  d'un 
«  grand  nombre  d'habitants  qui  la  cultivent  et  qui  cultivent  aussi 
"  les  plus  considérables  d'entre  les  îles  environnantes.  »  Elles 
sont  situées  dans  le  voisinage  de  l'île  el-Comorj-jJI.  Tous  les 
habitants  de  ces  îles  sont  soumis  à  la  domination  d'un  chef  qui 
les  rassemble,  les  protège  et  les  défend  autant  qu'il  est  en  son 
pouvoir.  C'est  sa  femme  qui  rend  la  justice  et  qui  parle  au  pu- 
blic sans  être  voilée ,  d'après  rme  coutume  constante  dont  on 
ne  s'écarte  jamais.  «  Le  nom  de  cette  reine  '  est  Demhera  o;-^-*^. 
«  Elle  porte  des  ornements  tissus  d'or,  et  sur  sa  tête  une  cou- 
«  ronne  du  même  métal,  enrichie  de  perles  et  de  pierres  pré- 
«  cieuses.  Elle  chausse  des  brodequins  d'or,  et  personne  autre 
«  qu'elle  ne  peut  porter  aucune  chaussure,  sous  peine  d'avoir 
«  les  pieds  coupés.  Cette  reine ,  dans  les  occasions  et  les  fêtes 
'••  solennelles,  paraît  en  public,  ainsi  que  les  fdles  de  sa  suite, 
«  avec  un  grand  appareil  d'éléphants,  de  trompettes  et  de  dra- 


h'eiiillet  17  verso. 


ILES  BOIBAHAT. 


II. E  DE  CO.MOB. 


On  croit  que  ce  sont  les  Maldives.  Voyez  Malte-Brun ,  Précis  de  la  géogr.  univ. , 
tom.  I,  pag.  378,  et  tom.  IV  ,  pag.  laS. 

Le  ms.  B.  porte  Anberia  sjwAjl .  et  je  crois  que  c'est  la  vraie  leçon. 

Le  ms.  A.  porte  :  «  de  cette  île  ,  »  mais  c'est  une  erreur  que  rectifie  le  texte  du 
ms.  B. 


68  PREMIER  CLIMAT. 

'  peaux.  Son  époux  ainsi  que  les  vizirs  la  suivent  à  une  certaine 
«  distance.  Cette  reine  possède  des  richesses  qu'elle  renferme 
'<  dans  des  caveaux,  pour  les  distribuer  ensuite  aux  pauvres  de 
«  ses  états.  On  ne  fait  aucune  de  ces  aumônes  sans  que  ce  soit 
«  en  sa  présence  et  sous  ses  yeux.  Les  habitants  du  pays  sont 
«  dans  l'usage  de  suspendre  des  étoffes  de  soie  sur  son  chemin 
Feuillet  18 recto.  „  et  sur  Ics  lieux  de  son  passage,  car  elle  a  beaucoup  de  ma- 
«  gnificence,  ainsi  que  nous  l'avons  expliqué.  Le  roi  et  la  reine  de 
«  ces  îles  habitent  l'île  d'Anberia  »jjXi\. 

«  La  principale  production  de  ces  îles  est  l'écaillé  de  tortue 
i<  nommée  zabl  Jo) ,  qui  peut  se  partager  en  sept  morceaux ,  dont 
«  quatre  pèsent  une  mine,  c'est-à-dire  260  drachmes.  Les  plus 
»  lourds  pèsent  une  demi-mine  chacun.  C'est  avec  cette  écaille 
«  qu'on  fait  divers  ornements  pour  la  parure  des  femmes,  et  des 
«  peignes,  attendu  qu'elle  est  épaisse,  transparente  et  bien  va- 
«  riée  dans  ses  couleurs. 

«  Les  femmes  de  cette  île  vont  la  tête  découverte ,  portent  les 
«  cheveux  tressés,  et  chacune  d'elles  emploie  dix  peignes  dans  sa 
«  coiffure,  plus  ou  moins;  c'est  leur  principal  ornement,  de  même 
«  que  chez  les  femmes  des  îles  el-Sahah  <_>L^^I  (ou  des  nuages), 
«  dont  les  habitants  sont  sans  croyance  religieuse,  comme  nous 
«  le  dirons  ci-après.  » 

Les  îles  connues  sous  le  nom  d'el-Roïbahat  sont  peuplées. 
On  y  cultive  le  cocotier  et  la  canne  à  sucre.  Le  commerce  s'y 
iait  au  moyen  de  coquillages  '.  Elles  sont  distantes  les  unes  des 
autres  d'environ  six  milles.  «  Leur  roi  conserve  les  coquillages 
«  dans  son  trésor,  et  c'est  lui  qui  en  possède  le  plus.  Les  habi- 
«  tants  sont  industrieux,  adroits  et  intelligents.  Ils  fabriquent 
«  des  tuniques  très-amples,  ouvertes  par  en  haut  et  garnies  de 

■  Ce  sont  les  canins  (cypraeamonela),  employés  eiî  Afrique  en  guise  de  monnme. 
Précis  de  la  géojr.  univ.,  tom.  FV,  pag.  98. 


HUITIÈME  SECTION.  69 

<f  poches.  Ils  construisent  des  navires  avec  des  pièces  de  bois 
«  très-minces;  leurs  maisons  et  leurs  édifices  les  plus  remar- 
«  quables  sont  en  pierres  très-dures ,  mais  ils  emploient  aussi , 
"  à  la  construction  de  leurs  demeures,  des  bois  venus  par  eau  et 
"  quelquefois  même  des  bois  odoriférants  ^  » 

«  On  dit  que  les  coquillages  marins  dont  se  compose  le  trésor  Heuiiiif  is  recto 
«  royal  se  trouvent  sur  la  surface  des  eaux  en  temps  calme.  On 
«  jette  dans  la  merdes  pièces  de  bois  de  cocotier,  et  le  coquillage 
«  s'attache  à  ce  bois.  On  l'appelle  el-kendj  ^\.  On  trouve  dans 
»  quelques-unes  de  ces  îles  une  substance  qui  ressemble  à  de  la 
«  poix-résine  liquide,  qui  brûle  les  poissons  au  fond  de  l'eau, 
«  et  qui  s'éteint  à  sa  surface.  »  La  dernière  de  ces  îles  touche  à 
celle  de  Serendib  '",  «  par  un  de  ses  côtés  les  plus  élevés,  »  dans  la 
mer  nommée  Herkend  .xà-S^.  L'île  nommée  Comor  ^^  est  éloi- 
gnée des  îles  el-Roïbahat  de  7  journées  de  navigation.  Cette 
dernière  île  est  longue.  Son  roi  demeure  dans  la  ville  de  Malaï  mahï. 

^^^)KA .  Les  habitants  disent  qu'elle  s'étend  en  longueur  sur  un  es- 
pace de  4  journées  "*  vers  l'esj,.  Elle  commence  auprès  des  îles 
Roïbahat  et  se  termine  en  face  des  îles  de  la  Chine ,  du  côté  du 
nord".  Le  roi  de  ce  pays  n'est  entouré  ni  servi,  soit  pour  boire, 
soit  pour  manger,  que  par  des  jeunes  gens  prostitués,  vêtus  d'é- 
tolfes  précieuses  tissues  en  soies  de  la  Chine  et  de  la  Perse,  et 
portant  au  bras  droit  des  bracelets  cfor.  Ces  bracelets,  en  langue 
de  l'Inde,  s'appellent  tanfouc  (fjùùù\  °  ;  les  prostitués  tcnbabèh  *jLy*Jt. 
Dans  ce  pays ,  on  épouse  des  hommes  au  lieu  de  femmes.  Ceux- 
ci,  durant  le  jour,  servent  le  roi,  et  la  nuit  ils  retournent  au- 

'  Les  deux  manuscrits  offrent  ici  quelques  mots  qu'il  n'est  pas  possible  de  dc- 
chiflrer. 

'  Sil  y  avait  Sarandah,  nous  pourrions  adopter  l'opinion  d'Hartmann,  Edr. 
Afric.  pag.  1 1 5  ;  mais  les  deux  manuscrits  portent  Serendib. 

'  Les  mss.  B.  et  a"  334  portent  à  mois. 

'  Le  manuscrit  n°  334  porte  «  du  côté  du  sud.  » 

'  Le  ms.  B.  porte  lekankour   ,»_S];5U . 


70  PREMIER  CLIMAT, 

près  de  leurs  femmes.  «On  cultive  dans  cette  île  des  giains,  le 
«  cocotier,  la  canne  à  sucre  et  le  tanboul  J^b .  Cette  dernière 
'  plante  est  celle  (jui  croît  le  plus  abondamment  dans  l'île.  » 
«  Le  tanboul  est  une  plante  dont  la  tige  est  semblable  à  celle  de 
Feuillet  18 verso  „  la  vigne;  elle  est  grimpante  et  s'attache  aux  arbres  voisins.  La 
«  feuille  ressemble  à  celle  du  Dend  .xji  ;  mais  elle  est  plus  mince 
«  (litt.  plus  transparente);  le  goût  en  est  acre  (litt.  brûlant) 
«  comme  celui  du  clou  de  gérofle.  Celui  qui  en  veut  mâcher 
«  (litt.  en  manger)  prend  de  la  chaux  vive  jU:^  pétrie  avec  de 

•  l'eau,  et  la  mêle  à  chaque  feuille  dans  la  proportion  d'un  quart 
«  de  dirhem.  On  ne  peut  çn  faire  usage  que  de  cette  manière; 
«  celui  qui  en  mâche  lui  trouve  le  goût  du  sucre,  et  son  haleine 
«  répand  un  parfum  agréable.  Cet  usage  est  connu  dans  les  con- 
«  trées  de  l'Inde  et  dans  les  régions  voisines  '.  « 

«  On  fabrique  dans  cette  île  des  étoffes  avec  une  herbe  dont 
«  la  végétation  ressemble  à  celle  du  papyrus  (S^jj^^-  Celle-ci  est 
«  le  cartas  ij-U»^! ,  qu'on  appelle  ainsi  parce  que  les  habitants 
«  de  l'Egypte  s'en  servent  pour  fairp  du  papier.  Les  ouvriers  pren- 
«  nent  la  meilleure  partie  (de  cette  herbe),  et  l'emploient  à  la 
«  fabrication  d'étoffes  comparables  en  beauté  aux  étoffes  de  soie 
«  coloriées.  Ces  étoffes  sont  transportées  dans  toutes  les  autres 
«  parties  de  l'Inde,  quelquefois  même  dans  l'Iémen,  où  elles 
«  servent  à  faire  des  habillements.  Des  voyageurs  rapportent  en 
'■  avoir  vu  des  qiiantités  considérables  dans  ce  dernier  pays.  On 
«  labrique  aussi  dans  cette  île  des  nattes  blanches  ornées  de 
«  peintures  (ou  île  dessins)  admirables.  Les  personnages  consi- 
«  dérables  les  font  étendre  dans  leurs  maisons  en  place  de  tapis 
«  de  soie  et  autres.  Il  croît  dans  cette  île  un  arbre  qu'on  appelle 

•  el-bel  (el-tel  ou  el-ncl)  JjJI  ,  qui  est  une  variété  du  palmier 
«  doum,  et  sous  lequel  dix  personnes  peuvent  se  mettre  k  l'om- 

'  n  s'agil  ici  du  bétel,  vi^gétal  dont  il  est  parlé  dans  toutes  li^s  lololions  <lr  l'Inde 


HUITIÈME  SECTION.  71 

«  brc.  »  Il  sort  aussi  de  cette  îie  des  navires  nommés  el-mechiat 
cal*v»m  ',  semblables  aux  ghazwanié  &-s_jjj_è,  solidement  cons- 
truits, longs  de  soixante  coudées,  faits  d'iuie  seule  pièce  (de 
bois),  et  pouvant  contenir  cent  cinquante  liommes.  «  Un  voyageur 
«  moderne  rapporte  qu'il  a  vu,  dans  cette  contrée,  une  table  fa- 
«  briquée  d'une  seule  pièce  (de  bois)  et  autour  de  laquelle  deux  leu.iiei  is  v.tso. 
«  cents  personnes  pouvaient  manger.  Il  existe  dans  cette  île  des 
«  bois  tels  qu'on  n'en  voit  point  de  semblables  ailleurs.  Les  habi- 
"  tants  sont  blancs,  peu  barbus;  ils  ressemblent  auxTurks,  et 
»  l'on  rapporte  qu'ils  sont  d'origine  turque.  » 

Parmi  les  îles  les  plus  célèbres  de   cette  mer  d'Herkend  est 
l'île   de  Serendib  t^ Jo^^  ^ ,  qui  est  très-grande  et  très-renom-  serendib. 

mée.  Son  étendue  est  de  80  parasanges  dans  tous  les  .sens.  Il 
s'y  trouve  une  montagne,  «  sur  laquelle  descendit  Adam'  (sur 
qui  soit  le  salut!).  »  La  cime  de  cette  montagne  est  si  élevée, 
qu'elle  peut  être  aperçue  des  navigateurs  à  plusieurs  journées 
de  distance.  Elle  se  nomme  la  montagne  d'el-Rahouk  (i^^j^\  ". 
«  Les  Bralimes,  qui  sont  des  religieux  indiens,  rapportent  que 
«  sur  cette  montagne  on  voit  le  vestige  d'un  des  pieds  d'Adam 
"  empreint  sur  la  pierre,  et  dont  la  longueur  est  de  70  coudées; 
«  que  sur  ce  vestige  on  voit  toujours  briller  une  lumière  scm- 
«  blable  à  un  éclair;  ils  ajoutent  que  le  second  pied,  dans  l'in- 
"  tervalle  d'un  pas,  parvint  jusques  ;'i  la  mer.  Or,  entre  la  mon- 
«  tagne  et  la  mer,  la  distance  est  de  2  à  3  journées.»  Au- 
dessus  et  autour  de  cette  montagne,  on  trouve  des  pierres 
précieuses  et  autres,  de  toute  espèce,  et  dans  les  vallées,  le  dia- 


Le  iiiaïuisc  i-il  n"  334  porte  «jbuu..i!  et  le  ms.  B. 
'  Ceylan.  • 

Le  passage  relatif  à  cette  tradition  a  éti!'  barré  dans  le  manuscrit  n"  334;  on 
retrouve  mention  de  la  même  tradition  dans  les  anciennes  relations  de  l'Imh  et  de  la 
Cfcifie, -traduites  de  l'arabe ,  par  l'abbé  I^enaudot,  pag.  3. 

Le  ms.  B.  porte  el-Rahoun   ^^iO  Jl 


72  PREMIER  CLIMAT, 

mant,  «  au  moyeu  duquel  on  grave  les  chatons  de  bagues  de  pierres 
«  de  toute  nature.  »  On  trouve  également  sur  cette  montagne 
des  aromates  et  diverses  sortes  de  parfums,  tels  que  le  bois  d"a- 
loès  et  autres,  l'animal  qui  porte  le  musc  et  la  civette.  On  y 
cultive  "  le  riz  »,  le  cocotier  et  la  canne  à  sucre.  Les  rivières  de 
cette  lie  produisent  du  cristal  de  roche  remarquable  sous  le  rap- 
port de  la  qualité  et  sous  celui  de  la  grosseur  (des  morceaux). 
Feuillet  19  recto  Enfin  sur  toutes  les  côtes  sont  des  pêcheries  de  perles  magnifi- 
ques et  d'un  très-grand  prix. 

Au  nombre  des  villes  principales  de  l'île  de  Serendib,  on 
compte  celles  de  Mernaba  l»ly-«,   d'Aghna  U^l,   de  Berescouri  , 
^yUyj  ',  de  Aïdi  45«N!',  deMahouloun  yjJj.a.U,  deHamri,<;j-oLa., 
de  Telniadi  ^iHo,  de  Sendouma  L.^.>wUi,  de  Sedij^J^-.,  de  Kesli 
Jt^^»,  de  Berisli  J_«»jjj,  et  de  Medouna  bj,>wo. 

Le  roi  de  cette  île  fait  sa  résidence  à  Aghna,  où  est  un  châ- 
teau, qui  est  le  siège  du  gouvernement.  C'est  un  prince  ami  de 
la  justice,  qui  règne  avec  vigueur,  vigilant,  s'occupant  beaucoup 
des  intérêts  de  ses  sujets,  et  les  protégeant  avec  soin.  Il  a  seize 
vizirs,  dont  quatre  sont  de  sa  nation,  quatre  Chîétiens,  quatre 
Musulmans  et  quatre  Juifs.  Il  leur  a  assigné  un  lieu  où  se  réu- 
nissent les  personnes  appartenant  à  ces  nations,  et  où  l'on  écrit 
leurs  actes  judiciaires  et  leur  histoire.  Auprès  des  docteurs  de 
toutes  ces  sectes  (je  veux  dire  des  Indiens,  des  Grecs,  des  Mu- 
sulmans et  des  Juifs)  se  réunissent  divers  individus  et  grand 
nombre  d'hommes  (de  races  différentes)  qui  apprennent  de  bonne 
heure  à  écrire  les  actes  de  leurs  prophètes  et  l'histoire  de  leurs 
anciens  rois,  et  qui  s'instruisent  dans  la  science  des  lois  et  en 

'  L'auteur  Ae  )a  Iraduction  latine,  faite  sur  le  n'^Si  ,  a  lu  plusieurs  de  ces  noms 
comme  il  suit  :  Irescore,  .Abde,  Calmadhe,  Sanbadona,  Sere,  Keœbele,  Merolba: 
les  variantes  du  ms.  B.  sont  Mernaia  L>L>w» .  Forescouri  t^jsJi-»^  ■  Kelmadi  ^^iL^ô- 
Senbedouna  li,0>.juUM.  Sendoura  tj.Jwi^.  Niberi  ^yjM:  Kenbeli  Jla*^)  , 
Hournichli     l^ojj,  Merouna  Aj«w« 


HUITIÈME  SECTION.  73 

général  des  choses  qu'ils  ignorent.  Ce  roi  tient  à  la  main  une 
idole  d'or  enrichie  de  perles,  de  rulus  et  de  pierres  d'un  prix 
dont  personne  ne  peut  se  faire  une  juste  idée.  11  n'existe  dans 
l'Inde  aucun  prince  aussi  riche  que  le  roi  de  Serendib  en  perles 
d'une  beauté  rare  et  en  pierres  précieuses  de  toute  espèce  ;  car 
la  majeure  partie  de  ces  richesses  se  trouvent  dans  les  montagnes, 
dans  les  vallées  et  dans  la  mer  de  son  île,  où  (d'ailleurs)  abor- 
dent des  navires  de  la  Chine  et  d'autres  royaumes  circonvoisins. 
On  lui  apporte  des  vins  do  l'Irâc  et  du  Fars,  qu'il  achète  de  son  Feuillet  19  recto. 
argent  et  qu'il  fait  vendre  dans  ses  états;  car  il  boit  du  vin  et 
défend  le  libertinage,  tant  Us  que  les  autres  rois  de  l'Inde  per- 
mettent le  libertinage  et  prohibent  l'usage  des  liqueurs  eni- 
vrantes, à  l'exception  toutefois  du  roi  de  ComarjLji  \  qui  défend 
l'un  et  l'autre.  On  exporte  de  Serendib  de  la  soie,  des* pierreries 
de  toute  couleur,  du  cristal  de  roche,  du  diapiant,  et  beaucoup 
de  parfums.  Entre  cette  île  et  le  continent  de  l'Inde,  il  n'y  a 
qu'une  petite  journée  de  navigation.  La  même  distance  la  sépare 
de  l'île  de  Balanc  (fJ^  -,  dite  riveraine.  Cette  île  dépend  des 
terres  de  l'Inde,  ainsi  que  les  vallées'  par  lesquelles  se  déchar- 
gent les  rivières,  et  qu'on  nomme  vallées  de  Serendib.  Les 
navires  y  mouillent,  et  les  navigateurs  ■<  y  passent  vm  mois  ou 
"  deux  dans  l'abondance  et  dans  les  plaisirs.  Le  climat  y  est  tem- 
«  péré.  On  peut  s'y  procurer  un  mouton  pour  une  demi-drachme, 
«  et  de  quoi  régaler  une  assemblée,  de  vin  doux  cuit  avec  du  car- 
«  damome  frais,  moyennant  la  même  somme  d'argent.  Les  habi- 
tants de  Serendib  jouent  aux  échecs,  au  trictrac  et  à  divers  jeux  • 
«  de  hasard.  Ils  s'occupent  avec  un  soin  particulier  de  ja  ctdttire 

S'agit-il  ici  de  l'île  désignée  plus  haut  (  pag.  O7  et  69  ) ,  sous  le  nom  de  Comor , 
s  agit-il  d'une  autre  ?  C'est  une  question  que  ni  le  ms.  A. ,  ni  le  nis.  B.   ne  mettent 
à  portée  de  résoudre.  L'un  et  l'autre  portent  les  deux  leçons. 
Les  manuscrits  n"  334  et  B.  portent  Balabac   rkjfXj. 
'  On  lit  dans  le  manuscrit  n°  33A  «_»Uft!  Aghbab. 

10 


74  PREMIER  CLIMAT. 

«  du  cocotier  dans  les  petites  îles  environnantes.  Ils  veillent  à 
«  la  consei-vation  de  cet  arbre,  et  l'offrent  aux  allants  et  venants 
«  dans  l'espoir  d'une  récompense;  car  les  habitants  d'Oman  yt»* 
«  et  de  Merbat  k)j-«,  dans  llémen,  viennent  souvent  aux  îles 
«  où  croît  le  cocotier,  coupent  les  pièces  de  cette  espèce  d'arbre 
«  qui  leur  plaisent,  fabriquent  des  cordages  avec  les  fibres  du 
«  bois,  et  (avec  le  tronc)  construisent  des  navires  et  façonnent 
«  des  mâts.  Ils  filent  aussi  des  cordes  avec  ses  feuilles  \   puis 

Feiiilici  19  reiio      «  chargent  leurs  navires  de  ce  même  bois  et  le  transportent  dans 
'<  leur  pays,  où  ils  le  vendent.  » 
iLK  DEi.-uAMi  Auprès  de  l'île  de  Serendib,  on  trouve  celle  d'el-Rami  i^I^l; 

(el-Rami  est  aussi  le  nom  d'une  ville  de  l'Inde).  Dans  cette  île 
il  y  a  plusieurs  rois.  Elle  est  cultivée,  abondante  en  minéraux 
et  en  parfums.  -Sa  longueur  est,  à  ce  qu'on  dit,  de  700  para- 
sanges.  On  y  trouve  l'anunal  nommé  kerkedan  yto^S^.^»  (  le  rlii- 
nocéros).  Il  est  moins  grand  que  l'éléphant,  mais  il  l'est  plus 
que  le  bulïle.  Son  cou  est  courbé  comme  l'est  celui  du  chameau, 
mais  dans  un  sens  inverse ,  puisque  sa  tête  touche  presque  à  ses 
pieds  de  devant.  Il  porte  au  milieu  du  front  une  corne  longue  et 
d'une  épaisseur  telle,  qu'on  ne  peut  l'embrasser  avec  les  deux 

Feuillet  ig  verso,  mains.  On  dit  quc  dans  quelques-unes  de  ces  cornes,  lorsqu'elles 
ont  été  fendues,  on  voit  des  figures  d'hommes,  d'oiseaux  et  autres, 
parlaitement  dessinées  en  blanc,  et  qu'avec  ces  dernières  on 
fabrique  des  ceinturons  d'un  grand  prix.  Les  figures  qu'on  y 
remarque  occupent  toute  la  longueur  (litt.  d'une  extrémité  à 
l'autre)  des  cornes. 

«  El-Djahez  Jia-U^,  dans  son  livre  des  Animaux,  rapporte  que 
«  le  (jeune)  rlunocéros  reste  durant  sept  ans  dans  le  ventre  de 
«  sa  mère;   mais  que  (pondant  le  temps  de  la  gestation)  il  sort 

Peut-être  avec  l'étoupe  renfermée  dans  la  noix  de  coco.  Voyez  la  (ilirestoma- 
thie  arabe  de  M.  deSacy,  1"  édil.  lom.  III,  pag.  378.  Cependant  on  trouve  des 
détails  pareils  dans  les  Ane.  liclat.  des  Indes,  pag.  1  j  i . 


HUITIÈME  SECTION.  75 

«  sa  tête  et  son  cou  hors  de  la  vulve,  qu'il  mange  de  l'herbe,  i>"iii<i  19  «rso 
«  puis  rentre  dans  la  matrice;  que,  lorsque  sa  corne  l'empêche 
"  de  ressortir  la  tête  pour  prendre  sa  nourriture  accoutumée,  il 
«  frappe  l'intérieur  de  la  matrice,  au  point  de  la  perforer,  qu'il 
«  sort  ensuite,  et  que  la  mère  meurt  :  mais  cela  n'est  pas  pos- 
«  sible;  c'est  une  fable  qili  n'est  pas  digne  d'être  écoutée;  car  si 
«  la  chose  était  comme  on  la  rapporte,  certes  l'espèce  périrait, 
«  puisqu'il  ne  resterait  plus  que  des  mâles.  »  El-Djihani  jlj-jji 
rapporte  aussi  dans  son  livre  qu'avec  cette  corne  on  fabrique 
pour  les  rois  de  l'Inde  des  manches  de  couteau  de  table,  qui 
se  couvrent  d'humidité  lorsqu'on  appoi-te  devant  ces  rois  quel- 
que mets  dans  lequel  il  entre  du  poison;  en  sorte  qu'on  connaît 
aussitôt  que  l'aliment  est  empoisonné. 

Le  territoire  de  l'île  d'el-Piami  est  fertile  ,  le  climat  tempéré 
et  l'eau  excellente.  Il  y  a  beaucoup  de  villes,  de  villages  et  de 
châteaux.  Elle  produit  le  bekem  *.Jb  ',  dont  la  plante  ressemble 
exactement  à  celle  du  laurier-rose.  Ce  bois  est  rouge  et  ses  ra- 
cines sont  employées  comme  remède  contre  la  morsure  des 
vipères  et  des  serpents.  C'est  une  chose  constatée  par  l'expérience. 
On  trouve  aussi  dans  cette  île  des  buffles  sans  queue  «  et,  dans 
«  les  forêts,  des  hommes  tout  nus,  et  dont  le  langage  est  in- 
«  intelligible.  Ils  fuient  les  autres  hommes.  Leur  taille  est  de  i 
«  chibra  (  environ  36  pouces  )r  les  parties  génitales  chez  les 
■  deux  sexes  sont  de  petites  dimensions,  leurs  cheveux  sont 
'<  roux  et  crépus.  Ils  grimpent  sur  les  arbres  avec  les  mains  sans 
«  le  secours  des  pieds,  ot  on  ne  peut  les  atteindre  à  cause  de  la 
"  rapidité  de  leur  course.  Il  existe  aussi  sur  les  rivages  de  cette 
»  île  une  peuplade  d'hommes  qui  peuvent  atteindre  à  la  nage  les 
«  vaisseaux,  lors  même  que  ceux-ci  sont  favorisés  par  un  bon  vent. 
«  Ils  échangent,  avec  les  navigateurs,  des  perles  contre  de  l'ambre 
•  qu'ils  portent  chez  eux.  On  fait  dans  cotte  île  le  commerce  de 

Bols  de  Biési). 

10. 


76  PREMIER  CLIMAT. 

«  l'or  (car  il  s'y  trouve  beaucoup  de  mines  de  ce  métal),  dex- 
«  cellent  camphre,  de  diverses  sortes  de  parfums  et  de  perles 
«  d'une  rare  beauté.  »  De  là  à  Serendib,  on  compte  3  journées. 
Celui  qui  veut  aller  de  l'île  susmentionnée  de  Balanc  i^sL  '  à  la 
Chine,  laisse  l'ile  de  Serendib  à  sa  droite.  De  Serendib  à  l'île 
de  Lankialious  (j«j^liXJ  le  voyage  est  de  lo  journées.  Cette  île 
s'appelle  aussi  Landjalious  (j«j_JLsO ,  par  un  djim.  «  Elle  est 
«  grande ,  et  peuplée  de  blancs.  Les  hommes  et  les  femmes  y 
«  vont  nus;  ces  dernières,  toutefois,  se  voilent  avec  des  feuilles 
«  d'arbre.  Les  marchands  s'y  rendent  avec  de  gros  et  de  petits 
Il  navires,  et  s'y  procurent  de  l'ambre  et  des  noix  de  coco  moyeii- 
«  nant  du  fer.  La  majeure  partie  des  habitants  achètent  des  étoiles 
«  dont  ils  s'habillent  dans  certaines  circonstances.  Le  froid '■  et  le 
«  chaud  ont  peu  -d'intensité  dans  cette  île ,  à  cause  du  voisinage 
«  de  i'équateur.  La  nourriture  des  habitants  se  compose  de  ligues 
Il  bananes,  de  poisson  frais  et  de  noix  de  coco.  L'objet  le  plus 
Feuillet  jo  recto.  „  estimé  chez  eux  est  le  fer.  Ils  accueillent  bien  les  étrangers.  » 
Au  midi  de  l'île  d'el-Rami,  il  en  est  une  autre  bien  peuplée 
qu'on  nomme  el-Binan  ",  où  se  trouve  une  grande  ville.  (3n  y 
mange  des  noix  de  coco;  «  c'est  un  mets  dont  on  lait  (grand) 
Il  usage.  La  population  est  très-brave,  très-courageuse,  et  parmi 
Il  ses  usages  il  en  est  un  qui  se  perpétue  de  père  en  fils,  et  qui 
Il  consiste  en  ce  que,  lorsqu'un  homme  veut  se  marier,  sa 
i<  famille  ne  le  lui  permet  pas,  à  moins  qu'il  n'apporte  la  tête 
i(  d'un  ennemi  tué  par  lui,  en  sorte  que  le  prétendu  se  met  à 
Il  rôder  dans  tous  les  environs,  jusqu'au  moment  oi'i  il  peut  par- 
n  venir  à  tuer  un  homme  et  à  en  apporter  la  tète;  alors  il  épouse 
«  la  femme  à  laquelle  il  avait  été  fiancé.  S'il  apporte  deux  têtes, 
«  il  peut  épouser  deux  femmes;  s'il  en  apporte  trois,  il  épouse 

'  Ou  de  Balabac.  Voyez  ci-dessus,  pag.  73. 

'  Il  y  a  probablement  ici  une  faute  de  copiste. 

'  Les  deux  autres  manuscrits  portent  Albinoman  yL««jmJ!- 


HUITIÈME   SECTION.  77 

«  trois  femmes;  et  dans  le  cas  où  il  aurait  tué  cinquante  hommes,  ivuiiiii  20  recto 
«  il  pourrait  avoir  cinquante  épouses.  (Alors)  il  jouit  dans  le  pays 
«  de  beaucoup  de  considération;  on  l'honore  comme  un  brave, 
«  et  c'est  une  obligation  à  tous  de  le  respecter  '.  Cette  île  est 
"  peuplée  d'un  grand  nombre  de  tribus.  Elle  produit  le  bois  de 
«  Brésil,  le  rotang  et  la  canne  à  sucre.  »  Non  loin  de  là  et  à  2 
journées  de  distance  est  l'île  de  Djalous  (j-^U-,  doni  les  habi- 
tants sont  noirs,  tout  nus  et  antropophages,  «  c'est-à-dire  que 
<i  lorsqu'il  leur  tombe  dans  les  mains  un  étranger,  ils  le  suspen- 
«  dent  par  les  pieds,  le  coupent  en  morceaux  et  le  mangeni.  Un 
1  capitaine  de  navire  raconte  que,  les  habitants  de  cette  île  ayant 
■■  surpris  un  de  ses  compagnons,  il  observa  qu'ils  le  pendirent, 
"  le  coupèrent  en  morceaux  et  le  dévorèrent.  Ces  peuples  n'ont 
»  point  de  roi.  Ils  vivent  principalement  de  poisson,  de  figues 
«  bananes,  de  noix  de  coco,  de  cannes  à  sucre;  ils  choisissent 
«  pour  demeures  et  pour  asiles  des  bois  fourrés  et  des  marais. 
«  La  plante  la  plus  commune  chez  eux  est  le  rotang.  Ils  vont  tout 
«  nus,  hommes  et  femmes,  sans  se  voiler  en  aucune  manière, 
■I  et  ne  se  cachent  pas  même  au  moment  de  la  copulation;  ils  ne 
"  trouvent  aucun  inconvénient  à  ce  que  cet  acte  ait  lieu  publi- 
«  quement.  Quelquefois  un  homme  l'accomplit  avec  sa  fille  ou 
«  avec  sa  sœur ,  sans  que  personne  trouve  la  chose  blâmable  ou 
«  honteuse.  Ces  peuples  sont  noirs,  de  figure  désagréable;  ils 
«  ont  les  cheveux  noirs  et  crépus,  le  cou  long  ainsi  que  les 
«  jambes,  et  la  figure  très-maigre.  » 

Del-Binan  à  Serendib,  3  journées  de  navigation.  De  Serendib 
à  l'île  de  Lankialious  ou  de-Landjalious,  1  o  journées.  De  Land- 
jalious  à  fîle  de  Keleh  lOé  dont  nous  parlerons  ci-après,  6  journées. 

C>ette  coutume  est  rapportée  dans  les  Anciennes  Relations  des  Indes  et  de  la  Chine, 
pag.  !t ,  et  clans  une  relation  de  Bornéo  qui  se  lit  pag.  i  53  des  Nouvelles  Annales  des 
Voyages,  août  1828. 


PREMIER  CLIMAT. 


NEUVIÈME  SECTION. 


Mer  des  Indes  et  de  la  Chine.  —  Djcsta  ou  Djebesta.  —  Daghouta.  —  Ile  de  Djaloiu. 
-  Arbre  du  camphre.  —  Des  de  Djaba  ou  de  Java,  de  Selahat  et  de  Heridj.  — 
,  Payadères.  — Teuonma  ou  Cbouma.  —  Ile  de  Scnf.  —  Khaiikou  ou  khanfou. 
—  De  de  Malaî. 


Fenillii  30  rccio  Cette  scction  comprend  la  description  de  la  partie  de  la  mer 

des  Indes  connue  sous  le  nom  de  mer  de  la  Chine,  et  d'une 
partie  de  la  mer  nommée  Darlazouï  i^jji'j's  '.  Dans  cette  mer 
sont  diverses  îles  dont  nous  ferons  mention  ci-après. 

Nous  disons  donc  qu'au  midi  de  cette  mer  est  une  partie  du 
Sofala  (dont  nous  avons  déjà  parlé),  et  qu'au  noml)rc  des  lieux 
DJEST.^  habités  de  ce  pays  est  la  ville  de  Djcsta  *Ja-«^=-,  peu  considérable. 

«  On  Y  trouve  de  l'or  en  quantité;  son  exploitation  est  la  seule 
«  industrie  et  la  principale  ressource  des  habitants.  Ils  mangent 
«  des  tortues  marines  et  des  coquillages.  Le  dourah  est  peu  abon- 
«  dant  parmi  eux.  »  Cette  ville  est  située  sur  un  grand  golfe  où 
peuvent  entrer  les  navires.  «  Les  habitants  de  Djebesta  ak«>.»r-  ' 
"  n'ayant  ni  navires  ni  bêtes  de  somme  pour  porter  leurs  far- 
«  deaux,  sont  obligés  de  les  porter  eux-mêmes,  et  de  se  rendre 

Keuillet  20  verso  "  Service  réciproquement.  Ceux  de  Comor  j-i  et  les  mar- 
"  chands  du  pays  de  Mchradj  ^r,.^  ^  viennent  chez  eux,  en  sont 
"  bien  accueillis,  et  trafiquent  avec  eux.  »  De  la  ville  de  Djebesta 

Darlaroui  d'après   le  ms.    B. ,  ou  Dariaouï ,  d  après  1  Abrège. 
'  Le  ms.  B.  porte  conslamment  Djesta. 

'  U  est  question  des  pays  de  Mehradj  et  de  Comor,  dans  les  Anciennes  Relations . 
pag.  78  et  suiv. 


NEUVIEME  SECTION.  79 

à  celle  de  Daghouta  tis^\:>  3  jours  et  3  nuits  par  mer;  et  à  l'île      ,.    .,, 

o     ,  -^  J  1  '  Feuillet  20  verso. 

de  Comor,  i  jour. 

La  ville  de  Dagliouta  est  la  dernière  du  Sofala,  pays  de  l'or;  rAr.iiocTA. 

elle  est  située  sur  un  grand  golfe.  «  Ses  habitants  vont  nus;  ce- 
«  pendant  ils  cachent  avec  leurs  mains  (leurs  parties  sexuelles), 
«  à  l'approche  des  marchands  qui  viennent  chez  eux  des  autres 
"  îles  voisines.  Leurs  femmes  ont  de  la  pudeur,  et  ne  se  mon- 
«  trent  ni  dans  les  marchés,  ni  dans  les  lieux  de  réunion,  à  cause 
«  de  leur  nudité;  c'est  pourquoi  elles  restent  fixées  dans  leurs 
n  demeures.  On  trouve  de  For  dans  cette  ville  et  dans  son  terri- 
«  toire,  plus  que  partout  ailleurs  dans  le  Sofala.  >>  Ce  pays  touche 
à  celui  de  Wacwac  j'j-ï'j,  où  sont  deux  villes  "  misérables  et 
«  mal  peuplées,  à  cause  de  la  rareté  des  subsistances  et  du  peu 

1  de  ressources  en  tout  genre.  »  L'une  se  nomme  Derou  jji  et 
l'autre  Nebhena  t-i-^j  \  Dans  son  voisinage  est  un  grand  bourg 
«  nommé  Da'rgha  &c_^i".  «Les  naturels  sont  noirs,  de  figure 
"hideuse,  de  complexion  diflbrme;  leur  langage  est  une  espèce 
«  de  sifflement.  Ils  sont  alisolument  nus  et  sont  peu  visités  (par 
«  les  étrangers).  Ils  vivent  de  poissons,  de  coquillages  et  de  tor- 
«  tues.  »  Ils  sont  (comme  il  vient  d'être  dit),  voisins  de  l'île  Je 
Wacwac  "  dont  nous  reparlerons,  s'il  plaît  à  Dieu.  Chacun  de  ces 
«  pays  et  de  ces  îles  est  situé  sur  un  grand  golfe.  On  n'y  trouve 
«  ni  or,  ni  commerce,  ni  navire,   ni  bêtes  de  somme.  Quant  à 

«  l'île  de  Djalous  ij^^l=- ,  ses  habitants  sont  Zendjes,  ils  vont  nus,       „£  „[  ojalois. 
n  et  vivent,  comme  nous  l'avons  dit,  de  ce  qui  leur  tombe  entre 
«  les  mains.  Il  existe  chez  eux  une  montagne  dont  la  terre  est 
«  (mêlée)  d'argent.  Si  on  approche  cette  terre  du  feu,  elle  se  dis- 
«  sout  et  ilevient  argent.  »  De  là  à  l'île  de  Lankialious  on  compte 

2  journées,  et   5    de  cette   dernière  à  fîle  de  Keleh   xJê',  «  qui 

'  On  lit  dans  le  ms.  n°  334,  Dadou  l.ii  el  lana'ana  xijùj  et  dans  le  nos.  B 
Dadoua  Ijii  et  Nebhena  *_^J^j 
'  Ou  Daghdaglia  as  J,.ti  . 


Feuillet  jo  verso. 


ARURE  oc  CAMPIint. 


ILES  DE  DJAISA  . 
DE  SELAHAT, 
ET  DE  HEP.IDJ. 


80  PREMIER  CLIMAT. 

•  est  très-grande  et  où  demeure  un  roi  qu'on  nomme  le  Djaba 
«  ou  prince  indien.  Il  y  a  dans  cette  île  une  mine  abondante  d'é- 
«  tain.  Le  métal  est  très- pur  et  très-brillant;  mais  les  mar- 
«  chand.s  le  mêlent  frauduleusement  après  son  extraction  de  la 
■>  mine,  et  le  transportent  ensuite  |)artout  ailleurs.  Le  vêtement 
«des  babitants  est  la  tunique;  elle  est  de  même  forme  pour 
«  les  bommes  et  pour  les  femmes.  »  L'île  produit  le  rotang  et 
d'excellent  camphre.  L'arbre  qui  donne  cette  résine  ressemble 
au  saule ,  à  cela  près  qu'il  est  très-grand  :  plus  de  cent  personnes 
peuvent  se  mettre  sous  son  ombre.  Le  campbre  s'obtient  au 
moyen  d'une  incision  qu'on  fait  à  la  partie  supérieure  de  l'arbre , 
d'où  il  découle  en  assez  grande  quantité  pour  qu'on  puisse  en 
remplir  plusieurs  jarres  '.  Lorsqu'il  a  cesse  de  couler  par  cette- 
ouverture,  on  en  pratique  une  inférieure  vers  le  milieu  de  l'arbrî" 
d'où  s'écoulent  les  gouttes  du  campbre;  car  c'est  une  gomme 
produite  par  cet  arbre,  et  qui  s'épaissit  dans  le  bois.  Après  cette 
opération,  l'arbre  devient  inutile;  on  le  laisse  et  on  passe  à  un 
autre.  Le  bois  de  l'arbre  du  campbre  est  blanc  et  léger.  On  ra- 
conte, relativement  à  cette  île,  des  merveilles  dont  la  description 
paraîtrait  excessivement  fabuleuse. 

Dans  le  voisinage  de  cette  île  sont  celles  de  Djaba  x>'^=-  -,  de 
Selabat  k;6y^  et  de  Heridj  ^,jj>  ^  Elles  sont  éloignées  les  unes 
des  autres  (litt.  chacune  est  éloignée  de  sa  sœur)  d'environ  2 
parasanges  plus  ou  moins.  Elles  obéissent  toutes  au  même  roi. 
«  Ce  prince  se  nomme  Djaba;  il  porte  la  chlamyde  et  la  tiare  en 
«  or,  enrichie  de  perles  et  de  pierres  précieuses.  Ses  monnaies 
«  portent  l'empreinte  de  ses  traits  (litt.  de  sa  figure).  Il  a  beau- 
"  coup  de  dévotion  pour  les  Boud.  Ce  mot  houd  (pb  boudoud) 
«  signifie  temple  '  en  langue  indienne.  Celui  du  roi  est  très-beau 

Ce  mot  dérive  de  I  aiabe  *>j»--  —  '  Java  ? 
'  Ou  Hîizelèh",  selon  la  traduction  latine  de  l'.'Vbregc. 


u/ïYAnr.nES. 


NEUVIÈME  SECTION.  81 

"  et  revêtu  extérieurement  de  marbre.  Dans  l'intérieur  et  tout  Feuillet  31  recto. 
"  autour  du  boud,  on  voit  des  idoles  faites  de  marbre  blanc,  la 
«  tête  ornée  de  couronnes  d'or'  et  autres.  Les  prières,  dans  ces 
"  temples,  sont  accompagnées  de  chants,  et  ont  lieu  avec  beau- 
"  coup  de  pompe  et  d'ordre.  De  jeunes  et  belles  fdles  y  exé- 
«  cutent  des  danses  et  autres  jeux  agréables,  et  cela  devant  les 
«  personnes  qui  prient  et  qui  sont  rassemblées  dans  ie  temple. 
«  A  chaque  boud  sont  attachées  un  certain  nombre  de  ces  jexmes 
«  illles,  qui  sont  nourries  et  vêtues  aux  frais  de  l'établissement. 
«  C'est  pour  cela  que,  lorsqu'une  femme  est  accouchée  d'une 
«  fdle  remarquable  par  sa  taille  et  par  sa  beauté,  elle  en  fait 
»  présent  au  boud.  Parvenue  à  l'âge  de  l'adolescence,  la  jeune 
«  ])ersonne  est  revêtue  des  vêtements  les  plus  beaux  qu'il  a  été 
«  possible  de  se  procurer,  et,  accompagnée  de  sa  famille  et  de  ses 
"  parents  des  deux  sexes,  elle  est  conduite  par  la  main  de  sa 
"  mère  au  boud  auquel  elle  a  été  consacrée.  On  la  confie  aux 
«  serviteurs  (du  temple),  et  on  se  retire.  De  là  elle  passe  aux 
"  mains  de  femmes  instruites  dans  l'art  de  la  danse,  de  la  mimi- 
«  que  et  autres  jeux  qu'il  lui  est  nécessaire  de  savoir.  Lor.squ'elle 
«  est  devenue  suffisamment  habile,  on  la  revêt  d'habits  magni- 
"  fiques  et  de  riches  ornements,  et  elle  est  attachée  d'une  ma- 
"  nière  indissoluble  au  service  du  temple.  Elle  ne  peut  plus  en 
"  sortir,  ni  cesser  désormais  (ses  fonctions).  Telle  est  la  loi  des 
«  Indiens  ([ui  adorent  les  boud. 

«  Cette  île  produit  en  grande  abondance  des  noix  de  coco, 
«  des  figues  bananes  excellentes,  du  riz  et  du  sucre.  Il  existe 
"  clans  l'île  de  Hernedj  ^^ii>  (ou  de  lleridj)  un  grand  précipice  dont 
«  personne  n'a  pu  mesurer  la  profondeur;  c'est  une  particula- 
«  rite  remarquable. 

«  Tout  auprès  de  l'île  de  Djaba  est  celle  de  MaïtkjU;  elle  est 

Le  ms.  B.  ajoute  :  et  revêtues  de  brocart  et  d'ëtofl'es  rayées  (de  l'Iémen). 

I  1 


82  PRE.MlEll   CLIMAT. 

Feuillet  21  recio.     „  sous  la  dépendance  du  roi  de  Djaba,  et  produit  aussi  des  noix 
«  de  coco,  des  bananes,  du  sucre  et  du  riz. 

«  L'île  de  Selahat  k;^5>-.  produit  l)oaucoup  de  bois  de  sandal , 
"  du  nard  et  du  clou  de  gorofle.  Le  géroflier  est  un  arbre  qui 
«  ressend^le  au  henné  '  sous  le  rapport  de  la  végétation  et  de  la 
«  ténuité  de  ses  branches.  Elles  portent  une  fleur  qui  s'ouvre  en 
«  un  calice  exactement  semblable  au  (à  celui  du)  cocotier.  Lors- 
11  que  la  feuille  tondie,  on  cueille  le  calice  avec  précaution  pour 
■>  pouvoir  ^'employer  à  l'usage  qu'on  désire;  ensuite  on  l'expose 
«  (à  l'air),  on  le  fait  sécher  tout  acre  et  grossier  (qu'il  est),  et 
"  on  le  vend  aux  marchands  étrangers,  (jui  le  transportent  dans 
"  tous  les  pays  de  la  térre_.  » 

Tl  existe  dans  cette  île  un  borkan  J^^^  "  de  feu ,  qui  brûle  et 
qui  s'élève  à  la  hauteur  de  i  oo  coudées.  Durant  le  jour  on  ne 
voit  que  la  fumée,  et  la  nuit  c'est  un  feu  très-ardent.  A  gauche 
de  l'île  de  Habet  kiU  est  celle  de  Tenouma  «-.^  ;  entre  cette 
dernière  et  celle  de  Maït  kjU  ',  on  compte  une  journée  de  dis- 
tance. «  Celle-ci  est  très-peuplée  ;  les  habitants  portent  l'espèce 
«  de  vêtement  nommé  azar^ji.  On  y  trouve  de  l'eau  douce,  du 
»  riz,  du  sucre,  des  noix  de  coco  et  des  pêcheries  de  perles. 
«  L'île  de  Tenouma  produit  le  bois  d'aloès  indien  ^JOt-JI  i,_«JI 
«  et  le  camphre. 

«  Le  bois  d'aloès  a  les  branches  et  les  feuilles  exactement  sem- 
•'  blables  aux  feuilles  et  aux  branches  de  la  plante  appelée  sas 
«  (joUaJi .  On  extrait  ses  racines  à  une  époque  particulière,  et  plu- 
«  sieurs  mois  après  qu'on  lui   a   coujjé  les  branches  :  ensuite  on 

'  Arbuste  bien  connu  ,  d  ou  [imvient  la  roulpur  rougt;  qu  on  emploie  clans  le 
Levant  pour  teindre  les  ongles,  la   baibe  et  les  cheveux. 

'  Ce  mol  est  traduit,  on  ne  sait  jxiurquoi,  pav  puteus  dans  la  version  latine;  il 
senible  être  une  corruption  du  mot  volcan. 

'  L'absence  des  points  diacritiques  porte  à  [)enser  (pie  Habet  et  Mail  ne  font 
qu'une  seule  et  même  île;  le  ms.  B.  porte  coustanimenl  Mabet  lajU 


NEUVIÈME  SECTION.  85 

"  taille  sa  partie  supérieure;  on  enlève  la  partie  tendre,  et  on  prend  iVuillet  21  verso. 
«  le  bois  dur  (litt.  le  cœur)  qu'on  râpe  avec  Yeskarnadj  ^lyXwill  ' , 
»  qui  est  comme  la  lime  de  bois  d'aloès,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  nct- 
«  toyé;  ensuite  on  le  frotte  avec  du  verre;  puis  on  le  met  dans  des 
«  sacs  de  toile  grossière ,  et  on  lui  donne  beaucoup  de  poli  : 
«  enfin  on  le  tire  des  sacs,  et  on  le  vend  aux  marchands  qui 
«  allluent  dans  le  pays  et  qui  le  répandent  partout'-  . 

«  De   Chouma  &.«j-w    '    à    l'île    de    Comor  jU ,     5   journées. 

«  Le  bois  d'aloès  que  produisent  ces  îles'  est  bon;  mais  celui 
«  qu'on  nonnnc  sanfi  j-«=  est  encore  meilleur.  On  trouve  à 
"  Chouma  du  bois  de  sandal  et  du  riz  ;  les  habitants  portent 
«  le  vêtement  nommé  foufa  ;  ils  accueillent  bien  et  honorent  les 
«  marchands  étrangers.  Ce  sont  des  hommes  justes ,  purs  et  re- 
«  nommés  pour  leur  bienfaisance  et  pour  leur  équité  parfaite. 
"  Us  adorent  les  idoles  et  les  bond,  et  ils  brûlent  leurs  morts.  » 
L'île  de  Senf  i-XL.^  ^  est  voisine  de  l'île  de  Comar  ^^  ;  il  n'y  illdesenf. 
a  que  3  milles  d'intervalle.  «  On  trouve  à  Senf  du  bois  d'aloès 
«  supérieur  à  celui  de  Comar,  car,  plongé  dans  l'eau,  il  ne  sur- 
«  nage  ])as,  tant  il  est  lourd  et  excellent.  Il  y  a,  dans  cette  île, 
«  des  bœufs  et  des  buffles  sans  queue,  des  cocotiers,  des  bana- 
«  niers,  des  cannes  à  sucre  et  du  riz.  «Les  habitants  n'égorgent 
aucune  espèce  de  quadrupèdes,  m  d'autres  animaux  tels  que  les 
reptiles,  etc.  «  Ils  peuvent  bien  manger  de  la  choir  des  animaux 
«  morts  naturellement ,  mais  la  plupart  d'entre  eux  répugnent  à 

'   On  pourrait  lire  aussi  eskurhudj. 
On  voit  qu'il  s  agit  ici,  non  du  suc    proprement  dit  de  l'aloès,  mais   du   bois 
d'un   arljre  qui  porte  le  même  nom.  Il  y  a  plusieurs  sortes  de  bois  d'aloès  ;  M.  (niil- 
lemin  ,  savant  Ijotaniste,  pense  que  l'auteur  arabe  veut  pirler  d'une  des  espèces  du 
genre  aquilarid  des  auteurs  modernes,   sur  lesquelles  on  trouve  beaucoup  de  dé- 
tails dans  Rumpbius,  Herhurium  Amboincnse,  tom.  XI,  pag.  -jç)  et  suivantes. 
'  Les  mss.  n°  334  et  B.  portent  Tenoma. 
Le  ms.  B.  porte  :  «Cette  dernière  île.  »  —  'Il  est  question  de  cette  île  sous  le 
nom  de  Senef,  dans  les  Anciennes  Relut.,  etc.  pag.  i45-i46. 

1  I  . 


Feuillet  31  verso. 


84  PREMIER   CLIMAT. 

»  le  l'aire ,  et  n'en  mangent  pas.  Celui  qui  tue  une  vadic  est  puni 
«  de  mort,  ou  du  moins  il  a  la  main  coupée.  Lorsqu'une  vache  est 
«  hors  d'état  de  servir ,  on  la  parque  dans  une  étable  et  on  l'y  laisse 
«  jusqu'à  ce  qu'elle  meure  de  sa  mort  naturelle.  11  y  a  dans  cette 
«  île  un  roi  qui  se  nomme  Ranid  J^^j,  et  sa  famille  Semer  ^r-«^- 
«  L'iinbillcment  de  chacun  des  habitants  se  compose  de  denx 
«  foula:  l'une  employée  comme  manteau  traînant,  et  l'autre  ser- 
«  vaut  à  voiler  et  à  couvrir  le  corps.  Il  y  a  de  l'eau  douce.  » 
De  cette  île  (  de  Chouma  ou  de  Tenoma  )  à  celle  de  Sendéfou- 
lat  <-ai'jJ.>vÀ*3  ,  1  0  journées.  De  celle  de  Senfy  à  la  ville  de  Lou- 
kïn  ^J^9^  ^  journées.  C'est  la  première  échelle  de  la  Chine  '.  «  On 
«  y  fabrique  diverses  riches  étoffes  de  soie  de  la  Chine  qui  sont 
«  exportées  au  dehors,  et  notamment  le  ghazar-sini  (g.*r<oj^ji, 
«  dont  on  fait  commerce  dans  les  pays  voisins  aussi  bien  qu'au  loin. 
«  On  Y  trouve  du  riz ,  des  céréales  ,  des  noix  de  coco  ,  des  cannes 
II  à  sucre.  Les  habitants  portent  la  fouta  ;  ils  accueillent  bien  les 
«  étrangers;  ils  sont  très-magnifiques,  et  font  un  plus  grand 
"  usage  do  parfums  que  les  autres  liajiitants  de  l'Inde.  «De  Loukin 
(jAïyJ  à  KJiancou  >-*J^  '",  /t  journées  de  navigation,  et  20  par 
terre.  Cette  dernière  échelle  est  la  plus  considérable  de  la  Chine. 
"  Ce  pays  est  gouverné  par  un  roi  puissant  et  glorieux,  qui 
«  a  beaucoup  de  sujets,  de  troupes  et  d'armes.  On  s'y  nourrit 
n  de  riz,  de  noix  de  coco,  de  lait,  de  sucre  et  de  mokl  ^ .  La  ville 
«  est  située  sur  un  golfe  (  ou  à  l'embouchure  d'un  fleuve  )  (ju'on 
II  remonte  durant  deux  mois  de  marche  jusqu'à  la  ville  de  Badja 
«  *i?-lj.  qui  appartient  au  baghbough  ^y^  \  lequel  est  le  roi  de 

Le  texte  arabe  porte  ^  .^11  jjL.^»  Jji ,  ce  qui  signifie  exactement  la  pre- 
mière des  échelles  de  la  Chine.  —  '  Ou  plutôt  Khanfou  «ijU«.  ■ 

"'  C'est  le  fruit  du  palmier  doum.  \'oyez,  à  ce  sujet,  la  Clirestomalhie  arabe  de 
M.  de  Sacy,  1"  édition,  tom.  111,  pag.  /io!i  et  suivantes. 

*  Ce  nom  parait  être  le  même  que  faghfour ,  j^xii  dont  il  est  si  souvent  question 
dans  les  géographes  orientaux  qui  ont  traité  de  la  Chine 


NEUVIÈME  SECTION.  85 

n  toute  la  Chine.  Cette  ville  est  le  terme  des  voyages  des  Occi-  Keuiilet  22  iccio. 
"  dentaux;  on  y  trouve  toute  espèce  de  fruits  et  de  légumes,  du 
«  blé,  de  l'orge  et  du  riz.  »  On  ne  trouve  ni  raisin  ni  ligues  dans 
la  totalité  de  la  Chine  et  des  Indes,  «  mais  bien  le  fruit  dun 
«  arbre  qu'on  nomme  el-cheki  ^^I  et  el-berki  Sj~^^.  Cet  arbre 
<•  croît  particulièrement  clans  le  pays  du  poivre.  C'est  un  arbre  ' 
«  dont  les  fruits  sont  durs,  et  dont  les  feuilles,  d'un  vert  éclatant, 
"  ressemblent  à  celles  du  chou;  il  porte  un  fruit  de  la  longueur 
«  de  quatre  palmes ,  rond ,  semblable  à  luie  conque  marine ,  couvert 
«  d'une  écorce  rouge,  et  dans  l'intérieur  duquel  est  une  graine 
«  ou  un  gland  qui  ressemble  à  celui  du  chêne;  bouilli  au  l'eu, 
«  on  le  mange  comme  la  châtaigne,  dont  il  a  exactement  le 
«  goût.  La  pulpe  de  ce  fruit  forme  un  aliment  très-doux  et  très- 
»  agréable,  qui  réunit  au  goût  de  la  pomme  celui  de  la  poire, 
«  et  quelque  chose  même  de  la  saveur  de  la  banane  et  du  mokl. 
«  C'est  un  fruit  appétissant,  admirable,  et  le  plus  recherché  tie 
«  tous  ceux  qu'on  mange  dans  l'Inde.  On  trouve  également  dans 
«  ce  pays  un  arbre  qu'on  appelle  el-i'nba  l^i^JI  ;  il  est  grand  comme 
«  le  noyer,  ses  feuilles  ressemblent  aux  feuilles  de  cet  arbre, 
«  et  son  fruit  à  celui  du  palmier  doum.  Lorsque  ce  fruit  est 
«  noué  ',  il  est  tendre;  alors  on  le  met  dans  du  vinaigre,  et  son 
«  goût  ressemble  exactement  à  celui  des  olives.  C'est  chez  les 
«  Indiens  un  hors-d'œuvre  destiné  ù  exciter  l'appétit.  » 

De  la  ville  de  Khancou""  à  la  ville  de  Djankouj-Sil-=>,  on  compte 
3  journées*.  (  Nous  en  reparlerons  dans  la  dixième  section,  s'il 
plaît  à  Dieu.  ) 

De  la  ville  de  Senf  la  riveraine  à  l'île  de  ChamcU-oU,  ajournées. 

Je  crois  que  c'est  tlu  jacquier  ou  de  l'arbre  à  pain  qu'il  est  ici  question.  Du 
reste,  le  mot  ne  se  trouve  pas  dans  les  dictionnaires. 
"  Le  texte  arabe  porte  exactement  la  nicme  chose  :  ,>jl£. 
'  Lems.  B.  porte  Ilanloii  ^Jili»- • 

Le  manuscrit  n°  33^  porte  :  buil  journées. 


86  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  32  rccii.  „  Cette  dernière  est  située  dans  la  mer  de  Senf;  elle  est  floris- 

n  santé  et  peuplée.  Elle  produit  du  blé,  du  riz,  des  figues  bananes 
"  en  quantité  et  du  sucre.  On  y  pêche  une  espèce  de  poisson 
"fort  gros,  d'un  goût  excellent  et  dont  la  chair  peut  remplacer 
«  la  (  medlciue  )  viande.  » 

De  l'île  de  Charnel  à  celle  de  Achoura'jj-i^,  /i  journées.  Celle-ci 
est  mal  peuplée.  Son  territoire  est  âpre,  stérile  et  montagneux. 
11  y  a  beaucoup  de  scorpions  et  de  reptiles.  De  là  à  l'île  de  Malaï 
i^y-*,  une  petite  journée. 

L'île  de  Malaï  est  grande;  elle  s'étend  de  l'occident  à  l'orient. 
MALAi  «  Son  roi  demeure  dans  une  ville,  et  il  se  nomme  Melik-el-Djezer 

« jjM.  AL>.  Sa  monnaie  est  d'argent,  et  elle  est  connue  sous  le 
«  nom' de  dirheni  el-tatarièh  aj^UiJI  |^>>JI.  Il  a  beaucoup  de  trou- 
"  pes,  d'éléphants  et  de  vaisseaux.  Le.s  productions  du  pays  soii( 
«  la  banane,  la  noix  de  coco  et  la  canne  à  sucre.  D'après  le  rapport 
«  des  habitants,  cette  île  touche  à  la  mer  résineuse  ^jCi^Ji ^,js?JI , 
«  à  l'extrémité  de  la  Chine.  La  mer  de  Senf  nourrit  une  grande 
«  quantité  de  poissons  grands  et  petits,  et  produit  diverses  suh- 
1  stances  curieuses,  utiles  ou  nuisibles,  dont  nous  ferons  mention, 
"  lor.sque  nous  traiterons  des  extrémités  de  cette  mer,  dans  le 
«  second  climat,  et  que  nous  rapporterons,  autant  que  nos  forces 
»  nous  le  permettront,  ce  (ju'en  disent  les  voyageurs  ainsi  que  les 
«  marins,  et  (en  général)  les  choses  sur  lesquelles  leurs  relations 
"  s'accordent  avec  celles  des  annalistes  et  des  géographes  anciens.  » 


DIXIÈME  SECTION.  87 


DIXIÈME  SECTION. 

Suite  de  la  mer  des  Indes  et  de  la  Chine.  —  Iles  d  el-Moudja.  - —  De  Sunia 

d'Alniaid. 


Cette  section  comprend  les  dernières  terres  habitables  du  l'VuiiKi  22  recto, 
côté  de  l'orient,  au  delà  desquelles  tout  est  inconnu;  la  nier 
de  Chine  nommée  aussi  Sakha,^is?,  et,  par  quelques  jîcrsoiiiies, 
mer  de  Senf;  c'est  un  bras  do  la  mer  Océane  appelée  mer 
obscure,  parce  qu'elle  l'est  en  effet,  et  qu'elle  est  presque  tou- 
jours agitée  par  des  vents  impétueux  et  couverte  d'épaisses 
ténèbres.  Cette  mer  touche  à  l'Océan  auprès  du  pays  de  Gog  et 
de  Magog,  et  par  sa  partie  inférieure  (  litt.  par  ce  qui  est  au- 
dessous  d'elle),  aux  terres  inhabitables  du  coté  du  nord.  Cette 
mer  des  ténèbres  s'étend  beaucoup  aussi  du  côté  de  l'occident, 
ainsi  que  nous  l'avons  dit  \  «  et  que  nous  en  avons  tracé  le  dessin.  » 
Cette  mer  est  agitée  par  des  vents  impétueux  et  sujette  à  des 
pluies  aliondantes.  Les  vents  maritimes  (la  mousson)  soufflent 
durant  six  mois  dans  une  direction ,  et  pendant  six  autres  dans 
ime  direction  contraire. 

Il  y  existe  un  grand  nombre  d'îles,  dont  les  unes  sont  visitées 
et  les  autres  non  fréquentées  par  les  négociants,  «  à  cause  de  la 
"  difficulté  des  routes,  de  la  frayeur  qu'inspire  la  mer,  des 
«  variations  dans  le  cours  des  vents,  de  la  férocité  des  insulaires 

La  version  latine  ajoute  le  passage  suivant ,  qu'on  retrouve  dans  le  texte  arabe 
du  ms.  B.  :  protciidiliuquc  ad  insulus  Viicvac  ex  parte  meridionali ,  et  aJ  mare  serpentant 
asque  ad  hilus  australe  maris  terrain  aiithientis. 


Feuillet  22  recto. 

II.K  EL-MOI  hj,\. 


Feuillet  22  verso. 


ILE  DE  SCM.\. 


88  PREMIER    CL J. MAT. 

■<  et  du  manque  de  communication  et  de  relations  de  bon  voisinage 

«  avec  les  peuples  connus.  « 

"  L'île  nommée  el-Moudja  *^>1',  située  dans  la  mer  Darlarouï 
«  cSA)^j'^>  obéit  à  divers  rois  (|ui  sont  de  couleur  ])lanclie,  mais 
<•  qui  ne  portent  pas  l'espèce  de  manteau  nomme  azar  j'j'.  Ils 
«  (les  habitants)  ont,  sous  le  rapport  du  costume  et  des  ome- 
»  ments,  beaucoup  de  ressemblance  avec  les  Chinois,  lis  ont  un 
«  grand  nombre  de  chevaux  dont  ils  se  servent  pour  aller 
«  combattre  les  rois  leurs  voisins.  Cette  île  touche  aux  lieux  où 
«  le  soleil  se  lève.  On  y  trouve  l'animal  qui  porte  le  musc  et  la 
"  civette.  Les  femmes  y  sont  les  plus  belles  du  monde;  elles 
"  portent  toujours  les  cheveux  longs,  et  elles  no  cherchent  en 
"  aucime  manière  à  les  cacher.  Elles  vont  tète  nue,  ornée  (seu- 
«  lement)  de  bandelettes,  auxquelles  sont  suspendus  des  coquil- 
«  lages  de  diverses  couleurs  et  des  fragments  de  nacre  de  perle.  » 
De  cette  île  à  celle  de  Suma  a^j— .\  2  journées. 

Cette  dernière  est  très-considérable,  très-fertile  en  grains  et 
"  en  céréales.  On  y  trouve  diverses  espèces  d'oiseaux  bons  à 
«  manger,  qu'on  ne  voit  point  ailleurs  dans  l'Inde,  et  beaucoup 
"  de  cocotiers.  »  Elle  est  entourée  d'un  grand  nombre  d'îles 
petites,  mais  peuplées.  Son  roi  se  nomme  Camroini  y^^i*.  H 
y  pleut  et  il  y  vente  beaucoup.  La  profondeur  de  la  nier  qui 
l'eutoure  est  d'environ  4o  brasses.  Les  montagnes  de  cette 
île  produisent  du  camphre  supérieur  à  celui  de  tous  les  autres 
pays.  "  Il  existe  dans  quelques-unes  d'entre  ces  îles  un  peuple 
«  nommé  el-Fondjet  i-..s\àJI  ,  à  cheveux  noirs  et  crépus,  attaquant 
•  les  navires  avec   des  machines  de  guerre,   des  armes    et    des 


'  C'est  Irès-probablemenl  Sumatra  ;  \ oyez  le  Précis  de  h  Gcogr.  iimr.,  toiii  I. 
p.  379,  et  tom.  IV,  pag.  255  et  suiv.  Comme  le  paragraplie  piéct'dent  avait  élc'  (imis 
par  l'abrévialeur,  il  n'était  pas  possible  de  deviner  à  quoi  se  rapportaient  les  mots 
de  la  version  latine  :  ab  hâc  insulâ,  etc.  An  reste,  d'après  les  mss.  n°  334  et  B. .  il 
faiidrail  lire  .Soborma  x^fjt^, .  an  Heu  de  Suma. 


DIXIÈME   SECTION.  89 

•  flèches  empoisonnées.  li  est  difficile  de  résister  à  leurs  attaques, 
'  et  peu  d'entre  ceux  qui  passent   dans  leur  voisinage   ou   qui 
«  tombent  entre  leurs  mains   parviennent  à  se  sauver.   Chacun 
«  (  de  ces  hommes  )  porte  autour  du  cou  un  collier  de  fer,  de 
«  cuivre    ou    d'or.  »   A   l'extrémité  de    cette    mer,  du    côté    de 
la  Chine,   est    l'île    d'Almaïd   >>^jHI,    éloignée    (de    la    Chine) 
de  k  journées  de  navigation.  De  l'île  de  Suma  à  celle  d'el-Aiam 
^^lji"  ' ,  même  distance.   De  là  on  pénètre  à  la  mer    de   Senf. 
«  Parmi  toutes  les  mers  dont  nous  avons  fait  mention,  il  n'en 
«  est  point  où  les  pluies  soient  plus  fréquentes  et  les  vents  plus 
'<  violents;  quelquefois  les  nuages  laissent  tomber  la  pluie  durant 
«  un  jour  ou  deux  sans  interruption.  Les  îles  de  la  mer  de  Senf 
"  produisent  du  bois  d'aloès  et  d'autres  parfums.  On  ne  connaît  ni 
«  l'extrémité  ni  l'étendue  de  cette  mer.  Sur  ses  rivages  sont  les 
«  domaines    d'un    roi    nommé  Mihradj  j'^t-*.    qui    possède    un 
«  grand  nombre  d'îles  bien  peuplées,  fertiles,  couvertes  de  champs 
«  et  de  pâturages,  et  produisant  de  l'ivoire,  du  camphre,  de  la 
«  noix  muscade,  du  macis,  du  clou  de  gérofle,  du  bois  d'aloès, 
«  du  cardamome,  du  kababé  et  autres  substances  (litt.  graines) 
«  qui  s'y  trouvent  et  qui  y  sont  indigènes  ".  Le  pays  de  ce  prince 
«  est  très-fréquenté ,   et  il    n'est  ^int  de    roi    dans   l'Inde   qui 
«  possède    rien    de  comparable  à  ces    îles,    dont   le  commerce 
"  est  considérable  et  bien  connu.  »  Au  nombre  de  ces  îles  est 
celle  d'Almaïd.  Elle  contient  un  grand  nombre  de  villes,  est 
plus  vaste  et  plus  fertile  que  celle  de  Moudja,  «  et  ses  habitants 
«  ressemblent  plus  aux  Chinois  que  les  autres,  je  veux  dire  que 
"  la  population  de  tous  les  pays  voisins  de  la  Chine.  Les  rois 
«  possèdent  des  esclaves  noirs  et  blancs  et  de  beaux  eunuques.  » 
Leurs  îles  et  leurs  pays  touchent  à  la  Chine.  »  Ils  envoyent  des 
«  ambassadeurs   et  des  présents  au  souverain  de  cet  empire,  » 


Feuillet  28  verso 


ILR    DALMAID. 


Ou  An 


'  siSij: 


Feuillet  32  verso. 


Feuillet  23  recto. 


90  PREMIER  CLIMAT. 

C'est  là  que  se  rassemblent  et  que  stationnent  les  navires  chinois 
venant  des  îles  de  la  Chine;  c'est  vers  cette  île  qu'ils  se  dirigent, 
et  de  ce  point  qu'ils  partent  pour  se  rendre  ailleurs.  De  l'île  de 
Seni"  aux  îles  de  Sendi  Foulât  i:ai(ji  ^^JU*»,  lo  journées.  «  L'île 
n  de  Sendi  Foulât  est  très-grande;  il  y  a  de  l'eau  douce,  des 
«  champs  cultivés,  dujiz  et  des  cocotiers'.  Le  roi  s'appelle  Resed 
,  .x^j-.  Les  habitants  portent  la  fouta  soit  en  manteau,  soit  en 
«  ceinture  •".  u  L'île  de  Sendi  Foulât  est  entourée,  du  côté  de  la 
Chine,  de  montagnes  d'un  difficile  accès,  et  où  soufflent  des 
vents  impétueux.  Cette  île  est  une  des  portes  de  la  Chine.  De 
là  à  la  ville  de  Kliancou,  'yijli»  *,  4  journées. 

»  Les  portes  de  la  Chine  sont  au  nombre  de  douze;  ce  sont 
«  des  montagnes  situées  dans  la  mer:  entre  chaque  montagne, 
«  il  y  a  une  ouverture  par  laquelle  on  arrive  à  celle  des  villes 
«  maritimes  de  la  Chine  vers  laquelle  on  tend.  Toutes  les  échel- 
«  les  de  la  Chine  sont  ainsi  placées  sur  des  golfes;  c'est  par-là 
«  que  montent  les  navires  ^. 

«  Le  peuple  possède  des.  richesses  abondantes  et  des  trou- 
«  peaux  de  moutons.  Quant  aux  eaux  des  golfes,  elles  sont 
"  douces  jusqu'au  moment  des  marées;  alors  le  fleuve  se  rem- 
«  plit  d'eau  de  mer,  ce  qui  •rrive  deux  fois  pendant  les  2 4 
«  heures  (litt.  par  jour  et  par  nuit). 

«  Dans  ces  échelles  sont  des  marchés,  des  négociants,  des  gens 
«  qui  viennent,  d'autres  qui  partent,  des  bâtiments,  des  marchan- 
«  dises  qu'on  charge,  d'autres  qu'on  décharge.  On  jouit  cons- 
•'  tamment  dans   le   pays   d'une  sécurité  (  parfaite  ).  La  justice 

Ces  détails  sont  parfaitement  conformes  à  ce  qn  on  lit  dans  les  Ane.  Relal.  des 
Indes  et  de  la  Clùne ,  pag.  i!i  et  suiv. 
Le  ms.  B  porte  Zenbid  '^^j. 

Ou  plutôt  Khan-fou,  Khan-pou.  Voyez  le  Journal  Asiatique,  lom.  V,  pag.  37. 
Le  manuscrit  arabe  renferme  encore  quelques  mots  qui  présentent  de  l'obscu- 
rité; les  voici:  (_pUsj  taUs-  (j,-J  J^i»!  j  ^h'^'^' J ,rV-*J' 


DIXIÈME   SECTION.  91 

caractérise  leurs  monarques;  elle  est  la  base  de  leurs  lois  et  Feuillet  23  recto 
la  règle- de  leur  conduite.  C'est  pourquoi  les  habitations  se 
touchent,  le  pays  est  florissant;  il  y  a  peu  de  sujets  de  tri.s- 
lesse  et  beaucoup  de  motifs  d'espoir;  on  ne  regarde  point  à 
la  dépense ,  et  l'on  fait  beaucoup  de  bien.  Tous  les  peuples 
de  la  Chine  et  des  Indes  punissent  de  mort  les  voleurs,  aiment 
la  tranquillité,  et  se  rendent  justice  à  eux-mêmes,  sans  avoir 
besoin  de  recourir  aux  magistrats  et  à  des  arbitres.  Tout  cela 
tient  à  leur  naturel ,  au  caractère  avec  lequel  ils  ont  été  créés , 
et  dont  ils  ont  été  empreints.  Le  roi  Camroun  tient  sous  son 
obéissance  deux  îles  qui  lui  appartiennent;  l'une  se  nomme 
Famousa  U»ji  et  l'autre  Lasma  x,«^i(.  La  couleur  des  habi- 
tants de  ces  îles  tire  sur  le  blanc;  les  femmes  y  sont  d'une 
beauté  ravissante.  (Quant  aux  hommes)  ils  sont  braves,  en- 
treprenants ;  ils  se  livrent  à  la  piraterie  sur  des  vaisseaux  d'une 
marche  supérieure,  particulièrement  lorsqu'ils  sont  en  guerre 
avec  les  Chinois,  et  qu'il  n'existe  point  entre  eux  de  paix  (ou 
de  trêve).  »  'i'o,i:S-i- 

De  l'île  de  Moudja  à  celle  des  Nuages  v*-^',  /i  journées  de 
navigation  et  plus.  Cette  dernière  île  est  ainsi  nommée  parce 
qu'il  s'élève  quelquefois  de  son  sein  des  nuées  blanches  très- 
dangereuses  pour  les  navires.  Il  en  sort  une  pointe  (litt.  une 
langue)  mince  et  longue,  accompagnée  d'un  vent  im|jétueux. 
Lorsque  cette  pointe  atteint  la  surface  des  eaux  de  la  mer,  il 
en  résulte  une  sorte  d'ébullition;  les  eaux  sont  agitées  comme 
par  un  tourbillon  effroyable,  et  si  elle  (la  pointe)  atteint  des 
navires,  elle  les  engloutit.  Le  nuage  s'élève  ensuite  et  se  ré- 
sout en  pluie,  sans  qu'on  sache  si  cette  pluie  provient  des 
eaux  de  la  mer  ou  comment  la  chose  se  passe  '.  H  y  dans  cette 
île  des  collines  d'un  .sable  qui,  présenté  au  feu,  se  fond  et  de- 
Ce  phénomène  des  trombes  marines  est  décrit  à  peu  près  dans  les  mêmes 
termes  dans  les  Anciennes  Relat.  tks  Indes  et  de  la  Chine. 


92  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  j3  verso,  vient  de  l'argent  pur.  Dans  la  partie  des  îles  de  Wacwac  jî>iij 
voisine  de  celle-ci,  sont  des  lieux  coupés  d'îlots  et-  de  mon- 
tagnes, inaccessibles  aux  voyageurs,  à  cause  de  l'extrême  diffi- 
culté des  communications.  Les  habitants  sont  des  infidèles  qui 
ne  connaissent  point  de  religion,  et  qui  n'ont  point  reçu  de  loi. 
Les  femmes  vont  tête  nue ,  portant  seulement  des  peignes  d'ivoire 
ornés  (litt.  couronnés)  de  nacre.  Une  seule  femme  porte  quel- 
quefois jusqu'à  vingt  de  ces  peignes.  Les  hommes  se  couvrent  la 
tète  d'une  coiffure  qui  ressemble  à  ce  que  nous  appelons  alcaa- 
nès  u»jiUJi ,  et  qui  s'appelle  en  langue  indienne  el-bouhari  tsj^-»J' . 
Ils  restent  fortifiés  dans  leurs  montagnes  sans  en  sortir  et  sans 
permettre  qu'on  vienne  les  visiter;  cependant  ils  montent  sur 
les  hauteurs,  le  long  du  rivage,  pour  regarder  les  bâtiments, 
et  quelquefois  ils  leur  adressent  la  parole  dans  une  langue  inin- 
telligible. Telle  est  constamment  leur  manière  d'être.  Auprès 
de  ce  pays  est  l'île  de  Wacwac,  au  delà  de  laquelle  on  ignore 
ce  qui  existe.  »  Cependant  les  Chinois  y  abordent  quelquefois, 
«  mais  rarement;  c'est  un  assemblage  de  plusieurs  îles  inliabi- 
«  tées,  si  ce  n'est  par  des  éléphants  et  une  multitude  d'oiseaux. 
«  Il  y  a  un  arbre  dont  Mas'oudi  rapporte  des  choses  tellement 
«  invraisemblables,  qu'il  n'est  pas  possible  de  les  raconter  :  au 
«  surplus,  le  Très-Haut  est  puissant  en  toutes  choses.  » 

De  l'île  de  Senf  à  celle  de  Malaï,  12  journées,  à  travers  des 
îles  et  des  rochers  qui  s'élèvent  au-dessus  de  la  mer.  L'île   de 

Malaï  est  très-vaste. '.  '  C'est  la  plus  longue 

«  des  îles  sous  le  rapport  de  l'étendue,  la  plus  considérable  sous 
«  le  rapport  de  la  culture,  la  plus  fertile  dans  ses  montagnes, 
"  renfermant  les  domaines  les  plus  vastes.  On  se  livre  dans  cette 

Notre  manuscrit  offre  ici  une  lacune  que  la  version  latine  et  le  ms.  B.  permettent 
de  remplir  comme  il  suit  :  Ilœc  insula  procurrit  ab  ocriiknte  in  oricntem,  scd  à  parle 
occulcntali,  jumjilur  cum  oris  mantimts  Zcngitarum,  et  carsu.  Iransverso  pertjit  semper 
cam  oriente  ad  Aquilonem  quousque  attmgat  littora  Sin. 


DIXIÈME   SECTION.  93 

«  île  au  commerce  le  plus  avantageux,  et  il  s'y  trouve  des  élé-  Keuiiict  23  verso. 
«1  pliants ,  des  rhinocéros ,  et  diverses  espèces  de  parfimis  et  d'épi- 
«  ceries,  telles  que  le  clou  de  gérofle ,  la  cannelle ,  le  nard , 
«  le ...  .  ijpjX^  \  et  la  noix  muscade.  Dans  les  montagnes  sont 
«  des  mines  d'or  d'une  excellente  qualité  ;  c'est  le  meilleur  de 
«  la  Chine.  Les  hahitants  de  cette  île  possèdent  des  maisons  et 
»  des  châteaux  construits  en  bois,  transportes  par  eau  aux  lieux 
«  de  leur  destination  ;  ils  ont  aussi  des  moulins  à  vent  (  litt. 
«  des  meules  tournant  par  le  vent  ),  où  ils  réduisent  en  farine 
«  le  riz ,  le  blé  et  les  autres  céréales  dont  ils  se  nourrissent.  » 
De  l'île  d'Almaïd  ^Ul ,  en  tirant  vers  l'est  à  celle  de  Sandji 
tj^w,  3  journées  faibles.  <>  C'est  une  île  fertile,  peuplée,  et 
«  où  l'on  trouve  de  l'eau  douce.  Leur  couleur  (des  habitants) 
"  est  intermédiaire  entre  le  blanc  et  le  fauve.  Us  portent  aux 
«  oreilles  des  ornements  de  cuivre.  Les  hommes  portent  une 
«  fouta,  et  les  femmes  deux.  Leur  nourriture  consiste  en  riz. 
«  Il  y  a  beaucoup  de  cannes  à  sucre  et  de  cocotiers,  et  des 
«  mines  d'or  connues  par  l'abondance  et  la  qualité  de  ce  métal 
«  (qu'elles  produisent).  »  On  voit  dans  cette  île  diverses  statues 
placées  sur  le  bord  de  la  mer;  chacune  d'entre  elles  tient  le 
bras  droit  élevé  comme  pour  dire  au  spectateur  :  Retourne  au 
lieu  d'où  tu  es  venu ,  car  il  n'existe  point  derrière  moi  de 
terres  où  il  soit  possible  de  pénétrer.  De  cette  île,  on  peut 
se  rendre  aux  îles  de  Sila  5V^  -,  lesquelles  sont  en  grand  nombre 
et  rapprochées  les  unes  des  autres.  Il  y  existe  une  ville  nommée 
Ankouah  .^Xii,  dont  le  territoire  est  tellement  fertile  et  abon- 
dant en  toute  sorte  de  biens,  que  les  étrangers  qui  viennent 
pour  la  visiter  s'y  fixent  et  ne  veulent  plus  en  sortir.  Il  y  a 
de  l'or  en  si  grande  quantité,  que  les  habitants  fabriquent  avec 

Ce  nom  spécilique  est,  comme  plusieurs  autres,  écrit  d'une  main  peu  sûre  et 
d'un  caractère  d'écriture  qui  atteste  l'incei  titude  du  copiste.  —  '  Ou  Saïla. 
'  Ou  al-Kiouah  t^l] .  Ms.  B. 


94  PREMIER  CLIMAT. 

Feuiii.1  33  verso  ce  métal  (jusqu'aux)  chaînes  de  leurs  chiens  et  aux  colliers  de 
leurs  singes.  «  Ils  fabriquent  (aussi)  des  vêtements  tissus  d'or, 
»  et  ils  les  vendent.  11  en  est  de  même  (je  veux  parler  de  Ta- 
«  bondance  de  l'or  )  dans  les  îles  de  Wacwac.  Les  marchands  v 
«  pénètrent  avec  ceux  qui  se  livrent  à  la  recherche  de  1  or;  ils 
«  y  opèrent  la  fonte  de  ce  métal  et  l'exportent  en  lingots.  Ils 
«  exportent  aussi  de  la  poudre  d'or ,  qu'ils  font  fondre  dans  leur 
«  pays  au  moyen  de  procédés  connus  d'eux.  Les  îles  de  Wacwac 
«  produisent  aussi  de  l'ébène  d'une  incomparable  beauté. 

n  La  mer  de  la  Chine,  la  partie  de  la  mer  de  Senf  qui  lui  est 
«  contiguë,  la  mer  Darladeri  (5ji5(;ta,  ainsi  que  celles  d'Herkend  et 
•  d'Oman,  sont  sujettes  au  flux  et  au  reflux.  On  rapporte  que, 
«  dans  les  mers  d'Oman  et  Fars  ',  ce  phénomène  a  lieu  deux 
«  fois  dans  l'année,  en  sorte  qu'on  éprouve  le  flux  durant  les 
«  six  mois  dété  dans  la  mer  orientale,  tandis  que  le  contraire  a 
«  lieu  dans  la  mer  occidentale;  puis  le  reflux  se  reporte  à  l'ouest 
"  durant  les  six  autres  mois. 

«  Comme  il  a  été  émis  un  grand  nombre  d'opinions  au  .sujet 
«  des  marées,  nous  nous  trouvons  dans  l'obligation  de  rapporter 
«  sommairement  ce  qui  a  été  dit,  pour  compléter  l'explication 
<>  de  ce  phénomène. 

«  Aristote  et  Archimède  '  prétendent  qu'il  est  dû  à  l'action 
'  du  soleil  combinée  avec  celle  du  vent  et  des  vagues  (  comme  la 
<v  chose  arrive  dans  la  mer  Atlantique  LHulaAMal,  qui  est  l'Océan), 
«  ce  qui  produit  le  flux,  tandis  que,  lorsque  le  vent  tombe  et 
«  s'apaise,  le  reflux  a  lieu. 

«  Mais  Satoïos  ,y»j^L«  \   pense  que   la   cause  du  flux  réside 

Le  golfePersique. 
1  '.Nous  sommes  redevables  de  cette  dernière  leçon  au  ins.  B,  dans  le<jiiel  on 
Ht  très-distinctement,  paf;.  46  recto,  |,i,-v.,  ■  l'i-,! 

'  Le  nom  de  le  philosophe,  prohablement  grec  ,  est  indéchiffrable.  Notre  auteui 
voudrait-il  parler  de  Ctésias,  ou  bien  de  Posidonius,  dont  le  système  se  rapprochait 
en  effet  des  idées  développées  dans  ce  passage?  Voy.  Strabon  ,  liv   m  .  pag.  lyS-i  y/j. 


Feuillet  24  recto. 


DIXIÈME   SECTION.  95 

■1  dans  l'accroissement  successif  de  la  lune  jusqu'à  son  plein,  et  Keuiiiet  2.4  recw. 
«  que  le  reflux  doit  être  attribué  à  la  diminution  des  phases  de 
>i  cet  astre.  Cette  opinion  a  besoin  d'être  développée  et  expliquée 
«  en  détail.  Nous  disons  donc  au  sujet  du  flux  et  du,  reflux  (que 
«  nous  avons  vu  de  nos  propres  yeux  dans  la  mer  des  ténèbres, 
«  c'est-à-dire,  dans  l'Océan  qui  baigne  les  côtes  occidentales 
«  de  l'Andalousie  et  de  la  Bretagne),  que  le  flux  commence  à 
«  avoir  lieu  dans  cette  mer  depuis  la  seconde  heure  du  jour 
«  jusqu'au  commencement  de  la  neuvième  '.  Ensuite  le  reflux 
«  a  lieu  pendant  six  heures  jusqu'à  la  fin  du  jour;  puis  la  mer 
«  s'élève  encore  durant  six  heures,  après  quoi  elle  s'abaisse  du- 
«  rant  six  heures;  en  sorte  que  le  flux  et  le  reflux  se  font  chacun 
"  ressentir  une  fois  pendant  le  jour  et  une  fois  pendant  la  nuit. 
«  La  cause  de  cela  est  le  vent  qui  soulève  la  mer  au  commen- 
«  cément  de  la  troisième  heure  du  jour.  Tant  que  le  soleil 
«  s'élève  .sur  l'horizon,  le  flux  augmente  avec  le  vent.  Avant  la 
Il  chute  du  jour,  le  vent  tombe,  parce  que  le  soleil  est  plus  sur 
«  son  déclin,  et  le  reflux  a  lieu.  De  même,  au  coriimencement 
«  de  la  nuit,  le  vent  s'élève  (de  nouveau),  et  le  calme  ne  s'éta- 
«  blit  qu'à  la  fin  de  la  nuit.  Les  hautes  marées  ont  lieu  durant 
«  les  iS",  i/j.',  i5'  et  16'  nuits  du  mois  (lunaire);  alors  les  eaux 
«  s'élèvent  excessivement  et  elles  atteignent  des  points  où  elles 
■'  ne  parviennent  jamais,  si  ce  n'est  aux  jours  correspondants 
»  des  mois  subséquents.  C'est,  dans  ces  mers,  une  des  merveilles 
«  évidentes  du  Créateur  :  les  habitants  du  Moghreb  en  sont  té- 
«  moins  et  n'en  peuvent  douter.  Ces  marées  se  nomment  feïdit 
»  ou  inondations. 

«  Tous  les  navires  chinois,  grands  ou  petits,    qui  naviguent 
«  dans  la  mer  de  la  Chine,  sont  solidement  construits  en  bois. 

Il  est  probable  que  notre  auteur  n'a  vu  le  (iliénomène  des  marées  que  durant 
quelques  jours  ;  car  autrement  il  aurait  remarqué  que  les  heures  du  plus  grand 
flux  ou  reflux  font  successivement  le  tour  de  la  journée. 


Feuillet  ai  recto. 


Feuillet  2.'i  verso. 


96  PREMIER  CLIMAT. 

«  Les  pièces  portant  les  unes  sur  les  autres  sont  disposées  géo- 
«  niétriquement,  garanties  (de  l'infiltration)  au  moyen  de  libres- 
«  de  palmier,  et  calfatées  avec  de  la  farine  et  de  l'huile  (de 
«poisson).  Il  existe  dans  la  mer  de  la  Chine  et  des  Indes  de 
t  grands  animaux  longs  de  cent  coudées  et  larges  de  vingt- 
'<  quatre,  sur  le  dos  desquels  s'élèvent  en  bosse  et  comme  par 
"  végétation  \  des  rochers  d'écaillés  sur  lesquels  les  navires  se 

brisent  quelquefois.  Les  navigateurs  racontent  qu'ils  attaquent 
'  ces  animaux  à  coups  de  flèches  et  les  forcent  (  ainsi  )  à  se  dc- 
"  tourner  de  leur  chemin.  Ils  ajoutent  qu'ils  se  saisissent  des 

plus  petits,  qu'ils  les  font  cuire  dans  des  chaudrons  %  que 
'  leur  chair  se  fond  et  se  change  en  graisse  liquide.  Cette  subs- 
'  tance  huileuse  est  renommée  dans  l'Iémen,  dans  l'Aden,  sur 
"  les  côtes  du  Fars,  do  l'Oman,  et  dans  la  mer  des  Indes  et  de 
«  la  Chine.  Les  peuples  de  ces  régions  font  usage  de  cette  subs- 

■  tance  pour  boucher  les  trous  des  navires. 

«  Au  nombre  des  choses  meneilleuscs  qu'on  voit  dans  la  mer 

■  des  Indes  et  de  la  Chine,  et  dont  parlent  les  marchands  qui 
»  naviguent  dans  ces  parages,  sont  les  montagnes  et  les  détroits 
'■  qui  se  trouvent  dans  ces  mers.  11  en  sort  quelquefois  des  oi- 
«  seaux  noirs,  grands  comme  des  enfants  de  quatre  mois,  qui 
«  entrent  dans  le  navire  sans  faire  de  mal  à  personne,  et  ne  le 
«  qxiittent  plus.  C'est  pour  les  navigateurs  im  signe  de  l'approche 
«  du  vent  qu'on  nomme  le  vent  trompeur,  et  qui  est  très-dan- 
"  gereux.  Ils  cherchent  à  s'en  garantir  et  prennent  leurs  pré- 
«  cautions  à  son  approche,  en  allégeant  le  navire  du  poids  de 
'<  ses  marchandises,  en  jetant  à  la  mer  tout  ce  qui  en  provient, 
«  et  particulièrement  le  poisson  et  le  sel ,  dont  ils  ne  gardent 
«  absolument  rien,  et  enûn  en  raccourcissant  leurs  mâts  de 
•  deux  coudées  et  plus,  de  peur  que  le  vaisseau  ne  se  brise.  En 


.  —  ''  En  arabe,  Kidroun  )•>»* . 


DIXIÈME   SECTION.  97 

effet,  le  vent  ne  manque  pas  de  s'élever.  Alors  les  navigateurs  Feuillet  2/1  vmo. 
essuient  la  tempête  en  se  confiant  à  la  protection  divine,  et 
ils  se  sauvent  ou  ils  périssent,  selon  qu'il  plaît  à  Dieu.  Ils  ont 
un  autre  signe  de  salut ,  lorsque  Dieu  le  permet  ;  c'est  l'ap- 
parition au-dessus  d'un  de  leurs  mâts,  d'un  oiseau  de  couleur 
d'or  qui  Ijrille  comme  une  flamme  de  feu,  et  qu'on  appelle 
el-Behmen  cj-«y+"  '.  Lorsqu'ils  le  voient,  ils  savent  qu'ils  seront 
délivrés  ;  c'est  une  chose  qui  a  été  vue  très-distinctement ,  el 
de  la  réalité  de  laquelle  les  rapports  réitérés  (des  voyageurs) 
ne  laissent  aucun  motif  (raisonnable)  de  douter. 

"  Il  y  a  dans  la  mer  de  la  Chine  un  animal  connu  sous  le 
nom  d'el-Ghaïda  i>.>>-vxll .  Il  porte  deux  ailes  au  moyen  des- 
quelles il  s'élève  du  fond  (  de  la  mer  ),  et  se  transporte ,  mal- 
gré son  poids,  sur  les  navires.  Il  est  long  de  100  coudées  ou 
environ.  Lorsque  les  marins  l'aperçoivent,  ils  font  du  bruit  au 
moyen  de  pièces  de  bois  frappées  les  luies  contre  h's  autres  : 
l'anunal  se  retire  et  leur  laisse  le  chemin  libre.  D'ailleurs , 
grâce  à  Dieu,  le  sort  de  ce  grand  animal  est  attaché  à  celui  d'un 
petit  poisson  nommé  el-Mabida  «j>.aa1I  .  Lorsqu'il  l'aperçoit, 
il  s'éloigne  et  s'enfuit  dans  les  abîmes  tle  la  mer  jusqu'à  une 
profondeur  telle  qu'il  soit  à  l'abri  de  la  poursuite  de  ce  petit 
poisson. 

«  Les  rois  des  Indes  et  de  la  Chine  font  grand  cas  de  la  hau- 
teur de  la  taille  chez  les  éléphants  ;  ils  les  payent  fort  cher 
(  litt.  avec  beaucoup  d'or),  en  raison  de  cette  qualité.  La  taille 
(ordinaire)  d'un  éléphant  est  de  neuf  coudées;  mais  les  élé- 
phants nommés  Kliawar  jIh^,  ont  dix  coudées  de  hauteur.  Le 
plus  grand  roi  des  Indes  est  le  Balhara  ^j^',  ce  qui  signifie 
le  roi  des  rois.  Ensuite   vient  le  Mekemkem   (XS^I  ;  son  pays 

El-Bchmon  désigne  le  feu  Saint-Elme. 

Le  cO|)iste  de  notre  ms.  a  évidemment  tracé  ici  divers  noms  dont  il  ignorait 
la  véritable  prononciation.  Nous  essayons  de  les  rétablir  d'après  le  ms.  B. 

i3 


Feuillet  2  4  vfrs'j 


98  PREMIER  CLIMAT. 

«  est  le  pays  de  Sadj  ^U,.  Après  lui  vient  le  roi  de  Safen  ou  de 
«  Taben  (jjjUs:  puis  le  roi  de  Djaha  ajL»-  '  ;  puis  le  roi  de  Djezer 
«  jj-=r-^  \  puis  le  roi  nommé  Camrouii  yj^-*^,  dont  les  états  tou- 
«  client  à  la  Chine. 

«  Les  Indiens  sont  divisés  en  sept  castes;  la  première  est 
"  celle  des  Sakerié  aj^^I-J'.  Ce  sont  les  plus  nobles:  c'est  parmi 
«  eux,  et  non  ailleurs,  que  sont  clioisis  les  rois'.  Toutes  les 
«  autres  se  prosternent  devant  eux,  et  eux  ne  se  prosternent 
«  devant  personne. 

«  Viennent  ensuite  les  Brahmes  *$I;j  ,  qui  sont  les  religieux  de 
«  ITnde  ;  ils  sont  vêtus  de  peaux  de  tigre  et  autres.  Quelquefois 
"  l'un  d'entre  eux,  tenant  un  bâton  à  la  main,  rasemble  autour  de 
"  lui  la  foule.  Debout  depuis  le  matin  jusqu'au  soir,  il  adresse 
«  la  parole  aux  assistants,  leur  parle  de  la  gloire  et  de  la  puis- 
«  sance  de  Dieu,  et  leur  explique  les  événements  qui  ont  amené 
«  la  ruine  des  autres  peuples  anciens,  c'est-à-dire  du  peuple 
«  des  Brahmes.  Ils  ne  boivent  ni  vin,  ni  liqueurs  fernientées.  Les 
«  objets  de  leur  adoration  sont  des  idoles  (considérées  par  eux 
«  comme)  pouvant  intercéder  auprès  du  Très-Haut. 

«  La  troisième  caste  est  celle  des  Kasterié  Aj^yi~5',  qui  peuvent 
«  boire  jusqu'à  trois  rotls  *  de  vin,  mais  non  davantage,  de  peur 
«  que  leur  raison  ne  s'égare.  Cette  caste  peut  prendre  des  femmes 
"  en  mariage  chez  les  Brahmes,  mais  non  les  Brahmes  cliez  eux. 

«  Viennent  ensuite  les  Cherdouïc  «jj^;-^  :  ils  sont  laboureurs 
"  et  agriculteurs  ;  puis  les  Besié  •V'-j  ^ ,  qui  sont  artisans  et  ou- 
■■  vriers;  puis  les  Sebdalié  AAji.XA-«^,  qui  sont  chanteurs,  et  ([ul 


Probablement  Java.  —  '  Ou  de  Hezer 


J>*- 


La  caste  des  Chatria  est  bien  en  effet  celle  dans  laquelle  doivent  être  nés  tous 
les  princes  et  grands  vassaux  ;  mais ,  de  nos  jours  du  moins ,  elle  cède  le  pas  à 
celle  des  Brahmanes.  —  '  Environ  trois  livres  pesant. 

'  Vaichiès ,  Beisès  ou  Vassiès  ;  Précis  de  la  Géographie  universelle,  loin.  IV.  p   i  .'Ig. 

Ou  Sandalic   «^l.v  ^  „, 


DIXIÈME   SECTION.  99 

«  possèdent  des  femmes  renommées  pour  leur  beauté;  puis  les      FpuiHei  2.5  recio 
«  Zekié  xvS3 ,  qui  sont  jongleurs,  bateleurs  et  joueuis  de  divers 
Il  instruments. 

«  On  compte  painn  les  prmcipales  nations  de  l'Inde  ([ua- 
«  rante-deux  sectes.  Il  y  en  a  qui  reconnaissent  l'existence  flu 
"  Créateur  et  rejettent  celle  des  prophètes;  d'autres  qui  nient 
«  l'une  et  l'autre  ;  d'autres  qui  admettent  l'intercession  des  pierres 
«  sculptées  (en  forme  d'idoles);  d'autres  qui  adorent  des  pierres 
»  augurales,  sur  lesquelles  ont  été  versées  de  la  graisse  et  de 
<'  l'huile  ;  d'autres  qui  sont  ignicoles  et  qui  se  précipitent  dans 
"  les  flammes;  d'autres  qui  adorent  le  soleil,  considérant  cet 
«  astre  comme  le  créateur  et  le  régulateur  du  monde;  d'autres 
"  qui  adorent  les  arbres  ;  d'autres  qui  adorent  les  serpents ,  les 
n  tiennent  clans  les  étables  et  les  nourrissent  aussi  Jsien  qu'il 
«  leur  est  possible  ,  ce  qu'ils  considèrent  comme  une  bonne  œuvre; 
«  d'autres  enfin  cjui  ne  se  mettent  en  peine  d'aucun  acte  de 
"  dévotion,  et  cjui  nient  tout. 

"  Nous  nous  proposons  de  rapporter  une  à  une  toutes  les 
"  choses  cjui  concernent  l'Inde ,  lorsque  nous  traiterons  de  cette 
"  presqu'île,  de  la  mer  qui  l'entoure  et  des  îles  qui  en  dépen- 
"  dent.  Mais,  pour  rendre  nos  explications  plus  faciles,  nous 
"  avons  jugé  convenable  de  compléter  (d'abord)  ce  qui  nous  reste 
«  à  (fire  au  sujet  des  ports  de  la  Chine  situés  sur  le  rivage  (de 
"  la  mer),  comme  nous  l'avons  précédemment  indiqué. 

«  Le  premier  de  ces  ports  est,  comme  nous  l'avons  dit,  celui 
«  de  Kbankou  iyijlà-'  :  c'est  le  plus  considérable.  Il  est  situé  sur 
«  un  fleuve  par  lequel  on  remonte  dans  la  majeure  partie  du 
"  pays  du  Baghbough  t^-yiAJ' ,  qui  est  le  roi  de  la  Chine  et  de  ses 
«  dépendances.  Il  n'en  est  point  qui  lui  soit  supérieur,  mais,  au 
«  contraire,  tous  les  autres  rois  de  cette  contrée  lui  obéissent 

Pour  Klianfou  yijl^.  Voyez  Ane.  lielat.  des  Imles ,  et  Journ.  Asiat.  t.  V,  p.  08.  el 
le  ms.  IV 

i3. 


100  PREMIEll   CLIMAT. 

Feuillet  25  recio.  „  et  le  respectent.  De  Rliankou  à  Djankoii  >^W-  (  la  distance 
«  manque).  Celle-ci  est  une  ville  célèbre,  remarquable  par  l'élé- 
«  gance  de  ses  édifices ,  la  beauté  de  ses  bazars  et  la  fertilité  de 
«  ses  jardins  et  de  ses  vergers.  Les  fruits  y  sont  en  abondance. 
«  On  y  travaille  le  verre  chinois,  amsi  que  toute  espèce  d'ctollés 
«  de  soie,  et  l'on  peut  s'y  procurer  tout  ce  qui  se  trouve  à 
"  Djanfou  ^W-  \  laquelle  est  située  auprès  d'un  grand  fleuve 
«  qui  l'entoure,  et  par  lequel  on  remonte  à  un  grand  nombre 
«  de  villes  chinoises,  comme  nous  finons  dit  ])lus  liant. 

«  On  rapporte  qu'il  exi.ste  en  Chine  trois  cents  villes  iloris- 
»  santés,  gouvernées  par  des  princes  qui  sont  tous  sous  l'obéis- 
«  sance  du  Baghbough  ^i*^^ ,  qu'on  appelle,  ainsi  que  nous 
«  venons  de  le  dire ,  le  roi  des  rois.  C'est  un  prince  de  bonnes 
«  mœurs,  juste  envers  les  peuples,  doué  d'une  haute  sollici- 
«  tude,  puissant  dans  son  gouvernement,  sage  dans  ses  projets, 
«  prévoyant'  dans  ses  entreprises,  ferme  dans  ses  desseins,  facile 
«  dans  son  administration,  doux  dans  ses  commandements,  gé- 
«  néreux  dans  ses  dons,  attentif  aux  affaires  des  étrangers  et 
«  des  pays  lointains,  considérant  la  lin  des  choses,  et  s'occupant 
'<  des  intérêts  de  ses  sujets,  lesquels  peuvent  parvenir  jusqu'à 
"  lui  sans  intermédiaire  et  sans  empêchement. 

"  Ce  prince  a  une  salle  d'audience  dont  les  murs  et  la  toi- 
«  ture  sont  construits  d'ime  manière  également  solide  et  élé- 
«  gante.  Dans  cette  salle  est  un  trône  d"or  où  le  roi  s'assied 
"  entouré  de  tous  ses  vizirs  ;  au-dessus  de  sa  tête  est  une  cloche 
«  d'où  pend  une  chaîne  d'or  disposée  avec  art,  qui  aboutit  à 
"  l'extérieur,  et  dont  le  bout  atteint  le  bas  de  l'édifice.  Lors- 
"  qu'une  personne  a  quelque  sujet  de  plainte  à  exposer,  elle  vient 
«  avec  une  requête  écrite  auprès  de  cette  chaîne,  et  la  tire.  Alors 
<'  la  cloche  se  meut;  un  vizir  étend  la  main  hors  de  la  fenêtre. 


'  Le  ms.  B.  porte  Khan  fou ,  et  c'est,  je  crois,  la  vraie  leçon. 


DIXIÈME   SECTION.  101 

ce  qui  veut  dire  au  plaignant  :  «  Montez  vers  nous.  »  Il  monte  Feuillet  sS  verso, 
en  effet  par  un  escalier  expressément  destiné  à  cet  objet  (litt. 
aux  opprimés).  Parvenu  en  présence  du  roi,  le  plaignant  se 
prosterne,  puis  se  relève.  Le  roi  lui  tend  la  main  et  reçoit  la 
requête,  l'examine,  la  remet  à  ses  vizirs,  et  rend  une  décision 
conforme  aux  lois  civiles  et  religieuses,  sans  autre  sollicitation, 
sans  délai,  et  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  recourir  à  la  média- 
tion du  vizir,  ni  à  celle  de  toute  autre  personne'. 

«  Ce  prince  est  fervent  dans  sa  piété,  ferme  dans  l'observation 
des  lois  dont  il  est  l'interprète  et  le  gardien,  et  libéral  dans 
les  aumônes  qu'il  répand  sur  les  pauvres.  Sa  religion,  qui  est 
le  culte  des  idoles  (ou  le  Boudhisme),  diffère  peu  de  celle 
des  Indiens;  car  ces  derniers,  comme  les  Chinois,  ne  nient 
point  l'existence  du  Créateur,  reconnaissent  sa  sagesse  et  sa 
puissance  éternelles,  et,  bien  qu'ils  n'admettent  ni  les  pro- 
phètes ni  les  livres  saints,  cependant  ils  ne  s'écartent  pas  des 
principes  de  la  justice  et  de  l'équité. 

«  Les  peuples  qui  vivent  sous  le  premier  climat  sont  les  uns 
basanés,  les  autres  noirs.  Dans  le  premier  cas  sont  les  habitants 
de  l'Inde,  du  Sind,  de  la  Chine  et  des  bords  de  la  mer.  Quant 
à  ceux  qui  errent  dans  les  déserts  du  Zenghebar,  de  l'AIws- 
sinie,  de  la  Nubie,  du  Soudan,  et  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
ceux-là ,  à  cause  du  défaut  de  l'humidité  maritime  et  par  suite 
de  l'intensité  de  la  chaleur  des  rayons  solaires  à  laquelle  ils 
sont  constamment  exposés  ;  ceux-là ,  disons-nous ,  ont  tous ,  les 
cheveux  crépue,  le  teint  noir,  la  transpiration  puante  ',  la  peau 
des  jambes  desséchée,  le  corps  difforme,  peu  d'industrie  et 
une  intelligence  bornée  (  litt.  :  viciée  ).  Ils  croupissent  dans 


'  Cet  usage  est  rapporté  dans  les  Ancien.  Relat.  des  Indes  et  de  la  Chine,  pag.  Sa 
et  87,  mais  avec  moins  de  détails. 

On  sait  en  effet  que  les  nègres  exhalent  souvent  une  odeur  désagréable. 


102  PREMIER  CLIMAT. 

Feuillet  20  verso,  n  une  ignorance  extrême,  et  c'est  sous  ce  rapport  qu'on  les 
"  connaît.  On  ne  compte  point  parmi  eux  d'homme  de  génie  m 
«  de  savoir,  et  tout  ce  que  leurs  rois  connaissent  en  fait  de 
«  règles  de  justice  et  de  gouvernement,  ils  l'ont  appris  d'iiommes 
"  venus  du  quatrième  et  du  troisième  climat,  qui  avaient  lu 
n  les  annales  et  l'histoire  des  (anciens)  rois.  » 

.\u  nondiix'  des  animaux  existant  dans  ce  |)remier  climat 
et  qui  ne  se  trouvent  point  dans  les  six  autres,  il  faut  ranger 
l'éléphant,  le  rhinocéros,  la  girafe,  les  singes  à  queue,  le  hœuf 
et  le  hufQe  sans  queue ,  «  et  les  nisanis  u».oUo ,  sorte  de  créa- 
«  tures  dont  nous  avons  parlé  plus  haut  ',  et  ([ui  \  ivent  sur  des 
«  arbres  où  l'on  ne  peut  les  atteindre;  on  peut  encore  citer  le 
«  serpent  de  Zaledj  ^  dont  parlent  Ben  Khordadébé  ",  l'auteur  (hi 
«  livre  des  Merveilles,  et  divers  autres  écrivains  qui  s'accordent 
«  à  dire  qu'il  existe  dans  les  montagnes  de  l'île  de  Zaledj  une 
"  espèce  de  serpent  qui  attaque  l'éléphant  et  le  bufile ,  et  qui  ne 
«  les  abandonne  qu'après  les  avoir  vaincus.  »  C'est  sous  ce  climat 
seTilement,  dans  les  mines  dont  nous  avons  fait  mention,  qu'on 
trouve  des  émeraudes,  et  non  ailleurs  dans  l'univers.  Quant  aux 
hyacinthes  de  diverses  sortes  et  variétés,  il  n'en  existe  que  dans 
l'île  de  Serendib.  Il  en  est  de  même  de  l'animal  dit  el-Babé 
«j'-s" ,  particulier  à  la  mer  d'Iémen  et  de  Herkend,  et  qu'on  ne 
trouve  point  ailleurs,  non  plus  que  le  poisson  nommé  el-Gliaïda\ 
Quant  aux  poissons  dont  on  extrait  la  colle,  ces  mers  en  produisent 
considérablement.  Le  Sacancour  jyUiw  ne  se  trouve  également 
que  dans  la  partie  du  Nil  située  sous  le  premier  climat.  On  doit 
en   (hre  autant   de  diverses  drogues  ou   aromates,    tels  que   le 

'  Voyez  ci-dessus,  pag.  Bg,  le  passage  ou  il  est  question  de  I.1  chasse  aux  singes; 
je  remarque  seulcniont  que  le  nom  tle  ^j^L^j  ne  s'y  trouve  pas. 
'  Le  texte  arabe  du  ms.  B.  porte  ^\j. 
'  On  lit  dans  le  ms.  B.  X)ilij.i.. 
'   Le  ms.  n"  33/|  porte  oJsjIé.  et  la  version  latine  j'iom/u.  Voy.  ci-dessus,  p.  97. 


DIXIÈME   SECTION.  103 

(Ion  fie  gérofle,  le  bois  de  sandal,  le  camphre,  le  bois  d'aloès, 
qu'on  ne  recueille  point  hors  du  premier  climat  où  les  jours 
sont  égaux  aux  nuits,  c'est-à-dire  composés  d'un  nombre  égal 
d'heures.  ••  Si,  vers  les  extrémités  (de  la  zone)  en  latitude,  il 
"  existe  quelque  différence  (à  cet  égard),  elle  n'est  pas  percep- 
"  tible  aux  sens,  et  ne  peut  se    conclure  que  par   induction. 

"  Toutes  ces  particularités  sont  le  résultat  des  lois  de  la  sagesse 
«  divine  et  de  l'ordre  établi  par  le  Créateur  omniscient. 

«  Ce  que  nous  avons  rapporté  relativement  à  ce  climat,  pa- 
ie raîtra  sans  doute  suffisant  aux  personnes  amies  des  investiga- 
n  tions  et  de  l'étude.  Que  le  Tout-Puissant  soit  loué  au  com- 
«  mencement  et  à  la  fin  de  toutes  choses  !  » 


F[N    DU    PREMIER    CLIMAT. 


DEUXIEME  CLIMAT. 


PREMIÈRE  SECTION. 

Afiique  occidentale.  —  Iles  Canaries.  —  Camnouric.  —  Deserl  de  .^fisir 
Audaghocht. 


Feuillet  î5  verso.  Après  avoir  décrit  avec  les  détails  convenables,  dans  chacune 

des  di\  sections  dont  se  compose  le  premier  climat,  tout  ce  qu'il 
y  a  de  remarquaLle  en  fait  de  villes,  de  villages,  de  contrées 
cultivées  et  de  déserts,  ainsi  que  les  animaux,  les  minéraux,  les 

Feuillet  26  recto  niers  et  les  îles,  les  royaumes,  les  mœurs,  coutumes  et  reli- 
gions des  peuples,  il  convient  de  donner,  à  l'aide  du  .secours 
divin,  dans  ce  deuxième  climat,  la  description  des  pays,  con- 
trées ',  grandes  et  petites  villes,  des  lieux  incultes  et  déserts, 
des  mers,  des  îles,  leurs  noms  et  les  distances  qui  les  séparent, 
comme  nous  l'avons  fait  pour  le  premier  climat. 

Nous  disons  donc  que  la  présente  section  du  deuxième  cli- 
mat commence  à  l'extrémité  de  l'occident,  c'est-à-dire  à  la  mer 
ténébreuse  ;  on  ignore  ce  qui  existe  au  delà  de  cette  mer.  A  cette 
section  appartiennent  les  îles  de  Masfahan  o^y*-*^  et  de  Lani- 
ghocl)  ui>«i-,  qui  font  partie  des  six  dont  nous  avons  parlé  sous 

'  l.pms.  B.  porte:  (h/Ueaiix  c.":^'»,  .111  lien  de  cUi-j  — '  Lems.  B.  porte:  (j«y«J 


PKEMIKRE   SECTION.  105 

la  dusignalion  des  (  îles)  éternelles  et  d'où  Ptolémée  commence  à      Fdiill..t  26  recio. 
compter  les  longitudes  des  pays.  Alexandre  le  Grand  alla  jusque- 
là  et  en  Tcvint. 

»  Quant  à  Masfahan  ,  Fauteur  du  livre  des  Merveilles  rap- 
«  porte  qu'au  centre  de  cette  île  est  une  montagne  ronde,  au-des- 
"  sus  de  laquelle  on  voit  une  statue  de  couleur  rouge,  élevée  jjar 
«  Esaad  alxju-Kerb  el-Haïri  (Alexandre  dzoul'carneïn),  dont  il  sera 
«  que.stion  ci-après,  clans  son  expédition,  et  c{u'on  donne  ce  nom 
«  (  d'abou-Kerb  el-Haïri  )  à  tous  les  voyageurs  qui  sont  parvenus  aux 
"  deux  bouts  du  monde*.  Abou-Kerb  el-Haïri  fit  placer  là  cette 
«  statue,  afin  d'indiquer  aux  navigateurs  qu'au  delà  de  ce  point 
"  d  n'y  a  point  d'issue,  point  de  lieu  de  débarquement.  L'on 
«  ajoute  que  clans  l'île  de  Lamgbocb  (ou  de  Lagos  u-yJ)  on  voit 
«aussi  une  .statue  de  construction  très-solide,  dont  l'accès  e.st 
«  impossible.  On  dit  que  celui  qui  la  fit  élever  y  mourut,  et  que 
«  ses  bériticrs  lui  élevèrent  un  tombeau  dans  un  temple  bâti 
«  en  marbre  et  en  pierres  de  couleur.  Le  même  auteur  raconte 
«  que  cette  île  est  peuplée  de  bêtes  féroces,  et  qu'il  s'y  passe 
"  des  choses  qu'il  serait  trop  long  de  décrire,  et  dont  l'admission 
«  répugne  à  la  raison. 

'•  Sur  les  rivages  de  ces  îles  et  de  plusieurs  autres,  on  trouve 
«  de  l'ambre  de  qualité  supérieure,  ainsi  c[ue  la  pierre  dite  el- 
«  behet  '-^^i ,  renommée  dans  l'Afrique  occidentale,  où  elle  se 
«  vend  à  très-haut  prix  pour  le  pays  de  Lamtouna,  dont  les  ha- 
"  bitants  prétendent  que  celui  qui  en  est  porteur  réussit  dans 
"  toutes  ses  entreprises.  On  dit  aussi  que  cette  pierre  jouit  de 
«  la  propriété  de  lier  la  langue. 

«  On  y  trouve  aussi  un  grand  nombre  d'autres  pierres  de  formes 
«  et  de  couleurs  variées,  qu'on  recherche  beaucoup  et  dont  on  fait 
«  le  commerce,  attendu,  dit-on,  qu'elles  entrent  dans  la  conq)o- 
«  sition  de  plusieurs  remèdes  excellents.  Telles  sont  celles  qu'on 
«  emploie  à  combattre  les  humeurs  nuisibles  et  à  calmer  promp- 

i4 


Feuillet  26  reclf>. 


CAMNOORIE. 

Feuillet  26  verso. 


106  DEUXIÈME  CLIMAT. 

"  lemcnt  les  douleurs  qui  en  lésultent;  toiles  sont  encore  celles 
«  qui  facilitent  les  accouchements;  celles  au  moyen  desquelles, 
«•en  faisant  un  signe  à  des  femmes  ou  à  des  enfants,  on  s'en  fait 
•  suivre.  Les  liaLitants  de  ces  des  possèdent  beaucoiip  de  pierres 
«  semblables  et  sont  renommés  pour  les  opérations  magiques 
«  qu'ils  pratiquent  (à  l'aide  de  ces  pierres),  et  auxquelles  ils  sont 
"  initiés. 

«  La  présente  section  comprend  le  reste  de  l'Afrique  occiden- 
I.  taie  oyU.!,  et  du  Soudan,  où,  comme  nous  l'avons  dit,  les  lieux 
«  hal)ités  et  les  focilités  pour  voyager  sont  très-rares,  à  cause;  du 
«  manque  d'eau,  les  voyageurs  étant  obligés  d'emporter  avec  eux 
«  celle  qui  leur  est  nécessaire  pour  ])enétrcr,  soit  dans  c(*tte 
«  contrée,  soit  dans  la  partie  limitrophe  du  pays  de  Camnourié 

«   *_>  jjJ4  . 

X  Ce  dernier  pays  confine  du  côté  du  nord  aux  précédents; 
"  du  côté  de  l'occident  à  l'océan,  et  du  côté  do  l'orient  au  désert 
"  de  Tiserj->«jO'  ',  route  des  marchands  d'Aghmat,  de  Sedjelmasa, 
«  de  Dora',  du  Noui  le  plus  éloigné  ',  qui  se  rendent  à  Ghana 
«  et  aux  frontières  du  Wangara,  pays  do  l'or.  » 

«  Il  existait  (autrefois)  dans  le  Camnourié  des  villes  connues 
«  et  des  résidences  remarquables,  mais  les  peuples  de  Zaghavva 
«  et  de  Lamtouna  du  désert,  qui  habitaient  les  deux  côtés  de 
«  ce  pays  (je  veux  dire  du  Camnourié),  en  entreprirent  la  con- 
"  quête,  anéantirent  la  plupart  de  ces  villes  cl  dispersèrent  ou 
«  détruisirent  leurs  tribus. 

«  Les  habitants  du  pays  de  Canmourié,  d'après  le  rapport 
"  des  marchands,  se  prétendent  Juifs.  Leur  croyance  est  un  mé- 
«  lange  confus  de  toutes  choses;  ils  ne  reconnaissent  ni  rois  ni 
«  droit  de  propriété.  Ils  sont  repoussés  et   détruits  par  toutes 

'  Nesir  .  •„•  ou  Niser  .  m yt  d'après  le  ms.  Asselin. 

'  _i^  «Ml  J»j.  Je  ci-ois  comme  ITarlmaïui  qu'il  s'agit  ici  du  Wadinoun,  si  connu 
par  i'intéressaut  rccil  du  naufrage  de  M.  Coclielel. 


PREMIÈRE  SECTION.  107 

«  les  tribus  voisines.  Anciennement  il  existait  dans  ce  pavs  d&u\  Feuillet  26  verso 
"  villes  connues,  l'une  sous  le  nom  de  Camnourié,  rautie  sous 
«  celui  de  Taghiza  !_>**>  ';  elles  étaient  l'une  et  l'autre  très-peu- 
«  plées;  il  y  avait  des  chefs  et  des  vieillards  qui  administraient 
«  les  affaires,  rendaient  la  justice  dans  tous  les  cas  d'oppression 
«  et  autres  qui  pouvaient  se  présenter;  mais,'  avec  le  temps. 
«  ces  institutions  se  perdirent;  la  discorde  et  l'esprit  de  pillage 
«  prévalurent;  le  pays  devint  désert  et  ses  Jiabitants  s'enfuirent 
«  dans  les  montagnes,  se  dispersèrent  dans  les  déserts,  tom- 
"  bèrent  sous  le  joug  de  leurs  voisins  ou  se  cachèrent  dans  des 
«  retraites,  en  sorte  qu'il  ne  reste  plus  qu'un  petit  nombre  d'in- 
«  dividus  appartenant  au  Camnourié,  et  vivant,  dans  ces  déserts 
>'  ou  sur  le  rivage,  de  laitage  et  de  poisson,  ayant  à  peine  de 
«  quoi  subsister,  dans  la  plus  profonde  misère,  et  errant  sans 
«  cesse  pour  éviter  les  embûches  de  leurs  voisins. 

«  La  contrée  comprise  enlre  le  pays  de  Camnouiié  et  Sala 
«  et  Tokrour  est  inculte,  peu  fréquentée  et  déserte.  On  n'y 
«  trouve  de  l'eau  qu'à  de  grandes  profondeurs,  ainsi  que  le 
«  prouve  la  hauteur  des  déblais  autour  des  puits.  La  distance 
«  entre  Camnourié  et  Sala  et  Tokrour  est  de  5  journées.  De 
«  Taghiza  à  Sala  on  compte  environ  1  2  journées  et  autant  de 
«  Taghiza  à  Azka  4ji  ',  du  pays  de  Lamtouna.  L'eau  y  est  très- 
«  rare,  on  est  obligé  de  s'en  approvisionner  et  de  creuser  des 
«  puits  (pour  s'en  procurer). 

"  Dans  le  pays  de  Camnourié  on  voit  la  înontaçne  de  Ma- 
•  nan  u^'-»  ",  q»i  touche  à  l'océan.  Elle  est  très-haute  et  de 
«  couleur  rouge.  On  y  trouve  des  pierres  brillantes  qui^blouis- 
«  sent  la  vue  à  tel  point,  qu'aux  rayons  du  soleil  il  est  impossible 

'  Ou  TaghkjAij  d'après  une  note  marginale  du  nis.  A.  et  !wi*j  d'après  la  tarie. 
'  C'est  ainsi  <(u'il  faut  lire  d'après  le  ms,  Asselin  el  d'après  Hartmann  pag.   iSa. 
Notre  ms.  porle  ^,|  Arka. 

C'est  ainsi  qu'on  lit  dans  nos  deux  manuscrits  el  sur  la  carte  géographique  qui 

a. 


Feuilici  26  verso. 


UKSEBT  liE  TISEK. 


Feuilici  27  recto. 


108  DEUXIÈME  CLIMAT. 

(feu  supporter  l'éclat  (comparable  à  celui  du  l'er  roiig 

or 


Au 


bas  de  cette  montagne ,  on  trouve  des  sources  d'eau  douce  ;  on  se 
munit  de  cette  eau  et  on  la  trans|)orte  au  loin  dans  des  outres. 

«  Dans  le  pays  qui  dépend  de  Tagliizà  et  au  sud-est  de  cette 
ville,  est  située  la  montagne  de  Bcjiberan  yl^-w  ',  l'une  des 
plus  liautes  du  globe.  Elle,  est  stérile  et  de  couleur  blanche  ; 
il  n'y  croît  d'autres  végétaux  que  des  absinthes  et  des  alcalis 
épineux.  L'auteur  du  livre  des  Merveilles  rapporte  que  les 
nuages  ne  se  résolvent  en  pluie  que  dans  la  partie  inlérieure 
de  cette  montagne. 

«  C'est  à  cette  contrée  qu'appartient  le  désert  de  Tiser  dont 
nous  avons  déjà  parlé  et  par  où  passent  les  voyageurs  qui  se 
rendent  à  Audaghocht  ciwS.sj>j!  '-^ ,  à  Ghana  et  ailleurs,  comme 
nous  l'avons  dit.  Ce  désert  est  peu  habité  et  aride.  On  n'y  trouve 
qu'un  peu  d'eau  qu'on  tire  des  puits,  parmi  lesquels  le  plus 
connu  est  celui  ([u'on  nomme  le  puits  de  Tiser,  dont  nous 
avons  parlé,  et  devant  lequel  est  un  espace  totalement  inculte 
de  1  /;  journées.  On  trouve  dans  ce  même  désert  des  serpents 
d'une  longueur  et  d'une  grosseur  énormes.  Les  nègres  les 
tuent  à  la  chasse,  leur  coupent  la  tète  et  mangent  le  reste 
accommodé  avec  de  l'eau,  du  sel  et  de  l'absinthe,  ce  qui  pour 
eux  est  un  régal. 

«  C'est  en  automne  que  les  caravanes  traversent  ce  désert. 
Voici  la  manière  de  voyager  :  on  charge  les  chameaux  de  très- 
hoïine  heure  et  on  marche  jusqu'au  moment  où  le  soleil  s'est 
élevé  sur  l'horizon,  au  point  de  communiquer  à  la  terre  une 
chaleur  insupportable.  Alors  on  s'arrête,  on  décharge  les  cha- 
meaux et  on  les  entrave;  on  met  en  ordre  les  bagages  et  on 


accompagne  le  ms.  Asselin  ;  la  leron  de  Harlmann  {  Malsan  )  ne  paraît  donc  pas  de- 
voir être  admise.  —  '  Le  ms.  Asselin  el  la  carte  portent  Bcnbouan  ^jl^jiÀj- 

'  La  présence  des  points-voyelles  nous  met  à  portée  de  rétablir  la  vraie  pronon- 
ciation de  ce  mot. 


PREMIÈRE  SECTION.  109 

tâche  de  se  procurer  de  l'onabre,  afin  d'éviter  l'influence  fâ-  Feuillet  27  recto. 
cheusc  de  la  chaleur  des  rayons  solaires.  A  trois  heures  après 
midi,  c'est-à-dire  lorsque  le  soleil  commence  à  baisser,  on 
repart  et  on  marche  jusqu'après  la  nuit  close,  époque  à  la- 
quelle on  s'arrête  de  nouveau,  quelque  part  qu'on  se  trouve, 
et  on  se  repose  durant  le  reste  de  la  nuit  :  tel  est  l'usage  cons- 
tamment suivi  par  les  voyageurs  qui  parcourent  le  Soudan, 
car  les  rayons  du  soleil  seraient  mortels  pour  quiconque  s'expo- 
serait à  leur  action  lorqu'ils  tombent  verticalement.  » 
A  cette  section  appartient  aussi  la  partie  septentrionale  du 
pays  de  Ghana  où  se  trouve  Audaghocht,  petite  ville  située  dans 
le  désert  et  où  l'eau  est  rare.  «  Elle  est,  comme  la  Mecque,  bâtie 
Il  entre  deux  collines  :  la  population  en  est  peu  nombreuse  et 
(I  le  commerce  misérable  ;  il  consiste  principalement  en  cha- 
»•  meaux .  « 

D'Audaghocht  à  Ghana,  on  compte  12  journées;  d'Auda- 
ghoclil  aux  villes  du  Wardjelan,  3i  journées;  d'Audaghocht 
à  Djerma  s^j.^,  environ  iS  journées;  d'Audaghocht  à  la  ville 
d'Oulil  ',  où  est  la  mine  de  sel,  3o  journées. 

«  Divers  voyageurs  dignes  de  foi  qui  ont  parcouru  le  Souilan, 
«  rapportent  que  dans  le  territou'c  d'Audaghocht  on  trouve,  près 
«  des  eaux  stagnantes,  des  truflés  dont  le  poids  s'élève  jusqu'à 
«  trois  livres  '  et  au  delà.  On  en  apporte  en  abondance  à  Auda- 
II  ghocht,  où  on  les  fait  cuire  avec  de  la  chair  de  chameau;  ce 
II  qui  compose,  dit-on,  un  mets  excellent.  » 

'  Le  ms.  Asselin  porte  «  à  File.  »  —  ^  Rolls. 


110 


DEUXIEME  CLIMAT. 


DEUXIÈME  SECTION'. 


Conlimiaiion  du  désert  de  Tiser.  —  Zagliawa.  —  Pa\set  villes  du  Fezian. 


Feuillet  J7  reclo 

DÉSERT   DE  TISER. 


Feuillet  27  verso. 


«  La  majeure  partie  des  contrées  dont  la  description  e.st  com- 
<>  prise  dans  cette  seconde  section  se  compose  de  déserts  contigus, 
«  de  solitudes  sauvages,  de  montagnes  âpres"  et  stériles  où  l'eau 
«  est  très-rare.  Le  peu  qu'on  peut  s'en  procirrer  (  litt.  y  puiser) 
«  ne  se  trouve  rju'au  pied  des  montagnes  et  dans  les  lieux  à  l'abri 
"  des  inliltrations  salines;  on  est  obligé  d'en  emporter  avec  soi. 
«  Les  habitants  de  ces  contrées  mènent  une  vie  errante. 

«  On  trouve  dans  les  plaines,  diverses  peuplades  d'hommes 
«  trcs-bravês  qui  y  font  paître  leurs  troupeaux.  Ils  n'ont  aucune 
«  demeure  fixe,  passant  leur  temps  à  voyager,  sans  toutefois  sortir 
«  des  limites  de  leur  territoire,  sans  s'allier  à  des  étrangers, 
'■  sans  se  fier  à  leurs  voisins.  Chacun  prend  garde  à  soi  et  ne 
"  s'inquiète  que  de  soi-même.  Les  habitants  des  villes  voisines, 
«  qui  sont  de  même  race,  dérobent  les  enfants  des  nomades  du  dé- 
«  sert,  les.  emmènent  chez  eux  dans  l'obscurité  de  la  nuit,  et 
«  les  tiennent  cachés  jusqu'au  moment  où  ils  peuvent  les  vendre 
"  à  vil  prix  aux  marchands  forains,  lesquels  les  tran.sportent  aux 
»  extrémités  de  l'Afrique  occidentale,  où  il  s'en  vend  annuelle- 
«  ment  des  quantités  très-considérables.  Cette  coutume  de  déro- 
«  ber  les  enfants  est  générale  et  constante  dans  le  Soudan,  et  l'on 
Il  n'y  voit  aucun  mal. 

'   On  lit  dans  réditioii  de  Paris:  deest  in  originali  pars  seiunda.  En  eflel .  celte 
section  n'avait  point  été  publiée  jusqu'à  ce  jour. 
'   liiy^^  liurcl) ,  en  anglais  hursli. 


DEUXIÈME  SECTION.  111 

«  Ces  peuples  sont  en  général  très-corrompus  et  polygames,  Feuillet  27 
«  et  ils  procréent  un  si  grand  nombre  d'enfanls  des  deux  sexes, 
"  qu'il  est  rare  de  rencontrer  une  femme  qui  n'en  ait  pas  au  moins 
«  quatre.  Au  reste,  ils  vivent  comme  des  animaux,  sans  s'inquiéter 
«  en  rien  des  choses  du  monde,  si  ce  n'est  de  satisfaire  à  leurs 
"  besoins  physiques. 

«  Les   deux   résidences    les    plus    considérables    du   Zaghawa  îaghawj 

"  "J^j,  sont  celles  de  Sakouat  »yu,,  et  de  Chameb  x«l*;.  On  y 
«  trouve  une  tribu  voyageuse  appelée  Sadiaïct  ioIjj^*5,  qui  passe 
«  pour  éire  Berbère.  Les  individus  qui  la  composent  ressemblent 
«  aux  Zaghawiens;  ils  ont  les  mêmes  habitudes,  ils  se  sont  iden- 
«  tifiés  à  leurs  races  et  ils  ont  recours  à  eux  pour  tous  les  objets 
«  qui  leur  sont  nécessaires,  et  pour  leur  négoce.  Chameb  est 
«  un  gros  bourg,  aujourd'hui  mal  peuplé,  dont  les  habitants  se 
«  sont  transportés  pour  la  plupart  à  Koukou  ^^ ,  ville  située 
«  à  16  journées  de  distance.  Ils  boivent  beaucoup  de  lait,  leurs 
«  eaux  étant  saumàtres,  et  mangent  de  la  viande  coupée  en  la- 
ïc nières  et  séchée  au  soleil.  Us  se  nourrissent  aussi  de  reptiles, 
«  dont  ils  font  une  chasse  abondante  et  qu'ils  font  cuire  après 
«  leur  avoir  coupé- la  tête  et  la  queue.  Ces  peuples  sont  très- 
«  sujets  à  la  gale,  en  sorte  qu'à  ce  signe,  dans  tout  le  pays'et 
"  dans  toutes  les  tribus  du  Soudan,  on  reconnaît  un  Zaghawien. 
»  S'ils  s'abstenaient  de  manger  du  serpent,  ils  en  seraient  tota- 
"  lement  exempts.  Ils  vont  nus  et  cachent  seulement  leurs  par- 
«  ties  honteuses  au  moyen  de  cuirs  tannés  de  chameau  et  de 
•'  chèvre  \  qui  sont  couverts  de  diverses  sortes  d'incisions  et 
«  d'ornements. 

«  Il  y  a  dans  ce  pays  une -montagne  nonmiée  Loukia  U»ïjJ  ^, 
"  très-haute  et  d'un  difficile  accès,  bien  qu'elle  soit  formée  d'une 
«  terre  blanche  et  molle.  Nul  ne  peut,  sans  périr,  approcher  des 

'  Le  ms.  A  porte  «  tie  cuirs  de  vache.  »  - —  '  Ou  Lounia  Uj  J' 


Feuillet  27  verso. 


Feuillet  28   recto. 


112  DEUXIÈME  CLIMAT. 

»  cavernes  qui  se  trouvent  sur  son  sommet,  attendu,  d'après 
«  ce  qu'on  assure,  qu'on  y  trouve  des  serpents  d'une  grosseur 
«  énorme  qui  s'élancent  sut  quiconque  se  dirige  sans  le  savoir 
«  ver.s  leurs  retraites,  ce  qui  fait  que  les  habitants  du  pavs  les 
«  redoutent  et  les  évitent.  Des  sources  d'eau  découlent  du  pied 
«  de  cette  montagne,  mais  leur  cours  ne  s'étend  pas  loin.  Les 
'  habitants  de  ce  canton  sont  Zaghawiens  et  leur  tribu  se  nomme 
«  Sakouat  ';  ils  sont  très-sédentaires,  possèdent  de  nombreu.\  trou- 
■>  pÈaux  de  chameaux  de  race  estimée,  fabriquent  leurs  vète- 
«  ments  et  les  tentes  (lltt.  les  maisons)  où  ils  demeurent  avec  le 
"  poil  de  ces  animaux,  et  se  nourrissent  de  leur  lait,  de  leur  beurre 
«  et  de  leur  cbair.  Chez  eux  les  légumes  sont  rares;  cependant  ils 
»  cultivent  le  dhorra ,  qui  (comme  on  sait)  est  la  principale  pro- 
'<  duction  du  Zaghawa  :  on  y  apporte  quelquefois  du  blé  de 
«  Wardjelan  et  d'ailleurs. 

«  A  huit  journées  vers  le  nord  du  canton  habité  par  la  tribu 
"  de  Sakouat,  est  une  ville  ruinée  qu'on  appelle  Neblata  *-*Ax>-. 
«  Elle  était  anciennement  très-connue;  mais,  d'après  ce  qu'on 
«  rapporte,  elle  a  été  envahie  par  les  sables,  qui  ont  couvert 
«  les  habitations  et  les  eaux,  en  sorte  qu'il  n'y  reste  plus  auiour- 
«  d'iiui  qu'un  petit  nombre  d'habitants,  qui  se  sont  fixés  sur  ses  rui- 
«  nés.  Au  nord  de  cette  ville  est  une  montagne  dite  Ghargha  xs-js- , 
»  où,  d'après  l'auteur  du  livre,  des  Merveilles,  on  trouve  des 
■>  fourmis  d'une  grosseur  prodigieuse  ^  dont  se  nourrissent  les 
«  serpents  de  cette  montagne,  lesquels,  dit-on,  quoique  très- 
«  gros,  ne  sont  point  nuisibles.  Les  nègres  les  poursuivent  et 
«  s'en  nourrissent,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut. 

"  De  Neblata  à  Tirki  jjjy  du  Wtmgara,  pays  de  For,  on  compte 
«  1  7  journées. 

"  Dans  le  Zaghawa  est  compris  le  Fezzan.  où  sont  les  villes 

Vide  sqprà,  pag.  111.  —  "  Ou  xxjfjù  Nebranta  d'après  le  ms.  B 
Litt.  :  «  de  la  grosseur  des  moineaux.  « 


DEUXIÈME  SECTION.  11.^ 

«  de  Djeima  *-«>=-,  et  de  Tesawat  »jI-«j.   Les  nègres  noninienl      l'cnillet  28  recto 
cette    dernière   Djerma  la  i)etile.  Elles  sont  situées   à  un  peu  fkz/.an. 

moins  d'une  journée  de  dislance  l'une  de  l'autre,  et  égales  eu 
grandeur  et  en  population.  On  y  boit  de  l'eau  de  puits.  11  y 
croît  des  palmiers,  du  dlioria  et  de  l'orge  qu'on  arrose  au  moyen 
d'une  machine  qu'on  appelle  lujj'a  *i=i,  et  qui  est  connue  dans 
l'Afrique  occidentale  sous  le  nom  de  lihitliora  Sj'Ja^.  Il  y  a  une 
mine  d'argent  nommée  D|erdjis  (j'>^-==v-=?- ' ,  mais  cette  mine  est 
trop  peu  productive  pour  valoir  la  peine  d'être  exploitée;  elle 
est  située  à  environ  trois  journées  de  Tesawat.  De  ce  derniei 
lieu  à  la  tribu  berbère  appelée  Azkar  J^j^,  on  compte  1  2  jour-  miiu  des  AZKtn 
nées  vers  l'orient.  Cette  tribu ,  qui  possède  beaucoup  de  cha- 
meaux et  de  laitage,  se  compose  d'hommes  très-braves,  très- 
disposés  à  se  défendre,  mais  vivant  en  paix  et  en  lionne  in- 
telligence avec  leurs  voisins.  Il  passent  l'été  dans  les  environs 
de  la  montagne  dite  Tantana  ^Àkils ,  de  laquelle  découlent 
diverses  sources  d'eau  vive  qui  sont  dune  grande  utilité.  Les 
flancs  de  cette  montagne  sont  couverts  de  pâturages  où  les 
chameaux  trouvent  à  se  nourrir  jusqu'au  moment  où  la  peu- 
plade retourne  à  sa  demeure  habituelle. 

«  De  la  montagne  autour  de  laquelle  errent  les  Azkar  jusqu'à 
Beghama  *.xUj,  on  compte  20  journées  par  un  pays  désert, 
aride,  brûlant,  peu  fréquenté  et  peu  frayé.  Des  Azkar  à  Gha- 
daniès  ,j~-«l.xc,  18  journées.  Des  mêmes  à  la  ville  de  Chameh 
*-«^-^,  9  journées.  On  trouve  dans  l'intervalle  deux  puits  peu 
abondants  et  qui  sont  iotalement  à  sec  lorsque  le  vent  du  dé- 
sert vient  à  soulTIer. 

«  Les  Azkar  sont,  à  ce  qu'on  dit,  le  peuple  de  l'Afrique  le  plus 
instruit  dans  la  connaissance  des  caraclères  attribués  an  pro- 
phète Daniel,  sur  qui  soit  le  salut!  Dans  tout  le  pays  des  Ber- 

'   On  Korkliis  ij«-v.a-_).i».  d'après  le  nis.  B. 


Feuillet  28  recto. 


Feuillet  aS  verso. 


114  DELXIEMI':   CLIMAI. 

«  bers  cl  dans  leurs  nombreuses  tribus,  il  n'eu  est  aucune  de 
'  phis  vciséc  dans  cette  science.  Loi'S(|ue  l'un  d'entre  eux,  grand 
"  ou  petit,  a  perdu  (|uel([ue  chose,  il  trace  des  lignes  dans  le 
"  sable,  et  au  nioven  de  ces  lignes  il  devine  où  est  lobjet  per- 
'  tlu,  se  dirige  vers  ce  point  et  le  retrouve.  Si  un  voleur  dérobe 
'•  un  objet  quelcontpie ,  et  l'enioiiit  sous  terre,  près  ou  loin,  le 
«  propriétaire  trace  des  lignes  pour  connaître  la  direction  (pi  d 
«  doit  suivre,  puis  d'autres  pour  trouvei'  le  lieu  précis  de  la 
"  cachette,  et  il  retrouve  ainsi  ce  qu'on  Un  a  pris.  H  v  a  plus  : 
"  les  cheikhs  de  la  tribu  .se  rassemblent,  tracent  des  lignes  et 
«  discernent  par  ce  moyen  le  coupable  de  l'innocent.  L'opinion 
«  (de  la  réalité)  <ie  ces  feits  est  très-répandue  dans  toute  l'Alii- 
"  que.  Divers  voyageurs  rapportent  avoir  vu  à  Sedjelmasa  un 
«  homme  de  cette  tribu  qui  se  soumit  à  trois  expériences  suc- 
»  c«ssives,  et  tjui  réussit  trois  fois  à  retrouver,  au  moyen  des 
I  lignes,  un  objet  caché  dans  un  lieu  cpi'd  ne  connaissait  pas: 
«  et  c'est  une  chose  d'autant  plus  surprenante,  que  ces  hommes 
«  sont  d'ailleurs  fort  ignorants  et  fort  grossiers.  Mais  en  voilà 
"  assez  sur  ce  sujet.  « 


TROISIEME   SECTIOiN. 


TROISIÈME  SECTION. 

Suite  (le  l'Afrique  se|)leiitrioiialc.  —  Waclan.  —  kawar.  —  Tadjerins. 


Les  pays  dont  la  description  est  contenue  dans  cette  troisième 
section  sont  :  une  partie  du  Wadan  ytij  ;  la  majeure  partie  du      Fpuillii  28  verso. 
Kawar  jij^;  une  partie  du  pays  des  l^adjerins  yj_jj-b  '  ;  la  ma- 
jeure partie  du  Fczzan  y[>j . 

Le  Wadan  se  compose  d'oasis  j)!antées  de  dattiers  et  ayant  la  wapan. 

mer  (Méditerranée)  au  nord-ouest.  «  Avant  l'époque  du  maho- 
métisme,  ce  pays  était  très-jieuplé  et  le  gouvernement  était  hé- 
réditaire. A  l'arrivée  des  nuisulmans,  la  crainte  qu'en  éprouvè- 
rent les  habitants  les  porta  k  fuir  et  à  se  disperser  dans  le  Saha- 
«  ra.  il  ne  subsiste  plus  actuellement  que  la  ville  de  Dawoud  ^^'.^ , 
à  demi  ruinée  et  habitée  par  quelques  familles  du  Soudan, 
vivant  misérablement,  au  pied  de  la  montagne  de  Tantana 
AikÀL ,  avec  un  petit  nombre  fie  chameaux,  et  tirant  pour  la 
plupart  leur  nourriture  de  la  racine  d'une  plante  nommée  par 
eux  (jliarastas  (^f  ^"j^ ,  et  par  les  Aiabes  necljil  ô~^r^  -,  qui  se 
plaît  dans  les  terrains  sablonneux.  Us  la  font  sécher,  la  rédui- 
.'^ent  en  farine  au  moyen  d'une  pierre,  et  en  font  du  pain  pour 
se  sustenter.  Ils  vivent  aussi  de  laitage,  mais  leur  principal 
"  régal  est  la  chair  de  chameau  séchée  au  soleil.  Ils  emploient 
«  la  liente  de  ces  animaux  conmie  combustible,  car  les  arbustes 
épineux  et  le  bois  sont  trè.s-rares  parmi  eux.  ■ 
Au  nord  de  Wadan  est  Zavvila  aJvj'j  >  fondée  par  Abdallah 
• 

'  L'orthographe  de  ce  nom  est  extrêmement  douteuse.  Hartmann  lit  Tadjwa  o»j>-b 
au  lieu  de  Tadjcra  e).i>-b  >  et  le  ms.  B.  semble  confirmer  cette  leçon.  Voyez  cide.ssus 
pag.  25,  note  i .  —  '  Celte  plante  paraît  être  une  variété  du  pourpier. 

i5. 


116  •  DELXIF.MK  CLIMAT. 

Feuillti  18  verso.  bcn-Kliattal)  el-Hawari,  «  qui  llialiita,  lui  et  .si's  neveux,  en  3o(5  ' 
«  de  l'hégire.  C'est  de  ce  personnage  ([ii'ello  tire  sa  célébrité. 
"  Elle  est  aciuelleinent  florissante,  et  nous  la  décrirons,  s'il  plait 
«  à  Dieu,  dans  le  troisième  climat  du  présent  ouvrage.  Dans  la 
«  montagne  de  Tantana  il  existe  une  mine  de  fer  très-abondante. 
"  Au  sud  sont  les  lieux  de  campement  et  les  pâturages  des  iVz- 
«  kar,  peuplade  berbère  et  nomade  dont  nous  avons  déjà  parlé  '^, 
«  et  qui  l'réquenle  cette  contrée  avec  ses  cliameaux.  Plus  au  sud 
«  encore  sont  le  Koukou  :^j^ ,  et  le  Denidem  [.>><-*i  ',  où  se 
«  trouve  la  montagne  de  Loukia  *-*5jJ,  qui  est  de  couleur  blan- 
"  che,  et  où  l'on  voit,  dit-on,  des  serpents  à  deux  cornes,  et 
»  même  à  deux  tètes. 

«  Les  opinions  sont  très-partagées,  parmi  les  habitants  du 
"  Soudan,  au  sujet  du  fleuve  de  Koukou.  Les  uns  disent  qu'il 
"  prend  sa  source  dans  les  montagnes  de  Lounia  "  et  qu'il  coule 
"  du  côté  du  sud  jusqu'à  Koukou,  où  il  lait  un  coude  pour  se 
»  diriger  ensuite  vers  le  Sahara;  d'autres  disent  que  ce  fleuve 
«  est  autre  que  celui  de  Koukou;  que  ce  dernier  prend  réelle- 
Feuillet  29  recio.  "  ment  sa  source  au  pied  d'une  montagne  dont  la  cime  est  voi- 
«  sine  du  Nil.  On  rapporte  que  le  Nil  se  perd  sous  cette  mon- 
"  tagne  pour  reparaître  de  l'autre  côté ,  qu'il  coule  ensuite  jus- 
«  qu'à  Koukou,  puis  se  dirige  vers  l'ouest  (de  cette  ville)  par 
«  le  Sahara,  et  qu'il  finit  par  se  perdre  dans  les  sables  \ 

'  91g  de  J.  (J-  —  '  Voyez  ci-dessus,  pas;.  1 13. 

'  C'est  ainsi  que  portent  les  deux  manuscrits. 

'  Les  mss.  portent  tantôt  Loukia  et  tantôt  Lounia. 

'Voici  le  texte  arabe  de  ce  passage  important  :j_j__i  i  wÇi.S'-yï  oiAxi».!  Jsj  > 

j^-jc  (^f.^-  v>*4^  'H"'^  "^  /"^-i  *^'^  JW^  (j-«  ^j^  *^'  '^^  i>"+*  ^^ 

<^  J—v-iJL  *-»ij  J-iaXj  cKy?-  JU-«I  (J-.  ■^y<  *i2^Jl  ^  j^^j^  yl  j_jS^ 


TROISIÈME  SECTION.  117 

«  Le  pays  limitrophe  de  cette  contrée  à  l'orient  est  en  grande      Feuillei  29  nciu, 
«  partie  celui    de    Kawar    j'>-5  ,    très-connu    et   très-fréquente.  kawah. 

«  C'est  de  là  qu'on  tire  l'alun  si  estimé  pour  sa-  qualité  et  si 
«  connu  sous  le  nom  de  kawary.  On  voit  dans  le  Kawar  le  lit 
«  d'une  rivière  courant  du  sud  au  nord,  où  l'on  ne  trouve  point 
«  d'eau,  si  ce  n'est  en  creusant  un  puits  qui  contient  des  sources 
"  abondantes.  Il  y  a  là  une  petite  ville  nommée  el-Cassaba 
«  •V*aJiJI ,  bien  bâtie  et  entourée  de  palmiers  et  d'autres  arbres 
"  du  désert.  Ses  habitants  sont  à  demeure  iixe;  ils  portent  pour 
»  vêtements  la  fouta,  le  manteau  dit  azar,  et  d'autres  tissas  de 
«  laine.  Ils  voyagent  pour  le  commerce  et  iVéquentent  beaucoup 
«  les  contrées  étrangères.  Ils  boivent  de  l'eau  de  puits,  qui  chez 
»  eux  est  douce  et  très-abondante.  »  De  là  à  Casser-omm-Issa 
(^w. — 1£  c'j"'^  ''  on  compte  2  journées  vers  le  sud.  «  C/est  une 
«  ville  peu  considérable,  mais  dont  la  ])opulation,  qui  est  trè.s- 
«  nombreuse,  possède  beaucoup  de  chameaux  qui  lui  servent  à 
«  se  transporter  à  l'orient  et  à  l'occident.  Leur  principale  richesse 
«  est  l'alun.  Ils  ont  des  palmiers  et  de  l'eau  douce.  » 

De  là  à  Ankelas  (j~yi^I ,  on  compte  ào  milles,  en  suivant  le 
lit  de  la  rivière.  «  Ankelas  est,  sans  contredit,  la  ville  la  plus 
«  considérable  du  Kawar.  Ses  habitants  se  livrent  au  commerce 
«  de  l'alun,  dont  ils  possèdent  des  mines  abondantes  dans  leurs 
«  montagnes,  et  qui  est  de  qualité  supérieure.  Ils  vont  du  côté  de 
«  l'orient  jusqu'à  l'Egypte,  du  côté  de  l'occident  jusqu'à  Wardje- 
»  lan  et  jusqu'aux  extrémités  de  l'Afrique;  ils  portent  des  vêté- 
«  ments  tissus  de  laine ,  et  des  turbans  dont  les  bouts  leur  servent 
«  à  se  voiler  la  bouche.  C'est  un  usage  ancien  parmi  eux  et  dont 

Jl oj li 

'  Ce  nom,  qui  avait  éli;  lu  par  Gabriel  Siounite  Medhwam-ha ,  siguifie,  »  le 
château  de  la  mère  de  Jésus.  » 


118  DliLXJEME  CLiMAi. 

FeuUlci  39  recio.  „  ijs  ne  s'écailciit  jamais.  Ils  ont  actuellement  un  ilicl  ne  <l;uis 
"  le  pays,  entouré  fl'uni'  liiiuillo  et  dune  j^arde  (jiii  laide  (dans 
«  ses  enti'eprises).  (l'est  im  personnage  honoré,  d'une  conduite 
«  iiTéproclinhli'  et  (|ui  gouverne  légalement.  11  est  musulman.  » 

DWnkelas  à  .\J)zar  j>j' ,  village  situé  .sur  un  monticule  de 
terre  entouré  rie  palmiers  et  dépourvu  d'eau  douce,  2  jour- 
nées. 

»  li  y  a,  dans  le  voisinage,  une  mine  d'alim  qui  serait  d'excei- 
«  lente  qualité  .s'il  n'était  mélangé  de  sub.stances  étrangères.  Ses 
<■  lialiilants  portent  la  fouta  et  le  mazar  ',  et  vivent  du  commerce 
"  He  l'alun. 

■^  •  D'Abzar  à  Telmelet  ii^'\  on  compte  1  journée  de  niarclie. 
"  Telmelet  est  égalenunit  un  village  de  jieu  d'unportance.  L  eau 
'<  y  est  rare,  amsi  (|ue  les  palmiers;  mais  les  dattes  y  sont  ex- 
"  cellentes.  11  v  a  une  mine  d'alun  peu  productive,  attendu 
•'  (jui'lic  est  sillonnée  par  diverses  veines  de  terre  '.  Ce  village 
"  dépend  du  Kawar  :  nous  en  avons  ])arlé  dans  le  premier  cli- 
"  mat  ".  L'alun  est,  ainsi  que  nous  l'avons  dit,  très-abondant  et 
"  d'une  qualité  supérieure.  Le  commerce  qu'on  en  lait  dans  cette 
1  contrée  est  immense,  et  cependant  les  mines  ne  s'épuisent 
Feuillet  29  vprso.  "  pas.  Les  geus  du  ])ays  rapportent  que  cette  substance  croit 
«  et  végète,  tous  les  ans,  en  quantité  sulTisante  pour  remplacer 
"  ce  qu'ils  en  extraient.  » 

Non  loin  et  à  l'ouest  d'Abzar  est  un  lac  considérable  et  profond  ; 
il  a  1  !  milles  de  longueur  sur  .'^  de  largeur.  On  y  pèche  un  poisson 
très-gros  qui  ress(Miil)le  à  l'el-boury'  :  c'est  un  mets  délicieux. 


\  oyez,  lelalivemenl  au  .sens  de  ces  mots,  lus  notes  ci  dessus  pag.  12  ol  1  7. 

'  L'Abrégé  et  le  ms.  B.  perlent  Balmela. 

'  Il  est  assez  curieux  que  celte  expression  le(lini([ue  tjljj  (ijj^  ^^  retrouve 
dans  la  langue  arabe. 

'  (j'est  le  même  qui  est  désigné  ci-dessus,  pag.  2  3,  sous  le  nom  de  Lemlemeli, 
ainsi  que  je  I  ai  vérilié  d  après  le  nouveau  manuscrit.  — -  '   Mugicephalus. 


TROISIÈME   SECTION.  I  H) 

«  On  appelle  ce  poisson  el-bîn  y>+Ji.  La  quantité  qu'on  en  pêche      Kouiliei  29  verso. 
«  est  tcUenienl  considérable,  qu'on  le   transporte   dans  tout  le 
«  Kawar,  où  il  se  vend  à  très-hon  marché. 

«  Vis-à-vis  et  dans  le  voisinage  de  ce  pays,  est  celui  des  Ta-  taiuriv. 

«  djerins  (^j,i»-b  ,  tlont  nous  avons  parlé,  dans  la  description  du 
«  premier  climat,  comme  d'iiu  peuple  infidèle  et  sans  croyance. 
«  Us  sont  très-nombreux,  nomades,  biaves  et  enchns  à  coni- 
«  battre  leurs  voisins,  auxquels  ils  portent  5nvie,  et  qu'ils  cher- 
"  client,  par  lorce  ou  par  ruse,  à  réduiie  en  captivité.  Ils  n'ont 
«  (pie  deux  villes,  qui  sont  Tadjera  et  Semné  *à<wj  o;j^b  ' , 
«  dont  nous  avons  parlé  ci-dessus.  Il  y  a  dans  ce  pays  une  mon- 
«  tagne  du  nom  de  Macoun  y^*-*,  dont  la  couleur  est  grise 
"  tirant  sur  le  blanc,  et  qui  contient  des  veines  d'une  espèce 
«  de  terre  douce  qu'on  applique  avec  succès  à  la  cure  des  opli- 
«  thalmies,  de  même  qu'on  emploie  la  substance  dite  ramdj  el- 
«  ghar  jW  ^j  ,  qui  vient  de  Talaveyra  en  Espagne ,  sous  la 
«  forme  d'une  poudre  verte ,  et  dont  on  se  sert  avec  beaucoup 
«  de  succès  contre  les  maladies  de  l'œil,  en  la  ])renant  inlé- 
"  rieurement,  comme  tout  le  monde  sait. 

«  Cette  contrée  est  voisine  de  l'oasis  el-Khardjé,  maintenant 
«  connue  sous  le  nom  de  Santarié  ^.j-*->^ ,  à  cause  du  bourg 
"  qui  s'y  trouve  et  qui  a  été  fondé  clans  ces  derniers  temps  : 
«  nous  en  reparlerons  ci-après. 

"  Au  sud  de  Santarié  sont  les  ruines  d'une  ville  jadis  flo- 
«  rissante  et  peuplée,  nommée  Chour  j^  '':  son  commerce,  ses 
'I  troupeaux,  tout  a  disparu  ;  il  n'y  reste  que  des  monticules  cou- 
«  verts  de  décombres,  et  quelques  bosquets  de  palmiers  fréquen- 
••  tés  par  les  Arabes  dans  leurs  excursions.  Au  nord  est  une  mon- 
«  tagne  de  peu  d'élévation,  mais  très-escarpée,  au  pied  de  laquelle 
«  est  un  lac  d'eau  douce  d'environ  20  milles   d'étendue,  mais 

'  Ou  plutôt  Tatlwja  et  Sciniel  d'âpres  le  nouveau  manuscrit.  La  carie  porte 
Seinnéh    —   '   Le  ms.  Asselin  et  la  carte  portent  Teisrou  ,j.ij 


120  DEUXIEME  CLIMAT. 

Feuillet  J9  verso,  .c  jjeu  piolonil .  iui  iiiiliL'u  (lii(|iu'l  croissciil  des  roseaux.  On  > 
••  trouve  une  .sorte  de  poisson  désagréable  au  goût  et  rempli 
"  d'arêtes.  Ce  lac  est  alimente  par  une  souice  d'eau  douce  ve- 
«  nant  du  sud.  Les  caravanes  du  Kavvar  descendent  sur  ses  bords 
«  et  y  trouvent  souvent  des  troupes  d'Arabes  qui  leur  causent  du 
"  donunage.  Dans  le  même  pays  est  la  ville  de  Merenda  »>>-i^, 
»  subsistant  encore  de  nos  jours,  et  peuplée  autant  par  les 
»  voyageurs  qui  ne  font  qu'y  passer,  et  qui  sont  peu  nombreux 
"  à  cause  du  défaut  de  productions  et  du  peu  d'indusliie  et 
•'  de  commerce,  que  par  les  laïudles  (rui  y  résident.  Cependant 
"  c'est  un  lieu  de  repos  et  un  asile  pour  les  personnes  qui  vieii- 
1  nent  du  désert. 

«  Au  nord  de  cette  région  est  Zala  *J'j,  ville  lortiliee  et  gou- 
«  vernée  par  un  cbef  indépendant  >  et  distante  de  9  journées 
au  sud-est  de  Sort  du  côté  de  la  mer  '.  De  Zala  à  Wadan,  on 
compte  8  journées,  et  de  Zala  à  Zawila,  1  o,  en  se  dirigeant  vers 
le  sud-oiH>st. 

'   Le  texte  porte  que  Sort  est  à  neuf  joiirjiées  au  nord-ouest  de  Zala,  ce  qui  re- 
vient au  même. 


QUATRIÈME  SECTION.  121 


QUATRIÈME  SECTION. 

Oasis.  —  LiUoral  de  la  Méditerranée.  —  Egypte. 


Cette  section  comprend  l'oasis  dite  el-Kharidjé  ou  l'extérieure 
^e-j^  c'->^' '  ^^  P'^y^  ''"  ^^^  limitrophe  de  celui  des  Tadjerins; 
"  ia  majeure  partie  d'el-Djofar  jU4i ,  et  de  Bahreïn  (jj>*?,  en  Feuillet  3o  recio 
«  retournant  vers  Santarié  (  dont  nous  avons  parlé  plus  haut), 
«  se  dirigeant  vers  les  demeures  des  Béni  Hélai  Jy^  (^ ,  et  de.s- 
«  cendant  vers  la  montagne  dite  de  Goliath  le  Barber,  ainsi 
«  nommée  parce  que  l'armée  de  x;e  géant  y  fut  défaite ,  et  qu'il 
"  y  vint  chercher  un  refuge  avec  les  siens.  A  l'est  de  cettejnon- 
«  tagne  est  toute  l'Egypte  arrosée  par  le  Nil,  qui  y  descend  de  la 
«  Nubie  supérieure.  Nous  décrirons  ce  dernier  pays  dans  le  plus 
«  grand  détail,  et  tel  qu'il  est  actuellement,  s'il  plaît  à  Dieu, 
«  ainsi  que  tous  les  lieux  habités  dans  le  voisinage  du  Nil  jus- 
«  qu'à  Ahrié  *j^I,  Cherouné  a^j^-w,  et  Beiadh  J^'^ ,  qui  dépend 
«  des  Bili  J~>  \  jusqu'aux  extrémités  du  Saïd  "  et  jusqu'à  el-Ala- 
«  ki  '.  Enfin  nous  parlerons  des  Teïm  ro^  ,  des  Nouhoum  p^ ,  et 
«  des  Coptes  1»**  ou  anciens  Egyptiens. 

"  Nous  disons  donc  que  l'extrémité  occidentale  de  la  contrée 
'■  décrite  dans  cette  section  est  celle  qui  touche  au  pays  des 
"  Tadjerins,  désert  immense,  aride  et  pierreux,  oii  l'on  ne 
«  trouve  point  d'habitants,  à  cause  dessables  mouvants  que  les 
«  vents  transportent  cà  et  là.  Nul  ne  peut  y  rester  à  demeure 
"  fixe ,   à  cause   de  ces  sables  continuellement  poussés  par  les 

'  Tribu  d'Arabes  qui  existe  encore  et  qui  fut  presque  toujours  hostile  aux  Fran- 
çais durant  l'expédition  d'Egypte. 

'  La  Haute-Egypte    —  '  Voyez  ci-dessus,  pag,  à  i . 

16 


122  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  3o  rocto.  «  vcnts,  et  ([ui  envahissent  non  seulement  les  oasis,  mais  encore 
"  toutes  les  contrées  comprises  entre  Sedjelmasa  et  l'oasis  ^  Ces 
«  déserts  aujourd'hui  si  arides  étaient  jadis  fertiles  en  palmiers, 
'<  habités  et  fréquentés;  il  y  avait  jusqu'à  Ghana  des  routes 
«  frayées  et  des  aiguades  bien  connues,  mais  il  n'en  subsiste 
'    plus  ru'u. 

«  On  trouve  dans  l'oasis  intérieure  «)«i.!^l,  des  vaches  et  des 
«  moutons   devenus    sauvages,   ainsi  que  nous  l'avons  dit   plus 
OASIS.  „  Ijaut.  «  De  là  jusqu'aux  frontières  de  la  Nubie  on  compte  '^ 

journées  de  distance ,  par  une  contrée  stérile.  On  y  voit  une  mon- 
tagne dite  Ghalsani  j^-»»^ ,  dont  la  cime  est  élevée  et  d'une  lar- 
«  geur  égale  à  celle  de  sa  base  ;  et  une  mine  de  lapis  lazuli ,  pierre 
"  qu'on  transporte  en  Egypte  pour  la  travailler.  »  On  y  voit  aussi 
des  serpents  tels  qu'il  n'en  existe  poitit  ailleurs.  «  Les  gens  du 
«  paye  disent  que  ces  reptiles  sont  d'une  grosseur  si  énorme , 
"  qu'ils  peuvent  avaler  un  mouton ,  un  veau ,  et  même  un  homme  ; 
«  qu'ils  ont  des  oreilles  proéminentes,  des  dents  canines  et  nio- 
«  laires,  qu'ils  se  tiennent  dans  des  cavernes  ou  dans  les  sables, 
«  et  qu'ils  s'élancent  sur  quiconque  se  présente  devant  eux,  avec 
«  une  telle  force,  qu'il  est  rare  qu'on  puisse  échapper  à  la  mort. 
«  C'est  un  fait  notoire  et  bien  connu. 

«  Quant  à  loasis  extérieure,  elle  est  habitée  par  des  Berbers 
«  mêlés  d'Arabes  qui  cultivent  l'indigo  dans  les  lieux  arrosés.  Cette 

Feuillet  io  verso.  „  suhstance  cst  rcnomméc  pour  sa  qualité  supérieure  et  connue 
«  sous  le  nom  d'indigo  des  oasis.  Le  pays,  jusqu'au  voisinage  d'Asou- 
«  an  yl.^-»' ,  produit  aussi  une  espèce  d'ânes  plus  petits  que  des  mou- 
«  tons,  et  tachetés  de  blanc  et  de  noir.  Ils  ne  sont  pas  susceptibles 
"  de  servir  de  monture,  et  ds  meurent  inévitablement  lorsqu'on 
«  les  fait  sortir  de  l'oasis.  11  existe  dans  le  Saïd  une  variété  de 
«  ces  animaux  qui  est  très-maigre,  mais  extrêmement  légère  et 

'  Dans  loule  celte  description  des  oasis ,  nous  croyons  devoir  suivre ,  de  préfé- 
rence au  texte  de  l'ancien  manuscrit,  celui  du  manuscrit  Asselin. 


QUATRIÈME  SECTION.  123 

>'  rapide.  On  trouve  dans  les  sables  voisins  d'el-Djofar  beaucoup     FeiiilUi  3o  verso 
«  de  serpents  très-dangereux  qui   s'élancent   sur  les  chameaux 
"  des  caravanes  et  les  iont  périr. 

«  Le  pays  de  Djol'ar  est  plus  bas  que  les  oasis.  Il  est  actuei- 
«  lement  désert,   mais  autrefois  on  y  voyait  un  grand  nombre  djofab. 

»  d'habitations.  On  y  cultivait  le  safran,  l'indigo,  le  carthanie 
1'  et  la  canne  à  sucre.  11  n'y  subsiste  plus  que  deux  bourgs  : 
«  l'un  dit  el-Djofar  jU4,  et  l'autre  Bahreïn  (jJj-*?  ;  ils  sont  for- 
«  tifiés,  entourés  de  dattiers  et  pourvus  d'eau  douce.  » 

D'el-Djofar  à  Bahreïn ,  on  compte  2  journées  ; 

Du  même  lieu  k  l'oasis,  3  journées  sans  eau. 

«  Cette  oasis  est  celle  où  nous  connaissons  de  nos  jours  un  grand 
«  nombre  de  petits  villages  peuplés  de  races  mêlées,  où  l'on  cul- 
«  tive  la  canne  à  sucre  et  l'indigo,  et  situés  sur  le  penchant  d'une 
■■  montagne  qui  sépare  l'Egypte  du  désert  contigu  au  Soudan.   > 

De  Bahreïn  à  Santarié,  4  joiu-nées. 

1.  La  ville  de  Santarié  «jj-ïà*»  est  petite  ;  il  y  a  une  mosquée  ; 
«  elle  est  peuplée  de  Berbers  et  d'Arabes  à  demeure  fixe,  et  si-  santarié. 

«  tuée  sur  les  confins  du  grand  désert,  à  c)  journées  au  sud  de 
«  la  mer'.  On  y  trouve  le  lacca  (sorte  de  plante  dont  le  suc  sert 
«  à  teindre  le  maroquin),  un  peu  d'eau  de  puits,  beaucoup  de 
n  dattiers-.  » 

De  Santarié  à  la  montagne  de  Malmouni  ^y^  ^,  «  où  est  une 
«  mine  de  fer  »,  on  compte  4  journées.  C'est  par  Santarié  qu'on 
passe  pour  aller,  soit  dans  le  Kawar,  soit  dans  le  reste  du  Soudan. 

De  Santarié  à  Audjela  aM»-jI,  vers  l'ouest,  lo  journées. 

«  C'est  dans  ses  environs  qu'on  voit  la  montagne  dite  Berim- 
«  el-Ahmarj-ç-i'!  fi^-j-i,  dans  laquelle  on  a,  dit-on ,  taillé  les  deux 
"  obélis(|ues  d'Alexandrie^.  » 

'  Même  observation  que  ci-dessus ,  pag.  120,  note  i. 
'  Le  ms.  Asselin  porte  Nalm"ury  ^eyi^■ 

'  Dans  le  texte  arabe ,  ces  obélisques  sont  désignés  sous  le  nom  d'aiguilles  ^^«»^ 

i6. 


Fenillel  3o  verso. 

CAÏS. 


Feuillet  3i  recto. 


124  DEUXIÈME  CLIMAT. 

La  ville  de  Caïs  j»^ ,  située  sur  la  rive  occidentale  «  du  Nil , 
«  est  ancienne  et  bien  bâtie.  On  y  cultive  la  canne  à  sucre  et 
«  diverses  sortes  de  fruits  et  de  légumes.  » 

De  Caïs  à  Demrout  Lj^i,  vers  le  nord,  on  compte  environ 
1  8  milles. 

De  Caïs  à  Miniet  ebn-el-Khassib  t-v»*^"^  (jj'  *^s»-«,  «  ville  déli- 
«  cieuse  située  sur  la  rive  orientale  du  Nil,  entourée  de  jardins 
"  où  l'on  cultive  la  canne  à  sucre  et  la  vigne  » ,  une  dcnii-jour- 
«  née.  » 

De  Miniet  à  Achmouni  âj<*i"  ,  «  petite  ville  abondante  en 
«  toutes  sortes  de  fruits  et  de  céréales,  et  où  l'on  fabrique  des 
«  étoffes  bien  connues  »,  une  demi-journée. 

Vis-à-vis  est  Rousir  j-*-!»^ ,  "  bourg  où  l'on  dit  que  Pharaon 
I'  opérait  ses  prestiges,  et  dont  il  reste  des  monuments.  « 

De  Bousir  à  Ansana  U*3il ,  «  ville  ancienne,  située  à  l'orient 
0  du  Nil,  entourée  de  cultures,  et  connue  sous  la  dénomination 
«  de  ville  des  enchanteurs,  parce  que  ce  fut  de  là  que  Pliaraon  fit 
«  venir  ceux  qu'il  voulait  opposer  à  Moïse  (sur  qui  soit  le  salut),  » 
6  milles. 

A  deux  milles  de  distance  envuon  du  Nil  sont  divers  petits 
villages,  parmi  lesquels  on  distingue  el-Nedjasié  ^a-»^-^',  dont 
«  le  territoire  est  fécond;  et  vis-à-vis,  sur  la  rive  occidentale 
r<  du  Nil ,  Minsawa  »jU*«.A^  2,  entouré  de  jardins  et  de  palmiers  »  ; 
«  puis,  au-dessous  d'Acbmouni,  Takha  Ue,  «  où  l'on  fabrique 
«  diverses  étoffes  de  laine.  On  dit  que  le  crocodile  est  nuisible 
«  sur  la  rive  d'Acbmouni,  mais  non  point  sur  celle  d' Ansana.  •■ 

D' Ansana  à  cl-Maragha  *^LA',  petit  village  entouré  de  jardins 
sur  la  rive  occidentale  du  Nil,  environ  5  milles. 

D'el-Maragba  à  Termend  <>-^>>',  sur  la  même  rive,  environ 
5  milles. 

De  là  à  Soid  J^-» ,  bourg   commerçant  qui  abonde  en  fruits 


Ou  Miiisara 


d'après  le  ms.  Asselin. 


QUATRIÈME   SECTION.  125 

et  en  légumes,  et   qui  est  très-peuplé,  environ   une  journée.      Feuilletai  recio. 

Soûl  est  situé  à  l'embouchure  du  canal  dit  el-Menhi  trt-*^'. 
qui  aboutit  à  l'orient  des  oasis,  qui  sert  à  l'arrosage  de  beau- 
covip  de  terres,  et  d'où  dérivent  les  canaux  du  Faïoum  dont 
nous  parlerons  ci-après. 

Du  bourg  de  Soûl  à  Akhmim  (<vç-!,  sur  la  rive  orientale,  et 
à  2   milles  du  Nil,  environ   i  journée. 

Akhmim  et  el-Boullina  UJ^Ji  sont  deux  villes  où  l'on  voit  un 
grand  nombre  d'édifices,  et  auprès  desquelles  on  cultive  les 
cannes  à  sucre  et  où  croissent  beaucoup  de  dattiers.  A  Akhmim 
on  voit  l'édifice  nommé  el-Berba  lyj>JI ,  »  construit  par  le  grand  ^hiiMTM 

Hermès  avant  le  déluge.  Ce  personnage  avait  prévu  par  son  art 
que  le  monde  devait  périr  dans  une  catastrophe  ;  mais  il  ne  sa- 
vait pas  si  ce  serait  par  l'eau  ou  par  le  feu  :  il  fit  donc  cons- 
truire d'abord  des  maisons  de  terre,  sans  mélange  d'aucune  ma- 

o 

"  tière  combustible ,  et  il  les  orna  de  peintures  et  d'emblèmes 
scientifiques,  dans  la  pensée  que,  si  le  monde  périssait  par  le 
feu,  ces  édifices  subsisteraient  et  gagneraient  même  en  solidité, 
et  que  la  postérité  pourrait  lire  ce  qu'il  avait  écrit.  Puis  il  or-  Feiiillei  3i  verso. 
donna  qu'on  lui  construisît  des  édifices  de  pierre  très-dure;  il 
y  fit  représenter  toutes  les  sciences  qu'il  jugeait  être  nécessaires 
(aux  hommes),  et  il  dit:  Si  la  catastrophe  a  lieu  par  les  eaux,  les 
édifices  déterre  seront  dissous,  mais  ceux-ci  subsisteront,  et  les 
sciences  ne  périront  pas. 
»  Lorsque  le  déluge  arriva ,  les  choses  se  passèrent  ainsi  qu'Her- 
«  mes  les  avait  prévues.  »  Du  reste,  il  existe  des  édifices  du 
même  genre  soit  à  Esné,  soit  à  Dendera;  mais  celui  cf  Akhmim 
est  le  plus  solidement  construit  et  le  plus  remarquable  par  la 
beauté  de  ses  sculptures;  et,  en  effet,  on  y  voit  non  seulement 
la  représentation  des  astres,  mais  encore  celle  de  divers  arts,  et 
un  grand  nombre  d'inscriptions.  L'édifice  est  situé  au  milieu 
d' Akhmim,  comme  nous  l'avons  dit. 


126  DEUXIEME  CLIMAT. 

Feuillet  3 1  verso.  Au-dessus  (le  l'embouchure  du  canal,  et  sur  lu  rive  occiden- 

MMAKHsn.  taie  du  Nil,  est  la  ville  de  Zaniakher  ^^^Uj,   remarquable  par 

ses  édifices,  ses  eau\  courantes,  ses  jardins  et  la  variété  de  ses 
productions.  Elle  est  extrêmement  jolie.  De  là.  toujours  sur  la 
même  rive  et  à  5  milles  de  distance,  est  la  montagne  de  Taïla- 
iiionn  y.^Ws  ,  qui,  venant  de  l'ouest,  obstrue  le  cours  du  Nil, 
en  soi-te  que  les  eaux  ne  peuvent  franchir  cet  obstacle  qu'avec 
des  efforts  impétueux,  ce  tjui  intercepte  la  navigation  entre  le 
Caire  et  Asouan. 

a  Les  gens  du  pays  disent  qu'il  \  avait  autrefois  sur  cette  mon- 
■>  tagne,  dans  un  château  dont  il  ne  reste  que  de  faibles  vestiges, 
"  un  génie  malfaisant  qui  adressait  la  parole  aux  navigateurs,  et 
"  que  ceux-ci  ne  pouvaient  atteindre  à  cause  de  la  violence  du 
«  courant  et  des  tourbillons  qui  existent  autour  de  la  montagne. 
••  Aujourd'hui  même  ces  lieux  sont  d'un  accès  très-difficile.  De  cette 
«  montagne  à  celle  de  Tansef  v_x«»jb,  on  compte  environ  2  jour- 
«  nées.  Il  existe  dans  cette  dernière  une  caverne  où  l'on  voit  une 
"  fente  très-étroite.  Les  oiseaux  dits  boukir^r-*i>j  ',  aquatiques  et 
«  de  couleur  mélangée,  se  rassemblent  un  certain  jour  de  l'année 
"  en  troupes  dans  cette  caverne;  et,  passant  leur  tète  à  travers  la 
«  fente ,  s'envolent  au  delà,  jusqu'à  ce  que  l'un  d'entreux,  s'y  trou- 
"  vantpris,y  meure  et  ôte  ainsi  aux  autres  l'envie  d'y  passer.  C'est  un 
«  fait  très-connu  en  Egypte  et  constaté  dans  beaucoup  d'écrits. 
5I0CT.  «  De  la  montagne  de  Taïlamoun  à  Assiout  (  Osiout  ou  Siout  ) 

.<  t>^Hy«J',  ville  considérable  sur  la  rive  occidentale  du  Nil,  dont 
«  les  environs  sont  très-fertiles,  on  compte  une  journée  de  navi- 
«  gation.  '  ■■<  :    ■ 

«  D' Assiout  à  Akbmini.   i    demi-journée  idem. 
KEBT.  "  D'Akhmim  à  Kcbt,  i   demi-journée.         i  jiii''<; 

»  Kebt  est  une  ville  située  sur  la  rive  orientaie  du  Nil ,  peu- 

'  Le  boukir  parait  appartenir  à  la  famille  des  hérons.  Voyez  M.  Et.  Qiiatreniére, 
Mémoires  sur  l'Egypte,  t.  II  ,  pag.  6i  et  62. 


QUATRIÈME  SECTION.  127 

"  plée  de  diverses  races  mélangées  et  particulièrement  de  Grecs 
«  qui  y  cultivent  beaucoup  de  légumes,  entre  autres  des  raves  et 
«  des  laitues  dont  ils  recueillent  la  graine  pour  en  extraire  de 
«  l'huile,  avec  laquelle  ils  fabriquent  diverses  sortes  de  savon 
«  très-estimé  qu'on  vend  au  Caire  et  qu'on  exporte  au  loin.  (•cuillct  3j  recto. 

"  De  là  à  CouS(jp>ï,  également  à  l'est  du  Nil,  7  milles.  «o"*- 

«  Cous  est  une  ville  considérable,  commerçante  et  de  beau- 
«  coup  de  ressources,  mais  l'air  n'y  est  pas  sain,  le  teint  des  habi- 
«  tants  est  pâle,  et  peu  d'étrangers  échappent  à  l'insalubrité 
»  du  climat.  »  :■-. 

De  Cous  à  Demamil  J-*-*t»i>,  vdle  de  construction  récente',  en 
très-bon  air,  sur  la  rive  orientale,  7  milles.  Les  habitants  de 
Demamil  sont  de  races  mélangées,  surtout  de  Mogrebins;  ils 
sont  très-bospitaliers.  De  là  à  Camoulé  «J>4\  5  milles. 

"  Camoulé  est  un  bourg  considérable,  abondamment  pour- 
»  vu  de  tout  ce  qui  contiibue  au  bien-être  de  la  vie.  Un  vova- 
«  geur  digne  de  foi  rapporte  que,  parmi  les  fruits  de  toute  espèce 
«  qu'on  y  recueille,  il  y  a  vu  des  raisins  d'un  goût,  d'une  beauté 
«  et  d'une  grosseur  incomparables;  il  ajoute  qu'il  lui  prit  l'en- 
"  vie  d'en  peser  un  grain  qui  se  trouva  être  du  poids  de  1  2 
«  drachmes.  H  y  a  aussi  beaucoup  de  melons,  diverses  sortes  de 
«figues  bananes  d'une  grosseur  extraordinaire,  des  grenades, 
«  des  pêches,  des  poires,  et  en  général  des  fruits  de  toute  espèce 
«  qui  se  vendent  à  très-bas  prix. 

«  Au  nord  de  ce  bourg  est  une  montagne  courant  nord  et 
«  sud  jusqu'à  Assiout,  et  qui  s'appelle  Bouran  yi^  ,  où  sont  les 
«  trésors  du  fds  d'Achmoun,  fils  de  Misraïm,  qui  sont  encore  de 
«  nos  jours  l'objet  de  recherches. 

«  De  Camoulé  à  Esné  U«,l  ,  sur  la  rive  gauche  du  Nil,  une  jour-  ps^K- 

«  née  de  navigation.  >> 

Esné  est  une  ville  des  plus  anciennes,  bâtie  par  les  Egyp- 

'  Le  ms.  B.  porle  Manoiil(;'  xLà.*- 


128  DEUXIEME  CLIMAT. 

Feuillet  îj  recto,  tiens.  Elle  cst  entource  de  champs  labourés,  de  jardins  fer- 
tiles et  délicieux.  «  Le  raisin  y  est  en  telle  abondance  et  d'une 
«  qualité  si  supérieure,  qu'on  le  fait  séclierpour  le  transporter 
«  ensuite  dans  toute  l'Egypte.  H  existe  à  Esné  des  édifices  très- 
<■  anciens,  et  des  vestiges  très-curieux.  « 
tr.MosT.  De  là  à  Ermont  i.j.^1 ,  sur  la  rive  droite,  ville  également  an- 

cienne, produisant  des  fruits  excellents,   une  journée    de   navi- 
gation. 

D'Ermont  à  Asouan  yl_>-«I ,  dont  nous  avons  parlé  dans  le  pre- 
mier climat  ',  une  journée  de  navigation. 

Pour  revenir  au  canal  dérivé  du  Nil  dont  il  a  déjà  été  ques- 
tion, nous  dirons  qu'il  a  son  origine  sur  la  rive  gauche  auprès 
de  la  ville   de  Soui  J^-«o ,  où  il  porte  le  nom  d'el-Menhi  i^yd^  ; 
BEHNESK.  qu'il  se  dirige  par  le  nord-ouest  vers  Behnesé  L-»À^i  ,  ville  floris- 

sante à  4  journées  de  distance  (  de  Soûl  )  sur  la  rive  occiden- 
tale, et  à  7  fortes  journées  du  Caire. 

«  C'est  à  Behnesé  qu'on  fabrique  les  tissus  précieux  qui  tirent 
«  leur  nom  de  celui  de  cette  ville,  et  servent  à  faire  des  liabits 
«  royaux  et  des  vêtements  pour  les  personnes  considérables.  On 
n  en  fabrique  aussi  de  communs  dont  la  valeur  sert  de  base  pour 
Feuillet  32  verso.  «  établir  le  prix  des  plus  riches.  La  longueur  de  la  pièce  d'étoflé 
«  est  de  3o  aunes,  plus  ou  moins,  et  le  prix  s'en  élève  à  en- 
»  viron  200  mitscal  la  paire.  On  ne  fabrique  aucun  de  ces  tissus, 
«  soit  en  laine,  soit  en  coton,  soit  riche,  soit  commun,  sans  y 
»  inscrire  la  désignation  de  l'espèce,  afin  que  le  chaland  .sache 
«  bien  ce  qu'il  achète  :  c'est  un  usage  ancien  qui  subsiste  en- 
"  core  de  nos  jours.  Du  reste,  ces  étoffes  sont  partout  très-es- 
«  timées,  soit  pour  vêtements,  soit  pour  meubles. 

«  Le  canal  descend  ensuite,  vers  le  nord,  à  Alinas  ,j«UaI  ,  pe- 
«  tite  ville  située  à  2  journées  (de  la  précédente),  et  dont  le 
«  territoire  est  très-fertile  et  le   négoce  considéraJjle.  De  là  à 

'  Voyez  ci-dessus ,  pag.  35. 


QUATRIÈME   SECTION.  129 

«  Delass  ^V.>,  située  sur  la  rive  orientale  du  Nil,  et  à  2  milles  du     Feuillet  82  verso. 
«  fleure,  on  compte  2  journées  de  marche. 

«  Delass  est  une  petite  ville  où  l'on  fabrique  des  mors  de 
«  cheval  et  divers  ouvrages  en  fer.  Du  temps  des  anciens  Egyp- 
«  tiens,  elle  était  comptée  au  nombre  des  villes  les  plus  flori.s- 
«  santés;  mais  les  Berbers,  par  leurs  violences,  et  les  Arabes, 
«  par  leur  méchanceté,  l'ont  réduite,  ainsi  que  ses  environs,  à 
«  un  état  misérable.  » 

Le  canal  se  termine  au  Faïoum  [•j+*^' ,  et  décharge  ses  eaux 
dans  les  lacs  d'Akna  c?^' ,  et  de  Tihmat  o^^y^  :  nous  en  par- 
lerons dans  le  IIP  climat.  «  Terfet  '■^^j^,  et  Semista  Ua*»*-,  sont  ^ 
«  deux  villages  i'ortiliés ,  situés  à  2  milles  du  Nil.  On  y  cultive 
«  la  canne  à  sucre  ;  on  y  fabrique  de  la  mélasse  et  du  sucre  en 
«  pains,  dont  la  majeure  partie  est  transportée  au  Caire. 

«  Ce  que  nous  venons  de  dire  (au  sujet  de  l'Eg^-pte)  suffit  '. 
«  Cette  contrée  est  tellement  peuplée ,  que  les  villes  ne  sont  dis- 
«  tantes  entre  elles  que  d'une  journée,  ou  de  deux  au  plus,  et 
0  que  les  villages  s'y  touchent  pour  ainsi  dire  de  tous  côtés  et 
«  sur  les  deux  rives  du  fleuve.  » 

Du  Caire  à  Asouan,  on  compte  26  journées  de  marche. 

'  En  traduisant  ce  qui  concerne  la  fertilité  de  l'Egypte  et  la  nature  de  ses  pro- 
ductions ,  nous  nous  sommes  permis  nous-même  de  supprimer  un  grand  nombre 
de  répétitions. 


150 


DEUXIÈME  CLIMAT. 


CINQUIÈME  SECTION. 

Littoral  de  la  mer  Rouge.  —  Mocatlam.  —  Atlzab  ou  Aîdab.  —  Djidda. 
La  Mecque.  —  Médine. 


Feuillet  32  verso.  Cette  section  comprend  la  description  des  pays  situés  sur  les 

bords  de  la  mer  de  Colzouni,  celle  de  la  ville  d'Adzab  i_>l0v*  ', 
du  désert  qui  porte  son  nom,  «  qui  est  au  sud  de  cette  ville,  et 
«  où  l'on  ne  peut  se  diriger  qu'au  moyen  des  montagnes  et  des 
n  collines,  le  sol  étant  généralement  plat,  stérile  et  composé  de 
«  sables  mouvants.  Souvent  le  guide  le  plus  habile  s'y  égare 
«  et  ne  parvient  à  retrouver  son  chemin  qu'à  l'aide  du  cours  du 
«  soleil  et  des  étoiles.  » 

Dans  cette  section  est  aussi  comprise  une  partie  de  la  mer 
de  Colzoum,  de  ses  îles  soit  désertes,  soit  habitées,  de  ses 
ports  les  plus  connus,  et  des  petits  districts  '",  tels  que  ceux  de 
Sues  (j,,^j-J! ,  d'Essakia  iUJuJi ,  de  Djohfa  m^'  ,  de  Djidda  ».x^ , 

et  d'Andjar  jl :^I  ',  qu'on  y  trouve  ;  et  enfin  la  description  des 

villes  méditerrané«s  de  Sankian  yl<j«,  de  la  Mecque  ï-SC»,  de 
Taïf  ^-ijUaJI ,  de  Codeïd  Js!**^ ,  de  Médine  *ijo41 ,  et  d'Adzab 
tjl  À^.  Nous  donnerons  cette  description  aussi  complètement  et 

Feuillet  33  recto,     aussi  clairement  *  qu'il  nous  sera  possible. 

uocATTAM.  Nous  disons  donc  que  la  chanie  du  Mocattam,  qui    s'étend 

'  La  véritable  orthographe  de  ce  nom  païaîl  être  <_>l«X-i£- 

'  Le  te.\te  arabe  porte  :  .Lx^aji  j  »fii- 

'  Le  ms.  B. ,  V Abrégé  et,  plus  loin ,  notre  ms.  lui-même  portent  el-Djar  jUil . 

'  Le  ms.  B.  porte  :  «  aussi  exactement.  » 


CINQUIEME   SECTION.  151 

depuis  le  Caire  jusqu'auprès  de  Syène,  en  traversant  le  désert.     Feuillet  33  recto. 

est  d'une  longueur  remarquable  ;  quant  à  sa  hauteur,  elle  varie 

beaucoup.  «  La  surface  du  terrain  s'aplanit  même  en  certains 

«  lieux  bas   nommés  el-djamim  rfs^^l,    d'où   l'on    extrait    de  la 

«  terre  rouge  et  de  la  chaux.  Le  Mocattam  contient  de  l'or  en 

«  abondance,  et,  avec  de  l'art,  on  en  retire  de  très-pur  qui  s'y 

»  trouve  mêlé  avec   la  terre  »  Il  touche   d'une  part  à   l'Egypte , 

et  de  l'autre  à  la   Mer   Rouge,    qu'on    nomme    aussi    mer    du 

Hedjaz.  «  Divers  rois  y  cachèrent  leurs  trésors.   On  y  voit  un 

"  grand  nombre  de  temples  et  des  monuments  très-curieux. 

"  De  cette  chaîne,  et  du  côté  de  la  mer,  dépend  une  mon- 

"  tagne  ronde,   taillée  à  pic',   et  dont  l'accès  est  impossible  à 

«  cause  du  poli  de  sa  surface  et  à  cause  de  sa  hauteur.  On  ra- 

'1  conte  que  là  sont  les  trésors  considérables  du  grand-prêtre 

«  dont  cette  montagne  porte  le  nom,  et  ceux  de  certains  rois 

"  d'Egypte,  consistant  en  or,  en  argent,  en  pierreries,  enterres 

«  travaillées,  en  figures  curieuses,  en  représentations  des  idoles 

«  figuratives  des  astres.  Ces   rois  apprirent  par   leur  art  qu'un 

roi  des  Francs  avait  formé  le  dessein  de  les  attaquer  d'après 

ce  qu'il  avait  entendu  dire  de  leurs  richesses  et  de  leur  habileté 

à  faire  de  l'or.  Ils  en  éprouvèrent  une  grande  frayeur.  En  effet 

ce  roi  franc  ayant  équipé   mille   vaisseaux,   conquit  l'Egypte, 

dont  les  principaux  habitants  s'enfuirent  et  se  réfugièrent  dans 

cette  montagne,  et  les  autres  dans  les  oasis,  emportant  leurs 

richesses  avec  eux.  Le  motif  de  l'expédition  du  roi  franc  fut 

qu'un  grand-prêtre  ayant  été  obligé  de  se  réfugier  en  Europe 

pour  se  soustraire   aux  persécutions  d'un  prince  égyptien,  il 

détermina  le  roi  à  entreprendre  cette  conquête  par  l'appât  des 

richesses  qu'il  y  trouverait.  La  conquête  eut  lieu  en  effet;  le 

grand-prêtre  l'accompagna  vers  la  montagne  en  question,  mais 

n'ayant  pu  la  gravir,   et    déçu   dans  son    espérance,   il   porta 

'7- 


152  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  33  recio.  «  le  roi  franc  à  s'approprier  les  richesses  des  autres  habitants  de 
«  l'Egypte,  et,  chargé  de  ces  dépouilles,  à  retourner  dans  son 
«  pays. 

«  A  l'ouest  de  cette  montagne  sont  les  pays  d'Ahrié  •x-a;^', 
'<  de  Chérouné  «j^^,  de  Beiadh  jo\a^  ,  et  de  Soûl  Jj-xs.  A  l'est 
«  sont  les  demeures  des  Bili  J-t^ ,  des  Djehiné  «JU.^  et  de  Sofa- 
«  ra  ijiiua.  Ces  Bili,  qui  habitent  au  nord  de  Colzouni,  sont 
«  des  Arabes  capables  de  toute  sorte  d'actions  condamnables, 
<t  avides,  de  mauvaise  foi,  de  mœurs  dépravées,  et  sanguinaires 
«  au  dernier  point.  Si  vous  parvenez  à  les  vaincre,  ils  se  dis- 
«  persent;  .si  vous  vous  fiez  à  Ic^irs  paroles,  ils  vous  tuent  sans 
«  miséricorde.  Enfin  ils  n'ont  aucune  sorte  de  respect  pour  rien, 
<■■  ni  de  religion.  Dieu  les  a  châtiés  par  un  grand  nombre  de 
«  misères  et  d'infirmités,  mais  ils  sont  incorrigibles  et  leur 
«  existence  est  dans  le.  mal. 

«  A  l'extrémité  des  contrées  décrites  dans  la  présente  sec- 

«  tion  '^  est  le  désert  d'Adzab ,  qui  n'est  fréquenté  que  par  un 

«  petit  nombre  de  nomades  d'el-Bedja  a^^JI  ,  à  cause  du  manque 

«  d'eau.  La  traversée,  depuis  Cous  ^y>^  jusqu'à  Adzab,  est  au 

Feuillet  33  verso.     „  moins  de  2  0  journées. 

<•  Il  y  a  dans  ce  désert  un  puits  dont  les  eaux  présentent  un 
«  phénomène  des  plus  singuliers  :  il  consiste  en  ce  que,  lors- 
«  qu'on  en  a  bu,  elles  ne  s'écoulent  point  par  les  voies  ordi- 
«  naires  ;  elles  ne  séjournent  pas  non  plus  dans  l'estomac  de 
«  l'homme,  mais  elles  sont  évacuées  très-proniptement. 

«  La  traversée  de  ce  désert  est  impraticable  durant  la  saison 
«  des  grandes  chaleurs  et  pendant  le  semoum  d'été,  à  cause  de 
»  l'aridité  qui  résulte  de  ce  vent  empoisonné,  et  parce  qu'alors 
«  le  sol  est  briilant  au  point  d'occasionner  la  mort  :  les  voyageurs 


'  Notre  ms.  porte  Tili,  mais  cette  leçon  vicieuse  est  corrigée  par  le  ms.  B.  ,  qui 

us  donne  aussi  Colzoum  au  lieu  de  «jj. 

'  Lisez  i4^  et  non  j_iij!    comme  porte  notre  ms. 


CINQUIÈME   SECTION.  133    ^ 

«  préfèrent  donc  (  pour  se  mettre  en  route  )  les  derniers  jours  de      Keuillet  33  verso. 
"  l'automne.  »  A  l'extrémité  du  désert  et  sur  les  bords  de  la  Mer 
Salée,  est  la  ville  d'Adzab,  où  s'effectue  le  passage  à  Djidda,  qui 
est  d'un  jour  et  d'une  nuit  de  navigation. 

Aïdab  '  a  deux  gouverneurs,  dont  l'un  est  nommé  par  le  chef  "t"'^". 

des  Bedjah  ,  et  l'autre  par  les  princes  d'Egypte.  Ces  deux  ofliciers 
perçoivent  chacun  par  moitié  les  revenus  de  cette  ville.  Le  gou- 
verneur égyjjtien  est  chargé  de  faire  tran.sporter  à  Aïdab  les 
vivres  et  toutes  les  espèces  de  provisions,  et  celui  qui  com- 
mande au  nom  du  chef  des  Bedjah  se  charge  de  tirer  ces  diffé- 
rents objets  de  l'AJjyssinie.  Ce  dernier,  qui  réside  dans  les  dé- 
serts, n'entrt  que  rarement  dans  la  ville.  Les  habitants  d'Aïdab 
parcourent  continuellement  tous  les  cantons  du  pays  de  Bedjah 
pour  y  vendre  et  y  acheter;  ils  en  rapportent  du  beurre,  du  maïs 
et  du  lait.  Ils  ont  un  grand  nombre  de  barques  qui  servent  pour 
la  pêche,  et  ils  prennent  quantité  de  poisson  d'un  goût  exquis. 
Aujourd'hui,  c'est  à  Aïdab  qu'on  lève  un  droit  de  8  dinars  sur 
chacun  des  pèlerins  du  Maghreb.  On  reçoit  en  payement,  et  in- 
différemment, l'or  en  morceaux  ou  monnayé. 

Nul  d'entre  les  voyageurs  qui  se  rendent  du  Maghreb  à 
Djidda,  pour  s'acquitter  du  pèlerinage,  ne  passe  sans  exhiber  sa 
quittance.  Lorsque  le  navire  a  traversé  la  mer  et  qu'il  est  par- 
venu à  bon  port  à  Djidda,  il  mouille  à  une  certaine  distance 
du  port,  et  des  vérificateurs  se  présentent  de  la  part  du  gou- 
verneur, examinent  tout  ce  qui  est  susceptible  du  payement 
des  droits  et  le  constatent  sur  leurs  registres;  ensuite  ils  des- 
cendent avec  tous  les  passagers,  et  ils  perçoivent  le  tribut.  S'il 
arrive  que  l'un  d'entre  eux  ne  soit  point  en  état  de  payer  ce 
qu'il  doit,  ils  l'exigent  du  capitaine.  Quelquefois  on  emprisonne 
le  voyageur  durant  un  espace  de  temps  tel  qu'il  manque  l'épo- 

'  Nous  empruntons  littéralement  ici  la  traduction  de  M.  Et.  Quatremère.  Voyez 
ses  excellents  Mémoires  sur  l'Étjypte,  t.  II,  [)ag.  162. 


ILE.S 
DE    LA   MER  KOl'GK. 


134  DEUXIEME  CLIMAT. 

Feuillet  33  verso      que  du  pèlerinage;  d'autres  fois,  par  faveur  divine,  il  advient 
que  quelqu'un  pave  pour  lui. 

Ce  tribut  est  perçu  pour  le  compte  du  prince  de  la  Mecque, 
et  il  lui  sert  à  solder  ses  troupes,  attendu  que  ses  autres  re- 
venus sont  insuffisants  pour  ses  besoins  et  pour  ceux  des  per- 
sonnes dont  il  est  entouré. 

"  La  mer  décrite  dans  la  présente  section  est  difficile  à  tra- 
"  verser,  remplie  dabimes,  de  bancs  de  sable  et  d'écueils.  Il  y 
'  existe  diverses  îles  inhabitées  en  hiver.  »  Mais  lorsque  la  navi- 
gation devient  praticable,  ces  îles  sont  fréquentées  par  des  peu- 
plades au  teint  basané  qui  y  viennent,  au  moyen  de  barques, 
se  livrer  à  une  pèche  abondante.  Ils  font  sécher  lau  soleil  le 
«  poisson,  le  réduisent  en  farine  pour  en  faire  du  pain,  et 
"  s'en  nourrissent.  Leur  principale  industrie  consiste  dans  cette 
"  pêche,  dans  celle  des  petites  perles,  et  des  tortues  de  mer, 
«  dont  l'écaillé  est  de  très-belle  qualité.  » 
Feuillet  3 i  recto.  La  plus  considérable  de  ces  îles  est  celle  de  Na'aman  yUj«j, 

qui  est  peuplée.  Celle  dite  Samari  ^j^U. ,  est  habitée  par  une 
peuplade  de  Juifs  samaritains  :  on  les  reconnaît  pour  tels  en  ce 
que,  lorsqu'un  d'eux  veut  en  injurier  un  autre,  il  lui  dit  la  nie- 
sas  (c'est-à-dire,  ne  me  touchez  pas).  Ils  descendent  des  Juifs 
qui  adorèrent  le  veau  d'or  au  temps  de  Moïse. 

"  On  pêche  dans  cette  mer  un  gros  poisson  de  forme  à  peu 
«  près  carrée,  presqu'aussi  large  que  long  :  on  l'appelle  bebar 
«  jUjJI  .  Son  poids  s'élève  souvent  à  un  demi-cantar '.  Il  est  de 
"  couleur  rouge  et  d'un  goiît  excellent.  Il  y  en  a  un  autre  de  la 
"  longueur  d'une  palme  et  demie,  qui  a  deux  têtes  pourvues 
•  d'yeux  et  de  bouche,  dont  il  fait  usage  alternativement  :  on 

«  appelle  ce  poisson  le  stylet  j — ^ =1 .  On  pêche  aussi  dans 

"  cette   mer  un  poisson   nommé    el-faras  ^J^JJ^i^ ,   de  la    famille 

«  des  chiens  de  mer,  ayant  sept  rangs  de  dents  et  environ  i  o 

'  De  1  1  à  12  kilogr,  —  '  V  oy.  la  Chresthotn.  arabe  de  M.  de  Sacy,  t.  I ,  p.  3o5 


CINQUIÈME  SECTION.  135 

«  palmes  (  go  pouces)  tle  longueur.  Son  attaque  est  très-dange-     Feuilletai  recto. 
«  reuse. 

«  Tous  les  bâtiments  qui  naviguent  dans  cette  mer  sont  com- 
posés  de  planches  cousues  avec  des  cordes  de  palmier,    cal- 
latées  avec  de  la  résine  pilée,  et  enduites  de  graisse  de  chien 
de  mer.   Le  capitaine  se  tient  assis  sur  la  proue,  muni  d'ins- 
truments nautiques  nombreux  et  convenables.  Il  examine  at- 
tentivement le  fonds  des  eaux  pour  reconnaître  les  écueils,  et 
il  indique  au  timonnier  la  direction  qu'il  faut  prendre.  Sans 
ces  précautions,  il  serait    impossible   de   naviguer  dans  cette 
mer,   car  elle   est   tellement  périlleuse  pour  les  hommes   et 
pour  les  navires,  qu'on  n'y  navigue  point  la  nuit.  On  mouille 
de  jour  dans  quelque  endroit  convenable,  et  l'on  n'en  repart 
que  de  jour.  C'est  une  mer  sujette  à  des  orages  affreux,  se- 
mée d'îles  inhospitalières,   et  qui   enfin  n'offre  rien  de  bon, 
soit   dans  ses   profondeurs,  soit  à   sa   surface.  Elle   n'est    pas 
comme    la    mer   de    la    Chine    ou    l'Océan    indien,    dont    le 
fond  recèle    les    perles  les  plus   rares,  dont   les   montagnes 
contiennent  les  pierres  les  plus  précieuses,   dont  les  rivages 
sont  couverts   de  villes  florissantes  et  de  résidences  royales  ; 
où  croissent  l'ébène,  le  bois  de  Brésil  (O-vJi,  le  rotting,  le  bois 
d'aloès,  le  camphre  et  divers  parfums,  où  l'on  trouve  la  chèvre 
qui  porte  le  musc.  La  mer  de  Colzoum  ne  produit  que  l'am- 
bre, et  encore  vient-il  de  la  mer  de  l'Inde.  Nous  avons  indiqué 
son  étendue  dans  la  partie  du  présent  ouvrage  où  il  est  ques- 
tion des  mers  en  général'.  » 
Sur  la  rive  orientale  de  cette  mer,  dépendante  de  la  5' sec- 
tion du  IP  climat,  sont  les  points  fortifiés  de  Hali  ij-s»- ,  de  Ser- 
raïn  yjj— ,  de  Sokia  aaj>-«,  de  Djidda  »^>>-=» ,  de  Djofa  aà4,  et 
d'el-Djar  jLJ.*.  Hali  est  une  petite  ville  qui  dépend  du  gouver- 
nement de  Téhama.   C'est  un   lieu   de   relâche   tant  pour  les 
'  Voyez  ci-dessus ,  pag.  5.  —  '  Voyez  ci-dessus,  pag.  i3o,  note  3. 


136  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  3i  recto  «  navircs  tpii  viennent  de  l'Iénien  que  pour  ceux  qui  viennent 
»  de  Colzoum.  On  y  perçoit  des  dioits  de  péage  à  l'entrée  et 
"à  la  sortie,  et  tout  y  est  apporté  du  dehors.  » 

De  là,  par   le   désert,   à   la  ville  de  Attour  ^jcs ',  on  compte 
.5  journées  au  sud  ;  et  à  Sankian  ylCUs ,  2  journées  foiblcs. 
sANKiAK.  "  Sankian  est  également  une  ville  peu  considérable,  dont  les 

"  naturels  .sont  tellement  sédentaires,  que,  lors  même  qu'il  y 

Feuillet  34*erso.  ..  meurt  un  grand  nombre  d'individus,  personne  ne  sort  du  pays. 
'  Ils  n'entreprennent  aucun  voyage  ni  pour  affaires,  ni  par  plai- 
«  sir,  mais  on  va  chez  eux.  Le  pays  produit  peu,  bien  que  les 
«  habitants  soient  riches  en  troupeaux.  Leur  industrie  est  gros- 
«  sière,  leurs  mœurs  économes,  leur  physionomie  laide;  cepen- 
"  dant  leur  pays  a  part  aux  bienfaits  du  Très-haut. 

■i  Serraïn  est  situé  sur  la  côte,  à  5  journées  au  sud  de  llali. 
«  C'est  une  ville  bien  fortifiée,  bien  pourvue  d'eau,  et  bien  fré- 
«  quentée,  comme  tout  le  monde  sait.  On  y  perçoit  des  droits 
»  sur  les  navires  qui  vont  dans  l'Iémen  ou  qui  en  reviennent 
»  chargés  de  provisions,  de  marchandises  ou  d'esclaves.  Une 
«  moitié  de  ce  droit  appartient  au  gouverneur  de  Tehama,  et 
«  l'autre  à  celui  de  la  Mecque.  » 

De  Sarrain  à  Sakin,  port  également  très-fréquenté ,  on  compte 
3  journées;  de  là  à  Djidda,  en  suivant  la  côte,  3  journées. 
DJIDD4  «  Djidda  est  le  port  de  la  Mecque  ;  il  en  est  à  ào  milles  de 

"  distance.  La  ville  est  très-peuplée  et  son  commerce  est  con- 
«  sidérable  :  aussi  les  habitants  sont-ils  riches.  La  mousson  qui 
«  souffle  avant  l'époque  du  pèlerinage  est  très-favorable  à  Djidda 
«  en  ce  qu'elle  y  amène  une  grande  quantité  de  provisions  et 
<'  de  marchandises  de  prix.  C'est,  après  la  Mecque,  la  ville  la 
«  plus  importante  de  tout  le  Iledjaz.  Il  y  a  un  gouverneur  qui 
«  commande  au  nom  du  prince  de  la  Mecque,  et  qui  veille  à 
«  tous  les  besoins  de  l'administration.  Elle  possède  un  grand 
'  Dans  notre  manuscrit  ce  nom  est  presque  illisible;  V Abrégé  porte  .'\tler. 


CINQUIÈME   SECTION.  137 

"  nombre  de  bâtiments  qui  naviguent  à  diverses  destinations. 
«  La  pêche  y  est  très-aljondanle ,  ainsi  que  la  récolte  des  Ic- 
II  gumes.  C'est  là,  dit-on,  que  descendit  Eve  après  sa  sortie  du 
"  paradis  terrestre  ;  c'est  là  que  reposent  ses  restes  mortels.  » 

La  Mecque  '  est  une  ville  tellement  ancienne  rjuc  son  origine 
se  perd  dans  la  nuit  des  temps;  elle  est  célèbre,  florissante,  et 
l'on  s'y  rend  de  tous  les  points  du  monde  musulman.  Située 
entre  deux  collines,  sa  longueur  du  nord  au  sud  est  d'environ 
deux  milles,  et  du  sommet  du  mont  Djiad  à  celui  du  mont 
Coaïcan  on  compte  un  mille  de  distance.  Elle  est  bâtie  d'argile 
et  de  pierres  extraites  de  ces  montagnes.  Elle  a  peu  de  rues,  et 
au  milieu  se  trouve  la  mosquée  nommée  el-Haram,  bâtiment 
sans  toit,  qui  ressemble  à  une  clôture  circulaire,  renfermant  la 
Kaaba.  Ce  dernier  édifice  est  couvert;  et,  mesuré  à  l'extérieur,  il 
a  2  k  coudées  de  côté ,  tant  à  l'orient  qu'à  l'occident.  Sur  le  côté 
oriental  de  la  Kaaba,  il  y  a  une  porte  à  peu  près  de  la  hauteur 
d'un  homme,  et  qui  est  de  niveau  avec  le  pavé  de  ce  sanctuaire, 
dans  un  des  coins  duquel  se  trouve  la  pierre  noire.  La  longueur 
du  mur  septentrional  regardant  la  Syrie ,  ainsi  que  celle  du  mur 
opposé  qui  regarde  l'iémen,  n'est  que  de  u3  coudées.  De  ce  côté, 
règne  une  enceinte  consacrée,  dont  la  longueur  est  de  5o  cou- 
dées et  dans  laquelle  on  voit  la  pierre  blanche,  tombeau  d'Ismacl, 
fils  .il" Abraham  (  que  le  salut  soit  sur  eux  deux  !  ).  A  l'orient  de  la 
mosquée  el-Uaram  se  trouve  la  coupole  d'AJjbas,  le  puits  de 
Zemzeni  et  la  coupole  des  Juifs.  Le  mur  qui  entoure  la  Kaaba 
est  couvert,  pendant  la  nuit,  de  lampes  et  de  torches  allumées. 
Ce  irionument  a  deux  toits,  dont  le  plus  élevé  sert  à  l'écoule- 
ment de  l'eau  des  pluies,  par  une  gouttière  en  bois  qui  la  conduit 
sur  le  tombeau  cflsmaël  dont  nous  avons  parlé.  Toute  la  partie 
extérieure  de  la  Kaaba  est  d'ailleurs  couverte  d'étoffes  de  soie 

'  Voyez  le  texle  et  la  Iraduction  de  ce  jiassage  dans  l'EJrisii  Africa  de  Llarlmann, 
pag.  /i58  et  suivantes. 

18 


l'V'uillet  '^i  verso. 


I,A    MECODE. 


Feuillet  35  recto. 


138  DEUXIÈME  CLIMAT. 

FeuilUi  3â  recto  d'Iràc  qui  la  dérobent  entièrement  à  la  vue.  Son  élévation  est  de 
27  coudées.  Ces  étoffes  sont  attachées  au  moyen  de  crociiets  et 
d'asfrafes.  Le  khalife  résidant  à  Bagdad  en  envoie  tous  les  ans 

cl  O 

de  nouvelles  pour  remplacer  les  anciennes;  nul  autre  que  lui  n'a 
ce  privilège. 

La  tradition  porte  que  la  Kaaha  fut  la  demeure  d'Adam ,  et 
que,  construite  de  pierre  et  d'argile,  elle  fut  détruite  par  le  dé- 
luge, et  resta  en  ruines  jusqu'à  ce  que  Dieu  ordonnât  à  Abraham 
et  à  Ismaël  de  la  reconstruire.  Ces  deux  patriarches  unirent  leurs 
efforts  et  la  reconstruisirent  avec  les  mêmes  matériaux. 

Dans  toute  la  ville  de  la  Mecque,  il  n'y  a  d'eau  courante  que 
celle  qui  y  est  amenée  d'une  source  très-éloignée  ;  Moctader, 
prince  Abbasside,  acheva  cet  aqueduc.  Ces  eaux  sont  saumâtres 
et  désagréables  au  goût;  les  meilleures  sont  celles  du  puits  de 
Zemzem;  l'on  peut  en  boire,  mais  il  ne  faut  cependant  pas  en 
faire  un  usage  continu.  On  ne  trouve  pas  à  la  Mecque  d'arbres  à 
fruits;  on  n'y  voit  que  les  espèces  propres  aux  déserts.  Le  prince 
de  la  Mecque  habite  un  château  nommé  el-Marba'at  a-«j^I  ,  situé 
à  3  milles  environ  à  l'occident  de  la  ville.  C'est  un  éddice  en 
pierre,  auquel  est  joint  un  jardin  nouvellement  établi,  où  l'on 
voit  des  dattiers,  beaucoup  de  palmicrs-(/o«;M  et  divers  arbres 
transportés  d'ailleurs. 

Le  prince  hachémite  qui  exerce  l'autorité  suprême  à  la  Mec- 
que n'a  point  de  cavalerie ,  mais  un  corps  de  fantassins  que  l'on 
nonuue  hallebardiers  (^l^a.).  Il  porte  des  habits  et  un  turban 
de  couleur  blanche,  et  paraît  ;i  cheval  en  public.  Il  administre 
bien;  il  fait  preuve  de  justice  et  d'équité,  et  il  exerce  la  bienfai- 
sance autant  que  sa  position  le  lui  permet.  A  deux  époques  fixes, 
au  commencement  du  mois  de  redjeb,  et  au  temps  où  l'on  s'y 
réunit  pour  le  pèlerinage ,  on  vend  à  la  Mecque  les  marchandises 
qui  y  sont  apportées  du  dehors.  La  plupart  des  habitants  sont 
riches,   tant  en  matières  d'or  et  d'argent,  qu'en  troupeaux  de 


CINQUIÈME   SECTION.  139 

toute  espèce.  Ils  n'ont  d'autres  céréales  que  celles  qu'on  leur 
apporte  de  dillérentes  contrées.  Les  dattes  leur  arrivent  de 
divers  pays  voisins,  et  les  raisins,  cjue  leur  territoire  ne  produit 
qu'en  très-petite  quantité,  leur  viennent  de  Taïf.  Ceux  d'entre  Feuillet  3,5  recio. 
les  Mecquois  qui  n'ont  pas  de  fortune  souffrent  de  la  faim  et 
sont  exposés  à  bien  des  maux.  En  sortant  de  la  Mecque,  on  trouve 
de  tous  côtés  des  vallées  où  l'on  voit  des  eaux  courantes,  des 
sources  qui  ne  tarissent  jamais,  des  jardins  clos  de  murs  et  des 
champs  ensemencés. 

De  la  Mecque  ;\  Médine,  qu'on  appelle  aussi  ïathrib  ojjIj,  on 
compte,  parla  route  la  plus  commode,  6  journées,  savoir: 

De  la  Mecque  à  Batn-mer'i  ^^  ^^ ,  où  se  trouvent  une  source 
surgissant  du  lit  sablonneux  d'un  torrent,  et  des  bosquets  de  pal- 
miers fréquentés  par  les  Arabes,  i  6  milles. 

De  Batn-mer'i  à  A'sfan  yl — i.^.^,  fort  construit  à  in  milles  de      Feuillei  35  ve.so. 
distance  de  la  mer,  auprès  d'une  source  d'eau  douce ,  et  habité 
par  une  peuplade  dite  Djebiné  a^vçj^,  33  milles. 

D' A'sfan  à  Codeïd  j^jJ^ï  ,  petit  fort  à  5  milles  de  la  mer,  ha- 
bité par  des  Arabes  de  race  mélangée,  dont  la  principale  res- 
source consiste  dans  la  récolte  des  dattes,  et  entouré  de  déserts, 
2  4  milles. 

De  Codeïd  à  cl-Djohfa  &ji^,  village  bien  peuplé,  quoique 
non  entouré  de  murs,  situé  à  à  milles  de  la  mer,  lieu  de  réu- 
nion pour  les  pèlerins  de  Syrie,  26  milles. 

D'el-Djohfa  à  el-Al^ra  \j^^\,  où  sont  des  puits,  27  milles. 

De  là  à  Essakia  LouJI,  lieu  situé  sur  les  bords  d'une  rivière, 
entouré  de  jardins  et  de  vergers  de  palmiers,  habité  par  des  Ara- 
bes de  la  tribu  de  Taï  J=  et  par  d'autres,  27  milles. 

De  là  à  Rouitha  i. — i-^j^i ,  lieu  inhabité,  où  est  un  étang,  36 
milles. 

De  là  à  Sebala  a_JL_vw,  lieu  peu  habité,  où  sont  des  sources 
d'eau  potable,  3^  milles. 

18. 


140  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  55  verso.  De  Scbala  à  Mclcl  J )_<!,  slatioii  où  sont  des  sources  d'eau 

douce,  I  7  niiiles. 

De  là  à  Chedjer  j_:s=,  lieu  do  réunion  pour  les  habitants  de 
Médine,  peuplé  d'un  petit  nombre  d'Arabes,  i  2  milles. 

De  Chedjcr  à  Médine,  6  milles. 

Total,  2  58  milles  '. 

L'autre  route  de  la  Mecque  à  Médine  passe  par  des  monta- 
gnes et  des  défdcs.  On  suit  le  précédent  itinéraire  jusqu'à  Codeïd, 
puis  on  passe  par  les  lieux  suivants  :  el-Kbo\var  jljiîl,  Seniet  el- 
Morat  ii\ji\  xaJU.,  Medlé  Mudjab  ^Is:  *i.>^,  Batn  Medbedj  (^laj 
zO^,  Batn  Dhat  Kecbd  ^A^  tjli  ^JkJ,  Adjrad  ^^.=-1 ,  Dbi  Che- 
mir^j-ffi  ^i,  Batn  Aghda  i^x^i  (j-bj  ,  Medledjet  la'four  ^ybu  \4^.>^, 
el-A'ïtha  LiAxJ! ,  Edhan  el-Caliet  x-a-UJ  y!i! ,  Djebel  cl-0'urdj  J-fi=- 
^j — *JI  ^  Theniet  el-A'ïar  jU*5(i  xùâ  ',  Bima  Uj,  Haï  A'mr  ben 

A'ouf  Li^S    [^  Jy-S    3. 

Médine  est  située  dans  une  plaine  dont  le  sol  est  imprégné  de 
sel;  elle  était  autrefois  entourée  de  murailles  et  de  fossés.  De 
nos  jours,  ses  fortifications  consistent  en  murs  de  terre;  ils  furent 
construits  par  les  ordres  de  Cassim  eddaoulet  el-Gbari,  qui  peu- 
pla la  ville  et  pourvut  à  la  subsistance  de  ses  hal^itants.  La  popu- 
lation y  est  pauvre,  sans  industrie,  .sans  commerce.  Autour  de 
Médine,  croissent,  en  grande  quantité,  des  dattiers  dont  les 
fruits  sont  excellents;  c'est  la  principale  ressource  des  Médi- 
nois  ;  car  ils  ne  possèdent  que  peu  de  bestiaux  et  peu  de  champs 
cultivés.  On  y  boit  de  l'eau  d'une  rivière  amenée  du  côté  de 
l'est,  par  les  soins  d'Omar  ben  el-Kliattab  (que  Dieu  lui  soit 
favorable!  ).  Cette  rivière  prend  sa  source  au  nord  de  la  ville;  on 
a  creusé  un  fossé  pour  la  détourner  de  son  cours.  Médine  est 
grande  comme  la  moitié  de  la  Mecque;  les  eaux  nécessaires  pour 
l'arrosement  des  dattiers  et  des  autres  cultures  sont  des  eaux 

'  Le  texte  du  ms.  B.  [lorte  par  erreur,  2  70. 

^  La  montagne  des  boiteux.  —  '  La  montée  des  ânes. 


CINQUIÈME  SECTION.  141 

de  source,  puisées  par  des  esclaves.  Le  champ  des  ronces  j aJI»     Feuillet  35  verso 

.XjyiJI  (  le  cimetière  )  est  situé  à  l'orient  de  Médme. 

Couba  Uï  est  hors  de  la  ville,  à  deux  milles  de  distance;  il  y 
avait  autrefois  des  maisons  où  se  réunissaient  les  premiers  secta- 
teurs du  prophète  jUajiit.  C'est  maintenant  un  bourg  bien  peuplé; 
il  y  a  une  source  d'eau  courante. 

A  six  milles,  au  nord  de  la  ville,  est  le  mont  Ohod  .Xa-i,  le 
plus  voisin  de  Médine;  le  territoire  se  compose  de  champs  cul- 
tivés appartenant  aux  Médinois.  A  quatre  milles  au  sud,  et  sur  le 
chemin  de  la  Mecque,  est  une  rivière  nommée  Wadi  el-A'kik  ^^iij 
(f—KXjii\ ,  dont  les  bords  sont  couverts  de  dattiers  et  de  cultures, 
et  habités  par  des  tribus  d'Arabes.  De  Médine  à  la  mer,  on 
compte  3  journées.  Le  port  de  cette  ville  se  nomme  el-Djar^Lii, 
bourg  bien  peuplé,  qui  était  jadis  la  ville  la  plus  voisine  de 
Djidda. 

L'itinéraire  de  Médine  à  Djidda  est  comme  il  suit  :  Feuillet  36  recto. 

De  Médine  à  liassab  v*«-j» ,  i  journée. 

De  Hassab  à  A'rib  v^^*,  lieu  situé  au  pied  d'une  montagne, 
et  près  d'une  source  d'eau  douce,  i  journée. 

D' A'rib  à  el-Djar  j\ — 4,  port  de  mer  où  abordent  les  navires, 
mais  peu  commerçant,  i  journée. 

D'el-Djar  à  Djidda  ojvi-,  environ  lo  journées. 

On  suit  le  littoral  de  la  mer,  à  plus  ou  moins  de  distance, 
par  une  plage  sablonneuse,  à  travers  laquelle  on  se  dirige,  soit 
au  moyen  de  la  mer,  soit  en  observant  la  direction  des  monta- 
gnes. A  soixante  milles,  à  l'orient  de  la  Mecque,  est  Taïf  ublt. 
Voici  les  noms  des  lieux  par  lesquels  il  faut  passer  : 

De  la  Mecque  à  Cabr  ben  el-Murtefa'  f-J>-j>ll  (j^j-^  \  bourg  fré- 
quenté par  des  Arabes  vagabonds  ;  de  là  à  Carn  el-Menazel  yj^ 
JjUli ,  fort  situé  à  l'embranchement  de  deux  routes;  de  là  à  Taïf. 

Quand  on  prend  par  el-Akik  i>AJuJt,  on  passe  par  A'rafat  taU^, 

'  Le  ms.  B.  porte,  f"  Qà  leclo,  Beriii  oti  Terin  el-Murtefa  «.ijwli  ryjyï  ou  /ww. 


142  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  36  rccio.     Heu  situé  à  3  milles  de  la  Mecque,  puis  parBatn  Na'man  (j — kj 

^_,L.»ju,  liL'u  planté  île  palmiers;  on  gravit  ensuite  la  montée  de 
kouda  ^^JCJ'd'où  l'on  aperçoit  Taii'.  Cette  \ille  fut  la  résidence  de 
la  tribu  de  Thakif.  Elle  est  petite,  bien  peuplée,  bien  pourvue 
d'eau  douce;  le  climat  y  est  tempéré,  les  fruits  abondants,  les 
cliamps  fertiles,  on  y  recueille  beaucoup  de  raisins;  les  raisins  secs 
de  Taïf  sont  très-estimés  et  on  en  exporte  au  loin  une  cpiantité 
considérable.  I^a  majeure  partie  des  fruits  consommés  à  la  Mecque 
provient  de  ce  lieu.  «  On  y  fliit  beaucoup  de  commerce,  on  y  tra- 
<•  vaille  le  cuir  parfaitement,  et  les  chaussures  de  Taïf  sont  pro- 
"  verbialcment  connues.  »  La  ville  est  bâtie  sur  le  penchant  du 
mont  Ghazwan  ^jljji,  où  sont  les  habitations  des  Boni  Sa"d  ^x^(^, 
dont  le  nom  est  employé  proverbialement  pour  dire  une  famille 
très-nombreuse,  et  celles  d'une  partie  de  la  tribu  de  Beni-Hodheïl 
JoOuÈ  ^.  Dans  tout  le  Hedjaz,  il  n'est  pas  de  lieu  dont  la  tem- 
pérature soit  plus  froide  que  ne  l'est  le  sommet  de  cette  mon- 
tagne; l'eau  y  gèle  quelquefois  en  plein  été.  Du  côté  de  l'orient, 
résident  les  Béni  Halal  J^>^  ^jS-j,  ainsi  que  les  Béni  Sa'd  et  les 
Hodheïl;  du  côté  de  l'occident,  les  Modledj  ^-s^  et  d'autres  (jui 
font  partie  des  tribus  de  Modhar^^j^w. 

Les  districts  et  lieux  fortiliés  dépendants  de  la  Mecque  sont  : 
Nedjed  el-Taïf  uijUaJI  s^,  Nedjeran  y!/-^,  Carn  el-Menazel  y^-ï 
JjULl,  Alik  i>-^vJi£,  O'kadh  lilsls,  Lima  i. — eJ,  Turba  i^ys,  Biclia 
ï_— i_Aj,  Kicha  «  -■:■■  ■'^  ,  Djoras  u-j.^-,  Serat  ^\j-m  ';  et  dans  le 
Téhama  :  Sankian  yliLL*s,  Seraïn  (j.!j-«,  Sakia  « — ^-ju-Ji,  Ghachm 
xù^ ,  Baïcli  ui--+-)  et  A'k  ^U.  Ceux  qui  sont  sous  la  dépendance 

de  Médine  sont  :  Taïma  1 f>_>,  Daumet  el-Djandel  J.x_^I  ii^ja  , 

Elfara'  ^yJl ,  Dhou'l-Merouet  s^jl!  ji,  Wadi'1-Cora  \j — »J1  ^^ilj  , 
Madian  (jjJs^,  Khaïbcr  j^xi-,  Fadak  Jj^,  Coura  O'rina  iUj^  ^^ji, 
Wahida  so..,^^^!,  Siara  »;l^l ,  Rohba  iO^^i,  Sebala  /i]L.s-^i , 

'  Variaules  d'après  l'Abrégé ,  Lia  ,  Tarba ,  Maisa ,  Caisa ,  Sabara. 


CINQUIÈME  SECTION.  l/i5 

SebaLa  a ;Lsw,  Raliet  k-*!;,  A'dzab  lj]j^,  Aklial  J— S!^! ,  Ilamia      Feuillet  36  recto, 

». « y. 

L'itinéraire  de  la  Mecque  à  San'a  Uà«  est  comme  il  suit  :  De 
la  Mecque  à  Cabr  el-Murtefa  çàj^II^^aï  ',  où  est  un  puits;  de  là  à 
Carn  el-Menazel  JjUil  y_^,  gros  bourg;  de  là  à  Safr^^ju?,  oit  sont 
deux  sources  d'eau  douce  et  potable  ;  de  là  à  Keri  ^sj^'^  O"  1  on 
trouve  de  l'eau  et  des  palmiers;  de  là  à  Rouïtlia  a — A-_,j,j,gros  feuillet  36  verso. 
bourg  dont  les  environs  sont  arrosés  d'eau  courante  et  plantés 
de  nombreux  palmiers;  de  là  à  Tebala  a1L-»->,  petite  ville  bâtie 
dans  un  bas  fonds  et  entourée  de  champs  cultivés  et  de  palmiers: 
puis  à  Bicha  Iaktan  (j-tiJu  ii-Aw ,  petite  ville  bien  peuplée,  bien 
bâtie,  011  sont  des  champs  ensemencés,  de  l'eau  courante  et 
quelques  palmiers;  puis  à  Hasda  l^.«.r~  '',  oii  il  y  a  un  puits  peu 
abondant  et  peu  d'habitants;  puis  à  Biat  1:^1+)  ",  bourg  considé- 
rable dont  les  environs  sont  bien  plantés  de  palmiers,  et  oi!i  l'on 
trouve  une  source  d'eau  douce;  puis  àSabkha  a^*u,  lieu  inha- 
bité; de  là  à  Cacha  & — A.^5 ,  bourg  considérable  oii  l'on  trouve 
des  sources,  des  vignes,  de  beaux  palmiers  et  des  légumes;  de  là 
à  Nedjem  ^/*^  -,  bourg  peuplé  ayant  un  puits;  de  là  à  Sadoum- 
Rah  ^1;  *j»>v-»«,  bourg  considérable,  assez  peuplé,  et  dont  les 
constructions  sont  contiguës  les  unes  aux  autres;  il  y  a  des  sour- 
ces d'eau  douce  et  beaucoup  de  vignes.  Djoras  en  est  éloigné  de 
8  milles. 

Djoras  et  Nedjeran  sont  l'une  et  l'autre  d'une  grandeur  à  peu 
près  égale;  ces  deux  villes  sont  environnées  de  palmiers;  on  y 
prépare  des  cuirs.  Cet  article  forme  la  principale  ressource  du 
pays  et  est  l'objet  du  commerce  de  ses  habitants,  qui  ont  la  répu- 
tation d'être  très-habiles  dans  ce  genre  de  fabrication.  De  Sa- 


doum  on  se  rend  à  Mehdiera  »> 


.^S ^, 


gros  uourg  pourvu  de 


'  Ou  Tiriu  el-Miirtefa  d'après  le  nis.  B. 

°  Ou  Caze  fl'aprcs  ]a  version  latine.  —  '  Ou  Djasda. 

'  La  version  latine  porte  Niab. 


144  DEUXIÈME  CLIMAT. 
FeuiUet  36  verso,  sourccs  d'eau  Cl  iliin  piiil.s  très-profoiicl  et  très-abondant.  Il 
'  existe  à  Mehdjera  un  arbre  connu  sous  ie  nom  de  Talhat  el-Me- 
lik  J— Ul  AaU=,  et  qui  ressemble  k  un  saule,  excepté  qu'il  est 
j)lus  grand.  Cet  arbre  sert  de  limite  entre  le  territoire  de  la  Mec- 
que et  celui  de  l'Iémen.  De  là  on  va  à  A'rca  iu^  ',  joli  bourg, 
puis  à  Sa'da  ».Xji»2,  mIIo  petite  mais  bien  peuplée,  où  l'on  fa- 
brique d'excellents  cuirs  qui  sont  exporté.s  dans  llémen  et  dans 
le  lledjaz.  De  là  à  Sana'  on  compte  180  milles.  De  là  on  va  à 
el-A'mechïé  * — « — iusi)!,  lieu  inliabité,  où  est  une  source  peu 
abondante;  de  là  à  Djenouan  y'>«?-,  place  bien  l'ortifiée,  ren- 
fermant deux  mares  d'eau.  Ses  babitants  sont  des  O'marites  de 
race  mélangée.  Cet  endroit  abonde  en  vignes  qui  produisent 
des  raisins  d'une  grosseur  extraordinaire.  Les  raisins  secs  de  Dje- 
nouan sont  d'un  goût  excellent  et  d'un  prix  élevé.  On  en  exporte 
dans  les  pays  circonvoisins  ainsi  que  dans  les  pays  éloignés.  On 
compte  de  Djenouan  à  Sana',  72  milles;  on  en  compte  48  de 
Djenouan  à  Sa'da.  De  Djenouan  dépendent  plusieurs  bourgs 
et  babitations,  des  cbamps  cultivés,  des  eaux  employées  à  l'agri- 
culture. La  population  se  compose  d'Arabes  de  la  tribu  de  Ghas- 
san  yl M^c  et  d'autres.  A  l'ouest  de  Djenouan,  est  situé  le 

pays  des  Abadbites  Xji«LI  ,  pays  très-peuplé,  pourvu    de  places 
bien  fortifiées,  de  cbamps  fertiles  et  de  nombreux  édiiices. 

De  là  on  va  à  A'nafit  ooUc,  vdle  entourée  de  vignes,  mais  de 
peu  de  palmiers.  Ses  babitants  boivent  de  l'eau  d'un  grand  étang 
qui  est  alimenté  par  des  sources;  de  là  à  Rabda  s^Xjj,  petite  ville 
entourée  d'un  grand  nombre  de  vignes,  de  cbamps  bien  cultives 
et  de  sources  d'eau.  Ses  habitants  possèdent  du  gros  bétail  et  des 
chameaux.  II  y  a  à  Rabda  un  puits  abandonné  "  et  un  château 
dont  il  est  question  dans  les  anciennes  chroniques.  De  Rabda  à 
San'a  il  n'y  a  qu'une  station.  Nous  avons  parlé  de  cette  dernière 

'  La  version  iatiiie  porte  Aciliia. 

■  Les  deux  luss.  [jorteiil  *\_]ajc«  ;  la  version  ialiue  porle  pulem  altissimus. 


CINQUIÈME  SECTION.  145 

ville  dans  le  premier  climat.  La  route  que  nous  venons  de  tracer  Fetiillet  36  verso, 
est  ordinairement  accomplie,  par  les  caravanes,  en  vingt  stations. 
Quant  à  la  route  de  la  Mecque  à  Dhou-Soliaïm  ^ — ^  ji ,  dans  le 
Khaulan  y^l^,  elle  traverse  les  pays  suivants  :  de  la  Mecque,  on 
se  rend  à  Malkan  yK — Le ,  où  les  voyageurs  font  habituellement  p^ujUç,,  3.  ,.çeio. 
halte;  de  là  à  ïalamlam  Os>,  montagne  dont  la  direction  est  de 
l'est  à  l'ouest,  et  qui  sert  de  rendez-vous  aux  habitants  du  Tc- 
hama;  puis,  à  un  endioit  solitaire  pourvu  d'eau  de  source,  1 
journée. 

Puis  à  Caïna  a-àaS,  petite  ville  avec  deux  puits,  1  journée. 

Puis  à  Darca  iiji  et  à  O'ibob  4^.^-sU ,  bourgs  peuplés,  1  journée. 

Puis  à  Ilachaba  * Jt^i.^-  \  petit  bourg  ayant  de  l'eau  en  abon- 
dance, 1  journée. 

De  là  à  Canouna  bj.Ài,  où  est  un  puits,  1  journée. 

De  là  à  Bicha-Haran  y[;l-»-  iUiwv? ,  où  l'on  rencontre  des  Ara- 
bes nomades  et  une  source  d'eau  excellente,  1  journée. 

De  là  à  Hali  (J-a-,  petite  ville  située  sur  le  bord  de  la  mer,  et 
dont  nous  avons  parlé  en  son  lieu,  1  journée. 

De  Hali  la  maritime  jusqu'à  la  rivière  de  Sankian  y« — u»,  cpù 
coule  vers  la  ville  du  même  nom,  1  journée. 

De  là  à  Bichat-Iaktan ,  dont  il  a  été  question  dans  l'itinéraire 
de  San'a,  i  journée. 

De  là  à  Haran  el-Carïn,  y~y.JiJi  y'j'-»-,  ville  petite,  bien  peu- 
plée ,  pourvue  d'eau  courante  et  entoui'ée  de  quelques  palmiers , 
1  journée. 

De  là,  on  va  à  Khaulan  Dhi-Soheïm,  forteresse  bien  bâtie, 
dont  les  habitants  sont  connus  par  leur  fierté  et  jouissent  d'une 
grande  considération.  Tous  les  pays  que  nous  venons  de  nom- 
mer sont  situés  dans  le  Téhama,  province  de  flémen.  Le  Té- 
hama  est  couvert,  comme  d'un  réseau,  d'une  chaîne  de  monta- 
gnes qui  conunencent  à  la  mer  de  Colzoum  cpi'elles  dominent , 

'  La  veisiou  latine  porte  Habascia.- 

»9 


146  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  3-j  verso  et  dont  uD  embranchement  se  dirige  vers  l'orient..  Voici  quelles 
sont  les  limites  du  Téhama  :  à  l'ouest,  la  mer  de  Colzoum;  à  l'est, 
une  chaîne  de  montagnes  se  dirigeant  du  sud  au  nord.  L'étendue 
de  cette  province,  en  long,  depuis  Sordja  ».='j^  jusqu'à  A'den 
yOv«,  en  suivant  les  bords  de  la  mer,  est  de  1 2  journées;  sa  lar- 
geur est  de  4  journées  de  marche,  depuis  les  montagnes  jus- 
qu'au territoire  d'A'labaca  ^JLjîXs  ^  Elle  a  au  levant  les  villes  de 
Sa'da,  de  Djoras  et  de  Nedjeran;  au  nord,  la  Mecque,  la  ville  de 
Djidda;  au  sud,  San'a,  éloignée  à  peu  près  de  10  journées.  Des 
Arabes  de  diverses  tribus  viennent  camper  dans  le  Téhama.  Quant 
à  la  Mecque,  c'est  le  centre  et  le  lieu  de  réunion  de  tous  les 
peuples  de  la  presqu'île  d'Arabie,  car,  de  la  Mecque  à  San'a,  on 
compte  20  stations;  de  la  Mecque  à  Zebid  .>woj,  également  20; 
de  la  Mecque  à  lemamé,  21;  de  la  Mecque  à  Damas,  3o;  de  la 
Mecque  à  Bahreïn,  2  5.  Nous  parlerons  de  toutes  ces  contrées, 
en  temps  et  lieux  convenables. 

'  La  version  porte  ditionem  Alabaeorum. 


SIXIÈME  SECTION.  147 


SIXIÈME  SECTION. 

Arabie.  —  Golfe  Persique.  —  Hadraniaut.  —  Oman.  —  lémann''. 


Nous,  allons  d'abord,  selon  notre  usage,  cnumérer  les  pays      l'euiiiet  37  ncto. 
habités  et  les  provinces  connues,  qui  seront  ensuite  décrits  dans 
la  sixième  section  du  présent  ouvrage  :  ce  sont  Djoras  ^J^J■^  ', 
Bicha  A.iou,  Tcbala  iiJLjj,  O'kadh  lilsCs,  Nedjeran  y!;-?^',  lalisseb  ' 

la  supérieure  ^^-m^  ^Xs  ,  lahsseb  l'inférieure  4,-jaar  J^xm  ^,  Mareb 
cj,U,  Cbedjer  jjs:,  Chibam  -Ui ,  Hadraniaut  i^y^jjA:^ ,  Sour 
jy*D ,  Calhat  ciL^ii,  Mascat  kJu,-<. ,  Sobar  j,Ijsp  ,  el-AUr^JuJi ,  Dhofar 
jli^,  Soa'l  JLtw,  Malkba  &.iL>,  Ser-0'man  yli^^,  Betsroun  Ftuiilii  37  vmso. 
yjjju  •",  Hadjar  j^,  lladrama  «.«^-kàn- ,  el-Cariataïn  (jJw^i , 
Wadjera  oj.=~j,  Rama  iootj,  Ma'aden  el-bacra  i^i+JI  (jO^jk,  Sai- 
niia  »^^,  Borca  xij^,  Adih  ^1,  Hadjar  j.^,  Berman  yUj-,,  ei- 
Djil  J^,  Djolfar_,Ui=-.  Dans  le  golfe  Persicjue,  les  îles  d'Abroun 
yj  ,ji ,  de  Hamerj^,  de  Keïcli  j^-jS',  de  ben-Kawan  y'jlS' (jj  ', 
Derdour  jji,>KJI ,  les  deux  montagnes  de  Kessaïr  et  de  A'ouaïr 
j^^j  yJ.S'iKj^.  Dans  la  province  de  Kerman  :  Sabrïn  (^^LJ!  et 
les  montagnes  de  Maskan  (jC*.».  Toutes  ces  contrées  sont  babitées 
par  des  peuples  dont  nous  parlerons  ci-après. 

Les  villes  de  Djoras,  de  Hanwan  y'y^,  de  Nedjeran,  sont  à 
peu  près  égales  en  grandeur  et  en  population  ^.  C'est  là  qu'on 

'  Variantes  d'après  YAbréçié  :  Djoras ,  Ofor,  Manea ,  Soroman ,  Màden ,  Ainacaa  , 
Assa ,  Ilobal ,  Hebnr. 

'  Ce  dernier  est  ajouté  ici  d'aprîs  une  noie  naarginale  du  nis.  B. 

'  Le  ms.  A.  portejjjji.  —  '  Noire  ms.  porte  j.|j»5^|. 

'  Les  deux  manuscrits  portent  »jL,o«Ji_)  jl  J^îil  i  ljjUxj  ;  e'est  donc  par  ci- 
reur qu'on  a  mis  dans  la  version  lali[ic  :  dicmuis esse  rerjiones  vicinas, 

'9- 


148  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feiiillft  37  lerso  fabrique  les  peaux  dites  ïemanié ,  d'une  qualité  supérieure  à  toute 
autre,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit.  Le  pays  est  couvert  de  cul- 
tures et  de  villages.  Il  s'y  fait  beaucoup  de  commerce. 

De  Djoras  à  Hanwan  on  compte  4  journées. 

De  llanwan  à  Nedjeran,  6  journées. 

De  Djoras  à  Nedjeran,  6  journées. 

Tebala  est  un  fort  dépendant  de  la  Mecque  :  il  en  est  éloigné 
de  Ajournées.  On  y  trouve  de  l'eau  courante,  des  cliamps  cul- 
tivés et  des  palmiers.  ♦ 

«  Il  est  situé  auprès  dune  colline  de  terre.  Lorsque  el-Hedjadj 
«  ebn  loussuf  vint  prendre  possession  de  Tebala  au  nom  du  ca- 
«  life  Abd-ul-Melik  bcn-Merwan,  n'apercevant  pas  cette  ville 
"  lorsqu'il  s'en  approcbait,  11  demanda  où  elle  était  :  Devant 
«  nous,  lui  répondit-on,  au  bas  de  la  colline.  Certes,  dit-il,  une 
'1  ville  qui  peut  être  cachée  par  un  tertre ,  est  chose  de  peu  d'im- 
»  portance,  et  il  s'éloigna.  On  a  dit  depuis,  proverbialement  :  C'est 
•<  moins  que  Tebala  pour  cl-IIedjadj.  >> 

De  Tebala  à  Biclia  on  compte  00  milles. 

De  Bicha  à  Djoras,  /i  journées. 

De  Tebala  au  marché  d'O'kadh  felsi  (iy»',  3  journées. 

Ce  dernier  lieu  est  un  gros  bourg  dont  les  environs  sont  fer- 
tiles,  plantés  en  palmiers  et  bien  arrosés.  Il  s'y  tient,  tous  les 
dimanches,  un  marché  où  l'on  apporte  toute  sorte  d'objets 
utiles  aux  villageois  de  ce  canton.  Lorsque  la  nuit  arrive,  cha- 
cun se  sépare  et  retourne  chez  soi.  D'O'kadh  à  Nedjeran,  on 
compte  5  journées. 
DiioFAB.  Dhofar  j[xls  (?st  la  capitale  du  district  de  lahsseb.  C'était  autre- 

fois une  des  villes  les  plus  considérables  et  les  plus  célèbres.  Les 
rois  de  l'Iémen  y  faisaient  leur  résidence,  et  «  on  y  voyait  les 
«  palais  de  Zeïdan.  Ces  édifices  sont  maintenant  en  ruines  et  la 
«  population  a  beaucoup  diminué.  Toutefois,  les  habitants  ont 
»  conservé  quelques  débris  de  leurs  anciennes  l'ichesses;  iispos- 


SIXIÈME  SECTION. 


149 


Feuillet  38  recto. 


«  sèdent  ries  champs  cultivés  et  des  dattiers  en  assez  grand  nom-     Feuillet  37  verso. 
«  bre  pour  subvenir  à  leurs  besoins.  » 

De  lahsseb,  qui  s'appelle  aussi  Dhofar,  à  Damar  jUi  ,  36  milles. 

De  Damar  à  Sana'  {*»,  ko  milles. 

De  lahsseb  la  supérieure  ^^.v^iiis?^^  au  fort  de  Tsadjeh  a-s?'  \ 
36  milles. 

De  Tsadjeh  à  el-Hind  .xiil,  27  milles. 

Hind  est  un  fort  construit  sur  une  haute  colline  où  sont  des 
puits,  et  habité  par  des  arabes  Khaulan  y^l^  ;  il  est  situé  à  1  ko 
milles  de  San'a. 

De  Dhofar  au  fort  de  A'iak  ^^£  ",  habité  par  des  Arabes  d'an- 
cienne race.  Sources  d'eau  douce  ;  quelques  palmiers,  rk  milles. 

De  Dhofar  à  Mareb  vjU,  3  journées. 

«  Mareb,  qui  n'est  aujourd'hui  qu'un  bourg,  était  autrefois 
n  une  ville  très-célèbre  parmi  les  Arabes.  On  y  voit  les  ruines  de 
«  deux  châteaux,  dont  l'un  fut,  dit-on,  construit  par  orch'c  de 
n  Salomon  fils  de  David ,  et  l'autre ,  par  celui  de  Belkis ,  femme 
«  de  ce  prince.  C'est  à  Mareb  que  fut  élevée  cette  digue  si  fameuse 
«  par  l'utilité  dont  elle  était  pour  l'irrigation  de  la  contrée,  et 
n  parce  que  sa  destruction  soudaine  fut  un  mémorable  exemple 
«  de  la  justice  divine  irritée  par  l'impiété  des  anciens  habitants.  « 

De  Mareb  à  la  ville  de  Chibam  -U-i  ',  qui  dépend  du  Hadra- 
maut,  /i  journées. 

Les  deux  villes  principales  de  cette  province  sont  Tarim  «.j^ 
et  Chibam.  Nous  avons  déjà  parlé  de  la  première;  quant  à  Chi- 
bam,  c'est  une  citadelle  très -forte,   bien  peuplée,  construite 


'  Le  ms.  A.  porte  Nadjeh  iùtf  et  Djend  Owk=>-  ;  VAhrècjè  porte  o^Ài^  Ivlioud. 

'  Notre  ms^présente  ici  une  lacune  qui  se  trouve  remplie  par  YAbrkjé  et  par  le  ms. 
B.  ainsi  qu'il  suit  :  ah  hac  ad  arcem  Sojl  iaseb  iibi  sunt  palma'  et  rivi  aquarum  è  sua- 
vibas  fontibus  manqntium,  XVI  M.  P.  —  '  C'est  évidemment  la  même  ville  qui  a  été 
mentionnée  par  Niebuhr  [Descr.  de  l'Arabie,  p.  2A0)  sous  le  nom  de  Schibam ,  et 
dont  il  a  été  question  ci-dessus,  p.  53.  Il  faut  donc  considérer  comme  fautive  l'ortho- 
graphe du  ms.  A.  qui  porte  partout  Sabam  _y,\j<M- 


HADRAMACT 


Feuillet  38  recto. 


Feuillet  38  verso 


j5U  DEUXIEME  CLIMAT. 

sur  ie  penchant  de  la  montagne  du  même  nom,  dont  la  cime  est 

tellement  escarpée  qu'on  n'y  peut  parvenir  qu'avec  de  grands 

eiforts.  Le  sommet  de  cette  montagne  est  couvert  de  vdiages,  de 

cj^amps  cultivés,  d'eaux  courantes  et  de  palmiers.  "  On  y  trouve 

"  des. cornalines,  des  améthystes  et  des  onvx.  An  premier  coup 

d'oeil,  ces  pierres  semblent  n'avoir  que  peu  d'éclat.  Elles  sont 

«  de  couleur  terreuse,  et  ne  peuvent  être  reconnues  que  par  les 

personnes  habituées  à  les  cherclier;  mais,  travaillées  et  polies, 

elles  acquièrent  toute  leur   beauté  et  tout  leur  prix.  On  dit 

qu'on  les  trouve  dans  certaines  vallées  dont  les  cailloux  sont 

de  couleurs  diverses,  parmi  lesquels  il  faut  les  choisir.  On  les 

apporte  ensuite  aux  ouvriers  chargés  de  les  travailler,  et  elles 

passent  dans  le  commerce.  » 

A  l'orient  du  Hadramaut  touche  le  pays  de  Chedjer^#,  habité 
par  des  Arabes  de  Mehret  ij^  '  qui  sont  de  race  non  mélangée. 
«  Les  dromadaires  que  produit  ce  pays  n'ont  point  leurs  pareils 
n  en  vitesse.  On  rapporte  même  qu'avec  très -peu  de  soins,  on 
«  parvient  à  leur  faire  comprendre  ce  qu'on  veut  d'eux.  On  leur 
«  donne  des  noms  par  lesquels  on  les  appelle;  ils  viennent  et 
«  obéissent  sans  le  moindre  retard.  Le  principal  bourg  de  Mehret 
«  est  Chedjer.  Le  langage  des  habitants  est  tellement  corrompu 
'<  qu'on  a  de  la  peine  à  les  comprendre  :  c'est  l'ancien  hamiante. 
«  Cette  contrée  est  très-pauvre.  Les  seules  ressources  de  ses  ha- 
«  bitants  consistent  dans  le  transport  des  marchandises  et  dans 
"  le  commerce  des  chèvres  et  des  chameaux.  Ils  nourrissent 
«  leurs  bestiaux  d'une  espèce  de  poisson  connu  sous  le  nom 
•■  de  wark  jjj  ',  qui  se  pêche  dans  la  mer  d'Oman,  et  qu'on 
"  donne  aux  bestiaux  après  l'avoir  fait  sécher  au  soleil.  Les  iia- 
«  bitants  de  Mehret  ne  connaissent  ni  le  blé,  ni  le  pain.  Ils 
«  vivent  de  poisson,  de  dattes,  de  laitage,  et  ne  boivent  que 
«  très-peu  d'eau;  ils  sont  tellement  accoutumés  à  ce  régime,  que 
'  ^"  (iji  Wazali  d'après  le  ms.  B. 


SIXIÈME  SECTION.  151 

«lorsque,   voyageant  dans  une  contrée  voisine,  il  leur  arrive      Feuillet  38  verso. 

«  de  manger  un  peu  de  pain  ou  quelque  mets  farineux,  ils  en 

«  sont  incommodés  et  tombent   quelquefois   malades  sérieuse- 

<>  ment.  On  dit  que  la  longueur  totale  du  pays  de  Mcliret  est  de 

«  ç)oo  milles,  et  sa  largeur  de  i5  à  26.  Il  se  compose  en  entier 

«  de  sables  mouvants.  »  De  l'extrémité  du  ])ays  de  Cliedjerjj* 

jusqu'à  A'den  y>x.«,  on  compte  3oo  milles. 

Le  pays  de   Mehret  est  contigu,   du   côté  du  nord,  à  celui  ""*»'• 

d'O'man  \^.  «  Ce  dernier  est  indépendant,  uniquement  peu- 
"  plé  d'indigènes,  et  fertile  en  fruits  des  pays  chauds,  tels 
«  que  la  datte,  la  figue  banane,  la  grenade,  la  figue,  le  rai- 
«  sin  et  autres  semblables.  »  Les  deux  villes  de  Sour  j^^  et  de 
Calhat  « — rjj  en  dépendent.  Elles  sont  situées  sur  les  bords 
du  golfe  Persique  \  »  petites,  mais  bien  peuplées;  on  y  boit  de 
«  l'eau  de  puits,  et  on  y  pêche  des  perles  en  petite  quantité.  » 
Elles  sont  à  une  forte  journée,  par  terre,  l'une  de  l'autre;  par 
mer,  la  distance  est  moindre.  De  Sour  j_y^  au  cap  el-Mahdjemé 
ii-t^  ,  par  terre  5  journées  '",  et  par  mer,  2.  Ce  cap  s'élève  beau- 
coup au-dessus  du  rivage,  «  mais  du  coté  de  l'orient,  il  se  couvre 
«  d'herbes  et  se  perd  sous  les  eaux  en  forme  de  banc,  sans  qu'on 
"  sache  jusqu'où  il  s'étend,  ce  qui  cause  souvent  des  naufrages.  » 
Il  y  a  sous  ce  cap  des  pêcheries  de  perles.  De  Calhat,  en  suivant 
la  côte,  jusqu'à  la  ville  de  Sohar  ^Lai»  ,on  compte  200  milles, 
et  non  loin  de  là  (  de  Calhat),  sur  le  rivage,  est  le  bourg  de 
Damar  jUi  «  de  peu  do  ressources  et  peu  habité  pendant  l'hiver, 
«  mais  qui  acquiert  pendant  l'été  l'importance  d'une  ville  popu- 
«  leuse  à  cause  de  la  pêche  des  perles,  car  Damar  est  renommée 

'  Il  semblerait,  d'après  la  version  latine  (pag.  53  ) ,  que  Calhat  seul  est  situé  sur 
le  bord  de  la  uier,  mais  nos  deux  manuscrits  ne  laissent  aucun  doute  à  cet  égard. 

'  Et  non  pas  quinze  comme  le  porte  l'Abrégé;  au  surplus  le  fait  rapporté  par  notre 
auteur  se  trouve  confirmé  par  des  témoignages  plus  récents.  Voyez  Malte -Brun, 
Précisde  la  Géoyr.  univ.  lova.  111,  pag.  206  (anc.  édit.). 


152  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuiiiei  3<j  recto.     „  par  la  beauté  de  celles  qu'elle  produit.  »  De  Mascat  kJu.^  à 
Sohar,   villes  l'une   et  l'autre  bien  peuplées,  on  compte    A5o 
milles  sans  habitations.  Sohar  jUs?  est  située  sur  le  golfe  Persi- 
que.  C'est  l'une  des  villes  les  plus  anciennes  du  pays  d'O'man,  et 
«  des  plus  ritlies  en  biens  anciennement  ou  récemment  acquis.  » 
Anciennement,  «  il  y  venait  des  marchands  de  toutes  les  parties 
«  du   monde,    pour    l'importation   des  productions   de   l'Iénien, 
«  et    l'exportation    de   toute  sorte   d'objets,    ce   qui    contribuait 
.1  à  la   prospérité  du  pays  (  d'ailleurs  )  fertile  en  dattes,  en  fi- 
«  gués  bananes,  en  grenades,  en  coings  et  autres  fruits  de  qua- 
«  lité  supérieure.  »  Il  s'y  faisait  des  expéditions  pour  la  Chine  ; 
mais  cet  état  de  choses  a  cessé ,  et  voici  pourquoi.  Il  existe  au 
centre  du  golfe  Persique  ,  vis-à-vis  de  Mascat ,  une  île  nommée  île 
de  Keïch  (jShsS',  de  forme  carrée,  de  i  2  milles  de  long  sur  autant 
de  laree.  «  Dans  cette  île  est  une  ville  aussi  nommée  Keïch,  dont 
«  un  certain  gouverneur  de  l'Iémen  s'enq)ara.  Il  la  fortifia,   la 
«  peupla  et  y  équipa  une  Hotte,  à  l'aide  de  laquelle  il  se  rendit 
«  maître  du  littoral  de  l'Iémen.  Cet  homme  occasionna  beaucoup 
«  de  dommages  aux  voyageurs  et  aux  marchands,  dépouilla  cha- 
«  cun  de  son  bien ,  et  affaiblit  le  pays  tellement  que  le  commerce 
«  se  détourna  de  la  vole  d'O'man  et  se  rc]5orta  vers  A'den  y.Xi. 
«  Avec  sa  flotte,  il  ravagea  les  côtes  du  Zondj   gj,  et  celles  de 
«  Gamran  yl;-»^.  Les  habitants  de  l'Inde  le  redoutent  et  ne  lui 
«  résistent  qu'à  l'aide  de  navires  dits  el-mechiat,  dont  nous  avons 
«  déjà  parlé',  et  dont  quelques-uns  de  la  longueur  d'une  galère, 
«  quoique  d'une  seule  pièce  de  bois,  sont  susceptibles  de  porter 
«  -200  hommes.  Un  voyageur  contemporain  nous  a  rapporté  que 
«  le  gouverneur  de  Keïch  possède  cinquante  de  ces  navires  tous 
«  d'une  seule  pièce,  sans  compter  beaucoup  d'autres  qui  sont  de 
«  pièces  rapportées.  Cet  liommc  continue  actuellement  encore 
«  .ses  expéditloi>s  déprédatrices;  il  est  fort  riche,  cl  nul  ne  peut 
'  Voy.  cklessus ,  [)■  7 1  de  la  présente  traduction.  Ici  les  deux  niss.  portent  i^ 


SIXIÈME   SECTION.  155 

«  lui  résister.  On  trouve  à  Keïch  des  champs  cultivés,  desLœufs,  Feuillet  39  recio. 
«  des  moutons,  des  vignes  et  des  pêcheries  de  hellcs  perles.  »  De 
Sohar  à  cette  île,  on  compte  2  journées  de  navigation.  «  Elle 
«  dépend  de  l'Iémcn  et  de  Mascat,  dont  elle  est  à  i  journée  de 
n  navigation.  El-Mesj^dl  (ou  el-Tizj^l  )  et  Chat  la*;  sont  situées 
sur  la  côte  du  Kerman.  Vis-à-vis  de  Soliar,  k  une  distance  de  2  jour- 
nées par  terre,  sont  deux  villes  séparées  par  une  rivière  diteel-Falh 

^OJI  :  l'une  de  ces  villes  se  nomme  So'al  Jl *»« ,  et  l'autre  OTra 

^ÀA.  Elles  sont  l'une  et  l'autre  peu  considérables,  mais  bien  peu- 
plées, et  entourées  de  champs  cultivés  et  de  palmiers.  Leurs  habi- 
tants boivent  les  eaux  de  la  rivière  dont  il  vient  d'être  fait  mention. 
La  contrée  donl  elles  dépendent  s'appelle  Nazoua  »jjj  '.  A  une 
demi-journée  de  ces  villes  est  celle  de  Mandj  ^,  qui  est  de  peu 
d'importance,  et  située  au  pied  de  la  montagne  de  Charam  ^v^, 
«  où  sont  les  sources  de  la  rivière  »  d'el-Falh  J^^-  Cette  rivière 
est  considérable;  ses  bords  sont  couverts  de  champs  cultivés  et 
de  villages  jusqu'à  la  mer  où  elle  se  jette,  auprès  de  Djolfara 
ojUiA=-.  Beaucoup  d'habitants  du  pays  d'Oman  sont  des  dissidents 
»l^,  n  dont  la  plupart  vivent  aujourd'hui  réunis  clans  un  petit 
«  pays  nommé  Bechroun  yj^j,  à  l'ouest  d'Oman,  sur  une 
«  montagne  où  sont  leurs  villages  fortihés  et  qui  leur  appartient  : 
«  Bechroun  est  situé  au  bas  de  cette  montagne.  D'après  ce  cju'on 
«  rapporte,  la  circonférence  du  pays  d'Oman  est  de  900  milles. 
«  Le  climat  y  est  très-chaud,  cl  il  paraît  que  sur  le  sommet 
«  (même)  du  mont  Charam  ^y^j.^  il  ne  tombe  que  peu  de  neige. 
«  Entre  le  Nedjd  ■>^  '  et  l'Oman,  il  n'y  a  que  des  déserts  con- 
«  tigus.  On  trouve  dans  ce  dernier  pays  une  espèce  de  serpent 
«  dite  el-I'rbad  ^jj«Jl  (  d'où  provient  le  nom  de  mo'arbid  qu'on 
«  donne  aux  ivrognes),  qui  silQe  et  saule,  mais  qui  ne  mord  pas. 
«  On  dit  que,  renfermé  dans  un  vase  de  verre  dont  l'orilice  est 

'  Ou  ôj_/J  Taroua. 

'  Pays  très-connu  à  cause  de  la  beauté  des  races  de  chevaux  qu'il  produit. 

20 


154  deuxièmb:  climat. 

Feuillet  39  verso  „  h\cï\  JdoucIic,  puis  dans  uiie  boîte,  et  transporté  hors  du  pays 
«  d'âtnan,  il  s'échappe  du  vase  et  qu'on  ne  le  retrouve  pas. 
«  Cette  expérience  a  été  souvent  faite,  et  le  fait  est  de  notoriété 
"  publique.  Il  existe  aussi  dans  cette  contrée  un  petit  animal  ap- 
«  pelé  Courad  iiyîJI  qui ,  lorsqu'il  s'attache  avec  ses  ongles  à  un 
"  homme,  lui  occasionne  une  tumeur  qui  s'accroît  au  point  que 
«  les  vers  s'v  mettent ,  et  que  ces  vers  pénétrant  dans  l'intérieur 
«  du  corps,  finissent  par  causer  la  mort.  Il  y  a  dans  le  milieu  de 
«  l'Oman  une  grande  quantité  de  singes  très-nuisibles  qui  se 
"  réunissent  quelquefois  en  troupe,  en  sorte  que,  pour  s'en  dé- 
i<  fendre ,  on  est  obligé  de  leur  faire  la  guerre  à  coups  de  flèches 
«  et  d'autres  armes  meurtrières.  » 

De  Sohar  à  Bahreïn  (jjj3r,  on  compte  environ  20  journées; 
mais  le  trajet  d'Oman,  soit  à  la  Mecque,  soit  à  d'autres  con- 
trées, est  très-difficile,  à  cause  de  l'aridité  des  déserts.  On  va  par 
mer  à  Aden,  et  de  là  on  continue  sa  route  par  mer  ou  par  terre. 
Il  Y  ^  également  lieaucoup  de  difficultés  à  se  rendre  de  Sohar, 
qui  dépend  de  iOman,  à  Bahreïn,  situé  du  côlé  du  nord,  à 
cause  de  l'état  de  guerre  et  de  rixes  continuelles  dans  lequel 
vivent  les  Arabes,  et  qui  ne  laisse  aux  voyageurs  aucune  sécu- 
rité, soit  pour  leurs  personnes,  soit  pour  leurs  biens.  Le  pays 
d'Oman  est  limitrophe,  du  côté  du  nord-ouest,  à  celui  d'Ié- 
IÉMA.MÉ.  «  marné  *-«Ur,  gouverné,  avant  l'islamisme,  par  cette  reine  si  fa- 

«  meuse  et  si  souvent  mentionnée  dans  nos  livres,  qui  fut  dé- 
«  pouillée  de  ses  biens,  de  ses  esclaves,  et  mise  à  mort  par  ordre 
■■  du  calife  Omar  ben-Alkhattab.  L'Iémamé  est  arrosé  par  une 
«  rivière  dite  Afnan  yU»! ,  sur  les  bords  de  laquelle  sont  des 
«  villages  et  des  champs  cultivés.  La  principale  résidence  s'ap- 
«  pelle  Iladrama  jl^jmi».  Il  y  a  beaucoup  de  palmiers  et  phis 
«  de  dattes  même  que  dans  le  Hedjaz  jl#-.  » 

On   compte  également    au  nombre  des  villes  de   l'Iémamé, 
Hadjar^;.*- ,  aujourd'hui  ruinée,  qui  était  la  résidence  de  la  reine; 


SIXIÈME  SECTION.  155 

auprès  de  là,  sont  les  deux  villes  de  Bourca  Ksjj  et  de  Salamia      Feuillet  Sg  verso. 
aa^^,  à  peu  près  égales  en  grandeur  et  en  population. 

L'itinéraire  de  riémamé  à  la  Mecque  est  celui-ci  : 

D'Iémamé  à  A'rdli  ^t=^,  une  journée. 

A  Khodaia'  iùuJ^il,  idem. 

A  Thania  iUAill ,  idem. 

A  Sofra  ij.jU.JI ,  idem. 

A  Sada  l>x.i,  idem. 

Au  fort  de  Cariateïn  yv-s>>>.  qui  est  sur  la  route  de  Bassora, 
«  et  où  les  deux  routes  se  séparent,  »  une  journée. 

De  Cariateïn  à  Dama  x«ia,  même  di.stance. 

A  Tandja  &^î=,  idem. 

A  Sarba  i»^jM,  idem. 

A  Djadila  «XjiX=- ,  idem. 

A  Fallia  a^,  idem. 

A  Rocaïba  xf-vr,,  idem. 

A  Couba  'aï,  idem. 

A  Maran  ^j^j-»,  idem. 

A  Wadjera  Hj-^j,  idem. 

A  Awtas  u-Usjl ,  idem. 

ADhat  i'rk  j>-«  ^\i>  ^  qui  dépend  du  Téhama,  idem. 

Au  jardin  d'ebn  A'mer  ^-.oU  (jjl  t)'^'*^'  idem. 

A  la  Mecque,  idem. 

S'il  plaît  à  Dieu,  nous  décrirons  en  leur  lieu  toutes  ces  .sta- 
tions dans  le  plus  grand  détail. 

«  Au  nombre  des  villes  de  l'Iémamé  est  Hadjar,  dont  nous 
«  avons  déjà  parlé.  »  Entre  Hadjar  et  Hadrama ,  on  compte  2  jour- 
nées. 

-La  dénomination  d'I'rdh  ^^ja  s'applique,  «  dans  cette  contrée,  « 
à  la  rivière  d'Afnan  yUsi ,  qui  sépare  la  province  en  haute  et 
en  basse,  et  sur  les  bords  de  laquelle  sont  des  villages  bien 
peuplés,  des  champs  cultivés,  des  palmiers  et  d'autres  arbres. 

20. 


156  DEUXIÈME  CLLMAT. 

Feuillet  io  recto.  Les  nonis  de  ces  villages  sont  :  Manboukha  *i»jjuL«,  Wabra 

ijj}.  Caria  miji,  A'bra  I^j*,  Behicha  *Ajs^,  Sal  JUJI,  A'mcria 
ii>^U  ,  Nisan  yU.-s> ,  Bourca-Daliek  >iL.=i.l_é  *-j^  ,  Salamia  «.jj^  , 
Toiulhib  ^yi,  Mocrat  ^\jxi.\  et  Medjiiza  »jUil  '. 

Tous  ces  villages ,  peu  éloignés  les  uns  des  autres ,  sont  à  des 
distances  à  peu  près  égales.  Entre  Salamia  et  Sal,  on  compte 
ime  journée;  et  entre  Sal  et  Iladrama  de  l'Icmamé,  la  même 
distance.  «  Salamia  est  un  joli  bourg  entouré  de  vergers  et  de 
«  palmiers  dont  les  fruits  sont  d'une  belle  couleur  et  d'un  goiit 
"  agréable.  Sal  est  également  un  lieu  peu  considérable,  habité 
«  par  de  misérables  Arabes  ;  il  y  a  des  puits  et  des  sources  d'eau 
«  thermale.  >> 

Quand  on  veut  aller  de  l'Iémamé  à  Bassora  Sjj^\ ,  on  se  rend 
d'abord  à  Sal,  i  journée. 

Puis,  à  Salamia,  i  journée. 

Puis,  par  le  désert,  à  jVIarab  vlr*'  ^'^'^  habité  par  des  Arabes, 
3  journées,  pendant  lesquelles  on  tâche  de  se  procurer  de  l'eau 
de  puits  dans  des  lieux  stériles. 

De  Marab  à  Saman  yL.;^ ,  encore  3  journées. 

n  Saman  est  habité  par  des  Arabes  affamés,  nus,  et  que  leur 
«  pauvreté  met  à  l'abri  de  toute  attaque.  » 

De  Saman  à  Tandja  «-sJJ»,  petit  village  dont  le  territoire  est 
limitrophe  à  celui  de  Bahreïn,  i  journée. 

De  là  à  la  ville  de  Kadhima  iL^^,  fort  situé  sur  une  mon- 
tagne très-élevée,  4  journées  que  les  voyageurs  font,  accompa- 
gnés par  des  Araires  qui  connaissent  les  puits  et  les  sources. 

De  Kadhima  à  Dahaman  yl^i ,  i  jouruée. 

De  là  à  Bassora,  i  journée. 

Total ,  1  5  journées. 

II  De  riémamé  à  Bahreïn,  on  en  compte  environ  i3. 

«  De  riémamé  à  l'Oman,  également  i3  journées. 

'  Voyez  pour  les  variantes  pag.  55  de  la  version  latine. 


SIXIÈME  SECTION.  157 

Il  II  existe  un  chemin  pour  se  rendre,  en  suivant  le  littoral,      Feuillet  40  lecto. 

«  de  l'Oman  à  Bahrcïn.  11  passe  par  Sohar,  Damar,  Mascat, 
el-Djebel  et  Djolfar,  lieux  où  sont  des  pêcheries  de  perles, 
et  vis-à-vis  desquels  il  existe  en  mer  un  vaste  ccueil,  tantôt 
un  peu  apparent,  tantôt  cache  sous  les  eaux.  Les  navigateurs 
qui  vont  de  Bassora  à  l'Oman,  lorsqu'ils  sont   parvenus   sur 

«  les  limites  de  cet  écueil ,  débarquent  leurs  marchandises  sur 
la  rive ,  afin  d'alléger  le  navire  ;  et  quand  ils  ont  fi-anchi  l'obs- 
tacle, ils  les  chargent  de  nouveau  et  continuent  leur  route 
jusqu'à  l'Oman. 
«  Lorsque  vous  voulez  vous  rendre  de  Djolfar  à  Bahreïn,  vous 

»  pouvez  jeter  l'ancre  dans  le  port  de  SabldiA  a^s^-»,  où  l'on  trouve 
de  l'eau  douce.  Ces  parages  sont  couverts  d'abîmes,  de  bancs 
de  sable  et  de  lieux  d'un  difficile  accès.  On  les  connaît  sous 
le  nom  de  mer  de  Kithr  jiiï  ;  il  s'y  trouve  un  grand  nombre 
d'îlots  déserts,  fréquentés  seulement  par  des  oiseaux  aquati- 
ques ou  terrestres  qui  s'y  rassemblent  et  y  déposent  leurs 
fientes.  Lorsque  le  temps  le  permet,  on  va  charger  ces  fientes 
avec  des  embarcations  et  on  les  transporte  à  Bassora  et  en  d'au- 
tres lieux,  où  elles  se  vendent  à  très-haut  prix,  attendu  qu'elles 
sont  considérées  comme  un  puissant  engiais  pour  la  vigne,  pour 
les  dattiers  et  en  général  pour  les  jardins.  Au  surplus,  cette  mer 
de  Kithr  est  peu  fréquentée  et  elle  est  redoutée  des  voyageurs 
et  des  marins.  On  fait  voile  de  là  vers  le  port  de  Macfoud  iyU.« 
qui  oiTrc  un  excellent  hivernage,  avec  de  l'eau  douce  ;  puis  vers 
la  .côte  de  Hadjer^^,  première  dépendance  de  Bahreïn;  puis 
vers  Bassora,  en  suivant  le  littoral  qui  est  désert,  et  dont  nous 
parlerons ,  s'il  plaît  à  Dieu ,  dans  la  description  du  troisième 
climat.  » 
Quant  à  Ma'aden  el-Bacra  '  it^JiJi  ^J^jm,  c'est  un  bourg  grand     Feuillet  ho  verso. 

'  L'Abrège  porte  Nacra;  mais  nos  deux  manuscrits  s'accordent  sur  l'orthographe 
de  ce  nom. 


Feuillet  4o  verso 


GOLFE    PEnsloCE' 


158  DEUXIÈME  CLJAIAT. 

et  populeux  où  se  réunissent  les  pèlerins  de  Bassora  et  de  Koufa. 
Celui  qui  veut  se  rendre  à  Mcdinc  prend  d'abord  par  Dliat  el- 
léuiiu  (ji — (JI  i^li ,  puis  par  Casaïlé  *Xo'u«i,  lieu  très-frécjuenté 
par  les  Arabes,  et  où  l'on  trouve  de  l'eau  saumâtre;  h"]  milles. 

Puis,  par  Batn  NakhI  J.-*'  (J^,  beaucoup  d'eau  douce  et  de 
palmiers;  36  milles. 

Ensuite,  par  Tarcf  o^,  lieu  désert,  fréquente  de  tenqos  en 
temps  par  des  Arabes,  et  où  sont  des  étangs  d'eau  pluviale;  22 
milles. 

De  là  à  Médine,  ou  compte  1  5  milles. 

Relativement  au  golfe  Persique,  nous  avons  dit  (|ue  c'est  an 
canal  qui  dérive  de  la  grande  mer  des  Indes  ',  mais  qui  forme 
une  mer  séparée  et  différente  de  toute  autre.  Sur  le  littoral  de 
l'Iémen  sont  les  deux  monts  Kessaïr  ^^a-IS' et  A'ouaïrj_>^  d'où 
dépend  le  lieu  nommé  Derdour  j^iji  où  la  mer  prend  le  nom 
de  Ghazra  ijjs-.  A  Derdour  les  eaux  tournent  sans  cesse  comme 
une  meule  de  moulin,  et  forment  un  tourbillon  continuel,  en 
sorte  que,  si  un  navire  ou  tout  autre  objet  y  tombe,  il  e.st  iné- 
vitablement englouti.  Ce  lieu  est  situé  au  sud  de  l'île  d'Ebn- 
Kawan  yl^\^  (j-j'.  laquelle  est  éloignée  de  celle  de  Keich  ^yJS^  àe 
52  milles,  ce  qui  forme  une  demi-journée  de  navigation.  La 
longueur  de  l'île  d'Ebn-Kawan  est  (aussi)  de  bi  milles,  et  sa 
largeur  de  9.  Les  liabitants  sont  dissidents,  de  la  secte  des  Aba- 
dhis;  "  ils  possèdent  des  champs  cultivés,  des  cocotiers  et  d'au- 
n  très  arbres.  «  De  là,  on  aperçoit  les  montagnes  de  l'Iémen  et 
dans  le  voisinase  est  le  gouffre  de  Derdour  dont  nous  venons 
de  parler,  et  qui  forme,  vis-à-vis  des  monts  Kessaïr  et  A'ouaïr, 
un  détroit  qui  peut  bien  être  franchi  par  de  légères  embarcations, 
mais  non  pas  par  les  vaisseaux  de  la  Chine.  Kessaïr  et  A'ouaïr 
sont  deux  écueils  tellement  couverts  par  les  eaux  qu'on  ne  les 
voit  pas;  mais  la  mer  s'y  brise  avec  violence,  et  les  marins  ins- 

'  Voyez  ti-dcssus ,  pag.  4. 


SIXIÈME  SECTION.  159 

truits  les  connaissent  et  les  évitent.  Il  existe  trois  gouffres  de  ce  Feuillet  io  verso. 
genre  :  le  premier  est  celui  que  nous  décrivons;  le  deuxième, 
celui  qui  se  trouve  clans  le  voisinage  de  Comar  jU",  et  le  troisième, 
Derdour  jj^j^ ,  est  situé  à  l'extrémité  de  la  Chine,  entre  Siraf 
(jlj^^  et  Mascat-Seïf  ben-Essaffal' oLL*2Ji  ^jj  ou-«  kJù.^,  vers  un 
cap  qui  s'avance  dans  la  mer  et  qui  se  termine  par  une  petite  île. 
«  On  trouve  dans  cette  mer  (  le  golfe  Persique  )  un  poisson 
«  nommé  defsin  (j--ji,  à  tète  carrée,  avec  deux  cornes  de  la  lon- 
«  gueur  du  petit  doigt  et  très-minces.  Son  corps  est  grêle,  sa 
"  bouche  ressemble  à  un  entonnoir,  il  ne  l'ouvre  ni  ne  la  ferme. 
«  L'intérieur  de  cet  entonnoir  est  rouge  et  mou;  il  est  pourvu  de 
«  dents  dont  le  poisson  se  sert  pour  couper  avant  d'avaler.  On  dit 
■  que  la  chair  de  ce  poisson  est  salutaire  aux  personnes  attaquées 
«  de  l'éléphantiasis  :  c'est  du  moins  ce  que  rapportent  les  habitants 
"  de  la  Perse  et  ceux  du  Kerman.  » 


160 


DEUXIÈME  CLIMAT. 


SEPTIÈME  SECTION. 

Feuillet  /lo  verso.  Suite  des  cotes  du  golfe  Pcrsique.  —  Mckrau.  —  Sedjestan.  —  Sind. 

Moultan. 


Les  villes  décrites  dans  cette  septième  section  sont  :  Kia  hjS, 
Kir^vs^,  Ermaïl  Jout*,! ,  Casri-bend  o^Àj^aai,  Fira-])Ouz  j^^jm, 
Khourj_j_i-,  Canbely  J^aàS,  Mcnhaliery  ^^l^O»,  Dil)al  J^i, ,  Ni- 


Feuillet'u  recto,      roun  ij}^,  Mansouria  aj 


MftA2A.4 


^\andan  .ilowl.,  Asfaca 


AJtXol 


Darek  i3j:>,  iNIasourdjan  yl=»jj-M,U  ,  Fardnn  (j'iyj,  Kirkaïan  yl.fe^S^ 
Cadira  i^'>>j ,  Besniek  dl-^wu ,  Toubcran  yl^^,  Moultan  ^'^aL», 
DjandourjjO^_À=-,  Sandoiir  ^j JOi-» ,  Dourjji,  Atry  (^>>l ,  Calery 
(Sj^'^j  ^ii''i  !>-+'!  Masouani  J^.,^^,  Charousan  yL^ji^,  Bania  <voL, 
Manicbel  J^U,  Kanbaïa  /oWà^»;  Soubara  «jl^-w,  Scbdan  ylJv*-» 
et  Seïmour^^.ey«.  Dans  la  partie  de  la  mer  conipinse  dans  la  pré- 
sente section,  sont  :  l'île  de  Thara  sjj ,  les  deux  ccueils  Kessaïr 
et  A'ouaïr  j_)^*  j  ^*1^5,  le  Dcrdour  jji,i ,  l'île  de  Dibal  J^.:>, 
où  se  trouve  la  ville  de  Kcskihar  j'—(,-^-»j,  l'île  de  Aubkin  (j?Xjl, 
l'île  de  Mind  .xà.«  ,  celle  de  Koulam-mely  J-«  ^y^  i  et  celle  de 
Sendan  yl  j^à-m  '.  Toutes  ces  contrées  sont  babitées  par  des  peu- 
pies  de  religions ,  de  coutumes  et  de  mœurs  diverses.  Nous  rap- 
porterons à  ce  sujet  tout  ce  que  nous  en  avons  appris  de  cer- 
tain, nous  confiant  dans  le  secours  divin. 

Nous  disons  donc  que  le  commencement  de  la  présente  section 
comprend,  à  partir  de  l'orient,  le  littoral  du  golfe  Persique,  et. 


■  Pour l'oilhograi^lie  de  ces  noms,  nous  avons  suivi  les  leçons  du  ms.  Asseiin.\  oy. 
au  surplus  la  version  latine,  [lag.  56  et  b-j. 


SEPTIÈME   SECTION.  161 

vers  le  sud,  ia  ville  de  Dibal  J^i,  «qui  est  très-peuplée,  bien     Feuillet  ii  recto. 

«  que  son  territoire  soit  peu  fertile  et  ne  produise  guère  d'autres  dibal. 

«  arbres   que   des  dattiers.   Les  montagnes  y  sont  arides  et  les 

«  plaines    stériles.    Les   maisons   y  sont  construites   en   terre  et 

«  en  bois,  mais   le  pays  n'est    baJjité  que  parce  que    c'est   une 

«  station  pour  les  vaisseaux  du  Sind   et  autres.   Le  commerce 

«  s'opère  sur  des  articles  Irès-variés  et  on  s'y  livre  avec  beaucoup 

«  d'intelligence.  11  vient  à  J3ibal  des  navires  chargés  des  produc- 

«  lions  de  l'Oman,  et   aussi   des  bâtiments  de  la  Chine  et  des 

n  Indes.  Ils  apportent  des  étoffes  et  autres  objets  de  Chine,  ainsi 

«  que  des  parfums  et  aromates  de  l'Inde.  Les  ha]jitant»(de  Dibal), 

«  qui  sont  en  général  fort  riches,  achètent  ces  marchandises  en 

"  gros  et  ils  les  gardent  jusqu'au  moment  où,  les  navires  étant 

«  partis,  elles  commencent  à  devenir  rares.  Alors  ils  en  opèrent 

n  la  vente,  vont  trafiquer  dans  le  pays,  placer  leurs  fonds  à  inté- 

«  rôt,  ou  bien  employer  ces  fonds  comme  ils  l'entendent.  Entre 

«  l'endjoucluire  du  grand  Mehran^AÊ^I  u!/V*  (  f Iwdus  )  et  Dibal, 

«  on  compte  6  milles',  en  se  du'igeant  vei's  fouest;  de  Dibal  à 

«  Niroun  yj_;.^j  à  l'ouest  duMehran  ,  3  journées.  Niroun  est  à  moi- 

«  tip  chemin  (  de  Dibal)  à  Mansoura  ojynM  -.  C'est  là  que  les  per- 

«  sonnes  qui  vont  de  l'une  à  l'autre  de  ces  villes  passent  le  fleuve.  » 

Niroun  ^  est  une  ville  peu  considérable,  mais  elle  est  forti- 
fiée «  et  ses  habitants  sont  riches.  »  Les  arbres  y  sont  rares. 
De  là  à  Mansouria,  on  compte  un  peu  plus  de  3  journées. 

Cette  dernière  ville  (  Mansoura  ou  Mansouria  )  est  entourée 
par  un  bras  du  Mehran  dont  elle  est  cependant  éloignée.  Elle 
est  à  foccident  de  la  principale  branche  de  ce  fleuve,  qui 
coule  depuis  sa  source  jusqu'à  Calery  t^jJl»,  ville  située  à  une 
journée  de  Mansouria.  A  Calery,  il  se  divise  en  deux  branches 

'  El  non  point  li'ois  journées,  comme  on  lit  dans  la  version  latine.  Cette  correc- 
tion est  essentielle. 

'  Le  ins.  Asselin  elVAbréçjé  portent  partout  Mansoura.  —  '  h' Abrégé  porte  Faiiua. 

21 


Feuillet  ii   recto. 


Feuillet  /41  verso. 


MANSOCRIA 


MANSOCRA. 


162  DEUXIÈME  CLIMAT. 

dont  la  principale  se  dirige  vers  Mansouria;  l'autre  coule  vers 
le  nord  jusqu'à  Charousan  yU«j,j^,  puis  se  détourne  vers  l'ouest 
et  vient  rejoindre  la  principale  pour  ne  plus  former  qu'un  seul 
fleuve.  Cette  jonction  a  lieu  à  1  2  milles  au-dessous  de  Mansou- 
ria. Le  Mehran  passe  ensuite  à  Niroun,  puis  se  décharge  dans  la 
mer.  L'espace  occupé  par  Mansouria  est  d'un  mille  carré.  Le 
«  climat  y  est  chaud.  Le  pays  produit  des  dattes  en  abondance, 
"  ainsi  que  des  cannes  à  sucre.  Il  n'y  a  guère  d'autres  fruits,  si 
»  ce  n'est  cependant  une  espèce  de  fruit  gros  comme  une  pomme, 
«  qu'on  appelle  limouna,  dont  la  saveur  est  très-acide,  et  une 
«  autre  qui  se  rapproche  de  la  pèche,  soit  pour  la  forme,  soit 
"  pour  le  goût. 

«  Mansouria  fut  bâtie  au  commencement  du  règne  d  Al-Man- 
«  sour,  de  la  famille  des  ALbassides.  Ce  prince  donna  son  surnom 
«  (de  victorieux)  à  quatre  villes  différentes,  afin  de  leur  porter 
I'  bonheur,  et  pour  qu'elles  subsistassent  toujours.  La  première 
«  est  Bagdad  dans  l'Iràc;  la  deuxième,  la  Mansoura  du  Sind,  qui  est 
«  celle  dont  il  est  ici  question  ;  la  troisième ,  celle  d'Almassissa 
"  iù^A-^l  sur  la  Méditerranée;  la  quatrième,  celle  de  Mésopotamie. 

«  Celle  dont  nous  parlons  ici  est  grande,  populeuse,  riche  et 
«  commerçante.  Ses  environs  sont  fertiles ,  ses  édifices  construits 
«  en  liriques,  en  tuiles  et  en  plâtre;  c'est  un  lieu  de  délassements 
«  et  de  plaisirs.  Le  commerce  y  est  florissant ,  les  bazars  remplis 
"  de  monde  et  bien  fournis  de  marchandises.  Le  bas  peuple  porte 
«  le  costume  persan,  mais  les  princes  affectent  de  revêtir  la  tuni- 
«  que,  et  de  laisser  tomber  leurs  cheveux  à  la  manière  des  princes 
«  indiens.  La  monnaie  est  d'argent  ou  de  cuivre;  le  poids  de  la 
«  drachme  locale  est  quintuple  de  celui  de  la  drachme  (ordinaire). 
«  On  y  voit  aussi  des  monnaies  tartares  aj^Us  qui  y  ont  cours.  Le 
«  poisson  y  est  abondant,  la  viande  à  bas  prix  et  les  fruits  étran- 
«  gers  ou  indigènes,  en  quantité.  Le  nom  de  la  ville  est,  en  indien, 
«  Mirman  ylyjy».  Elle  est  comptée  au  uondire  des  dépendances 


SEPTIÈME   SECTION.  163 

n  du  Sind,  ainsi  que  Dibal,  Niroun,  Bania,  Calery,  Atrv,  Cliarou-      Feuillet  k\  verso. 
"  san,  Djandour,  Menhabcry,  Bcsmek  et  Mouitan. 

n  Bania  csl  une  petite  ville  dont  les  habitants  sont  de  race 
«  mélangée  et  riches.  On  y  vil  à  bon  marché  et  très-agréable- 
«  mont.  » 

De  Bania  à  Mansouria,  on  compte  3  journées. 

A  Mamehel,  6  idem. 

A  Dibal,  2  idem.  • 

"  De  là  à  Mamehel  et  à  Kanbaïa,  le  pays  n'offre  qu'une  plage 
"  maritime  sans  habitations,  presque  sans  eau  et  par  conséquent 
«  impraticable  pour  les  voyageurs. 

«  Mamehel  est  situé  entre  le  Sind  et  l'Inde.  Sur  les  limites  du 
"  désert  dont  il  vient  d'être  parlé,  habite  une  peuplade  très-brave 
«  nommée  Mend  J^4! ,  qui  fait  paître  ses  troupeaux  jusqu'au- 
«  près  de  Mamehel.  Elle  est  nombreuse,  possède  beaucoup  de 
"  montures  et  de  chameaux,  étend  ses  excursions  jusqu'à  Dour 
«  jji  sur  les  bords  du  Mehran,  et  quelquefois  même  elle  pénètre 
«  jusqu'aux  limites  du  Mekran. 

«  Dourjj^l  est  située  sur  les  bords  du  Mehran,  qui  coule  à 
"  foccident  de  cette  ville.  Elle  est  agréable  et  comparable  à 
«  Mouitan  sous  le  rapport  de  la  grandeur. 

«  De  là  à  Besmek  liUwj,  3  journées. 

«  A  Atry  i^jj\ ,  k  idem. 

«  De  cette  dernière  à  Calery  ^^^1; ,  2  idem. 

"  Calery  ^^jl\i,   sur  la  rive  occidentale  du  Mehran  du  Sind,  calery 

K  est  une  jolie  ville,  bien  fortifiée  et  très-commerçante.  C'est  dans 
«  son  voisinage  que  le  Mehran  se  partage  en  deux  branches  dont 
«  la  plus  grande  coule  vers  l'ouest  jusqu'auprès  de  Mansouria,  qui 
«  est  sur  la  rive  occidentale,  et  la  seconde  vers  le  nord-ouest, 
«  puis  vers  le  nord,  puis,  en  continuant,  vers  l'ouest.  L'une  et 
«  l'autre  se  réunissent  ensuite  au-dessous  de  Mansouria  à  une  dis- 
«  tance  d'environ  1  2  milles.  »  Bien  que  cette  ville  (  Calery  )  soit 

2  1  . 


ClIABODSAN. 


164  DEUXIÈME   CLIMAT. 

Ffiiillci  i2  ni  10.  à  une  certaine  distance  de  la  route,  cependant  elle  est  très- 
fréquentée,  à  cause  de  la  bonté  des  0])érations  commerciales 
qu'on  fait  avec  ses  habitants.  De  là  à  JNIansouria,  on  compte  une 
forte  journée  ou  l\o  milles'. 

«  De  Calery  à  Charousan  y'^.^,  3  journées. 

Cette  dernière  est  remarquable  jiar  sa  grandeur,  ])ar  le  nom- 
bre de  ses  fontaines  et  de  ses  canaux,  «  par  l'abondance  de  ses 
"  ])roductions  et  par  la  richesse  de  son  commerce.  Elle  est  très- 
"  fréquentée.  »  De  Charousan  à  Menhabery  ^g^',^:*-» ,  ville  située 
dans  un  bas  fond,  «  bien  bâtie,  d'un  aspect  agréable,  entourée 
"  de  jardins,  de  sources  et  d'eaux  courantes,  »  on  compte  3  jour- 
nées, et  de  cette  dernière  ville  à  Firabouz  '  j-^j.-o,  6  journées. 

De  Menhabery  à  Dibal,  2  idem. 

Pour  aller  de  Dibal  à  Firabouz,  on  passe  par  Menhabery,  et 
entre  ces  deux  dernières,  par  une  petite  ville  nommée  Khour 
jj_=l,  qui  est  bien  peuplée. 

Quant  à  Firabouz ,  c'est  une  vdle  dont  les  habitants  sont  ri- 
ches, «  d'un  commerce  sûr,  gens  de  parole,  ennemis  de  la 
«  fraude ,  généreux  et  bienfaisants.  »  Elle  dépend  de  la  province 
du  Mekran,  ainsi  que  les  villes  de  Kirj-*J  ,  de  Darek  t;),a  ,  de  Rasek 

A m\j  (habitée  par  des  schismatiques  ),   de  Beh   *j ,  de  Bend 

Osju ,  do  Casri-bend  ,  d'Asfaca  «-«.ùs! ,  de  Fahlafahra  o^^^.^,  de 
Maskan  (jX«w«,  de  Taïz  j^  '  et  de  Balabac  (f-iX>  ". 

«  Le  Mekran  est  un  pays  vaste,  mais  en  majem-e  partie  désert 
«  et  misérable.  La  principale  de  ses  villes  est  Kirousi  ^jjj.^,  qui 
«  est  grande  à  peu  près  comme  Moultan.  Les  palmiers  y  abon- 


'  Il  rësulte  dn  paragraphe  précédent  et  de  la  répétition  même  du  fait  énoncé  pai- 
notre  auteur,  que  la  bifurcalion  ;ln  Sind  a  Heu  à  Calery  et  non  point  à  Maniuliel ,  ainsi 
qu'il  faudrait  le  conclure  de  la  version  latine  pag.  67. 

"  Les  niss.  portent  tantôt  Firbouz  et  tantôt  Kkhouz;Y  Abrégé  porte  Firabuz. 

'  Les  cartes  anglaises  perlent  Th. 

'  Ou  Belin. 


SEPTIÈME   SECTION.  165 

«  dent,  la  campagne  y  est  cultivée  et  il  s'y  fait  bcaTicoiip  de  l'euillei  1,3  recto. 
«  commerce.  »  A  l'occident  est  Taïz,  petit  poit  de  mer  fréquenté 
par  des  bâtiments  du  Fars  et  par  ceux  qui  viennent  du  pays 
d'Oman,  ainsi  que  de  Reïcli ,  île  du  golfe  Persique ,  située 
à  une  forte  journée  de  navigation.  De  Taïz  e^  Kir,  on  compte  5 
journées. 

De  Kir  à  Firabouz,  2  fortes  journées. 

Entre  Kir  et  Ermaïl  sont  deux  districts  qui  se  touchent ,  dont 
l'un,  nommé  Rahoun  u>^^j ,  dépend  de  Mansouria ,  et  l'autre, 
dit  Kelwan  yt_jJ^,  dépend  du  Mckran.  «  Ces  deux  districts  sont 
«  assez  fertiles;  ils  produisent  des  dattes  en  petite  quantité,  mais 
«  la  principale  ressource  de  leurs  habitants  consiste  en  trou- 
«  peaux.  »  Celui  qui  veut  se  rendre  de  Firabouz  au  Mekran  doit 
passer  par  Ku\  De  là  à  Ermaïl,  rpii  dépend  du  Mekran,  3  jour- 
nées. 

«  Ermaïl  J~ot«jl  est  à  peu  près  de  la  même  grandeur  que  Fira-  ermaïl. 

«  bouz.  Elle  est  bien  peuplée  et  ses  environs  sont  très-agréables. 
«  Ses  habitants  sont  riches.  »  D'Ermaïl  àCanbely  J-aàï,  2  journées,      l'euillei  '12  vciio. 

Canjjcly  le  dispute  à  Ermaïl  en  grandeur,  en  richesse  et  en 
population.  Elle  est  située  à  un  mille  et  demi  de  la  mer.  L'une 
et  l'autre  sont  situées  entre  Dibal  et  le  Mekran.  De  Firabouz  à 
Darek  éj> ,  ville  populeuse  et  commerçante,  3  journées. 

«  Au  sud-ouest  de  Darek  est  une  montagne  très-haute,  qu'on 
«  nomme  montagne  du  sel,  attendu  que  ses  eaux  sont,  en  effet, 
«  presque  toutes  salées.  Il  y  a  des  habitations.  » 

De  Darek  Jji  à  Rasek  kiL«lj,  3  journées. 

«  Les  habitants  de  Rasek  sont  schismatiques.  Leur  territoire 
«  se  subdivise  en  deux  districts  dont  l'un  porte  le  nom  d'el-Kha- 
«  roudj  2«_H=i  et  l'autre,  celui  de  Kirkaïan  ^U/ vaS^  On  v  cultive 
«  beaucoup  de  cannes  à  sucre  et  on  y  fabrique  du  faniz  '  dont  il 
«  se  fait  un  grand  commerce.  Cette  culture  et  cette  fabrication 

'  Sorlc  tie  sucrerie. 


166  DEUXIÈME  CLIMAT. 

FeuiiM  42  verso.  «  sont  aussi  très-répanducs  à  Maskan  yls^U  el  dans  le  district  de 
«  Casran  (j'j.^*.  Les  habitants  de  Maskan,  de  Djawran  ylj,^=-  et 
«  de  Touberan  yl^^  sont,  en  majeure  partie,  schismatiques. 
i>  Le  territoire  de  Maskan  touche  à  celui  de  la  province  de  Ker- 
"  man  (jU,_^5.  Ses  liabitants  jouissent  d'une  grande  réputation 
"  de  bravoure.  Ils  ont  des  dattiers  et  des  chameaux ,  des  céréales 
"  et  des  fruits  des  pays  froids.  Les  habitants  du  Mekran  |)arlent  le 
«  persan  et  un  dialecte  particulier  à  leur  province.  Ils  portent  la 
«  tunique,  la  robe  à  manches,  l'ardié  ,  la  fouta  et  le  mandil brodé 
«  en  or,  comme  les  habitants  de  l'Irâc  et  de  la  Perse.  >> 

Fahlafahra  ,  Asfaca  ,  Bend  et  Casri-bend  sont  des  dépendances 
du  Mokian,  «  qui  ont  entre  elles  beaucoup  de  ressemblance  sous  le 
•I  rapport  de  l'étendue,  de  la  nature  et  de  l'importance  du  com- 
«  nierce,  et  de  l'état  de  la  population.  » 

De  Fahlafahra  à  Hasek,  on  compte  2  journées. 

De  Fahlafahra  à  Asfaca,  2  idem. 

D'AsIacaà  Bend,   1  idem  vers  l'ouest. 

D' Asfaca  à  Darek,  3  idem. 

De  Bend  à  Casri-bend,  i  idem. 

De  Casri-bend  à  Kia,  A  idem. 

De  Mansouria  à  Touberan,  environ  i5  idem. 

Touberan  y!^j_^  est  dans  le  voisinage  de  Fahradj  ^j—^,  qui 
appartient  au  Kerman.  »  C'est  une  ville  bien  fortiliée  et  située 
«  sur  les  bords  d'une  rivière  du  même  nom  (de  Touberan)  qui 
"  sont  cultivés  et  fertiles.  »  De  là  à  Ferdan  yli^j ,  ville  commer- 
çante et  dont  les  environs  sont  bien  peuplés,  on  compte  4  jour- 
nées. 

A  l'ouest  de  Ferdan,  et  sur  la  route  de  Touberan,  est  la  ville 
de  Kirkaïan  «  dont  le  territoire  est  très-peuplé,  très-fertile,  et 
«  où  croissent  la  vigne  et  diverses  sortes  d'arbres  fruitiers:  mais 
«  on  n'y  trouve  pas  de  palmiers.  "  De  Touberan  à  la  ville  de  Mos- 


SEPTIÈME   SECTION.  167 

tah  gO»«-«  '  située  au  milieu  du  désert,  et  où  l'on  élève  beaucoup      t'e"ill«t  /n  verso. 
de  chameaux  et  de  moutons,  on  compte  3  journées. 

De  Touberan   à  Moultan  yU^,  sur  la  limite  du  Sind,    lo      Feuillet  «  recto. 
journées. 

«  Moultan  est  voisine  de  l'Inde ,  et  quelques  auteurs  même  la  moiltan. 

"  placent  dans  cette  contrée.  Elle  égale  Mansoura  »_,^_«uL«  en 
«  grandeur,  et  elle  porte  le  surnom  de  maison  d'or.  On  y  voit 
«  une  idole  vénérée  par  les  Indiens,  qui  viennent  la  visiter  en  pè- 
II  lerinage  des  points  les  plus  reculés  de  leur  pays,  et  lui  offrir 
Il  des  objets  précieux  ,  des  ornements  et  des  parfums  en  quan- 
II  tité  prodigieuse.  Cette  idole  est  entourée  de  serviteurs  et  d'es- 
II  claves  qui  se  nourrissent  et  s'habillent  du  produit  de  ces  riches 
n  offrandes.  Elle  est  de  forme  humaine  et  à  quatre  côtés,  assise 
"  sur  un  siège  construit  en  briques  et  en  plâtre ,  entièrement  cou- 

I  verte  d'une  peau  qui  ressemble  à  du  maroquin  rouge,  en  telle 

II  sorte  qu'on  ne  lui  voit  que  les  yeux.  Quelques  personnes  assu- 
II  rent  que  l'intérieur  est  en  bois,  d'autres  le  nient.  Quoi  qu'il  en 
Il  soit,  son  corps  est  entièrement  couvert,  ses  yeux  sont  formés 
Il  de  pierres  précieuses ,  sa  tête  coiffée  d'une  couronne  d'or  enri- 
II  chie  de  pierreries.  Elle  est,  comme  nous  l'avons  dit,  carrée. 
Il  et  ses  bras,  au-dessus  des  coudes,  paraissent  au  nombre  de 
Il  quatre.  .' 

Il  Le  temple  habité  par  cette  idole  est  au  milieu  de  la  ville  de 
Il  Moultan  et  dans  le  plus  fréquenté  de  ses  bazars.  Cet  édifice  est 
Il  en  forme  de  dôme;  la  partie  supérieure  du  dôme  est  dorée;  la 
«  construction  en  est  très-solide,  ainsi  que  les  portes;  les  colonnes 
Il  sont  fort  hautes,  les  murs  coloriés.  Autour  du  dôme,  sont  les 
Il  habitations  des  desservants  de  l'idole,  et  de  ceux  qui  vivent 
Il  sur  les  produits  du  culte  dont  elle  est  l'objet.  Il  n'y  en  a  aucune 
Il  dans  l'Inde  ni  dans  le  Sind  qui  soit  plus  vénérée.  Elle  est,  pour 
*  h' Abrégé  porte  Masnih. 


168  DEUXIÈME    CLIMAT. 

Feuillet  13  recto.  „  ces  peuples,  le  l)iil  (11111  pèlerinage  pieux,  el  ils  se  font  une  loi 
«  de  lui  obéir,  à  tel  point  que,  lorsque  les  princes  voisins  du 
«  Moultan  projettent  quelque  expédition  contre  ce  pays,  soit  pour 
«  le  ravager,  soit  pour  enlever  lidole,  ses  prêtres  n'ont  quà  se 
"  rassembler,  à  faire  craindre  son  courroux  aux  agresseurs  et  à 
«  leur  prédire  leur  ruine ,  pour  que  ceux-ci  renoncent  à  leur  des- 
«  sein.  Sans  cette  crainte,  la  ville  do  Moultan  serait  détruite.  Il 
«  n'est  donc  pas  étonnant  que  ses  habitants  vénèrent  l'idole,  exal- 
n  tent  son  pouvoir  et  disent  que  sa  présence  est  l'effet  d'un  secours 
«  divin.  Dans  l'ignorance  où  ds  sont  du  nom  de  la  personne  qui 
«  l'a  érigée,  ils  se  bornent  à  dire  que  c'est  une  merveille. 

Il  Moultan  est  une  grande  ville  dominée  par  une  citadelle,  mu- 
<■  nie  de  quatre  portes  el  entourée  d'un  fossé.  Les  objets  nécessaires 
a  à  la  consommation  y  sont  abondants,  et  les  contributions  modi- 
«  ques;  aussi  le  peuple  y  est-il  à  son  aise.  Elle  porte  le  nom  de 
«  la  maison  d'or  Farkh  ^j-i ,  parce  que  Mohammed  ben  loussul, 
«  frère  de  Hedjadj,  y  trouva  /io  behars  d'or  (  le  behar  pèse  333 
<i  mines  ^  )  renfermés  dans  une  maison.  Or,  farkh  et  bchar  ont 
»  une  signification  identique.  Les  environs  de  la  ville  sont  ar- 
«  rosés  par  une  petite  rivière  qui  se  jette  dans  le  Mehran  du 
"  Sind.  » 

A  un  mille  de  Moultan  est  Djandour  jjj^j.=»,  réunion  de 
châteaux  très-solidement  construits,  très-hauts  et  bien  fournis 
d'eau  douce.  Le  gouverneur  y  passe  le  printemps  et  les  temps 

Feuillet  i3  verso,  ^q  délassement.  Ebn  Haukal  rapporte  que,  de  son  temps ,  le  gou- 
verneur se  rendait  tous  les  vendredis  de  ces  châteaux  à  Moultan, 
monté  sur  un  éléphant,  d'après  un  usage  ancien.  La  majeure 
partie  de  la  population  est  musulmane.  L'autorité  judiciaire  et 
l'administration  civile  le  sont  également. 

La  mine  est  un  poids  d  environ  deux  livres.  Notre  auteur,  pour  expliquer  le  sens 
du  mol  farkh  ,  nous  parle  du  beliar,  dont  la  valeur  mallieuieusement  n'est  pas  facile 
à  déterminer. 


SEPTIÈME  SECTION.  169 

Au  sud  de  Moultan,  à  trois  journées  de  distance  ,  est  Sandour  Feuillet  /..i  verso. 
j^iSU^,  vilie  renommée  par  son  commerce,  ses  richesses,  le  luxe 
des  vêlements,  et  par  l'aliondance  qui  règne  sur  les  tables  de  ses 
habitants.  Elle  est  censée  faire  partie  de  l'Inde  et  est  située  sur 
les  bords  d'une  rivière  qui  se  jette  dans  le  Mehran,  au-dessus  de 
Semend  Os..i.r«.  De  Moultan,  en  se  dirigeant  vers  le  nord,  on 
trouve  un  désert  qui  s'étend  jusqu'à  la  limite  orientale  du  Tou- 
beran.  «  De  Moultan  jusqu'après  Mansoura,  le  pays  est  occupé  par 
«  une  peuplade  belliqueuse  qu'on  appelle  Nedha  Aja,xj  '.  Elle  se 
«  compose  de  tribus  nombreuses  qui  vivent  répandues  entre  le 
«  Touberan,  le  Mekran,  le  Moultan  et  Mansoura,  à  la  manière  des 
«  nomades  Berbers.  Les  Nedha  ont  des  résidences  particulières, 
«  des  marécages  où  ds  se  réfugient  et  qui  sont  situés  à  l'ouest  du 
«  Mehran.  Ils  possèdent  d'excellents  chameaux  et  ils  en  élèvent 
«  particulièrement  une  espèce  appelée  careh  ^jJiJ' ,  très-estiniée 
«  dans  le  Khorasan  et  dans  le  reste  de  la  Perse,  et  qui  ressemble 
«  au  cliameali  de  Balkh  et  à  la  chamelle  de  Samarcande,  en  ce 
«  qu'elle  est  d'un  bon  naturel  et  qu'elle  porte  deux  bosses,  à  la 
«  différence  des  chameaux  de  nos  contrées,  qui  n'en  ont  qu'une.  » 

De  Mansoura  aux  limites  du  Nedha'-,  on  compte  G  journées. 

Des  limites  du  Nedha  à  la  ville  de  Kir^^ji^»,  environ  lo  jour- 
nées. 

Du  Nedha  à  Taïz  j-jçj  ,  à  l'extrémité  du  Mekran ,  1 6  journées. 

La  ville  que  les  Nedha  fréquentent  le  plus  pour  leurs  ventes, 
pour  leurs  achats  et  autres  affaires,  est  Candaïl  Jjui4\^^  Kirkaïan 
ylj\(;Hs£=)  est  un  canton  connu  sous  le  nom  de  Eïl  Jot  *,  habité  par 
des  Musulmans  et  par  d'autres  peuplades  dépendantes  du  Nedha 

'  Le  ins.  A.  porte  Berha  «Jftw' 
'  Neniz  suivant  ici  le  ms.  A. 
'  Les  cartes  anglaises  portent  Kandabil. 

'  Et  non  point  Abil.  Nos  deux  manuscrits  sont  d'accord  sur  l'orthographe  de  ce 
nom ,  qui  paraît  d'origine  turque. 

22 


170  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  43  verso.  „  dont  il  vient  d'être  question.  Ce  pays  produit  des  céréales,  du 
«  raisin,  des  fruits,  des  chameaux,  des  bœufs  et  des  moutons. 
«  Il  porte  le  nom  d'Eïl,  parce  qu'un  homme  de  ce  nom  le  con- 
«  quit  (anciennement)  et  en  hl  la  prospérité.  »  De  Candaïl  à  Man- 
soura,  on  compte  environ  lo  journées. 
siND  Au  Sind  appartiennent  les  villes  de  Khour  Kckhlia  ii*A^  jy^  , 

de  Kousa  Hu.p'  et  de  Cadira  l^oOOi.  Ces  deux  dernières  sont  à 
peu  près  d'égale  grandeur  et  font  quelque  commerce  avec  les 
Nedha.  Du  Touberan  dépendent  Mehiak  >i)U^,  Kirkaïan  ^jl^yS , 
Soura  «jj-v ,  Ferdan  .jli^ ,  Kechran  ylj-ùS'et  Masourdjan  yU-j^-U. 
Entre  le  Touberan  et  Mansoura,  ce  sont  de  vastes  déserts,  et  du 
côté  du  nord,  vers  le  Sedjeslaii,  des  contrées  également  stériles 
et  dun  difficile  accès. 

«  Masourdjan  est  une  ville  bien  peuplée,  commerçante,  en- 
«  tourée  de  villages  et  bâtie  sur  les  bords  Je  la  rivière  de  Toube- 
«  ran,  ville  dont  elle  est  éloignée  de  42  milles.  » 

De  Masourdjan  à  Darek-ïamouna  « — >^L,  uîJji,  on  compte  i  4  ' 
milles. 

Feuillet  «  recto.  De  Darek-ïamouna  à  Firabouz  j^j^_  qu'on  écrit  aussi  par  un 

sin  (Firabous),  170  milles. 

Les  pays  de  l'Inde  qui  touchent  au  Sind  sont  :  ceux  de  Ma- 
mehel  J^<^U ,  de  Kanbaïa  ajU^S',  de  Soubara  Sjl^-^ ,  de  Khabi- 
roun  ^JJJ-Kl\^^ ,  de  Sendan  ji  Jvj^  ,  de  Masouïa  aj^—U  ,  de  Seïmour 
j^-ey*  et  les  îles  maritimes  '  d'Aubkin  (jX^l,  de  Mend  .x-i^,  de 
Koulam-mely  Jl-«  >«|^^>  et  de  Sendan  ylJ^^4«.  Les  villes  de 
l'Inde  sont  en  très-grand  nombre;  nous  citerons  entre  autres: 
Mamchel,  Kanbaia,  Soubera,  Asaoul  JjUl ,  Djenaoul  JjU=-, 
Sendan  yl^v^u,,  Seïmour  j^.«yo ,  Djandour  jj.x — i>-=r,  Sandour 
jjô-j^,  Roumelé  «X^j^;  dans  le  désert:  Kalbata  àJxiX,  Aughocht 
i-u^^éj! ,  Xaharwarah  'j^jj-^  et  Lehawour^j^l^J. 

'  Sic. 


SEPTIÈMK   SECTION.  171 

«  Mamehel  est  compté  par  divers  auteurs  au  nomljre  des  villes  l'euillet  '|4  recio. 
«  de  l'Inde,  et  par  d'autres  au  nom])re  de  celles  du  Sind.  Elle  est 
«  située  à  l'extrémité  du  désert  qui  s'étend  entre  Kanbaïa,  Dibal  et 
»  Bania;  c'est  une  ville  de  médiocre  importance,  sur  la  route  des 
"  voyageurs  qui  vont  du  Sind  à  l'Inde.  Il  s'y  fait  un  peu  de  com- 
"  merce;  ses  environs  sont  habités  et  produisent  des  fruits  en  pe- 
«  tite  quantité,  mais  il  y  a  beaucoup  de  troupeaux.  De  là  à  Man- 
«  soura,  par  Bania,  on  compte  9  journées.  « 

De  Mamehel  à  Kanbaïa,  5  journées.  kandaU 

Cette  dernière  ville,  située  à  trois  milles  de  la  mer,  est  très- 
jolie;  elle  est  réputée  station  maritime.  On  y  trouve  des  marchan- 
dises de  tout  pays,  qu'on  expédie  ensuite  pour  d'autres  contrées. 
Elle  est  à  l'extrémité  d'un  golfe  '  où  les  vaisseaux  peuvent  entrer 
et  jeter  l'ancre.  Il  y  a  beaucoup  d'eau  et  une  bonne  forteresse 
«  construite  par  le  gouvernement  de  l'Inde  pour  prévenir  les  in- 
«  cursions  des  habitants  de  l'île  de  Keïch  jiuS'.  »  De  Kanbaïa  à 
l'île  d'Aidjkin  ^j-Ç  ,1 ,  une  journée  et  demie  de  navigation. 

D'Aubkin  à  Dibal  J-oi ,  2  journées. 

«  Kanbaïa  est  fertile  en  blé  et  en  riz.  Ses  montagnes  produi- 
«  sent  le  cana  indien'^;  ses  habitants  sont  idolâtres  (  boudhis- 
«  tes).  De  là  à  l'île  de  Mend,  dont  les  habitants  sont  voleurs,  le 
■I  trajet  est  de  6  milles. 

A  Kouly  JjS',  sur  le  rivage,  également  6  milles. 

Et  à  Soubara,  environ  5  journées. 

Soubara  ojL^-»,  située  à  un  mille  et  demi  de  la  mer,  est  une 
ville  très-bien  peuplée,  «  très-commerçante  et  considérée  comme 
«  un  des  entrepôts  de  l'Inde.  On  y  pèche  des  perles  et  elle  est 
«  voisine  de  file  de  Bara  »jL,  laquelle  est  petite,  et  où  crois- 
n  sent  quelques  cocotiers  et  le  costus  (  sorte  de  racine  aromati- 
«  que  ).  » 

'   Et  non  poinl  sur  les  bords  d'un  llouve,  ainsi  qu'il  résulterait  de  la  version  latine. 
La  version  latine  porte  :  cana  est  arbor  è  cujus  desumantur  liastœ  lancearum. 

22  , 


Feuilicl  i'i  recto. 


Feuillet  4/1  verso. 


172  DEUXIÈME  CLIMAT. 

De  Soubara  à  Sendan,  on  compte  également  5  journées. 

Sendan  j_,!.xà-.,  à  un  mille  et  denii  de  la  mer,  "  est  bien  peu- 
n  plée,  et  ses  habitants  se  l'ont  remarquer  par  leur  industrie  et  leur 
«  intelligence;  ils  sont  riches  et  d'humeurbelliqueuse.  La  ville  est 
«  grande;  elle  fait  un  grand  conuuerce  d'exportation  et  d'impor- 
«  talion.  »  A  l'est  de  Sendan  est  une  île  du  même  nom,  grande , 
bien  cultivée,  où  croissent  le  cocotier,  le  palmier,  le  cana  et  le 
rotting,  et  qui  dépend  de  l'Inde. 

De  Sendan  à  Seïmour_j^.«>-o ,  ville  grande,  bien  bâtie,  où  crois- 
sent des  cocotiers  en  quantité,  le  henné,  et  dont  les  montagnes 
produisent  beaucoup  de  plantes  aromatiques  qu'on  expédie  au 
loin ,  5  journées. 

A  cinq  milles  en  mer  (de  Koulam-nudy  J-«  ^^^=),  on  trouve 
l'île  de  Mely  Jt-«  qui  est  grande  et  jolie;  elle  se' compose  d'un 
plateau  assez  élevé,  mais  peu  montueux  et  couvert  de  végétation. 
L'arbre  à  poivre  croît  dans  cette  île,  ainsi  qu'à  Canderina  au>j0^ 
et  à  Djerbatan  (J^j^  \  mais  on  ne  le  trouve  pas  ailleurs  que 
dans  ces  trois  pays.  C'est  un  arbrisseau  dont  le  tronc  ressemble 
à  un  cep  de  vigne,  la  feuille  à  celle  des  convolvulus,  mais  est 
plus  longue;  il  porte  des  grappes  semblables  aux  grappes  du  che- 
bouca  ii3yJi,  abritées  chacune  de  la  pluie  par  une  feuille,  qui 
se  recourbe  quand  le  fruit  est  mûr.  Le  poivre  blanc  est  celui 
qu'on  recueille  au  commencement  de  la  maturité  et  même  aupa- 
ravant. Ebn  Khordadbéh  rapporte  que  les  feuilles  se  recourbent 
au-dessus  de  la  grappe  pour  la  garantir  de  la  pluie,  et  qu'elles 
reviennent  à  leur  situation  naturelle  lorsque  la  pluie  a  cessé  ;  ce 
fait  serait  surprenant. 

Kanbaïa  «^lUiS',  Soubara  «jL^.»,  Sendan  ylo^^u.  et  Seïmour 
j^_^A-K>  font  partie  de  l'Inde.  »  Cette  dernière  dépend  d'un  pays 
«  dont  le  roi  se  nomme  Belhara  !jl Aj.  Son  royaume  est  vaste, 


'  L' Abrégé  porte  Candaria  et  Girablan. 


SEPTIÈME   SECTION.  173 

«  bien  peuplé,  très-commerçant,  très-fertile,  et  paie  des  Impôts     Feuillet  u  verso. 
«  considérables,  en  sorte  que  ce  prince  est  ininiensenient  ricbe. 
«  Ce  pays  produit  beaucoup  d'aromates  et  de  parfums. 

«  Le  nom  (  ou  plutôt  le  titre  )  de  Belbara  'jU-l-?  signifie  roi  des 
l'ois,  et  il  est  liéréditaire  ici,  comme  dans  les  autres  parties  de 
l'Inde,  où,  lorsqu'un  roi  monte  sur  le  trône,  il  prend  le  nom 
de  son  pi'édécesseur  et  le  transmet  à  son  béritier.  C'est  une 
coutume  constante  dont  ces  peuples  ne  s'écartent  jamais. 
Il  en  est  de  même  chez  les  rois  de  Nubie  aj^,  du  Zeudj  ^j, 

de  Gbana  * i'>s,  de  la  Perse  u-\-»  et  dans  l'empire  romain, 

relativement  à  l'hérédité  des  noms.  L'ouvragée  d'Obeïd-allah 
ben-Khordadbéh  contient  à  cet  égard  un  passage  qui,  puisque 
l'occasion  s'en  présente ,  mérite  d'être  cité.  » 

«  Les  rois,  dit-il,  portent  en  général  des  titres  héréditaires. 
C'est  ainsi  que  ceux  de  la  Cliine  '  s'appelent  tous  Baghbough 
éj-sclj  (ou  Baghboun  ^Jy^^  par  un  nouii  ),  depuis  des  siècles; 
titre  qui  se  transmet  par  ordre  de  succession  chez  les  Chinois. 
Au  nombre  des  rois  de  l'Inde  sont  le  Belbara  tjUJ^,  le  Djabé 
*jU-,  le  Tafir  jj\lo,  le  Hazr  jy>.,  l'A'bet  &jIc,  le  Domi  ^:>  et 
le  Cameroun  y^^li.  Chacun  de  ces  noms  n'est  porté  que  par 
le  prince  qui  règne  sur  une  province  ou  sur  une  contrée;  nul 
autre  n'a  le  droit  de  se  l'attribuer,  mais  quiconque  règne,  le 
prend.  Chez  les  Turks  iJ^,  les  Tibétains  c^y^j  et  les  Khazars  " 

jj à. ,  le  roi  s'appelle  Khakan  ;   cependant  chez  les  Kbizlidj 

^^à. ,  il  prend  le  titre  de  Khaï  khouïa  hjjJ:^  -  qui  est  héré- 
ditaire. Dans  le  Pianeb  ^\j ,  les  rois  s'appellent  Fandjab  (-s.=ïvj  ; 

'  Pour  donner  une  idée  de  l'incorrection  du  ms.  de  la  bibliothèque  du  Roi,  re- 
marquons ici  que  le  copiste  a  substitué  l'Iénicn  à  la  Chine.  Heureusement  le  ms. 
Asselin  nous  met  à  portée  de  rectifier  cette  erreur. 

^  Voyez  le  mémoire  sur  les  Khazars  inséré  dans  le  Journ.  Asiat.  (t.  III,  pag.  i56) 
par  M.  Rlaproth. 

'  Ou  Caîkhouié  d'après  le  ms.  B. 


174  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Fcuilid  /i5  recio.  ,  dans  l'empire  romain,  ils  prennent  le  titre  de  Césarj-..a^,  titre 
«  héréditaire  pour  tous  ceux  qui  exercent  le  pouvoir  suprènic. 
«  Chez  les  Glioz  ji_j.*i)',  celui  de  Chahi-cliah  U;  *U;  cest-à-dire,  roi 
«  des  rois,  égalenjcnl  héréditaire;  chez  les  Persans  enlin,  celui 
«  de  Cosroës  »^I<JI. 

iii<«  Parmi   les  peuples  qui   liabitent   le  Soudan,  les  noms  des 
«  Tois  dérivent  de  ceux  dos  pays;  ainsi   h'  possesseur  de  Ghana 
«  *oU  s'appelle  Ghana;  le  roi  de  Kaougha  i^^,   Kaougha.  Mais 
«  en  voilà  suffisamment  sur  ce  sujet.  » 
.11  Au  nombre  des  villes   de  l'Inde  com])rises  dans  la  présente 

section,  sont  celles  de  Khahn-oun  u^j «->^  et  d'Asaoul  Jj'l_^I  , 

toutes  deux  bien  peuplées,  commerçantes,  riches,  industneu.ses 
et  produisant  des  choses  utiles.  A  l'époque  où  nous  écrivons,  les 
musulmans  sont ,  parvenus  dans  la  plupart  de  ces  contrées  et  en 
ont  fait  la  conquête;  s'il  plaît  à  Dieu,  nous  décrirons  par  la  suite 
celles  qui  leur  sont  limitrophes  et  plusieurs  autres. 


HUITIÈME  SECTION.  175 


HUITIÈME  SECTION. 

Suite  (lii  SimI.  —  Paiiio  de  l'InHe.  —  Cotes  du  Guzarale  et  du  Malabar.  —  Malwa.       Feuillet  45  recto. 
Caboul.  —  Candabar. 


La  présente  section  contient  la  description  d'une  partie  du 
littoral  de  ITnde  comprenant  Barouli  ^j,~!  ',  Sindapour  j^i.xi-« , 
Bana  ajL,   Candcrina   * — i — jj>xàï,  Djcrabatan   yl — 'i-jj.s=-,  Kal- 

kaïan  yljl< V,  Loulovva  I^^,  Ghendjé  » — p^ .5',  Semendiroun 

^JJ,o^j-^w;  et  dans  l'intérieur  des   terres,   Daoulca   *JLlji  ,  Dje- 
naoul  JjU=-,  Nahravvara  Hj^jj^ ,  Candaliar  jl — i>^..i^,  Roumelé 

«)^-<jy,  Kalbata  « — h — jJé  et  Augliouchta  « x-i.ii ,  sur  la  limite 

des  déserts;  Kaboul  J. — j^,  Khouas  u»!^ s- ,  Hasek  ■'! 


Mourides  u-o^-j^^,   Madiar  jLiU,  Tatta  aaj,  Dadda   oii.  Mani- 

barjlAAjL*\  Malwa  o^U,  Nia.set  i_* — .«Ui,  Atrasa  l ^\jJs^ ,  Nidjeh 

Asjy,  Cacliemire  l'inférieure  JJl^\ jj..ei^ ,  Meïdara  »,j^^^,  Kar- 
moiit  uj^^W,  Cachemire  la  supérieure  l — *J*Ii  ^^A<\ici ,  le  Canodj 
jyUJl,  Rastané  «j'ju.|j,  et  les  îles  de  la  mer  des  Indes,  Mullen 
(jL),  Balabac  j — s-^,  Terwaklidj  ^sljjj,  Mosnaha  g^-»*^  et  Se- 
mindar  jI.>Ol<vu.  Nous  décrirons  tous  ces  pays,  sans  rien  omettre 
de  ce  qu'ils  offrent  de  remarquable  et  de  curieux. 

Baroub  ^jj^  estime  ville  grande,  belle  et  bien  bâtie  en  bri- 
ques et  en  plâtre.  Ses  habitants  sontricbes,  commerçants,  et  se 
livrent  volontiers  à  des  sj)éculations  et  à  des  expéditions  lointai- 
nes. C'est  une  station  pour  les  navires  venant  de  Cbine,  comme 
pour  ceux  venant  du  Sind.  De  là  à  Seïmoiir  j.j-«mo  ,  on  compte 

■-'Of.'jO  !fllO')       .:V       1'     flj) 

'  Baroucb  dans  le  golfe  de  Camboge.  —  '  Malabar.  ' 


Keuilicl  45  recto. 


Feuillet  ii  verso 


!iAim\WAKA 


176  DEUXIEME  CLIMAT. 

2  journées,  et  à  Nahrawara  tj^j^,  8  journées  de  marche,  par  un 
pays  plat,  «  où  l'on  voyage  en  chariots  à  roues.  Dans  tout  le 
"  Nalirawara  et  ses  environs,  on  ne  voyage  pas  autrement  ([ue  sur 
i>  des  chariots  traînes  par  des  bœufs  qu'on  dirige  à  volonté.  Ces 
«  chariots  sont  munis  de  liens  et  de  courroies,  et  servent  au  Irans- 
«  port  des  marchandises.  » 

Entre  Barouh  et  Nahrawara  sont  deux  villes,  dont  l'une  s'ap- 
pelle Henaoul  JjU».  ou  Djenaoul,  et  l'autre  Doulca  AJt!ji.  Elles 
sont  de  grandeur  à  peu  près  égale,  et  di.stantes  l'une  de  l'autre 
d'un  peu  moins  d'une  journée.  Doulca  est  sur  le  hord  d'un  fleuve 
qui  se  jette  dans  la  mer,  et  qui  y  forme  un  golfe  à  l'ouest  duquel 
est  Barouh  (dont  le  nom  se  prononce  aussi  Barous  ^^^j).  Lune 
et  l'autre  de  ces  villes  sont  situées  au  pied  d'une  chaîne  de  mon- 
tagnes qui  sont  au  nord,  et  qu'on  nomme  Oundaran  yj>>< — >ji  ; 
«  elles  sont  de  couleur  blanche  tirant  sur  le  jaune.  Il  y  croît  du 
«  cana  amsi  que  des  cocotiers  en  petite  quantité.  «  Dans  le  voisi- 
nage  de  Henaoul  est  la  ville  d'Asaoul  J^l >«! ,  qui   ressemble 

beaucoup  aux  deux  précédentes,  tant  sous  le  rapport  de  l'éten- 
due, que  sous  celui  de  l'état  de  la  population.  On  fait,  dans  toutes 
les  trois,  de  bonnes  affaires  de  conmierce. 

Quant  à  la  ville  de  Nahrawara  »,ij^^,  elle  est  gouvernée  par 
un  grand  prince  qui  prend  le  titre  de  Belhara.  11  a  des  troupes, 
des  éléphants,  adore  l'idole  de  Boudha,  porte  sur  sa  tête  une 
couronne  d'or,  et  s'habille  de  riches  étolTes;  il  monte  beaucoup  à 
cheval,  particulièrement  une  fois  la  semaine,  accompagné  imi- 
quement  de  femmes  au  nombre  de  cent,  richement  vêtues,  por- 
tant aux  pieds  et  aux  mains  des  anneaux  d'or  et  d'argent,  les 
cheveux  en  tresses.  Elles  se  livrent  à  des  jeux  et  à  des  combats 
sinudés,  tandis  que  le  roi  les  précède.  Les  vizirs  et  les  com- 
mandants de  troupes  n'accompagnent  jamais  le  roi,  que  lors- 
qu'il va  combattre  des  rebelles  ou  s'opposer  aux  entreprises  de 
ceux  d'entre  les  rois  ses  voisins  qui  empiéteraient  sur  le  terri- 


HUITIÈME   SECTION.  177 

toire  de  son  pays.  Il  possède  beaucoup  d'éléphants,  et  c'est  en  Feuillet  ^i5  verso 
cela  que  consiste  la  force  principale  de  son  armée..  Son-  pouvoir 
est  héréditaire,  ainsi  que  le  titre  do  Belhara  qu'il  porte  et  Cjui  si- 
gnifie roi  des  rois,  l.a  ville  de  Naliravvara  est  fréquentée  pai-  un 
grand  nombre  de  négociants  musulmans  qui  s'y  rendent  pour 
leurs  aflaires.  Ils  y  sont  honoraljlement  accueillis  par  le  roi  et 
par  ses  ministres,  et  y  trouvent  protection  et  sûreté. 

Les  Indiens  sont  naturellement  portés  à  la  justice,  et  ils  ne 
s'en  écartent  jamais  dans  leurs  actions.  Leur  I)onne  foi,  leui 
loyauté,  leur  fidélité  aux  engagements  sont  connues,  ils  sont  si 
renommés  pour  ces  bonnes  qualités,  qu'on  accourt  chez  eux  de 
partout,  que  leur  pays  est  florissant  et  leur  situation  prospère. 
Entre  autres  traits  caractéristiques  de  leur  amour  poiu-  la  vérité  et  *^ 

de  leur  horreur  pour  le  vice,  on  cite  cekii-ci  :  lorsque  quelqu'un 
a  droit  d'exiger  (pielque  cliose  d'un  autre,  s'il  vient  à  le  rencon- 
trer, il  n'a  qu'à  tracer  sur  la  terre  une  ligne  circulaire  et  à  y 
faire  entrer  son  débiteur  (ce  à  quoi  celui-ci  ne  manque  jamais 
de  se  prêter),  le  débiteur  ne  sort  point  de  ce  cercle  sans  avoir 
satisfait  son  créancier  ou  obtenu  la  remise  de  la  dette. 

Les  habitants  de  Nahrawara  se  nourrissent  de  riz,  de  pois,  de 
fèves,  de  liaricots,  de  lentilles,  de  niach ',  de  poisson  et  d'ani- 
maux morts  de  mort  naturelle,  car  ils  ne  tuent  point  de  vola- 
tiles ni  d'autres  animaux.  Ils  ont  une  très-grande  vénération  poui 
les  bœufs,  et,  par  un  privilégia  particulier  à  leur  espèce,  ils  les 
enterrent  aj)rès  leur  mort.  Lorsque  ces  animaux  sont  alliiiblis  pai 
i'âge  et  incapables  de  travailler,  ils  les  dispensent  de  tout  ou- 
vrage, en  ont  soin  et  leur  donnent  à  manger  sans  leur  imposer 
aucune  charge. 

Les  peuples  de  flnde  brûlent  leurs  morts  et  ne  leur  élèvent 
pas  de  tond^eaux.  Lorsque  le  roi  meurt,  on  fabrique  un  chariot 

'   Sorte  de  léguine  sec  qu'on  iiomnie  en  portugais  iiuuigo.  Le  nom  arabe  ou  persan 
de  cette  graine  rappelle  involontairement  celui  de  mais. 

23 


Feoillel  'i5  verso. 


Feuillet  46  recto 


178  DEUXIÈME  CLIMAT, 

de  la  grandeur  convenable  et  élevé  d'environ  deux  palmes  au- 
dessus  du  sol  ;  on  y  met  le  catafalque  surmonté  d'ime  couronne  ; 
on  v  dépose  le  corps  revêtu  de  ses  ornements  funèbres^,  et  on 
le  promène  ainsi  dans  toute  la  ville,  traîné  par  des  esclaves,  la 
tète  nue  et  les  cheveux  traînant  jusqu'à  terre ,  afin  que  tout  le 
monde  puisse  le  voir;  un  iiéraut  précède  et  prononce  on  indien 
des  paroles  dont  le  sens  est:  «Peuples,  voici  votre  roi  un  tel, 
fils  d'un  tel.  Il  vécut  joyeux  et  puissant  durant  tant  d'années.  Il 
n'est  plus  :  il  a  laissé  échapper  de  ses  mains  tout  ce  qu'il  pos- 
sédait; il  ne  lui  reste  plus  rien  et  il  n'éprouvera  plus  aucun  mal. 
Souvenez-vous  qu'il  vous  a  montré  le  chemin  et  que  vous  devez 
nécessairement  le  suivre.  i>  Cela  dit,  et  lorsque  toutes  les  cérémo- 
nies sont  achevées,  on  conduit  le  corps  à  l'endroit  où  l'on  a  cou- 
tume de  brûler  ceux  des  rois,  et  on  le  jette  dans  les  flammes. 
Ces  peuples  ne  s'affligent  ni  ne  se  lamentent  pas  beaucoup  dans 
ces  occasions. 

Dans  toutes  les  contrées  de  l'Inde  ou  du  Sind  oii  il  se  trouve 
des  musulmans,  ceux-ci  ensevelissent  leurs  morts  secrètement, 
de  nuit  et  dans  leurs  maisons;  mais,  non  plus  que  les  Indiens, 
ils  ne  se  livrent  pas  à  de  longues  lamentations. 

Dans  le  pays  du  Belhara,  le  concubinage  est  permis  entre 
toutes  personnes,  si  ce  n'est  avec  des  femmes  mariées.  Ainsi  un 
homme  peut  avoir  commerce  avec  sa  fille ,  sa  sœur,  sa  tante  pa- 
ternelle ou  maternelle ,  pourvu  qu'elle  soit  célibataire. 


Vis-à-vis  de  la  ville  maritime  de  Barouh 


C-îJ 


est  l'île  de 


Moullan  ^jLi  qui  produit  du  poivre  en  quantité  et  qui  est  distante 
de  Sindan  yloo^.-,,  de  deux  journées.  De  cette  dernière  à  Balabac 
(fAj ,  on  compte  également  2  journées.  «  Balabac  produit  des 
«  noix  de  coco,  des  figues  bananes  et  du  nz.  «  C'est  ici  qu'a  lieu 
le  changement  des  directions  vers  les  différentes  îles  de  l'Inde. 
De  là  au  lieu  dit  le  grand  abîme,  on  compte  2  journées.  De 
'  La  version  latine  porte  Malac. 


j*Xj 


>yMi 


179 
journée 


HUITIÈME   SECTION. 

cette  île  (  de  Baiabac  )  à  celle  de  Sereiidib  4. 
et  plus. 

De  la  \iilo  de  Barouh ,  en  suivant  la  côte ,  à  Sindapour  ^^Ijs^-v , 
h  journées. 

Sindapour  jj — >\ù^ — l-,  est  sur  un  grand  golfe  où  les  navires 
jettent  l'ancre.  C'est  une  ville  commerçante,  où  l'on  voit  de 
beaux  édifices  et  de  ricbcs  bazars.  Do  là  à  Banab  *.jÇ  ',  sur  la  côte, 
l\  journées. 

Banah  est  une  jolie  ville  située  sur  un  grand  golfe,  où  les 
navires  mouillent,  et  d'où  ils  mettent  à  la  voile.  Dans  les  mon- 
tagnes environnantes  croissent  le  cana  U.»  et  le  tébachir^^-vyiUt  ■\ 
«  Les  racines  du  cana  qu'on  recueille  ici  sont  transportées  dans 
«  l'orient  et  dans  l'occident.  Quant  au  tébachir,  on  le  falsifie 
«  en  le  mélangeant  avec  de  la  cendre  d'ivoire  ;  mais  le  véritable 
«  est  celui  qu'on  extrait  des  racines  du  roseau  dit  el-cberky 
«  J^J! ,  comme  nous  l'avons  déjà  dit.  »  De  Banah  à  Fanderina 
xÀjj,XÀi,  on  compte  Ix  journées.  Fanderina  est  une  ville  bâtie  à 
l'embouchure  d'une  rivière  qui  vient  du  Manibar ',  où  mouillent 
les  navires  venant  des  îles  de  l'Inde  et  du  Sind.  «  Ses  habitants 
«  sont  riches,  ses  marchés  bien  approvisionnés  et  son  commerce 
«  floris.sant.  »  Au  nord  de  cette  ville  est  une  montagne  très-haute, 
couverte  d'arbres,  de  villages  et  de  troupeaux.  On  y  recueille 
le  cardamome  *JjUJI ,  dont  il  se  fait  un  grand  commerce.  Le 
cardamome,  dont  la  végétation  ressemble  à  celle  des  graines 
du  chanvre,  porte  des  gousses  où  sont  renfermées  les  graines. 
De  Fanderina  à  Djerabatan,  ville  populeuse,  située  sur  une  pe- 
tite rivière,  «  fertile  en  riz  et  en  céréales,  et  qui,  dit-on,  appro- 
«  visionne  les  marchés  de  Serendib ,  »  5  journées.  «  Le  poivrier 
"  croît   dans  les   montagnes  voisines.  »  De  Djerabatan  à  Sandji 

'  Ceyian.  —  "   Le  ms.  Asselin  et  V Ahrèijè  porlent  ajLj  Nanali. 
'  Sorte  de  roseau  dont  on  extrait  une  liqueur  sucrée.  Voyez  Garcias  rfe  ^^oraa^ 
liv.  I,  (  liap.  li.   —  *  Malabar. 

23. 


Keuillet  hd  recto 


DJEKACATAN. 


180  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Kenillei  Me,  verso.  ^^js\^  '  et  à  Keïkasar  jV-^SS,  villcs  maritimes  et  voisines  l'une 
(lo  I  niitrc,  dont  les  environs  "  produisent  du  riz  et  des  céréales;  » 
2  joiiinces  -.  De  là  à  Kelkaïan  yL.I<H^,  i  journée. 

De  Kelkaïan  à  Loulou  ^^  et  à  Ghandjeli  *..^v^j ,  i  journée  ''. 
Leurs  environs  sont  fertiles  «  en  riz  et  en  Lié,  •>  et  produisent 
abondammcnl  du  Lrcsillet,  arbre  dont  la  végétation  ressemble 
à  celle  du  laurier  rose,  «  des  cocotiers  et  des  noix  de  coco.  »  De 
Ghandjeli  à  Scmindar  j!.XjLiv,,  .^o  milles*. 
sF.MiNDAR.  Seinindar  est  une  ville  grande,  commerçante,  riclic,   et  où 

il  y  a  beaucoup  de  profits  à  faire.  C'est  une  station  maritnne  dé- 
pendante,,du  Kanoudj  ^yS',  roi  de  ce  pays.  Elle  est  située  sur 
une  rivière  qui  vient  du  pays  de  Cacbmir  jHS<»i>^.  «  On  peut  se  pro- 
«  curer  dans  cette  ville  du  riz,  diverses  céréales  et  (  particulière- 
«  Aient)  d'excellent  froment.  On  y  apporte  du  bois  d'aloès  du  pays 
«  4,6  Karaniout  •^yj^,  distant  do  i  5  journées,  par  un  fleuve  dont 
«  les  eaux  sont  douces.  Le  bois  d'aloès  qu'on  tire  de  ce  pays  est  de 
«  qualité  supérieure  et  d'un  parfum  délicieux.  11  croît  dans  les 
«  niontagnes  du  Caren  y^L-.  De  cette  ville  dépend  une  île  distante 
»  d'une  journée  de  navigation,  grande,  peuplée,  fréquentée  par 
«  des  marchands  de  tous  les  pays,  laquelle  est  à  4  journées  de 
«  l'île  de  Serendib.  »  Au  nord  et  à  y  journées  de  distance  de  Se- 
mindar  jl>xiA<w,  est  la  ville  de  Cachmir  l'intérieure  XAii>l  j^Ji  wv^i^, 
célèbre  dans  toute  flnde,  «  et  sous  la  domination  du  Kanoudj.  » 
De  Cachmir  à  Karamout,  4  journées. 

De  Cachmir  à  Kanoudj  ^j.iS',  ville  belle  et  commerçante  qui 
donne  son  nom  au  roi  du  pays,  et  qui  est  bâtie  sur  les  bords 
d'une  grande  rivière  dont  les  eaux  tombent  dans  le  iMosela  Ju»-«, 
environ  y  journées. 

L'^Jregc  porte  Hangi.   —  '  Le  ms.  Ass.  el  l'^itréje  ne  portent  qu'une  journée. 
Le  ms.  A.  porte  deux  journées. 

Ici  se  trouve  dans  la  version  latine ,  pag.  65,  la  description  de  l'ile  dont  il  est 
question  un  peu  plus  bas  dans  l'un  et  l'autre  de  nos  manuscrits. 


HUITIÈME  SECTION.  181 

Ce  fleuve  dé  Mosela  est  désigné  par  l'auteur  du  livre  des  Feuillet  «  verso. 
Merveilles,  sous  le  nom  dejlcuve  des  parfums.  11  ])rend  sa  source 
dans  les  montagnes  de  Caren  y^lï,  baigne  les  murs  de  la  ville 
d'Asnand  j^jIà^I  ',  passe  au  pied  de  la  montagne  de  Lounia 
A^j^,  puis  auprès  de  la  ville  de  Kelkaïan  yL^Jl)^,  et  enlin  se  jette 
dans  la  mer.  Ses  bords  produisent  divers  aromates,  ainsi  que  l'in- 
dique son  nom.  Entre  Rasnand  «xjU^vj  et  Cachmir  l'extérieure 
A_=-jlJi,  on  compte  4  journées.  Cacbmu'j-^s-piL<j  est  comptée  au 
nondjre  des  villes  les  plus  célèbres.  Ses  habitants  sont 'en  guerre 
avec  les  Turks  infidèles  ',  «  et  ils  éprouvent  souvent  du  dommage 
"  de  la  part  des  Turks  Khizildjis  AA4->=i  'àj.il\.  »  Au  nombre  des  dé- 
pendances du  Kanoudj  est  Atrasa  L»l_^i ,  distante  de  Cachmir  l'ex- 
térieure, de  6  journées,  et  située  sur  les  bords  du  Gange  indien 
^.À^i  ,,»,_:£;,=►.  Elle  est  grande,  bien  bâtie,  bien  arrosée,  et  c'est 
l'une  des  plus  fortes  places  du  Kanoudj ,  dont  les  limites  s'éten- 
dent jusqu'à  Kaboul  JolS"  et  jusqu'à  Lahor  j^W.  «  Le  Kanoudj 
n  est  un  roi  qui  dispose  de  nombreuses  armées,  d'un  vaste  em- 
«  pire,  d'un  grand  nombre  d'éléphants  (  il  n'est  aucun  prince 
«  de  l'Inde  qui  en  possède  autant).  Il  jouit  d'un  grand  pouvoir 
c;  et  de  beaucoup  de  richesses,  et  il  est  redoutable  par  la  force 
«  de  ses  armes.  »  De  Atrasa  U«i_^i  à  lanaset  c^v^^bl  ■',  grande  ville, 
également  Ijâtie  sur  les  bords  du  Gange  indien,  5  journées. 

De  là  à  Madiar,  sur  le  Gange,  y  journées. 

«  Madiar  est  une  ville  entourée  de  beaucoup  de  villages,  riche, 
«  commerçante  et  populeuse.  « 

De  là  à  Nahrawara  'jj^^j^j,  dont  il  a  déjà  été  question,  sur  la      Feuillet  i;  recio. 
rive  occidentale  du  Gange,  7  journées. 

De  Madiar  à  la  ville  de  Malwa  «j-U,  5  journées. 

Malwa  est  une  ville  agréable,  très-fréquentée,   entourée  de  malwa. 

'  h'Abréçjé  porte  Asnaband. 

'  La  version  latine  porte  Cafar-tarac ,  ce  qui  ne  présente  aucun  sens. 

'  h'Abrc'jé  [)orte  Tanazet. 


182  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  In  rectn.     nombreux  villages,  de  constructions  et  de  métairies.  Au  nom- 
bre de  ses  dépendances,  on  compte  Dada  oii  et  '^Pata  «j. 

De  Maiwa  à  Dada,  ajournées. 

De  Dada  à  Tata,  2  journées. 

•I  Le  Lahor  est  un  pays  qui  confine  '  au  précédent.  « 

De  Morides  ^^Os!JJ-«  à  Tata,  3  journées. 

Morides,  ville  de  commerce,  est  une  place  très-forte,  gardée 
par  les  troupes  de  Kaboul.  Elle  est  située  sur  le  penchant  dune 
montagne  très-haute ,  où  croissent  en  quantité  les  espèces  de 
plantes  connues  sous  les  noms  de  cana  et  de  khaizoran,  à  la  dis- 
tance de  8  journées  de  Candahar  jl — i6,x-àï,  ville  bâtie  dans  les 
montagnes  dont  il  vient  d'être  question,  et  à  travers  lesquelles 
le  chemin  de  l'une  à  l'autre  de  ces  villes  est  tracé. 
cANOAHAR.  "  Caudaliar  est  une  ville  considérable  et  très-peuplée.  Ses  ha- 

«  bitants  sont  remarquables  par  la  manière  dont  ils  laissent 
«  croître  leur  barbe  qui  leur  descend  jusqu'aux  genoux,  et  qui 
"  est  large  et  très-touffue,  ce  qui  a  donné  lieu  à  une  façon  de 
«  parler  proverbiale.  Leur  figure  est  ronde;  ils  portent  le  cos- 
«  tume  turk.  Le  pays  produit  du  blé,  du  riz,  diverses  céréales, 
«  des  nioutons  et  des  boeufs.  Ils  mangent  les  moutons  morts 
"  naturellement,  mais  jamais  de  bœufs,  comme  nous  l'avons  dit 
«  plus  haut  '.  »  De  Candahar  à  Nahrawara  «j'^^^vJ  >  ^^  compte 
5  journées  en  chariot.  «  Les  peuples  de  Candahar  sont  souvent 
KABOUL.  „  gQ  guerre  avec  ceux  de  Kaboul ,  »  laquelle  est  une  ville  in- 

dienne voisine  du  Tokharestan  yU*»jUt,  grande  et  bien  bâtie. 
Ses  montagnes  produisent  du  bois  d'aloës  excellent,  et  ses  envi- 
rons, des  noix  de  coco  et  des  myrobolans  de  l'espèce  qui  tire  son 
nom  (  Kabouli)  de  celui  de  cette  ville,  et  qui  croît  dans  les  mon- 
tagnes. «  Dans  les  lieux  bas,  on  sème  des  bulbes  de  safran  on 

'  Je  traduis  ainsi  par  conjecture,  car  le  mot  manque. 

'  Le  ms.  A.  présente  ici  une  lacune  que  nous  remplissons  au  moyen  du  ms.  As- 
selin  et  de  l'Abréje. 


HUITIÈME  SECTION.  183 

quantité,  et  cette  substance  devient  i'ol)jet  d'un  commerce  Feuillet  ,'17  recto. 
d'exportation  considérable.  C'est  un  objet  d'un  produit  éventuel 
qui  dépend  de  l'état  de  l'atmosphère.  La  ville  de  Candahar  est 
défendue  par  une  citadelle  très-forte,  située  sur  un  rocher  es- 
carpé qui  n'est  accessible  que  par  un  seul  chemin  :  elle  est  habitée 
par  des  musulmans;  il  y  a  un  quartier  dont  la  population  est 
juive  inhdèle.  Aucun  roi  ne  peut  prendre  le  titre  de  Chah , 
si  ce  n'est  après  avoir  été  inauguré  à  Kaboul.  En  vertu  d'une 
ancienne  loi,  la  prise  de  possession  du  pouvoir  a  lieu  dans 
cette  ville,  où  l'on  accourt  des  pays  étrangers  et  de  très-loin. 
Dans  les  terres  fertiles  du  pays  de  Kaboul,  on  cultive  beau- 
coup d'indigo  de  qualité  supérieure  à  toute  autre,  et  qui,  par 
ce  motif,  est  très-renommé  et  fait  l'objet  d'un  grand  com- 
merce. On  y  fabrique  aussi  quantité  d'étoffes  de  coton  cpii  s'ex- 
portent en  Chine,  dans  le  Khorasan  et  dans  le  Sind.  »  Il  y  a 
dans  les  montagnes  de  Kaboul  des  mines  de  fer  très-connues.  Ce 


métal  est   d'une  couleur  grise, 
chant  '. 


marbrée,  et  devient  très-tran- 


Arzelan 


y^j' 


Kh 


aouas 


O" 


et  Khibar 


sont,  ainsi  que 


divers  villages  et  lieux  fortifiés,  des  dépendances  de  Kaboul.  De 
Kaboul  à  Kliaouas,  on  compte  k  journées. 

De  Khaouas  à  Hasek  dL.,^». ,  5  journées. 

De  Hasek  à  Kaboul,  par  un  pays  assez  uni,  3  journées. 

De  Kaboul  à  Kalbata  aIiaV,  k  journées. 

Kalhata  et  Roumela  *X — .^^  sont  sur  la  limite  du  désert  qui 
sépare  le  Moultan  du  Sedjestan.  Ce  sont  deux  pays  de  moyenne 
grandeur,  habités  par  des  Sindi,  des  Indiens  et  un  petit  nombre 
de  Sedjestani.  Ils  produisent  du  blé,  du  riz  et  des  fruits  en 
petite  quantité.  «  On  y  boit  de  l'eau  de  source  et  de  puits,  et 
«  on  y  fabi'ique  des  étoffes  de  coton  qui  se  débitent  dans  le  voi- 

'  Ces  détails  sont  très-exacts,  mais  ils  n'ont  été  qu'imparfaitement  rendus  par  les 
auteurs  de  la  version  latine. 


Feuillet  ^7  verso. 


184  DEUXIÈME  CLFMAT. 

Feuillet  '17  verso.  „  sinage.  A  roricnl  flu  Moultan  est  la  ville  d'Aughochl  i_^.^i~*jl  \ 
«  située  à  h  journées  de  Candaliar,  et  à  une  égaie  distance  de 
"  Moultan.  Dans  ses  environs,  le  cana  croît  en  faible  quantité. 
n  Ses  ha])itants  sont  peu  nombreux,  mais  ricbes.  »  DAughoclit  à 
Roumela ,  1  o  journées.  , 

De  Roumela  à  KaUjata,  .S  journées. 

D'Aughocht  à  Sandour_jj.XÀ*<,  3  journées. 

Voilà  tout  ce  que  nous  avions  à  dire,  relativement  aux  pays  com- 
pris dans  la  présente  section.  «  Quant  à  la  partie  maritime,  ce  que 
«  nous  avons  rapporté  des  îles  (jui  s'y  trouvent  paraît  sulfisant. 
"  Cependant,  il  est  bon  de  savoir  que  «elui  qui  part  de  l'île  de 
«  Serendlb  >,^.Xj^—  (  Ceylan  )  dont  il  a  été  question  dans  le  pre- 
"  mier  climat,  et  qui  désire  aborder  sur  le  continent  par  le  che- 
"  min  le  plus  court,  doit  attérir  sur  la  côte  de  Djerabatan  yji?^^=- 
«  qui  n'en  est  qu'à  un  peu  moins  d'une  demi -journée.  S'il  e.st 
«  forcé  de  courir  vers  l'est,  il  abordera  soit  à  Kaïkasar  jU«Xs^» . 
«  soit  au  pied  de  la  montagne  el-Omr\  ^^J..«ii!,  laquelle  est  très- 
»  haute,  court  vers  le  nord  et  forme  un  grand  rescif  dans  la  mer. 
Cl  De  ce  rescif  à  Serendib,  on  compte  environ  /|  journées.  Toute 
«  cette  montagne  fort  connue ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus 
«  haut,  est  couverte  de  bois  de  bresillct  cpii  s'exporte  au  loin. 
«  La  racine  du  brésillet  calme  sur-le-champ  les  douleurs  occa- 
«  sionnées  par  la  morsure  des  serpents.  » 

'  y^Ahrégè  porte  .\rgliosl. 


NEUVIÈME   SECTION. 


185 


NEUVIÈME  SECTION. 


Suite,  de  l'Inde. 


Chine. 


Cette  section   comprend   diverses  villes   de    l'Inde  et  de   la      i-'euiiiei  47  verso. 
Chine  ;  les  premières  sont  Aourchin  tj^-ûjji  sur  le  bord  de  la 

mer,  Loukin  cj>-j^,  Cakela  J ïl-,  Atragha  LéI^L!  ;  et  les  villes 

chinoises,  Tarighourghan  (jS.jytjj.lo,  Cattighora  !j_j_>xkï,  Kach- 
ghara  jjlitili',  Khaïgoun  ^J^*s■=^ ,  Ashria  \jj.jJk^\ ,  Asfira  !j — j.-Lm,\  ', 
Bôura  r,_jj,  Toukha  Ui._^,  Atraghan  (j.s-[^l3i  et  CarnaJjoul  J^iyj; 

dans  l'océan,  les  îles  d'Aourchin  (jvijjl  et  de  Senasa  ' i,U*w. 

Chacune  de  ces  contrées  offre  des  particularités  que  nous  allons 
décrire,  avec  le  secours  divin. 

Aourchin  yv_«;j!  est  une  petite  ville  sur  le  rivage  de  la  mer;  île  daoirchin. 
mais  ce  qui  lui  a  valu  quelque  célébrité ,  c'est  l'île  du  même  nom  , 
île  qui  est  d'une  vaste  étendue,  couverte  de  montagnes  et  de  forêts, 
"  où  l'on  voit  une  grande  quantité  d'éléphants,  à  la  chasse  desquels 
■t  on  se  livre  pour  obtenir  l'ivoire ,  dont  il  se  fait  une  exportation 
«  considérable.  Les  rapports  au  sujet  de  la  manière  dont  se  fait 
«  cette  chasse  varient  beaucoup.  D'après  un  grand  nombre  de  re-  Feuillet  ',8  recto. 
«  lations,  il  paraît  que  les  chasseurs  se  rendejit  dans  les  lieux  où 
«  l'éléphant  a  coutume  de  passer  la  nuit  ou  qu'il  fréquente,  et 
«  y  creusent  des  fosses. semblables  à  celles  que  pratiquent  les 
«  Berbers  pour  la  chasse  au  lion.  L'ouverture  de  la  fosse  est 
«  large,  et  le  fond  étroit.  Ils  en  couvrent  la  superllcie  de  bran- 

'  he  ms.   A.  et  {'.tbrcgè  portent  Anrisin  y\_«»j  ,j! ,  Askiria  L>jjOi-wl    et  Askira 
\j^j.ju^\- 

24 


186  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  i8  rccio.  a  ches  d'aibrcs ,  d'herbes  et- de  terre,  afin  quelle  ne  soit  pas 
«  apparente.  Lorsque  les  éléphants  viennent,  soit  pour  passer  la 
«  nuit,  soit  pour  se  désaltérer  dans  les  lieux  où  ils  ont  coutume 
«  de  le  faire,  si  l'un  d'eux  vient  à  passer  au-dessus  de  la  fosse, 
"  il  y  tombe  et  les  autres  prennent  la  fuite.  Les  chasseurs  le 
«  voyant  tomber  dans  ce  piège,  se  hâtent  de  sortir  de  leurs  re- 
«  traites,  accourent,  ouvrent  le  ventre  et  déchirent  les  entrailles 
«  de  l'animal ,  et  le  laissent  mourir  pour  revenir  ensuite  le  dé- 
«  pecer, 'retirer  les  chairs  par  fragments  et  en  extraire  l'ivoire  et 
«  les  os  des  jambes.  D'autres  relations  de  l'Inde  portent  que  les  élé- 
«  phants,  dans  leur  pays,  marchent  en  troupes,  passent  la  nuit  dans 
"  les  forets  au  nôndjre  de  deux,  de  trois  ou  de  quatre  ensemble, 
«  et  cherchent  quelque  arbre  ])Our  s'appuyer  et  dormir  les  uns 
«  sur  les  autres,  mais  debout,  à  cause  de  l'épaisseur  de  leur  tarse 
«  et  de  la  longueur  de  leurs  jambes».  Les  chasseurs  viennent  de 
"  jour,  coupent  la  majeure  partie  du  tronc  de  l'arbre,  en  sorte 
«  qu'il  ne  tient  pj'esque  plus  à  rien.  Lorsque  la  nuit  arrive  et  que 
«  les  éléphants  viennent,  selon  leur  coutume,  pour  reposeradossés 
■<i  contre  l'arbre,  leur  poids  simultané  l'ébranlé,  le  fait  tomber  et 
«  occasionne  ainsi  leur  chute.  Alors  les  chasseurs  accourent  avec 
«  des  pieux,  leur  brisent  la  tête  et  en  retirent  l'ivoire,  qui  se  vend 
n  dans  le  commerce  à  très-haut  prix,  et  qui,  transporté  au  loin,  " 
«  est  employé  à  la  fabrication  de  divers  objets.  On  -dit  que  les 
«  deux  grosses  défenses  de  l'éléphant  pèsent  quelquefois  i  6  can- 
«  tars  et  plus  '. 

■1  Quant  à  ce  qili  concerne  la  reproduction  de  l'élépliant,  les 
"  marchands  qui  font  les  voyages  de  l'Inde  racontent  que  la  fe- 
«  melle  met  bas  ordinairement  dans  des  eaux  dormantes;  qu'aus- 
«  sitôt  que  le  petit  y  est  tombé ,  la  mère  s'empresse  de  le  re- 
"  lever  sur  ses  jambes,  de  le  faire  sortir  de  l'eau  et  de  le  lécher 
«  jusqu'à  ce  que  sa  peau  soit  bien  sèche,  et  qu'elle  lui  enseigne 
'  De  3  à  4oo  kilogrammes. 


NEUVIÈME   SECTION.  187 

ensuite  à  niarcher  jusqu'à  ce  qu'il  ait  acquis  toute  .sa  force.  Fcnilli'i  ',8  recto 
Béni  soit  le  créateur  de  tontes  choses  !  On  ne  connaît  parmi 
les  quadrupèdes  aucun  animal  plus  intelligent  ni  plus  facile 
à  dresser.  Une  chose  qui  Ini  est  particulière,  c'est  qu'il  ne  porte 
jamais  ses  regards  sur  les  parties  sexuelles  de  l'homme. 
«  Les  prini;es  indiens  sont  jaloux  de  posséder  beaucoup  d'élé- 
phants. Ils  les  payent  fort  cher,  en  ont  grand  soin,  en  élèvent 
de  jeunes  pour  les  accoutumer  à  la  compagnie  de  l'honmie, 
et  en  mènent  de  grands  à  la  guerre,  charges  de  douze  hommes 
armés  et  cuirassés  de  fer.  Un  homme  s'assied  sur  le  cou  de 
l'animal,  armé  d'une  pique  au  lieu  de  bride,  le  frappe  sur  la  Keuillei  ,8  verso. 
tête  avec  un  pieu  de  bois  ou  avec  tout  autre  instrument  dis- 
posé à  cet  effet,  et  dirige  ainsi  l'animal.  Les  éléphants,  à  la 
guerre,  se  ruent  les  uns  sur  les  autres,  en  sorte  que  le  plus  fort 
abat  le  plus  faible.  Ils  reviennent  volontiers  à  la  charge  après 
un  premier  assaut.  Toutes  ces  particularités  sont  très-connues 
dans  l'Inde.  Il  nait  beaucoup  de  ces  quadrupèdes  dans  l'île 
d'Aourchin  tjs-ijj!  ;  on  les  transporte  de  là  dans  tout  l'Indos- 
tan.  On  y  trouve  aussi  des  mines  de  fer  et  de  la  rhubarbe  qui 
croît  dans  les  montagnes;  on  sait  que  la  rhuJiarbe  de  Chine  est 
plus  estimée  que  toute  autre,  attendu  (pi'elle  est  plus  dure, 
mieux  colorée  et  plus  efficace  dans  les  maladies  du  foie  et  au- 
tres. On  trouve  également  dans  cette  île  un  arbrisseau  qui  re.s- 
semble  au  ricin  (  Kfô-rav),  si  ce  n'est  qu'il  porte  beaucoup  d'épi- 
nes proéminentes  qui  empêchent  de  le  palper;  on  l'appelle 
Chehghir  j-f^^^^  ;  ses  racines  sont  noires.  Les  princes  chinois  et 
indiens  s'en  procurent  pour  en  extraire  un  poison  violent; 
c'est  une  chose  connue.  En  effet,  lorsque  ces  princes  veulent 
fiiire  mourir  quelqu'une  de  leurs  femmes,  un  domestique  ou 
toute  autre  personne,  ils  emjdoient  toujours  le  poison. 
«  Dans  tous  les  golfes  des  côtes  de  la  Chine  et  des  Indes,  on 
«  voit  dans  la  mer  des  reptiles  luisants,  de  couleurs  variées  et 

2/.. 


Feuillet  !l8  verso. 


Feuillet  49  recto. 

KU.4ICH0CN. 


188  DEUXIÈME  CLIMAT. 

«  d'espècçs  diverses.  Les  navigateurs  les  connaissefat,  les  distin- 
«  guent,  comprennent,  par  la  di.stinction  de  leurs  espèces,  à 
«  quel  golfe  ils  appartiennent,  et  se  dirigent  en  conséquence. 
«  C'est  un  fait  également  trè.s-connu.  Ces  reptiles  se  nomment 
«  en  indien  Mizrat  «Ij^j+li.  » 

D'Aourchin  à  Loukin  (j>J(jJ ,  jolie  ville  à  l'enihoychure  d'une 
rivière  où  les  vaisseaux  mouillent ,  on  compte,  en  suivant  le  ri- 
vage, 3  journées. 

De  là  à  Tarighourghan  (^s^yb^ ,  ville  bien  bâtie  sur  le  bord 
de  la  mer,  ajournées. 

\  is-à-vis  de  Tarighourghan  et  à  une  demi-journée  de  naviga- 
tion, est  une  île  fréquentée  par  les  voyageurs.  On  (ht  qui!  y 
existe  un  puits  d'oii  il  sort  des  flammes  qui  paraissent  et  dispa- 
l'aissent  par  intervalles.  De  là  à  Cattighora  ijjjtJaï,  ville  située  sur 
les  bords  de  la  mer,  à  l'embouchure  d'une  rivière  et  où  l'on  fait 
de  bonnes  affaires  de  commerce,  ajournées. 

Cattighora  est  comptée  au  nombre  des  dépendances  de  la 
Chine. 

De  là  à  Senf  o>-^Ms,  île  chinoise,  dont  il  a  été  question  dans 
le  premier  climat  S  3  journées. 

De  là  à  Kachgara  i^iilS',  /]  journées. 

«  Kachghara  est  une  ville  chinoise,  florissante  et  bien  peuplée. 
«  Il  s'y  fait  un  commerce  considérable  de  toute  sorte  de  mar- 
«  chandises  et  beaucoup  d'expéditions ,  en  sorte  que  c'est  une 
«  place  très-animée.  Elle  est  située  sur  une  petite  rivière  venant 
«  du  nord  et  prenant  sa  source  dans  la  montagne  de  Cattighor 
l'jyxAii,  OÙ  se  trouvent  des  mines  d'argent  dont  le  minerai  est 
'■  de  quahté  supérieure,  et  focile  à  extraire  pur  de  sa  gangue.  » 

De  Kachghara  à  Khaïghoun  ^JyJuÀ,  8  journées. 

«  Khaïghoun  est  une  ville  chinoise,  commerçante  et  fréquen- 
«  tée.  On  trouve  dans  son  territoire  l'animal  qui  porte  le  musc 

'  Voyez  ci-dessus,  pag.  83. 


NEUVIÈME   SECTION.  189 

et  la  civette.  Le  premier  est  une  espèce  de  chèvre  ou  plutôt  de  Feuillet  iy  rtcio. 
gazelle,  mais  il  est  plus  petit;  sa  peau  est  de  couleur  fauve  ti- 
rant sur  le  rouge,  et  douce  au  toucher  ;  il  se  nourrit  de  plantes 
odoriférantes,  et  il  porte  une  poche  ou  vésicule  renfermant 
une  liqueur. qui  est  d'ahord  rouge  comme  du  sang,  et  qui  de- 
vient ensuite  violette  ;  cette  poche  tient  au  cordon  ondjdical 
auquel  est  attaché  le  jeune  chevreau.  L'animal,  fatigué  de  la 
porter,  la  déchire  tantôt  avec  ses  ongles,  tantôt  avec  ses  dents, 
et  elle  tombe  alors.  L'auteur  du  livre  des  Merveilles  rapporte 
qu'il  existe  dans  le  Tibet,  près  la  ville  de  Wahian  y2>w=.j,  deux 
montagnes  séparées  par  un  cours  d'eau,  où  croissent,  en  quan- 
tité, le  nard  J— kÀ*w  et  d'autres  plantes  aromati<[ucs,  et  où  paissent 
beaiicoup  de  chevrettes  musc[uées  ;  elles  viennent  à  ce  cours 
d'eau  pour  enfler  leurs  vessies,  les  remplir  de  sang,  et  ensuite 
s'en  débarrasser.  La  chasse  de  cet  animal  a  lieu  à  des  époques 
déterminées;  on  le  poursuit  alin  d'en  obtenir  le  musc;  à  cet 
effet,  après  l'avoir  saisi,  on  le  transporte  dans  les  lieux  où  il 
a  été  chassé;  il  s'y  apprivoise  facilement,  car  il  n'est  pas  très- 
farouche. 
«  Quant  à  la  civette  ».>L>j,  on  la  trouve  dans  tous  les  pays 
compris  dans  le  second  climat  sans  exception.  C'est  un  ani- 
mal qui  ressemble  entièrement  au  chat,  si  ce  n'est  qu'il  est 
plus  grand.  On  l'enferme  dans  de  grandes  cages  où  on  le  nour- 
rit de  viandes;  vers  la  fin  du  prmtemps  et  les  premiers  jours 
de  l'été,  il  commence  naturelletnent  à  transpirer  par  les  testi- 
cules; lorsqu'on  s'en  aperçoit,  on  recueille  le  produit  de  cette 
transpiration  dans  une  bourse  de  drap,  et  c'est  là  la  civette  pure. 
n  On  remet  l'animal  en  cage  co^r{)ie  auparavant,  juscju'à  ce  qu'une 
1  seconde  et  une  troisième- transpirations  aient  lieu,  et  ainsi  de 
suite,  depuis  le  commencement  de  l'été  jusqu'à  la  fin  de  l'au- 
tomne. On  trouve  des  civettes  en  quantité  dans  l'Afrique  occi- 
<i  dentale,  et  particulièrement  aux  environs  dE  Meltsemin  (jv_<Jwi. 


190  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  '19  recto,     a  Ccst  uii  animal  très-connu;  nous  l'avons  vu  de  nos  propres 

"  yeux- 

"  La  ville  de  Kliaïghoun  ^J^,Ju^  est  délendue  par  une  forte 
"  ritadelle,  et  entourée  de  jardins  qui  ne  ])roduisent  ni  raisins, 
«  ni  figues,  sur  les  bords  dune  rivière  (jui  se  jette  dans  le  Khani- 
«  dan  fj\.y^JJg-  chinois.  De  là  à  Asfiria  Lij.^viu.i ,  cpii  dépend  de  la 
«  Chine,  on  con)|ite  /i  journées. 
ASFIRIA.  "  Asfiria  est  située  sur  une  rivière  qui  se  jette  dans  le  Kham- 

«  dan.  Elle  est  bien  peuplée  et  sert  de  résidence  à  des  princes 
CI  et  à  d'autres  personnages  ou  agents  du  gouvernement.  C'est 
»  un  lieu  où  l'on  dépose  le  produit  net  des  tributs  destinés  au 
"  grand  roi.  Voici  comment  la  chose  se  passe  :  les  agents  du 
«  fisc  apportent  à  Asfiria  les  divers  tributs  provenant  du  tcrri- 
«  toire  et  des  mers  de  la  Chine;  ils  versent  ces  sommes  entre  les 
«  mains  de  gens  de  confiance,  les  font  enregistrer,  en  reçoivent 
«  les  comptes  et  s'en  retournent  chez  eux.  Lorsque  tous  ces  ver- 
«  .sements  ont  eu  lieu,  et  à  une  époque  déterminée  de  l'année, 
•<  la  totalité  du  produit  est  portée  à  la  ville  de  Badja  x_=-L  où  ré- 
Feuillei  iç)  verso.  „  side  le  grand  roi,  et  déposée  dans  le  trésor  impérial;  c'e.st  une 
«  coutxmie  constante;  par  ce  moyen,  toutes  les  sommes  destinées 
«  aux  dépenses  publiques  parviennent,  sans  déduction  quelcon- 
'"  que,  à  leur  destination. 

«  Les  habitants  d'Asfiria  jettent  leurs  morts  dans  la  rivière  et 
«  ne  les  ensevelissent  jamais.  Nous  parlerons  ci-après  du  fleuve 
«  de  khamdan  et  du  parti  qu'en  tirent  les  Chinois.  " 

D'Asfiria  à  Touklia  U-^,  on  compte  6  journées. 

Toukha  est  une  ville  située  .sur  les  bords  du  Kalhy  ^5 — -^ 
chinois.  «  Elle  est  commerçanie  «t  industrieuse.  C'est  là  qu'on 
«  fabrique  les  soieries  précieuses  connrues  sous  le  nom  de  Toukhy 
«  et  dont  il  se  fait  un  grand  commerce  '.  »  De  Toukha  à  Boura 
i^,^,  en  descendant  le  Kalhy,  2  journées. 

'  Il  paraîtrait  d'après  le  ms.  Asselin  qu'il  s'agit  Ici  d'étoffes  rayées  ou  à  fleurs. 


NEUVIÈME   SECTION.  191 

Et  par  terre,  k  journées.  i-euiiiet  49  verso. 

«  Boura  est*Très-peuplée.  Son  territoire,  très-fertile,  prodiiil 
"  du  blé,  du  riz  et  une  espèce  de  palmicr-(/ou7H  dont  le  fruit  est 
"  bon  à  manger.  ■> 

De  Boura  à  Kachgbara  \j — x.ili'  dont  il  a  déjà  été  question ,  8 
journées. 

D'Asfira  I^JÀ*"'  à  Kaclighara,  8  journées.  asfii;a. 

Asfira  est  sur  un  aflluent  du  fleuve  nommé  Bahanek  J— .i_^_>. 
«  Ses  habitants  sont  idolâtres  et  infidèles.  »  De  là  à  Tarighour- 


ghan  jj._È ,_j_oij^ ,  1  journées. 

D'Asfira  à  Atraghan  (jl^l^Ll ,  Ix  journées. 

Cotte  dernière  ville  est  bâlie  sur  les  bords  d'un  grand  lac 
d'eau  douce  dont  le  centre  est  d'une  profondeur  Inconnue,  et 
dont  les  eaux  sont  d'un  bleu  très-foncé.  Il  produit  une  espèce 
de  poisson  dont  la  tête  ressemble  à  celle  d'une  chauve-souris 
et  est  surmontée  d'une  crête.  Les  habitants  du  pays  assurent  que 
la  chair  de  ce  poisson  est,  pour  l'homme  qui  .s'en  nourrit,  émi- 
nemment aphrodisiaque,  ainsi  que  celle  du  sakankour  j^JiÀJu. '. 
D' Atraghan  à  Carnaboul  iy>\>j^,  ajournées. 

«  Cette  dernière  ville  est  petite,  mais  peuplée.  Elle  est  située 
«  au  pied  d'une  montagne  et  sur  les  bords  d'une  rivière  qui  a  son 
«  embouchure  dans  le  Kalhy;  elle  est  exposée  aux  incursions 
«  de  tribus  turkes  alliées  des  Rhizildjis  ^+4^  qui  pillent  sou- 
«  vent  ses  villages  et  ses  troupeaux.  « 

De  Carnaboul  a  poukha,  «  dont  on  vient  de  parler,  »  6  journées. 

De  Loukin  cj:Jj.J,  sur  lescôtesde  l'indostan,  àCakela, ajournées. 

Cakela  y^lï  est  sur  le  bord  d'une  rivière  qui  se  jette  dans  le 
Bahanek  >iW^  indien.  Ses  habitants  élèvent  beaucoup  de  vers  à 
soie ,  voilà  pourquoi  l'on  donne  le  nom  de  Cakely  à  une  espèce 
de  soie  et  à  une  sorte  d' étoile  De  là  à  Cachemire  j-*-<vUï ,  1  o 
journées. 

'  Voyez  ci-dessus,  pag.  3i ,  not.  5. 


Feuillet  49  verso. 

ATBAGIIA. 


Feuillft  .1(1  recto. 


192  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Et  à  Atragha,  Ajournées. 

"  Atragha  Ui^l  est  une' grande  ville  qui  fait  p*tie  des  posses- 
«  sions  d'un  prince  indien.  Elle  est  gardée  par  de  nombreuses 
"  troupes  de  soldats  destinés  à  combattre  les  Turfcs  j!_^^l.  Ce 
"  pays  produit  du  riz  et  du  blé.  j> 

D' Atragha  à  Atraghan  ylcipsl ,  1  o  journées. 

Les  fleuves  indiens  qui  coulent  dans  les  contrées  décrites  dans 
la  j)résente  section,  sont  :  le  Bahanek  jX — »-<^,  le  Kalhv  (slr^  ^* 
une  partie  du  grand  khanidan  yi-*^  chinois.  Le  premier  prend 
sa  sotuxe  dans  les  montagnes  les  plus  septentrionales  de  l'Inde, 
coule  vers  lest,  dans  la  direction  d'Atragha,  où  il  se  réunit  à  la 
rivièie  de  Cakela,  et  se  jette  dans  la  mer  auprès  de  la  ville  de 

Tarighourgban  y — c^yijjJa.  «  Les  Djcheikis  lil L-=-  (  peuplade 

«  indienne  )  rapportent  que  leur  roi,  après  s'être  précipité  dans 
«  ce  fleuve,  leur  apparaît  de  temps  en  temps.  Lorsque  quelqu'un 
«  a  commTs  un  crime,  il  entre  dans  le  milieu  des  eaux  et  y  reste 
«  une  heure  et  plus,  tenant  dans  les  mains  diverges  herbes  odo- 
«  riférantes;  il  les  coupe  par  petits  morceaux,  les  jette  peu  à  peu 
'•  sur  la  surface  des  eaux  du  fleuve,  en  faisant  des  prières  et  des 
11  invocations.  Lorsqu'il  veut  sortir,  il  agite  l'eau  avec  ses  mains, 
"  prend  un  peu  d'eau  (  mélangée  avec  les  herbes  '  ),  la  répand 
«  sur  sa  tète,  puis  s'incline  en  signe  d'adoration,  et  sort  de 
«  l'eau.  "  .    . 

Au  nombre  des  fleuves  de  Chine  est  le  Kalhy  i^^.  Parmi  les 
Chinois  qui  habitent  sur  ses  bords,  «  à  une  certaine  époque 
"  con.sacrée  par  l'usage,  »  celui  qui  a  commis  im  crime  dont  il 
veut  se  purifier,  vient  vers  le  fleuve,  accompagné  d'une  foule  de 
gens  qui  lui  souhaitent  gloire  et  bonheur  éternels,  puis  il  se  pré- 
cipite dans  .le  fleuve,  et  il  périt  submergé  dans  ses  eaux. 

Les  mots  placés  entre  deux  parenthèses  manquent  dans  lems.  A,  mais  ils  se  trou- 
vent dans  le  ms.  Assclin. 


DIXIEME  SECTION. 


195 


DIXIEME  SECTION. 

Cliiiie  orientale. 


AJMM ,  Askliaia  t^icl ,  Ciiedzkhour  j^_i- Ow , 
,  Cacha  1 — ilï  et  Saoukha  U.jU«  ; 


Cette  section,  qui  complétera  ce  que  nous  avions  à  dire  sur  le 
second  climat,  comprend,  dans  la  Cliine  orientale,  les  villes  de 
Sousa  de  la  Chine  (j->aJI  i>^^^ ,  So'la  >X«^  ,  Taougha  U^  ,  Sinia 

de  la  Chine  yv «aJi 

Badjah  » =>l,  Bechhiar^ 

dans  la  mer  orientale ,  les  îles  de  Namang  ^  et  de  Sabara  «jU*. , 
et  enfin  le  Khamdan  chinois  (jv->aJi  ylj^,  l'un  des  fleuves  les 
plus  grands  et  les  plus  célèbres  dont  parlent  les  historiens  et  les 
géographes.  Nous  dirons  donc  ce  qu'on  en  sait,  sans  omettre 
aucun  détail. 

«  Sousa  iùy^—  est  une  ville  très-grande  et  très-célèbre,  soit  à 
«  cause  du  nombre  de  ses  édifices ,  soit  à  cause  de  l'importance 
«  de  sou  commerce,  de  l'abondance  de  ses  productions,  de  la  ri- 
«  chesse  de  ses  habitants  qui  jouissent  d'un  grand  crédit  com- 
«  mercial  dans  tout  l'univers.  On  y  fabrique  le  jlix*  ghazar  chi- 
«  nois,  sorte  de  porcelaine  dont  rien  n'égale  la  bonté,  et  des 
«  étoffes  de  soie  précieuses  à  causer  delà  beauté  de  la  matière, 
«  et  de  la  solidité  comme  de  l'élégance  du  travail.  Cette  ville 
«  est  située  sur  la  rive  orientale  du  Khamdan,  à  là  journées  de 
1  Caïtowa  IjJajb,  à    i6    de  Sinia  *Uàa*»  et  à  8  de  So'la  yjtw. 

«  Cette  dernière  ville  n'est  pas  très-considérable,  mais  elle  est 
«  bien  bâtie,  bien  peuplée,  commerçante  et  fi-équentée,  tant 
«  par  les  habitants  du  voisinage,  que  par  ceux  des  pays  plus 
"  éloignés,  qui  viennent  s'y  approvisionner  de  divers  objets.  On 

25 


Feuillet  jo  recto. 


194  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  DO  verso.      «  y  fabrique  (les  étoffes  (le  soie  (H  des  vases  d'argile.  »  De  So'la 
à  Siiiia.  on  compte  l'y  journées;  et  à  Taouglia,  ville  non  iorti- 
fiée,  mais  commerçante  et  distante  de  8  journées  de  Sinia,  8 
journées. 
''^'t•  o  Sinia  de  la  Chine  (j-iaJl  «jyvyo  est  située  à  l'extrémité  de  cet 

"  empire.  Aucune  ville  ne  l'égale,  soit  sous  le  rapport  de  la  gran- 
«  (leur,  soit  sous  celui  du  nombre  des  édifices,  de  l'importance 
«  du  commerce,  de  la  variété  de  marchandises  qu'on  y  trouve, 
«  du  nombre  de  négociants  qui  y  viennent  des  diverses  parties 
«  de  l'Inde  situées  dans  le  voisinage  de  la  Chine.  C'est  la  rési- 
»  dence   d'un   prince    chinois   de    race   royale,   mais   cependant 

«  vassal  du  Baghbough  ^^ s-i-.,  lequel  est  le  grand  empereur, 

ASEUAni  n  comme  nous  l'avons  dit  '.  »  De  là  à  Askhara  ^^1  -,  8  journées. 

«  Cette  dernière  ville  est  bâtie  dans  une  plaine  marécageuse 
«  d'une  vaste  étendue,  où  il  ne  croît  que  du  safran,  soit  cultivé, 
«  soit  sauvage.  Cette  substance  y  est  de  qualité  supérieure,  et  il 
«  s'en  fait  un  grand  débit  dans  toute  la  Chine.  On  travaille  la  soie 
«  dans  cette  ville  et  on  y  fabritjue  des  vases  d'argile. 

"  Dans  les  pays  que  nous  décrivons,  il  n'est  point  d'arts  plus 
«  estimés  que  ceux  de  potier  d'argile  et  de  dessinateur;  mais  ce 
«  dernier  est  mis  au-dessus  de  tous  les  autres.  D'après  ce  que 
"  rapportent  les  auteurs  les  plus  dignes  de  loi,  les  princes  chinois 
■I  et  la  plupart  des  princes  indiens,  bien  loin  de  négliger  le  des- 
«  sin,  en  font  leur  principale  occupation,  et  s'y  appliquent  autant 
"  que  des  maîtres  et  des  artistes  de  ])roiession,  à  tel  jjoint  que, 
"  lors([u'ils  ont  un  grand  nombre  d'enfants,  ils  préfèrent  toujours 
«  celui  qui  excelle  le  plus  dans  l'art  du  dessin  et  de  la  peinture , 
«  après  lequel  vient  iinmédialenient  l'art  de  fabriquer  des  vases 
"  d'argile.  Les  personnes  qui  s'appliquent  au  dessin  portent  le 
"  nom  de  (jrcwds,  et  les  potiers  celui  de  /H'^(/i' artistes.  » 

'  \  oyez  ci-dessus,  pag.  i)c)  et  loo. 

'  Le  iiis.  A.  porte  Askliar,  et  la  version  laliiie,  pag.  Cy,  Asanlio  et  Asalicla. 


DIXIEME   SECTION.  195 

D'Askhara  à  Batljali  te-L,  on  compte  4  journées.  VcwUh  '...verso 

"  Batljah   est  la  résidence   du  prince  connu  sous  le  nom  de  inniAn. 

"  Baghhougli  ^^J<*j.  C'est  là  que  sont  sa  garde,   ses  trésors,  son 

«  liarem  et  ses  esclaves.  D'après  ce  que  rapporte  l'auteur  du  livre 

"  intitulé  :  Histoire  des  princes  du  monde,  le  Baghboiigh  a  toujours 

«  cent  femmes  dotées  à  prix  d'argent;  et  lorsqu'il  n'en  possède 

"  pas  un  tel  nombre,  il  ne  peut  prétendre  au  titre  de  roi  des 

«  rois.  Il  doit  posséder  aussi   mille  éléphants  équipés  pour  la 

«  guerre  et  montés  du  nombre  d'hommes  nécessaire  et  conve- 

«  nablement  armés,  pour  jouir  de   cette   prérogative;  l'une   et 

"  l'autre  de  ces  conditions  sont  indispensables.  En  Chine,  l'au- 

«  tonte  royale  dérive  du  père  à  ses  frères  ou  aux  plus  proches 

«  parents  du    roi.    Ces   princes   sont  généralement  équitables, 

«  compatissants  et  doués  des  qualités  les  plus  louables.  La  ville 

«  de   Badjah  est  bâtie  sur  les  bords  du  Khamdan  (ji«x.5-  qu'on 

"  remonte  quand  on  veut  se  rendre  à  Ha'ifoua  Ij_à_jU.  ,  à  Djan- 

«  koua  1^1=-'  et  autres  lieux  connus  de  la  Chine.  »  De  Badjah  à 

Charkhou  ^i^^  ^,  ville  située  à  ajournées  de  la  mer  orientale, 

sur  les  bords  d'une  rivière  qui  y  a  son  embouchure,  4  journées. 

De  Charkhou  à  BeclihiarjU^^j,  9  journées. 

«  Bechhiar  est  la  résidence  tl'un  chef  qui  gouverne  un  vaste 

«  pays  au  nom  du  Baghbough ,  ayant  sous  ses  ordres  de  la  ca- 

"  Valérie ,  des  esclaves  et  d'autres  troupes  destinées  à  repousser 

«  les   agressions  dos  tribus   turkes  du  voisinage,  connues   sous 

«  les  noms  de  Ilamani  * — «l^  et  de  Khizildji  x>J~y>..  Le  gou- 

n  verneur  (  chinois  )  fait  garder  par  de  la  cavalerie  les  portes 

«  des  hautes  montagnes  qui  séparent  sa  province  du  Turkestan. 

«  Ces  troupes  sont   vêtues   et  équipées  absolument  comme  les 

"  Turks.  " 

De  Bechhiar  à  Cacha  Uilï,  «  ville  habitée  par  une  secte  qui  ne 

'  Nous  suivons  ici  l'orlliographe  des  iiiss. ,  quelque  i'aulivc  qu'elle  puisse  êlre. 
'  La  vci'sion  latine  porle  Sadcho. 

25. 


Feuilk'l  .'n   recto, 
i-.EriniiAr.. 


196  DEUXIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  5i  recio.      „  professe  pas  les  mêmes  croyances  que  les  Chinois  et  qui  brûle 
«  ses  morts,  selon  la  coutume  indienne,  »  8  journées. 

De  Saroukha  Li-jU.  '  à  Badjah,  lo  journées. 

Le  Khanidan  cliinois  (jv-waJI  ^j\-yJr  est  un  grand  fleuve  dont 
les  bords  sont  très-peuplés.  L'auteur  du  livre  des  Merveilles  rap- 
porte qu'on  y  voit  un  arbre  dit  arbre  de  fer  et  nonuué ,  en  in- 
dien, Barchoul  Jj-ijL;  que  cet  arbre,  dont  le  diamètre  est  d'une 
coudée,  est  fixé  au  milieu  du  fleuve,  à  une  hauteur  d'environ 
dix  coudées  au-dessus  des  eaux,  et  terminé  vers  son  sommet  par 
trois  pointes  aiguës.  Cet  auteur  ajoute  qu'un  liomme  se  tient 
assis  dans  le  voisinage,  tenant  un  livre  à  la  main,  et  récitant 
les  paroles  suivantes  :  Fleuve  béni ,  sentier  du  paradis  d'où  ta 
source  découle  et  vers  lequel  tu  diriges  les  hommes!  heureux 
celui  qui,  monté  sur  la  cime  de  cet  arbre,  se  précipitera  dans  tes 
eaux!  Alors,  un  ou  plusieurs  d'entre  les  assistants,  émus  par  ces 
paroles,  montent  sur  l'arbre  et  se  précipitent  dans  le  fleuve,  ac- 
compagnés des  vœux  et  des  prières  de  la  foule.  On  dit  que  le 
Kank  -'^  '*=■■  est  l'un  des  aflluents  du  Khamdan. 

Quant  à  l'île  de  Namang  ^,  qui  se  trouve  dans  la  mer  orien- 
tale, elle  est  fréquentée  par  les  navigateurs  chinois,  qui  n'y  abor- 
dent que  lorsqu'ils  sont  en  troupes  nombreuses.  L'auteur  du 
livre  des  Merveilles  raconte  qu'elle  est  habitée  par  des  hommes 
à  queue  et  gouvernée  par  l'un  d'entre  eux. 
•  Persuadé  que  les  détails  dans  lesquels  nous  venons  d'entrer 
paraîtront  suffisants  à  toute  personne  sensée,  c'est  ici  que  nous 
terminerons  la  description  des  pays  compris  dans  le  deuxième 
climat. 

'  Ou  pkilot  Charoukliia  *_*.i.jL2  .  conformément  à  la  leçon  du  ms.  B. 


FIN    Di;    DEIXIEME     CLIMAT. 


TROISIÈME  CLIMAT. 


PREMIÈRE  SECTION. 

Suite  de  l'Afrique  occidentale.  —  Sous  el-Acsa.  —  Pays  des  Berbers.  —  Noun. 
Sedjelmasa.  —  Dar'a.  —  Aglimat.  —  Maroc.  —  Fez.  —  Meknés.  —  Sala. 
Telemsan.  —  Melila.  —  Oran.  —  Alger.  —  Bougie.  —  Constantine. 


Après  avoir  décrit,  dans  les  livres  précédents,  les  pays  com- 
pris dans  les  deux  premiers  climats,  nous  avons  jugé  convenable 
d'observer  dans  celui-ci  la  même  méthode  relativement  aux 
bourgs,  aux  villes  et  aux  provinces,  en  indiquant  leurs  di.stances 
respectives  en  milles  et  en  journées.  <■  Nous  traiterons  séparément 
«  de  chaque  pays,  en  ayant  soin  de  faire  connaître  son  état  ac- 
«  tuel,  les  courants  d'eau,  les  rivières,  les  lacs  et  les  étangs  qui 
«  s'y  trouvent,  les  montagnes  qu'on  y  remarque,  avec  l'indication 
«  de  leur  étendue;  nous  parlerons  aussi  des  plantes,  des  arbres, 
«  des  mines,  des  animaux;  nous  indiquerons  les  sources  des 
«  fleuves,  leurs  cours  et  leurs  embouchures,  d'après  les  notions 
«  et  les  relations  existantes  :  le  tout  en  son  lieu,  d'une  manière 
«  claire  et  précise,  conformément  au  plan  que  nous  nous  sommes 
«  tracé,  et  avec  le  secours  du  Tout-Puissant.  » 

La  première  partie  du  troisième  climat  commence  à  l'océan 
ténébreux  qui  baigne  la  partie  occidentale  du  globe  terrestre. 


Feuillet  5i  recto 


Feuillet  5j  verso. 


198  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuilletai  verso  Du  nombre  des  îles  de  cet  océan  est  celle  de  Sara»,Lw,  située 
près  de  la  mer  Ténébreuse.  On  raconte  que  Dbou'l  Carnaïn  y 
aborda  avant  que  les  ténèbres  eussent  couvert  la  surface  de  la 
mer,  y  passa  une  nuit,  et  que  les  habitants  de  cette  île  assail- 
lirent ses  compagnons  de  voyage  à  coups  de  pierres  et  en  blessè- 
rent plusieurs.  Il  est  une  autre  île  ([ui  se  nomme  Saa'li  S — «—  , 
dont  les  habitants  ressemblent  plutôt  à  des  fenmies  qu'à  des 
hommes;  les  dents  leur  sortent  de  la  bouche,  leurs  yeux  étin- 
cellent  comme  des  éclairs  et  leurs  jambes  ont  l'apparence  de  bois 
brûlé  '  ;  ils  parlent  un  langage  inintelligible  et  lont  la  guerre 
aux  monstres  marins.  Sauf  les  parties  de  la  génération,  nulle 
différence  ne  caractérise  les  deux  sexes,  car  les  hommes  n'ont 
pas  de  barbe  ;  leurs  vêtements  consistent  en  feuilles  d'arbres. 
On  remarque  ensuite  l'île  de  Hasran  ^jl^*-.^-,  d'une  étendue  con- 
sidérable ,  dominée  par  une  montagne  au  pied  de  laquelle  vivent 
des  hommes  de  couleur  brune,  d'une  petite  taille  et  portant  une 
longue  barbe  qui  leur  descend  jusqu'aux  genoux;  ils  ont  la  face 
large  et  les  oreilles  longues  ;  ils  vivent  des  végétaux  que  la  terre 
produit  spontanément  et  qui  ne  diffèrent  guère  de  ceux  dont  se 
nourrissent  les  animaux.  Il  y  a  dans  cette  île  une  petite  rivière 
deau  douce  qui  découle  de  la  montagne.  L'île  de  Ghour^^_j«JI, 
également  considérable,  idjonde  en  herbes  et  en  plantes  de  toute 
espèce.  Il  y  a  des  rivières,  des  lacs  et  des  forêts  qui  servent  de 
retraite  à  des  ânes  sauvages  et  à  des  bœufs  qui  portent  des  cornes 
d'tuie  longueur  extraordinaire.  Non  loin  de  là  est  l'île  de  Mos- 
tachiin  (;js-viJù— • .  «  On  dit  que  cette  île  est  peuplée,  qu'il  y  a 
"  des  montagnes,  des  rivières,  beaucoup  d'arbres,  de  fruits,  de 
"  champs  cultivés.  »  La  ville  qui  .s'v  trouve  est  dominée  par  une 
citadelle.  «  On  raconte  qu'à  une  époque  antérieure  à  Alexandre, 
"  il  y  avait  dans  cette  île  un  dragon  qui  dévorait  tout  ce  qu'il 

'  jïj_;^Jl  i_ .  i;, :j  \^  fMJiyMt  ■  On  ne  sait  pourquoi  les  auteurs  de  la  \crsioii  latine 
ont  traduit  tes  mots  par  luditum  veluti  hgnum  comhureiis- 


PREMIÈRE  SECTION.  199 

Il  rencontrait,  hommes,  bœufs,  ânes  et  autres  animaux.  Lorsque  Feuilioi  Si  verso. 
Il  Alexandre  y  aborda,  les  habitants  se  plaignirent  des  dommages 
Il  que  leur  causait  ce  dragon  et  ils  implorèrent  le  secours  du 
«  héros;  le  monstre  avait  déjà  dévoré  la  majeure  partie  de  leurs 
Il  troupeaux;  chaque  jour  on  plaçait  auprès  de  sa  tanière  deux 
«  taureaux  tués;  il  sortait  pour  les  dévorer,  puis  se  retirait  ju.s- 
II  qu'au  lendemain,  en  attendant  un  nouveau  tribut.  Alexandre 
Il  demanda  aux  habitants  si  le  monstre  était  dans  l'usage  de  sortir 
«  par  un  seul  endroit  ou  paj-  plusieurs;  ils  répondirent  qu'il  sor- 
«  tait  toujours  par  le  même.  Alors  Alexandre  se  ht  indiquer  le 
Il  lieu,  il  s'y  rendit  suivi  de  plusieurs  d'entre  les  habitants  et 
■I  accompagné  de  deux  taureaux;  aussitôt  le  monstre  s'avança 
«  semblable  à  un  nuage  noir;  ses  yeux  étaient  étincelants  comme 
Il  des  éclairs  et  sa  gueule  vomissait  des  flammes;  il  dévora  les 
Il  taureaux  et  disparut.  Alexandre  ht  placer,  le  lendemain  et  le 
Il  jour  suivant,  deux  veaux  auprès  de  sa  caverne;  mais  cette  proie 
Il  nq  suffit  pas  pour  apaiser  la  faim  du  monstre.  Alexandre  or- 
II  donna  aux  insulaires  de  prendre  deux  taureaux,  de  les  écor-  Ftuiiici  :,j  recio. 
Il  cher  et  de  remplir  leurs  peaux  d'un  mélange  d'huile,  de  soufre. 
Il  de  chaux  et  d'arsenic,  et  de  les  exposera  l'endroit  indiqiié.  Le 
Il  dragon  sortit  de  sa  l'Ctraite  et  dévora  cette  nouvelle  proie;  quel- 
II  ques  instants  après,  se  sentant  empoisonné  par  cette  composi- 
II  tion,  où  l'on  avait,  d'ailleurs,  eu  soin  de  mettre  aussi  des  cro- 
'I  chets  en  fer,  il  faisait  tous  les  efforts  imaginables  pour  la  vomir. 
Il  mais  les  crochets  s'étant  embarrassés  clans  son  gosier,  il  se  ren- 
>•  versa  la  gueule  béante.  Alors,  conformément  aux  dispositions 
Il  faites  par  Alexandre,  on  fit  rougir  une  barre  de  fer  et,  l'ayant 
Il  placée  sur  une  plaque  de  même  métal,  on  la  lança  dans  la  gueule 
Il  du  monstre  :  la  composition  s'enflamma  dans  ses  entrailles  et  il 
Il  expira.  C'est  ainsi  que  Dieu  ht  cesser  le  fléau  qui  affligeait  les 
Il  habitants  de  cette  île;  ils  en  remercièrent  Alexandre,  lui  témoi- 
11  gnèrent  une  grande  affection  et  lui  offrirent  des  présents  consis- 


200  ,  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuiiiei  02  recio.  n  tant  en  diverses  curiosités  de  leur  île;  ils  lui  donnèrent,  entre 
«  autres  choses,  un  petit  animal  qui  ressemblait  à  un" lièvre, 
"  mais  dont  le  poil  était  d'un  jaune  brillant  comme  de  l'or;  cet 
"  animal,  appelé  a'radj  ^^j^,  porte  une  corne  noire  et  fait  fuir 
«  par  sa  seule  présence  les  lions,  les  serpents,  les  bêtes  sauvages 
«  et  les  oiseaux.  » 

Dans  la  même  mer  se  trouve  l'île  de  Calhan  yt- jAï,  dont  les 
habitants  sont  de  forme  humaine,  mais  portent  des  tètes  d'ani- 
maux :  ils  plongent  dans  la  mer,  retirent  de  ses  abîmes  les  ani- 
maux dont  ils  ont  pu  se  saisir  et  s'en  nourrissent  ensuite.  Une 
autre  île  de  la  même  mer  s'appelle  l'île  des  deux  frères  magiciens 
(jjjj^UJI  ,jjjji.i)I  »^>>=>,  Cherham  -L*^  et  Chei-am  [•!;— i.  «  On 
«  raconte  que  ces  deux  frères  exerçaient  la  piraterie  sur  tous  les 
«  vaisseaux  qui  venaient  à  passer  auprès  de  l'île  ;  ils  réduisaient 
«  en  captivité  les  navigateurs  et  s'emparaient  de  leurs  biens;  mais 
«  Dieu,  pour  les  punir,  les  métamorphosa  en  deux  rochers  que 
"  l'on  voit  s'élever  sur  les  bords  de  la  mer.  Après  cet  événement, 
n  l'île  redevint  peuplée  comme  auparavant.  «  Elle  est  située  en 

face  du  port  d'Asafi  j ».l ,  et  à  une  distance  telle  que,  lorsque 

l'atmosphère  qui  emironne  la  mer  est  sans  brouillard,  on  peut, 
dit-on,  apercevoir  du  continent  la  fumée  qui  s'élève  de  l'île. 
«  Cette  particularité  a  été  racontée  par  Alimed  ben  Omar  sur- 
«  nommé  Raccam  el-Avez,  qui,  chargé  par  le  prince  des  fidèles 
«  Ali  ben-Iousuf  ben-Taschfin  ^  du  commandement  de  sa  flotte, 
>•  voulait  y  aborder;  mais  la  mort  le  surprit  avant  qu'il  eût  pu 
«  accomplir  ce  projet.  On  a  recueilli  des  détails  curieux,  relati- 
«  vement  à  cette  île,  de  la  bouche  des  Maghrourin,  voyageurs  de 
«  la  ville  d'Achbouna  (Lisbonne)  en  Espagne,  lorsque  le  port 
«  d'Asafi  reçut  ce  nom  à  cause  d'eux.  Le  récit  (  de  cette  aven- 

'  Voyez,  au  sujet  de  ce  prince,  le  quatrième  de  la  dynastie  des  Moravides ,  Ca- 
siri  bibliot.  uT.-lùspuna ,  t.  II,  pag.  2 1 6  et  suiv.,  et  le  Specchio  deU'impero  di  Marocco , 
récemment  publié  par  M.  Graberg  de  Hemso,  pag.  ib-j 


PREMIÈRE   SECTION.  201 

«  ture  )  est  assez  long,   et  nous  aurons   l'occasiort  d'y  revenir     Femiici  h-i  rccio. 
«  quand  il  sera  question  de  Lisbonne.  « 

Dans  cette  mer  il  existe  également  une  île  d'une  vaste  éten- 
due et  couverte  d'épaisses  ténèbres.  On  l'appelle  l'île  des  mou- 
tons (<\_«JI  îj-i'.yr-  -,  parce  qu'il  y  en  a  beaucoup  en  effet  ;  mais  la 
chair  de  ces  animaux  cstamère,  à  tel  point  qu'il  n'est  pas  pos- 
sible d'en  manger,  s'il  faut  ajouter  foi  au  récit  des  Maghrourin. 
Près  de  l'île  que  nous  venons  de  nommer,  se  trouve  celle  de 
Raca  liij,  qui  est  l'île  des  oiseaux  j^jiWt  «;j>=--  On  dit  qu'il  s'y 
trouve  une  espèce  d'oiseaux  semblables  à  des  aigles,  rouges  et 
armés  de  griffes;  ils  se  nourrissent  de  coqudlages  et  de  pois- 
sons, et  ne  s'éloignent  jamais  de  ces  parages.  On  dit  aussi  que 
l'île  de  Raca  produit  une  espèce  de  fruits  semblables  aux  figues 
de  la  grosse  espèce,  et  dont  on  se  sert  comme  d'un  antidote 
contre  les  poisons.  «  L'auteur  du  livre  des  Merveilles  rapporte 
I'  qu'un  roi  de  France,  informé  de  ce  fait,  envoya  sur  les  lieux  un  ivuiiici  52  verso. 
«  navire  pour  obtenir  le  fruit  et  les  oiseaux  en  question  ;  mais  le 
«  vaisseau  se  perdit,  et  depuis  on  n'en  entendit  plus  parler.  « 

A  la  présente  section  appartient  encore  l*île  de  Cliaslend 
o^jiloLiJ!  \  dont  la  longueur  est  de  i5  journées,  sur  10  de  lar- 
geur. Il  y  avait  autrefois  trois  villes  grandes  '  et  bien  peuplées  : 
des  navires  y  abordaient  et  s'arrêtaient  pour  y  acheter  de  l'ambre 
et  des  pierres  de  diverses  couleurs;  mais,  par  suite  des  révolutions 
et  des  guerres  qui  eurent  lieu  dans  ce  pays,  la  plupart  de  ses  ha- 
bitants périrent.  «  Beaucoup  d'entre  eux  franchirent  la  mer  pour 
«  se  transporter  sur  le  continent  de  l'Europe  ^}j ,  où  leur  race 
«  subsiste  encore  très-nombreuse ,  à  l'époque  où  nous  écrivons  ; 
«  nous  en  reparlerons  quand  il  sera  question  de  l'île  d'Aralanda 

L'île  de  Laça  wi)  produit  beaucoup  de  bois  d'aloës;  on  pré- 

'  Le  ms.  A.  porte  jj^Ual.»  ;  la  version  latine ,  Sahelia. 
'  La  version  latine  porte  :  ires  parvie  urbcs. 

2O 


202  TROISIÈMK  CLIMAT. 

Fciiiil.i  3  3  recfo.  |(.|i(|  ,m'||  est  saiis  oileiir  siii  les  lieux,  iiuiis  ([imI  iicquicii  du 
parfum  aussitôt  (|u'il  est  exporté  et  qu'il  a  traversé  la  mer.  Ce 
bois  est  noir  et  très-lourd.  <■  [,es  niarcliands  se  rendent  à  cette 
"  île  pour  se  procurer  du  bois  daiocs,  ils  en  exportent  au  loin. 
"  Les  rois  de  la  partie  la  plus  occidentale  de  l'Afrique  l'ache- 
laicnt  jadis  dans  ce  pays.  On  raconte  aussi  (|ue  lile  de  Laça 
"  était  autrefois  habitée,  mais  qu'elle  a  cessé  de  l'être,  parce  que 
<■  les  serpents  s'y  sont  excessivement  multipliés.  »  D'après  ce  que 
nous  apprend  Ptolémée  de  l'eluse,  la  mer  Ténébreuse  renferme 
vingt-sept  mille  îles  peuplées  et  non  peuplées.  Nous  ne  croyons 
devoir  parler  ici  que  de  quelques-unes  d'entre  celles  qui  sont 
situées  dans  le  voisinage  de  la  terre  ferme  et  qui  jouissent  d'un 
certain  degré  de  culture  et  de  civilisation. 

La  présente  section  comprend  le  désert  de  Noul  '  Lamta  J^ 
*ki,  Tazekaghet  c-^j^^b  et  Agliarnou  ^^1;  les  villes  du  pays  de 
Sous  el-Acsa  ^jiaii'l  ^J-^^,  savoir  :  Taroudant  polijyli,  Tiouïouïn 
yj'^y  et  Tamamet  c:*-«Ub.  Elle  comprend  aussi  le  pays  des  Ber- 
bers  ^j^ ,  Sedjelmasa  îL^^^l^^,  Dar'a  i^ji,  Daï  j^li  ,  Tadela  *lil-, 
Cala't  Mehdi  ben  Tewala  aII^-j  j^j  j^j^^  **Xï,  Fèz  ^^{s,  Meknasa 
â.«.UJC«,  Sala  5V-4«  et  autres  ports  de  la  grande  mer;  les  villes  de 
Telemsan  yU4^',  Tatan  (jks,  Cara  t^,  Safrava  ^^^,JU3,  Maghaïla 
A^Aji*,  Acarsif  vJU—jji ,  Karnata  iJsLyS^Wadjera  »;->-j,  Melila  «XjJU, 
Wahran  ylyûj  (  Oran  ),  Tahart  cijyftli-,  Achir^^x^îi;  dans  le  pays  de 
rdiarb  el-Awsaf  (  Afrique  centrale  ):  Tcnès  ,j..Uj  ,  Berechk  AJijj , 
les  îles  des  Béni  Mazghana  ioUy^  ^^!j,^=-  (Alger),  Tadlas  ^-Jj^  ^ 
Bedjaïa  a-jLst  (  Bougie  ],  Djidjel  J — s?^» ,  Meliana  xjU^,  .^Ica'la 
iC-KiJiJl,  Almasila  iiX^.jfc_«^! ,  Ghadir^J^I,  Mocra  »j.Jiii,  Nacaous 
^;»JljLi,  Tobna  ïJujL,  Cosantina  iiÀjdxUJiJI  (  Constantinc  ),  Tandjes 

'  Il  s'agit  igi,  sans  aucun  doute,  du  pays  de  Noun,  mais  nous  croyons  devoir 
suivre  l'orlhogiaphe  que  donnent  nos  deux  mss. 

'  Les  deux  mss.,  la  veisioii  lalinr  ol  l/v/n.m  Afnra  de  Harim.Tnii  |)oilenl  |iar- 
Inul  Andalos. 


PREMIÈRE  SECTION.  203 

(j—^^^Ji,  Baghaïa  ajU-L,  Tii'as  ^..Ljuj  ,  Dour-Medïn  (^.x^j^i,  Be-      Keuillci  52  vprso. 

lezma  *^ ,  Dar  Meioul  JjJUjI:i'et  Mila  ik-^. 
■  n  La  plupart  des  villes  que  nous  venons  d'énumérer  sont 
peuplées  d'hommes  d'origine  berbère.  Ces  peuples  habitaient 
anciennement  la  Palestine  y;,**JL9,  à  l'époque  où  régnait  Dja- 
lout  (  Goliath  )  hls  de  Daris,  Ills  de  Djana,  autjement  appelé 
Abou  Zenana  le  Moghrebin,  hls  de  Lewa,  hls  de  Bcr,  hls  de 
Caïs,  hls  d'Elias,  hls  de  Mesr.  David  (  sur  qui  soit  la  paix'  ) 
ayant  tué  Djalout  le  berber,  les  Berbers  passèrent  dans  le 
Maghreb,  parvinrent  jusqu'aux  extrémités  les  plus  reculées  de 
l'Afrique  et  s'y  répandirent.  Les  tribus  de  Mazana  i^\y*,  de 
Magbaïla  aW«  et  de  Darisa  \^jj^  s'établirent  dans  lus  mon- 
tagnes; celle  de  Lewata  &ji^,  dans  la  terre  de  Barca  \i^,  une 
portion  de  la  tribu  de  Hawara  Sjiy» ,  dans  les  montagnes  de 
Nafousa  tL^^L,,  et  les  autres,  dans  les  contrées  les  plus  recu- 
lées vers  l'occident.  D'autres  tribus  se  joignirent  à  celles  que  Kuillci  5j  iccto. 
nous  venons  de  nommer  et  peuplèrent  le  pays.  Voici  les  noms 
des  principales  tribus  berbères  :  Zenata  ajIj,  Darisa  &-»^j^ , 
Magbaïla   'i\ — **^,  Macdar  j.Xa.<.,  Benou  AlxH-rabbihi 


>X.A£ 


^^ 


X.J,  Warnedjoum  py^j,  ,  Harra  ij. — i» ',  llaravva  ii}\jJ> ,  Matmat 
Mh.*h^,  Lamta  &Ja4,  Sanhadja  a-^£LjUs  ,  Hawara  «;l^,  Ketam;i 


U5^  Lewata  &-j!_^,  Mazana  a — ^j^,  Sadral  ^\jk^,  Bedlasen 
(j-«y>.éij,  Madiouna  %j.Xx,  Zioudja  a^^j,  Merasa  a--.!^,  Ca- 
lema  ^il-,  Ourba  i^jj\ ,  Uatita  AkAki6,Walita  aM^,  Benou  Men- 
bous  ^^Y^yu,  Benou  Semdjoun  y^^^yj,  Benou  Warcalan 
yiV-ijtj  j_v. ,  Benou   Basdaran  y!jJ«_.«^yj,  Benou  Zidedji  ^*j 
S-^-ij,  Wazdaza  A-»iijj,  Warboun  uj^jj.  «  Quant  aux  ])ays  de 
Noul    l'ultérieure  ^^-^aii/i  Jy  et  de  Tazekaghet  c-.*S^b-,  ils  appar- 
tiennent aux  Lamtouna  de   la  plaine  î^\  sjyd.,  alliés  des  San- 
hadja. Sanbadj  et  Lamt  étaient  deux  hères  dont  le  père  se  nom- 
mait LamfhLs  d'Aza',   descendant   de  Hnnïar  ^,-v^,   et  la  mère, 

Ces  trois  deniier»  noms  m-  se  tiotiveul  pas  dans  le  ms.  A 

26. 


■lùh  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  53  rerto  Tazkaï  el-Asdja,  issue  de  la  famiiie  de  Zenata.  Sanhadj  et  Lamt 
avaient  un  frère  utérin  dont  le  père  se  nommait  al-Massour,  fils 
de  Mathni,  fils  de  Kela',  fds  d'Eïmen,  lils  de  Sa'id,  tils  de  Hi- 
mïar;  il  se  nommait  Hawar,  à  cause  d'une  expression  tirée  de  la 
langue  arabe  dont  il  fit  usage  dans  une  occasion.  Comme  les 
tribus  arabes  campent  souvent  à  la  proximité  des  tribus  berbères, 
un  long  voisinage  a  fait  adopter  à  ces  dernières  l'usage  de  la 
langue  arabe,  de  sorte  que  les  deux  peuples  n'en  forment  plus 


qu'un. 


Il  arriva  (ju'un  jour  un  émir  arabe  nommé  al-Massour,  i[u\ 
babitait  avec  sa  tribu  dans  le  Hedjaz ,  ayant  perdu  un  chameau , 
sortit  pour  aller  le  chercher;  il  passa  le  Nil  auprès  du  Caire 
(j-io^^,  alla  dans  le  Maghreb,  et,  s'étant  aventuré  jusque  dans 
les  montagnes  de  Tripoli  ^j» — IjI^,  il  demanda  à  l'esclave  qui 
l'accompagnait,  dans  quel  pays  ils  se  trouvaient,  à  quoi  l'autre 
répondit. qu'ils  étaient  dans  l'Afrikia.  En  ce  cas,  nous  sommes 
fous,  répondit  le  maître,  en  employant  le  mot  de  tebawarna 
LjL-i,  qui  est  synonyme  de  haniaca  jj^^.  \  oilà  d'où  dérive  ce  nom 
d'IIawar.  Al-Massour  poursuivit  cependant  sa  route,  alla  dans  la 
tribu  de  Zenata  et  conclut  avec  elle  une  alliance;  il  vit  Tazkaï, 
mère  de  Sanhadj  et  de  Lamt  dont  il  vient  d'être  fait  mention. 
Al-Massour  devint  éperduement  amoureux  de  cette  dame,  ([ui 
était  aussi  belle  que  sage,  la  demanda  en  mariage  et  lobtinl. 
A  l'époque  dont  il  est  question,  Tazkaï  était  veuve  et  avait  au- 
près d'elle  ses  deux  fils  Sanhadj  et  Lamt.  Elle  mit  au  monde 
un  enfant  mâle  qui  fut  nommé  al-Mathni  (^Jil\;  quelque  temps 
après,  al-Massour  mourut,  son  lils  Mathni  et  les  deux  frères 
Sanhadj  et  Lamt  restèrent  chez  leur  mère  et  chez  leurs  oncles 
de  la  famille-  de  Zenata.  Lamt  et  Sanhadj  eurent  chacun  beau- 
coup d'enfants,  et  leur  famille  panint  à  soumettre  de  nom- 
breuses peuplades;  ce  fut  alors  tpie  les  tribus  berbères  s'étant 
réunies   pour  s'opposer  à  ces  étrangers,  les   vainquirent  et  les 


PREMIÈRE  SECTION.  205 

refoulèrent  jusque  dans  les  déserts  voisins  de  la  mer  ténébreuse.  iVuillet  53  lecio. 
Les  peuplades  de  cette  tribu  se  fixèrent  dans  ces  contrées,  où 
elles  n'ont  cessé  de  merter  une  vie  nomade  jusqu'à  nos  jours. 
«  Elles  possèdent  beaucoup  de  cbameaux  grands  et  prompts  à  la 
«  course,  et  changent  souvent  de  campement.  Les  deux  sexes 
«  font  usage  de  vêtements  tissus  de  laine;  les  hommes  portent 
«  des  turbans   dits   el-kcrazi  ,^j|^I  ;   ils   se   nourrissent  de  lait  , 

«  de  chameau  et  de  la  chair  de  ces  animaux  séchée  au  soleil. 
»  Les  marchands  étrangers  leur  apportent  du  blé  et  surtout  du 
«  raisin  sec  dont  ils  extraient  une  boisson  très-douce.  Leur  pays 
«  produit  beaucoup  de  miel;  les  mets  qu'ils  préparent  sont  d'un 
'<  goût  exquis;  on  fait  cas  surtout  de  celui  qu'ils  nomment  el- 
"  berïet  asoulwa  \^L^\  a^jjJ] ,  et  qu'ils  préparent  de  la  manière  Feuillet  5o  verso. 
«  suivante  :  ils  prennent  du  blé,  le  font  griller  à  un  degré  con- 
«  venable,  le  broient  ensuite  grossièrement,  y  mettent  du  miel 
«  en  guise  de  graisse,  le  pétrissent  et  le  font  cuire;  lorsque 
«  cette  pâte  est  ainsi  préparée,  ils  en  remplissent  leurs  besaces. 
«  C'est  un  mets  délicat  et  tellement  nourrissant,  qu'une  personne 
«  qui  n'en  aurait  mangé  le  matin  qu'une  poignée,  en  y  joignant 
«  un  peu  de  lait  pour  boi,sson,  pourrait  marcher  jusqu'au  soir 
«  sans  éprouver  la  moindre  faim.  » 

11  n'existe  dans  le  pays  d'autre  ville  que  celle  de  Noul  Lamta , 
car  celle  d'Azca  j,j\  appartient  au  Lamta.  Noul  l'occidentale  est 
à  la  distance  de  3  journées  de  la  mer.  On  compte,  de  Noul  à 
Sedjelmasa,  1 3  journées. 

Noul  est  une  ville  bien  peuplée,  située  sur  une  rivière  qui 
vient  du  côté  de  l'orient,  et  dont  les  rivages  sont  habités  par  les 
tribus  de  Lamtouna  et  de  Lamta.  On  y  fabrique  des  boucliers 
connus  sous  le  nom  de  boucliers  de  Lamta,  qui  sont  les  plus 
parfaits  qu'on  puisse  imaginer.  «  Ces  boucliers  étant  d'une  très- 
ce  bonne  défense  et  très-légers  à  porter,  les  peuples  du  Maglireb 
«  s'en  servent  dans  les  combats.  On  fabrique  aussi  dans  la  même 


\OL'L    ou    SOUS. 


Feiiillel  .')3  lecto. 


SEDJELMA!.\. 


■206  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  ville  des  selles,  des  mors  de  cheval  cl  des  bâts  de  chameau. 
«  Les  habitants  de  Noui  Lamta  possèdent  beaucoup  de  vaches  et 
«  de  moutons,  et  ont.  par  conséfjuenl,  du  lait,  du  beurre  et 
"  de  la  graisse  en  abondance.  Lu  ville  de  Noul  sert  de  refuge 
'•  aux  peuples  de  cette  contrée  et  leur  offre  des  ressources  dans 
«  les  circonstances  extraordinaires.  On  y  fabrique  des  vêtements 
n  appelés  sefsariè  &jjU«ju«  et  des  barnous  dont  une  paire  se  paye 
n  environ  cinquante  dinars.  «  Parmi  les  tribus  de  Lamta,  on 
compte  celles  de  Masouia  A_ij.^~wo ,  de  VVechan  yLi;^  et  de  Te- 
malta  /oJLt  ;  les  Benou  Mansour  j^^a^yj  ,  les  Maïa  iw»,  les  Dje- 
dala  ïJl»x-=-,  les  Lamtouna  i^yii,  les  Benou  Ibrahim  |<%jÈl^!yv. 
Les  Benou  Taschlin  et  les  Benou  Mohammed  j^.ms2^  dépen- 
dent de  la  tribu  de  Sanhadj.  La  ville  d'Azkaï  Sj^,  du  pays  de 
Lamta,  est  un  des  premiers  ports  du  désert;  de  là  à  Sedjel- 
ma.sa,  on  compte  i3  journées,  et  k  Noul,  7  '. 

'  Azkaï,  quoique  petite,  est  bien  peuplée;  ses  habitants  portent 
une  sorte  de  tunique  en  laine  qu'ils  nonnncnt  al-cadawer  j^lo^JU!. 
Les  voyageurs  qui  ont  visité  cette  ville  prétendent  que  les  lilles, 
lorsqu'elles  ont  atteint  l'âge  de  quarante  ans,  se  prostituent  au 
premier  venu.  La  ville  s'appelle  Azoucaï  ^j'  eu  langue  berbère, 
et  Cocadam  |.>>>^>»  en  génois  '.  Celui  qui  veut  se  rendre  à  Sala 
Jv_«(,  à  Tekrourjj^^Xi  et  à  Ghana  ajU  du  pays  des  noirs,  doit  néces- 
sairement passer  par  ici.  Quant  à  Sedjelmasa,  c'est  une  capitale 
ornée  de  nombreux  édilices  et  fréquentée  |)ar  des  voyageurs  de 
tous  les  pays;  elle  est  entourée  de  jardins,  de  vergers,  de  champs, 
et  ses  environs  sont  très-agréables;  elle  n'a  point  de  citadelle, 
mais  elle  contient  un  grand  nombre  de  palais ,  de  maisons  et 
d'édilices  de  toute  espèce  contigus  les  uns  aux  autres.  Elle  est  si- 
tuée sur  les  bords  d'un  fleuve  yenanl  du  lolé  oriental  du  désert; 
la  crue  de  ce  fleuve,  pendant  l'été,  ressemble  à  celle  du  Nil,  et 
ses  eaux  sont   employées  pour  ragriciMturc  de  la  inème  uKinièn; 

'   Le  iiis.  A   piute  9    —  '   aj  «LviL 


PREMTÈRF.  SKCTION.  207 

que  le  sont  celles  du  Nil  chez  les  Egyptiens.  Les  rccoltes  sont  Fouillii  fi/i  rodo 
abondantes  et  certaines;  il  arrive  souvent  (fu'après  quelques  an- 
nées d'inondation,  la  terre  produit  spontanément  du  hit-  Tannée 
suivante.  Ordinairement  cependant,  après  l'inoiulation  annuelle, 
les  habitants  ensemencent  les  champs  et.  la  récolte  faite,  ils  les 
laissent  en  jachère.  «  Ebn  Haucal  raconte  qu'il  suffit  de  semer 
«  une  fois  pour  c[ue  l'on  puisse  moissonner  ensuite  pendant  six 
«  années  consécutives,  mais  il  ajoute  que  le  froment  ainsi  produit 
'  linit  par  dégénérer  en  une  espèce  de  grain  qui  tient  le  mi- 
«  lieu  entre  le  froment  et  l'orge,  et  qui  s'appelle  ïerden  tizdad 
"  iij^o  (ji^.  On  peilt  se  procurer  à  LSed|elmasa  toifte  sorte  de 
«  fruits  en  abondance,  et  notamment  une  espèce  tie  dattes  vertes 
«  nommée  el-bouni  ^yi\ ,  dont  les  noyau»  sont  très-petits  et  cjui 
"  surpasse  en  douceur  tous  les  fruits.  Les  habitants  de  celte  ville 
«  cultivent  aussi  le  coton,  le  cumin,  le  panais  et  le  henna;  ils 
i>  exportent  ces  divers  articles  dans  le  Maghreb  et  ailleurs.  Les 
«  consti'uctions  de  Sedjelmasa  sont  fort  belles,  mais,  durant  les 
«  derniers  troubles,  une  grande  partie  a  été  ruinée.  Les  habi- 
«  tants  mangent  du  chien  et  du  lézard  yjij. — =>- ,  en  berbère 
«  aczim  /c^jjj'.  Les  femmes  supposent  que  c'est  à  cette  nourriture 
«  rju'elles  doivent  l'embonjîoiul  qui  les  caractérise.  D'ailleurs, 
«  presque  tout  le  monde,  dans  ce  pays,  est  atteint  d'ophthal- 
«  mies  et  beaucoup  de  personnes  même  perdent  la  vue.  " 

La  distance  cjui  sépare  Sedjelmasa  d'Aghmat-VVarika  aJoj^  uUI 
e.st  cf environ  8  journées,  et  de  Sedjelmasa  à  Dar'a  ï^J^,  on  en  ''*"'* 

compte  .3  fortes.  Cette  dernière  n'est  entourée  ni  de  murs,  ni 
de  fossés;  c'est  seulement  une  réunion  de  bourgs  rapprochés  les 
uns  des  autres  et  de  champs  cultivés.  Elle  est  habitée  par  des 
tribus  berbères  de  race  mélangée,  et  est  située  sur  la  rivière  de 
Sedjelmasa.  «  On  y  cultive  le  benna,  le  cumin,  le  panais  et  l'in- 
«  digo.  Le  henna  y  réussit  surtout  et  parvieiil  à  la  hauteur  d'un 
•■  arbre,  de  sorte  rpie,  pour  en  recueillir  la  graine,  on  est  obligé 


Kcuillpt  ."l'i  rpclo. 


so^:^  el-.\csa 


reuiilct  ô/i  verso. 


208  TROISIÈME  CLIAIAT. 

"  de  se  sei-v'ir  d'échelles;  cette  graine  est  ensuite  exportée  dans 
"  tous  les  pays.  Ce  climat  (  le  troisième  )  est  le  seul  où  l'on  re- 
"  cueille  la  graine  du  henna.  Quant  à  l'indigo,  celui  que  l'on 
"  cultive  à  Dar'a  n'est  pas  très-bon,  mais  on  en  fait  usage  dans 
"  le  Maghreb  parce  qu'il  y  est  à  bas  prix  :  il  arrive  souvent  qu'on 
«  le  mêle  avec  de  l'indigo  étranger  de  qualité  supérieure  et  qu'on 
«  le  vend  ainsi  mélangé.  »  On  compte  ajournées  de  Dar'a  à  Sous 
el-Acsa,  dont  la  ville  principale  est  Taroudant.  Le  pays  de  Sous 
contient  un  grand  nombre  de  bourgs  dont  les  maisons  sont  rap- 
prochées les  unes  des  autres.  «  Il  produit  d'excellents  fruits  de 
«  toute  espèce,  savoir  :  des  noix,  des  figues,  du  raisin,  des  abri- 
«  cots,  des  grenades,  des  oranges  très-estimées,  des  pèches,  des 
"  pommes  (  doubles  comme  les  mamelles  d'une  femme  )  et  la 
<■  canne  à  sucre  d'une  qualité  tellement  supérieure,  qu'on  n'en 
"  voit  nulle  part  ailleurs  qui  puisse  lui  être  comparée,  soit  sous 
«  le  rapport  de  la  hauteur  et  de  l'épaisseur  de  la  tige,  soit  sous 
«  celui  de  la  douceur  et  de  l'abondance  du  suc.  On  fabrique  dans 
«  le  pays  de  Sous,  du  sucre  qui  est  connu  dans  tout  l'univers;  il 
"  égale  «n  qualité  les  sucres  appelés  suleïmani  et  teberzid,  et  il 
I'  surpasse  toutes  les  autres  espèces  en  saveur  et  en  pureté.  On  fa- 
"  brique  dans  le  même  pays  des  étoffes  fines  et  des  vêtements  d'une 
«  valeur  et  d'une  beauté  incomparables.  Les  habitants  sont  de 
"  couleur  brune  ;  on  remarque  parmi  eux  beaucoup  de  femmes 
>'  d'une  beauté  parfaite  qui  sont,  en  général,  très-habiles  dans  les 
<<  ouvrages  manuels.  Du  reste.  Sous  produit  du  blé,  de  l'orge, 
«  du  riz  et  diverses  autres  denrées  qui  se  vendent  à  très-bon 
i<  marché.  Le  seul  reproclie  qu'on  puisse  faire  à  ce  pays,  c'est  le 
«  défaut  d'urbanité,  la  grossièreté  et  l'insolence  de  ses  habitants, 
"  car  toute  idée  de  subordination  leur  est  étrangère.  Ils  appar- 
"  tiennent  à  des  races  mélangées  de  Berbers  Masmoudis;  leur  ha- 
■■  billemcnt  consiste  en  un  manteau  de  laine  dans  lequel  ils  s'cn- 
«  veloppent  entièrement;  ils  laissent  croître  leurs  cheveux,  dont 


PREMIERE  SECTION.  209 

«  ils  ont  un  très-grand  soin;  ils  les  teignent  chaque  semaine  avec  Feuillet  5/1  veiso. 
«  du  henna  et  les  lavent  avec  du  blanc  d'œuf  et  de  la  terre  d'Es- 
«  pagne;  ils  s'entourent  le  milieu  du  corps  d'un  caleçon  de  laine 
«  qu'ils  appellent  csfakis  (j».ïU*»l.  Les  hommes  sortent  constam- 
"  ment  armés  d'un  javelot  muni,  à  son  extrémité,  d'une  pointe 
"  en  fer;  ils  mangent  beaucoup  de  sauterelles  frites.  Sous  le  rap- 
«  port  des  opinions  religieuses,  les  habitants  du  pays  de  Sous  se 
«  divisent  en  deux  classes  :  ceux  de  Taroudant  sont  Maleki  avec 
«  quelques  modifications;  ceux  de  Tiouïouïn  (jj^^  professent 
«  les  dogmes  de  Mousa  ben-Djafar  ;  au  surplus ,  ces  peuples  vivent 
«  dans  un  état  continuel  de  troubles,  de  combats,  de  vengeances 
•<  et  de  représailles;  ils  sont  très-gourmands,  et  l'on  remarque 
"  chez  eux  beaucoup  de  personnes  grasses.  Ils  font  usage  d'une 
«  boisson  appelée  anzis  jj>»',  agréable  au  goût  et  plus  enivrante 
"  encore  que  le  vin,  parce  qu'elle  est  plus  forte  et  que  les  subs- 
"  tances  dont  elle  se  compose  sont  plus  réduites  et  plus  con- 
«  centrées;  pour  la  préparer,  ils  prennent  du  moût  de  raisin 
«  doux  et  le  font  bouillir  jusqu'à  ce  qu'il  n'en  reste  cju'un  tiers 
«  dans  le  vase;  ils  le  retirent  ensuite  et  le  boivent.  Il  n'y  a  qu'un 
«  habitant  de  Sous  qui  puisse  faire  impunément  usage  de  cette 
«  boisson.  Ils  considèrent  comme  permis  tout  ce  qui  ne  cause 
»  pas  une  complète  ivresse. 

«  Entre  les  deux  villes  de  Taroudant  et  de  Tiouïouïn,  on 
"  compte  une  journée  de  voyage  à  travers  des  jardins,  des  vignes, 
"  des  vergers  plantés  d'arbres  à  fruits  de  toute  espèce.  Du  pays  de 
«  Sous  à  Aghmat,  on  compte  6  journées;  on  passe  par  les  cam- 
«  pements  des  tribus  berbères  Masmoudies  dites  :  Antali-Netat 
«  cjLxi  J._oi ,  Benou-Wasnou  y—lj  y^ ,  Ankatoutaoun  y^Us^kSil , 
«  Anstit  13a1x»o!,  Ar'an  jjCjt ,  Aknafis  lt^juSÏ  et  Antourkit  cxaS^^jI. 
«  De  ce  pays  dépend  Nelis  el-Djebel  J.  .>  -jl  ,j»-vij,  petite  ville  en- 
«  tourée  d'habitations  et  de  campements  de  tribus  connues  sous 
«  le  nom  de  Nefis,  qui  récoltent  du  blé ,  des  fruits,  et  qui  ont  de 

27 


210  TROISII^-.ME  CLIMAT. 

Keiiilict  5,'>  recto.  "  tout  en  aboiidaiKU.  11  y  a  une  mosquée  et  un  bazar  bien  fourni, 
«  particulièrement  en  raisins  secs  d'une  saveur  exquise  et  très- 
n  estimés  dans  tout  l'Occident.  » 

Pour  se  rendre  de  Taroudaul  os -Sous  à  Aghmat-Warika, 
on  passe  au  pied  de  la  montagne  dite  Djebel  Daran  el-A'dhem 
^«.lic^Jl  ut''^  J-!^=-.  remarquable  par  sa  hauteur,  par  la  fertilité 
du  terrain  et  par  le  grand  nombre  d'iiabitations  dont  elle  est 
couverte;  elle  s'étend  vers  l'orient,  depuis  Sous,  sur  les  bords 

de  l'océan,  jusqu'à  la  chaîne  des  montagnes  Nefousa  « w^ij. 

dont  elle  prend  le  nom;  elle  se  confond  ensuite  avec  la  chaîne 
des  montagnes  de  Tripoli,  où  le  terrain  devient  tout  à  fait 
plat.  «  Plusieurs  personnes  assurent  cependant  que  ces  nion- 
«  tagncs  s'étendent  jusqu'à  la  Méditerranée  et  qu'elles  se  ter- 
»  minent  vers  le  lieu  nommé  Awthan  yliji.  Quoi  qu'il  en  soit, 
«  elles  produisent  toute  sorte  de  fruits  et  sont  couvertes  de 
«  toute  espèce  d'arbres  rares.  Des  sources  d'eau  y  jaillissent  de 
n  toutes  parts  et  leurs  flancs  sont  embellis  par  des  plantes  tou- 
*  n  jours  vertes.  »  Sur  les  points  culminants,  on  trouve  plus  de 
soixante -dix  citadelles,  parmi  lesquelles  il  en  est  une  placée 
d'une  manière  tellement  avantageuse  et  construite  si  solidement, 
qu'elle  est,  pour  ainsi  dipe,  inexpugnable.  Située,  en  effet,  sur 
le  sommet  de  la  montagne,  quatre  hommes  suffisent  pour  en 
défendre  l'entrée,  chose  facile  à  concevoir,  car  le  seul  sentier 
qui  y  conduit  est  étroit,  escarpé  et  semblable  à  une  échelle; 
une  bête  de  somme  ne  saurait  y  monter  qu'avec  beaucoup  de 
peine.  Cette  citadelle  se  nomme  Tanimallnt  ciJJLfb  '.  «  C'était  le 
'<  quartier  général  du  Masmoudi  Mohammed  ben-Toumert,  à 
"  l'époque  où  il  parut  dans  le  Maghreb;  il  la  l'ortilia  et  la  choisit 
«  pour  en  faire  le  dépôt  de  ses  trésors  et  même  le  lieu  de  sa  sé- 
«  pulturc.  Lorsqu'il  mourut  à  Djebel  el-Kevvakeb  t^^-ST^fil  Jlvs- , 

Lii  version  hitiiic,  |jag.  ^5,  porte  l'animal ,  le  nis.  A.,  Tanliilal. 


PREMIÈRE  SECTION.  211 

les  Masmoudis  y  transportèrent  son  corps  et  l'y  enterrèrent.  Feuillet  55  recto. 
De  nos  jours,  son  tombeau  est  considéré  par  les  Masmoudis 
comme  im  lieu  saint,  et  il  est  pour  eux  l'objet  d'un  pèleri- 
nage. Ce  tombeau  est  construit  en  forme  de  dôme,  mais  sans 
»  dorures  ni  ornements,  conformément  aux  lois  qui  régissent 
ces  peuples.  Sur  la  montagne  dont  il  est  question,  croissent 
des  figuiers  dont  le  fruit  est  d'une  douceur  extraordinaire,  et 
des  vignes  dont  le  laisin  est  de  forme  oblongue,  d'un  goût 
sucré  et  presque  toujours  sans  pépins;  on  en  sert  sur  les  tables 
des  rois  du  Magbreb  et  on  en  compose  des  sorbets;  l'usage 
de  ce  raisin  est  aussi  salutaire  qu'agréable.  Il  s'y  trouve  éga- 
lement des  noix  et  des  amandes.  Quant  aux  coings  et  aux  gre- 
nades, l'abondance  en  est  telle  que,  pour  un  kirat  L!;_a.ï  ', 
on  peut  s'en  procurer  une  cbarge  d'homme.  Les  prunes,  les 
poires,  les  abricots,  les  oranges  et  la  canne  à  sucre  sont  telle- 
ment abondants,  que  les  habitants  n'en  font  entre  eux  aucun 
commerce  ;  ils  possèdent  en  outre  l'olivier,  le  caroubier  e1 
diverses  autres  espèces  d'arbi-es ,  parmi  lesquelles  on  remarque 
celle  qui  s'appelle  Arcan  ^j^J';  la  tige,  les  branches  et  les 
feuilles  de  cet  arbre  ressemblent  à  celles  du  prunier;  le  fruit, 
par  sa  forme  oblongue,  ressemble  à  l'olive  ;  lors  de  son  premier 
développement,  la  peau  en  est  mince  et  vei'te,  mais  elle  de- 
vient jaune  quand  le  fruit  est  mûr;  il  est  d'un  goût  âpre  e1 
acide  et  n'est  point  mangeable  ;  on  le  recueille  cependant  vers 
la  fin  de  septembre  et  on  le  donne  aux  chèvres,  qui  broutent 
l'envelopjje  extéricuic  et  laissent  le  noyau  intact;  après  l'avoir 
lavé  et  cassé,  on  le  presse  et  on  en  extrait  une  substance  grasse 

La  valeur  du  kiral  n'est  pas  toiuiue  avec  précision  ;  elle  varie  depuis  le  vingtième 
jusqu'au  vingt-quatrième  du  dinar.  Voyez  la  Chresloinatliic  urabe  de  M  de  Sacy  . 
I.  I,  pag.  55,  deuxième  édition. 

Elœodeiidroii  Arfjan.  Vnye/.,  an  sujet  de  tel  arbre,  le  Spcaliio  rlcH'nitpein  il'i  ]lii- 
rocco,  pag.  I  1  b- 

27. 


2)2  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fcuilli-i  .i.">  recto.  „  d'iiii  très-hoau  iioir,  mais  désagréable  an  goût.  Cette  huile  est 
X  très-connue  dans  l'Afrique  occidentale,  où  elle  sert  pour  l'éclai- 
11  rage.  Les  marchands  qui  vendent  de  l'isfendj  ^ — Km\  (  sorte 
«  de  j)àtisserie  )  dans  les  carrefours  l'emploient  pour  la  friture  ; 
«  lorsqu'elle  tombe  dans  le  feu,  elle  exhale  une  odeur  fétide, 
11  mais,  cuite  avec  l'isfoundj ,  elle  n'est  pas  désagréable.  Les 
«  fenmies  jNIasmoudies  s'en  servent  pour  faire  croître,  tresser  et 
«  teindre  leurs  cheveux;  par  ce  moyen,   ils  deviennent  lustrés 

Kcuillct  :).')  verso.      «  et  d'un  très-beau  noir.  » 

.\GBM.\T-w.\niK\.  La  ville  d'Aghmat-Warlka  iiJojtj  i^\s^  est  bâtie,  du  côté  du 

nord,  au  pied  de  la  montagne,  sur  un  sol  excellent,  couvert  de 
végétation,  et  sillonné  par  des  eaux  qui  coulent  dans  toutes  les 
directions.  Autour  de  la  ville,  sont  des  jardins  entourés  de  murs, 
et  des  vergers  remplis  d'arbres  touffus.  Le  site  de  cette  ville  est 
admirable,  et  son  territoire  offre  un  coup-d'œil  ravissant;  les 
eaux  y  sont  excellentes  et  le  climat  très-sain.  Une  rivière  peu 
considérable,  qui  traverse  la  ville,  y  apporte  ses  eaux  du  côté 
du  midi  et  en  sort  au  nord,  il  existe  des  moulins  à  farine  sur 
cette  rivière  doht  on  introduit  les  eaux  dans  la  ville,  le  jeudi, 
le  vendredi,  le  samedi  et  le  dimanche;  les  autres  jours  de  la  se- 
maine, on  les  détourne  pour  l'arrosement  des  jardins. 

«  La  ville  d'Aghmat  est  située,  ainsi  que  nous  venons  de  le 
«  dire,  au  pied  de  la  montagne  de  Daran.  La  fonte  des  neiges  a 
1.  lieu  vers  la  lin  de  l'hiver,  époque  à  laquelle  les  eaux  se  préci- 
1.  pitent  dans  les  vallons.  Il  arrive  souvent  qu'il  gèle  dans  l'inté- 
«  rieur  de  la  ville;  les  enfants  s'amusent  alors  à  glisser  sur  la 
«  glace;  elle  est  tellement  épaisse  qu'elle  ne  se  rompt  pas;  c'est 
■I  un  fait  dont  nous  avons  été  plusieurs  fois  témoin.  >>  Les  habi- 
tants d'Aghmat  sont  des  Hawara  «j'y*,  naturalisés  berbers  pai- 
suite  de  leur  voisinage  et  de  leurs  rapports  avec  les  indigènes. 
«  Ils  sont  riches  et  commerçants;  ils  envoient  dans  le  pays  des 
«  noirs  un  grand  nombre  de  chameaux  chargés  de  cuivTe  rouge  et 


PREMIÈRE  SECTION.  213 

n  colorié  \  de  vêtements  et  tissus  de  laine,  de  chapelets  en  verre,  feuillet  55  verso. 
«  en  nacre  et  en  pierres,  de  différentes  drogues  el  parfums,  et 
0  d'ustensiles  en  fer.  Celui  qui  confie  de  telles  commissions  à  ses 
«  serviteurs  ou  à  ses  esclaves  possède,  dans  la  caravane,  cent, 
»  quatre-vingts  ou  soixante-dix  chameaux  chargés.  Durant  ladomi- 
«  nation  des  Motletsem  ri> — Ull  (des  Moravides),  il  n'était  pas  de 
«  gens  plus  riches  que  les  hahitants  d'Aghmat.  Ils  avaient  coutunu- 
«  de  placer,  aux  portes  de  leurs  maisons ,  des  signaux  destinés  à 
•  indiquer  l'importance  de  leurs  richesses.  Ainsi,  par  exemple, 
"  si  quelqu'un  d'entre  eux  possédait  4, 000  dinars  pour  son  usage 
«  personnel  et  pouvait  disposer  de  A, 000  autres  pour  les  besoins 
«  de  son  commerce,  il  plantait  à  droite  et  à  gauche  de  la  porte 
«  de  sa  maison  deux  lances  longues  et  flexibles,  qui  s'élevaient 
«  jusqu'au  toit.  (  Leurs  maisons  étaient,  pour  la  plupart,  con- 
«  struitcs  en  briques  et  en  terre.  )  Lorsqu'un  chaland  venait  à 
«  passer  devant  la  maison  et  qu'il  voyait  ces  lances  ainsi  plan- 
«  tées,  il  les  comptait,  et,  par  leur  nombre,  il  savait  quelle  était 
«  la  somme  d'argent  que  possédait  le  propriétaire.  A  l'époque 
«  actuelle,  la  conquête  du  pays  par  les  Masmoudis  a  fait  éprouver 
«  aux  habitants  d'Aghmat  des  pertes  considérables;  cependant, 
«  ils  sont  riches  et  conservent  un  crédit  qui  n'a  point  changé.  On 
«  est  fort  incommodé ,  dans  cette  ville ,  par  les  scorpions ,  et  la  pi- 
"  qûre  de  cet  insecte  est  souvent  mortelle.  Les  vivres,  les  fruits 
«  y  sont  à  très-bas  prix  ;  on  y  élève  beaucoup  de  troupeaux.  » 

Au  nord  d'Aghmat ,  à  la  distance  de  1  2  milles,  est  Maroc  .jS\j^  »>*Roc. 

fondée  en  470,  par  lousuf  ben-Taschfin,  sur  un  emplacement 
qu'il  avait  acheté  fort  cher  des  habitants  d'Aghmat ,  et  qu'il  choisit 
pour  être  le  lieu  de  sa  résidence.  Cette  ville  est  située  dans  un 
bas-fond,  où  l'on  ne  voit  qu'un  petit  monticule  appelé  Idjliz 
_>aX=-I,  dont  le  prince  des  hdèles,  Ali  ben-Iousul  ben-Taschhn, 
fit  extraire  des  pierres  pour  bâtir  sou  palais  dit  Dar  el-Hadjar. 

'  Le  texte  porte  mjJ*-<- 


MARAKliï 

ou 


214  TUOISIÈME  CLIMAT. 

Keuillei  66  recto  Comiiie  le  tiMiam  Mir  lequel  est  construite  la  xillc  ne  renferme 
pas  d'autres  |)ierres,  les  maisons  sont  bâties  en  terre  et  en  bri- 
ques. L'eau  dont  les  habitants  ont  besoin  pour  arroser  leurs 
jardins  est  amenée  au  moyen  d'un  |)rocédé  ingénieux  dont  l'in- 
vention est  due  à  Obeïd-allali  ben-Iounès  «  et  (pii  lut  t'uiployé 
n  avec  succès,  attendu  qu'il  n'étail  pas  nécessaire,  poui  trouvei- 
"  l'eau,  de  creuser  le  sol  à  une  grande  prolondeur.  Lorsqu'il 
"  vint  à  Maroc  {  vers  l'époque  de  la  l'ondation  de  cette  ville  ),  il 
«  n'y  existait  qu'un  seul  jardin  appartenant  à  Abou'l-Fadhl,  client 
•'  tlu  prince  des  fidèles,  dont  il  vient  d'être  fait  mention.  Obe'i'd- 
«  allah  dirigea  ses  recherches  vers  la  partie  supérieure  du  ter- 
"  rain  attenant  à  ce  jardin;  il  y  creusa  un  puits  carré  de  larges 
«  dimensions,  d'où  il  lit  partir  une  tranchée  dirigée  inunédia- 
«  tement  vers  la  surface  du  sol;  il  continua  son  creusement  par 
«  degrés,  du  haut  en  bas,  en  ménageant  la  pente,  de  telle  sorte, 
Il  que,  parvenue  au  jardin,  l'eau  coulât  sur  une  surface  plane 
«  et  se  répandit  sur  le  sol ,  ce  qui  n'a  pas  discontinué  depuis.  Au 
«  premier  abord,  on  n'observe  pas  une  différence  de  hauteur 
«  suflLsante  |)our  motiver  l'émanation  de  l'eau  du  fonds  à  la  su- 
«  perlicie;  mais,  en  y  apportant  plus  d'attention,  on  voit  que 
«  ce  phénomène  tient  au  juste  nivellement  du  terrain. 

"  Le  prince  des  lidèles  approuva  beaucoup  cette  invention,  cl 
"  il  combla  son  auteur  de  présents  et  de  marques  de  considéra- 
«  lion.  Les  habitants  de  la  ville,  voyant  le  procédé  réussir,  s'em- 
«  pressèrent  de  creuser  la  terre  et  d'amener  les  eaux  dans  les  jar- 
«  dins;  dès  lors,  les  habitations  conunencèrent  à  se  multiplier,  et 
«  la  ville  de  Maroc  prit  un  aspect  brillant.  A  l'époque  où  nous 
"  écrivons,  cette  ville,  l'une  des  plus  grandes  de  l'Afrique  occi- 
«  dentale,  est  la  capital*'  Au  Lanitouna;  on  y  compte  un  grand 
»  nondjre  de  palais  appartenant  à  divers  personnages  plus  ou 
•  moins  considérables;  les  rues  sont  larges,  les  places  publiques 
«  vastes,  les  édifices  hauts  et  solides,  et  les  marchés  bien  fournis. 


PREMIÈHE   SECTION.  215 

«  Il  y  exislail  une  grande  mosquée  construite  par  le  prince  lovisul      rMuin,!  50  ici,,. 

a  ben-Tasclilin;  mais,  lorsque  les  Masmoudis  se  rendirent  maîtres 

«  de  la  ville,   ils  firent  fermer  la  porte  de  cette  mosquée,  afin 

«  qu'il  ne  fût  pas  possible  (  aux  fidèles  )  d'y  remplir  les  devoirs 

«  qu'impose  la  religion;  ils  en  firent  construire  une  autre  pour 

«  leur  propre   culte.   Ces   changements   furent  accompagnés  de 

«  scènes  de  pillage,  de  mem-tre  et  de  trafic  de  choses  illicites, 

«  car,  d'après  la  doctrine  qu'ils  professent,  tout  leur  est  permis. 

«  Les  habitants  de  Maroc  boivent  de  l'eau  des  puits,  lesquels 
"  sont  peu  profonds.  Ali  ben-Iousuf  ben-Taschlin  avait  entrepris 
«  de  faire  amener  à  Maroc  les  eaux  d'une  source  distante  de  quel- 
'<  ques  mdles  de  la  ville,  mais  il  ne  lei-mina  pas  cet  ouvrage.  Ce 
«  furent  les  Masmoudis  qui,  après  la  conquête  du  pays,  achevèrent 
«  les  travaux  commencés,  amenèrent  les  eaux  dans  la  ville  et  établi- 
«  rent  des  réservoirs  du  côté  occidental  de  Dar  el-IIadjar,  enceinte 
«  isolée  de  la  ville,  où  se  trouve  le  palais  du  prince.  « 

Maroc  a  plus  d'un  mille  tie  long  sur  à  peu  près  autant  de  large.  Feuillet  &G  veisu 
A  trois  milles  de  distance,  coule  une  petite  rivière  appelée  Tansift 
^-*jL*ob,  qui  ne  tarit  jamais.  «  Durant  l'hiver,  c'est  un  torrent.  Ali 
«  ben-Iousuf  avait  fait  élever,  sur  cette  rivière,  un  pont  cfune 
«  construction  ingénieuse  et  singulière;  il  avait  fait  venir,  à  cet 
«  effet,  des  architectes  espagnols  et  d'autres  personnes  habiles; 
n  l'ouvrage  fut  construit  et  avec  toute  la  solidité  possible;  mais, 
"  au  bout  de  quelques  années,  les  eaux  emportèrent  la  ma- 
«  jeure  partie  des  piles  et  entraînèrent  les  matériaux  jusque 
«  dans  la  mer.  »  Cette  rivière  est  alimentée  par  des  sources  qui 
jaillissent  de  la  montagne  de  Daran,  du  côté  d'Aghmat-Aïlan. 
Aghmat-Aïlan  est  une  petite  ville,  au  pieti  de  la  montagne  de 
Daran  et  à  l'orient  d'Aghmat-Warika  dont  nous  venons  de  parler. 
Ces  deux  villes  sont  éloignées  de  G  milles  l'une  de  l'autre. 

«  Aghmat-Aïlan  y5V_)l  ^Lsl  e.st  belle,  riche,  populeuse  et  ha- 
«  bitée  par  des  juifs.  Ali  beii-lousuf  leur  avait  défendu  de  s'éta- 


AfiHMAT    lll.AN. 


216  TROISIÈME  CI.l.MAT. 

Fcuiilci  5fi verso,      „  {jjii-  à  Maroc  et  même  d'y  passer  la  nuit,  sous  peine  des  châ- 
"  timents  les  plus  sévères. 

•'  Les  habitants  de  Maroc  mangent  des  sauterelles;  autrefois 
"  on  en  vendait  journellement  trente  charges,  plus  ou  moins,  et 
■'  cette  vente  était  assujettie  à  la  taxe  ou  redevance  dite  kebala 
I'  '^i'^'i ,  qui  se  percevait  sur  la  plupart  des  professions  et  sur  la 
"  vente  des  objets  de  première  nécessité,  tels  que  le  millet,  le 
«  savon,  le  cuivre,  les  fuseaux  à  fder,  quel  que  fût  leur  volume 
«  et  selon  leurs  quantités.  Lorsque  les  Masmoudis  s'emparèrent 
"  du  pays,  ds  supprimèrent  entièrement  ces  sortes  de  taxes,  en 
"  exemptèrent  (le  commerce)  et  condamnèrent  à  mort  quiconque 
«  les  exigerait;  c'est  pourquoi,  de  nos  jours,  on  n'entend  plus 
«  parler  de  kebala^  dans  les  provinces  soumises  aux  Masmoudis.  » 
Au  midi  de  Maroc  habitent  des  tribus  berbères  qui  dépendent 
des  Masmoudis  et  qui  sont  connues  sous  les  dénominations  de 
Nefis  (j-joij,  Benou-Iadfer^.>v  jÀ!,  Dokal  J\$'i,  Radjradja  a-s-I^-e-j  , 
Zouda  ii-jj,  Haskoura  Sj^^w»  et  Hazradja  i>-=r^j^-  Les  Masmou- 
dis-Warika  -  habitent  à  l'orient  et  à  l'occident  d'Aghmat. 

De  Maroc  à  Sala  ,  en  suivant  le  littoral  de  la  mer,  on  compte 
9  journées;  on  passe  par  Tounïn  i^, — i_5_j,  ville  située  à  l'entrée 
d'une  plaine  longue  de  2  journées  et  habitée  par  les  tribus  ber- 
bères Cazoula,  Lamta  et  Sadrat.  De  Tounïn  on  va  àTictïn  (jvlaxo-' 
et  au  bourg  de  Ghafsic  ^^  ..s.«>.ig ,  situé  à  l'autre  extrémité  de  la 
plaine,  où  croît  en  abondance  l'espèce  de  plante  épineuse  dite 
sïira  »;0>-.»Jt ,  dont  le  fruit  porte  le  nom  de  nabca  i^juJI.  On  y 
trouve  des  tortues  de  terre  d'un  volume  plus  considérable  que 


'  Ce  mol  kebala  ressemble  beaucoup  à  l'espagnol  alcabulu  d'où  nous  avons  l'ait 
gabelle.  C'est  à  l'obligeance  et  au  savoir  de  notre  confrère  M.  Etienne  Quatremère , 
que  nous  sommes  redevable  de  l'explication  du  passage  qui  précède  et  de  ce  cu- 
rieux rapprochement. 

La  ver.sion  latine  porte  ici  :  Domirii  varica\ 

'  La  version  latine  porte  Jabactin;  le  ms.  A.  (j 


PREMIÈRE  SECTION.  217 

celui  des  tortues  de  mer,  et  dont  les  écailles  sont  emplovces  Feuillet  56  verso. 
comme  cuvettes  et  comme  vases  à  pétrir  la  farine.  De  Ghafsic  à 
Omm-re])i'  f^j  pi,  bourg  considérable,  le  pays  est  habité  par 
des  berbers  de  diverses  tribus,  telles  que  les  Rahouna  *jy^, ,  une 
partie  de  celles  de  Zenata  et  de  Tamesna  ^x^^li.  Il  existe  plusieurs 
tribus  comprises  sous  la  dénomination  de  Tamesna  ;  de  cette 
dernière,  dépendent  également  plusieurs  autres;  telles  sont  les 

Berghawata  iUoi^jo ,  les  Mitmata  iib.^la*,  les  Benou-Teslat  ^ *.■ 

^.iA-M,  les  Benou-Ouïcamran  yij._<wijjl  yu ,  les  Zacara  ijlij  et  une 
partie  des  Zenata  dont  les  Benou-Iadjfas  j^is?  yj  '  font  partie,  i.ullki  b-  lecto. 
Toutes  ces  peuplades  sont  adonnées  k  l'agriculture,  élèvent  du 
bétail  et  des  chameaux,  et  fournissent  d'excellents  cavaliers.  L'ex- 
trême limite  du  pays  qu'elles  occupent  est  le  port  de  Fedhala 
A!L«ii,  sur  l'océan;  la  distance  entre  ce  j)ort  et  le  fleuve  d'Ouun- 
rebi'  est  de  3  journées. 

Le  bourg  d'Omm-rebi'  est  situé  sur  un  fleuve  navigable  doni 
le  cours  est  rapide  et  bruyant  à  cause  de  la  pente  du  terrain ,  et 
dont  le  lit  est  plein  de  rochers.  «  Les  habilants  de  ce  bourg  élè- 
«  vent  beaucoup  de  troupeaux,  cultivent  avec  succès  le  blé  et 
'<  toute  espèce  de  céréales,  ainsi  que  le  coton  et  le  cumin.  Ce 
«  bourg  est  situé  au  midi  de  la  rivière;  après  l'avoir  traversée, 
"  on  entre  dans  un  lieu  couvert  de  tamarins  et  de  broussailles 
«  où  vivent  des  lions  qui  attaquent  les  passants;  cependant,  les 
«  gens  du  pays  n'en  onl  aucune  frayeur;  ils  les  combattent  avec 
«  beaucoup  d'adresse  et  corps  à  corps;  ils  les  abordent  presque 
«  nus,  sans  autres  armes  que  des  bâtons  noueux  de  sidra  et  des 
"  couteaux.  Ces  animaux  sortent  quelquefois  des  forêts,  pénè- 
"  trent  jusque  dans  le  bourg  et  enlèvent  des  ânes  ou  des  bes- 
«  tiaux.  » 

D'Omm-rebi'  on  se  rend  à  Aïghisal  J>-«ajijI,  joli  bourg  pourvu 

'  Pour  les  variantes,  voyez  la  version  latine,  pag.  y-j. 

28 


218  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  5-  recio.      de  sources  donl  l'eau  jaillit  du  milieu  des  rochers  et  est  em- 
plovée  à  l'arrosage,  une  journée. 

De  là  à  Ancal  JUbt ,  bourg  également  pourvu  d'eau  et  connu 
sous  le  nom  de  Dar  el-Morabetïn ,  dans  un  site  agréable,  en- 
touré de  champs  cultivés  et  dont  les  habitants  élèvent  des  cha- 
meaux et  du  bétail,  une  journée. 

"  Auprès  de  là  s'étend  une  longue  plaine  où  ies  autruches  se 
«  réunissent  en  troupes,  paissent  librement  par  centaines  et  se 
«  répandent  sur  les  collines  environnantes;  on  les  chasse  à  cheval 
.  et  on  en  prend  une  quantité  considérable;  quant  aux  œufs,  le 
..  nombre  de  ceux  qu'on  trouve  dans  cette  plaine  est  vramicnt 
«  incroyable.  On  en  exporte  au  dehors,  mais  c'est  une  nour- 
«  riture  peu  saine.  La  chair  de  l'autruche  est  froide- et  sèche; 
«  on  emploie  la  graisse  avec  succès  contre  les  maux  d'estomac  et 
I'  autres.  « 

D' Ancal  à  Makoul  J^,  une  journée.  Makoul  est  situe  dans 
un  vallon,  auprès  de  la  plame  de  Kharaz  jl^  u^i,  longue  de  i  -2 
milles  et  sans  eau.  «  C'est  un  bourg  bien  fortifié,  peuplé  de  Ber- 
«  bers,  et  qui  offre  beaucoup  de  ressources.  >> 

De  Makoul  à  Aksis  (j.hu-51,  une  faible  journée  à  travers  la  plaine 
de  khoraz.  «  A  l'extrémité  de  cette  plaine,  coule  une  rivière  qui 
«  ne  tarit  jamais;  elle  est  entourée  de  forêts  peuplées  de  lions; 
«  on  rencontre  ces  animaux  nuit  et  jour;  il  existe  k  Aksis  un  lieu 
«  destiné  à  leur  donner  la  chasse  et  où  l'on  en  tue  quelquefois 
«  trois  ou  quatre  dans  une  semaine.  Les  lions  craignent  beaucoup 
«  la  clarté  du  feu  et  ils  n'osent  jamais  attaquer  les  personnes  mu- 
FeuiHei  'o-;  v.-rsn.      «  nies  de  flambeaux.  » 

D' Aksis  à  la  ville  de  Sala  5X—,  une  journée.  Sala,  dite  la  neuve, 
est  située  sur  le  bord  de  la  mer.  Anciennement  cette  ville  (  qu'on 
nommait  Chala  iiUi  )  était  à  deux  milles  de  la  mer,  sur  les  bords 
de  la  rivière  d'Asmir^^jyjs-I,  qui,  de  nos  jours,  baigne  aussi  les  murs 
de  Sala  et  se  jette  dans  la  mer  auprès  de  cette  ville;  l'ancienne  Sala 


PREMIERE  SECTION.  219 

(Chala)  est  maintenant  inhabitée;  on  y  voit  seulement  quelques  I'>"illet  57  verso 
restes  d'édifices  et  de  constructions  colossales,  entourés  de  pâ- 
turages et  de  champs  qui  appartiennent  aux  habitants  tie  la  nou- 
velle ville.  Cette  dernière  est  située,  comme  nous  venons  de 
le  dire,  sur  le  bord  de  la  mer  et  fortifiée  de  ce  côté;  elle  est 
belle,  bien  que  bâtie  sur  un  terrain  sablonneux,  et  possède  de 
riches  bazars.  »  Le  commerce  d'exportation  et  d'importation  y  est 
"  florissant ,  les  vivres  à  bas  prix  et  en  abondance  ;  on  y  voit  des 
«  vignes,  des  vergers,  des  jardins,  des  champs  cultivés.  Le  port 
«  est  fréquenté  par  des  navires  qui  viennent  de  Séville  *^Jxvi'  et 
»  d'autres  lieux  de  l'Espagne;  le  principal  objet  d'importation  est 
«  l'huile;  on  |)rend,  en  échange,  toute  sorte  de  comestibles  des- 
«  tinés  pour  le  littoral  de  l'Espagne.  »  Les  navires  qui  abordent 
à  Sala  ne  jettent  point  l'ancre  dans  la  rade,  parce  qu'elle  est  trop 
découverte;  ils  pénètrent  dans  la  rivière  dont  il  vient  d'être 
question,  mais  jamais  sans  pilote,  à  cause  des  écueils  qui  ob- 
struent son  embouchure,  et  des  détours  qu'elle  forme.  «  La 
«  marée  y  monte  deux  fois  par  jour;  les  vaisseaux  entrent  au 
«  moment  de  la  haute  mer  et  ils  en  sortent  avec  le  reflux.  La 
«  pèche  est  tellement  abondante  que  le  poisson  ne  trouve  quel- 
«  quefois  pas  d'acheteurs.  » 

De  Sala  aux  îles  des  oiseaux ^^AlaJIj^i;^?-,  on  compte  1  2  milles, 
en  se  dirigeant  vers  le  sud,  et  de  Sala  à  Fedbala  A^L^iài,  égale- 
ment 1  2  milles.  «  Les  vaisseaux  d'Espagne  et  des  autres  points 
«  de  la  mer  méridionale  y  abordent  et  y  chargent  du  blé,  de 
«  l'orge,  des  fèves  et  des  pois,  ainsi  que  des  brebis,  des  chèvres 
«  et  des  bœufs.  » 

De  Fedbala  à  Anl;i  bbt ,  4o  milles.  «  Anfa  est  un  port  égale- 
«  ment  visité  par  les  vaisseaux  marchands,  qui  viennent  y  cher- 
«  cher  de  l'orge  et  du  blé.  Le  pays  environnant  est  habité  par 
«  des  Berbers  des  tribus  de  Benou-Iadhfar  jUuil.  j^,  de  Kal  Jls" 
«  et  autres.  » 

28. 


Feuillet  57  verso. 


Feuillet  58  recto. 


220  TROISIÈME  CLIMAT. 

D'Anfa  à  Mazighan  (jjujU,  port  de  mer,  60  '  milles  en  ligne 
directe. 

De  Mazighan  à  Beïdha-Djoun  y^^  Ujjo,  3o  milles. 

De  Beïdha  au  port  de  Ghaït  kjoiJ! ,  5o  milles. 

De  Ghaït  à  Asafi  j_4.l ,  5o  milles. 

D'Anfli  au  cap  formé  par  la  montagne  de  fer  Os>'>^  J-^=»,  60 
milles. 

De  ce  cap  à  Ghaït,  dans  le  golfe,  5o  milles. 

Du  cap  Mazighan  à  Asaû,  en  ligne  directe,  85  milles;  en 
ligne  olilique,   i3o  milles. 

Asafi  était  anciennement  la  dernière  station  des  navires;  de 
nos  jours,  on  la  dépasse  de  plus  de  k  journées  maritimes. 
"  Le  pays  adjacent  est  cultivé  et  peuplé  de  Berhers  Radjradja, 
«  Zouda  et  autres;  les  vaisseaux  y  viennent  et,  après  avoir  opéré 
«  leur  chargement,  ils  remettent  à  la  voile  aussitôt  que  le  temps 
»  est  calme  et  le  vent  favoralde.  Le  nom  d' Asafi  fut  donné  à  ce 
«  port,  à  cause  d'un  événement  que  nous  raconterons  quand 
«  nous  aurons  à  parler  de  la  ville  d'Achbouna  (  Lisbonne  ) ,  si- 
«  tuée  dans  la  partie  occidentale  de  l'Espagne ,  persuadés  que  nous 
■■sommes  que  le  mieux  est  de  traiter  chaque  chose  en  son  lieu. 

«  Du  port  d' Asafi  à  celui  de  Maset  o u,U,  à  l'extrémité  du 

«  golfe,  on  compte  1  5o  milles. 

«  Ghaït  est  un  port  très-sûr,  où  l'on  vient  chercher  de  l'orge 
«  et  du  blé.  Parmi  les  tribus  berbères  les  plus  voisines,  on  cite 
"  celle  de  Dakala  'âYi,  d'origine  Masmoudie,  qui  s'adonne  à  l'agri- 
■:  culture  et  qui  élève  des  bestiaux;  les  possessions  de  cette  tribu 
«  s'étendent  jusqu'à  Maset;  elle  vit  sous  des  tentes,  dans  des  lieux 
"  fort  arides. 

"  D'Aghmat  on  se  rend,  en  suivant  la  direction  du  nord-est, 
•  aux  deux  villes  de  Daï  j^li  et  de  Tadela  Xl^sb,  en  k  journées; 
'•  ces  deux  villes  sont  à  la  distance  d'une  journée  l'une  de  l'autre. 

'  La  version  latine  porte  yS  milles. 


PREMIÈRE  SECTION.  221 

"  Daï  est  située  au  pied  d'une  montagne  qui  fait  partie  de  la  Feuillet  5S  recm. 
«  cliaîne  du  Daran  '.  On  y  exploite  des  mines  de  cuivre  ;  le  uié- 
"  tal  est  en  générai  très-pur,  de  qualité  supérieure  et  de  couleur 
«  blanchâtre;  il  s'allie  facilement  avec  d'autres  métaux  et  on 
«  l'emploie  dans  la  fabrication  des  mors.  Lorsqu'on  le  bat ,  sa 
«  qualité  s'améliore  et  11  n'est  pas  sujet  k  se  fendre  comme  les 
«  autres  cuivres  '".  Plusieurs  personnes  supposent  que  les  mines 
«  de  cuivre  dont  il  est  ici  question  dépendent  du  pays  de  Sous  : 
«  c'est  une  erreur,  car  la  ville  de  Daï  ne  lait  aucunement  partie 
«  de  ce  pays,  dont  elle  est  éloignée  de  plusieurs  journées  de  che- 
«  min.  Le  métal  qu'on  extrait  de  ces  mines  n'est  pas  seulement 
«  employé  sur  les  lieux  à  divers  usages,  on  l'exporte  aussi  au 
«  loin. 

"  La  ville  de  Daï  est  petite,  mais  bien  peuplée  et  fréquem- 
'<  ment  traversée  par  des  caravanes.  On  y  cultive  beaucoup  de 
«  colon,  moins  cependant  qu'à  Tadela  qui  en  produit  une  quan- 
<■  tité  considérable;  presque  tous  les  tissus  (  de  coton  )  dont  on 
"  fait  usage  dans  le  Maghreb  viennent  de"  ces  pays.  Les  villes  de 
"  Daï  et  de  Tadela  possèdent  abondamment  tout  ce  qui  est  né- 
"  ces.saire  à  la  vie;  elles  sont  habitées  par  des  Berbers  de  dillé- 
«  rentes  tribus.  A  l'est  de  Tadela  et  de  Daï  habitent  les  Berbers 
«  connus  sous  les  noms  de  Benou-Welihim  _^<^j  y^ ,  Benou- 
'  Wizkoun  (jjS^jj^  et  Mendasa  /uvl.>OL«.  Sur  le  penchant  de 
"  la  montagne  qui  touche  à  la  ville  de  Daï,  vit  une  peuplade 
"  Sanhadja  appelée  Amlu  y^^L 

«  De  Tadela  à  Tatan-wa-Coura  ^s_^ï  j  ij^'-' ,  i)etite  ville  habitée 
"  par  des  Berbers  de  tribus  mélangées,  où  l'on  cultive  ijeau- 
'<  coiq)  de  blé  et  où  fon  élève  des  troupeaux,  ajournées. 

«  De  Tatan-wa-Coura  à  Sala  ,  2  journées.  » 


FeuiUcl  58  rcclo. 
PAS  ou  FÎ:/.. 


Fcuinct  58  vpi"so. 


222  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  Sala  à  Fèz  ,j.b,  /i  journées.  La  ville  de  Fèz  peut  être  re- 
gardée romine  une  réunion  de  deux  \ilies  séparées  par  une 
rivière  dont  les  sources  sont  connues  sous  le  nom  de  San- 
hadja,  et  dont  les  eaux  font  tourner  un  grand  nombre  de  mou- 
lins à  farine. 

La  partie  septentrionale  de  la  ville  se  nomme  Caroubin 
(jHV^j'J'J' ,  et  la  partie  méridionale,  Andalos  j^.xjl.  «L'eau 
«  est  rare  dans  ce  quartier,  quoirpi'un  canal  en  traverse  la  partie 
"  supérieure.  Q)uant  à  Caroubin,  l'eau  circule  abondamment  dans 
»  les  rues,  et  les  babitants  s'en  servent  pour  laver  leurs  habita- 
n  tiens  durant  la  nuit,  de  sorte  que,  tous  les  matins,  les  mai- 

I  sons  et  les  cours  sont  parfaitement  propres;  on  trouve,  d'ail- 
"  leurs,  des  fontaines  dans  toutes  les  maisons.  Chacun  des  deux 

II  quartiers  de  Caroubin  et  d' Andalos  a  sa  mosquée  et  son  imam 
«  particuliers;  les  iiabitants  des  deux  quartiers  sont  en  rixes 
Il  continuelles  les  uns  avec  les  autres  et  se  livrent  souvent  des 
«  combats  saufflants. 

«  La  ville  de  Fèz  renferme  beaucoup  de  maisons,  de  grands 
«  édiGces  et  de  palais;  ses  babitants  sont  industrieux;  ils  ont 
"  des  troupeaux  en  abondance;  le  blé  et  les  fruits  sont  à  meil- 
«  leur  niarcbé  à  Fèz  qu'en  aucun  pays  de  l'Afrique.  On  y  voit  de 
«  toutes  parts  des  fontaines  surmontées  de  coupoles  ornées  de 
«  peintures;  les  alentours  sont  très- peuplés,  les  jardins  et  les 
Il  vergers  bien  cultivés,  et  les  babitants  ojjulents.  » 

De  Fèz  à  Sedjelmasa,  i  3  journées.  On  passe  par  Safrawa  ^^}yuo, 
on  se  rend  ensuite  à  Cala't-Mebdi,  à  Tadela,  à  Daï,  à  Cba'b  es- 
Safa  UuaJI  «-v»i,  et  l'on  traverse  la  haute  montagne  qui  se  trouve 
au  sud. 

Safrawa  est  à  une  journée  de  distance  de  Fèz  et  à  deux  de 
Cala't  Mehdi;  c'est  un  bourg  bien  peuplé,  «  mais  où  il  se  fait 
"  peu  de  commerce.  La  plupart  des  habitants  sont  laboureurs 
«  et  élèvent  des  chameaux;  les  eaux  y  sont  douces  et  abondantes. 


PREMIÈRE  SECTION.  225 

«  Cala't  Mchdi  est  une  place  très-forte,  située  au  sommet  d'une      Feuiiiei 58  verso. 
"  montagne  élevée;  il  y  a  des  bazars;  on  s'y  livre  à  l'agriculture 
«  et  à  l'éducation  des  troupeaux. 

"  De  Cala't  Mehdi  à  Tadela,  2  journées.  Auprès  de  Cala't- 
'<  Mehdi  habitent  diverses  tribus  Zenata  ,  savoir  :  les  Benou-Sim- 
«  djoun  y^j^^jju,  les  Benou-O'djlan  y\L^^,  les  Benou-Tes- 
"  kedlet  c^JoJ^^j,  les  Benou-Al)d-allah  M\  Jsjie^Aj,  les  Benou- 
"  Mousa  ^QK^^yM,  les  Benou-Maroimi  j^jU^jj,  les  Tckleman 
«  y>. — iJi,  les  Arilouchan  y-i^jl,  les  Antacfakan  ySliJUil  et  les 
"  Benou-Sameri  ^^J^\M  yL>.  « 

De  Fèz  à  Meknasa  ou  Meknès  a-wLcC»  ,  on  compte  ào  milles, 
on  se  dirigeant  vers  l'occident.  »  Meknasa  est  une  grande  ville 
«  située  sur  la  route  de  Sala.  L'itinéraire  de  Fèz  à  Meknasa  est 
«  conu7ie  il  suit  : 

"  De  Fèz  on  se  rend  à  Maghaïla  «W-«,  ville  autrefois  popu- 
"  leuse,  commerçante,  bien  construite,  située  dans  une  plaine 
«  parfaitement  arrosée,  couverte  d'arbres  fruitiers,  mais  auiour- 
"  d'iun  ruinée.  » 

De  Maghaïla  à  la  rivière  de  Saiial  tjU-«,  puis  à  la  plaine  des 
jjalmiers  aJ^^^JI  ijn-t,  puis  à  Meknasa. 

«  Cette  dernière  ville  porte  aussi  le  nom  de  Tacadart  i::>jJsj>b  ;      Fiuilli-t  59  recio. 
"  située  sur  une  hauteur,  elle  n'a  éprouvé  aucun  notable  chan- 
«  gement.  A  l'est  de  Meknasa    coule  une  jictite  rivière  sur  la-  meknasa 

"  quelle  sont  des  moulins;   tout  autour  on  voit   des   maisons,  "". 

..,.  Il  l'ill  r  MEKNÈS. 

"  des  jardins  et  des  champs  cultives;  le  sol  y  est  très-fertile. 
"  Cette  ville  porte  le  nom  de  Meknas  le  berbère,  personnage 
«  qui  vint  s'établir  dans  le  Maghreb  avec  sa  famille  et  qui  mit 
«  en  état  de  culture  divers  terrains  contigus.  Du  pays  de  Mek- 
«  nasa  déjiend  Beni-Ziad  ilj  ,^ ,  ville  pcu])lée,  reul'ermant  des 
<•  bazars,  dos  bains  et  quelques  édilices  remarquables;  les  rues 
«  sont  arrosées  par  des  ruisseaux  d'eau  courante.  A  l'époque  des 
«  Moravides,   Béni  Ziad  était,   après  Tacadart,  la   ville   lu   plus 


FeuïHel  59  rfclo. 


■22'i  TROISIÈME  CLIMAT, 

florissante  do  cette  contrée;  ces  deux  \illcs  sont  distantes  l'une 
de  l'autre  et  de  Bepi-Tawra  «j^k  (^,  d'un  quart  de  mille;  Beni- 
Tawra  était  autrefois  une  ville  populeuse  et  riciie.  Le  pays 
produit  une  quantité  de  Fruits  qui  excède  les  besoins  de  ses 
habitants;  une  grande  rivière  qui  vient  du  côté  du  midi  se 
divise,  au-dessus  de  la  ville,  en  deux  branches,  dont  l'une 
fournit  de  l'eau  dans  toutes  les  rues  et  dans  la  plupart  des 
maisons.  Entre  Tawra  et  Beni-Ziad  se  trouvent  deux  bourgs  : 
l'un  d'eux  s'appelle  el-Cassr  j.*ajUi  ;  il  est  sur  la  route  de  Ta- 
cadart  à  Souc  el-Cadiuié  xcJoili  ^ï^-»,  à  la  dislance  de  deux 
jets  de  flèche.  Il  fut  fondé,  entouré  de  murs  et  muni  d'un 
château  par  l'un  des  émirs  Moravides;  il  n'y  avait  que  quel- 
ques bazars  et  l'on  y  faisait  peu  de  commerce,  lorsque  l'émir 
vint  s'y  établir.  L'autre  bourg,  situe  à  l'est  de  celui-ci,  porte 
le  nom  de  Beni-A'touch  ^j-ykc  <^  ;  les  maisons  y  sont  nom- 
breuses et  entourées  de  jardins.  Le  pays  produit  des  céréales, 
ainsi  que  des  olives,  des  figues  et  du  raisin  en  abondance.  Du 
dernier  de  ces  lieux,  on  se  rend,  en  suivant  le  cours  d'iui  ruis- 
seau qui  vient  de  Beni-A'touch,  à  Beni-Bernous  (j«^jj->  ^, 
campement  dépendant  de  Meknasa,  autour  duquel  on  cultive 
du  blé,  de  la  vigne,  beaucoup  d'oiiviers  et  d'arbres  à  fruits. 

«  Au  nord  du  château  d'Abou-Mousa  i^j-^  ^\  j-uu  se  trouve 
Souc  el-Cadimé  (  le  vieux  marché),  où  l'on  se  rend  tous  les 
jeudis  et  où  se  rassemblent  des  Beni-Meknas  et  des  marchands 
d'autres  pays.  Les  tribus  de  Beni-Meknas  qui  habitent  cette 
contrée  sont  les  Benou-Said  «i> — **-« jjy  cl  les  Benou-Mousa 
^^  yju.  Celles  qui  l'habitent  également,  mais  qui  ne  font  point 
partie  des  Meknasa,  sont  :  les  Benou-Besil  J^s-o  yj ,  les  Ma- 
ghaïla  *Jv»J",  les  Bcnou-Mas'oud  iyu-^o  j-ij ,  les  Benou-A'li 
J~£  yu ,  les  Wariaghel  J^L>jj  ,  les  Demerw  j^i  ,  les  \^  arba  «j;lj 
et  les  Sabgbawa  «jL>u«. 

"  Le  territoire  que  nous  venons  de  décrire  est  remarquable 


PREMIÈRE   SECTION.  225 

«  par  la  fertilité  du  soi ,  la  richesse  de  la  végétation  et  la  bonté 
«  des  productions.  Ses  habitants  portent  des  vêtements  coni- 
"  plets  et  des  turbans  '.  »  A  3  journées  de  distance  de  Meknasa 
est  Cassr  Abd-el-Kerim ,  petite  ville  habitée  par  une  tribu  ber- 
bère dite  Danhadja  «^l^i,  et  située  sur  la  rivière  d'Olkos  (j«J5^t 
(Luccus)  qui,  après  l'avoir  traversée,  coule  clans  la  direction  du 
sud.  La  ville  est  éloignée  de  la  mer  d'environ  8  milles  '".  «  La 
«  majeure  partie  du  territoire  est  sablonneuse;  cependant  il  y  a 
"  quelques  champs  cultivés  et  fertiles;  on  y  trouve  du  gibier  et 
»  du  poisson.  Il  s'y  tient  un  marché  fréquenté;  les  habitants  se 
«  livrent  à  l'exercice  de  divers  métiers.  « 

De  Cassr  Abd-el-Kerim  à  Sala,  on  compte  2  journées,  savoir  : 
de  Cassr  à  Ma'moura  »ji^.**ll ,  une,  et  une  de  Ma'moura  à  Sala.  «  La 
«  rivière  d'Olkos  est  une  des  plus  considérables  du  Maghreb;  elle 
«  reçoit  les  eaux  d'un  grand  nombre  d'affluents;  ses  rivages  sont 
«  couverts  de  champs  cultivés ,  de  bourgs  et  de  campements. 

n  Fèz  est  le  point  central  de  l'Afrique  occidentale  ;  ses  en- 
«  virons  sont  habités  par  des  tribus  berbères  qui  parlent  l'arabe; 
Il  ce  sont  :  les  Benou-Iousuf  oui,j.j  _jjw ,  les  Benou-Lawa  i^^yu, 
«  les  Behloul  Jj.J_^^,  les  Zawawa  «^Ijj,  les  Medjassa  * — «cU;,  les 
«  Ghiata  wUi  et  les  Salalhoxui  ^jyL'iK^.  La  ville  est  populeuse 
«  et  fréquentée  par  des  voyageurs  de  tous  les  pays;  il  y  vient 
"  des  caravanes  qui  y  apportent  de  belles  étoffes  et  des  marcban- 
«  dises  de  toute  espèce.  Les  habitants  sont  riches  et  jouissent  de 
"  toutes  les  recherches  du  luxe  et  de  toutes  les  commodités  de 
«  la  vie.  » 

De  Fèz  à  Scbta  iU»^  (  Ceuta  ),  sur  le  détroit  de  Gibraltar  j^ 
^jjlïjJi ,  en  se  dirigeant  vers  le  nord,  7  journées. 

De  Fèz  à  Telemsan,  9  journées;  voici  l'itinéraire  qu'on  suit. 

De  Fèz  on  se  rend  vers  la  rivière  de  Sebou  jj-»,  «  qui  vient 

'  Le  ms.  B.  porte  3  milles  seulement. 

29 


Feuilicl  59  recto. 


Ftjuiliot  59  verso. 


226  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fenillet  59  vei-so.     „  des  emirons  de  Djebel  el-Cala'  a. «_li!l  Ja=-  et  poursuit  son 

"  cours  en  passant  à  6  milles  à  l'orient  de  Fèz.  Dans  l'angle 
"  formé  par  cette  rivière  et  par  celle  qui  coule  à  Fèz,  il  existe 
"  plusieurs  bourgs  et  vdlages.  » 

De  là  à  Tamala  *3Lc  \  i  journée.  «  Tamala  est  un  bourg  situé 
Il  sur  une  rivière  qui  vient  du  côté  du  midi  et  qui  s'appelle 
"  Wadi-Enbaouz  jjjUil  ^^i'j.  • 

Puis  à  Kernata  xLb^,  ville  minée,  dont  le  territoire  pro- 
duit, par  irrigation,  du  raisin,  du  blé  et  des  fruits,  i  journée. 

De  là  à  Bab-Zenata  « — sbj  ljI  ,  rivière  voisine  de  celle  d'En- 
baouz,  dont  les  bords  sont  parfaitement  cultivés  et  où  l'on  élève 
des  troupeaux,  environ  lo  milles. 

De  là  au  fort  de  Kermata  tia^j^s  sxXi,  qui  domine  les  bords 
de  la  rivière  d'Enbaouz,  i  journée. 

De  Kermata,  en  passant  au  bas  de  la  montagne,  à  Marawez 
■jj\j—x'-,  fort  de  peu  d'importance,  i  journée. 

De  là  à  la  rivièi-e  de  Masmm  y_5-*»-«,  i  journée;  on  passe  par 
Tabrenda  ^,  place  forte,  bâtie  sur  une  colline  qui  domine  les 
bords  de  la  rivière  de  Malouïa  aj^X*,  laquelle  se  jette  dans  celle 
de  Sa'  eUo  et  se  décharge  dans  la  mer,  entre  Djerawa  ebn-Caïs 
^j«.-aS  (jj'  »jlr=-  Gt  Melila  a)^_vLo. 

De  là  à  Sa',  petite  ville  ruinée  par  les  Masmoudis,  située  au 
pied  d'une  colline,  sur  une  grande  rivière,  i  journée. 

De  là  à  Djerawa,  située  à  6  milles  de  la  mer,   i  journée. 

De  là  à  Barcana  bJïj^,  place  forte,  i  journée. 

De  Barcana  à  A'iawaïn  y — j_jAjJI  ,  «  gros  bourg  situé  sur  une 

"  grande  rivière  qui  vient  du  midi,  »  i  journée. 

TELEMSAK  Dc  là  à  Tclcnisan ,   i  journée.  «  Telemsan  est  une  ville  très- 

""  «  ancienne,  entourée   d'une   forte  muraille  et  divisée  en  deux 

«  quartiers.  Son  territoire  est  arrose  par  une  rivière  qui  vient  de 

'  Le  ms.  B.  porte  Tamalta  «jdljC-  —  ^ .VAhri-gé  porte  Mezawaz. 
'  Les  mss.  A.  et  B.  portent  8.X-jfjli  ;  la  version  ,  Taberida.  , 


PREMIÈRE  SECTION.  227 

«  Sakhrataïn  cj-j^sï'  ',  montagne  où  s'élève  un  fort  qu'avaient  fait  Feuiliei  r,o  recto 
"  construire  les  Masmoudis  et  où  ils  résidaient,  avant  de  s'être 
«  rendus  maîtres  de  Telemsan  ;  cette  rivière  passe  à  l'est  de  la 
«  ville,  fait  tourner  plusieiu's  moulins  et  arrose  les  champs  situés 
«  sur  ses  bords.  On  trouve  à  Telemsan  toutes  choses  en  abon- 
"  dance  et  surtout  de  la  viande  excellente  ;  on  y  fabrique  des  ob- 
«  jets  d'un  débit  facile,  et  on  s'y  livre  avec  succès  au  commerce; 
«  ses  habitants  sont  les  plus  riches  du  Maghreb,  en  exceptant 
«  ceux  d'Aghmat-Warika  et  ceux  de  Fèz;  il  est  vrai  toutefois  que 
"  Fèz  possède  un  territoire  plus  vaste,  des  ressources  plus  éten- 
«  dues  et  des  édifices  plus  importants. 

«  De  Fèz  à  Beni-Tawda  «ijb  ,^^,  on  compte  2  journées.  Cette 
«  ville  fut  fondée  par  un  én)ir  qui  vivait  antérieurement  à  el- 
"  Moletsem  ;  elle  est  située  dans  le  voisinage  de  la  montagne  de 
«  Ghamara  Sjls  ;  son  territoire  était  autrefois  défendu  par  une 
«  forte  muraille  contre  les  incursions  des  brigands  de  Ghamara 
«  qui  infestaient  les  environs  de  la  ville.  Beni-Tawda  est  à  la  dis- 
«  tance  de  3  milles  de  Ghamara.  Entre  Beni-Tawda  et  Fèz  s'étend 
«  une  plaine  traversée  par  la  rivière  de  Sebou  y-..  De  Sebou, 
"  sur  la  route  de  Beni-Tawda,  à  Fèz,  on  compte  20  milles. 

"  La  plaine  est  habitée  par  des  tribus  berbères  connues  sous 
'  le  nom  de  Lamta.  Leur  territoire  s'étend  depuis  Tawda  jusqu'à 
»  la  rivière  de  Sebou  et  jusqu'au  bourg  d'A'kacha  iUilsi.  Entre  ce 
"  bourg  et  Beni-Tawda,  on  compte  une  journée;  entre  ce  même 

'  Ici  la  version  l.iline  contient  (p.  7g)  un  passage  qui  manque  dans  nos  deux  mss. , 
et  que  nous  croyons  devoir  transcrire:  «  Atque  in  isto  monte,  contra  meridionalem 
"  urbis  plagam  porrectû,  sunt  vineae  ;  et  ad  ejus  radiées  molendinas  secus  iiigentem 
■I  rivum  aqua;  dulcis  rapidaeque,  qui  rivus  appellatur  Rivus  Annasrani  (cliristiani). 
«  Ad  hune  rivum  extructa  sunt  monasteria,  oratoria  aliaque  reiigiosorum  aedificia, 
<i  cum  viridariis  amplissimis ,  et  nominatur  ibi  rivus  ille  Alfuara  (  scaturigo  ),  et  indè 
«  ad  urbem  usqne  se  extendit.  Non  iongè  ab  eàdem  urbe  exlat  fons  telebris,  Om-Iahia 
«  dictus,  è  quo  rivus  in  urbem  inlluens  concUiditur  in  lacum,  ac  lùm  dispensatur  iu 
»  domos,  irrigationes  hortorum,  balnea,  cauponas  et  similia.  » 

29. 


228  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  60  recio.  „  bourg  et  h  ville  de  Fèz,  2  journées.  La  ville  de  Beni-Tawda 
'  fut  la  première  du  Maghreb  où  s'établirent  des  hommes  qui , 
"  rebelles  à  la  loi  divine ,  déclarèrent  permis  les  crimes  les  plus 
«  abominables.  Les  Masmoudis  la  ruinèrent  de  fond  en  comble, 
I'  renversèrent  ses  murs  et  rasèrent  ses  édiGces,  de  sorte  qu'il 
»  n'en  reste  plus  que  l'emplacement.  Cependant,  à  l'époque  où 
"  nous  écrivons,  une  centaine  d'individus  y  cultivent  les  champs 
«  à  cause  de  la  bonté  du  sol  et  de  la  richesse  de  la  végétation. 
«  Les  caravanes  qui  partent  de  Telemsan  pour  Sedjelmasa  vont 
«  d'abord  à  Fèz ,  de  là  à  Safrava  ou  Sofro ,  puis  à  Tadela ,  en- 
«  suite  à  Aghmat,  de  là  à  Dar'a,  et  enfin  à  Sedjelmasa. 

«  Il  existe  une  seconde  route  par  le  désert;  bien  qu'elle  soit 
"  peu  fréquentée,  nous  l'indiquerons  ici  : 

«  De  Telemsan  à  Tarou  j^b,  i  journée. 

'■  A  la  montagne  de  Tamerit  cxj^b-,  i  journée. 

«  A  Ghaïat  tjlLc,  bourg  ruiné,  avec  un  puits  peu  profond, 
«  1  journée. 

«  A  Sadrat  cj1j.\^  appartenant  à  luie  tribu  berbère,  1  journée. 

«  A  Djebel-Tiwi  ^gyj  J-fs»,  ville  ruinée,  au  pied  d'une  mon- 
i>  tagne,  où  est  une  source  d'eau  jaillissante,  1  journée. 

«  A  Fatat  i^\ — a — »,  où  est  un  puits  au  milieu  dune  plaine, 
«  I  journée. 

«  A  Cha'b  es-Safa  bLaJI  t^^ou; ,  lieu  situé  près  les  sources  d'une 
«  rivière,  à  imc  journée  de  distance  des  montagnes  de  Daran, 
»  2  journées. 

«  A  Tendeli  Jj^^u,  bourg  habité,  1  journée. 

«  Au  bourg  de  Tesnan  yLuo,  1  journée. 

«  A  Tacartab  i^-~jji3,  1  journée. 

«  A  Sedjelmasa,  3  journées. 
Feuillet  60  verso.  «  La  ville  de  Telemsan  peut  être  considérée  comme  la  clé  de 

»  l'Afrique  occidentale.  C'est  un  lieu   de  passage  des  plus  fré- 
«  quentés  par  les  voyageurs.  » 


PREMIÈRE   SECTION.  229 

La  distance  de  Tclcmsan  à  Tenès  est  de  7  journées.  Feuiîlct  Co  verso. 

"  On  se  rend  de  Telcmsan  à  A'iawaïn  (jj_jA«J1  ,  bourg  considé- 
«  rable;  de  là  à  Babelout  cjj..Ajij,  gros  bourg  bien  peuplé  et  bâti 
■'  sur  les  bords  d'une  rivière  où  il  n'y  a  pas  de  moulins,  mais 
«  qui  sert  à  l'arrosage  des  champs,  1  journée. 

«  De  là  à  Scmni  (^.^w ,  bourg  situé  sur  les  bords  de  la  Marglut 
"  ov>*^,   1  journée. 

«  De  là  à  Rahl  es-Safassif  Ut — ^sbUaJI  Jo..j,  lieu  arrosé  par  les 
«  eaux  d'une  rivière  qui  vient  de  l'est,  c'est-à-dire,  du  côté  d'Ef- 
«  kan  yl<»!.  De  Rahl  à  Efkan,   1  journée. 

«  11  y  avait  autrefois  à  Efkan  des  moulins,  des  bains  et  des 
«  constructions  entourées  d'une  muraille  de  terre,  mais  tout  cela 
«  est  actuellement  ruiné. 

«  De  là  on  se  rend  à  Tahart  i^jjitb. 

«  De  là  à  Me'asker  jil«ot«,  gros  bourg  bien  arrosé,   1  journée. 

«  De  là  à  la  montagne  dite  Ferhan  Mara-ijU  y> — ^^^  puis  à 
•'  A'ïn  es-Safassif  vjualjuaJ!  yi^,  1  journée. 

«  De  là  à  lalal  JX ,  où  l'on  trouve  de  l'eau  en  abondance. 

«  De  là  à  Ghada  »»x — c,  ville  de  peu  d'étendue,  mais  remar- 
«  quable  par  une  foire  où  l'on  se  réunit  à  jour  fixe,   1  journée. 

«  De  là  à  Souc-Ibrahim  r<v-*î;ji  j^*« ,  ville  située  sur  les  bords 
«  du  Chelif  v_Àlii. 

«  De  Souc-lbrabim  à  Badja  \^[> ,  1  journée. 

«  Badja  est  une  jolie  petite  ville  dont  les  environs  sont  plantés 
»  de  figuiers.  On  fait,  avec  les  fruits  de  cet  arbre,  une  espèce 
«  de  pâte  en  forme  de  brique,  qui  s'exporte  dans  les  pays  envi- 
«  ronnants. 

«  De  là  à  Tenès  (j«-*j,  1  journée. 

«  Tenès  est  à  2  milles  de  la  mer;  construite  en  partie  sur  une 
"  hauteur  entourée  de  murs,  c'est  une  ville  très-ancienne  dont 
"  les  habitants  boivent  de  l'eau  de  source.  A  l'est,  coule  une  ri- 
«  vière  qui  sert,  durant  l'hiver  et  durant  le  printemps,  aux  be- 


Feuillet  60  verso. 


Feuillet  61    reclo. 


WAHRAS    ou    OfXAN. 


2Ô0  TROISIÈME  CLIMAT. 

I  soins  publics.  Le  territoire  de  cette  ville  est  fertile  ;  il  produit 
"  du  blé  et  d'autres  céréales;  le  port  est  fréquenté  par  des  na- 
«  vires;  on  y  trouve  des  fruits  de  toute  espèce,  et  surtout  des 
«  coings  d'une  grosseur  et  d'un  parfum  admirables. 

«  De  Telcmsan  à  Wahran  {j^j—^j  (  Oran  ),  on  compte  deux 
«  fortes  journées,  et  même  trois.  Voici  comment  : 

«  En  cpiittant  Telemsan,  on  se  dirige  vers,  les  bords  de  la  ri- 
n  vière  de  War  jlj,  où  l'on  stationne,  i  journée. 

«  De  là  à  Tanit  civAJ^',  une  autre  journée. 

Il  De  ce  bourg  on  se  rend  à  Wahran.  Cette  dernière  ville,  si- 

II  tuée  dans  le  voisinage  de  la  mer,  est  entourée  d'un  mur  do  terre 
Il  construit  avec  art.  On  y  trouve  de  grands  bazars,  beaucoup 
Il  de  fabriques;  le  commerce  y  est  florissant;  "  elle  est  située 
vis-à-vis  d'Almeria  aj^I,  sur  la  côte  d'Espagne,  dont  un  inter- 
valle de  2  journées  de  navigation  la  sépare.  C'est  de  Wahran 
qu'on  tire  en  grande  partie  les  approvisionnements  du  littoral 
de  l'Espagne.  Aux  portes  de  Wahran  est  un  port  trop  peu  consi- 
dérable pour  offrir  quelque  sécurité  aux  navires;  mais  à  i  milles 
de  là,  il  en  existe  un  plus  grand  (Mers  el-Kebir)  où  ils  peuvent 
mouiller  en  toute  sûreté;  il  n'en  est  pas  de  meilleur  ni  de  plus 
vaste  sur  toute  la  côte  du  pays  des  Berbers. 

Il  Quant  à  la  ville  de  Wahran,  ses  habitants  boivent  de  l'eau 
«  d'une  rivière  qui  y  vient  de  l'intérieur  du  pays,  et  dont  les 
■1  rives  sont  couvertes  de  jardins  et  de  vergers.  On  y  trouve  du 
"  miel,  du  beurre,  du  bétail;  il  y  vient  d'Espagne  des  navires 
•I  de  tout  tonnage.  Les  habitants  de  cette  ville  sont  industrieux 
"  et  fiers,  et  ils  jouissent  de  beaucoup  de  crédit.  » 

Voici  l'itinéraire  de  Tenès  à  Almasila  *L^  .«.U.  ville  (|ui  a|)- 
partient  aux  Beni-Hamad  dans  l'Afrique  moyenne  k^-j^I  i-ijs-  j,. 

De  Tenès  à  Beni-Wazlefen  (jjIJjIj  <^,  une  faible  journée  par 
des  montagnes  escarpées. 

Il  Benou-Wazlefen  est  un  gros  bourg  entouré  de  vignes,  de 


PREMIÈRE  SECTION.  231 

«  jardins  et  de  champs  où  l'on  cultive  l'oignon,  le  chanvre,  le      i-euilloi  Oi  recto. 
«  henna  et  le  cumin.  Les  meilleurs  vignobles  se  trouvent  sur  le 
«  bord  de  la  rivière  de  Chelif  v_xU;.  » 

De  Tenès  à  Chelif,  on  compte  2  journées. 

De  Waziefen  à  Khadra  ij'ài^,  i  journée. 

«  Khadra  est  une  petite  ville  fortifiée,  sur  le  bord  d'un  ruis- 
«  seau  qui  coule  dans  un  pays  cultivé.  On  y  trouve  des  bains  et 
«  un  marché  très-fréquenté  jjar  les  habitants  de  ces  contrées. 

"  De  Khadra  à  Meliana  ajULo,   i  journée. 

"  Meliana  est  une  ville  très -ancienne,  située  dans  un  pays 
«  fertile  et  bien  cultivé;  il  y  coule  une  rivière  qui  arrose  ses  jar- 
«  dins,  ses  champs,  et  qui  fait  tourner  des  moulins;  ses  environs 
«  sont  baignés  par  les  eaux  de  la  rivière  de  Chelif.  » 

A  3  jours  de  chemin,  vers  le  sud,  s'étendent  les  montagnes 
de  Wanschiris  ^jN^,j.iij\j ,  «  habitées  par  les  tribus  berbères  dont 
«  les  noms  suivent  :  Mcknasa  a — *mLjlX»,  Ilarsoun  ^jjmj.^  ,  Orba 
«  Ajjji ,  Benou-Khalil  Jk_*Xi.^,  Ketama  iUUS',  Mitmata  Ak^Ja-» , 
«  Benou-Melilat  c-^XA^  yu ,  Benou-Wartedjan  ylisr^l^  ^ ,  Benou- 
«  Khalifa  iUuS^  y^ ,  Islaten  (jJ5X..«3j,  Zoulat  ^^jj,  Benou-Wat- 
«  mesous  ^j~y^'ijy~>,  Zawawa  »j!jj ,  Nezar  j\^ — j,  Matgiioura 
«  Sjyik^,  Wartedin  (jj,XjjIj,  Benou-Abi-Belal  JiV  ii}  y^,  Izkeroii 
«  ijj.5^i,  Bonou-Abi-Hakim  re^X^  a' >v  et  Hawara  »;'_)— *.  "  Ces 
montagnes  occupent  un  espace  de  4  journées  et  se  prolongent 
jusqu'au  voisinage  de  Tahart. 

De  Meliana  à  Keznana  iolyS',  i  journée. 

«  Keznana  est  une  place  forte  très-ancienne,  entourée  de 
«  champs  cultivés;  elle  est  située  sur  la  rivière  de  Chelif;  il 
"  s'y  tient  un  marché  où  l'on  se  réunit  tous  les  vendredis  » 

De  Souc-Keznana  (marché  de  Keznana)  on  se  rend  au  bourg 
appelé  Righa  axjj,  i  journée.  «  Ce  bourg  ressemble,  sous  tous 
"  les  rapports,  au  précédent.  « 

De  là  à  Mawargha  aj^^U,  bourg  peu  considérable,  i  journée. 


232  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  61  recio.  De  Jà  à  Asirzir  jijjj^\ ,  situéc  dans  un  pays  fertile,  avec  un 

marche  à  jour  fixe,  2  journées. 

De  là  à  Tamerkida  is-Syki ,  i  journée. 

De  là  à  Alniasila  ikjy»>l! ,  1  journée. 

"  La  ville  d'Almasila  fut  restaurée  par  les  soins  d\\li  ben- 
Feuillei  61  verso  ■  Andalousi,  SOUS  le  règne  d'Edris  ben-Abd-allah,  ben-el-Ha- 
«  san,  ben-ol-Hoseïn,  ben-A'li,  ben-Abi-Taleb.  Elle  est  située 
«  dans  une  plaine,  au  milicm  de  champs  cultivés  dont  les  pro- 
'■  ductions  excèdent  les  besoins  des  habitants.  Les  Berbers  qui 
<•  habitent  cette  plaine  sont  :  les  Benou-Berzal  J|ir^y-?,  les  Ben- 
«  dah  ^'JO),  les  Havvara,  les  Sadrat  et  les  Mczana  a-jI;^.  Alma- 
"  sila  est  commerçante,  bien  peuplée,  »  et  bâtie  sur  les  bords 
d'une  rivière  peu  profonde  où  se  pêche  une  sorte  de  petit  pois- 
son couvert  de  raies  rouges,  d'une  espèce  particulière  à  cette 
contrée,  et  qu'on  vend  à  Cala't  Beni-Hamad;  les  deux  villes 
d'Almasila  et  de  Cala't  Beni-Hamad  sont  éloignées  de  i  2  milles 
l'une  de  l'autre.  Cala't  Beni-Hamad  est  une  des  villes  les  plus 
considérables  de  la  contrée;  «  elle  est  riche,  populeuse,  rem- 
"  plie  de  beaux  édifices  et  d'habitations  de  toute  espèce  ;  on  y 
"  trouve  de  tout  en  abondance  et  à  bas  prix.  »  Elle  est  située 
sur  le  penchant  d'un  monticule  dun  accès  difficile  et  entouré 
de  murs.  >■  Ce  monticule  s'appelle  Tacarbest  o>.«»y5lï;  au-dessus 
«  est  une  forteresse  qui  domine  toute  la  plaine.  ■■> 

Le  pays  est  infesté  de  scorpions  grands,  noirs  et  dont  la  mor- 
sure est  mortelle.  Les  habitants  font  usage,  pour  se  préserver 
de  leur  venin,  d'une  infusion  de  la  plante  dite  alfolion  alharam 
â|_^il  y^yU!  :  il  suffit,  à  ce  qu'on  dit,  d'en  prendre  deux  drach- 
mes pour  se  garantir  de  toute  douleur  durant  une  année.  La 
personne  qui  m'a  raconté  cette  particularité  avait  été  dans  le  cas 
de  faire  elle-même  l'épreuve  du  remède.  Elle  me  dit  qu'ayant 
été  piquée  par  un  scorpion ,  elle  but  une  infusion  de  cette  plante 
et  ne  ressentit  qu'une  douleur  passagère;  et  que,  le  même  acci- 


PREMIÈRE  SECTION.  253 

dent  lui  étant  arrivé  trois  fois  dans  le  cours  de  l'année,  elle  n'en      FruiUei  62  verso 
fut  nullement  incommodée.  L'alfolion  croît  abondamment  dans 
les  environs  de  Cala't  Beni-Hamad. 

L'itinéraire  de  Telemsan  à  Almasila  est  ctjmme  il  suit  : 

"  De  Telemsan  à  Tahart  c^^b,  4  journées,  savoir  :  . 

«  De  Telemsan  à  Tadara  Sj:>[i ,  bourg  situé  au  bas  d'une  mon- 
"  tagne  où  se  trouve  une  source  d'eau,  ime  journée. 

«  De  là  à  Nadaï  (^iib,  petit  bourg  situé  dans  une  plaine  où 
"  sont  des  puits  peu  profonds,  une  journée. 

«  De  là  à  Tabart,  2  journées. 

«  Tabart  est  à  4  journées  de  la  mer.  Cette  ville  était  autre- 
«  fois  divisée  en  deux  grands  quartiers,  l'un  ancien,  l'autre  mo- 
«  derne.  L'ancien  était  entouré  de  murs,  situé  sur  un  monticule 
«  peu  élevé ,  et  habité  par  des  Berbers  qui  s'adonnaient  avec 
"  succès  au  commerce  et  à  l'agriculture;  ils  possédaient  des 
"  chevaux  de  race  pure,  du  gros  bétail  et  des  brebis;  ils  avaient 
«  aussi  du  beurre  et  du  miel  en  abondance.  La  ville  de  Tahart 
«  est  entourée  de  jardins  et  de  vergers  parfaitement  arrosés.  Feuillet  62  recto. 
«  C'est  im  très-beau  pays. 

«  De  Tahart  à  A'berjj^s,  petit  bourg  situé  sur,  les  bords  d'un 
«  ruisseau,  une  journée. 

«  De  là  à  Darast  ci«-wj!'i,  bourg  petit,  mais  où  se  trouvent  des 
«  champs  cultivés  et  du  bétail,  une  journée. 

«  De  là  à  Marna  UU,  petite  ville  entourée  d'une  muraille  en 
"  briques  et  en  terre  et  d'un  fossé,  2  joiu-nées. 

«  De  là  on  passe  au  bourg  d'ebn-Modjbir^,^^  (jjl  *j^,  habité 
«  par  des  Zenata. 

Il  De  là  à  Aschirziri  ^^^j^-il ,  une  journée. 

«  De  la  à  Setib  t^^k*»  ou  Setif  UijSom,  puis  au  bourg  de  Han 
"  ylô,  situé  dans  une  plaine  sablonneuse,  une  journée. 

«  De  là  à  Almasila  *X^v*yJtl ,  on  compte  une  journée. 

1  Voici  les  tribus  qui  habitent  entre  Telemsan  et  Tahart  :  ce 

3o 


234  TROISIÈME  CLIMAT. 

FeuiUet  6»  lecio.  „  sont  Ics  Benou-Mcdïn  y-)J^y.î,  lesWartagliirj-uiiajjj,  les  Zeïr 
"j-fj,  les  Wartid  .>vu;j,  les  Muni  jU,  les  Oumanwa  \^\^jS ,  les 
«  Sendjasa  iU,ls^-.,  les  Ghanida  «J^,  les  lalouman  yUjA»,  les 
"  Warniaksiz  j.*-.>^îU,j ,  les  Tadjïn  yvr-lï,  les  \\'achican  yVJuij, 

"  les  jMaghrawa  ij\j il*,  les  Bcnou-Rachid  Ov £,\jy^,  les  Tam- 

"  talas  ^iUijf,  les  Menan   yl i-.,  les  Racara  ajij  et  les  Timani 

■  (^ — rfyj.  Toutes  ces  tril)us  sont  issues  des  Zenata.  Maîtres  de 
«  ces  plaines,  ces  peuples  chan<!;ent  souvent  leurs  campements; 
"  cependant  ils  possèdent  des  demeures  (ixes;  ce  sont  d'aUleurs 
«  des  cavaliers  dangereux  pour  la  siireté  des  voyageurs;  ils  sont 
"  remarquables  par  leur  sagacité,  par  leur  esprit  et  surtout  par 
"  leur  habileté  dans  l'art  de  lire  dans  l'avenir  au  moyen  de  pro- 
"  nostics  tirés  de  l'omoplate  des  moutons',  \oici  la  généalogie 
"  des  Zenata  telle  qu'on  la  rapporte.  Zenata  était  fds  de  Djana; 
«  celui-ci,  fils  de  Dharis  ou  Djalout,  qui  fut  tué  par  David  (sur 
«  qui  soit  la  paix!);  Dharis  était  lils  de  Levi,  fils  de  Nefha,  père 
"  de  tous  les  Nefzawa  »jl>*j;  INelha  et  Ebn-Leva  aîné  étaient  lils 
"  de  Ber,  fils  de  Caïs,  fils  d'Elias,  lils  de  Modhar.  Les  Zenata 
"  étaient  originairement  des  arabes  de  race  pure,  mais,  par  suite 
»  des  alliances  qu'ils  ont  contractées  avec  les  Masmoudis  leurs 
"  voisins,  ils  sont  devenus  eux-mêmes  Berbers.  » 

Revenons  maintenant  à  Wahran  :  nous  disons  que  cette  ville 
est  distante  de  Tenès  de  deux  joui'nées  de  navigation,  c'est-à- 
dire,  de  2o/i  milles. 

De  Tenès  à  Berechk  >J-— i^ ,  on  compte ,  en  suivant  la  côte , 
66  milles. 

De  Tenès  à  Meliana,  par  terre,  2  journées. 

De  Meliana  à  Tahart,  3  journées. 

Telle  est  la  signification  des  mois  v_jixËI  Vc  d'après  le  lémoignage  de  Hanidan 
ben  Osman  Khodja,  confirmé  par  celui  de  mon  savant  ami  M.  Et.  Quatremère. 


PREMIERE   SECTION.  255 

n  Bereclik  esl  une  petite  ville  bâtie  sur  une  colline  et  en- 
«  tourée  d'une  muraille  de  terre;  elle  est  voisine  de  la  mer.  Ses 
«  habitants  boivent  de  l'eau  de  source.  Elle  fut  prise  par  le  grand 
«  roi  Roger.  -  .  -   • 

«  De  là  à  Cbcichal  Miij^,  on  compte  20  milles.  Entre  ces 
«  deux  dernières  villes  est  une  montagne  d'un  difficile  accès,  ha- 
«  bitée  par  la  tribu  berbère  des  Rabia  *ajj- 

«  Cherchai  est  une  ville  de  peu  d'étendue,  mais  peuplée;  on 
"  y  trouve  des  eaux  courantes  et  dçs  puits  peu  profonds,  beau- 
"  coup  de  fruits  el  notamment  des  coings  d'une  grosseur  énorme 
"  (litt:  gros  comme  de  petites  citrouilles)  et  d'une  qualité  très- 
«  estimée.  On  y  cultive  aussi  des  vignes  et  quelques  liguiers;  du 
«  reste,  la  ville  est  entourée  de  plaines  désertes  dont  ies.habi- 
«  tants  élèvent  des  bestiaux  et  recueillent  du  miel  et  des  dattes; 
"  le  gros  bétail  forme  leur  principale  ressource;  ils  sèment  de 
«  l'orge  et  du  blé,  et  ils  en  récoltent  plus  qu'ils  ne  peuvent  en 
«  consommer.  » 

De  Cherchai  à  Aldjezaïr  Beni-Mazghana  i^iij^  ^^Ij^  (Alger), 
on  compte  70  milles. 

Aldjezaïr  est  située  sur  le  bord  de  la  mer;  ses  habitants 
boivent  de  l'eau  douce.  «  C'est  une. ville  très-peuplée,  dont  le 
«  commerce  est  florissant  et  les  bazars  très-fréquentés.  Autour 
K  de  la  ville  s'étend  une  plaine  entourée  de  montagnes  liabitées  par 
«  des  tribus  berbères  qui  cultivent  du  blé  et  de  l'orge,  et  qui 
«  élèvent  des  bestiaux  et  des  abeilles.  Ils  exportent  du  beurre  et 
«  du  miel  au  loin.  Les  tribus  qui  occupent  ce  pays  sont  puis- 
<i  santés  et  belliqueuses. 

«  D'Alger  à  Tamedibs  ,j-y>X-^li  (  Matifou  ) ,  en  se  dirigeant  vers 
«  l'est ,  1  8  milles. 

«  Tamedfos  est  un  beau  port  auprès  d'une  ville  petite  et 
«  ruinée.  Les  murs  d'enceinte  sont  à  demi  renversés,  la  popula- 
«  tion  ])eu  nombreuse;  on  n'y  voit,  pour  ainsi  dire,  que  des  dé- 

3o. 


FeuiUet  62  recto 


Feuillet  (>2  verso. 


Feuillet  63  verso. 


Feuillet  63  reclo. 


236  TUOISIÉMK  CLIMAT. 

Il  bris  de  maisons ,  de  grands  édifices  et  d'idoles  en  pierre    On 

«  dit  que  c'était  autrefois  une  grande  ville. 

De  Tamedfos  à  Mers  el-Dodjadj  ^La-jJI  ^j^,  20  milles. 

Il  Cette  ville  est  d'une  étendue  considérable  et  entourée  de 

I  fortifications;  la  population  y  est  peu  nombreuse;  souvent 
-  même ,  pendant  l'été ,  les  habitants  prennent  la  fuite  et  se  re- 
"  tirent  dans  l'intérieur  des  terres,  afin  d'éviter  les  attaques  des 
■'  corsaires  qui  débarquent  sur  la  côte.  Il  y  a  un  bon  port.  Le 
"  froment  réussit  à  merveille  dans  ses  environs;  les  viandes  et 
■>  les  fruits  y  sont  excellents;  on  y  trouve  une  espèce  de  figues 

qui  s'exportent  au  loin,  soit  sèches,  soit  en  pâtes.  » 
De  Mers  el-Dedjadj  à  Tedlès  ^ôJ  \  2/i  milles. 
Il  Tedlès,  située  sur  une  hauteur,  est  entourée  d'une  muraille. 
"  Le  pays  environnant  présente  un  aspect  riant;  tous  les  objets 

II  de  consommation  y  sont  à  bas  prix.  » 

De  Tedlès  à  Bedjaïa  aJlsr  (  Bougie  ),  par  terre,  70  milles  ''. 

Bedjaïa,  située  près  de  la  mer,  sur  des  rochers  escarjîcs,  est 
abritée,  au  nord,  par  une  montagne  dite  Mcsioun  ijy^"^,  très- 
élevée,  d'un  difficile  accès  et  dont  les  flancs  sont  couverts  de 
plantes  utiles  en  médecine,  telles  que  le  bois  de  hadhadh  ^yunÂ, 

le  scolopendre  yj — jjO^ — v^^jJi— '"' ,  el-barbaris  ^r jj^jW^'.  la 

grande  centaurée  ^-^1  y^j^iiÀJiJI ,  le  rezavend  .x_jjtj,_^l ,  le  cas- 
toun  (jj_k*jiJI ,  l'absinthe  (jJi*->»»^'  et  autres  semblables.  «  On 
Il  trouve,  dans  les  montagnes,  une  espèce  de  scorpions  de  cou- 
«  leur  jaune,  peu  dangereux.  . 

Il  De  nos  jours,  Bedjaïa  fait  partie  de  TAfrique  moyenne  et 
«  est  la  capitale  du  pays  de  Beni-Hamad.  Les  vaisseaux  y  abor- 
«  dent,  les  caravanes  y  viennent,  et  c'est  un  entrepôt  de  mar- 


Nous  avons  suivi,  pour  le  nom  de  ceUe  ville,  les  deux  mss.  h' Abrétji;  porte  An- 
dalos. 

h  Abrégé  porte  tolitlemque  itinere  maritimo.  Le  ms.  A.  ajoute  :  ■  et  par  mer  90  », 
ce  qui  ne  se  trouve  pas  dans  le  ms.  B. 


PREMIÈRE  SECTION.  237 

«  chandises.  Ses  habitants  sont  riches  et  plus  habiles  clans  divers  l'euiilet  C3  lecio. 
«  arts  et  métiers  qu'on  ne  l'est  généralement  ailleurs,  en  sorte 
"  que  le  commerce  y  est  florissant.  Les  marchands  de  cette  ville 
■  sont  en  relation  avec  ceux  de  l'Afrique  occidentale,  ainsi  qu'avec 
«  ceux  du  Sahara  et  de  l'orient;  on  y  entrepose  beaucoup  de 
«  marchandises  de  toute  espèce.  Autour  de  la  ville  sont  des 
«  plaines  cultivées  où  l'on  recueille  du  blé,  de  l'orge  et  des 
«  fruits  en  abondance.  »  On  y  construit  de  gros  bâtiments,  des 
navires  et  des  galères,  car  les  montagnes  et  les  vallées  environ- 
nantes sont  très-boisées  et  produisent  de  la  résine  et  du  gou- 
dron d'excellente  qualité.  On  s'y  livre  à  l'exploitation  des  mines 
de  fer  qui  donnent  à  bas  prix  de  très-bon  minerai;  en  un  mot, 
c'est  une  ville  très-industrieuse.  A  la  distance  d'un  mille  de 
Bedjaïa  coule  une  grande  rivière  qui  vient  du  côté  de  l'ouest, 
des  environs  de  la  montagne  de  Djerdjera  Hj  Tyr- .  et  qui, 
près  des  bords  de  la  mer,  ne  peut  être  traversée  qu'en  bateau  ; 
plus  loin,  dans  l'intérieur  des  terres,  les  eaux  de  cette  rivière 
sont  moins  profondes  et  on  peut  la  passer  à  gué.  La  ville  de 
Bedjaïa  est  un  centre  de  communications. 

Bedjaïa  est  éloignée  d'Arbedjan  yU-??;! ,  d'un  peu  plus  d'une 
journée; 

De  Belezma  a^yL  (-ou  Telezma),  de  2  fortes  journées; 

De  Setif  v_À*Ia-. ,  de  2  journées; 

De  Baghaïa  ajUL,  de  8  journées; 

De  Cala't  Bechirj..Aj^  xxki  (ou  Achir),  de  5  journées.  (Cette 
dernière  place  dépend  de  Bichkara  SjJkj  ou  Biskara  ijSi^. 

De  Tifas  u-UjO,  de  6  journées; 

De  Calema  &iL-,  de  8  journées; 

De  Tibsa  iU»Aj,  de  6  journées; 

De  Dour-Medïn  yjJ^j^i,  de   1  i  journées; 

De  Cassraïn  ^^jj^\ ,  de  G  journées; 

De  Tobna  iuUt,  de  7  journées.  i 


258  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  63  iccto.  »  La  viHo  (le  Bedjaïa  est  située  sur  remplacement  d'une  for- 

«  teresse  qui  avait  été  construite  par  Haniad  ben-Belikin  f^f  il^ 
"  tJ>i|Jj.  C'était  là  que  résidaient  les  Bcni-Hamad;  avant  la  fon- 
«  dation  de  Bedjaïa,  c'était  la  capitale  de  leur  empire,  l'entre- 
«  pôt  de  leurs  trésors,  de  leurs  biens,  de  leurs  munitions  de 
«  guerre,  de  leurs  blés.  Il  s'écoula  de  nombreuses  années  sans 
«  qu'elle  éprouvât  de  révolutions  ni  de  cbangements.  On  v  trouve 
«  des  fruits,  d'excellents  comestibles  à  prix  niodicpic,  et  une 
«  grande  variété  de  %iandes.  Dans  ce  pays,  ainsi  que  dans  ceux 
"  qui  en  dépendent,  le  bétail  et  les  troupeaux  réussissent  à  mer- 
«  veille,  et  les  récoltes  sont  tellement  abondantes,  qu'en  temps 
«  ordinaire,  elles  excèdent  les  besoins  des  consommateurs,  et 
"  qu'elles  suffisent  dans  les  années  de  stérilité  :  en  un  mot ,  on 
«  n'y  éprouve  jamais  de  disette.  Nous  avons  parlé  plus  haut  de 
«  la  ville  en  elle-même  et  de  la  nature  de  ses  constructions;  il 
'.  nous  reste  à  dire  qu'elle  est  adossée  à  un  mamelon  qui  la  do- 
"  mine  et  (jui  est  entouré  de  tous  côtés  par  les  murailles  de 
■'  la  ville.  Du  côté  du  midi  s'étendent  de  vastes  plaines  où  1  on  ne 
«  voit  ni  montagne,  ni  colline  quelconque.  Ce  n'est  qu'à  une  cer- 
"  taine  distance,  et  même  après  avoir  parcouru  quatre  journées 
':  de  chemin,  que  l'on  commence  à  en  apercevoir  confusément. 

Feuillet  63  verso.  «  A  1  y    milles  à  l'ouost  de  Bedjaïa  et  de  Cala't  >.sdi.  et  dans 

«  la  province  de  Tibsa,  est  la  ville  d'Almasila  dont  nous  avons 
"  parlé  jdus  liant.  A  l'est  de  Cala't  et  à  la  distance  de  8  milles 
«  est  située  Ghadir,  ville  dont  les  habitants  sont  des  Bédouins 
«  qui  se  livrent  aux  travaux  de  l'agriculture,  car  le  terrain  fer- 
«  tile  et  partout  cultivé  [iroduit  d'abondantes  récoltes.  Almasila 
«  est  distante  de  i  8  milles  de  Ghadir.  » 
Voici  l'itinéraire  de  Bedjaïa  à  Cala't. 

De  Bedjaïa  à  Almodhic  ^fM^\  ;  puis  à  Souc  el-Ahad  cX.=-i)I  j^~ 
(le  marché  du  dimanche);  à  Wadi-Waht  t-^j  j^ilj  ;  à  Hissn  Taki- 
lal  ^>K-Sj  ^j.^rw,  oïl  l'on  fait  halte. 


PREMIERE  SECTION.  239 

"  Hissn  Takilfil  est  une  place  forte  située  sur  une  hauteur  qui  iVnillii  153  verso. 
«  domine  les  bords  de  la  rivière  de  Bedjaïa;  c'est  un  lieu  de 
■  marché.  On  y  trouve  des  fruits  ainsi  fjue  de  la  viande  en 
'  abondance.  Hissn  Takilat  renferme  plusieurs  beaux  édilices,  des 
«  jardins  et  des  vergers  appartenant  en  majeure  partie  à  lahia 
"  ben-el-Ghadir.  » 

De  Hissn  Takilat  on  se  rend  à  Tadrakt  oOsjib  ;  ensuite  à  Souc 
el-Khamis  ,j*-v«J=I  ^3^A«  (  le  marché  du  jeudi  );  de  là  à  Hissn  Bekr 

«  Cette  dernière  ville  est  au  milieu  de  vastes  pâturages  et  sur 
«  les  bords  d'une  rivière  qui  coule  au  midi.  11  s'y  tient  un  mar- 
«  ché.  « 

De  Hissn  Bekr  on  se  dirige  vers  Hissn  Warfou  y_;lj  (^y^^'  que 
l'on  appelle  aussi  Wafou. 

De  là'vers  Cas.srj — «iJiJt,  où  l'on  lai'sse  la  rivière  de  Bedjaïa  à 
roue.st,  pour  se  tourner  vers  le  midi,  du  côté  de  Hissn  el-Hadid 
v>^»>JI  [j«L=i-,  une  journée. 

On   se  rend  ensuite  à  Cha'ra  !_, «iJI  ;  puis  à  Cabour  Beni- 

Berakech  (jS — S\y  ^^  jyi  ';  puis  à  Tavvart  caj^b,  gros  bourg 
peuplé,  situé  sur  une  rivière  d'eau  salée,  et  où  l'on  fait  halte. 
«  Les  habitants  de  ce  bourg  boivent  de  l'eau  de  puits  creusés 
«  dans  le  lit  d'un  torrent  qui  vient  de  l'est  et  qui  est  ordinai- 
"  rement  à  sec.  » 

De  Tavvart  on  se  rend  aux  montagnes  d'Albab  <_>WJ' ,  à  ti-avers 
lesquelles  coule  la  rivière  salée;  c'est  un  défdé  dangereux  pour 
les  voyageurs,  à  cause  des  fréquentes  attaques  des  Arabes;  puis 
à  Sataïf  oijlJùJ! ,  place  forte. 

De  ià  à  Nadhourj^UJI. 

Le  ms.  A.  porte  j_pg^lj  ■  ,^w  jyajii;  on  lit  ensuite  dans  le  texte  arabe  :  Jl 

.  *-j  !._«  y  tsil_5Ji  \'i^i  dj-^^  if-i^  u-  ^^\;  tgilj  [jl^Aj  ijJusi  ^J^J^£■ 


2^0  TROISIEME  CLIMAT. 

•  Feuillet 6S verso  Dc   là  à  Souc  ei-Kliaiuis  j~A*i^  ^y^.  où  l'on  fait  halte:  tout 

le  pays  est  infesté  de  brigands. 

•  Souc  el-Kliamis  est  une  place  forte  située  sur  le  sommet 
«  d'une  montagne  où  l'on  trouve  de  l'eau  de  source.  Cette  place 
'  est  sulTi.'^anmient  forte  pour  rendre  vams  les  efforts  des  Arabes 
«  qui  voudraient  s'en  emparer:  du  reste,  il  v  a  peu  de  sources 
«  et  peu  de  champs  cultivés. 

"  De  là  on  se  rend  à  Tamata  iJsUiiJI ,  qui  est  sur  un  plateau 
"  élevé. 

«  De  là  à  Souc  el-Atsnaïn  ^j^JiiH  ^^^  (  le  marché  du  lundi  ), 
«  château  fort,  autour  duquel  rôdent  continuellement  les  Arabes, 
<■  et  défendu  par  une  garnison. 

«  De  là  à  Tafelkat  oJiiîb- ,  place  forte  ;  puis  à  Tarka  ^Jj ,  petite 
"  forteresse;  puis  à  A'tia  ii>\ae,  fort  situé  sur  le  sommet  d'une 
"  montagne.  On  passe  ensuite  par  trois  lieux  fortifiés  et  l'on  par- 
'  vient  au  fort  de  Cala't. 

"  Les  habitants  de  tous  ces  lieux  vivent  avec  les  .\rabes  dans 
«  un  état  de  trêve  qui  n'empêche  pas  qu'il  ne  s'élève  entre  eux 
"  des  rixes  individuelles  dans  lesquelles  l'avantage  reste  ordinai- 
■  rement  aux  Arabes.  En  effet,  les  troupes  locales  ont  les  mains 
«  liées,  tandis  que  leurs  adversaires  peuvent  impunément  leur 
«  causer  du  dommage,  d'où  il  suit  que  les  Arabes  exigent  con- 
•■  tinuellement  le  prix  da  sang ,  tandis  cpj'eux-mêraes  ne  le  payent 
•■  jamais.  » 

D'Almasila  on  se  rend  à  Tobna  en  2  journées. 
Feuillet  6'i  recio  Tobna  ajUL  est  une  ville  appartenant  au  pays  de  Zab  v!>- "  - 

elle  est  jolie,  pourvue  d'eau,  «  située  au  milieu  de  jardins'  de 
=  plantations  de  coton,  de  champs  ensemencés  de  blé  et  d'orge, 
'  et  entourée  d'une  muraille  de  terre.  Ses  habitants,  qui  sont 
'  un  mélange  de  diverses  peuplades,  se  livrent  avec  succès  an 

•  négoce.  On  y  trouve  des  dattes  en  abondance,  ainsi  que  d'au- 

•  très  fruits. 


PREMIÈRE  SECTION.  2U 

»  D'Almasila  on  se  rend  à  Mocra  iîj-i~-l\,  petite  ville,  où  l'on      Fcuiiloi  fid  recio. 
«  cultive  des  céréales  et  beaucoup  de  lin.  » 

De  Mocra  à  Tobna,  on  compte  une  journée. 

De  Tobna  à  Bedjaïa,  6  journées. 

De  Tobna  à  Bagbaï  ^^UL,  4  journées 

De  Tobna,  en  se  dirigeant  vers  l'est  à  Dar-Maloul  J^jti, 
une  forte  journée. 

«  Cette  ville  était  autrefois  très-peuplée  et  très-commerçante; 
»  ses  cbamps  sont  cultivés,  et  du  baut  de  la  citadelle  on  peut 
«  apercevoir  une  étendue  de  pays  considérable.  Les  babitants  do 
«  Dar-Maloul  boivent  de  l'eau  de  source.  » 

Entre  Dar-Maloul  et  Nacaous  o«jUj,  3  journées.  A  une  forte 
journée  de  là,  s'élève  la  montagne  d'Aouras  o-ljjl. 

La  distance  de  Dar-Maloul  à  Cala't  a «Àï  est  de  3  journées. 

Quant  à  l'Aouras,  on  considère  cette  cbaîne  de  montagnes  comme 
faisant  partie  de  celles  de  Daran  (ki  Maghreb.  «  Sa  configuration 
«  est  celle  d'un  lain  J  recourbé  vers  ses  extrémités;  elle  s'étend 
«  sur  1 2  journées  de  long.  On  y  trouve  beaucoup  d'eau,  des  ha- 
«  bitations  nombreuses,  des  peuples  fiers,  belliqueux  et  redou- 
«  tables  à  leurs  voisins. 

«  De  Tobna  à  Nacaous,  bourg  dont  les  environs  sont  plantés 
■  de  noyers  dont  les  fruits  .s'exportent  au  dehors,  2  journées. 

«  De  Nacaous  à  Almasila,  3  ou  fi  journées.  » 

De  Nacaous  à  Biskara  SjSm^  ,  i  journées. 

«  Biskara  est  une  place  bien  fortifiée,  située  sur  une  émi- 
«  nence.  On  y  trouve  un  bazar  et  des  dattes  de  qualité  supé- 
«  rieure.  » 

De  là  au  fort  de  Naous  ^JOJb  ',  situé  au  pied  de  la  montagne 
d'Aouras,  3  journées. 

«  Naous    est   une    belle   ville  peuplée    d'indigènes,    mais   les 

'  Le  ma.  B.  porte  (>«.«Ij. 


Feuillet  61  recto. 


CONSTASTIhE 


Feuillet  6/i  verso. 


242  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  Arabes,  depuis  peu,  s'eu  sont  rendus  maîtres;  ils  ne  laissent 

«  sortir  les  habitants  qu'accompagnés  d'une  escorte.  » 

De  là  à  Almasila  on  compte  l\  milles. 

A  k  journées  à  Test  de  Cala't  Beni-Hamad  est  située  Mila 
*X>yo  ',  ville  dont  les  environs  produisent  beaucoup  de  dattes  et 
d'autres  fruits.  Elle  est  peuplée  de  Berbcrs  de  différentes  tri- 
bus, mais  les  Arabes  sont  maîtres  de  la  campagne.  Cette  ville 
était  autrefois  soumise  au  pouvoir  de  lahia  ben-el-A'ziz ,  prince 
de  Bougie. 

De  Mila  à  Cosantinat  el-Hava  1^!  j;v,lai«.j  (  Constantine  ) ,  on 
compte  1  8  milles  à  travers  lui  pays  de  montagnes. 

«  La  vdle  de  Constantine  est  peuplée,  commerçante;  ses  lia- 
«  bitants  sont  riches,  font  le  commerce  avec  les  Arabes  et  s'asso- 
n  cient  entre  eux  pour  la  culture  des  terres  et  pour  la  conserva- 
«  tion  des  récoltes.  Le  blé  qu'ils  conservent  dans  des  souterrains 
«  y  reste  souvent  un  siècle  sans  éprouver  aucune  altération.  Ils 
«  recueillent  beaucoup  de  miel  et  de  beurre  qu'ils  exportent  à 
«  l'étranger.  Cette  ville  est  bâtie  sur  une  espèce  de  promontoire 
«  isolé ,  de  forme  carrée  ;  il  faut  faire  plusieurs  détours  pour  y 
«  monter;  on  pénètre  par  une  porte,  située  du  côté  de  l'ouest, 
«  dans  l'intérieur  de. la  place  qui  n'est  pas  très-grande;  on  y  rc- 
«  marque  des  excavations  où  les  habitants  enterrent  leurs  morts, 
n  et,  de  plus,  un  édifice  très-ancien,  de  construction  romaine, 
«  dont  il  ne  reste  plus  que  les  ruines;  on  v  voit  également  un 
«  édifice  romain,  jadis  destiné  aux  jeux  scéniques,  et  dont  l'ar- 
«  chitecture  ressemble  à  celle  de  l'amphithéâtre  de  Termèli  *^, 
«  (Taurominium)  en  Sicile.  » 

Constantine  est  entourée  de  tous  les  côtés  par  une  rivière; 
ses  murs  d'enceinte  n'ont  partout  que  trois  pieds  de  haut,  si  ce 
n'est  du   côté  de  Mila.  La  ville  a  deux  portes  :  l'une,  celle   de 


Le  ms.  \.  porte  partout  Melila  ÂXjJu. 


PREMIÈRE  SECTION.  243 

Mila,  du  côté  de  l'ouest;  l'autre  (  Bab  el-Cantara),  la  porte  du     Feuillot  f.4  verso 
pont,  du  côté  do  l'est.  Ce  pont  est  d'une  structure  remarquable. 
Sa  bauteur,  au-dessus  du  niveau  des  eaux ,  est  d'environ  cent 

coudées   rechachi  ^SL^^ •*,.  »  C'est  aussi  l'un  des  monuments  de 

«  l'arcbitecture  romaine.  Il  se  compose  d'arcbes  supérieures  et 
«  d'arches  inférieures  au  nombre  de  cinc[,  qui  embrassent  la  lar- 
«  geur  de  la  vallée.  Trois  de  ces  arcbes ,  celles  qui  sont  situées 
"  du  côté  de  l'ouest,  à  deux  étages,  ainsi  que  nous  venons  de  le 
«  dire,  sont  destinées  au  passage  des  eaux,  tandis  que  leur  partie 
1  supérieure  (  litt  :  leur  dos  )  sert  à  la  communication  entre  les 
«  deux  rives.  Quant  aux  deux  autres,  elles  sont  adossées  contre 
«  la  montagne. 

«  Ces  arches  sont  supportées  par  des  piles  qui  brisent  la  vio- 
«  lence  du  courant  et  qui  sont  percées,  à  leur  sommet,  de  pe- 
"  tites  ouvertures  (ordinairement  inutiles).  Lors  des  crues  extra- 
«  ordinaires  qui  ont  lieu  de  temps  à  autre,  les  eaux  qui  s'élèvent 
«  au-dessus  du  niveau  des  piles,  s'écoulent  par  ces  ouvertures. 
"  C'est,  nous  le  répétons,  l'une  des  constructions  les  plus  cu- 
«  rieuses  que  nous  ayons  jamais  vues. 

«  Il  existe  dans  toutes  les  maisons  '  des  souterrains  creusés 
«  dans  le  roc  ;  la  température  constamment  fraîche  et  modérée 
«  qui  y  règne,  contribue  à  la  conservation  des  grains.  »  Quant  à 
la  rivière ,  elle  vient  du  côté  du  midi ,  entoure  la  ville  du  côté 
de  l'ouest,  poursuit  son  cours  vers  l'orient,  puis  tourne  vers  le 
nord,  baigne  le  pied  de  la  montagne  à  l'occident  et  retourne  de 
nouveau  vers  le  nord,  pour  aller  se  jeter  enfin  dans' la  mer,  à 
l'ouest  de  la  rivière  de  Sahar^^.^,*.. 

"  Constantine  est  l'une  des  places  les  plus  fortes  du  monde; 

'  Ici  le  ms.  B.  porte  ce  qui  suit  :  «  Dans  toute  la  ville,  il  n'est  pas  de  porte  de 
«  maison ,  grande  ou  petite ,  dont  le  seuil  ne  soit  formé  d'une  seule  pierre  ;  en  général 
"  aussi  les  piliers  des  portes  se  composent  soit  de  deux,  soit  de  quatre  pierres.  Ces 
«  maisons  sont  construites  en  terre  et  le  rez-de-chaussée  est  toujours  dallé.  » 

3i. 


Feuillet  6,'i  verso. 


î'euillet  6ô  reclo. 


244  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  elle  domine  des  plaines  étendues  et  de  vastes  campagnes  en- 
«  semencées  de  blé  et  d'orge.  Dans  l'intérieur  de  la  ville ,  il 
«  existe  un  abreuvoir  dont  on  peut  tirer  parti  en  temps  de  siège.  >• 

De  Constantine  à  Bagliaï,  on  compte  3  journées. 

De  Constantine  à  Bougie,  6  journées. 

De  Constantine  à  Djidjel,  ajournées.   . 

De  Djidjel  à  Bougie,  5o  milles. 

De  Constantine  à  Abras  ij«1_>j'  ,  5  journées. 

D'Abras  à  Bougie,  4.  journées. 

De  Bougie  au  fort  de  Bacharj-i^,  2  journées. 

De  Bacliar  à  Tii'as  t;<.buj,  2  fortes  journées. 

De  Tifas  à  Calema  *ilï,  même  distance. 

A  Cassraïn  ^jjjjoii] ,  3  journées. 

A  Dour-Medïn,  6  journées. 

De  là  au  port  d'el-CoU  JJJl ,  2  journées,  en  traversant  une 
contrée  fréquentée  par  les  Arabes. 

«  Pour  se  rendre  de  Constantine  à  Bougie,  on  passe  à  Nahr 
■■  ^1. 

«  De  là  à  la  plaine  de  Fara  ijU. 

«  De  là  au  bourg  de  Beni-Klialef  oi — Xà.  <^. 

•  Puis  à  Kaldis  (j»^jJi^,  place  forte. 

«  De  là  à  Bougie,  20  milles.  Il  n'y  a,  dans  cet  intervalle,  ni 
"  montagne,  ni  vallon. 

«  Kaldis  est  sur  une  hauteur  escarpée  et  dominant  les  bords 
■'  de  la  rivière  de  Constantine. 

«  De  Kaldis  à  la  montagne  de  Sahaw  jLâ:,  8  milles. 

«  Au  haut  de  cette  montagne,  remarquable  par  sa  hauteur, 
»  est  une  citadelle  ;  on  monte  durant  5  milles  environ ,  avant 
«  d'en  atteindre  le  sommet  qui  forme  un  plateau  dont  i'étcn- 
«  due  est  de  3  milles.  Les  Arabes  qui  l'habitent  sont  pacifiques; 
"  ils  descendent,  en  suivant  les  bords  de  la  rivière  de  Chai  JUi, 
«  à  Souc  lousuf  >-*— «jj  j  »*, ,  bourg  situé  au  pied  d'une  mon- 


PREMIÈRE  SECTION.  2'ib 

"  tagne  d'où  jaillisent  diverses  sources,  et  à  la  distance  de  12      Fcuilki  65  ifc(n 
«  milles. 

Il  De  là  on  se  rend  à  Souc  Beni-Zendoui  tgj<>o;  ^  6j-^'  place 
"  forte,  située  dans  une  plaine  peu  fertile,  où  se  tient  un  mar- 
"  elle  à  jour  fixe. 

«  Les  Bcni-Zendoui  sont  des  Bcrbers  très- farouches  qui  ne 
"  payent  d'impôts  que  lorsqu'ils  y  sont  forcés  par  des  envois  de 
«  troupes;  ils  marchent  toujours  armés  de  pied  en  cap  et  cpu- 
«  verts  de  boucliers  de  Lamta. 

«  De  là  on  se  rend  à  Tala  Xlb,  place  forte,  actuellement  en 
'I  ruines ,  où  l'on  fait  halte. 

0  De  là  à  Bcghara  «,1 — kaJ!,  à  Sahel  el-Bahr  j .^s-J!  J«i.L.,  à 

«  Mesdjid  Behloul  J.j-^-?  «>^^^*^,  â  Mczare'  fjl>«,   puis  à  Djidjel 

La  ville  de  Djidjel  est  située  sur  les  bords  de  la  mer,  dans 
une  presqu'île.  <>  La  flotte  du  roi  Roger,  s'en  étant  emparée,  les 
«  habitants  se  retirèrent  à  un  mille  de  distance,  dans  les  mon- 
«  tagnes;  ils  y  construisirent  un  fort;  durant  l'hiver,  ils  rcve- 
'■  naient  habiter  le  port;  mais,  à  l'époque  de  l'arrivée  de  la  flotte, 
«  ils  se  réfugiaient  presque  tous  dans  les  montagnes,  ne  laissant 
«  dans  la  ville  qu'un  petit  nombre  d'individus  et  quelques  mar- 
«  chandises.  Depuis  cette  époque,  Djidjel  est  devenue  déserte 
«  et  ruinée.  Cependant  le  pays  est  très-fertile  et  la  côte  très- 
«  poissonneuse.  » 

De  Djidjel  on  se  rend  au  cap  de  Marghiten  (j^aC;-»  \  à  Dje- 
zaïr  el-A'fiéh  &AiUJI  j-jlj,^,  à  Fedj  ez-Zerzoun  yjjy^i!  i,  au  fort 
de  Mansouria  «j^^^am ,  sur  les  bords  de  la  mer. 

De  là  à  Matousa  ii^yU,  bourg  peuplé  d'où  l'on  fait  venir  du 
plâtre  destiné  pour  Bougie. 

De  Mansouria  à  Bougie ,  on  compte  5o  milles. 

'  Le  ms.  B.  porte,  i^m<\sj^'  • 


246  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  65  rpcio.  Pour  revenir  à  Djidjel,   cette  ville  a   deux  porls  :  l'un,   du 

côté  du  midi ,  d'un  abord  difficile  et  où  l'on  n'entre  jamais  sans 
pilote;  l'autre,  du  côte  du  nord,  appelé  Mers  es-Cha'ra,  par- 
faitement sûr  et  d'un  fond  de  sable,  mais  où  il  ne  peut  entrer 
que  peu  de  navires. 

De  Djidjel  à  Coll  JoJI,  située  à  l'extrémité  du  pays  compris 
dans  la  présente  section,  70  milles. 

Coll,  ville  autrefois  petite,  mais  florissante,  possède  un  port 
fermé  par  des  montagnes,  et  où  l'on  voit  des  constructions. 
Ffuiilct  fi.s  verso.  De  Coli  à  Constantinc ,  on  compte  2  journées,  en  se  diri- 

geant vers  le  sud  et  en  traversant  un  pays  soumis  au  pouvoir 
des  Arabes. 

Non  loin  de  Bougie,  du  coté  du  midi,  est  le  fort  de  Setif 
oiaIx..  ;  la  distance  qui  sépare  ces  deux  points  est  de  3  journées. 

«  Setif  est  une  place  forte  dont  les  environs  produisent  beau- 
'  coup  de  noix  excellentes.  » 

De  Setif  à  Constantme,  on  compte  4  journées. 

Près  de  Setif  est  une  montagne  appelée  Atekdjan  yL^.ji  ', 
habitée  par  la  tribu  de  Ketama  iUUJ".  On  v  voit  une  citadelle 
qui  appartenait  autrefois  aux  Beni-Hamad  ;  près  de  là ,  vers 
l'ouest ,  est  la  montagne  de  Halawa  isj>Ko~ ,  distante  d'une  jour- 
née et  demie  de  Bougie. 

Les  possessions  de  la  tribu  de  Ketama  s'étendent  au  delà  des 
pays  de  Coll  et  de  Bone  *-jjj.  «  Cette  tribu  est  renommée  par 
»  sa  générosité  et  par  i'accueil  qu'elle  fait  aux  étrangers.  Ce 
"  sont  certainement  les  gens  du  monde  les  plus  hospitaliers, 
«  car  ils  n'ont  pas  honte  de  prostituer  leurs  enfants  mâles  aux 
«  hôtes  qui  viennent  les  visiter ,  et ,  loin  de  rougir  de  cette 
"  coutume,  ils  croiraient  manquer  à  leur  devoir  s'ils  négli- 
«  geaient  de  s'y  conformer;  divers  princes  ont  cherché  à  les  y 
«  faire  renoncer,  mais  toutes  les  tentatives  qu'on  a  pu  faire  ont 

'  Le  ms.  A.  porte  ijla^!  ;  la  version  latine  :  Ichegian. 


PREMIÈRE  SECTION.  247 

«  été  vaines.  A  l'époque  où  nous  écrivons,  il  ne  reste  plus,  de  l'euillei  Câ  verso. 
"  la  tribu  de  Ketama,  jadis  très-nombreuse,  qu'environ  quatre 
«  mille  individus,  sans  y  comprendre  toutefois  quelques  familles 
«  qui  vivent  paisiblement  dans  les  environs  de  Sctif  et  qui  con- 
«  sidèrent  comme  abominables  les  mœurs  des  Ketama  habitant 
«  les  environs  de  Coll  et  les  montagnes  qui  toucbent  à  la  pro- 
"  vince  de  Constantine. 

«  A  2  journées  de  cette  dernière  ville  est  une  place  forte  ap- 
«  pelée  Belouca  i-i^lu,  lieu  de  marché  avec  un  faubourg  où  l'on 
«  trouve  des  puits  abondants. 

«  Belouca  est  bâtie  en  pierre  et  située  dans  une  plaine;  les 
«  maisons  y  sont  généralement  grandes  et  anciennes;  elle,  était 
«  habitée  dès  l'avènement  du  Messie.  Vu  du  dehors,  le  mur  de 
«  cette  ville  paraît  très-élevé  ;  mais ,  comme  le  sol  intérieur  est 
«  encombré  de  terre  et  de  pierres  jusqu'au  niveau  des  créneaux 
•■  (  iLals^  ),  dès  qu'on  est  entré  dans  la  place,  on  n'aperçoit  plus 
«  aucun  mur.  Quant  à  Bachar  j^So ,  c'est  une  forte  place  dépen- 
«  dante  de  Biskara  »rJC«*j  et  qui  se  trouve  actuellement  au  pou- 
«  voir  des  Arabes. 

".On  compte  de  Bachar  à  Bougie  h  jours  de  chemin,  et  2 
«  de  Bachar  à  Constantine.  « 

Nous  venons  d'énumérer  les  villes  et  les  pays  compris  dans 
la  présente  section,  et  nous  avons  décrit  avec  les  détails  conve- 
nables ce  qui  nous  a  paru  digne  d'être  remarqué.  Il  nous  reste 
à  parler  du  littoral  de  la  mer,  des  golfes,  des  caps,  et  à  indi- 
quer les  distances  en  milles,  soit  par  les  routes  directes,  soit 
par  les  chemins  détournés.  Comme  nous  ne  pouvons  compren- 
dre, dans  la  description  de  la  côte,  celles  de  ses  parties  qui 
font  partie  du  troisième  et  du  quatrième  climat,  nous  avons  Fcuillii  i;o  recio 
jugé  convenable  de  ne  nous  occuper  d'abord  que  des  lieux 
compris  dans  la  présente  section,  dans  l'ordre  où  ils  se  présen- 
teront. 


248  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fcuillei  65  recio.  Noiis  disoiis  doDc  quc  Waliran  yî;-=-j  (  Oran  )  est  située   sur 

le  bord  de  la  mer,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut. 

De  là  au  cap  de  Mecliana  fj'\ji^  \  en  ligne  droite,  on  compte 
2  5  milles,  et  32  en  ligne  oblique. 

De  Mechana  au  port  d'Arzew  ^jjt ,  i  8  milles. 

Arzcvv  est  un  bourg  considérable,  où  Ton  apporte  du  blé  que 
les  marchands  viennent  chercher  pour  l'exportation. 

De  là  on  se  rend  à  Mostaghanem  aJJix.m.»,  petite  ville,  située 
«  dans  le  fond  d'un  golfe,  avec  des  bazars,  des  bains,  des  jar- 
"  dins,  des  vergers,  beaucoup  d'eau  et  une  muraille  bâtie  sur 
■<  la  montagne  qui  s'étend  vers  l'ouest.  La  largeur  du  golfe  est 
»  de  ^à  milles  en  ligne  oblique,  et  de  2/1  en  ligne  directe.  » 

De  Mostaghanem  à  Houdh-Ferouii  ^jjj  o°^=^)  2  4  milles  en 
ligne  oblique,  et  i  5  en  ligne  directe.  C'est  une  belle  rade,  à 
l'extrémité  de  laquelle  est  un  bourg  peuplé. 

La  ville  la  plus  voisine  de  Houdh-Ferouh ,  du  côté  de  l'est, 
est  Mazouna  iLijjU ,  située  à  6  milles  de  la  mer,  «  et  au  milieu 
«  de  montagnes  d'où  découlent  dés  sources.  Il  y  a  des  bazars 
»  très-fréquentés  et  de  hautes  maisons;  il  s'y  tient  aussi  une 
«  foire  où  les  habitants  des  environs  viennent  apporter  les  pro- 
"  ductions  du  pays.  » 

De  Houdh-Ferouh  au  cap  de  Djoudj  ^^^,  a 4  milles,  en  ligne 
oblique,  cl  12  milles,  par  terre.  A  partir  de  ce  cap,  le  golfe 
s'étend  en  forme  d'arc,  vers  le  midi. 

De  là  aux  îles  d'Alhamam  ^..l*iî^l^.=-,  2  4  milles  par  les  dé- 
tours, et  1  8  en  ligne  droite. 

Des  îles  d'Alhamam  jusqu'à  l'embouchure  de  la  rivière  de 
Chelif  i_xLi,  22  milles. 

De  là  à  Colou'  el-Ferranïn  cjvljiii  c^j,  12  milles.  (  Le  mot 
Colou'  signifie  algue  marine,  ) 

'  La  version  latine  porte  Mesafe. 


PREMIÈRE  SECTION.  2'i9 

De  Colou  à  Tenès  u--^,  i  2  milles,  en  suivant  les  bords  fin      Feuillet  60  recto. 
golfe. 

De  là  ;'i  l'extréniité  du  golfe,  6  milles.  Ainsi,  depuis  le  eaj) 
de  Djoudj  jusqu'il  l'cxlrcmité  du  golfe,  on  compte  y 6  milles 
en  ligne  oblique,  et  ko  en  ligne  droite. 

De  l'extrémilé  du  golfe  jusqu'au  port  d'Amtakou  t^Jjc»! ,  lo 
milles. 

D'Amtakou  à  Wacourji^ïj,  port  étroit,  sitiié  à  l'extrémité'  du 
golfe,  et  ([ui  n'est  abrité  que  contre  les  vents  d'est,  on  compte, 
en  ligne  oblique,  Ao  milles;  en  ligne  directe,  3o. 

De  Wacour  à  Berechk,  20  milles. 

Nous  avons  déjà  parlé  de  Cberclial  :  dans  l'intervalle  compris 
entre  Cberclial  et  Berechk,  en  suivant  les  bords  de  la  mer,  est 
une  montagne  d'un  accès  difficile,  habitée  par  une  peuplade 
berbère  dite  Rebia,  ^oiajj  '. 

De  Cherchai  à  Battal  JUaj,  cap  vis-à-vis  duf[uel  e.st  une  petite 
île,  12  milles.  C'est  à  ce  cap  que  commence  le  golfe  de  Ilour 
jyt>,  dont  l'étendue  est  de  !\o  milles  en  ligne  directe,  et  de  60 
en  ligne  oblique. 

Hour  est  aussi  le  nom  d'un  petit  bourg  situé  dans  le  fond 
d'un  golfe,  à  quelque  distance  de  la  mer,  et  habité  par  des  pê- 
cheurs. Cet  endroit  e.st  très-dangereux,  une  fois  tombé,  on  y 
périt  sans  ressource. 

«  De  l'extrémité  du  golfe  de  Hour  à  Aldjezaïr  Beni-Mazghana 
«  (Alger),  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,   18  milles. 

«  De  là  à  Tamedfos,  port  auquel  louchent  dd's  champs  cul- 
"  tivés ,  1 8  milles. 

"  De  là  à  Mers  el-Dedjadj,  dont  nous  avons  également  parlé,     Feuillet  66  verso. 
"  20  milles. 

«  De  là  au  cap  de  Bcni-Djenad  ^Us-  <;^  ^  1  2  milles. 

'   V! Ahrètjè  porte  Uebaïna, 

^  Le  ms   A.  ne  rael  pas  le  mol  ^j. 

32 


250  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuilletée  verso.  „  De  là  à  Tedlès,  12  milles. 

«  De  Tedlès  au  cap  dit  Beni-Abd-AUah,  ih  milles  en  ligne 
"  oblique,  et  20  en  ligne  droite. 

»  De  là  au  golfe  de  Rafoun  ijyj  ',  20  milles  en  ligne  droite, 
«  et  3o  en  ligne  oblique. 

'<  De  là-  à  Dahs  el-Kebirj — *_*fii  u-j^i ,  en  ligne  oblique.  3o 
«  milles,  et  26  en  ligne  droite. 

"  De  là  à  Dahs  el-Sagbir  ^^HS**aJI  Lr^Si,  8  milles. 

"  De  là  au  cap  de  Djcria  i>^,js=. ,  5  milles. 

Il  De  là  à  Bougie,  par  mer,  8  milles,  et  1  2  par  terre. 

"  De  Bougie  à  Matousa  a-^^jU,  en  ligne  oblique,  12  milles, 
«  et  8  en  ligne  droite. 

«  De  Matousa  à  Mansouria  *jjjjia.4I ,  située  au  fond  d'un  golfe, 
"  1  G  milles  en  ligne  oblique. 

«  De  Mansouria  à  Fedj  ei-ïenonr  jjjjj}\  i,  12  milles. 

«  De  là  au  cap  de  Marghitcn,  1  1  milles. 

«  De  ce  cap  à  Bougie,  A5  milles. 

«  De  Margbiten  à  Djidjil,  5  milles. 

«  De  Matousa  '"  à  Fedj  ez-Zerzour,  2  5  milles  en  ligne  droite. 

c<  De  Fedj  ez-Zerzour  à  Djidjil,  en  ligne  oblique,  20  milles. 

"  De  Djidjel  lMJSt-  à  l'embouchure  de  la  rivière  dite  Wadi  ei- 
"  Cassab  4y*>aJi]l  (^i!^ ,  qui  vient  de  Mila,  en  suivant  la  direction  du 
«  midi,  20  milles. 

«  De  Wadi  el- Cassab   au  port  dit  Mers  ez-Zeitoiin  ^-j 
<•  y^^î  *,  3o  milles  en  ligne  oblique  et  20  en  ligne  directe. 

«  Cest  ici  cpie  commencent  les  hautes  montagnes  d'Errahman 
«  (j^^'  JJcj-,  Jiabitées  par  des  peuplades  qui  s'y  réfugient  toutes 
«  les  fois  qu'arrive  la  flotte  (probablement  du  roi  de  Sicile), 

'  Le  uis.  A.  porte  (jjXœi. 

'  Le  ms.  \.  porle  ici  m_jjj- 

'  Le  ms.  B.  porte  partout  x  ,„.  \  /.. 

'  Le  ms.  A.  porte  «jjJCjvll    My^  ;  1(-'  ms-  C.  porle  plus  Ijas  la  même  leçon. 


PREMIÈRE  SECTION.  251 

«  ne  laissant  personne  sur  la  côte ,  ainsi  que  cela  a  lieu  à  Coli ,     Peuiiiet  66  verso. 
«  ville  qui  est  abandonnée  pendant  l'été. 

"  De  Coll  au  port  dit  Mers  Oustoura  s^yu-l  ^j^,  on  compte 
«  20  milles. 

«  De  là  à  Mers  el-Roum  -jj-J!  (£*;-«,  8o  milles  en  ligne  obli- 
«  que  et  1 8  en  ligne  droite. 

«  De  là  à  Takouch  u-^j,  village  très-peuple,  i8  milles. 

>■  De  là  à  Ras  el-Ilamra  1;-*^  (j«|_;,  i8  milles. 

"  De  Ras  el-Hamra  à  Bone  iijjj ,  située  au  fond  d'un  golfe ,  et 
«  dont  nous  donnerons  ailleurs  la  description,  s'il  plaît  à  Dieu, 
«  6  milles.  » 

La  distance  totale  de  Bone  à  Bougie  est,  en  ligne  directe,  de 
2  00  milles. 


32. 


252  TROISIÈME  CLIMAT. 


DEUXIÈME  SECTION. 

Bagliaï. — Cabsa.  —  Bone. — Bizerte. — Tabarca. — Cabes. — SfaLs. — Tunis.  — 
Ruines  de  Carlhage.  —  Mahclia. — Tripoli.  —  I.eplis. 


Feuilletée  verso.  Cette  sectioD  comprend  des  villes,  des  pays,  des  forteresses, 

des  châteaux  et  des  peuples  d'origines  diverses.  Au  nombre  des 
pays  dont  nous  allons  traiter  sont  Camouda  »i^,  Baghaï  (^Ul, 

Feuillet  6-  lecio.     Meskiana  iLiUC*.»,  Medjana  xjUî,  Badja  x=-i?,  Bona  xi^  (Bone), 
le  port  de  Kliaraz  j^  <3^^^  Bcnzert  t^jj-s»,  Arbes  ^y^j^U  Mar- 

madjena  a ;_=-U^,  Castilia  ^vUk*»*,  Nilfan  yL_«-U>  (  ou  Bilcan 

jjUiu),  Takious  (j~ys*J,  Zaroud  ^jjj,  Cabsa  aasaï  (ou  Cafsa  »Mixi), 
Nafta  Ak«j,  Alhama  &_*il,  Tunis  ^J-jy,  Aclibia  <x-x*^',  Heraclia 
AjJïp*,  Sousa  s-^y^,  Mahdia  *_)Ov.jit ,  Sfaks  ^j«j>Iju«,  Cabes  (j-olï, 
Ragbogha  Li^,  Sabrât  cy^AA=,  Tripoli  Lr-^ijJs  ol  Lcbda  »Jv_J 
(Leptis).  Les  foils,  citadelles  et  habitations  situes  sur  le  littoral 
seront  décrits  à  la  fin  de  la  présente  section,  s'il  plaît  à  Dieu. 
Baghaï  Baghaï  est  une  grande  ville  entourée  d'une  double  muraille 

en  pierre;  «  elle  a  un  faubourg  entouré  également  de  nuirs  où 
'I  se  tenaient  autrefois  les  marchés  qui  se  tiennent  actuellement 
«  dans  la  ville  même,  le  faubourg  ayant  été  abandonné  par  suite 
«  des  fréquentes  incursions  des  Arabes.  »  C'est  un  pays  remar- 
quable par  la  quantité  de  dattes  qu'il  produit.  «  Il  y  coule  une 
«  rivière  qui  vient  du  côté  du  midi;  on  y  trouve  aussi  des  puits 
«  abondants,  mais  le  nombre  de  ces  puits  n'est  plus  aussi  con- 
«  sidérable  qu'il  l'était  jadis.  Autrefois  il  y  avait  beaucoup  d'eau 
»  de  source  et  un  grand  nombre  d'habitations.  Les  environs 
«  sont  habités  par  des  Berbers  qui  trafiquent  avec  les  Arabes; 


DEUXIÈME  SECTION.  255 

"  leurs  principales  ressourcesconsistent  en  blé   el  en  orge.  Ils     Feuillet  67  recio. 
«  confient  la  gestion  de  leurs  affaires  à  des  cheikhs. 

»  Près  de  là,  à  la  distance  de  quelques  milles  seulement,  est 
«  la  montagne  d'Aouras  u«ljjl,  longue  à  peu  près  de  12  jour- 
«  nées,  et  habitée  par  des  peuplades  qui  exercent  une  grande 
«  influence  sur  leurs  voisins. 

«  De  Baghaï  à  Constantine,  on  compte  3  journées. 

«  De  Baghaï  à  Tobna,  du  pays  de  Zab,  A  journées. 

«  De  Baghaï  à  Castilia,  également  k  journées. 

«  Cette  dernière-  ville,  appelée  aussi  Ta\vzer  jj^s,  est  en- 
«  tourée  d'une  forte  muraille,  et  ses  environs  sont  couverts  de 
«  palmiers  qui  produisent  des  dattes  très-estimées  dans  toute 
«  l'Afrique.  On  y  trouve  également  de  beaux  citrons  d'un  goût 
n  excellent,  des  fruits  et  des  légumes  en  abondance;  mais  l'eau 
«  est  de  mauvais  goût,  indigeste  et  souvent  très-rare,  attendu 
"  qu'on  est  obligé  de  la  faire  venir  de  loin.  Le  blé  et  l'orge  n'y 
«  croissent  pas  abondamment.  » 

Non  loin  de  là,  au  sud-est  et  à  la  distance  d'une  petite  jour- 
née, est  située  la  ville  d'Alhama ,  «  où  l'eau  n'est  pas  non  plus 
«  de  très-bonne  qualité,  mais  où  l'on  trouve  beaucoup  de  pal- 
«  miers.  « 

De  là  à  Takious,  on  compte  à  peu  près  20  milles. 

«  Takious  est  située  entre  Alhama  et  Cabsa  *>£ui.  On  y 
«  sème  des  céréales;  on  cultive  le  henna,  le  cumin  et  le  panais. 
"  Le  pays  produit  des  dattes  excellentes  et  des  légumes  en  abon- 
«  dance.  » 

On  compte  de  Takious  à  Cabsa,  une  journée. 

Cette  dernière  ville  est  entourée  d'un  mur  et  assez  jolie;  il  Cabsa. 

y  coule  une  rivière  dont  l'eau  est  meilleure  que  celle  de  Casti- 
lia. Au  milieu  de  la  ville  est  une  source  d'eau  dite  el-tarmiz 
Jyi^kJI.  «  Les  bazars  de  Cabsa  sont  très-fréquentés  et  les  fabri- 
"  ques  dans  un  état  prospère.  On  voit,  autour  de  la  ville,  de 


254  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  67  recto.  „  nombreuses  plantations  de  palmiers,  des  jardins,  des  vergers 
«  et  des  maisons  de  plaisance.  On  y  cultive  des  céréales,  ainsi 
«  que  le  henna ,  le  cumin  et  le  coton.  Les  habitants  de  cette 
"  ville  sont  devenus  Berbers,  et  la  plupart  d'entre  eux  parlent 
«  la  langue  latine-greccjue  ',  » 

«  En  se  dirigeant  vers  le  sud-ouest,  la  ville  la  jilus  voisine 
«  de  celle  cpie  nous  venons  de  décrire  est  Cassira  «j-v^ ,  à  l'orient 
«  de  laquelle  sont  Nacaous  o«^Uj  et  Hamounes  (j~jj^,  pays  qui 
"  ont  entre  eux  beaucoup  de  ressemblance ,  tant  sous  le  rapport 
«  de  la  qualité  des  eaux,  que  sous  celui  de  la  nature  des  pro- 
n  ductions.  On  y  recueille  beaucoup  de  dattes,  mais  le  blé  y 
«  est  rare  et  l'on  est  obligé  d'en  faire  venir  du  dehors. 
Feuillet  67  verso.  "  Cabsa  est  un  lieu  central  par  rapport  à  divers  autres,  ainsi, 

«  par  exemple  ;  de  Cabsa  à  Caïrowan,  en  se  dirigeant  vers  le 
«  nord,  on  compte  à  journées  au  sud-ouest. 

«  De  Cabsa  à  Bilcan  ij\JiXxj ,  ville  pourvue  d'eau ,  mais  ruinée 
«  depuis  l'époque  à  laquelle  les  Arabes  s'en  rendirent  maîtres,  •> 
k  journées  au  midi. 

A  Zaroud  i^jj,,  située  auprès  de  la  montagne  de  Nofousa,  5 
journées. 

A  Nafta  Âkij,  «  ville  où  l'on  trouve  de  l'eau  courante  et  dont 
«  les  habitants  s'adonnent  au  commerce  et  à  l'agriculture,  »  2  fai- 
bles journées. 

De  Cabsa  à  Nefzawa  (ou  Naczawa  »jl>*i),  dans  la  direction  du 
midi,  2  journées  et  quelque  chose. 

De  Tawzer  à  Nefzawa,  une  forte  journée  et  demie. 

De  Cabsa,  en  se  dirigeant  vers  le  midi,  à  la  montagne  de 
Nofousa,  environ  6  journées. 


'  Par  les  motifs  exposés  dans  la  relation  de  l'Egypte  par  Abd-AUatif ,  traduction  de 
M.  de  Sacy,  pag.  Z196  et  Zigg  ,  et  d'après  l'avis  de  M.  Et.  Quatremtre,  nous  croyons  de- 
voir substituer  le  mot  ^,ji-\  agriki  au  mot  Jojjl  afriki,  qu'on  lit  bien  distincte- 
ment dans  nos  deux  manuscrits. 


DEUXIÈME  SECTION.  255 

n  Cette  montagne  est  très-haute  et  elle  s'étend  sur  un  espace  Feuillet  67  verso. 
«  d'environ  3  journées  de  longueur.  Là  sont  situées  deux  villes 
'<  dont  l'une ,  appelée  Charous  o-jj-i  est  pourvue  d'eaux  cou- 
«  rantes,  entourée  de  vignes  qui  produisent  d'excellents  raisins, 
"  et  de  figuiers.  En  fait  de  céréales ,  on  y  cultive  de  l'orge  avec 
«  lequel  on  fabrique  d'excellent  pain;  les  habitants  de  cette 
"  ville  ayant  d'ailleurs  la  réputation  d'être  d'habiles  boulangers.  » 

De  Cabsa  à  Sfaks,  3  journées. 

«  Entre  les  montagnes  de  Nofousa  et  la  ville  de  Nefzavva  est 
<i  située  celle  de  Louhaca  **=-_>),  à  l'ouest  de  laquelle,  à  peu  de 
«  distance,  sont  Biskara  «jS^i  et  Maous  (j«jU.  Toutes  ces  villes 
11  sont  à  peu  près  également  grandes,  populeuses  et  commer- 
«  çantes.  » 

De  la  montagne  de  Nofousa  à  Warcalan  y^w— i;!^  (ou  Ward- 
jelan),  on  compte  12  journées. 

De  Nafta  à  Cabes  u-^l*,  une  journée  et  quelque  chose. 

Cabes  est  une  grande  ville  «  bien  peuplée ,  dont  les  environs 
«  sont  couverts  de  jardins  et  de  vcrgei's  cpai  produisent  plusieurs 
»  variétés  de  fruits;  on  y  trouve  du  blé,  des  dattes  et  différents 
«  objets  manufacturés  que  l'on  chercherait  en  vain  ailleurs.  Les 
"  environs  de  Cabes  sont  plantés  d'oliviers  et  la  ville  est  ceinte 
«  d'un  nmr  très-solide ,  et  entourée  de  fossés.  Les  bazars  offrent 
«  ime  grande  diversité  de  marchandises.  On  fabriquait  autrefois 
«  de  belles  étoffes  de  soie  dans  cette  ville,  mais  aujourd'hui 
«  la  principale  industrie  consiste  dans  la  préparation  des  cuirs 
«  destinés  pour  l'exportation.  » 

La  rivière  qui  coule  à  Cabes  vient  d'un  grand  lac,  à  3 
milles  de  distance  et  sur  les  bords  duquel  est  situé  Cassr-Sadja 
A^jMa.3,  bourg  bien  jieuplé  ;  la  ville  de  Cabes  en  est  éloignée  de 
3  milles.  Quant  à  Cassr-Sadja,  c'est  une  petite  ville  dont  le 
«  bazar  est  situé  du  côté  de  la  mer,  et  où  l'on  compte  beaucoup 
«  de  fabricants  de  soie.  On  y  boit  de  l'eau  de  la  rivière  de  Cabes; 


256  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  O7  verso.      „  cette  cau  ucsl  pas  très-bonne,  mais  les  habitants  sont  obligés 
«  de  s'en  contenter. 
Cabes  «  Cabes  est  située  à  la  distance  de  6  milles  de  la  mer,  du 

«  côté  du  nord  et  auprès  d'un  bois  limité  par  des  sables  con- 
«  tigus  d'un  mille  d'étendue.  Ce  bois  se  compose  d'une  réunion 
n  de  vergers,  de  vignes  et  d'oliviers  (  l'huile  étant  l'objet  d'un 
"  grand  commerce  ).  On  y  trouve  aussi  des  palmiers  (jui  pro- 
"  duisent  des  dattes  d'une  bonté  et  d'une  douceur  au-dessus  de 
><  tout  éloge.  Les  habitants  de  Cabes  ont  coutume  de  les  cueillir 

Feuillet  68  recto.  "  fraîclies  et  de  les  placer  dans  des  vases  ;  au  bout  d'un  certain 
"  temps,  il  en  découle  une  substance  mielleuse  qui  couvre  la 
"  superficie  du  vase.  On  ne  peut  manger  de  ces  dattes  avant 
"  que  ce  miel  ait  disparu,  mais  alors  il  n'est  pas  de  fruit,  même 
'<  dans  les  pays  renommés  pour  leurs  dattes,  qui  soil  compa- 
"  rable  à  celui-ci.  » 

Le  port  de  Cabes  est  très-mauvais,  car  on  n'y  est  pas  à  l'abri 
des  vents.  Les  bateaux  jettent  l'ancre  dans  une  petite  rivière  où 
l'on  éprouve  l'action  du  flux  et  du  reflux  '  et  où  les  navires  d'un 
faible  tonnage  peuvent  mouiller.  "  La  marée  s'y  fait  ressentir 
"  jusqu'à  la  distance  d'un  jet  de  flèche.  Les  gens  du  pays  sont  difli- 
«  ciles  à  vivre-,  vains,  orgueilleux  et  voleurs  de  grand  chemin.  « 
De  Cabes  à  Sfaks  ^jUv,  on  compte,  en  suivant  les  bords 
du  golfe,  70  milles. 
SFAIL.S.  "  De  Cabes  à  Cabsa,  en  se  dirigeant  vers  le  sud-ouest,  3  jour- 

"  nées. 

"  Sfaks  est  une  ville  ancienne  et  bien  peuplée;  ses  marchés 
«  sont  nombreux,  ses  édifices  vastes.  On  y  remarque  un  bazar 
«  construit  en  pierre  et  dont  les  portes  sont  revêtues  d'épaisses 
"  lames  de  fer.    Au-dessus  de    ses   murs  sont   des  tours   des- 

'.  Ce  fait  a  été  remarqué  par  Sliaw  et  par  divers  autres  auteurs. 


DEUXIÈME  SECTION.  257 

«  tinées  au  logement  des  troupes.  On  y  boit  de  l'eau  de  source. 
«  Les  plus  beaux  fruits  y  sont  apportes  de  Cabes  et  l'on  peut 
"  s'en  procurer  à  bon  compte.  On  y  pêche  beaucoup  d'excellent 
«  poisson;  la  pêche  a  lieu  généralement  au  moyen  de  filets  dis- 
«  posés  avec  art  dans  les  eaux  mortes.  La  principale  production 
«  du  pays  consiste  en  olives;  il  est  impossible  de  trouver  de 
«  l'huile  supérieure  à  celle  de  Sfaks.  Le  port  est  très-bon,  et, 
«  en  somme,  le  pays  offre  beaucoup  de  ressources;  les  habitants 
«  aiment  le  faste  et  la  dépense.  Cette  ville  fut  prise  par  Roger 
«  le  Grand  en  543  de  l'hégire  (  ii48  de  J.  C);  bien  qu'elle 
«  soit  encore  très-peuplée,  sa  prospérité  n'est  plus  ce  qu'elle 
"  était  autrefois.  Le  roi  Roger  y  entretient  un  gouverneur.  » 

De  Sfaks  à  Mahdia  *j.x.Jli ,  on  compte  2  journées. 
■  «  Cette  dernière  ville  offre  un  port  des  plus  fréquentés  par 
«  les  navires  venant  de  l'orient  et  de  l'occident,  de  l'Espagne, 
•'  de  la  Grèce  et  d'autres  contrées.  On  y  apportait  (autrefois)  des 
«  marchandises  en  quantité  et  pour  des  sommes  immenses.  A 
«  l'époque  présente  le  commerce  y  a  diminué.  Al-Mahdia  était 
<■■  le  port  et  l'entrepôt  de  Caïrowan  yljjj-s»;  elle  l'ut  fondée  par 
«  al-Mahdi  Obeïd-Allah  qui  lui  donna  son  nom.  Située  sur  une 
«  prescju'île  qui  s'avance  dans  la  mer,  c'est  un  lieu  de  passage 
"  quand  on  veut  se  rendre  par  Raccada  «ilï;  à  Caïrowan.  La  dis- 
«  tance  entre  Caïrowan  et  Mahdia  ^LjJv^  est  de  2  journées. 

"  Cette  dernière  ville  était  autrefois  extrêmement  fréquentée 
«  et  le  commerce  y  était  très-florissant,  car  les  voyageurs  s'y 
«  établissaient  souvent  ou  y  revenaient  volontiers';  les  construc- 
«  tions  en  étaient  belles,  les  lieux  d'habitation  ou  de  prome- 
«  nade  agréables,  les  bains  magnifiques,  les  caravansérails  nom- 
«  breux,  enfin  Mahdia  offrait  un  coup  d'œil  d'autant  plus  ravissant 
«  que  ses  habitants  étaient  généralement  beaux  et  proprement 

'   Nous  suivons  le  sens  le  plus  probable,  nos  deux  manuscrils  élanl  ici  très-dé- 
feclueux. 

33 


Friiillel   liS  reclo. 


rcuillol  6S  verso. 

MAHDIA 

ou 

AL-MAilDIA. 


258  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  68  verso.  „  vêtu.s.  On  v  fabriquait  des  tissus  très-fins  et  très-beaux,  connus 
«  sous  le  nom  de  tissus  de  Mahdia  et  dont  il  se  faisait  en  tout 
"  temps  une  exportation  considérable,  car  ces  tissus  étaient  ini- 
<■  mitables  sous  tous  les  rapports. 

«  L'eau  de  puits  ou  de  citerne  qu'on  boit  à  Mabdia  n'est  pas 
«  de  bonne  qualité.  La  ville  est  entourée  de  murailles  en  pierre 
"  et  fermée  au  moyen  de  deux  portes  construites  en  lames  de  fer 
«  superposées  sans  emploi  d'aucun  bois.  Il  n'en  existe  point  dans 
«  le  Maghreb  ni  ailleurs  d'aussi  habilement  ni  d'aussi  solidement 
"  fabriquées,  et  c'est  un  objet  très-curieux;  il  n'y  a  du  reste  à 
«  Mahdia  ni  jarcbns,  ni  vergers,  ni  plantations  de  dattiers;  les 
«  fruits  y  sont  apportés  des  châteaux  de  Monastir  j^u-»*!' jy^J» , 
"  situés  à  3o  milles  par  mer.'  Ces  châteaux,  au  nombre  de  trois, 
«  sont  habités  par  des  religieux  auxquels  les  Arabes  ne  font  au- 
"  cun  mal  et  dont  ils  respectent  les  Jiabitations  et  les  vergers. 
«  C'est  à  Monastir  que  les  habitants  de  Mahdia  vont,  par  mer  et 
«  au  moyen  de  barques,  ensevelir  leurs  morts,  car  il  n'y  a  point 
«  de  cimetière  chez  eux. 

«  De  nos  jours,  Mabdia  se  compose  de  deux  villes;  savoir,  al- 
«  Mahdia  proprement  dite  et  Zawila  *^>jj  ^  La  première  sert  de 
n  résidence  au  sultan  et  à  ses  troupes;  elle  est  dominée  par  un 
«  château  construit  de  la  manière  la  plus  solide,  et  dans  lequel 
«  on  voyait,  avant  la  concjuète  de  cette  ville  par  le  grand  Roger 
«  en  543  (1  i48),  le  réservoir  dit  les  Voûtes  d'or  4-vAJJI  yUuL 
«  dont  les  princes  du  pays  tiraient  vanité.  Mahdia  avait  (ancienne- 
«  ment)  été  prise  par  Hasan,  fils  d'Ali,  fils  de  Tenniu,  fils  de 
«  Moëz,  fils  de  Badis,  fils  d'al-Mansour,  fils  de  Belkin,  fils  de 
«  Zeïri  le  Sanhadji. 

"  Zawila  est  remarquable  par  la  beauté  de  ses  bazars  et  de 

'  Ceci  est  conforme  à  ce  qu'on  lit  dans  la  Chreslomathie  arabe  de  M.  de  Sacy, 
lom.  I,  pag.  ùçjQ ,  et  dans  la  Notice  d'un  manuscrit  contenant  la  description  de  l'Afrique 
publiée  par  M.  Et.  Qualremère,  page  46. 


DEUXIÈME  SECTION.  259 

"  ses  édifices,  ainsi  que  par  la  largeur  de  ses  rues  et  de  ses  Kcuiiiei  (.8  verso. 
carrefours.  On  y  compte  beaucoup  de  négociants  riches  et  intel- 
ligents. Les  habitants  de  cette  ville  portent  des  vêtements  de 
couleur  blanche,  en  sorte  que,  tant  sous  le  rapport  physique 
que  sous  le  rapport  moral,  ils  sont  des  modèles  de  perfection  '; 
«  en  effet  leurs  connaissances  commerciales  sont  très-étendues  et 
leur  régularité  dans  les  affaires  est  au-dessus  de  tout  éloge, 
n  La  ville  est  entourée  tant  du  côté  de  la  terre  que  de  celui 
de  la  mer^  de  murailles  en  pierre,  et  le  long  du  premier  de 
ces  côtés,  règne  un  gran<l  fosse  qui  se  remplit  au  moyen  des 
eaux  pluviales.  Au  dehors  et  du  côté  de  l'ouest,  il  existait 
avant  l'invasion  des  Arajjes  en  Afrique,  un  vaste  enclos  re- 
marquable par  la  beauté  et  la  bonté  des  fruits  qu'il  produi- 
sait, mais  toutes  les  plantations  ont  disparu.  Auprès  de  Zavvila 
sont  des  villages,  des  châteaux,  des  métairies  dont  les  habi- 
tants se  livrent  à  l'agriculture  et  à  l'éducation  des  bestiaux. 
Les  productions  du  pays  sont  le  charbon,  l'orge,  les  olives; 
on  en  exporte  beaucoup  d'huile  pour  le  levant.  Les  villes  Feuillet 6S  bis  recio. 
de  Mahdia  et  de  Zavvila  sont  séparées  l'une  de  l'autre  par  une 
aire  de  l'étendue  d'un  jet  de  flèche  et  qu'on  nonmie  Ramlé 
«K — tj.  Comme  Mahdia  est  la  capitale  de  l'Afrique,  c'est  par 
la  description  de  cette  ville  que  nous  terminons  celle  de  ce 
«pays,  pour  passer  ensuite  au  Nefzawat  «^ijljju  '". 

«  Nous  disons  donc  que  Sobeïtala  «ViUj-«  était  avant  l'isla- 
«  misme  la  ville  de  Gerges,  roi  (ou  plutôt  de  Grégoire,  préfet) 
«  des  Romains  d'Afrique;  elle  était  remarquable  par  son  étendue 
«  ainsi  que  par  la  beauté  de  son  aspect,  par  l'abondance  de  ses 

'  Cette  observation  lient  à  ce  que,  d'après  les  idées  des  Orientaux,  la  couleur 
blanche  est  de  toutes  la  plus  considérée. 

"  Ceci  manque  dans  le  ms.  A.  M.  Hartmann  écrit  Nckzawa.  Voyez  ce  qu'il  dit  au 
sujet  de  Sobeîlala,  lùlris.  Afr.,  pag.  253,  ao/i.  Voyez  aussi,  relativement  à  cette 
ville  (l'ancienne  Sufelula),  Sliaw,  page  269  de  la  traduction  française. 

33. 


CAIROWAN. 


260  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fcuilii'i  68  bis  recto  „  eaux ,  ])ar  la  douceur  de  son  climat  et  par  ses  richesses.  Elle 
«  était  entourée  de  vergers  et  de  jardins.  Les  musulmans  s'en 
«  emparèrent  dès  les  premières  années  de  l'hégire,  et  mirent  à 
«  mort  le  grand  roi  nommé  Gerges.  De  là  à  Cabsa  a  ,»a  ■>  j>  on 
«  compte  un  peu  plus  d'une  journée,  et  à  Caïrowan,  70  milles. 
«  Cette  dernière  capitale  ylj(_^ï  '  était  l'une  des  villes  les  plus 
«  importantes  du  Maghreb,  soit  à  cause  de  son  étendue,  soit  à 
«  raison  de  sa  population  et  de  ses  richesses,  de  la  solidité  de  ses 
'■  édifices,  des  avantages  que  présentait  son  commerce,  de  l'abon- 
«  dance  de  ses  ressources  et  de  ses  revenus  avant  l'époque  où 
«  les  révoltes,  les  séditions,  les  jalousies  se  manifestèrent  parmi 
«  ses  habitants.  Leurs  principales  vertus  étaient  la  bienfaisance, 
«  la  fidélité  aux  ensfagements,  l'abandon  des  choses  douteuses  et 
«  l'éloignement  de  tout  vice  et  de  tout  désordre  propre  à  altérer 
«  les  bienfaits  des  sciences,  enfin  la  tendance  au  bien;  mais  Dieu, 
«  en  faisant  tomber  cette  ville  au  pouvoir  des  Arabes,  a  répandu 
«  sur  elle  toute  sorte  de  calamités.  Actuellement  il  en  subsiste  à 
"  peine  quelques  ruines,  dont  une  partie  est  entourée  de  murs 
"  en  terre;  ce  sont  les  Arabes  qui  y  dominent  et  qui  mettent 
«  le  pays  à  contribution;  les  habitants  y  sont  peu  nombreux, 
«  et  leur  commerce  ainsi  que  leur  industrie  sont  misérables. 
"  D'après  l'opinion  des  personnes  prévoyantes ,  cette  ville  ne  doit 
«  pas  tarder  à  recouvrer  son  ancienne  prospérité.  L'eau  y  est  abon- 
»  dante,  et  celle  que  boivent  les  habitants  provient  d'un  grand  ré- 
«  servoir  qui  est  d'une  construction  remarquable  :  il  est  de  forme 
"  carrée;  au  centre  est  une  espèce  de  cloître  dont  chaque  face 
'1  a  cent  coudées  et  qui  csl  tout  rempli  d'eau.  Caïrowan  se  com- 
«  posait  autrefois  de  deux  villes,  dont  l'une  était  Caïrowan  pro- 
"  prement  dite,  et  l'autre  Sabra  Sj-yo.  Cette  dernière  était  le 

'  L'ancien  vicus  Augusii.  On  ne  reconnaît  par  l'exact  et  judicieux  Sliaw  dans 
l'étymologie  qu'il  propose,  page  269,  du  nom  moderne  de  celle  ville  ;  le  mol  c«ra- 
vaue  n'a  aucun  rapport  avec  le  nom  de  Caïrowan. 


DEUXIÈME  SECTION.  261 

«  siège  du  gouvernement,  et  on  y  comptait  plus  de  trois  cents  Feuilletés  bis  recto. 
«  bains  dans  les  maisons  particulières,  sans  compter  les  bains 
"  publics.  Elle  est  maintenant  totalement  ruinée  et  dépourvue 
«  d'habitants.  A  trois  milles  de  distance  étaient  les  châteaux  de 
«  Raccada  «aUj,  si  hauts,  si  magnifiques,  entourés  de  si  beaux 
«  jardins  du  temps  des  Aglabites  qui  y  passaient  la  belle  saison. 
«  Ils  sont  actuellement  ruinés  de  fond  en  comble. 

«  De  Caïrowan  à  Tunis  ij^yj  on  compte  un  peu  plus  de  deux  ^'''"^• 

«  journées  de  caravane;  cette  dernière  ville  est  de  toutes  parts 
n  entourée  de  murs.  Les  campagnes  environnantes  produisent 
«  des  céréales,  objet  principal  du  commerce  des  Tunisiens  avec 
«  les  Arabes.  De  nos  jours  celte  ville  est  florissante,  peuplée  et 
"  fréquentée  par  les  populations  voisines  et  par  les  étrangers 
«  de  pays  lointains;  elle  est  environnée  de  solides  retranche- 
«  ments  en  terre,  et  elle  a  trois  portes.  Tous  les  jardins  sont 
«  situés  dans  l'intérieur  de  la  ville;  il  n'y  a  rien  au  dehors  qui 
0  vaille  la  peine  d'être  cité.  Les  Arabes  de  la  contrée  y  apportent 
«  du  grain,  du  miel,  du  beurre  en  abondance,  de  sorte  que  le  Feuillet 08 his vc.io. 
«  pain  et  les  pâtisseries  qu'on  y  fait  sont  cVexcellente  qualité.  » 
Tunis  était  autrefois  une  place  très-forte  et  elle  portait  le  nom 
de  Tarchiz  j-vi^;  ce  furent  les  Musulmans  ([ui,  lorsqu'ils  s'en 
emparèrent,  la  reconstruisirent  et  lui  imposèrent  son  nouveau 
nom.  «  On  y  boit  de  l'eau  de  citerne;  mais  la  meilleure  provient 
«  de  deux  puits  très-vastes  et  très-abondants,  creusés  par  les  soins 
«  de  divers  pieux  Musulmans.  Cette  ville  n'est  pas  très-éloignée 
«  de  la  célèbre  Caiihage  dont  le  territoire  produisait  jadis  tant 
"  et  de  si  beaux  fruits,  et  de  plus  du  coton,  du  chanvre,  du  carvi, 
«  de  la  garance;  mais  Carthage  est  actuellement  ruinée.  » 

Tunis  est  bâtie  au  fond  d'un  golfe  qui  est  formé  par  la  mer 
et  auprès  d'un  lac  creusé  (de  main  d'homme);  ce  lac  est  plus 
large  que  long,  car  sa  largeur  est  de  huit  milles  et  sa  longueur 
n'est  que  de  six.  Il  communique  avec  la  mer  par  un  çan^l  dont 


262  TROISIÈME  CLIMAT. 

EeuiJleifiSbisïciso.    l'embouchure   s'appelle    Foum-el-\V adi    ^^il^i  a».   11    n'existait 

point  anciennement,  mais  on  le  creusa  dans  la  terre  ferme  de 

manière  à  l'amener  jusqu'auprès  de  Tunis,    ville  qui,    comme 

nous  venons  de  le  dire,  est  distante  de  la  mer  de  six  milles. 

«  La  largeur  de  ce  canal  creusé  est  d'environ  lio  coudées;  sa 

«  profondeur  de  trois  à  quatre  toises ,    fond   de   vase.  La  lon- 

«  gueur  du  creusement  auquel  on  donne  le  nom  de  fleuve  j.^! 

«  est  de  quatre  milles.  Lorsqu'on  y  introduisit  les  eaux  de  la  mer, 

<■  elles  s'élevèrent  au-dessus  du  niveau  (du  lac)  de  là  Jiauteur 

«  d'environ  un  quart  de  toise  ',  puis  elles  devinrent  stationnaires. 

'  A  l'extrémité  du  canal,   sa  surface  s'agrandit  et  sa  profondeur 

«  augmente.  On  appelle  ce  lieu  Wakour^^ï^  (ou  du  chargement); 

•  c'est  là  que  jettent  l'ancre  les  vaisseaux  chargés  de  bestiaux 

"  ou  de  marchandises;  l'excédant  des  eaux  introduites  dans  le 

«  canal  creusé  atteint  la  ville  de  Tunis  qui  est  bâtie  sur  les  bords 

»  du  lac.  Parvenus  au  Wakour,  les  navires  opèrent  leur  déchar- 

«  gement  au  moyen  de  petites  barques  susceptibles  de  naviguer 

«  à  plus  basses  eaux;  l'introduction  des  navires  de  la  mer  dans 

»  le  canal  et  jusqu'au  Wakour  ne  peut  avoir  lieu  qu'un  à  un, 

«  attendu  le  défaut  d'espace.  Une  partie  du  lac  s'étend  vers  l'ouest, 

«  en  sorte  que  ses  rives  de  ce  côté  sont  à  trois  milles  et  demi 

ode  Carthage,  ville  actuellement  ruinée,  dont  il  ne  subsiste 

«  qu'imc  portion  entourée  de  murs  de  terre,  nommée  Mo'allaca 

«  AJLUJki,  et  habitée  par  des  chefs  d'Arabes,  connus  sous  le  nom 

t'de  Beni-Ziad  ùLj  ^. 

cuRTHAGE.  1  ' i *  Quaut  à  la  ville  de  Carthage''  ïi^-Us^ï,  au  temps  où  elle  flo- 

«  rissait,  c'était  l'une  des  plus  renommées  du  monde,  à  cause  de 

»  ses  étonnants  édifices  et  de  la  grandeur  de  puissance  qu'attes- 

"  taient  ses  monuments.  On  y  voit  encore  aujourd'hui  de  remar- 

fiiil.'  '    O)   ■/■ni'  _  _  , 

'  Le  ms. ,B-  porte  :  «.à  la  profondeur  d'une  toise  iColï    \  r  *,'  ■ 

La  tfaduciioV dé  ce  passage  a  été  donnée  par  nous,  d'après  le  ms.  A.,  dans  le 

iVdatjeHit /oarn«/ .4.<(V»(ii7Mc,  tome  I,  page  375.  ''   "    •'' 


DEUXIÈME  SECTION.  203 

"  quables  vestiges  de  constructions  romaines,  et  par  exemple  le  l'euiilet  09  recio. 
'■  théâtre,  qui  n'a  pas  son  pareil  en  magnificence  dans  l'uni- 
»  vers.  En  effet  cet  édifice  est  de  forme  circulaire  et  se  compose 
«  d'environ  cinquante  arcades  encore  subsistantes;  chacune  de 
«  ces  arcades  embrasse  un  espace  de  plus  de  trente  choubras 
«  (environ  vingt-trois  pieds);  entre  chaque  arcade  et  sa  pareille 
«  (littér.  sa  sœur)  est  un  pilier  aussi  haut  que  large,  dont  les 
«  deux  pilastres  ont  quatre  choubras  et  demi  (environ  trois  pieds 
«  et  demi)  de  largeur.  Au-dessus  de  chacune  d'elles  s'élèvent 
«  cinq  rangs  d'arcades  les  uns  au-dessus  des  autres,  de  mêmes 
"  formes  et  de  mêmes  dimensions,  construites  en  pierres  calcaires 
«  dures  de  l'espèce  dite  kedan  y(>xS' d'une  incomparable  bonté. 
«  Au  sommet  de  chaque  arcade  est  un  cintre,  et  sur  le  cintre 
«  de  l'arcade  inférieure  '  on  voit  diverses  figures  et  représenta- 
«  tions  curieuses  d'hommes,  d'animaux,  de  navires,  sculptées 
«  sur  la  pierre  avec  un  art  infini.  Les  autres  édifices  de  ce  genre, 
«  et  môme  les  plus  hauts,  ne  sont  pour  ainsi  dire  rien  en  com- 
«  paraison  de  celui-ci.  Il  était  anciennement  destiné,  d'après  ce 
«  qu'on  rapporte,  aux  jeux  et  aux  spectacles  publics. 

«  Parmi  les  curiosités  de  Carthage,  sont  les  citernes,  dont  le 
«  nombre  s'élève  à  vingt-quatre  sur  une  seule  ligne.  La  longueur 
"  de  chacune  d'elles  est  de  cent  trente  pas  et  sa  largeur  de  vingt- 
«  six.  Elles  sont  toutes  surmontées  de  coupoles ,  et  dans  les  inter- 
■  valles  qui  les  séparent  les  unes  des  autres,  sont  des  ouvertures 
n  et  des  conduits  pratiqués  pour  le  passage  des  eaux  ;  le  tout 
n  est  disposé  géométriquement  avec  beaucoup  d'art.  Les  eaux 
«  venaient  à  cette  citerne  d'un  lieu  nommé  la  fontaine  de  Choukar 
"  jliy^  t5v*,  situé  à  3  journées  de  distance  '■',  dans  le  voisinage 
«  de  Caîrowan.  L'aqueduc  s'étendait  depuis  cette  fontaine  jus- 
«  qu'aux  citernes  sur  un  nombre  infini  de  ponts  où  l'eau  coulait 

'  Ceci  manquait  dans  le  ms.  A. 
Celle  diblauce  manquait  égaiemenl  dans  le  nis.  A. 


264  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  69  recio.  >,  cl'unc  manière  égale  et  réglée.  Ces  ponts  se  composaient  d'ar- 
«  ches  construites  en  pierre  ',  basses  et  d'une  hauteur  médiocre 
«  dans  les  lieux  élevés^,  mais  extrêmement  hautes  dans  les  vallées 
n  et  dans  les  bas-fonds. 

«  Cet  aqueduc  est  l'un  des  ouvrages  les  plus  remarquables 
«  qu'il  soit  possible  de  voir.  De  nos  jours  il  est  totalement  à  sec 
«  ainsi  que  les  citernes,  l'eau  ayant  cessé  de  couler  par  suite  de 
«  la  dépopulation  de  Cartilage,  et  parce  que,  depuis  l'époque  de 
«  la  chute  de  cette  ville  jusqu'à  ce  jour,  on  a  continuellement 
«  pratiqué  des  fouilles  dans  ses  débris  et  jusque  sous  les  fonde- 
«  ments  de  ses  anciens  édifices.  On  y  a  découvert  des  marbres 
«  de  tant  d'espèces  différentes  qu'il  serait  impossible  de  les  dé- 
«  crire.  Un  témoin  oculaire  rapporte  en  avoir  vu  extraire  des 
"  blocs  de  quarante  choubras  (environ  trente  pieds)  de  haut,  sur 
«  sept  (environ  soixante-trois  pouces)  de  diamètre.  Ces  fouilles 
«  ne  discontinuent  pas;  les  marbres  sont  transportés  au  loin 
«  dans  tous  les  pays,  et  nul  ne  quitte  Carthage  sans  en  charger 
«  des  quantités  considérables  sur  des  navires  ou  autrement;  c'est 
«  un  fait  très-connu.  On  trouve  quelquefois  des  colonnes  en 
"  marbre  de  quarante  choubras  (environ  trente  pieds)  de  circon- 
«  férence. 

"  Autour  de  Carthage  sont  des  champs  cultivés  et  des  plaines 
«  qui  produisent  des  grains  et  divers  autres  objets  de  consom- 
«  niation.  »  A  l'ouest  est  un  district  fertile  dont  le  chef-lieu  se 
nomme  Setfoura  ijyda^,  et  qui  compte  trois  villes  peu  éloignées 
BiiERTE.  *^<^  Tunis,   savoir  :    Achlouna  Aj^Xit ,  Tebakha   iL^ss  et  Bizerte 

caj_j_i_>.  Cette  dernière,  bâtie  sur  les  bords  de  la  mer,  est  plus 
petite  que  Tunis,  dont  elle  est  distante  d'une  forte  journée  de 
marche.  «  Elle  est  florissante  et  peuplée,  on  y  trouve  (facilement) 
«  des  compagnons  de  voyage  et  il  y  a  un  marché  permanent.  » 

'  jjnJL  et  non  Ij^^UL ,  comme  on  lisait  dans  le  nis.  A. 
'  ^^ji)!  j-ij  i  el  non  ^^v-^i*'  j-AJ  i- 


DEUXIÈME  SECTION.  205 

A  l'est  de  Bizerte  est  le  lac  du  même  nom  dont  la  longueur     l'euilipi  69  verso. 
est  de  1 6  milles  et  la  largeur  de   8  ;   il  communique  jiar  une 
embouchure  avec  la  mer.  Plus  il  pénètre  dans  les  terres  plus  sa 
surface  s'agrandit,  et  plus  il  se  rapproche  du  rivage  plus  il  devient 
étroit. 

«  Ce  lac  offre  une  singularité  des  plus  remarquables.  Elle 
«  consiste  en  ce  qu'on  y  compte  douze  espèces  différentes  de 
«  poissons,  et  que,  durant  chacun  des  mois  de  l'année,  une  seule 
«  espèce  domine  sans  mélange  avec  aucune  autre.  Lorsque  le 
"  mois  est  écoulé ,  l'espèce  de  poisson  (  qui  lui  correspond  ) 
«  disparaît  et  est  remplacée  par  une  nouvelle  également  distincte 
«  et  ne  se  confondant  point  avec  la  précédente  qui  a  disparu,  et 
«  ainsi  de  suite  jusqu'à  la  fin  de  l'année,  et  tous  les  ans.  Voici 
«  les  noms  de  ces  douze  poissons  :  ce  sont  el-boury  t^jjjJI  \  el- 
«  Cadjoudj  2^»Uii,  el-Mahal  J^l,  el-Talanta  AkOOJ! ,  el-Ach- 
«  bliniat  viaUiiAVwi't ,  el-Cheblé  «)yL.i.J! ,  el-Caroudh  ^^^^UJI ,  el- 
«  Ladj  ^'^\,  el-Djoudjé  i^-^,  el-Kohla  ^:6J\ ,  el-Tanfalou 
«y^kJI,  el-Kela  i»jJI. 

«  Au  sud-ouest  de  ce  lac  et  sans  solution  de  continuité,  il  en 
«  existe  un  autre  qui  s'appelle  le  lac  de  Tandja  ».^ ,  et  dont  l;i 


la 


«  longueur  est  de  4  milles  sur  3  de  largeur.  Les  eaux  commu- 
«  niquent  de  l'un  à  l'autre  d'une  manière  singulière,  et  voici  com- 
«  ment  :  celles  du  lac  de  Tandja  sont  douces  et  celles  du  lac  de 
«  Bizerte  salées.  Le  premier  verse  ses  eaux  dans  le  second  durant 
«  six  mois  de  l'année,  puis  le  contraire  a  lieu;  le  courant  cesse 
«  de  se  diriger  dans  le  même  sens  et  le  second  lac  s'écoule  dans 
«  le  premier  durant  six  mois,  sans  cependant  que  les  eaux  de 
«  celui  de  Bizerte  deviennent  douces,  ni  celles  du  lac  de  Tandja 
11  salées.  Ceci  est  encore  l'une   des  particularités  de   ce   pays  -; 

Mugiceplialus.  Voyez  ci-dessus,  I"  climat,  ii"  section,  page  Sj. 
"   Voyez,  sur  ce  qu'il  y  a  de  réel  dans  ce  phénomène,  le  Voy.  de  Sliaw,  lome  I , 
page  180  de  la  traduction  française. 

34 


266  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuiliei  69  ïe«o.      n  à  Bizcrte  comiiie  à  Tunis,  le  poisson  est  peu  cher  et  très- 
«  abondant.  » 
t*"*i-<:a  De  Bizerte  à  Tabarca  *S;^îa,   on   compte  70  milles.  »  Cette 

"  dernière  est  une  place  lorte  maritiino,  mcdiocrenient  peuplée 
»  et  dont  les  environs  sont  infestés  d'Arabes  misérables  (jui  n'ont 
«  point  d'amis  et  qui  ne  protègent  personne.  Il  y  a  un  port  re- 
«  cherché  par  les  navires  espagnols  et  qu'ils  prennent  (pour  point 
«  de  relâche)  dans  leurs  traversées  en  ligne  directe'.  »  A  peu  de 
distance  sur  le  chemin  qui  conduit  de  Tabarca  à  Tunis ,  on  trouve 
Badja  a_=-L -,  «jolie  ville,  bâtie  dans  ime  plaine  extrêmement 
•'  feitile  en  blé  et  en  orge,  en  sorte  qu'il  n'est  pas  dans  le  Magh- 
"  reb  de  ville  de  l'importance  de  Badja  qui  soit  plus  riche  en 
•1  céréales.  Le  climat  y  est  sain ,  les  commodités  de  la  vie  abon- 
«  dantes  et  les  sources  des  revenus  productives;  les  Arabes  sont 
"  maîtres  de  la  campagne.  Au  milieu  de  la  ville  est  une  fon- 
"  taine  dont  les  eaux  descendent  en  forme  de  cascade  et  ser- 
«  vent  aux  besoins  des  habitants.  Il  n'existe  pas  de  bois  dans  ses 
«  environs,  ce  sont  des  plaines  ensemencées.  Entre  Badja  et 
«  Tabarca  on  compte  une  journée  et  quelque  chose  de  plus.  Au 
«  nord ,  vis-à-vis ,  et  à  une  forte  journée  de  Badja  sur  le  bord 
"  de  la  mer,  est  la  ville  dite  Mers  el-Djoun  ^^  jg*^  (le  port  du 

Feuillet  70  recto.       «  golfe). 

"  Mers  cl-Djoun  est  une  petite  ville,  entourée  d'une  forte 
«  muraille  et  munie  d'une  cassaba;  les  environs  sont  peuplés 
»  d'Arabes.  Les  habitants  vivent  des  produits  de  la  pêche  du 
«  corail.  Cette  pèche  est  très-abondante,  et  le  corail  qu'on  trouve 
'<  ici  est  supérieur  en  qualité  à  tous  les  coraux  connus,  notani- 
«  ment  à  celui  qu'on  pèche  à  Sebta  x**^  (Ceuta)  et  en  Sicile 

'  Nous  avons  préféré  le  sens  le  plus  probable  :  voici  au  surplus  le  texte  arabe  de 
ce  passage  embarrassant  :  L_<_jt_kS  j  L*J^j».bj  U^'   (Sr*^  jj«J<Xji)l  t-0|_^j 

'  La  \  acca  de  Salluste ,  Bell,  Jug.  La  Baga  de  Plntarque  ,  m  Mario. 


DEUXIÈME  SECTION.  267 

«  iuJuio.  (Nous  parlerons  ci-après  de  Sebta,  ville  située  sur  le 
«  détroit  de  Gibraltar  auprès  de  l'océan  ténébreux.)  Les  mar- 
«  chauds  viennent  (à  Tabarca)  de  divers  pays  pour  y  faire  des 
«  achats  considérables  de  corail  destiné  pour  l'exportation  à 
«  l'étranger. 

«  Le  banc  (littéralement,  la  mine)  est  exploité  tous  les  ans. 
«  On  y  emploie  en  tout  temps  cinquante  barques  plus  ou  moins; 
«  chaque  barque  est  montée  d'environ  vingt  hommes.  Le  corail 
"  est  une  plante  qui  végète  comme  les  arbres  et  qui  se  pétrifie 
«  ensuite  au  l'ond  de  la  mer  entre  deux  montagnes  très-hautes. 
"  On  le  pêche  au  moyen  d'instruments  garnis  de  bourses  nom- 
"  breuses,  lesquelles  sont  faites  de  chanvre;  on  fait  mouvoir  ces 
n  instruments  du  haut  des  navires;  les  lils  s'embarrassent  dans 
n  les  branches  de  corail  qu'ils  rencontrent ,  alors  les  pêcheurs 
«  retirent  l'instrument  et  en  extraient  le  corail  qui  s'y  trouve  en 
«  grande  abondance.  On  en  vend  pour  des  sommes  d'argent 
«  considérables,  et  c'est  la  principale  ressource  des  habitants. 
«  On  boit  (à  Tabarca)  de  l'eau  de  puits,  et  comme  il  y  a  peu 
«  de  champs  ensemencés,  les  céréales  y  sont  apportées  par  les 
«  Arabes  des  campagnes  environnantes;  les  fruits  viennent  de 
"  Boue  et  d'ailleurs.  » 

Entre  Mers  el-Kharaz  jj^  .s-j-*  et  Bone  hj^  ,  on  compte  une 
journée  faible,  et  par  mer,  2 4  milles  rousié  i^jj. 

«  Bone  iOjj  est  une  ville  de  médiocre  étendue.  Elle  est  com- 
"  parable  sous  le  rapport  de  la  grandeur  à  Arbes  ^j^J .  Elle  est 
«  située  auprès  de  la  mer  ^  Elle  avait  autrefois  de  beaux  bazars 
"  et  son  commerce  était  florissant.  On  y  trouve  beaucoup  de 
«  bois  d'excellente  qualité,  quelques  jardins,  quelques  arbres, 
«  et  diverses  espèces  de  fruits  destinés  à  la  consommation  locale, 

'  Nos  deux  manuscrits  cous  melleiil  à  portée  d'éclaircir  ce  passage,  qui  paraîl 
avoir  embarrassé  M.  Hartmann.  Le  texte  porte   w^yji   w*^  As  et  non  pas  y^  As 

34.     . 


Ki'iiilUl    70  rr-ilo. 


Fcuill 


cl  70  recto. 


268  TROISIÈME  CLIMAT. 

«  mais  la  majeure  partie  des  fruits  provient  des  campagnes  envi- 
«  ronnantes.  Le  blé  y  est  abondant,  ainsi  ([ue  l'orge,  quand  les 
«  récoltes  sont  favorables,  ainsi  que  nous  l'avons  dit.  Il  s'y  trouve 
«  des  mines  de  très-bon  fer,  et  le  pays  produit  du  lin,  du  miel, 
«  du  beurre;  les  troupeaux  consistent  principalement  en  bœufs. 
«  Cette  ville  a  diverses  dépendances  et  un  territoire  considérable 
«  où  les  Arabes  dominent. 

1  Bone  fut  conquise  par  un  des  lieutenants  du  grand  roi 
■■>  Roger,  en  5/18  (1  i53);  elle  est  actuellement  pauvre,  niédio- 
«  crement  peuplée ,  et  administrée  par  un  agent  du  grand  Roger, 
«  issu  de  la  iiuuillc  de  Ilamad.  "  Cette  ville  est  dominée  '  par  le 
djebel  ïadoug  éj-Xj  J.^^ ,  montagne  dont  les  cimes  sont  très-éle- 
vées,  et  où  se  trouvent  les  mines  de  fer  dont  nous  venons  de 
parler.  De  Bone  à  Arbes  (j«o,t ,  on  compte  2  journées,  et  d'Arbes 
à  Caïrowan ,  3  ;  de  même  de  Badja  x=-L  à  la  mer,  2  petites 
journées. 

«  Arbes  ou  Arbous  ^J^J^^  ou  ,j«jjji)l  est  située  dans  un  bas- 
fond  et  ceinte  de  bonnes  murailles  en  terre.  Au  milieu  de  la 
ville  sont  deux  sources  d'eau  courante  qui  ne  tarissent  jamais 
et  qui  servent  aux  besoins  des  habitants.  L'une  de  ces  sources 
s'appelle  la  source  de  Rebah  ^Ij  jj>£,  et  l'autre  la  source  de 
Ziad  il.j)  tjî-c;  l'eau  de  cette  dernière,  la  meilleure  des  deux, 
est  parfaitement  saine.  Le  territoire  d'Arbes  contient  des 
mines  de  fer,  mais  on  n'y  voit  absolument  aucun  arbre.  On  y 
recueille  de  l'orge  et  du  blé  en  abondance;  à  12  milles  de  là 
et  à  l'ouest  d'Arbes  -  est  située  la  ville  d'Abah  ajI  ,  dont  le  ter- 
ritoire produit  du  safran  qui,  sous  le  rapport  de  la  quantité 
(que  le  terrain  produit)  comme  sous  celui  de  la  (jualilé,  est 
comparable  au  safran  d'Espagne.  Les  territoires  de  ces  deux 


'  La  version  ialine  porte  ;  ej:  parle  ipsius  septenirionali ,  ce  qui  ne  se  lit  pas  ilans 
le  lexle  arabe;  c'est  éviderainent  une  erreur. 
-  Le  ms.  A.  porte  Arnes. 


DEUXIÈME  SECTION.  209 

«  villes  n'en  font  qu'un  et  se  confondent.  Au  centre  tl'Abah  est  icuiiiei  70  ncto. 
«  une  source  d'eau  douce  très-abondante  qui  sert  aux  besoins 
"  des  habitants.  La  ville  était  autrefois  entourée  de  murs  cons- 
«  truits  en  terre,  et  le  prix  des  objets  de  consommation  y  était 
"  peu  élevé;  actuellement  tout  est  à  peu  près  en  ruines.  D'Arbes 
«  à  Tamadit  i_A.j.x.<ib ,  on  compte  2  journées.  Cette  dernière  ville 
«  est  entourée  de  murs  de  terre  ;  on  y  boit  de  l'eau  de  source  ; 
«  on  y  recueille  beaucoup  d'orge  et  beaucoup  de  blé.  Dans  l'in- 
"  tervalle  compris  entre  Arbes  et  Tamadit  est  un  bourg  nommé 
«  Merdjana  iLjU-^  dont  les  habitants  sont  en  rixes  continuelles 
»  avec  les  Arabes,  et  récoltent  du  blé  et  de  l'orge  en  quantité 
«  plus  que  suffisante  pour  leurs  besoins. 

«  D'Arbes  à  Caïrowan  ylj^ï,  3  journées; 

«  D'Arbes  à  Tunis  ij^j^,   2  journées; 

«  De  Tandjis  (j<»-s?b  à  Constantine  iOxliÀ-**,  2  journées; 

«  D'Arbes  à  Bedjaïa  xjU?,   12  journées; 

«  De  Zemadjna  RXs=~Uj  k  Medjana  AjUi,  2  faibles  journées,  ou 
«  plutôt  une  très-lorte. 

«  Medjana  est  une  petite  ville  dans  le  territoire  de  laquelle 
«  autrefois  on  cultivait  beaucoup  de  safran.  Il  y  a  une  rivière 
«  dont  les  eaux  sont  excellentes  et  proviennent  d'une  montagne 
«  voisine  où  l'on  cultive  des  céréales.  Cette  montagne  est  très- 
«  haute  et  l'on  en  extrait  des  pierres  de  moulin  d'une  qualité 
«  tellement  parfaite ,  que  leur  durée  égale  quelquefois  celle  de 
«  la  vie  d'un  homme  sans  qu'il  soit  besoin  de  les  repiquer,  ni 
«  de  les  travailler  en  aucune  manière,  à  cause  de  la  dureté  du 
«  grain  et  de  la  cohésion  des  molécules  qui  les  composent.  Les 
"  Arabes  dominent  à  Medjana  et  y  emmagasinent  leurs  provi- 
«  sions.  De  Medjana  à  Constantine,  on  compte  3  journées;  du 
»  même  point  à  Bedjaïa  el-Nassrié  iC^j-oUJ!  ajIsT,  G  journées  ';  « 

'  La  version  laline  indique,  page  88,  la  distance  d'une  journée  entre  Bedjaïa 
et  la  mer;  celle  indication  manque  dans  nos  deux  manuscrits. 


Keuillel  70  verso. 


270  TROISII.MK  CLIMAT. 

Feiiillci  70  verso,  gt  entre  Tunis  et  cl-Flaniamat  tyUU^i,  une  forte  journée.  Cet 
espace  est  égal  à  la  largeur  d'une  île  dite  l'île  de  Bachek  «x>=- 
jj-il.  ',  "  laquelle  est  une  terre  de  bénédiction,  couverte  d'habi- 
«  tations,  produisant  des  olives,  des  grains  et  toutes  choses  en 
«  abondance.  11  y  a  peu  d'eau  courante  sur  la  surface  de  la  terre, 
<■  mais  des  puits  en  quantité  suffisante;  en  somme  le  territoire 
■  de  cette  île  est  très-fertile.  Elle  formait  un  district  dont  la  ca- 
"  pilale  était  Bachek,  ville  dont  il  ne  sxibsiste  plus  que  les  ruines 
«  et  un  fort  encore  habité.  De  cette  île  dépend  un  autre  fort 
«  situé  sur  les  bords  de  la  mer  et  nommé  Nabel  Job  (Napoli). 
«  Du  temps  des  Chrétiens  (ou  des  Romains)  il  y  avait  auprès  de 
"  ce  dernier  fort  une  ville,  mais  elle  est  actuellement  ruinée. 
"  Le  fort  de  Nabel  est  peu  considérable,  mais  habité.  11  en  est 
"  de  même  du  fort  de  Tousihan  yL^.*^^,  dans  le  voisinage  duquel 
«  on  voit  encore  les  vestiges  d'une  ville  qui  était  florissante  à 
1  l'époque  de  la  domination  chrétienne.  »  Entre  Tunis  et  Caï- 
rovvan  est  la  montagne  dite  de  Zaglnvan  y'^j,  qui  est  très- 
haute,  et  qui,  par  ce  motif,  est  prise  par  les  vaisseaux  en  pleine 
mer  pour  point  de  reconnaissance.  «  Les  flancs  de  cette  mon- 
"  tagne  sont  fertiles,  ensemencés  et  peuplés  en  certains  endroits 
«  de  Musulmans  non  mêlés  (avec  d'autres  races).  Il  en  est  de 
«  même  de  la  montagne  d'Esalalt  oJJu.1",  dont  la  longueur  est  de 
«  2  journées  de  marche,  qui  est  distante  de  Tunis  de  2  journées, 
«  et  de  Caïrowan  de  i5  milles.  On  y  trouve  de  l'eau  courante, 
un  grand  nombre  d'habitations  et  divers  forts,  tels  que  Djouzat 
^\j^s-,  Saf  ôU,,  el-Caïtana  iLÀii*iJi,  dar  el-Daouaïb  c^l^^i  jli. 
Toute  cette  contrée  est  peuplée  de  tribus  berbères  qui  y  élè- 
vent des  troupeaux  de  bœufs,  de  moutons,  des  chevaux  et  des 
mulets.  Quant  aux  Arabes,  ils  dominent  dans  les  plaines. 
"  Il  nous  reste  à  indiquer  les  routes  fréquentées  dans  ce  pays  : 

'   Ou  Basée.  —  '  Ou  Uselett,  d'après  la  carte  jointe  au  Voy.  de  Shaw. 


Feuillet  7  1    rcclo 


DEUXIÈME  SECTION.  271 

"  On  peut  se  rendre  de  Caïrowan  à  Tiliant  ou  Taliait  ^j-^\  de  i'<MW-t  71  lecio. 
»  Caïrowan  à  el-Djahinataïn  ysAÀ>,-^-4,  en  une  journée;  à  Sabiba 
"  xjiMM,  en  une  journée.  Sabiba  est  une  ville  ancienne,  bien 
«  arrosée,  environnée  de  jardins,  pourvue  d'un  bazar  solide- 
"  ment  construit  en  pierres,  et  dont  dépend  un  faubourg  où  sont 
"  des  caravansérails  et  où  se  tiennent  des  niarcbés.  Les  eaux 
'<  qu'on  y  boit  sont  des  eaux  de  source  ;  elles  servent  à  l'irrigation 
«  des  jardins  et  à  celle  des  champs  où  l'on  cultive  du  blé,  (ki 
«  cumin,  du  carvi  et  des  légumes. 

«  De  là  à  Merdjana  &jl=-^,  bourg  appartenant  aux  Hawara, 
«  une  journée; 

«  De  Merdjana  à  Medjana  ajIs2,  ville  dont  nous  avons  déjà 
"  parlé,  2  journées; 

«  De  Medjana  à  Meskana  x>lsC->/i,  bourg  ancien,  plus  grand  que 
«  Medjana,  dont  le  territoire  arrosé  d'eau  de  source  est  bien  cul- 
«  tivé,  et  dont  le  bazar  s'étend  en  longueur  sur  une  seule  ligne, 
«  une  journée. 

«  De  là  on  se  rend  à  Baghaï  ^^Ul. ,  ville  florissante  que  nous 
«  avons  déjà  décrite  dans  la  présente  section.  L'itinéraire  de  Ti- 
•<  niadi  i^^Uy  à  Baghaï  et  à  Alraasila  *>vA<«di  est  tel  que  nous 
«  l'avons  indiqué;  mais  il  existe  une  route  de  Caïrowan  à  AJma- 
«  sila  autre  que  celle  dont  nous  avons  parlé;  la  voici  : 

«  De  Caïrowan  à  Djeloula  ^_yi=-,  petit  bourg  entouré  de  murs, 
«  eau  courante,  beaucoup  de  beaux  jardins  et  de  palmiers,  une 
«  journée. 

■    «  De  là  à  Abdl  (^Js^s-t,  joli  bourg,  eau  de  puits,  champs  ense- 
«  mencés  d'orge  et  de  blé,  une  journée. 

«  De  là  à  Tambana  iUjsîUa  auprès  d'une  grande  plaine  où  l'on 
«  cultive  l'orge  et  le  blé  en  abondance,  une  journée. 

«  De  là  à  el-Arbadh  o^jt,  une  journée. 

'  La  distance  manque. 


272  TUOISII.MI    (Il  M  VT 

tV\ii)l.M  71  rwK>.  „  D'ol- Arh.ulli   A   'ril'aol»  (jùlio ,    \illo  ;mcii'iuu',    cnloiircf    ilf 

■'  vieux  murs  tonsiniils  «m»  jùonos  cl  en  tli.\n\,  );ii(ims,  \(M'i;or,s. 
'  "  j;;ran(it'  rulliirt»  doigo.  une  jiuirm>(>. 

"  Do  ril'iu-h  i\  Cassi'  cl-AIViki  J^-^iJi"  y^.  IxMiii;  non  cnlouiô 
«  ilo  nuirs ,  doul  los  onviroiis   produlsciil    du    hic  cl    de   lorge, 

•  une  journée. 

.  De  1,1  au  luiurg  de  A/.kou  ^j^ ^  eaux  do  soui'ce,  jardins, 
»  eliainps  ensen\t>neés  dorije  et  de  Idé.  et  Irt's-lertiles,  luie 
»  journée. 

«  De  1;'»  au  liour^  de  Horilawan  ^jl^i^.  ^ni  lut  ,\utretois  consi- 
«  (lorablo.  eultnre  dorije  et  de  Me,  une  jouineo. 

.^  Do  1;\  i\  ol-Hahrounod  Ooj,_^l.  boni  g  .<ituo  dan.s  un  bas- 
«  fond  où  .sont  do.-»  jniils  d'eau  douce.  11  y  avait  aulroloi.s  un 
«  marebo.  l.o  pays  est  en  nia|Ouro  partie  peuplé  de  Uerbors 
«  Ketania  et  Ma/ata.  l  ne  journée. 

«  De  1;\  au  Innirs;  de  Ma.^il  ^v,v*.U.  arbre.s  et  babitation.s,  une 
'  journée. 

«  Do  1;\  ;\  Dekba.  X^i  oii  est  un  niarebo  (Veipiente  par  le.s 
«  Ketania.  une  journée. 

'  De  1;\  à  Ou-sn\a.<a  .vw-,-n-.'.  vdla^e  berber,  eaux  courantes, 
■^  ble  et  oi^e,  une  joui'uéo. 

«  De  l.\  ;\  .Vlinasila  a.V^-~1' .  un  peu  moins  dune  journée. 
Veuille.  7.  vor*.v  .  DAlnuv^ila  à  \N  ardjolau  ^>»>>,lj.  on  compte  i:\  journées. 

•  Cette  dernière  ville  est  fivqviontée  par  de  nombreuses  tribus 
«  et  babitee  par  des  né<:;ociants  fort  licbes  i|ui  font  le  commerce 
■  du  Soudan,  du  Gbana  et  du  \\  aujrara  iloù  ils  tirent  de  Tor 
«  qui  est  ensuite  Trappe  ;'>  Wardjelan  cl  au  coin  do  cette  ville. 

•  Ils  sont  en  «renéral  de  la  secte  dite  \\  ababia  JUkA..  c'est-à-dire 
«  qu'ils  sont  scbismatiques  cl  dissidents. 

De  Wardjelan  ;\  Cibana,  on  compte  ^o  journées. 
•  De   \\  ardjelau  ;\    Kaous;ba,    environ    un   mois  et   demi   de 
«  maixbe. 


I)KI!XII>IV1R  SECTION.  275 

«   ])<:    W.'ll'l)'l,lll    .'l    KîlDllf^ll.'l    A*jS',     I  .'i    joilrn/'f;».  Iniillilvi    vcrw, 

"  licvfnoiis  Mi.iiiilciiiml  .'i  (]ii\)(-n  lt-jIj,  ville  d'Ad  ifjiic ,  siliii'c 
"  sur  l(!S  l)f)i(l,s  (le  lîi  riKw  cl,  doril  rinim  îiv'mih  «Irl/i  lliil  rricrilirm. 

«  De  Cabcs .'iFoiiwara  b'y^'-  ''""'''"  li'ni'i,'  ;"  lii<  ll< mcnl  luiné, 
"  .'i'i   iiiillcs; 

"  \)i:  l''oiiwaia  h  AJxir-Kfiahol,  c-wLi.  jll ,  .'io  millris; 

«  De  Iti  à  Salira  «yuo,  y. /(  rnillos; 

"  Du  l'orl  (lo  Sabra  h  Tripoli  ,j«jjl^l^t> ,  imc  jrnu  ri(''.(!. 

«  'l'ont,  lo  [jays  ((iic  nous  vonon.s  rio  d/icriro  est,  rin.scrt  par 
«  ftuilc  dos  dôvaslatioiis  qu'y  ont  conunisc.H  Je»  Arahr^s;  il  ix:  ,md)- 
"  sjstc  plus  (\<:  traces  des  anr.ierines  liaijilalions;  les  Irnils,  le» 
»  biens  de  la  terre,  la  popnlalion,  tout  a  disparu;  le  pays  est 
"  abind'iiiné  c'i  des  Iriluis  d'Arabe»  rlkes  iVIerdas  ^J^\^^  et  liebali 

«  I^  seconde  route  de  Cabe»  à  Tripoli  passe  par  VVarli-llanen 
"  (_f«Jl»-  i^ilj,  I5ir  Zenata  Ajli)_^,  Tarnedfit,  i-'AiA.^b,  liar  el-Abbas 
"  ^^UiJI  j'j,  Ma.sa  L«U,  iJir  e.s-Safii  \X>ai\jM.  ■> 

Quant  a  'J'np'ili  (j^^jl^lo,  c'r^sf  une  ville  l'orle,  entourée  d'une  tui-ou. 

bonne  rmuaillc,  »itu<;c  sur  le  i)f)rd  de  l.j  mer;  «es  édifices  sont, 
d'une  blancheur  remarquable  et  la  ville  est  con|)ée  fie  belles 
rues;  «  il  s'y  tient  des  rnarcliés;  les  oJjjets  fin  f;onifnerce  et  b;s 
"  produit»  de  J'industric  sont  (nportés  an  loin.  Avant  J'éporjue 
'<  afluelb;,  tous  ses  quai  tiers  étaient  bien  peuplés  et  se»  environs 
"  couverts  d'oliviers,  de  figuier»,  de  dattiers  et  fie  toute  sorte 
«  d'arbrf;»  à  fruits;  mais  fliverses  tribus  s'étant  répanflues  flans  la 
"  campagne  et  ayant  cerné  la  ville,  la  population  réduite  à  la  rni- 
'  sère  fut  obligée  de  l'abandonner,  apré»  avoir  vu  ses  jjjantations 
«  détruites  par  les  Arabes  et  les  sources  des  eaux  épuisées  par 
"  eux. » 

En  5/(o  de  i'Iiégire  (i  i /if)  de  .lésus-Cbrist),  b:  grand  roi  iJoger 
prit  cette  ville  et  réduisit  en  esclavage  les  babitant»;  «  il  en  e,st 
■<  actuellement  pfjssesseur   et   elle  fait  partie  de  .»e»  états.    le 

'6'j 


274  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  7]  verso.     ,.  territoire  de  Tripoli  est   fertile  en  céréales  de  qualité  supé- 
«  rieure,  comme  tout  le  monde  sait.  » 

De  Tripoli,  en  se  dirigeant  vers  l'est  jusqu'à  la  ville  de  Sort  ou 
Sert  cjj-œ  AJoJ^,  on  compte  280  milles  ou  1  1  journées,  savoir  : 

De  Tripoli  à  el-Mcdjcleni  ^gJu^\ ,  20  milles; 

D'el-Medjeleni  à  \\ardasa  &«.Iij^,  22  milles; 

De  Wardasa  à  Raghoura  »j_y«j,  2  5  milles; 

De  Raghoura  à  Tawargha  ^jjb,  2  5  milles; 

De  Tawargha  à  el-Monessef  >.juaÀi! ,  20  milles; 

D'el-Monessef  à  Cossour  Hasan  ben  el-No'man  el-Ghasani, 
jU«j«Ji  yUjiiJ!  (jj  (j-««a- ^^J->^ ,  ho  milles; 

De  ce  dernier  lieu  à  el-Assnam  -Uoï^l,  3o  milles; 

D'el-Assnam  à  Sort  vi^^-a«Ç  ho  milles. 

«  La  roule  qu'on  suit  pendant  ce  trajet  s'éloigne  ou  se  rap- 
«  proche  plus  ou  moins  de  la  mer,  et  les  terres  que  l'on  par- 
«  court  sont  occupées  par  les  Oudabab  <^^^j ,  tribus  arabes. 

Il  Sort  est  une  ville  ceinte  d'un  mur  de  terre,  et  située  à  2 
«  milles  de  la  mer.  Elle  est  entourée  de  sables.  On  y  voit  des 
"  restes  de  plantations  de  dattiers,  point  d'oliviers,  mais  beau- 
Feuillei  72  rccio.  "  coup  de  mùrlers  et  de  figuiers.  Ces  arbres  y  seraient  encore 
«  en  plus  grand  nombre  sans  les  dévastations  continuelles  des 
«  Arabes.  A  Sort,  l'herbe  est  plus  rare  qu'à  Audjela  *M-jI,  et  les 
«  dattiers  en  nombre  moins  grand  qu'à  Wadan  y'^j.  Autrefois 
«  les  dattiers  y  suffisaient  à  la  consommation  de  la  population;  il 
«  y  avait  aussi  des  jujubiers,  mais  actuellement  il  ne  s'en  ren- 
•  contre  plus  que  dans  le  lit  des  torrents  ou  sur  les  sommets 
«  des  collines;  les  fruits  ont  entièrement  disparu.  L'eau  des 
Il  puits  est  rare  et  l'on  ne  fait  usage  que  de  celle  qu'on  garde 
■1  dans  les  citernes.  La  majeure  partie  des  habitants  de  la  ville 
"  de  Sort  est  berbère. 

"  De  Tripoli  au  mont  Meferda  iiiyLo  J-s=»,  3  journées; 

«  De  Tripoli  au  mont  Nofousa  *^^«j  Jj^p-,  G  journées;  » 


DEUXIÈME  SECTION.  275 

Du  montNofousa  à  Sfaks,  9  journées.  .  Feuiilei  72  recio. 

«  De  Nofousa  à  Castilia  AxUk-^,  6  journées. 
«  Les  habitants  du  mont  Nofousa  sont  des  Musulmans  scliis- 
matiques  de  la  secte  de  ben-Menbah  eMemaui  jl.<Jt  &aà^  yj, 
dont  nous  avons  déjà  parlé  à  Toccasion  de  l'île  de  Djerbé  *^^.js-. 
«  De  Nofousa  à  la  montagne  de  Deniar  y.^:>  J^=>,  3  journées 
par  un  pays  sablonneux;  cette  montagne  est  peuplée  de  ber- 
(  bers  Rabana  ^^\J>J  qui   y  élèvent   des  chameaux;   ils  montent 
ordinairement  les  blancs,  qu'ils  préfèrent  comme  plus  légers  et 
résistant  mieux  (que  les  autres)  à  la  fatigue.  Ils  s'en  servent  pour 
aller  au  loin  surprendre  les  tribus  arabes  cju'ils  peuvent  ren- 
contrer dans  les  déserts,  s'emparer  de  leius  chameaux,  et  re- 
tourner dans  leurs  montagnes  avec  le  butm  qu'ils  ont  fait;  ils 
n'ont  pas  d'autre  industrie;  il  n'est  aucune  des  tribus  arabes 
habitant   dans  leur  voisinage  cjui  n'ait  à  se  plaindre  d'eux,  et 
rien  n'est  plus  difficile  que  de  les  atteindre,  soit  parce  que  leurs 
courses  sont  très-rapides,  soit  parce  qu'ils  connaissent  parfaite- 
ment le  pays  et  qu'ils  y  trouvent  des  lieux  de  refuge  assurés.  Le 
mont  Dcmarj_«i  s'étend  du  côté  du  midi  jusqu'au  Wadan  y'^^j. 
«  Après  avoir  ainsi  décrit  les  pays  dépendants  de  Tripoli,  nous 
allons  indiquer  les  caps,  promontoires,  châteaux  et  lieux  situés 
sur  la  côte  qui  font  partie  de  la  présente  section,  et  ce  d'après 
les  renseignements  que  nous  avons  obtenus.  Que  Dieu  nous 
assiste  dans  ce  travail! 
«  De  la  ville  de  Bone  *o^j  à  cl-Tarf  ùj-laJt ,  6  milles. 
«  De  cette  même  ville  au  golfe  d'Azcac  ^^bji ,  lio  milles. 
"  Azcac  est  un  golfe  à  l'extrémité   duquel  se  trouve  le  port 
«  d'el-Kharaz  j^  isv'-  dont  un  des  caps  s'avance  dans  la  mer.  » 
D'el-Kharaz  à  Tabarca  i^i^L,  2  /|  milles;  et  de  là  auprès  du  golfe, 
i5  milles  en  ligne  droite,  et  2/1  milles  en  suivant  les  contours. 
On  remarque  dans  ces  parages  une  dune  de  sable  distante  de  (i 
milles  de  la  mer  et  connue  sous  le  nom  d'el-Mencharjl.ÀÀll  «)^. 

35. 


276  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  7i  iccio.  D'el-Menchur  au  fort  d"Abi-Kliallfa  iùuU.  jl,   lo  milles. 

De  là,  en  traversant  directement  le  golfe,  20  milles,  et  en 
suivant  les  contours,  28  milles,  et  au  cap  d'el-Tarf  o^l,  12 
milles. 

D'^Uil-Khalifa  à  Benzert  (Bizerte)  «^jy*»,  dont  il  a  déjà  été 
question,  8  milles. 

De  Bizerte  à  beni-Wedjass  o°^J  tf>J ,  1  2  milles. 

De  là  au  cap  dit  Ras  el-Djebcl  JyL=i  ^^l_,,  en  cùtoyant  une  baie 
sur  les  rives  de  laquelle  on  remarque  divers  châteaux,  i3  milles. 

Du  cap  de  Beni-Wedjass  à  Mers  el-Wad  il^l  ,^j^,  3  milles. 

«  Mers  el-Wad  est  un  port  où  une  petite  rivière  vient  se  jeter 
«  dans  la  mer.  » 

De  Cassr  Mers  eM^  ad  à  Cassr  Tersa  Daoud  ijti  f^jjj^xi, 
3  milles. 

De  Cassr  Tersa  Daoud  à  Cassr  Sounïn  (j^^o  jj^,  5  milles. 

De  Cassr  Sounïn  au  cap  dit  Ras  el-Djebel  JyJi  u«!j,  2  milles. 

Ce  lieu  est  également  nommé  el-Kcnisa  &«»>^I  (l'église).  "  C'est 
«  à  el-Kenisa  que  commence  le  golfe  au  fond  duquel  se  trouvent 
«  le  lac  et  la  ville  de  Tunis.  » 

Du  pied  de  la  montagne,  en  suivant  les  contours  du  golfe,  jus- 
qu'à l'embouchure  de  la  rivière  dite  el-Badjarda  »>h^,  on  compte 

Feuillet  72  verso.       (3  milles. 

De  ladite  embouchure  à  Cassr  Halla  «Xji.^^-iai  (ou  Djalla),  4 
milles. 

De  Cassr  Halla  à  Cassr  Djerdan  u^ij^jMii,  2  milles. 

De  Cassr  Djerdan  à  Carthage  îUs-Ua^j,  2  milles. 

«  La  ville  de  Carthage,  dont  nous  avons  déjà  parlé,  n'est  plus 
«  qu'un  lieu  couvert  de  ruines.  » 

De  Carthage  à  Halk  el-Wad  i^l  ^^k^  (la  Goulette),  3  milles. 

«  La  Goulette  est  située  au  fond  du  golfe  de  Tunis.  » 

De  la  Goulette  à  Cassr  Djcham  «-^^j-kaï,  12  milles. 

A  Cassr  Kerbas  uaj^jjai,  iG  milles;  et  à  Afran  yî^l  (Porto- 


DEUXIÈME  SECTION.  277 

Farina)  où  est  un  cap  qui  s'avance  dans  la  mer,   1 1\  milles.  Le      Feuillet  72  verso. 
contour  de  tout  le  golfe  est  de  7/i  milles;  mais,  en  allant  direc- 
tement de  Ras  el-Djebel  à  Afran ,   la   distance  n'est  que  de   28 
milles. 

Du  fond  du  golfe ,  où  est  la  Goulette ,  au  cap  d'Afran ,  2  8  milles 
en  ligne  directe,  56  en  suivant  les  contours. 

D'Afran  à  Cassr  el-Naklila  AX.^!^Aaï,  G  milles. 

De  Cassr  cl-Nakhla  à  Benzert  (Bizerte)  »^^jr*j,   12  milles. 

De  Bizerte  à  Bone  iij^ ,  3o  milles. 

De  la  Goulette  de  Tunis  à  Bone  ',70  milles. 

Vis-à-vis  de  Bone  se  trouvent  deux  montagnes  distantes  l'une 
dp  l'autre  de  7  milles.  L'une  se  nomme  Djamour  el-Kebir  _^^U»- 
jmS\,  et  l'autre  Djamour  el-Sogliaïr  j.AXAaJI  j^L=- . 

De  Djamour  el-Kebir  à  Bone  ajjj  ,  1  2  milles. 

De  Bone  au  cap  dit  Bas  el-Rakhima  x^vj..^! ,  par  la  route 
directe,  1  mille  (Bakhima  est  au  fond  d'un  golfe  dont  les  eaux 
sont  peu  profondes);  par  les  contours,  6  milles. 

Du  cap  d'el-Bakliima  à  Tarf  el-Baghla  *)oi+II  c^  ".  Tarf  el- 
Baghla  est  au  pied  de  la  montagne  dite  Adar^bt  (le  cap  Bon), 
située  du  côté  d'Aklibia  aj^aa^ïI  (Gallipoli  d'Afrique),  à  l'est. 

De  Bas  el-Bakbima  k  Djamour  el-Sogliaïr,  6  milles. 

«  Les  deux  Djamour  sont  des  montagnes  auprès  desquelles  on 
«  va  mouiller  en  cas  de  vent  contraire.  » 

On  compte  d'Aklibia  à  Bone,  3o  milles; 

D'Aklibia  à  el-Monastir j.Ai.»uiii ,  un  jour  de  navigation; 

D'Aklibia  à  Cassr  Beni-Marzouk  jjj_y-«  ^j-^aï,  7  milles; 

De  Cassr  Beni-Marzouk  à  Cassr  Lebna  tj^lj^^,  8  milles; 

De  Cassr  Lebna  à  Cassr  Saad  o^jt» _,->«,  4  milles; 

De  Cassr  Saad  à  Cassr  Caria  a^jijMi,  8  milles; 

La  version  latine  porte  ici  ad  Nubam  au  lien  de  ad  Bonam,  et  ailleurs  Nuba  au 
lieu  de  Bona,  m.iis  c'est  évidemment  par  erreur. 
La  distance  manque. 


Feuillot  72  verso. 


Feuillel  1 13  versn 
(lu  ms.  B. 


278  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  Cassr  Saad  à  Tousihan  yL^,jç»,y  ^i^,  lo  milles. 
Tousilian  esl  un  cap  qui  s'avance  à  la  distance  {l'un  mille  et 
demi  dans  la  mer,  et  qui  a  la  forme  d'une  dent  molaire;  il  est 
distant  du  fond  du  golfe  de  /|  milles. 

De  Tousihan  il  Nabel  (iNapoli  d'Afrique)  Jjj,  8  milles. 

»  Nabel  était,  sous  les  Chrétiens,  une  ville  grande  et  bien 
Il  peuplée;  mais  l'ile  de  Bachek  (f^[>  étant  tombée  au  pouvoir 
Il  des  Musulmans  dès  les  premiers  temps  de  l'hégire,  Nabel 
«  perdit  sa  splendeur  et  son  état  florissant,  à  tel  point  qu'il  n'en 
Il  reste  que  le  château  et  quelques  ruines.  Ces  vestiges,  qui  em- 
n  brassent  une  grande v,étendue  de  terrain,  prouvent  que  Nabel 
Il  dut  être  considérable  autrefois.  " 

De  Cassr  Nabel  i  Cassr  el-Khaïat  LUil _,,««.  fort  situé  à  près 
de  2  milles  de  la  mer,  8  milles; 

De  Cassr  el-Khaïat  à  Cassr  el-Nakhil  Jj^sUl ^,.Aaï ,  6  milles; 

De  Cassr  el-Nakhil  à  el-IIamaniat  uUl^-,  7  milles. 

Il  En  revenant  de  Hamamat  à  Tunis,  la  route  est  d'une  jour- 
ci  née,  distance  égale  à  l'étendue  en  largeur  de  l'île  de  Bachek, 
■I  dont  il  a  déjà  été  question.  Cette  partie  de  la  côte  porte  le 
■I  nom  de  Hamamat,  ainsi  qu'un  château  bâti  sur  un  terrain  qui 
Il  s'avance  en  mer  à  près  d'un  mille.  « 

De  Hamamat  à  Almenar  jli-ll ,  5  milles. 

Almcnar  est  un  château  assez  éloigné  de  la  côte. 

D'Almenar  à  Cassr  el-Marssad  4X.«3^I  jj^  ,  et  à  Cassr  el-Mora- 
betïn  (jJajt^l  j-iai,  6  mdles.  Ce  château  se  trouve  au  fond  du 
golfe  dit  Djoun  el-,Mcdfoun  y^j'>41  yj-^  '• 

De  Cassr  cl-Morabetïn  au  cap  de  Djoun  el-Medfoun ,  6  milles; 

De  ce  cap  à  Hercalia  iKjJ^jj>\ ,  8  milles; 

D'Hercalia  à  Sousa  i^^^,  18  milles. 

«  Sousa  ou  Sous  est  une  ville  bien  peuplée;  il  s'y  fait  beau- 

'  H  existe  ici  dans  le  ms.  A.  une  lacune  consid(5ral)le  que  nous  avons  remplie 
au  moyen  du  ms.  B.  (Feuillets  ii3  verso  el  suiv.) 


(In  ms.  B. 


DEUXIÈME  SECTION.  279 

«  coup  de  commerce.  Les  voyageurs  y  afDucnt  clo  loulcs  parts;  Fouiliit  1 13  verso 
»  on  en  exporte  divers  objets  fabriqués  ou  autres  que  l'on  ne 
"  peut  se  procurer  que  là,  et  notamment  certains  turbans  aux- 
«  quels  on  a  donné  le  nom  de  turbans  de  Sousa.  11  s'y  tient  des 
!•  marchés;  la  ville  est  environnée  d'une  forte  muraille  en  pierres 
«  de  taille;  on  n'y  boit  que  de  l'eau  de  citerne.  » 

De  Sousa  à  Secanes  u«^I.Ji.4u,  8  milles; 

De  Secanes  à  Cassr  Beni-Djebad  iL^-a-  <^jaaï,  ^  milles; 

De  Cassr  Beni-Djebad  aux  cbàteaux  de   Monastir^ kmJi^, 

2  milles; 

Du  fort  d'Aklibia  à  Monastir,  en  ligne  droite,  loo  milles  (une 
journée  de  nagivation),  ou  120  milles  en  suivant  les  contours; 

De ^  à  Monastir,  9  milles; 

De  cette  île  à  Cassr  Larata  Aklj->aï,   10  milles; 

A  el-Dimas  ij«lf  JJl ,    1  2   milles  ; 

A  Malulia  iij>>^.^'  \Xj.3^,  20  milles; 

De  Monastir  à  Mabdia,  3o  milles; 

De  Monastir  à  Cassr  Lamta,  7  milles; 

De  Cassr  Lamta  à  el-Dinias,  8  milles; 

D'el-Dimas  à  Mabdia,  8  milles. 

"  La  ville  de  Mabdia,  dont  on  a  déjà  donné  la  description, 
«  est  environnée  par  les  eaux  de  la  mer  ;  elle  est  située  à  l'entrée 
«  d'un  golfe  qui#court  dans  la  direction  du  sud.  « 

De  Mabdia  à  Cassr  Selcata  iikxL«jjaï,   6  milles; 

De  Cassr  Selcata  à  Cassr  el-A'lia  iUJlxIlj-jA»,  6  milles; 

De  Cassr  el-A'lia  à  Cassr  Caboudia  iiji^lïjjaï,  i3  milles. 

"  Caboudia  est  un  cbâteau  situé  sur  le  bord  de  la  mer,  qui 
«  est  ici  très-poissonneuse.  » 

De  Caboudia  à  Cassr  Melian  ylxUjjaS,  8  milles; 

'  Ce  nom  de  lieu  manque,  mais  toul  porte  à  croire  qu'il  s'agit  de  l'île  dite  Ku- 
riat,  silnce  en  effet  à  peu  de  distance  de  la  côte,  et  dont  il  est  fait  mention  dans 
la  version  latine,  page  go. 


(lu  nis.  h. 


280  TROISIÈMK  CLIMAT. 

l'eiiiliH  ii4reci..  A  Cassr  el-Rilian  ylsr^JI^^Ai»,  /(  milles; 

A  Cassr  Canata  ïLUiijjkai,  h  milles. 

«  On  fabrique  à  Canata,  avec  de  l'argile  de  couleur  rouge, 
«  beaucoup  de  poterie  que  l'on  transporte  à  Malidia.  <> 

De  Canata  à  Cassr  el-Lauza  ij^^j^a:»,  4  uiilles. 

De  Cassr  el-Lauza  à  Cassr  ez-Ziad  il.jjij.iaji,  6  milles. 

De  Cassr  ez-Ziad  à  Cassr  Medjounès  ij^^jMxi,  S  milles. 

De  Cassr  Medjoiniès  à  Cassr  Camnas  |j-U«l;  ,j^,  X  milles. 

De  Cassr  Camnas  à  Cassr  Nezel  Jy_^ï,  2  milles. 

De  Cassr  ez-Ziad  jusqu'aux  limites  du  territoire  de  Cassr  Nezel, 
I  8  milles. 

De  là  à  Cassr  Habla  i^j.^  jj^i  \  2  milles,  en  suivaut  la  côte. 

De  Cassr  Ilabia  à  Slaks  j^îUu.,  5  milles. 

En  sonuîie,  de  Caboudia  à  Sfaks,  on  compte  l^o  milles  en 
suivant  les  contours  du  golfe,  ou  3o  milles  en  ligne  directe. 

Vis-à-vis  de  Cassr  ez-Ziad  en  mer,  vers  l'orient,  est  l'île  de 
Kerkené  AXiyi,  située  entre  Cassr  ez-Ziad  et  Sfaks.  On  compte  de 
fiaboudia  à  Kerkené  -20  milles,  et  de  Kerkené  à  Sfaks  environ 
I  5  milles. 

«  Kerkené  est  une  île  jolie  et  bien  peuplée,  quoiqu'il  ne  s'y 
«  trouve  aucune  ville;  les  habitants  demeurent  sous  des  cabanes 
«  de  roseaux.  L'ile  est  bien  fortifiée;  elle  produit  beaucoup  de 
<•  raisin,  des  jujubes,  du  cumin,  et  de  l'anis.  ^e  roi  Piogcr  s'en 
«  empara  l'an  5^8  de  l'bégire  (1 153). 

«  On  voit,  près  d'un  château  qui  se  trouve  dans  l'île,  des  grot- 
«  tes  ou  cavernes  qui  servent,  aux  habitants,  de  refuge  contre  les 
«  invasions  auxquelles  ils  peuvent  être  exposés.  On  donne  à  ces 
"  grottes  le  nom  de  Kerbedi  <^>-V)J.  t- 

«  De  Kerbedi  à  Beït  Cosseïr  ,.>Aai  ^^^j,  20  milles. 

«  L'île  a  1  G  milles  de  long  sur  G  milles  de  large.  " 

'  \oyez,  pour  les  vaiianles  résullant  de  la  présence  ou  de  l'absence  des  points 
diacriliques,  la  version  latine,  pa{;e  90  et  suiv. 


DEUXIÈME  SECTION.  281 

De  cette  ville  à  Tarf  cl-Ranila  ik^l  Oj^,  à  milles. 

De  là,  revenant  au  midi  vers  le  point  où  commence  le  golfe, 
à  Cassr  Madjous  u~j_=-U ^^..laî ,  l^  milles. 

De  là  à  Cassr  NaLka  &ivj.*aï,  lo  milles. 

De  Cassr  Nabka  à  Cassr  Tenida  so^aàj  fMi'i,  8  milles. 

De  Cassr  Tenida  à  Cossour  el-Roum  ^,j.l\  jy^i,  Ix  milles. 

De  Cossour  cl-Roum  à  la  ville  de  Cabes  ^J>^\i ,  précédemment 
décrite,  7 5  milles. 

De  Cabes,  en  suivant  la  côte,  jusqu'à  Cassr  ebn-A'ïchoun ^^*a-* 
uy^s-  yj,  8  milles,  et  à  Cassr  Zadjouna  aj^^jj^Ai,  8  milles. 

De  Cassr  Zadjouna  à  Cassr  Bcni-Mamoun  y^.<U  4/0  ^^-^aî,  'io 
milles. 

De  Cassr  Beni-Mamoun  à  Amroud  .sj^' ,  1 1  milles. 

D'Amroud  à  Cassr  cl-Djarf  ô^jj.aj,  18  milles. 

Ainsi,  de  Ras  el-Ramla  aV^I  ^j*Ij,  à  Cassr  el-Djarf,  par  le  dé- 
sert, on  compte  5o  milles,  et  en  faisant  des  détours,  1  5o  milles. 

De  Cassr  el-Djarf  à  l'île  de  Djerbé  Htjs^  ^j^j-^'  ^  milles. 

«  Cette  île  est  peuplée  de  Bcrbers,  généralement  bruns  de 
«  couleur,  enclins  au  mal,  et  qui  ne  parlent  aucune  autre  lan- 
«  gue  que  le  berber.  Ils  sont  toujours  disposés  à  se  révolter,  ne 
«  voulant  recevoir  de  loi  de  personne.  Le  roi  Roger,  vers  la  fin 
»  de  l'an  629  de  l'hégire  (en  1  i3A),  équipa  une  flotte  qui  s'em- 
«  para  de  cette  île.  Les  habitants  se  soumirent  d'abord  et  restè- 
«  rent  tranquilles  jusqu'en  l'an  5.48  (1  i53),  époque  à  laquelle 
"  ils  secouèrent  le  joug.  Roger,  pour  les  punir,  y  envoya  une 
«  nouvelle  flotte.  L'île  fut  de  nouveau  conquise,  et  ses  habitants 
«  furent  réduits  en  esclavage  et  transportés  à  la  ville  '. 

«  La  longueur  de  l'île  de  Djerbé  est,  de  l'est  à  l'ouest,  de  6f) 
«  milles,  et  .sa  largeur,  à  partir  du  cap  oriental,  est  de  i5  milles. 
«  De  ce  cap  à  la  terre  ferme,  on  compté  20  milles.  La  partie  la 

'  Probablement  à  Mahdia. 

36 


ri'uiilel  1  i  i  rcfl'» 
lin  ni>.  B, 


FeuiHct  1 1 'i  recto 
liti  m:*.  II. 


i-  L'uillet  1 1  i  verso 
(lu  ms.  B. 


282  TROISIÈME  CLIMAT. 

"  plus  étroite  de  l'île  est  vers  le  cap  dit  Ras  Kerïn  (^j^  ^1^ ,  cl 

«  la  plus  large  vers  le  cap  dit  Ras  el-Tidjan  yls^jJl  u-l^. 

«  Du  coté  de  l'est,  cette  île  touche  à  celle  de  Ziiou  jj ij, 

«  qui  est  fertile  eu  dattes  et  en  raisins.  On  compte  environ 
'  un  mille  de  distance  entre  la  terre  ferme  et  file  de  Zirou.  Elle 
«  est  située  vis-à-vis  Cassr  Beni-Kliattab  oUai-  (^jmu.  Les  habi- 
0  tants  de  cette  île  sont  des  musulmans  scliisniatiques  de  la  secte 
«  dite  Wahabia  »MJbyi\  ;  ceux  des  forts  et  châteaux  voisins  de  ces 
>■  deux  îles  appartiennent  à  la  même  secte.  Ils  pensent  que  leurs 
>'  vêtements  seraient  souillés  par  le  contact  de  ceux  d'un  étran- 
«  ger;  ils  ne  lui  prennent  pas  la  main,  ne  mangent  pas  avec  lui; 
«  ils  le  font  manger  séparément  dans  de  la  vaisselle  réservée  à  cet 
«  usage;  les  hommes  et  les  fenuiies  se  purifieni  tous  les  matins; 
«  ils  font  usage  d'eau  ou  de  sable  pour  leurs  ablutions.  Si  un 
"  voyageur  étranger  s'avise  de  tirer  de  l'eau  de  leurs  puits  pour 
«  boire,  et  qu'ils  s'en  aperçoivent,  ils  le  maltraitent,  le  chassent 
«  du  pays  et  mettent  le  puits  à  sec.  Les  vêtements  des  hommes 
«  impurs  ne  doivent  pas  être  mis  en  contact  avec  ceux  des  honi- 
I'  mes  qui  sont  purs,  et  vice  versa;  ils  sont  néanmoins  hospitaliers; 
«  ils  invitent  les  étrangers  à  des  repas  et  les  traitent  Jjicn.  Ils  res- 
«  pectent  les  propriétés  des  personnes  qui  viennent  se  fixer  chez 
«  eux  et  sont  justes  à  leur  égard. 

"  De  la  partie  de  Tile  de  Djerbé,  nommée  el-Tidjan  yl^wdl, 
«  à  Cosseïr  el-Beït  <iMj^\  jj^a»,  on  compte  90  milles. 

«  D'el-Tidjan  au  pont  de  Kerkené  *àï^,  62  milles.  » 

Revenons  maintenant  à  Tarf  el-Djarf  Oy=f-  Oj^,  dont  nous 
avons  déjà  parlé.  De  ce  point,  en  suivant  le  rivage  de  la  mer, 
au  cap  dit  Ras  el-Awdia  &jiji)t  (j«l^,  on  compte  a/j  milles. 

De  Ras  el-Awdia  aux  forts  ou  châteaux  dits  el-Zarat  loj^jJt  ', 
20  milles. 


Ici  se  termine  le  passage  omis  dans  le  ms.  .\. 


DEUXIÈME  SECTION.  285 

«  Ces   châteaux,  au   nombre   de  trois,   sont  situés  vis-à-vis  de      Fcuillei  73  ivcio. 
«  l'île  de  Djerbé,  et  n'en  sont  séparés  que  pai'  un  bras  de  mer  de 
«  20  milles  de  large.  i> 

De  ces  trois  châteaux  à  Cassr  Beni-Dakennïn  (ou  Dakoumïn 
ij-«j5li)  ^_ytJS\>  (^jj^,  2  5  milles. 

De  Cassr  Beni-Dakermin  à  Cassr  el-Hai'a  ^^^Jl^^^aj,  G  milles. 

De  Cassr  cl-Hara  à  Ca.^sr  Djerdjis  fj,^js^j.==~ jj^'i ,  6  milles. 

De   Cassr  Djerdjis  à  Cassr   Beni-Khaltab    t_>lk.i^  ^^-lai,    36 
milles. 

Oi  Cassr  Beni-Khattab  est  situé  siu'  les  confins,  à  l'ouest,  d'un 
lac  d'eau  saumàtre  nommé  Sabâkh  el-Kelâb  v^'  ■^^,  et  situé 
en  face  de  i'ilo  de  Zirou  ^jjj,  »  dont  la  longueur  est  de  Ao  milles 
«  sur  un  demi-mille  de  largeur.  Une  partie  de  cette  île,  cou- 
•  verte  d'habitations,  produit  du  raisin  et  des  dattes;  l'autre  est 
«  couverte  d'eau  à  la  profondeur  d'une  stature  d'homme.  » 

De  Cassr  Beni-Khattab  à  Cassr  el-Chanmiakh   ^\ £\iw Jl ,  2  5 

milles. 

Ces  deux  ligux  sont  séparés  par  une  baie  dite  Djoun  Solb  el- 
Himarjl4-I  ^^  yy?-- 

De  Cassr  el-Chammakh  à  Cassr  es-Saleh  ^UaJI  j^iaï,  i  o  milles. 

Cassr  es-Saleh  est  bâti  sur  un  cap  nommé  lias  el-Makhbez  ij«r, 
jjcsiî ,  qui  court  de  l'est  à  l'ouest  sur  une  étendue  de  .5  milles. 

De  Cassr  Ras  el-Maklibez  à  Cassr  Koutïn  (^^jmu,  20  milles. 

De  Cassr  Koutïn  à  Cassr  Beni-Ouloul  J^Jjl  ^  j-«iS,  20  milles. 

De  Cassr  Beni-Ouloul  au  port  dit  Mersa  Merkia  La-S^»  ,^_^-«, 
20  milles. 

De  Mersa  ou  Cossour  Merkia  à  Cassr  A'fsalat  i^y-^-jU^^.*!?,  20 
milles. 

De  Cassr  A'fsalat  à  Cassr  Serba  i^ij^j—kx»,  [\  milles. 

De  Cassr  Serba  à  Cassr  Sinan  yU*.  j^ias,  2  milles. 

De  Cassr  Sinan  à  Cassr  Bendari  ^^ji,y.i^  jja»^  .3  milles. 

De  Cassr  Bendari  à  Cassr  Gbargbara  SjijS-jjA»,  10  milles. 

36. 


284  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillei  73  lecto.  De  Cassr  Gharghara  à  Cassr  Ssaïad  iljuoj-«ii,  G  milles. 

De  Cassr  Ssaïad  à  la  ville  de  Tripoli  u-j-W^/ls ,  dont  la  descrip- 
tion complète  vient  d'être  donnée ,  2  o  milles. 

De  Tripoli  au  cap  dit  Caliousa  iL^y^\i,  2  4  milles. 

De  Cassr  Caliousa  à  Cassr  el-Kitab  i->\j^\  jj^,  8  milles. 

De  Cassr  el-Kitab  à  Cassr  Beni-Ghasan  (j^— ~>-c  i^; >  j-j^-i ,  i  7 

milles,  et  à  l'embouchure  de  la  rivière  dite  Wad-Lades  i^j-ii*  ilj, 
I  8  milles. 

De  AA'ad-Ladcs  au  cap  el-Cha'ara  T^juJI  ^«t;,  i /i  milles. 

De  ce  dernier  cap  à  celui  de  Caliousa  a-mj-JIï  on  compte  4o 
milles  en  ligne  droite  et  52  milles  en  ligne  oblique. 

De  Cassr  el-Cha'ara  au  cap  Chirikes  (j«JÇ>^  (j-l;,  4  milles,  et 
au  cap  el-Mesen  ^J^\  ^J^\J,  qui  s'avance  dans  la  mer,  4  milles. 

D'el-Mescn  à  Lebda  sJsjJ  (Leptis  magna),  4  milles. 

«  La  ville  de  Lebda  est  située  à  peu  de  distance  de  la  mer. 
'  Elle  était  autrefois  très-florissante  et  très-peuplée;  mais  les 
«  Arabes  étant  venus  camper  sur  son  territoire ,  s'emparèrent  des 
«  troupeaux  et  inquiétèrent  les  habitants  à  tel  point  que  ceux-ci 

•  furent  contraints  d'abandonner  la  ville.  Il  n'en  reste  plus  que 
«  deux  châteaux  assez  considérables  où  des  Berbers  de  la  tribu 
«  de  Hawara  sJyA  ont  établi  leur  domicile.  Indépendamment  de 
"  ces  châteaux,  on  voit  encore,  à  Lebda,  un  fort  situé  sur  le 
«  bord  de  la  mer  et  occupé  par  des  artisans;  il  s'y  tient  un  mar- 
«  ché  qui  est  assez  fréquenté.  Le  territoire  de  Lebda  produit  des 
«  dattes  et  des  olives  dont  on  retire,  dans  la  saison  convenable, 

•  d'assez  abondantes  récoltes  d'huile.  » 

De  Lebda  à  Cassr  Béni- Hasan  (j~i>-  ^j-kaï,  17  milles. 

De  Cassr  Beni-Hasan  à  Mersa  Makrou  jyX*  ^jr^,  bon  mouillage 
où  les  navires  sont  à  l'abri  de  tous  les  vents,  1  mille. 

Du  port  de  Makrou  ^  à  Cassr  Hachem  p<viL*  yai  et  à  Cassr  Sa- 
mia  *-y«U< _^j>aj ,  12  milles. 

'  La  version  latine  porte  Nakebdou. 


DEUXIÈME  SECTION.  285 

De  Cassr  Samia  à  Soueïca  ebn-Metskoud  i^ii»  (jjI  *Jij^-c,  i  -i 
milles. 

De  Soueïca  ebn-Metskoud  à  Kenan  yUs,  20  milles. 

De  Tripoli  à  Kenan,  on  compte  par  le  désert  180  milles,  cl 
par  les  détours,  2  10  milles. 

«  Soueïca  ebn-Metskoud,  dont  il  est  parlé  ci-dessus,  tire  son 
«  nom  de  celui  d'une  tribu  d'Arabes  dite  Beni-Metskoud.  Le  pays 
'"  est  peuplé  de  Berbers  de  la  tribu  des  Hawara  «jly»,  qui  sont 
«  entièrement  sous  la  dépendance  des  Arabes.  11  y  a  un  marché 
"  très-renommé  et  un  grand  nombre  de  forts  ou  châteaux.  Les 
«  habitants  cultivent  de  l'orge  au  moyen  d'irrigations,  et  les  Ara- 
«  bes  viennent  se  pourvoir  chez  eux  des  cboses  nécessaires  à  leur 
«  subsistance.  • 

Ici  finit  la  seconde  section  du  troisième  climat,  contenant,  sur 
celles  d'entre  les  côtes  de  la  mer  Méditerranée  qui  y  sont  com- 
prises, tous  les  renseignements  qu'il  nous  a  été  possible  de  nous 
procurer. 


['■fuillet  73  rt-clu. 


286  TROISIÈME  CLIMAT. 


TROISIÈME  SECTION. 

Désert  de  Barca.  —  Adjedabia.  —  Audjela.  —  Zawila. 


La  contrée  comprise  dans  cette  section  se  compose,  en  nia- 
FeuiUet 73 verso,  jeure  partie,  de  déserts  «  fréquentés  par  des  Arabes  méchants, 
«  vicieux,  et  jaloux  de  leurs  voisins.  »  Là  sont  Zawila  ebn-Khat- 
tab  oVki^  yj!  i^jj,  Mestih  ^^i^^,  Zala  «Jlj,  Audjela  »V-»jl,  el 
Barca  aS^.  Sur  les  rivages  de  la  mer,  on  remarque  divers  cliâ- 
teaux  dont  nous  donnerons  la  description.  Les  plus  célèbres 
d'entre  ces  contrées  sont  celles  de  Sirt'  (ou  Sort)  k:j>jm  et  d'Adjc- 
«  dabia  iUjl0sj»-t;  mais,  de  nos  jours,  elles  sont  devenues  misé- 
'  "  râbles  et  dépeuplées  à  tel  point  qu'il  n'en  subsiste  (pour  ainsi 
«  dire)  que  les  noms.  Cependant  il  y  aborde  des  navires  chargés 

•  d'objets  de  consommation  et  le  pays  n'est  pas  entièrement 

•  improductif.  Nous  en  décrirons  les  villes,  les  territoires,  les 

■  châteaux,  les  fleuves,  tels  qu'ils  sont  actuellement.  Tout  secours 
-  et  toute  force  viennent  du  Très-haut.  » 

Barca  ajjj  est  une  ville  de  grandeur  moyenne,   dont  l'en- 
BAHC.V.  ,  ceinte  est  peu  habitée  et  les  marchés  peu  fréquentés;  autre- 

"  fois  il  n'en  était  pas  de  même.  C'était  la  première  station  pour 
«  les  voyageurs  qui  se  rendaient  de  l'Egypte  à  Caïrowan.  De 
«  Barca  dépendent  divers  villages  arabes  situés  dans  une  plaine 
"  d'une  journée  d'étendue,  environnée  de  montagnes,  et  dont 
<>  le  sol  est  naturellement  de  couleur  rouge.  Les  vêtements  des 

■  habitants  sont  de  cette  même  couleur,  en  sorte  qu'on  les 
"  reconnaît  à  ce  signe  dans  les  pays  environnants.  Le  concours 

'  Nous  écrivons  ce  mol  d'après  la  prononcialion  actuelle  des  habitants  de  Tripoli. 


TROISIÈME  SECTION.  287 

"  des  voyageurs  (àBarca)  est  considérable  à  certaines  époques,  f'fuiiici  7^  verso. 
«  parce  cjue  celte  ville  n'est  voisine  d'aucune  qui  puisse  lui  être 
«  comparée  en  fait  de  ressources,  et  que  d'adleurs  elle  est  si- 
«  tuée  sur  une  côte  stérile.  Le  pays  produisait  autrel'ois  du  coton 
«  d'une  qualité  particulière  et  diflércnte  de  toute  autre.  Il  y  avait 
«  et  il  y  existe  encore  des  tanneries  où  l'on  prépare  des  cuirs  de 
«  bœuf  et  des  peaux,  de  tigre  provenant  d'Audjola.  Les  vaisseaux 
«  et  les  passagers  cjui  viennent  d'Alexandrie  x.j>X;Xu,i)l  ou  de 
«  l'Egypte  à  Barca,  y  apportent  de  la  laine,  du  miel  et  de  l'huile  » 
et  en  exportent  une  espèce  de  terre  utile  en  médecine,  connue 
sous  le  nom  de  terre  de  Barca,  et  qui,  mélangée  avec  de  l'huile,  f"'^»'"'"'  v'i  "^^i^o- 
est  employée  avec  succès  contre  la  gale,  la  teigne,  et  comme 
vermifuge.  Cette  terre  est  une  sorte  de  poussière,  qui,  jetée  sur 
le  feu,  exhale  une  odeur  de  soufre  et  une  fumée  puante;  elle 
est  d'une  saveur  également  très-désagréable. 

De  Barca  à  Audjela  ^*X=-jI  on  compte,  par  le  désert,   lo  jour- 
nées de  caravane. 

De  Barca  à  Adjedabia  aajIiXs-I,  6  journées  ou  lûa  milles. 
De  Barca  à  Alexandrie,  a  i  journées  ou  55o  milles  '. 
n  Le  pays  compris  dans  cet  intervalle  se  nomme  pavs  de  Barkiu 
«  (^ijj  ^_^j\  (ou  plutôt  de  Barnik  (fjjj.^  -).  .u.jEnAm. 

<>  Adjedabia  â^jI^j;-!  est  une  ville  située  dans  un  lieu  couvert 
»  de  cailloux  roulés.  Elle  était  autrefois  entourée  de  murs,  mais 
il  n'en  subsiste  plus  que  deux  forts  dans  le  désert.  La  distance 
qui  sépare  Adjedabia  de  la  mer  est  de  4  milles.  Il  n'y  a  dans 
ses  environs  aucune  espèce  de  végétation.  La  j^opulation  se  com- 
pose de  juifs  et  de  musulmans  dont  la  profession  est  celle  de 
«  marchands  forains.  Un  grand  nombre  d'Arabes  et  de  Berbers 
errent  dans  ces  solitudes.  Il  n'existe  aucun  coUrs  d'eau,  soit  dans 
le  pays  de  Barca,  soit  clans  celui  d' Adjedabia;  on  n'y  boit  que 
de  l'eau  de  citerne  et  on  se  sert  d'eau  de  puits  pour  arroser 
'  Dans  le  ras.  A.  celle  dislance  manque.  —  '  Rércr.ice? 


288  TROISIÈME  CLIMAT. 

iVuiii.i  7 1 1,-cio.  „  ie  peu  de  blé ,  d'orge  et  de  menus  grains  qu'on  v  cultive. 
*rnjr.i.t  «  La  distance  d'Adjedabia  à  Zala  «3lj  est  de  5  journées. 

«  Audjcla  *)^=-jl  est  une  ville  petite,  mais  bien  peuplée,  et 
«  dont  les  nombreux  habitants  se  livrent  à  un  négoce  tel  que  le 
"  comportent  leurs  besoins  et  ceux  des  Arabes  (  leurs  voisins  ). 
•  Cette  ville  est  située  dans  un  pays  désert;  le  sol  qui  l'envi- 
«  ronne  produit  des  dattes  et  des  légumes  pour  la  consommation 
«  des  habitants.  C'est  par  Audjela  qu'on  pénètre  dans  la  majeure 
«  partie  du  pays  des  noirs,  comme  par  exemple  dans  le  Kowar 
«  ,!jS'  et  le  Koukou  ^^.  (  Bâtie  )  sur  un  fonds  de  roche  très- 
«  dure  \  elle  est  très-fréquentée  par  les  allants  et  par  les  ve- 
«  nants.  Les  territoires  d' Audjela  et  de  Barca  ne  forment  qu'une 
«  seule  province.  L'eau  y  est  rare,  et  l'on  n'y  boit  que  de  celle 
«  des  citernes  ". 

«  D' Audjela  à  Zala  Xllj,  on  compte  i  o  journées,  en  se  dirigeant 
«  vers  l'ouest. 

••  Zala  est  un  bourg  où  se  trouve  un  bazar  fréquenté.  La  po- 
«  pulation  se  compose  de  Berbers,  de  Hawara  «j'y»,  et  de  mar- 
«  chands;  on  y  trouve  bienveillance  et  protection'. 

•  De  Zala  à  Zawila  *\)jj,  i  o  journées,  en  passant  par  un  bourg 
«  nommé  Mestih  ^-i^-^- 

'  C'est  par  conjecture  que  nous  traduisons  ainsi  les  mots  ràjAs  ■_  «  *   ^.- 1  i 

'  La  description  d' Audjela  citée  par  Abulféda  n'étant  pas  complète,  nous  croyons 
devoir  joindre  ici  le  texte  arabe  d'Edrisi  : 


JitUj^CJi  ^  j.AA^>  ij%À^=U*«  ^7%J  ^ir^^  SfM±^\^  5*AXo  fiMÔ\^  M^y  AÀj.X-4 
JjS"  Lj  l-ÀjdlJ  *-î;-fJ'  *+=»■"  i  Sj  V^'  r'"'^**"'.?  (•-(r='W'^»-' J"*^  (ic  L^J 
j'lj-^3    iîV.    J^to    y'ij-Ji    ^j^^i    er.    i^AÎ^»    JI    J^^*>V   V^.J    lyidi)    élV^  y 

'  Le  ms.  B.  ajoute  qu'on  entre  aussi  par  Zala  dans  le  Soudan  ou  pays  des  noirs. 


TROISIÈME  SECTION.  289 

"  De  Zala  au  territoire  de  Wadaii  ylij,  3  journées.  Feuillei  74  recto. 

"  Wadan  est  une  oasis  (litt.  une  île)  plantée  de  palmiers  touffus 
"  et  couverte  d'habitations. 

«  De  Zala  à  Sirt  e*^  (ou  Sort),  9  journées. 

«  De  Sirt  au  territoire  de  Wadan,  5  journées. 

«  Wadan  yliîj  est  un  district  situé  au  midi  de  Sirt  ca^,  où 
»  sont  deux  châteaux  distants  l'un  de  l'autre  d'un  jet  de  flèche. 
«  Celui  de  ces  châteaux  qui  est  le  plus  voisin  de  la  plaine  est 
«  inhabité,  celui  qui  touche  au  désert  est  habité.  Il  y  a  beaucoup 
"  de  puits  dont  les  eaux  servent  à  l'arrosage  du  dhorra.  On  voit 
«  des  bois  à  l'occident  de  la  ville,  qui  est  entourée  de  nombreu- 
"  ses  plantations  de  mûriers,  de  figuiers  de  l'espèce  dite  dliaheh 
«  4-«J^li>,  et  de  palmiers  produisant  des  dattes  molles  et  douces; 
"  car  si  les  dattes  d'Audjela  sont  plus  abondantes,  celles  de  Wa- 
«  dan  sont  supérieures  en  qualité.  C'est  par  ici  qu'on  entre  dans 
"  le  pays  des  noirs  et  ailleurs. 

«  De  Zawila  ebn-Khattab  tjikji.  (jji  JWojj  à  Sirt  (ou  Sort),  on 
"  compte  5  fortes  journées;  et  de  la  même  ville  au  petit  marché 
«  dit  Soueïca  ebn-Menkoud  i>SX«  (^jI  iou^-»  ou  ebn-Metskoud  (^jl 
«  ijJiL»,  16  journées. 

"  La  ville  de  Zawila  ebn-Khattab  du  désert  <_>Ua_i.  yjl  *^jj 
"  I^^JI  est  petite,  mais  il  y  a  des  bazars;  on  entre  (aussi)  par  là 
"  dans  le  pays  des  noirs.  On  y  boit  de  l'eau  douce  provenant  de  Feinliei7iveiso. 
«  puits.  Il  y  croît  beaucoup  de  palmiers  dont  les  fruits  sont  excel- 
«  lents;  c'est  im  lieu  fréquenté  par  des  voyageurs  qui  y  apportent 
"  toutes  les  marchandises  et  tous  les  objets  nécessaires  aux  habi- 
»  tants.  Les  Arabes  errent  dans  la  campagne  et  ils  y  commettent 
«  autant  de  dégât  qu'il  leur  est  possible.  Tout  le  ])ays  que  nous 
"  venons  de  décrire  est  soumis  à  leur  domination. 

«  De  Cossour  el-A'tech  l>*J^I  ji^-^  (on  se  rend)  à  Cafcz  jji», 
«  lieu  appartenant  aux  Nassrat  et  aux  A'mirat  »^*j  »^b,  tribus 
«  arabes;  de  là  à  Tolomïetha  el-Zelk  JJpl  aJa^j,  lieu  soumis  au 

37 


290  TllOISIKMK  CLIMAT. 

FeuilKi  -i  verso.      ,  pouvoir  tlc  cHverscs  tribus  berbères  devenues  arabes,  et  portant 

•<  les  noms  de  Mezata  « jt;^,  de  Zenata  xjLj,  et  de  Fazara  «jijj. 

«  Ces  Berbers  sont  des  cavaliers  très-braves,  très-orgueilleux; 
«  ils  font  usage  de  longues  lances  et  protègent  le  pays  contre 
«  les  incursions  (l(\s  (brigands)  Arabes. 

«  L'étendue  du  lilloral  compris  dans  la  présente  section  est, 
"  en  ligne  directe,  de  7  journées  de  navigation,  ou  de  700  milles; 
«  et  en  suivant  les  contours  du  goH'c,  ilc  i3  journées,  ou  de 
«  i3oo  mdlcs,  savoir  : 

»  Du  cap  Canan  ybt>  à  Sirt  ^j.^,  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
"  3  journées  de  navigation. 

"  De  Sirt  à  Maghdach  ^Ij^jU,  1  journée  et  demie. 

«  De  là  à  l'île  blancbe  >-«i^aJI  »^j^?-,  1  journée  et  demie. 

«  A  Cassr  Sarbioun  uyjj-^jMti,  1   journée. 

«  A  Cassr  Cafez  jilijjai,  1   demi-journée. 

«  A o»|/^,  une  demi-journée*. 

«  Aux  tours  de  Berouh  ^.jjo  j'^^K  4  journées. 

Il  A  Tewkara  »j-5y,  5o  milles. 

«  A  Tolomïetba  &ivUa  ",  5o  milles. 

«  Au  cap  Oji^K  2  journées  de  navigation. 

«  Tel  est  l'itinéraire  considéré  isolément  :  mais  noire  intention 
n  est  de  le  compléter  au  moyen  de  l'indication  des  châteaux.  »  Le 
voyageur  qui,  partant  du  cap  Canan,  veut  se  rendre  aux  châteaux 
de  Ilasan  (jU»a-jj^*aï,  a  quatre  fortes  journées  à  faire  dans  un 
désert  aride,  «  plat  et  monotone.  Ces  châteaux,  de  nos  jours, 
"  sont  inhabités  et  il  n'en  subsiste  que  des  ruines  poudreuses  ; 
«  mais  on  y  trouve  deux  puits  peu  profonds  où  les  voyageurs  peu- 
«  vent  s'approvisionner  d'eau  en  quantité  suffisante  pour  leurs 
«  besoins.  » 

'  Le  ms.  B.  porle  une  journée;  mais,  soil  qu'on  adopte  celte  évaluation,  soit 
qu'on  préfère  celle  du  œs.  A.,  l'addition  des  nombres  ne  donne  point  un  total 
exact.  —  '  Ou  Tamina  AijyoUs ,  d'après  le  ms.  C. 


TROISIÈME  SECTION.  291 

De  là  à  Assnam  j-l^i-o!,  3o  milles.  l'euiiiei  74  verso 

Le  golfe  porte  le  nom  de  Zediq  (f^.^j-  E»  cicnsnnt  ilcs  fo.sses 
dans  le  sable  et  dans  les  cailloux,  sur  les  Lords  de  la  mer,  on 
trouve  de  l'eau.  «  On  appelle  ce  lieu  Assnam ,  parce  qu'il  existe 
«  auprès  de  là,  dans  le  désert,  im  grand  nombre  d'idoles,  ou- 
«  vrage  des  anciens  Grecs.  » 

De  Assnam  on  va  à  ci-Carnaïn  '  tjvj^JUI ,  château  considérable 
bien  habité,  et  au  centre  duquel  est  un  puits  profond,  de  nos 
jouis  alimenté  par  les  eau.v  jiluvialcs. 

«  De  là  à  Sirt  <^jm>,  dont  nous  avons  suCDsamment  fait  men- 
«  tion,  on  compte   i3  milles.» 

De  là  à  Cassr  el-A'badé  »5UxI!j.Aai,  sur  le  bord  de  la  mer,  34 
milles. 

De  Cassr  cl-A'badé  à  lahoudié  aj^j^j,  «  lieu  habité  et  arrosé 
«  au  moyen  de  puits  dont  on  fait  tirer  l'eau  par  des  bêtes  de 
"  somme,  34  milles.  » 

De  lahoudié  à  Cassr  el-A'tecb  ijj^*l\  j.»aLi  (\e  château  de  la  Soif), 
«  où  sont  trois  puits  et  des  cultures,  3/i  milles.  » 

De  Cassr  el-A'tech  à  Manhoucha  iLi^vjU,  3  journées  sans  eau, 
et  par  un  terrain  bas  et  imprégné  de  sel. 

Manhoucha  est  située  sur  les  bords  de  la  mer;  on  s'y  procure 
de  l'eau  en  creusant  des  trous  dans  les  cailloux  et  dans  le  sable 
"  du  rivage".  «Ce  nom  de  Manhoucha  ou  de  mordue  lui  a  été 
»  donné  parce  qu'il  y  a  dans  les  sables  qui  l'environnent  une 
«  sorte  de  vipère  longue  tout  au  plus  d'un  empan,  dont  la  mor- 
«  sure  est  nuisible  et  dangereuse,  surtout  durant  la  nuit,  pour 

'  Je  suppose  qu'il  s'agit  ici  de  Cyrène  :  l'indication  qui  précctle  autorise  cette 
conjecture.  Au  surplus,  le  nom  est  fautivement  écrit  dans  la  version  latine,  pag. 
gî,  lig.  3o. 

'  Tel  est,  ce  me  semble,  le  sens  de  ces  mois  :  ^  .  tv-g  j^L.,»,.^,!  ^  Lj^Ia.^  , 
j_^S^I  (^  J-^)l  ;  je  ne  puis  donc  adopter  la  version  latine  qui  ])Orlc,  pag.  p3, 
et  cjus  incolœ  liahcnt  aqiiam  in  cisternis. 

37. 


292  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  73  rccio.  „  celui  qiii  n'y  prend  pas  garde.  On  y  rencontre  aussi  des  trou- 
«  peaux  de  bœufs  sauvages,  beaucoup  de  loups,  et  (même)  des 
«  lions  qui  attaquent  les  voyageurs,  lorsque  ceux-ci  paraissent  les 
«  redouter.  » 

De  Manhoucba  à  Blr  cl-Glianam  f^ — li^;^  (le  puits  des  Mou- 
tons), situé  à  l'extrémité  des  terrains  salés  dépendants  de  Man- 
houcba xiy-c-o,  environ   i3  milles. 

De  là  à  Faroukb  ^jyUJt,  i  journée  de  3o  milles. 
De  Faroukb  à  Harcara  »;j>=-,  2  5  milles. 
De  là  à-Tawsemt  o^<wjj',  20  milles. 
De  là  à  Solouc  .j>A-»,  2  4  milles. 
De  là  à  Barca  HS^ ,   1  5  milles. 

Quant  à  la  distance  qui  sépare  Solouc  j^Xw  de  Cafezj;*lï,  elle 
est  d'une  journée. 

Cafez  est  un  cbâteau  construit  au  milieu  de  la  plaine  de  Ber- 
nic  ^^.  A  l'est  de  Cafez,  s'étend  un  bois  ii<U,  qui  touche  à  la 
mer,  dont  Cafez  est  distante  elle-même  de  4  milles.  Du  même 
côté ,  et  auprès  de  Cafez ,  est  un  étang  qui  s'étend  le  long  de  la 
mer,  mais  qui  en  est  séparé  par  des  dunes  de  sable.  Cet  étang 
est  d'eau  douce,  sa  longueur  est  de  6  milles,  «  et  sa  largeur 
«  d'un  demi-mille.  C'est  vers  la  moitié  de  la  première  de  ces 
"  distances  que  commence  le  bois  dont  il  vient  d'être  parlé.  Le 
«  pays  est  occupé  par  des  tribus  errantes  ".  " 

De  Cafez  à  Cassr  Tewkara  s^j-aï  (l'ancienne  Teuchira  ou 
Arsinoé),  2  journées. 

«  Ce  dernier  lieu  est  considérable  et  bien  liabité.  Il  y  existe 
"  une  peuplade  berbère.  Les  champs  qui  l'environnent  sont  cul- 
"  tivés  et  arrosés;  on  y  cultive  des  menus  grains. 

'  Nous  suivons  ici  le  ms.  A.  et  la  version  latine  ;  le  ms.  B.  porte  Baousemt 
'  Après  le  mot  J^jUï,  il  existe  un  mot  illisible  dans  l'un  comme  dans  l'autre 
manuscrit. 


TROISIÈME  SECTION.  293 

De  là   (de   Cassr  Tewkara)  à  Camanès  (j»jU',  château,   lo      Feuillet  75  ncio. 
milles. 

De  Camanès  à  AwtelitkjJLjI,  château  habité,  1  demi-journée-. 

De  là  à  Arba'  Bnroudj  ^jy.j  à*j_;I  (les  quatre  tours),  cliâ- 
teau,   I  journée. 

Do  là  à  Cassr  el-A'ïn  (^)ii]jj^  (le  château  de  la  Fontaine),  10 
milles. 

De  là  à  Tolomïetha  Ai4J3,  «  place  très-forte,  ceinte  de  mu- 
I'  railles  en  pierre,. 10  milles. 

«  Tolomïetha  (l'ancienne  Ptolemaïs)  est  un  lieu  bien  habité 
«  et  fréquenté  par  les  navires.  On  y  apporte  de  bonnes  étoffes  de 
"  coton  et  de  lin  qu'on  y  échange  contre  du  miel,  du  goudron  et 
"  du  beurre.  Les  navires  viennent  d'Alexandrie.  Autour  de  cette 
«  ville  campent  des  tribus  nomades,  savoir  :  vers  l'occident,  les 
»  Rawah  ^\jj ,  et  vers  l'orient ,  les  Heïb  t-w^. 

«  Nous  décrirons  par  la  suite,  s'il  plaît  à  Dieu,  les  pays  qui 
"  touchent  à  cette  contrée.  » 

'  La  version  latine  porte  (p.  gS)  Maniacques.   —  '  Le  ms.  A.  porte  2  journées. 


294  TROISIKME  CLIMAT. 


QUATRIÈME  SECTION'. 

Alexandrie.  —  Missr  ou  Fostat.  —  Faîoum.  —  Branches  du  Nil 
Lac  de  Tennis.  —  Damielle. 


iciiillei  75  recto.  La  présente  section  comprend,   indépendamment  de  la  des- 

cription de  Santarié  iij^^jcju,,  des  déserts  qui  .s'étendent  jusqu'au 
territoiie  de  Barca  i^  et  d'Alexandrie  &jj  jui^^l ,  celle  de  di- 
verses parties  de  la  haute  et  de  la  basse  Egypte  jusqu'au  grand 
Nil,  celle  du  Faîoum  -> — *j,  celle  du  Rif  w — jj  dans  l'Egypte 
moyenne",  et  en  général  celle  des  districts  de  la  basse  Egypte, 
dépendants  de  Missr  j-^suo  ou  qui  font  partie  de  son  territoire.  S'il 
plaît  à  Dieu,  nous  décrirons  tous  ces  pays  en  détail,  avec  ordre, 
suite  et  clarté ,  ainsi  que  les  monuments  et  les  curiosités  de 
l'Egypte,  les  objets  d'exportation  et  d'importation,  et  les  moyens 
d'obtenir  la  mesure  de  la  hauteur  des  eaux. 

Nous  disons  donc  que  la  distance  en  ligne  directe  qui  sépare 
la  ville  de  Barca  iU^j  de  celle  d'Alexandrie  AjjO^-^i'I  est  de  2  1 
journées ,  et  voici  comment  : 

De  Barca  aj^j  i  Cassr  Nedamé  a^! .Xj  ^,-iaï ,  on  compte  6  milles; 

De  là  à  Takenest  o>-,»J.s>b',  26  milles; 

'  Les  auteurs  de  VAIiràjc  ont  mal  à  propos  compris  cette  section  dans  la  précé- 
dente; c'est  ce  qui  fait  (ju'on  lit,  page  107  de  la  version  latine  :  de  QUARTA  parte 

NUI.LA  FIT  MENTIO. 

'  V'oyez,  au  sujet  du  Rif,  la  Belation  de  VEtjypte  par  Ahd-allalif,  traduction  de 
M.  de  Sacy,  pag.  897  ;  voyez  aussi  les  Recherches  critiques  et  historiijues  sur  la  lancjue 
et  la  liltêrulare  de  iEijyple,  pages  179  et  suiv.  par  M.  Quatrcniùre. 

'  La  version  latine  porte  Nachemest,  mais  ici  nos  deux  manuscrits  sont  d'dtcord. 


QUATRIÈME  SECTION.  295 

De  là  à  Maghar  el-Rakim  ^j.l\  j\Jui>  (les  cavernes  insci'ites),  où     Feuillet  75  recio 
la  présente  voie  rejoint  la  voie  supérieure,  26  milles'; 

De  là  ^u  puits  de  Halimé  &.«>i=-  v-=^>  35  milles;  Feuillet  75  verso. 

De  là  à  Wadi  MaUill  S^^  ^i'j,  35  milles  -; 

De  là  au  puits  d'Almcïdan  yl^x^I!  t-^=-,  35  milles; 

De  là  à  Djenad  el-Sagliir  j.A**aJi  iU=-,  35  milles; 

De  là  au  puits  d'ALdallah  ^1  Jols  c-<~=-  ,  3o  milles; 

De  là  à  Merdj  cl-Cheikh  gS-ïJ'  sj-«i  3o  milles; 

De  là  à  el-Akbat  àajuJI,  20  milles; 

De  là  aux  boutiques  de  Abi  Halimé  <^.^^-L^-  ji  ovv^lj-»- ,    20 
milles; 

De  là  à  Djerbet  el-Coum  -jjiJI  i^j-^,  35  milles; 

De  là  à  Cassr  el-Chammas  ^Ui^Jij^jtï,   i5  milles; 

De  là  à  Sikket  el-Hamam  ^/lUJI  t-Xu,  (le  chemin  des  Pigeons), 
i5  milles; 

De  là  au  puits  d'el-A'ousedj  gyJI  'r'-^,  3o  milles; 

De   là  à   Kcnaïs  el-Harir  j-.^j^  ^«^jU^j   et  aux  moulins,  3li 
milles; 

De  là  à  Ilaniet  cl-PiOum  -jj^i  o^aà».,  3o  milles; 

De  là  à  Dliat  el-Hammam  -l*ji  <^\s,  34  milles; 

De  là  à  Thounia  *ajjj,   18  milles; 

De  là  à  Alexandrie  Aj^^^^iJI ,  20  milles. 

Tel  est  l'itméraire  qu'on  suit  en  prenant  la  voie  supérieure 
par  le  désert;  quant  à  l'itinéraire  du  littoral,  le  voici  : 

D'Alexandrie  au  cap  dit  Ras  el-Kenaïsé  iU-wil^Tl  ^_^!_,  (ou  des 
Eglises),  on  compte  3  journées  de  navigation. 

De   ce   cap  au  port   dit  Mers   el-TarAuvi  ^j\.i;JaJ!  i^^j-^,    une 
journée; 

De  là  au  commencement  du  golfe  dit  Djoun  Ramada  ^^ — =- 
iiU;,  5o  milles; 

'  Celle  dislance  est  omise  dans  le  ms.  B. 
'  Même  observation. 


■296  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  7.^  voiso.  De  là  à  Akbat  es-Sollani  i-«JI  iUis'. 

D'Akbat  es-SoUam  à  Mers  A'mara  »,U  ^j^,  lo  milles. 

De  là  à  Mellaha  iù»5Ut,  3o  milles. 

De  là  à  Lakka  aS,  i  o  milles. 

De  Lakka  dépendent  deux  châteaux  construits  dans  le  désert  ; 
lun  d'eux  se  nomme  Keb  «-^S»,  et  l'autre  CammarjU. 

De  Lakka  au  port  de  Tabraca  Aï^jJa  ^j^  (Tobrouk),  5o  milles. 

De  Tabraca  au  port  dit  Ras  Tini  ^5^0  ^-b"  >  '  journée  et  demie 
de  navigation. 

De  là  à  Boundarié  x>j<yju ,  2  journées. 

De  Boundarié,  où  la  mer  forme  une  courbure  exactement  di- 
rigée vers  le  couchant,  au  cap  dit  Tarf  Ta'adia  àjJ'ou  o;i>,  deux 
journées  sans  habitations;  «  la  côte  se  compose  de  montagnes 
«  et  de  ravins  où  personne  ne  passe,  à  cause  de  l'aspérité,  de 
"  l'escarpement  et  de  la  stérilité  (des  lieux).  »  C'est  à  partir  du 
cap  Ta'adia  que  commence  le  golfe  de  Zedik  ou  de  Zedin  (fj^j 
ou  y— jij.  La  longueur  de  ce  golfe,  qui,  passant  par  Boundarié  ^, 
s'étend  jusqu'à  Alexandrie,  est,  en  ligne  directe,  de  6  journées 
de  navigation  ou  de  Goo  milles;  mais  en  suivant  les  contours  du 
littoral,  de  1 1  journées  et  demie,  ou  de  1  i5o  milles". 

"  A  partir  de  l'extrémité  des  dépendances  de  Tolomïetha 
«  ^âa^Js,  dont  il  vient  d'être  question,  commencent  les  posses- 
»  sions  des  tribus  arabes  dites  Rawah  et  Heïb  ^Ijy  et  w~s^,  qui 
"  sont  nombreuses  et  qui  possèdent  beaucoup  île  chameaux  et 
«  de  moutons.  Leur  pays  est  sûr  et  tranquille ,  leurs  montagnes 
«  cultivées;  ils  s'y  livrent  à  l'exercice  de  la  chasse;  le  térébinthe. 
Il  le  genévrier  et  le  pin  y  croissent  en  quantité;  on  y  voit  beaucoup 

'  n  y  a  lien  de  croire  qu  il  s'agit  ici  de  l'ancienne  Catabathmus. 

'  La  version  latine  porte  lathna. 

'  Le  ms.  A.  porte  :  *j,OvjLXl..i)l  <jl  jL  yi  Jt  iù,0sjjjl  jL.  ^giJJI  y^  \>yjt>  j  . 
ce  qui  nous  met  à  portée  de  rectifier  le  passage  de  la  version  latine  où  on  lit  :  litas 
liera  istud  cujus  initium  constiluilur  in  Bondaria. 

*  Nous  suivons  ici  la  leçon  du  ms.  B.  feuillet  120,  lig.  1 


QUATRIÈME  SECTION.  297 

"  de  champs  ensemencés,  de  terrains  fertiles  el  de  dattiers,  et 
"  l'on  y  recueille  d'excellent  miel.  La  dernière  des  dépendances 
1  des  Heïb  est  Lakka  xjf. 

«  A  10  milles  environ  de  Boundarié,  est  un  château  considé- 
«  rallie,  habité  par  une  peuplade  dite  Nahani  ^^;  le  château 
»  porte  le  même  nom.  Ces  hommes  s'occupent  beaucoup  de  l'é- 
«  ducation  des  abeilles,  de  la  vente  du  miel  et  de  l'extraction 
«  du  goudron  qu'ils  obtiennent  du  genévrier  et  qu'ils  transpor- 
"  tent  en  Egypte,  u 

Quant  à  Alexandrie  * jjj^j-Xwiii,  c'est  une  ville  bâtie  par 

Alexandre,  qui  lui  donna  son  nom.  Elle  est  située  sur  les  bords 
de  la  Méditerranée,  et  l'on  y  remarque  d'étonnants  vestiges  et 
des  monuments  encore  subsistants,  «  cjui  attestent  l'autorité  et 
"  la  puissance  de  celui  qui  les  éleva,  autant  que  sa  prévoyance 
«  et  son  savoir.  Cette  ville  est  entourée  de  fortes  murailles  et  de 
«  beaux  vergers.  Elle  est  vaste,  couverte  de  hauts  et  nombreux 
«  édifices,  commerçante  et  riche.  Ses  rues  sont  larges  et  ses  cons- 
"  tructions  solides;  les  maisons  y  sont  carrelées  en  marbre,  et 
1  les  voûtes  inférieures  des  édifices  soutenues  par  de  fortes  co- 
"  lonnes.  Ses  marchés  sont  vastes  et  ses  campagnes  j)ioductives.  » 

Les  eaux  du  Nil,  qui  coule  à  l'occident  de  cette  ville,  passent 
par  des  aqueducs  au-dessous  des  maisons,  et  parviennent  à  des 
citernes  obscures  et  contiguës  les  unes  aux  autres;  quant  à  la 
ville,  elle  est  bien  éclairée  et  parfaitement  construite.  Il  y  existe 
un  minaret  (ou  plutôt  un  phare)  qui  n'a  pas  son  pareil  au  monde 
sous  le  rapport  de  la  structure  et  sous  celui  de  la  solidité  ;  car, 
indépendamment  de  ce  qu'il  est  fait  en  excellentes  pierres  de 
l'espèce  dite  Kedan  ylj>. — Sj  ,  les  assises  de  ces  pierres  sont 
scellées  les  unes  contre  les  autres  avec  du  plomb  fondu  et 
les  jointures  tellement  adhérentes,  que  le  tout  est  indisso- 
luble, bien  que  les  flots  de  la  mer,  du  côté  du  nord,  frappent 
continuellement  cet   édifice.   La    distance  qui   sépare  le   phare 

38 


Feuillet  75  verso. 


ALEXANDRIE. 

Feuillet  76  recto. 


298  TROJSIK.ME  CLIMAT. 

Feuillet  76  recio  Je  la  ville  cst ,  par  mer,  dun  mille,  et  par  terre  de  3  milles.  Sa 
hauteur  est  de  3oo  coudées  de  la  mesure  dite  rechachi  ^U«j, 
laquelle  équivaut  à  3  empans',  ce  ([iii  fait  donc  100  brasses  iwl» 
de  haut,  dont  9 G  jusqu'à  la  coupole,  et  k  pour  la  hauteur  de 
la  coupole.  Du  sol  à  la  galerie  -  du  milieu,  on  compte  exacte- 
ment 70  brasses;  et  de  cette  galerie  au  sommet  (du  ])bare),  26. 
On  monte  à  ce  sommet  par  un  escalier  construit  dans  l'intcrieur, 
et  large  comme  le  sont  ordinairement  ceux  qu'on  pratique  dans 
les  tours.  Cet  escalier  se  termine  vers  le  milieu  (du  phare),  et 
là  l'édifice  devient,  par  ses  quatre  côtés,  plus  étroit.  Dans  l'in- 
térieur et  sous  l'escalier,  on  a  construit  des  habitations.  A 
partir  do  la  galerie,  le  phare  s'élève  jusqu'à  son  sommet,  en  se 
rétrécissant  de  plus  en  plus  jusqu'au  point  de  pouvoir  être  em- 
brassé de  tous  les  côtés  par  un  homme  ^.  De  cette  même  ga- 
lerie on  monte  de  nouveau,  pour  atteindre  le  sommet,  par  un 
escalier  de  dimensions  plus  étroites  que  celles  de  l'escalier  infé- 
rieur; cet  escalier  est  percé,  dans  toutes  ses  parties,  de  fenêtres 
destinées  à  procurer  du  jour  aux  personnes  qui  montent,  n  et 
"  afin  qu'elles  puissent  placer  convenablement  leurs  pieds  en 
montant.  » 

Cet  édifice  est  singulièrement  remarquable,  tant  à  cause  de 
sa  hauteiu- qu'à  cause  de  sa  solidité;  il  est  très-utile  en  ce  qu'on 
y  allume  nuit  et  jour  du  feu  pour  servir  de  signal  aux  naviga- 
teurs durant  leurs  voyages;  ils  connaissent  ce  feu  et  se  dirigent 
en  conséquence ,  car  il  est  visible  d'une  journée  maritime  (  1 00 


'   Environ  27  pouces. 

'  Je  préfère  traduire  -!>:»  par  galerie  [ilutot  que  par  clage.  La  leijon  suivie 
par  le  savant  Hartmann ,  page  35o  (  f,yA  ) ,  ne  me  paraît  admissible  sous  aucun 
rapport. 

'  C'est  ainsi  du  moins  que  j'entends  C€S  mots  :  (^  yU-ji)!  jjtX-C««j  U  jIJsIM; 
iL*_».li  JLS'.  La  version  latine  adoptée  par  M.  Hartmann  «  et  delur  locus  cir- 
«  cumeundi  per  omnes  partes,  »  ne  me  présente  pas  un  sens  assez  clair. 


QUATRIÈME  SECTION.  299 

milles)  de  distance.  Durant  la  nuit  il  apparaît  comme  une  étoile  ;      l'euiilet  7G  recto. 
durant  le  jour  on  en  distingue  la  fumée. 

Alexandrie  est  située  au  fond  d'un  golfe  '  et  entourée  d'une 
plaine  et  d'un  vaste  désert  où  il  n'existe  ni  montagne  ni  aucun 
objet  propre  à  servir  de  point  de  reconnaissance.  Si  ce  n'était 
le  feu  dont  il  vient  d'être  parlé,  la  majeure  partie  des  vaisseaux 
qui  se  dirigent  vers  ce  point  s'égareraient  dans  leur  route.  On 
appelle  ce  {eu  fanons  ^J^.^\i,  et  l'on  dit  que  celui  qui  construisit 
le  phare  fut  le  même  (homme)  qui  fit  construire  les  pyramides 
existantes  sur  les  limites  du  territoire  de  Fostat  Jalk-^AJI ,  à  l'oc- 
cident du  Nil;  d'autres  assurent  que  cet  édifice  est  du  nombre 
de  ceux  qui  furent  élevés  par  Alexandre  à  l'époque  de  la  fon- 
dation cf  Alexandrie.  Dieu  seul  connaît  la  vérité  du  fait.  Auprès 
de  cette  ville  on  voit  les  deux  aiguilles  (obélisques).  Ce  sont  deux 
pierres  de  forme  quadrangulaire,  et  plus  minces  à  leur  sommet 
qu'à  leur  base.  La  hauteur  de  l'un  de  ces  obélisques  est  de  Feuillet  70  verso. 
5  brasses-,  et  la  largeur  de  chacune  des  faces  de  sa  base,  de 
10  empans  (90  pouces),  ce  qui  donne  un  total  de  4o  empans 
de  circonférence.  On  y  voit  des  inscriptions  en  caractères  syriens 
jlj,.A-«.  L'auteiir  du  Livre  des  Merveilles  rapporte  que  ces  obé- 
lisques ont  été  taillés  dans  la  montagne  de  Tarim  ou  larim 
^yf.>yi  ou  ^^j^,' ,  à  l'ouest  du  pays  d'Egypte.  On  lit  sur  l'un  d'eux 
ce  qui  suit  : 

Mol  la'mor  ^^ô^  ^Ji  jy.tJ'i  bcn-Cheddad,  j'ai  bâti  cette  ville  à 
un  âge  encore  éloigné  de  la  vieillesse,  ma  mort  ne  paraissant  point 
prochaine,  ni  mes  cheveux  blanchis  par  les  ans;  à  une  époque 
où  les  pierres  étaient  comme  de  l'argile,  où  les  hommes  ne  con- 
naissaient d'autre  maître  «  que  la'mor  '.  «  J'ai  élevé  les  portiques 

IjCs  tieux  manuscrits  (joilenl  vvi  u»^  .  p'  """  ['<"'*  quatre,  comme  on  lit  dans 
la  version  latine. 

Telle  est  la  leçon  tjonnée  pai-  le  ms.  1').,  bien  préférable,  selon  nous,  à  celle  du 

38. 


300  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  76  verso,  ({q  j^  viilc;  j'ai  fait  couler  ses  fleuves,  j'ai  planté  ses  arbres;  j'ai 
voulu  surpasser  les  anciens  rois  qui  la  gouvernèrent,  en  y  faisant 
construire  des  monuments  admirables.  J'ai  (donc)  envoyé  Tha- 
bont  ben-Mara,  de  la  tribu  de  A'd,  et  Makdam  ben-el-0'niar  (ou 
cl-Ghomar),  bcn-Abi  Régbal  le  Thamoudite,  à  la  montagne  de 
Tari  m  de  couleur  rouge.  Ils  en  ont  extrait  deux  pierres  qu'ils 
ont  apportées  (ici)  sur  leur  dos;  et  connue  Thabout  eut  une 
côte  brisée,  je  lui  consacrai  les  peuples  de  mon  royaume.  Fedan 
ben-Djaroud  el-Moutefeki  m'érigea  ces  pierres  dans  un  temps 
de  prospérité. 

Cet  obélisque  se  voit  dans  un  angle  de  la  ville,  du  côté  de  l'o- 
rient; l'autre  est  dans  l'intérieur  de  la  ville,  à  quelque  distance. 

On  dit  que  la  salle  d'audience  de  Salomon,  fils  de  David,  qu'on 
voit  au  midi  d'Alexandrie,  fut  construite  par  le  même  la'mor  ben- 
Cheddad.  D'autres  en  attribuent  la  construction  à  Salomon.  Les 
colonnes  et  les  arcades  de  cet  édifice  subsistent  encore  de  nos 
jours.  Il  forme  un  carré  long;  à  chaque  extrémité  sont  seize 
colonnes,  et  sur  les  deux  côtés  longitudinaux,  soixante-sept; 
dans  l'angle  septentrional  est  une  colonne  de  très-grandes  di- 
mensions portant  un  chapiteau  et  assise  sur  un  entablement  en 
marbre,  dont  les  côtés  sont  de  forme  carrée,  et  ont  80  empans 
(environ  60  pieds)  de  circonférence.  La  hauteur  de  la  colonne, 
depuis  sa  base  jusqu'à  son  chapiteau,  est  de  g  brasses.  Ce  chapi- 
teau est  sculpté,  ciselé  avec  beaucoup  d'art,  et  fixé  d'une  ma- 
nière très-solide.  Du  reste,  cette  colonne  est  isolée,  et  il  n'est 
personne,  soit  à  Alexandrie,  soit  en  Egypte,  qui  sache  pourquoi 
elle  fut  mise  en  sa  place  isolément.  Elle  est,  de  nos  jours,  très- 

ms.  A.  et  à  celle  de  la  vers,  lalinequi  porte  :  «  liominibiis  nondum  dominis  subjectis.  » 
Quelfiiic  peu  de  foi  que  mérite  la  prélendiie  inscription  ci-dessus  traduite,  encore  est- 
il  juste  d'épargner  à  son  auteur  le  reproche  d'cire  tombé  dans  une  contradiclion  aussi 
palpable  que  celle  qui  résulterait  de  ce' passage  comparé  avec  ce  qu'on  lit  un  peu 
plus  bas 


QUATRIÈME  SECTION.  301 

inclinée;  mais,  d'après  la  solidité  de  sa  construction,  elle  paraît      l'euiilet  76  verso. 
à  l'abri  du  danger  de  tomber. 

Alexandrie  fait  partie  de  l'Egypte  et  c'est  l'une  des  villes  ca- 
pitales de  ce  pays.  Les  confins  de  l'Egypte  sont,  au  sud,  la  Nu- 
bie; au  nord,  la  Méditerranée;  du  côté  de  la  Syrie,  le  désert  de 
l'Egarement;  à  l'est  la  mer  Rouge,  et  à  l'occident  les  oasis. 

La  longueur  du  cours  du  Nil  est ,  savoir  : 

Depuis  le  rivage  de  la  mer  où  ce  fleuve  a  son  embouchure, 
jusqu'aux  terres  de  Nul^ic,  situées  derrière  les  oasis,  d'environ 
2  5  journées. 

Des  frontières  de  la  Nubie  jusqu'à  la  partie  la  plus  méridio- 
nale de  ce  pays,  d'environ  8  journées. 

De  là  à  l'extrême  limite  dont  nous  avons  déjà  parlé',  d'environ 
I  2  journées. 

Quant  à  la  ville  de  Fostat  l^Ua-^o  ou  de  Missr^-ia.*,  elle  reçut 
son  nom  de  Missraïm,  fils  de  Cham,  fils  de  Noé  (sur  qui  soil  m^sn  ou  i omat 
le  salut! ),  qui  en  fut  le  fondateur  dès  son  origine  '".  L'ancienne 
Missrse  nommait  aussi  A'ïn  Chams  (j».<ii  (j^;  mais  lorsque,  dans 
les  premiers  temps  de  l'islamisme,  Amrou  ben-el-A'ssy  et  les 
musulmans  qui  l'accompagnaient,  vinrent  et  s'emparèrent  de 
cette  ville,  ils  campèrent  autour  de  Fostat  et  peuplèrent  le  lieu 
de  Missr,  c'est-à-dire  le  lieu  où  est  située  la  Missr  actuelle. 

On  dit  que  cette  ville  fut  appelée  Fostat,  parce  que  Amrou 
ben-el-A'ssy  s'étant  emparé  de  Missr,  et  ayant  voulu  se   rendre 
à  Alexandrie,    il  ordonna   que  sa   tente    fût  portée    et  dressée 
devant  lui.   Mais    une   colombe    descendit   sur  le    faîte  '   de   la      Feuillet  -7  rccio. 
tente,   et  y  pondit   ses    œufs.  Lorsque  Amrou  fut  informé   de 

'  Voyez  ci-dessus,  !=■■  climat,  iv'  section. 

Le  judicieux  Hartmann  a  très-bien  démontré  les  contradictions  diverses  que 
présente  ici  le  texte  de  notre  auteur. 

Pour  comprendre  ceci,  il  est  bon  de  savoir  que  les  tentes  des  personnages 
considérables,  chez  les  Arabes,  ne  se  terminent  pas  en  pointe  comme  les  noires, 
mais  que  la  partie  supérieure  est  disposée  presqu'horizontalcment. 


502  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  77  recio  cette  circoDstance,  il  ordonna  qu'on  laissât  la  tente  dressée  comme 
elle  l'était,  jusqu'à  ce  que  la  colombe  eût  terminé  sa  ponte  :  ce 
qui  fut  fait.  Par  Dieu!  dit-il,  nous  ne  porterons  pas  préjudice  à 
celui  qui  nous  aime  et  qui  se  réfugie  auprès  de  nous,  et  nous 
nous  garderons  d'affliger  cette  colondjc  par  la  destruction  de 
ses  œufs.  Il  laissa  donc  subsister  la  tente,  alla  résider  à  Missr 
jusqu'à  l'éclosion  des  œufs,,  puis  il  partit. 

•  La  ville  de  Missr  porte ,  en  langue  grecque  ',  le  nom  de  Ban- 
«  blouna  Ajj,Vi>  (Babylon).  Elle  est  très-considérable,  soit  sous  le 
"  rapport  du  nombre  de  ses  édifices,  soil  sous  celui  de  l'abondance 

•  de  toutes  les  commodités  de  la  vie  et  de  tout  ce  qui  est  beau 
«  et  bon.  Les  rues  en  sont  larges,  les  édifices  solides,  les  mar- 
«  chés  bien  fournis,  les  maisons  contiguës,  les  cbamps  renoui- 
«  mes  par  leur  fertilité.  Quant  aux  habitants,  il  y  en  a  beaucoup 
"  déminents  par  leur  piété  aussi  bien  que  ])ar  leur  rang  et  par 
"  leurs  richesses;  ils  ne  sont  ni  travaillés  par  les  sollicitudes,  ni 
«  dévorés  par  le  chagrin;  ils  jouissent  d'une  grande  sécurité,  d'un 
«  calme  parfait,  car  l'autorité  publique  les  protège  et  la  justice 
«  règne  parmi  eux.  »  La  longueur  de  la  ville  est  de  3  parasanges. 
Le  Nil  y  vient  de  la  partie  supérieure  de  son  territoire,  passe 
auprès  et  au  midi  de  la  ville,  fait  un  long  détour  vers  l'occident, 
puis  se  divise  devant  Missr  en  deux  branches-  qui  se  réunissent 
enfin  pour  n'en  plus  former  qu'une  seule.  Dans  cette  île  on  voit 
beaucoup  de  jolies  habitations  et  d'édifices  construits  sur  les 
bords  du  fleuve.  Elle  s'appelle  Dar  el-Mekias  ^J«UjdlJ'i,  ou  la 
maison  du  nilomètre  ;  nous  en  parlerons  ci-après.  On  v  passe 
au  moyen  d'un  pont  qui  est  supporté  par  une  trentaine  de  ba- 
teaux. L'autre  branche  est  beaucoup  plus  large,  et  on  la  traverse 

Le  ms.  A.  porte  en  langue  persane  :  ^^^^Jl  yUiJOL  • 
'  Ici  la  version  latine  porte  :  «  qui  conslituenles  parvarn  insulam  rursus  conjun- 

•  gunlur.  ■>  Cette  leçon,  qui  sans  iloule  est  la  bonne,  manque   dans  nos  deux  ma 
nuscrits. 


QUATRIÈME  SKCTION.  505 

au  moyen  d'un  pont  composé  d'un  nombre  double  de  bateaux      KeuiHet  77  recto 
(c'est-à-dire  d'environ   soixante).  Un  second  pont  donne  accès 
au  lieu   connu  sous  le  nom  de  Djizé   »)+=-,  où  l'on  remarque 
d'élégantes  habitations,  de  hauts  édifices  et  des  bazars. 

«  Le  terrain  auprès  de  Missr  jja^  se  compose  d'argile  qui  n'est 
«  pas  pure,  mais  imprégnée  de  sel.  Les  édifices  et  les  châteaux 
«  qu'on  voit  dans  cette  ville  ou  dans  ses  environs  sont  à  plusieurs 
i>  étages;  la  plupart  onl  cinq,  six,  ou  même  sept  étages,  et  sou- 
«  vent  elles  contiennent  cent  et  même  un  plus  grand  nombre  d'ha- 
«  bitants.  Ebn-Haukal  rapporte,  dans  son  ouvrage,  qu'à  l'époque  où 
"  il  l'écrivait,  il  existait  dans  le  lieu  nommé  el-Mawkaf  oiijil  ',  une 
«  maison  connue  sous  le  nom  de  Dar  Abd-el-A'ziz^jj»ÎI  j^ac^I^, 
«  où  l'on  apportait  journellement  quatre  cents  outres  d'eau  pour 
«  la  consommation  des  personnes  qui  y  étaient  logées,  et  qu'on 
«  y  comptait  cinq  mosquées,  deux  bains  et  deux  fours. 

«  Les  plus  grands  édifices  de  Missr  jMZyo  sont  construits  en 
«  briques.  Les  rez-de-chaussée  restent  ordinairement  inhabités. 
"  11  y  a  dans  cette  ville  deux  grandes  mosquées  servant  à  la  réu- 
«  nion  (des  fidèles)  et  à  la  khotha  iyki..  L'une  d'elles  fiât  bâtie'-' 
«  par  ordre  de  Amrou  ben-el-As.sy,  au  milieu  de  bazars  qui  l'en- 
«  tourent  de  toutes  parts.  C'était  autrefois  une  église  grecque; 
"  elle  fut  convertie  en  mosquée  par  ordre  de  Amrou.  L'autre , 
•  située  au  sommet  du  Mawkaf,  lut  construite  par  Aboul-Abbas 
«  Ahmed  ben-Touloun.  Ce  personnage  en  bâtit  une  autre  dans 
«  le  quartier  dit  el-Kerafat  iCil^t,  habité  par  de  pieux  céno- 
II  bites.  Il  en  existe  encore  une  dans  l'île  formée  par  les  deux 
«  bras  du  Nil  et  une  sur  la  rive  occidentale  du  Nil,  au  lieu  dil 
"  Djizé  syA.  « 

'   Il  est  en  cfiet  question  de  ce  lieu  dans  la   traduction  d'ebn-Haukal  par  M.  W.  ' 

Ouseley,  p.  3o;  mais  le  mot  oii%-«i  pris  dans  une  acception  plus  générale,  signilie 
«  un  lieu  de  réunion  ou  d'attente  pour  les  ouvriers.  » 

'   Sic. 


304  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  77  verso.  „  On  tiouve  à  Missr  quantité  de  marchand.s  de  comestibles, 

0  de  boissons  et  de  beaux  habits.  La  ville  est  abondante  en  rcs- 
"  sources  et  en  douceurs  de  toute  espèce.  Elle  est  de  tous  côtés 
"  entourée  de  vergers,  de  jardins,  de  plantations  de  dattiers  et 
"  de  cannes  à  sucre,  arrosés  par  les  eaux  du  Nil  qui  fertilisent 
«  le  pays  depuis  Syène  jusqu'à  Alexandrie.  L'inondation  et  le 
"  séjour  des  eaux  sur  les  terres  ont  lieu  depuis  le  commencement 
"  des  chaleurs  jusqu'à  la  fin  de  l'automne;  alors  les  eaux  s'écou- 
«  lent;  on  ensemence  les  champs,  et  fou  n'a  plus  besoin  de  les 
"  arroser.  Il  ne  tombe  eu  Egypte  ni  pluie  ni  neige,  et,  à  l'excep- 
«  tion  du  Faïouni,  il  n'y  a  point  dans  ce  pays  de  ville  où  l'on 
"  voie  de  l'eau  courante  qui  reste  sans  emploi. 

«  Le  Nil  coule,  en  général,  vers  le  nord,  et  la  largeur  des 
«  terrains  habités  sur  ses  rives  est,  depuis  Syène  jusqu'à  Foslat, 
<■  entre  i  demi-journée  et  i  journée.  Au-dessous  de  Fostat,  cet  es- 
«  pace  s'agrandit,  et  cette  largeur,  depuis  Alexandrie  jusqu'aux 
«  dernières  alluvions  qui  s'étendent  du  côté  de  la  nier  de  Col- 
«  zoum,  est  d'environ  8  journées  '.  A  l'exception  des  rives  du  Nil, 
«  tout  en  Egypte  est  stérile ,  mais  dans  la  partie  cultivée  on  ne 
<■  voit  que  jardins,  vergers,  arbres,  villages,  villes,  population  et 
«  commerce.  L'espace  (cultivable)  compris  entre  les  deux  rives 
«  du  fleuve  est,  s'il  faut  en  croire  divers  auteurs,  de  563i4  mil- 
«  les.  La  longueur  de  son  cours,  d'après  fauteur  du  livre  inti- 
"  tulé  Khazané  ajI).*^,  est  de  4596  milles^.  Quant  à  sa  largeur 
»  (moyenne),  elle  est,  en  Nubie  et  en  Abyssinie,  de  moins  de 
«  3  milles,  et  en  Egypte,  de  3  milles.  C'est  un  fleuve  auquel 
«  nul  autre  ne  peut  être  comparé. 

«  Quant  à  l'île  située  en  face  de  Missr,  et  dont  nous  avons 

'  Nous  suivons  ici  la  leçon  donnée  par  le  ms.  A.,  qui  porte  : 
'  Le  ms.  A.  porte  BSgG. 


QUATRIÈME  SECTION.  305 

«  déjà  indique  les  édifices,  les  agréments  et  le  mekias,  »  elle  Kcuillei  77  verjo. 
s'étend,  en  largeur,  entre  les  deux  branches  du  Nil,  de  l'est  à 
l'ouest,  tandis  que  sa  longueur  est  du  sud  au  nord.  La  partie 
supérieure,  où  est  situé  le  nilomètre,  est  large;  le  milieu  plus 
large;  la  partie  inférieure  se  termine  en  pointe.  La  longueur 
de  cette  île,  d'une  extrémité  à  l'autre,  est  de  2  milles,  et  sa  lar- 
geur (moyenne),  d'un  jet  de  flèche. 

Le  mekias  est  situé  vers  l'extrémité  la  plus  largo  de  l'île,  du 
côté  de  l'orient,  et  non  loin  de  Postal.  C'est  un  édifice  considé- 
rable, intérieurement  entouré  d'arcades  soutenues  par  des  co- 
lonnes ^  Au  centre  est  un  bassin  vasie  et  profond  où  fon  des- 
cend par  un  escalier  de  marbre,  et  au  milieu  duquel  on  voit  une 
colonne  également  en  marbre,  qui  porte  inscrite  une  graduation 
en  nombres  indiquant  des  coudées  et  des  doigts  (ou  fractions  de 
coudée).  Au-dessus  do  la  colonne  est  une  construction  solide  en 
pierres,  peinte  de  diverses  couleurs  où  l'or  et  fazur  s'entremê- 
lent avec  d'autres  teintures  solides.  L'eau  parvient  à  ce  bassin  au 
moyen  d'un  large  canal  communiquant  avec  le  Nil  ;  elle  no  pé- 
nètre cependant  pas  dans  ce  bassin  avant  la  crue  du  fleuve;  or, 
cette  crue  a  lieu  au  mois  d'août  ".  La  hauteur  nécessaire. pour 
arroser  convenablement  la  terre  du  sultan  est  de  16  coudées; 
lorsque  les  eaux  s'élèvent  à  18  coudées,  l'irrigation  s'étend  sur 
toutes  les  terres  des  deux  rives'';  lorsque  la  crue  s'élève  à  20 
coudées,  elle  est  préjudiciable;  lorsqu'elle  n'est  que  do  12  cou- 
dées, elle  est  à  peine  suffisante.  «  La  coudée  équivaut  à  24  doigts.  » 

Le  lexte  du  ms.  B.  porte  Js^  au  pluriel  ;  il  est  donc  impossible  d'adopter  la  version 
de  M.  Hartmann  qui  suppose  (  page  872  )   qu'il  s'agit  ici  de  la  colonne  du  Mekias. 

Le  savant  commentateur  remarque  avec  raison  que  celte  indication  est  fautive, 
puisque  la  crue  du  Nil  a  lieu,  comme  tout  le  monde  sait,  vers  l'époque  du  sol- 
stice d'été. 

'Tel  est,  ce  me  semble,  le  sens  des  mots  ■A\  -.i^  ^l\  y^^i/i  XA.J7:  ^^«jl- 
Voyez,  au  sujet  de  ce  passage,  les  observations  de  M.  Hartmann,  Edrisu  AJrica, 
p.  375  et  376. 

39 


306  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feoillei  77  »erso      Le  dommage  résultant  d'une  crue  qui  excède  i  8  coudées  con- 
siste en  ce  qu'alors  les  eaux  emportent  les  arbres  et  ruinent  (  les 
constructions).  Celui  qu'occasionne  une  crue  inférieure  à  i  2  cou- 
Feuillet  78  rocto.     (lées  est  la  sécheresse  et  (par  suite)  la  stérilité. 

Au  midi  de  Fostat  est  le  bourg  de  Menf  v-Ȉ*,  et  au  nord  la 
ville  dite  A'ïn  Chams  ^j.wi  (j>e  ;  l'un  et  l'autre  sont  peu  considé- 
rables et  situés  vis-à-vis  le  mont  Mocattam  «Jaidl  Ja»--  On  dit  que 
c'étaient  des  lieux  de  plaisance  du  temps  de  Pharaon  (sur  qui 
soit  la  malédiction  divine.). 

"  Menf  est  aujourd'hui,  en  majeure  partie,  ruinée.  A'ïn  Chams 
"  subsiste  en  bon  état  de  conservation.  Au  sommet  du  Mocattam 
«  est  un  lieu  connu  sous  le  nom  de  Fournaise  de  Pharaon.  Il  y 
«  avait  un  miroir  tournant  au  moyen  d'un  mécanisme.  Lor.squil 
I'  (le  roi)  sortait  de  l'une  des  deux  villes,  c'est-à-dire,  de  Menf 
«  ou  d'A'ïn  Chams,  il  faisait  monter  dans  cet  endroit  un  homme 
•  qui  disposait  le  miroir  de  manière  que  l'image  du  roi  fût  tou- 
>'  jours  devant  les  yeux  des  habitants  et  qu'en  aucun  temps  la 
■■  crainte  respectueuse  qu'il  inspirait,  ne  cessât  d'exercer  sur  eux 
<  son  empire  '. 

«  Aux  environs  de  Fostat  le  crocodile  n'est  point  un  animal 
«  nuisible;  on  dit  même  que,  soit  qu'il  descende  de  l'Egypte  su- 
■•  périeure,  soit  qu'il  remonte  le  Nil,  parvenu  vis-à-vis  de  Fostat, 
■  il  nage,  renversé  sur  son  dos,  jusqu'à  ce  qu'il  ait  dépassé  cette 
«  ville.  On  ajoute  que  c'est  l'effet  d'un  talisman  ;  c'est  ainsi  qu'il 
»  (le  crocodile)  n'est  point  nuisible  à  Boussir  j^uay ,  tandis  qu'il 
«  l'est  à  Achmouni  àj-.-*! ,  bien  qu'il  n'y  ait  entre  ces  deux  lieux 


'  Voici  le  texte  de  ce  passage  ; 
i-»_J^jj<Xj'  »|_j.— «  c:*_il^j    (jyt^*  jy**^  Ci^  ^J^  (oJaÀl'  J-«?-  (j*!;  ts' J 

.{XJiKxO'  ou)    *JùtiA  Joijb  y_)  XwajSf  y.jL«J  *J<X*J 


QUATRIÈME  SECTION.  507 

ir.  que  la  largeur  tlu  Nil  (qui  les  sé])are).  Rien  n'e.->t  plus  surpre-     Feuillet  78  ren. 
•■  nant.  » 

A  A'ïn  Chams,  du  côté  de  Fostat,  croît  le  balsan  yU»i>,  plante 
dont  on  extrait  le  baume.  On  ne  connaît  pas  au  monde  d'autre 
lieu  qui  produise  cette  substance.  «  Au-dessous  de  Fostat  est  le 
"  village  de  Sirwa  Ijj^a*.  »m^,  très-agréable,  et  où  l'on  fabrique 
«  de  l'hydromel  très-renommé.  vVu  territoire  de  Fostat  touche  le 
«  Mocattam    où    sont  les  tombeaux   de    divers  prophètes,   tels 

•  que  Joseph,  Jacob,  et  autres  Israélites  (sur  qui  soit  le  salut!). 

I'  A  6  milles  de  Missr,  on  voit  les  pyramides.  Elles  furent 
«  construites  sur  vm  plateau  uni,  et  l'on  ne  voit  dans  les  envi- 
«  rons  aucune  montagne  contenant  de  la  pierre  à  bâtir.  La  hau- 
«  teur  de  chacune  d'elles,  à  partir  du  sol,  est  de  lioo  coudées, 
«  et  sa  largeur,  tout  autour,  est  égale  à  la  hauteur  \  Le  tout  est 
"  construit  avec  des  blocs  de  pierre  de  5  empans  de  haut,  sur  i5 

•  ou  10  de  long,  plus  ou  moins,  selon  que  l'architectui'e  l'exige. 
«  Ces  blocs  sont  unis  (scellés)  les  uns  aux  autres,  et  à  mesure 
«  que  l'édifice  s'élève  au-dessus  du  niveau  du  sol,  ses  propor- 
"  tions  se  rétrécissent,  en  sorte  que  sa  cime  offre  à  peine  l'es- 
«  pace  nécessaire  pour  faire  reposer  un  chameau'. 

«  Celui  qui  veut  se  rendre  aux  pyramides,  par  terre,  passe  à 
«  Djizé  par  le  pont,  puis  au  bourg  de  Dahchoun  yyijSi,  où  est 
«  la  prison  de  Joseph  (sur  qui  soit  la  paix!);  3  milles. 

1  De  Dahchoun  aux  deux  pyramides,  on  compte  5  milles,  et 
«  des  pyramides  à  la  rive  la  plus  voisine  du  Nil,  5  milles. 

«  Sur  les  parois  de  leurs  murs,  on  voit  quelques  inscriptions 
«  en  partie  effacées,  et  dans  l'intérieur  de  chacune  d'elles  est 
«  un  chemin  où  l'on  peut  passer.  Entre  les  deux  pyramides,  il 

'  Ces  mesures  sonl  d'aiilaiit  plus  défectueuses  que  les  mois  jji  «^  lelib))  sem- 
blent indiquer  la  hauteur  perpendiculaire.  Voyez,  au  surplus,  la  Relation  de  l'Egypte 
J'Abdallalif,  trad.  de  M.  de  Sacy,  p.  2  16  el  2  i  7. 

39. 


508  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fcuillci  7»  lecio.  „  existe  un  canal  creusé  sous  terre  et  donnant  passage  de  l'une 
«  à  fautre.  On  dit  que  ces  monuments  sont  des  tombeaux  de 
«  rois,  et  qu'avant  d'être  employés  à  cet  usage,  ils  servaient  de 
«  greniers  à  blé.  •> 

A  l'ouest  de  Missr,  et  à  2  journées  de  distance  de  cette  ville, 

est  celle  de  Faïoum  |.^,  «  qui  est  grande  et  entourée  de  ver- 

FiioDM.  „  gers,  de  jardins  et  de  champs  cultivés  '.  Elle  est  bâtie  sur  les 

F<mllet  78  yerso.  ^  riyes  de  la  rivière  d'Ellahoun  u^-^î,  de  laquelle,  d'après  ce 
Il  qu'on  rapporte,  Joseph  le  juste  déri\a  deu.'i  canaux,  destinés  à 
«  recevoir  les  eaux  au  temps  de  la  crue,  et  à  les  conserver  cons- 
«  tamment.  Il  consolida  ces  ouvrages  au  moyen  de  pierres  de 
«  taille. 

«  Le  territoire  du  Faïoum  est  fertile,  abondant  en  fruits,  en 
"  céréales,  et  particulièrement  en  riz.  L'air  y  est  pernicieux  à 
«  ceux  qui  viennent  des  contrées  lointaines,  et  (en  général)  aux 
«  étrangers. 

'   Nous  crovons  devoir  dounei,  pai-  exlraits,  le  lexle  aiabe  Je  ce  passage  im- 
portant : 

y!  JU,  U  j,ya>j  yytyJI  ^5il_j  lie  yU^  >-(Jj iiyjS' ïJ^.J^  p^l 

y_y_ftJ!)  j_yjj  i^Aio  ^^j.^,  ^  U  5(1  i^i  yi/l  xiw-  Jj  Uj  I^-cUjj  L^jJ^  fA*?? 

^,U=.I  kjii  i_vj\^j  olsll  1.^1  (-wKij  «^.Ajsr  ^^_^i  ^^}   f.^'  O^j'  AjJails 
■_*     ■■■.■<  UjJSj  Ito  AjL*  Xujj  i—oli'  Uj^  ^-*^  '^•^  t'^  k^mi  (jfe'j  .-»*ai_j 


QUATRIÈME  SECTION.  509 

«  On  voit  à  Faïoum  des  vestiges  de  grandes  constructions,  et  Feuillet  78  verso. 
«  son  territoire  porte  le  même  nom  que  la  ^^lle.  Ces  construc- 
<•  tions  qui  entouraient  tout  le  Faïoum ,  régnaient  au  pied  d'un 
«  mur  qui  renfermait  tous  les  districts  du  Faïoum,  et  contenait 
«  dans  son  enceinte  toutes  ses  villes  et  tous  ses  lieux  habités.  Il 
.  «  reste  aujourd'hui  si  peu  de  chose  de  ce  mur  que  c'est  comme 
«  rien. 

«  La  rivière  d'EUahoun  fut  creusée  et  les  eaux  y  furent  anie- 
«  nées  par  Joseph  le  juste  (sur  qui  soit  le  salut!). 

«  Comme  il  était  devenu  vieux,  le  roi  désirait  lui  procurer 
«  du  repos  et  le  dispenser  du  soin  des  affaires,  et  alors  le  nombre 
«  de  ses  domestiques  et  des  membres  de  sa  famille  et  de  la  fa- 
«  mille  de  son  père,  s'était  considérablement  accru.  Il  (le  roi) 
«  lui  concéda  le  teri'itoire  de  Faïoum,  lequel  était  un  marais 
"  où  les  eaux  se  déversaient  et  où  croissaient  des  joncs  et  des 
«  roseaux;  chose  qui  déplaisait  au  roi,  parce  que  ce  lac  était  dans 
«  son  voisinage. 

«  Lorsqu'il  en  eut  fait  don  à  Joseph ,  celui-ci  se  rendit  thi  côté 

^-i-ijJ,\  iaAdX  o«XAaJlj  tJsM'j  (joJ^Ij  •j'^'j  "^i^ i  U>*^'  ^  (^■'  UJ*^' 

i_*..çyÀj  *S  JUj  [«jjS^J'  ^J^  CJ^  ^  f^  j«*-^  '"^Mr?  5VAaA.«  ^j^  '^SÎS^  J^ i 
^yô\  ^  U  jj^j  J.^\  Jl  ^j^  iyiJ\  ^A  Ji  '  Xi^  ^  ai  ^^ 
^»L.I  i  li). — Ji  Js  j  j^_à._j  i)l  (^  m  y>.  ^J_^J  i..j  <-«-(y.Àj  l_j..^=  JI  w-ioj 
bjiaJI^  (j-lji^'  Jvjifi_j  tjUi«ilj  ià\J^  (Jiii\  t-».*aJiJi  !_j^oi»  i<X*Aj|  ^i  ^oJ-  a^,««j 

'  Sic.  ^j » iJt   >iJ li    Ci. wwJ   ^_^  uXJi  J.5 


310  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  78  vereo.  «  de  Soul  J>-«s  ',  OÙ  il  fit  creuscr  le  canal  connu  sous  le  nom  flo 
»  Menhi  ^^ — (p-^-«.  qu'il  amena  jusqu'à  remplacement  d'Ellalioun 
'  u^-iX\  Ensuite  il  construisit  (la  digue)  d'Ellalioun,  et  la  conso- 
lida au  moyen  de  pierres  grosses  et  petites,  de  chaux,  de  bri- 
ques et  de  coquillages,  (ce  qui  forma)  comme  un  haut  mur, 
■  au  sommet  et  vers  le  milieu  duquel  il  fit  placer  une  porte.  Der- 
"  rière,  il  creusa  un  canal  qui  s'étendait  au-dessus  du  Faïoum, 
«  du  côté  de  l'orient.  11  en  fit  creuser  un  autre  vers  l'occident , 
"  qui  venait  rejoindre  le  premier  en  passant  par  les  dehors  du 
Faïoum,  (territoire)  qu'on  appelle  Tenhémet  -.  L'eau  s'écoula  de 
"  la  vallée  au  canal  oriental,  et  de  là  vers  le  Nil.  Quant  aux  eaux 
«  du  canal  occidental,  elles  s'écoulèrent  dans  le  désert  deTenhé- 
•■  met  <.:i<-(YJo,  à  l'occident,  et  il  n'en  resta  rien  absolument;  tout 
"  cela  eut  lieu  en  peu  de  jours.  Alors  il  (Joseph)  ordonna  qu'on 
"  se  mît  à  l'œuvre.  On  coupa  les  roseaux,  les  plantes  aquatiques 
«  qui  se  trouvaient  là,  ainsi  que  les  touffes  de  jonc  et  les  tama- 
«  riscs,  et  cela  durant  que  les  eaux  coulaient  dans  le  Nil.  Ces 
"  eaux  s'introduisirent  alors  dans  le  canal  de  Menhi,  et  parvin- 
"  rent  à  Ellahoun.  Ensuite  on  coupa  (la  digue)  vers  le  canal  du 
«  Faïoum.  Les  eaux  entrèrent  ainsi  dans  cette  province,  l'arro- 
«  sèrent,  et  en  cou\Tirent  toute  la  surface,  en  sorte  qu'elle  de- 
1  vint  (comme)  une  nappe  d'eau.  Tout  ce  travail  fut  fait  en 
«  soixante-dix  jours;  et  lorsqu'il  fut  terminé,  le  roi  dit,  en  lo 
«  considérant  :  Voilà  un  ouvrage  de  mille  jours.  C'est  de  là  que 
«  vient  le  nom  d'Elfaïoiim. 

«  Ensuite  Joseph  dit  au  roi  :  Le  bien  public  exige  que  tu  me 
1  confies  une  famille  par  chaque  district  de  l'Egypte.  Le  roi  y 
«  ayant  consenti ,  Joseph  ordonna  que  l'on  bâtît  un  village  pour 
"  chacune  de  ces  familles.  11  y  avait  quatre-vingt-cinq  familles; 
«  il  y  eut  donc  autant  de  villages.  Lorsque  les  constructions  fu- 

11  y  a  probablement  une  erreur  dans  l'indication  de  ce  lien,  Soul  étant  silué  an 
nord  du  Faïoum.   —  '  Ou  ti<.nJij  d'après  le  ms.  A. 


QUATRIÈME  SECTION.  311 

«  rent  achevées,  Joseph  assigna  à  chaque  village  une  quantité     Feuillet  78  verso. 
•  d'eau  suffisante  pour  arroser  les  terres,  mais  rien  au  delà;  puis 
«  il  assigna  à  chaque  peuplade  l'eau  nécessaire  pour  sa  boisson 
»  durant  le  temps  même  de  la  retraite  des  eaux.  Telle  est  la  des- 
'  cription  du  Faïoum.  » 

Quand  on  part  de  Missr  pour  se  rendre,  en  remontant  le  Nil, 
dans  l'Egypte  supérieure ,  on  va  de  Fostat  à  Miniet  el-Soudan      teuiiin  79  recto. 
yli^-Ji  Hm^,  joli  port  situé  sur  la  rive  occidentale  du  Nil,   et 
environ  à  1 5  milles  de  Missr. 

De  là  à  Beiadh  j:,\j^  \  bourg  entouré  de  champs  cultivés  et  de 
jardins  produisant  toute  sorte  de  fruits,  20  milles. 

De  là  à  Hama  el-Soghaïr  j^oUall  (j^î"'  20  milles. 

De  là  à  Hama  el-Kebir^ji^fii^^^,  bourg  situé  sur  la  rive  orien- 
tale, et  dont  le  territoire  est  cultivé  en  blé,  en  vergers,  en  vignes 
et  en  cannes  à  sucre,  10  milles. 

De  là  à  Deïr  el-Faïoum  (..^aAJI  ^i  ou  el-Batoum  (.y^jJ' ,  sur  la 
rive  orientale,  20  milles. 

De  là  au  bourg  de  Tounes  ou  de  lounes  u»oy>  xjji  ou  (j~->>> , 
sur  la  rive  occidentale  et  à  quelque  distance  du  Nil,  2  milles. 

De  là  à  Dahrout  lojj~i>^ ,  sur  la  rive  occidentale,  1  demi- 
journée. 

De  là  à  Caïs  j» — *A^i,  ville  bâtie  sur  la  rive  occidentale,  2(i 
milles. 

Caïs  (_f<»AJiIt  est  une  ville  très-ancienne  dont  nous  avons  parlé 
Jans  la  partie  de  la  description  de  l'Egypte  contenue  dans  le  n' 
climat.  Nous  avons  donné  l'itinéraire  de  cette  ville  à  Asouau 
yl^*.i  -;  il  est  donc  inutile  de  revenir  là-dessus. 

Quant  aux  pays  situés  au-dessous  de  Missr  j-ia-o,  celui  qui  veut 

'  Ce  mot  manque  dans  le  ms.  A.  et  dans  la  Tersion  latine. 

'  Voyez  ci-dessus,  p.  lai  et  suiv.  Les  auteurs  de  la  version  latine  ont  pensé 
que  notre  auteur  donnait  ici  cet  itinéraire.  C'est  une  inadvertance  de  laquelle  il  est 
(urpreuant  que  le  docte  Hartmann  ne  se  soit  pas  aperçu. 


512  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  7.)  recto,  s'y  rendre  en  descendant  le  Ml  doit  passer  d'abord  par  Minict 
»jJu»;  5  milles; 

Puis  par  el-Caïd  ^UJI ,  ville  considérable,  entourée  de  jardins, 
5  milles; 

Puis  par  Cboubra  s^,  gros  bourg  où  l'on  fabrique  de  l'hy- 
dromel aromatisé  qui  est  très-renommé,  5  milles; 

Puis  par  lasous  (J"^-»j,  joli  bourg,  5  milles; 

Puis  par  Sarout  caj^^-.  \  5  milles; 

Puis  par  Salcan  yUA^,  5  milles; 

Puis  par  Zafita  xuij,  bourg  où  se  rassemblent  tous  les  navires 
destinés  à  la  pêche  du  gros  poisson,  et  situé  à  l'extrémité  supé- 
rieure de  l'île  où  le  Nil  se  partage  en  deux  branches,  vis  à  vis  de 
la  ville  de  Santouf  ojiuUi  (sic).  Celle-ci  est  au  sommet  du  canal 
qui  descend  à  Tennis  (j«oyu  et  à  Damiette  klçfli. 

Au-dessus  de  Chantouf  tij — hJ> — -;; ,  le  Nil  se  partage  en  deux 
branches  dont  les  eaux  descendent  et  parviennent  à  la  mer.  De 
chacune  de  ces  branches  dérivent  deux  canaux  également  dirieés 
vers  la  mer.  L'un  de  ces  grands  bras,  dont  le  point  de  partage 
est  auprès  de  Chantouf,  court  du  côté  de  l'orient  et  parvient  à 
Tennis.  De  ce  bras  dérivent  trois  canaux.  L'un  d'eux  part  d'An- 
touhi  ^yj',  sur  la  rive  occidentale,  passe  à  Tabcouïs  ^j^oylo -, 
et  revient  à  la  branche  principale,  auprès  de  Damasis  (j«yy«fc/»i. 
Au-dessous  de  ce  point  est  un  canal  creusé  sur  la  rive  occiden- 
tale, et  dont  les  eaux  parviennent  à  Damiette. 

Quant  à  fautre  branche,  elle  se  dirige,  à  partir  de  Chantouf, 
vers  l'occident,  et  passe  auprès  de  Fais  el-Naliar jl^vJI  j«^\  11 

'  '  Le  ms.  B.  porte  Seroudas  jj.vij  w»*  et  Clialcan  yULLi  • 

'  La  version  latine  porte  Micaiis. 

'  h'/lbrcrjc  porte  «  auprès  de  Tennis.  »  Cette  leçon  fautive  a  beaucoup  embarrassé 
M.  Hartmann;  la  rectification  que  nous  fournissent  les  deux  manuscrits  est  loin  de 
lever  tous  nos  doutes ,  et  nous  ne  pouvons  que  dire  avec  l'habile  commentateur  :  •  In 
•  descriplione  liorum  canalium  oranino  hœrco  ha;sitoque.  » 


QUATRIÈME  SECTION.  315 

en  dérive  un  canal  passant  à  l'ouest,  formanl  une  courbure  au-     reuiiiei  79  verso. 
près  du  bourg  de  Bebih  gi-u  ',  et  d'où  dérive  le  canal  qui  pai- 
vient  à  Alexandrie,  et  qui  porte  le  nom   de   canal  de  Chabour 

j^ jl a.  L'origine  (ou  la  prise  d'eau)  de  celui-ci  est  au-dessous 

de  Bebili  ^ — -i — ?.  L'eau  n'y  coule  pas  durant  toute  l'année, 
mais  seulement  durant  le  temps  de  l'inondation  du  l\il.  Lorsque 
les  eaux  de  ce  fleuve  ont  baissé,  le  canal  reste  à  sec,  et  il  n'est 
aucunement  navigable. 

De  cette   grande  brandie  qui   se  dirige  vers  Racliid   ù^^—jUij 

(Rosette),   au-dessous  de  Mandioun   y_>-j<^ «— «,  de  Samounos 

(j.0^*».,  et  de  Fouab  o_j_»  et  au-dessus  de  Rachid,  part  un  bras 
du  fleuve  qui  se  rend  vers  un  lac  permanent ,  lequel  s'étend  b; 
long  du  rivage  (de  la  mer),  vers  l'occident,  jusqu'à  6  milles 
environ  d'Alexandrie ,  «  en  sorte  que  les  marcbandises  apportées 
"  par  les  navires  (du  lac)  sont  transpoilces  par  terre  à  Alexan- 
«  drie. 

«  Sur  ces  divei's  canaux,  on  voit  de  toutes  parts  des  villes 
«  florissantes  et  des  bourgs  très-peuplés.  Nous  en  décrirons  la 
«  majeure  partie,  s'il  plaît  à  Dieu.  » 

Celui  qui  veut  descendre  de  Missr  j-ia»  à  Tennis  ^J*yvij■,  a  g 
journées  de  cbemin  à  faire. 

De  Tennis  àDamiette,  on  compte  1  journée   de  navigation. 

De  Damiette  à  Racbid,  2  journées. 

D'Alexandrie  à  Missr,  G  journées. 

De  Racbid  à  Alexandrie,   1  journée. 

De  Missr  on  se  rend  à  Zalita  i^ji>jj-,  «  dont  nous  avons  déjà 
«  parlé  comme  d'un  lieu  où  se  rassemblent  les  navires  destinés 
«  à  la  pècbe.  Ces  navires  sont  quelquefois  au  nombre  de  cent 
«  et  plus.  » 

Vis-à-vis  de  Zafita   AX^ij,   sur  la  rive  gauclie,    est  Cbantouf 

'  La  version  latine  porte  Malig. 
'  La  mêoie  version  porte  Rafina. 

4o 


514  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  79  verso.  o^JûjLi,  jolie  ville.  De  là  à  Chenwan  ylyUi,  on  compte  2  0  milles; 
car  on  descend  à  ei-Chameïn  (jv«^'.  "  bourg  situé  sur  la  rive 
«  orientale  du  fleuve,  et  dans  le  territoire  duquel  on  cultive 
«  beaucoup  de  cannes  à  sucre,  d'oignons  et  de  concombres,  lo 
"  milles  ;  »  vis-à-vis,  et  sur  la  rive  occidentale,  est  Tant  i-^J^,  «  joli 
I'  bourg  dont  les  environs  sont  très-productifs  en  céréales;  »  de 
Tant  à  Cbenvvan,  petite  ville,  on  compte  lo  milles. 

De  là  en  descendant  à  Cachrat  el-Abrah  y-^ill  «j-ûo,  environ 
i  2  milles.   «  Ce  dernier  bourg   est  situé   vis-à-vis  de  Chirdjé 

De  là,  toujours  en  descendant,  à  Salahié  iuiL»,  environ 
1 G  milles. 

«  Salahié  est  une  ville  très-populeuse,  bien  bâtie  et  dont  le 
«  territoire  est  bien  cultivé;  mais  les  habitants  sont  voleurs, 
«  méchants  et  connus  par  leurs  mauvaises  mœurs.  >> 

Au-dessous  est  Miniet  el-A'taly  j^iajJ!  aaJu  dans  la  province  de 
Gharbié. 

De  là  à  Chioudjé  *»jrvi  ',   '  o  milles. 

Puis  on  descend  à  Djedwa  aj4>v=-,  «  petite  ville  où  sont  des 
«  marchés  très-fréquentés  et  très-bien  fournis,  et  où  l'on  voit 
'1  beaucoup  de  navires  spécialement  destinés  au  passage  des 
"  troupes  -;  »  1  5  milles.  " 

De  Djedwa  «jJ^s-  à .  ^,  20  milles. 

De  là  à  Miniet  el-A'ttar  jUajJl  &aj>-«,  «  bourg  entouré  de  vergers 
«  et  de  jardins,  »  et  situé  vis-à-vis  d'Antouhi  ,!>"',  «  autre  bourg 
"  sur  la  rive  gauche,  dont  le  territoire  est  également  bien  cul- 
«  tivé  et  où  se  tient  un  marché  à  jour  fixe,  »  20  milles.  « 


'  Le  Qis.  A.  porte  Sioubé  ;  la  version  latine,  Siona. 

'  j.^jL«*II  ajJvhaJ  d'après  le  uis.  A.,  ou  ^j^L«JI  ioJ^jcJ  "des  habitants, 
d'après  le  ms.  B. 

"  Ce  nom  de  lieu  manque  dans  nos  manuscrits  ainsi  que  dans  l'Abrégé. 


ouatrièmp:  section.  315 

De  Miniet  el-A'lafy  JJajJ!  ^^ajL*,  dont  il  vient  d'être  question,      Feuiiii't  79  verso. 
à  Chamaïrac  (j^,.x*ïi ,  sur  la  rive  gauclie ,   1  o  milles. 

A  partir  d'un  peu  au-dessous  de  Chamaïrac,  bourg  situé  vis- 
à-vis  de  Djedwa  ï^o^^^,  jusqu'à  Antouhi  ^yol ,  ci-dessus  indiqué,      Feuillet  so  rocio. 
environ  10  milles. 

Au-dessous  d'Antoulii  la  branche  du  Nil  se  subdivise  en  deux 
bras,  dont  l'un  se  dirige  vers  l'occident  et  l'autre  vers  l'orient; 
ils  forment  une  île ,  se  joignent  auprès  de  Choubra  »^  et  de 
Damasis  fj„.jy^^i> ,  coulent  ensemble  durant  un  court  intervalle, 
puis  se  subdivisent  (de  nouveau)  en  deux  branches  dont  l'une, 
l'orientale,  se  dirige  vers  Tennis  u-aàj,  et  l'autre,  l'occidentale, 
vers  Damiette  ialA-ci. 

Revenons  à  Antouhi  où  le  Nil  se  divise.  Celui  qui  veut  des- 
cendre par  le  bras  oriental  passe  d'abord  à  Miniet  A'ttar j^ias  *-s*^, 
bourg  situé  vis-à-vis  d' Antouhi,  puis  à  Bathat  el-A"sel  J-.^!  HXi, 
joli  bourg  entouré  de  jardins,  vis-à-vis  duquel,  sur  la  rive  occi- 
dentale, est  situé  un  bourg  plus  grand,  (également)  connu  sous 
le  nom  de  Bathat  \m  \  puis  à  Atrit  lj^jjJ\  '  sur  la  rive  orientale , 
puis  à  Djandjar^>.iSJ.s- ,  lieu  dont  le  territoire  est  très-fertile  en 
céréales,  et  vis-à-vis  duquel  se  trouve  sur  la  rive  occidentale 
Miniet  Haufi  i^.»-  »jmi,  bourg  considérable;  puis  à  Manbit  ovs^^», 
lieu  situé  sur  la  rive  orientale  vis-à-vis  de  Warouwa  «jj^j ,  bourg 
très-peuplé  où  se  trouve  un  joli  bazar;  puis  à  Hamaria  ïujl^  vis- 
à-vis  de  Miniet  el-Haroun  yj;;^  ^-^mà-o,  sur  la  rive  occidentale, 
d'où  l'on  descend  à  Saharecht  le  Grand  i^^^l  r. ;^  -?«  sur  la  rive  • 
orientale,  puis  à  Saharecht  le  Petit  j^jji^Jl  cjUy.;£p  sur  la  rive 
occidentale,  «  où  l'on  cultive  avec  succès  diverses  plantes  et  no- 
•  tamment  le  sésame  et  le  chanvre;  »  puis  à  Miniet  Ghamr  i-^ju^ 

'  Le  ras.  A.  poile  Uu  el  la  version  latine  Banna ;  mais  cette  leçon  est  vicieuse , 
à  en  juger  d'a|irès  le  ms.  B.  où  les  noms  propres  de  lieux  sont,  en  général,  écrits 
d'une  manière  plus  correcte.  Voyez,  au  surplus,  ÏEdrisii  Africa,  page  SgS. 

'  La  version  laline  porte  Anzit. 

40. 


316  TROISIÈME  CLIMAT. 

FeuiUeiSo  rccio.  j4  (ou  Mit  Glianir  j^  ^-^.^),  bouig  sur  la  rive  orientale,  •■  où  est 
..  un  marclio;  il  s"v  fait  constamment  un  grand  commerce  d'im- 
.  portation  et  d'exportation.  »  Sur  la  rive  opposée  est  Miniet  Radia 
xoj  iuJ^:  de  là,  en  suivant  la  rive  occidentale,  on  descend  à  Miniet 
el-Firan  y|_^î  iUi-«  '  «  où  l'on  cultive  le  cumin,  l'oignon  et  l'ail 
«  sur  l'emplacement  de  l'ancien  château  du  prince.  » 

A  l'orient  de  ce  lieu  est  Dacarcous  ^J^^J-ii ,  «  bourg  très- 
«  considérable,  entouré  de  vergers  et  de  champs  cultivés,  et  où 
»  se  tient  une  foire  tous  les  mercredis.  »  De  là  on  descentl  à 
Miniet  Fimas  u-Uy»  JUi-o,  «  joli  bourg  dont  le  territoire  est  entiè- 
rement productif  et  fertile,  »  en  face  duquel ,  sur  la  rive  occiden- 
tale, est  situé  Hanout  ^y\-:>- ,  «bourg  arrosé  par  des  eaux  cou- 
«  rantes,  où  l'on  cultive  beaucoup  de  beau  lin.  Cette  culture  forme 
Il  la  principale  ressource  des  habitants.  »  De  là  à  Miniet  Asna  Hm^ 
Uwl  à  l'orient  du  canal,  puis  à  Damasis  ,j,,.A^«i ,  dont  il  a  été 
déjà  fait  mention.  «  Damasis  est  un  bourg  très-peuplé;  il  s'y  tient 
.  tous  les  sauuKiis  une  foire  très-fréquentée  par  les  marchands, 
«  où  l'on  vend  cl  l'on  achète  des  étoffes  et  des  marchandises  de 
«  toute  espèce.  » 

Celui  qui  se  propose  de  descendre  par  le  bras  occidental  va 
d'Antouhi  Sy^^  "  Malih  ^,  ville  commerçante,  située  vis-à-vis 
de  Miniet  A'bd-el-Melik  JM\  J^xê  i^X^,  gros  bourg  sur  la  rive  orien- 
tale, dont  le  territoire  est  très-productif;  so  milles. 

De  Malih  à  Tantana  iUkjJa,  petite  ville  située  sur  la  rive  occi- 
dentale ,  I.  dont  les  habitants  se  livrent  au  commerce  et  vivent 
Il  dans  un  état  paisible  et  prospore;  »  i5  milles. 

De  Tantana  à  Talti  ^h  sur  la  rive  occidentale,  vis-à-vis  de 
Dja'faria  Xj^àju»,  bourg  sur  la  rive  droite;   i5  milles. 

De  Talti  à  Belous  ^J.^-  sur  la  rive  occidentale,  vis-à-vis  de 
Santa,  «bourg  agréable  et  bien  peuplé.  » 

'  Le  ms.  .A.  porte  Kirawaii  yl  v^ï  ;  la  version  latine,  Moniet  Alaniran. 

'  La  version  latine  pcirle  Foloiis,  mais  nos  deux  manuscrits  donnent  jj-jA»  ■ 


QUATRIÈME  SECTION.  317 

De  Belous  à  Sounbat  LUu,,   «  ville  dont  les  habitants  culti-     l'euiiict  So  \erso. 
«  vent  le  lin\  se  livrent  au  commerce  et  sont  Ibrt  riches,  et  ([ni 
«  est  située  sur  la  rive  gauche  du  Nil ,  vis-à-vis  de  la  ville  de 
«  Wancassrj-«Ujj.  » 

De  Sounbat  on  se  rend  à  Choubra  iijjUi,  »  ville  située  à  l'em- 
"  bouchure  du  canal  qui  fait  face  à  Damasis  (j,».A*^i ,  dont  nous 
"  avons  fait  mention  ci-dessus-.  » 

Celui  qui  veut  se  rendre  de  Damasis  à  Tennis  lt^v"  par  le  Nil, 
descend  d'abord  jusqu'à  Miniet  Bedr^Jv  ***-«,  environ  2  milles. 
C'est  de  là  que  part,  du  côté  oriental,  le  canal  de  Chancha U«l-; , 
qui  passe  auprès  de  la  ville  de  ce  nom ,  «  ville  très-agréable,  dont 
«  les  environs  sont  bien  cultivés  et  plautés  d'arbres  et  de  cannes 
«  à  sucre.  » 

De  là  à  Albouhat  i^jUyJI  ,  ville  située  sur  la  rive  orientale, 
«  bien  peuplée,  possédant  des  bazars  et  ceinte  d'anciennes  mu- 
«  railles  en  pierre;  »  2  4  milles. 

De  là  à  Safnas  (j«UiU, ,  "  petite  ville  bien  peuplée,  »  i  8  milles. 

De  là  en  se  dirigeant  par  terre  vers  l'occident  à  Tanah  ^Ui», 
ville  située  sur  la  rive  orientale  du  canal  de  Tennis;  2.5  milles. 

De  là  au  lac  de  Zar  jij,  situé  dans  le  voisinage  de  Farama  U^j. 
Ce  lac  touche  au  lac  de  Tennis  u«vv*j  qui  n'est  séparé  de  la  mer 
que  par  un  intervalle  de  3  milles.  Il  e.st  très-vaste,  et,  indépen- 
damment de  l'île-  de  Tennis,  on  y  remarque  celle  de  Hissn  el- 
Ma  *lii  (;j>^2-=- ,  située  vis-à-vis  et  non  loin  de  Farama.  Bardouin 
(j^ji^  ,  qui  conquit  la  Syrie  à  une  époque  postérieure  à  l'hégire, 
parvint  jusque-là;  et  ayant  couru  le  risque  d'y  rester  submergé 
avec  son  cheval,  il  revint  sur  ses  pas  ^. 

Ceci  se  lioiive  conforme  à  ce  qu'on  lil  dons  i'ilinoraire  de  Benjamin  deTiidele, 
page  12  1 

Et  non  de  la  ville,  ainsi  que  porte  la  version  latine. 
'  Il  s'agit  ici  de  Baudouin,  frère  de  Godefroy  de  Bouillon,  qui,  d  après  le  récil 
d'Abulfaradj  (  Hisl.  tlyitust.  page  877  ),  mourut  à  Jérusalem  en  1118  de  J.  C.  Voyez 
aussi  Ahulfeihc  Annal,  muslan.  tome  111,  page  872. 


318  TROISIÈME  CLI.MAT. 

FeuUlet  80  verso.  A  l'est  de  Tennis,  en  tirant  tant  soit  peu  vers  le  sud  '  et  dans 

le  lac  de  ce  nom,  est  l'île  de  Touna  *jy;  au  midi  de  Tennis  est 
l'île  de  NaLalia  iUUi;  à  l'occident  du  canal  de  Chancha  UijU, 
dont  nous  venons  de  parier,  il  existe  un  grand  nombre  de 
villages  et  de  bourgs,  lieux  cultivés  et  produisant  toute  sorte  de 
denrées  utiles. 

Celui  qui  veut  aller  de  Damasis  ^...».»..«a  à  Tennis  (jhms  par  le 
grand  canal,  passe  d'abord  par  Miniet  Bcdr  j<Xj  iUJL»,  dont  il  a 
été  question  ci-dessus;  puis  il  se  rend  à  Bana  Lu^  bourg  situé 
sur  la  rive  occidentale  à  1  o  milles.  «  Bana  est  un  lieu  pariaite- 
«  ment  cultivé  et  très-fertile,  »  au-dessus  duquel  le  Nil  se  partage 
en  deux  branches  qui  forment  une  petite  île,  à  l'occident  de  la- 
quelle est  le  bourg  de  Boussir ^^A.»ajj ;  de  l'autre  côté,  c'est-à-dire 
sur  la  branche  orientale,  est  Rahl-djerah  ^I_>j=-  J^a-j ,  ville  petite, 
mais  dont  le  territoire  est  riche  et  fertile.  Entre  Rahl-djerah  et 
l'embouchure  du  canal  de  Chancha  UijU; ,  on  compte  4o  milles. 

De  même,  de  Boussir  jji*sjj  et  de  Bana  !.«  à  Miniet-ebn-Djerah 
^l^j».  (jjl  N»Jk^,  située  sur  la  rive  orientale,  et  à  Semenoud  .ïjâo., 
«  ville  jolie,  riche,  peuplée,  située  sur  la  rive  opposée,  et  oii 
«  Ion  trouve  à  bon  marché  tout  ce  qui  est  nécessaire  à  la  vie; 
1  2  milles. 

De  Semenoud,  en  se  dirigeant  par  terre  vers  l'occident,  à  San- 
Feuillei  Si  recio.      dafa  AiAÀ*«'\  ville  située  sur  les  bords  du  canal  de  Bolkma  •'^àaaXj  , 
8  milles. 

De  Semenoud  ajj>.«w  à  Tha'banié  iUiUxS,  »  ville  populeuse  et  com- 
"  merçante,  »  située  sur  la  rive  occidentale  du  canal,   18  milles. 

De  là  à  Miniet  A'sas  u«U»c  HaJuh,  «  bourg  dont  le  territoire  est 
«  très-fertile,  »  12  milles. 


5Mï  <-',i^ 


r'J" 


f^  W-^  (J-* 


i^yiJu.j 


•  Le  ms.  B.,  que  nous  suivons  ici ,  oflre  une  leçon  qui  jusliûe  pleinement  la  con- 
jecture émise  par  M.  Hartmann,  Edrisii  Africa ,  page  àoS. 
'  L Abrégé  porte  Sandaca. 


QU4TRIÈME  SECTION.  7,IQ 

De  là  on  descend  à  Djoudjar^yj»-^»-,  vis-A-vis  de  Wanch  el-     Foniict  81  recto. 
Hadjarjj^'  ijiJj  \  «  petite  ville  située  sur  la  rive  orientale,  »  1  i 
milles. 

De  Wanch  el-Hadjar  à  la  ville  de  Toukha  W^  (ou  Tarkha 
U.^  d'après  le  manuscrit  B.),  12  milles. 

Cette  dernière  ville  est  située  sur  la  rive  occidentale  du  Nil, 
à  1  2  milles  de  Djoudjar^^s-^=-.  C'est  au-dessous  de  là  que  le  Nil 
se  partage  en  deux  branches  dont  l'une,  l'oi'ientale,  se  dirige 
vers  le  lac  de  Tennis  ^J>MJ ,  et  l'autre ,  l'occidentale ,  vers  Da- 
miette  Llyii .  Celui  qui,  de  Toukha,  veut  descendre  à  Tennis 
passe  d'abord  à  Miniet  Chahar  jL-^i  iC*j»-«,  ville  petite,  mais 
populeuse,  commerçante  et  riche,  située  vis-à-vis  de  Mahallé 
Damnia  iUMi  «krf,  bourg  situé  sur  la  rive  orientale,  «  à  5  milles 
«  de  distance.  » 

Miniet  Damnia  iLiMi,  iUx*  est  au-dessous  de  Chahar  jU.*ï  ^. 

De  Mahallé  Damnia  &aà.«s  A^  à  Kibab  Baziar  jl.jU  cjL_»_>, 
bourg  considérable  '\   i  3  milles. 

De  là  en  descendant  à  Kibab  el-A'rif  ob^l  tjU» ,   16  milles. 

De  là  au  bourg  de  Damou  ^i ,  1  5  milles. 

De  Damou  à  Tamakh  ^UJa  \  «  ville  populeuse  et  commer- 
«  çante ,  sur  la  rive  orientale ,  2  milles.  » 

De  là  à  Chamous  (j«.j^«i,  bourg,  10  milles. 

De  là  à  Cariet  el-Anssar  jUûiill  iuji  sur  la  rive  occidentale,  20 
milles. 

De  là  à  Cariet  Wabida  i-y^j  &jj.ï  s*ur  la  rive  orientale ,  2  o 
milles. 

De  là  à  Barnabliz  jyAÀAj^  sur  la  rive  occidentale,  20  milles. 

Puis  à  Sebista  ji •>«.■;■»,  4o  milles. 

'  Le  ms.  A.  porte  Waranch  el-Hadjar;  la  version  latine,  Nasc  el-Hadjiar. 

'  Nous  suivons  ici  le  ms.  B. ,  leuillel  i'>,5,  recto  et  verso. 

'  Le  ms.  A.  porte  jLl,  tjUï  ;  la  version  latine,  Cqebab  al-Bazbar. 

'  Nous  suivons  ici  nos  deux  manuscrits  :  VAbrèçjé  porte  Tanali  — Ulo  . 


320  TROISIEME  CLIMVT. 

Feuillet  Si  recto  Enfin  ail  lac  de  Tennis  jxmj  tj^  vers  l'occident,  i5  milles. 

Les  eaux  de  ce  lac  sont  douces  en  çté  lors  de  l'inondation 
du  Nil.  En  hiver  et  jusqu'à  la  saison  des  chaleurs,  les  eaux  de  la 
mer  prennent  le  dessus  et  communiquent  (à  celles  du  lac)  leur 
salure.  Il  y  existe  des  villes  entourées  d'eau  et  semblables  à  des 
îles,  telles  que  Nabli  J^j,  Tonna  &jy ,  Samnat  »U<w,  Hissn  el-Ma 
*U!  (jAsa-,  et  on  ne  peut  y  aborder  qu'au  moyen  de  barques.  «  On 
tire  de  Tennis,  ainsi  que  de  Damiette,  des  étolTes  fines  de  l'es- 
«  pèce  dite  Dabiki  j-ui  et  Chorb  <->j^ .  Sous  le  rapport  de  la  tein- 
«  ture,  rien  n'égale  les  étoffes  de  Tennis,  et  elles  sont  tellement 
«  belles  et  précieuses,  qu'un  seul  manteau,  lorsqu'il  est  broché 
«  en  or,  vaut  quelquefijis  mille  dinars,  et  sans  or,  cent  ou  deux 
«  cents  environ.  La  matière  prmcipale  de  ces  étoffes  est  le  lin. 
«  Quant  à  celles  qu'on  fabrique  à  Chata  Ua.i,  à  Dinwa  l^i  et 
«  à  Damira  Àj-tt^>  et  dans  le  voisinage  de  ces  îles,  elles  sont 
«  sans  doute  très-fines;  mais  elles  n'approchent  pas  de  celles  de 
"  Tennis  '.  » 

Ce  lac  a  peu  de  profondeur.  On  le  traverse  presque  partout 
sur  des  bacs.  On  y  rencontre  (quelquefois)  deux  bâtiments  s'é- 
Feuillei  8)  vei-so.  loiguant  l'un  de  l'autre,  voguant  en  sens  contraire  à  pleines  voiles 
par  le  même  vent,  et  se  croisant  avec  une  égale  vitesse. 

Quant  à  Damiette  tU^i,  c'est  une  ville  bâtie  sur  les  bords  et  à 
une  certaine  distance  de  la  mer.  «  On  y  fabrique  des  étoffes  de  l'es- 
DAMip.TTF.  »  pèce  dite  Dabkié  «jOùi  et  d'autres  qui,  potu-  la  perfection  du  tra- 

«  vail,  approchent  de  celld^  de  Tennis".  »  Le  bras  du  Nil  sur  lequel 
Damiette  est  située  est  dérivé  de  celui  qui  descend  à  la  ville  de 
Tennis  et  dont  le  point  de  départ  est  au-dessous  de  Toukha  là.j^ 
dont  nous  avons  déjà  parlé.  Celui  qui,  partant  de  Missr,  désire  s'y 

'  Notre  texte  contient  ici  une  anecdote  fabuleuse  et  sans  intérêt  que  nous  nous 
.  abstenons  de  traduire. 

'  Voyeî,  au  sujet  de  ces  étoffes,  les  Mém.  (jèogr.  sur  l'Egypte  de  M.  Quatremère, 
t.  1,  p.  3o8  et  Sog. 


QUATRIÈME  SECTION.  521 

rendre,  passe  par  les  villes,  bourgs  et  lieux  habités  dont  nous  Feuillet  81  vcr.,o. 
avons  donné  l'énumération,  jusqu'à  ce  qu'il  soit  parvenu  à  Touklia. 
Prenant  ensuite  la  branche  occidentale  du  Nil  qui  coule  vers 
Damiette,  il  parcourt,  en  descendant,  lo  milles  jusqu'à  Daniira 
s^-oi  ',  petite  ville  située  sur  la  rive  occidentale  du  canal,  «  où 
I  l'on  fabrique  de  jolies  étoffes  destinées  à  l'exportation,  et  où 
«  il  se  fait  beaucoup  de  commeixe;  »  de  Damira,  en  descendant 
le  canal,  à  Cherencas  ^^Uy.£,  «ville  petite,  industrieuse  et 
«  commerçante,  »  située  sur  la  rive  occidentale,   17  milles. 

De  là  à  Saremsab  -Lm.«;-w  (ou  Charemsali  ^U».»^),  petite  ville 
située  sur  la  rive  orientale,  20  milles. 

De  là  à  Miniet  el-0'louk  ^«^UII  *aA.-,  «  bourg  bien  peuplé,  où 
«  l'on  trouve  des  pressoii's  à  sucre  et  des  productions  de  la  terre 
«  en  abondance  et  qui  est  situé  sur  la  rive  orientale  du  canal ,  » 
20  milles. 

De  là  à  Fareskou  ^-M-jb  -  sur  la  même  rive,  10  milles. 

De  Fareskou  à  Boura  Sj^ ,  «  gros  bourg  dont  le  territoire  est 
«  très-productif,  »  1 5  milles. 

Et  de  Boura  à  Damiette  ' 

"  Ce  qui  fliit,  pour  la  distance  totale  de  Toukha  à  Damiette, 
io5  milles. 

«De  même  de  Toukha  à  Damasis  (j*vv>»-«i,  on  compte  110 
»  milles.  '  " 

«  De  Damasis  à  Antouhi  ,fj-*i! ,  environ  90  milles. 

"  De  l'embouchure  d'Antouhi  à  Chantouf  oj-b-j^-i,  100 
«  milles. 

'  Le  ms.  A.  porte  Daliiia  «y'i . 

'  Nous  suivons  ici  l'orlliographe  de  nos  deux  nianuscrils,  quelque  vicieuse 
qu'elle  puisse  être.  Toules  les  caries  (sauf  loulefois  celle  de  Paul  Lucas)  portent 
Fareskouv,  et  c'est  ainsi  que  nous  avons  nous-même  entendu  prononcer  ce  nom  sur 
les  lieux. 

'  L'addition  des  quantités  ci-dessus  ne  donae  que  92  milles  :  ou  peut  supposer 
que  la  distance  entre  Boura  et  Daniietto  est  de  x?)  milles. 


322  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  8i  yerso.  ■  Et  de  Cliantouf  à  Fostat  LUx»»»,  5o  milles.  » 

Mais,  pour  revenir  au  canal  de  Mahallé  A^l  ^ssAi.,  nous  disons 
que  son  point  de  départ  est  au-dessous  de  Tantana  ^^Jaila  '  et 
qu'il  coule  vers  l'occident  jusqu'à  Chermah  ^Liy-2  -  situé  sur  le 
canal  de  Damiette. 

De  ce  point  à  MinietGhazal  Ji^t  ^aJU  à  l'orient,  on  compte  20 
milles. 

«  Ce  bourg,  très-agréable  et  offrant  beaucoup  de  ressources, 
n  est  situé  vis-à-vis  de  Mahallet-Abi'l-Heïthem  |<vs^i  jt  *k^  sur 
"  la  rive  occidentale.  « 

De  Minict  Ghazal  à  rembouchure  du  canal  de  Bolkina  Ks^ 
**^^jiJ^  ',  «  bourg  dont  le  territoire  est  couvert  de  jardins  et  de 
»  cultures,»  i5  milles. 

A  partir  de  là,  commence  un  autre  canal  qui  coule  directe- 
ment à  l'ouest,  «vers  Sakba  Uc?,  et  sur  lequel  on  voit  d'abord 
«  à  l'occident  Dar  el-BacaryoJi  jli;  »  ])lus  bas,  également  à  l'occi- 
dent, le  bourg  de  Ma'tamadié  &j»k.»ow,  puis  celui  de  Matboul 
Jjjùw»  à  l'occident,  "  où  se  tient  un  marcbé  à  jour  fixe,  «  puis 
Feuillet  52  recto.  Sakba  U:p.  «  Sakha  est  dans  les  terres,  et  c'est  un  chef-lieu  de 
«  district.  »  De  là,  en  se  dirigeant  vers  le  midi ,  on  va  à  Mahallé 
Sirt  ^jja  *Ks2 ,  puis  à  Mcnouf  el-A'lia  UX«JI  cjjj-» ,  ■■  bourg  dont  le 
«  territoire  est  fertile  et  les  dépendances  bien  peuplées;  •>  puis  à 
Sekaf  ô'S^*",  «joli  village  dont  les  habitants  vivent  dans  l'abon- 
«  dance  de  toutes  choses;  »  puis  enGn  à  Chantouf  o^tuUi. 

Reprenons  notre  itinéraire  à  l'embouchure  du  canal  de  Bol- 
kina dont  nous  venons  de  parler.  De  là  on  descend  à  Mahallé 
JiK^I,  «  grande  ville  011  sont  des  marchés  bien  fournis,  et  où  il 
«  se  fait  constamment  des  affaires  de  commerce  » 

A  /|5  milles  de  Mahallé  on  trouve  la  ville  de  Sanhour  j^j^JU» 

'  Le  ms.  A  porte  Tanta.   —  '  La  version  latine  porte  Seremsah. 
'  Nos  deux  manuscrits  sont  d'accord  sur  lorthographe  de  ce  nom.  La  conjecture 
émise  par  M.  Hartmann  [Edns.  Afr.  page  /i22)  se  trouve  donc  conûrmée. 


QUATRIÈME  SECTION.  523 

où  aboutit  le  canal  de  Bolkina.   Celle  ville  a  vis-à-vis  d'elle,     Feuillet  sj  ipcio. 
à   l'orient  et  à  i  mille   et  demi   de  dislance,  celle   de   Sendia 
iijj^ÀAv  ',  jolie  ville  située  à  i5  milles  de  distance,  par  terre,  de 
Semenoud  :>y^-tw.  Cette  dernière  ville  est  sur  le  canal  de  Tennis 
et  de  Damiette. 

De  Sendia  on  se  rend  à  la  ville  de  Mahallé  »)«il  ;  de  là  à  Ma- 
hallet  el-Dakhel  J>i.!^3!  iOv^;,  bourg  situé  à  l'occident  du  canal; 
de  là  à  Daniira  <>jj~*>  ,  «  où  l'on  marque  d'un  signe  les  étoffes  dites 
Choroub  -;  »  l'une  et  l'autre  sont  de  grandes  villes  «  où  l'on  fa- 
«  brique  (des  tissus)  pour  les  riches  et  pour  les  pauvres;  »  de  là 
on  se  rend  à  Damiette. 

•  Nous  venons  de  décrire  d'une  manière  suffisante  les  canaux 
"  orientaux  (du  Nil),  ainsi  que  leurs  ramifications.  Il  nous  reste 
•  à  traiter  convenablement  des  canaux  occidentaux,  et  de  l'état 
«  des  pays  situés  sur  leurs  rives.  » 

Nous  disons  donc  que  le  voyageur  qui  désire  descendre  de 
Missr  à  Alexandrie  passe  d'abord  devant  l'île  d'Ancacli  (jiUil  et 
devant  Embabé  ajU-«^,  villes  situées  entre  les  deux  rives  du  Nil, 
«  et  où  l'on  avait  coutume  d'apprivoiser  les  bêtes  sauvages  à  l'é- 
"  poque  de  la  domination  du  ])rince  de  l'Egypte*';  »  lo  milles. 

Puis  à  Akhssass  ^_yj\tn-^l,  «  lieu  couvert  de  vergers,  d'édifices 
«  et  de  jardins  d'agrément;  »  20  milles. 

De  là  en  descendant  le  Nil  à  Dhorouat  «jji,  5  milles. 

De  là  à  Chantouf  ojJaÀ.^ ,  petite  ville  bien  peuplée  «  dont  le 
"  territoire  est  fertile  »  et  qui  est  située  vis-à-vis  d'Omm-Dinar 
jUji  -1,  joli  bourg  sur  la  rive  occidentale,  20  milles. 

De  là  à  Achmou  (ou  plutôt  Acbmoun)  Djoreïch  (_f^^^  j<il, 
petite  ville  sur  la  même  rive,   i5  milles. 

'  On  trouve  sur  la  carie  du  général  Reynier  un  lieu  du  nom  de  Seneta  doni 
la  situation  paraît  correspondre  a  celle  de  la  ville  dont  il  est  ici  question. 
<-jjj'  A  1!  tjL*jJI  L^  (ou  ftc^jj)  çiy^y  <^i  •  —  °  Sic. 
j       tn*  i_.«j».U»  ^^jyoi)l  _y^^)  SJv.»  i  ^-«-i-V»  l/iJ^'.P'  ^^y^  ^J^  L«y^- 


Fciiillel  8î  recto. 


Feuillet  82  verso 


-'  OU  j~>j-4  sur  la  rive 


524  TROISIÈME  CLIMAT 

De  là  à  el-Khoreïch  ou  el-Djoreïch  iji~>j-^ 
orientale,  18  milles. 

«  Cette  dernière  ville  est  jolie,  située  dans  un  vaste  et  beau 
■  pays,  commerçante,  Mon  bâtie  et  entourée  de  vignobles  et 
"  de  vergers.  » 

De  là  à  Remal  el-Sanim  (<vjM<aJI  JU; 

Par  la  permission  du  Très-haut ,  il  s'opère  en  ce  lieu  un  pro- 
dige consistant  en  ce  que,  si  l'on  enterre  un  os  dans  le  sable,  au 
bout  de  six  jours  il  se  convertit  en  une  pierre  très-dure. 

De  Remal  el-Sanim  on  se  rend  à  Aln-lahnes  (j*Àa?  jl ,  gros 
bourg  entouré  de  jardins;  de  là  à  Tarnout  ^^^,  petite  ville 
bien  peuplée  oii  il  se  fait  beaucoup  de  commerce;  et  de  Tar- 
nout à  Chantouf,  5o  milles. 

Auprès  de  Tarnout  Isyjjj  est  une  mine  de  sel  natron  d'une 
excellente  qualité  ;  on  en  expédie  dans  tous  les  pays.  Tarnout 
tijijj  est  sur  le  canal  de  Chabour  j^Uî  ;  en  effet  lorsque  ce  bras 
du  Nil  est  parvenu  à  Remal  el-Sanim  ffSMoi^  JU, ,  il  se  sididivise 
en  deux  canaux,  dont  l'un,  l'occidental,  passe  à  Tarnout  Is^jJ,  à 
Bestama  *-oU..«j,  à  Tanout  t^yJ» ,  à  Chabour  j_5jLû,  gros  bourg,  à 
Maballet  el-Scïda  »Jvy>*J'  «Jssî,  à  Resial  JU**;,  à  Caranta  ou 
Faranta  *kj^  ou  *Kyj,  à  Souc  abi-Mena  \m  jl  (ji^m,  à  Caranfil 
»,  à  el-Kariouii  ijyj^K  à  Ssabar j-«a5  ,  et  enfin  à  Alexandrie 


Ce  canal  n'est  rempli  d'eau  et  on  n'y  peut  naviguer  qu'à  l'épo- 
que de  la  crue  du  Nil,  attendu  que  son  niveau  est  plus  élevé  que 
celui  des  basses  eaux  du  fleuve.  Ce  canal,  lorsqu'il  est  paiVenu 
à  Ternout  iojjjj ,  forme  une  courbure  et  se  dirige  vers  l'orient 
au  point  de  coïncider  avec  l'autre  auprès  de  Malig',  et  de  manière 
à  former  l'île  de  Biar  ^lo  . 

Quant  au  point  de  départ  du  canal  oriental,  il  est  auprès  de 

'  Nos  deux  manuscrils  étant  à  peu  près  illisibles  ici ,  nous  croyons  devoir  suivre 
la  version  latine. 


QUATRIÈME  SECTION.  525 

Remal  el-Sanim  (^NÀ^aJI  jUj .  Ce  canal  se  dirige  vers  le  nord,  et  rpuiiiet  82  ver 
va  rejoindre  l'autre  auprès  de  Bebili  ^m  '.  «  Dès  son  origine,  au- 
"  dessous,  on  trouve  sur  la  rive  orientale  des  champs  cultivés  el 
"  de  nombreux  villages  qui  se  succèdent  sans  interruption  jus- 
«  qu'aujirês  de  Menouf  el-Asfali  Jui..«i)l  Oy*^-  ••  De  là  il  (le  canal) 
passe  à  Thana  US',  puis  à  Cabicha  U«aaï,  puis  à  Beïdaria  iijjto^Aj, 
lieu  situe  en  face  d'el-MenarjUtl  ouBebih  ^m,  sur  la  rive  occiden- 
tale :  c'est  là  que  les  deux  canaux  se  réunissent  et  n'en  forment 
plus  qu'un.  Au-dessus  de  Bebih  est  un  bourg  dit  Colaïb  el-O'm- 
nial  JUjtl!  c-v^.  Le  Nil  descend  ensuite  vers  le  nord  jusqu'à  Sa 
oUa  bourg  situé  sur  la  rive  orientale,  vis-à-vis  de  Chakla  iK*i 
sur  la  rive  occidentale ,  1 5  milles. 

•  De  Sa  alak  E^tafia  iUilla-ot,  joli  bourg  bien  peuplé,  sur  la 
«  rive  orientale,  20  milles. 

«  De  là  à  Mahallct  el-A'louï  i^jAjJî  «Kaî,  gros  bourg  entouré  de 
«  jardins  et  de  cultures ,  situé  vis-à-vis  de  Sornabi  <ivj;-w ,  autre 
«  bourg  sur  la  rive  occidentale,  i5  milles.  » 

De  Maliallet  el-A'louï  t^^ijJî  «J^^  à  Fouah  o^î ,  1 5'  milles. 

«  Fouah  est  une  jolie  ville  dont  le  territoire  produit  des  fruits 
«  et  toutes  choses  en  abondance  ;  il  y  a  un  marché ,  et  c'est  un 
«  lieu  de  commerce.  »  Vis-à-vis  de  Fouah,  le  Nil  se  divise  en  deux 
branches  de  manière  à  former  l'île  dite  d'cl-Raheb  t-ui>lj.Ji ,  à  l'ex- 
trémité de  laquelle  est  située  Sendioun  ^j^^x^,  «qui  fut  jadis 
■  une  ville,  mais  qui  est  aujourd'hui  ruinée-,  et  dont  il  ne 
"  subsiste  que  les  vestiges  et  divers  villages  contigus.  »  De  Fouah 
aj»  à  Sendioun  sur  la  rive  orientale ,  on  compte  environ  1 5 
milles. 

Sur  la  rive  opposée  est  le  bourg  de  Samdisl  ^^^«jJww  distant 
de  Sornabi  (Sri)-^  de  1 5  milles.  Un  peu  au-dessous  de  Samdisi 
,5uoJ^<v»,  dérive  un  bras  du  Nil  peu  considérable  qui  se  décharge 

'  La  version  latine  |iorte  Malig. 
Je  lis  ici  t:*^i  U-J>J^- 


326  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  Si  verso,  dans  le  lac  Mart  »;U^  situé  au  nord-ouest  et  dont  l'étendue  est 
à  peu  près  de  4o  milles  de  long  sur  2  milles  de  large.  Ce  lac  a 
peu  de  profondeur  jusqu'auprès  du  rivage  de  la  mer  dont  il  suit 
les  contours.  A  une  distance  de  6  milles  de  Raehid  «Xjyûj  (Ro- 
sette), son  embouchure  est  d'environ  dix  brasses  de  longueur  sur 
une  largeur  égale  à  celle  d'un  jet  de  pierre.  Ce  lac  communique 
avec  un  autre  qui  a  2  o  milles  de  long  et  une  largeur  moindre  que 
celle  du  premier.  Les  eaux  n'en  sont  point  profondes ,  «  cepen- 
<■  dant  il  est  navigable  jusqu'à  son  extrémité.  ">  De  ce  point  jus- 
Feuillet  83  recto,  qu'à  Alexandrie,  on  compte  6  milles.  Les  voyageurs  quittent  (ici) 
les  navires  et  continuent  leur  route  par  terre  et  en  caravane 
jusqu'à  Alexandrie. 

Quant  à  la  descente  à  Rosette  par  le  grand  bras  du  Nil,  en 
voici  l'itinéraire  :  de  Samdisi  (^wjJ^<w  à  Hafer^jU».,  bourg  situé 
vis-à-vis  de  Nessoubis  el-Romman  yUpl  (j«>jy>aj ,  bourg  sur  la  rive 
orientale,  20  milles. 

De  Hafer^Ls^  à  cl-Hadidia  Aj^.xil  ',  1 5  milles. 

Et  de  là  "à  Racliid  Oyyi,  (Rosette) 

RACHip  «Cette  dernière  ville  est  florissante.  Il  y  a  des  marchés,  du 

°"  «commerce,  de  l'industrie.  La  campagne  qui  l'environne  produit 

ROSETTE.  111 

«  du  blé,  de  l'orge,  toute  sorte  de  légumes,  des  dattes  et  des 
«  fruits  en  abondance;  on  y  trouve  en  quantité  du  poisson  de 
«  mer  et  du  poisson  du  Nil;  on  y  pèche  le  Delis  u«oJi  '•",  on  le 
«  sale,  on  le  transporte  au  loin,  et  c'est  un  objet  de  commerce.  » 
«  La  plupart  des  bourgs  et  des  villages  de  l'Egypte  sont  dans 
•  le  Djauf  Ofi==-  (ou  plutôt  dans  le  Hauf  0,f=-)  et  dans  le  Rif  ooj . 

'  Maréotis. 

'  La  version  latine  poite  Giodaidia,  mais  nos  deux  manuscrits  sont  d'accord  sur 
l'orlliographe  que  nous  proposons. 

'  Tl  faut  probablement  lire  ici  jj»-ijJi ,  c'est-à-dire  la  lelline .  sorte  de  coquillage 
bivalve  an  sujet  duquel  on  peut  consulter  la  Chreslomatliie  aruhc  de  M.  de  Sacy,  t.  I. 
p.  1^7,  et  la  traduction  d'ylW-a(/a(i/par  le  même  auteur,  p.  1^7  et  3i/i. 


QUATRIÈME  SECTION.  327 

'.  Le  Rif  est  la  contrée  située  au  midi  du  Nil  '.  La  majeure  partie      iVuiilei  si  ncio. 

«  des  liaLitants  de  ces  villages  sont  des  Coptes  chiéliens  et  jaco- 

«  bites.  Ils  possèdent  un  grand  nombre  d'églises.  C'est  un  peuple 

«  inoffensif  et  qui  vit  dans  l'abondance  de  tous  biens.  Ebn-Hau- 

n  kai  rapporte,  dans  son  ouvrage,  que  les  femmes  coptes  accou- 

«  chent  souvent  de  deux  ou  de  trois  enfants  à  la  fois,  et  qu'on 

«  ne  peut  attribuer  une  telle  fécondité  qu'à  l'influence  de  l'eau 

«  du  Nil.  . 

De  Racbid  à  Alexandrie,  on  compte  60  milles,  savoir  : 

De  Racbid  aux  Sables  JU^J!  et  à  Boukir j-*j(j-> ,  3o  milles. 

De  là  à  el-Cassreïn  (jjjj^xJI  et  à  Alexandrie,  3o  mdles. 

"  On  pêche  à  Alexandrie  une  espèce  de  poisson  rayé  dont  le 
"  goût  est  agréable,  et  qui  s'appelle  el-A'rous  u^-^jj^i]-. 

«  Nous  avons  donné  l'itinéraire  de  Missr  ^fMa^  à  Asouan 
•  yl;-v<i  et  au  Saïd  .>yi*-iaJ!.  Nows  avons  également  décrit  la  route 
«  de  Missr  à  Afrikia  ^oij^'  '.  »  Notre  intention  est  maintenant 
d'indiquer,  station  par  station,  le  chemin  qui  conduit  de  Missr 
à  Sedjelmesa  par  Behnesa  U«à.^,  et  qui  fut  suivi  par  les  Mo- 
ravides  (jJaji^il,  en  53o  de  l'hégire  (  1  iSy  de  J.  C). 

De  Missr  à  Behnesa  Uu^,  on  compte  7  journées. 

Do  Behnesa  à  Djob-Manad  iLu  t,/.;»- ,  1  journée. 

Puis  à  Feïdia  iL^ô^jj,  1  journée. 

Puis  2  journées  sans  eau. 

A  la  fontaine  de  Caïs  ^J,^  y>.c ,  1  journée. 

A  Ghaïat  cjU*  ,   1  journée. 

A  la  montagne  d'Amtalas  u«yJx<il  J.+=-,  1  journée. 

'  Voyez  sur  le  Hauf  et  sur  le  Rif,  la  même  traduction,  p.  897,  et  les  Recherches 
critiques  et  historiques  sur  la  lungue  et  la  littérature  de  l'Eqypte,  pages  179  et  suiv. 

D'après  notre  auteur,  l'usage  de  ce  poisson ,  rôti  ou  cuit  de  toute  autre  manière, 
procure  dos  rêves  agréables  ;  mais  ce  conte,  dont  le  sens  est  difficile  à  comprendre, 
ne  nous  paraît  pas  mériter  la  peine  d'être  traduit  en  entier. 

'  Ou  plutôt  à  Mahdia. 


Feuillet  83  recto. 


Feuillet  83  verso. 


328  TROISIEME  CLIMAT. 

A  Nasnat  cuU-j,  i  journée. 

A  la  rivière  de  Castara  s^ia^i  t^^'j-  '  journée. 

A  la  montagne  de  Sarwaï  (^jj^  Jy^^-,  i  journée. 

Au  désert  de  Tebdit  i.xj>^ 'Î^jï',  3  journées  sans  eau. 

A  l'étang  de  Clienavva  sj\ — ui^.xj,  dont  l'eau  est  potable, 
1  journée. 

Au  mont  Tati  jb  Jy^s-,  i  journée. 

A  Samela  y^oU.,  i  journée. 

A  Sirou,  dans  la  montagne,  JyJi  é  jj*^ ,   i  journée. 

Au  désert  de  Metalawat  ci>ji/U^,  G  journées  sans  eau. 

A  Necaou  jli»,  i  journée. 

A  Salouban  yl._jXw,  montagne,  i  journée. 

Au  mont  Wedjadil=.j  Jy.=» ,  l  journée. 

A  Nadrama  ^«!j.>sj. 

Au  mont  Cozoul  Jjji  J^l»-  ,  i  journée 

Au  mont  Aïdemour  j.^o^jI,  3  journées  de  désert  sans  eau. 

A  Soulkaïa  llsCX».,  2  journées. 

A  Tamct  c^-ob,  i   journée. 

A  Sedjelniasa  &«..J^,  i  journée. 

Ce  chemin  est  paiement  fréquenté.  «  Les  Moravides  ^j  .êJX\ , 
«  pour  le  parcourir,  prirent  des  guides.  » 

De  Missr  j-o^  i  Bagdad  ilJob,  on  compte  670  parasanges, 
ce  qui  équivaut  à  1  7  1  o  milles. 

Pour  aller  de  Missr  à  lathrib  ^-v>s>  (Médine),  on  passe  par 
les  lieux  suivants  :  cl-Djoub  ^^,  el-Bouaïb  t^yJI,  Menzil  ebn- 
Sadca  Aj.x.^5  yjl  Sjm,  A'djeroud  ^}j^'>  Rouïtha  XM^j-i^,  Kersa 
^^,  Hafar  jjjl;   Aïlah   aKjI  ,    Madian   ^jj-x-e,  A'ra   l^i)!;  Kelaia 

iu^S",  Cha'ab  .-.jti;,  Beïdha  \ «ia>J',  Wadi'lcora  I^-aJI  ts^'j,  Ro- 

lieïba  f-M^^j,  Dhi'l-Mervvet  i}ji\  i^i ,  Morj_«,  Soueïda  i^_^l, 
Dhi-Kbachab  c-ui-i.  ^i,   Médine  ou  lathrib. 

Il  existe  une  autre  route  qui  suit  I0.S  bords  de  la  mer  de  Col. 
zoum,  savoir  :  de  Missr  à  A"m  Chams  ^..-^  (j-c  (  Héliopolis),  à 


QUATRIÈME  SECTION.  329 

Matarié  ib^iiil ,  Biiket  el-Djob  i_-4^  c-^S^ ,  lac  où  se  déchargent  Feuillet  83  verso. 
les  eaux  du  canal  du  Caire,  isy^lJiJi  ^U^i-,  le  puits  d'A'djeroud  ,_^.=> 
^}j-^,  le  puits  d'el-A'djouz  j^^!  ^=-,  Colzoïuii  ,y~^,  Batn  Mo- 
ghaïra  Sj-^*^  cjW,  port  auprès  duquel  il  existe  un  lac,  le  golfe 
de  Faran  yj^b  yjj?-,  Merbad  «Xo^,  lathran  y|^ij  ouBathran  yl^ij, 
lieu  dangereux  où  se  perdent  souvent  les  navires  durant  la  tem- 
pête :  en  effet,  c'est  une  baie  qu'une  haute  montagne  domine; 
lorsque  le  vent  vient  à  souiller  de  ce  côté ,  il  s'engouffre ,  descend 
vers  la  mer,  soulève  les  ondes,  et  fait  périr  tous  les  navires  qui  s'y 
trouvent;  lorsque  c'est  le  vent  du  midi  qui  souffle,  il  n'y  a  aucun 
moyen  d'en  sortir.  Cette  baie  dangereuse  comprend  un  espace 
d'environ  6  milles;  on  dit  que  c'est  là  que  Pharaon  fut  sub- 
mergé. Auprès  de  Faran  ^j\j. — i,  il  existe  également  un  endroit 
difficile  à  traverser  lorsque  le  vent  soufile  de  l'est  à  l'ouest  ou  de 
l'ouest  à  l'est.  Cet  endroit  s'appelle  Djeïlan  ^5*^^=-. 

De  Djeïlan  on  se  rend  au  mont  Sinaïj^J=  J^Vr-,  à  Aïlab  aVoI, 
à  Hakel  JJJl,  à  Madian  (jjO^,  à  Havvra  «j^,  à  el-Djar^Ui,  à  Kho- 
deïd  »xjij^ ,  à  A'sfan  yU«s£ ,  à  Batn  Mer'i  ^^  (^k) ,  et  à  la  Mecque 

*i^ «.  «  L'itinéraire  de  Missrj.Aa.«  à  Farania  U^i  est  comme  il 

suit  : 

"  De  Missr  à  Belbeïs  ij^^mJ^  ,  i  journée. 

«  De  là  à  Cabous  (j-^L-,  ville,   i  journée. 

«  De  là  à  Kbarkhir_j.Ai.y_a.,   i  journée. 

«  Nous  parlerons  ci-après  de  l'état  actuel  de  Farama,  s'il  plaît 
«  à  Dieu.  " 


42 


530  TROISIEME  CLIMAT. 


CINQUIÈME  SECTION. 

Suite  des  côtes  de  la  mer  Rouge.  —  Palestine.  —  Ascalon.  —  Jérusalem.   — 
Naplouse.  —  Acre.  —  Tibériade.  —  Damas.  —  Ba'lbeck.  —  Seïde  —  Beïrout. 
—  Tripoli  de  Syrie.  —  Hems. 


Feuillet  83  verso  Cette  section  comprend  une  partie  de  la  mer  de  Colzoum  et 

du  désert  de  l'Egarement,  une  pairie  de  la  Méditerranée  et  des 
villes ,  ports  et  forteresses  situés  sur  son  littoral ,  la  Palestine , 
le  pays  de  Damas,  le  Hedjaz  supérieur,  et  une  partie  du  désert 
existant  à  l'occident  de  ces  provinces. 

Les  pays  les  plus  connus  (dans  ces  limites)  sont  Colzoum 
|.jii,  Faran  yljU,  Aïlali  j^\,  Madian  jjjO^^,  Kliaïbar^;juçi.,Wadi'l 
Cora  t5jJiJ'  t^i'j,  el-Iladjarj — i^  ,  TaLouk  ii)j — w.  Douma  U^i, 

Ma'den  el-Bacra   s^JUJI  yJ>jtxi,  el-Ghadi  i5.XxJl,  Scbala  ii\ v-J! , 

Rabet  y ûij,  Farama  Li^,  Ascalan  y^Ju-j,  Gbazza  ojs-,  Ramlé 

«>> — «pi,  Jérusalem  ^^Jod'  '-*aj,  Tabarié  iLjjAa,  Naplouse  (j«A>b, 
Damas  ^j-i^i,  Ba'lbek  JjAxj,  Hems  ^ja^,  JafTa  Isl»,  Césarée  ajjU»aï, 
Arsouf  cjy-y'.  Acre  LXe,  Sour^^-»,  Beïrout  <^ij->^,  Na'ima  iisUJi, 
Djobaïl  J^>1»-,  Tripoli  u-.^ — ly?|^' ,  Antartous  u«j — 1=;^',  Beliuas 
y.UjJj,  Djebali  J-j^^,  Ladikié  iUJbiyJI,  Soueïda  (ou  Soueïdié) 
»v>vv. ,  Antakié  ^oUajl  '.  Nous  décrirons  en  détail,  s'il  plaît  à  Dieu, 
les  édifices,  les  curiosités  qu'on  y  remarque,  les  objets  d'in- 
dustrie qu'on  y  fabrique,  ceux  qu'on  y  apporte  du  deliors,  ceux 
qu'on  en  exporte,  ainsi  que  les  distances  respectives  des  lieux, 
soit  en  parasanges,  soit  en  milles,  ainsi  que  leur  situation. 

«  La  mer  de  Colzoum  s'étend,,   en  longueur,  sur  un   espace 

"  d'environ  3o  journées,  et  sa  plus  grande  largeur  est  de  3  jour- 

Pour  l'orthographe  de  ces  noms   nous  suivons ,  en  général ,  les  leçons  du  ms.  B. 


CINQUIÈME   SECTION.  331 

»  nées;   ensuite   elle    se   rétrécit   au  point  que    d'une  rive   l'on      ['euill.i  k'i  lecio 
"  peut  apercevoir  la   rive  opposée.   C'est    vers   l'endroit  le  plus 
«  large  qu'est  situé  Colzoum.  » 

Cette  mer  ressemble  ii  un  fleuve.  Au-dessus  du  niveau  de  ses 
eaux  s'élèvent  des  montagnes  et  des  écucils  apparents;  au-des- 
sous ,  sont  des  écueils  cachés,  «  à  travers  lesquels  les  navires  ne 
peuvent  se  frayer  un  passage  que  par  des  voies  connues  seule- 
ment des  marins  expérimentés,  qui  joignent  à  la  connaissance 
de  leur  art  celle  des  lieux  dangereux.  La  navigation  n'a  lieu 
que  de  jour;  durant  la  nuit,  personne  n'ose  s'y  hasarder,  à 
cause  des  bordées  qu'il  faut  faire  en  route,  des  difijcultés  à 
vaincre ,  des  écueils  à  éviter. 

«  Le  nom  de  Colzoum  s'appliquait  autrefois  à  deux  villes,  mais 
elles  ont  été  presque  entièrement  ruinées  par  les  Arabes  qui  s'en 
sont  emparés    et  ont  dépouillé  de  leurs  biens  les  habitants, 
en   sorte  qu'il  y  règne  une  profonde  misère.  Le  nombre   des 
maisons  a  progressivement  diminué;  les  voyageurs  ont  craint 
d'y  venir,  le  commerce  a  cessé,  et  toute  ressource  a  disparu. 
Les  habitants  boivent  de  l'eau  d'une  source  dite  el-Serbes  ^rJ^-Jl, 
située  au  milieu  des  sables;  mais  cette  eau  est  salée  au  point 
qu'on  peut  à  peine  l'avaler.  » 
De  Missr^>-ua-«  à  Colzoum,  on  compte  go  milles. 
De  Colzoum  à  Farama  U^à]I,  vers  le  nord,  7  journées. 
Telle  est  également  la  distance  qu'il  y  a  entre  la  Méditerra- 
née et  la  mer  de  Colzoum.  Cet  espace  est  connu  sous  le  nom  de 
désert  de  l'Egarement ,  parce  que  ce  fut  là  qu'errèrent  les  enfants 
d'Israël  au  temps  de  Moïse  (sur  qui  soit  le  salut!). 

C'est  à  Colzoum  j.j.Aï  qu'on  construit  les  bâtiments  destinés  à 
naviguer  sur  la  mer  Rouée  :  le  mode  de  fabrication  de  ces  na- 
vires  est  très-curieux.  En  effet,  on  étend  d'abord  en  large  la  ca- 
rène sur  la  terre,  et  l'on  n'adapte,  sur  les  portions  adhérentes  de 
cette  carène,  aucune  planche  avant  qu'elle  ait  été  parfaitement 


l-'cuillct  8/4  rocto. 


Feuillet  6i  verso. 


532  TROISIÈME  CLIMAT, 

préparée  ;  ensuite  on  comprime  (  ces  planches  )  au  moyen  de 
cordes  faites  de  libres  de  palmier,  et  l'on  opère  leur  cohésion  au 
moyen  de  liens  solides;  cela  fait,  on  calfate  (le  navire)  avec 
de  l'huile  de  poisson  et  de  la  poix  pilée.  Le  fond  de  ces  navires 
est  plat  et  peu  profond,  afin  qu'ils  puissent  supporter  beau- 
coup de  charge  sans  se  briser  sur  les  écucils. 

De  Colzoum  à  Faran  Ahroun  y^y»!  ojjl»,  4o  milles. 

Cette  \illc,  située  au  fond  d'un  golfe,  est  fréquentée  par  les 
Arabes  de  la  contrée.  «  Auprès  de  Faran  ^JlJ^j  T,l  et  du  côté  de  la 
«  mer,  estun  lieu  creusé  parses  flots  dans  les  flancs  d'une  montagne 
"  de  roches  très-dures.  Les  vagues  s'y  brisent  et  forment  des  tour- 
«  billons,  en  sorte  que,  lorsque  le  vent  soulfle  avec  violence,  il 
r.  est  difficile  d'y  passer;  on  ne  traverse  ce  lieu  qu'avec  beaucoup 
«  de  peines  et  souvent  même  on  y  périt.  C'est,  d'après  ce  qu'on 
"  rapporte,  dans  cette  mer  que  Pharaon  fut  submergé.  » 

De  là  on  se  rend  au  mont  Sinaï,  Djebel-Tour  j^  J~s=»,  peu 
éloigné  de  la  mer,  et  s'étendant  dans  la  même  direction  qu'elle. 
Il  existe  une  route  frayée  entre  la  mer  et  cette  montagne  qui  est 
très-haute,  et  où  l'on  monte  par  des  degrés.  On  trouve  au  sommet 
un  oratoire  ^s^^  et  un  puits  d'eau  courante  où  les  voyageurs  se 
désaltèrent.  De  Tourj^  on  va  à  Massdef  o>XAa^,  lieu  agréable, 
quoique  sablonneux,  dont  les  eaux  sont  limpides  et  où  l'on  pêche 
des  perles.  De  là  à  Charm  el-Beït  ovuJi  ^jXi,  port  sans  eau  (po- 
table). Do  là  au  cap  Abi-Mohammed  .x^rf  j(l  ^yJ^j,  port  égale- 
ment sans  eau.  C'est  là  que  commence  la  montée  d'Aïlah  &_*_jle 
AjI.  .\ïlah  est  une  petite  ville  fréquentée  par  des  Arabes  qui  y 
sont  les  maîtres.  De  là  on  peut  se  rendre  à  el-A'ouïd  >XjjjiJI  ,  port 
où  l'on  trouve  de  l'eau,  et  qui  est  situé  vis-à-vis  et  à  10  milles 
de  distance  de  l'ile  de  No'man  ,jUjo.  »  Cttte  île  est  peuplée  de 
«  misérables  Arabes  qui  vivent  des  produits  de  la  pêche.  »  De 
là  au  port  de  Tena  iUls,  où  l'on  trouve  de  l'eau;  puis  à  A'touf 
ojkc;  puis  à  Hawra  Sjj =-,  bourg  habité  par  des  chérifs  qui 


CINQUIÈME  SECTION.  335 

possèdent  dans  leur  voisinage  une  mine  où  ils  fabriquent  des 
vases  en  terre  qui  sont  un  objet  considérable  d'exportation.  Non 
loin  et  au  midi  de  ce  bourg,  est  la  montagne  de  Radhoua  tgj-wj, 
d'où  l'on  extrait  quantité  de  pierres  à  aiguiser,  qu'on  expédie 
en  orient  et  en  occident.  On  y  boit  de  l'eau  de  puits  qui  est 
douce;  il  y  a  un  port  et  un  château;  puis  à  Wadi'i-Safra  ^^il^ 
i^jiAaJi,  jjeau  port;  puis  à  Couaïa'  iL-j^ytll ,  port  habité  où  l'on  e.st 
obligé    d'apporter    l'eau  de   loin;    puis   à  Djar   ou   el-Djar  j\Â\ 

puis  à  el-Djohfa  ioU^.' ;  puis  à  Codeid  J^ j.xi;   puis  à  A'sfan 

(jU**c;  puis  à  Djidda,  «  pays,  châteaux  et  lieux  de  refuge  dont 
"  nous  avons  parlé  dans  la  description  du  deuxième  climat  ' ,  et 
"  sur  lesquels  il  est  par  conséquent  inutile  de  revenir.  » 

Sur  les  bords  de  la  mer  de  Colzoum  est  la  ville  de  Madian 
(jjJv-«,  plus  grande  que  Tabouk  liJj-fû,  et  le  puits  où  Moïse  (sui- 
qui  soit  le  salut!)  abreuva  le  troupeau  de  Jctbro  t^*.iJ!.  »  On  dit 
«  que  ce  puits  est  (maintenant)  à  sec'",  et  qu'on  a  élevé  au-des- 
«  sus  une  construction.  L'eau  nécessaire  aux  habitants  provient 
«  de  sources.  Le  nom  de  Madian  yj>>w»  dérive  de  celui  de  la 
«  tribu  à  laquelle  Jcthro  appartenait.  Cette  ville  oflre  très-peu 
"  de  ressources,  et  le  commerce  y  est  misérable.  » 

De  Madian  à  Aïlah  AjI  ,  on  compte  5  journées. 

D'Aïlah  à  el-Djar  jL41,  environ  26  journées. 

De  Madian  à  Tabouk,  en  se  dirigeant  vers  l'est  par  le  désert, 
6  journées. 

La  ville  de  Tabouk  Jj_aj  est  située  entre  el-Iladjar  j.— .^'  et 
l'extrême  limite  du  pays  de  Damas  ou  de  la  Syrie;  or,  cette  li- 
mite est  à  4  journées  (de  Tabouk),  c'est-à-dire  à  moitié  chemin 
de  Damas.  Tabouk  est  entourée  d'une  bonne  fortification.  Ses 
habitants  boivent  de  l'eau  d'un  ruisseau  qui  coule  en  murmu- 

'  Voyez  ci-dessus,  pages  109  el  suiv. 
Je  lis  À)Jax«  ■  comme  perle  le  ms.  B. ,  ul  non  ii.«Ji*^,  lei;on  donnée  par  le 
nianuscril  A. 


l-'t'LiiiU'i  8/1  verso. 


334  TROISIÈME  CLIMAT. 

Kcuilict  8/1  verso  rant.  Il  y  a  beaucoup  de  palmiers.  On  dit  que  la  liibu  d'Elaïka, 
vers  laquelle  Dieu  envoya  Jethro,  demeurait  ici.  Jethro  était  né 
à  Madian. 

El-lladjar  ^^'  est  à  1  journée  de  distance  de  ^^  adi'l-Cora 
^^^1  j^ilj .  C'est  une  forteresse  située  dans  un  pays  de  monta- 
gnes. C'est  là  qu'étaient  les  demeures  des  Themoudites  ij-t  jLa. 
On  y  voit,  creusées  dans  le  roc,  des  cavernes  que  les  lialiitants 
d'el-Hadjar  et  des  contrées  environnantes  appellent  el-abalib 
wJLiil.  Ces  montagnes,  au  premier  coup  d'œil,  paraissent  con- 
tiguës;  mais  lorsque  le  voyageur  est  parvenu  au  milieu  d'elles, 
il  voit  qu'elles  existent  séparément,  et  qu'on  peut  faire  le  tour 
de  chacune,  car  elles  ne  se  touchent  point.  C'est  là  qu'existe 
encore  aujourcVhui  le  puits  de  Themoud.  El-lladjar  j^  est  de 
tous  côtés  environné  de  montagnes  et  de  sables  qu'il  n'est  pos- 
sible de  gravir  qu'avec  beaucoup  de  difficultés  et  de  peines. 

D'el-Hadjar _,_^'  à  Tima  \ sy,  on  compte  4  journées;  et  de 

Tima  Uy  à  Khaïbar^jj-sà-,  également  4  journées. 

Khaïbarj-*-* i.  est  une  petite  ville,  ou  plutôt  un  fort  en- 
touré de  palmiers  et  de  champs  cultivés.  C'était,  dans  les  pre- 
miers temps  de  l'islamisme,  la  résidence  des  Beni-Coraït  et  des 
Nodhaïr^«iÀJij  k^ï  ^.  Samua  ebn-Adia  LiLt  (jj!  Ij-^,  person- 
nage auquel  le  proverbe  relatif  au  paiement  des  dettes  fait  allu- 
sion ,  y  demeurait  '. 

De  là  à  Médine  i^Jo^Kil,  on  compte  4  journées. 
Feuillet  81  bis  rccio  «  Auprès  de  Khaïbar  j  ?■>  s'élève  la  montagne  de  Radhoua 
«  tS>*i),  montagne  très-haute  dont  les  bifurcations,  les  vallées  et 
<■  les  sommets  donnent  naissance  à  des  sources  d'eau  pure  et 
"  limpide,  et  favorisent  la  végétation  des  arbres.  On  en  extrait 
«  des  pierres  à  aiguiser  qui  sont  transportées  au  loin.  » 

'  H  s'agit  ici  de  Samuol,  juif  célèbre,  qui  reçut  en  dépôt  les  armures  d'Amri  al- 
kaïs  et  soulli-it  tout  plutôt  que  de  les  livrer.  (  Note  de  M.  de  Sacy.  ) 


CINQUIÈME   SECTION.  335 

Dans  l'intervalle  compris  entre  cette  montagne,  le  territoire  des  Feuillci  8,1  bis  recio. 
Djoheïna  '  A-vH-s-^Li  et  la  mer,  sont  des  liaLitations  où  réside 
une  peuplade  issue  de  la  race  de  Hasan,  fds  d'AIy,  lils  d'Abou- 
Taleb.  «  Ce  sont  des  tentes  tissues  de  poils.  La  peuplade  dont  il 
«  s'agit  est  nombreuse,  et  ses  mœurs  sont  semblables  à  celles  des 
«  Arabes.  Comme  les  Arabes,  cette  peuplade  subsiste  en  cher- 
«  chant  des  pâturages  et  de  l'eau  pour  ses  troupeaux  ;  enfin  il 
«  n'existe  entre  elle  et  les  Arabes  aucime  différence  sous  le  rap- 
«  port  du  genre  de  vie  et  des  mœurs. 

«  Ce  pays  est  limitrophe,  à  Test,  avec  la  vallée  du  Jourdain 
"  u'^^j'  t5^'.5'  ^t  situé  à  1  journée  de  distance  d'el-Djohfa  iLJud}.  » 

De  là  à  Abvva  !^l,  sur  le  chemin  des  Pèlerins  (de  la  Mecque), 
on  compte  6  milles. 

De  Tima  à  Doumat  el-Djandel  3-SJJl  *-«ji,  4  journées. 

"  Doumat  el-Djandel  JovÀii  «^ji  est  une  place  forte  et  un  lieu 
«  de  refuge  très-sùr  et  bien  habité.  Son  territoire  est  limité 
«  par  la  fontaine  dite  Aïn'  el-Nemr  jJiJI  yvc,  et  par  le  désert  de 
«  Khachab  t_.-i;U»  aj^,  lerjuel  fait  partie  du  désert  de  Samawara 
«  »,j_<wJ!  X)iL  (  ou  plutôt  de  Sémawa  »jl.<w  ).  Le  désert  de  Kha- 
«  chah  s'étend  depuis  Racca  Hij  jusqu'à  Baies  (j-Jl,  sur  la  gauche 
«  du  voyageur  '-.  » 

Tima  \ — r.3  est  une  place  forte,  de  construction  ancienne,  et 
plus  peuplée  que  Tabouk  ii)j — aj,  dont  elle  est  à  à  journées  de 
distance. 

De  Tima  Lfvj  aux  confins  de  la  Syrie,  on  compte  3  journées. 

«  Il  existe  à  Tima  Uy  de  l'eau  et  des  palmiers;  c'est  un  lieu 
"  de  passage  par  le  désert  et  il  y  a  quelques  marchands.  Le  pays 
«  compris  entre  Adah  *.\_jl ,  Tabouk  ii)j»-s>,  et  Wadi'1-Cora  ^^iij 
«  i^^JiJI  est  habité  par  les  tribus  de  Lekhm  ^.«-i ,  de  Djoudbam 
"  [.'"X-r?-,  de  Djohcïna  iU^^^,  et  de  Bili  J~j.  On  y  élève  des  cha- 

'   Nom  d'une  tribu  célùbi'c.  —   "   <_«._£ÈljJl  jL»»j  />£ 


Keuille/  8/i  his  reclo. 


556  TROISIÈME  CLIMAT, 

nieaux,  et  on  y  trouve  en  abondance  du  lait  et  iln  beurre.  Ces 
tribus  sont  nomades,  bospitalières  et  généreuses;  elles  habitent 
sous  la  tente  et  se  transportent  d'un  lieu  à  un  autre ,  sans  pos- 
séder de  demeures  fixes;  elles  ont  des  pâturages  d'élé  et  des 
pâturages  de  printemps,  quelles  fréquentent  périodiquement. 
«  Quant  à  la  montagne  d'el-Kiani  -UTl ,  nous  en  traiterons  ici , 
parce  qu'il  n'en  est  point  dans  l'univers  habité  qui  embrasse  une 
plus  grande  étendue.  En  effet,  cette  montagne  commence  auprès 
de  la  nier  de  Colzoum,  se  prolonge  vers  la  Syrie  où  elle  prend 
le  nom  de  Liban  yU-J,  puis  vers  Hems  (jaç-,  où  elle  s'aj)])cll(' 

mont  Behra  et  Natouh  ^_j «j  1^^  J'-ss-;  elle  passe  à  Ladikié 

AAïii/  (Laodicée),  où  on  la  nomme  el-Kiam  ^LSTl;  puis  à ', 

et  à  el-fLirouuié  xy^jL^J!  ;  puis  k  Marach  ^^s^J^;  puis  à  Samisat 
l3U*.jw  (Samosate),  qu'elle  domine;  puis  à  Amad  >>^T -,  où  elle 
prend  le  nom  de  Djebel  el-Sclselé  *X — «A«JI  cK+s-.  Là  elle  se 
divise  en  deux  branches,  dont  fune  se  dirige  à  l'orient,  vers  le 
fort  el-Mansour  j_).aaiil  (^^i-,  et  Bab  el-/Vbwab  v'.^?^'  V^^^  ou 
elle  rejoint  le  mont  Cabc  ,3-10";  fautrc  passe  de  Amad  »>w«l  à 
Miafarekïn  y%j,l;U.«,  et  de  là  elle  se  dirige  au  sud,  vers  les  con- 
fins du  Barma  UjL  ^,  où  elle  prend  le  nom  de  montagne  du 
Kurde  ijJîi  J-s?- ;  puis  vers  Chehrézour  ^jjy-^;  puis  vers  Hal- 
wan  (j'^^  ;  puis  vers  les  monts  Samira  »jju<-«aJI  ji^^-l  tr-»  J~«?- . 
au  sud  d'Ispahan  yL^jLoI;'de  là  elle  se  recourbe  et  se  dirige 
vers  Cachan  yLilï,  vers  Coum  _^^ï,  et  vers  Raï  ,^;JI,  où  elle 
atteint  les  montaanes  du  Dileui  *-iji.  Elle  suit  les  bords  de 


Jt ,  touche  au  lac  d'Aral  ^2>[ 


'^- 


la  mer  Caspienne  ^^jj- 

passe  au  sud  du  pays  des  Ghoz  xj^t,  et  parvient  à  Farab  vb^i 
d'où  elle  court  vers  l'est,  joint  les  monts  Ferdabas  (j«_»-i;j, 
qui  sortent  de  la  mer  de  la  Chine  ou  de  l'océan,  traverse  le 
Tibet  ti>_<jJi  par  son  milieu,  passe  au  sud-est  du  pays  des  Khi- 

'  Ce  nom  de  lieu  est  illisible  dans  nos  inaniiscrils. —  '  Amadia. —  '  Dcibend. 
'  Caucase.   —   '  Nom  de  lieu  qui  m'esl  inconnu. 


CINQUIÈME   SECTION.  557 

«  zildjis  \>AyÂ,  en  sorte  cprelle  embrasse  depuis  les  confins  des    l'imll'i 8 i  bi^, verso. 
«  pays  de  l'islamisme  juscfu'à  Fcrghana  «jlcj.i. 

«  Une  (autre)  branche  de  cette  montagne  se  dirige  au  midi 
«  de  Ferghana  ajU^,  vers  les  montagnes  d'el-Botem  («a.11 ',  dont 
«  elle  tire  son  nom.  Au  sud  d'Osrouchna  K_J-ii,_^i  et  des  eaux  de 
«  Samarcande  ouij.*»^  ol^i^,  dérivent  un  rameau  vers  Nesef  ou»j, 

«  au  midi  du  Soghd  »>< «^aJl  cj^às-  je,  vers  Kech  et  Nesef  (ji— i' 

"  ujU-Jj  et  la  contrée  du  Zam  ^v,,  sur  le  Djihoun  y_j — ^^  (^; 
«  puis  deux  autres  embranchements;  dont  .l'un  se  dirige  au  nord, 
«  vers  Djordjan  yl=-,j^=>,  s'étend  sur  le  pays  de  ce  nom,  empiète 
«  sur  le  Talcan  yUJlkJI,  passe  auprès  de  Merw  el-Roud  i_y.!l  jy-«, 
«  auprès  de  Tous  u'-po,  à  l'orient  de  Nisabour  ^^l«iuO  (celte  ville 
«  est  située  au  pied  de  la  montagne)  se  prolonge  jusqu'à  Raï 
"  igp''  «^  l<i  droite  du  voyageur  qui  se  rend  du  Kborasan  à  l'irâc, 
«  et  se  réunit  enfin  à  la  chaîne  principale,  ainsi  que  nous  l'avons 
«  dit  plus  haut.  » 

Les  limites  de  la  Palestine  (jJi*J.i,  première  dépendance  de 
la  Syrie,  comprennent  un  espace  qui  s'étend  sur  4- journées  de 
distance,  (de  l'est)  à  l'ouest,  c'est-à-dire  depuis  Refah  4j  "  jus- 
qu'à el-Lahoim  yj^l,  et  en  largeur  sur  2  journées  de  marche, 
c'est-à-dire  depuis  lafa  Isl  (Jaffa)  jusqu'à  lei-iha  \^jj  (Jéricho). 
«  Za'ra  [j-^j,  les  demeures  du  jieuple  de  Lotb  !o^J  j.^jL>i,  le  lac 
"  Asphaltite  KiXii,]  ijj^ ,  et  les  monts  Charat  ï\j^  Jh^=>  ,  sont  com- 
11  pris  dans  cette  contrée  et  sont  censés  en  faire  partie  quant  à 
11  l'administration,  jusqu'aux  limites  d'Aïlah  -sJoI  '".  » 

Les  demeures  du  peuple  de  Loth,  le  lac  Asphaltite,  Za'ra  et 
tout  le  pays,  jusqu'à  Baïsan  yU»AJ,  et  Tabarié  i^jjis  (Tibériade), 
sont  nommés  el-Ghaur  jyiJl ,  parce  qu'en   effet  ils  forment  un 

'  Voyez,  au  sujet  de  ces  montagnes,  la  Géographie  Orientale  attribuée  à  Ebn- 
Haukal  et  traduite  pat  sir  W.  Ouseley,  p.  8.  —  'Le  ms.  B.  porte  Zacah  jj,. 
'  Je  ne  sais  si  j'ai  bien  rendu  le  sens  de  ce  passage  dont  voici  le  texte  arabe  :, 


358  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuilletai  bis  verso,  bas-fond  entic  deux  montaffues.  Toutes  les  eaux  de  la  con- 
trée  de  Damas  concourent,  en  se  réunissant,  à  former  un  fleuve 
célèbre  (le  Jourdain),  dont  l'origine  est  le  lac  de  Tibériade, 
auprès  de  la  vdle  de  ce  nom,  et  qui  reçoit  divers  allluents,  tels 

que  le  larmouk  >àyij^,,  le  Had  Jv-a-,  les  rivières  de  Baïsan  ^l r,jt 

yL«uv? ,  et  celles  qui  descendent  du  Kowarmat  eaU;^^,  des  mon- 
tagnes  de  Jérusalem   u*»^'  '-^*J  JU=-,    du  sépulcre  d'AJjrabam 

l<> t>\j-j\  jjf^  {  Uébron  ),  et  de  Naplouse  ^j«Jjb.  Toutes  ces  eaux 

se  réunissent  et  tombent  ihms  le  lac  de  Za'ra  '  \j.s.j  Sy^ ,  aussi 

nommé  lac  de  Sodôme  et  de  Gomorrhe  oj «Uj  ^^iU,  »,..j_sr, 

villes  qui  furent  jadis  habitées  j)ar  le  peuple  de  Loth ,  submer- 
gées par  la  permission  de  Dieu,  et  dont  l'emplacement  est  oc- 
cupé par  un  lac  d'eau  fétide  qui  porte  le  nom  de  mer  Morte. 
En  effet,  il  n'y  existe  rien  d'animé,  aucun  poisson,  aucun  reptile, 
aucun  de  ces  êtres  vivants  qui  peuplent  les  autres  eaux,  soit  cou- 
rantes, soit  tranquilles;  celles  de  la  mer  Morte  sont  chaudes  et 
d'une  odeur  désagréable.  On  y  voit  de  petites  embarcations  des- 
tinées à  transporter  des  provisions  et  des  fruits  "  de  Za'ra  ^j-sj 
«  et  de  Dara  Sjl^JI  à  Jéricho  l  f^J  -,  et  aux  autres  dépendances 
"  du  Ghaur  jjjiJi  JI*1^jU-j.  »  La  longueur  de  celte  mer  est  de 
60  milles,  et  sa  largeur  de  12  milles. 

De  Jéricho  Las-j  à  Za'ra  [^j,  on  compte  2  journées. 

De  Za'ra  aux  montagnes  d'el-Charat  c^W-iJI  JU=- 

Et  de  ces  montagnes  à  l'extrémité  d'el-Charat  cut^^i,  2  jour- 
nées. 

De  Jéricho  Lsrj  à  Jérusalem  u«>xJLli  ovs>,  on  compte  1  journée. 

De  Jérusalem  à  A'san  yU^  ^  et  à  Balca  UX(  ",  2  journées. 

'  La  version  ialiiie  porte  parlent  Zoghar. 

-  Les  mss.  porlonl  taiilot  LssTjI  ,  et  laiilot  lis?_,i ,  l3?j>  '^j-i  °"  ^^J-'.' 
'  Le  ms.  A.  porte  A'man  et  la  vers'on  latine,  Ghasan.  Cette  dernière  11c  doniiu 
qu'une  journée  de  distance  de  Ji^msaleni  à  Gliasan 
'  Ou,  d'après  la  carie  de  M.  Paiiltre,  Balia. 


Krmllrt  M 'i  his  verso. 


CINQUIEME  SECTION,  559 

De  .lénisalem  à  Caïsarié  a-^.Im^j  (Ccsarée),   i   forte  journée. 
«  Riiia  UçTj   (Jéricho),  dont   il   vient  d'être  lait  mention,  est 
«  l'une  des  résidences  les  plus  agréables  des  pays  de  Gliaur^^, 
«  de   l-,<v^  \  et  de  Baïsan  yl-*»A.'.    La   principale   production  du 
Ghaurjj^  est  l'indigo.  La   couleur  du  teint  des  habitants  est 
brune,  tirant  sur  le  noir.  Jil-IIaï  ^^  est  un  petit  pays  dépen- 
dant de  la  Palestine,  où  les  eaux  sont  chaudes  et  l'air  malsain. 
Quant  à  la  ville  de  Baïsan  ^^{-^^J ,  elle  est  très-petite,  et  il  y 
croît  beaucoup  de  dattiers.  On  y  voit  aussi  la  plante  dite  Sa- 
man  yU'^,  dont  on  Tait  les  nattes  dites  Samanié  aajUL»)!  j^jaii. 
Cette  plante  ne  se  trouve  que  là;  dans  tout  le  reste  de  la  Syrie 
«  on  la  chercherait  vainement. 

«  La  Palestine  n'est  (en  général)  arrosée  que  par  des  eaux 
n  pluviales  et  par  des  torrents.  Il  y  a  peu  d'arbres;  cependant  ce 
"  pays  est  bien  cultivé,  et  c'est  peut-être  le  plus  fertile  de  la 
"  Syrie.  Les  deux  villes  principales  sont  Ramlé  ii^^j  et  Beït  el-  Feuillet  s.)  recto. 
"  Mocaddas  ^r'^^-^i'  '^vv?  (Jérusalem),  l.a  première  est  jolie,  bien 
«  peuplée;  il  y  a  des  marchés,  du  commerce,  du  revenu. 

«  De  là  (de  Ramlé)  à  Jaffa  Uu,  située  sur  les  bords  de  la  Mé- 
«  diterranée,  on  compte  i   demi-journée.  » 

De  Ramlé  à  Caïsarié  aj,U«wvj  (Césaiée),   i  forte  journée. 
'  Nablous  (j^b  (Naplouse)  est  la  capitale  du  pays  de  Samarie;  nablous 

"  on  y  voit  un  puits  creusé  par  le  patriarche  Jacob  (sur  qui  soit  la 
«paix!),  puits  auprès  duquel  le  seigneur  ÎMessie  -A-«di  j-ov.^! 
■  s'assit  et  demanda  de  l'eau  à  la  Samaritaine;  il  y  existe  aujour- 
«  d'hui  une  belle  église.  Les  habitants  de  Jérusalem  disent  que 
«  ce  n'est  cjue  là  (à  Naplouse)  et  dans  une  autre  ville  située  à 
«  3o  milles  de  Ghazza  o^  (Gaza)  sur  le  chemin  de  l'Egypte^, 
«  que  l'on  trouve  encore  des  Samaritains.  » 

'   Mot  illisible. 

'  Dans   une  note  marginale,  le  ins.  B.  porte  qu'il  s'agit  ici  de  la  vallée  de  1  liga- 
remeul. 

/,3. 


NAPLODSE 


Feiiillel  85  reclo. 


340  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  Palestine  (jvk*«.Xi'  à  A'scalan  y^Jù»*  (Ascalon),  on  compte 
une  forte  journée,  et  d'Ascalan  à  Ghazza  o>s,  environ  20  milles. 
«  Cette  dernière  ville  est  maintenant  au  ])ouvoir  des  chrétiens. 
«  Le  mouillage  de  Gliazza  s'étend  dc|)uis  Misas  ;j~Uys.«  -  jusqu'à 
«  A'scalan  y^Ju».*,  vefs  l'orient,  sur  un  espace  de  20  milles. 

«  El-A'rich  fji^jj>i\  est  une  ville  oy  l'on  voyait  deux  mosquées 
'  d'une  construction  remarquable.  Son  territoire  sablonneux  pro- 
<'  duit  des  dattes  et  divers  autres  fruits;  elle  est  située  dans  le 
"  voisinage  de  la  mer. 

«  Le  chemin  qui  conduit  de  Ramlé  A^j  à '  est  comme 

«  il  suit  : 

»  A  Merdoud  iji;-<,  une  journée; 

«  De  Merdoud  à  Ghazza  ays-,  une  journée; 

n  De  Ghazza  à  Refali  Àj  (ou  Zecah  ^j),  ville  agréable,  «-i.j.x-* 
«  iLiUs,  une  journée; 

«  De  là  à  el-A'rich  j^jjt}\ ,  une  journée;  » 

D'el-A'rich  à  Warada  «ilj'j,  station  près  de  la  mer,  une 
journée; 

De  Warada  «iljlj  à  Farama  U^j,  ville  située  sur  les  bords  de 
la  Méditerranée,  et  dans  le  voisinage  du  lac  de  Tennis  »,*-=? 
^J'^M,  une  journée. 

"  A'scalan  y5V)L»>i  (Ascalon)  est  une  ville  entourée  d'une  double 
«  enceinte  de  murailles;  il  y  a  des  marchés,  mais  point  de  jar- 
«  dins,  point  d'arbres  dans  ses  environs.  Le  roi  de  Jérusalem 
■  ^J«^iJi  4_o.-Uo,  à  la  tête  d'une  armée  de  chrétiens,  de  Francs  et 
'I  autres,  s'en  empara  en  548  de  l'hégire  (  1 1  53  de  Jésus-Christ), 
«  et  les  chrétiens  la  possèdent  encore  à  présent.  Cette  ville  est 
«  comptée  au  nombre  des  dépendances  de  la  Palestine;  elle  a 
«  au  sud  deux  beaux  districts ,  savoir  :  Hamal  Jly  dont  la  capitale 


'  Le  ms.  A.  porte  Nisan  (jLi*uij- 

'  Mot  illisible,  probablement  el-A'iù  h. 


CINQUIÈME  SECTION.  341 

"  est  Darab  vb^»  ^^  Cherat  »i^  dont  la  capitale  est  Adrah  r-^it  '.      Fcniliei  85  recio. 
«  Ces  deux  districts  sont  extrêmement  fertiles;  ils  produisent  en 
«  abondance  des  olives,  des  amandes,  des  figues  et  des  grenades. 
«  Toute   la  population  du  pays  appartient  à  la  tribu  de  Caïs 

«  Au  sud-est  de  cette  contrée-  est  le  bourg  de  Mona  xjj^. 
«  Pour  se  rendre  de  là  à  Gliasan  yl-«c,  on  passe  par  un  défilé  tie 
■I  montagnes  qu'on  nomme  el-Moudjab  v^i?-,^!'  ;  il  y  coule  une 
«  rivière  large  et  profonde,  encaissée  entre  deux  mamelons  de 
«  montagnes  tellement  peu  éloignées  l'une  de  l'autre,  que  deux 
«  hommes  placés  sur  une  rive  peuvent  se  parler  et  s'entendre. 
'I  La  descente  (dans  cette  vallée)  est  de  6  milles,  et  la  montée 
«  d'une  égale  hauteur.  » 

D'A'scalan,  ville  maritime  dont  il  vient  d'être  fait  mention, 
au  fort  dit  Makhour  el-Evvel  J^i/lj^U,  situé  sur  les  bords  de 
la  mer,  vis-à-vis  de  Koum  Zendjil  J-s^j,  ^^S"  et  de  Beït  Djebraïl 
Jolv-«r-  s-^-JS»  1  2  5  milles; 

De  là  à  Makhour  el-Thani  jUi  j^U,  2 5  milles; 

De  «là  à  lafa  Ijl.  (Jaffa),  port  de  Jérusalem  distant  de  2  petites 
journées  de  cette  ville, (la  distance  manque  ). 

Beït  el-Mocaddas  u-.Jvili  ci^Aj  (.lérusalem)  est  une  ville  illustre,  lii isaikm. 

ancienne  et  pleine  d'antiques  monuments.  Elle  porta  le  nom 
d'Ilia  IjJji  ■'.  Située  Sur  une  montagne  d'un  accès  facile  de  tous 
les  côtés ,  elle  s'étend  de  l'ouest  à  l'est.  A  l'occident  est  la  porte 
dite  d'el-Mihrab  4_.i_^JI  <_>L;  au-dessous  est  la  coupole  de  David 
(sur  (jui  soit  le  salut!);  à  l'orient,  la  porte  dite  de  la  Miséri- 
corde ii.?-^!  <-jii,  laquelle  est  ordinairement  fermée  et  ne  s'ouvre 
que  lors  de  la  fête  des  rameaux;  au  midi,  la  porte  de  Seïhoun 
yj.|^,AAaJl  cjL  (Sion);  au  nord,  la  porte  dite  d'Amoud  el-Ghorab 

'  Ou  peut-être  Aclra'  ,  ,ii .  Le  ms.  A.  porte  Adradj  ^!ji! 

Les  quatre  premières  lignes  de  ce  paragraphe  manquent  dans  le  ms.  A. 
'   ;Elia  rapitolina. 


542  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feiniini  85  vfiso.  i->'jjii)  iyi  cj^^ •  En  partant  de  la  porte  occidentale  ou  d'el-lVlihrab. 
on  se  dirige  vers  l'est  par  une  large  rue  et  l'on  parvient  à  la 
grande  église  dite  de  la  Résurrection  A-.Uxli  x»»aaS',  et  que  les 
Musulmans  appellent  Conianie  ii.^'iï.  Cette  église  est  l'objet  du 
pèlerinage  des  chrétiens  de  tous  les  pays  de  l'orient  et  de  l'oc- 
cident. On  y  entre  par  la  porte  occidentale,  et  l'on  parvient  sous 
le  dôme  qui  couvre  toute  l'enceinte  et  qui  est  l'une  des  choses 
les  plus  remarquables  du  monde.  L'église  est  au-dessous  de 
cette  porte,  et  il  n'est  pas  possible  de  descendre  dans  la  partie 
inférieure  de  l'éddice  par  ce  côté;  on  y  descend  du  côté  du  nord 
par  une  porte  donnant  sur  un  escalier  qui  a  trente  marches, 
laquelle  porte  s'appelle  Bab  Sanla-Maria  .is^-o  «jo^  i_.L.  A  son 
entrée  dans  l'église,  le  spectateur  trouve  le  saint  sépulcre,  édi- 
lice  considérable ,  ayant  deux  portes  et  surmonté  d'une  coupole 
d'une  construction  très-solide,  très-forte  et  faite  avec  un  art  ad- 
mirable; de  ces  deux,  portes  l'une  fait  face,  du  côté  du  nord,  à 
la  porte  de  Santa-Maria,  l'autre  lait  face  au  sud  et  se  nomme 
Bab  el-Saloubié  «UjjXiaJI  ljL  (porte  du  crucifiement)  :  c'est  de 
ce  côté  qu'est  le  péristyle  de  l'église,  péristyle  vis-à-vis  duquel 
est,  vers  l'orient,  une  (autre)  église  considérable,  immense,  où 
les  chrétiens  célèbrent  leurs  saints  ofQces  et  font  leurs  prières 
et  leurs  oblations. 

A  l'orient  de  cette  église,  v.n  descendant  jfar  une  pente  douce, 
on  parvient  à  la  prison  où  le  seigneur  Messie  fut  détenu  et  au 
lieu  où  il  fut  crucifié.  La  grande  coupole  est  circiilairement 
percée  à  ciel  ouvert,  et  l'on  y  voit  tout  autour  et  intérieure- 
ment des  peintures  représentant  les  prophètes,  le  seigneur 
Messie,  sainte  Marie  sa  mère,  et  saint  Jean-Baptiste.  Parmi  les 
lampes  qui  sont  suspendues  au-dessus  du  saint  sépulcre,  on  en 
distingue  trois  qui  sont  en  or  et  qui  sont  (placées)  dans  un  lieu 
particulier.  Si  vous  sortez  de  l'église  principale  en  vous  dirigeant 
vers  l'orient,  vous  rencontrerez  la  sainte  demeure  qui  fut  bâtie 


CINQUIÈME  SECTION.  343 

par  Salomon,  fils  de  David,  et  qui  fut  un  lieu  de  pèlerinage  du 
temjis  de  la  puissance  des  Juifs.  Ce  temple  leur  fut  ensuite  ravi 
et  ils  en  furent  chassés  à  l'époque  de  l'arrivée  des  Musulmans. 
Sous  la  domination  musulmane  il  fut  agrandi,  et  c'est  (aujour- 
d'hui) la  grande  mosquée  connue  par  les  Musulmans  sous  le 
nom  de  Mesdjid  el-Acsa  ^^xsj^l  >x.ai>v_«.  Il  n'en  existe  pas  au  monde 
((ui  légale  en  grandeur,  si  l'on  en  excepte  toutefois  la  grande 
mosquée  de  Cordoue  en  Andalousie;  car,  d'après  ce  qu'on  rap- 
porte, le  toit  de  cette  mosquée  est  plus  grand  que  celui  de  la 
Mesdjid  al-Acsa  Au  surplus,  l'aire  de  cette  dernière  forme  un 
parallélogramme  dont  la  hauteur  est  de  deux  cents  hrasses  ci., 
et  la  base  de  cent  quatre-vingts.  La  moitié  de  cet  espace,  celle 
qui  est  voisine  du  Mihrab  ',  est  couverte  d'un  toit  (ou  plutôt 
d'un  dôme)  en  pierres  soutenu  par  plusieurs  rangs  de  colonnes; 
l'autre  est  à  ciel  ouvert.  Au  centre  de  l'édifice  est  un  «rand 
dôme  connu  sous  le  nom  de  Dôme  de  la  roche;  «  il  fut  orné 
"  d'arabesques  en  or  et  d'autres  beaux  ouvrages,  par  les  soins  de 
«  divers  califes  musulmans".  »  Au-dessous  est  la  roche  tombante; 
cette  roche  est  de  forme  quadrangulaire  comme  un  bouclier; 
l'une  de  ses-  extrémités  s'élève  au-dessus  du  sol  de  la  hauteur 
d'une  demi-brasse  ou  environ,  l'autre  est  adhérente  au  sol;  elle 
est  à  peu  près  cubique,  et  sa  largeur  égale  à  peu  près  sa  lon- 
gueur, c'est-à-dire  près  de  dix  coudées  Ccjijui^ .  Au-dessous  est 
une  caverne  ou  une  retraite  obscure,  de  dix  coudées  de  long  sur 
cinq  de  large,  et  dont  la  hauteur  est  de  plus  d'une  toise;  on 
n'y  pénètre  qu'à  la  clarté  des  flambeaux.  Le  dôme  est  percé  de 
quatre  portes;  en  face  de  celle  qui  est  à  l'occident,  on  voit 
l'autel  sur  lequel  les  enfants  d'Israël  offraient  leurs  sacrifices; 

'  Le  mihrab  esl,  dans  les  mosquées,  le  lieu  destiné  à  indiquer  la  direction  de 
la  ka'aba  de  la  Mecque,  vers  laquelle  les  musulmans  doivent  se  tourner  pour  faire 
leurs  prières. 

'    (J>t>*m    liXà.  Uj    (j^   HJkj^Â    JLsilij   ^_U^j^iI    jajiJW   *JtA3_^   aIxI!    0<><J*_j 


l''ciiillct  8."i  verso. 


544  TROISIÈME  CLIMAT. 

iviiiliii  S6  red»  auprès  (le  la  porte  orientale  est  l'église  '  nommée  le  saint  des 
saints,  d'une  construction  élégante;  au  midi  est  imo  chapelle 
qui  était  à  l'usage  des  Musulmans;  mais  les  chrétiens  s'en  sont 
emparés  de  vive  force  et  elle  est  restée  en  leur  pouvoir  jusqu'à 
l'époque  de  la  composition  du  présent  ouvrage.  Ils  ont  cou\erti 
cette  chapelle  en  un  couvent  où  résident  des  religieux  de  l'ordre 
des  templiers,  c'est-à-dire  des  serviteurs  de  la  maison  de  Dieu-. 
Enfin  la  porte  septentrionale  est  située  vis-à-vis  d'un  jardin  bien 
planté  de  diverses  espèces  d'arbres  et  entouré  de  colonnes  en 
marbre  sculptées  avec  beaucoup  d'art.  Au  bout  du  jardin  est 
un  réfectoire  pour  les  prêtres  et  pour  ceux  (jui  se  destinent  à 
entrer  dans  les  ordres. 

En  sortant  de  ce  lieu  d'adorations  et  en  vous  dirigeant  vers 
l'orient,  vous  parviendrez  à  la  porte  de  la  Miséricorde,  condamnée 
ainsi  que  nous  venons  de  le  dire,  mais  auprès  de  laquelle  est 
une  autre  porte  par  laquelle  on  peut  entrer  et  sortir,  et  qui  se 
nomme  Bab  el-Asbat  îaU^ifi  <jL  (ou  des  tribus  israélitos);  à  la 
distance  d'un  jet  de  flèche  de  cette  dernière  est  une  très-grande 
et  très-belle  église  sous  l'invocation  de  sainte  Marie  et  connue 
sous  le  nom  de  Djesmanié  ajùUu^j»;  c'est  là  qu'est,  le  tombeau 
(de  la  Vierge)  en  vue  de  la  montagne  des  Oliviers  yyoj  Jjl=-,  dis- 
tante de  Bab  el-Asbat  LlA-^-i"  ^^  d'environ  un  mille.  Sur  le  che- 
min par  lequel  on  monte  à  cette  montagne  on  voit  «  une  autre 
"  église,  grande  et  solidement  construite,  qu'on  nomme  l'église 
'<  de  Pater  Noster  j-x^aj^L;  »  sur  le  sommet  de  la  montagne, 
une  sjrande  éfrlise  où  des  hommes  et  des  femmes  demeurent 
cloîtrés,  attendant  ainsi  la  rcnuméralion  divine;  au  sud-est  de  la 
montagne,  le  tombeau  de  Lazare  qui  fut  ressuscité  par  le  sei- 
gneur Messie;  et  à  2  milles  du  mont  des  Oliviers,  le  bourg  d'où 

'  Le  ms.  A.  porte  iOjL't  '«  coupole. 

'  M\  '^.j^  J>yj^  eUxxij  iy^i^'j  ^Jy»JJ<i^  J>+4  l-^-»^-~J  ''>W 


CINQUIÈME  SECTION.  345 

fut  amenée  l'ânesse  qui  servit  de  monture  au  seigneur  Messie      Feuillet  se  recm 
lors  de  son  entrée  à  Jérusalem  ^Liijj\;  ce  bourg  est  actuellement 
désert  et  ruiné. 

C'est  à  partir  du  tombeau  de  Lazare  que  commence  la  voie  qui 
conduit  au  Jourdain  yiji'!  t^i'^ ,  fleuve  éloigne  de  la  ville  sainte 
d'une  journée  de  distance.  Avant  d'arriver  sur  ses  bords,  vous 
rencontrez  la  ville  d'Erikha  L3?_,i  (Jéricbo),  située  à  '6  milles  du 
fleuve.  Auprès  du  Jourdain  est  une  grande  église  sous  l'invoca- 
tion de  saint  Jean,  desservie  par  des  moines  grecs  (jvji^iii  yLv^j. 
Le  Jourdain  sort  du  lac  de  Tibériade ,  et  verse  ses  eaux  dans  le 
lac  de  Sodôme  et  de  Gomorrhe,  «  villes  que  le  Très-Haut  sub- 
«  mergea  en  punition  des  crimes  de  leurs  habitants.  »  Au  midi 
de  ce  fleuve  est  im  vaste  désert. 

En  ce  qui  louclie  la  partie  méridionale  de  Jérusalem  :  en  sor- 
tant par  la  porte  de  Sion  ^^^imiI]  ol,  vous  trouvez,  à  la  distance 
d'un  jet  de  pierre,  l'église  de  Sion,  église  belle  et  forliliéc,  où 
se  trouve  la  salle  où  mangea  le  seigneur  Messie  avec  ses  disciples, 
ainsi  que  la  table,  encore  subsistante  de  nos  jours,  et  qu'on  va 
visiter  le  jeudi.  De  la  porte  de  Sion  on  descend  dans  un  fossé 
connu  sous  le  nom  de  vallée  de  l'Enfer  i^^-^rS-  is^^i  i  auprès  du- 
quel est  l'église  de  Saint-Pierre  (j<y.kj  <«-'  i^.  C'est  dans  ce  fossé 
qu'est  la  source  de  Selwan  ^J^J — k—^  (de  Siloë),  où  le  seigneur 
Messie  donna  la  vue  à  un  aveugle  qui  auparavant  n'avait  jamais 
joui  de  la  lumière  du  jour.  Au  midi  de  cette  source  est  le  champ 
qui  lut  acheté  par  le  Messie  pour  la  sépulture  des  étrangers.  Fi.,iiiiet  86  verso 
Non  loin  de  là  sont  un  grand  nombre  de  maisons  creusées  dans 
le  roc,  et  habitées  par  de  pieux  cénobites. 

Bethlehem  ^»  .4.  ci^u,  heu  où  naquit  le  Messie,  est  situé  à 
6  milles  de  la  ville  sainte.  On  trouve  à  mi-chemin  le  tombeau 
de  Rachel,  mère  de  Joseph,  et  de  Benjamin,  fils  de  Jacob 
(sur  qui  soit  le  salut!).  Sur  ce  tombeau  sont  douze  pierres  pla- 
cées debout;  il  est  surmonté  d'un  dôme  construit  en  pierres. 

àli 


546  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  86  vtrso.  L'égiise  de  Bethlchem  est  belle,  solide,  vaste  et  ornée  à  tel  point 
qu'il  n'est  pas  possible  d'en  voir  qui  lui  soit  comparable.  Elle 
est  bâtie  sur  un  terrain  plat  :  la  porte  «  est  située  du  côté  de 
«  l'occident,  »  et  l'intérieur  orné  de  très-belles  colonnes  en 
marbre.  Dans  l'angle  du  temple  qui  fait  face  au  septentrion  et 
sous  le  temple ,  on  voit  la  grotte  dans  laquelle  naquit  le  seigneur 
Messie,  et  dans  cette  grotte,  la  crèche  où  il  était  placé.  En  sor- 
tant de  Bethlehem  on  voit,  vers  l'orient,  l'église  consacrée  aux 
anges  qui  annoncèrent  aux  bergers  l'arrivée  du  Messie. 

De  Bethlehem  à  la  mosquée  d'Ibrahim  ^ ^[^1  j^_a^\^  (ou 

temple  d'Abraham),  on  compte  8  milles,  dans  la  direction  du 
sud.  C'est  un  bourg  qui  tire  sa  célébrité  de  ce  que  les  restes 
mortels  d'Abraham,  disaac  et  de  Jacob  reposent  dans  la  mos- 
quée qui  s'y  trouve,  chacun  auprès  de  la  femme  qui  fut  son 
épouse.  Il  est  bâti  sur  le  penchant  d'une  colline  couverte  d'oli- 
viers, de  figuiers,  de  sycomores  et  d'autres  arbres  à  fruits.  Au 
nord  de  Jérusalem,  on  ne  voit  pas  de  constructions. 

De  la  ville  sainte  à  Nablous  (j«A)b  (Naplouse),  on  compte  2 
journées. 

De  Ramlé  SX-«j  à  Naplouse,  i  forte  journée. 

De  la  ville  sainte  à  Annan  yU*,  ou  Amman  yl*,  et  à  Balca 
UJb,  un  peu  plus  de  2  journées. 

De  la  même  ville  à  Tabarié  HçtjAs  (Tibériade),  90  milles. 

De  Tabarié  à  Ramlé,  3  journées.    • 

Tabarié  Hjjjjia  est  la  plus  grande  et  la  capitale  des  villes  du 
Jourdain. 

De  Tabarié  à  Sour  j^-»  ("Tyr),  on  compte  2  fortes  journées. 

De  là  à  la  montée  d'Ablac  (fX>\  xuic,  moins  d'une  journée. 

De  là  à  Baïsan  yL*-u ,  moins  d'une  journée. 

De  là  à  Ghacha  Li*  ',  ville  du  pays  de  Ghaur  jyii\  *àj.x^. 

Puis  aux  confins  du  pays  du  Jourdain. . . . 

'  La  version  latine  porte  Aana. 


CINQUIÈME  SECTION.  347 

Puis  au  Heu  connu  sous  le  nom  de  Djemiié  «J^ajçî,  i  journée.      l'Vniiltt  86  vmo. 
D'Akka  Kc  (Acre)  à  Tabarié  i^^ji»  (Tibériade),  on  compte  a 
journées  faibles. 

Cette  dernière  ville  est  belle  et  construite  sur  une  colline  qui  rAh^m. 

*  ou 

s'étend,  en  longueur  plus  qu'en  largeur,  sur  un  espace  d'environ  nBÉRunE 

2  milles;  au  pied  cette  colline,  du  côté  de  l'ouest,  est  un  lac 
d'eau  douce.  La  longueur  de  ce  lac  est  de   i  2  milles,  et  sa  lar- 
geur d'une  égale  étendue.  «  On  y  voit  naviguer  des  bâtiments 
»  qui  transportent  des  provisions  à  la  ville  ;  celle-ci  est  entourée 
«  de  murailles  très-fortes.  On  y  fabrique  des  nattes  de  l'espèce 
«  dite  sammié,  d'une  beauté  qu'il  est  difficile  de  surjiasser.  On  y 
«  voit  des  bains  d'eaux  thermales;  ces  eaux  sont  chaudes  en  toute 
«  saison,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  faire  du  feu  pour  les  échauf- 
«  fer.  L'un  des  ces  bains  est  très-grand,  et  se  nomme  bain  d'el- 
«  Demaker^U^I.  L'eau,  au  moment  où  elle  jaillit,  est  tellement 
"  chaude ,  qu'on  peut  l'employer  soit  à  épilcr  un  chevreau ,  soit  à 
«  plumer  une  poide,  soit  à  durcir  un  œuf;  elle  est  salée.  Le  bain 
«  dit  d'el-Loulou  y^l  (ou  des  Perles)  est  plus  petit  que  le  précé- 
«  dent,  et  l'eau  en  est  douce;  mais  sa  chaleur  s'évapore  dans  les 
bassins  où  elle  est  reçue.  On  s'en  sert  pour  les  ablutions,  et  on 
l'emploie  à  d'autres  usages.  Quant  au  bain  dit  d'el-Mondjidet 
«^.sÀJtl,  l'eau  en  est  chaude  et  douce  (tout  à  la  fois).  A  l'excep- 
tion du  bain  dit  le  Petit,  il  n'en  est  point  où  il  soit  nécessaire 
d'allumer  du  feu.  Ce  dernier  bain  fut  construit  par  un  prince 
musulman,  dans  sa  maison,  pour  son  usage  particulier,  et  pour 
celui  de  sa  famille  et  de  ses  clients.  A  sa  mort,  il  le  laissa  au 
public ,  en  sorte  que  tout  le  monde  peut  y  entrer.  C'est  le  seul 
dont  l'eau  soit  échauffée  artiliciellement.  Au  midi  de  ce  bain 
on  voit  diverses  autres  sources,  telles  que  celle  des  Hommes 
blessés',  celle  des  Chérifs,  etc.,  dont  les  eaux  sont  naturelle- 

'  C'est  par  conjecliire  que  je  traduis  ainsi  ces  mots  ;  le  texte  porte  jjL*»»il  (j\.£  . 

lia. 


348  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  87  recto.  „  ment  chaudes ,  et  où  accourent  de  tous  côtés  les  boiteux,  les 
«  paralytiques,  les  personnes  attaquées  d'affections  venteuses, 
«  d'ulcères  et  de  gale.  Ces  malades  restent  durant  trois  jours 
«  dans  l'eau,  et  se  rétablissent  par  la  permission  de  Dieu. 

«  Les  villes  maritimes  de  la  Palestine  sont  Ascalon  y^Ju^ , 
«  Arsouf  oj-*>y! ,  et  Jaffa  IjL  Elles  se  ressemblent  beaucoup  en  ce 
«  qui  touche  l'étendue,  les  agréments,  l'état  des  habitants;  outre 
'■  qu'elles  sont  les  unes  et  les  autres  jolies,  bien  fortifiées  et 
«  bien  peuplées,  et  entourées  de  quantité  de  vignes  et  d'oliviers. 
«  Jaffa,  en  particulier,  est  le  port  de  Jérusalem,  ville  dont  elle 
"  est  à  3  faibles  journées  de  distance. 

1:  De  Jaffa  à  Ramlé  «K^,  on  compte  20  milles. 

«  Caïsarié  *j)U<^  (Césarée)  est  une  grande  ville  entourée  d'un 
»  faubourg,  et  défendue  par  une  citadelle  très-forte. 

"  De  là  à  Jaffa,  on  compte  3o  milles.  » 

De  Césarée  à  Naplouse  (j«Jjb,  1  journée. 

De  Césarée  à  Ramlé  '»k*j,  1  journées. 

De  Césarée  à  Khaïfa  iouà. ,  sur  le  rivage ,  2  journées. 

Khaïfa  iUjsi.  est  située  au  pied  du  cap  (ou  mont)  Carmel  U^S', 
cap  qui  s'avance  dans  la  mer  en  formant  un  port,  où  peuvent 
mouiller  en  sûreté  de  gros  navires  et  autres  :  c'est  le  port  de 
Tibériade  ^yjJs,  ville  qui  en  est  éloignée  de  3  petites  journées. 

De  KJiaïfa  à  Acre  LiJt,  on  compte,  par  terre,  3o  milles; 

Et  par  mer,  directement ,  1 8  milles. 
AKKA  ou  AciiK.  x\kka  \Ss.  (Acre  ou  Saint-Jean-d'Acre  )  est  une  grande  ville 

dont  le  territoire  est  vaste  et  couvert  de  villages,  le  port  bon 
et  sûr,  et  dont  la  population  se  compose  de  races  diverses  et 
mélangées. 

D'Acre  à  Tibériade,  on  compte  2  journées. 

D'Acre  à  Hissn  el-Zeït  oyyJI  ^ya^ ,  fort  situé  sur  les  bords  de 
la  mer,   1  2  milles. 

De  là  à  Nawakir  ^-Aï'y ,  montagnes  au  nombre  de  trois,  de  cou- 


CINQUIÈME  SECTION.  349 

leur  blanche  \  très-hautes,  et  qui  se  prolongent  le  long  de  la      K.uiiui  87  recto. 
mer,  on  compte  environ  1  8  milles. 

Du  centre  de  ces  montagnes  à  Alexandrie  *;j,  j^Àilwi)! ,  5  milles. 
D'Alexandrie  à  Sourji_^  (l'ancienne  Tyr),  1  5  milles  ^ 
«  Sour  est  une  jolie  ville  sur  le  bord  de  la  mer,  avec  un  port  soin. 

où  l'on  jette  l'ancre  et  d'où  l'on  met  à  la  voile.  Elle  est  ancienne 
et  forte,  et  la  mer  l'environne  de  trois  côtés.  Elle  a  un  faubourg. 
On  y  fabrique  de  très-beau  verre  et  de  la  vaisselle  d'argile.  On 
y  fait  aussi  des  étoffes  blanches  de  qualité  supérieure,  riches, 
précieuses,  et  qu'on  transporte  au  loin.  On  en  fabrique  rare- 
ment d'aussi  belles  dans  les  environs.  " 
De  Sour  à  Tabaiùé  aj^^  (Tibériade),  on  compte  2  fortes 
journées. 

De  là  (de  Sour)  ou  se  rend  à  A'deloun  y_^4>^,  fort  construit 
auprès  de  la  mer. 

De  là  à  Sarfand  >Sm^,  autre  fort,  20  milles. 
De  là  à  Saida  iJ^o  (Seïde),  10  milles. 

Entre  Sour  j^^  et  Sarfand  ju>-o  on  rencontre  la  rivière  de 
Lanta  iSaJ^i  —^,  qui  descend  des  montagnes  et  se  jette  ici  dans 
la  mer. 

De  Sour  à  Demechk  ^j-A^i  (Damas),  on  compte  ajournées. 
Cette  dernière  ville   est   considérée    comme  l'une  des  plus  demechk 

nobles  de  la  Syrie.  La  situation  en  est  admirable,  le  climat  sain  "" 

et  tempéré,  le  sol  fécond,  les  eaux  abondantes,  les  productions 
variées,  les  richesses  immenses,  les  troupes  nombreuses,  les  édi- 
fices superbes.  De  cette  ville  dépendent  un  territoire  montucux 
et  une  vallée  cultivée  et  fertile  qu'on  appelle  el-Ghauta  iJajÂlI, 

'  Il  ne  faut  point  entendre  par  là  que  ces  montagnes  sont  cûnslamment  couvertes 
de  neige-,  rien  ne  serait  moins  exact  Notre  auteur  veut  seulement  parler  de  la  cou- 
leur du  sol. 

'  Il  e.iiste  en  effet,  dans  le  voisinage  do  Sour,  un  lieu  dont  le  nom  (Skanderoune) 
rappelle  celui  d'Alexandrie. 


550  TROISIÈME  CLIMAT. 

K.uiii,i  ■i-j  verso,  dont  la  longucur  est  de  2  journées  de  marche,  et  la  iargeur 
d'une  journée.  Là  sont  des  villages  aussi  considérables  (jue  des 
villes  :  tels  sont  el-Mazzé  et  ses  faubourgs  L*jl>aj  »>i' .  Farda  b  j, 
Harsena  Xiw^_a-,  Koukia  U^JS',  Balas  (j«3>^ ,  Kafr-Sausana  _i_5 
« «.«i^ «» ,  Beït  el-Ha\va  l^i  waj,  où  l'on  voit  une  mosquée  com- 
parable à  la  moscpiée  de  Damas.  C'est  à  partir  de  là  que  com- 
mence la  vallée  d'el-Benefesedj  g*jUuJI  (ou  des  violettes),  dont  la 
longueur  est  de  1  2  milles  sur  3  de  largeur,  entièrement  plantée 
d'arbres  à  fruits  et  arrosée  par  cinq  rivières.  «  La  population  de 
"  chacun  de  ces  villages  s'élève  de  mille  à  deux  mille  personnes. 
La  majeure  partie  d'el-Ghauta  ïlayi!!  se  compose  de  vergers  et 
«  de  jardins  traversés  par  des  cours  d'eau,  en  sorte  que  la  quan- 
«  tité  et  la  bonté  des  fruits  que  produit  cette  vallée  sont  incom- 
1  parablement  supérieures  à  tout  ce  qu'on  peut  imaginer,  et  que 
»  le  pays  de  Damas  est  l'un  des  plus  délicieux  qui  soient  sortis 
de  la  main  du  Créateur.  » 

Les  eaux  qui  arrosent  el-Ghauta  iilsjjili  proviennent  d'une 
source  dite  el-Faïdja  Aîcyii! ,  laquelle  surgit  du  sommet  dune 
montagne;  elles  descendent  comme  une  grande  rivière  du  haut 
de  cette  montagne  avec  im  bruit  et  un  fracas  surprenants 
"  qu'on  entend  de  fort  loin.  Dans  l'intervalle  compris  entre  le 
«  village  de  Eïl  Jot  et  la  ville,  ces  eaux  se  partagent  en  divers 
«  canaux  connus  sous  les  noms  de  Nahr-Berid  j^j^  _^,  Nahr- 
«  Boura  6;jj  _^j,  Nahr-Bardi  ^^i-j  -t-».  Nahr-Canat  el-Marah  ^ 
"  oA\  sUï,  Nahr-Banas  ^y,\il^,  Nahr-Sacath  kJu.  ^^,  Nahr- 
'■  Cheïkour  j^^  ^4j ,  et  Nahr-A'dié  ioiU  _^;  les  eaux  de  ce 
"  dernier  ne  sont  point  potables,  parce  que  c'est  là  qu'on  jette 
«  les  immondices,  les  ordures,  les  impuretés  de  la  ville;  il  la 
«  traverse  par  le  milieu  et  il  est  coupé  par  un  pont  sur  lequel 
"  on  passe.  Les  autres  canaux  dont  nous  venons  de  parler  ser- 
«  vent  également  à  la  circulation  des  eaux  dans  les  rues,  dans  les 
«  marchés,  dans  les  maisons,  dans  les  bains  et  dans  les  jardins. 


CINQUIÈME  SECTION.  35I 

«  On  voit  à  Damas  la  mosquée  la  plus  grande,  la  plus  belle,  iViiiii.i  s-  verso 
la  plus  solidement  construite,  la  plus  curieuse  qui  existe  dans 
l'univers,  tant  sous  le  rapport  du  dessin,  du  plan,  que  sous  celui 
de  l'art  qui  présida  à  l'exécution  des  ornements.  Ces  ornements 
se  composent  de  dorures,  de  ciselures  sur  briques'  et  de  mar- 
bres polis;  elle  est  de  forme  quadrangulaire  et  connue  sous  le 
nom  de  mosquée  du  Mizab  v'>v*  (  ou  du  canal  ).  Quand  on 
arrive  par  la  porte  dite  d'el-Djeïroun  yj);-*=- ,  on  monte  par  un 
large  et  bel  escalier  de  marbre  qui  a  environ  trente  marches; 
mais  quand  on  vient  des  côtés  de  Bab  el-Berid  >>^j^i  v^  (la 
porte  du  courrier),  d'el-Coubbé  el-Khadhra  I^xi4  ijJUI  (la  cou- 
pole verte),  de  Cassr  el-Bakïn  (jsAxJt  -waj»  (le  château  des  bonnes 
œuvres),  de  Hadjar  el-Dheheb  ,^sb<y.l\  ^  (la  pierre  d'or),  et 
de  Bab  el-Faradis  ,j^jijyl!t  oL  (la  porte  des  jardins),  on  entre 
de  plain-pied  et  sans  être  oliligé  de  monter  aucune  marche. 
On  remarque  dans  cette  mosquée  divers  monuments  curieux; 
entre  autres  le  sanctuaire  jij.iI ,  et  la  coupole  qui  est  au-dessus 
du  mihrab  vL)-*^  "  près  du  lieu  le  plus  secret  du  temple  JUc 

«  On  dit  que  cet  édifice  fut  construit  par  les  Sabéens  *AAAaJI  ^ 
et  que  t'était  pour  eux  un  lieu  de  prières.  Ensuite  il  passa  aux 
mains  des  Grecs  Ioniens  yvb^il,  qui  y  exerçaient  leur  culte; 
puis  à  celui  des  princes  adorateurs  d'idoles  qui  y  consacraient 
leurs  simulacres;  puis  à  celui  des  Juifs,  vers  l'époque  du 
meurtre  de  lahia  fils  de  Zacharie ,  personnage  dont  la  tête  fut 
exposée  auprès  de  la  porte  dite  Bab  Djeïroun  yj^-s—»  v^-  Les 
chrétiens  s'emparèrent  ensuite  de  cet  édifice,  qui  devint  une 

'  j_j=-i)ij  ._.wi£>Os_LI   (jaÀAâÀJI    t'_^L.  E)iA^  HMi  c.«Xj!  Vj  l^j  Xm  i^ji\   il 

à^\  '. 

'  Voyez  au  sujet  du  mihrab  la  note  ci-dessus,  page  .S43. 

'  Ces  détails  sont  conformes  à  ce.qu'ou  lit  dans  la  Géographie  attribuée  à  d'Elbn- 
Haukal.Voy  la  version  anglaise  de  cet  ouvrage,  p.  43  et  /i3. 


552  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuille!  87  verso.  „  égHse  consacréc  aux  cérémonies  de  leur  religion;  enfin  il  tomba 
'  au  pouvoir  des  Musulmans  qui  le  convertirent  en  mosquée. 
«  Sous  le  règne  du  calife  Walid,  fils  d'Abd-el-Mellk,  fds  de 
'  Merwan,  de  la  dynastie  des  Ommiades,  il  fut  restauré  et  pavé 

•  en  marbre;  les  chapiteaux  des  colonnes  furent  dorés,  ainsi  que 
Feuillet  88  rccio.      '  le  mihrab,  les  parois  des  murs  incrustées  de  pierres  imitant 

«  les  pierres  précieuses  \  et  l'intérieur  du  dôme  fut  en  totalité 
«  couvert  d'inscriptions  (comme  il  est  d'usage  de  le  faire  sur  les 
murs  des  mosquées)  en  lettres  d'or  tracées  avec  un  art  et  une 
«  netteté  admirables;  on  ajoute  que  le  calife  fit  placer  au-dessus 
"  du  toit  de  la  mosquée  une  couverture  en  plomb  parfaitement 
"  construite  et  où  les  eaux  parvenaient  au  moyen  de  tuyaux  de 
»  plomb;  en  sorte  que,  lorsqu'on  avait  besoin  de  laver  la  mos- 
••  quée,  on  débouchait  (litt.  on  ouvrait)  ces  tuyaux  et  on  inondait 
«  le  pavé  du  temple  avec  toute  la  facilité  possible.  La  restauration 
'  de  cet  édifice  coûta  à  Walid-ben-Abd-el-melik,  à  ce  qu'on  assure, 
«  une  somme  égale  à  deux  années  du  revenu  de  toute  la  Syrie. 

"  Damas  j>-iw<ià  est  une  ville  récente  ;  elle  portait  autrefois  le 
■  nom  d'un  de  ses  quartiers  (actuels),  el-Djabié  ajoUI .  La  ville 
fut  fondée  en  ce  lieu  avant  l'époque  de  l'islamisme;  c'est  de 
là  que  dérive  le  nom  de  Bab  el-Djabié  iiAjlJi  c_>L,  pofle  située 
«  vis-à-vis  d'un  terrain  couvert  d'habitations  et  de  vergers,  arrosé 
"  par  cinq  rivières  et  qui  s'étend  sur  un  espace  de  6  milles  en 
«  largeur  et  de  3  milles  de  long.  Parmi  ses  portes,  on  remarque 

•  Bab-Barma  Ujl.  oL,  Bab  el-Selamé  a^5X«JI  t^L,  Bab  el-Faradis 
«  (j^ii-xJi  ljI,  située  vis-à-vis  du  couvent  des  Maronites  y!_«  _)i, 
«  et  Bab  el-Soghaïr  ^.a**^'  v-?  (l'i  petite  porte). 

«  Cette  ville  présente  la  réunion  de  divers  arts  utiles  et  de 
«  diverses  industries;  on  y  fabrique  beaucoup  d'étoffes  de  soie 

'  Notre  texte  porte  w_jèLJ1  »lj»i;L  iùcww* ,  assertion  plus  vraisemblable  que 
celle  qu'on  lit  p.  Ix?,  de  la  version  anglaise  de  ki  Géographie  d'Eb-Haukal  :  stuMed 
with  firccious  slones. 


CINQUIEME   SECTION  555 

«  et  de  bourre  de  soie  j^ ,  et  notamment  des  brocards  d'un  Feuiilei  88  recio. 
«  prix  très-élevé  et  d'une  perfection  de  travail  inimitable;  il  s'en 
«  fait  une  exportation  considérable  dans  les  contrées  voisines  et 
^  dans  les  pays  lointains.  Ces  étoffes  égalent  ce  qui  se  fait  de 
«  plus  beau  dans  l'empire  grec  -^yi  et  approcbent  des  produc- 
«  tions  les  plus  rares  des  fabriques  d'Ispahan  et  de  Nisapour. 
"  Soit  en  fait  de  tissus  de  couleurs  uniques  o>JU*ail ,  soit  en  fait 
«  de  tissus  dans  le  genre  des  robes  de  Tennis,  et  en  général  en 
«  tout  genre  de  fabrication,  il  est  impossible  de  rien  voir  de  plus 
«  parfait  que  ce  qui  sort  des  mains  des  ouvriers  de  Damas. 

«  Sur  les  cours  d'eau  qui  circulent  dans  l'intérieur  de  la  ville, 
"  on  a  établi  un  grand  nombre  de  meules  et  de  moulins,  car  le 
«  blé  est  très-abondant  à  Damas  ainsi  que  les  fruits.  Quant  aux 
"  confitures,  la  quantité  et  la  bonté  de  celles  qu'on  y  fabrique 
«  sont  au-dessus  de  tout  éloge  comme  au-dessus  de  toute  des- 
«  cription.  Enfin  sous  les  rapports  du  bien-être,  de  la  sécurité, 
«  de  la  prospérité,  de  l'industrie  et  du  commerce,  cette  ville 
"  l'emporte  sur  toutes  les  autres  de  la  Syrie.  « 

De  Damas  à  Ba'lbek  J^^I^jv,  en  se  dirigeant  vers  le  nord,  on  ivOlbes. 

compte  10  journées. 

Cette  dernière  ville  est  située  au  pied  d'une  montagne;  elle 
est  forte  et  entourée  d'une  muraille  «  en  pierres  de  20  chou  bras 
•  (environ  i5  pieds)  d'épaisseur;  elle  est  traversée  par  une  ri- 
«  vière  qui  passe  au  milieu  de  la  ville,  qui  procure  de  l'eau  à 
«  un  grand  nombre  de  maisons  et  qui  fait  tourner  plusieurs 
«  moulins.  Son  territoire  produit  en  abondance  tout  ce  qui  est 
«  nécessaire  à  la  vie  et  beaucoup  de  fruits;  les  vignes  ainsi  que 
«  les  arbres  fruitiers  y  donnent  une  quantité  de  produits  qui 
»  excède  les  besoins  de  la  consommation. 

':  1,  Ba'lbek  renferme  des  monuments  curieux  qui,  tant  à  raison 
»  de  leur  élévation  qu'à  raison  de  leur  solidité,  exigent  une 
«  mention  particulière;   nous  voulons  parler  des  deux  édifices 


354  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  88  verso.  „  destinés  à  donner  des  jeux  (jjJtU! ,  savoir,  le  grand  et  le  petit. 
n  On  rapporte  que  le  premier  fut  construit  du  temps  de  Salomon 
«  fils  de  David;  il  est  d'un  a.spect  admirable.  On  employa  à  sa 
"  construction  des  pierres  qui  ont  chacune  plus  ou  moins  de 
"  dix  coudées  ls)à  de  long;  une  partie  de  l'édifice  repose  sur 
"  des  colonnes  d'une  hauteur  imposante.  Le  second  est  à  peu 
"  près  en  ruines;  il  n'en  reste  debout  qu'un  mur  long  de  dix 
«  coudées  sur  dix  coudées  de  haut,  et  sept  pierres  dont  une  à 
«  la  base  de  l'édifice,  deux  à  son  sommet,  et  quatre  autres  au- 
"  dessus  de  celles-ci.  Il  y  a  dans  cette  ville  toute  sorte  d'édifices 
"  admirables  '.  ■> 

De  Damas  à  Beïrout  t^jjj^ ,  on  compte  a  fortes  journées; 

De  Damas  à  Saïda  ^■y^ya  (Seïde),  même  distance; 

De  Damas  à  Adra'at  taLsjil  ou  Bathnia'  xiiîj,  yi  journées; 

De  Damas  à  Naplouse  ^rXl*  en  se  dirigeant  vers  l'ouest,  6 
journées; 

Et  de  Damas  à  Tripoli  de  Syrie  iùs^UJI  j^^jio,  5  journées. 
sAiDA  Saïda  IJvL*3  (Seïde)  est  une  ville  située  sur  le  bord  de  la  mer 

"  et  entourée  de  murs  en  pierre.  On  en  rapporte  la  fondation  à 
"  une  femme  qui  vivait  avant  l'époque  de  l'islamisme.  Elle  est 
«  grande  et  bien  bâtie,  ses  marchés  sont  fournis  de  toute  sorte 
«  de  marchandises,  ses  jardins  plantés  d'arbres  et  abondamment 
«arrosés.  Les  dépendances  de  cette  ville  sont  considérables; 
«  elles  se  divisent  en  quatre  districts  qui  touchent  au  mont  Liban, 
«  savoir:  le  district  de  Harlz_yj^,  arrosé  par  la  rivière  d'el-Har 
'■  j^,  et  renommé  pour  sa  fertilité;  le  district  d'el-Cherbé  io^^l, 
«  également  très-agréable;  le  district  de  Kafr-Keïlan  ySV^jjLS', 
«  et  enfin  le  district  d'el-Rami  i^lpl,  nom  d'une  rivière  qui  des- 
«  cend  des  montagnes  et  qui  se  jette  dans  la  mer.  Toutes  ces 
«  dépendances  comprennent  près  de  six  cents  villages;  on  y  boit 

Cù 


OU 
SEIDE. 


CINQUIÈME  SECTION.  355 

"  de  l'eau  amenée  des  montagnes  par  des  canaux.  »  Il  existe  à      l'euiilet  SH  voso. 
Saïda  une  source  qui  jouit  de  beaucoup  de   célébrité  à  cause 
des  propriétés  (aphrodisiaques)  des  poissons  qu'elle  nourrit  '. 

De  Saïda  à  el-Hama  iuil^,  fort  construit  au  bord  de  la  mer, 
8  milles;  ( 

De  là  à  Calmoun  y^l»,  fort  construit  au  bord  de  la  mér,  6) 
milles. 

•  fi«  Ce  dernier  fort  domine  un  pont  jeté  sur  une  large  rivière; 
«  il  est  d'une  bonhe  défense  et  construit  au  fond  d'une  baie.^  » 

De  là  à  Na'ama  *-Sb,  place  forte  et  ville  de  moyenne  grandeur, 
7  milles. 

"  Le  caroubier  croît  en  abondance  à  Na'ama  et  les  fruits  de 
«  cet  arbre  surpassent  en  grosseur  et  en  bonté  tous  ceux  de 
1  même  espèce  qu'on  peut  se  procurer  ailleurs;  on  les  porte  en 
«  Syrie  et  en  Egypte  où  ils  sont  connus  sous  les  noms  de  caroube 
«  de  Damas;  mais  si  cette  dernière  contrée  en  produit  une  quan- 
«  tité  considérable,  on  peut  dire  qu'on  en  recueille  encore  plus 
«  à  Na'ama  et  qu'ils  sont  supérieurs  en  qualité.  » 

De  Na'ama  au  cap  de  Beïrout  t^jy-*?,  2  à  milles. 

«  Beïrout  ^jj^-aj  est  également  située  sur  le  bord  de  la  mer,  nKinouT. 

«  entourée  d'une  bonne  et  forte  muraille,  et  dominée  par  ime 
«  montagne  où  l'on  trouve  des  mines  de  fer.  Ce  métal  est  sus- 
«  ceptible  de  prendre  une  trempe  excellente  et  on  en  débite 
"  beaucoup  dans  toute  la  Syrie.  Au  midi  de  Beïrout,  il  existe  une 
«  forêt  de  pins  qui  s'étend  jusqu'au  mont  Liban  sur  un  espace  Feuill-t  Sg  recio. 
«  de  1 2  milles  dans  tous  les  sens.  On  boit  à  Beïrout  de  l'eau  de 
«  puits.  » 

De  là  à  el-Moradesié  iU«àl^! ,  fort,  8  milles. 

Nous  croyons  devoir  abréger  ce  passage  en  le  traduisanl.  Le  lecteur  qiii  dési- 
rerait plus  de  détails  à  ce  sujet  peut  consulter  la  version  latine,  page  117. 
'  Le  ms.  B.  porte  el-Haîba  «jlkÂ- 


Feuillet  ^9  recto. 


TARABOLOIS  Et-CUIM 

ou 

IBIPOU   DE   Sïr.IE 


556  TROISIÈME  CLIMAT. 

De  là  à  Nahr  el-Kelb  4-JiSlj^,  petit  fort  auprès  de  la  mer, 
6  milles. 

De  là  à  Djounié  iUj>=?-,  "  forteresse  considérable  située  au- 
"  près  de  la  mer  et  peuplée  de  chrétiens  Jacobites,  »  4  milles. 

De  là  à  A'tfat  Selam  -îX-.  Xilac,  grand  golfe  dont  la  longueur 

est  de  10  milles;  puis  à  Madjour  Djenbel  J Ai=-^jj»U  ',  fort; 

puis  à  l'embouclmrc  de  la  rivière  d'Ibrahim  j^V'jj' j-^J ,  3  milles. 

De  cette  rivière  à  Djebaïl  Xm^  ,  »  jolie  ville  sur  le  bord  de 
«  la  mer,  entourée  de  bonnes  murailles  et  de  dépendances  vastes 
"  plantées  d'arbres  fruitiers  et  de  vignobles;  bon  mouillage  oi'i 
«  l'on  ne  trouve  pas  d'eau  courante,  mais  seulement  de  l'eau  de 
«  puits,  »  5  milles. 

De  Djebaïl  J-^ui».  la  maritime  au  fort  de  Bathroun  yjyÂj ,  et 
de  là  au  cap  el-Hadjar^^'  uu) ,  5  milles. 

Du  fort  du  cap  el-Hadjar  j.:^'  ob!  (j-iaLs-  à  Tarabolous  el-Chani 
J.UJI  (j.jAjI^  (  Tripoli  de  Syrie  ),  8  milles. 

«  Tripoli  de  Syrie  ^/,L-iJI  ,j.^l^  est  inie  ville  très-considé- 
■  rable,  bien  fortifiée  et  environnée  de  villages  et  de  bourgs 
'  agréables  dont  le  territoire  est  planté  en  oliviers,  en  vignes, 
«  en  cannes  à  sucre  et  en  arbres  fruitiers.  Les  étrangers  affluent 
«  dans  cette  ville  que  la  mer  entoure  de  trois  côtés.  C'est  l'un 
■>  des  entrepôts  '  de  la  Syrie,  c'est-à-dire  un  lieu  où  l'on  vient 
«  déposer  toute  sorte  de  marchandises,  de  richesses  et  d'objets 
«  de  commerce.  Divers  forts  et  lieux  habités  dépendent  de  Tri- 
«  poli.  Tels  sont  le  fort  du  cap  ooili  ^àûs-  ,  dont  il  vient  d'être 
«  question ,  le  fort  Calmoun  y^UJi  (^^asj^  ,  le  fort  Abi'l-A'das  j! 
«  ^J«.XJJI  et  Armousié  àa-.^jI  .  Quant  aux  villages,  on  compte 
"  parmi  les  plus  renommés,  el-Chakikié  iuouJuiJI,  el-Zcnbourié 
«  Ajjjjj^l  ^  el-Ra'abié  iU*A\ji) ,  el-Harth  ^jA  et  Amioun  yj-v*' , 

'  Ou  MakhourDjoubaïl  J-      ■  ■  —  )».i.U  ,  d'après  le  ms.  A.  et  d'après  la  version 
latine.  —  '   ^UJI  J^ïljw  ^j-  Joue,  ^j  . 
'  Variantes  du  ms.  B  ,  *j,»Ai\>.)l  -  ir>4' 


CINQUIÈME  SECTION.  Ô37 

'  où  l'on  voit  plus  de  plantations  d'oliviers  et  d'arbres  Iruitiers      Fouillet  Sg  le.io 
"  que  dans  les  autres.  A  4  milles  au  midi  de  Tripoli,  est  un  re- 
"  tranchement  qui  fut  construit  par  Ebn- Mikhaïl  le  Franc  (^jI 
«  (s^ji^^  J>Aàa_«,  et  au  moyen  duquel  il  s'empara  de  la  ville.  Ce 
«  retranchement  est  très-fort  et  situé  entre  deux  rivières. 

Vis-à-vis  de  Tripoli ,  il  exi.ste  quatre  îles  rangées  sur  une  seule 
ligne.  La  première  et  la  plus  voisine  du  rivage  est  l'île  de  Nar- 
djes  ^jH^s~jjJ]  (  ou  des  narcisses  )  :  "  elle  est  petite  et  déserte  ;  » 
puis  l'île  d'cl-A'moud  o^ — «jJI  (  des  colonnes);  puis  celle  d'el- 
Raheb  4__d>ipi  (du  moine);  puis  celle  d'Ardekoun  y^S^jl. 

De  Tripoli,  en  suivant  le  rivage  de  la  mer,  on  parvient  à  Kas 
el-Hissn  ^JJ^a  ^j^\j,  petite  ville  située  à  l'extrémité  d'un  golfe 
dont  la  longueur  en  ligne  directe  est  de  i  5  milles,  et  du  double 
en  suivant  les  contours.  On  le  nomme  golfe  d'A'rca  i.*^  u>^' 
et  il  y  existe,  vers  le  milieu,  trois  forts  peu  éloignés  les  uns 
des  autres,  savoir  :  Loteros  a^jj^^ ,  situé  du  coté  de  Tripoli, 
Babïé  iUAjl,  auprès  d'une  rivière  qui  porte  le  nom  de  rivière  de 
Babïé  AAjulj^,  et  enfin  Hissu  el-Hamâm  j.L«Ji  (j^**»-  (le  fort  des 
colombes).  De  là  on  se  rend  à  A'rca  a^j^,  ville  populeuse  «  bâtie 
«  au  pied  d'une  colline,  avec  une  haute  citadelle  et  un  grand 
«  faubourg  également  très-peuplé.  Il  s'y  fait  beaucoup  de  com- 
«  merce.  Les  eaux  qu'on  y  boit  proviennent,  au  moyen  de  ca- 
«  naux,  d'une  rivière  qui  passe  tout  auprès  de  la  ville,  qui  arrose 
«  quantité  de  vergers  et  de  plantations  de  cannes  à  sucre,  et  qui 
«  fait  tourner  des  moulins.  » 

A'rca  a. — ijs-  est  à  3  milles  de  la  mer.  La  citadelle  est  forte, 
«  les  ressources  abondantes  :  les  habitations  sont  construites  en 
»  terre  et  en  plâtre.  » 

Quant  au  pays  de  llems  (ja^  ',  il  a  pour  capitale  la  ville  de  ce 
nom,  «  ville  agréable,  située  dans  une   plaine  populeuse,  fré- 

'  Volney  et  la  plupart  des  voyageurs  modernes  écrivent  7/om.«  Telle  est,  en  eflet, 
la  prononciation  actuelle  du  nom  de  celte  ville. 


tViiillet  Si)  vurso. 


558  TROISIÈME  CLIMAT. 

Keuiiiei  ))9  verso.  ,  quentéc  par  des  voyageurs  qui  y  apportent  des  marchandises 
"  de  toute  espèce,  en  sorte  que  ses  bazars  sont  bien  fournis  et  ses 
«  habitants  dans  une  situation  prospère.  Les  femmes  y  sont  très- 
»  jolies.  On  y  boit  de  leau  dérivée,  auprès  du  village  de  Djosié 
<<  **««.=- ,  d'une  rivière  qui  coule  à  une  journée  de  distance  de  la 
n  ville  du  côté  de  Damas.  Quant  à  la  rivière  dite  el-Arbat  kj,ill  ' 
"  ou  el-Macloub  v>^'  (lOronte),  elle  coule  à  un  jet  de  llèclie 
«  d'une  des  portes;  elle  est  peu  considérable;  cependant  il  y  a 
"  sur  ses  bords  de  nombreux  villages  et  des  vergers  d'où  l'on 
<  apporte  des  fruits  à  la  ville.  Du  temps  de  la  domination  mu- 
«  sulmane  ^,  il  y  avait  beaucoup  de  vignes,  mais  elles  ont  été 
«  presque  entièrement  détruites.  Le  territoire  de  Hems  est  extrè- 
«  mement  fertile  et  le  climat  l'un  des  plus  tempérés  de  la  Syrie.  » 
Hems  est  préservée  par  un  talisman,  de  l'approche  des  serpents 
et  des  scorpions,  en  sorte  que,  lorsqu'un  de  ces  animaux  touche 
à  la  porte  de  la  ville,  il  périt  sur-le-champ.  On  y  voit,  au-dessus 
d'un  dôme,  une  statue  en  bronze  représentant  lui  homme  à  che- 
val et  tournant  au  gré  des  vents,  et,  sur  les  parois  des  murs 
(le  ce  dôme,  une  pierre  où  est  sculptée  limage  d'un  scorpion. 
Lorsqu'une  personne  a  été  mordue  ou  piquée,  elle  prend  avec 
de  l'argile  l'empreinte  de  cette  image,  applique  cette  argile  sur 
la  blessure,  et  est  guérie  à  l'instant.  «  Les  rues  et  les  chemins  (de 
«  Hems  )  sont  tous  pavés  en  pierres  très-dures.  On  y  voit  l'une 
«  des  mosquées  les  plus  grandes  qui  existent  en  Syrie.  » 

De  Hems  ja^  à  Haleh  i-Jbi-  (  Alep  ),  on  compte  5  journées. 

De  Hems  à  T^itarsous  ^J^^.^Jiaj\  (  Tortose  )  ^,  sur  les  bords  de 
la  mer,  2  journées. 

Pour  se  rendre  d'A'rca  i^jA  à  Antarsous  u-j. — *yiajt,  on  passe 

'  lij,!  doit  être  une  faute  pour  iajjl. 

"  Ceci  prouve  qu'à  l'époque  où  notre  auteur  écrivait,  celle  partie  de  la  Syrie  était 
au  pouvoir  des  G-oisés. 

'  Les  mss.  portent  tantôt  .Anlartous,  tantôt  Antarsous  et  tantôt  Antarchous. 


I 


CINQUIÈME   SECTION.  559 

par  une  place  forte  nommée  Sendj  ^^,  et  l'on  arrive  à  Antar-  1>"iMd  ->o  verso 
sous,  ville  située  au  fond  d'un  golfe,  en  grande  partie  entouré  de 
montagnes  et  dont  la  largeur  en  ligne  directe  est  de  i  5  milles. 
Antarsous  est  une  ville  maritime  peu  considérable  mais  forte. 
A  peu  de  distance  dans  la  mer,  il  existe  une  île  dite  d'Arwad 
iijyl,  île  considérable,  bien  habitée,  où  l'on  voit  luie  église 
«  très-grande,  très-haute,  très-forte  et  dont  les  portes  sont  eu 
«  fer,  en  sorte  que  c'est  une  espèce  de  citadelle.  » 

D' Antarsous,  en  se  dirigeant  par  terre  vers  le  midi,  au  loi  I 
d'el-Khawabi  j}^  y"»^)  bâti  sur  le  sommet  de  la  montagne, 
on  compte  1 5  milles. 

«  Cette  dernière  place  est  très-forte;  elle  est  habitée  par  des 
«  Hachichis  ',  sorte  de  gens  qui  ne  sont  pas  musulmans,  qui  ne 
"  croient  à  aucune  révélation  ni  à  la  résurrection  des  morts  (  que      F,.|iiii,.t  yo  icciu. 
«  leur  secte  soit  maudite  !  ). 

«  Antartous  (j-^IajJaji  est  le  port  de  Hems  ,_,a^.  » 

De  cette  dernière  ville  à  Damas,  on  compte  5  journées. 

De  Tripoli  de  Syrie  à  Damas,  également  5  journées. 

L'itinéraire  de  Damas  à  lathrcb  cj^'j  (  Médine  )  est  comme  il 
suit  : 

De  Damas  à  une  petite  rivière,  et  de  là  à  Da'ah  ««i,  i  jour- 
née. 

De  Da'ah  à  Dhat  el-Menazel  JjUU  t:,ii,  bourg  peuplé;  puis  à 
lanou'  ?}À!,  1  journée. 

De  là  à  el-Bathnié  iijkÀiJI,   i  journée. 

De  là  à  Damna  iu«i  (ou  Dama  iC-«i  ),  bourg,  i  journée. 

De  là  à  Tabouk  ày^,  ville,  i  journée. 

De  là  à  el-Mohaddatha  ioôoii 

,,  '.yojci  le  texte  de  ce  passage  dont  le  contenu  confirme  les  résultats  obtenus  par 
M.  de  Sacy  dans  ses  savantes  et  curieuses  reclicrclics  sur  les  Hachichis  ou  Assas- 
sins :  e«_iwJl  (J.4  1^  y^  JoCOo  ^  -y^-«ii)l  ,j  ^jl_j_à.  iLA-i^j>_*i._&.  a\_ô!  j 


560  TROISIÈME   CLIMAT. 

Feuillet  90  iccio.  Puis  à  el-Acra'  » jji*! .   1  journée. 

A  el-Hanifia  iCouÂiJ,   1  journée. 

A  el-Hadjar j^' ,  forte  citadelle  dans  les  montagnes  du  pavs 
des  Themoudites,   1  journée. 

De  là  à  Wadl  ^gilj,  très-petite  ville  sur  une  petite  rivière. 

Puis  à  Rohba  âa».j,   1  journée. 

A  Dhi'l-Merwet  s^ji}  ^^i,  1  journée. 

A  el-Mar^l,  1  journée. 

A  Soueïda  »o^^*JI ,  1  journée. 

A  Dhi-Khachab  t,>Aj.  ^^i>,  1  journée. 

Et  enfin  à  Médine  ou  lathreb  4j>^'   1  journée. 

La  distance  de  Damas  (f — i^i  à  Racca  *ï^l  est  d'environ  i  8 
journées. 

«  Le  pays  qu'on  nomme  Cham  ^»U;  (la  Syrie)  comprend  di- 
«  verses  provinces  ou  districts,  tels  que  la  Palestine  (j4»-»A*  ^^V, 
1  ses  dépendances  et  Jérusalem  jj..xiJI ,  les  pays  d'A'mran  ijy  ^ 
"  u\^,   de  Lak  liU,   d'Iebna  Làjj,   d'Iafa  Ul  (Jaffa),  de  Cai'sarié 

■  is!;l-«H«  (Césarée),  de  Nablous  (j«jAjb  (Naplouse),  de  Sebista 
•  »ta  «.,»,..,  (  Sebaste  ) ,  d'A'scalan  y^Jù.^  (  Ascalon  ) ,  de  Ghazza  «y* 
"  (Gaza),  et  de  Beït  Djebraïn  (jj^+=-  i-;**?. 

«  Au  midi  de  ces  contrées,  est  la  terre  del-Tib  «xîJI  (ou  de 
«  l'Egarement),  dans  laquelle  les  Israélites  errèrent  durant  qua- 
«  rante  ans,  sans  entrer  dans  aucune  ville,  dans  aucun  lieu  ha- 

■  bité,  dans  aucune  maison,  sans  changer  de  vêtements  et  sans 
«  qu'aucun  d'eux  cependant  contractât  de  souillure. 

"  La  longueur  de  cette  terre  de  l'Egarement  est  d'environ  6 
journées.  Elle  touche  à  la  Palestine  du  côté  du  midi. 
«  De  la  Syrie  dépendent  encore  le  pays  du  Jourdain ,  dont  la 
"  principale  ville  est  Tabarié  a — ij — 4=  (  Tibériade  ),  el-Lahoun 

■  yj-^i,  le  district  de  Samaria  ajj^U.  Ïj^',  c'est-à-dire  Nablous 

■  ^;-^L.  (Naplouse),  Beïsan  yU-o^,  Erikha  làÇji  (Jéricho  ),  Zo'ra 
«  t^j,  A'cha  Liwc,  Djesen  (j*-^» ,  Khadrawil  Jj^^A-i.  et  Sousna, 


CINQUIÈME  SECTION.  561 

I.  districts  d'Akka  nSs.  (  Acre  ),  de  Nassra  »j-ol  (  Nazareth  )  et  de  ivinllii  cio  icct" 
"  Soiir,  auxquels  touche,  du  côté  de  l'orient,  le  pays  de  Damas 
«  dont  les  dépendances  sont  :  ei-Ghauta  AjsytJI,  le  pays  de  Ba'll)ek 
"  A-jSx)  ;  el-Beca'a  tlJuJl ,  la  contrée  du  Liban  yUJ  rfsXï'  et  les  dis- 
«  tricts  de  Hawia  aJ^o-  'jlj^'  de  Tarabolous  u«jJoi^  (Tripoli),  de 
«  Djebaïl  J.-A_s=-  ,  de  Beïrout  <^ijj^,  de  Saïda  \^m  (  Seïde  ),  de 
«  Bathnia  iC_v^iJL>,  de  Djoul  Jj-^^,  de  Djolan  ^J^y=r■,  de  Tahira 
«  ty^Us,  d'el-Balca  UXJt,  de  Djirïn  el-Ghaur  jyd\  ^jj^aî»  ,  de  Ka- 
"  lar  Tab  tJ^yS,  d'A'man  yU,  d'el-Serat  tjjj-»Jl,  de  Sabra  \jj^ 
«  et  d'el-Djabié  »m\Â  ■ 

«  Cette  contrée  est  bornée  à  l'orient  par  des  déserts,  et  au 
«  midi  par  les  pays  de  Saniara  ijUw  et  de  A'd  iU .  Le  territoire 

"  de  Damas  touche  à  ceux  de '  ^/t-<o'  y>^^   et  de  Canasrïn 

«  (jJr~>**  dont  nous  reparlerons  dans  la  description  du  quatrième 
<  climat. 

«  Damas  ^j-ii-^i  est  le  pôle  et  la  capitale  de  la  Syrie.  De  cette 
«  ville  à  Ba'lbek  Jojjtj ,  on  compte  2  journées. 

«  A  Hems  ja^,  i5  journées. 

f  A  Tabarié  Ajj-fis,  4  journées. 

«  A  Tripoli  y«^I^,  sur  la  Méditerranée,  5  journées. 

«  A  l'extrémité  d'el-Ghauta  Aisytll  (^*2il ,  où  commence  le  dé- 
«  sert,  1  journée. 

«  A  Beïrout,  2  journées. 

«  A  Seïde,  2  journées. 

<  A  Adhra'at  i^Ujit,  autrement  dite  Bathnia  iUÀÂj,  4  journées. 

«  A  el-Djoul  J>4,  -i  journées. 

«  La  plus  grande  longueur  de  la  Syrie  est   depuis  Malatia 
«  iUliU  jusqu'à  Refah  Ij  ^,  savoir  : 

•  De  Malatia  AjJaA»  à  Mendj  À^,  à  journées. 

«  De  Mendj  à  Haleb  t-J»-  (  Alep),  2  journées. 

'   Mot  illisible    —  '  Voyez,  sur  ce  nom  de  lieu,  la  note  2  ,  page  .^87  ci-dessus 

46 


362  TROISIÈME  CLIMAT 

Ftuiiiei  90  iccio.  „  De  Haieb  à  Hems  ^ja^,  5  journées. 

«  De  Hems  à  Damas  i>A.«s,  5  journées. 
«  De  Damas  à  Tabarié  iù^,  h  journées. 
"  De  Tabarié  à  Ramlé  ÀV_*^i ,  3  journées. 
«  Et  (le  Raralé  à  Refali  ^j,  2  journées. 
Total,  2  5  'journées. 

•  Nos  deux  manuscrits  portent  (sans  doute  par  erreur)  35. 


SIXIÈME  SECTION.  365 


SIXIÈME  SECTION. 

Irâc  (Babylonie).  —  Cadesia.  —  Koufa.  —  Wasil.   —  OboHa.   —  Bassoia.   — 
Khouzistan  (  Susiane  ).  —  Muchircan.  —  Ahwaz.  —  Sous.  —  Asker-Mokarram . 

—  Tusler  ou  Cliuster.  —  Fais.  —  Chiraz.  —  Istakhar  (  PersépoUs  ).  —  Djour. 

—  Darabdjei'd  —  Siraf.  —  Sabour  ou  Chapour. 


La  présente  section  comprend,  dans  la  partie  occidentale  des  reuillci  yo  verso. 
contrées  qu'elle  est  destinée  à  décrire,  une  portion  des  déserts 
où  sont  situés  Feïd  Jw»,  Taghlabia  &xJ*aJ!  (ou  Tha'labia  iU^JUs), 
Remala  aJU,,  Hira  ij^,  Cadesia  îu^iUJi,  Samman  yU^,  Faraa 
tc_,UJI,  Kadhema  iUJi\$',  et  là,  au  nord  du  pays  de  Bahreïn  |jo,l 
(jjj.^\  el-Catlnf  uiAkiJI,  Raza  ijj',  el-Ahsa  U-^id,  A'fir^Ai»JP, 
Hordj  ^j'^,  Bicha  «*Uj  (ou  Bisa  iwj),  et  l'île  d'Awâl  Jtjl  ïj^j-^- 
Le  reste  des  contrées  comprises  entre  le  Bahreïn  (^j^f.l\  i^V»  et 
rO'man  yLs,  se  compose  de  déserts  arides  et  habités  par  les 
Araljes.  C'est  là  que  se  termine  la  mer  du  Fars  ,j»jUJIjj«r,  sur 
les  bords  de  laquelle  sont  les  pays  d'A'badan  y!iUe,  d'OboUa- 
«XjJil,  de  Mehra  l^-*^,  de  Nan'  yb,  de  Siniz  jaàa^^,  de  Hanana 
lUi^,  de  Nedjirem  p-fr^ ,  de  SamarjU-»,  de  Siraf  oI/a-w,  et  de 
Hissn  A'mara  s^U  (j*a=>- ,  qui  tous  dépendent  du  Fars,  et  auxquels 
touchent,  sur  le  littoral  du  Kerman  fj^^,  Choura  '^jy^-,  Hormuz 

'   Rien  de  plus  clair  que  ce  passage  dont  les  auteurs  de  la  version  latine  ne  pa- 
raissent pas  avoir  bien  compris  le  sens. 

°  Le  ms.  A.  porte  Zaza;  la  version  latine,  Zara. 

'  Le  ms.  A.  porte  Ghafir. 

'  La  version  latine  porte  Can. 

'  Le  ms.  A.  porte  Senbes  iy,jJMà\  la  version  latine  Sembin;  la  carte  de  Guill 
Delisle  indique,  dans  ces  parages,  un  lieu  du  nom  de  Cliiniz. 

Zi6. 


5()4  TROISIÈME  CLIMAT. 

icuilict  90  verso.    y>j-^  ^Oniiuz),  et  les  déserts  des  montagnes  de  Cols  JUs-  tj^'^ 
jaijdl  '.  Au  nombre  des  îles  de  cette  mer,  on  compte  l'île  de 

Kiiarek  JjU.  »^>=-  l'de  de  Labet  c^v ,i)  -,  laquelle  est  vis-à-vis 

et  auprès  de  Siraf  o^^-v*»  «"t   du   cap  Safan  yljuaJi  op»,   et  l'île 
d'Avvâl  Jl_,l. 

Cette  section  contient  (donc)  la  description  des  lieux  habites 
de  rirâc  (jl^l  '.  ilira  »^=- ,  Cadesia  Aju»ilï,  Koufa  àjj5',  Soura 
Sjy^,  el-Cassr  ^,-^aJUi ,  Nahr  el-Melik  JJ^I^  (le  fleuve  royal), 
Kartaria  L^b^S'',  Wasit  k-.lj ,  el-Bataïh  ^s-UsaJI  (  les  marécages), 
Foum  el-Silh  ^v^aJ!  **,  Madarjl.Xj>  (ou  Madhar  ^1^.*),  Macnah 
jsudt  ^,  Beïan  yU? ,  Suleïmanan  ybU>X«, ,  OboUa  «Xji'i ,  Bassra  iyajùtS 
(Bassora),  A'badan  ybl — a_c,  Tlarbaraï  ^^ji^j^^^  et  de  plus,  sur 
les  limites  du  Khouzistan  yU-^,^ ,  la  ville  de  Nachian  yU^b,  Haï 
3  ,  el-Zaroun  yjjjJ' ,  Daïra  [_;oi,  Acbek  J-il,  Azem  -jl,  Sebil  J-s**. ', 
Aïdakh  ^OsjI  ,  Dar-Hormuz  j.^  jti,  Souc  el-Arba'  Ujjiil  ^^.m,  (  le 
marché  du  mercredi),  Hormuz  j.«jj6  (Ormuz),  qui  porte  aussi  le 
nom  d'Abwaz  jl^l,  Asker-Mokarram  jyX^jX»,^,  Djondi-Sabour 
j^U.  ^^JsÀ^,  Toaster  jji-ô  (ou  Chuster),  Karkha  a-à^  <==-,  ^  Sous 
ij~j«Ji,  Corcoul]  i-^y»y»,  Tib  ^-y^laJi,  Metoub  vy^>  Bardoun  yji;.^, 
Bassinna  Uua?. 

Parmi  les  dépendances  d'Ispahan  yL^,Jb»l ,  Bendedjan  yU» ou» , 
Beïdha  Ua^,  et  Ispahan  yL^,s«l,  et  parmi  celles  du  Fars  (j.jls, 
Rodjan  yW-^J',  Karoun  y^y*^,  Noubendedjan  yl — =->Xjvjj,  Djour 
jy=-,  Chiraz  j[^,  Abwaz  jlyoi ,  Babein  (jvjb,Kisa  UwiS^  Kham  ^, 
et  Diorhom  /»■*;-=-•  Nous  traiterons  de  ces  contrées  et  nous  dé- 
crirons ce  qui  s'y  trouve,  après  avoir  invoqué  le  secours  divin. 

'  La  version  latine  porte  Cofs  ou  Cafas. 

'  La  version  latine  porte  Lameth 

'  L'ancienne  Babylonie  et  l'ancienne  Chaldee. 

'  Le  ms.  A.  porte  jlij^j ,  et  la  version  latine,  Kutharîa. 

'  Miftah  <jjLo  ,  d'après  le  ms.  A.  ;  Manbeg,  d'après  la  version  latine. 

'  Ms.  .\  ,  yl^».j.j»  ;  version  latine,  Giargiarai. 

'  La  version  latine  et  la  carte  de  (iiiillaume  Delisie  porlont  Snniliil 


SIXIÈME  SECTION.  505 

Nous  disons  donc  que  la  ville  de  Faïd  OvAi  esl  située  au  ntilieu  )>uill.i  90  verso. 
des  déserts,  entre  Bagdad  et  la  Mecque.  «  Ces  déserts  seul  iia- 
"  bités  par  les  Azarat  ijl^xJ!  ',  les  Djohcïna  ïÀAyi^,  les  Laklini  aJL  . 
«  les  Bili  J~! ,  et  par  d'autres  tribus  mélangées  de  l'Icnien ,  c'est- 
«  à-dire  par  les  Rebia,  *mjj  et  les  Modhar ^.Aà.*,  issus  pour  la  plu- 
«  part  des  ^  et  des  Benou-Asad  jv^l  j^j  "'.  Ces  déserts, 

«  connus  sous  le  nom  d'el-Habir^.^*^!  (ou  des  Sables),  sont  ceux 
«  qui  s'étendent  par  ondulations  (  litt.  par  fentes),  en  largeur,  jus- 
«  qu'à  Adjmar  jJt'  \  et  en  longueur,  depuis  ia  montagne  de  Tabi 
«  ^^  jusqu'à  la  mer  du  Fars  (le  golfe  Persique),  vers  l'orienl, 
"  et  qui,  depuis  la  montagne  de  Tabi,  se  prolongent  jusqu'à  el- 
«  Djofar  jU^-  dépendance  de  l'Egypte. 

«  Au  nombre  des  villes  qui  s'y  trouvent,  on  remarque  Taglila- 
«  bia  JUAÀxiJi  (  ou  Tha'labia  iuJxi  ) ,  lieu  où  se  réunissent  les 
«  Arabes  et  où  se  tient  un  marché  très-fréquent é ,  et  Zebala  XjU, 
«jadis  peuplé,  mais  dont  il  ne  reste  que  les  vestiges;  c'est  un  Ftniiici.ii  ix-ciu. 
«  lieu  de  station  et  de  refuge  pour  les  voyageurs,  qui  ne  mérite 
■<  ni  le  nom  de  ville  ni  celui  de  fort.  » 

Quant  à  Cadesia  iiAA«iUi!!,  c'est  une  ville  située  sur  les  limiles  fAnF.M.\. 

du  désert;  «  elle  fut  bâtie  par  les  Cbosroës,  rois  du  Fars.  F.lle 
«  est  petite;  il  y  a  des  palmiers,  de  l'eau,  et  la  majeure  partie 
"  des  cultures  consiste  en  herbages.  Les  voyageurs  s'y  approvi- 
■c  sionnent  de  fourrages  pour  la  nourriture  des  chameaux  qui  \ 
«  passent,  soit  en  allant  au  Hedjaz,  soit  en  revenant  de  cette  pro- 
«  vince.  »  Cette  ville  (Cadesia)  est  située  à  l'occident  de  BagdafI, 
et  c'est  l'une  des  places  fortes  de  la  frontière  de  l'Irâc.  De  Ca- 
desia à  Koula  iCij^i ,  on  compte  2  journées,  et  de  Cadesia  à  hi 
ville  de  la  paix  (Bagdad),  61  parasanges. 

'   Probaljlemeii l  pour  ijl jj  •  \  oyez  Pococlai  Speriinen  liistoticu  Anibiiin  .  p.  .V| 

'  Mot  illisible. 

'  Nom  de  deux  jumeaux  célèbies  dans  lliisloiie  des  Aiiibes. 

*   Voyei  sur  ce  nom,  Niebubr,  Descriplion  de  l'Arabie,  p.  219 


KOfFA 


066  TROISIEME  CLIMAT. 

FfuilLtyi  iccio  Koufa  est  bâtie  sur  les  rives  de  l'Euphrate.   "  On  \  voit  de 

beaux  édifices,  des  bazars  bien  fournis,  des  fortifications  res- 
«  pectables;  dans  les  environs,  une  infinité  de  villages,  des  champs 
»  cultivés,  des  plantations  de  dattiers.  Ses  habitants  sont  riches. 
"  Les  constructions  de  cette  ville  ressemblent  à  celles  de  Bas- 
«  sera,  sous  les  rapports  de  la  solidité  et  de  l'élégance.  L'eau  y 
0  est  douce ,  le  climat  sain ,  la  population  de  pure  race  arabe 
«  devenue  sédentaire.  » 

A  six  milles  de  Koufa  io^l  est  un  grand  dôme,  supporté  de  tous 
côtés  par  des  piliers  d'une  hauteur  considérable,  et  muni  dune 
porte  qui  reste  constamment  feruxée.  Il  est  en  totalité  couvert 
dévoiles  ou  d'étoffes  précieuses,  et  le  sol  est  tapissé  de  nattes 
Samanié.  On  dit  que  c'est  là  qu'est  le  tombeau  d'Aly,  fils  d'Abou- 
Taleb,  et  que  le  terrain  qui  environne  le  dôme  servit  à  la  sépul- 
ture de  sa  famille.  «  Ce  dôme  fut  construit  par  Abou'l-IIaïdja 
«  Obeïd-AUah,  fils  de  Hamdan,  durant  le  règne  des  Abbassides, 
«  le  lieu  de  la  sépulture  d'Aly  étant  resté  caché  durant  la  domi- 
«  nation  des  Ommiades. 

«  Cadesia  A^y4«iUJi  et  cl-Hira  iyJL  sont  sur  la  lisière  du  désert , 
«  du  côté  du  couchant;  à  l'orient  (au  contraire)  ce  ne  sont  qu'eaux 
<■  courantes,  jardins  contigus  et  plantations  de  dattiers  dont  les 
"  fruits  sont  excellents.  Ces  deux  villes,  ainsi  que  Koufa  ajjJT', 
«  sont  entre  elles  à  un  peu  moins  d'une  journée  de  distance. 
«  Hira  SjjJi  est  une  ville  petite,  bien  bâtie,  sur  un  sol  fertile  et 
«  pleine  d'édifices.  Elle  était  autrefois  plus  considérable  qu'elle 
«  ne  l'est  aujourd'hui;  mais  un  grand  nombre  de  ses  habitants, 
«  ainsi  que  de  ceux  de  Cadesia  x—A—^iULlI ,  s'étant  transportés 
«  à  Koufa  *3)-^l ,  la  population  de  ces  deux  villes  a  diminué; 
«  elles  dépendent  l'une  et  l'autre  du  gouvernement  de  l'Irâc. 
«  Le  montant  de  leurs  contributions  est  porté  au  divan  do  Bag- 
«  dad,  et  les  intendants  de  l'administration  sont  sous  les  ordres 
'  de  ceux  do  cette  dernière  résidence.  » 


SIXIÈME  SECTION.  ,î()7 

Les  deux  villes  de  Wasil  ia—lj  Lùj.>s^  sont  construites  sur  lus     i'<i"ii'>  y  recio 
bords  du  Dedjlé  aXj»^  (du  Tigre),  "  et  séparées  par  un  grand  "'"' 

«  pont  de  bateaux  qui  l'acilitc  la  communication  de  Tune  à  l'autre 
«  ville,  dans  chacune  desquelles  on  voit  une  mosquée  où  l'on 
«  prononce  la  kholba  '.  La  vdle  occidentale  porte  le  nom  de 
«  KaskarjjT.^';  la  construction  en  est  due  à  Hedjadj  ben-Iousonf 
«  el-Maksi.  Elle  est  entourée  de  cultures,  de  dattiers  et  de  ver- 
«  gers ,  et  les  habitations  s'y  touchent.  L'autre ,  située  sur  la  rive 
«  orientale,  s'appelle  Wasit  de  l'Irâc  |jlj.»JI  ii«!j,  et,  comme  sa 
«  sœur,  elle  est  parfaitement  bâtie  ;  ses  rues  sont  larges ,  ses  édi- 
«  fices  d'une  hauteur  remarquable,  ses  jardins  nombreux,  ses 
«  richesses  considérables;  ses  habitants,  de  belle  apparence,  or- 
"  dinairement  vêtus  de  blanc,  et  portant  de  larges  turbans  (sur 
«  la  tête),  sont  un  mélange  de  races  de  l'Irâc  et  d'autres.  Il  n'y 
«  a  point  de  marécages  à  Wasit;  le  soi  y  est  de  bonne  qualité, 
«  le  territoire  vaste ,  et  le  climat  plus  sain  que  n'est  celui  de 
«  Bassora  iy^\.  C'est  une  dépendance  de  l'Irâc,  et  elle  ressortit 
«  au  gouvernement  de  Bagdad.  Le  territoire  de  Wasit  forme 
«  cependant  un  district  particulier  et  distinct  des  autres  districts 
«  de  l'Irâc.  Le  produit  des  contributions  est  porté  à  la  ville  de 
«  la  paix  (Bagdad),  et  c'est  de  cette  ville  que  vient  toujours  l'ins- 
»  titution  du  gouvernement  de  Wasit.  »  „    .„ 

^  reuilk'l  C)  i  verso. 

De  là  à  Bagdad,  on  compte  8  journées; 
A  Bassora ,  7  journées  -, 

A  Koufa,  6  journées,  en  passant  par  les  marais. 
De  Koula  à  Bassora ,  environ   12  journées; 
De  Koufa  à  Médine  iUjj4',  environ  20  journées; 
De  Koufa  à  Bagdad,  5  journées; 
De  Koufa  à  Cadesia,  2  journées. 

De  Cadesia  à  el-0'daïb  tj*jio«Ji,  lieu  où  commence  le  désert, 
6  milles. 

'  Ou  le  prône  du  Vendredi. 


r)68  THOISIEiVlF.  CLIMAT. 

Keuillci  91  vei-so.  Dc    VVasil   OU   Hescend.   par  le  Tigre,  k  Nalirahaii   yi^'j-jj  '; 

c'est  un  trajet,  par  eau  ,  d'une  demi-journée,  et  parterre,  d'une 
journée. 

De  là  (de  VVasit)  on  se  rend  à  Dedjlet  el-Ghauza  Hjyxl^  A^-i-; 
puis  à  \alir  Ma'akcl  JJix^j^;  puis  enfin  dans  le  grand  fleuve  de 
Bassora  Sjjoj^'i  ^Jàx3. 
BAMn  "  Cette  importante  ville  n'existait  pas  du  temps  des  (anciens) 

°"  "  Persans.  Le  plan  en  fut  tracé  par  les  musulmans  sous  le  califat 

«  d'Omar;  elle  fut  fondée  par  O'tba  ben-Gazvvan  y'j>>fi  (jj  *Ai*.  A 
»  l'ouest,  elle  est  bornée  par  le  désert;  à  l'est,  par  un  très-grand 
«  nombre  (plus  de  cent  mille)  canaux,  sur  chacun  desquels  flotteni 
»  des  nacelles ,  et  qui  portent  les  noms ,  soit  de  celui  qui  les  creusa, 
»  .soit  du  quartier  auquel  ils  aboutissent  '.  La  ville  est  bâtie  sur 
u  un  terrain  plat  ;  il  n'y  a  ni  montagnes  ni  rien  qui  intercepte  la 
«  vue.  Ahmed  ben-Ia'coub,  auteur  du  livre  intitulé  cl-Mesalek 
«  we'l  Memalek,  raconte  qu'il  y  avait  à  Bassora  plus  de  sept  mille 
«  mosquées;  mais  aujourd'hui  la  plupart  d'entre  elles  sont  aban- 
«  données  et  il  ne  subsiste  que  quelques  édifices  construits  au- 
<•  tour  de  la  grande  mosquée.  Divers  marchands  qui  ont  visité 
"  cette  ville  rapportent  qu'en  536  (  1  i^i  de  J.  C),  on  pouvait 
«  s'v  procurer  5oo  rotls"  de  dattes  pour  un  dinar.  On  y  voit  un 
"  canal  connu  sous  le  nom  de  Nahr  OboUa  Ak.i)l  j_^,  dont  la  lon- 
«  gueur  est  de  12  milles;  telle  est  aussi  la  distance  qui  sépare 
«  Bassora  d'OboUa.  Sur  les  rives  de  ce  canal,  sont  des  maisons 
»  de  plaisance  et  des  vergers  contigus  de  telle  sorte  qu'ils  sem- 

Le  ms.  A.  porte  Natiraman. 
'  Le  même  ms.  porte  Dedjlet  el-Ghaur 
'  Voici  le  texte  de  ce  passage  : 
i  iSj-'f?-   i-i-JI  *-jL»  oijy  ^j  JUiyiÀ^  jUji*!  «by»  L-*ï;-S«<  j  ioiUJI  ly+j^ 

fcnviron  boo  livres.  ^^^       .         —  > 


SIXIKME  SRC'I'JON  369 

"  blent  ne  former  ([u'un  seul  jardin,  et  (en  ell'et)  ils  sont  tous  l'euiliet  91  verso. 
"  compris  dans  une  seule  enceinte  de  murs.  Divers  autres  canaux 
"  plus  ou  moins  considérables  communiquent  avec  celui-ci ,  cl 
"  quant  aux  palmiers,  ils  sont  tellement  semblables  les  uns  aux. 
"  autres  sous  le  rapport  de  la  bauleur  et  de  la  beauté  de  la  végé- 
«  tation,  qu'on  les  croirait  tous  coulés  dans  le  même  moule,  ou 
«  (plutôt)  plantés  à  la  même  époque. 

«  Tous  les  cours  d'eau  qui  environnent  Bassora,  du  côté  de 
«  l'orient,  communiquent  les  uns  avec  les  autres,  et  se  subdi- 
<•  visent  en  divers  canaux,  dans  la  plupart  desquels  le  flux  et  le 
"  reflux  de  la  mer  se  font  sentir.  A  la  marée  montante,  les  eaux 
«  (  douces)  des  canaux  sont  refoulées  sur  les  vergers  et  les  cbamp.s 
"  cultivés,  et  les  arrosent.  A  la  marée  descendante,  ces  eaux  des- 
«  cendent  et  reprennent  leur  cours  naturel.  11  y  a  un  grand 
"  nombre  de  canaux  creusés  (de  main  d'homme)  où  l'eau  ne 
«  coule  pas,  mais  qui  sont  destinés  à  recevoir  l'excédant  des 
«  eaux  amenées  par  la  marée.  Ces  eaux,  pour  la  plupart,  sont 
«  salées.  » 

OboUa  iiXji/l  a  l'un  de  ses  rpiartiers  bâti  sur  ce  canal,  du  côté  obolla. 

du  nord,  et  l'autre,  l'oriental,  sur  la  rive  occidentale  du  Dedjlé 
*Xj=»i  (du  Tigre).  «  Cette  ville,  quoique  petite,  est  ornée  de 
«  grands  et  beaux  édifices,  entourée  de  jardins,  bien  peuplée, 
"  et  florissante  sous  tous  les  rapports.  "  Au-dessous  d'Obolla  sont 
el-Meftah  '  gail  et  el-Madar  jl  jUI  -,  sur  les  bords  du  Tigre,  villes 
comparables  entre  elles  «  sous  le  rapport  de  l'étendue,  du  genre 
«  des  constructions  et  du  commerce.  Mais  Obolla  est  plus  grande, 
«  plus  peuplée,  plus  ricbe,  et  ornée  d'édifices  plus  vastes. 

"  A  l'extrémité  du  territoire  de  Bassora  s^jJI  ^^<Xa.  5,  et  entre 
«  les  villages  et  lieux  cultivés  qui  en  dépendent,  on  voit  beau- 
«  coup  de  roseaux  et  de  marais  habités  au  milieu  desquels  les 

'   La  versioti  latine  porte  Maiibrg    —   '  Ou  pliilôl  ,|Ov<o 


570  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  92  lecio.  „  bateaux  et  les  nacelles  naviguent  au  moyen  de  perches  '.  à 
«  cause  du  peu  de  profondeur  des  eaux,  et  parce  que  leur  cours 
»  est  obstrué  par  la  fange.  Quelquefois,  lorsque  le  Tigre  et  l'Eu- 
«  phrate  calyL'tj  Skja-jJI  grossissent  excessivement  par  suite  des 
"  pluies  d'hiver  et  versent  leurs  eaux  par  torrents  dans  ces  ma- 
«  rais,  divers  lieux  se  trouvent  creusés  (outre  mesure),  et  d'autres 
«  bouchés  par  la  vase.  » 

De  Bassora  à  A'badaii  yliUc.  on  compte  2  journées  ou  ."^6 
milles. 

A'badan  est  une  place  petite,  mais  forte,  bâtie  sur  les  bords 
de  la  mer,  «  à  l'endroit  où  se  réunissent  toutes  les  eaux  du  Dedjlé 
«  «Xj».i  (du  Tigre).  »  C'est  un  Heu  de  marché  et  de  refuge  pour 
ceux  qui  naviguent  dans  cette  mer.  Il  est  situé  sur  la  rive  occi- 
dentale du  fleuve,  qui  s'élargit  ici  beaucoup,  et  couvre  quantité 
de  terrains. 

D' A'badan  à  Khachabat  caL.UJi,  6  milles. 

Khachabat  est  précisément  à  l'endroit  où  le  Dedjlé  ika-i 
décharge  ses  eaux  dans  la  mer  du  Fars  (le  golfe  Persique).  Ce 
sont  des  pilotis  ^  au-dessus  desquels  s'élèvent  des  cabanes  où 
se  tiennent  les  garde -côtes  munis  de  bateaux,  pour  pouvoir 
monter  dans  ces  cabanes  ou  descendre  .sur  le  rivage.  La  côte 
occidentale  (litt.  la  droite)  de  la  mer  du  Fars  dépend  de  l'Ara- 
bie, et  l'orientale  (litt.  la  droite),  du  Fars.  La  largeur  de  cette 
mer  est  de  210  milles,  et  sa  profondeur,  de  70  à  80  brasses. 

De  Khachabat  caLUiÀ.  à  la  ville  de  Bahreïn  yjj^*?  *«<>.>•,  située 
sur  la  côte  occidentale,  on  compte  210  milles. 

'  C'est  par  conjecture  que  nous  traduisons  ainsi  le  mol  liljvil.  Au  surplus, 
voici  le  passage  en  entier  : 

cjL jL<wJi  Wr^i  r-^^*^  »jij.»*.<i  U   ^l]ûj_j  SjjSS  |«^I  ^}j^i  ^^ir'l}^  (iJ^J 
4jl^_jJl<  Ljjjl^  |.I«Xjj!j  \J>jM  <-Jfii  ùliX-ll»  j_;'^jJ'_; 
'  Le  mot  .-.l.!  ■■:■..:-    signifie  en  ell'et  »  fies  pièces  de  bois.  » 


SIXIÈME- SECTION.  371 

De  Bassora   à   Bahreïn,   par  la    grande    route,  ii  journées;      Feuillet  02  recio 
«  mais  en  suivant  les  contours  du  rivage,  18  journées  sans  eau, 
«  à  travers   des  tribus  d'Arabes  ba])itués  à  transporter  de  l'eau 
«  avec  eux.  Cette  route  est  fréquentée,  mais  elle  est  dangereuse.  » 

De  Bassora  à  Médinc,  environ  20  journées  :  on  rejoint  le  che- 
min de  Koufa  ajjS' auprès  de  Ma'aden  el-Bacra  syi*l^  y.>jw'. 

L'itinéraire  de  Bassora  à  Bahreïn,  par  A'badan,  est  comme  il 
.suit  : 

D' A'badan  à  ^  ,  une  journée  sans  eau  et  sans  habita- 

tions ; 

Puis  à  Hadouba  xj^jJI,  une  journée  ; 

A  A'rmadja  ^j^,  une  journée; 

A  Hanian  yUjva. ,  une  journée; 

A  el-Gora  ^5^!,  une  journée; 

A  Meslakhat  *àsLi*-o,  une  journée; 

A  el-Ahsa  L«»».i/!,  une  journée; 

A  Hems  jaç-,  une  journée; 

Puis  au  rivage  de  la  mer,  une  journée. 

Toutes  ces  stations  sont  des  ports  ou  tles  lieux  dépourvus 
d'eau.  «  Ils  sont  fréquentés  par  des  Arabes  nomades.  » 

El-Ahsa  L«»=»i)i  cependant  est  une  petite  ville  située  sur  les 
bords  du  golfe  Persique,  vis-à-vis  d'Awâl  Jiji,  et  dans  le  pays 
des  Carmathes';  elle  est  peu  considérable,  mais  jolie,  «  et  l'on 
«  y  trouve  des  bazars  où  il  est  possible  de  .s'approvisionner  des 
"  choses  nécessaires  à  la  vie.  » 

El-Cathif  oUlûJLJl  est  une  ville  assez  considérable,  située  dans 
le  voisinage  de  la  mer". 

'   La  version  latine  porte  Maadeii  el-Nocra. 

'  Ce    nom    de   lien    manque    dans   nos    manuscril*   ainsi  que  dans   la   version 
latine. 

*  Le  ms.  A.  porte  :  «  dans  le  voisinage  de  Bainein.  » 

A7. 


572  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  yî  recto.  D'el-Calliil'  à  cl-Alisa  U»».iJl ,  -1  joiiinces. 

D'el-Ahsa  à  Hems  ,j^  sur  les  IxjkIs  du  golfe  Persique,  2 
journées. 

D'el-Cathif  ù   Bicha    »Ji^   (ou    plutôt    Bisa    iC-^),  une    forte 

journée. 

A  partir  d'el-Cathif,  le  pays  qui  s'étend  jusqu'à  Bassora  est  un 
vaste  désert  où  l'on  ne  trouve  point  d'eau,  point  de  villes,  point 
de  places  fortes;  il  est  fréquenté  particulièrement  par  une  tribu 
d'Arabes  qui  porte  le  nom  de  A'mer  Rebia'  iùtuj^U.  Les  villes 
du  Bahreïn  sont  Hadjar^jS.,  Hems  ja^,  el-Calliif  ^xJaiil,  el- 
Ahsa  L.«-a-iii,  Bicha  *-iju,  el-Zara  «jl^Ii,  el-Khatha  Jail,  où  Ion 
fabrique  les  lances  connues  sous  le  nom  de  khathié.  «  L'île  prin- 
«  cipale  du  Bahreïn  se  nomme  île  d'Awâl  JIj!  ïj-^j=^-  La  distance 
"  qui  la  sépare  du  territoire  du  Fars  o-jWl  jio  est  d'une  journée 
«  de  navigation,  et  de  cette  île  au  continent  de  l'Arabie  t^^l  jj, 
«  on  compte  la  même  distance  \  La  longueur  et  la  largeur  de 
"  l'île  d'Awâl  sont  de  6  milles. 

«  De  là  à  Bassora,  la  distance  est  de  5Ao  milles,  car  de  l'ilc 
Keuillct  92  verso.     «  d'Avvàl  à  celle  de  Kharek  JjU-,  on  compte  2/io  milles'. 

..  Cette  dernière  île  a  3  milles  d'étendue  dans  tous  les  sens. 
«  La  plupart  des  céréales  et  le  riz  y  croissent  en  abondance.  Il  y 
«  a  des  vignobles,  des  plantations  de  dattiers,  enfin  c'est  une  île 
«  agréable  et  couverte  de  pâturages.  Quant  à  l'île  d'Awàl  ',  sa 
..  capitale  se  nomme  Bahreïn  jjjj^I  ,  et  c'est  une  ville  bien  peu- 
«  plée  dont  les  environs  sont  fertiles  et  produisent  du  grain  et 

'  Il  y  a  certainement  ici  quelque  erreur  de  copiste.  En  effet,  la  distance  qui  sé- 
pare l'île  d'Awâl  de  la  côte  d'Arabie  est  de  U  lieues  marines  tout  au  plus,  tandis 
que  de  cette  ile  au  cap  Bardistàn  (sur  la  cote  du  Fars),  on  compte  près  de  5o  lieues. 

'  Apparemment  la  distance  de  Bassora  à  l'île  de  kharek  est  évaluée  à  3oo 
milles. 

^  Nous  suivons  ic  ms.  B. ,  car  ce  passage  manque  dans  le  nis.  A.  A  s'en  rap- 
porter à  la  leçon  fournie  par  ce  dernier,  il  s'agirait  ici  de  l'île  do  Kliarck  et  n(in 
de  celle  d'Awâl  ;  or,  la  cliose  est  invraisenil)lal)le 


SIXIÈME  SECTION.  373 

"  des  dattes  en  abondance.  Il  y  a  beaucouj)  de  sources  dont  les  !•'>-•">">='  y^  ^«'«'^ 
«  eaux  sont  douces,  et  parmi  lesquelles  on  remarque  les  sources 
«  dites  A'ïn  bou-Zeïdan  yl^y,  jj  (j^,  A'ïn  Marilgha  aX\j^  (^jyc. 
«  et  A'ïn  Gliadar  jlOvc  (j^,  toutes  situées  au  milieu  du  pays. 
'  Plusieurs  d'entre  elles  forment  des  cascades  d'une  force  sulli- 
«  santé  pour  faire  tourner  des  meules  de  moulin.  Celle  qu'on 
«  appelle  A'ïn  Gliadar  jlJ^i  (^s  offre  un  phénomène  singulier, 
«  qui  consiste  en  ceci  :  c'est  une  source  considéi\i]jle  dont  l'ori- 
"  fice  est  circulaire,  et  a  60  choubras  (environ  4  pieds  et  demi) 
'<  de  diamètre;  l'eau  qui  en  découle  s'élance  du  fond  à  la  super- 
«  ficie  à  une  hauteur  de  5o  brasses;  divers  géomètres  et  savants 
»  habiles  ont  mesure  la  hauteur  de  cet  orifice  et  en  ont  trouvé 
"  le  niveau  égal  à  celui  de  la  mer.  Les  gens  du  pays  affirment 
■I  tous,  d'un  commun  accord,  qu'il  existe  une  communication 
«  entre  la  source  et  la  mer,  mais  c'est  une  erreur;  la  chose 
«  est  absolument  impossible,  car  les  eaux  de  la  soin  ce  sont 
«  douces,  agréables  à  boire  et  fraîches,  tandis  que  celles  de  ia 
"  mer  sont  chaudes  et  amères.  Si  la  chose  était  telle  que  le  lap- 
'1  portent  les  gens  du  pays,  certes  les  eaux  de  la  source  seraient 
«  aussi  salées  que  le  sont  celles  de  la  mer. 

«  L'île  est  gouvernée  par  un  chef  indépendant.  Les  habitants 
«  des  deux  rives  sont  satisfaits  de  sa  justice  et  de  sa  piété,  et 
«  quand  il  meurt,  il  n'est  remplacé  que  par  une  personne  qui 
"  l'égale  en  vertus  et  en  équité. 

«  C'est  dans  cette  île  que  résident  les  navigateurs  qui  se  livrent  1  lche  di;?  pti^t!.-. 
«  à  la  pèche  des  perles.  Ils  habitent  la  ville,  où  des  marchands, 
»  porteurs  de  sommes  considérables,  se  rendent,  de  toutes  les 
«  par-ties  du  monde,  et  séjournent  durant  des  mois  entiers,  en 
«  attendant  la  saison  de  la  pêche.  Ces  marchands  louent  des 
'■  plongeurs  moyennant  un  salaire  dont  le  taux  est  fixé,  mais  qui 
"  s'accroît  en  raison  de  la  bonté  de  la  pèche  et  du  degré  de  con- 
«  fiance  (que  mérite  le  plongeur).  La  pêche  a  lieu  en  août  et  en 


574  TROISIEME  CLIMAT. 

Keuiliei  92  verso  „  septeiubit' ',  et  même  avant  cette  époque,  si  les  eaux  sont  assez. 
"  limpides.  Chaque  marchand  est  accompagné  du  plongeur  qu'il 
"  a  loué,  et  toute  la  flottille  sort  de  la  ville  au  nombre  de  plus 
«  de  deux  cents  doundj  -^j^;  la  doandj  est  une  sorte  de  barque 
«  plus  grosse  qu'une  barque  ordinaire,  construite  avec  un  entre- 
«  pont  que  les  marchands  divisent  en  cabines  au  nombre  de  cinq 
"  ou  de  six.  aucun  d'entre  eux  ne  devant  empiéter  sur  la  cabine 
"  d'un  autre,  dans  le  navire.  Chaque  plongeur  a  un  compagnon 
^•'  qui  lui  est  attaché  pour  l'ouvrage,  et  qui,  à  raison  de  ses  ser- 
"  vices,  a  part  au  salaire,  quelque  faible  qu'il  puisse  être;  cet 
«  aide  se  nomme  le  moussfi  J^^  Les  pêcheurs  sortent  donc 
«  tous  ensemble  de  la  ville  accompagnés  d'un  guide  habile.  Il  y 
«  a  certains  lieux  qu'ils  connaissent  et  où  ils  savent,  à  n'en  pou- 
"  voir  douter,  qu'ils  trouveront  des  huîtres  à  perles;  car  l'huître 
«  a  des  bancs  autour  desquels  elle  tourne,  où  elle  pénètre,  d'où 
«  elle  sort,  selon  les  divers  temps  et  lieux  qu'elle  connaît  préci- 
«  sèment.  Lorsque  les  pêcheurs  sortent  d'Awâl  Jlj!  jjJ  -,  ils  sont 
«  précédés  du  guide,  et  ils  le  suivent  dans  leurs  navires  avec 
"  ordre,  sans  le  dépasser  ni  sans  s'écarter  de  sa  route.  Parvenu 
«  à  celui  d'entre  les  lieux  où  l'on  pêche  les  huîtres  à  perles,  le 
«  guide  se  dépouille  de  ses  vêtements,  plonge  dans  la  mer  et 
«  regarde.  S'il  trouve  ce  qui  lui  convient,  au  sortir  de  l'eau  il 
«  fait  abattre  la  voile  de  sa  doundj  et  jeter  l'ancre;  les  autres  na- 
«  vires  s'arrêtent  également ,  jettent  autour  de  lui  leurs  ancres, 
«  et  tous  les  plongeurs  se  mettent  à  l'œuvre.  La  profondeur 
«  de  ces  bancs  varie  depuis  moins  de  deux  jusqu'à  trois  brasses. 

Feuillet  çi3  recto.  «  Lorsque  le  plongeur  s'est  dépouillé  de  ses  vêtements,  ne  con- 
"  servant  que  ce  qu'il  faut  pour  cacher  ses  parties  génitales,  il 
«  se   bouche  les  narines  avec  du  khilindjll  J^^vAi^.,  .sorte  d'on- 


ffuent   composé  de  cire  fondue  avec   de  l'iiuile  de  sésame: 


n 


comp 


II 


'   Le  nis.  \.  porte,  par  l'rrciir,  J,l   ^^c  ■ 


SIXIÈME  SECTION.  57:1 

«  prend  avec  lui  un  couteau  et  un  petit  sac  destiné  à  contenir      l'cuiHet  y3  iccio. 
«  les  huîtres  qu'il  pourra  trouver.  Chaque  plongeur  est  muni 

I  d'une  pierre  pesant  quatre  quintaux  ou  environ,  laquelle  est 
"  attachée  à  une  corde  mince,  mais  solide,  et  destinée  à  être 
"  jetée  dans  l'eau  de  l'un  des  côtés  de  la  barque.  L'aide  ou  coni- 
«  pagnon  tient  avec  force  cette  corde,  tandis  que  le  plongeur, 
«  plaçant  ses  pieds  sur  la  pierre  et  serrant  avec  ses  mains  la  corde, 
«  s'apprête  à  s'élancer  dans  la  mer.  Alors  le  compagnon  lâche  ja 

II  corde,  et  le  plongeur  et  la  pierre  descendent  rapidement  au 
«  fond  de  l'eau,  le  plongeur  (toujours)  placé  sur  la  pierre  et 
«  tenant  (toujours)  la  corde.  Lorsqu'il  est  parvenu  au  fontl  de 
"  la  mer,  il  s'assied,  ouvre  les  yeux,  regarde  autour  de  lui,  et 
«  ramasse  avec  promptitude  et  agilité  toutes  les  huîtres  qu'il 
«  peut  trouver.  S'il  parvient  à  remplir  son  sac,  c'est  à  merveille; 
«  sinon,  il  tâche  de  s'écarter  un  peu,  sans  quitter  la  pierre  ni  la 
«  corde;  s'il  est  fatigué,  il  remonte  à  la  surface  de  l'eau,  reprend 
"  haleine,  et  plonge  de  nouveau  pour  faire  de  nouvelles  recher- 
"  ches.  Lorsque  le  sac  est  plein,  le  compagnon  le  tire  du  haut 
Il  de  la  barque,  le  vide  dans  sa  cabine,  et  le  renvoie  au  plongeur 
Il  qui  est  dans  la  mer;  car  s'il  y  a  beaucoup  d'huîtres,  celui-ci 
«  continue  ses  recherches  en  raison  de  cette  abondance.  Lorsqu'ils 
Il  se  sont  livrés  à  cet  exercice  durant  deux  heures,  les  plongeurs 
Il  remontent,  se  rhabillent  et  se  livrent  au  sommeil;  le  moussli 
Il  se  met  alors  à  ouvrir  les  huîtres;  le  marchand  assiste  à  l'opé- 
II  ration  depuis  le  commencement  jusqu'à  la  fin,  en  recueille  le 
■I  produit,  et  en  prend  note  par  écrit.  Vers  quatre  heures  après 
'  midi,  on  soupe  et  on  se  couche;  on  dort  toute  la  nuit,  et  le 
«  lendemain,  après  le  déjeuner,  au  moment  favorable  pour  la 
Il  pèche,  on  se  déshabille,  on  plonge  de  nouveau;  et  ainsi  de  suite 
Il  tous  les  jours.  Lorsqu'on  a  épuisé  un  banc,  on  se  transporte 
il  sur  un  autre.  La  pêche  dure  jusqu'à  la  lin  du  mois  d'août,  époque 
»  à  laquelle  les  pêcheurs  retournent  ensemble  à  l'île  d'Avvâl  Jij' , 


57(5  TIIOJSIÈMK  CLIMAI 

Fdiillei  t,3  locio.  "  rapportciit  toutes  les  perles  qu'ils  ont  obtenues,  renlerniees 
"  clans  des  bourses;  chacune  de  ces  bourses  porte  une  étiquette 
«  indiquant  le  nom  du  propriétaire  et  est  scellée  d'un  cachet.  Au 
«  moment  du  débarquement,  toutes  les  bourses  sont  retirées 
"  des  mains  des  marchands  et  mises  en  la  possession  et  sous  la 
"  responsabilité  du  gouverneur.  Au  jour  de  la  vente,  tous  les 
«  marchands  se  réunissent  dans  le  lieu  à  ce  destiné,  et  chacun 
"  prend  sa  place;  on  apporte  les  bourses  et  on  appelle  par  son 
«  nom  chacun  des  propriétaires.  On  brise  les  cachets  l'un  après 
"  l'autre,  et  l'on  verse  chaque  lot  de  perles  dans  un  crible  sous 
«  lequel  est  un  autre  crible,  et  puis  un  troisième.  Ces  cribles 
n  sont  percés  de  trous  de  dimensions  telles,  qu'ils  donnent  pas- 
«  sage  aux  petites  perles  et  aux  moyennes,  en  sorte  qu'il  ne 
«  reste  sur  le  crible  supérieur  que  les  grosses,  sur  le  second  que 
"  les  moyennes,  et  que  les  petites  demeurent  au-dessus  du  der- 
«  nier.  On  sépare  ainsi  les  espèces,  on  les  estime  et  on  les  met 
«  à  prix  à  haute  voix.  Si  le  marchand  désire  garder  sa  marchan- 
«  dise,  on  l'inscrit  sous  son  nom  ;  s'il  préfère  la  vendre,  il  la  vend 
<•  et  en  reçoit  le  prix.  Dans  tous  les  cas,  celui  qui  achète  paye 

Ffiiiloi  3  verso  "(comptant)  ce  qu'il  doit  payer,  de  telle  sorte  que  le  mar- 
«  chand  reste  quitte  envers  le  plongeur,  et  réciproquement,  et 
«  qu'ils  se  séparent  satisfaits  les  uns  des  autres.  Ils  se  retirent 
"  alors  pour  revenir  au  même  lieu  l'année  suivante  :  c'est  ainsi 
'<  que  la  chose  se  passe  toujours. 

"  Le  gouverneur  de  Keich  (ji->5',  île  du  golfe  Persique  dont 
«  nous  avons  donné  la  situation  dans  le  deuxième  climat',  est 
"  en  possession  de  percevoir  un  droit  ou  un  tribut  dont  l'im- 
«  portance  est  déterminée,  et  qui  lui  est  payé  par  les  marchands 
«  qui  se  livrent  à  la  pêche  des  perles.  Le  montant  de  ce  tribul 
«  est  perçu,  pour  son  compte,  au  moment  de  la  vente,  et  lui  est 

'  Voyez  ci-(les«us,  page  i52 


SIXIEME  SECTION.  377 

«  envoyé.  S'il  se  trouve,   dans  la  récolte,  quelque  perle  d'une      i  euilUi  93  verso 
«  beauté  rare,  le  gouverneur  (d'Awâl)  la  réserve  et  l'inscrit  de 
"  lui-même  au  nom  du  Prince  des  Croyants;  mais  l'équité  pré- 
"  side  toujours  à  ces  sortes  de  marchés;  personne  n'est  molesté 
«  et  il  n'y  a  aucun  légitime  sujet  de  plainte. 

«  La  perle  est  une  production  qui  croît  naturellement  dans 
«  l'espèce  de  coquillage  dont  nous  venons  de  parler.  Cette  pro- 
«  duction,  d'après  le  rapport  des  riverains  du  golfe  Persique, 
«  résulte  principalement  des  pluies  de  février;  s'il  ne  pleut  pas 
«  dans  cette  saison,  les  plongeurs  n'en  trouvent  point  de  toute 
"  l'année.  C'est  un  fait  considéré  comme  incontestable  et  dont 
»  la  réalité  ne  forme,  dans  le  pays,   la   matière  d'aucun  doute. 

"  L'art  du  plongeur  est,  dans  le  Fars,  un  art  qui  est  enseigné 
»  et  pour  l'apprentissage  duquel  on  dépense  de  l'argent.  Le  plon- 
«  geur  doit  s'habituer  à  respirer  par  les  oreilles  ',  et  il  arrive  sou- 
«  vent  que,  dans  les  commencements  de  l'apprentissage,  cet  or- 
«  gane  e.st  affecté  de  fluxions  violentes,  d'oii  découle  une  hu- 
"  meur;  on  parvient  à  guérir  cette  inflammation  au  moyen  de 
"  certains  remèdes.  Les  plongeurs  les  mieux  payés  sont  ceux 
«  qui  restent  le  plus  longtemps  sous  l'eau.  Chacun  d'eux  sait  y 
«  distinguer  son  camarade,  nul  n'empiète  sur  les  limites  de  son 
»  voisin,  ne  conteste  sa  supériorité,  mais  tous  cherchent  à  se 
«  surpasser  en  industrie  et  en  patience. 

«  C'est  dans  le  golfe  Persique  qu'existent  presque  toutes  les 
«  pêcheries  de  perles.  Il  y  en  a  environ  trois  cents  qui  sont  fré- 
«  quentées  et  renommées.  Nous  avons  fait  mention  de  la  plu- 
«  part  d'entre  elles  quand  l'occasion  s  en  est  présentée,  c'est-à- 
«  dire,  quand  il  s'est  agi  des  rivages  des  mers  et  des  îles.  Les 
«  pêcheries  de  ce  golfe  sont  plus  riches  et  plus  productives  que 
'.  celles  des  mers  de  l'Inde  et  de  l'Iémen;  c'est  pourquoi  nous 
■■<  nous  sommes  beaucoup  étendu  sur  ce  sujet.  Revenons  main- 

'   Simple  traducteur,  je  transcris  la  remarque  sans  garantir  l'exactitude  du  fait 

/.8 


378  TROISIÈME  CLIMAT. 

riuillei  p3  verso.  «  tenant  à  nos  descriptions  de  lieux  et  à  nos  itinéraires,  en  coni- 
"  menrant  par  la  route  qui  conduit  de  Bassora  àya*i\  à  Balirein 
■<  ^^JJ^\ ,  par  le  désert,  route  fréquentée  par  les  Arabes,  mais 
"  peu  suivie  par  les  négociants.  » 

En   sortant  donc  de  Bassora,  on  parcourt  une  journée  par 
tme  contrée  déserte  où  l'on  trouve  cependant  une  source. 

De  là  à  Kadhema  ii*y^,  i  journée; 

Puis  par  le  désert,  3  journées; 

Puis  à  Faria  io^li,  lieu  habité  par  des  Arabes,  i  journée: 

Puis  à  Tadja'a  A«Jf> ',  i  journée; 

Puis  à  Samnian  (j^^>  '  journée; 

Puis  a  une  station  où  Ton  trouve  de  l'eau,  i  journée: 

Puis  à  une  autre,  i  journée; 

Puis  à  Selimé  *,«yL.,  i  journée: 

Puis  à  Sial  JU-<J',  i  journée; 

Puis  aux  premières  terres  de  l'Iémamé  m\^,  pays  dont  nous 
avons  déjà  parlé,  i  journée. 

A  l'orient  de  Temboucbure  du  Dedjlé  »>j».s  (  du  Tigre  )  dans 
la  mer  d'A'badan  yliU*^^,  est  le  Khouzistan  yl — j:«jy^-  dont 
dépend  Abwaz  jlj_tf>iil ,  «  ville  située  dans  le  voisinage  du  fleuve 
Feuillet  9',  recto.  "  ^6  Mezkehcr  j-_j,-S3_-«  et  capitale  de  la  province.  Elle  est  très- 
«  peuplée  ;  ses  environs  sont  beaux  et  divers  districts  en  dépen- 
»  dent.  Il  y  a  des  marchés,  du  commerce,  des  édifices  contigus, 
«  des  richesses  considérables  et  beaucoup  de  ressources  en  tout 
«  genre.  » 

Ahwaz  est  (  comme  nous  venons  de  le  dire  )  la  capitale  du 
Khouzistan,  pays  dont  le  terrain  est  bas,  uni  et  très-fertile,  et  le 

'  Ce  nom  de  Heu  et  divers  autres  manquant  dans  le  ms.  A ,  nous  croyons  de- 
voir suivre  le  ms.  B. 

"  Les  deux  manuscrits  et  la  version  latine  portent  constamment  Khoureslan; 
mais  il  est  évident  qu'il  s'agit  ici  de  l'ancienne  Susiane  ou  du  pays  actuellement 
connu  sous  le  nom  de  Khouzistan 


SIXIEME  SECTION.  579 

climat  parfaitement  sain;  on  y  trouve  de  l'eau  en  abondance  Pt      Feuillet  94  iccio 
le  niveau  des  sources  et  des  puits  est  par  conséquent  peu  pro- 
fond.  Parmi  les  villes  de  cette   province  on   remarcpe   Almaz 
j!y»l,  Askcr-Mokarram  |.JX«jX.*c,  Tuster  jJi-w ',  Djondi-Sabour 

j^L^  ^£■y^ i-»- ,   Sous  (j"_>-««,   Kam-Hormuz  j-<^  |.|j,  Mucliircan 

ylïjA-o,  Serv  _j^  appelée  aussi  Dorac  ë'j^i^,  Fars  (j«y»JI  ■\  Aïdedj 
^Jo'  ",  Beïan  yt^,  Haï  5^,  Bassinna  l. — Laj,  Souki-Sunbui  ^^J-« 

J^ ok*«,  Menadher  la  grande  ^^^^l  jitu,  Menadber  la  petite ^iLi^ 

^gj-jt.Aal\,  Corcoub  Lj^jj,  Tib  v*^i=,  Kelvvan  yl>^.  Nahrotira  -y> 
i^jXi,  Memout  ^^^^  °,  Berdoun  y^a^o,  Karkba  a^_^,  Azem  -jl  \ 
Souc  el-Arba  a  Utjjiil  ijj^w ,  Hissn  Mehdi  (  fort  de  Mehdi  )  (j-.aa. 
^tx_^,  situé  sur  le  bord  de  la  mer,  Nachian  ^La^UI,  Selaman 

«  Le  Kbouzistan  est  arrosé,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
"  par  un  grand  nombre  d'eau.K  courantes,  de  torrents  et  de  ri- 
'1  vières.  Parmi  ces  dernières,  la  plus  remarquable  est  celle  qui 
»  coule  à  Tusler  et  qu'on  nomme  le  Dodjaïl  d'Abwaz  J — -f—^^ 

(I  jlj fti/I.Elle  prend  sa  source  dans  les  montagnes  de  Lour^^ 

"  et  c'est  sur  ses  bords  qu'on  voit  la  fameuse  dérivation  des 
«  eaux**  qui  fut  pratiquée  par  ordre  du  roi  Chabourji^Ui  (Sapor). 
«  La  construction  de  cet  ouvrage  eut  lieu  de  la  manière  sui- 
"  vante  :  on  construisit  des  deux  côtés  de  la  rivière  un  aqueduc 
«  très-haut,  puis,  au  milieu  même  du  cours  de  l'eau,  une  digue 

'  Ou  Chuster. 

'  Le  ms.  A.  porte  tjj„»«  <^l  (j«i .  la  version  latine  Sorrac  et  Daurac. 

'  Le  ms.  A.  porte  ^^jjii\ ,  au  lieu  de  (j._^_i!i. 

*  Le  ms.  A.  porte  »•  »j!  Anouh. 

'  Telle  esl  l'orlhograplie  du  man    R.  et  de  la  version  latine.  Le  man.  A.  porte 

'   La  version  latine  porte  ici  Malliuth.  Le  ms.  A  ,  cjyw 

'  La  version  latine  porte  Azam,  le  ms.  B.  Aram. 

'  Le  texte  porte  (jlj,,iL^,  ce  qui  àignilie  littiralemeot  «  un  jet  d'eau.  » 

liS. 


580  TROISIEME  CLIMAT 

Keuillci  gi  recto.  "  solide  eii  piones  énormes  soutenues  par  des  pilieis  iju  on 
«  éleva  jusqu'au  niveau  des  constructions  pratiquées  des  deux 
«  côtés.  L'eau   se  trouvant  arrêtée   tout  à  coup  dans  son  cours, 

•  se  fravait  un  passage  dans  ra(|ueduc,  et  la  rivière  s'élevait  au- 
"  dessus  du  sol  à  une  hauteur  étonnante.  La  rivière  île  Tuster  ' 
«  coule  auprès  d'Asker-Mokarram ,  traverse  la  ville  d'Aliwaz  jiy»l , 

•  rejoint  la  rivière  de  Sidreh  »j.i^^\  j^  et  se  jette  dans  la  mer.  " 

De  la  rivière  de  Tuster  dérive  un  embranchement  nommé 
Muchircan  (jlî,-i>il ,  qui  se  dirige  vers  l'ouest  et  traverse  Asker- 
Mokarram;  ici  on  voit  un  grand  pont  construit  sur  une  vingtaine 
de  bateaux;  des  navires  d'un  fort  tonnage  peuvent  flotter  sur 
cette  rivière  et  pénétrer  jusqu'à  Abwaz.  La  distance  entre  Asker- 
Mokarram  et  Ahwaz,  si  l'on  va  par  eau,  est  de  '^o  milles.  Pen- 
dant le  flux  de  la  mer  et  durant  les  premiers  jours  de  chaque 
lune,  époque  à  laquelle  les  eaux  sont  le  plus  hautes,  de  grands 
bâtiments  peuvent  parvenir  jusqu'à  la  ville;  ce  qui  n'a  point  lieu 
pendant  le  reflux,  car  alors  les  eaux  tarissent  et  il  n'en  reste 
plus  qu'un  étang  où  le  courant  de  la  marée  ne  parvient  pas. 
«  Au  surplus,  les  eaux  de   cette  rivière  servent  à  l'arrosement 

•  des  champs  et  à  celui  des  dattiers  et  des  jardins.  » 

La  rivière  de  Tab  ijUs  (jui  sert  de  limite  entre  le  Khouzistan 
et  le  Fars,  baigne  la  partie  méridionale  de  cette  dernière  pro- 
vince dont  toutes  les  eaux  se  jettent  dans  la  mer  auprès  du  fort 
de  Mahrouian  ^jL^j^,  non  loin  du  l'ort  de  Mehdi.  «  Du  reste, 
«  le  Khouzistan  confine  à  la  mer,  seulement  par  l'un  des  côtés 
"  de  l'angle  qui  s'étend  .depuis  Mahrouian  jusqu'auprès  de  Su- 
"  leïmanan  vis-à-vis  d'A'badan,  ville  située  sur  les  bords  du  golfe 

•  Persique -.  Le  terrain  du  Khouzistan  est  sablonneux  et  plat;  il 
"  n'y  a  d'autres  montagnes  que  celles  qu'on  voit  dans  les  environs 

Ft'iiillel  oi  verso.        "    de    l'ustcr. 

'  Le  lus  B.  poiie  .  v  y,.  ■  l'I    i^i. 
'   Lp  ms    .\.  porte  ■  l;i  moi-  dW'Ijaclan 


Ml  t.unn:4N. 


sors  ou  Mï-E. 


SIXIEME  SECTION.  381 

■I  Muchircan  yli^^  est  une  viile  bien  peuplée  et  fréquentée  iVuillei  y^ 
H>:jpar  les  habitants  des  pays  voisins.  Les  palmiers  ([ui  cioissent 
«  abondamment  dans  ce  pays  produisent  une  espèce  particulière 
«de  dattes  nommée  (ann  "J^.  Après  en  avoir  mangé,  l'eau  qu'on 
«  boit  contracte  une  saveur  et  un  parfum  qui  rappellent  ceux 
«  du  vin.  Les  habitants  de  Muchircan  sèment  beaucoup  de  blé, 
«  d'orge  et  surtout  de  riz;  ils  réduisent  cette  dernière  graine  en 
•>  farine  dont  ils  font  une  espèce  de  pain  qu'ils  préfèrent  au  pain 
«  de  froment.  On  cultive  aussi  la  canne  à  sucre  ^vec  beaucoup 
«  de  succès  dans  les  environs  de  Muchircan*q»  oàeo-  . 

Sous  (j»j  M. '  est  une  ville  considérable,  »  riche  et  florissante, 
"  dont  les  liabitants  sont  de  race  mélangée.  La  canqjagne  qui 
>i  l'environne  produit  du  sucre  :  dans  la  ville,  on  labrique  toute 
«  sorte  d'objets  et  notamment  de  belles  étoiles  de  soie  (jui 
«  sont  exportées  dans  les  pays  étrangers  et  jusqu'aux  extrémités 
■■  du  Khorasan.  Le  pays  produit  beaucoup  de  fruits.  > 

Asker-Mokarrani  ^^S^jSi,^  est  également  une  grande  et  belle 

ville  située  sur  les  bords  de  la  rivière  de  Muchircan  ylï^ i^4,l . 

«  On  y  voit  un  pont  dont  nous  avons  déjà  fait  mention.  Celte 
«  ville  est  peuplée  de  marchands  et  de  gens  issus  de  races  di- 
"  verses.  Elle  abonde  en  ressources  de  tout  genre,  possède  diflé- 
«  rentes  fabriques,  et  le  pays  qui  en  dépend  est  bien  cultivé.  " 
On  y  est  incommodé  par  des  scorpions  d'une  espèce  particu- 
lière qui  ressemblent  par  leur  forme  aux  feuilles  de  l'andjotlari 

yi.j !^\  (ou  de  l'assa  fœtida);  ceux  qui  sont  de  couleur  jaune 

portent  le  nom  de  djerrara  »jl^;  quiconque  en  est  mordu  meurt 
sur-le-champ.  La  distance  qui  sépare  Asker-Mokarrain  de  Tuster 
jUrnj  oiijX^ù  est  d'une  journée. 

De  Asker-Mokarram  à  Ram-Hormuz  i_«;_(i>  ^\j,  on  compte 
2  journées. 

'  Prohablcment  l'antique  Suse  Voyez  Kinneirs  Ofograpliiral  Mcmoir  on  llip  Pnsinu 
empire,  p.  fjg  et  suiv 


^SKE!.-MUKAHr.A^Î 


5S2  TKOISIEAIK  CLIMAT. 

Ftuillei  yi  vtiso,  «  Cette  dernière  viile  est  peuplée  et  assez  considérable;  on  y 

<■  débite  diflérentes  marebandisos  et  l'on  y  fabrique  des  soieries 
«  destinées  à  l'exportation.  » 

De  Asker-Mokarram  à  Dorac  (jljja ,  on  compte  environ  4-  jour- 
nées; la  même  distance  sépare  Dorac  d'Abwaz. 

n  Dorac  est  peuplée  d  indigènes  et  d'étrangers  qui  se  livrent 
"  beaucoup  au  commerce.  Cette  ville  s'appelle  aussi  Mcdinet 
"  el-Roustac  (^\ju.jl\  iijoo^. 

■'  JNacbian  yU-iL*,  ville  d'une  grandeur  moyenne,  bien  peu- 
<•  plée  et  arrosée  par  une  rivière  qui  la  partage  en  deux  parties 
«  égales,  est  située  à  2  journées  de  distance  à  l'ouest  de  Rous- 
>•  tac  ^3^ — *-.^l.  L'intérieur  de  cette  ville,  ainsi  que  ses  alentours, 
«  présente  un  aspect  agréable.  » 

Entre  Nachian  et  le  fort  de  Mehdi  on  compte  2  journées  de 
distance  dans  la  direction  de  l'ouest. 
TisTLB  cm  (.iiisitr,.  "  Quant  à  la  ville  de  Tuster,  Duster  j-*«.o  .yi^:»  ou  Cbuster, 
'I  elle  est,  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  bâtie  sur  une  éminence.  A 
«  ses  portes  l'eau  s'élève  au  moyen  d'une  écluse  jusqu'à  laque- 
"  duc.  On  dit  que  le  prophète  Daniel  fut  enseveli  dans  la  ri- 
«  vière  de  Tuster.  Ebn-Haukal  rapporte  '  que  ce  fut  Abou-Mousa 
<•  el-A'cbari  qui  trouva  le  cercueil  de  ce  prophète.  Les  Juifs  le 
«  vénéraient  dans  leurs  synagogues  et  le  considéraient  comme  un 
«  talisman  au  moyen  duquel  ils  espéraient,  au  temps  de  séche- 
«  resse,  obtenir  de  la  pluie. 

«  Abou-Mousa  retira  ce  cercueil  du  fond  de  la  rivière  de  Zab 
«  t-)j}\  et  le  transporta  par  un  canal  à  Sous  q-j-w,  où  il  fit  cons- 
«  truire  et  enduire  de  chaux  trois  tombes  dans  une  desquelles 
«  il  plaça  le  cercueil.  Il  lit  nmrer  le  tout  d'une  manière  solide, 
"  puis,  ayant  dirigé  vers  ce  point  une  partie  des  eaux  de  la  ri- 
«  vière,  il  submergea  les  tombes.  Elles  subsistent  encore  de  nos 

'  Voyez  la  Iradiiclioii  anf;laise  de  sir  \\   Ouseley ,  page  76. 


SIXIÈME  SECTION.  ôS3 

»  jours  au  fond  des  eaux,  et  l'on  assure  que  quiconque  s'y  plonge     Feuillet  94  ^elso. 
«  est  certain  de  les  retrouver.  » 

La  ville  d'Achek  »iL«;t  est  située  sur  les  limites  de  la  province 
de  Fars,  et  non  loin  de  la  montagne  d'Aderevvan  yljjii  qui  vomit 
des  flammes  et  des  nuages  de  fumée.  Les  feux  de  ce  volcan  res- 
semblent beaucoup  â  ceux  du  volcan  qu'on  voit  en  Sicile;  ils  ne 
s'éteignent  jamais. 

«  On  fabrique  à  Tuster  de  belles  étoffes  de  soie.  C'était  des     Keuiilei  95  recio 
«  ateliers  de  cette  ville  que  sortait  l'étoffe  destinée  à  couvrir  la 
«  Ka'aba.  De  nos  jours,  on  fabrique  cette  étoffe  dans  l'Irâc,  d'où 
«  on  l'envoie  à  la  Mecque  tous  les  ans. 

D'Asker  à  Aïdedj  ^s jI,  en  suivant  la  direction  de  l'est,  on 

compte  d  journées. 

«  Aïdedj  est  une  ville  située  dans  le  voisinage  des  montagnes 
"  dont  la  chaîne  se  prolonge  jusqu'à  Ispahan.  Le  commerce  des 
■>  articles  importés  du  dehors  s'y  fait  avec  beaucoup  d'activité.  « 

De  Tuster  à  Djondi-Sabour  j^ — jL«  j^Os — «=-,  on  compte  une 
forte  journée. 

«  Cette  dernière  ville  est  bâtie  sur  une  éminence  et  forte  par 
"  sa  position.  Ses  environs  sont  plantés  en  dattiers  et  en  autres 
«  arbres  à  fruits,  bien  arrosés  et  bien  cultivés;  ses  marchés  of- 
-  frent  en  abondance  divers  articles  de  commerce.  » 

De  Djondi-Sabour  à  Sous,  1  journée. 

«  Cette  dernière  ville,  bien  que  peu  considérable,  est  cepeii- 
«  dant  assez  peuplée.  Elle  est  entourée  de  jardins,  de  plantations 
«  de  dattiers  et  de  cannes  à  sucre.  » 

De  Sous  à  Corcoub  i-j^ji,  1  journée. 

C'est  ici  qu'on  fabrique  les  étoffes  peintes  et  rayées  connues 
sous  le  nom  de  racm  el-Corcoubi  ji^ïyl!!  f^j',  «ainsi  que  les 
<i  riches  brocards  nommés  kharad  •s^,  d'une  beauté  tellement 

'  Le  ms.  porte  ici  »Js.ji. 

■  L'espagnol  et  l'ilalien  recamare  seniblenl  dériver  de  l'arabe  ^»jj 


58'i  TUOISIEME  CLIMAT 

Feiiillci  95  recto.      «  rare,  (ju  on  en  trouve  peu  de  pareils  dans  tout  l'univers.  C'est 
à  Corcoub,  comme  à   Sous  u-^^,  qu'on  fabrique  les  diverses 
«  étoffes  destinées  à  l'habillement  des  princes,  et  qui  se  vendent 
"  à  si  haut  prix. 

A  la  dislance  d'une  journée  de  Corcoub,  vers  le  nord,  est  si- 
tuée la  ville  de  Tib  ^^.v-jiJaJI ,  petite,  mais  riche  et  belle.  «  On  v 
"  fabrique  des  ceinturons  '  semblables  à  ceux  qui  se  travaillent 
■'  en  Arménie,  lesquels  sont  supérieurs  à  tous  ceux  qu'on  fait 
-  dans  les  pays  musulmans,  et  des  manteaux  noirs  '  dont  le 
«  prix  est  très-élevé.  Il  existe  à  Aïdedj  ^o>-j'  diverses  autres  manu- 
•  factures;  l'habileté  et  l'adresse  des  ouvriers  de  cette  ville  sont 
"  au-dessus  de  tout  éloge  et  de  toute  comparaison.  " 

De  Tib  w^  à  Wasit  lxw!j,  on  compte  2  journées. 

En  se  dirigeant  vers  l'est,  non  loin  de  Tib,  on  trouve  Menout 
'  cayi^',  ville  située  dans  une  plaine,  offrant  des  ressources  de 
■'  toute  espèce ,  et  dont  les  environs  sont  très-pittoresques. 

"  De  Menout  à  Sous  (j«^—,  on  compte  une  journée  vers  i'occi- 
«  dent. 

«  En  suivant  la  même  direction  et  à  peu  de  distance  de  Sous, 
"  on  troiive  Berdoun  yj^/j,  ville  petite,  mais  bien  peuplée;  plus 
«  loin,  BaSsinna  U^aj  '^  ville  distante  d'une  journée  de  Sous.  La 
<  même  distance  sépare  Sous  de  Berdoun. 

«  Bassinna  \l.„,  est  peu  considérable,  mais  populeuse.  On  y 
"travaille  de  riches  étoffes  ainsi  que  des  voiles  de  femme,  qui 
«  sont  connus  partout;  le  nom  de  Bassinna  est  brodé  en  toutes 
«  lettres  sur  les  lisières  de  ces  tissus.  II  se  fabrique  à  Berdoun,  à 
■  Kelwan  y'jJ^,  et  autres  villes  environnantes,  des  voiles  sur  les- 
»  quels  on  a  soin  d'inscrire  le  même  nom  (de  Bassinna).  » 

,    ^      ,  "    'iiii'jj     -«=,><  l:>;nr,(IJ  -^j:nr,i!,ij     -I)- 

,_,^w>.  Le  ras.  B.  porte  caLOjj.  ce  qui  est  une  iaute. 

'  La  version  latine  porte  partout  Mattuth.  Nos  deux  mss.  donnent  Menout. 

'  La  version  latine  porte  Basanna 


SIXIEME  SECTION.  ,^85 

De  Sous  à  Almaz  j!y»l ,  on  compte  3  journées.  ivuiiiet  95  reci». 

«  Ahwaz  et  Asker-Mokarrani  sont  dans  la  même  direction. 
"  Ahwaz  est  au  sud  d'Asker-Mokarram  '.  Ram-Hormuz  -y^y!!  Jj 
«  et  les  deux  villes  précédentes  sont  situées  aux  angles  d'un 
«  triangle  dont  les  trois  côtés  sont  égaux.  » 

D'Asker-Mokarram  on  se  rend  en  un  jour  à   Souc  el-Arha'a 
UjjJI  (jy^  qu'on  appelle  aussi  Souc  el-Ahwaz  j,ly6i)l  ,3^^,  «jolie 
"  ville  avec  marchés  à  jour  fixe,  et  faisant  un  commerce  d'expor-      1 '^^"'H'^^'ii  '  «rso. 
«  tation  et  d'importation  très-considérahle.  » 

De  Souc  el-Ahwaz  à  Dorac  (i^ji^,  on  compte  par  eau,  48 
milles,  et  par  terre,  72. 

On  va  de  Souc  el-Ahwaz  au  fort  de  Mehdi  ^sJv^-»  ij^=-  par  la 
mer  du  Fars. 

«  Cette  dernière  place  est  fortifiée  et  bien  bâtie.  C'est  près  de 
«  là  qu'est  le  confluent  de  toutes  les  eaux  du  pays  que  nous  dé- 
«  crivons  (du  Khouzistan)  formant  une  nappe  d'eau  de  3  milles 
«  de  large.  » 

De  Souc  el-Ahwaz  à  Azam  ^\,  ville  située  sur  les  bords 
d'une  rivière  qui  se  jette  dans  le  fleuve  de  Tuster,  1  journée. 

"  Azam  est  une  ville  populeuse  et  commerçante,  et  où  se 
«  rencontrent  les  marchands  venant  du  Fars  dans  l'Irâc.  En  face 
"  de  cette  ville,  de  l'autre  côté  de  la  rivière  et  sur  le  chemin 
«  du  Fars,  est  situé  Achek  >iLiI,  village  bien  peuplé.  » 

D' Ahwaz  à  Nahrotira  ^^^-o  wj,   i  journée. 

«  Nahrotira  est  une  ville  de  quelque  importance,  bien  peu- 
«  plée,  et  offrant  dans  ses  nombreux  marchés  une  grande  abon- 
«  dance  d'articles  de  commerce.  On  y  fabrique  de  belles  étoffes. 
«  Cette  ville  étant  considérée  comme  une  dépendance  du  Fars, 
«  nous  en  reparlerons,  s'il  plaît  â  Dieu,  dans  la  description  de 
«  cette  province.  " 

'  Le  ms.  A.  dit  a  l'ouest. 

à9 


586  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  çiâ  verso.  De  N'alirotira  a  Beïan  yl *<,  située  sur  la  rive  orientale  du 

Dedjié  (du  Tigre),  2  journées. 

«  Beïan  est -une  ville  petite,  mais  belle.  C'est  un  lieu  de  prc- 
«  dications ^jjjU ',  dont  les  habitants  se  livrent  à  l'étude  avec  plus 
«  d'ardeur  qu'on  ne  le  lait  dans  les  pays  circonvoisins.  Alinicd 
"  ben-Ia'coub  raconte,  dans  l'ouvrage  intitulé  el-Mesalik  JJU.!' , 

•  qu'il  existe  à  Nahrotira  deux  maisons  constamment  désertes  et 
»  où  l'on  ne  saurait  passer  une  seule  nuit.  • 

De  Beïan  à  Obolla  «Xoiii ,   1  journée. 

De  Beïan  au  ioi't  de  Mehdl,  1  journée. 

Moghandj  f^-i-U  et  -  Madar  _,lJ^I  sont  situées  près  d'OboUa 
sur  les  bords  du  Tigre.  «  La  ville  de  Moghandj  est  petite,  mais 
«  bien  peuplée;  et  quoiqu'elle  ne  puisse  être  considérée  comme 
«  une  capitale ,  cependant  ses  relations  commerciales  sont  très- 
«  étendues.  Elle  est  entourée  de  champs  cultivés,  de  jardins  et 

•  de  lieux  de  récréation.  » 

De  Moghandj  à  Madar,  on  compte  une  faible  journée. 

«  Ces  deux  villes  sont  petites  et  se  ressemblent  beaucoup 
"  entre  elles,  tant  sous  le  rapport  de  l'étendue  que  sous  celui 
«  de  la  bâtisse  et  de  l'importance  des  monuments.  Madar  possède 
«  pour  le  moins  autant  de  marchés  et  de  fabriques  que  Mo- 

•  ghandj.  Les  habitants  des  deux  villes  se  jalouseut  entre  eux.  Ils 
«  se  font  reniaïquer  par  leur  intelligence  et  leur  activité  dans 

•  les  affaires,  et  passent  pour  être  excessivement  avares. 

De  Nachian  yU^b  à  Djabaï  ^^U^,    12  milles. 
-,  (fiDjabaï  se  compose  d'une  ville  et  d'un  village  dont  les  mai- 
«  sons  sont  entourées  de  palmiers,  de  cannes  à  sucre  et  d'arbres 

•  fruitiers;  ses  habitants  vivent  dans  l'aisance.  C'est  de  cette  ville 
«  qu'est  originaire  Abou-Ali   el-Djabaï,  imam  de  la  secte  des 

'  Ou  plutôt ,  d'après  la  remarque  de  M.  de  Sacy,  une  ville  où  l'on  fait  la  khx>tha 
ou  le  prône  du  Vendredi. 

'  La  version  latine  porte  Mabeg  ;  nous  suivons  l'orthograplie  des  deux  mss. 


SIXIÈME  SECTION.  587 

«  Motazelites  et  le  plus  fameux  théologien  scolastique  de  son      Kcuillci  95  verso. 
«  temps. 

De  Djabaï  à  Suieïmanan  ybUyL«,  on  compte   i5  milles. 

«  Cette  dernière  ville  est  située  sur  les  bords  du  Tigre,  au 
«  milieu  d'un  pays  riant  et  couvert  de  cultures.  Le  poisson,  la 
«  viande  et  les  objets  nécessaires  à  la  vie  y  sont  abondants.  »  ''"'  "'  '■*    '^'^"'' 

De  cette  ville,  par  le  Tigre,  à  Beïan  ylu,  i8  milles'. 

Parmi  les  villes  du  Kliouzistan  les  plus  voisines  du  Fars,  on 
remarc|ue  Lourj)_jJ,  «  ville  petite,  mais  belle  et  située  au  milieu 
«  d'un  pays  très-fertile.  Les  montagnes  de  Lour  sont  en  partie 
«  désertes  et  en  partie  couvertes  de  villages  et  de  champs  culti- 

•  vés  dont  les  habitants  vivent  sous  la  dépendance  des  Kurdes.  <> 

De  Lour  à  Tuster,  on  compte  2  journées. 

«  Au  nombre  des  villes  qui  semblent  appartenir  plutôt  au 
«  territoire  du  Fars  qu'à  celui  du  Kliouzistan,  on  compte  Sen- 
<•  bil  JosAÀA.,  ville  bien  peuplée  et  riche  en  troupeaux,  Zat  ta^Ji  et 

•  Haberan  (j|_,.AiL,  villes  bien  peuplées,  se  ressemblant  beaucoup 
«  entre  elles  et  voisines  de  Serwan  yt^^-iJI,  ville  dépendante  du 
«  Fars  et  de  l'arrondissement  d'Ispahan.  La  température  de  l'air 
«  y  est  réputée  froide,  et  en  effet  il  y  tombe  de  la  neige  en 
"  hiver.  On  y  trouve  en  abondance  du  laitage,  du  beurre  et  du 
«  miel  ;  on  y  élève  beaucoup  d'abeilles. 

«  Achek  kil 1^1  est  un  village  considérable  où  cependant  il 

"  n'existe  aucune  chaire  pour  les  prédications  musulmanes''.  Il  y 
«  a  des  jardins  entourés  de  murs,  des  vergers  de  dattiers  et  des 

•  champs  cultivés.  » 

D'Acliek  à  Redjan  {j'^j^'*  "■,  on  compte  2  journées  faibles. 

'   Le  ms.  A.  ne  compte  que  12  milles.  La  version  latine  s'accorde  sur  ce  point 
avec  le  ras.  B.  que  nous  suivons  ici. 

'  Voyez  la  note  1  p.  386. 

'  Ardjan  ou  Aradjan.  Voyez,   sur  le  premier  de  ces  noms,  X'Orwntal  geography 
p.  90,  91,  95  cl  suiv. 


588  TROISIÈxME  CLIMAT. 

Feuillet  g6  iccK.  D'Achek  à  Dorac  ëljjj),  2  journées. 

«  On  exporte  d'Acliek  des  joncs  avec  lesquels,  dans  l'Iràc.  on 
n  fabrique  des  nattes.  Ces  joncs  sont  préférés  à  ceux  de  Redjan 
"  ainsi  qu'à  ceux  de  tous  les  autres  pays.  Aclick  fut  le  théâtre 
«  d'un  fait  d'armes  de  la  part  des  Azrékis  Ai,!j^! ,  dont  il  est  fait 
"  mention  dans  divers  ouvrages  historiques.  On  rapporte  que 
«  quarante  de  ces  hérétiques  s'étant  retranchés  auprès  d'Achek 
«  furent  attaqués  par  les  troupes  de  Fardjel  ';  mais  celles-ci  fu- 
«  rent,  à  deux  reprises  différentes,  défaites  si  complètement, 
•I  que  tout,  jusqu'au  dernier  soldat,  fut  passé  au  fil  de  l'épée 
«  par  les  Azrékis. 

'  Menadher  ei-kobra  j^j-jjTljiU.*  et  Menadher  el-soghra  jiLL« 
•I  j^jjioJI  sont  deux  villages  considérables  et  bien  peuplés,  mais 
»  il  n'y  existe  aucune  chaire  j — m_«  -.  Le  territoire  de  ces  vil- 
«  lages  est  d'une  certaine  étendue  et  suffisamment  arrosé.  Il  y  a 
«  des  jardins  plantés  de  palmiers  et  des  champs  couverts  de 
«  cultures. 

■1  II  nous  reste  à  tracer  les  limites  du  Kiiou/.istan  ;  c'est  ce 
"  que  nous  ferons  plus  tard,  s'il  plaît  à  Dieu.  Cette  contrée, 
«  comme  nous  l'avons  déjà  dit,  est  agréable,  fertile,  bien  peu- 
«  plée  et  bien  cultivée.  Les  habitants  parlent  l'arabe,  le  persan 
"  et  un  autre  dialecte  qui  leur  est  propre  et  qui  n'est  ni  arabe, 
«  ni  syriaque  jIj^a-..  Leur  costume  est  le  même  que  celui  des 
"  habitants  de  l'Irâc  ;  ils  portent  la  tunique,  le  taïlesan  '  et  ie  tur- 
«  ban.  Les  gens  du  peuple  s'enveloppent  d'une  sorte  de  man- 
■1  teau  qu'ils  ferment  au  moyen  d'une  ceinture.  Quant  à  leurs 
•>  qualités  morales,  ils  sont  méchants,  envieux  et  jaloux  les  uns 

'  L'époque  àlaquelle  vivait  ce  personnage  et  son  nom  même  nous  sont  entière- 
ment inconnus.  An  sujet  des  Azrékis,  voyez  tl'MerbeloI ,  Bilil.  orient,  aux  mois  A:<i- 
racah  et  Na/i. 

'  Voyez,  ci-dessus,  la  noie  p.  386. 

'  Sorte  de  manteau  fait  de  poil  de  chèvre. 


SIXIÈME  SECTION.  589 

"  des  autres  ;  ieur  teint  est  basané.  Le  pays  produit  en  aboii-      Ki-uiU^i  yc  leciu. 
«  dance  des  fruits  de  toute  espèce,  excepté  des  noix.  Les  tiétails 
«  dans  lesquels  nous  venons  d'entrer  devant  paraître  suffisants, 
«  nous  allons  donner  les  itinéraires. 

«  De  Redjan  yW:^!  à  Achek  J..il,  on  compte  a  journées. 

•  D' Achek  à  Dhira  t^i,  village,  i  journée. 

«  De  Dhira  à  Dorac  (i^jj^ ,  i  journée. 

«  De  Dorac  à  une  station  connue  sous  le  nom  de  Khan  ,jl:^ 
«  (  la  distance  manque  ). 

«  De  là  à  Nachian  yW<il>,  i  journée. 

«  De  Nachian  au  fort  de  Mehdi  ^^^ — j^  cj*^^ ,  où  se  trouve 

"  une  chaire  j ij^o  et  où  l'on  a  coutume  de  s'embarquer  pour 

«  voyager  commodément,  i  journée.  Feuillet  91  vei>o. 

«  Du  fort  de  Mehdi  à  Beian  yW,  par  terre,  1  journée. 

»  Beïan  est  situé  sur  les  bords  du  Tigre.  De  là  on  peut  aller 

"  à  Obolla  *K iil\,  soit  par  terre,  soit  par  eau,  po»u'  passer  en- 

«  suite  dans  l'Iràc. 

1  Voici  une  seconde  route  qui,  passant  par  Wasit  k-wlj,  con- 
«  duit  à  Bagdad. 

«  De  Redjan  à  Souc-Senbil  JjyuU.  (i^-^,  1  journée. 

«  De  là  à  Ram-Hormuz  j-«;jk  Jj,  2  journées. 

«  Puis  à  Asker-Mokarram  pSiojSL^ ,  2  journées. 

"  De  là  à  Tusterjjc—J,  1  journée. 

»  A  Djondi-Sabourj^U»  j^o^às-,  1  journée. 

«  A  Sous  ij"^*»,  1  journée. 

«  A  Corcoub  <r>ï;j»i  •  joumée. 

«  A  Tib  4-yds,  1  journée. 

»  De  là  à  Wasit  k-wîj ,  2  journées. 

"  Il  y  a,  pour  se  rendre  d'Asker-Mokarram  à  Wasit,  une 
«  route  plus  courte,  mais  elle  est  moins  facile  (jue  celle  que 
'  nous  venons  d'indiquer. 


Ffuillel  96  verso. 


590  TROISIEME  CLIMAT. 

ITINÉRAIRE   d'aÏDEDJ    \   ISPAHAN. 

"  D'A'uledj  ^ù^\  à  Khan-Adarjlal  yLi^,  12  milles. 
.  De  là  4  Resma-Djerd  i^^  U-j  *,  12  milles. 

•  A  Selend  oaJu.,  village,  18  milles. 
«  A  Bouberjj^,    i5  milles. 

«  A  Djewser^^>=-,  village,  18  milles. 

•  A  Robat  Ujj,  18  milles. 

»  A  Khan  el-ALrarjt^:Jl  yU>,   1  1  milles. 
I  A  Ispahan  -  yl.^>-o' ,  1 8  milles. 

ITINÉRAIRE  DE   SOUC  EL-AHWAZ   A    CHIRAZ. 

..  De  Souc  el-Ahwaz  jty>ill  ^j^*.  à  Azam  pjt,  18  milles. 

..  De  là  à  Khaddeïn  (jjÂ^,  village,  i5  milles. 

.  A  Zat  1=>JI,  18  milles. 

.  Au  pont  sur  la  rivière  salée  ^1  i^ilj  .^e  Sjisu^i ,   1  8  nulles. 

«  A  Redjan  qui  dépend  du  Fars ,   1  8  milles. 

«  A  Assfan  (ji-ol,  village,  i5  milles. 

«  A  Deidjourek  éjysfi  \  1 8  milles. 

«  A  la  ville  de  Noubendedjan  yU»^;^^,  2  4  milles. 

«  A  Djerden  yir=-,  i5  milles. 

«  D'ici  à  Chiraz  jl^ ,  1  5  milles.  - 

La  distance  qui  sépare  Mahrouïan  ylfjtrr*.  lieu  situé  sur  les 
bords  du  golfe  Persique  et  Hissn  A  maret  ijU  y^aa-  ',  et  qui  com- 
prend en  longueur  tout  le  littoral  du  Fars,  est  de  ào  milles. 

Le  ms.  A.  porle  Resma-Djenda  I  J^Às»  \.gwj- 
'  Dans  le  ms.  .A.,  ces  trois  dernières  stations  sont  omises. 

•  Nous  donnons  celte  orthograiihe  par  conjeclure ,  le  mot  étant  dépourvu  de 
points  diacritiques  dans  les  deux  mss. 

•  Ou  Ilissii  obn-.\'maret. 


SIXIÈME  SECTION.  391 

De  Hissn-A'maret  à  Siraf  ol^*-»,  2  journées.  1  cuillci  .js  vtrsi.. 

De  là  à  Nedjirem  ^y^ y  36  milles. 

La  présente  section  du  troisième  climat  comprend  une  grande- 
partie  du  Fars,  savoir  :  les  pays  ou  villes  de  Chiniz  j-A-j-A-i ,  de 
Djenabé  a^U-s-,  de  Nedjirem  j.^..^ ,  de  Siraf  oi_,_jv_»« ,  de  Ilissn 
ebn-A'maret  »jU  (jjl  (j-^»^,  de  Djolironi  i-y^^r.  de  Djourj,^^,  de 
Fesa  Lm,  de  DaraLdjerd  ij.js'Ijti,  de  Sabour  jijjL-w,  de  Rendjan 
yU^yli,  de  Barem  -jl?,  de  Ronstac  el-Roustac  ^^UL^-jJi  ^iU»«j,  de 
Fesidjan  ylsty.»*  \  de  Houristan  (jUi^jj^^.  -,  de  Kazeroun  y^jjli', 
de  Kevvan  yljS',  de  Djermen  y-yj?-,  d'Istakhary^Ual  (Persépolis), 
de  Robat  el-Sarmacan  yL)L..«j_«Jl  JsU,,  d'Aclid  j^_AJj>i ,  de  Memid 
o^^,  de  Babeïn  tj^u,  de  Kiah  *jsS^\  de  Roudhan  ytijj  ,  de  Sahek 
>iL*Uo ,  de  Yezd  ij-j  ^,  de  O'cda  s jol£  ,  de  Serwan  y'^j-w ,  de 
Toudj  ^y  ^'  'i'^  Beïdha  Ui>vj ,  de  Maneïn  (jsiU,  de  Houran  yljij», 
et  divers  autres  lieux  fortifiés  que  nous  nous  proposons  de 
décrire. 

Le  Fars  ^«,13  est  limité  vers  l'orient  par  une  vaste  plaine  dont 
la  partie  supérieure  touche  au  Sind  j>j_w,  et  l'inférieure  au  pays 
de  Reï  ^j,  à  l'occident  par  le  golfe  Persique  ^^^UJi^.*?,  au  midi 
par  le  Mekran  \J^j^ ,  et  au  nord  par  le  Khouzistan  ybc-yj-à. . 
«  Cette  province  se  divise  en  cinq  districts  dont  le  moins  consi- 
"  dérable  est  celui  de  Redjan  y^v^'  qui  a  pour  capitale  Sabour 
"  jjjL».  Ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  de  ce  district  dépendent 
«  les  villes  de  Mend  o^à.*,  de  Noubendedjan  yU-.XÀjy  et  de  Kaze- 
«  roun  ojjj>^.  Le  district  de  Redjan  porte  aussi  le  nom  de  sa 
•  capitale,   dont  le  fondateur  fut  Sabour  (ou  Sapor),  et  où  l'on 


'  La  version  latine  porte  Asigian. 

'  La  version  latine  porte  Hurman. 

'  La  version  latine  porte  Maimand 

'  Le  ms.  B.  porte  aa£=5  Kabah,  la  version  latine.  Katlia. 

'  Les  deux  mss.  portent  Berd 

'  La  version  latine  porte  Taûag. 


592  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  97  iccto  "  Iabri([iie  des  étoffes  connues  sous  le  nom  de  Sabourié  aj^jU.  . 
"  Les  villes  de  Chiniz  j_«_iji_i,  dlldjan  y^^^' ,  d'Alniedjan  ylail , 
'  de  Cou!  Jj.»  et  de  Bas  y.1.  en  dépendent.  Un  autre  district  est 

»  celui   de  Darabdjcrd  >j. a?tjli  qui  ne  le  cède  en  importance 

«  qu'au  précédent.  On  y  remarque  les  villes  ci-après,  savoir  : 
«  Belseman  yUu^Jj,  Koudian  yl»ij5',  Berid  Jv^ ',  Fesidjan  yU^-«j, 
«  Amdjoud  ij-sîi)! .  Aïdian  yL,.>^_,VI ,  Hawim  »~~:>y  --  .  Marewan 
"  (j'i)^ ''  Haswan  y!^*»-a. ,  Nonb  ^_^ ',  Baroni  ^^jL . 

<■  Quant  au  district  dTsiakbar,  les  villes  qui  en  dépendent  sont 
«  Beïdha  U^s?,  Behwaré  «jI^^j,  Toudj  ^y ,  Maïlin  trXU,  Ncdan- 
«  djan  yL^!.>JJl,Metade\van  yIjiUdt,  Kaskian  yis^t^,  Kcreni  iv^». 
«  Herazé  ojl^l,  Roudhan  yti^y,  Arkian  y>(,Vl  et  Ircouïéh  «j^ï^jI*. 

"  Le  district  de  Sabour  comprend  entre  autres  villes  :  Nou- 
«  bendedjan  yl=>J^y ,  Sedouman  yUjj^^,  Destbadïn  (jjiL  o.-«i, 
'  Hindidjan  yLa->XxjJI,  Djidjan  yUcv-».,  Tenfouk  Jyiju ,  Dar  Klia- 
«  wend  .x_ij_à..  jIjsJ!  ,  Meltoun  ^Jy~X^,  Derendjidjan  ^jX^^j^, 
»  Djoundan  yJw^^,  Mendareh  ^^Ij^II,  Maman  yUUI,  Rasidjan 
■>  yU^^ipi,  Rinidjan  y^jcv-v^l ,  Clialiidjan  yL^L-i,  Cbahbouran 
«  ytj^  oUiJ! ,  Mourjj^,  khanandjan  la  supérieure  UXnII  yLjtf'U-i- 
«  et  Khanandjan  l'inférieure  J-à-JI  yUrf'Ui^ . 

«  Du  district  d'Ardechir-Khouré  i^^^ii;!,  dépendent  Chiraz 
«  jl^^,  Djourjjj?-,  Babek  jjL,  Memid  o^y*,  A'ïkian  yiiâjJI,  Ber- 
«  djan  (jls-^ ,  Kernidjan  yLs?o,_^5,  Khewan  y'j-^,  Sian  ^La-^, 
"  Kewan  yl_jS',  Siraf  c-l^^s-» ,  Nedjirem  ^yr'f ,  Cliiniz  jjkÀA_i,  Djeh 
"  Ar»,  KirjjS^  Keblrjjix^,  Kouran  y'ji^^,  Kiam-Firouz  ji^^  ^..K 
"  et  Revvidjan  yU«?jy  . 
rnir.«ï  "  Chiraz  est  la  capitale  du  Fars,   la  résidence  du  gouverneur 

«  et  de  l'intendant  des  finances,  et  le  siège  du  divan.  Cette  ville, 

'  Le  ms.  B.  porte  _>jjJ.  sans  points  diacritiques 

'  Le  ms.  A.  porte  /j'jjl»  Barewan. 

'  Le  ms.  A.  porte  ^-jj.  sans  points  diacritiques. 

'  Le  ms.  A.  porte  Abercounèli  Aj»iw'  ;  la  carte  de  M.  Kinneir,  Aberkouli. 


SIXIÈME  SECTION.  395 

d'origine  musulmane,  fut  bâtie  par  les  ordres  de  Mohammed  l'euiiiei  97  rscto. 
ben-el-Casem,  ben-Abi-0'keïl,  neveu  de  Hedjadj.  Le  mot  Cbi- 
raz  signifie  ventre  de  lion.  Elle  fut  ainsi  nommée  parce  que 
c'était  un  lieu  de  consommation,  mais  non  de  production. 
Lorsque  les  Musulmans  conquirent  le  Fars,  leur  armée  dressa 
ses  tentes  sur  l'emplacement  où  est  actuellement  Chiraz,  et  y 
séjourna  jusqu'à  l'époque  de  la  prise  d'Istakhar.  Ce  campe- 
ment ayant  été  considéré  comme  d'un  favorable  augure,  on  y 
construisit  (peu  à  peu)  des  édifices,  et  il  devint  une  ville  qui  est 
aujourd'hui  très-considérable.  Environnée  d'un  territoire  fer- 
tile, elle  s'étend  sur  un  espace  d'environ  3  milles.  Quoicju'elle 
ne  soit  point  entourée  de  murs,  on  peut  la  comparer  à  Missr; 
il  y  a  plusieurs  bazars.  C'est  un  lieu  de  cantonnement  pour 
les  troupes,  et  où  résident  les  chefs  civils  et  militaires  du  pays; 
on  y  boit  de  l'eau  de  puits. 

"  Istakhar  ^,jik*al  est  également  une  ville  importante  où  l'on  istarhvb 

voit  plusieurs  bazars  et  où  l'on  trouve  à  acheter  toute  espèce  °" 

.  .  .  pnnsÉpoi.i^. 

de  marchandises.  Les  maisons  y  sont  construites  en  pierre ,  en 
terre  et  en  plâtre  ;  cette  ville  est  l'une  des  plus  anciennes  et 
des  plus  célèbres  du  Fars;  elle  fut  la  capitale  de  la  Perse  jus- 
qu'à l'époque  où  Ardechir,  ayant  pris  possession  du  pouvoir 
suprême,  établit  sa  résidence  à  Djour.  On  lit  dans  de  vieilles 
chroniques  que  Suleïman,  fils  de  David  (Salomon),  se  rendait 
en  un  jour  de  Tabaric  à  Istakhar.  Il  y  existe  une  mosquée 
connue  sous  le  nom  de  Suleïmanié.  La  ville  est  bâtie  sur  les 

bords  .du  Merwab   i^\jj «  \  rivière  que  l'on  traverse  sur  le 

pont  dit  de  Khorasan,   auprès  duquel  on  voit  des  construc- 
tions dont  l'époque  est  postérieure  à  celle   de  l'islamisme.» 
D'Istakhar  à  Chiraz  on  compte  36  milles.  Feuillet  97  verso. 

«  Le  climat  d'Istakhar  est  malsain;  dans  la  contrée  on  trouve 


La  version  latine,  p.  126,  porte  Cqeruab 


i)0 


394  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet 97  verso.  „  uuc  cspèce  de  pommes  qui  offre  cette  singularité,  que  ia  moi- 
«  tié  du  fruit  est  douce  tandis  que  l'autre  est  d'un  goût  excessive- 
«  ment  amer. 

De  Chiraz  à  Djour^^^,  Go  milles. 
Djoiii.  «  Djour  fut  construite  par  Ardechir  dans  un  lieu  trè.s-maréca- 

0  geux,  ou  plutôt  sur  l'emplacement  d'un  étang  que  ce  prince  lit 
"  dessécher.  C'est  une  ville  considérable,  ceinte  d'un  mur  en 
f>  terre  et  d'un  fossé,  avec  quatre  portes;  elle  est  comparable,  en 
I.  étendue ,  à  Istaihar,  à  Sabour  et  à  Darabdjerd  ;  les  construc- 
«  tions  y  sont  vastes  et  les  cours  des  maisons  spacieuses;  elle  est 
"  entourée  de  jardins  et^de  vergers.  Le  voyageur,  en  parcourant 
«  cette  ville  et  ses  environs ,  peut  contempler  de  toutes  parts  de 
«  beaux  édifices,  des  maisons  de  plaisance  et  des  promenades 
n  chai'mantes;  le  climat  y  est  très-sain.  On  voyait  autrefois  à  Djour 
«  un  belvédère  conim  sous  le  nom  de  Tirbal  Jlj^laJI ,  élevé  par  les 
«  soins  d' Ardechir,  et  construit  de  telle  manière  que,  du  haut  de 
"  ce  lieu,  une  personne  pût  apercevoir  d'un  coup  d'œil  toute  la 
«  ville  et  ses  environs;  au  sommet  était  un  autel  consacré  au 
«  culte  du  feu.  A  l'époque  de  la  conquête,  les  Musulmans 
«  détruisirent  cet  édifice  et  il  n'en  subsiste,  de  nos  jours,  que 
«  les  ruines. 

«  On  fabrique  à  Djour  de  l'eau  de  rose  très-pure,  répandant 
«  une  odeur  suave  et  conservant  longtemps  son  parfum  sans 
Il  éprouver,  pour  ainsi  dire,  d'altération.  Elle  est  connue  sous 
«  le  nom  d'eau  de  rose  djouri.  » 

De  Chiraz  à  Darabdjerd,  on  compte  i5  milles. 

«  Darabdjerd  i^ljli  fut  construite  par  Darius,  ainsi  que  l'in- 
«  dique  son  nom;  la  signification  de  Darabdjerd  est  Dura  fecit'. 
«  Cette  ville  importante  et  bien  peuplée  est  un  centre  de  com- 

iw_So  l)!i     La  permutation  du  ;i)  en  j,  et  du  ^  en  >i}  est  en  effet  tres-coni- 
muae  en  persan,  ex.  :j.ôj5'pour  jJè»j^,w_jJJ^jj  pour  j_jJ»,jj,  etc. 


)\H\IJtlU). 


SIXIÈME  SECTION.  595 

"  municalions  pour  les  marchands  qui  font  ie  commerce  du  Fars,  ivniii't  o-  vprso. 
«  Elle  est,  comme  Djour,  entourée  d'une  forte  muraille  autour 
«  de  laquelle  règne  un  fossé  qui  se  remplit  des  eaux  devenues 
«  inutiles  à  farrosement  des  dattiers,  et  où  croissent  beaucoup 
«  d'herbes  et  de  plantes  parasites.  On  y  trouve  une  sorte  de 
«  poisson  qui  n'a  point  d'arêtes,  point  de  vertèbres  et  pomt  d'é- 
«  cailles,  en  sorte  qu'il  est  tout  entier  bon  à  manger.  Darab- 
«  djerd  a  quatre  portes.  Au  centre  de  la  ville  s'élève  une  mon- 
"  tagne  totalement  isolée  et  de  forme  conique.  Les  maisons  soni 
"  construites  en  pierres,  en  terre  ou  en  plâtre. 

De  Darabdjerd  à  Fesa  U-j  ',  on  compte  54  milles. 

»  Dans  cette  dernière  ville  les  édifices  sont  épars,  les  rues 
"  larges  et  les  maisons  plus  spacieuses  et  plus  hautes  que  celles 
"  de  Chiraz.  Elles  sont  construites  en  terre  ou  en  bois  de  sapin 
<i  et  de  cyprès.  Fesa  est  commerçante,  bien  peuplée  et  d'une 
«  importance  à  peu  près  égale  à  celle  de  Chiraz  ;  elle  jouit  d'un 
•<  climat  plus  sain.  C'est  une  place  forte  dont  les  portes  sont  re- 
"  vêtues  de  fer  et  les  fossés  larges  et  profonds.  Dans  un  vaste 
1  faubourg  est  le  marché  principal  où  l'on  trouve  étalées  toutes 
«  sortes  de  céréales  et  de  fruits  tels  que  la  noix,  le  citron,  le 
"  coing,  la  datte  verte,  la  datte  mûre,  la  canne  à  sucre,  etc.  » 

De  Fesa  à  Chiraz,  6o  milles. 

■  Divei's  bourgs  et  villages  (jU*»^  dépendent  de  Darabdjerd; 
«  tels  sont  Kerm  pS',  Behram  p^,  Tebrin  y^^,  Sehan  y(.^~JI, 
«  Alabdjerd  i>j^il],  Aïdian  yL.>Xj',  Ilawim  f^.^^,  Ferh  ^ji,  Ba- 
«  rem  -jl.,  Tasan  yUJo.  Tous  ces  lieux  sont  florissants  et  Irès- 
«  peuplés. 

'  On  tire  de  l'un  des  villages  dépendants  de  Darabdjerd,  de 
»  la  mumie  U-ojil  (  sorte  de  pétrole  )  d'une  incomparable  qua- 


'  La  carie  de  Guillaume  Delisle  porte  Passa;  celle  qui  accompagne  le  voyage  de 
M.  Fraser  dans  le  Klioiasan,  Fezo  ;  M.  Macdouald  Kinneir  écrit,  comme  nous,  Fesa. 

5o. 


396 


TROISIÈME  CLIMAT. 


Feuillet  98  reclo.        „   \ 


ité,  qui  s'exporte  au  loin  et  dont  l'extraction  appartient 
"  exclusivement  au  sultan.  Cette  substance  se  trouve  dans  les 
«  flancs  d'une  montagne  peu  élevée  et  au  fond  d'une  caverne 
«  dont  les  environs  sont  gardés,  et  dont  l'accès  est  fermé  au 
«  moyen  d'une  porte  sur  laquelle  on  appose,  par  précaution, 
«  divers  scellés  et  divers  signes.  On  ouvre  cette  porte  une  fois 
«  l'an  et  on  ramasse  les  pierres  qui  se  sont  formées  dans  le  fond 
'■  de  la  caverne;  chacune  de  ces  pierres  est  de  la  grosseur  d'une 
«grenade;  on  les  marque  d'une  empreinte  en  présence  d'offi- 
«  ciers  préposés  par  le  sultan,  et  on  les  envoie  à  Chiraz  pour  y 
«  être  vendues.  Cette  niumie  est  la  véritable  et  il  n'en  existe 
«  (  nous  le  répétons  )  aucune  autre  qui  l'égale  en  bonté.  " 

De  Fesa  à  Kazeroun  {jjjj^,  56  milles. 

'■  Kazeroun  est  une  ville  forte,  entourée  de  murs,  close  de 
"  portes  en  bois  revêtu  de  fer;  il  y  existe  une  citadelle,  un  fau- 
"  bourg  et  un  bazar.  » 

De  Kazeroun  à  Djourj^a-,  on  compte  48  milles. 

«  Auprès  de  Kazeroun  sont  Djidjan  yl^vJi,  ville  dépendante 
«  de  Sabour,  entourée  de  murs  et  commerçante,  et  Damidjan 
«  ylaa-oijJi,  ville  entourée  de  murs  en  terre. 

«  Djawendan  yiJOjJI,  petite  ville  industrieuse  et  commer- 
«  çante,  renferme  dans  son  sein  des  bazars  bien  achalandés  et 
«  des  fabriques.  On  compte  au  nombre  de  ses  dépendances  le 
«  district  de  Moursan  yLwj^l  J^,  oii  existe  une  chaire  pour  la 
«  khotba^. 

«  Hura  »^j».  -,  ville  entourée  d'une  forte  muraille  en  terre  et 
"  d'un  territoire  assez  considérable,  fait  également  partie  des 
«  dépendances  de  Sabour,  ainsi  que  Dar-Kliawend  JwjJ^  jl.xJt, 
"  Tenbouk  tlJj-**j,  Mendaredj  j_)i>> — m,  bourgs  situés  dans  un 


'  Voyez  ci-dessus,  p.  386. 

'  On  trouve  sur  la  carte  de  M.  Kinneir  un  lieu  du  nom  de  Kliurrali,  situé  non 
loin  de  Chiraz. 


SIXIÈME  SECTION.  597 

«  pays  fertile  et  abondant  en  ressources.  Il  en  est  de  même  de     Femiifi  .|*  ledc. 
«  Ratindjan  yl — sr^IjJi,  de  Chahidjan  yl — ^L^Ji,  d'Anboudan 
«  yiayùl  ',   de  Chadrewan  ylj^iUJi,  de  Khanandjan  yLtf'Uiw  ie 
«  supérieur  et  l'inférieur,  et  de  Benou-Mcrdewau  yi^i^^. 

«  Le  territoire  de  Sabour  est  limité  vers  le  sud  et  vers  i'occi- 

«  dent  par  celui  d'Ardechir^ **îû;'  dont  dépendent  la  ville  de 

»  Djour  précédemment  décrite,  Babeïn  (j-)l>,  la  forteresse  de 
"  Samkian  ylsC^aJI,  Djoursian  yU*- ji^=- ",  ville  fortifiée  et  lieu  de 

«  marché,  Coundjan   y\ *^yiJl,  bourg   commerçant,  et  Kewan 

"  ul>-^'  ■ville  petite,  mais  forte,  où  l'on  trouve  une  espèce  de 
«  terre  de  couleur  verte  comme  de  l'herbe,  qui  est  très-bonne  à 
Il  manger. 

Il  Parmi  les  dépendances   de  la  province   d'Ardechir,   on  re- 
II  marque  également  Siraf  o^j-^^,  ville  considérable,  située  sur  ^n,^,, 

«  les  bords  du  golfe  Persique,  riche  et  commerçante,  et  dont 
Il  les  habitants  sont  connus  par  leur  ardeur  pour  le  gain  et  par  (.Viiiii^.,  ^^  v^rsc. 
Il  leur  activité  dans  les  affaires.  La  majeure  partie  d'entre  eux, 
«  quoique  très-pieux,  sont  tellement  enclins  à  s'absenter  de  leur 
Il  pays  et  à  courir  le  monde,  que  souvent  il  arrive  qu'un  mar- 
II  chand  de  Siraf  reste  vingt  ans  sans  retourner  dans  ses  foyers. 
Il  ni  sans  s'inquiéter  de  ce  qu'il  y  a  laissé.  Cette  ville  est  le 
Il  grand  marché  du  Fars.  Les  maisons  y  sont  construites  en  bois 
<i  de  sadj  ^U»  (platane  de  l'Inde),  bien  habitées  et  très-régu- 
II  lières,  car  les  habitants  de  Siraf  mettent  beaucoup  de  soin  et 
Il  dépensent  des  sommes  considérables  à  la  construction  et  à  fem- 
II  bellissement  de  leurs  maisons.  Les  eaux  et  les  légumes  pro- 
«  viennent  des  montagnes  de  Kham  ^  qui  dominent  la  ville  et 
Il  dont  la  chaîne  s'étend  le  long  des  bords  du  golfe  Persique, 
Il  mais  où  il  n'existe  point  de  cultures.  Le  climat  de  Siraf  est 


Le  ms.  B.  semble  porter  Abiwedan  yli»^l 
Le  ms.  A.  porle  yl.y.ivj.-j- 


:^98  TROISIÈME  CLIMAT. 

Veuilin  ii8  verso,  „  d'unc  clialeur  excessive.  De  cette  vilie  dépendent  deux  lieux 
"  où  Ton  fait  la  khotba^,  savoir  :  Ncdjirem  ^jj^,  pelilc  ville  située 
«  SUT-  les  bords  de  la  mer,  et  A'ïdedjan  (jU-Ooia,  place  forte  et 
«  lieu  de  marché  dont  le  territoire  se  nomme  Dost  Barnir  c-«.i 

"  La  ville  maritime  de  S'oar  ^U*»  est  petite,  mais  ses  habi- 
«  tants  sont  riches  et  ils  possèdent  un  territoire  bien  peuplé 
"  dont  le  nom  est  Rouslan  yU—j". 

"  De  la  province  d'Ardechir  dépendent  aussi  le  fort  de  Touh 
«  j^.  Djermac  (f^jÂ'',  KirjjS''*,  ville  assez  peuplée  et  dont  le 
»  territoire  est  considérable;  Abourj_j_)l,  gros  bourg  et  lieu  de 
"  marché;  Semiran  yl^—ç-jw,  petite  ville  dont  les  environs  sont 
«  bien  cultivés  et  bien  peuplés;  Kewan  y'jS^',  ville  de  moyenne 
«  grandeur,  ceinte  d'une  muraille  en  terre,  renfermant  des  bazars 
•<  où  se  réunissent  les  marchands,  et  entourée  d'un  roustac  ou 
«  territoire  considérable;  car  en  persan  le  mot  roustac  li'-**^  sert 
«  à  désigner  ce  qu'on  appelle  a'mel  J^  et  ikllm  (<>iil  en  arabe. 

'  '<  L'île  d'Ebn-Kewan  u'j^(^l  *K)-^'  <^lont  la  capitale  dépend 
«  de  la  province  d'Ardechir,  est  dans  le  golfe  Persique,  non  loin 
"  de  l'île  d'Avvâl  Jl^l  où  .sont  une  ville,  une  mosquée  et  des 
'<  marchés.  Ces  deux  îles  sont  l'une  et  l'autre  situées  à  peu  de 
«  distance  du  continent.  Immédiatement  après  la  contrée  que 
«  nous  venons  de  décrire,  vient  le  district  de  Redjan  yL=»^t  • 

'  Voyei  ci-dessus,  p.  386. 
'  Ou  Desl  Djarin ,  d'après  le  ms.  A. 
'  Ou  Rousao,  d'après  le  même  manuscrit. 
'  Ou  Djermen ,  d'après  le  même  manuscrit. 
'  Le  ms.  A.  porte  w«S^ 

-  Le  ms.  A.  ne  fait  aucune  mention  de  Kewan  ;  mais  il  rapporte  à  Semiran  les  di- 
tails  qui ,  dans  le  ms.  B. ,  concernent  la  première  de  ces  villes. 

'  Le  ms.  A   porte  constamment  Dedjan,  mais,  ainsi  que  nous  l'avons  fait  reniai 


ou 
CEIATOLIi. 


SIXIEME  SECTION.  399 

«  dont  nous  avons  déjà  fait  naention,  et  qui  coin])te  un  grand  Feuillet  98  verso. 
"  nombre  de  villes  de  grandeurs;  diverses  que  nous  allons  in<li- 
«  quer  ici  avant  de  donner  les  itinéraires.  Nous  disons  donc  que 
«  Redjan,  située  sur  les  limites  du  Khouzistan  et  du  P'ars,  est 
«  une  ville  belle ,  riclie ,  offrant  des  ressources  de  tout  genre  et 
«  environnée  d'un  territoire  qui  produit  du  raisin,  des  pêches 
«  et  des  olives.  Les  eaux  cependant  y  sont  de  mauvaise  qualité 
«  et  à  peine  potables.  Près  de  la  porte  de  Redjan,  du  côté  du 
«  Khouzistan,  on  voit  sur  la  rivière  de  Tab  <-iUo  un  pont  appelé 
«  Deïlemi  ^^p,  surnom  du  médecin  de  Hedjadj  ben-Iousouf 
«  Ce  pont  n'a  qu'une  arche  soutenue  par  deux  piles  distantes 
«  entre  elles  de  quatre-vingts  pas;  la  hauteur  de  cette  arche  est 
"  à  peu  près  égale  à  sa  longueur. 

«  l^a  ville  de  Sabour  ji^-jI — «  '  fut  constï-uitc  par  le  roi  de  ce  sàuodi. 

«  nom.  Elle  ressemble  beaucoup,  sous  le  rapport  de  la  configu- 
«  ration  et  de  la  construction  des  édifices,  à  Istakhar,  mais  elle 
«  est  infiniment  plus  florissante  et  plus  peuplée  ;  il  y  a  une 
«  grande  mosquée  et  une  chaire  pour  faire  la  khotha. 

«  Rcïchcher^^Y*'  iSj  '^st  une  ville  petite,  mais  populeuse,  dont 
«  les  dépendances  sont  considérables.  Il  en  est  de  même  de 
«  Wandj  g''j",  place  forte  et  chaire  pour  la  khotba,  d'où  dépen- 
n  dent  divers  villages  et  champs  cultivés. 

«  Nedjabé  \i\je  est  une  ville  importante  où  l'on  fabrique  des 
«  tissus  de  lin  très-estimés  et  où  l'on  se  livre  à  divers  négoces. 

>>  Chiniz  j-*j»_A-i  est  une  ville  située  auprès  de  la  mer.  On  y 
«  fabrique  des  tissus  de  lin  connus  sous  le  nom  de  toiles  de 

quer  plus  haut  (voyez  ci-desus,  page  38y  ),  il  est  évident  que  notre  auteur  a  voulu 
parler  d'Ardjan  ou  d'Aradjan.  M.  Kinneir  écrit  Regan. 

'  Bien  que  nos  deux  manuscrits  portent  partout  Sabour,  leçon  que  nous  croyons 
devoir  respecter,  il  est  évident  qu'il  faudrail  la  rectifier  et  lire  partout  jjjUï  Clia- 
pour. 

'  Le  ms.  A.  porte  ^U. 


400  TROISIEME  CLIMAT 

Feuillet  99  lecio.  iChiniz,  et  généralement  estimés  tant 'sous  le  rapport  «le  la 
"  solidité  que  sous  celui  de  la  iinesse;  ces  toiles  ont  cela  de 
«  particulier  que,  placées  en  contact  avec  d'autres  étoffes,  elles 
"  n'y  restent  point  adhérentes,  ainsi  que  la  chose  a  ordinaire- 
»  ment  lieu  pour  les  tissus  de  lin  '.  Au  nombre  des  dépendances 
•'  de  Cliiniz  sont  Ildjan  yL:^t ,  Medjan  yLail ,  Carzal  Jy-*",  Bach 
«  ijsl*  ^,  places  fortiliées  et  lieux  de  prédication  et  de  réunion 
«  pour  les  fidèles. 

«  Il  nous  reste  à  traiter  de  divers  pays  également  compris 
«  dans  le  Fars;  c'est  ce  que  nous  nous  proposons  de  faire  dans 
«  la  section  suivante,  s'il  plaît  à  Dieu.  »  Quant  à  celle  qui  nous 
occupe,  elle  comprend  la  partie  du  Kerman  où  sont  les  villes  de 
Souria  \jj^^,  d'Hormuz  >«^  et  les  montagnes  d'el-Cofs  ^JaMJI ', 
dont  nous  parlerons  après  avoir  donné  les  itinéraires  du  Fars, 
ou  du  moins  les  routes  les  plus  connues  qui  conduisent  aux 
villes  principales  de  ce  pays. 

ITINÉRAIRE    DE    CHIRAZ    A    SIRAF. 

De  Chiraz  à  Kafra  syS^,  village,  i5  milles. 

De  là  à  Nadjed  Js:*',  1 5  milles.  De  Nadjed  à  Kewan  yl^  ville 
située  à  moitié  chemin  de  Nadjed  au  bourg  de  lanemdjan  yLsvÀJI, 
6  milles;  de  Nadjed  à  lanemdjan  on  compte  donc  12  milles. 

De  lanemdjan  à  Djour,  dont  il  a  été  précédemment  fait  men- 
tion, 1  8  milles. 

De  Djour  au  roustac  de  Dest  Sourab  vb.»*"  •-*— "■^^  '  '^  nulles. 

'  C'est  ainsi  du  moins  que  nous  entendons  ce  passage  : 
j > UJI    i   *lla._j   Xili   i   yUS"!    Jo«*Ss   V^^   li^*^  ^   *^'    *^^  W^J 

'  Le  ms.  A.  porte  Jjji. 
'  Le  ms.  A,  porte  |ji[j. 
'  Voyez  ci-après  p.  Utf> 


SIXIÈME  SECTION.  IkW 

De  là  à  Kliar^Là.,  village  situé  au  hiilieu  d'une  plaine  toute      l'euillii  ()<)  iccio. 
couverte  de  narcisses,  9  milles.    ■-   li  ni  '■•i    ,  ^,j  u-'.-j  i  1,  -ù  -AX 

De  Rliar  à  Klian-Azadmerd  îj..«itjt- ylL ,  village,  i'8  mille's. 

De  là  à  Kabrénd  J^j^jS^,  village,   18  milles. 

De  Kabrend  à  la  ville  de  Mai  ^  Hmù^^  ,   1  8  milles.  i 

De  là  à  Ras  el-A'cbet  iùJuJI  u«^,  où  l'on  fait  halte  dans  un  lieu 
nommé  Adrekian  (jfe^il ,   1  8  milles. 

D'Adrekian  à  Khan  Berkiané  ajIS^  yU. ,  1  8  milles. 

De  là  à  Siraf  o'_;-s^ ,  environ  21   milles. 

Total,  1  80  '  milles. 

ITINÉRAIRE    DE    CHIRAZ     A    DJENABÉ    iiU=- ,     LIEU     .SITCÉ    PRÉS 
'■'  DE    LA    MER. 

De  Chiraz  à  Khan  el-Asad  o^*«i)l  ijU»,  lieu  situé  sur  les  bords 
de  la  rivière  de  Sekian  yK«J! ,   1  8  milles. 

De  là  à  Khan  Dest  Arden  yi,I  i_->A«i  y^ ,    i  2  milles. 

De  là  à  Tirzet  cjj^ '^,  village ,   \î  milles. 

De  Tirzet  à  Kazeroun  y^yl^,  dont  nous  avons  déjà  parlé,  18 
milles. 

De  Kazeroun  au  village  de  Zezïu  (^j_,  ',    1  s  milles. 

De  là  à  Toudj  ^y,  2/1  milles. 

De  Toudj  à  Djenabé  is>Us-,  36  milles. 

Total  de  Chiraz  à  Djenabé,   i.Ha  milles. 

ITINÉRAIRE    DE    CHIRAZ    A    ISPAHAN   yU-**si  . 

De  Chiraz  à  la  ville  fie  Hazan  y!>jil  aàjJv^,    i  2  milles. 

Ou  plutôt  lyy  milles,  si  les  nombres  partiels  sont  exacts. 
'  La  version  latine  porte  Tuberbtbo  i  iKniiilri'.i  i\;i  ^jIKht  i,( 

'  Cette  station  est  omise  dans  le  ms.'  A.  La  version  latine  porte  Rozaïc  au  lieu  do 
Zezîn . 

5i 


402  IROISJÈME  CLIMAT. 

Feuiiloi  99  recto.  J)e  là  à  Bas  Mckrineh  *jvjX«  ^J^[^,  I  I  milles. 

De  là  à  Fesa  L«ô,   18  mille.s. 
De  là  à  Kian  yl^S^,  village ,  1 2  milles. 
De  là  à  Cas.sr  A'aïn  (jsci  j*aj ,  village ,  2  1  milles. 
De  là  à  Istakhar^^ik-«.l,  village,  21  milles. 
De  là  à  Kiian-Rou.s  j-^^  y^,  village,  2  1  milles. 
De  là  à  Kird  ^p,  village,  2  1  milles. 
De  là  à  Kirdet  s^p,  village,  2 A  milles. 
De  là  à  Klian-Bidjan  yU^y  y^,  21   milles. 
De  là  à  Ispahan  ^JU-^-cl ,  2  1    milles. 

D'où  il  suit  que  de  Chiraz  à  Kban-Rous  on  compte  72  milles, 
et  de  là  à  Isjjahan,  98  milles. 

La  route  que  nous  venons  de  tracer  embrasse  une  distance 


ITINERAIRE    DE    CHIRAZ     A    KHOUZISTAN  ". 

De  Chiraz  à  Ilawim  «^jy»-,   i5  milles. 

De  là  à  Khalan  yîViw,  village  considérable,   12  milles. 

De  là  à  Djeraré  iij\j M.,  village  où  l'on  ne  trouve   que   peu 

d'eau,  i5  milles. 

De  là  à  Rerkman  (jl?^!,  vdlage,   lô  milles. 

De  là  à  Noubendedjan  yU=-JOu^,  «  ville  importante  dont  le 
"  commerce  est  florissant,  et  dont  il  a  déjà  été  question,  »  18 
milles. 

De  là  à  Djerendan  ytjvj^Ji,  village,   12  milles. 

De  là  à  Zaïdé  «Jv'j.  village,   12  milles. 

De  là  à  Khan-Hammad  i\ — 1^  yLà.,  village  très-peuplé,  12 
milles. 

'  Ou  plutôt  de  i65  milles,  en  rectil'ianl  l'addition. 

'  N'oublions  pas  que  notre  auteur  considère  Redjan  couiine  la  ville  principale 
de  cette  province.  Voyez  ci-dessus,  page  .^gi- 


SIXIÈME  SECTION.  405 

De  là  à  Rasen   (^^-..yjl,  lieu  situé  sur  la  limite   du    Redjaii      t'cuillei  yy  vcno. 
yls-yjf,  '2  1  milles. 

De  là  à  Benclel  Jj^jj  ',  9  milles. 

De  là  au  village  des  Scorpions  tjjUuJI  »jj-i  ou  Tecouf  Behira 
l_^y..  oyiï,   12  milles. 

De  Redjan  à  Souc-Senbil  J-s+a.-  ^y ,  on  compte  1 8  milles. 

On  parvient  ensuite  au  pont  de  Bekiar,  construit  à  la  distance 
d'un  jet  de  flèche  de  Redjan.  ""   ' 

La  distance  totale  qui  sépare  Chiraz  de  Redjan  est  donc  de 
j3o  milles  ^  ^^^"'"^  ''^' ''""  ^' 

En  se  dirigeant  de  Chiraz  vers  l'orient  on  peut  se  rendre  à 
Yezd  ',  ville  située  sur  les  confins  du  désert  du  Kliorasan.  Nous 
nous  bornerons  à  indiquer  ici  les  distances,  nous  réservant 
d'entrer 'ultérieurement  dans  plus  de  détails. 

De  Chiraz  à  Zerkian  yfe^j,  station  située  auprès  d'un  ruisseau 
dont  les  eaux  sont  douces  et  agréables  à  lioire,   18  milles. 

De  là  à  la  ville  d'istakhar  _ik*al  aàjJ^.«,    18  milles. 

De  là  à  Tiz  >Aj,  village,  1  2  milles. 

De  là  à  Kehmend  ^x^^,  village,  2 4  milles. 

De  là  à  Bend  «xà^,  village,  2/1  milles. 

De  là  à  Ircouïéh  ^^ï^ ,  ville,  36  milles. 

De  là  à  Asad  <x^yi ,  village  et  lieu  bien  fortifié,  ^9  milles. 

De  là  à  Cala'at  el-Madjous  (j-y?ii  **Jiï,   18  milles. 

De  là  à  Kethah  Ai^=,  ville  qui  dépend  de  Yezd,   i5  milles. 

De  là  à  \ezd,  dont  nous  traiterons  dans  la  section  suivante. 
3o  milles. 

'  Le  nis.  A.  porte  JOsju 

'  L'addition  des  nombres  ci-dessus  donne  171  milles. 

'  Les  deux  mss.  portent  partout  >-  .  ;  mais  il  y  a  évidemment  absence  de  deux 
points  diacritiques.  Les  auteurs  de  la  version  latine  ont  lu  Yezd. 


404  TROISIÈME  CLIMAT. 

- 1  (l'ii'.iitl.  B  él  lO 

Fcuillcl  99  «erso.  ITINÉKAIRE  DE  CHIRAZ   A  CH1HDJAN   yl»^l  ,    MLLE  Ul    KEliMAN. 

De  Cbiraz  à  Istakhar,  36  milles.         , 

A  Wadi  Aïad  iU  ^:>^,,  dépendance  du  {^ajfs  de  Djour,  ih 
tnilles. 

A  Kelwau  y'^,  id  milles.  ,     ,        ,     ,       . 

A  Klioubaïan  jU3.i-  \  l)ourg  situe  sur  les  bords  d'un  lac,  i8 

milles. 

Cette  ville  porte  aussi  le  nom  de  Zobeïda  »<VjJ,;  nous  aurons 

occasion  d'en  reparler.  , 

De  là  à  Noubendedjan  yU=-J^^,  i8  milles.  ^^ 

De  là  à  Sahek  Jj>U,  ville  populeuse,  24  miUes. 

De  là  à  Robat  el-Sarmacan  yUUj_-JI  LL.j,  «^l'intervalle  dp  2 4 
«  milles  qjii  sépare  l'un  et  l'autre  de-, ces  li^ux^«st  entièi^ement 
«  désert.  » 

A  Robat  Soif  Kbam  ^  .-**-  1=^;,  '^V:""'^,*^^- 

Robat  el-Sarmacan  dépend  du  Fars,  et,  la  çpntrép  située  au 
delà  fait  partie  du  Kerman. 

Total  de  la  distance  de  Cbiraz  à  Sarmacan,   i8o  milles-. 

De  là  à  Cbirdjan  yU-^,,  ,^  co^iipte  2  A  milles. 

■  ■   ■    iijll   t<>   •)'ii!J  ;■  . 
ITINÉRAIRE  DE  CHIRAZ   A  BAREM  -jU.,  VILLE  DO.  KERMAN. 

De  Cbiraz  à  Kbarmim  f>^J^,  q"i  dépend  du  Kerman, '21 
milles. 

De  là  à  Djoursian  yU«y>=- , 

De  Djoursian'  à  la  station  dite  Robat  l=l.j ,   12  milles. 
De  là  à  Kera  \j.^,  villag.e,  ^i  2 ^.milles. 

'  Le  ms.  .\.  porte  (jUU^;».. 

■  L'addition  des  nombres  ne  donne  que  i58  milles 

=   Les  mss.  et  la  version  lafinc  sont  peu  daccord  entre  .ux  sur  lorthograplie  de  ce 


nom. 


SIXIÈME  SECTION.  4u5 

De  là  à  Fesa  L»j,  lieu  dont  il  a  déjà  été  question,   i5  milles.      Keuillti  i,,,  icrso. 

De  là  à  Tasan  yU4=,  ville,  12  milles. 
.  De  là  à  Fesidjan  yUsiy«jUi ,  1  8  milles. 
■  A  Nazkian  y^^UJI  ',  1  2  milles. 

Puis  à  Berkian  ^j'^j — >,  ville  bien  peuplée  et  florissante,  \  2 
milles. 

A  iSian  /.,L<-«  ^,   1  2  milles.  ,.    .,,  , 

(J    ■        '  reuiikl  1  un  rccl(' 

De  Sian  à  Darabdjerd  ù^ijli,  3  nulles. 

De  là  à  Ram  el-Mehdi  t^J^^ii  jy,  belle  ville  et  place  iorle,  i5 
milles. 

-    A  Roustac  el-Roustac  ^jjbi.w^i  ^jjU.«y,   i5  milles. 
I     A  Foredj  j^^,  ville  considérable,  2  4  milles. 
■    A  Barem  -jL,  ville,  ^2  milles. 
I    Total  de  la  distance  de  Chiraz  à  Barem,  2/16  milles*. 

'<  Il  nous  reste  à  indiquer  les  distances  respectives  des  villes 
«  dans  le  Fars.  Ainsi  de  Chiraz  à  Kawan  y'^li'  (ou  Kevvan  y'jS'), 
«  joli  village  où  se  trouve  une  mine  de  laquelle  on  extrait  une 
«  sorte  de  terre  de  couleur  verte  comme  de  l'herbe,  et  même 
«  d'un  vert  plus  foncé  (cette  terre  est  comestible  et  d'une  saveur 
«  très-agréable),  on  compte  3o  milles.  ■■ 

De  Chiraz  à  Beïdha  Uiaj,  2  4  milles. 

De  Chiraz  à  Toudj  ^y ,  96  milles. 

De  Chiraz  à  Houma  iLo^i- ,  42  milles. 

De  Siraf  o|_,jçw  à  Nedjirem  ^j^ ,  36  milles. 

De  Roudlian  ylijs;  à  Aban  yU ,  54  milles. 

De  yyjan  à  Fohredj  ^j-*^,  7  5  milles. 

De  Fohredj  à  Kethah  *SS',  36  milles. 

,'   La  version  latine  porte  Narckan.  Dans  le  uis.  A.  le  nom  de  Berkian  est  omis. 
'  La  version  latine  porte  Seban.  —  '  Le  ms.  B.  porte  7- >J-  peut-être  au  lieu 

'  L  addition  ne  donne  que  i83  milles;  pour  quelle  lût  exacte,  il  faudrait  éva- 
luer à  5.^  milles  la  distance  qui  sépare  Kharmim  de  Djoursian 


406  TROISIEME  CLIMAT. 

r-euilid  ion  rocio  De  Kcthah  à  Meïmend  «>^à<v«,  et  de  là  à  O'cda  s^Jic ,  3o  milles. 

De  O'cda  à  Babeïn  (js>l»,  65  milles'. 

"  Il  existe  dans  le  Fars  quatre  arroudisscmenis  connus  sous 
"  le  nom  de  zcm  ^j  (pluriel  f>y>j),  c'est-à-dire   cantonnements 

•  de  Kurdes.  Chacun  de  ces  zem  se  forme  de  la  réunion  d'un 

•  certain  nombre  de  villages  et  de  villes,  et  est  sous  le  comman- 
«  dément  d'un  chef  pris  parmi  les  Kurdes,  lequel  est  chargé  de 
«  réparer  les  accidents  fâcheux  qui  ont  lieu  dans  sa  circonscrip- 
«  tion,  et  de  veiller  tant  à  la  sûreté  des  routes  qu'à  ce  que  per- 
"  sonne  n'éprouve  de  vexation  ^. 

"  Le  premier  de  ces  arrondissements  se  nomme  Zem  el-Ha- 
«  San  ben-Khalwiéh  aj^JU.  ^jj  i;j-«-^  pj  ou  Remidjan  yUcy^l  ;  c'est 
«  le  plus  voisin  d'Ispahan.  Il  confine  d'une  part  au  territoire  de 

•  Sahour  jj_jL*,,  et  de  l'autre  à  celui  de  Redjan  yL;.-^!,  de 
"  manière  à  comprendre  tout  le  pays  entre  Beïdha  Uiw  et  Ispahan. 
"  Toutes  les  villes  et  tous  les  villages  qui  se  trouvent  compris 
<•  dans  ce  territoire  sont  considérés  comme  faisant  partie  de 
"  celui  d'Ispahan.  Cependant  les  habitants  sont  en  état  hostile 
"  avec  les  Nabidjan  qui,  dans  cette  même  contrée,  \4vent  aux 
"  environs  de  Chehriar  jl?^.fri. 

«  Du  Zem  dont  il  est  ici  question,  à  Chiraz,  on  compte  72 
"  milles. 

Le  second  arrondissement  est  Zem  cl-Diwan  yl^.>JI  -j,  éga- 
"  lement  connu  sous  les  noms  de  Huseïn  ben-Saleh  jj-j  (j.  «>■•>■ 
"  i^,  de  Souran  ylj^^-Jl ,  et  faisant  partie  des  dépendances  de 
«  Sabour.  Il  confine  d'un  côté  au  territoire  d'Ardechir,  et  des 

'  La  version  latine  porte  290  milles,  et  termine  ici  la  sixième  section. 
'  Nous  croyons  devoir  transcrire  ici  le  texte  arabe  de  ce  passage  intéressant  : 
^£,J^  ^  fl  »  <i  J.J,  JS3j  ilj^i'l  Jls;  p_j^l  j^v-*Àïj  ^yj  **f'  wj^  ijpj^ } 

b  i  xÀjJUi  4^l_jjJI  ii)ji  ^j-^^  iljS^I  (j^  ^J^J  ^-**.5  ^«.s^jsî  ^JJ<^) 


SIXIÈME  SECTION.  407 

trois  autres  à  celui  de  Sabour.    La   limile  de  ce  zciii  la   plus     Keuiliti  moiecto. 
voisine  de  Chiraz  eu  est  éloignée  de  2  1  milles. 

«  Le  troisième  est  le  :em  de  Loudjan  ^Jl=>•_J.WI  -j  ou  d'Alimed 
ben-Elieith  civAXSt  j^j  o^-:ç-l.  Compris  dans  les  dépendances  d'Ai- 
dechir,  d'une  part  il  est  borné  par  la  mer,  et  des  trois  autres 
par  ces  dépendances.  La  plus  courte  distance  de  ses  limites  à 
Chiraz  est  de  àS  milles. 

•  Le  quatrième  '  a  pour  limites  1°  Maridjan  yl — ^,>t.,  2"  le 
Kerman,  3°  le  territoire  d'Ardechir;  il  dépend  entièrement  de 
cette  dernière  province. 

"  Les  Khoua  i^  et  les  \ezid  «x^  ^,  tribus  Kurdes  qui  fré- 
quentent cette  contrée ,  sont  au  nombre  cie  cinq  cents  familles. 
Chacune  de  ces  tribus  peut  mettre  sur  pied   environ   mille 
cavaliers ,  et  la  plupart  d'entre  elles  mènent  paître  leurs  trou- 
peaux dans  les  champs,  l'hiver  comme  l'été.  Aucune  de  ces 
tribus  ne  s'éloigne  de  son  zcm  isolément,  mais  elles  décani- 
pont  toutes  ensemble  pour  se  rendre  aux  cantons  qui  leur  sont 
assignés,  sans  empiéter  sur  le  territoire  d'autrui.  Ebn-Doreïd 
rapporte  que  ce  sont  des  Arabes  issus  des  Kurdes  ben-Marrat . 
ben-O'mar,  ben-A'mer. 
«  Les  Kurdes  du  Fars  possèdent  des  troupeaux  de  moutons, 
«  de  chameaux  et  de  chevaux  communs;  en  effet,  loin  d'être  de 
«  belle  race,  la  plupart  de  ces  chevaux  ne  sont  employés  que 
«  comme  bêtes  de  somme.  Mais  à  Houma  iL^^-^,  dans  le  Ma- 
"  ridjan  Ji^.jl,,  on  élève  des  chevaux  de  race  pure  qui  se  vendent 
«  à  très-haut  prix,  tant  à  cause  de  la  beauté  de  leurs  lormes  qu'à 
"  raison  de  leurs  qualités  généreuses. 

'  Les  manuscrits  nous  paraissent  présenler  une  lacune;  c'est  par  conjcclure  que 
nous  ajoutons  ces  mots  ;  «le  quatrième.» 

'  Ou  Ycîidis.  Voj'ez,  au  sujet  do  ces  sectaires,  Hyde,  Htst.  rct.  vcl.  pers.,  p.  549 
pt  suiv.,  Niebuhr,  Voyage  en  Arabie,  t.  II,  p.  279  et  suiv.,  la  notice  imprimée  à 
la  suite  de  la  description  du  paclialik  de  Bagdad,  p.  191  et  suiv  ,  et  mon  Voyaye  en 
Arménie  et  en  Perse,  pages  19,  i23,  12a  et  I25. 


408  TROISIEME  CLIMAT. 

Feiiiiici  ion  vprso  „  Qj,  remarque  dans  le  Fars  divers  châteaux-forts  construits 

•  sur  des  n)ontagnes  très-hautes,  et  considérés  comme  impre- 
■'  nables  (du  moins  de  vive  force)  pour  quelque  prince  que  ce 
'  puisse  être.  On  compte  au  nombre  de  ces  forts  : 

■  Nakianah  »bU^>b  '  sur  une  montagne  à  triple  sommet,  sur 
«  chacun  desquels  est  un  fort  inaccessible  de  tous  côtés,  excepté 
«  du  côté  de  la  mer.  C'est  un  point  culminant  vers  lequel  se 
"  dirigent  les  navires,  car  on  l'aperçoit  de  très-loin  et  on  peut, 
«  en  l'observant  avec  soin,  reconnaître  par  là  les  côtes  et  les  ports 
"  du  Fars.  On  dit  que  cette  forteresse  fut  construite  par  Dje- 

•  lendi,  fils  de  Kana'an. 

Kanian  yUilS'  sur  une  montagne  argilleuse  dont  on  ne  peut 
•>  attemdre  le  sommet  que  par  un  sentier  étroit  semblable  à  ceux 
'  que  pratiquent  les  fourmis. 

«  Isfidiadh  iL^x^oL— ,1  dépendant  d'Istakhar,  sur  une  haute 
«  montagne  qu'on  ne  gravit  que  par  un  chemin  difficile  dont  la 
»  longueur  est  de  '.\  milles,  i.e  fort  est  imprenable  si  l'assiégé 
«veut  s'y  défendre;  mais  il  n'y  a  d'autre  eau  que  de  l'eau  de 
«  pluie,  on  ne  peut  donc  le  prendre  qu'en  le  bloquant  et  par 
'<  famine. 

•  Iskiwan  ^J\yS^\ ,  dépendance  de  Bach  u^L,  fort  construit  sur 
"  tm  point  excessivement  élevé   et  d'un  accès  très-difiicile.  H  v 

■  a  une  source  d'eau  vive. 

1  Hawdan  y^j-»-  '  situé  dans  un  lieu  connu  sous  le  nom  de 
«  Soueïca  de  Kiam-Firouz  jjjj^  r»*^  u^  '^..y-  C'est  un  fort  qu'il 
«  n'est  possible  d'apercevoir  que  d'un  côté  ot  dont  l'accès  est 
"  très-diiUcile. 

"  Bendares  j..jI.>vaj,  place  très-forte  et  pour  ainsi  dire  inexpu- 

■  gnable,  située  du  côté  de  la  province  de  Redjan  et  habitée  par 


Ou  Dakianah.  d'après  ie  m-s.  A. 
Le  nis.  A.  porte  ijt:>y 


SIXIÈME  SECTION.  409 

«  une  peuplade  d'ignicoles  u-^y — s:  [.^-ï.  Il  y  a  une  source  d'eau     FeuMn  movorso. 
«  courante. 

«  Aïdadj  ^>x_jl,  place  comparable  sous  tous  les  rapports  à  la 
«  précédente. 

"  Le  Fars  est  sillonné  par  un  grand  nombre  de  rivières,  de 
«  ruisseaux  et  de  torrents,  dont  nous  allons  donner  la  nomcn- 
«  clature  autant  du  moins  que  nous  le  permettront  nos  connais- 
«  sauces  et  nos  forces,  car  toute  perfection  comme  toute  puissance 
«  résident  en  Dieu  seul.  Les  cours  d'eau  du  Fars  prennent  tous 
«  leurs  sources  dans  les  montagnes  voisines  d'Ispahan  et  se  jot- 
"  tent  dans  le  golfe  Persique  LrjUJljji?.  Ces  eaux  sont  générale- 
«  ment  douces  et  agréables  à  boire;  en  voici  la  désignation, 
«  savoir  : 

'<  La  rivière  de  Mesin  (j**-«  dont  les  sources  dérivent  des  envi- 
n  rons  d'Ispahan  et  de  Serdan  ^J^J-^  \  se  réunissent  auprès  du 
«  village  de  Mesin  (j-~-»"  où  elles  servent  aux  besoins  de  la  popu- 
«  lation,  se  dirigent  vers  Bab  el-Redjan  y>-»j.Jl  v^i  ^^  coulent 
■'  sous  le  pont  de  Bekiar  jIsjJ!  SjJaÀJi ,  pont  qui  sert  de  limite 
«  entre  le  Khouzistan  et  le  Fars ,  et  cjui  est  très-remarquable  : 
«  car  il  ressemble  à  celui  de  Cordoue  en  Espagne  dont  la  cons- 
«  truction  est  si  belle  et  si  curieuse.  Le  Mesin  arrose  ensuite  les 
"  campagnes  de  Rousiher^.^A.»»j^  et  va  se  jeter  dans  la  mer  au- 
«  près  de  Chiniz_yjsÀ-yi. 

<c  Le  Sirïn  y_)j_*_-«  ^  qui  sort  des  montagnes  de  Danian  uloi 
«  du  pays  de  Bazih  -yl,  arrose  les  campagnes  de  Badrik  tlJjJv 
«  et  de  Kbaladjan  yl^iVi. ,  traverse  et  sillonne  rapidement  le 

«  territoire  de *",  puis  se  jette  dans  la  mer  auprès  de 

<•  Piahabé  &jU-j. 

'  Le  ms.  A.  porte  y!ij_iu. 

'  Dans  le  ms.  B. ,  celte  pailicularité  est  omise. 

'  Ou  Cliiiin  d'après  la  géographie  attribuée  à  Ebn-IIaukal. 

'  Ce  nom  de  lieu  a  été  laissé  en  blanc  dans  nos  deu.\  manuscrits. 

52 


li\0  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  loi  reoio  „  Le  Sadikiaii  yli'iL*,  sort  îles  montagnes  de  Bazih,  pénètre 

«  dans  le  Nizek  éj-f~j  \  arrose  les  territoires  de  Khan  Hammad 

..  iC?-  y> à-,  de  Ziraberd  i^l^j,  de  Thabir^+j-,  de  Kerkmaii 

"  ^J^J^,  s'étend  sur  le  Dest  el-Restcan  jjlxii^^I  c:*^a,  puis  se  jette 
"  dans  la  mer. 

'■  Le  Derdjend  ■^J^-^ji  prend  sa  source  dans  le  Djerendan 
«  ylo^j,.^- ,  arrose  ce  pays,  passe  à  Banbouran  yl^yiiL,  puis,  divisé 
«  en  plusieurs  branches,  coule  vers  le  Djiladkhan  ^U-i^J^  et  ;i 
«  son  embouchure  dans  la  mer. 

«  Le  AVarch  ijijj  prend  sa  source  dans  le  Khanandjan  supe- 
"  rieur  UU3I  yL^Uâ. ,  se  dirige  vers  Berzian  yl>jjj ,  réunit  ses 
«  eaux  à  celles  de  la  rivière  de  Sabourji^U»,  passe  à  Nouh  ^y^ 
■'  ou  du  moins  près  l'une  des  portes  de  cette  ville,  et  puis  se  jette 
"  dans  un  lac. 

«  L'Ahseïn  t3V"»=-l  sort  de  Khilal  Wadeïn  (^i'j  J5*^  ;  parvenue 
-  à  Djifan  yU*4.  cette  rivière  se  jette  dans  celle  de  Nouh  j-y  '. 

«  Le  Soukian  y\<—  surgit  des  campagnes  de  Rouidjan  yW^j^ 
!  auprès  d'un  village  nommé  Sarcari  i^jij^,  traverse  les  terri- 
<'  toires  de  Siaii  oU-.  et  de  Bewan  yl^ ,  se  dirige  ensuite  vers  le 
«  village  d'Asek  A~m\  dont  il  prend  le  nom,  puis  se  jette  dans 
<i  la  mer.  Il  n'y  a  pas  dans  le  Fars  de  rivière  plus  utile  à  l'agri- 
«  culture,  car  ses  eaux  fertilisent  les  champs  d'un  grand  nombre 
'  de  bourgs,  villages,  et  autres  lieux  habités. 

«  Le  Bouseïn  (j-«-^  a  son  origine  dans  les  campagnes  de  Ma- 
"  cherem  ^U  et  de  Nedjirem  ^j^,  se  dirige  vers  le  Mustedjar 
"jlsiw*,  coule  sous  un  pont  connu  sous  le  nom  de  Seboul 
u  ^ys^,  pénètre  dans  le  Khouré  i^  et  dans  le  Dareïn  (jj;'i.  puis 
»  a  son  confluent  dans  la  rivière  d'jihseïn  (jv»*^'  • 


Le  ms.  A.  porte  lilyy 
■  Ou  peut-être  Toudj  j,  »3 
'  Même  observation. 


SIXIÈME  SECTIOxN.  411 

■  Le  Ker  ^'^  prend  sa  source  à  Kerwan  auprès  d'Azd  ^ji)!; 
«  on  l'appelle  aussi  Nekerwan  ylj^j  ou  rivière  de  Kerwan,  dé- 
"  pendance  du  Bewan  yl_j.j,  pays  très-connu  dont  nous  avons 
«  parlé  plus  haut;  cette  rivière  arrose  le  territoire  de  Kiani-Firouz 
"  JJtHV*  [«l^  et  celui  des  villages  de  Wandjerd  i^^lj,  de  Kasikian 
"  ytsCwW  et  de  Soutouh  ^jJa*»JI ,  puis  verse  ses  eaux  dans  le  lac 
«  d'Andjikian  iJ4^\  '^j^  ■ 

«  Le  Ferwab  v'jtr*  '^^  reçoit  ce  nom  que  lorsqu'il  est  parvenu 
!■  à  la  hauteur  de  Djewizcan  ijnyiy^.  Ce  cours  d'eau  passe  auprès 
"  d'Istakhar^-ik^i  sous  le  pont  de  Khorasan  yU«!;ji-  iJaXi,  puis 
«  se  réunit  au  Kerj-^s. 

'<  Le  Niréh  «^  prend  sa  source  dans  la  contrée  de  Dardjan- 
»  Siali  »lv«.  yU-jli,  arrose  les  territoires  de  Khaïfecan  yUUA_i., 
«  do  Djourjij_s-  et  d'Ardechir  Khouré  «y-à.  j-f.^:>j\ ,  puis  va  se 
«  perdre  clans  la  mer. 

"  Il  existe  en  outre,  dans  le  Fars,  beaucoup  de  cours  d'eau  de 
«  peu  d'importance  et  dont  nous  nous  abstenons  de  parler  de 
«  peur  de  causer  à  nos  lecteurs  de  la  fatigue  et  de  l'ennui. 

«  Il  y  a  dans  cette  même  contrée  (le  Fars)  divers  lacs  dont 
«  les  bords  sont  couverts  de  villages,  d'habitations  et  de  cul- 
«  tures.  Nous  décrirons  les  plus  considérables  et  ceux  dont  les 
«  bords  sont  les  plus  peuplés  et  les  plus  productifs,  savoir  : 

"  Le  lac  de  Henkian  ylsC»-;»  «j-a--*?  ffui  reçoit  les  eaux  de  la 
«  rivière  de  Ker  j-'^ .  Il  est  situé  dans  le  pays  de  Dja'r^ji-»-  et 
«  s'étend  jusqu'auprès  de  Sahek  du  Kerman  yUyS' ii).jJ>Ue  sur  un 
"  espace  d'environ  60  milles  de  long  et  de  6  milles  de  large; 
"  ses  eaux  sont  salées.  Durant  les  vents  chauds  de  l'été,  on  re- 
«  cueille  sur  ses  rives  une  grande  quantité  de  sel  utile  à  la  con- 
'<  sommation  ;  on  y  voit  une  infinité  de  villages  et  de  champs 
»  cultivés  qui  s'étendent  jusqu'aux  dépendances  d'Istakhar. 

'  Il  s'agit  probablpmenl  ici  de  la  rivière  que  M.  Kinnoir  désigne  sons  le  nom  de 
Kerah. 

5'.'.. 


KpiiiIIpi  101  recto. 


412  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fpuiiiit  i.u  rcio  (c  Le  lac  de  Bedest  Arden  yijl  <_a-.Ov  dans  le  pays  de  Sabour 

n jj  ,\  ,„  Sa  longueur  est  d'environ  3o  milles;  ses  eaux  sont 
"  douces,  mais  il  est  sujet  à  se  dessécher  presque  entièrement 
«  quand  les  vents  d'été  soufflent,  et  durant  les  chaleurs  de  la 
«  canicule;  alors  il  n'y  reste  que  très-peu  d'eau.  Lorsqu'il  est 
«  plein  (au  contraire),  la  profondeur  de  l'eau  est  de  près  de  six 
«  brasses,  et  le  lac  est  couvert  de  bateaux,  car  on  y  pèclie  en 
n  abondance  de  gros  et  excellent  poisson.  Les  produits  de  cette 
"  pêche  sont  transportés  à  Chiraz  où  ils  excèdent  les  besoins  de 
«  la  consommation. 

icu.iift  .0.  MTso.  "Le  lac  de  Kour  ^^  dans  le  pays  de  Sabour  ^^U,,  auprès 
»  du  lieu  connu  sous  le  nom  de  Kazeroun.  La  longueur  de  ce 
«  lac,  dont  les  eaux  sont  salées  et  qui  s'étend  jusqu'auprès  de 
..  Mourac  ii^^-«,  est  d'environ  3o  milles.  On  y  volt  des  bateaux 
«  pécheurs.  Le  poisson  se  vend  dans  la  contrée  environnante. 

a  Le  lac  de  Hemkian  yis^',  dont  les  eaux  sont  salées  et  dont 
«  la  longueur  est  d'environ  36  milles.  On  en  extrait  beaucoup 
«  de  sel  et  on  y  pêche  beaucoup  de  poisson.  Sur  ces  rives  sont 
«  lesvillages  de  TeherdjauyU-,-^  dépendants  d'ArdechirKhouré 
«  »^  w-jU^i;!.  Ce  lac,  situé  à  la  distance  de  6  milles  de  Chiraz, 
«  se  prolonge  du  côté  opposé  jusqu'auprès  de  Djour  Sian  j^j» 

«  Le  lac  de  Tasferié  *s?yu.b  auprès  duquel  est  le  monastère 
'I  du  même  nom;  sa  longueur  est  d'environ  2 h  milles;  ses  eaux 
«  sont  salées  et  très-poissonneuses,  ses  bords  très-marécageux 
«  sont  couverts  de  roseaux,  de  papyrus  ^g^,  de  plantes  aquati- 
«  ques  ULa.  et  autres  dont  les  riverains  savent  tirer  parti.  Il  est 
«  situé  dans  la  province  d'Istakhar  et  confine  avec  le  territoire 

'  Le  nis.  B.  porte  Henkiam,  mais  il  y  a  lieu  de  craindre  qu'il  n'y  ait  dans  l'une 
et  dans  l'autre  leçon  quelque  erreur  de  copiste,  car  ce  nom  ressemble  beaucoup  à 
celui  d'un  autre  lac  dont  il  vient  d'être  fait  mention.  D'après  la  carie  jointe  au 
Xarrative  of  a  Journcy  inio  Khorasan  par  M.  l'rascr,  il  faut  lire  Baktegaun. 


SIXIÈME  SECTION.  415 

«  de  Zorcan  ylijjJ',  dépendance  de  Hérat  <^^j^\  Il  ne  nous  pa-     t"™iiiH 
"  raît  pas  nécessaire  d'insister  sur  l'utilité  et  les  ressources  que 
«  présentent  ces  divers  lacs. 

«  Il  existe  en  tous  lieux,  dans  la  province  de  Fars,  des  teni- 
«  pies  consacrés  au  culte  du  feu  u^j.jf-i  i^^-K-j\  plusieurs  d'entre 
'"  eux  sont  d'une  beauté  remarquable;  tel  est  celui  de  Kazeroun 
«  USjj'^i  grand  édifice  où  le  feu  brûle  depuis  plus  de  mille  ans  ; 
«  tel  est  encore  celui  de  Nedjré  ïj^  (ou  Bedjeré  »^3?)  dont  la 
■■  consiruction  est  attribuée  à  Dara,  fils  de  Darouïé,  et  tellement 
«  vénéré  des  Persans  qu'ils  jurent  par  ce  temple  et  que  c'est  là  " 
«  l'un  de  leurs  plus  grands  serments;  ils  y  font  leurs  adorations. 
"  Tels  sont  le  pyrée  de  Madaïn  (jj-jàU  -  situé  sur  les  bords  de 
«  fétang  de  Djour,  et  celui  qu'on  voit  auprès  de  la  porte  de  Sa- 
"  bour,  près  du  lieu  connu  sous  le  nom  de  Seïr  Hussein  j-s-w 
0  (jv^-ù- .  Il  existe  un  autre  dôme  consacré  au  culte  du  feu  près 
«  la  porte  de  la  même  ville,  dite  porte  des  Sassanides;  ce  der- 
«  nier  est  connu  sous  le  nom  de  Hetliil  Kelnous  (j«y^-fe'  Jvv?a-  '. 
«  Un  autre  pyrée  en  grande  vénération  est  celui  de  Bekia- 
«  roun  yjyWô .  Un  autre  très-considérable  et  que  les  liabitants  du 
"  pays  prennent  à  témoin  de  la  vérité  de  leurs  serments,  est 
'1  celui  de  Siran  y|_,-^>_-«i.  Un  autre,  celui  qu'on  appelle  Nahri 
«  Marcl  :ij.-«j^,  est  situé  près  de  Cbiraz ,  dans  un  village  connu 
«  sous  le  nom  de  Nizkian  yl^,  et  sur  une  éminence  que  les 
«  habitants  de  Siraf  otj_A-iy  peuvent  apercevoir  de  chez  eux.  Ce 
«  village  de  Nizkian  est  à  un  mille  au  nord  de  Chiraz  sur  la 
«  route  qu'on  prend  pour  se  rendre,  par  Iczd,  dans  le  Klio- 
«  rasan. 

«  Il  y  avait  autrefois  dans  le  Fars  un  grand  nombre  de  temples 

'  J'ai  bien  de  la  peine  à  croire  qu'il  s'agisse  ici  île  la  ville  de  Hérat  en  Klio- 
rasan. 

''  Le  nis.  A.  semble  porter  (vjil«- 

'  Il  n'est  pas  question  de  ce  temple  dans  le  ms.  A. 


414  TROISIÈME  CLIMAT 

rcuiHctioi  verso.  „  consacrés  au  culte  du  feu;  devenus  inutiles  par  le  retour'  à 
"  l'islamisme  de  la  majorité  des  Persans,  les  lieux  où  ils  s'cle- 
«  valent  subsistent  de  nos  jours  abandonnés  et  déserts. 

1  Le  territoire  du  Fars  forme  un  espèce  de  parallélogramme 
"  dont  chacun  des  côtés  est  de  45o  milles  en  suivant  une  li<rne 
«  droite  qui  s'étend  depuis  Redjan  jusqu'à  Noubcndedjan 
"  ^J^J>.Jouy,  à  Kazeroun  yjjijl^et  à  Khouré  »^,  et  qui  embrasse  les 
«  cantonnements  ou  ~em  ^v,,  Darabdjerdj  i^s?t^ti,  Toudj  ,»y 
"  et  Barem  -;L°.  La  partie  occidentale  de  cette  contrée  est  con- 
"  sidérée  comme  sujette  à  des  chaleurs  excessives  pjjj-s-,  la  partie 
'I  orientale  comme  jouissant  d'un  climat  frais  ijy-».  Dans  la  pre- 
«  mière  catégorie   sont   compris  Redjan   yL =-_;,   Noubcndedjan 

«  yLa-OvÀjy,  Mchrouian  yLjy.-^,  Chiniz  j > — « — *-£,  Djenabé 

«  AjUr»,  Toudj  ^y,  Dest  el-Restcan  yUA-«pi  l^^^,  Khouré  »>»-, 
«  Dareïn  (j->jii,  Kazeroun  yjyjj^S"^,  Dest  Bareïn  (jjjI  ca^ù,  Djebi- 
•'  reïn  f^jji.^,  Dest  el-Mousican  ylJu*»^i  ov-«a,  Ram  el-Levvadjan 
•>  yU-IjJ!l  .j,  Kir  jjS^,  Kenderïn  jjjj.x^iS',  Aberd  ^^I,  Semiran 
■>  yl^^s*^,  Khanandjan  yL*?Ui..,  Kewan  y'^,  Siraf  ol^.**»,  Nedjireni 
«  r^js^,  Hissn  A'maret  »jJî  ^J'^■^  et  divers  autres  lieux. 

Feiiiiift  K.j  recio.  «Dans  la  seconde  sont  Istakhar  ^^^èusl ,  Beïdha  Uàxj ,  Babeïn 

«  ys-?!»,  Aïdadj  ^■y^^ ,  Kiam-Firouz  jiyjo -fe",  Kird  !>j-^,  Khalan 

"  yiV i-,   Serousïn    (jv-»ijy^,  Isfidjan   yU:yu«i,  Azd  iji^l,  Zouz 

njijpt,  Saram  Jj^,  Bazrendj  f^jj^,  Serdan  yi,-v,  Hounia  a-«j^, 
<■  Carïn  (jjyi^l,  Meskianat  t:>LlsC*dl,  Andj  ^i)!,  Sahandiat  tjl.>XÀd>Ui!l, 
«  Barem  ^jl,  Rehnan  y^-^J^,  Bewan  y'^,  Tarekhchan  yUi.i.jJûJi , 
«  Djewizcan  yl*^^,  Aclid  <Xj4j>I,  Sourmac  (j^j^\,  Ircouïéh  aj^s^j', 
«  Berdoukhan  ylà-ji^j  *,  Fanïn  (joi»  • 

'  D'après  l'opinion  de  divers  docteurs  orientaux,  tous  les  hommes  qui,  même 
avant  la  prétendue  révélation  du  mahométisme,  croyaient  à  l'unité  de  Dieu,  sont 
réputés  musulmans. 

"  Ou  plutôt  Tarem. 

'  Le  ms.  A.  porte  yjjjlS'  <i  ;  le  ms.  B. ,  ^jjjjé- 

*  Peul-élre  au  lieu  de  ^_^_»«Li»iwJ  Yeîdelihasl. 


SIXIÈME  SECTIOiN.  415 

«  Le  climat  de  la  contrée  froide  i>,j. — *a  est  sain  et  tempéré,     ivuiii.i 

«  celui  du  pays  chaud  f>jy-=-  est  au  contraire  lourd  et  insalubre. 

«  Ce  que  nous  venons  de  dire  du  Fars  paraîtra  sans  doute 

«  suffisant  aux  personnes  douées  d'intelligence  et  de  savoir.   La 

présente  section  comprend  les  villes  de  Ilormuz  yj-^  et  de 

Moutkhan  ylic'^l,  le  village  de  Sourj,^^  ajj.ï  et  les  montagnes 

des  Bolous  (j-jAJl  Jls=-  qui  dépendent  du  Kerman;  mais  nous 

traiterons  séparément  de  tout  ce  qui  nous  reste  i\  dire  de  cette 

dernière  province,  dans  la  section  suivante,  s'il  plaît  k  Dieu.  » 


416  TROISIÈME  CLIMAT. 


SEPTIÈME  SECTION. 

Suite  (lu  Fars  el  du  Kcrman.  —  Kelhah.  —  Yezd.  — Chirdjan.  —  Djircft. — Bam. — 
Horniuî  ou  Ormuz.  —  Khabiss. — Welasgherd.  —  Sedjeslan.  —  Zareudj.  —  Lac  de 
Denah  ou  de  Zerrab.  —  Kliorasan.  —  Caneîn  ou  Caïn. — Zouzan.  —  Tubbus. 


Feuillet  loi  verso.  Au  nonibrc  dcs  pays  habités  qui  seront  décrits  dans  cette 
septième  section,  il  faut  comprendre  l'arrondissement  d'Istakhar 
yk*al,  «  c'est-à-dire  les  villes  qui,  comme  Kethah  Ai5',  Babeïn 
a  i;^l,  Fohredj  ^j-^j,  et  Roudhan  ylij_pi,  faisaient,  à  ce  qu'on 
«  dit,  partie  des  dépendances  du  Kerman,  mais  dont  l'adminis- 
»  tration  a  passé  dans  le  département  du  Fars,  contrée  qui  s'étend 
«  sur  un  espace  d'environ  cent  quatre-vingts  milles,  et  où  l'on 
«  remarque  les  villes  suivantes  :  Ircouïéh  *j^j.I  ',  Aclid  J>-.*Jjt, 
<■  Surmac  (^^j^,  Djewizcan  yli)j^=-,  Meskian  y\fl~-«,  Ardjiman 
»  yljTji)!,  Barem,  ville  d'Abdul-Rahman  ^^1  oy^  xoJ^  1^, 
«  Mehrirdjan  yU-^o^^,  Sabek-el-Kobra  ^^1  il — *U»,  Mehrah 
«  <>]j^,  Arkian  y^i'l,  Hirah  o^,  Aïdadj  ^>Xj1,  Houma  x«j»-, 
«  Serdan  yb^-JI,  Keûier  jmS',  Bedjéh  *j?,  kerd  i^S^  et  Lourdjan 

La  présente  section  contient  donc  la  description  de  la  partie 
du  Kei'man  située  au  midi  des  pays  ci-dessus  indiqués,  savoir  : 
Mouudjan  yl^^i,  Wardest  c^sjlj,  Welasgherd  i^ilj,  Djezer- 
man  yUj^,  Roudhan  yliji_pi,  Roustac-el-Roustac  ^ïU*»;,JJI  jU*.jy, 
Chirdjan  yli»^,  Yezdechirjjui^,  Zerhend  ouAy,  Mahan  yUU, 
Khabiss  ^ax;^,  Djenab  vW.  Djireft  t> — i^--^,  Hormuz  >^, 

'  Je  suis  porté  à  croire  qu'il  s'agit  ici  de  la  ville  indiquée  sous  le  nom  d'Aberkoub 
sur  la  caite  de  M.  Kinneir  et  ailleurs,  mais  les  mss.  portent  *jyï^!  ou  *jjj^l 


SEPTIEME  SECTION. 


Setourah 


"jr^ 


.  Naki 


z  j-ijij 


Rifan  yLjuj^J! ,  Bani 


417 

l'Vjliredj 


Kfuillol  105  1 


Zj-\f' ^  Barmacliïn  (j-«;U;L,  et  Bouchindj  gLiy'. 

A  l'orient  du  Fars  et  du  Kerman  commencent  des  déserts 
dont  l'immensité  est  telle  qu'il  n'en  existe  pas  de  pareils  dans 
l'univers  habité.  Cependant  on  y  trouve  des  villages,  et,  sur  les 
lisières,  des  villes  dont  nous  donnerons  la  description  en  temps 
et  lieu.  A  ces  déserts  touche  la  majeure  partie  du  Sedjestan 
yU-»:St,  dont  les  villes  les  plus  connues  sont  Zarendj  -s^'jj,  el- 
Tâc  ^ijUaJi ,  cl-Fars  uv-*-"  '  t^hawas  (j«',>-^ ,  Sarvvan  yljy._-« ,  Bost 
o..-<o,  Raïcan  yULj!_^l  (ou  Zacan  ij^^j)  Bendjewaï  ^^\y^,  Esfendjaï 
^5l^\ju«l,  Tira  (^j-v,  Chebek  dU-i,  Baghneïn  (jvob,  Khouré  iy^ -, 
CnYi^jii,  Derrah  »ji,  Dorac  ^jjji.  Calai  ^g^Xï,  Koukouïeh  *j_jS^, 
Meïchoum  »yi>Ax>  et  Bachwerd  ij^L . 

La  partie  septentrionale  de  cette  contrée  touche  au  Khora.san 
yU,!^ ,  et  comprend  quelques-unes  des  villes  de  cette  dernière 
province,  parmi  lesquelles  on  remarque  Caneïn  yvjlï  (ou  Caïn  (jjIï  ),  Fcuiliei  i  oi  verso. 
Zouzan  yljjj,  Sawaniak  lilUl^^,  «  Baïand  .>vjUj'-,  »  Malin  jjJU,Wadi- 
can  yUbiljJi,  Sarakhs  ij„.^.jm^',  Bourendjan  J^j^,  et  divers  lieux 
du  Couhestan  yU*^^,  tels  que  Bachïn  (j-^L,  Kourïn  (^jj^,  Tab- 
nïn  (jvjyia,  Hâsikïn  (ja^^I»-  et  Bostaderan  yjjibuo  .  Nous  décri- 
rons tous  ces  pays  un  à  un ,  en  les  distinguant  soigneusement  par 
leurs  traits  caractéristiques,  selon  l'usage  que  nous  avons  suivi 
précédemment. 

Istakhar  surpasse ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit ,  toutes  les  autres 
villes  du  Fars  en  fait  d'étendue  de  territoire,  de  nombre  d'édi- 
fices et  de  population.  Elle  est  située  à  96  milles  d'Ircouïéh 
A-rf^ï;-,!'',  «place  forte,  abondante  en  ressources,  très-peuplée,  auerkohi. 

'  Le  ms.  A.  porle  Bousih  ..AMty.;- 

'  Ce  nom  de  licci  manque  dans  la  version  laline ,  p.  128. 

'  M.  Fraser  [Journey  inio  Khorasan,  page  2^3)  écrit  Serruklis  ;  iM.  W .  Ouseley 
Sarklies. 

'  Ou  Aberkouh.  Voyez,  à  l'égard  de  ce  nom  de  lieu,  la  noie  p.  ài6  ci-dessus. 

53 


418  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  io.i  verso.  «  fréquentée  par  les  marchands,  ceinte  dun  mur  en  terre,  et 
«  dont  les  maisons  sont  pour  la  plupart  construites  en  briques 
«  et  en  argile.  Il  n'y  a  pas,  à  Ircouïéh,  d'eau  courante,  et  ses 
«  environs,  dépourvus  d'arbres  ainsi  que  d'édifices,  se  composent 
«  de  champs  où  l'on  cultive  le  froment  et  diverses  sortes  de  cé- 
«  réaies.  Les  grains  y  sont  à  bon  marche.  On  remarque,  dans 
Il  le  voisinage  d'Ircouïéh ,  des  dunes  de  sable  et  même  de  hautes 
«  montagnes  dont  la  longueur  est  de  plus  de  2  milles.  »  A 
moitié  chemin ,  entre  Istakhar  et  Ircouïéh ,  est  un  bourg  nommé 
Bedjéh  &??,  «  dont  le  territoire,  très-peuplé,  porte  le  nom  d'Azd 
«  ij! .  »  D'Ircouïéh  à  Kethah  AiS',  on  compte  i23  milles. 
RtTHAH.  «  Cette  dernière  ville  (Kethah)  est  belle,  populeuse,  com- 

«  merçante  et  bien  bâtie.  Située  dans  le  voisinage  du  désert,  on 
«  y  respire  un  air  pur  et  salubrc.  Du  reste,  son  territoire  est  des 
«  plus  productifs  et  des  plus  fertiles ,  et  les  cultures  s'étendent 
«  jusqu'aux  faubourgs.  La  plupart  des  maisons  sont  construites 
«  en  briques  séchées  au  soleil  '.  Il  y  a  une  citadelle  très-forte  où 
"  l'on  pénètre  par  deux  portes  en  fer,  dont  l'une  s'appelle  la 
•  porte  d'Andour  jjOvj!  oL,  et  l'autre  la  porte  de  la  Mosquée 
"  Jv.^>^l  t_>L> ,  ainsi  nommée  à  cause  de  sa  situation  auprès  de  la 
«  mosquée  principale,  laquelle  est  dans  le  faubourg.  Comme  il 
«  n'y  a  point  de  l'ivière  auprès  de  Kethah ,  l'eau  y  est  amenée  au 
"  moyen  d'un  canal  souterrain  qui  part  d'un  lieu  situé  à  1 8  milles 
n  à  l'ouest  de  la  citadelle.  Auprès  de  là  est  un  village,  connu 
«  sous  le  nom  de  Bidendj  g'"'>>^,  où  se  trouve  une  mine  d'étain. 
1  On  exploite  cette  mine  et  on  en  exporte  au  loin  les  produits. 
"  Le  village  est  très-agréable.  Le  territoire  de  Kethah ,  vaste  et 
«  fertile,  comme  nous  venons  de  le  dire,  est  planté  de  quantité 
«  d'arbres  qui  produisent  d'excellents  fruits;  on  en  fait  sécher 
«  la  majeure  partie  pour  la  consommation  des  pays  voisins,  et 

'  Tel  me  parait  ètie  le  sens  des  mois  (jvkJI  (j>J  LjJUÂ;!  ^^  c^UJIj. 


SEPTIÈME   SECTION.  419 

notamment  pour  celle  de  la  province  dTspahan;  les  montagnes     Feuillet  i'.:j  verso 
environnantes  sont  également  très-boisées.  Autour  de  la  ville 
est  un  faubourg  renfermant  des  bazars  parfaitement  bien  cons- 
truits.  Les  habitants  de  Kethah  se   font  remarquer  par  leur 
politesse  et  par  leur  amour  pour  l'instruction.  » 
De  Kethah  à  Yezd  \  en  se  dirigeant  vers  l'orient,  on  compte  viiin. 

3o  milles.  Yezd  est  «  une  ville  de  grandeur  moyenne,  bien  peuplée 
"  et  où  l'on  peut  vivre  à  bon  marché.  »  De  là  à  llira  I^aJI-,  2  k  milles. 
n  On  remarque  à  Hira  diverses  coupoles  et  une  fontaine.  »  Hira 
est  situé  sur  la  lisière  du  désert,  et  c'est  là  qu'on  prend  la  route 
du  Khorasan.  De  Kethah  *Â5'à  O'cda  iJoic',  on  compte  3o  milles.  Finiiict  io3  rccio 
<'  Cette  dernière  ville  est  petite,  mais  florissante  et  populeuse. 
«  Elle  est,  comme  Ircouïéh,  bâtie  en  briques  séchées  au  soleil, 
«  et  abondante  en  ressouiccs  de  toute  espèce.  »  De  là  à  Baheïn 
(joL,  «jolie  ville  ceinte  de  murs  en  terre,  commerçante  et 
"  riche,  »  76  milles.  De  Babeïn  à  Ispahan,  78  milles.  De  Kethah 
à  Fohredj  ^j^iîl ,  en  se  dirigeant  vers  le  sud,  i5  milles.  «  Foh- 
■>  redj  est  une  petite  ville  bien  peuplée ,  dont  les  habitants  se 
"  font  remarquer  par  leur  intelligence  et  leur  sagacité.  »  De  là  à 
Aban  yLî,  petite  ville  non  entourée  de  murs,  76  milles;  d'Aban 
à  Roudhan  y'ijjJ' ,  5o  milles. 

Du  bourg  de  AJjan  à  Chirdjan  yU-^-ui  *,  «  place  forte ,  lieu  de 
<i  garnison  et  de  perception  d'impôts,  »  sur  la  limite  du  désert, 
une  faible  journée. 

«Roudhan  y'ijj  est  une  ville  grande,  bien  bâtie,  commer- 
"  çante,  populeuse,  possédant  un  territoire  considérable  et  plu- 
«  sieurs  mosquées  où  l'on  fait  la  khotba,  et  comparable  à  Ircouïéh 
«  aj^j!  sous  le  rapport  de  l'étendue  et  de  la  beauté  des  édi- 

'  Nos  deux  manuscrits  portent  toujours  Berd. 

'  Ou  Djira,  d'après  le  ms.  B. 

'  La  carte  jointe  à  la  relation  du  voyage  de  M.  Fraser  porte  Oogda. 

*  La  version  latine  et  le  ms.  A.  portent  Mourdjan. 

53. 


420  TROISIÈME  CLIMAT. 

KcMillci  io3  rccio.  «  liccs;  iiioins  cependant  que  Houma  i^^»,  ville  dont  la  grau- 
«  deiir  et  Timportance  commerciale  égalent  celles  d'Ircouïéh.  » 
De  là  à  Chiraz,  on  compte  36  milles.  «De  Houma  iL^^.^  dé- 
«  pend  un  territoire  connu  sons  le  nom  de  Tasouh  j-^-JaJl . 

«  Memid  Jv>Jî,  Kethali  AiS",  liabeïn  t5^ob  et  Fohredj  ^j-\^,  dont 
«  il  vient  d'être  question,  sont  quatre  villes  formant  un  seul  dis- 
"  trict,  qui  possède,  par  exception  à  tous  autres,  quatre  chaires 
n  où  l'on  prononce  la  hhoiba^. 

«  Dans  le  voisinage  d'Ircouïcli  on  remarque  les  villes  d'Aclid 
«  ,x_is_Lsi  et  de  Surmac  (f-'j-^  (cette  dernière,  environnée  d'un 
..  territoire  vaste,  fertile  et  boisé,  est  populeuse  et  commer- 
«  çante);  et  Meskian  yteC~.«,  bourg  où  l'on  trouve  également  un 
«  marché  bien  approvisionné.  » 

Au  nombre  des  dépendances  d'Istakhar  j^iust  ii  faut  compter 
1°  Sahek  JoàUa,  «ville  ceinte  de  murs  de  terre,  dont  les  habi- 
"  tants,  riches  et  vivant  dans  un  état  prospère,  voyagent  beau- 
'■  coup;  "  de  là  à  Chiraz  j!^,  on  compte  i38  milles.  Sahek 
J^U=  est  sur  la  route  qui  conduit  de  Chiraz  au  Kerman;  de  là 
à  Chirdjan  yL»-,_*-û,  capitale  de  cette  dernière  province, 
90  milles;  la  distance  totale  de  Chiraz  à  Chirdjan,  en  passant 
par  Sahek,  est  donc  de  228  milles.  2°  Beïdha  U»x.,  place  for- 
tifiée avec  un  faubourg;  c'est  la  ville  la  plus  considérable  du  pays 
d'Istakhar;  elle  est  nommée  blanche  parce  que  son  château, 
qu'on  aperçoit  de  très-loin,  est  de  cette  couleur;  en  persan,  on 
la  nomme  Nicbabek  J-jUj;  «  elle  est  comparable,  en  grandeur, 
..à  Istakhar;  ks  maisons  y  sont  construites  en  terre,  et  les 
.<  champs  qui  l'entourent  sont  d'une  telle  fertilité,  que  la  ma- 
«  jeurc  partie  des  fruits  qu'on  vend  à  Chiraz  viennent  de  là;  ses 
«  habitants  sont  riches  et  ils  portent  le  même  costume  et  le 

'  Voici  le  texte  de  ce  passage,  que  nous  abrégeons  eu  le  Iraduisanl  : 

iùv=i.ljJI   ii^  jj^  ji\J^  »JUj\  ^-)  *Ai«-b  5'^'  f*^ii  iT^i 


SEPTIÈME   SECTION.  421 

'(  niùme  turljan  que  ceux,  de  rirùc.  «  De  Beïdha  Uiaj  à  Cliiraz  Feuiik-t  joS  iccio. 
i<  jj;^,  2^  milles.  3°  Ardjiman  yUy=-,i ,  ville  dont  le  territoire , 
"  vaste  et  fertile,  s'appelle  Maridjan  yLs?^.  4^°  Le  district  de  Feuiilei  io3  verso. 
«  Serdan  y'^;.*»,  dont  les  villes  principales,  Houma  iU^s^  et 
«  Keïber  jju*^>,  possèdent  des  mosquées  et  des  chaires  où  Ton 
«  fait  la  klioiba.  5°  Bedjéli  aj?  ,  bourg  dont  le  territoire  se 
ic  nomme  el-Azd  ijill .  G°  Kird  i).^5 ,  petite  ville  bien  peuplée , 
«  avec  une  chaire  et  des  dépendances  peu  considérables.  7°  Lour- 
«  djan  yls-j^JI,  jolie  petite  ville  dont  le  territoire  se  nomme 
(1  Serdan  yii;-"  ■  »  Telles  sont  les  dépendances  de  l'arrondisse- 
ment d'Istakhar  jJeM\ ,  ville  du  Fars  dont  le  territoire  touche 
au  Kerman. 

Cette  dernière  pi'ovince  est  située  entre  le  Fars  et  le  Mekran, 
et  sa  capitale  se  nomme  Cbirdjan  ^Jis-yMi.«  Cliirdjan  est  en  effet  «hiudjan. 

«  le  siège  du  gouvernement  et  la  résidence  des  agents  chargés 
«  de  la  perception  des  taxes.  Cette  ville  est  entourée  de  foi'tes 
«  murailles  de  terre ,  mais  les  édifices  sont  construits  en  pierre 
«  dure ,  à  cause  de  la  rareté  du  bois.  Les  bazars  y  sont  nombreux 
"  et  très-fréquentés ,  la  population  riche;  on  y  boit  de  l'eau  de 
«  puits;  c'est  la  ville  la  plus  considérable  du  Kerman;  ses  habi- 
«  tants  se  font  remarquer  par  la  pureté  de  leurs  mœujs  et  l'amé- 
«  nité  de  leur  caractère,  et,  les  négociants  surtout,  par  une 
«bienveillance,  une  sincérité,  une  docilité  supérieures  à  ce 
><  qu'on  peut  trouver  de  plus  louable,  en  ce  genre  de  qualités, 
«  dans  d'autres  contrées.  »  De  là  à  Djireft  c^j^at»  \  en  passant  ujikeft. 

])ar  Nadjia  .Nx=-b,  on  compte  6  journées.  Djireft  est  une  ville 
considérable  et  populeuse  qui  s'étend  en  longueur  sur  un  espace 
de  2  milles.  «  Elle  est  environnée  de  beaucoup  de  champs  ense- 
11  mencés  qu'on  cultive  au  moyen  d'arrosages.  L'eau  employée  à 


'  La  version  latine  porte  Girosl.  M.  W.  Oaseley ,  Oriental  Gco(jruphy,p.  i3g  i;t 
siiiv.,  écrit  Jireft. 


422  TROISIÈME  CLI.MAT. 

Feuillet  io3  verso  a  cet  usagc  et  à  la  Consommation  des  habitants  provient  d'une 
n  rivière  nommée  Meri  Roud  ijy  ^^J^,  laquelle  est  petite,  mais 
«  d'un  cours  rapide  et  bruyant,  car  elle  coule  à  travers  des  ro- 
«  chers  qui  ne  permettent  pas  de  la  traverser  autrement  qu'à 
«  gué;  elle  fait  tourner  cinquante  moulins.  Auprès  de  Djireft  est 
»  une  montagne  ,  qu'on  nomme  Mijan  yljjsi' ,  cultivée  en  jardins. 
«  C'est  de  là  et  d'un  lieu  nommé  Dari-Fared  ijk^l*  qu'on  tire 
1  la  majeure  partie  des  fruits  et  du  bois  qiù  se  consomment  à  , 
"  Djireft.  On  y  apporte  cependant  d'ailleurs  des  dattes  fraîches 
"  ou  conservées,  des  noix,  des  cédrats,  du  raisin  et  des  cannes 
«  à  sucre.  Les  habitants  de  Djireft  sont  bien  vêtus  et  bien  nour- 
n  ris;  c'est  un  lieu  d'unportation  des  marchandises  du  Khorasan 
«  et  du  Sedjestan;  la  ville  est  jolie  et  agréable  sous  tous  les 
«  rapports;  cent  mines  de  dattes  ne  coûtent  à  Djireft  que  deux 
«  drachmes;  on  y  met  en  pratique  un  très-bon  usage,  qui  consiste 
«  à  ne  point  recueillir  ceux  de  ces  fruits  que  le  vent  a  fait  tom- 
«  ber,  en  sorte  que  les  voyageurs  peuvent  en  prendre  autant  qu'ils 
«  en  ont  besoin,  et  même  au  delà.  » 

On  compte  au  nombre  des  vdles  du  Kerman, 

«  Meïmend  .Xj^v«,  ville  de  grandeur  moyenne,  distante  de 
«  2  5  mille^  de  Chirdjan,  bien  peuplée,  avec  un  marché;  des 
'I  sources  nombreuses  et  des  jardins  fruitiers  parfaitement  arrosés.  » 

Nadjia  iu=-b\  ville  peu  considérable,  mais  jolie,  ornée  de 
beaux  édifices,  commerçante  et  industrieuse.  De  Nadjia  à  Chir- 
djan, en  se  dirigeant  vers  le  nord,  la  distance  est  de  1 02  milles, 
et  du  même  lieu  à  Djireft,  en  allant  au  sud,  de  60  milles.  «Au 
«  sud  de  Nadjia  est  le  hourg  de  Khirj-»à-,  situé  à  72  milles  de 
«  Djireft  et  à  1 8  milles  de  Nadjia.  On  s'y  li^Te  à  l'agriculture  et 
«  on  y  fait  un  peu  de  commerce.  » 

Entre  Djireft  ciojjk^  et  Fohredj  gj-tJ  est  Hormuz   el-Melik 

'  Le  lus.  A.  el  la  version  latine  portent  Naliia. 


SEPTIÈME   SECTION.  425 

,iU^!>.^JJ^,  aujourd'hui  connu  sous  le  nom  rie  Cariet  el-Djouz  Keuiiki  lo/,  rccio. 
jy  a^j-'i.  "  Ce  fut  une  résidence  royale  jusqu'à  l'époque  où  le 
«  siège  du  gouvernement  fut  transféré  à  Chirdjan  ^1=-^^;  ac- 
^  «  tuellement  cette  ville  est  de  peu  d'importance.  Peuplée  de 
«  races  mélangées,  elle  est  jolie  et  fréquentée  par  les  étrangers; 
«  il  y  a  beaucoup  d'eau,  des  bazars,  et  on  y  fait  un  peu  de  com- 
«  merce.  »  De  Hormuz  à  Djireft  >^ij.x^,  vers  l'ouest,  on  compte 
I  journée,  et  à  la  ville  de  Bani  *_j  ^  i  journée. 

«Cette  dernière  (Bam  *j)  est  grande,  commerçante  et  riche;  u*"- 

«  on  y  cultive  la  vigne  et  le  palmier;  beaucoup  de  villages  en 
«  dépendent.  L'air  qu'on  y  respire  est  plus  salubre  que  celui  de 
«  Djireft.  Il  y  a  un  château  dont  les  fortifications  sont  réputées 
«  les  meilleures  de  toutes  celles  du  Kerman;  ses  habitants  se 
«  livrent  au  négoce  et  à  l'industrie;  on  y  fabrique  quantité  de 
«belles  étoffes  de  colon,  ce  qui  forme  un  objet  considérable 
•  d'exportation;  des  manteaux  en  poil  de  chèvre  qui  égalent  en 
«  finesse  ce  qu'il  est  possible  de  voir  de  plus  beau  (il  en  est 
«  dont  le  prix  se  monte  à  3o  dinars);  enfin  on  y  fait  aussi  des 
«  tissus  d'une  grande  finesse  pour  turbans.  Toutes  ces  étoffes 
«  sont  d'un  travail  admirable  et  d'une  solidité  telle  qu'elles  ne 
«  s'usent  et  ne  se  détruisent  qu'au  bout  d'un  très-long  laps  de 
«  temps;  les  rois  s'enorgueillissent  de  les  porter,  les  considèrent 
«  comme  très-précieuses  et  les  font  conserver  avec  soin  dans  leur 
«  trésor.  » 

De  Bam  à  Djireft,  2  fortes  journées  ou  6o  milles. 

De  Bam  à  Barmechïn  (^.ii^j[j  -,  petite  ville  située  à  l'entrée 
(iitt.  au  vestibule)  du  désert,  fréquentée,  commerçante  et  po- 
puleuse, 1  journée. 

On  compte   également  au   nombre    des    villes    du    Kerman  nonnu/ 

ou 

'  Les  cartes  anglaises  portent  Bumm  ;  la  version  latine  Bamm  ;  M.  VV.  Ouseley  uiaïuz. 

écrit  Bam. 

'  La  version  latine  porte  Cqermasin. 


li-2l\  TROISIEME  CLIMAT. 

Ffiiiiioi  ma  recto.  Hormiiz  la  inaritinic  iixla-LJI  j,»^  (Ormuz),  située  sur  les  bords 
du  golfe  Persique.  «  C'est  le  principal  marché  du  Kerman  et 
«  une  ville  grande  et  bien  bâtie.  Le  climat  étant  très-chaud,  les 
«  palmiers  croissent  en  abondance  dans  ses  environs;  on  y  cultive 
«  aussi  le  cumin  et  l'indigo;  cette  dernière  substance  est  d'une 
«  bonté  telle  que  nulle  ne  kii  est  comparable  et  qu'elle  a  passé 
«  pour  ainsi  dire  en  proverbe;  on  en  expédie  des  quantités  con- 
«  sidérables  à  l'étranger.  Les  habitants  de  Ma'oun  (jy«-«  ^  et  de 
"  Welasdjerd  ^j^!^j  se  livrent  beaucoup  à  la  culture  de  cette 
'<  plante,  et  ils  y  apportent  d'autant  plus  de  soins  qu'elle  est 
«  pour  eux  une  source  de  profits  très-considérable.  On  fabrique 
«  dans  ces  contrées  beaucoup  de  sucre  de  canne  et  de  sucre 
«  candi  ;  l'orge  forme  la  base  de  la  nourriture  des  habitants  et  le 
'■  principal  objet  de  leur  agriculture.  Le  pays  produit  d'excellentes 
n  dattes.  »  Hormuz  est  bâtie  sur  les  bords  d'un  canal  dérivé  du 
golfe  Persique  et  qu'on  nomme  el-Heïz  _jjs=i '^.  Les  vaisseaux  par- 
viennent par  le  canal  jusqu'à  la  ville. 

Feuillet  lo'i  verso.  Fohredj  ^  r~\r'  ^^^  ^^""^  ville  entourée  de  miu'S  de  terre  et  si- 

tuée sur  la  limite  du  désert  qui  touche  au  Sedjestan  yU*«,>:Sï. 
Elle  est  éloignée  du  Sedjestan  de  210  milles,  c'est-à-dire  de 
toute  l'étendue ,  en  largeur,  du  désert  qui  sépare  ces  deux  villes. 
De  Fohredj  à  Barmechïn  (j-ii-»jl^,  ville  ci-dessus  nommée,  on 
compte  1  journée.  Les  autres  lieux  du  Kerman  étant  de  peu 
d'importance,  nous  allons  nous  borner  à  donner  les  itinéraires 
les  plus  connus. 

Celui  de  Chirdjan  yU>^jL*;  à  Roustac  el-Roustac  ijjU*»^!  (i\*M.j, 
sur  la  frontière  du  Fars,  comprend  un  intervalle  de  /(  journées, 
savoir:  de  Chirdjan  à  Kiahoun  u^^,  "joli  pays,  planté  de  dat- 
«  tiers,  où  l'on  fait  de  bonnes  affaires  de  commerce,  »  2  journées. 

'  La  carte  de  M.  Kinneir  porte  Memaun. 
'  La  version  latine  (p.  129)  porte  Hamz. 


SEPTIÈME  SECTION.  425 

De  Kialioun  à  Khocliabad  ilUi«i.,  i  journée.  feuillet  m'i  verso 

De  là  à  Roustac  el-Roustac,  i  journée. 

Celui  de  Chlrdjan  à  Roudhan  (j'ijj,  compris  dans  les  limites 
du  Fars,  est  de  4  journées,  savoir  :  de  Chirdjan  à  Meindh  j^àa.»  ', 
ville  «  entourée  de  murs  de  terre,  industrieuse  et  commerçante,  » 
■j  journées. 

De  Meindh  à  Kerdekian  yl^ijS',  ville  «  dont  le  territoire  est 
«  très-productif  et  tres-fertile ,  »  6  milles. 

De  là  à  Aïas  (j«l>l ,  »  ville  de  moyenne  grandeur,  dont  les  ba- 
«  zars  sont  bien  construits,  les  rues  larges,  et  où  l'on  voit  divers 
«  édifices,"  i  forte  journée. 

De  là  à  Roudhan,  dans  le  Fars,  i  faible  journée. 

Celui  de  Chirdjan  à  Robat  el-Sarmacan  yUU^!  Ujj  est  de 
2  fortes  journées,  sans  lieu  habité  où  Ton  puisse  stationner. 
Robat  el-Sarmacan  n'est  rpi'un  village  dépourvu  de  mosquée. 

L'itinéraire  de  Chirdjan  à  Bam  ^«j  ,  ville  dont  il  a  déjà  été 
question,  est  ainsi  qu'il  suit: 

De  Chirdjan  à  Cliamat  tjUl^,  i  journée. 

n  Entre  ces  deux  lieux,  est  un  territoire  vaste ,  fertile  et  peu- 
"  plé,  connu  sous  le  nom  de  Kouhestan  ylxi«ui>jS',  où  l'on  trouve 
«  un  village  du  nom  de  Sultanié  iUjUaAA» . 

De  Chamat  à  Behar^U-j,  petite  ville,   i  journée. 

De  Behar  à  Djennab  v^>  petite  ville,  i  faible  journée. 

De  là  à  A'bira  l^-v+c  ou  A'bida  ijyw*,  «  ville  petite,  mais  com- 
«  merçante  et  industrieuse,  "  i  faible  journée. 

D' A'bira  à  Djoueïn  ^^yr- ,  "  ville  située  dans  une  plaine  el 
Il  entourée  d'un  paysage  agréable ,  »  3  milles. 

De  Djoueïn  à  Babeïn  twl»,  «ville  en  tout  semblable  à  la 
■I  précédente,  »   i  journée. 

De  là  à  Choursian  yU*y^,  «ville  bien  peuplée,  bien  l)âtie, 

'  La  version  latine  porte  Maitetlh. 

54 


426  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  lo'i  verso.     „  commerçante   et   entourée    d'un   territoire    fertile,  »    i   jour- 
née. 

De  là  à  Dardjïn  ys-^y'j",  "  ville  très-jolie  et  remarquable  par 
•  ses  édifices  et  ses  fabriques ,  »  i  journée. 

De  Dardjïn  à  Bam  «j,  i  journée. 

Distance  totale,  9  journées. 

De  Choursian  yU-^-^yi  à  Djireft  c**^-:- ,  on  compte  2  journées. 

De  Cliirdjan  à  Djireft,  en  passant  par  Nadjiba  iU="l>  ',  ville 
dont  il  a  déjà  été  question,  ajournées,  savoir: 

De  Cliirdjan  à  Hir^,*».,  i  journée. 
Feuillet  loô  iccto.  De  Hirjjya-  à  la  montagne  d'Argent  ài^âxll  J^aj»-,  i  journée. 

De  là  à  Dari-Fared  "j^j^^,  lieu  fertile  et  peuplé,  1  journée. 

De  là  à  Djireft,  i  journée. 

De  Chirdjan  à  Khabiss  ^aju).^ ,  ville,  6  journées,  savoir  : 

De  Cliirdjan  à  Karh  ^jS',  village ,  1  journée. 

De  là  à  Fardïn  (jj^,  «  ville  et  lieu  de  marché,  entourée  de 
«  murs  en  terre  et  d'un  faubourg,  »  1  journée. 

De  là  à  Mahan  yUU,  «petite  ville  entourée  de  cultures  où 
«  sont  des  sources  d'eau  courante,  <>  1  journée. 

De  là  à  Nada'  cJvj,  bourg,  1  journée. 

De  là  à  Rarou  jjtj,  village,  i  journée. 

De  là  à  Khabiss  ijoju^  ,  1  journée, 
j,,^,^,^^  «  Cette  dernière  ville,  située  sur  la  frontière  du  grand  désert, 

Il  dans  la  partie  du  Kerman  dont  le  climat  est  le  plus  chaud, 
«  est  peu  considérable,  mais  bien  peuplée.  Il  y  a  de  l'eau  coii- 
»  rante,  beaucoup  de  palmiers,  des  fortifications  et  des  res- 
"  sources.  » 

De  Chirdjan  à  Zarend  -Xjjj-,  on  compte  h  journées,  savoir  : 

De  Chirdjan  à  Yezdechir  jjuiijj ,  «joHe  \ille,  offrant  beau- 

'  La  version  laliiie  porte  Naliiam. 
'  La  version  laîine  porte  Ranand. 


SEPTIÈME  SECTION.  h21 

«  coup  de  ressources,  entourée  de  murs  et  de  fosses,  munie  de     Fouiil.t  105  n-cto. 
«  portes  et  possédant  plusieurs  bazars,  »  2  journées. 

De  là  à  Djiroud  ijj_A_s-,  ville  considérable,  industrieuse  et 
commerçante,  1  journée. 

De  là  à  Zarend  «Xoy,  1  journée. 

«  Zarend  est  une  ville  de  moyenne  grandeur,  située  auprès  du 
«  grand  désert,  entourée  de  murs  et  de  champs  cultivés,  et  où 
«  l'on  fait  un  beau  commerce.  Il  y  a  des  ateliers  de  corroyage, 
n  OÙ  l'on  fabrique  des  sangles  (  pour  les  montures  ) ,  lesquelles 
«  sont  transportées  dans  l'Irâc  et  jusqu'en  Egypte.  » 

L'itinéraire  de  Djireft  à  Roustac  dans  le  Fars  jjbjl  y-.  (^^j^j^W 
jj-jls,  est  comme  il  suit  : 

De  Djireft  à  Canat  cl-Cham  ^^L-sJ!  c^L^u»,  roustac^,  1  jour- 
née. 

De  là  à  Ma'oun  uy^,  «  petite  ville  avec  marché,  »  1  journée. 

De  là  à  Welasgherd  i>jjs:^j^,  ville  dont  le  nom  s'écrit  aussi 
Welaskerd  ijS^^Hj  par  un  hicf  o'^^,  1  journée.  wii.ssghei:!). 

«  Quoique  peu  considérable  en  étendue,  cette  ville  est  très- 
«  florissante  et  très-peuplée.  <>  C'est  là  qu'on  prend  la  route  qui 
conduit  à  Hormuz. 

De  Welasgherd  à  Adarkian  y^^^',  petite  ville,  1  journée. 

De  là  à  Djeïrouman  yUjyH^=->  «jolie  ville,  lieu  de  réunion, 
n  de  marché  et  d'approvisionnement,  »   1  journée. 

De  là  à  Kechestan  yLw<-ii.S>,  «bourg  bien  peuplé,»  1  faible 
journée.  "     '    ■' 

De  là  à  Roustac  jU«j ,  2  journées. 

"  Pour  se  rendre  de  Djireft  à  Hormuz  la  maritime  &xL>.l*JI  j..*^, 
«  on  passe  d'abord  à  Canat  cl-Cham  -U-JI  i^Uï,  1  journée. 


'  Voyez,  au  siijel  du  mol  roustac,  le  passage  traduit  p.  898  ci-dessus 
'  Cette  ville  est  généralement  indiquée,  sur  les  cartes,  sous  le  noui  de  Welaz- 
glierd. 

5/1. 


^28  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  loi  recio.  „  Puis  à  Welasgherd  :>j^^j,  où  la  roule  se  dirige  vers  l'ouest, 

«  I  journée. 

«  Puis  à  Kouneïn  tJv^,  ville  de  moyenne  grandeuj%  très-bien 
«  bâtie  et  très-agréable ,  i  journée. 

«  Puis  à  Metouhan  yU-ydl ,  2  journées,  dont  une  jusqu'à  la 
"  rivière  de  ^^  elkian  yWjj-^,  et  l'autre  de  cette  rivière  à  Me- 
" touhan. 

«Puis  à  Hormuzj.^^,  ville  dont  nous  avons  donné  une  des- 
'■  cription  sur  laquelle  il  est  par  conséquent  inutile  de  revenir, 
«  2  journées.  « 

L'itinéraire  d'Hormuz  à  Barem  -,1  '  est  comme  il  suit  : 

D'Hormuz  à  Choura  !j^,  «village  situé  sur  les  bords  de  la 
'I  mer,  sans  murs  de  circonvallation  et  sans  mosquée,  dont  les 
Feuillet  loh  verso.  «  habitants  sc  livrent  à  la  pêche,  car  la  côte  est  très-poisson- 
«  neuse,  »  3  journées. 

De  là  à  Piouaïset  (.j<,^,jj,  ville,  3  journées. 

De  là  à  Barem  -jL,  3  journées. 

«  Rouaïset  est  une  ville  agréable,  dont  les  environs  se  coui- 
«  posent  de  jardins  et  de  vergers  de  palmiers. 

«  Le  persan  est  la  langue  de  tous  les  habitants  du  Kerman ,  à 
«  l'exception  des  Cofs  ^joiJiJI  ^,  qui  parlent  une  langue  différente. 
«  Quant  aux  montagnes  qui  confinent  avec  le  Mekran,  et  qui 
«  sont  connues  sous  la  dénomination  de  montagnes  froides,  elles 
"  sont  habitées  par  des  peuples  qu'on  appelle  Ahwas  t_}-I^z..I  ou 
«  Hawas  ^J«t^^. .  Agriculteurs  et  nomades,  ils  possèdent  des  clia- 
"  meaux,  des  troupeaux,  des  propriétés  qu'ils  viennent  habiter  et 
«  beaucoup  de  palmiers.  On  tire ,  du  pays  des  Ahwas  et  des  en- 

'  La  version  laliiie  porte  Fares. 

'  Les  mss.  porteal  jjajuJi  el-A'fs  ou  ^jaJuC!  el-Cafs.  Pour  faire  (Iis|)aiailre  toul<: 
incertitude ,  un  annolateur  a  mis  en  marge  du  ins  B.  :  «-laJL  iwaÀxII.  f^ofs  par  un 
tllmmma.  Nous  adoptons  volontiers  cette  leçon. 


SEPTIÈME  SECTION.  429 

'■■  virons,  du  sucre  qu'on  transporte  dans  le  Sedjcstan  et  ailleurs.     Feuille!  mU  vmso. 

«  Les  monnaies  qui  ont  cours  dans  le  Kerman  sont  le  dirhem 
«  et  le  dinar. 

«  Il  existe,  dans  cette  province,  des  montagnes  liautes  et  es- 
«  carpées,  telles  cjue  les  montagnes  de  Cofs  ^ja-Ju«JI  JU=-,  les 
«  montagnes  froides  »i,ljJI  Jls=-  et  celles  qui  contiennent  des 
«  mines  d'argent  a.  Ji  .iJI  y.Xjt_<>  JU=- .  Le  pays  est  coupé  par  de 
«  vastes  déserts  et  des  solitudes  arides,  et  les  cultures  et  lieux 
«  habités  n'y  sont  pas  contigus  comme  ils  le  sont  dans  le  Fars. 
«  Les  montagnes  de  Cofs  s'étendent  juscju'au  golfe  Pcrsique. 

"  Elles  sont  bornées  au  nord  par  le  pays  de  Nadjirman  i5K j 

yU^:s-b;  au  sud,  par  la  mer  et  par  une  partie  des  déserts 
du  Mekran;  à  l'ouest,  par  la  mer  et  par  une  portion  du  Bo- 
lous  1^=-^ ,  et  des  districts  de  Matihan  yV^U  ^  et  d'IIormuz  -. 
On  dit  que  ces  montagnes  sont  au  nombre  de  sept,  et  que 
chacune  d'elles  est  gouvernée  par  un  chef  particulier.  Les 
peuples  qui  les  habitent  sont  une  espèce  de  Kurdes  très- 
braves  et  très-farouches,  de  complexion  maigre  et  de  couleiu' 
basanée.  Ils  possèdent  des  troupeaux ,  des  essaims  d'abeilles  et 
des  palmiers.  Au  nord  sont  les  Bolous  (jo^+J' ,  peuples  cjui  ha- 
bitent tout  à  lait  au  pied  des  montagnes  et  qui  sont  remar- 
quables par  leur  bravoure,  leur  puissance,  le  nombre  de  leurs 
troupes  et  la  sécurité  cjui  règne  sur  leurs  chemins.  Ils  jouissent 
d'une  existence  prospère,  vivent  sous  des  tentes  de  poil  comme 
les  Arabes,  et  sont  redoutés  de  leurs  voisins  '". 
«  Les  montagnes  froides  «i^lJi  JUs-  forment  divers  rameaux 
d'une  chaîne  qui  s'étend  au  nord-ouest  de  Djireft.  Elles  sont 
fertiles,  productives  et  boisées.  C'est  une  contrée  où  il  tombe 

'  Le  iiis.  A.  porte  Merledjan,  ^.\^y^ . 
'  Le  même  ms.  poiie  Farmes ,  (««^jj . 

'  Voyez,  au  sujet  des  Balous  ou  des  Bolous,  les  auteurs  cités  par  M.  W.  Ouseley 
dans  son  appendice  à  VOricntal  Geography,  page  288  et  suivantes.  • 


^30  TROISIÈME  CLIMAT. 

Femiiei  10.-,  verso  „  ^ig  jg  ^eige  tou.s  les  aiis,  ot  dont  les  habitants  sont  vertueux  et 
"  innocents  en  paroles  comme  en  actions.  On  y  trouve  des  mines 
«  de  fer  dont  les  produits  sont  d'excellente  qualité. 

«  A  ces  montagnes  touchent  les  montagnes  des  mines  d'ar- 
«  gent  Â-Âid!  yj^jw  JIa=.  ,  situées  au  midi  de  Djireft  l^jj^  j^  ^ 
"  et  à  1  journée  du  Darifared  ^ji^il^,  di.strict  montueux,  fertile, 
-  couvert  de  villages  et  d'habitations.  » 

Quant  au  grand  désert,  on  appelle  ainsi   celui  qui  s'étend 
entre   le  Kerman,  le  Fars,  le  Moultan,  le  Sedjestan,  le  Cou- 
hestan,   une  partie   du  Khorasan  et  jusqu'auprès  des  pays  de 
Coumes  (j«^^ï  ^^j   et  de  Reï  ^^.   Il  y  existe   peu  d'habitants, 
"  mais  beaucoup  de  malfaiteurs  et   de  brigands,  attendu  l'ab- 
"  sence  de  toute  administration  tutélaire.  Ce  désert  est  envi- 
"  ronné  de  peuplades  qui  diffèrent  entre  elles  sous  le  rapport 
n  des  langues  et  du  costume,  et  qui  proviennent  soit  des  dé- 
"  pendances  du  Khorasan,  du  Coumes  et  du  Sedjestan,  soit  de 
«  celles  du  Kerman,  du  Fars,  d'Ispahan,  de  Cachan  et  de  Reï. 
«  Vu  la  difficulté  qu'il  y  a  de  voyager  à  cheval,  on  traverse  la  con- 
Keiiiiici  io6  recio.     «  tréc  avcc  des  chameaux  de  charge,  et  cela  non  sans  éprouver 
«  de  grandes  peines,  par  des  chemins  connus  et  dont  on  ne 
«  saurait  s'écarter  sans  courir  le  risque  de  péril-,  à  cause  de  la 
«  quantité  d'aventuriers  et  de  voleurs  qui  vont  se  réfugier  dans 
«  ces  déserts.  Leurs  retraites  les  plus  assurées  sont  les  montagnes 
«  connues  sous  les  noms  de  Kerkcch-Kouh  t.p' ^iSjS'et  de  Siah- 
'I  Kouh  ojS^oU^,  où  ils  enterrent  leurs  richesses  et  cachent  leurs 
"  approvisionnements.  La  première,  Kerkech-Kouh  a^  ijS^,  est 
n  peu  considérable,  mais  isolée  et  séparée'  de  toutes  les  autres  qui 
n  environnent  le  désert.  On  dit  que  la  circonférence  de  sa  base 
«  est  d'environ   6   milles;   il   en   surgit  quelque   peu   d'eau.  Au 

'  Cet  isolemeiil  de  montagnes  s'élevant  abruptes  du  milieu  des  plaines  esl  en 
effet  un  Irait  raractéristique  de  certaines  parties  de  la  Perse 


SEPTIÈME  SECTION.  431 

«  sommet  de  la  montagne  est  un  plateau  dont  les  pentes  sont 
«  escarpées  et  de  difficile  accès.  Quiconque  cherche  un  asile  dans 
«  le  flanc  de  ces  rochers  est  sûr  de  n'y  être  pas  découvert.  La 
«  montagne  dite  Siah-Kouh  «jS'oLl*»,  peu  éloignée  de  la  précé- 
«  dente,  est  également  un  repaire  de  voleurs.  » 

Les  chemins  connus  et  frayés  qui  existent  dans  ce  désert  sont 
en  petit  nombre.  Nous  allons  cependant  les  indiquer  en  détail. 

Le  premier  est  celui  qui  conduit  de  Fohredj  rj-t-»,  ville  dé- 
pendante du  Kerman,  au  pays  de  Sedjestan  ^L-x  .^..■^  ^J,o;l  JI . 

De  Fohredj  ^j-*-»  à  el-Ahsa  L.*«_a.i)t  et  à  el-AbarjLiJI  j,  on 
compte  2  4  milles. 

De  là  à  Ilordj  el-Menaré  sjUil  ^y>. ,  2  1  milles'. 

De  là  à  Robat  Ma'bed  Jvju>  LU, ,  2  i  milles. 

De  là  à  Asnid  Jv*À*.i,  27  milles. 

De  là  à  Bera'an  yU^  (oulera'an  y'-c;^),  24  milles. 

De  là  à  Bir  el-Cadbi  ^^[à}]  j.aj  ,  iU  milles. 

De  là  à  Rasak  AJ^j ,  1 8  milles. 

De  là  à  Kiaroulseïf  i_iA-».J_5jl&  (  ou  Kiaroulcheif  uÀ*«JjjLfe  ) , 
1  2  milles. 

De  là  à  Bazardïn  (jj^jj^  ,  1 4  milles. 

De  là  à  Djaroun  {jij^=r^  '4  milles. 

De  là  à  la  ville  de  Sedjestan  yU>.»jSï  «Ju-i^ ,  18  milles. 

Le  second  itinéraire  est  celui  de  Barmacliïn  (j>.iU,_>  -  à  Sedjes- 
tan, savoir  :  de  Barmachïn  à  Borhan  J^jj  (ou  Bordjan  yls-^), 
où  une  source  jaillit  du  pied  de  la  montagne,  1  journée. 

De  là  à  Medra  »!jJ>..«,  où  l'on  trouve  aussi  de  l'eau,  1  journée. 

A  Danirah  Abad  il»  e!_^i ,  1  journée. 

A  Robat  el-Cadhi  ^^-oUJI  JaLj,  1  journée. 

A  Darek  liJ;!^,  1  journée. 


'  Celte  slalion  manque  dans  le  nis.  B. 
'  La  version  latine  porte  Cqermasin. 


452  TROISIÈME  CLIMAT 

KeiiiliM  io6recio.  A  Djaroun  yjjU- ,   1  journée. 

A  Scdjestan  ^jl>.«,-y,  i  journée. 

Toutes  ces  journées  sont  faibles. 

En  partant  de  Barmachïn  on  peut  prendre  par  Kerwah  »jy 
1  journée. 

De  là  à  Nedbah  «L^o  ',   i  journée. 

Puis  à  Cherwa  »jj^ ,  i  journée. 

A  Temanih  -^Ur,  i  journée. 

A  Mastikh  g'—»,  1  journée. 

Mastikh  est  une  petite  ville  située  au  milieu  du  désert  et  dé- 
pendante du  Kerman,  bien  qu'elle  soit  séparée  de  cette  province. 
Cette  ville  est  populeuse  et  entourée  de  champs  cultivés  et  de 
palmiers,  en  quantité  suffisante  pour  la  consommation  de  ses 
habitants.  Il  y  a  ici  deux  routes:  l'une,  celle  de  droite,  qui 
conduit,  en  7  journées,  à  Sedjestan;  l'autre,  celle  de  gauche, 
qui  se  dirige  vers  Hérat  »t^.  Quand  on  prend  la  première,  on 
se  rend,  par  le  désert,  de  Mastikh  à  Diren  tiH^.  où  est  une 
source  d'eau  vive,  i  journée. 

Puis  au  puits  de  Kerdoudj  ^jijS'  [ou  Kerdouh),  i  journée. 

A  Piobat  Naberdj  ^^b  tL, -,  lieu  inhabité,   1  journée. 

A  Tarest  Bad  iL  t-._«,jb  (ou  Narest  Bad),  aiguade,  1  journée. 

A  Basbad  iU-wL',  station  inhabitée,  1  journée. 

A  Sadah  ^1j^-«  (ou  Madah),  1  journée. 

A  Sedjestan  ^U»*^,  1  journée. 

Pour  se  rendre  de  Mastikh  ^'^-"-«  à  llérat  «iy*,  on  prend  à 
gauche  et  l'on  parcourt  deux  stations  désertes,  2  journées. 

Puis  l'on  parvient  à  une  troisième,  dite  Piobat  l'zzet  ïyt  tly, 
qui  quelquefois  est  habitée  et  quelquefois  déserte;  1  journée. 


'  Ou,  d'après  la  version  latine,  Corliiia 

'  La  version  latine  porte  «  hospitium  lanouh  » 

'  Ibid.  Fesad. 


SEPTIÈME   SECTION.  435 

De  là  à  MedarjO^,  i  journce.  Feuiiici  lof,  recio. 

Puis  à  Cariât  Salem  IJL  a^ï,  grand  village  enlouré  de  cliamps 
cultivés,  I  journée.  - 

A  Robat  Hasak  jL-.a.  Llj,  i  journée. 

A  Nadcm  j..xj,  i  journée. 

A  Semendjan  yLs?w<v<,  i  journée. 

A  l'étang  de  Nadjah  &=-b  \  i  journée. 

A  Medlian  yl»..>^  (ou  Merdjan  yU-^),  i  journée. 

A  Soudan  ylij-»  (ou  Serdan  yîi^),  i  journée. 

A  Necliet  (..iwcio,  1  journée. 

A  Kerderem  [•j^/S',  i  journée. 

A  A'tiah  oUkc  ,  1  journée.  f""''"""'  '"'^  "■'"'■ 

A  Courra  iyi,  dépendance  du  Sedjestan,  où  a  lieu  la  jonction 
de  la  présente  route  avec  celle  qui  conduit  de  Sedjestan  à  Hé- 
rat,  1  journée. 

De  Courra  à  Derrali  Sj:>,  i  journée. 

De  Derrah  Kouïskan  yK-k^j.S'ôji  à  Herachan  yUij^ji- ^  dépen- 
dance d'Asferan  y!^.-jL-»«!,  place  frontière  du  pays  de  Hérat, 
1  journée. 

De  là  à  l'aqueduc  de  Sora  ^^j~>i  uUs,   i  journée. 

De  cet  aqueduc  à  la  montagne  noire  .s^-^i)!  J^=',  i  journée. 

De  là  à  Madman  yU^^  (ou  Madmar jUo^.<i),  i  journée. 

Et  enfin  à  Hérat  »^,  i  journée. 

Pour  se  rendre  de  Barmachïn  i^^i^jj  à  Cariât  Salem  i_w  xjj.i, 
on  prend  une  route  nouvelle  qui  passe  par  Darsenai  yU*y!i, 
«  village  où  il  existe  des  sources  d'eau  vive,  beaucoup  de  pal- 
«  miers,  et  au  delà  duquel  on  ne  trouve  pas  de  lieux  habités,  » 
1  journée. 

'  La  version  ialine  porte  lafa,  Mergian ,  Serdan,  Bost  el  d'aulres  variantes  qn'on 
trouvera  à  la  page  i32  de  cette  version. 

'  Le  ms.  A.  et  la  version  latine  portent  Khorasan.  Il  existe  en  effet,  soit  en  Ar- 
piénie,  soit  en  Perse,  divers  villages  de  ce  nom.  Ce  nom  est  écrit  ^jUjI^ji.  p.  àGi 

55 


454  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  1 06  verso.        De  là  à  Ras  el-Ma  Ul  ij.\j,    1  journée.  Ras  el-Ma  est  une 
«  source  dont  les  eaux  s'écoulent  dans  un  grand  lac.  >- 

«  A  partir  de  là,  on  a  4  journées  de  déserts  i  travei'ser.  Ces 
«  journées  sont  fortes,  les  déserts  contigus  et  la  route  dange- 
«  reusc.  » 

De  Cariât  Salem  ^Ju,  i^ji  à  Sedjestan  ylJL*»_st,  ou  compte 
1  n  journées. 

Et  du  même  lieu  à  Derrah  »ji,  10  journées. 

"  Derrah  eji'  est  un  grand  village  situé  dans  le  voisinage  du  lac 
«  où  s'écoulent  les  eaux  du  Ilindaiend  ô^-i^^y^Àub  (principal), 
«  fleuve  du  Sedjestan.  ■> 

ITINÉRAIRE    DE    RHABISS     jOAxi-    AU    KHORASAN    yL.I_^. 

"  kliabiss  est  une  petite  ville  dépendante  du  Rernian  et  située 
«  sur  la  lisière  du  désert.  Il  y  a  de  l'eau  courante,  beaucoup 
«  de  dattiers,  et  les  céréales  y  sont  à  bon  compte.  De  Khabiss  à 
"  un  lieu  nommé  Dowarec  i^j]jôJ\  ,  on  compte  1  journée.  Ce  lieu 
«  est  couvert  de  constructions  ruinées,  sur  un  espace  aussi  grand 
«  que  la  vue  peut  s'étendre.  H  y  a  des  monticules  qui  prouvent 
«  que  ce  lieu  était  jadis  habité,  et  cependant  on  n'y  voit  ni  puits, 
«  ni  fontaine,  ni  source,  ni  aucun  indice  d'eau';  de  là  à  Sour 

'  Ou  Zerrali.  Celle  indicalion ,  qui  s'accorde  avec  les  observations  modernes ,  est 
précisée  par  noire  auleur  dans  les  termes  suivants  : 

ij\        V        m         ^ 

'  Voici  également  le  texte  de  ce  passage,  qui  n'est  pas  sans  intérêt  : 


SEPTIÈME  SECTION.  455 

«  Roud  i>i^^y^^-.  lit  de  torrent  dont  le  sol  est  couvert  de  sel  et     Feuillet  loG versa. 
«  où  coulent  seulement  des  eaux  pluviales.  Les  terrains  de  ce 
«  désert  sont  (en  général)  salés. 

«  De  là  à  la  montagne  de  Narsak  JUyb ,  i  journée. 

«  Puis  à  un  lieu  connu  sous  le  nom  d'el-HoudIi  i^ii,  où  se 
«  rassemblent  les  eaux  pluviales,  i  journée. 

«  A  Ras  el-Ma  Ul  y~lj,  source  dont  les  eaux  tombent  dans  un 
«  étang  et  arrosent  quelques  cultures  suffisantes  à  peine  pour  la 
«  subsistance  d'une  ou  de  deux  personnes  au  plus,  2  journées. 

<■  A  Kourkouré  ij^j^,  lieu  dépendant  du  Kouliestan  yU*i»ji>j5', 
«  sur  la  frontière  du  désert, (la  distance  manque). 

«  A  Ilouseb  k_*.w^i»,  petit  château  fort,  2  journées. 

"  A  Khourj^ii.,  2  journées. 

«  A  Caïn  (jjb",  ville  capitale  du  Kouhestan,  dans  le  Khorasan, 
«  1  journée.  » 

ITINÉRAIRE     DE     DOWAR  jiji     A    KORIN     (^Jj-^» ,     DANS     I.E     KHORASAN. 

«Dowarjiji  est  une  ville  bien  peuplée  et  dominée  par  deux 
«  châteaux-forts.  Il  y  a  de  l'eau  courante,  des  palmiers  et  quel- 
«  ques  champs  cultivés.  Cette  ville  est  dans  les  limites  du  Ker- 
«  man. 

"  De  là  à  un  lieu  nommé  Koudra  ^^ji>y-^=,  misérable  station 
«  sans  maisons,  avec  une  source  peu  abondante,  1  journée. 

n  Puis  à  Sebward  ( Sebzawar ? )  j^a^w ,  fort  ruiné,  avec  quelques 
«  palmiers,  qui  a  été  délaissé  par  crainte  des  voleurs. 

«A  Derdan  yli;*,  lieu  sans  habitations,  1  journée. 

n  A  Rend  «xjj  ,  lieu  inhabité  où  se  trouve  une  citerne  qui  re- 
«  çoit  les  eaux  pluviales,  1  journée. 

Je  prt'siitnc  qu'il  faut  lire  i«,  ji*-^'  ^^  1"'  signifie,  en  persan,  rniirc  sauinàtre 
Les  mss.  porlent  /.jlï,  (vils  el  (jjlî-  Nous  adoptons  celle  dernière  leçon  connue 
la  plus  conforme  aux  indications  données  par  les  caries. 

55. 


436  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  106  verso.         „  Dc  cct  étang  à  Banend  .xiil»,  hameau  fortifié  qui  se  compose 
«  d'une  vingtaine  de  maisons  et  où  se  trouve  un  cours  d'eau 
.1  qui  fait  tourner  une  petite  meule;  palmiers  et  champs  cultivés; 
1  journée. 
Feuillet  107  recto.  "  A  2  farsakhs  '  avant  d'arriver  à  Banend  on  trouve  une  source 

«  entourée  de  plantations  de  palmiers  et  de  quelques  maisons 
■■  qui  ne  sont  fréquentées  que  par  des  voleurs.  Les  habitants  de 
«  Banend  s'entendent  entre  eux  pour  protéger  ces  plantations. 

«  De  Banend  à  Arda'a  xsij!,  misérable  station,  i  journée. 

I.  De  là  au  puits  de  Chek  jL^jm,  qui  fournit  de  très-bonne 
«  eau,  1  journée. 

«  De  là  à  Khourj^,  lieu  inhabité  et  situé  à  2  journées  de 
«  Houseb  v^j^ ,  1  journée. 

«  De  Khour  à  Korïn  (^^^5',  dépendance  de  Nisabour ^j^Uj  dans 
«  le  Khorasan,  3  journées.  » 

ITINÉRAIRE    DE    VEZD    i>.  '    A    BARCHIN    (JVw/J  • 

«  De  Yezd  à  Ilira  »;-*-=- ,  source  et  citerne  où  tombent  les 
«  eaux  pluviales;  pays  désert  :  1  journée. 

«  De  là  à  Khorané  «j!;^,  bourg  bien  peuplé,  pouvant  mettre 
«  sur  pied  plus  de  200  hommes  armés;  cultures,  jardins,  eau 
«  courante,  château -fort  construit  sur  une  colline  de  forme 
»  ronde,  dont  le  pied  est  baigné  par  une  rivière  qui  arrose  les 
.  vignes  et  les  jardins;  lieu  connu  do  toute  ancienneté  par  sa 
«  fertilité  :  1  journée. 

«De  là  à  la  colline  de  Chah  Sind  J>J<^  »li  Jo,  station  déserte 
«  où  l'on  ne  trouve  que  deux  citernes  destinées  à  recevoir  les 
«  eaux  pluviales,  1  journée. 

'  Environ  3  lieues  communes. 

'  Les  manuscrits  portent  i^  Berd  ;  mais  il  n'existe  en  Perse,  du  moins  h  noire 
connaissance,  aucune  ville  de  ce  nom.  Voyez  ci-dessus,  p.  4ig. 


SEPTIÈME   SECTION.  437 

Il  De  là,  par  le  désert,  à  Sa'lnda  1j^.a_cL«,  fort  contenant  en-    Feuillet  107  recto 
Il  viron    100    hommes;  source  d'eau  courante,   cultures,  aque- 
II  ducs,  jardins;  bien  moins  peuple  et  moins  Lien  fortifie  tpie 
Il  Klioranc,  dont  il  vient  d'clre  question  :  1  journée. 

Il  De  là,  par  le  désert,  à  Bost  Barem  -^L  camo,  lieu  inhabité; 
Il  khan  ou  caravansérail;  eau  de  puits  :  i  forte  journée. 

Il  De  là  à  Robat  Mohammed  >>^  LU,  foi't  habité  par  une 
Il  trentaine  d'hommes;  sources,  cultures  :  i  faible  journée. 

Il  A  Rik  iiLj,  lieu  inhabité  où  est  un  canal  destiné  à  conduire 
Il  les  eaux  dans  une  citerne;  sables  qui  couvrent  un  espace  de 
"  6  milles  d'étendue  :  1  journée. 

«A  Mehleb  v«-L.U,  lieu  désert;  caravansérail,  source  :  1  jour- 
II  née. 

Il  A  Robat  llouran  y'j^»-  ls[>j,  fort  construit  en  pierres  et  en 
«  plâtre,  gardé  par  trois  ou  quatre  hommes;  source;  point  de 
Il  cultures  :  1  journée. 

Il  A  Zad  Adjret  »^j=-!  ilj,  lieu  inhabité;  puits  et  caravansérail: 
Il  1  journée. 

«A  Bostaderan  yl^ilA^to,  1  journée. 

Il  A  Bann  1^,  village  contenant  au  moins  5oo  âmes;  eau  cou- 
II  rante,  cultures,  pâturages  et  troupeaux  :  1  journée. 

Il  De  là,  par  le  désert,  à  Radouïé  iùjiij';  eau  courante,  mais 
Il  point  d'habitants  :  i  journée. 

Il  De  là,  également  par  le  désert,  à  Riken  (jXJ,,  fort;  cul- 
11  tures,  sources  d'eau  courante,  lieu  presque  toujours  inhabité  : 
Il  1  journée. 

Il  A  Ansist  cx*i»A**ot ,  lieu  désert,  1  journée. 

Il  Enfin  à  Barchïn  (j-»y.j ,  auprès  de  Nisabour,  1  journée. 

'  Celle  slalioii  el  la  suivante  niaiiquent  dans  le  ms.  A. 


458  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillcl  1 07  recto.  AUTRE    ITINÉRAIRE,    P.\SSANT    PAU    YEZD ,    ISP.UIAN    ET    BABEIN. 

«  Les  trois  routes  se  réunissent  à  Korîn  {jr>j^,  gros  village  non 
«  entouré  de  murs,  dont  la  population  s'élève  à  près  de  2000  in- 
«  dividus.  Ce  village,  dont  le  territoire  est  considérable,  est  si- 
n  tué  à  9  milles  de  Tubbus  u^aL  . 

«De  \ezd  à  Chourj_5^,  puits  d'eau  salée  sur  la  frontière  du 
«  désert,  1  journée. 

"  A  Biré  s^ju  ,  hameau  dépendant  du  Kerman  et  peuplé  d'une 
«  dizaine  d'individus,  1  journée. 

«  A  A'ïn  Mo'oul  Jjj«-«  i^s.  \  1  journée. 

«A  A'mou  Souli  ^^^^5,  source  considérable  jaillissant  d'un 
«  fond  d'argile  rouge.  Les  montagnes  environnantes  sont  de  la 
«  même  couleur  :  2  journées. 

"A  Bir  Hàd  i>\ja~  jM ,  source,  lieu  inhabité,   1  journée. 

«A  Zardjouin  {^y^-j^j,  citerne  recevant  les  eaux  pluviales, 
«  1  journée. 

«A  Chourj_j-i,  source  d'eau  sauniâtre,  lieu  désert  où  sont 
«  des  voûtes  inhabitées,  1  journée. 

«  A  A'in  Mo'oul  J^jM  (JV.C-,  source,  sans  habitations,  1  journée. 

11  A  Korïn  (jjj5'^,  2  journées. 

«  A  1  2  milles  de  cette  dernière  station  est  im  grand  lac  qui 
«  reçoit  les  eaux  de  pluie  et  les  torrents. 

«  Toute  cette  route  est  dangereuse.  Les  journées  sont  en  gé- 
«  néral  fortes,  et  on  ne  voyage  qu'avec  appréhension  et  en  toute 
«  hâte.  Dans  le  désert,  entre  Chour  j^  et  Biréh  ojm  ,  à  droite  et 
«  à  2  farsakhs  de  la  route  qui  mène  du  Khorasan  au  Kerman,  on 

Le  ms.  A.  porte  iJk*^  ^j^  . 
'  Même  observalion. 

Le  même  ms.  porte  ici  (>j»5^.  au  surplus,  la  plupart  de  ces  noms  de  lieux  ne 
se  trouvant  indiqués  ni  sur  les  cartes,  ni  dans  les  relations  de  voyage,  il  devient 
Irès-difTicile  de  les  transcrire  exactement. 


SEPTIÈME  SECTION.  439 

«  voit  des  sculptures  en  pierre  représentant  toute  sorte  de  fruits,     '••luikt  107  rccio. 
«  tels  que  des  noix ,  des  amandes ,  des  pommes ,  des  poires ,  des 
«  oranges,  etc.  » 

ITINÉRAIRE    DE    13ABEIN    (jvjl?    A    NISABOUR  ji_^L<.AJ . 

«De  Babeïn  à  Darmoud  ù^j\:>,  lieu  désert,   1  journée. 

«A  Houndé  iX^ya.,  citerne,  1  journée. 

«A  Badan  yliL,  constructions  voûtées  et  en  ruines;  puits, 
><  1  journée. 

«  A  Deliek  dlfta,  sables;  colline  de  terre  rouge  et  dure;  puits, 
«  1  journée. 

«  A  Ba'alik  yiL_*_Lx^ ,  source  peu  abondante  ;  lieu  inhabité , 
«  I  journée. 

«A  Send  Bend  Ov\j  »XjU,,  fort  ruiné,  peu  d'eau,  1  journée. 

«A  Recbdad  ilov^,  lieu  situé  au  pied  d'une  montagne,  fort 
«  où  se  trouve  un  puits,  lieu  désert 

«A  Derné  Àj,i  (ou  Derié  *jji),  petit  village  situé  sur  une 
«  éminence,  1  journée. 

«A  Nlmkethroud  ijj_Â5C«y\  citerne,  1  journée. 

«  A  Korïn  (jjjS',  I  journée. 

«La  route  d'ispahan  à  Korïn  est  dangereuse,  peu  habitée  et 
«  peu  fréquentée  à  cause  des  déserts,  des  montagnes  et  des 
«  voleurs  qu'on  est  exposé  à  y  rencontrer. 

«  On  passe  par  les  lieux  suivants  : 

«D'ispahan  à  Andia  »,.Xj) ,  montagne  au  milieu  d'un  désert,     Keuiiki  107  verso. 
><  puits,  1  journée. 

«A  Neder  Sar^l-wj^Xj  (ou  Beder  Sar  jl_w  j^_>  ) ,  lieu  désert, 
«  puits,  1  journée. 

"A  Afchout  tyijl,  citerne,  1  journée. 

'  Le  ms.  A.  porte  i^yjSx  Temkiroud. 


440  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  107  >(«o.         „A  Jaderan   uijiij,  montagne  au  pied  de  laquelle  est  une 
«  source;  repaire  de  voleurs,  1  journée. 

«  A  Badkhan  Bad  il  (^^v,  Heu  ruiné  et  désert,  1  journée. 

K  A  Kliaïdidjïn  yv=-.>ysi^,  lieu  dé.serl,  source,  1  journée. 

«  A  Demindar  ,loouo.,  source  dans  un  bas-fond,  1  journée. 

"  A  Adan  Bad  il?  ytJ^,  1  journée. 

"  A  Korïn  tjjjS',  2  journées. 

"  On  peut  prendre  de  Kliaïdidjïn  (jvra.>wA_i.  par  Marsan  yU.jU, 
«  défilé  de  montagnes  où  l'on  trouve  de  Teau  dans  une  ca- 
«  verne  :  1  journée. 

'■  De  là  à  Na'ïs  (j*axj,  1  journée. 

«  A  Dema'dïn  (jjj>jwi,  fort  de  peu  d'importance,  1  journée. 

«  A  Badmé  iC«iL,  source,  1  journée. 

..  A  Hasckïn  (jvX-«U.,  i  journée. 

«  A  Bedrest  ca-.;^,  i  journée. 

«  A  Cabresali  *-«_^o,  i  journée. 

«  A  Nisabour  ji^l--sj ,  18  milles. 

ITINÉR.\IRE     d'iSPAIUN     A    REl. 

D'Ispahan  à  Dallii  j.li  \  village,  1  journée. 

De  là  à  Robat  A'merj_«l£  tL,,  «  lieu  aujovud'hui  désert,  mais 
«  précédemment  occupé  par  une  peuplade  qui  veillait  à  la  sûreté 
"  du  chemin.  Il  y  a  une  citerne  où  s'écoulent  les  eaux  d'un 
«  ruisseau  venant  de  l'occident.  « 

Puis  à  Robat  abi-Aly  ben-Rustem  fi<^j  (jj  ^^  jî  laiy ,  1  jour- 
née. 

A  Derrah  »Ja,  place  petite,  mais  forte,  1  journée. 

A  la  ville  de  Cachan  yUt-,  par  des  lieux  déserts,  stériles  et 
dangereux,  2  journées. 


'   La  version  latine  porte  Dalgc.  .  ,,,i,i  )j.' 


■Hi- 


SEPTIÈME   SECTION.  441 

A  Cariet  el-Madjous  (j«>^I  *j;j,  '<  village  dont  les  habitants     Ftu'Hct 
«  sont  ignicoles,  «  i  journée. 

A  Coum  *j>,  belle  ville  entourée  d'habitations,  i  journée. 

«  Le  pays  compris  entre  Coum  et  Cariet  el-Madjous  est  par- 
>i  semé  de  villages  et  de  lieux  habités.  » 

A  Kadj  ^^^,  «  village  à  demi  ruiné  où  l'on  n'a  que  de  l'eau  de 
«  pluie,  »  1  journée. 

Par  le  désert,  à  Deïr  el-Hissn  (j-^aJi^i,  «  château-fort,  bien 
"  construit  en  briques  et  en  plâtre ,  contenant  des  habitants  et 
«  une  garnison,  »   i  journée. 

A  Dorza  ij^s,  «ville  de  grandeur  moyenne,  possédant  une 
"  mosquée,  des  édifices,  des  champs  cultivés  et  de  feau  cou- 
«  rante,  »   i  journée. 

«  (La  route  passe  entre  les  montagnes  dites  Kerkech-Kouh 
•I  ej.5'(ji.5^et  Siah-Kouh  «^S'ôU*»).  » 

De  là  à  Rcï  i5j-ll,  grande  ville  dont  nous  donnerons  plus  tard 
la  description,  s'il  plaît  à  Dieu,  i  journée. 

Il  existe  une  autre  route  d'Ispahan  à  Pieï,  par  le  désert,  pas- 
sant entre  les  deux  montagnes  dont  il  vient  d'être  question.  A 
partir  de  Deïr  el-Hissn  (jAait  jji ,  vous  prenez  à  gauche  à  travers 
les  montagnes;  de  ce  lieu  à  Siah-Kouh  «j-^j  «Us- <«,  on  compte 

1  2  milles. 

(D'une  montagne  à  l'autre  l'intervalle  est  dô  17  milles.) 
Vous   revenez   ensuite,  en  prenant  à  droite,  à  Dorza  «j^i, 

2  1  milles.  ■ 

Et  ensuite  à  Reï. 

Telles  sont  toutes  les  routes  existantes  dans  ce  désert.  Après 
nous  être  efforcé  de  les  décrire  aussi  bien  qu'il  dépendait  de 
nous,  nous  allons  passer  à  ce  que  la  présente  section  embrasse 
de  relatif  au  Sedjestan.  Nous  disons  donc  que  les  (principales) 

'  La  version  laline  poile  ad  civilatcm  Kas 

56 


'lli2  TROISIÈME  CLIMAT. 

Keuillei  lo-  verso,  villes  (le  ccttc  provincc  sont  :  Zarendj  ^jj,  Kirouïeli  *jj_^  .  *'- 
Tâc  jLkJ!,  el-Fars  u-^jlI!,  Khawas  o-'j-i-;  Courra  i^j,  Djerra  »j.=-  . 
Bost',  Zerdan  y'iy,  Zalecan  yUJIj,  Baghncïn  (ji-UL,  Darghacli 
jiiji,  Derthel  Jiji,  Bechenk  A  *■&-■,  Bendjewaï  ^^\^j^,  Kemk 
^,  Gharia  &j^,  el-Cassr _^-iajJI ,  Chivva  (i:_^,  Esfendjaï^^l:^^^! 
et  Hauiani  -Ul»- . 
îiRExiij-.  "La  principale  ville  (du  Sedjestan)  s'appelle  Zarendj   gjj. 

«  Elle  est  grande,  bien  bâtie,  commerçante.  Ses  bazars  entourent 
"la  grande  .mosquée.  Ses  faubourgs  sont  populeux  et  reniar- 
«  quables  par  la  belle  construction  des  marcbés.  La  ville  est  en- 
"  tourée  de  bonnes  murailles  et  de  fosses,  ainsi  que  les  fau- 

Fcuillei  108  recto.  «  bourgs.  Lcs  fosscs  qui  régnent  autour  des  murs  d  enceinte 
«  sont  alimentés  par  des  sources  d'eau  vive  et  par  les  eaux  qui 
«  excèdent  les  besoins  de  la  consommation.  La  ville  a  cinq  portes 
I'  et  les  faid)ourgs  treize  ;  ces  portes  sont  enduites  en  argile 
«  mêlée  de  vitriol,  car  le  bois  qui  s'y  trouve  serait,  sans  cette 
■I  précaution ,  exposé  à  être  rongé  et  détérioré  par  les  vers.  La 
«  grande  mosquée  est  bâtie  dans  la  ville ,  sur  un  terrain  dont  le 
«  niveau  est  inférieur  à  celui  du  faubourg.  Zarendj  est  arrosée 
»  par  trois  cours  d'eau ,  qui  y  pénètrent  par  trois  portes  diflé- 
"  rentes,  c'est-à-dire,  1°  par  la  porte  vieille  jj-vajJI  çjL,  2°  par  la 
"  porte  neuve  >Xja4^  v^  '  •^°  P'ir  1''  porte  au  blé  ^,'jdiJI  t_>Li .  Ces 
«  cours  d'eau,  de'peu  d'importance,  servent  à  l'arrosage  des  jar- 
«  dins  existant  autour  de  la  ville  et  â  l'approvisionnement  des 

'  Variantes  du  ms.  A.  :  o,Xi«.  Iladda,  o_«yji  Dosl,  |jli»_«  Mewdan,  |j„_C;i 
Dera'as,  Jo  Bel ,  viLJCij  Teclikik,  etc.  Pour  celles  de  la  version  latine,  voy.  p.  i3.S 
de  cette  version. 

"  Il  est  souvent  question  dans  Slrabon  d'un  peuple  connu  sous  la  dénomination 
de  Dranyi  et  d'une  province  dite  Draiiqiiine  qui,  selon  le  sentiment  commun,  ré- 
pond à  ce  que  l'on  appelle  aujourd  liui  le  Sedjestan.  D  après  la  carte  dressée  en 
1  S34  pour  le  voyage  de  M.  Bnrnes,  la  position  de  Zarendj  répond  à  celle  de  la 
moderne  Djelal-Abad.  Voyez  cette  carte  et  la  traduction  française  de  Strabon,  t.  I\  , 
p.  367,  et  t.  V,  p.  98  et  99. 


^...^.,1 .^         i.AO   lu;  mii.RAii, 

o 


l)i;   /.1'.jii;aii. 


SEPTIÈME  SECTION.  445 

"  hains.  Le  sol  du  pays  est  en  général  sablonneux  et  plal  (on  n'y  i>uiilii  wi8  recto 
voit  aucune  montagne),  et  le  clmiat  chaud.  Il  n'y  tombe  jamais 
de  neige,  mais  des  vents  violents  y  soufflent  avec  une  telle 
continuité,  que,  pour  moudre  le  grain,  on  y  a  construit  des 
moulins  mus  par  cette  force.  Les  habitants  de  ce  pays  sont 
constamment  incommodés  par  le  sable. 

'<  Les  cours  d'eau  qtii  parviennent  à  Zarendj  et  traversent  cette 
ville  dérivent  de  l'Hindmend  •yj^.yjjb ,  grand  fleuve  qui  prend 
sa  source  dans  les  sommets  du  Ghaur^^JI',  parvient  aux  li- 
mites du  Rahedj  zj  et  du  pays  de  Deravvas  (j».'»;^  (ou  Da- 
warch  u~j'jû),  puis  coule  vers  Bost  i_»_**-j,   longe  les  limiles 
du  Sedjestan  et  se  jette  dans  le  lac  de  Derrab  »,i  Sjj^-. 
••  L'étendue  et  la  profondeur  des  eaux  de  ce  lac  augmentent 
«  ou  diminuent  selon  l'accroissement  ou  la  diminution  de  ses 
affluents.  H  y  a  sur  ses  bords  des  villages  et  des  champs  cul- 
«  tivés.  Son  étendue,  en  longueur,  est  d'environ  90  milles  de- 
puis Korïn  (jjjS',  sur  la  route  du  Kouhestan  ylA*«Jij5' j^^Js  je, 
jusqu'au  pont  de  Kerman  yUyS's^Àï,  sur  la  route  du  Fars  ^^ 
(j-jls  ;>jj-l=-  Ses  eaux  sont  douces  et  on  y  pêche  beaucoup  de 
poisson.  A  l'exception  de  la  partie  de  ses  bords  qui  touche  au 
K  désert,  toutes  les  autres  sont  habitées. 

"  Quant  aux  cours  d'eau  qui  dérivent  de  l'Hindmend  <XÀ.«^i.(ti, 

ils  se  répandent  sur  le  sol  de  la  contrée  qu'ils  traversent,  et  il 

n'en  parvient  aucune  partie  dans  le  lac. 

"Le  Sedjestan  comprend,  indépendamment  de  Zarendj,  di- 

«  vers  autres  lieux,  dont  le  territoire  produit  en  quantité   du 

1  blé,   des  dattes,   de  l'encens  yU.XSi  ■'  et  du  raisin,  et  dont  les 

'  Ces  montagnes,  indiquées  sur  les  caries  sous  le  nom  de  Glioor  ou  de  Gaui, 
paraissent  être  les  anciennes  Paropaniisadcs.  Voyez  d'AnviU'c,  Gioijrapliw  uiincnnr , 
I.  II,  p.  291. 

'  C'est  celui  qu'on  appelle  aujonrd'luii  lac  de  Zerrali.  Vov.  (  i-dtssus  p    /i3/t 

^  Cette  particularité  est  omise  dans  le  m».  B. 

56. 


444  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  108  recto.  „  habitants  vivent  dans  l'aisance  et  vendent  à  crt-dit  l'excédaut 
«  de  leurs  récoltes.  Ce  pays  est  borné,  du  côté  du  midi,  par 
«  le  district  de  Balis  (j«>hs-!^  ï^-f--^,  situé  entre  le  Scdjestan  et 
«  le  district  de  Sind  OouJ!  Hi^^'j  ,  qui  a  pour  capitale  Siwa  ^y^r^, 
"  bien  que  le  gouverneur  réside  dans  un  lien  nonnné  el-Cassr 
«jMiÀl\ ,  à  deux  journées  de  la  ville. 

«  Raliedj  gj  (  ou  Radjani  ^  )  est  le  nom  d'une  province , 
"  (<>_l-il,  dont  les  deux  villes  principales  sont  Bendjewaï  ^^^^^ 
«  et  Kehek  J^-^X  Cette  province  est  située  entre  celle  dite  el- 
«Dawarjjii'  et  Balis  ^r-^iJl; .  El-Dawar  est  un  pays  fertile, 
«  limitrophe  d'el-GhaufjijjiJI ,  de  Baghneïn  (jv^^L,  de  Kliilkh  ^^^ 
«  de  Bechenk  JuUio,  et  d'oii  dépend  la  ville  de  Bek  viL  et  celle 

«  de  Darghach  (ji èji,   l'une  et  l'autre  bâties  sur  les  rives  de 

«  ITIinduiend.  «  Quant  à  Baghneïn,  à  Khilkh  et  à  Bechenk,  ces 
«  pays  confinent  avec  le  Ghaur.  » 

«  Les  Khilkhs  ^...i-  (ou  Khildjis  ^>-à-)  sont  des  peuples  de  race 
«  turque,  qui,  dès  les  temps  anciens,  parvinrent  aux  frontières 
"  de  l'Inde  et  à  celles  du  Sedjestan  et  du  Ghaur.  Ils  descendirent 
«  dans  ces  contrées,  les  cultivèrent,  les  fertilisèrent  et  y  éta- 
«  blirent  leurs  demeures.  Ils  possèdent  des  troupeaux  de  mou- 
«  tons,  des  bœufs,  des  chevaux  et  toute  sorte  de  biens  en 
«  abondance,  et  ils  ont  conservé  le  costume  et  la  physionomie 
«  des  Turks  ". 

«  Parmi  les  villes  situées  dans  les  environs  de  Zarendj,  on  re- 
«  marque  el-Tàc  ,jLlaJI,  à  une  journée  de  distance  de  Zarendj, 
«  sur  la  droite  du  voyageur  qui  se  rend  dans  le  Khorasan.  Elle 

'   Le  nis    B.  porte  i!»»- 
^  Voici  le  texte  : 


SEPTIÈME  SECTION.  445 

«  est  petite ,  mais  bien  peuplée  et  entourée  d'un  territoire  fertile 
"  et  produisant  beaucoup  de  raisin  et  de  fruits  qui  servent  à  la 
«  consommation  des  habitants  du  Sedjestan. 

«  El-Fars  u-)JJt  est  une  ville  de  grandeur  moyenne,  ceinte  de 
«  murs  et  possédant  des  marchés.  C'était  autrefois  la  résidence 
«  de  Rustem  le  Fort  et  la  capitale  de  son  royaume.  On  y  voit 
"  encore  les  vestiges  du  lieu  où  l'on  attachait  ses  chevaux'.  Cette 

o 

«  ville  est  entourée  de  villages  et  d'habitations  et  située  à  une 
«  journée  de  distance  de  Sedjestan  (c'est-à-dire  de  la  capitale 
«  du  Sedjestan),  sur  la  gauche  du  voyageur  qui  va  à  Bost  i_*«^. 
«  Khawas  w^^'  est  plus  grande  et  mieux  bâtie  qu'el-Fars 
«  (j-j_iJI  ;  entourée  de  murs  en  terre,  elle  possède  des  bazars 
«  où  l'on  fait  un  bon  commerce  et  où  l'on  peut  se  procurer 
«  toute  sorte  de  marchandises.  Khawas  est  à  une  journée  d'.el- 
«  Fars,  sur  la  gauche  du  voyageur  qui  se  rend  à  Bost,  et  à  un 
"  mille  et  demi  de  Caraa'  a_cjIs.  Son  territoire  est  bien  peuplé, 
«  bien  cultivé,  couvert  de  palmiers  et  d'autres  arbres  produi- 

I  sant  des  fruits  en  abondance,  arrosé  par  des  ruisseaux  et  des 

II  canaux.  Ses  haljitants  vivent  dans  l'aisance. 

Il  Djerra  »;.=-  est  une  ville  dont  les  dépendances  touchent  à 
11  celles  de  Courra  iiyi^,  dont  elle  ejt  éloignée  d'une  journée  en- 
11  viron,  à  droite  du  voyageur  qui  se  rend  du  Sedjestan  au  Kho- 
"  rasan.  Ses  dépendances  sont  agréables  et  leur  étendue  est  à 
11  peu  près  égale  à  celle  des  dépendances  d'el-Fars  (j-ylli .  11  y  a 
11  beaucoup  de  villages,  d'habitations  et  de  lieux  cultivés  et  fer- 
11  tiles.  Les  maisons  sont  construites  en  pierre  et  en  argile;  on 
«  y  boit  de  l'eau  amenée  par  des  canaux. 

xmijj  iajj^ jj]  tHj  *J5^  )!ij  «XjiX.iJi  /<v.»«j  «!i  jjk«>Jl  i_j>JL<«<  i  ^J^  ^j 

'  Les  caries  anglaises  portent  l'inrlication  iliine  ville  du  nom  fie  Khoos. 

'  En  atlnieltanl  le  déplacement  d'un  point  diaciiliqiie,  on  retrouverait  ici  le  nom 
de  la  ville  de  Furrali ,  située  par  3i°  âo  de  latitude  et  Sg"  lo  de  longitude  à  l'est 
du  méridien  de  Paris. 


Feuiilt;t   loS  recto. 


Feuillet  I  o6  verso. 


/|i'i6  TROISIEME  CLIMAT. 

Feniliei  loS  verso.         «De  DjeiTa  à  Sedjestan,  on  compte  3  journées,  et  à  Courra. 
«  1  journée. 

"  Djerra  est  située  entre  cl-Fars  et  Courra. 

"  Cette  dernière  ville  (Courra  Sji)  est  plus  grande  que  Djerra 
'  et  qu'el-Fars.  Elle  est  jolie,  ceinte  de  murs  en  terre,  bâtie 
«  sur  un  terrain  plat;  les  maisons  y  sont  construites  en  argile; 
«  son  territoire  contient  près  de  soixante  villages;  on  y  recueille 
"  des  dattes,  du  raisin  et  toute  sorte  de  fruits  en  abondance. 
«  Il  ^st  traversé  et  arrosé  par  une  rivière  qui  porte  le  même 
"  nom  que  la  ville,  et  dont  l'excédant  des  eaux  se  jette  dans 
«  le  lac  de  Derrah  ôji  ïy*^ ,  situé  à  une  journée  de  distance. 
«  Non  loin  de  Courra'  e.st  une  ville  dite  Bcli  aj,  et  (également) 
«  connue  sous  le  nom  de  Rahedja  »^\j .  Cette  dernière  ville  est 
'■  de  peu  d'Importance ,  à  peu  près  aussi  grande  et  aussi  bien 
«  bâtie  qu'el-Fars;  mais  il  en  dépend  im  territoire  considérable, 
«  des  villages  et  des  champs  produisant  du  raisin  et  du  fruit  en 
«  quantité.  Elle  est  située  à  2  journées  de  Bost  ^-v-*.._> .  Le  nom 
«  de  la  première  station  est  Firouz'Bend  sJljjj^-,  et  celui  de 
«  la  seconde,  la  rivière  de  Sarwan  ^^jjjwj-^,  pavs  qui  touche 
"  au  DawarjjloJl  et  au  Bahedj  s^i . 

«  Quant  à  la  ville  de  Zalecan  yUJipI ,  située  à  une  journée  de 
"  Bost  c:^*»o ,  elle  est  bien  peuplée ,  entourée  de  murs ,  pourvue 
Il  de  marchés,  d'eau  courante,  de  vergers,  de  palmiers,  de  vignes, 
«  de  champs  cultivés,  de  pâturages  et  de  troupeaux;  elle  est  à 
«  peu  près  de  la  même  étendue  qu'el-Fars;  la  plupart  de  ses 
1  habitants  sont  tisserands,  et  leur  principal  commerce  consiste  en 
«  étoffes  qu'on  vend  et  qu'on  exporte  au  loin  en  quantité  con- 
"  sidérable.  Les  maisons  sont  construites  en  briques  cl  en  ar- 
"  gile. 


Lp  ms.  H.  porte  :  »  à  iinr;  foite  journée  sur  la  frontiirc  du  (Icserl.  » 
L'()nrnlal  Geography,  p.  -.ioS  el  210,  porte  Fironzineml 


SEPTIÈME  SECTION.  447 

<>  Sarwau  ^\jj^  '  est  une  ville  petite,  entourée  de  murs  et  dont  feuillet  los  verso. 
"  les  maisons  sont  construites  en  argile;  elle  est  moins  considé- 
«  rable  quel-Fars,  et  elle  portait  autrefois  le  nom  de  Firouz- 
«  Bend  -xàj 3^,^  (ou  Firouz-Mend  .xà-oj^^j).  Elle  est  située  à  la 
«  droite  du  voyageur  qui  se  rend  à  Uahedj  sj;  son  territoire 
"  produit  du  raisin,  des  fruits,  des  céréales  et,  en  particulier, 
"  du  bendj  ^";  il  est  arrosé  par  des  eaux  courantes.  » 

«  Keles  ^yJé  est  également  une  ville  de  peu  d'importance , 
11  mais  entourée  de  murs,  commerçante  et  industrieuse.  Ses  ha- 
«  bitants  sont  artisans  et  voyageurs.  Ils  exercent  pour  la  plupart 
«  le  métier  de  tisserands.  De  là  à  Zarendj  ^jj,  on  compte 
«  90  milles.  Keles  est  sur  les  bords  de  l'Hindmend  et  sur  la  li- 
«  sière  du  désert.  Il  y  a  quelques  cultures  dans  ses  environs.  " 

ITINÉRAIRE    DE    SEDJESTAN    A    HÉRAT  '\ 

La  première  station  se  nomme  Kerkouïa  xi^jS^. 

De  là  à  Dostar  j.i«i,  où  l'on  passe,  sur  un  pont,  un  cours 
d'eau  dérivé  de  l'Hindmend ,  1 2  milles. 

A  Djouin  (j-j^-=-,  village,  1  journée. 

A  Ansant  cj^à^mj!  ,  1  journée. 

A  Kerkara  ijSyS',  1  journée. 

A  Chfirchek  liLw^,  1  journée. 

Au  pont  sur  la  rivière  de  Courra,  1  journée. 

De  ce  pont  ''  au  fort  de  Derrah  «j5  ,  sur  les  bords  du  lac  dans 
lequel  se  jette  l'Hindmend,  1  journée. 

De  Derrah  à  Kouskian  ^\^^,  1  journée. 

'  Li's  caries  indiquent  une  ville  du  nom  de  Saravvan  environ  à  60  lieues  au 
sud-esl  de  1  Ilindmcnd. 

"  Sorte  de  racine  employée  comme  soporilique,  el.  plus  généralement  connue 
sous  Je  nom  de  beng  dLu- 

'  Pour  les  variantes  des  noms  de  lieux,  voyei  la  version  latine,  p.  i33,  1 3/1  et  i35. 

'  Le  ms.  B.  porte  de  Courra. 


446  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fcuilici  .08  verso.  A  Djachan  yUU-,  lieu  qui  dépend  du  Asfaran  yl;X«,i!l ,  dans 

le  pays  de  Hérat,  1  journoe. 

De  là  au  canal  Sari  j^j— ,  1  journée. 

A  la  montagne  noire  ij^i)!  J-s=-,  1  journée. 

A  Djidnian  jjU.X3-,  1  journée. 

A  Hérat  i]jJ>,  1  journée. 

ITINÉRAIRE    DE    SEDJESTAN     A    BOST  '. 

A  Zinoun  yj-vj,  1  journée. 

A  Sirouroun  y^jjy-",  village  florissant  et   résidence  royale, 
1  journée. 

Haroura  isj}j^>  idem,  1  journée, 

On  traverse,  dans  l'intervalle,  la  rivière  de  Belechk  dUX^^ 
sur  un  pont  construit  en  briques. 

A  Dehek  Jjii,  lieu  fortifié  dans  le  désert,  1  journée. 
A  Ab  Cbourj_y^  v''  '  journée. 
A  Kerourïn  (^jjj^,  lieu  fortifié,  1  journée. 
A  Hafcbian  yUÀia,  idem,  1  journée. 
Feailiei  109  recto.         A  Robat  Abdallah  AM1J.A6  Lly,  idem,  1  journée. 
A  Bost  i^j^ ,  I  journée. 

ITINÉR.URE    DE    BOST    A    GHARIAH    *J^'. 

.  Du  côté  du  sud-est^  de  Bost  t>_-^  à  un  fort  dit  Firouz  j^y^, 
«  1  journée. 

«  A  Ma'oun  tjyt»,  lieu  fortifié,  1  journée. 
"A  Kirj^,  1  journée. 

'  La  latitude  de  Bosl,  d'après  la  carte  d'Arrowsniilli,  est  d'environ  3i°  5o  . 

'  Les  manuscrits  portent  ikjjÀ  Gliariah ,  ib^  Gliaria  et  &j.X*  A'dia.  Les  autour» 
de  la  version  latine  ont  lu  Araba.  Je  pense  que  la  vraie  le<;on  est  Àj^  Ghazna  ou 
^■yfr  Gliizni. 

'  Le  ms.  B. ,  feuillet  16A  recto,  porle  Ljy^  "^"-^  "^  '  ''"  '^"'"^  '^"  '"''" 


SEPTIÈME  SECTION.  449 

"A  Rahedj    Zj,    l  journée.  Feuillet  u.g  nclo. 

"  Rahedj  f^^,  ville  qui  se  nomme  aussi  Bendjevvai  ^^Ij^^y,  csl 
«  l'une  des  principales  des  pays  de  Dawar  jji^JI  '  el  de  Balis 
«  (j«JL;  il  y  a  des  marchés  très-fréquentés  pour  les  grains,  les 
«  hestiaux  et  toute  sorte  de  productions  avantageuses.  Le  pre- 
'<  mier  de  ces  pays  (le  Dawar  j^i^Ji)  est  très-fertile,  et  il  est 
«  considéré  comme  une  frontière  fortifiée  du  côté  du  (jhaiir 
«  jyi]|,  de  Baghneïn  tj-À^l»,  de  Khildj  Aii-  et  de  Bechenk  AtA-i.  « 

De  Bendjevvai  à  Mekin-Abad,  i  journée. 

De  là  à  el-Aouc  (jj^i,  village,  i  journée. 

A  Djeïkel-Abad  ili  JSyis- ,  i  journée. 

A  A'ziVjjj^,  1  journée. 

A  Djabost  o>.-*jU-,  station,  i  journée. 

A  Houma  f^ya~ ,  i  journée. 

AHabesanyUoU-,  première  limite  dupaysdeGharia,  \  journée. 

A  Djesradji  5l_j->«^=- ,  i  journée. 

A  Haroua  i^i^.,  bourg  peuplé,  i  journée. 

A  Gharia  a^js-  (ou  plutôt  Gliazna^),  i  journée. 

«  Cette  dernière  ville  est  belle  et  populeuse;  elle  possède  de 
«  nombreux  marchés  et  fait  un  commerce  considérable.  »  C'est 
par  là  qu'on  entre  dans  l'Inde.  En  suivant  cette  route ,  et  en  venant 
de  Bendjewaï  ^^y^i>~i ,  si  vous  voulez,  vous  pouvez,  en  prenant  à 
droite,  vous  rendre  à  la  ville  de  Balis  u-Jl,  située  à  l'extrémité 
du  désert.  De  Bendjevvai  à  Robat  el-IIadjar^^  ^^j,  on  compic 
1  journée. 

De  là  à  Robat  Kankar jXiS'tsLj ,  i  journée. 

De  là  à  Robat  Ber^j  Llj,  i  journée. 

De  là  à  Esfendjaï  (^W.jL«I  ,  i  journée. 

Distance  totale  de  Robat  el-Hadjar  à  Esfendjaï,  4  journées. 

'  On  trouve  en  effet,  sur  les  cartes  anglaises,  une  contrée  indiquée  sous  la  déno- 
mination de  Zemin  Dewar. 

'  Voyez  la  noie  a.  p.  àltH  ci-dessus 

57 


450  IKOISIEME  CLLMAT. 

Keuilld  i.igiecto.  Ccttc    deruièrc    place   est   très-forte;    elle    est    entourée    de 

champs  cultivés  et  possède  des  troupeaux.  Non  Ipin,  à  3  milles 
de  distance,  est  el-Cassij-iaJiJI,  chàteau-fort.  D'Esfendjaï  à  Sari 
^5J-.,  place  forte,  bien  habitée  et  située  à  l'extrémité  des  déserts 
(lu  Sind  JvÀ*JI  j^U-o,  i  journées. 

Le  pays  produit  de  Tassa  faetida  (^^.jsJJI  de  qualité  supérieure, 
et  on  en  recueille  en  quantité  prodigieuse. 

De  Bendjewaï  à  Kehek  J^-^.-'Si .  en  se  dirigeant  vers  l'orient. 
.S  milles. 

De  la  ville  de  Bost  à  celle  de  Sarvvan,  également  vers  1  orient. 
2  journées. 

<■  Sai'wan  ^J^iJ^  '  est  une  ville  jolie,  entourée  de  murs,  riche 
«  et  commerçante.  »  De  là, "en  prenant  au  nord,  jusqu'aux  bords 
(le  rilindmend,  i  journée. 

Après  avoir  passé  ce  ileuve,  on  parvient  à  Derthel  Jo,i,  ville 
située  sur  ses  bords ,  «  d'un  aspect  agréable ,  forte  par  sa  posi- 
«  tion  ",  possédant  des  bazars  d'une  construction  solide  où  l'on 
<  se  livre  au  négoce  et  où  l'on  trouve  d'abondantes  ressources.  - 

De  Derthel  à  Darghach  (jilsji,  »  en  suivant  les  bord  du  fleuve,  - 
I  journée. 

"  Darghach  ,jil*;i  est  une  ville  jolie,  bien  bâtie,  entourée  de 
«  murs  et  faisant  constamment  du  commerce.  Elle  est  située  sur 
1  les  bords  de  l'Hindmend^  L'une  et  l'autre  de  ces  villes  font 
«  partie  du  pays  de  Dawarj^ïi.  De  Derthel  J — Sji  à  Baghneïn 
«  (jvi*L; ,  à  travers  les  tribus  de  Bechfink  >iUiiw>  JoUi  i ,  on  compte 
I  journée. 

«  Hach  yil».  est  une  ville  dépendant  du  Bechenk  iiU<Ssj,  grande, 
"populeuse,  non  entourée  de  murs,  mais  défendue  par  une 
■>  citadelle.  » 

'   NoUc  uuleiii-  a  dcja  parlé  d'une  ville  île  ce  nom.  \'oyez  ci-dessus,  p.  Ità"/ 


SEPTIÈME  SECTION.  451 

De  Hérat  cjjyn,  ville  dont  on  trouvera  plus  loin  la  description ,     FeuiiUi  ...;,  i>cto. 
à  Bourcndjan  {J^jy -,  ville  du  Khorasan,  «possédant  des  niai- 
"  rliés,  des  bains  et  des  édifices  contigus,  »  on  compte  S  jour- 
nées. 

De  là  a  NisaLoiUjjjl«*Aj  (ou  Nichapour),  6  journées. 

«  Cette  dernière  ville  est  située  dans  une  plaine  ;  il  n'y  a  d'aut  ic 
«  eau  courante  que  celle  d'un  ruisseau  qui  larit  durant  une 
"  partie  de  l'année  et  qui  n'est  qu'une  dérivation  des  eaux  de 
"  Hérat.  Dans  la  campagne,  on  sème  des  légumes.  Nisabour 
«  égale  en  étendue  la  moitié  de  Merw  jj-«  '. 

Quant  à  Sarakhs  ^ — i.^—^,  elle  possède  im  sol  Certile  et  lui 
climat  tempéré.  «  Cependant  elle  n'a  point  un  territoire  ni  des 
«  dépendances  considérables.  Les  habitants  de  ces  campagnes 
«  s'entendent  parfaitement  au  choix  et  à  la  production  des  bonnes 
«  races  de  chameaux  ;  ils  boivent  de  l'eau  de  puits  et  font  moudre  F.uii|, t  .oy  verso. 
«  leurs  grains  au  moyen  de  manèges  mus  par  des  bêtes  de 
«  somme.  Leurs  maisons  sont  bâties  en  argile  et  en  bri(jues 
«  cuites  au  soleil.  » 

De  Sarakhs  ^y,J^j^  à  Hérat  »lyi>,  en  se  dirigeant  vers  le  sud- 
est,  5  journées. 

De  Sarakhs  à  Bourendjan  ij^jyi,  tx  journées. 

De  Bourendjan  à  Baïand  «XiUj,  5  journées,  savoir: 

De  r)f)inendjan  à  Malin  j^JU,  qu'on  appelle  aussi  Malin  Kona- 

'  Celle  (lescriplion  fie  l'aiicienne  capitale  (lu  Miorasan  it|ioik1  peu  à  l'idée  iiui' 
ilonnent  de  l'imporlance  de  Nisapour  la  phiparl  des  géographes  orienlaux.  Ou  lil 
daus  le  ?\oihul  el-Coloub  (mss.  persans  de  la  Dibliothèque  du  roi,  n°  127,  p.  22^) 
que  les  eaux  nécessaires  à  la  consommaliou  de  celle  villi'  proviennent  d'une  liaule 
montagne  située  à  deux  parasanges  à  l'est  de  la  ville,  cl  que  sur  cet  espace  de 
terrain  la  force  du  cours  d'eau  est  telle  qu'elle  fait  lournei'  quarante  moulins.  Voici 
le  texte  du  passage  doni  il  s'agil  : 

57. 


C4IS. 


452  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  109  verso,    kliour  jj^.^\^  yJU,  et  qui  DG  dépend   pas  de  Hérat,   i  jour- 
uée. 

De  Malin  à  Haïman  Jx^,  territoire  vaste  et  bien  habité, 
I    journée. 

De  Haïman  à  Sikian  ylsiy».,  i  journée. 

De  là  à  Baïand  .xjUj,  i  journées. 

«  Cette  dernière  ville,  plus  considérable  que  Kliour  j^.  est 
"  cependant  petite.  Ses  constructions  sont  en  argile;  ses  mar- 
«  elles  sont  constamment  ouverts;  des  champs  cultivés  et  des 
«  villages  en  dépendent;  les  eaux  y  parviennent  au  moyen  de 
«  canaux  d'irrigation.  » 

De  là  à  Canein  tjvjlï'  ou  Gain  ^^\>,  i  journées. 
cASEiN  "  Caneïn  est  une  ville  florissante  et  peuplée ,  ceinte  de  murs 

°"  a  en  terre  et  construite  en  argile;  il  y  a  un  château  entouré 

«  d'un  fossé  et  une  grande  mosquée;  ce  château  est  le  siège  de 
«  l'administration;  l'eau  est  amenée  dans  la  ville  par  des  canaux; 
«  il  y  a  peu  de  jardins  et  les  villages  sont  clairsemés.  Cette  ville 
«  est  à  peu  près  de  la  même  importance  ((ue  Sarakhs  uhJ>~j^\ 
«  c'est  la  capitale  du  Kouhestan  yU-.jtijJ'et  du  Houma  a^y^  .  A 
«  deux  journées  de  distance  de  Caneïn,  sur  la  route  de  Nisa- 
«  bour,  on  trouve  l'espèce  d'argile  dite  tïn  el-mehadji  ^.Lii  t^, 
«  qu'on  transporte  au  loin  pour  être  mangée  :  elle  est  fl'une 
«  blancheur  éblouissante.  » 

De  Caneïn  ^L-  à  Zouzan  y'ji,,  «ville  considérable,  forte, 
«  populeuse  et  commerçante ,  »  3  journées. 

ITINÉRAIRE    DE    ZOUZAN    A    HERAT. 

De  Zouzan  à  Kharkara  »J^j^ ,  jolie  petite  ville ,  i  journée. 

'  La  version  iarine  porte  Babeïn,  mais  nos  deux  inanuscrils  sont  d'accord  sur 
l'orthographe  <pie  nous  transcrivons  sans  en  garantir  l'exactitude.  Presque  toutes 
Ifs  cartes  porleni  Rayn:  M.  Ouscley  lit  Kaein.  \oyez  l'Oriental  Cnography,  p.  223 


SEPTIÈME  SECTION.  455 

De  là  à  Carkerda  »i>S^,  place  forte,  mosquée,  bazar,  2  jour-    Feuiiiei  109  veiso. 
nées. 

Puis  à  Bousih  fi^y^  (ou  Bouchindj  ^-i^),  ville,  2  journées. 
Puis  à  Hérat  i\jJ>,  pay.s  dont  nous  donnerons  plus  tard   une 
ample  description,  s'il  plaît  à  Dieu,  1  journée. 

De  Caneïn  à  Tubbus  (j«j^,  on  compte  3  journées. 

Tubbus  ij^-sL'  est  plus  considérable  que  Baïand  et  plus  petite  ilbeis. 

que  Caneïn;  c'est  un  pays  chaud  où  croît  le  palmier;  »  il  y  a  divers 
«  édifices,  un  mur  d'enceinte  en  terre;  les  maisons  sont  égale- 
'■  ment  bâties  en  argile,  et  les  eaux  y  sont  amenées  au  moyen 
«  de  canaux;  il  y  a  plus  de  jardins  qu'à  Caneïn,  mais  il  n'y  a 
«  point  de  château.  » 

De  Tubbus  (j^-st  à  Khourj,^,  «petite  ville  située  à  l'extré- 
«  trémité  du  désert  qu'on  nomme  désert  de  Houseb  v^-^^^  jj^> 
«  2  fortes  journées. 

«  De  Khour  ji^  à  Houseb  <-»*•>=*■  >  2  journées. 
"  De  Caneïn  (^\i  à  Khour,   2  journées. 

"  KliourjjjB.  est  une  ville  moins  considérable  que  Tubbus;  les 
maisons  y  sont  construites  en  terre;  il  n'y  a  ni  fort,  ni  châ- 
«  teau;  les  jardins  et  les  plantations  de  palmiers  y  sont  rares; 
les  eaux  y  parviennent  au  moyen  d'aqueducs  construits  en 
«  pierres"".  Houseb  v'-û'j^  "^st  plus  grande  que  Khour;  il  y  a  une 
mosquée  et  une  chaire  pour  la  kiwlba,  de  beaux  bazars,  et  on 
y  fait  beaucoup  de  commerce. 

"  De  Houseb  à  Korïn  (jjJ^,  ville   ou  plutôt  gios  bourg  sans 
murailles,  environné    d'un  vaste    territoire,   environ   ,3  jour- 
nées. 
»  De  Korïn  à  Tubbus  (j»-sL,  1  2  milles.  « 
Au  nombre  des  villes  du  pays  de  Nisabour,  il  faut  compter 

'  Nous  suivons  l'orthographe  donnée  par  les  cartes  d'Arrowsmilh  et  de  Kinneir. 
'   Le  texte  porlo  :  ^-J  M^j^,^  j^  ^i  ^  Jjjl  Jsi.Jv  U>jU  ■ 


fiS'i  TIIOISIÈMK  CLJAfAT. 

Feuillet  109  verso,  cellc  de  Bai'cliïn  (jv-^y-j',  qui  est  florissante,  bien  peuplée,  en- 
tourée de  murailles  très-fortes,  de  fossés  et  de  jardin-s.  «dette 
«  ville  commerçante  est  sittiée  à  li  journées  de  Nisabour  et  <i  y 
-  de  Baïand,  dont  il  a  déjà  été  question.  >■  On  se  rend  en  effet 
de  Harchïn  à  Kaïderm  ^j.y.j^  en  une  journée;  puis  à  Haïand. 
"  Kaïderm  est  un  lieu  de  marché,  hien  |)euplé  et  tortille.  ■  De 
Zouzan  yljjj,  ci-dessus  mentionnée,  à  Savvahek  >iLAjL«  (ou  Sa- 
wamek  viL«^U«),  sur  la  gauche  de  Sikian  ^^a^  -L-o  ^.  y  joiu-- 
nées. 

De  Sikian  à  Baïand  JOul?,  2  journée.s. 

La  distance  totale  qui  sépare  Caneïn  (j^jis  de  Nisabour  ^^ju^j 
est  de  10  journées.  "En  effet,  de  Nisaboui-  à  Malin  (^JU,  on 
"  compte  4  journées. 

"De  Malin  à  Sikian,  2  journées. 

"  De  Sikian  à  Baïand,  2  journées. 

"  Et  de  Baïand  à  Caneïn,  2  journées. 

"  Total,  1 0  journées. 

"De  Nisabour  à  Zouzan  ij^jjj,  on  compte  également  10  jour- 
"  nées,  savoir  : 

"  De  Nisabour  à  Malin,  4  journées. 

•  De  Malin  à  Sikian,  2  journées. 

«De  Sikian  à  Sawahek  liLftjL»,  (ou  Sawanick  >iL«.U«),  2  jour- 
"  nées. 

"  Et  de  là  à  Zouzan,  2  journées. 

"  Total,  10  journées. 

"De  Barchïn  à  Hasikïn  (j.  •^  ..ij»,  petite  ville  possédant  une 
"  mosquée  et  une  chaire,  des  champs  cultivés  et  des  édifices 
"  contigus,  4  journées, 
ivuiiiet  iiorecio  "  De  là  à  Nisabour,  66  milles. 


Je  soupçonne  qu'il  s'agit  ici  deTurcliiz.  ville  siluce  entro  Tubbus  et  Nicliapoiir, 
mais  les  deux  manuscrits  et  la  version  s'accordent  cl  portent  Barcliin. 


SEPTIÈME  SECTION.  455 

"  De  Caneïn  à  Barchïn,  5  journées.  Feuiilit  >io  recto. 

"De  Barchïn  à  Baïand,  3  journées. 
'<  De  Barchïn  au  village  de  Salem  L.w  iojji,  6  journées. 
«  Ce  village  est  situe  clans  le  désert  dont  nous  avons  déjà  fait 
»  mention.  • 


456  TROISIEME  CLIMAT. 


HUITIÈME  SECTION. 


Suite  du  Sedjeslan  et  du  Khorasan.  —  Nord  de  l'Inde.  —  Dawai.  —  Gliaur. — 
Gliaria  ou  Chaîna. — Kaboul. — Hérat. — Bousih  ou  Bouchindj — Merw  el-Roud 
—  TeJecan. —  Le  Djihoun  ou  l'Oxus. —  Termed. —  BalLh. —  Bamian, —  Badakli- 
chan.  — Saghanian.  — Wasdjerd  ou  Wasgherd.  —  Nasef. —  Montagnes  de  Bptm. 
— Bikind.  —  Ouch.  — Casan. 


Feuillet  loi  recto'.  Cette  huitième  section  contient  ce  qui  nous  reste  à  décrire 
(lu  Sedjestan  jusqu'aux  limites  du  pays  de  Namian  yU-<l>"  et  du 
Ghaur  _yjtJl  qui  sont  situées  vis-à-vis  de  cette  province,  et  de 
plus  la  description  des  pays  de  Badakhchan  yLi.â.Ov,  de  DjiP 
Jyts-,  de  Balkh  ^,  de  Hérat  »!^,  de  Merw^_^;  le  reste  du 
Khorasan  yU.!^  jusqu'à  l'autre  rive  du  Djihoun  ^Jys:><s>■  (l'Oxus); 
les  pays  de  Boukhara  ^j^ ,  de  Samarcande  .yja^-tm,  d'Osrouchna 
ïUàIjj-».!,  de  Fcrghanah  ajUjj;  le  Tibet  o^juJI;  et  ce  qui,  dépen- 
dant du  Chach  jiiU;  *  et  du  Farah  cjîjls,  touche  à  cette  der- 
nière contrée  (le  Tibet).  Il  existe  dans  ces  divers  pays  un  grand 
nombre  de  villes,  de  places  fortes,  de  lieux  florissants  et  peu- 
plés. Nous  en  parlerons,  .s'il  plaît  à  Dieu,  en  suivant  la  même 
méthode  que  nous  avons  adoptée  dans  les  précédentes  sections. 
"*"'*"•  Nous  disons  donc  que  la  partie  orientale  du  Sedjestan  con- 

fine avec  le  Ghaur,  et  que  la  province  qui  touche  au  Ghaur  se 

'  A  partir  du  feuillet  107  jusqu  au  feuillet  120,  lems.  A.  est  d'une  écriture  dont 
les  caractères,  d'une  époque  plus  récente,  ne  sont  point  arabes-africains. 
'  Il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'il  s  agit  ici  du  pays  de  Bamian 
'  Le  man.  A.  porte  J-   ■i!   iyo 
*  Ou  (i«l^.  d'après  le  même  manu-cril. 


HUITIEME  SECTION.  457 

nomme  le  Dawar  jjl  jJI  \  «Cette  province  est  vaste,  riche  et     Fcuiilei  uo  reno, 
fertile;   c'est  la  frontière  et  la  ligne   de  défense   jLS  du  côté 
du  Ghaur,    de  Bagneïn  cjJ^*?,  de    Khilkli  ^,^,    de  Bechenk 

A À A >  et  de  Hacl)  |jil=>-.  Baghneïn  est  un  pays  agréable, 

fertile  et  abondant  en  fruits;  de  là  à  Derthel  Jûji,  on  compte 
1  journée  à  travers  les  tribus  nomades  des  Bechenks  wiLuio. 
Derthel  est  une  ville  située  sur  les  bords  de  l'Hindmend  et 
l'une  des  principales  du  Dawar.  On  y  remarque  des  édifices, 
des  champs  ensemencés;  niais  elle  n'est  point  entourée  de 
murs.  Du  Dawar  dépendent  aussi  les  villes  de  Bek  ii).j  et  de 
Badghich  ^J;^iJv',  dont  il  a  déjà  été  fait  mention.  Le  pays  est 
habité  par  une  peuplade  nommée  Khilkh  Ai..  Les  Khilkhs 
sont  des  gens  de  race  turque ,  qui ,  dès  une  époque  reculée , 
envahirent  cette  contrée,  et  dont  les  habitations  se  sont  ré- 
pandues au  nord  de  l'Inde ,  sur  les  flancs  du  Ghaur  et  dans  une 
partie  du  Sedjestan  occidental;  ils  possèdent  des  troupeaux, 
des  richesses  et  divers  produits  de  l'agriculture;  ils  ont  toute 
l'apparence  des  Turks,  tant  sous  le  rapport  du  vêtement,  des 
traits  caractéristiques  et  de  toutes  les  habitudes,  c[ue  sous  ce- 
lui de  la  manière  de  faire  la  guerre  et  de  l'armement;  ils  sont 
pacifiques,  ne  font  et  ne  pensent  lien  de  mal'.  " 
On  traverse  le  fleuve  à  Derthel  pour  se  rendre  à  Sarwan 

'  C'est  ainsi  qu'il  faut  ccrUtinement  lire,  el  non  Rawar.  Voyez  ci-dessus,  p.  àà<)- 
"  Ou  plutôt   Badgliis.  \oyez  l'Histoire  des  Mongols,  tome  I,  page  2/^2;  Briggs. 
Hislory  of  the  mehometan  potccr  lu  India,  tome  I\',  page  611,  etc. 
'  Voici  le  lexle  de  ce  passage  : 

jB.-.|^JL)j^  J^[^ jj^j  i±ij.:>~ j  («^'j  (*^l>""'   '7''-^°'   l^i  ^^^j-*^^  u-''->'~^  ■^^ 

58 


458  TROISIEME  CLIMAT. 

Kciiillci  iio  recto,  yl^^ ,  ville  situéc  à  une  journée  de  distance,  «  d'ane  grandeur 
n  médiocre,  mais  florissante  et  peujjlée,  dont  dépendent  des 
«  villages  et  un  territoire  qui  produit  toutes  choses  avec  abon- 
«  dance.  Sarwan  est  plus  considérable  qu'el-Fars  (j.j-j»JI  et  plus 
"  riche  en  fruits  et  en  productions  de  tout  genre;  le  raisin  qu'on 
"  y  recueille  est  transporté  à  Bost  i.>-«»j ,  ville  située  à  2  jour- 
«  nées,  en  passant  par  Firouzend  ^^^,  bourg  bien  peuplé, 
•<  possédant  un, marché  dont  l'importance  est  en  proportion  avec 
«  celle  du  lieu;  ce  bourg  (Firouzend)  est  situé  sur  la  droite  du 

"  voyageur  qui  se  rend  dans  le  Rahedj  sj Il ,  province  dont  la 

«  vdle  principale  est  Bendjewaï  ^^\ys^^,  dont  nous  avons  fait 
«  mention  et  qui  se  trouve  sur  les  limites  du  Sedjestan,  vis-à- 
■'  vis  de  Derthel  J-Sji.  Sur  la  rive  méridionale  de  l'Hindmend  est 
'•  Roudhan  y'ijy,  ville  petite,  mais  florissante.  Quant  à  la  ville 
«  de  Bek  Jo,  elle  est  limitrophe  du  Ghaur  et  est  également  de 
«  peu  d'importance. 
emiB.  "  Le  Ghaur  ^j-«-!'  est  une  contrée  montagneuse  et  bien  ha- 

«  bitée,  où  l'on  trouve  des  sources,  des  rivières  et  des  jardins; 
"  cette  contrée  est  facile  à  défendre  et  très-fertllc  ;  il  y  a  beau- 
«  coup  de  champs  cultivés  et  de  troupeaux;  les  habitants  parlent 
«  une  langue  qui  n'est  point  celle  des  habitants  du  Khorasan  et 
■<  ils  ne  sont  pas  musulmans.  Les  pays  circonvolsins  du  Ghaur 
«j^-iJl  sont  :  les  dépendances  de  Hérat  i^i^^,  le  Djouzdjan 
"  o^=-j^^>  le  Carawat  »j!y>  -yJo,  le  pays  de  Daoud  ben-i^J^bas 
«  ^ll«  (jj  ijli  <xX),  le  fort  de  Kerwan  y'.ç^S'JsL)  et  le  Ghurdje.s- 

Feuillei  iio  verso.  "  tan  yUu.0-^'.  Ccs  pays  sont  en  général  fertiles  et  la  popula- 
«  tion  y  est  musulmane.  La  majeure  partie  des  esclaves  qu'on 
<•  tire  dxi  Ghaur  est  menée  à  Hérat  et  dans  le  Sedjestan,  car  les 
•  liabitants  des  contrées  voisines  dérobent  et  emmènent  chez 
«  eux  les  femmes  et  les  enfants. 

'  La  plupart  de  ces  noms  de  lieu  ctanl  écrits  sans  points  diacritiques  dans  le 
nis.  A,  nous  suivons  le  ms.  B. 


HUITIEME  SECTION.  /i59 

"De  Bendjewaï  à  Ghana  iiijs-\  on  compte  g  journées,  en  se     i>iiiiiei  mo  verso. 
«  dirigeant  vers  l'orient;  savoir  :  de  Bendjewaï  à  Mekïn  Alind 
«  il!  yvC»,  1  journée. 

'  De  là  à  Robat  el-Aouc  ^^i)!  LL^,  i  journée. 

•'  De  là  au  fort  de  Djeïkel  AJjad  ^L!  JSLve-JoLj,  i  journée. 

•■  De  là  à  Cariai  A!zizjjys.  *jj.î,  i  journée. 

«  De  là  à  Haset  ca^U»,  i  journée. 

«  De  là  à  Cariât  Houma  A-«ja-  ».jjj,  i  journée. 

«  De  là  à  Cariât  Habsan  yU<oU-  «vjj»  (ou  Djabestan  yU-wolr»), 
Il  première  dépendance  de  Gliaria,  i  journée. 

<.  De  là  à  Djesradji  gl^^  >»  -—  (ou  Djeradji  g!^.i>),  i  jour- 
Il  née. 

«  De  là  au  fort  de  Hedwa  I^Jv*  ipL,,  lieu  bien  peuplé,  i  jour- 
«  née. 

"  De  là  à  Gharia,  i  faible  journée. 

"  Gharia  ihjs-  est  une  belle  et  grande  ville  entourée  de  inu- 
«  railles  en  terre  et  d'un  fossé;  il  y  a  beaucoup  d'édifices  bien 
«  habités  et  des  marchés  permanents;  on  y  perçoit  les  contri- 
11  butions  et  on  y  fait  beaucoup  de  commerce;  cette  ville  e.st 
«  riche  et  c'est  l'un  des  entrepôts  de  l'Inde  «xà.^!  i^jj.  Au  terri- 
«  toire  de  Gharia  confine  celui  de  Kaboul  JoK,  qui  est  située  à 
"  9  journées  de  distance. 

«  Kaboul  J — 1^,  l'une  des  grandes  villes  de  l'Inde,  est  une 
«  place  forte  entourée  de  murs;  il  y  existe,  dans  l'intérieur,  une 
«bonne  citadelle,  et  au  dehors  divers  faubourgs.  Les  rois  (de 
«  la  contrée)  ne  jouissent  complètement  du  droit  de  souverai- 
"  netc  qu'après  avoir  été  reconnus  rois  à  Kaboul.  S'ils  se  trouvent 
«  absents  de  cette  ville,  il  faut  absolument  qu'ils  y  viennent 

'■  Le  vas.  A.  porte  A'dia  *jJ»*  et  le  ms.  B.  Gharia  ^^;  ninis  ni  l'une  ni  l'autre 
(le  ces  leçons  n'étant  satisfaisante,  et  le  déplacement  des  points  diacritiques  per- 
metlaiit  de  lire  Gliazna  iijyi.  je  propose,  ainsi  qu'on  a  pu  le  voir  ci-dessus  p.  4iS, 
d'adopter  celte  dernière  leçon. 

58. 


GIIARLV 

OU 
OIIAZVA. 


460  TROISIÈME  CLIMAT. 

Fcuiiiei  lio  verso.  «  pour  y  êtic  investis  de  l'autorité  royale'.  A  Kaboul,  à  Khouriab 
«  lAi^  (ou  Khouïab  ol.^),  et  à  Sekarend  Jvj,IsC«,  (ou  Seka- 
«  wend  vXjjlsCw),  le  climat  est  cbaud;  cependant  le  palmier  n'y 
•<  croît  ])as  et  il  y  tombe  de  la  neige  en  hiver'.  Sekarend  >yjj^ 
"  est  une  ville  florissante,  peuplée,  riche  et  commerçante,  située 
"  à  7  journées  de  Kaboul  et  à  7  journées  de  Kliourïab.  » 

ITINÉR.URE    Di;     P.\yS    DE    GHALR    A    HEhAT. 

Après  avoir  franchi  la  frontière  du  Gliaur,  on  rencontre,  à 
une  faible  journée,  la  ville  de  Housab  4...»--^ . 

De  là  à  Auca  ii-ij! ,  jolie  ville  entourée  de  murs  en  terre, 
2  journées. 

Puis  à  Marabad  iljljU,  «  petite  ville,  comparable  en  grandeur 
«  à  Malin  (jJU ,  environnée  de  quelques  jardins  et  de  cultures ,  » 
I  journée. 

De  là  à  Astar  Abad  il!  jbu«l ,  «  ville  moins  grande  que  Ma- 
'<  lin,  située  au  milieu  des  montagnes,  avec  beaucoup  d'eaux 
«  vives,  quelques  jardins,  quantité  de  champs  cultivés  et  de 
»  vignes  sur  les  coteaux;  1  faible  journée. 

De  là  à  Badjitan  yUys=-l  (ou  Nadjitan  ybL«»b),  «ville  à  res- 
"  sources  abondantes  et  d'une  étendue  considérable,  »  1  journée. 

De  là  à  Nachan  yU;b,  «jolie  petite  ville  possédant  des  bazars 
«  et  des  fabriques,  »  1  journée. 
iiÉMT.  De  là  à  Hérat  i^jJ>,  1  journée. 

«Cette  dernière  ville  est  grande  et  florissante;  elle  est  dé- 
«  fendue  à  l'intérieur  par  une  citadelle ,  et  à  l'extérieur  en- 

'  Voici  le  texte  arabe  : 

La  même  particulariti''  se  retrouve  dans  l'Oriental  Geogniphy,  traduite  du  persan 
par  M.  VV.  Ouseley,  p.  22G. 


HUITIÈME  SECTION.  461 

vironnée  de  faubourgs;  il  y  a  un  grand  nombre  de  portes 
toutes  en  bois  revêtu  de  fer,  à  l'exception  de  la  porte  dite 
Bab  Sari  ^j-w  >^l ,  qui  est  entièrement  en  fer.  La  grande  mos- 
quée qu'on  remai^ue  dans  la  ville  est  située  au  milieu  des  ba- 
zars ;  la  prison  est  vis-à-vis  ;  celte  mosquée  est  vaste  et  d'une  cons- 
truction élégante;  elle  est  desservie  par  un  grand  nombre  de 
prêtres  et  de  docteurs  musulmans.  Hérat  est  un  point  central 
de  communications,  iU»^',  entre  le  Kborasan,  le  Sedjcstan  et 
le  Fars.  Il  y  a,  à  6  milles  de  distance  sur  la  route  de  cette 
ville  à  Balkh  Aj,  une  montagne  entourée  de  déserts  dans  la 
direction  de  Asfaran  y!^_jL^t;  cette  montagne  n'offre  aucune 
ressource  soit  en  bois,  soit  en  pâturages,  mais  on  en  extrait 
des  pierres  de  moulin  et  des  dalles  pour  le  pavage  des  maisons. 
Les  jardins  qui  embellissent  les  environs  d(!  Hérat  s'étendent 
à  une  joui'née  de  distance  sur  la  route  du  Sedjestan,  le  long 
de  la  rivière. 

«Avant  que  Hérat  devînt  ce  qu'elle  est  aujourd'hui,  on  s'ar- 
rêtait de  préTérence  dans  un  lieu  nommé  Kbarachan  Abad 
ill  yUii^ ,  situé  à  environ  9  milles  de  cette  ville  sur  la  route 
de  Bousih  ^^^',  à  l'occident  de  Hérat.  Ce  lieu  contenait  des 
maisons  construites  en  terre,  un  château  -  fort ,  une  grande 
mosquée,  et  les  habitations  s'étendaient  sur  un  espace  d'un 
mille  et  demi  dans  tous  les  sens. 

«  La  rivière  de  Hérat  prend  sa  source  dans  les  montagnes  du 
Ghaur,  auprès  d'un  village  fortifié  qu'on  nomme  Robat  Tarwan 
yljyi)  loly.  A  peine  sortie  de  ces  montagnes,  la  rivière  se  di- 
vise en  diverses  branches  ou  canaux  qui  servent  à  l'arrosage 
des  champs.  En  voici  la  nomenclature-  : 


Keiiillel  i  lo  verso. 


Feuillet  1 1 1   rcclo. 


'  Ou  plutôt  Bcfuchindj  ^^y- 

'  Pour  éviter  les  répétitions ,  nous  avons  cru  devoir  réduire  en  tableau  la  no- 
menclature de  ces  noms.  Nous  avons  suivi  les  leçons  données  par  le  ms.  B. 


Feuillet  î  I  I  recto. 


^62  TROISIEME  CLIMAT. 

Noms  des  diverses  branches  de  la  rivière 

,    „,  Noms  des  lieux  qu'elles  arrosant. 

-  La  rivière  de  \A  ahri  ^^^j^j  >_<_) .  .  .  Sendasnf  iU««l  iS-i-«. 

.  Id.  de  Arast'c;*^!  j..|j Sousan  yL«j^. 

«  Id.  de  Chakoulan  ^j^^^  j-rj. .  .  .  Cliak-  ïX*i. 

■  Id.  de  Kera"  ^\J^j^ Kouikian  u^j^- 

'  Id.  de  Ghousidjan  yUs^j*^^.  .  Kouk  <à^. 

■  Id.  de  Kenk  ^iLlS'^^ Ghainaii  yb^  et  Kerenkerd  i^XJjS^ 

.  1(L  de  ChighijjLi^  j^ Sarakhs  jj» â.^,—».  jusqu'à  Bousih 

-A^^  (lu  plutôt  Bourhindj. 
Id.  dp  Djir  wLs-^j^ La  ville  de  Hérat  ii)jj>  ioo<>w«. 

«  A  3  journées  de  distance  de  cette  ville,  on  remarque  Ka- 
«  roudj  TJJ^'  ^i^'^  entourée  de  forts  retranchements,  bâtie  en 
i>  terre  et  située  dans  une  gorge  de  montagnes;  elle  est  envi- 
«  ronnce  de  jardins  plantés  de  quantité  d'arbros  fruitiers  et  de 
^nes  produisant  le  kiclimich  j,i.f<i,^ ,  c'est-à-dire  le  raisin  sec, 
qu'on  exporte  au  loin  et  qui  est  si  renommé  pour  la  bonté  de 
son  goût  et  si  estimé  dans  l'Irâc  et  ailleurs.  On  en  fait  venir 
aussi  de  Malin  Hérat  ï[;-i»  (jJU,  ville  située  à  une  journée  de 
distance  de  Hérat,  entourée  de  jardins  où  l'on  cultive  ime  in- 
nombrable quantité  de  vignes. 

«  Nachan  yUib  (ou  Cacban  yUit-)  est  une  ville  considérable 
(moins  cependant  que  Malin),  commerçante  et  manufacturière, 
et  dont  les  habitants,  qui  sont -fort  riches,  s'habillent  avec 
beaucoup  de  recherche  et  de  soin;  ils  sont  orthodoxes'.  Il  y  a 
peu  d'arbres  et  peu  de  fruits;  on  compte  une  journée  de  dis- 
tance de  là  à  Hérat. 

«  Il  faut  ranger  au  nombre  des  dépendances  de  cette  dernière 
ville  Auca  iiïj!  ",  centre  d'un  commerce  considérable  et  ville 

'  xsu4  J^'  i^j 

'  Le  ms.  A.  porte  jSm\. 


v 


HUITIÈA1E   SFXTION.  465 

1  entourée  de  vignobles  et  de  vergers,  distante  de  3  joui-nées     Veu,nv\  jn  lecto. 
"  de  Nadjitan  yU«=-b'. 

Non  loin  de  Hérat  et  sur  le  chemin  qui  conduit  au  Sedjestan 
sont  quatre  villes  comprises  sous  la  dénomination  d'Asfaraii 
^jl_;juv(  -,  savoir  : 

1°  Kerasan  yU«!j5';  c'est  la  plus  considérable  de  toutes,  «  bien 
«  quelle  le  soit  moins  que  Karoudj  ^jjS';  elle  est  entourée  de 
«  nombreux  jardins.  " 

2°  Kouaran  y'j'jS',  «  petite  ville  commerçante  et  manulactu- 
"  rière.  » 

3°  Kouched  .x^jS',  l' jolie  ville  comparable  à  la  précédente 
"  sous  le  rapport  de  l'étendue  et  des  constructions.  » 

A°  Adrachken  ^^Iji!,  «  petite  ville  avec  cultures,  jardins  et 
"  beaucoup  d'eau  douce.  » 

Tous  ces  lieux  sont  florissants,  d'une  importance  à  peu  près 
égale,  et  éloignés  de  moins  d'une  journée  de  chemin  les  uns 
des  autres.  De  Asfaran  à  Hérat,  on  compte  3  journées.  " 

>'  De  Hérat  à  Caneïn  du  Couhestan  j^y:*.^^  (j^  (j^^,  8  journées. 

«  De  Hérat  à  Merw  el-Pioud  ijj.Ji  ^j^,  G  journées. 

«  De  Hérat  à  Sarakhs  ^r-ày-w,  5  journées. 

«  Bousih  ^-«>>  (ou  Bouchindj  gv.^^),  l'une  des  dépendances  notsm 

«  de  Hérat,  égale  en  étendue  la  moitié  de  cette  dernière  ville; 
«  l'une  et  l'autre  sont  bâties  sur  un  terrain  plat.  Bousih  est  si- 
«  tuée  à  6  milles  de  distance  de  la  montagne;  elle  est  entourée 
>'  d'un  mur  et  d'un  fossé  et  elle  a  trois  portes;  les  maisons  ^ 
«  sont  construites  en  briques  et  en  plâtre  avec  beaucoup  de 
«  soin;  les  liabitants  se  livrent  au  négoce,  sont  riches  et  pos- 
"  sèdent  beaucoup  d'eau,  beaucoup  de  jardins;  ils  tirent  de  la 
»  montagne  quantité  de  a'ra'r  j.jy.s ,  sorte  de  bois  de  qualité  supc- 

'   La  version  latine  porte  (p.  i36)  Bagitan 

'  La  version  latine  porte  Esferan;  le  ms.  A.  Astewan  yij,*^! 


ou 

IIOUCHINDJ. 


46'i  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuillet  m  recio.  «  ricurc  à  toutc  aulrc  '  et  qu'on  transporte  au  loin;  ils  boivent  de 
«  l'eau  d'une  rivière  qui  passe  à  Sarakhs  ^J,»Â.^^,  ville  au  milieu 
■  de  laquelle  on  a  jeté  sur  cette  rivière  divers  ponts. 

«  A  l'oecident  de  Bousih  -^^  (ou  Bouchindj  ^^y)  sont  Khar- 
•<  kordc  ii:ijS\-£>.  et  Djcrkcré  y,_S^_=- ;  on  compte  2  journées  de 
"  Bousih  à  cette  dernière  ville,  qui  est  bien  peuplée,  plus  petite 
Fouiiiei  1 1 1  verso.  «  que  Kouseri  ^^J^^,  mais  où  il  y  a  beaucoup  d'eau  et  beau- 
'  coup  de  cultures.  De  Djorkeré  à  Rharkerdé,  on  compte  2  jour- 
"  nées. 

■  De  Rharkerdé  à  Roudiian  ytij^  (ou  Zouzan  y'>j),  1  journée. 

«  Rharkerdé  »i,S^  est  une  ville  de  peu  d'étendue,  mais  ex- 
«  trêmement  peuplée;  il  y  a  des  bazars,  divers  édifices  et  de 
«  l'eau  courante  en  petite  quantité;  ses  habitants  possèdent  des 
«  troupeaux. 

«  En  partant  de  Bousihpour  vous  rendre  à  Djerkeré  »j5^ . 
"VOUS  rencontrez,  à  12  milles  de  distance  sur  la  gauche  du 
«  voyageur  qui  se  l'end  à  Nisabour,  Rouré  i^,  ville  où  l'on  trouve 
1  en  abondance  de  l'eau,  des  habitations,  des  vergers  et  des 
"  jardins.  Rouré  est  à  .3  milles  environ  de  la  grande  route  (^.^ 
<■  iiUi. 

'•  La  ville  la  plus  considérable  (de  cette  contrée),  après  Bou- 
■<  sih ,  est  Kouseri  t^j^^,  place  très-forte  dont  l'étendue  est  égale 
(I  à  peu  près  au  tiers  de  celle  de  Bousih.  Il  y  a  de  feau  courante 
'<  et  des  jardins.  A  l'ouest  de  Bousih  sont  Badghich  (ji*»>v'  et 
«  ses  dépendances,  la  montagne  d'argent  iùiùJ!  J^>>=r>  Roua  s^. 
«  Roughanabad  iLUs^S',  Bost  t^-*.^ ,  Djadhwa  ijiU» ,  Ranowour 
"jj.yfe',  Ralowoun  y^^'S'  et  Dahestan  ybu^Ai. 

'<  Cette  dernière  ville  est  considérable  ;  elle  s'étend  en  lon- 


'  D'après  le  Biirhan  i  Cuti',  cilé  par  M.  AV.  Ouseley  [Oriental  rjcocjmpky,  p.  219), 
le  wCwt  est  une  sorte  d'arbre  résineux  qui  àe  nomme  en  persan  ^^ ^yms  cyprès 
fîes  montagnes. 

'  Ou  Badgtiis.  Voyez  ci-dessus,  page  467,  note  2. 


HUITIÈME  SECTION.  465 

«  gueur  sur  un  espace  d'un  mille  et  demi;  construite  en  briques    l'iuiiin  <><  verso. 
«  et  en  terre  sur  le  haut  d'une  montagne,  elle  ne  possède  ni 
»  vignobles  ni  jardins,  mais  on  y  trouve  du  plomb  <_>!j.^l  et  un 
"  peu  d'eau  courante  qui  surgit  du  pied  de  la  montagne. 

"  La  montagne  d'argent  est  située  sur  la  route  de  Ilérat  à 
«  Sarakhs,  non  loin  des  lieux  nommés  Kau_jS'et  Kawalur^jj5ljS'; 
«  elle  porte  ce  nom  parce  qu'd  existe  sur  son  sommet  une  mine 
«  d'argent  très-riche,  très-productive,  mais  cju'on  a  cessé  d'ex- 
«  ploiter  à  cause  de  la  profondeur  de  la  mine  et  du  manque  du 
"  bois  nécessaire  pour  la  fusion  du  métal. 

«  Kauj5  est  un  bourg  qui  s'élève  clans  la  plaine  et  où  l'on 
«  trouve  un  bazar  et  des  habitations.  Il  en  est  de  même  de 
«  Koughanabad  ilL^i^^s,  de  Bost  ov--«,wj  et  de  Djadvva  ljiV=-, 
»  bourgs  dont  l'étendue,  la  population,  le  commerce,  les  cons- 
"  tructions  sont  de  même  nature  et  d'importance  égale;  il  y  a 
«  de  l'eau  et  des  jardins,  mais  la  plupart  des  champs  sont  arrosés 
«  par  les  eaux  de  pluie. 

»  Kanowour  j^ylS"  et  Kalovvoun  yj^l^"  sont  des  lieux  situés  à 
■1  3  milles  de  distance  l'un  de  l'autre;  il  n'y  a  dans  l'intervalle 
«  ni  eau  courante  ni  jardins;  on  y  boit  de  l'eau  de  puits  et  de 
«  pluie;  les  habitants  de  ces  lieux  possèdent  des  champs  culti- 
«  vés,  des  moutons  et  des  bœufs  en  quantité.  » 

En  se  dirigeant  vers  l'orient,  du  côté  de  Balkli  A_.,  on 
trouve  le  district  de  Kench  ^S',  comprenant  trois  villes,  (jui 
sont:  Tirj.Aj,  Kenef  uU^  et  Lacschour  jyiJO '.  «C'est  dans  la 
«  première  que  réside  le  prince  de  la  contrée  aa^-UJ!  yUxLv.  Plus 
«  considérable  que  Bousih,  Tir  est  une  ville  riche,  commer- 
«  çante  et  bien  peuplée;  il  y  a  de  l'eau  et  des  jardins;  les  mai- 
«  sons  y  sont  construites  en  briques  cuites  au  soleil  et  en  argile. 
«  Kenef  v_*âS' est  une  ville  agréable,  fréquentée  parles  étrangers, 

'  La  version  latine  (p.  i36)  porte  Lacsur. 

59 


466  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuilloi  m  verso,  a  et  dont  Ics  habitants  jouissent  d'un  bien-être  et  d'une  aisance 
™  qu'ils  doivent  à  leurs  divers  genres  de  commerce.  Les  maisons 
»  y  sont  en  argile;  il  y  a  beaucoup  d'eau  courante,  des  jardins, 
«  des  vignobles,  des  champs  cultivés.  Enfin  Lacschour  jyiJiJ  est 
"  ime  ville  dont  la  grandeur  est  à  peu  près  égale  à  celle  de 
»  Bousih  et  de  Kenef;  on  y  remarque  des  jardins,  des  vergers, 
..  des  lieux  de  délassement  t:>Uj>.X-.;  ses  habitants  sont  riches  et 
«  le  commerce  y  est  dans  un  état  piospère,  le  territoire  fertde, 
«  le  climat  tempéré;  la  plupart  des  champs  sont  arrosé»  par  les 
«  eaux  pluviales;  on  y  boit  de  l'eau  de  puits.  » 

De  Hérat  à  Tir,  i  journée. 

De  Tir  à  Kenef,  i  journée. 

De  Kenef  à  Lacschour,  i  journée. 

Cette  contrée  est  bornée  à  l'occident  par  le  Menv  cl-Koud 
ajjjl  j^,  province  très-florissante  et  bien  peuplée  dont  la  capi- 
Mtr.w  F.L-noin  talc  est  Mcrw  el-Roud  ij^l  j^,  «ville  ancienne,  plus  considé- 
«  rable  que  Bousih  ^^  et  située  dans  une  plaine,  à  une  (grande) 
«  distance  des  montagnes;  le  territoire  en  est  fertile  mais  sa- 
«  blonneux;  les  malsons  y  sont  construites  en  terre  et  à  la  dis- 
«  tance  d'un  jet  de  flèche  du  fleuve;  on  y  remarque  trois  grandes 
«  mosquées  et  un  château  bâti  sur  une  éminence;  l'eau  est  ame- 
«  née  par  un  grand  nombre  de  canaux  à  la  ville,  qui  compte 
«  quatre  portes. 

«  Le  fleuve  qui  baigne  les  murs  de  iMerw  jj^  est  considérable 
«  et  il  en  dérive  divers  cours  d'eau  qui  servent  à  l'arrosage  des 
«  terre.  Ce  fleuve,  dont  le  nom  est  Mourghab  v^r*.  prend  sa 
«  source  au  nord  dans  les  montagnes  de  Namlan  yljy«b',  puis  il 
«  coule  vers  Mer\v^j-«.  On  voit  sur  ses  bords  divers  villages  dont 
"  la  construction  est  aussi  solide  qu'élégante ,  un  grand  nombre 
..  d'habitations  agréables  et  de  châteaux-forts.  Le  climat  de  Merw 
«  est  sain  et  tempéré.  Ebn-Ilaukal  rapporte  qu'on  y  fait  sécher 

'  Probablement  Bamian. 


HUITIÈME  SECTION.  467 

«  des  tranches  de  melon  pour  les  transporter  au  loin  '.  On  tire     icuilld  ni  locio. 
«  de  ce  pays  quantité  de  soie  et  de  bourre  de  soie,  ainsi  que  du 
«  coton  de  qualité  supérieure,  connu  sous  le  nom  de  coton  de 
«  Merw  et  oxircmcment  moelleux;  c'est  avec  ce  coton  ([u'on  l'a- 
«  brique  diverses  étoffes  destinées  pour  l'exportation. 

«  De  cette  ville  dépendent  divers  lieux  circonvoisins  où  Ion 
«  fait  la  lihotha,  tels  sont  :  i°  Kechmehïn  (jv.j,^i>5',  lieu  situé  à 
«  une  journée  (de  Merw),  sur  les  bords  du  fleuve,  avec  des  jar- 
«  dins,  des  vergers,  des  bazars,  des  caravansérails  et  des  bains. 
«  2°  Hormuz  Cawali  s^j-yA,  à  une  parasange  vers  la  gauche  de 
«  Kechmehïn,  à  travers  les  déserts  de  Senca  Uà^  «jU^',  sur  la 
«  route  qui  conduit  au  Khowarezm  ^jj]^\  c'est  une  ville  de 
«  moyenne  grandeur  qui  possède  divers  édifices  et  des  marches 
«  fréquentés  par  les  voyageurs.  3"  Mesiha  ^,  ville  comparable 
«  à  la  précédente,  située  à  une  journée  à  l'ouest  de  Merw  et 
«  entourée  de  cultures  et  de  jardins.  4°  Djirenah  *>+=-,  petite 
«  ville  très-commerçante  à  9  milles  de  Merw  et  à  3  milles  de 
«  Dorac  ^jji ,  lieu  situé  sur  les  liords  du  fleuve.  5°  Dendalcan 
«  yUJ!  Jv3i  ^,  jolie  ville  à  2  journées  de  Merw,  sur  le  chemin  de 
«  Sarakhs;  c'est  une  place  forte  entourée  de  murs,  où  l'on 
«  trouve  des  bazars,  des  caravansérails,  des  bains,  et  où  l'on  re- 
«  marque  une  grande  mosquée.  6°  Ghazneïn  j^jxUJi,  ville  (éga- 
«  lement)  forte,  abondante  en  ressources,  possédant  un  bazar, 
«  une  grande  mosquée,  de  l'eau  courante  et  des  jardins.  De  là 
(I  à  Merw,  on  compte  4  journées.  7°  Nachan  yLib,  jolie  ville 
«  dont  les  bazars  sont  solidement  bâtis,  possédant  une  grande 
<•  mosquée,  des  caravansérails  et  des  bains,  et  située  à  3  milles 
«  de  ïlormuz  Cawah  ojjj^A.  8"  Sarniacan  ylJUj.-.  *,  ville  consi- 

'   (.)u  do  Secaia  i^^lx^u,  d'aprùs  le  uis.  li. 
'  Le  ins.  A.  porte  Deloula'n  yljiIJi. 
*  Ou  peut-être  Sarescan  (.Uùnw»»!- 

59. 


468  TROISIEME  CLIMAT. 

Feuiiici  112  recto.  «  dérablc,  florissante  et  riche,  et  dont  le  territoire  est  arrosé  par 
«  des  eaux  courantes;  située  à  gauche  de  Dorac  (^j^ ,  elle  est  plus 
«  éloignée  (de  Merw)  de  3  milles,  Dorac  étant  située  sur  les 
«  hords  du  fleuve,  à  la  milles  de  Merw,  dans  la  direction  de 
«  Sarakhs  j«^-éw^^  et  d'Ahiwcrd  ^j^^-  »    9°   Cassr  Akhif  j.  «i  » 


oUà.1 ,  petite  ville  située  à  une  journée  ou  à  i  5  milles  de  dis- 
tance sur  la  route  de  Merw  à  Baikh  Jo;  «elle  est  entourée 
«  de  murs  en  terre  et  de  jardins  hien  arrosés  qui  produisent 
«beaucoup  de  fruits.»  i  o"  Derah  «ji ',  petite  ville  située  à  i  i 
milles  de  la  précédente;  «dont  le  territoire  produit  des  fruits 
«  et  (surtout)  du  raisin.  Le  fleuve  de  Menv  la  divise  en  deux 
«  parties  qui  communiquent  entre  elles  au  moyen  d'un  pont.  » 

Talecan  yUJUa  est  une  ville  dont  l'importance  égale  à  peu  près 
celle  de  Merw  cl-Roud  ij^l  jj,»;  <■  il  y  a  de  l'eau  courante,  des 
'<  édifices  contigus  et  quelques  jardins;  les  maisons  y  sont  cons- 
«  truites  en  terre  et  l'air  y  est  plus  pur  et  plus  salubre  que  ne  l'est 
«  celui  de  Merw  el-Roud,  dont  elle  est  à  72  milles  de  distance.  « 
Talecan  est  bâtie  au  pied  d'une  montagne  qui  fait  ])artie  de  la 
chaîne  de  Djourcan  tj^j^  JW^  ",  «  et  où  ses  habitants  possèdent 
«  diverses  métairies;  on  y  fabrique  des  feutres  de  laine  partout 
«  renommés;  il  n'en  est  point  d'aussi  solides  ni  d'aussi  compacts 
«  que  ceux-ci.  Talecan  est  située  sur  la  route  pavée  qui  conduit 
"  de  Menv  à  Balkh',  »  à  60  milles  de  Carbat  tjLjUJP. 

Cette  dernière  ville  (Carbat  t^LjUJI  ) ,  dépendante  du  Djouz- 
djan  yU-jyjs-  =,  «  est  moins  considérable  en  étendue ,  mais  plus 
«  florissante  et  plus  peuplée  que  Talecan;  il  y  a  de  l'eau  cou- 

'  La  version  latine  (p.  i36)  porte  Dona. 

'  Ou  Horcan,  d'après  la  même  version. 

'  C'est  ainsi  du  moins  que  j'entends  ces  mots  :  j   ■. U  11  oLa-oj  (^  (jUJUaJl, 

*  La  version  latine  porte  Fariab. 

'  Le  ms.  A.  porte  (.1».,  »j^.  Le  ms.  B.  porte  Kliouzdjan  yls-j«^.- 


HUITIÈME  SECTION.  ^iG9 

Il  rante  et  douce,  des  jardins,  diverses  fabriques,  et  il  s'y  fait  l'iuiikt  nvi  ucto. 
«  beaucoup  de  commerce  ;  les  maisons  y  sont  construites  en 
Il  terre;  on  y  remarque  une  grande  mosquée  sans  minarets.  » 
De  là  à  Talecan  yUJUa,  on  compte  2  fortes  journées,  et  à  As- 
pourcan  ylsy^r»"'  ',  dépendance  du  Djouzdjan,  54  mill(!S,  en  se 
dirigeant  vers  l'orient.  Djouzdjan  yU-)y=-  est  le  nom  d'une 
contrée  et  non  d'une  ville. 

Il  Aspourcan  yliyj-wl  est  une  ville  dont  le  territoire  est  arrosé 

I  par  vm  cours  d'eau  de  peu  d'importance;  il  y  a  peu  de  popu- 

II  lation,  peu  de  jardins  et  peu  de  fruits;  on  y  apporte  l'eau  du 
II  pays  environnant.  «  De  là  à  Balkh  ^,  on  compte  54  milles. 

Au  nombre  des  villes  comprises  dans  le  Djouzdjan  est  Anbar 
j\jj\ ,  située  à  ime  journée  au  sud-ouest  d'Aspourcîfn.  «  Cette 
Il  ville  est  grande  et  plus  considérable  en  étendue  que  Mervv  el- 
II  Rond;  son  territoire,  parfaitement  arrosé  et  fertile,  se  com- 
II  pose  de  vignobles  et  de  jardins;  il  y  a  divers  édifices  et  des 
«  ateliers  où  l'on  fabrique  des  étoffes  destinées  à  l'exportation; 
Il  les  maisons  sont  bâties  en  terre,  mais  la  ville  est  jolie  et  c'est 
Il  là  que  réside,  en  hiver  comme  en  été,  le  prince  de  la  contrée 
«  iUa.UJI  ylkL«.  »  D' Aspourcan  à  lehoudia  x>i^.rj,  on  compte  un 
peu  plus  de  2  journées,  et  de  Carbat  à  lehoudia,  n  ville  en- 
II  tourée  de  murs,  commerçante,  industrieuse  et  possédant  une 
Il  grande  mosquée  à  deux  minarets,  »  1  journée. 

De  lehoudia  à  Char^U;,  «petite  ville  entourée  de  jardins  et 
Il  située  dans  la  montagne,  »  1  journée. 

Kaïderm  -jJ^^S'est  également  une  ville  agréable  et  bien  peu- 
plée Il  dont  le  territoire  produit  du  raisin  et  des  fruits  de  toute 
Il  espèce.  Cette  ville  offre  beaucoup  de  ressources  et  est  bâtie 

'  Les  deux  manuscrils  portent  Astourcan;  M.  Qualreuière  pense  qu'il  faut  lire 
Aspourcan,  et  nous  adoptons  d'autant  plus  volontiers  celte  orthographe,  que  nous 
trouvons  sur  les  cartes  de  MM.  Kinneir,  Fraser  et  Burnes  une  ville  dont  le  nom 
(Shihbergan)  et  la  situation  se  rapportent  à  celle-ci. 


'470  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  113VC1-SO  „  dans  la  montagne,  »  à  l\  journées  d'Aspourcan  et  à  une  jour- 
née de  Char,  dans  la  direction  du  sud-est.  Marcan  JUjj,  est  une 
ville  populeuse  située  entre  lehoudia  et  Carbat. 

c  Djourcan  J<ijs-^  est  une  ville  construite  entre  deux  mon- 
«  tagnes,  à  peu  près  comme  la  Mecrpie;  il  y  a  peu  de  champs 
•<  cultivés,  peu  de  jardins,  de  l'eau  courante  et  quelques  sources. 
.  De  là  à  Aspourcan,  on  compte  3  faibles  journées,  et  d'As- 
c<  pourcan  à  Zakhar^-i-j,  au' sud-est,  2  journées.  On  tire  de 
«  Djourcan  quantité  de  cuirs  destinés  ])our  le  Khorasan.  Le  pays 
»  est  fertile,  paisible,  abondant  en  fruits  et  commerçant;  on  y 
«  trouve  facilement  des  compagnons  de  voyage,  des  marchands 
«  forains  et  toute  sorte  d'articles  de  négoce.  » 

Sur  les  limites  occidentales  du  Mervv  on  trouve  le  A'rh  ^yJ', 
on  plutôt  deux  villes,  dont  l'une  s'appelle  Bachïn  cj,^  et  l'autre 
(Jliourmïn  (jvj-i;  l'une  et  l'autre  de  grandeur  à  peu  près  égale. 
«  Le  chef  de  la  contrée  n'y  réside  pas,  mais  il  habile  la  mon- 
«  tagne  de  Lokman  (j_^  Jy^s-',  où  l'on  trouve  des  eaux  courantes 
1  el  de  vastes  cultures;  Bachïn  produit  beaucoup  de  riz  d'ex- 
«  ccllente  qualité  qu'on  transporte  à  Balkh  et  ailleurs.  On  tire 
«  de  Chourmïn  du  raisin  sec  très-doux,  presque  sans  pépins  et 
«  dont  on  exporte  au  loin  des  quantités  considérables.  » 

De  Bachïn  (jvSo,  ville  située  à  une  portée  de  flèche^  sur  la 
rive  orientale  du  fleuve,  à  Dorac  jji  et  à  Mcrw  cl-Roud,  on 
compte  une  journée  de  marche.  Dorac  est  également  dans  le 
voisinage  du  fleuve. 

De  Bachïn  à  Chourmïn  cjvvr*"'  ^°  ^^  dirigeant  vers  le  sud, 
une  journée.  Chourmïn  est  dans  la  montagne  de  Lolfman. 

De  Merwel-RoudàAnbourdsj^Aj!  (ou  Abiwerdij^A^l),  6  journées. 

'  Il  existe  au  sut!  de  t'Hindo-Koucli,  sous  le  35'  parallèle,  des  nioiilagnes  dési- 
gnées dans  les  cartes  sous  le  nom  de  montagnes  de  Lughman. 

'-  D'après  la  version  latine,  Bacliin  serait  située  à  une  lieue  du  fleuve.  Nos  deux 
manuscrits  portent  ii^J*  ^. 


Hl  ITIÈME  STiCTION.  471 

De  la  nicnie  ville  à  Merw  el-Chahidjan  yUs^jt>UJI  jy.^,  G  joui-     ivuiiiei  i.j  \mo. 
nées. 

En  sorte  que  de  Merw  el-Chahidjan  à  Héral  a\jj>  on  compte 
I  2  journées. 

De  Merw  el-Roud  à  Hérat,  6  journées.  ivuillpi  ...3  redu. 

De  Merw  el-Roud  à  Balkh,  6  journées. 

De  Merw  el-Roud  à  Sarakhs,  5  journées. 

De  Merw  el-Roud  à  Aniol  J-«! ,  ville  située  à  peu  de  distance 
du  Djihoun  qj^js^"  (de  l'Oxus),  6  journées  faibles  ou  i  a/i  milles. 

Aniol  est  une  ville  de  grandeur  moyenne,  bâtie  à  3  milles 
des  rives  du  Djihoun;  «  il  y  a  des  jardins,  des  édifices,  une  po- 
«  pulation  nombreuse,  beaucoup  de  commerce,  des  ressources 
«  et  des  revenus  publics';  elle  est  sur  la  lisière  du  désert.  »  De 
là  à  khowarezm  ^jj\^,  qu'on  nomme  aussi  Djordjanié  aajI=-^.=-, 
1  2  journées. 

De  Djordjanié  au  lac  qui  porte  son  nom  t le  lac  d'Aral), 
6  journées. 

D'Amol  J^ — <!  à  Zem  ^,  en  remontant  le  cours  du  fleuve, 
4  journées. 

De  Zem  à  Termed  'iy^jJ,  par  le  fleuve,  5  journées. 

De  Termed  à  Badakhchan  ^l  A ,^  Jy ,  par  la  même  voie. 
1 3  journées. 

Ce  qui  forme,  pour  la  longueur  totale  des  parties  du  Kho- 
warezm et  du  Khorasan  qui  longent  les  bords  du  fleuve,  un  in- 
tervalle de  ho  journées. 

'■  Zem  v,  est  une  ville  comparable  à  Amol  Js^!  sous  le  rapport 
«  de  l'étendue;  il  y  a  de  l'eau  courante,  des  jardins,  des  cul- 
«  tures,  du  commerce  et  de  l'industrie  proportionnellement  au.\ 
«  besoins  locaux.  »  C'est  là  que  se  rassemblent  les  voyageurs  qui 
se  rendent  au  Khorasan;  car  Amol  J^t  est  le  lieu  de  passage  le 


472  TROISIÈME  CLIMAT 

Feuillet  1)3  rccio.  plus  frùqucnté  du  Mawar'el-Nahar  j.^i  hi^'  P'^y^  entouré  de 
déserts,  en  grande  partie  sablonneux,  qui  s'étendent  depuis  Balkli 
jusqu'au  lac  de  Khowarezm.  Zeni  ^  est  située  à  4  journées, 
par  eau,  de  Ternied  -y^jS,  ville  bâtie  sur  la  rive  orientale  du 
fleuve. 
LE  DJiHoiN  Le  Djihoun  yys^i?-  (l'Oxus)  prend  sa  source  dans  le  pays  de 

""  Oudjan  mI=-î',  sur  les  frontières  du  Badakhchan  ^jU-à-Oo,  et  là 

il  porte  le  nom  de  Kharïab  o!jj.iw  ;  il  reçoit  cinq  affluents  consi- 
dérables qui  proviennent  des  pays  de  Djil  Jus»-  et  de  Waklicli 
iji-ji-j  ;  alors  il  devient  un  fleuve  supérieur  à  tous  les  fleuves  du 
monde ,  tant  sous  le  rapport  du  volume  et  de  la  profondeur  des 
eaux  que  sous  celui  de  la  largeur  du  lit. 

Le  Kliarïab  reçoit  les  eaux  d'une  rivière  qu'on  appelle  l'Akli- 
soua  !^«.ii.l-  ou  le  Menk  »il.^«^^iyùj,  celles  de  Than  ^b  ou  Be- 
lian  yUXj,  de  Farglian  y^jls,  de  Andjara'a  9-j^^ ,  de  Wakhchab 
tjli>i».j;  un  graild  nombre  d'affluents  provenant  des  montagnes 
de  Botm  |<vj  et  d'autres  rivières,  telles  que  celles  du  Saghanian 
yUÀffUiil  ^U-j'  Gt  du  Cawadian  yliàlytli ,  qui  se  réunissent  toutes 
dans  cette  dernière  province  et  se  déchargent  dans  le  Djihoun. 

Le  Wakhchab  cjUi^ii.^  prend  sa  source  dans  le  pays  des  Turks; 
parvenu  dans  le  pays  de  Wakhch  u~i>-j,  il  se  perd  sous  une 
haute  montagne  où  l'on  peut  le  passer  comme  sur  un  pont;  on 
ignore  quelle  est  l'étendue  de  son  cours  souterrain;  il  sort  en- 
suite de  la  montagne,  longe  les  frontières  du  pays  de  Balkh, 
puis  atteint  Termed.  Le  pont  (ou  plutôt  le  lieu  de  la  perte  du 
fleuve)  dont  nous  venons  de  parler  sert  de  limite  entre  le  Djil 
J><L».  et  Wasdjerd  i-ysi^i- 

Ce  fleuve  (le  Djihoun)  passe  à  Termed  -i^j^ ,  à  Kilif  oïliS',  à 

'  Nous  croyons  devoir  suivre  ici,  de  préférence  à  toute  autre,  les  levons  ijui 
nous  sont  donni.es  par  ie  ms.  B. 

"  Probablement  pour  Aksou  »^iaii ,  mot  qui  signifie,  en  lurk,  eau  ou  rivière 
blanche. 


HUITIEME  SECTION.  475 

Zein  -j,  à  Aiiiol  J,-<l ,  et  liiiil  par  décharger  ses  eaux  clans  le  lac     l'uuillei  1 1 3  lecio. 

de  Khowarezni  ^jl^à~  «^j?  ;   «il    n'est   d'aucune   utilité  pour 

«  l'agriculture  depuis  sa  source  jusqu'à  Zem  ^j  et  à  Amol  J^i , 

«  où  l'on  tire  peu  de  parti  de  ses  eaux..  Ce  n'est  que  lorsqu'il  a 

«  atteint  le  pays  des  Glioz  &j)jUI  qu'on  s'en  sert  pour  l'arrosage 

"  des  terres  et  pour  d'autres  travaux  utiles.  » 

Termcd  ù^yi  est  une  ville  située  sur  les  bords  du  Djilioun  tkrmed. 

(les  eaux  de  ce  fleuve  Laignent  ses  murs),  et  sur  la  i-oute  qui 
conduit  au  Saghanian  yUjU«.  »  Un  vaste  faubourg  ceint  de  mu- 
«  railles  l'environne  de  toutes  parts;  l'on  y  remarque  un  château 
«  destiné  à  la  résidence  du  chef  du  gouvernement,  divers  édi- 
«  fices  et  des  bazars.  Cette  ville  est  agréable,  florissante  et  peu- 
«  plée;  ses  places  publiques  et  ses  rues  sont  pavées  en  briques'; 
«  c'est  le  grand  marché  de  cette  partie  des  rives  du  Djihoun; 
«  on  y  boit  les  eaux  de  ce  fleuve  ainsi  que  celles  du  Kera  ^^^5', 
«  rivière  qui  vient  du  Saghanian  et  qui  se  jette  dans  le  Djdioun 
«  auprès  de  Termed.  Mendji  i^s^  et  Hachem-Djend  j^à=-  aJ^ 
n  sont  au  nombre  des  dépendances  de  cette  ville.  De  là  à  BalLh  , 
«  on  compte  i  fortes  journées. 

'c  Balkh  Aj,  située  dans  une  plaine  à  i  2  milles  des  montagnes,  kbalh. 

«  est  la  capitale  du  pays  des  Turks'-;  c'est  le  quartier  général  de  iVniii,  i  i  i.i  verso. 
«  leurs  armées  et  le  lieu  de  ré,sidence  des  princes,  des  juges, 
"  des  intendants  de  l'administration;  il  y  a  de  beaux  bazars  où 
n  il  se  fait  beaucoup  de  commerce  et  où  l'on  trouve  toute  sorte 
«  de  marchandises  et  de  richesses;  la  ville  est  construite  en  terre 
«  et  en  briques  cuites  au  soleil;  elle  a  sept  portes;  les  murs  qui 
"  l'entourent  sont  en  terre;  ses  faubourgs  florissants,  peuplés, 
«  industrieux  et  commerçants.  La  grande  mosquée  bâtie  au 
«  centre  de  la  ville  est  environnée  de  bazars.  Balkh  est  située 

6o 


tilU  ■      TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillci  1 1 3  verso.  «  siir  les  boids  (lunc  petite  rivière  dont  les  eaux  l'ont  tourner 
«  une  dizaine  de  moulins;  cette  rivière  coule  auprès  de  la  porte 
n  dite  New-Behar  jU^  y  et  elle  arrose  les  environs  de  la  ville, 
«  où  Ton  voit  de  toutes  parts  des  vignobles,  des  vergers,  des 
«  jardins  et  des  maisons  de  plaisance.  On  remarque  à  Baikh  des 
«  collèges  où  l'on  enseigne  les  sciences,  des  fondations  (ou  bourses) 
«  pour  les  étudiants  et  tous  les  moyens  d'instruction  qu'il  est 
«  possible  de  désirer';  il  y  a  dans  cette  ville  beaucoup  de  ri- 
«  chesses,  des  personnes  d'un  rang  élevé,  des  négociants  opulents 
Il  et  en  général  beaucoup  d'aisance  et  de  prospérité.  »  Le  pavs 
de  Balkh  est  borné  au  midi  par  le  Tokbarestan  ybuylile,  le  Ba- 
khestan  ^U^-^i-L  et  le  Namian  ylç«b"-;  et  au  nord,  en  tirant  vers 
l'ouest,  par  le  Merw^^^  et  par  le  Djouzdjan  yU-)j.s-^.  Cette  ville 
est  un  centre  de  communications  pour  tous  les  pays  environnants 
et  un  lieu  de  passage  pour  les  personnes  qui  se  rendent  au  To- 
kbarestan et  au  Badakiichan. 

On  compte  au  nombre  des  dépendances  de  cette  dernière 
province  (le  Badakbchan  ^JLi.â.Jy)  les  villes  de  Houlm  |U=- \  de 
Semendjan  yLs?^<w,  de  Tlia'lan  y5>o«j,  de  Sekelkend  ^iJi^ ,  de 
Warawalin  y — « "jjj,  de  Ezberouzewan  y'jjjjJ^I,  de  Talecan 

^  «  y 

yUJUo^,  de  Sekimest  c>i...t;'^...,  de  Warvvaser  ^^ijj^ ,  de  Houseb 
w~~j- ,  de  Anderab  vb"^'  ^^  de  Madrouka  xS^^Jw». 

De  Balkb  à  Warvvalin,  «ville  agréable  et  commerçante,  dont 
«  dépendent  divers  villages,  «  2  journées. 

'   Voici  le  texle  : 

^  Je  suis  toujours  porté  à  croire  r|u'il  s'agit  ici  de  Bamian;  cette  leçon  est  con- 
forme à  ce  qu'on  lit  dans  l'Oriental  Geography,  pages  2i3,  225  et  suivantes;  mais 
tous  les  manuscrits  portent  Namian. 

'  Les  mss.  portent. yls-j^^. 

'  La  carie  de  M.  Burnes  porte  Houlloum. 

""  Ou  Talighao,  d'après  la  même  carte. 


HUITIÈME  SECTION.  475 

De  Warwalin  à  Talecan  yUJlL,  2  journées.  Fcuiiiei  ii3  verso. 

«  Talecan  '  est  une  ville  dont  la  grandeur  est  égale  au  quart 
"  de  Balkh.  Ses  murailles  sont  construites  en  terre  et  ses  mai- 
«  sons  en  terre  et  en  chaux  vive;  elle  est  située  sur  les  bords 
"  d'une  grande  rivière  et  dans  une  plaine  où  sont  des  vignobles 
«  et  des  habitations;  il  y  a  dans  la  ville  des  bazars  où  il  se  fail 
'<  un  bon  commerce,  et  où  l'on  voit  beaucoup  d'artisans.  >< 

De  Balkh  à  Houlm  J^^:- ,  ville  située  à  2  journées  à  l'ouest  de 
Warwalin,  on  a  2  journées  de  chemin  à  faire.  «  Iloulm  est  un 
"  lieu  très-agréable,  dont  les  productions  et  les  ressources  sont 
"  très-abondantes;  il  y  a  de  l'eau  courante,  des  champs  cultivés 
"  et  toute  sorte  de  biens  de  la  terre.  »  De  là  à  Semendjan  yL^w-, 
«jolie  ville  en  tout  comparable  à  la  précédente,  commerçante, 
«  peuplée  et  ceinte  de  murs  en  terre,  »  2  journées. 

De  Semendjan  à  Talecan,  2  journées. 

De  Semendjan  à  Anderab  c->b'^'  ">  ^  journées. 

Cette  dernière  ville  est  bâtie  au  pied  d'une  montagne.  »  C'est 
«  là  qu'on  emmagasine  l'argent  provenant  de  Hariana  ioljjl=»  et 
n  de  Bondjehir  j.A^^^.  «  Située  au  confluent  de  deux  rivières 
dont  l'une  s'appelle  Anderab  et  l'autre  Kiasan  ^J\^\iJ.Y> ,  «  elle 
«  est  entourée  de  jardins,  de  vergers  et  d'enclos  plantés  en 
»  vignes  et  en  arbres  fnùtiers.  » 

De  Talecan  à  la  ville  de  Badakhchan  yLi^^,  7  journées. 

De  Anderab  à  la  même  ville,  en  se  dirigeant  vers  l'orient, 
4  journées. 

De  Anderab  à  Hariana  <>oL.jU- ,  en  se  dirigeant  vers  le  midi , 
3  journées. 

'  Notre  auteur  a  déjà  décrit  la  ville  de  Talecan  (voyez  ci-dessus ,  page  A68).  Ceci 
semble  donc  faire  double  emploi. 

'  Les  manuscrits  portent  tantôt  Anderab  c_ilj>Xjl  fl  tantôl  Anderabé  iijljjol  : 
le  premier  de  ces  noms  semble  être  plus  souvent  donné  à  la  rivière  et  le  second  à 
la  ville.  La  carte  dressée  pour  le  voyage  de  M.  Burnes  porte  Inderab. 

60. 


/i76  TROISIÈME  CLIMAT. 

hvuillei  ii3  V.1SO.  „  Mariaiia  est  une  petite  ville  bâtie  au  pied  d'une  montagne 
"  e1  sur  les  bords  d'une  rixière  qui ,  prenant  sa  source  auprès 
«  de  Bendjebir^yjs^,^,  traverse  cette  ville  sans  être  ennployée  (à 
«  l'arrosage  des  cliamps  ^  jusqu'au  moment  où,  parvenue  à  Car- 
«  wan  yljy-ï,  elle  entre  dans  les  terres  do  l'Inde  et  verse  ses 
«  eaux  dans  le  Nahrvvara  Sjljj^. 

«  Les  habitants  de  Hariana  ajU^I^  ne  possèdent  ni  arbres  ni  jar- 
«  dins  fruitiers;  ils  ne  cultivent  que  quelques  légumes;  mais  ils 
•■  se  livrent  à  l'exploitation  des  mines.  Il  est  impossible  en  effet 
»  de  voir  rien  de  plus  parfait  que  le  métal  qu'on  en  extrait  cl 
"  que  celui  qu'on  tire  des  mines  de  Bendjehir^Y^  '>  petite 
«  ville  située  sur  une  éminence  à  une  journée  de  distance  de  la 
«  précédente  et  dont  les  habitants  se  font  remarquer  par  la  vio- 
«  lence  et  la  méchanceté  de  leur  caractère.  La  rivière  qui  sort 
'.  des  montagnes  de  Bendjehir  coule  vers  Hariana,  ainsi  que 
"  nous  venons  de  le  dire. 

Feuiliit  1 14  r.cio,  «  Lcs  ouvriers  qui  travaillent  à  l'une  et  à  l'autre  de  ces  mines 

..  s'occupent  avec  beaucoup  de  persévérance,  d'industrie  et  d'ha- 
«  bileté  de  cette  exploitation,  de  la  fonte,  de  l'extraction  du 
..  métal  des  scories,  et  en  général  de  ce  qui  concerne  leur 
«  art.  »  De  là  à  Carwan  i_)lj>»,  en  se  dirigeant  vers  le  midi, 
■>.  journées. 

«La  ville  de  Carwan  y'jy-»  est  peu  considérable,  mais  jolie; 
«  ses  environs  sont  agréables,  ses  bazars  fréquentés,  ses  habitants 
■  riches;  les  maisons  y  sont  construites  en  argile  et  en  briques. 

•  Située  sur  les  bords   de   la   rivière    qui    vient    de    Bendjehir 

•  jj^Y^,  «  cette  ville  est  l'un  des  principaux  marchés  de  l'Inde. 

De  Anderab,  dont  il  vient  d'être  fait  mention,  à  Tha'lan 
y^jt),  2  journées. 

'  Il  est  souvent  question  de  Bentljehii  ou  de  l'endjeliir  dans  les  Mémoires  de 
Baher 


HUITIÈME  SECTION.  477 

De  Tlia'lan  à  Semendjan  yLsÀ-sw,  2  journées.  iVuiiicf 

De  Tha'lan  à  Balkh  ^,  6  journées. 

Tha'Ian  yiVxi'  est  une  ville  florissante  et  bien  peuplée,  dont 
le  territoire,  arrosé  par  divers  cours  d'eau,  est  planté  d'arbres 
et  couvert  de  villages  et  d'babitations;  «  on  y  fait  beaucoup  de 
«  commerce  et  l'on  y  trouve  de  tout  en  abondance.  »  De  là  à  Na- 
mian,  en  se  dirigeant  vers  l'occident,  on  compte  3  journées. 

"  Namian  yLt—ob  (ou  plutôt  Baniian)  esl  une  ville  dont  l'éten-  ^^' 

due  est  égale  à  peu  près  au  tiers  de  Balkb';  elle  est  bâtie  sur 
le  sommet  de  la  montagne  de  Namian-,  et  il  n'y  a  pas  dans 
la  contrée  d'autre  ville  qui  soit  située  à  une  telle  élévation. 
De  cette  montagne  découlent  diverses  rivières  et  divers  cours 
d'eau  qui  se  jettent  dans  l'Anderab  vb'^-''-  Cette  ville  est 
ceinte  de  murs  et  possède  un  cbâteau,  une  grande  mosquée  et 
un  vaste  faubourg.  De  Namian  dépendent  Sigliourcand  ^xiijjjcy»,, 
Sekawend  oo^IsCm-,  Kaboul  JoW,  Bobra  1^,  Carwan  ^^jj^  et 
Gharia  io^.  Les  deux  premières  de  ces  villes  (Sigliourcand 
et  Sekawend)  sont  à  peu  près  d'égale  importance;  elles  sont 
l'une  et  l'autre  populeuses  et  commerçantes.  Quant  à  Kaboul, 
à  Carwan  et  à  Gbaria  (ou  Gbazna),  nous  en  avons  donné  ailleurs 
la  description.  » 
L'itinéraire  de  Balkh  à  Namian  est  comme  il  suit  : 
De  Balkb  à  MederjO^-o,  petite  ville  bâtie  dans  une  plaine  à 
peu  de  distance  de  la  montagne,  3  journées. 

De  Meder  à  Kab  iS,  bourg  bien  peuplé,  avec  bazar  et  mos- 
quée où  l'on  fait  la  kliotha,  1  journée. 
De  Kab  à  Namian,  3  journées. 

'  Le  ms.  A.  contient  ici  une  leçon  que  nous  croyons  devoir  signaler  à  nos  lec- 
teurs ;  au  lieu  de  Aj  eJiS  y^  ^j^  ylyoUJi ,  ce  manuscrit  porte  p^j  lijj  ^, 
ce  qui  signifie  environ  un  Iters  de  parasamjc. 

^  «  Tlie  namc  of  Bamean  is  said  lo  be  derived  frvm  ils  élévation.  »  Burnes,  Trtweli 
into  Bokhara,  volume  I,  page  i8/i. 


'iTS  TROISIÈME  CLIMAT. 

Ffiiin.t  ,1'. rp.10  De  Balkh  à  Badakhchan,  on  compte  i3  journées,  savoir: 

De  BaJkh  à  Talecan  ,  4  journées  '; 

Et  de  Talecan  à  Badakhchan,  7  journées. 

"Ehn-Haukal,  dans  son  ouvrage  (géographique),  compte  de 
»  Baikli  à  Aspourklian  -  yU.^,^*-.!,  3  journées. 

«  D'Aspourkhan  à  Carban  jLjUJ!  (ou  Carwan  y'^r^l^  3  journées. 

«Et  de  Talecan  à  Merw  el-Roud  ij^Ji  j^,  3  journées.  Mais 
"  ce  sont  de  faibles  journées  :  nous  les  avons  indiquées  précc- 
«  demment.  La  dislance  en  milles  qui  sépare  Merw  de  Balkh 
«  est  de  348  milles.  Revenons  à  la  description  de  Badakhchan 

HM.AkiK iiAx  "  Cette  ville  est  peu  considérable,  mais  elle  possède  beau- 

«  coup  de  dépendances  et  son  territoire  est  fertile;  la  vigne  et 
<.  divers  autres  arbres  y  croissent  abondamment,  et  le  pays  est 
»  arrosé  par  des  eaux  courantes;  la  ville  est  défendue  par  de 
«  fortes  murailles  en  terre;  il  y  a  des  marchés,  des  caravansé- 
«  raïls,  des  bains;  il  s'y  fait  beaucoup  de  commerce.  Elle  est 
«  bâtie  sur  la  rive  occidentale  du  Kharïah  vl^j^»  l'"*  pl^^  consi- 
«  dérable  d'entre  les  rivières  qui  se  jettent  dans  le  Djihoun. 
«  Dans  les  montagnes  environnantes,  on  élève  beaucoup  de  bes- 
«  tiaux;  il  en  provient  quantité  de  chevaux  de  prix,  de  juments 
«  de  trait  et  de  mulets;  on  tire  également  de  ces  montagnes,  des 
"  pierres  de  couleur  très-précieuses,  telles  que  le  rubis  d'un 
«  rouge  vif,  le  rubis  couleur  de  grains  de  grenade  ^  et  autres, 
'■  ainsi  que  beaucoup  de  lapis  lazuli.  Ces  pierres  sont  transpor- 

'  L'addition  ne  donne  que  onze  journées  ;  mais  voici  comment  s'exprime  la  ver- 
sion latine  :  «  A  Balch  ad  Talecan  sex  censenlur  stationes  et  à  Talecan  ad  Badhacli- 
..  scian  septem  stationes.  «  D'après  la  carie  de  M.  Burnes,  il  faudrait  au  contraire 
réduire  à  quatre  journées  la  distance  de  Talecan  à  Badakhchan. 

'  Les  manuscrits  portent  toujours  Astourcan.  Voyez  la  note  p.  669  ci-dessus. 

'  Rabinus  balassius  ou  le  rubis  balais,  désignation  qui,  comme  on  le  sait,  dérive 
du  nom  de  la  province  de  Badakhchan. 


HUITIEME  SECTION.  479 

«  lées  dans  tous  les  pays  du  monde,  et  il  est  impossible  d'en 
«  voir  de  plus  belles.  On  apporte  à  Badakhchan  le  musc  des  envi- 
«  rons  de  Wakban  yU.^,  dans  le  Tibet.  »  Badakhchan  confine  avec 
le  Canoudj  ^>*ï,  dépendance  de  ITnde.  Les  deux  provinces 
qu'on  trouve  d'abord  au  delà  du  Djihoun  sont  le  Djil  Jvsr?-  et 
le  Wakbcb  (ji:~^j;  bien  que  distinctes  et  séparées,  elles  sont  sou- 
mises à  un  seul  et  même  gouvernement.  «  Elles  sont  situées  entre 
«  le  Kharïab  vl?.;-=^  d  1*^  Wakhchab  cjU;»i^j,  rivières  dont  la  pre- 
«  mière  baigne  la  partie  orientale  du  Djil  Jsas-  et  l'autre  le  pays 
«  de  Wakhcb  (ji-^-j ,  dont  il  vient  d'être  fait  menlion.  »  Du  Wakhch 
^J^^i  dépendent  Helawerd  .>)j5>a6,  Lakend  j^àSI)  et  Ilanik  AiU» . 
Karbek  >il-j;W,  Neheltan  ylî':^,  Sekendrc  Hj-ys^a^',  Menk  Am, 
Andidjaraa'  ci^Larjol,  Tafghiz  jjbb  et  Roustac-Bek  liLi  (^hu^jj  font 
partie  du  Djd  Jj^s-,  province  partout  très-montagneuse,  excepté 
auprès  du  Wakhch  (j^à-j  et  du  pays  de  Akdjer^^l  qui  confine 
avec  celui  de  Menk   dLxvo,  dépendance  du  Djil. 

«  Helawerd  i_,jyaft  est  une  ville  agréable,  populeuse,  commer- 
II  çante  et  fréquentée  par  les  voyageurs.  On  peut  en  dire  autant 
«  de  Lakend  «XÀSsi).  Quant  à  Hanek  JoU»,  c'est  une  ville  agréa- 
«  blement  située  au  milieu  de  jardins,  de  vergers  et  autres  lieux 
«  de  délassement.  Les  maisons  y  sont  construites  en  terre,  en 
"  briques  et  en  chaux;  il  y  a  plusieurs  marchés  et  beaucoup  de 
Il  gens  riches.  C'est  le  lieu  de  la  résidence  du  sultan.  »  De  Hanek 
à  Menk,  on  compte  2  journées. 

Il  Menk  JjL*  est  une  ville  de  grandeur  moyenne;  les  murs 
Il  dont  elle  est  entourée  sont  en  pierre  et  en  plâtre;  il  y  a  des 
Il  édifices,  des  bazars  et  beaucoup  de  population;  plus  considé- 
II  rablc  que  Hanek  liljLd»,  elle  est  comparable,  en  étendue,  à 
«  Wakban  (jU-j  et  à  Keran  y^,  lieux  où  l'on  fait  beaucoup  de 
Il  commerce  et  où  l'on  se'  livre  très-activement  à  l'industrie.  » 

'  La  version  latine  porte  Karic,  Belenitan,  Alexandra,  Manc,  etc. 


i  11.-1 


'i80  TKOISIÈiME  CLIMAT. 

K-Miii.i  ii/ivcrso.  De  Ma'aberar^lyjjw,  petite  ville,  à  HclawerdijjiU,  2  journées. 

De  Ma'aberar  à  Hanek  »iIjU ,  2  journées. 

Kavvendj  ^^^  est  une  ville  située  à  environ  3  milles  au- 
dessus  de  Ma'aberar,  en  remontant  le  Kliarïab. 

La  ville  de  Telmetan  yUlsi  est  à  1  2  milles  de  Cantarat  el- 
lladjar^"  ïJaXi  (ou  du  pont  de  pierre),  sur  le  chemin  de  Menk 
JwU.  Du  pont  de  Badakhchan  au  chemin  de  Menk,  on  compte 
2  journées. 

Sorti  de  Roustac  Menk  ^LJL.  jU^^j,  vous  traversez  d'abord  la 
rivière  d'Andidjaraa'  ctjU-o^i,  puis  la  ville  de  ce  nom,  distante 
de  Menk  d'une  journée. 

Andidjaraa'  ^tjU-ooî  est  une  très-jolie  et  très-agréable  ville  '■  où 
"  l'on  trouve  des  édifices,  des  marchés  et  des  ressources  de  toute 
"  espèce.  » 

Sorti  de  là,  vous  traversez  la  rivière  de  Favvghan  (^jlj,  située 
à  une  journée  de  distance,  puis  la  rivière  de  Balsan  yl~A> ,  et 
vous  arrivez  à  Menk  liLu. 

De  Termed  .y^jH  à  Cawadïan  yL.il>>,  on  compte  2  journées. 

«  La  seconde  de  ces  deux  villes  (Cawadïan)  est  moins  grande 
"  que  la  première;  elle  est  cependant  entourée  de  murs;  il  y  a 
"  des  bazars  où  les  marchands  vivent  dans  l'aisance;  il  en  dé- 
»  pend  des  métairies,  des  champs  très-fertiles,  des  villages  et 
«  même  une  petite  ville  du  nom  de  Souran  y;!^—,  située  à  une 
«  journée  de  distance  et  très-commerçante. 

De  Cawadïan  à  Saghanian  yUiU-o,  on  compte  3  journées. 

sA,MHMAv  «Saghanian  yUi'utc^  est  une  ville  plus  considérable  que  Ter- 

..  med  >>^-»;-3,  en  ce  sens  qu'elle  est  entourée  d'un  faubourg  et 

«  de  fortes  nmrailles,  et  que  les  habitations  et  les  rues  y  sont 

«  plus  vastes;  mais  la  population  en  est  moindre.  Les  habitants 

'  Le  ms.  K.  contient  ici  lio's  lignes  de  texte  deux  fois  transcrites  par  erreur.  Sagh- 
anian ou  Chaghanian  est  aussi  le  nom  d'une  province  très-connue  et  dont  il  est 
souvent  question  dans  l'histoire  des  invasions  de  Timour  et  de  Baber. 


HUITIEME  SECTION.  481 

"  de  Termed  sont  plus  nombreux,  plus  riches  et  plus  enclins  à  Fcuiliei ,  i ',  verso. 
"  la  dépense.  Il  existe  à  Saghanian  un  château  très-fort',  une 
«  grande  mosquée  où  l'on  fait  la  kitotba,  et  l'on  y  trouve  des 
"  docteurs  et  des  personnes  qui  se  livrent  à  l'étude  des  sciences. 
»  11  en  dépend  divers  bourgs  et  villages  dont  le  territoire  est 
"  arrosé  par  des  cours  d'eau  et  par  des  rivières  qui  se  jettent 
"  dans  la  rivière  de  Cawadïan,  auprès  de  la  ville  de  ce  nom  et 
»  au-dessous  de  Termed.  » 

De  Termed  à  Saghanian,  on  compte  ajournées,  savoir  : 

De  Termed  à  Kharmicar  jUa.»^,  «  petite  ville  commerçante, 
"  dont  les  maisons  sont  jolies  et  le  territoire  arrosé  par  ^Jes  eaux 
«  courantes,  «  i  journée. 

De  Kharmicar  à  Sarmankha  ^^^^jm,  «petite  ville  bien  peu- 
«  plée,  commerçante  et  fréquentée  par  les  allants  et  les  venants,  » 
1  journée. 

De  là  à  Darzandji  (^jjj'i,  «ville  agréable,  abondante  en  res- 
«  sources  de  toute  espèce,  possédant  des  bazars  solidement  cons- 
«  truits,  de  belles  rues,  des  quartiers  florissants,  des  habitations 
«  durables  et  une  population  riche  et  commerçante,  »  i  journée 
ou  2  1  milles. 

De  là  à  Saghanian  yUiU-o,  i  journée^. 

ITINÉRAIRE    DE    SAGHANIAN    A    WASDJERD    ij^'j-  Feuillet  i  li  recio. 

De  Saghanian  à  Terbed  J^,  g  milles. 
De  Terbed  à  Hamouran  y[;^,  2  i  milles. 
On  rencontre,  entre  ces  deux  lieux,  la  rivière  de  Wakhchab 
<_>Ui.ji.j,  dont  la  largeur  est  ici  d'environ  3  milles.  «  La  ville  de 

'  On  lit  dans  le  ms.  B.  :  yv.A<i=«.  jJ^j».^. 

'  Nous  suivons  ici  la  version  latine,  nos  deux  manuscrits  indiquant  deux  jour- 
nées ,  sans  doute  par  eneur. 

6i 


482  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  iiSrecio.  „  Hamouran  (j'ji>$,  située  à  l'occident  de  cette  rivière,  est  popu- 
«  leuse  et  riche;  le  commerce  qu'on  y  fait  est  considérable  et 
«  l'Industrie  très-active  ;  il  y  a  des  édifices  contigus,  des  jardins 
«  et  des  lieux  de  promenade  agréables.  » 

De  là  à  Abar-Kachra  \j  A  ^Jj\,  gros  bourg  bien  peuplé, 
2  4  milles. 

De  ce  bourg  à  Souman  yUj^,  <■  ville  de  moyenne  grandeur, 
"  bien  peuplée,  bien  bâtie,  possédant  des  bazars  et  défendue 
«  par  de  fortes  murailles,  »  i5  milles. 

De  Souman  à  Andïan  yl.Jol,  »  petite  ville,  »  i  journée. 
De  1^  à  Wasdjerd  ^j^^},  i  faible  journée,  ou  i5  milles. 
WASDJERD  «  Wasdjerd  ^yp^j  (ou  Wasgherd)  est  une  ville  importante  où 

°"  •<  l'on  remarque  beaucoup  d'édifices,  où  Ion  fait  un  grand  com- 

WASGHERD.  ,  ,  ,        ,    •  ■     1  •  1  1  1'  . 

«  merce,  et  dont  les  habitants  sont  riches;  il  y  a  beaucoup  de- 
«  trangers;  les  femmes  y  sont  très-belles  et  les  produits  de  l'in- 
«  dustrie  avantageux.  On  tire  de  Souman  yUj — »  et  de  Was- 
..  djerd  ^j — i«tj  beaucoup  de  safran  d'excellente  qualité,  et 
•'  cette  substance  s'exporte  au  loin.  On  apporte  de  Cawadïan 
"  yLil^  à  Wasdjerd,  du  cumin,  du  coton  et  du'  , 

'•  avec  lequel  on  fabrique  la  couleur  rouge  et  dont  il  se  fait 
«  une  exportation  considérable  pour  l'Inde.  Le  sultan  perçoit 
"  un  droit  (en  nature)  sur  ces  diverses  productions.  »  De  Was- 
djerd ^j^^i  jusqu'au  lieu  où  le  Wakhchab  c..Li-a.^  se  perd  sous 
une  montagne,  pour  reparaître  ensuite  dans  le  pays  de  Was- 
djerd, on  compte  i  faible  journée. 

Celui  qui  veut  se  rendre  à  Raset  o-~,lj  s'écarte  un  peu  de 
l'orient  et  parvient  en  une  journée  à  Dernik  liLoji ,  «  petite  ville 
«  bien  peuplée,  avec  bazar,  et  dont  les  habitants  vivent  dans 
"  l'aisance.  « 

De  là  à  Harkan  y*()^  (ou  Djarcan  y^^jW-).  "  ville  comparable 

'  Le  nom  de  celle  substance  est  malhem'euaemfinl  illisible  dans  l'un  et  dan^ 
l'aulre  de  nos  manuscrits. 


HUITIEME  SECTION.  485 

n  à  la  précédente,  tant  sous  le  rapport  de  l'étendue  que  sous     Feuillci  .iirnio. 
"  celui  de  la  population  et  du  commerce,  »  i  journée. 

De  Ilarcan  à  el-Cala'  a*U!!,  place  forte  située  sur  la  frontière 
du  «  pays  de  Raset,  du  côté  du  pays  des  Turks,  et  sur  le  son)- 

«  met  d'une  haute  montagne (la  distance  manque).  La 

«  garnison  de  cette  place  est  obligée  de  se  tenir  sur  ses  gardes 
«  contre  les  attaques  des  Turks.  » 

Raset  o«-4«I_^JI,  ville  bâtie  sur  l'extrême  limite  de  ce  côté  du 
khorasan,  est  située  entre  deux  montagnes;  c'était  par  là  que 
les  Turks  pénétraient  pour  se  livrer  à  leurs  déprédations;  mais 
Fadhel,  fils  de  lahia,  fils  de  Khaled  le  Barmécide,  fit  clore  ce 
défilé  au  moyen  d'une  porte  dont  il  commit  la  garde  à  des 
troupes;  depuis  cette  époque  jusqu'à  ce  jour,  les  princes  du  pays 
ont  continué  d'y  tenir  garnison.  Sur  les  limites  du  Wakhch  ^/^i^j 
et  du  Djil  tK-s»  sont  Wakhan  y^j,  et  Sacnia  UàjuJI  ,  dépen- 
dances du  pays  des  Turks.  De  Wakhan  yU-j  à  Tibet  c^^,  on 
compte  18  journées.  Wakhan  yU>j  possède  des  mines  d'argent 
très-riches  et  produisant  du  minerai  d'excellente  qualité;  on 
trouve  de  l'or  dans  les  vallées  lorsque  les  eaux  deviennent  tor- 
rentueuses; on  recueille  ce  métal  et  on  l'exporte  ensuite  au 
loin.  «  On  tire  aussi  de  ce  pays  du  musc  et  des  esclaves.  Sacnia 
«  AAÀJu«,  ville  qui  dépend  du  pays  des  Turks  Khizildjis,  est  à 
«  5  journées  de  Wakhan,  et  son  territoire  touche  aux  possessions 
«  chinoises  '.  » 

Dans  le  voisinage  de  Saghanian  il  existe  un  grand  nombre 
de  villes  populeuses,  et  entre  autres  Basend  »xà«Ij,  ville  située 
à  2  journées  de  distance,  «dont  les  quartiers  sont  florissants, 
«  les  édifices  contigus  et  les  ressources  sociales  très-abondantes.  ■■ 

A  une  journée  au  sud-est  de  Saghanian  on  trouve  Tourab 

'  Nous  suivons  la  leçon  qui  nous  est  fournie  par  le  vas.  B.  :   ^^^I  ^Uj  ^j 

61. 


'i8'j  TROISIÈME  CLIMAT. 

Kfuill.i  1 1  .">  recio      i^\jy> ,  »  jolic  ville  très-commerçantc  dont  les  habitants  sont  riches 
«  et  se  livrent  au  travail  des  fabriques  et  à  diverses  industries.  » 

De  Tourab  à  Basend  .>oi-.l.,  i  journée. 

A  .3  milles  de  Saghanian  est  Rankalsa  iuJsLi;',  petite  villf. 

De  là  à  Zeïnoun  y^j,  en  se  dirigeant  vers  l'orient,  i  journée. 

De  Termed  J^  à  Boukhara  ^jjLis- ,  on  compte  i  i  journées, 
savoir  : 

De  Termed  à  Hachem-Djerd  :>^  ^\J>,  «  petite  ville,  »  i  journée. 

De  là  à  Robat-Darak  ^ijli  laly,  i  journée. 

De  là  à  la  Porte  de  fer  Jy-xii  t^L ,  <>  petite  ville  bien  peuplée,  » 
1  journée. 

De  là  à  Keïdek  Jjv>S'(ou  Keïrek  êjS)  «  petite  ville  bien  peu- 
FeuilleiiiSvcrsu.      "  plée.  Comparable  à  la  précédente  en  fait  d'industrie,  de   re- 
"  venus  et  de  ressources,  »  i  journée. 

De  là  à  Racadkend  .xJiSixji;,  i  journée. 

De  là  à  Surundj  fjy,  «jolie  petite  ville  ornée  de  beaux  édi- 
«  fices  et  de  bazars,  »  i  journée. 

De  là  à  Nasef  ^jt»o,  i  journée. 
NASEF  "  Nasef  oUo  ^  est  une  grande  ville  bâtie  sur  un  terrain  plat,  en- 

ou  „  tourée  de  murs  et  d'un  grand  faubourg  également  clos  de  murs, 

«  avec  quatre  portes;  il  y  a  dans  la  ville  un  château  j-XjLj^  non 
«  fortifié,  et  dans  le  faubourg  une  grande  mosquée,  ainsi  que  des 
<i  bazars  construits  entre  la  mosquée  et  fhôtel  du  gouvernement 
«  »;Ui)i  jli.  »  La  ville  a  peu  de  territoire  et  de  dépendances;  les 
montagnes  sont  à  2  journées  de  distance  du  côté  de  Kech  ^yS^, 
vers  l'orient.  A  l'occident  est  un  désert  qui  se  termine  au  Dji- 
houn  yjjcs=-  et  où  il  n'existe  aucune  montagne.  «  Nasef  est  tra- 
«  versé  par  une  rivière  qui,  venant  du  côté  de  Kech,  coule  auprès 

'  La  version  latine  porte  Rancasa. 

'  Il  s'agit  ici  de  la  ville  généralement  connue  sous  le  nom  de  Nakhcheb  >.,;;; jç-. 
'  Kech  ou  Kicli  porte  actuellement  le  nom  de  ChehriSebz;  ce  fut  là  que  naquit 
le  fameux  Timour. 


NAKIICIIEI:. 


HUITIÈME  SECTION.  485 

"  de  l'hôtel  du  gouvernement,  puis  est  employée  pour  les  besoins  Kcuiiipi  i  is  v^rso 
'<  de  l'agriculture.  Il  n'y  a  soit  à  Nasef,  soit  dans  ses  environs, 
«  aucun  autre  cours  d'eau,  et  encore  celui-ci  tarit-il  durant  les 
«  années  de  sécheresse  ;  cependant  on  trouve  dans  le  pays  des 
«  sources  qui  servent  à  l'arrosage  des  vergers  et  des  jardins  pota- 
«  gers,  et  l'on  y  vit,  presque  sans  interruption,  dans  une  abon- 
«  dance,  une  tranquillité  et  une  sécurité  parfaites.  «  C'est  là 
qu'on  rejoint  la  route  de  Samarcande  •KiSj-s^,  «route  sur  la- 
«  quelle  on  trouve  deux  lieux  où  l'on  fait  la  kliotba;  l'un  d'eux 
«  se  nomme  Berda  i^^,  et  l'autre  Kecha  A*i5^  :  ce  sont  deux 
«  petites  villes  bien  peuplées,  possédant  des  mosquées  et  autres 
«  lieux  de  réunion.  " 

De  Nasef  Uu^  à  Maïamra'  ?^l-»,  i  journée. 

De  là  à  Monabekak  JlSoLu,  i  journée. 

De  là  à  Carahoun  qj^»!^»,  bourg  peuplé,  i  journée. 

Et  de  là  à  Boukhara  t^j^,  i  journée. 

ITINÉRAIRE    d'aMOL    J^i     A    BOUKHARA  '. 

«  Vous  sortez  d'Amol  et  vous  parvenez  au  fleuve,  3  milles. 

■c  Vous  le  traversez  sur  une  embarcation  et  vous  arrivez  à 
«  Carber ^y_jjj ,  ville  florissante,  située  sur  la  rive  orientale;  les 
«  édifices  y  sont  beaux,  ainsi  que  les  rues  et  les  places  publiques, 
«  le  territoire  cultivé;  c'est  une  place  fortifiée.  De  Caibcr  vous 
«  allez  à  Bikend  j^jl-Xa-_j,  ville  de  moyenne  grandeur,  située  hkknd. 

«  à  moitié  chemin  de  Boukhara,  remplie  d'édifices  et  de  mar- 
«  elles,  entourée  de  murailles  très-fortes  et  de  champs  cultivés; 
"  on  y  voit  une  grande  mosquée  dont  les  constructions,  et 
«  notamment  la  kibla  «>^  -,  sont  très-ornées;  il  n'existe  nulle 

'  Cet  itinéraire  manque  dans  le  ms.  A. ,  ainsi  que  dans  la  version  latine. 
''  C'est  le  lieu  situé  dans  la  direction  de  la  Mecque  et  vers  lequel  les  musulmans 
se  tournent  pour  faire  leurs  prières. 


KpuiHet  1 15  verso. 


«ONTAGXES  DE    BOTM. 


'j86  troisième   climat. 

u  part  d'édifice  plus  beau.  De  là  à  Boukhara  ^sj^  '   '  journée. 

«  Boukhara  est  une  ville  qui  surpasse  toutes  les  autres,  soit 
«  en  fait  d'étendue,  soit  en  fait  de  splendeur  et  d'agréments. 
"  Nous  en  parlerons  en  son  lieu,  c'est-à-dire  quand  nous  ferons 
«  la  description  des  pays  compris  dans  le  quatrième  climat;  il 
"  en  sera  de  même  de  Samarcande  ^J^j.^^,  de  tout  le  pays  de 
"  Soglul  .Xj-waJI  j:,j\  i^.  (ou  de  la  Sogdiane)  et  d'Osrouchna 
"  *-J_ijy— wjl  '.  Nous  restreignant  donc  à  la  description  des  pays 
«  compris  dans  la  présente  section,  nous  passons  à  celle  des  mon- 
»  tagnes  de  Botm  iA*)!  JIjl=».  » 

Ces  montagnes  sont  hautes,  escarpées  et  d'un  diCGcile  accès; 
elles  sont  couvertes  de  places  fortes,  de  villages  florissants,  «  de 
"  troupeaux  de  moutons,  de  bœufs  et  de  chevaux;  »  il  y  a  des 
mines  d'or,  d'argent,  de  \itriol  et  de  sel  ammoniac;  dans  les 
flancs  de  ces  montagnes,  on  trouve  par  intervalles  un  grand 
nombre  de  soupiraux  d'où  s'exhalent  des  vapeurs  semblables, 
de  jour,  à  de  la  fumée,  et  à  de  la  flamme  pendant  la  nuit;  c'est 
là  qu'on  recueille  le  sel  ammoniac  de  la  meilleure  qualité.  Il  y  a 
dans  le  Botm  trois  régions  :  l'inférieure ,  la  moyenne  et  la  su- 
périeure. C'est  de  la  moyenne  et  d'un  lieu  dit  Nandji  ^^L;  (ou 
Banhi  (^^)  que  découlent  presque  toutes^  les  eaux  qui  arrosent 
le  pays  de  Soghd.  Après  avoir  parcouru  rapidement  un  espace  de 
90  milles,  ces  eaux  parviennent  à  Tera'an  y*;-»',  puis  à  Mendje- 
keth  <i*X^v-«,  puis  à  Samarcande  .>ou^-ew.  Il  en  est  d'autres  qui, 
provenant  du  Mes'ha  La-.-« ,  se  réunissent  aux  premières  à  Te- 
ra'an (j^yi,  dont  elles  arrosent  le  territoire,  et  se  mêlent  aux 


'  Cette  description  se  trouve  en  effet  pages  167  et  suivantes  du  ms.  A.  C'est 
donc  par  erreur  qu'elle  esl  transportée  au  feuillet  1 72  verso  du  ms.  B. 

'  Les  manuscrits  portent  toutes  LJC;  mais  cette  assertion  v-st contredite  par  notre 
auteur  lui-même  un  peu  plus  bas. 

'  Dans  la  version  latine ,  il  est  ici  question  d'un  grand  lac  dont  nos  manuscrits 
ne  font  aucune  mention. 


HUITIEME  SECTION.  /i87 

eaux  de  Samarcande.  Les  rivières  du  Saghanian  yUiU-o  et  du     l'euiiiei  iin  verso. 
Ferghanah  tAiji  proviennent  également  du  Mes'ha,  lieu  voisin 
de  Nandji  ty^b,  où,  comme  nous  l'avons  dit,  la  rivière  de  Sa- 
marcande prend  sa  source  '. 

Chebek  liLbi  est  ime  place  très-forte  située  dans  la  partie 
septentrionale  des  montagnes  de  Botm  i-y  JI<l=-,  «et  entourée 
"  de  dépendances  peuplées  et  fertiles;  c'est  de  là  et  de  Semendali 
<'  tù^J^iw  qu'on  tire  la  majeure  partie  des  ustensiles  en  fer  (ju'on 
«  emploie  dans  le  Kliorasan  et  dans  les  pays  circon voisins,  tels 
«  que  le  Fars  et  l'irâc. 

«Ces  montagnes  sont  bornées,  à  l'orient,  par  une  partie  du 
«  Ferghanah  «-"l*^,  pays  considérable  qui  comprend  au  nombre 
"  de  ses  dépendances  Bosta  l'inférieure  2Vj_*«Ji  ,^-«_) ,  pre- 
«  mier  pays  qu'on  rencontre  en  venant  du  côté  de  khodjend 
<t  »xxS-;  »  Ankath  «iJol,  lasoukh  ^y^.,  Aderkend  .sjS^:>\  ,  RoustcMa 
^j\x^jj ,  Bosta  la  supérieure  UUJi  (^i-«»j,  et  de  plus  Mara'chaii 
ylAfij^,  Aïdkian  (jI^'.XjI,  Zenderach  giljO^jj,  Bedjreuk  J-j^, 
Asican  yUjy*.,!  et  Heli  Jljb.  Ce  sont,  en  général,  des  plaines  et 
des  pâturages  où  l'on  ne  voit  aucune  montagne;  la  contrée  de 
Sabra   'syi^  est  cependant   en   partie'  plate   et   en    partie   moii- 

tueuse;  Tabakhs  (j«.ji.L43,  Bamkiakhs  lt =^^^  et  Kcna  Ui  en 

dépendent.  «Cette  dernière  ville  (Kena),  qui  est  l'une  des  plus 
«  agréables  du  Fergbanab  * — iLs^  i5V-j  ùyj\  jj»,  est  ceinte  de 
«  hautes  nmrailles,  vaste,  commerçante,  très-fréquentée  par  les 
«  voyageurs  et  abondante  en  ressources  de  toute  espèce;  il  y 
«  a  un  grand  faubourg  rempli  de  bazars,  clos  de  murs  en  bon 
«  état  de  conservation,  et  beaucoup  de  ruisseaux  qui  arrosent 
«  quantité  de  jardins,  de  vergers  et  de  maisons  de  plaisance;,  le 
«  territoire  de  Kena  s'étend  jusqu'aux  bords  du  fleuve  Aclias 
«  ^J^Lii]J^-,  sur  un  espace  qui  comprend  i  journée  de  marche.  » 

'   Ce  dernier  paragraphe  manque  dans  le  nis.  A 

'  Je  pense  que  Aclias  est  l'un  des  noms  du  Siv  ou  de  l'anpiieiir.  issai'IeS- 


'i88  TROISIEME   CLIMAT. 

Feuillet  1 1 6  iccio.  Cette  ville  lut  fondée  par  Nouchirewan  yl^^^  ,  qui,  l'ayant 
peuplée  de  diverses  familles,  lui  imposa  le  nom  de  Ez-her-Khané 
Ajli.j^jl,  c'est-à-dire  de  toutes  maisons'.  Quant  à  Khodjend 
o^i*- -,  dépendance  de  Ferghanali ,  c'est  une  ville  bâtie  sur  les 
bords  d'un  fleuve  qui  vient  du  côté  du  midi.  De  Kena  à  Kho- 
djend, on  compte  67  milles. 

De  Bakhsan  0t«^i>l>  à  Kena  Uï,  3o  milles. 

De  Kena  à  lasoukh  ^y^.,  2  journées  ou  45  milles. 

lasoukli  est  une  ville  isolée  et  éloignée  des  routes  (com- 
merciales); «soixante  villages,  dont  le  territoire  est  fertile  et 
«  abondant  en  toutes  choses,  en  dépendent;  le  pays  produit  du 
"  mercure.  >• 

De  lasoukh  à  Roustan  yU-.;,  i  journée. 

De  Roustan,  »  ville  agréable,  »  à  Kena,  2  faibles  journées. 
•>  De  Kena  à  Ouch  ^ji^t  ',  1  forte  journée  ou  3o  milles. 
o(.g„  «Cette  dernière  ville  est  jolie;  bâtie  sur  les  bords  du  fleuve 

"  qui  porte  son  nom,  elle  possède'  un  vaste  faubourg  entouré 
»  de  fortes  murailles  qui  touchent  à  celles  de  la  ville,  un  chà- 
«  teau-fort  et  des  marchés  considérables.  A  peu  près  de  la  gran- 
«  deur  de  Kena,  Ouch  ,jiji  a  trois  portes  en  fer  très-solides; 
«  elle  est  adossée  contre  une  montagne  voisine  des  Turks  Tibé- 
n  tains';  sur  le  sommet  de  cette  montagne  est  un  lieu  d'ob- 
'<  servation  destiné  à  survedler  les  Turks  et  à  préserver  (la  ville) 
•  de  leurs  déprédations.  «  De  là  à  Aderkent  o>-jL.£>jii ,  qu'on 
nomme  aussi  Aderkend  J^ji_^il ,  dernière  ville  du  Ferghanali 
vers  l'orient,  du  côté  des  Turks,  1  journée. 

'  La  version  latine  porte  très-mal  à  propos,  ce  me  semble  :  «  Misitque  ad  eam 
»  populum  è  ciinctis  domibus  Arezmerdjane.  » 

*  Cette  version  porte  Hanjeara. 

'  Cette  viUe  est  indiquée  sous  le  nom  de  Usli  dans  la  carte  jointe  à  l'important 
ouvrage  publié  à  Londres  en  1 82 6,  sous  le  titre  de  Memoirs ofZehir  ed-din  Muhammeil 
Dater. 

'   iyyUiJI   <à[p^  iij'^^  Jj4- 


HUITIÈME  SECTION.  489 

«  Aderkent  est  une  ville  grande  et  populeuse  où  il  y  a  des     ivuiii.  i  mirecio. 
«  troupes  (en  garnison);  ses  habitants  sont  doués  de  vigilance, 
»  de  fermeté  et  de  bravoure;  il  y  a  beaucoup  de  villages,  mais 
«  il  n'existe  nulle  autre  ville  sous  sa  dépendance.  » 

Près  de  là,  du  côté  du  nord,  est  Casan  yU,li',   «place   lorle  >;asan. 

"  dont  le  territoire  est  très-fertile.  »  Casan  yU.lï  est  le  nom  de 
la  ville  et  également  celui  du  district,  qui  comprend  un  grand 
nombre  de  villages.  La  distance  qui  existe  entre  Carber^,^'-, 
en  suivant  les  bords  du  Djdioun,  et  Aderkent  i.-U:S>jii ,  est  de 
■2  Ix  journées.  ' 

Ce  district  confine,  du  côté  du  nord,  à  celui  de  Manaz-Piou- 
dan  (jtijjjlÀ^,  dont  la  ville  principale  se  nomme  Kliilam  -y^^, 
et  qui  est  couvert  de  villages.  Nous  en  reparlerons  plus  loin, 
s'il  plaît  à  Dieu.  De  Aderkent  à  la  descente  de  la  grande  mon- 
tagne, I  journée. 

De  cette  descente  à  la  ville  de  Atas  u-Usl ,  i  journée. 

De  là  à  Tibet  c^,  en  se  dirigeant  vers  le  sud-est,  7  journées. 

«  Atas  (j-Usl  est  un  lieu  situé  au  sommet  d'une  montagne  es- 
«  carpée;  ses  habitants  sont  toujours  prêts  à  combattre,  toujouis 
n  fermes,  toujours  vigilants.  » 

'  Casan  ou  Kàsân  est  le  nom  d'une  ville  située  sous  le  42'  parallèle,  à  peu  de 
distance,  au  nord,  du  Sir  ou  du  Jaxarles.  Voyez  les  Mémoires  de  Baber,  introduc- 
tion, p.  xxxix,  et  la  carie  jointe  à  cet  ouvrage. 

"  La  version  latine  porte  Concar;  mais  ni  l'un  ni  l'autre  de  ces  noms  ne  me  sont 
connus. 


62 


490  TROISIÈME  CLJAIAT. 


NEUVIÈME  SECTION. 

Tibel.  —  Bagharghar.  —  Tanbia.  —  Bakhwan.  —  Djerniac.  —  Butliiiikli 
Lac  lie  Benvau.  —  Oudj. 


leuiiii't  iKi  recto.  Ccttc  scctlon  comprend  la  description  du  pays  de  Tibet  j=.y 

cAjjJI,  d'une  partie  du  Bagliargliar^j^  '  et  du  pays  des  Khizil- 
djis  i^yà  ^j\. 

Les  villes  les  plus  remarquables  de  la  première  de  ces  con- 
trées sont  :  Tibet  c^iju,  Chanfikh  gsÀ*<i,  Waklian  yU-j  %  Sakita 
AiAjU,,    Boudan   yli>>,  Oudj    ^^i,  Ramhakli    r^j   et   Dalakhwa 


1^, 


.:>  ■ 


Au  nombre  des  pays  soumis  au  khakan  de  Bagbargliar,  il 
faut  compter  sa  capitale,  qui  se  nomme  Tanbia'  *ajo  ,  Maclia 
xiU,  Djermac  (>-<;j?-  et  Bakhwan  yij^L.. 

Dans  la  Chine  extérieure  *i?;^Ui  (jvxaJl ,  Tokha  làt,  Darkhoun 
^j^jii;  et  dans  le  pays  des  Khiziidjis  *Wj^  ^"^ ,  Bersadjan  la 
supérieure  UUJi  u'^jj  et  Tewaketh  i^^Siyi. 

Dans  ces  diverses  contrées  on  trouve  des  lacs  d'eau  douce, 
des  rivières ,  «  des  pâturages  et  des  lieux  de  campement  d'été 
pour  les  Turks.  »  Notre  intention  est  d'en  indiquer  la  situation. 
Feuillet  iiG  \erso.  l^s  distances  respectives  et  les  limites.  Nous  en  parlerons  d'après 
ce  qu'offrent  de  plus  certain  et  de  plus  authentique  les  livres 
écrits  «  et  composés  sous  la  dictée  de  Turks  qui,  ayant  traversé 

'  Lp  ins.  A.  porleTagharghar;  on  lit  dans  divers  ouvrages  géographiques  taqhaz- 
yhaz. 

'  Latitude  Sg"  5o.  longitude  70°  i5  a  l'est  du  méridien  de  Greenwich.  Celle 
ville  est  quelquefois  désignée  sous  le  nom  de  Oukhan. 


NEUVIÈME  SECTION.  491 

"  ces  pays  ou  ayant  habité  dans  IcHir  voisinage,  ont  pu  rapporter    ituiliet  hG  iccio. 
"  ce  qu'ils  en  savaient.  » 

Nous  disons  donc  que  la  Chine  extérieure  a  pour  limites  le 
pays  de  Baghargharj^jjb,  lequel  est  voisin  de  la  mer  orientale; 
(lu  côté  du  Ferglianah,  le  pays  de  Tibet  t:«jj-,  lequel  touche  à 
la  Chine  (proprement  dite)  et  à  diverses  ])arties  de  l'Inde,  et 
du  côté  du  nord,  le  pays  des  Khizildjis  a^^  ^yrj. 

La  principale  ville  du  Baghargliar^,.s^,  située  à  l'orient  de  la  tanbu'. 

contrée  qui  nous  occupe,  s'appelle  Tanbia'  ç^ ,  et  elle  a  douze 
portes  en  fer.  Ses  habitants  suivent  le  culte  impie  de  Zoroastre; 
car  il  existe  parmi  les  Tuiks  de  Bagharghar  une  peuplade  pro- 
fessant le  magisme  et  adorant  le  feu.  «  Le  khakan  réside  à  Tan- 
'I  bia',  très-grande  ville  entourée  de  fortes  murailles,  »  située  sur 
les  bords-  d'un  fleuve  qui  coule  vers  l'orient  \  et  séparée  de 
Bersadjan  la  supérieure  UX«JI  ^Usï^j  ,  dépendance  du  Ferglianah, 
par  un  intervalle  de  deux  mois  de  route.  Le  pays  de  Baghar- 
ghar  s'étend  juscju'à  la  mer  orientale  et  ténébreuse.  De  Tanbia' 
jAÀj  à  Bakhvvan  ylj^L,  on  compte  12  journées,  dans  la  direc- 
tion du  nord-ouest.  '  << 

«  Bakhwan  yl_^L<  est  une  ville  dépendante  du  Bagharghar  et  takrwax. 

«  gouvernée  par  un  prince  appartenant  à  la  famille  du  khakan 
"  de  cette  contrée.  Ce  prince  a  des  troupes,  des  places  fortes  et 
•  une  administration;  la  ville  est  ceinte  de  fortes  murailles;  il  y 
«  a  des  bazars  où  l'on  fait  toute  sorte  d'ouvrages  en  fer  avec 
"  une  rare  perfection;  on  y  fabrique  aussi  diverses  espèces  de 

« ■-.  Bakhwan  est  bâtie  sur  les  bords  d'une  ri- 

«  vière  qui  coule  vers  l'orient;  ses  bords  sont  couverts  de  cul- 
tt  tures  et  de  pâturages  pour  les  Turks  ;  la  ville  elle-même  >est 

■  m  Kotiol  ob  stni'K)  • 
'  Ces  diverses  indications  portent  à  croire  qu  il  s'agit  ici  de  la  ville  de  Cacligliar. 
'   Le  ms.  A.  préseule  ici  trois  mots  illisibles;  dans  le  nis.  B.  le  feuillet  est  niallieii- 
reusement  mutilé  :  je  présume,  d'après  ce  qui  suit,  qu'il  s'agiti  d armes  ou  d  ar- 
mures de  guerre.  ~i  -'   j.Ui.  .;, 

"  62. 


i92  TROJSJÈiME  CLIMAT. 

Feuillet  iii>  verso.  "  traversée  par  des  cours  d'eau;  la  majeure  partie  des  ouvrages 
«  en  fer  qu'on  y  fabrique  e.st  destinée  pour  le  Tibet  et  pour  la 
«  Cliiue.  »  Dans  les  montagnes  environnantes,  on  trouve  l'animal 
ou  plutôt  la  cliè\ro  sauvage  qui  porte  le  musc.  «Nous  avons  dit 
«  dans  le  second  climat'  comment  on  se  procure  celte  subs- 
"  tance;  il  est  donc  inutile  de  revenir  là-dessus.  «  De  Ijaklnvan 
à  Djermac  ^j-^,  on  compte  ajournées,  «à  travers  des  lieux 
«  cultivés,  des  villages  et  des  babitations  contiguës,  dans  la  di- 
"  rection  du  midi,  en  déclinant  tant  soit  peu  vers  l'occident. 
DjKKMAc.  "  Djermac  ij^j-=^'-  est  une  belle  ville  et  une  place  forte,  ceinte 

■i  de  murailles  en  terre,  entre  lesquelles  est  un  fosse  profond 
<■  et  large  de  soixante  et  dix  pas,  et  munie  de  quatre  portes  en 
'<  fer.  Il  n'y  a  point,  dans  la  ville,  de  bazar  autre  que  celui  où 
"  l'on  fabrique  les  armes.  Le  gouverneur  qui  réside  i  Djermac 
«  a  sous  ses  ordres  de  la  cavalerie  et  d'autres  troupes;  il  est 
«  chargé  de  la  défense  de  la  place  contre  les  attaques  des  princes 

•  tibétains.  »  De  Bakhwan  à.  la  ville  de  Tibet,  i  4  journées. 

«  De  Djermac  à  Bersadjan  la  supérieure  UAnJl  y^-^st^ ,  i  o  jour- 
«  nées. 
TiBKi.  "  La  ville  de  Tibet  c;*aaJI  iUj j^  est  grande ,  et  le  pays  dont 

'  elle  est  la  capitale  porte  son  nom.  Ce  pays  est  celui  des  Turks 
I  Tibétains.  Ses  habitants  entretiennent  des  relations  avec  ceux 
«  du  P'erghanab,  du  Botm  et  avec  les  sujets  du  khakau;  ils 
"  voyagent  dans  la  majeure  partie  de  ces  contrées  et  ils  y  portent 
"  du  fer,  de  l'argent,  des  pierres  de  couleur,  des  peaux  de  léo- 

■  pard  et  du  musc  du  Tibet.  Cette  ville  est  bâtie  sur  une  émi- 

•  nence  au  pied  de  laquelle  coule  une  rivière  qui  va  se  jeter 
dans  le  lac  de  Bervvan  yi^jj  »/*^,  situé  vers  l'orient;  elle  est 

■  ceinte  de  fortes  murailles   et   sert  de   résidence  à  im  prince 


'  Voyez  ci-des9 us,  pages  188  el  189. 

'  Ou  Kherniac  ^i.xwi.,  d'après  le  nis.  A. 


NEUVIÈME  SECTION.  495 

«  qui  a  l:)eaucoup  de  troupes  et  beaucoup  de  cavalerie  revêtue  feuillet  iii)veiso. 
"  de  cottes  de  mailles  et  armée  de  pied  en  cap;  on  y  fabrique 
«  un  grand  nombre  d'objets  et  on  en  exporte  des  robes  ou 
"  des  étoiles  dont  le  tissu  est  épais,  rude  et  durable;  cbacune 
«  de  ces  robes  coûte  une  somme  d'argent  considérable ,  car  c'est 
"  de  la  soie  de  couleur  rouge';  on  en  tire  également  des  es- 
«  (laves  et  du  musc  destinés  pour  le  Ferghanali  et  pour  l'Inde; 
«  il  n'existe  pas,  dans  le  monde  connu,  de  créatures  douées 
«  d'un  teint  plus  beau,  d'une  taille  plus  svelte,  de  traits  plus 
»  parfaits,  de  formes  plus  agréables  que  ne  le  sont  ceux  des 
Il  esclaves  turks.  Les  Turks  se  les  dérobent  les  uns  aux  autres  et 
«  les  vendent  aux  marchands  :  il  est  telle  fille  dont  le  prix  s'élève 
«  à  3oo  dinars.  Le  pays  de  Baghargbar  est  situé  entre  le  Tibet 
«  et  la  Chine,  et  limité  au  nord  par  le  pays  des  Khirkhirs^i-yji.^. 

«Au  nombre  des  dépendances  du  Tibet  est  Buthinkb  jv^i),  immvhM. 

«  ville  de  moyenne  grandeur,  bâtie  sur  une  émineuce,  ceinte 
«  d'une  forte  muraille  en  pierre  et  munie  d'une  seule  porte;  il 
«  y  a  des  fabriques  et  il  s'y  fait  un  commerce  très-actif  avec  les 
«  pays  environnants,  c'est-à-dire  avec  le  Kaboul  J^^,  le  Wakhan 
»  ylà-j,  le  Djil  J^,  le  Wakhch  ji-^3  et  le  pays  de  Raset  i2V) 
«  ti*-.ij;  on  en  tire  du  fer  renommé  et  du  musc.  Fenillct  117  icci.. 

Il  On  rapporte  que  le  nard  indien  croît  en  grande  abondance 
Il  dans  les  montagnes  voisines  de  Butbinkh  ^^,  et  qu'au  sein 
Il  des  forêts  qui  les  couvrent,  on  trouve  des  chevrettes  à  musc 
Il  en  quantité;  on  ajoute  que  ces  animaux  broutent  la  cime  de 
Il  la  plante,  boivent  de  l'eau  de  la  rivière  qui  coule  à  Butliinki), 


'  Voici  le  texte  de  ce  passage  assez  embarrassant  : 

''  Probablement  pour  Kirghis;  le  uis   15.  porte  Khiîildjis 


'iÇH\  TROISIEME  CLIMAT. 

Fcuiii.i  ii7roci".     »  et  que  cest  à  celte  nourriture  qu'on  doit  attribuer  la  forma- 
X  tien  du  musc. 

«  On  voit  aussi,  dans  ces  montagnes,  une  grotte  extrêmement 
■■  profonde  au  fond  de  laquelle  on  entend  le  bruit  d'un  torrent; 
«  il  est  absolument  impossible  d'atteindre  le  fond  de  cet  abîme, 
••  et  quant  au  bruit  que  font  les  eaux,  on  l'entend  très-dislinc- 
"  tement.  Le  Très-baut  sait  quelle  est  la  cause  de  ce  phéno- 
«  mène. 

"  C'est  également  là  que  croît  la  rhubarbe  de  Chine  (^u^  "^sj- 
"  on  y  trouve  cette  racine  en  abondance  ;  on  l'exporte  en  bcau- 
«  coup  de  contrées  orientales  et  occidentales,  où  elle  se  vend; 
«  elle  est  très-connue.  Chermakh  ^U^  est  le  nom  de  la  rivière 
•  qui  coule  à  Butliinkh  ^svaxj  (ville),  éloignée  de  5  journées  de 
"  distance  du  lac  de  Berwan  yljjj  i>j->r^-  Cet  intervalle  est  cou- 
«  vert  de  pâturages,  de  forêts  et  de  châteaux-forts  appartenant 
i.Ai;  i>t  BERWAN.  ..  aux  Turks  Tibétains.  »  Le  lac  s'étend,  en  longueur,  sur  un 
espace  de  ho  parasanges;  sa  largeur  est  de  72  milles;  ses  eaux 
sont  douces;  «  les  habitants  de  Berwan  et  d'Oudj  Jutlj  ylj^  Ja»l 
"  S-j'  y  Pochent  beaucoup  de  poisson. 

«  Ces  deux  dernières  villes,  comprises  dans  le  Tibet,  sont  si- 
«  tuées  sur  les  bords  du  lac,  à  la  distance  de  12  parasanges 
"  sindi;  or  chacune  de  ces  parasanges  équivaut  à  5  milles.  L'une 
■'  et  l'autre  sont  à  peu  près  d'égale  grandeur  et  bâties  sur  des 
«  collines  riveraines  du  lac,  dont  les  habitants  de  ces  deux  villes 
«  boivent  les  eaux.  Ce  sont  deux  pays  indépendants  de  toute 
'  autre  contrée'.  Il  y  a  des  bazars,  des  fabriques  suffisamment 
«  pour  les  besoins  des  habitants,  et  sans  que  ceux-ci  soient 
"  obligésde  recourir  aux  étrangers  pour  se  procurer  des  objets 
"  manufacturés.  Le  lac  de  Berwan  y'jjj  reçoit  de  tous  côtés  un 
«  grand  nombre  de  rivières  considérables. 

• 


NEUVIEME  SECTION.  /i95 

Non  loin  des  villes  de  Berwan  et  de  Oudj,  du  côté  du  midi ,  !• 
est  une  montagne  recourbée  en  forme  de  dat  :> ,  et  tellement 
haute,  que  ce  n'est  qu'avec  beaucoup  de  peine  qu'on  peut  at- 
teindre son  sommet  dont  le  revers  touche  aux  montagnes  de 
rinde.  Sur  ce  sommet  est  un  plateau  fertile  où  l'on  voit  un 
édifice  carré  dépourvu  de  porte.  Quiconque  parvient  à  cet  édi- 
fice ou  passe  dans  son  voisinage  éprouve  en  lui-même  un  senti- 
ment de  joie  et  de  bien-être  pareil  à  celui  qu'on  ressent  après 
avoir  bu  du  vin;  on  ajoute  même  que  les  personnes  qui,  après 
de  longs  efforts,  sont  parvenues  à  monter  au  faîte  de  l'édilice, 
ne  cessent  pas  de  rire  jusqu'au  moment  où  elles  disparaissent 
en  se  précipitant  dans  l'intérieur.  «  Mais  je  pense  que  ceci  est 
'•  un  conte  forgé  à  plaisir  et  qu'il  n'y  a  rien  de  vrai';  ce  n'en 
Il  est  pas  moins  une  chose  de  notoriété  publique.  » 

Tokha  Ut'^  est  une  ville  de  Chine  située  au  delà  des  mon- 
tagnes qui  environnent  cet  empire;  «  quoique  peu  considérable, 
«  elle  est  commerçante  et  bien  peuplée.  »  De  Oudj  ^j\  à  Tokha, 
on  compte  lo  journées  de  marche  de  chameau.  A  l'orient  de 
Tokha  est  Darkhoun  y^i-;!a ,  ville  •>  de  grandeur  moyenne,  «  dé- 
pendante de  la  Chine  et  la  dernière  d'entre  les  possessions  chi- 
noises du  côté  du  nord.  Son  territoire  habité  confine  avec  celui 
des  Turks  de  Bagharghar^.  Quant  à  Atas  ^y-\ls\ ,  c'est  une  ville 
forte  et  un  point  de  défense  contre  les  attaques  des  Turks.  De 
là  au  Tibet,  on  compte  lo  journées,  et  de  même  d'Atas  à  Ber- 
sadjan  la  supérieure  j^^l  yLss^,  6  jours  de  route. 

«Cette  dernière  ville  appartient  au  pays  des  Turks;  elle  est 
"  forte,  entourée  de  bonnes  murailles,  et  c'est  là  que  la  majeure 
«  partie  des  Turks  qui  habitent  la  contrée  viennent  se  réfugier 

'  Le  ms.  B.  porte  Kokha  [à.. 


496  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feiiilici  ii-rwio.  ,,  cl  sc  procurer  les  objets  dont  ils  peuvent  avoir  besoin.  »  De 
Bersadjan  à  Nowaketh  e^Saly ,  sur  la  limite  du  pays  des  Khizil- 
djis,  on  compte  environ  lo  journées  de  marcbe  de  caravane  ou 
5  journées  à  travers  les  déserts  des  Turks.  Nous  en  reparlerons 
ci-après. 

En  ce  cpii  concerne  Mâcha  xiU  (  ou  Masa  iU,U  ) ,  c'est  une 
ville  située  à  5  journées  de  la  ville  du  khakan  de  Bagharghar, 
"  auquel  elle  obéit  ;  elle  est  florissante  et  on  y  fabrique  un  grand 
«  nombre  d'objets.  ■  De  Mâcha  à  Bakliwan  yl^L,  on  compte 
8  journées  dans  la  direction  de  l'occident.  Tels  sont  les  pays 
compris  dans  cette  neuvième  section.  «  Louanges  au  Dieu  unique  ! 
"  paix  et  salut  sur  le  dernier  des  prophètes  !  • 


DIXIEME  SECTION.  497 


DIXIÈME  SECTION. 

Suite  du  Bagharghar.  —  Pays  des  Khirkhirs.  — Possessions  chinoises  voisines 
du  pays  des  Turks. 


Cette  section,  qui  termine  la  description  des  pays  compris 
dans  le  troisième  climat  du  côté  de  l'orient,  embrasse  la  partie  Feuillet  117  vtrso. 
de  la  Chine  méridionale  dans  laquelle  sont  situées  quatre  villes, 
dont  l'une  se  nomme  Satrouba  ij^la-»»;  les  noms  des  trois  autres 
(nous)  sont  inconnus;  de  plus  la  portion  centrale  du  pays  de 
Bagbargbar^,*jjtj\  où  sont  trois  villes;  et  une  portion  considé- 
rable du  pays  des  Khirkhirs  ^,_iv=iyji.  voisins  de  la  mer,  qui 
possèdent  quatre  villes  florissantes  comprises  dans  la  présente 
section.  Nous  compléterons  ainsi  la  description  de  ces  pays, 
en  faisant  mention  de  tout  ce  qui  concerne  leur  situation, 
leur  configuration  et  l'appréciation  de  leurs  distances  respec- 
tives. 

Le  pays  de  Bagharghar  j.c^juJ!  i^o,  dont  nous  avons  déjà  in- 
diqué la  situation,  confine,  du  côté  de  l'orient,  avec  le  pays 
des  Khirkhirsjjiiii^^  i2Vj,  qui  n'est  pas  éloigné  de  la  mer  de 
Chine  y%-iaJt^,jsrsJ!.  Les  frontières  chinoises  touchent  à  la  partie 
méridionale  de  ce  pays,  qui,  du  côté  du  nord,  est  borné  par  le 
Kimakié  aaSUçS^ 

La  totalité  du  pays  des  Turks  est  (donc)  située  au  delà  du 
fleuve  -  et  dans  les  parties  les  plus  reculées  du  Ferghanah,  du 

'   Le  ms.  A.  porte  toujours  Tagliarghar. 

'  Le  texte  porte  ;  >.<>JI   oUà.   (j^-  Notre  auteur  veut  dire,  je  crois,  à  l'orieul 
du  Sir  ou  du  Sihoun. 

63 


498  TROISIEME   CLIMAT. 

Feuillet  1.7  <ei»o.  Chas  u«U  et  du  Touran  yî^Ja.  Il  est  impossible  de  se  faire  une 
idée  du  nombre  de  ces  Turks,  tant  il  est  immense.  «Ils  sont 
«  gouvernés  par  des  cbefs  auxquels  ils  recourent  en  cas  de  be- 
"  soin,  sous  la  surveillance  et  la  protection  desquels  ils  vivent, 
"  et  auxquels  ils  soumettent  les  difficultés  qui  peuvent  survenir 
«  dans  leurs  affaires.  Ces  peuples  sont  nomades  et  errants  ;  ils  ne 
«  résident  jamais  dans  des  demeures  fixes,  mais  ils  se  transportent 
«  continuellement  d'un  lieu  vers  un  autre,  cliercbant  leur  sub- 
«  sistance  là  où  ils  peuvent  la  trouver.  Ils  possèdent  des  cha- 
«  meaux,  des  moulons,  des  bœufs  en  quantité;  leurs  tentes 
«  sont  tissues  de  poil  comme  les  tentes  des  Arabes;  ils  cultivent 
«  cependant  la  terre,  sèment  et  moissonnent.  On  trouve  chez 
«  eux  du  lait,  de  la  crème  et  du  beurre  abondamment.  Ils 
"  élèvent  beaucoup  de  chevaux  et  mangent  la  chair  de  ces  ani- 
«  maux;  il  la  préfèrent  même  à  toute  autre.  Leurs  princes  sont 
'■  (en  général)  belliqueux,  prévoyants,  fermes,  justes  et  ^e 
"  bonnes  mœurs;  le  peuple  est  dur  de  caractère,  sauvage,  gros- 
«  sier  et  ignorant.  » 

Il  y  a  des  Turks  de  races  très-diverses;  tels  sont  les  Tibé- 
tains iUivd' ,  les  Baghargharsjji^jUJI,  les  Khirkhirs  *jjrsi.yj. ,  les 
Kimakis  \S[^\,  les  Khizildjis  ï^jÂ,  les  Khafaz  ykil,  les  Ma- 
khamats  oUUil,  les  Turkechs  jaSyâ^,  les  Arkechs  ^rS^Vt ,  les  Khif- 
chakhs  ^Isuiil ',  les  Khilkhs  ^JL,  les  Ghourbas  iLyJI  et  les  Bul- 
ghares  xjjLiiJjJi  ;  tous  habitent  les  pays  au  delà  du  fleuve,  du 
côté  de  l'océan  oriental  et  ténébreux  ;  leurs  croyances  sont  éga- 
lement diverses,  «mais  ils  respectent  les  musulmans;  quant  aux 
«  Turks  qui  ont  embrassé  l'islamisme,  ils  font  la  guerre  aux 
"  autres  et  leur  ravissent  des  esclaves,  car  tous  les  musulmans  de 
«  race  turque  qui  habitent  au  delà  du  fleuve  ont  coutume  de 
«  se  réunir  en  masses  pour  porter  la  terreur  chez  leurs  enne- 

'   Kiptchaks  ? 


DIXIÈME  SECTION.  499 

II  mis,  bien  que  ceux-ci  soient  très-courageux,  très-forts  et  très-  l'cuillci  117  vcisu. 
«  nombreux;  et  ils  (les  musulmans)  ne  craignent  en  aucune 
«  façon  les  Turks.  Quant  à  la  ville  du  khakan  des  Khizildjis, 
«  c'est  un  lieu  de  commerce  et  d'affaires  pour  les  musulmans 
«  et  pour  les  Turks.  Dans  la  description  dos  villes  turques 
«  dont  nous  avons  fait  menlion,  nous  avons  suivi  Aljou'l  Casem- 
"  Abdallah  ben-Khordadbèh ,  qui,  dans  son  ouvrage,  rapporte 
"  que  ces  villes  sont  au  nombre  de  seize  babitées',  florissantes, 
«  entourées  de  murs  et  de  fortifications  respectables.  Toutes, 
«  sans  exception,  sont  construites  sur  des  sommets  de  montagnes 
«  de  difficile  accès  et  environnées  de  champs  où  l'on  cultive  des 
«  céréales.  On  en  tire  des  peaux  de  léopard,  d'hermine  et  de 
«  renard,  du  fer,  du  musc,  des  esclaves  et  de  la  soie. 

«  La  partie  des  possessions  chinoises  qui  confine  avec  le  pays 
»  de  Bagharghar  est  gouvernée  par  des  princes  appartenant  à  la 
«  famille  qui  règne  en  Chine;  ces  princes  ont  des  troupes  nom- 
«  breuses  et  des  richesses  considérables;  ils  surveillent  et  re- 
«  poussent  avec  vigueur  les  entreprises  des  Turks,  les  combattent 
«  el  mettent  le  pays  à  l'abri  de  leurs  déprédations.  Les  habitants 
«  de  cette  partie  de  la  Chine  ont  toute  l'apparence  extérieure 
«  des  Turks,  la  même  manière  de  se  vêtir  et  de  monter  à  che- 
«  val,  les  mêmes  instruments  et  armes  de  guerre.  Ils  possèdent 
»  beaucoup  d'éléphants  et  se  servent  de  ces  animaux  dans  leurs  Feuillei  nS  recto. 
«  expéditions  militaires.  Les  Turks  redoutent  leurs  attaques, 
«  respectent  leur  puissance  et  s'abstiennent  d'excursions  dans 
«  leur  territoire;  ils  portent  même  en  Chine  ce  dont  ils  peuvent 
«  disposer  en  fait  d'objets  fabricjués,  de  la  laine,  du  beurre,  du 
"  sel,  beaucoup  d'armes  et  d'armures,  telles  que  des  cottes  de 
«  mailles,  des  cuirasses,  des  boucliers  et  des  javelots,  ainsi  que 


'  On  lit  dans  l'Histoire  générale  des  Voyages,  t.  VIII,  p.  332 ,  que  «  la  géograpliie 
1  ofTicielle  chinoise  compte ,  dans  le  Tibet ,  seize  villes.  » 

63. 


500  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuillet  ij8  recii>.  ,  des  étofTcs  et  flu  iTiusc ;  à  caiise  de  cela  les  Chinois  ont  pour 
«  eux  des  ménagements  et  vivant  avec  eux  en  état  de  paix,  tout 
«  en  se  tenant  toujours  sur  leurs  gardes.  » 

ms  Dts  M.iKkiuKs.  Le  pays  des  Khirkhirs^^jsi-j.^  iîV*  est  vaste,  fertile,  fréquenté 
par  les  voyageurs,  bien  pourvu  d'eau  et  sillonné  par  diverses 
rivières  qui  viennent  du  côté  des  frontières  chinoises;  la  princi- 
pale d'entre  ces  rivières  porte  le  nom  de  Menkhaz  jlioi  '  ;  elle 
est  considérable  et  d'un  cours  très-rapide;  coulant  presque  tou- 
jours sur  des  roches,  ses  eaux  sont  rarement  tranquilles  comme 
le  sont  celles  de  la  plupart  des  fleuves.  Les  habitants  du  pays 
ont  construit,  sur  le  Menkhaz,  des  moulins  où  ils  réduisent  le 
blé,  le  riz  et  diverses  autres  céréales  en  farine,  dont  ils  font 
du  pain,  ou  qu'ils  mangent  cuites  de  toute  autre  manière,  et 
dont  ils  se  nourrissent.  L'arbre  d'aloës  i>^\  j^  et  le  costus  doux 
AÂ  k-JCll  -  croissent  sur  les  bords  de  cette  rivière,  dans  les  eaux 
de  laquelle  on  trouve  une  espèce  de  poisson  dit  chetroun 
^jj  Ja^^,  qui,  au  moment  de  la  copulation,  agit  comme  le  sa- 
kankour jiyUJU,  du  Nil  d'Egypte;  on  dit  que  ce  poisson  n'a  que 
peu  d'arêtes,  que  sa  chair  est  articulée  (ou  striée)  et  qu'il  n'exhale 
pas  la  même  odeur  qu'exhale  en  général  le  poisson. 

La  ville  qu'habite  le  roi  des  Khirkhirs  est  forte,  entourée  de 
murs,  de  fossés  et  de  retranchements;  elle  est  située  dans  le 
voisinage  de  la  presqu'île  des  Hyacinthes  cj^W  'j^j^,  qui  est 
séparée  du  continent  par  un  isthme  et  de  toutes  parts  entourée 
par  une  montagne  ronde,  d'un  accès  tellement  difilcile  qu'on 
ne  peut  atteindre  son  sommet  qu'avec  des  efforts  inouis;  quant 
au  sol  inférieur  de  la  presqu'île,  il  est  impossible  d'y  parvenir. 
On  dit  qu'il  s'y  trouve  des  serpents  dont  la  piqûre  est  mortelle 

'  La  version  latine  porte  Menhar. 

'   Probablement  le  chian  fou  des  Chinois.  Voyez  Valniont  de  Boaiare,  Dictionnaire 
d'histoire  naturelle,  au  raot  costus. 
'  Sturio  ? 


DIXIÈME  SECTION.  501 

et  quantité  de  hyacinthes.  Les  habitants  du  pays  emploient  une  l'euiiioi  j  18  lecio. 
industrie  et  des  ruses  particulières  pour  se  procurer  ces  pierres 
précieuses.  La  distance  qui  sépare  la  ville  de  la  mer  qui  ceint 
la  presqu'île  est  d'environ  3  journées.  Toutes  les  villes  du  pays 
des  Khirkhirs  sont  comprises  dans  un  territoire  dont  l'étendue 
est  d'environ  3  journées.  Elles  sont  au  nombre  de  quatre, 
grandes,  «  entourées  de  murs  et  de  fortifications  et  habitées 
«  par  des  peuples  zélés,  braves  et  courageux,  qui  ont  surtout  à 
«  redouter  les  entreprises  du  roi  des  Kimakis  iyjS\^\  JX»,  prince 
"  belliqueux  qui  est  presque  toujours  en  état  de  guerre  avec 
«  ses  voisins. 

«  On  élève  dans  ce  pays  beaucoup  de  chevaux,  de  bœufs  et 
«  de  moutons.  Les  chevaux  ont  le  cou  très-court  et  beaucoup 
»  d'embonpoint;  on  les  engraisse  pour  les  manger;  et  quant  aux 
«  bœufs,  on  les  emploie  généralement  pour  le  transport  des 
»  fardeaux. 

«  Les  femmes  se  livrent  à  toute  sorte  d'occupations,  et  les 
«  hommes  n'ont  à  travailler  qu'au  labourage  et  à  la  moisson, 
«  rien  de  plus.  Ces  femmes  sont  dans  l'usage  de  s'appliquer  des 
«  ventouses  aux  mamelles  afin  de  les  empêcher  de  grossir'.  Elles 
n  sont  douées  d'une  agilité,  d'une  force  et  d'une  audace  tout  à 
11  fait  viriles. 

«  Les  Khirkhirs  brûlent  leurs  morts  et  ils  en  jettent  les  cendres 
"  dans  le  Menkhaz  jUsv^  ;  ceux  qui  sont  à  une  trop  grande  dis- 
"  tance  de  ce  fleuve  ramassent  ces  cendres  dans  la  poussière  et 
«  les  jettent  au  vent.  » 

La  principale  ville  du  Bagharghar  _-c,_*_)  est  Khizkhiraketh 
'aS\jJ^j^;  elle  est  séparée  de  la  ville  du  khakan  ou  roi  de  la 
contrée  par  une  faible  journée  d'intervalle;  «  elle  est  abondante 

'  j»ià«j  >Xl!  (j..^Ow  ciJ^jJa'  ij-*-^  Ur?  L^l  j  t'es!  à  M  Kaziiiiirski  que  je 
dois  1  inlelligeiice  île  ce  passage  curieux. 


502  TROISIÈME  CLIMAT. 

Feuilii-t  iiS  lerso.  «en  ressources  de  toute  espèce  et  industrieuse;  on  y  porte 
»  beaucoup  de  fer  qui  est  ensuite  transporté  dans  les  autres 
«  dépendances  du  pays  des  Turks.  »  De  Khizkhiraketh  'aS\jJ^jj^ 
à  Nadhwa  l_>ja*j,  on  compte  4  journées. 

"  Cette  dernière  ville  est  bâtie  sur  les  bords  d'un  grand  lac 
«  qu'on  appelle  lac  de  Kowareth  •i^Ji^  tj*^. ,  et  dont  les  eaux 
«  sont  douces.  On  voit  voler  au-dessus  de  sa  surface  quantité 
«  d'oiseaux  d'une  espèce  particulière,  qui  pond  et  qui  fait  ses 
"  petits  au-dessus  de  l'eau.  Cet  oiseau  ressemble  à  la  huppe 
«  J>J*J^J^,  et  son  plumage  est  de  diverses  couleurs.  Les  bords  de 
«  ce  lac  sont  fréquentés  par  un  grand  nombre  de  Turks,  à  cause 
«  de  l'abondance  et  de  la  bonté  des  pâturages.  » 

De  Nadhwa  l^-^a^  à  la  ville  du  khakan,  on  compte  k  faibles 
journées  «  à  travers  un  pays  habité  par  des  peuplades  nomades.  • 
De  cette  ville  à  Nachran  yl^-ctj  \  en  se  dirigeant  vers  le  nord, 
6  journées. 

«  Nachran  est  une  grande  et  belle  ville  dépendante  du  Ba- 
«  gharghar  et  située  sur  un  fleuve  dont  les  deux  rives  sont  très- 
«  fertiles.  Les  troupeaux  des  habitants  paissent  sur  ses  bords  et 
«  dans  les  environs.  Il  y  a  de  l'industrie  et  il  s'y  fait  du  com- 
i<  merce.  On  trouve  auprès  de  cette  rivière  du  lapis  lazuli;  on 
>■  recueille  en  abondance  cette  substance  et  on  en  fait  des  en- 
«  vois  dans  le  Khorasan ,  dans  l'Irâc  et  dans  les  autres  contrées 
"  de  l'occident. 

«  Ici  se  termine  la  section  dixième  du  troisième  climat.  Louanges 
«  au  Dieu  unique!  que  les  prières  et  le  salut  soient  sur  N.  S. 
«  Mohammed,  sur  sa  famille  et  sur  ses  compagnons  jusqu'au 
"  jour  du  jugement  !  » 

'  La  version  latine  porte  Nasvan. 

UN     DL     TOME     PREMltll. 


TABLE  DES  MATIÈRES 

CONTENUES  DANS  CE  VOLUME. 


Aberkouh  ,   i  1 6.  Voyez 


A'badan  ylàU«,  4,  363,  364,  Syo. 

37,. 
A'badan  (mer  d'),  378. 
Abadbites  iU«l,l  (secte),  ilià.  i58. 
Abah  *^I,  268,  269. 
Aban  ^U  ,  4o5,  419. 
Abar  Kacbra  ^j.iiS'Jj],  482, 
Abar  Kbabet  tAjLi.  jU,  273. 
A'ber  w,(,  233. 
Abercoub    ou 

bcouïeb. 
Aberd  ijj! ,  4i4- 
A'bet  i^jU  (titre  de  roi),  173. 
A'bida.  Voyez  A'bim. 
Abidos  «Jsjl,  7. 
Abi  labiies  ^j^Juae  ^| ,  3a4. 
Abi  Khalifa  ,  iU^Ai.  j.| 
Abila  Ajifi ,  4. 
Abin  (jol ,  5i,  52. 
A'bira  i^At  ou  A'bida  «j^ml*  ,  425. 
Abiweid  ijjjot ,  468. 
Ablac  ^],  346. 
Abou'l-Hassan  eUMasshafi       ,^  J)       .1- 

(^-a^il.  26. 
Abouna  (ile  d')  *j_jol,  67. 
Abourj^I ,  398. 


Abra  i^i/l,  ,39. 
Abras  ,j»,^l,  244. 
Abroun  (ile  d')  y»»'; 


x47. 


Ab  Sour 


■jj.»"  <->) ,  448. 


A'bra  L 


i56. 


Abwa  I^T,  335. 

Abyssinie  ji  .a^^^,  5,  27,  33,  34,  35, 

37,  38,  39,  4i,  42,  49,  55. 
Achat.  Voyez  A'kbat. 
Achbouna  iLjj_>_;:l  [Lisbonne),  200, 

220. 
Achek  wiLî!,  364,  383,  385,  387,  388, 

389. 
Achir j.v*ïl ,  202. 
Achirziri  ^j^jjjji] ,  233. 
Achkak  *JlsCiI,  7. 
AcUouna  iijJUil ,  264. 
Achmou  Djoreîch  ji^jjs.  ^)  ,  S^'i. 
Acbmouni  jj^t,  i24,  3o6. 
A'choura  !,^Lc,  86. 
Aclibia  aaaaJUI  ,  2  52,  277,  279. 
Aclid  JvsJ^t.  391,  4i4,  416;  4ao. 
Acre.  Voyez  Akka. 
El-Acra'  o^ill ,  36o. 
A'd  iU,  36 1. 

A'd  iU  (tribu  de),  48,  4g,  54t 
Adam  (pic  d*),  71. 
A'dan  Abad  aU  ..,)  J^.  44o. 


fiO'i  TABLE  DES 

Adarkian  ou  Adiekan  ^j^ji\,  4oi,  à2-j. 
A'deii  yOv^.  ^9.  ■>'.  »^6,  131,  iSa. 

Commerce  de  ce  pays,  Ss,  64. 
Ailerkctit  c;«jSjit .  489. 
Adjedabia  iijul.>ks»l.  286,  287,  288. 
Adjeroud  ajj^.  328,  329. 
Adjmarjjj:!  ,  365. 
Adjoud  ij.s-1  (montagne),  b-. 
Adjrad  ij,r»-I .  i4o. 
Adra'  t,al .  .i^i. 
Adra'al  cjli.ai  ,  3,i4,  36 1. 
.\draclikeii  ^jCiljil  ■  463. 
Adrekan.  Voyez  Adarkian. 
Adrewan ijUjil  (montagne volcanique), 

383. 
A  dzab  ou  Aidhab  cjlj»^.  i3o,  i32. 
.\fchout  iavfij! ,  439. 
Afir^^xjbJl  .  363. 
Afnan  ijUii  (rivière),  i54,  i55. 
Afran  yl^l.  276,  277. 
ATrikia  Ajob»jl;,  5,  327. 
Afrique  cenirale  la^ji)!  cj»*.  21,202. 

—  occidentale,  10,  io6,  197. 

—  orientale,  44. 
Agharnou^j^l ,  202. 
Aghlabites  (dynastie),  261. 
Aghmat  cjIsI  ,106. 

Aghmal  Ailan  m5*j'  calsi ,  2i4. 
Aghmat  \\  arika  âXjjj  calsl,  207,  210. 

—  Commerce  et  richesses  de  cette 

ville,  21 3,  21 5,  227,  228. 
Aghna  Uti ,  72. 
Aghzaz  jLit ,  9. 
Ahdi  ^gj^jfcl ,  271. 
Ahnas  m^LlaI  ,  128. 
Ahrié  iij^!,  i32. 

El-Ahsa  U^i/i,  363,  371,  372,  43i. 
Ahseïn  y^*«>i«.l  (rivière),  4io 
Abwas  |y,Ij^.l  (peuplade),  428. 
Ahwaz  jlyfil ,  364,  378,  379,  385. 
Aiam(iled')  ^Lill ,  89. 


MATIÈRES. 

Aïas  u^ljl ,  420. 

Aidedj  ^•y^\,  Aidadj  ou  Aidakh  ^..Ov' 

364,379,  383,  374,  390,  4i4. 
A'idedjan  ^.Us-Js.**,  398. 
Aïdcmour  w«>ot  (montagne),  328. 
Aidi  ^^iSJ  .  72. 
Aîdiau  (jL^^I ,  392,  395. 
Aighisal  J.  m.Kij\ .  217. 
El-A'ïkian  ylsCoi"  •  392. 
Ailah  Ajl,  5,  328,  329,  33o,  332,  333. 

335,  337. 
Aimant  (  montagnes  d' ) ,  46,  57. 
A'ïn  Caïs  (j«y>j  MV*  '  327. 
A'în  Chenis   (j«.*ii  (j<£  (Héliopolis), 

3oi,  3o6,  307,  328. 
A'in  el-Safasif  ,_X*5liuaJI  (jvC-  33  9 
A'ïn  Ma'oul  Jyt«  (j>6  ,  438. 
El-A'ilha  UoJI 
Ajan  (  pays  d"  ) ,  45. 
A'k  Jl6,  i42. 
A'kacha  l^ljCc ,  227 
EI-.\'kbat  iyJuJI,  295. 
A'kbat  es-Sollam  K  n.  Il   «jjCs.  296 
AkdjerjXl,  477 
Akent  ti^iït ,  38,  4o,  46., 
Akhal  jXl.  i43. 
Akbuiim  ft)Jf\  ,  125,  126. 
Akhsas    cpUa^l ,  323. 
El-Akik  .iAinJi ,  i4i,  i42. 


Akka  ^  (Saint-Jean  d'Acre),  347.  348, 

36i. 
Akna  (lac  d)  ^^t ,  129. 
Alabaca  AJbilk* ,  i46. 
Alabdjerd  ijjsri)!,  395. 
A'iac  ijjkc ,  i4y. 
A'iaki  Jj5ÀjJI  (montagne),  35 
A'iawaîn  ^jj  JjOI ,  226,  229. 
Albal)  tjûJI  (montagnes),  239. 
Albouhal  i^LtfiyJt .  3i7. 
Alcala'  iùJjUl,  202. 
Alep.  Voyez  Haleb. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


505 


Alexandrie  *j.OvjXt«i)l,  287,  296 


2()5, 


296,  297,  298,  299,  3i3,  326,  027, 

349. 
Alexandre  le  Grand,  47,  loî),  198. 
Alger  &_iLcy^  ^^ _^\y==.,  235,  2/19. 
Alliouma  a  ,-J)  ,  2  j2,  2  53. 
Alliami.  Voyez  Andjemi. 
Ali  (  lombeau  d'),  3G6. 
Almaïd  (île  d')  J^^i' •  89.  93. 
.\linasila  AXA*««ii ,  202,  23o,  îSa,  233, 

235,  238,  2Z10,  2/11,  271,  272. 
Almedjan  yUii  ,  392. 
Almenar  ,Ui!  ,  278. 
Almodhic  j  ■  -.^  \^l ,  2  38. 
Aloés  (bois  d'),  45,  ^7,  5oo. 
Aloès  (drogue  médicinale) ,  48,  53,82, 

83,  180,  202. 
Alun,  117,  118. 
Amad  j^^l.  336. 
A'mara  i.ljî,  i5. 
Ambre  (gris),  64,  io5,  i35. 
Amdjoud  :sk:^i'! ,  3g2. 
El-A'mecliié  iU^JS^I .  i44. 
Amioun  ^j  «a.«I  .  356. 
Amli  J^l,  11. 
Amlil  J^aJi^I    Voyez  Oulil. 
Amol  J^i,  471,473,485. 
El-A'moud  (île  d' )  »x.<jji,  337. 
A'mou  Souli  ^  ».««  yi,  438. 
A'mran  /jivS.  3Co. 
Amroud  i ,  w<l ,  281. 
Amtakou  . JJCoI ,  289. 
Amlalas  (j„5\ia^|  (monlagne),  327. 
Auatll  c;o\jv£  I  i44. 
Anberia  Aj^ajI  ,  67,  68,  70,  71. 
Anboudan  jjliyjl  ,  897. 
Ancacli  ,  liljijl .  323. 
Ancal  JUjK  218. 
Ancôiie,  6. 

Andalos  (j»Jo>jl    Voyez  Fez. 
Andidjaraa'  ç.  ,l=»i>vji,  48o. 


Anderab  t^l^O^jl,  475,  477. 

Aridj  ^i'I,  4i4. 

Andj:M' ,Usr|,  i3o. 

Andjebeh  (île  d')  ii^jè)S\.  59,  60. 

Andjeuii  ^^^i  ou  .\lliami  ,^»J!,  21,  2  4 

Andjikan  (lac  d' )  yl<*.s?i ,  4i  i 

Andra  i^^xj! ,  43g. 

Anfa  Li_j),  21g,  220. 

Anfoudja  (île  d")  Aj»jÀi5JI  ou  Aiilrandie- 

li^j.)ù^\ ,  59,  60,  61. 
Anlbur  el-Radini  ^^ilJt   .ylii.  27. 
Animaux  monstrueux  dans  les  mers  de 

Chine,  g6,  97. 
Ankelas  u^g^Jbij! ,  117,  118. 
Ankouali  s^Slii , 
Ansana  LUajl ,  124 
Ansant  cj«a*«jl  ,  447 
Aniakia  iOy^jUajI  !  Aiitioclie),  6,  33o. 
Aniarlous  .j-»     1^,   V\  •]  ou  Aniarsous 

y..j  ...jU\\  (Torlose),  33o,  358,  35g. 
Anthropophages,  77, 
Antioche.  Voyez  Antakia. 
Anlidolc  conire  le  poison,  201. — Contre 

la  morsure  ties  scorpions,  202. 
Aniouhi  jêjAjl  ■  3i2,  3i4.  3i5,  3i6, 

32  I. 

A'ouaïr^j.s,  147,  i58. 

Aouc  |jj.yi ,  44g. 

A'ouïd  OsojjJI ,  332 . 

Aouras  (j«ij.l   (raonlagne),  421,  203. 

Aourchin 

Aqnilée  Aj^Ji^I  ,  6. 

Kl-A'ral^ill,  328. 

Arabes  (les)  de  la  tribu  de  Ad ,  48,  49, 

54. 
Arabes  (les)  Ircs-respectéschezIesZendjs, 

58. 
Arabe  (langue)  parlée  par  les  chrétiens 

de  Coiroba,  62. 
Arabie,  i3o  et  suiv. ,  147  el  suiy. 
Arabie  hecneuse.  \  oyez  lémen. 

64 


y>^Jji,  i85,  187. 


506 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


A'rafaI  calj!^  .  1 4 1 

Aral  (lac  cV)  j.jjiyll^,  336 

Aralanrla  [île  d)  ïjCJIjI.  îoi 


Ei-Arbadh 


U^} 


i)i, 


Arbedjan  yLs?,l,  îSy. 

Arbes  (j^jiJI,  a5î,  267,  268,  269. 

Arbre  de  fer,  ig6. 

Arbre  appelé  talliatel-melik,JjLil  &^^^. 

i44. 
Arca  jijt,  12. 
A'rca  iiSj^c,  i!)fi  — Golfe  d'Arca,  367, 

358. 
Archinicde  cité,  qi- 
Arda  a  «ii,| ,  436. 
Ardecliir  ^jUiij!  (roi),  SgS,  3g6. 
.\rdecbir  (pays),  397,  3g8,  ào6,  àoy. 
.Ardecbir   Khouré  Si».^  >,A^dji.   3g2, 

4ii. 
Ardekoiin  (île  d')  mî^)'  •  ^57. 


AVdli 


o^y* 


,  i55. 


Ardjiman  y\.5r,i)I,  4 16,  42  1. 

Argent  (mines  d),  36,  ii3,  464,  46.Ï. 

.\rgent  qu'on  extrait  du  sable,  91. 

.A.'rib  LjjS,  i4i 

El-A'rich  (jiijjjill ,  34o. 

.\risloie  cité,  47,  48,  g4. 

Arkian  iXj^\ ,  392,  4 16. 

Armadja  Us!,!  ,371. 

Armes  des  noirs,  i4- 


Armousié 


AAriMP^v^J 


,356. 


A'rous  (j»jjjj|  ,327. 


Arsonf 


0>-y 


!,  330,347. 


Arwad  (ile  d')  ilj_,l,  SSg. 

Arzelan  m^ j'-  '^^■ 

Arzew  v, ,! ,  248. 

Asad  j^^ili,  4o3. 

Asafi  ^_iLaii  (port  d'),  200,  220. 

A'san  ^L>>£,  338. 

Asaoïil  JjU«l ,  17",  174,  176. 

Ascalon  ou  .V'scalaii  y5VJL^««i_ft ,  33o, 

34i,  347.360. 


Ascaran  ^1.  «  „. Vil  ou  Asfaraii  yLju«i" 

448. 
Asek  wil.M,t,  4 10. 
Asfaca  iJijUs! .  160,  i64.  166. 
Asfan  />i.«l  1  390. 
A'sfan  ^.l'^Tf  ,  i3g,  329,  333. 
Asferan  ^,].  «  .yl ,  433,  46i,  463. 
.Asfira  I w*.i*„i ,  i85,  191. 
Asfuia  LwuLuii ,  i85,  190. 
Asirzir  w>  j  «JL<«I  ■  232. 
A'sker    Mokarram   ou   A'sker   Mokrem 

.jSUjSi,^.  364,  379,  38o,  38i. 

^82 ,  383,  38g. 
Askhara  Iwstffl ,  igS,  194,  ig5. 
AsmirwA,sv,l  ,218. 
Asnand  >;■!  ■  „\ ,  181. 
Asnid  sXajL»!  ,  43 1. 
Asouan  (Syène) ,  27,  35,  36,  122,  128, 

129,  3i  1,  327. 
Aspbaltite  (lac)  iijUiil  «jjç*?.  337- 
Aspourcan  ^.b,jjw«»l .  469,  470,  478. 
Assiout  i3j.iy»Jt ,  126. 
El-Assnam  j.U.ioi'l.  274. 
Astarabad  iljIjU-«il ,  46o. 
Atas  (j^UsI.  489. 
A'tfaI  .Sclani  («y^^  *«lnf  ,  356. 
A'tia  iCklac ,  24o. 
A'tiab  «Uk*'  ^■^^ 
Atlantique  (Océan)  jrr  •■V"^!-* .  94. 
A'touf  (jJai,  332. 
Atragba  IjIJat,  i85,  192 
Atraghan  ^wcLt»!  et  yLcI^-Jol .  '85, 

191. 
Atrasa  L««t  Jai ,  >8i. 
Atril  o».jjjl ,  3i5 
Atry  ^jjK  160.  i63. 
A'itour  j,XCi  '36. 
Aubkin  ^J^X^I ,  160,  170,  171. 
Auca  *ïjl ,  460,  462  . 
Audagboclit  ■  ■■  i;-ésjl     108,  109. 
Audjela  «Xs,^l,  274.  286,  287,  288. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


507 


Aughocht  o>A*»l,  170,  18A. 
Aughouclila  Aa<U^I,  176 
Autruclies,  2  18. 
Awal(îlecr)  JIji,  363,364   'i-j 

373,  398. 
Awlhan  (jlLj! ,  2  18. 
Awlas  (j«lÎ3ji ,  i55. 
A'zab  ou  Aïilab  «_iI<Xc  5,  /12 
A'zaîr  joyc,  ItliQ- 
Azani  ou  Azem  v,l ,  36/i,  385. 


A'/,arat  «jkxJI  (Irihu  arabe),  365. 
Azcac  ^jlîji ,  275. 
Azd  >,jyi,  ;iii,  àià.  4i8,  /)2i. 
Azerbaïdjan  yls?l»,'jl,  7. 


Azka 


.î)' 


2o5. 


Azkaî  ^j\  ,  206. 

Azkai-  jlîji    (tril)u  l)crbèie) ,   ii3,    ii5, 

116. 
Azkou^5\l,  272. 
Azrekis  (les)  iCi,iji)l,  388. 


B 


Ba'alik  dUXxj ,  àiç)- 

Babeïn    /j._jlj  ,  364,   391,  397,  4o6 , 

àià,  A16,  /119,  420,  425,  439 
Babek  JoL,  392. 
Bab  cl-Abvvab  (_>I»jiI!  <_)l, ,  336. 
Bab  et-Mandeb  i_>J^Àii   4_>L,  4,  5,  Sg. 
Babelout  tj^XjL  ,  229. 
Bab  el-Redjan  iXs'ji]  (_>l>,  409. 
Babié  ajjL,  367. 
Bab  Zenala  jobj  <-'L> .  226. 
Bach  ifili,  4o8. 
Bachar  wi,^  ,  244,  247 
Bachek  (île  de)  ,^^L,  270,  278. 
Bacliin  (j-jiii,  417. 
Bacinverd  ijyCiL,  417. 
Badakhcban  ^\  ■■:■.  -l  .v  . ,  456,  474,  478. 
Badan  ^jliL,  439. 
Badgbicb  ji^^j,  457,  464. 
Badja  A.3.L,  191,  193,  195,  229,  2D2, 

266,  268. 
Badjarda  Sijjs?  (rivière),  276, 
Badjilan  ^.Uas-I»,  46o,  463.  Voyez  Na- 

djilan. 
Badkhan  Bad  iL  ^jji.Jv.  1^40. 
Badmé  ï^iL ,  44o. 
Badrik  liK^j,  409. 
Bagdad  ii  Job,  028, 365, 466, 367, 389. 


Bagbaî  ^LiL  ou  ^^Ijb ,  244,  252,  271. 
Baghaïa  iul^L,  202,  237. 
Bagbargharjjjij  ,  490,  491,498,  493, 

496,  497,  499.  Voyez  aussi  Taghar- 

ghar. 
Baghbough  i.yKiu  (titre  du  souverain 

de  la  Chine),  8A,  99,  100,  178,  195. 
Bagbdad.  Voyez  Bagdad. 
Bagbneïn  |jvk*J  •  '^'7-  '^'"2,  444,  4'k), 

457. 
Bahanek  dLu^  (fleuve),  191,  192 


Bahrein  (jj>.i?  (en  Afiique),  12 


123. 


Bahiein  -jj»:*?  (pays  d'Arabie) ,  4,  62, 
i46,  i53,  i54,  i56,  157,  363,  872, 
378. 

Bahrein  (jjj-S?  (vdle),  370,  371, 

El-Balnouned  ,>^jy^\,  272. 

Baîand  J^jLa-j  ,  417,  45i,  452,  454, 
455. 


Baich 


LT^:» 


l42. 


'U^ 


I  337,  339, 


Baie  de  Zebid,  49. 
Bais.in  ou  Beïsan 

346,  36o. 
Bakhouan  yljji,.!,,  490,  491,  496 
Balabac  ^ijJb  ,  i64,  178. 
Balanc  ^j-Jb  ou  Balabac  ,i.\X),  73,  76. 
Ba'Ibck  S^^  .  33o,  353,  36i. 
64. 


508  TABLE  DES 

BalcaUAj,  338,  346,  36 1. 

Baies  ^jjl,,335. 

Balis  ^j^l,  011  ^j^li,  444,  ààg- 

Baikh  ^j.  45(i,'  46 1,  469,  473.— 
Description  de  celle  ville,  AyS  et  sui- 
vantes. 

Bain  ^,  417,  423,  420. 

Bamiaii  |.U^L,  456.  Xoyei  \amian. 

Baiia  Iju  .  3 18. 

Banali  \iu,  >'<)■ 

Bananes.  \  oyez  figues  bananes. 

Banbouran  j.Ij»jjL,  4 10. 

Banend  j^juL .  435. 

F.l-Banes  |j^U)!  ou  el-Baies  («^jUJI , 
57,  59. 

BaniaUjL.  160,  i63.  171. 


Baiin 


(J? 


437. 


Bara  {ile  de)  «,1,  ou  Tara  ôjb  ■  171 
Barca  iiyj,  5,  286,  287,  294. 
Barcana  iijlïo  •  226. 
Barchîn  (jr_i>j  ,  436,  437,  454,  455. 
Bardouin  (j.),iw)  (Baudouin,  Aère  de 

Godefroy  de  Bouillon),  317. 
Bardonn  y^iw  •  364,  879,  384- 
Bar  el-A'bbas  ^j„'ijjt.'l  ^l ,  278. 
Bareni  ^,L.  391,  392,  SgS,  4o4,  4o5, 

4i4,  428. 
Bari  (^jL  6. 

Barkin  yvïfj  ou  Bernik  ^fjjjj.  287. 
Barma  UjL,  336. 


B. 


armaclun 


tJVï^^ 


j  ,  417,  423.  433. 


Barnabliz  vsUj»-!  ■  ^ig- 
Baroub  ^jyj.  i75,  176,  178. 


Ba 


U" 


u,  392. 


Basbad  iU«»L».  432. 

Bas  Mekrineh  *jy  JC*  u«l<  .  ^02. 

Bassra  (Bassora)  »f-AA^,  i,  i56.  167, 
364,  367,  371,  372,  378.— Descrip- 
tion de  celle  ville.  368,  369. 

Bassinna  Li*aj ,  364,  3-9,  384- 

Bassora.  Voyez  Bassra. 


;,I: 


i4o. 


MATIEIIES. 

Bain  Agiida  'i,y^]  j,U, ,  i4o 

Bain  Dhat  Kechd  .v  ^  <s:. 

i4o. 

Bain  Mcdhedj  z  o^^  ^Ju 

Bain  Mer'i  '^^  j-V». ,  189,  329. 

Bain  Mogliaiia  »wuC«  ^vlaj ,  329. 

Bain  Nakbl  J^  j^  .  i58. 

Bain  Na'aman  (jl.»x>  /jlaj  .  i58. 

El-Balaih  ..,^Uax!l.  364. 

a 
Baillai  cl-A'sel  Ju»jJI  iCù,  3i5. 

El-Batlinié  KfJ<iJ\  ,  339,  36 1. 

Batliran  (jKjÙ  ,  329. 

Balliroiin  uj»i),  356. 

Batta  Uîj,  38,  4n,  43. 

Ballal  JUaj,  249. 

Bazardîn  ^yjijw.  43 1. 

Bazili  ^j[>,  409,  4io 

Bazrendj  ^ yXt ,  4i4- 

Bebib  iAjo  ,  3i3,  32  5. 

El-Bcc,^  f-IjUJI,  36 1. 


t^ 


Becbek  J[»io ,  444- 

Becbeiik  ijl  •f,}_r ,  467. 

Beclibiar  ,U_(^^iio  ,  iq3,  196. 

Becbkenk  jijS^,  442. 

Becblik  J-Aio ,  449- 

Becbroiiii  1. -, .  i^;-  •    i53. 

Bedesl  Ardeii  yiji  cis.«,Jvj  (lac),  4  12. 

Bedja  iis?,  4i6,  4i8,  42  1. 

El-Bcdja  (peuplade),  i32,  i33. 

Bedjaia  ioLs?  (Bougie),  202,  236,  237, 

238,  24 1,  245,  2'4's  258,  269. 
Bedlasen  ^. m.Va j  (tribu  berbère). 

2o3. 
Bedonna  io»J^j.  45,  55. 
Bedicsl  i.>-««;Ov  44 1 
Begliama  H^iju,  19,  21,  1  i3 
Begbara  i.ljuJi ,  244. 
Beb  Kl.  if'4,  446. 
Bebar  ,Lj,  425. 
Bebiclia  iLiyç^ .  i56. 
Bebnpsa  (ou  Behnesé)  U»Ây) 


.3 


■-'7- 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Belira  ïwjj  (montagne),  336. 
Behram  -w(-j  .  3g5. 
BelnvaiT  »  ,L.,^  ,  3g2. 

Beïadli  ,  ^Lo  ■  '2'>  '•^2'  '^''■ 

Boian  yUj,  3G/t,  Syy,  38G,  387,  38g. 

Beîdaiia  aj.IiXjo.  SaS. 

Beïdlia  UàAj ,  SaS. 

Beidlia  UàAj  ,  36A>  3c)i,  3i)U,  4o5,  4ofi, 

4i.'î.  —  Origine  de  ce  nom,  iao. 
Beîioul  (Lj.jju,  33o,  35/i,  355,3(ji. 
Beît  Djcbrail  JoLj,j3.  i_*aj  •  ■^^'■ 
Beit  Djcbiaïn  (wj^as-  o<-*j  .  36o. 
Bek  J^j,  4/4/1,  /ib;,  A58. 
Bekiar  (poni  de),  /109. 
Beliiaronn  /js;^  ■  'i''^- 
Belai-  (i'Aj,  2.^),  27,  33,  3/1,  36,  37. 
Belbeîs  ^«^j^Jb ,  32  g. 
Bele7,ma  ii^Jlj,  203,  237. 
Belliaia  ijLJb  (lil'c  des  lois  de  l'Inde), 

172. 
Belkis  (la  reine),  .^3. 
El-Belin  yvJuJI  on  el-Belioini  y_».«Jj.Jl 

(cavaliers  noirs),  35,  42. 
Belkina  ou  Bolkina  (  canal  de)  xixiiL  , 

3i8,  322,  323. 
Belonca  mAj  ,2/16. 
Betous  M*,Jb,  3 16,  317. 
Beiseman  y^^wJb,  3g2. 
Benberan  m'j-^ÀJ  (montagne),  loS 
Bencbek  jLiJu ,  A5o. 
Bend  j.>Àj,  i6/i,  166. 
Bend  tXju,  4o3. 
Bendares  jj^iiXÀj,  /|o8. 
Bendedjan  (.L=»j^ij,  364. 
Bendel  Jjsjj  on  Bide!  J.Xxj ,  4o3. 
Bendjewaï   ^^|j.s?o  ,   4 17,   '1^2,   A/jA  , 

4/19,  458,  459. 
Beni-A'iouch  j^Ue  ^j  ,  224- 
Béni- Bernons  ij«jjj~>  (^.2  42. 
Beni-llelal  J'iVji  ^j,  121,  i4a. 
Beni-Hodeïl  Ji.jJ^.û  <^j  .  i42- 


Beni-Hamad  il.^  ^j  ,  23 1,  2  32 

238,   2/lfi 

Beni-Sa'ad  J^jt*»  ^j 
Beni-Tavvra  »,»b'  /c^  ,  224- 
Beiii-Tawda  »i,b  (^j  ,  227. 
Beni-Warcalan  (.5Xo,lj  |^j ,  2o3 
Beni-Weiljas  ^;«,l=-;  450,  276, 
BeTii-Zidedji  3»K)  ,  ^^  ,  2o3. 
Beni-Ziad  iLj  ^^  ,  2-! 4. 
Benou-A'bdirrabbiln  AjjJ^xe  ^j 
berbère) ,  2(>3. 


509 

2. '16, 


liibi 


iJ'J 


,365 


^  J-V 


'  Intni 


Benon-Asad  .x^l 
Benou  -Basdaran 
berbère) ,  2o3. 
Benou-Merdewan  [.Ijiwo  »Àj,  3g7. 
Benou-Menbous  ^^X^  yXj,  2o3 
Benou-Semdjoini  ^.y^^^j  yi> ,  2n3. 
Be]lnu•\^  azlefin  ^jjUjl,  ^i.;,  îSo,  23  i. 
Benzi Tl  on  Blzerle,  262,  26.^4,  265,  776, 

277- 

Bera'an  m^w  •  ^''^  '  ■ 

l!l-Berba  L  wJ!  (édifice  remarquable  à 
.Aklmiin),  i25. 

Berbat  ^,1    ,  ,  46. 

Berbera  oo^i .  4o,  42,  44. 

Berbers  (pays  des)  jj^j  ^"^  ,  5,  1  g, 
2  1,  22,  55,  1 13,  122.  —  Origine  de 
ce  penple,  202,  2o3. —  Langue  ber- 
bère, 2o4,  2o5. — Tribus  berbères  vt 
leurs  nitrurs.  2o3,  2o4,  2o5,  206, 
207,  20g,  216,  217,  21g,  220,  221, 
224,  225,  227,  23i,  233,  234.  235. 

Berdawan  ^i^io,  272. 


yl.=-^  .   7-   3g2 


Berdja 

Berdoukban  yU«-3ivo.  4i4. 
Bcreilik  dl^'ijj,  20-.>,,  234,  235,  24y. 


Bericba 


iS^.j^ 


Berid  J^j  w  ,  092 

Berim  el-Abmar^. 

tagne),  )23. 


-yi 


Berisa 


tS^.y^' 


510 

Beriscora  ^  Ju«jj  ,72- 

Berisli  ^u»*jj  ou  Bouniichli     A.-m*jw» 

—  o 

Berkian  ^.^fi .  ùob 

Bei'inan  ijUw.  147- 

Berwan  yijw  (lac),  692 ■ 

Beisadjan   ,.1   -«a,   .     ^90,  Agi,   ^ga , 

496. 
Berzian  ijl»j»j.  4 10 
Besinck  liLju^j.  160,  162. 
BestiUlia  A  ^1  y „. ,  32^. 
RcIpI  (  plante) ,  70. 
Bellilehem  ^t^  ti«jj  .  345,  3/»G. 
Belsroun  ij»>jo>  i47. 
Bewan  (.1^  ,  4 10,  4i  1,  4i4 
Biai"  Xj^ ,  324- 
Biat  iLjljy ,  i43 
Hiiha  A_i._»_j ,  i42,  147,  i48,  363, 

37., 
Bulia  Haraii  ^.1,1^   iul;KXj ,  i43- 
Bkha  laclaii  ^IkJij  A.âuu  ,  l43,  i/ib. 
Bilcaii  ijUiXv,  252,  254.  Voyez  Nilfan. 
Bill  Jlj  (tribu  arabel,  121,  i32,  335, 

365 
Binaii  [ile  de)  mUjlj,  76. 
Bir  Cliek  lil^  waj,  436. 
Bir  el-Cadhi  ^^olili  jm 
Bir  es-Safa  U*a.'l   vo  ,  273. 
Biret  »^ ,  /|38 
Bii  Had  iU.^^.  438 
Birketel-Djob  ,_.i!  i.>5^,  32 9. 
Bir  Zenata  &jbj  jjy  ,  293 
Blskara  «^^«o.  24 1,  247 
Biierle  (lac  de),  265,  266 

larités  relative.s  à  ce  lac 

Benzert. 
Bodja  iC=r,  5,  35,  4i.  4i 
Bois  de  serpent  ,23. 
Bokbt  v_o=',  32. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

Bokrour  jjjXj. 


—  Partie  u- 
bid.  V'ovez 


Bolous    -^ Jkj  (peuplade),  429. 

Bone  A_j«j  ,  246,  25i,  252,  267,  26S, 

275,  377. 
Borca  Aiwj ,  i47 
Bordjan  ^l  —,    ■  ou  Burlian     ,t_r^wj  , 

43 1. 
Bost  cj^.^.  417,  442,  443,  .'.45,  446, 

448,  45o,  458,  464. 
Bostaderan  ^Kili^o  ,  417,  437. 
Bust  Bareni  ^.Ç  .  ■  y,  ■ ,  437. 
ElBolm  -ru.JI  (inoDla^nes),  337,  480 
Bouaïl  i_^^JI ,  328. 
Bouberjoyj,  Sgo. 
Boucliindj  j<v_^jj  on  Buusih  ^^.^^j  , 

453,  4C.3',  4(14. 
Boudan  yli^,  490. 
Boucliers  de  Lamta,  2o5. 
Bougie.  Voyez  Bedjaïa. 
Boukha  xi^yi-,  66. 
Boukliara  I^Li- ,  456. 
Boud  (Bouddha),  88.— Son  culte,  176. 
Boukir  wAJ\j,  327. 
Buuliina  UaI^JI  ,  12  5. 
Boundaiié  iijjlj^,  296 
Boura  ji,^  ,  32  i . 
Boura  \jy .  i85,  190,  191. 
Bouran  ^Lj  ,127. 
Bunrca  Daliek  iiJ,,s.Ui  «>*w,  i56. 
Bonrendjan  yl*ij^,  417,  45 1. 
Bouseïn  yv^^,  4 10. 
Bousih  -iA*«jj  Voyez  Bouchindj  ^ui»j 
Boussir  wy»s»j,  124,  3o6,  3i8. 
Bralimcs  et  leurs  croyance.'!,  71. 
Brésil  (bois  de),  75.  —  Ses  propriétés, 

ibid. 
Bresillel  (bois),  i84. 
Bretagne,  g5. 
Bulhinkh  ^Cwù  ,  493,  496 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


511 


c 


Cabc  ^»AÏ  (monlngiie),  336- 
Cabela  (île  de)  5\j».ji,  à&- 

Cabes  11^ )lï,  252,  255,  256,  278, 

281. 
Caboudia  iijiyjlï,  27g. 


Cabous 


0~^ 


\i,  329. 


Cabr  ben  Murlefa'  fXiy^  (J^  J^'  "^'' 

ié3 
Cabresah  iu>.wAi,  l\l\o. 
Cabsa  iUaAJ»  ou  Cafsa  JCuaii,  262,  2  53, 

25i,  260. 
Cacha  aaS',  )43. 
Cacha  l.^lj>,  ig3,  196. 
Cacliaii  yLib,  336,  44o. 
Cachemir    ou    Cacliemiie    l'intérieure 

iUA^l^i^^vi'S.  '80. 

l'exlérieure  &A=»)liîl,  181. 

la  supérieure  UJuJI,  175. 

l'inférieure  J,ji,^I ,  175. 

Cachemire  yj^,ÇMli ,  191. 

Cachral  cl-Abrah  ^-o^l  »wiij,3ii. 

Cadesia  iU^iUill ,  363,  36â,  365,  366, 

367. 

Cadira  »-j,Xi,  160,  170. 
(A-  ' 

Cafres  (peuplade),  55. 
El-Caïd  jvAiJ!,  3i2. 
Gain.  Voyez  Caneïn. 
Caire  (ville),  126,  128,  129. 
Caïrowan  m'î j-iS»-  25/i,  257,  260,  263, 
268,  270,  271,  286. 


Caïs 


W^ 


,  12/1,  3i  1 


Caïsarié   (Césarée),   33o ,    SSg,    348, 

36o. 
Caitana  &ÀlaAJi!i ,  270. 
Caïlowa  !  Jajli,  igS. 
Cakela  Juili ,  i85,  191. 
Cala't  el-Madjous  ^»^l  AxJii,  4o3. 


Cala  1   Mehdi   beu  Tewala  ^^^  iixJlj 

a]I»j  (jj,  202,  222,  223 
CaJabrc  *ijjJli  i^o  ,  6, 
Calaî  ^îVi,  417- 
Cala't  iCxXi,  238,  24i 
Cala't  béni  Hnmad  i\_^   /<i >  ii_*-JLj, 

242. 
Cala't  Bechir  jjiÀio  iixXi,  237. 
Caldjoun  y^^O»,  38,  4o. 
Calema  ii^lj  (tribu  berbère),  2o3. 
Calema  ^ilï  ou  iiit'(ville) ,  237,  244. 
Calery  ^<  Jli,  160,  j6i,  i63. 
Callian  ^.Ljlji,  200. 
Calliat  i:jLJLS,  i47,  i5i. 
Caliousa  ii.»MjjJli ,  284. 
Calmoun  ^.^lï,  355. 
Cameroun,  msj-*1'  (litre  de  roi),  88, 

90,  98,  173. 
Cammar  ,lji,  296. 
Camnourié  AjijÀj,  106,  107. 
Camoulé  iJ»j',  127. 
Camphre  (arbre  de),  80. 
Canasrin  jjjjmm .  36 1 . 
Canat  el-Cham  ^.UiJI  <jLii,  427. 
Canaux  du  Nil.  Voyez  Nil. 
Canbely  AuJ^  ^  160,  i65 
Candahar    ,\_j5»>>._».i,    176,    182,    i83, 

i84. 
Candaïl  JouiJ^iï,  16g,  170- 
Canderina  a-à.j, .>^à_» ,  172,  175.  Voypî 

aussi  Fanderina. 
Caneïn  yOU  ou  Cain  (jjli.  417,  435, 

452,453,454,  455,463. 

Canodj  rf.yKi,  175,  180,  181.  (On  écrit 

aussi  ~yO  ou  KaiKiudj). 
Canouna  b».Ài,  i45. 
Cap  Bon  (le).  Voyez  Tarf  el  Baghla. 


512 

(jara  I J»,  j.O'j. 
Caïa'a  icjb.  4^5. 
(Caractères  m\stérieiis ,  il 4. 
(laranfil  .LoiiJ»,  324. 


TABLE  DES  M  VTIEBES. 


Caraiila  AjaJJ»,  02  4    Voyez  aussi  Fa- 

ranta. 
(Carawat  uljjj,  456. 
('arbadi.  Vovez  KerbeUi. 
(Carcana.  Voyez  kerkené. 
Caien  y  .Is  (moDiagnes) 
CaiTa  \3y 


180,  181 


OjJ 


1^6. 


Carrouna  iy^iwi,  44.  4ô. 


Rl-Carialaïn 


(:J^^ 


,yiJl 


i55. 


(-ariat  A'ziz  y.yc  ao»j.  45g. 
(.arial  el-Anssar.LiaJiJl  iij»i,  3 19. 
Cariai  cl-Madjous  (j-»aii  *J;J.  44 1. 
(iariat  Hnbsaii  ^.Lojli»-  *J}Ji  45g. 
Cariai  Hotima  JL»».=^  <^->  »i.  45g. 
(Variât    Salem    \_w  *._j^,    433,    434, 

455. 
Cariât  el-Djouz  j»4i  &jjj   ^  oyez  Hoi- 

miiz  el-Mclik. 
Cai'iii  jw,  Jù!l  ,  4i4. 
(jarkcrila  b^jS^Ji,  4. '3. 
(iarmathes  (pays  des),  371. 
(Wnaboul  J^jb-ï,  i85,  igi. 
Carn  l'I-Meiiazel  JjUit  m»J>'  '4i,  i42, 

i43. 
Caroubier  [pays  ou  croil  cel  arbre),  355. 
Caroubiii  (jxjj,UiJI.  ^  oyez  Fèz. 


Cart  . 


■i^ 


i,4i7- 


Carlbage  (l'ancienne),  261,  262,  263, 

264,  276. 
(.Canal  Jj>j,  4oo. 
Casaïlé  i«XoU«.j,  i58. 
Ca.san  ^jU«b.  489 

Caspienne  (mer),  son  Ltendue,  7,  8. 
Cassira  JK  y^t .  2  54 
Cassri   Bend    .v    ■   •   ,    it   t     '60,   i64, 

166. 
Cassr  (ouchàleau  Tort)  ^>ai)l,  2  3g,  2  44. 


Cassrj.iaJiJi ,  364,  442,  444,  45o 
Cassr  Abd  el-Kerini    j^^\  Jol  yai , 

225. 

Cassr  A'aïn  yvcl  yâj,  4o2. 
Cassrain  ^. ,  ,^1^)1 ,  237,  244. 
Cassraîn  ou  Cassreïn  ij^y^)!i\ ,  327 
Cassr  béni  Merzouk  \^\y  tS*->  i-«^' 

277. 
Cassr  béni  Djehad  iL> =»  (^i-j      ■"«, 

279 
Cassr  béni  l\liallab  oLia-à.  (^  yai, 

283. 
Cassr  béni  Mamoun 

281. 
Cassr  béni  Ouloul  JJ.I   ^àj  ,  ■"'-  -  283 


y_J_voU    v^,r*a« 


Cassr  Caria  iij 


Cassr  Djeliani 


!JJJ"^. 


>,  276. 


Cassr  Djerdan  (.I^ws»  ^.^li,  276. 


Cas 


cl-Afriki  ^jà'Ss yai,  i-]-!. 
jjai,  27g 

Cassr  el-Kbaial  ijUiH  vaûj,  278 


Cassr  el-A'tia  UXnJl 
Cassr  elCaboudia 
Cassr  el-Cbanimas 


279 
295. 


Cassr  el-Marssad  J^,o)il  yali,  278 
Cassr el-Morabelin  /jTu,!   \^l     .^ï.  2 
Cassr  el-Nabla  aK-^UI  j.*aï,  277. 
Cassr  el-Nakliil  Jv,^.s:UI  j,*aï,  278. 
Cassr  Halla  ,\K.ù.  yali,  276. 


ijû^^^jai,  276. 


Cassr  kerbas 

Cassr  Lamla  *Jai 

Cassr  Lebna  , 

Cassr  Meb'an  ^.1 .  l  -     .^-i.    279 


wKX» 


279 
277- 


I_j,Jt   ^j^j^^jMaj. 


Cassr  Mers  el-W  ai 

276. 
Cassr  Nabel  Job  ,  ■"•   Voyez  Nabel 

ytOi  ,      281 

i^ffMkj^   l*l    *,AâJ  ,11' 
Cassr  Sa  ad  Ovjt,w  ykâji,  277,  278. 
j-k3J>.  279- 


Cassr  IVabkn 
Cassr  Onini  1  s 


Cassr  Selcata  iiiaJiA.,». 


Cassr  Sounin 


jj£L3  ,  276. 
Cassr  Tersa  Daoud  i  ,1  i  t^yj  ya!i 


{j^y^ 


TABLE  DES 

Casiara  Sjia»,j  i5^'j'  ^^^■ 

Castes  chez  les  Iiuliens,  87,  89. 

Castilia  iUJLiia««j,  iSa.  2  53 

El-Cathil'oULUJl ,  3(i3,  371,  372. 

Catlighora  IjyJAlai.  iS5,  188. 

Cfsarée.  Voyez  Caïsarié. 

Ceuta.  Voyez  Sebla. 

Clia'ab  t,«jtw,  328. 

Clia'b  es-Safa  UuaJI  t-oti,  222,  288. 

Chabour  j^Ui  {en  Egypte),  3i3,  3a/i. 

Chach  (jiiUi;,  (156. 

Chabar  ,U^.  Voyez  Miiiiel  Clialiar. 

Chadrewan  (j!^  ,iUi.3i ,  3g7. 

Chahbouran  ijUy,  oUiJi  .  392. 

(^Iiabidjaii  ^IS-Lii,  3g2. 

Chah  Sind  Os.^»»  oUï ,  436. 

Chakikié  *AJUJi»i.Ji ,  266. 

Chakir -S'Ui-  Voyez  Mikhlaf  Chakir. 

Chakla'y,sLi,  32  5. 

Chai  JU,  -i'tà- 

Chah»  XjUi,  2  18. 

Cham  j,La.Ji.  Voyez  Syiie. 

Chamaïrac  j  j.jy«i,  3i5 

Chaînât  uULi.  '425. 

Chameaux  des  Abyssins,  /ti. — Pays  où 
se  trouvent  les  meilleuis,  li2.  —  Es- 
pèce particulière  de  chameau.v,  169 

Chameh  «^Li,  111,  «  i3. 

El-Cbameïn  y^^UJl ,  3i4- 

Chamous  (j«y*i  .319. 

Cbancba  Ui»jUi  ,  3 1 7,  3 1 8 

Chanfikb  ;ajIà^,  /190. 

Cbanlonf  ij^laÀ^  ou  Sanlouf  ijJjjL.., 
3 12,  3i3,  3i4.  32 1,  32  2,  32 /i 

Chapour  (ville  et  district)  Voy.  Sabour 

Cha'ra  |  w^iJi ,  239. 

Charkhou^i».  ,Li,  igS. 


M.\TIÈ11ES. 


515 


Charam 


^Or" 


[  montagne),  i53. 


Cbarel.  Voyez  Cheral. 
Chami  el-Beil 


Cha 


U~iJ~ 


,^,  355 


rr* 


,332 


Charousan  (jL-««.j— *î,  160,  162,  iG3, 

164. 
Chas  (j^li,  497. 
Chaslend  JvjJLwUiJI  ,201. 
Chasse  aux  singes,  62. — Aux  élépbant>, 

i85,  186. 
Chai  la,^ ,  i53. 
Chata  \ U  .y ,  320. 
Chehek  liij,^  ,  4 17. 
Chcdjerj^, /17,  48,  1^7,  i5o,  i5i. 
Chcdzkhour  ,»j».tk..i,  193. 
Chehrezour  , «jwv-i ,  336. 
Chehriar  jL^^-uJ ,  4o6. 
Chelif  oii^  (l'ivière),  23 1,  248. 
Chenawa  s,U,;i  j.jJvs  (étang),  828 
CbeiiHan  [ji^ÀX2,3i3. 
Cherain.  Voyez  Cherham 
Cbei'at  ou  Charat  i^ul^.^  (montiignes) , 

337,  337. 
Cheral  cjlj.*i  (p*ys).  34 1. 
Cberbé  jij^l,  354- 
Cherboua  (île  de) ,  »^wi,  5y 
Cberchek  iJuiw»!;,  4^7. 
Cherchai  JLiwi,  235,  249 
Cherencas  jj«Uijwwi  32  i. 
Cherham  (île  de)   et  Cberani   ^lj6_i, 

200. 
Chérif  (le)   ou   prince   de   la  Meccpie, 

i36,i38. 
Chermah  «Uwi,  32  2. 
Chermakh  ^Uw-C  ■  4g4. 
Cbermi  ^yl^  ,  i5 
Cherouné  Aj»  ^ ,  121,  1 32 . 
Cherwa  ijy^,  432. 
Chetroun  y^^la^  (espèce  de  |Kiisson), 

299- 
Cheveux  des  femmes  nubiennes,  i5 

Chevaux,  kurdes,  407.  —  Pays  depoiu'- 

vus  de  chevaux,  67,  58,  66. 

Chèvres  à  uiusc,  188,  189. 

Chibam   ,  1.^  ('j    làj,  ià() 

G5 


514  TABLE  DES 

r.liibir  wçSJi  (poisson),  Sa. 

Chine  (la),  -Go,  89,  go,  j85,  igS,  497 
el  suivantes.  —  .Administration  de 
la  justice  en  Chine,  89,  90.  —  Vilks 
de  ce  pays,  100. — Marchandises  chi- 
noises, 5o. 

Chiniz  v^ijtri ,  363,  Sgi,  Sga,  Sgg,  4oo, 
iog,  4i4. — On  V  fabrique  des  tissus 
estimés,  Sgg,  /4/10. 

Chioudjé  iks^ytMi ,  3 1 4. 

Cliiraz jLjy,i ,  364,  Sgo,  3g2,  SgS,  3g4, 


365,  4oi,  4o2,  4o3,  4o4,  4o5,  4o6, 

/joy,  Al  2,  /|2<>- 


Cliiidja 


! ,    Uoli,   419,   421 


422,  423,  424,  425. 


Cliiwa 


iSyfr-' 


442. 


Chrétiens,  35,  42,  47.  48,  62,  72. 

(Citernes  de  Carthage,  263. 

Civette,  18g. 

Chorb  LjyM,  320. 

Chornia.  Voyez  Chouma. 

Chonbra  iyud,  3 12,  3i5,  3 17. 

(jhouma  iL.»»^  ou  Choumna  a.à-«»^, 

,53,  64,  83. 
Cbour 


■  ij-w  '  '  '  9>  438. 
Choura  'j»^,  428. 
Choura  i.y^,  363. 
Choursian  /.l*.»»)^*; ,  425,  426. 
Chusler.  Voyez  Tu.ster. 
Cohonr  heni  Berakech  jjiSTw;  (J^jyii. 

239. 
Cocadam  ^Jsjyi,  206. 
Cocotier.  Culture  de  cet  arbre,  74. 
Codoïd  ,Xj>>0>,  i3o,  i3g,  333. 
Cofs  (ji^ixJi  (  montagnes),  364- 
Cofs    y,^jUJ!    (pays),    4oo.  —  Langue 

qu'on  y  parle,  428. 
Colaib  el-0'mmal  JL»jiI!  t-yJ^,  325. 
El-Coll  JoiJI,  243,  2  46,  25 1. 
Colon'  el-Fi;rranin  (j\_jlj_iJi   c.»-Lj>. 

428. 


M.VriERES. 

Coizoum  ( mer  de)  ^y)Jki\  fsf  ,  5,  Sg, 
47,  i3o,  i34,  i35,  33o,  33i,  333. 

Colzonm  (golfe  de),  5. 

Coizoum  (ville  de),  5. 

Comar.Lï,  73,  83,  i58. 

Commerce  de  la  ville  d'A'deii ,  5 1 .  — 
Des  Arabes  avec  la  Chine,  60;  — 
.Avec  l'île  de  Serendib,  73. 

Comor  (ile  de)  ^..jLli ,  67,  69,  78. — 
Particularités  relatives  an  roi  de  celte 
ile,  6g. 

Concubinage  dans  llndo  ,  1  78. 

Constantine  ou  Cosantina  ^     '•,  ■h'-  ■ 

242,  243,  244,  246,  269. 
Coptes,  35,  327. 
Coquillages  servant  de  nourriture,  4o, 

6g. — Emjiloyés  comme  monnaie,  68 
El-Cora  (^yiJI .  371. 
Corail  (pèche  du),  266,  267. 
Corcoub<_)yiJi,364, 37g,  383, 384.  SSg 
Cosantina.  Voyez  Constantine. 
Cossonr  Hassan  ben  el-No'man  el.<jhas- 

sani   ij\.  .«.  X  .à_JI    ^^    (j-*^-  jy^ 

jL-jiJi,  274. 
Coiroba  (île  de)  a.  U'M  ,  62. 
Couaïa'  iixjJili ,  332. 
Couha  Ui,  i4i ,  i55. 
Couheslan  yU««j6ji  .417- 
Conl  JyS,  392. 


Cou  m 


Coumes 


^y*^ 


,  ,336,  44 1. 


o~-*v 


,  43o. 


Coundjan  ^.^^Ji}\ ,  897. 
Coura  O'rina  ULt^yS  i5>*'  '^^' 
Courra  iyi,  433,  442,  445,  446. 

Cous    ^ȕ,  127,  l32. 
Cozonl  J;>3>  328. 
Cristal  dr  loclie,  73. 
Crocodiles,  3i,  32,  3o6. 
Croatie  Xim\)^^  ,  6. 
Cuivie  (mines  de  ,  22, — Préfère  à 
66. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


515 


D 


Da'a  iici ,  359. 

Oabiki  (i*ji  (  sorte  il'éloffe  ) ,  820 

Dacarcoiis  ^yj^Si  ,  .11  fi. 

Dada  «ii  ,  iSî. 

Daghouta  Ai^^tli,  79. 

Dahaman  |jl$i,  i56. 

Dallas  (j«.j^!i,  52. 

Daliclioiin  ,,»,;,>  i  ,  Sot. 

Dahrout  lo,  ufti ,  3 1 1 . 

Dahs  el-Kebir  w^ijj i  jm.f^'' .  3i>o 

Daï  ^li.  202,  220,  221. 

Daira  I  wji  ,  364- 

Dalalclioua  l»Jii  ,  /|[)0. 

Dalhi  ^i ,  à!iO. 

Dalmatie  &AA..Ui,  6. 

Dama  ii^li ,  i5d. 

Damar jUi  >  5o,  5i. 

Damas   -j   -^   ^n.  i46,  33o,  333,  349, 

35o,  352,  35/4,  359,  36o,  36i,  362. 

—  Mosquée  de  Damas,  35 1. 
Damasis  (j,»A.»„<ii,  3  12,  3 1 5,  3 16,  317, 

3i8,  321. 
Damgliala  XXjwi  ,21. 
Damidjan  yUsv,<l4>Ji ,  3g6. 
Damietlc  LLk^i,  3 12,  3i3,  3i5,  3ig, 

320,  321,  323. 
Damira  Swiyei,  320,  32  1,  32  3. 
Damna  iU.«i  ou  Dama  iCei.  35g 
Danirah  Abad  iLi   »^i,  43 1 
Damou  »^i,  3ig. 
Daniau  ^jUJi  (monlagnes),  409 
Daniel  (le  [jrophèle),  11 3,  11 4-  —  î>on 

tombeau  près  de  Chuster,  3Î32. 
Daou  ,i ,  i3. 

Daoulca  ou  Douka  Àxl^i,  170,  176. 
Dara  sj^l\,  338. 
Dar'a  &c,a,  202,  207,  328. 


Darabdjerd  i^srtjlà,  Sgi,  3(|2,  3i|4, 

4o5,  4i4. 
Daran  (monlagnes),   210,  212,  2i5, 

22  I,  24l  . 
Darast  i_A^|i,  233. 
Darca  Ài^a,  i/jS. 
Daidjan  Siab  oU*«  yU»,li,  4i  1. 
Dardjin  yv.s-^ia,  426. 
Darein  ^^j^li,  4io,  4i4- 
Darek  lihi,  160.  i64,  i65. 
Darek  J^b,  43 1. 
Dar  el-Bacar  Juîl  ,|a,  322. 
Dar  el-Daouaib  t-v'j*^'  j'^-  ^-7" 
Dar  el-Morabetin  ^jdajlvil  ,li  .  218 
Darek  lamouna  b»^L>  Jji,  17" 
Darglia  Aiji  ou  Daglidagba  i>>j^.«i, 

79- 
Dargacb  ^ji-s,i,  442,  45o. 
Dar  Ilormuz  y«jjÈ  ,i ->,  364. 
Dari  Fared  ijij.li,  422,  426,  43o. 
Darisa  i,.»<jwé  (Iribu  berbère),  2o3. 
Dar  Khawend  <Xjv=^  ^ii■  892,  Sgli. 
Darkboun  ^.^i^jli,  4go,  495. 
Darladeri  (mer  de)  |^,ii(,li  ou  I)ar- 

laroui  ^jj!!lj\:>,  78,  88,  94. 
Dar  Meloul  J»JU jii,  2o3,  24i. 
Darmoud  i»^li,  489. 
Darsenan  ,  .lÀ^jli  ,  433. 
Darzaudji  ij:^jj\:>,  48l. 
Daumel  el-Djandel  JjviJl  iC««i.  i4i. 
Dattes.  Leur  abondance  à  13assora,368. 
Dawar  ou  Dowar  ,i,a,  435,  444.  4^9, 

45o,  456. 
Dawoud  ijli  (ville),  ii5. 
Dedjlet  el-Gbauza  «jiytJi  iJl=>-a  ,  368. 
Dehek  J.J^i ,  439,  448. 
65. 


f)16 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


DeKesiaii  (.U«i,i>i ,  464- 
Deidjourek  ii),jjsSi,  3()o. 
Deî'em  (moi-  de)  kja,  5,  336. 
Deilemi   ^_ts!^  (médecin  de  Hedjadj 

ben  lousonf),  .Iqf). 
Deîr  el-Faîoum  -^AjiJt  w>i  ,  3i  i . 
Deir  el-IIissii  ^.-^i'  ^i,  44 1. 
I^eklia  x^S^,  272. 
Delas  jj^i/i,  129. 
Delphinos  (pois.son),  Ss. 
Demadiii  ^.Sji^i.  44o. 
Demamil  JcyoUi ,  127 
Demar  ,Ui  (montagne),  276. 
Denidem  «O^^i,  116. 
Deniliera  oj.^^  (la  reine),  67,  68. 
Demindar  ,1  XÀ^i  ,  44o. 
Demrout  t)j  j..<ii ,  124 
Dendalcan  yUJiJvji,  467. 
Dendema  i^,y^:i ,  65,  66. 
Dendera,  12  5. 
Dera'  c. ji,  106. 
Derali  „,:> ,  468. 
Derdan  (.li.i,  .'135 
Dcrdjend  OvjL=»,i  (rivière),  4io. 
Derdour  (gouffre  de)  ,ja,a,  147,  i58. 
Derendjidjan  yL^^.i,  3g2. 
Derné  iCjji  ou  Derié  A.j  ,i  ,  439. 
Deron^ji,  79. 
Derrah  aji ,  417,  433,  43/i,  44o,  447- 

Voyez  aussi  Zerrali. 
Derrah  Kouïskan  |.ljC«»jjS'oja,  433 
Derlhel  Jo^i,  442,  45o,  458. 
Dernas   jj^l^^i  ou  Dewarecli  ijiji.a, 

443. 
Déserl  à  l'orient  du  Fars,  417.  43o. 
Dcserl  de  Tiser.  Voyez  Tiser. 
Désert  d'Adzal).  \'oyez  Adzab 
Desl  Badin  /yjiL  ':■•,  iv-"  1  392. 
Dest  Bareiii  /yjjL  ■- ■  n, -     4i4. 
Dest  Barnik  ^fjùyj  •  •  m^ .  398. 
Destel-Mousican  j.Ui*^»il  .-^  „>,  4i4. 


Dest  el-Uestcan  |.liLv*«Jl 

4i4. 
Dest  Sourab  tj!  ,^^ 
Dhat  el-lTammani  J^^ 


.  4io, 


Dhat  IVk 

Dhi  Chemn-  yj^ 


4oo. 
(.v.^1  uli,  295. 
Dhal  el  lemin  (jv^i   ^li,  i58. 
Dhal  elMenazel  JjUil  ujli,  SSg. 
i  ljj.fi  cati,  i55. 
^^i,  i4o. 
Dhi  Khacbab  ,„uiii^  ^^i ,  SaH,  36o. 
Dhi'l  merouel  âj  wil  ^i>  ou  Dhou'l  nie- 

rouet  'ijjX\  ji.  i42,  328,  36o. 
Dhira  ou  Daîra  Lji  ,  389. 
DhofarjUJi,  147,  i48,  149. 
Dliou'lcarnain.  Voyez  Alexandre. 
Dhou  Soliaun  jvâJ  ,i,  i45. 
Digue  de  Saba,  53,  149. 
Dilem.  Voyez  Deïleni. 
El-Dimns  ,j.U-jJ!,  279. 
Dinwa  Ijjui,  020. 
Diren  ywi,  432. 
Djaha   a_jL=-    on   .lava   (ile),   80,   81, 

98. 
Djabaï  ^^Uil.  ^^i^')- 
Djabié  AAjUi,  352,  36 1. 
Djaljosl  >,■«,».; L=» ,  449. 
Djachan  yUiU»,  448. 
Djadila  aK.jJs.=.,  i55. 
Djalii 


unalani  yvAjvH,41. 


Djalous  (île  de)-(j.^U,,  77,  79. 
Djaloul  i:j,jJU>..  Voyez  GolJat. 
Djamour  el  kebir  ^jy,fi^!  ,^L>,  2 
Djamour  elSogliai 


.-j^\ 


jy^ 


277. 

Djanaoul  ou  Djenaoul  J.l jL»- ,  170, 

175.  Voyez  Henaoul 
Djandjar  vjs;».;».  ,  3i5. 
Djandoui- jj  J^i.=,,  160,  i63,  168. 
Djankou^iU»,  85,  100. 
Djankoua  ij^=-.A-^ .    175.  Voyez   llan- 

koua. 
Djar^yi,  i35,  i4i,  329,3.53. 


TABLE  DES  xVIATIÈRES. 


517 


Djaroun  ^jj\s^,  U^"^- 

Djawendan  |,IjvjjJI,  396. 

Djauran  m'j»^'  i''^- 

Djebaïl.  Voyez  Djobail. 

Djebali  Jljwt»,  •'î.'So. 

Djehcl  elCala'  ^LxUIl  Jkxs- .  226. 

Djebel  el-Kewakcb^^  Jx=-  (^'He)- 

210. 
Djebel  el-O'urdj  _   jJI  Jva^,  1^0. 
Djebpl  Tiwi  ^^vv  Jji^.  '-28 
Djedwa  'i,ù^:>.,  3 1/1,  .^if) 
Djebesta  ■«  Vi  w  ;  ^ —  on  njesln  a  ^  ,^.  —  , 

78-  79 
Djebireïn  y_>jj,s>.,  /ii'i 
Djebelki  ^^J^^r».  (|)eu|)laile)-,  192. 
Djebinelcin.  Voyez  Djaliinalaïn. 
Djebiné  ou  Djobeina  *_À_*_g.=-  (tribu 

arabe) ,  i32,  335,  365. 
Djeikel  Abad  ou  Heïkel  Abad  JSLa_=.. 

Djeîlan  yîVtj^-.  32  g. 
Djeirouman    .LF.wii^i  42 7 
Djeloula  aIJis»  ,271. 
Djeiiiilé  *X^oj:  1  347. 
Djenab  (_>U^,  4i6,  42  5. 
Djenabé  ibli^,  Sgi,  4oi,  4' 4 
Djenad  el-Sagliir  jjyi«iJI  iU.»- .  295. 
Djenadil  JiLir»  (montagne),  34 
Djeuaoul.  Voyez  Djanaoul. 
Djenbié  aaaàs-,  37,  38,  09. 
Djenouan  [.I»jij»-  ou  Hanwan  ijljj»^ , 

i44. 
Djentania  *  ,l-fi—  ,  65,  66. 
Djeiawa  it>lj.s>,,  226 
Djerabatan  ou  Djerbatan  jVows»,  172, 

175,  17g,  184. 
Djerbé  Ajw=»  (île).  281,  282,  283. 
Djerbel  ebCouni  f»»jdl  *jv>,  295. 
Djeiden  yiw=>,  3go. 
Djerdjera  'sys.j.s=- ,  235. 
Djerdjis  jj^xa-j.i>  (roi),  11 3. 


lerendan  ylj^jjjl,  4o2,  4 10, 


DJ  ... 

Djerkeré  iS^yss-.  464. 

Djernia  JKjty^,  109,  11 3. 

Djermac  ^j_«,j3.,  398,  490,  492, 

Djermen  (j-.j.=» ,  391. 

Djerra  jk». ,  442,  445,  446. 

Djesen  , .  y,.  — ,  36o. 

Djesradji  ^t^,*»,;».,  449,  '^''Q- 

Djesta.  Voyez  Djebesta. 

Djewizcan  ^.livjjji,  4ii,  4i4,  'iifi 

Djewscr  j_u,».i»,  390. 

Djezair  el-A'fieb  axÀjJi  jjlys»,  245. 

Djezaïr  beni-Mazgbana  ^^ ,  ^_jK_ 


iulcy^.  Voyez  Alger 


- ,  2 '18. 


■> 
Djezair  el-Hamam 

Djezer  ,vjs.,  98. 

Djezerman  ,jL»,vs»,  4 10. 

Djidda  ij^i^iig,  53,  i3o,  iH.'i,  i.')5. 

i3G,  i4i,  x46,  333. 

Djidjan  yl;SV,jI,  392,  SgG. 

Djidjel  Ji^.-çi^.s»,  202,  244,  t45,  246. 

2  5o. 
Djidnial  JUo^=-,  448. 
Djilan  yluiL,  4io. 
Djibani  jL-il  (nom  d'auleur),  75 
Djihoun  y^.^\„s»  (fleuve),  307,  472, 

473,  489. 
Djil  J^,  147,  456,  493. 
Djiladkban  yl.i.iy4i.  4  10 
Djirefi  o>J>-v.=»,  4i6,  421,  4'!2,  423, 

426,  427,  43o. 
Djirenah  ^^j:^,  467 
Djirin  el-Cibaur  ,jjiji   jj_j  wa^»- ,  3(ii. 
Djiroud  i.wAi» ,  426. 
Djizé  »j.As»,  3o3,  807. 
Djobaïl  ou  Djebaïl  Jk_A.A_=- ,  33o,  356, 

.36i. 
Djob  Manad  iU*  ^^.^,  327. 
Djofa  Uil,  i35. 
Djofar  jUii.  121,  123,  365. 
Djobfa  iijL^,  i3o,  139,  333,  335. 


518 


TABLE  DES   MATIÈRES. 


Djohiom  (•  w<-s>-  cl  (»<J>j.=»  .  Sg  1 . 

Djolaii  ^jiV=-,  36 1. 

njolfar^ULs- ,  lUj,  lôy. 

Djontli  Sabour  ,j_jL_u,  ^^JOLp-.  364, 

379,  383,  389. 
Ujoias  jj»y&.,  i42,  i/(3,  i46,  14/,  i48. 
njordjan  (merde)  yUs^yiL  >•*  •  "■ 
Djoiekh  ^ji^j^^,  3a 4 
Djorliom  J^w=- .  304 
Djosié  AAMk^,  358. 
Djoiiah  sj^»',  4o,  42.  44- 
Djonb  Abdallah  .*J11   j^j.^  .^^s» .  29» 
njouda  oijjl,  4g 


Doudhani 


335. 


njoiidj  ^>j>,  248, 249. 

Djoudjar  w^s^-k^,  Sig. 

Djouein  ^JJ«.=-.  42D,  447 

Djoul  J^,36i. 

Djoiilaii    \  oyez  Djolan. 

Djoundai)  i.^'Kiy^,  392. 

Djoiinel-Medfoun  y  .jvXll  ^j». 

Djoun  el-Melik  jUil  m^=?-'  ^ 

Djoiinié  iùoi.4''  356. 

Djoun  Ramada  jiU,  m».»''  295- 

Djoui  jjja.  (capitale  de  la  Perse  à  l'é- 


,  278. 


(loque  d'Ardecbir),  3G4.  392,  âgS, 
3g4,  39  \  399.  4oo. 

Djoursian  yU*«,jj^,  397,  4o4,  4i2 

Djouîat  tal',^^,  270. 

Djouzdjan  ^-U».  ,,.=-,  387. 

nodjiûl  el-Aliwaz  j|^_^yi  ^  •  — ^ •>  (ri- 
vière), 379. 

I^omi  j^i  (lilre  de  roi),  173. 

Dongola  iOvijï,  27,  33. 

Dorac  jKji-,  379,  382,  385,  388,  389. 
468. 

Dorac  ^j^,  417 

Dorza  ij  ,i,  44i. 

DostarjJC.«i,  44? 

Douma  A^ji  ,  33o 

Dounial  el-Djandel  ou  Daumat  el-Djaii- 
del  JvXjiil  i^j^,  335. 

Dour  ,,i  ,  iGo.  i63. 

Dour  Medîn  (w>«><-*  ..i,  202,  237,  2  44. 

Dowar.l.i.  Voyez  Dawar. 

Dawarac  j  .IjjJl,  434 

Dragon  lue  par  Alexandre,  199 

Dromadaires,  i5o. 

Droits  perçus  sur  les  pèlerins  île  la 
Mecque,  i33. 


Eau  (Rare  dans  le  Soudan),  1 1. — Moyens 

employés  pour  s'en  procurer,  chez  les 

Berbers,  22. 
Eau  de  roses,  394. 
Eau.x  thermales,  53,  357. 
Ebène  (bois  d'),  g4. 
Ebn  llaukal  cite,  36,  168,  207,  3o3, 

382,  466,  478. 
Ebn  Kewan  (ile  d')  rj'jS'rjjl  »»->>=». 

398. 
Ebn  Khordadbèh  cité,  172,  173. 
l' caille  de  tortue,  49,  68. 


Echelles  de  la  Chine,  90. 

Ecueils  de  la  mer  d  Oman ,  1 57,  1 58. 

Edhan  el-Cahet  xa^UJi   (j\i>\-  ^ào 

Edifices  remarquables,  12 5. 

Egarement  (désert  de  1'  ).  Voyez  el-Tieh. 

Efkan  ^jlsil ,  229. 

Egypte,  29^.  —  Ses  limite.s,  3oi. — 
Description  de  ce  pays,  294  et  suiv. 

EU  J.,1,  .69. 

Elephanls,  33,  97.  —  Chasse  aux  élé- 
phants et  autres  particularités  rela- 
tives à  ces  animaux,  i85,  186. 


TABLE  DES  jMATIÈRES. 


519 


Elfara'  oj.jL!I  ,  i/|2. 

Eliaken.  Voyez  Iakcn. 

Kllahoun  (digue  il'),  y»^W!  3o8,  Sog, 

3io. 
Elraheb.  Voyez  lialieb. 
Embal)é  ioLv*1  •  323. 
Emeraudes,  36,  102. 
Encens,  54- 

Enfel-Hadjar^'  oO! ,  356. 
Enl'anls  dérobés  dans  le  Soudan,  i  lo. 
Eratoslhènes  cité,  2. 
Erikha  \j<j\.  3/i5,  36o.  Voyez  Jéiiclio. 
Ermad  JtjUjI  ,  i6o,  i65. 
Ermont  cj.^l«jI  ,128. 
Esalall  i_»JJLw!  (nionlagne),  270. 
Escalier  des  opprimés,  101. 
Esclaves  (commerce  des),  25,  Sg,  /Ig, 

458,  459. 


Esclaves  nubiennes  ( reclienbées ) ,  2.5. 

Esclavonie  iKA.jAi^\ ,  6. 

Esfendjaï  ^UiU^i ,  /(17,  A/12,  /i/i(). 

Esné  U*»l ,  127. 

Espagne.  Sun  commerce  avec  l'Afrique, 

219. 
Essakia  l-ï,,,.  Ij  ou  il^vX^JI ,  i3o,  i3i), 
Estalia  Uila-ol ,  325. 
Élain  (mines  d'),  80,  4i8. 
Etoffes  fabriquées   dans  l'île  de  Mnlaï, 

70. 
F'jtoffes  ou  tissus  de  lin,  3i|q,  4oo. 
Etoffes  précieuses  (fabriques  d'),  128. 
Euphrate  (fleuve),  366,  370. 
Expédilion   d'un  roi  franc   en   Egvple, 

i3i. 
Expiation    des    crimes    cbez    quelques 

peuplades  indiennes,  192. 


Fablafabra  'ij..^JiLj,  16/i,  166. 
Fabradj.  Voyez  Fobredj. 
El-Faïoum  (canal  d'),  i2  5,  129,  29/1. 
808,309. — Origine  de  ce  nom,3io. 


Fais  elNa 


;U-Jt 


iT-f^ 


3i 


ElFalb  ^t  (rivière),  i53. 

Falba  x_^j.  i55. 

Famousa  (île  de )  Lej4 1  9 ' ■ 

Fanan  (jblj.  2  1. 

Fanderina  iiÀjjj^Ài,  179.  Vovez  aussi 

Canderina. 
Fanïn  (jijlj.  4i4. 
Fara  «.[j,  2lti. 
Fara'  c  jj.  Voyez  Elfara. 
Fara'a  UjWi ,  363. 
Farab  tjljlj,  336,  456. 
Farama  U^»,  829,  33o,  33 1,  34o. 


Faran  (golfe   de)  y]^ji-JI  y_^=- .   :■>. 

329. 
Faran  (ville),  33o. 
Faran  Alirouu  (j.jJ*!   ij'jlji  332. 
Fardan  (.iijj,  160,  166,  170. 
Fardabas  ^j„.^^:>j.i  (montagnes),.  336. 
Fardïn  ,w)ijj,  426. 
Fareskou  ou  Farcskour  jjCu. jlj ,  32  1 . 
Faria  [,j\i ,  378. 
Fars  ^jUJ!  (pays),  /j,  363.  —  Ses  li- 

miles,  3gi.  —  Ses  subdivisions,  ibid. 

Son  étendue,  4i4. — Villes  de  ce  pavs, 

3g3   et  suivantes.  -^  Mer  de  F^ars, 

363,  365,  370.  ,     • 

Fars  ^J^JS}\   (ville),  lii-J,  442,  ''145, 

4/»6,  /i58. 
Fatat  ,^\xi,  228. 
Fawgban  yUjli  (riviVe),  48o. 


520  TABLE  DES  MATIÈRES 

Fécondité  des  femmes  coptes ,  827. 

Fcilliala  AjUai,  219. 

Fedj  ez-Zerzoun  mj'm >!'  i  °"  ^enou 


j}jjj-  245,  25o. 
Feîd  OsjL»,  363,  365. 
Fcidia  JoJ^jij.  32-. 
Femmes  de  l'île  d'Anbeiia,  68.  —  Leur 

parure,  ibid  — Femmes  berbères,  207. 

— Femmes  des  Khirkhirs,  5oi. 
Fer  (mines  de),   07.   55 ^   116.   i83, 

355. 
Ferdehas.  Voyez  Fardahas. 
Ferghana  *jlcj  ou  Ferghanah  «jltj, 

337,  456,  491.  492,  493. 
P'erh  ^jj  ,  395. 
Ferlian  Mara  IjU  ij^j^  (montagne), 

23l. 
Fertilité  de  sol  extraordinaire,  207. 
Ferwah  ljIjw»  (rivière),  4ii 
Feu  (temples  du).  Voyez  Pyrée. 
Fèz   nm\i,   202,    222,   223,   225,   226, 

227,  228. 


Fezian  mJV»'  '''^'  ''^ 

Fiente   de   certains  oiseaux   employée 

comme  engrais ,  157. 
Figues  bananes,  59. 
FiralH)UZ  j^jjO,  160,  i64.   i65. 


Firouzl)entl  *X-jo 


Vi.^ 


rfu  Firouzmend 


•sj^j^jjj.  446,  447. 
Flotte  d'un  prince  de  l'Iémen,  i52. 
Fohredj   j^ j^.  166,  4o5,  4i6,  417. 

419,  420,  42J,  424.  43i. 
El-Fondjet  i.j«..:£ijdl  (peuple),  88. 
Foredj  j^  j.  Voyez  Fohredj. 
Fostal  1-.1  t-i,..i!l .  299,  3oi,  3o6,  307, 

32  1 


Fouali 


3i3,  325 


Il    0^. 

Founi  el-6iili  ou  el-Soulli  J^.jiaJI      y*-»- 

364. 
Fourmis  d'une  giosseur  fnorme,   112 
Fouwara  »  ,l.jjl ,  272. 
Froment  (espèce  particulière  de),  207 
Funérailles    des    roh    de   l'Inde,    177, 


'lleuve),  iSi 


Gabelle.  Étymologie  de  ce  mot,  216. 
Gale.   Maladie  commune  chez  les  Za- 

ghaw  iens  ,111. 
Gallipoli  d'Afrique.  Voyez  Aciibia. 
Gamraii  (.I^<1^,  i52. 
Gange  .Kjk^l  w-^ 
Gaza.  \'oyez  Ghazza. 
Gerges  (le  roi),  259.  260. 
Giroflier,  82. 
Ghacha  Llii,  346. 
Ghachiii  xC:^,  i42. 
Ghada  s>X£,  229 
Ghadamés  |j,,^t.Xi,  ii3 
El  Ghadi  ^^  jo«JI ,  33o. 
Ghadir  w>OMi!l ,  202,  238. 


Ghaisic  j  ..,. ié  ,  216. 

Ghaiara  ojIaÀ.  (ihounara  «  ,Iâ^  ou  Cdio- 

bara  ejlj*  ■  20 
Ghaïat  u;>l>l,^,  228. 
Ghaïat  uIaC  ,  327. 
Ghalsani  jU^Jlt  (montagne),  122 
(ihalwa  o  J*,  33. 
Gliamara  s  Xi  (montagne),  227.  ■ 
Ghana  «jlÊ,  11.  i3,  i5,  16,  23,  106, 

109,  173,  174,  206,  272. —  Rois  de 

ce  pays,  16,  17. — Leur  autorilc,  16, 

19,20. 
Ghandjé.  Voyez  Ghendjé. 
Gharbil  Jiaj»»,  i5,  ig. 
Ghargha  Af^c,  112. 


TABLE  DES 

Gharia  xjjÀ-  V'oyez  Ghazna. 

Ghaur  jyïJ!  (dans  la  Palesline),  3/i6. 

GliauFjiyJi  (paj's  montagneux),  àài, 

444,  449,  456,  457. 
El-Ghauta  iiyjij! ,  349,  35o,  36 1. 
Gliazna  ou  Ghizni,  448,  449,  ^''9 
Gliazneïn  (ville),  467. 
Gliazra  (mer  de)  ihyc.  i58. 
Ghazwan  [jlj>*  (monlagne),  i42 
Ghazza  »vi  (Gaia),  33o,  36o. 
Gliendjé  ou  Giiandjah  a  -à.  - 

180. 
Ghurdjestan  (jbi^=-wt,  458. 
Ghour  j_j,iJ|  (  Afrique  ) ,  1 98. 
Gibraltar,  5,  225,  267. 
Girafes.  Communes  en  Nubie  à  l'époqi 

où  l'auteur  écrivait,  33. 


.75. 


que 


MATIERES. 

Gob  el-CamarJjJl  j^  ,  54 
Golfe  d'Azcac,  275. 
Golfe  de  Colzoum,  5. 


521 


Golfe  des  Herbes 


irM-' 


Ji 


UJ^ 


45, 


46,  48,  54. 

Golfe  Persique,  4,  47  et  suivantes,  158. 

Golfe  Vert.  \  oyez  golfe  Persique 

Goliatli  le  Philistin  réputé  père  des  Ber- 
bers,  2o3. 

Gouffres  marins,  i5g. 

Gouletle  (la).  Voyez  Halk  elVVad. 

Grecs  d'Afrique,  35.  —  Grecs  habitant 
l'île  de  Socotra,  47,  48. 

Grenouilles  employées  comme  comes- 
tible, 45,  55. 

Grotte  dans  le  mont  Mouroukeïn,  47. 

Guardafui  (cap),  44,  45. 


H 


Haberan  yL^Jl,  387. 

Habeth  (île  de)  kjU,  82. 

Habir  (désert  de)  waajJI,  365. 

Hach  (jiljfc  ,  45o,  457. 

Hachaba  iiA*!,». ,  i45. 

Hachem  Djerd  iwr»  -«il*,  484. 

Hachichis   (les  Assassins),   3,'i9. 

Had  jv.»  (rivière),  338. 

Hadidia  iij^jj».^.,  326. 

Hadié  iijil^!  ,  44. 

El-Hadjar     S-,    147,    i54,   33o,   333, 

334,  36o. 
Hadjar^,  147.  167. 
Hadouba  iù. >>.;«.,  371. 
Hadrama  a^o^.».  ,  147,  i54,  i55. 
Hadramaut  cjj..«j-ii=-  (pays),  47,  53, 

147,  i5o. 
HaferjjUfc  ,  326. 
El-Hafarj.Aii,  328. 
Haï  ■5,  364,  37g. 


El-Hai  ^,  339. 

Haï  Amr  ben  A'ouf  <jj^  ùJ^  >•$  3'  '  ''•''■ 

Haïfoua  lybLa.,  igS. 

Haïman  /jxU».  ,  452. 

Haïran  yf^jjii..,  52. 

Hakel  J^_JI,  329. 

Haleb  ^^  (Alep),  358,  36 1,  362. 

Hali  JL3>,  i35,  i45. 

Halkel-Wad  (laGoulette),  at^!  ^^Xa-, 

276,  277. 
H;Jwan  (.LÀ^»,  336 
El-Hiinia  «4-1.  355. 
Hama  el-Kebir  ^.AAfil  f^-  ,  3 1 1 . 
Hama  el-Saghirj.A*^I   (-.y,  3ii. 
Hamal  JLp-,  34o. 
Hamam  «Ula-,  442. 
Hamamat  c;.ULç-,  270,  278. 
Hamaria  Aj  jLî» ,  3i5 
Hamer^.--,  147. 
Hamia  iUy,  i43. 

66 


o22 

llamounfcs  |_.j^^,  ■x't/i. 
Hamoui-aii  |.!,yf,  iSi 
llamri  ^w<U^,  72. 
Hanaaa  bU»- .  363. 
Hnnian  ^jIaà^,  371 


TABLE  DES  .\JATIÈRES. 


'7' 


Haniel  elHoum  <j  Jl 
El-Hanifia  «jOUjiJI,  36o. 
Haiiik  Aj\j>,  479.  58o. 


293. 


Hanoiil 


Lj^L 


Haiiwan  (.1 


3iG 

147. 
Ll-Hmjil  (rivière), -554. 
Haran  el-Carin  (jj  JJI  m'j^-  '^^ 


Harawa  s.twdi 


tribu  berbère),  2o3 
Harbaj-ai  ^^Ij^^j.». ,  3G4. 
Hariana  ioi, jL».  ,  ^75,  476. 
Hariz  vjjjl,  354. 

Harkan  ou  Djarkaii  ^M\\^,  482,  483. 
Haroua  ^<«jJft,  44g 
Harounié  iUj.  y^J!  ■  33G. 
Haroura  t^  )»>»■•  448. 
Harra  »C;S  (tribu  berbère) 


SyS 


2o3. 


^>^- 


Ha<ali  ^,_^.-^   ,    l4l,46o. 

Hasila  I J^»,.:^,  i43. 
Hasek  wiUU»  ,  46,  54,  64. 
Hasek  .,'i  y^' —  ,  170,  i83. 
Haset  .;-^  iiA-^  ,  459. 
Hasikïn  jjX««U^  ,  417,  44o,  454 
198. 
ou  Haswaii  ,.■!•..». 


Hasran  y!_^«». 


Hasian  ,.i.  ^r  — 

3g2. 
Hassan  beii  el-Mondar  cité,  38. 
Hatbii  Kelnous  y^jjjli'  Joyl»- .  4i3. 
Halita  ïlaAiiô,  2o3. 
Hauf  ojj«.,  326. 
Hawanit  abi  Halima  jl  o« *~jlj =»■ 

x«Ja.,  295. 
Hawar  el  Hawara  S,!».*  (tribu  berbère), 

2o4,  210. 
Hawas  (j~I_jj>-  (peuplade),  428. 


Hawim      ,  -j-- 
Hawla  iO^£>,  36 1 
Hawra  «ijJl,  32 9 
Haw  ra  I j«^  ,332 
Hazau  ij'j-f^' ,  4oi. 
Hazr 


392,  3g5,  4o2 


r  )i^  (titre  de  roi),  173. 
Hébron ,  338. 
Hedjadj  ben-Iousouf  ■_*  n-. ^  /o  ^^jS- , 

i48,  367,  399. 
HedjazjW,  5,  49. 
Heîb  <_»*»»  (tribu  arabe),  296. 
Heîz^jjyii,  424. 
Helawerd  i,j5VA,  47g.  48o. 
Hemkian  yls^-  4 12. 


Hetus  ou  Homs 


(J*«- 


(Emesse),  33o, 


Hawdan  ^.ii 


4o8. 


336,  357,  358,  36i,  362,  371,  372. 
Henaoul  J.U»-,  176.  Voyei  Djenaoul. 
Henkian  (lac  de)  y\sCj>j>. .  4ii. 
Henna  ^Je».  (plante),  208. 
Herachan  ^.Lil».:^ .  433. 
Héraclia  iûkijJ>  ou  Ilercalia  iùjji^l , 

252,  278. 

Hèrat  cyiyS  et  »I^  (ville),  4i3,  432, 
433,  447,  448,  4jo,  453,  456,  46o. 
461,462,  463,465.466. 

Hérat  (rivière  de)  calws»-.  462. 

Herazé  «jlj,^! ,  3g2. 

Hercalia.  Voyez  Héraclia. 

Hérédité  du  titre  de  roi  en  diverses  con- 
trées, 173. 

Ileridj  -=: -A  ou  Hernedj  <r-Jû,  80,  81. 

Herkend  (mer  de)  J'j^^^jj),  63,  69, 
94. 

Hermès  le  Grand,  125. 

lliiid  J.^jiJl,  i49- 

Hind  J^À^I.  Voyez  Inde. 

Hindidjaii  (.\.s-<XÀjJi ,  3g2. 

Hindnienil  J^_.i_<JO>_iÊ  ou  Heimend 
(lleuve),  434,  453,  444,  447,  45o, 
458. 

Hira  Iwtil,  419. 


Mira  ij^Â,  3G3,  366,  3GG,  /li6,  A36 
Hissn   abi'l  A'ilas  ^^xJi  ji  ^.vi-.- 

396.  ^ 
Hissn  A'tnara  iXS 


ij\^  (j*affl- 


363,  3c)0. 


Hissn    ebn    A'niara    iXi  ^1  (j*^^*-  ■ 
391. 


lissn  BclirwjTj  ^«i=». ,  239. 


Hissn  el-Enf  oUi/i 


tr^= 


.,  35G 


Hissn  Enf  el  Iladjar  ^ 


356. 


jï    i_X(l   (j<n-».  , 


Hissn  el-Hadid  4>>o.X:iI  jwta». ,  2J9 
Hissn  el-IIamam  J[^\  /j.*ar». ,  357- 
Hissn  elKliawabi  (_>I»J5l  /j*aj». ,  35'^ 
Hissn  cl-Ma  UI  (jjas^,  3i7,  320. 
Hissn  Melidi  ^J^.^  /yia». ,  379,  38o, 

.382,  38,''>,  38G,  389. 
Hissn   Tckilat  i^5X-a.&j  /yuu»  ,  828, 

329. 
Hit  (ville  de  l'Iràc),  6à. 


FABLE  DES  MATIÈRES.  525 

Horniii/,  j «j._û,  363,  3Gi,  /loo,  /ii.'). 

/41G,  /I28. 
llorniuz  la  maritime  A.AAi..U«J!  >,«vA  . 

42i,  427- 
Hormuz  elMelik  JJil  v«wi>,  /i32. 
Ilornui/.  Cawa  ô^  V-o»-^  '  ''^''7- 
Houd  i^^  (tribn  arabe),  54. 
EMIoud  ijil,/i3i. 
Houd  Feroub  ^jj.j  ,10»^^.  2^8 
Houma  X.   w,  -^  ,  /îo5,  4^7.  4i4,  4 16, 

420,  42  1,  452. 
Hour  jjjÈ  ,2  48. 
Hoiiran  m'ij-s^  •  391. 


Houristan  yU*y;i_j.a 


391. 


ilouseb  ^».*>,_^=^,  435,  436,  453,  476 

Hnra  Sys».  ,396. 

Hyacinthes  (île  des)   ciij-iUJI  »jj ij»  , 

5oo. 
Hydromel  fabriqué  en  Egypte,  807. 


lala  ou  Jafa  islj  ,  ,S3o,  307,  339,  34i, 

347,  36o. 
lahoudié  ou  lehouilia   k   ,^„   ^    .    291, 

^69. 
lahseb  la  supérieure  ;_^„-^  Ai  ,  147, 

149. 
lahseb  l'inférieure  ^-,  „  .r^  Jou« ,  là"]. 

i48. 
Ella'ken  (jJTxaJ!  ,  52. 
lalac  /55X.J,  25.  Voyez  Belac. 
lalamlam  0«J'  "''5- 
lanaset  oi.MibL> ,  181. 
la'mour  ben  Cheddad  >,|.x«i  ijj jv**>. 

299- 
lanemdjan  yLs^J^J^Jl  ,  4oo. 

larmouk  iiJy^j.^  (  rivière  ) ,  338. 

lasous  fjté^jM^,  3j2. 

lathrib  (_>j,Âj    Voyez  Médine. 


Ibrahim  el-Mehdi  j^,x.^l  fOjS>jj\ ,  64 

Idoles  des  bords  du  Nil,  28. — De  Moul- 

lan,    167.  —  Des    îles    Fortunées. 

lO. 

lebna  Uaj,  36o 

lemamé  iCoLc,  4,  i54,  i55,  i56,  878. 
—  Villages  de  ce  pays,  i56 

lémen  ^wf,  4,  3g,  45,  46,  47,  49.  5o, 
52,  61,  66,  i52.  —  L'un  des  princes 
de  ce  pays  s'empare  de  1  île  de  Keich, 

l52. 

leriha  la?  _>  (Jéricho).  Voyez  ce  mol. 

Ildjan  (jUvjl ,  3g2,  4oo. 

Iles  de  kharlan  el  de  Martan.  Voyez  ces 

mots.  —  Productions  de  ces  îles,  49, 

54,  61. 
lie  des  Frères  magiciens   ij. ■  ■    — 

^jj.ï»LJi  (jjj-i-i)!.  200. 
CG. 


524 

lie  des  Singes,  61. 

Ile  des  Moulons  ft\jk}\  ïjj,is>-,  201 

lie  des  Oiseaux  jjjiJaJI  »wjii>.,  201, 

219. 
Iles  de  l'Océan  ténébreux,    loil,    198. 

199.  200. 
lies  du  premier  climat,  69,  5^,  6i,  66, 

67,  68. 
Iles  de  la  mer  Rouge,  i34- 
Iles  du  golfe  Persique,  i/iy,  .564- 
Iles.  Leur  giand  nombre  dans  la  mer 

de  Chine,  Sy. 
Inde,  160,  iSà  et  suiv. 
Indiens  (diverses  castes  parmi  les),  98. 
Indiens  (mœurs  des),  177. 
Indigo  et  sa  culture,  122,   i83,  208, 

339. 
Indus.  Voyez  Meliran. 
Inscription  de  l'obélisque  d'Alexandrie, 

3oo. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

lousouf  beu    Taschelui  ^ >  ._^  ,„j  . 

jjjLij ,  2  1 3.  —  Son  palais  à  Maroc  , 


21a,  2  10. 

Ircouïc  ii_jj_j\_j1 ,  Abercouli  ou  Aber- 

kouli  o«_iw_}l,  392,  4o3,  4i4.  4 16, 

417. 
l'rdh  (<oï*.  i55. 
Irescorc,  72. 
Isfidiad  ilj  Js^ou.! ,  4o8. 
Islidjan  yl^yU.1,  4i4- 
Iskiwan  (.(^aJC»»!  ,  4o8. 
Ispalian  (.L,»,»»! ,  336,  364,  387,  Sgo, 

4oi    4o2,  4o(î,  409,  419,  439,  44o, 

44i. 

Istakliarj_iuol  (district),  391,  3g2. 
Istakliar  (ville),  3g3,  394,  4ii,  4i4, 
4i6,  417.  —  Ses  dépendances,  420, 

421. 

Istakbar  (village),  4o2. 


Jacobites  (chrétiens),  35,  42. 

Jaderan  (jijilji  44o. 

Jéricho.  Voyez   Erikha  et   Riha ,  338, 

339, 
Jérusalem   y«»>odl  c^ijlj   ou  (j« 


OUJI, 
33o,  338,  349,   34i,  342,   345, 


36o, —  (églises  principales  de),  343, 

344. 
Jourdain  yàii/l  ^^al^  (rivière),  345. 
Juifs,  106,  i34,  21 5.  —  Juifs  de  Lem- 

lem,  i3  —  De  l'île  de  Serendib,  72. 
Justice  en  Chine,  100,  101. 


R 


Kaaba  (temple  de  la), 
Kaboul  (pays  et  ville), 

183.459,477. 
Kabrend  AJuS',  4oi. 
Kachgara  Ljtil^,  i85, 
Kadhema  ou  Kadhima 

363,  370. 


^0=^X5:361. 


137.  Kadjjir,  44i. 

175,  i8i,  182,         Kafar  Tab 

Kafr  Keilan  yilCvS'jjl5',  35/i 

Kafra  iyXS't  4oo. 

Kah  nS.  477. 

Kahoun.  Voyez  Kiahoun. 

Kaïderm  ^jiyjS",  '454 


TABLE  DES 

Kalbata  iOixV,  170,  175,  i83. 
Kaldis  ^j^o^X.  -ikli- 
Kalliy  ^^,  191,  192. 
Kalkaïan  (.LljC^,  175,  180. 
Kalowoun  ijjJ^^.  h(>k- 
Kam  (chaîne  de  montagnes).  Voy.  Kiam. 
Kam  Flroiiz.  Voyez  Kiam  Firoiiz. 
Kamil  Jk^\^( litre  des  rois  de  Nubie), 

33. 
Kanbaïa  a_jL>j>S'.  l'Jo,  i63,  170,  171, 

172. 
Kaneni  ajIS',  21,  ih,  3i. 
Kanian  yUjW,  ZioS. 
Kank  kiÛS',  ig6. 
Kanowourj.jjK",  46i. 
Kaougha  *ij\^,  11,  21,  272,  273.  , 

K.aramout  tjiv<ij5^  180. 
Karh  ^^,  /la 6. 
Karkha  \s^j^,  364,  379. 
Karnatba  iîlsLyS',  202,  226. 
Rai-oudj  ,,  ,jj,  462,  463. 
Karoun  msj^>  364. 
Kartaria  {jhS',  364 
Kaskian  ou  Kasikan  yljCwlS',  Sga,  4oi. 
Kaskar  j.5C«y5^  367. 
Kau  j,£3,  465. 
Kawakii •jjiS'i.S^  465. 
Kawar  jljS,  24,  36,  ii5,  117. 
Kawan  /j'jl^.  ^5o.  Voyez  Kewan. 
Kawendj  ^yY ,  48o. 
Kazerouu  (jjjj^<  391,396,  4oi,  4i2, 

4i3,  4i4. 
Keb  ^.^5^  296. 
Kebir  waj5^,  392. 
Kebt  iaAï,  126. 
Kech  (ji>5^  337. 
Kecheslan  yU-««iS^  427. 
Kechmebïn  yyj^^io,  467. 
Kechran  ^ I .  ■■:■■  «^^    l'jo. 
Kehek  3^.  444,  45o. 
Kehmend  .xà^^^,  4o3. 


MATIÈRES.  525 

Keïber  w<^  4i  6,  4j  1  • 

Keïcb  (île  de)  ^.f ■  ■  «=■    59,  14",  i53, 

i58,  i65,  171." 
Keïch  (ville) ,  i52. 
Keïdek  ^^jS'oii  Keïrek  ÔyS,  484. 
KeikasarjL.XiS',  180,  i84. 
Kelaïa  1,5)^,  Sa 8. 
Kelù  xfe"  (île),  77,  79. 
Keles  jj^,  44;. 
Kelniadi  ^il^,  72. 
Kelwan  yi_yX,  i65,  379,  384.  4o4. 
kembcii  ou  Kembele  Jlaâ5',  72. 
Kena  xiS',  477.  —  Fondation  de  cette 

ville,  478. 
Kenan  (jUS^  285. 
Kenderïn  ^^j  .JOiS',  4i4. 
KenefoUS^  46.'',  466. 
Keneli  ^j5'(  district  ) ,  465. 
Kenisa  ii^M^ûS^  276. 
Ker  y.^j  { rivière  ) ,  4 1 1  ■ 
Kera  L,5^  4o4 . 
Kerasan  |.LwijS^  463. 
Kerbedi.  Voyez  Carbadi. 
Kerdekian  ^.WiwS^  42  5. 
Kerderaii  (j!ji>S',  432. 
Kerdoudj  _  ,ijS^  432. 
Keri  ^^j&,,  i43. 
Kerkara  i^^,  kUl- 
Kerkené  (île),  280. 
Kerkech  Kouh  6_j5'(ji5^5'(nionlagne), 

43o,  44  1. 
Kerkman  /jl?i5^  4o2,  4 10. 
Kerm  ^JS^  396. 
Kermau  (.U^^a,  4,  363,  4o4,  42 1, 

432,  434,  435. — Langue  parlée  par 

les  habitants  de  celle  province,  428. 
Kermedet.  Voyez  Kernouat. 
Kernidjan  ^.Utf^.jjS',  3g2. 
Kernouat  ii^JS  ,  Kermedet  ii«X»«jj  ou 

Kermebet  xv«j5\  60. 


Kerourîn 


t^îJi 


yS,  448. 


526 

Kersa  (guS^<  32  8. 
Keiief  i_ij>Sl  4G5,  466. 
Kei'kouit'.  \  ovez  Koukouie. 
Keskiliar  ,LX~S^  '6o- 
Kesli  Ju-^..  -V,. 

hc«air      .iifS      lii^,    i58. 

Keiaina  aUv«=.  (Iribu  berbère),  2o3 

2/|6. 

kethali  *iS^,  4o3,  4o5,  /io6,  4i6.  ^117 

4 18,  /tig,  420. 
Kewaa  m'»51  '^yi,  ^92,  397,  4i4- 
keznaiia  iijliji,  23 1. 
Khiibiroun  ^..jjuVi».,  170, 
Kliabiss  jjajys=»-.  ^sC,  434 
Kliacliabat 
Khaiidein 


,  36o. 
33o,  334- 
44o. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


174. 


Kliadra  S ,  -^  J! ,  aSi 
Kliadrawil  Jo  •jJsà 
Khaiber  wij»^,  i42 
Khaulidjïn  /j%.. 
Khaiia  aàaà-.  348 
Kliaifeoan 
Kba'isboun 


i8j.  188.  189, 


^>»' 


ili^,  44. 


•Ub-ïVj»..  409. 


190. 
Khakouï 
Khaladja 
klialan  yîVi-,  54- 
Kliam      ,  J^   (montagne),  897. 
Klianidan  ^j!»>s y-  ou  Khamendan 

ijl.XÀ^,  igo,  192,  193,  196. 
Kban  Adar  ,!il   y^.  390. 
Klianandjan  yUs'Lvà.,  897,  4lO. 
Kbanandjan  supérieur  et  inférieur,  392. 
kban  Azadmerd  iwoihl  y'-à.,  4oi. 
kban  Bidjan  yl^w?  m^-  ^"^■ 
kliancou  Jij\^,  kliankou  »^ajli^  ou 

klianfou  yiilà. ,  84.  90.  99. 


y^" 


khan  Dest  Ardcn 

4oi. 

Khan  el-Abrar  .Ujill  y^J^-  Sgo. 
kban  el-.Vsad  .x^ill  y\.^,  4oi. 


.,u-. 


khan  Ilammad  iC^  m^'  ^^2,  4 10. 
klian  Rous  ,•«•)  m^^'  ^02- 
kbar.Li.,  4oi. 

Kbaracban  Abad  aLl  yUilw». .  46 1 . 
Kbaraz  jjj^  ,«>*>-*  (P"'"')'  27^ 
kharek  (ile  de)  J,U>,  364.  372. 
Kharkara  «.V—     452. 
Kharkerdé  oi>Sli.,  464. 
Kbarkbir  jjij^j,^,  329. 
Kbarmicar  jULyoj,^,  48 1 


kharmim 


f*H) 


U^,  4o4. 


khartan   (ile  de),  45,  48. 
kbala    UJ?  (viQe  où  l'on  fabrique  des 
lances),  372. 

i45,  149. 


Miaulan  ^iJ 
kliawar  jljiJI,   i4o. 


kbawas  ,  «1, 
khazané  iij! 
kbewan 


«(»7- 


417,  442,  445. 
3o4. 
yt^.  393. 

Khilam  |.5Xjyi.,  489. 

kliirkbirs  (pays  des)  ■   »   .^  .   ~ 
499,501. 

khilkhis  J^-i.  ou  kbildjis  X  ^  (  peu- 
plade), 444,  449,  457.  —  (Mœurs  et 
coutumes  des),  457. 

Khizildjis         -^j^     ^9",  491 

kbirjjçé^,  422. 

khizkliirakeMi  cx^sLi^-jj^,  5oi,  5oQ. 

kliocliabud  iLUiji.,  425. 

khodaia  iù«jt>vili.  i55. 

Khodeid  -v..-.j,;^  ,  329. 

Kborané  Ajlj,^.  437,  446. 

.i-,  434,456. 
18. 

Khoua  »y^,  407. 

khouas    ou    khaouas   ^\^ à.,    175, 

i83. 

khoubalan  yUi>«^,  4o4. 


Khorasan  yU»K 
khor.az  jl  v.^ ,  2 


kbour   ,»_ifc ,   16(1,    164,    ' 

453. 
khoure  s^i.,  4 10,  4i4,  4i: 


436. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


527 


Klioui'îal)  t_>L>-ji.  011  Ivhouial)  4-'lj^i 
Z|(io. 


Jlr^- 


Kliour  Kalilia  &x).X 

Klioiizislaii  ytx^-.jiw  (P'''ys)i  ^^li-  378, 
38o,  387,  388',  389,  399.— Villes  de 
ce  pays,  379.  —  Ses  limites,  409. — 
Langue  parlée  par  les  habilants  tlu 
Kliouîislan,  388. 

Kiah  «aS".  1  Co,  16G,  391. 

Kiahoun  ij^'^,  ^2/i,  425. 

El-Kiam  «Ifii  (cLaîne  de  montagnes), 
335,  33G,  337. 

Kiam  Firouzj,  wa3  f^,  393,  Ixi  \,hih. 

Kian  /jUS^  io2 . 

Kiaronlseif  oU*«Jjjl!!'  ou  Kiaroulclieïl' 

K.iclia  ii^iJjS',  i!i-i 

Kimakié  *aS\«>S'( peuplade),  ^97. 

Kirj^392,398,  /il 4,448. 

Kirj,^S^  160,  iG4,  i65,  169. 

Kiraber  wjJ»,  489. 

Kird  ij,Sj,  4o2,  4i4,  421. 

Kirdi  I  Sij5',  4o2. 

hirkaîan  (jl,\!!\j»S^  iGo,  i65,  166,  1G9, 

170. 
Kirouieh  aj.wiS',  442. 


Kirousi 


^i^ 


^jjS,  iG4. 


Kisa  a««,aS^  364- 
Kitab  ul-Tebib  (  ouvrage  compose  par 
Ibrahim  el-Mehdi),  64 


Koua  Sj5^  4G4. 
Kouaran  (.1,1^,  4G3. 
Koucbcd  à^^S^.  4G3. 


Kouda 


l42. 


Koudiaii  j,ljii»S^  392. 
Koudra  (^ji»S^  ^35. 


Koufa  Aiji,  3G/|,  3G5,  3GG,  3G7,  371. 
kouglianabad  iljL<i«S\  4G4,  4G5. 
Koulieslan  ^jVn.m.'SV  435. 
Koukou  kSjS^  21,  22,  3G,  1 1  1  —  Roi 

de  ce  pays,  2  3. 
Koukou  (lleuve  de)  ^S^S",  11  G. 
Koukouié  AjjSjS'ou  Kerkouié  &jj5»S^ 

417,  447. 
Koulam  Mely  (J^^ ^jS^  160,  170,  172. 
Kouly  <j»Sl   171. 
Kouneïn  yOjS^  428. 
Kour  jjS"(lac),  4 12. 
kouran  ijlijS^  892. 
Koure  iijS',  464. 
Kourin  qwijS'ou  Korin  i^^yS.  ki~. 

435.  436,  i38,  439,  44o.  453. 
Kourkonré  »)»5h«5,  435. 
koiisa  \Mi^'  26,  27,  170. 
Kouscri  ^^^_yS^  464. 
Kouskian  yl^lwjST  447. 
Kouwarelli  ii,l^5^  5o2 
Kovvar  ou  Kawar  .îjS'i  288. 
Kowarmat  tjUj«S',  338. 
Kurdes  (pays  habité  par  les),  4o6. 


Labet  (île  de)  tivi/,  364 

Laça  (île  de)  Isi),  201. 

Lacs  du  deuxième  climat,  118,  119, 
129.  —  Du  troisième  climat,  265, 
317,  320,  326,  34o,  345,  34i,  494. 

Lacschour  ji^jj,  465,  466. 

Ladikié  iUJLi!i\l!  (Laodicéc),  33o,336. 


Lagos  (île  de)  (j^yJ, 
Lahawour  ou  Lahor 


jj\ ^_J,    17c 

181. 
El-Laboun  j,j  ■^l    337,  36o. 
Lak  vilj,  3Go. 
Laklim  ou   Lekhm  jjjL  (  tribu   arabe  ) 

335,  3G5. 


528  TABLE  DES 

Lakka  iM.  296.  297 

Lamglioch   yii»jLl  ou  Lagos  ^- ,  «  t 

loi,  io5. 
Lamta  x^i,  (tribu  berbère),  2o3,  20G. 
Lamta  «ial  (ville),  2o5. 
Lamtouna  iijjjci,  13,  106,  107,  2i4- 
Landjaious  ^j„»JL,^J  011  Lankialous 

U-^U5CJ  (île),  76,  77.  79. 
Lanla  aUiI  (rivière),  SZig. 
Lapis-lazuli ,  122. 
Las'a  l-if.<  I  52. 
Lasma  (île  de)  xswi).  91 
Lebda  «JuJ  (Leptis),  262,  284. 
Leklmi.  Voyez  Laklim. 
Lemlem  k,i,  12,  i3. —  Langue  des  ha- 

bitanls    de   ce    pays,    ibid.  —  Leurs 

usages,  16,  20. 
Lenilemèh  a^,  21,  23 
Leptis  Voyez  Lebda. 


^[ATIERES. 

Lézards    (  pays   où    l'on    mange   des  ) . 

55. 
Liban  yUJ  (mont),  336,  355,  36 1 
Lima  x«J,  i42. 
Lions  (pays  où  l'on  voit  beaucoup  de), 

2  17,  218. 
Lisbonne.  Voyez  Achbouna. 
Loteros  (j,jjjJ,  357. 
Louhaca  AJi».jJ,  255. 
Loukin  yyï*J,  8/1,  i85,  188. 
Loukia  ^ujijj  ou  Lounia  8AJ3J,  5 
Loukia  UijJ  (montagne),  111,  116 
Loulou  JjJ  ou  Loulouwa  1»J»J.  '75, 

180,  182. 
Lourj^  (pays),  379. 
Lour  (ville) ,  387. 
Lourdjan  ^Xs^jM,  4 16,  421 
Lous  (j„  J  (  montagne  ) ,  54- 
Lune  (montagnes  de  la),  27,  28,  54. 


M 


Ma'aden  el-Bacra  «JuJl  (jj^jt*,   147, 

157,  33o,  371. 
Macdar jlJOi/o  (tribu  berbère),  2o3. 
Macfoud  :iytx«,  157. 
Mâcha  L£U  ou  Masa  U.U .  490,  496. 
Macberem  ^.j^U.  4 10. 
Macnali  <sJL«,  364 
Macoun  mJL»  (montagne),  119. 
Madaïn  (w>iU,  4i3. 
Madar  ,i,X^,  364,  369,  386. 
Madian  (w)J^-«,  5,  i42,  328,  Sag,  33o, 

333. 
Madiar  ,l,iU,  175,  181. 
Madjar  et  Mobdar  ,1  jy,^j  jj^.  5i. 
Madjour  Djenbel  J^xi^"   ij^L.  .  356. 
Madman  yUiU .  433. 
Magbadera  »jiU-«-  25. 
Maghalla  xV.uC4.  202.  2o3.  323. 


Magliar  clRakim  (<\iJi   ,Vjt«,  295. 
Maghraoual  i^.ijjC».  10 
Maghrourin  (les  frères),  201 
Magbzara  s  ,kjc« ,  1 3 . 
Maballé  Â^,  322,  323. 
Maballé  (canal  de)  'ikÀ\   .^fjj». ,  322. 
Maballé  Damnia  aaà-«^  Xkîi  ,  319. 
Mahallet  Abi  Heïthem  ^iijjb  j}  iLd, 

322. 

Maballetel-DallielJ^ljJI  xLjî,  323. 

Mahallet  el-Seïda  ëOyywJt   'À^ ,  324 

Mahan  ^.LaU.  426. 

Mahdia  *j>X.-Jt ,  252,  257,  258,  209, 

^79- 
Mahdjemc  ^  ,. -g^l  ,  i5i. 

Mahouloun  ^.J»j«.U.  72- 

Mahrouîan  ylj.j.^,  38o,  890,  424 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


529 


Mai  ^  ,  40 1. 

Maïlin  jjvJbU,  892. 

Maït  IxjU,  81,  82. 

Makhour  jk^U,  34 1- 

Makoul  JJC«,  218. 

Makrou  ,^jC«  (port  de  mer),  284 

Malabar  ou  Maiiibar,  179. 

Malaï  jg5)L«  (ville) ,  69. 

Malaî  (île  de)  ^^%ji,  86,  92. 

Malalia  jukJu.  36 1. 

Malin  (^U,  4  17,  /(5i,  452,  454,  46n 

Malili  jisJU,  3 16. 

Malkan  yUC«,  i45. 

M&lkha  n^^,  i47- 

Malmouni  j^t^  (monlague),  i23. 

Malouïa  iù  Jl<,  226. 

Malwa  «j.Ji^,  175,  181,  182. 

Mama  UU,  233. 

Maman  yl«U,  892. 

Mamehel  J^^^U ,  160,  i63,  170,  171. 

Ma'moura  » ,»,^jtiî ,  225. 

Manan  ^jbU  (montagne),  107. 

Manan  mIj^  o"  Matlian  m^U,  21,  24 

Manaz  Roiidlian  /jlijj  jL»-«,  489. 

Manbit  c:.yijjL« ,  3i5 

Mauboukba  iCi.^AÀ-0 ,  i56. 

Mancouba  iuyijL*,  4o. 

Mandeb  tjJ>.Jc«  (montagne),  46 

Mandioiin  ^j^jJ^L»,  3i3. 

Mand j  j^ ,  1 53 . 

Maneïn  (jjjU  .391. 

Mansoura  ou  Mansouria  AjjyaÀl! ,  1  60, 

161,  162,  167,  24o,  25o. 
Ma'oun  yyt*,  424,  427,  448. 
Maous  jj,»,U,  2  55. 
Marabad  iLKU,  46o. 
Mara'ch  yi^wo,  369. 
Marab  <_>Iw«,  i56. 
Maraglia  iiitwll ,  124. 
Marakebé  iUïlwo ,  6. 
Maran  /_,!).-«.  i55. 


Marasa  ah«Iw«.  i5,  19. 

Mareb  tj,U,  53,   147,  149- 

Marées  (opinions  des  Arabes  sur  les 
causes  des) ,  g4. 

Marewan  m'sj^'  3g2. 

Margbit  oyiiwo,  229. 

Margbiten  ^Aoj^y^,  245,  25o. 

Mariages  chez  les  Nègres,  i5.  —  Lt  ail- 
leurs, 76,  77. 

Maridjan  yLsÇjUI  ou  yla?j..«,  407, 
421. 

Marka  iSy/i,  Ith,  45. 

Markada  idâS^  ou  Markata  XlaS^. 
27,  36,  39. 

Marmadjenaxis>-UjU  (peut-être  au  lieu 
de  AÀs-U^J»  ou  de  Cartbage),  2  52. 

Maroc  M--^-'|)  ■•    2i3,  2i4,  216. 

Marsan  yUyU,  44o. 

Mart  (lac  de)  cjjU,  32  6. 

Martan  (île  de)  ybw»,  45,  48. 

Masa  LwU,  273. 

Masa.  Voyez  Mâcha. 

Masakb  i*«^  ou  Masnah  ^.^t^,  28. 

Mascat  laji*«_« ,  i48,  i52,  i53. 


Maset  ci^,wU,  220. 

Masfahan  (îles  de)  jjLjUojo,  io4,  io5, 

108. 
Masit  oiA^U,  272. 
Maskan  ^jC^,  i47- 
Maskan  yX.,^  et  y\sl«U,  i64,  166. 
Masmoudis  ^s^    ,  .^  .  et  j^<X.-«Lj<a_-o 

(tribu  berbère)  ,209,210,211,215. 

216,  220,  226,  228. 
Masouan  ^,1.  ,t  "    160. 
Masouïa  «jy^U,  170. 
Masoun  .j»-*^  (rivière).  226, 
Masourdjaii  yUa-.^^U ,  1 60,  1  70. 
Massdef  (jj^*i.«,  332. 


Mastikl 


Il   .a^mjl 


432. 


Matamedié  iOJs-évjw,  32  2. 
Matariè  a.jU^I  ,329. 

67 


550 


TABLE  DES 


Malifou  (cap).  Voyez  Tamedlbs. 

Matihan  ^t.a?U.  à'iÇ)- 

Matmala  &lx*^^  (tribu  berbère) 


2o3. 


Malousa 


XWftJ' 


jU,  244.  230. 


Malriga  ou  Mitraha  Aj^ji^», 
Mawarglia  iC£j>l«i  2^1 . 


Mawkaf 


V_AJ)^ 


3o3. 


Mazana  xilv*  (tribu  berbère),  2o3. 

iMazighaii  yijU>  220. 

Mazouna  AjjjU.  2  48. 

Mfi'asIiPi-     C,„  .  ^    22  g. 

Mechana  ajUm»,  a^S. 

Mecque  (la),  i3o,  iSy,  ilti,  i45,  i46, 
148.  —  Description  de  cette  ville, 
i38,  148.  —  Ses  dépendances,  i42. 

Mecral  «Jtll ,  1 56. 

Medar  ,0^^,  433. 

Médine  ou  latlirib  ljj-jLj,  i3o,  i3g, 
i4i.  —  Description  de  cette  ville, 
328,  359,  36o,  367,  371.  —  Ses  dé- 
pendances, i4o,  i42. 

Medjan  ..Lai! .  4oo. 

Medjana  iul,sî,  2  52,  21)9,  271. 

Medjaza  »jL^!,  i5G. 

Medjeteni  ^^wiail ,  274. 

Medledjet  la'four  ,yut>  xi.X-«,  i4o. 

Medle  Mudjali  -Lsî  *l0^^,  i4o. 

Medouna  Ajj<>w«  et  b.J'w»,  55,  56,  72. 
43i. 
(montagne),  274. 

El-MeAali  iodt ,  SGg. 

Melidjeiu  (O-All,  52. 

Mehdjera  s  y:^L< ,  1 4  3 . 

Mehiak  ii)L^,  170. 

Mehieb  wJi*^-  437- 

Mehra  !».<-«.  363. 

Mehrah  i\y^,  4 16. 

Mehran  mIm^  (fleuve),  161,  162,  169 


Medra  »l,>x^ 
Mel'erda  »i,yiu) 


Mclirel  i 


»rv*  *  !''''>'*  ' 


i5o,  i5i 
Mebi'irdjan  (.l;^w)j,j^,  4i6. 
Mehrouian.  Voyez  Mahrouian 


.M  .\T  1ER  ES. 

Meicboum  .ji-;:- ■  .•    417- 

Meïda  »jyç«.  38. 

Meîdara  »jjyç«,  176. 

Meîmend  <XJL«w«,  4o6,  423. 

Meindli  jOcye,  42  5. 

-Mekias  ou  nilometre,  3o5. 

Mekin  Abad  aU  (jvX».  449,  459. 

Meknasa  ou  Meknès  x   ,^1   ^  C"  ^   20a, 

2o3. 
Mekran  ^\j  ^^  y,  (province  de  la  Perse), 

4,  i64,  166,  391. 
Melel  ou  Mellel  Jl,.  i3,  i5.  i4o. 
Meliana  ioUJl»,  202,  23i,  234- 
.Melila  ikiX*,  202,  226. 
Meliiide  ii,yjXe,  47,  56. 
.Mellabai^a-iUI,  296. 
Meltoun  (.yju,  3g2. 
Mely  (ile  de)  ^J^,  173. 
Memid  Jvytf ,  3g  1,  392,  420 
Memout  ilji»J  ,  37g. 
Menadliir  la  grande  (^  «aÛI  JiU,*,  37g. 

388. 
Menadliir  la  petite  ^.   .  .^  Il      1^1  y^, 

37g,  388. 
El-MenarjUit ,  3a5. 
El-Menar.  Voyez  Alnienai . 
Menchar jUiokii  H^,,  2'b. 
Mend  ou  Mind  j>.jL^  (  île  ) , 


160,  170, 


171 


Mend  0<k^  (ville),  3g  1. 
Mend  J^À^  (peuplade),  i63. 
Mendaredj   j,j!jv_»_rf  ou   Mendareb 

»jIj^jC«,  392,  3g6. 
Mendj  j^,  36 1. 
Meni"  oijwe,  3o6. 
Menhabery  ^^  jL^v^,  160,  i63, 
EIMenhi    (canal    du    Nil),    125, 

12g,  3io. 
Menk  jXm.  à-çj,  48o. 
.Menkbnz  \La:v^  (rivière),  499. 
Menouf  el- A'iia  UJbJI  o»*-*-  ^22. 


i64. 
128, 


TABLE  DES 

Menouf  el-Asfali  Jou-i/l  oyi^i  325. 
Meiiout  ca>»jw,  384. 


.1  J-, 


(jj)  jy^~ 


Menîil  ebn-Sadca  a_5J«_-*s 
328. 

Mers,  U,  8.  —  Mers  sujettes  au  flux  et 
au  reflux,  g4. — Mer  de  la  Chine,  4, 
78,  94.  —  Mer  Rouge,  i35. —  Mer 
d'Oman,  63.  —  Mer  occidentale  ou 
des  Ténèbres,  10,  io4.  —  Mer  de 
Syrie,  5. — Mer  de  Senf,  86,  87,  gi- 
Mer  Résineuse,  86. — Mer  de  Darla- 
deri,  78,  88,  94.— Mer  Salée,  i33. 

Merasa  i>^y^  (  Iribu  berbère),  2o3. 

Merbad  Jyw».  329. 

Merbal  iajwc  ou  Berbat  la-i^j,  46,  53, 


54, 


iJwO 


Merdj  el-Cbeikb  y  ^a-it  ^^  w»,  295. 
Merdjana  *j\ja-w«,  269,  271. 


Merdoud 


iji^ 


,  34o. 


Merenda  dtXjwe,  120. 
Meri  Rond  ij,  j^_*,  422. 
Mernaba  Lbwo  ou  Mernaïa  Lbw», 


72. 


Merouat  si,  wo.  55. 

Merouna.  Voyez  Medouna. 

Mers  A'mara  i,\^  ^s^j^'  ^9^. 

Mers  el-Dedjadj   _Lr».oJi   j».j-«,  236, 

249. 
Mers  el-Djoun  yy4  iS^j-*'  226. 
Mers  el-Kebir  j.AAJïi  ^g^j-^,  23o. 
Mers  el-Roum  j.jJI  i^y-^-  25i 
Mers  el-Cba'ra  ^jjciiJl  ^^^,  246- 
Mers  el-Tarfawi  ^gjjj.iiJi  ^m*^,  296. 
Mers  elWad  al Ji  jg*w«,  276. 
Mers  ez-Zeitoun  (.jj;jv!I  (a*w«,  2  5o. 
Mers  Ousloura  (Slora)  »jjt.«»i,l  j^w». 

25l. 

Merw_jw»,  45 1,  456. 
Merwad  a!^  w«  (rivière),  393. 
Merveilles  (Livre  des)  cité,  29,  38,  46, 

102,  112,  i83,  189,  106,  3o2. 
Merw  el-Roud  i«Jt  ^j^,  387,  463. 


.551 


244. 


Meloub  Ljyi* . 
Metouhan  iX-^yL^t, 


MATIÈRES. 

ElMes  ^1,  i53. 
Mesdjid  Behloul  J  Jl(j  .Xj*^-«, 
Meseii  /y««^  ('-■■''!')'  '^^à^ 
Mesiii  ^-T  "  (rivière),  409. 
Meskana  iii\SC«.-«,  271. 
Meskian  i^^i,„^,  4i6,  420. 
Meskiana  iCjUX*»..» .  252. 
Meskianat  tjll<«m ,  4i4. 
Mcslakbat  ii^>,M.w«,  371. 
Meslib  j,3Ji,«_«,  286,  288. 
Metadewaii  (.IjiUil,  892. 
Mctalawal  eaijifbu,  328. 
3o4. 

428. 
Motskoud  i_^ili«,  285. 
Mezaré'  ejîv*.  ^44. 
Mezkeber  jT53-«.  378. 
Miafarekin  yTjï,lsU,»,  336. 

Mihradj  ou  Maliaradja  _ij_j^  (  titre  de 
roi  dans  l'Inde) ,  89. 

Miklilaf  Abin  yvjl  o^Jtf.,  5i. 

Mikblal'Cliakir^^jU;  o5Xi^ .  52. 

Mikblaf  el-Djouda  «i_jJI  oîVitf.,  49- 

Miklilaf  Ghalabeka  xjby^  o^^,  49 

Mikblaf  Hakem  «5U.  o^XJtf..  46 

Mila  ii^jut,  202,  242. 

Miniet  iUjL»,  3 12. 

Miniet  Abd  el-Melik  J.m  jy^c  \jJ^ 
3i6. 

Miniet  A'sas  q,}w r  &ajL«,  3i8. 

Miniet  Asna  IjLw!  ii^i^,  3i6. 

Miniet  Bedr  ,Jo 

Miniet  Cbahar 

Miniet  ebn-Djcral 
3i8. 

Miniet  ebn-el-Kliassib 

ty^An^l,   124. 

Miniet  el-A'tafi  Jh.ll 


l-A'tlar_^Ua*J! 


Miniet 

Miniot  el-Firan  ^.IwjiiJI 


Miniet  el-Haroun 


Ui. 


67. 


,3i4,3i5. 
,3i4,  3i5. 
,3i6. 
aaÀ/«,  3i5. 


532  TABLE  DES 

MinicI  elO'Iouk  JjJUI  iujU,  3ji. 
Miniet  ci-Soudan  |.liy»J!  i>x*jt,  3ii. 
Minict  Fimas  j«L<\>  iiiM,  3i(j. 
Miniet  Ghazal  J'yC  aajL*,  322. 
Miniet  Gliaiur  j^  ii/jut  ou  Mil  Ghainr 

j^  o«jy«.  3iG. 
Miniet  Ilaufi  ^»^  'Ny<>*'  3l5. 
Miniet  Racba  iuji)  ^Caà^i  3i6. 
Minsawa  a j',.,»X« >  12^ 
Mirman  ^.Uwy».  162, 
Misan  ^U«^*^.  5). 


Misas  ,..,1  vr ■.^,  36o. 

Missr  wxa-«  (capitale  de  l'Egypte),  296, 
3oi,  3o2,  327,  328,  33i. — Ses  édi- 
fices, 3o3,  3o4,  3ii,  3i3. 

Mocattara  (montagne)  |»Jax«  Jjle».  i3o, 
i3i,  3o6,  307. 

Mocnefa  UiJLlI,  56. 

Mocra  »Jiii ,  202,  2^1 

Modar  ou  VInrIhar  .j^  .  :  tiibu  arabe), 
i42,  365 

Modledj  Jos.^  (peuplade),  i42. 

-Modrab  «.Js,^,  10. 

Moghandj  ^Jut,  386. 

Mohaddatha  aj-Js^!  ,  359. 

Moliammt'd  ben-Toumeit  ^ j  »X-^ 

cj^y,  210. 

Mohammed  ben-el-Casem  ben-Abi  O'keii 

joou  ^i  (jj  ^uii  (jj  Ov;^.  393. 


Mona 


AJ^ 


34 1. 


jJiMâ^ 


,Uil,  258,  277,  279. 


Monastii 
Monbasa  iO 

56,  58- 
Monessef  ouaJd' .  274. 
Monnaies  de  cuivre,  162. 
Monnaies  tartares  «jjUaUs  ■  162. 
Montagne  bridante,  60. 
Montagne  d'argent  «jàAJI  J-m^-  ^26, 

43o,  464. 
Montagne  noire  i»_^i)i  J_k.j»-.  433, 

448. 


xMATIERES. 

Montagnes   de   kessair  et  de   A'ouair 

^_jij  jji.«»S'iUj>-,  147,  i58. 
Montagnes  froides  SijlJl  JU=».  ^29. 
Montagnes  du  Kerman,  429. 
Montagnes  du  premier  climat,  29,  44, 

46,  5o,  54,  57,  59,  60,  65,  71. 
Montagnes  du  deuxième  climat,  107, 

J08,  111,  1  i3,  1 19,  122,  123,  i47, 

176,  i83. 
Montagnes  du  troisième  climat,  210. 

212,  21 5,  221,  227,  23i,  239,  24i, 

244,  336,  4i5,  429,430,  464. 
Mor  w»,  328. 

El-Moradesiè  iiA-u,il_^K  355. 
Moravides  (  dynastie  des  )  (j.  In  }[fM  • 

2  i3,  233,  327,  328. 
Mosela  J  .un'  (rivière),  180,  181 
Mosnaba   (j  y,-  ^  ou  Mostah  j^ù»^,  167, 

.75.     ^  1...!^ 

.Mosquée  d'/Vbrabam  (<%_(6j.-jt  .X.:*v^. 

346. 
Mosquée  de  Damas,  35 1.  —  Dépenses 

qu'occasionna  sa  construction ,  352; 
Mostacbiin  0;.i.a,V»«  »,  198. 
Mostaglianem  ^[xX.»>^ ■  248. 
Mostah  tA'  m  -■  Voyei  Mosnaba. 
Motazelites  (secte),  287. 
Moudja  Xa-^i'  (île),  88,  91. 
Moudjab  t-^=-_^i ,  34 1 . 
Moullan  >JU>  178. 
Moultan  yUJu  (pays),  160,  166,  169. 
Moultan  yliX»  (ville),  167,  168. 
Moumia  Ç^j!i\-  ^  oyez  Pétrole. 
Moundjan  yL^'^i ,  4 16. 
Mour  ,j^,  392. 
Mourac  ^3^|J»•'  ^>2. 
Mourides  ^.Sjj^,  175,  182. 
Mouroukein  (jv__ïjj|j — •  (montagne), 

46. 
Moursan  yUyji'  (district),  396. 
Moutkban  yL*'_^.  'i'5 


TABLE  DES  MATIERES. 


Muchircan  ^.Ijj.i^,  879,  38o,  38i. 
Musc,  188,  180. 


Musledjar  X^,„^ 
Myroholaiis,  182. 


/(lO. 


55ri 


N 


lU- 


3i8. 


Naa'ma  Kilt,  355. 
Na'aman  (île  de)  yv. 

Vo^ez  aussi  No'man. 
Nabalia  (  île  de  )  iUJUi , 
Nabel  Jyb,  270,  278. 
Nabli  J^,  320. 
Nacaous  (w.Uj,  202,  24i, 
Nachan  ^.Lib.  ^60,  /iCa. 
Nacliiaii  yLA-il,  364,  379,  382,  386, 

389. 


254. 


Nachran 


yl_y«Mj 


502. 


Nacîawa.  Voyez  Nefzawa. 
Nada'  ,Ovi,  426. 
Nadai  ^(ib,  235. 
Nadem  ^^j ,  433. 
Nadhoua  I .  -jè  1 ,  5o2. 
Nadliour  jjJib ,  239. 
Nadjia  iijiis-b,  42i,  422- 
Nadjed  ^1^ ,  4oo. 
Nadjiinian  j.Uwv=>-b,  42g. 
Nadjitau.  Voyez  Badjitan. 
Nadrania  iC<l,J>j,  326. 
Nafou 

Nafla  iJaXi.  262,  254.  255. 
Naham  ^^^  (peuplade),  297. 
Nahr  Aban  ^\,\  j^'  368. 
Nahrawara  »,l,L_jj,  170,  176,  176. 
—  Roi  de  ce  pays,  176,  181,  i83. 
Nalu-  el-Kelb  ^jîft^,  356. 
Nahr  el-Meiik  Jjai  ^ ,  364. 
Nalir  Ibrahim  rfv-ALjf  j,^j,  356. 
Nahr  Ma'akel  J<jt,^,  368. 
Nahr  Oholla  iao^l  j,.^  (canal),  368. 
379,  385,  386. 


sa  i*«yij  (tribu  berbère),  2o3. 


Nahrotira 

Na'is 


ijuM><  44o. 


Nakcii  Jîib.  38,  4o,  42,  46. 

Nakbcheb  ._ .  ;;■.  ■«j  Nasef  ou  Nesef  ._  i  y,  ■ , 
137,  484,  485. 

Nakianah  «bU^ib,  4o8. 

Namang  ^^,  ig3,  196. 

Naous  )juj[i.  24i,  242. 

Naplouse  (j«Jijl»,  33o,  338,  339,  346, 
354,  36o. 

Narhonne,  6. 

Narcisses  (  île  des  ) .  Voyez  el-Nardjis. 

Nard  ou  nard  indien  (plante),  189, 
493. 

El-Nardjis  (j„,~..jjJ!  *«>=?•  (îl^)'357. 

Narest  Bad.  Voyez  Tarest  Bad. 

Narsak  JLyb,  435. 

Nasef.  \'oyez  Nakhcheb. 

Nasnat  ■■^•\^mj ,  328. 

Nassra  Swiaj  (Nazareth),  36 1. 

Nattes  (fabrique  de),  347- 

Nawakir  wAïljj,  348. 

Navires  (construction  des),  33 1. 

Navigation  en  Chine ,  96.  —  Chez  les 
Nègres,  34,  35,  89,  4o.  —  De  la  mer 
Rouge,  i35.  —  Navigation  dange- 
reuse, 46,  57. 

Nazareth.  Voyez  Nassra. 

Nazkan  yl^Ùl ,  4o5. 

Nazoua  ««yj,  i53. 

Nebhena  *à.<jj,  79- 

Neblata  *jjiù,  112. 

Necaou  .Uj,  328. 

Nechet  ■— .a.?,  433. 

Nedandjan  j.Utf'l.Kj,  392. 

Nedbah  «bjo,  432. 

Nedha  ajûJO  (peuplade),  169. 


534 


Nedja  L«OI ,  hU.  Uh. 

Nedja'at  itb*',  27,  37,  38,  Sg. 

Nedjabé  ajL*",  Sgg 

Nedjasié  *■  „.l  -^  )l     12^. 

Nodjd  J^,  i53. 

\edjed  el-Taif  oijUaJl  ■yjf ,  i42. 

Nedjem  ^(^,  i43. 

Nedjoian  yliJ*',  lia.  i43,   i46,  147, 

i48. 
Nedjiba  XMjf .  ii 
Nedjirem  »wu*'.  363,  Sgo,  392.  398, 

4o5,  iio,  4i4- 
Nefzawa  i^lyjLi  ou  Naczawa  »,Ij_jlj, 

254,  255. 
i\e(iawat  cyljlvxi.  îSg. 

Nefousa  H^uù  {monlagne),  210,  254. 

255,  275. 

.Nègres  (les),  i5. —  Leurs  mariages,  ièirf. 

Nekerwan  mU»^.  4'  i-  V'oyez  KerjS' 

Nerhiii  (jvlù^,  60 

Nessoubis  el-Romman  ijUJI  iMynaj, 
32G. 

Niberi  ^^jm,  72. 

Nicbabek  '1  ;U:- •  (  nom  persan  de  la 
ville  de  Beklha),  420. 

Nichapour.  \'oyez  Nisabour. 

Nigritie,  34. 

Nil  (le),  n,  12,  i3,  17,  18,  19,  27, 
33,  35,  37,  297, 3i2, 3i5, 32o,  324, 
325. — Ses  sources,  27.  —  Longueur 
de  son  cours,  3oi,  3o4,  3o5.  —  Ses 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

diverses  branches,  a8.  —  Canaux  du 

NU,  322,  323,  324- 
Nilfan  ^.LiUj,  2  52. 
kilomètre.  \'oyez  Mekias. 
Niraketliroud  i,JUC«>j,  439. 


Nira  t. 


160. 


Niréh  «jjù  (rivière),  4ii. 
Niroun  mi»*'.  '61,  i63. 
Nisabour  ,,  •\ ...  ■■  (Nichapour),  337 
i56. 


Nisan  ^.1 
Nizek  ii)y»j 


mo. 


yB>y 


4i3. 


I  »► 


i3,  i4. 


21. 
390, 


Nofousa.  Voyez  Nefousa. 
Noirs  (pays  des)  y(i,^« 

34,  35.  \'oyez  Soudan. 
No'man  (ilede)  ,jL-»  ^J, 

332. 
Nouabé  «jLj  ou  Nouabié  iUjljJ, 
Noubendedjan  ^Xj^AJuLt,  364. 

391,  392,  4o2,  4o4.  4i4. 
Noulioum  -j.*',  121. 
Noul  le  plus  éloigné  ^j-waS^i  J»,i  (pays), 

io6,  2o3. 
Noul  Jjj  (ville),  2o5,  206. 
Noul  Lanita  x.\i\  J»j,  202. 
Nuages  (îles  des)  «_>Ls«JI  «w>y».,  68, 

91.  —  Origine  de  ce  nom ,  ibid. 
Nubie,  24,  25,  32,  35,  3oi. — Etendue 

de  ce  pays,  34,  37. 
Nubiennes  (femmes).  Beauté   de  leur 

chevelure,  25. 


o 


Oasis  cjL».I_jJ!,  ii5,   119,   121,   122 

125. 

Oasis  intérieures  JiX_i.tjJl  cala-IJt, 

27,  36. 
O'beîd-AUah  ben-Iounes  (^  4MI  Ovu.£ 


^r^>^■ 


,   2l4. 


Obeîd-AJlah  beu-Khordadbéh.  Voy.  Ebn- 

Khordadbéb. 
Obélisques  d'Alexandrie,  123,  299. 
Obkin.  Voyez  Aubkin. 
OboUa  iL:)l,   363,   364,   369,   386, 

389. 


O'ccla  s,y.Ae,  392,  4o6,  419- 

Océan  U-nébreux,  197. 

Oudeghacht  c-kA*i«l.  i3.  Voyez  Au- 

daghocht. 
Ofra  ou  O'faijjlfi.  i53. 
Ohod  Js,».!,  i4i. 
Oiseaux  noirs  dans  les  mers  de  Cliine, 

96.  97- 

0'kadhlà(<6.  lU-i,  147,  i48. 

O'ibobfc,,^,  i45. 

Olkos  (ji«fiî,  225. 

O'nian  yl4  (pays),  4,  4o,  53,  69,  62, 
63,  74,  i53,  i54,  i55,  i56,  167, 
363.  —  Mer  d'O'man,  63,  147,  i5o. 

Omm  Rebi'  xmj  «I  ,  217, 

El-Omry  ^4,^5(1  (montagne),  i84. 

Opbth.ilmie,  1 19. 


TABLE  DES  MATIERES.  b7)h 

Or  (pays  de  1'),    16,  18,  57.  —  Mine.* 


d'or,  36,  3g,  4i,  66,  67,  76,  78,  93, 

94,  i3i. 
Oran.  Voyez  VVahran. 
Otrante,  6. 

Osrouchna  ÀJUïf,»«.l  ■  337,  456. 
Ouars  ^j„j,  (plante) ,  5i. 
Oudabal)  iLi, ,  274. 


Oucli 


d-s 


I,  488. 


Oudj  ^ji ,  490,  494. 

Oukban  m^J'  ^^^-  4y3. 

Oulil  Jyjjt,   10.  109. 

Oundaran  ^jl.Jwjl  (montagnes),  17G. 

Ourba  lyjl  (tribu  berbère),  2o3. 

Ourchin.  Voyez  Aourcliin. 

Ousmasa  a„«<.,jwjl ,  272. 

Oxus.  Voyez  Djihoun 


Palestine  (j3vj;*.»Ài  iiVj,  33o,  36o.  — 

Ses  limites,  337. 
Papyrus  ^^a^^.  70,  4i2. 
Parure  des  femmes,  68 
Pêcheries,  54- — Singulière  manière  de 

pêcher,  55 
Pèlerinage  de  la  Mecque,  i33. 
Péloponèse  i~jyô^  Sw >*•■  6. 
Perles  (pêche  des),  373,  374,  377. 
Persépolis.  Voyez  Istakhar 
Pétrification  des  os  dans  le  sable,  324 
Pétrole    (el-nioumia   La— e»_il  ) .   3g5, 

396. 
Pharaon.    Lieu    ou    il    fut    submergé , 

329. 
Pierre  miraculeuse  taL^I ,  io5. 


Pierres  précieuses,  io5,  106,  187,  108, 
i5o,  5oo,  5oi. 

Poisson  monstrueux,  28. — Poissons  du 
Nil,  2g,  3i,  42. — De  la  merd'O'man, 
63.  —  Du  lac  de  Bizerte,  265  — Es- 
pèces diverses  de  poissons,  i33.  i34, 
i5o,  iSg. 

Pont-Euxin  ..f,. t-t ■  •    7. 

Porcelaine  de  Chine  ,1.x*,  ig3. 

Porto-Farina,  276,  277.  Voyez  Afran. 

Portes  ou  Ports  de  la  Chine,  90. 

Ptolémée  cité,  2,  10,  28,  38,  202. 

Pyramides,  807. 

Pyrées  du  Fars,  4i3. 

Pyrénées  i^\iyi\  JtAs»  ,  6. 

Pyrethre  IjLjjLc,  23. 


556 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


R 


El-Raabié  iùuU^! ,  356. 

Rabda  «.Xoj,  1^4- 

Raca  (ile  de)  bi,  ,201. 

Racadkend  j^jS^y^.,  484. 

Racca  iiSj.  33."),  3Go. 

Raccada  iiils,,  267. 

Rachid  jyyij  (Rosette),  Sa,  3i3,  3a6. 

Radlioua  ^cy)o\,  334. 

Radouié  Ajjit,,  437. 

Rafoun  (jjj).  2  5o. 

Raghoglia  (ky»j,  252. 

Raghoura  «yij,  274 

Rahabé  iùl.».),  409. 

Rahana  iOUï>j,  275. 

ElRaheb  (île  d')  c^j^i  ijj)^,  325, 

357. 
Rahedj  zj  ou  Radjani  3î\.  444.  446. 

449,  458. 
Hahedja  ii^Ij,  446. 
Raliestan  0lju»J6|j,  464 
Rahet  i.j^\j.  i43,  33o. 
RaH  Djerah  _|^^  J.^j,  3 18. 
Rahl  es-Safassif  otielùaJi  Ji.»),  22g. 
Rabouk  ^»AJ!  ou  Raboun  (jyS'jJi,  71. 
Raboun  m[»^|j.  '64. 
Raï  ^^|.  \oycz  Reî. 
Raîcan  ^Ujl^i  ou  Zacan  ylïlj.  417 
Raisins  d'une  espèce  particulière,  127. 
Ram  el-Lewadjan  (.1.=.! Jil  ^,,  4i4 
Ram  el-Mebdi  ^  j^Ilt  ^.,4i4, 
Ram  WoTtnm y,y£>  A.,  359,  379. 
ElRami  ^LJI  (district),  354. 
ElRami  ^ipi  ij^,ys>-  (île),  74,  76. 
Ramle  ii^j  (en  Syrie),  33o,  SSg,  346, 

.348.  362. 
Ramle  A^j  (en  Afrique),  259. 
Raneb  ou  Ranab  ^-I,,  69,  173.  Voyez 

Zaledj  et  Zanedj 


Ranid  jyOj  (litre  du  roi  de  Senf),  84- 

Rankalsa  x»JjCjj,  484. 

Ranidjan  (.l,a^jIJl ,  4o6. 

Rasak  JU,lj,  43 1. 

Rasek  A^\j,  164,  i65,  1G6. 

Ras  el-Awdia  *jijV!  ^,1^,  282. 

Ras  el-Djcbel  Jy^I  ^^Jj,  276,  277 

Ras  el-Hamra  \Jf\  m-Ij.  25 1. 

Ras  el-Hissn  ^Z^a  iw'j.  357. 

Rasel-MaUl  jj.!j.  434,  435. 

Ras  el-Rakbima  xtyi. JI  ,u,\\,  277. 

Ras  el-Ramla  «X^'i  ^|,,  281. 

Ras  el-Tidjan  yVsffoJI  y«!j ,  282 .  Voyez 

el-Tidjan. 
Rasen  ^j^LJ!,  4o3. 


Raset 


4g3. 


Rasidjan  ^^^.^1^1,  392. 

Ras  Kerin  i^.jS'  ^\j.  282. 

Rasnand  j^jU^L,  181. 

Ras  Tini  ^^  ^\j,  296. 

Ratindjan  ^1^1^!,  397. 

Rawab  _Ijj  (tribu  arabe),  296 

Raza  »j,tj ,  363. 

Rebia'  &*«,,  365. 

Recbdad  ilj^,  43g. 

Redjan  yU^I ,  364,  887,  389,  390, 

391,  3g8,  4o2,  4o3,  4i4. 
Rcfab  ij,  337,  34o,  362. 
Uebmer^-»,  (montagne),  5i 
Rebnan  yÛ*,,  4i4. 
Reî  ou  Raï  ^^^^1 ,  336,  337,  391,  43o, 

44o,  44 1. 
Reîcbebcr^^  c5J-  ^99 
Religion  des  Indiens,  99. 
—  De  divers  autres  peuples,  55,  57, 

101. 
Remala  «JUj,  363. 
Remai  el-Sanim  rfvjLiaJI  JU,,  32  4 


TABLE  DES  MATIERES. 


;)D/ 


llend  vKj,,  435. 


Rendjan  yL^JI ,  Sgi. 

Resial  JLl*«j,  32  4. 

Resma  DjertI  i>.s»  Lfwj .  3ç)0. 

Rhinocéros.  Traditions  fabuleuses  au  su 

jet  de  cet  animal,  7/1,  ■j'j. 
Rhubarbe,  liQà- 
Rif  oij j  >  2g4,  326. 
Riha  las?).  Voyez  Jéricho 
Rik  Joj,  437. 
Riken  (^5^^^,  437. 
Rima  Le ,,  i4o. 
Rinidjan.  Voyez  Ratindjan. 
Rivières  de  la  Chine,  192.  —  Du  Fars , 

409,  lno,  ài  1  • 
Robat  tjljj,  390,  Itoà 
Robat  A'bdallah  M  Sj^  LL^-  4'18. 
Robat  abi-Ali  ben-Rustem  ^^  jl  tjL, 


C^J  tr? 


4/10. 


Fiobat  Rer  jj  Jsly,  4^9 
Robat  el-Aouc  ^jjili  LLj,  dSg. 
Robat  el-Hadjar^j.àï^'  Job, ,  Mtg. 
Robat el-Sarmacan  yU-v^'  I5IJJ.391, 

lioli,  425. 
Robat  Hasak  ^iJU^  Lly.  433. 
Robat  Houran  j.!,^.^  Isl»)  •  437- 
Robat  KankarjXiS'laljj ,  449. 
Robat  Kerwan  (.IjjS'LL).  458. 
Robal  Ma'bed  j^jfjt^  Ujj-  à3i. 


Robat  Mohammed  0^  J^L ,  437. 
Robal  Naberdj  ^  -ob  J3U.  432, 
Robat  Self  Kliani  T-  oi^"  t)ljj  •  àoft. 
Robat  Tarwan  ylj,  Jo  Ll,.  46 1. 
Rocaîba  &A*i),  i55. 
Roger  (le  grand),  244,  257,  258,  afiS, 

273,  280,  281. 
Rohba  iyis«.  Jt ,  36o. 
Rois  de  Koukou,  23.  —  De  Nubie,  33. 

—  Des  Indes,  97.  —  De  Ghana,  16 
Roïbahat  t:,L:S*^jJI    (îles).  67,  08. 

69. 
Rome,  6. 
Roseau  oriental  ï^_s,JI  t^  <n  ,>!!,  i3, 

i4. 
Rosette.  Voyez  Rachid. 
Rouaïset  c:*,*»^,  , ,  428. 
Roudhan  (j'ijjJI  •  ^91,  3g2,  4 1 6,  419, 

425.  458,  464. 
Rouîdjan  (jWrsJ'-  àio 
Rouitha  iCiLi.  J!,  i3g,  i43,  328. 
Roumelé  ou  Roumela  iiX^.j ,  170.  175, 

i83. 
Rousfan  /j^-i»iy .  3g8. 
Rousiher  w.jjç„j  , ,  4og 
Roustac  ^ïU*»).  Signification  de  ce  mot, 

398. 
Roustac el-Roustac  ^jVviinJ!  ju*«,,39i, 

4o5,  4i6,  424,  425. 


ig8. 


.Sa' tUo.  226. 
Sa  ôLe  <  325. 
Sa'ali  (île  de)  JU, 
Saba  Vam  .  53. 
Sabakh  el-Kelab  t_,ytfUl 
Sahara  ( île  de )  i.Luui ,  1 
Sabiba  iùuuut»  .271. 
Sabkha  iCjsv»,  'ai,  ib-j. 


g3. 


Sabar  ou  Ssabar  jjy,a  ,  324 
Sables  mouvants.  4i. 
Sable  argentifère,  91. 
Sabour  (territoire  de)  ,tjU»,  392,  3g5, 
283.  3g6,  3g7.  4o6,  407.  4i2. 

Sabour  ou  Cliapour  jjjU,  (ville),  391, 

394,  396,  397,  399. 
Sabour  (rivière  de)  .«jL»,  4 10. 
68 


538 


TABLE  DES  MATIERES. 


Sabra  ifjuo<  273. 

Sabrn  \uua,  36 1 

Sabriii  (wjjjLo  ,  lA" 

Sabrât  ca»**»,  203. 

Sacancour  ,  JUJUv  (poisson  ilii  Nil),  3i, 

103. 

Sacaîf  ooUtw .  îSg. 

Sada  ],y.Ms,  i55. 

Sa'da  !Jvj«*«,  ii4 

Sadali  -liX^ .  433. 

Sadikan  ^.l^iU».  4lo. 

Sadj  _U« .  98. 

Sadoum  Rah  _!,  -^iX^,  i43. 

Sadraïel  «jljjs.*s   (tribu),  111. 

Sadrat  iLaljJs.«o  (tribu  berbère),  2o3. 

238. 
Safan  ylvo  (cap),  364- 
Safiias  jj«UA*«.  3j7 


Safr 


jJUs 


i43. 


Safran,  268.  —  (Commerce  du),  i83. 
Safrawa  ^  «JL»  ,  202,  322,  228. 
Sagbmara  «jUju»,  i5,  19 
Sahandiat  iLjljiXÀAUaJt ,  4i4. 
Sabarj.j^  (rivière),  243. 
Sahara  LL^p,  11 5,  116. 
Sabaw  ,^^P  (montagne),  244- 
Sabarecbt  ie  grand j^y,fii  o-iyjSP,  el 

Saharecht  le  petit j.^yua!l  o<.w>.âS°, 

3i5. 
Saliek  iiLûUo.  391,  4o4,  4i6,  42o, 
Saliel  el-Bnhr^^î  J^Lw,  244. 
Sa'îd  .y  ..viH   (Haute-Egypte),  5,  35, 

327 
Saïda  Ijsjuo,  349,  354,  355,  36 1. 
Sa'înda  («XÀeLw,  437 
Saint-Ange,  6. 

Saint  Jean  d'Acre.  Voyez  Akka. 
Sakka  /^iâ".  87. 
Sakha  Uc»,  322. 
Sakbrataîn  (jjjwisp,  227. 
Sakin  ur^jXm,  i36. 


Sakita  AaaXw,  490. 
Sakouat  i(JL«,  1 1 1- 
Sal  JLJI,  .56. 

Sala   y   wi    10,   107,  302,   216,  3ii 
219,  322,  225.  Voyez  aussi  Cliala. 
Saiabié  ÂxiL»,  3i4. 
Salamia.  ^  oyez  Salmia. 
Saican  ijUJu».  3 13. 
Salines  d'Oulil,  10. 
Salmia  ikx^.  ih-j 
Saloubau  (.LjLw.  328. 
Saman  (jLjx ,  1 56. 
Samar  j\,.„.,o ,  363. 
Samara  à\.fm ,  36 1 . 
Samarcande  iXJiiVo""'  337,  ^'•^^■ 


Samari  (  île  de  ) 


i5>*' 


Ly,  i34. 


Samarié  *j  .Lo,,  33g,  36o. 

Samaritains,  i34. 

Samdisi  ^^\4»j.X.jw.  335,  326. 

Samela  5V<oL«.  328. 

Samira  «.  ■  ,  —  (montagne),  336. 

Saniisat  laL».^»»  (Saœosate),  336. 

Sanikan  ^(JUjaJ!,  897. 

Saniman  jjL».o  ,  363,  378. 

Samnat  cjU-y^,  320. 

Saniounes  |j,«jk<w,  3i3. 

Sana'  ou  Sana'a  lnÀ*»  (ville  d'Arabie), 

5o,  52,  53,  i43,  i44,  i46. 
Sanat  caLiU«  (rivière),  233. 
Sandji      -gv  y  (île),  gS. 
Sandji  ^^^v»»»  (ville),  180. 
Sandour  ,,0'oL4«,  160,   16g,   170,  i84. 
Sanbadja  iisSU.»»  (tribu  berbère),  2o3. 

2o4 

■Sanhmlr     ,  j  ;  .^  ,  SsS. 

Sankian  ^'^Xjo  (ville),  i3o,  i36,  i43. 
Sankian  yISCUs  (rivière),  i45. 
Santariè  iy»***»,  Jig,  »23,  294. 
Santouf.  \  oyez  Chantouf. 
Saoukba  Liw.Lw,    igS,  uu  Saroukba 
U-jU.,  196. 


TABLE  DES 


Sara  (île  de)  «jUn,  198. 
Saraklis  im,^jmi,  45i,  452,  463. 
Saram  f>\jMi .  àiU- 
SarbaXjwo.  i55. 
Sarcari  j<)JjUu.  4 10. 
Sarfand  ,yj^yto<  3^9 
Sari  ^^jM,  448. 
Sarout  t:>,  _ui.  3i2. 


Sarwaï 


tSJJ-" 


(montagne),  828. 


Sarwan  yljj-w  (ville),  417,  447,  'i^^' 
457. 


Sarwan 


y'jj— 


(rivière),  44G. 


Satoïos  (j,o_^Lw,  94. 

Satrouba  l-jh.'v    497. 

Sauterelles,  216. 

Sawamak  JUt».»,  417,  454- 

Savon  (fabriques  de),  127. 

Savone,  6. 

Scorpions,  2g,  233.  —  Remède  contre 

leur  piqûre,  75. 
Sculptures ,  43o. 
Sebaba  ioU^iJI ,  i43. 
Sebala  *SU^,  139,  i4o,  i42,  33o. 
Sebdan  |.!^a*u,  160. 
Sebil  Jok-vw,  364- 

Sebista  js'-iw.viu  (Sebasle),  819,  060. 
Seboul  Jjjb*«,  4 10. 
Sebta  ïJiKM  (Ceuta),  225,  266. 
Sebou  »A^  (rivière),  225,  227. 
Secanes  (_fwjUu»p,  279. 
Sedi  j^J^-«,  72. 
Sedjelmasa  iU»Hv:St,  1 1, 106,  202,  206, 

207,  228,  327,  328. 
Sedjestan  (jbu»,:«ï  (pays),  i83,  417, 

424,  441,442,444,445. 
Sedjestan  uU».lSIï  iUjJ^  (ville),  43 1, 

432. 
Sedouman  yUjJ^^,  392. 
Seïda.  V'oyez  Saida. 
Seimour  jj.(yo,  170,  172,  176. 
Seir  Hussein  yi.*»,^  w**»,  4i3. 


MATIÈRES.  Ti.'^O 

Sekaf  (jlstw,  32  2. 

Sekan  ou  Sekian     ,|j^w.!l ,  4oi. 

Sekavvend  Ovj.liLw  ou  Sekarend  Ovjjlsr..^,, 

46o. 
Sel ,  11,  4 1 1 .  4 1 2 .  —  Mines  de  sel  na- 

tron,  32  4. 
Selabal  iiiftiKAw  (île   volcanique),  80, 

82. 
Selend  «XjJLui,  890. 
Selimc  iC^JLw,  378. 
Selwan  (jl_jJU(  (Siloê),  345. 
Semaglida  sJsjtjw,  i5,  19. 
Semend  iXjww.  iRg- 
Semendiroun  j.  j  ,  JOi^vy ,  175. 
Semendjan  i,\.^^,g^,  433. 
Semenoud  :>yX^>t,,  3 18,  323. 
Semiudar  ,i  Jvji.4V(,  175,  180. 
Semiran  yl^jv^^  ,  398,  4i4. 
Semista  ou  Samosate  Ua*».<>»,,  129. 
îSemné  »ji.sw<  2  5,  119. 


Semni 


tsUw,  22g. 


Senbedouna  ou  Sanbadona  b«»XAÀ^. 

72. 
Senbil  JmJ^m,  887. 
Sendan  ou  Sindan  (j!j>u*«,  160,  170, 

172,  178. 
Sendbend  J<^.XjU«,  439. 
Sendefoulal  ou  Sendifoulat  li^t^yi^juo 

(île),  84,90. 
Sendia  ^;j.v  v,^,,  323. 
Sendioun  j.»j.XjU<i.  325. 
Sendj  Àtt. ,  359. 
Sendouma  UjtXjUv,  72. 
Sendoura  |,^.>>X.„,  72. 
Senf  v_jua3  .  83,  84. — Mer  de  Sent.  8g. 

— Ile  de  Senf,  92,  188. 
Seniel  elMorat  ilJI  iUÀ,«, ,  1 4o. 
El-Serat  c:,!^! ,  36 1. 
Serai  cal^^,  i42. 
Serbes  (j,^j,w,  33 1. 
Serdan  yli^»»,  4og,  4i4,  4iC,  42i. 

68. 


540 

Sereiidib  woJvJi^  ("s)'  ^'6,  69. — 
(Roi  de),  72. — Villes  principales 
et  descriplion  de  celte  ile,  73,  7^, 
75,  76,  77,  179,  189,  i8/i. 

Ser  O'nian  u^Sj^t,  1^7- 

Seiousîn  yv.»Mjj-««.  ii4 

Serpents  (manière  de  prendre  les),  23. 
— (Peuplesquimangentdes),  45,  55, 
1 1 1 . — Très-venimeux,  29. — Espèces 
particulières,  102,  111,  116,  122, 
i53. 


Serraii 
Serw 


'  ^.^'  ' 


35,  i36. 


'  iy^'  079. 
Serwan  ylj-xJ'.  387,  391. 
Selfoura  «],«1^-    264. 
Setib     ■  .U  ■■■  ou  Selil  i^t.ila<.. .  233, 

237,  246. 
Setouiah  t^y.^,  UiJ- 
Séville  *j>Xu-i'  •  2  1 9- 
Sfaks  ^...   fl«-,  252,  255,  256,  257, 

2-5,  280. 
Siah  sljçtM.  4 10. 
Siah  KouhojS'aUw  (montagne),  43o, 

Ml. 
Sial  JU*,,  378. 
Sian  ^jU«,  392,  4o5. 
Siara  »,Ly«Jl,  i43. 
Sibam ,  Sabam  pU^  ou  Chibam  .Ui  . 

53. 
Sicile  iùJJu».  6,  266,  267. 
Sidreh  »,J^^  (rivière),  38o. 
Sikian  y^S^-  452,  454- 
Sikket  el-Hamam  .l^-l  ci*C.  2g5 
Sila  5Va-«,  93. 
Siloc.  Voyez  Selwan. 
Sinaï  .^t  Jy^=»  {™0"t)>  3^2. 
Siiid  jOk.^  (P'"»}'*)'  4,  5i,  66,  167, 

170,  175  et  suivantes,  Sgi,  444- 
Sindapour  j»jl>Ji*«,  175,  179. 
Singes  (maiiicre  de  prendre  les),  62, 

i53. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 

Sinia  de  la  Chine  (jv^t  Hjlmjo,  igS, 

>94. 
Siniz.  Voyez  Chiniz. 
Sion  ^^.-.AiflJI  t_>L,  345. 
Siouna  Ajjjyo .  66. 
Siraf  tilvy». ,  363,  391,  392,  397,  4oi, 

4o5,  4i3,  4i4- 
Siran  ytj,A*i,  4i3. 
Sirin  yj^^i^,  409. 
Sirou  jjji*«,  328. 
Sirouroun  (j»)Sj-«"'  448. 
Sirt  ou  Sort  i^y^a,  274,  286. 
Sirwa  1 1  j  ■  „    307. 
So'al  J\jt*«),  147,  i53. 
So'ar  jljtio.  398. 
Sobeitala  «Jjùyçw   (1  ancien   Sufetula), 

259. 
Soborma  \jtjjiMi,  88. 
Sobour  jvs»"  .  435. 
Socotra  «.Uï...  (île),  45,  46,  47,  48, 

61. 
Sodome  et  Gomorrhe  »w«Lcj  ^^iL». 

338,  .545. 
Sofala  AÎLi*»,  57,  58,  65,  78,  79. — 

Montagnes  de  Sofala ,  65. 
Sofara  s.ljuw,  l32. 
Sofral^juJI,  i55. 
Soghd  J^jUs,  337. 
Sogbda  sjkji^,  52. 
Sohar  .LiP,  147,  i5i,  i52,i53,  i54 
Sokia  j^jULw,  i35. 
So'la  5\jtM<,  193,  194. 
Sora  ç^j^ ,  433. 


Sordja  kss-j^), ,  1 

'1   ^jWJwwi 


Sornabi 


46. 
325. 


Souaken  (j^jlj.»»  (î'e).  5. 
Souafi  il»-«(,  5o. 

Soubara  sX^m,  160,  170,  171,  172. 
Souc  abi-Mena  Il«  j;I  (iy<  ^24. 
Souc  beni'Zendouï  ^^,X_jj  /gtj  Hf^' 
244 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


5il 


kij— 


2  38. 


.Soiic  el-Aliad  Jv^^i/l 
Soiic  el-Aliwaz  jlj_.d>y!   (i^-^  <  38& , 
390. 


,i)l 


^i_J_-«, 


306 


Souc  el-Aiba'a 

279- 
Souc  el-Atsnaîn  yvÀSili  i}*^.  260. 
Souc  el-Cadimu  a^JolII  !*•-»><•  226. 
Souc  el-Kliamis  j„yki}-i  i}»*"-  ^^o. 
Souc  Ibrahim  rf^J^»^!  ij»-»">  229. 
Souc  loUSOuf  i^JlAujj  iJJ-"'  ^Ai- 
Souc  Seubil  Ji_a_a_;i_^  ^^^  ou  Souki 

Sunbul  Ji._v^-w  ^j_5 w,  379,  389, 

/io3. 
Soudan  ^.li^^  (p^y^  'l^s  Noirs),  10, 

1 7,  18,  106,  109. 


(j-~><    ^OL-Jj_w 


Soueïca  ebn-Metskoud 

i^i;^,  285. 
Soueïda  t.Xjy«J| ,  026. 
Soueïda  5JSJJ.M,,  Soueïdié  ou  Souaïdié 

&j>Xj***"  6.  33o,  36o. 
Soukan  (jIsC»»  (rivière),  4io. 
Soûl  Jv<o,  12/i,  125,  128,  i32,  3io. 
Soula  aS».u,,  27. 
Soulkaïa  LU5*»,  328. 
Souraa  x«j.««,,  88. 
Souubat  !bLs*.w,  817. 
Sourj^jc  ilfj,  i5i 


Sour  j»,^  (l'ancienne  Tyr),  3ii6,  3/ic), 


36 1. 


Soura  ij^Mi^  170. 

Sources  d'eau  prcsenlant  un  phéno- 
mène singulier,  i-j5. 

Soures  11.JV"  (montagne),  39. 

Sourmac  ou  Surmac  ^j.,«wi<<JI ,  /i  1  /4,  4 1 6, 
620. 

Sour  Roud  i, ,  j,»^,  435. 


Souria  \j 


>jr" 


/ioo. 


Sous  lytyM  (l'ancienne  Suse),  363,  379, 
38 1,  383,  38.'!,  389. 


Sous  el-Acsa , 


(j*aiVI  ijHy^ 


(|iays 


208. 
Sous  el-Acsa  ^^Aaïifl  ij«j-w 

221. 
Sous  y.j  ou  Sousa 

Afrique),  252,  270,  279. 
Sousa  de  la  Chine  (;j%,AâJl  «  nj  iv 


(ville),  20», 

(en 

193. 


Sousna  LLw 


t(%aW  , 


360. 


Soutouh  —  .U...il ,  4 1 1 . 
Suleïnianan  ^.bU^A^i  36/i,  387. 
Sullanié  iiAjlkJLw  (dans  le  Kouheslan), 

A25. 
Sumatra  (île) ,  88. 
Syène.  Voyez  Assouan. 
Syrie,  33o,  333,  36o. 


Ta'adia.  Voyez  TarfTa'adia. 
Tab  tjUo  (rivière),  Sgg. 
Tabarca  iiïjjJa,  266,  267,  276. 
Tabarié  «j>aIj  (Tibériade),  33o,  337, 

393. 
Tabaristan  (.Ix^uyAla,  7. 
Tabcouïs  jj,vw>yùs ,  3 1 2 . 
Taben  /olti  98. 
Tabi  ^^Ja  (montagne),  365. 
Tabnïii  (^J^,  Iw]. 


Taboue  liljjLj,  33o,  333,  335,  359. 
TabracaouTobrouk  aÏjjJo  (V-j-*-  296. 
Tabrenda  »»>sjjjli',  22G. 
Tâc^UJl,  417,442,44/1. 
Tacadart  oMi>>jb,  223. 
Tacarbcst  •;■•  r,  -j ?!>' ,  2  32. 
Tacartab  ^^Jiii,  228. 
Tadela  iijib',  202,  220,  221,  222,  223, 

228. 
Tadja'aUi,  378. 


542 


TABLE  DES   MATIERES. 


Tadjfia  »ws»b.  119- 

Tadjerins  i^ys>m\i  (peuple),  11 5,  119, 

121. 
Tadjira  >>:^L',  3  1,  2b. 
Tadlas  ou  TecUes  jjjiô,   202,  286, 

aSo. 
i'adrakt  i,;;«j%^l;,  289. 
Tafelket  cicSilï,  2^0. 
Tafir  wi'yis,  lyS. 
Taghiza  kjutj ,  107,  108. 
Taglilabia  aaaX)(3  ou  Tha'labia  âaJUS, 

363,  365.  ' 
Tahart  cjjmj,  203,  233.  271. 
Tahira  «ytUaJI,  3Gi. 
Tai  Js  (tribu  arabe),  139. 
ïaif  kjijUaJI ,  1 3o,  1^1,  1 42 . 
Tailamoun  Q».ti,Ais,  126. 
Taima  l.«vj,  162. 
Taiz  wu,  i64,  i65. 
Taketicst  1   .  ,  ,  i^ilï,  296. 
Takba  Ut ,  124. 
Takious  n^^AJij,  202,  253. 
Takoucb  lûjXs ,  2 5 1 . 
Tala  «J'j ,  2.'i4. 
Talecan  yUi^is,  337,  468. 
Talismans,  358. 
Talti  ^^,  3i6. 
Tamadit  ci«j<*^-«lï.  269. 
Tamah  »L«J3,  319. 
Tatnala  gilii,  226. 
Tamamet  tiv^Ub.  202. 
Taman  (presqu'île  de),  7. 
Tamata  iUoUiail  <  2  4o. 
Tambour  dit  el-rakim,  b-j. 
Tamedlit  (,;xA3<}w<b,  273. 
Tamedfos  ou  Matii'ou  j«jiJu«b.  235, 

249. 
Tamerit  j^kjwob  (montagne),  228. 
Tamerkida  sOyiS^b.  232. 
Tamel  c-«^b.  ■>'."•  8. 
Taniliana  iOl^Us,  27' 


Tanah  —lit,  317. 

Tanbia    kaju.  495. 

Taiulja  ^^Ja,  i55,  i56. 

Tandja  aj^j,  365. 

Tandjis  j»j<b.  2G9. 

Tandjes  ^„  ■^  ■•li    2o3. 

TanimaUat  uJjL(b<  210. 

Tanit  ciyob.  2  3o. 

Tanout  o^Àt,  324. 

T.Tiispf  ._«.,,.  •.!■■■  (montagne),  126. 

Tansifl  '  -  *,m,^\'i  (rivière),  21 5. 

Tant  exils,  3i4. 

Tanlana  Ailailo,  3i6,  322 

Tantana  aà^àIs  (montagne).  1  i3,  1  i.'), 

116. 
Taougha  U.U9,  193,  194 
Tara  (île  de)  »)b,  160. 

Tarrlii?  ■    .^.lî  J-i ,   26 1. 

Tare!  i^Jo,  i58. 

Tareklicban  yV,iJ».fi3,  4i4. 

Tarest  Bad  ou  Narest  Bad  iL  i-«.«y)b  . 

432. 
El-Tarf<j^i,  275,  276. 
Tarf  el-Baglila  iiX_)ij.JI  (SfAs  (leiap 

Bon),  277. 
Tarfel-Djarf  (^j4  OjJo-  282. 
Tarf  el-Ramla  iiX^I  ojJa.  281. 
Tarf  Taadia  ïj«>ot>  tj»t'  296. 
Tarfi  ijJa,  28. 
Tarighourgban  y^jjjjjJo,  i85,  188, 

191. 


Tarim 


r-^* 


,  149. 


Tarim  *j)J  (montagne),  299,  3oo. 

Tarka  |^b>  24o. 

Tarnout  t»j*j.  32  4. 

Tarou  •  jb,  228. 

Taroudant  ciùli^jb,  202,  209.  210 

Tasan  (.LnJs.  395,  4o5. 

Tasferié  *j  JL«o  (lac),  4 12. 

Tata,  182. 

Tatan  ^U.-    202. 


TABLE  DES 

Tatanwa-Coura  j^ jjjj  ^t-i-;,    121. 
Tati  jb  (montagne),  328. 
Tawarglia  &s_,jlj,  27/i. 
Tawait  cjjjb.  2  3g. 
Tawzerjjjb,  253,  254. 
Tazekaghet  oij»S)b>  202. 
Tebakha  ii^vj,  36i. 
Tebala  ijl^j,  ii3,  167,  i48. 
Telxlil  cikj^Aj,  328. 
TecoulBehira  iwvt-'  'J»*^'  ^°''' 
Teliania  x«Lj>  (province),  5,  52,  i35, 

iZi5.  —  Ses  limites,  i46. 
Teliercijan  jjLa-v>,l3,  ii2, 
Teïm  jflj ,  121. 
Tekrour  ou  Tokrour  j.jXi.  10,  107, 

206. 
Telemsan  ^.L«,._t»J   (Tiemesen),  202, 

225,  226,  227,  228,  229,  233. 
Telmadi  ^^ôL^j,  72. 
Telmelel  «y^^-  n^- 
Temanih  <gjLf ,  432. 
Temples  de  Bouddha,  81. 
Tena  iijiis,  332. 
Tenbouk  iS^yfM,  SgS. 
Tendeli  JjvÀj,  228. 
Tenfouk  ^iLxio,  892. 
Tenes  ,j„Jij,  202,  229,  23o,  234,  2^9. 
Teniet  el-Alar  ,L,i)|  àa^S,  i4o. 
Tenhemet  <L;,k^yw,  3 10. 
Tennis  |»«_jçj<j  (ville),  3i2,  3i3,  3i5, 

317,  3i8,  319,  320. 
Tennis  (  lac  de  ) ,  320,  34o. 
Tenouma  â^^m,  82. 
Terfet  ti«j«3,  129. 
Termeb  a,«ô,  àti 
Termed  O^jty,  473,  48o,  48 1. 
Termend  Os„/k^j,  i24. 
Terwakiidj  j^i.jj,  176. 
Tesavvat  s.U^j  ,  1 13. 
Tesnan  yU,»io.  228. 
Tewakelh  ii*^>I^,  470. 


MATIÈRES.  545 

Tlia'banii'  iUjU»j,  3 18. 

Tliabir  ,Ajli,  4io. 

Thana  US,  325. 

Thania  &ajU!1  ,  i55. 

Themouditcs  i^'  (tribu  nrahe),  334, 
36o. 

Thounia  *aj«j,  295. 

Tib  wydJI,  3(14,  379,  384,  389. 

Tibcriade  (lac  de),  345. 

Tibériade  (ville),  346,  34-,  348,  349, 
36o,  36 1,  362.  Voyez  aussi  Tabarié. 

Tibet  ciuj  (pays),  366,  Sgo,  491. 

Tibet  (ville),  492. 

Tibsa  xokAj,  237,  238. 

Tifach  (jSiUju  ou  Tifas  ^LjLaj.  203, 
237,  244,  272. 

El-Tidjan  yUc^xJ! ,  282. 

Tigre  «X&.i  (fleuve),  367,  369,  378. 

El-Tih  «aaJ!  ou  le  désert  de  l'Egare- 
ment, 36o. 

Tihmat  (lac  de)  tivjv^j,  129. 

Tictïn  (jlajtu,  216. 

Tima  Lfy,  334,  335. 

Timadi  ^^iLfy ,  271. 


Tira 


i5^ 


417. 


Tirbal  Jly laJt    (édifice   loiisiriilt   à 

Djour) ,  394. 
Tirzel  e/jjju,  4oi 
Tirki  ^wu,  112 

Tiser  (désert  de)  w««Aj,  106,  i<>8,  110. 
Tiz  vu,  4o3 

Tobna  iijjJa,  202,  237,  24o,  24i. 
Tobrouk.  Voyez  Tabraca. 
Tohnet  âjLjj,  57,  58. 
TokhaUt,  494. 
Tokharestan  yU^lie  ,  1 82 . 
Tokrour.  Voyez  Tekrour. 
Tokrouri  (prince),  12. 
Tortose.  Voyez  Aniartous 
Tortues  marines,  44,  63. —  Terrestres, 

217. 


544 


TABLE  DES 


Toubeian  i.\jjJs.  160,  166,  169. 

Toudliili  ^s.M^-  i5G. 

Toudj  _  »j  ou  Touli  ^Li,  391,  392, 

398,  /loi,  io5,  iio,  4ii. 
Toukha  l.;^  .U  ou  TarkLa  l^Jo,  i85, 

190,  319,  320,  321. 
Touna  (île  de)  xi»j.  3 18,  32o. 


TouDÏn 


(jvy 


,  216. 


Touran  ^.tjJo,  à()~- 

Tous  ^JL.  33;. 

Tousilian  ,.1  .  y^^j'i,  270. 

Touster  ou  Chuster jji„^  (ville),  36i, 

379,  382,  383,  389. 
Touster  (rivière).  Voyez  Tuster. 
Tripoli  de  Syrie  ^^LiJ!  (j«Aj1^  ou 


MATIERES. 

xaJi3.UJI  u^r^,  330.354,  356. 

357,  3Û9.  36i. 
Tripoli  j,,JL>I)_l3  (en  Afrique),  202. 

273,  274,  275,  a85. 
Tiuflcs,  109. 
Tsadjeh  «^.lî,  lig. 
Tubbus  (j«^ij='  'I37.  453. 
Tunis   n^yS   (ville),   252,   2(11,   266. 

266.  2G9,  270.  278. 
Tunis  (lac  de),  276. 
Turks,  71.  497,  498.  —  Tuiks  Kliizil- 

djis  iUJAiJl  liLiJI ,   181,  191,  192, 

195,  498. 
Tusterj^Mio  (rivière),  38o. 
Tvr  (l'ancienne).  Voyez  Sour. 


Vet  W 


Vallée  de  l'Enfer  liuJl  iS^^S-  ^''^ 

Volcans,  68,  82. 

VVabra  »\j«,  69,  i56. 

Wacour  jȕj,  2^9. 

Wadan  m'^j,  ii5,  128,  27^,  275. 

El-Wadi  ^il^I ,  36o. 

Wadi  Aiad  àU  j^i'j.  àoli. 

Wadil-Cora   ^^ydl  i^i'j.  328,    33o, 

334,  335. 
VVadi'l-A'laki  jjSVjJl  tgi'j.  4i,  42 
Wadi'l-.Vkik  .i^Ju^l  c<i'*.  ^ài- 


^' 


tS^'}' 


Wadi'l-Cassab  tjUajiJi  ^s^'j.  2^0. 
VV'adi  Hanes  ^j^U».  ^^il».  273. 
Wadi'l  Safra  ^^jXiaJI  jgilj,  333. 
Wadi  Waht  ki^j  ^^alj ,  238. 
Wadjera  Sy£>-j,  147,  i55,  202. 
VVad  Lados  j«i^  il,.  284. 
Wahabia  xjudbm  (secte  musulmane), 

272,  282 
Waliida  SiXa»^!.  i42. 
Wahlan  ^.y.;,., ,  189. 


VValiran  ^j[yJ^j  (Oran),  202,  2.3o 

234,  248. 
Wakban  ^.li.,,  490. 
VVakbcb  j-.;-  -^  ,  ,  493. 
VVakwai  jlj  ^jijji,  4,  79,  92. 
Walila  \hj)j  (  Iribu  berbère),  2o3. 
Wancassr  winjijl,,  817. 
VV'ancViirit     ^^.    .;;  jl    (montagnes),  23l  . 
Wancb  el-Hadjarj^s:    iAJj<  3i9 
Wandan  ^1  Jvil,  ,  1 60. 
VVandj  g:lj,  899. 
V\  andjerd  ijjtf'l,,  4i  i. 
Wangara  sJijU  (pays  de  lor),  11,  i3. 

16,  18,  2  1,  106,  1 12,  27a. 
W'ar  ,1, ,  2  3o. 
Warada  iàl.lj,  34o. 
VVarcalan  (j5Vji)«.  2d5. 
VV'arcb  |i,j,  (rivière),  4io. 


VVardest  o«-»«i jlj  .  4 16. 
Wardjelan  My.=»)l«,  i3,  18,  2  3,  109, 
1 12,  1 17,  255,  272,  273. 


TABLE  DES  MATIERES. 

Warlioun  m»*js  (ti"il>u  berbère),  2o3.        V\ azlefen  /jiJjlj 


S'iT) 


Warouwa    »•)•    on    Warouia   ïi^ij. 

3i5. 
Wasit  k-ij,  36/i,  367,  368,  384,  389. 
Wazclasa  A^làj,  (tribu  berbère),  2o3. 


a3o,  23 1. 
Werljad  iU-j  (montagne),  3^8 
Welasdjerd  ou  VVelasgherd  i 

4i6,  ia/i,  /iay,  ZiaS. 
Welkian  m'*^^  (rivière),  428. 


Yezd  iw),  391,  Loi,  il 9,  /136,  438. 
Yezid  ou  Yezidis  tXj>j  (peuplade),  /I07. 


Yezdechir 


YezdekhasI 


'  yX*MÙ\J 


,  Z116,  426. 


^> 


,  4i6. 


Zab  (_>KJi  i5)0  (pays),  i3,  24o. 

Zalj  tjiJI  (rivière),  382. 

Zabi  (sorte  d'écaillé  de  tortue),  fi8. 

Zad  Adjret  ifoA  ilj,  487. 

Zalita  *AAjj,  3 12,  3i3. 

Zaghawa  »_}L.cj  (pays),  21,  24,  34, 
lOt),  1 1 1. 

Zaghwan  ij!»*j  (montagne),  270. 

Zakak  (mer  de)  ^iL_ï>_J!.  Voyez  Gi- 
braltar. 

Zala  iiOlj,,288. 

Zalecan  yUJij,  446. 

Zaledj  (Ûes  de)  J.i\  ou  Zanedj  j^'K, 
58,  65. 

Zalegh  j tlj,    5,    36,    38,   39,   4o, 

46. 

Zani   -Vj  (pays),  337. 

Zamakher  j,^Uj,  125,  126. 

Zai'jlj  (lac),  317. 

Zar'a  \js\  (ville),  887. 


Zar'a  |jj;j  (lac),  338. 

Zarat 

Zardjouîn  (j.jjJ»v)'j'  ^^8. 


,l;jJ!,  282. 
Zarend  Jsj,h,  426,  427. 


Zarendj  -rjlj,  417,  442,  444,  447 
Zaroud  i«)j,  253,  254 


El-Zaroun 


UJJ. 


,^1,364. 


Zat  ]ojl\,  387,  390. 

Zawila  aX-j.K.    ii5,   120,  258,  259, 

288. 
Zawila  ebn-Khatlab  <  ,1^^   ^t  *Xo.h, 
Zebala  «]ly,,  365. 
Zebid  OvAjj'  iig.  1^6. 
Zedik  (ijij  ou  Zedin  />jij,  296. 
Zem^^  (mol  désignant  une  division 

territoriale  chez  les  Kurdes) ,  4i6. 
Zemadjna  aà-»Uj,  269, 
Zenata  ticAij  (tribu  berbère),  202,  223, 

234. 
Zenbourié  «jjyùvlt,  356. 
Zendj  ^j  (pays),  45,  56,  58,  59,  66, 

79- 
Zenghebar  ou  Zanguebar.  Voyez  Zendj. 

Zerdan  ytijj.  442. 

Zerkan  ij^jj,  4o3. 

Zerrah  »j5,  434,   443.  Voyez  lac   de 

Derrah. 


Zezïn 


iJiJJ 


4oi. 


69 


546  TABLE  DES  MATIÈRES. 

Zi-Ujeblé  JUyu».  j^j.  iio  Zobeîda  »J^j,  /io4. 

Zinouii  y^jj-  ààH-  Zo'ra  tjj:j,  36o. 

Zioiidja  &=-^j  (trilHi  berbère),  2o3  Zorcan  ylij_>JI .  ii2 

Ziraberd  SjjI^jj .  4»°  Zouz  jjjjl ,  UiL 

Zirnii  ,^j  (ile),  282.  Zouzan  (jlj^j.  452,  454,  464. 


FIN    DE    LA    TABLE    DES    MATIERES. 


SIH 


laUui.de     bibiU  de  ce  cJtmai 


TABlEAr    BE    I^  l"  SECTION  DU  1?  CJLIMAT. 


llaiTtt  ci  Jaila  uu  iMu  de  Ui  lufiu  à)utrwxiaU 


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Canan  ? 


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SOUDAN  OU  PATS  DES  NOIRS  ) 


KANEM 
Zaoiawa 


^^^,^-^[/>V^ 


P/\RriE  SUPERIEI.'REDU  PAYSJJK       / 


A. 


Kaouçia 


oui;sr.